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PRÉSENCES 2017 du 10 au 19 février
Kaija Saariaho Un portrait
FESTIVAL DE CRÉATION MUSICALE DE R ADIO FR ANCE 27 e ÉDITION M AISON DE L A R ADIO A
festival
PRÉSENCES 2017 du 10 au 19 février
Kaija Saariaho Un portrait
FESTIVAL DE CRÉATION MUSICALE DE R ADIO FR ANCE 27 e ÉDITION M AISON DE L A R ADIO
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éditorial Présences, un moment de l a création musicale Créé en 1991 à l’initiative de Claude Samuel, le festival Présences s’attache chaque année à faire découvrir la musique d’aujourd’hui. Il s’agit d’un rendez-vous essentiel de la saison musicale de Radio France, très attendu par ceux que passionne la création. Radio France est plus que jamais engagée pour faire vivre la création auprès du plus grand nombre. À l’occasion de cette vingt-septième édition du festival Présences, toute la Maison de la radio est mobilisée. Les formations musicales de Radio France, nos studios, l’Auditorium, ainsi que l’antenne de France Musique se mettent au service du festival dont on pourra mesurer l’intensité et la richesse de la programmation au fil de dix-huit concerts. Nous sommes particulièrement heureux d’accueillir cette année dans nos murs Kaija Saariaho, musicienne de renom fêtée dans le monde entier, ainsi que l’ensemble des compositeurs inscrits à l’affiche du festival. Présences 2017 témoigne de la vitalité de la création musicale et de l’attachement profond que lui portent, depuis sa création, les forces vives de notre Maison. Je vous invite à y venir découvrir la variété d’inspiration des compositeurs d’aujourd’hui, qui nous offrent chacun une nouvelle vision du champ des possibles, la construction d’un nouvel horizon sonore qui nous donne l’expérience de territoires inouïs. Radio France représentant avec ses orchestres, Maîtrise et Chœur, la plus large communauté de musiciens en France, il est à la fois naturel et important que nous soyons partie prenante de l’aventure collective que constitue la musique contemporaine : tel est le sens du festival Présences. Mathieu Gallet Président-directeur général de Radio France
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« Présences 2017 témoigne de la vitalité de la création musicale et de l’attachement profond que lui portent, depuis sa création, les forces vives de notre Maison. »
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Présences invite K aija Sa ariaho Après quelques éditions thématiques (« Les musiciens de la Méditerranée » en 2013, « Paris-Berlin » en 2014, « Les deux Amériques » en 2015, « Oggi l’Italia » en 2016), le festival Présences renoue avec les monographies comme il l’avait fait avec Esa-Pekka Salonen en 2011 puis Oscar Strasnoy en 2012. Il invite cette année Kaija Saariaho, musicienne venue de Finlande qui a élu Paris comme port d’attache il y a déjà bien des années. Kaija Saariaho représente, de manière emblématique, la figure du musicien universel, au sens où sa musique n’est pas l’expression d’une nation ou d’un courant, mais celle d’une personnalité qui s’adresse à chacun. Elle illustre aussi la capacité d’accueil d’une ville comme Paris qui, de Lully à Gluck, de Meyerbeer à Stravinsky en passant par Chopin et Liszt, a su fêter les grands musiciens de leur temps. Outre la personnalité même de Kaija Saariaho, c’est en effet cet autre thème qu’il faut lire dans la programmation de cette édition 2017 du festival Présences, qui fera entendre la musique de nombreux compositeurs venus d’horizons différents et qui ont choisi Paris pour y fonder leur œuvre. Vous retrouverez, au fil des rendez-vous que vous fixe cette édition de Présences, l’Orchestre National de France, l’Orchestre Philharmonique, le Chœur et la Maîtrise de Radio France, mais aussi un grand nombre d’interprètes, solistes ou ensembles vocaux et instrumentaux, qui pour certains sont fidèles au festival, pour d’autres défendent avec ardeur la musique de Saariaho et des autres compositeurs inscrits au programme. Je vous invite à vous laisser séduire par la promesse que nous fait la musique d’aujourd’hui et si je devais résumer le sentiment qui est le mien, je dirais simplement, à l’écoute de toute la musique de Kaija Saariaho, que nous sommes heureux d’être ses contemporains. Michel Orier Directeur de la musique et de la création culturelle à Radio France
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« Kaija Saariaho représente, de manière emblématique, la figure du musicien universel, au sens où sa musique n’est pas l’expression d’une nation ou d’un courant, mais celle d’une personnalité qui s’adresse à chacun. »
sommaire Présences, un moment de la création musicale Présences invite Kaija Saariaho Kaija Saariaho, un portrait Kaija Saariaho, une biographie Calendrier
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Entretiens : Kaija Saariaho Ramon LaZkano Quatuor Diotima
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# 1 Concert d’ouverture : je dévoile ma voix # 2 Horloge, tais-toi ! Rencontre avec Kaija Saariaho # 3 Spins and Spells # 4 Light and Matter # 5 Jardins secrets # 6 Main surplombe # 7 Concert-atelier : offrande # 8 Figura # 9 Concert-spectacle : Quatre instants # 10 La Vallée close # 11 True Fire # 12 Tempêtes # 13 Installation : Nox borealis # 14 récital d’orgue : Gmeeoorh # 15 Light Still and Moving # 16 Ombres de la terre # 17 Métaphores # 18 Talea
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Biographies des compositeurs Biographies des interprètes Présences sur France Musique Informations pratiques
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Kaija Saariaho, un portrait Pour sa 27e édition, le festival Présences propose une programmation à plusieurs facettes dominée par un portrait. Portrait de compositeur. Portrait de femme. En choisissant de mettre à l’honneur Kaija Saariaho, nous avons souhaité célébrer l’artiste, française d’adoption, dans sa pleine maturité, et dont la reconnaissance dépasse aujourd’hui les frontières de l’Europe. Au-delà de la musicienne et de son parcours, le festival affiche nombre de créateurs ayant élu la France, et Paris en particulier, comme lieu d’étude, de travail, voire de résidence, l’ensemble offrant un large panorama de la création dans notre pays. Paris cosmopolite : une histoire ancienne. En leur temps, Stravinsky et Prokofiev ont vécu et travaillé en France. Plus près de nous, on peut citer les noms de Xenakis, Boucourechliev, Nunes ou Ohana. Outre la présentation d’œuvres données en création, principe même du festival, il nous a semblé important de rattacher les répertoires émergents à quelquesunes des personnalités musicales incontournables des dernières décennies, par rapprochement ou contraste : Olivier Messiaen, Iannis Xenakis, Henri Dutilleux ou Gérard Grisey. Ces deux derniers ont, du reste, particulièrement compté dans les premières années parisiennes de Kaija Saariaho. Rétrospective Figure éminente sur la scène internationale, Kaija Saariaho appartient à une génération extraordinairement flamboyante et féconde d’artistes finlandais, aux côtés d’Esa-Pekka Salonen, Anssi Karttunen, Magnus Lindberg, Kari Kriikku, Karita Mattila, pour ne citer que quelques noms. Le festival Présences déroule son portrait à la manière d’une rétrospective. Un très large éventail de son catalogue est proposé – 26 œuvres au total –, depuis les premiers opus écrits en France, comme Jardin secret I (1984) et Lichtbogen (1986), jusqu’aux toutes dernières compositions représentées ici par Figura (2016), True Fire (2014) et Trans (2016), les deux dernières ayant fait l’objet d’une commande de Radio France. Avec les 54 autres œuvres au programme de cette édition, c’est 80 compositions au total qui sont présentées au public des concerts et auditeurs de nos antennes, signées par 42 compositeurs, Radio France étant commanditaire de 25 d’entre elles. Une part importante de la programmation a été mise au point en étroite collaboration avec Kaija Saariaho. Un certain nombre de compositeurs de la nouvelle génération bénéficient ainsi de son parrainage. C’est le cas, notamment, de l’Espagnole Núria Giménez-Comas, du Croate Davor Branimir Vincze ou encore du Français Florent Motsch. La complicité artistique se nourrit en outre des relations qu’entretient le compositeur avec ses interprètes. L’édition 2017 peut se lire bien évidemment sous l’angle de ce lien privilégié de travail et d’échange, représenté pour l’occasion par les chefs d’orchestre Dima Slobodeniouk, Olari Elts et Ernest Martinez-Izquierdo. Quant aux solistes, on ne saurait manquer de citer les fidèles de la première heure, Anssi Karttunen, Camilla Hoitenga ou Kari Kriikku, cercle élargi au fil des années, et plus récemment par Xavier de Maistre, Clément Mao-Takacs, Nora Gubisch, les membres du Quatuor Meta4…
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« Nous avons souhaité célébrer l’artiste, française d’adoption, dans sa pleine maturité et dont la reconnaissance dépasse aujourd’hui les frontières de l’Europe. »
« De fait, la littérature occupera elle aussi une place de choix dans cette édition. »
Il nous a semblé impossible de ne pas profiter de la présence à Paris de certains d’entre eux pour les présenter dans les répertoires à la fois concertant et chambriste. Ainsi, on pourra entendre la violoniste Jennifer Koh dans Graal théâtre, au programme du concert d’ouverture de l’Orchestre Philharmonique de Radio France, mais aussi, dès le lendemain, dans le cadre d’un concert en trio conçu tout spécialement avec la complicité d’Anssi Karttunen et de Nicolas Hodges. Xavier de Maistre apparaîtra deux fois le même jour, dans le concerto pour harpe de Kaija Saariaho, ainsi que dans un programme de musique de chambre aux côtés du baryton Davóne Tines, qu’on aura pu entendre deux jours plus tôt pour la première audition en France de True Fire avec l’Orchestre National de France. Cette nouvelle œuvre pour baryton et orchestre, longuement mûrie, et écrite sur des textes de Ralph Waldo Emerson, Seamus Heaney et Mahmoud Darwish, est assurément un des grands rendez-vous de notre édition 2017. L a voix et les mots
La voix est en effet une autre composante de notre programmation. Ces dernières années, Kaija Saariaho y a consacré une part importante de son activité, plus particulièrement par le biais de l’opéra. Son dernier opus, Only The Sound Remains, a été créé à l’Opéra d’Amsterdam au printemps dernier, et, à l’automne, la reprise de L’Amour de loin par le Met de New York a été offerte en direct dans les cinémas Gaumont-Pathé en France. De son opéra Adriana Mater, on entendra, pour la première fois chez nous, Adriana Songs, fruit de son travail avec Amin Maalouf. De fait, la littérature occupera elle aussi une place de choix dans cette édition. Le diptyque que Ramon Lazkano a consacré à la poésie d’Edmond Jabès sera présenté par les Neue Vocalsolisten de Stuttgart et l’ensemble L’Instant donné. Daniel D’Adamo, Ondˇrej Adámek, Frédéric Pattar ou encore Tristan Murail témoignent également de l’importance de ce fil rouge en puisant respectivement dans les œuvres de Jorge Luis Borgès, Karel Jaromír Erben, Lisa Samuels et Pétrarque. Si Juha Koskinen a travaillé d’après Heiner Müller, Shakespeare et Jules Laforgue, et Alexandros Markeas d’après Aristophane, tous deux donnent néanmoins des contours plus spécifiquement radiophoniques à leurs commandes avec, dans le cas du second, un projet ludique à l’occasion d’un concert qui met en scène la Maîtrise de Radio France. Ce dernier programme, « tout public », mis au point avec la plume complice et malicieuse de Pierre Senges, propose en outre de revisiter quelques classiques de la littérature populaire en restituant Blanche-Neige, Le Petit chaperon rouge ou Alice en… trois minutes chrono ! Mais une trame littéraire peut tout aussi bien conduire, en filigrane, certaines œuvres purement instrumentales. Tel est le cas, pour Kaija Saariaho, de Graal théâtre (d’après Jacques Roubaud), Maan Varjot (inspiré par Shelley), Nymphéa (via la poésie d’Arseny Tarkovski), ou encore Terrestre (Saint-John Perse). Et si la construction d’Orion doit à la figure mythologique à la fois terrestre et céleste du fils de Poséidon, l’œuvre renvoie également à la constellation qui porte son nom. Une métaphore de la nature que l’on retrouve, sous diverses perspectives, dans Cloud Trio composé aux Arcs, dans les Alpes françaises, ou Lichtbogen (Nox Borealis), nourri de l’expérience d’une aurore boréale.
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Discret et fécond
« Ce programme, que nous avons souhaité d’une grande diversité, a pu être mené à bien grâce au travail inlassable des interprètes, à commencer par les quatre formations de Radio France. »
Nous avons également souhaité accorder une place significative à la personnalité aussi discrète que féconde de Ramon Lazkano. En complément des concerts que lui a consacrés la dernière édition du Festival d’Automne à Paris, Radio France propose trois rendez-vous qui permettront d’entendre le diptyque que le compositeur a consacré à Edmond Jabès, la première audition en France de Mugarri dirigée par son dédicataire Ernest Martinez-Izquierdo, ainsi que son tout dernier quatuor à cordes, commande de Radio France pour le Quatuor Diotima. Ondˇrej Adámek, Daniel D’Adamo, Stefano Gervasoni, Mauro Lanza, José Manuel López-López, Misato Mochizuki… complètent le tableau aux côtés de la toute nouvelle génération représentée par Lucas Fagin, Sanae Ishida, Jeremias Iturra ou Davor Branimir Vincze. Le répertoire français n’en est pas pour autant négligé puisqu’il sert de cadre à l’ensemble, avec les œuvres de Raphaël Cendo, Jérôme Combier, Pascal Dusapin, Philippe Hurel, François-Bernard Mâche et Tristan Murail. Ce programme, que nous avons souhaité d’une grande diversité, a pu être mené à bien grâce au travail inlassable des interprètes, à commencer par les quatre formations de Radio France, dont l’engagement en matière de création n’est plus à démontrer. Parmi les ensembles invités, on mentionnera tout particulièrement le Quatuor Diotima (dont le retour à Présences est salué par le biais d’un entretien qu’on pourra lire dans ce livre-programme), Accroche Note, L’Instant donné, les Neue Vocalsolisten, l’ensemble Cairn, le Secession Orchestra et enfin l’ensemble CourtCircuit qui clora le festival. Signalons encore le rôle primordial désormais dévolu au nouvel orgue Grenzing de Radio France, que l’on pourra entendre pour la première fois dans le cadre de Présences, joué par Francesco Filidei à la faveur, en particulier, d’une commande passée à Hèctor Parra. Maan varjot de Kaija Saariaho résonnera sous les doigts d’Olivier Latry, tandis que son élève, Thomas Ospital, organiste en résidence à Radio France cette saison, tiendra la partie d’orgue dans la grande fresque orchestrale Orion. Deux projets imaginés pour inciter le public à pousser les portes de la Maison de la radio étoffent cette programmation : The Tempest Songbook, d’après Shakespeare, proposé par l’Orchestre baroque de Finlande, et pour lequel Kaija Saariaho partage l’affiche, sur instruments anciens, avec Henry Purcell ; et une installation originale, Nox Borealis, au cours de laquelle le public pourra vivre l’expérience audio-visuelle d’une immersion dans les nuits boréales. L’édition 2017 du festival Présences est aussi l’occasion pour Radio France de réaffirmer l’importance de son partenariat avec l’Ircam, et de resserrer ses liens historiques avec le GRM de l’Ina. La diffusion en direct sur France Musique de tous les concerts du soir offrira au plus grand nombre la possibilité unique de goûter au plaisir de la découverte et de partager ces moments de création. Création, découverte : deux maîtres mots défendus et illustrés par le festival Présences dont Kaija Saariaho, le temps de cette 27e édition, est l’ambassadrice. Bruno Berenguer
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© Andrew Campell
Kaija Saariaho, une biographie
Kaija Saariaho est née en 1952 à Helsinki. Elle étudie à l’Académie Sibelius auprès de Paavo Heininen, compositeur pionnier en son genre, et y fonde, avec Magnus Lindberg et quelques autres, un groupe qui se veut progressiste, « Korvat auki » (« Ouvrez les oreilles ! »), avant de suivre, à Darmstadt puis à Fribourg, les cours de Brian Ferneyhough et de Klaus Huber. En 1982, elle intègre les cours de l’Ircam à Paris, ville où elle habite depuis lors. À l’Ircam, Kaija Saariaho utilise des techniques de composition assistée par ordinateur et acquiert la maîtrise du travail sur bande et avec électronique en temps réel. Cette expérience influence son écriture pour orchestre et suscite en elle un intérêt particulier pour la formation des densités sonores dans des transformations lentes. Sa première pièce pour orchestre, Verblendungen (1984), implique un échange progressif des rôles et des caractères entre l’orchestre et la bande. Les titres de son diptyque d’œuvres orchestrales, Du Cristal (1989) et …à la Fumée (1990) – cette dernière avec flûte alto et violoncelle solo, et toutes deux avec électronique en temps réel – prouvent le soin qu’elle porte à la couleur et à la texture.
Avant ses années à l’Ircam, Kaija Saariaho avait rencontré les compositeurs français du courant dit « spectral », dont les techniques sont fondées sur l’analyse informatique d’un spectre sonore : celui des notes individuelles de différents instruments. Cette approche a inspiré sa propre conception des structures harmoniques, ainsi que la notation détaillée de ses partitions, l’utilisation des harmoniques, les transformations entre le son et le bruit ; toutes particularités qui se trouvent dans l’une de ses œuvres les plus jouées, Graal théâtre (1994-1997). L’opéra et la voix Kaija Saariaho a illustré à plusieurs reprises le genre de l’opéra. L’Amour de loin, sur un livret d’Amin Maalouf inspiré de la vie d’un troubadour du XIIe siècle, Jaufré Rudel, a été créé dans une mise en scène de Peter Sellars au Festival de Salzbourg en 2000. Adriana Mater, sur un livret original de Maalouf, mêle la dure réalité du présent avec les rêves, dans une mise en scène de Sellars, de nouveau, qui a vu le jour à l’Opéra Bastille en 2006. La création d’Émilie, monodrame pour Karita Mattila, a eu lieu à Lyon en 2010. 10
En marge de ses opéras, Kaija Saariaho a composé d’autres œuvres vocales, notamment les oniriques Château de l’âme (1996) et Oltra mar (1999), et le cycle Quatre instants (2002). La Passion de Simone, méditation sur la vie et la pensée de la philosophe Simone Weil, a fait partie du festival international « New Crowned Hope » en 2006-2007 (la version de chambre de cet oratorio a été créée par La Chambre aux échos au festival Melos Ethos de Bratislava en 2013). La manière dont Kaija Saariaho approche la voix a clarifié d’une certaine manière son langage, via une nouvelle veine mélodique et modale accompagnée par des motifs répétitifs plus réguliers. Ce changement de direction a trouvé son prolongement dans des œuvres pour orchestre : Aile du songe pour flûte et orchestre de chambre (2001), Orion pour grand orchestre (2002), Notes on Light pour le violoncelliste Anssi Karttunen et le Boston Symphony Orchestra (2006), et Laterna Magica inspiré de Bergman pour Sir Simon Rattle et l’Orchestre Philharmonique de Berlin (2008). Sans oublier D’om le vrai sens (2010) écrit pour le clarinettiste Kari Kriikku, et Maan Varjot pour orgue et orchestre (2013).
Hall de Tokyo, Xavier de Maistre a créé le concerto pour harpe Trans avec l’Orchestre Symphonique de Tokyo placé sous la direction d’Ernest Martinez Izquierdo. Enfin, en décembre dernier, l’opéra L’Amour de loin a été représenté au Metropolitan Opera de New York dans une nouvelle production signée Robert Lepage. Kaija Saariaho a été honorée par de nombreux prix de composition (Grawemeyer, Wihuri, Nemmers, Sonning, Polar). En 2015, elle a été membre du jury du Prix de composition Toru Takemitsu. Intéressée par les jeunes artistes, elle a été le mentor en musique du Rolex Mentor and Protégé Arts Initiative, et a été en résidence au département de musique de l’UC Berkeley à l’automne 2015. Sa musique est éditée exclusivement par Chester Music et les éditions Wilhelm Hansen, membres du groupe Chester Music. * Circle Map est le fruit d’une commande de l’Orchestre royal du Concertgebouw d’Amsterdam, de l’Orchestre Symphonique de Boston, de l’Orchestre Symphonique de Göteborg, de l’Orchestre National Royal d’Écosse, de l’Orchestre Symphonique de Stavanger et de Radio France. L’œuvre a été créée par l’Orchestre du Concertgebouw à la Westergasfabriek Gashouder d’Amsterdam en 2012.
Constantes Les œuvres composées ces dernières années par Kaija Saariaho traduisent deux caractéristiques : l’une est sa collaboration étroite et productive avec d’autres artistes – Amin Maalouf, Peter Sellars, EsaPekka Salonen, Camilla Hoitenga, Anssi Karttunen, Dawn Upshaw, Emmanuel Ax, Tuija Hakkila, etc. ; l’autre est sa préoccupation – visible aussi bien dans le choix de ses sujets, dans les textes qu’elle utilise que dans les indications d’expression dont abondent ses partitions – de faire de sa musique, non pas un traitement abstrait, mais un partage d’idées, d’images et d’émotions avec l’auditeur. L’Orchestre National de France a assuré la première exécution française de Circle Map, le 7 novembre 2013 au Théâtre des Champs-Élysées*. L’œuvre est inspirée par six poèmes de Rumi dont le texte récité en persan est le matériau utilisé dans la partie électronique. En 2015, le cycle de mélodies True Fire a été créé par Gerald Finley et le Los Angeles Philharmonic, dirigé par Gustavo Dudamel. La première de l’opéra Only the Sound Remains a eu lieu en 2016 à l’Opéra National des Pays-Bas (d’autres représentations sont prévues à Paris, Helsinki, Madrid et Toronto). En 2016, au Suntory
À lire : Kaija Saariaho, le passage des frontières (écrits sur la musique), édition établie par Stéphane Roth, Musica Falsa, coll. « Répercussions », 2013, 413 p., 26 €. Kaija Saariaho, un parcours photographique Durant toute la durée du festival Présences 2017, un ensemble de photographies et de documents sera exposé dans le hall Seine de la Maison de la radio. L’occasion d’approcher par l’image la personnalité de Kaija Saariaho.
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calendrier #3
#1 Samedi
Vendredi
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Auditorium / 20h 10 € Kaija Saariaho Graal Théâtre * Raphaël Cendo Denkklänge (CM) Kaija Saariaho Adriana Songs ** (CF) * Jennifer Koh violon ** Nora Gubisch mezzo-soprano Orchestre Philharmonique de Radio France Dima Slobodeniouk direction
#2 Samedi
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Studio 105 / 18h 5€
Studio 104 / 18h 5€
Kaija Saariaho Spins and Spells Alexandre Lunsqui Telluris. Désert rose (CM) Kaija Saariaho Nocturne Philippe Hurel Localized Corrosion Lucas Fagin Psychedelic (CRF - CM) Luis NaÓn Pajaro contra el borde de la noche (CRF-CM)
avec la collaboration du GRM
concert « TOUT PUBLIC »
Samedi
Dominique Pinon narrateur Donatienne Michel-Dansac soprano Paul-Alexandre Dubois baryton Maîtrise de Radio France Morgan Jourdain chef de chœur Efji Klang Quatuor de saxhorns Opus 333 Anne Le Bozec piano Jean Deroyer direction Jean-Claude Cotillard mise en espace Avec le concours du GRM et de l’Atelier de Création Radiophonique (France Culture)
#4
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Studio 106 / 16h30 ENTRÉE LIBRE Rencontre avec Kaija Saariaho Extraits d’œuvres de Kaija Saariaho et d’Henri Dutilleux. Arnaud Merlin présentation Camilla Hoitenga flûte Eija Kankaanranta kantele Anssi Karttunen violoncelle
#7 Lundi
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Auditorium / 19h 5€ Concert-atelier autour de Maan varjot de Kaija Saariaho
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Studio 104 / 20h 5€ Kaija Saariaho Frises JÉrÔme Combier Nouvelle œuvre (CRF-CM) Pascal Dusapin Slackline (CF) Núria Giménez-Comas …et j’ai perçu ce vol étrange… (CRF - CM) Kaija Saariaho Light and Matter (CF) Jennifer Koh violon Anssi Karttunen violoncelle Nicolas Hodges piano avec la collaboration du GRM
#5 DIMANCHE
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Samedi
Neue Vocalsolisten L’Instant donné * Manuel Nawri direction
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Studio 104 / 11h 5€
Kaija Saariaho Horloge, Tais-Toi ! LUCIE PROD’HOMME Chaperon express * (CRF-CM) ÉRIC BROITMANN Blanche-Neige express* (CRF-CM) JONATHAN PONTIER Alice express* (CRF-CM) Alexandros Markeas Rhapsodie monstre* (CRF-CM) * Textes de Pierre Senges
Ramon Lazkano Main surplombe (CF) * Frédéric Pattar Symphony for Human Transport (CRF-CM) RICARDO NILLNI Fulcrum (CM) Ramon Lazkano Ceux à qui *
Ingrid Schoenlaub violoncelle Ensemble Cairn Guillaume Bourgogne direction
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#6 Dimanche
STUDIO 105 / 16H 5€ JEAN-CLAUDE RISSET Sud (extrait) Iannis Xenakis Orient-Occident VALÉRIE VIVANCOS Hazy Metal (CRF-CM) MARIO MARY 2261 Kaija Saariaho Jardin secret I MARTIN MATALON Traces XII * (CRF-CM) Nicolas Tulliez harpe * en coproduction avec le GRM
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Jean-Louis Florentz Les Laudes, extrait : « Harpe de Marie » (Arganona Mâryâm) Olivier Messiaen Apparition de l’Église éternelle Kaija Saariaho Offrande (CM) avec la participation de Kaija Saariaho Anssi Karttunen violoncelle Olivier Latry orgue Benjamin François présentation
#8 Lundi
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Studio 104 / 20h 5€ Kaija Saariaho Terra memoria Misato Mochizuki Brains (CRF-CM) LUCIANO BERIO Lied Ramon Lazkano Etze (CRF-CM) Kaija Saariaho Figura (CF) Kari Kriikku clarinette Tuija Hakkila piano Quatuor Diotima
CM : création mondiale CF : création française CRF : commande de Radio France
# 12
#9 Mardi
Vendredi
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Studio 104 / 20h 10 € Davor Branimir Vincze Beasts (CRF-CM) Kaija Saariaho Quatre instants (CM) Florent Motsch Litanies nocturnes (CRF-CM) Juha T. Koskinen Ophelia/Tiefsee (CRF-CM) Marisol Montalvo soprano Thomas Kellner comédien Vladimir Percevic alto Secession Orchestra Clément Mao-Takacs direction La Chambre aux échos Aleksi Barrière mise en scène
# 10 Mercredi
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Studio 104 / 20h 10 € HENRY PURCELL / Kaija Saariaho The Tempest Songbook (CF de la version intégrale) Pia Freund soprano Gabriel Suovanen baryton Suomalainen Barokkiorkesteri (Orchestre baroque de Finlande) Antti Tikkanen violon et direction
# 13 Samedi
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Studio 107 / 15h20, 17H20 et 19h20 DIMANCHE
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Studio 107 / 15h20 et 17h20 ENTRÉE LIBRE
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Studio 104 / 20h 5€ JosÉ Manuel LÓpez LÓpez Homing (CM) Stefano Gervasoni Ansioso quasi con gioia (CF) Daniel D’Adamo Two English Poems by Borges Sanae Ishida Poèmes enchaînés (CM) Mauro Lanza Tutto ciò che è solido si dissolve nell’aria (CF) Tristan Murail La Vallée close (CRF-CM) Accroche Note
# 11 Jeudi
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Auditorium / 20h 10 € ONDˇ REJ ADÁMEK Polednice (CM) Kaija Saariaho True Fire (CRF-CF) Helena Tulve Extinction des choses vues (CF) Kaija Saariaho Orion Davóne Tines baryton Chœur de Radio France ˇ chef de chœur Martina BatiC Orchestre National de France Olari Elts direction
Nox borealis (2008) Installation musicale et visuelle D‘après Lichtbogen de Kaija Saariaho Jean-Baptiste Barrière conception et réalisation électronique François Galard réalisation visuelle
# 14 Samedi
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Auditorium / 16h 5€ Récital d’orgue Olivier Messiaen Livre d’orgue (extraits) Mauro Lanza Negativo François-Bernard MÂche Guntur Sari HÈCTOR PARRA Tres miradas (CRF-CM) Iannis Xenakis Gmeeoorh Francesco Filidei orgue
# 15 Samedi
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Studio 104 / 18h 5€ Kaija Saariaho Terrestre Light Still and Moving (CRF-CM) Sombre TAPIO TUOMELA Kuura (CF) Daniel d’Adamo Ombres portées (CRF-CM)
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Davóne Tines baryton Camilla Hoitenga flûte Eija Kankaanranta kantele Xavier de Maistre harpe Lyodoh Kaneko violon Oana Unc violoncelle Florentin Ginot contrebasse Florent Jodelet percussion
# 16 Samedi
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fÉvrier
Auditorium / 20h 10 € Gérard Grisey Modulations Kaija Saariaho Trans, concerto pour harpe et orchestre * (CRF-CF) Ramon Lazkano Mugarri (CF) Kaija Saariaho Maan Varjot ** * Xavier de Maistre harpe ** Olivier Latry orgue Orchestre Philharmonique de Radio France Ernest Martinez-Izquierdo direction
# 17 Dimanche
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Studio 105 / 16h 5€ Kaija Saariaho Près Sebastian Rivas Tribology (CRF-CM) JEAN-LUC HERVÉ En découverte Kaija Saariaho Nymphéa (Jardin secret III) Quatuor Meta4 coproduction Ircam/Radio France
# 18 Dimanche
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fÉvrier
auditorium / 18h 5€ Kaija Saariaho Cloud Trio Jérôme Combier Die finsteren Gewässer der Zeit (CM) Luis Fernando Rizo-Salom Quatre pantomimes pour six JeremiAs Iturra Reverse Tracking Shot (CRF– CM) Gérard Grisey Talea (CRF) Ensemble Court-Circuit Jean Deroyer direction coproduction Court-Circuit / Radio France
Vendredi
10
Auditorium 20h
fÉvrier
1
Concert d’ouverture : je dévoile ma voix Kaija Saariaho (1952) Graal Théâtre pour violon et orchestre
#
1. Delicato 2. Impetuoso 25 mn environ
Raphaël Cendo (1979) Denkklänge (commande d’État, CM) 23 mn environ
entracte
Kaija Saariaho Adriana Songs pour mezzo-soprano et orchestre (CF)
(texte : Amin Maalouf) 1. Jardin d’automne – 2. Je sens deux cœurs – 3. Rages – 4. La Vie retrouvée 29 mn environ
Nora Gubisch mezzo-soprano Jennifer Koh violon Orchestre Philharmonique de Radio France Dima Slobodeniouk direction
Ce concert est diffusé en direct sur France Musique et sur les antennes de l’UER.
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Saariaho Graal Théâtre
COMPOSITION : 1994. Commande de la BBC et de Vara Radio 4 (Pays-Bas). Création : le 29 août 1995 à Londres par Gidon Kremer et le BBC Symphony Orchestra, dir. Esa-Pekka Salonen. Dédié à Gidon Kremer. Éditeur : Chester Music. EFFECTIF : violon solo ; orchestre : 2 flûtes, 2 hautbois, 3 clarinettes, 2 bassons ; 4 cors, 2 trompettes, 2 trombones, 1 tuba ; timbales, percussions, harpe, clavier ; cordes
Graal Théâtre tire son titre du livre éponyme de Jacques Roubaud. Alors que je travaillais sur mon concerto pour violon, le livre m’inspira indirectement, et ce de deux manières. Le titre exprime la tension que je ressens entre les efforts du compositeur écrivant sa musique et l’aspect théâtral de l’exécution, notamment dans le cas d’un concerto, où le soliste joue un rôle majeur, tant physique que musical. D’autre part, les légendes du passé telles que les interprète Roubaud, avec ses exemples si personnels, m’encouragèrent à entreprendre quelque chose qui m’avait longtemps paru impossible : introduire l’idée du concerto pour violon, ce genre éprouvé qui regorge de chefs-d’œuvre, dans le cadre de mon langage musical. Graal Théâtre est une exception dans mon catalogue. L’œuvre interrompt une longue lignée de pièces pour lesquelles je m’étais attachée à combiner des instruments acoustiques à différentes formes d’extensions électroniques. À la différence de ces œuvres antérieures, mon point de départ repose ici dans l’interaction entre l’orchestre et la délicatesse des sonorités du violon. Il existe une version de chambre de Graal Théâtre, qui constitue une autre vision de la même pièce et dont l’écriture de la partie de violon a été simplifiée (elle a été créée le 14 septembre 1997 à Helsinki par John Storgards et l’ensemble Avanti ! dirigé par Hannu Lintu). K. S.
Cendo Denkklänge
COMPOSITION : 2016-2017. Commande d’État. Création : le 10 février 2017 à la Maison de la radio (Paris), dans le cadre du festival Présences, par l’Orchestre Philharmonique de Radio France, dir. Dima Slobodeniouk. Dédié à Françoise et Jean-Philippe Billarant. Éditeur : ONA. EFFECTIF DÉTAILLÉ : orchestre : 3 flûtes, 3 hautbois, 3 clarinettes, 3 bassons ; 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, 1 tuba ; timbales, percussions, harpe, clavier ; cordes
Penser les sons et penser par les sons (Denkklänge), écrire les mouvements et les timbres comme unique nécessité de la composition. Ne plus penser par image, mais provoquer la pensée/son. Denkklänge recherche cette expérience : expérience de la matière, de la vitesse avec ses proportions jamais égales et de l’énergie. Ces trois fondements (matière, vitesse et énergie) interagissent afin de créer des exceptions de structures, de mouvements et d’excès. Le geste (boisé, cuivré, soufflé…) dessine une trame complexe qui parcourt les registres et le temps, perturbant et amplifiant les oscillations harmoniques qui subitement surgissent. Réminiscences, entités paradoxales et retour de fantômes : Denkklänge évoque aussi d’étranges rêves, une musique de nuit ou l’esquisse d’un quatuor à cordes. Les formes se multiplient et le silence démolit, ça et là, toute tentative de discours. R. C.
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Saariaho Adriana Songs
COMPOSITION : 2006. Commande du Festival Auftakt. Création : le 17 septembre 2006 à Francfort, dans le cadre du Festival Auftakt, par Patricia Bardon et la Junge Deutsche Philharmonie, dir. Marc Albrecht. Éditeur : Chester Music. EFFECTIF : mezzo-soprano ; orchestre : 3 flûtes dont 1 piccolo et 1 flûte basse, 3 hautbois, 3 clarinettes, 2 bassons dont un contrebasson ; 4 cors, 4 trompettes, 3 trombones, 1 tuba ; timbales, percussion, harpe, claviers ; cordes
Mon deuxième opéra, Adriana Mater, est né d’une première idée que j’avais donnée au librettiste Amin Maalouf, une sensation correspondant à un point focal : deux cœurs qui battent dans le même corps, celui d’une future mère. Cette idée émerge à la fin du premier acte, se trouve développée durant tout le second, et constitue la métaphore des interrogations d’Adriana, qui trouvent leur réponse dans le finale. Les autres thématiques essentielles – la violence sous ses différentes formes, et la guerre – s’y sont ajoutées peu à peu ; et Amin Maalouf a développé l’histoire, et créé les personnages. L’action et les thèmes centraux de la guerre, du viol, de la maternité, ne correspondent pas à un contexte politique ou géographique précis : les personnages, au-delà d’eux-mêmes, représentent aussi des archétypes universels, à la fois actuels et éternels. Pendant la composition d’Adriana Mater, il se passait des choses horribles dans le monde et il était important pour moi de ne pas les fuir dans ma musique. Tout ce qui est représenté dans cet opéra est récurrent dans l’histoire de l’humanité, et se produira malheureusement encore. Face à ces événements qui se déroulent autour de nous, j’avais besoin de composer une fin porteuse d’espoir. C’est cet espoir qui nous donne la force de vivre et qui nous permet d’imaginer un avenir pour les générations futures. Le texte d’Amin Maalouf, qui a lui-même quitté son pays d’origine, le Liban, alors qu’il fuyait la guerre avec sa famille, est aujourd’hui encore plus important qu’il y a dix ans quand je l’ai mis en musique. Adriana Songs consiste en quatre mouvements, dont le troisième, « Rages », est purement orchestral. La première partie, « Jardin d’automne », est une chanson chantée par Adriana au début de l’opéra et qui nous présente son paysage intérieur à la fois mélancolique et plein d’espoir et de désirs. Dans les deuxième et dernière parties, nous découvrons les questionnements d’Adriana concernant son enfant, puis – après la césure que constitue « Rages » – les réponses qu’elle y trouve dix-sept ans plus tard. K. S.
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L a dyna mique, l a respir ation et l a couleur
un entretien avec
Š Maarit KytÜharju
Kaija Saariaho 17
Kaija Saariaho, comment devient-on compositeur ? Dans mon cas particulier, le chemin a été long. Ma famille n’était pas musicienne, mais j’ai passé au cours de mon enfance beaucoup de temps dans les forêts. J’ai toujours été sensible aux sons, et j’adorais ceux de la nature. Comme j’étais une enfant solitaire, j’ai aussi beaucoup écouté la radio. Quand je suis allée à l’école, mon professeur de musique m’a proposé d’aborder l’étude du violon. Quand j’ai eu huit ans, mes parents ont ensuite acheté un piano, qui m’a permis d’un peu composer, puis, vers dix ou onze ans, je me suis mise aussi à la guitare. Mais au cours de mon adolescence j’ai perdu confiance en moi : je réussissais mal quand il fallait jouer en public, j’étais vraiment trop timide. Je me suis alors tournée vers l’orgue. Je n’avais pas de conviction religieuse, mais face à l’instrument j’ai compris que la musique était ma religion. Après mon baccalauréat, j’ai étudié la musique au conservatoire, mais aussi la musicologie à l’université d’Helsinki, et les beaux-arts le soir. Puis j’ai laissé tomber l’université et les beaux-arts, et je me suis dit qu’il fallait composer, que c’était là ma voie. Le compositeur Paavo Heininen m’a prise comme élève à l’Académie Sibelius. Je manquais toujours d’assurance, mais Heininen m’a fait analyser un grand nombre de partitions. Il était sévère, très dur, et me rappelait constamment qu’on ne fait pas ce métier si on n’est pas prêt à tout donner, à être critique vis-à-vis de soi-même. Après quatre ans de ce régime, j’ai eu envie d’autre chose. Je suis parti pour Fribourg, en Allemagne, afin de travailler avec Brian Ferneyhough et Klaus Huber. Là, j’ai appris qu’il était possible de s’inscrire à l’Ircam afin d’y effectuer un stage. Comme j’avais déjà travaillé dans des studios en Finlande et à Fribourg, je me suis dit que ce stage m’apporterait beaucoup et je suis venue à Paris. Pourquoi avez-vous fondé le groupe « Korvat auki », qui signifie en finnois « Les oreilles ouvertes » ? Nous étions quelques jeunes étudiants musiciens, Esa-Pekka Salonen, Magnus Lindberg, moi-même et plusieurs autres, frustrés par le fait que notre musique et celle que nous aimions ne trouvaient pas leur place en Finlande, où des compositeurs officiels comme Joonas Kokkonen ou Aulis Sallinen étaient prééminents. Ces deux compositeurs ont fait de la très belle musique, mais leurs opéras incarnaient une veine nationaliste alors que nous souhaitions nous ouvrir sur l’Europe. Dans un petit pays comme la Finlande, il était difficile à l’époque de faire rayonner plus d’un grand nom à la fois. Avec « Korvat auki », nous avons organisé des séminaires sur Berg, sur Zimmermann ou Karl 18
Amadeus Hartmann, et nous avons organisé beaucoup de concerts, même dans les crèches car les bébés ont une grande capacité d’écoute ! Heureusement, pendant les années 70, les choses ont commencé peu à peu à changer en Finlande, le pays et l’éducation ont évolué. On parle souvent du miracle des musiciens finlandais, mais il n’y a pas de miracle : il faut d’abord que le système d’enseignement soit bon, et c’est ce qui s’est passé à cette époque. Aujourd’hui malheureusement, les conditions de l’enseignement s’effondrent là-bas, comme elles s’effondrent un peu partout. Qu’avez-vous ressenti en arrivant à Paris ? La Finlande est liée à l’Allemagne culturellement et par les mœurs religieuses, mais à Fribourg la rigidité allemande commençait à me fatiguer. À Paris, j’ai découvert une vie artistique intense, riche en polémiques, où coexistaient des choses très différentes, mais aussi un mode de vie où par exemple on prend le temps de déjeuner, ce qui ne va pas de soi ailleurs. Voir au journal télévisé de 20h le défilé d’un couturier était très exotique pour moi car j’avais mené jusque-là une vie assez ascétique. J’ai mesuré plus tard combien la France était aussi une jungle bureaucratique, j’ai aussi mieux compris ultérieurement le côté humaniste de l’Allemagne. En France, certaines choses ne sont pas dites alors que je viens d’une culture où on parle très directement, ce qui m’a causé un certain nombre de rebuffades ! C’est aussi à Paris que j’ai rencontré mon mari, et même si j’étais inconnue ici, j’ai eu aussi la chance que ma musique soit assez rapidement jouée en Belgique, aux Pays-Bas et en Italie, et je suis restée. C’est quelques années plus tard, sans avoir rien prémédité, que je me suis rendu compte que ma vie était ici, à Paris. Qui vous a soutenue ? Plusieurs personnes m’ont aidée. Paul Mefano a permis que j’obtienne ma première commande d’État, qui a abouti à la composition de Lichtbogen, Gérard Grisey m’a donné une liste d’organisateurs de concerts avec lesquels prendre contact, et Pascal Dusapin m’a aidée à remplir des formulaires bureaucratiques, quand je ne parlais pas encore bien le français. Et Henri Dutilleux ? Vers 1985, au cours d’une conférence qui m’était consacrée, à l’hôtel Bedford, il s’est levé spontanément et a dit des choses très touchantes sur ma musique. Je l’ai revu par la suite, non pas souvent mais régulièrement. Le violoncelliste Anssi Karttunen était devenu proche de lui, et il a fait le lien. Dutilleux était très généreux envers les jeunes compositeurs, il avait le sens de l’humour, il était
capable de raconter sans fin des histoires. Maan Varjot, pour orgue et orchestre, qui va être joué au cours du festival Présences, lui est dédié.
Dans quelle langue rêvez-vous ? Je ne sais plus – probablement beaucoup en finnois et en français.
Que représentait, au moment de votre arrivée à Paris, la musique française ? J’ai toujours beaucoup aimé la musique française en général. J’entends par là Couperin, Rameau, Berlioz dont j’adore Les Nuits d’été. Parmi les contemporains, des figures comme Mefano, Murail et Grisey ont apporté quelque chose de neuf à la fin des années 70. De Rameau à Grisey en passant par Berlioz, il y a un souci du timbre qui est typique des Français.
Peut-on distinguer différentes périodes au fil de votre parcours ? Je vois tout ce que j’ai fait comme une continuité, à l’image de ma vie. Je n’ai pas le sentiment d’avoir changé de style, même si des nécessités diverses ont abouti à des œuvres différentes. Quand je suis arrivée à l’Ircam, j’étais concentrée sur le timbre et l’harmonie, le rythme comptait moins pour moi. Puis mon intérêt s’est dirigé vers une écriture plus physique, et c’est ainsi que sont nés les premiers concertos tels que Amers ou Graal théâtre. Le concerto, qui exige plus de dynamisme, m’a amenée vers des structures plus dramatiques. J’utilisais beaucoup l’électronique au début, mais quand j’ai commencé à écrire pour de grandes salles de concert et d’opéra, j’ai dû penser différemment l’apport de la technologie, ne fût-ce qu’en raison des grandes voix des chanteurs. Mais tous mes opéras ont une dimension électronique, y compris le dernier, Only The Sound Remains.
Et la langue française ? Je ne parlais presque pas du tout le français quand je suis arrivée. Je me suis d’abord inscrite à l’Alliance française, mais il y avait là des élèves de tous les pays du monde, y compris ceux qui ne connaissaient pas notre alphabet, et comme je n’avançais pas, j’ai dû apprendre par moi-même. J’adore les inflexions de cette langue mais je n’ai jamais perdu mon accent. Curieusement, des œuvres littéraires françaises ont influencé certaines de vos œuvres instrumentales, tel Amers de Saint-John Perse… Oui, chaque texte a sa musique, de même que chaque langue suggère des musiques différentes. La poésie de Saint-John Perse a un souffle très particulier qui éveille en moi des idées musicales, et c’est ainsi qu’est né Amers, mon concerto pour violoncelle. Derrière le style, je regarde la personnalité. Jacques Roubaud, par exemple, a été un auteur très important pour moi. J’ai utilisé ses textes dans Nuits, Adieux, et j’ai imaginé qu’il pourrait écrire le livret de L’Amour de loin. C’est finalement Amin Maalouf qui l’a fait, ainsi que ceux d’Adriana Mater, de La Passion de Simone et d’Émilie. Ce fut une collaboration exaltante et riche, car Amin a une perception très fine de la musique. Cependant, à un moment j’ai senti que, quoique chacun de nos projets ait été différent, ses mots induisaient toujours la musique d’une certaine manière, justement parce que son style est très fort. Après Émilie, j’ai compris qu’il fallait que je prenne du champ pour renouveler ma musique. C’est ainsi que mon opéra suivant, Only The Sound Remains, s’appuie sur deux pièces du théâtre Nô japonais adaptés par Ezra Pound. Je l’ai écrit pour l’Opéra d’Amsterdam, où il a été créé en mars 2016 ; il sera repris en 2018 au Palais Garnier. Actuellement, je prépare un nouvel opéra qui devrait être créé en 2020 à Covent Garden, sur un texte en plusieurs langues. Je considère qu’il faut se lancer des défis à soi-même pour se renouveler. 19
Est-ce que cette édition du festival Présences embrasse l’ensemble de votre carrière ? Oui, il y a par exemple des pièces anciennes que je suis contente de réentendre, comme le concerto pour violon Graal théâtre qui date d’une trentaine d’années et sera joué lors du concert d’ouverture, ou encore Lichtbogen. Ces œuvres vont voisiner avec des partitions données en création française comme Adriana Songs, Figura, True Fire, qui a vu le jour grâce à de nombreux commanditaires dont Radio France, The Tempest Songbook, le concerto pour harpe Trans que va jouer Xavier de Maistre avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France, etc. Les orchestres de Radio France interprètent régulièrement ma musique. Il y a quatre ans, l’Orchestre National a donné la première française de Circle Map. Présences me permet aussi de retrouver des interprètes fidèles, dont j’ai souhaité qu’ils soient là : Anssi Karttunen, que j’ai déjà cité, Camilla Hoitenga, les chefs Ernest Martinez-Izquierdo et Clément Mao-Takacs parmi plusieurs autres. Même si ma notation est assez traditionnelle, il faut de l’expérience pour comprendre mon souci de la dynamique, de la respiration, de la couleur, etc. Prenons une œuvre comme Orion, qui sera interprétée par l’Orchestre National. Faut-il y entendre le sentiment de la nature dont vous parliez tout à l’heure ? Certes, mais cette œuvre est née en réalité de trois sources d’inspiration principales. C’est d’abord
une commande de l’Orchestre de Cleveland, où ma pièce Du cristal avait reçu un bon accueil. Il y a un très beau musée à côté de Severance Hall, la salle de concert de Cleveland, et j’y ai vu une œuvre médiévale intitulée Memento mori, un double portrait de jeunes mariés derrière lequel se trouvait une autre peinture représentant les mêmes personnages, mais sous forme de squelettes, diptyque qui m’a donné des idées pour le premier mouvement. J’avais pris par ailleurs des notes lors des répétitions de Du cristal, et à partir de ces notes j’ai imaginé une phrase jouée par le piccolo que j’ai fait circuler dans Orion d’un instrument à l’autre. Enfin, j’ai admiré la constellation d’Orion et la manière dont les sept étoiles principales s’agencent et forment une ceinture, car dans la mythologie grecque Orion est un jeune chasseur qui court dans le ciel et provoque le son du tonnerre. Ainsi m’est venue l’idée du troisième mouvement, qui est une page joyeuse. Orion a été écrit après L’Amour de loin, et je voulais alors explorer les couleurs et la force physique d’un grand orchestre, sans les contraintes que les solistes posent pour l’écriture orchestrale. Vous avez cité The Tempest Songbook : cette œuvre va être donnée en création française, dans sa version intégrale, mais chacune des pièces sera jouée en alternance avec des extraits de la musique de scène écrite par Purcell pour La Tempête de Shakespeare… Oui, et ce sera une version inédite car le Tempest Songbook, dont la composition s’étend sur plus de dix ans, est normalement joué comme une suite indépendante. Au départ, il s’agissait d’un projet du chorégraphe Luca Vegetti avec des vidéos de Jean-Baptiste Barrière, auquel le Gotham Chamber Opera a donné le jour au Metropolitan Museum de New York. J’aime beaucoup les instruments baroques, et j’ai arrangé cette musique pour ces instruments il y a quelques années à la demande des Folies françoises. Ils apportent une couleur inattendue à une musique de notre temps, et révèlent dans ce cas de figure tout ce que nous devons aux siècles précédents. Bach a lui aussi nourri une de vos partitions, Frises, qui sera jouée le 11 février… Il a nourri toute ma vie ! Y a-t-il quelqu’un qu’il n’ait pas nourri ? Pour la plupart des compositeurs, Bach est le musicien le plus important de l’Histoire. Son art du contrepoint et la profondeur de sa musique sont uniques. Frises est né d’une idée du violoniste Richard Schmoucler, qui m’a demandé d’écrire une œuvre qu’on puisse jouer après la Chaconne de Bach. C’est un défi bien sûr impossible, que j’ai tenté de relever en ajoutant l’électronique au violon solo. 20
Peut-on dire que vous êtes la marraine de plusieurs compositeurs inscrits à l’affiche du festival ? Concernant quelques-uns, oui. Juha Koskinen a été mon étudiant il y a vingt ans. J’ai rencontré récemment Nuria Giménez-Comas, Davor Branimir Vincze et Florent Motsch, tous différents, et je continuerai à les suivre avec intérêt. Je ne défends pas l’idée d’une école de composition, mais j’essaie toujours de soutenir les talents, aussi divers qu’ils puissent être, que je rencontre. J’ai été professeur de manière continue seulement une année à l’Académie Sibelius, mais je rencontre régulièrement beaucoup de jeunes musiciens au cours des masterclasses que j’anime dans le cadre de mes voyages. Être un jeune compositeur est sûrement plus difficile encore aujourd’hui que par le passé ; se concentrer sur son travail, déjà considérable techniquement, et trouver sa personnalité – tout ce que cette démarche exige est en contradiction avec le mode de vie et la vitesse d’aujourd’hui. Quel regard portez-vous sur la musique et sur son devenir ? Je suis inquiète ! On entend de la musique partout, mais il s’agit avant tout de consommation de produits hyper-formatés qu’il s’agit de vendre massivement dans le monde entier. Il faut résister, car la musique même est en danger. Il faut refuser la séduction immédiate de ces produits qui aboutit au vide spirituel, à la fin de toute raison d’être musicale. J’espère que la musique que nous défendons, qui se construit à partir d’une tradition exigeante, et tente de la prolonger et de la renouveler en favorisant l’invention et l’imagination, continuera d’exister. Elle n’a jamais été faite pour les masses ; cependant, en Finlande par exemple, il existe encore un enthousiasme véritable pour la musique contemporaine et les musiciens : tout le monde connaît Esa-Pekka Salonen, et moi-même, dans la rue, je vois souvent s’approcher de moi des gens qui souhaitent discuter de ma musique. Sibelius est devenu le symbole de notre identité nationale et de notre indépendance ; grâce à lui, dans la conscience collective, la musique est quelque chose d’important et de respectable. Mais rien ne dure, je le répète, s’il n’y a pas un enseignement qui exige des enfants autant qu’il leur donne. Propos recueillis par Christian Wasselin le 26 septembre 2016
samedi
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studio 104 11h
fÉvrier
2 Horloge, tais-toi !
Kaija Saariaho (1952) Horloge, Tais-Toi ! pour voix égales et piano
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(texte : Aleksi Barrière) 4 mn environ
Lucie Prod’homme (1964) Chaperon express (CRF-CM)
Éric Broitmann (1972) Blanche-Neige express (CRF-CM) Jonathan Pontier (1977) alice express (CRF-CM) (textes : Pierre Senges) 3 x 3 mn = 9 mn
Alexandros Markeas (1965) Rhapsodie monstre, farce musicale pour chœur d’enfants, voix de femme, voix d’homme, récitant, ensemble instrumental et diffusion sonore (CRF-CM) (texte : Pierre Senges, d’après Aristophane, commande de France Culture) 30 mn environ
Dominique Pinon narrateur Donatienne Michel-Dansac soprano Paul-Alexandre Dubois baryton Maîtrise de Radio France Morgan Jourdain chef de chœur Efji Klang
Jean-Baptiste Bonnard, Rubens Celso, Adélaïde Ferrière, Florent Jodelet
Quatuor Opus 333
VIANNEY DESPLANTES, JEAN DAUFRESNE, PATRICK WIBART, CORENTIN MORVAN saxhorn
Anne Le Bozec piano Jean Deroyer direction Jean-Claude Cotillard mise en espace
MORTIMER PAVLITSKY réalisation informatique musicale avec le concours de l’Ina-GRM et de l’Atelier de création radiophonique de France Culture
Ce concert sera diffusé ultérieurement sur France Musique. La version radiophonique de Rhapsodie monstre sera diffusée sur France Culture le jeudi 1er juin à 23h.
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Saariaho Horloge, Tais-Toi !
COMPOSITION : 2007. Création de la version définitive : le 20 avril 2007 au Théâtre du Châtelet par le Chœur de chambre de Tapioloa, dir. Kari-Ala Pollänen. Éditeur : Chester Music. EFFECTIF : voix égales et piano
La naissance de cette pièce est une histoire de famille. Après avoir souvent assisté aux concerts de l’Atelier polyphonique de Didier Seutin au Conservatoire du Centre à Paris, dans lequel chantait ma fille Aliisa, j’ai promis un jour de leur écrire une pièce. J’ai demandé à mon fils Aleksi, quinze ans à l’époque, de m’écrire un texte qui conviendrait pour un chœur d’enfants. La seule contrainte que je lui ai imposée était d’y faire figurer des onomatopées. Aleksi m’a donné le texte actuel sur lequel j’ai composé cette pièce pour piano et chœur à l’époque de Noël, en 2005. La création de cette version a eu lieu au printemps 2006. Plus tard, Didier Seutin a arrangé la pièce pour chœur et petit orchestre, version qui a été créée au Théâtre du Châtelet en 2007. K. S.
Prod’homme Chaperon express
Broitmann Blanche-Neige express
Pontier
alice express (Au pays des oreilles)
COMPOSITION : 2016-2017. Commandes de Radio France. Création : le 11 février 2017 à la Maison de la radio (Paris), dans le cadre du festival Présences. Éditeurs : les auteurs. EFFECTIF DÉTAILLÉ : deux voix et électronique
Chaperon pressé Musique ! Rouge et pressé le Chaperon file À fond les sons Pas le temps Hop ! Le loup cavale, chasse et pourchasse Grande langue sonnante, sonore, dissonante Paf ! Tumulte Pan ! Fiesta Ouf ! Silence… 22
« Texte animé » pour un loup, un chaperon et… Et qui ? Deux voix parlées et une partie électroacoustique, pour un trio où chacun raconte à sa façon, où texte et musique sont « composés » ensemble, imbriqués, où tout s’enchaine, se déchaine en un chatouillis joyeux pour les oreilles. L. P. blanche-neige express Simples Samples. Simplet qui oublie tout, rencontre Blanche Neige mais reste dans son étrangeté bien à lui… Plongeons-nous dans ses rêveries et imaginons la musique qui peut bien l’habiter. Elle sera faite de sons fixés (des samples), paradoxe pour ce personnage décalé. Mais après tout, s’il oublie, c’est peut être que son monde riche lui permet d’accéder au « temps sensible », pour reprendre les mots de Pontalis. Prenons donc les chemins de traverses d’un simplet haut-parlant ! Avec les voix de Jules, Jeanne, Mathis et Sacha. É. B. Alice Express (au pays des oreilles) Prenez l’Alice-Express au pays des oreilles… Vous y entrez et devenez tout petits… comme cet apéricube sonore cette cantate microscopique, ce minuscule chef-d’œuvre :-) Voici une bien étrange conversation Alice et le lapin tombent d’accord pour se dire qu’ils tombent tout court ! Fermez bien les yeux, approchez les écoutilles… Jonathan Pontier met les mots de Pierre Senges sens dessus dessous, dans un petit tunnel qui dure trois minutes : une éternité ! J. P.
Markeas Rhapsodie monstre
COMPOSITION : 2016-2017. Commande de Radio France. Création : le 11 février 2017 à la Maison de la radio (Paris), dans le cadre du festival Présences. Éditeur : l’auteur. EFFECTIF : chœur d’enfants, voix de femme, voix d’homme, récitant, ensemble instrumental (4 percussionnistes, 4 tubistes et piano mécanique)
Cette histoire, je vous le promets, aura un début, un milieu et une fin. Il y aura des rebondissements, des coups de théâtre, des vocalises et des dialogues de sourds. Vous entendrez des tambours, des cymbales, un triangle, un sifflet-sirène, mais aussi un récitant, deux interprètes, un chœur d’enfants, quelques mots grecs et des chansons – inouïes jusqu’à ce jour. Ce n’est pas seulement une promesse, c’est bien mieux que ça : une prophétie. Rhapsodie monstre vous fera découvrir les aventures d’un certain Aristoplane : jeune homme plein de talent, mais sans travail. Un beau jour, par erreur, Aristoplane devient prophète. Et ça, il ne l’avait pas prévu – on est devin ou on ne l’est pas, et lui ne l’a jamais été. Or, il faut bien l’admettre, prédire l’avenir n’est pas un métier facile. On ne s’improvise pas prophète. Heureusement, mademoiselle Hypertrophie, vraie prophétesse professionnelle, 23
accepte de lui venir en aide. Ce sera alors la fin de ses déboires… ou bien plutôt le commencement ? Pour le savoir, tendez l’oreille. Quoi qu’il arrive, tout se terminera en musique, je vous le promets. Mieux que ça : je vous le prédis. Pierre Senges Un dramaturge à la dérive, une prophétesse impertinente, un chœur d’enfants fantasque, un récitant réticent, quatre percussionnistes manipulateurs et quatre tubistes agités, tels sont les ingrédients musicaux de cette cantate inspirée des misères d’un artiste dans notre monde en crise. À travers une utilisation détournée des codes du genre, elle tente de dresser un miroir de notre actualité, drôle et amère à la fois. Nous avons imaginé une musique liée à l’esprit burlesque qui traduit avec ses sons et ses chants l’exubérance, l’éclat de rire, le clin d’œil et la grimace… La partition reprend différentes mélodies enfantines de manière décalée et propose des compositions originales qui s’inspirent du burlesque pour explorer des mondes sonores en mouvement. Elle cherche à développer une énergie intense, une poétique de l’excès. Récits, rythmes, farces, rondes mélancoliques et ritournelles allègres : nous vous proposons un univers multi-stylistique, une écriture de la multitude qui veut penser la musique et ses formes comme un désordre à organiser, comme une exploration joyeuse du chaos qui nous entoure. A. M. Le GRM Pionnier de la musique électroacoustique, le Groupe de Recherches Musicales (GRM) est un laboratoire d’expérimentation sonore unique au monde. Depuis 1958, il développe des activités de création et de recherche dans le domaine du son et des musiques électroacoustiques. Ingénieurs du son, musiciens, développeurs, techniciens, chercheurs… les treize membres du groupe assurent l’héritage, dans la continuité du sillon ouvert par Pierre Schaeffer, et défrichent les territoires sonores de demain. Les activités de création et de production musicales sont regroupées principalement au studio 116 au sein de la Maison de la radio, à Paris.
samedi
11 fÉvrier
Rencontre avec Kaija Saariaho Arnaud Merlin présentation Extraits d’œuvres de Kaija Saariaho et d’Henri Dutilleux Camilla Hoitenga flûte Eija Kankaanranta kantele Anssi Karttunen violoncelle 24
studio 106 16h30
samedi
11
studio 105 18h
fÉvrier
3 Spins and Spells
Kaija Saariaho (1952) Spins and Spells pour violoncelle
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7 mn environ
Alexandre Lunsqui (1969) Telluris. DÉsert rose pour ensemble (CM) 10 mn environ
Kaija Saariaho Nocturne pour violon 6 mn environ
Philippe Hurel (1955) Localized Corrosion pour ensemble 12 mn environ
Lucas Fagin (1980) Psychedelic pour septuor électrique (CRF - CM) 10 mn environ
Luis NaÓn (1961) Pajaro contra el borde de la noche pour violoncelle, ensemble et électronique (CRF-CM) 17 mn environ
Ingrid Schoenlaub violoncelle Ensemble Cairn
Cédric Jullion flûte, Ayumi Mori clarinette, Vincent David saxophone, André Feydy trompette, Guillaume Cottet-Dumoulin trombone, Sylvain Lemêtre percussion, Caroline Cren piano, Christelle Séry guitare, Nathalie Shaw et Eun-Joo Lee violon, Cécile Brossard alto, jérémie maillard violoncelle, Violaine Launay contrebasse
Guillaume Bourgogne direction
LORENZO TARGHETTA réalisation informatique musicale avec le concours de l’Ina-GRM
Ce concert sera diffusé le 22 février à 20h sur France Musique.
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Saariaho Spins and Spells
COMPOSITION : 1997. Commande de l’Association des concours internationaux de la Ville de Paris pour le Concours de violoncelle Rostropovitch. Création : les 6-8 octobre 1997 (plusieurs interprétations). Éditeur : Chester Music. EFFECTIF : violoncelle
Le titre de cette pièce évoque les deux gestes qui sont à son origine : d’une part des motifs que j’appelle « toupies » (spins), qui tournent sur place et subissent différentes métamorphoses, et d’autre part des « petits moments » (spells) dépourvus de temps mesuré, centrés sur la couleur et la texture du son. Toute la pièce se développe autour de ces deux gestes ou entre eux. J’ai aussi choisi d’adopter un nouvel accordage pour le violoncelle, afin de personnaliser l’écriture harmonique : les quintes sont ici remplacées par des structures qui favorisent les sixtes majeures et les tierces mineures. Définie par cette scordatura, la sonorité de Spins and Spells m’évoque la musique et les couleurs instrumentales d’un autre temps, bien antérieures à celles du violoncelle que nous connaissons, mais reconsidérées et transformées au travers de mon propre univers. K. S.
Lunsqui
Telluris. Désert rose
COMPOSITION : 2016. Commande d’État. Création : le 11 février 2017 à la Maison de la radio (Paris), dans le cadre du festival Présences, par l’Ensemble Cairn, dir. Guillaume Bourgogne. Éditeur : l’auteur. EFFECTIF DÉTAILLÉ : flûte, clarinette, trompette, trombone, piano, 2 violons, alto, violoncelle, contrebasse
Désert Rose est le nom donné à des formations de grains de sable qui ressemblent à des roses. Elles peuvent apparaître comme une simple fleur de rose ou comme des grappes de fleurs. Pour moi, ce type de formation minérale constitué par plusieurs couches crée des modèles très intéressants qui peuvent être exploités dans le domaine musical. A. L.
Saariaho Nocturne
COMPOSITION : 1994. Création : le 16 février 1994 à Helsinki par John Storgårds. Dédié à la mémoire de Witold Lutoslawski. Éditeur : Chester Music. EFFECTIF : violon
Nocturne a été écrit en février 1994 pour un concert de l’ensemble Avanti !, à la mémoire du compositeur polonais Witold Lutoslawski, mort quelques jours auparavant. J’y expose un matériau musical que je venais d’imaginer pour le concerto de violon que je commençais à écrire. L’utilisation des harmoniques est ici une métaphore de la fragilité de la vie et de son chemin, qui parfois sont coupés brusquement, et parfois s’affaiblissent doucement avant de disparaître. K. S. 26
Hurel
Localized corrosion
COMPOSITION : 2009. Commande de l’Ensemble Nikel avec le soutien de la Fondation Ernst von Siemens et le concours de la Sacem. Dédié à Yaron Deutsch. Création : le 25 février 2010 à Tel Aviv, par l’Ensemble Nikel. Éditeur : Henry Lemoine. EFFECTIF DÉTAILLÉ : saxophone, guitare électrique, percussion, piano
La corrosion localisée est définie comme un effritement sélectif du métal par corrosion sur de petites surfaces ou de petites zones lorsque le métal est en contact avec un environnement corrosif. S’il s’agit d’un métal résistant comme le nickel, on imagine aisément combien il est difficile d’attaquer ce métal. J’aime les titres pourvus d’une double signification : dans cette pièce, j’ai essayé de perturber la stabilité de l’Ensemble Nikel (créateur de l’œuvre) de manière à produire de l’angoisse et de la nervosité chez les musiciens tout en détruisant le matériau musical zone par zone, endroit par endroit. De sorte que le matériau harmonique, le rythme et les autres paramètres musicaux, calculés par l’ordinateur, soient agressés par la main. La pièce repose sur l’idée d’énergie et de pulsation avec un rythme spécifique organisé selon le modèle 4 - 3 - 2 - 5 et transformé par plusieurs permutations et corrosions circulaires. Dans ce cas, le processus de corrosion consiste en une soustraction des éléments du modèle afin d’obtenir une nouvelle structure rythmique complètement différente. Mais le but principal de la pièce est de créer une tension émotionnelle entre les musiciens et le public, les différents processus utilisés durant la composition n’étant que des outils pour décrire une trajectoire compréhensible par l’auditeur afin de communiquer avec lui. Ph. H.
Fagin Psychedelic
COMPOSITION : 2015. Commande de Radio France pour l’émission Alla breve. Création : le 11 février 2017 à la Maison de la radio (Paris), dans le cadre du festival Présences, par l’Ensemble Cairn, dir. Guillaume Bourgogne. Éditeur : Babel Scores. EFFECTIF DÉTAILLÉ : clarinette, trompette, guitare électrique, percussion, clavier électrique, violon, contrebasse
Psychedelic repose sur trois références : le Concerto de chambre (1970) de Ligeti avec ses traits oniriques et psychédéliques ; la chanson On The Run (1974) de Pink Floyd dans l’album The Dark Side of The Moon, une sorte de continuum construit avec un synthétiseur Synthi AKS qui fait appel à de nombreux changements de timbre sur une phrase qui se répète à l’infini ; enfin, un tableau hypnotique de cubes de Victor Vasarely avec des corps géométriques qui créent des illusions optiques : trame dynamique avec plein de couleurs où il n’y a pas de figure ou de fond. Je trouve qu’existent des liens forts entre la chanson de Pink Floyd et notamment le premier et le dernier mouvement du Concerto de chambre de Ligeti. Probablement Pink Floyd, à une époque où les relations entre la musique écrite et les groupes de rock étaient plus intenses, avait écouté les traits continus du Concerto de chambre pour après, quelque part, et de façon plus ou moins consciente, les transformer et les mettre en jeu sur le Synthi AKS d’On The Run. Ce travail est pour moi une quête d’un sens de l’unique, une couleur qui appartient au présent. C’est une dimension, selon moi, qui est souvent dédaignée. En effet, 27
Psychedelic est un premier pas vers un ton différent, que je vais essayer d’approfondir dans l’avenir, une couleur identitaire de la pâte instrumentale qui puisse contribuer à renouveler l’univers sonore de mon travail et mettre à distance les couleurs hégémoniques des nomenclatures instrumentales conventionnelles. L’architecture est simple et en cinq sections. Les première, troisième et cinquième sections sont ancrées sur le continuum que j’ai évoqué, exprimé de différentes façons, mais très repérable. En revanche, dans les deuxième et quatrième sections, le continuum est fragmenté, éclaté, fissuré. Au début, une phrase tourne à l’infini. Quand cette phrase tient tout le temps, elle devient continue. Mais si elle est fragmentée, on trouvera des bouts de phrase, ici et là, comme des déchets. Mais même si on ne retrouve pas la continuité, la base du matériel reste plus ou moins invariable tout au long de la pièce. Car il s’agit d’une forme symétrique. Je remercie particulièrement pour cette création Anne Montaron, Justine Mergnac et Françoise Cordey, ainsi que l’ensemble Cairn et son chef Guillaume Bourgogne. L. F.
NaÓn
Pajaro contra el borde de la noche
COMPOSITION : 2016. Commande de Radio France, de Juan Sebastian Delgado et de l’Ensemble Cairn. Création : le 11 février 2017 à la Maison de la radio (Paris), dans le cadre du festival Présences, par Ingrid Schoenlaub, violoncelle, et l’Ensemble Cairn, dir. Guillaume Bourgogne. Éditeur : Babel Scores. EFFECTIF DÉTAILLÉ : violoncelle solo et ensemble : clarinette, saxophone, trompette, trombone, guitare électrique, percussion, clavier électrique, 2 violons, contrebasse et électronique
Malgré l’image précise que ce titre suggère*, on ne trouvera pas dans l’œuvre un programme ni une quelconque narration. C’est la situation de danger et de contraste qui m’importe et qui est à l’origine de la pièce. Son écriture s’inspire sans cesse de cette image, aussi bien dans le choix de l’effectif instrumental, du dispositif et de sa mise en forme avec l’électronique, que dans la construction de chaque entité musicale. Nous vivons un monde dans lequel les contrastes deviennent de plus en plus exacerbés, caricaturaux. Le partage des likes se heurte violemment à la réalité, à la triste beauté, aux paillettes bling bling, et oppose, partout, une déshumanisation qui semble devenir notre sort quotidien. Je refuse ce monde binaire. Il existe un autre combat. Une confrontation, une lutte, qui n’existent pas seulement à l’extérieur mais en chacun de nous. Combien de fois devons-nous défendre l’oiseau de notre propre liberté contre nos sentiments les plus sombres ? La liberté, la beauté, la lumière sont des mots concrets qui se rattachent pour moi à cette métaphore de l’« Oiseau contre le bord de la nuit ». L’art l’est aussi, lorsque sa libre expression et son exigence, débarrassées des contraintes de mode, de compromission, de démagogie, affronte, comme chaque homme, sa propre nuit. L. N. * En français : « Oiseau contre le bord de la nuit ».
28
samedi
11
studio 104 20h
fÉvrier
4 Light and Matter
Kaija Saariaho (1952) Frises pour violon et électronique
#
1. Frise jaune 2. Frise de fleurs 3. Pavage 4. Frise grise 20 mn environ
JérÔme Combier (1971) Nouvelle œuvre pour violoncelle et piano (CRF-CM) 10 mn environ
Pascal Dusapin (1955) Slackline pour violoncelle et piano (CF) 22 mn environ
Núria Giménez-Comas (1980) …et j’ai perçu ce vol étrange… pour violoncelle seul (CRF - CM) 10 mn environ
Kaija Saariaho Light and Matter pour violon, violoncelle et piano (CF) 15 mn environ
Jennifer Koh violon Anssi Karttunen violoncelle Nicolas Hodges piano
SALOMÉ DAMIEN et PHILIPPE DAO réalisation informatique musicale avec le concours de l’Ina-GRM
Ce concert est diffusé en direct sur France Musique et sur les antennes de l'UER.
29
Saariaho Frises
COMPOSITION : 2011. Commande du Centre d’art et de culture Borusan (Istanbul). Création : le 1er novembre 2012 au Centre d’art et de culture Borusan. Dédié à Richard Schmoucler. Éditeur : Chester Music. EFFECTIF : violon et électronique
Frises est une œuvre née à la demande de Richard Schmoucler, qui m’a parlé de son idée de combiner des pièces différentes à partir de la Deuxième partita pour violon solo de Bach, et plus particulièrement liées à sa dernière partie, la Chaconne. Il m’a ainsi proposé d’écrire une pièce pour être jouée après celle de Bach, et de la commencer par la note qui finit la Chaconne, le ré. La forme de ma pièce suit la partita de Bach, en quatre parties. Je me suis concentrée sur l’idée de chaconne et d’autres formes historiques semblables. Il y a donc quatre variations sur un thème, un procédé harmonique ou un autre paramètre musical. Pour pouvoir élargir les idées et les possibilités de l’instrument, j’ai ajouté une dimension électronique à la pièce. Chaque partie subit un traitement différent, selon son caractère. D’une manière générale, des matériaux sonores préparés sont déclenchés selon la partition par le musicien durant la pièce. Ces matériaux sont complétés par des transformations en direct du violon. La première partie, « Frise jaune », est un prélude, une improvisation flexible sur un ré constant, colorée par des harmoniques et petites cloches en synthèse. Elle est inspirée aussi de l’idée de carillon, une variation mélodique continuelle. La deuxième partie, « Frise de fleurs », repose sur une harmonie fondée sur les notes de basse. Des séquences d’accords se succèdent en s’enrichissant avant de s’ouvrir pour aboutir à un développement plus libre et lyrique. La troisième partie, « Pavage », est inspirée de transformations d’un matériau de base par un processus mathématique, où une frise est un remplissage d’une droite ou d’une bande par une figure géométrique sans trou ni débordement, à l’instar du pavage. Je ne travaille pas ici dans le sens de symétries parfaites (comme avec les pavés d’un sol géométrique, par exemple), mais plutôt pour créer des métamorphoses continuelles, dans l’esprit de certaines images de Maurits Cornelis Escher, cependant moins systématiquement. La dernière partie, « Frise grise », est pour moi comme un cortège étrange, solennel, fragile, mais en même temps résolu. L’idée de passacaille est ici réalisée en triolets lents, avec comme accompagnement continuel des pizzicatos de la main gauche sur trois cordes, pendant que la musique évolue, toujours sur une seule corde (la quatrième) qui ne fait pas partie de l’accompagnement. La musique se développe, en descendant lentement de mi, la corde la plus aiguë, vers sol, la quatrième corde, pendant que les pizzicatos continuent sur les trois cordes restantes. La musique atteint enfin des ré en doubles cordes, qui nous ramènent vers le début de la pièce. Les titres trouvent leurs sources d’inspiration dans les idées mathématiques mentionnées plus haut, mais aussi dans les frises d’Odilon Redon, que j’ai pu revoir récemment dans une exposition consacrée à son travail, plus particulièrement la Frise jaune, la Frise de fleurs et la Frise grise. K. S.
30
Combier Nouvelle œuvre
COMPOSITION : 2016-2017. Commande de Radio France. Création : le 11 février 2017 à la Maison de la radio (Paris), dans le cadre du festival Présences, par Anssi Karttunen, violoncelle, et Nicolas Hodges, piano. Éditeur : Verlag neue Musik. EFFECTIF DÉTAILLÉ : violoncelle et piano
(Le compositeur préfère que l’auditeur ne lise aucun texte ni aucune notice et se laisse porter par cette nouvelle œuvre.)
Dusapin Slackline
COMPOSITION : 2015. Création : le 14 octobre 2016 au Teatro Colon de Buenos Aires par Anssi Karttunen, violoncelle, et Nicolas Hodges, piano. Dédié à Anssi Karttunen. Éditeur : Salabert. EFFECTIF DÉTAILLÉ : violoncelle et piano
Pascal Dusapin a composé Slackline pour violoncelle et piano au cours de l’été 2015, après avoir fini Outscape, son deuxième concerto pour violoncelle. Les quatre mouvements de la pièce sont, en même temps, contrastés et liés, conséquence l’un de l’autre. Le premier, réflectif, explore les registres opposés des deux instruments, insinuant un conflit. Le deuxième mouvement (dont la rapidité va presque au-delà du possible) introduit des influences assumées provenant d’autres genres. Le troisième mouvement éclot sur un vaste paysage où les anxiétés des mouvements précédents sont figées mais n’ont pas disparu. Le dernier mouvement est en soi l’explosion de l’inévitable, menant finalement à l’acceptation. Cette pièce qui n’a jamais offert un optimisme illusoire, s’achève sur une tranquille maturité. Composé exactement cent ans après la Sonate pour violoncelle et piano de Debussy, Slackline est par sa dimension et son échelle émotionnelle, une continuation directe de la tradition des grands duos instrumentaux de la fin du XIXe et début du XXe siècle. Anssi Karttunen
Giménez-Comas …et j’ai perçu ce vol étrange…
COMPOSITION : 2016-2017. Commande de Radio France pour l’émission Alla breve. Dédié à Anssi Karttunen et Kaija Saariaho. Création : le samedi 11 février 2017 à la Maison de la radio (Paris), dans le cadre du festival Présences, par Anssi Karttunen, violoncelle. Éditeur : l’auteur EFFECTIF DÉTAILLÉ : violoncelle seul
…et j’ai perçu ce vol étrange… a été conçu en cinq parties. Néanmoins, la construction formelle peut être perçue comme une forme ou une « image » entière (c’est une contrainte et un défi liés à l’émission Alla breve). Chaque partie a ses traits distinctifs et son caractère différencié, mais toutes sont également liées par des correspondances, des rappels ou des évocations. Inspirée par la flexibilité gestuelle du violoncelle et le contraste sonore, qu’on retrouve aussi dans le répertoire contemporain de cet instrument, j’ai été conduite par une idée poétique et sûrement « bucolique » où la perception est mise 31
au premier plan. Des ressentis, des impressions vivaces, contemplatives ou déformées, peuvent par ailleurs faire contraste ou jouer le jeu de l’antagonisme. Enrichie et fortement alimentée par le travail avec Anssi Karttunen, la pièce est constituée par des « images sonores » que l’on peut présenter ainsi : 1. Paysage : premiers battements - premiers ressentis ; 2. Nouvelles apparitions : recréation ; 3. Dissipation de l’énergie-contemplation-émerveillement ; 4. Déformation de la perception-métamorphose ; 5. Suspension-battements internes. N. G.-C.
Saariaho Light and Matter
COMPOSITION : 2014. Commande de la Bibliothèque du Congrès (Washington), du Britten Sinfonia, du Norrbotten NEO et des Aeolian Chamber Players à l’occasion du 50e anniversaire du Bowdoin International Music Festival. Création : le 30 juillet 2014 au Studzinski Recital Hall du Bowdoin College (état du Maine, États-Unis) par Jennifer Koh, violon, Nicholas Canellakis, violoncelle et Benjamin Hochman, piano. Éditeur : Chester Music. EFFECTIF DÉTAILLÉ : violon, violoncelle et piano
J’ai écrit de nombreux trios pour différentes formations, mais j’ai longtemps hésité avant d’aborder la forme habituelle du trio avec piano, peut-être en raison de la longue et imposante tradition dont procède le genre. Quand j’ai finalement décidé de l’aborder, mes premières idées musicales furent rapides et légères, et j’ai commencé à imaginer une pièce composée d’un mouvement perpétuel. Au cours de la composition, j’ai développé la forme en trois sections continues comprenant des tempos et des textures variés. Le point de départ est nourri d’une légère énergie cinétique, qui permet des gestes plus dramatiques et des échanges rapides entre les trois instruments. La pièce progresse à la faveur d’un mouvement filé, à partir d’un matériau lumineux qui aboutit, au fil de modèles rythmiques, à une espèce de choral lent, avant de revenir à sa légèreté d’origine et d’inaugurer une nouvelle phase dansante. À l’écoute, nous percevons trois éléments musicaux (texture cinétique, motifs thématiques et matériau choral lent) se modifiant constamment dans leurs combinaisons et leurs orchestrations. J’ai écrit cette pièce à New York, en regardant de ma fenêtre les lumières changeantes et les couleurs du Morningside Park (sur le chemin de la Columbia University). La transformation continuelle de la lumière dans les feuilles et les troncs immobiles des arbres solidement enracinés en ont inspiré à la fois le titre et le contenu musical. K. S.
32
dimanche
12
studio 105 16h
fÉvrier
5 Jardins secrets
Hommage à Jean-Claude Risset Jean-claude risset (1938-2016) Sud, 3e mouvement (« Le Profil de la mer »)
#
8 mn
Iannis Xenakis (1922-2001) Orient-Occident pour bande 11 mn
VALéRIE VIVANCOS (1971) Hazy Metal pour bande (CRF-CM) 12 mn
MARIO MARY (1961) 2261 pour bande 10 mn 50
Kaija Saariaho (1952) Jardin secret I pour bande 10 mn
MARTIN MATALON Traces XII* pour harpe et dispositif électronique (CRF-CM)* 10 mn
Nicolas Tulliez harpe*
* Nicolas Déflache réalisation informatique musicale LORENZO TARGHETTA, MORTIMER PAVLITSKY, SALOMÉ DAMIEN et PHILIPPE DAO réalisation informatique musicale GRM en coproduction avec l’Ina-GRM
Ce concert sera diffusé sur France Musique dans le cadre de l’émission Tapage Nocturne le 27 février 2017 à partir de 23h.
33
RISSET Sud
COMPOSITION :1984-1985. Commande d’État pour le GRM. Création : en 1985 à la Maison de la Radio, dans le cadre du Cycle acousmatique du GRM. EFFECTIF DÉTAILLÉ : bande stéréo
Sud a été commandé par le ministère de la Culture, à l’initiative du GRM (Groupe de recherches musicales de l’Ina), où la pièce a été réalisée en 1984-1985. Elle utilise principalement des sons enregistrés dans le massif des Calanques, au sud de Marseille, et aussi des sons synthétisés par ordinateur à Marseille. Ces sons ont été traités par ordinateur au GRM, utilisant des programmes développés par Benedict Mailliard et Yann Geslin. Au début, et par instant, Sud se présente comme une « phonographie » – mais les sons se trouvent en général altérés par les transformations numériques. Ainsi le profil dynamique des vagues, qui ouvre la pièce, imprègne-t-il les trois mouvements. La pièce est bâtie à partir d’un petit nombre de sons « germinaux » : enregistrements de mer, d’insectes, d’oiseaux, de carillons de bois et de métal, de « gestes » brefs joués au piano ou synthétisés à l’ordinateur ; j’ai fait proliférer ce matériau en combinant diverses transformations : moduler, filtrer, colorer, réverbérer, spatialiser, mixer, hybrider. Cézanne voulait « unir des courbes de femmes à des épaules de collines » : de même, la synthèse croisée permet de travailler « dans l’os même de la nature » (Michaux), de produire des hybrides, des chimères – d’oiseaux et de métal, de mer et de bois. J’y ai eu recours surtout pour transposer des profils, des flux d’énergie. Ainsi la pulsation d’enregistrements de mer est par endroit appliquée à d’autres matières sonores – alors qu’à d’autres moments l’origine de « vagues » ou déferlements sonores n’a aucune parenté avec la mer. Une échelle de hauteur (sol - si - mi - fa dièse - sol dièse), exposée d’abord par des sons synthétiques, va colorer divers sons d’origine naturelle ; elle devient dans la dernière partie une véritable grille harmonique, qu’oiseaux ou vagues font résonner, à la façon d’une harpe éolienne. Les sons naturels et synthétiques sont d’abord présentés séparément : ils se fondent de plus en plus dans le cours de la pièce. Ainsi entend-on se déplacer dans l’espace de vrais chants d’oiseaux aussi bien que des sons synthétiques stylisant oiseaux ou insectes. Dans la troisième section, le filtrage de croassements d’oiseaux apparaît d’abord comme un écho coloré, puis comme un véritable « raga » sur l’échelle de hauteur introduite. L’origine des nombreux sons déduits du matériau germinal peut être repérée sur un « arbre généalogique » décrivant la prolifération et ressemblant à un rhizome. L’agencement temporel met enjeu plusieurs niveaux de rythme et, peut-on dire, une logique de flux. On peut proposer un scénario métaphorique : 1. La mer le matin. Éveil d’oiseaux criards s’animant du pointillisme à la strette. Nuages harmoniques. Venant du grave, accumulation d’êtres hybrides. Chaleur. Luminy, au pied du mont Puget : insectes et oiseaux réels et imaginés. 2. Appel. Comme une bouée à cloche animée par la mer. Agitation, flux, dérives, péripéties, mistral, tempête, feu de la terre, ou orage intérieur ? 3. Le Profil de la mer, de plus en plus coloré. Le bruit devient hauteur stridente. Hybrides animés. La grille harmonique se dévoile, excitée de toutes parts : pulsions programmées, raga d’oiseaux, vagues de la mer. Reflux : le bruit du ressac. J.-Cl. R.
34
Xenakis Orient-Occident
COMPOSITION :1960. Création : mai 1960 à Cannes. Création de la version de concert : 1963 à Stockholm. Éditeur : Salabert. EFFECTIF DÉTAILLÉ : bande stéréo
Orient-Occident est un extrait de la musique qui accompagnait un court métrage, Orient-Occident, réalisé pour l’Unesco par Enrico Fulchignoni. Interférences entre les cultures d’Europe, d’Asie et d’Afrique depuis la plus haute antiquité. Arsenal de sons et de structures composé avec des moyens électro-acoustiques aux studios du GRM de l’ORTF. I. X. Xenakis n’a pas composé une musique « illustrative », mais il est certain que certaines sonorités sont très suggestives : ainsi, l’atmosphère très réverbérée qui caractérise la fin de l’œuvre peu évoquer des civilisations tardives de l’Antiquité, marquées par une certaine sensualité. Makis Solomos
VIVANCOS Hazy Metal
COMPOSITION : 2016-2017. Co-commande de Radio France et du GRM. Création : le 12 février 2017 à la Maison de la radio (Paris), dans le cadre du festival Présences. EFFECTIF DÉTAILLÉ : électronique 8 pistes
Hazy Metal est le premier volet de la série Releasing the Spirit of Objects, dérivée de la théorie d’Oskar Fischinger selon laquelle chaque objet recèlerait un esprit susceptible d’être libéré par des ondes, chocs, frôlements et autres grattages. À la croisée d’un animisme contemporain et de l’objet musical, les percussions diluées, étirées, malmenées, découpées, recomposées, transforment des objets du quotidien en instruments de nouveaux rituels. Ici, l’âge du fer résonne avec la vélocité numérique. Le postulat fait naître la palette sonore, et la composition se déploie entre expérience et abstraction, protocoles et intuition. V. V.
MARY 2261
COMPOSITION : 2009. Commande l’Ina-GRM. Dédié à Alma. EFFECTIF DÉTAILLÉ : électronique 8 pistes
Le dernier rapport de l’Institut de Musicologie Scientifique de Paris, daté d’avril 2261, décrit une découverte pour le moins bouleversante : une équipe de chercheurs a trouvé un message codé en « 4DS » (système sonore en 4D, breveté par la compagnie Trucho Sound) dans une pièce électroacoustique du début du XXIe siècle. Ce constat est vraiment difficile à comprendre, car les premières expériences sur la quatrième dimension 35
sonore et leurs possibilités de transmissions sur différentes couches quadridimensionnelles ont commencé deux siècles après que cette composition a été réalisée. Depuis cette découverte, plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer cette énigme, mais aucune de celles-ci n’est convaincante. Par exemple, on a d’abord soupçonné que quelqu’un ait pu introduire plus tard le codage dans cette pièce ; mais les chercheurs sont certains d’avoir les données d’origine, c’est-à-dire que le codage « 4DS » a été incorporé dès sa version originale. Paradoxalement, ces mêmes musicologues scientifiques refusent de croire que le compositeur, ou son entourage, disposait de cette technologie pour s’en servir au moment de la composition ou de sa diffusion au concert. D’ailleurs, tout le monde est effrayé à la seule idée de l’effet psychologique qu’une projection sonore en « 4DS » a pu provoquer au public présent le soir de la création de cette pièce au début du XXIe siècle. Même si ce concert lointain et anachronique en « 4DS » est fort improbable, les chercheurs sont très perplexes face au titre de la pièce, car il indique l’année exacte où ce codage caché allait être remarqué par les musicologues scientifiques. Pour sa part, la compagnie Trucho Sound n’a pas voulu s’exprimer sur cette découverte, mais elle a formellement interdit toute possibilité de divulgation du contenu du message codé de la pièce. M. M.
Saariaho Jardin secret I
COMPOSITION : 1984. Création : le 13 mars 1985 à Helsinki. Éditeur : Wilhelm Hansen. EFFECTIF DÉTAILLÉ : bande stéréo (réalisée à l’Ircam)
Les couleurs et les hauteurs s’entremêlent ici en un nœud inextricable. Lorsque l’on opère à partir de paramètres sonores physiques indépendants, on met la structure du son en évidence, on brise en quelque sorte sa surface uniforme. Le moindre des timbres répond déjà d’un processus sonore multi-dimensionnel, avec sa couleur et son organisation – une orchestration en miniature. K. S.
MATALON Traces XII
COMPOSITION : 2016-2017. Commande de Radio France pour l'émission Alla breve. Création : le 12 février 2017 à la Maison de la radio (Paris) dans le cadre du festival Présences par Nicolas Tulliez, harpe, et le GRM. Éditeur : Billaudot. EFFECTIF DÉTAILLÉ : harpe et électronique
Á la manière d’un journal intime, le cycle de Traces, œuvre pour instrument soliste et électronique en temps réel, abordent les problématiques qui me préoccupent aux différents moments où elles sont écrites, sorte de fil rouge de mon activité de compositeur. Tout autant, ces « journaux intimes compositionnels » sont la relation du voyage, au sens littéral et figuré, que permet la transformation en temps réel : voyage à l’intérieur du son, à l’intérieur de l’instrument, comparable en quelque sorte à celui que l’on fait, de manière introspective, lorsqu’on écrit un journal intime. M. M.
36
dimanche
12
studio 104 18h
fÉvrier
6 Main surplombe
Ramon Lazkano (1968) Main surplombe pour soprano et ensemble (CF)
#
(texte d’Edmond Jabès) 1. Ostinato – 2. Main – 3. Sur 4. Larmes – 5. Stèle – 6. Contre 7. Soleil – 8. Ostinato / Double – 9. Salut 23 mn environ
Frédéric Pattar (1969) Symphony for Human Transport pour quatre voix et ensemble (CRF-CM) (texte de Lisa Samuels) 20 mn environ
entracte
RICARDO NILLNI (1960) Fulcrum pour violon et clarinette (CM) 6 mn environ
Ramon Lazkano Ceux à qui pour six voix et ensemble
(texte d’Edmond Jabès) 1. Prélude – 2. Ceux – 3. Matin – 4. Nuit – 5. Tu 6. Interlude 1 – 7. Vocable – 8. Bruit – 9. Poing – 10. Poignard 11. Interlude 2 – 12. Temps – 13. Serrée – 14. Abîme – 15. Poussière 28 mn environ
Neue Vocalsolisten
Johanna Zimmer soprano*, Susanne Leitz-Lorey soprano, Truike van der Poel mezzo-soprano, Martin Nagy ténor, Guillermo Anzorena baryton, Andreas Fischer basse
L’Instant donné
Anne-Cécile Cuniot flûte, Maryse Steiner-Morlot hautbois, Mathieu Steffanus clarinette, Maxime Echardour percussion, Caroline Cren piano, Rémy Reber guitare, Fanny Vicens accordéon, Saori Furukawa violon, Elsa Balas alto, Nicolas Carpentier violoncelle
Manuel Nawri direction
Ce concert sera diffusé le 1er mars à 20h sur France Musique.
37
Lazkano Main surplombe
COMPOSITION : 2012-2013. Commande du Smash Ensemble. Création : le 1er décembre 2012 à Salamanque par Carola Schlüter et le Smash Ensemble, dir. Marzena Diakun. Éditeur : Le Chant du Monde. EFFECTIF DÉTAILLÉ : soprano et ensemble : clarinette, percussion, piano, accordéon, guitare, violon, violoncelle
Insaisissables comme une poudre qui s’échappe entre les doigts de la main, cette main invoquée par le texte d’Edmond Jabès, les mots de ces poèmes sont cloîtrés, enfermés et entourés par plusieurs couches d’appellations, comme si de l’intérieur vers l’extérieur leur sens ne pouvait atteindre le son qu’en défiant ce crâne qui les protège : main douce à la blessure même dans le sang ne lave pas le sang, dans la mémoire et la main, dans le sable. Le passage progressif du narrateur neutre, du lecteur dégagé des quatre premières lignes vers cette étonnante révélation du nous final procure une intensité dévastée et éclaire par inadvertance une ligne d’horizon masquée et pourtant pressentie. Des mots emboîtés et secrets qui par leur itération nous bercent et par leur insistance nous hypnotisent. Dans Main surplombe, dont le titre provient du milieu exact du poème, les mots ont été projetés, incrustés, ciselés et gravés dans la musique, en extrayant leur timbres, en utilisant leur qualités sonores comme une sorte de camouflage, une protection contre l’abus d’une proclamation – carapace dont le voile se lève parfois pour laisser passer ce qu’on voudrait y découvrir. Dans ce flux ininterrompu – continuité qui se veut vertigineuse –, des miroirs et des mirages s’installent, des fausses symétries et des symétries graphiques, et le son bâtit le son, dans l’impossibilité de son épaississement, dans un vide mobile – dont chaque fréquence et chaque durée ont été un mur à abattre. R. L.
Pattar
Symphony for Human Transport
COMPOSITION : 2016-2017. Commande de Radio France et de L’Instant donné. Création : le 12 février 2017 à la Maison de la radio (Paris), dans le cadre du festival Présences, par les Neue Vocalsolisten et L’Instant donné. Éditeur : L’auteur. EFFECTIF DÉTAILLÉ : soprano, mezzo, alto, basse et ensemble : flûte, clarinette, violon, violoncelle, percussion, piano
« The door of train flew open and the world rushed in. » C’est par ces mots que s’ouvre le cycle ce poème Symphony for Human Transport de Lisa Samuels : « La porte du train s’est envolée et le monde s’est précipité ». Un peu à la manière d’un motif musical, cette phrase deviendra récurrente au fil des cinquante-trois textes qui constituent l’ensemble du recueil. Dans cette pièce musicale éponyme, le texte chanté propose une lecture parfois en spirale, parfois pointilliste en déambulation à l’intérieur du poème de Lisa Samuels. Pourtant, à la genèse de cette œuvre musicale, il y a Les Météores de Michel Tournier, roman évoquant la relation gémellaire. Et c’est particulièrement ce roman qui m’a inspiré le dispositif instrumental, un peu particulier, où chaque musicien possède son double. Flûte, clarinette, violon et violoncelle jouent chacun en duo avec un chanteur, tandis que les deux instruments centraux, piano et percussion, sont face à face, la percussion jouant à l’intérieur même du piano. Ce n’est pas un hasard si dans cet effectif les duos gémellaires sont constitués d’instruments si dissemblables, presque associés pour se perturber les uns les autres. C’est en effet par la déchirure de la relation ovoïde, trop immuable, trop parfaite, que les jumeaux s’ouvrent au monde. 38
L’ouverture accidentelle de la porte du train, est tout également comme une déchirure qui ferait entrevoir le mouvement chaotique du monde extérieur. Le mouvement – l’affect – est bel et bien le propre du musical, ou les mots bruissent comme des moyens de transport. Cette « symphony » est en réalité un boogie-woogie. F. P.
NILLNI Fulcrum
COMPOSITION :2011, rév. 2016-2017. Création : le 12 février 2017 à la Maison de la radio (Paris), dans le cadre du festival Présences, par Saori Furukawa et Mathieu Steffanus. Éditeur : l’auteur EFFECTIF DÉTAILLÉ : violon et clarinette
Fulcrum (ful-krom’) s. m. Nom collectif servant à désigner les pétioles et les crampons par lesquels les plantes se soutiennent. Fulcrum est le support sur lequel un levier pivote. Ce court duo est conçu comme une morphogenèse botanique. Un ersatz de germination où pétioles et crampons soutiennent une plante sonore en ayant comme seul point d’appui une figure enveloppante présente dès les premières mesures. L’imbrication sonore des instruments, notamment dans mon cycle de duos, obéit à une volonté de faire tabula rasa des « systèmes » pour que le discours musical s’articule à partir d’un plan d’immanence. En épousant Involuta, duo pour violoncelle et flûte, un sextuor, La luna, la nube y el ojo, verra le jour peu de temps plus tard, comme le fruit d’une semence. R. N.
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Lazkano Ceux à qui
COMPOSITION : 2014. Commande de la Fondation Coupleux-Lassalle, de l’association Cumulus et de l’ensemble L’Instant donné. Créé en février 2015 à Stuttgart dans le cadre du festival Éclat, par les Neue Vocalsolisten et l’ensemble L’Instant donné, dir. Manuel Nawri. Éditeur : Le Chant du Monde. EFFECTIF DÉTAILLÉ : 3 voix de femmes (2 sopranos, 1 mezzo-soprano), 3 voix d’hommes (ténor, baryton, basse), flûte (avec flûte en sol et flûte basse), hautbois (avec cor anglais et hautbois baryton), clarinette (avec clarinette basse), piano, percussion, violon, alto, violoncelle
La poésie d’Edmond Jabès s’est dévoilée tout naturellement à mes yeux pendant ma recherche sur la notion d’exil, d’exil intérieur et extérieur, en visant à comprendre la forme et le sens de ces intériorités et extériorités au-delà de leur visibilité première, celle imposée par les contingences politiques ou sociales. Les derniers poèmes de Jabès surgissent alors dans plusieurs recueils : comme dans une châsse, ces poèmes contiennent les morceaux d’un corps, les fragments d’une main – une main qui est réalité et concept, et qui est à la fois outil d’inscription, d’action et de modification comme métaphore de mémoire, de fraternité et de lutte. L’oscillation entre la voix du poète, entre son individualité dont l’extension est une main qui se démultiplie, et un autre au pluriel à qui il s’adresse sans l’invoquer, devient rapidement une source et une référence. À leur tour, deux textes composés de courts poèmes qui évoluent en évoquant la poussière et le silence bâtissent un univers qui contient la première personne au pluriel, univers dont la main et le livre sont les instruments de sa signification. Ils provoquent ainsi un projet musical en deux volets aux durées semblables, un diptyque non symétrique : Main douce à la blessure même et Ceux à qui. La langue de Jabès, faite de récurrence, d’élision, d’itération et de concision, enferme une musique poétique dont la projection sonore devait être à la fois légère et extrême, aussi explicite que translucide : les textes devaient se dérober à nos yeux et à nos oreilles et leur sens dénotatif ne pouvait être transcendé qu’en le cachant derrière le mur de la sonorité qu’ils suscitent. L’éloignement de sa prosodie linguistique afin d’immerger le poème dans un environnement imprévu, en suscitant de nouveaux contours et en profitant de l’étrangeté des nouvelles qualités trouvées, correspond à une utilisation dévoyée de la production sonore instrumentale – et permet ainsi d’aboutir à une nouvelle diction du contenu poétique. Ce propos de magnification du sens musical du texte d’origine sous-tend le travail de création du diptyque Jabès. Les deux volets s’ouvrent et se montrent comme une mise en lumière de cette intégration du singulier et du pluriel, du passage depuis la voix du poète, celle de la main et du livre, vers le « nous », puis vers le « eux ». La voix du texte, celle qui dit les mots et les chante, se camoufle d’abord puis proclame quand elle devient multiple : à la voix isolée et repliée, cachée dans l’ensemble instrumental, de Main surplombe, répondent les voix multiples et déployées de Ceux à Qui. Dans ce deuxième volet, où six voix plurielles s’essaient au dialogue et à l’exclamation, le texte se dissout en parallèle au son de sa musique. Les instruments, supports au départ de l’action vocale, s’enlisent, entraînés par le bégaiement et l’effondrement du texte. Des morceaux, des fragments, s’alignent dans une course à l’abîme dont la continuité n’est qu’une fiction ; ils dessinent une chute, une cadence sans cesse renouvelée, une trajectoire en hélice qui est à la fois inscrite dans les gènes du son de l’œuvre et qui fait semblant de retrouver son point initial, une extinction qui n’est que mirage. R. L.
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lundi
13
auditorium 19h
fÉvrier
7 Concert-atelier : Offrande
Concert-atelier autour de Maan varjot de Kaija Saariaho
#
Jean-Louis Florentz (1947-2004) Les Laudes, op. 5, extrait : « Harpe de Marie » (Arganona Mâryâm), une danse sacrée 7 mn environ
Olivier Messiaen (1908-1992) Apparition de l’Église éternelle 9 mn environ
Kaija Saariaho Offrande pour violoncelle et orgue* (CM) 7 mn environ
avec la participation de Kaija Saariaho Benjamin François présentation * Anssi Karttunen violoncelle Olivier Latry orgue
Ce concert sera diffusé le 5 mars à 7h sur France Musique.
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Saariaho Maan varjot
Voir détails p. 80.
FLORENTZ Harpe de Marie
COMPOSITION :1983-1985. Commande d’Ars Organorum de Plaisance-du-Gers. Création : le 24 octobre 1985 à l’église des Billettes (Paris), par Michel Bourcier. Dédié à Daniel Birouste et Bertrand Lazerme Éditeur : Alphonse Leduc. EFFECTIF DÉTAILLÉ : orgue
Les Laudes forment la partie centrale d’un triptyque symphonique consacré à Marie, mère de Jésus (mère de Dieu et mère de l’Humanité pour les chrétiens). Il s’agit d’une suite de sept pièces pour orgue seul, inspirées du Kidân Za-Nageh ou « office du matin » de la liturgie éthiopienne. D’où le titre : « Laudes ». J’ai composé cette œuvre à une époque (1983-1985) où l’Éthiopie était persécutée par le régime politique du moment (communisme matérialiste dialectique), dont l’essentiel du programme était l’éradication du Christianisme. Or Marie est un personnage extrêmement important en Éthiopie : trente-deux fêtes lui sont dédiées dans l’année liturgique. De l’Office du matin éthiopien, je n’ai gardé que la forme générale : une succession de courtes prières, que l’on trouve dans les livres de dévotion privée. Les titres des sept pièces des Laudes sont ceux des prières correspondantes dont les textes sont souvent portés en amulettes par des Abyssins. L’amulette est contenue dans un étui rectangulaire ou cylindrique ; elle a la forme d’un petit rouleau de parchemin, orné d’enluminures et de dessins magiques. Ces prières ont en effet la particularité de protéger du Mal, mais aussi de certaines maladies. La troisième des Laudes est intitulée « Harpe de Marie » (Arganona Mâryâm). C’est une danse sacrée dans laquelle est énoncée la forme primaire du Magnificat éthiopien : « Watibye Mâryâm ta’abbio nefsiye… ». Les deux particularités techniques de l’ouvrage sont d’une part la présence de quintolets et de triolets irrationnels dérivés de certains rythmes africains, qui ont pour but d’entretenir une pulsation extrêmement chaloupée, proche de celle du gospel ou du reggae ; d’autre part l’utilisation de nombreux jeux de mutations séparés de leur fondamentaux, et destinés à créer et entretenir des champs vibratoires complexes. D’après J.-L. F.
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Messiaen
Apparition de l’Église éternelle
COMPOSITION : 1932. Création : en 1932 par l’auteur à l’église de la Trinité. Éditeur : Henry Lemoine. EFFECTIF DÉTAILLÉ : orgue
Un grand crescendo suivi d’un grand decrescendo : ainsi apparaît l’Église éternelle selon Messiaen, telle une « musique solide et compacte comme un bloc de pierre ». Mais, ajoute-t-il, « les églises matérielles sont le symbole de l’Église spirituelle, faite de pierres vivantes ».
Saariaho Offrande
COMPOSITION : 2014. Création : le 13 février 2017 à la Maison de la radio (Paris), dans le cadre du festival Présences, par Anssi Karttunen, violoncelle, et Olivier Latry, orgue. Éditeur : Chester Music. EFFECTIF DÉTAILLÉ : violoncelle, orgue
Offrande est un cadeau à Marianna Karttunen et Nicolas Saint-Bris, et a été joué au cours de leur cérémonie de mariage à l’église Saint-Denis d’Amboise, en juillet 2015, par Tuija Hakkila et Anssi Karttunen. Marianna étant la fille de mon ami Anssi, il était naturel d’écrire la pièce pour orgue et violoncelle. Le matériau de cette pièce provient directement du deuxième mouvement, « Dôme », de Maan varjot (« Ombres de la Terre ») pour orgue et orchestre (2013). « Dôme » est une calme contemplation, en couleurs changeantes, des registres de l’orgue, et c’est pour ce caractère paisible et intime que je l’ai retenue pour cette pièce. Les textures horizontales de l’orgue rendaient en effet possible de tisser la ligne de violoncelle dans la musique. Dans Offrande, les couleurs du violoncelle sont constamment changeantes et les textures fragiles et intenses s’alternent de manière fluide, tandis que pour l’orgue j’ai imaginé trois combinaisons de registres aux caractères différents utilisés successivement, et nommés mat, brillant et solo. Je laisse le choix des registres à l’organiste et à sa connaissance de l’instrument unique et spécifique sur lequel il joue. K. S.
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lundi
13
studio 104 20h
fÉvrier
8 Figura
Kaija Saariaho (1952) Terra Memoria pour quatuor à cordes
#
15 mn environ
Misato Mochizuki (1970) Brains pour quatuor à cordes (CRF-CM) 15 mn environ
LUCIANO BERIO (1925-2003) Lied pour clarinette 4 mn environ
Ramon Lazkano (1968) Etze pour quatuor à cordes (CRF-CM) 16 mn environ
Kaija Saariaho Figura pour clarinette, cordes et piano (CF) 1. Animus 2. Anima 12 mn environ
Kari Kriikku clarinette Tuija Hakkila piano Quatuor Diotima
Yun-Peng Zhao violon, Constance Ronzatti violon, Franck Chevalier alto, Pierre Morlet violoncelle
Ce concert est diffusé en direct sur France Musique et sur les antennes de l’UER.
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Saariaho Terra Memoria
COMPOSITION : 2006. Commande de Carnegie Hall. Création : le 17 juin 2007 à Carnegie Hall (New York) par le Quatuor Emerson. Version pour orchestre à cordes créée le 18 mai 2009 à la maison de la Culture de Clermont-Ferrand par l’Orchestre d’Auvergne, dir. Arie van Beek. Éditeur : Chester Music. EFFECTIF DÉTAILLÉ : 2 violons, alto, violoncelle
Terra Memoria est mon second quatuor à cordes, après Nymphea composé en 1987. Vingt ans ont passé depuis lors, et mes idées musicales ont beaucoup évolué durant cet intervalle. Mais l’intérêt que je porte aux instruments à cordes demeure toujours aussi vif. J’aime la richesse et la sensibilité du son des cordes. En composant pour quatuor à cordes, et malgré ma maigre contribution au genre, j’ai l’impression de pénétrer le noyau intime de la communication musicale. La pièce est dédiée « à ceux qui nous ont quittés ». Quelques pensées à ce sujet : nous continuons à nous souvenir des personnes qui ne sont plus à nos côtés ; le matériau – leur vie – est « achevé », plus rien ne s’y ajoutera. Ceux d’entre nous qui restent se souviennent constamment d’expériences communes : nos sentiments continuent de changer au sujet de différents aspects de leur personnalité, certains souvenirs ne cessent de hanter nos rêves. Après plusieurs années, certains de ces souvenirs auront changé, d’autres seront restés clairs, au point de pouvoir les revivre. Ces pensées m’ont conduit à traiter le matériau musical d’une certaine manière ; certains aspects connaissent différentes transformations, tandis que d’autres demeurent pratiquement inchangés, clairement identifiables. Le titre est composé de deux mots très riches en associations : la terre et la mémoire. Ici, la terre renvoie à mon matériau, et la mémoire à la manière dont je le manipule. K. S.
Mochizuki Brains
COMPOSITION : 2016-2017. Commande de Radio France. Création : le 13 février 2017 à la Maison de la radio (Paris), dans le cadre du festival Présences, par le Quatuor Diotima. Éditeur : Breitkopf. EFFECTIF DÉTAILLÉ : 2 violons, alto, violoncelle
C’est après un entretien avec le Professeur Yuji Ikegaya concernant ses recherches en neurologie que j’ai voulu travailler sur quelques particularités fonctionnelles du cerveau humain. Quatre de ces spécificités ont retenu mon attention. La première est ce qui est de l’ordre de l’autonomie ou de l’indépendance. En effet, alors qu’aucune stimulation extérieure n’a lieu, le cerveau humain montre des activités spontanées qui s’expriment sous forme de patterns fixes. La seconde est le principe d’« infection/contamination » des gestes ou des phrases avec le fonctionnement des neurones miroirs : l’homme apprend en imitant les gestes des autres, c’est la source d’émotions comme la compassion ou la sympathie. La troisième est liée à l’apprentissage spontané et l’auto-renouvellement du cerveau, faculté qui le différencie singulièrement de l’ordinateur. Enfin la conscience du « moi », qui est ce qui le différencie du cerveau de l’animal. J’ai trouvé dans la forme classique et austère du quatuor un terrain d’exploration idéal pour élaborer ce projet musical. Le quatuor est en effet composé des cerveaux des quatre musiciens, mais c’est également une entité à part entière, un centre névralgique unitaire. 45
L’écriture musicale procède ainsi par imitation, sur une base de patterns qui varie constamment dans une quête identitaire et dans son rapport à l’autre et aux autres (musiciens). L’autre, c’est également l’autiste, celui qui n’arrive pas bien à imiter et à comprendre les expressions, émotions et gestes extérieurs. La question des rapports devient alors celle de la dépendance, de l’indépendance et/ou de l’interdépendance. Elle est au centre de mon processus compositionnel qui, par l’organisation et la sonification des comportements aux différentes voix du quatuor, est également un moyen de me questionner en tant que compositrice, sur mon identité et sur mon propre rapport au monde. M. M.
BERIO Lied
COMPOSITION : 1983. Créé à Genève en 1983, par Steven Kanoff. Dédié à Edoardo Debenedetti. Éditeur : Universal Edition. EFFECTIF : clarinette solo
Lied correspond exactement à son titre, comme si la musique pouvait être chantée. À l’inverse des Sequenze, Berio ne s’intéresse pas ici à la virtuosité ; son but est de remplir l’atmosphère d’une musique plus mélancolique, introspective, cantabile – ses motifs rapidement répétés donnant l’impression de la faire hésiter, de bégayer.
Lazkano Etze
COMPOSITION : 2016-2017. Commande de Radio France pour le Quatuor Diotima. Créé le 13 février 2017 à la Maison de la radio (Paris), dans le cadre du festival Présences, par le Quatuor Diotima. Éditeur : ONA. EFFECTIF DÉTAILLÉ : 2 violons, alto, violoncelle
Etze (« friche »), tente de retrouver dans le quatuor à cordes un domaine inexploré, voire négligé, dont l’occupation se proposerait d’activer une suppression de l’état de forêt : le poids de son passé, les traces de son histoire, les sons et les architectures de ses musiques. L’impulsion d’écriture devient ainsi une dépossession et un effacement, un mouvement libératoire des prisons de la mélancolie. Dans cette zone d’inscription par élagage que deviennent les portées de musique, surgit un nouveau labyrinthe fait d’intonations déviantes, de souffles épuisés et de saturations instables. Les gestes d’une rhétorique familière s’élancent dans un mirage trompeur : les qualités extrêmes du son, les multiphoniques, les micro-intervalles, profilent le passage d’un temps gelé, où les secousses occasionnelles propagent de manière éphémère l’épuisement d’une hauteur. Fernando Pessoa dit dans L’Éducation du stoïcien : « Dans le silence totalement noir des aurores immobiles, leur profil se découpe comme si la vérité existait ». R. L.
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Saariaho Figura
COMPOSITION : 2016. Commande de la Biennale de Venise. Création : le 7 octobre 2016 à Venise par Kari Kriikku (clarinette), Tuija Hakkila (piano) et le Quatuor Diotima. Éditeur : Chester Music. EFFECTIF DÉTAILLÉ : clarinette, 2 violons, alto, violoncelle, piano
J’ai voulu composer une œuvre de musique de chambre qui s’appuie sur mon concerto pour clarinette D’om le vrai sens. En examinant cette partition, mon attention a été attirée par le fait que ce concerto utilise deux matériaux opposés : d’abord, un matériau calme, émouvant, coloré, et d’autre part un matériau rythmiquement agité, dynamique et intense. J’ai commencé à réorganiser une partie de la musique du concerto en fonction de ces deux aspects, et j’ai conçu une pièce double dont les deux mouvements s’intitulent Animus et Anima. Référence à l’idée jungienne de la persona et à notre inconscient partagé entre l’esprit (Animus) et l’âme (Anima). Sans aller plus en détails dans la définition généralement acceptée de ces termes, j’ai trouvé une nouvelle fraîcheur, dont j’avais besoin, pour écrire une œuvre nouvelle à partir d’un matériau existant. Et comme souvent, ces associations extra-musicales ont influencé souterrainement mon esprit au cours de la composition. La ligne de clarinette est le fil rouge de cette œuvre de chambre, les relations entre les autres instruments se modifiant constamment. Dans Animus, le quatuor à cordes et le piano commentent les phrases de la clarinette ou se disputant à leur propos, la musique avance facilement avec une énergie motorique, physique, se projetant sans interruption dans le second mouvement, Anima. L’énergie fait place alors à une lente respiration. La clarinette aborde un chemin en spirale qui se faufile entre des trilles éthérés. Cette œuvre ayant été commandée par la Biennale de Venise pour le 60e anniversaire du festival de musique contemporaine, je lui ai donné un titre italien : Figura. K. S.
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création, rituel, devenir
Diotima 48
© Quatuor Diotima
Un Quatuor nommé
L’altiste Franck Chevalier et le violoncelliste Pierre Morlet nous disent tout sur l’odyssée du Quatuor Diotima et sur son appétit de partitions nouvelles.
On trouve cependant Onslow dans votre palmarès : voilà qui paraît bien étonnant ! FC : Onslow, c’est la continuité de Beethoven, sans bien sûr le même génie. Nous nous sommes penchés sur ce compositeur à l’époque où nous faisions notre entrée chez Naïve. C’était l’occasion d’enregistrer des pages méconnues et, en association avec le Centre de musique romantique française, de contribuer à redécouvrir un pan oublié du répertoire.
Le film qu’on peut voir en introduction de votre site internet, avec des pommes dansantes et des enfants qui apparaissent et disparaissent, a quelque chose de facétieux… PM : Nous avions besoin d’un film étrange et poétique pour présenter notre récent coffret qui propose l’intégrale des œuvres pour quatuor de la seconde École de Vienne. Nous voulions le situer dans un intérieur viennois opulent, pour ne pas tomber dans le travers de l’expressionnisme sanguinolent.
Mêlez-vous dans vos concerts le répertoire et la création, solution qui serait l’une des meilleures pour montrer ce que signifie la transmission qui vous tient tant à cœur ? PM : Il y a en effet deux moyens de créer du vivant : soit jouer des pièces aventureuses, donc parfois ratées, dans des festivals de musique contemporaine ; soit jouer des pièces contemporaines réussies dans d’autres lieux, c’est-à-dire apporter la musique contemporaine à ceux qui ne seraient pas curieux au départ, faire se juxtaposer Emmanuel Nunes ou Rebecca Saunders et Beethoven. Il faut savoir aussi que certaines institutions reçoivent des subventions si elles n’inscrivent à leur affiche que des œuvres nouvelles. Au-delà de cet aspect, l’une des questions qui nous taraudent est celle du devenir des partitions que nous créons. Comment faire pour que les quatuors réussis s’inscrivent dans la durée et fassent partie du répertoire ?
Ni dans le côté Biedermeier… PM : En effet. Votre XIXe siècle, c’est plutôt celui de Hölderlin, comme le rappelle le nom de baptême de votre quatuor… PM : Nous cherchions un nom évocateur qui relie le passé au XXe siècle, c’est-à-dire au siècle où nous avons fondé notre quatuor. « Diotima » s’est vite imposé : c’est le nom de l’héroïne idéale de Hölderlin, que Luigi Nono a repris dans le titre de ses Fragmente Stille an Diotima. Il y a là aussi l’idée de transmission à laquelle nous sommes très attachés. Ce qui veut dire que vous jouez aussi volontiers les quatuors romantiques allemands que les quatuors contemporains… FC : Oublier les racines romantiques allemandes de la forme du quatuor est chose impossible. Les derniers quatuors de Beethoven et de Schubert, pages « éternellement contemporaines » comme le disait Stravinsky de la Grande fugue, font partie de notre répertoire car ils innervent la musique dite contemporaine, pour employer une expression que nous n’aimons pas beaucoup. En revanche, nous ne jouons pas les quatuors de Haydn et de Mozart car, vu leur nombre, il faudrait en aborder beaucoup, or nous sommes trop sollicités par les partitions d’aujourd’hui et par celles qui sont devenues les classiques de ces dernières années. Le langage classique, j’entends par là, cette fois, celui de la fin du XVIIIe siècle, est une vraie langue ; pour la parler bien et sans accent, il faut la pratiquer régulièrement. PM : Commencer par les derniers Beethoven donne une idée de nos préférences parmi toutes les œuvres qui suivent : nous jouons Schönberg et Bartok, mais nous n’abordons pas Mendelssohn ou Schumann. Et chez les Slaves, nous nous contentons de Janáˇcek.
Justement : vous avez cité le nom d’Emmanuel Nunes, continuez-vous à défendre sa musique ou s’agit-il pour vous d’une page définitivement tournée ? FC : On nous propose rarement de jouer la musique des compositeurs récemment disparus. C’est pourquoi nous nous concentrons sur des noms tels que Dutilleux ou Ligeti, ou, parmi les grandes figures vivantes de notre époque, Lachenmann ou Ferneyhough. PM : Nous n’avons joué que trois des quatre quatuors de Jonathan Harvey, mort il y a quatre ans, mais si un directeur de festival nous propose de jouer le quatrième, nous le ferons. Et bien sûr nous reviendrons à Nunes si on nous le demande. Quelles sont les commandes marquantes que vous avez passées ces dernières années ? FC : Il y en a eu beaucoup, nous ne pouvons vous citer que quelques exemples : Emmanuel Nunes, donc, Alberto Posadas, Gérard Pesson, Brice Pauset, Toshio Hosokawa, plus récemment Miroslav Srnka ont composé pour nous. PM : Boulez n’a pas écrit pour nous directement, mais nous avons obtenu de lui une version révisée de son Livre pour quatuor (dont la première rédaction 49
date de 1948) avec d’autres tempos, de nouvelles articulations, des arrangements techniques, etc. FC : J’aimerais insister sur la figure d’Helmut Lachenmann, qui a été capitalement important pour nous à tous points de vue, bien qu’il n’ait pas composé lui non plus pour le Quatuor Diotima. Mais Lachenmann a modifié notre manière de penser la musique, il nous a structurés. Quand nous avons commencé, il y a vingt ans, Ferneyhough était un dieu ; aujourd’hui, c’est Lachenmann qui est devenu, pour nous en tout cas, la référence des références. Un musicien comme Ramon Lazkano, inscrit au programme de Présences avec son quatuor Etze, et dont nous avons déjà créé le Premier Quatuor, se situe d’une certaine manière dans sa descendance. Il poursuit l’expérience de la musique concrète instrumentale, c’est-à-dire la musique concrète réinventée par les instruments, avec toutefois un travail sur le rythme plus poussé que chez Lachenmann.
absconse. Il est rare de trouver une page de musique avec une vraie grammaire, un vrai langage, différents niveaux d’approche. D’un autre côté, je souscris tout à fait à l’analyse d’Harnoncourt selon laquelle le passé pèse sur les compositeurs d’aujourd’hui. Quand ils écrivent une note, ils espèrent que cette note va rester quatre cents ans. Certains nourrissent aussi une certaine haine du public : plus on est mal compris, plus on sera compris demain ! Il faudrait d’abord arrêter de parler de musique contemporaine, montrer au public qu’il y a moins de proximité entre un Dutilleux et un Lachenmann qu’entre un Lachenmann et un Beethoven. Il faudrait aussi désacraliser… N’avons-nous pas besoin au contraire de rituel, de sacré ? Ne croyez-vous pas plutôt qu’il faut décrisper pour mieux re-sacraliser ? FC : Tout à fait d’accord. Je garde l’expression ! Il n’en reste pas moins que le quatuor reste un artisanat de luxe, une pratique pour happy few.
Outre ceux qui sont inscrits au festival Présences, quels sont les compositeurs en ce moment à votre programme ? PM : Après Enno Poppe, dont nous avons récemment joué le Deuxième Quatuor « Buch », nous allons aborder Come fiume incessante d’Annelies Van Parys, dont la première mondiale sera donnée à Louvain, et créer le premier quatuor de Tristan Murail. FC : Nous allons aussi jouer des compositeurs américains…
Précisément, pourquoi et comment avez-vous fondé le Quatuor Diotima ? FC : Pierre est le fondateur, je l’ai rejoint peu après. PM : J’avais joué une pièce pour violoncelle d’Alain Bancquart, à l’époque professeur au Conservatoire de Paris, qui un jour a reçu une invitation pour le Festival de Darmstadt et m’a proposé d’y aller. « Mais, m’a-t-il dit, il faudra que tu joues mon Troisième Quatuor. » Or je n’avais pas de musiciens sous la main pour former un quatuor en bonne et due forme. « Débrouille-toi », fut sa seule réponse. Je me suis donc débrouillé pour débaucher trois collègues et c’est ainsi, dans des conditions très bricolées, qu’est né le Quatuor Diotima. Lequel a vécu depuis lors un certain nombre d’aventures, dont des changements d’effectif. FC : Zhao Yun-Peng est arrivé il y a dix ans, Constance Ronzatti il y a deux ans. Au début nous étions des dilettantes, nous jouions également ailleurs. Personnellement, j’étais à l’Orchestre National de France, une formation qu’on ne quitte pas à la légère ! Mais un jour nous nous sommes dit : et si nous faisions du quatuor professionnellement ?
Des minimalistes ? FC : Il faut savoir que nous avons enregistré le quatuor de Steve Reich ! Mais ceux auxquels je pense pratiquent une autre esthétique. Et je n’oublie pas le musicien anglais Sam Hayden, un élève de Jonathan Harvey et Brian Ferneyhough, dont nous allons donner la première audition de Transience. L’an prochain, nous nous mettrons à la musique d’Ashley Fure et à un quatuor de Mauro Lanza avec électronique. Au fait, y a-t-il UN public de LA musique contemporaine ? PM : Tout dépend des pays. Il ne faut pas se cacher qu’un certain milieu musical a longtemps souhaité vivre sur lui-même. Parfois les compositeurs aiment rester entre eux, rechignent à dialoguer avec les interprètes, ce que nous essayons de faire dans le cadre de notre académie, à l’abbaye de Noirlac. Et puis, il est plus valorisant pour certains festivals ou certains interprètes de créer une partition que d’en reprendre une ancienne. FC : Nous recevons beaucoup de partitions. La plupart se partagent entre deux catégories : la musique agréable mais oubliable, et la musique
Y a-t-il deux violons à part égale chez les Diotima, ou respectez-vous la convention qui consiste à avoir un premier violon et un second violon ? FC : Nous avons eu pendant longtemps deux violons à part égale, solution qui peut marcher si règnent la bonne entente et la complémentarité. Puis nous avons choisi d’avoir un premier violon et un second violon. Mais donner un quatuor de Beethoven et une ou plusieurs créations au cours de la même soirée, c’était trop éprouvant pour notre 50
violon 1 de cette époque, ce que je peux tout à fait comprendre. Quand Zhao est arrivé, nous avons vu qu’il avait la carrure qu’on attendait d’un premier violon et nous avons trouvé notre équilibre. Pour ce qui est de la disposition des quatre instrumentistes, tout dépend des œuvres et des styles. Nous avons expérimenté : les deux violons face à face, ou l’alto au bord, à droite, comme on le fait aux États-Unis. Nous avons même fait des concerts en changeant de place. Puis nous nous sommes lassés : le son se fait au milieu de l’arc de cercle, alors faut-il le fermer ou non ? voilà la vraie question. La disposition joue à la marge. PM : Je comprends qu’on puisse poser la question dans le cas d’un orchestre car il faut alors veiller à la place des contrebasses. FC : Avec l’Orchestre National, du temps de Kurt Masur, au Théâtre des Champs-Élysées, nous avons beaucoup réfléchi et finalement, en installant les altos à droite, l’ensemble sonnait très bien. De toute manière, l’écriture dialogique est à la base du quatuor. Le son se construit harmoniquement de la basse à l’aigu, d’où cette disposition. Quels instruments jouez-vous ? FC : Nous avons des italiens du XVIIIe : un Mantegazza pour moi, pour Pierre un arlequin, c’est-à-dire un instrument, comme son nom l’indique, dont les pièces ne sont pas toutes raccord. Zhao se fait prêter un violon hollandais du XVIIIe, proche de l’esthétique italienne, par le Fonds instrumental français, et Constance a un Justin Derazey de la fin du XIXe. Jouez-vous avec des danseurs, avec des comédiens ? FC : Rarement. Nous sommes attachés au récital. La musique ne sort pas toujours grandie de certaines expériences. Elle a réussi à s’émanciper du verbe au XVIIIe siècle, c’est une conquête qu’il faut préserver. Propos recueillis par Christian Wasselin le 20 octobre 2016
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mardi
14
studio 104 20h
fÉvrier
9 Concert-spectacle : Quatre instants Davor Branimir Vincze (1983) Beasts (CRF-CM) *
#
9 mn environ
Kaija Saariaho (1952) Quatre instants, version pour soprano ** et orchestre de chambre (CM de la nouvelle version) (texte d’Amin Maalouf) 1. Attente – 2. Douleur – 3. Parfum de l’instant – 4. Résonances 23 mn environ
Florent Motsch (1980) Litanies nocturnes pour ensemble (CRF-CM) 10 mn environ
entracte
Juha T. Koskinen (1972) Ophelia/Tiefsee, mélologue en neuf scènes pour récitant, alto solo et ensemble (CRF-CM) *** Livret assemblé par Aleksi Barrière d’après Shakespeare (La Tragédie d’Hamlet, ~1600), Heiner Müller (Hamlet-Machine, 1977), Jules Laforgue (Hamlet ou Les Suites de la piété filiale, 1886) et une critique de spectacle anonyme (Le Globe, 1827) 35 mn environ
** Marisol Montalvo soprano *** Thomas Kellner comédien *** Vladimir Percevic alto Secession Orchestra
Tristan Bronchart flûte, flûte alto, piccolo, Vincent Arnoult hautbois, cor anglais, Bertrand Laude clarinettes, Jérémie Da Conceicao basson, contrebasson, Victor Haviez cor, Célestin Guérin trompette, Romain Durand trombone, Vincent Buffin harpe, Julien Blanc piano, César Carcopino, Thibault Lepri percussions, Élise Douylliez, Julien Poirier violons, Thomas Bouzy alto, Clément Peigné violoncelle, Alexandre Baile contrebasse
Clément Mao-Takacs direction Aleksi Barrière mise en scène
Conception et réalisation : La Chambre aux échos
* avec le soutien de The Europe Center Stanford. *** coproduction La Chambre aux échos, Secession Orchestra et Radio France. Secession Orchestra est en résidence à la Fondation Singer-Polignac depuis 2014
Ce concert a lieu avec le soutien de l’Institut finalandais de Paris. Ce concert est diffusé en direct sur France Musique.
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Vincze Beasts
COMPOSITION : 2016-2017. Commande de Radio France. Création : le 14 février 2017 à la Maison de la radio (Paris), dans le cadre du festival Présences, par le Secession Orchestra, dir. Clément Mao-Takacs. Éditeur : ONA. EFFECTIF DÉTAILLÉ : flûte, hautbois, clarinette, basson ; cor, trompette, trombone ; percussion, harpe ; cordes : 1 violon, 1 alto, 1 violoncelle, 1 contrebasse
Imaginez que vous soyez dans un bois, lors d’une nuit sans étoiles. Vous êtes seul. Le chemin est tortueux et raide. Il est tout noir. Vous ne voyez presque rien et vous êtes censé vous appuyer sur vos autres sens. Même si vous êtes seul, vous percevez la présence du bois, vous sentez son souffle humide, vous ressentez sa fraîcheur, vous entendez son chuchotement et vous respirez son odeur terreuse. Il s’adresse à votre instinct primordial, mais vous ne vous rendez pas – vous avez peur ! La question surgit : « Quelle est cette créature cachée dans ce bois ? » Finalement vous constatez que la Bête (beast) qui vous faisait frémir et que vous craigniez, en réalité – c’est vous ! D. B. V.
Saariaho Quatre instants
COMPOSITION : 2002. Éditeur : Chester Music. Version pour piano : commande du Théâtre du Châtelet (Paris) et du Barbican Centre (Londres). Création : le 2 avril 2003 au Théâtre du Châtelet par Karita Mattila (soprano) et Tuija Hakkila (piano). Dédiée à Karita Mattila. Version pour orchestre : commande du Festival de Tammisaari et du Gewandhaus de Leipzig. Création : le 1er août 2003 dans le cadre du Festival de Tammisaari par Karita Mattila (soprano) et l’Orchestre de chambre de Finlande, dir. Jukka-Pekka Saraste. Dédiée à Karita Mattila et Jukka-Pekka Saraste. Création de la nouvelle version pour orchestre de chambre : le 14 février 2017 à la Maison de la radio (Paris), dans le cadre du festival Présences, par le Secession Orchestra, dir. Clément Mao-Takacs. Éditeur : Chester Music. EFFECTIF DÉTAILLÉ : soprano et orchestre : 2 flûtes, hautbois, clarinette, basson ; 2 cors ; percussion, harpe, piano, célesta ; cordes : 1 violon, 1 alto, 1 violoncelle, 1 contrebasse
Quatre instants est né du désir de Karita Mattila d’intégrer une nouvelle œuvre dans ses récitals donnés au Théâtre du Châtelet et au Barbican Centre en avril 2003. Dès mes premières discussions avec elle, une idée très claire des atmosphères musicales s’est imposée. Connaissant le spectre expressif de Karita, j’avais à l’esprit une unité procédant d’images contrastées, compressées en des instants brefs et puissants. De cette réflexion est aussi né le titre, Quatre instants. Le fait que ces instants soient associés aux différents visages de l’amour est sans aucun doute lié aux nombreuses expériences que Karita m’a fait vivre sur les scènes d’opéra en incarnant différents rôles de femmes amoureuses. Le cycle a tout d’abord été composé pour soprano et piano. Tirer du piano des couleurs que j’imaginais intérieurement et, en même temps, adapter son immense étendue expressive à des lignes vocales réduites, m’a fait penser au travail du bijoutier qui, à l’aide d’une loupe, façonne des détails très riches bien que microscopiques. J’ai fabriqué pour Karita des miniatures capables de contenir la force et la fragilité que je perçois dans son chant. Quant à la texture du piano, elle n’est pas l’accompagnement du chant, mais bien le prolongement musical du texte, qui véhicule simultanément de nombreuses idées musicales. Au début, comme Karita et moi sommes toutes deux finlandaises, je me suis lancée à la recherche de textes en finnois. Mais je n’ai rien trouvé qui convînt à mes idées 53
musicales. Je me suis alors tournée vers Amin Maalouf, dont la langue m’était devenue familière, et lui ai demandé de me suggérer des textes. Amin m’a fourni quelques textes, courts, j’en ai choisi trois. Je lui ai alors demandé d’en composer un quatrième à partir des trois premiers. C’est ce texte qui clôt le cycle : la chanteuse retrouve ici l’atmosphère d’attente du début de l’œuvre, mais avec l’esprit chargé de souvenirs. L’apparente simplicité des textes d’Amin offre de l’espace à la musique. Les mots et brèves formules sont des codes qui dissimulent un monde riche de sensations, de couleurs et de parfums. J’avais d’emblée prévu de composer une version orchestrale de ces chants. Cette entreprise m’a toutefois confrontée à certaines difficultés. En réduisant le tout au piano, je m’étais forcée à ne pas penser en termes orchestraux. Mais je voulais de cette version orchestrale qu’elle déploie les mêmes sonorités claires et brillantes que l’original, et je suis donc heureuse que cette nouvelle version, parce qu’elle a été conçue pour un orchestre classique et non pour un grand orchestre romantique, conserve quelque chose de l’esprit de la pièce de chambre avec piano ; les formules qui émanent des instruments de l’orchestre – des vents, par exemple – sont d’une certaine manière en dialogue avec la chanteuse. Néanmoins, les deux versions ne sont pas parfaitement similaires : il existe de petites différences. Dans l’original, par exemple, c’est la chanteuse qui entame le troisième chant, tandis que la version orchestrale laisse place à une phrase de flûte. L’écriture instrumentale fait cependant partie intégrante de la texture d’ensemble dans les deux versions. Elle ne consiste pas en un simple accompagnement du chant ; elle agit comme une extension musicale du texte et développe parfois plusieurs idées musicales de manière simultanée. K. S.
Motsch
Litanies nocturnes
COMPOSITION : 2016-2017. Commande de Radio France. Création : le 14 février 2017 à la Maison de la radio (Paris), dans le cadre du festival Présences, par le Secession Orchestra, dir. Clément Mao-Takacs. Dédié à Clément Mao-Takacs. Éditeur : l’auteur EFFECTIF DÉTAILLÉ : flûte, hautbois, clarinette, basson ; cor, trompette, trombone ; percussion, harpe, piano ; 2 violons, 1 alto, 1 violoncelle, 1 contrebasse
Litanies nocturnes est une œuvre écrite pour un ensemble de quinze musiciens. Elle peut se diviser en trois parties, chacune développant un caractère différent et une instrumentation, un registre, un tempo qui lui sont propres. Après un début calme et doux, dans le registre aigu, avec notes-pédales graves et descendantes, la première partie se poursuit progressivement (accélération du tempo, crescendo très continu) par une section plus agitée et mouvementée (variations rythmiques autour de la note-pôle : fa dièse). La deuxième partie est d’un caractère sombre, funèbre (dans le registre grave, avec un tempo lent), en opposition à la première partie. Celle-ci aboutit peu à peu (élargissement du registre, densification du matériau) à une section plus sonore et soutenue. La troisième partie tend à retrouver, avec des variations, le caractère doux et lointain puis agité et mouvementé (variations rythmiques autour du fa dièse) de la première partie. Enfin, une conclusion intimiste et introspective vient achever l’œuvre (sur pédale de do grave, avec accords descendants et cycliques du piano). Le titre s’inspire d’un poème de Jules Laforgue et l’œuvre est dédiée à Clément Mao-Takacs. F. M.
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Koskinen Ophelia/Tiefsee
COMPOSITION : 2015-2017. Commande de Radio France. Création : le 14 février 2017 à la Maison de la radio (Paris), dans le cadre du festival Présences, par Thomas Kellner, comédien, Vladimir Percevic, alto et le Secession Orchestra, dir. Clément Mao-Takacs. Éditeur : l’auteur. EFFECTIF DÉTAILLÉ : flûte, hautbois, clarinette, basson ; cor, trompette, trombone ; percussions, harpe, piano, célesta ; 2 violons, 1 alto, 1 violoncelle, 1 contrebasse
Le mélologue Ophelia/Tiefsee (« Ophélie/Abysse ») est né d’une collaboration étroite avec le dramaturge et metteur en scène Aleksi Barrière. Une étape importante dans sa genèse a été la commande, par la compagnie La Chambre aux échos, d’un fragment qui portait déjà ce titre, et qui a été créé l’année dernière au Festival Novalis en Croatie par Clément Mao-Takacs et les musiciens du Secession Orchestra, avec une vidéo d’Aleksi Barrière. Ce fragment était une dérivation de mon œuvre antérieure Hamlet machine, pour alto et ensemble, commandée par le festival Musica Nova à Helsinki en 1999. Comme l’indique le titre de cette première œuvre, elle était inspirée de la pièce de Heiner Müller. J’avais découvert celle-ci par hasard dans une librairie parisienne pendant mes études, dans la traduction de Jean Jourdheuil. L’univers féroce de ce texte s’est emparé de moi et j’ai voulu imaginer à partir de lui une œuvre instrumentale. Par rapport à cet Hamlet machine, Ophelia/Tiefsee s’est enrichi de plusieurs niveaux. Le texte révolutionnaire de Müller est complété par les scènes « originales » de Shakespeare, la parodie fin-de-siècle de Jules Laforgue, et une édifiante critique théâtrale de 1827*. Nous avons par ailleurs été rejoints par Thomas Kellner, comédien d’une exceptionnelle virtuosité, qui fait revivre les univers spécifiques de trois époques, en trois langues. Les moyens d’expression musicale ont également été considérablement augmentés. Si le texte de Müller est dominé par une négation pleine de rage, le refus de son mantra « Ich will nicht ! », l’alto solo peut de son côté contribuer à la construction d’une nouvelle identité musicale par des éclats sonores, sous la forme de courtes citations de Bach, Berlioz et Richard Strauss. Vers la fin de l’œuvre, les rôles de l’acteur et de l’altiste se rejoignent le temps de la chanson de la Saint-Valentin. Juha T. Koskinen, Berlin, 28 octobre 2016 * Il s’agit de celle des représentations à Paris d’Hamlet par une troupe anglaise où Harriet Smithson jouait le rôle d’Ophélie. En la voyant sur scène, son futur mari Hector Berlioz est tombé amoureux d’elle et lui a dédié sa Symphonie fantastique, puis Le Retour à la vie (rebaptisé plus tard Lélio), mélange de texte parlé et de musique qu’il a décrit comme un « mélologue », terme que nous reprenons à notre tour.
« My lord… » : c’est par cette adresse soumise que, dans la pièce de Shakespeare, Ophélie commence la plupart des réponses qu’elle fait à ses interlocuteurs, les rares fois où elle est invitée à s’exprimer. Ce personnage fascinant l’est d’autant plus que l’espace qui lui revient sur scène est constamment monopolisé par Hamlet, cet acteur mégalomane qui est tout ce qu’elle n’est pas : un homme, ambitieux, instruit, éloquent, socialement et rhétoriquement puissant. Ce n’est que dans la célèbre « scène de folie » qu’Ophélie occupe enfin le plateau ; hélas, elle cesse à ce moment-là d’être intelligible, et c’est un cri étouffé, qui par la noyade devient un cri dans l’eau. On voudrait donner de nouveaux mots à Ophélie, ceux qui lui manquent, mais de quel droit ? Auteurs, interprètes, nous sommes cette fois encore entre hommes, et ce serait une fois encore parler à sa place, à la place de toutes celles qu’elle représente. Tout ce que nous pouvons faire, c’est reconnaître cette Autre qui dans tous ces textes essaie de s’exprimer mais que le rôle auquel la dramaturgie sociale la condamne fait taire. Cette triste farce est placée par Shakespeare sous le signe d’une théâtralité exacerbée, d’un jeu de masques qui se poursuit après la fin de la représentation, un théâtre en crue dans la vie que le XIXe siècle a cantonné à l’étude psychiatrique de 55
l’hystérie féminine, et que le théâtre de Heiner Müller propose de démystifier. Dans la surimpression des époques, nous pouvons poser pour aujourd’hui le « problème Ophélie » (notre problème, en tant que société), dont l’inquiétante persistance ne fait pas de doute malgré la variété de ses avatars. C’était sans doute la manière la plus honnête de procéder que de confier ce personnage à un comédien de sexe masculin, comme celui qui a créé le rôle vers 1600. Ce kaléidoscope, ce théâtre condensé qui met à nu ses mécanismes et ses procédés pour mieux faire éclater les étincelles du choc des textes, est entièrement articulé par la partition de Juha Koskinen, qui réussit à fondre en une unité cohérente des fragments relevant d’esthétiques et de tons très contrastés, et surtout à suggérer par l’articulation subtile du textuel, du musical et du scénique, qu’il n’est pas vrai que « tout le reste est silence » quand Hamlet a fini de parler, ou du moins que ce silence est assourdissant. Aleksi Barrière La Chambre aux échos La Chambre aux échos est une compagnie fondée à Paris par Aleksi Barrière et Clément Mao-Takacs, pensée comme une plateforme de collaboration entre les arts, et aspirant à explorer toutes les possibilités de théâtre/musique, du concert mis en scène aux spectacles de théâtre musical et d’opéra, en passant par les représentations immersives in situ, les expositions d’art et les concepts éducatifs qui font partie intégrante de sa mission. Se concentrant particulièrement sur le répertoire récent, ils ont commandé plusieurs œuvres nouvelles, notamment la version de chambre de La Passion de Simone de Kaija Saariaho qu’ils ont présentée en tournée dans plusieurs théâtres et festivals en France (Festival de Saint-Denis, Comédie de Clermont) et en Europe, et l’automne dernier pour la première fois à New York avec l’ensemble américain ICE. La saison dernière, la compagnie était en résidence au Novalis Music+Art Festival en Croatie, et a ouvert la saison du centre culturel Bozar à Bruxelles. La Chambre aux échos est la seule compagnie de théâtre musical en France dirigée conjointement par un metteur en scène et un chef d’orchestre. De la conception d’un projet à sa création, chaque étape et décision artistique résulte d’un dialogue de fond orienté vers une expression artistique cohérente et innovante. Ce modèle de collaboration repose également sur un réseau de collaborateurs réguliers fédérés avant tout par un projet et une vision partagés. Selon le metteur en scène Peter Sellars : « Cette équipe a déjà créé plusieurs soirées peu communes de théâtre musical, avec une imagination, une diversité, une ingéniosité remarquables, et une stupéfiante ambition. Les projets qu’ils ont en réserve sont encore plus impressionnants ».
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mercredi
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studio 104 20h
fÉvrier
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La Vallée close
JosÉ Manuel LÓpez LÓpez (1956) Homing pour ensemble (Commande d’État-CM) ** (texte : Dionisio Cañas) 13 mn environ
Stefano Gervasoni (1962) Ansioso quasi con gioia pour clarinette basse (CF) 12 mn environ
Daniel D’Adamo (1965) Two English Poems by Borges pour voix et ensemble (Commande d’État et de l’ensemble Accroche Note) 1. The useless dawn finds me 2. What can I hold you with? (textes de Jorge Luis Borges, 1934) 12 mn environ
entracte
Sanae Ishida (1979) Poèmes enchaînés pour voix et ensemble (Commande d’État-CM) ** 12 mn environ
Mauro Lanza (1975) Tutto ciò che è solido si dissolve nell’aria pour ensemble (CF) * 12 mn environ
Tristan Murail (1947) La vallée close pour voix et ensemble (CRF/Accroche Note-CM) ** (textes de Pétrarque) 15 mn environ
Ensemble Accroche Note
Françoise Kubler soprano, Anne-Cécile Cuniot flûte, Armand Angster clarinette, Guillaume Faraut violon, Laurent Camatte alto, Christophe Beau violoncelle, Jean-Daniel Hégé contrebasse, Geneviève Létang harpe, Emmanuel Séjourné percussion * et direction **, Sylvie Reynaert percussion, Anthony Millet accordéon, Wilhem Latchoumia piano
Ce concert est diffusé en direct sur France Musique.
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LÓpez LÓpez Homing
COMPOSITION : 2016-2017. Commande d’État pour l’ensemble Accroche Note. Création : le 15 février 2017 à la Maison de la radio (Paris) dans le cadre du festival Présences, par l’ensemble Accroche Note. Éditeur : l’auteur EFFECTIF DÉTAILLÉ : voix, clarinette, accordéon, harpe, percussion, contrebasse
L’une des expériences le plus enrichissantes de ces derniers temps a été pour moi la collaboration avec d’autres artistes, comme ce fut le cas avec le peintre José Manuel Broto qui avait fait la mise en images de mon opéra sur la conquête du Mexique La noche y la palabra, ou encore avec le vidéaste Pascal Auger pour le dévédé La grande céleste, et depuis une décennie avec le poète espagnol Dionisio Cañas et le vidéo-artiste canarien Francis Naranjo. Le texte de Homing, qui traite de la dureté de l’exil et parfois de ses terribles conséquences (la mort d’innocents comme celle d’Aylan, « a child forgotten in the sea »), a été pour moi le moteur de l’écriture de cette pièce dont le titre, en anglais, signifie le foyer, la migration des oiseaux, la quête, l’instinct du retour. Dionisio Cañas a su très pertinemment trouver le titre de notre œuvre dont le texte a été très inspirateur pour moi au moment d’aborder la composition et d’essayer de montrer les malheurs et les espoirs de l’exil, parfois forcé, parfois volontaire, comme c’est mon cas en France, et celui de Dionisio Cañas pendant sa longue période à la chaire de littérature espagnole de la CUNY (Université de la Ville de New York). Les temps terribles que nous vivons actuellement par rapport à l’exil ne peuvent nous rester étrangers, et l’odyssée de milliers de personnes démunies de leurs droits les plus élémentaires, méritent au moins cet hommage de notre part. Comme l’écrivait Sénèque à sa mère pour la consoler pendant son exil imposé par l’empereur Claude de 41 à 49, « l’exil ne peut rien nous enlever qui soit trop important, étant donné qu’il ne peut pas nous voler la nature qui est universelle, ni la vertu qui est à nous ». À partir de l’abstrait du son et du concret du texte, cette œuvre prétend transmettre des émotions profondes autant du point de vue expressif que du point de vue de la technique musicale qui est toujours, pour moi, reliée à des principes universels et non locaux. J’ai mis spécialement en relief les aspects polyphoniques de la musique, car la polyphonie est la qualité la plus importante d’une œuvre musicale, autrement dit la poly-temporalité à tous les niveaux, qui, en musique, va de la forme aux minuscules particules du temps. Pendant la composition de Homing j’ai toujours été accompagné d’un objet apparemment banal, un sifflet en plastique d’enfant (recueilli par Dionisio Cañas lui même, à Lesbos) que l’un des interprètes utilise à un moment donné dans l’œuvre. Celui-ci appartenait à l’un des réfugiés qui, durant son périple sur un radeau précaire, est parti de Turquie et arrivé jusqu’aux plages grecques. Ce sifflet, ainsi que des téléphones portables, des lanternes et d’autres objets, étaient utilisés par eux afin de se faire repérer dans l’obscurité et le brouillard, et d’orienter les bateaux qui allaient les sauver jusqu’à la limite des eaux territoriales entre l’Europe et la Turquie. J. M. L. L. Paris, 26 novembre 2016
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Gervasoni
Ansioso quasi con gioia
COMPOSITION : 2015. Commande de l’ensemble Accroche Note. Création : 7 novembre 2015 à la Casa della musica de Parme, dans le cadre du festival Traiettorie, par Armand Angster. Éditeur : Suvini Zerboni. EFFECTIF DÉTAILLÉ : clarinette basse
Ansioso quasi con gioia (« Anxieux presque avec joie ») est un morceau écrit à la demande d’Armand Angster qui, non content d’en être le commanditaire, m’a aussi soutenu lors de sa (longue) gestation. C’est un morceau très difficile, mais qui n’a pas l’intention d’offrir à l’interprète, et à un public satisfait, les plaisirs d’une virtuosité apparente. Son principal motif est la transformation polyphonique de l’instrument – monodique de par sa conception – à travers des techniques et situations instrumentales que nous pourrions qualifier d’antithétiques ou capables de susciter une perception émotive et sonore (ou, mieux, quand le mystère et la magie du phénomène musical sont capables de la créer, une perception émotionnellement sonore). Le titre donné à la composition suggère cette idée en mariant, grâce à l’usage du quasi, deux situations émotives opposées, habituellement lointaines mais à la limite, toutes les deux, de la possibilité du contrôle. À travers l’exaspération du rythme (de son absence ou de sa fragilité et de sa précision : presque un entêtement mécanique !), des contrastes de registre, de dynamique et d’articulation, de technique de production du son qui peuvent donner un statut différent à la perception du son fondamental ou à l’harmonique, et de la rapide alternance et de l’instabilité de cette configuration, on souhaite créer un effet de polyphonie perceptif et émotif, c’est-à-dire une coexistence entre des piani expressifs différents, entre le dit et le dicible (et l’indicible !) que la musique est capable de faire surgir. Un exemple parmi d’autres : souvent, au cours du morceau, des tourbillons d’arpèges trahissent la réelle apparence sonore, les notes qui les constituent étant des fondamentales d’harmoniques égaux ou en rapports d’intervalles constants entre eux (une extension, donc, de la technique du « murmure » où la clarinette présente seulement les harmoniques impairs). Ce qui donne une stabilité en perpétuel devenir (ou une instabilité congelée) entre l’activité fébrile des fondamentales qui alternent sans jamais s’arrêter – ramenées à la forme simple de l’arpège – et l’apparition, étendue mais de façon instable, d’un son aigu commun ou oscillant qui pourrait, sur un plan émotif, être considéré comme la manifestation d’un sentiment contraire aux causes apparentes de sa production et, de nature sublime, ouverte à l’infini, que j’associe à la joie. S. G.
D’Adamo
Two English Poems by Borges
COMPOSITION : 2009 (rév. 2015). Commande d’État et d’Accroche Note, avec le soutien de Maria Kodama (Fondation internationale Jorge Luis Borges). Création : avril 2013 à l’Opéra de Reims, par l’ensemble Accroche Note. Éditeur : l’auteur. EFFECTIF DÉTAILLÉ : voix, flûte, clarinette, violon, violoncelle, piano
Des sujets-mondes avec lesquels Jorge Luis Borges a bâti son univers littéraire, la passion amoureuse est celui qu’il a le mieux crypté tout au long de sa production. Associant le plus souvent l’érudition à la pudeur, il a couvert le sujet d’un voile à travers lequel peu de choses transparaissent. Une exception d’une rare beauté est ses Two English Poems écrits directement en anglais. Il y exprime une passion d’une rare intensité, abrité par sa 59
deuxième langue, sa langue maternelle : I must get at you, somehow (…). J’ai composé sur ces deux poèmes comme celui qui s’invite dans l’intimité d’une passion secrète. Toutes les idées musicales que j’ai utilisées sont volontairement délicates et semblent éphémères. Dans leurs associations, elles cachent avec une pudeur transparente les désirs du poète : I can give you my loneliness, my darkness, the hunger of my heart (…). D. D’A.
Ishida
Poèmes enchaînés
COMPOSITION : 2015. Commande d’État. Création : le 15 février 2017 à la Maison de la radio (Paris) dans le cadre du festival Présences, par l’ensemble Accroche Note. Éditeur : Babel Scores. EFFECTIF DÉTAILLÉ : voix, clarinette, violoncelle, percussion, piano
Le titre Poèmes enchaînés est inspiré des Renga, poèmes en collaboration développés au Moyen-Âge japonais. Une œuvre de Renga était créée par plusieurs poètes et composée de cent poèmes très courts, construits sur la base de dix‐sept ou quatorze syllabes. Je souhaitais créer une dynamique musicale poétique à travers des mouvements courts et enchaînés dans cette œuvre. Mes Poèmes enchaînés sont composés la plupart du temps par des objets percussifs ou des fragments construits par le bruit et des sons instrumentaux. Le bruit utilisé dans des objets percussifs montre une certaine naïveté par rapport aux techniques préétablies dans l’histoire instrumentale, car j’utilise aussi des matériaux simples (par exemple, des papiers différents, un saladier) qu’on trouve dans la vie quotidienne. Mon intérêt est de les orchestrer avec des sons instrumentaux pour élargir l’univers sonore de mes objets percussifs. La majeure partie de la partie chantée par la soprano est composée avec des phonèmes français. D’autre part, dans l’une des parties de l’œuvre, j’ai utilisé certains sons d’un poème japonais, arrangés librement. Le poème ne sera donc pas identifiable. S. I.
Lanza
Tutto ciò che è solido si dissolve nell’aria
COMPOSITION : 2016. Commande de l’ensemble Accroche-Note. Éditeur : Ricordi. EFFECTIF DÉTAILLÉ : flûte, clarinette, percussion, piano, alto, violoncelle
Tutto ciò che è solido si dissolve nell’aria (« Tout ce qui était stable et solide se volatilise ») est une brève pièce qui s’appuie sur l’accélération graduelle d’une idée de départ. Cette accélération, portée à son paroxysme, subit diverses transformations et, in fine, comme le suggère la métaphore de l’accélération contenue dans le titre, change d’état. L’image de l’impermanence et de l’inévitable dissolution de toute chose, qui semble provenir des pages vénérables de L’Ecclésiaste, se trouve en réalité dans le Manifeste du parti communiste de Marx et Engels : « Tout ce qui était solide, bien établi, se volatilise, tout ce qui était sacré, se trouve profané ; à la fin, les hommes sont forcés de considérer d’un œil désabusé la place qu’ils occupent dans la vie ainsi que leurs rapports mutuels ». M. L. 60
Murail La vallée close
COMPOSITION : 2016. Commande de Radio France et d’Accroche Note. Création : le mercredi 15 février 2017 à 20h, à la Maison de la radio (Paris), dans le cadre du festival Présences, par l’ensemble Accroche Note. Éditeur : Henry Lemoine. EFFECTIF DÉTAILLÉ : voix, clarinette, violon, alto, violoncelle
Le point de départ : une sorte de triangulation, toute personnelle, et spatio-temporelle : Pétrarque, Liszt, Fontaine-de-Vaucluse. Je m’explique : trois pièces des Années de pèlerinage de Liszt sont inspirées de trois sonnets de Pétrarque – trois pièces merveilleuses, parmi mes favorites dans ce recueil. Pétrarque vécut de longues années à Fontaine-de-Vaucluse, tourmenté par son amour impossible pour Laure, qui lui inspira son monumental Canzoniere, recueil de 366 poèmes, dont les sonnets choisis par Liszt. Fontaine-de-Vaucluse se trouve à une vingtaine de minutes de voiture de ma résidence actuelle. C’est là que prend source la Sorgue (René Char, Boulez…), dans une résurgence spectaculaire, au fond d’un val fermé par la montagne : la vallée close, vallis clausa en latin, en provençal vau-cluso (fontaine étant à prendre dans son sens étymologique de source, fons en latin). Pétrarque et Liszt, dans leurs domaines et époques respectifs, furent de grands innovateurs. La poésie de Pétrarque surprend par son romantisme et l’expression, parfois paroxystique, des sentiments ; le piano de Liszt surprend par son audace timbrale et harmonique – et le bouillonnement de la Sorgue à sa résurgence surprend dans un paysage provençal accoutumé à plus de calme et moins d’humidité… Les textes de la pièce sont donc tirés des trois sonnets choisis par Liszt : numéros 47 (Benedetto sia ‘l giorno…), 104 (Pace non trovo…), et 123 (I’ vidi in terra…). Mais les textes sont entremêlés jusqu’à un certain point, et quelques strophes n’ont pas été utilisées. Les poèmes sont en toscan ancien, qui diffère légèrement de l’italien moderne. Ils sont écrits en vers endécasyllabes, qui s’articulent sur les accents toniques de la langue italienne (ou toscane). Ce qui entraîne quelques conséquences pour la prosodie, et donc le rythme (par exemple, si un mot terminé par une voyelle – ce qui est généralement le cas en italien, sauf s’il y a élision – est suivi d’un mot commençant par une voyelle, les deux syllabes sont réunies et comptent pour un seul pied). Je me suis efforcé, sans systématisme, de tenir compte de ces particularités dans l’écriture vocale. Il n’y a pas de référence musicale précise aux pièces de Liszt, mise à part l’introduction rythmique des cordes dans les sections basées sur « Pace non trovo », qui pourrait rappeler les mesures introductives du « 104e Sonnet ». T. M.
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jeudi
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auditorium 20h
1 1 fÉvrier
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True Fire
Ondˇ Rej Adámek (1979) Polednice pour chœur et orchestre (CM de la nouvelle version) (texte : Karel Jaromír Erben) 17 mn environ
Kaija Saariaho (1952) True Fire pour baryton et orchestre (CRF-CF)
1. Proposition I 2. River 3. Proposition II 4. Lullaby 5. Farewell 6. Proposition III (textes : Ralph Waldo Emerson, Seamus Heaney, anonyme américain, Mahmoud Darwish) 25 mn environ
entracte
Helena Tulve (1972) Extinction des choses vues pour orchestre (CF) 12 mn environ
Kaija Saariaho Orion pour orchestre 1. Memento mori 2. Winter Sky 3. Hunter 22 mn environ
Davóne Tines baryton Chœur de Radio France Martina Batič chef de chœur Orchestre National de France Olari Elts direction
Ce concert est diffusé en direct sur France Musique, sur ARTE Concert et sur les antennes de l’UER.
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Adámek Polednice
COMPOSITION : 2013. Commande de l’Automne de Varsovie, festival international de musique contemporaine. Création : le 20 septembre 2013 à la Salle nationale philharmonique de Varsovie par le Chœur de la radio polonaise et l’Orchestre Symphonique National de Pologne, dir. Alexander Liebreich. Nouvelle version créée le 16 février 2017 à la Maison de la radio (Paris), dans le cadre du festival Présences, par le Chœur de Radio France, dir. Martina Batiˇc, et l’Orchestre National de France, dir. Olari Elts. Éditeur : Billaudot. EFFECTIF DÉTAILLÉ : chœur mixte et orchestre : 2 flûtes dont 1 piccolo et 1 flûte basse, 2 hautbois dont 1 cor anglais, 2 clarinettes dont 1 clarinette basse, 2 bassons dont 1 contrebasson ; 4 cors, 2 trompettes, 2 trombones, 1 tuba ; timbales, 3 percussions, harpe, piano ; cordes
Polednice est un fantôme démoniaque qui apparaît à minuit. Le poème Polednice a été écrit par le poète romantique tchèque Karel Jaromír Erben, né dans une famille de neuf enfants dont lui seul et l’une de ses sœurs ont survécu. C’est pourquoi la mort, singulièrement celle des enfants, est très présente dans son œuvre qui décrit la vie dans des villages du XIXe siècle partagés entre foi chrétienne, mythes anciens, folklore et superstitions. Je suis très attire par les poèmes d’Erben qui vont constamment du rêve à la réalité. Le poème Polednice peut être résumé ainsi : Une mère fait la cuisine. Son enfant se plaint. La mère se met en colère et dit à son enfant qu’elle va appeler la sorcière de minuit pour l’enlever. Polednice, la sorcière, apparaît. Dans mon esprit, la sorcière et le bruit de la porte qui s’ouvre (le père revient pour le dîner) provoquent une illusion dans l’esprit de la mère, qui serre contre elle son enfant jusqu’à l’étouffer. Le mari la trouve inconsciente, son enfant dans les bras. Il y a cinq ans, j’ai entendu le poème symphonique Polednice d’Antonín Dvorˇák, et j’ai immédiatement souhaité composer ma propre version. En écrivant la partition, j’ai compris que j’avais une relation profonde avec Polednice. Quand j’étais petit, ma mère me racontait des histoires d’horribles créatures pour m’empêcher d’ouvrir la porte aux étrangers ou pour ne pas jouer avec la fenêtre ouverte. Pendant des années, j’ai vu les démons femelles jaunes que ma mère inventait. J’ai adapté le poème dans une musique hyper-réaliste, théâtrale : les cordes imitent la voix féminine. J’ai mélangé le son de l’orchestre avec des bruits de la vie quotidienne (ustensiles de cuisine, jouets, porte, bruit de la respiration). J’utilise tout le texte dans la première partie de l’œuvre, qui se situe dans la réalité. Dans la deuxième partie, surnaturelle, j’oublie le texte et j’évoque la présence de Polednice par des sons et des bruits, sauf quelques mots échangés par la mère et Polednice. Dans la troisième partie, qui revient à la réalité, je marie de nouveau les mots à la musique. Tout se produit au moment de minuit. À la fin de l’œuvre, je bloque le mot « cloche » et utilise quelques mots de la partie qui précède. O. A.
Saariaho True Fire
COMPOSITION :2014. Commande du Los Angeles Philharmonic Orchestra, de l’Orchestre symphonique de la NDR, du BBC Symphony Orchestra et de Radio France. Créé le 14 mai 2015 au Walt Disney Concert Hall (Los Angeles) par Gerald Finley (baryton) et le Los Angeles Philharmonic Orchestra, dir. Gustavo Dudamel. Éditeur : Chester Music. EFFECTIF DÉTAILLÉ : baryton et orchestre : 3 flûtes dont 1 piccolo et 1 flûte basse, 2 hautbois, 3 clarinettes dont 1 clarinette basse, 2 bassons dont un contrebasson ; 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, 1 tuba ; timbales, 3 percussions, harpe ; cordes
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Cette pièce a mûri dans mon esprit pendant plusieurs années ; la musique en a émergé avant que je m’intéresse aux paroles. Ce qui a rendu difficile le choix des textes. J’ai passé beaucoup de temps à relire mes auteurs préférés, mais aucun ne correspondait à mon projet. J’ai finalement choisi six textes d’origines différentes, qui me semblaient répondre à mes intentions de départ. Ainsi, Seamus Heaney, des textes indiens traditionnels et Mahmoud Darwish sont émaillés de courts fragments pris dans les Spirituals Laws de Ralph Waldo Emerson, recueil qui fait partie de ses Essays. Ma première idée était d’explorer la voix de baryton à travers ces différents textes, et de trouver une manière d’en exalter les différentes couleurs. Il était également important de donner à Gerald Finley, pour qui une pièce a été écrite et à qui elle est dédiée, une riche palette expressive. Et même si le caractère général de l’œuvre était conçu dans mon esprit avant que je trouve les textes adéquats, ce sont ces textes, finalement, qui déterminent l’expression vocale du chanteur et les détails du matériau musical. C’est seulement maintenant, une fois l’œuvre terminée, que je vois ce qui relie ces textes pleins de contrastes : notre être entouré par la Nature, notre perception de celle-ci et la manière dont nous formons une partie de celle-ci. Quelques mots sur chacun des six mouvements : Proposition I, fondé sur une réflexion d’Emerson, est une section d’ouverture syllabique, calme et contemplative. Les accords de l’orchestre sont comme des piliers construits autour de la voix. River, sur un texte de Seamus Heaney, fait entendre des mélismes de l’orchestre dans un flot vivant et une verticalité élastique. Proposition II est une brève mise en musique d’un texte d’Emerson, calme et expressive. C’est le cœur de la partition. Lullaby, fondé sur un chant amérindien traditionnel, est une tendre et joyeuse berceuse qui ne se propose pas d’endormir un enfant mais plutôt de passer un bon moment avec lui en lui racontant une histoire ! Farewell forme un vif contraste avec l’ambiance joyeuse de Lullaby. Page noire et pesante où la ligne de chant se brise régulièrement dans un lent discours. Proposition III clôt le cycle avec une image radieuse des humains environnés par la Nature. La sensation d’énergie légère nous élève au-delà de toute pesanteur. K. S. Paris, 4 avril 2015
Tulve
Extinction des choses vues
COMPOSITION :2007. Éditeur : Peters. EFFECTIF DÉTAILLÉ : 3 flûtes, 3 hautbois, 3 clarinettes, 3 bassons ; 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, 1 tuba ; 5 percussions, harpe, piano ; cordes
La vision est concomitante de la dispersion de la chose vue. Il n’y a rien à voir dans une vision. Le renoncement à ce qu’on ne peut voir s’accompagne de la disparition de ce qui est visible. Tout sombre alors dans les ténèbres – extinction des choses vues. (D’après Michel de Certeau, Extase blanche) H. T.
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SaariahO Orion
COMPOSITION : 2002. Commande du Cleveland Orchestra. Création : le 23 janvier 2003 par le Cleveland Orchestra, dir. Franz-Welser Möst. Dédié au Cleveland Orchestra et à Franz-Welser Möst. Éditeur : Chester Music. EFFECTIF DÉTAILLÉ : 4 flûtes dont 2 piccolos et 1 clarinette basse, 4 hautbois dont 1 cor anglais, 4 clarinettes, 4 bassons dont 1 contrebasson ; 6 cors, 4 trompettes, 3 trombones, 1 tuba ; 2 timbales, 4 percussions, 2 harpes, piano, orgue ; cordes
Dans ce qui reste à ce jour la plus grande page orchestrale produite par Kaija Saariaho, réside un défi : réunir au sein d’une même expression musicale la frénésie et la stase. Orion joue sur ce contraste fondamental : d’une part l’immobilité, la fixité des phénomènes sonores, une succession d’« arrêts sur son », une métaphore de l’éternité, de l’infini et de sa contemplation ; d’autre part le mouvement énergique, la force qui porte en avant, l’impression d’être conduit vers un but inconnu. Les deux pôles qui se canalisent ainsi, la station et l’action, se concrétisent implicitement dans le titre de l’œuvre. Orion est un chasseur géant de la mythologie grecque, reconnu pour sa grande beauté, sa force prodigieuse et sa témérité. Fils mortel de Poséidon, il tient de celui-ci le pouvoir de marcher sur la mer. Après avoir été aveuglé par Œnopion, il recouvre la vue de façon miraculeuse durant une marche face au soleil. Enfin, tué par Artémis (chasseresse régnant sur la nature et les bêtes sauvages), Zeus le place dans le ciel sous la forme d’une constellation. Orion peut ainsi être envisagé à la fois comme un objet céleste et un être terrestre. Il est tant un chasseur, un être actif (voire, selon la figure mythologique, un être hyperactif et turbulent) qu’une constellation fixe ; il est tant humain, corporel et énergique que cosmique, éthéré et immobile. À lui seul, Orion réunit la frénésie et la stase, et c’est selon cette dualité que Kaija Saariaho a forgé les trois mouvements qui composent l’œuvre : « Memento mori », « Winter Sky » et « Hunter ». Stéphane Roth
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vendredi
17
1 2
studio 104 20h
fÉvrier
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Tempêtes
HENRY PURCELL (1659-1695) The Tempest Songbook pour voix et ensemble
Kaija Saariaho (1952) The Tempest Songbook pour soprano, baryton et ensemble (CF de la version intégrale) (textes : William Shakespeare) 60 mn environ
1. Purcell : Tempest Overture 2. Saariaho : Bosun´s Cheer 3. Saariaho : Miranda´s Lament 4. Purcell : Dance of Winds 5. Purcell : Dry those eyes 6. Purcell : Dance of Spirits 7. Saariaho : Caliban´s Dream 8. Purcell : Chaconne en sol mineur
entracte
9. Purcell : Fantasia 10. Purcell : Great Neptune 11. Saariaho : Ariel´s Hail 12. Saariaho : Prospero´s Vision 13. Purcell : Halcyon Days 14. Saariaho : Ferdinand´s Comfort 15. Purcell : See, see the heavens smile 16. Purcell : No stars again shall hurt you
Pia Freund soprano Gabriel Suovanen baryton Suomalainen Barokkiorkesteri (Orchestre baroque de Finlande)
HANNA HAAPAMÄKI flûte à bec, Antti Tikkanen et Anna Rainio violon, Tuula Riisalo alto, Jussi Seppänen violoncelle, Anna Rinta-Rahko contrebasse, Petteri Pitko clavecin, Eero palviainen luth,
Antti Tikkanen direction
Ce concert est diffusé en direct sur France Musique.
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PURCELL
The Tempest Songbook
COMPOSITION : vers 1690. Éditeur : Clifford Bartlett, 1987 (Overture), Gallica / BNF (arias), R. D. Tennent, 2012 (Chaconne).
Saariaho
The Tempest Songbook
COMPOSITION : 1993-2014. Éditeur : Chester Music. Caliban’s Dream : composé en 1992. Créé le 16 janvier 1993 à Amsterdam par Romain Bischoff et le Nieuw Ensemble, dir. Ed Spanjaard. Dédié à Brian Ferneyhough. Miranda’s Lament : composé en 1997. Créé le 13 janvier 1998 à Järvenpää (Finlande) par Tuula-Marja Tuomela et l’Ensemble Avanti !, dir. John Storgårds. Dédié à Paavo Heininen. Ariel’s Hail : composé en 2000. Créé le 30 septembre 2000 à Paris par Laura Leisma, Camilla Hoitenga et Frédérique Cambreling. Dédié à Anssi Karttunen. Prospero’s Vision : composé en 2002. Créé le 12 octobre 2002 à Helsinki par Petteri Salomaa, Maria Puusaari, Asko Heiskanen, Reija Bister et Julius Pyrhönen. Dédié à Peter Sellars. Ferdinand’s Comfort : composé en 2004. Dédié à Roger Reynolds. Bosun’s Cheer : composé en 2004. Dédié à Aleksi Barrière. EFFECTIF DÉTAILLÉ : soprano et baryton ; ensemble : flûte à bec, clavecin, luth, 2 violons, alto, violoncelle, contrebasse
Ce concert fait alterner des extraits de l’« incidental music » pour La Tempête de Shakespeare, musique attribuée à Purcell, et une série de pages brèves, inspirées de la même pièce, composées par Kaija Saariaho qui, pour l’occasion, utilise des instruments de l’époque du musicien anglais. En composant Caliban’s Dream, à l’occasion du cinquantième anniversaire de Brian Ferneyhough (1993), j’ai utilisé pour la première fois quelques vers de La Tempête de Shakespeare pour ma musique. À ce moment, je ne savais pas que je venais d’entamer un cycle de pièces d’anniversaire que j’intitulerais The Tempest Songbook. Vinrent ensuite Miranda’s Lament pour les soixante ans de Paavo Heininen (1998), Ariel’s Hail pour les quarante ans d’Anssi Karttunen (2000), Prospero’s Vision pour les quarante-cinq ans de Peter Sellars (2002) et Ferdinand’s Comfort pour le soixantedixième anniversaire de Roger Reynolds (2004). L’ajout le plus récent, Bosun’s Cheer, je l’ai fait pour Aleksi Barrière en 2014. Toutes les personnes mentionnées ici ont beaucoup compté dans ma vie et dans ma musique, et la création de ces pièces fut à chaque fois l’occasion d’une surprise. Il devrait y en avoir d’autres ! K. S.
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samedi
18
studio 107 15h20, 17H20 et 19H20
1 3 fÉvrier
dimanche
19
studio 107 15h20 et 17h20
fÉvrier
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Installation Nox : borealis
Nox borealis (2008), installation musicale et visuelle Kaija Saariaho (1952) Lichtbogen 16 mn environ
Jean-Baptiste Barrière conception et réalisation électronique François Galard réalisation visuelle
Cette installation est disponible sur le site hyperradio.radiofrance.fr
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Nox borealis (2008) une installation musicale et visuelle
Nox Borealis est une installation musicale et visuelle trouvant son inspiration dans Lichtbogen pour 9 musiciens et électronique, que Kaija Saariaho a composé après un voyage en 1985 au-delà du cercle polaire, où elle a pu assister avec JeanBaptiste Barrière au spectacle magique des aurores boréales se déployant dans le ciel. Pour Nox Borealis, à partir d’un enregistrement multipistes de Lichtbogen, remixé et spatialisé, Saariaho et Barrière ont imaginé une dimension visuelle avec des images de synthèse abstraites. Celles-ci s’inspirent de l’analyse de la musique comme de celle des structures des aurores boréales, et sont projetées en l’air, immergeant le public, tels les observateurs de ces phénomènes naturels scrutant les larges mouvements de lumière sillonnant les ciels d’hiver nordiques. En partant d’une réflexion sur les aurores boréales et en particulier sur le travail à partir du timbre dans Lichtbogen, la partie visuelle esquisse un chantier spéculatif sur l’exploration des relations de la musique et de l’image, à travers une exploration des lumières et des couleurs. J.-B. B. Saariaho Lichtbogen
COMPOSITION : 1986. Commande d’État. Création : le 23 mai 1986 à Paris par l’ensemble 2e2m, dir. Georges-Elie Octors. Dédié à Paul Mefano. Éditeur : Wilhelm Hansen. EFFECTIF DÉTAILLÉ : ensemble (flûte, percussion, harpe, piano, 2 violons, alto, violoncelle, contrebasse) et électronique
Lichtbogen (« Arches de lumière ») trouve son origine dans une aurore boréale à laquelle j’ai eu la chance d’assister dans le ciel de l’Arctique à l’époque où je commençais à travailler sur cette pièce. C’est en observant les mouvements de ces lumières silencieuses envahir l’immensité noire du ciel que la musique a commencé à trouver sa forme et son langage. Quel est le rapport – d’ailleurs, existe-t-il vraiment ? – entre le phénomène naturel et ma pièce ? Je ne saurais le dire. Pour Lichtbogen, j’ai employé pour la première fois l’informatique dans le contexte d’une œuvre purement instrumentale. L’harmonie et le rythme ont par exemple été conçus à partir de deux outils développés à l’Ircam. L’harmonie a été développée avec le système CRIME de Claudy Malherbe et Gérard Assayag (élaboré à partir des recherches du psycho-acousticien Ernst Terhardt) ; ce système permet de déterminer dans un son complexe les hauteurs virtuelles et leurs poids perceptuels. Le matériau harmonique provient de l’analyse de brèves transitions jouées au violoncelle, depuis un son harmonique artificiel jusqu’à des sonorités complexes, « multiphoniques ». Les analyses ont été réalisées en sélectionnant de petites fenêtres dans les différentes parties du son. À partir des résultats de ces analyses, j’ai reconstruit les transitions et créé des processus harmoniques, processus qui se combinent souvent au mode de jeu original du son analysé, de telle manière que l’harmonie et la réflexion sur le timbre émanent de la même source. Pour le rythme, j’ai utilisé un réseau de programmes que j’ai mis au point avec Xavier Rodet à partir de l’environnement FORMES. Ces programmes permettent d’élaborer des processus d’interpolations et de transitions sur les différents paramètres musicaux. Ici, des interpolations rythmiques ont été générées entre différents modèles ou motifs, en utilisant des listes circulaires qui, à chaque fois qu’elles se répètent, modifient les valeurs et par là même le caractère général du motif. Les résultats ainsi obtenus par le calcul ont ensuite été traduits en notation musicale (avec certaines approximations pour faire en sorte que la transcription soit jouable). K. S. 69
Musique : Kaija Saariaho Réalisation de la partie électronique : Jean-Baptiste Barrière Ensemble Avanti !, direction Hannu Lintu Conception de la partie visuelle : Jean-Baptiste Barrière Réalisation des images : François Galard Production: Cartes/Institut finlandais/ image Auditive
samedi
18
auditorium 16h
1 4 fÉvrier
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récital d’ORGUE : Gmeeoorh Récital d’orgue
Olivier Messiaen (1908-1992) Livre d’orgue (extraits) :
1. Les Mains de l’Abîme – Pour les Temps de Pénitence 2. Chants d’oiseaux – Pour le Temps pascal 14 mn environ
Mauro Lanza (1975) Negativo 6 mn environ
François-Bernard MÂche (1975) Guntur Sari 8 mn environ
HÈctor Parra (1976) Tres miradas (CRF-CM)
1. Where are you? …a kiss on the landscape 2. Se me duerme la vida 3. No Life, no Death 16 mn environ
Iannis Xenakis (1922-2001) Gmeeoorh (version pour orgue de 56 notes) 18 mn environ
Francesco Filidei orgue
Ce concert sera diffusé le 8 mars à 20h sur France Musique et sur les antennes de l’UER.
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Messiaen Livre d’orgue
COMPOSITION : 1951. Création : le 23 avril 1953 à Stuttgart (Villa Berg) par Olivier Messiaen. Éditeur : Alphonse Leduc. EFFECTIF DÉTAILLÉ : orgue seul
Les sept pièces du Livre d’orgue ont été composées dans des lieux différents (Paris, Alpes du Dauphiné, Forêt de Saint-Germain) qui ont, de l’aveu du compositeur, beaucoup joué sur leur forme et leur caractère (les troisième et quatrième pièces, jouées lors de ce récital, ont successivement vu le jour à Paris et dans la Forêt de Saint-Germain). « Dans le Livre d’orgue, explique Messiaen, j’ai attribué une telle importance aux durées que j’y appelle les sons des sons-durées, et qu’ils ne sont plus, comme les timbres, que de vulgaires truchements destinés à rendre les durées appréciables. » « Les Mains de l’abîme » a été composé, dit le compositeur, « dans le vertige des gouffres et des précipices, dans l’épouvante de l’Abîme. Symboliquement, cet abîme est le grand appel vers Dieu de la misère humaine. » Cri de l’abîme puis réponse divine : de la terre jusqu’au ciel. Alors que la pièce précédente se joue dans les Temps de Pénitence, « Chants d’oiseaux », peut se jouer au Temps pascal. « Elle débute l’après-midi, vers quatre heures. Puis vient la nuit. Dans l’obscurité grandissante, le rossignol commence un long solo : notes mystérieuses et tendres, mêlées au célèbre refrain sur une batterie de deux sons disjoints, tikotikotiko, attaqués louré piqué, timbre de clavecin humide auréolé de gongs. »
LanzA Negativo
COMPOSITION : 2006. Commande du Festival REC (Reggio Emilia Contemporanea). Création : le 28 octobre 2006 au Teatro Valli de Reggio Emilia, par Francesco Filidei. Dédié à Francesco Filidei. Éditeur : Ricordi. EFFECTIF DÉTAILLÉ : orgue seul
Une touche d’orgue est un interrupteur. Contrairement à la touche d’un piano, elle a un comportement parfaitement binaire : si l’interrupteur est allumé (ou bien si la touche est enfoncée) nous avons 1 (une note), si l’interrupteur est éteint (et la touche est, pour ainsi dire, « au repos ») nous avons 0 (aucune note). À partir de ces prémisses, il est facile d’imaginer un dispositif qui se comporte de manière contraire. Sur un tel instrument, dont la condition de « silence » consisterait en un grand cluster tenu, chaque geste de l’interprète agirait comme filtre. L’exécution d’un arpège, par exemple, ne serait pas perçue en tant que telle, mais plutôt comme une légère perturbation de ce massif continuum chromatique. La musique écrite pour cet orgue imaginaire serait une musique qui naît du plein et non pas du vide de la page blanche, une musique plus sculptée qu’écrite. Negativo (morceau conçu pour le petit orgue qui se trouve derrière les coulisses du théâtre Valli, dans la même ville) est la tentative impossible de transcrire cette musique pour un orgue « normal » et un organiste « humain », dont les dix doigts tracent un parcours du plein au vide : un accord tenu de dix notes se métamorphose ainsi dans une mélodie qui présente les mêmes notes isolées, dans une succession rapide. La pièce est dédiée (non sans une certaine dose de sadisme) aux dix doigts de Francesco Filidei. M. L. 71
MÂche Guntur Sari
COMPOSITION : 1990. Création : le 2 octobre 1994 à l’église Saint-Thomas de Strasbourg, dans le cadre du festival Musica, par Kei Koito. Éditeur : Durand. EFFECTIF DÉTAILLÉ : orgue seul
Guntur sari a été achevé en juillet 1990, sur la suggestion de Xavier Darasse à qui l’œuvre est dédiée. Sa disparition prématurée ne lui aura malheureusement pas permis de l’entendre. Le titre, qui signifie à peu près « orage de fleurs », est emprunté au nom d’un célèbre gamelan javanais datant du XVIIIe siècle, que j’avais entendu au palais de Jogjakarta. Cependant la musique ne doit presque rien à cette magnifique tradition. Elle est proche du solo de clavecin intitulé Guntur Madu. F.-B. M.
Parra Tres miradas
COMPOSITION : 2016. Commande de Radio France. Création : le 18 février 2017 à l’Auditorium de la Maison de la radio (Paris), dans le cadre du festival Présences, par Francesco Filidei. Éditeur : L’auteur. EFFECTIF DÉTAILLÉ : orgue seul
Tres miradas (« Trois regards ») est une pièce composée de trois parties, comme son intitulé l’indique. Elle est inspirée de visages féminins, sculptés par l’artiste Jaume Plensa. L’idée provient aussi de trois poèmes, toujours de Plensa, que j’avais mis en musique pour chœur, mais sans qu’il s’agisse là d’une transcription. J’utilise le plein jeu de l’orgue, une conjugaison des éléments sonores avec des harmonies développées dans la première partie. La deuxième partie se veut plus dramatique, dans un continuo harmonique en contrepoint de voix extrêmes. La troisième est d’un sentiment plus spirituel, avec un jeu presque de quarts de ton, pour finir dans un esprit de toccata, presto. H. P.
Xenakis Gmeeoorh
COMPOSITION : 1974. Création : en 1974 à la Hartford University (Connecticut) par Clyde Holloway. Éditeur : Salabert. EFFECTIF DÉTAILLÉ : orgue seul
Cette œuvre a été écrite pour l’orgue Gress-Miles installé en 1972 au South Congregational Church à New Britain (États-Unis). C’est John Holtz qui a spécialement enregistré sur bande un par un tous les jeux et leurs étendues afin que je puisse composer en tenant compte des sonorités concrètes. La partition d’origine était souvent écrite sur plusieurs portées par clavier. Les versions de la présente partition, réduites à un nombre minimum de portées par clavier et par main, ont été réalisées en collaboration avec Françoise Rieunier et Xavier Darasse. Je les remercie vivement. À la suite d’Erikhthon pour piano et orchestre, Gmeeoorh (anagramme libre d’« organon ») poursuit la recherche d’une généralisation du principe mélodique, en utilisant des arborescences (clonations) linéaires qui subissent des transformations homothétiques, des rotations, des distorsions, des expansions, etc. La registration et les jeux indiqués constituent un modèle à respecter autant que possible. Ne s’en écarter qu’en restant dans, et en s’inspirant de, l’esprit et les sonorités de ce modèle. I. X. 72
samedi
18
1 5
studio 104 18h
fÉvrier
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Light Still and Moving Kaija Saariaho (1952) Terrestre pour ensemble 1. Oiseau dansant 2. L’oiseau, un satellite infime 10 mn environ
TAPIO Tuomela (1958) Kuura pour kantele solo (CF) 11 mn environ
Kaija Saariaho Light Still and Moving pour flûte et kantele (CRF-CM) 12 mn environ
Daniel d’Adamo (1965) Ombres portées pour contrebasse solo (CRF – CM) 10 mn environ
Kaija Saariaho Sombre pour baryton et ensemble (texte : Ezra Pound) 18 mn environ
Davóne Tines baryton Camilla Hoitenga flûte Eija Kankaanranta kantele Xavier de Maistre harpe Lyodoh Kaneko violon Oana Unc violoncelle Florentin Ginot contrebasse Florent Jodelet percussion
Ce concert sera diffusé le 15 mars à 20h sur France Musique et sur les antennes de l’UER.
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Saariaho Terrestre
COMPOSITION : 2002. Commande d’Eleanor Eisenmenger pour les cinquante ans de Kaija Saariaho. Création : le 5 février 2003 à New York par Camilla Hoitenga, flûte, Yonah Zur, violon, Felix Fan, violoncelle, Bridget Kibbey, harpe et Steven Schick, percussion. Éditeur : Chester Music. EFFECTIF DÉTAILLÉ : flûte, violon, violoncelle, percussion, harpe
Terrestre est la nouvelle version du second mouvement d’Aile du songe, le concerto pour flûte que Kaija Kaariaho a dédié à Camilla Hoitenga. Les titres des deux œuvres proviennent d’Oiseaux, recueil de poèmes de Saint-John Perse qui a aussi inspiré à la musicienne la pièce pour flûte solo Laconisme de l’aile. Le poète parle du vol des oiseaux et utilise de riches métaphores pour décrire les mystères de la vie à travers une langue abstraite et multidimensionnelle. Contrairement à Messiaen, Saariaho s’intéresse davantage à l’idée de l’oiseau qu’à son chant. Terrestre comprend deux parties. La première, « Oiseau dansant », se réfère à un conte aborigène dans lequel une danse d’oiseau virtuose enseigne comment danser à un village entier. La seconde section, « L’Oiseau, un satellite infime », est une synthèse des parties précédentes du concerto. Dans les mots du poète, l’oiseau est un petit satellite de l’orbite universelle. Cette image poétique nous fait nous rappeler les mots que Saariaho a écrits au début de sa carrière : « Ma volonté est d’aller plus loin, et plus profond ». The Carnegie Hall Corporation, 2003
Light still and moving
COMPOSITION : 2016-2017. Commande de Radio France. Création : le 18 février 2017 à la Maison de la radio (Paris) dans le cadre du festival Présences, par Camilla Hoitenga (flûte) et Eija Kankaaranta (kantele). Éditeur : Chester Music. EFFECTIF DÉTAILLÉ : flûte et kantele
J’avais cette pièce à l’esprit depuis la composition de mon dernier opéra, Only the Sound Remains, dans lequel flûte et kantele occupent des parties centrales. En réalité, je devrais mentionner ces instruments au pluriel, car il s’agit de deux familles instrumentales dont j’utilise plusieurs membres dans l’opéra. Aussi cette nouvelle pièce est-elle écrite pour piccolo, flûte basse et flûte en ut, et, en plus d’un grand kantele de concert de 38 cordes, la partition nécessite un petit instrument à 5 cordes et un autre à 15 cordes. Les raisons qui m’ont fait revenir à ce duo procèdent de la combinaison de ces instruments, qui offre une riche palette de couleurs et de textures, et bien sûr des deux musiciennes très engagées, Camilla Hoitenga et Eija Kankaanranta, pour qui la pièce a été écrite et à qui elle est dédiée. Le kantele est un instrument traditionnel finlandais, que je connais depuis mon enfance, mais pour lequel j’ai écrit pour la première fois seulement dans le cadre de Only the Sound Remains. Les matériaux utilisés dans Light Still and Moving proviennent de cet opéra, mais un voyage au Japon en août dernier m’a donné une nouvelle inspiration qui m’a permis de les restructurer et de les développer. Plus précisément, après avoir visité les jardins et les temples de Kamakura, ces matériaux se sont libérés de leurs fonctions dans l’opéra, et j’ai commencé à imaginer une pièce en trois mouvements que j’ai intitulés « Daibutsu » (grand Bouddha), « Engakuji » (ancien Temple et jardin Zen) et « Windy Road ». 74
J’ai rassemblé ces mouvements, différents par leurs instrumentations et caractères, mais partageant la même source d’inspiration, sous le titre Light Still and Moving (« Lumière calme et mobile »), emprunté à un vers de Four Quartet de T. S. Eliot. K. S., Paris, 28 décembre 2016
Sombre
COMPOSITION : 2012. Commande de la Fondation Serge Koussevitsky pour la Bibliothèque du Congrès (Washington) et de l’Ensemble Da Camera. Dédié à la mémoire de Serge et Natalie Koussevitsky, à l’Ensemble Da Camera, à Camilla Hoitenga et à Daniel Belcher. Création : le 23 février 2013 à la chapelle Rothko de Houston par l’ensemble Da Camera : Daniel Belcher, baryton, Camilla Hoitenga, flûte, Bridget Kibbey, harpe, Paul Ellison, contrebasse et Matthew Strauss : percussion. Éditeur : Chester Music. EFFECTIF DÉTAILLÉ : baryton, flûte, contrebasse, harpe, percussion
Je me sens proche de l’œuvre de Mark Rothko depuis longtemps. Quand Sarah Rothenberg m’a proposé d’écrire une pièce pour l’Ensemble Da Camera dont la création aurait lieu à la Chapelle Rothko (située à Houston), j’ai immédiatement commencé à imaginer une instrumentation sombre qui, dans mon esprit, puisse correspondre aux peintures de la chapelle. La couleur de la flûte basse est au centre de cette palette sonore ; elle est proche, pour moi, de l’œuvre de Rothko. J’ai aussi voulu employer une voix de baryton et je me suis mis à la recherche de textes. Au fil de ma recherche, j’ai fini par choisir d’utiliser les derniers Cantos d’Ezra Pound, ou, plus précisément, des fragments de ceux-ci. Leur forme minimaliste et leur contenu bouleversant m’ont paru convenir parfaitement à mon œuvre. Ces trois textes brefs déterminent la structure de la pièce, laquelle est divisée en trois mouvements qui se composent chacun de deux vastes sections : la première est une introduction où la flûte basse a le rôle principal ; la seconde fait entendre les textes. Les solutions formelles ont également été influencées par ma visite à la Chapelle Rothko avec Camilla Hoitenga en mars 2012. Nous avons passé un certain temps dans la chapelle avec les peintures, et j’ai noté que, parmi les huit murs, trois d’entre eux sont couverts d’impressionnants triptyques. Par ailleurs, plusieurs des peintures de Rothko que je préfère sont faits de champs de couleur superposés. Le titre, Sombre, m’est venu tout naturellement à l’esprit en pensant au type d’instrumentation que j’ai choisi, aux textes et par-dessus tout aux dernières peintures de Mark Rothko. K. S.
Tuomela Kuura
Composition : 2001. Effectif : kantele solo
Dans Kuura (« Gel »), les textures idiomatiques comprennent de rapides répétitions qui procèdent d’altérations agissant d’une main à l’autre, ou d’accords répétés comprenant une note qui monte ou qui descend d’un demi-ton dans un lent glissando. Quelques techniques particulières (notes altérées, basses abordées avec les ongles, légers tremolos produits par des pinceaux) ont l’acerbe morsure du premier gel de l’automne. T. T. 75
d’Adamo Ombres portées
COMPOSITION : 2016. Commande de Radio France pour l’émission Alla breve. Création : le 18 février 2017 à la Maison de la radio (Paris), dans le cadre du festival Présences, par Florentin Ginot (contrebasse). Dédié à Florentin Ginot. Éditeur : l’auteur. EFFECTIF : contrebasse solo
Plus le corps est volumineux, concret et imposant, plus ses ombres seront portées. Selon l’angle avec lequel la lumière viendra l’attaquer, s’élancera alors du corps éclairé une image plus ou moins précise, plus ou moins lointaine. L’ombre est toujours opaque, détimbrée, approximative. Elle n’est qu’une trace du modèle initial : une résonance, c’est-à-dire une simplification. Présentées au concert sans interruption, les cinq Ombres portées constituant le cycle, se dégagent de l’instrument mais à la fois l’éclairent. Chacune des pièces projette sa lumière sur certaines caractéristiques et ressources propres à la contrebasse comme sont les sons harmoniques naturels, le spectre instrumental, les techniques d’utilisation de l’archet ou de la main gauche, la possibilité de faire glisser tout son qui est émis, l’inertie et la vitesse de l’instrument, sa lourdeur et sa légèreté, etc. Ombres portées a été composé à l’initiative de Florentin Ginot à qui la pièce est dédiée. D. D’A.
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samedi
18
auditorium 20h
1 6 fÉvrier
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Ombres de la terre
Gérard Grisey (1946-1998) Modulations pour orchestre 17 mn environ
Kaija Saariaho (1952) Trans, concerto pour harpe et orchestre (CRF-CF) 1. Fugitif 2. Vanité 3. Messager 25 mn environ
entracte
Ramon Lazkano (1968) Mugarri pour orchestre (CF) 13 mn environ
Kaija Saariaho Maan Varjot pour orgue et orchestre, « in memoriam Henri Dutilleux » 1. Shadows fly (Misterioso ma intenso) 2. Dome (Lento calmo) 3. Flowers, ruins, statues (Energico) 15 mn environ
Xavier de Maistre harpe Olivier Latry orgue Orchestre Philharmonique de Radio France Ernest Martinez-Izquierdo direction
Ce concert est diffusé en direct sur France Musique.
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Grisey Modulations
COMPOSITION :1976. Création : le 9 mars 1978 au Théâtre de la Ville (Paris), par l’Ensemble intercontemporain, dir. Michel Tabachnik. Éditeur : Ricordi. EFFECTIF DÉTAILLÉ : 2 flûtes (aussi 2 flûtes alto, 2 flûtes piccolo), 2 hautbois (aussi 2 cors anglais), 2 clarinettes, clarinette basse (aussi clarinette contrebasse), 2 bassons (aussi 1 contrebasson) ; 2 cors, 2 trompettes, 2 trombones (aussi 1 trombone basse), tuba ; 3 percussionnistes, harpe, piano (aussi célesta, orgue électrique (Hammond) ; 5 violons, 3 altos, 2 violoncelles, 2 contrebasses
Dans Modulations, le matériau n’existe plus en soi, il est sublimé en un pur devenir sonore sans cesse en mutation et insaisissable dans l’instant : tout est en mouvement. Seules balises dans cette dérive à la fois lente et dynamique : un spectre d’harmoniques sur la note mi et des durées périodiques. Ces repères essentiels pour notre perception nous permettent d’évaluer les distances parcourues, de jauger le degré d’inharmonicité d’un intervalle ou d’un complexe de sons, et de mesurer le degré d’apériodicité des durées. La forme de cette pièce est l’histoire même des sons qui la composent. Les paramètres du son sont orientés et dirigés pour créer plusieurs processus de modulation, processus qui fait largement appel aux découvertes de l’acoustique : spectres d’harmoniques, spectres de partiels, transitoires, formants, sons additionnels, sons différentiels, bruit blanc, filtrages, etc. D’autre part, l’analyse des sonogrammes des cuivres et de leur sourdine m’a permis de reconstituer synthétiquement leurs timbres ou au contraire de les distordre. Les cuivres sont donc très importants pour l’élaboration de Modulations. G. G.
Saariaho Trans
COMPOSITION : 2015-2016. Co-commande de la Fondation Suntory, de l’Orchestre de la radio danoise, de l’Orchestre symphonique de la radio suédoise, de l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich, de l’Orchestre symphonique de la Hessischer Rundfunk et de Radio France. Création : le 30 août 2016 à Tokyo par Xavier de Maistre et l’Orchestre symphonique de Tokyo, dir. Ernest Martínez-Izquierdo. Éditeur : Chester Music. EFFECTIF DÉTAILLÉ : harpe solo ; 2 flûtes, 1 hautbois, 2 clarinettes, 1 basson ; 4 cors, 1 trompette, 2 trombones, 1 tuba ; timbales, percussion ; cordes
La harpe est un instrument que j’aime beaucoup et pour lequel j’ai beaucoup écrit dans le cadre d’œuvres symphoniques ou de musique de chambre. Mais composer un concerto pour harpe est un tout autre défi : les textures les plus délicates peuvent en effet être couvertes par l’orchestre. Consciente de cette donnée, j’ai malgré tout voulu utiliser l’ensemble des couleurs de l’orchestre en réservant à la harpe son espace de soliste. C’est pourquoi les passages avec le tutti orchestral sont rares ; la musique se concentre plutôt sur les dialogues entre le soliste et les différentes familles instrumentales. Ce que j’aime, dans la harpe, ce sont les différentes possibilités de glissando qu’elle permet mais aussi, tout simplement, le son produit par les doigts sur les cordes, la résonance généreuse et le vaste registre de l’instrument. J’ai fait mon miel de ces caractéristiques, notamment, dans les cadences (il y en a une dans chaque mouvement) jouées par le soliste, parfois avec le soutien de quelques instruments. « Fugitif », le premier mouvement, introduit le contraste entre le son de la harpe et les différents groupes instrumentaux. Par exemple, la phrase d’ouverture est le germe reconnaissable des cadences. Le titre du deuxième mouvement, « Vanité », se réfère aux peintures évoquant à la 78
fois la vie humaine et sa nature éphémère. Les objets représentés dans ces toiles symbolisent l’activité humaine (étude, argent, plaisir, santé, pouvoir) qui vient s’opposer à des éléments qui figurent le temps qui passe, la fragilité et la destruction. J’ai retenu ce titre parce que la musique de ce mouvement est comme une nature morte : elle s’appuie sur différents types de symétries, et les éléments musicaux, certains sombres, d’autres fragiles, sont traités comme des objets différemment éclairés. « Messager », le dernier mouvement, est rapide et énergique. La harpe et l’orchestre portent le message musical à tour de rôle. K. S.
Lazkano Mugarri
COMPOSITION : 2009-2010. Commande de l’Orchestre Symphonique de Navarre et de la Fondation AEOS. Création : octobre 2010, à l’Auditorium Baluarte de Pampelune, par l’Orchestre Symphonique de Navarre, dir. Ernest Martínez Izquierdo. Dédié à Ernest Martínez Izquierdo. Éditeur : Le Chant du Monde. EFFECTIF DÉTAILLÉ : 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons ; 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, 1 tuba ; percussions, piano ; cordes
Mugarri est à la fois la conséquence et l’aboutissement de mon travail, pendant ces dix dernières années, dans ce que j’ai appelé le « Laboratoire des craies », en empruntant une idée du sculpteur Jorge Oteiza qui unit deux concepts presque antagonistes : l’espace expérimental du labeur et la métaphore d’une matière fragile et connotée. Le « Laboratoire des craies » est un recueil de pièces de chambre dont l’exploration du matériau et l’autogénèse du temps sont la clef : il s’agit, en quelque sorte, d’une musique prospective. Dans Mugarri sont contenues nombre d’idées et de techniques trouvées dans (pendant) le laboratoire : l’interrogation constante du temps associée au devenir d’une forme non préétablie, l’illusion d’un labyrinthe qui se dévoile et se cache parallèlement, le mirage d’une musique qui se reconnaît et s’ignore, qui bégaye, affirme et se décompose en une sorte de champ de ruines d’une tradition épuisée. Mugarri est une œuvre d’extrêmes : des extrêmes dynamiques qui atteignent l’inaudibilité et le camouflage du bruit ambiant, mais aussi des extrêmes de densité et de volume imprédicibles où l’orchestre n’est parfois rien d’autre que trois violons qui insinuent une harmonie, une métrique précise et floue simultanées, avec des timbres et des sonorités altérées ou perverties. Alors que le temps feint une accélération, la matière se décompose : la musique est une craie (une roche sédimentaire) qui, au fur et à mesure qu’elle inscrit et éveille des notions intériorisées dans notre mémoire, à la moindre pression se désagrège et devient poussière, en laissant une trace confuse. Mugarri, « la pierre qui marque le seuil » (muga : seuil, frontière ; harri : pierre), est une pièce sans signaux clairs qui cependant dessine une trajectoire au travers d’un flux de son constant. Ses volumes et ses vides, et en conséquence ses exaspérations et son irritabilité, sont aussi le résultat d’un monde et d’une existence désorientés. R. L.
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Saariaho Maan Varjot
COMPOSITION :2013. Commande de l’Orchestre Symphonique de Montréal, de l’Orchestre National de Lyon, du Southbank Centre de Londres et du Philharmonia Orchestra. Création : le 29 mai 2014 à Montréal par Olivier Latry, orgue et l’Orchestre Symphonique de Montréal, dir. Kent Nagano. Dédié à Henri Dutilleux. Éditeur : Chester Music. EFFECTIF DÉTAILLÉ : orgue et orchestre : 3 flûtes (dont 1 piccolo et 1 flûte basse), 3 hautbois (dont 1 cor anglais), 3 clarinettes (dont 1 petite clarinette), 2 bassons ; 4 cors, 2 trompettes, 3 trombones, 1 tuba ; timbales, percussions, harpe ; cordes
Dans cette pièce, divisée en trois mouvements, je cherche l’identité, les particularités des deux parties, l’orgue et l’orchestre. Ces deux « instruments », riches et puissants, ont de nombreux dénominateurs communs qui facilitent leur mise en relation. Mais mon intérêt se porte aussi sur les détails qui les séparent. Par exemple, l’orchestre a une grande souplesse quand il s’agit de produire des hauteurs micro tonales, des glissandi ou des textures bruitées, sans hauteur définie. L’orgue, de son côté, a la particularité de pouvoir fournir des textures riches produites par un seul musicien, donc très précises, ainsi que des sons tenus très longs, sans contraintes de respiration ou de longueur d’archet. Le titre finnois Maan varjot (« Ombres de la terre ») a été inspiré par des vers de l’ode de Shelley dédiée à John Keats : « The One remains, the many change and pass ; Heaven’s light forever shines, Earth’s shadows fly ». Le choix du finnois s’explique par ma relation à l’orgue, qui était mon instrument avant que je me consacre entièrement à l’étude de la composition. Malgré cette relation étroite et mon affection pour cet instrument, je n’ai jamais écrit de musique pour lui. En le retrouvant maintenant, je retourne aussi dans mon esprit à cette période de ma vie en Finlande où je l’ai pratiqué, même si une autre source importante d’inspiration est Olivier Latry, qui interprétera l’œuvre. K. S.
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« Je suis fonda mentalement solitaire »
un entretien avec
© Olivier Roller
Ramon Lazkano
Ramon Lazkano, comment a commencé pour vous la grande aventure de la musique ? J’ai toujours fait du piano, dès l’âge de sept ou huit ans, et l’envie de composer est venue tout naturellement en même temps que le contact avec l’instrument. J’ai toujours improvisé au piano, j’ai toujours inventé. Pour moi, il était clair que je ne serais pas pianiste mais compositeur, et j’ai eu la chance que mes parents aient toujours soutenu ma vocation. J’avais commencé à jouer du piano en même temps que ma sœur, mais quand elle a préféré arrêter la musique, je me suis au contraire acharné et je me suis inscrit au Conservatoire de Saint-Sébastien, au Pays basque espagnol. Là, j’ai étudié avec un ancien élève d’Yves Nat, Juan Padrosa, qui avait accompagné la violoniste Ida Haendel. C’était un de ces musiciens espagnols qui ont commencé une carrière prometteuse à l’étranger et qui, en proie à toutes les difficultés après la guerre d’Espagne, ont dû l’arrêter. À dix-neuf ans, je suis arrivé au Conservatoire de Paris.
Quels étaient vos modèles à l’époque ? En arrivant au Conservatoire, j’avais en tête les musiques et les enregistrements auxquels nous avions accès à Saint-Sébastien. Il y avait dans ma discothèque Dutilleux, dont la découverte avait été une grande émotion, Messiaen, Boulez, que j’ai appris à mieux comprendre à mesure que j’ai approfondi ses écrits. Mais aussi Berio, Ligeti que je ne connaissais pas assez, Lutoslawski, Petrassi. Des compositeurs nés entre 1905 et 1925, et aussi des musiciens espagnols plus jeunes, comme Halffter ou De Pablo. À l’époque, leur musique a été pour moi une référence, un point de départ ; des univers expressifs qui m’ont bouleversé et qui ont forcément laissé une empreinte dans ce que j’essayais de faire. Je n’ai jamais aimé les étiquettes : on ne peut pas esquiver le fait que nous sommes uniques, parfois malgré nous. Vous êtes ensuite parti pour Montréal… Gilles Tremblay, qui avait travaillé avec Messiaen et Varèse, m’a accueilli dans sa classe et s’est montré d’une générosité et d’une bienveillance inoubliables. J’avais vingt-deux ans, j’ai découvert que les traditions d’Amérique du Nord sont différentes des nôtres. Cette expérience m’a formé et a ouvert des voies dans ma vie que je n’avais pas soupçonnées. Ce séjour m’a permis, entre autres, d’avoir vraiment accès à la musique de Claude Vivier grâce à sa Société de musique contemporaine du Québec qui était très active et possédait des archives passionnantes.
Pourquoi Paris plutôt que Madrid ou l’Allemagne ? Je viens d’une famille francophile ; Paris est à peine plus loin que Madrid, et Saint-Sébastien, qui se situe près de la frontière, est une ville aux traditions françaises. Mon professeur de composition, Francisco Escudero, était venu à Paris, il y avait travaillé avec Paul Le Flem et brièvement rencontré Ravel et Dukas. En 1987-1988, donc, me voici admis au concours du CNSMD dans la classe d’Alain Bancquart, avec Gérard Grisey comme professeur d’orchestration. Grisey venait d’être nommé au Conservatoire et à ses débuts nous étions peu nombreux dans sa classe : Brice Pauset, Laurent Martin, Éric Tanguy et quelques autres. Nous étions mélangés, nous venions d’horizons différents. L’esprit de Grisey était imprévisible, il n’était pas doctoral, il partageait ses découvertes sans préjugés, nous poussait à l’écoute et à nous interroger, nous faisait entendre aussi bien Lonely Child de Claude Vivier que Janáˇcek ou Morte di Borromini de Sciarrino.
Il y a eu aussi les séjours à Rome… Oui, en 1994-1995 j’ai été boursier de l’Académie espagnole, et en 2001-2002 pensionnaire de la Villa Médicis. De ma fenêtre sur le Janicule je voyais la Villa Médicis, puis quelques années plus tard j’apercevais San Pietro in Montorio depuis le Pincio. À la Villa Médicis, il y a bien sûr l’ombre portée de Berlioz et des grands musiciens qui y ont séjourné, mais habiter ce lieu peut être libérateur et ce poids s’est dissipé à mesure que mon travail avançait ou que Rome me subjuguait. Pendant l’année que j’ai passée à la Villa des travaux avaient été prévus, et nous nous sommes retrouvés à seulement six pensionnaires, dont deux autres musiciens : Benjamin de La Fuente et Frédéric Verrières.
Sait-on ce qu’on veut faire à vingt ans ? Je suis peut-être arrivé un peu trop tôt au Conservatoire ; quand on a cet âge-là, on pense savoir ce qu’on sait, on est habité de certitudes qui vous sont données par l’énergie de la jeunesse. Mais à l’époque, déjà, je n’imaginais pas qu’on puisse créer quelque chose à partir de rien, sans mémoire ou sans tradition ; je ne crois pas à la tabula rasa, et je ne me suis jamais vu non plus faire partie d’un courant. Je suis fondamentalement solitaire. Chacun fait ce qu’il fait parce que, heureusement, chacun regarde le monde différemment.
Étrangement, outre la composition, vous avez également étudié la direction d’orchestre… Il n’y a rien là d’étrange. J’aime la musique : j’aime composer, mais j’aime aussi accompagner, jouer, diriger. Cette classe m’a aidé à comprendre pourquoi je ne suis pas devenu chef d’orchestre, pourquoi ce métier exige d’autres qualités que 82
celles du compositeur. Et puis, j’aime enseigner. Je l’ai fait à Strasbourg, avant de partir pour la Villa Médicis, et depuis quatorze ans j’enseigne l’orchestration aux compositeurs et aux chefs d’orchestre à Musikene, le Conservatoire Supérieur du Pays basque. La musique est à la fois un lieu solitaire et une pratique de transmission. Plusieurs de mes anciens élèves se sont fait connaître : Mikel Urquiza, qui suit la classe de Gérard Pesson au CNSMD de Paris, et dont le Quatuor Diotima a joué les œuvres, ou Marc García-Vitoria, par exemple. J’aime aussi rappeler que la musique contemporaine n’est pas seulement le fait du réseau des grands ensembles européens : il existe un circuit de formations à dimension plus locale qui fait vivre la création de manière très dynamique et engagée. Composer, interpréter, étudier, enseigner, ces activités font partie d’un tout.
de la possibilité de communiquer, la maladie qui fonctionne comme une prison, la perte de la parole, l’effacement du lien avec le monde. À la fin de sa vie, Ravel a peu à peu perdu le sens de la graphie, il a été confiné dans une capsule contre sa volonté qui luttait pour se frayer un chemin. C’est terrifiant et, en même temps, c’est là une grande métaphore de notre monde et de nos vies. Propos recueillis par Christian Wasselin le 12 octobre 2016
Comment définir votre musique ? Je crois que ce n’est pas à moi de le faire. D’ailleurs, j’ai une sorte de réticence envers l’idée qu’on puisse définir les démarches artistiques d’une manière générale. Les activités artistiques naviguent et dérivent, elles se tiennent entre des marges floues qui leur permettent d’être mobiles. Ma musique change, sans doute à mon insu, car on change tous les jours. Composer est une activité à la fois exaltante et éprouvante qui m’épuise physiquement ; Pessoa parle, justement, de cette fatigue physique de la création. Du reste, je n’écoute pas ma musique chez moi. On dit que Ravel sortait fumer quand on jouait ses œuvres au concert, ce que je peux comprendre : il est parfois téméraire de se confronter à soi-même ! J’admire les artistes qui peuvent avoir une vision sereine et la foi en eux-mêmes. L’apprenti compositeur de vingt ans que vous étiez aurait-il imaginé ce que l’homme est devenu ? Probablement non, mais il y a des choses qui restent et qu’il pourrait reconnaître. À vingt ans, on a des idées d’accomplissement, mais les objectifs qu’on se fixe alors sont comme un arc-en-ciel ou un ensemble d’hologrammes, ils s’éloignent à mesure qu’on croit les atteindre. Les œuvres que je préfère sont les plus récentes, celles qui correspondent le mieux à mon état d’esprit actuel : le diptyque Jabès, qui fait le lien entre les idées que j’avais à l’époque de sa conception et mes projets actuels ; le quatuor à cordes « Lurralde », qui m’a permis d’aller jusqu’à Jabès. Aujourd’hui, outre un nouveau quatuor, Etze, qui sera créé dans le cadre de Présences, je prépare une pièce d’orchestre qui sera jouée en avril 2017 à Monte Carlo, et un opéra inspiré du roman Ravel de Jean Echenoz, dont on a donné des extraits l’automne dernier au Châtelet. Ce qui m’intéresse, dans ce Ravel, c’est la dégradation 83
dimanche
19
studio 105 16h
1 7 fÉvrier
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Métaphores
Kaija Saariaho (1952) Près pour violoncelle et électronique* 18 mn environ
Sebastian Rivas (1975) Tribology, études de Frictions, usures et lubrifications (Quatuor à cordes n°2) (CRF-CM) 1. Érosions 2. Usures 3. Décollements 4. Abrasions 5. Corrosions 10 mn environ
JEAN-LUC HERVÉ (1960) En découverte pour deux violons et électronique 9 mn environ
Kaija Saariaho Nymphéa (Jardin secret III) pour quatuor et électronique ** 18 mn environ
Quatuor Meta4
Antti Tikkanen violon, Minna Pensola violon, Atte Kilpeläinen alto, Tomas Djupsjöbacka violoncelle
* XAVIER CHABOT réalisation informatique musicale Ircam ** jean-baptiste barrière réalisation informatique musicale benjamin lévy régie informatique musicale Ircam clément marie ingénieur du son Ircam en co-production avec l’Ircam-Centre Pompidou
Avec le soutien de la Sacem
Ce concert sera diffusé le 22 mars à 20h sur France Musique.
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Saariaho Près
COMPOSITION : 1992-1994. Commande du Carrefour des littératures européennes (Strasbourg). Création de la version originale : le 10 novembre 1992 à Strasbourg par Anssi Karttunen. Création de la version définitive : le 11 juillet 1994 à Viitasaari (Finlande) par Anssi Karttunen. Réalisation informatique musicale Ircam : Xavier Chabot Éditeur : Chester Music. EFFECTIF DÉTAILLÉ : violoncelle + électronique
La genèse de Près est contemporaine de celle de mon concerto pour violoncelle et orchestre de chambre, Amers. Les deux œuvres ont de nombreux matériaux en commun, mais seules certaines parties de violoncelle et certaines textures électroniques sont véritablement identiques ; sur le plan de la forme et de la structure dramatique, les deux pièces sont très différentes. Dans Près, l’électronique prolonge et étend les gestes musicaux du soliste dans de multiples directions. Dans une première version réalisée avec la Station d’informatique musicale (SIM) de l’Ircam, la partie de synthèse utilisait des filtres résonnants traitant le son du violoncelle sur scène en temps réel. Dans la version actuelle, ces transformations ont été enregistrées et sont jouées directement à partir d’un ordinateur. La partie électronique se compose de sons de synthèse, de séquences d’échantillons de violoncelle, de transformations réalisées avec le programme SVP de l’Ircam et de traitements avec divers modules d’effets (Yamaha SPX 1000 et Lexicon LXP15), le tout étant piloté par le programme MAX et déclenché par une pédale que contrôle le violoncelliste. L’œuvre comprend trois mouvements. Le premier est centré sur une texture linéaire, dans laquelle le violoncelle fusionne parfois avec les sons de synthèse. Le matériau provient d’enregistrements réalisés avec le violoncelliste Anssi Karttunen ; ces enregistrements ont été soit analysés et utilisés comme points de départ pour l’harmonie et la synthèse des sons, soit transformés de diverses manières. Le titre est emprunté (comme c’est le cas pour Amers) à la poésie de Saint-John Perse ; il renvoie aussi à la toile de Gauguin, Près de la mer, et plus généralement à l’expérience de la mer et des vagues, de leurs différents rythmes et sonorités, à la tempête et à l’accalmie. K. S.
Rivas Tribology
COMPOSITION : 2016-2017. Commande de Radio France pour l’émission Alla breve. Création : le 19 février 2017 à la Maison de la radio (Paris), dans le cadre du festival Présences, par le Quatuor Meta4. Éditeur : le compositeur. EFFECTIF DÉTAILLÉ : 2 violons, alto, violoncelle
La tribologie (du grec ancien τρίβος, « frottement » et λόγος, « science, étude ») est la science qui étudie les phénomènes susceptibles de se produire entre deux systèmes matériels en contact, immobiles ou animés de mouvements relatifs. Ce terme recouvre, entre autres, tous les domaines du frottement, de l’usure, de l’étude des interfaces et de la lubrification. Ce quatuor explore cinq situations d’interaction entre les instruments à cordes et le système qui les excite: les doigts et les diverses zones de l’archet. En ce sens il se veut une métaphore de l’image que déploie Michel Houellebecq dans La Possibilité d’une île : la possibilité d’un avenir où les humains auraient perdu toute mémoire historique et tout savoir-faire. En ces sens les cinq situations qui constituent les cinq micro-mouvements sont autant de possibilités d’exploration du quatuor à cordes au travers de « matériaux trouvés » comme par ces humains qui en auraient perdu toute mémoire organologique et musicale. S. R. 85
HervÉ
En découverte
COMPOSITION : 2004. Création : le 4 mars 2004 à Paris, dans le cadre du Festival Nemo, par l’ensemble 2e2m. Éditeur : Suvini Zerboni. EFFECTIF détaillé : 2 violons et électronique
Lors de mon séjour à Kyoto en 2001, j’ai été frappé par la relation qu’entretiennent au Japon l’art et la nature, et plus particulièrement la manière dont les architectures très construites des jardins sont conçues par rapport à leur environnement naturel. En découverte découle de cette expérience japonaise. La pièce propose un parcours métaphorique de l’extérieur vers l’intérieur, des sons de la nature vers les sons de l’instrument : l’écriture des violons, qui prend au début le chant du rossignol japonais (uguisu) pour modèle, se transforme peu à peu et utilise à la fin des gestes typiques de la littérature de violon. La morphologie d’un autre chant d’oiseau entendu au Japon, qui est caractérisée par la déformation d’un motif par répétition et transposition vers le grave, sert de modèle à la seconde partie de la pièce. Cette idée apparaît clairement dans la partie électronique qui répète les phrases des violons en les transposant lentement vers le grave. J.-L. H.
Saariaho
Nymphéa (Jardin secret III)
COMPOSITION : 1987. Commande du Lincoln Center de New York et de Doris et Myron Beigler pour le Kronos Quartet. Création : le 20 mai 1987 à New York par le Kronos Quartet. Éditeur : Wilhelm Hansen. EFFECTIF DÉTAILLÉ : 2 violons, alto, violoncelle et électronique
Avec Nymphéa, pour quatuor à cordes et électronique, je poursuis mon approche des instruments à cordes engagée avec des œuvres antérieures (Lichtbogen et Io). Je développe également des processus musicaux à l’aide de l’informatique et de mes propres programmes ; le sous-titre, Jardin secret III, indique ici une filiation avec d’autres pièces participant de la même démarche. Cette approche vise essentiellement à élargir le vocabulaire des instruments à cordes (couleur et timbre), et à définir un contraste entre textures limpides, délicates, et masses sonores violentes, incandescentes. J’ai utilisé l’informatique de différentes manières pour organiser le matériau musical de cette pièce. La base de l’entière structure harmonique repose sur des sons complexes de violoncelle analysés par un ordinateur. Le matériau fondamental des transformations rythmiques et mélodiques répond lui aussi à des calculs informatiques ; les motifs musicaux se transforment progressivement et se reproduisent sans cesse. J’ai utilisé par ailleurs des sons provenant d’un véritable quatuor à cordes et qui sont manipulés en direct lors du concert. Des images ont pris forme dans mon esprit lors de la composition : l’image de la structure symétrique d’un nénuphar, cette symétrie cassée et transformée par le remous des flots. Différentes interprétations de la même image, dans différentes dimensions ; d’une part, une surface unidimensionnelle avec sa structure, ses couleurs ; d’autre part, la perception de formes, de dimensions et de matériaux différents – un nénuphar blanc alimenté par une vase subaquatique. K. S.
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L’Ircam L’Institut de recherche et coordination acoustique/musique est aujourd’hui l’un des plus grands centres de recherche publics au monde se consacrant à la création musicale et à la recherche scientifique. Lieu unique où convergent la prospective artistique et l’innovation scientifique et technologique, l’institut est dirigé par Frank Madlener, et réunit plus de cent soixante collaborateurs. L’Ircam développe ses trois axes principaux – création, recherche, transmission – au cours d’une saison parisienne, de tournées en France et à l’étranger et d’un nouveau rendezvous lancé en juin 2012, ManiFeste, qui allie un festival international et une académie pluridisciplinaire. Fondé par Pierre Boulez, l’Ircam est associé au Centre Pompidou sous la tutelle du ministère de la Culture et de la Communication. L’Unité mixte de recherche STMS (Sciences et technologies de la musique et du son), hébergée par l’Ircam, bénéficie de plus des tutelles du CNRS et de l’université Pierre et Marie Curie, ainsi que, dans le cadre de l’équipe-projet MuTant, de l’Inria.
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dimanche
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auditorium 18h
1 8 fÉvrier
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Talea
Kaija Saariaho (1952) Cloud Trio pour violon, alto et violoncelle 20 mn environ
Jérôme Combier (1971) Die finsteren Gewässer der Zeit pour ensemble (CM) 20 mn environ
entracte
Luis Fernando Rizo-Salom (1971-2013) Quatre Pantomimes pour six pour ensemble 1. Lux 2. Confrontation 3. Lamento 4. Beatbox rap 12 mn environ
JeremiAs Iturra (1983) Reverse tracking shot pour ensemble (CRF-CM) 11 mn environ
GÉrard Grisey (1946-1998) Talea pour ensemble (CRF) 15 mn environ
Ensemble Court-Circuit
Jérémie Fèvre flûte, Pierre Dutrieu clarinette, Hugues Viallon cor, Alain Rigollet trombone, Jean-Marie Cottet piano, Alexandra Greffin-Klein violon, Béatrice Gendek alto, Alexis Descharmes violoncelle Jean Deroyer direction
coproduction Court-Circuit / Radio France
Ce concert sera diffusé le mercredi 29 mars à 20h sur France Musique.
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Saariaho Cloud Trio
COMPOSITION : 2009. Commande de plusieurs festivals : Båstad Kammarmusikfestival et Musik i Syd (Suède), Arcana Festival für Neue Musik (Autriche). Création : le 2 juillet 2010 par le Zebra Trio dans le cadre du Båstad Kammarmusikfestival. Éditeur : Chester Music. EFFECTIF DÉTAILLÉ : violon, alto et violoncelle
Pourquoi Cloud Trio ? Quand j’ai écrit cette pièce dans les Alpes françaises (Les Arcs), en regardant le grand ciel au-dessus des montagnes, j’ai conçu encore une fois combien la métaphore d’un élément naturel pouvait être riche. Son état ou sa forme est très reconnaissable, à la fois toujours varié et riche en détails. Le trio à cordes est un ensemble fascinant. Même si les instruments qui le composent viennent de la même famille, il met en valeur le caractère individuel de chacun. En composant ce trio, j’ai été surprise de voir comme l’écriture différait vraiment de celle d’un quatuor à cordes. Dans cette pièce, les trois instruments ont tous des rôles différents, ils représentent divers aspects du jeu de l’instrument à cordes. Leur rôle est parfois très concret : le violon tend à se comporter comme un écho ou une réverbération, l’alto crée de nouveaux nuages près de ceux qui existent déjà, et le violoncelle a souvent une fonction d’ombre aux lignes instrumentales supérieures. Les idées que j’ai exploitées dans cette pièce reposent sur les textures communes : comment créer une texture cohérente – tout en gardant sa complexité et sa précision du détail – avec des lignes individuelles ? Les quatre sections du trio ont leur propre couleur et caractère : je laisse à l’auditeur le soin d’imaginer quels types de nuages sont leurs sources d’inspiration ! K. S.
Combier
Die finsteren Gewässer der Zeit
COMPOSITION : 2012. Création : le 19 février 2017 à la Maison de la radio (Paris), dans le cadre du festival Présences, par l’ensemble Court-Circuit, dir. Jean Deroyer. Éditeur : Henry Lemoine. EFFECTIF DÉTAILLÉ : flûte, clarinette, trombone, piano, alto, violoncelle, piano jouant le tam-tam
« Dort drüben ist der Stromovka-Park. Würdest du dort manchmal spazierengehen für mich ? Ich habe dieses schöne Gelände so lieb gehabt. Vielleicht wenn du in das dunkle Wasser der Teiche schaust, vielleicht siehst du an einem guten Tag mein Gesicht. » (1) Die finsteren Gewässer der Zeit est issu du spectacle Austerlitz réalisé en 2011 pour le Festival d’Aix-en-Provence et l’Opéra de Lille, et en constitue, en quelque sorte, la suite musicale. Puisant son atmosphère de l’univers de l’écrivain W.G. Sebald, Die finsteren Gewässer der Zeit (« Les Eaux sombres du temps ») dit la perception mélancolique de l’écoulement du temps. Cette pièce est à la fois implacablement métrique, labyrinthique (les figures de répétitions, les modulations métriques) et tout autant lyrique (ces multiples mélodies qui traversent la partition étaient originellement liées à des personnages : Jacques Austerlitz, V¯era, Agáta). Au centre de la partition est une berceuse : celle que j’ai toujours imaginée pour l’enfant que fut Jacques Austerlitz dont le nom, on l’apprend dans le roman, est issu de la berceuse française, Frère Jacques. Elle apparaît ainsi comme le secret de cette musique, sa chambre dérobée, et renvoie au secret de l’enfance d’Austerlitz, les moments qu’il a vécus au Pays de Galles. 89
Ce qui me retient, et vainement peut-être, dans l’acte d’écrire de la musique, c’est l’idéalité d’un temps dans lequel seraient contenus tous les possibles d’une musique à des carrefours multiples. Il m’a semblé entendre aussi dans l’œuvre de Sebald, depuis les procédés narratifs enchâssés et les digressions imbriquées jusqu’à la forme même du roman, la recherche d’un temps circulaire, dilaté, enjambant les âges humains. Il y a chez Sebald des collisions incessantes entre différentes dimensions du temps : celui de la narration en soi, celui des narrations subordonnées qui emportent loin le récit initial à travers des méandres de paroles, de témoignages, enfin celui de l’Histoire qui agit comme un voile nébuleux et recouvre les êtres, les choses et les événements, quand bien même après la mort, après qu’ils ont passé. Après la lecture d’Austerlitz, on a la sensation d’avoir traversé un temps mélancolique où vivants et morts coexistent dans une dimension commune indéterminée, le temps des fantômes : « J’ai de plus en plus l’impression que le temps n’existe absolument pas, qu’au contraire il n’y a que des espaces imbriqués les uns dans les autres, que les vivants et les morts au gré de leur humeur peuvent passer de l’un à l’autre, et plus j’y réfléchis, plus il me semble que nous qui sommes encore en vie, nous sommes aux yeux des morts des êtres irréels qui parfois seulement deviennent visibles. » (2) On comprend aisément que les interrogations de Sebald sur la question du temps puissent être partagées par quelqu’un dont le souci est de pratiquer un art dont l’enjeu est précisément la perception du temps. J. C. (1) « Là-bas, en face, il y a le parc Stromovka. Tu iras de temps en temps t’y promener pour moi, dis ? J’ai tellement aimé ce bel endroit ! Peut-être, si tu regardes dans l’eau sombre des étangs, peut-être qu’un beau jour tu y apercevras mon visages » (W.G. Sebald, Austerlitz, Actes Sud, 2001, p. 214). (2) « Es ist mir immer mehr, als gäbe es überhaupt keine Zeit, sondern nur verschiedene Räume, zwischen denen die Lebendigen und die Toten, je nachdem es ihnen zumute ist, hin und her gehen können, und je länger ich es bedenke, desto mehr kommt mir vor, daß wir, die wir uns noch am Leben befinden, in den Augen der Toten irreale und nur manchmal werdende Wesen sind » (ibid, p. 221).
Rizo-Salom
Quatre Pantomimes pour six
COMPOSITION : 2013. Commande d’Etat. Création : le 19 juin 2013 à l’espace de projection de l’Ircam (Paris), dans le cadre du festival ManiFeste, par l’ensemble Court-circuit, dir. Jean Deroyer. Éditeur : Le Chant du Monde. EFFECTIF DÉTAILLÉ : flûte, clarinette, cor, violon, alto, violoncelle
L’œuvre s’inspire du théâtre sans parole connu sous le nom de pantomime. Dans une pantomime, le mime incarne à lui seul différents personnages dans une situation quelconque. Le maquillage blanc sur son visage est un masque neutre qui lui permet de se glisser d’un personnage à l’autre de manière presque imperceptible. Dans ma pièce, plus qu’un personnage en particulier, j’ai voulu recréer des situations dans lesquelles la musique porte un message matérialisé par les sons. De la même manière que le mime exprime une idée sans avoir recours à la parole, mais avec des gestes, j’utilise ici des « gestes » sonores : le son est en effet, comme le mime, un langage capable de transmettre des émotions, des sensations et des idées. Pour le mime, la représentation est en réalité le résultat d’une étude approfondie des symboles de la gestuelle humaine. J’ai, quant à moi, effectué un travail équivalent avec la musique, qui fonctionne de manière similaire : je me sers de gestes musicaux, auxquels je confère une symbolique inspirée d’une idée extramusicale. J’ai donc conçu quatre « pantomimes de sons » évoluant chacune dans un contexte précis, avec des sections aux contrastes clairs, qui suggèrent les ruptures liées aux changements de caractère. 90
La première pantomime, intitulée « Lux », évoque les rêves, les souhaits, les idéaux et tout ce qui relèverait de l’intangible. Ce mouvement est orienté vers un effort collectif matérialisé par le jeu des instrumentistes, qui collaborent tous ensemble à une quête d’idéaux, musicalement incarnée par un flux de sons aigus entrelacés. La deuxième section, « Confrontation », est basée sur la fragmentation de cette pensée collective face à l’affirmation et la confrontation des identités individuelles. Deux bancs bien distincts se forment alors sur scène, opposant le trio à cordes et le trio à vents qui jouent toujours par blocs, en alternance. Les cordes sont traitées ici de manière percussive dans une texture polyphonique complexe, tandis que les vents se caractérisent par des sonorités raides sur des figures rythmiques à l’unisson. « Lamento » figure un moment de recueillement. Il s’agit d’un Adagio inspiré des chants de funérailles de Transylvanie utilisés par György Ligeti (à qui je souhaitais ici rendre hommage) dans le deuxième mouvement de son Concerto pour piano et ensemble. Intitulé « Beatbox Rap », le dernier mouvement fait éclater la fête, le jeu et le partage dans un contexte ludique. Je me suis inspiré bien sûr de la beatbox, cette pratique vocale où une seule personne est capable d’imiter simultanément avec sa voix divers instruments de musique, y compris de percussion. Cette tâche est ici assignée à la flûte basse, utilisée comme instrument principal, qui est chargée à la fois des mélodies, de la percussion et de l’accompagnement. L.-F. R.-S.
Iturra
Reverse tracking shot
COMPOSITION : 2016. Commande de Radio France pour l’émission Alla breve. Création : le 19 février 2017 à la Maison de la radio (Paris), dans le cadre du festival Présences, par l’ensemble Court-Circuit, dir. Jean Deroyer. Éditeur : L’auteur. EFFECTIF DÉTAILLÉ : flûte, clarinette, piano, violon, violoncelle
Cette pièce est née de deux idées cinématographiques : la première, est une « métaphore formelle » que j’ai construite à partir du travail de Max Ophüls, et tout particulièrement de son film La Ronde. Au niveau formel, le film est composé de plusieurs histoires qui se succèdent de manière linéaire. Un narrateur « omniprésent » expose et introduit chaque histoire. Le personnage principal de la première histoire se convertit en personnage secondaire de la deuxième et ainsi de suite. De cette façon, les événements sont enchaînés par le passage d’un personnage à un autre. À partir de là, j’ai construit une métaphore de « cinq histoires » (cinq mouvements) où des « personnages sonores » jouent plusieurs rôles en fonction de différents paramètres musico-narratifs. D’une part, ces « personnages sonores » sont incarnés par une dimension instrumentale : cinq mouvements font intervenir cinq instruments, qui jouent chaque fois un rôle différent. Et d’autre part, par une dimension « gestuelle », qui développe le timbre et la notion de méta-instrument. La deuxième idée est liée à une technique cinématographique appelée travelling contrarié ou travelling compensé. Le Reverse Tracking Shot (terme en anglais) est un effet cinématographique consistant à contrarier les effets simultanés d’un zoom arrière et d’un travelling mécanique avant ou l’inverse (zoom avant et travelling mécanique arrière), de telle sorte que le sujet principal reste cadré de la même manière. Seul le décor change, subissant des déformations de perspective (allongement ou tassement). J’ai essayé d’imaginer de quelle manière concevoir, sur le plan sonore, un élément statique qui demeure dans un « cadre » sans que cela soit trop évident, tout en travaillant une « déformation de l’image sonore » qui l’entoure. Mon objectif était de travailler ces deux idées en préservant l’unité formelle de la pièce, avec un travail instrumental poussé à l’extrême, afin que l’ensemble, devenu « méta-instrument », soit le plus expressif possible. J. I. 91
GRISEY Talea
COMPOSITION : 1985-1986. Commande de Radio France. Création : le 13 janvier 1987 à la Maison de la radio par l’Atelier de musique de Ville-d’Avray, dir. Jean-Louis Petit. Éditeur : Ricordi. EFFECTIF DÉTAILLÉ : flûte, clarinette, piano, violon, violoncelle
Talea, en latin, signifie coupure. Dans la musique médiévale, ce terme désigne une structure rythmique répétée sur laquelle se greffe une configuration de hauteurs également répétées, coïncidant ou non à la première et que l’on nomme « color ». Au XXe siècle, on retrouve cette dissociation entre hauteurs et durées. L’idée de coupe du geste initial, la mise en phase et hors-phase des différentes structures rythmiques ainsi que la forme en deux parties, dont la seconde pourrait aisément s’intituler « color », m’ont suggéré le titre de ce quintette. Dans Talea, j’aborde deux aspects du discours musical dont mes recherches sur la synthèse instrumentale, la microphonie et les transformations adjacentes m’avaient éloigné, à savoir la rapidité et le contraste. Talea est composé de deux parties enchaînées sans interruption qui énoncent deux aspects ou plus exactement deux angles auditifs d’un seul phénomène. Ainsi, un geste unique (rapide, fortissimo, ascendant lent, pianissimo, descendant) est présenté dans la première partie en durées moyennes et peu à peu érodé jusqu’au nivellement des contrastes. Dans la seconde partie, il gère la grande forme et la succession des séquences. Polyphonique dans la première partie, le geste devient homophonique dans la seconde. D’un point de vue perceptuel, la première partie m’apparaît comme un processus implacable, véritable machine à fabriquer la liberté qui émergera dans la seconde partie. Le processus de cette dernière est en effet troué d’émergences plus ou moins irrationnelles, sortes de rappels de la première partie, qui peu à peu se colorent du contexte nouveau jusqu’à devenir méconnaissables. Ces fleurs sauvages, ces herbes folles poussées dans les interstices de la machine, croissent en importance puis débordent jusqu’à donner aux sections qu’elles ont parasitées de l’intérieur une coloration tout à fait inattendue. G. G.
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biographies des compositeurs A-B- C ˇ Ondrej AdÁmek Luciano Berio Eric Broitmann Raphaël Cendo Jérôme Combier
p- q -r Hèctor Parra Frédéric Pattar Jonathan Pontier Lucie Prod’homme Henry Purcell Jean-claude risset Sebastian Rivas Luis Fernando Rizo-Salom
D -E-F Daniel D’Adamo Pascal Dusapin Lucas Fagin Jean-Louis Florentz
s-t- u Kaija Saariaho Helena Tulve tapio tuomela
G -h-i Stefano Gervasoni NÚria Giménez-Comas Gérard Grisey Jean-Luc Hervé Philippe Hurel Sanae Ishida Jeremias Iturra
v-w-x Davor Branimir Vincze Valérie Vivancos Iannis Xenakis
j-k-l Juha T. Koskinen Mauro Lanza Ramon Lazkano José Manuel LÓpez LÓpez Alexandre Lunsqui m-n- o François-Bernard Mâche Alexandros MarkEas Mario Mary Martin Matalon Olivier Messiaen Misato Mochizuki Florent Motsch Tristan Murail Luis NaÓn ricardo Nillni
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Luciano Berio
© Eric Marinitsch
© Priska Ketterer
1979 : naissance à Prague. 2002 : grâce à la bourse pour artistes Unesco-Aschberg, est artiste résident à Nairobi dans la compagnie de danse Gàara avec laquelle il réalise le spectacle Abila. 2004 : diplôme de composition à l’Académie de musique de Prague. Participe au Septième forum international des jeunes compositeurs du Nouvel Ensemble Moderne. 2004-2005 : résident à la Villa Médicis. 2006 : prix de composition au CNSMD de Paris où il étudie également l’électroacoustique, l’orchestration, l’improvisation, l’analyse et la musique indienne. Compose des œuvres pour orchestre et ensemble ainsi que de la musique mixte et s’inspire de différentes cultures (Bali, Nouvelle Calédonie, Japon), menant un travail particulièrement détaillé sur le son instrumental et la voix.
1925 : naît à Oneglia (Ligurie). Bénéficie très tôt d’une éducation musicale grâce à son grand-père Adolfo et son père Ernesto, organistes et compositeurs. À la suite d’une blessure à la main droite, doit renoncer à une carrière de pianiste et se tourne vers la composition. 1945 : entre au conservatoire de Milan. 1950 : épouse la chanteuse Cathy Berberian qui créera notamment la Sequenza III (1965). 1952 : à Tanglewood, étudie avec Dallapiccola à qui il dédie Chamber Music (1953). 1954 : premier séjour à Darmstadt où il rencontre Boulez, Pousseur et Kagel, et s’imprègne de la musique sérielle (Nones, 1954). 1955 : fonde avec Bruno Maderna le Studio de phonologie musicale de la RAI à Milan, premier studio de musique électro-acoustique d’Italie.
2007 : obtient une bourse de Culturesfrance, est résident à la villa Kujoyama à Kyoto.
1956 : crée avec Maderna les Incontri musicali, revue et série de concerts consacrés à la musique contemporaine.
2008-2010 : est pensionnaire à la Casa Velázquez de Madrid pour deux saisons, puis, à partir de septembre 2010, à Berlin dans le cadre du Berliner Kunstlerprogramm du DAAD.
1958 : entame la série des Sequenze dont la composition s’étendra jusqu’en 1995. Thema (Omaggio a Joyce).
2008 : Endless Steps interprété par l’Orchestre de l’Académie de Lucerne sous la direction de Pierre Boulez et Ça tourne ça bloque, par l’ensemble Court-circuit dans le cadre du festival Agora de l’Ircam. 2010 : l’Ensemble intercontemporain dirigé par Susanna Mälkki crée Nôise pour ensemble, à la Cité de la musique à Paris. Son deuxième quatuor à cordes, commande de la SWR pour le Festival de Donaueschingen, y est créé par le Quatuor Diotima.
Éric Broitmann
1960 : enseigne à Darmstadt et aux États-Unis. S’intéresse à la direction d’orchestre. 1965 : Laborintus 2 (commande de l’ORTF) 1967 : fonde à New York le Juilliard Ensemble. 1968 : Sinfonia. 1974-1980 : directeur de la section électroacoustique de l’Ircam. 1975 : Coro. 1982 : La vera storia est créée à la Scala de Milan. 1984 : Un re in ascolto. 2003 : meurt à Rome.
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Ondˇ Rej Adámek
A suivi les cours de composition électroacoustique de Roger Cochini au conservatoire de Bourges. A été pendant 10 ans professeur des écoles. 2007-2010 : travaille avec la compagnie Contempotap et avec Denis Dufour au CRR de Paris. Les compositions et les écrits de Luc Ferrari et Michel Chion font aussi partie des fondamentaux de sa pratique musicale. 2009-2010 : suit deux stages d’interprétation acousmatique donnés par l’équipe de Motus. 2011 : résidence de co-création sonore en collaboration avec la Maison du Geste et de l’Image à Paris. Avec la Société Internationale de Musique contemporaine, organise le 9e Forum de la Jeune Création Musicale auquel sont associés l’ensemble Proxima Centauri, l’ensemble Itinéraire et Daniel Teruggi du GRM. 2012 : joue avec les musiciens Valoy, Pifeteau et Pavan, et avec le danseurchorégraphe Oumar Démé (Burkina Faso). 2012-2013 : avec le GRM, travaille pour le projet européen Composing with Sounds, qui vise à développer l’accès du jeune public à la création électroacoustique, et mène 4 résidences de création acousmatique avec différents lycées parisiens.
1975 : naissance à Nice ; étudie le piano et se produit avec un groupe de rap. 2000 : diplômé de l’École Normale de Musique de Paris en piano et composition. 2003 : entre au CNSMD de Paris. 2005 : création au Festival Présences de Rage in the Heaven City pour grand orchestre, en hommage à Fausto Romitelli dont il a été l’élève. 2006 : cursus de l’Ircam. 2008 : les Percussions de Strasbourg créent Refontes, au Festival du GMEM à Marseille ; enseigne la composition au conservatoire de Nanterre. 2009 : création de Charge à la Fondation Royaumont par l’Ensemble musikFabrik ; pensionnaire de la Villa Médicis, à Rome. 2011 : Shadow est créé par l’Ensemble VocaalLab au Festival Gaudeamus, à Amsterdam. 2012 : professeur invité aux cours d’été de Darmstadt et aux sessions de compositions « Voix nouvelles » à Royaumont. 2013 : le Quatuor Tana crée Substance au Festival Ars Musica de Bruxelles. 2014 : Rokh et Charge joués lors du festival Présences.
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Daniel D’Adamo
Jérôme Combier
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Raphaël Cendo
1971 : naissance en Île-de-France (le 17 7 71, date symétrique).
1966 : naissance à Buenos Aires où il commence sa formation de musicien.
1990 : étudie la musicologie à l’Université de Saint-Denis ; la rencontre d’Hacène Larbi l’oriente vers l’écriture, l’analyse et l’orchestration.
1992 : études de composition au CNSMD de Lyon puis cursus de l’Ircam.
1997 : élève d’Emmanuel Nunes au CNSMD de Paris. Fonde l’Ensemble Cairn. 1998 : participe à la session de composition de Royaumont ; en résidence au Japon pendant deux mois. 2001 : suit le cursus de l’Ircam. 2002 : Pays de vent pour l’Orchestre National de France ; enseigne et dirige au Kazakhstan et en Ouzbékistan. 2005 : pensionnaire à la Villa Médicis où il rencontre Raphaël Thierry qui réalisera les installations des Vies silencieuses interprétées par l’Ensemble Cairn. 2008 : enseigne la composition à Royaumont.
1997 : pensionnaire à la Villa Medicis à Rome. Radio France programme un concert monographique de son œuvre et MFA publie un premier CD monographique enregistré par l’Ensemble Court-Circuit, Les Percussions de Strasbourg et en collaboration avec l’Ircam. 2004 : co-fonde l’Ensemble XXI, formation musicale installée à Dijon, dont il est le directeur artistique jusqu’en 2009. 2007 : en résidence à l’Abbaye de Royaumont, cadre dans lequel il crée ses Madrigali. Cerclé composé pour l’ensemble L’Instant donné. 2008 : Frontières-Alliages créé lors du festival Présences.
2011 : l’Ensemble Ictus crée Austerlitz au Festival d’Aix-en-Provence.
2009 : Dream of Bells, composé pour la Maîtrise de Radio France.
2012 : Ruins pour l’Orchestre National de Lyon ; Terre et cendres est créé à l’Opéra de Lyon.
2010 : nouvelle résidence à l’Abbaye de Royaumont pour la composition de Nuits-Cassation, pièce pour PhilidOr, ensemble à vents jouant sur des instruments du XVIIIe siècle et reprenant la formation instrumentale de la Gran Partita de Mozart.
2014 : Stèles d’air créé lors du festival Présences.
2012 : Deuxième Quatuor à cordes pour le Quatuor Tana (commande de Radio France). 2014 : création au festival Musica, par l’Ensemble TM+ dirigé par Laurent Cuniot, du monodrame La Haine de la musique, d’après Pascal Quignard mis en scène par Christian Gangneron. 2016 : création au Teatro Colon de Buenos Aires de son premier opéra de chambre, Kamchatka, sur un livret de Marcelo Figueras.
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1955 : naissance à Nancy. 1973 : découverte d’Arcana de Varèse à l’origine de sa vocation de compositeur. 1974-1978 : travaille avec Xenakis. 1975 : Souvenir du silence suivi de Timée (1978). 1981 : compose, à la Villa Médicis, Tre Scalini, Fist et Niobé. 1986 : premier opéra, sur un livret d’Olivier Cadiot : Roméo et Juliette créé simultanément à l’Opéra de Montpellier et au Festival d’Avignon. 1991 : création à la Monnaie de Bruxelles de Medeamaterial d’après Heiner Müller. 1994 : To be Sung d’après Gertrude Stein au Théâtre des Amandiers à Nanterre. 2003 : Perelà, uomo di fumo, d’après Aldo Palazzeschi à l’Opéra Bastille. 2006 : Faustus, The Last Night créé au Staatsoper de Berlin. 2007 : occupe la chaire de création artistique au Collège de France, expérience à l’origine de son livre Une musique en train de se faire (Seuil). 2008 : Passion au Festival d’Aix-enProvence.
Jean-Louis Florentz
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Lucas Fagin
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Pascal Dusapin
1980 : naissance à Buenos Aires. Étudie le piano, la guitare électrique et la composition (avec Daniel Montès). 2002 : Triángulos y Espacio est créé par Irvine Arditti à Buenos Aires. 2003 : s’installe en France. Poursuit ses études au CNSMD de Paris avec Marco Stroppa, Stefano Gervasoni et Luis Naón. Le Centre d’expérimentation du Teatro Colón de Buenos Aires lui commande une pièce pour une chorégraphie, Instantáneas. 2005 : création du quintette ElectroMekanico au Festival de musique moderne de Pékin. 2006 : Austral pour piano est créé à Tokyo et Entre Mundos à Radio France par l’Orchestre du Conservatoire de Paris, dirigé par Zsolt Nagy. 2008 : Ilusionario, Le Cerf-volant, Physiological Mechanics Fantasy. 2009 : est invité par Helmut Lachenmann au Concours international Toru Takemitsu de Tokyo où est interprété Crónica fisiológica universal. 2010 : l’Ensemble Intercontemporain crée Lanterna Magica. 2012 : le Quatuor Danel crée Linea de universo à Bruxelles. 2014 : création de l’opéra La libertad total au Teatro San Martin de Buenos Aires.
2009 : Quatuor VII « OpenTime » créé par le Quatuor Arditti.
1947 : naissance à Asnières. 1967 : études universitaires : sciences naturelles, arabe littéraire, ethnomusicologie. 1971-1975 : études au Conservatoire de Paris, classes d’Olivier Messiaen et de Pierre Schaeffer, et avec Antoine Duhamel. 1971-1979 : quatorze voyages d’études en Afrique du Nord, au Niger et en Côte d’Ivoire 1979-1981 : pensionnaire à la Villa Médicis. 1981-1986 : quatre voyages au Kenya. 1981-1982 : enseigne la composition et la musique africaine occidentale au Kenyatta University College de Nairobi au Kenya. 1983-1985 : pensionnaire à la Casa de Velàsquez à Madrid et Palma de Mallorca. 1982-1997 : 8 voyages d’études en Israël, Martinique, Polynésie, Afrique du Nord… 1989 : professeur d’analyse des musiques de tradition orale au CNSMD de Lyon. 1995-1997 : compositeur en résidence auprès de l’Orchestre National de Lyon. 2000-2002 : compositeur en résidence auprès de l’Orchestre National des Pays de Loire.
2010 : création par l’Orchestre Philharmonique de Radio France, sous la direction de Myung-Wun Chung, de Morning in Long Island, premier volet d’un cycle pour orchestre inspiré par la nature.
2004 : mort à Paris.
2010-2011 : professeur invité à la Musikhochschule de Munich. 2015 : création à la Monnaie de son l’opéra Penthesilea.
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1980 : étudie la composition sur les conseils de Nono ; élève au Conservatoire de Milan. 1990 : se perfectionne auprès de Ligeti. 1992 : suit le cursus de l’Ircam. 1994 : Dal belvedere di non ritorno, commande d’État, créé au Festival Présences. 1995 : séjourne à la Villa Médicis ; Concerto pour alto à la Biennale de Venise. 2003 : création d’Anadromous Coda au Festival für Neue Musik, à Berlin. 2006 : professeur de composition au CNSMD de Paris. 2008 : Antiterra, disque monographique.
© Salvatore Sciarrino
© Christophe Egea
© F. Alvarado
1962 : naissance à Bergame.
Gérard Grisey
NÚria Giménez-Comas
Stefano Gervasoni
1980 : naissance à Gérone (Espagne). Étudie à Barcelone le piano, puis les mathématiques. 2006 : s’oriente vers la composition à l’Esmuc (Escola Superior de Musica de Catalunya), Barcelone. Se forme auprès de Christophe Havel. Suit également les séminaires de composition de Helmut Lachenmann, Michaël Levinas et Klaus Huber. 2010-2012 : poursuit ses études à la Haute École de musique de Genève avec Michael Jarrell, Luis Naón et Éric Daubresse. 2012 : fonde l’Ensemble Matka (Genève). Participe à l’atelier In VivoVideo de l’Académie ManiFeste. 2012-2014 : suit le Cursus de l’Ircam. Ses œuvres sont jouées dans différents pays par le Quatuor Diotima, l’Ensemble Contrechamps, Harry Sparnaay, le trio du Klangforum de Wien, etc.
2012 : Limbus-Limbo, composé pour les 50 ans des Percussions de Strasbourg, créé au Festival Musica ; professeur invité à l’École Supérieure de Musique de Catalogne (Barcelone).
1946 : naissance à Belfort. 1965 : étudie au Conservatoire de Paris auprès de Messiaen et à l’École Normale de Musique auprès de Dutilleux. 1972 : assiste aux séminaires de Stockhausen, Ligeti et Xenakis à Darmstadt ; séjourne à la Villa Médicis. 1973 : participe à la création de l’Ensemble L’Itinéraire. 1974 : l’Orchestre National de France crée Dérives ; suit les cours d’acoustique d’Émile Leipp à l’Université de ParisJussieu. 1975 : Partiels inaugure le courant de la musique spectrale. 1980 : stagiaire à l’Ircam ; invité par le DAAD à Berlin (Office allemand d’échanges universitaires). 1982 : enseigne à l’Université de Berkeley, en Californie. 1986 : professeur au CNSMD de Paris.
2014 : Quatuor n°3 dédié au Quatuor Diotima.
1989 : Le Temps et l’écume, commande de Radio France, est créé par le Nouvel Orchestre Philharmonique.
2015 : création de Fado errático au Festival Inoui ! ; Le Parti pris des sons, sur la musique de Stefano Gervasoni de Philippe Albèra.
1996 : Vortex temporum I, II, III est créé par l’Ensemble Recherche au Festival de Witten, en Allemagne, et au Festival Musica, à Strasbourg.
2016 : Un leggero ritorno di cielo au festival Présences.
1998 : création de Quatre chants pour franchir le seuil, par Valdine Anderson et le London Sinfonietta ; meurt à Paris.
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© JS.Falcinelli
© Jean-Marie Legros
© Olivier Gascoin
Sanae Ishida
Philippe Hurel
Jean-Luc Hervé
:
1979 naissance à Nagasaki.
1960 : naissance. Études au CNSMD de Paris avec Gérard Grisey. Premier prix de composition. Thèse de doctorat d’esthétique. Recherches à l’Ircam. En résidence à la Villa Kujoyama de Kyoto.
1955 : naissance. Études au Conservatoire et à l’Université de Toulouse (violon, analyse, écriture, musicologie) puis au Conservatoire de Paris (composition et analyse dans les classes d’Ivo Malec et Betsy Jolas).
1997 : sa pièce pour orchestre Ciels obtient le prix Goffredo Petrassi.
1985-1986 : travaille à l’Ircam.
2003 : diplôme de formation supérieure en composition au CNSMD de Paris.
1986-1988 : pensionnaire de la Villa Médicis à Rome.
2006-2007 : boursière de l’Agence des affaires culturelles du Japon.
Depuis 1991 : directeur artistique de l’Ensemble Court-circuit.
2007-2008 : compositeur en résidence avec l’ensemble Linéa.
1997-2001 : enseigne à l’Ircam.
2009 : compositrice invitée à l’Académie Atlas d’Amsterdam par l’ensemble Atlas.
2003 : invité en résidence à Berlin par le DAAD. 2004 : fonde avec Thierry Blondeau et Oliver Schneller l’initiative Biotop(e). 2014 : En mouvement joué lors du festival Présences. Ses œuvres sont jouées par les ensembles Intercontemporain, CourtCircuit, Contrechamps, Musik Fabrik, KNM Berlin, Divertimento, l’Orchestre Philharmonique de Radio France, l’Orchestra della Toscana, le Berliner Sinfonie-Orchester. Une partie de son travail actuel consiste en des œuvres de concert-installation conçues pour des sites singuliers. Enseigne la composition au CRR de Boulogne-Billancourt.
2000-2002 : est en résidence à l’Arsenal de Metz et à la Philharmonie de Lorraine. Depuis 2013 : professeur de composition au CNSMD de Lyon. 2014 : création de son opéra Les Pigeons d’argile (livret de Tanguy Viel) au Capitole de Toulouse. 2015 : création de son cycle orchestral Tour à tour à la Maison de la radio par l’Orchestre philharmonique de Radio France et l’Ircam sous la direction de Jean Deroyer. Création de Pas à pas par l’ensemble Recherche à la Biennale de Venise. 2016 : création de Global Corrosion par l’ensemble Nikel de Tel Aviv 2017 : création de So nah, so fern pour l’ensemble Spectra.
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2002 : diplôme de l’Université des beaux-arts et de la musique de Tokyo.
2015 : prix de composition André Jolivet. Obtient des commandes du ministère de la Culture, de Radio France et de l’ensemble Linéa. Ses pièces sont jouées par différents ensembles dont Linéa, Accroche Note, le Balcon, Atlas, solistes de l’Ensemble Intercontemporain, Vortex, l’Orchestre Philharmonique de Radio France, l’Orchestre National de Lorraine, et par des solistes comme Pierre Strauch, Mihi Kim, Pierre-Yves Artaud, Marie-Andrée Joerger, Maruricio Carrasco, Elise Chauvin, Mari Sano, Naomi Shirai, Naomi Sato, etc. Recherche principale actuelle : concevoir des gestes percussifs poétiques, en interaction avec les matières sonores et les gestes corporels, entre les silences et les sons.
1983 : naissance. A étudié la guitare classique à l’Université Catholique du Chili avec Oscar Ohlsen et Luís Orlandini. A continué ses études musicales au CRR de Grenoble, dans la classe de Christophe Louboutin (guitare) et Arnaud Petit (composition). 2010 : intègre la classe de composition du CNSMD de Lyon sous la direction de Robert Pascal et de Michele Tadini. 2014 : intègre la classe de composition de Marco Stroppa à la Staatliche Hochschule für Musik und Darstellende Kunst de Stuttgart. 2015 : … Zoom/Criminal hunch… pour clarinette basse solo et 17 instruments est créé à Lyon. Sa musique est jouée par l’Ensemble Recherche, le Quatuor Béla, l’Ensemble Court-Cirtcuit, le Barcelona Modern Projet, le Remix Ensemble…
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Mauro Lanza
© Julia Schroeder
Juha T. Koskinen
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Jeremias Iturra
1972 : naissance à Espoo (Finlande). Diplômé en composition à l’Académie Sibelius d’Helsinki. Effectue un cycle d’études à l’Ircam. 1999 : Hamlet-machine pour alto et ensemble créé au Festival Musica Nova à Helsinki. 2004 : prix Takefu International de composition pour Sogni di Dante. 2005 : Création du Premier quatuor à cordes par le Quatuor Diotima.
1975 : naissance à Venise où il étudie le piano et la composition au conservatoire. 1998 : suit le cursus de l’Ircam. 2004 : à la demande de l’Opéra de Paris, compose Le Songe de Médée pour le chorégraphe Angelin Preljocaj ; enseigne à l’Université McGill à Montréal et au Conservatoire de Cuneo, en Italie. 2007 : séjourne à la Villa Médicis.
2008 : Création de la Symphonie n° 1 par l’Orchestre symphonique de la Radio finlandaise, dir. Sakari Oramo.
2008 : Descrizione del Diluvio, opéra vidéo créé à la Biennale Musiques en Scène de Villeurbanne.
2010 : Madame de Sade, opéra de chambre.
2009 : en résidence à l’Akademie Schloss Solitude à Stuttgart ; pièce électronique pour le film muet Häxan (1922) projeté à l’Auditorium du Louvre.
2015 : création au Festival d’Helsinki de son sixième opéra, Lusia Rusintytär. 2016 : professeur invité en composition à l’Université des arts Aichi au Japon. Interprètes : Ensemble Recherche, Quatuor Diotima, Nomad Ensemble, Ensemble Court-Circuit, Ensemble Cairn, Orchestre Symphonique de la Radio de Finlande.
2012 : création de Der Kampf zwischen Karneval und Fasten par les Quatuors Arditti et Jack. 2013 : Ludus de morte regis, commande de l’ensemble Les Cris de Paris, créé au Festival ManiFeste. 2014 : professeur à l’École Supérieure de Musique de Catalogne à Barcelone, et à la Hochschule de Detmold. 2016 : en résidence auprès de l’Ensemble 2e2m. Ludus de morte regis au festival Présences.
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1968 : naissance à Saint-Sébastien. Étudie la composition à Saint-Sébastien, Paris et Montréal. A été en résidence auprès du Jeune Orchestre National d’Espagne et de l’Ensemble 2e2m, ainsi qu’au Festival Musica de Strasbourg. 2001-2011 : travaille à son Igeltsoen Laborategia (Le Laboratoire des craies), vaste recueil de pièces de musique de chambre composé de plusieurs cycles, qui prend comme référence le « laboratoire expérimental » du sculpteur Jorge Oteiza et en particulier le concept de craie en tant que matériau d’inscription, d’érosion et de mémoire liée à l’enfance, dont le propos esthétique culmine avec Mugarri (2010). 2012 : le festival Musica Viva de Munich présente Ilunkor dirigé par Peter Eötvös. 2014 : la Biennale de Venise programme Ortzi Isilak avec Shizuyo Oka sous la direction de José Ramón Encinar. Kairos Music a publié un disque monographique contenant Ilunkor, Ortzi Isilak et Hauskor. 2013 et 2015 : création du diptyque sur des poèmes d’Edmond Jabès extraits de son livre La Mémoire et la main : Main Surplombe et Ceux à Qui. 2016 : le Festival d’automne à Paris lui consacre un portrait en trois concerts, avec notamment la commande et la création de Ravel (Scènes), ainsi que des extraits de son Laboratoire des craies par l’Ensemble Intercontemporain et Matthias Pintscher. Ramon Lazkano enseigne au Centre Supérieur de Musique du Pays basque « Musikene ».
Alexandre Lunsqui
1956 : naissance à Madrid. Suit des cours de piano, de composition et de direction d’orchestre, notamment auprès Luis de Pablo. Puis travaille avec Nono, Donatoni et Roger Cochini. À Avignon, cours d’analyse et de composition de Messiaen et Boulez, puis cursus de l’Ircam avec Tristan Murail. 1991 : Lituus pour quatuor de cuivres et électronique, créé à l’Ircam par les solistes de l’EIC. 1999 : Movimientos pour deux pianos et orchestre, créé au festival Musica de Strasbourg par l’Orchestre National de France sous la direction de Pascal Rophé. 2000 : Viento de otoño pour ensemble instrumental crée par le Tokyo Sinfonietta sous la direction d’Ichiro Nodaira. 2005 : El Arte de la siesta pour accordéon, ensemble et électronique, créé à Nice par Estéban Algora et Robin Meier au festival Manca. 2011 : Metro Vox pour 8 voix solistes et électronique, créé à l’amphithéâtre de l’Opéra Bastille de Paris par Solistes XXI sous la direction de Rachid Safir. 2013 : Haïkus del mar pour les Percussions de Strasbourg, créé à l’Opéra Berlioz de Montpellier. 2016 : Taclam pour quatuor à cordes et trio de flûtes. Professeur associé et Directeur de l’Atelier de composition à l’Université Paris VIII, et professeur de composition au Conservatoire Edgard Varèse de Gennevilliers.
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José Manuel López López
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Ramon Lazkano
1969 : naissance à São Paulo. A étudié à l’Université de Campinas, à l’Université de l’Iowa, à la Columbia University de New York et à l’Ircam. Son parcours musical embrasse le jazz, la musique brésilienne et l’improvisation. A été compositeur en résidence au Festival de musique de Chelsea à New York, et artiste en résidence à la Fondation Civitella Ranieri en Italie. Est professeur de composition à l’Universidade Estadual Paulista.
1965 : naissance à Athènes. Étudie le piano et l’écriture musicale au Conservatoire National de Grèce.
1958 : Safous Mélè, pièce avec voix imprégnée de la prosodie grecque.
1992 : classes d’écriture, d’analyse et de composition de Guy Reibel, Michaël Levinas et Marc-André Dalbavie.
1960 : Volumes pour bande et ensemble. 1970 : La Peau du silence pour orchestre, transcription musicale du poème de Georges Séfédis. 1972 : voyage d’études dans le SudEst asiatique. 1976 : écrit Da capo pour le théâtre avant d’autres pièces telles que Rituel pour les mangeurs d’ombre (1979) et Temboctou (1982). 1986 : Uncas, témoignage de l’intérêt pour les langues archaïques à l’origine de plusieurs œuvres comme Maponos (1990) et Kengir (1991). 1993 : L’Estuaire du temps pour échantillonneur et grand orchestre. 1995 : Braises, concerto pour clavecin amplifié et orchestre. 2001 : Melanga, pour voix de femme, échantillonneur et gamelan slendro. 2007 : Manuel de conversation pour clarinette et électronique.
1987 : poursuit ses études au CNSMD de Paris.
1997 : suit le cursus de l’Ircam. 1999 : pensionnaire de l’Académie de France à Rome (Villa Médicis). 2003 : commence à enseigner l’improvisation au CNSMD de Paris. 2004 : Dimotika, disque monographique. 2009 : Prix du nouveau talent musique de la SACD pour son opéra de chambre Outsider. 2014-2016 : en résidence à l’Arsenal de Metz. 2015 : Conlon’s Dream au festival Présences. 2016-2017 : compositeur associé aux Rencontres de musique de chambre d’Ivry. Les musiques traditionnelles méditerranéennes sont pour lui une source d’inspiration essentielle. Ses pièces sont marquées par un esprit théâtral et par l’utilisation des techniques multimédia. Compose également beaucoup d’œuvres pédagogiques.
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1935 : naissance à Clermont-Ferrand. Étudie les lettres à l’École Normale Supérieure, l’archéologie grecque et la musicologie à l’Université, et la composition dans la classe de Messiaen.
1959 : Prélude pour bande magnétique créé au GRM dont il est l’un des membres fondateur.
Mario Mary
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Alexandros Markeas
François-Bernard Mâche
1961 : naissance à Buenos Aires. Diplômé en composition à l’Université de la Plata en Argentine. Poursuit sa formation au sein du GRM, du Conservatoire de Paris et de l’Ircam. À l’Université de Paris VIII, obtient le titre de Docteur en esthétique, science et technologie des arts. Professeur de composition électroacoustique à l’Académie de musique Prince Rainier III de Monaco, co-fondateur et directeur artistique du Monaco/Électroacoustique, rencontres internationales de musique électroacoustique. Compose principalement des œuvres électroacoustiques (Fuite en avant, 2005) ainsi que des œuvres pour formation de chambre avec ou sans électroacoustique (La orilla secreta pour violoncelle, piano, percussion et sons électroacoustiques, 2011). Réalise également des vidéos expérimentales qu’il associe à ses œuvres (Un souffle de vie, créé à Radio France en 2006). 1996-2010 : a enseigné la composition assistée par ordinateur à l’Université de Paris VIII. A travaillé en tant que compositeur-chercheur à l’Ircam : AudioSculpt Cross-Synthesis Handbook (Manuel synthèse croisée). 2012 : Double concerto pour clarinette, violon et électroacoustique.
1958 : naissance à Buenos Aires ; études à la Juilliard School de New York. 1989 : fonde Music Mobile, ensemble installé à New York et voué au répertoire contemporain, dont il assure la direction artistique jusqu’en 1996. 1993 : s’installe définitivement à Paris. 1995 : l’Ircam lui commande une musique pour la version restaurée de Metropolis de Fritz Lang. 1997 : commence la série des Trames et des Traces, œuvres de chambre, concertantes ou pour solistes. L’œuvre sera enregistrée en 2011 par Les Siècles dirigé par François-Xavier Roth.
Misato Mochizuki
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Olivier Messiaen
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Martin Matalon
1908 : naissance à Avignon. 1919 : entre au Conservatoire de Paris où il est l’élève, notamment, de Maurice Emmanuel, Marcel Dupré et Paul Dukas. 1930 : organiste de l’église de la Trinité. 1933 : L’Ascension. 1940 : Quatuor pour la fin du Temps. 1942 : professeur d’analyse au Conservatoire de Paris. 1951 : Livre d’orgue. 1960 : Chronochromie.
2003 : compositeur en résidence à l’Arsenal de Metz.
1965 : Et expecto resurrectionem mortuorum.
2004 : professeur invité à l’Universi té McGill de Montréal.
1961 : épouse la pianiste Yvonne Loriod.
2007 : Radio France lui commande Lignes de fuite ; grand prix des lycéens.
1966 : professeur de composition au Conservatoire de Paris.
2012 : Formas in Pulvere, pour 5 voix de femmes, percussion et dispositif électronique en temps réel, créé au Festival de Radio France et Montpellier.
1969 : La Transfiguration de notre seigneur Jésus-Christ.
2014 : De polvo y piedra au festival Présences.
1992 : mort à Clichy.
1983 : Saint François d’Assise.
2015 : La carta par Accroche Note au festival Présences. 2016 : L’ombre de Venceslao d’après Copi créé à l’Opéra de Rennes avant d’être repris dans une quinzaine de théâtres.
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1969 : naissance à Tokyo. Étudie la composition à l’Université de Tokyo, au CNSMD de Paris. 1996-1997 : suit le cursus de l’Ircam. 2000 : Chimera pour onze instruments. 2003 : premier disque monographique, avec le Klangforum Wien (Kairos). 2004 : Cloud Nine. 2007 : L’Heure bleue. Le Suntory Hall de Tokyo lui consacre un portrait. Commence à enseigner à l’Université Meiji Gakuin de Tokyo. 2008 : professeur invité aux cours d’été de Darmstadt. 2009 : professeur invité à Royaumont. 2010 : le Festival d’automne à Paris lui consacre un portrait. 2011-2013 : compositrice en résidence au Festival International de Besançon. 2014 : second disque monographique (Neos). Tient une rubrique concernant la musique et la culture tous les trois mois au sein du quotidien japonais Yomiuri Shimbun.
Tristan Murail
1980 : naissance à Paris, études au CNSMD de paris. Obtient un master de composition de la classe de Frédéric Durieux. 2006 : création de Mémoire du vent par l’Orchestre Philharmonique de Radio France. 2010-2012 : en résidence à la Casa de Velazquez. 2012 : professeur titulaire de formation musicale au conservatoire du 5e arrondissement à Paris. 2013 : Erinnerung pour grand chœur mixte, percussions et orgue. 2015 : Diptyque pour quatuor de saxophones et orchestre. Interprètes : Orchestre Philharmonique et Chœur de Radio France, NDR Sinfonieorchester, Orchestre Philharmonique de Strasbourg, Orchestre National de Lille, ensemble l’Itinéraire, L’Instant donné, Dresdner Vokalsolisten. Commandes pour Radio France, le ministère de la Culture, Musique Nouvelle en Liberté.
Luis NaÓn
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1947 : naissance au Havre. Obtient des diplômes d’arabe classique et d’arabe maghrébin à l’École Nationale des Langues Orientales Vivantes, ainsi qu’une licence ès sciences économiques, tout en poursuivant des études musicales. 1967 : entre au CNSMD de Paris dans la classe d’Olivier Messiaen, ainsi qu’à l’Institut d’Études Politiques de Paris. 1971 : reçoit le Prix de Rome, puis obtient un Premier Prix de composition du CNSMD de Paris. Passe deux ans à la Villa Médicis. 1973 : co-fonde l’Ensemble L’Itinéraire avec un groupe de jeunes compositeurs et instrumentistes. Années 1980 : utilise l’informatique pour approfondir ses recherches en matière d’analyse et de synthèse des phénomènes acoustiques. Il développe un système personnel d’aide à la composition sur micro-ordinateur. 1991-1997 : enseigne la composition à l’Ircam et participe à la conception du programme de composition assistée par ordinateur « Patchwork ». 1997-2010 : professeur de composition à la Columbia University de New York. Continue de donner masterclasses et séminaires partout dans le monde. A été professeur invité pendant trois ans au Mozarteum de Salzbourg. Est actuellement professeur invité au Conservatoire de Shanghaï.
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Florent Motsch
1961 : naissance à La Plata, en Argentine ; études musicales à l’Université Nationale et à l’Universidad Católica Argentina à Buenos Aires puis au CNSMD de Paris. 1983 : création, à Radio France, de sa première œuvre, Final del juego, pour septuor et bande magnétique. 1991 : professeur au CNSMD de Paris ; Ombre de l’ombre. 1999 : création au festival Musica, à Strasbourg, de Deux tangos du cycle Amor a Roma. 2004 : professeur à l’École Supérieure de Musique de Catalogne ; co-fonde l’ensemble Diagonal. 2006 : enseigne la composition électro-acoustique à la Haute École de Musique de Genève. 2008 : dédie à Florent Jodelet les Caprices 5 et 6 pour percussion, créés à l’Ircam. 2011 : 3 New York Blues, commande de Radio France. 2012 : enregistrement de Sainte Nitouche et ses satellites, coproduit par l’ensemble Diagonal et La Muse en circuit. 2015 : Quebrada/Horizonte (création) et Ultimos movimientos au festival Présences.
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1960 : naissance à Buenos Aires. 1985 : diplôme de professeur de composition de la Faculté de Buenos Aires. 1986 : boursier de l’Académie Rubin, il étudie les techniques électroacoustiques et la sémiologie musicale à l’Université de Tel-Aviv. 1987 : s’installe à Paris. 1989 : poursuit sa formation à Sienne auprès de Franco Donatoni et à l’Ircam. 2000 : compositeur en résidence à l’Orchestre de Picardie. 2003 : disque monographique par l’Orchestre de Picardie ; l’Orchestre Philharmonique de Radio France crée Plongements au Festival de Donaueschingen. 2006 : L’Itinéraire crée Parcours fléchés à Radio France ; Hélices pour violoncelle, à la Cité de la Musique. 2010 : concert monographique par les solistes de l’Opéra de Paris. 2014 : création de Concerto liquido à Vienne ; concert monographique à Reims. 2015 : Cinq degrés de crayonnages par le Neue Ensemble à Hanovre ; Alternance reprend Wipe, boom, wipe à Paris. Angst créé lors du festival Présences.
Frédéric Pattar
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Hèctor Parra
1976 : naissance à Barcelone. Après ses études au Conservatoire de Barcelone, cursus de l’Ircam puis formation à Royaumont, au Centre Acanthes, à Takefu au Japon et à la Haute École de Musique de Genève auprès de Brian Ferneyhough, Jonathan Harvey, Michael Jarrell, Philippe Leroux et Philippe Manoury. 2007 : Tentatives de réalité pour violoncelle et électronique pilotée par la captation du geste en temps réel (commande de l’Ircam) créé par Pierre Strauch et Thomas Goepfer au Festival Agora 2007. 2008 : l’Ensemble Recherche lui consacre un CD monographique (Early Life et Stress Tensor) avant un autre enregistrement en 2012 en collaboration avec l’Ensemble Intercontemporain sous la direction d’Emilio Pomárico (Caressant l’horizon). 2009 : création de son opéra Hypermusic Prologue sur un livret de la physicienne Lisa Randall par l’Ensemble Intercontemporain dans le cadre du Festival Agora 2009. 2014 : création lors de la Biennale de Munich de son opéra Das geopferte Leben, sur un livret de Marie NDiaye. Early Life joué lors du festival Présences. 2015 : création au Festival de Schwetzingen de son opéra Wilde, sur un livret de Händl Klaus. 2016 : Cell (Arch of Hysteria) / Cinq études d’art, n°4 pour piano, créé par José Menor au Festival Nits de Clàssica de Gérone.
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© Ingrid Beirer
Ricardo Nillni
1969 : naissance à Dijon. Étudie le piano, l’accompagnement, l’écriture et la musique électroacoustique aux CNR de Dijon et de Châlon-sur-Saône. 1994 : entre dans la classe de composition de Gilbert Amy au CNSMD de Lyon. 1998 : Tourbillons. 1999 : Acte. 1999-2000 : suit le cursus de l’Ircam. 2007 : Outlyer, commande du Festival d’automne et du musée du Louvre. 2008-2009 : anime des masterclasses à la Hochschule für Musik und Theater de Hanovre. 2012 : Snowdrift pour soprano et ensemble. 2015 : création de son Quatuor n° 2 au festival Messiaen au pays de la Meije. L’Hiver d’ivraie pour saxophone seul.
Henry Purcell
Lucie Prod’homme
Pontier : n, masc. Fabricant de ponts, passerelles ou d’ouvrages généralement en pierre, bois ou métal permettant de franchir une dépression ou un obstacle (voie de communication, cours d’eau, etc). Les matériaux peuvent donc différer, l’esthétique aussi, l’important est de franchir l’autre rive, de conjurer le cloisonnement…
Partage son temps entre pédagogie et création. A écrit des œuvres acousmatiques, mixtes et instrumentales, des compositions à destination du concert, des pièces radiophoniques, des musiques d’applications (danse, installations, vidéo), etc. A participé, en tant que membre du MIM (1996-2008), à l’élaboration d’un nouvel outil d’analyse (les Unités Sémiotiques Temporelles) et à ses applications pédagogiques. Enseigne la composition électroacoustique et instrumentale au CRR Perpignan-Méditerranée. Est la cant’actrice du Lulu Berlue Duo, et l’actuelle présidente de l’AECME, Association des Enseignants de la Composition en Musique électroacoustique.
1659 : naissance à Londres. Étudie avec John Blow.
2016 : création de l’intégralité de son cycle acousmatique Leçon du silence au Festival Futura par Tomonari Higaki, sur acousmonium Motus.
1695 : The Indian Queen. Mort à Londres.
Né en 1977 à Bagnolet, slameur dada, artisan symphoniste, techno troubadour, poète multi-timbral, a reçu des commandes (Yamaha, Ensemble 2e2m, Calefax, La Muse en circuit, Ensemble InterContemporain, Ars Nova, TM+, Cabaret ContemporainImpulse, Laborintus, Radio France…). A été compositeur en résidence aux Dominicains de Haute Alsace, à l’Arsenal de Metz, à Euphonia/ Grenouille, cette année au NEST CDN de Thionville-Lorraine. 2015-2017 : DanséKinou avec Jérôme Ruillier et Sylvain Maurice, Dans ma chambre avec Samuel Gallet, Drôles d’oiseaux avec Frédéric Bargy et Ronan Baudry… N’oublie pas la création participative : desOrdres avec 150 musiciens et chanteurs amateurs et l’ensemble TM+ ; Les Chants du Blosne, portraits du quartier éponyme de la ville de Rennes ; une pièce d’orchestre en kit, avec la Cité de la Musique de Soissons et la Philharmonie de Paris.
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© Jean-Marc Vidal
Jonathan Pontier
1676 : nommé organiste de la Westminster School. 1680 : organiste de Westminster Abbey après la démission de John Blow. 1689 : première représentation de Dido and Aeneas. 1690 : musique de scène pour The Tempest de Shakespeare. 1691 : King Arthur. 1692 : The Fairy Queen. 1693 : Te Deum and Jubilate.
1961-1971 : agrégé de physique. Découvre la composition, est encouragé par André Jolivet. Entre à l’Institut d’électronique fondamentale de Pierre Grivet. 1967 : docteur en physique. 1969 : Mutations pour le GRM. 1975-1979 : travaille à l’Ircam. 1978 : Mirages. 1982 : Passages. 1989 : Huit esquisses en duo pour un pianiste. 1995 : Invisible Irène. 1998 : Elementa. 2000 : Rebonds. 2007 : Schèmes, concerto pour violon et orchestre. 2016 : meurt à Marseille.
1975 : naissance en Argentine, études musicales à l’Université de Buenos Aires. Saxophoniste de formation, évolue d’abord dans le domaine du jazz et du rock avant de se tourner vers le piano et la composition. 1997 : poursuit sa formation auprès de Sergio Ortega et d’Ivan Fedele au Conservatoire de Strasbourg.
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1938 : naît au Puy. Travaille le piano avec Robert Trimaille, élève d’Alfred Cortot.
Luis-Fernando Rizo-Salom
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Sebastian Rivas
Jean-Claude Risset
1971 : Naissance à Bogota, en Colombie. 1998 : Diplômé de l’Université Javeriana où il étudie la composition. 2000 : S’installe en France ; étudie au CNSMD de Paris auprès d’Emmanuel Nunes.
2002 : création au festival Musica de Madrigal em Fado.
2003 : Création d’Invenciones invisibles pour piano, au festival Steiriches Kammermusik à Graz.
2003 : Seikilos’s Epitaphe créé par Les Jeunes Solistes sous la direction de Rachid Safir.
2005 : Suit le cursus de l’Ircam dans le cadre duquel il écrit Big Bang pour alto et électronique.
2004 : cursus de l’Ircam. Les solistes de l’Ensemble Intercontemporain créent L’ombre d’un doute… à l’Arsenal de Metz.
2006 : Compositeur en résidence à la Casa de Velázquez, à Madrid ; création par l’Orchestre National d’Îlede-France de Fabulas sobre fabrica de fabulas repris lors du festival Présences 2015.
2010 : Corps déployés pour 3 danseurs, percussion accordéon, électronique et capteurs. 2012 : opéra radiophonique La Nuit hallucinée.
2009 : L’Ircam lui commande Trois manifestes dont l’Ensemble Intercontemporain assure la création à la Cité de la musique.
2013 : création de son opéra Aliados au Festival ManiFeste ; pensionnaire à la Villa Médicis.
2011 : L’Itinéraire crée El Juego au Japon, œuvre commandée par le Concert Hall de Shizuoka.
2016 : Esodo infinito créé au festival Présences.
2013 : Sortie d’un disque monographique consacré à sa musique de chambre ; création des Quatre pantomimes pour six par l’Ensemble Court-Circuit au Festival ManiFeste à l’Ircam ; mort accidentelle lors d’un vol en deltaplane, discipline dont il était champion de France. 2015 : El juego au festival Présences.
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© Tarvo Hanno Varres
© Andrew Campell
1952 : naissance en Finlande. Étudie à l’Académie Sibelius auprès de Paavo Heininen. Suit, à Darmstadt puis à Fribourg, les cours de Brian Ferneyhough et Klaus Huber. 1982 : intègre les cours de l’Ircam à Paris. 1984 : Verblendungen, première pièce pour orchestre. 1994 : Graal théâtre. 2000 : création de L’Amour de loin au Festival de Salzbourg. 2002 : Orion pour grand orchestre. 2006 : création d’Adriana Mater à l’Opéra Bastille.
Tapio Tuomela
Helena Tulve
1972 : naissance en Estonie. Études de composition parallèlement au chant grégorien et à la transmission orale des musiques traditionnelles. 2005 : Sula, premier album avec la Radio d’Estonie. 2008 : Lijnen, œuvre avec vidéo. 2014 : Arboles lloran por lluvia, nouvelle œuvre avec vidéo. Commandes du NYYD Ensemble (Harvemini Kirjutatud Nyyd Ensemble), de l’Ensemble U, de l’Ensemble Diferencias, du Chœur de chambre des Pays-Bas, de l’Orchestre de chambre de Munich, du Nieuw Ensemble, de l’Ensemble Vox Clamantis, du Quatuor de saxophones de Stockholm.
2010 : création d’Émilie à Lyon.
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Kaija Saariaho
1958: naissance à Helsinki. Obtient un Master’s Degree à l’Eastman School of Music (États-Unis) et un doctorat de musique à l’Académie Sibelius d’Helsinki, où il enseigne la composition et l’orchestration. Reçoit des commandes de toutes l’Europe. 2004 : enregistrement de son opéra Mothers and Daughters (livret de Paavo Haavikko) 2005 : reçoit le Prix Kalevala Prize pour avoir intégré les « runes » dans son langage contemporain. Compositeur invité du Festival des musiques Nordiques de Saint-Pétersbourg. 2006 : compositeur invité du Festival Musiques Demésurées de ClermontFerrand. 2008-2013 : compositeur en résidence de l’Orchestre de Joensuu.
2013 : Maan Varjot pour orgue et orchestre. Création française de Circle Map par l’Orchestre National de France.
2010 : publication de deux enregistrements consacrés à sa musique : Antti Puuhaara (Actes Sud) et Spells (Alba).
2016 : création de Only the Sound Remains par l’Opéra National des Pays-Bas. Nouvelle production de L’Amour de loin au Metropolitan Opera de New York.
2017 : en janvier, création de son opera Crossing of Four Roads au Théâtre d’Oulu.
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1983 : naissance à Zagreb en Croatie. 2012 : master en composition à l’Université de Musique de Stuttgart. 2012-2013 : suit le cursus de l’Ircam. 2013-2014 : résidence artistique à la Cité des arts de Paris sous l’égide de Stefano Gervasoni.
Iannis Xenakis
Née au bord de la Méditerranée dans les années 70. Est aussi connue sous le nom d’Ocean Viva Silver. A voyagé de port en port (Liverpool, San Francisco, New York et Rio de Janeiro). Pratique la musique en faisant intervenir sa vie et la fiction et en réunissant les expériences les plus curieuses.
2014 : Fonde le festival de musique contemporaine Novalis en Croatie, dont il est depuis lors le directeur artistique.
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© Christophe Rault
Valérie Vivancos
© Ruffin Relja
Davor Branimir Vincze
1922 : naît en Roumanie de parents grecs. Fait ses études à l’École polytechnique d’Athènes. 1945 : blessé, perd un œil. 1947 : s’installe à Paris. 1948-1960 : devient l’assistant de l’architecte Le Corbusier et conçoit avec lui le pavillon Philips de l’Exposition universelle de Bruxelles (1958). Travaille la composition avec Milhaud, Honegger et Messiaen. S’initie à l’électronique avec Varèse. 1955 : Metastasis.
2016 : commence un doctorat à l’université de Stanford (États-Unis) dans la classe de composition de Brian Ferneyhough. Interprètes : Ensemble Intercontemporain, Talea, Klangforum, Secession Orchestra.
1963 : publie l’ouvrage Musiques formelles. 1966 : Terretektorh. 1967 : conçoit le pavillon français de l’Exposition universelle de Montréal. 1970-1972 : associé au CNRS. 1971 : met en scène les fêtes de Persépolis à l’occasion de l’anniversaire de l’empire de Perse. 1977 : création de Jonchaies par l’Orchestre National de France. 1978 : Diatope pour le Centre Pompidou. 1992 : création de Pu wijnuej we fyp par la Maîtrise de Radio France. 2001 : meurt à Paris.
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biographies des interprètes A-B- C Accroche Note Aleksi Barrière Jean-Baptiste Barrière ˇ Martina Batic Guillaume Bourgogne Ensemble Cairn Jean-Claude Cotillard Court-Circuit
m-n- o Xavier de Maistre Clément Mao-Takacs clément marie Ernest Martinez-Izquierdo Donatienne Michel-Dansac Marisol Montalvo Manuel Nawri Neue Vocalsolisten Orchestre baroque de Finlande
D -E-F Jean Deroyer paul-alexandre Dubois Efji Klang Olari Elts Francesco Filidei Pia Freund
p- q -r Vladimir Percevic Dominique Pinon Quatuor Diotima Quatuor Meta4 Quatuor Opus 333
G -h-i Florentin Ginot Nora Gubisch Tuija Hakkila Nicolas Hodges Camilla Hoitenga Instant donné (L’)
s-t- u Ingrid Schoenlaub Secession Orchestra Dima Slobodeniouk Gabriel Suovanen Antti Tikkanen DavÓne Tines Nicolas Tulliez Oana Unc
j-k-l Florent Jodelet Morgan Jourdain Lyodoh Kaneko Eija Kankaanranta Anssi Karttunen Thomas Kellner Jennifer Koh Kari Kriikku Olivier Latry Anne Le Bozec Benjamin lévy
Orchestre National de France Orchestre Philharmonique de radio france Chœur de radio france Maîtrise de radio france
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Jean-Baptiste Barrière
© DR
© Marthe Lemelle
Aleksi Barrière
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Ensemble Accroche Note
direction artistique : Armand Angster
mise en scène
artiste multimédia
1981 : Françoise Kubler, soprano, et Armand Angster, clarinettiste, fondent Accroche Note. L’ensemble, à géométrie variable – du solo à l’ensemble de chambre – se consacre au répertoire contemporain ainsi qu’aux musiques improvisées.
1989 : naissance à Paris.
1958 : naissance à Paris. Études de musique, de philosophie, d’histoire de l’art, et de logique mathématique.
1994 : premier disque consacré à Horatio Radulescu ; suivront des enregistrements monographiques de Pascal Dusapin, Philippe Manoury, François-Bernard Mâche, Morton Feldman, Michaël Jarrel, Georges Aperghis, Ivan Fedele, Olivier Greif, Betsy Jolas. 2010 : crée Gone de Jérôme Combier, au festival Musica à Strasbourg. 2011 : invité du festival Présences au Théâtre du Châtelet où l’ensemble donne trois œuvres d’Esa PekkaSalonen en création française. 2012 : crée Suite francese III d’Ivan Fedele au festival Les Figures du Siècle à Montpellier ; invité du Festival Musica à Strasbourg et du Festival Aspect à Caen. Accroche Note est un ensemble conventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication (Drac du Grand Est) et la ville de Strasbourg, et soutenu par la Région Grand Est, le Conseil général du Bas-Rhin, la Spedidam et la Sacem. L’Ensemble est partenaire du Portail de la musique contemporaine.
2006 : première mise en scène cosignée avec Sarah Méadel : La Leçon de Ionesco. Études de philosophie à Paris, et de mise en scène et scénographie à la faculté de théâtre de Prague. 2008 : assistant du metteur en scène Peter Sellars à l’Opéra de Santa Fe. 2009 : metteur en scène, avec la compagnie d’arts multimédias Image Auditive, de Wozzeck de Berg. 2009-2011: accompagne en tant que dramaturge et traducteur une version de chambre de la Tétralogie de Wagner, montée par la compagnie T&M et dirigée par Antoine Gindt. 2011: fonde la Chambre aux échos avec le chef d’orchestre Clément Mao-Takacs. Huit créations de théâtre musical avec cette compagnie dans les cinq années qui suivent. Accompagne en tant que dramaturge une version de chambre de la Tétralogie de Wagner, montée par la compagnie T&M et dirigée par Antoine Gindt. 2012 : The Boy, The Forest and The Desert de Kim B. Ashton au Grimeborn Festival de Londres. 2013 : La Voix humaine de Poulenc au CNSMD de Paris. 2015 : artiste associé au Festival Novalis en Croatie. 2016 : La Passion de Simone de Kaija Saariaho, production de La Chambre aux échos en tournée européenne depuis 2013, au Lynch Theater à New York
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1981-1997 : parallèlement à la composition, est chercheur à l’Ircam de 1981, dans le cadre des projets Chant (synthèse de la voix chantée par ordinateur) et Formes (contrôle de la synthèse et composition avec ordinateur). Dirige successivement la Recherche Musicale, la Pédagogie et la Création. 1996 : entame une collaboration avec Maurice Benayoun pour qui il a composé la musique de plusieurs installations de réalité virtuelle. Sa pièce Chréode, a gagné le Prix de la Musique Numérique du Concours International de 1997 : compose la musique de 100 Objects to Represent the World, spectacle de Peter Greenaway créé au Festival de Salzbourg. 1998 : quitte l’Ircam pour se consacrer entièrement à la création. 2002 : réalise, avec le chorégraphe Jean-Claude Gallotta, Les Fantômes du temps, spectacle multimédia. 2006 : crée la partie visuelle de l’opéra L’Amour de loin de Kaija Saariaho, présenté au Berlin Festspiele Haus puis au Théâtre du Châtelet. 2012 : réalise des parties visuelles de l’oratorio La Passion de Simone de Kaija Saariaho à Helsinki. 2014 : concert rétrospective de ses œuvres au Miller Theatre de New York avec notamment les créations d’Ekstasis et du Jardin des Songes. 2016 : création à New York de Contemplation pour flûte, électronique et vidéo d’après un poème de Victor Hugo, et de Sensation/Eternity, œuvre multimédia pour le C4 Choir Ensemble, sur deux poèmes de Rimbaud.
direction
direction
Originaire d’Ajdovšˇcina en Slovénie.
1973 : naissance à Lyon où il étudie le saxophone.
2004 : diplômée du Département de Pédagogie musicale de l’Académie de Musique de Ljubljana. Poursuit ses études auprès de Michael Gläser à l’Université de Musique et des Arts de la Scène de Munich. Participé à des masterclasses, notamment auprès d’Eric Ericson. 2006 : reçoit le prix Eric Ericson au concours éponyme pour jeunes chefs de chœur ; 2004-2009 : dirige le chœur du Théâtre National d’Opéra et de Ballet de Ljubljana. Depuis 2009 : assistante du directeur de la Philharmonie de Slovénie dans le domaine de la musique chorale. 2011 : 90e anniversaire du compositeur Ingvar Lidholm avec l’Orchestre de chambre Eric Ericson Depuis 2012 : directrice artistique du Chœur Philharmonique de Slovénie. 2013 : concert avec l’Orchestre Philharmonique de Slovénie dans la série « Blue Subscription » 2014 : concert avec le Chœur de la radio suédoise au Festival de la Mer baltique 2016 : concert de clôture de saison du Rias Kammerchor. Concert avec le Chœur de la radio de Leipzig au festival Achava de Thuringe. Collabore avec le Chœur de la radio suédoise, le Chœur de chambre Eric Ericson, le Chœur de la radio néerlandaise, le Chœur de la radio danoise, l’Ensemble vocal du Danemark, l’Ensemble vocal de Stuttgart, le RIAS Kammerchor, et avec des chefs tels que Valéry Gergiev, Marcus Creed, Heinz Holliger, Jaap van Zweden, Hartmut Haenchen, Ginandrea Noseda, Markus Stenz.
© Agathe Poupeney
Ensemble Cairn
© Lou Scamble
Guillaume Bourgogne
© DR
Martina Batič
1999 : premiers prix de direction d’orchestre, harmonie, analyse musicale et orchestration, et diplôme de formation supérieure, au CNSMD de Paris. 2000-2008 : directeur musical de l’Orchestre Synaxis. 2001 : Mysterious morning, enregistré avec le Quatuor Habanera. 2002 : directeur musical de l’Ensemble Cairn, aux côtés du compositeur Jérôme Combier ; ils enregistrent Pays de vent, Vies silencieuses, Lieux et Non-Lieu de Thierry Blondeau, Furia de Raphaël Cendo. 2003-2008 : dirige l’Orchestre Gulbenkian à Lisbonne. 2010-2014 : chef principal de la Camerata Aberta, à São Paulo, au Brésil. 2011 : parution de Cité Folk, enregistré avec l’Ensemble Op.Cit qu’il a fondé, mêlant répertoire et improvisation. 2013 : nommé professeur de direction de musique contemporaine à l’Université McGill, à Montréal, et responsable du McGill Contemporary Music Ensemble.
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Les cairns sont ces petits amas de pierres que l’on trouve sur les sentiers de montagne et qui servent de repères ; ainsi, l’Ensemble Cairn souhaite créer un chemin d’écoute et mettre en perspective des musiques de différents horizons ou encore se confronter à d’autres formes artistiques. 1997 : création de l’ensemble dont Jérôme Combier assure la direction artistique et Guillaume Bourgogne la direction musicale. 2005 : crée le cycle Vies silencieuses de Jérôme Combier au Festival Why Note à Dijon. 2006 : en résidence à l’Abbaye de Royaumont pour trois ans. 2007 : « Un Cairn à Thierry Blondeau » à l’Abbaye de Royaumont ; enregistrement de Vies silencieuses. 2008 : Les Aveugles de Xavier Dayer, à l’Amphithéâtre de l’Opéra Bastille. 2011 : concert au Festival Musica à Strasbourg. 2013 : Un Cairn à John Hoellenbeck, à Douai et à Orléans. L’Ensemble Cairn est aidé par le ministère de la Culture et de la Communication au titre des Ensembles à Rayonnement National et International, par la Drac de la région Centre-Val de Loire au titre de l’aide aux ensembles conventionnés, et conventionné par ladite région. Il reçoit le soutien de la Spedidam et de la Sacem au titre de l’aide aux ensembles spécialisés.
mise en scène Avec la compagnie qui porte son nom, a écrit, mis en scène et joué des pièces de théâtre visuel : Les hommes naissent tous EGO, Trekking, Occupe toi de moi !, La Vie en rose, Le Travail, Fin de série. Se consacre à la mise en scène et collabore avec Pierre Notte, Daniel Pennac, les clowns Les Cousins, Anne Baquet, Jean-Paul Farré, Irma Rose, Aire de cirque… 2003-2013 : directeur de l’École Supérieure d’art dramatique de Paris. 2015 : rejoint La fabrique opéra et met en scène Carmen puis, en 2016, La Flûte enchantée. Anime des stages sur le théâtre gestuel et burlesque dans le monde entier.
Jean Deroyer
© DR
© Jean Radel
Ensemble Court-Circuit
© Olivier Bernard
Jean-Claude Cotillard
Philippe Hurel direction artistique Jean Deroyer direction musicale 1991 : création de l’ensemble par Philippe Hurel et Pierre-André Valade à la suite d’une rencontre avec les fondateurs de la galerie Analix de Genève. Ensemble « créé par un compositeur pour des compositeurs », en faveur de la création musicale. Invité des festivals et des hauts lieux français de la création et de la diffusion. S’implique dans des projets interdisciplinaires (ciné-concerts, créations chorégraphiques…). 2006-2011 : participe aux programmes européens Integra et Renew Music Project. 2011-2014 : partenariat avec le Théâtre des Bouffes du Nord à la faveur de deux opéras de chambre de Frédéric Verrières mis en scène par Guillaume Vincent (The Second Woman et Mimi). 2012 : s’implante dans les Hauts-deSeine où il mène de nombreux projets pédagogiques. 2018 : création de La Princesse légère, opéra de Violeta Cruz mis en scène par Jos Houben à l’Opéra Comique. L’ensemble Court-circuit est soutenu par la Drac d’Île-de-France-ministère de la Culture et de la Communication au titre du programme des Compagnies et ensembles à rayonnement national et international (Cerni), et reçoit le soutien du Conseil départemental 92, de la Sacem de la Spedidam, de Musique Nouvelle en Liberté, du FCM et de MFA.
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direction 1979 : naissance. Intègre le CNSMD de Paris à l’âge de quinze ans où il obtient cinq premiers prix. 2007 : dirige Gruppen de Stockhausen pour trois orchestres et trois chefs, dans le cadre du festival de Lucerne, avec Peter Eötvös et Pierre Boulez. 2008 : directeur musical de l’ensemble Court-circuit. 2010 : crée Les Boulingrin, opéra de Georges Aperghis à la tête du Klangforum Wien à l’Opéra Comique, dans une mise en scène de Jérôme Deschamps. Il dirige ensuite Pelléas et Mélisande à l’Opéra de Rouen et l’Orchestre Philharmonique de Radio France dans Ariane et Barbe Bleue de Dukas. 2012 : crée l’opéra JJR de Philippe Fénelon mis en scène par Robert Carsen à Genève. Depuis 2014 : chef principal de l’Orchestre de Normandie. A dirigé les orchestres les plus prestigieux du monde entier.
Paul-Alexandre Dubois
Olari Elts
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© Marco Borggreve
Efji Klang
direction
Étudie la musicologie à la Sorbonne et le chant avec Camille Maurane, au Studio Versailles Opéra, puis au CNSMD de Paris avec William Christie et Robert Dumé.
1971 : naissance à Tallinn en Estonie.
Membre fondateur du Chœur de chambre Accentus et d’Axe 21, pour lesquels il assura la préparation d’œuvres de Berio, Kurtág et Holliger et la direction artistique d’œuvres de Bussotti et Cage.
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baryton
Afin de donner vie à des projets originaux, le percussionniste Florent Jodelet convie des complices talentueux et enthousiastes au sein d’Efji Klang, nouvel ensemble à effectif variable.
2000 : remporte le concours international Sibelius des chefs d’orchestre. 2001-2006 : chef titulaire de l’Orchestre National symphonique de Lettonie. 2006-2011 : invité d’honneur de l’Orchestre de Bretagne.
Participe à de nombreuses créations (A l’Agité du Bocal de Bernard Cavanna, Robert le Cochon de Marc-Olivier Dupin à l’Opéra Comique…). Avec la compagnie Le Carrosse d’Or a débuté comme chanteur-marionnettiste dans La Maison qui chante de Betsy Jolas en 2013 et Courte longue vie au grand petit roi d’Alexandros Markeas en 2015.
2007-2010 : invité par le Scottish Chamber Orchestra.
Signe plusieurs mises en scène (Le Maréchal-Ferrant de Philidor, Une Éducation manquée de Chabrier, La Colombe de Gounod…). Membre du conseil artistique de La Péniche Opéra pendant dix ans, a assuré la direction musicale des Lundis De La Contemporaine.
2016-2017 : fait ses débuts avec le Gewandhaus de Leipzig.
2011-2014 : invité principal de l’Orchestre Philharmonique d’Helsinki. 2015 : dirige l’opéra Eugène Onéguine de Tchaïkovski lors d’une tournée en Norvège et dan le cadre de l’Arctic Opera.
2015 et 2016 : joue et chante dans Le Dibbouk de Shalom Anski mis en scène par Benjamin Lazar.
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Florentin Ginot
© Marc Ginot
© Antti Hannuniemi
Pia Freund
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Francesco Filidei
orgue
soprano
contrebasse
1973 : Naissance à Pise. Études au conservatoire de Florence puis au CNSMD de Paris.
1964 : naissance à Turku (Finlande). Fait ses études de chant à l’Académie Sibelius à Helsinki. Est depuis lors invitée régulièrement par l’Opéra national de Finlande.
Étudie au CNSMD de Paris.
2005 : Sélectionné par le comité de lecture de l’Ircam ; en résidence à l’Académie Schloss Solitude, à Stuttgart, en Allemagne. 2006 : séjour à la Casa de Velásquez. 2009 : Concertino di Aix est créé au Festival d’Aix-en-Provence. 2010 : invité du festival Voix Nouvelles de Royaumont où est créé Finito ogni gesto. 2011 : création de Ballata pour orgue et ensemble, commande de l’Ircam pour le Festival Agora. 2012 : séjourne à la Villa Médicis. 2015 : premier opéra, Giordano Bruno, créé au Festival Musica. Publication de Dans la peau du son, ouvrage monographique que lui consacre l’Ensemble 2e2m auprès duquel il est en résidence.
2006 : crée l’oratorio La Passion de Simone de Kaija Saariaho au Jugendstiltheater de Vienne. Son répertoire va du baroque au contemporain, en passant par des rôles tels que Micaëla (Carmen), Pamina (La Flûte enchantée), Belinda (Dido and Aeneas), etc. 2011 : participe à la création d’un « opéra monologue » de Lotta Wennäkoski au festival Musica Nova d’Helsinki. Chante sous la direction d’Esa-Pekka Salonen, Jukka-Pekka Saraste, Peter Schreier… avec le Royal Philharmonic Orchestra, Le Scottish Chamber Orchestra, l’Orchestre National d’Île-deFrance, etc.
2016 : invité en tant que compositeur au festival Présences.
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2015 : devient membre de l’Ensemble Musikfabrik (Cologne). Se consacre au répertoire de soliste, à la création et à l’invention de formes scéniques. Se produit régulièrement en Europe avec l’ensemble Modern (Francfort), l’ensemble Intercontemporain (Paris), l’ensemble L’Itinéraire, l’Ensemble Aleph et l’ensemble CrossingLines (Barcelone). Collabore avec les compositeurs Helmut Lachenmann, Rebecca Saunders, Georges Aperghis, Liza Lim, etc. Lauréat 2015 de la Fondation Banque Populaire, il enregistre cette même année un CD dans la collection « Jeunes Solistes » de la Fondation Meyer.
© Ida Pimenoff
© Brian Benson
Nicolas Hodges
© Eric Richmond
Tuija Hakkila
Nor a Gubisch
mezzo-soprano
piano
piano
1971 : naissance à Paris. Étudie le piano avec Catherine Collard puis le chant à la Maîtrise de Radio France.
1959 : naît à Hämeenlinna (Finlande). Étudie à l’Académie Sibelius avec Liisa Pohjola et Eero Heinonen et poursuit ses études à Paris, au CNSMD avec Jacques Rouvier et Theodor Paraschivesco, puis avec Claude Helffer, et avec Malcolm Bilson aux États-Unis. Autres enseignants influents ont inclus William Pleeth, György Sebök et Dmitri Bashkirov.
1970 : naissance à Londres. Effectue ses études à la Christ Church Cathedral School d’Oxford, au Winchester College et à l’Université de Cambridge. Étudie le piano avec Robert Bottone, Susan Bradshaw et Sulamita Aronovsky ; la composition avec Michael Finnissy et Robin Holloway. Se spécialise dans l’interprétation de la musique contemporaine.
1988 : rencontre Alain Altinoglu au Conservatoire National de Région de Saint-Maur, où ils font tous deux des études de piano. 1991 : intègre le CNSMD de Paris, dans la classe de chant de Christiane Eda-Pierre. 1995 : premier prix de chant. Débuts à l’opéra avec Carmen à Paris, Berlin et Zurich. 2003 : enregistre Les Fées du Rhin d’Offenbach sous la direction de Friedemann Layer. 2010 : enregistre les mélodies de Duparc avec Alain Altinoglu (piano). 2013 : enregistre Thérèse de Massenet sous la direction d’Alain Altinoglu. Interprète les grands rôles de mezzo avec les meilleurs chefs dans tous les théâtres du monde.
2005-2008 : enseigne au Conservatoire de Copenhague. 2012 : publie un enregistrement d’œuvres de chambre de Kaija Saariaho. 2014 : nommée professeur de piano à l’Académie Sibelius d’Helsinki. A été directeur artistique de différents festivals (Hämeenlinna, Espoo…) et se produit dans le monde entier avec Karita Mattila, Vera Beths, Anner Bijlsma, Mikael Helasvuo, SirkkaLiisa Kaakinen-Pilch, Anssi Karttunen, Alexei Lubimov et des chefs tels que Okko Kamu, Jukka-Pekka Saraste, Leif Segerstam et Sakari Oramo. Son répertoire s’étend de Bach à la musique contemporaine.
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2003 : crée les Dialogues for Piano and Orchestra d’Elliott Carter. 2005 : devient professeur de piano à la Musikhochschule de Stuttgart. 2008 : crée In Seven Days pour piano et orchestre de Thomas Adès. Suscite également des œuvres de Salvatore Sciarrino, James Clarke, Michael Finnissy, Jeroen Speak, Beat Furrer, Konrad Boehmer, Hugues Dufourt, etc. Se produit dans le monde entier.
Née à Grand Rapids (Michigan). Obtient une licence d’art au Collège Calvin, ainsi qu’un diplôme des métiers d’art à l’université de l’Illinois en classe d’ethnomusicologie. Son répertoire s’étend de Bach et Schubert à Kaija Saariaho et Stockhausen. S’est notamment produite au Carnegie Hall de New York, au Royal Festival Hall de Londres ainsi qu’au Japon, sous la direction de Marin Alsop, JukkaPekka saraste, Christoph Eschenbach, etc.
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© Helmut Schulz
flûte
Florent Jodelet
L’Instant donné
2002 : création de l’ensemble. Travaille de manière collégiale, sans chef et à géométrie variable. Depuis 2005 : se produit régulièrement au théâtre l’Échangeur de Bagnolet. Invite des artistes tels que la chanteuse Marion Tassou ou l’ensemble vocal Exaudi. Son répertoire s’étend du XIXe siècle à la musique d’aujourd’hui 2016 : reçoit le soutien de la Drac au titre de l’aide aux compagnies nationales. S’est notamment produit au Festival d’Automne à Paris, à l’Ircam ainsi qu’au festival Musica de Strasbourg. L’Instant donné reçoit le soutien du ministère de la Culture / Drac d’Île-de-France au titre de l’aide aux compagnies nationales, de la Sacem, de La Culture avec la copie privée et de la Spedidam.
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Camilla Hoitenga
percussion Études avec Michel Cals, puis Jacques Delécluse au CNSMD de Paris. Perfectionnement avec Jean-Pierre Drouet. Suit les cours d’Acoustique de Xenakis à l’Université de Paris I et étudie la musique électroacoustique avec Michel Zbar. Donne des récitals dans toute l’Europe. Durant le Festival Höregäng de Vienne (Autriche), crée le Concerto pour percussion « …Un long fracas de rapide céleste… » de Michael Jarrell avec l’Orchestre de la Radio de VienneRSO Wien au Konzerthaus. Participe aux concerts de l’Ircam et de l’Ina-GRM. A collaboré avec l’Ensemble Intercontemporain et les ensembles 2e2M, l’Itinéraire, Court-Circuit. Continue de se produire au sein de l’Ensemble TM+ dont il est un des musiciens fondateurs. 1988 : Est nommé au sein de l’Orchestre National de France et joue avec les plus grands chefs. A fondé avec ses collègues percussionnistes de l’Orchestre National le groupe ad’ONF. 2007 : Est associé par le chorégraphe américain Bill T. Jones à la création du spectacle Walking The Line dans les galeries du Musée du Louvre. 2009 : Collabore à un spectacle multimédia avec la chanteuse pop brésilienne Lica Cecato. Professeur-assistant de la classe de percussion au CNSMD de Paris. Est invité régulièrement pour des masterclasses dans le monde entier. Dirige une collection pédagogique aux éditions Gérard Billaudot 2016 : Lance le groupe Efji Klang.
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© DR
© DR
Eija Kankaanranta
Lyodoh Kaneko © Abramowitz Christophe
Morgan Jourdain
direction
violon
kantele
Études de musicologie et de direction. Devient chef de chœur à la Maîtrise de Radio France aux côtés de Sofi Jeannin, et crée l’ensemble vocal féminin Opus 104, spécialisé dans les œuvres du XXe siècle et le répertoire contemporain. Compose et arrange de la musique pour le Chœur de l’Armée française, Le Poème harmonique, Les Cris de Paris. Avec le metteur en scène Benjamin Lazar, crée plusieurs spectacles musicaux originaux : Ursule 1.1, Karaoké et Lalala - opéras en chansons. En 2014 est paru chez Harmonia Mundi sa restitution de la Trauermusik (BWV 244a) de Johann Sebastian Bach, enregistrée par l’Ensemble Pygmalion et Raphaël Pichon.
Lauréat d’un premier prix de violon au CNSMD de Paris. Membre de l’Orchestre National de France. Joue avec Sarah Nemtanu, les violoncellistes Marc Coppey et Roland Pidoux, le clarinettiste Romain Guyot, l’altiste Lise Berthaud, la pianiste Vanessa Wagner… Fait régulièrement partie des « Dissonances » créées par David Grimal. Membre fondateur du Quatuor Ellipse composé exclusivement de musiciens de l’Orchestre National de France.
Pratique le kantele dans le cadre de concerts et d’improvisations. Se produit avec les plus célèbres orchestres. A créé des œuvres d’Asta Hyvärinen, Michael Finnissy, Jukka Tiensuu, Lotta Wennäkoski, Juhani Nuorvala… 2007 : publie son enregistrement Griffyr – contemporary music for kantele. 2009 : est le premier joueur de kantele à obtenir un doctorat à l’Académie Sibelius. 2016-2018 : participle à la creation de l’opéra de Kaija Saariaho Only the Sound Remains (qui sera représenté à l’Opéra National de Finlande en avril 2017 ainsi qu’à l’Opéra de Paris en 2018).
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Thomas Kellner
© Juergen Frank
Jennifer Koh
© DR
© Irmeli Jung
Anssi Karttunen
violoncelle
comédien
violon
1960 : naissance en Finlande. A eu pour maîtres Erkki Rautio, William Pleeth, Jacqueline du Pré et Tibor de Machula. A créé plus de 160 œuvres, dont 28 avec orchestre, d’Usko Meriläinen, Magnus Lindberg, Kaija Saariaho, Tan Dun, Rolf Wallin, Denis Cohen, Luca Francesconi, Esa-Pekka Salonen, Martin Matalon, etc. Un grand nombre ont été enregistrées.
1981 : naissance en Transylvanie (Roumanie). Fait ses études de théâtre et médias à l’université de Bayreuth puis à l’université Anton Bruckner de Linz.
1976 : naissance dans l’Illinois.
2006 : intègre le CNSAD dans les classes de Patrick Catalifo, Christiane Cohendy, Lucien Attoun…
1994 : médaillée du concours international Tchaïkovski.
1994-1998 : est directeur artistique de l’Orchestre de chambre Avanti ! à Helsinki et directeur du festival Suvisoitto à Porvoo (Finlande). 1995 et 1999 : directeur artistique de la Biennale d’Helsinki. 1999-2005 : violoncelle solo du London Sinfonietta. Signe de nombreuses transcriptions. Forme le Zebra Trio avec le violoniste Ernst Kovacic et l’altiste Steven Dann. Joue en duo avec le pianiste Nicolas Hodges. Est membre fondateur du label discographique Petals. Enseigne à l’École Normale de Musique à Paris. Joue un violoncelle fabriqué par Francesco Ruggeri à Crémone (1670).
2006 : commence sa carrière française avec Mademoiselle Julie qu’il monte avec Louise Heem. 2007 : réalise une mise en espace au Théâtre Ouvert : Vraiment un homme à Sangatte de Lancelot Hamelin. 2007 : joue dans La Cerisaie au Studio-théâtre de la Comédie-Française, mise en scène par Chritiane Cohendy. 2011 : une collaboration entre le Théâtre des Amandiers de Nanterre et le Théâtre National de Téhéran lui permet de jouer dans le spectacle multilingue À la recherche de la naissance et de la disparition des mammouths mis en scène par Ali Razi, en Iran. Depuis 2013 : joue La Passion des soldats de la Grande Guerre à l’Institut Goethe de Paris, à la Maison Heinrich Heine et au Théâtre de l’Opprimé. 2014 : commence une collaboration avec Mathieu Huot, Non, non merci, au théâtre Bagatelle à Avignon. 2016 : adaptation franco-allemande de Quartett de Heiner Müller (mise en scène de Mathieu Huot).
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Diplômée en littérature anglaise de l’Oberlin College, et de l’institut Curtis.
2012-2014 : joue le rôle d‘Einstein dans Einstein on the Beach de Philip Glass. 2016 : enregistre avec l’Orchestre symphonique d’Odense l’œuvre complète pour violon et orchestre de Tchaïkovski, sous la direction d’Alexander Vedernikov. Enregistre Shared Madness, petites pièces pour violon virtuose du XXIe siècle. Est aussi directrice artistique de l’agence artistique « Arco collaborative », association à but non lucratif.
© David Santini Zenfleurs
Anne Le Bozec
© Deyan Parouchev
Olivier Latry
© Stefan Bremer
Kari Kriikku
clarinette
orgue
piano
1956 : naissance à Seinäjoki.
1962 : naissance et études musicales à Boulogne-sur-Mer.
Après des études de piano, musique de chambre et accompagnement au CNSMD de Paris, suit les masterclasses de Leonard Hokanson, Tabea Zimmerman, Gundula Janowitz, Dietrich Fischer-Dieskau. Est boursière de la Fondation pour la vocation BleusteinBlanchet, de la Fondation Yamaha, de la Kunststiftung Baden-Württemberg.
1998 : devient directeur de l’orchestre Avanti ! 2014 : crée le Concerto pour clarinette d’Unsuk Chin sous la direction de Kent Nagano. 2016 : joue Hysterisis de Michel van der Aa’s avec le Tapiola Sinfonietta. 2016-2017 : joue avec différents orchestres D’om le vrai sens de Kaija Saariaho.
1978 : entre dans la classe d’orgue de Gaston Litaize au CNR de Saint-Maur. Travaille l’écriture avec Jean-Claude Raynaud au Conservatoire de Paris. 1981-1985 : titulaire du grand orgue de la cathédrale de Meaux. 1983 : nommé professeur d’orgue à l’Institut catholique de Paris, puis au CNR de Reims. Depuis 1985 : organiste titulaire du grand orgue de Notre-Dame de Paris aux côtés de Philippe Lefebvre et JeanPierre Leguay. 1988 : l’American Guild of Organists l’invite au congrès de Houston. 1990 : succède à Gaston Litaize au CNR de Saint-Maur. 1995 : nommé professeur d’orgue au CNSMD de Paris aux côtés de Michel Bouvard. S’attache à faire vivre la musique française des XVIIe au XXe siècles parallèlement à l’art de l’improvisation. S’est produit dans plus de cinquante pays sur les cinq continents. A réalisé de nombreux enregistrements (Bach, Mozart, Schumann, Widor, Franck, Vierne, Duruflé…).
Pratique la musique de chambre avec SunHae Im, Sabine Devieilhe, Amel Brahim-Djelloul, Karen Vourc’h, Janina Baechle, Ute Döring, Konstantin Wolff, Christian Immler, Philippe Huttenlocher, Didier Henry, la flûtiste Sandrine Tilly, la violoniste Olivia Hughe, Michel Portal, Roland Hermann, Gaëlle Arquez, Geneviève Laurenceau, Nicolas Dautricourt, Emmanuelle Bertrand, Hélène Collerette, Gérard Poulet, Miguel Da Silva, Christian Ivaldi, les Quatuors Ardeo, Parisii, Callino, Navarra, Akilone, le quintette Moraguès… Travaille avec le metteur en scène Catherine Dune et le chorégraphe Hans-Werner. 2013 : publie un enregistrement des Sonates pour violoncelle et piano de Beethoven avec Alain Meunier. 2014-2016 : publie quatre enregistrements pour la collection « Les Musiciens de la Grande Guerre » en duo avec Marc Mauillon, Alain Meunier et Françoise Masset. 2016 : publie un disque avec la mezzo Isabelle Druet consacré aux poèmes de Shakespeare mis en musique. Anne Le Bozec est professeur d’accompagnement vocal au CNSMD de Paris. Elle a dirigé pendant cinq ans l’unique classe allemande de mélodie française, à la Hochschule de Karlsruhe.
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© Vasco Pretobranco 2016
Clément Mao-Takacs
© Jean-Baptiste Millot
Xavier de Maistre
© Virgine Merle
Benjamin Lévy
régie informatique musicale Ircam
harpe
direction
Issu d’une double formation en sciences et en musique (conservatoires de SaintOuen et Cergy-Pontoise, CNSMD de Paris). A suivi une formation avec des chorégraphes à l’Abbaye de Royaumont, travaillé dans le théâtre musical avec Benjamin Lazar. Joue régulièrement avec le saxophoniste de jazz Raphaël Imbert. Depuis 2008, collabore l’Ircam. Travaille également dans le secteur privé au sein d’entreprises spécialisées dans les technologies audio et créatives. Participe à des projets artistiques (musique contemporaine, jazz, improvisation libre, théâtre, danse) en tant que musicien à l’ordinateur et réalisateur en informatique musicale.
1973 : naissance à Toulon. Se forme avec Vassilia Briano au conservatoire de sa ville natale avant de se perfectionner auprès de Catherine Michel et Jacqueline Borot à Paris. Parallèlement, étudie à Sciences-Po Paris puis à la London School of Economics.
Le chef d’orchestre Clément Mao-Takacs mène une carrière internationale : il a travaillé à l’Opéra de Budapest (2002) et à l’Opéra de Rome (2003-2008), et a été invité par le Festival Orchestra of Sofia, l’Orchestre de Bretagne, l’ICE Ensemble, Avanti ! le Chamber Orchestra, les ensembles Aquilon et Initium, l’Orchestre National des Pays de la Loire. En 2011 il fonde Secession Orchestra dont il assure la direction musicale et artistique.
1998 : premier prix et deux prix d’interprétation à la USA International Harp Competition. Premier musicien français admis au sein de l’Orchestre Philharmonique de Vienne. Depuis 2001 : professeur à la Musikhochschule de Hambourg. Donne des masterclasses à la Juilliard School de New York, à l’Université Toho de Tokyo et au Trinity College de Londres. 2002 : premier harpiste à se produire en soliste dans un concert d’abonnement de la Philharmonie de Vienne. Se produit sous la direction d’André Previn, Sir Simon Rattle, Riccardo Muti, Daniele Gatti, Philippe Jordan, Kristjan Järvi, Bertrand de Billy, etc., aux côtés de Kathleen Battle, Diana Damrau, Barbara Bonney, Antoine Tamestit, Magali Mosnier… 2013 : parution d’un dévédé avec Diana Damrau. 2014 : crée le Concerto pour harpe que lui dédie Krzysztof Penderecki avec l’Orchestre de Paris à la Salle Pleyel. 2015 : publie Moldau, enregistrement consacré au répertoire slave. 2016-2017 : crée au Suntory Hall de Tokyo Trans, le concerto pour harpe de Kaija Saariaho repris au festival Présences. Intrerprète avec les Arts florissants et William Christie un programme inspiré de Marie-Antoinette, qui sera enregistré. Xavier de Maistre joue sur une harpe Lyon & Healy.
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Il dirige avec la même aisance les répertoires symphonique et lyrique, du classique au contemporain. Dédicataire et créateur de nombreuses œuvres, il dirige souvent la musique de Kaija Saariaho : création de la version de chambre de La Passion de Simone aux festivals Melos-Ethos (Bratislava), Codes (Lublin), Saint-Denis, Clermont-Ferrand (La Comédie, Scène Nationale), Njord Biennale (Copenhague), New York (G. W. Lynch Theater), Bergen ; création danoise du concerto Notes on Light ; il interprète régulièrement plusieurs autres opus de son catalogue et prépare d’ailleurs un enregistrement de ses œuvres avec Secession Orchestra. Il est le cofondateur avec le metteur en scène Aleksi Barrière de la compagnie La Chambre aux échos (théâtre musical, opéra). Diplômé du CNSMD de Paris, lauréat du Festival de Bayreuth, des Fondations del Duca et Cziffra, il est également pianiste et compositeur, et vient de créer deux festivals, l’un à Paris, l’autre en Bretagne.
Ernest Martinez Izquierdo
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Donatienne Michel-Dansac
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Clément Marie
ingénieur du son Ircam
direction
soprano
2007 : diplômé du master Image et Son obtenu à l’ISB de Brest. Intègre l’Ircam pendant un an en tant qu’assistant son.
1962 : naissance à Barcelone. Études à Barcelone et à Paris. Directeur honoraire de l’Orchestre symphonique de Navarre et principal chef invité de l’ensemble Barcelona 216.
Étudie le violon, le piano, entre à la Maîtrise de l’Opéra de Nantes à 10 ans. Diplômée du CNSMD de Paris. À 23 ans : Laborintus II de Berio sous la direction de Boulez. Interprète le répertoire classique et baroque (Rameau, Haendel, Mahler, Barber, Ligeti, Crumb…) sous la direction de François-Xavier Roth, Sylvain Cambreling, Ludovic Morlot, Enrico Pomàrico, etc. Travaille aux côtés d’artistes plasticiens, tourne pour le cinéma et le théâtre. Interprète Le Marteau sans maître de Boulez à l’occasion de ses 90 ans. Membre du jury de sélection de la Villa Medici, enseigne à l’IMD de Darmstadt, et Regent Lecturer à l’UC de Berkeley
Depuis 2008 : collabore avec l’Ircam en tant qu’ingénieur du son indépendant pour la création et la diffusion d’œuvres contemporaines à Paris et en tournée. Intervient au sein du cursus de pédagogie. Travaille aussi avec l’ensemble Cairn, les Solistes XXI le Grame, l’Ensemble Intercontemporain et l’Académie de Lucerne. Sonorise des concerts de musiques actuelles, de jazz et de musiques traditionnelles pour Aufgang, Rami Khalifé et Bachar Mar Khalifé (France-Liban), Marcel Khalifé (Liban), Vanessa Wagner X Murcof (France-Mexique), Pascal Schumacher (Luxembourg), Benoit Delbecq (France), Jozef Dumoulin (France-Belgique), etc. Intervient en tant que régisseur son dans le spectacle vivant auprès de chorégraphes et metteurs en scène (Marion Lévy, Olga De Soto, Vincent Macaigne…), ainsi que pour des salles de concert (Philharmonie de Paris, La Marbrerie…) et des festivals (ManiFeste, Biennale Musique en Scène, Days Off, Looping, Beyond My Piano, MaMa…).
1985 : fonde l’ensemble Barcelona 216, spécialisé dans l’interprétation du répertoire de musique de chambre contemporain. 1988 : nommé chef assistant de l’Orchestre National d’Espagne. 1989 : Pierre Boulez l’invite comme chef assistant à l’Ensemble Intercontemporain. 1997-2013 : directeur musical de l’Orchestre Symphonique de Navarre. 2002-2006 : directeur musical de l’Orchestre Symphonique de Barcelone et de l’Orchestre National de la Catalogne, dont il sera principal chef invité jusqu’en 2009. Depuis 2006 : membre de l’Académie royale catalane des beaux-arts de Sant Jordi. 2016-2017 : dirige la création du Concerto pour harpe de Kaija Saariaho à Tokyo avec l’Orchestre Symphonique de Tokyo, repris avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France dans le cadre de Présences. Création de l’opéra de Martin Matalon L’Ombre de Venceslao à Rennes. Dirige Adriana Mater de Kaija Saariaho (mise en scène : Peter Sellars) à l’Opéra National de Finlande et à Santa Fe, Carmina Burana (mise en scène : La Fura dels baus) à l’Opéra de Québec.
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2016-2017 : à Munich (Bayerische Rundfunk), Berlin (Le Marteau sans maître, François-Xavier Roth), Cologne (Gürzenish Orchester), Milan (Milano Musica : Quatre chants pour franchir le seuil de Gérard Grisey)… Est Chevalier des arts et lettres. Le Grand Prix in honorem pour l’ensemble de sa carrière lui a été décerné par l’Académie Charles Cros.
Manuel Nawri
soprano
direction
Née aux États-Unis. Étudie au Mannes College de New York et à l’Opéra Studio de Zurich. Se fait remarquer dans le rôle de Lulu d’Alban Berg, ainsi que dans des opéras de Strauss, Gluck, Donizetti, Mozart…
1974 : naît à Überlingen, en Allemagne. Étudie à Fribourg (Allemagne) et Odessa. Est l’assistant de Peter Eötvös, Sausanna Mälkki et Stefan Asbury. Dirige les plus grands orchestres dans le cadre des festivals les plus prestigieux.
A collaboré avec de nombreux compositeurs tels que Matthias Pintscher, Olga Neuwirth, Wolfgang Rihm ; s’est produite au Carnegie Hall sous la direction de Christoph Eschenbach avec l’Orchestre de Philadelphie. S’est également produite avec l’Orchestre Philharmonique de Vienne, le Philharmonique de Londres, l’Orchestre de Paris, etc., sous la direction de Daniel Harding, Vladimir Jurowski, Christopher Hogwood, etc.
Depuis 2008 : professeur invité à l’École de musique Hanns Eisler de Berlin. 2008-2010 : directeur artistique du Klangzeitort, institut pour la nouvelle musique installé à Berlin. 2013 : directeur artistique du cycle « Neue Szenen » au Deutsche Oper de Berlin.
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Neue Vocalsolisten Stuttgart
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Marisol Montalvo
1984 : se réunissent à l’occasion du cycle « Musik des Jahrhunderte ». 2000 : forment un ensemble vocal de musique de chambre. Composé de sept solistes (de la soprano colorature au contre-ténor et à la basse profonde). Crée une vingtaine d’œuvres nouvelles chaque année en collaboration avec des ensembles spécialisés, des orchestres radiophoniques, des opéras, des théâtres indépendants, des studios électroniques, des festivals…
Vladimir Percevic
© James Weston
Dominique Pinon
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Orchestre baroque de Finlande
(Suomalainen barokkiorkesteri)
alto
comédien
1989 : naissance de l’orchestre sous le nom « Sixth Floor Orchestra ».
1987 : naissance. Commence la musique à l’âge de six ans à l’École pour Jeunes Talents de Cuprija en Serbie.
A notamment joué :
2005-2008 : sous la direction artistique de Tuomas Hannikainen, interprète les symphonies de Beethoven sur instruments d’époque, pour la première fois en Finlande. 2009 : se fait appeler « Finnish Baroque Orchestra » (FiBO). Se produit régulièrement dans le cadre d’une résidence à la Maison de la Noblesse d’Helsinki. 2014 : accueille le violoniste Antti Tikkanen comme nouveau directeur artistique. L’Orchestre baroque de Finlande reçoit le soutien de la ville d’Helsinki et du ministère de l’Éducation et de la Culture.
2002 : Premier prix du Concours national des jeunes altistes à Belgrade. Diplômé de l’Université de Belgrade, est invité par Gérard Caussé au CNSMD de Paris. 2013 : poursuit ses études en master de musique de chambre dans la classe de Hae-Sun Kang. Joue avec les plus grands chefs et les meilleurs orchestres. Participe à des projets de l’Ircam, collabore avec plusieurs compositeurs tels que George Benjamin, Bruno Mantovani, Stefano Gervasoni, Gérard Pesson… Est boursier de la Fondation Meyer, du Gouvernement français, de l’ambassade de France à Belgrade et de la Villa Musica de Schloss Engers en Rhénanie-Palatinat. 2016 : est choisi comme jeune artiste en résidence au Festival Clos Vougeot. Joue un alto fabriqué par Guadagnini en 1780 prêté par la Fondation Zilber/Rampal.
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– au cinéma, dans Diva de JeanJacques Beineix (1980), Frantic de Roman Polanski (1988), La Cavale des fous de Marco Pico (1993), Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet (2003), Roman de gare d’Hervé Picard (2006), Colère de Jean-Pierre Mocky (2009), Deux nuages de Jean-Pierre Jeunet (2012), Croc blanc d’Alexandre Espigarès (2016), etc. – au théâtre, dans Station-service et L’Inconvenant de et par Gildas Bourdet (1988), L’Ombre de Venceslao mis en scène par Jorge Lavelli (1999), Le Songe d’une nuit d’été mis en scène par Yannis Kokkos (2002), La Folle de Chaillot mis en scène par Didier Long (2012), Un fil à la patte mis en scène par Christophe Lidon (2016), etc.
2012-2016 : en résidence au Théâtre des Bouffes du Nord à Paris. 2016 : pour célébrer les vingt ans d’existence du quatuor, fait paraître un coffret consacré à la seconde École de Vienne et lance une nouvelle collection de portraits monographiques (Miroslav Srnka, Gérard Pesson…). Le Quatuor Diotima est soutenu par la Drac et la région Centre-Val de Loire au titre des ensembles conventionnés, et reçoit régulièrement le soutien de l’Institut Français, de la Spedidam, de Musique Nouvelle en Liberté, du Fonds pour la Création musicale, de l’Adami ainsi que de mécènes privés. Le Quatuor Diotima est membre de Profedim.
© Noora Isoeskeli
© Quatuor Diotima
1996 : fondation du Quatuor Diotima par des lauréats du CNSMD de Paris. Partenaire privilégié de compositeurs tels que Helmut Lachenmann, Brian Ferneyhough, Toshio Hosokawa, commande régulièrement de nouvelles partitions à des compositeurs de tous les horizons. Interprète aussi Bartok, Debussy et Ravel, les derniers quatuors de Schubert et de Beethoven, les compositeurs de la seconde École de Vienne, Janacek. Se produit dans le monde entier. A enregistré des quatuors de Janacek (2008), de compositeurs américains (Crumb, Reich, Barber, 2011), le Livre pour quatuor de Boulez (version révisée, 2015).
Quatuor opus 333
Quatuor Meta4
© Willson Willsax
Quatuor Diotima
2001 : formation de l’ensemble. 2004 : remporte le Premier prix au Concours international de quatuor Chostakovitch de Moscou. 2007 : remporte le Premier prix au Concours international de musique de chambre Joseph Haydn à Vienne. depuis 2008 : en résidence au Festival de musique de chambre de Kuhmo. 2011 : enregistrement des Quatuors à cordes n° 3, 4 et 7 de Chostakovitch. 2013 et 2016 : enregistrement d’œuvres de musique de chambre de Kaija Saariaho. 2014 : enregistrement des Quatuors n° 1 et 5 de Bartok.
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2009 : quatre jeunes saxhornistes créent le Quatuor opus 333. Transcrivent des quatuors de Mendelssohn, des œuvres pour piano de Dvorák, des chœurs de Debussy, etc. Passent commande de partitions nouvelles à des tels qu’Alexandros Markeas, Claude Barthélémy ou Benjamin Attahir. Se produisent dans les plus grandes salles (Théâtre du Châtelet, Salle Pleyel, Salle Cortot, Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, Palau de la Mùsica à Valence, cathédrale Saint John de Knoxville…). 2014 : obtiennent un master de musique de chambre dans la classe de la pianiste Claire Désert et du violoniste Ami Flammer au CNSMD de Paris. Collaborent avec le fabricant d’instruments Willson, d’où naît le modèle Willsax, que le quatuor joue aujourd’hui au concert.
Secession Orchestra
© Vincent Thiery 2016
© Anne Belchit
violoncelle Formée par Philippe Muller au CNSM de Paris et Frans Helmerson à la Musikhochschule de Cologne. Est invitée sur les plus grandes scènes internationales en compagnie des meilleurs orchestres. A suivi l’enseignement de Wilfride Piollet, danseuse étoile de l’Opéra de Paris, dont la méthode dite des « Barres flexibles » nourrit sa pratique musicale. Aime se frotter aux nouvelles formes musicales avec les ensembles Cairn, Sillages et Lucilin (Luxembourg), et crée des œuvres d’Aperghis, Grisey, Dusapin, Leroux, Berio, Kagel, Lopez Lopez, Saariaho, Romitelli, Matalon, Gervasoni, Combier, Rebotier, Cendo, Bedrossian, Dufourt, Greitzer, Pontier… Forme un duo avec le pianiste Sodi Braide, et joue au sein du Quatuor Psophos et du Paris Mozart Orchestra, créé et dirigé par Claire Gibault. 2008 : aux côtés de Laure Daugé, danseuse-chorégraphe, est artiste en résidence à Montréal, invitée par le Conseil des Arts et Lettres du Québec. Avec Marie Tikova (Compagnie Feux de la Rampe), crée Fables amoureuses de La Fontaine, spectacle pour deux acteurs et un violoncelle
Dima Slobodeniouk
Secession Orchestra est une formation d’élite composée d’une quarantaine de musiciens à géométrie variable. Placé sous la direction musicale et artistique de Clément Mao-Takacs, leur large répertoire privilégie les XXe et XXIe siècles : Secession Orchestra travaille étroitement avec les compositeurs de son temps, multiplie les collaborations et les passerelles entre les arts. De 2015 à 2016, Secession Orchestra a été en résidence au Festival de Saint-Denis ; depuis 2014, Secession Orchestra est en résidence à la Fondation Singer-Polignac ainsi qu’à la mairie du 8e arrondissement de Paris et dans un hôpital parisien ; il a reçu à plusieurs reprises le soutien de la Fondation La Poste. A partir de 2017, il sera en résidence à la Fondation Royaumont. Considérant tout acte culturel comme un acte social, Secession Orchestra choisit de repenser la forme du concert classique et d’aller systématiquement au-devant des publics, dans une démarche didactique et humaniste.
2016 : à Londres, crée Divertimento for Rope & Strings avec la voltigeuse Gisele Edward. Joue un violoncelle vénitien du XVIIIe siècle, dit « Rembrandt ».
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Ingrid Schoenlaub
direction 1975 : naissance à Moscou. Étudie le violon à l’École centrale de musique auprès de Zinaida Guilels et J. Tchougaïev puis au Conservatoire de sa ville natale. Poursuit son apprentissage en Finlande auprès d’Olga Parhomenko, puis à l’Académie Sibelius auprès de Leif Segerstam, Jorma Panula et Atso Almila. Étudie également avec Ilia Moussine et EsaPekka Salonen. 2013 : nommé directeur musical de l’Orchestre symphonique de Galice. 2016 : nommé chef principal du Sinfonia de Lahti et directeur artistique du Festival Sibelius de cette ville. Invité à diriger Brahms et Sibelius par l’Orchestre National de France. Dirige les meilleurs orchestres du monde entier. A publié des enregistrements d’œuvres de Lotta Wennäkoski (Ondine) et de Sebastian Fagerlund (Bis).
Antti Tikkanen
© Jaakko Paarvala
DavÓne Tines
© Jaakko Paarvala
© Ulrika Fahraeus
Gabriel Suovanen
baryton
violon
baryton
1974 : naissance à Stockholm. Étudie le chant à l’ École Supérieure d’Art Lyrique de Stockholm et à l’Académie Sibelius.
Étudie à l’Académie Sibelius avec Lajos Garam et Mi-Kyung Lee, au CNSMD de Lyon avec Pavel Vernikov et KreetaMaria Kentala (violon baroque).
2009 : diplômé de l’Université de Harvard.
2000 : rôle-titre dans l’opéra Paavo the great de Tuomas Kantelinen.
2015 : devient membre de l’Ensemble Musikfabrik (Cologne). Se consacre au répertoire de soliste, et au répertoire de musique de chambre avec le Quatuor Meta4. En tant que soliste, se produit avec l’Orchestre Philharmonique d’Helsinki, l’Orchestre de la Radio Finlandaise, le Tapiola Sinfonietta, l’Oulu Sinfonia et l’Orchestre de chambre d’Ostrobotnie, sous la direction de Paavo Berlund, Juha Kangas, Sakari Oramo, Osmo Vänskä, etc.
2002-2005 : membre du Komische Oper de Berlin. Participe aux créations de deux opéra de Rautavaara : Rasputin à Helsinki (2003) et Kundler’s Kastrat à l’Opéra Royal de Suède (2004). Parmi son répertoire : Achille (Giulio Cesare), Valentin (Faust), Morales (Carmen), Marcello et Schaunard (La Bohème), Andrej Kovrin (The Black Monk de Pehr Nordgren), le rôle-titre de Kullervo de Sallinen, Gunther (Götterdämerung), Wolfram (Tannhäuser), le rôle-titre d’Eugène Onéguine, Sharpless (Madama Butterfly). Se produit régulièrement à l’opéra et au concert sur les scènes du monde entier sous la direction des plus grands chefs. A enregistré Winterreise de Schubert avec le pianiste Ralf Gothoni, des Lieder de Leevi Madetoja, les Cinq reflets de l’amour de loin de Kaija Saariaho…
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2013 : obtient son master de musique de la Juilliard School. 2015-2016 : participe à la création d’Only the Sound Remains de Kaija Saariaho, dirigé par Peter Sellars, à l’Opéra d’Amsterdam. 2016-2017 : se produit avec le London Symphony Orchestra pour interpréter El Niño de John Adams, ainsi qu’en tournée en France avec l’Orchestre Philharmonique de Los Angeles sous la direction de Grant Gershon. Fait ses débuts au Teatro Nacional São Carlos de Lisbonne dans Oedipus Rex dirigé par Leo Hussain.
Nicolas Tulliez
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© Jaakko Paarvala
Oana Unc
harpe
Violoncelle
Né à Paris. Étudie la harpe à la Juilliard School de New York, au Conservatoire de Toronto, et à l’Université de Yale. A bénéficié de l’enseignement de Ghislaine Petit, Pierre Jamet, Nancy Allen et Judy Loman. Se produit dans le monde entier avec les plus grands chefs et les meilleurs orchestres, donne régulièrement des masterclasses. Devient première harpe solo de l’Orchestre Philharmonique de Radio France, après avoir occupé ce poste à l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg, puis à l’Orchestre Symphonique de Bâle. Participe à la création de nombreuses œuvres (de Goubaïdoulina, Maresz, Matalon…). A notamment enregistré le Double concerto pour hautbois et harpe de Lutoslawski avec l’Orchestre National de la Radio Polonaise et le concerto de Ginastera avec le Sinfonieorchester Basel. Enseigne au CRR de Paris ainsi qu’au Conservatoire du 12e arrondissement de Paris.
Commence dans son pays natal, la Roumanie, l’étude de la musique par le piano. Est très vite attirée par le violoncelle. Obtient le Premier prix au Concours National « La lyre d’or », le Premier prix au Concours National des Arts, le Premier prix au Concours International Jeunesses Musicales, etc. Joue avec les plus grands orchestres roumains, et notamment Jonathan Del Mar qui lui accorde aussi le prix pour la meilleure interprétation du Concerto en ré de Haydn. Après son premier prix au Conservatoire George Enescu de Bucarest, intègre l’Orchestre National de Radio Bucarest et obtient un poste de professeur assistant au Conservatoire. Devient 2e soliste au sein de la Philharmonie der Nationen (Allemagne) puis ensuite de l’Orchestra Internationale d’Italia. Depuis 1999 est 3e soliste à l’Orchestre National de France. Joue avec Daniel Hope, Anne Gastinel, Jacques Ammon, Patrick Messina, Daria Hovora, Jasmina Kulaglich (Trio Boticelli)…
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Directeur musical désigné Emmanuel Krivine Violons solos Luc Héry Sarah Nemtanu Premiers violons Elisabeth Glab Bertrand Cervera Lyodoh Kaneko Brigitte Angélis Hélène Bouflet-Cantin Catherine Bourgeat Véronique Castegnaro Nathalie Chabot Marc-Olivier de Nattes Xavier Guilloteau Stephane Henoch Jérôme Marchand Sumiko Hama-Prévost Agnès Quennesson Caroline Ritchot David Rivière Nicolas Vaslier Hélène Zulke Seconds violons Florence Binder, chef d’attaque Laurent Manaud-Pallas, chef d’attaque Constantin Bobesco Nguyen Nguyen Huu Gaétan Biron Mathilde Borsarello Laurence del Vescovo Young-Eun Koo Benjamin Estienne Claudine Garçon Claire Hazera Morand Khoi Nam Nguyen Huu Ji-Hwan Park Song Philippe Pouvereau Bertrand Walter Altos Nicolas Bône, premier solo Sabine Toutain, premier solo Teodor Coman Corentin Bordelot Cyril Bouffyesse Julien Barbe Emmanuel Blanc Adeliya Chamrina Noriko Inoué Christine Jaboulay Ingrid Lormand Paul Radais Allan Swieton
Violoncelles Jean-Luc Bourré, premier solo Raphaël Perraud, premier solo Alexandre Giordan Florent Carrière Oana Marchand Carlos Dourthé Muriel Gallien Emmanuel Petit Marlène Rivière Emma Savouret Laure Vavasseur Pierre Vavasseur Contrebasses Maria Chirokoliyska, premier solo
Bassons Philippe Hanon, premier solo Frédéric Durand Elisabeth Kissel Contrebasson Michel Douvrain Cors Hervé Joulain, premier solo Vincent Léonard, premier solo Philippe Gallien François Christin Jocelyn Willem Jean Pincemin Jean-Paul Quennesson
Délégué général Éric Denut Chargées de production musicale Isabelle Derex Solène Grégoire Responsable de la promotion Camille Grabowski Responsable du programme pédagogique Marie Faucher Adjointe Vanessa Gomez-Penley Musicien attaché au programme pédagogique Marc-Olivier de Nattes
Jean-Edmond Bacquet Thomas Garoche Grégoire Blin Jean-Olivier Bacquet Didier Bogino Dominique Desjardins Stéphane Logerot Françoise Verhaeghe
Trompettes Marc Bauer, premier solo Andreï Kavalinski, premier solo
Responsable de la bibliothèque des formations Maud Rolland
Raphaël Dechoux Dominique Brunet Grégoire Méa
Bibliothécaire Cécile Goudal
Flûtes Philippe Pierlot, premier solo
Trombones NN, premier solo
Michel Moraguès Adriana Ferreira Patrice Kirchhoff Piccolo Hubert de Villele Hautbois Nora Cismondi, premier solo Mathilde Lebert Pascal Saumon Cor anglais Laurent Decker Clarinettes Patrick Messina, premier solo Bruno Bonansea Petite clarinette Jessica Bessac Clarinette basse Renaud Guy-Rousseau
Julien Dugers Sébastien Larrère Olivier Devaure Tuba Bernard Neuranter Timbales Didier Benetti, premier solo François Desforges Percussions Emmanuel Curt, premier solo Florent Jodelet Gilles Rancitelli Harpes Emilie Gastaud, premier solo Isabelle Perrin Claviers Franz Michel
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Régisseur principal Nathalie Mahé Adjointe Valérie Robert Régie d’orchestre Nicolas Jehle François-Pierre Kuess Responsable du service des moyens logistiques de production musicale Margaux François Administration Elisabeth Fouquet Responsable du parc instrumental Patrice Thomas
© Christophe Abramowitz
Orchestre national de France Emmanuel Krivine, directeur musical désigné
1934 : fondation de l’Orchestre National, qui donne son premier concert le 13 mars. D.É. Inghelbrecht en est le premier chef. 1944 : Manuel Rosenthal devient chef permanent de l’orchestre. 1946 : premiers concerts hors de France : Berlin, Londres, la Suisse. L’orchestre ne cessera plus d’effectuer des tournées dans le monde entier (première tournée américaine en 1948). années 50 : création du Soleil des eaux de Boulez, de la Première Symphonie de Dutilleux, de Déserts de Varèse, etc. 1963 : concert inaugural de la Maison de la radio sous la direction de Charles Munch. années 70 : concerts dirigés par Leonard Bernstein et Sergiu Celibidache. 1968 : Jean Martinon est nommé directeur musical (poste qu’il occupe jusqu’en 1973). 1987 : Lorin Maazel, directeur musical. Charles Dutoit lui succédera en 1991, Jeffrey Tate étant nommé premier chef invité.
2008-2016 : Daniele Gatti, directeur musical. Au cours de son mandat, il donne des intégrales des symphonies de Mahler, Beethoven, Tchaïkovski et Schumann, des cycles consacrés à Brahms et Bartok, etc. Il dirige plusieurs opéras au Théâtre des Champs-Élysées (Parsifal, Macbeth, Tristan und Isolde..), est invité à la Scala, au Musikverein de Vienne, etc., et effectue de nombreuses tournées en Europe et en Amérique. Il signe également plusieurs enregistrements (consacrés à Debussy, Stravinsky, etc.). 2014 : 13 mars, concert des 80 ans de l’Orchestre National sous la direction de Riccardo Muti. En novembre, l’orchestre inaugure sa nouvelle salle, l’Auditorium de la Maison de la radio, où il se produit chaque jeudi soir. Il préserve toutefois les liens noués, il y a soixante-dix ans, avec le Théâtre des Champs-Élysées en y programmant chaque saison une production scénique et un cycle de concert. 2016 : Emmanuel Krivine est directeur musical désigné de l’Orchestre National de France (il sera directeur musical en titre à partir du 1er septembre 2017).
2001 : Kurt Masur, directeur musical (puis directeur musical honoraire à partir de 2008).
2016-2017 : l’ouverture de la saison est confiée à Stéphane Denève qui dirige un concert de musique française (répertoire qu’on pourra retrouver toute la saison sous la direction de Jean-Claude Casadesus, Bernard Haitink, David Afkham, Andrés Orozco-Etrada, Giancarlo Guerrero…). On retrouve des solistes familiers de l’Orchestre National (Sergey Khachatryan, Sol Gabetta, Denis Matsuev, Lars Vogt, Anne-Sophie Mutter, Nicolaï Lugansky, Anne Gastinel, Frank-Peter Zimmerman, Nelson Freire, la contrebassiste Maria Chirokoliyska…) ainsi que des chefs tels que Neeme Järvi, Dima Slobodeniouk, Robin Ticciati, Christophe Eschenbach, Juraj Valcuha, Fabien Gabel, etc. Emmanuel Krivine dirigera la Septième Symphonie de Dvorak. Au Théâtre des Champs-Élysées, l’Orchestre National donne Carmen avec Marie-Nicole Lemieux (version semi-scénique), Pelléas et Mélisande sous la direction de Louis Langrée (dans une mise en scène d’Éric Ruf, avec Patricia Petibon et JeanSébastien Bou) et plusieurs concerts dirigés par Fabien Gabel, Jérémie Rhorer, James Gaffigan. À consulter : maisondelaradio.fr
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Directeur musical Mikko Franck Chef assistante Elena Schwarz Violons solo Hélène Collerette Amaury Coeytaux Svetlin Roussev Violons Virginie Buscail Ayako Tanaka Marie-Laurence Camilleri Mihaï Ritter Cécile Agator Pascal Oddon Juan-Firmin Ciriaco Guy Comentale Emmanuel André Joseph André Cyril Baleton Emmanuelle Blanche-Lormand Martin Blondeau Floriane Bonanni Florence Bouanchaud Florent Brannens Aurore Doise Françoise Feyler-Perrin Béatrice Gaugué-Natorp Rachel Givelet David Haroutunian Mireille Jardon Jean-Philippe Kuzma Jean-Christophe Lamacque François Laprévote Amandine Ley Arno Madoni Virginie Michel Ana Millet Céline Planes Sophie Pradel Marie-Josée RomainRitchot Mihaëla Smolean Isabelle Souvignet Thomas Tercieux Véronique TercieuxEngelhard Anne Villette
Altos Jean-Baptiste Brunier Marc Desmons Christophe Gaugué Fanny Coupé Aurélia Souvignet-Kowalski Daniel Vagner Julien Dabonneville Marie-Emeline Charpentier Sophie Groseil Elodie Guillot Anne-Michèle Liénard Frédéric Maindive Benoît Marin Jérémy Pasquier Martine Schouman Marie-France Vigneron Violoncelles Eric Levionnois Nadine Pierre Daniel Raclot Pauline Bartissol Jérôme Pinget Anita Barbereau-Pudleitner Jean-Claude Auclin Catherine de Vençay Marion Gailland Renaud Guieu Karine Jean-Baptiste Jérémie Maillard Clémentine Meyer Nicolas Saint-Yves Contrebasses Christophe Dinaut Yann Dubost Lorraine Campet Marie Van Wynsberge Edouard Macarez Daniel Bonne Etienne Durantel Lucas Henri Boris Trouchaud Flûtes Magali Mosnier Thomas Prévost Michel Rousseau Nels Lindeblad Anne-Sophie Neves Hautbois Hélène Devilleneuve Olivier Doise Stéphane Part Stéphane Suchanek Clarinettes Nicolas Baldeyrou Jérôme Voisin Jean-Pascal Post Manuel Metzger Didier Pernoit Christelle Pochet
Bassons Jean-François Duquesnoy Julien Hardy Stéphane Coutaz Wladimir Weimer Cors Antoine Dreyfuss Matthieu Romand Sylvain Delcroix Hugues Viallon Xavier Agogué Stéphane Bridoux Isabelle Bigaré Bruno Fayolle Trompettes Alexandre Baty Bruno Nouvion Jean-Pierre Odasso Gilles Mercier Gérard Boulanger Trombones Patrice Buecher Antoine Ganaye Alain Manfrin David Maquet Raphaël Lemaire Franz Masson Tuba Victor Letter Timbales Jean-Claude Gengembre Percussions Renaud Muzzolini Francis Petit Gabriel Benlolo Benoît Gaudelette Nicolas Lamothe Harpes Nicolas Tulliez Claviers Catherine Cournot
Assistante du directeur musical Bénédicte Bezault Délégué général Jean-Marc Bador Chargées de production musicale Céleste Simonet Aurélie Kuan
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Administratrice déléguée Magali Rousseau Régisseur principal Patrice Jean-Noël Adjointe par intérim Assistante Chloé Van-Hoorde Attachée de presse et communication Laurence Lesne-Paillot Relations publiques et projets audiovisuels Annick Nogues Responsable du programme pédagogique Cécile Kauffmann-Nègre Chargée des relations avec les publics Floriane Gauffre Professeur relais de l’Éducation nationale Myriam Zanutto Régie d’orchestre Philippe Le Bour Adrien Hippolyte Responsable du service des moyens logistiques de production musicale Margaux François Responsable du parc instrumental Patrice Thomas Administration Elisabeth Fouquet Responsable de la bibliothèque des formations Maud Rolland Bibliothécaires Noémie Larrieu Cloé Tomietto
© Christophe Abramowitz
Orchestre Philharmonique de Radio France Mikko Franck, directeur musical
1937 : fondation de l’orchestre par la radiodiffusion française. 1954 : le Théâtre des ChampsÉlysées accueille la saison de l’orchestre, dirigé par Bigot, Cluytens, Dervaux, Desormières, Horenstein, Inghelbrecht, Krips, Kubelik, Leibowitz, Munch, Paray, Rosenthal, Sawallisch, Scherchen, etc., et les compositeurs Copland, Jolivet, Tomasi, Villa-Lobos… 1976 : refondation de l’orchestre, permettant à l’effectif de se partager simultanément en plusieurs formations ; Gilbert Amy en est le premier directeur musical, Emmanuel Krivine le premier chef invité. 1984 : Marek Janowski prend la direction musicale de l’orchestre. Il dirigera la Tétralogie de Wagner (au Théâtre du Châtelet et au Théâtre des Champs-Élysées) pour la première fois à Paris depuis 1957. 2000 : Myung-Whun Chung est nommé directeur musical. 2001 : Pierre Boulez dirige l’orchestre pour la première fois. 2003 : premier concert de Mikko Franck à la tête de l’orchestre. 2004-2005 : cycle Mahler au Théâtre des Champs-Élysées sous la direction de Myung-Whun Chung. 2005 : Gustavo Dudamel et Valery Gergiev dirigent l’orchestre pour la première fois.
2006 : réouverture de la Salle Pleyel qui accueille l’orchestre en résidence. Début du partenariat avec France Télévisions (« Les Clefs de l’orchestre » de Jean-François Zygel).
2014 : Gustavo Dudamel dirige le Requiem de Berlioz à NotreDame de Paris, Esa-Pekka Salonen les Gurrelieder de Schönberg Salle Pleyel.
2007 : les musiciens de l’orchestre et Myung-Whun Chung sont nommés ambassadeurs de l’Unicef.
2015 : Myung-Whun Chung dirige l’orchestre à Cologne puis au Musikverein de Vienne et à la Philharmonie de Berlin avec Maxim Vengerov en soliste. Septembre : Mikko Franck devient le directeur musical de l’orchestre.
2008 : Myung-Whun Chung et l’orchestre fêtent le centenaire de Messiaen. 2009 : arteLiveWeb et l’orchestre s’associent pour diffuser un concert par mois. 2010 : l’orchestre et Myung-Whun Chung sont invités sur les deux continents américains, à Shanghaï (dans le cadre de l’exposition universelle), à Taïwan, et en Russie (Moscou et Saint-Pétersbourg). 2011 : Esa-Pekka Salonen dirige quatre programmes en résidence avec l’orchestre dans le cadre du festival Présences. L’orchestre se produit en Allemagne et aux BBC Proms de Londres. 2012 : concert avec l’Orchestre Unhasu de Corée du Nord et Myung- Whun Chung. Intégrale des symphonies de Brahms dirigée par Gustavo Dudamel. 2013 : Mikko Franck est nommé pour succéder à Myung-Whun Chung à partir de septembre 2015. Tournée de trois semaines en Chine, en Corée et au Japon.
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2015-2016 : Mikko Franck présente sa première saison en tant que directeur musical en proposant quinze programmes, dont une carte blanche au compositeur Magnus Lindberg, des œuvres de Rautavaara, Sibelius, Debussy, Mahler, Messiaen, Dutilleux, etc., et Madama Butterfly aux Chorégies d’Orange. 2016-2017 : de prestigieux artistes tels que Karita Mattila, Hilary Hahn, Renaud Capuçon, Edgar Moreau, Lahav Shani, Dmitri Masleev, etc. participent à la saison de l’orchestre. Novembre : tournée européenne en compagnie d’Hilary Hahn (Philharmonie de Berlin, Munich, Cologne, Vienne). Mai : tournée en Asie (Chine, Corée du sud, Hong Kong). L’Orchestre Philharmonique de Radio France bénéficie du soutien d’un partenaire principal, Amundi, et de fidèles partenaires réunis au sein de la Fondation Musique et Radio. À consulter : maisondelaradio.fr
Directrice musicale Sofi Jeannin Sopranos I Blandine Arnould Marie-Noelle Baccarat Nelly Barry Sylvie Bertho Kareen Durand Nell Froger Alexandra Gouton Manna Ito Laurya Lamy Olga Listova Laurence Margely Catherine Napoli Annick Porebski Alessandra Rizzello Naoko Sunahata Sopranos II Barbara Assouline Martine Chedeville Anne Coret Caroline Delaporte Marie-Christine Ducrocq Karen Harnay Claudine Margely Laurence Monteyrol Paola Munari Asayo Otsuka Genevieve Ruscica Urzsula Szoja Isabelle Trehout-Williams Barbara Vignudelli
Altos I Helene Blajan Marie-Francoise Duclou Marie-Helene Gatti Soazic Gregoire Beatrice Jarrige Pauline Leroy Carole Marais Florence Person Isabelle Senges Angelique Vinson Brigitte Vinson Altos II Sarah Dewald Laure Dugue Sophie Dumonthier Daia Durimel Olga Gurkovska Tatiana Martynova Anita Nardeau Marie-Claude Patout Elodie Salmon Martine Terrier Fabienne Werquin Diane Zheng
Barytons Philippe Barret Renaud Derrien Gregoire Guerin Patrick Ivorra Vincent Menez Mark Pancek Patrick Radelet Jean-Christophe Rousseau Richard Tronc Patrice Verdelet
Administratrice déléguée Catherine Nicolle
Basses Pierre Benusiglio Joachim Bi Bernard Dehont Philippe Devine Philippe Eyquem Marc Fouquet Laurent Grauer Robert Jezierski Vincent Lecornier Sylvain Levasseur Philippe Parisotto Bernard Polisset Pierre Roux
Responsable des activités pédagogiques Mady Senga-Rémoué
Ténors I Pascal Bourgeois Adrian Brand Matthieu Cabanes Christian Cabiron Pierre Catala Romain Champion Johnny Esteban Patrick Foucher Francois-Olivier Jean Christophe Poncet Francis Rodiere Daniel Serfaty Arnaud Vabois Pierre Vaello
Régisseur principal Gérard De Brito Chargée d’administration Nadine Toneatti Assistante artistique Marie Boyer
Régisseur Lesley Mege Responsable de la promotion Marianne Devilleger Responsable du service des moyens logistiques de production musicale Margaux François Responsable du parc instrumental Patrice Thomas Administration Elisabeth Fouquet Responsable de la bibliothèque des formations Maud Rolland Bibliothécaire Laure Peny-Lalo
Ténors II Nicolas Chopin Jacky Da Cunha Bertrand Dubois Regis Ducrocq Daniel Durand Dominique Guillemin Nicolas Hategan Laurent Koehl Alexandre Laiter David Lefort Euken Ostolaza Jeremy Palumbo
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Chœur de Radio France Sofi Jeannin, directrice musicale
1934 : l’Orchestre National fait appel à la collaboration du Chœur Yvonne Gouverné et du Chœur Felix Raugel. 1947 : naissance des Chœurs de la Radiodiffusion française qui reprennent en partie les effectifs des deux ensembles précédents. René Alix en est le chef. 1964 : les Chœurs de la Radiodiffusion française deviennent Chœur de l’ORTF. 1967 : Marcel Couraud est nommé chef du Chœur de l’ORTF. Suivront, au poste de directeur musical : Jacques Jouineau (1977), Michel Tranchant (1986), François Polgar (1991), Philip White (2001), Mathias Brauer (2006). 1975 : le Chœur de l’ORTF devient Chœur de Radio France. Ses missions : chanter le grand répertoire symphonique avec les orchestres et la Maîtrise de Radio France, sous la direction des plus grands chefs ;
défendre le répertoire a cappella ; servir la création contemporaine. Il a créé des œuvres de Milhaud, Jolivet, Xenakis, Ohana, Constant, Betsy Jolas, Philippe Hersant, Bruno Mantovani, Guillaume Connesson, Thierry Lancino, Luca Francesconi, Magnus Lindberg… Parmi les chefs de chœur invités à le diriger : Norbert Balatsch, Eric Ericson, Uwe Gronostay, Marcus Creed, Vladislav Tchernouchenko, Simon Halsey, Lubomir Matl, Jörg-Peter Weigle, Stefan Parkman, Thomas Lang, Jörn Andresen, Sébastien Boin, Alberto Malazzi, Florian Helgath, Stéphane Petitjean, Nicolas Fink, Michael Alber etc. Juin 2015 : Sofi Jeannin est nommée directrice musicale du Chœur de Radio France. 2015-2016 : le Chœur de Radio France a notamment interprété La Ville morte de Korngold en compagnie de l’Orchestre Philharmonique, et Rosamunde de Schubert et la Messa di gloria de Puccini avec l’Orchestre
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National. Il s’est produit avec l’Orchestre de chambre de Paris dans Norma de Bellini et a participé au festival « Atout Chœur » imaginé par Sofi Jeannin. 2016-2017 : le Chœur interprète de grandes partitions telles que le Stabat Mater et la Petite messe solennelle de Rossini, Roméo et Juliette de Berlioz, le Requiem de Verdi, Daphnis et Chloé de Ravel, le Gloria de Poulenc, le Te Deum de Bruckner, la Neuvième symphonie de Beethoven, etc. Il participe à plusieurs productions lyriques (Don Giovanni, Pelléas et Mélisande et Carmen au Théâtre des Champs-Élysées) et ressuscite Monsieur Beaucaire de Messager à la Maison de la radio. Il part aussi à la découverte de compositeurs finlandais, suédois et estoniens avec Sofi Jeannin, et chante Hasse et Vivaldi au Collège des Bernardins. À consulter : maisondelaradio.fr
Directrice musicaLe Sofi Jeannin Salomé Adda Eniola Adekanye El Hakim Ahamada Junior Alexandre Inès Amghar Adèle Arnaud Nadir-Vassili Assouab Jade Atilémile Lydia Atout Zoé Back Jean-Obed Bellegarde Maya Ben Ahmed Jeleff Yasmine Ben Yousseff Yasmine-Hiba Benhaddou Loïc Bernard Shéryl Bertrand Nanilza Biai Louise Bittar Laure Bohain Akassi Grace Boime Maud Bonnafous Nolwenn Bony Rémi Borel Eve-Anna Bothamy Solel Bothamy Monia Bouadla Thaïry Bouaziz Sidi-Mohamed Bouazza Amine Boughanem Marwa Boughanem Eliott Bourgue Margot Brechet Roman Brunner Basile Buffin Casimir Buffin Virgile Cabus Slohan Capitolin Alexia Champouret Léa Champouret Lorraine Charlemagne-Sarri Salomé Châtelet Timothée Chedal Anglay Océane Chi Maéva Colella Andrélia Comba Doriane Combary Jean Baptiste Costa Delgado De Almeida Bintou Coulibaly Yona Coupeau Indy Courcet Anna Curiel Lou Dalquier Rithna Daurin Lilya Debbouze Anjali Denis Violette Derat Fatim Diaby Anselme Diesse
Eliza Doumbouya Kaly Dragin Béatrice Drame Nesserine El Haimeur Shanice Eloïse Astou Emile Clarisse Fauchet Noanh Féras-Montout Emma Flandi Lisa Flandi Zoé Fouray Blanche Gabard Florestan Gauthier Alexis Gériment Elisabeth Gilbert Stella Gnagra Célia Golgevit Paloma Gomez Orozco Ana Carolina Grabowski-Romero Jeanne Guezennec Jade Hadj-Saïd Mayssae Hamane Mouataz Hamane Florine Hatrival Mathilde Herbaut Nicolas Hezelot Rose Jazédé Victoria John Alexandra JospinFajolles Camille Jouan Keyla Jubenot Albert Kakanou Kili Solal Kalfon Krishan Kamalahasan Francesca Kandem Tagné Hawa Konaté Naïda Koné Sarah Koudoussi Paulin Lacomblez Verlaine Larmoyer Hortense Laugée Gilda Lebrun Oriane Leclère Auriane Legrand Tiffany Lemaître Marguerite Léonard Mathilde Lonjon Ana Mackenzie Djaëllyss Maitrel Naël Maouche Sabrina Maouche Anatole Marest Félix Marest Eslène Marlet Farah M’Barki Sarah-Maria Meclès Inès Melloul Ivane Messaoudène Léna Métivier Martin Mexme Aya Mohsan Nelya Mokhtari Solène Monebène Emmanuel Mu Bangia Dibeti Sh’reine N’Goko
Juliette Nouailhetas Lina Oubekhti Ludmila Oumokrane Henri Ozenne Dora Palini Louise Pélicier Andreas Pérez-Ursulet Louise Pidoux Indy Pierre Coraly Poujol Christy Poujol Nirmal Prakash Kévin Puiu Manon Rech Mathilde Redouté Quentin Redt Zimmer Naoual Roffalet Pauline Roginsky Eloïse Roux Ambre Ruiz Stanley Saint-Fleur Diana Sanchez Moreira Noor Saumon Alexandre Selvestrel Igor Semezies Lina-Jeanne Serrai Joanne Sile Sandjong Awa Sissako Liza Souane Oviya Soupramaniam Salman Sow Marie-Louise Sylva Maël Talha Maréva Tchouatcha Lucie Tenet Ella Testefort Rosini Thévaneyan Djouma Touré Ellie Turcat Simon Turner-Lowit Nils Vernazobres Emma Vucic Lahna Zaghia Samy Zaghia Léonard Zeiny Sizwé Zulu-Giraud
Directrice musicale adjointe Marie-Noëlle Maerten Administratrice déléguée Jeanne Pariente Florent Girard (par intérim)
Administratrice du site de Bondy Christine Gaurier Chargée de scolarité (Paris) Emeline Blanquart Potentier Chargée de scolarité (Bondy) Claire Zalamansky Chargée de production Anna Pouillet Régisseuse (Paris) Salomé Oberlé Régisseur attaché à l’encadrement (Paris) Alain Josset Régisseurs du site de Bondy Maxime Guilleron (école) Emmanuel Raynal (collège) Chargés d’administration et de production Sarah Bouziri (Paris) Basile Chevalier (Bondy) Responsable de la Promotion Marianne Devilléger Responsable de la bibliothèque des formations musicales Maud Rolland Bibliothécaire Laure Peny-Lalo Équipe pédagogique à Paris : Chœur Camille Bourrouillou* Victor Jacob* Anne-Claire Blandeau-Fauchet Conseillère aux études, technique vocale Marie-Laure WeillRaynal
Technique Alexander Véronique Marco* Formation musicale Sylvie Beunardeau Emmanuelle Mousset Technique vocale Anne-Claire Blandeau-Fauchet Dominique Moaty Guillaume Pérault Camille Bourrouillou* Piano Karine Delance Betty Hovette Cima Moussalli Juliette Regnaud Cheffe de chant Corine Durous Équipe pédagogique à Bondy : Déléguée pédagogique Loreline Mione (école) Sylvie Kolb (collège) Chef de chœur assistant Morgan Jourdain Chœur Camille Bourrouillou* Victor Jacob* Sylvie Kolb* Loreline Mione* Technique vocale Cécile Bonnet Isabelle Briard Anne-Laure Hulin* Mélodie Millot Loreline Mione* Anne Périssé Piano Didier Delouzillière* Charlène Froelich Naoko Fujiwara Jérémie Honnoré Formation musicale Isabelle Briard Charlène Froelich Sylvie Kolb* Loreline Mione Cécile Rigazio* Rythmique Dalcroze Anne Gabrielle Chatoux* * enseignants non permanents
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Maîtrise de Radio France Sofi Jeannin, directrice musicale
1946 : fondation de la Maîtrise de la Radiodiffusion française par Henry Barraud, Maurice David et Pierre Capdevielle. Marcel Couraud est le premier chef de la Maîtrise. 1952 : première tournée (Alle-magne). 1953 : Jacques Jouineau prend la tête de la Maîtrise. Henri Farge (1979), Michel Lasserre de Rozel (1984), Denis Dupays (1989), Toni Ramon (1998) lui succéderont. 1993 : première audition de Pu wijnuev we fyp de Xenakis par Radio France, un exemple de création parmi d’autres. 2007 : inauguration, à Bondy, du second site de la Maîtrise.
2008 : Sofi Jeannin devient directrice musicale. depuis 2009 : participe à chaque édition du Festival de Radio France et Montpellier. 2011 : création de Dona nobis pacem composé par Esa-Pekka Salonen pour la Maîtrise. 2013 : inauguration de l’auditorium Angèle et Roger Tribouilloy. Célébration du centenaire de Britten sous la direction de Sofi Jeannin. 2014 : inauguration de l’Auditorium de Radio France avec Noye’s Fludde de Britten qui réunit, aux côtés de la Maîtrise et des musiciens de l’Orchestre National de France, un orchestre d’élèves de conservatoires, un chœur amateur de parents d’élèves de la Maîtrise et des salariés de Radio France.
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2015 : création de trois opéras pour enfant, de Markeas, Aboulker et Joubert, du Cantique des trois enfants dans la fournaise de Philippe Hersant et de À l’orient de tout de Bruno Ducol (commandes de Radio France). Tournée en France et en Suisse avec Petites liturgies de la Présence divine de Messiaen. À consulter : maisondelaradio.fr
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À propos d’Hyperradio Pourquoi parler d’Hyperradio ? La qualité du son et son rendu déterminent sa capacité suggestive d’images et de sensations. La fidélité au réel de la reproduction sonore issue des techniques d’enregistrement est le fruit de progrès continus. Depuis leurs débuts, les enregistrements et retransmissions sonores ont tendu vers la reproduction la plus satisfaisante possible de l’espace sonore. Or celui-ci est tridimensionnel (notre écoute distingue l’avant, l’arrière, le latéral, le haut, le bas…). De ce constat sont nés les progrès techniques qui ont fait passer l’écoute de la monophonie (une seule direction sonore) à la stéréophonie (l’angle d’écoute s’ouvre à une soixantaine de degrés) jusqu’au multicanal et aujourd’hui au binaural. Le site Hyperradio, la première plateforme consacrée au son multicanal, se propose de vous accompagner dans la découverte du matériau sonore et de vous faire apprécier la finesse de son rendu. Pour aller à la rencontre des audiophiles et rendre audible les travaux de recherche en son spatialisé menés à Radio France, Hyperradio met à disposition un ensemble de programmes de Radio France (concerts, documentaires, fictions, émissions) et offre la possibilité aux auditeurs de « vivre » ces enregistrements grâce à une immersion totale dans le champ sonore. Pour ce faire Hyperradio sélectionne des œuvres produites à Radio France et vous les propose à l’écoute en multicanal : en 5.1 ou en binaural. Déjà expérimenté depuis plusieurs années au sein de Radio France, le multicanal représente pour l’auditeur une évolution majeure en termes de qualité et de sensations. Cette nouvelle technique d’enregistrement est aussi, pour Radio France, l’occasion de valoriser un patrimoine radiophonique sans équivalent ainsi qu’un savoir-faire unique dans ce domaine.
Comment écouter les productions d’Hyperradio ? L’écoute en 5.1 : Selon la norme 5.1, le point d’écoute idéal se trouve dans un périmètre déterminé par les cinq points d’écoute permettant d’accéder à la représentation du réel par les moyens de la seule écoute. Mais cette écoute spatialisée nécessite un dispositif technique spécifique. Pour écouter en multicanal un des fichiers audio ou vidéo 5.1 sur le site Hyperradio, il faut vous assurer que vous possédez un équipement audio compatible, par exemple un système Home Cinéma constitué de cinq haut-parleurs (un sixième pour la restitution des basses). Si ce dispositif fait défaut, l’écoute au casque peut y remédier, en permettant d’accéder à des sensations de relief sonore extrêmement proches du multicanal, grâce au format dit « binaural ». L’écoute binaurale : L’écoute binaurale est une technique qui permet de restituer par le biais d’un casque audio stéréo un son « en 3D » amenant l’auditeur à se situer et à localiser chaque élément sonore dans l’espace à trois dimensions. Elle permet une forte impression d’écoute « naturelle » et une sensation d’immersion quasi parfaite dans l’espace tridimensionnel, tout en ménageant pour l’auditeur la possibilité d’une grande mobilité. De simples écouteurs permettent d’apprécier le « son D » en mode binaural. En effet, le son binaural résulte d’un artefact de traitement du son qui permet au cerveau de l’auditeur de reconstituer l’espace sonore au moyen d’une simple stéréo.
www.hyperradio.radiofrance.fr Retrouvez bientôt, sur Hyperradio, les œuvres programmées au cours de Présences 2017 : Rhapsodie monstre d’Alexandros Markeas, Pajaro contra el borde de la noche de Luis Naon, Ceux à qui de Ramon Lazkano, Ophelia/Tiefsee de Juha T. Koskinen, Polednice d’Ondrej Adamek, Orion de Kaija Saariaho, Nox borealis de Jean-Baptiste Barrière et Kaija Saariaho, Talea de Gérard Grisey.
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Présences 2017 sur France Musique Concert # 1 : diffusion en direct *
Concert # 7 : diffusion le 5 mars à 7h
Concert # 13 : diffusion sur Hyperradio
Concert # 2 : diffusion ultérieure
Concert # 8 : diffusion en direct *
Concert # 14 : diffusion le 8 mars à 20h *
Concert # 3 : diffusion le 22 février à 20h
Concert # 9 : diffusion en direct
Concert # 15 : diffusion le 15 mars à 20h *
Concert # 4 : diffusion en direct *
Concert # 10 : diffusion en direct
Concert # 16 : diffusion en direct
Concert # 5 : diffusion le 27 février à 23h
Concert # 11 : diffusion en direct *
Concert # 17 : diffusion le 22 mars à 20h
Concert # 6 : diffusion le 1er mars à 20h
Concert # 12 : diffusion en direct
Concert # 18 : diffusion le 29 mars à 20h
À l’occasion du festival Présences, le Classic Club de Lionel Esparza sera diffusé exceptionnellement, le lundi 13 février à 22h, en direct du Studio 109 de la Maison de la radio. À écouter aussi : Les Grands Entretiens de Kaija Saariaho, du lundi 30 janvier au vendredi 3 février, de 13h à 13h30, par Corinne Schneider (à retrouver sur francemusique.fr). * Concerts également diffusés sur les antennes de l’UER. Alla breve une émission d’Anne Montaron Du lundi au vendredi, une nouvelle partition, commandée par Radio France à un compositeur d’aujourd’hui, est diffusée sous la forme de cinq fragments du lundi au vendredi à 12h55, 24h et 4h, l’ensemble étant reconstitué le samedi à 23h30.
Semaine du 30 janvier Alla breve de Mauro Lanza : Predella pour orgue, par Francesco Filidei. Semaine du 6 février Alla breve de Lucas Fagin : Psychedelic par l’Ensemble Cairn, dir. Guillaume Bourgogne. Semaine du 13 février Alla breve de Nuria Giménez-Comas : et j'ai perçu ce vol étrange… pour violoncelle solo, par Anssi Karttunen 143
Semaine du 20 février Alla breve de Daniel D’Adamo : Ombres portées pour contrebasse seule, par Florentin Ginot. Semaine du 27 février Alla breve de Ramon Lazkano : Laiotz pour deux pianos et deux percussions, par Patrick Zigmanowski et Tamayo Ikeda, piano ; Florent Jodelet et François Desforges, percussion.
INFORMATIONS PRATIQUES Michel Orier Directeur de la musique et de la création culturelle à Radio France Présences, festival de création musicale, 27e édition Délégué artistique : Bruno Berenguer Équipe de production : Martine Bezimenski, Justine Mergnac-Hertenstein, Caroline de Saint Léon, Agathe Lebail, Irene Beraldo Régisseur : Vincent Lecocq Bibiothèque d’orchestre : Maud Rolland et Laure Peny-Lalo Cette édition du festival Présences a lieu avec le soutien de l’Institut finlandais de Paris. Tarifs : # 1, 9, 11, 12 et 16 : 10 € # 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 10, 14, 15, 17 et 18 : 5 € Rencontre et # 13 : gratuit. Le placement est libre pour l’ensemble des concerts.
Les programmes et les distributions sont indiqués sous réserve de modifications. Les concerts du festival sont diffusés en direct ou en différé sur France Musique. Retrouvez les concerts de Radio France sur francemusique.fr
Où et comment réserver ? À la Maison de la radio 116, av. du Président-Kennedy Paris XVIe 01 56 40 15 16 billetterie@radiofrance.com www.maisondelaradio.fr Livre-programme : Secrétaire de rédaction et traductions de l’anglais : Christian Wasselin Remerciements à Clémence Cauquy, Sophie Faget, Camille Grabowski et Lionel Avot. Photo 1re de couverture © Mats Bäcker e 4 de couverture © architecte : AS.ARCHITECTURE STUDIO / photographe : Gaston F. Bergeret Design graphique : SA*M*AEL Studio Impression : Koryo Radio France : licences n° 1-1077517 ; 2-1045993 ; 3-1045994 144
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