Magazine Saumon 110

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M AG AZ INE

SAUMON LA FÉDÉRATION QUÉBÉCOISE POUR LE SAUMON ATLANTIQUE

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7.00$ CAN / 5.00€

Volume 41 / No 1 Hiver 2018

110

COCKTAIL DINATOIRE DE LA FONDATION SAUMON À QUÉBEC

8

LA CROISSANCE MARINE DU SAUMON ATLANTIQUE DE LA RIVIÈRE MATANE

32


S OMMA I RE

SOMMAIRE

Hiver 2018 Saumon Numéro 110 Crédit photo couverture : Wildcats

Table des matières Mot du président

6

Mot de l’éditrice

8

8

Cocktail dinatoire de la Fondation Saumon à Québec

Cocktail dinatoire de la Fondation Saumon à Québec

14

Colloque saumon et foresterie

16

Moisie, la géante

22

Lancement du Plan de développement de la pêche au saumon 2017-2022

24

La rivière Rimouski, un secret bien gardé à révéler!

28

Conception et construction de passes migratoires

32

La croissance marine du saumon atlantique de la rivière Matane

42

Équipements

46

Galerie des membres

50

Bilan de la saison de pêche 2017

56

Mouches : Produits du terroir

58

Littérature

60

Laplanders

Actualité

16 Rivières

Moisie, la géante

32 Étude

La croissance marine du saumon atlantique de la rivière Matane

60

International Laplanders

Nous reconnaissons l’appui [financier] du gouvernement du Canada.

Revue officielle de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique, dont le siège social et le secrétariat sont au 42-B, rue Racine, Québec (Québec) G2B 1C6

Téléphone : 418 847-9191 • Télécopieur : 418 847-9279 secretariat@fqsa.ca | www.fqsa.ca Éditrice et rédactrice en chef : Josée Arsenault Comité de rédaction et collaborateurs : André A. Bellemare, Jean Boudreault, Pierre Gagné, Sylvie Tremblay, Pierre Manseau, Richard Sirois, Marie-Eve Gonthier et Stéphane Lafleur Publicité : Josée Arsenault Design : Fokus Outdoor Convention Poste-publications 40063917 RETOURNER TOUTE CORRESPONDANCE NE POUVANT ÊTRE LIVRÉE AU CANADA À : FQSA, 42-b, rue Racine, Québec (Québec) G2B 1C6 Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec • Bibliothèque nationale du Canada Adhésion FQSA : À partir de 40$/an (hors Canada ajouter 15 $) • La Fédération ne s’engage pas à publier tous les écrits qu’elle reçoit. • Si cela est jugé pertinent, la Fédération se garde le droit de répondre à tout propos. • La Fédération ne publiera pas les propos qui sont jugés diffamatoires, qui contiennent des erreurs, qui sont fondés sur des opinions racistes ou qui pourraient inciter à la violence. • Les opinions émises dans les articles n’engagent que leurs auteurs. • Dans cette revue, la forme masculine n’est utilisée que pour alléger les textes.

Le conseil d’administration de la FQSA

Index des publicités

Président : Jean Boudreault Secrétaire : Michel Jean Trésorier : Vadim Siegel VP gestion de rivières : Christian Cyr VP dév. pêche : Ghyslain Provençal Présidents régionaux: Gaspésie : Marc Gauthier Saguenay-Lac-St-Jean : Pierre Tremblay Région de Montréal : Selma Aïssiou Basse Côte-Nord et Nord-du-Québec : Marc Plourde Côte-Nord : Normand Bissonnette Centre-du-Québec : Maryse St-Amant Région de Québec : Pierre Manseau FSA : Alan Graham

Salon plein air, chasse, pêche et camping Cocktail dinatoire Fondation de la Faune du Québec Festival PALM Auberge de la Rivière Matapédia Rivière Petit-Saguenay Rivière Nouvelle Magasins Latulippe Produits UNI Rivière Moisie Avalon LAX-À Angling Club Programme de mise en valeur des habitats du saumon atlantique de la Côte-Nord Complexe hotelier Riotel Magazine Pêche à la mouche Tourisme autochtone Québec Wesjet Salmon Lodge Camp Bonaventure Devenez membre Lendemain de Trôle Magazine Sentier Chasse et Pêche Pourvoirie La Corneille Hydro-Québec CN Pure Fishing Canada

Directeur général: Frédéric Raymond

C2 5 6 7 12 13 13 15 19 20 21 27 31 39 40 41 45 49 49 62 63 64 65 66 C3 C4

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M E SSAGE DU PRÉSIDE N T

MOT DU PRÉSIDENT Bonjour à toutes et à tous,

4 LE MAGAZINE SAUMON

La saison de pêche 2017 se terminait que déjà nous participions au tirage au sort pour l’année 2018… J’espère que vous avez apprécié le nouveau module d’inscription en ligne qui regroupait 23 rivières à saumon, c’est une première!

Jean Boudreault, Président de la FQSA Photo : Stéphane Audet

Plan de développement de la pêche au saumon (PDPS) Bonne nouvelle pour le monde du saumon : le gouvernement du Québec a consenti une enveloppe totale de 10 millions de dollars pour le développement de la pêche au saumon, dont 7,5 millions seront gérés par la FQSA. Cette bonne nouvelle fait suite aux nombreuses demandes de la Fédération et de ses membres pour l’amélioration de la capacité d’accueil, la protection, la création d’habitats et le développement de l’activité de pêche. Ce plan s’étalera sur une période de cinq ans et regroupera l’ensemble des gestionnaires des rivières à saumon au Québec. Un article à la page 22 de la présente publication du Magazine Saumon donne tous les détails relatifs au programme.

Nouvelle FQSA Dans le contexte de la refonte du plan stratégique de la Fédération qui sera élaboré en 2018, le CA a décidé de débuter par la réalisation d’un plan de promotion pour le développement de la pêche au saumon. Ce plan s’inscrit dans le contexte du vieillissement de la population de pêcheurs et de son renouvellement. Les grandes étapes du plan sont :

-Établir un guide des bonnes pratiques commerciales ; -Promouvoir des activités d’initiation à la pêche au saumon ; -Lancer une plateforme Web promotionnelle et informationnelle ; -Lancer une campagne de publicité et de promotion.

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En novembre dernier, une tournée de consultations des gestionnaires a été réalisée dans les cinq régions salmonicoles du Québec (Bas St-Laurent, Gaspésie, Côte-Nord, Saguenay et Québec) afin de compléter la première étape du plan. Les résultats de cette consultation seront intégrés dans la démarche qui sera enclenchée en 2018. Un article dans le prochain magazine élaborera davantage sur les prochaines étapes énoncées ci-haut.

La communication au sein de la Fédération Comme vous le savez, la Fédération a procédé en mars dernier à la refonte de son CA, passant de 24 à 13 administrateurs. Dans un objectif de régionalisation de la Fédération, huit postes de président ont été créés comme représentants de la FQSA en région. Les cinq autres administrateurs constituent le CE, soit le président, les vice-présidents gestionnaires et pêcheurs, le secrétaire et le trésorier. Chaque président régional doit être accompagné par un pêcheur et un gestionnaire, puis constituer un comité régional des membres de la région. Ce comité, qui se réunira au moins deux fois par année, verra à la bonne marche des opérations, du développement de la pêche, des enjeux et autres. Ainsi, afin d’améliorer la communication au sein de cette nouvelle structure corporative, le CA a proposé que toutes les communications régionales passent par les présidents régionaux. Donc, à partir de maintenant, les présidents régionaux seront le point de chute, tant pour la corporation que pour les membres en région, et ce, pour toutes questions concernant la Fédération et la diffusion de ses actions, ou encore pour transmettre au CA des enjeux régionaux concernant le saumon. Nous souhaitons vivement que cette façon de faire assure une meilleure communication entre les régions, le central et tous les membres au Québec. Plus nous travaillerons ensemble, plus l’industrie du saumon prospérera et occupera une place majeure sur l’échiquier du plein air au Québec.


Bar rayé, saison 2017 Un comité de suivi du bar a été formé par le MFFP en collaboration avec plusieurs associations concernées dont la FQSA. Ce comité se réunira à la mi-janvier pour faire le point sur ces deux populations de bars, les enjeux de montaison dans nos rivières et les actions à entreprendre pour la saison 2018. Notez que la Fédération a pris action cet été en demandant aux gestionnaires des rivières de noter la présence de bars dans les rivières, ceci afin de documenter et de recueillir une certaine quantité de données. Ces données ont par la suite été transmises au MFFP pour compilation. C’est donc un dossier préoccupant à suivre en 2018. Bonne lecture!

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Nous avons constaté, cet été, la présence de bars rayés dans quelques rivières à saumon du Québec. Dans plusieurs des cas, c’est du jamais vu de mémoire d’homme. Pour une bonne compréhension de la situation, notez qu’il y a deux populations distinctes, soit celle du St-Laurent et celle de la baie des Chaleurs. Celle du St-Laurent a été réintroduite dans les années 80, et celle de la baie des Chaleurs correspond à la population de la rivière Miramichi. Plusieurs questions nous viennent à l’esprit sur cette intrusion dans nos rivières.


MO T DE L’ ÉDIT RIC E

LE MAGAZINE SAUMON

Depuis quelques années, la FQSA investit ardemment dans la promotion et la mise en valeur de la pêche à la mouche. Dans l’objectif d’encourager la relève à découvrir ce sport, notre équipe a présenté le Festival de film IF4 au cours des trois dernières années. Ces représentations, composées de courts métrages produits par des cinéastes professionnels des quatre coins du globe, ont connu un immense succès à travers le Québec. Les participants à cet évènement ont toutefois témoigné un grand intérêt à l’idée de visionner des images d’ici et des scénarios francophones.

L’évènement connait déjà un engouement notable dans la population de pêcheurs à la mouche. Plus d’une quinzaine de films de qualité professionnelle ont été soumis au jury pour prendre part à cette compétition où plusieurs espèces de poisson seront présentées, dont le saumon atlantique. Nous sommes heureux de mettre ainsi de l’avant la richesse du territoire québécois et ses ressources.

Festival PALM

Inscrivez-vous au Mentorat de la FQSA!

Afin de vous faire de découvrir les talents remarquables des producteurs et pêcheurs à la mouche québécois, la FQSA est fière de présenter, pour une première édition, son propre festival de film de pêche à la mouche, intitulé PALM. Cette tournée s’arrêtera dans une dizaine de villes du Québec et les billets sont déjà en vente sur le site Web fqsa.ca/PALM.

À compter du 1er février, toutes les personnes souhaitant s’initier à la pêche au saumon grâce au mentorat de la FQSA pourront s’inscrire via le site Web de la FQSA. Cette année, l’activité se tiendra sur les rivières Malbaie et Du Gouffre du 28 aout au 3 septembre 2018.

Josée Arsenault, Éditrice du Magazine Saumon et responsable des communications, FQSA Photo : Christian Auger

Au plaisir de vous rencontrer lors de nos évènements!

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LA PROMOTION DE LA PÊCHE À LA MOUCHE AU QUÉBEC

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AU PROFIT DU PROGRAMME



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8 LE MAGAZINE SAUMON

COCKTAIL DINATOIRE DE LA FONDATION SAUMON À QUÉBEC

Photo : Stéphane Audet

Texte de

Vadim Siegel Membre du C.A. de la FQSA

Depuis 34 ans, la Fondation Saumon tient à Québec son souper-bénéfice annuel qui regroupe, à l’automne, les passionnés du monde du saumon. Cette tradition permet de clore la saison de pêche dans une ambiance festive alors que chacun peut partager entre amis ses souvenirs de l’été et ses rêves pour la saison future. Cette année, la formule a été revisitée afin d’offrir aux participants une rencontre dynamique s’inspirant du cocktail de Montréal. Pour l’occasion, les organisateurs avaient loué un espace au Complexe Capitale Hélicoptère et confié l’appétit des 300 participants à des chefs

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réputés de la région, répartis en kiosques en périphérie de la salle. Le centre de celle-ci était occupé par un grand espace de dégustation où des importateurs de vin faisaient découvrir leurs produits. La formule permettait aux participants de se promener et d’échanger avec les artisans de ce repas... et de retourner plusieurs fois vers leurs coups de cœur! Avoir la chance de déguster des bouchées des chefs du Château Frontenac, de la Légende, de la Maison de débauche, de la Maison du gibier, de Sushi Nicky, du Paris Grill, des Sales Gosses et du Commandant était une expérience rare. Soulignons également la dégustation des produits du Fumoir Grizzly et de la Fromagerie de Charlevoix. La formule de la soirée a aussi permis de multiplier les échanges et de favoriser les rencontres. Pêcheurs, gestionnaires de rivières, gens d’affaires ou simples supporteurs de la cause du saumon ont ainsi pu faire connaissance et partager leurs expériences et leur vision.


La Fondation Saumon profitait de cet évènement pour lancer un nouveau produit promotionnel: la Salar! Cette bière blonde légèrement amère est servie dans une bouteille sur laquelle pose fièrement le roi de nos rivières. Ce produit, dont les profits générés iront directement à la Fondation Saumon, sera en vente dans les divers évènements organisés ou appuyés par la FQSA. Après l’avoir dégustée, on est un peu triste de ne pas encore pouvoir la trouver dans tous les dépanneurs! À travers ces moments festifs, la soirée, animée cette année encore par Martin Dallaire, a été l’oc-

casion pour Jean Boudreault, président de la FQSA, d’informer les participants des dernières actions de la Fédération et des enjeux touchant le monde du saumon atlantique au Québec. Pour sa part, Hugo Delorme, directeur principal aux services corporatifs au CN, a pris la parole pour annoncer une contribution majeure à la Fondation Saumon. L’évènement aura permis d’amasser un montant total de 120 000 $ grâce aux ventes de billets, aux encans et aux commandites. Cette somme permettra de renforcer la mission de la Fondation, soit de promouvoir la protection et la conservation de la ressource saumon et de ses habitats, de sensibiliser les jeunes et le public au cycle de vie du saumon atlantique et de favoriser l’acquisition de connaissances scientifiques et la diffusion de travaux de recherche. Félicitations aux organisateurs, aux bénévoles, aux partenaires et aux commanditaires qui ont fait de cette nouvelle formule un succès. Il est toujours agréable de donner pour une noble cause, mais quand ce don se traduit par un beau moment entre amis autour d’un bon repas, il n’y a plus d’excuse pour ne pas participer. L’été prochain, on risque presque d’avoir hâte que la saison de pêche finisse pour participer au cocktail dinatoire de Québec...

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La flexibilité de la soirée a permis aux participants de facilement déambuler à travers les tables des encans silencieux afin de repérer les lots les plus alléchants. La centaine de lots offerts, combinés à ceux de l’encan crié, allaient du simple chèque-cadeau au voyage de pêche dans les Caraïbes. À quelques jours du tirage au sort annuel, il y avait, en ce 13 octobre, plusieurs opportunités pour garnir son calendrier de pêche pour l’été 2018!


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Le cocktail en chiffres 10 LE MAGAZINE SAUMON

25 bénévoles

120 000$ amassés

2 800

7

bouchées servies

chefs réputés

15

105

lots à l’encan totalisant une valeur de 70 000 $

sortes de vin et spiritueux

Merci à tous les commanditaires! • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •

Agence Gravel Agence Pelchat Alouettes de Montréal Ameublement Tanguay André Hallé et fils Aquarium du Québec Association de conservation de la Vallée du Gouffre Association de protection de la rivière aux Rochers Association de protection de la rivière Moisie inc. Association de protection de la rivière Saint-Jean Association des pêcheurs sportifs de la Bonaventure inc. Association des pêcheurs sportifs des rivières Cascapédia Auberge de la Rivière Matapédia Auberge des 3 Canards Auberge la Coulée Douce Avalanche Avalon Banque de Montréal Boutique l’Ami du Moucheur Boutique L’Ami du Moucheur et Guideline Canada Boutique Salmo Nature Brasserie Labatt Camp Bonaventure Camp de pêche de la Rivière Moisie Casting club de Québec Club de baseball Les Capitales de Québec Club Rouge et Or CN Contact Nature Rivière-à-Mars Corporation de Gestion de la Pêche Sportive de la Rivière Mitis

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• Corporation de gestion de la rivière à saumon des Escoumins • Corporation de gestion de la rivière Matapédia et Patapédia • Corporation de gestion de la rivière Saint-Jean-Saguenay • Corporation de gestion des • rivières Matapédia et Patapédia • Croisière AML • Daniel Bolduc • Dean Sexton • Destination Chic-Chocs • Fédération des Pourvories du Québec • Fédération des Trappeurs Gestionnaires du Québec • Fédération du saumon atlantique • Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs • Fourrure Bilodeau • FQSA • Galeries de la Capitale • Gaspé Fly • Guideline Canada • Hooké • Hydro-Québec • Jean Gaudreau • Joannie De Lasablonnière • Joe Beef • Jon R. Eggleston • Le Capitole • Le Continental • Le Soleil • Lendemain de Trôle • Loop • Magasin Latulippe • Marie-Ève Cournoyer • Mckenzy River lodge

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Mic Mac Camp Michel Jean Pierre Bouchard Pourvoirie Hipou Pourvoirie Moisie Nipissis Pure Fishing Canada Raynald Leclerc Réal Hallé Regroupement des pêcheurs à la mouche de Sherbrooke Restaurant Pub Le D’Orsay Restigouche Salmon Club Riôtel Rivière Petit-Saguenay Rivière Sainte-Marguerite Saumon Gaspé Sépaq Jacques-Cartier Sexton & Sexton Société Cascapédia Society inc. Société d’aménagement de Baie-Trinité Société de gestion de la rivière Grande-Rivière et pourvoirie du Petit-Moulin Société de gestion de la rivière Madeleine Société de gestion de la rivière Matane Société de Restauration et de Gestion de la Nouvelle Société des établissements de plein air de la Sépaq Société Immobilière Cap Nord Société Mauricienne des pêcheurs à la mouche Station touristique Pin Rouge Vieux port Yachting Zec des rivières Godbout et Mistassini Zec Pabok Zec Québec Zec saumon Rimouski


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14 LE MAGAZINE SAUMON

COLLOQUE SAUMON ET FORESTERIE

Photo : Productions Le Camp

Texte de

Rosemarie Gagnon-Poiré

Chargée de projet, FQSA Membre du comité organisateur du Colloque saumon et foresterie

Les 23 et 24 novembre 2017 s’est tenu un évènement réunissant différents acteurs du monde forestier et du saumon atlantique. Initié par la Table de gestion intégrée des ressources et du territoire (TGIRT) de la Gaspésie, le Colloque saumon et foresterie est issu d’une collaboration active entre la MRC de Bonaventure, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), la Société de gestion des rivières de Gaspé, l’Association des pêcheurs sportifs de la Bonaventure, le Conseil de l’eau du Nord de la Gaspésie, le Groupe de Scieries GDS et la Fédération québécoise pour le saumon atlantique.

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L’évènement avait pour objectif de partager, principalement aux membres de la TGIRT de la Gaspésie, les dernières connaissances scientifiques dans le domaine de l’interaction foresterie/saumon et de permettre de discuter avec des experts du sujet. Trois grands volets ont été abordés pendant le colloque, soit les aires équivalentes de coupe (AEC), la voirie forestière et les bandes riveraines. Chaque volet était structuré par des présentations d’experts, en grande majorité des chercheurs, puis se terminait par une plénière où les participants et les présentateurs pouvaient discuter des différents enjeux. Il s’agissait d’une occasion unique de mettre à jour les connaissances scientifiques des participants et de favoriser une compréhension commune des enjeux. Le Colloque saumon et foresterie est une initiative régionale sans précédent qui a favorisé l’établissement de priorités d’actions de la TGIRT de la Gaspésie. L’exercice a permis de dégager des tendances et des constats sur chacun des sujets abordés, en plus de s’intéresser à la pertinence des modalités forestières appliquées en Gaspésie. À l’échelle de la province, les constats issus du Colloque pourront également servir à évaluer les modalités forestières appliquées dans les autres régions.


Les TGIRT et la pêche au saumon Le rôle des TGIRT est d’assurer la prise en compte des intérêts et des préoccupations des personnes et organismes concernés par les activités d’aménagement forestier. La pêche au saumon atlantique étant une activité d’importance sociale, culturelle et économique dans plusieurs régions, les interactions entre la foresterie et la qualité de l’habitat du saumon en rivière sont un sujet d’intérêt pour la TGIRT. À travers le Québec, bon nombre de gestionnaires de rivière à saumon s’impliquent et participent aux réunions des TGIRT afin de prendre part à l’élaboration de la planification forestière sur le territoire public. La FQSA compte parmi son équipe plusieurs membres des TGIRT et fournit aux gestionnaires de rivière à saumon de la documentation et des outils pour faciliter leur implication à ces rencontres.

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Pour des informations supplémentaires sur les TGIRT, la planification forestière et son impact sur le saumon atlantique, consultez le document « Comprendre pour mieux participer à la planification forestière » disponible sur notre site Web http://fqsa.ca/projets/publications-de-la-fqsa/ . Photo : René Caissy

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RI VIÈRES

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MOISIE, LA GÉANTE Texte et photos de

Yves Girard

Président de l’Association de protection de la rivière Moisie

Plusieurs qualificatifs pourraient décrire les différentes facettes de la rivière Moisie, mais la plus représentative est assurément son caractère démesuré. Aussi appelée Mista-Shipu (Grande-Rivière) par les Montagnais, elle a une longueur de 410 kilomètres avec un débit moyen de 490 mètres cubes/ seconde. Son bassin versant de 19 200 km2 prend sa source au lac Ménistouc, sur la frontière entre le Québec et le Labrador. Ses caractéristiques en font l’une des plus imposantes rivières à saumon au monde.

la rétention des saumons ne se fait que dans l’estuaire, tous les secteurs en amont du premier rapide étant en remise à l’eau obligatoire.

Cette rivière se démarque aussi par la grosseur de ses saumons; il n’est pas rare d’y capturer des saumons de plus de 35 livres. De plus, les madeleineaux y sont presque absents, représentant entre 1 et 3% de la montaison totale. Personnellement, je n’ai capturé qu’un seul madeleineau alors que j’y pêche depuis une vingtaine d’années. Les pêcheurs locaux s’amusent à dire que les grilses de la Moisie font dix livres! C’est aussi pourquoi il y a une exception dans la règlementation émise par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) pour la capture des grands saumons sur la rivière Moisie. Notez bien que

Il y a plusieurs gestionnaires sur la rivière Moisie. L’Association de protection de la rivière Moisie (APRM) gère les secteurs publics, soit la zec de la rivière Moisie et le secteur Winthrop-Campbell. Le camp de pêche de la rivière Moisie est un club privé qui s’occupe de la section entre la zec et le mile 13. Plus haut, il y a cinq pourvoyeurs, les principaux étant Moisie-Nipissis et Moisie-Ouapetec. Il y a aussi, bien entendu, le conseil de bande Innu Takuaikan Uashat mak Mani-Utenam (ITUM), avec qui nous partageons les secteurs de pêche publique. D’ailleurs, des discussions sont en cours pour mettre en place un mode de fonctionnement qui permettra à tous les intervenants de se concerter pour assurer la pérennité de la rivière, dans un modèle où chacun trouvera son compte.

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La rivière et ses affluents bénéficient d’un statut de protection depuis 2003, dans le but d’en faire une réserve aquatique permanente et de protéger ce patrimoine contre l’exploitation forestière, minière et hydro-électrique. Elle est d’ailleurs conservée à l’état sauvage sur la grande majorité de son parcours puisque l’accès à la rivière est restreint. Il n’y a pas de route qui la longe, seulement le chemin de fer de la Côte-Nord et du Labrador sur les premiers 45 kilomètres de la rivière. L’accès aux secteurs supérieurs se fait donc par hélicoptère ou hydravion. Oui, oui! des hydravions s’y posent!


Survol des principaux secteurs à découvrir sur la rivière Moisie

17

La mission de l’Association est de protéger la faune et la flore de la rivière Moisie et de ses tributaires. Elle gère les secteurs de pêche publique de l’embouchure jusqu’au kilomètre 23. La pêche est plutôt hâtive sur la Moisie, elle est permise dans la zec dès le 25 mai et s’étire difficilement jusqu’au début de juillet. Ces secteurs se trouvent dans l’estuaire de la rivière et la marée influence la vitesse du courant. Il n’y a pas de fosse de rétention dans ces secteurs. Nous capturons les saumons dans des fosses de passage, au moment où ils sont encore en acclimatation à l’eau douce. Le saumon est très frais, mordeur et combatif à souhait une fois au bout de la ligne. Pour ceux qui sont habitués de pêcher en waders, les pieds dans l’eau, il vaut mieux oublier ça sur la rivière Moisie! La pêche à gué est même interdite à plusieurs endroits pour raison de sécurité. La pêche à la mouche se fait en canot, ancré et un pêcheur à la fois. Il faut bien s’informer avant

de partir, ou même avoir un accompagnateur qui peut vous initier à la pêche sur cette rivière puisque trouver sa fosse dans une rivière large de plus de 200 mètres, aux eaux sombres, n’est pas évident pour les néophytes. Comme nous ne voyons pas les saumons dans l’eau, la lecture de la fosse est très importante pour réussir à capturer Salar. La saison étant très courte, l’Association ne fournit pas de guide, mais certains particuliers offrent des services d’accompagnement complets. Autrement, il est possible de bénéficier du légendaire accueil des Nord-Côtiers. Les pêcheurs locaux se feront un plaisir de vous conseiller, voire d’aller vous positionner sur votre fosse. Le poste d’accueil ou le chalet de la zone Winthrop-Campbell sont des endroits parfaits pour rencontrer d’autres pêcheurs qui pourront vous aiguiller. Des plans de localisation des fosses y sont aussi disponibles. Le poste d’accueil où l’on se procure les droits de pêche est situé au camping de la rivière Moisie, 23 kilomètres à l’est de Sept-Îles, juste à côté du pont de la route 138 qui traverse la rivière. La location de chalet pour se loger est possible sur réservation. Il y a aussi des campings sauvages pour tentes, ou encore des terrains 2 ou 3 services (eau-électricité-égout) pour les installations de camping plus imposantes. Nous avons bien entendu des douches et des salles

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NUMÉRO 110

Association de protection de la rivière Moisie


RI VIÈRES

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de bain, une buanderie et nous vendons du bois pour les feux de camp. Une flotte de bateaux bien équipés pour la pêche à la mouche est aussi disponible pour la location. Moteur, essence, kit de dépannage, V.F.I., rames, système d’ancrage, tout y est pour le pêcheur qui arrive sans embarcation. Nous conseillons cependant de réserver à l’avance pour éviter les mauvaises surprises en période de fort achalandage. L’Association gère aussi la passe migratoire Katchapahun située à 144 km de l’embouchure. Elle permet en moyenne à 800 saumons d’atteindre des frayères de qualité supérieure, dans un territoire très vaste et inaccessible, ce qui explique que cette portion de la rivière ne soit pas exploitée par la pourvoirie Haute Moisie qui détient dans son bail les droits de pêche en amont de l’ouvrage. Plus haut encore, la pêche y est simplement interdite. Il faut faire attention à l’interprétation des chiffres de montaison de cette passe migratoire puisque la plupart des saumons de la rivière Moisie ne s’y rendent pas et empruntent les chemins des différents tributaires en aval pour la fraie. Ce sont de gros spécimens qui la franchissent; les saumons de 20 livres paraissent petits au travers des grands géniteurs! Cette passe migratoire était très difficile à opérer, elle fonctionnait à des niveaux d’eau très précis et l’usure des années se faisait sentir. Avec la participation entre autres du Programme de mise en valeur des habitats du saumon de la Côte-Nord, nous avons pu investir plus d’un million de dollars au cours des dernières années afin de remettre les installations en état. Le résultat de l’abaissement du radier de cette passe migratoire nous permet actuellement d’opérer celle-ci dans presque toutes les conditions d’eau possibles. C’est le saumon qui en est le grand gagnant!

Zec de la rivière Moisie La zec de la rivière Moisie est séparée en trois secteurs. Le secteur 1 est ouvert à la pêche au saumon, mais ne comporte pas vraiment de fosse conventionnelle pour la pêche à la mouche. C’est un secteur où il y a peu d’eau, rempli de bancs de sable, et où le saumon n’est que de passage. La pêche à la traine y est permise. D’ailleurs, c’est l’un des deux seuls endroits au Québec où cela se pratique, ce qui fait généralement sourciller les pêcheurs à la mouche! Ces règles sont en place pour permettre aux pêcheurs locaux qui n’ont pas accès aux fosses plus hautes de pouvoir y pêcher. C’est aussi, pour certains, le premier contact avec la pêche au saumon, avant d’avoir la piqure et de

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se diriger vers la pêche à la mouche. Il faut dire également que les gens de la communauté innue pêchent aussi beaucoup à la traine. Ce règlement permet donc une uniformité des règles pour tous. La pêche reste difficile à cet endroit et ceux qui réussissent à capturer Salar doivent s’armer de patience! Le secteur 2 de la zec s’étend sur huit kilomètres. C’est un secteur non contingenté qui offre 19 fosses dont les plus productives sont la fosse Des cailles (#4), le Petit pool (#9) et la fosse Du bloc (#10). Il y a aussi dans ce secteur plusieurs « entre fosses» qui ne sont pas identifiées. Ces fosses sont souvent productives à un niveau d’eau bien précis et, si vous y retournez le lendemain, elles peuvent ne plus avoir de courant du tout! Ce sont des fosses parfaites pour les pêcheurs qui aiment explorer. La rivière Moisie n’est pas particulièrement reconnue pour la pêche à la truite de mer. Malgré tout, il y en a relativement beaucoup et elles peuvent atteindre les trois livres. Le Secteur 0, à l’embouchure, est un secteur libre où la pêche à la truite de mer se pratique sans permis de saumon, au lancer léger. La période de pêche dans ce secteur s’étend de la fin mai jusqu’en septembre. Bien entendu, les saumons capturés à cet endroit doivent être remis à l’eau. Autrement, en juillet et en aout, il est possible de pêcher la truite à la mouche dans les autres secteurs de la zec. Puisqu’il y a peu, voire pratiquement aucun saumon à partir du début juillet dans ce secteur, les droits d’accès sont gratuits. Les meilleurs endroits pour la pêche à la truite de mer se trouvent dans le secteur 2 de la zec; les fosses Du pont (#1), Des cailles (#4) ou l’embouchure de la rivière sont réputées pour accueillir les truites de mer.


Secteur Winthrop-Campbell

Pourvoirie Moisie-Nipissis La pourvoirie Moisie-Nipissis offre de la pêche sportive au saumon atlantique sur une section de la rivière Moisie. Son territoire est situé au nord du terrain privé du Camp de pêche de la rivière Moisie. La zone que la pourvoirie détient en ver-

La rivière Moisie offre donc plusieurs options pour une clientèle diversifiée. Que ce soit pour la pêche en plan américain dans une des pourvoiries, en découverte avec son embarcation dans les secteurs publics, en camping ou en chalet avec une gang d’amis ou encore pour loger dans les hôtels de Sept-Îles et profiter des attraits de la région, chacun y trouvera son compte. Pour connaitre une nouvelle rivière hors du commun ou pour traquer votre saumon-trophée, il nous fera toujours plaisir de vous accueillir. À bientôt!

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Ce secteur contingenté de 14 fosses se trouve sur le territoire du Camp de pêche de la rivière Moisie. Il est prêté à l’APRM qui en gère l’accès via un tirage au sort. La moitié des fosses disponibles sont octroyées lors du tirage hivernal. Ce tirage, contrairement à celui de la plupart des secteurs contingentés au Québec, se fait toujours le troisième samedi de mars. L’autre moitié des fosses sont octroyées au tirage 48h. Les fosses viennent en paire : une meilleure fosse à l’eau haute et l’autre à l’eau basse. Nous pêchons donc une fosse le matin et une autre l’après-midi. Ce secteur est à son apogée lorsque le débit de la rivière atteint les 500 mètres cubes/seconde.

tu d’un bail à droit exclusif inclut le secteur de pêche du bassin, c’est-à-dire la fosse du mile 13, les fosses Palmer, Mercier, Abby et Lucy. Celles-ci sont situées en aval de la chute du Cran Serré. Les fosses Endicott et de la Chute se trouvent sur la rivière Nipissis et les fosses Romuald-Pinette et East sont localisées à la jonction des rivières Moisie et Nipissis. La pourvoirie peut accueillir jusqu’à huit pêcheurs en période de pointe. Elle offre des forfaits qui incluent le transport par hélicoptère de l’aéroport de Sept-Îles au camp de La Fourche, le logement, les repas et les services de guidage. La saison de pêche débute vers le 6 juin et se termine normalement vers le 25 juillet de chaque année. De plus, la remise à l’eau des saumons y est obligatoire.


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AC TUA L IT É

Rivière Cap-Chat

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LANCEMENT DU PLAN DE DÉVELOPPEMENT

Photo : Éric Deschamps

DE LA PÊCHE AU SAUMON 2017-2022 Texte de

Dalie Côté-Vaillancourt Biologiste MSc Coordonnatrice de programmes FQSA

Tant attendu depuis les investissements faits dans les années 1990 dans le cadre du Plan de développement économique du saumon, un Plan de développement de la pêche au saumon 2017-2022 de 10 M$ sur cinq ans est maintenant lancé. En janvier 2017, la Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA), nouvellement fusionnée avec la Fédération des gestionnaires de rivières à saumon du Québec (FGRSQ), déposait au gouvernement du Québec un Plan de développement économique du saumon 2017-2022 (PDES2). L’objectif du document était de démontrer la pertinence d’un investissement dans les infrastructures publiques d’accueil, dans la mise en valeur des habitats et dans la promotion locale

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et internationale de l’industrie de la pêche sportive au saumon au Québec. Un exercice de consultation des gestionnaires de rivières à saumon avait alors permis d’évaluer les besoins en investissements à 42 M$. Une estimation de la contribution économique et fiscale du PDES2 a permis d’estimer que ces investissements permettront de créer 437 emplois directs et indirects. Les besoins en investissements et ce mouvement de développement s’inscrivent en convergence avec les priorités gouvernementales : développement économique régional, support de l’économie sociale, développement durable, partenariat de ce secteur d’activité avec l’organisation gouvernementale, exportation des produits québécois, etc. Notre demande a donc été entendue et c’est un investissement de 10 M$ sur cinq ans dans le développement de la pêche au saumon qui a été annoncé en mars 2017 dans le dernier discours sur le budget. Le Plan de développement de la pêche au saumon 2017-2022 constitue un important projet de développement économique régional qui cible toutes les régions à l’est de Québec.


Le Plan Les enjeux ciblés dans le Plan de développement de la pêche au saumon sont : 1) Infrastructures d’accueil, d’accès et d’hébergement (4 M$), 2) Gestion, suivi et protection de la ressource saumon (2,3 M$), 3) Promotion et sensibilisation (955 K$), 4) Acquisition de connaissances (750 K$) et 5) Habitat du saumon (1 M$).

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Un communiqué de presse émis le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) et la Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA) annonçait, le 7 novembre 2017, que de ces 10 M$, 7,5 M$ sont attribués à la FQSA pour les trois premiers volets (Infrastructures, Gestion, suivi et protection de la ressource saumon, Promotion et sensibilisation). Nous sommes donc heureux de pouvoir annoncer le lancement du Programme d’aide aux infrastructures qui financera des projets d’infrastructures d’accueil, d’accès et d’hébergement à raison de 1 M$ par année de 2018-2019 à 2021-2022. L’objectif général du programme est de mettre en valeur la pêche au saumon en améliorant la qualité du service et des infrastructures afin de consolider et faire croitre l’offre de pêche et la clientèle de pêcheurs au saumon. Il vise spécifiquement à améliorer, à entretenir, à mettre aux normes, à acquérir et à construire des infrastructures d’accueil, d’accès et d’hébergement en périphérie des rivières à saumon. Le volet Gestion, suivi et protection de la ressource saumon regroupe les programmes de financement des décomptes de saumon, du support aux opérations d’ensemencement, le Fonds d’aide à la protection des rivières à saumon et la documentation des réalités et enjeux des communautés autochtones en termes de prélèvements de saumon. Finalement, le volet Promotion et sensibilisation comprend d’importantes campagnes de commercialisation de la pêche au saumon de portée nationale et internationale, et de sensibilisation des pêcheurs en matière de saine pratique de la pêche et de gestion de la ressource.

Les retombées Depuis 1990, la fréquentation des rivières s’est maintenue à environ 60 000 jours/pêche par année alors que l’offre actuelle est de l’ordre de 75 000 jours/pêche. La mise en valeur économique de la pêche au saumon permettra à court terme de vendre cette offre, voire de l’augmenter.

La date limite de dépôt de projets est à déterminer. Les informations relatives à ce programme peuvent être consultées sur le site Web de la FQSA.

Parce qu’elle augmente le nombre de personnes et de types d’intervenants ayant intérêt à protéger et à assurer la durabilité de la ressource, la mise en valeur de la ressource est la meilleure garantie de sa protection pour les générations futures.

La suite La différence entre les besoins en investissements identifiés à 42 M$ et la subvention accordée de 10 M$ ne laisse pas les administrateurs de la FQSA indifférents. C’est pourquoi ils ont fait leurs devoirs dès l’automne en faisant de nouvelles représentations auprès des cabinets ministériels, et ce, afin de trouver les sommes nécessaires pour répondre aux besoins formulés par leurs membres. Nous attendons avec impatience le discours sur le budget 2018.

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NO S RIV IÈRES

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LA RIVIÈRE RIMOUSKI, UN SECRET BIEN GARDÉ À RÉVÉLER! UNE RIVIÈRE DE CENTRE-VILLE REGORGEANT DE SAUMONS ET COULANT DANS UN DÉCOR D’UNE SAUVAGE BEAUTÉ…

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Texte de

René Gagnon président de la ZEC Saumon Rimouski Photos de

Frank Guy

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La rivière offre des paysages à couper le souffle. À vous de les découvrir! Le bassin de la Rimouski compte 27 kilomètres de parcours accessibles et 48 fosses bien identifiées. Quoique bien protégés par un milieu naturel peu développé et au profil parfois bien escarpé, les endroits d’importance halieutique demeurent généralement faciles d’accès grâce aux nombreux aménagements réalisés. C’est aussi l’un des rares endroits où il est encore possible de pratiquer la pêche sportive du saumon sans les contraintes liées aux systèmes de réservation ou de tirages au sort. Soulignons cette option très appréciée des débutants de pouvoir bénéficier d’une visite préalable des lieux avec un accompagnateur et, pour un prix modique, d’un service d’initiation à la pêche. Notons également le dynamisme particulier qu’un groupe de jeunes pêcheurs dévoués à la cause apportent à la rivière Rimouski par leur aide auprès des nouveaux adeptes. La rivière Rimouski, c’est des prix abordables, des forfaits disponibles, une grande facilité d’accès et un excellent taux de succès de pêche. Bref, c’est un endroit convivial!

La ZEC Saumon Rimouski fêtera bientôt ses 25 ans d’existence. Pendant cette période, avec l’aide ministérielle avisée des responsables de notre faune et la précieuse collaboration de la firme Boralex Énergie inc., un producteur québécois d’électricité bien connu tant au plan national qu’international, nous avons travaillé au développement et à la consolidation de la population de saumons dans la rivière ainsi qu’à la remise à niveau de certains lieux de reproduction.

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Les statistiques croissantes des cinq dernières années, exception faite de l’année 2017 dont les conditions climatiques sévères ont imposé de lourdes contraintes, démontrent que la rivière Rimouski serait une destination de choix pour les pêcheurs au saumon de toutes provenances. Cependant, même si, en 2016, nous avons pu accueillir plus de 1 000 pêcheurs qui y ont effectué quelque 330 captures, il semble que son véritable potentiel soit encore relativement méconnu de plusieurs adeptes de la pêche au saumon.


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Si on considère que, pendant cette période, le nombre de montaisons est passé d’une centaine à plus d’un millier de géniteurs en 2016, je ne peux que saluer la vision des nombreux bénévoles, administrateurs ou non, qui ont participé de près ou de loin à la très grande réussite de ce projet, ainsi que leur détermination et les efforts déployés à cette fin. En effet, la période de canicule sans précédent que notre région a connue en juillet et en aout dernier a eu comme conséquence de réduire le débit de la rivière à près de 1,2 mètre cube/ seconde, ce qui est près de dix fois moins que le débit moyen historique de 10 mcs que la rivière a pu offrir au saumon pour assurer sa montaison dans les 50 dernières années. On peut facilement imaginer que les saumons se sont ainsi retrouvés dans une situation de très grande vulnérabilité. Outre la baisse dramatique des niveaux de la rivière qui a compromis la connectivité entre les fosses, qui deviennent en pareille situation des refuges stratégiques, les saumons ont dû subir les stress occasionnés par des températures de l’eau plus élevées et, par conséquent, des baisses des taux d’oxygène dissous. Il fallait prendre les moyens pour en assurer la protection. C’est pourquoi, en aout, la situation étant devenue à ce point critique, nous avons dû, comme gestionnaires, prendre une décision sans précédent en demandant aux usagers de la rivière de suspendre temporairement leurs activités de pêche. C’est une demande qui a été respectée à la lettre. Cet état de

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fait et le lot de commentaires constructifs reçus ont permis de constater l’ouverture d’esprit, la vision à long terme ainsi que le haut degré de responsabilité collective démontrés par la clientèle de la rivière vis-à-vis de la protection de la ressource saumon. Bravo! Nous saluons la générosité et le civisme de toutes ces personnes.

UN AVENIR ENVIABLE Aujourd’hui, nous pensons pouvoir nous enorgueillir des efforts extraordinaires déployés à bâtir ce que la rivière Rimouski est devenue, soit un des joyaux enviables parmi les régions salmonicoles du Québec. En 2018, nous soulignerons avec enthousiasme le 25e anniversaire de la ZEC Saumon Rimouski. Beaucoup d’activités seront au programme, activités qui rejoindront autant ceux et celles qui pratiquent la pêche au saumon que les gens qui voient le domaine salmonicole comme un moyen de promouvoir le développement durable dans toute l’étendue de sa compréhension ; un outil porteur d’une promesse de protection et de développement pour un avenir meilleur, un outil essentiel pour la conservation de nos ressources renouvelables. Nous sommes persuadés que le gout de la Rimouski vous atteindra! Dans les années à venir, votre présence soutenue fera de ce cours d’eau un incontournable lieu de rencontre d’adeptes de la pêche au saumon… chacun étant convaincu de détenir un secret bien gardé… Pour de plus amples renseignements, nous vous invitons à visiter notre site Web http://www.saumonrimouski.com et notre page Facebook www.facebook.com/saumonrimouski/. Au plaisir de vous rencontrer sur nos berges!


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C ÔT E-NORD

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CONCEPTION ET CONSTRUCTION DE PASSES MIGRATOIRES

Photo : WSP

DANS LA RÉGION DE LA CÔTE-NORD POUR PERMETTRE AU SAUMON ATLANTIQUE LA MONTAISON DE CHUTES NATURELLES Texte et photos de

Étienne Cormier Chargé de projet, génie des eaux, WSP Canada Inc.

Dans le cadre du développement du complexe hydroélectrique de la rivière Romaine, Hydro-Québec a entrepris de nombreux projets de compensation environnementale au cours des dernières années. Un programme de mise en valeur de l’habitat du poisson a ainsi été mis en œuvre pour le saumon Atlantique dans la région de la Côte-Nord, au Québec, en partenariat avec la Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA) ainsi que les communautés autochtones et allochtones locales. Plusieurs projets ont été réalisés jusqu’à maintenant dans le cadre de ce programme, dont la construction de trois passes migratoires pour le saumon qui permettent à ce dernier de franchir SAUMON | WWW.FQSA.CA

des chutes naturelles difficilement franchissables. Ces passes migratoires sont situées, d’est en ouest, sur les rivières Petite-Trinité, Mingan et Aguanish. Leur hauteur s’élève respectivement à 9,25 m, 8,5 m et 3 m. Le principal objectif de ces passes migratoires est de permettre aux saumons la montaison de ces chutes naturelles pour qu’ils puissent accéder aux nombreux sites de fraie situés en amont des chutes. Ces travaux accroitront ainsi la population de saumons dans ces rivières, tout en augmentant le nombre de territoires destinés à la pêche récréative. Cette activité est un moteur économique important du secteur, car elle attire dans la région de la Côte-Nord de nombreux touristes de provenances tant régionale, provinciale, nationale qu’internationale et crée plusieurs emplois saisonniers. Ces projets comportaient d’importants défis et enjeux, notamment l’éloignement des sites, la faisabilité technique, les budgets limités, l’acceptabilité sociale par les communautés locales ainsi que l’intégration des structures des passes migratoires dans l’environnement naturel sans en compromettre l’efficacité.


L’innovation en lien avec la réalisation des travaux

Par exemple, dans le projet de la rivière Aguanish, le chantier était situé à environ 10 km du village le plus près (Aguanish) et aucune route d’accès ne pouvait être construite. Tout l’équipement et tous les matériaux devaient donc être transportés par hélicoptère. Ainsi, aucun béton n’a été utilisé et la passe migratoire a été construite en excavant le roc dans le lit de la rivière.

Travaux sur la rivière et structures temporaires Pour chacun des projets, les travaux ont été réalisés directement dans le lit ou sur la rive des

rivières. Nous devions garantir la faisabilité technique des travaux temporaires (batardeaux) et l’entrepreneur a dû prendre en compte dans sa planification le risque d’inondation de son chantier lors des travaux. Comme l’équipement et les matériaux étaient très limités, les batardeaux ne pouvaient être conçus pour retenir des crues majeures.

Gestion des résidus d’excavation La gestion des résidus d’excavation représentait un enjeu très important dans la conception de ces projets, notamment en matière de faisabilité des travaux et de couts relatifs à cette phase des travaux. Dans les trois projets, le seul scénario possible consistait à entreposer les résidus d’excavation le long de la rive, ce qui représente une infraction aux règles environnementales en vigueur. Des dérogations ont dû être demandées au Ministère pour pouvoir mener les travaux à terme. Nous nous sommes également assurés de la conservation de l’environnement naturel fréquenté par les touristes et de l’acceptabilité sociale de la part des communautés locales.

Leçons retenues et conclusion Dès le début des projets, WSP a rapidement réalisé que la conception des passes migratoires selon les critères de conception conventionnels n’était pas envisageable, compte tenu de toutes les contraintes mentionnées précédemment. Ainsi, la conception a dû être adaptée aux conditions naturelles particulières à chacun des sites à aménager, tout en assurant l’efficacité des passes migratoires une fois en opération. Photo : WSP

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Comme nous l’avons mentionné précédemment, l’une des principales difficultés rencontrées lors de la conception était la localisation éloignée des sites. Ce facteur augmentait énormément la complexité des travaux et, conséquemment, leur cout. La conception des passes migratoires devait prendre en compte la capacité limitée de la machinerie pouvant être transportée jusqu’aux sites. De plus, nous devions préalablement nous assurer à la fois de la faisabilité technique des travaux et de l’efficacité des passes migratoires une fois en opération. Les volumes d’excavation et de béton ont ainsi été optimisés en fonction de certains paramètres de conception.


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Puisque ces projets étaient peu communs et comportaient de nombreux risques pour l’entrepreneur, nous avons organisé une visite obligatoire du site pour tous les entrepreneurs soumissionnaires, de sorte qu’ils puissent évaluer correctement la complexité des travaux demandés. Même si le programme de suivi n’est pas encore terminé (les passes migratoires viennent tout juste d’être mises en opération), les experts et les représentants des organismes gestionnaires de ces rivières à saumon qui ont visité les sites en opération, s’accordent pour dire que ces trois projets de passes migratoires favoriseront significativement la montaison du saumon dans ces chutes naturelles et augmenteront ainsi son accès aux zones de fraie d’excellente qualité situées en amont. Finalement, chaque projet a généré des retombées économiques et l’embauche de travailleurs locaux, deux aspects cruciaux pour leur acceptabilité sociale.

Remerciements L’auteur aimerait remercier Alain Chabot (WSP) qui a grandement contribué au bon déroulement de ces projets, Normand Traversy (FQSA) ainsi que toutes les communautés locales qui ont cru en ces projets et les ont rendus réalisables.

Photo : WSP SAUMON | WWW.FQSA.CA


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LA CROISSANCE MARINE DU SAUMON ATLANTIQUE DE LA RIVIÈRE MATANE

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Texte de

François Grégoire et Yvon Côté

Le saumon atlantique – le roi de nos rivières – a subi également un déclin marqué de son abondance au cours des 30 dernières années. On a d’abord invoqué la surpêche et la dégradation de son habitat comme causes de cette situation. Des efforts considérables ont été déployés pour diminuer la mortalité d’origine humaine de cette espèce par l’application de mesures règlementaires visant l’abolition des pêches commerciales, et également par le contrôle des captures accidentelles et sportives affectant sa survie. Malgré une diminution importante de la mortalité par les prélèvements, la situation du saumon atlantique demeure précaire. Selon certaines études, l’absence d’un rétablissement des stocks de saumon atlantique serait le résultat d’une hausse de la mortalité naturelle en mer. Plusieurs facteurs, considérés individuellement ou collectivement, peuvent contribuer aux mortalités naturelles du saumon en milieu marin. Parmi les principaux, la littérature scientifique mentionne la température de l’eau, l’abondance et la diversité des proies, les interactions avec les saumons d’élevage, la taille des saumoneaux à la dévalaison, le moment de leur arrivée en eaux salées et la durée du séjour en mer. On a également invoqué la prédation par d’autres espèces de poissons, par les oiseaux et les mammifères

Photo : Dominique Danvoye

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Dans le nord de l’Atlantique, les dernières décennies ont été caractérisées, entre autres, par l’effondrement de plusieurs stocks de poissons marins. À titre d’exemple, la morue du nord du golfe du Saint-Laurent a vu sa biomasse totale passer d’environ 450 000 t en 1983 à moins de 20 000 t entre 1994 et 1996. Depuis cette période, les valeurs plafonnent à près de 30 000 t. Plusieurs facteurs ont été proposés pour expliquer cet effondrement. Parmi les principaux, on retrouve les prélèvements par les pêches commerciales et certaines conditions environnementales (telle la température de l’eau en mer) défavorables à la croissance et au recrutement de l’espèce.

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marins, de même que la compétition interspécifique, la pollution et la présence de parasites. Certains de ces facteurs peuvent agir directement sur la survie du saumon, d’autres indirectement par le biais de la chaine alimentaire à l’intérieur de laquelle se situe le saumon lors de sa phase marine.

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OBJECTIF S’appuyant sur le fait que les écailles des poissons reflètent l’état de leur croissance corporelle passée jusqu’au moment de leur prélèvement, l’objectif principal de l’étude était de vérifier, pour la première fois chez les saumons d’une rivière du Québec, si la croissance marine de ces poissons, telle qu’évaluée par une analyse scalimétrique, a fluctué au cours des quelque 50 dernières années. Le fil conducteur de cette étude sur la croissance marine du saumon est qu’il existe, chez les poissons, un lien causal entre la croissance, la mortalité et l’abondance. En effet, selon l’hypothèse de la mortalité naturelle inversement proportionnelle à la taille (poids ou longueur), une diminution de la croissance occasionne chez les poissons une augmentation de la mortalité naturelle et, par conséquent, une diminution de leur abondance et inversement. Si l’on trouve que les prémisses de cette hypothèse s’appliquent à une rivière servant de cas type, on aurait alors une explication possible aux fluctuations à la hausse puis à la baisse qu’ont subies les saumons du Québec depuis le début des années 1960.

MATÉRIEL ET MÉTHODES Le choix du matériel à analyser s’est porté sur la rivière Matane. En effet, les montaisons de saumons de cette rivière sont disponibles depuis 1965, exception faite des années 1981 et 1982. De 1965 à 1971, le dénombrement des saumons remontant la Matane a été effectué grâce à l’aménagement d’un piège artisanal dans l’ancienne passe migratoire adjacente au vieux barrage en bois de la Price Brothers. En 1972, ce barrage a été remplacé par l’actuel barrage Mathieu D’Amours, qui comporte une passe migratoire et un poste d’observation et de dénombrement. Les récoltes d’écailles prélevées sur les saumons capturés à la pêche sportive remontent à 1965 et en font vraisemblablement l’une des plus importantes collections au Québec. Dans de telles conditions, on comprend que la rivière Matane devenait un choix idéal pour répondre à l’objectif principal de l’étude puisque les longues séries temporelles de données ainsi accumulées devenaient des atouts majeurs pour détecter, sur le long terme, des changements et des tendances notables de croissance et d’abondance des saumons adultes de cette rivière.

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Les analyses portent sur deux périodes de prélèvement des écailles, soit les années 1965–1980 (Nannées=10) et 1997–2015 (Nannées=18). Pour certaines années (7) de ces deux périodes, il n’y a pas d’échantillons d’écailles. Parmi chacune des années pour lesquelles des écailles étaient disponibles, on a constitué des sous-échantillons provenant de 30 individus représentant les saumons unibermarins (saumons ayant passé un seul hiver en mer, aussi appelés madeleineaux ou « grilses » lorsqu’ils sont de retour en rivière) et les saumons rédibermarins (saumons ayant passé plus d’un hiver en mer, aussi appelés les grands saumons). Chez ces derniers, seules les données provenant des saumons ayant passé deux ans en mer (saumons dibermarins) avant de revenir frayer pour une première fois ont fait l’objet des analyses réalisées au cours de la présente étude. Les écailles prélevées en 1965 permettent de retracer la croissance marine des saumons unibermarins réalisée lors de l’année 1964 alors que celle des dibermarins couvre les années 1963 et 1964. À l’autre extrémité, les écailles prélevées en 2015 permettent de mesurer la croissance marine des saumons unibermarins réalisée lors de l’année 2014 ; celle des dibermarins couvre les années 2013 et 2014. La croissance a été évaluée à partir des éléments suivants : (i) le nombre de circuli (les stries concentriques – semblables aux anneaux de croissance d’un arbre – que l’on retrouve sur la partie des écailles qui émerge de la couche

b

a

Figure 1. Écaille d’un saumon atlantique : la lettre a représente la croissance en rivière et la lettre b, la croissance marine. Les traits rouges indiquent chacun des circuli déposés au cours de la phase de croissance marine. Lors de l’étude, un total de 81 580 distances intercirculi ont été mesurées sur les écailles de 1 680 unibermarins et dibermarins provenant de la rivière Matane.


L’indice de croissance SOMME a été analysé, premièrement, par rapport à une variable environnementale, soit l’indice annuel de l’oscillation nord-atlantique (IONA) et, deuxièmement, par rapport à l’abondance annuelle des différentes cohortes de saumons de retour à la rivière Matane après leur séjour d’engraissement en mer. L’IONA constitue une mesure des changements de la pression barométrique qui surviennent au niveau de la mer entre Lisbonne au Portugal et Stykkishólmur en Islande. Les Figures 2a et 2b présentent les valeurs annuelles de l’IONA et sa tendance centrale. De faibles valeurs ou des valeurs négatives de l’IONA sont associées à des eaux plus chaudes sur les côtes de l’est du Canada et à des hivers plus doux au Groenland – site des pâturages marins du saumon atlantique des rivières du Québec – mais à de l’air froid dans le nord de l’Europe. De

telles conditions peuvent affecter directement le saumon, par exemple en réduisant son efficacité physiologique, ou indirectement en ayant un effet négatif sur l’ensemble des organismes de la chaine alimentaire dont il dépend pour son alimentation et sa croissance. À l’opposé, à des valeurs croissantes de l’IONA sont associées des périodes de bonne croissance et donc, d’abondance. Incidemment, la période d’abondance marine du saumon, commençant au début des années 1960 et marquée par le début des pêches du Groenland, coïncide avec un changement à la hausse de l’IONA. Dans plusieurs études, l’IONA est calculé uniquement pour la période hivernale de décembre à avril. Dans le cas de la présente étude, l’IONA a été calculé annuellement sur la base de toutes les valeurs mensuelles afin de tenir compte des déplacements du saumon qui se font sur une très grande échelle, sur une période d’un peu plus d’un an pour les saumons unibermarins et d’un peu plus de deux ans voire plus pour les saumons rédibermarins. Les valeurs de l’IONA varient grandement d’une année à l’autre. Pour y voir un peu plus clair, la procédure statistique « Loess » a été utilisée afin de dégager la tendance principale de l’IONA. Cette approche permet de calculer une tendance à laquelle peut s’appliquer une mesure de précision des valeurs estimées. En d’autres mots, avec une telle procédure, on enlève le bruit de fond et on ne garde que l’essentiel. Bien entendu, la forme d’une tendance se modifie au fur et à mesure que l’on ajoute des données à la séquence temporelle étudiée. La procédure « Loess » a aussi été utilisée pour dégager la tendance des indices SOMME et celle de l’abondance annuelle des montaisons de saumons.

Photo : Dominique Danvoye

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dermique); (ii) la distance intercirculi; (iii) les rayons entre le foyer (centre) de l’écaille et la fin des zones de croissance (annuli), tant pour les années passées en rivière qu’en mer (voir Figure 1). Parmi les indices de croissance étudiés, on a retenu, aux fins de cet article, la somme des distances intercirculi de la zone de croissance marine de l’écaille (SOMME). Une valeur élevée ou à la hausse de cet indice signifie une période de plus grande croissance et l’inverse pour une valeur plus basse ou à la baisse.


É T U DE

La Figure 2a concerne le cas des saumons unibermarins dont l’indice SOMME montre un décollement de la tendance centrale en 2013 et 2014. L’indice SOMME de ces années est associé aux cohortes de saumoneaux qui ont quitté la rivière aux printemps de 2013 et de 2014 et qui sont revenus à la rivière Matane comme madeleineaux en 2014 et 2015. On peut faire un constat semblable pour les saumons dibermarins des cohortes de saumoneaux des années 2011, 2012 et 2013 dont le retour en rivière comme grands saumons s’est produit en 2013, 2014 et 2015 (Figure 2b).

Les variations de l’IONA et le recrutement des saumons en rivière La Figure 3 met en relation la tendance de l’IONA avec celle des montaisons annuelles de madeleineaux (Figure 3a) et avec celle des grands saumons (Figure 3b) pour les années 1965 à 2015. Bien que les montaisons de saumons montrent une grande variation interannuelle, on note une certaine correspondance entre la tendance des montaisons de ces deux groupes d’âge et celle de l’IONA. Comme pour la tendance de l’IONA, l’abondance des saumons comporte une phase ascendante et une phase descendante de part et d’autre d’une zone de démarcation qui est située entre 1988 et 1990. Par contre, il est clair que l’abondance tendancielle des madeleineaux et des grands saumons s’est inversée à partir de 1990. Alors que les madeleineaux étaient moins nombreux que les grands saumons de 1965 à 1989, l’inverse s’est produit de 1990 à 2011. À partir de 2012, la tendance des grands saumons passe légèrement au-dessus de celle des madeleineaux. Il importe de noter que la tendance des grands saumons reflète davantage la tendance de l’IONA (Figure 3b) que celle des madeleineaux.

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1.9

1.7

1979

-0.2

1.6 1.5

-1.0

IONA (1963-2015) Tendance IONA (1963-2015)

1.3 1.2 1960

-0.6

Indice SOMME Tendance de l'indice SOMME

1.4

(b)

0.2

1970

1980

1990

IONA

2013

1.8

0.6

2014

2000

2010

COHORTE (année de la smoltification)

-1.4 2020

DIBERMARIN

2.0 1.9

0.6

1.8

2013

1.7

2012 2011

0.2

IONA

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Comme mentionné précédemment, l’IONA comporte de fortes variations interannuelles (Figure 2). Par contre, de 1963 à 2015, la tendance centrale de cet indice se présente sous une forme de dôme comportant une valeur basse en 1963, passant par un maximum en 1988, puis redescendant vers une valeur basse en 2015. Les indices SOMME des saumons unibermarins (Figure 2a) et ceux des dibermarins (Figure 2b) montrent tous deux une période ascendante et descendante, tout comme l’IONA, et s’ajustent d’assez près au patron de cet indice, sauf pour les toutes dernières années de la séquence temporelle.

UNIBERMARIN

2.0

INDICE SOMME (mm)

36

Les variations de l’IONA et de l’indice SOMME

(a)

INDICE SOMME (mm)

RÉSULTATS

-0.2

1.6 1.5

-0.6

1.4 -1.0

1.3 1.2 1960

1970

1980

1990

2000

2010

-1.4 2020

COHORTE (année de la smoltification)

Figure 2. Indice de l’oscillation nord-atlantique (IONA) (valeurs annuelles et tendances, traits jaune et rouge) pour la période 1963–2015, valeurs annuelles des indices SOMME (points bleus) et tendance de ces indices (trait noir) des saumons de la rivière Matane. Fig. 2a : saumons unibermarins. Fig. 2b : saumons dibermarins. Les indices SOMME reflètent la croissance marine des saumons. La température de l’eau (T) est inversement liée à IONA.

DISCUSSION Cette étude visait à vérifier s’il y a un lien entre l’indice de l’oscillation nord-atlantique, la croissance en mer des saumons de la rivière Matane et l’abondance des montaisons annuelles de saumons de cette rivière. Bien qu’il y ait absence d’échantillons d’écailles pour la période 1981 à 1996, l’étude révèle l’existence de deux phases distinctes de croissance marine du saumon atlantique de la rivière Matane (1963 à 1979 et 1996 à 2014) s’ajustant à l’IONA. On peut supposer qu’il en aurait été de même pour la période qui s’intercale entre les deux périodes étudiées si on avait eu les échantillons d’écailles permettant de couvrir l’ensemble des années de 1965 à 2015. Le décollement de la tendance de l’indice SOMME de celle de l’IONA des années 2011 à 2013 pour les grands saumons et en 2013 et 2014 pour les madeleineaux pourrait être un artefact attribuable au nombre


L’augmentation des madeleineaux au-delà de la période de démarcation 1988–1992 ne fait pas de doute. Les madeleineaux séjournant moins longtemps en mer, il est clair que leur taux de mortalité

3000

Montaison

0.6

Tendance montaison

2500

0.2

IONA

MONTAISON

Tendance IONA (1963-2015) 2000 1500

-0.2

1000

-0.6

500

-1.0

0 1960

1970

(b)

1980

1990

ANNÉE

2000

2010

-1.4 2020

DIBERMARIN

3000

0.6

2500

0.2

2000

IONA

Selon les données de cette étude, la variation de l’IONA dans le temps n’a pas eu les mêmes effets sur l’abondance des montaisons des madeleineaux en rivière que sur celle des grands saumons. La tendance des retours de madeleineaux, malgré qu’elle aille dans le même sens que l’IONA, présente un parallélisme plutôt imparfait avec cet indice sur toute la durée de cette étude. En effet, la tendance des retours de ce groupe d’âge marin est plus éloignée de l’IONA entre 1965 et 1992 qu’elle ne l’est entre 1993 et 2015 (Figure 3a). À un degré moindre, l’inverse est vrai pour l’abondance des grands saumons dont la tendance est plus près de l’IONA jusqu’en 1988 qu’elle ne l’est par après (Figure 3b).

UNIBERMARIN

(a)

MONTAISON

L’existence de deux phases tendancielles pour les montaisons de saumons des deux groupes d’âge marin a aussi été mise en évidence. La tendance des saumons unibermarins (madeleineaux, Figure 3a) et celle des dibermarins (grands saumons, Figure 3b) possèdent, chacune, une phase ascendante et une phase descendante comme c’est le cas pour l’IONA et l’indice SOMME. La démarcation entre ces deux phases de montaisons de saumons s’est produite entre les années 1988 et 1992 alors que pour l’IONA, le point tournant se situe en 1988. Ces observations sur les variations à la hausse ou à la baisse de l’IONA, de l’indice SOMME et des montaisons de saumons adultes dans la rivière Matane concordent avec l’hypothèse de la relation inverse entre la croissance et la mortalité et, par voie de conséquence, avec l’effet sur l’abondance des saumons de la rivière Matane.

marine est inférieur à celui des dibermarins puisque ces derniers passent au moins deux ans en mer. Par contre, cet argument ne permet pas d’expliquer pourquoi la tendance du groupe des madeleineaux a varié au point de devenir dominante pour les années 1990 à 2011 alors qu’avant et après cette période, elle ne l’est pas. Quelques hypothèses peuvent être avancées : les saumons dibermarins peuvent subir une mortalité additionnelle dans les pêches au Groenland et à St-Pierre-etMiquelon ou encore ils peuvent servir de proies à certains prédateurs en mer comme dans le golfe du Saint-Laurent. Ces causes de mortalité peuvent varier d’une année à l’autre, mais peuvent néanmoins engendrer une mortalité additionnelle qui réduit le recrutement en rivière des grands saumons.

1500

-0.2

1000

-0.6

500

-1.0

0 1960

1970

1980

1990

2000

2010

-1.4 2020

ANNÉE

Figure 3. Tendance de l’indice de l’oscillation nord-atlantique (IONA, trait rouge), variations annuelles des montaisons de saumons dans la rivière Matane (carrés bleus) et tendance des montaisons annuelles des saumons dans la rivière Matane (trait bleu) pour la période 1963–2015. Fig. 3a : saumons unibermarins (madeleineaux). Fig. 3b : saumons dibermarins (grands saumons).

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d’années d’attente pour qu’une tendance s’ajuste à de nouvelles valeurs. En effet, si on ajoute quelques années à cet indice, l’IONA commence une remontée, comme on peut le voir dans les séries publiées de cet indice calculées jusqu’en 2017 et à la Figure 4 (page suivante), spécifiquement pour cette étude. À cet égard, il importe de noter que pour les années 2013 et 2014 (madeleineaux) et 2011 à 2013 (grands saumons), les données annuelles de l’indice SOMME collent de près aux données annuelles de l’IONA de ces deux groupes d’âge (Figure 2). Ces observations confortent l’idée de l’existence d’un lien entre l’IONA et la croissance marine des saumons même s’il y a un décollement récent de l’indice SOMME de la tendance centrale de l’IONA. Ce décollement pourrait constituer le signal d’une nouvelle oscillation à la hausse de l’indice IONA.


É T U DE

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Toutefois, une autre interprétation est aussi possible. La tendance à la hausse de l’abondance des grands saumons observée de 1972 à 1978 est vraisemblablement influencée par l’effet de l’arrêt des pêches commerciales de saumon au filet en Gaspésie intervenu en 1972. Les pêches au filet capturaient sélectivement des grands saumons. En abolissant ces pêches, il y a eu une augmentation instantanée de saumons dibermarins en rivière. Ce fait est venu accroitre le nombre de grands saumons indépendamment de l’effet de l’IONA, modifiant ainsi la tendance des montaisons de grands saumons dans le temps. Sans cette modification à la hausse, les montaisons de grands saumons auraient été inférieures au cours de la période 1965 à 1989 et n’auraient été que légèrement supérieures aux montaisons de madeleineaux. En l’absence de cet apport additionnel de grands saumons, l’écart observé par la suite entre les madeleineaux et les grands saumons au cours de la période 1990 à 2011 aurait été plus grand qu’il ne l’est actuellement et aurait pu être interprété comme totalement attribuable au fait que les saumons dibermarins subissent une année additionnelle de mortalité en mer. La présente situation s’explique donc tout à fait dans le contexte de la tendance de l’IONA si l’on tient compte de l’impact de l’arrêt des pêches commerciales de saumon au filet en Gaspésie sur les retours de saumons en rivière.

CONCLUSION En bref, cette étude supporte l’idée que les variations du climat océanique depuis la fin des années 1980 ont eu une influence négative sur la croissance des saumons en phase marine, se répercutant par un taux de mortalité naturelle plus élevé et, conséquemment, occasionnant une diminution d’abondance des saumons adultes de retour à la rivière Matane. Toutefois, il faut reconnaitre que le recrutement des saumons à la rivière après leur séjour d’engraissement en mer subit l’influence de nombreux facteurs autres que ceux reliés à l’IONA. C’est pourquoi il peut être difficile de départager les effets de l’IONA des effets engendrés par d’autres causes. Par exemple, l’augmentation de l’indice SOMME après 2011 ne s’est pas traduite par une augmentation des montaisons de saumons en rivière de 2012 à 2015, contrairement à l’hypothèse de la relation inverse entre la croissance (poids/taille) et la mortalité qui permettait de prédire un effet positif sur l’abondance des retours en rivière. Trois hypothèses peuvent être proposées pour expliquer cette apparente absence de réponse de l’abondance du saumon: (1) soit que d’autres facteurs physiques ou biologiques de l’environnement marin ont pu s’ajouter aux variations climatologiques et exercer une influence négative sur la survie en mer, annihilant

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Figure 4. Indice de l’oscillation nord-atlantique (IONA) (valeurs annuelles et tendances) pour les périodes 1963–2015 (trait large) et 1963–2017 (trait fin).

ainsi un potentiel effet bénéfique de la nouvelle tendance de l’IONA, (2) soit que la structure du réseau trophique à l’intérieur duquel se trouve le saumon en mer est modifiée de façon plus ou moins permanente en réponse aux changements climatiques de l’Atlantique Nord, faisant en sorte que le saumon doive partager certaines ressources avec d’autres espèces ou subir la prédation de nouvelles espèces qui exploitent désormais le même environnement marin, enfin (3) soit qu’il y a un délai d’attente avant que la population de saumons ne s’ajuste de manière significative à des valeurs plus favorables de l’IONA, de sorte que l’augmentation des retours en rivière ne s’est pas encore manifestée. Les hypothèses (1) et (2) ont déjà été avancées dans la littérature scientifique. L’environnement marin est un milieu complexe. On commence seulement à comprendre les effets des variations des systèmes climatologiques répétitifs dans l’Atlantique Nord. Mais il faut maintenant y ajouter d’autres facteurs. Par exemple, le réchauffement des océans couplé ou non avec l’oscillation barométrique nord-atlantique, par son effet sur les organismes de la chaine alimentaire, a déjà affecté les populations de certaines espèces de poissons (effet « bottom-up »), ce qui s’est répercuté sur le rendement des pêches à l’échelle mondiale depuis les quatre dernières décennies! La composition des prises a changé significativement avec l’arrivée d’espèces d’eau « chaude » à des latitudes plus élevées (p. ex. le maquereau bleu sur les côtes de l’Islande et du Groenland). Il a également été démontré que la hausse des températures de l’eau a modifié la croissance de nombreuses espèces, ce qui est vraisemblablement le cas pour le saumon de la rivière Matane. Devant ce constat, il est impératif de reconnaitre que toute stratégie de reconstruction d’un stock, pour être efficace, doit nécessairement passer par une connaissance de tous les facteurs affectant ce stock. En ce sens, cette étude représentait une première étape vers une plus grande compréhension des mécanismes affectant le recrutement du saumon atlantique d’une rivière du Québec.


Remerciements RÉFÉRENCES CONSULTÉES

Je remercie le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs pour l’obtention des écailles utilisées dans le cadre de cette étude, l’Institut Maurice-Lamontagne pour son support logistique et la Société de gestion de la rivière Matane pour le travail de collecte des écailles auprès des pêcheurs. J’adresse un grand merci aux pêcheurs de saumon de la rivière Matane qui, en plus d’avoir rapporté leurs captures, ont accepté qu’on en prenne la mesure des poids et longueurs, qu’on prélève un échantillon de leurs écailles et même qu’on en détermine visuellement les sexes. Cette collaboration des saumoniers est essentielle à l’avancement des connaissances scientifiques sur lesquelles repose la gestion rationnelle des populations de saumons dont celle de La Matane n’est ici qu’un exemple. Chaque rivière comporte ses spécificités. Il est souhaitable que d’autres études de ce genre se fassent sur d’autres rivières du Québec. Je remercie Gilles Shooner, réviseur externe, qui a commenté cet article. G. Shooner a été l’instigateur de la collection d’écailles de la rivière Matane en 1965. François Grégoire Saumonier, membre de la FQSA

Chaput, G. 2012. Overview of the status of Atlantic salmon (Salmo salar) in the North Atlantic and trends in marine mortality. ICES J. Mar. Sci. 69 : 1538–1548. Friedland, K.D., et Reddin, D.G. 1993. Marine survival of Atlantic salmon from indices of post-smolt growth and sea temperature. Dans Salmon in the sea and new enhancement strategies. Sous la direction de D. Mills. Blackwell Science Ltd, Oxford. p. 79–118. Grégoire, F. 2017. Analyse scalimétrique de la croissance marine du saumon atlantique (Salmo salar L.) de la rivière Matane au Québec pour les périodes d’échantillonnage 1965–1980 et 1997–2015. Mémoire de maîtrise ès sciences. Université du Québec à Rimouski. Rimouski. 99 p. Mills, K.E., Pershing, A.J., et Sheehan, T. 2013. Climate and ecosystem linkages explain widespread declines in North Atlantic salmon population. Glob. Chang. Biol. 19 : 3046– 3061. NOAA. 2016. Earth system research laboratory/climate indices : Monthly atmospheric and ocean time series. http:// www.esrl.noaa.gov/psd/data/climateindices/ [10-11-2017]. Peyronnet, A., Friedland, K.D., Maoiléidigh, N.Ó., Manning, M., et Poole, W.R. 2007. Links between patterns of marine growth and survival of Atlantic salmon Salmo salar, L. J. Fish Biol. 71 : 684–700. Renkawitz, M.D., Sheehan, T.F., Dixon, H.J., et Nygaard, F. 2015. Changing trophic structure and energy dynamics in the Northwest Atlantic : implications for Atlantic salmon feeding at West Greenland. Mar. Ecol. Prog. Ser. 538 : 197–211.

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Cet article présente certains résultats d’une étude portant sur la croissance marine du saumon atlantique de la rivière Matane que j’ai réalisée dans le cadre du Programme de maitrise en gestion de la faune et de ses habitats de l’Université du Québec à Rimouski. Ce fut mon premier projet de retraite après une carrière passée à l’évaluation des poissons marins du golfe du Saint-Laurent et de la côte est canadienne. Yvon Côté a été réviseur externe de mon mémoire de maitrise et mon patron alors que j’étais étudiant-biologiste. C’est pour moi un retour aux sources... comme le saumon. M. Côté a accepté de cosigner cet article. Je lui en suis reconnaissant.


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Disponible en kiosque à partir du

15 février 2018 SAUMON | WWW.FQSA.CA


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É QU IPEMENT S

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ÉQUIPEMENTS

Photo : Hardy

Soie In Touch Salmo Steelhead de Rio Products La nouvelle option F/SI (1pps) offre une tête intermédiare ultra lente pour une dérive tout juste sous la surface de l’eau. Une fusion parfaite au profil arrière flottant assure la fluidité des lancers et de la récupération. C’est outil redoutable pour pêcher les petites mouches qui ont tendance à surfer sur l’eau. Elle s’avèrera particulièrement efficace également pour contrer les forts vents qui affectent la dérive de la soie en surface. Pour plus d’informations sur ce produit, visitez le site Web www.rioproducts.com.

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Pour plus d’informations sur ce produit, visitez le site Web www.hardyfishing.com. Photo : Hardy

Moulinet MTX Les amateurs de belles machines, de technologie et d’efficacité vont être servis avec l’arrivée sur le marché du nouveau Hardy ultralite MTX. Au look ravageur et avant-gardiste, le nouveau ultralite MTX est un condensé de technologies. Conçu en fibre de carbone aussi bien au niveau du châssis que du système de freinage, ce nouveau venu sur le marché du moulinet haut de gamme est un véritable bijou, un moulinet d’une classe à part. Grand gagnant du prix du meilleur moulinet Efftex 2017, son aspect industriel est époustouflant! Le MTX saura ravir aussi bien les pêcheurs de truite en quête de matériaux légers que les pêcheurs de saumon à la recherche d’un équipement fiable pour arrêter les plus gros salmonidés.

Photo : Hardy

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Moulinet Pflueger QRS Gagnant de la catégorie « meilleur moulinet » ICAST2017, ce moulinet est une solution au casse-tête financier de ceux qui veulent pêcher la truite, l’achigan et le saumon sans avoir à dépenser pour plusieurs moulinets. Le nouveau QRS Quick Release Spool de Pflueger vous permet de changer rapidement de bobine et de soie sans changer de moulinet grâce à un système de bobines interchangeables. Vous pourrez jouer avec quatre formats ou densités de soies différents. Le QRS est disponible en trois tailles et offre un design et des fonctionnalités modernes. Les bobines en polycarbonate se fixent efficacement dans le moulinet par un système de verrouillage sécurisé. C’est le moulinet à avoir pour se faciliter la vie! Pour plus d’informations sur ce produit, visitez le site Web www.pfluegerfishing.com. Photo : Pflueger WWW.FQSA.CA | SAUMON


É QU IPEMENT S

44 LE MAGAZINE SAUMON

Photo : Admundson

Ensemble à moucher Amundson ALPHA L’ensemble à moucher ALPHA d’Amundson représente un des meilleurs rapport qualité-prix sur le marché. L’utilisation d’une technologie avancée de compression maximale élimine pratiquement tout excès de résine, produisant les tiges les plus légères, les plus durables et les plus sensibles pour une performance optimale. Cette technologie de pointe permet une force accrue de la structure tout en préservant la sensibilité. Le moulinet à moucher utilise de l’aluminium « Aero Grade » fabriqué dans un centre d’usinage où tous les travaux de précision sont effectués sur des machines contrôlées par ordinateur à la fine pointe de la technologie. De la conception jusqu’à la mise au point du prototype et du produit final, Amundson confectionne tous ses produits en s’appuyant sur de nombreuses années d’expérience, du personnel hautement qualifié et en utilisant des matériaux choisis pour leur qualité et leur durabilité. L’ensemble comprend la canne, le moulinet, un étui, la soie et de nombreux accessoires pratiques dans un coffret de transport. Ce produit est disponible chez plusieurs détaillants au Québec.

Bottes-pantalon Admundson Les bottes-pantalon Amundson sont faites d’un tissu respirant et imperméable. Elles possèdent une grande poche frontale avec fermeture Éclair et des rabats anti-gravier. Les chaussons en néoprène 4 mm sont légers et confortables. Des bottillons légers et confortables avec semelles de feutre s’agencent parfaitement avec les bottes-pantalon. Leur construction durable et leurs coutures renforcées font de ce produit un choix avisé. Ce produit est disponible chez plusieurs détaillants au Québec. Photo : Admundson SAUMON | WWW.FQSA.CA


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GALERIE DES MEMBRES Envoyez-nous une photo de votre dernière aventure en identifiant le pêcheur, la rivière et le photographe. Vous pourriez paraitre dans le prochain numéro du Magazine Saumon !

À GAGNER

Carte de membre de la FQSA

Boite de mouches à saumon

IMPORTANT

1

Envoyez-nous votre photo par courriel à communication@fqsa.ca

2

Envoyez la photo en format JPEG avec la plus grande résolution possible.

3

Le participant permet à la FQSA d’exploiter et d’utiliser à toutes fins chacune des photographies soumises.

Consultez notre site Web et notre page Facebook pour connaitre le gagnant.


Pêcheuse : Lucie Bégin

Pêcheur: André St-Pierre

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Rivière : Ste-Anne

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Rivière: George


48 LE MAGAZINE SAUMON Pêcheur : Alain Paré

SAUMON | WWW.FQSA.CA

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Pêcheuse : Dalie Côté-Vaillancourt

Rivière : Ste-Anne

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Rivière : Mitis


ÉCHAPPEZVOUS AU SALMON LODGE HISTORIQUE ET VENEZ VIVRE 100 ANS DE TRADITION Nous avons comme spécialité la pêche à vue au saumon atlantique sur les rivières sauvages que sont la Cascapédia, la Petite Cascapédia et la Bonaventure. Un hébergement et une cuisine exceptionnels, des guides professionnels et un service impeccable sont le label de qualité d’un séjour au Salmon Lodge.

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NO S RIV IÈRES

Rivière Cap-Chat

50 LE MAGAZINE SAUMON

BILAN DE LA SAISON DE PÊCHE 2017 Photo : Éric Deschamps

RIVIÈRES À SAUMON DU QUÉBEC Rivière du Gouffre

Rivière Malbaie

L’Association de conservation de la vallée du Gouffre trace un bilan positif pour sa saison 2017. Avec du personnel compétent et redevable, nous avons pris en charge l’accueil des pêcheurs sportifs et relocalisé temporairement le poste en attendant une nouvelle construction.

La saison 2017 en fut une de renaissance pour Saumon Rivière Malbaie. En effet, à la suite de l’assemblée générale annuelle, sept nouveaux administrateurs ont été élus cette année. Aussi, le directeur général ayant démissionné, le nouveau président a pris la relève. La mise sur pied d’un plan d’action a permis de fixer des priorités et d’orienter en conséquence les efforts de notre personnel et de nos bénévoles, sans qui peu de tâches pourraient être menées à bien. Dans cette démarche, nous avons intégré un nouveau logiciel de gestion de nos réservations de pêche et de camping. Ce logiciel, fourni par Manisoft, a grandement amélioré notre efficacité et permet aussi à nos clients de réserver euxmêmes par le biais du Web. Deux idées maitresses orientent nos efforts : la première, de travailler en harmonie avec tous nos partenaires et la deuxième, de faire vivre une expérience-client à nos pêcheurs pour que, saumon ou non, ils vivent une expérience mémorable.

Afin de permettre aux pêcheurs de ne plus dépendre des heures d’ouverture, nous avons fait l’acquisition d’un logiciel permettant l’achat des droits d’accès et l’enregistrement en ligne. Plus de 75% des adeptes qui ont pêché la Gouffre proviennent de l’extérieur de la région et 2% de l’Ontario, de l’Europe et des États-Unis. Nous avons eu 112 remises à l’eau déclarées, 50 captures et 1 815 jours-pêche. SAUMON | WWW.FQSA.CA


D’un côté plus positif, cette baisse n’a pas affecté l’achalandage qui, lui, a augmenté de 13,5 % pour atteindre 2 942 jours-pêche, ce qui est notre meilleure année à ce jour. On remarque donc que les saumoniers demeurent fidèles à la rivière Malbaie. Une analyse de notre achalandage des cinq dernières années nous démontre également que 24% de nos pêcheurs proviennent de Charlevoix, 75% du reste du Québec et 1% de l’international. Conjointement avec Tourisme Charlevoix et en collaboration avec Descente Malbaie, nous avons fait l’expérience d’un nouveau produit qui consiste à joindre la pêche au saumon à la descente de la rivière en canot pneumatique avec guide. Pour tester cette activité, nous avons reçu deux pêcheuses reconnues pour leur gout de l’aventure en rivière. L’expédition, d’une durée de huit heures, a donné accès à une vingtaine de fosses dont certaines difficilement accessibles par la route. Cette démarche nous a permis d’obtenir l’opinion de nos deux pêcheuses de profil différent, et de comprendre ce que chacune en attendait. Nous offrirons dorénavant ce produit qui sera adapté à différents profils de pêcheurs.

Rivière Les Escoumins Nous avons eu un début d’année exceptionnel. La première remise à l’eau d’un grand saumon s’est effectuée le 1er juin dans le secteur contingenté 1A, et ce fut comme ça presque tous les jours jusqu’au début juillet. Malheureusement, par la suite, les conditions de pêche se sont grandement détériorées. Il n’a pas plu pendant près d’un mois et la rivière s’est retrouvée avec un débit de moins de 4 mètres cubes/seconde. Le secteur contingenté 1B a tout de même attiré son lot d’adeptes. Ainsi, 279 moucheurs ont capturé 35 saumons dans ce secteur. Dans le secteur non contingenté amont, 133 pêcheurs ont pris 29 saumons. Dans le secteur la Baie, la truite de mer s’est faite très discrète ; les 130 pêcheurs qui l’ont fréquenté n’en ont pris que 70. Des bancs innombrables de bars rayés ont envahi cette section de la rivière. Au total, sur toute la rivière, 629 saumoniers ont relâché 111 redibermarins et conservé 12 grisles, pour un succès de pêche de 0,20. Les 26 et 27 aout, nous avons tenu la deuxième édition du Rendez-vous Escoumins. Cet événement consiste en des cliniques de lancer à la mouche tout à fait gratuites, organisées et dispensées par des moniteurs chevronnés et certifiés. En plus d’attirer au parc des Chutes plus de 200 participants, nous avons eu le plaisir d’accueillir les kiosques de la FQSA, de la boutique La Boite à mouche, de la compagnie Guideline et de Hooké qui nous ont aussi présenté, en primeur, des films de leur récente production. En somme, ce fut une belle saison et nous travaillons déjà à préparer la prochaine.

Rivière-à-Mars La saison 2017 à la Rivière-à-Mars a été remplie d’action : un BBQ festif pour les saumoniers, un tournoi de pêche 100 % remise à l’eau, la participation à un programme d’ensemencement de saumon en collaboration avec la pisciculture de Tadoussac, l’installation de nouveaux incubateurs pour la truite de mer en collaboration avec le MFFP et bien plus encore! Contact Nature Rivière-à-Mars, l’organisation qui gère la Rivière-à-Mars, a travaillé très fort, en étroite collaboration avec plusieurs acteurs du milieu, à la protection et à la mise en valeur du milieu naturel et faunique du corridor de la rivière. Avec l’arrivée du bar rayé et une rivière qui est très changeante depuis le déluge de 1996, les défis ne manquent pas! Cela étant dit, nous sommes, tout comme vous, des gens passionnés et motivés à travailler pour la protection du saumon atlantique et de la truite de mer. Rivière Matapédia

Photo : Lendemain de Trôle

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Durant la saison 2017, nous avons connu un faible débit d’eau et une hausse de sa température, ce qui a entrainé une baisse de la montaison. Celle-ci a atteint 540 saumons, ce qui représente une diminution par rapport aux deux dernières années, tout en demeurant dans la moyenne des trois années précédentes. Ceci entraina de facto une diminution des captures et des remises à l’eau par rapport à 2016, qui était une année record.


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Rivière Godbout

Rivière Mitis

Le bilan de la saison 2017 sur la rivière Godbout est encore très positif. Malgré un niveau d’eau exceptionnellement haut au début et jusqu’à la mi-saison, notre taux d’occupation est demeuré plein et le succès de pêche, très prometteur pour la suite. Les deux secteurs contingentés, Gilmour et Cap-Nord, ont fait vivre de belles émotions à nos amis saumoniers grâce à de grands saumons, plus grands que d’habitude, et naturellement plus combatifs encore.

Les gestionnaires de la zec Rivière Mitis dressent un bilan positif de la saison 2017 en dépit du manque de pluie dans la région du Bas-SaintLaurent. Ces derniers notent que cette saison a été plus tranquille au niveau de la montaison globale (1 055 saumons, dont 527 madeleineaux et 528 grands saumons) comparativement aux années précédentes (2015-2016). Malgré des conditions de pêche plus difficiles, plusieurs ont eu l’occasion de se mesurer à Salar. 100 captures et 163 remises à l’eau ont été enregistrées.

Par la suite, la canicule et le temps sec ont engendré un niveau d’eau de la rivière très bas. Cependant, celle-ci a gardé une fraicheur jusqu’à la fin de la saison, permettant ainsi une bonne qualité de pêche. La montaison tardive des madeleineaux a permis à plusieurs adeptes d’expérimenter une pêche des plus excitantes qui s’est prolongée jusqu’à la mi-aout dans le secteur Cap-Nord. Le secteur non contingenté a également permis à plusieurs de se familiariser avec nos fosses, de profiter de nos infrastructures et de nos magnifiques panoramas. La fin de semaine de la relève, organisée grâce à la participation financière du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), a connu un vif succès et plusieurs jeunes ont ainsi pu démystifier les différentes techniques de pêche à la mouche. Même certains parents se sont initiés à ce sport.

Au cours des derniers mois, des travaux de mise à niveau et d’optimisation dans les installations servant à la mise en valeur du saumon de la rivière Mitis ont été réalisés. Depuis 2016, plus de 150 000$ ont été investis dans la remise à neuf de la barrière de déviation et dans l’aménagement du lit de la rivière. Au final, ces travaux permettront d’optimiser les montaisons de saumons et d’assurer la sécurité des travailleurs qui doivent réaliser l’entretien des barrières. Ce projet a été réalisé conjointement avec le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs en partenariat avec Hydro-Québec et la Fondation de la faune du Québec, ainsi qu’avec l’appui de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique. Encore une fois cette année, plusieurs ont découvert la rivière Mitis pour la première fois, d’autres l’ont appréciée de nouveau. Il est toujours encourageant pour un gestionnaire de rivière d’observer cette nouvelle clientèle et celle qui demeure fidèle année après année. Au plaisir de vous croiser sur la rivière Mitis en 2018! Il est à noter que l’inscription pour le tirage au sort présaison débutera en avril prochain. Les formulaires seront disponibles via notre page Facebook Zec Rivière Mitis, par Dropbox et par courriel. Pour plus d’information, n’hésitez pas à nous écrire à rivieremitis@gmail.com.

Bref, nous avons connu une très bonne saison 2017, une très bonne participation à notre tirage au sort annuel où là aussi on note une augmentation chaque année.

Rivière Laval La situation de la rivière Laval a toujours été très variable dans le temps. Depuis la mise en application du plan de gestion et la remise à l’eau obligatoire des grands saumons, les pêcheurs locaux ont déserté la rivière. Cependant, nous sommes agréablement surpris de rencontrer de nouveaux pêcheurs prêts à affronter la nature sauvage de la rivière Laval. Cette saison, nous avons connu une diminution des prises bien que l’effort fût supérieur à celui de la saison 2016. À l’opposé, la pêche à la truite de mer a connu une fin de saison incroyable, faisant bondir les captures et permettant d’obtenir un succès de 1,65. Nous avons également connu notre lot de travail avec le dégagement des chemins carrossables et l’entretien de base des sentiers pédestres. L’accumulation de neige de l’hiver dernier a fait en sorte que certains passages sont devenus impossibles à utiliser. Nous souhaitons en faire davantage à la prochaine saison.

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Figure 1. Bilan des montaisons pour les années 2015 à 2017

Rivière Matane La zec de la rivière Matane trace un bilan très positif de la saison 2017. Malgré les conditions de pêche difficiles en aout et en septembre, les pêcheurs ont été au rendez-vous sur la rivière. En effet, plus de 6 000 jours-pêche ont été enregistrés cette saison. Ces pêcheurs ont d’ailleurs pu constater les efforts que nous avons déployés pour améliorer l’expé-


Nous avons également été très proactifs dans la promotion et la formation de la relève. Par exemple, nous avons instauré le principe de perches partagées en secteurs contingentés pour les moins de 18 ans. Ceci permet donc à un enfant de pêcher gratuitement en alternance avec un adulte dans les secteurs contingentés. Nous avons également fait davantage pour la promotion et la mise en marché de nos cours d’initiation à la pêche. À la suite de ces efforts, près de 70 pêcheurs ont reçu la formation pour devenir de nouveaux saumoniers. L’une de nos autres belles réussites de la saison a été la création du Guide de la rivière Matane. Ce document, qui contient les dessins et les descriptions de toutes les fosses, est l’outil par excellence pour découvrir et apprécier notre belle rivière. La version 2018 est d’ailleurs déjà disponible pour ceux qui veulent préparer leurs prochains séjours. En dernier lieu, la zec de la rivière Matane a été très fière de collaborer cette saison avec la FQSA, la firme WSP et le MFFP à l’essai d’un compteur automatique de saumons. Cette technologie prometteuse pourrait être utilisée ailleurs au Québec et ainsi procurer des données essentielles à la saine gestion des populations de saumons.

Rivière Cap-Chat La fréquentation de la rivière Cap-Chat vit une constante augmentation depuis trois ans. Le nombre de jours-pêche est passé de 995 en 2014 à 1 246 en 2017. Notre rivière est de plus en plus connue et appréciée des pêcheurs. Nous notons également une hausse des participations au tirage au sort présaison, c’est-à-dire 908 inscriptions en 2014 et 1 875 pour l’année 2017.

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Notre clientèle est de plus en plus diversifiée, car les jeunes de 18 à 24 ans et les femmes sont de plus en plus présents. Il n’est pas rare de voir des couples qui pêchent le saumon tout en passant un séjour agréable dans l’un de nos trois chalets climatisés.

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rience sur la rivière. D’abord, nous avons investi plusieurs milliers de dollars pour ajouter de nombreux bancs, poubelles et installations sanitaires.

Un photographe professionnel, monsieur Éric Deschamps, a été engagé pour valoriser la rivière Cap-Chat ainsi que les paysages environnants. Des photos magnifiques sont maintenant disponibles sur notre page Facebook. Le bloc sanitaire, les gazebos et le kiosque d’enregistrement ont été refaits à neuf. À noter également qu’un terrain de camping non aménagé et deux poêles BBQ sont disponibles pour accommoder l’ensemble de notre clientèle. La montaison du saumon fut excellente malgré des travaux d’enrochement effectués au mois de mai par la ville de Cap-Chat. Le décompte de la saison 2017 fut de 257 grands saumons en comparaison de 220 en 2014. Malgré la sécheresse prolongée au cours de l’été, les 30 grands saumons autorisés ont été capturés. Prenez note que malgré l’autorisation du Ministère de capturer 50 grands saumons, les gestionnaires ont statué que 30 grands saumons étaient amplement. Pour la prochaine saison, vous êtes les bienvenus à la zec Cap-Chat, au cœur d’un décor féérique où coule une magnifique rivière de 57 kilomètres au pied des Chics-Chocs. Photo : Jessy Girard

Rivière Matane

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Rivière Madeleine

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Dans son ensemble, nous considérons, malgré les conditions climatiques difficiles, avoir connu une bonne saison. À la chute du Grand Sault, 896 saumons ont franchi la passe migratoire, soit 662 redibermarins et 234 madeleineaux. L’achalandage a légèrement diminué comparativement à l’an passé, pour un total de 1 025 jours-pêche. Le nombre de prises est de 33 remises à l’eau, 36 grands saumons et 32 grisles, ce qui représente un succès de pêche de 9,85%. En comparaison à la saison dernière, cela illustre une baisse des captures qui est une conséquence directe d’un été de sécheresse et de conditions de pêche difficiles. Le site de la chute du Grand Sault où se situe la passe migratoire a accueilli un total de 960 visiteurs qui ont assisté à la levée des saumons. Le nombre de visiteurs accuse une légère diminution si l’on compare à l’an dernier.

Les rivières York, Dartmouth et St-Jean, Gaspé Malgré un début de saison fort prometteur pour les trois rivières de Gaspé, tant au niveau de la fréquentation que du nombre de saumons remis à l’eau, nous avons connu un ralentissement dans les montaisons à compter de la troisième semaine de juin, ralentissement assez important pour justifier le report de l’ouverture au prélèvement des grands saumons sur la York prévue normalement pour le 1er juillet. Entre le 10 juillet et la fin de juillet, la situation a changé considérablement. En effet, au décompte de fin juillet, nous dépassions largement nos cibles de gestion. Sur la York et la Dartmouth, il y avait du saumon dans presque toutes les fosses, rendant la pêche fort intéressante. Pour la rivière St-Jean, la situation a été différente puisque nous n’avons pas atteint notre cible de gestion à la fin de juillet. Cependant, le décompte de fin de saison fut plus encourageant. Par le biais de notre école de pêche et de nos journées découverte, une centaine de personnes ont été initiées à ce sport. Notre programme de gratuité pour les 21 ans et moins est fort populaire. Plus de 300 jours-pêche ont été ainsi attribués. Seule ombre au tableau : plusieurs jeunes se sont plaints d’avoir été « tassés » des fosses par des pêcheurs adultes. Nous considérons ce comportement inacceptable et sollicitons la collaboration de toute la communauté de pêcheurs pour faciliter et encourager l’arrivée de la jeune relève.

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Pour conclure, la Société de gestion des rivières de Gaspé est satisfaite du bilan 2017, tant pour la fréquentation et les revenus que pour les montaisons.

Les rivières Matapédia, Patapédia et Causapscal La Corporation de gestion des rivières Matapédia et Patapédia (CGRMP) a connu un début de saison tout à fait extraordinaire avec les rivières Matapédia et Causapscal, probablement l’un des meilleurs débuts de saison que la rivière Matapédia ait connus. Les dés étaient ainsi lancés sur une belle saison de pêche avec des nuits fraiches et des saumons preneurs. Jusqu’à la toute fin de la saison, Salmo Salar a su susciter de bonnes doses d’adrénaline, en particulier lors de la pêche automnale. L’année 2017 fut l’objet d’une belle montaison sur les rivières Matapédia, Patapédia et Causapscal, dans un contexte de niveau d’eau très bas historiquement. Lors des décomptes, les cibles de gestion ont été atteintes. La fréquentation a connu une certaine hausse sur nos rivières, particulièrement pour la tranche d’âge 18-24 ans pour laquelle on dénote une augmentation de 170%. La relève étant une préoccupation commune à l’ensemble des gestionnaires de rivières à saumon, cette statistique a de quoi réjouir. Un vent de dynamisme et de renouveau soufflait aux abords de nos rivières en 2017 alors que plusieurs ajouts de services et nouveautés ont suscité enthousiasme et plaisir : premier camp de jour pour les jeunes, gratuités aux moins de 18 ans, initiation à la pêche à la mouche, location de matériel de pêche, rabais demi-journée, forfaits conjoints(es), ajout d’aires de repas et de repos, signalisation améliorée, etc. Au grand bonheur de notre clientèle, des activités et des concours ont aussi apporté de belles surprises, que ce soit lors d’un service de café/ muffin matinal ou d’une sieste en hamac aux abords de la rivière. La saison s’est achevée avec l’activité Mentorat de la FQSA, laquelle s’est déroulée sous le signe de l’amitié et du partage d’une passion, par une température ensoleillée bien généreuse de Mère Nature. Sous le thème La pêche au saumon… Un mode de vie, la saison 2017 a définitivement été des plus agréables.

Rivière Nouvelle La saison 2017 a été fort occupée pour la rivière Nouvelle. L’arrivée d’un nouveau directeur général et une volonté renouvelée du conseil d’administration ont été les éléments déclencheurs. Comme l’a mentionné le président de la FQSA, M. Jean Boudreault, dans la dernière édition du Magazine Saumon, avec le vieillissement de la clientèle, il est important d’améliorer l’accès physique aux différentes rivières à saumon au Québec. À la rivière Nouvelle, nous avons pris de l’avance. Dès le printemps passé, nous avons retroussé nos manches et avons négocié de nouveaux droits d’accès avec les propriétaires riverains. Puis, nous nous sommes attelés à la tâche de ramener les nombreux sentiers et infrastructures à la hauteur des attentes des pêcheurs. Pour couronner le tout, nous avons entièrement refait la signalisation, rendant la recherche


des fosses beaucoup plus aisée aux nombreux pêcheurs fréquentant la rivière. Ce n’est toutefois pas terminé, nous avons comme objectif de peaufiner le travail l’an prochain et de construire des abris à des endroits prisés de la rivière.

Et vous, pourquoi n’essaieriez-vous pas la Nouvelle l’été prochain?

Rivière Bonaventure En mai dernier, la rivière a atteint un niveau historique jamais enregistré depuis les 25 dernières années, soit un débit de plus de 1 000 mètres cubes/seconde. Par la suite, c’est la situation inverse qui s’est produite ; le niveau de la rivière s’est maintenu très bas tout au long de la saison de pêche. Malgré cette situation, près de 2 000 pêcheurs ont fréquenté la rivière pour un total de plus de 7 000 jours-pêche, ce qui représente des résultats très satisfaisants. Le concours Enregistrez vos remises à l’eau a connu à nouveau un grand succès avec près de 1 000 saumons déclarés.

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École de pêche pour tous (2 sessions) École de pêche pour dames seulement Camp d’été pour jeunes (12 à 14 ans) Pêche au féminin (semaine thématique) Journée d’initiation à la pêche à la mouche Promotion initier un parent/ami en septembre

Notre organisme a rejoint plus de 90 personnes dans le cadre des activités pour la relève durant la saison 2017. En terminant, deux décomptes réalisés nous ont permis de valider que plus de 1 500 saumons ont remonté la rivière. Ce résultat dépasse les cibles de conservation pour le maintien de la ressource.

Rivière Grande-Rivière La rivière Grande-Rivière a connu, dans l’ensemble, une excellente saison de pêche. Le mois de septembre, qui est habituellement une période moins achalandée, a tout de même fait bonne figure cette année. De plus, nous sommes ravis de constater que nous avons pu bénéficier d’une clientèle diversifiée, et ce, tant au niveau de l’âge, du sexe ou du lieu d’origine des pêcheurs. Nous considérons donc notre rivière en très bonne posture. Notre montaison de saumons fut satisfaisante. 511 saumons, dont 9% de madeleineaux, ont été répertoriés dans la rivière à la fin septembre 2017. Nous considérons ce chiffre très bien pour notre rivière. Par ailleurs, nous avons été confrontés à un manque d’eau en raison d’absence d’averses pendant la totalité de la saison de pêche. Toutefois, ce phénomène n’a visiblement pas affecté notre zec puisque les pêcheurs furent au rendez-vous. D’ailleurs, au nom de la rivière Grande-Rivière, nous tenons à remercier notre clientèle qui contribue à maintenir notre zec vivante et rayonnante.

Grande-Rivière

Photo : Zec de la Grande-Rivière WWW.FQSA.CA | SAUMON

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Comme ailleurs en Gaspésie, nous avons connu un été sec qui a entrainé des niveaux d’eau extrêmement bas. Toutefois, la Nouvelle prenant sa source de ruisseaux de montagnes, l’eau est restée très froide, atteignant à peine 10°C au début du mois d’aout! Comme nous avons connu la meilleure montaison des dernières années, cela s’est traduit par un succès de pêche supérieur à la moyenne. C’est peut-être ce qui a attiré les gars de Lendemain de Trôle à venir tourner leur nouveau film sur la Nouvelle! Ceux qui assisteront au Festival de film PALM organisé par la FQSA verront des images époustouflantes, c’est garanti!

Depuis plusieurs années maintenant, l’Association des pêcheurs sportifs de la Bonaventure travaille à mettre en place des activités et des promotions afin de stimuler la relève. En 2017, les activités suivantes ont été offertes :


MOUCH ES

MOUCHES 56 LE MAGAZINE SAUMON

PRODUITS DU TERROIR Texte de

Benoît Farcy

Au Québec, nous avons la chance de compter nombre de monteurs très talentueux. Parmi eux, plusieurs artistes du montage accroissent, par leurs créations, la vaste gamme de mouches à utiliser lors de nos voyages de pêche. Depuis quelques années, une nouvelle génération de monteurs semble se démarquer. Je vous montrerai les différentes créations qui ont eu du succès dernièrement dans nos rivières avec Salar.

Le début de la saison de pêche 2017 de Yannick Tremblay, principalement sur la rivière Les Escoumins, a été survolté. Dès la journée d’ouverture, il s’est piqué cinq grands saumons, dont trois ont fourni un magnifique combat avant d’être graciés. Plusieurs saumoniers étaient curieux de connaitre ces mouches suscitant autant l’intérêt des saumons tout au long de la saison de pêche de Yannick. J’ai réussi à lui tirer les vers du nez et, avec son accord, je partage avec vous ses petits secrets. Je vous présente les deux patrons qu’il a créés et avec lesquels il a obtenu énormément de succès.

La Bunker

L’Ambiguë

Il y a trois ans, cette mouche, inspirée de la Green Butt, a été réalisée par Yannick. La dernière mouture est celle qui a le mieux performé la saison dernière. On pourrait la décrire comme une Green Butt ayant hérité de la devanture d’une White Wing Blue Charm, le tout monté avec une technique se rapprochant de la «spey québécoise» avec son long hackle. Avec cette dernière au bout de sa soie, Yannick a obtenu cinq prises cette saison. Mes camarades de pêche qui ont eu la chance de recevoir une copie de l’originale ont obtenu eux aussi beaucoup de succès. Elle ne sera pas un secret gardé bien longtemps!

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Fraichement sortie de l’étau en juin 2017, elle tire son nom de son look peu orthodoxe et du fait que le créateur de cette mouche dégustait, au moment de la confectionner, une Ambiguë de la microbrasserie La Voie Maltée. C’est dans la fosse 1A de la rivière des Escoumins qu’elle fut baptisée. Le succès de cette mouche s’est concrétisé par la suite dans la fosse 1B de cette même rivière. Puis, elle a fait belle impression un peu partout au Québec. Le fait de teindre du coq de Sonnerat peut paraitre une aberration puisqu’on l’achète principalement pour sa couleur et son contraste à la base, mais c’est ce qui fait la différence sur cette mouche selon son créateur. N’hésitez pas à sortir des sentiers battus en montage, cela peut s’avérer payant!


57 La Margy’s

La Watch-Pop

La Guinea Green

Daniel Bolduc a su marquer les boites à mouches collectives par ses créations au fil des ans. Plus de 30 années de montage ont forgé les œuvres que nous offre aujourd’hui Daniel. Le Québec en entier connait en effet la célèbre Lord Spey qui a permis de prendre du saumon sur la plupart des rivières du Québec, et qui a été présentée à l’émission Roi des rivières. C’est en hommage à André Paradis et aux magnifiques images qu’il nous a offertes au travers de ses émissions que M. Bolduc s’est mis à l’ouvrage et a concocté la Paradisiak. Il a mijoté l’idée, les matériaux ainsi que le style de cette mouche pendant plus d’une semaine avant d’enfin en arriver à ce résultat. Que ce soit sur l’heure du midi, le matin ou en soirée, la Paradisiak a fait ses preuves sur plusieurs rivières de la Gaspésie et saura sans doute marquer les souvenirs de plusieurs pêcheurs au cours des prochaines années!

Rock Grenier est l’un de ceux qui a su apprendre et se démarquer très rapidement parmi les monteurs québécois. En 2016, il a su réinventer un patron connu (la Watch-Out de Daniel Duval) de façon originale en utilisant des matériaux modernes (le DNA). Il a donné naissance à la Watch-Pop en y intégrant les couleurs d’une sèche multicolore (la Popsicle). En deux saisons de pêche, l’auteur de cette mouche a déjoué plus d’une vingtaine de saumons, sans compter tous les saumons que ses amis et ceux qui ont copié la Watch-Pop ont pu prendre. Ce montage s’est montré efficace sur au moins dix rivières de la Gaspésie et de la Côte-Nord jusqu’à maintenant. Il s’agit d’une mouche qui laissera certainement sa trace parmi les plus originales et les plus productives au cours des prochaines saisons!

Bien que plus jeune que la moyenne des pêcheurs de saumon, Samuel Blackburn a su maitriser le montage de mouches en seulement trois saisons. Il met maintenant ses connaissances à profit. Il a créé la parure de la Margy’s au début de la saison 2017. Le nom de cette mouche provient du cours d’eau où l’auteur l’a baptisée : la rivière Sainte-Marguerite, où il a déjoué 13 saumons à l’aide de cette dernière! Le fait que cette mouche passe du vert fluorescent au vert foncé offre un bon contraste dans plusieurs conditions d’eau et de luminosité. L’utilisation de paon dans la collerette lui procure également de beaux reflets dans l’eau, reflets qui savent charmer les saumons boudeurs. Bien qu’il ne monte pas depuis des décennies, M. Blackburn a déjà su s’imposer comme un très bon monteur. Gageons que la Margy’s n’est pas de la dernière création de son cru que nous verrons passer!

Inspiré des créations de plusieurs monteurs que je respecte énormément, je me suis mis à l’étau au printemps 2017 afin de concrétiser une mouche que j’ai imaginée alors que l’hiver laissait enfin sa place au printemps. J’aime travailler avec des matériaux simples, et c’est ce qui caractérise le mieux cette mouche. La pintade étant le principal oiseau utilisé, je l’ai intégrée dans son nom. Les contrastes qu’offrent toutes les plumes de cet oiseau rendent attractive cette mouche autant le soir qu’en plein jour. J’ai eu la chance de la baptiser dans la fosse 21 du secteur 1B de la rivière Les Escoumins sur un beau saumon d’une douzaine de livres. S’en sont suivis une autre prise et un décroché cette même journée. L’utilisation de sabres de paon lui procure quelques reflets supplémentaires et la longue plume de héron, les mouvements attractifs qu’on lui connait. Étant donné qu’il ne m’en reste plus que deux à la fin de la présente saison, je devrai m’en refaire en quantité pour passer au travers de la saison 2018!

Remerciements Les mouches présentées dans cet article m’ont été généreusement offertes par les monteurs eux-mêmes et j’aimerais les remercier, car c’est par la transmission des connaissances qu’on reconnait les vrais passionnés. Le fait de partager ces mouches contribuera à créer des souvenirs impérissables sur le bord de nos rivières tant aimées. La saison 2017 est déjà terminée même si nous avons l’impression qu’elle vient de commencer. J’aimerais profiter de l’occasion pour souhaiter une bonne saison de montage à tous les monteurs et encourager ceux qui ne l’ont jamais fait à essayer ce passetemps très plaisant, gratifiant et rassembleur. Je vous encourage également à supporter les monteurs locaux, car ils représentent bien souvent des mines de savoir, de générosité et de talent insoupçonné. WWW.FQSA.CA | SAUMON

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La Paradisiak


LI TT ÉRAT U RE

LITTÉRATURE 58 LE MAGAZINE SAUMON

De la pêche à la truite et autres considérations philosophiques Vous êtes peut-être de ceux ou celles qui ont un annuel de pêche, ce genre de sortie de groupe qui revient comme revient la saison. Gardez-vous un écrit ou des statistiques de ces rencontres, en plus des photos, souvent trop nombreuses et rarement classées ou retravaillées? Je vis un tel rendez-vous depuis plus de 20 ans, mais jamais mon groupe et moi n’avons constitué d’archives de ces retrouvailles mémorables, parfois drôles, rarement tragiques et toujours tellement attendues. C’est en quelque sorte ce à quoi nous convie De la pêche à la truite et autres considérations philosophiques. Mark Kingwell nous offre un livre regroupant 11 histoires d’enthousiasme, de mensonges,

de persévérance tout autant que de préparatifs, de ronflements et de prises mémorables. Après avoir précisé au lecteur que cet essai n’est pas un livre sur les techniques de pêche ou l’équipement, le contexte le fait voyager des rivières de la Colombie-Britannique à celles du Montana, des Adirondacks ou de l’Ontario. On retrouve même quelques évocations des rivières à saumon du Québec. Si vous aimez qu’on aille droit au but, ce livre n’est peut-être pas pour vous. Par contre, si vous vous adonnez à la rêverie, aux digressions ou si vous êtes de type TDAH, vous vous retrouverez en pays de connaissance. « Comme la pêche elle-même, ce livre tend à occuper ses périodes d’inactivité à cheminer au fil de ses pensées et spéculations. » Puisque, autant dans les préparatifs qu’à la pêche, le plaisir autour de la table fait partie de l’expérience, dans le chapitre « Le golf aussi, c’est stupide », on a droit à toute une réflexion sur le meilleur accompagnement de l’osso buco : polenta ou risotto? Puis, l’auteur évoque « le caractère canadien et son penchant pour l’abnégation comme cette combinaison de sollicitude et de colonne vertébrale à la fois attrayante et virile » dans le chapitre « Qui est Fred ? ». Mais ses réflexions cernent aussi le moment magique, celui qui nous rapproche du but : «Attendre le bon moment pour tirer brusquement sur la canne… exercice de jugement et de sang-froid, surtout quand on a attendu de longues minutes ou peut-être des heures… C’est ainsi que la simple pêche s’élève au rang de l’art.» La lecture de cet essai peut vous mener dans bien d’autres univers, du lien entre la procrastination ou l’écriture et la pêche, du niveau qui correspond à la moitié d’un martini, du deuil ou l’amour, de la solitude de tout pêcheur à son besoin de partager ses exploits. De la pêche à la truite et autres considérations philosophiques de Mark Kingwell porte son titre avec justesse. Tout comme à la pêche, vous avez l’opportunité de vous divertir et de réfléchir durant cette attente, toujours trop longue, qu’est celle de la planification de la prochaine saison. Bonne lecture! Sylvie Tremblay

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Salomon : L’aventure d’un saumon kidnappé À travers cette histoire magnifiquement illustrée, on découvre ce qui parsème la vie de ces saumons atlantiques qui naissent, et meurent souvent, dans nos belles grandes rivières du Québec. Bref, c’est une histoire qu’on pourra raconter aux petits et qui plaira aux grands, tout en les sensibilisant à la nécessité de préserver cette ressource! Pour se procurer le livre, visitez le site Web des Éditions JPLOU http://www.editionsjplou.com. Il est également disponible dans certaines librairies, vous pouvez communiquer avec l’éditeur pour en savoir plus. Myriam Bergeron

Salomon L’aventure d’un saumon kidnappé Louise Goupil

COLLECTION MOTS et IMAGES

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Le récit de ce livre se situe entre le conte et l’allégorie, se lit très bien et a un côté ludique sans être spécifiquement destiné aux enfants. L’histoire de Salomon raconte l’aventure d’un saumon qui a été kidnappé alors qu’il remontait sa rivière pour aller se reproduire. Il réalisera qu’il a été transporté dans une autre rivière que la sienne, ce qui le rendra complètement furieux. Qu’arrivera-t-il donc à Salomon? Au long de ses péripéties, il nous raconte sa vie et se fait parfois philosophe puisqu’il se demande un jour si les humains n’auraient pas intérêt, eux aussi, à « remonter » vers leur enfance.


I N T ERNAT IONAL

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LAPLANDERS Photos de

Tod Logan Texte de

Håkan Stenlund Traduit par

Stan Georges

Cet automne, une délégation de la Laponie suédoise était au Québec pour étudier comment votre province gère sa ressource saumon et les activités touristiques connexes. La principale raison pour laquelle nous avons choisi de visiter le Québec était que le nouveau plan de gestion du saumon est définitivement à la fine pointe de la gestion des pêches. En même temps, nous avons constaté des similitudes géographiques et culturelles entre nos deux parties du monde. Nous voyions également l’opportunité d’apprendre et de ramener un bagage de connaissances importantes quant à la gestion moderne du saumon.

mettent pas toujours le poisson au premier plan, se concentrant plutôt sur l’augmentation du nombre de pêcheurs. La Suède a également une très forte tradition de liberté permettant de se promener et de camper dans toute zone sauvage ou forestière sans avoir préalablement obtenu la permission des propriétaires. Cette capacité de camper et de marcher là où vous le souhaitez offre de grandes opportunités d’activités récréatives pour les citoyens locaux, mais cela engendre également des défis pour un produit touristique mondial alors qu’un pêcheur sportif peut aussi bien venir d’une grande ville, d’un autre continent que d’un petit village local. Quand un visiteur a une bonne conscience de sauvegarde du milieu naturel, cela fonctionne bien. Cependant, le nombre croissant de nouveaux visiteurs, parfois moins informés sur les bonnes pratiques ou moins conscients de l’environnement, engendre une certaine tension au sein de la communauté. Presque tout ce qui est libre peut, tôt ou tard, souffrir de ce qu’on appelle communément «la malédiction des biens communs».

Dans le nord de la Suède et particulièrement dans la région de la Laponie, toutes les eaux de pêche sont soit de petites zones privées avec des permis facilement accessibles, soit des eaux publiques. Du point de vue des gestionnaires de la pêche et des pêcheurs visiteurs, ce n’est pas toujours la meilleure situation. Les petits propriétaires avec des droits de pêche peuvent avoir des idées et des objectifs qui ne

À l’été 2016, la compagnie de production québécoise Hooké est venue en Laponie suédoise pour enregistrer pour Unis TV et pour des documentaires. En outre, le court métrage Laplanders a été produit et a été présenté au festival du film IF4. Lors de la visite de l’équipe de Hooké, nous avons eu de bons moments de pêche, mais nous avons également pris le temps de discuter des similitudes et des différences qui existent entre la pêche au saumon au Québec et celle de la Laponie suédoise. La différence avec le saumon suédois est que, bien qu’il s’agisse exac-

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Douze des municipalités de la Laponie suédoise, qui ont chacune des rivières à saumon, ont récemment lancé un projet visant à l‘amélioration de la gestion locale des pêcheries. Ce projet est dirigé par Glenn Douglas de l’Association nationale suédoise des pêcheurs sportifs (Sportfiskarna). Nous avons réalisé qu’une grande partie du tourisme de la pêche au saumon au Québec se pratique également dans des zones accessibles au public. Donc, à bien des égards, le Québec a la même base de gestion que dans le nord de la Suède pour développer le tourisme du saumon. Mais pourquoi le Québec a-t-il plus de succès ? C’est ce que nous voulions comprendre lors de notre visite. Notre voyage incluait des rencontres avec des représentants de l’État, des chercheurs, des gestionnaires de la pêche, des pêcheurs à la mouche et des entrepreneurs. Notre voyage, qui a commencé et s’est terminé à Québec, nous a permis d’échanger avec Julien April, Jean Boudreault, Éric Poirier, Frédéric Raymond et les gestionnaires des rivières Rimouski, Matane, Grande Cascapédia et des Escoumins. C’était génial, car nous avons obtenu une image d’ensemble de la ressource saumon au Québec, incluant également des expériences approfondies telles que le démantèlement du barrage sur la rivière Les Escoumins. Nous avons acquis ainsi une bonne compréhension des opportunités et des défis du Québec. Voici quelques-unes des principales informations que nous rapportons avec nous et dont nous pensons que les Québécois peuvent être fiers :

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tement de la même espèce que celle du saumon atlantique du Canada, le saumon suédois ne s’aventure jamais dans l’Atlantique, mais reste plutôt dans la mer Baltique, se nourrissant de hareng. Pendant de nombreuses décennies, la pêche au saumon de la mer Baltique a été extrêmement mal gérée et plus de 50% des différents stocks fluviaux ont été perdus en raison de l’exploitation hydroélectrique et d’une pêche commerciale de plus en plus importante. Au cours des 10 dernières années, la pêche commerciale a finalement été règlementée avec des quotas réduits de plus de 80% ,et enfin, le saumon sauvage a commencé à revenir en Laponie suédoise en nombre toujours croissant. Dans les principales rivières sauvages telles que la rivière Torne, les remontées sont passées de quelques milliers de poissons par an à près de 100 000 saumons, la production de saumoneaux étant maintenant estimée à 2 millions par an. Ce sont bien sûr de bonnes nouvelles. Il nous appartient maintenant de gérer efficacement la nouvelle pêcherie fluviale. Après avoir rencontré l’équipe de Hooké, nous avons réalisé que nous avions besoin d’observer et d’apprendre du Québec.

Les eaux publiques : Le fait que la province possède et gère la plupart des eaux permet de créer une pêcherie pour tous les citoyens, tout en assurant le développement touristique et économique des zones rurales.

La ressource d’abord : La conservation du saumon est toujours la priorité. Ce n’est qu’après avoir atteint un niveau de stock abondant que la ressource devient viable pour la pêche selon l’ordre de priorité suivant : les peuples autochtones, la pêche sportive et, finalement, la pêche commerciale. Cela se traduit ensuite par une gestion locale et adaptative en fonction de rivières classées selon trois catégories de zone d’état des populations, soit zone saine, de prudence et critique. C’est certainement une façon de faire dont nous bénéficierons en Suède.

Le zonage : Les tirages au sort ainsi qu’une gestion locale ont été bénéfiques pour le développement du tourisme. La pêche au saumon s’évalue annuellement autour de 50 millions de dollars pour le Québec.

La gestion locale : Cela signifie que le saumon est considéré comme une ressource pour le développement local. Sur les rivières Rimouski, Matane et les Escoumins, nous avons rencontré des entrepreneurs, des gestionnaires et des citoyens qui avaient tous une passion et un engagement dans leurs milieux. Ces groupes existent également en Suède, mais nous devons veiller à ce que toute la chaine, du gouvernement aux gestionnaires, aux pêcheurs sportifs et aux citoyens, considèrent leurs eaux locales comme étant une ressource pour le développement local. La façon dont le Ministère, la FQSA et les gestionnaires des pêches locales coopèrent au mieux pour le saumon est une excellente façon d’utiliser et d’harmoniser à la fois la passion, la gestion et la recherche appliquée. De bonnes données sont essentielles pour une gestion adéquate, mais la compréhension des perceptions et des problèmes locaux est tout aussi importante. Nous tenons particulièrement à remercier nos hôtes de la FQSA et tous les gens formidables que nous avons rencontrés pendant notre séjour. Merci et au revoir! WWW.FQSA.CA | SAUMON


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M E SSAGE DU PRÉSIDE N T

MOT DU PRÉSIDENT

BÂTIR U N AV E N I R DURABLE

Bonjour à toutes et à tous,

4 LE MAGAZINE SAUMON

La saison de pêche 2017 se terminait que déjà nous participions au tirage au sort pour l’année 2018… J’espère que vous avez apprécié le nouveau module d’inscription en ligne qui regroupait 23 rivières à saumon, c’est une première!

Jean Boudreault, Président de la FQSA Photo : Stéphane Audet

Plan de développement de la pêche au saumon (PDPS)

Bonne nouvelle pour le monde du saumon : le gouvernement du Québec a consenti une enveloppe totale de 10 millions de dollars pour le développement de la pêche au saumon, dont 7,5 millions seront gérés par la FQSA. Cette bonne nouvelle fait suite aux nombreuses demandes de la Fédération et de ses membres pour l’amélioration de la capacité d’accueil, la protection, la création d’habitats et le développement de l’activité de pêche. Ce plan s’étalera sur une période de cinq ans et regroupera l’ensemble des gestionnaires des rivières à saumon au Québec. Un article à la page 22 de la présente publication du Magazine Saumon donne tous les détails relatifs au programme.

Nouvelle FQSA Dans le contexte de la refonte du plan stratégique de la Fédération qui sera élaboré en 2018, le CA a décidé de débuter par la réalisation d’un plan de promotion pour le développement de la pêche au saumon. Ce plan s’inscrit dans le contexte du vieillissement de la population de pêcheurs et de son renouvellement. Les grandes étapes du plan sont :

-Établir un guide des bonnes pratiques commerciales ; -Promouvoir des activités d’initiation à la

En novembre dernier, une tournée de consultations des gestionnaires a été réalisée dans les cinq régions salmonicoles du Québec (Bas St-Laurent, Gaspésie, Côte-Nord, Saguenay et Québec) afin de compléter la première étape du plan. Les résultats de cette consultation seront intégrés dans la démarche qui sera enclenchée en 2018. Un article dans le prochain magazine élaborera davantage sur les prochaines étapes énoncées ci-haut.

La communication au sein de la Fédération Comme vous le savez, la Fédération a procédé en mars dernier à la refonte de son CA, passant de 24 à 13 administrateurs. Dans un objectif de régionalisation de la Fédération, huit postes de président ont été créés comme représentants de la FQSA en région. Les cinq autres administrateurs constituent le CE, soit le président, les vice-présidents gestionnaires et pêcheurs, le secrétaire et le trésorier. Chaque président régional doit être accompagné par un pêcheur et un gestionnaire, puis constituer un comité régional des membres de la région. Ce comité, qui se réunira au moins deux fois par année, verra à la bonne marche des opérations, du développement de la pêche, des enjeux et autres. Ainsi, afin d’améliorer la communication au sein de cette nouvelle structure corporative, le CA a proposé que toutes les communications régionales passent par les présidents régionaux. Donc, à partir de maintenant, les présidents régionaux seront le point de chute, tant pour la corporation que pour les membres en région, et ce, pour toutes questions concernant la Fédération et la diffusion de ses actions, ou encore pour transmettre au CA des enjeux régionaux concernant le saumon. Nous souhaitons vivement que cette façon de faire assure une meilleure communication entre les régions, le central et tous les membres au Québec. Plus nous travaillerons ensemble, plus l’industrie du saumon prospérera et occupera une place majeure sur l’échiquier du plein air au Québec.

Partenaire la Fédération québécoise pour le saumon atlantique, le CN est fier d’exploiter pêche aude saumon ; un chemin de fer durable et sécuritaire afin de bâtir un avenir prometteur pour ses clients, une plateforme Web promotionnelle son -Lancer personnel et les collectivités de partout au pays. et informationnelle ; -Lancer une campagne de publicité et de promotion.

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