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L’IMPACT DE LA CRÉATIVITÉ ET DE LA TECHNOLOGIE

Avez-vous eu dernièrement la chair de poule lors d’un concert de Coldplay, Bruce Springsteen, Ed Sheeran, Rammstein, David Guetta, Dimitri Vegas & Like Mike … ? Il y a alors de fortes chances que la technologie y ait contribué car, dans les coulisses, la technique est largement déployée pour submerger le public. Les cordes et les treuils utilisés par les Romains dans l’Antiquité pour déplacer le décor du Colisée ont depuis longtemps fait place à des systèmes de haute technologie.

Qui ne se souvient pas de son premier concert ? J’avais à peine 15 ans quand, dans ma plus belle tenue – des bottes de combat, un jeans déchiré et une casquette vissée à l’envers sur la tête – je me suis rendu dans la commune voisine. C’était en 1993 et on y organisait un festival de rock où le grand Arno était notamment présent. Un événement inoubliable pour quelqu’un qui sortait de la puberté.

Aujourd’hui, 30 ans plus tard, je vais moins souvent dans ce genre de lieux ou une salle de concert. Mais dernièrement, j’avais une raison particulière : le groupe de métal allemand bien connu et controversé Rammstein jouait à Ostende. Un spectacle de 2 heures, un voyage pour les yeux et les oreilles.

En rentrant chez moi, j’ai repensé à quel point les concerts avaient changé en 30 ans. Arno montait sur scène, interprétait une dizaine de chansons … et s’en allait. La simplicité fait la beauté. Le contraste avec le concert de Rammstein n’aurait pas pu être plus grand car il s’est passé bien des choses entretemps.

Au pied levé, je mentionnerai quelques effets spéciaux de ce show de deux petites heures : un immense écran de 5 m de large sur 9 m de long et des effets visuels spectaculaires, qui montait jusqu’à une hauteur de 27 mètres et descendait sur la scène. Un guitariste jouait dans une marmite chauffée au lance-flammes. Un autre membre du groupe a disparu dans la scène via un ascenseur sous des jets de feu. Des feux d’artifices fusaient régulièrement. Le public a eu droit à une pluie de confettis noirs. Les membres du groupe ont vogué dans un bateau pneumatique au-dessus du public. Cela n’en finissait pas. Un spectacle son et lumières inégalé, avec des stroboscopes et des projecteurs mobiles dirigés sur le public. Enfin, une plateforme élévatrice a soulevé le groupe à 30 mètres au-dessus de l’hippodrome d’Ostende. Le public ne s’est pas ennuyé une seconde.

La technologie pour divertir le public Vous vous demandez peut-être si vous êtes bien en train de lire Automation Magazine ou une critique de concert, mais nous allons rapidement en venir au fait. Pourquoi les performances musicales ont-elles autant changé au fil des ans ? Les mauvaises langues pourraient dire que les jeunes internautes d’aujourd’hui n’ont plus la ‘capacité d’attention’ nécessaire pour écouter de la musique pendant une heure …

Voyons les choses autrement: c’est la technologie qui permet au public de se divertir différemment. Comme l’explique le CEO de WICREATIONS plus loin dans ce magazine : « Jadis, il y avait deux grands moments d’extase à un concert : quand le groupe montait sur scène et quand il la quittait. Entre les deux, l’ambiance était uniforme, sans véritables moments d’apogée. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Les grands groupes et les artistes comme Rammstein, Coldplay et Ed Sheeran font appel à des architectes de spectacles qui insufflent des effets spectaculaires. Le public passe constamment d’un sommet à l’autre, le voyage donne la chair de poule en permanence. »

Qu’est-ce que cela a à voir avec Automation Magazine ? Et bien, c’est la technologie d’automatisation qui facilite ces

Links between Functional Safety Standards

IEC

IEC moments d’exception. Des entraînements performants déplacent les éléments scéniques, des guidages linéaires supportent les éclairages qui montent et qui descendent, des systèmes de levage sûrs hissent des membres du groupe ou des écrans, des treuils envoient des guitaristes fous dans les airs, … la liste est longue.

L'Europe propose la norme EN 17206 fondée sur les normes industrielles connues pour suivre une politique de sécurité uniforme.

Si la technologie est peut-être à l’origine de nouvelles opportunités, cela ne veut pas dire qu’elle est appliquée sans retenue. Les esprits créatifs très nombreux dans ce secteur osent voir grand et se heurtent parfois à une approche plutôt industrielle pour laquelle des équipements et des systèmes sont conçus. La sécurité est bien entendu évidente mais d’autres facteurs rendent le travail dans ce secteur au moins aussi difficile que dans les branches ‘traditionnelles’ de l’industrie.

Chaque groupe musical veut se démarquer, souhaite un show avec des effets exclusifs qui n’ont jamais été vus auparavant. Il faut émerveiller le public, créer un effet de surprise. Dans la pratique, cela se traduit par des installations spécifiques, dont une seule exemplaire est généralement fabriquée. L’automatisation n’est pas évidente dans le secteur car elle se limite souvent au développement d’un seul prototype. Cela affecte le prix de revient et l’approche de la sécurité. Et ce n’est pas tout. Les groupes en tournée se produisent souvent dans plusieurs salles par semaine. Les installations doivent être aisément montables et démontables.

Dans cette idustrie, le slogan " The show must go on " est à prendre au sens littéral. Il n’y a pas de seconde chance, l’installation doit fonctionner au moment du show. De plus, les concerts sont fixés plusieurs mois à l’avance. Impossible de repousser les délais ! En outre, certains artistes comme Ed Sheeran, Coldplay et Rammstein se produisent sur d’autres continents, ce qui implique généralement des différences dans les permis de sécurité requis.

Une scène sûre selon EN 17206

En Europe, jusqu’à récemment, il n’existait pas de

La norme de sécurité avance plusieurs ‘cas d’utilisation’ définis par contexte (machines au sol, machines en l’air, mouvements de hissage, déplacements horizontaux, … ) réglementation spécifique concernant la sécurité sur scène. La porte était donc ouverte aux pratiques douteuses et aux risques pour la sécurité. Depuis 2020, il y a une lumière dans le tunnel avec l’entrée en vigueur de la norme EN 17206. Cette norme européenne aborde une approche unifiée de la sécurité sur scène. La méthode de travail est similaire à celle des lignes directrices appliquées dans l’industrie.

Le grand avantage d’une norme EN est que l’application est valable dans les 34 pays utilisant les normes EN (les 27 pays de l’UE plus l’Islande, la Macédoine du Nord, la Norvège, la Turquie, la Serbie, la Suisse et le Royaume-Uni). En d’autres termes, plus besoin d’adapter les systèmes dès qu’ils franchissent une frontière.

Un élément essentiel de ce document est l’introduction de ‘cas d’utilisation’ qui décrivent les paramètres d’utilisation de l’équipement dans des cas concrets. Ainsi, plusieurs cas d’utilisation sont définis par contexte (machines au sol, machineries en l’air, mouvements de levage, déplacements

Safety Functions: Upper Machinery

Techniques de sécurité dans la construction des machines

Cts

Verrou de sécurité avec codage à transpondeur

Design très compacte 135 mm

Tête métallique (3 000 N Fzh)

Catégorie 4 / PL e selon ISO 13849-1 / SIL3

Haut niveau codé ISO 14119

Configurable par FlexFunction

Diagnostic complet avec IO-Link

Résistant aux fluides et à la poussière IP69 horizontaux, …). Sur cette base, on peut en déduire les exigences de conception d'une commnande particulière. Ces cas d’utilisation sont un outil important dans la spécification d’un nouveau système pour un site. On dispose désormais d’un outil permettant de spécifier un système destiné à être utilisé dans un environnement particulier, sans entrer dans le détail des fonctions de sécurité requises à tel ou tel niveau de sécurité (SIL).

La simple phrase ‘le système doit répondre aux exigences UC1 selon la norme EN 17206’ définit les fonctions de base du système de commande et les exigences de sécurité correspondantes. Pour le levage, cela va, par exemple, de la norme UC-LSL1, qui décrit un simple ascenseur à contrepoids avec un déplacement limité, à UC-LSL6 qui concerne plusieurs grandes plateformes avec une charge commune, fonctionnant à grande vitesse et avec des personnes dans la zone dangereuse. La catégorie horizontale décrit six catégories, allant du simple mouvement rotatif (UC-LSH1) aux chariots de scène transportant une charge commune avec des personnes dans la zone dangereuse (UC-LSH6).

Facteurs de conception et exclusion des défaillances

Dans l’industrie, des méthodes de travail sont appliquées pour atténuer le risque. Le surdimensionnement ou la création d’une redondance sont deux voies couramment suivies.

C’est également le principe de base de la EN 17206. Mais il y a des différences dans les approches. Le hissage et levage de charges au-dessus de personnes en est un bon exemple. Dans l'industrie, pour le hissage et le levage, les dispositifs sont dotés d’une capacité de charge maximale. La EN 17206, chapitre 5.1, indique : ‘elle peut être obtenue en doublant le coefficient de fonctionnement dans les calculs (concevoir pour deux fois la charge caractéristique) ou par redondance.’

En d’autres termes, une machine qui peut soulever 1.000 kg dans la construction selon l’approche SWL (Safe Working Load) ne peut être utilisée dans le secteur du divertissement que pour soulever des personnes jusqu’à 500 kg. Il en va de même pour les freins. Alors que les équipements industriels n’en ont généralement qu’un, on impose qu’il y en a deux dans le divertissement pour créer une redondance. Cette combinaison de surdimensionnement et de redondance est assez fréquente dans cette norme.

Pour définir les fonctions de sécurité à utiliser, une évaluation du risque s’avère nécessaire. L’annexe A de la norme contient une liste exhaustive de risques généraux pouvant résulter de l’utilisation de machines et de l’automatisation. Cette liste s’inspire étroitement de la norme ISO 12100: Sécurité des machines – Principes généraux de conception – Appréciation du risque et réduction du risque. Bien qu’elle soit très longue, elle n’est pas exhaustive. Il est toujours possible que des risques supplémentaires doivent être pris en compte.

La définition du niveau de sécurité requis, que le système de commande doit garantir, se reflète dans la valeur SIL pour les fonctions de sécurité individuelles. Elle peut être réalisée en appliquant diverses normes industrielles (IEC 61508, IEC 62061 ou ISO 13849) à l’aide de leurs graphiques de risque respectifs. Chaque fonction de sécurité individuelle se voit attribuer une valeur SIL ou PL minimale. Il y a toutefois une mise en garde importante. Les normes listées ont été élaborées en fonction d’un contexte industriel.

Le défi consiste donc à traduire les mesures à prendre en des dispositifs dans un contexte de divertissement. Il faut également répertorier les indicateurs associés à une fonction de sécurité déployée. Cela concerne par exemple des facteurs comme le temps de réaction, la décélération maximale, le déplacement maximal jusqu’à l’arrêt complet. De plus, les systèmes doivent fonctionner dans divers contextes : le jour 1 dans un hippodrome en bord de mer, le jour 2 dans un stade de football, le jour 3 dans une salle de concert. C’est une question délicate pour les charges dynamiques. Dans l'exemple de l'hippodrome en bord de mer : un écran de 5 mètres sur 9 sur une guidage de 27 mètres de haut devra en moyenne supporter une charge au vent plus importante que la même installation dans un stade de football fermé situé à l’intérieur des terres.

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