Paperjam février 2025

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Business zu Lëtzebuerg

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Syndicat 2.0

Volontairement laissés de côté une semaine, rencontrés la semaine suivante et gentiment moqués celle d’après, aux vœux de la Fedil, comment voudriez-vous que le « Je t’aime moi non plus » du Premier ministre, Luc Frieden, avec les deux principaux syndicats du pays, hors CGFP, passe bien auprès de ceux qui aimeraient représenter beaucoup plus de salariés que ceux qu’ils ne représentent en réalité ?

La victimisation assumée de l’OGBL et du LCGB depuis la fin d’année s’inscrit dans une logique « vintage ». Une logique de temps révolus dont le récit est très bien illustré dans De Casteg, la biographie hommage d’un fils, Guy Castegnaro, à son père John. Une logique qui ferait bien de se réinventer, rappellent de nombreuses études, parce que le syndicaliste n’est pas l’ennemi du politique et, inversement, le politique n’est pas l’ennemi du syndicaliste.

Si tous les deux poursuivent vraiment la quête du bonheur collectif, ils devraient se poser une autre question : en quoi des technologies glorifiées et jamais questionnées contribuent-elles à toute la société, comprenez de tout en bas de l’échelle à tout en haut de l’échelle ? Car la richesse créée par la digitalisation à marche de plus en plus forcée n’est plus partagée. La classe moyenne, cette nébuleuse silencieuse, n’en profite plus. Ou certainement pas dans des proportions correspondant à l’engagement qu’elle déploie.

Le politique et le syndicaliste devraient marcher main dans la main et dos à dos, non pas l’un contre l’autre mais contre le capitalisme e réné. Pas le capitalisme, mais le capitalisme e réné. C’est là que la richesse a été transférée.

Entre le vieillissement et l’inadéquation des compétences et des besoins économiques, la transition digitale ne va faire que creuser ces inégalités mortifères pour la société sans un vigoureux rappel à l’ordre du syndicalisme. Ce syndicat 2.0, qui poserait inlassablement la question du « en quoi ça contribue au bien de toute la société ? ».

Rédacteur en chef THIERRY LABRO

Scannez le QR-code et retrouvez la liste de toutes les concessions participantes

POLITIQUE ET INSTITUTIONS

10 FRANCINE CLOSENER

« Le manque de visibilité du Benelux me fait de la peine »

18 POLITRADAR

Les voix de la mobilité

66 NORA BACK

« Les tables rondes, ce n’est pas le dialogue social »

76 MARIO GROTZ

« Le Luxembourg doit surtout bien choisir ses niches »

ENTREPRISES

12 MARJORIE HUBER

« Quand j’ai commencé, on se moquait de moi »

72 DAVID CELIS

« Il y a une méconnaissance de l’importance des data centers »

PLACE FINANCIÈRE

14 TOM THÉOBALD

“Make sure that Luxembourg is on the radar”

58 JACQUES PÜTZ

« L’open finance arrive, au bénéfice des clients »

Le sujet des prochains mois sera l’organisation du temps de travail, dit Nora Back. « Et l’accord de coalition va totalement dans le sens du patronat. »

24 DOSSIER INDUSTRIE

26 REPRÉSENTATION

Écosystème de l’industrie

28 EXPORTATIONS

Le Luxembourg à l’international

30 LEX DELLES ET RENÉ WINKIN

« L’insécurité pèse sur les industriels »

38 DÉCARBONATION

Les industriels face à l’urgence climatique

42 TECHNOLOGIES

Un positionnement à adopter avec l’IA

46 INNOVATIONS

L’industrie de pointe, cette mal-aimée si efficace

48 PORTFOLIO

Les visages de l’industrie qui se renouvelle(nt)

et Lex

s’accordent sur un point : l’incertitude dans laquelle ils sont parfois plongés malgré eux est un poison pour les entrepreneurs.

René Winkin
Delles

84 CLUBLETTER

88 Picture report

Le gala du Paperjam

Top 100

FOODZILLA

98 NEWS

Le globe-trotter de la gastronomie belge, Yves Mattagne, pose ses couteaux au Luxembourg

100 LA LISTE DU MOIS

Où manger asiatique à l’occasion du Nouvel An chinois

102 AF�ERWORK

Dansez, trinquez, vibrez !

104 MA RECET�E

Penne au pesto miel-basilic de Laure Elsen

106 CULTURE

Les immanquables du mois

108 MON STYLE

Dans le dressing d’Anne Galowich

110 MONTRES

Tendance bleue

112 MA MAISON

Un parfum d’Espagne chez les Manzanaro-Campelo

114 MOBILIER

Les coups de cœur de Patrick Meyer

116 DRIVE

La fusée verte... et urbaine

126 #Under50 Luxiibox

Meyer

L’avantage de la Clessidra, pour Patrick Meyer, est que tout le monde est du même côté de la table.

La famille ManzanaroCampelo a construit à Strassen en insistant sur les influences espagnoles.
Retour en photos sur le gala du Paperjam Top 100, qui a sacré Carole Muller.

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« Le manque de visibilité du Benelux me fait de la peine »

Pour les deux prochaines années, la Chambre des députés du Luxembourg assurera la présidence de l’Assemblée parlementaire du Benelux. Francine Closener dirigera les travaux de cette assemblée de 49 membres, dont sept Luxembourgeois, tous désignés par leurs parlements nationaux.

Quel est le rôle de l’Assemblée parlementaire du Benelux ?

Cette assemblée consultative a pour vocation d’adresser aux gouvernements des recommandations d’intérêt général. Elle se concentre sur des problèmes qui concernent directement les citoyens des trois pays. Des problèmes quotidiens pour lesquels elle cherche des solutions concrètes et pragmatiques.

A-t-elle vraiment une influence ?

Oui. Le traité sur la reconnaissance des diplômes du 1er mai 2024, qui permet une reconnaissance automatique des diplômes de l’enseignement supérieur, est un exemple concret d’une recommandation qui est devenue une réglementation. Nous n’avons pas un pouvoir d’initiative législative, mais nous collaborons e icacement avec l’exécutif du Benelux et avec les gouvernements nationaux.

Avec le foisonnement d’institutions au niveau européen, ne passe-t-elle pas inaperçue ? Tout comme le Benelux, d’ailleurs ?

Peut-être. La lenteur et le manque de visibilité du Benelux sont des choses qui me frappent et qui me font de la peine. Beaucoup de gens ne se rendent pas compte que le Benelux est un laboratoire et un projet beaucoup plus intégré que l’Union européenne, et ce sur beaucoup de sujets.

En quoi est-ce qu’avoir la présidence de cette assemblée est important pour le Luxembourg ?

Cette année, le Luxembourg exerce conjointement la présidence de l’Assemblée parlementaire et, pour un an, la présidence de l’exécutif de l’Union. Une configuration exceptionnelle qui va permettre de jouer un rôle central dans la définition des priorités politiques de l’Union ces prochaines années. La présidence néerlandaise qui s’achève

a mis en avant la collaboration avec le Royaume-Uni. Le Luxembourg va mettre le focus sur le bon fonctionnement des accords de Schengen, ainsi que sur les moyens de collaborer davantage avec les autorités de la Grande Région.

Photo plus de jouer un rôle central dans la définition des années. La présidence néerlandaise qui s’achève le les davantage avec et des moyens pour faire travailler ensemble collaboration et

Quels sont les sujets que vous voulez mettre à l’agenda pour les deux années qui viennent ?

En mars prochain, lors de notre séance plénière, nous parlerons d’intelligence artificielle et des moyens pour faire travailler ensemble les clusters des trois pays. Favoriser les collaborations entre les pays membres est un élément central de notre action. Et même au-delà. Nous avons une collaboration régulière avec les pays baltes et avec le Conseil nordique, qui sont toujours présents lors des séances plénières. Pour l’anecdote, sur la question de la reconnaissance des diplômes, les pays baltes se sont inspirés du traité du 1er mai 2024.

Quels seront les autres temps forts de votre présidence en 2025 ?

PRÉSIDENCE

Francine Closener fait de la reconnaissance des qualifications professionnelles un dossier clé de sa présidence pour l’Assemblée parlementaire du Benelux.

Nous nous pencherons sur la politique énergétique et sur la lutte contre la criminalité, toujours dans une perspective de collaboration transfrontalière. Et la dernière séance plénière de cette année-ci sera consacrée à l’égalité des genres.

Avez-vous un sujet qui vous tient particulièrement à cœur ?

Oui. La question de la reconnaissance des qualifications professionnelles est très importante pour moi. J’espère que nous allons pouvoir rapidement formuler une recommandation sur le sujet.

MARC FASSONE NADER GHAVAMI
« Quand j’ai commencé, on se moquait de moi »

Trois ans après avoir ouvert Co iCook, première et seule pâtisserie artisanale pour chiens et chats au Luxembourg, Marjorie Huber a quitté les marchés pour un lieu où qualité, sécurité et amour des animaux se mêlent dans des recettes faites maison… et protégées.

sécurité et amour des animaux se mêlent dans des recettes faites maison… et protégées.

Qu’est-ce que Co iCook ?

Pourquoi avez-vous démarré ce projet ?

Co iCook est une pâtisserie artisanale pour chiens et chats, ouverte en novembre 2021. Inspirée par mon chien Co i, je voulais créer des biscuits sains et naturels. Aujourd’hui, Co iCook propose des biscuits, des gâteaux d’anniversaire, des croquettes et des accessoires.

Quelle est votre position sur le marché ?

mes produits en venant chercher des colis. Mes pages sur Facebook et Instagram ont également permis de bâtir une communauté fidèle.

Quel rôle joue le bouche à oreille ?

également le Les recommandé.

Les clients préfèrent découvrir un produit qui leur a été recommandé. Les Luxembourgeois aiment acheter des produits de qualité et s’appuient beaucoup sur les retours des autres.

Mon chien s’était étranglé avec un os en plastique que je lui avais acheté. Je me suis dit qu’il n’aurait plus jamais ce genre de produit, et j’ai commencé à fabriquer des choses meilleures pour lui.

Quel est le profil type de vos clients ?

Ce sont des gens qui aiment leurs chiens et qui ont un certain budget. Il y a un panier moyen entre 30 et 50 euros, et certains clients reviennent chaque semaine.

Je suis la première et la seule pâtisserie artisanale pour animaux au Luxembourg. La nourriture en supermarché ou vétérinaire n’est pas bonne. J’ai des clients qui viennent du Luxembourg, de France, d’Allemagne et de Belgique.

Comment assurez-vous refaire canard

Qu’en est-il de la propriété intellectuelle ?

Comment assurez-vous la sécurité alimentaire ?

Mes recettes sont validées par les services vétérinaires. J’en ai fait analyser onze jusqu’à présent, mais j’en ai maintenant environ 30. Je vais donc tout refaire analyser pour m’assurer que tout est conforme. J’utilise des ingrédients comme la farine sans gluten, le canard hypoallergénique et des recettes véganes adaptées aux besoins des animaux.

Je ne partage pas mes recettes, même pas avec ma maman. Protéger une recette n’est pas possible, mais je travaille à breveter certaines formes de mes biscuits, comme les donuts ou la forme du Luxembourg. J’ai déjà dû faire appel à un avocat pour stopper une personne qui avait copié mes produits.

Quels défis avez-vous rencontrés ?

Comment Co iCook a-t-il développé sa clientèle ?

Comment avez-vous financé Co iCook au départ ?

Comment avez-vous et à le sur pour et aux réseaux sociaux. Beaucoup découvrent

Les banques ne m’ont pas suivie. J’ai eu de l’aide de ma famille et investi petit à petit. Je n’ai pas voulu risquer toutes mes économies dès le départ. J’ai misé sur des solutions simples pour faire connaître mes produits.

RECONVERSION Ancienne restauratrice, Marjorie Huber se réoriente en 2017 vers le bien-être animal et ouvre Co iCook en 2021. Elle apprend les techniques auprès d’un pâtissier, développe ses recettes et prévoit une formation en éducation canine pour élargir son o re.

Presque tous ! Quand j’ai commencé, on se moquait de moi. À la Chambre des métiers, on ne savait pas où me classer, et certaines banques ont refusé de m’aider. J’ai persévéré et, après trois ans, je fais enfin du bénéfice.

Quels sont vos projets ?

Grâce à Mondial Relay, au bouche à oreille et aux réseaux sociaux. Beaucoup découvrent

Je veux lancer des services de promenade pour chiens et intégrer mes produits dans des grandes surfaces. Je veux aussi ouvrir une plage privée pour chiens dans le sud de la France.

Journaliste REBECA SUAY
Photo NADER GHAVAMI

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“Make sure that Luxembourg is on the radar”

Tom Théobald, CEO of Luxembourg for Finance, talks about how the economic development agency’s recruitment campaign is reaching university students and if the new expat tax regime has attracted more senior executives.

Why did Luxembourg for Finance launch a recruitment campaign and what do you want to accomplish?

Branding is one element, because we have to make sure that Luxembourg is on the radar... which is not always a given. If you’re a London or a Paris, these are cities that people know. Luxembourg is probably not the first place they think of, right? We’re not recruiters, but we can underline the opportunities you have to develop a career in Luxembourg [and how roles in Luxembourg are] an important part of the European value chain, the global value chain.

Compared to rival financial centres, you don’t have a big marketing budget. What are some of the activities you’re doing?

During our business development missions, for example, where there is an opportunity to leverage being in that market anyway, we try and go and speak to universities in those markets. And leverage where we can the presence of the [finance] minister.... [who] talks about the role of Luxembourg as a financial centre in the European context. We get exposure to students that may not know much about Luxembourg, not considered Luxembourg. It’s an opportunity for us to talk to students.

How do you measure success?

We don’t have a KPI in the sense that if we attract X amount of people to Luxembourg, then we have achieved our KPIs.... The KPI is we want the financial centre to continue to grow.

How can Luxembourg firms get involved?

Reach out to us when they have students come here [and let us know] how they can best partner with us when we take financial institutions with us [on roadshows].

The government’s tax bill, aimed at making Luxembourg more attractive for expats and younger workers, took e ect in January 2025.

Have you gotten any feedback from firms that it’s helped recruitment?

It’s part of an overall package.... it’s been extremely well taken up in all the discussions that we’ve had with both ourselves, and with the [finance minister], when we’re traveling abroad, with the [corporate] headquarters that we’re meeting. It’s something that they really, really appreciate. Many of them had it on the radar. Those that didn’t were actually quite surprised at the scale of this, at a time when other countries are looking to cut back [on tax incentives] for budgetary reasons. There are a number of firms that had several jurisdictions on the radar... and actually chose Luxembourg. [The tax package] has certainly contributed to the decision.

So it’s fair to say that the expat tax benefits have helped pull people and firms to Luxembourg?

Anecdotally, [the firms] that have received it very well are the ones already based here, in terms of bringing in new leadership to Luxembourg and higher ranking individual senior managers, because of the impact of the expat tax regime. So it’s not just new firms coming in, but firms here bolstering leadership.

Took the reins of Luxembourg for Finance in September 2024. He previously was a senior finance ministry o icial, deputy CEO of Luxembourg for Finance and head of communications at the Luxembourg Bankers’ Association (ABBL).

TOM THÉOBALD

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Attractivité de l’économie

Pouvoir d’achat

Logement

Accès à la santé

Éducation

Sécurité

PolitRadar

Aides aux familles

2023 - 2028

Changement climatique

Digitalisation

Les voix de la mobilité

Avec la pénurie de logements, la mobilité est une priorité. Et il y a urgence : il suffit de regarder l’état d’encombrement des réseaux routiers et ferrés aux heures de pointe pour s’en rendre compte. Les projections reprises dans l’accord de coalition font état d’une progression probable des déplacements de 40 % d’ici 2035. La mobilité est un processus permanent. Et coûteux.

« Le gouvernement fera de la mobilité l’une de ses priorités. Dans le cadre xé par le plan national de mobilité 2035 (PNM), la politique du gouvernement sera axée sur le concept de la mobilité multimodale visant à améliorer les capacités des transports en commun (train, bus et tramway) et à développer la mobilité douce (vélos et piétons). Aussi, le gouvernement prendra les mesures nécessaires pour l’amélioration du tra c routier », lit-on dans l’accord de coalition de novembre 2023. La politique du gouvernement Frieden en la matière s’articule autour de l’esprit dit des « 4 D » : durabilité, décarbonation, digitalisation et dynamisme. Elle s’inscrit dans la continuité du PNM 2035 présenté en avril 2022 et fait de la multimodalité sa valeur cardinale, détaillait en décembre 2024, devant les députés, la ministre responsable, Yuriko Backes

Question d’infrastructures

La mobilité, ce sont d’abord les infrastructures. L’accord de coalition est ambitieux sur ce point. Pouvait-il ne pas l’être ? Il prévoit d’abord une augmentation des capacités du réseau ferroviaire. Au programme : densi cation du réseau, meilleures interconnexions et éventuellement construction de nouvelles lignes. Le gouvernement cherchera également à développer les lignes transfrontalières et a che l’objectif d’améliorer la liaison ferroviaire Luxembourg-Bruxelles. Un serpent de mer ferroviaire… Pour ce qui est des bus, le réseau Régime général des transports routiers (RGTR) fera l’objet d’une analyse approfondie avec pour objectif de revoir entièrement les horaires des transports publics et de mieux coordonner les horaires des bus et des trains. Globalement, l’o re sera élargie. Figure de proue de la mobilité à la luxembourgeoise avec la gratuité des transports, le tramway va voir son réseau s’éto er. En attendant la liaison par tram entre Luxembourg-ville et Esch-sur-Alzette – un projet de loi devant être déposé devant le Parlement avant la n 2026 –, la ligne 1 du tram va desservir l’aéroport du Findel. L’ouverture de la ligne aux passagers est prévue au premier trimestre 2026. Quatre nouvelles lignes devraient voir le jour ces prochaines années, dont deux ont déjà fait l’objet d’un dépôt de projet de loi. La première ligne, baptisée HOA, partira de la station Gare centrale à Hollerich. Elle desservira le futur quartier Nei Hollerich et rejoindra le futur pôle d’échange de Hollerich au niveau de la route d’Esch. Le budget est xé à 29 millions d’euros.

La deuxième ligne, baptisée K2, partira de la station Rout Bréck-Pafendall pour relier le futur quartier Laangfur au Kirchberg. Budget : 106 millions d’euros. Le réseau devrait également s’étendre vers la route d’Arlon, avec une gare au niveau du stade Josy Barthel et vers la route d’Esch. Par ailleurs, l’équipement des rames en wi devrait être bouclé par Luxtram d’ici la n de l’année 2025.

Pour ce qui est du réseau routier, le gouvernement étudiera l’implémentation d’une gestion dynamique du trafic, une organisation plus efficace des voies de

circulation et des limitations de vitesse variables adaptées aux conditions de circulation. Une interdiction ponctuelle de dépassement pour les poids lourds sera introduite sur les autoroutes les jours ouvrables à des horaires spéci ques.

La mobilité, quel chantier !

Le paysage luxembourgeois continuera à être marqué par les chantiers. Pour ce qui est des autoroutes, l’élargissement de l’A3 de deux à trois voies dans les deux sens entre la frontière française et la capitale progresse. La mise en service du premier tronçon de la capitale à l’aire de Berchem est imminente. Les travaux entamés sur l’autoroute A6 entre l’échangeur de Mamer/Capellen et l’aire de Capellen, là aussi dans les deux sens, vont se poursuivre jusqu’en 2026. Tout comme vont se poursuivre jusqu’en 2026 les travaux sur l’A4 au niveau de l’échangeur de Pontpierre. Sur les rails aussi les travaux se poursuivent. Avec, comme conséquences concrètes, deux nouvelles interruptions totales du trafic ferroviaire entre Bettembourg et Luxembourg en 2025. La première du 5 au 22 avril, lors des congés de Pâques, a n de permettre le remplacement de rails entre Berchem et Howald, la mise en conformité de la gare de Berchem et l’élargissement du viaduc de Livange. Du 15 juillet au 16 septembre, la circulation sera de nouveau interrompue pour permettre le renouvellement de voies et l’aménagement des gares de Berchem et de Howald. Les quais numérotés de 8 à 14 de la gare de Luxembourg seront à ce même moment inaccessibles. Interruption du service également entre Kleinbettingen et Bertrange – sur la ligne Arlon-Luxembourg, donc – du 15 au 25 février, entre Luxembourg et Kleinbettingen du 5 au 22 avril et entre Kleinbettingen et Bertrange du 24 mai au 2 juin. Sur la ligne du Nord, il n’y aura pas de trains entre la capitale et Ettelbruck du 19 juillet au 11 août. Et pour être complet, sur la ligne de Trèves, il n’y aura aucun convoi du 24 mai au 2 juin entre Sandweiler-Contern et Oetrange, ni entre Luxembourg et Wasserbillig du 23 août au 15 septembre.

Vers le PNM 2040

Demain se prépare aujourd’hui. Depuis le 14 janvier et jusqu’au 30 juin 2025, le ministère de la Mobilité mène l’enquête Luxmobil. La précédente édition remontait à 2017 et avait permis la rédaction du plan national de mobilité 2035. Celle-ci permettra l’élaboration du PNM 2040 et facilitera les futures planifications stratégiques du ministère. Un échantillon représentatif de 7.860 résidents sera contacté par la société Ilres. Les sondés seront interrogés sur leurs comportements de déplacement ainsi que sur leurs besoins en matière de mobilité. L’enquête se compose de deux volets : un premier entretien téléphonique concerne les déplacements de la semaine. À l’issue de cet entretien, les participants seront invités à indiquer s’ils acceptent d’être recontactés le lundi suivant pour répondre à quelques questions sur leurs déplacements du samedi. Les résultats seront connus vers la fin de l’année. Le budget de l’opération est de 2,5 millions d’euros.

La voiture, ce plaisir solitaire Au Luxembourg, on aime les voitures. Lors de la présentation du budget 2025, le ministre des Finances, Gilles Roth, rappelait la dé nition gouvernementale de la multimodalité : « Le multimodal ne signie pas gâcher le tra c individuel. ‘Multimodal’ ne signifie rien d’autre que la meilleure combinaison possible de toutes les formes de mobilité. Et dans un pays doté de vastes zones rurales, cela inclut également la voiture. »

En octobre 2024, le Statec recensait 550.580 véhicules au pays, dont 453.614 voitures, parmi lesquelles 13.909 électriques. Avec 678 voitures pour 1.000 habitants, le Luxembourg présente la deuxième densité automobile la plus élevée en Europe, derrière l’Italie (684). Les automobilistes seront appelés à partager l’espace public. Le gouvernement prévoit des mesures de modération du tra c, avec

notamment des zones à 30 km/h ou encore à 20 km/h au sein des localités et la mise en place d’espaces partagés. En contrepartie, les automobilistes pourront personnaliser leurs plaques d’immatriculation comme cela se pratique en Belgique. Contre espèces sonnantes et trébuchantes. Actuellement, la personnalisation se limite au choix de cinq chi res, ou deux lettres et quatre chi res. Un projet de loi en ce sens sera présenté au conseil de gouvernement rapidement.

La voiture, ce plaisir solitaire absolu, rappelle que la mobilité, c’est aussi une question de comportement de la part des usagers. Le nœud du problème est « comment leur faire préférer les transports en commun ?  ». Par l’incitation et non la contrainte, comme l’expliquait, durant la campagne électorale, Luc Frieden

L’incitation, pas la contrainte

Le télétravail peut-il être une solution pertinente pour faire réduire les déplacements professionnels et frontaliers ? Cela devient de plus en plus improbable. Après avoir été perçue comme la solution miracle, les entreprises font marche arrière. D’après le rapport sur le travail et la cohésion sociale du Statec publié en septembre 2024, entre 2015 et 2019, seule une personne sur cinq en emploi avait recours au télétravail. Avec les con nements et les restrictions liées au Covid, ce chiffre s’est envolé à une personne sur deux, atteignant un record historique de 52 % au deuxième trimestre 2020. Depuis, si le niveau de recours au télétravail a diminué, il reste à un niveau élevé environ deux fois supérieur à celui d’avant la pandémie. Au premier trimestre 2024, 38 % des actifs avaient recours au travail à distance. Mais, outre les questions liées au traitement social et scal du télétravail pour les frontaliers, les entreprises reconsidèrent les avantages et les inconvénients de ce mode d’organisation de l’activité et la tendance qui se dessine est celle, sinon d’un retour pur et simple au bureau, d’une limitation stricte des nombres de jours de travail à domicile, voire, dans certains cas, notamment dans le secteur nancier, des jours de présence dans les bureaux satellites qui ont fleuri ces dernières années aux frontières du pays.

Sur le front de la uidi cation du tra c, « dans la mesure du possible », la construction de routes de contournement sera accélérée et plani ée de manière cohérente aux endroits les plus chargés. Des parkings relais régionaux et à proximité des frontières, bien reliés aux transports en commun, seront créés. Les places pourront y être réservées via le recours à une application mobile.

Dans cet esprit, l’application Mobiliteit. Iu sera améliorée, a n de la « rendre plus performante et plus facile à utiliser ». L’Observatoire digital de la mobilité, créé en 2023 pour garantir une plani cation et une évaluation e caces de la mobilité et des politiques de transport, sera renforcé.

Enveloppe budgétaire

L’e ort nancier en matière de mobilité est à la hauteur des engagements. Dans le budget 2024, au titre de la mobilité, les dépenses courantes ont atteint 1,6 milliard d’euros, dont 856 millions pour le rail, 547 millions pour les autobus et 24 millions pour le tramway. Les dépenses en capital – les investissements, donc – se sont élevées à 452 millions d’euros, dont, notamment, 349 millions pour le rail et 57 millions pour le tramway.

Au titre du budget 2025, 4,135 milliards d’euros ont été alloués à la mobilité, les transports et les travaux publics, soit 13,4 % du budget total de l’État. Un peu plus de la moitié de ce montant – 2,2 milliards d’euros – devrait être consacré à la mobilité. Sur cette somme, les investissements représentent 444 millions d’euros, dont 372 millions pour le rail et 47 millions pour le tram. Tram dont l’extension coûtera 420 millions pour la période 2025-2028. En 2025, les CFL recevront 16 nouvelles automotrices pour un coût de 222 millions d’euros. Au cours des quatre prochaines années, l’État luxembourgeois investira environ 4,3 milliards dans le rail et les routes, 1,8 milliard via le fonds routier et 2,5 milliards via le fonds ferroviaire.

Sur les années 2024-2027, les CFL achèteront de nouveaux trains pour environ 505 millions d’euros. Au total, environ 1,9 milliard d’euros seront consacrés au développement du réseau ferroviaire sur la même période.

7,837

7,837 milliards. C’est l’enveloppe allouée par l’État aux Chemins de fer luxembourgeois (CFL) en contrepartie de l’exploitation du service public de transport par chemin de fer et par bus. Cette enveloppe prévue pour la période 2025 à 2039 comprend 7,145 milliards pour le transport ferroviaire et 692,123 millions pour les liaisons assurées par bus.

Nos précédents #PolitRadar

Industrie

Investir pour être durable

Développer

et

proposer des produits innovants et de qualité aux consommateurs sont les défis relevés par Luxlait grâce notamment à ses nombreux

investissements.

Fondée en 1894 par une association d’agriculteurs, Luxlait a pour mission de créer des unités de production et de valoriser le lait. «  Si la coopérative a perduré jusqu’à présent, c’est grâce à notre engagement à offrir des produits sains, naturels et frais, tout en garantissant la qualité et en misant sur l’innovation. Notre service R&D (Recherche et Développement) veille à ce que nos produits restent au goût du jour et soient de plus en plus élaborés  », explique Gilles Gérard, CEO. Luxlait propose aujourd’hui 480 références et 135 recettes. «  Les Luxembourgeois grandissent avec les produits Luxlait et nous souhaitons offrir une gamme complète de produits classiques intemporels, tels que le lait, les crèmes, les yaourts, les fromages, le beurre, les glaces, ainsi que des créations innovantes comme les skyrs, les yaourts grecs et les kéfirs, pour répondre aux besoins de diverses communautés. Un de nos atouts et une de nos particularités réside dans notre capacité à commercialiser des

Sous la direction de son CEO, Gilles Gérard, Luxlait prévoit, entre autres, une extension significative pour accroître ses capacités de stockage.
Photos Eva Krins (Maison Moderne)

petites et grandes quantités, Luxlait se veut être une entreprise flexible . »

Des produits 100 % nationaux

La particularité de Luxlait est aussi d’être une entreprise industrielle 100 % luxembourgeoise.

«  Notre site est situé au centre géographique du Luxembourg, ce qui nous permet de raccourcir nos circuits de collecte, avec une distance moyenne de 15 km par ferme. Notre empreinte carbone est l’une des plus faibles en Europe, avec 0,004 km/litre de lait. Le lait collecté provient exclusivement des agriculteurs luxembourgeois, garantissant une traçabilité totale. Nos produits sont distribués par nos propres camions dans les différentes enseignes du pays. Par contre, en raison de la taille du Luxembourg et des volumes collectés, une partie de nos références est exportée, principalement vers les pays limitrophes. Tous ces éléments garantissent une fraîcheur exceptionnelle de nos produits . »

Être durable sans compromis

L’écoresponsabilité est au cœur des valeurs de Luxlait. Sur le plan environnemental, l’entreprise a installé l’une des plus grandes toitures industrielles couvertes de panneaux photovoltaïques du pays et a investi dans sa propre station d’épuration. Luxlait mise sur les dernières technologies pour consommer moins d’énergie et vise la neutralité carbone d’ici 2050. L’entreprise valorise également le développement social équitable, la formation et l’amélioration continue.

Investir dans l’avenir

Ces dernières années, Luxlait a multiplié les investissements et les innovations pour continuer à garantir la qualité de ses produits et faire de son usine l’une des plus modernes d’Europe. Depuis 2018, 50 nouveaux produits ont vu le jour. Preuve de son dynamisme, Luxlait a également conclu des partenariats pour mettre en avant le savoir-faire des entreprises luxembourgeoises, avec des créations telles qu’un sorbet au

LUXLAIT EN CHIFFRES

210

millions € investis depuis 2009 dans l’outil industriel

>25000

vaches pour produire plus de 180 millions de litres de lait

500000 litres de lait transformés/jour

160

millions € de chiffre d’affaires

>700

collaborateurs œuvrant pour Luxlait

2000

analyses laboratoires réalisées chaque jour

Les points forts de Luxlait Proximité, Écoresponsabilité, Qualité, Tradition, Innovation, Savoir-faire, Fraîcheur

crémant avec Domaines Vinsmoselle, des saucisses à griller au Kachkéis et au gouda avec Cobolux, et des cubes apéritifs à base de bière Battin avec Munhowen.

«  En 2024, nous avons investi plus de 15 millions d’euros pour installer une nouvelle ligne de conditionnement dans le secteur liquide, acquérir de nouveaux robots pour la palettisation, agrandir nos installations de stockage (plus de 16 000 palettes) et mettre en place de nouvelles cuves. Nous sommes également très avancés en matière de digitalisation et utilisons déjà l’IA dans divers services . »

Ces nombreuses réalisations et technologies ont permis d’augmenter le chiffre d’affaires de plus de 60 % au cours des cinq dernières années. Dans les mois et années à venir, d’autres développements majeurs sont prévus. Une méthanisation sera notamment mise en place pour produire de l’énergie à partir des déchets organiques de la station d’épuration, permettant d’avoir une économie circulaire.

«  L’année prochaine, nous allons ajouter une extension de 1 000 m² pour augmenter nos capacités de production, démontrant ainsi la croissance constante de la société . » Les innovations concerneront également les produits, avec la création d’une nouvelle unité de glace et d’une nouvelle unité de production de mozzarella. «  Nous voulons être proches des attentes des consommateurs et proposerons prochainement des produits à base d’avoine ainsi que du lait chocolaté hyperprotéiné. Il ne faut pas avoir peur d’investir, d’être créatif et innovant pour être prêt à relever les défis de demain . »

Le secteur industriel à la croisée des chemins

Depuis toujours, l’industrie au Luxembourg a su se diversifier pour traverser les crises. Aujourd’hui, tout le secteur manufacturier se trouve à un tournant de son histoire, où il doit affronter des défis multiples : la transition énergétique, les conséquences des crises géopolitiques, la frénésie autour de l’intelligence artificielle ou encore la baisse de sa compétitivité. Dans les différentes enquêtes de la Chambre de commerce, les entreprises industrielles déclarent des baisses d’activité ces derniers mois. Au sein de ce dossier de 38 pages, ce sont à la fois les problématiques, les solutions et les innovations de ces centaines d’entreprises présentes sur le territoire qui seront évoquées. Une interview croisée du ministre de l’Économie, des PME, de l’Énergie et du Tourisme, Lex Delles, et de René Winkin, directeur de la Fedil, mettra en lumière les attentes des entrepreneurs du secteur. 26 REPRÉSENTATION

de l’industrie

Le Luxembourg à l’international

30 LEX DELLES ET RENÉ WINKIN

« L’insécurité pèse sur les industriels »

38 DÉCARBONATION

Les industriels face à l’urgence climatique

42 TECHNOLOGIES

Un positionnement à adopter avec l’IA

46 INNOVATIONS

L’industrie de pointe, cette mal­aimée si efficace

48 PORTFOLIO

Les visages de l’industrie qui se renouvelle(nt)

Écosystème de l’industrie

L’industrie manufacturière au Luxembourg représente 32.000 emplois. La fabrication de produits métalliques, étant donné l’histoire industrielle du pays, représente près de 30 % de l’activité de ces entreprises.

C’est le nombre d’emplois en 2023.

Industrie manufacturière 32.080

« Le Luxembourg reste beaucoup axé sur la métallurgie, la sidérurgie et le travail des métaux. »

BASTIEN LARUE

Entreprises dont la fabrication est l’activité principale en 2024 (321 au total)

Produits métalliques 29 %

Machines et équipements 14 %

Caoutchouc et plastique 8 %

Agroalimentaire et tabac 7 %

Chimie, pétrole et gaz 7 %

Produits minéraux (verre, céramique) 6 %

Bois et meubles 5 %

Autres fabrications 5 %

Réparation et entretien 4 %

Véhicules et équipements de transport 4 %

Stockage d’énergie et équipements électriques 3 %

Produits pharmaceutiques et dispositifs médicaux 2 %

Produits informatiques, électroniques, optiques 2 %

Produits textiles, vêtements et cuir 2 %

Papier et impression 1 %

Évolution du chiffre d’affaires de l’industrie manufacturière

En milliers d’euros

Le terme « industrie » inclut quelquefois les industries de fabrication, la construction, mais aussi l’industrie des fonds. Pour preuve, la Fedil, fédération entrepreneuriale multisectorielle, qui représente les industriels du pays, recense plus de 700 membres dont par exemple les Big Four ou des grands noms de la construction comme le groupe Félix Giorgetti ou la CDCL. Ce dossier se concentre majoritairement sur l’industrie manufacturière, soit, selon la nomenclature harmonisée au niveau de l’UE – section C de la NAF rév. 2 –, des industries de transformation des biens, principalement des industries de fabrication pour compte propre mais elles concernent aussi la réparation et l’installation d’équipements industriels.

UN PIC AU MILIEU DU 20E SIÈCLE

L’histoire de l’industrie au Luxembourg remonte à la fin du 19e siècle. À cette époque, le Luxembourg, alors principalement agricole, est devenu une puissance industrielle. Au milieu du 20e siècle, le pays était même le plus grand producteur d’acier au monde. La sidérurgie représentait alors 25 % du PIB et employait 25.000 personnes. Cependant, la crise sidérurgique des années 1970 a incité le gouvernement à diversifier l’économie. Des mesures fiscales avantageuses ont fait du Luxembourg une place financière majeure, remplaçant l’acier comme moteur économique. Le secteur industriel a vu, depuis, son poids dans le PIB du pays baisser mais continue à innover et fait toujours partie des cinq principales branches d’activité qui dominent le marché de l’emploi. Encore aujourd’hui, « le Luxembourg reste beaucoup axé sur la métallurgie, la sidérurgie et le travail des métaux », confirme Bastien Larue, chef de département Conjoncture, modélisation et prévisions au Statec.

UNE AMÉLIORATION ATTENDUE

« Ce sont des secteurs qui sont plus importants que dans la moyenne des autres pays d’Europe. » Par exemple, il n’y a pas de constructeur automobile au Luxembourg. Goodyear est présent, et représente d’ailleurs le neuvième employeur du pays avec 3.440 salariés, mais c’est un équipementier. « La production industrielle demeure sur une tendance baissière en Europe et elle a subi un repli relativement marqué au Luxembourg en 2023, mais sans trop de dégâts sur les effectifs de la branche. La crise automobile en Europe, l’inflation et la crise immobilière pèsent sur la fabrication des biens d’équipements, donc sur l’industrie. La hausse des taux d’intérêt freine aussi les investissements des entreprises. À court terme, on ne voit pas d’amélioration pour le moment, mais on peut en espérer une notamment avec une reprise des secteurs automobile et de la construction dans les prochains mois », précise Bastien Larue. Le Luxembourg, malgré sa petite taille et son caractère rural, a donc connu un essor industriel remarquable et a aussi réussi à mieux résister à la désindustrialisation que ses voisins européens grâce au soutien gouvernemental et à une politique de diversification. Aujourd’hui, le pays a une forte proportion d’entreprises innovantes, notamment dans le secteur des TIC. L’industrie luxembourgeoise est en constante mutation, s’adaptant aux changements technologiques, avec une transition vers un modèle où services et produits sont intégrés.

Le Luxembourg à l’international

Les entreprises industrielles du Luxembourg sont, à quelques exceptions près comme Rosport, quasiment toutes tournées vers l’export. Malgré la petite taille du pays, elles ont toujours réussi à tirer leur épingle du jeu sur la scène internationale.

« L’industrie luxembourgeoise vit du libreéchange comme nous sommes un petit pays. »

Un marché international dans le flou Selon les derniers chiffres fournis par la Chambre de commerce, le Luxembourg a exporté pour 15,5 milliards d’euros de biens en 2023. Ce sont principalement des articles manufacturés en métaux (issus de la sidérurgie) pour 3 milliards d’euros, d’autres types d’articles manufacturés pour 2,4 milliards d’euros, des machines et équipements pour 2,9 milliards d’euros ou encore du matériel de transport pour 1,7 milliard d’euros. Le marché luxembourgeois étant assez restreint, à quelques rares exceptions près comme Rosport – qui ne vend ses produits que sur le territoire grand-ducal – la majorité des entreprises industrielles du pays sont exportatrices. « Pour certaines même à 100 % », confirme-t-on du côté de la Fedil. Accumalux par exemple, spécialisée dans la production de composants essentiels pour les systèmes de batteries, tels que les boîtes, les couvercles et les accessoires, n’est présente qu’à l’international.

Rester « first mover »

« Les industries sont dans une situation très complexe actuellement. Est-ce que l’Europe devrait faire plus de protectionnisme, boycotter les produits chinois ? Nous avons toujours été pour le libre-échange, mais il doit évidemment être fait à armes égales et le grand problème si l’on met en place des guerres tarifaires, c’est que tout le monde est perdant parce qu’évidemment la Chine va rétorquer, analyse Carlo Thelen, directeur général de la Chambre de commerce. Donc si nous faisons cela, ce sera sans fin. Et cela va contribuer à augmenter

l’inflation. Aux États-Unis, il est clair que la politique de Trump va augmenter l’inflation. L’industrie luxembourgeoise vit du libre-échange comme nous sommes un petit pays. Nous n’avons pas le marché ici de toute façon pour développer une entreprise industrielle uniquement sur notre territoire. Pour que celles qui sont présentes continuent à prospérer, elles doivent se spécialiser dans des produits à très haute valeur ajoutée, sur des marchés de niche. Des produits que les Chinois ne peuvent pas imiter rapidement, il faut toujours être un peu en avance. ‘First mover’, ça a toujours été notre force auparavant. On était ‘first mover’, on arrivait à lancer un nouveau produit ou service avant les autres. »

Une des problématiques à venir pour les entreprises industrielles sera les conséquences des mesures protectionnistes annoncées par Donald Trump durant la campagne de l’élection présidentielle américaine. Il propose, entre autres, de rehausser de 10 %, voire de 20 %, la protection douanière sur tous les produits en provenance de tous les pays, et même de 60 % sur les importations en provenance de Chine. Certains prédisent ainsi une possible « guerre commerciale mondiale en 2025  », une perte de PIB mondial et un redéploiement général du commerce international.

Les principaux marchés à l’export du Luxembourg en 2023 (en milliers de dollars)

Allemagne 4.151.951

France 2.544.738

Belgique 2.003.649

Pays-Bas 1.089.000

Italie 725.640

États-Unis d’Amérique 515.297

Espagne 445.650

Pologne 417.955

Royaume-Uni 406.070

Autriche 312.251

Autres pays 3.730.417

Les dix premiers sous-secteurs exportateurs de l’industrie en 2023 (en milliers de dollars)

Machinerie, électricité 2.598.571

Plastique & caoutchouc 2.369.383

Métaux ferreux 2.110.705

Véhicules à moteur & pièces 1.583.434

Produits laitiers 710.332

Tissus synthétiques 700.567

Métaux (sauf ferreux & précieux) 654.483

Produits chimiques 612.879

Produits métalliques 439.530

Produits en papier 428.186

Le saviez-vous ?

150.000 m2 de vitrage ont été nécessaires pour couvrir la fameuse tour Burj Khalifa à Dubaï. Un vitrage produit par… Guardian Luxguard à Bascharage. L’usine a fourni 26.000 panneaux pour couvrir la façade de la tour la plus haute du monde à Dubaï, qui culmine à 828 mètres de haut et fait rayonner le savoir-faire luxembourgeois. Le verre résiste à des vents soufflant jusqu’à 250 km/h. Elle n’est d’ailleurs pas la seule entreprise luxembourgeoise à avoir usiné pour cette tour. ArcelorMittal Differdange, réputée pour ses poutrelles Histar destinées à la construction de bâtiments hors du commun, a produit 3.000 tonnes de ces poutres pour cet édifice. ArcelorMittal a également participé à la construction du One World Trade Center à New York. La structure de la tour repose sur plus de 20.000 tonnes d’acier ArcelorMittal, dont 12.500 tonnes de poutres Histar provenant de l’usine de Differdange. Autre exemple : Ceratizit, le leader mondial de la bille de stylo à Mamer. On estime qu’une personne qui achète un stylo a 45 % de chance de tomber sur une bille de stylo en carbure produite au Luxembourg.

« L’insécurité pèse sur les industriels »

Les industriels du pays et le gouvernement sont-ils sur la même longueur d’onde concernant les nombreuses problématiques du secteur ? Éléments de réponse avec le ministre de l’Économie, des PME, de l’Énergie et du Tourisme, Lex Delles, et le directeur de la Fedil, René Winkin.

Si vous deviez résumer l’état d’esprit des entreprises industrielles aujourd’hui, en un mot ou en une phrase ?

RENÉ WINKIN (R.W.) : En un mot, je dirais « insécurité ». On le voit dans les investissements, il y a vraiment une situation de « wait and see ».

LEX DELLES (L.D.) : J’aurais dit la même chose. Je pense au mot « inquiétude » également, parce qu’il y a tellement de choses qui se passent en ce moment. Nous sommes au cœur d’une transition digitale avec l’IA, des investissements vont devoir se faire pour rester compétitifs. D’un autre côté, il y a de nombreuses questions concernant la transition énergétique. On voit aussi une concurrence intracontinentale énorme, donc les industriels, non seulement luxembourgeois mais plus généralement européens, se posent énormément de questions. Et ça, c’est un poison pour le développement industriel.

Dans le dernier Baromètre de l’Économie de la Chambre de commerce publié au mois de novembre, 31,5 % des entreprises industrielles avaient déclaré une baisse de leur activité au cours des six derniers mois…

R.W.  Je confirme que l’activité a baissé, parce que de nombreuses industries nous disent qu’elles tournent autour de 60 % de leur capacité, ce qui, à la longue, n’aide pas la rentabilité. Je parlais d’insécurité parce que, concernant la décarbonation par

exemple, certaines entreprises pourront le faire plutôt facilement, mais pour d’autres, ce cap est tellement important qu’elles attendent vraiment d’être rassurées.

Qu’attendent-elles exactement ?

R.W.  Elles attendent peut-être de voir ce que donnera l’hydrogène, de savoir combien cette énergie coûtera, dans quelles proportions l’électricité sera disponible. Vient aussi une nouvelle insécurité : quels vont vraiment être les projets de Donald Trump pour les États-Unis ? S’il taxe réellement à 100 % certaines gammes de produits des pays Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine, ndlr), il n’est pas difficile d’imaginer vers quels pays ces produits seront drainés. Ce sont donc tous ces points d’interrogation qui font qu’aujourd’hui, un industriel en Europe, en fonction de son secteur d’activité, est plutôt attentiste, car le nombre d’interrogations ne cesse d’augmenter. Et je ne pense pas que la politique puisse tout résoudre. Il y a des réponses sur lesquelles elle peut rassurer, comme la surcharge administrative, ou proposer des programmes sur la décarbonation. Mais ce n’est certainement pas suffisant pour satisfaire toute l’industrie.

L.D.  Les investissements qui ne se font pas aujourd’hui auront le double de répercussions demain. Une entreprise qui n’investit pas maintenant dans les questions de digitalisation au sens large, dans les processus, dans le hardware, aura des pro-

Le directeur de la Fedil, René Winkin à gauche et le ministre de l’Économie, des PME, de l’Énergie et du Tourisme, Lex Delles à droite.

Part de l’industrie manufacturière dans la somme des valeurs ajoutées brutes du Luxembourg (en % du total)

blèmes de compétitivité majeurs demain. C’est pour cela que le « wait and see » est si dangereux pour l’industrie européenne.

Elles n’ont peut-être pas des finances assez solides pour réaliser ces investissements ou l’assurance qu’il y a un marché mondial pour leurs produits face à la surcapacité chinoise ?

L.D.  Pour moi, c’est le rôle de la politique de les rassurer et mes attentes sont très grandes envers la nouvelle Commission européenne. Les politiciens luxembourgeois ou d’autres pays de l’UE disent toujours qu’ils attendent que les choses se décident au niveau européen. Mais les gouvernements nationaux sont aussi membres de ces organes institutionnels, donc c’est une responsabilité que chaque État devra prendre. La réponse à l’élection de Donald Trump au mois de novembre ne devrait pas être « est-ce que l’Union européenne doit se rapprocher plutôt des États-Unis ou de l’Asie ? », mais elle devrait être le rassemblement des pays européens. Faire de l’Europe une puissance, que les États membres se mettent d’accord sur une politique industrielle au niveau mondial.

Il faudrait une sorte de protectionnisme européen ?

L.D.  En tant que politicien, qui plus est Luxembourgeois, je répondrais que l’on vit d’une économie ouverte. Les industries luxembourgeoises ne produisent pas pour le marché intérieur luxembourgeois. Les industriels européens ne produisent pas non plus uniquement pour le marché intérieur européen. Personnellement, je suis convaincu qu’une économie ouverte est la seule réponse, mais ce qu’il faut préserver, c’est le level playing field (des règles du jeu équitables, ndlr). Il ne peut être garanti que si le Luxembourg ou l’Union européenne ne mettent pas des freins à leurs industries. Si on demande d’un côté aux entreprises de décarboner, mais que d’un autre côté on importe des produits qui ne sont pas du tout décarbonés, cela ne va pas.

R.W.  L’économie européenne est beaucoup plus ouverte que l’économie américaine. Je partage l’opinion du ministre, nous dépendons de l’importation sur certains produits majeurs, et inversement. Surtout, l’ouverture est une des trois valeurs de notre fédération. Mais si on voit du dumping, que nous avons une politique climatique et que les autres pays ne suivent pas, il faut être à

Quelques précisions

3,9

Ce n’est qu’à partir de 1995 que les données sont harmonisées au niveau des instituts de statistiques, donc il peut y avoir quelques différences les années précédentes selon les sous-secteurs classifiés dans l’industrie. L’on parle ici de « sommes des valeurs ajoutées », et non de PIB, « car lorsque l’on veut parler de l’importance d’une branche dans l’économie, il vaut mieux considérer sa part dans la valeur ajoutée », explique Bastien Larue, du Statec. Pour rappel, PIB = valeur ajoutée + impôts (– subventions) sur la production, une différence relativement importante au Luxembourg, où les impôts représentent quasiment 10 % du PIB.

même de trouver des ajustements. L’idée n’est pas d’augmenter les prix de nos produits ou de mettre des droits de douane, cela rendrait notre économie chère, source d’inflation et ne nous ferait pas progresser. Il faut peut-être accepter que sur certaines catégories de produits, certains pays sont meilleurs. Cherchons nos avantages comparatifs et misons là-dessus.

Je suis aussi d’accord sur le fait que de ne pas être unis au niveau européen est un désavantage. Nos partenaires commerciaux arrivent assez facilement à nous départager. Il faut avoir une vue d’ensemble sur ce que pourrait être une politique industrielle européenne et en même temps une politique commerciale européenne, car les deux deviennent indissociables dorénavant.

Est-ce le bon moment pour les entreprises de réaliser de lourds investissements ?

R.W.  Il y a des investissements « no regret », qui concernent par exemple des innovations et qui me donnent un avantage compétitif. Ce ne sont pas des investissements perdus. En revanche, en ce qui concerne un équipement lourd, il faut avoir conscience que l’Europe est en discussion pour réduire de 90 % les émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2040. C’est dans 15 ans. Donc si vous décidez de mettre un équipement lourd qui consomme de l’énergie, il sera susceptible de tourner dans une économie « net zero carbon ».

Que peut faire le gouvernement luxembourgeois pour aider les entreprises industrielles ?

L.D. : Je pense qu’il faut rassurer l’industrie, en expliquant notamment que l’on a une stratégie de développement de l’hydrogène. Un memorandum of understanding a été signé avec la Belgique et le pays de la Sarre, le Luxembourg doit être sur la carte. Il y a aussi le volet de la production d’hydrogène, un appel d’offres a été lancé. Mais on sait pertinemment qu’on ne sera jamais autonomes en termes d’énergie. Il y a aussi la question du prix. Si nous voulons un hydrogène abordable, il faut miser davantage sur l’éolien, l’offshore, parce que la production d’hydrogène prend tout son sens à partir du moment où l’on utilise l’électricité dont on n’a pas besoin. Pour

Allocation d’émission annuelle en milliers de tonnes équivalent CO2

Industries de l’énergie et manufacturières, construction

Transports Bâtiments résidentiels et tertiaires

Agriculture et sylviculture

Traitement des déchets et des eaux usées

Ministère de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité

Source

l’instant, le Luxembourg ne produit pas encore assez d’électricité pour nos besoins. C’est aussi pour cela qu’on a intégré le ministère de l’Énergie dans le ministère de l’Économie, parce que c’est une question d’existence des industries.

M. Winkin, que pensez-vous de l’hydrogène ?

R.W.  Avec le développement rapide de l’éolien et du photovoltaïque, se pose de plus en plus la question d’arriver à mettre l’offre et la demande d’électricité ensemble. Ce que l’on est en train de perdre, avec la sortie du charbon ou du nucléaire, c’est le baseload, c’est-à-dire l’électricité qui est normalement là quand il faut. On la remplace par une énergie plus aléatoire, donc si on ne trouve pas de solution à la question du stockage, on provoque non seulement des problèmes pour les consommateurs, mais aussi pour les producteurs, qui doivent casser leurs prix. Il faut trouver une solution pour lisser l’offre

et la demande. L’hydrogène est probablement un des moyens de le faire, mais il faut être conscient que lorsque l’on produit de l’hydrogène, près d’un quart de l’électricité utilisée pour la production est perdue. Nous misons sur l’interconnexion parfaite des réseaux en Europe. Nous serions contents de raisonner comme si l’Europe était une plaque de cuivre où l’électricité circulait de manière parfaite. On est loin de ce marché parfait européen sur lequel nous, Luxembourgeois, misons plus que tout autre pays. Nous sommes dépendants des autres, c’est un très grand challenge. C’est pourquoi les industriels grands consommateurs se demandent actuellement si cela va marcher.

Comment finance-t-on cette transition énergétique ?

L.D.  Rien que pour stabiliser le prix de l’énergie pour les ménages, cela coûte 171 millions d’euros pour 2025. La question de la transition énergétique n’est pas qu’une

question industrielle, effectivement, mais concerne toute la société. Pour l’industrie, on a besoin d’hydrogène. Le Luxembourg ne sera jamais autosuffisant, mais il faut en produire pour que le pays ne soit pas complètement dépendant. Au Luxembourg, on a déjà énormément avancé sur la production d’électricité avec les énergies renouvelables et cela a coûté de l’argent. On peut encore évoluer dans l’éolien et le photovoltaïque, c’est pour cela que ce gouvernement a mis à l’agenda la simplification administrative également dans ce domaine de la transition énergétique, pour voir sous quelles conditions on installe des éoliennes. Il y avait de nombreuses restrictions et interdictions jusqu’à présent, comme le fait d’interdire d’installer des éoliennes à la limite des autoroutes.

Pourrait-on un jour imaginer que le Luxembourg revienne sur son opposition au nucléaire ?

L.D.  Pour moi, non, et pour ce gouvernement non plus. Personnellement, je suis contre le nucléaire pour deux raisons. Et si quelqu’un trouve une solution à ces deux problèmes, on construira une centrale. Premièrement, pour des raisons de sécurité. S’il arrive quelque chose, les accidents nucléaires sont très néfastes. Deuxièmement, on ne sait toujours pas quoi faire des déchets nucléaires, ce n’est pas raisonnable et cela s’oppose aux ambitions de développement durable. Ce n’est pas non plus au Luxembourg d’expliquer aux autres ce qu’ils doivent faire alors que nous ne produisons pas 100 % de notre énergie. Ce n’est pas à nous de donner des leçons, nous sommes dépendants du réseau de nos voisins.

R.W.  Je partage cet argument de ne pas vouloir donner de leçon. Je pense aussi qu’il faut miser sur la recherche pour résoudre les problèmes de sécurité et des déchets. Il ne faut donc pas faire de blocage sur les travaux de recherche. À la Fedil, nous n’avons pas réclamé la construction d’une centrale nucléaire au Luxembourg et c’est naturel que la notion de sécurité soit importante. Je pense aussi que certains de nos pays voisins ont voulu abandonner le nucléaire et ont mal anticipé la situation, avec des problèmes de corrosion, une prolongation de centrales dans lesquelles il

« Le ‘wait and see’ est dangereux pour l’industrie. »

fallait investir ou encore l’Allemagne qui a coupé ses centrales du jour au lendemain. Nous avons perdu des compétences dans ce domaine. Ainsi, nous avons plutôt aggravé le sujet de la sécurité, qui pourrait être mieux maîtrisé si les compétences étaient là et si l’on avait continué à travailler pour prolonger de manière sûre ces centrales. Il y a peut-être des technologies que ni le ministre ni moi ne connaissons encore qui vont émerger.

L’histoire de l’économie luxembourgeoise est d’avoir toujours réussi à se diversifier pour rester compétitive. L’industrie doit-elle aujourd’hui se positionner sur des marchés de niche ? L.D.  La question de la compétitivité est une des priorités de ce gouvernement. D’autres pays au sein de l’Union européenne sont plus compétitifs que nous, bien qu’ils aient les mêmes règles que nous. Avons-nous surréglementé ? Une des priorités du ministère de l’Économie est la simplification administrative, qui est une partie de la réponse. La transposition des directives, la directive et rien que la directive ; là aussi il y a des choses à faire sur le sujet de la compétitivité entre l’Europe, l’Asie ou les États-Unis. Si le Luxembourg remet dix couches sur les directives européennes, que d’autres pays adoptent de façon directe, il y aura forcément une complexification administrative pour nos acteurs économiques, et c’est à éviter à tout prix.

C’était la mentalité des gouvernements précédents, de rajouter des strates ?

L.D.  Je ne vais pas donner une bonne ou une mauvaise note au gouvernement précédent, puisque j’en faisais partie. Ce n’est pas à moi de juger, je constate simplement. Et je ne peux pas encore répondre, car nous sommes en train de faire des analyses pour

Le défi de l’hydrogène pour l’industrie du futur

La « vallée luxembourgeoise de l’hydrogène » (ou LuxHyVal) a été lancée en juin 2024. Ce projet à 39 millions d’euros, dont l’ambition est de produire de l’hydrogène vert dès 2026, est le fruit d’une collaboration entre 17 partenaires de sept pays, coordonnée par l’Université du Luxembourg.

Un impact étendu

L’impact de LuxHyVal s’étend au-delà de la production d’hydrogène. Le projet créera des emplois et permettra notamment à l’entreprise Ceratizit de remplacer son utilisation d’hydrogène dérivé du gaz naturel.

Photo Guy Wolff (archives)

La mobilité évolue. Votre banque aussi.

la simplification administrative et nous verrons si nous avons fait trop de reporting, par exemple, ou si nous sommes trop réglementés. Un point fort du Luxembourg est la sécurité politique, pour le développement économique de nos entreprises. Il y a une continuité, les gouvernements passant. C’est un argument de vente pour les industriels et les investisseurs étrangers.

Et concernant la diversification ?

R.W.  Je pense que nous sommes un pays cher et nous le resterons. Il faut donc fabriquer des produits où nous pouvons réaliser des marges qui permettent de payer des frais qui sont peut-être plus chers qu’ailleurs. Je ne dis pas que ça ne marche pas de fabriquer un produit banal, mais il faut alors d’autres circonstances avantageuses pour que cela fonctionne. Le Luxembourg a notamment une carte à jouer dans le domaine des nouvelles technologies. D’un point de vue compétitivité, tout ce qui concerne les charges ou la lourdeur administrative sont d’abord un problème européen. Je pense que ces dix dernières années, on en a mis beaucoup trop et trop rapidement. Le rapport Draghi le dit et nous voyons bien la réaction de la Commission européenne, du Conseil européen. On voulait faire trop, trop bien et trop rapidement.

M. Delles, vous étiez en mission économique en Chine fin novembre 2024. Est-ce un pays partenaire ou un concurrent ?

L.D.  L’un et l’autre. Quand on parle d’une économie ouverte, cela vaut aussi pour la Chine. Ce que j’ai vu là-bas, c’est qu’auparavant, la Chine était un pays qui produisait en quantité à bon marché, mais maintenant, ils sont loin en termes d’innovation. Si l’on parle par exemple des panneaux photovoltaïques, il n’y a pas que la production qui est en Chine, l’innovation y est aussi, donc il y a un changement dans leur stratégie. La Chine est très loin dans les questions de développement industriel, donc je pense qu’il faut travailler ensemble sur un marché mondial.

R.W.  Si l’on regarde la part que l’Europe, les États-Unis et la Chine avaient concernant la production industrielle mondiale, entre 2000 et aujourd’hui, le shift est

« Il faut fabriquer des produits où nous pouvons réaliser des marges qui permettent de payer des frais qui sont peutêtre plus chers qu’ailleurs. »
René Winkin

énorme. La Chine nous a tous dépassés. L’Europe était devant les États-Unis, maintenant nous sommes derrière. L’Europe et les États-Unis ont souffert du développement chinois, mais cela reste compréhensible, puisque c’est une région qui a une croissance plus grande que la nôtre. Et ils sont également devenus la fabrique mondiale des États-Unis et de l’Europe, en quelque sorte. On ne peut pas se passer de la Chine, mais il faut avoir la capacité d’organiser ce level playing field, parce que si nous-mêmes ne savons pas comment l’avoir entre Européens, bonne chance pour le trouver avec eux.

L.D.  Le Luxembourg est un pays qui a une industrie de services des finances qui est très forte, mais le gouvernement soutient complètement et souhaite le développement de l’industrie manufacturière. On doit aider les entreprises face aux défis auxquelles elles sont confrontées, afin de garder l’esprit d’innovation. En ce qui concerne les questions d’investissement dans la R&D, quand on regarde les classements, nous ne sommes pas à la première place parce que notre tissu économique est une industrie financière de services qui n’investit pas tellement dans la R&D. L’industrie manufacturière restera un pilier important de l’économie luxembourgeoise, car il y a tout un écosystème de fournitures autour d’une entreprise. C’est pour cela que le développement et la densification des zones d’activité sont une autre priorité du gouvernement.

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Les industriels face à l’urgence climatique

Parmi les nombreuses problématiques auxquelles les entreprises industrielles doivent faire face, celle de la décarbonation est un sujet majeur. Au-delà des ambitions nationales et européennes, beaucoup d’industriels prennent les devants. Tour d’horizon.

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Selon le bilan provisoire des émissions de gaz à effet de serre de l’année 2023 publié fin juillet par le ministère de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité, le secteur des industries au sens large (manufacturières, de l’énergie et de la construction) a émis 533 tonnes de gaz à effet de serre, en hausse de 30,7 % sur an, alors que l’objectif de réduction fixé à ce secteur pour 2030 comparé aux émissions de 2005 est de diminuer de 45 %. Le secteur de l’industrie, notamment manufacturière, s’il n’atteint pas des taux d’émissions comme les transports (4.096 tonnes de CO2), a toutefois des défis à combattre face à l’urgence climatique.

En la matière, Peintures Robin, qui fêtera ses 100 ans en 2027, fait partie des entreprises luxembourgeoises pionnières. « Notre site de production est basé à Useldange, la rivière coule juste à côté donc une de nos priorités a toujours été le respect de ce bel environnement », explique Catherine Heinrichs, directrice RH & QHSE, qui a commencé sa carrière au sein de l’entreprise il y a 26 ans. « Depuis plus de 25 ans, nous avons décidé de supprimer et substituer au fur et à mesure les produits dangereux par des produits plus respectueux de la santé et de l’environnement. Au début des années 2000, parallèlement à la reconstruction de l’usine, nous avons mis au point une gamme de produits à l’eau pour remplacer

la gamme de produits à base de solvants aux propriétés équivalentes, notamment des primaires et laques pour diverses applications sur tous supports (bois, métal…). Actuellement, pour les particuliers, nous ne vendons plus que des produits à base d’eau. L’objectif à terme de l’entreprise est même de sortir de l’ère fossile pour ne produire qu’avec du renouvelable ; nous développons depuis plus d’une dizaine d’années notre gamme Robingreen, dont le premier produit, le Verdello, peinture mate murale, est fabriqué à base de 100 % de matières premières biosourcées  », précise Catherine Heinrichs. Peintures Robin, qui emploie plus de 100 personnes, a réalisé un chiffre d’affaires supérieur à 30 millions d’euros en 2023 et produit environ 4.000 tonnes de peinture par an, l’entreprise vend 65 % de ses produits au Luxembourg. « Notre mot d’ordre est : pour les particuliers pas de danger, et pour les professionnels : interdiction d’entrées de nouveaux CMR (pictogramme qui identifie des agents chimiques cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques, ndlr) et recherche permanente de solutions conformes à nos valeurs d’écologie, de sécurité et de santé. »

SDK et Luxinnovation

Peintures Robin a notamment remporté quatre fois le Prix de l’environnement de la Fedil. La dernière fois, fin 2021, avec le

Photo Eva Krins
Journaliste IOANNA SCHIMIZZI
Le secteur des industries au sens large au Luxembourg (manufacturières, de l’énergie et de la construction) a pour objectif de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 45 % en 2030 par rapport aux émissions de 2005.

produit RobinLoop issu du recyclage de peintures et laques provenant des centres de tri de la SuperDrecksKëscht (SDK). La SuperDrecksKëscht est un acteur public incontournable depuis plus de trente ans dans la gestion des déchets et a «  deux missions principales : conseiller les entreprises et les labelliser, et collecter des déchets spécifiques ou problématiques  », explique Romaine Stracks, coordinatrice adjointe pour les activités complémentaires et conseillère pour entreprises à la SDK. En 2023, près de 3.500 entreprises avaient obtenu le label SDK r Betriber.

Autre acteur public qui soutient les entreprises dans la transition énergétique et le développement durable : Luxinnovation, à travers plusieurs de ses clusters. « La crise énergétique est un des grands dé s de manière générale pour les industriels aujourd’hui. Le prix de l’énergie et donc le

dé nancier de pouvoir payer les factures sont un gros problème pour les entreprises et en particulier celles du secteur de l’industrie, car elles sont souvent énergivores », confirme Caroline Muller, manager du cluster Materials & Manufacturing.

Lorsque les entreprises se lancent dans la transition énergétique, cela représente également souvent de lourds investissements, mais sont-ils forcément rentabilisés ? «  Cela dépend de l’investissement. Changer sa chaudière, par exemple, peut être relativement rapide, mais quand on investit dans l’installation de panneaux photovoltaïques ou d’éoliennes, l’amortissement sera forcément beaucoup plus long. Pour les PME, qui constituent la majeure partie des entreprises industrielles du pays, elles sont beaucoup plus mitigées que de grands groupes comme ArcelorMittal. Elles démarrent souvent par des mesures

Un sujet majeur pour ArcelorMittal

« Notre quotidien reste de développer nos produits, notre productivité pour rester compétitifs sur le marché, en améliorant les coûts et la qualité. Mais l’environnement dans sa globalité est devenu une de nos priorités ces dernières années également », explique Henri Reding, country manager d’ArcelorMittal Luxembourg. Pour preuve, un rapport dédié au développement est même publié chaque année côté Grand-Duché depuis 2020.

UNE PRODUCTION 100 % ÉLECTRIQUE

ArcelorMittal est engagé vers la neutralité carbone à l’échelle du groupe d’ici 2050, avec pour objectif intermédiaire d’atteindre une réduction des émissions de CO2 de 35 % d’ici 2030 en Europe et de 25 % dans le monde. Le nombre de projets entrepris tous les ans est vaste et varié. Par exemple, depuis 1997, la production d’acier brut au Luxembourg est 100 % électrique. 98 % de la matière première utilisée dans ses aciéries est issue du recyclage de déchets métalliques

et l’électricité utilisée pour faire fonctionner les fours est principalement d’origine décarbonée. Le site de Bissen a, de son côté, pour ambition de devenir d’ici 2026 la première usine entièrement verte de la filiale « WireSolutions » du groupe : vert, productif, rentable.

UN PARC SOLAIRE À DIFFERDANGE

ArcelorMittal centre logistique européen (AMCLE) à Di erdange a également annoncé accueillir l’un des plus grands parcs solaires du pays avec plus de 8.600 panneaux photovoltaïques sur sa toiture, couvrant 37.500 m2 de surface. « AMCLE sera ainsi auto-su isant en électricité et le surplus sera en priorité consommé par les installations industrielles d’ArcelorMittal au Luxembourg », explique le site du groupe. Et sachant que le secteur de l’acier est le plus grand émetteur industriel de CO2, en produisant 7 % des émissions mondiales de gaz à e et de serre, le groupe poursuivra ses e orts dans les années à venir.

d’isolation. Une société qui utilise des fours, par exemple, va devoir gérer les déperditions de chaleur et avant d’investir dans un nouveau four électrique qui consommerait beaucoup d’énergie, en plus de constituer un coût important, l’entreprise sera déjà tentée d’investir dans l’isolation du four », poursuit Caroline Muller.

Pour soutenir ces entreprises, le gouvernement a mis en place depuis le 1er janvier 2024 un nouveau régime de boni cation d’impôt pour investissement. Mesure qui vise à soutenir les entreprises dans la transformation digitale et la transition environnementale de leurs activités. La nouvelle mesure permet aux entreprises de bénécier, sous certaines conditions, d’une bonification d’impôt à hauteur de 18 % des investissements et des dépenses d’exploitation qu’elles supportent pour accompagner leur transformation digitale ou réduire leur

« Nous avons des clients qui sont suffisamment responsables et qui sont prêts à payer un petit peu plus pour la qualité d’un acier décarboné. »
HENRI

impact environnemental. « Pour beaucoup de PME, la priorité est simplement de garder leurs clients et de rester compétitives notamment à travers la maîtrise de leur consommation énergétique. Cela passe, entre autres, par l’utilisation de capteurs, de technologies intelligentes, de logiciels de suivi de consommation… Ce sont des investissements mesurés qui ont déjà un vrai impact », complète Charles-Albert Florentin, manager du cluster CleanTech. « À l’avenir, d’autres thématiques seront intéressantes à approfondir telles que la réutilisation de l’eau, la récupération de chaleur fatale, la géothermie…, il y a du potentiel à de nombreux niveaux. Le recyclage du béton est également un sujet d’actualité. Une étude a été commanditée sur cette question au Luxembourg en vue d’évaluer l’opportunité de produire du béton recyclé dans le pays. » Chaque mètre cube de béton libère environ 280 kilogrammes de CO2

ArcelorMittal sur tous les fronts Huitième employeur du pays au 1er janvier 2024, ArcelorMittal (dont le siège social est aussi au Grand-Duché) possède un effectif de 3.520 personnes sur le territoire et est un des principaux producteurs mondiaux de produits longs, tels que les poutrelles et les palplanches en acier. « Notre quotidien reste de développer nos produits, notre productivité pour rester compétitifs sur le marché, en améliorant les coûts et la qualité. Mais l’environnement dans sa globalité est devenu une de nos priorités ces dernières années également  », confie Henri Reding, country manager d’ArcelorMittal Luxembourg. Le groupe investit à la fois pour réduire ses émissions de CO2 – ArcelorMittal Long Products Luxembourg a par exemple annoncé en janvier 2024 un investissement de 17,6 millions d’euros pour réduire ses émissions diffuses de poussières à Differdange de 80 % – mais aussi pour produire de manière plus responsable et écologique (voir encadré). Les sites ArcelorMittal Long Products Luxembourg, Belval, Differdange et Rodange ont notamment vu leur certification ResponsibleSteel renouvelée l’été dernier. Dans le cadre de sa démarche de décarbonation, ArcelorMittal Luxembourg a aussi confirmé en 2023 son projet

d’investir dans un nouveau four à arc électrique sur son site Long Products Luxembourg de Belval, « d’un investissement total de 100 millions d’euros, avec le soutien du ministère de l’Économie ».

Et c’est à Differdange que seront fondus les anneaux olympiques pour être transformés en poutrelles pour le siège mondial d’ArcelorMittal en construction au Kirchberg. « Au Grand-Duché, notre production d’acier s’appuie à plus de 95 % sur de la ferraille recyclée et pour nous c’est le meilleur acier décarboné que l’on puisse trouver. Son prix est un peu plus cher que l’acier classique, de l’ordre de 5 %, nous avons des clients qui sont aussi suffisamment responsables et qui sont prêts à payer un petit peu plus pour cette qualité. Cela représente environ 7 % de notre production (140.000 tonnes sont produites chaque année au Luxembourg, ndlr), un chiffre qui a doublé en un an », poursuit Henri Reding. Quels que soient leur taille, leur effectif ou leur chiffre d’affaires, toutes les entreprises industrielles du pays sont donc confrontées aux mêmes problématiques liées au climat ou à l’environnement, avec le défi de rester compétitives face à leurs concurrentes européennes et mondiales.

La gestion de l’eau, un autre enjeu-clé

« Au Luxembourg, comme ailleurs, les ressources en eau sont sous pression sous l’effet combiné du changement climatique et de la croissance démographique », explique Luxinnovation. « Mieux gérer et, surtout, mettre en place des démarches de réutilisation des eaux usées, devient une nécessité pour réduire la pression sur les eaux souterraines et de surface. On estime qu’en Europe, 40 % des eaux usées industrielles pourraient être réutilisées. » C’est autour de ces thématiques qu’une quarantaine d’experts se sont retrouvés, le 10 décembre dernier, à l’occasion d’un workshop d’idéation organisé par Luxinnovation, en partenariat avec le consortium de partenaires du projet Interreg Greater Green +. « Ce qui est ressorti des discussions, c’est que techniquement, tout existe déjà. Mais les retours sur investissement de tels processus de réutilisation des eaux usées sont encore trop incertains, voire lointains, pour susciter un intérêt immédiat. Pourtant, il va bien falloir se préoccuper de la question », résume Caroline Muller, manager du cluster Materials & Manufacturing.

Un positionnement à adopter avec l’IA

L’intelligence artificielle est au cœur de toutes les discussions et l’industrie n’y échappe pas. Mais les industriels doivent-ils y investir à tout prix ou sélectionner la technologie en fonction de leurs besoins ? Éléments de réponse avec des experts.

Eurostat a mis à jour, n mai dernier, ses statistiques sur l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les entreprises. Si la moyenne européenne est de 8 % pour les sociétés de 10 salariés ou plus, le Luxembourg arrive, lui, à la troisième place du classement européen, avec 14,4 % des entreprises ayant recours à l’IA, juste derrière le Danemark (15,2 %) et la Finlande (15,1 %). « Une entreprise qui n’est pas ‘AI rst’ n’existera pas dans cinq ans », avait a rmé il y a quelques mois Didier Girard, co-CEO de Sfeir. « Ce que notre co-CEO veut dire, ce n’est pas que l’entreprise va disparaître, mais plutôt qu’une entreprise va survivre si elle fait les bons choix au bon moment  », complète Rodrigue Bouleau, directeur de Sfeir Luxembourg. « Et cela ne veut pas forcément dire ne faire que de l’intelligence arti cielle, mais au moins l’avoir intégrée dans son activité. C’est un peu l’image de l’agriculteur qui travaillait à la main ou avec ses chevaux de trait, qui s’est modernisé avec la révolution industrielle et les tracteurs. C’est souvent un exemple que l’on donne à nos clients. Avant, un agriculteur moissonnait par exemple un champ par jour. Le tracteur est arrivé et l’agriculteur a réussi à moissonner peutêtre deux, cinq ou davantage de champs par jour. Son travail n’a pas changé, mais sa productivité a pu être augmentée. Aujourd’hui, l’IA permet à l’industrie de se

« Une entreprise va survivre si elle fait les bons choix au bon moment. »

moderniser et le futur du secteur passera par l’intelligence arti cielle. »

Sfeir est une société de conseil en stratégie digitale et en développement d’innovations technologiques basée en France, à Bruxelles et au Luxembourg. Elle emploie 120 personnes au Grand-Duché et a notamment lancé, en avril dernier, avec Wenvision, « GenAI », un accompagnement sur mesure pour les entreprises dans l’exploitation de l’IA générative. « En fusionnant notre expertise en IA, machine learning et MLOps, nous proposons de démocratiser l’accès à ces technologies, explique Rodrigue Bouleau. Il s’agit en fait de notre programme d’acculturation et d’accompagnement global. » Sfeir a également annoncé, en octobre dernier, le lancement de « Raise », une plateforme d’IA générative sécurisée et personnalisable, un chat sécurisé pour dialoguer avec l’IA, une option pour charger des documents et poser des questions, la création d’une base de connaissances pour contextualiser les dialogues, et la génération d’images. « Notre but est vraiment d’accompagner nos clients à faire les bons choix dans l’IA, en fonction de leur activité, de leurs besoins, etc. », poursuit le directeur de Sfeir Luxembourg.

La fabrication de produits métalliques au Luxembourg étant l’un des principaux sous-secteurs de l’industrie, « on peut imaginer par exemple une entreprise utiliser l’IA

Photos

dans le cadre de prévision des prix de l’acier, par rapport à la demande, par rapport à l’offre, par rapport à la production et en fonction du type d’acier aussi. »

IA générative ou IA prédictive ?

Quand on parle d’IA, l’IA générative et l’IA prédictive sont citées, mais quelle di érence existe-t-il entre les deux ? « Les deux technologies ne s’opposent pas  », répond Francesco Ferrero, head of the humancentred AI, data and software (« Hands ») unit et leader de la Flagship Initiative sur l’IA au Luxembourg Institute of Science and Technology (List).

«  L’IA prédictive et l’IA générative reposent toutes deux sur le machine learning (ML). Si l’IA générative utilise des modèles de ML pour créer du contenu, l’IA prédictive utilise le ML pour prédire et anticiper les besoins ou événements futurs d’une entreprise. Leurs algorithmes fonctionnent donc di éremment, mais il existe des similarités dans la manière dont ces technologies peuvent être appliquées à des cas d’utilisation réels. En somme, l’IA générative est la force créative qui utilise le deep learning pour générer du contenu nouveau basé sur les données sur lesquelles elle est formée, alors que l’IA prédictive joue un rôle plus terre à terre. »

Pour le chercheur du List, « appliquer l’intelligence artificielle à l’industrie est, pour le moment, compliqué. Des études menées par plusieurs experts montrent par exemple que 80 % des projets industriels qui utilisent l’intelligence arti cielle échouent actuellement. Et c’est la raison pour laquelle l’industrie n’applique pas assez d’intelligence arti cielle. Soit les entreprises n’ont pas la bonne data, soit elles n’en ont pas assez. Il y a en tout cas un traitement de la data à faire. Souvent, les entreprises n’ont pas les connaissances techniques nécessaires ou ne sont pas bien entourées. Elles ressentent une certaine pression à se lancer dans l’IA, ont la volonté de le faire, mais s’il n’y a pas de projet industriel derrière, elles perdent quelques fois du temps et de l’argent. » Surtout, les modèles d’IA, bien qu’ils soient entraînés depuis maintenant quelques années, ne sont pas encore assez précis et infaillibles. « Comme toute révolution industrielle, nalement. Lorsque le moteur à vapeur a été remplacé par le

« L’IA est un levier-clé pour la réussite économique future du Luxembourg. »

moteur électrique, il a fallu presque deux générations pour commencer à avoir un gain en e cacité, parce que l’impact initial était une perte de productivité. On avait remplacé le moteur à vapeur par le moteur électrique, mais le reste de l’entreprise continuait à être organisée comme avant. Pour l’IA, c’est la même chose. Aujourd’hui, la tendance d’appliquer l’IA au-dessus de ce que l’on faisait déjà ne marche pas vraiment. Il faut ré échir à tout le processus et le réadapter complètement en fonction de l’IA pour avoir un vrai gain en e cacité. » Il y a une incertitude au niveau de la régulation également, avec notamment l’entrée en vigueur du nouveau règlement européen sur l’IA le 1er août (voir encadré). « Il y a encore une grosse marge d’interprétation, donc parfois une crainte aussi de ne pas respecter ou de faire quelque chose qui potentiellement ne serait pas compatible avec la nouvelle réglementation que l’on ne connaît pas vraiment. C’est un monde de réglementations qui sont quelque part interconnectées et c’est di cile, même pour les experts, de comprendre parfois les implications de tout ça. » C’est la raison pour laquelle il est important d’avoir des centres de recherche publics comme le List, avec une forte vocation pour la recherche appliquée et le transfert de technologies à l’industrie.

« Le fait de travailler avec nous permet à l’entreprise de réduire le risque de 80 % d’échec qui caractérise les projets sur l’intelligence arti cielle. Nous avons une équipe de 100 experts de la data, de la science des données et du développement de logiciels, qui sont capables d’accompagner les entreprises dans leur adoption de l’IA », con rme Francesco Ferrero.

Des biais sociaux et des hallucinations

L’AI Flagship Initiative du List s’appuie sur cinq infrastructures d’IA, dont l’AI Sandbox. Cette dernière est en l’occurrence une plateforme où les entreprises peuvent tester et évaluer en toute sécurité des modèles d’IA avant de les déployer à grande échelle. Les biais éthiques de 22 large language models sur sept sujets (l’âgisme ; les discriminations LGBTIQ+, politiques, religieuses ; le racisme, le sexisme et la xénophobie) y sont évalués. Comme les modèles ont été entraînés sur le

langage qui était disponible sur le web, il s’agit d’un langage qui est terriblement biaisé. Les modèles donnent donc des réponses qui sont forcément biaisées, parfois racistes, parfois sexistes. On essaie bien sûr de réduire ces effets de bord, mais il y a encore des failles dans ces systèmes. » Le List collabore avec de nombreuses industries du pays en IA prédictive.

« Nous pouvons par exemple citer la deuxième phase du partenariat avec Goodyear, qui comprend six programmes de recherche stratégiques couvrant la période 2024-2029. L’un d’entre eux est consacré à la science des données pour les applications pneumatiques. Ce programme vise à s’inscrire dans l’objectif de développement rst time right de Goodyear, qui prévoit à terme de remplacer la production de pneus d’essai par une approche entièrement digitale et de ne produire physiquement que les pneus conformes à l’usage. Nous avons aussi un projet collaboratif avec Waagner-Biro Stage Systems, qui vise à introduire sur scène des wagons exibles et connectés, permettant de changer de décor en temps réel. Ces wagons autonomes, développés grâce à l’expertise de cinq équipes de notre département IT for innovative services, intégreront des technologies de pointe dans plusieurs domaines comme la mécanique, l’électronique, ou des systèmes du positionnement et de la sécurité », ajoute Francesco Ferrero.

Un « potentiel inexploité »

Cebi, fabricant de composants électromécaniques pour l’industrie automobile et l’électroménager dont le siège est au Luxembourg, mise par exemple sur l’intelligence artificielle et l’industrie 4.0 pour transformer numériquement son activité. L’objectif est de créer une usine pilotée par les données (« data driven ») pour améliorer l’e cacité et la compétitivité en utilisant l’IA pour une meilleure prise de décision basée sur les données. La société Gcore, un fournisseur luxembourgeois de cloud en intelligence arti cielle, avait également annoncé en octobre dernier le lancement de son Gcore Generative AI Cluster, qui sera hébergé dans le data center de LuxConnect. « Cette infrastructure contribue à renforcer le positionnement du Luxembourg en tant que centre d’innovation dans le

domaine de l’IA. Nous sommes convaincus que l’IA est un levier clé pour la réussite économique future du Luxembourg », explique Andre Reitenbach, CEO de Gcore. Et à la question « comment voyez-vous l’avenir de l’IA générative dans cinq ou dix ans ? », il répond voir «  un énorme potentiel inexploité. La portée et l’impact de l’IA dans les di érents secteurs seront omniprésents, à l’instar de l’électricité. La question n’est pas de savoir où elle sera appliquée, mais plutôt comment la vitesse d’adoption variera. La seule véritable limite ne sera ni géographique ni démographique, mais dépendra de la disponibilité de l’infrastructure et des ressources énergétiques. Quand le Luxembourg adoptera l’IA comme un levier de productivité, il pourra mieux rivaliser avec d’autres marchés qui béné cient déjà d’investissements massifs dans l’IA. »

Le Luxembourg bien placé

« Il faut réfléchir à tout le processus et le réadapter complètement en fonction de l’IA pour avoir un vrai gain en efficacité. »

Le Luxembourg s’est classé onzième du dernier indice de préparation à l’IA du FMI publié à la fin du mois de juin dernier, sur 174 économies. Cet indice est basé sur leur état de préparation dans quatre domaines : l’infrastructure numérique, le capital humain et les politiques du marché du travail, l’innovation et l’intégration économique, et la réglementation. Dans un rapport publié début 2024, le FMI annonce que dans les pays avancés, l’IA pourrait avoir des incidences sur environ 60 % des emplois. « Parmi les emplois exposés, environ la moitié pourrait bénéficier de l’intégration de l’IA, qui se traduirait par un gain de productivité. Pour l’autre moitié, les applications de l’IA pourraient exécuter des tâches essentielles actuellement assurées par des êtres humains, ce qui pourrait diminuer la demande de maind’œuvre, faire baisser les salaires et réduire les embauches. Dans les cas extrêmes, certains de ces emplois pourraient être amenés à disparaître », explique le rapport.

FRANCESCO FERRERO
Head of the Human centred AI, data and software (hands) unit et leader de la Flagship Initiative sur l’IA List

FAIREDELA PERFORMANCE ENERGETIQUE UNOBJECTIF point de départ

BGL BNP Paribas accompagne les entreprises dans leurs projets de transformation tels que l’amélioration de leur efficacité énergétique et la réduction des émissions de CO2.

À VOS CÔTÉS POUR AVANCER

bgl.lu/fr/engagement-entreprise

L’industrie de pointe, cette mal-aimée si efficace

Des matériaux composites pour l’aérospatial à l’acier du futur en passant par un système de distribution de clés quantiques par la lumière, des capteurs pour sauver des vies ou encore des systèmes de robotisation, l’industrie luxembourgeoise, à la pointe, travaille beaucoup et communique peu.

4.000

Développer le leadership technologique de l’Union européenne pourrait apporter jusqu’à 4.000 milliards d’euros en valeur ajoutée pour les entreprises d’ici 2040, selon le rapport Draghi. À condition d’être un précurseur. De 2013 à 2023, la part de l’UE dans les recettes mondiales des TIC est passée de 22 % à 18 %, tandis que celle des États-Unis est passée de 30 % à 38 % et celle de la Chine de 10 % à 11 %.

SteelUp! vise à moderniser l’ensemble de l’aciérie d’ArcelorMittal Long Products Luxembourg à Belval afin d’approvisionner en acier bas carbone l’usine A de Rodange ; le site de Bissen a pour ambition de devenir d’ici 2026 le premier site entièrement « vert » de WireSolutions ; ArcelorMittal European Logistic Center accueillera en 2024 l’une des plus grandes fermes solaires du pays avec plus de 8.600 panneaux photovoltaïques sur son toit : il ne faut que deux minutes et une recherche pour s’apercevoir d’une dynamique sous-cotée.

Géant mondial de l’acier hier, ArcelorMittal entend bien le rester demain, quitte à y consacrer centres de recherche, investissements en millions d’euros et idées innovantes mises en musique. Et même si la concurrence asiatique – chinoise surtout – ou américaine est féroce pour nombre de « nos » industriels, en raison de l’accès aux matières premières ou de coûts de l’électricité et des ressources humaines largement supérieurs aux autres blocs industriels, l’avant-gardisme est devenu une religion d’État, encouragée de manière continue par les gouvernements

successifs, au nom du futur, de la transition écologique et environnementale ou de la transition digitale.

« L’Europe doit avoir une industrie forte » Il n’y a pas un seul de ces acteurs, solidement implantés au Luxembourg ou davantage en difficulté –que ce soit Ampacet (un des leaders mondiaux dans la production de mélanges pour fabriquer des plastiques spéciaux), Ceratizit (spécialisée dans la production de solutions en carbure réfractaire – outils de coupe, pièces d’usure, etc.), Accumalux (active dans la production de composants en plastique pour batteries), Rotarex (fabricant de vannes et de régulateurs de pression pour gaz industriels et médicaux), Euro-Composites (spécialisée dans les composites et les matériaux avancés), Paul Wurth (SMS Group dans le développement de solutions permettant l’automatisation, la digitalisation de process et la modernisation d’installations industrielles entières) ou IEE avec ses capteurs utiles permettant, par exemple, de sauver la vie des bébés oubliés à l’arrière d’une voiture – qui n’ait pas compris l’intérêt de travailler à rester

Photo Nader Ghavami

à la pointe de son secteur, de sa niche, de son expertise.

« Je veux absolument maintenir et développer tous les secteurs économiques au Luxembourg, y compris l’industrie, con ait le nouveau Premier ministre, Luc Frieden (CSV), dans sa première interview. L’Europe doit avoir une industrie forte. Je suis très déterminé, et c’est plus facile dans le gouvernement actuel, grâce à sa composition, de faire en sorte que les entreprises voient en l’État quelqu’un qui les aide à se développer. »

Une banque de matériaux recyclés

Dans une pique aux écologistes au pouvoir pendant deux mandats et souvent perçus comme des empêcheurs de tourner en rond, alors que l’urgence climatique oblige à adopter de nouvelles manières de penser… et de produire. Si ArcelorMittal a un intérêt « naturel » à rester à la pointe face aux réglementations, une nouvelle génération de dirigeants arrive au pouvoir. Les

uns, comme Maana Electric, entendent fabriquer des panneaux solaires de manière automatisée à partir d’usines portatives directement dans le désert et en puisant dans le sable. D’autres, comme Solarcleano, ont développé des « jouets » des temps modernes, des Ferrari du nettoyage de ces mêmes panneaux solaires, pour garantir leur utilisation optimale aussi longtemps que possible.

Circu Li-ion, qui, comme OQ Technology, a été sélectionnée pour intégrer le Scaling Club du Conseil européen de l’innovation, travaille à recycler les batteries des premières générations de véhicules électriques.

Vite dit « Ménage » et prévisibilité

« Il faut montrer aux maisons
mères que le Luxembourg peut jouer un rôle de précurseur. »

Un autre projet, toujours en suspens, vise à créer la première « banque de matériaux de construction » pour alimenter le secteur de la construction au Luxembourg sur un mode plus « eco-friendly ». Et que dire encore d’Ocsial, née au Luxembourg, obligée d’ouvrir sa première usine de nanotubes en graphène – la première au monde – en Serbie, pour continuer à avancer, pendant que Circuit Foil, dernière usine de fabrication de ls de cuivre en Europe, se bat pour rester ? Que penser du deuxième projet de fabrication additive –de l’impression en 3D de pièces métalliques à haute valeur ajoutée – d’AM 4 AM, aujourd’hui très bien nancée pour poursuivre son développement et que Saturne Technology regarde avec la bienveillance d’une sœur aînée.

L’industrie de pointe a des visages multiples, très loin des gueules noires qui ont fait sa fortune avant le secteur bancaire. Et tout aussi respectables.

Le Premier ministre, Luc Frieden, a dit lors des vœux de la Fedil qu’il allait suspendre la transposition de la directive CSRD en attendant l’omnibus de la Commission européenne, qui regrouperait di érents textes de loi sur le même sujet pour les rendre plus faciles à mettre en œuvre. Le chef du gouvernement a aussi invité les industriels à désigner les réglementations qui leur rendent la vie impossible, si jamais la Commission européenne venait à accepter non seulement une pause réglementaire – Georges Rassel proposait trois ans –, mais un nettoyage des réglementations actuelles qui n’ont pas eu les e ets attendus. Une bonne nouvelle qui entaille cependant un atout du Luxembourg : la prévisibilité. Les entrepreneurs ont besoin de prévoir à moyen et long terme pour décider d’investir. Et qu’ils investissent est crucial en ce moment.

Les visages de l’industrie qui se renouvelle(nt)

Ils sont trentenaires ou quadragénaires, ont créé, repris ou sont managers d’une entreprise industrielle au Luxembourg. Quels que soient leurs domaines d’activité, tous ces dirigeants ont la volonté d’innover et de faire perdurer l’industrie dans l’économie du pays.

Pour ce portfolio, la rédaction s’est basée sur la liste des membres de la Fedil, qui concerne des domaines plus larges que l’industrie manufacturière.

Photos EDOUARD OLSZEWSKI
Journaliste IOANNA SCHIMIZZI

GEORGES KROMBACH

CCO DE LANDEWYCK TOBACCO À 44 ans, Georges Krombach est le CCO du groupe familial Landewyck Tobacco (1.500 employés). Il estime que son entreprise doit faire face à plusieurs grands défis aujourd’hui : « La surrégulation dogmatique de nos produits sans effet aucun pour la santé des consommateurs, mais qui les pousse vers la contrebande et les produits de substitution chinois comme les e-liquides. L’innovation permanente en lançant 400 produits par an et l’ouverture de nouveaux marchés hors de l’UE est notre salut », explique-t-il. Il décrit le climat actuel du secteur comme « brumeux » : « L’industrie en Europe de l’Ouest est impactée par les prix de l’énergie sans commune mesure par rapport à nos collègues des autres continents et par une spirale régulatrice destructrice qui pousse l’industrie à quitter l’Europe. »

PHILIPPE ALZIN

DIRECTEUR DES VENTES CHEZ CERATIZIT

« Les crises récentes ont eu un impact sur la force du marché, en particulier dans le secteur automobile. Mais le secteur de l’aviation présente un potentiel optimiste et l’industrie électronique semble prometteuse », analyse Philippe Alzin, directeur des ventes chez Ceratizit (plus de 7.000 salariés dont 1.200 au Luxembourg). Le groupe, spécialisé dans le développement et la production de solutions à base de matériaux durs, a fait du développement durable un pilier « essentiel » de sa stratégie depuis quelques années « et un élément qui nous distingue », poursuit le Luxembourgeois de 43 ans. « La transition vers l’électricité verte et l’hydrogène issus de sources durables, l’augmentation du taux de recyclage, mais aussi les adaptations de nos processus de R&D pour développer des produits plus durables en sont de bons exemples. »

BOB GREIVELDINGER

CEO DE CTI SYSTEMS

Positionnée à 95 % à l’export, principalement en Europe, en Chine et aux États-Unis, CTI Systems (210 salariés) est spécialisée dans le développement et la fabrication d’équipements et de systèmes intralogistiques, pour la manutention et/ou le stockage hautement automatisés de charges lourdes. « Nous sommes sur des marchés de niche, hautement spécialisés, tels que l’aviation ou les véhicules lourds. Tout en donnant la priorité à nos clients existants et fidèles, nous nous devons d’être constamment à la recherche de nouveaux projets industriels », explique Bob Greiveldinger, 44 ans, CEO de l’entreprise. « Après une année sensiblement marquée par la récession économique, surtout en Europe, nous constatons en ce moment une reprise graduelle dans les nouveaux investissements dans la majorité de nos secteurs d’activités-clés, ce qui nous rend confiants pour l’année à venir. »

JOOST VAN OORSCHOT

FONDATEUR ET CEO DE MAANA ELECTRIC

Joost van Oorschot a créé sa start-up, Maana Electric (vingt salariés), qui a développé, en 2018, la TerraBox, une usine mobile capable de produire des panneaux solaires en utilisant uniquement du sable et de l’électricité. Pour ce Néerlandais de 33 ans, « le climat financier en Europe est compliqué et l’inflation a affecté de nombreux aspects de nos activités. Tout est devenu plus cher et l’accès au capital est devenu beaucoup plus restrictif. Chaque entreprise industrielle a connu des augmentations de coûts de 20 % ou plus ces deux dernières années. À moins de mettre en place davantage de mécanismes de soutien structurels, je ne vois pas la situation s’améliorer de sitôt. » En 2023, Maana Electric a signé des extensions de contrats avec l’ESA et l’Agence spatiale luxembourgeoise, et a confirmé avoir plus de 100 millions d’euros de commandes en attente.

GRÉGORY MERTZ & MAXIME DELMÉE

CTO ET CEO DE AM 4 AM

Tous deux docteurs en sciences des matériaux, Maxime Delmée, 34 ans, et Grégory Mertz, 41 ans, sont coassociés de la start-up AM 4 AM, qui a levé 1,3 million d’euros en juillet 2024. « Nous développons, produisons et commercialisons des poudres métalliques servant de matière première aux imprimantes 3D. Nous visons l’industrie manufacturière essentiellement européenne dans les domaines spatial, aéronautique et automobile, avec notamment notre premier produit, HiperAL, l’aluminium imprimable en 3D le plus solide du marché, expliquent-ils. La situation actuelle est pleine d’opportunités. L’intérêt d’une production via imprimante 3D de pièces à la demande, proche de l’endroit où elles doivent être utilisées et avec des ressources locales, a été mis en exergue durant les dernières années via les crises géopolitiques et sanitaires. »

GÉRARD THEIN

DIRECTEUR GÉNÉRAL DE BONARIA FRÈRES

Quatrième génération à la tête de Bonaria Frères (150 salariés), Gérard Thein est en train de moderniser son entreprise de génie civil et de construction grâce à la digitalisation. Mais « le secteur est dans une crise historique, pointe-t-il. Le plus grand défi aujourd’hui au Luxembourg est la relance de l’investissement dans la construction. Il est de la responsabilité du secteur public d’investir à un plus haut niveau dans son infrastructure. Ces dix dernières années, certaines personnes et même certains politiciens ont souvent malheureusement confondu la situation financière des entreprises de construction avec les gains des promoteurs. » Pour l’Eschois de 40 ans, « un défi primordial pour l’artisanat et l’industrie est (aussi) la pénurie de main-d’œuvre qualifiée et non qualifiée. Le Luxembourg n’est plus attractif ».

BETTY FONTAINE

DIRECTRICE GÉNÉRALE-ASSOCIÉE DE BRASSERIE SIMON

Ingénieure électromécanicienne de formation, Betty Fontaine s’est retrouvée, à 26 ans, à la tête de la brasserie familiale Simon à Wiltz, en 2003, d’abord épaulée par son père, puis en solo à partir de 2008. Aujourd’hui âgée de 47 ans, et alors que la Brasserie Simon, qui emploie 24 personnes, a fêté ses 200 ans en 2024, Betty Fontaine estime que le climat actuel pour le secteur industriel est « difficile, car nous passons d’une crise à l’autre et nous n’arrivons plus à trouver de la main-d’œuvre (qualifiée et non qualifiée). Nos principaux défis sont de diminuer la dépendance en ressources énergétiques et en eau en optant pour un outil de production moins énergivore, en utilisant l’énergie solaire et en travaillant sur une diminution de la consommation d’eau et un recyclage des eaux ».

PHILIPPE OSCH

CEO D’HITEC

CEO d’Hitec (60 salariés) depuis juin 2023, dont la devise est « innovation is our raw material », Philippe Osch, 42 ans, observe actuellement « beaucoup de volatilité dans notre secteur (Hitec propose des solutions de haute technologie dans quatre domaines d’activité, comme les antennes terrestres pour communication satellitaire, ndlr). Nous avons peu de visibilité pour 2025. Comme nous sommes actifs dans des marchés de niche, nous devons toujours être à l’écoute de nos clients et continuellement investir dans la recherche et l’innovation afin de rester compétitifs dans ces niches. Je crois que les entreprises qui investissent dans la recherche et l’innovation auront toujours un avantage par rapport aux autres parce qu’ils pourront s’adapter plus rapidement ».

ARNAUD FOURNIER

DIRECTEUR GÉNÉRAL DU GROUPE RBB

« Les défis actuels incluent la hausse des coûts énergétiques, la transition écologique et la diversification des marchés. Nous investissons dans la R&D pour développer des solutions innovantes et durables, et avons pris des mesures concrètes pour réduire notre empreinte carbone, comme l’installation de panneaux photovoltaïques qui couvrent 50 % de nos besoins en électricité », décrit Arnaud Fournier, directeur général du groupe RBB (Rotomade, Biorock et Biorotor, 120 salariés), spécialisé, entre autres, dans le rotomoulage. Pour ce Français de 44 ans, le secteur industriel doit justement faire face à des défis « liés aux contraintes économiques et à la nécessité d’une transition énergétique accélérée. Ces solutions sont également stimulées par la digitalisation et l’avènement de l’intelligence artificielle ».

« L’open finance arrive, au bénéfice des clients »

Rapprocher la finance traditionnelle des fintech : pour Jacques Pütz, c’est le combat d’une vie. Le responsable de l’innovation commerciale à la Spuerkeess place de grands espoirs dans la future réglementation Fida, qui encadre l’accès aux données financières.

Jacques Pütz est de retour à la Spuerkeess depuis octobre 2024.

Vous êtes de retour à la Spuerkeess depuis octobre. En quoi consistent vos nouvelles activités ?

Elles sont centrées sur l’innovation – pas uniquement technologique, mais également au niveau des modèles d’affaires. En tant que responsable de l’innovation commerciale, je dois, en collaboration avec les équipes, préparer la banque pour les cinq à dix prochaines années. Mon rôle est transversal. Je collabore avec des équipes business, IT, sécurité et réglementation pour naviguer dans un cadre légal complexe tout en créant de la valeur pour nos clients. Je veille également à intégrer une perspective externe, en identifiant des partenaires potentiels et en suivant les évolutions du marché.

Quels objectifs poursuivez-vous ?

Rester compétitifs, continuer à jouer notre rôle-clé de soutien à l’économie luxembourgeoise et accompagner la place financière dans son ensemble. Et surtout, créer de la valeur au-delà de la simple digitalisation : il ne s’agit pas seulement de transposer des processus manuels en numériques, mais de concevoir des produits entièrement digitaux . Avec des outils comme les portefeuilles numériques et les monnaies numériques de banque centrale (CBDC), de nouvelles opportunités s’ouvrent pour offrir des services qui n’existaient pas auparavant. C’est ce que les clients attendent aujourd’hui.

Vous qui suivez les nouvelles tendances du marché, quelles sont les plus intéressantes en ce moment ? Améliorer l’expérience client, accélérer les processus et simplifier les services. Une avancée importante est la gestion multi-bancaire. De nombreux clients utilisent notre application S-Net pour agréger leurs comptes d’autres banques, qu’elles soient luxembourgeoises, françaises, belges ou allemandes.

Que peuvent attendre les clients de la Spuerkeess, qui passe déjà pour le leader des services bancaires mobiles au Luxembourg ?

Nous évoluons dans un marché concurrentiel, où il est essentiel de s’adapter aux exigences du secteur. Il ne faut pas manquer

« L’open banking est encore un phénomène émergent, mais son impact est déjà visible. »

les grandes opportunités qui se présentent. La transformation bancaire actuelle est d’une rapidité sans précédent depuis un siècle. D’autre part, l’e-banking est devenu, de loin, l’agence principale de la banque. Nous continuons d’y investir pour simplifier davantage l’expérience utilisateur et personnaliser les canaux en fonction des besoins spécifiques de chaque type de clientèle. Un point-clé est l’éducation financière : expliquer simplement des concepts complexes comme le dépôt-titres ou les risques encourus.

Quels sont les besoins prioritaires pour les clients particuliers aujourd’hui ?

Les clients veulent une application comme S-Net mobile, fiable et performante. Nous y répondons, mais cela exige des investissements et un suivi constant. Pour rester au sommet, nous développons en permanence de nouvelles fonctionnalités et recueillons les retours clients afin d’améliorer leur expérience. Les clients comparent notre application avec celles qu’ils utilisent dans d’autres domaines, où l’expérience utilisateur est souvent excellente. Notre mission est donc de nous assurer que leur expérience bancaire soit tout aussi brillante.

Les entreprises représentent-elles le véritable enjeu ?

Absolument. Nos solutions actuelles pour les entreprises sont solides, mais il y a toujours moyen d’aller plus loin. L’embedded finance, par exemple, est une voie très prometteuse. Il s’agit d’intégrer les services financiers directement dans les outils utilisés par les entreprises, comme leurs plateformes de gestion ou leurs applications métier. L’un des défis majeurs est de proposer des solutions standardisées qui peuvent être utilisées par plusieurs entreprises. C’est là que l’open banking, soit le

LA VOIX DE L’OPEN BANKING

Jacques Pütz est l’un des architectes de la solution S-Net Mobile de la Spuerkeess, où il a travaillé une première fois entre 2007 et 2018. Le Young Talent of the Year 2012 a ensuite pris la tête de Luxhub, une plateforme créée par la Spuerkeess, BGL BNP Paribas, Raiffeisen et Post et spécialisée dans l’open banking

Le Luxembourgeois a aussi présidé, entre 2021 et 2023, le Fintech and Innovation Forum de l’Association des banques et banquiers Luxembourg (ABBL). Avant son retour à la Spuerkeess, il travaillait chez Proximus Luxembourg.

partage sécurisé des données bancaires avec des tiers via le consentement du client, peut jouer un rôle-clé.

De quelle manière ?

L’open banking établit un cadre commun grâce à la standardisation des interfaces et des protocoles. Cela permet aux banques et aux entreprises de collaborer plus efficacement. Par exemple, une entreprise peut intégrer ses systèmes de paiement ou de gestion de trésorerie directement dans notre écosystème via des interfaces de programmation (API) standardisées. Cela réduit les coûts et les délais de développement tout en garantissant une compatibilité optimale.

Vous avez été l’un des premiers sur la Place à promouvoir l’open banking. Où en est son adoption aujourd’hui en Europe ?

Nous avons réalisé un bon début. L’open banking est encore un phénomène émergent, mais son impact est déjà visible grâce à la standardisation qu’il impose. À terme, cela offrira aux clients beaucoup plus de choix, conformément à l’objectif de la Commission européenne : stimuler la concurrence et intégrer les services financiers dans une expérience client plus large.

Quel bilan faites-vous du chemin tracé par Bruxelles ?

Depuis longtemps, la Commission européenne vise à ouvrir le marché financier. Cela a commencé avec la création de l’espace unique de paiement en euros (Sepa) et la première directive sur les services de paiement (PSD1), qui visait à standardiser les paiements. La PSD2 est venue ensuite pour ouvrir davantage le marché, mais cela a coûté cher aux banques. Si elles commencent à en récolter les fruits, cela reste un processus long. Parfois, il ne faut pas être plus rapide que ses clients ou que l’économie elle-même. Mais au niveau bancaire, il existe des solutions qui fonctionnent vraiment bien, comme l’intégration de différents outils de comptabilité.

Le Luxembourg a été le premier pays d’Europe à implémenter la PSD1. Est-il bien positionné en matière d’open banking ?

Absolument. Au niveau de l’agrégation de comptes, qui est l’un des fondements de l’open banking, le Luxembourg est bien avancé. Toutes les grandes banques locales proposent déjà ce service et cela constitue une base solide pour développer d’autres solutions. Aucune banque ne s’est désintéressée de l’open banking. Elles ont toutes investi et elles y croient. Cela montre que le pays est sur la bonne voie.

Avec un rythme de progression suffisant ?

Dans certains pays comme la Belgique, l’Espagne ou encore la Pologne, l’adoption a été plus rapide qu’au Luxembourg. On évoque souvent l’idée de donner leur chance aux petits acteurs, mais ces derniers privilégient généralement des marchés plus vastes que le nôtre ! Ici, le nombre de banques de détail est très limité et la PSD2 est principalement perçue comme une réglementation retail… Personnellement, je pense qu’elle ouvre aussi des opportunités B2B, par exemple pour automatiser et rendre plus efficaces certaines tâches dans les entreprises.

Vous parlez d’un « processus long ». À quand une véritable libération du marché financier ?

Patience. Lorsque l’ open banking a été lancé, j’étais persuadé que le marché évoluerait radicalement en quelques années. La réalité est plus nuancée : cela prend du temps. Mais lorsque ces changements arrivent, ils sont significatifs. C’est pourquoi nous devons continuer à investir dans les outils digitaux, tant pour les professionnels que pour les particuliers. Cela inclut des innovations dans les interfaces utilisateur et les appareils mobiles, mais aussi des avancées dans la sécurité. Parce qu’à la fin, la sécurité reste primordiale.

Dans un contexte où les paiements, transferts et investissements sont déjà relativement simples, quels produits ou services manquent encore en open banking ?

Il y a encore beaucoup à améliorer dans des domaines spécifiques, par exemple l’intégration des paiements dans les workflows des entreprises. Cela peut générer des gains d’efficacité importants. Mais

TROIS CAS D’USAGE EN OPEN FINANCE

Sur son site web, la plateforme Luxhub présente trois cas illustrant le potentiel du cadre d’accès aux données financières (Fida) :

1. Scoring de crédit optimisé Avec l’open finance, les institutions accèdent, avec votre accord, à des données variées : comptes d’épargne, cryptoactifs, titres. Résultat : des décisions de crédit plus rapides et adaptées, ainsi qu’une meilleure transparence grâce à l’accès aux données de solvabilité.

2. Évaluations simplifiées

Les banques doivent réaliser des analyses souvent lourdes pour s’assurer que les produits proposés correspondent bien aux besoins et au profil de risque du client. Partager les données collectées par d’autres établissements permet de gagner en efficacité.

3. Conseils personnalisés Grâce à l’agrégation avancée de comptes, les banques peuvent fournir des conseils en investissement adaptés à chaque client. Cette approche pourrait même être combinée avec des robots-conseillers ou des plateformes d’IA pour plus d’efficacité et moins de coûts.

l’innovation n’a de sens que si elle répond à un besoin réel. Innover pour innover est une perte de temps, surtout dans un secteur où les attentes sont déjà élevées.

Faut-il parler d’open banking ou d’open finance aujourd’hui ?

La différence est importante. L’open banking se concentre principalement sur les paiements, un domaine où l’Europe bénéficie déjà d’une forte standardisation grâce à des initiatives comme Sepa. En revanche, l’open finance dépasse le cadre bancaire traditionnel. Il inclut d’autres secteurs, comme les assurances, les fonds d’investissement et d’autres acteurs financiers. Cela ouvre la voie à une interconnexion beaucoup plus large des services financiers, au bénéfice des clients.

L’open finance vit-il un momentum particulier ?

Absolument. L’arrivée prochaine du règlement sur les services de paiement (PSR) et du cadre d’accès aux données financières (Fida) crée un véritable élan. Ces deux cadres réglementaires, qui devraient être opérationnels d’ici 2027, vont profondément transformer le paysage financier. Avec la PSR, on passe des directives à un règlement directement applicable dans toute l’UE, éliminant ainsi les divergences d’interprétation entre pays. Cela clarifie des notions fondamentales comme la définition d’un compte de paiement, qui était jusqu’ici sujette à débat. L’ open finance est une tendance globale incontournable. Elle se développe également aux États-Unis et dans des pays comme le Brésil, qui avancent beaucoup plus vite que nous

En quoi Fida va-t-elle transformer le secteur financier ? Il s’agit d’un tournant majeur. Contrairement à la PSD2, qui concernait principalement les banques disposant de comptes de paiement et d’e-banking, Fida impose des obligations à tous les acteurs financiers, y compris les assureurs et les gestionnaires de fonds. Cela signifie une transformation beaucoup plus profonde. Fida introduit la standardisation dans des domaines qui n’étaient pas couverts auparavant: comptes d’épargne, dépôts-ti-

DE L’OPEN BANKING À L’OPEN FINANCE

Open banking

Se concentre sur les données de paiement, l’initiation des paiements et l’agrégation de comptes. Exemples : informations sur les comptes, historique des transactions, évaluation instantanée du risque de crédit, etc.

tres, assurances, hypothèques et même les petits prêts.

Par exemple ?

Prenons l’exemple des petits prêts octroyés directement en magasin : avec Fida, vos données pourront être accessibles via des interfaces standardisées, ce qui rendra le service beaucoup plus fluide. Ces standards communs simplifieront les échanges entre institutions. Avec le consentement de son client, un gestionnaire de portefeuille pourra ainsi accéder à l’ensemble de ses données depuis une seule plateforme, sans avoir à se connecter à plusieurs sites différents.

Quels cas d’usage concrets pourrait-on envisager ?

Pour un particulier, les données financières pourraient être utilisées pour offrir des conseils personnalisés en épargne ou en investissement ou pour simplifier les démarches liées aux assurances ou aux prêts. Du côté B2B, les entreprises pourraient automatiser certaines tâches grâce à l’accès standardisé aux données. Cela inclut la gestion des flux de trésorerie, le reporting réglementaire ou

Utilise des données non bancaires. Exemples : assurances, gestion d’actifs et de patrimoine (AWM), pensions, fiscalité, etc.

Open data Open finance

Inclut des données significatives non financières. Exemples : commerce de détail, transports, réseaux sociaux, santé, etc.

FROM OPEN BANKING TO OPEN FINANCE

encore l’analyse prédictive pour anticiper les besoins financiers.

De quoi révolutionner l’expérience client ?

Fida repose sur un principe-clé : le client a des droits sur ses données et peut les partager avec des tiers de confiance via des interfaces sécurisées. Cela ouvre des perspectives pour personnaliser les services et simplifier la gestion financière tout en renforçant la protection. Cela dit, l’étendue de ces changements dépendra des discussions en cours. La Commission européenne visait un « Big Bang », mais le marché a demandé un temps d’adaptation.

Comment le marché peut-il capitaliser sur ces nouvelles possibilités ?

La clé réside dans la créativité et la coopération entre les différents acteurs. Ce qui est unique en Europe, c’est le système de licences « passeportables ». Un acteur agréé dans un pays peut opérer dans l’ensemble des 27 États membres, ce qui lui donne potentiellement accès à plus de 400 millions de clients. Cela offre un avantage énorme pour des start-up ou des entreprises innovantes. Dès que les accès réglementés sont en place, les opportunités peuvent se développer très rapidement.

Le marché luxembourgeois est-il prêt pour cette transformation ?

Le Luxembourg bénéficie d’une infrastructure robuste et d’une place financière habituée à évoluer dans des cadres réglementaires exigeants. Notre capacité à mobiliser rapidement nos forces vives pour collaborer efficacement constitue un atout stratégique majeur face à ces changements. Je suis persuadé que l’open finance ouvre également des perspectives d’amélioration significative au niveau des back-offices. La standardisation industrielle, qui harmonise les échanges entre acteurs, représente un impact secondaire non négligeable pour le Luxembourg.

Quel est le niveau d’enthousiasme pour l’open finance au Luxembourg ?

Cela dépend beaucoup des interlocuteurs. Les banques retail, comme la nôtre, ont déjà une expérience significative grâce à la PSD2. Nous savons combien d’énergie et

Conversation

« Ce qui est unique en Europe, c’est le système de licences ‘passeportables’. Un acteur agréé dans un pays peut opérer dans l’ensemble des 27 États membres. »

de ressources il a fallu mobiliser pour nous mettre en conformité. Avec l’open finance, le défi sera similaire, notamment pour des secteurs comme les assurances, qui devront également donner accès aux données structurées en temps réel, 24 heures sur 24, avec le consentement du client.

Cela représente un énorme travail préparatoire. Les institutions qui n’étaient pas concernées par la PSD2, comme les banques sans comptes e-banking, n’ont pas encore cette expérience. C’est pourquoi, à la Spuerkeess, nous voulons partager nos connaissances avec d’autres acteurs de la Place. Nous avons tous intérêt à ce que le Luxembourg profite pleinement de ces opportunités.

Quid du risque de sur-réglementation ? Avec la PSR et Fida, l’Europe a l’avantage de disposer de règles précises qui garantissent que l’ouverture des données se fait toujours avec le consentement du client. Cela évite les abus, comme la revente de données. On peut débattre de la sur-réglementation, mais au moins, cela protège les consommateurs. Jusqu’à présent, aucun incident majeur de fuite de données n’a été signalé en lien avec l’ open banking correctement implémenté, ce qui montre que le système ne fonctionne pas mal.

SCEPTICISME SUR LA PLACE

La réglementation Fida, dont l’aboutissement est prévu d’ici l’été 2025, rencontre du scepticisme sur la Place. Représentant à Bruxelles de l’ABBL, l’Aca et l’Alfi, Antoine Kremer critique l’obligation faite aux institutions financières de partager certaines données avec des tiers, tels que les fournisseurs de services d’information financière : « Cette obligation représente un coût élevé pour les banques et les assureurs, sans bénéfices clairs. Pour les petites et moyennes banques, le business case est particulièrement incertain. La mise en place de ces règles pourrait en fait avantager uniquement les prestataires de services d’information financière. »

Doutes sur l’utilité

Le CEO de la Luxembourg House of Financial Technology (Lhoft), Nasir Zubairi, suit lui aussi le développement de l’open finance. Il s’interroge : « Combien de consommateurs consentiront à un usage consolidé de leurs données financières quand cette possibilité leur sera offerte ? Et comment prévenir le risque de fraude ? Je demande à être convaincu. »

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« Les tables rondes, ce n’est pas le dialogue social »

2024 s’est achevée sur un climat de défiance entre les syndicats et le gouvernement. Pensions, salaire social minimum, travail dominical, conventions collectives. Autant de sujets, autant de controverses qui ont obligé le Premier ministre, Luc Frieden, à monter au créneau. S’il a réaffirmé son attachement au dialogue social, Nora Back se dit méfiante.

Portrait JESSICA THEIS Journaliste MARC FASSONE
Face au gouvernement
Frieden, Nora Back n’entend rien lâcher et appelle au dialogue.

Cette interview a été réalisée la veille de la rencontre entre le Premier ministre, Luc Frieden, Nora Back, secrétaire générale de l’OGBL, et Patrick Dury, président national du LCGB, de ce 14 janvier. Une réunion destinée à aplanir les tensions entre le gouvernement et les syndicats. Réunion à l’issue de laquelle il a été décidé de réunir une table ronde consacrée à l’épineux dossier de l’organisation du temps de travail. Nous l’avons rappelée au sortir de cette réunion. Nora Back se disait heureuse d’avoir rencontré « un Premier ministre à l’écoute ». « Pour une fois, nous avons eu l’impression d’être compris», ajoutait-elle en se félicitant d’un « changement d’attitude de Luc Frieden ». Voilà pour la forme. Quant au fond, elle restait prudente, rappelant que tant l’OGBL que le LCGB restaient mobilisés.

Quels seront les grands dossiers dans le domaine social en 2025 ?

J’en vois cinq. Pour moi, le dossier le plus urgent est celui des conventions collectives de travail (CCT). Face à une directive européenne qui demande que 50 % du pays soit couvert par des CCT, le gouvernement a décidé d’ouvrir à des salariés seuls dans les entreprises le pouvoir de négocier de telles conventions. Tant pour l’OGBL que pour le LCGB, c’est inconcevable. Cela menacerait le modèle social luxembourgeois. Depuis cette annonce, nous n’avons eu aucun échange avec le ministre du Travail, Georges Mischo. C’est pourtant un dossier qui devrait se traiter dans le cadre du dialogue social, ensemble. Il y a ensuite le dossier des retraites. Dossier ignoré durant la campagne des élections législatives et qui ne présente aucun caractère d’urgence. La façon dont ce dossier est mené est symptomatique de la méthode du gouvernement : on fait une annonce, on consulte ensuite un peu tout le monde – sauf les syndicats qui sont pourtant les premiers concernés – puis on décide. On a constaté également cela sur la question des heures d’ouverture dans les secteurs du commerce et de l’artisanat. L’organisation du temps de travail sera un autre sujet-phare pour les mois à venir. Sur ce dossier, si je me réfère à l’accord de coalition, le gouvernement va totalement dans le sens du patronat. Comme dans beaucoup d’autres dossiers d’ailleurs.

« Je n’ai pas l’impression que le gouvernement soit prêt au dialogue. »

Le dernier sujet qui nous préoccupe, c’est celui de l’assurance maladie-maternité. La Caisse nationale de santé a constaté un déficit dans le budget. Un déficit qui est arrivé plus vite que prévu. Là non plus, je ne sais pas où veut aller le gouvernement. Mais ici, nous avons fait front commun avec les employeurs au sein du conseil directeur pour que le rétablissement de l’équilibre ne se fasse pas via des économies sur les prestations, mais plutôt en extrayant toutes les dépenses qui ne sont pas directement liées à la santé, les fameux frais annexes comme les frais de maternité. Depuis longtemps, nous revendiquons que ces dépenses soient prises en charge par le budget de l’État et pas par la CNS. Après tout, la maternité n’est pas une maladie.

L’assurance maladie-maternité dans le rouge

100,1 millions d’euros d’excédents en 2023. 37,9 millions de déficit en 2024 et, les choses restant en l’état, 160,7 millions de déficit en 2025. L’urgence n’est pas les pensions où on joue à nous faire peur, estime Nora Back, mais bien l’assurance maladie.

Voilà pour moi les dossiers prioritaires. Dossiers sur lesquels je n’ai pas l’impression que le gouvernement soit prêt au dialogue.

Pour vous, le dialogue social est-il est train de se dégrader au Luxembourg ? C’est ce que je ressens. Et ce n’est pas une réaction émotionnelle. Il suffit de lire les programmes de campagne du CSV et du DP puis l’accord de coalition pour constater que leurs positions sont très éloignées des nôtres. Dès le départ, nous avons fait état de notre méfiance.

Avec le gouvernement précédent, nous avions beaucoup de réunions du comité de coordination tripartite. La tripartite, c’est vraiment l’outil privilégié des gouvernements successifs par temps de crise. Mais pas pour Luc Frieden. Son gouvernement n’a aucune volonté de réunir des comités de coordination tripartite. Regardez la ques-

tion du prix de l’énergie : tout le dispositif de protection face à la hausse des prix a été décidé lors d’une tripartite. La prolongation du système l’a été sans concertation. C’est symbolique d’une méthode de gouvernement dans laquelle on décide unilatéralement. Et cela se constate sur beaucoup d’autres sujets. Bien sûr, à la fin, c’est au gouvernement de décider. Mais jamais les gouvernements précédents n’ont agi de cette manière. Jamais.

Que vous inspire la multiplication des tables rondes depuis la prise de fonction du gouvernement ?

Les tables rondes, ce n’est pas du dialogue social. D’ailleurs, nous n’y sommes pas invités. C’est ce qui s’est passé pour le logement. Ne pas inviter les syndicats, c’est quelque chose de très symbolique… Nous ne sommes pas contre les consultations et les débats ouverts au grand public, mais cela ne doit pas se faire aux dépens des trois acteurs centraux du modèle social luxembourgeois, le patronat, les syndicats et le gouvernement. « Les forces vives de la Nation », comme on disait. D’autant que dans le dossier des pensions, ce sont ces trois acteurs-là qui financent le système. Ce sont ceux qui payent qui doivent décider ensemble.

Lancer une grande consultation sur le sujet des pensions n’est-il pas un moyen d’anticiper le blocage qui semble inévitable sur le dossier entre les parties prenantes au sein d’une tripartite et de le dépasser ?

C’est exactement ça. C’est un moyen de faire diversion et de masquer le fait qu’il n’y aura jamais un accord sur le sujet entre les deux grands acteurs, syndicats et patronat. C’est un show. Mais attention : essayer de réduire au silence les corps intermédiaires est un comportement néfaste, nuisible. Emmanuel Macron l’a tenté en France. On voit le résultat. Si on veut vraiment l’avis des gens, il faut faire un référendum ! Pour notre part, avec Patrick Dury, président national du LCGB, nous préférerions que l’on recoure à une tripartite.

Vous critiquez la volonté du gouvernement d’ouvrir les négociations des conventions collectives aux délégations

d’entreprises et aux délégués neutres. Mais cela ne revient-il pas en fait à prendre en compte la désyndicalisation des salariés ?

On reproche aux syndicats de ne plus être représentatifs. Pourtant, le taux de participation aux dernières élections sociales est le plus fort que nous ayons jamais eu. C’est quand même paradoxal de constater que jusqu’à aujourd’hui, alors que la participation aux élections sociales était inférieure à ce qu’elle est aujourd’hui, la question de la représentativité n’était pas un sujet au moment de réunir des tripartites. C’est du dénigrement pur et simple. Aujourd’hui, nous sommes plus forts que nous l’avons jamais été. En 2024, nous avons enregistré 10.000 nouveaux membres. C’est un record ! Nous sommes présents dans tous les secteurs de l’économie, même ceux traditionnellement rétifs. Nous sommes chez Amazon, dans les Big Four Même dans les agences immobilières nous avons des délégués !

67  %

Lors des élections sociales de 2024, 3.393 entreprises ont fait élire une délégation du personnel. 2.277 ont une délégation du personnel composée exclusivement de délégués neutres. 700 entreprises ont une délégation du personnel composée exclusivement de délégués affiliés à un syndicat justifiant de la représentativité nationale ou sectorielle. 416 entreprises ont une délégation du personnel à composition mixte.

La question de la représentativité est donc une fausse question pour vous ? Cet argument du manque de représentati–vité, on pourrait le retourner contre le gouvernement et l’UEL. Nous ne le faisons pas parce que ce serait quelque chose de bas, de méprisable. Mais le gouvernement n’est élu que par la moitié des gens qui travaillent au Luxembourg. Il y a plus de gens qui votent aux élections sociales que de gens qui votent aux élections législatives. Et l’UEL représente-t-elle vraiment toutes les entreprises du Luxembourg ? De plus en plus de PME des secteurs du commerce et de l’artisanat viennent nous voir pour nous demander de l’aide parce qu’elles ne se sentent plus entendues par des instances patronales qui ne représentent finalement plus que le secteur financier et les grandes multinationales. Tout ce que défend l’UEL ne va pas forcément dans le sens des intérêts des petites entreprises.

Mais si on en arrive là, on aura les gilets jaunes et des ronds-points qui brûlent. Est-ce souhaitable ?

Le projet de loi du gouvernement a pour but d’arriver à une meilleure couverture par des CCT. Comment pourrait-on y arriver sans s’en prendre au monopole des syndicats ?

Nous avons plusieurs pistes. Face à un tissu économique très hétérogène et composé de beaucoup de PME, le meilleur moyen d’étendre la couverture des conventions collectives est d’avoir plus de conventions sectorielles. La loi devrait faciliter les négociations de telles conventions en obligeant un secteur économique, si nous faisons une demande de négociation, à nous recevoir. Il faut aussi faire disparaître cette peur qu’ont les patrons des négociations collectives. Pour eux, et cela est profondément ancré dans leur psychologie, une convention collective coûte nécessairement de l’argent. La peau des fesses ! Ce n’est pas vrai. Ce qui nous importe, c’est l’harmonisation des règles existantes et l’égalité de traitement. Il faut dépasser cette peur et faire comprendre aux patrons qu’avoir une convention sectorielle peut être une situation win-win. Cela peut par exemple permettre de faire cesser une concurrence déloyale dans un secteur donné. Les conventions sectorielles, ça marche dans le secteur du nettoyage, dans le secteur de la construction. Pourquoi est-ce que cela ne marcherait pas dans les secteurs de l’horeca et du commerce ? Ce serait la voie royale.

On peut également imaginer la création d’incitatifs pour les entreprises. Comme de réserver la participation à des appels d’offres du secteur public aux entreprises couvertes par une convention. Pour soumissionner, les entreprises doivent remplir des critères économiques et financiers. Pourquoi ne pas ajouter des critères sociaux ? On peut également imaginer que les aides publiques soient conditionnées à l’existence d’une convention collective.

Vous faites de la question de l’organisation du travail une priorité. Sur ce dossier, les syndicats sont accusés d’être rétrogrades et de vouloir freiner toute réforme. Que répondez-vous à ces critiques ?

On nous reproche d’être rétrogrades et de ne pas vivre avec notre temps. Mais c’est oublier un peu vite que les syndicats ont contribué à la modernisation du travail. Pensez aux droits à la formation continue, aux congés. Dire que nous sommes rétrogrades est un argument irrecevable. Et ce d’autant plus si on considère que ce que veut le patronat, c’est un retour au 19e siècle ! Que l’on travaille plus longtemps, que les pauses entre deux jours de travail soient raccourcies, que l’on revienne sur les 44 heures de repos par semaine et que l’on augmente la flexibilisation du temps de travail. C’est quand même paradoxal. Nous ne voulons pas tuer l’économie. Au contraire, nous voulons la relancer en créant des conditions de travail qui soient vivables et justes pour les deux parties. On doit permettre aux salariés d’avoir une certaine prévisibilité sur ces heures de travail. C’est la moindre des choses. La flexibilité, c’est bien. Mais cela doit fonctionner dans les deux sens.

Beaucoup de personnes, à titre individuel, se disent prêtes à travailler plus et se plaignent des règles existantes jugées trop contraignantes. Que leur répondez-vous ?

Parfois, il faut protéger les gens d’euxmêmes. C’est aussi notre job. Un employeur, s’il n’est pas contraint, va gérer son entreprise de la manière la plus rapide et efficiente qui soit. Et sans garanties pour les salariés. Nous ne voulons pas que les magasins soient fermés tout le temps. Mais s’ils veulent ouvrit de nuit ou les dimanches, alors ils devraient avoir l’obligation de négocier une convention collective de travail avec nous. Et alors que le gouvernement doit étendre le réseau de conventions collectives comme l’exige l’UE, le projet de loi sur l’ouverture des commerces le dimanche nous a retiré cet instrument.

ORGANISATION DU TEMPS DE TRAVAIL

Concernant l’organisation des temps de travail, l’accord de gouvernement prévoit un certain nombre de réformes. « Dans la concertation », dit le texte.

Parmi les principaux projets de réforme, certains sont encore en cours d’élaboration par le gouvernement : révision des dispositions légales relatives aux conventions collectives ; introduction d’une annualisation du temps de travail ; réforme des comptes épargne-temps.

D’autres réformes sont maintenant devant les députés : possibilité pour les salariés de travailler jusqu’à 8 heures le dimanche, l’ensemble des heures prestées étant majoré ; réforme des horaires d’ouverture dans le secteur du commerce et de l’artisanat. Les magasins pourront, en semaine, être ouverts jusqu’à 22 heures.

Reporting financier : nouvelle approche scalable

La fintech AlphaOmega redéfinit la production de rapports d’information financière pour l’industrie des fonds. Grâce à son modèle opérationnel et technologique scalable, elle tire plein potentiel de sa plateforme construite à Luxembourg.

Forts de leur carrière en Asset Management et constatant les difficultés de la production d’un reporting cohérent, abordable et indépendant, Antoine Capone, Xavier Morin et Cédric Plumacher fondent AlphaOmega. « Nous avons alors imaginé une nouvelle approche, qui répond efficacement aux besoins et aux enjeux du métier. Cela nous permet d’être hyper réactifs pour les clients », commente Xavier Morin, en charge du set-up et du contrôle au sein d’AlphaOmega.

LA TECHNOLOGIE, ALLIÉE DE 1ER PLAN

La fintech, qui supporte plus de 150 clients établis en France, UK, Luxembourg, Suisse et Irlande, assure une fiabilité de ses services de bout en bout. Au cœur de ce système se trouve une base de données unique, alimentée en continu par une équipe data management et pouvant s’adapter à tous les types de données ou de formats. Leur mission : garantir la qualité des données entrante et produire des rapports personnalisés et cohérents. Enfin, l’équipe de contrôle

assiste les clients dans le set-up des services ainsi que dans la validation des résultats produits. Cet operating model est soutenu par une plateforme interactive permettant aux clients d’accéder à leurs besoins en temps réel.

UNE ÉVOLUTIVITÉ ACCRUE GRÂCE À LA CONTENEURISATION

À la poursuite de ces ambitions, AlphaOmega s’est tourné vers DEEP pour bénéficier d’un environnement géré qui lui assure flexibilité et agilité optimales.

« Plus précisément, nous nous appuyons sur la plateforme OpenShift de Red Hat, qui permet d’accéder aux avantages de la conteneurisation Kubernetes, explique Yoan Fath d’AlphaOmega. Ces solutions avancées nous offrent la possibilité de nous concentrer sur nos applicatifs, développés selon une approche cloud native. Les possibilités d’automatisation qu’offre la plateforme contribuent à accélérer la mise en production de nos développements. Nous avons considérablement gagné en agilité et en évolutivité. »

LA SÉCURITÉ, UN ENJEU CLÉ

« Cette plateforme est complétée par une solution qui permet de protéger les charges de travail Kubernetes dans divers environnements cloud et hybrides, ajoute Xavier Morin. Tout cet environnement est géré par les équipes de DEEP. En tant que PSF de Support, notre partenaire nous apporte les garanties de conformité de la solution, assurant un haut niveau de disponibilité et de sécurité. Avec nos interlocuteurs, nous avons la possibilité d’explorer en permanence les outils et les avancées technologiques qui nous permettent d’aller plus loin. »

Contactez les équipes DEEP par téléphone au 8002 4000 (+352 2424 4000 depuis l’étranger). Rendez-vous sur deep.eu et sur notre page LinkedIn.

DEEP
La fintech AlphaOmega basée à Howald au cœur d’une industrie financière innovante et performante
« Il y a une méconnaissance de l’importance des data centers »

David Celis a pris les commandes d’European Data Hub (EDH) en 2017 et a été maintenu à son poste, sous la marque Portus Data Centers, par le nouvel actionnaire, Arcus, depuis novembre.

ARCUS, INVESTISSEUR DERRIÈRE PORTUS

Rebrandée Portus Data Centers, l’entreprise luxembourgeoise est dans le giron d’Arcus, fonds qui a 9,1 milliards d’assets sous gestion et qui a investi 7,7 milliards d’euros en equity dans 21 entreprises actives dans le domaine de l’infrastructure, entreprises de transport ou de logistique, de l’énergie ou du digital. Avec des ambitions à long terme, c’est un actionnaire qui réinvestit régulièrement pour que ses infrastructures soient à jour. Sur les data centers, Luxembourg est la troisième prise du groupe, qui devrait construire de nouveaux data centers, dont un au Luxembourg et un en Sarre, ou en acquérir d’autres déjà existants. La société indépendante de gestion de fonds d’infrastructure parie notamment sur l’augmentation de 25 % par an des volumes de données produites et sur sa stratégie d’agrégation de centres de données régionaux de type « buy-and-build ».

Aidez-nous à comprendre l’impact qu’a la reprise par Arcus d’European Data Hub, acteur 100 % privé au Luxembourg ? Sur une période de cinq ans, nous avons beaucoup et bien bossé avec une équipe formidable d’une vingtaine de personnes. Après 15 ans, un site comme le nôtre nécessitait d’investir pour pouvoir accompagner la croissance, remplacer des technologies plus anciennes par de nouvelles technologies plus efficaces, plus vertes… Il nous fallait un partenaire qui soit non seulement actif dans le secteur de l’infrastructure, mais qui ait également la compréhension de notre métier et la capacité financière pour nous épauler : Arcus Infrastructure Partners, l’actionnaire derrière Portus, avait déjà une stratégie au niveau européen, entre l’acquisition de sites existants et le développement de nouveaux sites dans différentes régions, notamment en Europe centrale. Ils sont devenus actionnaires d’EDH. Le groupe Wagner est resté actionnaire minoritaire. Et, fin 2023, nous sommes devenus Portus Data Centers Luxembourg. Aujourd’hui, plus de 70 % de notre site en production est occupé, mais il nous faudra penser à de nouvelles infrastructures parce que, d’ici fin 2026, nous occuperons 100 % de notre site actuel. Avec peut-être, à terme, un troisième site dans la Grande Région.

Et est-ce que les clients ne préfèrent pas des marques connues ?

Notre activité est d’offrir de la colocation, de l’hébergement. En soi, on est complètement compatibles avec Google, Microsoft ou OVH dans le sens qu’ils proposent des infrastructures cloud. Il faut être conscient que Google, Microsoft et d’autres ont une certaine responsabilité de continuité des infrastructures qui permettent d’accéder à

ces applications et données, mais ils ne sont pas responsables de la protection des données en elles-mêmes. Tout ce qui est back-up, sauvegarde, par exemple, ça reste toujours la responsabilité de l’entreprise qui a fait le pas de migrer ces informations dans le cadre public. Beaucoup ne s’en rendent pas compte jusqu’au jour où elles ont un problème. Elles pensent que Microsoft, Amazon, notamment, vont garantir la résilience des données. Ce n’est pas le cas. La partie la plus fondamentale d’une salle informatique, c’est l’accès à du courant en continu, à du refroidissement en continu, à de la connectivité en continu et la sécurisation de cet espace. Toute la couche intelligente, la partie applicative, IT pure et dure, nous n’y touchons pas.

Le cloud public peut toujours faire du sens, notamment pour des clients d’une certaine taille qui ont besoin d’une certaine résilience, d’une certaine redondance, mais qui n’ont ni la compétence ni les moyens pour investir dans une infrastructure. Ça dépend beaucoup de la criticité de l’informatique. Bon nombre d’études montrent avec précision que les coûts de migration dans le cloud public et les économies qui étaient promises par la flexibilité de scalabilité et par la volumétrie n’ont pas été tenus. Sur huit ans, on a eu des dépassements de ces plateformes de 10 % en moyenne annuelle. Toute société qui aurait décidé d’investir il y a, imaginons, cinq ans sur la base d’un modèle TCO a dû supporter le dépassement. Nous, nous garantissons de construire son infrastructure et de l’opérer à coûts constants, ce qui donne beaucoup plus de lisibilité aux prévisions d’amortissement. Personnellement, je crois plutôt dans l’hybride. Le futur, ce ne sera ni exclusivement de la colocation pure et

BON À SAVOIR

1. Installée à la Cloche d’or, European Data Hub a été fondée par le groupe Wagner, notamment par Aloyse Wagner, qui est toujours le président du groupe Wagner au Luxembourg et aussi le fondateur, le créateur d’EBRC.

2. EDH a commencé son activité en 2008. Et a évolué au fil des années en tant qu’acteur principal privé dans le secteur du centre de données au Luxembourg puisqu’EBRC appartient à l’État par l’intermédiaire de Post Luxembourg et est devenu entre-temps Deep. LuxConnect a toujours été une initiative prise par le gouvernement pour justement offrir une digitalisation plus forte au Luxembourg avec des infrastructures neutres.

3. Wargaming, l’éditeur de World of Tanks par exemple, est un client important. Deux des quatre localisations de l’éditeur pour l’Europe se trouvent chez Portus Luxembourg, un troisième à Amsterdam et le dernier au Kazakhstan. 200.000 joueurs se côtoient grâce à ses infrastructures.

dure dans des centres de données comme le nôtre, ni de l’hébergement dans des clouds publics purs et durs.

On commence à voir des solutions qui sont vraiment déconnectées. Est-ce que c’est un argument de vente aussi pour vous ?

Nous n’avons pas vocation à offrir des solutions d’environnements vraiment fonctionnels de type cloud souverain. Mais nous sommes intéressés par l’idée de travailler avec des partenaires qui ont cette ambition et qui sont spécialisés dans le design, l’opération et le support aux clients finaux pour des clouds ou pour des environnements souverains, parce qu’on parle beaucoup de cloud, mais, en réalité, ce sont des environnements informatiques souverains qu’ils garantissent à l’utilisateur final. Nous ne sommes pas une banque, mais on peut certainement les aider à trouver des solutions qui leur permettent d’« opexiser » avec des partenaires. On a aujourd’hui des fabricants qui sont partenaires et qui ont des programmes de financement.

Donc ils vous vendent en fait la technologie sur 20 ans, par exemple, et vous vous la revendez ? Vous revendez ses capacités ?

On peut louer voire revendre des capacités à des clients. Mais on n’a pas la main sur les données, on ne gère pas le cloud, on n’a pas les accès… C’est vraiment purement 100 % géré par nos clients. C’est un petit peu comme le leasing d’un véhicule, si on veut. Nous sommes un enabler technologique. On facilite l’accès aux technologies pour que le client puisse construire sa solution et la gérer comme il veut d’une façon économiquement viable pour lui. Il y a beaucoup de clients qui préfèrent investir par exemple dans de la R&D, dans du développement de produits ou de services, qui est leur métier de base.

La première chose que vous avez voulu nous montrer, ce sont vos tubes de refroidissement. Vous êtes sensibles à ces questions autour de la gourmandise énergétique des data centers, que ce soit en électricité ou en eau ?

C’est un des grands défis de l’industrie des centres de données, et pas seulement au Luxembourg. Il y a une méconnaissance des

data centers, des avantages que les centres de données présentent vis-à-vis de l’alternative. C’est quoi l’alternative ? Que les sociétés individuelles, petites, moyennes, grandes, peu importe, hébergent ellesmêmes leur propre infrastructure ? Nos pertes de puissance sont nettement inférieures pour produire le même service. Ces infrastructures ont été dessinées pour pouvoir être beaucoup plus efficaces. Et ça vaut autant pour la partie électrique que pour la partie eau. D’ailleurs, à la différence des grands acteurs qui vous parlent tou–jours du PUE, le power usage efficiency, qu’ils essaient de ramener à 1 pour montrer leur efficacité (le PUE se calcule en divisant l’énergie totale consommée par celle utilisée uniquement pour les équipements informatiques. Un PUE de 1 indique une efficacité parfaite, tandis qu’un PUE supérieur reflète une consommation accrue pour le refroidissement ou autres systèmes, ndlr), nous, nous avons aussi des données sur le WUE, le water usage efficiency, qui sera prochainement aussi en vigueur au Luxembourg. Le Luxembourg sera encore un des premiers pays à le transposer en droit national. Il y aura une obligation de reporting sur une plateforme européenne mise en place par la Commission européenne. Nous respectons déjà ce seuil aujourd’hui. Pour les très grands, ça va être un autre défi. Il y aura peut-être des dérogations. Dans le passé, on a vu que, parfois pour les très grands, on accorde des dérogations qu’on n’accorderait pas aux petits… Nous sommes certifiés ISO 9001, ISO 14001, ISO 50001, ISO 27001 et EN 50600-2. Ce qui n’est pas le cas d’une grande majorité des acteurs individuels qui opèrent des salles informatiques séparées… Si on n’investit pas dans les centres de données, cette digitalisation aura lieu de toute façon. Il y a tout intérêt à passer le maximum de ces infrastructures digitales vers des centres de données, que ce soit dans le cloud public ou privé, peu importe. C’est toujours mieux pour l’environnement que des data centers répartis dans des entreprises. Nous, en tant que Portus, notre priorité stratégique numéro 1, c’est de garantir nos services non seulement dans le respect de toutes les législations nationales et autres, mais également dans un souci sociétal. Pour minimiser l’impact à long terme.

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« Le Luxembourg doit surtout bien choisir ses niches »

Après près d’un quart de siècle au ministère de l’Économie, Mario Grotz prendra la succession de Sasha Baillie à la tête de Luxinnovation le 1er mars. Avec des projets et une connaissance fine de la technologie et des besoins des entreprises.

Partenariats, montée en compétences, veille attentive : Mario Grotz dessine les priorités.

Mario Grotz qui prend la tête de Luxinnovation, c’était une petite surprise, non ?

Ça fait 24 ans que je suis au ministère de l’Économie. J’ai commencé ma carrière auprès de la Chambre de commerce et de la Chambre des métiers, pour conseiller les entreprises. Je me suis intéressé à différents sujets, du développement de la stratégie au développement des zonings industriels et des différents secteurs, jusqu’à la finalisation de la stratégie sur l’intelligence artificielle (IA) et autour des données. Je me suis dit que ce serait intéressant pour moi de retourner un peu plus sur le terrain et de réengager beaucoup plus avec les entreprises. L’occasion s’est présentée avec le départ de Sasha Baillie. Luxinnovation est une organisation que je connais bien et depuis des années, et dont je suis le président du conseil d’administration.

Être fonctionnaire au ministère de l’Économie et préparer le travail du politique, ce n’est tout de même pas la même chose que d’être en première ligne au sein de l’agence publique de l’innovation… Luxinnovation est quand même le bras armé du ministère de l’Économie pour implémenter sa politique sur le terrain. Il y a une certaine logique et c’est important qu’on garde cette logique entre le ministère et l’agence. Mais oui, on est beaucoup plus visibles que Luxinnovation !

Justement, on imagine que Luxinnovation est une agence d’innovation, mais elle a beaucoup de tâches qui sont liées à la mise en œuvre des politiques publiques, comme l’accès aux aides nationales ou européennes. Non, l’agence est presque toujours en relation avec des projets technologiques ou avec de l’innovation. Luxinnovation n’est pas responsable de la mise en œuvre de la loi PME, où les entreprises peuvent demander des aides pour des investissements plus traditionnels, par exemple. Mais le rôle de Luxinnovation est de guider les entreprises dans tous les sujets relatifs à l’innovation, à la recherche ou au niveau de la décarbonisation de l’industrie ou des PME Les entreprises vont recourir à des technologies innovantes afin de diminuer leur empreinte carbone.

« L’économie des données jouera un rôle important dans tous les secteurs. »

Au CES de Las Vegas, le Luxembourg a été reconnu comme un des leaders mondiaux de l’innovation. Quand on est dans le petit écosystème luxembourgeois, on a toujours l’impression que ça ne va pas assez vite. Où est-ce qu’on en est ?

Nous sommes dans un monde qui progresse très rapidement. Nous le voyons particulièrement avec l’IA. Nous en parlons depuis 20 ou 30 ans et il a fallu l’arrivée de ChatGPT pour que tout le monde teste ces technologies et veuille les intégrer dans ses processus. Le Luxembourg a sa carte à jouer sur certains sujets et doit surtout bien choisir ses niches et ne pas faire des investissements dans un grand nombre de domaines. En fait, on ne parle plus vraiment de niches aujourd’hui, mais de développement de compétences dans certaines technologies clés. Si, aujourd’hui, le Luxembourg se positionne vraiment dans l’économie des données, c’est parce que l’économie des données jouera un rôle important dans tous les secteurs. C’est dans ce contexte que le ministère a développé sa stratégie au niveau des données, combinée aujourd’hui avec une stratégie sur l’IA. Viendra ensuite la stratégie sur le quantique. L’ensemble va aider le développement de tous les secteurs d’activité. C’est aussi le rôle de Luxinnovation d’aider le ministère à implémenter cette stratégie, comme c’est son rôle d’aider les entreprises à bien comprendre cette stratégie et à bien bénéficier des développements qui sont financés à travers l’État.

Ce n’est pas un peu compliqué, dans un petit pays comme le Luxembourg, d’identifier les technologies ou les investissements qu’on devrait faire des fois beaucoup plus tard dans un univers qui évolue très vite ?

C’est un problème européen avec la fragmentation du marché européen. Prenons l’exemple de nos investissements dans le

LA RÉGION, BONNE ÉCHELLE POUR LES COMPÉTENCES

« Dans le temps, on essayait toujours de jouer la carte territoriale, mais finalement, les entreprises vont choisir elles-mêmes où elles vont se localiser, assume Mario Grotz. Par contre, le développement des compétences et la complémentarité entre les compétences, c’est très important aujourd’hui. Par exemple, Luxinnovation est entrée en contact étroit avec la Sarre pour définir ce qu’on peut offrir au secteur manufacturier afin qu’il puisse continuer à se développer. Le Luxembourg n’aura jamais toutes les compétences en interne pour aider ces entreprises manufacturières à se développer. La Sarre non plus. Par contre, si au niveau du Digital Innovation Hub, on crée vraiment ce réseau en disant ‘on va travailler ensemble dans ce domaine-là’, là, j’y crois beaucoup. » Un nouveau modèle de collaboration à inventer.

LE PARADOXE

UE-MUSK

Elon Musk critique l’Europe, qui critique Elon Musk. Après s’être moqués de SpaceX pendant des années, les Européens ne sont pas près d’avoir une souveraineté du lancement. « C’est clair, concède Mario Grotz. On a besoin de SpaceX pour lancer toutes nos constellations… que nous lançons pour faire de la concurrence à Musk. Cette grande dépendance n’est pas très bénéfique pour l’Europe. Si tout va bien avec Arianespace, nous aurons un lancement par mois, tandis que SpaceX lance tous les trois jours… Musk est peut-être un entrepreneur visionnaire, mais tout a été financé par la Nasa. En Europe, pour chaque euro investit par l’Esa, il doit y avoir un euro qui revient obligatoirement au pays. Ce sera toujours difficile de rivaliser avec la Nasa, qui identifie un entrepreneur et met le paquet pour le soutenir. Si on développe une mission en Europe, il faut qu’on fédère une dizaine d’entreprises de différents pays. »

superordinateur. Aux États-Unis, on donne beaucoup d’argent à deux centres et on monte ces deux centres en compétences. En Europe, il y a 27 pays et tous ces pays essaient d’acquérir leur propre ordinateur. On ne parviendra jamais, dans ce contexte-là, à faire concurrence aux ÉtatsUnis, parce qu’on aura finalement un réseau d’une douzaine ou d’une quinzaine de centres qui n’auront jamais la même envergure ou les mêmes compétences que les centres américains. On a essayé, en tout cas au niveau européen, de limiter les investissements dans les superordinateurs. On a aujourd’hui sept sites différents qui développent des compétences, dont le Luxembourg. Le rapport Draghi montre très bien toute la problématique.

À part l’intelligence artificielle, le gouvernement dit vouloir jouer un rôle dans le secteur de la santé ou dans les technologies militaires. Quelles sont les tendances sur lesquelles on peut s’attendre à voir Luxinnovation travailler ? Les secteurs restent toujours les mêmes. La logistique, la santé, le spatial, la mobilité… Nous avons avancé beaucoup plus rapidement dans certains secteurs, mais, par exemple au niveau de la santé, on n’a pas progressé aussi rapidement qu’on le voulait. Mais, à nouveau, l’avantage que peut avoir le Luxembourg n’est sûrement pas au niveau du développement de médicaments, de certaines procédures ou d’écosystèmes. Probablement plus autour des données, de l’accès aux données, de l’infrastructure, du traitement des données de façon sécurisée… Ça veut dire d’abord qu’il faut qu’on ait une stratégie claire au niveau des données nationales. Des efforts énormes sont accomplis au niveau du ministère de la Santé afin de créer ce healthtech hub. Ensuite, il faudra combiner ces données avec des données européennes, voire internationales. Et ce rôle, je suis convaincu qu’on peut le jouer davantage dans le futur. Il y a de premiers projets dans lesquels Luxinnovation est impliquée, comme entre la Corée du Sud et le Luxembourg. Là encore, on est confrontés en Europe à cette fragmentation du marché qui n’existe pas dans les autres grands marchés comme la Chine ou les États-Unis. Mais si on veut réussir, c’est uniquement sur cette voie-là

qu’il faut réussir. L’automobile, c’est également un secteur clé où, on peut être beaucoup plus rapides que les autres pays européens, mais les mêmes questions se posent si on parle de mobilité. Si on parle de conduite autonome, on parle à nouveau de données, comment utiliser ces données pour développer des services, et le Luxembourg a quand même aujourd’hui, en Europe en tout cas, une carte à jouer dans tous ces domaines.

En matière de santé, il s’agit de faire accepter que les citoyens européens partagent leurs données de santé à un moment donné pour faire progresser la recherche pure et la recherche des labos. Le plus grand problème aujourd’hui, c’est que nous avons quatre hôpitaux et différentes institutions qui ont des données de patients. Il faut d’abord pouvoir structurer les données de ces différents acteurs pour qu’elles puissent être utilisées ensemble. Des négociations sont en cours avec différents acteurs et j’ai aujourd’hui beaucoup moins d’inquiétudes qu’il y a quelques années. Mais si le Luxembourg n’a pas assez de données au niveau des patients et qu’on ne parvient pas à réunir nos données pour les utiliser dans des projets de recherche, il sera alors difficile de démontrer aux autres, au niveau international, qu’on est capables de le faire. C’est la première chose à faire ! Si on structure bien les données, qu’on les rend interopérables et qu’on peut démontrer aux patients la valeur ajoutée de ces études, il est très rare que les patients ne donnent pas leur accord pour participer.

Est-ce que, dans un petit pays comme le Luxembourg, l’État n’aurait pas intérêt à créer un modèle et à l’imposer à ses acteurs ?

Il faut laisser la liberté aux différents acteurs, mais développer les différents standards et promouvoir ces standards afin que chacun les utilise pour faciliter l’interopérabilité entre les différents systèmes. Par le passé, on parlait beaucoup de ces grands data lakes. La plupart des acteurs n’y croient plus vraiment. Par contre, à travers des projets concrets, des use cases, développer des standards communs et favoriser l’interopérabilité semblent aujourd’hui une voie préconisée non

seulement par tous les acteurs, mais aussi dans différents secteurs. Luxinnovation a aussi un rôle à jouer ici.

Concernant la voiture autonome, la seule chose qui compte, au final, c’est de mettre des voitures autonomes sur les routes luxembourgeoises en encadrant les risques, non ?

Oui. Il y a un groupe de travail au niveau du gouvernement, entre différents ministères, qui imagine de façon très concrète comment développer un plan d’action avec Luxinnovation. Ce plan d’action devra agir sur plusieurs domaines. Au niveau de la législation, pour permettre aux voitures de circuler. Mais aussi au niveau des assurances, de la technologie, des données, et il faut avoir une approche cohérente entre les différents acteurs, que ce soit le gouvernement, les acteurs sur le terrain ou des agences comme Luxinnovation. Il n’y a que si tous les acteurs travaillent ensemble à imaginer un plan d’action et à le mettre en œuvre que nous aurons une chance de réussir. Il y a quand même énormément de voitures qui roulent à San Francisco, dans d’autres villes aux États-Unis ou en Chine. La technologie est déjà assez bien maîtrisée. Ça ne veut pas dire qu’il n’y aura plus d’accidents dans le futur, mais il y a aussi des accidents qui arrivent sans cette technologie-là. À certains moments, il y a également un risque politique à prendre afin de continuer à développer cette approche. Si on agit en tant que précurseur ou pionnier en Europe, on a quand même une bonne chance de créer des opportunités afin de positionner le Luxembourg davantage dans le domaine de l’automobilité.

Est-ce que ça passe aussi par des investissements dans l’infrastructure routière ou autoroutière ? Il fut un temps où l’on évoquait une infrastructure connectée, puis seulement le besoin de voitures connectées entre elles…

Effectivement, la tendance des grands constructeurs automobiles est de considérer que les voitures doivent communiquer entre elles. Elles doivent être capables d’appréhender les différentes situations sans avoir besoin de l’intelligence de l’infrastructure. Mais au niveau de l’infrastructure, il reste toujours important quand même de

devenir plus intelligent, parce qu’il y a tous les aspects de la congestion et de la sécurité. Plus on a d’informations, plus on est capables d’offrir d’autres services qui ne sont pas uniquement liés à la conduite de la voiture, mais qui vont avec la mobilité. Dans ce contexte-là, oui, des investissements dans des infrastructures intelligentes restent un sujet important.

Nous n’avons pas parlé de la défense, mais entre les engagements du Luxembourg à respecter le niveau de financement de l’Otan et le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis, avec sa volonté d’augmenter encore la contribution de ses alliés de l’Otan, il paraît clair qu’il va falloir trouver des investissements à faire ou un bout d’économie à développer, non ? Je ne suis pas un expert de la défense, mais il y a quand même deux aspects qui sont très liés au développement économique : la cybersécurité – et la défense investit déjà dans un cloud souverain, avec des compétences qu’on a montées au Luxembourg depuis des années ; et le spatial, probablement le domaine où l’on peut espérer le plus de retours économiques.

Au fil des années, on constate que le spatial exige des investissements considérables et qu’il s’agit d’un secteur très « cash burning », où le coût pour transformer une idée en solution est extrêmement élevé. Même l’avenir de ceux qu’on présentait comme de futurs champions semble compliqué… Sauf pour le volet défense, où l’on accompagne également les entreprises du spatial afin de développer des technologies dual use au niveau de la défense. Ce n’est pas le rôle de Luxinnovation de développer le secteur de la défense, mais celui de l’agence spatiale. Avec l’initiative qu’on a prise, on a quand même augmenté le nombre d’entreprises au Luxembourg, de 25 à plus de 80 entreprises. On a plus que doublé le nombre d’emplois dans le secteur. L’objectif principal était de donner une chance à un nouveau secteur qui connaîtra des développements exponentiels dans le futur. Toutes les études prouvent que le secteur du spatial sera l’un des secteurs clés dans le futur. Il est clair que c’est un secteur de longue

LE MAPPING, TRÈS PRÉCIEUX

« Dans le temps, la défense savait très bien ce que SES faisait, mais ne savait pas qu’il y avait encore 100 entreprises dans différents secteurs qui pourraient également contribuer à ce secteur. Le mapping nous a vraiment permis de contacter ces entreprises, d’identifier celles qui ont un intérêt, qui ont déjà des technologies et qui ont un intérêt pour intégrer toute cette procédure, également pour être accréditées afin de participer à cet écosystème. » Aujourd’hui, ajoute le nouveau CEO de Luxinnovation, on sait très bien qu’il y a « un grand besoin de consultance pour toutes les grandes entreprises », dans le secteur de la cybersécurité. « Avec le mapping, on voit qu’on ne sera pas capables de développer toutes les chaînes de valeur ici et qu’il faudra agir dans le cadre d’une Grande Région. »

SES TROIS PRIORITÉS

1

Je connais aujourd’hui les dirigeants de Luxinnovation, mais je ne connais pas le personnel. Soit quand même 85 ou 95 personnes. Dans le temps, où j’ai démarré au ministère, il y avait cinq personnes. La priorité, c’est de continuer le processus de transformation, qui va probablement se finir – je l’espère – l’année prochaine.

Le deuxième volet, c’est l’AI Factory, avec l’appel à projets qu’on a gagné. Il y a aussi la création d’un écosystème d’intelligence artificielle autour du concept « factory » et Luxinnovation a été retenue afin de structurer tous ces travaux.

3

La troisième, et c’est également une priorité de la maison, c’est d’identifier comment on peut mieux se positionner, mieux aider les entreprises de l’artisanat dans le domaine de l’innovation.

2

haleine. Ce n’est pas en deux semaines qu’on ira sur la Lune. Il faut miser sur un engagement d’au moins 10 ans. Nous ne sommes qu’à la moitié et les retombées sont déjà énormes, et si on m’avait dit à l’époque « vous êtes capables d’attirer des entreprises, d’augmenter le nombre d’entreprises de façon très significative et il y a un intérêt constant des entreprises à venir au Luxembourg parce qu’elles veulent faire partie de cet écosystème », moi, je ne l’aurais pas cru. Les cinq prochaines années seront clés.

Luxinnovation joue aussi un rôle très important auprès des entreprises luxembourgeoises et surtout des PME, qui composent tout de même la grande majorité du tissu économique. Elles n’ont pas toujours les ressources humaines et financières pour faire face à la digitalisation et à la transition environnementale. Comment Luxinnovation peut-elle agir à ce niveau ?

Il y a trois catégories d’entreprises. Tout d’abord, les PME luxembourgeoises, qui sont encore dans les mains d’actionnaires luxembourgeois. Ils savent très bien qu’ils sont confrontés à une concurrence internationale et ils sont très en avance. Ils intègrent bien les technologies et sont obligés de le faire pour rester concurrentiels. La deuxième catégorie d’entreprises, ce sont les filiales de grandes entreprises au Luxembourg, des filiales de taille moyenne, où il y a 200-300 personnes au Luxembourg, mais qui dépendent clairement de leur maison mère. Il faudra davantage montrer aux maisons mères que le Luxembourg peut jouer un rôle de précurseur, dans leurs entreprises aussi. Il y a deux, trois exemples très concrets, comme Avery Dennison ou le projet de Goodyear à Dudelange, où une nouvelle technologie a été développée. Il faut beaucoup plus favo-

« Le spatial, probablement le domaine où l’on peut espérer le plus de retours économiques. »

riser ces initiatives de notre côté, sinon ce sera difficile d’obtenir de nouveaux financements des maisons mères pour rester concurrentiels… Et ensuite, il y a quand même aussi les entreprises de type plus artisanal, où peut-être Luxinnovation n’a pas été assez sur le terrain jusqu’à présent. Il faudra faire beaucoup plus d’efforts. Et là, notre objectif n’est pas d’aider les entreprises à digitaliser, mais vraiment à innover. Et il faut trouver celles qui veulent innover. Maintenant, développer un nouveau logiciel ou intégrer un logiciel, ce n’est plus le travail de Luxinnovation. C’était le travail de Luxinnovation il y a 20 ans. Aujourd’hui, Luxinnovation doit aider ceux qui veulent automatiser leur production ou utiliser l’IA. Il faudrait que Luxinnovation monte en compétences, afin d’aider également les entreprises artisanales familiales à se développer davantage

Est-ce que l’État ou Luxinnovation aurait intérêt à avoir un catalogue de solutions plus ou moins clés en main à proposer à ces petits acteurs ?

C’est sur cet aspect que Luxinnovation a travaillé les deux dernières années. C’est un travail conséquent que la direction actuelle a fourni pour vraiment restructurer Luxinnovation en interne à partir de ce qui s’est passé au cours de temps des 20 dernières années. On a toujours rajouté des activités à Luxinnovation : d’abord soutenir l’artisanat, puis le Digital Innovation Hub, jusqu’à créer nousmêmes des silos. Depuis deux ans, toute l’équipe de Luxinnovation a quand même travaillé sur une autre approche, plus « Salesforce », qui connaît tous les instruments, qui va démarcher les entreprises pour montrer ces instruments pour les aider d’un côté et pour montrer que Luxinnovation a tous ceux qui peuvent mettre en œuvre ces solutions, de l’autre côté. Ce ne sont pas des vendeurs, mais ceux qui ont vraiment des compétences beaucoup plus spécifiques, qui savent exactement comment rédiger des projets, structurer des projets ou mobiliser les instruments disponibles. Il y a le troisième volet, celui de la business intelligence pour vraiment développer aussi en interne le know-how. C’est un travail qui a été fait, qui n’est pas encore finalisé, qu’il faut

continuer à développer cette année-ci. Mais ce catalogue-là est aujourd’hui sur la table, il n’est pas encore tout à fait digeste, mais c’est un travail qui se fait.

Peut-être encore un mot sur les start-up, parce que ça reste aussi dans le périmètre de Luxinnovation : qu’est-ce que vous avez envie de faire de cet écosystème-là ?

On a progressé clairement au niveau du nombre d’entreprises, mais pour vraiment arriver à ce que l’on appelle la start-up nation, il faudra à mon avis continuer à augmenter le deal flow au Luxembourg. Je pense qu’il y a 60 ou 70 entreprises qui se sont créées l’année passée, mais il faudra augmenter ce nombre. On reste toujours trop petits pour développer un écosystème qui pourrait être attractif pour des VC et d’autres acteurs pour vraiment regarder en détail le marché luxembourgeois. Donc, le rôle de Luxinnovation sera de continuer à créer, d’essayer de créer davantage avec les programmes Fit4Start, entre autres, pour continuer à élever le nombre de start-up au Luxembourg. Même si un certain nombre d’entre elles ne vont pas réussir. Le deuxième volet, c’est quand même aussi celui du scale-up. Aujourd’hui, de premiers projets connaissent quand même une belle réussite, qui vient de ce qu’on a investi il y a 5 à 10 ans dans l’écosystème. Que ce soit Talkwalker ou Salonkee.

Mais il n’y a pas la masse critique pour le scale-up, ce qui, de toute façon, est un problème dans toute l’Europe, pas uniquement au Luxembourg, mais encore davantage pour le Luxembourg parce qu’on n’a pas assez de deal flow. Cela passera uniquement à travers des collaborations internationales. Même dans 5 à 10 ans, le Luxembourg n’aura jamais un grand nombre de scale-up, mais il faudra quand même avoir des partenaires internationaux sur lesquels on peut se reposer, et c’est le développement de ces partenariats qui sera une des priorités . Développer un programme pour vraiment accompagner les start-up, donner de la crédibilité à ces start-up et ensuite développer un réseau international d’acteurs qui peuvent intervenir à ce moment-là pour compléter l’écosystème luxembourgeois. Il y a aussi des entreprises comme Goodyear qui ont leur

propre fonds de venture capital, comme au Japon ou ailleurs, et il faudra à mon avis aussi travailler beaucoup plus avec ces entreprises, parce qu’en fait, elles ont déjà un deal flow et elles ont aussi un lien naturel avec le Luxembourg. Nous avons noué les premiers contacts, mais il est tout à fait clair que là, c’est plutôt des « low-hanging fruits » pour attirer ces entreprises – ou en tout cas des succursales ou des filiales de ces entreprises – vers le Luxembourg, afin d’intégrer l’écosystème luxembourgeois dans les différents domaines cibles qu’on a identifiés sur les start-up.

Sur des sujets comme le tax shelter, les statuts de digital nomad ou d’entrepreneur européen ou encore le compte bancaire, comment vous positionnez-vous ? De quoi est-ce qu’on a besoin ou envie pour que le Luxembourg puisse devenir plus intéressant pour les start-up ?

Les discussions et les projets en cours de développement sont effectivement ceux pour améliorer la fiscalité au niveau des start-up. Si on nous compare aux autres pays européens, on voit que l’on n’a pas des conditions aussi favorables que les autres. Il faudra travailler là-dessus et je suis convaincu que le gouvernement va venir avec des solutions très prochainement. Le rôle de Luxinnovation, c’est en fait de pouvoir formuler des propositions… On regarde ce qui se passe au niveau des pays européens et on soumet des propositions au gouvernement. À lui de prendre ses décisions… Le deuxième sujet, ce sont les talents. À nouveau, un élément au niveau de l’attraction, c’est le régime fiscal des personnes qui vont travailler au Luxembourg, et j’espère qu’il y aura des changements dans le futur.

Le problème le plus difficile, c’est probablement celui du logement. Et pas seulement pour les start-up, mais pour toutes les entreprises. On a besoin de compétences spécifiques et pour attirer ces personnes-là, il faudrait une solution. Je sais qu’il y a des projets pilotes en discussion, mais c’est toujours un sujet très délicat. Je serai à la fois dans la continuité de Sasha Baillie et proposerai un certain nombre de projets au gouvernement pour améliorer l’écosystème national de l’innovation.

L’ESPACE, BIEN SÛR

« J’aime le spatial. Parce qu’il intègre tous les volets. Il faut avoir une vision et avec le spatial, clairement, on peut développer différentes visions : avancer sur la Lune, sur Mars… Ensuite, le Luxembourg n’a pas vocation à être le premier pays sur Mars. Par contre, on peut quand même réussir à jouer notre rôle dans le développement de ces visions », explique Mario Grotz, interrogé sur les technologies qui le fascinent. Avant d’enchaîner sur l’intérêt de développer un système cohérent entre les autres technologies différentes qui, combinées, auront un impact largement supérieur.

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Chers membres,

Voici les événements immanquables du mois de février.

Le jeudi 6 février se tiendra la version hivernale du Founders- and Leaders-only Cocktail précédé d’un reside chat avec Carole Muller, CEO de Fischer et lauréate du Paperjam Top 100.

Le jeudi 13 février, la première table ronde de l’année : Valorisation et transmission d’entreprise. Comment céder ou acquérir une entreprise ? Un échange entre experts pour partager expériences et stratégies. Un événement très attendu par les décideurs et les investisseurs.

Mardi 25 février, le Paperjam 10×6 – Woman on Board : 5 years later, durant lequel 10 intervenantes partageront leur point de vue sur l’égalité des talents, les modèles d’inclusion et les dé s qui restent à relever.

En n, le jeudi 27 février, nous organiserons une autre table ronde  : Quel aéroport pour demain ?

Connectivité, durabilité et sécurité. Des spécialistes du domaine débattront des opportunités et des dé s pour créer un hub moderne et performant au service de l’économie et des citoyens.

Le début d’année, c’est aussi le moment de construire son programme de formations. Parcourez l’o re de la Paperjam Academy et inscrivez-vous.

Venez également découvrir nos nouvelles activités culturelles et sportives.

Au plaisir de vous revoir bientôt.

« Il est essentiel de s’entourer des bonnes personnes, mais surtout de rester fidèle à ses valeurs. »

CAROLE MULLER

Fischer

Le Club en 4 chiffres

1.800

C’est le nombre d’entreprises membres qui composent le premier club d’affaires du Luxembourg.

22.000

C’est le nombre de personnes qui font partie de la communauté active du Paperjam Club et avec lesquelles vous aurez l’opportunité d’interagir.

100

C’est le nombre d’événements où chaque membre pourra puiser de l’inspiration sur scène ou lors du contact direct avec d’autres membres.

150

C’est le nombre de modules de formations ouvertes à l’ensemble des salariés des entreprises membres.

Devenez membre

Le Paperjam Club est ouvert à toutes les entreprises, les institutions luxembourgeoises et de la Grande Région, quels que soient leur secteur d’activité et leur taille.

1 Luc Frieden (Premier ministre)

2 Bob Kneip (Kneip Management)

3 Sasha Baillie (Luxinnovation)

4 Norbert Becker et Mark Tluszcz (Mangrove Capital Partners)

5 Julie Becker (Luxembourg Stock Exchange)

6 Claude Hirtzig (Spuerkeess)

7 Stéphanie Breydel de Groeninghe (Ts’Art)

8 Amélie Hieronimus (Luxembourg Convention Bureau)

9 Léna Pignon (Association luxembourgeoise des employés de banque et d’assurance)

10 Marie Lucas (M3 Architectes) et Céline Coubray (Paperjam Architecture + Real Estate)

11 Jacques Brauch (Groupe Soludec), Norbert Brakonier et Vincent Cordier (BrakoN!er)

12 Anne-Sophie Ries (Chambre de Commerce au Luxembourg) et Mihaela Ivanova (Besix Red Luxembourg)

13 Chantal Baumann (M3 Architectes), Séverine Cahané (Fondation d’Accès au Logement — ABITATIO), Mihaela Ivanova (Besix Red Luxembourg) et Carlos Esteves Duarte (M3 Architectes)

Agenda Fév.-Mar.

ACADEMY SOCIAL TALKS, SHOWS &

AWARDS

06.02

Formations avancées : Trouver son style de management

Maîtriser les fondamentaux du management (1/3) 12.02

Webinar

Scaling Up : Développer le potentiel de votre entreprise, de manière sereine et durable

Gen AI Bootcamps

Paperjam Academy � HUB Institute – Marketing/Communication

27.02 Journée de workshops

05.03

Webinar Développer un programme de formation en entreprise

07.03

Scaling Up Masterclass

13.03

Formations avancées

Finance

Private Equity and other Private Asset Funds (1/4)

Maîtriser l’art de la prise de parole en public

Storytelling : La capacité d’attirer et retenir l’attention du public par les mots (1/3)

Trouver son style de management

Construire des équipes complémentaires et performantes (2/3)

18.03

Business Mentoring

Thank-God-It’s-Friday HR Lunch 11.02

Off the Record Marcom.

Avec la participation d’Olivier Dauvister (Reka) et de Steve Deneef (Eltrona)

Les cinq grands procès de l’art

Paperjam Yoga Club (mixte)

« Alter Ego » of Alfonso Losa & Patricia Guerrero

Paperjam Biking Club Workshop 2

Thank-God-It’s-Friday Entrepreneurs (Under 50 FTES) Lunch

Off the Record Human Resources.

Avec la participation de Michael Labarsouque (Apex Group) et Géraldine Hassler (KPMG)

Paperjam Foodzilla Live Sky High Tasting Experience

Thank-God-It’s-Friday Leadership Lunch

13.02 18:30–21:30 TABLE RONDE

Valorisation et transmission d’entreprise

Lieu : Foyer Assurances

Lead partners : Foyer, CapitalatWork

Modération de Thierry Labro, rédacteur en chef de Paperjam, et Gregory Vandendael, head of wealth management chez CapitalatWork

Avec la participation de : Grégoire Huret (PwC Luxembourg), Anne Le Moigne (Tartefine et Bioscott), Benji Kontz (Arnold Kontz Group), Alexandra Kahn (Chocolaterie Genaveh) et Bob Kneip (Kneip Management)

25.02 18:30–22:30 PAPERJAM 10�6

Women on Board, 5 years later

Lieu : Kinepolis Kirchberg

Lead partner : All eyes on me

Avec la participation de :

Mme la Ministre Yuriko Backes (ministère de l’Égalité des genres et de la Diversité ), Carine Feipel (independent director), Andreea Monnat (Fonds national de la recherche — FNR), Marie-Adélaïde Leclercq-Olhagaray (Arendt & Medernach), Marina Andrieu (Wide Andco), Claudia Eustergerling (Claudia Eustergerling Design), Alexa Ballmann (Instituts de beauté Alexa Ballmann / Fédération des artisans — FDA), Nicole Avez-Nana (AB-Lux Relocation Services), Christine Theodorovics (Baloise Assurances Luxembourg) et Daniela Clara Moraru (Languages.lu / Group Moraru), Agnieszka Zajac (Odgers Berndtson)

27.02 18:30–21:30

Quel aéroport pour demain ?

Lieu : Luxembourg-ville

Lead partner : PwC Luxembourg

Avec la participation de : Mme la Ministre Yuriko Backes (ministère de la Mobilité et des Travaux publics), Gilles Feith (Luxair), Alexander Flassak (Lux-Airport), Margaux Cristini (Moxy Luxembourg Airport), M. le Député échevin Laurent Mosar (Chambre des députés) et Camille Thevelin (Jetfly)

Le gala du Paperjam Top 100

La cérémonie du Paperjam Top 100 2024 a été le rendez-vous incontournable des principaux acteurs économiques et chefs d’entreprise luxembourgeois. À la Rockhal, cette dixième édition a vu Carole Muller, CEO de Fischer, recevoir le titre de décideur économique le plus influent du pays.

Photos ERIC DEVILLET, NADER GHAVAMI, PANCAKE! PHOTOGRAPHIE, BENJAMIN SONG, STUDION PHOTOGRAPHY

1 Luc Frieden (Premier ministre)

2 Marc Lauer (Groupe Foyer)

3 Julie Becker (Bourse de Luxembourg) présente le jury pour cette dixième édition.

4 Jana Degrott maîtresse de cérémonie

5 Christophe Goossens (RTL)

6 Fernand Ernster (Ernster), Astrid Wagner (Arendt & Medernach)

7 Jana Degrott, Cyril Molard (Ma Langue Sourit), Lisa & Tom Steffen (Groupe Steffen) et la brigade de chefs de la soirée

8 Mike Koedinger (Maison Moderne), Maxim Straus (Cargolux)

9 Bob Kneip (Kneip), Michèle Detaille (Alipa), Maria Becker Dennewald

10 Laurent Mosar (Député)

11 Michel Reckinger (UEL, Reckinger Alfred)

12 Marjolijne Frieden (BNP Paribas Luxembourg)

13 1.200 figures influentes, venues célébrer les décideurs les plus influents du Luxembourg

14 Gérard Hoffmann (Proximus Luxembourg)

15 Tilly Metz (Députée européenne)

16 Carole Muller (Fischer), Paul Konsbruck (LuxConnect), François Mousel (PwC Luxembourg), Georges Krombach (Heintz van Landewyck)

1 Julie Becker (Présidente du Jury, Bourse de Luxembourg), Luc Frieden (Premier ministre), François Mousel (PwC Luxembourg)

2 Hugues Delcourt (Delcourt, Kim & Associates), Caroline Mart (RTL)

3 Norbert Becker (Administrateur indépendant), Luc Frieden (Premier ministre), Mark Tluszcz (Mangrove Capital Partners)

4 Carole Muller (Lauréate du Paperjam Top 100 2024, CEO de Fischer)

5 René Winkin (Fedil)

6 Claude Strasser (Post Luxembourg)

7 Discours du Premier ministre Luc Frieden

8 Norbert Becker (Administrateur indépendant), Mark Tluszcz (Mangrove Capital Partners)

9 Françoise Thoma (Spuerkeess), François Mousel (PwC Luxembourg), Francesca Prym (UBS Fund Management Luxembourg)

10 Françoise Thoma (Spuerkeess)

11 Fernand Ernster (Ernster), Annick Ernster-Jaacques (Ernster), Marc Giorgetti (Félix Giorgetti), Robert Goeres (Goeres Horlogerie)

12 Pit Hentgen (Lalux)

13 Fernand Ernster (Ernster), Astrid Wagner (Arendt & Medernach), Mike Koedinger (Maison Moderne), Stéphanie Damgé (Chambre de Commerce), Carole Muller (Fischer)

14 Une brigade orchestrée par Steffen au petit soin de plus d’un millier d’invités

15 La soirée s’est terminée sur un walking desserts avec DJ

16 Julie Becker (Présidente du jury, Bourse de Luxembourg), Carole Muller (Lauréate 2024, Fischer), Luc Frieden (Premier ministre), François Mousel (PwC Luxembourg)

17 iko Real Estate, l’un des sponsors de la soirée

18 La lauréate Carole Muller a invité les membres de la Fédération des Jeunes Dirigeants pour une photo de famille

19 Jens Kreisel (Université du Luxembourg), Dan Schneider (Tenzing Partners)

Voir les 120 photos de la cérémonie ici :

1 Sasha Baillie (Luxinnovation), Vladimir Bärtl (Ambassade de la République Tchèque au GrandDuché de Luxembourg), Julie Becker (Bourse de Luxembourg)

2 Philippe Glaesener (SES), Corinne Cahen (Ville de Luxembourg)

3 Elodie Gauquelin, Octavie Dexant, Konrad Staniecki , Vincent Arnal et Angélique Hordan (Axa Luxembourg)

4 Paul Konsbruck (LuxConnect), Carole Muller (Fisher), Christophe Goossens (RTL Luxembourg), Georges Mischo (Ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Économie sociale et solidaire et des Sports), Stéphanie Obertin (Ministre de la Digitalisation).

5 Pascale Kauffman (Apollo Strategists), Shahram Agaajani Metaform)

6 Alain Wildanger, Laurent Hengesch �Ilavska Vuillermoz Capital)

7 Carlo Thelen (Chambre de Commerce), Cécile ThelenJerouville

8 Annick Ernster-Jaacques, Fernand Ernster (Ernster)

9 Marc Lauer, Marie-Hélène Massard (Foyer)

1 Michel Reckinger (Reckinger Alfred), Lis Reckinger (Université du Luxembourg)

2 Paul Konsbruck (LuxConnect), Caroline Lamboley (Lamboley Executive Search), Laurent Probst (PwC Luxembourg), Manou Hoss (Elvinger Hoss), Philippe Glaesener (SES), Julie Becker (Bourse de Luxembourg), Georges Krombach (Heintz van Landewyck)

3 Nicolas Gauzès (Indépendant), Katia Gauzès (Clifford Chance)

4 Norbert Becker (administrateur indépendant), Maria Becker Dennewald

5 Philippe Schmit, Lynn Alzin, Astrid Wagner, Jean-Marc Ueberecken (Arendt & Medernach)

6 Georges Krombach (Heintz van Landewyck), Caroline Lamboley (Lamboley Executive Search), Marie-Jo Gutenkauf (Maison Moderne), Philippe Glaesener (SES)

7 Catherine Goeres-Glod, Robert Goeres (Goeres Horlogerie)

8 Yoon-Shin Delcourt-Kim, Hugues Delcourt (Delcourt, Kim & Associates)

9 Albert Moro (Bâtonnier, Ordre des Avocats du Barreau de Luxembourg), Pit Reckinger (Bâtonnier sortant, Ordre des Avocats du Barreau de Luxembourg)

10 Marc Schronen, Laurent Derkum, Sandrine De Vuyst, Georges Heinrich, Georg Joucken, Laurent Zahles, Claire Lubnau, Fanny Schlesser, Guy Hoffmann (Banque Raiffeisen)

11 Carlo Schneider (Ace Entertainment)

12 Emanuele Vignoli (HSBC Continental Europe Luxembourg)

13 Fleur Thomas (British Embassy Luxembourg)

14 Jörg Wimpfheimmer (Cabinet Jong Wimpfheimer)

15 Luca Derlin (Quintet), Jérôme Wittamer (Expon Capital), Davide Martucci (Next Gate Tech), Pierre-Arnold Campus (Epic)

16 Laurent Gayet (Axa), Virginie Laurent (Maison Moderne), Jean-Marc Fandel (Scale Up)

17 Gosia Kramer (The Office), Theresa Fritzsche (That Design)

18 Raoul Thill (SiYOU - simplify your communication), Donato Rotunno (Tarantula), Mario di Stefano (DSM Avocats à la Cour), Louis Wright (Moventum)

19 Jil Schleck-Delvaux, Andy Schleck (Andy Schleck Cycles)

20 Keith O’Donnell (Atoz), Christiane Pommerell

1 Alain Kinsch (Bourse de Luxembourg)

2 Geoffrey Dezoppy (Avaloq Luxembourg), Luca Derlin (Quintet), Jerry Grbic (ABBL) et Stephane Pesch (LPEA)

3 Astrid Wagner, Muriel Morbé, Stéphane Lenert, Philippe Linster, Stéphanie Damgé, Maxim Straus, Paul Ernster

4 Christiane Rassel-Clees, Georges Rassel (Fedil)

5 Isabelle Thill (Exhale Yoga), Hugues Delcourt (Delcourt, Kim & Associates), Marjolijne Frieden (BNP Paribas Luxembourg), Luc Frieden (Premier ministre), Mike Koedinger (Maison Moderne)

6 Nicolas Speeckaert, Mike Reiffers (All Eyes On Me)

7 Georges Bock (Moniflo), René Winkin (Fedil), Claude Wagner (Batipro Matériaux)

8 Mario Grotz, Sasha Baillie (Luxinnovation)

9 Erna Hennicot-Schoepges

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Welcome to

PAPERJAM

Le

globe-trotter de la gastronomie belge pose ses couteaux à Luxembourg

Autodidacte et voyageur insatiable, Yves Mattagne a fait de ses expériences internationales et de sa passion pour l’humain le socle d’une cuisine à la fois authentique et novatrice, « gourmande », qu’il s’apprête à distiller dans un tout nouveau projet en signant la direction artistique culinaire de Sensa, au sein de l’hôtel Anatura, à Weiswampach.

On ne présente plus Yves Mattagne. Autodidacte passionné et exigeant, il a forgé sa vision culinaire au l de ses voyages et de ses rencontres à travers les continents. « Chaque lieu visité m’a permis de découvrir des saveurs uniques et de m’imprégner de techniques que je traduis dans mes plats », con e-t-il.

L’année 2024 a été riche en expériences, avec l’ouverture d’une nouvelle adresse, le Poncho en plus de La Villa Lorraine (deux étoiles) à Bruxelles, mais également avec la mise en œuvre de Sensa, un projet ambitieux qui conjugue gastronomie, bien-être et respect de la nature. Le complexe hôtelier Anatura, situé à Weiswampach, comprendra plusieurs espaces culinaires : un restaurant principal, un lounge bar axé sur une cuisine de partage et la dégustation de cocktails, et le futur « fun park », au bord des lacs, proposant une carte conviviale avec des plats simples et savoureux. « Nous avons voulu créer des lieux où chaque client se sent accueilli comme chez lui, tout en lui proposant une expérience gastronomique exceptionnelle », explique-t-il.

Le chef met un point d’honneur à la transmission de son savoir-faire. « La gastronomie, c’est avant tout une aventure humaine. Former et accompagner les jeunes talents est une de mes plus grandes ertés. Voir mes

anciens collaborateurs exceller dans leurs carrières est une immense satisfaction », a rme-t-il. Pour Mattagne, l’avenir de la gastronomie repose sur l’adaptation. Face aux dé s économiques et environnementaux, il préconise une approche durable et responsable. « Nous devons respecter les ressources naturelles et réduire notre impact écologique. À Anatura, par exemple, des ruches prendront leurs quartiers aux abords du lac, a n que nous produisions notre propre miel. Ce sont des initiatives comme celle-ci qui redé nissent notre métier », poursuit-il encore.

Malgré son statut de chef révéré, Yves Mattagne reste ancré dans la réalité. La rigueur, selon lui, est la clé indispensable pour maintenir un niveau d’excellence. « Les étoiles Michelin sont une reconnaissance, mais le véritable dé reste de toujours o rir le meilleur à nos clients. Ils attendent une expérience parfaite à chaque visite, et cela exige une précision quotidienne sans faille », dit-il. Avec une carrière qui a vu dé ler plusieurs décennies, Yves Mattagne continue de se réinventer. Son ambition pour 2025 est limpide : créer des lieux où gastronomie et humanité cohabitent harmonieusement.

Sensa au complexe hôtelier Anatura à Weiswampach

Journaliste
Photos Anatura, Moonbo, My Roots, FeVi Street, Hype, Domaine de la Klauss, Trust Restaurant, El Molino de Sabores et Belvedere Architecture
La rigueur reste la clé pour Yves Mattagne.

NOUVEAU SPOT GOURMAND

MOONBO

Fan de douceurs régressives à souhait ? Direction Moonbo, à Belval. Vous trouverez des donuts généreux, des latte ultra gourmands, des bagels et autres snacks sucrés et salés. Mention spéciale pour le Pistachio, un donut fourré à la pistache et pour l’espresso à un euro !

Belval Plaza Shopping Center, 7-14, av. du Rock’n’Roll, Esch-sur-Alzette

LA COLLAB’ AVEC

ANGELO MUSA

AU DOMAINE DE LA KLAUSS

Retour aux sources pour le pâtissier mosellan MOF Angelo Musa. Un partenariat qui donnera naissance dans le courant du premier semestre 2025 à un salon de thé et un comptoir à pâtisseries, tous deux nés d’un beau travail d’équipe avec la brigade du Domaine de la Klauss.

2, impasse du Klaussberg, 57480 Montenach, France

Lesbonnes nouvelles

DES PARFUMS COMESTIBLES

DE RENÉ MATHIEU ET MARIO WILLEMS

René Mathieu en collaboration avec Mario Willems, son associé au sein de My Roots, et Smell Marketing, a dévoilé un co ret unique de quatre fragrances naturelles inspirées des saisons, plus une élaborée à partir de la rose. Présentés sous forme de pipettes, ces hydrolats subliment cocktails et plats.

À shopper sur www.myroots.lu

UNE NOUVELLE IMPULSION

POUR TRUST RESTAURANT

Maison Trust propose une cuisine ra inée mêlant traditions françaises et influences modernes, élaborée avec des produits de saison. Sous la direction de Linda Abdiche, originaire de Lyon, l’établissement redéfinit les standards de la gastronomie avec audace, excellence et une expérience client inégalée.

34, rue Notre-Dame, Luxembourg (centre-ville)

STREET FOOD ORIGINAL

AU FEVI STREET

Le chef Fernando Andreu, passionné de street food, a pensé un concept original : FeVi Street. Dans l’assiette, des tapas gourmandes, où l’influence espagnole brille, à l’instar de la généreuse sélection de croquetas. Mais aussi des créations audacieuses, comme la flammeküche sobrasada ou le croque-monsieur à la pata negra.

50, rue Gaalgebierg, Esch-sur-Alzette

FOCUS SUR LES EMPANADAS

CHEZ EL MOLINO DE SABORES

Les concepts monoproduits ont toujours le vent en poupe. Pour preuve, El Molino de Sabores, lieu entièrement consacré aux empanadas, ces petits chaussons fourrés emblématiques d’Amérique latine. Au menu, des recettes aussi variées qu’authentiques, mettant en avant des ingrédients frais et des saveurs venues d’ailleurs.

32, rue de l’Industrie, Strassen

EXPÉRIENCE INÉDITE

AU CITY CONCORDE

I am Wow, c’est un tout nouveau concept avec un espace de 1.400 m² dédié à la restauration et aux loisirs. Ce lieu unique sert une cuisine fusion internationale, allant des burgers et pizzas à des spécialités ra inées. L’expérience culinaire est complétée par des activités ludiques et familiales : bowling, pétanque, billard et baby-foot.

80 route de Longwy, Bertrange

UNE VIE HORS DE LUXEMBOURG

LE STRUWWELTËNTERT

Le Struwweltëntert, nouveau spot à Tuntange, un mixte entre resto, café et épicerie. Géré par la coop Coreca, il promet une cuisine bistronomique savoureuse, 100 % locale. Plus qu’un lieu, c’est une nouvelle adresse conviviale pour partager un moment entre voisins ou découvrir des produits du coin.

6, rue du Luxembourg, Tuntange

Laliste du mois

Où manger asiatique à l’occasion du Nouvel An chinois

Le 29 janvier 2025 marquera l’entrée dans l’année du serpent. L’occasion est trop belle de se précipiter dans un restaurant asiatique pour marquer ce jour spécial.

ChinChin

Parmi les derniers arrivés et sûrement l’un des plus intéressants pour son approche entre tradition et modernité, ChinChin est résolument une valeur sûre pour célébrer le Nouvel An chinois. Les classiques figurent au menu, aux côtés de dumpling, nouilles udon et autres spécialités plus trendy Last but not least, une belle carte de cocktails pour ajouter des paillettes à votre dîner !

7, rue du Saint-Esprit, Luxembourg (ville haute)

positionné comme une adresse incontournable pour quiconque aurait envie de manger chinois. À goûter absolument, son canard laqué, qui à lui seul assure la réputation de l’établissement (le reste de la carte vaut tout autant le déplacement !).

273, route d’Arlon, Strassen

Laotse

une belle place dans l’o re asiatique au Luxembourg. À goûter absolument, le plat éponyme, un mets typique de Hong Kong, à base de riz, de saucisse chinoise et de bok choy, le tout servi dans un pot en argile.

48, avenue de la Faïencerie, Luxembourg (Limpertsberg)

Un voyage culinaire en Asie en plein cœur de Moutfort ?

Le Mont SaintLambert

C’est l’expérience proposée par Laotse. Cadre à la fois cosy et moderne et cuisine familiale traditionnelle aux saveurs authentiques : vos papilles n’en reviendront pas. Au menu ? Des classiques à l’instar des dim sum, du canard pékinois au four, du filet de bœuf épicé aux fleurs d’ail, et des spécialités végétariennes telles que le mapu tofu.

2, rue de Medingen, Moutfort

New Confucius

Ne vous fiez pas à son nom : le Mont Saint-Lambert est LA cantine chinoise par excellence du Limpertsberg ! À la carte, de grands classiques comme les bouchées vapeur, le canard sauce piquante ou le bœuf basilic. Coup de cœur pour le poulet sucré piquant et le pad thaï aux fèves et tofu fumé pour les veggies.

97, avenue du Bois, Luxembourg (Limpertsberg)

Bo Zai Fan

Récemment arrivé dans le game, le Bo Zai Fan est également en passe de se faire

Ouvert depuis trois générations, sa réputation n’est plus à faire : de fait, le New Confucius sera tout indiqué pour entrer dans l’année du serpent ! L’o re est pléthorique, toujours exécutée avec maestria. Mention spéciale pour le menu 100 % végétarien et la fondue chinoise, excellente.

187, rue des Aubépines, Luxembourg

Photos Chin Chin, Le Zaï, Mont Saint-Lambert, Laotse, Bo Zai Fan et New Confucius

Afterwork

Dansez, trinquez, vibrez !

Que ce soit pour apprendre une danse de salon, faire des cocktails ou simplement danser et profiter pendant une soirée, il y aura de quoi faire en février, alors… à vos agendas !

Soirée sans Valentin X Zulu Clausen

2000S party X

Den Atelier

Oops! We do it again… Après des mois d’attente, c’est enfin le moment de célébrer le meilleur des années 2000 avec une soirée placée sous le sceau des plus grands tubes du genre. De Britney à Kesha, en passant par Shakira, préparez-vous à vous déhancher.

Le samedi 1er février, à partir de 22 h 54, rue de Hollerich, Luxembourg (Hollerich)

Luxembourg

Bachata family festival X

Chouchou

Luxembourg

Trois jours dédiés à la bachata avec des artistes internationaux, des ateliers pour tous niveaux, des soirées mémorables et un championnat unique au Luxembourg.

Du vendredi 7 au dimanche 9 février Chouchou & Encore, 41, rue de Bouillon, Luxembourg (Hollerich)

Célibataires ou pas, cette soirée est l’occasion parfaite pour s’amuser et se connecter avec d’autres dans une ambiance festive et sans pression. Venez célébrer l’amour sous toutes ses formes !

Le vendredi 14 février, à partir de 18 h 16, Rives de Clausen, Luxembourg (Clausen)

Amcham’s winter carnival party X Doubletree by Hilton

Rocks on rocks cocktail workshop X Natur Musée

Plongez dans l’univers de la mixologie avec Raphaël Betti lors d’un atelier exclusif. Découvrez les secrets de cocktails créatifs tout en explorant les saveurs locales du Luxembourg. Un rendez-vous pour les amateurs de bonne cuisine et de mixologie.

Le samedi 8 février, de 15 h à 17 h 25, rue Münster, Luxembourg (Grund)

Une soirée de carnaval haute en couleur avec musique live, bu et gourmand et une ambiance festive garantie. Venez déguisé ou en noir pour une nuit inoubliable.

Le vendredi 28 février, à partir de 19 h 12, rue Jean Engling, Dommeldange

Swing games & social dance X Come à la maison

Apprenez à danser le swing dans une ambiance joyeuse et décontractée avec Alex et Vicky. Profitez d’une soirée animée de musique, danse et convivialité dans un lieu accueillant.

Le lundi 24 février, de 19 h 30 à 23 h 1, rue Nicolas van Werveke, Luxembourg (Hollerich)

Aperitivo hour X Il tocco ristorante

Un moment de détente après le travail avec des boissons, des en-cas o erts et une ambiance musicale conviviale. Venez seul ou entre amis pour profiter de cette soirée d’aperitivo à l’italienne.

Le mercredi 5 février, de 17 h à 20 h 44, av. John F. Kennedy, Luxembourg (Kirchberg)

la nature comme destination

UN SÉJOUR D’EXCEPTION

AU COEUR DE LA NATURE

Découvrez l’hôtel Anatura, un havre de paix niché entre les lacs de Weiswampach.

Ce nouvel hôtel 4 étoiles supérieures, ouvrant ses portes le 30 janvier 2025, vous invite à vitre un séjour d’exception.

Laissez-vous également séduire par la cuisine raffinée du restaurant Sensa, sous la direction du chef étoilé Yves Mattagne.

Lacs de Weiswampach

32 Weilwerdangerstroos, L-9980 Weiswampach www.anatura.lu | reservation@anatura.lu

Penne au pesto miel-basilic

Une recette facile et gourmande, parfaite pour les grandes tablées et aussi appréciée des enfants.

Pour un accord mets et vins :

Ingrédients

Pour 4 à 6 personnes

• 500 g de penne

• 2 poignées de basilic frais

• 1 petit piment haché

• 2 gousses d’ail écrasées

• 3 cuillères à soupe de noix de cajou grillées

• 3 cuillères à soupe de parmesan fraîchement râpé

• 1 jus de citron

• 125 ml d’huile d’olive

• 2 cuillères à soupe de miel

Optionnel, pour de plus grandes quantités :

• 250 ml de crème liquide

• 125 ml de bouillon de légumes

• Garniture :

• Copeaux de parmesan et basilic

BESOIN D’IDÉES DE RECET�ES ?

Préparation :

Cuire les pâtes à l’eau bouillante salée, égoutter et réserver au chaud.

Laure Elsen

Piere de Vie di Romans (Frioul)

Augusta Blanc de Leos (Provence)

Clos de la Faille d’Albert Mann (Alsace)

Pendant le temps de cuisson, mettre le basilic, le piment, l’ail, les noix de cajou, le parmesan, le jus de citron, l’huile et le miel au mixeur jusqu’à obtention d’une purée lisse.

Fondatrice et directrice de l’agence de communication événementielle et visuelle Accentaigu, elle reprend en 2019 avec sa sœur la société familiale Groupe CK et jongle désormais entre les deux activités professionnelles.

professionnelles.

Pour les grandes quantités : mettre ce mélange, la crème, le bouillon et le pesto mixé dans une casserole. Porter à ébullition, puis laisser mijoter 15 minutes, jusqu’à ce que la sauce ait épaissi. Ajouter du poivre noir concassé. Mettre les pâtes dans la casserole et bien mélanger.

Garnir de parmesan et de feuilles de basilic.

Les immanquables du mois

Tous les mois, Paperjam sélectionne les événements à ne pas rater de la scène culturelle luxembourgeoise.

Casser les codes du classique

La violoncelliste Nesrine se révèle aussi chanteuse et envoutera les spectateurs lors d’un concert oscillant entre Orient et Occident. Elle navigue sans di iculté entre jazz, pop, musique arabo-andalouse ou encore soul, pour une invitation à un voyage immobile plein de poésie, de douceur, et bien entendu de musique

Le 26 février à 19 h 30, à la Philharmonie

Réflexion sur l’histoire

L’artiste singapourien Ho Tzu Nyen crée depuis plus de 20 ans des films, des installations et récemment des œuvres en réalité virtuelle qui repoussent les frontières de l’image en mouvement. Il sonde l’histoire, les réalités et les fictions ancrées dans la pluralité culturelle des pays de l’Asie du Sud-Est, tout en interrogeant la peinture européenne.

La main pense

L’artiste belge Eva L’Hoest est invitée au Casino Luxembourg pour sa première exposition institutionnelle. Son travail interroge la manière dont les technologies d’imagerie analogiques et numériques influencent notre perception et notre mémoire. Ces œuvres composites interrogent le langage, les mécanismes de désir et les tensions entre humain et machine.

Entre fureur et douceur

La compagnie CFB 451 de Christian et François Ben Aïm revient au Escher Theater pour présenter Tendre colère. Dix danseurs se livrent sur scène à un spectacle plein de rage et d’espoir, comme une meute de loups qui s’abandonne à son instinct. Une humanité dansée dans un tourbillon de mouvements.

Time & the Tiger, au Mudam, à partir du 14 février

The Mindful Hand, vernissage le 31 janvier, jusqu’au 11 mai

C’est bon de rire

Le 12 février à 20 h au Escher Theater

Le Jamel Comedy Club revient à la Rockhal pour une soirée animée par Jamel Debbouze lui-même. La nouvelle scène humoristique française poursuit ainsi sa tournée et passe par Belval pour une soirée de stand-up pleine de rires.

Le 12 février à 19 h, à la Rockhal

Photos Patrick Berger, Singapore Art Museum, Jamel Comedy Club, Nerea Coll, Eva L’Hoest

TABLE RONDE

18:30 – 21:30

Quel aéroport pour demain ?

Comment anticiper les besoins croissants de connectivité, de durabilité et de sécurité dans un secteur en pleine mutation ?

Après une introduction de Mme Yuriko Backes, Ministre de la Mobilité et des Travaux publics, les panelistes discuteront des opportunités et défis pour l’écosystème de l’aviation luxembourgeoise, afin de bâtir un hub moderne et résilient au service de l’économie et des citoyens.

Avec la participation de

– Mme la Ministre Yuriko Backes (Ministère de la Mobilité et des Travaux publics)

– Gilles Feith (Luxair)

– Alexander Flassak (Lux-Airport)

– Margaux Cristini (MOXY Luxembourg Airport)

– M. le Député échevin Laurent Mosar (Chambre des Députés)

–Camille Thevelin (Jetfly)

PwC Luxembourg (Crystal Park)

#BUSINES�

« J’aime les tenues confortables pour aller travailler, mais je tiens à ce qu’elles soient toujours singulières, qu’elles me ressemblent. J’ai construit ce look autour de ce blazer, que j’ai piqué à mon mari ! Je lui associe un sweater La Fée Maraboutée et un pantalon Unique Edition. La touche finale ? Un carré Hermès vintage, symbole de mon amour pour les pièces intemporelles, et un sac déniché en seconde main. »

Carré vintage : Hermès, acheté à Berne, sweater : La Fée Maraboutée @La Malle de Lux, blazer de mon mari (Tommy Hilfiger), pantalon : Unique Edition @La Marmotte Andermatt, sac vintage : Boutique Weydert @The AA Warehouse

« C’est la tenue la plus ‘sport’ de mon dressing ! J’aime le côté ‘casual’ de cette tenue, total look jeans. Mon carré Christian Dior, un héritage, apporte une note émotionnelle et intemporelle à cette tenue, tandis que le sac à main, lui, ajoute une touche moderne. Quant au jeans, c’est un H&M que j’ai depuis tant d’années qu’il est ultra rentabilisé. J’aime l’idée de porter longtemps les mêmes pièces, je garde tout, ou presque ! »

« Une autre de mes passions : les kimonos et les haoris ! J’ose les contrastes en portant un haori vintage trouvé chez Kyo Boutique avec cette jupe rapportée d’un voyage au Japon. J’aime l’idée que mes vêtements me ramènent à de beaux souvenirs comme celui-ci. Pour finir un look, j’ajoute toujours des accessoires, comme cette montre Hermès et ce sac Danse Lente, qui apportent ra inement et modernité à cette tenue résolument éclectique.»

Dans le dressing d’

Vintage haori : Kyo Boutique, jupe : Sutako369, montre : Hermès, friulane : Kyo Boutique, sac : Danse Lente @First and Second Hand Concept
Carré vintage : Christian Dior, veste en jeans : Van’s @Version Originale, jeans : H&M, manteau : Handmade by Emine, sac : Kate Spade

#AF�ERWORK

Claveciniste, professeur au Conservatoire de la Ville de Luxembourg

« Je dois vous confesser mon amour pour les cardigans autrichiens : cette passion m’est venue pendant la crise sanitaire et j’ai constitué une belle collection d’environ 100 pièces ! Cette tenue autour de cette pièce forte, ce cardigan vintage Lechuza, que je marie avec une jupe Betty Barclay pour une silhouette pleine de caractère. Le sac Chanel apporte la touche chic. Un look idéal pour un afterwork élégant et sans e ort. »

Cardigan vintage : Lechuza @frockthislife, jupe vintage : Betty Barclay @mojavintage, friulane : La Marmotte Andermatt, chaussons à ruban : Calzedonia, sac : Chanel @Pardonmycloset

faitement mon humeur et ma personnalité, je l’aime beaucoup. Je l’ai d’ailleurs portée récemment

pour mon anniversaire. La

masterpiece de ce look est évidemment ce headpiece Maryam Keyhani, que j’associe à un kimono vintage Alva Morgaine Munich. La

robe-tablier et ce pantalon

de chez Baserange complètent cette silhouette unique, rehaussée par des slippers Les Sûtras.»

Headpiece : Maryam Keyhani, col : Lyn

Anne Galowich

#GALA

Tendance bleue

Si le vert est la couleur à la mode pour les cadrans ces dernières années, le bleu résiste alors que le cadran carré revient dans l’actualité grâce à Patek Philippe.

IWC Ingenieur Automatic 40

Lancé en 1955, le modèle

12.500 euros

Ingenieur fut la première montre-bracelet antimagnétique de la manufacture. Dans les années 1970, elle fut redessinée par Gérald Genta qui la dota d’une lunette circulaire vissée avec cinq vis, d’un bracelet intégré en acier et d’un cadran quadrillé. Des caractères iconiques conservés et désormais au service d’un cadran bleu serti dans un boîtier acier de 40 mm. Réserve de marche de 120 heures.

Patek Philippe Cubitus

Grand Seiko SBGH349

En septembre dernier, la manufacture japonaise présentait la SBGH347 dont la particularité était de posséder un nouveau cadran, le cadran Icefall en hommage aux chutes d’eaux gelées de la préfecture d’Iwate, dans un boîtier acier de 37 mm. Ce cadran est aujourd’hui proposé dans un boîtier titane de 40 mm avec une réserve de marche de 55 heures.

8.000 euros

Citizen Series8 880

Pour célébrer le centième anniversaire de sa première montre, Citizen ajoute à sa gamme 8 une nouvelle déclinaison du modèle 880 un modèle en série limitée de 2.200 pièces dotées d’une fonction GMT permettant de gérer jusqu’à trois fuseaux horaires. Boîtier acier avec bracelet intégré et cadran en nacre avec un dégradé de bleu. Réserve de marche de 50 heures.

1.295 euros

Victory Lip X Octobre

Le premier nouveau modèle de la manufacture en 25 ans. De prime abord une Nautilus carrée. Mais pas que… Une réinvention du style chic décontracté qui aura demandé quatre années de développement. Trois références au catalogue : acier et acier et or rose dans une conguration date et seconde au centre et platine avec grande date, jour et phases de lune instantanées.

De 40.000 à 87.000 euros

La manufacture française Lip et la marque de vêtements Octobre Éditions s’unissent pour faire renaître, 50 ans après l’arrêt de sa commer–cialisation, une montre phare créée en 1964, la Victory. Un modèle rétro mais parfaitement aligné avec les codes du vestiaire masculin moderne. Au programme, boîtier acier carré, bracelet en cuir bovin et mécanisme quartz. Uniquement disponible sur le site www. octobre-editions.com.

Omega Speedmaster Pilot

199 euros

Croisement de la Speedmaster de 1957 et des modèles Flightmaster destinés aux pilotes de chasse, la Speedmaster Pilot est dotée d’un boîtier acier de 40,85 mm de diamètre. Le cadran noir mat est paré de deux compteurs : les secondes à 9 heures et le totalisateur de 12 heures à 3 heures reprenant les codes graphiques de l’aviation. Un guichet de date à 6 heures complète le tableau.

10.400 euros

18:30 – 22:30

Kinepolis Kirchberg

Women on board, 5 years later

De nombreuses recherches ont démontré que les conseils d’administration diversi és sur le plan du genre sont plus performants, respectent l’égalité des talents et sont des modèles d’inclusion. Les Boards se sont-ils féminisés davantage depuis 5 ans ? 10 femmes leaders inspirantes partageront leur avis sur scène.

Avec la participation de

– Carine Feipel (Etude Carine Feipel)

– Daniela Clara Moraru (Languages.lu / Group Moraru SARL)

– Claudia Eustergerling (Claudia Eustergerling Design)

– Nicole Avez-Nana (African Business Accelerator)

– Marina Andrieu (WIDE ANDCO SIS)

– Marie-Adélaïde Leclercq-Olhagaray (Arendt & Medernach)

– Christine Theodorvics (Baloise)

– Alexa Ballmann (Instituts de beauté

Alexa Ballmann / FDA)

– Agnieszka Zajac (ODGERS BERNDTSON)

– Andreea Monnat (FNR)

Un parfum d’Espagne à Strassen

La famille Manzanaro-Campelo a fait construire sa maison à Strassen en y insu lant un air d’Espagne, son pays d’origine.

Arrivée au Luxembourg il y a un peu plus de six ans, la famille a d’abord loué une maison. « Mais pendant le Covid, nous avons passé beaucoup de temps chez nous et nous sommes dit que ce serait mieux d’avoir notre propre maison », éclaire Juan Ramón Manzanaro. Aussi, ils repèrent un terrain à Strassen qui les intéresse. Après avoir démoli la maison existante, ils conçoivent avec le bureau d’architecture Dlinea une toute nouvelle construction. « Je tenais beaucoup à avoir une grande hauteur sous plafond, explique Myriam Campelo. Nous voulions aussi le plus de lumière possible, d’où le choix de ces grandes baies vitrées. »

Au rez-de-chaussée, le salon, la salle à manger et la cuisine sont pensés dans un seul geste qui s’enroule autour de l’escalier central et sculptural. « Nous aimons beaucoup recevoir et avoir un grand espace ouvert nous importait beaucoup, tout comme l’îlot dans la cuisine ou la cheminée dans le salon », poursuit Myriam Campelo qui s’est fait accompagner par Claudia de Sousa pour l’aménagement intérieur.

À l’étage se trouvent les chambres des trois enfants, avec leurs salles de bain. Le dernier étage est réservé

aux parents qui y ont installé un home o ice, un walk-in closet, une chambre et une salle de bain. Partout les couleurs sont calmes, claires, avec beaucoup de beige et de blanc cassé pour rappeler la lumière de leur pays natal. « Pour le jardin, nous avons fait appel au paysagiste espagnol Innova Paisaxes qui a fait venir toutes les plantes d’Espagne. Et pour la façade, nous avons choisi pour le socle des pierres de Valence qui brillent un peu dans le soleil », souligne Juan Ramón Manzanaro.

1

Myriam Campelo et Juan Ramón

vivent avec leurs trois enfants dans cette maison qu’ils ont conçue avec Dlinea –Architecture & Design.

2

À l’étage, les enfants ont leur chambre individuelle, chacune décorée d’une manière différente.

3

Pour la cuisine, la famille tenait beaucoup à avoir un îlot pour qu’elle et ses amis puissent s’y retrouver de manière conviviale et décontractée. La table du fond sert pour les repas quotidiens.

4

Le salon, le cœur de la maison, dispose d’une double hauteur et de grandes baies vitrées ce qui ouvre à la fois l’espace verticalement et horizontalement pour une sensation de bienêtre amplifiée.

5

Le bureau d’architecture Dlinea a dessiné cet escalier ouvert sculptural en béton et a proposé d’y installer en dessous un petit jardin intérieur.

Manzanaro

Mobilier

Les coups de cœur de Patrick Meyer

Kallax (2014)

Tord Björklund - Ikea

The jumbo beanbag (2012)

Ryan Buda - Vetsak

« Ce pouf est le seul qui fonctionne vraiment !

« Je ne dis qu’un mot : ‘Kallax’. Qui ne l’a pas ? Un design astucieux à prix abordable. Un véritable polyvalent ! »

EOS mini

Søren Ravn Christensen - Vita / Umage

Tellement bien qu’il est toujours occupé par quelqu’un de la famille quand je veux m’y installer. »

Clessidra (2019)

Paolo Vernier - Midj

« Elle fait partie de ces pièces qui m’ont immédiatement captivé. Elle n’est pas faite pour tout le monde, mais parfaite pour moi, dégageant une aura particulière dans mon coin cosy. »

Aluminium Chair EA (1958)

Charles & Ray Eames - Vitra

« Icône du design ! Ce fauteuil, innovant à la n des années 1950, est un classique intemporel : élégant, robuste… incontournable pour un architecte ! »

« Ça y est, ça tourne ! Notre salle à manger est parfaite pour cette forme de table particulière. L’avantage du modèle rond : tout le monde est du même côté ! »

Flat Volumes

Patrick Meyer

Patrick Meyer - Œuvre unique

« L’art agit comme un multiplicateur, un complément et un élément de contraste dans mon intérieur design. Mes œuvres et celles d’autres artistes en sont une part essentielle. »

Architecte, urbaniste et artiste, Patrick Meyer passe par New York pour un stage, puis poursuit ses études d’architecture à Vienne, avant de revenir dans son pays natal, le Luxembourg. En 2013, il prend la direction de Belvedere, qui s’établit comme studio d’architecture à Contern en 2016. M. Meyer est également cofondateur du collectif artistique Sixthfloor, créé en 2001.

Photos Vetsak, Vitra, Ikea, Midj, Patrick Meyer, Umage, Ina Meyer

Jointless

Curtains

La fusée verte… et urbaine

10 % d’autonomie en moins pour 59 % de puissance en plus : la Smart #1, en mode Brabus et électrique, a iche une appétence pour les grands espaces, bien qu’elle soit « seulement » conçue pour la ville.

De la rondeur et du muscle.

La Smart #1 Brabus prend le meilleur des deux mondes pour un petit bolide capable de passer de 0 à 100 km/h en moins de quatre secondes et d’atteindre sa limite (180 km/h) en moins de temps qu’il n’en faut pour appuyer sur la pédale. Ses deux moteurs – à l’avant et à l’arrière – déploient 315 kW (428 ch), 584 Nm de couple et quatre roues motrices, avec beaucoup d’agressivité et un beau maintien. Donnée à 400 km d’autonomie, celle qui a su soigner sa tenue extérieure aussi bien que sa tenue intérieure, avec des rappels de Brabus, ses ceintures rouges, ses lumières clignotantes, est inclassable. SUV ? Trop familiale. Sportive de luxe ? Trop ronde. La Smart #1 Brabus peut allègrement aller titiller la Mini Cooper S, la Fiat 500

Abarth, la Polo GTI ou la Clio RS. La technologie embarquée parle à la GenZ – parfois trop, au point qu’il faut e ectuer ses réglages AVANT de démarrer – et son co re, une fois la banquette arrière rabattue, à Monsieur ou Madame Tout-le-Monde, tout heureux de pouvoir garer les 2m75 sans di iculté, le tout pour moins de 50.000 euros.

Le design de la #1 Brabus est tourné vers la Gen Z.

Journaliste THIERRY LABRO

Emerging Trends in Private Equity

In the dynamic landscape of finance, private equity continues to be a poweful force. With constantly evolving market conditions and economic fluctuations, staying ahead of the curve is crucial. In this round table discussion, we will explore current trends in private equity and forecast its future trajectory.

Working with journalists in the editorial team on the content and features and supplements published by Paperjam, the Paperjam Club offers a series of round-table discussions on business issues.

Agenda

– 18:30

Welcome Cocktail

– 19:00

Round Table

– 20:30 −2 1:30

Networking

Walking Cocktail

Nos coups de cœur Bingo.lu

La plateforme immobilière Bingo.lu o re un vaste choix de biens en vente ou en location au Luxembourg. Découvrez notre sélection d’o res préférées disponibles en ce moment.

Villa à Aspelt

Villa o rant ± 400 m² habitables, 4 chambres, appartement indépendant PMR, double garage, jardin, terrasses et salle de fitness.

400 m2 4

2.995.000 €

Maisons à vendre

Maison à Luxembourg

Maison à LuxembourgWeimershof, avec 4 chambres, 4 salles de bain, double séjour, cuisine équipée, jardin et terrasses.

200 m2 4

2.639.000 €

Maison à Bourglinster

Maison d’architecte offrant 305 m² utiles, 3 chambres, doubles hauteurs lumineuses, vaste salon avec cheminée, cuisine équipée, garage et parc arboré.

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Propriété d’exception sur 67 ares, comprenant une demeure historique de 335 m² habitables avec éléments authentiques, vastes granges de 582 m², cour pavée, jardins et rivière.

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3.500.000 €

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2.230.000 €

Maison à Luxembourg-Eich

Maison rénovée offrant ± 148 m² habitables, avec 3 chambres, piscine chauffée, terrasses multiples et finitions haut de gamme.

Maison à Luxembourg-Belair

Maison de ville à Belair, offrant ± 240 m² habitables, 3 chambres, suite parentale, véranda lumineuse, jardin exposé sud et cuisine italienne équipée. 240 m2

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Luxiibox veut rendre l’aménagement de bureaux plus « vert »

Embauché comme intérimaire en 2018, Mickaël Guillorit a gravi les échelons de Luxiibox, spécialisée dans le montage de mobilier pour entreprises et l’aménagement intérieur. Il est aujourd’hui le managing director de l’entreprise basée à Contern et qui propose aussi des services d’inventaire et de déménagement.

Comment avez-vous découvert ce secteur d’activité ? Je n’y étais pas destiné ! J’ai un BTS en informatique. Il y a quelques années, j’ai voulu changer d’air et j’ai fait un voyage à pied en France. En revenant, j’ai rejoint l’entreprise en tant qu’intérimaire dans le montage. Puis j’ai été embauché. J’ai pris la succession de l’ancien patron parti à la retraite.

Votre activité correspond-elle à ce que vous attendiez ?

J’avais déjà appréhendé une partie des problématiques. L’entrepreneuriat m’a toujours intéressé, mais il y a des stress qui sont plus compliqués à prévoir.

Quels sont les challenges que votre entreprise rencontre ?

Trouver le bon coût de fonctionnement pour rester compétitif et développer de nouveaux services, car nous sommes encore jeunes et nous évoluons dans une niche. Le montage nous permet d’avoir un certain volume d’activité et l’inventaire de toucher de nouveaux clients, car c’est une tâche souvent perçue comme étant chronophage.

Quelles sont les tendances d’aménagement de bureaux ?

Les cabines acoustiques car elles permettent de cloisonner

les open spaces. Il y a aussi l’upcycling : retravailler du mobilier existant pour le réutiliser. Cela réduit les déchets et certains coûts.

L’aspect durable est-il un enjeu important pour vous ? Oui. Régulièrement, nous sommes face à cette problématique. Il est encore di cile aujourd’hui de donner une seconde vie à du mobilier déjà utilisé. Parfois, le mobilier est donné à des associations, plus rarement revendu, mais il est le plus souvent jeté par manque de solution de stockage ou parce qu’il perd de la valeur. Il faudrait trouver une équation viable.

Un message pour les décideurs politiques ?

Oui ! Il faudrait mettre en place une solution logistique globale qui permette de stocker ce mobilier de seconde main, aussi un système qui puisse, par exemple, aider les plus nécessiteux, équiper des associations ou de petites entreprises. Ou encore approvisionner des menui–series… Cela génère peu de marges, donc c’est peut-être une opération perdante. Mais un groupement d’entreprises ou l’État pourraient gérer cela.

« Nous sommes encore jeunes et nous évoluons dans une niche. »
LUXIIBOX

Collaborateurs

Six personnes

Dirigeant

Mickaël Guillorit, managing director depuis août 2023

Fondateur

Patrick Mirgaine, en 2015

L’entreprise propose des solutions modulables d’aménagement et de montage de mobilier, mais aussi un service de gestion d’inventaire. Elle collabore aussi avec la Pods Factory pour proposer des cabines acoustiques.

HORECA

Quelles sont les dispositions légales du Code du travail dans ce secteur

Employeurs, salariés, apprentis et stagiaires.

Afin de vous accompagner dans la compréhension des obligations légales, l’ITM met à votre disposition un relevé des principales dispositions du Code du travail applicable à l'Horeca. Grâce au QR code, accédez facilement à ce guide pratique qui vous permettra de consulter rapidement les informations essentielles.

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