L'EDITO MAGAZINE # 6

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Monroe


H I G H

J E W E L L E R Y

C O L L E C T I O N

BOUTIQUES CHOPARD: PARIS 1 Place Vend么me - Printemps du Luxe - Galeries Lafayette - 72 Faubourg Saint Honor茅 CANNES - LYON - MARSEILLE - MONTE CARLO


EDITO

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SOMMAIRE Mai 2012

07Edito // 08 L’envie // 16 Convoitise // 22 Rencontre Caroline Gruosi Scheufele // 26 Focus // 28 Vue d’interieur // 30 Design DSQUARED2 // 34 ADN ELSA ZYLBERSTEIN // 40 Expositions // 42 New face // 54 Zoom // 58 Mode //

« J'ai toujours pensé que je n'étais personne. Et la seule façon pour moi de devenir quelqu'un... et bien c'est d'être quelqu'un d'autre ! » - MARILYN MONROE


magazine

L’EDITO 9-11 Avenue Franklin Roosevelt 75008 Paris - Tél. : +33 (0)91 504 297 - www.leditomagazine.fr Rédacteur en chef & Directeur artistique Christian Biyiha Assistants du directeur artistique Marine Louise Colin Madlein Ritch Secrétaire de rédaction Mathilde Le Floc’h Responsable Mode Ilona Glapa Responsable du casting Loïc-Kevin Biyiha Anna Carole B Chargée de communication Marine Louise Colin Chargée du développement Ophélie Hassett Responsable des relations internationales Thierry Hab Morgan Valerie Alexandra Conception graphique Cehdrik Tayeb Publicité Camille Martin publicite@leditomagazine.fr Ont collaboré à ce numéro SyDelorme - Sarah Guetta - Urivaldo Lopes - Manon Alt - Laure Dansou - Delphine lebon - Anne Marie Sophie - Clémence Aroch - Alyssa Makni - Stephane Toukoum - François Costa - Fashion group consulting - Margot Henzer - Gilbert Alonzo - Joel Fazeli Mayumi Oda - Jonathan Mahaut - Sebastien Bar - Luma Grothe @ Elite - Ophélie Hassett Tous nos remerciements à l’Hôtel Park Hyatt - Paris Vendôme Impression

Nevada - Nimifi

Directeur de la publication Christian Biyiha Siège social

L’EDITO MAGAZINE

9-11 Avenue Franklin Roosevelt 75008 PARIS Tél. : +33 (0)91 504 297 www.leditomagazine.fr L’Edito Magazine est une publication bimestrielle RCS Paris - en cours d'attribution – Durée : 99 ans Tous droits de reproduction réservés. Dépôt légal à parution.

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+33 (0)1 42 44 42 40 | www.boucheron.com *En 1893, Frédéric Boucheron est le premier des grands joailliers contemporains à ouvrir une Boutique sur la place Vendôme


L’envie //

08 L’envie de… Séjourner au paradis Designé par l’architecte Antonio Citterio, l’hôtel Bulgari est le cadet de la collaboration du célèbre joaillier italien avec la chaîne d’hôtels Marriott International. Niché au cœur de la péninsule de Jimbaran, cet hôtel spa 5 étoiles est un véritable havre de paix qui offre une vue imprenable sur l’Océan Indien. Perchées sur des falaises mythiques, 59 villas y ont élu domicile avec l’art de combiner tradition indonésienne et style italien. Et pour la touche d’excellence, des couvre-lits en soie tissés d’or sont disposés dans chaque chambre. Un éden aussi envoûtant qu’une création Bulgari. Bali Bulgari Hôtel Resort, 5 étoiles : www.bulgarihotels.com

L’envie de… Livre Couture

Pour célébrer ses dix années à la direction artistique de la Maison Lanvin, Alber Elbaz s’est mis à nu. Sobrement intitulé Alber Elbaz, le livre, cet ouvrage révèle les backstages de la conception de ses collections pour Lanvin. Plus précisément, de la page blanche aux premiers croquis, en passant par les premiers essayages jusqu’à la confection finale du vêtement et son défilé sur les podiums. Des instants précieux et inédits capturés par l’objectif du photographe de mode hongkongais, But-Sou Lai, fidèle de la Lanvin premier défilé parisien qu’il avait pu photographier en 2007. Au total plus de 300 clichés ont été sélectionnés. Le must ? Fidèle à la conception d’une création haute couture, la confection du livre est 100% artisanale avec des tranches de pages dorées à la main, le tout, emballé dans une boîte en carton faite main. Alber Elbaz, le livre. Édition limitée, 320 €, aux éditons Steidl. A commander sur www.lanvin.com


L’envie //

10 L’envie de… Smartphone d’agent secret

Si vous avez été séduit par la voiture de James Bond, vous ne résisterez pas à son téléphone. Aston Martin s’est associé avec le géant du luxe téléphonique canadien Mobiado pour offrir un smartphone digne d’un véritable agent secret. Le « Grand Touch » est équipé telle une voiture de luxe d’une coque en aluminium aux finitions noires adonisées et un écran tactile 4 pouces protégé par un verre de cristal de saphir de 139 carats. Un objet précieux auquel s’ajoutent de nombreuses options telles que le bluetooth, l’appareil photo GPS de 5 megapixels et près de 16 gigas de mémoire. Le tout, contenu dans un poids plume puisque ce petit bijou ne pèse que 178 grammes. Une vraie révolution. Smartphone « Grand Touch », Mobiado & Aston Martin, aluminium et cristal de saphir 139 carats. 4 200 €. A shopper sur www.colette.fr

L’envie de… Surréalisme olfactif

Le dernier né des parfums Salvador Dali est une véritable déclaration d’amour au peintre espagnol. Un flacon rose bonbon sur lequel se distingue une bouche qu’on aimerait croquer. Cette bouche que Dali avait tant de fois dessinée et sculptée pour rendre hommage à l’actrice américaine Mae West, mythe de la beauté féminine pulpeuse de l’entre-deux-guerres. Du côté des fragances, on retrouve la rose, fleur fétiche de sa femme Gala, à laquelle se sont associées des douceurs fruitées telles que le pamplemousse, la pomme, le raisin… Le tout relevé par des touches d’ambre et de musc. Une véritable œuvre d’art olfactive. Parfum It is a dream, Salvador Dali, 50ml, 49 €. A commander sur www.parfums-salvadordali.com


L’envie //

12 L’envie de… Food San Pellegrino – Bvlgari Un grand joaillier se prend à revisiter une… bouteille d’eau ! Si l’on s’amuse de voir cette collaboration, elle nous étonne moins lorsque l’on se souvient que la marque San Pellegrino n’en est pas à son coup d’essai. En effet, l’eau prisée des gourmets avait déjà collaboré avec un autre nom du luxe italien : Missoni. Tout logiquement donc, San Pellegrino et Bvlgari se réunissent aujourd’hui et produisent une bouteille digne représentante du luxe à l’italienne.

L’envie de… Musique jazzy

Qui aurait pu penser qu’un jour, un simple coffret pourrait contenir tout le génie de Miles Davis ? C’est chose faite avec les écouteurs Trumpet High qui offrent une qualité de son hors du commun. Développés à l’origine pour permettre un retour de scène des musiciens, ils permettent une écoute plus vraie que nature. Idéal pour entendre la version remasterisée de l’album mythique Sketches of Spain également présenté dans le coffret. Le packaging quant à lui, laisse sans voix. Un étui bleu velours serti d’une médaille en or portant les initiales M.D et des écouteurs aux allures de trompettes. Les amateurs de jazz seront comblés. Coffret Miles Davis Trumpet High par Monster Cable, 5 paires de cache oreillettes, album remasterisé "Sketches of Spain". 300 €. A shopper sur : www.colette.fr

L’envie de… Design

Loewe : Le célèbre constructeur allemand a créé une chaine Hi-Fi au design sobre et très élégant. Le modèle SoundVision vous permettra autant d’écouter la radio, qu’un CD ou un iphone/ipod. Avec son écran tactile et sa connexion à internet, cette chaine intègre six hauts parleurs et deux caissons : pour un son riche et très précis. Loewe, Sound Vision 1 600€


L’envie //

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L’envie de… Souliers vintage

L’envie de… Besace printanière

Telle un hymne à la plage et à son sable fin, la créatrice aux minaudières que tout le monde s’arrache a créé une mini collection capsule qui offre un avant-goût d’été pour la marque parisienne neo BCBG, Claudie Pierlot. On craque littéralement pour la besace Saint-Paul, petit clin d’œil au village de Saint-Paul de Vence sur la Côte d’Azur. Avec ses couleurs chatoyantes, ses motifs balnéaires de voiliers et de cabines de plage, on rêve déjà de nos futures balades à vélo en bord de mer. Sans parler de la bandoulière qui apporte un côté rétro à la pointe de la mode.

La Maison Valentino fête ses 50 ans chez Colette. L’occasion de retravailler ses pièces les plus mythiques et d’en offrir des nouvelles résolument plus modernes mais toujours empreintes du passé. Ces mocassins plats en cuir verni noir ne sont pas sans rappeler ceux portés à l’époque renaissante par les rois et les reines de la Cour. En version 2012, ils prennent du galon et se retrouvent ornés de clous pyramides en or sur l’empeigne et en guise de talon. Une vraie pièce de collection à porter et à assortir d’urgence avec une jupe tailleur pour un look so preppy chic. Mocassins en cuir verni noir gansé, édition limitée, 550 €. A shopper chez Colette : http://www

Besace en cuir et toile brodée, Olympiale-Tan pour Claudie Pierlot, 270 €.

par Alyssa Makni


Convoitise // Joaillerie

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Les diamants

sont éternels

Evocatrices de luxe et d’élégance, ces pierres précieuses ne cessent de susciter admiration et fantasme depuis des décennies. Marilyn Monroe avait raison il y a déjà soixante ans (Diamonds are a girl’s best friend, NDLR). Entre les diamants et les femmes, c’est une véritable histoire d’amour. Petit tour d’horizon des plus beaux modèles joaillerie de la saison printanière. par Alyssa Makni

Tubetto

Epuré, tel serait le mot d’ordre pour définir l’élégance de ce modèle. La bague Tubetto obtient à la fois un caractère graphique formé par les deux demi-cercles en or gris et une sobriété due à l’utilisation de l’or gris. Les diamants noirs, quant à eux, donnent l’illusion d’un nuage de paillettes étincelantes. Bague Tubetto en or gris rhodiée noire sertie de 235 diamants noirs 9,21 carats. www.degrisogono.com

Allegra

Tel un hymne à la joie, Allegra ressemble à une flamme oscillante et dansante qui s’élève vers le ciel, tentant de s’échapper des ors qui la retiennent. La bague est composée de dix anneaux entrelacés dont trois en ornés d’un pavage de diamants. Bague Allegra en or gris sertie de 133 diamants noirs de 3.30 carats et de 79 diamants blancs de 1.70 carats. www.degrisogono.com

De GrisoGOno

Le culte du diamant noir

S

ymbole de l’éternité et de l’amour, le diamant noir, qui a fêté son quinzième anniversaire l’année dernière, est devenu l’emblème du joaillier suisse.

Jiya

Dernière née de la Maison De Grisogono, Jiya incite au voyage. Elaborée à l’aide de sept anneaux amovibles en or rose, chiffre porte-bonheur de son créateur, Fawaz Gruosi, cette bague évoque des paysages marins avec sa forme bombée qui rappelle celle d’un coquillage tout droit sorti d’une eau cristalline. Diamants noirs et diamants blancs s’y entrelacent sensuellement pour obtenir une complémentarité parfaite. Bague Jiya en or rose - 386 diamants blancs 7,3 carats et 40 diamants noirs 4,8 carats entrelacés. www.degrisogono.com

Segreto

Ici, le diamant noir joue avec la discrétion. Au milieu de la fente de la bague, se découvre un cœur de pierres précieuses qui contraste avec la pureté grise du bijou. Un univers du non-dit révélé par l’alliance subtile de la pureté grise et de la fente de diamants noirs pudiquement dévoilés. Bague Segreto en or gris sertie de 19 diamants noirs 0,95 carat. www.degrisogono.com


Convoitise // montres

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Rolex A l’heure

des cadrans précieux

Datejust Lady 31

Avec son cadran couleur chocolat et sa lunette bombée sertie de 24 diamants, la Datejust Lady 31 incarne la gourmandise horlogère à l’état pur : un bracelet Oyster en acier et en or Everose (alliage d’or, de titane et de cuivre exclusivement créé par Rolex pour offrir une teinte plus résistante) qui se marie à merveille avec les pierres précieuses. On aime le contraste créé par les diamants finement taillés du cadran avec ceux de la lunette, beaucoup plus imposants. De quoi procurer une allure intensément féminine au modèle. Montre Datejust Lady 31 mm, chocolat Everose, 18 carats, Rolex. www.rolex.com

Day Date

L

Le modèle Day-Date a été un précurseur en matière d’innovations. Il fut l’un des premiers à permettre de lire la date et le jour du mois sur son cadran. Un cadran qui, cette saison, s’offre une touche précieuse avec deux émeraudes taille baguette situées à 6 heures et 9 heures et huit diamants sertis en chaton d’or 18 carats. Le must ? Le bracelet Oyster en platine. Rare et précieux à la fois, tel un trésor des temps modernes.

orsqu’il s’agit de jouer avec les matières, la marque à la couronne aime relever des défis et fait de ses montres de véritables œuvres d’art. par Alyssa Makni

Cosmograph Daytona

Authentique ode à la lumière, la Cosmograph Daytona rayonne de mille feux. Sa lunette est sertie d’un éventail de saphirs qui décline les couleurs de l’arc-en-ciel (rouge, orange, jaune, vert, bleu, mauve et rose) et donne naissance à des reflets spectaculaires. Les cornes et l’épaulement, quant à eux, ont été sertis de diamants. Une féérie horlogère qui révèle tout le faste de Rolex en matière d’innovations. Montre Oyster Perpetual Cosmograph Daytona, or jaune 18 carats, 36 saphirs et diamants. www.rolex.com

Montre Oyster Perpetual Day Date, platine, cadran rhodium diamants 18 carats, Rolex. www.rolex.com

Date Just

Difficile de croire qu’une telle merveille est étanche à cent mètres de profondeur. Digne d’un conte des mille et une nuits, cette montre en or Everose est un hommage à l’art du sertissage diamantaire. Son cadran aux multiples reflets dus à l’alliance des diamants taille baguette et des diamants taille brillant apporte une touche d’élégance au design de la Date Just. Montre Oyster Perpetual Date Just, or Everose 18 carats, 180 diamants. www.rolex.com


Convoitise // bagues

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Cartier L’ode à la royauté

21 Trinity sauvage

Véritable ode à l’amour, Louis Cartier avait créé la bague Trinity à la demande de Jean Cocteau. Mais pour la saison estivale, la simplicité des célèbres trois anneaux a été revisitée. L’anneau en or gris devient pavé de diamants et l’anneau en or jaune, orné de taches en laque noire telle une panthère, emblème de la Maison et symbole de mystère et de féminité. Une touche bestiale pour le doigté. Bague Trinity Sauvage, 3 ors 18 carats. 10 400 €. www.cartier.fr

Bague Panthère

R

éputé pour avoir été le joaillier officiel du prince de Galles, Cartier a l’art de décliner le diamant sous toutes ses formes. par Alyssa Makni

Fidèle à sa créatrice, cette bague, majestueuse par sa taille et par sa composition (des saphirs sont incrustés dans l’or gris) envoûte par son charme. Elle doit son nom à Jeanne Toussaint, l’ancienne directrice de la Haute Joaillerie de Cartier qui a été la première à dessiner le motif panthère. Tel un diamant étincelant, cette création féline irradie. Bague Panthère en or gris 18 carats pavée de diamants et de saphirs. www.cartier.fr

Juste un clou

Créée en 1970 par Aldo Cipullo, Juste un clou a cassé les codes de la bague classique par son audace. Dans ce modèle, l’or est placé sous tension. Le clou est emprisonné entre deux forces contradictoires : l’arrondi et l’acéré. Seule une femme de caractère peut se l’approprier pour mieux l’apprivoiser. Pour sa réédition 2012, la Maison Cartier n’a donc pas hésité à lui apporter une touche précieuse en incrustant des diamants aux extrémités les plus visibles du clou. Bague Juste un clou Or rose ornée de diamants 18 carats. 2 990 €. www.cartier.fr

Caresse d’orchidée

Avec un nom aussi poétique, la Caresse d’orchidée séduira à coup sûr les amoureuses de la nature. Synonyme d’éclat et de raffinement, cette fleur appelle à fêter l’éclosion des premiers bourgeons printaniers. Sur ce modèle, deux fleurs d’orchidées se font face : l’une en onyx sertie d’un diamant en son cœur et l’autre, entièrement pavée de pierres précieuses. Une combinaison parfaite qui incarne tout le savoir-faire de Cartier en sertissage. Bague Caresse d’orchidée or gris diamants 18 carats et onyx. 6 600 €. www.cartier.fr


Rencontre //

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C

Caroline Gruosi-Scheufele La passion de la haute joaillerie au service du cinéma.

Aujourd’hui co-présidente de la marque Chopard, Caroline Gruosi-Scheufele est devenue très vite un personnage incontournable des grandes maisons de joaillerie. Passionnée par les bijoux mais aussi par le cinéma, elle est l’initiatrice d’une collaboration entre la marque et le festival de Cannes. Rencontre.


Rencontre //

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Vous êtes arrivée chez Chopard alors que vous n’aviez que 18 ans, dans quel état d’esprit étiez-vous ? Après avoir intégré l’entreprise à l’âge de 18 ans, je suis passée par tous les départements afin d’avoir une vue d’ensemble de l’entreprise, tant à Genève que dans notre filiale en Allemagne. Depuis toute petite, j’ai toujours rêvé d’être responsable du département Création et Design, mais il m’a fallu convaincre mes parents de ma réelle motivation et de mes capacités à occuper ce poste : suivre mes rêves les plus fous tout en les faisant coïncider avec leurs préoccupations plus rationnelles. Vous êtes aujourd’hui co-présidente de l’une des plus grandes marques de joaillerie, qu’est ce que cela représente pour vous ? Je partage la co-présidence avec mon frère Karl-Friedrich et nous sommes un vrai tandem : la rigueur de l’un complète la créativité de l’autre. Je suis très heureuse de cumuler aujourd’hui les fonctions de coprésidente et de directrice artistique de Chopard. Je suis passionnée par mon métier, il m’a en outre permis d’imaginer des partenariats prestigieux en liant l’image de la Maison à l’univers du cinéma, qui me passionne, et notamment au Festival International du Film de Cannes, dont Chopard est partenaire officiel depuis 1998. C’est une grande chance de pouvoir diriger une telle société, mais également une responsabilité ; quand on a reçu autant dans la vie, il est normal de redonner d’une manière ou d’une autre. C’est ainsi que depuis de nombreuses années, notre famille met la notoriété de Chopard au service de causes charitables. La maison soutient par des actions de mécénat des domaines comme la santé - Fondation José Carreras contre la leucémie, Elton John AIDS Foundation, la culture – The Prince’s Foundation – ou encore la protection de l’environnement - WWF. Comment décririez-vous en trois mots l’esprit de la maison Chopard ? Qualité, créativité, innovation !

Quelles difficultés avez vous rencontrée depuis votre arrivée au sein de la maison ? Peut-être plus que d’autres, j’ai dû faire mes preuves quand je suis arrivée au sein de Chopard. Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné ? De savoir faire preuve d’audace, et c’est certainement ce qui réussit le mieux à notre Maison. J’ai fait le choix de l’audace pour créer la collection Happy Diamonds, puis pour nous associer au festival de Cannes, et ces deux démarches ont fortement contribué à la renommée de Chopard à l’international. Quel est votre pire et meilleur souvenir ? En 2001, le Festival a manqué de se terminer sans sa principale protagoniste, la Palme d’Or… Retenue durant toute la durée de la manifestation par une douane particulièrement zélée, elle est arrivée in extremis le jour de la cérémonie de clôture ! Quelle est votre plus grande fierté ? Je suis très fière que Chopard ait su rester une entreprise familiale. Dans un univers industriel de plus en plus concurrentiel, les entreprises familiales et indépendantes comme la nôtre sont rares. Je suis fière de l’incroyable complicité qui unit ma famille, de notre confiance et de notre respect mutuel (tant au sein de la famille qu’avec nos collaborateurs), qui nous permet de diriger Chopard avec le succès que l’on connaît. Quelles sont les nouvelles directions que vous aimeriez prendre pour la marque ? Outre les développements techniques que nous apportons sans cesse à notre collection de montres mécaniques L.U.C, nous avons enrichi notre Haute Joaillerie avec la collection Precious Temptations. Avec cette ligne tendance aux couleurs acidulées mêlant pierres fines et précieuses, notre maison démontre son talent à composer des pièces exceptionnelles et faciles à porter.

Qu’est ce qui vous a donné envie de faire un partenariat avec le Festival de Cannes ? En 1997, j’ai rencontré Pierre Viot, alors président du Festival, à l’occasion de l’ouverture de notre boutique de la Croisette. Me voyant passionnée par l’univers du cinéma et lui-même séduit par la créativité de notre maison, il m’a alors demandé de redessiner la Palme d’Or. Je lui ai proposé une nouvelle interprétation du trophée : une tige à la courbe délicate dont les feuilles semblent avoir arrêté leur mouvement, fixée sur un coussin de cristal de roche reprenant la forme d’un diamant de taille émeraude. Ce détail précieux confère à la Palme d’Or un statut unique, la nature ne donnant jamais naissance à deux cristaux de roche identiques… Quelle relation avez-vous avec le cinéma ? Chopard vit depuis de nombreuses années une belle histoire d’amour avec le monde du cinéma et les plus grandes stars du septième art. Nous y jouons un rôle de premier plan, non seulement en tant que joailler des stars mais également au travers de notre association avec des projets artistiques (comme le film Nine en 2010) et notre partenariat avec le Festival de Cannes, la création de la mythique Palme d’Or. Notre maison a marqué son engagement en faveur du septième art par la création en 2001 du Trophée Chopard, un prix destiné à la relève du cinéma international qui à chaque édition du Festival récompense le talent de deux jeunes interprètes. Des acteurs comme Marion Cotillard, Jonathan Rhys Meyers, Diane Kruger ou encore Gael Garcia Bernal ont ainsi été distingués par Chopard. Cette année, nous nous sommes associés avec le magazine Variety pour remettre le 12ème Trophée Chopard lors d’une cérémonie qui aura lieu le 17 mai prochain. Que représente pour vous le Festival de Cannes ? Pour moi le Festival de Cannes est symbole de glamour absolu. Depuis 15 ans que je fréquente cette manifestation, je connais bien la frénésie entourant la montée des marches du Palais des Festivals et l’importance que revêt ce moment pour les actrices ainsi que le type de bijoux dont elles rêvent. Au cours de ces années, j’ai eu la chance de rencontrer nombre d’entre elles et de parfois lier des liens d’amitié forts. Ce sont ces relations privilégiées avec des personnalités extraordinaires qui m’ont donné envie de créer des pièces originales, uniques, très différentes les unes des autres, afin que chacune trouve la parure qui lui siéra à la perfection pour un moment d’exception. Voilà d’où vient la collection de Haute Joaillerie Red Carpet.

Pensez-vous monter d’autres partenariats dans le futur ? Le Festival de Cannes demeure l’une des manifestations les plus importantes et les plus prestigieuses du cinéma international et nous sommes fiers d’en être partenaire officiel depuis quinze ans maintenant. Outre le Festival de Cannes, notre Maison est partenaire d’événements dans l’univers de l’automobile classique, une des passions de mon père et de mon frère. Chopard est ainsi sponsor de la course Mille Miglia et du Grand Prix de Monaco Historique, deux événements incontournables pour lesquels nous avons créé des collections de montres exclusives alliant sportivité et élégance. Que représente pour vous de voir l’image de Chopard associée à celle du Festival de Cannes ? Pour moi Chopard et le Festival de Cannes sont deux expressions du glamour et de la sophistication et je suis très heureuse qu’elles soient associées l’une à l’autre. propos recueillis par Camille Martin

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Focus //

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Les

personnalités

changent

mais le style reste

27 Le mercato dans la mode, ça existe. En effet, chaque année, directeurs artistiques et directeurs de création se livrent au jeu des chaises tournantes parfois pour le pire mais le plus souvent pour le meilleur. Qu’est ce que cela change réellement pour la griffe ? Tour d’horizon des dernières nominations les plus significatives.

L

a nouvelle a fait le tour de la planète : le remplaçant du célèbre John Galliano a enfin un visage, celui de Raf Simons. En juillet prochain, il présentera se première collection pour la célèbre griffe Dior. Raf Simons a donc quitté la marque Jil Sander avec laquelle il collaborait depuis 2005. Raf Simons construit son style sur des lignes carrées à la lecture architecturale et dans l’épuration, un style aux antipodes du britannique. Ce nouveau directeur artistique est en quelque sorte l’opposé du précédent. Est ce que cela changera réellement le style Dior ? Réponse en juillet prochain. Parfois une collaboration avec un nouveau directeur artistique ne fonctionne pas. Cela a été le cas avec Maxime Simoens au sein de la maison Léonard. Ce dernier n’a pu mener de front son nouveau poste et le développement de sa propre marque. Après une seule saison, il a été remplacé par Raffaele Borriello. Maxime Simoens, en effet, avait présenté une collection aux silhouettes acérées qui ne mettaient que très peu en valeur les motifs floraux si chers à la marque. La collaboration avec le jeune homme s’est arrêtée d’un commun accord. Un ancien de la maison Balmain et l’un des fondateurs de la marque Requiem, (éteinte en 2009 pour manque de financement) assure la relève. Lacoste est la marque légendaire de l’élégance décontractée depuis 1933. Alors pour choisir un nouveau directeur artistique, quoi de mieux qu’un homme au style moderne et au sens aiguisé de la couleur ? Felipe Oliveira Baptista a été choisi pour remplacer Christophe Lemaire, à présent au département prêt à porter féminin deHermés. Le designer portugais pourra mettre au service de la marque la pertinence de sa vision créative pour réaffirmer l’identité de nouvelles lignes de produits telles que Lacoste Live tout en rajeunissant la collection sportswear. De son côté, Balmain, la maison indépendante du GRAND LUXE! vit, en même temps que le scandale Galliano, le départ de Christophe Decarnin, son directeur artistique. Chez Balmain, on ne fait pas durer le suspense, on embauche en interne... et c’est le jeune designer Olivier Rousteing qui monte en selle... cet étudiant modèle qui après avoir fait ses classes chez Roberto Cavalli, est arrivé en 2009 au sein de Balmain avant de prendre définitivement la place de Christophe Decarnin (qui d’ailleurs n’a toujours pas de maison de remplacement). Depuis ce jour, Olivier Rousteing semble avoir compris l’esprit de la marque : sexyness, dégaine western et jeux de longueurs et il le maitrise à la perfection... Par ailleurs,

le patrimoine de la marque semble remonter à la surface avec des jeans tatoués, des tailles parfois trop hautes et des robes trop courtes. BALMAIN reste toujours au top. Enfin, dans les derniers changements de directions artistiques notables, on pourrait parler d’A listair Carr. Arrivé à la tête de Pringle of Scotland, Alistair a décidé d’innover mais sans choquer. Des silhouettes en mail avec de jolis drapés pour une allure arty, urbaine et moderne : on retrouve l’influence de la maison Balenciaga. A côté des directeurs artistiques, les directeurs de la créationsont de plus en plus médiatisés. Avec l’arrivée d’A listair Carr chez Pringle, Clare Waight Keller doit partir et se tourne vers la maison Chloé dans laquelle elle devient directrice de la création à la place de Hannah MacGibbon. Clare Waight Keller a su suivre les directions de son prédécesseur, en montrant une ligne au confort moderne avec des coupes très en mouvement. Les modèles présentés étaient tous crées dans des tons pastel, lesrobes vaporeuses adoucissent la silhouette. Il est sur que cette nouvelle directrice a totalement compris l’essence de la maison Chloé. Parfois, la personne choisie pour être le nouveau directeur de la création, est déjà quelqu’un de très familier, qui travaille dans la griffe depuis quelque temps. Cela a été le cas pour April Crichton notamment. Nathalie Rykiel, nouvelle président de la marque du même nom, a décidé de prendre comme directrice de la création, l’ancien bras droit de sa mère. En choisissant celle avec qui Sonia avait développé la ligne Sonia by Sonia Rykiel, Nathalie Rykiel ne prenait aucun risque. Le créateur indien, Manish Arora qui rejoignait la maison Paco Rabanne il y a un an est déjà reparti. La nouvelle est tombée début mai, la maison et le créateur se séparent d’un commun accord après deux saisons seulement. Manish Arora n’était peut être pas la personne la plus adéquate pour créer une collection de prêt à porter commercial. Rendez vous dans une quinzaine de jours pour connaître le nom de son successeur. Alors que ce soit le directeur artistique ou celui de la création, le style des maisons reste toujours dans la même lignée. Parfois, lorsque l’un d’entre eux essaie de trop s’en éloigner, il est très vite remercié. La valse des directeurs artistiques ne cessera donc jamais de divertir mais elle n’aura pas la force de changer l’identité et le patrimoine des marques .En attendant, le créateur qui a donné son nom à la marque Alexandre McQueen, disparu en 2010 laisse derrière lui un héritage incroyable. Sa relève l’est tout autant. . par Elsa Levita


Vue d’intérieur //

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Le Carlton Le luxe à la française

Le Carlton de Cannes est l’un des palaces les plus réputés de France. Ouvert en 1912 sous l’impulsion de deux architectes : Charles Dalmas et Marcellin Mayère. Depuis un siècle, toutes les caméras du monde sont tournées vers ce lieu d’exception pendant le Festival de Cannes. Le palace compte 343 chambres, 39 suites, dont 7 de prestige. Ces suites d’exception à la vue panoramique mesurent entre 200 et 400 mètres carrés. L’hôtel est lié au Festival de Cannes depuis la première édition de celui-ci en 1946. Lieu incontournable de la Croisette, sa façade et son grand salon sont classés au patrimoine des monuments historiques de 1984. Le Carlton n’est pas seulement un ensemble de chambres plus belles les unes que les autres, mais c’est aussi un complexe gastronomique d’une grande qualité. Il compte deux restaurants : le Carlton Restaurant et le Restaurant de la Plage deux bars : l’un, le bar des Célébrités, propose le fameux « Lady Carlton », créé en hommage à une anglaise qui a vécu 25 ans dans l’hôtel. L’autre, le Petit Bar, est plus intimiste et cosy. Avec sa plage privée et les nombreux services proposés (portier, chasseur, location de limousine

privée…), la salle de cardio-training, la cabine de massages et de soins esthétiques, le palace est un havre de paix et de détente qui culmine au top du glamour pendant le festival. L’hôtel attire toute la clientèle luxueuse de la Croisette. Depuis 2011, ce palace ajoute une corde à son arc avec la réception du Green Globe, prix décerné pour trois ans et qui certifie la démarche environnementale de l’établissement. Enfin, toujours dans l’optique de la modernisation de l’hôtel, une fermeture est annoncée d’août 2012 à mai 2013 pour des travaux de rénovation et d’extension. A la clé, 80 chambres supplémentaires, un centre de congrès de 3 000 mètres carrés, un spa de 1 000 mètres carrés, une piscine extérieure et une résidence de luxe comportant 70 appartements. Un beau projet pour le Carlton qui fête cette année son centenaire.

par Camille Martin


Design // Luxe

D

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L’immense boutique

Squared2

a pris ses quartiers à Paris

4 mai dernier à Milan. Les frères fondateurs de la marque DSquared2, annonçaient l’ouverture d’une immense boutique parisienne qui s’était fait désirer : « Ouvrir notre boutique à Paris est un rêve depuis que nous avons commencé l’aventure DSquared2 », confiaient les jumeaux de la marque à l’annonce de l’ouverture de leur premier flagship parisien. par Camille Martin


Design // Luxe

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près un défilé aux allures de festival rock 70's, en septembre, la boutique DSquared2 a fêté l’ouverture de sa nouvelle boutique au cœur du triangle d’or, rue SaintHonoré. « Nous sommes ravis et fiers d’ouvrir notre magasin parisien dans la rue Saint-Honoré, une rue synonyme de luxe et de classe mondiale. » Cette nouvelle boutique a pris place au numéro 247/251 dans l’un des palaces les plus réputés de la capitale : Le Mandarin Oriental. « Nous avons attendu patiemment dans le but de trouver l’endroit prestigieux qui pouvait convenir aux exigences de la marque, en particulier pour donner une réelle visibilité aux articles de la marque. » Alors dès qu’ils ont trouvé cet endroit, Dean et Dan ont vu les choses en grand : 800 mètres carrés sur trois étages flambant neuf à deux pas de la place Vendôme, un véritable palais des glaces, et un escalier monumental pour relier le tout et présenter les collections des jumeaux. Ambiance bio et bois clair ou brut avec des vitres imprimées d’arbres : la boutique sait attirer l’œil des passagers. Les espaces hommes et femmes sont customisés afin de donner une touche très parisienne à la boutique. C’est le design à la fois épuré et imprégné de l’esprit de la marque que l’on retrouve. Le magasin est divisé en trois espaces : au sous-sol, le rayon homme, au rezde-chaussée, les accessoires et au premier étage, le prêt à porter féminin. Le duo de créateurs a voulu ici marquer un grand coup toujours dans l’esprit de developper la marque à l’internationale. Ce projet s’inscrit dans l’ouverture d’une quinzaine de boutiques en Asie et de quatre boutiques à New York et Los Angeles d’ici 2015. de quatre boutiques à New York et Los Angeles d’ici 2015. s’inscrit dans l’ouverture d’une quinzaine de boutiques en Asie et dans l’esprit de developper la marque à l’internationale. Ce projet Le duo de créateurs a voulu ici marquer un grand coup toujours féminin. de-chaussée, les accessoires et au premier étage, le prêt à porter est divisé en trois espaces : au sous-sol, le rayon homme, au rezimprégné de l’esprit de la marque que l’on retrouve. Le magasin très parisienne à la boutique. C’est le design à la fois épuré et hommes et femmes sont customisés afin de donner une touche d’arbres : la boutique sait attirer l’œil des passagers. Les espaces Ambiance bio et bois clair ou brut avec des vitres imprimées le tout et présenter les collections des jumeaux. véritable palais des glaces, et un escalier monumental pour relier trois étages flambant neuf à deux pas de la place Vendôme, un Dean et Dan ont vu les choses en grand : 800 mètres carrés sur articles de la marque. » Alors dès qu’ils ont trouvé cet endroit, de la marque, en particulier pour donner une réelle visibilité aux de trouver l’endroit prestigieux qui pouvait convenir aux exigences Mandarin Oriental. « Nous avons attendu patiemment dans le but 247/251 dans l’un des palaces les plus réputés de la capitale : Le classe mondiale. » Cette nouvelle boutique a pris place au numéro parisien dans la rue Saint-Honoré, une rue synonyme de luxe et de Honoré. « Nous sommes ravis et fiers d’ouvrir notre magasin au cœur du triangle d’or, rue Saintl’ouverture de sa nouvelle boutique la boutique DSquared2 a fêté rock 70's, en septembre, près un défilé aux allures de festival

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« Il faut croire à sa flamme et à son talent. »

Alors que le nouveau film dans lequel l’actrice a le rôle principal passe sur les écrans : Plan de table, Elsa Zylberstein nous accorde une interview pour retracer ensemble le portrait de cette femme si habitée par son métier.

PHOTOS : SYDELORME

Elsa Zylberstein

HÔTEL PARK HYATT PARIS

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ela fait maintenant vingt-trois ans qu’Elsa Zylberstein occupe les scènes du cinéma et du théâtre Depuis toutes ces années, l’actrice n’a jamais eu aucun regret, pour une simple et bonne raison : « quand on fait quelque chose, on est toujours qui on est au moment de le faire, que ce soit professionnellement ou dans sa vie personnelle. » Mais si elle n’a pas de regret mis à part celui de refaire un film avec Maurice Pialat, disparu en 2003, Elsa a encore beaucoup de rêves en tête. Que ce soit sur des planches ou devant une caméra, elle désire faire encore nombreuses rencontres humaines et découvrir les fantasmes qu’ont les réalisateurs visà-vis d’elle : « c’est loin de vous, cela montre quelles images ont les autres de vous … ». Elsa aurait voulu retourner en arrière et jouer à nouveau dans Modigliani « j’aimerais refaire le film, qu’il ait du succès. » Puisque pour cette actrice, les récompenses les plus importantes sont celles que donne le public, même si elle se souvient avec émotion du César de la Meilleur Actrice dans un second rôle pour le film Il y a longtemps que je t’aime. « C’est un moment magique, on en a besoin. » Le Ministre de la Culture aussi l’a récompensée en la faisant Chevalier des Arts et des Lettres, « j’étais honorée en tant qu’artiste. »

Une sensibilité à fleur de peau

Au-delà de son talent, c’est la sensibilité d’Elsa qui touche : « je suis hyper disponible, en extra sensibilité, je m’oublie moimême. » Sur un plateau de tournage ou des planches de théâtre, elle n’a pas peur de s’oublier complètement, quitte à se perdre. « Le théâtre est jouissif, il y a tellement de mises en abyme que j’ai fini par devenir folle. C’est un risque d’y laisser des plumes. » C’est d’ailleurs pour le cinéma que cette actrice préfère jouer. La notion d’envol est celle qui définit le mieux cette sensation. Quand Elsa nous parle du septième art, on voyage avec elle vers un autre monde qui ressemble à une piste de danse. Chaque nouveau film représente une nouvelle partition. « Le cinéma n’est que la rencontre de deux imaginaires, de l’envol mutuel : c’est une danse à deux. »

création coiffure : Sarah Guetta Produits ALTERNA (bimbo spray)


ADN // Elsa Zylberstein

38 Une timidité envolée

Pourtant, Elsa Zylberstein n’y croyait pas elle-même. Enfant très timide, elle ignore son envie de cinéma. Pourtant à 17 ans elle ose. « Mon père m’a demandé ce que je voudrais faire si tout était possible. J’ai répondu actrice. » C’est aux cours Florent qu’elle aura la révélation du métier. A la lecture du Rouge et Noir, Elsa réalise que sa vie est là et c’est Maurice Pialat qui va lui donner l’occasion de s’épanouir : une rencontre qui reste gravée. Elle est appelée pour être silhouette dans un film. L’une des actrices devant incarner le rôle d’une prostituée se fait renvoyer. Maurice Pialat vient voir Elsa et lui dit de se familiariser avec le texte mais sans l’apprendre « c’est en apprenant qu’on devient mauvaise ». La connexion se fait, Elsa prend son rôle.

Virage. A l’affiche de Plan de Table, une comédie de Christelle Raynal, Elsa révèle son côté comique. « J’en suis devenue drôle parce que j’ai un talent de comédie. La force du jeu, c’est de l’avoir dans l’intime. » C’est une expérience qu’elle aimerait renouveler avec des réalisateurs comme Olivier Nakache et Eric Toledano ou Woody Allen. Mais il reste un domaine encore inexploré par Elsa : les films onirique, dingues : « J’aimerais aller vers Mathieu Kassovitz, François Ozon… » Elle a envie d’un monde très différent quitte à aller vers des univers comme ceux de Gaspard Noé. Une femme publique

A côté de l’actrice que l’on connaît, il y a la femme militante : « C’est quelque chose de beau d’aider les autres. » Pour Peace one day, Amnesty International et d’autres : Elsa veut faire partie du combat. Il y a deux causes qui la touchent plus que tout :l’éducation des enfants et l’excision des femmes. Il ne faut pas culpabiliser, selon elle, mais il faut essayer d’aider un peu « puisqu’un peu, c’est déjà beaucoup. » Il y a une autre image qu’elle a aimé incarner : celle d’égérie de la marque Mauboussin. Une marque que l’actrice aime beaucoup : « c’est élégant, poudré, beau. » Lorsqu’elle rencontre celui que l’on appelle Le rebelle de la place Vendôme (Alain Nemarq), la collaboration se fait naturellement. Elsa est même prête à renouveler l’expérience avec d’autres marques si la rencontre a du sens. En effet, elle fonctionne aux coups de cœur, à l’alchimie qui se créé comme avec son équipe qui la suit régulièrement. Sarah Guetta (sa coiffeuse), la suit dans toutes ses interviews depuis de longues années. Alors, si Elsa pouvait donner un conseil et nous faire profiter de son expérience, il n’y en aurait qu’un : « croire en soi ». C’est davantage sur la vie personnelle qu’elle se permettrait de guider les débutants, en leur conseillant de toujours choisir une droiture morale tout en gardant une vie normale. Une jolie leçon de simplicité. propos recueillis par Camille Martin


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Katherina,mode Christian Dior,Vogue,Ile Maurice,1995 ©Jean Daniel Lorieux

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Jean-Daniel Lorieux hommage à la vie

La ville de Cannes rend hommage à la photographie de Mode

Jean-Daniel Lorieux est un très grand photographe qui surprend toujours par la joie de vivre de ses œuvres. Ses photographies très colorées et lumineuses sont devenues au fil du temps sa signature. Ses œuvres sont plutôt un message d’espoir face à toute l’atrocité qu’il a pu observer pendant ses reportages. En effet, Jean-Daniel Lorieux a commencé sa carrière en Algérie pendant la guerre. Autour de lui : la violence, les morts, les atrocités du quotidien. C’est à son retour à Paris, qu’il a prit le contre-pied de célébrer la vie dans ses œuvres. Au delà d’être un artiste incontournable, Jean Daniel Lorieux a réalisé de nombreuses campagnes publicitaires pour de grandes maisons de mode telles que Dior, Lanvin, Céline, Cardin… et pendant plus de vingt ans il a collaboré avec les plus grands magazines de mode comme Vogue ou l’Officiel. Les plus grands noms de ce monde sont passés devant son objectif : des présidents comme Nelson Mandela, Jacques Chirac, le Roi du Maroc… aux personnalités telles que Frank Sinatra, Charles Aznavour, Carla Bruni… Depuis, les années 2000, ce photographe a décidé de donner de nouvelles directions à ses œuvres. Il réalise des portraits à la peinture à l’huile colorés et décalés aux inspirations de style pop art.

Pour sa dixième édition, le Festival International de la Photographie de Mode a mis en place un partenariat artistique avec Peter Knapp. Pour cette rétrospective, le festival rendra hommage à de grands noms de la photo de Jeanloup Sieff à Tyen. Cette exposition s’installera à ciel ouvert dans toute la ville de Cannes, présentant des clichés de 3 mètres sur 5 et seront visibles de jour comme de nuit grâce à un éclairage mis en place pour l’occasion. Plus de 90 artistes sont présentés chaque année et un prix du Photographe de Beauté y est remis depuis 2010. Par ailleurs, deux autres récompenses sont décernées par un jury composé de directeurs artistiques, de rédacteurs et d’experts de la photographie. Il s’agit du Prix du Photographe de Mode et celui du Jeune Talent. FESTIVAL INTERNATIONAL DE LA PHOTOGRAPHIE DE MODE. Croisette, Roseraie, Palmeraie du port Canto, Espace Miramar et du Grand Hôtel, Palm Beach Casino à Cannes. Jusqu’au 28 août. ©Jean Lou Sieff

JEAN-DANIEL LORIEUX, 1970-2012. Palais des Beaux-Arts. 23, rue Ravenstein. Bruxelles. Jusqu’au 10 juin.

The sisters, 2012 ©Erroo, courtesy Galerie Besseiche Lartigue

Super Erro Erro, dont le nom signifie « maintenant c’est calme », est un artiste qu’on qualifie de postmoderne. Son univers très à part lui a toujours donné une identité visuelle très forte, qui permet de reconnaître ses œuvres au premier regard. Celles-ci ont toujours su faire cohabiter des ambiances bien particulières et des couleurs détonantes. Erro a toujours été considéré comme l’un des artistes majeurs de son époque et de la figuration narrative. La galerie Besseiche Lartigue a voulu rendre hommage à une période très importante de son œuvre en présentant des travaux réalisés entre 1960 et 2011. L’exposition présentera les œuvres les plus représentatives de l’artiste selon trois thèmes principaux : ses débuts avec la touche « organique », les supers héros et ses hommages à Picasso, Léger et Gauguin. Quelques collages et sculptures viendront compléter l’exposition. Cet artiste d’origine islandaise considère depuis toujours qu’« il faut que les tableaux vous dominent », une phrase très bien illustrée par ses œuvres qui s’appuyant sur la culture dite globalisée, mélangent aussi bien des montres que des starlettes ou des silhouettes aux tendances érotiques. SUPER ERRO. Galerie Besseiche Lartigue. 33, rue Guénégaud, Paris VIe. Jusqu’au 30 juin.

Drawn Together, 2012 Couverture pour Aline et Robert Crumb, Drawn Together (W.W. Norton & Company), 2011 © Robert Crumb

Robert Crumb l’humour dans tous ses états Le Musée d’Art Moderne de la ville de Paris organise la première rétrospective consacrée au dessinateur Robert Crumb. Il est l’un des pionniers de la bande dessinée Underground. Ce maitre du dessin s’est fait connaître grâce à son regard acéré sur la société tout en proposant une vision satirique de celle-ci. Ces dessins sont apparus pour la première fois en ? mais c’est en 1968, qu’il connaît son premier grand succès en réalisant entièrement le premier numéro de la revue Zap. Dans les œuvres de Robert Crumb, on retrouve ses sujets de prédilection : famille, sexe, musique, hippies, argent… sans oublier la plus grande de ses sources d’inspiration : luimême. En effet, il n’hésite pas à se mettre à nu pour relater ses obsessions, ses relations avec les femmes, sa conception de la vie. Pour cette importante exposition, plus de sept cent dessins, des carnets de croquis et deux cent revues Underground seront présentés. Le documentaire « Crumb » de Terry Zwigoff réalisé en 1994 accompagnera le parcours de l’exposition. ROBERT CRUMB, DE L’UNDERGROUND A LA GENESE. Musée d’Art Moderne de la ville de Paris. 11, avenue du Président Wilson, Paris XVIe. Jusqu’au 19 août.

par Camille Martin


JONAS BOWMAN, le joailler qui monte !

Jonas Bowman est un jeune homme charmant aux boucles blondes angéliques, d'humeur dynamique, enthousiaste et chaleureuse.On dirait que le temps n'a pas d'emprise sur lui. Il est aussi le nouveau joailler à surveiller de très près. par Camille Martin

D'origine et de nationalité américaine, aîné d'une famille de cinq enfants, Jonas n'a pas grandi dans les plus beaux quartiers de Marseille, il n'a pas fait long feu non plus sur les bancs de l'école, mais bercé par l'influence de ses parents artistes, il cultive dés son plus jeune âge un goût prononcé pour la création ; les petits bouts de bois qu'il sculptait gamin sont devenus de somptueuses bagues en ébène, ces morceaux de métal qu'il assemblait à l'époque, de magnifiques parures en or. A l'âge de 17 ans, il décide d'aller vivre avec son père à Londres, John Bowman alors designer en bijoux le prend dans son atelier où il apprendra à tailler l'ambre, il fait ainsi ses premiers pas dans l'univers du bijou. Quatre ans plus tard, il retourne en France, achète un atelier de bijoutier et se forme lui_même en découvrant la matière et l'utilisation de ses nouveaux outils. Après cinq années à s’entraîner, puiser des conseils auprès d’autres joaillers, à créer, à défaire, à refaire, à perfectionner son art, il sent qu'il a le métier en main, ses créations faisant l'unanimité auprès de sa clientèle particulière, il décide de créer sa marque. Au début Jonas et à présent Jonas Bowman, une marque empreinte de la personnalité de son créateur. Jonas cherche à travers ses créations à approcher l'équilibre, l'esthétique et la singularité. Ses voyages en Inde et aux Etats-Unis lui font découvrir les pierres et son goût pour les matières organiques le guide vers la taille de l'ébène, du corail, de l'ivoire ou de la nacre, matières de prédilection dans ses créations. En puisant son inspiration aussi bien dans la nature que dans l'architecture, les courbes d'un corps ou les fastes du passé, Jonas crée des collections éclectiques. Entre ses collections Charleston en argent inspirée des années 20, ses plastrons aériens entre style victorien et avant-garde, ses bagues birdy et ses vanités rock'n roll, ses boucles rubans d'or volutes ou ses pièces uniques toutes plus singulières les unes que les autres, Jonas Bowman matérialise par de sublimes bijoux ou grigris une créativité débridée. Il conçoit et travaille le bijou comme s'il créait une œuvre, avec la même attention portée à la joaillerie, aux petites séries, aux pièces uniques qu'à sa précieuse fantaisie. Pour couronner le tout, Jonas Bowman sera présent pendant le 65ème Festival de Cannes, dans le somptueux Lotus Lounge Carlton, pour faire découvrir au monde du cinéma ces dernières pièces créées spécialement pour l'occasion. Les stars et les chanceux pourront, le temps d'une projection ou d'une fête, se parer de ses bijoux féeriques, encenseurs d'émotion. www.jonasbowman.com Du 16 au 27 mai : Carlton Lotus Lounge Cannes ( Passion production et B4 event)

PHOTOS : SYDELORME

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Maud Jurez Maud Jurez est une jeune actrice qui s’est fait remarquer, en interprétant le rôle de la première femme de Claude François sur grand écran dans Cloclo. Pourtant même si Maud a toujours été dans le monde du spectacle, ce n’est pas au cinéma qu’on pouvait l’apercevoir. par Camille Martin

Maud Jurez n’était pas prédestinée à devenir actrice. En effet, c’est sur les scènes de l’Opéra de Paris qu’elle exerçe sa première passion. Depuis l’âge de dix ans, elle découvre toute la rigueur du métier de danseuse classique avant d’intégrer la troupe de Maurice Béjart. Pourtant, Maud sait déjà qu’elle ne pratiquera pas la danse en tant que professionnelle toute sa vie. Elle ressent déjà le besoin de travailler selon un autre mode d’expression. Deux films ont donné à Maud l’envie de s’exprimer autrement Vivre sa vie de Jean-Luc Godard et Une femme sous influence de John Cassavetes. Mais, pour réaliser ce rêve, elle comprend très vite qu’on ne peut mener de front deux carrières artistiques. Le choix est donc fait : elle arrête la danse pour intégrer le Laboratoire de l’Acteur et y prendre des cours. C’est d’ailleurs sur la scène de cette école, qu’elle fait la première rencontre décisive de sa carrière. Alors qu’elle jouait une scène de La dérobade inspirée du roman de Jeanne Cordelier, Fred Cavayé est tombé sous son charme. Depuis, il n’y a jamais encore eu de collaboration entre le metteur en scène et la jeune actrice,: « Je reste pour autant convaincue que cela arrivera à l’avenir. », confie t-elle. Des réalisateurs avec lesquels elle aimerait travailler, Maud peut en citer de nombreux comme Kim Chapiron, Guillaume Canet ou encore Jacques Audiard. Mais au-delà du metteur en scène, cette jeune femme s’attachera toujours en premier lieu à une histoire. « Je suis plus une actrice de drame, j’aime les personnages écorchés qui ont un passé chargé. » C’est d’ailleurs ce qui l’a attirée dans l’histoire de Claude François. Le film présente pour la première fois un côté sombre du chanteur. Pour décrocher le rôle de la première femme de ce dernier, Maud n’a pas hésité à mentir. En effet, pour les essais de Cloclo, elle a fait croire au réalisateur pendant trois semaines que l’accent anglais avec lequel elle parlait était totalement naturel, ayant des origines britanniques. S’il y a une chose que cette jeune femme a bien comprise, c’est que le travail est le seul moyen de parvenir à faire de belles choses, et cela tombe bien puisque Maud est une travailleuse

acharnée qui a acquis beaucoup de rigueur. C’est d’ailleurs le conseil qu’elle donnerait à un jeune acteur « Les propositions ne fonctionnent que s’il y a une base très forte. » Pour préparer ses rôles, elle n’hésite pas à se mettre réellement dans la peau des personnages, « pour Cloclo, j’avais une perruque, j’avais loué une robe et bosser l’accent britannique. Pour le travailler, j’ai regardé de nombreuses interviews avant le tournage. Enfin, nous avons rencontré les enfants de Claude François avant le tournage et cela m’a beaucoup aidé.» Lorsqu’on aborde le sujet du cinéma actuel avec Maud qui est aussi une grande cinéphile, un film vient naturellement sur le tapis :Black Swan. En effet, avec son passé de danseuse étoile, Maud souhaite réellement pouvoir un jour mêler ses deux passions. A coté de cela, un film comme Chicago pourrait la tenter. Nous restons toujours dans l’univers de la scène ! Alors en attendant de tels projets, le théâtre pourrait séduire l’actrice : « J’adorerais être sur scène et avoir un rapport direct au public. J’aimerais beaucoup retrouver cette sensation. » Quel que soit le prochain défi de Maud Jurez, c’est la notion d’incarnation qui luiimporte plus que tout, en sachant que « quoiqu’il en soit, jouer c’est jouer, qu’importe que ce soit devant une caméra ou sur scène même si je pense que les deux exercices sont différents. » Bien sûr, on ne pouvait pas quitter Maud Jurez sans lui demander un petit mot sur le Festival de Cannes, domaine du rêve et aspect magique, comme un fantasme d’enfant pour les acteurs, mais en dehors de cela, Cannes est « un très joli moment pour célébrer le cinéma. » Enfin, si Maud n’avait pas fait de cinéma, sachez qu’elle vous aurait accueilli aux Seychelles dans sa maison d’hôte : « s’il existe un paradis sur terre, pour moi, il est là-bas.» Maud Jurez sera à l’affiche d’Amitiés Sincères. Film de Stéphan Archinard et François Prévôt-Leygonie avec Jean-Hugues Anglade et Gérard Lanvin. Rendez-vous le 19 décembre 2012.

PHOTOS : Benjamin Nicolas

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« Je me sens plus proche de certains acteurs comme Christian Bayle ou Michel Piccoli. Ils sont très incarnés dans ce qu’ils font à chaque fois. »


46 « J’ai toujours pensé que tout le monde pouvait être comédien. »

Lannick Gautry Lannick Gautry est un jeune homme qui se pose beaucoup de questions et n’a aucun regret. Théâtre, cinéma, télévision : il occupe beaucoup de place dans notre paysage. par Camille Martin

En plein tournage d’un téléfilm , Lannick répond à nos questions avec une simplicité sans égard. Il ne s’est jamais projeté en tant qu’acteur même lorsqu ‘il était enfant ou adolescent. Alors qu’il fait du théâtre le mercredi et le samedi, il se destine à un tout autre avenir. Celui-ci commence en pleine mer sur un bateau à voile avec lequel il fait deux fois le tour de l’Atlantique et une formation de photographe en parallèle. Le destin l’appelera pourtant à revenir en France alors qu’il est en Australie. En effet, il trouve une annonce pour un stage aux Cours Florent dans le journal Libération, une occasion qu’il saisit immédiatement. Lannick n’est pas un comédien comme les autres, sa passion à lui n’est pas le monde du cinéma mais juste de se glisser dans la peau de nouveaux personnages. C’est le film Lunes Froides de Patrick Bouchitey qui lui a donné envie de faire ce métier. Mais comme tout jeune acteur, Lannick n’a pas encore la possibilité de choisir réellement ses rôles.Tout est une question de rencontres, mais s’il pouvait choisir un réalisateur avec lequel tourner, trois noms lui viennent spontanément aux lèvres : Elie Chouraqui, Michel Gondry et Cédric Klapish. S’il y a un conseil qu’il pourrait donner à un acteur, celui-ci serait simple : « Amuse-toi ! » Pour Lannick, le fait de jouer doit être pris au pied de la lettre par les comédiens même s’il ne faut pas oublier qu’il faut être crédible et donc se préparer. « Quel est l’objectif du personnage ? » est la question qu’il se pose à chaque nouveau rôle. Pour le reste, c’est au réalisateur de décider ! Si Lannick devait choisir entre théâtre, cinéma et télévision, ce ne serait pas facile puisque selon lui, les trois domaines sont identiques. Lannick préférerait toutefois le théâtre pour l’immédiateté et le rapport avec le public. « Ce sont des médias différents, c’est comme si je disais que je faisais une photo différente en argentique ou en numérique. » Tout n’est que

question de support. La seule chose qu’il pourrait aux téléfilms est la trop grande rapidité du tournage. Les délais sont bien trop courts. En dehors de sa carrière d’acteur, Lannick a voulu se lancer dans l’adaptation d’un livre pour lequel il a eu un coup de cœur : Mort aux cons. Ce roman de Carl Aderhold est une comédie cynique. Lannick a rencontré l’auteur et lui a proposé un synopsis . Carl Aderhold a adoré, un beau projet en préparation. Il est déjà à la recherche d’acteurs « le pire des pièges est de se regarder jouer donc je ne pourrais pas faire les deux. » Par ailleurs, Lannick rêve parfois d’une carrière à l’étranger « d’autres univers, une autre langue : cela fait vibrer. » Ce jeune acteur regrette un peu qu’il n’y ait pas plus de cinéma indépendant en France, alors « qu’il y a de très bonnes choses en France. » Le succès d’Intouchables est pour lui normal. Ce film est un coup de cœur autant que Drive pour les films internationaux. En attendant de nouveaux projets, on pourra le retrouver dans Plan de Table, un film au scénario de « comédie-classe » dans la veine des comédies anglaises telles que Love Actually et que l’Effet Papillon. Il joue aux côtés d’Elsa Zylberstein. « Elle m’a bluffé », se souvient Lannick. Mais son plus grand souvenir reste sa rencontre avec Audrey Lamy : « dès la troisième réplique on a senti qu’on était fait pour jouer ensemble. » Si Lannick Gautry n’avait pas fait de cinéma, c’est en cuisine que nous l’aurions retrouvé. « J’ai fait un début d’apprentissage quand j’avais 15 ans et j’aime passer du temps à cuisiner. »

Lannick Gautry est à l’affiche de Plan de Table. Film de Christelle Raynal avec Elsa Zylberstein, Franck Dubosc, Audrey Lamy. En salles depuis le 11 avril

PHOTOS : film Plan de table

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Joséphine de la Baume Actrice, mannequin et chanteuse, Joséphine de la Baume envahit notre quotidien. En 2012, on la retrouvera aussi bien sur les écrans de cinéma que sur ceux de nos salons. par Camille Martin

« j’aimerais apporter de la rousseur au cinéma. »

C’est le film, l’important de l’aimer d’Andrzej Zulawski qui a donné à Joséphine l’envie de devenir une actrice dans la lignée de Romy Schneider et Lauren Bacall. « J’ai toujours su que je voulais être actrice. » Ce sont les scènes de déchirement entre deux personnages, de séparation d’un couple qui l’inspirent : « Je les trouve déchirantes et bouleversantes en même temps. » Sa rencontre avec Sarah et Bertrand Tavernier a lancé sa carrière. Bertrand reste toujours aujourd’hui sa plus belle rencontre de cinéma : « Il est brillant. J’ai grandi en regardant ses films, donc le retrouver pour jouer dans un de ses films . » En effet, le couple lui avait proposé le rôle titre de La Princesse de Montpensier, Joséphine ne décroche pas le personnage principal Mélanie Thierry mais elle sera sa suivante dans le film. Pour cette jeune actrice, choisir un rôle, c’est comprendre ce que le personnage réveille en elle et ce qu’elle va apporter à celui-ci au moment de l’incarner. Alors pour préparer ses rôles, elle s’entoure des meilleurs comme Peggy Plessas, une coach de cinéma très réputée. Ensemble, elles se demandent comment sculpter un rôle, les forceset les faiblesses de celui-ci… en réfléchissant à toutes ses facettes puisque comme le dit Ron Howard, que Joséphine aime bien citer : « Tous les détails comptent. » D’ailleurs, elle vient de tourner sous l’œil de Ron Howard dans le film Rush qui sortira en salle en 2013 . Un rôle qu’elle a préparé de A à Z, le cinéma lui colle à la peau et s’immisce entièrement dans son quotidien, « les scènes de vie me font penser à des scènes de film plutôt que l’opposé, ce qui est un peu frustrant pour mon entourage j’imagine ! » Joséphine est d’ailleurs assez angoissée quand on lui parle d’avenir : « je vis plutôt dans l’instant présent, si je commence

à penser à demain, je suis bonne à m’allonger sur un divan toute la journée. » Alors Joséphine passe du cinéma à la chanson, en se donnant toujours autant quelque soit la discipline. Avec son groupe Singtankcomme devant une caméra, tout ce qui compte pour elle, c’est la sincérité : « le plus important, c’est d’être honnête dans le processus de création aussi bien lorsque j’écris une chanson que lorsque je me prépare pour un rôle, ça devient magique quand ça transperce de vérité et de sincérité. » Le cinéma français est un peu à l’image de la recherche d’authenticité de l’actrice. « Les films français ressemblent plus à la vie que les super productions américaines. » Joséphine voudrait continuer à jouer des rôles très variés, mais secrètement c’est un autre rêve qui l’habite : celui de passer derrière la caméra. « J’ai déjà l’histoire, il me reste à trouver le courage. » Si ce n’était ni pour le cinéma ni pour la musique, ce serait quand même sur une scène qu’on retrouverait Joséphine : sur une scène de danse et de préférence classique : « Je voulais être danseuse étoile très petite mais bon petite et avec des formes, j’aurais plutôt fini danseuse de cabaret plutôt que danseuse étoile ! » Joséphine de la Baume sera à l’affiche de Kiss of the Damned d’Alexandra Cassavetes avec Roxane Mesquida et Milo Ventimiglia. Le prochain album de Singtank sort le 28 mai prochain. On pourra retrouver le groupe sur la scène de la Maroquinerie, dans le 20ème arrondissement de Paris, le 12 juin puis en tournée dans toute la France.


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Pierre Niney Ce jeune acteur a été découvert par le grand public dans le film J’aime regarder les filles pour lequel il a été nominé aux César pour le meilleur jeune espoir masculin. Ce passionné jongle entre cinéma, théâtre et écriture de scénarios. Portrait. par Camille Martin

« Être comédien est quelque chose de léger qui reste de l’ordre de l’illusion. » PHOTOS : Lisa Lesourd

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Pierre Niney a toujours baigné dans le cinéma. En effet, son lycée lui a offert la possibilité d’effectuer une option théâtre et cinéma. Autour de lui, de nombreux camarades avaient déja décidé de réaliser des films. Alors à 16 ans, il prend des leçons aux Cours Florent et décide de se trouver un agent. Il en appele un, un peu au hasard et surtout au culot. La femme qu’il rencontre lui explique qu’elle cherche à mettre en place une agence familiale. Cela tombe bien puisque Pierre remarque qu’elle a déjà signé avec un certain Manuel Niney : « Je me suis découvert un cousin. » Au théâtre comme au cinéma, Pierre aime travailler ce qu’il appelle ses partitions « travailler son outil, c’est comme travailler son instrument. » Le travail est une notion qui revient souvent dans son vocabulaire, puisqu’il passe beaucoup de temps à préparer ses rôles. Au théâtre, il passe ce temps avec le metteur en scène tandis qu’au cinéma, ce temps-là est plus solitaire. Alors pour ce jeune acteur, dès qu’on est préparé il n’y a pas d’appréhension, surtout si on se souvient de ces deux phrases : « Peu importe le rôle que tu as, tu es toujours le rôle de ta vie », comme lui disait un de ses professeurs ou comme dirait Tom Hanks « il ne faut jamais avoir peur du ridicule sur un plateau de cinéma. » Alors à partir de cela, Pierre choisit ses rôles très simplement, pour une comédie il faut que cela le fasse rire dès les premières lignes et pour les drames, il veut être ému. Entre la comédie et le drame, Pierre n’a d’ailleurs aucune préférence. En revanche, parmi les réalisateurs, il y en a un qui pourrait très facilement le convaincre, c’est Jacques Audiard : « J’adore, c’est ma référence, c’est un cinéaste tellement sensuel et intelligent. Il a tout pour faire partie des plus grands avec Alejandro Gonzalez Inarritu et Michel Gondry. »

Mais au-delà du cinéma français, Pierre se rêve dans des rôles en anglais. Une langue selon lui qui permet beaucoup plus de choses en appelant vraiment au jeu. Une envie qui va commencer à se concrétiser puisqu’il donnera la réplique pour deux séances en anglais à Adrien Brody. En parallèle, Pierre a commencé une nouvelle carrière, celle de scénariste. Il tourne actuellement les épisodes pilots de deux séries qu’il a écrites : Castings et Pitch. L’écriture pour lui est une passion auquel il avait touché qu’il avait développée précédemment en écrivant des pièces de théâtre. La première pièce traite de l’immigration qui est un sujet qui l’indigne profondément. Et oui, Pierre est un jeune homme engagé qui a beaucoup de mal à comprendre comment les gens peuvent encaisser des images très dures et aussi choquantes que celles qu’on voit à la télévision et passer à autre chose avec tant de facilité. C’est un peu ce qu’il reproche d’ailleurs à Polisse : « c’est un film balaise mais un peu démago. » Il reproche beaucoup la scène des enfants dansant dans le bus seulement cinq minutes après avoir été séparés de leurs parents. Un film qui fait partie selon lui de l’éveil qu’il y a actuellement dans le cinéma français. « C’est une des plus belles années avec une nouvelle génération et une nouvelle façon de filmer. » Mais c’est aussi une année où l’on prend plus en compte que tout est possible. La consécration de Jean Dujardin avec The Artist rend compte de cela. Pierre aimerait lui aussi pouvoir rencontrer un réalisateur avec autant d’audace et de courage. Alors, pour faire le bilan, Pierre Niney est tout de même un peu choqué par son métier qu’il définit comme l’art de faire du faux tout le temps. S’il n’avait pas exercé ce métier, il aurait voulu être moniteur de ski. Un métier bien loin du sien, qui l’a toujours attiré tout simplement parce qu’il ne saurait pas le faire. Enfin, quand on demande à Pierre ce qu’on peut lui souhaiter pour l’avenir, la réponse est sans équivoque : « que je puisse raconter encore plein d’histoires. » Pierre Niney sera à l’affiche de Comme des Frères. Film de Hugo Gélin avec François-Xavier Demaison et Nicolas Duvauchelle. Rendez-vous le 19 septembre 2012.


New face //

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Nuit n°12

l’univers effrayant de la nuit au service du style

Très rapidement, Ludivine Machinet et Frédéric Baldo ont réussi à se faire un nom dans la fabrication de bijoux haut de gamme. En effet, leur marque Nuit N°12 a attiré les regards de nombreux créateurs et maisons. Leçon de style. par Camille Martin C’est en 2007 que Ludivine Machinet et Frédéric Baldo lancent une nouvelle marque de bijoux et accessoires : Nuit N° 12. Les modèles aux parures envoutantes et audacieuses s’inspirent de l’univers nocturne et du mystère. Têtes de gargouilles, têtes de morts… rehaussent les parures aux matières nobles telles que l’agneau et le bois précieux et au savoir-faire artisanal. Ces deux créateurs fascinés par la nuit s’inspirent aussi du silence, de l’obscurité, des ombres fantasmagoriques qui la composent alors que l’imaginaire prend le pas sur le réel. Une muse, qui n’est pas sans rappeler l’univers d’Edgar Allan Poe ou d’HenriGeorges Clouzot. Le bijou devient ici plus qu’un accessoire, il est la quintessence d’un style selon Ludivine Machinet et Frédéric Baldo, le bijou devient même une sorte d’armure pour le corps.

Pour pousser encore davantage la marque à transgresser les codes, ils mettent en place une collection unisexe. Enfin, ils se font découvrir par un plus large public grâce à leur collaboration avec le créateur Maxime Simoëns pour le défilé Haute Couture du printemps-été 2012. Une collaboration qui pourrait revoir le jour pour la collection Automne-Hiver 2012/2013. Le créateur a toujours pensé : « je trouve que ce sont les bijoux les plus rock, chic et à la fois poétiques qui existent. » Pour sa propre collection printemps-été 2012, Nuit N°12, révèle un nouvel univers à travers des Armoiries Imaginaires. Les emblèmes découpés dans du métal font référence à l’évocation de visions et de songes. Ces armes,allégorie de la puissance et de l’art divinatoire, se retrouvent sous forme de blason timbré de larmes obscures, d’aigles bicéphales becqués et chimériques, ou encore de coquille, empreinte mystique d’un voyage initiatique vers la nuit et le songe. Les pochettes se parent de pourpre et d’ocre et sont lacérées pendant que les armes laquent la peau et illuminent la chair d’éclats métalliques faits d’or et de bronze semblables à une parure. Au-delà du bijou et de l’accessoire, Ludivine Machinet et Frédéric Baldo pensent déjà à un développement de la marque, on a hâte d’assister à cela !

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Zoom //

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55 1955. À Cannes, on dessine, on crée, on élabore. Plusieurs joailliers concourent pour présenter LA palme qui deviendra le trophée ultime du festival. Ils ont pour mot d’ordre : s’inspirer des armoiries de la ville. Lucienne Lazon remporte le projet. La palme nait ainsi du talent de cette femme et de l’héritage de la ville. N’en déplaise à Cocteau, à qui la légende confère cette fierté.

La Palme en quelques dates 1954. Elaboration de la Palme d’après le dessin de Lucienne Lazon, le socle est une sculpture en terre cuite de Sébastien. 1955. Première Palme attribuée à Delbert Mann pour Marty 1992. Thierry de Bourqueney redessine la Palme et son socle, désormais en cristal taillé à la main 1993. La Palme est décernée à Jane Campion (seule femme à l’avoir reçue) pour La Leçon de Piano 1997. La Palme est modernisée par Caroline Scheufele, présidente du joaillier suisse Chopard. Attribution à Ingmar Bergman d’une « Palme des Palmes » pour le 50ème anniversaire du festival.

La parlons Palme d’or

Consécration ultime du meilleur film de l'année, trophée tantôt mythique, tantôt controversé, elle tient sa forme et sa finesse des armoiries de Cannes. On laisse à celles-ci la fleur de lys pour ne garder que la palme, symbole du glamour de la croisette. Objet de discorde, joaillerie exquise, passeport pour le succès en salle… Retour sur la Palme d’or. par Mathilde Le Floc'h

Ils l’ont dit 1987. Maurice Pialat, Sous le Soleil de Satan « Je ne vais pas faillir à ma réputation, je suis surtout content ce soir pour tous les cris et les sifflements que vous m’adressez. Et si vous ne m’aimez pas, sachez, je peux vous dire que je ne vous aime pas non plus » 1994. Quentin Tarantino, Pulp Fiction, traduit par Jeanne Moreau « C’est drôle car je ne m’attendais pas à gagner un prix dans un festival surtout avec un jury comme celui-là, réunir autant d’opinions pour avoir le prix. Je fais surtout des films pour faire exploser l’opinion des gens (…) »

118 grammes d’or jaune, 20 000 euros, 18 carats. Chopard fêtera cette année ses quinze ans de réalisation de la Palme en exclusivité pour le festival. Avant 1997, elle était fabriquée en plaqué or. À Fleurier, dans l’atelier de joaillerie, au milieu des outils, du matériel de précision et des croquis, rien n’est laissé au hasard. Tout est mesuré au millimètre près. L’artisan sculpte la tige et ses dix-neuf feuilles dans la cire. Puis, il la place dans un cylindre et verse du plâtre cuit une nuit à 760°. La cire fond pour laisser place à une empreinte en négatif. Puis, l’or est injecté dans le moule. Ainsi, chaque palme est vraiment unique. Offerte au lauréat par le joaillier, ce dernier la garde dans ses coffres jusqu’au dernier moment. Aucune fuite : le nom du réalisateur n’est annoncé qu’au moment de la proclamation du palmarès. Une copie est toutefois conservée en cas d’accident matériel ou d’attribution ex-aequo, ce qui n’est pas arrivé depuis 1997. La Palme, pomme de la discorde ? Au delà de l’apparence glamour, impossible de raconter l’histoire de la Palme sans évoquer les grandes controverses. Dès ses débuts, l’attribution de la Palme ne fait pas l’unanimité au sein du conseil d’administration, celui-ci décide alors le retour à la formule du Grand Prix, de 1964 à 1975. Les réalisateurs se voyaient récompensés d’un diplôme et d’une œuvre d’art d’un artiste à la mode. Quentin Tarantino, David Lynch, Francis Ford Coppola, Maurice Pialat et bien d’autres, n’échappent pas à la critique. La presse s’en donne à cœur joie : favoritisme envers les films occidentaux, influence de l’actualité, vision artistique subjective et impulsive, valorisation de certaines amitiés. Les raisons sont nombreuses. 1987.Maurice Pialat s’avance sous les huées et les sifflements vers Yves Montand pour récupérer sa Palme d’Or. Son film, Sous le Soleil de Satan, est jugé obscur, prétentieux et lent. Certains disent qu’il a confondu obscurité et profondeur et que son film reste superficiel. Apocalypse Now a un goût d’inachevé, les scènes sont mal calibrées, aux yeux des journalistes. Rappelons

que Francis Ford Coppola n’avait pas encore trouvé la fin de son film en 1979. Pulp Fiction, en 1994, a été critiqué également, réduit à la simple parodie d’histoires policières des années cinquante. Bref, critique du fond, critique de la forme, les films palmés ne sont jamais épargnés et font éclater de grandes jalousies ! Et pour cause, la Palme est une garantie d’un succès en salle à la sortie du film et d’un lancement de carrière pour le réalisateur. Mais qui dit Palme d’Or ne veut pas nécessairement dire considération éternelle. Le film Le Vent se lève, de Ken Loach, primé en 2006 rencontre un succès léger en salles qu’il doit sans doute davantage à la renommée du réalisateur qu’à la Palme d’Or. A l’inverse, Quentin Tarantino s’est vu révélé au grand public grâce à celle-ci. Certains films ont un succès critique, d’autres populaire, certains ne resteront pas dans l’histoire, d’autres oui. C’est une construction dans le temps comme pour toute œuvre artistique. Les controverses peuvent en partie s’expliquer par le principe même du jury. Difficile de juger un film sans critère préétabli. Pourtant, à Cannes, les critères sont les mêmes qu’ailleurs : qualité du scénario, rythme, profondeur du sujet, personnages… Il n’y en a donc pas vraiment. Le sentiment prime. On essaie de faire abstraction du contexte politique, intellectuel et culturel, mais ce n’est pas toujours évident. Chaque jury est différent, l’ensemble crée le palmarès. Cette année, le festival est présidé par Nanni Moretti, épaulé par Hiam Abbass, Andrea Arnold, Emmanuel Devos, Diane Kruger, Ewan Mc Gregor, Alexander Payne et Raoul Peck. Etonnant cependant de découvrir la participation de JeanPaul Gautier au jury 2012. Il est vrai que les autres années, des écrivains étaient invités à faire partie du comité de sélection. Lorsqu’on scrute le paysage des adaptations cinématographiques et les relations amoureuses qu’entretiennent le livre et le cinéma, cela n’a rien d’étonnant. Mais c’est une grande première qu’un couturier soit invité à rejoindre les rangs du jury. Ce qui nous fait prévoir un vent fort de critiques autour de la prochaine Palme. Mais, cet enfant terrible de la mode est un grand cinéphile et il a déjà travaillé avec le cinéma, notamment pour le Cinquième Elément de Luc Besson. Almodovar et JeanPierre Jeunet ont également fait appel à lui. Jean-Paul Gautier peut par conséquent apporter un nouveau regard à la sélection officielle, un regard non cousu de fil blanc, et qui réconciliera peut-être la critique et le grand public. Espérons en tout cas que la météo soit clémente lors de la cérémonie de clôture le 27 mai !


Publirédactionnel

FESTIVAL DE CANNES 2012, UNE QUINZAINE ROYALE SUR LA TERRAZZA MARTINI !

C

ette année la Terrazza Martini va casser les codes ! Esprit rock, touche vintage sur la plage unique du Gray d’Albion tout concourt jour et nuit à faire de la TERRAZZA MARTINI le lieu incontournable de la vie du Festival 2012 ! Trois moments forts vont rythmer les journées et les nuits cannoises sur la Terrazza Martini : Le « Day » : pour la première fois, la Terrazza Martini proposera des déjeuners presse dédiés aux journalistes et aux artistes. L’occasion de prolonger les instants partagés lors des traditionnels press-junkets et séances photos. Grace à Martini, le cinéma dispose désormais d’un cadre idéal pour fédérer les échanges entre journalistes et personnalités. Le « Sunset » : des « live » d’anthologies assureront la transition entre journées et soirées ! Les artistes du grand écran délaisseront les marches l’espace d’un soir pour offrir un showcase mythique aux invités de la Terrazza Martini qui n’auront que quelques pas à faire pour se rafraîchir avec le dernier « it drink » Martini Royale. La « Night » : outre les Djs VIP qui se succèderont aux platines pour transformer l’espace en dance floor, la Terrazza Martini accueillera des soirées officielles de films, des soirées de magazines, et des soirées « Rendez-vous de... » offrant les clés de la Terrazza aux stars de cinéma qui en feront leur quartier privé.

Le « Wall of Fame » évolutif proposera un retour en image en temps réel sur les meilleurs moments de la Terrazza Martini, et ils seront nombreux ! Un lieu mythique, une programmation pétillante, des drinks très frais, plus que jamais, la TERRAZZA MARTINI vous annonce une quinzaine ROYALE, et le meilleur reste à venir …

La Terrazza Martini accueille en exclusivité Sébastien Tellier ! La Terrazza Martini, lieu mythique de la nuit cannoise, a toujours eu la vocation de proposer les évènements les plus audacieux. Afin de lancer cette nouvelle édition, Sébastien Tellier fera sensation en donnant son premier concert privé, quelques semaines à peine après le lancement de son nouvel album « My God is blue ». Nous vous donnons rendezvous le samedi 19 mai sur la Terrazza Martini pour vivre avec nous cette expérience résolument unique sous le signe du "IT DRINK" Martini Royale!


nORMA

JEAN Photographe // Urivaldo Lopes Réalisation // Christian Biyiha Assistant lumière // Jonathan Mahaut Styliste // Madlein Ritch Assistante Styliste // Ilona Glapa Make-up & Hair // Laure Dansou Retouche // Sebastien Bar Mannequin // Luma Grothe @ Elite

Robe en voile à fines rayures Arzu Kaprol // Ceinture en cuir avec fleur Dsquared2 // Collier italien vintage et boucles d’oreilles Karry’O // Lot de bracelets fins multicolores Sylvia Toledano // Bracelet « chaine » Blumarine vintage // Bague en or « Birdy » Jonas Bowman // Bague ronde Alexis Bittar // Manchette or et bleue PP from Longwy // Bracelet en métal doré avec tête de panthère Mawi // Manchette noire vintage Karry’O //


Maillot de bain We Are Handsome // Veste en soie et coton Gucci // Ceinture Lanvin // Ceinture Versace vintage portée en collier // Boucles d’oreilles Alexis Bittar // Manchette noire avec cristaux multicolores Caroline Baggi // Manchette noire vintage Karry’O // Bague Blumarine vintage // Bague en argent Tobias Wistisen // Bague dorée Isabelle Michel // Bague « Birdy » en or Jonas Bowman // Manchette dorée avec cristaux Swarovski Alexandre Vauthier // Bague ronde Alexis Bittar //


Boléro rebrodé de sequins Jantaminiau // Soutien-gorge Cadolle // Bas de maillot Seafolly // Ceinture en cuir Manish Arora // Bague dorée et Boucles d’oreilles Isabelle Michel // Collier Karry’O // Lunettes Leslie Perrier // Bracelet en cuir verni et strass Giuseppe Zanotti Design // Manchette noire vintage Karry’O // Bague en argent Tobias Wistisen // Bague « Birdy » en or Jonas Bowman // Bracelet avec motif rond Y-Eyes // Manchette trois rangs dorés Karry’O // Bague « Birdy » en or Jonas Bowman // Bague Alexis Bittar // Bague Blumarine vintage //


Robe entièrement rebrodée de sequins Elie Saab // Collier italien vintage et boucles d’oreilles vintage Karry’O // Gants Dsquared2 // Bague Sylvia Toledano // Manchette large Viveka Bergstrom // Manchette noire Karry’O // Bracelet en métal doré avec tête de panthère Mawi //

Robe en tulle et mousseline de soie rebrodés de sequins Roberto Cavalli // Collier de perles et boucles d’oreilles Karry’O // Pendentif en cuir noir et chaine dorée Hélène Zubeldia // Bague Sylvia Toledano // Manchette large Viveka Bergstrom // Manchette noire Karry’O // Bracelet en métal doré avec tête de panthère Mawi //


Collier plastron en métal Thierry Mugler vintage chez Phyléa // Foulard en soie Patricia Pepe // Lunettes « papillon » Eric Jean // Body et leggings en dentelle noire Vannina Vesperini // Manchette avec cristaux Swarovski Alexandre Vauthier // Bague Blumarine vintage // Bague en argent Tobias Wistisen // Bague dorée Isabelle Michel // Bague « Birdy » en or Jonas Bowman // Bracelet or et bleu PP from Longwy // Lot de bracelets dorés Sylvia Toledano // Bague ronde Alexis Bittar // Bague dorée Blumarine vintage //Sandales compensées « Melides » Christian Louboutin //


Veste en organza et soie rayée Giorgio Armani // Maillot de bain Jog Swimwear // Ceinture en cuir et métal Nuit N° 12 // Bague dorée et Boucles d’oreilles Isabelle Michel // Pendentif en cuir noir et chaine dorée Hélène Zubeldia // Collier et bracelet avec cristaux Swarovski Alexandre Vauthier // Bague vintage // Bague en argent Tobias Wistisen // Bague « Birdy » en or Jonas Bowman // Bague ronde Alexis Bittar // Bague Blumarine vintage // Drapeau vintage Wrangler //


Maillot de bain Seafolly // Pull en mohair Dsquared2 // Pendentif Karry’O // Boucles d’oreilles Alexis Bittar // Bague dorée Hélène Zubeldia // Bague en or “Birdy” Jonas Bowman // Bague en or “Birdy” Jonas Bowman // Bague Blumarine vintage // Bague ronde Alexis Bittar //


Jupe en jersey Lanvin // T-shirt en coton Les Benjamins // Soutien-gorge Cadolle // Boucles d’oreilles cabochons or et noir, collier rond vintage, manchette noire vintage et bague sur la main gauche Karry’O // Collier en métal doré avec têtes de panthère Mawi // Sandales compensées « Roxy Muse »Christian Louboutin //

Robe en crêpe et organza Alexandre Vauthier // Soutien-gorge Cadolle // Lunettes Thierry Lasry // Boucles d’oreilles et collier vintage Karry’O // Sandales à plateau en bois et cuir verni Giuseppe Zanotti Design //


Robe en tulle et soie Lanvin // Boucles d’oreilles Karry’O // Sandales compensées « Melides » Christian Louboutin //

Robe bustier rebrodée de sequins Blumarine // Boucles d’oreilles Sylvia Toledano // Collier court Mawi // Collier long Blumarine vintage // Manchette trois rangs dorés Karry’O // Bracelet avec motif rond Y-Eyes // Bracelet et bague Blumarine vintage // Bague en argent Tobias Wistisen // Bague dorée Isabelle Michel // Bague « Birdy » en or Jonas Bowman // Bracelet or et bleu PP from Longwy // Manchette Blumarine vintage // Bague ronde Alexis Bittar //


Robe en toile de laine et soie Dior // Collier plastron en métal Thierry Mugler vintage chez Phyléa // Pendentif en cuir noir et chaine dorée Hélène Zubeldia // Boucles d’oreilles vintage Karry’O // Lunettes « papillon » Eric Jean // Bracelet en métal doré avec tête de panthère Mawi // Lot de bracelets fins multicolores Sylvia Toledano // Bracelet Blumarine vintage // Manchette noire Karry’O // Manchette or et bleue PP from Longwy // Gants en cuir Glove Story // Chaussures Manish Arora //

Boucles d’oreilles Sylvia Toledano // Collier Mawi //


Top transparent rebrodé de sequins Manish Arora // Collier, boucles d’oreilles, bracelet noir et bague avec fleurs roses Karry’O // Manchette en vermeil « Mickey » Franck Montialoux // Bracelet en métal doré avec tètes de panthère Mawi //


Robe longue en organza et dentelle Valentino // Collier vintage Karry’O // Gants en cuir Glove Story // Boucles d’oreilles Mawi // Bracelet Blumarine vintage // Bracelet Karry’O //


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Traiteurs Hediard traiteur fauchon

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Crédit COVER En couverture Elsa Zylberstein Robe entièrement rebrodée de sequins Elie Saab // Bracelet « Manon » et bague « Pégase » en or blanc serti de diamants, de saphirs et d’une émeraude Boucheron // Réalisation: Madlein Ritch Photographes : SyDelorme Stylisme : Ilona Glapa Création Coiffure: Sarah Guetta Make-up : Mayumi Oda Et un chalereux remerciement pour son accueil a mathilde garcioux // hôtel Park Hyatt Paris Vendôme


Elsa Zylberstein

CinĂŠma


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