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PAS D’EAU, PAS DE PROSPÉRITÉ !

Un approvisionnement en eau adéquat détermine le rythme de notre économie. Pas d’eau ? Pas de travail ni de prospérité. Une étude récente indique que les 15 secteurs les plus gourmands en eau représentent un emploi sur quatre en Flandre. Ces secteurs à forte consommation d’eau sont largement localisés dans l’industrie manufacturière, qui crée indirectement plus d’emplois. Mais il y a une bonne (petite) nouvelle : en Belgique, le stress hydrique est passé de 73,13 à 54,07 % entre 2010 et 2019.

Un approvisionnement efficace en eau à un prix compétitif est économiquement crucial, notamment pour attirer les investissements internationaux. Le Ministre flamand de l’Economie et de l’Innovation Jo Brouns souligne que l’industrie peut également apporter une contribution dans la lutte contre la sécheresse. « Voilà pourquoi nous avons également investi 10 millions d’euros ces deux dernières années dans le Blue Deal et les mesures d’économies d’eau dans les entreprises. Nous avons également lancé les scans de l’eau que les entreprises peuvent demander pour avoir un meilleur aperçu de leur consommation d’eau et ainsi les sensibiliser à une gestion durable de l’eau dans leurs processus. »

Ce qu’il ressort du dossier central de ce nouveau numéro d’Automation Magazine, c’est la prise de conscience que la consommation d’eau a un impact économique majeur. Le message général est que les eaux de pluie doivent s’évacuer le plus lentement possible vers les grands cours d’eau. De cette manière, elles pourront mieux s’infiltrer dans les couches du sol. Comme vous le lirez, la modernisation du réseau d’eau potable bat son plein dans le pays. La Wallonie fait ici figure de pionnière avec la Société wallonne des eaux qui transforme le réseau en une référence.

L’innovation technologique est également avancée comme solution à nos pénuries d’eau. Des essais ont même lieu pour transformer l’eau de mer en une eau douce/potable par le dessalement. Mais la consommation d’énergie nécessaire freine le développement à grande échelle de telles techniques, tandis que le problème des flux résiduaires doit être mieux abordé. Mais la technologie ne s’arrête pas. Le producteur Farys à Ostende a inauguré une installation qui transforme l’eau saumâtre – un mélange d’eau douce et d’eau de mer – en de l’eau potable. « L’eau devient rare et nous recherchons des manières de diversifier et de renforcer notre approvisionnement en eau potable », dit-on chez Farys.

Une étude sur l’importance socio-économique de l’eau en Flandre montre que le coût total de l’eau pour la livraison et l’épuration auprès des entreprises flamandes s’élevait en www.fluidcrew.be

2020 à 934 millions d’eau, soit une augmentation de 18% par rapport à 2010. La chimie, l’agriculture, l’alimentaire/ les boissons, l’énergie et la cokéfaction paient la plus grande partie, soit 381 millions d’euros par an ou 41% de la facture d’eau commune annuelle totale. Les secteurs qui ressentent le plus la hausse du prix de l’eau sont l’extraction minière, la cokéfaction et le métal. Le coût élevé de l’eau a le plus grand impact sur la marge du résultat d’exploitation.

En Belgique, le stress hydrique est passé de 73,13 à 54,07 % entre 2010 et 2019. Le stress hydrique est le rapport entre la quantité d’eau douce utilisée et la quantité disponible. Une région présente un stress hydrique lorsque ce chiffre dépasse 25%. Malgré une utilisation plus efficace de l’eau, le stress hydrique en Belgique reste préoccupant.

En Flandre, le Blue Deal fait de gros efforts pour poursuivre la tendance à la baisse, mais le chiffre élevé montre qu’il faut plus de détermination pour rendre le système d’eau durable. La Flandre aspire à réutiliser autant d’eau que possible d’ici 2040 avec le Plan d’adaptation au climat, afin que l’industrie ne doive compter sur l’eau potable et les eaux souterraines au minimum.

Le secteur flamand de l’eau s’est réuni au sein de Fluid Crew, une initiative commune ouverte à tous ceux qui veulent soutenir l’idée ‘Une goutte ne déplace peut-être pas les montagnes mais sept millions le peuvent’. Elle est notamment soutenue par le Vlaams Kenniscentrum Water (Vlakwa), le Blue Deal flamand, la fédération des entreprises d’eau potable et les gestionnaires d’égouts (AquaFlanders), la fédération du secteur flamand des technologies de l’eau, le VITO WaterKlimaatHub, B-IWA et CAPTURE Resources. Notre économie dépend d’une eau disponible en quantité suffisante et de qualité correcte. Le stress hydrique reste cependant élevé. Via ce numéro, Automation Magazine contribue à la recherche d’une consommation d’eau plus efficiente.

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