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223 MARS - AVRIL - MAI 2021
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Périodique trimestriel de InduMotion asbl – 51e année Mars - Avril - Mai 2021. Distribution Turnhout – P309959
DOSSIER
<< L’avenir de l’enseignement technique >> p26 – Limiter intelligemment la consommation d’air comprimé p34 – Étude de marché du CETOP: la production industrielle mondiale p38 – Marcel De Winter (Service Hydro), Jo Verstraeten (Festo) et Omer Vanheer (WEG), rétrospective de trois carrières bien remplies
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EDITO PAR HUGUES MAES / PRÉSIDENT INDUMOTION
STEM, UN DRAPEAU DONT LA PORTANCE DIFFÈRE « Le monde économique ne demande pas de forces prêtes à l’emploi qui n’ont que des compétences techniques, car ces connaissances peuvent rapidement devenir obsolètes. Notre économie a surtout besoin de jeunes qui possèdent une base solide et la volonté d’apprendre en continu », a déclaré le Ministre flamand de l’enseignement Ben Weyts dans cette édition d’Automation Magazine. Le ministre se trompe.
La discussion sur les nouveaux objectifs de l’enseignement flamand conduit à une bataille juridique maintenant que l’Enseignement catholique se tourne vers la Cour constitutionnelle. Les objectifs finaux sont des buts minimaux qui doivent être atteints par le plus grand nombre d’étudiants possible. Les écoles déterminent comment enseigner la matière et ce qu’elles peuvent ajouter. Personne ne conteste le fait que de nouveaux objectifs sont nécessaires car ils datent des années nonante. Pour la première fois, une attention est accordée à la programmation et à la numérisation, et les étudiants ont des cours sur la gestion de l’argent. Via les nouveaux objectifs finaux, les politiciens voient l’opportunité de relever la barre minimale en mettant davantage l’accent sur les connaissances. Ce qui nous mène aux développements STEM, l’acronyme international des formations fondées sur les Science, la Technology, l’Engineering et les Mathematics. Notre société a besoin de plus de personnes avec un profil STEM. En 2012, le gouvernement flamand lançait, via un plan d’action STEM, 8 objectifs à réaliser d’ici 2020 : 1. Rendre l’enseignement STEM plus attractif, 2. Soutenir les enseignants, les formateurs et les superviseurs, 3. Améliorer le processus du choix d’études et de carrière, 4. Attirer plus de filles dans les formations et les métiers STEM, 5. Viser l’excellence, 6. Adapter l’offre en formations, 7. Encourager les secteurs, les entreprises et les institutions du savoir, 8. Améliorer l’appréciation sociétale envers les métiers techniques. Comme vous pourrez le lire dans notre dossier ‘L’avenir de notre enseignement technique’ le bilan n’est pas très positif, parce que les cloisonnements entre l’enseignement secondaire artistique (KSO), professionnel (BSO), technique (TSO) et général (ASO) datent des années cinquante du siècle dernier et que la réflexion en cascade associée restent le cadre de l’enseignement secondaire flamand. Dans l’enseignement secondaire technique, il y a un sentiment d’impuissance car que les collègues de l’enseignement général ‘ont leur mot à dire’, et cela s’en reflète dans les objectifs du ‘savoir’. La répartition STEM, un drapeau dont la portance
diffère, confronte les directions des établissements ASO et TSO dans une bataille pour les étudiants. Une orientation STEM abstraite pourrait cependant parfaitement fonctionner à côté d’orientations STEM plus concrètes afin que chaque étudiant, sans réflexion en cascade, puisse choisir l’orientation qui convient le mieux à ses talents. L’enseignement repose sur deux piliers essentiels : découvrir les talents de chaque enfant et les stimuler, sans qu’aucun enfant ne soit ‘abandonné’. Parier sur la formation d’une élite et ne pas prêter attention à la piétaille est néfaste à notre société. La ‘réflexion stéréotypée’ crée un contraste inutile entre les matières générales et techniques. Dans ce numéro, vous lirez également quelques réponses inspirantes. Les Regionale Technologische Centra (RTC’s) – coordonnés par un centre STEM flamand – peuvent être un levier important dans la professionnalisation des enseignants engagés dans les STEM. La transition de la vie économique vers l’enseignement doit être plus attractive, il doit être possible de travailler avec des enseignants hybrides, partiellement actifs dans l’enseignement et dans le monde économique. Voyez le système d’apprentissage dual en Allemagne et lisez l’histoire de Hiwin. Des jeunes étudiants allemands sont envoyés dans les entreprises. Ils gagnent un salaire, ce qui renforce l’estime qu’ils ont d’eux. Ils revendiquent leur place dans la société. Le ministre Ben Weyts se trompe: le monde économique a besoin de forces prêtes à l’emploi qui ont des compétences techniques qu’ils peuvent immédiatement déployer. L’apprentissage continu est une évidence. Le secteur technologique évolue tellement vite. Celui qui ne se maintient pas à jour restera sur le bord du chemin. Les jeunes étudiants allemands l’ont compris. Agoria prend déjà une avance dans le développement d’un système d’apprentissage dual de qualité chez nous. Agoria et InduMotion plaident pour un partenariat solide entre l’enseignement et le monde économique.
AUTOMATION MAGAZINE MARS 2021 / 3
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INDUMOTION InduMotion asbl est l’association professionnelle des entreprises spécialisées dans l’automatisation d’industrie et des systèmes d’entraînement (électriques, hydrauliques, mécaniques, pneumatiques), actives comme fabricant, importateur officiel ou distributeur sur le marché Belge.
P3 EDITO P5 CONTENU P6 DOSSIER L’avenir de l’enseignement
Membre du Comité européen CETOP. asbl InduMotion Provinciesteenweg 9 – 3150 Haacht TVA BE0431 258 733 Secrétariat : Gerda Van Keer, tél. +32 471 20 96 73 gerda.vankeer@indumotion.be info@indumotion.be
technique
CONSEIL D’ADMINISTRATION Hugues Maes (SMC Belgium) : Président Bart Vanhaverbeke (Voith Turbo) : Vice-Président Marcel De Winter (Service-Hydro) : Secrétaire général Guy Mertens (Act in Time) : Trésorier Vincent De Cooman (WITTENSTEIN): Administrateur Luc Roelandt (Stromag) : Administrateur Jean-Marc Orban (Festo) : Administrateur
P26 Série économies d’énergie (1/4): Limiter
P25 AGORIA Les enterprises technologiques
encore confiantes début 2021
intelligemment la consommation d’air
comprimé P28 INTERVIEW Annelore Verhulst est hardware
VÉRIFICATEURS AUX COMPTES Adriaan De Potter (Protec) Maciej Szygowski (Doedijns Fluid Industry)
engineer chez Agidens
P33 La communauté IoT << Mindsphere World.
BeNeLux >> fête ses deux ans d’existence
P34 Étude de marché du CETOP: la production
industrielle mondiale
P38 INTERVIEW Marcel De Winter (Service
Hydro), Jo Verstraeten (Festo) et Omer
Vanheer (WEG), rétrospective de trois
carrières bien remplies
P42 Nouveau managing director et nouveau AUTOMATION MAGAZINE Automation Magazine est un périodique trimestriel de l’association InduMotion asbl. Le magazine paraît quatre fois par année (mars, juin, septembre et décembre). RÉDACTION redactie@automation-magazine.be www.automation-magazine.be PUBLICITÉ Jean-Charles Verwaest, tel. +32 475 44 57 91 publiservice@automation-magazine.be ÉDITEUR RESPONSABLE Hugues Maes vzw InduMotion Provinciesteenweg 9 – 3150 Haacht info@indumotion.be www.indumotion.be COMITÉ DE RÉDACTION René Decleer, Ludo De Groef, Marcel De Winter, Hugues Maes, Guy Mertens, Patrick Polspoel, Roger Stas, Maxime Vansichen. SECRÉTARIAT Gerda Van Keer, tel. +32 471 20 96 73 gerda.vankeer@indumotion.be info@automation-magazine.be RÉALISATION Magenta Uitgeverij Designcenter De Winkelhaak Lange Winkelhaakstraat 26 2060 Antwerpen info@magenta-uitgeverij.be
LAY-OUT Caroline van Dam www.brontosaurus-graphics.be ÉDITION 8.300 ex. NL + 2.700 ex. FR Les annonces proposées dans Automation Magazine sont soumises à l’approbation du comité de rédaction. Les annonces doivent obligatoirement concerner des produits ou services se rapportant aux techniques pour l’automatisation industrielle.
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Les communiqués et les articles publiés dans les pages rédactionelles de cette revue ont été selectionnés par le comité de rédaction. Ils sont édités gratuitement et sont exempts de toute publicité. Les auteurs sont responsables de leur textes. Automation Magazine est édité par InduMotion asbl. Un abonnement au magazine est gratuit et peut être demandé au secrétariat d’InduMotion : gerda.vankeer@indumotion.be. Conformément à la législation GDPR européenne, nous vous informons qu’Automation Magazine conserve vos données : nom, nom de la société (option) et adresse. Cette information n’est pas partagée avec des tiers. Via Gerda Van Keer, vous disposez d’un droit de regard et vous pouvez adapter ou supprimer vos données à tout moment. Automation Magazine verschijnt ook in het Nederlands. Credit photo cover: Hiwin © InduMotion 2021
AUTOMATION MAGAZINE MARS 2021 / 5
QUESTIONS ET RÉFLEXIONS À PROPOS DES “STEM” ET SUR LES PROGRAMMES D’APPRENTISSAGE Lorsque Automation Magazine a lancé un appel concernant le dossier ‘L’avenir de notre enseignement technique’, jamais nous n’aurions pensé que ce thème était si sensible auprès des lecteurs. Des dizaines de réactions enthousiastes nous sont parvenues des mondes de l’enseignement et de l’entreprise. La qualité de l’enseignement technique est un sujet épineux depuis longtemps, et les dernières réformes n’ont manifestement pas toujours été accueillies avec un enthousiasme débordant. Dans ce dossier, plusieurs témoignages pertinents mettent le doigt sur les points faibles. Cependant, nous voulons aussi donner une vision de ce que nous pouvons faire pour aider les jeunes dans leur développement. Commençons par la base : l’enseignement technique secondaire. Nous sommes allés à la rencontre d’un enseignant qui a 40 ans d’expérience : Jan Van Dingenen a eu une longue carrière diversifiée dans l’enseignement, avec des passages dans l’enseignement général, l’enseignement technique et l’enseignement professionnel, de la 1ère à la 6ème année 6
secondaire. Il a donné cours de Technique durant 2 ans à la formation du corps professoral et s’est investi durant 8 années come accompagnateur pédagogique en ‘Technologie et Techniques de l’industrie’.
DOSSIER PAR SAMMY SOETAERT
connaissances en technique et certainement en ingénierie font défaut. Je peux vous raconter des histoires de professeurs STEM qui qui, en electricité, ne font pas la différence entre le courant et la tension et ignorent la définition de la résistance … Si on veut intéresser les jeunes à la technique mais aussi à l’ingénierie, il faut les inspirer dès le premier degré. Ce qui n’est pas possible avec des professeurs qui lisent leurs cours. Par conséquence, les meilleures élèves seront plutôt orientés vers la formation Mathématiques-Sciences parce qu’ils n’ont pas été assez stimulés dans leur développement technique. » STEM: juste un label sur un site web? Notre second interlocuteur est Danny Hendrickx, directeur technique à l’école STEM Don Bosco à Helchteren. Il se retrouve en grande partie dans la critique de Jan Van Dingenen: « J’ai moi aussi des retours similaires de frustration dans les écoles techniques. De nombreuses écoles se profilent effectivement comme une école STEM mais elles n’ont pas le savoir-faire nécessaire pour offrir un contenu correct. Et pour continuer l’histoire de Jan : je perçois parfois un manque de motivation chez les enseignants. Les heures STEM ne doivent pas servir à complèter une grille horaire. Une école STEM doit être plus qu’un label sur un site web. »
Jan Van Dingenen: « Mon cheval de bataille est l’enseignement STEM (Sciences, Technologies, Engineering, Mathématiques). Déjà sur la table depuis les années 2000, les intentions de ce plan étaient bonnes, comme la suppression des cloisons entre les enseignements professionnels, techniques et généraux. Mais il a tellement été amendé – pour répondre aux exigences provenant de tous azimuts – que l’élaboration finale peut être qualifiée d’échec. » Peu de connaissances en ingénierie « Les problèmes se situent dans plusieurs domaines, mais l’enseignement STEM remporte la palme. Dans le passé, les écoles dispensant un enseignement général ont constaté avec inquiétude comment l’orientation Sciences industrielles de l’enseignement technique pillait les élèves intelligents d’année en année. Je pense qu’on espérait renverser la vapeur avec l’enseignement STEM. STEM signifie officiellement Science, Technology, Engineering et Mathematics, mais dans la réalité, cela se limite plus souvent que je ne le souhaiterais aux sciences et mathématiques dans l’enseignement général. Il y a deux grandes raisons à cela : la sphère des connaissances de l’enseignant et le manque d’infrastructure. Le dernier problème peut être résolu à terme avec des investissements et de la bonne volonté, mais pour la première raison, c’est moins évident. » « Il est quelque part logique qu’un enseignant qui donne cours durant des années dans les orientations sciencesmathématiques du secondaire général se sente mieux dans ces deux piliers de l’enseignement STEM. Mais les
Jan Van Dingenen confirme: « Attention, les enseignants en soi ne peuvent pas faire grand-chose. Les objectifs finaux du niveau technique sont tout simplement trop faibles. Pour l’élaboration des cours techniques, la commission du programme d’apprentissage était par exemple constituée de 60% de personnes non-techniques issues de l’enseignement général. Elles souhaitent bien entendu que leurs ‘propres’ enseignants puissent donner ces cours, mais ils ne sont généralement pas assez formés techniquement pour le faire. J’ai énormément de respect pour eux mais quand je vois que des professeurs de Géographie, d’Arts ménagers et de Couture peuvent enseigner les cours techniques sans suivre de formation supplémentaire significative, vous pouvez rapidement évaluer le niveau! Et il faut oser appeler un chat un chat: il y a parfois un manque de temps et de motivation chez les enseignants pour suivre une formation supplémentaire en dehors des heures de travail. » « La formation du corps professoral est aussi insuffisante à cet égard car il y a un manque de connaissances techniques et d’immersion chez les professeurs. Lorsque de jeunes diplomés, issus,d’une formation générale, enseignent aux futurs professeurs les cours de technique, on comprend le problème. » Adaptation doublement étrange du programme d’apprentissage Pour Danny Hendrickx, il y a une autre préoccupation : les nouveaux programmes d’apprentissage. Ceux-ci sont accueillis tièdement par le personnel enseignant: « Je les ai parcourus pour toutes les orientations de mon école et j’ai de sérieuses réserves. Je vous donne un exemple: jusqu’à cette année, il y avait au second degré de la formation AUTOMATION MAGAZINE MARS 2021 / 7
professionnelle Electricité 16 heures de pratique et 6 heures de méthodologies. Les écoles pouvaient en grande partie définir le contenu. Dans le nouveau programme d’apprentissage, ces 22 heures ont été ramenées à 17 heures. La différence de 5 heures a été convertie en cours d’Anglais et Français. Si je vois cela par rapport à notre contexte – nous sommes situés dans une région minière, avec de nombreux enfants issus de l’immigration – quelques heures de perfectionnement en Néerlandais seraient plus productives. Aujourd’hui, on nous oblige à donner plus de cours de langues. L’enseignant qui arrive à captiver les élèves avec de telles matières est un corbeau blanc. Par un tel choix, le risque de décrochement scolaire augmente. ceci n’est certainement pas l’objectif! » « La diminution du nombre d’heures de technique est aussi en contradiction avec les attentes du monde économique. Il y a une grande pénurie de profils techniquement qualifiés, les connaissances techniques dans les entreprises disparaissent. Il est donc doublement étrange d’avoir adapté le programme d’apprentissage de cette orientation. » Résultat: une trop grande uniformité « Pour les écoles techniques, les nouveaux programmes d’apprentissage posent un problème plus conséquent. Les nouveaux programmes d’apprentissage ont été introduits il y a 2 ans à partir du premier degré, avec, entretemps, le fameux premier degré élargi. On y retrouve un tronc commun de 27 heures, les 5 heures restantes étant complétées par l’école. Il est possible de commencer ce premier degré élargi dans n’importe quel type d’enseignement, mais dans la pratique, il apparait que les étudiants optent souvent pour une école d’enseignement général. Ce choix est facile à expliquer : ils ont eu peu de contacts avec la technologie dans l’enseignement
primaire, et ce qui est mal connu est mal aimé. Les parents optent eux aussi souvent pour une école ASO. Cette mentalité historique est toujours bien présente. Dans leur raisonnement, ils se disent que si la matière est la même, pourquoi envoyer l’enfant dans une école technique? Sauf que la matière n’est pas la même dans la pratique, et ce que l’étudiant apprend dépend fortement des connaissances et de la motivation des enseignants. Et je rejoins le point soulevé par Jan Van Dingenen. » Jan Van Dingenen poursuit: « Les résultats sont représentatifs. La formation du premier degré est aujourd’hui très générale. Ce n’est pas un sentiment, on le perçoit tous les jours. Aujourd’hui, on voit des projets avec des robots Lego dans le second degré STEM alors que c’était déjà proposé dans le degré technique en première secondaire. Et le changement du nom ‘Education technologique’ en ‘Technique’ il y a quelques années dans le premier degré était un choix pratique. Les parents pensent que l’orientation ‘Technique’ est un cours technique, alors que le contenu est moins technique que le cours ‘Education technologique’ de l’époque. Ici aussi, cela dépend fortement des connaissances et de la motivation de l’enseignant. » Jan Van Dingenen: « Le résultat final de la réforme est que l’enseignement actuel est réduit à un grad groupe uniforme, où le choix d’études Latin dans le premier degré constitue une orientation distincte. Un aplanissement incroyable est en cours car tout le monde se retrouve désormais dans la même classe. Les enseignants peuvent difficilement s’occuper simultanément des plus faibles et des plus forts. Le résultat est un nivellement. »
POSTES À POURVOIR CHEZ AGIDENS Où en sont les entreprises par rapport aux changements dans l’enseignement technique ? Kathleen Dupont est responsable HR chez Agidens mais aussi ingénieur en Electromécanique et membre du Sénat Facultaire des Sciences de l’ingénieur à la KU Leuven. Cet organisme souhaite optimiser la coordination de fond entre la formation Ingénieur et la demande sur le terrain. Kathleen est donc bien placée pour interpréter les conséquences potentielles pour le monde de l’entreprise. Mais avant d’aller plus loin, nous lui avons demandé combien de postes étaient à pourvoir : « Si je ne retiens que les profils techniques, nous arrivons à 70 postes vacants aujourd’hui, malgré la situation liée au Covid-19. Avant l’épidémie, nous tournions autour des 100 postes et si l’activité économique se rétablit complètement, nous repartirons dans ce sens. Les profils que nous recherchons sont principalement des Licences et des Maîtrises dans les disciplines électromécanique et électronique. Les constructeurs de tableaux électriques et les techniciens de service sont toujours les bienvenus. Parallèlement à cela, nous suivons les évolutions technologiques comme les big data, l’IoT et la numérisation, voilà pourquoi nous nous orientons de plus en plus vers les profils IT. »
en domaines selon la discipline, et de prévoir des gradations. Je pense par exemple à un domaine Economie, un domaine Langues, un domaine Technique, un domaine Sciences, … Ce mode de fonctionnement peut s’avérer fructueux, c’est déjà démontré avec les orientations Sciences industrielles et Sciences techniques. C’est une formation de haut niveau, mais comme elle relève de l’enseignement technique, elle bénéficie encore et toujours de l’image faussée ‘niveau inférieur’. C’est dommage. Il faut une plus grande ouverture dans le monde de l’enseignement. Les anciennes écoles d’enseignement général n’ont pas d’enseignants correctement formés, les anciennes écoles d’enseignement technique ont de l’infrastructure mais manquent peut-être de connaissances en Sciences et Mathématiques. Se rabattre sur l’ancienne répartition n’est pas la solution, il faut au contraire renforcer la collaboration entre les écoles. Unir les forces, partager les connaissances et lutter contre la fragmentation, voilà ce dont nous avons besoin. » www.agidens.com
L’apprentissage dual dans le programme de transition
Diplôme inférieur, plus d’expérience « Une autre évolution importante est que nous empruntons des trajectoires alternatives, nous regardons moins le diplôme mais plutôt des éléments comme l’expérience. La formation utile est alors prévue en interne, pendant le travail. Nous avons fondé une école d’été où les étudiants bacheliers et ingénieurs peuvent suivre des workshops durant une semaine de manière très accessible, et ils reçoivent des travaux pratiques sur l’automatisation. Les réactions des étudiants sont toujours positives. »
Un leader d’entreprise nous a fait remarquer ceci : « Les ingénieurs industriels peuvent s’inscrire de 2 manières : par un Master direct ou une voie parallèle avec un Bachelier professionnel suivi d’un programme de transition. Je proposerais de convertir les années de transition en un système dual, avec un travail à mi-temps et des études à mitemps. Nous avons actuellement 2 de ces profils en service et nous en tirons de très bonnes expériences. Avec ce système, vous faites d’une pierre deux coups : les connaissances pratiques sont considérablement améliorées, les étudiants gagnent entretemps un bon salaire et le coût envers la société est finalement moins élevé. »
Depuis sa position au Sénat Facultaire, Kathleen Dupont a une bonne perspective du monde de l’enseignement. Un de ses chevaux de bataille est le découpage de l’enseignement secondaire : « Je trouve dommage que l’on réfléchisse encore en termes D’enseignement général, technique et professionel. Je pense qu’il serait plus logique de répartir l’enseignement
« Je veux aussi plaider pour plus de conférenciers invités issus de notre secteur, où l’industrie peut prendre plus de responsabilités. Par conférenciers invités, j’entends des séries de cours de qualité et neutres, données par une personne qui a les deux pieds dans la pratique. Pas un individu semicommercial qui fait défiler un document PowerPoint ». AUTOMATION MAGAZINE MARS 2021 / 9
L’enseignant Johan Vanbeselaere a participé à la restauration d’un char datant de la Première Guerre mondiale. Hydrauvision a notamment fourni des composants.
“FAIRE PREUVE DE CRÉATIVITÉ AVEC LES RÈGLES” Quiconque a regardé l’émission télévisée ‘Reizen Waes’ il y a quelques semaines a peut-être été surpris par cette splendide réplique de char datant de la Première Guerre mondiale. Une des forces motrices de cette réalisation est Johan Vanbeselaere. Il est professeur d’ingénierie à temps partiel à l’école technique d’Ypres et assistant pédagogique à temps partiel au projet et à l’observatoire astronomique AstroLAB IRIS. Outra sa fascination pour l’astronomie et les engins de guerre, Johan déploie des méthodes pédagogiques peu communes : des évaluations sans points, le coaching de groupe et des entretiens d’évaluation. « A l’issue de mes études d’ingénieur en Electromécanique, je me suis retrouvé accidentellement dans l’enseignement », lance Johan Vanbeselaere. « A ce moment-là, pratiquement chaque collègue pouvait être mon père, tout le monde était assez conservateur par nature. Cela avait des conséquences sur les équipements techniques de l’école. Un exemple : je voulais faire les premiers pas dans le dessin informatisé – nous étions en 1988 – mais le département Mécanique n’avait pas d’ordinateur car mes collègues étaient totalement contre. Ils m’ont regardé d’un drôle d’air quand je suis arrivé avec un ordinateur que m’avait prêté le département Electronique et quand j’ai réussi à imprimer un cercle que j’avais dessiné. » « A l’époque, j’étais abonné à une revue américaine pour les astronomes amateurs. J’ai été initié très tôt au courrier électronique. Quelques mois plus tard, nous avons construit le premier point d’appel internet de la région avec notre 10
observatoire. Là aussi, l’école était contre lorsque j’ai demandé une connexion internet : c’était trop cher et on ne voyait pas l’utilité. » « En d’autres termes, je me suis toujours intéressé aux nouvelles technologies. A l’époque, les écoles techniques avaient déjà du mal à suivre les investissements dans les techniques modernes. A un moment, l’Europe a accordé des subsides lorsque l’école a organisé des cours du soir dans certaines régions. J’ai donné cours le soir pendant plusieurs années avec quelques collègues. Avec les subsides, nous avons pu acheter des équipements didactiques qui se sont aussi avérés utiles pour les cours du jour. » « Aujourd’hui encore, il est difficile pour une école de suivre le rythme. Les collègues se battent pour obtenir leur part du gâteau et les machines coûtent cher. J’ai, par exemple, dû patienter plusieurs années avant d’obtenir une machine de découpe au laser et j’ai même financé une imprimante 3D avec un concours que nous avions gagné car aucun budget n’était disponible. Tout cela a un impact sur l’enseignement. » « Je ne veux certainement pas en faire une complainte. J’ai actuellement beaucoup de liberté d’expérimentation que la direction soutient, ce qui n’est pas sans importance. Le cours d’ingénierie aux étudiants des deuxième et troisième degrés en Sciences industrielles mais j’aborde la matière différemment. J’essaie de préparer les étudiants – ceux qui réalisent un travail de projet chez moi – à la réalité du monde de l’entreprise. Je déplace l’accent du pur transfert de
DOSSIER connaissances vers une approche plus encadrante et je veille à ce qu’ils acquièrent des compétences qui leur seront utiles plus tard. Le programme d’apprentissage l’exige également. Par exemple, je leur met consciemment des bâtons dans les roues afin qu’ils puissent expérimenter ce qu’ils vivront plus tard. Je vous donne quelques exemples : quand les étudiants travaillent en équipes, je les change soudainement d’équipe et je regarde comment ils réagissent. Cela leur arrivera plus tard de devoir travailler sur un projet totalement différent. Autre exemple : cela m’est arrivé de saboter la connexion réseau. C’est passionnant de voir comment chaque individu réagit. Certains viennent d’abord me voir, d’autres se mettent directement à rechercher une solution. Après un certain temps, ils en tirent les leçons et peuvent anticiper. » « Je leur demande aussi de documenter leur travail et de le partager en ligne, en continu. Supposons qu’ils soient malades, un collègue pourra alors reprendre le projet. J’ai même échangé 2 étudiants dans un projet, et ils pouvaient uniquement utiliser le rapport du collègue. Ils apprennent ainsi à gérer les changements. Cela porte déjà ses fruits aujourd’hui car suite au corona virus, il arrive parfois que les étudiants ne travaillent pas sur leur projet durant plusieurs semaines. Un tel document de suivi est alors une mine d’or. » « Je travaille donc sur leur motivation intrinsèque. C’est aussi la raison pour laquelle je ne travaille pas avec une évaluation basée sur des points, parce que , dans ce cas, ils se concentrent sur la recherche du score le plus haut et non sur ce qu’ils peuvent apprendre. Cependant, nous organisons régulièrement des entretiens d’évaluation où nous discutons des points positifs et de ceux encore à améliorer. L’évaluation va dans les deux sens : les étudiants doivent évaluer mon fonctionnement et l’environnement d’apprentissage, et ils en sont tout à fait capables. Bien entendu, il faut instaurer le respect et la confiance mutuelle. »
« Pourquoi je travaille comme cela ? Parce que je pense qu’un système à points n’est pas toujours un bon instrument qui reflète la réalité. La réponse correcte à un problème mathématique est une chose, mais que faites-vous des attitudes comme ‘faire preuve de leadership’, ‘se soutenir mutuellement’ ou ‘travailler idéalement dans un groupe’ ? Et quid de l’étudiant timide qui, soudain, s’épanouit? Comment refléter tout cela dans un score numérique? Il faut se débarrasser de la dictature du pourcent. » « Ce que je crains un peu, pour plusieurs raisons, ce sont les nouveaux programmes d’apprentissage. Premièrement, ils sont plus stricts avec des objectifs plus concrets, les enseignants ont moins de latitude pour constituer leurs matières. Deuxièmement, il y a moins d’heures en Ingénierie au profit des matières générales. Troisièmement, la notion de ‘groupe’ en Ingénierie n’est pratiquement plus présente dans le programme d’apprentissage, elle n’est mentionnée qu’entre les lignes. Je peux m’imaginer la cause de ces changements et je vais m’adapter, ce que je demande aussi à mes étudiants. La seule chose que nous pouvons faire, c’est définir nos propres priorités. » « Ce qui ne change jamais, c’est que tout change et que cela peut se passer mieux que prévu », poursuit Johan Vanbeselaere. « Je veux terminer sur une note positive. N’oublions pas tout ce dont nos étudiants sont capables. Je peux vous citer des dizaines de projets fantastiques que nos équipes d’étudiants ont réalisé. Nous avons un jour remporté un vol parabolique et nous sommes présents via nos étudiants techniciens parmi les étudiants doctorants européens dans un environnement ESA ! Les outsiders sont vraiment parfois surprenants. » www.vtiieper.smsi.be www.hydrauvision.com
Les étudiants de Johan Vanbeselaere (centre photo) en pleine action lors de leur vol parabolique.
AUTOMATION MAGAZINE MARS 2021 / 11
« Dans la réalité, il est impossible de traiter en substance toutes les techniques car il n’y a tout simplement pas assez de temps pour cela. »
“DÉPLACER DES COURS À L’ANNÉE SUIVANTE CRÉE UNE MENTALITÉ LAXISTE” Comment l’enseignement supérieur perçoit-il les évolutions sociétales envers l’enseignement et la technologie ? Nous sommes allés à l’ECAM, Ecole des Arts et Métiers, spécialisée dans la formation de l’ingénieur, et nous avons posé la question à l’enseignant David Rouchard. David Rouchard a un avis clair sur la question : « Je perçois 2 problèmes potentiels dans l’enseignement supérieur. Un premier obstacle est la qualité très variable des étudiants entrants. En tant qu’institut d’enseignement, nous visons un nous voulons des diplomés d’un certain niveau, et cette qualité variable fait qu’il est difficile de le garantir. Malgré ma carrière d’enseignant relativement courte, je n’ai pas l’impression que cette évolution soit positive. » « Le second problème est le suivi des nouvelles évolutions et technologies. Le monde industriel évolue si rapidement et dans des orientations très diverses qu’il devient difficile pour les écoles de choisir les domaines à privilégier. Bien entendu, nous voulons donner une large base scientifique aux étudiants, qu’ils soient au courant de tout et qu’ils puissent 12
suivre des stages et acquérir de l’expérience pratique. En d’autres termes, il faut constamment considérer les thèmes que nous pouvons aborder plus en profondeur, et ceux que nous ne pouvons pas. C’est un exercice d’équilibre difficile. Dans la réalité, il est impossible de traiter en substance toutes les techniques car il n’y a tout simplement pas assez de temps pour cela. » Pas assez de pratique par rapport à l’Allemagne? « En théorie, nous pourrions travailler à une spécialisation plus poussée comme la robotique ou la communication industrielle, mais à mon sens, on limiterait les options dans la vie professionnelle. Voilà pourquoi nous essayons plutôt de travailler selon une ‘mentalité d’apprentissage’. Nous transmettons aux étudiants la base théorique du plus grand nombre de choses possible afin qu’ils puissent absorber plus facilement la nouvelle matière. Nous sommes certainement ouverts aux suggestions venant de l’industrie. Nous organisons aussi des entretiens en table ronde pour évaluer les attentes vis-à-vis de nos formations. »
DOSSIER David Rouchard: « Outre les travaux en laboratoire, les étudiants apprennent la pratique via des stages. Au cours des 5 ans, ils suivent 2 fois un stage en entreprise de 7 semaines et réalisent un travail de fin d’étude qui les occupent 2 des 5 jours ouvrables, de la Toussaint à la fin de leur année. Notre système est parfois comparé avec l’enseignement des pays voisins comme l’Allemagne, où il est suggéré que les ingénieurs acquièrent plus d’expérience pratique. Mais ne comparons pas des pommes à des poires. L’Allemagne possède 2 types de formation, la première est comparable à la nôtre, avec environ 6 mois de stage pratique pendant la formation. A côté de cela, il y a bien entendu le système de la formation duale, dont le niveau se situe entre notre Licence et la Maîtrise, et où les étudiants passent la majeure partie de leur temps d’étude dans une entreprise. La grande différence est qu’ils sont rémunérés. Voir aussi l’article décrivant l’enseignement dual un peu plus loin dans le magazine. » ‘Les trajets d’étude longs coûtent beaucoup d’argent’ « Un autre point que j’estime sensible – et qui est lié à la qualité – c’est que nous ne parlons plus d’années scolaires que vous réussissez ou pas. Les étudiants qui n’ont pas réussi dans une ou plusieurs matières peuvent les reprendre l’année suivante. En soi, ce peut être positif dans certains cas – tout le monde peut avoir une année difficile – mais ce système est aujourd’hui souvent détourné. Cela génère une mentalité laxiste. »
A propos de David Rouchard David Rouchard a décroché en 2004 son diplôme d’ingénieur industriel en Electromécanique option Automatisation à l’ECAM, l’institut où il donne cours aujourd’hui. Avant cela, il a acquis une longue expérience en entreprise : « J’ai travaillé pendant plus de 10 ans chez Schneider Electric, à la business unit Industry. J’ai occupé plusieurs postes et l’automatisation était le grand dénominateur commun. Après cette période, j’avais besoin de relever un nouveau défi et je l’ai trouvé tant dans l’enseignement, à l’institut ECAM d’où je suis diplômé, que chez Automotion, le partenaire en automatisation de Schneider Electric pour les machines et le contrôle de mouvement. A l’ECAM, j’ai d’abord travaillé comme professeur invité durant un jour par semaine, et je donnais notamment cours de communication industrielle. Après un an, je suis devenu enseignant à temps complet. Aujourd’hui, je donne cours aux futurs ingénieurs sur divers sujets comme les boucles de régulation, la pneumatique, la communication industrielle, le dimensionnement de moteurs et la robotique. Je supervise également les travaux en laboratoire, les stages et les travaux de fin d’études. » ECAM L’ECAM est la plus grande école d’ingénieurs industriels en Belgique francophone. Plus de 1.000 étudiants y sont formés dans 7 orientations, dont celle d’ingénieur industriel en Automatisation. Les principales valeurs de l’ECAM sont la confiance, la qualité et la collaboration. L’ambition est de former des ingénieurs polyvalents, autonomes, engagés,
« Jadis, les échecs scolaires étaient vécus comme un drame car le risque de doubler était là. Cela créait plus de pression, mais aussi un certain écrémage. Dès le début de la formation, les étudiants se rendaient compte qu’ils avaient peut-être visé un peu trop haut, ou les efforts que demandait la formation étaient trop importants. Aujourd’hui, certains étudiants décident, en levant les épaules, de poursuivre certains cours l’année suivante. Le résultat qu’il y a parfois des étudiants qui suivent des cours de Maîtrise tout en trainant des matières de bachelier. Le résultat final est préjudiciable à la qualité des diplômés et met en péril la cohérence du programme d’études. De plus, cela allonge la durée des études. En d’autres termes, l’impact sociétal est important. Et il faut aussi appeler un chat un chat : l’étudiant curieux et motivé qui ne regarde pas à l’effort devient de plus en plus rare. » « Ce qui n’est pas non plus directement une aide, c’est le mode de financement qui dépend du nombre d’étudiants que l’on peut attirer. Les écoles ont peut-être intérêt à attirer le plus d’étudiants possible, la question est de savoir si ces étudiants ont effectivement le profil pour travailler comme ingénieur. Je pense que les écoles et par extension la société y ont une grande responsabilité. »
www.ecam.be
David Rouchard: « Nous sommes certainement ouverts aux suggestions venant de l’industrie. »
tournés vers l’industrie, dotés d’une bonne culture technique et d’un esprit d’équipe fort. La formation dispensée est donc multidisciplinaire, liée aux valeurs humaines, tournée vers l’international et couplée au monde de l’entreprise. L’ECAM est située à Bruxelles (Woluwe) et fait partie de la Haute Ecole ICHEC-ECAM-ISFSC. AUTOMATION MAGAZINE MARS 2021 / 13
LES RTC’S, MAILLON CRUCIAL ENTRE L’ENSEIGNEMENT TECHNIQUE ET LE MONDE ÉCONOMIQUE Vous avez pu le lire dans les témoignages : les écoles sont de plus en plus confrontées à des budgets limités et les enseignants peinent à maintenir leurs connaissances à jour. Les entreprises veulent souvent apporter leur aide là où c’est nécessaire, mais les deux acteurs ne se trouvent pas toujours. Pour éviter cela, les Regionale Technologische Centra – RTC en abrégé – jouent un rôle important. Raf De Boeck du RTC Brabant flamand souligne l’importance d’une interaction optimale entre l’enseignement et le monde économique : « Il y a énormément de connaissances et d’expertise au sein de ces deux acteurs mais ils se focalisent d’abord sur leurs propres tâches essentielles. Une interaction complète ne peut avoir lieu que via un maillon intermédiaire spécialisé et fort. Les enseignants sont par exemple inondés d’informations provenant du monde économique. Pour eux, il n’est pas toujours évident de déterminer ce qui est important. Nous les aidons à filtrer ces informations en fonction de ce qui est utile pour l’enseignement et ce qui cadre avec les programmes d’apprentissage. Via les projets que nous mettons en place avec le monde économique, les enseignants et les étudiants peuvent se familiariser aux nouvelles technologies. » « L’implication du monde économique est essentielle dans l’enseignement secondaire technique et professionnel. On évite que le fossé ne s’étende entre la formation dans les
écoles et la réalité sur le lieu de travail. Cela crée aussi un climat éducatif plus motivant et stimulant. » « Dans l’avenir, je vois notre rôle se développer davantage. Il y a la problématique de l’enseignement STEM qui est soulignée dans ce magazine. Actuellement, notre fonctionnement est scindé sur l’enseignement technique et professionnel, mais si on nous le demande, nous pourrions offrir une plus-value à l’enseignement général pour rafraîchir les connaissances techniques dans les orientations STEM scientifiques. Bien entendu, il faut dégager une marge pour étendre notre action.» « La mise en oeuvre structurelle des RTC’s en tant que lien de connexion pour ces formes d’enseignement, pour lesquelles nous pouvons offrir une plus-value, est déjà notre ambition. Ce ne serait pas un luxe superflu car il y a beaucoup à faire. Il y a non seulement la problématique des budgets scolaires et des connaissances techniques limités mais aussi la numérisation croissante qui est un défi de taille. Cela va provoquer un glissement de terrain dans l’enseignement. La manière d’enseigner va complètement changer, pensez à la RV et à la RA et aux nouveaux thèmes comme la cybersécurité. Ces nouvelles techniques sont déjà implémentées dans les entreprises, les écoles doivent donc suivre. » www.rtc.vlaanderen
“PRENEZ VOTRE RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE EN TANT QU’ENTREPRISE” Chez Siemens, l’enseignement et la formation sont aussi un pilier important du fonctionnement. Thierry Van Eeckhout, vice-président Sales Digital Industries, le souligne: « En tant qu’entreprise, nous avons une grande responsabilité sociétale. A un stade précoce, il faut initier les personnes aux technologies et à l’innovation afin de les enthousiasmer aux formes d’enseignement STEM. Nourrir les jeunes talents techniques est nécessaire pour stimuler la croissance de notre industrie dans l’avenir. » « Dans la pratique, nous avons plusieurs collaborations et projets en cours qui se déploient dans les diverses couches de l’enseignement technique. Dans l’enseignement secondaire, nous travaillons par exemple avec les enseignants et les RTC’s et nous leur proposons du support dans leurs initiatives. Partager nos connaissances est très important. Quiconque ne suit pas la technologie pendant 2 ans devra faire un long travail de rattrapage. Nous assumons ici une tâche de support pour actualiser les connaissances en permanence. »
« Depuis 2016, nous nous intéressons aussi à l’enseignement supérieur avec l’apprentissage dual en collaboration avec les hautes écoles Hogent et UCLL. Avec les universités KU Leuven et UGent, nous avons conclu un partenariat structurel sous la forme de la Siemens Industry Academy. Les étudiants acquièrent de l’expérience pratique et des compétences professionnelles tout en participant aux projets d’innovation technologiques d’acteurs industriels belges de premier plan dans tous les secteurs. Nous voulons être l’agent de liaison pour améliorer encore le niveau des connaissances. » « Ces partenariats exigent en effet un certain investissement et de l’engagement. Nous avons libéré un collaborateur de notre organisation pour la coordination des contacts avec l’enseignement. Nous voulons tendre la main à l’enseignement et avancer ensemble. C’est essentiel pour stimuler davantage la croissance de l’industrie belge. Déployer les talents et les motiver à suivre une formation technique est un facteur très important à cet égard. » www.siemens.be
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DOSSIER PLATEFORME STEM: “DONNEZ UNE FORCE VITALE AUX ENSEIGNEMENTS TSO ET BSO!” « Un des drames du monde de l’enseignement découle d’une décision prise lors du mandat précédent. Le système d’enseignement pour préparer nos jeunes aux deuxième, troisième et quatrième trimestres du 21ème siècle est ancré et enfermé dans des structures et des cadres du siècle dernier. Les cloisons entre les enseignements secondaires artistique (KSO), professionnel (BSO), technique (TSO) et général (ASO) des années cinquante et la réflexion en cascade qui l’accompagne restent le cadre de réflexion de l’enseignement secondaire flamand. Une incompréhension, » d’après la plateforme STEM. « Un autre problème est la ‘pensée stéréotypée’. Sous la pression des programmes d’apprentissage et de l’interprétation rigide des règles, les objectifs finaux et tout ce que l’enseignement devrait viser sont pratiquement toujours traduits en des matières et des petites matières enseignées chaque semaine pendant 50 minutes, les personnes se succédant pour débiter les matières. Cela crée
LA RÉPONSE DU MINISTRE FLAMAND DE L’EDUCATION BEN WEYTS « Le monde économique ne demande pas de forces prêtes à l’emploi et qui n’ont que des compétences techniques, car ces compétences deviennent vite obsolètes. Notre économie a besoin de jeunes qui ont des bases solides et une attitude pour l’apprentissage en continu’, » dit le ministre flamand de l’Education Ben Weyts. Que fait-on concrètement pour garantir le niveau minimum des connaissances dans les aspects de STEM ? Ministre Ben Weyts : « Le premier degré doit s’orienter objectivement. Il est important d’avoir suffisamment de personnes ayant une expérience dans l’enseignement secondaire technique (TSO), professionnel (BSO) et artistique (KSO). S’il y a une dominance de personnes actives dans l’enseignement secondaire général (ASO), il se peut que les étudiants soient moins enclins à opter pour les orientations TSO, BSO ou KSO. Ce n’est pas simple à résoudre. Un mix idéal est difficile à réaliser. C’est aussi une question d’infrastructure : dans les écoles ASO traditionnelles, il y a souvent peu voire pas d’équipements adaptés aux lettres T et E des études STEM. »
« Cependant, nous y accordons de plus en plus d’attention dans l’enseignement global : dans tous les types et dans la formation des enseignants. Par le déploiement de l’enseignement dual, nous permettons aussi aux personnes actives dans la pratique, l’industrie par exemple, de venir se présenter devant une classe. Les enseignants devraient avoir plus d’opportunités pour se professionnaliser davantage et les directions des établissements devraient discuter avec eux sur la possibilité de leur offrir des options d’apprentissage
de la démotivation et un contraste inutile entre les matières générales et les matières techniques. » « Les leviers proposés aux enseignants pour se professionnaliser sont importants. Il est prévu 65 euros par tête et par an. N’est-ce pas à pleurer? Comment les enseignants peuvent-ils transmettre la passion de l’apprentissage en continu et l’autogestion de l’apprentissage à leurs étudiants s’ils n’ont guère l’occasion de le faire ? » « Les Regionale Technologische Centra (RTC) – coordonnés par un centre STEM flamand – pourraient être un levier important de la professionnalisation des enseignants engagés dans les STEM. Récemment, des mesures ont été prises pour rendre la transition de la vie économique vers l’enseignement plus attractive. On pense enfin aux enseignants hybrides qui enseignent et travaillent à temps partiels. Ce sont des signes encourageants. » www.stemcharter.be
supplémentaires afin qu’ils puissent être plus performants dans leur travail en constante évolution. Il faut augmenter le nombre d’enseignants directement formés pour enseigner les matières STEM et ils ne doivent pas uniquement maîtriser leur propre sous-matière mais toute la dimension de STEM. De plus, il faut attirer davantage d’enseignants qui ont acquis de l’expérience dans la vie économique. Il faut les rémunérer correctement et les former pédagogiquement. La nouvelle voie vers l’enseignant hybride – qui travaille et enseigne à temps partiels – va se refléter dans la pratique prochainement. » Existe-t-il des actions pour stimuler/introduire l’apprentissage dual ? « L’apprentissage dual va être étendu à l’enseignement supérieur. Cette intention est inscrite dans l’accord du gouvernement flamand et dans les notes politiques Enseignement et Travail. Il y a plusieurs projets ESF au sein desquels il est testé concrètement dans des laboratoires. L’organisation ou non de l’apprentissage en milieu de travail, le contenu et la durée relèvent de l’autonomie des établissements. Au sein des formations de graduat, l’apprentissage en milieu de travail est déjà un volet obligatoire du curriculum. Il doit au moins représenter 1/3 du volume du programme. » Le système de crédit ne devrait-il pas être révisé de toute urgence, ou du moins être plus strict? « Il faut en effet améliorer l’efficacité des études dans l’enseignement supérieur. Les années d’études perdues coûtent du temps et de l’argent à l’étudiant mais aussi à la société en général. Nous travaillons sur une meilleure orientation et une réorientation plus rapide afin que les étudiants ne se retrouvent pas ou ne restent pas dans un choix qui ne leur convient pas. Nous avons introduit davantage de dispositifs de tests obligatoires, et avec les établissements de l’enseignement supérieur, j’étudie comment et où on peut encore effectuer de tels tests. Je veux aussi coupler une remédiation obligatoire aux résultats des tests. »
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Dans le cadre du système allemand ‘Duale Ausbildung’, les étudiants sont formés dans les entreprises.
UNE VÉRITABLE FORMATION PRATIQUE: L’APPRENTISSAGE DUAL EN ALLEMAGNE Cela ne fait jamais de mal de franchir la frontière pour aller voir un peu comment nos voisins abordent l’enseignement technique. En Allemagne par exemple, le programme d’apprentissage dual est une référence pour les étudiants qui souhaitent coupler leur formation théorique à une maîtrise pratique. Comment ce système fonctionne-t-il exactement ? Et quelles leçons pouvons-nous en tirer ?
dual. Les formations commencent à partir de 15 ans et s’étendent généralement sur trois années. J’estime à 5% seulement le nombre d’étudiants allemands qui n’adhèrent pas au programme. Soyons précis, cela n’a rien à voir avec les formations de bachelier et master telles que vous les connaissez. Les admissions aux programmes de bachelier et master peuvent découler de ces deux systèmes de formation. »
Le ‘Duale Ausbildung’ ou apprentissage dual est un concept dont nos voisins de l’Est sont fiers, à juste titre. C’est aussi le cas de notre interlocuteur Werner Maurer, managing director chez Hiwin. L’entreprise fabrique des composants de machines et est spécialisée dans les systèmes linéaires comme les guidages et les vis à billes.
« Le système d’apprentissage dual se compose de deux grands piliers : les étudiants reçoivent une formation théorique qui correspond à 1/3 du temps et une formation pratique dans les entreprises durant les 2/3 restants. Ce programme n’est pas limité aux formations purement techniques, les étudiants qui veulent par exemple occuper un poste dans une banque ou dans une agence de marketing peuvent très bien suivre cette orientation. Le système est accessible aux étudiants de tous les niveaux d’enseignement (voir encadré). »
Werner Maurer: « Le programme d’apprentissage dual allemand se concentre sur ce qui est chez vous les 2ème et 3ème degrés de l’enseignement secondaire. Les étudiants peuvent choisir leur orientation : suivre une formation comme vous les connaissez ou un programme d’apprentissage 16
Traités comme de véritables collaborateurs « Le système d’apprentissage dual est totalement différent
DOSSIER du concept de stage ou d’apprentissage en milieu de travail. L’objectif est que les élèves que vous formez soient effectivement engagés plus tard. Chez Hiwin, 38 étudiants travaillent en ce moment. Après leur parcours de formation, ils pourront commencer à travailler chez nous, ou choisir une autre voie s’ils le souhaitent. Je constate cependant que c’est assez exceptionnel : ces dernières années, un seul jeune est parti travailler ailleurs. »
de proposer un parcours de formation de qualité. Dans notre cas, elle a notamment examiné le type de produits que nous fabriquons, les technologies mises en œuvre et la manière dont notre structure est organisée. Il faut aussi nommer un ‘maitre de formation’ qui, au nom de l’entreprise, est responsable de la formation des étudiants, celui-ci doit aussi suivre une formation. Après avoir obtenu votre certification, vous pouvez participer au programme. »
« La chance que les étudiants commencent leur carrière professionnelle chez nous est donc très grande, ce qui a des conséquences positives pour nous comme pour eux. Nous ne voulons pas que nos étudiants réalisent uniquement des tâches inférieures dans l’atelier, nous voulons leur apprendre un vrai métier pour plus tard. Voilà pourquoi nous insistons pour qu’ils suivent leur formation scolaire sérieusement, car nous en profiterons aussi à terme. C’est un des grands avantages du système d’apprentissage dual : le niveau élevé de la formation est positif pour l’étudiant mais aussi pour l’entreprise. »
Procédure de sélection « Via divers canaux, nous indiquons les emplois que nous proposons dans le cadre du programme d’apprentissage dual et les étudiants sont libres de s’inscrire. Nous essayons d’accompagner les élèves de tous les niveaux d’enseignement. N’y a-t-il pas une concurrence entre les entreprises pour attirer les profils dans les orientations les plus difficiles. Non, nous ne participons certainement pas à cela. Nos emplois sont ouverts à tous les profils. Vous pouvez comparer cela aux offres d’emploi normales et aux procédures de sollicitation associées. »
« Les étudiants sont partiellement rémunérés pour leurs prestations. Le niveau de la rémunération n’est pas totalement le même que celui des collaborateurs classiques mais c’est loin d’être négligeable. Nous avons plusieurs jobs où les élèves peuvent gagner près de 1.000 euros par mois. Pour certaines familles, cela a un impact considérable, il ne faut pas oublier le volet social. » Certification requise « Il est intéressant de souligner que les entreprises ne sont pas obligées d’accueillir des étudiants. Celles qui souhaitent le faire doivent soumettre une demande à l’autorité compétente qui, pour l’industrie, est la Chambre de commerce. A l’issue d’un audit, l’organisme détermine si votre entreprise est capable
« Nous stimulons les étudiants en les invitant à venir travailler chez nous durant les mois d’été. Ils apprennent ainsi à connaître l’entreprise et nous avons une première impression de leur attitude. S’ils s’inscrivent à la formation plus tard, une période d’essai de 4 mois est prévue durant laquelle nous pouvons décider de mettre fin à la collaboration, ce qui n’est théoriquement plus possible par la suite. N’oublions pas qu’il s’agit d’une véritable entreprise et qu’il faut se conformer aux règles. Les étudiants qui ont un comportement inadéquat sont immédiatement remerciés. Heureusement, cela arrive très rarement. » Evaluation et accompagnement Les 38 étudiants – environ dix pourcents du nombre de collaborateurs – sont accompagnés dans la pratique par
Les étudiants sont formés sur des équipements de production modernes, ce qui complète leurs connaissances pratiques.
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4 collaborateurs de divers départements qui assument cette tâche en plus de leur travail quotidien. Alessa Spothelfer est l’un de ces accompagnateurs : « J’ai 7 des 38 étudiants présents chez Hiwin sous mon aile. Au début de la formation, ils travaillent plusieurs semaines dans chaque département, et puis nous choisissons, en concertation avec eux, le département où ils suivront leur formation pendant environ 3 ans. »
L’objectif est que les étudiants démarrent leur carrière professionnelle chez Hiwin, l’entreprise attend donc que les étudiants reçoivent une formation solide.
Le système d’enseignement allemand Pour bien comprendre le système d’apprentissage dual en Allemagne, il nous faut revenir sur le système scolaire allemand. Après la Grundschule (enseignement fondamental), les étudiants peuvent choisir plusieurs options. Les étudiants qui veulent étudier plus tard dans l’une des 90 universités ou 110 hautes écoles du pays optent généralement pour le Gymnasium, qui est comparable à notre enseignement secondaire général et ses orientations difficiles. Après la Grundschule, près de quarante pourcents des jeunes allemands se tournent vers la Realschule, qui est comparable au niveau de notre enseignement secondaire général et technique. Une fois cette orientation terminée, les étudiants peuvent choisir une école professionnelle (Berufsfachschule ou Fachoberschule) ou franchir le pas vers le Gymnasium. Environ un quart des enfants allemands vont à la Hauptschule après la Grundschule. Ce type d’enseignement peut être comparé à notre enseignement professionnel P et sert à former des professionnels. La Hauptschule dure cinq ou six ans et les étudiants peuvent poursuivre avec une formation professionnelle de deux ans. A partir de ces orientations, il est possible de suivre le programme d’apprentissage dual.
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« Si des problèmes surgissent, nous sommes le premier point de contact pour clarifier les choses. Nous sommes aussi étroitement impliqués dans le processus d’évaluation. Tous les six mois, les étudiants reçoivent leurs points de la formation scolaire, et nous prévoyons régulièrement des entretiens d’évaluation. en collaboration avec les écoles. Je collecte les commentaires sur leurs performances et je les transmets aux écoles, et l’inverse se produit aussi. Si les étudiants obtiennent de mauvais résultats aux examens scolaires, nous en sommes avertis. Nous pouvons alors essayer de les stimuler car comme l’a mentionné Werner, nous récoltons aussi les fruits lorsque l’étudiant réussit son parcours théorique. A la fin de leur formation, les étudiants doivent passer un test pratique approfondi. S’ils réussissent, la Chambre de Commerce leur délivre le diplôme. » Maintenir le niveau technique Mettre sur pied une structure, prévoir l’encadrement, organiser des moments d’évaluation, mettre en place des procédures de sélection… Pour une entreprise, le système de l’apprentissage dual génère du travail supplémentaire par rapport à un stage classique. Werner Maurer perçoit cela globalement: « En Europe, nous avons une tradition de connaissances techniques qui se transmettent de génération en génération. Dans notre jeunesse, nous avons tous un jour bricolé sur une mobylette ou utilisé une perceuse. Nous avons grandi entre des parents et des grands-parents qui avaient des compétences manuelles. Pour nous, tout cela est parfaitement normal mais il y a des régions où ce n’est absolument pas le cas et c’est là une lacune majeure. Ces pays ont de très bons ingénieurs formés en théorie, mais leurs connaissances pratiques sont médiocres. Cela se reflète dans l’économie mondiale actuelle. Demander à une entreprise asiatique de fabriquer plusieurs millions de téléphones identiques ne pose aucun problème. Mais demandez-leur de fabriquer 100 téléphones de type A, 150 de type B et 200 de type C et vous aurez une toute autre réponse. En Europe, nous sommes capables de réaliser cela parce que nous avons une perspective pratique. Il ne faut absolument pas perdre cette combinaison de connaissances professionnelles et de maîtrise pratique. Pour nous, le système d’apprentissage dual est un grand succès. Pratiquement tous les étudiants restent effectivement avec nous à l’issue de leur formation. »
www.hiwin.com
DOSSIER
Paul Dickens: « Une bonne collaboration avec les écoles et les communautés d’apprentissage est une opportunité unique de fournir une contribution au rapprochement des mondes de l’enseignement et de l’entreprise. »
QUE PEUVENT FAIRE LES ENTREPRISES? En tant qu’entreprise technologique, vous êtes certainement aussi confronté à une pénurie de main d’œuvre techniquement qualifiée. Que pouvons-nous faire pour aider concrètement l’enseignement? Automation Magazine a reçu plusieurs témoignages marquants d’entreprises qui s’impliquent envers l’enseignement. Voici celui de REM-B Hydraulics de Beerse à titre d’illustration. Paul Dickens, responsable QHSE et conseiller prévention interne, nous détaille l’approche de l’entreprise : « REM-B a obtenu la charte VOKA l’année dernière dans le but de décrocher le Certificat Unitar reconnu par les Nations unies. Cela cadre parfaitement dans notre projet d’entrepreneuriat durable, via lequel nous essayons d’intégrer les 17 objectifs de développement (SDG’s - Strategic Development Goals) dans la gestion de notre entreprise. » « Nos efforts envers l’enseignement sont très variés. Nous organisons notamment depuis plusieurs années des visites d’entreprise et nous proposons des places de stage aux écoles et aux étudiants provenant tant de l’enseignement secondaire, technique, adulte, supérieur et universitaire. Il y a quelques années, nous avons participé à un projet pilote sur l’apprentissage en milieu de travail, et en 2018 nous avions accueilli le carrefour de rencontre Trefpuntbijeenkomst ‘Helemaal Duaal’ (dans le cadre de l’apprentissage dual). Entretemps, nous avons acquis quelques années d’expérience dans la formation pratique et théorique d’étudiants de l’enseignement secondaire dual. Depuis quelques semaines, nous étudions avec Thomas More et quelques autres organismes ou entreprises les opportunités pour développer un trajet d’excellence d’un apprentissage dual pour les bacheliers en Electromécanique. » « Il y a quelques années, deux collaborateurs expérimentés ont suivi la formation de mentor officiellement reconnue. Malgré la problématique du corona, il y a pratiquement toujours quelqu’un dans l’atelier de travail dans le cadre d’un stage, d’une formation professionnelle individuelle ou autre formule de formation. Pour cette année scolaire, 7 bacheliers termineront leur thèse chez REM-B et 3 étudiants suivent l’apprentissage dual et une partie de leur formation ici.
D’ici la fin de l’année scolaire, 3 étudiants auront au total réalisé 800 heures de stage chez nous », poursuit Paul Dickens. Coûts et bénéfices? Ces efforts coûtent à l’entreprise REM-B un investissement en temps et en argent. Que reçoit-elle en retour ? Paul Dickens: « Il ne faut pas uniquement voir cela sous l’angle coûts/bénéfices. En tant qu’entreprise, vous avez une certaine responsabilité sociale. Une bonne collaboration avec les écoles et les communautés d’apprentissage est une opportunité unique de fournir une contribution au rapprochement des mondes de l’enseignement et de l’entreprise. Réduire le fossé entre les bancs scolaires et le travail est une chose dans laquelle REM-B s’engage depuis de nombreuses années, même si nous sommes actifs sur un marché de niche. » « Cela a aussi des avantages pour nous. Par une collaboration intense et durable, nous avons une meilleure information à propos de l’univers des étudiants, ce qu’ils apprennent à l’école, ce qu’ils connaissent, ce qu’ils peuvent faire et ce qui les intéresse. C’est un beau bonus qui nous a permis de recruter des nouveaux collègues et nous en recruterons d’autres. De plus, quelques semaines de stage nous apprennent bien plus qu’un ou plusieurs entretiens d’embauche. A l’heure où il est si difficile de trouver des profils adaptés, c’est un avantage indéniable. » www.rem-b.com
Aperçu des formations et des organismes avec lesquels REM-B collabore.
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Via les coffrets techniques, les participants peuvent réaliser des exercices pratiques.
FORMATION CONTINUE VIA UNE NOUVELLE PLATEFORME D’APPRENTISSAGE ET DES COFFRETS TECHNIQUES Pour de nombreuses entreprises, la pénurie de profils techniques qualifiés est un défi quotidien. Toutes recherchent l’oiseau rare. La question est de savoir comment y faire face actuellement. N’existe-t-il pas d’autres initiatives plus efficaces ? C’est la question que s’est aussi posée Bien Vanderstappen de la start-up TEO (Teaching Each Other). Après une carrière de 10 ans dans le secteur du recrutement, Bien Vanderstappen connaît bien les problèmes rencontrés par les entreprises qui cherchent à combler leurs postes techniques. « A l’époque, je recherchais des alternatives pour aider les clients, mais ces solutions n’existaient tout simplement pas. Et puis un jour, j’ai croisé la route de Werner Van den Broeck qui est aujourd’hui un de nos partenaires dans la société. Il travaillait à ce moment-là sur un système de formation permettant d’apprendre rapidement des compétences techniques. Les bases de TEO étaient jetées. Aujourd’hui, des entreprises comme Umicore, Volvo, Ter Beke et TVH font partie de nos clients. » Comment fonctionne le système? « Il y a 2 grands piliers: une plateforme d’apprentissage numérique et des coffrets techniques. La plateforme vise à amener les candidats à un niveau technique supérieur 20
de manière rapide, individuelle et flexible. Le parcours est modulaire et se compose tant d’une formation générique que ciblée, bien que certaines entreprises estiment les modules génériques suffisants. Les entreprises peuvent rediriger leurs candidats vers notre plateforme où ils pourront démarrer le parcours de l’entreprise une fois inscrit. Il arrive aussi que des candidats trouvent notre plateforme par eux-mêmes. Soyons clairs, tout est gratuit pour eux, seules les entreprises paient une contribution par licence. » Comment le contenu est-il défini? « Nous nous focalisons sur les profils en technique et en production. Dans ces domaines, nous nous concentrons sur divers métiers : opérateur technique, électricien industriel, technicien de maintenance, … Autant de fonctions qui exigent des connaissances techniques, de la perspicacité et des compétences manuelles, mais pas de pratique ni d’expérience de plusieurs années, ce qui est, par exemple, le cas pour le soudage, notre offre dans ce domaine étant dès lors moins adaptée. » « Notre formation pratique vise principalement à acquérir des connaissances et à faciliter l’apprentissage. Prenons l’exemple d’un technicien de maintenance. Nous proposons une formation générique où les techniques qu’il/qu’elle
DOSSIER traitera sont abordées : pneumatique, électricité industrielle, mécanique, capteurs, circuits de commande, etc. Dans la phase finale, une formation plus ciblée est proposée en fonction du type de l’entreprise. » « Le contenu est défini en concertation avec les clients. Nous leur présentons nos modules et nous leur demandons lesquels s’avèrent intéressants pour leurs postes vacants. S’il manque des formations, nous pouvons les compléter ensemble. Nous définissons nous-mêmes les lignes d’apprentissage avec l’aide de notre spécialiste en interne. Pour les contenus techniques spécifiques, nous faisons appel à des experts dans leurs domaines, et pour les formations hautement techniques et typiques à une entreprise, nous laissons le client s’en charger. » Capacité d’apprentissage élevée « Nous constatons que les entreprises appliquent le système tant pour la reconversion de collègues que pour le recrutement de nouveaux collaborateurs. Dans notre approche, les candidats doivent disposer de la bonne motivation et de la capacité d’apprentissage utile. Comme ils sont évalués sur base de compétences que nous et le client attendons – ils doivent par exemple atteindre 80% aux modules généraux pour pouvoir passer aux modules spécifiques de l’entreprise – nous obtenons un feedback permanent de leur évolution et motivation. Via la plateforme, les entreprises disposent d’un tableau de bord qui affiche les progrès et les performances des candidats. » Des coffrets techniques Outre la plateforme d’apprentissage numérique, l’aspect pratique est abordé dans la phase suivante. Des coffrets
d’apprentissage permettent aux participants de réaliser des exercices pratiques. Les coffrets sont équipés d’un écran tactile sur lequel apparaissent les exercices. Dans l’autre partie du coffret, le candidat doit construire un schéma et réaliser les connexions, effectuer des mesures, … Un professeur peut suivre les étapes et proposer un accompagnement via la caméra intégrée et un appel vidéo. Bien Vanderstappen: « Pour le moment, nous avons développé 4 types de coffrets sur les thèmes de la mécanique et des assemblages boulonnés, une base en électricité, un coffret sur l’électricité industrielle (avec 2 extensions) et un autre sur la pneumatique. » Ces coffrets permettent de couvrir les connaissances fondamentales de la pratique. Un cinquième est en développement sur le thème de la tuyauterie, une extension du coffret sur la pneumatique. L’objectif est que les candidats puissent résoudre les exercices de manière autonome et démontrer ainsi qu’ils possèdent la bonne attitude. Ils doivent effectivement construire les schémas, réaliser les connexions et effectuer des mesures. S’ils sont bloqués, ils peuvent toujours contacter un service d’assistance. » « A l’issue du parcours pratique avec les coffrets, nous pouvons prévoir une formation plus spécifique. Pour le module des techniciens de diagnostic, nous proposons par exemple une formation sur une unité mobile de notre conception et intégrant un petit processus de production. Les candidats découvrent alors la réalité d’un technicien de diagnostic. Sur cette unité, nous pouvons simuler une centaine d’erreurs courantes. » www.teo.training
Le parcours est modulaire et se compose d’une formation générique et d’une formation ciblée
Bien Vanderstappen: « Nous amenons rapidement les collaborateurs d’entreprises et les nouvelles recrues à un niveau technique supérieur. »
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DE VÉRITABLES COMPOSANTS HYDRAULIQUES POUR LES ÉTUDIANTS EN MÉCANISATION AGRICOLE Un équipement dédié à la pratique qui permet aux étudiants de travailler avec des composants de l’industrie (agricole) mobile. Tel était le rêve de Juul Janssens, enseignant à la haute école Thomas More à Geel en Flandre. Avec l’aide d’Eddy Meeus de Bosch Rexroth, il a élaboré un module didactique idéal. « Notre formation en mécanisation agricole correspond parfaitement à la pratique. » A la haute école Thomas More, les étudiants ont le choix parmi 43 formations de licence et 18 programmes de graduat, ce qui en fait le plus grand vivier de talents professionnels qualifiés de la province d’Anvers. La haute école est notamment à l’avant-garde dans le domaine de la mécanisation agricole, explique Juul Janssens. « Au cours des dix dernières années, le besoin en travailleurs qualifiés en mécanisation agricole a considérablement augmenté. Et la demande reste importante. Rien que l’an dernier, il y a eu pas moins de six cents postes vacants dans le secteur. » Pour répondre à cette demande importante, Juul Janssens a développé la licence Agro et Biotechnologie, avec notamment une trajectoire au choix en mécanisation agricole. Une formation unique que la haute école était la seule à proposer en Belgique jusqu’à récemment. Une centaine d’étudiants ont entretemps choisi cette orientation à Thomas More. D’après Juul Janssens, au moins nonante pour cents d’entre eux trouveront un emploi avant l’obtention du diplôme. Pour Juul Janssens, le succès de l’orientation en mécanisation agricole vient principalement du fait que la formation correspond parfaitement à la pratique. A cet égard, l’agencement de l’espace didactique joue un rôle important. « Nous voulions lancer une formation moderne et pertinente », explique l’enseignant. « Nous savions aussi qu’il allait falloir 22
investir dans des équipements modernes axés sur la pratique, dans le domaine de la technique mobile. Ce n’était pas aussi évident que cela car les modules didactiques dans ce secteur sont relativement coûteux, en particulier l’hydraulique. » Juul Janssens se réfère aux collègues de la section mécanique automobile à titre de comparaison. « Pour le prix d’une belle petite voiture neuve, je pourrai avec un peu de chance acquérir deux pneus de tracteur, pour vous donner une idée du rapport. » L’hydraulique mobile, comme dans la pratique Qui dit A dit B, pensait-on à la haute école Thomas More. Juul Janssens est donc parti à la recherche d’un nouvel équipement didactique, et l’a trouvé chez Bosch Rexroth. « Un investissement de cet ordre exige une étude de marché approfondie. Cependant, je me suis vite rendu compte que Bosch Rexroth offrait les meilleures opportunités en termes d’hydraulique mobile. Rares sont les fabricants qui ont ce type de configuration didactique. Bosch Rexroth offre l’avantage d’être la seule entreprise à travailler avec des composants réellement mis en œuvre dans l’industrie mobile. » Eddy Meeus, la personne de contact chez Bosch Rexroth Didactics en Belgique, nous en dit plus: « Nos installations permettent de simuler des situations réalistes. Les étudiants travaillent avec les mêmes manuels, pour améliorer par exemple la charge d’un bac de chargement ou mesurer l’angle de basculement d’un chariot élévateur à fourches. Ils apprennent à assembler les éléments, à les tester et à les ajuster, mais aussi à lire et à appliquer un schéma hydraulique. Plusieurs milliers de situations peuvent être simulées sur l’équipement didactique de la haute école Thomas More. » Eddy Meeus souligne l’importance de travailler avec de ‘vrais’ composants. « Les étudiants de première année doivent
DOSSIER régulation et hydraulique pour l’industrie mobile. De chaque côté du module, les étudiants peuvent travailler simultanément et indépendamment les uns des autres. Le duo se souvient avec plaisir de cette collaboration intense. Juul Janssens: « Bosch Rexroth a pris le temps de réfléchir avec nous. Le processus était agréable et instructif. Ce qui nous a encore plus surpris, une fois la transaction conclue, c’est de pouvoir utiliser la Online Academy de Rexroth. Cela permet à nos enseignants de découvrir les installations et de les utiliser de manière optimale. C’est une belle manière de maintenir nos connaissances à jour. »
ressentir les principes fondamentaux de l’hydraulique. Dans une configuration pratique, équipée de composants réels, ils découvrent comment régler la technique avec plus de précision ou augmenter par exemple le débit. Ils se familiarisent avec tous les aspects : la vitesse et la charge jusqu’à l’influence de la température et de la pression. Cette expérience est essentielle pour pouvoir ensuite aborder la technique. Comme je le dis parfois, il faut d’abord apprendre à marcher avant de courir. Plus loin dans la formation, le module didactique offre des opportunités d’expérimentation. L’étudiant perçoit immédiatement l’effet d’une augmentation de la pression, par exemple. C’est finalement la meilleure manière d’acquérir les connaissances utiles. »
D’après Juul Janssens, les modules didactiques représentent une plus-value majeure pour la formation. Les collègues des cours de mécanique automobile sont même un peu jaloux. Les modules ont attiré un immense public lors du salon de l’agriculture Agribex à Bruxelles : « En 2019, nous les avons intégré au stand. Les visiteurs ont pu découvrir notre formation en mécanisation agricole via un workshop en direct. Ils ont notamment pu poser des diagnostics ou s’exercer à des travaux de réparation. Autant d’activités qui ont attiré la foule ! Que nos étudiants apprécient ces modules ne nous a finalement pas surpris. »
www.boschrexroth.com www.thomasmore.be
Online Academy de Rexroth Dans leur recherche de la configuration didactique idéale, Juul Janssens et Eddy Meeus ont examiné de nombreuses options, notamment au centre de formation de Bosch Rexroth aux Pays-Bas (Boxtel) et au siège social de la division Didactics en Allemagne (Würzburg). Juul Janssens: « Le contact avec les formateurs de Bosch Rexroth était bien utile. En tant qu’experts en la matière, ils ont su idéalement nous conseiller. » Finalement, la haute école a opté pour quatre modules pratiques de 2 mètres de large sur 1,8 mètres de haut. Chaque module est équipé d’un groupe hydraulique et de tous les composants imaginables en technique électrique, technique de AUTOMATION MAGAZINE MARS 2021 / 23
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AGORIA
LES ENTREPRISES TECHNOLOGIQUES ENCORE CONFIANTES DÉBUT 2021 Malgré un recul en janvier, le barometre BNB pour l’industrie technologique est encore à un niveau supérieur à sa moyenne de long terme (-9 points). Cela indique que les entreprises de l’industrie technologique abordent l’année en évaluant favorablement leur environnement conjoncturel. Le redressement de la courbe brute du baromètre s’est toutefois interrompu en janvier. Il est à craindre qu’un retournement se confirme dans les prochains mois suite aux hésitations des hésitations en matière de vaccination, de la persistance de mesures sanitaires strictes en Belgique et chez nos voisins, ainsi que de l’impact de la levée des mesures temporaires d’aide.
Baromètre BNB pour l’industrie technologique Deux des quatre indicateurs individuels se situent dans une position favorable en début d’année (supérieur à leur moyenne de long terme). Il s’agit de l’évaluation du niveau des stocks de produits finis et des prévisions d’évolution de l’emploi, malgré un léger repli pour ce dernier. En revanche, l’appréciation du niveau des commandes et les prévisions d’évolution de la demande sont quelques points en dessous de leur moyenne de long terme. De plus c’est le recul de l’appréciation des commandes qui est à l’origine du repli du baromètre en janvier.
Appréciation du carnet de commandes Par secteur, l’image est nuancée En janvier, les baromètres pour les non-ferreux, les produits métalliques et l’électro se sont nettement repliés et celui de la mécanique s’est érodé. Pour les activités industrielles de l’ICT on a une stabilisation depuis trois mois. Enfin, dans l’ITsoluitons et l’automobile c’un mouvement haussier qui a été constaté. À plus long terme, les courbes des baromètres des non-ferreux, des produits métalliques et de l’IT-solutions montrent une position conjoncturelle défavorables. Pour les autres secteurs les entreprises jugent la situation est positivement. www.agoria.be AUTOMATION MAGAZINE MARS 2021 / 25
ALDS, le système automatique de détection des fuites
LIMITER INTELLIGEMMENT LA CONSOMMATION D’AIR COMPRIMÉ Dans cette première partie de notre série en quatre volets consacrée aux économies d’énergie, nous nous intéressons à la consommation de l’air comprimé. Nous reviendrons plus largement sur le monde passionnant de la compression dans la seconde partie. Aujourd’hui, l’objectif est de mettre un terme au gaspillage d’air comprimé dans les installations. Un audit est toujours un excellent point de départ pour optimiser une installation. Contrairement à ce que l’on pense en général, cela va plus loin que la détection de fuites potentielles. Une analyse détaillée peut indiquer d’importantes différences entre la consommation d’air comprimé les jours ouvrables et les week-ends, entre les départements et entre les équipes. Un second point consiste à vérifier la différence entre la pression statique et dynamique. Il est également bon de s’attarder sur le point de rosée sous pression. L’air à l’état comprimé a un taux d’humidité qui correspond à une humidité relative de 100% à une certaine température. Si la température est inférieure au point de rosée sous pression dans le système d’air comprimé, de la condensation se produit. Une installation correctement dimensionnée avec une filtration correcte prévient ce problème. L’importance de la température du point de rosée dans les systèmes d’air comprimé dépend de l’application de l’air. Dans l’industrie alimentaire, par exemple, le point de rosée est abaissé car le risque de condensation dans les tuyaux est plus élevé. Même si les tuyaux sont en contact avec l’air extérieur quelque part, de la condensation peut se manifester. Augmenter la pression d’un gaz augmente la température du point de rosée du gaz, ce qui permet de jouer avec le taux d’humidité. 26
La présence d’humidité peut conduire à une dégradation rapide de votre réseau et des composants pneumatiques. L’eau a un effet abrasif et draine des particules qui dégradent les joints et la graisse de lubrification et entraînent un grippage. Les garnitures de nez des vérins peuvent gonfler. Le placement ciblé de filtres de protection des éléments pneumatiques peut représenter une solution. Les tuyaux anciens sont plus sujets aux problèmes d’humidité, et le matériau utilisé pour le réseau joue un rôle sur la qualité de l’air comprimé. Le PVC et l’acier inoxydable ne causent pas de rouille alors que c’est le cas des tuyaux en acier. Dynamique versus statique La vérification des pressions statique et dynamique peut en dire plus sur l’état de vos installations. Lorsque les machines sont à l’arrêt, il ne devrait théoriquement pas y avoir de consommation d’air comprimé. Dans la pratique, la situation idéale ne se produit jamais car il y a toujours une perte quelque part, via des joints ou des fuites. Un débitmètre peut constater cela, de même qu’un indicateur placé sur l’alimentation en air qui mesure la perte de charge en permanence. Une certaine différence peut être justifiée, mais si elle prend de l’ampleur, on réagit généralement en augmentant la pression, ce qui conduit bien entendu à une consommation plus importante. Une première étape pour surmonter cela consiste à vérifier l’état des filtres. Détection de fuites La détection de fuites d’air comprimé est un point important dans l’optimisation de l’ensemble. Les installations d’air comprimé affichent une perte moyenne de 20% de la
ÉCONOMIE D’ÉNERGIE PART 1/4
des particules d’huile, de poussières et de saletés et le taux d’humidité (photo 3). Composants Au niveau de la machine, certains composants peuvent réduire la consommation, comme les vérins à réutilisation d’air résiduel. Mais il est aussi logique de récolter les fruits à portée de main, comme les pistolets à air comprimé. En les remplaçant simplement par une variante plus économique, de beaux résultats peuvent déjà être engendrés.
Un débitmètre mobile avec enregistreur de données
consommation d’air comprimé totale, et dans le cas d’installations plus anciennes ou de certaines applications, les pertes peuvent être plus importantes. La surveillance et l’enregistrement de la consommation d’air comprimé vous donne un aperçu des pertes dues aux fuites. Il est essentiel d’appliquer la bonne méthode de détection. Certaines fuites sont audibles à l’oreille, mais quiconque n’applique que cette méthode-là passera à côté de nombreuses fuites masquées par le bruit ambiant ou inaudibles à l’oreille. Mieux vaut donc utiliser un détecteur à ultrasons (photo 1) ou un appareil automatique de détection des fuites (photo 2). Cet appareil se place au niveau de la machine, ce qui est intéressant pour les nouvelles machines. Pour les machines existantes, la tendance est à l’utilisation d’un débitmètre, bien que cet instrument n’indique que la présence de fuites dans l’installation. Le grand avantage d’un appareil automatique est que les fuites peuvent être détectées avec une plus grande précision.
Mise à niveau Outre les pertes d’énergie, une qualité médiocre de l’air comprimé a des conséquences négatives supplémentaires. A une époque où la disponibilité des machines est primordiale, un scan des points sensibles peut prévenir des pertes conséquentes. C’est certainement le cas avec les nombreuses installations obsolètes qui peuplent encore les ateliers de production. Généralement, des composants plus performants sont disponibles ; ils consomment moins d’énergie et sont plus sûrs et plus robustes. On peut citer en exemple des vérins qui fuient et qui n’atteignent plus la vitesse requise, l’utilisation de composants non conformes dans le secteur alimentaire, ou des fuites qui entraînent des pertes de production. Il y a aussi des situations où la vitesse de production est systématiquement augmentée au cours des années et dont les composants ne sont pas mis à niveau. N’oublions pas l’aspect sécurité : un vérin pneumatique qui sort de son logement peut facilement représenter plusieurs centaines de kilos de force. www.smc.be
Mise en oeuvre d’un détecteur à ultrasons pour détecter les fuites
Analyse laboratoire Une analyse plus étendue de la situation peut être réalisée à l’aide de pads. Des tampons sont placés dans l’installation pendant une période puis analysés en laboratoire. Il est alors possible d’obtenir une image exacte des principaux indicateurs comme AUTOMATION MAGAZINE MARS 2021 / 27
‘COMBINER LA THEORIE ET LA PRATIQUE M’A TOUJOURS FASCINÉE’ ANNELORE VERHULST EST HARDWARE ENGINEER CHEZ AGIDENS 28
INTERVIEW PAR SAMMY SOETAERT
Dans notre série dédiée aux femmes et à la technologie, nous nous rendons cette fois-ci au port d’Anvers où l’ingénieure Annelore Verhulst travaille depuis quelques années à la division Infra d’Agidens. Ses projets se concentrent principalement sur les nombreux ponts et écluses présents dans la région. « La technologie m’intéresse depuis mon plus jeune âge. Mon père était technicien chez une entreprise d’installation et il bricolait souvent à la maison », lance Annelore Verhulst. « J’ai toujours aimé le voir travailler. Cela s’est reflété plus tard à l’école. Les matières linguistiques m’attiraient moins, je me suis donc tournée vers les Sciences industrielles en secondaires. A cette époque, nous étions 4 filles sur 30 élèves, et au fil des ans, 3 ont abandonné. Six ans plus tard, j’étais la seule fille diplômée sur 15 étudiants. Je n’avais pas vraiment de préférence dans les matières, mais la combinaison de la théorie et de la pratique m’a toujours fascinée. La théorie pure ne m’attirait pas trop mais dès qu’elle était liée à de la pratique, c’était vendu. » « Dans l’enseignement supérieur, j’ai choisi la formation d’ingénieur industriel option électromécanique. Un choix conscient car les autres options comme l’automatisation ou l’automobile sont plus spécifiques. Avec l’option électromécanique, il est plus facile de trouver un emploi dans n’importe quel secteur. La seule chose qu’il me manquait dans la formation d’ingénieur, c’était la pratique car aucun stage en entreprise n’était prévu. C’est dommage parce que cette approche pratique ne peut s’apprendre que dans un contexte d’entreprise. Lors de la formation, vous passez de la théorie à la thèse de maitrise. Ceux qui ont de la chance se retrouvent dans une entreprise pour réaliser leur thèse, et ce fut mon cas. D’autres n’ont pas eu cette chance et ils ont dû terminer leur maîtrise à la haute école. En d’autres termes, vous n’avez pas fait un seul pas dans une entreprise avant de vous retrouver sur le marché de l’emploi, et une fois diplômé, il est difficile d’estimer ce à quoi on peut s’attendre dans les divers secteurs. » Thèse de maîtrise chez Agidens « J’ai donc eu la chance de pouvoir réaliser ma thèse de maîtrise à la division Infra d’Agidens. Comme je ne devais pas finaliser d’autres cours, j’ai pu combiner cela à un emploi de designer dans une autre division de l’entreprise, à savoir la Process Automation Infra. Cette année ‘duale’ s’est à postériori révélée être très intéressante comme phase préparatoire à mon emploi permanent : vous savez comment fonctionne l’entreprise, vous connaissez les structures, vous établissez des contacts, vous gagnez en expérience, … C’est un avantage indéniable. Pour moi, le passage à un emploi fixe chez Agidens était un choix logique : le travail correspondait à mes intérêts
et l’entreprise se situait à proximité de ma ville natale. » Depuis 70 ans, Agidens aide les entreprises de divers secteurs à améliorer leur fonctionnement dans le domaine de la sécurité, la fiabilité, l’efficience et la durabilité. Le nom Agidens repose sur les concepts Agility, Confidence et Sustainability. Annelore Verhulst: « Après avoir travaillé environ un an en tant que CAD designer, j’ai évolué progressivement vers mon emploi actuel de hardware engineer chez Infra. Le contenu est très varié. Je suis responsable du concept des installations électriques basse tension pour les projets d’infrastructure comme les ponts, les tunnels, les écluses et les barrages. Actuellement, je travaille sur deux grands projets avec des ponts mobiles : les deux ponts Noordkasteel et le pont Boudewijn à Anvers. » « Dans le cadre du premier projet, il s’agit d’un rénovation en profondeur, nous avons renouvelé toute l’installation électrique des deux ponts de type Strauss, tant la haute que la basse tension. Dans le cas du pont Boudewijn, le terme rénovation n’est pas approprié car le pont a été remplacé. Dans ces projets, nous prévoyons les équipements et le câblage utiles au fonctionnement du pont : le pilotage des éléments mobiles, la signalisation, les barrières, l’équipement de commande pour les gardiens, … A côté de cela, je travaille sur un petit projet d’interphonie pour l’écluse ZandvlietBerendrecht. » Un contact avec tout le monde « Le grand avantage de ma fonction actuelle est que j’ai un rôle dans le processus de développement global. J’ai un contact avec le dessinateur, le chef de projet et les techniciens sur le chantier, je dessine les schémas unifilaires, calcule les solutions câblées, contrôle les armoires et les raccordements sur le chantier, je réalise les ajustements utiles et je surveille la mise en œuvre dans la pratique. Si par exemple une erreur se produit dans un tableau, je me rends sur place et s’il le faut, je me retrousse les manches pour solutionner le problème. Ici aussi, cette combinaison entre la théorie et la pratique est passionnante. Par ailleurs, nous avons des contacts avec des collègues d’autres équipes, comme les développeurs de logiciels. Ils écrivent notamment le système SCADA global et la programmation PLC de nos installations. De leur côté, ils nous demandent de pouvoir collecter certaines données. Il faut alors placer les capteurs utiles, et l’interaction est permanente. » AUTOMATION MAGAZINE MARS 2021 / 29
Agidens a renouvelé l’installation électrique des deux ponts Noordkasteel
Totalement acceptée « Aujourd’hui, je suis la seule femme hardware engineer au sein de la division Infra, et il y a aussi une CAD designer. Les autres divisions d’Infra comme les achats, la construction des tableaux électriques et l’administration comptent quelques collègues femmes. Sur les 130 collaborateurs de la division Infra, il y a environ 10 femmes. Dans d’autres départements, comme les Sciences de la vie, le rapport est plus équilibré. Dans cette optique, il s’agit donc toujours d’un monde d’hommes, comme je le constate aussi dans les entreprises avec lesquelles je suis en contact. Mais nous sommes aujourd’hui traitées de manière égale. La mentalité sceptique de jadis à l’égard des femmes et de la technique a heureusement totalement disparu. » Comment Annelore perçoit-elle l’avenir ? « Pour le moment, j’acquiers énormément d’expérience grâce aux projets intéressants. A l’avenir, j’espère pouvoir appliquer cette expérience et me développer davantage vers la fonction de leader de projet. Avoir toutes les cordes en mains, régler l’aspect financier d’un projet, entretenir des contacts étroits avec les clients, … tout cela me plait vraiment. De plus, on peut organiser son travail comme on l’entend. Le contact sur les chantiers sera toujours important pour moi. » www.agidens.com Annelore Verhulst: « Si une erreur se produit dans un tableau, je me rends sur place et s’il le faut, je me retrousse les manches pour solutionner le problème. »
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ESCO FR-E800, UN CONCENTRÉ DE PERFORMANCES DANS UN VARIATEUR DE FRÉQUENCE ULTRA COMPACT Si vous vous posez la question, quelles sont les spécificités nécessaires à un variateur de fréquence en 2021 ? vous aurez certainement la réponse avec le nouveau-né des variateurs de fréquence Mitsubishi, le FR-E800. La généralisation de l’IOT (Internet Of Things) dans le monde industriel demande des composants de communication facile sans programmation compliquée. Avec le nouveau variateur de fréquence FR-E800, Mitsubishi vous donne la meilleure réponse à cette demande actuelle. Le modèle de base, destiné à remplacer les appareils actuels FR-E700, comprend une connexion RS-485 et un arrêt sécurisé STO (Safe Torque Off ), SlL2 / Pl d conforme. Le modèle évolutif, spécifiquement développé pour communication par réseau industriel, contient 2 ports Ethernet et également l’arrêt de sécurité STO, SIL2/Pl d conforme. La version EPB, le model standard en Europe, inclus les protocoles réseau Ethernet suivants : CC-link IE TSN (Time Stamped Network), CC-Link IE Field Network Basic, Modbus/ TCP et Profinet. La version EPA inclus les protocoles CC-Link et Modbus/TCP, mais également Ethernet/IP et BACnet/IP. Le modèle haut de gamme, « Ethernet safety » inclus également des entrées et fonctions de sécurité, SIL3 / Pl e conforme, tel que SS1, SLS, SBC, SSM. De plus, les protocoles Ethernet CC-link Safety, ainsi que Profisafe (model EPB) ou CIP
Safety (Ethernet/Devicenet) sont aussi présents (model EPA). Un modèle compatible Ethercat (EPC) est en développement, aussi équipé du protocole FsoE (Safety over Ethercat). De plus, les variateurs de la gamme FR-E800 présentent les caractéristiques suivantes : • Automate programmable intégré permettant, entre-autre, la communication en réseau restreint d’un variateur à l’autre par le réseau Ethernet. • Température de fonctionnement : -20°C à +60°C • Coating double des composants électroniques (IEC607213-3 3C2 et conforme à 3S2) • Double gamme de puissance nominale (dual rating) pour les versions 400 VAC. • Entrainement de moteurs asynchrones IE2, IE3, et moteurs synchrones à aimants permanents avec auto-tuning intégré. • Mode vectoriel sans capteur de vitesse, • Bientôt disponible, mode vectoriel avec capteur de vitesse et position. • Programmation mobile via router wifi (Wlan-access) • Enfin, l’entretien préventif par AI (Intelligence Artificielle) avec, entre autre, un système unique d’alerte diagnostic/ préventif en cas d’usage dans un environnement agressif, (“Corrosive-Attack-Level Alert System“). www.esco.be
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AUTOMATION MAGAZINE MARS 2021 / 31
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MINDSPHERE
LA COMMUNAUTÉ IOT « MINDSPHERE WORLD. BENELUX » FÊTE SES DEUX ANS D’EXISTENCE « MindSphere World. BeNeLux », l’initiative autour de MindSphere – la solution industrial IoT (Internet of Things) as a service de Siemens – a vu le jour il y a deux ans. D’abord appelé « MindSphere World. Belgium » avant d’être rebaptisé « MindSphere World. BeNeLux » l’an dernier, le think thank IoT vient d’accueillir Bizzomate, une société néerlandaise qui traduit des processus d’entreprise complexes en solutions logicielles avancées. La communauté ne cesse de grandir, permettant aux entreprises affiliées d’échanger toujours plus d’expériences et d’expertise concernant l’utilisation de l’IoT. BeNeLux est l’une des sept branches régionales de MindSphere World, qui compte aujourd’hui plus de 170 membres. L’initiative vise à fédérer les entreprises et institutions autour de l’IoT en général et de MindSphere en particulier. La communauté s’attache à renforcer les transferts de connaissances et les échanges de données en matière de technologie, de processus d’entreprise, de savoir-faire et d’expérience. La branche BeNeLux réunit 11 partenaires complémentaires : Actemium, ATS Groep, Avercon, ENGIE Solutions, Festo, Rittal, Siemens, Thomas More, Vandecapelle, Yazzoom, et le nouveau venu Bizzomate. Croissance constante La société néerlandaise Bizzomate ccompagne ses clients dans leur transition digitale. Elle décortique des processus d’entreprise complexes et les traduit en solutions logicielles
avancées de manière à supprimer le clivage entre l’opérationnel et l’IT. « En tant qu’entreprise jeune, ambitieuse et en pleine expansion, nous sommes ravis de notre adhésion à MindSphere World. BeNeLux. Le transfert de connaissances à l’intérieur du réseau fait écho à notre conviction que de solides partenariats sont nécessaires pour assurer une croissance commune », affirme Joppe van Gisbergen, Lab Master de Bizzomate. Perspectives d’avenir MindSphere World. BeNeLux compte bien s’étendre à d’autres secteurs à l’avenir, comme l’énergie, la technologie de la construction et les infrastructures ou encore la finance. Les entreprises sont régulièrement invitées à participer à des initiatives, des événements ou des ateliers. « La vitesse, la puissance et les possibilités potentielles des écosystèmes sont impressionnantes. C’est pourquoi nous en avons créé un pour nos besoins. Nos membres sont des partenaires passionnés de digital qui veulent développer leur croissance à l’intérieur et avec l’appui de notre projet. Notre objectif est de maximiser les opportunités offertes par l’IoT et de minimiser les coûts. Nous poursuivons une saine ambition », conclut Thierry Van Eeckhout, vice-president sales Digital Industries chez Siemens Belgique-Luxembourg et président de MindSphere World. BeNeLux.
www.mindsphereworld.org www.bizzomate.com AUTOMATION MAGAZINE MARS 2021 / 33
ÉTUDE DE MARCHÉ DU CETOP: LA PRODUCTION INDUSTRIELLE MONDIALE CETOP est la plateforme européenne de l’industrie des transmissions de puissance hydrauliques et pneumatiques qui représente 18 associations dans les Etats membres. CETOP signifie Comité Européen des Transmissions Oléohydrauliques et Pneumatiques. Les associations CETOP représentent ensemble plus de 1.000 producteurs et acteurs majeurs du marché international, 70.000 collaborateurs et une valeur de marché de 13 milliards d’euros. CETOP soutient les Etats membres en diffusant de l’information économique internationale et des statistiques. Le Comité fait également du lobbying auprès de l’UE concernant la technique et le marketing et vise l’harmonisation des directives, des standards, des normes et la formation. Il soutient et prend des initiatives dans le domaine de l’enseignement et de la formation et représente une plateforme pour l’échange d’expériences et d’opinions.
La Chine vide le marché des matières premières et des produits, comme en 2017. Une grave pénurie va entraîner une forte hausse des prix. Le graphique ci-dessus le démontre.
Début février, le CETOP a tenu sa conférence web sur les perspectives du marché. InduMotion, l’éditeur d’Automation Magazine, y a participé en tant qu’état membre. Le Comité a commandé une étude de marché particulièrement intéressante chez OXFORD et VDMA, et nous souhaitons la partager parmi nos lecteurs. En 2020, l’économie mondiale a beaucoup souffert. Tous les graphiques montrent une évolution en V : une forte baisse et une reprise toute aussi rapide. Mais la reprise est moins soutenue : -9% aux USA, -12% au Japon et -13% en Europe. Seule la Chine augmente son chiffre d’affaires de plus de 10% au cours de la même période. Cette évolution est très préoccupante pour le reste du monde. Le graphique suivant montre le recul de la production des Etats membres européens par rapport à la moyenne européenne.
Si nous avons connu un taux d’occupation trop élevé en Europe durant trois années consécutives, les carnets de commandes peinent aujourd’hui à se remplir, comme vous pouvez le voir sur ce graphique.
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CETOP
Le Purchasing Managers Index ou indice des directeurs d’achat est un indicateur qui reflète la confiance des directeurs d’achats dans l’économie. Au-dessus de 50, il indique une confiance/croissance, en-dessous de 50, une baisse des activités est attendue. Voici l’indice mondial .
CETOP lid
GDP 2020
GDP 2021
-6,70
3,50
5,10
3,10
France
-8,30
5,60
Germany
-6,00
4,20
Italy
-8,80
4,00
51,00
9,00
14,00
10,00
16,40
10,20
Netherlands
-3,90
2,70
58,80
4,50
-4,10
5,70
-4,20
5,40
-6,44
-10,78
Belgium Czech Rep.
Purch.mngs index 2020
Inflation 2020
2,00
Production 2020
Capacity 2020
Le graphique ci-dessous d’Oxford Economics montre trois scénarios de reprise possibles car il y a encore trop d’incertitudes sur le taux de contamination, la vaccination et les mutations du coronavirus.
Unemploym. 2020
Import 2020
Import 2021
Export 2020
Export 2021
Pneumatic 2020
Hydraulic 2020
-4,00
76,70
5,60
-5,90
7,60
-5,30
6,30
-12,86
-17,08
0,40
83,40
1,91
-13,00
-20,00
-10,30
-18,80
-5,30 -12,60
9,00 84,10
-8,00
-10,20
-14,00
Données économiques des membres européens du CETOP
Norway Poland
-1,50
Spain
-9,00
Sweden
-2,70
Switserland
-3,30
Turkey United Kingdom
51,90
11,20
6,20
-6,10
16,26
-8,20
-1,60
8,60
-9,10
-6,00
-0,10
-9,10
-6,10
1,00 3,20
6,70 -10,00
2,30
51,00 5,00
14,60
86,80
-22,00 -14,00
-18,00
-5,00
-28,00
12,70 7,50
Conclusion Fin de l’année dernière, une reprise économique spectaculaire était attendue, même au premier trimestre de 2021, suite à l’annonce du développement de vaccins en abondance. La réalité nous apprend aujourd’hui que les vaccinations sont lentes – la vaccination n’est même pas discutée dans les pays du tiers monde – et qu’elles ne lèvent pas encore l’incertitude économique. Les avantages fiscaux des gouvernements auront une grande influence sur le marché.
Les Etats membres communiquent au CETOP les données économiques disponibles de leur pays. Tous disposent ainsi d’un aperçu de la situation économique de chaque pays participant. Ces informations ne sont pas complètes et sont données à titre indicatif.
Sources VDMA Economics OXFORD Economics Merci à Marcel De Winter et Anke Uhlig (VDMA Economics and Statistics - Frankfurt) L’étude de marché complète est disponible sur le site d’Automation Magazine: www.automation-magazine.be www.cetop.org www.vdma.org AUTOMATION MAGAZINE MARS 2021 / 35
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With a modern design, high ingress protection and power ranging from 0.25 to 75 kW, the CFW500 frequency inverter is a high performance variable speed drive suitable for any application. The CFW500 offers: • Sensorless vector, vector with encoder or scalar control modes. • Permanent magnet motor control. • SoftPLC. • STO and SS1 safety functions. • Pump Genius dedicated pumping functions.
Available with IP66 protection suitable for outdoor use. www.weg.net/be
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Multifunctional Gate Box Système de sécurité avec verrouillage Conception modulaire, combinable flexible Module de bus avec ProfiNet/ ProfiSafe Jusqu’à 6 portes sur un module de bus Module d’extension MCM pour encore plus de fonctionnalités Catégorie 4 / PLe selon ISO 13849-1
EUCHNER (BENELUX) BV
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BECKHOFF
BECKHOFF NOUVELLE GAMME D’ALIMENTATIONS EN COURANT 24/48 V DC COMPACTES ET UNIVERSELLES Les trois nouvelles gammes d’alimentations de Beckhoff se composent de 18 appareils. Les blocs d’alimentation sur rail DIN monophasés et triphasés sont extrêmement compacts et fournissent des courants de sortie compris entre 2,5 et 40 A. La conception des blocs est optimisée, garantissant une faible dissipation de chaleur. Ceci a un impact positif sur la durée de vie et la fiabilité des alimentations offrant un rendement pouvant atteindre 96,3 %. Grâce à une large plage de tension d’entrée ainsi qu‘une conformité à de nombreuses homologations, cette gamme répond aux applications les plus diverses entre 24 et 48 V DC partout dans le monde. Avec cette gamme PS, Beckhoff fournit des alimentations en courant adaptés à quasiment toutes les applications entre 24 et 48 V DC, ainsi qu‘aux applications Motion ayant des exigences élevées en termes de résistance au retour FEM. Une forte convection minimisant les pertes associées à un rendement optimisé ((jusqu’à 96,3 %), permettent d’accroître la durée de vie et la fiabilité des appareils. La puissance pic allant jusqu‘à un maximum de 150 %, permet de fournir à court terme une puissance de sortie atteignant 1,44 kW. Grâce à sa compacité et sa forte résistance aux perturbations (transitoires et surtensions), cette solution englobe efficacité et rentabilité même dans des environnements industriels contraignants. De plus, les alimentations peuvent désactiver les disjoncteurs rapidement et avec précision grâce à une fonction d’arrêt contrôlée, évitant ainsi les arrêts machines prolongés. La gamme des alimentations comprend les références suivantes : • PS1000 avec six blocs d’alimentation monophasés convient aux applications à faible puissance nécessitant des budgets optimisés (24 V DC, 2,5/3,8/5/10/20 A, rendement jusqu’à 95,2 %) • PS2000 avec cinq blocs d’alimentation monophasés et triphasés adaptés à la majorités des applications (24/48 V DC, 5/10/20 A, rendement jusqu’à 96,3 %, puissance de sortie durable de 120 %)
• PS3000 avec sept blocs d’alimentation monophasés et triphasés conçus pour des applications complexes (24/48 V DC, 10/20/40 A, rendement jusqu’à 95,4 %, puissance de sortie de 150 % pour 4 s) Les blocs d’alimentation homologués UL peuvent également être utilisés dans des domaines spécifiques, par ex. avec l’homologation SEMI F47 (industrie des semi-conducteurs) ou DNV GL (construction navale). L’utilisation dans des zones classifiées dangereuses (Classe I Division 2, IECEx et ATEX) est également possible. Un design optimisé pour la dissipation thermique et les retours FEM L’appareil a été spécialement conçu pour garantir les meilleures propriétés de refroidissement par convection. Le nombre minimisé de composants laisse donc suffisamment d’espace pour une dissipation par convection par air. Les composants thermiquement sensibles et sujets à un vieillissement rapide sont situés dans le bas de l’appareil, au niveau de l’entrée d‘air de refroidissement. Cette gestion de la température optimisée garantit une réduction de la sollicitation thermique des composants utilisés, jouant un rôle majeur sur la durée de vie. Des composants moins sollicités conservent plus longtemps de meilleures caractéristiques techniques – l’influence de la chaleur extérieure s’en trouve minimisée. Tous ces facteurs ont un effet positif sur la fiabilité. Grâce à leur grande résistance au retour FEM, les blocs d’alimentation sont idéalement conçus pour des applications Motion. Disposant également d’une puissance de pointe élevée, ils permettent donc d’exploiter des moteurs, condensateurs et autres charges qui requièrent davantage de puissance au démarrage que dans la plage nominale. Pour obtenir une plus grande rentabilité des applications énoncées précédemment, il suffit de prévoir une alimentation de classe de puissance inférieure. www.beckhoff.be AUTOMATION MAGAZINE MARS 2021 / 37
RÉTROSPECTIVE DE TROIS CARRIÈRES BIEN REMPLIES
Trois figures bien connues de la fédération InduMotion prennent congé de leur entreprise cette année. Jo Verstraeten (Festo), Omer Vanheer (WEG Benelux) et Marcel De Winter (Service Hydro) ont mené une carrière passionnante dans leurs secteurs respectifs. Une occasion idéale de leur tendre notre micro en ligne et de leur poser quelques questions pertinentes. On aurait pu écrire un livre avec toutes les anecdotes qui sont ressorties de ces trois interviews, mais nous avons essayé de condenser leurs récits dans le présent article. Voici 3 x 40 ans d’histoire sur l’hydraulique, la pneumatique et les entraînements. De quelles étapes êtes-vous le plus fier? Jo Verstraeten: « Je suis particulièrement fier d’avoir pu contribuer à l’expansion continue de Festo. La branche belge a été fondée en 1964 et je n’étais que le troisième general manager, après Willy Müller et Eric Stael. Nous n’avons jamais connu de pics extrêmes mais une croissance progressive, tant en chiffre d’affaires, en parts de marché qu’en satisfaction de la clientèle. La productivité a énormément augmenté grâce aux projets de maîtrise des coûts et au bon positionnement sur le marché. En 1997, nous avons agrandi le bâtiment 38
d’exploitation à plus de 7000 m². Mais ce dont je suis le plus fier, c’est l’excellente équipe que nous avons bâtie. C’est grâce aux collaborateurs que nous avons su atteindre d’aussi bons résultats d’année en année. » Omer Vanheer: « WEG a également fait un beau parcours. WEG Benelux a été fondé en 1992 en tant que première division de WEG Brésil en Europe, avec trois personnes. Au début des années 2000, nous étions une dizaine de collaborateurs. Aujourd’hui, nous travaillons avec une équipe de plus de 60 spécialistes, uniquement pour le Benelux. Nous sommes devenus un des leaders de marché et notre chiffre d’affaires n’a fait qu’augmenter. » Marcel De Winter: « Chez Service Hydro, je retiens notre bonne situation stratégique en 2000, puis l’extension et le doublement en 2007 (lire plus loin, ndlr), les contrats que nous avons décroché en tant que service center avec des acteurs internationaux de premier plan comme PARKER-HANNIFIN, DANA Spicer Off Highway, ROSS Pneumatics, JOHN DEERE Industrial, JCB generators, SPX Power team, ALPHATRON et autres. Notre plus grand projet a été la livraison en 2007 de 4 immenses grues de 40 tonnes à bord d’un des plus grands tankers au monde, opérant dans le Golfe en tant que ‘floating storage’, un mégaprojet que j’ai pu livrer à Dubaï. »
INTERVIEW
alors à chaque fois reconstruire la relation, et l’expérience technique au sein des entreprises doit être compensée par des procédures. » Verstraeten: « Nous éprouvons aussi des difficultés à recruter du personnel technique et la tendance est de fournir des systèmes plus complets au lieu de simples composants. Les demandes des clients sur ce point ont changé au fil des ans. La relation client a aussi changé, elle est peut-être plus distante suite aux nouvelles formes de communication. Et la crise corona va renforcer cela. »
Quelles ont été pour vous les grandes évolutions dans votre branche? Vanheer: « Je constate que les entretiens de vente sont aujourd’hui plus difficiles dans notre secteur. Aller en visite chez le client, lui présenter notre catalogue, expliquer notre manière d’appréhender son projet, … il y a de moins en moins de temps pour cela. Tout est focalisé sur la rapidité, même pour les demandes de prix qui arrivent par tous les canaux possibles, et dont le client attend pratiquement une réponse instantanée. Nous recevons aussi de plus en plus souvent le cahier de charges complet du client, ce qui nécessite une autre approche qu’une demande de prix de quelques lignes. » « Une seconde grande évolution est le recrutement des collaborateurs. Il fut un temps où quand vous recherchiez un travail, vous étiez content de pouvoir commencer quelque part. Aujourd’hui, cela demande d’autres efforts et il y a plus de choix. On le perçoit dans les exigences supplémentaires car, outre le salaire et la voiture de société, il faut avancer nombre d’avantages extra légaux. L’organisation du travail diffère aussi. Horaires flottants, télétravail, flexibilité : tout cela n’existait pas avant. » De Winter: « Le roulement des jeunes ingénieurs chez les clients est devenu plus important aujourd’hui. Il faut
Quelles ont été pour vous les innovations les plus marquantes dans votre secteur? De Winter: « Dans le domaine de l’hydraulique, l’évolution est plutôt constante. La créativité se situe plus dans l’élaboration de systèmes hydrauliques innovants. Le mariage entre l’électronique et l’hydraulique donne une dynamique aux applications. Dans le domaine de l’approvisionnement en énergie verte, l’hydraulique peut jouer un rôle important, comme dans la production d’énergie à partir de la houle ou du courant. Actuellement, des projets pilotes sont en cours avec le mouvement de la mer qui entraîne des vérins hydrauliques ou des hydromoteurs. La robustesse de l’hydraulique est un atout majeur. Dans le secteur maritime, on constate que les entraînements électriques ont plus difficile, voyez l’entraînement des treuils. Un système hydraulique robuste est une meilleure option. L’hydraulique génère parfois une perception contraire et est considérée comme sale et dangereuse. Mais le professionnalisme est là pour transcender la propreté et la sécurité. Grâce à nos connaissances et au matériel de qualité que nous utilisons, nous pouvons garantir des installations 100% sans fuites. C’est surtout dans la qualité des composants qu’il y a une grande évolution que l’on ne perçoit pas toujours, mais qui allongent la durée de vie. En tant que source de puissance, l’hydraulique offre de nombreuses opportunités par la densité de puissance élevée. Par ailleurs, plusieurs tâches peuvent être réalisées avec une source de puissance, et c’est une des raisons pour lesquelles l’hydraulique est si courante dans le monde mobile. » Verstraeten: « Pour la pneumatique aussi, la combinaison avec un entraînement électrique est une véritable révolution, pensez aux systèmes de portiques XYZ avec des moteurs pas à pas ou des servomoteurs et des vérins pneumatiques. Aujourd’hui, on la retrouve principalement AUTOMATION MAGAZINE MARS 2021 / 39
OMER VANHEER Naissance : 1956 Formation : Ingénieur industriel en Electromécanique (1980) Début de carrière chez : Tiense Suiker Autres employeurs : Köbo Belgium, Stephan Electro, Brook Hansen / Hansen Transmissions, Brook Crompton Arrivée chez WEG : 2003 Fonctions chez WEG : sales manager, general manager depuis 2004 Situation actuelle : Consultant WEG Benelux, départ planifié à l’été 2021. Des Brésiliens flamboyants chez WEG « WEG est une entreprise brésilienne cotée en Bourse et active dans divers secteurs. Nous fabriquons des éoliennes, nous avons nos propres forêts, nous vendons du matériel de commutation électrique, nous plaçons des panneaux solaires, … Ce groupe diversifié emploie 31.000 collaborateurs. Cependant, l’impact familial et l’esprit d’ouverture sont
omniprésents. Il y a quelques années, je suis parti au Brésil avec un groupe et votre estimé collègue, feu Alfons Calders. Après la visite d’entreprise, le groupe est invité le soir au restaurant barbecue de l’entreprise. Quel ne fut pas notre étonnement de voir le CEO prendre soudainement le micro du groupe de musiciens et se mettre à chanter. Peu en feraient autant. »
MARCEL DE WINTER Naissance : 1948 Formation : Construction navale A débuté sa carrière au bureau international d’ingénierie maritime MacGregor, alors leader mondial dans équipement d’accès à la cargaison, d’ingénieur de projet à marketing manager EMEA après 23 ans de service. Est devenu indépendant en fondant Service Hydro en 1993, Service Drivelines en 1999, Service Power en 2007 et Service Electro en 2011. Situation actuelle : Sur le départ après la vente des sociétés. Volontaire dans le secteur maritime « Mes parents et mes grands-parents dirigeaient une compagnie maritime. En été, j’y travaillais pendant les vacances. A 18 ans, je me promenais seul dans New York. J’ai énormément voyagé pour MacGregor et j’ai profité de mes compétences linguistiques. J’ai parcouru le monde et je rentrais à chaque fois à la maison avec des histoires étonnantes. Une fois chez Service Hydro, j’ai continué à m’intéresser au secteur maritime comme hobby personnel,
en plus de l’industrie. Au port d’Antwerpen, il y a une forte activité pastorale de toutes les communautés religieuses. Chaque bateau qui entre dans le port est visité par un des volontaires pour soutenir l’équipage subalterne à bord, qui n’est souvent pas autorisé à débarquer pendant des mois. J’aurai aimé en faire partie après ma carrière, mais j’ai travaillé trop longtemps.»
JO VERSTRAETEN Naissance: 1958 Formation : ingénieur industriel en Electromécanique (1981) Début de carrière chez : Robert Bosch (Tienen) en tant qu’ingénieur de projet Autres employeurs : Atlas Copco Arrivée chez Festo : 1987 Fonctions chez Festo : product manager PLC, marketing manager, sales manager et general manager depuis 2006 Situation actuelle : A quitté l’entreprise le 1er janvier 2021. Poursuite de l’expansion de Festo Benelux « Depuis 2018, Festo Belgique est regroupé à Festo Nederland. Dernièrement, ce cluster a été étendu à l’Angleterre et à l’Irlande, et l’ensemble a été rebaptisé Northwest Europe. La tendance du regroupement immerge dans d’autres entreprises. Pour les clients, ce peut être une tendance positive. Si j’évalue notre rapprochement avec Festo Nederland, l’équilibre est positif. L’expertise combinée conduit à une extension des possibilités pour les clients. Le site aux 40
Pays-Bas bénéficie par exemple d’une autorité absolue en matière d’efficacité énergétique et possède un splendide customer experience center et un centre Gripit pour les préhenseurs. Les collaborateurs de Festo Belgique ont, eux, d’énormes connaissances et compétences professionnelles qu’ils peuvent encore plus déployer avec nos voisins du nord. »
INTERVIEW dans la manutention. Les ilots de distribution sont une belle innovation des années ’90, qui permettait de réduire le câblage électrique. Plus récemment, je voudrais mentionner le terminal de mouvement VTEM programmable qui permet - via des applications spécifiques - de régler les forces et les vitesses. Nous avons une nouvelle fois prouvé que nous étions un pionnier de la numérisation. » Vanheer: « Je n’ai pas dû réfléchir longtemps à cette question. Environ 45% de la consommation électrique mondiale peut être attribuée aux moteurs électriques. L’efficacité énergétique dans notre branche est depuis des années le moteur d’innovations. Les règles d’éco-conception deviennent progressivement plus sévères et sont élargies, ce qui signifie assez bien de R&D dans toute la ligne d’entraînement. Des rendements supérieurs sont obtenus en travaillant notamment avec un meilleur matériau magnétique dans le noyau feuilleté, en utilisant plus de cuivre et en optimisant la forme et le remplissage des slots. On peut alors améliorer la densité du flux. La limitation des pertes mécaniques joue aussi un rôle. Un ventilateur plus compact mais bien réglé va par exemple améliorer le frottement et la résistance à l’air. En coordonnant toutes ces tâches, une classe de rendement supérieure peut être obtenue. Les variateurs de fréquence sont entretemps aussi repris dans la législation et ils sont bien intégrés. Ce n’est pas une fin en soi car nous sommes déjà en train de fournir des moteur IE5. Il s’agit ici de nouvelles technologies comme les moteurs à aimants permanents (PMSM). » Comment votre entreprise a-t-elle survécu aux périodes de crise pendant votre carrière? Verstraeten: « La crise des subprimes vers 2009 a provoqué une baisse des affaires, mais comme nous avons toujours
« J’aurais essayé d’attirer plus de jeunes talents. Augmenter la productivité en optimisant votre effectif est une bonne chose en soi, mais cela signifie que votre innovation peut être compromise. »
été attentifs aux finances, nous n’avons pas rencontré de problèmes. L’effectif était suivi rigoureusement, même durant les bonnes années, il n’y a donc pas eu de coupes sombres. De plus, nous livrons aux fabricants de machines et aux clients finaux. Lorsque la construction de machines ralentit, vous vendez plus de pièces de rechange aux clients finaux. Ces dernières années ont été difficiles pour notre marché parce que le secteur de la construction de machines en général était sous pression. L’épisode du corona renforce ce sentiment, mais il ne faut pas dramatiser. » Vanheer: « Je ne me fais pas de soucis. A chaque crise économique, il y a eu un recul mais qui est rapidement rattrapé. La courbe finale monte progressivement, et c’est le plus important. » De Winter: « Le fait d’avoir lancé Service Hydro en 1993 est une conséquence directe d’une crise, car le bureau d’ingénierie maritime MacGregor où je travaillais avait été durement touché par la crise pétrolière de l’époque. Un management buy-out chez Stevens Hydro a conduit à Service Hydro. Les années 2000 à 2008 furent les années d’or. On ne pouvait pas ouvrir la porte sans qu’il y ait un nouveau client, pour ainsi dire. Nous devions énormément sous-traiter, louer des ateliers supplémentaires pour héberger nos nouveaux projets de construction industrielle, … En 2007, nous avons investi dans le doublement de notre bâtiment. Si j’avais su que la crise des subprimes allait frapper un an plus tard, j’aurais probablement reporté cet investissement. Les grandes entreprises ont stoppé leurs nouveaux projets et pour aggraver les choses, de nombreuses nouvelles entreprises individuelles sont apparues sur le marché de la maintenance pour ramasser les miettes. Ce fut très dur. Ce n’est qu’à partir de 2013 que la situation s’est heureusement normalisée. » Rétrospectivement, y-a-t-il des choses que vous auriez fait autrement? Verstraeten: « J’aurais essayé d’attirer plus de jeunes talents. Augmenter la productivité en optimisant votre effectif est une bonne chose en soi, mais cela signifie que votre innovation peut être compromise. » Vanheer: « En tant que distributeur d’un groupe brésilien, les délais de livraison sont notre talon d’Achilles. Nous disposons certes d’une unité de production au Portugal mais le site ne fabrique que des moteurs de puissance à partir de 37 kW. Après coup, j’aurais peut-être dû insister pour obtenir un site de production européen pour les petits moteurs, même si elle sera construite un jour. J’aurais aussi aimé reprendre un fabricant de réducteurs, mais cela ne s’est pas fait. Mais dans l’ensemble, je suis très satisfait. » De Winter: « J’aurais changé peu de choses. Peut-être ai-je eu parfois trop confiance en l’humanité. C’est heureusement rare, mais nous avons sans doute tous eu affaire à un client moins honnête. On en tire des leçons. C’est le moindre point auquel je pense. J’ai eu une carrière passionnante. » www.festo.com www.hydro.be www.weg.net AUTOMATION MAGAZINE MARS 2021 / 41
A côté du bâtiment existant, WEG a fait construire une nouvelle aile pour soutenir la croissance
NOUVEAU MANAGING DIRECTOR ET NOUVEAU BÂTIMENT POUR WEG BENELUX Depuis le 1er février dernier, Werner Lievens est le nouveau managing director de WEG Benelux. Vous pouvez lire une rétrospective de la carrière de son prédécesseur Omer Vanheer plus loin dans cette édition. Nous vous présentons ici le nouvel homme fort, qui vient déjà avec une bonne nouvelle puisque WEG Benelux vient de réceptionner une extension significative du bâtiment d’exploitation. Werner Lievens travaille chez WEG Benelux depuis 2012, au siège à Nivelles. Avant cela, il a travaillé durant une longue période pour le groupe Legrand-Bticino, un nom bien connu dans le monde de l’installation électrique. Il était alors manager de l’équipe sales support et a supervisé les acquisitions de plusieurs entreprises. Werner Lievens: « Ces dernières années, j’ai été très impliqué dans le fonctionnement de pratiquement toutes les divisions de WEG. J’étais notamment actif en tant que sales support 42
et logistic manager, avant de devenir operations manager. Tous les actions menées par WEG y étaient rassemblées : les commandes, la logistique avec le Brésil, les missions financières et techniques, le transport vers les clients, les activités en atelier, la personnalisation, … Cette expérience avec les diverses facettes de l’entreprise va certainement me servir dans ma nouvelle fonction. » Omer Vanheer confirme : « Werner est depuis longtemps un moteur de notre équipe de management. Son expérience en vente externe et sa vision font de lui la bonne personne. » Omer Vanheer va encore rester un certain temps chez WEG, mais la continuité sera par la suite assurée. Werner Lievens: « Si les équipes de football changent d’entraîneur de temps en temps, ce sont toujours les joueurs sur le terrain qui font la différence. Bien entendu, j’ai quelques idées que je souhaiterais déployer à court et à long termes. Au Benelux, nous sommes surtout connus pour notre gamme
WEG BENELUX de moteurs basse tension, et dans les prochaines années, nous allons étendre l’assortiment. Il y a quelques années, j’ai décroché un MBA à la Vlerick Business School avec le développement d’une analyse de marché et d’un plan d’implémentation de nos motoréducteurs au Benelux. » « Nos produits sont fabriqués en Autriche et ils sont d’excellente qualité. Ce groupe de produits sera introduit sur le marché dans les prochaines années. J’attends que la part de marché de ce groupe de produits représente une belle part de notre croissance. Je perçois aussi des opportunités de croissance avec les variateurs de fréquence et les moteurs moyenne tension. Pour ce dernier groupe, je voudrais évoquer les fameux projets drop-in replacements, où nous pouvons remplacer les moteurs des clients un-sur-un et les décharger de tout souci. Nous avons déjà quelques belles références. » Nouveau bâtiment à Nivelles WEG Benelux fait de bonnes affaires et a de l’ambition. Une entreprise en croissance, c’est aussi une pression plus importante sur l’infrastructure. Omer Vanheer: « En période de haute conjoncture, nous constatons que nous atteignons nos limites en termes de stock et d’espace disponible. De plus, certains clients souhaitent que nous gardions un stock d’éléments plus puissants. Nous avons donc décidé d’étendre sensiblement nos bâtiments. »
Werner Lievens: « Le magasin existant s’étend sur 4500 m² et 4200 m² sont dédiés à l’espace de stockage. Nous empilons les produits jusqu’à une hauteur de 7 niveaux. Aucune croissance supplémentaire n’était donc possible. Voilà pourquoi une nouvelle aile de 1800 m² a été construite. L’atelier, étendu de 300 m², offre plus d’opportunités et 3 quais de chargement de 12 tonnes ont été aménagés, ce qui nous permet de gérer les grands projets en interne. Le bâtiment est aussi prêt pour héberger un pont roulant plus tard. Enfin, il y a une mezzanine avec une cuisine et les sanitaires pour le personnel, ainsi que des bureaux supplémentaires. » « Nous avons réceptionné l’extension récemment. Nous avons profité de la situation pour valoriser le bâtiment existant. La zone de réparation a été doublée en surface, un pont supplémentaire plus grand de 5 tonnes est prévu ainsi que des tables ergonomiques pour les collaborateurs. Chaque emplacement reçoit un code QR qui est couplé au SAP, ce qui minimise davantage la marge d’erreur. Cette extension va permettre à WEG Benelux de soutenir la croissance. » www.weg.net
Werner Lievens (dr.) a repris le flambeau d’Omer Vanheer (g.)
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UN LOGICIEL BELGE POUR LES AVIONS AUTONOMES Filip Verhaeghe d’(UN)MANNED a développé SOL, un langage informatique pour les avions autonomes. Voici quelques mots sur la vision par ordinateur, les systèmes auto-apprenants, la mobilité aérienne urbaine (UAM) et la disparition des co-pilotes. Licencié en sciences informatiques, Filip Verhaege a acquis une grande expérience dans le secteur de l’aérospatiale, notamment auprès de l’Agence spatiale européenne et chez Airbus. Depuis quelques années, il gère sa propre entreprise (UN)MANNED établie à Bruges. Pleinement engagé dans la technologie dédiée aux aéronefs avec ou sans pilotes, il a développé un propre langage informatique : Safety Of Life Scripting Language (SOL). A Bruges, vous vous consacrez aux technologies des avions autonomes. Un système permettant à un avion d’atterrir de manière autonome existe déjà, non ? Le système d’atterrissage automatique classique ne fonctionne de manière autonome que si un système d’atterrissage aux instruments (ILS) est installé. Un ILS coûte plusieurs dizaines de millions par aéroport. Une autre manière d’atterrir est l’utilisation d’un GPS. En cas de défaillance, il faut prévoir une troisième option, ce qui nous mène à notre fameux ImageBased Landing System (IMBALS). Pourquoi une troisième option? Si le Covid-19 génère de l’incertitude, l’idée sous-jacente est que le nombre d’avions de ligne va augmenter de manière constante dans l’avenir. Par contre, ce ne sera pas le cas des pilotes, et l’évolution logique entraînera la disparition des co-pilotes. Si l’unique pilote fait par exemple une crise cardiaque, il faut prévoir une alternative, en particulier dans les aéroports où un atterrissage ILS n’est pas possible. Tout cela exige des expérimentations durant une demi-décennie avant la mise en service : repérer les aéroports, identifier les pistes d’atterrissage, le centrage sur les pistes, réaliser des atterrissages sur certaines lignes et finalement le déploiement. 44
L’IMBALS fonctionne-t-il avec des caméras montées sous le fuselage de l’avion? Une seule caméra suffit. L’angle et l’endroit sont essentiels, la résolution est extrêmement importante. Finalement, cette caméra fait la même chose qu’un être humain. Quand vous prenez l’avion, des cartes d’aéroport sont à votre disposition. Un aéroport est conçu pour un être humain, avec des lignes noires et des lumières la nuit. Autant d’éléments qu’un ordinateur est capable d’identifier. La technologie IA joue-t-elle un rôle ? Pas vraiment. La vision par ordinateur existait bien avant que l’apprentissage profond ne devienne à la mode. A partir de calculs, on peut détecter un mouvement, segmenter des images, identifier des formes, etc. En revanche, la plupart des systèmes fonctionnant avec des caméras travaillent avec des réseaux neuronaux. Ce sont des systèmes que l’on peut entraîner et programmer via un réseau de neurones. Ce que nous faisons, c’est aussi de l’intelligence artificielle, mais alors classique. Nous nous focalisons sur des algorithmes corrects et démontrables. Au sein de DO-178C (la norme de certification utilisée par l’AESA et la FAA américaine pour les logiciels aéronautiques), il faut atteindre le plus haut niveau de sécurité. Il faut pouvoir prouver qu’un ordinateur, dans une situation similaire, réagira de la même manière. C’est très difficile à démontrer avec un réseau neuronal. Un ordinateur entraîné (auto-apprenant) peut par exemple se trouver face à un cas limite et se comporter bizarrement. Il perçoit trois oies et pense qu’il s’agit un avion, il fait un écart et percute un autre avion, alors qu’il aurait pu survoler les oies. Nous, nous nous focalisons sur des méthodes mathématiquement démontrables. N’allez-vous pas contrarier les pilotes avec les avions autonomes? Pour les pilotes, ce ne sera pas vraiment une menace à court terme, et à long terme, on ne voyagera que pour le plaisir. Cela vaut également pour les voitures. Voyez l’analogie avec un jeu
UNMANNED PAR TOM DIEUSAERT
d’échecs sur ordinateur. L’ordinateur n’est pas pratiquement aussi bon que l’homme, il doit être le meilleur du monde et vous pourrez en fabriquer 1.000 pièces. Ces 1.000 ordinateurs seront tous capables de battre un jour Kasparov. Si on conçoit un système de mobilité aérienne, c’est finalement pour faire mieux. Un ordinateur a un temps de réponse de quelques millisecondes et il peut traiter très rapidement d’énormes quantités de données. Certes, l’ordinateur est très restreint dans son domaine, mais voler est un domaine restreint, tout comme les échecs. Deux accidents impliquant le Boeing 737 MAX n’ont pas fait de la bonne publicité pour les avions autonomes. Avec le MAX, c’était un problème d’argent et de ‘time to market’, pas technologique. Tous les problèmes ont précisément été causés parce que l’on voulait éviter la recertification d’un nouveau modèle du 737. Justement, nous avons voulu limiter l’énorme perte de temps due à la certification du logiciel avec notre logiciel automatisé et notre langage SOL. Ce logiciel SOL est un langage informatique qui permet d’exprimer des exigences de haut niveau de manière compréhensible pour l’ordinateur, mais qui pour l’humain se rapproche de la manière ‘normale’ d’écrire ces exigences en anglais. En quelques milliers de lignes SOL, vous exprimez des centaines voire des millions de lignes. Il est bon de signaler que l’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) connaît notre méthode et l’approuve. Le processus de création de logiciels certifiés selon la norme DO-178 est-il donc raccourci? Ce qui m’a frappé, après tant d’années dans le métier, c’est que dans l’aérospatiale comme dans l’aviation, on écrivait tout un système de logiciels en cascade, à partir d’un niveau d’exigences élevé. Puis, via un V inversé, il fallait tout vérifier. Avec les logiciels commerciaux, on est heureux que 70% du code soit testé, car certaines parties du code ne peuvent jamais se produire. Dans l’aéronautique, le 100% est une condition de base, et pour les niveaux de certification élevés, on approche les 400%. Vous pouvez vous imaginer le travail que cela représente. Une grande partie de ce travail est soustraitée en Inde et dans d’autres pays. En moyenne, il faut deux ans pour obtenir la certification d’un logiciel de cockpit. La vérification du logiciel dure plus longtemps que son écriture. Chez nous, ce processus ne prend que quelques mois.
Quels sont vos autres marchés? Le marché que nous visons principalement est celui de l’UAM ou Urban Air Mobility, aussi appelés ‘taxis aériens’. Nous n’en sommes pas encore là, nous sommes en plein développement. A Singapour, vous avez le Volocopter, mais l’engin vole en étant encore fixé (à une corde) ou au-dessus de l’eau. Il s’agit en fait de drones avec des personnes à bord, qui se déplacent à l’aide d’un GPS. Si quelqu’un sabote le GPS, vous avez un problème potentiel. Donc, voler selon un concept visuel revêt une grande valeur. “Safety”, la sécurité, est un aspect qui est sérieusement appréhendé. En termes de business, cela se rapproche plus du secteur automobile que de l’aviation : des petits véhicules, mais nombreux. Vous en vendez beaucoup plus. En 2020, près d’un milliard d’euros ont été investis en capitaux frais sur le marché de la mobilité urbaine. Vous travaillez aussi pour les fameux UAV’s, unmanned aereal vehicles, les véritables drones. Est-un marché intéressant ? Nous avons réalisé le logiciel pour le cockpit de l’Hermes 900 UAV d’Elbit (le constructeur aéronautique israélien) pour un contrat en Suisse. En Suisse, vous volez dans l’espace de l’AESA et les UAV’s doivent dès lors satisfaire aux normes de sécurité d’un avion classique. Pour nous, ce fut une opportunité en or, car nous avons pu remplacer les systèmes centraux sur base de SOL. SOL est-il la plus belle réalisation de (UN)MANNED? Finalement, c’est ce qui nous rend unique, aucune autre entreprise ne fait de certification/d’automatisation comme nous le faisons et c’est aussi le seul produit approuvé par l’AESA permettant de le faire. Certains – gros - clients nous donnent des petits projets pour que l’on prouve ce dont on est capable (Filip Verhaeghe se réfère a notamment à Airbus et à la conception d’un système de verrouillage des portes pour l’A350) et parfois, des petits clients viennent avec des grands projets. Ces projets nous permettent d’acquérir de l’expérience et de la reconnaissance en certification car nous devons à chaque fois nous adresser à l’AESA. Les petits clients nous procurent de l’efficience. Le marché de l’avionique s’élève à 80 milliards sur une base annuelle. Si on peut en picorer quelques graines, ce sera une bonne chose. www.unmanned.aero
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PRODUITS
EUCHNER DÉTECTEURS DE SÉCURITÉ
Les détecteurs sont devenus intelligents et la mise au point de détecteurs de sécurité ne demeurent pas en reste non plus. Mais que faire de toute cette intelligence ?Big Data provenant des détecteurs de sécurité pourra être utilisé pour prévoir l’entretien ou pour reconnaître la manipulation par exemple. La multitude des données est telle qu’il est possible d’en faire beaucoup plus. L’homme mais les systèmes aussi sont capables de créer des interprétations et des relations. Quand les systèmes se servent de l’intelligence artificielle, ceci pourra libérer l’homme d’une grande charge. Le processus d’interprétation sera plus rapide et un monde tout nouveau de possibilités s’ouvrira. Selon les règles, l’interprétation des signaux de sécurité doit être faite très strictement et ne laisse aucune marge de discussion. La sécurité machine continuera à faire ce qu’elle a toujours fait et ceci, le plus vite possible. Les données supplémentaires devenues disponibles et provenant des détecteurs (de sécurité) pourront être utilisées pour atteindre plusieurs buts. Les variations de la tension, du courant et de la plage de détection peuvent indiquer qu’un détecteur pose des problèmes et devra être remplacé précocement. Les numéros des pièces jointes à la livraison indiquent à l’homme et au système qu’il faudra déjà porter un nouveau détecteur et activateur à la machine. Si une divergence extraordinaire du comportement de l’homme et de l’accès est détectée, cette situation pourra être marquée comme suspecte, la manipulation sera reconnue précocement et des mesures pourront être prises de suite. www.euchner.be
NOUVELLE PLATEFORME IXON CLOUD 2
IXON, le fournisseur de solutions pour le service machines et la gestion de la maintenance à distance, lance la nouvelle plateforme IXON Cloud 2. Cette plateforme est totalement repensée et optimisée pour satisfaire la demande des clients en fonctionnalités visant à améliorer la collaboration. Les utilisateurs peuvent désormais adapter la plateforme et la configurer selon leurs besoins spécifiques. La mission d’IXON est de stimuler la transition IIoT parmi les constructeurs de machines et de l’accélérer en proposant un environnement
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cloud sécurisé et toutes les technologies utiles pour rendre IIoT accessible à tous les constructeurs de machines dans le monde. IXON Cloud est actuellement la plateforme IoT la plus complète pour les constructeurs de machines. Elle leur permet de créer leur propre portail IoT, de connecter des machines, de collecter des données, de paramétrer des alertes et de résoudre des problèmes à distance comme s’ils étaient sur site – en quelques clics. IXON a travaillé dur lors du développement. Les nouvelles fonctionnalités de la plateforme IXON Cloud 2 incluent notamment une interface claire et intuitive pour éviter les diversions et se concentrer sur les tâches quotidiennes, l’IXON Studio pour l’adaptation du portail et la conception de tableaux de bord, et une gestion des utilisateurs basée sur les rôles pour les droits d’accès et de contrôle avancés et entièrement adaptables. Rendez-vous sur notre site pour plus d’information sur l’IXON Cloud 2: https://lp.ixon.cloud/nieuw
SMC LANCE UNE NOUVELLE SOUFFLETTE À ÉCONOMIE D’ÉNERGIE
La nouvelle soufflette à impact (IBG) de SMC est la plus économe en énergie du marché, car elle utilise jusqu’à 87 % d’air en moins que toute autre soufflette standard. SMC est prête à « nettoyer » le marché des soufflettes grâce au lancement de sa soufflette à impact IBG, qui souffle avec une impulsion d’air beaucoup plus forte et plus courte que les soufflettes traditionnelles existantes. La production dans les industries de transformation avec génération de particules ou process de réfrigération, où le bruit ne constitue pas un problème, comme la sylviculture, l’usinage et l’industrie lourde, est optimisée grâce aux performances de la soufflette IBG, qui est jusqu’à 97 % plus rapide à l’utilisation que les produits concurrents. D’importantes économies d’énergie sont également réalisées grâce à la faible quantité d’air nécessaire pour créer un soufflage d’air rapide à haute pression et stable, qui éliminera efficacement les copeaux métalliques, la saleté et les gouttelettes d’eau. De plus, grâce à son réservoir d’air intégré, la soufflette IBG atteint un pic de pression trois fois supérieure à la précédente soufflette VMG de SMC. La soufflette offre une grande flexibilité car sa pression de crête peut être régulée avec cinq niveaux différents, pour répondre aux besoins des différents processus d’une usine. www.smc.be
PRODUITS
NOUVEAU LECTEUR RFID SÉRIES IDEC KW2D
APEM Benelux, membre du groupe IDEC, lance le nouveau lecteur RFID séries IDEC KW2D sur le marché européen, une extension de sa gamme de composants dédiée à la sécurité machine. Ce nouveau lecteur est la solution idéale pour gérer le “Mode of Safe Operation” comme spécifié dans la norme ISO 16090 sur la sécurité des machines-outils. Le lecteur autonome est conçu pour les panneaux élégants et combine sécurité et design. Il permet de gérer les droits d’utilisation et l’historique d’inspection des machines et des appareils. Grâce au logiciel correspondant et aux cartes ou tags, vous pouvez suivre l’entrée et la sortie des collaborateurs dans les zones de travail et mieux sécuriser l’environnement de travail. Les principales caractéristiques de ce lecteur sont une collecte précise des données et un transfert fiable, un autodiagnostic du contrôle d’état de la mémoire à chaque fois qu’un produit est mis sous tension, et un double contrôle par la somme de contrôle lors d’une communication avec l’appareil hôte. www.apem-idec.eu
entrera en vigueur le 1er juillet 2021. Ce texte a été établi pour améliorer la performance environnementale des produits en établissant des normes de rendement énergétique minimum. Les nouveaux variateurs de vitesse WEG permettent aux utilisateurs de satisfaire aux normes de rendement énergétique modernes. Les modèles de la gamme CFW500 opèrent sur une plage étendue de tensions, de 200 à 240 V, de 380 à 480 V ou de 500 à 600 V. Ils peuvent également être installés à des températures extérieures de -10 °Cà +40 °C, et conviennent donc idéalement aux applications particulièrement exigeantes. WEG étend désormais la taille des modèles CFW500 au format F, sur une plage de puissances nominales allant jusqu’à 55 kW. Le format F est disponible pour des courants de sortie de 77 A, 88 A et 105 A et peut être utilisé sur la plage de tension de 380 à 480 V. Les utilisateurs bénéficient de cette taille supérieure pour les déploiements sur les plages de 37, 45 et 55 kW. Les modèles CFW500 sont doncadaptés aux applications mécaniques générales de transport, retournement, levage, pompage et ventilation. Déclinés en tailles A et B, le nouveau CFW500 IP66 couvre la plage de puissance de 250 W à 15 kW. Ces deux tailles sont adaptées aux différentes tensions secteur. www.weg.net
WEG DÉVELOPPE SA GAMME CFW500 DE VARIATEURS DE VITESSE.
WEG, fabricant mondial de moteurs et de technologies d’entraînement, vient de lancer deux versions étendues de ses variateurs de vitesse de la gamme CFW500. Ces nouveaux modèles sont proposés dans une taille et un indice de protection supérieurs et ont été développés pour assurer la conformité aux réglementations de rendement énergétique de l’Union européenne. La gamme CFW500 de variateurs de fréquence a été produite pour la classe de rendement IE2. Le modèle a été développé pour sa conformité à la directive de l’UE sur l’écoconception 1781/2019, qui AUTOMATION MAGAZINE MARS 2021 / 47
PRODUITS TECPOS EUROPE NOUVEAU EN EUROPE PAS DE “MADE IN CHINA’’ ! Technology Power Systems (TECPOS) est la marque déposée du plus grand fabricant Sud Coréen de matériel hydraulique haute pression ( 700 à 3500 bar ). Très présent sur le marché de l’est asiatique, Dae Jin Hydraulics machinery Co ltd, a durant des décennies développé et fabriqué des composants hydrauliques performants en servant les nombreuses industries tels que les chantiers navals, sidérurgies, usines chimiques et raffineries, l’automobile, le génie civil, les mines, la mécanique, l’énergie, … Déjà fournisseur comme OEM chez de grands fabricants mondiaux, La société Dae Jin a décidé de s’ouvrir au marché mondial sous son propre nom commercial TECPOS. C’est ainsi qu’elle est en quête de distributeurs EXCLUSIFS pour chaque région ou pays Européens. TECPOS vous propose une gamme complète des vérins hydrauliques ( standards, compacts, extra plats, à pistons creux, en Aluminium… ), les pompes à main, à pied, éléctriques portables ou fixes, électriques 18V, pneumatiques, les écarteurs, casse écrous, coupes-cables, emporte-pièces, vérins pousseurs et tireurs, une gamme complète de booster Hydro-pneumatiques jusqu’à 3500 bar, et la gamme de l’outillage électro-hydraulique portatif sur accu. Quant à l’innovation, c’est un leitmotiv chez nous. Nous sommes en train de concevoir une nouvelle pompe portable monophasée qui devraient surpasser les anciennes qui ont toujours un grand succès. Une pompe hydraulique de qualité sur accu 18V, 2 litres de contenance pour un prix aussi bas, c’est du jamais vu. Bien entendu tous ces produits sont conformes à la directive machine ( CE ) et sont directement disponibles de stock en Europe. Les réparations et les garanties sont supportées par votre distributeur officiel. Alors si vous êtes convaincu et intéressés, répondez nous ! www.tecpos.com tecposeurope@gmail.com
BIONICS4EDUCATION La langue d’un caméléon, la trompe d’un éléphant, les nageoires d’un poisson… Les ingénieurs de Festo s’inspirent de ce qu’ils voient dans la nature. Dans la nature, les mouvements sont efficaces, simples et économes en énergie. Ces ‘inventions’ intéressent vivement la presse et les jeunes ingénieurs viennent rêver de travailler un jour pour Festo. La division R&D Bionic Projects a créé en 2006 le ‘Bionic Learning Network’ avec des hautes écoles, des universités et des établissements de recherche. Une équipe de base constituée d’ingénieurs, de designers, de biologistes et d’étudiants travaille avec des spécialistes de toutes les divisions de l’entreprise et des partenaires externes de divers secteurs pour concevoir des produits d’avenir. Festo poursuit des objectifs clairs avec le Bionic Learning Network: le déploiement d’un réseau avec des partenaires pour l’élaboration collaborative d’idées, l’identification des derniers développements en R&D dans le domaine du mouvement, l’expérimentation avec les dernières technologies, la stimulation de la créativité, la construction de prototypes et l’amorce d’un dialogue avec les clients et les partenaires pour rechercher des solutions. Via le Bionic Learning Network, Festo veut aussi encourager l’enthousiasme des jeunes pour la technique afin d’alimenter le marché du travail en nouveaux talents. Festo propose à cet égard une boite de construction mécanique compacte avec laquelle les jeunes peuvent faire des expériences et construire par exemple un requin mécanique (‘poisson bionique’), un préhenseur comme une trompe d’éléphant et une ventouse basée sur la langue protactile du caméléon. Ce kit bionique fait appel à l’imagination des jeunes et renforcera certainement la notoriété de Festo auprès d’une nouvelle génération d’ingénieurs. Le prix de la boîte de construction mécanique est de 250 euros. www.festo.be www.bionics4education.com
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TECHTELEX NORD Drivesystems a un nouveau site web. Le spécialiste de l’entraînement propose désormais à ses clients une expérience du service en ligne plus conviviale assortie de nombreux avantages. Outre un design plus contemporain et rafraîchi, le site www.nord. com se déploie comme une plateforme numérique centrale. Le portail clients myNORD et le site web sont réunis dans un concept visuel et fonctionnel. Le restylage du site fait partie du programme NORD CONNECT 360 visant à rendre les processus de vente et d’achat plus efficaces et à réaliser un concept de numérisation intégré et orienté clients pour Industrie 4.0 (www.nord.com) Le spécialiste des capteurs Leuze Electronic a déménagé à Malines. Après avoir passé 30 ans à la chaussée de Buda à Machelen, Leuze Electronic nv/sa a déménagé vers un nouveau site à Malines. L’entreprise est hébergée à De Regenboog 11 à Malines depuis le 1er janvier. Elle continue à desservir tous ses clients belges depuis ce centre d’entreprises. (www.leuze.be) L’Education Program de Yaskawa comprend des produits développés à des fins didactiques, tant pour les clients industriels que les écoles et les universités. Les cellules TeachMe et Robot Bundles sont compactes et faciles à mettre en œuvre, ce qui permet de les déployer dans un bureau ou un local de classe. Via l’application du logiciel MotoSIM VRC Offline Simulation, un environnement d’apprentissage idéal en ligne peut être créé. Un environnement de production peut être simulé où les tâches pick & place sont exécutées de manière réaliste. (www.yaskawa.nl) Euchner annonce que deux professionnels spécialisés en sécurité machines vont rejoindre Euchner Benelux. Pour la Belgique, il s’agit de Ronny Slenders - (sales manager Belgique et Luxembourg) et pour les Pays-Bas, de Martijn Kennis - (sales manager Pays-Bas). Euchner s’attend à ce que Ronny et Martijn donnent aux produits et aux services de l’entreprise une position encore plus forte sur le marché grâce aux connaissances et à l’expérience qu’ils apportent. Les données de contact des deux nouveaux collègues sont reprises sur les sites web d’Euchner Benelux: www.euchner.be, www.euchner.lu et www.euchner.nl. Euchner propose toute une gamme de produits de sécurité pour le contrôle d’accès, l’autorisation et l’évaluation. La sécurité machines est prise en charge par le département Safety Services. (www.euchner.be) La série des chaînes porte-câbles E4Q d’igus est récompensée par le German Design Award 2021. Ces chaînes porte-câbles ont été mises au point pour fournir la meilleure solution pour les courses autoportantes et les courses glissantes. Des formes inspirées de la nature leur permettent d’avoir un très faible poids, et un concept d’ouverture sans outil unique en son genre réduit le temps de montage de 40%. (www.igus.be) Schneider Electric, leader dans le domaine de la transformation numérique de la gestion d’énergie et l’automatisation s’organise en clusters dans le monde. Le cluster BENE a été créé en mai 2019. Depuis le 1er janvier, la présidence du nouveau cluster Belgique-Pays-Bas est assurée par David Orgaz D’Hollander, actuel CEO de Schneider Electric Belgique. (www.se.cim) Agoria décerne le tout premier label ‘Employer ready for the future of work’ à Siemens. Ce label fait partie de la charte Be The Change d’Agoria à laquelle les entreprises peuvent souscrire afin d’adapter leur politique RH aux défis du marché du travail de demain. Siemens investit massivement dans l’enseignement et l’apprentissage continu via notamment sa plateforme numérique ‘My Learning World’ de Learning Experience qui propose plus de 30.000 e-learnings, vidéos, webinaires, formations en RV, e-books, etc. « La plateforme permet aux collaborateurs de choisir eux-mêmes la formation qu’ils veulent suivre », explique Ivo Christiaens, HR Director. « Chacun a donc la possibilité d’augmenter son employabilité et d’actualiser ses connaissances techniques. Un algorithme intelligent recommande les formations pertinentes adaptées au profil et à l’ambition des collaborateurs. » (www.siemens.be) FHI, FEDA et Machevo & Bulk, les organisateurs de World of Technology & Science (WoTS), annoncent le report de l’événement à 2022. « En 2020, le Covid-19 a eu une grande influence sur la vie sociale. Toute la chaîne économique s’est adaptée dans un souci de santé publique. Les associations FHI, Machevo & Bulk et FEDA représentent les entreprises techniques et organisent World of Technology & Science pour les clients (des membres) actifs dans l’industrie, les sciences, les soins et les laboratoires. Savoir quand les salons professionnels pourront à nouveau avoir lieu physiquement reste incertain. Dès lors, les organisateurs ont décidé de déplacer l’événement à 2022. World of Technology & Science aura donc lieu du 27 au 30 septembre 2022 au Jaarbeurs Utrecht. (www.wots.nl)
Sten Sauvillers, étudiant bachelier à Thomas More, travaille sur un groupe hydraulique d’un mécanisme de levage pendant son stage chez REM-B
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CONCLUSION SPEAKERS’ CORNER POUR LES EXPERTS EN TECHNIQUE.
“IL FAUT S’ATTENDRE À DE NOMBREUSES OPPORTUNITÉS D’EMPLOI” Tinne Lommelen clôture ce numéro d’Automation Magazine avec une courte analyse sur l’adéquation entre l’enseignement, le marché du travail et les compétences. « Le monde économique évolue rapidement et demande des profils spécifiques et des compétences adaptées. L’enseignement fait de son mieux pour réduire le fossé entre l’offre et la demande. De nombreuses solutions créatives sont déployées comme des stages, des visites d’entreprises et des conférences invitées », explique Tinne Lommelen. « Malheureusement, le corona complique tout depuis un an. Mais les entreprises peuvent aussi apporter leur contribution. Je les appelle à assumer pleinement le rôle de mentor. Concluez des collaborations, assistez les enseignants et proposez des places de stage aux étudiants, sous toutes les formes possibles. Certes, cela demandera du temps et des efforts mais il est crucial que les jeunes puissent acquérir de l’expérience pour réduire le fossé mentionné plus haut. A terme, elles en cueilleront les fruits. » « L’évolution des compétences demandée par les entreprises se reflète dans l’enseignement mais aussi sur le marché du travail classique. Nous sommes face à une évolution démographique importante. A chaque 100 nouveaux pensionnés, seules 80 nouvelles forces sont prêtes à les remplacer, et elles ne sont que 72 au Limbourg ! » « Il faut s’attendre à de nombreuses opportunités sur le
marché du travail et il faut oser les saisir. On voit parfois que des personnes qui voulaient suivre une certaine formation depuis des années ne le font qu’après un licenciement ou lors d’un chômage temporaire, et c’est dommage. Lancez-vous aujourd’hui – sous une forme numérique ou non – et préparezvous aux compétences de demain comme la pensée créative, la formation continue, la capacité à résoudre les problèmes et le travail collaboratif. » « Dans notre pays, faire une longue carrière chez un seul employeur est encore souvent considéré comme le summum. Celui qui n’est pas heureux dans son travail persiste, et celui qui change souvent d’emploi est un ‘job hopper’. Abandonnons cette connotation négative et osons franchir le pas plus souvent. »
Tinne Lommelen est directrice provinciale du VDAB Limbourg
« L’évolution des compétences demandée par les entreprises se reflète dans l’enseignement mais aussi sur le marché du travail classique. »
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ATB Automation Mechanics Motion Control
Réalisez rapidement et simplement une machine totalement flexible : avec XTS Les avantages de l’XTS Mouvement circulaire Système modulaire et flexible Mover à mobilité individuelle
Les bénéfices pour les utilisateurs Plusieurs étapes de fabrication en une seule machine Gain de place des installations Changement de format contrôlé par un logiciel sur base PC Amélioration de la disponibilité Augmentation de la production Réduction des délais de mise sur le marché
www.beckhoff.be/xts Les industriels du monde entier doivent proposer des produits de plus en plus personnalisés – avec des machines de moins en moins encombrantes tout en améliorant la productivité. Le système de transport linéaire XTS offre ces précieux atouts, en association le contrôle commande sur base PC et l’EthernetCAT. Flexible, il permet de réaliser de nouveaux concepts de machine, adapté aussi bien pour le transport, la manutention que le montage. Dans sa version en acier inoxydable Hygienic, XTS est le système idéal pour une utilisation dans l’industrie Alimentaire et Pharmaceutique. Positionnement de montage totalement flexible Construction compacte et optimisé Géométrie librement sélectionnable Peu d’éléments et composants mécaniques