VanitĂŠ
IMPERIALE COLLECTION
BOUTIQUES CHOPARD: PARIS 1 Place Vend么me - Printemps du Luxe Galeries Lafayette - 72 Faubourg Saint Honor茅 CANNES - LYON - MARSEILLE - MONTE CARLO
SOMMAIRE
Septembre 2012
06 Edito // 10 L’envie // 30 Convoitise //
38 Rencontre CHRISTOPHE MICHALAK // MICHEL JAUSLIN // PHILIPPE LEBOEUF // 44 Focus // 46 ADN Mélanie Thierry // 50 Expositions // 52 Zoom // 56 New face // 58 Créateur d’ailleurs MANISH ARORA // FRANK SORBIER // 62 Mode // 86 Obsession JOHN DALIA // 87 English text //
EDITO
07 "La vanitĂŠ est de petite taille mais elle a des talons qui font du bruit." - Anne Barratin
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Impression
Nevada - Nimifi
Directeur de la publication Christian Biyiha Siège social
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L’envie // spécial palaces
10 SPéCIAL PALACES Par Elsa Levita
Le Meurice... Starck et Dalí vous donnent rendez-vous. C’est en 1771 à Calais, qu’Augustin Meurice, maître de poste dans la ville, ouvre une auberge pour permettre à nos voisins anglais de retrouver le confort de chez eux quand ils viendront en France. En effet, avec le début des travaux du tunnel sous la Manche, Augustin Meurice prévoit, et à juste titre, l’arrivée prochaine de nombreux touristes. Ce n’est que sous la Restauration en 1835, que l’hôtel déménage pour s’installer à son emplacement actuel, rue de Rivoli. Jusqu’à la IIIème République, l’hôtel reçoit la haute société de l’époque. Souverains, aristocrates, artistes viennent apprécier le raffinement du lieu et son exceptionnelle situation près du palais des Tuileries. Ce n’est qu’au début du siècle, que l’hôtel change de mains quand Arthur Million, propriétaire du Café de la Paix voit dans le rachat de l’hôtel une occasion de concurrencer le Ritz. Alors, quand l’hôtel Métropole situé rue de Castiglione doit fermer ses portes, Le Meurice s’agrandit et se reconstruit sous la houlette de l’architecte de la Nouvelle Sorbonne : Henri Nénot. Il ne sera cependant pas le seul maître d’œuvres qui rénovera l’hôtel. En effet, ce dernier a connu quatre grandes remises à neuf dont la dernière avec Philippe Starck en 2007. L’un des joyaux de l’hôtel se cache au septième étage : en penthouse sur les toits domine la suite Belle Etoile de deux cent soixante quinze mètres carrés qui offre une vue inouïe et même imprenable sur tout Paris. Côté gastronomie, c’est le Chef Yannick Alléno qui dirige les cuisines du restaurant Le Meurice, primé aujourd’hui de trois étoiles au Guide Michelin. Deux menus vous seront proposés : la carte « Gastronomique » ou la carte « Terroir parisien ». Dans un tout autre style, le restaurant Le Dalí, propose un concept « SANS et 100% » dédié à une cuisine sans excès et 100% saveurs. Enfin, dans une ambiance cosy de type club britannique, le Bar 228 offre un bon moment de détente à ses clients grâce aux délicieuses créations du barman William Olivieri. En ce qui concerne les soins et la relaxation, c’est la marque Clinique Valmont qui vous ouvre les portes du spa de trois cents mètres carrés. Pendant ce temps, les enfants pourront être gardés au Happy Meurice. Grâce à tous ces équipements, l’hôtel a reçu en mai 2011, la « Distinction Palace ». Hôtel Le Meurice : Architecte : Henri-Paul Nénot Hébergement : 160 chambres dont 23 suites et 22 junior suites Chef : Yannick Alléno Age : 177 ans (1835) Situation géographique : 228, rue de Rivoli Paris Ier
L’envie // spécial palaces
Le Crillon... le luxe royal.
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C’est sous le règne du Roi Louis XV, en 1758, que l’architecte Jacques Ange Gabriel se voit confier l’édification de deux façades place de la Concorde. Celle-ci était déjà célèbre dans le monde entier car idéalement située près de la rue Royale et de l’avenue des Champs-Elysées. Derrière l’une de ces majestueuses façades, se construit un somptueux hôtel particulier décoré par les plus brillants artistes et artisans de l’époque. Ainsi naît l’hôtel de Crillon, conçu pour recevoir les ambassadeurs de prestige. Il tire son nom de l’illustre famille des Comtes de Crillon. En 1909, il est transformé en palace accueillant les voyageurs du monde entier à la recherche de grand luxe et de services haut de gamme. L’hôtel de Crillon doit aussi sa réputation à la suite Bernstein avec ses cent mètres carrés de terrasse qui offrent une des plus belles vues panoramiques de la capitale. Mais ce n’est pas le seul joyau de l’hôtel. En effet, dans le Jardin d’hiver, situé à proximité du hall et du restaurant, on peut admirer une œuvre d’exception : la cave à liqueurs « Eléphant » signée par la marque de cristal, Baccarat. Le restaurant Les Ambassadeurs est devenu un lieu de rendez-vous tout aussi incontournable où couturiers, joailliers et hommes politiques se retrouvent. Christopher Hache, ancien élève des deux chefs étoilés Eric Fréchon et Eric Briffard, a pris la direction des cuisines en janvier 2010. Il a permis au restaurant de décrocher sa première étoile au Guide Michelin en 2011, année au cours laquelle il fût sacré Jeune Chef de l’année par le guide Pudlo. Les distinctions culinaires ne sont pas les seules dont l’hôtel, très souvent plébiscité, peut être fier. Il a en effet obtenu la note de 88,3% dans le guide Condé Nast Traveller de 2007 et a remporté le premier prix du « World’s Best Service » en 2011. Enfin, depuis un an, l’hôtel a obtenu la certification « Green Globe » en référence aux principes du développement durable. Hôtel de Crillon : Architecte : Louis-François Trouard Hébergement : 147 chambres dont 44 suites Chef : Christopher Hache Age : 1909 (103 ans) Situation géographique : 10, Place de la Concorde Paris VIIIe
L’envie // spécial palaces
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Le Plaza Athénée... un palace au cœur du mythe. Cet hôtel a été construit en deux étapes : en 1902 et en 1909, sous la direction de l’architecte Charles Lefèvre. Au cœur de l’une des avenues les plus mythiques, l’avenue Montaigne, le Plaza Athénée ouvre finalement ses portes en 1911. C’est Emile Armbruster qui en a la responsabilité et doit très vite gérer la présence de nombreuses personnalités telles que les princesses Grimaldi, Rockefeller, Marlene Dietrich… Le Plaza Athénée est retravaillé à trois reprises : en 1933 pour le moderniser, en 1970 pour embellir le rez-de-chaussée et en 1984 pour la salle à manger. Sa façade de type haussmannien, en pierre de taille, est alliée aux différents balcons empruntés au style Art nouveau. Dès l’entrée, toute l’histoire de ce lieu se fait sentir. L’hôtel continue d’entremêler les styles de différentes époques entre le baroque et le futurisme moderne, tout en gardant le fil conducteur sous le signe de la couleur rouge. Lustres, miroirs vénitiens, mosaïques viennent rehausser l’ambiance feutrée des bergères en velours et des canapés en soie. Pour la gastronomie, c’est le Chef triplement étoilé Alain Ducasse qui se charge des cuisines et pour la pâtisserie, c’est un champion du monde qui régale les papilles : Christophe Michalak. En parallèle, la brasserie chic Le Relais Plaza et le salon de thé La Galerie des Gobelins ouvrent leur porte en 1936. Enfin, le Bar du Plaza est devenu un haut lieu de la nuit parisienne. Côté spa, l’illustre marque Dior s’est installée dans le palace en 2008. Cinq cabines dont une double, une salle de fitness, un sauna et un hammam ont été installés dans les codes couleurs de la marque : du blanc irisé au gris argenté. Enfin, c’est en mai 2011, que le Plaza Athénée reçut le label officiel « Distinction Palace » aux côtés de sept autres hôtels. Hôtel Plaza Athénée : Architecte : Charles Lefèvre Hébergement : 146 chambres dont 45 suites Chef : Alain Ducasse Age : 101 ans (1911) Situation géographique : 25, avenue Montaigne Paris VIIIe
L’envie // spécial palaces
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Le Bristol... le luxe du XVIIIème siècle. Le Bristol est né dans un hôtel particulier en 1758. Son ouverture officielle a eu lieu en 1925 par Hippolyte Jammet sous le nom « Bristol » en hommage au Comte Bristol, grand voyageur britannique épris de luxe. En 1978, l’hôtel s’agrandit avec la construction d’une nouvelle aile côté jardin : la piscine et le vaste jardin à la française de mille deux cents mètres carrés y prennent place. Vient ensuite s’y ajouter le spa by La Prairie classé parmi les trente cinq meilleurs spas du monde par le guide Condé Nast Traveller en 2012. L’atmosphère raffinée et minimaliste ainsi que les cabines avec leurs terrasses privées ont bâti sa réputation. Dernier atout de l’hôtel, une salle de jeux vaste et lumineuse appelée Les Amis d’Hippolyte qui accueille merveilleusement bien les enfants des clients. Pendant deux ans, Le Bristol subit de nombreux travaux sous la direction de Pierre Ferchaud, directeur de l’établissement depuis 1993. Il aura fallu vingt ans pour rendre le projet réalisable, temps nécessaire pour racheter les immeubles voisins et permettre à l’hôtel d’occuper l’angle de l’avenue Matignon et de la rue du Faubourg Saint-Honoré. Vingt six nouvelles chambres et une brasserie supplémentaire sont nées de ces travaux. Le restaurant Le 114 Faubourg ouvre alors ses portes sous la direction d’Eric Débordes, tandis qu’Eric Fréchon le Chef de L’Epicure décroche la troisième étoile au prestigieux « Guide rouge ». Laurent Jeannin a lui aussi contribué à la reconnaissance du palace en gastronomie en obtenant en 2011, le titre de Chef pâtissier de l’année. Le Bristol a été le premier hôtel parisien à décrocher le sésame : le titre de Palace en 2011, trois ans seulement après avoir été élu Meilleur Hôtel du Monde par Institutional Investor. Hôtel Le Bristol : Architecte : Pierre-Yves Rochon Hébergement : 188 chambres dont 78 suites Chef : Eric Fréchon Age : 87 ans (1925) Situation géographie : 112, rue du Faubourg Saint Honoré Paris VIIIe
L’envie // spécial palaces
18 Le Raphaël... le classicisme à l’état pur. L’hôtel Raphaël est né de la collaboration entre Léonard Tauber et Constant Baverez en 1925. Il fait partie de la chaine Luxury Hotel avec l’hôtel Régina et Le Magestic fondés eux aussi par Léonard Tauber. Il est remarquablement situé près de l’Arc de Triomphe et de l’avenue des Champs-Elysées, tout en étant à l’écart du bruissement de Paris. Il offre une atmosphère particulière tant dans le style français que dans le luxe de ses appartements et de ses vastes chambres. C’est l’unique palace parisien qui soit à la fois indépendant, français, familial et privé. Ce groupe familial est désormais dirigé par la petite fille de Constant Baverez qui fût en son temps l’associé de Léonard Tauber. Madame Françoise Baverez perpétua la tradition initiée par son grand-père et passa la main à Véronique Valcke, sa fille, directrice générale de la SA Hôtel Régina. L' hôtel Raphaël accueille un tout nouvel arrivant, un immense tableau attribué à William Turner, dans son hall d’entrée qui est conçu comme une galerie, longue et large, décorée en « noyer de France » et couleur miel. La Salle à Manger, restaurant gastronomique du Raphaël est tenu par le Chef Philip Delahaye. Les petits déjeuners du Raphaël sont aussi très prisés pour leurs viennoiseries faites maison. Le petit déjeuner, qu’il soit continental ou sous forme de buffet, permet de se détendre avant de commencer la journée. Enfin, la terrasse de l’hôtel située au dernier étage de l’immeuble offre une vue panoramique à 360° et accueille les clients pour un verre dans Les Jardins Plein Ciel. L’hôtel Raphaël a été élu par le Leading club meilleur hôtel de l’année 2008, parmi quatre cent cinquante hôtels de quatre vingt pays, pour la qualité de son accueil. Il a aussi reçu le prix Villégiature 2008 pour le meilleur bar d’hôtel en Europe. Après l’obtention d’une cinquième étoile, l’hôtel se voit décerner le Prix Travellers' Choice TripAdvisor à la quatorzième place des meilleurs hôtels de luxe français. Hôtel Raphaël : Architecte : Raymond Rousselot Hébergement : 75 chambres dont 10 suites Chef : Amandine Chaignot Age : 87 ans (1925) Situation géographique : 17, avenue Kléber Paris XVIe
L’envie // spécial palaces
20 Four Seasons Hôtel George V... le luxe franco-britannique. L’américain Joel Hillmann a inauguré en 1928 l’hôtel George V dont il avait confié la réalisation à deux architectes français : Lefranc et Wybo qui ont décidé de créer neuf étages dans un style Art déco. Avant de voir naître cet hôtel si luxueux, le 31 avenue George V était un ensemble de carrières dont les pierres avaient servies à l’édification du Trocadéro. Au sous-sol de l’hôtel, des caves voûtées, murées pendant la seconde guerre mondiale, renferment encore des trésors de l’Histoire. Pendant des années, celui qu’on appelle le George V sans le qualificatif « hôtel » sert de demeure temporaire aux visiteurs de la capitale qui le voient comme un grand hôtel particulier, une « private residence ». A l’époque, le nom « George V » avait été décidé pour rendre hommage aux excellents rapports qu’entretenaient la France et l’Angleterre, marquant ainsi l’intérêt de notre pays pour la couronne britannique. Idéalement situé au cœur du Triangle d’or parisien, le George V a très vite attiré la clientèle américaine de passage en Europe. L’hôtel est le seul à mettre à disposition une salle de bain privée dans chaque chambre et les équipements les plus modernes. Lors du rachat par François Dupré, le George V se voit apporter une importante collection de meubles, tapis, tableaux et objets d’arts qui lui donnent un symbole d’élégance, de raffinement et de luxe. Au bout de la galerie s’ouvre la salle du restaurant Le Cinq, couronné de deux étoiles par le Guide Michelin depuis 2008, date à laquelle le chef Eric Briffard, élève de Joël Robuchon et Meilleur Ouvrier de France, est aux commandes. Et n’oublions pas que rien ne vaut un bon moment de détente au spa de plus de huit cent cinquante mètres carrés ! L’espace dispose de sept cabines destinées à la coiffure, au maquillage, à la manucure, la pédicure, la relaxation et la remise en forme. Il y a deux ans, l’institut a été élu meilleur spa d’hôtel en Europe par le magazine américain Travel and Leisure pour la quatrième année consécutive. En septembre 2011, c’est la consécration : l’hôtel rejoint le cercle très fermé des palaces parisiens, une distinction qui lui avait été refusée quatre mois auparavant. Four Seasons Hôtel Georges V : Architecte : Richard Martinet Hébergement : 245 chambres dont 59 suites Chef : Eric Briffard Age : 13 ans (1999) Situation géographique : 31, avenue Georges V Paris VIIIe
L’envie // spécial palaces
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Le Park Hyatt Paris-Vendôme... résolument contemporain. En août 2002, le premier palace parisien de la chaine Park Hyatt ouvre ses portes à deux pas de la place Vendôme. Il offre une expérience inoubliable alliant modernité et confort. Mais la création de ce palace n’a pas été sans difficulté. En effet, ce sont cinq immeubles haussmanniens qui ont été réunis, dont l’un d’eux a même dû être surélevé d’un mètre ! Par ailleurs, l’architecte Ed Tuttle s’est attaché à mettre des œuvres d’Art au centre des différentes pièces de l’hôtel. En effet, elles occupent une place prépondérante dans la décoration qui semble être créée autour d’elles. Un choix, dû au fait que selon lui, l’Art est indissociable de Paris. Pour réunir une importante collection, Ed Tuttle a travaillé en étroite collaboration avec la Galerie Darthea Speyer afin de rassembler des peintures et des sculptures en lien avec une certaine vision de l’espace. Parmi les artistes que l’on retrouve, il y a notamment Ed Paschke, Sam Gilliam et Roseline Granet. Au sein de l’hôtel, on retrouve une seule et unique fleur, l’orchidée, qui donne son nom au restaurant lounge de l’hôtel. Ouvert sur deux cours intérieures et composé d’une importante verrière, il permet à ses clients de déjeuner entre un jardin et un ciel ouvert. Mais le grand rendez-vous culinaire est donné par le Chef JeanFrançois Rouquette au restaurant Pur’, une étoile au Michelin qui vous accueille autour de la cuisine ouverte. Entièrement rénové en 2007, le spa du Park Hyatt a été confié à la marque Payot. Il est classé hôtel cinq étoiles depuis juin 2009 et en mai 2011, il fait partie des huit premiers hôtels français de grand luxe, et l'un des quatre hôtels parisiens, à recevoir le nouveau label officiel « Distinction Palace ». Park Hyatt Paris-Vendôme : Architecte : Ed Tuttle Hébergement : 178 chambres dont 35 suites Chef : Jean-François Rouquette Age : 10 ans (2002) Situation géographique : 5, rue de la Paix Paris IIe
L’envie // spécial palaces
25 Le Fouquet’s... une histoire de famille. Héritier d’une famille très attachée à l’hôtellerie depuis maintenant plus d’un siècle, l’hôtel voit le jour en 2006 sous l’impulsion de Dominique Desseigne. Ce dernier avait épousé la fille de Lucien Barrière, Diane, qui avait décidé de partager la direction du groupe avec son époux. C’est donc au 46, avenue George V, face à la prestigieuse boutique Louis Vuitton que l’hôtel s’installe dans le prolongement de la légendaire brasserie. Dès l’entrée, on retrouve le rouge, couleur symbole indiscutable du groupe. Plus de cinq hôtels haussmanniens ont été nécessaires à la réalisation du lieu dans lequel le décorateur Jacques Garcia a su mélanger le luxe et la tradition française. A l’abri de la rue et des regards indiscrets, une petite cour intérieure s’ouvre sur un jardin végétal épuré qui rappelle la tradition française modernisée par le Crocodile blanc de Richard Orlinski. Ebène, or et acajou sont les tons lumineux et chaleureux que vous retrouverez dans les chambres, contrastés par le granit noir des salles de bains. Celles que l’on trouve dans les suites offrent toutes une baignoire équipée de balnéothérapie et chromathérapie. Le Diane, restaurant une étoile, propose des mets raffinés inspirés de la gastronomie française revisitée par un Meilleur Ouvrier de France : Jean-Yves Leuranguer. Pour le sucré, c’est Claude Ducrozet qui dirige. Bien sûr, vous ne pourrez séjourner à l’hôtel sans déguster les plats du restaurant Le Fouquet’s. Dans un décor de boiseries, lustres dorés et fauteuils en velours rouge, vous savourerez tout en admirant les photographies de célébrités du cinéma prises par le célèbre Studio Harcourt. Et c’est à la Galerie Joy et Bar Le Lucien que l’heure du « tea time » sonnera dans une atmosphère feutrée et cosy. Enfin, c’est le U-spa Barrière qui vous accueille dans ses sept cent cinquante mètres carrés avec piscine de quinze mètres sur six proposant un parcours aquatique et de détente unique à Paris. Deux gammes de produits y sont disponibles : les soins Cinq Mondes, pour un voyage sensoriel et relaxant, ou les soins Seinsaï pour la cosmétique. Hôtel Fouquet’s Barrière de Paris : Architecte : Edouard François Hébergement : 81 chambres dont 31 suites Chef : Jean-Yves Leuranguer Age : 6 ans (2006) Situation géographique : 46, avenue Georges V Paris VIIIe
L’envie // spécial palaces
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Le Shangri-La... la modernité alliée à l’histoire. Cet hôtel s’est fondé sur cinq valeurs incontournables : humilité, respect, courtoisie, générosité du cœur et sincérité. Dernier né du groupe hôtelier de luxe d’Asie Pacifique, c’est en 2010 que l’hôtel a ouvert ses portes à Paris. Il tire son nom du roman « L’horizon perdu » de James Hilton publié en 1933. Cet ouvrage raconte l’histoire d’un diplomate anglais et de ses trois compagnons de voyage. Alors qu’ils empruntent la route aérienne sino-indienne, ils sont victimes d’un accident d’avion et recueillis, puis soignés par des Tibétains. Ils décrivent alors leur terre d’accueil, une lamaserie tibétaine, tel un havre de paix, traduit par « Shangri-La ». L’hôtel a pris place dans le Palais d’Iéna, l’ancien hôtel particulier du Prince Roland Bonaparte. C’est en 1889 que le petit neveu de Napoléon Ier a acquis ce très beau terrain. En 2006, le gouvernement français décide de se séparer de ce bien et de le vendre au groupe Shangri-La Hotels & Resorts dont la façade sera inscrite aux monuments historiques en 2009. Plus de quatre ans de travaux ont été mis en place afin de rendre à ce lieu d’exception toute la lumière du savoir-faire ancestral du XIXème siècle. L’hôtel offre donc à ses clients le luxe du XXIème siècle dans un décor de 1896. Trois restaurants se sont installés sous la houlette du Chef Philippe Labbé qui créa une cuisine entre Asie et France. Le restaurant, La Bauhinia, tire son nom de la famille des orchidées et a pris place sous une verrière historique des années 30. L’Abeille est le restaurant gastronomique de l’hôtel qui offre une ambiance feutrée sous la direction de Christophe Kelsch. Enfin, Le Shang Palace propose un voyage culinaire dans le sud-est de la Chine. Côté bien-être, le spa ouvert en 2012 baigne de lumière grâce aux immenses baies vitrées. La salle de fitness et la piscine répondent aux envies de détente et de relaxation de sa clientèle. Shangri-La Hôtel Paris : Architecte : Richard Martinet Hébergement : 158 chambres et 27 suites Chef : Philippe Labbé Age : 2 ans (2010) Situation géographique : 10, avenue d’Iéna Paris XVIe.
L’envie // spécial palaces
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Le Mandarin Oriental... de Hong Kong à Paris. Dirigé par Philippe Leboeuf, c’est le dernier né des hôtels de grand luxe parisien. Ouvert en 2011, ce palace d’inspiration Art déco, puise ses fondements dans la modernité et la créativité du Paris des années 30. Son architecte Jean-Michel Wilmotte a voulu rendre hommage à la Femme à travers des esquisses sur les murs des couloirs tout en y intégrant le visage des divinités asiatiques qui habitent les chambres. Idéalement situé rue Saint-Honoré, il a pris place au milieu des boutiques luxueuses à quelques pas de la place Vendôme. L’hôtel porte le nom du groupe hongkongais qui représente ici une réelle concurrence pour les hôtels parisiens. Pour le côté « pause détente », s’érige un spa qui fait plus de neuf cents mètres carrés où s’étend une piscine intérieure de quatorze mètres. Construit sur deux étages, il offre sept suites privatives dont trois accueilleront les clients en couple. Deux marques ont été appelées pour cette collaboration : Signature, qui reflète la médecine traditionnelle chinoise et Guerlain, pour leurs exceptionnels soins du visage. Un grand jardin intérieur arboré offre à ses clients un havre de paix en plein Paris après une pause gourmande dans l’un des deux restaurants : Le Camélia est décoré comme le jardin ; Le Sur Mesure situé au rez-de-chaussée est un clin d’œil à la haute couture. Enfin, le bar et comptoir à pâtisseries tire sa naissance de la volonté de l’hôtel de rendre hommage au Saint-Patron de la pâtisserie : Monsieur Honoré, qui a donné son nom à la rue. Toute la gastronomie du Mandarin Oriental est sous l’impulsion du Chef Thierry Marx, connu pour sa cuisine moléculaire. Mandarin Oriental : Architecte : Jean-Michel Wilmotte Hébergement : 138 chambres dont 39 suites Chef : Thierry Marx Age : 1 an (2011) Situation géographique : 251, rue Saint Honore Paris Ier
Par Elsa Levita
Convoitise // Joaillerie
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Van Cleef and Arpels Palais de la chance
Pour sa nouvelle collection intitulée Palais de la chance, la Maison Van Cleef and Arpels invite à faire des vœux raffinés. A travers sa gamme Nature porte-bonheur, le célèbre joaillier de la place Vendôme offre une vision poétique de tous les gris-gris du monde végétal. Sautoirs transformables, clips précieux où innovation et inventivité se mêlent pour créer des merveilles joaillières à conserver précieusement. Par Alyssa Makni.
Le collier Hirondelles Transformé en oiseau de bon augure pour le cou de ses détentrices, le collier Hirondelles éblouit par sa luminosité. Tel un tableau naturaliste, il est une véritable ode à la nature avec ses camaïeus de verts composés d’émeraudes et l’association de trente-neuf perles de Tahiti. Sa touche théâtrale ? L’ajout d’une tourmaline rose taille émeraude de 19,59 carats. Sans compter que le motif principal du collier peut se détacher et permettre ainsi au fermoir de devenir un motif central ornant le décolleté. Collier et clip détachable Hirondelles, or blanc, diamants, émeraudes, grenats tsavorites, onyx, laque noire, perles de culture grises, boules de chrysoprase et 1 tourmaline rose taille émeraude de 19,59 carats (origine : Brésil)
Le sautoir Moments de chance noir & blanc Déjà mis en évidence lors de la collection Bals de Légende en juin 2011, le sautoir Moments de chance noir & blanc revient avec une touche plus sophistiquée : l’ajout d’un clip papillon tigré détachable qui offre deux ambiances distinctes au collier : sophistiquée et classique. Synonyme d’immortalité dans la mythologie grecque, le papillon s’unit à ses motifs tigrés évocateurs de courage et de protection. Inimitable. Sautoir et clip détachable Moments de chance noir & blanc, or blanc, diamants, onyx, boules d’onyx et perles de culture blanches.
Le clip Trèfles
Le clip Coccinelle Mystérieuse Invitée d’honneur d’un jardin enchanteur, cette coccinelle, capturée au moment où elle s’apprête à prendre son envol invite à faire un vœu délicat. Rarement l’insecte chanceux aura été si majestueux : or blanc, diamants, spinelles noirs, saphirs jaunes, or rouge et rubis. Le tout, accentué d’une technique propre au savoir-faire Van Cleef & Arpels : le Serti Mystérieux, un procédé qui consiste à rendre les pierres précieuses encore plus visibles à l’œil nu. Clip Coccinelle Mystérieuse, or blanc, diamants, onyx, spinelles noirs, saphirs jaunes, or rouge et Serti Mystérieux rubis.
Symbole universel de la chance, le trèfle à quatre feuilles se voit réinterprété selon les codes de la célèbre Maison. Enlacé d’un ruban sur lequel on peut lire la citation emblématique de Jacques Arpels « Pour avoir de la chance, il faut croire à la chance », le trèfle à quatre feuilles prend des allures de bouquet à offrir. En or blanc et sertis de diamants, ses quatre pétales font référence à la chance, la santé, la fortune et à l’amour véritable. Une touche romantique que Van Cleef & Arpels a renforcée par l’utilisation de deux saphirs roses taille cœur d’une valeur inestimable. Clip Trèfles, or blanc, 2 saphirs roses taille cœur totalisant 15,27 carats (origine : Madagascar) et diamants.
Convoitise // Joaillerie
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Chanel 1932
Nuit de diamants Telle une pluie d’étoiles filantes mêlées à des comètes dont les branches sont serties de vingt-cinq billes de diamants noirs, la bague Nuit de diamants incite au rêve. Enchanteresse, elle démontre tout le talent de la joaillerie signée Chanel sur un anneau en or blanc recouvert d’étoiles. Bague Nuit de diamants or blanc 18 carats serti de 1 diamant taille rond de 1,5 carat, 28 diamants taille brillant pour un poids total de 1 carat, 25 billes de diamants noirs facettées pour un poids total de 3,8 carats et 11 diamants noirs taille brillant.
A l’occasion du quatre-vingtième anniversaire de la collection Bijoux de diamants créée par Gabrielle Chanel, la Maison aux « deux C » a décidé d’éditer quatre-vingts créations joaillières inédites. S’inspirant de l’imaginaire cosmique de celle que l’on surnommait « Coco », cette sélection de bagues semble tout droit sortie d’une constellation féerique. Par Alyssa Makni.
Bague Franges Swing Clin d’œil aux années folles, la bague Franges Swing est une véritable œuvre d’art. Tel un pas de swing, elle s’enroule délicatement autour du doigt pour en accompagner le mouvement. Plus sophistiqué qu’il y a quatre-vingts ans, le volume est accentué par la présence des diamants encadrés de baguettes souples en or blanc serties de pierres précieuses. Idéale pour une soirée dansante. Bague Franges Swing en or blanc 18 carats, sertie de 63 diamants ronds pour un poids total de 2 carats.
Bague Couture Constellation du Lion Inspirée par le signe astrologique de Gabrielle Chanel, la bague Constellation du Lion fait référence aux treize constellations du zodiaque traversées par le soleil. Un soleil qui s’est couché pour laisser place à une étoile sertie de cent cinquante sept diamants étincelants que le lion en cristal s’apprête à déguster. Lequel en sortira vainqueur ? Seules les futures détentrices de ce bijou d’orfèvre pourront y répondre. Bague Constellation du Lion, or blanc 18 carats serti de 157 diamants taille brillant pour un poids total de 1,9 carat, 1 diamant taille rond de 1,5 carat et 1 cristal taille fancy de 91 carats.
Tel un cadeau à déballer la bague Couture, envoûte par son charme juvénile. Devenu un incontournable du style preppy chic de la parisienne, le nœud est ici serti de diamants blancs et surplombé d’un ruban de cent soixante quinze diamants noirs. Une dualité de couleurs qu’affectionnait particulièrement Coco Chanel. Bague Couture en or blanc 18 carats, sertie de 265 diamants blancs taille brillant pour un poids total de 5 carats, 4 diamants blancs taille baguette et 175 diamants noirs taille brillant pour un poids total de 1,5 carat.
Convoitise // Joaillerie
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Chaumet
12 Vendôme
Présentée à l’occasion de la XXVIème Biennale des Antiquaires, la collection 12 Vendôme incarne l’essence même de la Haute Joaillerie parisienne. Hommage à sa première muse, l’impératrice Joséphine, et référence à son adresse parisienne, la Maison Chaumet a voulu imaginer une gamme de quarante créations uniques pour célébrer son 230e anniversaire. Par Alyssa Makni.
35 Diadème et boucles d’oreilles Parure n°6 Un diadème qui séduit par son audace et ses multiples reflets liés à la présence d’une opale blanche et d’un rubis sang de pigeon. Spécialement revisité pour le lancement de la collection 12 Vendôme, le diadème de la Parure n°6 se voit désormais paré de deux boucles d’oreilles pendantes aux allures de pompons à ses extrémités. Le must ? Les boucles peuvent se décliper et se recliper à souhait. Une création joaillière à laquelle l’impératrice Joséphine n’aurait pas résisté. Diadème en platine et diamants, serti d’une opale blanche taille cabochon de 21,14 carats et d’un rubis sang de pigeon taille ovale de Birmanie de 3,14 carats. Boucles d’oreilles en platine, diamants, perle de culture et rubis. Les boucles d’oreilles peuvent se fixer à l’arrière ou à l’avant du diadème.
Sautoir Parure n°6 Si le sautoir devait se métamorphoser en bijou de corps sensuel, il n’aurait pas trouvé plus bel ambassadeur que celui de la Parure n°6. En platine, diamants et perles de culture, il démontre tout le savoir-faire joaillier de la Maison Chaumet en matière de sertissage. L’opale verte et les quatorze rubis sang sont délicatement situés entre les diamants pour rappeler les joyaux de l’époque renaissante. L’innovation ? Transformable, il peut se séparer en un collier et deux bracelets selon les envies de ses propriétaires. Collier en platine, diamants, perles de culture, serti d’une opale verte taille cabochon de 39,49 carats et d’une ligne de 14 rubis sang de pigeon taille ovale pour un poids total de 33 carats environ.
Bague Parure n°2
Bague Parure n°12
En platine et sertie d’un diamant taille poire, la bague de la Parure n°2 scintille de mille feux. Une création toute en subtilité dont la forme rappelle étrangement celle d’un diadème, l’emblème de la Maison Chaumet.
Digne d’une création Art nouveau, la bague de la Parure n°12 revisite les camées royaux avec son relief dû à l’utilisation d’une opale. Une opale aux allures bleutées à laquelle s’est rattaché un bouquet de fleurs pour le moins original : composé de pierres précieuses et minérales telles que les tourmalines bleues et les tanzanites, il devrait faire l’unanimité auprès de la gente féminine.
Bague en platine sertie d’un diamant taille poire de 3,02 carats et pavée de 172 diamants taille brillant pour un poids total de 3,16 carats.
Bague en or gris, diamants, tourmalines, tanzanites et sertie d’une opale de 18,13 carats.
Convoitise //
36 Louis Roederer le mythe du Cristal
Tirée de la meilleure sélection de vignes du Domaine Roederer, la cuvée Cristal est le fleuron de la maison. En hiver, Jean-Baptiste Lecaillon, le Chef de Caves, déguste chaque vin provenant des différentes palettes pour en déterminer les qualités spécifiques et procéder à l’assemblage pour la mise en bouteille du printemps suivant.
L’année 2005 a été particulièrement marquée par le contraste entre saisons et régions, avec un hiver rigoureux et des températures relativement chaudes. Le Cristal 2005 comporte une élaboration à base de 55% de Pinot Noir, 30% de Chardonnay et 20% de vins vinifiés sous bois. Ce millésime bénéficie en moyenne de cinq années de maturation en cave et d’un repos de huit mois après dégorgement afin de parfaire sa maturité. Par Camille Martin.
Christophe Michalak l’émotion gustative Cela fait vingt et un ans maintenant que Christophe Michalak s’est lancé dans la pâtisserie. Mais depuis deux ans, son quotidien a bien changé. Nous sommes allés à sa rencontre dans la salle de réception du Plaza Athénée. par Camille Martin
Souvent pressé mais surtout souriant, Christophe Michalak est heureux et fier de travailler dans un hôtel si prestigieux. L’une de ses viennoiseries accompagne le café : le financier. Réel plaisir des papilles pour un amateur de cuisine mais déception pour le chef : « Le financier est cuit à 7 heures, pendant une heure il est parfait et puis toutes les heures il perd une note. » Voici le seul point noir, qu’il relève à la cuisine de masse : il faut faire en quantité, ce qui dénature le goût selon lui. Ce chef de trente neuf ans aime faire beaucoup de choses « j’ai une créativité à exacerber ». Pour se satisfaire, il mène de front plusieurs projets. Depuis l’été 2000, il est le chef pâtissier de l’Hôtel Plaza-Athénée à Paris avec trois étoiles au célèbre Guide rouge. En parallèle, il anime pour la deuxième saison une émission sur Téva : « Le gâteau de mes rêves », un projet qu’il a accepté sous une seule condition : « réaliser ce que j’aime. » Enfin, c’est à travers les livres qu’il exprime son talent : Les desserts qui me font craquer en 2010 puis Le chocolat qui me fait craquer en 2011. Pour atteindre ce niveau, Christophe Michalak a dû beaucoup travailler. « Il m’a fallu dix ans pour devenir un bon pâtissier. » Il aime comparer ses années d’apprentissage à celles d’un jeune karateka : « Au début je faisais du spectaculaire, j’essayais de casser les arbres avec mes tibias. » Sa passion pour la cuisine sucrée a commencé par son amour pour le chocolat et les gâteaux. Mais cette spécialité n’est pas aisée, bien au contraire, « notre métier est difficile parce qu’il y a plein de paramètres et quand on commence à y penser, on passe à côté. »
Maintenant il sait maîtriser les accords et s’attacher autant au fond qu’à la forme en étant le plus pointilleux possible. Et aussi surprenant que cela puisse l’être, Christophe Michalak est convaincu que son palet change tous les jours « au gré de mes humeurs. » Selon lui, tout est une question d’état d’esprit pour ressentir une vraie émotion en savourant un gâteau. Le dessert qui le fascine ? Le flan dont la texture lui rappelle son enfance et dont il apprécie le côté pratique, du gâteau que l’on peut manger dans la rue. En 2005, Christophe Michalak obtient l’une des plus belles récompenses en étant sacré Champion du Monde de la Pâtisserie. Cet excellent souvenir représente aussi la fin d’un cycle : « j’ai fait des concours, j’ai gagné, j’ai arrêté. » Il n’aime pas se retourner, ne veut pas avoir de regrets et a une réelle obsession de ne jamais faire la même chose que la vieille. Son respect pour Gaston Lenôtre, Pierre Hermé, Philippe Conticini est désormais partagé : « il y a une reconnaissance, un vrai dialogue. » Enfin, Christophe Michalak tient à nous confier le seul secret que nous avons besoin de connaître : tout réside dans l’intention et l’attention. Comme il le dit lui même : « je dois être un grand malade, je peux pleurer pour un gâteau. » Et une telle émotion, il l’a ressentie trois fois dans sa vie et dans trois villes différentes. Selon lui, la cuisine française n’est plus ce qu’elle était et a perdu ses lettres de noblesse mais « cela revient », quelle bonne nouvelle !
© de Bourgies
Rencontre // Christophe Michalak
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« Je me sens plus proche de certains acteurs comme Christian Bayle ou Michel Piccoli. Ils sont très incarnés dans ce qu’ils font à chaque fois. »
Rencontre // Michel Jauslin
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41 Michel Jauslin
la passion avant tout
Très vite après avoir été diplômé de l’école HEC, Son envie soudaine est née du constat que le taux d’occupation Michel Jauslin fait le choix de s’orienter vers des hôtels de luxe ne dépassait pas les 52% au profit des hôtels quatre étoiles. Il a donc fallu se lancer et la naissance de l’hôtel l’hôtellerie. C’est à Genève, au sein des hôtels a été tumultueuse. Regrouper cinq bâtiments pour créer un Intercontinental, qu’il débute sa carrière. Durant ensemble a nécessité la surélévation de la façade : une vraie cinq ans, il sera muté en Côte d’Ivoire puis à Hong complication pour une façade classée monument historique. Deux ans après et grâce à la collaboration de l’architecte Ed Tuttle Kong avant d’intégrer le Groupe Hyatt en qualité et de la galeriste Darthea Speyer, le Park Hyatt Paris-Vendôme d’adjoint au Directeur de la Restauration aux ouvrait ses portes. Philippines. Ce n’est qu’en 1991, que Michel Jauslin arrive en France pour se charger de l’ouverture La qualité du service L’une des principales exigences du directeur repose sur du Hyatt Regency Paris. Dix ans plus tard, c’est le savoir-être des employés « une philosophie de nonl’ouverture du Park Hyatt Paris-Vendôme dont arrogance » qu’il met en place dès le recrutement. Amabilité, il s’occupe tout en étant Vice-Président régional spontanéité et authenticité sont les trois critères sur lesquels repose le service et c’est sur ce point que l’hôtel essaie de Europe du Sud-Ouest et Afrique du Nord. Cette se démarquer de la concurrence. Enfin, l’établissement ouverture reste selon lui « le plus gros défi de sa propose un concept très luxueux présent directement dans la suite : le In-Suite Spa. Totalement novateur, il s’adresse à carrière. » par Camille Martin une clientèle particulièrement haut de gamme et exigeante.
Meilleur Directeur Général
Depuis son entrée dans le groupe Hyatt, Michel Jauslin a été nominé à plusieurs reprises General Manager of the Year. « J’ai tout d’abord ressenti beaucoup de fierté pour les équipes du Park Hyatt car c’est grâce au travail en équipe et aux efforts de chacun que les projets de l’hôtel ont abouti et ont eu un tel succès. »
Label Palace
Le Park Hyatt Paris-Vendôme a reçu en 2011 « une distinction qui nous hisse au plus haut du luxe hôtelier. » A la clé ? Une visibilité en France comme à l’international qui représente aujourd’hui la plus belle récompense de Michel Jauslin : « Cela a été une grande satisfaction de voir sa propre joie reflétée dans les yeux de tout le personnel de l’hôtel : la réussite est d’autant plus belle lorsqu’elle est partagée. » Même si l’hôtel n’a plus à prouver qu’il fait partie intégrante des palaces parisiens, le directeur pense toujours à l’avenir. Le but étant de se distinguer le plus possible en proposant une offre toujours plus innovante et différente. En se fondant sur le luxe contemporain, Michel Jauslin souhaite continuer à cultiver de nouvelles idées afin de rester unique.
Rencontre // Philippe Leboeuf
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Philippe Leboeuf le goût du service Depuis 2011 à la tête du Mandarin Oriental, Philippe Leboeuf a toujours eu un goût prononcé pour les lieux d’exception. Rencontre avec le visage du dernier né des hôtels de luxe de la capitale. par Camille Martin C’est grâce à son goût prononcé pour le travail et le raffinement que Philippe Leboeuf est devenu le directeur général de l’hôtel Mandarin Oriental. Avant cela, il a beaucoup voyagé. En effet, pendant plus de vingt cinq ans, Philippe Leboeuf a travaillé dans les plus grandes villes du monde de New York à Paris. Mais c’est à Londres que lui revient son plus haut poste, celui de directeur général du célèbre hôtel Claridge. De retour en France, il garde les mêmes responsabilités mais pour le Crillon. En dehors du milieu luxueux des palaces, on peut le retrouver au Conseil d’administration de l’association A chacun son Everest. Cette dernière vient en aide aux enfants atteints d’un cancer afin qu’ils surmontent les épreuves et atteignent leur sommet. Le parallèle étant fait entre les difficultés d’une ascension et celles traversées pour sortir de la maladie. Quand il parle de son travail quotidien Philippe Leboeuf utilise le mot « fun » pour le qualifier. Tous les matins c’est au briefing qu’on le retrouve avec les différents responsables de l’hôtel afin de préparer les arrivées des clients importants, les évènements et faire le point sur les chiffres d’affaire. Son bureau est situé au rez-de-chaussée, ce qui lui permet « d’être toujours proche des clients, de les accueillir personnellement, de gérer les
questions. » Pour couper du quotidien, le mardi c’est un cours de pilâtes et le jeudi de Tai Chi dans le jardin de l’hôtel qui l’aident à démarrer sa journée. Dernier né des hôtels de luxe parisiens et premier hôtel du groupe à Paris, le Mandarin Oriental nourrit de grands espoirs en terme de services. Une pression très importante pour Philippe Leboeuf qui a mis un point d’honneur à la réussite de l’ouverture de l’établissement. En ce qui concerne Paris, le directeur a toujours considéré que l’exigence première des clients se portait sur la qualité du service : « Paris se veut l’illustration parfaite de la passion du service, une valeur incontournable selon moi ». C’est en effet sur la notion de luxe et de véritable service qu’il a fondé sa stratégie, tout en essayant de dépasser les demandes de ses clients afin de toujours « obtenir un retour stupéfait, et du bonheur ». Parce que c’est le sentiment de bien-être profond des clients ainsi que la satisfaction que ceux-ci trouvent dans l’établissement qui deviennent sa plus belle récompense. C’est aussi pour contenter pleinement sa clientèle que Philippe Leboeuf s’est entouré du Chef Thierry Marx dont il est admiratif. Entre tradition française et inspiration asiatique, les deux hommes semblent avoir trouvé un terrain d’entente, en plus de leur passion commune pour une race de chien : le border terrier. Alors que le Mandarin Oriental est plébiscité, Philippe Leboeuf pense déjà à l’avenir et souhaite faire de cet hôtel un véritable « Urban Resort », une sorte de lieu unique à Paris avec un positionnement conséquent à l’international. Une seule appréhension semble lui subsister « la peur de se prendre trop au sérieux ! »
Les pâtissiers et la couture
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oici deux arts dans lesquels la France excelle et quand ils se rencontrent cela donne toujours lieu à des créations assez extraordinaires. Petit tour d’horizon des collaborations qui donnent envie.
Bagues mythiques, ondes magiques...
Le meilleur exemple de collaborations nous donne rendez-vous dans le huitième arrondissement de Paris au Café de la Paix. En effet, depuis six ans, Dominique Costa et Christophe Roux ont imaginé le concept de la pâtisserie « fashion ». Chaque année ce sont trois grands noms de la couture qui ont pour mission d’inventer leur dessert couture. Plus de dix-huit noms se sont déjà prêtés à l’exercice. Parmi les plus célèbres, on retrouve Paco Rabanne qui éveille les papilles avec Saveurs Croisées, Barbara Bui nous a présenté Douce Rebelle, Elie Saab a imaginé Podium… Pour cette année, le créateur chinois Frankie Xie a présenté Sweet Fan.
Food&Design
C’est le concept que la Maison Lenôtre a mis en place depuis huit ans. Chaque année pour la période de Noël, le pâtissier fait appel à des personnalités pour réaliser un dessert phare de cette période : la bûche. Nathalie Rykiel a été le premier créateur à s’y atteler. Depuis Karl Lagarfeld, Lolita Lempika, Hubert de Givenchy, Christian Lacroix et bien d’autres se sont prêtés au jeu. Alors qui sera le nouveau partenaire cette année ? Réponse pendant le Paris Design Week !
Dîner olfactif
Le Ritz a décidé de mêler notes de parfums et saveurs gustatives. Didier Steudler, Chef de l’hôtel a donc fait appel à la marque Thierry Mugler pour proposer un rendez-vous en trois temps : le premier est consacré à la découverte de fragrances, le deuxième donne lieu à un cours de cuisine et le troisième, le dîner pendant lequel est servi une rose Angel notamment.
Les macarons haute couture
La célèbre maison de petits gâteaux ronds est une habituée des collaborations de prestige. Chaque année au moment de la Fashion Week, elle s’allie pour créer des macarons pas comme les autres. Christian Louboutin avait donc proposé sa boite à chaussures, John Galliano vous demandait de lui « parler d’amour », enfin, cette année c’est Alber Elbaz de la maison Lanvin qui vous offre « une bulle de l’enfance ». Ces créations sont toujours le signe du lancement du nouveau macaron Ladurée. 2012 est l'année du chewing- gum. Par Camille Martin
PARIS - GENEVA Email : contact@t-forme.com Tél. : +33 (0)1 71302003 Fax : +33 (0)1 71302005 Prix sur demande : +33 (0)6 18741257
Photographie Thibault Breton - Graphisme KogiProd
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ADN // Mélanie Thierry
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MéLANIE THIERRY un destin inattendu
Mélanie Thierry s’est retrouvée dans le monde du cinéma un peu par hasard. A seulement treize ans, elle fait face à la caméra. Entre spots publicitaires et téléfilms, la jeune Mélanie découvre le métier « presque sur un mal entendu ». Elle se voit rapidement immergée dans un univers passionnant qui lui ouvre les portes d’un métier à part entière. Ce qui a aussitôt séduit cette jeune femme, c’est l’esprit pendant les tournages : « ce côté chaleureux, familial » qui la sortait du quotidien. Photographes // Sydelorme Stylist // Audrey Taillé Make-up // Angelik iffennecker@Marie Hair // Tobias Fagner@Marie-France
Blouse // Dior jupe // Anthony Vaccarrello Soutien Gorge // Carine Gilson Bague // Chanel Joaillerie
ADN // Mélanie Thierry
48 La récompense
Très vite, elle a été récompensée pour son talent : en 2010, elle reçoit le César du Meilleur Espoir féminin pour le film Le Dernier pour la route . « J’étais très touchée, je ne m’y attendais pas et j’étais heureuse d’avoir un beau rôle et qu’on me récompense. »
Actrice moderne ou comédienne classique
Pourtant il n’y a pas qu’au cinéma que Mélanie Thierry trouve sa place. Elle aime aussi monter sur les planches. Elle y incarne des personnages modernes ou des héroïnes classiques. Entre les différentes manières de jouer et la palette d’émotions qu’elle aime faire naître, cette actrice trouve son équilibre et aime partager une histoire à vif en direct avec le public. Afin d’y parvenir, Mélanie essaie de trouver le ton juste pendant toute la préparation et est souvent accompagnée car dit-elle « j’ai besoin qu’on me mette des coups de pieds aux fesses et qu’on me dise si je suis sur le bon ton ». Toute la difficulté du métier réside dans l’incarnation. Entre la comédie et le drame, Mélanie Thierry ne peut choisir et trouve même son équilibre dans ces rôles aux antipodes : « il faut naviguer entre comédies et drames pour ne pas s’ennuyer et se surprendre. »
Un film difficile
Alors, qu’elle vient de terminer le film Ombline qu’elle a tourné avec des enfants, elle est encore très éprouvée. « Jouer avec des enfants c’est délicat. Il ne faut pas se perdre, l’attention est très importante. » Dans le rôle de cette femme qui accouche en prison, ce qui l’a attiré, c’est l’engagement du réalisateur, le message qui s’y cache : « c’est important que ce film existe. » Tous les soirs, en retrouvant son fils et son mari, elle en profite pour lâcher prise et quitter le rôle pour redevenir une femme simple.
Le mannequinat
C’est à treize ans que Mélanie Thierry commence à poser, sous l’égide de l’agence Boutchou. Après quelques séries mode dans les magazines Vogue, Double ou Elle, on la retrouve sur des campagnes publicitaires de grandes marques. Elle fût ainsi photographiée par le célèbre Chico Bialas pour Hermès puis deviendra en 2010, l’égérie du parfum Belle d’Opium pour Yves Saint Laurent. Pour ce dernier, c’est le jeune réalisateur Romain Gavras qui avait été désigné pour transformer l’actrice en danseuse envoûtante. Si elle n’était pas devenue actrice, Mélanie se serait tournée vers le métier de chargée de casting. « Je suis très sensible aux jeunes artistes. » Elle aurait apprécié pouvoir trouver des rôles qui s’adaptent vraiment à de nouveaux talents. Son avenir se trace aujourd’hui au jour le jour, ni doutes, ni grandes incertitudes mais « il y a parfois des flottements » qui provoquent chez elle une réelle angoisse. Alors, une seule idée lui vient en tête : « si ça n’allait pas, je voyagerais. » Mélanie Thierry est à l’affiche d’Ombline de Stéphane Cazes
par Camille Martin
Robe // Gucci Collier // Chanel Joaillerie
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51 Marcel Coard : de l’ombre à la lumière Grand décorateur du début du XXème siècle, Marcel Coard reste peu connu du grand public. Cet artiste s’est toujours attaché à la création de pièces uniques pour de célèbres commanditaires. Parmi eux, on retrouve Paul Cocteau qui a constitué une des plus grandes collections de Marcel Coard dans son château à Tours. Ce décorateur à la formation d’architecte n’a pas de ligne directrice dans l’ensemble de son œuvre. Ses créations sont à l’image de ses commanditaires et de leurs influences. On y retrouve souvent le galuchat, le parchemin, le python, la nacre, le lapis-lazuli, la coquille d’œuf et le bois précieux : des matériaux qui font de cet artiste l’un des plus recherchés sur le marché de l’art. Lignes simples, élégantes et associées à des matières fragiles et précieuses font toute la beauté du travail de Marcel Coard. Pour l’occasion une quinzaine d’œuvres seront présentées presque toutes étant des pièces uniques. La galerie Félix Marcilhac expose une collection des créations du décorateur qui illustre la sortie du livre d’Amélie Marcilhac sur cet artiste.
Hollywood inspiré par Paris Le film de Woody Allen « Minuit à Paris » l’a prouvé : le cinéma américain a souvent pris place dans la capitale française. Plus de 800 films en rapport avec Paris ont été recensés par l’Hôtel de Ville. Qu’ils aient été tournés complètement ou en partie, que des lieux de la ville aient été reconstitués de manière réaliste ou fantaisiste, Hollywood s’inspire souvent de Paris. Ernst Lubitsch, un grand réalisateur américain a situé une dizaine de ses films dans la capitale, sans jamais y avoir tourné la moindre scène, comme c’est le cas pour son long métrage « Les surprises de la TSF ». Il rajoutait même : « il y a le Paris de Paramount et le Paris de la MGM. Et puis bien sûr le vrai Paris. » L’exposition de l’Hôtel de Ville, retrace ces nombreux films qui ont pris source dans notre capitale. Extraits, photographies, maquettes de décor, costumes, affiches… seront présentés. Un parcours en quatre moments de cinéma sera même proposé : le Paris historique du muet ; le Paris sophistiqué de la comédie sentimentale ; l’apogée du Cancan, aux films fous, virevoltants et coûteux ; Hollywood joue enfin dans Paris, depuis les années 1960.
MARCEL COARD. Galerie Félix Marcilhac. 8, rue Bonaparte, Paris Ve. 09 60 43 72 56. Jusqu’au 20 octobre.
Audrey Hepburn dans Charade, 1963, réal.Stanley Donen © 1963 Universal Pictures Company, Inc.and Stanley Donen,Inc.
PARIS VU PAR HOLLYWOOD. Hôtel de ville de Paris, Salle Saint-Jean. 5, rue de Lobau, Paris IVe. 01 42 76 51 53. Jusqu’au 15 décembre.
Fauteuil cubique réalisé pour Jacques Doucet, en palissandre et parchemin, incrusté de nacre.
La mode du XIXe siècle Les impressionnistes ont toujours été reconnus pour leur façon de dépeindre la réalité et les paysages qui les entourent. On les redécouvre aussi avec les vêtements qui prennent une toute autre dimension. En effet, les jeux de lumières et d’ombres les font disparaître dans l’atmosphère intégrante. Alors, grâce au Musée d’Orsay et l’exposition « l’Impressionnisme et la Mode », nous en apprenons plus sur les coutumes vestimentaires des hommes et des femmes. Plus de soixante œuvres reconnues sont ainsi présentées. Manet, Monet, Renoir… sont mis à l’honneur dans cette exposition hors du commun. Un réel moyen de redécouvrir ces illustres maîtres de la peinture qui pour certains, n’ont pas été exposés depuis plusieurs décennies à Paris. Mais, aussi pour faire le contrepoint, ces œuvres sont apposées à leurs contemporains. C’est ainsi que Tissot, Stevens… livrent leur représentation des élégantes du Second Empire et début de la Troisième République. Enfin, une cinquantaine de robes et accessoires dresseront un panorama plus qu’exhaustif des us de la mode féminine. On retrouvera aussi un appareil documentaire qui rassemble dessins, gravures de mode et journaux dont La dernière Mode, revue rédigée par Mallarmé. L’IMPRESSIONNISME ET LA MODE. Musée d’Orsay. 1, rue de la Légion d’Honneur, Paris VIe. 01 40 49 48 14. Jusqu’au 20 Janvier.
Picasso en noir et blanc
Édouard Manet (1832-1883) Le Balcon, 1868-69 Huile sur toile, 170 x 124,5 cm Paris, Musée d’Orsay © RMN (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Le Guggenheim de New York a décidé de mettre à l’honneur l’un des plus grands artistes du XXe siècle : Pablo Picasso. « Black and White » arpente la palette de dégradés du noir au blanc d’œuvres réalisées entre 1904 et 1971. Au total, cent dix œuvres : peintures, sculptures et dessins sont livrés au regard du public. Le mouvement cubiste dont il est l’un des précurseurs avec Georges Braque représenté par les périodes bleues de 1901 à 1904 et roses de 1904 à 1906. Les portraits néoclassiques et les nus surréalistes qui ont marqué l’année 1925 de Pablo Picasso. C’est à cette période que le peintre marque une réelle cassure avec son travail habituel. Il présente dorénavant des personnages hystériques, cassés, difformes. Les scènes de guerre et natures mortes témoignent de l’histoire à partir de 1937. L’un des plus grands tableaux montrant son dégout pour la guerre reste Guernica mais plein d’autres ont su délivrer la répugnance de l’artiste envers tant de violence. Toutes ces œuvres ont pour vocation de mettre en lumière le cheminement de l’artiste entre deux de ses couleurs prépondérantes. Jamais autant de teintes n’avaient été révélées entre les deux nuances les plus opposées qui existent. PICASSO. BLACK AND WHITE. Musée Guggenheim. 1071 5TH Avenue New York. (212) 423 3500. Jusqu’au 23 janvier.
Pablo Picasso Woman Ironing (La repasseuse) Bateau-Lavoir, Paris, spring 1904
par Camille Martin
Zoom // Christian Dior
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L’éternel
Christian Dior
Christian Dior naît à Granville et forge sa culture artistique en étant à la fois galeriste, illustrateur du Figaro puis dessinateur chez Lucien Léon. En février 1947, à l’âge de quarante deux ans, il présentera enfin en son nom une collection. Celle-ci suscitera le scandale car il utilise des métrages de tissu incroyablement importants durant cette période d'après-guerre où pénurie et tickets de rationnement restent les maux du peuple. Les femmes se voient arracher leurs vêtements, le couturier divise l’opinion des foules mais l’on gardera surtout en mémoire le triomphe de ses premières créations. Par Christian Biyiha et Marie Juncker-Cotten
Portrait de Christian Dior, circa 1950. © DR.
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1. L’ensemble Bar, collection Haute Couture printemps-été 1947, lignes Corolle et En huit. Photographie de Willy Maywald. © Association Willy Maywald/Adagp, Paris 2012. 2. Jayne Mansfield dans les salons de la Maison Dior, en robe Calypso, collection Haute Couture automne-hiver 1957. © DR. 3. Christian Dior drapant le mannequin Lucky, circa 1950. Photo Bellini. © Dior. 4. Brigitte Bardot recevant, au 30, avenue Montaigne, l’édition Grand Luxe du parfum Diorissimo en cristal clair de Baccarat, 1960. © DR. 5. Modèle Jungle, lors du défilé de la première collection Christian Dior, Haute Couture printemps-été 1947, lignes Corolle et En huit. 6. Croquis de Christian Dior du tailleur Les Lilas, collection Haute Couture printemps-été 1949. © Dior.
râce à Christian Dior, la féminité est enfin retrouvée et les commandes affluent de toutes parts. De grandes figures telles que Rita Hayworth ou Marlene Dietrich, qui ont assisté à son défilé, ne jurent plus que par lui ! Cette dernière ira même jusqu'à imposer au réalisateur Alfred Hitchcock de n’être habillée que par Christian Dior pour ses tenues de scène dans « Le grand Alibi » en 1950. Cela donnera naissance à cette célèbre réplique « No Dior, no Dietrich ». Sa carrière est ainsi lancée et, pour la première fois dans l'histoire de la mode, le succès s’étend mondialement et immédiatement. Il habillera alors de nombreuses personnalités jusqu’à la Duchesse de Windsor connue pour dire « qu’une femme n’est jamais ni trop mince ni trop riche » tandis que son époux se plaisait à dire que « la Duchesse aime Paris car Paris n’est pas loin de Dior ». C’est effectivement à Paris, au N°30 de l'avenue Montaigne, que Christian Dior accueille ses riches clientes de la haute bourgeoisie, voire de l’aristocratie, qui fument de façon précieuse leurs longues cigarettes tout en admirant les lignes des robes H, A et Y. Les codes vestimentaires de la Maison Dior prennent forme et deviennent même sa signature : on parle dorénavant de « New Look » pour reprendre l’expression de Carmel Snow, éditrice en chef du Harper’s Bazaar américain, subjuguée par cette collection « Corolle ». Celle-ci est caractérisée par des robes et jupes allongées d’une vingtaine de centimètres par rapport à la mode des années 40, à la taille très mince tandis que les épaules deviennent rondes et le buste souligné. D’autres points forts marquent l’originalité du créateur et le caractériseront par la suite : le nœud, symbole de la marque, ainsi que les motifs floraux, souvent roses et gris, directement inspirés de son jardin de Granville. Dix ans plus tard, c'est la consécration ! En 1957, il est le premier couturier à faire la couverture du Times Magazine, mais malheureusement il décèdera quelques mois après, à cinquante deux ans à peine, n’ayant que très peu profité de ce dernier succès… Du haut de ses vingt et un ans, c’est son assistant modéliste Yves Saint Laurent qui reprendra aisément sa relève. L’élève triomphe aussi rapidement que son maître ! Ses collections attirent une nouvelle gamme de clientèle, un peu plus jeune et très en vogue, comme Marylin Monroe et Brigitte Bardot pour ne citer qu’elles. Avant de créer sa propre maison de couture et de révolutionner la mode avec le prêt-à-porter féminin, Yves Saint Laurent part au service militaire en 1960 laissant la place de directeur artistique de Christian Dior Couture à Marc Bohan. C’est lui qui restera le plus longtemps à la tête de la Maison Dior : trente ans passés à la faire évoluer de façon remarquable en créant notamment les lignes
Dior Homme, Miss Dior et Baby Dior. Malgré cette envolée internationale, Marc Bohan décidera de continuer sa carrière chez Norman Hartnell à Londres au début des années 90. Gianfranco Ferré, choisi par le propriétaire Bernard Arnault, succède à Marc Bohan de 1989 à 1997 et reçoit le « Dé d’or » dès son arrivée. Cette grande distinction de la haute couture ainsi que ses collections à la fois graphiques, chics, sobres et épurées lui donneront le surnom d’ « architecte de la mode ». La maison fait ensuite appel au jeune anglais d’origine italienne (par son père) et espagnole (par sa mère) John Galliano qui va moderniser, dynamiser, réinventer l’image de la griffe tout en rendant régulièrement hommage à Christian Dior. Il évoque par exemple dans ses collections des artistes proches du maître, tels que le dessinateur René Gruau ou le photographe Irving Penn, demandant même que les modèles femmes aient les sourcils scotchés afin de recréer le sourcil typique New Look des années 50. La maison continue donc d'entretenir d'excellentes relations avec les actrices et cultive les égéries : Sharon Stone, Monica Bellucci, Eva Green, Marion Cotillard, Charlize Theron. La campagne publicitaire du parfum « Dior, J’adore » est aussi un clin d’œil de John Galliano à feu Monsieur Dior puisqu’il fait référence aux grandes fans de la marque : Marlene Dietrich et Marilyn Monroe. Dans ce court-métrage d’un glamour à faire pâlir d’envie toutes les actrices hollywoodiennes, l’actrice sud-africaine porte une robe « très Galliano » avec jeux de transparence, découpe sculpturale et ultra féminine, tissu clinquant… le tout accessoirisé de colliers africains dont le créateur raffole. En 2011, suite à l'incident que l’on connaît, Dior décide de se séparer de John Galliano après quatorze ans de création. Son ancien bras droit et assistant de studio, Bill Gaytten assure « l'intérim » pendant que les rumeurs vont bon train… Marc Jacobs, Riccardo Tisci ? Ce sera finalement le belge au design minimaliste, Raf Simons, qui se voit désigné pour la succession. Il quitte la maison Jil Sander juste après un défilé très années 50, très New Look, très couture ! Une communication à couper le souffle envahit internet et hypnotise dix sept millions de lecteurs : le film Secret GardenVersailles réalisé par les célèbres photographes hollandais Inez van Lamsweerde et Vinoodh Martin présente avec succès la collection automne-hiver 2012 au milieu des jardins et de la Galerie des Glaces. Autant dire que le premier défilé de Raf Simons pour Dior est aussi attendu que le soleil à Paris en juin 2012 ! Il signe ici la nouvelle ère de la griffe parisienne tout en restant fidèle à l’esprit de celle-ci : s’inspirant des archives et des croquis de Christian Dior Couture de l’époque, il confère à sa ligne un esprit vintage, tout en revendiquant sa propre personnalité avant-gardiste, architecturale, graphique. Une réussite sobre mais certaine, à l’image du jeune créateur.
New face //
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Par Maribel Cruz
Nom : Rocha
Prénom : Simone
Ecole : Central
Fang Prénom : Liu Prix : Top Ten Designers et Best Cashmere brand design en 2009 Date de création de la marque : prévue prochainement sous le nom de N43° Nom :
(comme les coordonnées de latitude de sa région)
LIU FANG : mademoiselle cashmere
Saint Martin’s College
Date de création de la marque : 2011
Simone Rocha : romantisme urbain
Irlandaise née en 1986, la créativité chez Simone Rocha est une affaire de famille. Fille du designer John Rocha, elle est diplômée du National College of Art and Design de Dublin et du Central Saint Martin’s College de Londres en 2010. Repérée par son talent à peine sortie de l’école, elle commence au Fashion East dans le cadre de la Fashion Week londonienne, avec une collection qui lui ouvre les portes des magasins haut de gamme dont Colette à Paris. Simone réinvente le romantisme anglais, elle réalise un travail minutieux des matières : dentelles, PVC, soies et chiffons, forment des modèles urbains et simples sous les codes masculins. Un style sobre avec des touches néon qui apporte de la fraîcheur à la couture de temps modernes.
Après un cursus de mode, Liu Fang découvre et façonne la maille, une révélation qui marquera la suite de sa carrière. A son jeune âge, elle a déjà une grande carrière dans la planète mode : directrice artistique chez Paluopo, géant du cashmere en Chine, ses nombreuses créations lui ont valu plusieurs prix dans son pays notamment comme le Top Ten Designers de la Fashion week de Chine et le Best Female Outfit Brand Design en 2009. La créatrice apporte à ses modèles une originalité architecturale, classique et futuriste. Le tricot en cashmere devient de l’art en 3D car elle sait donner à la maille une personnalité, celle d’une femme intense et fragile. L’Officiel, Vogue, Cosmopolitan ou encore Harper’s Bazaar, magazines références de la mode, ont présenté plusieurs fois dans leurs pages les créations de Liu, ce qui fait d’elle une étoile montante incontournable. Après une exposition en mars dernier au salon China in Paris Showroom, elle revient en septembre pour sa première présentation à la Fashion Week parisienne : l’occasion de découvrir la nouvelle collection de ce prodige qui nous vient de Chine.
Nom : David
Prénom : Julien
Ecole : Parson's
School of Design Prix : Grand Prix de l'ANDAM 2012 Date de création de la marque : 2008 Julien David : le français qui revient de loin
New York est le point de départ de la carrière du jeune français, un séjour de quatre ans pendant lesquels il réalise ses études à la Parson’s School of Design.Ses premiers pas dans le monde de la mode, Julien David les fait dans des Maisons de renom telles que Narciso Rodriguez ou Ralph Lauren. En 2008, il décide de s’installer au Japon et lance enfin sa griffe. Depuis l’ouverture de son enseigne, le français défile à la Fashion Week parisienne et débute avec une luxueuse collection d’écharpes en soie. Peu à peu, il élargit ses créations qui sont toujours en partie conçues au Japon. Dans ses modèles, le jeune designer combine belles matières et « street wear », une mosaïque entre luxe et mode urbaine : un challenge difficile mais original, tout à fait réalisable dans les mains inventives de Julien. Un talent reconnu avec le Grand Prix de l’ANDAM 2012, grâce auquel il développera ses créations et son savoir-faire en France. Une brillante fusion entre le rayonnement du soleil levant et la ville lumière, à ne pas perdre de vue !
Nom : Mirano
Prénom : Mathieu
Ecole : Parson's
School of Design Date de création de la marque : 2011 Mathieu Mirano : glamour cosmopolite
Jeune étoile montante de la création, Mathieu Mirano est un artiste à part entière. Créateur et pianiste avant même d’obtenir son diplôme en design dans la prestigieuse Parson’s School, il prend aussi des cours d’Art à la Huntington School of Fine Arts. Plein d’énergie et d’originalité, le créateur new-yorkais réalise une excellente transition entre la musique classique et la mode. Mais il a un autre instrument dans sa vie : ses voyages à travers le monde, une influence qu’il traduit dans un style romantique et gothique à la fois. En 2011, il lance la marque qui porte son nom et l’on retrouve dans ses créations un équilibre entre l’art et l’imagination : il joue du piano comme il joue sur les couleurs et les textures, il apporte sa touche de fraîcheur et nous offre un tour du monde à travers les matières, entre broderies indiennes, soie, cuir exotique et organzas. La femme Mirano est glamoureuse et cosmopolite. A seulement 20 ans, Mathieu Mirano défile déjà aux côtés de Diane Von Furstenberg ou encore Michael Kors ! Son talent est aussi vaste que les cultures du monde qui imprègnent ses créations et cela ne fait que commencer.
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Manish Arora l’Indien face au monde de la Mode.
Depuis quinze ans, de défilé en défilé, Manish Arora ne cesse de nous surprendre. Les différents pays et cultures qu’il rencontre sont une grande source d’inspiration pour lui et les portes des fashion week de Delhi, Hong Kong, Londres puis Paris se sont ouvertes grâce à ce mélange des genres qui n’appartient qu’à lui. Un autre challenge de taille vient de prendre fin, lui laissant plus de temps pour se consacrer à sa propre griffe : depuis début 2011, il était directeur artistique chez Paco Rabanne dans le but de relancer la mode femme. Mais notre magicien de la couleur n’est pas sans ressource et continue ses projets, pas à pas, pour notre plus grand bonheur ! Par Marie Juncker-Cotten
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Vous avez étudié la mode à Delhi dans une école reliée à la Fashion Institute de New York ; cela pourrait-il expliquer le fait que nous percevons souvent dans vos collections ce mélange original entre les vêtements traditionnels indiens et le style de la mode actuelle ? J'ai étudié le commerce à Bombay mais je ne m'y sentais pas à ma place. La mode est entrée dans ma vie complètement par hasard. En effet, rien dans mon enfance ne me prédisposait à devenir créateur de mode. Je me suis inscrit au concours d'entrée de l'école de mode par pure curiosité, et j'ai été choisi ! Je pensais pouvoir devenir un artiste, je pensais que j’avais ma place au sein d’une école d'art… J'utilise la mode pour faire ressortir l'art que j'ai dans ma tête, il est rempli de couleurs et de créativité. Je veux réellement montrer aux gens ma vision de la mode et de la femme, ainsi que ma façon d’appréhender l’Art. En fait, ce que j’ai en moi, j’essaye de l’exprimer à travers mes vêtements. Je ne perds jamais des yeux mes origines, j’y tiens énormément, et c’est pourquoi vous retrouvez dans ma mode autant de références indiennes, de méli-mélo de couleurs et de broderies.
© Catherine Levy
Créateur d’ailleurs // Manish Arora
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Vos professeurs vous ont-ils influencé à suivre cette voie ? Je ne dirais pas qu'ils m'ont influencé mais plutôt qu'ils m'ont encouragé à faire ce que je fais aujourd'hui. Ils m’ont incité à réaliser ce que j’avais en tête, à aller toujours de l’avant, à m’exprimer dans les formes, dans l’exaltation des couleurs, dans les coupes, dans le choix des matières… J’ai gravi les étapes une à une, et je suis très heureux de ce parcours. Je trouve que la vie est belle et que j’ai beaucoup de chance. Pourriez-vous nous en dire plus au sujet de votre créativité et de cette façon de combiner culture indienne et création contemporaine ? L'Inde possède un héritage culturel riche des différents arts traditionnels. Je n'occidentalise jamais mon approche pour créer mais je modernise plutôt ma compréhension et mon sens de la culture indienne qui ont toujours été une grande source d'inspiration pour moi. Ensuite, mon travail reflète une image unique et contemporaine, et alors le mélange devient contemporain. Comme je vous le disais, je suis très fier de mes origines indiennes et je pense qu’il ne faut jamais oublier d’où l’on vient. Mes origines indiennes et ma culture sont tout à la fois une revendication, une force et une immense fierté. Pour vous, quelle image de Gandhi perdure dans l'esprit des gens ? Comment évolue-t-elle à travers les générations ? Gandhi est perçu comme le héros international de la nonviolence. Son anniversaire est d’ailleurs célébré comme le jour international de la non-violence. L'Inde est si vaste et si diversifiée… Les mêmes héros génèrent diverses opinions auprès de personnes différentes. Gandhi est pour moi une personnalité fantastique. Votre métier vous donne la possibilité de beaucoup voyager. Lorsque vous allez à l'étranger, qu'essayez-vous de découvrir et que préférez-vous ? J'aime découvrir une culture, ses couleurs et rencontrer de nouvelles personnes. Je suis quelqu'un de très curieux et j'aime aller au contact des gens. Je m'adapte à la culture du pays que je visite, je veux tout savoir et faire comme le dicton dit : « A Rome, fais comme les Romains ». Cette année, je participe pour la première fois au festival Burning Man et je suis très excité à l'idée de partager une expérience artistique avec des personnes qui font de l'Art un mode d'expression, une liberté. Voyager, d’une façon globale, est toujours l’occasion d’aller découvrir de nouvelles possibilités de créer… Que ressentez-vous à chaque nouvelle fashion week à laquelle vous participez ? Pour moi, chaque fashion week est un nouveau défi. Je dois toujours faire mieux par rapport aux précédentes collections. Et je dois vous avouer que, comme beaucoup de créateurs, mon année est rythmée par mes deux collections annuelles. Je vis avec cette échéance en tête, la prochaine saison qui arrive… Au final, je suis heureux quand le défilé est terminé. Mais tout redémarre à grande
vitesse et il faut savoir rebondir, être réactif, réfléchir à de nouveaux défis, de nouvelles ambitions créatives ! Que pensez-vous des acheteurs russes, japonais, américains et français notamment ? Comment les percevez-vous ? J'aime le fait d'avoir des acheteurs provenant de pays différents et bien entendu que mes créations soient appréciées dans ces différents pays. Cela me permet de penser que si ma mode n’est pas pour toutes les femmes, il y a une femme qui peut s’habiller dans mes tenues dans chaque contrée du monde. J’adore cette idée. Comment sélectionnez-vous les vêtements que vous allez distribuer dans chaque pays? Toutes mes collections sont différentes et je fais en sorte qu'elles s'adaptent aux différents styles et goûts. Au sein d’une collection, et même si ma mode n’est pas pour tous les types de femmes, on trouve quand même une grande variété de pièces qui répondent à des profils très différents… Vous semblez beaucoup aimer le cinéma et la musique, avez-vous déjà envisagé de créer des costumes pour des artistes ? J'aimerais beaucoup. J’adorerais même ! En fait, j'ai déjà créé des costumes qui ont été portés par des chanteuses comme Lady Gaga (lorsque j'étais D.A pour Paco Rabanne) ou Katy Perry. J’ai aussi habillé M.I.A. et Rita Ora plus récemment. Je pense qu’absolument tous les arts sont des sources extraordinaires de création et d’émotion et j'aime l'idée de collaborer sur des projets différents. C’est très enrichissant de se nourrir de l’autre quand on est un créateur. C’est un moteur inépuisable. Que pensez-vous de la nouvelle vague des artistes du Moyen-Orient qui triomphe depuis deux ans ? Pourriezvous nous parler de votre attirance pour le street art ? Le Moyen-Orient possède un très riche passé historique et culturel, ces artistes modèlent ses paysages culturels et cela aide à préserver leur gloire historique. Il y a alors un héritage qui se transmet aux plus jeunes générations et qui perdure ainsi dans le temps. On peut noter un phénomène similaire au sein du sous-continent asiatique. Le street art, quant à lui, m'a d'abord attiré par sa volonté d'expression, ensuite parce que les caractères sont en gras. Il symbolise l'aventure tout en détenant un côté rebelle. Il y a de la vie là-dedans! Quelles pensées souhaiteriez-vous partager avec nous à propos de vos projets futurs ? J'ai été très honoré de collaborer sur tous ces merveilleux projets. J'apprends tous les jours et j'ai encore un long chemin à parcourir. Tout ce que je peux vous dire est que j'ai confiance en l'avenir, qui je l’espère, me réservera de grandes choses!
Le Requiem de
Frank Sorbier
Voyager hors des sentiers battus de la mode c’est avoir l’imagination audacieuse et onirique de Frank Sorbier. En tant que Maître d’Art, il crée depuis plus de vingt ans et revisite à sa manière diverses contrées : le prêt-à-porter de 1990 à 2000, les costumes d’opéra des « Contes d’Hoffmann » et ceux de « La Traviata », les tenues de scène de Mylène Farmer et de Johnny Hallyday en 2006, et depuis 1999 la haute couture. Frank Sorbier retrace ici les différentes tonalités de sa vie de créateur, tel un Requiem. Nous voguerons à travers ses univers, ses moments graves, intenses, doux, rythmés… Rencontre avec le phénix de la haute couture parisienne. Par Marie Juncker-Cotten Nous sommes tous dotés d’une sensibilité particulière, plus ou moins exacerbée selon les caractères, laissant une certaine place à la nostalgie et au passé. Qu’en est-il pour vous ? Quels sont vos souvenirs des années 70-80 et de l’effervescence de la jeunesse ? Vos références ? Les années 70 sont pour moi synonymes de libération, ouverture d’esprit, énergie ! Cette époque « baba-cool » ouvrait totalement le champ des possibles c’est pourquoi il s’est passé autant de choses. Ceci étant, quand je parcours des livres sur ces années, je n’ai pas toujours l’impression de les avoir vécues comme cela est décrit… Aujourd’hui cela m’amuse de regarder « Saturday Night Fever » alors qu’à l’époque je ne serai jamais allé le voir au cinéma, c’était vraiment ringard ! Quant aux années 80, je dirai que c’est une période où l’argent coule à flot et la femme est conquérante comme dans la mode de Thierry Mugler ou Claude Montana. C’est aussi synonyme de fête pour moi puisque j’avais 19 ans. On écoutait les nouvelles musiques électro, la new wave et le ska avec des groupes comme The B-52’s. Et puis la mode, c’était le vintage. Aujourd’hui on parle du vintage comme d’une grande nouveauté mais à l’époque, c’était déjà très en vogue. Les filles s’habillaient beaucoup dans le style des années 60 en jupon et talons aiguilles, même à Biarritz où j’habitais encore. Il y avait une espèce de nostalgie des sixties. D’ailleurs je pense que l’on ne peut être nostalgique que de ce qu’on n’a pas vécu : il est difficile de vouloir revivre quelque chose de la même façon car l’envie d’aller de l’avant est toujours plus forte. Je me rappelle aussi des premiers défilés de mode que j’ai vus : on filoutait avec mes amis pour rentrer en baissant la tête pour se mêler à la foule. Je ne sais pas si ça se fait encore aujourd’hui (rires). Mais l’école et les « cravates rouges » nous donnaient aussi des invitations de temps en temps. Les défilés étaient plus spectaculaires. Maintenant on est dans la présentation de produits, le marketing se ressent davantage et l’ambiance semble plus « gonflée ».
Que ce soit en mode, musique, cinéma, danse, les créateurs des années 60-70-80 m’ont marqué par leur grande personnalité, très reconnaissable ! Je pense à des personnages haut en couleur tels que Sonia Rykiel, Chantal Thomass, Peggy Guggenheim, Géraldine Chaplin, Martha Graham, Alice Sapritch, Paco Rabanne, mon ami François Lesage (dit le « chasseur de cocottes » car il avait vingtquatre Inséparables), Pierre Cardin, André Courrèges et bien d’autres… Appréhendons maintenant la mode et la haute couture sous une tonalité grave, profonde, une tonalité propre au Requiem. Quelle vision s’en dégage ? Comment l’abordez-vous ? La mode me fait penser au phénomène du phénix qui se brûle pour renaître de ses cendres. La mode, c’est ça. Elle a deux aspects, celui de la continuité et celui de la résurrection. Comme le disait si bien Coco Chanel « la mode se démode, le style reste », elle savait de quoi elle parlait ! Car la haute couture a ce plus d’avoir un côté intemporel. Ensuite un Requiem, nous le savons, c’est une messe pour les morts. Alors je pense aux veuves corses, siciliennes, portugaises, toutes marquées par ce côté mystérieux qui leur est propre. Bien sûr le noir me vient à l’esprit, avec sa multitude de nuances et ses beaux reliefs. Il y a le noir mat, le brillant, le transparent, l’opaque, l’hyper léger, le très épais… Le rapport avec le sortilège lui confère en plus quelque chose de magique. Je l’ai déjà beaucoup travaillé et je n’en ai pas du tout envie pour la prochaine saison : il faut savoir se libérer du noir pour mieux y revenir. Pourtant j’ai vu la couverture du Vogue qui prône le noir pour la saison en cours ! (rires). Racontez-nous l’essence de vos créations, votre parcours qui vous amènera au rang de Maître d’Art. Je dirai qu’aujourd’hui, du haut de mes cinquante et un ans passés (Frank Sorbier fêtera ses cinquante deux ans en
61 janvier prochain, NDLR), j’ai du « background » et à partir d’un certain moment on a besoin de s’étonner soi-même. Dans mes créations, ce qui m’importe par-dessus tout c’est de me faire de l’effet. C’est d’ailleurs le propre d’un « vrai » créateur. Bien sûr on a aussi envie d’enfoncer son clou et d’être reconnaissable entre mille ! Le travail d’un « vrai » créateur, ce n’est pas de suivre la tendance. C’est un domaine que je connais bien puisque j’ai commencé dans les bureaux de style : mes débuts en mode se sont déroulés au C.I.M (le comité de coordination des industries de la mode) et au bureau de style du Printemps notamment. Si j’ai quitté ce créneau par la suite et que j’ai voulu créer, c’est à cause du fait qu’il n’y ait pas de produit à la sortie, le travail dans les bureaux de style est uniquement une réflexion intellectuelle. On imagine des choses, on exprime des tendances à venir donc cela a tout de même été une étape très importante pour ma carrière et j’ai pu y rencontrer des personnes vraiment intéressantes. Ce qui est fascinant aussi c’est de voir vingt collaborateurs assis autour d’une table qui, sans s’être concertés au préalable, sortent la même gamme de couleurs et les mêmes thèmes de tendance un an et demi en avance ! Il y a de quoi se poser des questions, non ? Et puis, ce qui a également été fondamental pour moi dans ce passage c’est le fait que l’on vous fasse confiance et que l’on vous écoute, tout de suite, alors que vous démarrez. Parce que vous êtes un sang frais, un sang nouveau. Il y a cette ouverture d’esprit qu’il n’y a pas si l’on rentre chez un créateur en tant qu’assistant par exemple car on se doit de suivre une lignée précise et définie par la Maison donc c’est un chemin plus étroit… Mais mon envie de faire « quelque chose qui reste » ne me quittait pas donc je me suis lancé. La suite vous la connaissez : dix ans de prêt-à-porter et treize ans maintenant de haute couture, ponctués ça et là de collaborations artistiques avec Mylène Farmer, Johnny Hallyday et plus récemment Shy’m. Je garde de très bons souvenirs de chaque moment passé
© Pierre Belhassen
Créateur d’ailleurs // Frank Sorbier
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avec eux. Un problème d’organisation et de temps m’a empêché de créer pour Michel Polnareff au moment de son retour en France, j’espère que cela pourra se faire un jour ! C’est une personne que j’admire vraiment et j’ai beaucoup d’idées pour lui… Imaginer une collection, la créer et trouver son nom sont autant de facteurs qui me permettent de laisser une trace dans l’univers de la couture. J’aime choisir les noms de mes collections, c’est aussi une source d’inspiration. Je choisis parfois l’anglais car cela fonctionne tout de suite et c’est compris par tout le monde. Par exemple pour « Short Stories » cela me rappelait le film de David Byrne « True Stories » (1986) sur l’Amérique profonde avec ses défilés de majorettes, le Texas… Le fait de prendre un titre en anglais rend la chose à la fois abstraite et universelle. Pour moi la haute couture doit être universelle et l’abstraction lui donne ce côté universel. D’un continent à un autre, on retrouve des similitudes dans le travail de l’artisan : on a justement fait un thème dans « Short Stories » sur les peuplades de Sibérie et nous nous sommes rendus compte que le travail des matières était le même que chez les Indiens d’Amérique. C’est assez troublant comme phénomène : en fait la main de l’Homme et son imagination se ballade librement et se retrouve à des milliers de kilomètres sans même que les gens ne se soient vu ou parlé… Un peu comme dans un bureau de tendance à échelle mondiale (rires).
l'aube RéALISATION // Christian Biyiha Styliste // Ilona Glapa lumière // Thomas Clodine-Florent Assistante styliste // Lucile Charvet Make-up // Laure Dansou avec les produits M.A.C COSMETICS Coiffure // Benedicte Cazau Beyret
Photographe // Urivaldo Lopes
Chemise STELLA McCARTNEY // Lunettes de soleil LOTHO // Collier HEAVEN TANUDIREDJA //
Elle: chemise STELLA McCARTNEY // Collier HEAVEN TANUDIREDJA // Lui : Chemise VIVIENNE WESTWOOD //
Top, jupe et manteau en fourrure JEAN PAUL GAULTIER // Escarpins LOUIS VUITTON // sac à main MAISON MARTIN MARGELA //
Chemise, pull, jean et ceinture DSQUARED² // nœud papillon ALEXIS MABILLE // Montre SMALTO // Bracelets JONAS BOWMAN
Elle : Manteau en fourrure GIORGIO ARMANI // Chemise ROBERTO CAVALLI // Ras de cou et bague sur la main droite MAWI // Boucles d’oreilles « Camélia » en or blanc et diamants et bague sur la main gauche« Camélia » en or jaune serti de diamants et saphirs roses CHANEL JOAILLERIE // Lui : Pull VIVIENNE WESTWOOD // Pantalon BURBERRY PRORSUM // Montre J12 Noire Mate 42 mm CHANEL //
Elle : Robe STELLA McCARTNEY // Manteau FATIMA LOPES // Boots MOSCHINO // Ras de cou JONAS BOWMAN // Pendentif ANNE FONTAINE // A la main droite bracelet ALEXIS MABILLE // bague MAWI // A la main gauche manchette ANNE FONTAINE // bracelet VIVIENNE WESTWOOD // Lui : Pull, chemise, jean, ceinture et boots DSQUARED² // Nœud papillon ALEXIS MABILLE // Montre SMALTO // Bracelets JONAS BOWMAN //
Combinaison en crêpe de soie VALENTINO // Manteau LOUIS VUITTON // Ceinture NSEW // Collier ISAJON // Collier porté en bracelet ANNE FONTAINE //
Veste, jupe et créoles MOSCHINO // chapeau GIORGIO ARMANI // Bracelet et minaudière CORTO MOLTEDO //
Elle : Combinaison en cuir FATIMA LOPES // A la main droite manchette VALERY MACCARTHY // A la main gauche manchette ANNE FONTAINE // Bracelet « serpent » OLIVIA HAINAUT // Casque MAISON MARTIN MARGELA // Lui : Pantalon en cuir MAISON MARTIN MARGELA // T-shirt JEAN PAUL GAULTIER // Blouson GORIGIO&MARIO // lunettes de soleil DSQUARED² //
Manteau, pantalon, ceinture et sac à main STELLA McCARTNEY // Body AUGUSTIN TEBOUL // Montre SMALTO // Collier MAWI //
Veste de costume et pantalon DIOR HOMME // Chemise BURBERRY PRORSUM // Nœud papillon en soie SMALTO //
Elle : Manteau en fourrure et top JEAN PAUL GAULTIER // Bracelet « Delilah » en or jaune tissé, barrette pavée de diamants et franges d’or et diamants, Bague « Hérisson » en or rose avec rubis ronds et diamants noirs et clips d’oreilles « Serpent »en or blanc ciselé pavé de diamants BOUCHERON // Bague « Camélia » en or blanc et diamants CHANEL JOAILLERIE // Collier SHOUROUK // Lui : Chemise DSQUARED² // Kilt JEAN PAUL GAULTIER // Noeud papillon ALEXIS MABILLE // Bracelets JONAS BOWMAN // Bouteille de champagne CRISTAL LOUIS ROEDORER 2005 //
Manteau ROBERTO CAVALLI // Robe et escarpins LOUIS VUITTON // Leggings FILLES A PAPA // Ceinture et sac à main STELLA McCARTNEY // A la main droite manchette SYLVIA TOLEDANO chez L'ECLAIREUR // A la main gauche bracelet « Serpent » OLIVIA HAINAUT //
Elle: Robe ELIE SAAB // Capeline en feutre MAISON MICHEL // Ras de cou MAWI // Boucles d’oreilles « Camélia » en or blanc et diamants CHANEL JOAILLERIE // A la main droite bracelets CORTO MOLTEDO // A la main gauche manchette OLIVIA HAINAUT // Boots CHRISTIAN LOUBOUTIN // Lui : Blouson, pantalon et chaussures SMALTO // Chemise MAISON MARTIN MARGELA //
Elle : Veste STELLA McCARTNEY // Robe BLUMARINE // Chapeau FLEURELLE // Collier SHOUROUK // Minaudière CORTO MOLTEDO // Gants BUSCARLET/PHYLEA // manchette ANNE FONTAINE // Bague SYLVIA TOLEDANO // Lunettes de soleil TOM FORD // Chaussures compensées PIERRE HARDY // Lui : Chemise MAISON MARTIN MARGELA //
obsession
ENGLISH TEXT translation by Fabiana Ghaleb-Delbello
SPECIAL PALACES By Elsa Levita
John Dalia
Le Meurice... A meeting with Starck and Dalí It was in 1771 that Augustine Meurice, a postmaster living in Calais, opened the doors to his hotel in hopes that our English neighbours would find comfort and hospitality when visiting the country. As work on the tunnels under the Channel progressed, Augustine Meurice accurately anticipated the arrival of many tourists. It was not until the Restauration of 1835 that the hotel moved to its present location on rue de Rivoli. Up until the Third Republic, the aristocrats, artists, and high society gentlemen comprised the majority of the hotel’s clients, all of whom came to appreciate the refined and luxurious atmosphere, and noteably its close proximity to the Palais des Tuileries. Concorde, a prized location thanks to its close proximity to rue Royal and l’avenue des Champs-Elysées. Soon, however, the hotel would change hands and fall under the proprietorship of Arthur Million, owner of Cafe de la Paix, who envisioned a hotel able to compete with the Ritz. Le Meurice then seized an opportunity for expansion following the closing of l’hotel Metropole located on rue de Castiglione. The hotel’s appearance would then mimic the genius of Henri Nenot, an architect hailing from la Nouvelle Sorbonne. Over time, however, the hotel came to experience a series of four major renovations, the latest headed by Philippe Starck in 2007. Head chef Yannick Alleno leads the kitchen in a phenomenal direction, with three Michelin stars under his belt. Two menus are available for tasting, the first being « Gastronomique » and the second « Terroir parisien », to offer a balanced selection. The restaurant « Le Dal » offers a unqiue concept known as « SANS et 100% », signifiying an experience free of excess and packed with 100% flavour. Finally, a cozy, British club-like atmosphere at Bar 228 offers guests a moment of relaxation thanks to bartender William Oliveri’s inventive and whimsical creations. Extended moments of leisure are offered at Clinique Valmont, the hotel’s spa comprised of 300 square meters. During this time, young children can be taken care of and kept busy at Happy Meurice, the hotel’s daycare center. Thanks to these multiple and impressive facets, Le Meurice was honoured with the title “Distinction Palais”, or in other words, the right to be distinguished as one of Paris’s grandiose luxury hotels. Hôtel Le Meurice : Architect : Henri-Paul Nénot Accomodations : 160 rooms, among them 23 suites and 22 junior suites Chef : Yannick Alénno Age : 177 years old (1835) Geographic location: 228 rue de Rivoli Paris 1st.
Le Crillon... Royal Luxury In 1758, under the reign of King Louis XV, architect Jacques Anges was awarded the task of building two facades within the famed Place de la Concorde, a prized location thanks to its close proximity to rue Royal and l’avenue des Champs-Elysées. Behind one of the majestic facades one could find an exceptionally lavish « hôtel particulier ,» it’s exterior decorated by the talent of the era’s most brilliant artists and artisans. Here begins the story of Le Crillon hotel, originally designed to exclusively receive prestigious Ambassadors. The name of the hotel itself comes from the illustrious Counts of the Crillon family. By 1909, the hotel Le Crillon had been transformed into a luxurious hotel, opening its doors to a world of travelers with a fascination for majestic luxury, and an appreciation for top-quality service. The hotel de Crillon is also known for its Bernstein suite, a one hundred square-meter space, elegantly equipped with a terrace that offers one of the most beautiful panoramic views of the capital city. The hotel’s Jardin D’Hiver (Winter Garden) also enriches its reputation, offering guests exclusive access to the « Elephant cellar », signed by Baccarat, the fine crystal glassware company. Hotel restaurant Les Ambassadeurs has over time become the chosen meeting place for fashion designers, jewelers, as well as politicians. Heading the kitchen since January 2011 is chef Christopher Hache, former student of two star chefs Eric Fréchon and Eric Briffard, and Pudlo guide’s Young Chef of the Year winner. With his success and unmatched talent, Christopher Hache has managed to earn the restaurant's first star in the Michelin Guide in 2011. Although incredibly impressive, the culinary genius behind chef Hache’s menu is not the only symbol of pride for the hotel, highlighted by an impressive grade of 88.3% in Condé Nast Traveller guide in 2007, as well as the first place prize for the « World’s Best Service » award in 2011. The hotel is also dedicated to promoting environmental responsibility and sustainable development, as evidenced by their year old « Green Globe » certificate. Hôtel de Crillon : Architect : Louis-François Trouard Accomodations : 147 rooms, among them 44 suites. Chef : Christopher Hache Age : 103 years old (1909) Geographic Location: 10, Place de la Concorde Paris 8th
L’envie //
Le Plaza Athénée... A luxury hotel that lives up to its reputation This hotel was constructed in two phases: the first beginning in 1909, and the second in 1909, both under the supervision and leadership of architect Charles Lefèvre. Situated on one of Paris’ most famous streets, l’avenue Montaigne, the Plaza Athénée finally opened its doors to the public in 1911. It was Emile Armbruster who took responsibility of managing the hotel’s opening, whose guest list quickly became filled with numerous important clients, such as the princesses of Grimaldi, Rockefeller, Marlene Dietrich… The Plaza Athénée was remodelled three times: the first time in 1933 with the objective of modernizing the hotel, the second in 1970 to embellish the lobby, and the last in 1984 to renovate the dining area. The hotel’s Haussmannian façade decorated with the style’s accompanying iconic stone is lined by different balconies embodying the « art nouveau » style. As soon as one enters the hotel, the history of the location can be immediately discovered. It continues to infuse different styles belonging to different eras, experimenting mainly in between Baroque and futuristic modernism. Chandeliers, Venetian mirrors, and mosaics blend together to complement the ambiance created by velvet bergères armchairs and silk sofas. In terms of food, star chef Alain Ducasse heads the kitchen, and on the dessert end, world champion Christophe Michalak promises to satisfy every sweet tooth. The hotel’s chic brasserie « Le Relais Plaza » and teahouse « La Galerie des Gobelins » oppened in 1936. Finally, the « Bar du Plaza » has become a hot spot in the Paris nightlife landscape. For all that concerns beauty and wellness, world-renowned brand Dior has been integrated in the spa since 2008. Here one can find peace and solace through a space consisting of 5 cabins, among them a double room, a fitness room, a sauna, and a Turkish bath, each component reflecting the brand’s iconic iridescent white and silvered grey. In May 2011, the Plaza Athénée was among seven hotels that received the official “Distinction Palace” title, placing them as one of Paris’s top luxury hotels. Hôtel Plaza Athénée : Architect : Charles Lefèvre Accomodations : 146 rooms, among them 45 suites Chef : Alain Ducasse Age : 101 years old (1911) Geographic location: 25, avenue Montaigne Paris 8th
Le Bristol... Eighteenth century luxury In 1758, the Bristol was originally a private mansion. Its official opening, headed by Hippolyte Jammet, took place in 1925, its name honouring Count Bristol, an important British traveler exceptionally fond of luxury. In 1978, the hotel was enlarged through the construction of a new wing by the garden: the pool and the vast French-style garden measuring 200 square meters currently make up that space. The spa, by La Prairie, was next to be constructed, and is today classified among the thirty-five best spas in the world as noted by the Condé Nast Traveller guide in 2012. The refined and minimalist atmosphere, along with cabins equipped with their own private terraces, are to thank for the spa’s prestigious reputation. The hotel’s last gem is in fact a vast and luminous game room, known as Les Amis d’Hippolyte, in which all young children are enthusiastically welcomed and received. For two years, the Bristol underwent several new projects under the leadership of Pierre Ferchaud, a man who has been the director of the hotel since 1993. It took twenty years before the entire project could be completed, the time required to buy neighbouring buildings, allowing the hotel to extend its perimeter to the corner of l’Avenue Matignon and la rue du Faubourg Saint-Honoré. From these renovations also came twenty-six new rooms, and another brasserie. The hotel restaurant, “Le 114 Faubourg,” then opened its doors under the direction of Eric Débordes, while chef Eric Fréchon from L’Epicure earned the restaurant’s third star under the prestigious “red guide”. Chef Laurent Jeannin is also to thank for the hotel’s well-known and prestigious status, as he earned the 2011 “best pastry chef of the year” award. The Bristol is in fact the first Parisian hotel to find the right formula for success: in 2011, it was honoured with the “Palace” title, only three years after being chosen as the “best hotel in the world” by Institutional Investor. Hôtel Le Bristol : Architect : Pierre-Yves Rochon Accomodations : 188 rooms, among them 78 suites Chef : Eric Fréchon Age : 87 years old (1925) Geographic location: 112, rue du Faubourg Saint Honoré Paris 8th
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The Four Seasons Hotel George V... Franco-British Luxury
The hotel Raphaël came about under a collaboration between Léonard Tauber and Constant Baverez in 1925. The hotel is today part of the « Luxury Hotel » chain, along with the Régina and Magestic hotels, both also founded by Léonard Tauber. The hotel is remarkably located near the Arc de Triomphe and l’avenue des Champs-Elysées, all while being secluded from the noisy hustle and bustle of the city. The hotel offers a very refined and special atmosphere enclosed within the typical French style of its luxurious apartments and vast rooms. It is the only Parisian luxury hotel that is simultaneously independent, French, family-run, and private. This family group is run by Constant Bavarez’s grandson, a man who was Léonard Tauber’s associate. Madame Françoise Baverez kept the tradition, initiated by her grandfather, alive by passing on authority to her own daughter, Véronique Valcke, who is today the General Director of SA Hôtel Régina. Hotel Raphaël has recently welcomed a new addition to its grandiose walls, an immense work of art attributed to William Turner, placed in his very own entrance hall that has since transformed into a large gallery honourably decorated in « noyer de France » and a honey colour. The hotel restaurant, “La Salle à Manger,” is headed by chef Philip Delahaye. Breakfast at the Raphaël has also become famous for the restaurant’s homemade pastries. Whether one chooses the continental or buffet breakfast, a relaxing moment before the start of the day is always promised. Finally, the hotel’s terrace, located on the top floor, offers a panoramic, 360° view of Paris, while inviting guests to sip on refreshing drinks in the hotel’s Les Jardins Plein Ciel. The Raphaël hotel was recognized as the best hotel of 2008 by the Leading Club, among 450 other hotels from 80 countries, for its exquisite quality in receiving guests. Again in 2008, it also received the Villégiature prize for the best hotel bar in Europe. Soon after acquiring its fifth star, the hotel was awarded 14th place in the Traveller’s Choice TripAdvisor list outlining France’s best luxury hotels.
In 1928, American Joel Hillman inaugurated the George V hotel, awarding the project to two French architects: Lefranc and Wybo, who decided to build nine floors in the art deco style. Before this luxurious hotel came about, 31 avenue George V was a location in which the stone used for the construction Trocadéro could be found. In the hotel’s basement, rounded caves that had been formed during the last war enclose an entirely separate historic treasure. Throughout the years, another building known as George V, without any connection to the hotel, is used as a temporary living space, or private residence, welcoming visitors to the country’s capital. At the time, the name « George V » was chosen as an homage to the excellent relationship held between France and England, also marking France’s interest in the royal British Crown. Ideally situated in the heart of the Parisian Golden Triangle, the George V had very quickly attracted a substantial American clientele. The George V is presently the only hotel that has chosen to pair every room with a private bathroom, accompanied by the latest and most modern equipment. When François Dupré purchased the hotel, the George V began to house an important collection of furniture, carpets, paintings, and artistic objects that have today given the hotel a symbol of elegance, of refinement, and of luxury. At the very end of the gallery, one can find the hotel restaurant « Le Cinq », given two stars by the Michelin Guide in 2008, the same year in which Chef Eric Briffard, student of Joël Robuchon and Meilleur Ouvrier of France, took charge of leading the kitchen. What can be more enjoyable than a spa that offers more than 800 square meters of relaxation and wellness? The space is comprised of seven cabins reserved exclusively for hair, makeup, manicures and pedicures, and of course, rest. It has now been two years since the spa won the Best Hotel Spa in Europe award for the fourth consecutive year in the American magazine Travel and Leisure. In September 2011, the hotel was finally nestled within the exclusive circle of Parisian « palaces », a distinction the hotel went without only four months prior.
Hôtel Raphaël : Architect : Raymond Rousselot Accomodations : 75 rooms, among them 10 suites Chef : Amandine Chaignot Age : 87 years old (1925) Geographic location: 17, avenue Kléber Paris 16th XVIe.
Four Seasons Hôtel Georges V : Architect : Richard Martinet Accomodations : 245 rooms, among them 59 suites Chef : Eric Briffard Age : 13 years old (1999) Geographic location: 31, avenue Georges V Paris VIIIe.
Le Raphaël... Classicism in its purest form
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Le Fouquet’s... A family affair
The Park Hyatt Paris-Vendôme... Absolutely contemporary In August 2012, the first Parisian luxury hotel from the Park Hyatt chain openned its doors, located right near the Place Vendome. The hotel promises an unforgettable experience, through a harmonious balance of comfort and modernity. Although a remarkably beautiful building, the hotel’s construction was not free of challenges. In fact, the hotel is comprised of five Haussmannian buildings, all reunited, one of which needed to be heightened by a meter. Architect Ed Tuttle was devoted to the idea of placing beautiful works of art in the center of each different room within the hotel, and today these objects have become the focus around which the design of the hotel is centered. This choice reflected Tuttle’s belief that art and Paris are two inseparable phenomena. To reunite the pieces of an important collection, Ed Tuttle worked in close collaboration with the Darthea Speyer Gallery, in order to collect all the paintings and sculptures that matched his vision for the hotel’s decor. The works of Ed Paschke, Sam Gilliam and Roseline Granet are among the artists on display. The hotel premises are decorated with one single type of flower : the orchid, from which the hotel’s restaurant lounge gets its name. The restaurant floors spread out to include two interior courts, and are topped with an impressive skylight, allowing the guests to dine within a beautiful, open space. However, the great culinary encounter can be found at Pur’ restaurant, a one star under the Michelin Guide headed by chef Jean-François Rouquette, a space that welcomes guests around a free-standing, open kitchen. Completely renovated in 2007, the Park Hyatt spa was entrusted to the brand « Payot ». The hotel has been classified as a five star since June 2009, and in May 2011, it became part of Paris’s first eight luxury hotels, and one among four Parisian hotels to receive the new official label « Distinction Palace ». Park Hyatt Paris-Vendôme : Architect : Ed Tuttle Accomodations : 178 rooms, among them 35 suites Chef : Jean-François Rouquette Age : 10 years old (2002) Geographic location: 5, rue de la Paix Paris 2nd
It has now been over a century that Dominique Desseigne’s family has been closely involved in the hotel business. In 2006, following the steps of his ancestors, Desseigne opened the doors of this hotel. He married Lucien Barrière’s daughter, Diane, a woman who decided to share the experience of this journey with her husband. Today, 46 avenue George V, facing the prestigious Louis Vuitton boutique, is where one can find this hotel, an extension to the legendary brassserie. An overpowering red-theme decor immediately becomes apparent upon entering the hotel, symbolically representing the group’s presence. More than five Haussmann-styled hotels were necessary in order to complete the project, in which decorator Jacques Garcia was able to successfully master a balance between luxury and French tradition. Hidden from the city’s busy streets lies a small, concealed courtyard, surrounded by a flourishing vegetable garden that highlights the hotel’s French heritage. Richard Orlinksi embraces that French tradition, yet modernizes it with his Crocodile blanc. Ebony, gold, and mahogany are the three warm and inviting tones that can be found in each of the hotel’s rooms, contrasted by the stark black granite in the bathrooms. Those found in the hotel’s suites come fully equipped with large baths offering balneotherapy and chromatherapy. « Le Diane ,» the hotel’s star restaurant, offers a very refined menu that takes its inspiration from the French gastronomy revisited by France’s most skilled worker, Jean-Yves Leuranguer, while chef Claude Ducrozet takes charge of sweets. Of course, one cannot visit the hotel without tasting one of iconic restaurant Le Fouquet’s dishes. The golden panelled walls and red velvet chairs allow for a perfect environment while admiring the numerous cinema celebrity photos, taken by the famous Studio Harcourt. For a cozy and inviting teatime, Galerie Joy et Bar Le Lucien delivers those needs. Finally, the U-spa Barrière invites guests to enjoy a lavishly relaxing afternoon in a 750 square meter space, equipped with a 15 by six meter pool. The products offered ranged between two brands : Cinq Mondes, that promises to take you on wonderfully relaxing voyage, and Seinsaï, for all that concerns cosmetic beauty.
Hôtel Fouquet’s Barrière de Paris : Architect : Edouard François Accomodations : 81 rooms, among them 31 suites Chef : Jean-Yves Leuranguer Age : 6 years old (2006) Geographic location: 46, avenue Georges V Paris VIIIe.
Par Elsa Levita
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Le Shangri-La... Modernity wrought with history. This hotel has based its foundation on five essential values : humility, respect, courtesy, heart-felt generosity, and sincerity. This hotel, the lastborn from the luxury hotel group Asia Pacific, opened its doors in 2010. Its name comes from the pages of James Hilton’s novel « Lost Horizon ,» published in 1933. This piece of work follows the lives of an English diplomat and his three companions in travel. However, when they decide to take a Sino-Indian air route, they fall victim to a devastating airplane crash. The Tibetans come to their rescue, with the power to save and heal these four friends. They then go on to describe their current healing ground, a Tibetan lamasery, as a safe haven, translated by « Shangri-La ». The hotel began within the walls of Paris’s Palais Iéna, the private mansion that once belonged to Prince Roland Bonaparte. It was in 1889 that Napoleon I’s grandson acquired this beautiful piece of land. In 2006, the French government decided to sell the property to the Shangri-La Hotels & Resorts group, and the façade would then be classified as a historic monument in 2009. It took more than four years of work before this exceptional project could be influenced by the unmatched know-how of the 19th century. The hotel therefore offers guests the luxury of the 19th century in the decor of 1896. Three restaurants are run under the leadership of Chef Philippe Labbé, who creates an Asian-French fusion cuisine. Restaurant La Bauhinia, its name reflecting a particular family of orchids, sets its chairs and tables under a historic, 1930s glass roof. Restaurant L’Abeille offers an intimate ambiance under head chef Christophe Kelsch direction. And finally, restaurant Le Shang Palace promises to take diners on a culinary voyage through SouthEast China. For all that concerns rest and wellness, the spa, opened in 2012, is infiltrated with natural light thanks to its beautiful glass walls. The fitness room and pool respond perfectly to any relaxation needs 'that' clients might have. Shangri-La Hôtel Paris: Architect : Richard Martinet Accomodations: 158 rooms, among them 27 suites Chef : Philippe Labbé Age : 2 years old (2010) Geographic location: 10, avenue d’Iéna Paris 16th 1. XVIe.
The Mandarin Oriental... From Hong Kong to Paris This hotel was the last to open among famed Parisian luxury hotels, and is directed by Philippe Leboeuf. Opened in 2011, this art deco-inspired palace finds its roots within modernity and the Parisian creativity of the 1930s. Architect Jean-Michel Wilmotte wanted to pay homage to women through sketches of Asian deities traced along the hallway walls, supposedly symbolizing their presence in the hotel’s different spaces. The hotel is ideally located on rue Saint-Honoré, finding its home among Parisian luxury boutiques situated close to place Vendôme. The hotel’s name hails from its Hong-Kong group, an entity that strongly competes against its Parisian counterparts. When in search of rest and relaxation, one need not trek too far to find the hotel’s spa : a more than 900 square meter space, equipped with an interior pool measuring 14 meters. Built on two separate floors, the spa offers seven private suites, three among them being couple-friendly. Two brands were called upon for a collaboration: Signature, reflecting the use of traditional Chinese medicine, and Guerlain, for exceptional facial treatments. An intricate and whimsical interior garden offers guests a peaceful sanctuary right in the middle of Paris, after a delicious indulgence in one of the hotel’s two restaurants : Le Camélia, decorated in harmony with the garden, and Le Sur Mesure, located in the hotel lobby and decorated in the class and sophistication of « haute couture ». Finally, the bar and pastry counter came about through the hotel’s honourable appreciation for the Patron Saint of pastries : Monsieur Honoré, the name to which the street lends itself. The entire culinary experience at the Mandarin Oriental is crafted by the creative impulse of chef Thierry Marx, known for his molecular cuisine. Mandarin Oriental : Architect : Jean-Michel Wilmotte Accomodations : 138 rooms, among them 39 suites. Chef : Thierry Marx Age : 1 year old (2011) Geographic location: 251, rue Saint Honore Paris 1st.
Points de diffusion de magazine
L’EDITO CONCEPT STORES Colette 213 rue Saint-Honoré 75001 Le 66 Avenue des champs Elysées 75008 L'Eclaireur 10 rue Boissy D’anglas 75008 Iglaïne 12 de la Grande Truanderie 75001 Artcurial 7 Rond-point champs Elysées 75008
hôtels Hôtel Westminster Paris 13 rue de la paix 75002 maxim's (Residence Pierre cardin) 42 avenue gabriel 75008 Hôtels jardins de trocadéro 35 benjamin Flanklin 75116 Hôtel Mathis 3 rue de Ponthieu 75008 The Westin 234 rue de Rivoli 75001 Hôtel Sofitel Le faubourg 15 rue boissy d’anglas 75008
Traiteurs Hediard traiteur fauchon
Lieux D'expositions et Librairies Espaces Pierre Cardin 1 avenue Gabriel 75008 Galerie 13 Jeanette Mariani 36 rue du mont Thabour 75001 galerie 208 chicheportiche 208 boulevard saint germain 75006 Librairie du Palais de Tokyo 13 Avenue du président wilson 75116 Le 7L rue de Lille 75007 Librairie Adelaïde 322 rue Saint-Honoré 75001 Librairie La Hune 170 Boulevard saint-Germain 75008 Librairie Du musée d!art moderne 9 rue gaston de Saint Paul 75116 Librairie Les Mots à la Bouche 6 rue Saint croix de la Brotonnerie 75004
cafés et Restaurants La maison Blanche 15 avenue Montaigne 75008 Café de l'homme 17 rue du trocadéro 75008 Emporio Armani Café 149 boulevard Saint germain 75006 L'avenue 41 Avenue Montaigne 75008 Maxim's 8 rue Royale 75008 Café Marly 93 rue Rivoli 75001 Le Mathis Bar 3 rue pouthieu 75008 Café Flore 172 boulevard Saint germain 75006 Rival de luxe 3 avenue Matignon 75008 George 5 restaurant 49 avenue georges 5 75008 Le flandrin 4 place tattegrain 75016 6 New york 6 avenue de new york 75016 Le café chic 126 rue Faubourg saint Honoré 75008 Music-Hall 63 avenue Franklin Roosevelt 75008 L'alcazar 62 rue Mazarine 75006 Café de L'esplanade 52 rue fabert 75007 L'aventure 4 avenue Victor Hugo 75116 Café brassac 37 avenue Kléber 75016 Café de la grande armée 3 avenue de la grande armée 75016 Le cou de la girafe 7 rue paul baudry 75008 Le fumoir 6 rue de l’amiral coligny 75001 café Beaubourg 43 rue saint Merri 75004 Le saut du loup (musée des arts décoratifs) 107 rue de rivoli 75001 Le comptoir du sept 39 avenue de la Motte-Picquet 75015 Le Findi 24 Avenue Georges V 75008 Le Madrigal 32 Avenue des Champs-Elysées 75008 le first 234 rue de Rivoli 75001 Café Le faubourg 15 rue boissy d’anglas 75008 Angélina 226 rue de Rivoli 75001 Pershing hall 49 rue pierre Charron 75008 La plage Parisienne port de Javel-le -haut 75015 Osmose 31 Avenue de versailles 75016 Villa Spicy 8 Avenue Franklin Roosevelt 75008 Casa del Fox 41 rue du colisée 75008 Toi 27 rue du colisée 75008 Hortense 49 rue paul Cezanne 75008 Le Bon restaurant 25 rue de la pompe 75008 Le Zébra Square 3 place Clément Ader 75016 Etienne marcel 34 rue Etienne Marcel 75001 Le Bosquet 46 Avenue de bosquet 75015 Le carré 18 rue du temple 75017 Le Mini Palais 3 Avenue WInston churchill 75016 Le Murano 13, boulevard du temple 75003 L'Atelier De Joel Robluchon 5, rue Montalembert 75007 Café moderne 40, rue Notre-Dame des Victoires 75002 Les Grandes Marches 6, place de la bataille 75012 La Lorraine 2, place des ternes 75008 La Bagatelle route de sèvres Neuilly Le carré 18, rue du temple 75017 Sydr 6, rue de Tilsitt 75008...
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