Archiduc 19

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I9 – HIVER 2019 8.00 EUROS 5 453000

LE NOUVEAU KIRCHBERG

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080

L’ÉCLAIRAGE 100

SPORTS 116

2001 132


�, HERMES PARIS




ARCHIDUC 19

ÉDITO  L’

architecture prend une nouvelle dimension chez Maison Moderne avec le lancement de l’univers Paperjam Architecture. Celui-ci se déploiera tout au long de l’année avec une nouvelle newsletter bimensuelle, Paperjam Architecture + Real Estate et son focus « Workspace » ou « Résidentiel », chaque premier ou troisième lundi du mois ; des suppléments thématiques du magazine (Mipim, Real Estate, Business Guide) ; un nouveau hors-série annuel de 300 pages ; et des événements organisés par le Paperjam Club (Club Talk, Seated Dinner Party, The Place). Ce dernier numéro d’ARCHIDUC, avant transformation, consacre son grand sujet au Kirchberg et à ses nouvelles perspectives de développement urbain. Dans ce dossier, on comprend comment une portion de ville parvient à passer d’une logique de zoning à un urbanisme mixte, tout en répondant à des enjeux nationaux concernant le logement, sujet qui est d’ailleurs le cœur de notre article Conversation. Le dossier Particuliers s’intéresse à la question de l’éclairage dans l’habitat, qu’il soit intérieur ou extérieur. Puis, un focus sur les équipements sportifs sera proposé, avant de se plonger au cœur des projets du bureau luxembourgeois 2001. Il sera aussi possible de prendre le temps de s’immerger dans le projet d’aménagement de la friche industrielle à EschSchifflange, de mieux connaître le jardin du Royal-Hamilius ou encore de découvrir les nombreux talents du designer Olaf Recht. Merci à tous nos lecteurs d’avoir été aussi fidèles pendant ces 10 années d’ARCHIDUC. Merci au LUCA d’avoir toujours été à nos côtés. Et que l’architecture et la culture du bâti continuent de rayonner, encore plus fort, avec Paperjam Architecture !

C É L I N E C O U B R AY, rédactrice en chef

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BRAND VOICE

LA CLÉ DU SUCCÈS POUR DES PROJETS DE CONSTRUCTION

W4 LEUDELANGE Immeuble de bureaux ZI Am Bann à Leudelange

Présente depuis trois ans sur le marché luxembourgeois,

Maître d’ouvrage Parfi Groupe

l’entreprise Willemen Construction occupe une place

Architecte Linster & Stupar

de choix parmi les acteurs de la Place. Une réussite

Bureau d’études ICB

qu’elle doit avant tout à une méthode de travail axée

Le premier chantier issu d’une promotion immobilière

sur le dialogue et l’échange. Contenu sponsorisé par Willemen Construction

Quelles sont les clés pour devenir une entreprise générale de construction performante ? christophe herrmann Tout d’abord, il s’agit d’instaurer un vrai dialogue entre l’entreprise générale, l’équipe de conception composée d’un architecte et de bureaux d’études, et le client. Il est important de nouer une vraie relation de partenariat et d’être force de proposition. Il faut également faire preuve de flexibilité, notamment pour pouvoir répondre aux contraintes budgétaires et techniques et respecter le planning des clients. Il arrive en effet qu’il faille revoir et optimiser complètement un projet s’il ne correspond pas au budget proposé. Seule une collaboration étroite et constructive permet d’y arriver. La même philosophie doit être appliquée en interne : il importe de garder constamment à l’esprit qu’une relation de partage et d’échange avec les collaborateurs contribue au bien-être et à la motivation de chacun, et donc à la bonne réussite de la société. Quels types de projets réalisez-vous ? ch Nous sommes une entreprise générale de construction, c’est-à-dire que nous maîtrisons toutes les compétences nécessaires au développement et à la réalisation d’un projet, que ce soit dans le domaine résidentiel, administratif, industriel ou des ouvrages publics. Nous travaillons sur 4

tous types de projets dont la plupart présentent une haute valeur ajoutée en matière d’environnement et de technologie. En témoignent les certifications BREEAM ou Well Building, ou encore la réalisation de chantiers en conception et réalisation avec l’outil BIM. Nous réalisons actuellement les immeubles Zenit sur le boulevard Royal, VEGA à la Cloche d’Or, W4 à Leudelange ou encore le Lycée technique pour professions de santé à Strassen. Même si nous avons vocation à agir en tant qu’entreprise générale pour proposer un ser vice global et donc maîtrisé dans sa totalité, nous réalisons également, avec nos collaborateurs de production, des opérations en gros œuvre seul, comme une maison de retraite à Bissen ou un immeuble administratif à Howald en béton architectonique. Quelles sont vos perspectives ? ch Après avoir grandi rapidement, nous sommes actuellement dans une phase de consolidation et de stabilisation. Nous souhaitons travailler qualitativement et pour cela, nous devons fidéliser nos clients et stabiliser notre chiffre d’affaires ainsi que notre effectif. Nous laissons beaucoup d’autonomie à nos collaborateurs pour que chacun puisse exprimer ses compétences et son expérience. La complémentarité et l’entraide au sein de nos équipes constituent une de nos forces. ◼

Z E N I T R OYA L Immeuble mixte boulevard Royal à Luxembourg Maître d’ouvrage Société Immobilière de Monterey Architecte Jim Clemes Bureaux d’études InCA / JSE Le premier projet d’envergure pour Willemen Construction


Willemen Construction, c’est

BRAND VOICE

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CE QU’EN DIT L’ÉQUIPE

collaborateurs dont 30 employés et 40 salariés de production

« Fier du bilan au terme de trois ans d’existence et de la qualité de nos collaborateurs. »

12 ANS

d’expérience en moyenne au Grand-Duché pour l’équipe

Philippe Provost, CEO

45 MILL. € de chiffre d’affaires pour l’année 2019

« Anticiper, accompagner et compléter les attentes du maître d’ouvrage. » VEGA – CLOCHE D’OR Bâtiment à usage de bureaux Label BREEAM Excellent

Paulo Carmo, Administrateur-Directeur

Maître d’ouvrage Kohlenberg & Ruppert Prenium Properties sàrl (groupe Allianz) Assistant maître d’ouvrage PROgroup Architecte Assar Universum Bureaux d’études statiques Milestone / Felgen

« Dialogue et écoute font partie de nos valeurs fondamentales. » Grégoire Meyer-Bisch, Responsable RH

Bureaux d’études techniques Milestone / Felgen Le premier bâtiment conçu et réalisé selon la méthode BIM

« Je peux m’épanouir en sortant de ma zone de confort. » Cyril Bremec, Chef de service Études de prix

« Notre réel atout réside dans l’assemblage des compétences de nos équipes. »

Photos : VEGA : Assar Universum Architects ZENIT : Atelier d’Architecture & de Design Jim Clemes W4 : thierry linster & ivan stupar architectes

Frédéric Balaes, Directeur travaux

Willemen réalise aussi des projets résidentiels (Tower route d’Arlon), des projets en gros œuvre (Maison de soins à Bissen) et des projets de rénovation (Centre Hospitalier Ettelbruck). Willemen Promotion SA développe également ses propres projets résidentiels et tertiaires.

Christophe Herrmann, Directeur commercial

C O N TAC T E Z WILLEMEN CONSTRUCTION AU 55 99 55-1 O U À L’ A D R E S S E INFO@WILLEMEN.LU

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« Pour parler d’art contemporain, il fallait un magazine qui épate la galerie. » Le supplément Paperjam Luxembourg Art Week paraîtra avec le numéro Paperjam de novembre 2019.


BRAND VOICE

AUTOMOBILE

LE MEILLEUR DES DEUX MONDES

Proposer une voiture issue du monde de la course sans rompre avec les prestations d’un véhicule de luxe, cela pourrait sembler impossible pour un constructeur automobile. Et pourtant... Contenu sponsorisé par BMW

S

i la Série 8 vient remplacer la Série 6 dans la gamme BMW, elle est la descendante d’une première génération de coupés sportifs produits de 1989 à 1999. Ce n’est donc pas un hasard si cette nouveauté fut présentée à l’occasion des 24 Heures du Mans 2018 : c’est une véritable machine à sensations. Des sensations sportives qu’autorisent ses motorisations musclées : 6 cylindres en ligne de 320 ou 340 chevaux (diesel et essence) ou V8 affichant de 530 à 625 chevaux pour la version Motorsport Competition. Avec une telle écurie sous

le capot, le 0 à 100 est abattu en 3,2 secondes dans cette dernière configuration. Enfin, sa silhouette basse, élancée, son design aux lignes tendues renforcent encore le côté sportif du coupé, qui conserve son allure élégante et raffinée. C’est que la Série 8 n’oublie pas pour autant d’être un coupé haut de gamme, dont l’agrément de conduite et les finitions sont dignes des meilleures berlines que produit la marque bavaroise. À l’intérieur, aluminium brossé et cuir surpiqué habillent l’habitacle et encadrent un équipement de haute technologie, au service du confort des passagers. Assistance à la conduite et au stationnement, instrumentation numérique, écran multimédia tactile : la Série 8 propose des prestations aussi luxueuses qu’exclusives. Cerise sur le gâteau, elle peut transporter deux passagers à l’arrière, à condition que le trajet soit court. Cette BMW est une main de fer dans un gant de velours. Elle transporte ses passagers dans un confort absolu, mais sait aussi leur procurer des sensations intenses. La Série 8 est également disponible en cabriolet et dans une version Gran Coupé 4 portes qui sortira fin 2019. ◼

D É C O U V R E Z L’ É L É G A N T E SPORTIVITÉ DE LA SÉRIE 8 S U R W W W. B M W. LU

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Le nouveau WC Geberit ONE répond aux besoins des utilisateurs d’aujourd’hui et de demain

Geberit définit des nouvelles normes de WC Avec le nouveau WC Geberit ONE, le premier fabricant dans le secteur des sanitaires définit un nouveau standard pour la salle de bains d’aujourd’hui et de demain. Le design et la fonctionnalité sont combinés de façon novatrice. Le résultat convainc autant à l’avant qu’à l’arrière du mur : c’est un objet sanitaire qui a été optimisé et développé dans son ensemble. Le WC Geberit ONE est disponible depuis avril 2019.

Geberit ONE établit de nouveaux critères dans le secteur sanitaire. Il montre les possibilités révolutionnaires qui découlent de l’intelligente combinaison du savoir-faire en plomberie derrière le mur et de l’expertise en conception à l’avant du mur. Le résultat est le nouveau WC Geberit ONE. « Les céramistes et les techniciens sanitaires de Geberit ont optimisé et développé le WC dans son intégralité. », déclare Patrick Schintgen de Geberit « Le résultat convainc autant à l’avant qu’à l’arrière du mur, jusqu’au moindre détail. Le nouveau WC suspendu Geberit ONE forme un tout homogène : toutes les proportions, les écartements et les formes sont parfaitement coordonnés. » On tombe sur la surprise suivante lorsque l’on soulève le couvercle: une structure intérieure asymétrique et sans bord de rinçage permet un rinçage impeccable et puissant de la cuvette. Avec un léger mouvement de traction vers le haut, le siège et le couvercle s’enlèvent, ensemble ou séparément. La surface en céramique du WC, traitée avec l’émail spécial de haute qualité de KeraTect®, est alors accessible et peut être nettoyée sans difficulté. Grâce à la technologie d’installation bien conçue, les toilettes peuvent être ajustées en hauteur tant lors de l’installation initiale que des années plus tard, sans avoir à ouvrir la paroi en applique. Le WC Geberit ONE en céramique Le WC suspendu en céramique Geberit ONE se présente de façon élégante et proportionnée. Même pour un œil exercé, les vis de fixation ne seront pas visibles. Le couvercle et le siège du WC en plastique de haute qualité se posent précisément sur la céramique et sont pourvus d’un mécanisme d’amortissement. Celui-ci empêche le couvercle et le siège de tomber bruyamment

sur la céramique. Le siège et le couvercle sont parfaitement alignés grâce à deux boulons de fixation ancrés dans la céramique, et peuvent être enlevés ou rattachés d’une seule main. Cela rend le nettoyage de la surface en céramique beaucoup plus facile. Le WC Geberit ONE s’adapte aux éléments d’installation pour WC éprouvés Geberit Duofix ou Geberit GIS, mais peut également être combiné avec la technologie d’installation d’autres fournisseurs. L’intérieur de la cuvette en céramique sans bord de rinçage est un perfectionnement de la technologie de rinçage TurboFlush déjà utilisée pour le WC lavant Geberit AquaClean Maïra. Pendant le processus de rinçage, l’eau coule sur les côtés intérieurs de la cuvette et y effectue un mouvement en forme de spirale. Grâce à la direction optimisée du flux d’eau, le rinçage s’effectue non seulement de manière silencieuse, mais aussi en profondeur. Pour l’ancrage à l’élément d’installation dans la paroi en applique, un élément de fixation nouvellement développé en métal et en plastique est situé dans la cavité arrière des toilettes. D’une part, il soutient le WC, maintient et positionne correctement les boulons de fixation du siège et du couvercle, et assure un apport en eau optimal dans la cuvette. D’autre part, il permet l’installation du WC à différentes hauteurs, tant lors de l’installation initiale que des années plus tard. La marge de manœuvre est de 4 cm ( +3 cm ou -1 cm par rapport au réglage d’usine), ce qui peut avoir un impact décisif sur le confort du siège. L’installation du WC au mur peut être réalisée par un seul installateur. Les deux boulons, qui sont vissés à l’élément d’installation dans la paroi en applique, sont insérés dans les ouvertures prévues à cet effet dans l’élément de fixation. Grâce aux deux trous dans la cuvette, qui

servent à fixer le siège et le couvercle, les boulons peuvent être serrés avec un engrenage de déviation spécialement développé. Le siège et le couvercle doivent ensuite encore être attachés. Bien que la version de base du WC Geberit ONE ne nécessite pas d’électricité, il est recommandé d’équiper l’élément d’installation à l’endroit prévu avec un raccordement électrique. Ainsi, d’autres options confort supplémentaires, telles qu’un système DuoFresh ou un WC lavant, peuvent être installées par la suite, simplement et proprement.

POUR PLUS DE RENSEIGNEMENTS, CONTACTEZ www.geberit.lu Geberit b.v. Luxembourg Tel: +352 54 52 26 À PROPOS DE GEBERIT Le groupe Geberit, présent dans le monde entier, est le leader européen du marché des produits sanitaires. En tant que groupe intégré, Geberit a une présence locale très forte dans la plupart des pays européens, ce qui lui permet d’offrir une valeur ajoutée unique dans les domaines de la technique sanitaire et de la céramique sanitaires. Geberit dispose de plus de 30 sites de production, dont 6 en outre-mer. Le siège social du groupe se trouve à Rapperswil-Jona, en Suisse. Avec plus de 12 000 employés dans plus de 40 pays, Geberit a atteint un chiffre d’affaires net de 2,8 milliards de francs suisses en 2016. Les actions de Geberit sont cotées à la SIX Swiss Exchange. Depuis 2012, les titres de Geberit sont partie constituante du SMI (Swiss Market Index).


PUBLIREPORTAGE

Le WC Geberit ONE : fixĂŠ au mur sans soudures, le WC Geberit ONE se distingue par sa petite taille et son installation facile.


ARCHIDUC 19

OURS ARCHIDUC

RÉDACTION

Magazine d’architecture Luxembourg Numéro 19 – Hiver 2019 Parution le 16 octobre 2019

Rédactrice en chef Céline Coubray (-162) E: celine.coubray@maisonmoderne.com

Édité en collaboration avec le LUCA Luxembourg Center for Architecture

Comité de rédaction Céline Coubray, Andrea Rumpf

ARCHIDUC devient Paperjam Architecture + Real Estate. La prochaine publication  paraîtra à l’automne 2020. Plus de news sur www.paperjam.lu Newsletter gratuite tous les 15 jours. Abonnements : Merci de vous rendre sur notre site eshop.maisonmoderne.com

ÉDITEUR Maison Moderne BP 728 (Courrier) L-2017 Luxembourg

Correction Lisa Cacciatore, Sarah Lambolez, Manon Méral, Elena Sebastiani, Laura Zorloni

RÉGIE PUBLICITAIRE Maison Moderne Advertising Sales  T: (+352) 20 70 70-300 E: mediasales@maisonmoderne.com Directeur associé Francis Gasparotto

STUDIO GRAPHIQUE

10, rue des Gaulois (Bureau) L-1618 Luxembourg

Directeur Agence Mathieu Mathelin

T : (+352) 20 70 70-100 E : publishing@maisonmoderne.com W : maisonmoderne.com

Head of production Stéphanie Poras-Schwickerath

Fondateur et président Mike Koedinger

Directeur de la création Jeremy Leslie

CEO Richard Karacian

Head of art direction Vinzenz Hölzl

Directeur administratif et financier Etienne Velasti

Directeur artistique José Carsí

Directeur éditorial Matthieu Croissandeau

Mise en page Sascha Timplan (coordination), Corentin Andreosso, Monique Bernard, Audrey Ridremont

ISSN 2219-4231

Tous droits réservés. Toute reproduction, ou traduction, intégrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation écrite délivrée au préalable par l’éditeur. © MM Publishing and Media S.A. (Luxembourg) Maison Moderne ™ is used under licence by MM Publishing and Media S.A. Conformément à l’article 66 de la loi du 8 juin 2004 sur la liberté d’expression dans les médias, la présente mention est obligatoire « une fois par an, au premier numéro diffusé ». Nous avons choisi de la publier chaque mois. La société éditrice d’ARCHIDUC est détenue indirectement, par une participation excédant 25 %, par Mike Koedinger, éditeur ­domicilié au Luxembourg. La direction générale et la gestion journalière sont de la responsabilité de Richard Karacian.

Please Recycle

Distribution Valora Services Luxembourg 10

Vous avez fini de lire ce magazine ? Archivez-le, transmettez-le ou bien faites-le recycler ! Finished reading this publication? Archive it, pass it on or recycle it.


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POLYFORM S.A. REAL ESTATE DEVELOPMENT

36 RUE DU LABORATOIRE

L-1911 LUXEMBOURG

T +352 278 599

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ARCHIDUC 19

SOMMAIRE 17 ACTUALITÉS 18

Révision ministérielle

22

La Cour de justice inaugure sa troisième tour

24

Une Bibliothèque nationale nouvelle génération

28

Extension pour Fabeck Architectes

30

Naos installé à Belval

32

La Pétrusse renaturée

34

Nouveau coin à Hollerich Arendt 9 à Hamm

36

Nouvelle école à Clemency

38

Moreno Architecture a une nouvelle adresse

40

Muse by... fait peau neuve

42

Staccato

44

Victorine à la Cloche d’Or

46

Extension pour la Fondation Pescatore

48

Réaménagement au château de Koerich Ensemble résidentiel à Berchem

50

Nouveau siège pour John Cockerill

52

Nouveau siège pour Schroeder & Associés

54

IEE, un bâtiment entre haute technologie et nature

56

Proximus House

58

Nouvelle résidence à Helmdange

60

Les futurs bâtiments de Central Park

62

Le Lycée Michel-Rodange construit son avenir

82

«  Notre objectif est de réaliser 7 000 logements d’ici 2030 »

64

Oeko-Center Hesperange Triside à Strassen

86

Un quartier à la loupe

66

Quand l’art dialogue avec l’architecture

88

Habiter au Kirchberg

68

Ancien et moderne au Limpertsberg

92

Les futurs espaces de bureaux

69

Metaform 02 MOAI, guide pour un bâti de qualité

94

Il faut de tout pour faire une ville

96

Le Laangfur, futur centre du Kirchberg

72 CONVERSATION Que font les architectes face à la crise du logement ?

80 GRAND SUJET Le nouveau Kirchberg

13


ices v r e nS o i t a unic m om c e l Te

Tra inin gC en ter

T IC

rity u ec s r be y C re u t uc r t s rf a In

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134

132 PORTRAIT 2001

149 URBANISME

Quartier Alzette, le futur d’Esch-Schifflange

155 PAYSAGE

Royal-Hamilius, côté jardin

116

98 ARCHITECTURE HABITAT – L’ÉCLAIRAGE 100

Comment bien éclairer sa maison ?

108

Lumières extérieures

112

Lux designed in Lux

ENTREPRISES & COLLECTIVITÉS – SPORTS 116

Avant le coup d’envoi

124

Renouveau du stade de Metz

128

Un complexe pour Cents

161 DESIGN

Olaf Recht, un designer « couteau suisse »

167 LUCA

Les pages de notre partenaire, le LUCA

172 ANNUAIRE

Listing des entreprises spécialisées dans le bâti

178 PORTRAIT MÉTIER Emil Antony

15


vouloir un chez soi vouloir un chez soi vouloir un chez soi vouloir un chez c’est naturel Taux d’intérêt attractif, en fixe ou en variable, aides étatiques… avec le prêt logement Taux d’intérêtvous attractif, en fixe ou en variable, étatiques… avec le prêt logement de Raiffeisen, profitez naturellement de laaides meilleure solution pour financer votre Taux d’intérêt vous attractif, en fixe ou en variable, aides étatiques… avec le prêt logement de Raiffeisen, profitez naturellement de la meilleure solution pour financer projet immobilier. Nos conseillers se tiennent à votre entière disposition, votre Taux attractif, en fixe ou en variable, aides étatiques… avec le prêt logement de d’intérêt Raiffeisen, vous profitez naturellement la meilleure solution pour financer votre projet immobilier. conseillers sedetiennent àen votre entière disposition, même en dehorsNos de nos heures d’ouverture, agence ou chez vous. de Raiffeisen, vous profitez naturellement detiennent la meilleure solution pour financer votre projet immobilier. conseillers votre entière disposition, même en dehorsNos de nos heures se d’ouverture,àen agence ou chez vous. projet immobilier. Nos conseillers se tiennent à votre entière disposition, même en dehors de nos heures d’ouverture, en agence ou chez vous. même en dehors nos heures ou d’ouverture, en agence ou chez vous. Infosdeen agence sur www.raiffeisen.lu

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ARCHIDUC 19

ACTUALITÉS Concours, chantiers, livraisons, événements, expositions, festivals… tout ce qu’il faut savoir sur l’actualité architecturale, l’architecture d’intérieur, la promotion, l’artisanat, et le design au Luxembourg.

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ARCHIDUC 19

PAT R I M O I N E

RÉVISION MINISTÉRIELLE

A

près avoir hébergé le ministère des Affaires étrangères et européennes (MAEE) pendant plusieurs décennies, l’Hôtel Saint-Maximin à Luxembourg accueille désormais le ministère d’État. Il a été restauré et réaménagé par kaell architecte. Fin 2016 et suite au déménagement du MAEE dans le bâtiment Mansfeld, le Premier ministre avait réitéré sa volonté de déménager le ministère d’État dans l’immeuble Saint-Maximin. Aussi bien la technique que la sécurité ont été remises à niveau et à l’occasion de ces travaux, il s’est avéré que la structure du bâtiment a également dû être renforcée à certains endroits. À ces interventions techniques et structurelles qui devaient être intégrées très discrètement dans l’existant ont été ajoutés des réaménagements intérieurs. « Cet immeuble datant de 1751 a connu plusieurs couches de transformations. Il s’agissait de retrouver un langage contemporain, tout en respectant l’existant et en apportant du confort à cet hôtel historique », explique Claudine Kaell. Le rez-de-chaussée se compose de salons historiques réservés à la partie représentative. Ils s’ouvrent en enfilade le long de la rue Notre-Dame. Ces salons ont été restaurés en collaboration avec le ­Service des sites et monuments nationaux et ont retrouvé de leur splendeur, avec un apport subtil d’éléments contemporains, principalement dans le choix du mobilier. 18

ACTUALITÉS


ARCHIDUC 19

ACTUALITÉS

Photo : Bohumil Kostohryz

Le « grand salon » est un des trois salons baroques en enfilade. Il est caractérisé par son plafond peint en bleu, couleur qui a été choisie également pour habiller les murs, ayant pour conséquence de modifier le nom de cette pièce en « salon bleu ».

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ARCHIDUC 19 02

FICHE TECHNIQUE

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Maître d’ouvrage Administration des bâtiments publics Architecte kaell architecte Ingénieur génie civil AuCARRE Ingénieur technique Goblet Lavandier & Associés Sécurité, santé ABP Paysagiste Christine Rupp-Stoppel Début du chantier Octobre 2017 Livraison Juin 2019

01

La façade a été nettoyée et restaurée. 02

La zone d’entrée se fait par l’ancien passage des carrosses, sous un plafond en voûte d’arêtes. 03

Dans la salle de conférence, un nouvel habillage en bois donne un caractère résolument contemporain à la pièce. 20

En parallèle de ces salons, une grande salle de conférence a été entièrement repensée. « Nous nous sommes inspirés des socles en bois qui sont présents dans l’ensemble de l’hôtel et avons interprété cet élément décoratif de manière contemporaine. ­L’introduction d’un haut pourtour en bois donne une nouvelle homogénéité à la salle, l’habille sans ajouter d’ornements et offre un système discret de portes dérobées. Il permet aussi d’intégrer sans être vu le système de ventilation et un éclairage indirect », explique l’architecte. La cage d’escalier a également fait l’objet d’un important travail d’épuration. Au sol, le marbre de Carrare redonne de la majesté à l’escalier. L’ascenseur a, quant à lui, été agrandi. Il est jouxté par une niche verticale vitrée sur toute la hauteur du parcours de l’ascenseur. Une œuvre d’art y prendra place et accompagnera le parcours des utilisateurs. Dans les étages, de nouveaux planchers ont été installés, permettant d’équiper ces surfaces de bureaux avec de la haute technologie. Du mobilier sur mesure sert pour le rangement, aussi bien le long des fenêtres, avec des consoles murales, qu’autour des portes, grâce à des armoires. L’ensemble est traité dans un langage contemporain qui reste sobre et classique. Le laiton et le chêne sont les matériaux utilisés dans les nouveaux aménagements et font écho aux matériaux historiques. Le jardin a aussi fait l’objet de nouveaux aménagements, conçus avec l’aide d’une paysagiste. La façade a été nettoyée et restaurée. ◼

ACTUALITÉS

Photos : Bohumil Kostohryz

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POURQUOI

de plus en plus d’architectes conseillent les fenêtres pour toit plat en verre de VELUX ?

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La tour C (à gauche) est légèrement désaxée par rapport aux deux tours voisines.

FICHE TECHNIQUE

Client Ministère du Développement durable, Administration des bâtiments publics Architecte Dominique Perrault Architecte Direction artistique Gaëlle Lauriot-Prévost Maîtrise d’œuvre d’exécution SRA Architectes /  Jean Petit Architectes Ingénieurs génie civil Ney & Partners Ingénieurs génie technique Felgen et Associés Engineering Concept énergétique Sorane Études acoustiques Betavi Superficie construite 50 000 m2

LA COUR DE JUSTICE INAUGURE SA TROISIÈME TOUR C

onçue par Dominique Perrault Architecture et réalisée en collaboration avec Jean Petit Architectes et SRA Architectes, la troisième tour de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) est la cinquième extension de cette institution sur le plateau du Kirchberg. Validé en conseil de gouvernement en avril 2015, le budget de ce projet s’élève à 168,7 millions d’euros. Le projet initial du palais de justice a été conçu par les architectes Jean-Paul Conzemius (Luxembourg), François Jamagne et Michel Van Der Elst (Belgique) et inauguré en 1973, puis étendu à trois reprises dans les années 1980-1990 par les architectes Bohdan Paczowski et Paul 22

Fritsch (Luxembourg). La quatrième ex te n s i o n d e l a C o u r r é a l i s é e p a r ­Dominique Perrault répondait alors aux besoins de croissance de l’institution, accompagnant notamment l’adhésion à l’Europe de nouveaux États membres, celle-ci passant de 15 à 28 pays. Cette cinquième extension, qui prend la forme d’une tour dans la continuité des deux autres déjà présentes, permet d’abriter une partie des juristes-linguistes et répond aux besoins liés à une croissance de l’activité juridictionnelle. Cette extension se compose en fait de deux éléments : la tour et son socle. On y trouve des bureaux et un belvédère-­ terrasse en son sommet. Conçue dans le

même langage architectural que ses voisines, la nouvelle tour est toutefois plus haute de six étages et se distingue par un aspect de deux tours accolées – l’une dorée (haute de 103 m), l’autre noire (haute de 118 m). Son implantation légèrement désaxée par rapport au plan d’ensemble orthogonal permet une meilleure intégration urbaine et la création d’une nouvelle entrée à l’est. Construit sur un terrain en pente, le socle absorbe le dénivelé et fait la liaison avec la galerie existante. Les espaces extérieurs sont aménagés en cohérence avec le site. Un nouveau jardin dit « du multilinguisme » verra prochainement le jour ◼ au pied de la tour.

ACTUALITÉS

Photo : Patricia Pitsch (Maison Moderne)

LIVRAISON


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ARCHIDUC 19

Photos : Edouard Olszewski

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É Q U I P E M E N T C U LT U R E L

UNE BIBLIOTHÈQUE NATIONALE NOUVELLE GÉNÉRATION 24

ACTUALITÉS


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FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Administration des bâtiments publics Architectes Bolles+Wilson et WW + architektur  + management Ingénieur en génie civil Schroeder & Associés Ingénieur en génie technique Felgen & Associés Engineering Conseiller en énergie et éclairage EBP Coût du projet 111 000 000 €

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a Bibliothèque nationale de Luxembourg a ouvert ses portes. Conçu par le bureau allemand Bolles+Wilson et réalisé en collaboration avec WW+, le bâtiment répond aux besoins d’une bibliothèque de nouvelle génération, intégrant pleinement la question de la numérisation et d’accueil de tous les publics d’une part, ainsi que les questions énergétiques et environnementales d’autre part. Depuis la rue, une large partie vitrée accueille les visiteurs dans un hall public à l’intérieur duquel se trouvent une banque accueil, mais aussi un espace de restauration. Puis, le visiteur arrive dans un vaste volume à par tir duquel il embrasse l’ensemble de l’espace de consultation (6 332 m2) en un clin d’œil, tous les plateaux s’ouvrant sur un atrium. Un très grand travail a été réalisé pour l’acoustique et l’éclairage. En plus des nombreux rayonnages qui permettent un accès libre à 200 000 ouvrages ­sur les ACTUALITÉS

1,8 million que possède la BNL, on trouve des postes de travail, des carrels pour un travail en petits groupes, une salle spécialement dédiée à l’accueil des enfants en bas âge et de leurs parents, une salle de musique (pour l’interprétation de par titions qui peuvent être empruntées), une salle d’exposition, un auditorium, des salles multifonctions, des salles de réunion. À cela, il faut ajouter les espaces réservés aux équipes de la BNL, à savoir les magasins (11 800 m2), les bureaux et autres espaces de services (1 772 m2), les services de l’administration (907 m2) et des espaces pour accueillir l’Institut grand-ducal (490 m2). On remarque par ailleurs l’intéressante proposition de L2M3 pour la signalétique intérieure. Dans le cadre du programme Kunst am Bau, ce sont les artistes Martine Feipel et Jean Bechameil qui réaliseront une œuvre à l’extérieur, dans la partie ­jardin attenante au bâtiment. ◼

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Cette salle est réservée à la consultation des ouvrages précieux. 02

Depuis l’atrium central, le visiteur embrasse l’ensemble de l’espace de consultation. 03

Au total, 200 000 ouvrages sont disponibles en accès libre. 04

La façade de la Bibliothèque se distingue par un parachèvement coloré. 25


PA P ER JAM

Architecture + Real Estate Après 10 ans de présence avec ARCHIDUC, le sujet de l’architecture prend une nouvelle dimension chez Maison Moderne et se déploie à travers tout l’écosystème de la marque Paperjam. Paperjam Architecture + Real Estate va donner encore plus de résonnance aux projets réalisés au Luxembourg et à l’étranger par les acteurs luxembourgeois. Tout en gardant une très forte attention à la culture architecturale, la ligne éditoriale s’élargit pour embrasser le monde de l’immobilier. Paperjam Architecture + Real Estate s’adresse ainsi à tous les professionnels des secteurs de l’architecture et de l’immobilier, aux investisseurs, aux décideurs économiques et institutionnels du pays, aux amateurs avertis et à tous ceux que les problématiques d’habitat, d’urbanisme et de paysage passionnent. À partir de la rentrée 2019, Paperjam Architecture + Real Estate se déploiera au fil de l’année, avec deux nouvelles newsletters (« Résidentiel », « Workspace »), de nouveaux événements organisés par le Paperjam Club (Club Talk, Seated Dinner Party, The Place), des suppléments thématiques (Mipim, Real Estate, Business Guide) et un nouveau hors-série annuel de 300 pages.

PRINT HORS-SÉRIE ANNUEL Chaque automne, le hors-série Paperjam Architecture + Real Estate fait le point sur les projets livrés et à venir au Grand-Duché. PAPERJAM Retrouvez tous les mois la rubrique Architecture dans le magazine, ainsi que les actualités de l’immobilier. > Paperjam Mipim à l’occasion du salon à Cannes > Paperjam Real Estate pour faire le point sur ce domaine > Paperjam Business Guide pour les coordonnées des acteurs de l’architecture et de l’immobilier, complétées par de nombreuses biographies

Céline Coubray Rédactrice Architecture Paperjam

AUDIENCE PAPERJAM

84 300

lecteurs par numéro

CALENDRIER

2019 OCT 26

13.02.2020 Club Talk Real Estate Market: Evolution & Trends

Lancement newsletter Paperjam Architecture + Real Estate

2020

FÉV

27.02.2020 Paperjam Mipim

22.04.2020 10×6 Architecture: Coworking & Coliving

AVR


SITE WEB

230 000 visiteurs uniques

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L’ACTUALITÉ AU JOUR LE JOUR > Paperjam.lu > Paperjam newsletter (biquotidienne 8 h/16 h) > Social media L’ACTUALITÉ DU MOIS

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> Newsletter « Résidentiel » (mensuelle) > Newsletter « Workspace » (mensuelle)

+ Pour plus d’informations sur nos produits et nos solutions de communication native, contactez-nous : agency@maisonmoderne.com

10×6 ARCHITECTURE

+500 participants

LIVE

02.07.2020 Paperjam Real Estate: Residential

JUI

> 10×6 Architecture > Club Talk Real Estate Market > Paperjam Real Estate Seated Dinner party > The Place (Apéro/visite - 3 par an)

01.10.2020 Paperjam Real Estate Seated Dinner party

14.10.2020 The Place Real estate community Parution Hors-série Paperjam Architecture + Real Estate

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ARCHIDUC 19 01

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E S PA C E D E T R AVA I L

EXTENSION POUR FABECK ARCHITECTES 03

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e bureau Fabeck Architectes a réalisé une extension de son espace de travail. Situés à Koerich, juste derrière le château dont les ruines viennent d’être également restaurées par Fabeck Architectes, les bureaux jouxtent une ancienne ferme transformée en habitat et se développent sur deux niveaux, plus un niveau au soussol. L’extension est réalisée en bois. Le bardage noir, utilisé en continu sur les murs et la toiture, tranche élégamment avec la demeure ancienne et apporte une touche résolument contemporaine. À l’intérieur, c’est un juste équilibre entre ancien et nouveau : les pierres apparentes côtoient l’acier noir mis en espace de manière très graphique, le bois amène du confort et le verre apporte de la lumière naturelle. Les grandes baies vitrées permettent une communication visuelle généreuse avec l’extérieur et le site historique du château. Une attention particulière est portée aux détails afin de créer un ensemble très homogène et confortable. L’équipe dispose d’un vaste espace cuisine où l’îlot central est un bar qui sert pour la pause café ou celle du midi. La salle de réunion généreusement vitrée donne sur des murs anciens en pierre, conférant un caractère patrimonial tout en étant dans un environnement résolument contemporain. Les postes de travail sont organisés en open space et bénéficient d’une large entrée de lumière. ◼ ACTUALITÉS

L’espace cuisine sert de transition entre les bureaux et la salle de réunion. 02

L’annexe reprend la volumétrie de l’ancienne bâtisse. 03

La salle de réunion est en communication visuelle avec l’environnement extérieur. 04

À l’arrière, une terrasse sert aux beaux jours. 05

La réception est un jeu de contrastes entre le noir et le blanc, et les différents matériaux mis en œuvre.

Photos : Christian Aschman

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minimal windows® MAXIMUM VIEW

Planification : KELLER S.A., Photo: Anthony Reuter.

Les vastes baies vitrées coulissantes au design épuré traduisent en émotion l’esprit des espaces et leur singularité. www.minimal-windows.com


ARCHIDUC 19

NAOS INSTALLÉ À BELVAL

FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Naos Architecte Beiler François Fritsch Ingénieur stabilité Milestone Consulting Engineers Ingénieur techniques spéciales Felgen & Associés Engineering Études acoustiques D2S International – Noise and Vibration Engineers Le bâtiment de coin Naos présente des lignes arrondies.

Études thermodynamiques IDES Engineering Bureau de contrôle Luxcontrol

La cafétéria est complétée par un espace lounge.

Coordination sécurité / santé Luxcontrol Dossier commodo et incommodo Energie et Environnement Ingénieurs Conseils Entrepreneur CLE Surface nette hors sol 12 300 m2 Volume brut 78 000 m3 Temps de construction 24 mois Date d’achèvement Juillet 2019

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e bâtiment Naos est en train de devenir un nouveau repère urbain dans le paysage de Belval. Conçu par Beiler François Fritsch, il accueille en location la maison mère du groupe de sociétés informatiques Arhs, la société d’audit A3T et deux commerces en ­r ez-de-chaussée, dont un restaurant. Le projet a été développé par Atenor en partenariat avec Arhs, avec la particularité qu’une centaine d’employés ont personnellement investi dans le projet, qui a été revendu par la suite à Ethias et Foyer. Depuis le boulevard du Jazz, on accède à un vaste lobby qui accueille les visiteurs dans une double hauteur. Par cette entrée, décorée du logo XXL d’Arhs (une stylisation de casque grec) et d’une voiture de course (passion du CEO, qui est champion du monde dans sa catégorie), les visiteurs peuvent directement accéder à un amphithéâtre prévu pour 300 personnes. Les bureaux se déploient sur les huit étages supérieurs, où l’on trouve aussi un espace de cantine et un espace de fitness. Tous les espaces de travail sont positionnés le long des façades pour profiter de la lumière naturelle, tandis que les circulations verticales et les espaces secondaires (copy corner, sanitaires, espaces de stockage) sont placés au cœur de l’immeuble. ­C ertains bureaux sont individuels et d’autres sont situés dans des open spaces de taille moyenne (une trentaine de personnes). Plusieurs salles de r­ éunion de différentes tailles et hautement équipées en matière de communication sont réparties dans les étages. Au troisième étage, une terrasse est installée dans le décroché de la façade arrière. Les trois niveaux de sous-sol sont dédiés aux parkings, qui sont optimisés grâce à une application développée par Arhs permettant de mettre plusieurs voitures en enfilade, évitant ainsi toute perte d’espace. À l’extérieur, la façade est entièrement vitrée, protégée par des pare-soleil fixes qui réduisent les apports de chaleur. Une étude thermodynamique a permis d’optimiser l’inclinaison des lamelles pour contrer les expositions trop fortes au soleil tout en garantissant un apport maximal de lumière naturelle. Cette approche permet une écriture architectonique forte qui signe le bâtiment et tend à en faire un nouveau repère urbain pour le quartier Square Mile. ◼

ACTUALITÉS

Photos : Lala La Photo

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PAY S A G E

LA PÉTRUSSE RENATURÉE L

e conseil communal de la Ville de Luxembourg a annoncé la renaturation de la vallée de la Pétrusse. Un projet écologique et paysager prévu en deux phases, dont la première devrait être achevée pour l’exposition horticole LUGA organisée à Luxembourg en 2023. Il s’agit d’une collaboration entre le Service des parcs et le Service de la canalisation de la Ville de Luxembourg, le bureau d’architectes paysagers Förder Landschaftsarchitekten et TR-Engineering. Ce projet se déroulera en deux phases, dont la première débutera fin 2019 et devrait aboutir en 2023, avant le début de l’exposition horticole LUGA. Le budget alloué à cette première phase

32

est de 25,9 millions d’euros. L’ensemble du projet est estimé à 40,9 millions d’euros. Les premiers travaux s’étendront de la rue Saint-Ulric à l’écluse Bourbon ; les travaux de la deuxième phase iront de l’écluse Bourbon jusqu’à la rue d’Anvers. SORTIR LA PÉTRUSSE DE SON LIT DE BÉTON L’objectif est de réaliser un réaménagement écologique de la Pétrusse pour faire face à des débits de crue élevés, tout en tenant compte des différentes et nombreuses infrastructures présentes dans la Vallée. L’ensemble de cette zone est repensé, tant dans ses aménagements naturels qu’artificiels.

ACTUALITÉS


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Les espaces de loisirs, comme l’aire de jeux et le minigolf, seront retravaillés.

De nouvelles passerelles seront construites en remplacement des ouvrages existants.

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La Pétrusse dévoilera son nouveau visage à partir de 2023.

Illustrations : Ville de Luxembourg, Förder Landschaftsarchitekten, TR-Engineering

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Un des grands changements sera de sortir le cours de la Pétrusse de sa canalisation artificielle, ce qui amène à remonter modérément le lit du cours d’eau et à retravailler tous les abords de la rivière pour permettre un élargissement du profil d’écoulement du cours d’eau. UNE NOUVELLE PROMENADE CÔTÉ VILLE Du côté de la ville, une promenade d’une largeur de 4,5 m accompagne le rivage, qui s’ouvre et relie les diverses activités sportives, culturelles et récréatives. Plusieurs nouveaux aménagements inviteront à la promenade et au séjour, comme des gradins, des

bancs et des balcons intégrés à divers endroits des berges. Le minigolf et la zone fitness seront réaménagés et une nouvelle aire de jeux est programmée. L’autre rive, côté plateau Bourbon, sera laissée plus naturelle, entre zones intensives et plantations extensives. On retrouvera de nombreux arbres fruitiers, un sentier de 2 à 3 m de largeur en pierres naturelles, quelques accès directs à l’eau et de larges espaces verts traités en prairie à fleurs, parfois inondables. Six nouveaux ponts seront construits en remplacement des ouvrages existants : quatre ponts pour piétons et deux ponts pour les véhicules d’entretien et de maintenance. ◼

ACTUALITÉS

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RÉSIDENTIEL

NOUVEAU COIN À HOLLERICH U

n nouveau coin de rue va être construit à Luxembourg-­Hollerich, place Saints Pierre et Paul. En lieu et place de l’immeuble où était hébergé provisoirement le restaurant Chiche! va être construit un ensemble résidentiel dénommé 51Baudouin. ­L’architecture est confiée par PSPP sàrl (Pitt Pirrotte) à m3 architectes et la construction à Soludec. Derrière la façade en briques, on trouvera 47 appartements allant du studio au 3 chambres, mais avec une grande majorité de petites ­surfaces pour répondre aux demandes du marché. Haut de cinq étages, l’immeuble comprendra aussi trois niveaux de sous-sol. Une surface commerciale est prévue pour le rez-dechaussée. La livraison est annoncée pour le premier semestre 2022.

La résidence sera principalement composée de petites surfaces de logements.

NOUVEAUX BUREAUX

La future façade est marquée par des bandeaux horizontaux soulignant les étages du bâtiment.

ARENDT 9 À HAMM e groupe Arendt, en collaboration avec le promoteur Argema (Groupe Marc Liégeois), a confié au bureau iPlan by marc gubbini architectes la conception de son nouvel immeuble de bureaux à Hamm. D’une superficie hors-sol de 8 000 m2 (complétée par 5 400 m2 en sous-sol), l’immeuble s’élèvera sur trois étages et sera principalement occupé par l’équipe d’Arendt Services, qui est actuellement logée dans un immeuble voisin en location. En plus des espaces de bureaux, l’immeuble comptera une cafétéria, une salle de fitness et un auditorium de 162 places. Même si la conception du bâtiment et de la façade n’est pas identique, on ressent toutefois une recherche de similitude entre le bâtiment Arendt House au Kirchberg et le futur Arendt 9 à Hamm. La livraison est prévue pour l’automne 2020. Une certification BREEAM « Very Good » est visée.

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ACTUALITÉS

Illustrations : m3 architectes, iPlan by marc gubbini architectes

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RÉALISATIONS SOLUDEC TOUS CORPS D’ÉTAT


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INFRASTRUCTURES SCOLAIRES

C’

est dans la commune de ­Clemency que Diane Heirend et son équipe sont intervenues pour concevoir la nouvelle école précoce et préscolaire. Le site accueillait déjà un campus scolaire comprenant trois écoles, un hall sportif, une maison relais, une salle des fêtes, mais il présentait des difficultés d’exploitation et de circulation liées à un terrain en très fort dénivelé (15 mètres de différence entre le point le plus haut et le point le plus bas). Le collège échevinal a donc demandé à l’architecte-­urbaniste de repenser l’ensemble du point de vue urbanistique et d’y intégrer une nouvelle construction qui accueillerait l’école. « La commande comportait d’abord un bâtiment provisoire et la création d’un parking couvert, idée qui a finalement été abandonnée au profit de la construction du bâtiment définitif sans étape intermédiaire », explique Diane Heirend. « C’est parce que nous voulions 36

tirer le meilleur de la potentialité du terrain que nous avons construit en nous appuyant sur la pente. En haut du terrain, nous avons conservé une petite échelle correspondant aux pavillons voisins et installé l’école précoce avec un accès de plain-pied par rapport à la rue où les parents peuvent déposer les enfants en voiture. Les salles de classe et la cuisine se répartissent autour d’un hall couvert dont les ouver tures zénithales sont comme des yeux tournés vers le ciel. Les plus jeunes enfants profitent d’une cour en toiture-terrasse et d’une vue dégagée qui s’ouvre sur le paysage. » En descendant la pente, le bâtiment se développe vers le paysage dans toute sa largeur, et les salles dédiées à l’enseignement préscolaire se posent sur le terrain en fonction des courbes de niveau. Les ailes, qui ne sont pas rectilignes, permettent d’éviter le ressenti de la grande échelle puisqu’on ne peut jamais perce-

voir le bâtiment dans sa totalité. Toutes les salles de classe, orientées à l’est, s’ouvrent vers le paysage. Les salles techniques sont, quant à elles, inscrites dans la pente du terrain, dans des espaces aveugles. La cour de récréation se place devant la construction et se poursuit sans aucune barrière vers une vaste pelouse. Le bâtiment (AAA) est construit en bois, avec un noyau en béton. La façade est traitée avec des tasseaux en bois peints en vert sur une face latérale et en jaune sur la face opposée, créant un effet visuel changeant en fonction du déplacement. Les garde-corps sont traités telle une vague, produisant un effet ondulant et joyeux. L’eau pluviale est drainée sur le côté du bâtiment planté avec des fleurs, pouvant créer un effet de cascade, ce qui ne demande aucun entretien. C’est une école qui ne pourrait être nulle part ailleurs que sur ce terrain à Clemency. ◼

ACTUALITÉS

Photo s: Konstantinos Deko

NOUVELLE ÉCOLE À CLEMENCY


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FICHE TECHNIQUE

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Localisation Clemency, Luxembourg Architecte Diane Heirend architecture & urbanisme Maître d’ouvrage Administration communale de Käerjeng Pilotage Schroeder & Associés Ingénieurs-conseils Ingénieur génie civil InCA Ingénieurs Conseils Associés Ingénieur technique Siegel Schleimer Ingénieurs-conseils

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Au niveau de la rue, l’échelle de l’école correspond aux pavillons voisins. 02

Depuis le balcon de l’école, la vue est dégagée sur la campagne. 03

L’école est adossée à la colline et suit le dénivelé de la pente. 04

Les tasseaux de la façade sont peints en jaune d’un côté et en vert de l’autre. ACTUALITÉS

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Des pans en tissu apportent un élément à la fois décoratif et acoustique.

E S PA C E D E B U R E A U X

A

près avoir perdu ses bureaux dans un incendie, l’équipe de Moreno Architecture et Associés avait occupé de manière temporaire des locaux à Cessange. La voici relogée de manière plus durable dans le pied de l’immeuble Holise, qu’elle a conçu et qui a été construit en ossature bois à l’entrée d’Hollerich. L’aménagement intérieur de son espace de travail a fait l’objet d’un workshop au sein de l’équipe, dont l’objectif était de mener une réflexion sur les différentes géométries d’espace de travail envisageables pour le métier ­d ’architecte. Cette démarche s’inscrit dans la continuité des recherches qui ani38

ment l’agence et de son expertise New Way of Working, une méthodologie basée sur la remise en question de l’environnement de travail et visant au bien-être des usagers. Cette approche a ensuite été confrontée à la réalité des lieux, qui ­p résentent une double hauteur sous ­p lafond, un plateau traversant et une ­relation à l’extérieur. Les circulations ont été optimisées au profit des espaces de travail. Ainsi, chaque utilisateur peut bénéficier d’un poste de 160 x 80 cm avec des bureaux réglables en hauteur. On trouve également un coin café, un copy corner et ­d ifférentes typologies de salles de

r­ éunion, comme des alcôves pour les ­réunions informelles, des salles fermées pour les petits groupes ou une salle de réunion pour les rencontres avec un effectif plus grand, avec visioconférence. L’approche esthétique, quant à elle, est simple : une recherche d’efficacité, profitant de chaque nécessité fonctionnelle pour en faire une composante expressive. Les techniques sont laissées apparentes et les matériaux de construction (bois, béton) sont mis en valeur par l’éclairage indirect. L’acoustique est améliorée grâce au tapis et aux tissus. Une attention particulière a été portée au choix des luminaires. ◼

ACTUALITÉS

Photo : Christophe Bustin

MORENO ARCHITECTURE A UNE NOUVELLE ADRESSE



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COMMERCE

MUSE BY… FAIT PEAU NEUVE L

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ACTUALITÉS

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Un bar recouvert de carreaux en céramique verte a été créé au sous-sol. 02

Depuis la porte d’entrée, le comptoir de la caisse invite à aller dans le fond de la boutique. 03

De lourds rideaux préservent l’intimité des cabines.

Photos : Patricia Pitsch

02

a boutique Muse by… a t r o u vé u n e n o u ve l l e adresse dans la GrandRue à Luxembourg, au sein d’un local à l’entrée d’un passage couvert, sur deux niveaux. L’architecture intérieure a été confiée au bureau londonien Michaelis Boyd, qui a donné une identité forte à ce commerce vendant du prêt-à-porter et des accessoires haut de gamme. Le concept est un juste équilibre entre des éléments raffinés et d’autres au caractère plus industriel, avec une attention portée aux matériaux premium et aux solutions sur mesure. Tout au long du parcours, les clients sont interpellés par différentes ambiances insufflées par des îlots qui s’articulent les uns avec les autres. Une sensualité se dégage du choix des matériaux et de leur combinaison : terre cuite, céramique, laiton, textile, verre, terrazzo, bois. Au niveau du bas, un bar rend l’expérience d’achat encore plus conviviale. Un résultat de grande qualité qui donne un nouvel exemple à suivre concernant l’offre commerciale en ville. ◼


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FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage D’Altra Architectes kaell architecte / Jim Clemes Associates Project management PROgroup Ingénieur génie civil AuCARRÉ

Concours Mai 2016 Début du chantier Novembre 2016 Livraison Juillet 2019 42

ACTUALITÉS

Photos : Andrés Lejona

Ingénieur technique Boydens


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W O R K S PA C E

STACCATO S

uite à un concours sur invitation lancé pour le maître d’ouvrage D’Altra, le bureau kaell architecte a conçu l’immeuble de bureaux Staccato, en collaboration avec Jim Clemes Associates pour l’exécution. Situé au Kirchberg, au coin de la rue Erasme et du boulevard Konrad Adenauer, cet immeuble était prévu dès le départ pour être occupé par différents locataires. Claudine Kaell a donc envisagé un bâtiment qui présente une façade à forte identité, tout en s’inscrivant avec respect dans le terrain en pente. Conçue en filigrane, la façade est composée de fines stèles de béton de teinte beige. Telle une dentelle au rythme arithmétique, elle se pose en avant-plan d’une enveloppe structurelle et thermique de couleur sombre. L’ensemble est homogène, tout en évitant la monotonie. La déclivité est compensée grâce au socle à partir duquel s’élèvent les stèles en béton sur deux étages, devant l’entresol et le premier étage de bureaux. L’accueil est un espace généreux dans sa hauteur et sa profondeur, puisqu’il traverse tout l’immeuble jusqu’à la terrasse plantée située de l’autre côté de ce dernier. Au centre du lobby se

déploie un escalier hélicoïdal métallique à l’effet sculptural, éclairé par une coupole circulaire à son sommet, et dont la teinte sombre du garde-corps contraste avec le terrazzo beige des marches. Dans les étages, les plateaux sont laissés libres de cloisons intérieures, l’aménagement dépendant des futurs locataires, qui peuvent être jusqu’à neuf. Pour cela, l’architecte a prévu des plateaux qui s’appuient sur un noyau central contenant les circulations verticales, les sanitaires et les locaux techniques, et libérant le reste des sur faces sans poteaux pour les espaces de bureaux, qui sont largement vitrés. Cette organisation, couplée à la régularité des baies et au faux-plancher technique, offre une flexibilité maximale pour les locataires. À chaque niveau, deux grandes baies vitrées de plain-pied permettent de s’avancer sans obstacle jusqu’à la rue et créent un lien entre espace intérieur et espace public. L’immeuble utilise la géothermie et le système des dalles de béton activé pour la gestion de la température intérieure. Cette approche en fait un bâtiment énergétiquement autonome. ◼

ACTUALITÉS

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La façade est rythmée par de fins éléments en béton beige. 02

Sur les plateaux qui peuvent facilement être divisés, la lumière entre généreusement. 43


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COMMERCE

VICTORINE À LA CLOCHE D’OR L

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ACTUALITÉS

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Du bois blond habille les éléments de mobilier. 02

De nombreuses plantes vertes sont réparties dans l’espace. 03

Les différences de niveau sont utilisées pour créer des assises en gradins. 04

Le comptoir est réalisé en marbre rouge.

Photos : Vincent Rémy

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e bureau Moreno Architecture & Associés a réalisé l’aménagement intérieur de l’espace de restauration Victorine à la Cloche d’Or. Pour cette troisième adresse ouverte en l’espace d’un an, après celles du centre-ville et du quartier de la gare, ce sont près de 300 m2 qui ont été investis et offrent une centaine de places assises. Le local se développe sur plusieurs niveaux et – ce qui peut paraître comme une contrainte pour un restaurant – se transforme en une singularité positive, car une large estrade en gradins y est installée, combinant circulations verticales et espaces de restauration. Ce dispositif assure la continuité entre les différents niveaux et invite la clientèle à parcourir la totalité du lieu avec fluidité. Au niveau supérieur, afin de multiplier les points de vue et de varier les perspectives, différentes configurations sont proposées : assises hautes, assises basses, tables duo ou tables de groupes, répondant ainsi aux différentes envies des clients. Dans le choix des matériaux, on trouve beaucoup d’éléments minéraux (marbre rouge, carrelage, céramique), qui sont contrebalancés par des éléments végétaux, du bois blond et du velours rouge. ◼


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CONCOURS

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EXTENSION POUR LA FONDATION PESCATORE L

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Illustrations : Fabeck Architectes

a Fondation Pescatore a fait réaliser par Luxconsult un concours international pour déterminer le projet architectural de la huitième extension de sa maison d’accueil pour personnes âgées à Luxembourg. Après délibération du jury, c’est l’équipe composée par le bureau Fabeck Architectes accompagné de Jean Schmit Engineering (ingénieur technique), AuCARRE (ingénieur structure) et Secolux (sécurité incendie) qui a remporté le concours. Pour la phase projet, le bureau d’ingénieur structure a changé et il s’agit désormais de Schroeder & Associés. D’un point de vue architectural, le projet est respectueux de son environnement et du bâti existant puisque le langage architectural de l’extension reprend le système de toitures, corniches, modénatures, et joue avec les mêmes codes couleurs et matériaux que ceux des bâtiments déjà présents sur le site. On retrouve également les profilés horizontaux qui découpent la façade en plusieurs parties et créent des jeux d’ombres, à l’image de ce qui existe sur les bâtiments anciens. Pour contrebalancer ces éléments, des meneaux verticaux sont installés en façade. Cette approche reste toutefois résolument tournée vers l’architecture contemporaine, permettant de faire une transition entre le bâtiment historique et l’architecture de notre temps, ainsi que celle du Kirchberg voisin. L’extension, d’une volumétrie simple, se positionne telle une grande villa en parallèle de la vallée et s’ouvre, sur le côté opposé, sur une piazza qui se positionne entre les ailes déjà existantes de la fondation. Son échelle reste modeste et n’entre pas en concurrence avec les bâtiments existants. Sa toiture, réalisée dans un alliage zinc-cuivre de couleur bronze, conférera au bâtiment un caractère noble. Une passerelle couverte relie le bâtiment principal et l’extension. Traitée de manière transparente, elle ne s’impose pas dans le paysage et n’obstrue pas la connexion visuelle avec le parc. La nouvelle extension permet la création de 30 appartements avec loggia. Au rez-de-chaussée, un espace d’entrée est jouxté par un salon convivial avec cheminée. Les tonalités de la nouvelle construction se basent sur des couleurs claires, non agressives. ◼

ACTUALITÉS


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Le langage architectural reste sobre et respectueux de l’existant. 02

L’extension s’inscrit dans un site déjà bien occupé de la Fondation Pescatore. 03

Une piazza est développée devant la façade principale de l’extension. ACTUALITÉS

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PAT R I M O I N E

RÉAMÉNAGEMENT AU CHÂTEAU DE KOERICH FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Ministère de la Culture (SSMN) Architecte Fabeck Architectes Ingénieurs SGI Ingénierie, HLG Ingénieurs-Conseils Ingénieur pour la toiture de la scène T6 – Ney & Partners Mise en lumière architecturaLLighting

Les ruines du château de Koerich bénéficient d’une nouvelle infrastructure, conçue par Fabeck Architectes.

L

e ministère de la Culture, via le Service des sites et monuments nationaux, a confié à Fabeck Architectes la création d’une nouvelle

Budget 6,9 millions d’euros

infrastructure dans les ruines du château de Koerich. Après que les murs historiques ont été stabilisés, une structure métallique a été construite, créant un par-

cours architectural à travers le site. À cela s’ajoutent un nouveau pavillon et une vaste scène polyvalente couverte pouvant accueillir des manifestations culturelles.

EN PROJET

Ce nouvel ensemble résidentiel présente une façade en briques.

ENSEMBLE RÉSIDENTIEL À BERCHEM

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Photo : Boshua, Illustration : Diane Heirend architecture & urbanisme

Un ancien site artisanal est en cours de reconversion à Berchem, sous l’impulsion de Soludec, avec l’aide de Diane Heirend architecture & urbanisme. Cinquante-six nouveaux logements vont voir le jour dans un complexe résidentiel dont la façade sera en briques. Loin d’être un bloc massif, le bâtiment présentera plusieurs entailles, qui permettront de créer à la fois des ouvertures visuelles, des appartements à triple orientation et des zones privatives de terrasses. Le programme prévoit également une salle de spectacle enterrée. Les demandes d’autorisation sont actuellement en cours. ACTUALITÉS


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NOUVEAU SIÈGE POUR JOHN COCKERILL

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Les espaces de détente sont regroupés dans le noyau central.

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Le bâtiment administratif est une superposition de trois plateaux décalés.

est à Mondorf-les-Bains, au sein de la ZAE Le Triangle Vert, que la société John ­Cockerill (ex-groupe CMI) a implanté son nouveau siège pour le secteur services. Le projet architectural a été confié à Moreno Architecture & Associés. Les alentours sont marqués par une forte horizontalité, que ce soit en raison des prairies voisines ou de l’autoroute de la Sarre. Aussi, les architectes ont choisi de travailler l’immeuble en trois plateaux décalés les uns par rapport aux autres, créant tantôt des avant-corps et porte-àfaux, tantôt des terrasses. La nouvelle construction comprend un hall industriel (800 m2) et un bâtiment administratif (2 300 m2 hors-sol) largement vitré. Chaque niveau est souligné horizontalement par des casquettes en béton qui assurent la fonction de brise-soleil, et verticalement par des profilés en aluminium qui rythment les façades et révèlent la trame du bâtiment. La partie administrative et le hall industriel s’articulent autour d’un noyau central regroupant les espaces communs et zones de détente (réfectoires, coffee corners, vestiaires, fitness, etc.). À l’intérieur, béton brut, terrazzo, acier noir et chêne noir sont le fil conducteur et offrent une lecture globale du projet. À ces matériaux, quelques notes végétales apportent un contrepoint et font entrer la nature dans le bâtiment. ◼ ACTUALITÉS

Photos : Vincent Remy

C’

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EN CONSTRUCTION

NOUVEAU SIÈGE POUR SCHROEDER & ASSOCIÉS ur le site de Luxite / la Poudrerie à Roeser, le bureau Schroeder et Associés construit son nouveau siège, qui sera opérationnel en 2020. Ce bâtiment regroupera les équipes (340 personnes) actuellement réparties dans une trentaine d’ap­ uxembourg-ville. Une pré-étude, initiée par la compartements à L mune, a été menée avec le bureau architecture & urbanisme 21, avec qui ­S chroeder & Associés poursuit la conception de son siège (8 000 m2 hors sol). Le bâtiment sera construit avec une ossature ouverte en béton armé, complétée par une façade en bois de mélèze et de la cellulose de luzerne. Au rez-de-chaussée se trouveront l’accueil, le centre de conférences, les services administratif et informatique, et le restaurant prolongé par une cour intérieure végétalisée. Les étages seront ­occupés par les bureaux, ponctués par des salles de réunion, des espaces de think tank et des espaces lounge thématiques (sport, zen, musique). Les longs couloirs sont évités au profit d’une distribution plus courte à partir d’un noyau central. Plutôt que des open spaces, c’est la formule de bureaux partagés qui est choisie. La construction de ce bâtiment sera à la pointe des dernières avancées techniques. Une certification DGNB Gold est visée, et le bâtiment sera « nearly zero energy ». La phase chantier est aussi ­l’occasion de mener un projet pilote avec SuperDrecksKëscht pour la question du tri des déchets. ◼ 52

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Le futur siège présentera une façade en mélèze. ACTUALITÉS

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À l’arrière du bâtiment, l’environnement est verdoyant.

Illustrations : architecture & urbanisme 21

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Christian Bauer Architecte & Norbert Brakonier

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Showroom : 16A, rue Gabriel Lippmann L-1943 Luxembourg | +352 27 36 53 43 | info@nbr.lu | www.nbr.lu


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W O R K S PA C E

IEE, UN BÂTIMENT ENTRE HAUTE TECHNOLOGIE ET NATURE

FICHE TECHNIQUE Architectes Belvedere Architecture, en association avec Architecture et Environnement Architecture d’intérieur Belvedere Architecture Project management Belvedere Architecture Génie civil InCA IngénieursConseils Associés Génie technique Enerventis Lux Commodo-incommodo ProSolut Bureau de contrôle Luxcontrol Entreprise générale OBG Lux Entreprises de meubles Bureau Moderne Group, Brunner, Hera Menuisier Brand Ladenbau Surface totale (brute) Environ 14 600 m2 (bureaux : 6 750 m2, hall de tests : 2 520 m2, hall de laboratoires : 3 600 m2)

Dans le hall d’entrée, un espace café invite à la discussion entre collègues. 54

ACTUALITÉS


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Photo s: Belvedere Architecture

L’

équipe de Belvedere Architecture a conçu un nouveau siège mondial pour IEE, entreprise spécialisée dans la conception de capteurs. Installé sur l’Automotive Campus de Bissen, le projet regroupe un bâtiment de bureaux et un hall de laboratoires. Le bureau Architecture et Environnement a rejoint la maîtrise d’œuvre pour les phases post-APS. « Le maître-mot de ce projet a été de construire un bâtiment qui offre un haut niveau de confort pour les employés et qui leur permette d’organiser leur travail comme ils le souhaitent », explique Patrick Meyer, fondateur de Belvedere Architecture. Près de 300 personnes, très spécialisées dans leur domaine et recrutées à travers le monde, travaillent dans ces locaux, et une marge de progression est prévue. Le complexe se compose de plusieurs bâtiments répartis en forme de H : d’un côté, une vaste aile de bureaux, avec une façade en Eternit ; de l’autre, les halls de laboratoires et de tests ; et entre ces deux entités, une grande réception qui sert également de hub de communication. « Le bâtiment de bureaux, tout en longueur, est divisé en trois sections légèrement décalées les unes des autres. Cette approche permet à la fois de conserver une échelle humaine et de mettre en œuvre des éléments préfabriqués, ce qui a une incidence sur l’économie du projet », explique Patrick Meyer. En face, l’aile de laboratoires et de tests est orientée au nord, orientation optimale pour cette fonction. Entre les deux, le vaste hall d’entrée sert à la réception, mais aussi comme hub de circulation entre les deux ailes. Un espace café et une entrée très généreuse de lumière naturelle invitent à s’y arrêter et à échanger avec les collègues. « Nous avons reçu la demande de ne pas nécessairement faire de grand geste architectural, mais de mettre tous les efforts du côté du confort des équipes », précise Patrick Meyer. Aussi, les espaces réservés aux salariés sont aussi bien aménagés que les espaces ouverts aux clients. Les bureaux sont organisés en open space, avec une acoustique performante, et sont tous réglables en hauteur. Des plantes ponctuent également les espaces. Le thème de la nature est d’ailleurs un fil conducteur dans les bureaux. Les aménagements architecturaux facilitent la rencontre : espaces généreux devant les ascenseurs, cage d’escalier conviviale, kitchenettes pouvant servir de lieu de travail plus informel. Afin de conserver une certaine hauteur, il n’y a pas de faux plafond. Le plafond est simplement peint en noir, la technique laissée apparente, et des plaques actives servent au refroidissement et au chauffage. On trouve également diverses typologies de salles de réunion avec des équipements technologiques performants pour « rester libre dans le choix du dévelop◼ pement de ses idées », conclut l’architecte. ACTUALITÉS

Les bureaux en open space sont équipés de mobilier modulable.

Les cuisines offrent des espaces pour se détendre et travailler de manière conviviale.

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ARCHIDUC 19

W O R K S PA C E

PROXIMUS HOUSE

uite à la fusion des entreprises Tango et Telindus, Proximus Luxembourg a regroupé l’ensemble de ses équipes dans un nouveau siège situé à Bertrange. Un premier projet, réalisé par iPlan by Marc Gubbini architectes en 2008, a été repris en 2016 par Architecture et Environnement. La première étude, qui allait jusqu’à l’autorisation de bâtir, déterminait déjà la volumétrie du bâtiment et la répartition en plateaux à l’intérieur. « Nous avons repris la base existante et l’avons mise à niveau afin d’amener le projet vers une certification Breeam ‘ Very Good ’ visée par le maître d’ouvrage. Nous avons également pu choisir les matériaux et intégrer les nouveaux besoins exprimés par les futurs locataires », explique l’architecte Jérôme Dubuisson d’Architecture et Environnement. Le bâtiment se compose de trois ailes disposées en forme de U autour d’un généreux atrium couvert qui sert de zone d’accueil et de communication, et qui est bordé par des façades vitrées donnant sur les bureaux. Des balcons intérieurs utilisés comme zones de repos s’ouvrent sur l’atrium. Depuis mai 2019, les équipes de Proximus (670 personnes) occupent les 10  000  m2 de bureaux organisés ­principalement en open spaces, avec le système de flex office à l’intérieur de « villages » correspondant aux différents départements de la société. C’est Plan X qui a accompagné Proximus Luxembourg dans l’aménagement des espaces intérieurs. Les sous-sols offrent 300 places de parking, des zones de stockage et des espaces techniques. À l’extérieur, un piazza minéral avec bancs accueille les visiteurs. ◼ 56

FICHE TECHNIQUE Client Beaubourg Architectes iPlan by Marc Gubbini architectes (2008), puis Architecture et Environnement (à partir de 2016) Project manager Belvedere Architecture

Le bâtiment se répartit en trois ailes autour d’un atrium couvert.

Des terrasses intérieures sont aménagées pour les pauses café.

Ingénieur statique Best Ingénieurs-Conseils Ingénieur techniques spéciales Jean Schmit Engineering Aménagements locatifs Plan X Entreprise générale Soludec Livraison Septembre 2018 Déménagement Mai 2019 Surface 23 629 m2 Localisation Bertrange (zone d’activité Bourmicht)

ACTUALITÉS

Photos : Julien Swol, Patricia Pitsch (Maison Moderne)

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PUBLIREPORTAGE

LE CHANGEMENT DANS LA CONTINUITÉ Le 31 août, Christelle Zimmer et Vincent Giudicissi (à droite) ont pris la direction de HBH en tant qu’Administrateurs Délégués. Bernard Manchel (à gauche), à la tête de la société depuis 1992, a été nommé Président du Conseil d’Administration.

Présents depuis respectivement 27 et 20 ans et déjà impliqués dans les prises de décision, les 2 administrateurs délégués connaissent une évolution logique dans leur carrière. C. Zimmer sera chargée de la gestion administrative et financière ainsi que des RH. V. Giudicissi s’occupera de l’opérationnel et du développement des activités de HBH. Fondée en 1988, HBH est une société reconnue dans le secteur de la construction à Luxembourg. Sa structure agile permet à ses collaborateurs d’évoluer en toute confiance et de manière autonome et responsable. Ses activités se scindent en 2 métiers : • Le Management de projet intègre le pilotage (coordination, planification, gestion financière des études et des travaux), l’assistance au maître d’ouvrage, la maîtrise d’ouvrage déléguée et l’activité de quantity surveyor. • La coordination sécurité et santé assure la gestion des risques de coactivités durant l’élaboration et la réalisation de l’ouvrage.

Au cœur de projets ambitieux, HBH est un vrai chef d’orchestre respectueux des missions de chacun. En raison de son expérience et ses valeurs, HBH tire le meilleur des compétences des parties prenantes impliquées et offre de nombreux bénéfices à ses clients, outre le respect du triangle « coûts, qualité, délais » : • plus de sérénité pour avancer dans leur projet ;

Membre agréé DGNB depuis 2019, HBH peut assister ses clients, avec son partenaire auditeur basé à Stuttgart, pour obtenir « clefs en main » la certification environnementale allemande DGNB sur tout projet de construction au Luxembourg. HBH peut, par ailleurs, faire valoir son intérêt pour l’économie circulaire et la philosophie du cradle to cradle.

• des conditions optimales pour effectuer leurs choix ;

16, Rue Robert Stümper L - 2557 Luxembourg

• une plus-value dans les solutions mises en place.

+352 40 49 901

Grâce à la répartition de leurs rôles, C. Zimmer et V. Giudicissi veulent renforcer la relation client et proposer plus de flexibilité et de proximité, tout en faisant évoluer leur métier et en recentrant l’entreprise sur l’humain. La numérisation est un des aspects majeurs de cette évolution, via notamment le BIM (Building Information Modeling), dont HBH tire parti pour organiser, optimiser et suivre les projets (BIM 4D et BIM 5D).

hbh@hbh.lu HBH.lu


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H A B I TAT

NOUVELLE RÉSIDENCE À HELMDANGE

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C’

est à Helmdange que BSARC a conçu une nouvelle résidence jumelée de 12 logements répartis sur trois niveaux. Les deux résidences sont reliées par un rez-de-chaussée et un parking communs. Grâce à la réparti­ tion spécifique des volumes, chaque logement profite d’une ouverture sur trois côtés et d’espaces de vie lumineux. Les parties communes sont conçues pour être accueillantes et généreuses, avec un puits de lumière zénithal. Le rezde-chaussée est légèrement enterré. En façade, les volumes sont clairs, avec de larges parties pleines. Chaque niveau est démarqué par une simple ligne horizontale. La résidence se situe à proximité de la gare, assurant une liaison aisée avec Luxembourg. Les logements profitent tous d’espaces extérieurs ­p rivés (terrasses ou balcons), d’une cave et d’un parking. ◼ ACTUALITÉS

01

La résidence se développe en deux blocs reliés par un rezde-chaussée commun. 02

Des parkings se trouvent dans le socle de l’immeuble. 03

Les façades sont composées de larges parties pleines entrecoupées de lignes horizontales.

Photos : Bourguignon Siebenaler Architectes

03


Atelier de ferronnerie

1 Zone Industrielle L-9166 Mertzig • T 88 81 10 1 • besenius.lu

Restauration de garde-corps historiques en fonte, Place de Paris / Luxembourg •

Cadres en acier étiré

Structure de stabilisation invisible des décorations en fonte

Moulage des décorations manquantes

Brasage des cassures et fissures dans la fonte

Sablage, métallisation et thermolaquage en RAL 9005 noir semi-mat

Montage par scellement dans la façade en pierre naturelle

BALLINIPITT architectes urbanistes / photo : Andrés Lejona

Serrures et sécurité

4 Zone Industrielle L-9166 Mertzig • T 88 80 84


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EN CONSTRUCTION

A

près avoir réalisé le PAP de Central Park à Luxembourg-Hollerich, Christian Bauer & Associés Architectes (CBA) a reçu la mission architecturale des deux bâtiments qui occuperont cet îlot en transformation. La société Wenkelhiel (Imprimerie Centrale) avait confié à Christian Bauer & Associés Architectes le développement du PAP couvrant les 35 ares lui appartenant en bordure de la rue de Hollerich, ainsi que l’avant-projet. Ce sera finalement Kuhn, qui a repris des parts dans la société Wenkelhiel, qui développera ce projet et poursuivra la construction des deux immeubles avec CBA. Le premier immeuble, en front de rue, est destiné à des bureaux. Le rez-dechaussée sera occupé par deux mutuelles, 60

et les trois niveaux suivants deviendront les locaux de la CMCM (Caisse médico-complémentaire mutualiste), propriétaire de l’immeuble. Les deux derniers plateaux seront mis en location. L’immeuble présentera un parement en briques et les bandes vitrées de ce bâtiment recevront une protection solaire en lamelles verticales orientables en aluminium. Le second immeuble est résidentiel et présente 47 unités d’habitation de différentes tailles réparties sur cinq niveaux (un rez-de-chaussée et quatre étages). Il possédera également un parement en briques. Ce bâtiment se situe en deuxième position par rapport à la rue, protégé du trafic routier par l’immeuble de bureaux, et formera un intérieur d’ îlot avec son voisin Soho. ◼

01

L’immeuble de bureaux présente des lignes arrondies qui répondent à son environnement.

ACTUALITÉS

02

Les futurs résidents bénéficieront d’un environnement plus calme grâce à l’immeuble situé en second rang.

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Vue du ciel du projet Central Park à Hollerich.

Illustrations : Christian Bauer & Associés Architectes

LES FUTURS BÂTIMENTS DE CENTRAL PARK


BÂTIMENT | IMMOBILIER | TRAVAUX PUBLICS


ARCHIDUC 19

EN TRAVAUX

LE LYCÉE MICHEL-RODANGE CONSTRUIT SON AVENIR 01

62

ACTUALITÉS


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D

Photos : Nader Ghavami

epuis 2017, le Lycée Michel-Rodange (construit en 1969) est en travaux pour rénovation et extension avec une livraison prévue pour la rentrée 2021. Ce projet, supervisé par l’Administration des bâtiments publics, a été confié au bureau Jim ­Clemes Associates, en collaboration avec les ingénieurs de Schroeder & Associés pour la statique et Felgen pour la technique. Les travaux paysagers sont confiés à Carlo Mersch. « Ces travaux permettent une rénovation respectueuse de la substance bâtie, valorisant plusieurs éléments typiques de cette époque de construction », explique Carole Schmit, architecte en charge de ce projet pour l’Administration des Bâtiments publics. Par contre, toute la technique doit être changée, l’isolation revue et une nouvelle toiture sera installée. 03

DES MODIFICATIONS INTÉRIEURES Les articulations entre les ailes des bâtiments sont reconstruites et servent à la fois de zones tampon en split level (le terrain est en dénivelé) et pour les circulations verticales, qui comptent désormais des ascenseurs. Dans les salles de classe, les faux plafonds sont supprimés. Les couloirs présenteront des ouvertures hautes pour une introduction de la lumière naturelle en deuxième jour. Le hall d’entrée est la partie qui connaîtra le plus de changements, avec l’introduction de la bibliothèque et l’accès à la cafétéria située dans l’extension, que l’on peut rejoindre via une passerelle.

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UNE EXTENSION POUR LES GROS VOLUMES Afin de répondre aux besoins du lycée, une extension devait être construite. L’extension accueille une halle sportive semi-enterrée, une salle polyvalente et une cafétéria prolongée par une terrasse. Au total, ce sont 6 000 m2 répartis sur deux niveaux qui viennent s’ajouter aux surfaces existantes.

01

L’extension accueillera la cafétéria, la halle sportive et une salle polyvalente. 02

Les plafonds des salles de classe sont mis à nu. 03

La halle sportive est semi-enterrée pour ne pas augmenter la volumétrie. 04

Entre les bâtiments, les jonctions sont reconstruites. ACTUALITÉS

UNE APPROCHE ÉCOLOGIQUE L’écologie est aussi prise en considération avec la mise en place de toitures vertes extensives et intensives, et la création d’un jardin pédagogique de 400 m2 sur le toit de l’extension. Des panneaux photovoltaïques contribueront à la fourniture d’électricité. Les abords seront également retravaillés. « Le Lycée Michel-Rodange est la première pierre du futur campus vert qui va voir le jour dans les années à venir », précise Jean Leyder, directeur de l’Administration des bâtiments publics. Le budget s’élève à 60 millions d’euros, dont les trois ◼ quarts sont dédiés à la rénovation. 63


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AMÉNAGEMENT INTÉRIEUR

OEKO-CENTER HESPERANGE administration communale de Hesperange a demandé à hsa – heisbourg strotz architectes la création d’un espace de collecte et de redistribution des objets de seconde main laissés par les habitants de la commune au centre de recyclage. Avec des matériaux simples et bon marché (OSB, europalettes), ils ont créé une atmosphère accueillante et une organisation par thème, avec des zones délimitées par des rideaux en maille d’acier inoxydable.

Avec peu de moyens, hsa – heisbourg strotz architectes crée un espace fonctionnel et convivial.

IMMEUBLE DE BUREAUX

TRISIDE À STRASSEN L’

e bureau immobilier Feltes & Associés est en train de faire construire ses futurs bureaux au 161, rue du Kiem à Strassen. L’immeuble, dénommé Triside, est conçu par Archimade avec l’aide des ingénieurs ICB et boydens. La construction des 4 840 m2 a débuté en juin 2019 et la livraison est attendue pour 2021. Feltes & Associés occupera 1 000 m2 du futur bâtiment, et le reste sera mis en location par Cushman & Wakefield. La structure de l’immeuble haut de quatre étages est réalisée en béton armé. Les façades sont composées de murs-­ rideaux avec des éléments vitrés en continu sur le pourtour du bâtiment. Les différents niveaux seront marqués visuellement par un bandeau en pierres naturelles. Le bâtiment se compose de trois blocs distincts, avec une zone centrale pour la circulation verticale. En plus des espaces de bureaux, un espace fitness, un espace de détente et de networking, ainsi que des salles de réunion partagées entre tous les locataires sont prévus. Les concepteurs du bâtiment visent une certification BREEAM « Very Good ». 64

Le bâtiment Triside est en construction pour accueillir, entre autres, le bureau immobilier Feltes & Associés.

ACTUALITÉS

Photo : Linda Blatzek. Illustration : Archimade

L’


PU B L I R E P O R TAG E

ÉNERGIES RENOUVELABLES

ENSEMBLE VERS LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE Le Luxembourg : un acteur proactif de la transition énergétique avec le photovoltaïque Les impacts du changement climatique sur la santé, l’économie, l’environnement et la sécurité posent une question cruciale : celle du développement des énergies renouvelables et des projets écologiques de grande envergure. Le photovoltaïque à grande échelle est une des technologies utilisant les sources renouvelables pour répondre aux problématiques du changement climatique. Plusieurs entreprises du Luxembourg se sont unies pour en démocratiser la réalisation et l’exploitation. L’un des acteurs majeurs de cette transition vers le photovoltaïque est le four-

nisseur d’énergie Enovos qui apporte son savoir-faire et multiplie actuellement le nombre de panneaux solaires sur le territoire luxembourgeois. Comment ? En misant sur des partenariats forts avec des entreprises luxembourgeoises pour réaliser des projets communs. Ces projets vont notamment se concrétiser par la pose de panneaux solaires montés sur le toit des bâtiments de Luxtram, Panelux, Kichechef, POST Luxembourg et Cactus. Parallèlement, l’un des projets les plus novateurs dans ce contexte est celui en coopération avec le groupe RTL. Ce dernier vise en effet à installer des panneaux photovoltaïques montés au sol d’une capacité totale de 7,2 MWc sur ses sites de radiodiffusion à Beidweiler et Junglinster. Ces nombreuses initiatives confirment la position du

pays dans sa transition verte : produire au Luxembourg et pour le Luxembourg. L’objectif à court terme est de fournir l’équivalent en consommation de 2800 ménages d’ici fin 2019. Une belle initiative qui augmentera l’empreinte photovoltaïque du pays de plus de 10 %. L’État luxembourgeois a lancé son premier appel d’offres en 2018 pour la réalisation et l’exploitation de grandes centrales photovoltaïques d’une puissance supérieure à 500 kWc. L’engagement du gouvernement est d’arriver à 11 % de production d’énergie renouvelable d’ici 2020 et d’atteindre un ratio de 25 % d’énergie verte produite locale­ ment dans la consommation globale du pays d’ici 2030. Une promesse qui devrait être tenue notamment grâce au photovoltaïque.

Plus d‘informations sur les projets photovoltaïques d’Enovos au Luxembourg sur renewables.enovos.lu


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COMMANDE ARTISTIQUE

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Les motifs de P1 évoquent les composants mécaniques et électroniques de l’ascenseur.

S

uite à un concours organisé par l’Administration des bâtiments publics en 2017, Paul Kirps a réalisé pour le Lënster lycée de Junglinster (architectes : G+P Muller Architectes) l’œuvre P1, qui s’inscrit autour de la cage d’ascenseur, dans l’atrium de l’école. Dans la continuité de son travail, l’artiste a retenu de cet équipement les composants électroniques et mécaniques, qui sont reportés de manière graphique sur les murs qui entourent l’ascenseur, comme si l’intérieur de la machine était rendu visible. Roues crantées, câbles, ­circuits électriques, lampes de contrôle et systèmes informatiques se conjuguent dans une composition haute de trois niveaux et réglée au millimètre près. Le second volet de ce projet, P2, prend place dans les vestiaires sportifs du lycée et reprend le même langage ­graphique, tout en se déployant différem◼ ment dans l’espace.

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ACTUALITÉS

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La peinture murale P1 s’élève sur trois niveaux.

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En plus d’être une œuvre, la peinture murale P2 aide à l’orientation.

Photos : Patty Neu

QUAND L’ART ­DIALOGUE AVEC L’ARCHITECTURE


Win with Win with you

Ensemble vers la transition énergétique On a tout à gagner à développer les énergies renouvelables. Enovos s’engage pour le futur énergétique du Luxembourg et vous accompagne dans vos démarches pour l’environnement. En tant qu’expert en matière de production d’énergie verte, Enovos vous aide à mettre en place votre projet photovoltaïque, de la planification à l’exploitation de votre installation. Renseignez-vous sur renewables.enovos.lu et devenez, vous aussi, partenaire de le transition énergétique.

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FICHE TECHNIQUE Architecte Diane Heirend architecture & urbanisme Ingénieur statique HLG Ingénieurs-Conseils Gros œuvre Viktor Aménagement intérieur Norbert Brakonier Localisation Luxembourg Livraison 2018 E S PA C E D O M E S T I Q U E

ANCIEN ET MODERNE AU LIMPERTSBERG

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côté couloir. Cette approche permet de faire entrer plus généreusement la lumière à l’intérieur de la maison, tout en donnant du rythme au couloir. Un parquet en noyer est installé au sol. Au premier étage, on retrouve également une cloison semi-ouverte dans le couloir. Les plafonds avec leurs moulures sont conservés. L’espace de la chambre parentale a été totalement retravaillé grâce à de nouvelles cloisons recouvertes de miroirs, mais qui ne montent pas jusqu’au plafond pour conserver la vue vers les éléments anciens. Ces cloisons délimitent une salle de bains, un couloir, deux dressings et une chambre parentale. Au second étage se trouvent les chambres des enfants. Les fenêtres ont été agrandies pour faire entrer plus de lumière. Le grenier a été rénové pour créer une salle bénéficiant de la belle charpente. ◼ ACTUALITÉS

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Pour la suite parentale, de nouvelles cloisons en miroirs délimitent l’espace.

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Au rez-dechaussée, une nouvelle cloison ajourée sépare la cuisine et le couloir.

Photos : Eric Chenal

C

ette maison unifamiliale a été transformée par Diane Heirend architecture & urbanisme, qui l’a fait passer d’une approche classique à une vision contemporaine, sans jamais renoncer au confort et à l’authenticité des lieux. La maison a le charme de l’ancien, avec de beaux plafonds moulurés, des cheminées, mais aussi les inconvénients des vieilles maisons comme les petites pièces, des parquets sonores et peu de lumière traversante. Aussi, cette transformation devait apporter en confort et praticité. L’architecte a choisi de mettre à nu la maison, tout en préservant les éléments de caractère. Au rez-de-chaussée, l’espace double salon / salle à manger est dans l’ensemble conservé, mais l’espace cuisine lui faisant face a été retravaillé. Une nouvelle cloison rythmée par des espaces pleins coulissants et des espaces vitrés ferme la pièce


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P U B L I C AT I O N

METAFORM 02 Être fier de son travail, c’est important. Aussi, le bureau Metaform a réalisé une nouvelle publication, en collaboration avec Maison Moderne (également éditrice d’ARCHIDUC), sur la résidence Fifteen, située à Luxembourg-Dommeldange. La couverture reprend la géométrie distinctive de la façade, travaillée en facettes, et le choix du papier est un écho à sa matérialité. Le livre explique cette aventure qui a commencé en 2012 et qui a permis la création d’un ensemble d’habitations individuelles, conçues pour constituer une unité homogène. Une nouvelle façon de « vivre en collectivité en toute indépendance », dans un immeuble qui tient parfaitement compte de son contexte et des nouvelles typologies d’habitat. ◼

P U B L I C AT I O N

MOAI, GUIDE POUR UN BÂTI DE QUALITÉ L’Ordre des architectes et des ingénieurs-conseils a fait paraître un livre à destination des maîtres d’ouvrage, qu’ils soient étatiques, communaux, para-étatiques ou privés. Ce livre, dont tout le contenu est également disponible sur www.moai.lu, rassemble de manière synthétique (tableaux et fiches pratiques) toutes les prestations à réaliser par la maîtrise d’ouvrage (architecte, ingénieur génie civil, ingénieur génie technique et autres prestataires complé­mentaires), qui doit agir de manière coordonnée. Ainsi, en ayant le détail des différents services qui doivent être fournis, l’objectif est que les projets puissent gagner en qualité et en efficience, dans un contexte où ils sont toujours plus complexes et en constante mutation en ce qui oncerne le cadre légal. ◼

Photo : Maison Moderne

15 €

Le livre est disponible sur demande auprès de l’OAI.

ACTUALITÉS

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BRAND VOICE

FICHE TECHNIQUE

PAT R I M O I N E

LA RENAISSANCE D’UN JOYAU DE L’ARCHITECTURE LUXEMBOURGEOISE et de l’Avenue de la Porte-Neuve entre dans sa dernière phase de rénovation. La façade d’inspiration Bauhaus retrouvera son cachet d’origine.

Élévations projetées Rénovation de la façade de l’immeuble « Groussgaasseck ».

Le bâtiment avec sa façade en cuivre peint en blanc en 2018 avant les travaux de rénovation 70

Localisation Luxembourg-Ville, angle Grand-Rue et Avenue de la Porte-Neuve Construction Façade recouverte d’un bardage cannelé en cuivre (posé dans les années 1950-1960). À l’origine, la façade était constituée d’un parement en pierres agrafées. Début du chantier Juin 2019 Livraison Mi-novembre 2019

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é m o i g n a g e d e l ’a r c h i te c t u r e moderne à Luxembourg, ce bâtiment situé en plein centre-ville, bien connu des passants pour avoir successivement accueilli des commerces très différents, a traversé les âges en accumulant les marques du temps. Construite dans les années 1930, cette œuvre vieillissante de l’architecte eschois Nicolas Schmit-Noesen, nécessitait une rénovation en profondeur. Suite aux travaux entrepris en juin 2019, l’immeuble connu pour sa façade en cuivre teinté, a su s’adapter au gré des époques qu’il a traversées et retrouvera dès le mois de novembre son aspect minéral. Le projet est le fruit d’une étroite et fructueuse collaboration entre le bureau Kaell Architecte et SLCP, société experte en rénovation de patrimoine et le Service des architectes de la Ville de Luxembourg. Une pré-étude, basée sur un état des lieux extensif du bâtiment, a été réalisée dès le mois de juin 2018. Sous le bardage en cuivre, une structure entièrement constituée de matériaux d’origine, dont des plaques arrondies taillées dans du Travertin romain non mastiqué, pour former l’arête courbe du bâtiment, a permis de restituer à l’authentique la façade originelle. Un an après, les travaux ont démarré pour se terminer mi-novembre et permettre d’accueillir un nouveau commerce ainsi que des espaces de bureaux dans les étages supérieurs. Tel un cadeau offert aux passants et à la population de Luxembourg-Ville, la restitution de la façade dans son esprit d’origine permettra de partager avec les générations présentes et futures un héritage architectural unique en son genre. ◼

Illustration : Kaell Architecte, Photos : Kaell Architecte, Bertogne, Photothèque de la Ville de Luxembourg

Le bâtiment emblématique à l’angle de la Grand-Rue

Maître d’œuvre Privé


BRAND VOICE L’œuvre de l’architecte Nicolas Schmit-Noesen circa 1933.

L E B ÂT I M E N T R E S TA U R É SERA PRÊT FIN NOVEMBRE

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CONVERSATION

CÉLINE COUBRAY Rédactrice en chef d’ARCHIDUC Sur l’idée d’une conversation, la journaliste modère la discussion et relance les idées des deux experts.

FRANÇOIS THIRY Architecte et urbaniste Polaris Architects Polaris Architects a été fondé en 2001 à Rotterdam par François Thiry et Carole Schmit. D’abord basée à Bruxelles, puis à Luxembourg à partir de 2005, cette équipe d’une quinzaine de collaborateurs conçoit pour des clients privés et publics des quartiers durables et des bâtiments innovants, notamment des résidences passives en bois et des maisons individuelles toujours singulières.

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QUE FONT ARCHIFACE À LA DU LOGEACTUALITÉS


CONVERSATION

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DIANE HEIREND Architecte et urbaniste Diane Heirend architecture & urbanisme Le bureau, fondé en 1995 et composé d’une équipe multiculturelle, est actif aussi bien dans le domaine de l’architecture et de l’architecture d’intérieur que de l’urbanisme. Sa fondatrice considère l’architecture comme un acte de bienveillance et une expression de générosité. Aussi, chacun de ses projets raconte une histoire, qui ne demande qu’à être découverte. Le bureau a réalisé de nombreux projets de logements, qu’ils soient collectifs ou unifamiliaux.

LES TECTES CRISE MENT ?

C O N V E R S AT I O N

Le manque de logements est devenu une priorité nationale. Les politiques s’accordent à dire qu’il n’y a pas de recette miracle, mais un ensemble de solutions à conjuguer pour tenter d’endiguer la crise. Mais les architectes ont-ils eux aussi des idées et leur mot à dire ?

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Les architectes ont-ils leur mot à dire face aux politiques sur ce sujet de la crise du logement ? diane heirend En aucun cas on ne peut se résigner à dire que nous ne sommes que des fournisseurs de services et que nous faisons ce qu’on nous dit de faire sans réflexion plus profonde. Certes, il faut être lucide, les décisions importantes se font au niveau politique et se reflètent par la suite dans les plans d’aménagement généraux (PAG). Mais il me semble évident que nous pouvons avoir un impact sur le travail à faire au niveau de la qualité de vie dans la ­densité. C’est éminemment important. françois thiry On parle beaucoup du logement en termes de crise. Mais si la situation perdure, n’est-ce pas le signe qu’une partie de la population en bénéficie ? La prospérité économique est une opportunité de créer de nouvelles formes de vie adaptées à la société luxembourgeoise actuelle et future. Cela suppose de discuter à l’échelle métropolitaine et de prendre en compte les risques de dualisation sociale, et donc résidentielle. De ce point de vue, l’approche sectorielle du logement apparaît frustrante. Le logement peut-il encore demeurer une compétence politique autonome, mais marginale ? Les thématiques de l’habiter et de la mixité sociale ne devraient-elles pas figurer au cœur des politiques d’aménagement du territoire ? Dans cette perspective, la densification fait-elle partie de la solution ? dh La densification doit être considérée à deux niveaux : du point de vue de l’urbanisme et au sein du logement. C’est à nous, architectes et urbanistes, de démontrer que la densification n’est pas synonyme de perte de qualité de vie. Il faut veiller, de manière très méticuleuse, à créer des espaces extérieurs de qualité, qu’ils soient communs ou privatifs. Ces espaces extérieurs doivent rester des espaces privilégiés, comme des places publiques correctement aménagées, où l’on aime séjourner, ou pour l’espace privé, de grandes terrasses sur lesquelles il est possible de prendre un repas ou de jouer. Avec les conséquences du changement climatique, ces espaces extérieurs deviennent de véritables espaces de vie, même au Luxembourg. C’est à nous, architectes, de créer des espaces de qualité et de garantir une bonne fluidité entre espace extérieur et intérieur. Tout ceci est notre pouvoir et notre devoir. Êtes-vous favorable à une densification de l’habitat lui-même ? dh Lorsqu’on compare un deux-pièces en France et un deux-chambres au Luxembourg, on ne parle pas du tout de la même chose. Je pense qu’il y a un travail à faire qui devra aller de pair 74

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avec le modèle culturel de notre habitat. Car pour l’instant, les cahiers des charges que nous recevons reflètent encore beaucoup la famille parfaite des années 1960. Or, ce schéma familial a fortement évolué : le travail de densification à l’intérieur d’un plan va de pair avec la considération de cultures diverses. Nous avons quand même presque 50 % de non-Luxembourgeois qui vivent au Luxembourg. Beaucoup ont un mode de vie différent. Et il faut les accueillir de manière à ce qu’ils se sentent à l’aise et qu’ils puissent prendre racine. Ces travaux-là, ces réflexions sur la culture de l’habitat et la réflexion sur la densification de l’habitat dans l’unité de l’habitat doivent donc aller de pair. Il me semble par conséquent intéressant de repenser les plans. ft La taille des appartements n’est pas un problème en soi, car il y a de plus en plus de familles monoparentales ou de jeunes couples qui ont des enfants sur le tard. Les questions se situent plutôt à un autre niveau. Dans quelles localités, dans quels quartiers ces petites unités résidentielles seront-elles concentrées ? Dans des quartiers vivants et attractifs par leur mixité sociale ou bien dans des « cités-dortoirs » ? Qui va souhaiter y habiter ? Ces produits immobiliers seront-ils désirables et choisis, ou plutôt subis ? Est-il possible d’envisager avec un angle positif la réduction de surface, en utilisant peut-être différemment l’espace disponible ? Dans quelle direction ? dh Il faut se demander par exemple si une chambre à coucher est un espace uniquement de nuit, ou si c’est un espace qui peut aussi ­participer à l’espace de vie. Dans un des appartements que nous avons conçus, par exemple, nous avons installé une paroi coulissante entre la chambre et le salon, pour que les occupants puissent bénéficier de la lumière qui provient de la chambre et de la prolongation visuelle de ­l’espace, sans pour autant avoir une vue sur le lit, qui doit rester dans une autre sphère que celle du salon. Il faut réfléchir au degré d’utilisation des espaces d’un appartement et réfléchir à comment avoir un usage plus intense, plus jouissif, plus agréable des espaces qui sont à disposition. Il s’agit donc de mieux réfléchir aux différentes interactions des différents espaces ? dh Oui, et de ne pas oublier les différentes évolutions possibles. Qu’une chambre d’enfant puisse devenir un espace loué à un étudiant une fois que les enfants ont quitté le foyer, ou une chambre pour un auxiliaire de vie lorsqu’on devient plus âgé. C’est notre devoir de réfléchir à tout cela et de donner une plus grande flexibilité ACTUALITÉS


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PHOTO (SIZE 200 x 260mm)

Il me semble évident que nous pouvons avoir un impact sur le travail à faire au niveau de la qualité de vie dans la densité.

Photos : Maison Moderne

DIANE HEIREND

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Aujourd’hui, la discussion sur le logement est principalement d’ordre économique. F R A N Ç O I S T H I RY

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à un appartement afin qu’il ne soit pas figé ­pendant toute sa durée de vie, qu’il puisse ­évoluer en fonction des personnes qui y vivent. ft Quand l’architecte commence à concevoir le logement, les dés sont en grande partie jetés. La commune a son règlement et son schéma directeur, parfois très précis, le client son programme, la performance énergétique est prédéfinie. Bien sûr, nous avons la possibilité d’amener des qualités, de faire des propositions à l’échelle de l’appartement. Mais en réalité, lorsqu’on parle de logements, la discussion s’est beaucoup réduite. Qu’entendez-vous par là ? ft Aujourd’hui, la discussion sur le logement est principalement d’ordre économique. Il s’agit d’optimiser des mètres carrés vendables. On parle de la hausse des prix et de la quantité de logements à construire. On a l’impression de courir sans fin après les statistiques démographiques. C’est un phénomène qu’on observe dans la plupart des villes européennes. Qui parle de crise du logement ne parle en général que du marché de l’immobilier, comme s’il existait une sorte de sphère indépendante dont on ne ­pourrait parler qu’en chiffres. dh C’est aussi la réalité, malheureusement. Les personnes à la recherche d’un toit sont confrontées à ce manque de logements, une pénurie qui est chiffrée, et qui a également des conséquences chiffrées sur le coût du logement. ft D’accord, mais elles sont aussi confrontées à d’autres phénomènes… Lesquels, par exemple ? ft Le fait de parler constamment des « chiffres du logement » peut conduire à occulter d’autres questions, comme le choix du lieu de vie et les effets d’inclusion et d’exclusion ­spatiales, connus par exemple sous le nom de « gentrification ». Quand avons-nous l’occasion de parler de manière prospective et positive des questions de voisinage, par exemple, ou de quel type de société nous voulons construire ? Il y a tellement de stress sur les prix que la liberté d’inventer ou d’essayer de nouvelles approches est devenue presque impossible. dh Pour cela, il faut revenir au PAG, puisque c’est cet outil qui définit le cadre de vie. Et ses « contours » sont dessinés par les personnes qui prennent les décisions politiques. En tant qu’architectes, nous ne pouvons que les faire vivre, puisque c’est le PAG qui définit où sont les lieux culturels, les écoles, les bureaux, les commerces, les logements… Le cadre de vie est thématisé selon moi, mais je suis tout à fait d’accord pour dire qu’il y a comme deux niveaux de discussion : l’un plus abstrait autour ACTUALITÉS

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du cadre de vie et l’autre plus ancré dans la réalité avec cette crise chiffrée qui, dans l’œil du cyclone, devient agressive, avec les problèmes d’embouteillages, de stress, d’endettement… Mais je veux garder à l’esprit ce côté naïf et têtu que les dés ne sont pas jetés. Je refuse de voir l’architecte comme le dernier maillon d’une chaîne. Nous devons exploiter au maximum ce qui est entre nos mains, et composer avec ce qui nous est imposé. Il est aussi de notre devoir de signaler lorsque les cadres réglementaires des communes ne nous permettent pas de concevoir une architecture de qualité correspondant à nos besoins actuels. Il y aurait donc aussi des différences de niveaux de discours entre les volontés nationales et les réalités communales ? dh Absolument. Il y a des communes où il est beaucoup plus facile d’être en phase avec un besoin sociétal que d’autres. Parfois, il y a une véritable contradiction entre les discours nationaux et communaux. D’un côté, il y a la croissance, avec la volonté d’accueillir de nouveaux résidents, de désengorger les routes afin de rendre une qualité de vie aux personnes qui ­travaillent au Luxembourg, le souhait qu’ils puissent ainsi participer à la vie sociale et culturelle du pays, sachant pertinemment que ces personnes sont nécessaires pour financer notre système social qui, sans eux, s’effondrerait ; et d’un autre côté, il y a des volontés politiques, qui sont à l’origine de PAG dans lesquels le nombre de logements n’est pas en adéquation avec nos besoins réels… Il est parfois difficile de concilier ces deux approches... Je me demande donc s’il n’y aurait pas un discours national et une réalité communale. Avant les élections, il y a eu une proposition de réduire le nombre de communes, ce qui a fait bondir certains, mais qui pourrait être une possibilité. Nous sommes quand même un peu pressés par le temps pour trouver des solutions et garantir un cadre de vie valable. C’est pourquoi je pense que nous avons le devoir de pointer ces dissonances quand nous les rencontrons à travers nos projets. Nous voulons bien donner tout ce que nous pouvons pour créer un cadre de vie digne et intéressant, orienté vers le futur et contemporain, pour un maximum de personnes, mais le chemin pour le faire est parfois entravé ! Le pays bénéficie d’une économie prospère et de nombreuses personnes jouissent d’une qualité de vie élevée. Les nouveaux espaces urbains sont-ils à la hauteur de cette société privilégiée ? ft Dans le domaine du logement collectif, les projets de promotion immobilière donnent lieu à 77


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des architectures assez homogènes. Faute d’une vision un peu plus large sur notre mode de vie, on se concentre forcément sur l’optimisation des mètres carrés sans pouvoir entrer dans une discussion plus innovante et plus intéressante. La prospérité économique a sans doute des effets positifs en termes de choix dans les domaines de la santé, de l’éducation, des loisirs ou de la culture. Mais dans le domaine du logement, l’offre disponible et la liberté de choisir ne progressent pas vraiment. À part certaines exceptions notables, la prospérité collective semble se traduire dans le secteur du logement par des contraintes accrues et par une réduction de la perspective. On peut se demander à quoi bon la croissance et les investissements si, à la fin du compte, on ne parvient pas à inventer une forme de vie en commun qui convienne au plus grand nombre. Il existe pourtant des exemples de régions euro­ arvenues à créer une urbapéennes qui sont p nité moderne, r­ elativement apaisée et attractive. dh Mais elles y sont parvenues parce que la politique a géré depuis plus de 100 ans un foncier que la main publique avait à disposition. Vienne la Rouge en est un exemple type. Ce n’est pas pour rien que la capitale autrichienne a encore récemment été désignée comme étant la ville la plus agréable pour y vivre. C’est parce que la Ville de Vienne a toujours eu des terrains sur lesquels elle construit, avec fierté, grâce au denier public. On en revient aux chiffres, et c’est navrant, mais il ne faut pas se voiler la face. Nous sommes tributaires des personnes à qui appartiennent les terrains. Si elles souhaitent faire appel à des architectes qui les aident à développer des projets qui dépassent le simple nombre de logements, c’est-à-dire un cadre de vie qui va générer une vie culturelle, une interaction, c’est formidable. Mais si nous sommes face à des personnes qui estiment que ce n’est pas de leur ressort et qui cherchent juste à faire fructifier leur terrain, nous devons trouver des solutions. C’est effectivement dommage que l’État luxembourgeois n’ait pas pris le soin de garder une réserve foncière. Certes, il aurait fallu beaucoup de clairvoyance il y a 100 ans pour anticiper notre croissance et imaginer que nous pourrions atteindre le million d’habitants. Il y a des explications à tout, et nous devons aujourd’hui composer avec les faits. Et que penser des contraintes liées à la voiture dans la conception des logements ? dh Il est certain que la création de logements est aujourd’hui conditionnée par les emplacements de stationnement des voitures. Ce n’est pas du tout noble, et je trouve cela regrettable, mais cela fait partie de notre réalité. 78

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Est-ce que cette discussion sur notre cadre de vie n’aurait pas dû avoir lieu avant que les nouveaux PAG ne soient déposés ? dh Si, absolument. Cette discussion aurait dû être le moteur pour développer le nouveau cadre réglementaire. ft Au Luxembourg comme dans les autres pays européens, les procédures d’aménagement du territoire telles que les PAG sont ­devenues hautement techniques et spécialisées. Elles ne sont pas adaptées pour une conversation publique. Les médias ont du mal à s’emparer de ces questions. On en revient à l’économie : il est plus facile de parler de l’augmentation annuelle des prix que de discuter de façon nuancée et positive de la qualité du vivre-ensemble dans tel ou tel village ou quartier. Les PAG et les plans d’occupation du sol sont souvent des projets « top-down ». En témoigne la création de vastes ensembles urbains sur des territoires inhabités en périphérie des agglomérations (friches industrielles, anciennes terres agricoles). La discussion y est très concentrée entre les politiques, les urbanistes, les architectes et les experts. Cela permet certes de créer de nouveaux quartiers plus ou moins efficacement, en tout cas massivement, mais pas forcément dans un cadre de concertation très développé. dh Mais c’est aussi « bottom-up », puisque ce sont les municipalités de ces territoires qui décident de développer ces friches et les élus municipaux sont élus par voie démocratique. La propriété est-elle indéboulonnable ? ft Jusqu’à récemment, le Luxembourg était un pays où il était possible de devenir propriétaire de son logement grâce au fruit de son ­travail. Or, aujourd’hui, c’est en train de changer. Tous les nouveaux arrivants au Luxembourg ne peuvent plus rêver d’acheter leur logement. Cette ancienne promesse n’est plus tenable. La société est en train de se transformer à grande vitesse et il n’y a pas vraiment de ­discussion au sujet de ce processus silencieux de dualisation. C’est une transformation qui peut être dangereuse, car clivante socialement parlant, puisqu’elle risque de créer des disparités financières. ft Sur certaines parties du territoire, on voit émerger des quartiers assez homogènes au niveau social et dans leurs ambiances. Si nous voulons répondre à cette tendance par des alternatives innovantes et inclusives, il faut nous confronter au défi d’inventer des morceaux de ville mixtes, diversifiés et pluriels, attractifs et accessibles à un public élargi. ◼ ACTUALITÉS


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It’s so


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LE NOUVE KIRCHBERG 8 2 «  N O T R E O B J E C T I F E S T D E R É A L I S E R 7  00 0 LO G E M E N T S D ’ I C I 2 03 0   » 86 U N Q U A R T I E R À L A LO U P E

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8 8 H A B I T E R A U K I R C H B E R G

9 2 L E S F U T U R S E S PAC E S DE BUREAUX

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Le Kirchberg fait sa mue ! Urbanisé dans les années 1960 sur des terrains agricoles afin d’accueillir les institutions européennes alors à l’étroit au centre-ville, le plateau est devenu, dans les années 1990-2000, l’incarnation du quartier d’affaires au

AU

Grand-Duché. Très fréquenté dans la journée par les milliers de salariés des entreprises qui y ont installé leurs sièges sociaux, le plateau prenait, le soir venu, des allures de désert. Changement de modèle aujourd’hui : le Kirchberg travaille désormais sa mixité pour retrouver un plus juste équilibre entre habitat et bureaux. L’urbanisme de zoning centré sur les bâtiments professionnels a laissé la place à une approche plus mixte privilégiant la construction de logements abordables afin de parvenir à concilier les fonctions travail et habitat. Autre changement de paradigme : l’abandon du règne de la voiture individuelle en faveur de l’usage des transports en commun et de la mobilité douce transforme lui aussi le visage du quartier. Pour parvenir à cet objectif, il convient en effet de réattribuer l’espace public aux piétons, de rendre plus attractifs les rez-de-chaussée des immeubles avec une offre de commerces et services de proximité. Le tout en assurant la création de quartiers où les courtes distances sont une réalité avec des points de centralité secondaires à échelle humaine. Dernière contrainte, et non des moindres : l’émergence de ce nouveau Kirchberg se fait à une époque où le changement climatique est devenu une

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préoccupation majeure. Il faut donc imaginer des quartiers respectueux de l’environnement et des ressources intégrant des méthodes de l’économie circulaire. Autant de challenges que le Fonds

96 L E LAANGFUR, FUTUR CENTRE DU KIRCHBERG

d’urbanisation et d’aménagement du plateau de Kirchberg (Fuak) tente actuellement de relever.

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LE NOUVEAU KIRCHBERG

I N T E R V I E W

«  NOTRE OBJECTIF EST DE RÉALISER 7 000 LOGEMENTS D’ICI 2030 »

Depuis l’été dernier, Félicie Weycker est la nouvelle présidente du Fonds Kirchberg. Elle répond aux questions d’ARCHIDUC sur le devenir du plateau, en compagnie de Christian Reding, secrétaire général.

Interview Photographe

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Céline Coubray Patricia Pitsch

Votre prédécesseur au poste de président du conseil d’administration du Fuak, Patrick Gillen, est parti à la retraite en juin dernier. Quelles sont vos ambitions pour lui succéder ? félicie weycker Les établissements publics comme le Fonds Kirchberg ne sont pas des satellites libres, mais des créations d’entités juridiques de l’État. C’est donc à notre ministre de tutelle que revient la charge de définir la politique des établissements publics qui en dépendent. Pour le Fonds Kirchberg, il s’agit du ministre de la Mobilité et des Travaux publics, François Bausch. Il se trouve que je suis par ailleurs présidente du Fonds Belval et de la Communauté des transports. Même si les objets et les missions sont différents de ceux du Fonds Kirchberg, la discussion pour ces trois organes doit se faire de manière très étroite avec le ministre compétent. Actuellement, l’ambition principale du ministre pour le Fonds Kirchberg est le logeGRAND SUJET


LE NOUVEAU KIRCHBERG

ment, qui est devenu une priorité nationale. Ces dernières années, beaucoup a été investi dans les institutions européennes, dans la construction de bureaux, pour assurer la politique du siège à Luxembourg. Aujourd’hui, il s’agit de rétablir la balance et de créer plus de logements. Et comme actuellement les logements sont très chers, il faut essayer de réaliser une politique de logements à coût modéré. C’est le grand défi, à l’heure actuelle, du plateau du Kirchberg. L’État, qui est propriétaire de terrains par l’intermédiaire du Fonds, a la possibilité de réaliser une telle politique, en collaboration avec les acteurs compétents dans ce domaine, à savoir le Fonds du logement et la Société nationale des habitations à bon marché (SNHBM). Enfin, j’ai une autre casquette, celle de premier conseiller de gouvernement au département de la mobilité et des transports, et je suis tout à fait consciente que nous avons beaucoup de problèmes de congestion et de trafic à Luxembourg. Notre objectif est donc de réaliser plus de logements proches des lieux de travail afin de diminuer les temps de trajet. On savait monsieur Gillen très investi dans sa mission, ce qui sera peut-être plus délicat pour vous, étant donné toutes vos responsabilités. Le Fonds Kirchberg recherche actuellement un directeur, qui pourra certainement vous aider dans cette mission. Pouvez-vous nous en dire plus sur ses futures missions et l’avancée du recrutement ? fw La nouvelle loi nécessaire à la création de ce poste devrait prochainement être adoptée. La procédure de recrutement pourra être lancée par la suite. Ses missions seront comparables à celles du directeur du Fonds Belval, c’est-à-dire prendre en charge le quotidien de cet établissement public aussi bien au niveau administratif que des ressources humaines. Le conseil d’administration reste responsable de la stratégie, sous la vision du ministre. Le Kirchberg est passé d’un urbanisme de zonage à un urbanisme mixte incluant le cradle to cradle. Pouvez-vous nous expliquer les grandes lignes suivies actuellement par le Fonds Kirchberg pour développer le plateau ? fw Nous avons confié une étude à l’urbaniste Jan Gehl, qui a élaboré une analyse du plateau pour trouver des aménagements qui permettent d’humaniser cette petite ville qu’est le Kirchberg, améliorer la connexion entre les différents quartiers et mieux les faire vivre. Il propose de promouvoir la mobilité douce et le flux des pié-

tons, ce sur quoi nous sommes déjà en train de travailler avec le développement des lignes de tram et des pistes cyclables. Nous devons également définir certaines places pour les rendre plus conviviales avec un mobilier urbain adapté. Il conseille également d’augmenter la densification entre et autour des bâtiments des années 1960, en y insérant des logements, des commerces et services de proximité, car il s’agit d’une réserve foncière qu’on ne détecte pas nécessairement à première vue. Enfin, il suggère de développer une autre approche pour les parkings, qui seraient plutôt situés en périphérie du plateau pour éviter d’encombrer le centre avec la circulation automobile. christian reding Il y a aussi l’étude du bureau Alphaville, qui vise une cohérence et une diversification programmatique sur le plateau du Kirchberg sans concurrencer les différentes fonctions. Cette étude a déterminé deux grands pôles d’attractivité, qui sont, d’une part, la porte de l’Europe, et, d’autre part, la zone du centre commercial Auchan. Pour qu’il y ait une activité sur l’ensemble du plateau, ils recommandent de créer des points d’attractivité secondaires dans les quartiers, éloignés de ces deux pôles principaux, pour y développer une activité commerciale et des services de proximité.

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Le Kirchberg est encore en transformation, plus de 40 ans après sa création.

Depuis 2017, les concours d’architecture ont été abandonnés au profit du système de la cocréation. Que pensez-vous de ce système ? fw J’espère que cela sera bénéfique. Nous sommes en train d’élaborer les premiers projets conçus avec cette méthode, donc il est encore trop tôt pour en faire le bilan. Avec ma vision cartésienne, je trouve ce processus intéressant, mais il est lourd et gourmand en temps. J’espère que le résultat sera à la hauteur des efforts investis. J’espère aussi que cette approche ne fera pas exploser les coûts. Le Fonds Kirchberg peut se permettre de mettre en place des projets cradle to cradle, mais il ne faudrait pas que cela se fasse au détriment du volet financier, car notre objectif est tout de même de construire des logements à coût abordable. Depuis la création du plateau, on a surtout bâti des immeubles de bureaux au Kirchberg, dans le sillage des très gros volumes de surfaces des institutions européennes qui s’y étaient installées dès l’origine. Le développement de grands bâtiments pour le secteur tertiaire va-t-il se poursuivre ? fw Il faut voir, avec les réserves foncières restantes, quelle sera la part attribuée aux

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bureaux, et quelle sera la part attribuée aux logements. Il y aura encore des bureaux, mais certainement d’une autre envergure, avec moins de très grandes surfaces. Il restera toutefois ponctuellement quelques projets de taille, comme la proposition de réalisation d’un nouveau grand bâtiment administratif pour les besoins propres de l’État. Des terrains ont été proposés fin septembre au conseil de gouvernement. Mais mis à part ce nouveau projet, et ceux qui sont déjà en cours, comme le siège d’ArcelorMittal ou les nouveaux bâtiments des institutions européennes, je ne pense pas qu’il y aura beaucoup d’autres grands bâtiments de bureaux. cr Les grandes surfaces sont désormais réservées pour le logement. Et il n’y a pas que les multinationales, beaucoup de petites et moyennes entreprises ont aussi besoin de surfaces. Dans le projet JFK Sud, par exemple, c’est cette approche qui a été privilégiée : une mixité de logements, commerces et bureaux.

Félicie Weycker, présidente du Fonds Kirchberg.

Est-ce que ce changement pourrait être l’opportunité d’introduire d’autres types d’activités que du tertiaire ? cr Oui, c’est dans cette direction que le plan de développement est pensé. Cela correspond aussi à la typologie des entreprises au Luxembourg, puisque la majorité de l’emploi se fait dans des PME. Dans notre projet au cœur du quartier Grünewald, par exemple, il y a un bâtiment prévu pour l’accueil d’industries créatives et des logements abordables. Ce projet est emblématique de ce qui est développé actuellement au Kirchberg, un projet mixte, composé de bâtiments qui ne sont pas dédiés à une seule fonction, mais qui en associent plusieurs, comme l’accueil de petits commerces, de bureaux et un hôtel avec des restaurants et cafés. C’est une autre approche que d’offrir un terrain à une entreprise unique. Toutefois, les institutions européennes poursuivent encore leur extension avec de très grands bâtiments... fw Effectivement, puisque la troisième tour de la Cour de justice européenne vient d’être inaugurée. Au pied de cette nouvelle tour, un nouvel espace public sera développé dans les prochains mois, le Jardin du multilinguisme. Il sera créé sur un terrain laissé en réserve pour une future extension de la Cour de justice européenne, si nécessaire. Dominique Perrault a élaboré un cadre général, et une consultation va être lancée en vue de son aménagement en cocréation. Il y a aussi la troisième extension de la Banque européenne d’investissement, le nouveau bâtiment

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pour la Commission européenne et celui pour le secrétariat général du Parlement européen. Nous sommes actuellement dans une situation intermédiaire, avec les bâtiments des années 60-70 qui arrivent en fin de vie, et de nouveaux qui sont en cours de construction. Est-ce une opportunité à saisir pour repenser l’intégration des bureaux sur le plateau ? fw Nous avons cette volonté de densifier autour des bâtiments construits sur les parcelles anciennes, mais se pose bien évidemment la question de la propriété. Nous devons donc travailler en concertation avec les propriétaires des terrains. cr Autrefois, les terrains étaient vendus en pleine propriété, et donc, si densification il y a, il faut au préalable trouver un accord avec ces propriétaires. Aujourd’hui, la situation est différente, car l’État, à travers le Fonds Kirchberg, reste propriétaire du foncier, ce qui permet de mieux maîtriser les évolutions pour les besoins futurs. Est-ce que la nouvelle politique d’urban farming attire l’attention du Fonds Kirchberg ? cr Nous avons effectivement un projet de ferme urbaine sur le Kuebebierg, une implantation idéale, car ce sera aussi un rappel de l’ancien caractère rural de ces terrains. Ce développement agricole sur 1,5 hectare permettra de produire des aliments en circuit court et de soutenir une économie locale. Il est également prévu que des surfaces soient mises à disposition sur les toitures de nos nouveaux projets de bâtiments. Le Lycée Michel Lucius, qui sera ouvert en 2026, est intéressé à participer à ce projet de ferme urbaine, et des projets pédagogiques sont déjà envisagés. Le logement est un défi à l’échelle nationale, et le Kirchberg a choisi de prendre cette problématique à bras-le-corps. Pouvez-vous nous expliquer le positionnement du Fonds sur cette problématique ? fw En 2015, avec le nouveau gouvernement, la politique du logement a été déclarée comme priorité nationale. L’État s’est posé la question de savoir où il avait les moyens d’agir et a identifié les zones où il dispose de foncier pour faire réaliser des logements abordables. Le plateau du Kirchberg en faisait partie. C’était donc une demande très claire de la part du gouvernement de développer du logement abordable par notre intermédiaire. Ce que nous faisons. cr Actuellement, il y a 40 000 personnes qui viennent travailler quotidiennement au Kirch-

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berg et seulement 4 000 habitants, ce qui est une grande disparité. Nous souhaitons briser ce déséquilibre en augmentant le nombre d’habitants sur le plateau et ainsi favoriser les courtes distances entre le domicile et le travail. C’est aussi pour cela que, dans l’attribution des logements dont nous avons la responsabilité, une priorité est accordée aux personnes qui travaillent sur le plateau ou en ville. Ces logements initiés par le Fonds Kirchberg se situent entre les logements sociaux et le marché libre. Le prix fixé en 2015 était de 4 200 € / m2 pour une vente avec un bail emphytéotique, ce qui était inférieur de 40 % au prix du marché libre de l’époque. Depuis, il a été indexé, et pour le projet du Réimerwee, par exemple, le prix est de 4 350 € / m2. fw L’idée n’est pas d’avoir des logements sociaux, mais plutôt des logements à coût abordable pour de jeunes foyers, des personnes actives en début de carrière. Ces personnes, même si elles perçoivent des salaires corrects, ne peuvent pas accéder au logement en ville sur le marché libre. L’objectif est de soutenir cette génération. Où se trouvent les grandes réserves de terrains pour le logement ? fw Elles se trouvent dans les projets en cours de développement : Kuebebierg, Laangfur, Kennedy Sud, le site dit « Eurocontrol » – bien que ce terrain soit mis en réserve pour accueillir, le cas échéant, le Sportlycée, si un autre site ne se concrétise pas. Il y a aussi un nouvel îlot de logements en face du Rehazenter. Au quartier Réimerwee, des immeubles sont en construction par la SNHBM, et la construction pour les projets de logements du Fonds Kirchberg va également prochainement commencer. Il y a aussi le projet de coopérative avec Adhoc. Dans le quartier Kiem, les logements sont en partie livrés et en partie en construction. Le lot 4 doit encore être développé. Notre objectif est de réaliser 7 000 logements d’ici 2030. Mais il est bien évident que le Fonds Kirchberg ne peut pas solutionner à lui seul la question du logement au Luxembourg. Nos capacités sur le Kirchberg ne sont pas non plus illimitées. Qu’en est-il du site de Luxexpo ? fw Le projet de développement sur le terrain de Luxexpo n’est pas encore arrêté, car il y a encore eu récemment des discussions sur le programme. Peut-être que les halles d’exposition resteraient sur place, mais dans une formule plus compacte, au lieu d’être déplacées vers l’aéroport. Mais rien n’est encore décidé.

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La mobilité est-elle encore un sujet d’actualité au Kirchberg depuis l’arrivée du tram ? fw Oui, absolument, surtout avec les développements à venir. Des analyses sont en cours pour étendre la ligne de tram. La présence de voitures reste toujours un sujet complexe, et nous cherchons encore des solutions pour réduire le trafic individuel sur le plateau. Et nous devons encore réaliser de nouvelles infrastructures pour les vélos, avec des pistes cyclables qui irriguent les nouveaux quartiers et qui sont bien interconnectées. Sans oublier la future passerelle entre la porte de l’Europe et le Mudam, qui sera terminée pour l’été 2022. Un des grands manques au Kirchberg est l’activation des rez-de-chaussée. Est-ce que le Fonds Kirchberg essaie d’y remédier ? fw Oui, absolument. Et là aussi, l’étude de Jan Gehl aborde cette question. C’est un grand défi, notamment pour les bâtiments des institutions européennes, qui représentent de grandes longueurs et qui nécessitent une certaine sécurité. cr Sur les nouveaux projets, l’activation des rez-de-chaussée est prévue dès la conception. Pour les projets existants, nous allons essayer de rajouter des petites surfaces le long des trottoirs pour apporter plus de vie et densifier ces espaces. Il y a aussi de grands chantiers liés à la culture, la santé ou l’éducation qui sont prévus au Kirchberg... fw Il y a effectivement la Bibliothèque nationale, qui ouvre enfin ses portes, ce qui est très satisfaisant quand on se souvient de toutes les péripéties liées à la localisation et au développement de ce projet. Un bâtiment dédié à la psychiatrie juvénile est en construction pour les Hôpitaux Robert Schuman. Pour les écoles, il y a le projet du Lycée Michel Lucius, qui aura aussi une section primaire anglophone, et une école primaire de la Ville de Luxembourg au Laangfur. L’école Waldorf devrait aussi venir au Kirchberg. Nous leur avons fait une proposition de terrain au Grünewald.

Christian Reding, secrétaire général du Fonds Kirchberg.

Une date de fin de l’urbanisation du plateau est-elle prévue ? fw C’est une question que je me suis aussi posée ! La durée de vie d’un immeuble n’est plus indéterminée. Ceux des années 1960-70 commencent à être démolis, et reconstruits. On peut s’imaginer que d’ici quelques années, d’autres générations de bâtiments devront être démolies. Donc je pense qu’il y aura toujours des missions pour le Fonds Kirchberg. ◼

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LE NOUVEAU KIRCHBERG

D É V E L O P P E M E N T U R B A I N

UN QUARTIER À LA LOUPE Pas toujours évident de s’y retrouver parmi tous les projets en cours sur le plateau du Kirchberg. Grâce à cette carte, le Kirchberg

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de demain se fait plus concret.

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Carte : Fonds Kirchberg

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LÉGENDE

Projets en construction Projets à l’étude GRAND SUJET

01 Kuebebierg 02 Laangfur 03 Réimerwee 04 Kiem Ouest 05 Media Bay 06 Château d’eau 07 Ex-Luxexpo 08 Pôle intermodal Serra 09 Extension de BGL BNP Paribas 10 Extension Hôpitaux Robert Schuman Projet mixte Grünewald 11 12 Grünewald Ouest 13 JFK Sud 14 ArcelorMittal

15 Extension Philharmonie 16 Passerelle piétonne et vélos 17 Infinity 18 Extension BEI 19 Extension Cour de justice européenne 20 Extension Commission européenne 21 Bureaux + Mama Shelter 22 Jean Monnet 2 Commission européenne 23 KAD 2 du Parlement européen 24 Extension Cour des comptes européenne 25 Ancien site Eurocontrol

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LE NOUVEAU KIRCHBERG

L O G E M E N T

HABITER AU KIRCHBERG Le Fonds Kirchberg répond à la politique du gouvernement et fait du logement une priorité. De nouveaux terrains sont en développement et seront en très grande majorité occupés par des immeubles résidentiels.

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GRAND SUJET

Nombre de logements au Kirchberg Nombre d’habitants 30k 25k 20k 15k 10k 0

Illustration : AllesWirdGut Architektur

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Développement maximum

UNE POLITIQUE DU LOGEMENT ABORDABLE Au-delà du nombre de logements, la question de l’accessibilité financière est aussi au cœur du problème. C’est pour cela que le Fonds Kirchberg a choisi une politique de construction à coûts abordables, c’est-à-dire plafonnés, réalisable grâce à une occupation des terrains avec un bail emphytéotique et à une intervention volontaire

ÉVOLUTION DU LOGEMENT AU KIRCHBERG

Long terme (2039)

sera les 25 000 habitants, contre 3 800 actuellement. Un véritable changement. Plusieurs poches de développement sont visées à cette fin : l’extension du quartier Kiem, Réimerwee Est et Ouest, le projet Infinity place de l’Europe, Kennedy Sud, l’ancien site d’Eurocontrol, Grünewald Ouest et le projet mixte Grünewald, le campus universitaire, et les deux vastes nouveaux projets sur les sites ­Kuebebierg et Laangfur, qui, à eux seuls, pourront accueillir 10 000 nouveaux habitants répartis sur 60 ha de terrain.

Moyen terme (2029)

endant les premières décennies de développement du plateau du Kirchberg, le logement n’a pas été une priorité. Seuls quelques quartiers ont été urbanisés à cette fin : Kiem dans les années 1970, Avalon dans les années 1990, et plus récemment Grünewald Est. Mais la création de nouveaux logements est devenue depuis 2015 une priorité nationale, à laquelle le Fonds Kirchberg tente de répondre avec les moyens dont il dispose. Actuellement, le Kirchberg compte 1 600 logements et 1 100 sont en cours de construction. Pour les 10 prochaines années, 2 200 sont d’ores et déjà planifiés. D’ici 2030, 7 000 nouveaux logements devraient ainsi être créés au Kirchberg, à proximité des lieux de travail, permettant de réduire les distances domicile-bureau et de privilégier l’usage des transports en commun ou la mobilité douce plutôt que la voiture personnelle. À terme, le plateau du Kirchberg totalisera plus de 12 000 logements et une population qui dépas-

Court terme (2024)

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Les résidences d’AllesWirdGut Architektur pour la SNHBM sont actuellement en construction au Réimerwee.

Céline Coubray

Actuel (2019)

Auteur


Illustration : TANK architectes, Temperaturas Extremas

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au moment de la conception des immeubles et de l’élaboration du budget des projets. Pour parvenir à cet objectif, le Fonds Kirchberg collabore avec la Société nationale des habitations à bon marché (SNHBM) depuis 2015. La SNHBM construit ainsi 50 % des logements qui sont en cours de réalisation au Kirchberg. Ces habitations peuvent être occupées par des personnes bénéficiant des aides au logement. Ce système leur donne la possibilité de devenir propriétaires pour un prix plafonné très inférieur au prix du marché, à savoir 3 250 € / m2 (avec une TVA à 3 % incluse). Par ailleurs, le Fonds Kirchberg a mis en place une procédure de concours qui permet à des promoteurs privés de développer des immeubles, à condition de construire à un prix plafonné à 4 200 € / m2 (indice avril 2015) de surface utile de logement. Ces prix sont toutefois assortis de conditions spécifiques auxquelles il faut répondre pour y avoir droit. Par cette politique de construction, le Fonds Kirchberg permet l’acquisition d’un logement pour des personnes rencontrant des difficultés à acquérir un bien sur le marché libre étant donné les prix pratiqués. Ces acquisitions ne peuvent en aucun cas correspondre à un investissement immobilier, mais permettent bien de répondre à un besoin primaire, qui est celui de se loger. De plus, cette approche permet d’endiguer la spéculation immobilière, puisque le foncier reste entre les mains de l’État, et que le Fonds Kirchberg ou la SNHBM conservent un droit de préemption en cas de cession par l’acquéreur, et ce à une valeur de rachat qui est définie dans le cadre des conditions générales du projet. En complément des appartements destinés à la vente, 10 % des logements sont réservés à la location, et leurs prix sont aussi nettement en dessous des prix du marché. Le calcul du loyer est fixé en fonction de la surface occupée et de la situation financière du locataire.

de Beauvoir et le cœur d’îlot, est développé par Baumeister Haus. Il comprend trois immeubles en cœur d’îlot et trois immeubles donnant sur la rue, présentant un total de 102 unités d’habitation (appartements et duplex). Les immeubles sont conçus par Temperaturas Extremas, et les extérieurs dessinés par Proap paysagistes. Le lot 2 est conçu par Petitdidierprioux Architectes et Erik Dhont paysagistes, et attribué au promoteur CLI (voir notre encadré). Il a été livré au printemps 2019. Le lot 3 est entièrement géré par la SNHBM. La livraison des trois résidences (88 appartements) est attendue pour le printemps 2020. Quant au lot 4, il fait partie des projets conçus en cocréation. Ce sont les bureaux Witry & Witry et Search qui sont en charge de la conception de ces immeubles. En parallèle, les PAP Réimerwee Est (40 ares) et Ouest (355 ares) encadrent l’ensemble d’habitations Avalon, construit dans les années 1990. Côté Est, 54 appartements sont conçus par Petitdidierprioux Architectes (promoteur Tralux), et le chantier démarrera fin 2019. C’est dans cet ensemble que la coopérative Adhoc s’est vu attribuer un terrain pour construire son projet pilote. Le Réimerwee Ouest se compose de trois lots. L’ensemble 1 est en construction par la SNHBM (architectes : AZPML, Beckmann-N’Thépé et Associés, STEINMETZDEMEYER). L’ensemble 2, dont les travaux doivent débuter à la fin de l’année, est élaboré par le bureau français TANK architectes (promoteur : Baumeister Haus). L’ensemble 3 est en construction par la SNHBM et a été dessiné par AllesWirdGut Architektur. À tout ceci, il faut également ajouter le projet Infinity et ses tours résidentielles, situées porte de l’Europe (architectes : Arquitectonica et m3 architectes), dont une partie des logements est vendue sur le marché libre, et une autre partie est entre les mains de la SNHBM. ◼

Au Réimerwee, le bureau TANK architectes a conçu cinq immeubles résidentiels pour le promoteur Baumeister Haus. Le chantier démarre à la fin de cette année.

Temperaturas Extremas a conçu des résidences avec des revêtements de façade en bois pour le lot 1 dans le quartier du Kiem Ouest.

OÙ SE TROUVENT LES CONSTRUCTIONS ? Actuellement, le quartier Kiem Ouest est en construction. Le lot 1, situé entre la rue Simone GRAND SUJET

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ZOOM SUR

KIEM OUEST, LOT 2 Suite à un concours organisé par le Fonds Kirchberg, Petitdidierprioux Architectes a conçu un ensemble résidentiel de 109 unités au Kiem Ouest, avec l’aide d’iPlan by marc gubbini architectes et pour le promoteurinvestisseur CLI.

Auteur

Céline Coubray

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Côté jardin, les balcons créent une dynamique en façade.

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e lot 2 se compose de deux immeubles au caractère très urbain, situés le long du boulevard Pierre Frieden, et de trois résidences au caractère plus domestique, en cœur d’îlot, tout en bordant la rue Simone de Beauvoir. La construction est réalisée avec une ossature en béton, et une façade qui est un mélange de bois, pierre et enduit. Les appartements bénéficient tous de deux ou trois orientations, ainsi que d’un espace extérieur privatif, que ce soit un balcon, une loggia ou une terrasse. Malgré le nombre d’appartements, l’échelle domestique est préservée partout. Les immeubles côté boulevard présentent une longueur importante (150 m) et se déploient sur un terrain en pente. La déclivité est absorbée grâce au socle où prennent place des commerces, les halls d’entrée et les locaux à vélos. Côté rue, la façade est synthétique, avec des baies positionnées de manière répétitive. Mais les sas d’entrée sont très généreux, avec leur double hauteur, et sont tous traversants vers le jardin arrière. « Nous souhaitons donner de l’importance aux entrées de nos immeubles, car ce sont des espaces de sociabilité. Les logements commencent dès la porte sur la rue. C’est aussi pour cela que nous avons sou-

haité traiter de manière paysagère les seuils des entrées collectives », explique Cédric Petitdidier. Le local à vélos n’est pas remisé dans un espace en sous-sol, difficile d’accès, mais bien directement au niveau de la rue, dans un espace avec de la lumière naturelle pour un usage quotidien. Le premier étage est occupé par les chambres des duplex, dont les pièces à vivre sont orientées vers le jardin. Les autres étages supérieurs sont occupés par les appartements. La façade arrière est traitée d’une tout autre manière, beaucoup plus accidentée, avec un important jeu au niveau des balcons qui avancent en ligne brisée, donnant du r ythme à cette longue façade. Le travail du paysagiste Erik Dhont a permis d’adapter les différences de niveaux. Il a développé une approche très domestique, utilisant des briques pour faire des pas japonais au niveau des entrées, ce qui ajoute de la douceur à cet ensemble résidentiel conséquent. Les petits immeubles de l’intérieur de l’îlot, seulement haut de quatre étages, présentent les mêmes caractéristiques pour les espaces communs. Les appartements ont, quant à eux, des plans en U ◼ et sont articulés autour d’une loggia.

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Photos : Sergio Garcia

Depuis le boulevard, l’immeuble présente une façade rigoureuse marquée par un socle qui absorbe le dénivelé.


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LE NOUVEAU KIRCHBERG

T R A V A I L L E R A U K I R C H B E R G

LES FUTURS ESPACES DE BUREAUX

fortement lié au développement d’immeubles accueillant des espaces de bureaux. Aujourd’hui, la priorité s’est déplacée vers le logement, mais des surfaces de bureaux continuent d’être construites, dont certaines restent très conséquentes. Auteur

Céline Coubray

La troisième extension de la BEI présentera un bâtiment bas et une tour.

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es institutions européennes aux sièges sociaux d’entreprises internationales, le Kirchberg est, pour nombre d’organisations, l’adresse de leur implantation européenne. Si aujourd’hui la priorité n’est clairement plus d’accueillir de grands sièges de sociétés, il reste toutefois d’importants projets de construction qui concernent des surfaces de bureaux.

DES BUREAUX P O U R L’ E U R O P E Les institutions européennes en particulier continuent leur extension et construisent de nouveaux bâtiments aux surfaces qui donnent le vertige. La plus récente est la livraison, en septembre, de la troisième tour de la Cour de justice de l’Union européenne (50 000 m2, 115 m de hauteur ; architectes : Dominique Perrault Architecture, en collaboration avec Jean Petit Architectes et SRA Architectes), qui est en fait la cinquième extension de cette institution. Le gigantesque Jean Monnet 2 (138 000 m2, architecte : KSP Jürgen Engel Architekten) formera un nouveau signal le long du boulevard ­Konrad Adenauer, avec une tour de 90 mètres (52 000 m2). L’ensemble sera livré en deux phases : la première en 2023, et la seconde en 2024 (budget : 536,3 millions d’euros). Il faut aussi compter sur l’extension et la remise à niveau du bâtiment Konrad Adenauer pour le secrétariat général du Parlement européen, dont le nouveau bâtiment KAD 2 (architectes : AM Tetra Kayser, Art and Build, Studio Valle Progettazioni ; budget : 406 millions d’euros) ne fait pas moins de 200 000 m2. Le bâtiment est désormais fini dans son gros œuvre depuis plusieurs mois, et la livraison finale devrait être toute proche. La Cour des comptes européenne bénéficiera aussi d’une extension. Le bâtiment mère construit en 1988 et sa première extension ont fait l’objet d’une étude préliminaire menée par le bureau Urbis, en vue du remplacement de l’ancien bâtiGRAND SUJET

Illustration : Banque européenne d’investissement

Le Kirchberg est, depuis son origine, très


LE NOUVEAU KIRCHBERG

Illustration : Wilmotte & Associés Architectes

Le futur siège d’ArcelorMittal prévoit un jardin intérieur au cœur du bâtiment.

ment par de nouvelles constructions qui viendront en front de rue, et répondront ainsi à la volonté de densification voulue par le Fonds Kirchberg. Enfin, la Banque européenne d’investissement (BEI) fait construire son troisième bâtiment (architectes : Mecanoo, puis IDOM) sur le terrain dit « Oetker », avec une surface de 50 000 m2, et également une tour haute de 16 étages en complément d’un bâtiment bas. La livraison est attendue pour 2023. UN SECTEUR PRIVÉ ENCORE ACTIF Aux côtés de ces bâtiments dédiés aux besoins de la gestion européenne, le secteur privé est aussi à la recherche de nouvelles surfaces de bureaux, et le Kirchberg continue d’en proposer, même si la cadence se ralentit par rapport aux décennies précédentes. GRAND SUJET

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À l’entrée du Kirchberg, sur un emplacement bien visible, le projet Infinity (architectes : Arquitectonica, m3 architectes) accueille un nouvel immeuble de bureaux de 6 800 m2, qui sera occupé en location par Allen & Overy. L’immeuble doit être livré dans le courant du mois de novembre. À proximité de la porte de l’Europe, le site de l’actuel Novotel-Sofitel est complété par un ensemble de bureaux-hôtel d’une superficie totale d’environ 20 000 m2 (architecte : m3 architectes). Les surfaces de bureaux représenteront 10 700 m2, et l’hôtel Mama Shelter développera aussi son concept de coworking, Mama Works. La livraison de l’hôtel est prévue pour janvier 2020, et la partie bureaux pour mai 2020. De l’autre côté de l’avenue Kennedy, ArcelorMittal va par ailleurs ériger son nouveau siège mondial dans un bâtiment de 55 000 m2 conçu par Wilmotte & Associés. La livraison du bâtiment est attendue pour la fin de l’année 2021. Conformément à la nouvelle politique du ­Kirchberg, les parcelles en développement compteront aussi des surfaces de bureaux, aux côtés du développement de logements et de commerces. Ce sera donc le cas pour le projet JFK Sud (architectes : LEVS, STEINMETZDEMEYER), qui se situe dans la continuité de la parcelle ­d’ArcelorMittal, et dans lequel des surfaces de bureaux sont envisagées. Si les habitations prennent place plutôt dans la pente vers le Weimershof, les bâtiments situés côté avenue J.-F. Kennedy accueilleront dans les espaces du rezde-chaussée des bureaux, commerces et services de petite et moyenne taille. Le complexe mixte Grünewald réunira différentes fonctions sur un même site, dont un hôtel, mais aussi des espaces destinés aux métiers créatifs. Ainsi, ces ateliers et bureaux à loyers abordables seront associés à des logements qui permettront aux futurs occupants d’habiter et de travailler sous un même toit. On trouvera 2 200 m2 de bureaux dans le complexe hôtelier, et 3 400 m2 réservés aux industries créatives au rez-de-­ chaussée et premier étage. Enfin, le pôle intermodal Serra (architectes : AM Pohl Architekten et STEINMETZDEMEYER) est complété par 8 000 m2 de surfaces de bureaux réparties en deux immeubles qui complètent et achèvent l’ensemble urbain autour du rond-point Serra. Dans un avenir plus lointain, de nouvelles surfaces de bureaux verront aussi le jour dans les nouveaux quartiers en développement que sont Laangfur et Kuebebierg, mais dans une moindre proportion par rapport aux logements. ◼ 93


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É Q U I P E M E N T S

IL FAUT DE TOUT POUR FAIRE UNE VILLE Aux côtés des logements et des bureaux, d’autres

locaux pour le Lycée Michel Lucius, qui aura aussi une section primaire anglophone. Le lycée doit être construit pour 2025-2026 dans le quartier du ­Kuebebierg, tandis que la section primaire s’implantera à côté de la nouvelle école fondamentale de la Ville de Luxembourg, dans le quartier du Laangfur. Enfin, l’École Waldorf s’est vu proposer, par le Fonds Kirchberg, un terrain pour s’installer dans le quartier de Grünewald Ouest.

mixte, dont des écoles, des espaces de culture, de loisir, des infrastructures de soins… Céline Coubray

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our les besoins en infrastructures de santé, le Kirchberg dispose déjà d’un complexe hospitalier, les Hôpitaux Robert Schuman. Actuellement, l’hôpital fait construire des locaux pour le service de psychiatrie juvénile (architecte : Incopa), et une extension conçue par Christian Bauer & Associés Architectes, en partenariat avec Baumschlager Eberle, sera livrée en 2023. DES ÉCOLES Du côté de l’enseignement, le campus universitaire va accueillir de façon définitive le troisième cycle de la faculté de Droit, d’Économie et de Finance de l’Université du Luxembourg, ainsi que l’Institut Max Planck. Une parcelle du futur campus est affectée à la construction d’un nouvel amphithéâtre financé par la Fondation André Losch. Le jury du concours d’architecture organisé par la Fondation doit se réunir cet automne. L’enseignement du premier et second cycle est aussi d’actualité, puisque sont prévus de nouveaux

Les Hôpitaux Robert Schuman bénéficieront bientôt de nouveaux locaux. 94

DE NOUVEAUX LIEUX P O U R L A C U LT U R E Fin septembre, la Bibliothèque nationale de Luxembourg, conçue par Bolles & Wilson, a ouvert ses portes. Il s’agit de la plus grande bibliothèque du pays, avec une surface d’utilisation nette de 24 000 m2. Par ailleurs, la Philharmonie se verra dotée d’une nouvelle extension, ce qui participera au renouveau de la place de l’Europe sur laquelle le bureau Topotek 1 a conçu deux plates-formes qui servent à l’organisation de manifestations culturelles, comme le Yumm Festival Kirchberg ou le tout récent festival de musique électro Luxembourg Open Air. UNE MOBILITÉ PLUS DOUCE Au Kirchberg, la mobilité doit désormais passer avant tout par la mobilité douce et l’usage des transports en commun. Depuis 2018, le tram dessert le quartier et se fait dans une insertion urbanistique réussie et une utilisation maximale. Au cours de l’année 2020, le pôle multimodal Serra sera achevé, et l’ensemble du complexe (parking public, gare des autobus, interconnexion avec le tram, bureaux) sera accessible. De nouvelles pistes cyclables ont également été développées, et d’autres sont en projet afin de relier l’ensemble des quartiers du plateau. La nouvelle passerelle pour vélos et piétons prévue entre l’avenue Kennedy et le parc des Trois Glands, et conçue par Marc Mimram Ingénierie avec Marc Mimram Architecture & Associés et Fabeck Architectes, sera livrée à l’été 2022. ◼

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Photo : Edouard Olszewski Illustration : Baumschlager Eberle + Christian Bauer & Associés Architectes

fonctions sont nécessaires pour créer un tissu urbain

Auteur

La nouvelle Bibliothèque nationale de Luxembourg a ouvert ses portes en octobre.


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D É V E L O P P E M E N T

LE NOUVEAU KIRCHBERG

URBAIN

LE LAANGFUR, FUTUR CENTRE DU KIRCHBERG Le Laangfur est un terrain d’un peu plus de 20 hectares qui sera développé dans les prochaines années au Kirchberg. Véritable cœur du plateau, il s’agit du plus grand terrain restant en dehors du périmètre directement géré par le Fuak.

Auteur

Céline Coubray

Le Laangfur sera le futur cœur du plateau du Kirchberg.

Une coulée verte traversera le quartier. 96


LE NOUVEAU KIRCHBERG

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Au cœur du quartier, une place publique sera bordée par des commerces et services de proximité.

Illustrations : Fabeck Architectes

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ar sa position centrale, le Laangfur est amené à jouer un rôle-clé dans l’urbanisation du Kirchberg. « C’est le cœur du plateau qui fait le lien entre les différents quartiers, tout en représentant un axe central de circulation depuis l’avenue Kennedy jusqu’au futur développement du Kuebebierg », explique Laurent Langer, architecte-directeur adjoint de la Direction de l’architecte de la Ville de Luxembourg. En taille, il est l’équivalent du centre-ville de Luxembourg. « Ce morceau du plateau est en fait un ensemble de terrains qui appartiennent à une vingtaine de propriétaires privés, dont des promoteurs privés, ainsi qu’au Fonds Kirchberg et à la Ville de Luxembourg. Il a donc fallu mener en amont un travail de médiation avec des workshops pour parvenir à mettre tout le monde autour de la table afin de réaliser un projet commun. » Une consultation rémunérée a été lancée auprès de trois bureaux (Fabeck Architectes, STEINMETZDEMEYER et BalliniPitt), avec un cahier des charges rédigé par la Ville de Luxembourg. Elle a été remportée par Fabeck Architectes, qui a ainsi l’opportunité de dessiner le développement urbain de ce nouveau quartier. L’objectif était de créer un quartier mixte, avec de nombreux logements, des bureaux, des commerces répartis autour d’une place publique, sans prédominance de la voiture, puisque le quartier sera desservi par le tram et irrigué par des pistes cyclables. On y trouvera également une école de la Ville de Luxembourg, complétée par la section primaire anglophone du Lycée Michel Lucius, des crèches, un CIPA, un centre culturel. Un couloir écologique rejoindra la vallée. «  A c t u e l l e m e n t , l e C e n t r e n a t i o n a l d e recherche archéologique réalise des fouilles pour sonder les sous-sols. Le PAP est en préparation et nous espérons pouvoir le passer en procédure d’ici 2021. En parallèle, nous sommes en train de réaliser des workshops pour déterminer quel type de commerce peut être implanté ici, et sous quelle forme. Il s’agit de déterminer les justes surfaces pour assurer la pérennité du projet, ainsi qu’un GRAND SUJET

intérêt de la part des exploitants. Nous abordons aussi l’idée de confier l’ensemble des commerces à un seul exploitant, comme un centre commercial ouvert, ce qui nous permettrait de gérer l’ensemble des commerces de manière homogène et de mieux maîtriser les loyers. L’idée n’est pas de faire de la concurrence aux commerces du centreville ou au centre commercial Auchan, mais de pouvoir apporter des ser vices de proximité, comme on peut en trouver, par exemple, à la gare ou à Bonnevoie. » UN QUARTIER MIXTE Un nouveau pont pour le tram, les piétons et les vélos passera au-dessus de la vallée et arrivera au centre du Kuebebierg. « Alors que jusqu’à présent, le tram relie les grands pôles d’emploi avec les pôles d’échange multimodaux, l’idée au Laangfur est que le tram vienne chercher les usagers sur leur lieu de vie. » On y trouvera aussi des bureaux de taille moyenne, plutôt orientés vers le boulevard, permettant une bonne mixité dans le quartier et évitant ainsi l’effet de quartier-dortoir. Il est prévu que les immeubles soient plus hauts côté boulevard et que plus on descend vers la vallée, moins les immeubles seront élevés. L’aspect paysager n’est pas oublié et a été confié à AREAL, en collaboration avec Michel ­Desvigne. Actuellement, plus d’une vingtaine de bureaux d’études travaillent sur ce projet. « C’est un des projets les plus étudiés que nous ayons menés jusqu’à présent. Nous allons très loin dans les études sur site au niveau de l’énergie, de la nature des sols, des risques de failles... » Le développement de l’urban farming est aussi envisagé, avec un espace dédié à l’aquaponie. « L’objectif est de trouver une mixité des fonctions comme on peut l’attendre d’un centre-ville, avec des habitations, des bureaux, des commerces et services de proximité, des espaces publics de qualité… » Au total, environ 2 000 logements pourront être construits, ce qui correspondrait à envi◼ ron 5 000 nouveaux habitants. 97


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L’ ÉC L A I R AG E 100 COMMENT BIEN ÉCLAIRER SA MAISON ? 108 LUMIÈRES EXTÉRIEURES 112 LUX DESIGNED IN LUX

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SPORTS 116 AVANT LE COUP D’ENVOI 124 RENOUVEAU DU STADE DE METZ 128 UN COMPLEXE POUR CENTS

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H A B I T A T / L’ É C L A I R A G E

L E S C O N S E I L S D E L’ E X P E R T

COMMENT BIEN ÉCLAIRER SA MAISON ?

L’ÉCLAIRAGE L’éclairage électrique est une composante importante pour le confor t de vie au quotidien. Au-delà du besoin premier d’éclairer, il contribue à créer une atmosphère et joue aussi un rôle important dans la mise en valeur de l’architecture. ­ARCHIDUC propose d’en étudier les différents aspects. 100

ARCHITECTURE


H A B I T A T / L’ É C L A I R A G E

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l y a deux manières d’envisager le travail de la lumière, explique l’architecte éclairagiste Maria Luisa Guerrieri Gonzaga d’architecturaL­ Lighting conception lumière. On peut s’appuyer sur les prises et les points d’éclairage existants et, à partir de cette base, trouver des objets qui permettent l’éclairage. C’est une façon de faire qui relève plutôt de la décoration. Et il y a la possibilité de travailler en amont de la construction, avec les architectes et les architectes d’intérieur, afin d’intégrer dans les plans de construction la position des différentes sources lumineuses, ce qui est très important pour la réussite d’un projet. »

«

L’éclairage dans une habitation joue un rôle important. En plus de son caractère purement pratique et fonctionnel, le travail de la lumière met en valeur l’architecture, souligne des effets de matière, crée des ambiances, provoque des émotions. L’architecte éclairagiste Maria Luisa Guerrieri Gonzaga nous guide dans les choix à faire.

Auteur

Céline Coubray

COMPRENDRE LA LUMIÈRE La lumière n’est pas nécessairement une matière facile à aborder pour un novice. Il faut tout d’abord comprendre que la lumière n’existe que lorsqu’elle se reflète sur une surface. Aussi, il faut trouver une hiérarchie dans les espaces à éclairer. « Même si l’espace est petit, il faut déterminer quelles seront les surfaces principales et les secondaires. À partir de cette hiérarchie, on détermine l’intensité lumineuse nécessaire. C’est un petit projet en soi. Il faut scénariser l’espace en amont et s’y projeter assez précisément. Comme on réalise des couches de surfaces, je travaille différentes couches de lumière », détaille l’architecte éclairagiste. Y PENSER DÈS LE DÉBUT C’est pour ces raisons qu’il faut penser à la lumière dès la phase d’avant-projet sommaire (APS), car le fait d’anticiper les sources lumineuses permet d’intégrer les circuits électriques nécessaires, les passages de câbles, des placements éventuels de sources lumineuses dans du mobilier. « L’idéal est de pouvoir intervenir au moment de la conception des espaces intérieurs, explique Maria Luisa Guerrieri Gonzaga. La première étape de la conception est de déterminer les emplacements des sources lumineuses pour savoir où les câbles doivent être tirés. Pour définir cela, il faut déjà avoir au préalable envisagé un minimum son aménagement intérieur et la manière dont on souhaite vivre dans sa maison ou son appartement. Mais comme le projet n’est pas encore définitif à ce stade, il est toujours préférable de ARCHITECTURE

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luminaires de qualité, ce qui implique que la source sera visible, avec un fort risque d’éblouissement. En revanche, si cette question est anticipée, il est tout à fait possible de créer des réserves dans les dalles et de prévoir des boîtiers d’encastrement adaptés. » Par la suite, dans le développement du projet, les détails se feront de plus en plus précis, « jusqu’à se poser la question du type de source, de sa couleur ou encore du rendu de la couleur souhaitée ». LES EFFETS DE LA LUMIÈRE La lumière n’est visible que lorsqu’elle touche une surface. Ainsi, les surfaces prennent vie grâce à la lumière. La position de la source lumineuse est donc importante. « Si on fait un éclairage rasant, le rendu de l’aspérité de la matière ne sera pas du tout le même que pour un éclairage plus diffus. Il n’y a donc pas un type d’éclairage plus préconisé pour un matériau ou un autre, mais des éclairages plus adaptés à la recherche de certains effets. On peut tout à fait envisager d’éclairer de différentes façons un même matériau, par exemple. » De plus, la

Profusion de lumière pour cet espace pourtant en sous-sol : lumière dans les placards, directe sur le plan de travail, indirecte vers le plafond et le sol (architecture d’intérieur : NJOY).

Photo : LCGDP

prévoir un peu plus de possibilités, ce qui permettra de réadapter le projet par la suite si besoin. » C’est aussi pour ces raisons que Maria Luisa Guerrieri Gonzaga travaille en étroite collaboration avec ses clients et les architectes. « Pour bien faire un projet, il faut connaître l’usage et le client final puisqu’il faut comprendre les habitudes de vie et d’occupation de l’espace. C’est aussi pour cette raison qu’un projet d’éclairage conçu pour une location ne pourra pas être aussi abouti, car il faut alors envisager une multiplicité de configurations d’aménagement intérieur. » Par ailleurs, au Luxembourg, beaucoup de maisons sont construites en béton vu ou avec des faux plafonds réduits. Or, il est quand même courant d’intégrer des luminaires au plafond. Il faut donc anticiper ces sources au plafond et prévoir des boîtiers suffisamment profonds et grands pour encastrer des sources lumineuses. « Cela est encore plus vrai pour les maisons passives, qui ont des hauteurs de dalle réduites au minimum. Il ne reste alors plus d’espace pour la technique. Avec 6 ou 7 cm d’épaisseur, il devient impossible d’encastrer des

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Photo : Christoph Weber

L’éclairage fonctionnel vers les marches de l’escalier reste caché derrière l’habillage, souligne l’architecture intérieure réalisée par NJOY et se conjugue harmonieusement avec l’éclairage plus chaud des niches.

lumière permet de moduler l’espace, et en fonction de son orientation, un espace peut paraître plus petit ou, au contraire, plus grand. Il faut aussi adapter la lumière en fonction de ce que l’on souhaite éclairer. Une lumière ponctuelle permettra de mettre en valeur un objet, une sculpture ou un tableau par exemple, grâce une lumière localisée et resserrée sur le sujet. À l’inverse, une lumière diffuse offre un éclairage enveloppant, plus doux, qui se répartit harmonieusement dans toutes les directions autour de la source lumineuse. C’est aussi grâce à la multiplicité des sources lumineuses qu’un travail plus subtil peut être réalisé et participer à la qualité du projet. « Si on a une source unique de lumière dans le centre d’un espace, cela tue le projet et n’améliorera en aucun cas la qualité de l’ambiance. Mieux vaut avoir ARCHITECTURE

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plusieurs sources, positionnées à différents endroits, pour multiplier les effets, les ressentis et, par conséquent, permettre la création d’ambiances différentes », développe Maria Luisa Guerrieri Gonzaga. C’est aussi pour cela qu’il convient de mélanger dans un même espace lumière directe et indirecte. DIRECTE OU INDIRECTE ? La lumière directe est celle qui arrive directement sur l’objet ou la surface qu’on souhaite éclairer, comme une table de salle à manger ou le sol d’un bâtiment. Elle ne rencontre pas d’obstacle. Mais il faut aussi avoir conscience que cette lumière provoque de nombreuses ombres. La lumière indirecte, elle, est une lumière qui est réfléchie par une surface, verticale ou horizontale, comme un mur ou un plafond, avant d’atteindre ce 103


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qu’elle doit éclairer. Sa source lumineuse n’est pas visible. Mais attention : si une lumière est encastrée, mais dirigée vers une surface horizontale, cela reste une lumière directe, même si la source lumineuse n’est pas visible. La lumière indirecte doit être réfléchie par un autre élément. Comme cette lumière est douce et que les ombres portées sont plus floues, c’est un type d’éclairage qui apporte aussi un certain confort visuel. « La lumière indirecte ne se trouve pas uniquement cachée dans une gorge. Elle peut se trouver derrière une porte, encastrée dans une plinthe. Il y a aussi des endroits auxquels on ne pense pas spontanément pour positionner des lumières indirectes, mais qui peuvent être intéressants, comme des tablettes de fenêtres ou dans les chiens assis. Cette approche

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peut mettre en valeur un élément architectural, le souligner avec une lumière délicate, qui va ensuite se diffuser dans le reste de la pièce. » DU BON USAGE DE LA LED L’usage de LED (light-emitting diode) s’est très largement généralisé, surtout depuis la suppression du marché des ampoules à incandescence. « Toutefois, le potentiel des LED n’est pas exploité à son maximum. On pourrait les utiliser de manière beaucoup plus délicate, plus poétique, imaginer un papier peint parsemé de petites LED ou une surface vitrée animée par des LED… L’industrie restreint beaucoup les possibilités de cette technologie, qui pourrait pourtant proposer beaucoup plus que ce qu’on trouve

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Photo : Christoph Weber

actuellement. » Mais les LED offrent une grande efficacité lumineuse et des économies d’énergie et d’entretien qui sont très appréciables. C’est pour cela que leur usage s’est tant répandu.

Dans cette salle de bains dessinée par NJOY, on trouve à la fois un éclairage soutenu au niveau du miroir, un éclairage indirect plus doux pour l’ambiance, et un spot intégré dans le sol de la terrasse pour prolonger la perception de l’espace.

QUEL ÉCLAIRAGE DANS LES PIÈCES À VIVRE ? Si le choix de la technologie d’éclairage n’est donc plus vraiment une question, il convient toutefois de ne pas se tromper dans les intensités de lumière, car celles-ci diffèrent d’une activité à l’autre. « Mes clients ont souvent peur que leur salon ne soit pas assez éclairé, avoue la spécialiste. C’est typiquement une pièce où des spots au plafond ne sont absolument pas utiles, car placés trop loin des éléments à éclairer, et créent de nombreuses zones d’ombre. Il vaut mieux étudier quelles sont les sur faces qui doivent être touchées par la lumière et avoir plusieurs sources, comme je l’ai déjà expliqué. Toutefois, les lustres peuvent conserver un intérêt décoratif, ou un réel intérêt s’ils sont placés au-dessus d’une table à manger. Mais un lustre central dans un salon n’est pas la meilleure manière d’éclairer cette pièce. Bien qu’il n’y ait pas de solution type, je préconise quand même de réfléchir à intégrer de la lumière dans des éléments de mobilier, d’avoir une lampe de lecture avec une lumière directe dirigée qu’on pourra déplacer au gré de ses envies, et de positionner des lumières indirectes dans les coins, par exemple. » Dans la cuisine, par contre, on privilégiera les lumières directes sur le plan de travail et la zone de cuisson, tout en ayant une lumière d’ambiance qui pourra être indirecte, sur tout pour les cuisines ouvertes. « Idéalement, il faut pouvoir séparer la zone de préparation et la zone de repas ou, à défaut, pouvoir faire varier l’intensité pour qu’elle corresponde aux différentes activités. Il faut aussi veiller à pouvoir éteindre les lumières des hottes, qui ne sont pas toujours de très bonne qualité, note l’architecte éclairagiste. Il ne faut pas oublier non plus qu’on ouvre les meubles de sa cuisine, et qu’il peut être intéressant d’avoir de la lumière à l’intérieur de ses placards, spécialement pour ceux qui sont profonds. » Pour les cuisines ouvertes, il ne faudra pas omettre de garder une vision d’ensemble avec le salon et éviter que la lumière d’ambiance de la ARCHITECTURE

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cuisine ou même celle pour les zones de travail et de cuisson ne parasitent celle du salon, et inversement. LA LUMIÈRE DANS LES PIÈCES SECONDAIRES « Les chambres sont des espaces généralement faciles à éclairer, déclare Maria Luisa Guerrieri Gonzaga. De manière simplifiée, il faut placer deux sources de lumière au niveau de la tête de lit – des lampes de lecture orientables de part et d’autre du lit – et une lumière d’ambiance indirecte. Si la chambre dispose en plus d’un balcon, il pourra être intéressant de mettre une lumière à l’extérieur qui éclaire de manière discrète cet espace et offre ainsi une ouverture visuelle au-delà des murs de la chambre. » Souvent attenantes aux chambres, les penderies doivent être correctement éclairées. « Dans cet espace, le choix de la couleur de la lumière est très important pour ne pas dénaturer la couleur des vêtements. » Pour les salles de bains, l’approche est un peu différente. « On a besoin d’un éclairage soutenu au niveau du miroir pour pouvoir correctement se raser ou se maquiller. Pour cela, il convient de placer une lumière qui aille en direction du visage sans pour autant éblouir. Dans le reste de la pièce, il sera intéressant de disposer des lumières indirectes qui permettront de créer une ambiance calme et relaxante, si désiré. C’est pour cela qu’il est bien de demander aux électriciens de mettre en place au minimum deux circuits et de les équiper de câbles à cinq fils sur lesquels pourront être branchés des variateurs. Ainsi, les utilisateurs pourront faire varier l’intensité de la lumière en fonction de l’ambiance recherchée. Ce n’est pas un grand surcoût et cela apporte beaucoup de confort. » LES ZONES DE PASSAGE Les escaliers sont, par contre, un espace plus difficile à éclairer et demandent une bonne adaptation à l’espace disponible. « Cela dépend beaucoup des dimensions et du volume de l’escalier. On peut envisager, par exemple, un lustre qui embrasse la hauteur de l’espace ou un éclairage direct au niveau des marches. Là encore, il n’y a pas de solution type », avoue l’architecte éclairagiste. 105


Pour les couloirs, qui sont, par définition, des zones de passage, un éclairage fort n’est pas nécessaire. Une bonne lumière d’ambiance peut suffire. Toutefois, c’est aussi souvent un espace où l’on aime accrocher des photos ou des tableaux. Dans ce cas, un éclairage par spots orientables au plafond peut être une bonne option. On peut aussi choisir d’installer des éclairages encastrés qui descendent sur le sol pour éclairer le chemin. Il ne faut pas oublier non plus que la lumière permet de fragmenter l’espace et qu’en fonction du type d’éclairage choisi, un couloir peut sembler plus long ou plus court. LES COULEURS DE LA LUMIÈRE Enfin, il conviendra de se poser la question de la couleur de la lumière. « En fonction de sa culture, on n’aborde pas la couleur de la lumière de la même façon. Les peuples du sud ont tendance à rechercher une lumière claire, alors que ceux du nord recherchent une lumière plus chaude. Au Luxembourg, on utilise fréquemment un éclairage à 3 000 kelvins, alors qu’en Belgique, le 2 700 K est courant. En Italie du Sud, on sera plus proche des 4 000 K tandis qu’à l’opposé, 106

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dans les pays nordiques, on privilégiera un éclairage à 2 400 K. En fonction de sa culture, on peut aussi rechercher différents effets de lumière : les Russes ou les personnes en provenance des Émirats arabes unis apprécient beaucoup les lumières avec une certaine brillance, synonyme pour eux d’opulence, alors que les Japonais, par exemple, sont plutôt à la recherche d’une lumière délicate et accordent une grande importance à l’ombre. Il y a donc différentes approches culturelles dont il faut tenir compte lorsqu’on conçoit un éclairage pour un espace domestique. » Il est aussi possible de faire varier les couleurs de lumières : une lumière chaude sera parfaitement adaptée à un éclairage dans une niche, tandis qu’une lumière plus froide conviendra mieux à un éclairage général. Pour faciliter ces choix, le marché propose aussi des solutions intéressantes : des luminaires « Dim-to-Warm », c’est-àdire équipés de variateurs qui modifient à la fois l’intensité et la couleur de la lumière. Plus l’intensité baisse et plus la lumière devient chaude. Cela permet de créer aisément des atmosphères intimes et conviviales, tout en bénéficiant d’un éclairage ◼ plus fort quand cela est voulu. ARCHITECTURE

Lumière d’ambiance pour cet espace piscine imaginé par NJOY et qui assure un moment à la fois sportif et relaxant.

Photo : Olivier Götz

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C O N S E I L S P R AT I Q U E S

LUMIÈRES EXTÉRIEURES En plus d’éclairer l’intérieur de sa maison, il est également possible d’éclairer les extérieurs. Que ce soit les chemins, les jardins ou la façade, chaque espace requiert des solutions adaptées. Patric Wagner, éclairagiste et responsable du magasin Wagner Designlighting, détaille quelques propositions. Auteur

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Céline Coubray


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ARCHIDUC 19 La lumière doit toujours être orientée vers une surface ou un objet.

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Photo : Occhio

a première idée qui vient lorsque l’on parle d’éclairage extérieur est l’éclairage de la porte d’entrée et de la façade principale. Mais sur ces deux points-là, Patric Wagner réfute tout de suite des idées reçues. « Une des premières choses à éviter est d’utiliser une lumière directe pour la porte d’entrée, comme on en trouve sur 80 % des maisons au Luxembourg. L’effet d’éblouissement se produit, la pupille se rétracte, ce qui a pour conséquence de diminuer la qualité lumineuse perçue. Je préconise plutôt un éclairage indirect ou l’utilisation d’un luminaire à lentille, ce qui évitera l’effet d’éblouissement ­ ’éclairer correctement tout en permettant d la zone de la porte. » Et en ce qui concerne l’éclairage de la façade principale, son avis est encore plus tranché : « Personnellement, je ne conseille pas d’éclairer la façade principale d’une maison particulière. Je pense que ce type d’éclairage est plus adapté pour des bâtiments publics ou d’entreprises, qui ont besoin d’une certaine représentation. Pour les maisons privées, je recommande un peu de modestie, et cela évite aussi d’attirer les mauvais regards sur votre domicile. » Quant aux lumières avec détecteur de présence, « peu sont véritablement efficaces sur le marché, et [elles] peuvent se déclencher inutilement, ce qui est plus souvent une source de stress que de confort ». ÉCLAIRER LE JARDIN À l’arrière de la maison, en revanche, l’éclairage peut jouer un rôle plus important. Dans le jardin, en particulier, de nombreuses solutions peuvent être mises en place. « Éclairer son jardin permet d’étendre la perception de son espace de vie une fois la nuit tombée. Plutôt que de se trouver face à un mur noir lorsqu’on regarde par la fenêtre en hiver, on peut profiter de la vision de son jardin s’il est éclairé. 109


Pour les chemins, l’éclairage des plates-bandes autour peut suffire.

La lumière peut être orientée vers les végétaux, de préférence ceux qui restent feuillus une grande partie de l’année.

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Cela évite aussi tout sentiment d’insécurité, car on peut voir ce qui se passe dans cet espace. Un bon éclairage de son jardin a donc un effet rassurant, apporte du confort puisqu’on maîtrise visuellement son terrain, et joue aussi un rôle décoratif. » Pour y parvenir, Patric Wagner propose de disposer des sources lumineuses à différents endroits du jardin, mais toujours orientées vers des murs, des plantes ou des arbres. « Cela ne sert absolument à rien de disposer une source lumineuse directement orientée vers le ciel. Par exemple, des spots intégrés dans une terrasse avec un faisceau dirigé à la verticale n’éclairent pas la terrasse et risque en plus d’éblouir les usagers. Pour qu’elle soit efficace, la lumière doit se réfléchir sur une surface. Il faut donc

­ iriger les faisceaux lumineux en biais, en d direction d’un mur ou d’un arbre par exemple. » Il conviendra aussi de choisir d’éclairer des plantes qui restent feuillues en hiver, comme les lauriers, les bambous ou les herbes de la pampa, entre autres. L’éclairage du jardin est aussi à envisager en fonction des saisons, les besoins n’étant pas les mêmes en été et en hiver. « En été, on utilisera plus l’éclairage de sa terrasse, alors que celle-ci n’aura qu’un intérêt moindre en hiver. » En ce qui concerne les chemins, plusieurs solutions sont possibles. « On peut choisir d’implanter des petits poteaux qui éclairent directement la surface du sol. Mais l’éclairage d’ambiance des plantes peut souvent suffire à éclairer les chemins. » Par ailleurs, il faudra veiller à bien choisir la couleur de la lumière. Pour les plantes, il est intéressant d’utiliser une lumière froide, entre 3 000 et 4 000 kelvins, car cela amplifie la couleur verte des végétaux. Par contre, pour une surface en bois, un mur ou un chemin, 2 700 kelvins sont plus appropriés. Autour de la terrasse, une lumière un peu froide peut être intéressante, pour ne pas renforcer l’impression de chaleur en été. LUMIÈRE ET POLLUTION Il faut bien évidemment toujours veiller à conserver un éclairage qui ne puisse pas perturber le voisinage. Mais il existe aussi une pollution à laquelle on ne pense pas en matière d’éclairage des jardins, c’est l’apport de lumière artificielle qui perturbe le cycle des végétaux. « Il ne faut pas oublier que les plantes sont sensibles à la lumière. En éclairant artificiellement son jardin, on modifie le cycle naturel d’apport lumineux. Pour remédier à cela, des systèmes automatiques peuvent être mis en place. Grâce à un système domotique et une technologie intelligente, ­l’intensité lumineuse peut être modulée en fonction du lever et du coucher du soleil ou encore de la lumière de la lune. » Il est aussi possible de réguler l’intensité de chaque source lumineuse. Il n’est pas forcément nécessaire d’utiliser son éclairage à 100 % tout le temps. Une intensité baissée à 50 % ou même 20 % peut suffire pour obtenir l’effet escompté sans ajouter trop de lumière artificielle. En procédant ainsi, on respecte davantage le rythme naturel des plantes. ◼

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Photos : Occhio, IP44

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AMÉNAGEMENT INTÉRIEUR

Photo : Georges Zigrand

LUX DESIGNED IN LUX À l’occasion de ce dossier spécial, ARCHIDUC a regroupé quelques luminaires imaginés par des designers travaillant au Grand-Duché. Passage en revue de quelques-unes de ces créations lumineuses « designed in Luxembourg ». Auteur

Céline Coubray

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ans le cadre de la rénovation du château de Bourglinster, pilotée par le Service des sites et monuments nationaux en 2018, Georges Zigrand a créé une lampe sur pied dénommée Zitzwitz. Le nouvel aménagement étant une recherche de simplicité contemporaine sans être stérile, le mobilier qui y a été intégré répond à cette même approche. « Ces luminaires sont entièrement faits sur mesure, y compris l’électronique, explique Georges Zigrand. La tige en hêtre massif tourné en CNC contraste avec les têtes en aluminium noir fraisé qui accueillent les LED, créant un rapport entre tradition et innovation. » La lampe dispose d’un variateur et les disques LED peuvent être pivotés sans fin. La couleur de la lumière est chaude (2 700 kelvins), ce qui est peu fréquent pour les lampes LED et évoque plutôt la couleur de la lumière des lampes anciennes. 112

Cette lampe dessinée par Georges Zigrand est réalisée grâce à un pied en hêtre et des têtes en aluminium.

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HABITAT / X X X X X X X X X X X X X X X X X

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Une tout autre approche a été envisagée par Dante pour Nightingale. Cette lampe de table dessinée par Christophe de la Fontaine et réalisée en collaboration avec Rosenthal dévoile un caractère précieux avec son anneau en porcelaine et sa lanière de cuir qui sert de poignée pour la déplacer. C’est en fait l’anneau en ­porcelaine qui permet la réflexion de la lumière, renversant par là même l’orientation habituelle des abat-jour. Le corps de la lampe évoque le regard d’une ­lanterne ancienne, donnant une impression de déjà-vu tout en développant une écriture résolument contemporaine.

Cette lampe profite de la blancheur de la céramique pour diffuser la lumière.

Photos : Tom Di Maggio, Dante

Lucia est une lampe en bois connectée dessinée par l’architecte Jean-Paul Carvalho.

C’est aussi l’éclairage LED qu’a choisi ­l’architecte Jean-Paul Carvalho pour son prototype de lampe Lucia (2016). « Cette lampe sensorielle et connectée s’inspire des lampes industrielles traditionnelles, tout en s’adaptant aux nouvelles technologies », explique l’architecte. Réalisée en bois, elle propose trois sources lumineuses différentes et s’adapte à toutes les ambiances. L’éclairage indirect situé à l’arrière procure une lumière douce et tamisée, alors que l’éclairage situé au niveau de la tête orientable apporte le confort nécessaire pour lire ou travailler. Il est aussi possible de créer une lumière d’ambiance personnalisée à l’aide des ­différents choix de couleurs et de nuances de blanc que l’on peut programmer à l’aide d’un téléphone ou d’une tablette. La lampe peut être intégrée à un système de domotique. Grâce à son pilotage via une appli, la lumière de cette lampe peut servir de réveil, de veilleuse pour les enfants, indiquer des notifications… En plus de son objectif utilitaire, le projet avait également un volet social puisqu’il était prévu que la lampe soit montée par des personnes en réinsertion professionnelle. ARCHITECTURE

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On retrouve également ce caractère contemporain dans Unibody Lamp, ­dessinée par Kianpour & Partners. Réalisée à l’aide de plaques de métal thermolaquées et pliées, cette lampe affiche une forte volonté de réduction des matériaux et des formes. « Nous voulions produire cette lampe au Luxembourg, explique Reza Kianpour, et pour des raisons économiques, nous voulions réduire la lampe au strict minimum afin que son prix reste accessible. » Le métal est choisi en hommage à l’industrie sidérurgique du Luxembourg. La source de lumière est indirecte et est équipée d’un variateur. Lorsqu’elle est allumée, la lampe disparaît dans l’ombre de la lumière d’ambiance. Éteinte, en revanche, elle se démarque par sa silhouette prononcée, mais minimale et atemporelle. Un câble en textile apporte une seule touche de couleur et un élément graphique, tout en devenant un élément distinctif. Fait pour être vu et remarqué, ce câble souligne encore un peu plus l’architecture géométrique de cette création.

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Le graffeur Stick a personnalisé des exemplaires d’Unibody.

La lampe Unibody est l’expression minimale des composants d’un luminaire. 03

La lampe Pinecone d’Olaf Recht est inspirée de la forme d’une pomme de pin (voir aussi page 162). 04

Bulle d’Ardoise met en œuvre un matériau original pour un luminaire : de l’ardoise. 114

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Photos : Mathieu Martin Delacroix, Kianpour & Partners

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Enfin, le designer Olaf Recht a conçu plusieurs modèles de lampes (voir aussi page 162). Parmi ses modèles les plus récents, la suspension Pinecone, imaginée en collaboration avec Charlotte Høncke, est éditée par BoConcept. Le dessin de cette suspension est inspiré, comme ­l’indique son nom, d’une pomme de pin trouvée sur une plage au Danemark. D’abord éditée en cuivre et aluminium, la dernière version de cette lampe est en laiton. Si la source lumineuse est principalement dirigée vers le bas, la lumière passe également entre les anneaux et se reflète sur le métal. C’est avec un tout autre matériau que Bulle d’Ardoise a été réalisée, puisque cette lampe sur pied présente un abatjour en pétales d’ardoise assemblés sur une structure en laiton et bois. Ce contraste confère une matérialité toute particulière à cette lampe. Elle a été inspirée du toit d’une ferme en Bretagne et présentée à l’occasion de l’exposition Ruptures Bretonnes pour Henriot, ainsi que dans l’exposition De Mains de Maîtres en 2018. Et pour terminer, la lampe de table Paddle présente, quant à elle, une forme complexe à obtenir, qu’il a été possible de réaliser grâce à la technique du bois tourné et au savoir-faire de la menuiserie Modulor. Le bois transmet une sensation de chaleur, une impression naturelle. La lumière est transmise de manière indirecte puisque réfléchie sur l’élément en bois, ce qui crée une lumière très chaleureuse. Le bras est équipé d’une prise en main cylindrique qui cache aussi un variateur. Cet élément sert également de contrepoids qui permet de faire pivoter le bras sur un axe pour orienter la lumière. ◼

Photos : BoConcept, Olaf Recht

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La lampe Paddle est le résultat d’un savoir-faire avancé en travail du bois. ARCHITECTURE

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HABITAT / SPORTS

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SPORTS Le sport peut se pratiquer en pleine nature, mais aussi en intérieur, dans des bâtiments sportifs conçus par les architectes. Zoom sur quelques chantiers emblématiques récents, au Luxembourg et en Grande Région. 116

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HABITAT / SPORTS

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S TA D E N AT I O N A L

AVANT LE COUP D’ENVOI Le stade national de Luxembourg, encore en construction à la Cloche d’Or, accueillera à partir de l’automne 2020 des matchs de foot et de rugby. Un équipement national amené à devenir un nouveau point de rassemblement populaire.

Auteur Céline Coubray Photographe

Patricia Pitsch

ARCHITECTURE

Le gros œuvre du stade est quasi fini et la plantation du gazon va pouvoir commencer.

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HABITAT / SPORTS

Au sommet de la structure métallique, des poteaux attendent les éclairages.

C’

est une construction au cœur de toutes les attentions et chère aux nombreux passionnés du ballon, qu’il soit rond ou ovale. Le stade national est en construction à la Cloche d’Or et sa silhouette est désormais bien visible depuis les alentours. L’actuel stade Josy Barthel étant devenu vétuste et ne répondant pas aux normes pour accueillir des rencontres internationales, il a été décidé de construire un nouvel équipement sportif permettant l’organisation de matchs internationaux de football et de rugby. Si, pendant un temps, une nouvelle construction avait été envisagée sur le même terrain de la route d’Arlon, cette option a été

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écartée pour cause de problèmes liés à l’accessibilité, aux nuisances pour le voisinage, aux exigences de sécurité… La Ville de Luxembourg a donc recherché d’autres terrains et a trouvé à Gasperich une localisation qui lui semblait intéressante puisqu’à proximité des axes routiers, à l’écart des habitations, dans une zone qui serait de toute façon en travaux avec le développement de la Cloche d’Or… Une fois la question de la propriété des terrains résolue (une partie du site envisagé était entre les mains d’un propriétaire privé), le projet a pu se développer. La Ville de Luxembourg, qui est le maître d’ouvrage, a organisé un appel à candidatures en 2014. Sur les 25 dossiers

remis, et les six restants estimés conformes, c’est le groupement composé de Gerkan, Marg und Partners Architekten et de Beng Architectes Associés qui a été retenu par le jury. Ce choix de sélection avait été justifié à l’époque comme étant un gain de temps considérable par rapport à un concours d’architecture, qui « aurait fait perdre au moins un an », avait alors précisé Lydie Polfer, bourgmestre de la Ville de Luxembourg, qui devait agir dans un contexte de course contre la montre puisque la construction devait être réalisée en deux ans. Il faut également préciser que la commande ne porte pas uniquement sur la construction d’un stade, mais également

ARCHITECTURE


HABITAT / SPORTS

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Les gradins sont réalisés en béton et seront équipés de sièges reprenant les couleurs du drapeau.

sur la réalisation d’un bâtiment pour le Service des sports de la Ville de Luxembourg et d’un parking pour officiels, transformable en place multifonctionnelle. C’est donc tout un ensemble qui doit conserver une certaine homogénéité dont il est question. DES NORMES INTERNATIONALES Une fois le groupement de maîtrise d’œuvre constitué, le projet a pu avancer. Le cahier des charges a dû être rédigé pour répondre aux normes prévues par la Fifa / UEFA pour un stade de catégorie 4, ainsi qu’aux normes exigées par World Rugby. « Cette classification du stade a

déterminé une grande partie du programme de construction, puisque le nombre de vestiaires est imposé, tout comme les équipements nécessaires pour le business club ou encore le cheminement des joueurs, par exemple », explique Carine Kieffer, architecte auprès du Service des bâtiments de la Ville de Luxembourg. Le stade est une construction en béton sur laquelle vient s’ajouter une structure métallique. Au total, il contient 9 385 places assises et couvertes qui sont réparties sur 14 rangées autour d’un terrain mélangeant herbe synthétique et naturelle. Les gradins seront prochainement équipés de sièges qui déclineront les couleurs du drapeau national.

ARCHITECTURE

À cela s’ajoutent des espaces VIP, des kiosques à nourriture, un business club avec une cuisine, des salles et des locaux pour la presse, sans oublier des vestiaires pour les joueurs et toutes les fonctions auxiliaires, ainsi que des locaux pour la sécurité ou un fan shop. Toutes ces fonctions sont regroupées dans un bâtiment haut de trois étages et contenu dans une enveloppe thermique située sur le côté sud. « Le positionnement de la sécurité, des forces de police et du CGDIS dicte beaucoup d’éléments dans le fonctionnement du stade, explique Carine Kieffer. Il faut donc répondre à tous ces ensembles de paramètres pour construire ce nouveau stade, 119


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HABITAT / SPORTS

La façade se compose d’éléments métalliques positionnés de manière décalée.

en plus de penser au confort des joueurs UNE IMPLANTATION et des spectateurs. » EN LIEN AVEC LE SITE Dans les tribunes, un espace est Le terrain n’est pas totalement plat et la dédié aux fans les plus remuants. « Ils topographie a donc dû être prise en se situent en diagonale directe avec le considération dans la construction. « Le poste de surveillance générale du stade tram ne peut monter une pente trop raide et sont positionnés de manière à pou- et il a donc fallu envisager un chemin voir être évacués rapidement et sans d’accès correspondant à cette contrainte. g ê n e r l e f l u x g é n é r a l d e v i s i te u r s , Aussi, pour éviter de faire de grands terexplique l’architecte. Il y a aussi des rassements, les architectes ont proposé contraintes liées aux retransmissions de travailler sur différents niveaux. Le bâtiment qui accueille, entre autres, le télévisées. Les positions des caméras business club sert de transition entre le sont déterminées par l’UEFA, tout niveau haut de la rue et le niveau plus bas comme la surface qui doit être rendue du terrain. La place multifonctionnelle disponible pour les journalistes. Autant latérale se trouve quant à elle au niveau d’éléments totalement nouveaux par -4,5. Cette topographie particulière s’exrapport au stade Josy Barthel. » 120

plique aussi en partie par la présence d’un cours d’eau qui a dû être dévié », précise Carine Kieffer. AMBIANCE ET IDENTITÉ Qui dit stade dit ambiance. Mais au-delà de la ferveur des supporters, l’architecture peut aider à créer une atmosphère. C’est pour cela que les architectes ont choisi de réaliser une enceinte plus fermée que celle du stade Josy Barthel qui, en plus, présente un terrain séparé des spectateurs par une piste d’athlétisme, ce qui crée une mise à distance. Les tribunes sont ainsi surplombées par une structure en acier composée

ARCHITECTURE


HABITAT / SPORTS

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Au niveau de l’aile sud, un bâtiment haut de trois niveaux regroupe le business club, les salles de presse, les vestiaires…

d’éléments métalliques en forme de losanges et positionnés de manière décalée, créant un mouvement visuel. Cette par tie métallique s’apparente à un anneau en suspension autour du stade, un élément architectural qui signe l’identité de la construction, à l’intérieur et à l’extérieur, et dont le ressenti sera renforcé par un plan lumière une fois la nuit tombée. « Lorsqu’on pense à un stade national, on pense à un bâtiment iconique, souligne Carine Kieffer. Il est donc intéressant de créer une identité architecturale reconnaissable. C’est le rôle que joue cette façade en trois dimensions, animée par un jeu de lumière. Le fait d’avoir un éclairage scénique positionne le stade

comme un repère urbain et signalera qu’il est en activité. Les architectes s’amusent d’ailleurs souvent à dire qu’il faut concurrencer le château d’eau voisin, qui joue lui aussi un rôle de landmark ! » Au sommet de cette structure en acier, des poteaux découpent régulièrement le pourtour. Ils servent de support aux spots qui éclairent le terrain. « Nous avions soit le choix de positionner de grands mâts avec un éclairage très puissant, mais qui auraient détruit l’unité du volume et l’homogénéité de l’espace, soit plusieurs spots moins puissants et positionnés régulièrement autour du terrain. C’est l’option qui a été privilégiée », explique Carine Kieffer. Un bandeau relie ces différents mâts et ren-

ARCHITECTURE

force le sentiment d’être à l’intérieur d’une enceinte. De plus, ce bandeau continu, qui se voit de l’extérieur, reprend les dimensions du terrain. C’est donc une projection symbolique du terrain vers l’extérieur. PAS SEULEMENT DES MATCHS Latéralement, un parking aérien de 150 places réservées aux « officiels et autres » fait partie du cahier des charges imposé par l’UEFA. Comme le terrain de sport ne peut pas accueillir d’autres événements que des matchs, car les circuits d’évacuation de personnes ne sont pas prévus pour cela, la Ville de Luxembourg a choisi d’optimiser cet équipement et de 121


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HABITAT / SPORTS FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Ville de Luxembourg Coordination générale Paul Wurth Geprolux Architectes Gerkan Marg und Partner avec Beng Architectes Associés Ingénieurs génie civil Schlaich, Bergmann + Partner avec TR-Engineering Ingénieurs génie technique ZWP avec Luxautec Acoustique, installations techniques de multimédia Graner Peter et Associés Bureau de contrôle technique Vincotte Organisme agréé Secolux Sécurité et santé ARGEST Étude de sol / sondage Grundbaulabor Expertise incendie HPP West Budget pour le stade 60,3 millions d’euros (subventionnés par le ministère des Sports à hauteur de 70 %, avec un plafond à 40 millions) + 16,56 millions de rallonge budgétaire Budget pour l’aménagement de l’aire de stationnement en place multifonctionnelle 791 826 € + 1,89 million de rallonge budgétaire (financé à 100 % par la Ville de Luxembourg)

À l’extérieur, la façade est bientôt terminée et la route se construit.

l’utiliser comme place multifonctionnelle en dehors du calendrier sportif. Il est donc équipé comme tel et des concerts de grande envergure pourront, par exemple, y être organisés. Il sera possible d’y accueillir 12 500 personnes debout ou 6 000 assises. « Cet espace a été conçu en collaboration avec le LCTO et le service de l’espace public, des fêtes et marchés de la Ville de Luxembourg, renseigne l’architecte. Comme il s’agit d’une place qui est desservie par le tram et qui se trouve à proximité du P+R, tout en étant suffisamment éloignée des habitations pour éviter les nuisances sonores, le site se prête bien à l’organisation de tels événements. » Il sera également livré au printemps 2020, tout 122

comme le stade, mais qui nécessitera plus de temps pour sa mise en service. LE SERVICE DES SPORTS En plus du stade et de la place multifonctionnelle, un autre bâtiment est également en construction sur le site. Il s’agit du nouveau bâtiment qui accueillera le Service des sports de la Ville de Luxembourg. « Ce chantier avance au même rythme que l’ensemble du chantier et il sera fini pour le début de l’année 2020. Le déménagement des équipes qui se trouvent actuellement dans les anciens abattoirs est prévu au printemps 2020 », détaille Carine Kieffer. Le bâtiment

regroupe des surfaces de bureaux, ainsi que des zones de stockage et de nombreux ateliers (mécanique, menuiserie…). Son intégration sur le site coule de source par la proximité de fonction. Haut de trois niveaux, il présente une façade composée de lamelles blanches qui font écho aux choix architecturaux du stade et créent donc un ensemble homogène. « La fin du chantier du stade est prévue pour mai 2020, mais plusieurs semaines seront encore nécessaires avant que sa mise en service ne soit effective », conclut Carine Kieffer. Quant à l’avenir du stade Josy ­Barthel, il dépend de la transformation du quartier du stade, qui fera prochainement l’objet d’un concours d’urbanisme. ◼

ARCHITECTURE



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ENTREPRISES & COLLECTIVITÉS / SPORTS

GRANDE RÉGION

RENOUVEAU DU STADE DE METZ Le stade Saint-Symphorien à Metz fait peau neuve, et sa nouvelle architecture portera un peu du Luxembourg en elle, puisque le bureau Moreno Architecture & Associés œuvre pour sa modernisation aux côtés du bureau allemand Fiebiger.

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ARCHITECTURE


Illustrations : Moreno Architecture & Associés

ENTREPRISES & COLLECTIVITÉS / SPORTS

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Depuis le sud-ouest, on perçoit bien le nouveau visage du stade.

Le nouvel habillage de façade laissera entrevoir, par transparence, la structure du stade.

ARCHITECTURE

L

e projet compte plusieurs interventions, à la fois de rénovation du stade, mais aussi d’expansion pour son centre d’entraînement. Tout d’abord, le stade Saint-Symphorien en lui-même va être rénové par les architectes ­Fiebiger, en collaboration avec Moreno Architecture & Associés. Si, à l’origine, seule la tribune sud devait être refaite pour août 2020, il s’agit désormais de revoir l’infrastructure plus largement. S’ajoutent les virages sud-est et sud-ouest, qui seront livrés pour août 2021. Ces travaux seront l’occasion de réaliser une harmonisation architecturale de l’ensemble du stade, et un parvis piéton à l’arrière de la tribune sud va être installé, ce qui permettra de faciliter la gestion des flux. Par ailleurs, des travaux de rénovation sont envisagés : les tribunes est, ouest et nord basse vont être équipées de nouveaux sièges. Le système son et lumière va être refait dans son ensemble. Le contrôle d’accès va, lui aussi, être entièrement rénové, et le niveau de prestation du second œuvre sera plus haut de gamme. Ces différents aménagements permettront ainsi de gagner en place dans les tribunes, qui pourront compter 30 000 places, contre 25 600 précédemment. Actuellement, l’aile sud, démolie en mai 2019, est en train d’être reconstruite. Elle présentera une construction de 15 400 m2 répartis sur six niveaux qui accueilleront des espaces sportifs et médias, des espaces d’hospitalité et d’événements d’entreprise, un box présidentiel / club affaires (1 000 m2), 125


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des espaces grand public fermés et chauffés (8 000 m2 dont un auditorium de 250 places), un espace de coworking (2 000 m2), une régie et un PC sécurité. Le budget prévisionnel des travaux du stade est estimé à 60 millions d’euros. UN NOUVEAU CENTRE D’ENTRAÎNEMENT En plus du stade, Moreno Architecture & Associés réalise le nouveau centre d’entraînement du FC Metz, prévu dans le cadre de son expansion. Le club de foot professionnel, actuellement en ligue 1, est un des rares clubs pro en France à ne pas disposer d’un stade et d’un centre d’entraînement distincts. Pour remédier à ce sous-équipement, le club lorrain a signé un protocole d’accord avec Metz Métropole pour bénéficier, en location, du terrain de l’ancienne base aérienne de Frescaty avec un bail de 35 ans. Ce projet vient compléter les travaux de rénovation du stade Saint-­ Symphorien. Le FC Metz a demandé au bureau Moreno Architecture de concevoir les nouvelles infrastructures qui répondront aux besoins des sportifs professionnels et du groupe élite. UN PROJET EN TROIS PHASES D’une superficie totale de 31 hectares, le projet se développe au nord-est de l’ancienne base aérienne, à cheval sur les communes de Marly et d’Augny, et comprend trois grandes phases. Un bâtiment multifonctionnel vient d’être réalisé. Il comprend des vestiaires, une salle de musculation, un espace wellness, des bureaux administratifs et une salle de presse. Ce bâtiment est complété par une petite maison qui sert pour le gardien du site. Il s’agira aussi d’intervenir sur un ancien hangar à avion, encore en très bon état, pour le transformer en terrain de foot couvert, qui sera complété par deux terrains d’entraînement extérieurs en herbe. Puis, il faudra construire un bâtiment multifonctionnel réservé, celui-ci, au groupe élite. Ils pourront aussi utiliser quatre terrains d’entraînement et deux terrains de compétition avec tribunes. Ces équipements seront également utilisés pour les rencontres de l’équipe féminine. Enfin, la dernière partie du projet consistera à créer une résidence pour les joueurs, qui sera un véritable centre de vie permettant à ces derniers de passer l’intégralité de leur journée au centre d’entraînement. L’objectif est de pouvoir bénéficier de l’ensemble de l’infrastructure rénovée pour la reprise de la saison 2020-2021. Le budget prévisionnel total est estimé à 30 millions d’euros hors taxes, la première étape s’élevant à 10 millions d’euros hors taxes. Le projet du centre d’entraînement est entièrement financé par le FC Metz. ◼ 126

ENTREPRISES & COLLECTIVITÉS / SPORTS

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Les joueurs pourront bénéficier d’un nouveau centre de vie. 02

Vue aérienne nord du stade rénové.

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L’ancienne base aérienne sera retravaillée pour devenir un centre d’entraînement.

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ARCHITECTURE


ENTREPRISES & COLLECTIVITÉS / SPORTS

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FICHE TECHNIQUE Assistant du maître d’ouvrage Semaco Architectes Fiebiger/Moreno Architecture & Associés

Illustrations : Moreno Architecture & Associés

Bureau d’études ICR Bureau de contrôle Socotec

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Démolition Lingenheld Fondations profondes Durmeyer Gros œuvre et charpente métallique Groupement Demathieu Bard/Costantini Bureau d’études travaux préparatoires Nox ARCHITECTURE

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ENTREPRISES & COLLECTIVITÉS / SPORTS

ÉQUIPEMENT SCOLAIRE

UN COMPLEXE POUR CENTS La Ville de Luxembourg a confié au bureau allemand Auer Weber Architekten la conception d’un nouveau complexe sportif et scolaire, complété par un parking souterrain, au sud de l’école fondamentale du quartier Cents. Auteur Céline Coubray

C’

est sur un terrain à fort dénivelé, d’environ 10 m, que les architectes d’Auer Weber Architekten ont dû imaginer le nouveau complexe sportif relié à l’école de quartier, à Luxembourg-Cents. Le terrain présente, de plus, la particularité d’être séparé en deux parties par la rue Léon Kauffman. Cette dernière est par conséquent barrée en partie à la circulation et l’aménagement d’une place publique entre les bâtiments est rendu possible. Une aire de jeux est également créée, faisant de cet espace un nouveau centre pour le quartier. Le terrain était déjà précédemment occupé par un équipement sportif datant des années 1960, mais ce dernier a été démoli en 2016, lors d’une phase préparatoire au projet.

UN VÉRITABLE CAMPUS En plus de l’extension du bâtiment de l’école comprenant un nouveau foyer scolaire, des salles de classe pour l’enseignement précoce et préscolaire, une salle multifonctionnelle, une salle de bricolage, une bibliothèque et une cuisine pédagogique, Auer Weber Architekten a dessiné un nouveau centre sportif. Ce dernier se compose d’un hall semi-enterré de 45 x 30 m. Il est divisible en trois sections et équipé de gradins pour 150 spectateurs. En configuration non divisée, cet espace peut également servir de salle multifonctionnelle pouvant accueillir jusqu’à 460 personnes. La piscine, qui avait été détruite, est remplacée par un nouveau bassin de 15 x 25 m, qui prend 128

Plan d’implantation du projet. ARCHITECTURE

Illustrations : Auer Weber Architekten

Les façades des bâtiments sont largement vitrées pour faire entrer la lumière naturelle.


ENTREPRISES & COLLECTIVITÉS / SPORTS

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FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage Ville de Luxembourg Maître d’ouvrage délégué InCA Ingénieurs-Conseils Architectes, paysagistes Auer Weber Architekten, Georges Reuter Architectes, Gessweinlandschaftsarchitekten Ingénieurs génie civil TR-Engineering, Knippers Helbig Ingénieur génie technique Goblet Lavandier & Associés Hall sportif 6 400 m2

Coupes du centre sportif, du hall sportif et de la piscine. ARCHITECTURE

École 2 700 m2 Parking 2 900 m2 129


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ENTREPRISES & COLLECTIVITÉS / SPORTS

Une partie de la construction est semi-enterrée pour une meilleure intégration sur le site.

Les fenêtres sont équipées d’éléments verticaux en bois qui permettent le refroidissement nocturne des pièces.

Le nouveau complexe s’inscrit en douceur dans la topographie du paysage.

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UN PROJET ÉCONOME EN ÉNERGIE L’ensemble du projet est conçu pour répondre à une optimisation de l’efficacité énergétique globale des bâtiments. Aussi, la géométrie des volumes est volontairement compacte, les parois extérieures sont hautement isolées et il existe des séparations claires entre les espaces chauffés et non chauffés. Pour le chauffage du campus, les besoins sont garantis par une chaudière à pellets, installée dans la centrale technique de la piscine. La production d’eau chaude est assurée par les panneaux solaires thermiques qui sont installés sur le toit de la piscine. Les eaux usées du bassin servent au rinçage des toilettes. Les aménagements extérieurs sont réalisés de manière à conserver au maximum les arbres existants et préservent ainsi le caractère paysager du terrain. La livraison du projet est attendue ◼ pour juillet 2020.

ARCHITECTURE

Photos : Georges Reuter Architectes, Illustration : Auer Weber Architekten

place au niveau du plafond du hall sportif. Au niveau supérieur de la piscine se trouve une salle de musculation, ainsi qu’un dojo. Pour compléter ces équipements, un nouveau parking souterrain de 95 places se déploie sous le bâtiment scolaire et la place publique aménagée entre le bâtiment sportif et le bâtiment scolaire. Les nouveaux édifices sont réalisés avec un parachèvement en béton architectonique préfabriqué. Un jeu régulier de vide et de plein donne du rythme à la façade. Les fenêtres sont divisées par des éléments verticaux en bois qui permettent le refroidissement nocturne des pièces.


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2001 / PROJETS

POR

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TRAIT Philippe Nathan a créé le bureau 2001 en 2010. Quatre ans plus tard, il est rejoint par Sergio Carvalho, qui devient partenaire. En moins de 10 ans, ce jeune bureau a réussi à se faire une place de choix dans le paysage de l’architecture au Luxembourg, grâce à une approche courageuse, et parfois radicale.

PORTRAIT

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« RETIRER LES COUCHES INUTILES »

Créé en 2010, le bureau 2001 illustre bien cette nouvelle génération d’architectes qui bouscule l’architecture au Luxembourg. Installé dans un premier temps au 1535° de Differdange, et maintenant dans ses propres locaux à Esch-sur-Alzette, le bureau est dirigé par Philippe Nathan, le fondateur, et Sergio Carvalho, son partenaire. ARCHIDUC est allé à leur rencontre. Auteur Céline Coubray Photographe

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Eric Chenal

PORTRAIT


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Pouvez-vous revenir sur la création de l’agence, qui fêtera ses 10 ans en 2020 ? philippe nathan Avant de créer 2001, je travaillais pour le bureau 51N4E à Bruxelles. En parallèle, je recevais des demandes de petits projets de clients privés au Luxembourg et je me suis très vite retrouvé chez le notaire pour fonder 2001. C’était une sorte d’opportunité et de prise de risque à la fois. Il ne faut pas oublier que Sergio et moi avons obtenu nos diplômes en pleine période de crise. Le contexte était donc très fragile. De plus, je n’avais alors aucun réseau au Luxembourg. J’avais certes une forte motivation et des intentions, mais j’entrais dans un écosystème que je ne maîtrisais pas totalement. L’échec était une probabilité, et mon retour à Bruxelles une considération. Mais cela ne s’est pas passé comme tel. pn Non, même si parfois la situation a été très critique. Mais Sergio est arrivé au bon moment, lorsque les projets prenaient de l’ampleur, en 2014, et que je ne pouvais plus continuer tout seul. Pouvez-vous nous expliquer le choix de votre nom ? pn Au moment de fonder la société et donc de choisir un nom, nous avions trouvé deux tendances dans les dénominations de bureaux d’architecture : d’un côté, une famille et génération d’architectes qui signaient sous leur nom – Jim Clemes, Tatiana Fabeck… –, et de l’autre, une famille qui utilisait des noms plus abstraits – Metaform, Polaris, Planet+. Je voulais un nom d’une abstraction totale, qui puisse masquer le fait que nous sommes architectes, car l’ambition au départ était aussi de faire des projets autres que des projets strictement architecturaux, comme la rédaction d’articles, de l’enseignement, des installations artistiques… Nous envisagions la structure comme ouverte au changement, presque comme une coopération. Nous avons aussi choisi 2001 car c’est la première année du 21e siècle, période dont nous faisons totalement partie, et parce que c’est une date charnière au niveau mondial du point de vue géo- et sociopolitique – avec le premier forum social à Porto Alegre, les émeutes au sommet européen de Gotheburg –, un moment où cet embrasement de la globalisation a commencé à basculer avec

Une grande ouverture a été aménagée pour la salle de réunion dans l’ancienne étable transformée en bureaux.

les événements du 11 septembre. Et il y a bien évidemment une référence au film 2001, l’Odyssée de l’espace et au monolithe, une architecture simple et banale, mais totalement raffinée et esthétique qui, à chaque apparition, interagit avec son environnement. C’était donc une manière très naïve de dire qu’au 21e siècle, le rôle de l’architecture sera réduit et épuré au maximum, mais aura un impact maximum. Comment vous êtes-vous connus ? pn À La Cambre de Bruxelles. Et vous Sergio, quel a été votre parcours professionnel avant 2001 ? sergio carvalho J’ai travaillé pour Teisen-Giesler Architectes pendant deux ans. J’y ai eu une expérience très enrichissante, mais il me manquait l’indépendance. Après une tentative de travailler au Portugal qui s’est transformée en voyage de recherches et d’études, je suis retourné en Belgique où j’ai travaillé pendant trois ans en tant qu’indépendant et multiplié les collaborations avec d’autres bureaux. Puis je suis rentré au Luxembourg, en pensant que ce n’était qu’un épisode, mais cela a duré puisque je me suis associé avec Philippe. PORTRAIT

Pouvez-vous nous pointer quelques références importantes pour vous ? pn Parmi nos références, il y a évidemment le monolithe de 2001, mais aussi une photo de Bernd et Hilla Becher prise aux Terres Rouges, conservée au MoMA, qui montre l’imbrication entre l’industrie et la ville, dans une excitation presque métropolitaine. Du côté des architectes, je pourrais citer Lina Bo Bardi, notamment pour le Musée d’art de São Paulo, qui est un équilibre entre un travail audacieux à l’échelle urbaine et la grande sensibilité des détails. Mais aussi Kevin Roche et son Veterans Memorial Coliseum, qui est un bâtiment toujours d’actualité pour son imbrication de fonctions. Toute l’approche de Bunshaft, pour la cohérence esthétique et architecturale. Il y a aussi Artigas et la fac d’architecture de São Paulo, qui permet de très grands rassemblements. Sans oublier des exemples plus locaux comme la centrale thermique à Esch, qui témoignait d’une capacité spatiale qu’il aurait été intéressant de reprogrammer. Il y a aussi les 10 principes sur le design de Dieter Rams. Ces différentes références, qui fluctuent avec le temps, permettent aussi de maintenir une culture commune au bureau. 135


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2001 / PROJETS

Nous aimons regarder ailleurs pour continuer à apprendre et pour enrichir notre travail et le débat sur l’architecture. sc

Nous n’avons plus de place ou de ressources pour faire de la décoration. P H I L I P P E N AT H A N

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Vos projets témoignent souvent d’une réduction de matériaux et de moyens. Pourquoi ? pn Nous essayons de construire une sorte d’« essentialisme », un terme qui est plus utilisé en anglais, et qui signifie une réduction de l’architecture aux éléments essentiels, aussi bien au niveau de la structure que de la technique, ou du point de vue thermique, et ce à tel point que si on enlève un seul élément, cela ne fonctionne plus. C’est aussi un moyen de survivre dans un contexte où nous étions nouveaux, jeunes, dans une position extrêmement fragile. Nous évitons absolument le façadisme, car c’est en totale incohérence avec les urgences de notre ère. Nous n’avons plus de place ou de ressources pour faire de la décoration. Par ailleurs, le fait de travailler avec une économie de moyens permet aussi de répondre à des budgets limités. Il faut alors bien déterminer ce qui est superflu, ce qui est nécessaire. sc On a aussi conçu nos bureaux dans cette optique-là, pour montrer que l’architecture peut être limitée à certains matériaux sans perdre en qualité. Ce sont les gens qui font l’architecture et pas l’architecture qui s’impose aux utilisateurs. Vos projets sont aussi le fruit de recherches, de questionnements denses sur les programmes ou le contexte qu’il n’est peut-être pas toujours facile à faire comprendre aux clients. sc Il est vrai que nous remettons souvent les projets en question, que ce soit les questionnements des clients ou le cahier des charges des concours, mais toujours en collaboration avec la maîtrise d’ouvrage ou les techniciens des communes. On cherche les limites, jusqu’où il est possible de pousser le règlement des bâtisses. pn Nous devons trouver une symbiose entre une maîtrise d’ouvrage qui comprend les questions que nous reformulons, et des équipes administratives qui acceptent les questions que nous nous posons. Nous ne demandons pas nécessairement des dérogations fondamentales, mais il faut aller chercher de manière détaillée et collaborative la

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réponse administrative à des questions que nous jugeons cohérentes. Je pense que cette approche définit une nouvelle génération d’architectes qui comprend que l’architecte ne peut plus faire seul de l’architecture, mais qu’il doit traiter des outils spatiaux et programmatiques, reformuler des questions et essayer de mobiliser les bonnes personnes autour de la table pour mener à bien les projets. Est-ce que cela signifie que les règlements des bâtisses sont trop contraignants ? pn Honnêtement, ils sont par fois totalement ridicules. On comprend bien qu’il faut se protéger de certains abus, garantir une qualité minimale pour les utilisateurs, mais les règlements ne sont pas fédérateurs d’une intelligence architecturale. On pourrait prendre exemple sur le travail réalisé par Luigi Snozzi en Italie qui a réussi à réduire les 150 règlements d’un village à seulement sept tout en réussissant la densification de manière qualitative. sc Ils sont aussi souvent obsolètes aux niveaux thermique et technique. pn Mais certaines administrations en sont conscientes et sont preneuses d’initiatives. Ces questionnements sont aussi alimentés par votre expérience avec le milieu universitaire, dont vous êtes restés proches. pn La recherche a toujours été satellite au bureau. Un des défis en tant qu’enseignant (Philippe Nathan a été enseignant, notamment à l’Université libre de Bruxelles et à l’ETH de Zurich, ndlr) est d’essayer d’éviter de formater les étudiants, mais plutôt de les pousser à être critiques, sensibles à des contextes, des programmes. Cela est un challenge intellectuel, mais permet de s’ouvrir et d’éviter un dogme, ou de se retrouver avec une signature. Nous essayons d’être le plus sensibles, critiques et cohérents possible. sc Cela évite de faire une architecture de style. D’après vous, quelles sont les grandes urgences de l’architecture de notre époque ? pn Pour le résumer de manière assez naïve, je dirais que les relations sociales et les comportements sociaux sont impac-


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tés par les avancées technologiques. La manière dont on se déplace, communique ou travaille évolue et se transformera encore demain. La substance construite doit anticiper ou du moins permettre ces changements pour ne pas être obsolète sous peu. Et il y a globalement des questions d’urbanisation qui amènent des questions de ressources, de traitement de déchets, de mobilité et, pour le Luxembourg, des questions liées au sol : à qui appartient-il, comment l’utilise-t-on, comment le sol public est-il développé, exploité, transmis ?

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À l’intérieur du bureau, l’économie de moyens est assumée. 02

Les grandes baies vitrées permettent l’entrée de lumière naturelle vers les postes de travail. 02 03

Des cadres en souvenir de leur expérience à la Biennale de Venise.

Pourtant, vous traitez peu de projets d’urbanisme. pn On a vite compris qu’au Luxembourg, le marché des PAP et PAG est très spécialisé et qu’il y a des confrères compétents pour ces sujets. Nous sommes plus sensibles à des projets qui doivent être discutés, où il faut manipuler des scénarios. La seule expérience que nous avons eue en urbanisme était pour l’opération d’intérêt national (OIN) Alzette-Belval, pour laquelle nous avons développé un narratif et une vision territoriale pour la communauté de communes du Val d’Alzette. Comment abordez-vous la question du logement ? pn Les données de base pour le logement sont presque toujours les mêmes : une envie d’avoir un maximum de surface, mais des budgets serrés. Nous devons donc rendre les maîtres d’ouvrage attentifs à d’autres questionnements comme : qu’est-ce que la maison va pouvoir produire de plus ? La maison Fany, par exemple, est une maison unifamiliale utilisée en collocation avec un petit budget, mais elle dispose d’un garage qui peut à l’avenir être transformé en studio si besoin, car celui-ci est inclus dans l’enveloppe thermique. En tant qu’architectes, nous devons comprendre le terrain, le contexte, mais aussi ce qui définit les maîtres d’ouvrage, et ce au-delà de leur compte Pinterest. Des questions qui sont moins d’ordre esthétique mais qui relèvent plus du fonctionnement doivent alors être abordées. sc Nous devons aussi par fois appuyer sur le frein, car les ambitions sont hautes, mais le contexte économique ne le permet pas. C’est parfois difficile à faire comprendre.

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pn Nous devons alors agir presque comme un curateur et faire le tri parmi tous les désirs, les souhaits, les nécessités, les projections, les fantasmes. Il faut retrouver une ligne directrice pour aboutir à une architecture cohérente. Ce n’est pas toujours facile à faire comprendre, car nous sommes dans une culture de l’architecture de l’accumulation. sc Nous essayons de retirer au maximum les couches inutiles.

Votre pratique se caractérise aussi par des collaborations avec le milieu et les institutions culturels. Pourquoi ? pn À chaque fois que je travaille avec le milieu culturel, je ressens une collaboration fructueuse, une générosité sur les projets, une approche sans préjugé… Je PORTRAIT

suis architecte, pas artiste, mais j’essaie d’avoir une compréhension et une sensibilité pour le travail des artistes ou des institutions. C’est ainsi que j’ai réalisé, par exemple, une scénographie pour une exposition photo à la Kufa, participé à des projets avec le Casino Luxembourg et le Mudam. À partir de 2013, j’ai aussi eu des collaborations avec Bert Theis. Ces occasions sont des moments de fuite et d’émancipation intellectuelle, qui permettent de nous extraire de notre quotidien contemporain d’architectes quasi néo-prolétariens, où il faut produire sans cesse. La réflexion, la discussion et la production culturelle sont malheureusement de plus en plus évacuées de notre travail quotidien. Mais ces collaborations nous offrent l’occasion de nous concentrer sur une cohérence conceptuelle. ◼ 137


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PROJETS

Un voile, autant mur de rétention que mur d’escalade, sépare l’équipement de la route.

JOYPARK

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GALGEN+ STELLAR HERCULE PARKHOUSING MEDIK

Entre le voile et la plate-forme, des gradins et un plan incliné simulent la condition urbaine, dont l’équipement s’est vu expulsé. Le potentiel d’appropriations sociales y domine.

KITCHENSTORIES FANY MAISON (JEUNE) PEUPLE 138

PORTRAIT

Photos : Maxime Delvaux

GAFFELT+


2001 / PROJETS

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Le voile cadre une dalle épaisse ; une plate-forme pouvant supporter des modules de sports extrêmes aussi bien que des sculptures, des scènes, des foules.

JOYPARK Trauma agora – Le paysage porte de plus en plus de stigmates de l’économie des loisirs, dominante identitaire d’une société postindustrielle. Sectorialisés et repoussés des centres urbains, des équipements abstraits occupent des terrains marginalisés. Souvent ergonomiquement hautement spécialisées et réduites à une seule utilisation, ces structures sont dessinées sur des phénomènes sportifs fluctuants, voire éphémères. Des tendances culturelles, propres à une classe démographique.

FICHE TECHNIQUE

Cette exclusivité d’usage et d’usagers dévoile la gêne d’obsolescence, d’abandon, de ruine. L’antithèse de toute architecture publique, sous pression aujourd’hui de reproduire les gestes et les spectacles dont elle ne devrait qu’humblement offrir le support. Réduit à cinq éléments architecturaux, Joypark incite à la multitude d’usages, aux appropriations improvisées et non prévisibles, pour devenir équipement civique. Un artefact qui fait écho au paysage artificiel du Minett. PORTRAIT

Programme Park pour sports extrêmes et place publique Localisation Rumelange Maître d’ouvrage Ville de Rumelange Ingénieur Schroeder & Associés Surface utile 700 m2 Réalisation 2016

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ARCHIDUC 19

FICHE TECHNIQUE Programme Extension d’une maison Localisation Esch-sur-Alzette Clients Privés Ingénieur génie civil MyCon Surface construite brute 20 m2 Réalisation 2016-2019

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La toiture épaisse couvre intérieur et extérieur.

2001 / PROJETS

GALGEN+ Veranda chimera – Dans une situation complexe sur le plan du cadastre et de la topographie, d’impor tants terrassem e n t s o n t l i b é r é l ’e s p a c e nécessaire pour une terrasse rectangulaire. À l’image d’une place royale en milieu urbain, cette géométrie pure s’impose et articule les diverses conditions adjacentes ; la maison existante désaxée, les multiples voisins, l’important dénivelé, les paysages. Sur la place, un pavillon abrite le programme de base : une chimère entre cuisine et séjour. La toiture devient alors l’unique instrument architectural : une structure métallique exosquelette libère l’espace intérieur et intègre les techniques et un complexe végétalisé.

Les balustrades intègrent de la pierre naturelle et des morceaux de verre recyclé et contribuent à une riche expérience tactile et visuelle.

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STELLAR Logements contorsionnistes balconnés – L’extase de la promotion alimente une fragmentation d’un parcellaire déjà souvent précaire. La forme résiduelle du terrain en question : un losange. Condensées au centre du gabarit, les circulations communes définissent quatre entités par étage. Se développant linéairement le long des façades, les appartements se contorsionnent pour former des espaces convenables s’ouvrant complètement sur l’extérieur. Chaque pièce se prolonge vers le dehors. À l’arrière, les garde-corps en métal déployé s’immatérialisent pour ouvrir les logements sur le paysage. Côté rue, les balustrades en béton poncé privatisent les habitations.

FICHE TECHNIQUE Programme Logement collectif, 14 appartements Localisation Tétange Client Privé Ingénieur génie civil MyCon Ingénieur génie technique Dal Zotto Surface construite brute 2 046 m2 Réalisation 2016-2019

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PORTRAIT

Photos : Maxime Delvaux, Ludmilla Cerveny

La cuisine est conçue comme un sideboard flottant dans le pavillon vitré.


2001 / PROJETS

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ARCHIDUC 19 FICHE TECHNIQUE Programme Maison unifamiliale Localisation Mondorf-les-Bains Client Privé Ingénieur génie civil MyCon Surface construite brute 446 m2 Réalisation 2015-2018

HERCULE

Photos : Maxime Delvaux

Pente résiduelle terraformée – L’ h é r i t a g e d e d e u x p a r c e l l e s l a i s s é e s va c a n te s a r e n d u l a construction d’une maison unifamiliale possible pour un jeune couple. Le terrain trop étroit pour le programme désiré, les parties techniques et les espaces de vie ont été noyés dans la pente, s’articulant autour d’un vaste patio. Les chambres et les salles de bains sont condensées le plus possible et constituent la partie émergente et visible de la maison sur deux étages. Renonçant à tout type de fin it ion , l a m ai s o n r as se m bl e autour des généreuses relations qu’elle entretient avec son environnement.

PORTRAIT

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ARCHIDUC 19

2001 / PROJETS

Un système domestique collectif qui expérimente de manière claire les généreux rapports avec le contexte.

FICHE TECHNIQUE Programme Logement collectif, 14 appartements Localisation Kayl

PARKHOUSING

Système hyperpavillonnaire – La façade est une préoccupation dépassée des urgences domestiques contemporaines. La pure expression de la cadence des logements et des unités individuelles définit l’apparence d’un système collectif ; un empilement de pavillons. Composés sur une largeur identique, les appartements se différencient par leur profondeur et leur orientation. Sur les extrémités, les appartements sont directement traversants, alors que les petites habitations au centre bénéficient de la lumière en second jour depuis la façade à rue. Chaque unité dispose d’une loggia, prolongeant séjour et chambre à coucher vers l’extérieur et ouvrant ainsi ces fonctions sur le parc municipal. Côté rue, les circulations communes agissent telle une superposition de trottoirs et libèrent des espaces supplémentaires appropriables, en lien avec l’espace public. 142

Ingénieur génie civil SETI Ingénieur génie technique Romain Becker Surface construite brute 2 050 m2

Vers le parc, des loggias prolongent diverses fonctions. Côté rue, les circulations communes se lient à l’espace public du trottoir.

Réalisation 2014-2016

Photos : Ludmilla Cerveny

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Clients Privés

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2001 / PROJETS

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Malaxeur générique médico-social – Une trame. Plus petit dénominateur commun possible entre une maîtrise d’ouvrage hétérogène et des demandes programmatiques complexes. Définie sur l’ergonomie minimale d’un cabinet médical, la relation intime entre un patient et son médecin régit le bâtiment. Uniforme, générique, mais absolu au point de se dissoudre. Son rythme vise le réconfort et l’assurance. Au rez-de-chaussée, le volume en retrait de la façade structurelle définit un passage couvert. Telles des arcades dans les métropoles européennes, ce passage prolonge l’espace public et crée une commodité supplémentaire pour patients, clients et professionnels. À l’intérieur, l’ouverture totale sur le paysage définit les espaces. En complément des services médicaux, un foyer de jour, un café et un espace yoga en font en bâtiment public et social.

Propre à son envergure territoriale, le centre médico-social émerge du paysage rurbain. FICHE TECHNIQUE Programme Maison médicale, pharmacie, crèche, café Localisation Kayl Clients Medigest Ingénieur génie civil MyCon Ingénieur génie technique Dal Zotto Surface construite brute 3 500 m2

Photos : Maxime Delvaux

Réalisation 2016-2019

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ARCHIDUC 19

2001 / PROJETS

Le projet embrasse un paysage vernaculaire d’annexes.

FICHE TECHNIQUE Programme Annexe d’une maison unifamiliale des années 30 Localisation Dudelange Clients Privés Ingénieur génie civil MyCon Surface construite brute 50 m2 Réalisation 2015-2017

GAFFELT+ Les dimensions des espaces de vie de cette maison des années 30 étaient en incohérence avec les modes de vie c o n t e m p o r a i n s . Fa c e à d e fo r t e s contraintes budgétaires, les éléments architecturaux ont été réduits en nombre, mais augmentés en taille et en qualité. Le projet est une expression

FICHE TECHNIQUE Programme Transformation d’une cuisine Localisation Rumelange Clients Privés

pure des besoins et des désirs des maîtres d’ouvrage. Deux voiles en béton, isolés par du liège apparent, supportent une toiture en structure bois. Le sol s’étend vers l’extérieur pour devenir terrasse. L’interface entre les deux est faite de généreux châssis coulissants avec du vitrage solaire reflétant le contexte.

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Surface construite brute 80 m2

KITCHENSTORIES

Réalisation 2011-2012

Le noyau de la maison suburbaine des années 90, la cuisine, délimitée par des murs porteurs, dans un espace restreint, n’aurait pas connu d’amélioration durable uniquement par une mise à jour des équipements. Les murs et façades porteurs, structure rigide imposée par une culture de banlieue, furent remplacés par de grands châssis coulissants. La surface extérieure, prolongation périphérique du nouvel espace, est délimitée par un mur en acier massif, avec pour seule échappée de petites découpes formant le numéro de maison, qui permettent de relier de façon discrète la cuisine et la rue.

L’espace extérieur, autrefois résiduel, est cadré par un mur d’enceinte en acier, permettant de nouvelles utilisations et cohabitations. 144

PORTRAIT

Photos : Maxime Delvaux

Ingénieur génie civil Schroeder & Associés


2001 / PROJETS

ARCHIDUC 19

9 FANY

Appareil domestique de banlieue – Une modeste parcelle héritée en plein suburbia. Un état civil précaire. L’impuissance d’articuler des besoins prospectifs spécifiques, mais un budget restreint strict. La stratégie architecturale : l’espace maximal en finition minimale organisé sur plan « morpion ». Une grille de neuf champs organise toute éventualité domestique. Le champ central reste vide ; un patio pénètre les deux étages et internalise le jardin. Quatre voiles forment structure et façade, négocient intimité et proximité. L’appareil initialement dessiné sur fond unifamilial est désormais une colocation.

L’abstraction dissimule une omnipotence : l’espace sur rue, accessible par une large baie vitrée, est un garage ou un studio ou…

FICHE TECHNIQUE Programme Maison post-familiale Localisation Dudelange Clients Privés Ingénieur génie civil MyCon Surface construite brute 317 m2 Réalisation 2015-2018

Photos : Maxime Delvaux

La structure apparente réduite à quatre voiles et le plan « morpion » génèrent diverses relations intérieures et extérieures.

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ARCHIDUC 19

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2001 / PROJETS FICHE TECHNIQUE Programme Maison des jeunes, pavillon de parc municipal, agence d’inclusion sociale, espaces polyvalents et sportifs Localisation Differdange Client Ville de Differdange Ingénieur génie civil Tecna Ingénieur génie technique Dal Zotto

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Surface construite brute 1 100 m2 Réalisation 2016-2018

MAISON (JEUNE) PEUPLE

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Les fonctions de base, dans des espaces en bois massif à échelle domestique, peuvent s’ouvrir complètement sur l’espace central. 02

Un espace supplémentaire afin d’organiser des activités sportives, de loisirs ou culturelles. 03

Imprévisible comme ses potentiels usages, l’absolu dissimule la complexité programmatique et relationnelle.

Photos : Maxime Delvaux

Architecture civique, taille industrielle – Afin de répondre à une croissance démographique accrue, la Ville de Differdange a lancé une étude de faisabilité pour une quatrième maison des jeunes. À la suite d’une analyse contextuelle, un concept a été développé, proposant la disponibilité de l’espace comme t h è m e p r i n c i p a l  ; l ’e s p a c e comme outil pédagogique, comme moyen de développement personnel, comme équipement pour la vie communautaire. Pour pouvoir construire une masse critique d’espace avec le budget donné, des méthodes de construction industrielle ont été adoptées et des concepts d’utilisation saisonnière ont été développés : le programme de base, chauffé, dans des espaces en bois massif, peut s’ouvrir complètement sur de vastes espaces supplémentaires non chauffés. Face à la dominance de l’économie du marché, le projet détourne le hangar et l’ordinaire maison des jeunes : il s’agit d’une maison du ( jeune) peuple, un outil civique polyvalent pour – et utilisable par – tout citoyen.

PORTRAIT


2001 / PROJETS

ARCHIDUC 19 03

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QUAND TU CROISES TON BOSS À 5H E EN BOÎTE OÎTE NB

Madame François Buron, Jacques-Louis David, 1769 (Art Institute of Chicago)

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URBANISME À chaque édition, retrouvez un projet d’urbanisme réalisé dernièrement au Grand-Duché, ou par un bureau basé au Luxembourg.

URBANISME

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QUARTIER ALZETTE, LE FUTUR D’ESCH-SCHIFFLANGE Aujourd’hui, le futur se développe à Esch-Schifflange avec le quartier Alzette, qui se dessine sous la plume de l’équipe composée autour du bureau d’urbanisme danois COBE Architects. Auteur

Céline Coubray

L E S É Q U I P E S D E L’A T E L I E R DE CONCEPTION URBAINE 1re place  COBE Architects, Urb an Ag ency, Urb an Creators, Lux p lan 2e place I lex , Pont12, Citec I ng énieurs- Conseils, Oasiis, Morg an Poulizac Sociologue 3e place Stud io Paola Vig anò, Systematica, I d ea Consult, Sweco 4e place H awkins\Brown, Orka, Weeb er+Par tner, Phil Jones Associates

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URBANISME

Illustrations : COBE-Agora

Belval ? Déjà (presque) de l’histoire ancienne !


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A

près avoir reconverti l’immense friche industrielle de Belval, la société de développement Agora s’est vu confier la mission de reconversion d’un autre ensemble situé à Esch-Schifflange. Cette revitalisation est enclenchée à la demande de l’État et d’ArcelorMittal, propriétaires des terrains, en concertation avec les communes d’Esch-sur-Alzette et de Schifflange.

Le quartier présente des immeubles bas côté Alzette, et plus hauts côté voie de chemin de fer.

Dans le plan, on retrouve les grandes volumétries industrielles.

UNE HISTOIRE VIEILLE DE 140 ANS Le site d’Esch-Schifflange est un ancien site sidérurgique exploité entre 1871 et 2012. Vaste de 54 hectares, il inclut notamment une partie du Domaine Schlassgoart et est complété par huit hectares qui appartiennent au Fonds du rail, portant la surface totale à 62 hectares. Le site de production, aussi connu sous le nom de ­Metzeschmelz en l’honneur de son père fondateur, se situe non loin du centre-ville d’Esch-sur-Alzette, au pied du Lallénger Bierg et le long de l’Alzette. L’usine était à l’arrêt depuis 2011 et ArcelorMittal a déclaré officiellement la cessation d’activité sur ce terrain en 2016. Suite à cela, un memorandum of understanding a été signé entre l’État luxembourgeois, ArcelorMittal et Agora dans lequel, entre autres, la procédure pour réaliser une étude de faisabilité d’une reconversion du site a été déterminée. Depuis, plus de 200 forages ont été effectués et 1 300 échantillons analysés pour dresser le bilan de l’état du sol. Les résultats montrant une pollution comparable aux autres sites sidérurgiques et ne bloquant pas la reconversion future, Agora s’est vu confier les terrains pour prendre en charge leur dépollution et envisager le futur urbanistique de ce nouveau territoire urbain. UN PROCESS INÉDIT AU LUXEMBOURG Plutôt que de procéder à un concours ou une consultation, Agora a réalisé un atelier de conception, un processus jusque-là inédit au Luxembourg. C’est ainsi que quatre équipes habituées à travailler sur des projets de cette envergure et ayant une spécialisation dans la régénération d’anciens sites industriels ont été mises en concurrence. Cet atelier de conception s’est déroulé pendant une semaine (du 29 mars au 4 avril 2019) et a permis aux équipes internationales de travailler­sur place

URBANISME

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pour découvrir le site et rencontrer la population et les acteurs locaux afin de mieux connaître le terrain, l’histoire du site, son vécu, ses enjeux. Ces ateliers étaient encadrés par une commission de recommandation, présidée par Jörg Aldinger (Aldinger Architekten Planungsgesellschaft).

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Le plan développé par COBE est dense, tout en préservant de nombreux espaces publics.

remarques, observations et attentes du public, et qui soit économiquement et socialement faisable. Ce plan sert de base à toutes les étapes à venir.

LE PROJET LAURÉAT L’équipe lauréate a choisi de développer progressivement un quartier mixte en utilisant les vestiges industriels présents, notamment les grandes halles qui pourraient servir par exemple à la production de constructions en bois, de serres et de pépinières pour les arbres dont le quartier aura besoin plus tard, ou de centre d’innovation pour le recyclage. Elles peuvent être aussi utilisées de manière temporaire pour des événements liés à la culture ou au sport. Cette utilisation des halles permettra de donner une identité au quartier Alzette avant même que les premiers nouveaux bâtiments ne soient achevés. Dans ce quartier, où les traces de l’industrie contribuent à créer une identité, les courtes distances sont privilégiées. Les concepteurs ont également envisagé que l’ancien site de l’usine reste reconnaissable comme tel, par une volumétrie des bâtiments et une disposition des rues qui rappellent l’ancienne implantation. Les vestiges industriels deviennent ainsi le point de départ de la structure construite. Il en résulte des parcelles rectangulaires robustes, de taille, de forme et d’alignement URBANISME

Illustration : COBE-Agora

D E S R É S U LT A T S V A R I É S Le choix de cette procédure a permis une diversité d’approches, de sensibilités et de propositions. « Si les quatre visions présentées comportent de nombreux points de convergence, chacune a son originalité marquée, ses spécificités très caractéristiques qui font tout l’intérêt de la démarche de mise en concurrence et de participation proposée par Agora. Elle permet en effet de faire un vrai choix d’avenir étayé en prenant en compte les visions citoyennes par une proposition forte et structurée », déclarait Frank Vansteenkiste, président d’Agora, au moment de la présentation des travaux. Les équipes devaient travailler sur différents thèmes directeurs : contribuer au développement d’une cohésion régionale, apporter des concepts innovants en matière de mobilité et durabilité, s’assurer d’une mixité de fonctions et d’une grande flexibilité, concevoir des espaces publics urbains et paysagers de qualité, conserver des éléments en lien avec le passé du site et la culture industrielle, renaturer l’Alzette et la Dippach, raccorder le site au centre-ville d’Esch-sur-Alzette et à celui de ­Schifflange, et définir un phasage du projet pour un démarrage dans les meilleurs délais possibles. À l’issue de ce processus, un projet a été choisi pour servir de référence à l’élaboration du plan guide global d’urbanisme. C’est l’équipe composée de COBE Architects, Urban Agency, Urban ­C reators et du bureau d’ingénieurs-conseils ­Luxplan qui a été choisi et accompagnera Agora dans l’élaboration des précisions de l’urbanisme de ce nouveau quartier. Leur approche a été remarquée par la commission pour sa proposition de « structure flexible qui permettra au quartier d’acquérir une identité bien avant l’achèvement des premiers bâtiments à partir de la mise en œuvre des principes de l’économie circulaire et de durabilité. Une vision active de l’utilisation des structures et des ressources existantes qui donne au quartier la possibilité de se bâtir sur lui-même, d’innover, de se transformer. » On retrouve dans ce projet les grands axes et enjeux que sont la mobilité, l’intégration des paysages, la résilience, la qualité des espaces publics, ainsi que le lien social. Suite à ce choix, l’équipe lauréate doit désormais optimiser et affiner le concept qu’elle a initialement développé afin d’aboutir à un plan guide global concerté, qui intègre non seulement la vision des experts, mais aussi les différentes



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Photo : Agora

Certains vestiges industriels sont intégrés au projet de développement.

variables, ainsi qu’un maillage adapté aux piétons, qui permet une construction flexible et variée. La liaison avec Esch et Schifflange est renforcée par un axe culturel qui traverse toute la zone de planification et sert de catalyseur social. Il s’étend de la Kulturfabrik à l’ouest, jusqu’au bâtiment des pompes à l’est. Deux places culturelles sont ainsi déterminées et intègrent des activités publiques. Le tout longe l’axe historique et reprend la différence de niveau artificielle qui peut être utilisée pour des espaces souterrains, accueillant des galeries, des ateliers, des studios, une bibliothèque ou un musée. La typologie de bâtiments sera également variée et assurera une mixité architecturale, sociale et programmatique : bâtiments de petite taille en direction de l’Alzette, immeubles plus hauts de six à huit étages en direction de la voie ferrée, constructions s’inspirant du contexte de Schifflange et d’Esch, typologie plus industrielle des bâtiments existants. La répartition en hauteur renforce l’impression de plateaux et le développement est assoupli par quelques points hauts. Un total d’environ 650 000 m2 constructibles (hors zones scolaires) sera ainsi créé.

Le site de la friche d’Esch-Schifflange, dans son état actuel.

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URBANISME


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PAYSAGE Parce que les jardins sont une extension

de notre espace bâti, ARCHIDUC s’intéresse aussi aux aménagements paysagers réalisés au Grand-Duché.

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ROYAL-HAMILIUS, CÔTÉ JARDIN On a déjà beaucoup parlé du projet Royal-Hamilius, mais toujours du point de vue des bâtiments. ARCHIDUC propose de faire un pas de côté et s’intéresse à l’aspect paysager du projet. Une conception signée par le bureau belge JNC International. Auteur Céline Coubray

e Royal-Hamilius, ce sont 36 000 m2 de sur faces brutes développées par Codic, mais aussi un jardin public suspendu de 2 000 m2, une nouvelle place et des rues alentour qui sont réaménagées pour le compte de la Ville de Luxembourg. La livraison de ce nouvel ensemble est prévue à la fin de l’année 2019.

UN JARDIN PUBLIC SUSPENDU Au-dessus du bâtiment d’angle – signé Foster + Partners et Tetra Kayser Associés – qui accueille les Galeries Lafayette et le restaurant Manko se dévoilera un nouveau jardin public, situé sur le toit : une typologie encore inédite à Luxembourg. La vue s’ouvrant sur le centre-ville est un panorama d’exception offert à tous, et pas seulement aux clients du restaurant. Cette terrasse panoramique est accessible depuis les ascenseurs aux parois vitrées qui fonctionneront indépendamment des horaires d’ouverture du grand magasin, permettant à tout un chacun de profiter librement de ce jardin suspendu. Grâce aux ascenseurs panoramiques, une expérience progressive et sensorielle de la montée est à attendre. À la sortie de l’ascenseur, on arrive sur une première terrasse qui s’ouvre sur une vue à 360° sur Luxembourg. Au sol, on découvre le toit bombé de la verrière des Galeries Lafayette. Cette verrière, qui marque l’espace situé devant la terrasse du restaurant, est réalisée en verre très résistant. Il est donc possible de marcher sur cette partie vitrée qui à la fois offre une 156

vue vers l’intérieur du commerce et l’alimente généreusement en lumière naturelle. Le jardin entoure l’atrium-verrière et est planté à même la terrasse. On oublie ainsi la présence de la dalle structurelle. Un chemin se développe par la suite jusqu’à l’extrémité du toit, créant une nouvelle promenade urbaine. Le jardin est dessiné de manière symétrique, selon un axe qui part du restaurant, et coupe le toit-terrasse en deux parties égales et dans la diagonale. La promenade se fait selon un parcours circulaire, praticable par tous, y compris les personnes à mobilité réduite puisqu’elle est accessible de plain-pied. Au cœur de la toiture, des espaces surélevés accueillent des plantations. Ils sont délimités par une bordure en acier de 20 cm d’épaisseur. Le long de la promenade périphérique se trouvent également des jardinières de 80 cm de hauteur. L’ensemble des jardins sera irrigué par un arrosage automatique. DES PLANTATIONS ADAPTÉES Comme les végétaux sont plantés directement sur le toit de l’immeuble, il a fallu choisir des plantes qui puissent se développer dans une faible épaisseur de terre. « Il s’agit d’une plantation en mélange de graminées et de vivaces de 60 à 80 cm de haut qui laisse traverser les vues sous les grands arbustes sur tige », explique Jérôme Carlier, responsable de projets pour JNC International. « Par ailleurs, quelques façades sont parées de plantes grimpantes sarmenteuses qui ont besoin PAYSAGE

En plus du jardin sur le toit des Galeries Lafayette, le projet Royal-Hamilius présente de nombreuses toitures vertes.

Illustrations : Foster + Partners et Tetra Kayser

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Il sera possible de marcher sur la verrière des Galeries Lafayette.

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Depuis les terrasses du restaurant, la vue sera exceptionnelle.

Dessins du mobilier qui prendra place au sommet.

d’un support pour grimper. La proportion d’espaces verts est de 30 % par rapport à la surface de toiture accessible. » Le choix des plantes est basé sur l’ouvrage Red List of the Vascular Plants of Luxembourg (Guy Colling – Musée national d’histoire naturelle – ­Ferrantie 42), qui reprend la palette végétale préconisée pour le Luxembourg et répond aux législations et normes en vigueur. Ces végétaux supportent parfaitement le climat du pays et une faible épaisseur de terre inhérente à une localisation en toiture. En plus des plantes décoratives, certaines d’entre elles ont la particularité d’être comestibles, comme la sauge, l’ail des ours et le néflier. Par ailleurs, ces plantations ont également été choisies car elles ne nécessitent pas beaucoup d’entretien, à l’image de ce que peut être une toiture verte extensive, facilitant le travail des équipes qui sont en charge des parcs et jardins de la Ville de Luxembourg. Ces plantations pratiquement autonomes ne demanderont que quelques binages et tailles dans le cours de l’année. UN REVÊTEMENT DE SOL EN DEUX TEMPS Au sol, on trouve principalement des dalles de granit beige moucheté de 4 cm d’épaisseur. « Le module proposé est

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PAYSAGE

composé de deux formats de pierre s’inspirant du tracé de la verrière de l’atrium, explique Jérôme Carlier. Il présente une finition grenaillée avec un rejointage au mortier. Comme il est imperméable, ce revêtement peut être nettoyé de manière classique, sans entretien particulier. » Au niveau de la terrasse du restaurant, le revêtement de sol change et est constitué d’un plancher en bois. Des avaloirs de sol situés aux points bas assurent la reprise des eaux, également réalisée par des caniveaux. DU MOBILIER POUR LA CONVIVIALITÉ Du mobilier de différente nature est également mis en place. On trouve des bancs dans le prolongement des marches situées dans l’axe de la vue sur la vieille ville. D’autres sont intégrés directement aux jardinières dans la promenade périphérique. Ces bancs sont réalisés en bois et des espaces entre les planches permettent une évacuation rapide des eaux de pluie. DES TOITURES VERTES En plus du jardin suspendu sur le toit des Galeries Lafayette, les toitures de bureaux et des logements sont des toitures vertes. Cela améliore l’empreinte écologique du projet en participant à une


sharing

inspiration

1.100 sociétés membres Le plus grand club d’affaires du Luxembourg avec 250 événements par an. club.paperjam.lu


ARCHIDUC 19 Plan du jardin sur le toit du Royal-Hamilius.

UNE NOUVELLE PLACE PUBLIQUE En plus de ce jardin d’exception, une nouvelle place publique située devant l’Hôtel des postes est réaménagée. Elle devient donc la troisième place publique du centre, avec la place d’Armes et la place Guillaume II. Elle s’inscrit dans la continuité des aménagements qui sont mis en place pour l’extension de la zone piétonne du centre-ville. Avec l’ouverture du Royal-Hamilius, la zone piétonne du centre-ville est en effet étendue : la Grand-Rue devient entièrement piétonne jusqu’au boulevard Royal, tout comme une partie de l’avenue Monterey et de la rue Aldringen. Par ce geste d’extension de la zone piétonne, le centre-ville gagne en ampleur et inclut le Royal-Hamilius. Le boulevard Royal devient la nouvelle limite. Le revêtement de sol, du granit naturel portugais de teinte beige chaude, uniformise cet espace piéton et marque visuellement une différenciation avec les autres zones laissées accessibles aux voitures. Le revêtement de sol sur la place se distingue toutefois par quelques plaques plus sombres, qui sont en fait une projection symbolique au sol des fenêtres de l’Hôtel des postes. On retrouve cette idée qui se prolonge dans la rue Aldringen. Des bancs sont installés régulièrement pour le repos et la convivialité. Les trottoirs côté boulevard Royal sont larges et permettent de flâner le long des espaces commerçants. La sculpture de Niki de Saint Phalle, qui avait été retirée de l’espace public le temps des travaux, retrouve désormais sa place dans cet ensemble, sur un côté de l’Hôtel des postes. Côté boulevard Royal, la place sera bordée par le passage du tram. ◼

Les visiteurs peuvent profiter à la fois d’un espace vert et d’une vue panoramique.

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PAYSAGE

Illustrations : JNC International

bonne gestion de temporisation des eaux de pluie, ce qui a un impact sur le rafraîchissement de la température urbaine et permet d’avoir une vue agréable sur les toits alentour. Les usagers du jardin public suspendu n’auront donc pas vue sur des toits techniques, comme c’est souvent le cas pour les immeubles récents, mais bien sur des étendues vertes, prolongeant visuellement cette expérience paysagère.


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DESIGN À chaque édition, découvrez un projet conçu par un designer luxembourgeois, ou travaillant au Grand-Duché.

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La Pebble Lounge Chair a été développée et produite au Luxembourg.

OLAF RECHT, UN DESIGNER « COUTEAU SUISSE » Ce Luxembourgeois né de parents allemands souhaitait dès son plus jeune âge devenir designer. Après une longue expérience acquise aux États-Unis, il revient en Europe et développe un design aux multiples approches. 162

DESIGN


ARCHIDUC 19 Cuisine dessinée par Olaf Recht dans la résidence Soho à Luxembourg.

Photos : Olaf Recht, BoConcept

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dolescent, déjà, Olaf Recht voulait devenir designer. Il profite de la nouvelle section design ouverte au Lycée de garçons à Luxembourg pour faire ses premiers pas dans cette discipline. Puis, à l’occasion d’un article de presse, il découvre l’Art Center College of Design à La Tour-de-Peilz en Suisse et décide que ce serait son lieu d’apprentissage. Il fait alors ses valises et par t se former au design d’objet. « Il s’agissait d’une école avec un petit effectif d’élèves et un enseignement de grande qualité », se souvient le designer. Mais l’établissement doit fermer ses portes en cours d’année et la direction propose aux élèves soit d’arrêter leur scolarité, soit de la poursuivre dans ­l’antenne de Los Angeles. Après concertation avec ses parents, il décide de ­traverser l’Atlantique et de tenter l’aventure américaine. Un choix qu’il ne regrette aucunement et qui marque le début de sa vie professionnelle, puisqu’après l’école, il décroche d’abord un poste à San Francisco, puis devient consultant en design à Los Angeles. « J’ai fait un peu de tout : de la consultance pour les consommateurs, dessiné des frigos et d’autres appareils ménagers, mais aussi des appareils destinés au milieu médical, ou encore des appareils périphériques comme des imprimantes pour HP, Canon ou Epson. J’ai beaucoup travaillé et cela

a été très formateur pour moi. À l’époque, l’agence pour laquelle je travaillais, RKS Design, était une des cinq plus importantes au monde. C’était une opportunité formidable. » DES ALLERS-RETOURS ÉTATS-UNIS/EUROPE Mais après être resté quelque temps à Los Angeles, Olaf Recht décide de rentrer en Europe. Il prend alors la direction de Berlin, où il rejoint des amis et crée sa société de consultance en design, Intransit, et travaille pour AVM et Deloitte, entre autres. « À ce moment-là, ma vie professionnelle à Luxembourg était quasi inexistante. J’ai juste réalisé quelques projets d’architecture intérieure et un peu de graphisme pour la Loterie nationale. » En parallèle, son réseau à Los Angeles continue de lui passer des commandes. Il y retourne pour six mois, qui se transforment vite en un an, puis en sept années supplémentaires. « Je faisais de la consultance en indépendant et travaillais pour de nombreux clients, comme Dräger, Magellan ou Nokia, avec une grande diversité de projets. » C’est à cette époque qu’il rejoint une entreprise médicale, Advanced Bionics, qui conçoit des implants électrostimulateurs. « Lorsque je dessinais des imprimantes, l’approche était surtout formelle. Nous avons bien introduit l’une ou l’autre nouveauté, DESIGN

Plusieurs luminaires ont été édités par BoConcept, dont cette lampe Cable.

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ARCHIDUC 19 Olaf Recht

démarches administratives. Toutefois, c’était un travail très gratifiant, avec une grande force humaine, qui donne du sens au travail quotidien, même si le processus est long et fastidieux. » À côté des appareils auditifs, il travaille au design d’appareils de gestion de la douleur par stimulation électrique placés sur la colonne vertébrale. « Ce sont des appareils qui sont très pointus

LA VOIE DE L’ I N D É P E N D A N C E Après ces années passées loin de sa famille, Olaf Recht décide de revenir en Europe. Il réalise alors l’aménagement intérieur d’un bar lounge à Bettembourg et dessine à cette occasion des luminaires. « Puis, je suis allé un peu au Danemark. C’est à cette époque que j’ai commencé à travailler avec BoConcept et à éditer du mobilier avec eux. » À plusieurs reprises, ses créations sont sélectionnées pour entrer dans leur catalogue, comme les lampes Pinecone, Privacy et Texture. ­Toutefois, la relation ne le satisfait pas pleinement, et Olaf Recht choisit plutôt la voie de l’indépendance. Il choisit de s’installer à Luxembourg et dessine alors plusieurs intérieurs privés ou aménagements de bureaux. À côté, il continue de dessiner des produits et, par exemple, réalise une nouvelle gamme de brosses à dents pour Braun et dessine une gamme de sèche-cheveux. « Ma volonté en travaillant au Luxembourg était de dessiner des objets qui puissent être également produits ici. Or, c’est ­difficile, car les coûts sont très élevés. J’ai produit quelques chaises et tables, dont la famille d’assises et de table

Chez Binsfeld, le « Café » a été dessiné par Olaf Recht.

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dans leur technique, mais qui doivent malgré tout rester simples d’utilisation et conviviaux pour l’interface avec l’utilisateur. Il faut aussi que ces appareils puissent répondre à différents niveaux de compétences des utilisateurs, de la personne âgée qui devra s’en servir avec le minimum d’options, au grand spécialiste qui doit avoir accès à toutes les données et [tous les] réglages possibles offerts par cette technologie. Le design de l’interface de ces produits est donc extrêmement important et complexe à mettre en place. »

DESIGN

Photos : Olaf Recht

comme la possibilité de se connecter avec un port USB, par exemple, mais c’était surtout une approche marketing. Je recherchais alors des projets plus intenses, avec plus de recherche et développement. C’est pour cela que je me suis engagé dans le design médical, car ce que nous dessinions changeait vraiment la vie des personnes qui utilisaient les appareils. » Il réalise, par exemple, le design d’implants auditifs et se souvient de l’émotion ressentie lorsqu’un des patients, en essayant son produit, entend pour la première fois la voix de ses proches. « Ces produits demandaient une recherche très poussée. Nous avions parfois besoin de trois ou cinq ans de développement avant que le produit ne puisse être mis en circulation sur le marché. Au bout d’un moment, j’ai trouvé ce temps de développement trop lourd, pas assez réactif pour répondre à mes envies créatives. J’avais besoin d’avoir un rythme moins dissous et moins lié à des


I N S TA G R A M

Inspirez-vous, suivez @paperjam_architecture et découvrez la galerie des meilleurs projets architecturaux made in Luxembourg.

14 : 00


ARCHIDUC 19 Aménagement des bureaux d’Audiovision.

Olaf Recht a ­récemment dessiné sa première maison, en collaboration avec Axial Architekten.

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DESIGN

DES EXPÉRIENCES ARCHITECTURALES À plusieurs reprises, Olaf Recht a eu ­l’occasion de réaliser des projets d’architecture. « C’est un sujet qui me plaît beaucoup. J’ai pu dessiner une maison pour un membre de ma famille ou encore plusieurs réaménagements d’appartement, en Allemagne et au Luxembourg. Grâce à mon parcours, je peux apporter une attention supplémentaire à l’expérience de l’espace. Je fais très attention aux ressentis des espaces, réfléchis aux lieux où on s’assoit, à la façon dont la communication peut se passer à l’intérieur d’un espace. J’aime apporter une approche ‘ design thinking ’ à l’architecture et placer l’expérience de l’utilisateur au cœur de la réflexion. » C’est en suivant cette approche qu’il collabore avec Anne Kieffer pour concevoir l’architecture intérieure d’un projet d’hôtel quatre étoiles en Suisse élaboré par Architectes Paczowski et Fritsch – projet qui n’a jamais vu le jour – ou encore avec l’Atelier d’Architecture et de Design Jim Clemes pour le lobby de la banque BGL BNP Paribas. Par ailleurs, il dessine la réception et l’espace Café pour Binsfeld, aménage l’espace de restauration Am Véierzeng au musée d’histoire de la ville de Luxembourg et réalise tout récemment l’aménagement intérieur d’un appartement dans la résidence Soho à Hollerich. ◼

Photo : Olaf Recht, Illustration : Olaf Recht

Pebble, en collaboration avec Modulor, mais les coûts de production sont trop importants pour pouvoir les commercialiser à un prix raisonnable. » Après quelques expériences, Olaf Recht pense actuellement orienter différemment sa chaîne de production et envisage de ­travailler avec d’autres pays, notamment en Europe de l’Est, pour faire produire à coût moindre. « En plus de ces expériences, j’ai aussi réalisé de nombreuses interfaces ou des designs d’appli et de sites internet. Là encore, le confort de l’utilisateur est primordial pour ces projets. L’approche est souvent la même, il ne faut cesser de questionner et de chercher les bonnes solutions. »


ARCHIDUC 19 × LUCA

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ARCHIDUC 19 × LUCA

CONCOURS

LE PRIX LUXEMBOURGEOIS D’ARCHITECTURE DEVIENT LUXEMBOURG ARCHITECTURE AWARD 168


ARCHIDUC 19 × LUCA

E

n devenant le Luxembourg Architecture Award, le Prix Luxembourgeois d’Architecture souhaite plus que jamais se lier au contexte international du Luxembourg pour accroître la visibilité de cet événement, de ses organisateurs et de ses participants. Organisé depuis son lancement en 1995 à l’initiative du LUCA Luxembourg Center for Architecture, le Luxembourg Architecture Award sera décerné pour la 8e fois, en 2019, à des œuvres et des ouvrages d’architectes, d’ingénieurs, d’architectes d’intérieur, d’architectes paysagistes et d’urbanistes. Il sera remis aux auteurs de ces réalisations afin de promouvoir et d’encourager la créativité professionnelle et l’excellence de la production architecturale au Luxembourg. Au fil de ses éditions, le LAA a été reconnu par l’ensemble de la profession et confirme sa position de référence pour les planificateurs et les maîtres d’ouvrage. Le LAA renforce également sa principale mission éducative auprès du grand public en le sensibilisant à la qualité de l’environnement bâti. Entre le 10 septembre et le 16 octobre derniers, les auteurs de réalisations, mais aussi désormais des maîtres d’ouvrage (avec l’accord des auteurs) souhaitant promouvoir la qualité architecturale de leurs réalisations, bâtiments, structures, espaces intérieurs ou extérieurs, ont pu soumettre leurs projets sur la nouvelle plate-forme interactive www.architectureaward.lu. Ce nouveau site Internet a été créé pour faciliter au maximum la soumission des projets et permettre au plus grand nombre de participer au concours, mais il propose également au grand public un regard inédit sur la qualité de la création architecturale au Grand-Duché. Un jury indépendant, réunissant des professionnels et des experts luxembourgeois et européens, évaluera les réalisations soumises selon des critères précis : signification architecturale, identité et caractère de la réalisation ; fonctionnalité du concept, qualité et utilisation de l’espace ; réponse au contexte bâti et non bâti et relation avec l’environnement. Le jury pourra ensuite désigner jusqu’à 10 nominés dans chaque catégorie du LAA avant de déterminer, le cas échéant, un lauréat par domaine : ■■ ■■ ■■ ■■ ■■

LAA Architecture résidentielle LAA Architecture non résidentielle LAA Architecture d’intérieur LAA Architecture de paysage et espaces extérieurs/publics LAA Ouvrages d’art et structures

LAA Audience Award Prix du Public, 15 nov. - 7 déc. Tout comme lors des éditions précédentes, le grand public sera mis à contribution et pourra voter en ligne pour son (ou ses) projet(s) favori(s). Les projets sélectionnés seront présentés au cours du mois de novembre sur le site Internet www.architectureaward.lu ainsi que dans le cadre d’une exposition au LUCA. Tout le monde pourra ainsi, sur place ou en ligne, découvrir les projets sélectionnés avant de voter pour sa (ou ses) réalisation(s) favorite(s) et décerner le « LAA Audience Award Prix du Public », qui sera révélé lors de la cérémonie du 12 décembre.

Exposition C’est une première : une scénographie inédite vous permettra de découvrir tous les projets éligibles ! Ils seront exposés au grand public au LUCA entre le 15 novembre et le 7 décembre 2019 !

Calendrier 10 septembre 2019 : Ouverture de l’appel à projets 16 octobre 2019 : Date limite de soumission Début novembre 2019 : Session du jury 15 novembre - 7 décembre 2019 : Vote du public en ligne pour le prix du public et exposition du LAA au LUCA 12 décembre 2019 : Proclamation des lauréats, cérémonie du LAA

Le jury pourra également décerner un « LAA Special Jury Award - Prix Spécial » à un projet ayant retenu son attention. Le « LUCA Honorary Award - Prix Honoraire » sera attribué par le LUCA en l’honneur de la carrière d’un architecte, d’un ingénieur, d’un architecte d’intérieur, d’un paysagiste, d’un urbaniste ou d’une personne ou entité qui promeut activement la Baukultur. ◼

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ARCHIDUC 19 × LUCA

LUCA LUXEMBOURG CENTER FOR ARCHITECTURE L

e LUCA Luxembourg Center for Architecture est l’acteur culturel principal sur le plan national pour la création et la diffusion du savoir sur les origines, les conditions actuelles et la valeur de l’architecture et de l’urbanisme comme expressions de la civilisation humaine et facteurs critiques de qualité de vie durable. Depuis sa création en 1992 sous l’appellation « Fondation de l’architecture et de l’ingénierie », ­l’organisation non gouvernementale à but non lucratif a su promouvoir la qualité de l’environnement bâti comme valeur essentielle de la société contemporaine. Plate-forme d’échange et d’action pour un vaste public, de l’amateur curieux ou citoyen engagé au décideur politique ou acteur professionnel, le LUCA organise un large programme culturel répondant à la diversité de ses publics : cycles de conférences et de débats, expositions, visites guidées, ateliers pédagogiques, Prix luxembourgeois d’architecture, pavillon de la Biennale d’architecture de Venise, etc. Ses publications, ses archives et sa bibliothèque d’architecture riche de près de 8 000 ouvrages anciens et récents offrent au public des outils de recherche et de documentation complémentaires. Le LUCA et son équipe professionnelle travaillent de concert avec de nombreux experts et partenaires, nationaux et internationaux, confirmant ainsi sa place au cœur de l’actualité, tournée vers l’avenir, tout en reflétant le passé et débattant le présent de notre environnement bâti.

Équipe professionnelle Andrea Rumpf, directrice Virginie Dellenbach, chargée de la bibliothèque et des archives Bastien Fréard, assistant de production et de programmation Lili Krack, assistante administrative Thomas Miller, assistant de programmation

Infos pratiques Luxembourg Center for Architecture 1, rue de l’Aciérie – L-1112 Luxembourg Tél. : (+352) 42 75 55 E-mail : office@luca.lu Pour suivre l’actualité du LUCA, inscrivez-vous à sa newsletter sur www.luca.lu. Nos bureaux sont ouverts le lundi de 9 h à 15 h, du mardi au jeudi de 9 h à 17 h et le vendredi de 9 h à 16 h (ou sur rendez-vous). Salle d’exposition Mardi et mercredi : de 11 h à 17 h Jeudi : de 11 h à 18 h Vendredi : de 11 h à 16 h Samedi : de 11 h à 15 h (suivant programmation) (ou sur rendez-vous) Membre institutionnel de EFAP European Forum for Architectural Policies EUROPA NOSTRA ICAM International Confederation of Architectural Museums ICOMOS International Council on Monuments and Sites MUSCON European Museum Network Conference

Partenaires principaux :

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Avec le soutien financier de :

Cercle des partenaires :

Partenaire média :



ARCHIDUC 19

ANNUAIRE Du promoteur immobilier au petit artisan qui travaille sur mesure, sélection de quelques adresses d’entreprises qui collaborent avec les architectes et ingénieurs.

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ARCHIDUC 19

Holweck Bingen Architectes

STEINMETZDEMEYER

26, rue Large L-4204 Esch-sur-Alzette

T : 80 89 68 W : www.hba.lu

T : 42 09 12 1 W : www.steinmetzdemeyer.com

12, op Huefdréisch L-6871 Wecker

T : 26 56 11 52 W : www.2001.lu

Fabeck Architectes

witry & witry

T : 26 78 44 37 W : www.beil.lu

9B, plateau Altmünster L-1123 Luxembourg

T : 26 30 80 W : www.fabeckarchitectes.lu

T : 72 88 57 1 W : www.witry-witry.lu

T : 26 20 60 W : www.a-a.lu

Jim Clemes Associates

ARCHITECTES 2001

architecture + aménagement

architecture & urbanisme 21

23, rue de Stavelot L-9280 Diekirch

1, rue du Château L-8385 Koerich

68, rue de Luxembourg L-4221 Esch-sur-Alzette

42A, place Guillaume II L-1648 Luxembourg

T : 55 32 19 1 W : www.jimclemes.com

T : 46 15 61 W : www.au21.lu

Jo Lorang architecte

Atelier d’Architecture du Centre

31, rue Léandre Lacroix L-1913 Luxembourg

29, rue Grande-Duchesse Charlotte L-7520 Mersch

T : 22 35 61 W : www.jolorang.com

T : 26 32 15 12-1 W : www.aadc.lu

Jonas Architectes Associés

Beiler François Fritsch

32, rue Prince Henri L-9047 Ettelbruck

35, rue du Père Joseph L-2413 Luxembourg

T : 81 82 40 1 W : www.jonasarchitectes.lu

T : 26 36 46 1 W : www.bbfarchitectes.lu

m3 architectes

BENG Architectes Associés

15, rue Wurth-Paquet L-2737 Luxembourg

12, avenue du Rock’n’Roll L-4361 Esch-sur-Alzette

T : 26 44 74 1 W : www.m3architectes.lu

T : 54 94 30 W : www.beng.lu

Metaform architects

dagli atelier d’architecture

T : 26 45 86 25 W : www.metaform.lu

T : 26 33 02 33 W : www.dagli.lu

Moreno Architecture & Associés

T : 26 48 27 75 W : www.moreno.lu

T : 49 51 01 1 W : www.architect.lu

Polaris Architects

15, bd Grande-Duchesse Charlotte L-1331 Luxembourg T : 26 38 58 1 W : www.deweymuller.com

EL’LE Interior Stories by Elodie & Arnaud 39, rue de Bonnevoie L-1260 Luxembourg

Beil

Kone Luxembourg

ZI, route de Bettembourg L-3378 Livange T : 45 51 60 1 W : www.kone.com

ARCHITECTES ET INGÉNIEURSP AY S A G I S T E S Areal

13, rue Münsterbusch L-2170 Senningerberg T : 26 94 56 36 W : www.areal.lu

Espace et Paysages

12, avenue du Rock’n’Roll L-4361 Esch-sur-Alzette T : 26 17 84 W : www.espacepaysages.lu

Mersch Ingénieurs-Paysagistes 41, rue de Hesperange L-5959 Itzig

Otis – General Technic 44, rue des Bruyères L-1274 Howald T : 49 51 71 1 W : www.otis.com

Schindler

12, rue du Père Raphaël L-2413 Luxembourg T : 48 58 58 1 W : www.schindler.lu

Thyssen Krupp

ZI Weiergewan 22, rue Edmond Reuter L-5326 Contern T : 40 08 96 W : www.thyssenkruppascenseurs.lu

T : 36 00 38 1

312, rue de Cessange L-1321 Luxembourg

87, rue de Neudorf L-2221 Luxembourg

Dewey Muller

2, rue du Pont L-6471 Echternach

ASCENSEURS

24, rue Goethe L-1637 Luxembourg

6, route de Trèves L-2633 Senningerberg

Decker, Lammar & Associés

39, rue de Bonnevoie L-1260 Luxembourg

38, rue Arthur Herchen L-1727 Luxembourg T : 26 38 99 10 W : www.polaris-architects.com

Schemel Wirtz Architectes Associés 3, rue Guillaume Kroll L-1882 Luxembourg

T : 40 48 10 W : www.schemelwitz.lu

T : 691 198 266 W : www.el-le.net

ANNUAIRE

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ARCHIDUC 19

BUREAUX DE CONTRÔLE

CARRELAGES Andreosso

6, zone Industrielle Am Bruch L-3327 Crauthem

Vinçotte Luxembourg asbl 74, Mühlenweg L-2155 Luxembourg T : 48 18 58 1 W : www.vincotte.lu Acteur majeur au Luxembourg dans le domaine du Contrôle Réglementaire et Environnemental, Vinçotte est votre partenaire pour garantir fiabilité et qualité. Nous vous accompagnons et réalisons tous les contrôles et diagnostiques réglementaires nécessaires à votre activité. Administrateur-Délégué : Patrick BOURONE

Luxcontrol

1, avenue des Terres-Rouges L-4330 Esch-sur-Alzette T : 54 77 11 1 W : www.luxcontrol.com

Secolux

1, rue de la Poudrerie L-3364 Leudelange T : 46 08 92 1 W : www.groupseco.com

Socotec

Rue de Turi L-3378 Livange T : 40 07 52 W : www.socotec.lu

C H A U F FA G E , S A N I TA I R E , V E N T I L AT I O N EFG-TA

CONSTRUCTION CM Attert

15-17, rue de la Gare L-8710 Boevange-sur-Attert

T : 36 74 16 1 W : www.andreosso.lu

ZAC hall N° 9 L-9085 Ettelbruck

T : 23 64 25 1 W : www.cmattert.lu

De Cillia

T : 49 74 41 W : www.efg-ta.lu

Costantini

68, rue des Prés L-7333 Steinsel

François Kieffer

Chemin de Bergem L-3817 Schifflange

T : 33 23 27 W : www.decillia.lu

32, rue d’Oetrange L-5333 Moutfort

T : 54 07 39 W : www.costantini.lu

Decker-Ries

T : 35 95 12 1 W : www.fkieffer.com

Entrapaulus

Route de Belval (zone industrielle) L-4024 Esch-sur-Alzette

Gazeautherme

64, Hiehl L-5485 Wormeldange

T : 55 52 52 W : www.decker-ries.lu

106, rue de Mamer L-8081 Bertrange

T : 26 35 01 31 W : www.entrapaulus.lu

Dino De Cecco

T : 31 80 24 1 W : www.gazeautherme.lu

Konzeptsaal

ZI Walebroch L-9202 Diekirch

Genista

57, rue de la Gare L-6440 Echternach

T : 80 43 86 W : www.dino-online.lu

17, rue Gabriel Lippmann L-5365 Schuttrange

T : 27 76 65 33 W : www.konzeptsaal.com

Domingues Carrelage

T : 40 64 06 1 W : www.genista.lu

Poeckes

3, zone um Woeller L-4410 Sanem

T : 26 58 16 60 W : www.domingues.lu

MTO Luxembourg 132, rue de Dippach L-8055 Bertrange

5, rue de l’Usine L-3754 Rumelange T : 56 46 36 1 W : www.poeckes.lu

T : 26 10 84 26 W : www.mto-lu.atalian.com

CHAPES

CO O R D I N ATION SÉ CU R I T É

Andreosso

6, zone industrielle Am Bruch L-3327 Crauthem

CGC

80A, rue de Kehlen L-8295 Keispelt

T : 36 74 16 1 W : www.andreosso.lu

T : 26 94 50 80 W : www.cgcengineering.lu

Bati-Chapes

ZA, rue de Sanem L-4485 Soleuvre

Geri Management

198E, rue Pierre Gansen L-4570 Niederkorn

T : 26 36 13 35 W : www.bati-chapes.lu

T : 26 50 25 41 W : www.geri.lu

Contato

266, route de Kayl L-3514 Dudelange

Safetyplan

Rue de la Colline L-3911 Mondercange

T : 51 19 49

T : 27 84 95 04 W : www.safetyplan.lu

CHARPENTIERS Prefalux

6, rue de la Gare L-6101 Junglinster T : 78 95 11 1 W : www.prefalux.lu

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ANNUAIRE


ARCHIDUC 19

C UI S I NE S Norbert Brakonier

Lux-Power sàrl

51, route de Wasserbillig L-6686 Mertert

16, rue Gabriel Lippmann L-1943 Luxembourg

T : 27 76 81 00 W : www.lux-power.lu

T : 27 36 53 43 W : www.nbr.lu

Schutz-Ries

Poliform

45, route d’Arlon L-8011 Strassen T : 28 55 34 1 W : www.poliformluxembourg.lu

DÉMOLITION Polygone

71, rue des Prés L-7333 Steinsel T : 26 56 55 1 W : www.schutz-ries.lu

FA Ç A D E S Cardoso

46, rue Glesener L-1630 Luxembourg

37, rue de la Gare L-7535 Mersch

T : 24 87 94 50 W : www.cardoso.lu

T : 49 20 05 1 W : www.polygone.lu

CM Attert

ÉLECTRICITÉ, DOMOTIQUE

15-17, rue de la Gare L-8710 Boevange-sur-Attert T : 23 64 25 1 W : www.cmattert.lu

ILCO Lux Cardoso

241, rue Pierre Gansen L-4570 Niederkorn T : 48 89 20 1 E : www.cardoso.lu

17, rue du Chemin de Fer L-8057 Bertrange T : 26 31 30 44 W : www.ilcolux.lu

Plâtrerie Hoen Electro Reinert

4, rue Sigismond L-2537 Luxembourg

103, Waistrooss L-5440 Remerschen

75, rue Principale L-5480 Wormeldange T : 76 01 36 1 W : www.schlink.lu

EMB Électricité 4, rue des Joncs L-1818 Howald

T : 26 37 80 77 W : www.embsys.lu

Fautsch & Duprez Op der Hei L-9542 Hosingen

T : 26 95 11 1 W : www.fdelectric.com

Genista

17, rue Gabriel Lippmann L-5365 Schuttrange T : 40 64 06 1 W : www.genista.lu

INGÉNIEURS GÉNIE CIVIL

Milestone

55, rue Cents L-1319 Luxembourg T : 31 61 61 1 W : www.mstconsult.lu

AuCARRE

13, rue Kalchesbruck L-1852 Luxembourg T : 24 84 81 1 W : www.aucarre.lu

T6 - Ney & Partners

3, rue du Fort Bourbon L-1249 Luxembourg T : 78 81 31 W : www.ney.lu

GROS ŒUVRE, ENTREPRISE GÉNÉRALE IBB Baugesellschaft

Best

2, rue des Sapins L-2513 Senningerberg T : 34 90 90 W : www.best.lu

Daedalus

3, um Haff L-7650 Heffingen T : 26 87 03 55 W : www.daedalus.lu

6 Giällewee L-9749 Fëschbech T : 97 90 57 1 W : www.ibb.lu

Solid

27, rue de la Gare L-9122 Schieren T : 26 80 37 91

Soludec

Parc d’activité Gadderscheier L-4570 Differdange T : 26 599 1 W : www.soludec.lu

T : 26 66 08 63

T : 26 18 76 45

Electro Schlink

G É NI E CI V I L

Tralux

FERRONNERIE Ferronnerie Chaudoye 7, rue du Commerce B-6791 Athus

156, route de Luxembourg L-3254 Bettembourg T : 52 36 80 1 W : www.tralux.lu

T : +32 63 38 46 45

Arendt

ZI Piret L-7737 Colmar-Berg T : 83 57 94 1 W : www.arendt.lu

Carte Blanche

21-22, ZAE Le Triangle Vert L-5691 Ellange T : 26 67 21 41 W : www.carteblanche.lu

Nico Betzen

15, Dikricherstroos L-9455 Fouhren T : 84 90 27 W : www.betzen.lu

ANNUAIRE

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ARCHIDUC 19

INGÉNIEURS GÉNIE CIVIL

INGÉNIEURS GÉNIE TECHNIQUE

HLG

Betic Ingénieurs-Conseils

T : 26 34 03 03 W : www.hlg.lu

T : 26 37 611 W : www.betic.lu

ICB

BSC Ingénieurs-Conseils

T : 26 50 20 03 W : www.icb.lu

T : 273 253 621 W : www.bsc.lu

InCA Ingénieurs-Conseils

Coortechs

20, Kierchewee L-8395 Septfontaines

2, route de Luxembourg L-4972 Dippach

I S O L AT I O N

MENUISERIES

Isomontage Isolation SA

Achten

T : 27 12 86 1

T : 26 66 01 44 W : www.achten.lu

2-6, rue Julien Vesque L-2668 Luxembourg

W : www.isomontage-isolation.lu

1, route du Vin L-5447 Schwebsange

Chimello 30, avenue Dr Gaasch L-4818 Rodange

47, rue Gabriel Lippmann L-6947 Niederanven

85-87, Parc d’activités L-8303 Capellen

10A, ZA Bourmicht L-8070 Bertrange

T : 42 68 90-1 W : www.inca-ing.lu

T : 26 52 28 80 W : www.coortechs.lu

MP Ingénieurs-Conseils

Énergie et Environnement

116, rue de Hobscheid L-8422 Steinfort

5, rue d’Épernay L-1490 Luxembourg

T : 352 27 39 49-1 W : www.mp-ingenieurs.lu

T : 22 46 23 W : www.enerenvi.lu

Rausch & Associés

Felgen & Associés Engineering

1, rue Kinnikshaff L-8838 Wahl

MARBRERIES Carrières Feidt

Montée d’Ernzen L-7636 Ernzen T : 87 94 75 1 W : www.carrierefeidt.lu

Lampertz

ZAER op der Hei L-9809 Hosingen T : 99 72 71 1 W : www.lampertz.lu

Marbrerie Bertrand

1, rue Henri Tudor Parc d’activités Syrdall 1 L-5366 Munsbach

14, rue Robert Stumper L-2557 Luxembourg

T : 35 01 19 1 W : www.bertrand.lu

T : 88 80 08 W : www.bureau-rausch.com

T : 49 41 31 W : www.felgen-lu.eu

Marbrerie Michelini

RW Consult

Goblet Lavandier & Associés

4, rue des Girondins L-1626 Luxembourg

214, ZI Scheleck II L-3225 Bettembourg

3, rue Gabriel Lippmann L-6947 Niederanven

T : 51 33 46 W : www.michelini.lu

T : 26 44 00 69 W : www.rwconsult.lu

T : 43 66 76-1 W : www.golav.lu

Marbrerie Trigatti

Schroeder Associés

Jean Schmit Engineering

8, rue des Girondins L-1626 Luxembourg

13A, avenue Gaston Diderich L-1420 Luxembourg

3, rue Nicolas Bové L-1253 Luxembourg

T : 44 63 51 W : www.marbrerie-trigatti.lu

ZI Lëtzebuerger Heck L-3844 Schifflange T : 57 52 47

Hoffmann

38, Grand-Rue L-9991 Weiswampach T : 92 92 39 W : www.schreinerei-hoffmann.com

Holzgestaltung Irsch 2-8, rue Julien Vesque L-2668 Luxembourg T : 26 84 53 84

Igor Muller

10, route d’Esch L-3835 Schifflange T : 26 53 20 36 W : www.menuiserie-igormuller.lu

Menuiserie MSE 2, rue Woeller L-4410 Soleuvre T : 57 54 57 1 W : www.mse.lu

MüllerKälber

2, Daimlerstraße D-71546 Aspach T : +49 71 91 36 71 20 W : www.muellerkaelber.com

T : 44 31 31 1 W : www.schroeder.lu

T : 44 89 70 W : www.jse.lu

Simon-Christiansen & Associés

RMC Consulting

221, route d’Esch L-1471 Luxembourg

T : 27 36 53 43 W : www.nbr.lu

T : 30 61 61 1 W : www.simon-christiansen.lu

T : 44 32 22 1 W : www.rmc.lu

Prefalux

SGI Ingénieurs

SGI Ingénierie

4, rue Rham L-6142 Junglinster

T : 78 95 11 1 W : www.prefalux.lu

T : 49 37 37 1 W : www.sgigroupe.com

T : 49 37 37 1 W : www.sgigroupe.com

Timber Passion

85-87, parc d’activités L-8303 Capellen

4, rue Rham L-6142 Junglinster

Norbert Brakonier

16A, rue Gabriel Lippmann L-1943 Luxembourg

6, rue de la Gare L-6101 Junglinster

9, route de Diekirch L-6430 Echternach T : 26 72 11 01 W : www.timber-passion.com

Weisgerber & Cie

2A, ZI Breedewues L-1259 Senningerberg T : 42 01 19 1

176

ANNUAIRE


ARCHIDUC 19

MENUISERIES EN ALUMINIUM Alu Design

8, rue Théodore de Wacquant L-3899 Foetz T : 26 17 64 01 W : www.aludesign.lu

Aluzare

5, ZI Zare Est L-4385 Sanem T : 50 00 25 1

Baustoff + Metall Luxembourg Zone industrielle L-8287 Kehlen T : 27 39 01

PEINTURE Chrom-Lux

Rosy Wagner-Brauckmann sàrl 27, rue de la Barrière L-1215 Luxembourg

T : 44 88 08 1 W : www.wagner-brauckmann.lu

T : 48 73 91 W : www.brisbois.lu

Franco di Tomaso

34, rue Jean l’Aveugle L-4019 Esch-sur-Alzette T : 55 88 22 1 W : www.peinture.lu

Groupe Peintures Robin 31, rue de la Gare L-8705 Useldange T : 23 63 23 1 W : www.robin.lu

Tremalux SA

5, rue de Limpach L-3932 Mondercange T : +352 26 57 94-1 E-mail : info@tremalux.lu Injections humidité & hydrofugation, réparations béton & injections de fissures, cuvelages & étanchéités spéciales, sols en résine & bétons cirés, châssis portes & fenêtres en PVC, alu & alu-bois, portes de garage Silvelox.

2, op Tomm, ZI L-5484 Wormeldange-Haut

Feuer & Stein

33, rue de Munsbach L-6941 Niederanven T : 34 13 39 W : www.feuerundstein.com

Finex

3, rue des Chevaliers L-5817 Fentange T : 26 45 97 55 W : www.finexsarl.lu

RIDEAUX

T : 76 92 98

LMC Schuh Raumausstattung Peinture Turmes

77, rue Clair-Chêne L-4062 Esch-sur-Alzette T : 55 75 29

PROMOTEURS

63A, route de Trèves L-6793 Grevenmacher

Besix Red Luxembourg

T : 26 34 04 44 W : www.schuh-interior.de

7, rue du Fort Elisabeth L-1463 Luxembourg

NÉONS

219, avenue de la Liberté L-4602 Niederkorn

Neon-Muller

T : 58 84 95 W : www.poullig.lu

T : 44 38 34 W : www.neon.lu

81, rue de Cessange L-1320 Luxembourg

T : 27 07 61

Poullig

191, rue de Luxembourg L-8077 Bertrange

REVÊTEMENTS DE SOL Brisbois

2, op de Fielzen L-5685 Dalheim

Martin Reinert

MOBILIER BUREAUTIQUE

PORTES DE GARAGE ET BLINDÉES

Société luxembourgeoise de peinture

29C, bd Grande-Duchesse Charlotte L-1331 Luxembourg T : 26 25 90 55 W : www.slpeinture.lu

Theis Paul SA

2, rue du Cimetière L-8413 Steinfort T : 39 00 31 W : www.peinture-theis.lu

Yves Braun

29A, rue du Puits L-2355 Luxembourg T : 48 41 61 1 W : www.braun.lu

T : 29 51 29 W : www.besixred.com

S I G N A L I S AT I O N

Félix Giorgetti

Grun

3, rue Jean Piret L-2350 Luxembourg T : 49 88 88 W : www.gio.lu

35, rue des Scillas L-2529 Howald T : 49 61 62 W : www.grun.lu

IKO Real Estate

1, rue Peternelchen L-2370 Howald

TOITURES

T : 26 18 87-1 W : www.ikorealestate.eu

Rollinger Toiture

Immobel Luxembourg

70, rue des Prés L-7333 Steinsel

4, rue Eugène Ruppert L-2453 Luxembourg

T : 33 33 66 1 W : www.marco-rollinger.lu

T : 24 83 14 1 W : www.immobel.lu

Zimmermann & Fils

Solum Real Estate

12C, impasse Drosbach Building C L-1882 Luxembourg

4, rue de la Chapelle L-6419 Echternach T : 26 72 00 41

T : 24 69 36 1 W : www.solumre.com

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ARCHIDUC 19

PORTRAIT MÉTIER

« NOUS RÉALISONS ENVIRON 80 CHEMINÉES SUR MESURE PAR AN » La société Emil Antony s’occupe depuis plus de 40 ans d’entretenir les conduits de cheminée, mais aussi d’installer et de créer de nouveaux modèles de cheminées. Auteur Céline Coubray Photographe

Mike Zenari

Pouvez-vous nous retracer l’histoire de votre entreprise ? martin antony La société a été créée en 1977 par mon père, Emil. Il a commencé sa carrière en s’occupant du ramonage des conduits de cheminée. Par la suite, il a diversifié l’activité en proposant l’installation de feux ouverts et de poêles à bois. J’ai repris la direction de la société de notre entreprise familiale en 2008. Aujourd’hui, notre équipe compte 28 collaborateurs. Depuis, nous avons suivi l’évolution de la législation pour les maisons basse énergie et passives, et avons ajouté l’entretien des gaines de ventilation mécanique, car la demande est très forte pour ce type de service, et cette activité reste proche de notre métier d’origine. Quels services proposez-vous ? ma En plus des services de ramonage ou d’entretien de gaines de ventilation, nous proposons à nos clients différents modèles de cheminées, feux ouverts ou fermés. Nous vendons à la fois des

modèles de fabricants et réalisons des modèles sur mesure. Ce service est très apprécié, car il permet vraiment de personnaliser sa cheminée. Nous réalisons environ 80 cheminées sur mesure par an, mais en installons beaucoup plus ! Par ailleurs, nous travaillons aussi pour le secteur industriel, ainsi que les boulangers ou les restaurateurs, par exemple, en intervenant sur les conduits d’évacuation de fumée. Travaillez-vous avec les architectes ? ma Oui, très régulièrement ! Nous leur apportons notre expertise sur les matières qui sont compatibles avec le feu. Il faut être particulièrement vigilant dans les maisons basse énergie ou passives pour que l’introduction d’une cheminée ne crée pas un effet de surchauffe. Nous aimons beaucoup travailler avec les architectes, car ils viennent avec leurs idées, et nous leur apportons des solutions techniques. Nous avons été amenés à collaborer, entre autres, avec Metaform, n-lab, ou encore le bureau d’architecture WeB. Mais nous traL’entreprise réalise des cheminées dessinées sur mesure.

Martin Antony

vaillons aussi régulièrement avec des menuisiers pour inclure, par exemple, la cheminée dans un ensemble de mobilier sur mesure, et la faire dialoguer avec une bibliothèque ou une télévision. Il est donc possible d’installer une cheminée dans une maison passive… ma Bien entendu, mais il faut bien l’anticiper, car le choix des matériaux et l’intégration des conduits doivent être faits dès la conception, et non pas une fois le gros œuvre terminé. Il faut également bien veiller à l’arrivée d’air frais et s’assurer de la bonne évacuation de la chaleur, et ne pas oublier le système de sécurité pour la ventilation mécanique contrôlée. Toutefois, une cheminée dans une maison passive n’est pas utilisée en premier lieu pour des besoins de chauffage. C’est surtout pour le confort que nous les installons, ainsi que pour le plaisir visuel et l’ambiance. C’est pour cela que plusieurs de nos clients optent pour des feux électriques, et de plus en plus pour des feux à l’éthanol. Dans tous les cas, il ne pourra pas s’agir de feux ouverts, mais toujours de cheminées équipées de vitres. Intervenez-vous également dans la restauration de cheminées anciennes ? ma Oui, et nous travaillons souvent en collaboration avec des tailleurs de pierre ou des ferronniers pour restaurer des cheminées dans des châteaux ou d’an◼ ciennes demeures. WWW.EMIL-ANTONY.LU

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ANNUAIRE





LE CONTRAT CADRE ASSURANCE OAI Le contrat d’assurance RC professionnelle et décennale des membres de l’OAI.

L’ASSURANCE D’ÊTRE BIEN ASSURÉ AUJOURD’HUI COMME DEMAIN.

En collaboration avec :

Contact : oai@allia.lu

www.oai.lu rubrique « assurance oai »


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