Paperjam avril 2025

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Respirons !

Face à ce triste sire colérique, à la mèche peroxydée rebelle et au teint de citrouille, qui dégaine son Montblanc plus vite que les cow-boys leurs colts pour signer des « executive orders » qui commencent même à déranger ceux qui l’ont soutenu financièrement, face au milliardaire le plus psychologiquement instable de l’époque moderne et face à des communicants à l’absence totale de morale politique ou historique, qu’ils soient le vice-président ou le stratège préféré des extrêmes droites américaine et européenne, respirons ! Respirons ! Et respirons encore !

S’intéresser aux Luxembourgeois qui ont réussi à l’étranger et leur demander comment ils voient leur pays d’origine, quelle relation ils ont gardée avec ce petit bout de territoire coincé entre les deux mastodontes européens et la Belgique et ses charmes particuliers, est une formidable respiration.

Questionner la directrice de la House of Ethics, Katja Rausch, ou la philosophe curieuse américaine, Leila Conners, qui font toutes les deux entendre une autre musique – l’une sur la résistance à opposer au « technoputsch » et l’autre sur l’émergence de technologies non seulement propres mais vertueuses – ou passer une heure avec le garant de l’unité européenne et nouveau directeur du Luxembourg Centre for European Law de l’Université du Luxembourg, Takis Tridimas, sont trois autres bou ées d’oxygène, loin de la pollution des réseaux sociaux.

Autant de messages d’espoir, aussi : dans l’attente que les démocrates américains émergent de la débâcle électorale, ils, elles, vous, nous, portent, portez, portons le changement et l’avenir. Nous ne devrions pas nous les laisser confisquer si facilement.

Respirons. Bruyamment. Gonflons-nous les poumons de ceux qui nourrissent l’optimisme !

POLITIQUE ET INSTITUTIONS

12 CHRISTIAN WEIS

« Esch comptera 50.000 habitants d’ici 15 ans »

18 POLITRADAR

Les défis d’une productivité stagnante

78 KATJA RAUSCH (THE HOUSE OF ETHICS)

« La naissance de la politico-technologie est très alarmante »

90 TAKIS TRIDIMAS (LCEL)

“The European Union was not built to handle emergencies”

ENTREPRISES

14 SVEN BALTES

« Stimuler les réflexions entrepreneuriales »

84 LEILA CONNERS (LEGION 44)

« Comme Singapour, le Luxembourg pourrait avoir un rôle à jouer »

96 TECHNOLOGIES

À l’« usine », les entreprises !

PLACE FINANCIÈRE

16 ALEXANDER GODLEWSKI

“Creating startups and spinoffs from the Luxembourg tech space”

66 MARIE-HÉLÈNE MASSARD ET MARC LAUER (FOYER)

« On n’atteint pas ce niveau de pérennité sans savoir évoluer »

72 SERGE WEYLAND (ALFI)

“One must dig into what we call ‘active ETF’”

Après 10 ans à la tête du groupe Foyer, Marc Lauer cède les rênes à Marie-Hélène Massard. Entre diversification, digitalisation et gestion des nouveaux risques, la nouvelle dirigeante entend préserver l’ADN du groupe et l’adapter aux défis futurs.
Takis Tridimas, the new head of the Luxembourg Centre for European Law (LCEL), explores the future of EU law amidst global challenges, with a focus on making laws truly effective.

26 Between worlds: Luxembourgers’ global journeys

28 FRANÇOIS TRAUSCH

“Luxembourg provided me with a strong base for a global career”

34 CARLA DUPONT

« La meilleure décision de ma vie »

38 JEAN-CLAUDE BIVER

« J’aurai toujours dans ma mallette mes passeports luxembourgeois et suisse »

44 MICHÈLE FINCK

“ Luxembourg encourages innovation around AI”

48 UMBERTO BELLARDI

« Je n’ai jamais été un ‘local’ dans mon pays »

54 LUXEMBOURG EMIGRATION: A HISTORICAL VIEW

56 BEYOND BORDERS: HOW LUXEMBOURGERS ADAPT

60 HOW THE WORLD SEES LUXEMBOURG

128

« Le canapé Bauhaus me rappelle Berlin réunie au début de ma carrière, quand on les trouvait bradés aux brocantes de Friedrichshain», explique Christoph Lang, responsable du studio luxembourgeois d’ArtBuild Architects.

François Trausch, a global executive at Pimco, lives in Paris but sees his Luxembourg roots as a global asset. His advice to expatriates is simple: “Think big.”

108 CLUBLETTER

FOODZILLA

114 NEWS

Benoit Potdevin, l’insatiable

116 LA LISTE DU MOIS

Saines nourritures

118 AF�ERWORK

Que faire en avril

120 MA RECET�E

Rigatoni ricotta, citron et artichauts

122 CULTURE

Les immanquables du mois

124 MON STYLE

Dans le dressing d’Ann Muller

126 MONTRES

Bordeaux de rigueur

128 MOBILIER

Les coups de cœur de Christoph Lang

130 DRIVE

Hors des sentiers battus

134 #Under50

Axendix

ADVERTORIAUX

24 ODL (O ice du Ducroire)

Le one-stop shop des exportateurs

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Nexus Luxembourg is set to return for its second annual edition, a two-day tech symposium and exhibition focused on AI, technology, and business. The event promises countless opportunities for inspiration, learning, networking, meaningful encounters, and strategic partnerships.

With exhibitors, speakers, and attendees from 62 countries participating in its inaugural edition, Nexus is building on this success to attract an even larger international audience to Luxembourg in 2025.

Nexus Luxembourg 2025 will also serve as a platform to showcase Luxembourg’s vibrant tech and innovation ecosystem. The event will highlight a dynamic blend of public and private initiatives in an intimate, boutique-style atmosphere  allowing attendees to forge meaningful connections with key players in technology, finance, and policymaking.

« Esch comptera 50.000 habitants d’ici 15 ans »

Votre commune a signé le Gemengepakt, pacte communal du vivre-ensemble interculturel, en fin d’année dernière. De quoi s’agit-il ?

Il a été introduit au niveau national par la loi du 23 août 2023. Les communes signataires s’engagent à mettre en place des mesures pour faire en sorte que le vivre-ensemble des di érentes communautés, des di érentes nationalités de la commune s’améliore.

Les termes utilisés ont changé. Auparavant, on parlait d’intégration ?

Oui, toutes les communes devaient avoir une commission de l’intégration par la loi. Maintenant, on parle de la commission du vivre-ensemble, donc c’est un esprit beaucoup plus ouvert, de rencontres.

Combien de nationalités sont présentes à Esch-sur-Alzette ?

Pour 38.000 habitants selon le dernier recensement (Esch-sur-Alzette est la deuxième ville du pays par la population), nous comptons 122 nationalités, ce qui est exceptionnel. Le vivre-ensemble ici signifie quelque chose. C’est important que toutes les communautés, toutes les nationalités se côtoient et interagissent.

Quels sont les grands enjeux de la commune ?

Quid des logements abordables ?

Esch-sur-Alzette fait partie de la trentaine de communes déjà signataires du Gemengepakt. L’occasion pour son bourgmestre, Christian Weis (CSV), de faire le point sur son mandat débuté en décembre 2023. de vivre-ensemble du

Le plus grand défi que nous avons, c’est que nous sommes une ville qui va encore croître énormément dans les mois et années à venir. Esch comptera 50.000 habitants d’ici 15 ans, dans 30-40 ans, les 70.000.

En tant que Ville d’Esch, nous allons investir 240 millions d’euros avec des aides de l’État, pour acquérir entre 340 et 350 logements du projet de la Rout Lëns que nous allons intégrer dans notre parc locatif, que nous voulons e ectivement développer. On peut parler de logements sociaux.

Il faut faire une demande de logement social via notre service logement et voir si on y est éligible ou pas.

Vous êtes devenu bourgmestre de la ville en décembre 2023, à seulement 37 ans, lorsque Georges Mischo a intégré le gouvernement CSV-DP. Ce poste était-il un objectif en soi ?

La politique a toujours été une passion pour moi et je dirais que les choses se sont faites par étapes. La première étant qu’à 18 ans, le CSV m’a demandé d’être candidat. J’ai ensuite été échevin, et c’est aujourd’hui un énorme défi et un honneur d’être le bourgmestre de cette ville où j’ai vécu toute ma vie et que je connais par cœur. Même si ce n’était pas mon rêve d’enfant, c’est une chance exceptionnelle d’être à présent au premier rang.

bourgmestre de cette ville où j’ai vécu

Regrettez-vous que votre commune ait quelquefois une image négative ?

UN ENFANT DE LA COMMUNE

« C’est aujourd’hui un énorme défi et un honneur d’être le bourgmestre de cette ville où j’ai vécu toute ma vie et que je connais par cœur.

C’est une chance exceptionnelle d’être à présent au premier rang. »

Oui, je le regrette et je ne veux pas dire que je peux le comprendre, mais je pense que c’est quelque chose qu’il faut analyser sur le long terme. Ici, dans le Sud, se trouvaient la production, les hommes et les femmes issus de l’immigration qui travaillaient. Quand la sidérurgie a quitté nos communes, l’impact a été énorme. Longtemps, des acteurs comme l’Arbed ont aidé au développement des villes, des hôpitaux par exemple. Quand ils sont partis, cela a eu un e et sur la région, et cela prend du temps de reconvertir ces territoires.

La version longue

Journaliste et photo
IOANNA SCHIMIZZI

« Stimuler les réflexions entrepreneuriales »

Sven Baltes, 30 ans, est le nouveau directeur de Jonk Entrepreneuren depuis le 15 mars. Une organisation qu’il connaissait déjà bien, ayant lui-même participé au concours des Mini-Entreprises lorsqu’il était lycéen.

Qu’est-ce que Jonk Entrepreneuren Luxembourg (JEL) ?

En chi res, qu’est-ce que cela représente ?

Durant l’année scolaire 2023-2024, nous avons touché environ 15.500 étudiants et nous avons 55 partenaires privés et publics.

Le but n’est pas forcément que les jeunes créent une entreprise par la suite ?

L’organisation a été créée en 2005 en tant qu’asbl. Son objectif est de stimuler l’esprit entrepreneurial chez les jeunes de 9 à 25 ans, par le biais de douze programmes di érents, comme le Young Enterprise Project, les Mini-Entreprises, ou le Job Shadow Day. Le but est de créer le lien entre le monde éducatif et les entreprises, l’économie, le business.

Non, c’est une expérience entrepreneuriale très pragmatique, très opérationnelle, où les jeunes sont en contact avec le monde business et économique, mais on sait bien que tous ne vont pas devenir des entrepreneurs. Notre but est de stimuler les réflexions entrepreneuriales, la créativité, d’encourager l’innovation, la prise d’initiative. Cela leur donne le goût d’entreprendre, des capacités qui sont aussi très utiles en tant qu’employés.

Cette fibre entrepreneuriale manque-t-elle au Luxembourg ?

Comment y remédier ?

L’organisation que est cinq j’ai c’est mais commencent en Il bon

Avant de prendre mon poste de directeur à la JEL, j’ai travaillé cinq ans chez Luxinnovation principalement auprès des start-up, du développement de l’écosystème. Ce que j’ai vu sur le terrain, c’est que c’est un problème global au Luxembourg, mais c’est aussi un problème européen.

Les ministères et les parties prenantes luxembourgeois commencent à mettre en place un écosystème de l’innovation, et c’est ça qui stimulera les initiatives. Il manquait ces dernières années un bon environnement et le bon accompagnement.

Vous étiez auparavant chez Luxinnovation ?

Oui, j’y travaillais depuis 2020, et j’étais déjà dans le réseau des 600 volontaires de la JEL.

Quelles nouveautés prévoyez-vous ?

Oui, 2020, travail ces

Il faut s’appuyer sur l’excellent travail fait ces dernières années par l’équipe, tout en challengeant le statu quo pour voir où a iner des choses et créer encore plus de valeurs ajoutées. Une collaboration encore plus étroite avec le monde du business serait une bonne évolution, comme faire pitcher nos étudiants dans des événements du pays, tel Nexus 2050, ou leur permettre de voir les pitchs de start-up établies, les mettre en relation.

tel permettre de start-up établies, les mettre en relation.

Vous avez vous-même participé aux Mini-Entreprises ?

Oui, en 2011, quand j’étais au lycée technique d’Ettelbruck avec un projet de jeu pour apprendre les termes économiques.

Avez-vous eu envie de créer votre entreprise ?

ENCOURAGER

L’INNOVATION

« On sait bien que les jeunes que l’on accompagne ne vont pas tous devenir des entrepreneurs. Cela leur donne des capacités qui sont aussi très utiles en tant qu’employés », explique Sven Baltes.

Mes parents ont une ferme de fromage biologique de chèvre, la BioHa Baltes, à Stegen. J’y ai beaucoup appris en termes de perspectives et problématiques entrepreneuriales, mais je me suis rendu compte que c’était l’innovation et l’éducation qui m’intéressaient. Ma sœur et un de mes frères étaient plus faits pour le monde agricole, donc les choses se sont faites naturellement.

Quels sont vos prochains dossiers  ?

Il y a une grande finale des MiniEntreprises au niveau européen. Nous aimerions l’organiser au Luxembourg, dans l’idéal en 2027. Cette année, en juin, nous fêtons aussi les 20 ans de la JEL.

Journaliste et photo
IOANNA SCHIMIZZI

“Creating startups and spinoffs from the Luxembourg tech space”

Alexander Godlewski, head of List Ventures at the Luxembourg Institute of Science and Technology, explains how upcoming projects in the digital (AI, cyber), healthcare (biotechnologies) and space (materials) sectors are aligned with government priorities.

What are the main objectives of the ventures o ice (VO)?

A research technology organisation, such as the List, generally aims to publish scientific research and to file patents. The List works towards creating businesses that will make an economic and a social impact and enhance the Luxtech environment in Luxembourg. VO is an entity that brings technologies developed within the List to the private sector by creating startups and spino s… so that the technology does not stay in the lab.

What are the various paths to commercialisation?

Initially set up in 2020, the goal of the VO was to capitalise on technologies developed by researchers and monetise them by creating spino s. Many researchers jumped in the private sector, for instance, by becoming the CTO of a newly created company. So far, it has been the favoured route. We encourage that. We are also calling on entrepreneurs, business angels, family o ices and venture capital funds to partner on projects--sometimes very much upstream-developed at the List. We can also envision technological solutions and build proof of concept (market analysis, meeting with potential clients) out of problems or ideas facing financial institutions, for instance, when the latter are approaching the List. Then, identifying a potential first client in Luxembourg is key before quickly looking abroad. Domestic fundraising is critical in the early stage, and it is supported by the Luxembourg National Research Fund and the Fit 4 Start programme. The aim is to create an international niche market leader as 80% of the funding of the List’s spino s come from abroad. One of the goals of the VO is to reach out to foreign financing.

Could you give some examples of recent successes?

Out of 15 spino s, the greatest success of the List is Open Assessment Technologies, an educational

platform making tests such as PISA [Programme for International Student Asessment]. Researchers partnered with an entrepreneur and the company employed up to around 50 people. Financing was raised in Europe and the US while it managed to sign prestigious anchor clients such as the OECD and the ministry of education in Japan. OAT was bought out by Japan-based Uchida Yoko. The latest spino s from the List are Invitrolize (in vitro testing) and Dynaccurate (bioinformatics, or more e icient usage of data for clinical trials), two newly created healthcare companies that are currently in operation and are looking for clients and investors.

What are the projects that currently need investors or entrepreneurs?

If you are an entrepreneur, let’s see what your skills and your competences are and then we will certainly find an appropriate project. There are around 550 researchers from everywhere in the world in 12 di erent units at the List.

CAREER

Alexander Godlewski started in the investment bank division of Société Générale and quickly developed an interest in startups and innovation. He also worked for an investment fund where he gained experience in the space sector before heading to Luxembourg.

Has the Luxembourg VC scene gotten involved in any of your projects?

Whether it is the Luxembourg Business Angel Network or Expon Capital, an upstream VC investor that tends to invest once the company has been set up, our operations are in their infancy. Yet we want to involve them in the process to get their input.

Photo NADER GHAVAMI

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Fiscalité et pouvoir d’achat

Logement

Accès à la santé

Mobilité

Éducation

Sécurité

PolitRadar

Aides aux familles

2023 - 2028

Changement climatique

Digitalisation

ATTRACTIVITÉ DE L’ÉCONOMIE

Les défis d’une productivité stagnante

Face à une productivité qui stagne de manière structurelle, comment augmenter la compétitivité du pays ?

En jouant sur les coûts de production d’un côté et sur l’attractivité de l’autre. Face à une problématique multidimensionnelle, le gouvernement agit tous azimuts.

Avec en moment clé la simplification administrative, la baisse de l’imposition des entreprises et la flexibilisation des horaires de travail.

La compétitivité, d’accord. Mais pour quoi faire ? L’Union européenne la définit comme la capacité d’un pays à améliorer durablement le niveau de vie de ses habitants, et à leur procurer un haut niveau d’emploi et de cohésion sociale, dans un environnement de qualité.

Comment la mesurer ? Si la compétitivité peut se définir comme l’aptitude d’un pays à faire face à la concurrence, elle dépend de deux facteurs intimement liés : les coûts de production d’un côté – on parle de compétitivité prix –, et de l’autre, la compétitivité hors prix ou structurelle, concept qui recouvre l’attractivité du pays pour les investisseurs. Un volet multidimensionnel dans lequel figure en bonne place la question du logement, des infrastructures et de l’attraction-rétention des talents.

Une multidimensionnalité qui se retrouve dans l’accord de coalition. La compétitivité englobe la solidité financière, la réduction des obstacles administratifs, l’innovation, l’accès à des ressources compétitives, et un environnement favorable aux entreprises. Ce qui renvoie aux éléments suivants : le maintien du triple A, la réduction des charges administratives pour les

entreprises, assurer au niveau international des conditions de concurrence équitable, un prix de l’énergie compétitif, un soutien au développement de l’industrie et à ses efforts de décarbonisation et de digitalisation des processus de production et le maintien de la stabilité du secteur financier. Autant de domaines dans lesquels le gouvernement a lancé des initiatives législatives. Initiatives résumées dans la rubrique « Feuille de route » de ce PolitRadar.

Le juste coût

Où en est-on aujourd’hui ? Si on regarde la compétitivité prix, la position du Luxembourg apparaît comme contrastée. D’un côté, la productivité du Luxembourg reste haute – le Luxembourg est 1,5 fois plus productif par heure travaillée que la moyenne des pays de la zone euro –, mais elle stagne. Depuis 2010, relève le Conseil national de la productivité – le successeur de l’Observatoire de la compétitivité –, le niveau de la productivité réelle évolue en dents de scie depuis 2010, fluctuant autour d’un taux de croissance de -0,2 % en moyenne.

La productivité du travail reste élevée au Luxembourg. En 2023, la valeur

23e

À la 23e position au classement général du World Competitiveness Yearbook 2024 de l’International Institute for Management Development (IMD), le Luxembourg enregistre son plus mauvais résultat à ce jour. En deux ans, le pays a perdu 10 places. Selon IMD, ce déclassement est d’abord à mettre au passif d’une panne de croissance observée depuis 2022, d’une cage fiscale et administrative qui « inquiète », des obstacles administratifs persistants entravant la compétitivité des entreprises – indexation des salaires, manque de maind’œuvre qualifiée, mauvaises pratiques managériales… –et un écosystème de R&D « à consolider ».

L’impact de l’intelligence artificielle

Si l’IA promet d’accroître significativement la productivité du travail au cours de la prochaine décennie ; sa di usion dans les entreprises reste pour l’instant limitée et varie fortement en fonction des secteurs d’activité. Selon le Conseil national de la productivité, 31 % des entreprises actives dans la branche de l’information et de la communication utilisent déjà au moins une technologie IA. Ce taux s’établit à 22 % dans les activités spécialisées, scientifiques et techniques et à 16 % dans l’industrie manufacturière. L’utilisation varie aussi fortement en fonction de la taille de l’entreprise : 41,2 % des grandes entreprises l’utilisent contre seulement 19,7 % des moyennes entreprises et 12,3 % des petites entreprises. Un taux de di usion qui reste supérieur à celui constaté dans l’UE.

ajoutée brute par heure travaillée s’élevait à 128,8 dollars, exprimée en parité de pouvoir d’achat (PPA) et en prix courants. Ce qui place le Grand-Duché largement devant les autres pays. Cependant, l’évolution de la productivité réelle du travail au Luxembourg au l du temps est cependant moins positive. La productivité réelle par heure travaillée a largement stagné depuis 2010 et a che même une tendance à la baisse entre 2021 et 2023. Dans le même temps, les principaux partenaires commerciaux du pays ont vu leur productivité réelle par heure travaillée globalement progresser. Autrement dit, l’avantage comparatif du Luxembourg en matière de productivité du travail par heure travaillée diminue de plus en plus. Une situation intenable sur le long terme si on veut maintenir l’actuel niveau de protection sociale.

Les pistes pour un rebond Face à ces statistiques, le ministre de l’Économie, Lex Delles, a demandé au CNP en janvier 2024 d’élaborer des recommandations afin de relancer la croissance de la productivité.

Sa première recommandation est de faire de la productivité une priorité politique en sensibilisant tous les milieux, la société civile comprise, quant aux impacts qu’une stagnation prolongée de la productivité engendre. Il conviendrait ensuite de jouer sur les leviers généraux en faveur de la productivité.

Le premier est, selon le Conseil, un cadre réglementaire assoupli – sans pour autant remettre en question les objectifs de base des régulations (protection de l’environnement, protection des travailleurs…) et sa qualité. Un levier au cœur de l’actualité en Europe – on vient de le voir avec la présentation par la Commission européenne de son projet de directive Omnibus sur la réduction de la charge administrative des entreprises – et au Luxembourg. Le Premier ministre, Luc Frieden, le rappelait lors de son discours sur l’état de la Nation de juin 2024 : « Pour renouveler notre compétitivité, nous avons avant tout besoin de deux choses : un cadre juridique et scal compétitif et des stratégies pour les écosystèmes dans des secteurs spéci ques. »

Concrètement, le CNP fait de la digitalisation des procédures et de l’introduction

du principe du once only la première étape pour gagner en e cience. La ministre de la Digitalisation, Stéphanie Obertin, a déposé un projet de loi qui pose les bases du principe. Principe qui sera étendu à toutes les administrations au fur et à mesure de son déploiement.

Innover et bien gouverner

Le deuxième volet concerne l’innovation. Le CNP plaide pour un accroissement des dépenses de recherche et de développement et par l’adoption d’une approche fast follower. « L’État doit se donner les moyens nécessaires pour suivre les créations d’innovation au niveau international et favoriser leur diffusion à travers l’économie luxembourgeoise, résume le Conseil. En raison de la spécialisation et de la taille de l’économie luxembourgeoise, le Luxembourg n’est pas capable de faire de la R&D dans tous les secteurs. Le Luxembourg devra alors être capable de devenir un fast follower, c’est-à-dire de développer la capacité d’adopter et d’intégrer les innovations, faites à l’intérieur et à l’extérieur du pays, dans le processus de production. »

Le CNP cite ensuite la problématique de la gouvernance d’entreprise, indique que « de nombreuses études suggèrent un lien positif entre les compétences managériales au sein d’une entreprise et sa productivité » et constate que « le Luxembourg semble accuser un manque de compétences managériales en comparaison internationale ». Un problème qui renvoie au thème récurrent de l’attraction des talents.

Le CNP invite ensuite le gouvernement à aider le développement des entreprises en supprimant les entreprises zombies – « dont la sortie du marché permettrait de réorienter les ressources libérées vers des emplois plus productifs » – et en favorisant la croissance des start-up en facilitant leur accès au nancement et en simpli ant leur accès aux marchés internationaux.

IA, énergie et talents

Il y a d’autres leviers sur lesquels le gouvernement peut jouer. Et joue.

Il l’a fait en baissant le taux d’imposition sur les sociétés. Une mesure très symbolique, notamment en matière de nation branding.

Il a ensuite joué la carte de l’intelligence arti cielle. En avril, le gouvernement s’est

doté d’une feuille de route stratégique en la matière. Et s’est donné comme objectifs le développement des compétences numériques de tous les citoyens, le renforcement d’infrastructures sûres et durables, l’accélération de la transformation numérique des entreprises et la numérisation des services publics. La participation au programme EuroHPC de l’Union européenne visant la construction d’un écosystème européen pour former des modèles d’AI avancés est une bonne nouvelle. Le Luxembourg se positionne ainsi sur la carte de l’AI.

Avoir des prix compétitifs en matière d’énergie est aussi un élément clé. « Le gouvernement renforcera ses efforts pour assurer l’accès aux énergies renouvelables à un prix stable et compétitif », lit-on dans l’accord de coalition. Et il y a une énergie renouvelable qui intéresse particulièrement le gouvernement et le ministre de l’Économie : l’hydrogène. Lex Delles fait du déploiement d’un réseau de transport d’hydrogène une priorité. Dans la nouvelle version du Plan national intégré en matière d’énergie et de climat, une enveloppe de 60 millions d’euros est consacrée à cela.

La question des talents est aussi à l’ordre du jour. Le constat est simple : le Luxembourg ne produit pas les talents dont il a besoin. Une situation qui était tenable tant que le pays parvenait à attirer une maind’œuvre venant de l’étranger. On arrive aux limites de ce système. Pour répondre au problème, le gouvernement a créé en juin 2024 le Haut Comité pour l’attraction, la rétention et le développement de talents, un organe consultatif en charge de fournir au Luxembourg une stratégie marketing concrète, servant de feuille de route pour élever la nation au rang de destination internationale pour travailler et vivre. Lors de sa deuxième réunion en décembre de la même année, le Haut Comité a fait deux propositions clés : la construction d’un écosystème numérique performant pour faciliter le parcours de délocalisation et la multiplication de la présence du pays lors d’événements internationaux majeurs (Web Summit, Vivatech, World Summit AI…). La prochaine réunion de ce comité est prévue pour le printemps.

Compétitivité : la feuille de route du gouvernement

Fiscalité

Depuis ce 1er janvier, le taux de l’impôt sur le revenu des collectivités (IRC) est passé de 17 % à 16 % au nom du « renforcement de la compétitivité ».

Simplification administrative

Le 6 juin 2024 : dépôt du projet de loi 8395 sur la valorisation des données et le principe « Once Only ». Ce principe fait obligation à l’État, aux ministères et aux communes de partager les données qu’ils possèdent sur les citoyens et les entreprises dès lors qu’elles sont nécessaires pour instruire une demande initiée par ces derniers. On retrouve le principe de simplification administrative de manière transversale dans d’autres projets de loi.

Énergie et économie durable

La révision du Plan national énergie-climat (PNEC) 20212030 a donné lieu au dépôt de plusieurs projets de loi intéressant les entreprises : le projet 8462 instituant un régime d’aides en faveur de la transition vers une économie à zéro émission nette et le projet 8386 renouvelant le régime d’aides à la protection de l’environnement et du climat. Ces textes sont en cours d’examen. Le 12 décembre 2024, le gouvernement dépose une nouvelle version du projet de loi 8298 destiné à mettre en œuvre la stratégie hydrogène adoptée en 2021. Une priorité pour le ministre de l’Économie Lex Delles. Le 6 juin, lui et la ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, Stéphanie Obertin, lançaient la « vallée luxembourgeoise de l’hydrogène ». Un projet à 39 millions d’euros pour produire de l’hydrogène vert dès 2026.

Le 20 décembre sont déposés le projet de loi 8474 portant modification de la loi du 26 juillet 2022 relative au régime d’aides en faveur des entreprises investissant dans des infrastructures de charge pour véhicules électriques et le projet de loi 8475 portant

modification de la loi modifiée du 9 août 2018 relative à un régime d’aides en faveur des PME. Les deux visent à améliorer la visibilité des différents régimes d’aides ainsi qu’à simplifier et accélérer leur obtention.

Intelligence artificielle et numérique

Le 13 mars 2024, dépôt du projet de loi 8364 concernant des mesures destinées à assurer un niveau élevé de cybersécurité transposant la directive (UE) 2022/2555 du 14 décembre 2022. Le 24 avril 2024, le Conseil de gouvernement adopte la feuille de route stratégique nationale relative à la décennie numérique jusque l’horizon 2030 pour le Luxembourg.

Le 11 octobre, le Conseil de gouvernement autorise le projet d’intégration d’un système d’ordinateur quantique dans l’environnement du HPC MeluXina.

Le 13 décembre, la candidature luxembourgeoise dans le contexte du European High Performance Computing Joint Undertaking de l’Union européenne visant la construction d’un écosystème européen d’intelligence artificielle est retenue. Le Conseil approuve l’acquisition d’un supercalculateur optimisé pour l’intelligence artificielle et l’établissement d’une AI Factory associée.

Le 23 décembre, dépôt du projet de loi 8476 sur l’IA Act.

Travail

Le 27 juillet 2024, la loi relative aux « cartes bleues », autrement dit les permis de travail pour des ressortissants non communautaires au profil hautement qualifié, entre en vigueur.

Le 12 décembre 2024, dépôt du projet de loi 8456 modifiant l’article L. 231-4 du Code du travail sur le travail dominical dont la durée est portée à huit heures contre quatre actuellement.

Le 20 décembre 2024, dépôt du projet de loi 8472 sur les heures d’ouverture dans le secteur commerce et de l’artisanat.

COMPÉTITIVITÉ CLASSEMENTS

COÛT DU TRAVAIL

COÛT MOYEN PAR HEURE TRAVAILLÉE

SELON LES SECTEURS EN 2022

SINGAPOUR SUISSEDANEMARKÉTATSUNIS SUÈDE HONG-KONGPAYS-BAS

CoûtÉvolution de 2020 à 2022

Hébergement et

ÉVOLUTION DU PIB PAR ACTIF OCCUPÉ Luxembourg

PRODUCTIVITÉ DU TRAVAIL

ÉVOLUTION DU PIB PAR HEURE TRAVAILLÉE

ÉVOLUTION DE LA PRODUCTIVITÉ RÉELLE DU TRAVAIL

AU LUXEMBOURG

Par heure travaillée et par personne employée (Indice, 2010 = 100)

Productivité par heure travaillée

Productivité par personne employée

PRODUCTIVITÉ DU TRAVAIL EN PIB PAR HEURE TRAVAILLÉE

En dollar 2022 2023

LE SALAIRE MINIMUM EN EUROPE

Luxembourg France Allemagne Belgique Irlande Pays Bas

LE

Assurances

Le one-stop shop des exportateurs

Permettre aux entreprises de rester compétitives à l’international, y compris lors des périodes de crise, c’est la mission de l’ODL.

Contenu sponsorisé par ODL (OFFICE DU DUCROIRE)

Quand l’ODL a-t-il vu le jour ?

SIMONE JOACHIM, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’ODL : L’assurance-crédit à l’exportation a été mise en place chez nos pays limitrophes juste après la 1ère Guerre mondiale pour conquérir des marchés étrangers. Se considérant comme désavantagées vis-à-vis des concurrents voisins, nos entreprises du secteur sidérurgique ont sollicité le Gouvernement pour créer un assureur crédit public luxembourgeois. Si l’État a reconnu l’utilité de cette initiative, proposer cette solution au niveau national leur semblait infaisable en raison du manque d’expérience et des risques trop élevés pour lui en tant qu’assureur. En 1948, notre Gouvernement a approché son homologue belge afin d’étendre ses services au territoire luxembourgeois. La Belgique, qui disposait déjà de l’ONDD, a invité notre pays à mettre en place sa propre structure. Dans les années 50, un projet de loi a vu le jour pour créer cette structure, associée à l’ONDD. Au début des années 60, la Belgique a accepté l’idée de coopérer, alors nous avons inclus les risques commerciaux en plus des risques politiques et avons élargi la couverture à toutes les opérations du commerce extérieur.

Photo Eva Krins (Maison Moderne)
À la tête de l’ODL, Simone Joachim et Danielle Wirtz accompagnent les entreprises exportatrices ainsi que les banques.

Quelles ont été les principales évolutions depuis sa création ?

S.J. Dans les années 70, lors de la crise pétrolière, nous avons reçu beaucoup de demandes des entreprises. Cela nous a poussés à relever le montant de la dotation et le plafond des engagements. En 1981, nous avons ajouté à nos solutions la possibilité de couvrir des risques pour le compte de l’État en cas de crise. Les taux d’intérêt augmentant très rapidement, les pays voisins ont mis en place un système de stabilisation des taux, garantissant aux banques finançant les entreprises de bénéficier d’un taux fixe. Nous avons signé un premier accord de coopération avec le COPEL qui a dès lors assuré cette fonction chez nous.

La création du marché unique en 1993 a introduit des modifications pour les assureurs crédit publics. Nous ne pouvions plus couvrir les risques avec des durées de crédit de maximum deux ans dans des pays industrialisés. Nous nous sommes donc associés à l’assureur privé COBAC (devenu Allianz Trade) et avons par la suite mis en place ensemble une police de coassurance nous permettant de couvrir le monde entier.

Il y a 27 ans, nous avons voulu rassembler le savoir au Luxembourg et avons étoffé l’équipe locale. Nous avons donc arrêté de collaborer avec l’ONDD en 2017 et avons modernisé notre structure en 2020 avec un conseil d’administration, du personnel, un bâtiment, l’intégration du COPEL, un comité de crédit, etc.

En quoi consistent les solutions proposées ?

DANIELLE WIRTZ, DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT : Si notre mission n’a fondamentalement pas changé, nous avons élargi notre gamme de produits pour aider au mieux les entreprises exportatrices à se développer. Nous faisons évoluer nos solutions, tant pour les exportations que pour les importations. Nous couvrons tout d’abord les risques des entreprises exportatrices à court, moyen et long terme ainsi que lors des crises, qu’elles aient besoin ou non d’un financement bancaire. Nous proposons aussi une assurance de préfi-

L’ODL

EN CHIFFRES

153

entreprises ont demandé des aides en 2024

587

demandes ont été introduites sur toute l’année

2,3

millions € d’aides à l’export ont été accordés

1,3

milliard € a été assuré

3,6

millions € ont été indemnisés

1,5

million € a été recouvert par l’ODL

nancement aux sociétés qui doivent acheter des pièces ou des matériaux à l’étranger pour produire. Nous assurons enfin les investissements à l’étranger. Ce qui influence nos produits, ce sont les règlementations qui s’accumulent et qui sont toujours plus strictes. Il est de plus en plus difficile pour les entreprises d’avoir des lignes de crédit auprès des banques. L’avantage de l’assurance-crédit est qu’elle permet de conserver moins de capital en fonds propres et de réinvestir davantage pour les entreprises. Nous couvrons donc aussi les banques avec des produits tels que l’assurance des crédits bancaires et l’assurance des engagements de garantie qui protège la banque contre le non-remboursement.

Notre second volet concerne les aides financières que nous accordons aux entreprises pour trouver de nouveaux marchés et clients à l’étranger. Ces aides sont décidées par le COPEL. Elles permettent de participer à une foire, de concevoir du matériel promotionnel, de réaliser une étude de marché, d’enregistrer des certifications, etc.

S.J. Concernant les solutions d’assurance, nous avons donc trois possibilités : nous couvrons les risques avec la garantie de l’État, lors des crises nous intervenons pour le compte de l’État et enfin nous intervenons sans la garantie de l’État.

À qui ces solutions sont-elles destinées ?

S.J. Nous ciblons toutes les entreprises exportatrices, quelles que soient leur taille. Qu’elles vendent des services ou des biens, ces dernières doivent absolument travailler à l’international. Nous distinguons simplement les aides pour les jeunes et microentreprises des aides pour les plus grosses structures. Nous existons pour promouvoir les entreprises, grâce à des solutions sur mesure.

POUR

Between worlds: Luxembourgers’ global journeys

From neighbouring France to North American metropolises, Luxembourg–ish expatriates encounter diverse work cultures and social norms. Moreover, they benefit from being multilingual, making integration feel natural. Each culture offers unique lessons--from embracing failure in the US to German precision and the Swiss love of nature. These expats often face prejudice or ignorance about their homeland. However, their success abroad allows them to challenge such misconceptions, starting with the tax haven cliché. Instead, they emphasise Luxembourg’s quality of life, multiculturalism and role in Europe. A prime example is François Trausch, a global executive at Pimco. Since childhood, he has seen himself as an ambassador for Luxembourg.

Umberto Bellardi Architecture-design « Je n’ai jamais été un ‘local’ dans mon pays » P. 48

Michèle Finck Academia

« Luxembourg encourages innovation around AI » P. 44

François Trausch Real estate

“Luxembourg provided me with a strong base for a global career” P. 28

Carla Dupont Private equity

Paris

« La meilleure décision de ma vie » P. 34

Jean-Claude Biver Horlogerie-luxe

« J’aurai toujours dans ma mallette mes passeports luxembourgeois et suisse » P. 38

Nyon
New York
Tübingen
“Luxembourg provided me with a strong base for a global career”
François Trausch, a global executive at Pimco, lives in Paris but sees his Luxembourg roots as a global asset. His advice to expatriates is simple: “Think big.”

When did you leave Luxembourg?

I left when I was 18. Growing up in the 1970s and ’80s, the University of Luxembourg was not as developed as it is today. It was common for students to go abroad for higher education. In my case, with part of my family in Paris, moving here was a natural choice.

Was it a difficult decision?

Not at all--it wasn’t even a question. If you wanted to pursue university studies, you had to go abroad. It was almost a rite of passage for Luxembourgers. Many eventually return home, but I chose a different path. I moved from a small country to some of the world’s largest cities: my career has taken me to London, New York, Berlin, Tokyo and Paris. I embraced the ‘big ocean’ and developed myself in that global environment.

How did you integrate into such different cultures?

François Trausch, global CEO of Pimco Prime Real Estate, keeps an eye on the Luxembourg market from Paris.

Growing up in Luxembourg provided me with a strong base for a global career. Robert Schuman, a French statesman born in Luxembourg, said that his early years in Luxembourg shaped him. I can relate to that. Luxembourg lies between France and Germany. It teaches humility and compromise. You learn to navigate multicultural settings here. These qualities helped me adapt to London, New York and even Japan. In Japan, I felt distinctly Luxembourgish because there were so few of us--maybe 20 in total. It was like being part of a small family. In Paris, things feel different. The Luxembourg community is bigger, and France is my second home after all.

In Europe or the US, do you feel like a chameleon?

In a way, yes--and that’s not a bad thing. My first experience representing Luxembourg came early. As a teenager, I participated in the Model United Nations at Harvard and

attended the Children’s International Summer Village, where each country sent two boys and two girls to represent their nation. A challenge was deciding what Luxembourg’s traditional dress should be. What really defines us? Being a chameleon doesn’t mean losing your identity. It actually gives you the chance to highlight Luxembourg’s unique qualities, its culture, its way of thinking--even if sometimes that means rediscovering it yourself.

What advice would you give to Luxembourgers going abroad?

Think big! In a small country, opportunities to do so can be limited. Living elsewhere gives you a broader vision, which you can later bring back home. A great example is Luxembourg’s real estate sector. In the last ten years, architecture has greatly improved thanks to global talent. Luxembourg chose to open up instead of building only for itself. This shift has brought it great benefits.

In what way?

I grew up in the 1970s when Kirchberg was little more than a highway--essentially a no-man’s land. Fast forward 20 years, and it has become a thriving urban district. I compare it to the Quartier Nord in Brussels, which developers built under similar conditions. Today, Kirchberg looks dynamic and modern, while the Quartier Nord appears to be lagging behind somewhat. Luxembourg has raised the bar in urban planning, proving that even a small country can achieve world-class development.

What aspects of Luxembourg

do you miss most in your daily life?

There’s a certain comfort to life in Luxembourg--a sense of proximity and ease. What makes it unique is how people mix, regardless of background or social class. In big cities, you tend to stay within familiar circles, but in Luxembourg, that blending happens naturally. It creates a strong sense of community. There’s also something special about growing up there. I had a joyful childhood and was part of the Diables Mauves and the Éclaireurs--a scout movement. That kind of freedom and close-knit environment wouldn’t be possible in a big city, and certainly not today, when life has become more complex.

Portrait OLIVIER ROLFE
Journalist GUILLAUME MEYER

Have you maintained any Luxembourgish traditions or habits while living abroad?

I still speak Luxembourgish--I learned it in school, and it’s something I’ve kept. Even in my professional life, I find ways to stay connected. In real estate, we invest in student housing, which is an important asset class globally. I took my partner in Australia to the Cité Universitaire in Paris. We visited the Luxembourg residence, the Fondation Biermans-Lapôtre. It was a way to bridge my Luxembourgish roots with my international work. I also attend National Day celebrations at the Luxembourg embassy when I can. It’s a small tradition, but embassies are great places for Luxembourgers abroad to reconnect with home.

What opportunities or challenges have you faced as a Luxembourger abroad?

One challenge is that Luxembourg isn’t always well known. I often have to explain where it is and that it has a rich history beyond its financial reputation. Some assume it’s just a city, but it’s a full-fledged country with deep roots. Interestingly, when I arrived in Japan, people already knew about Luxembourg--thanks to my father. He wrote extensively about Luxembourg’s history, and one of his books had been translated into Japanese. That was a pleasant surprise.

How do you describe Luxembourg to foreigners?

Luxembourg is at the heart of Europe-literally and politically. We tend to take European unity for granted, but Luxembourg has always played a vital role in bridging France and Germany. Historically, it was at the forefront of European integration, starting with Benelux. In many ways, it serves as a laboratory for what Europe can achieve. Beyond that, Luxembourg has built essential expertise in finance, making it a critical player in the European economy. It’s a small country, but one with a big impact.

How is Luxembourg perceived in France? In the business and real estate world, Luxembourg is well known as a key financial hub. Many major real estate firms have teams and operations there, with growing substance in fund management. It’s seen

“Luxembourg could benefit from its global nationals. They act as informal ambassadors.”

as a centre of expertise in the industry. On the other hand, some people still hold outdated views, labelling Luxembourg a tax haven, which is simply not true. This misconception has faded over time, especially as Luxembourg has become an indispensable part of the European financial and regulatory landscape. Thirty years ago, the country started its satellite industry. It faced pushback from bigger nations. Today, it is a key service provider in the EU.

If you had to correct one misconception about Luxembourg, would it be the tax haven stereotype?

Yes, but that label has largely disappeared because it no longer reflects reality. Luxembourg has moved past those stereotypes. The country has also gained political influence. Three presidents of the European Commission and strong prime ministers have helped Luxembourg build good ties with its neighbours. Despite its size, it has learned how to punch above its weight in European affairs. That’s something Luxembourgers can be proud of.

Have you, as a small country representative, faced condescension from larger nations?

Big nations always look down on smaller ones--it’s not unique to Luxembourg. In the end, you’re always the small country to someone. And now, as Europeans, we’re realising we’re the ‘small’ continent next to others. It’s all relative.

Do you feel like an ambassador for Luxembourg?

Absolutely. I already felt like one as a child when I participated in the United Nations youth programmes. Luxembourgers abroad can play a key role in representing their country. Take Argentina, for example. President Milei recently named business

Real estate expert

François Trausch, 60, has been an executive at Pimco, a global bond investment manager and an independent subsidiary of Allianz Group, for nine years. Based in Paris, he heads the company’s global real estate investment business. He has over 30 years’ experience in the field of real estate, having worked at Goldman Sachs, Tishman Speyer and GE Capital. He graduated from ESCP in Paris and Harvard Business School in Boston.

Like one in five Luxembourgers, Trausch holds dual nationality. His father, Gilbert Trausch, was a historian from Luxembourg who taught at the College of Europe in Bruges and the University of Liège. François’s mother, Catherine Trausch, was from Paris.

leaders as ambassadors. They have lived abroad and will work to attract investments back to Argentina. Of course, Argentina has specific reasons for doing this, but the idea is interesting. Luxembourg could benefit from its global nationals. They act as informal ambassadors and promote its strengths whenever they can. I certainly try to do that when the opportunity arises.

Has living abroad changed your perspective on your Luxembourgish identity?

Identity comes in waves--it’s not a constant feeling. Growing up in Luxembourg, my identity was naturally strong. But as you spend time abroad, it can become diluted. My first wife was Canadian, and my second wife, though French, lived in Buenos Aires for 25 years. They added and are adding new layers to my identity. But as you get older, you tend to reconnect with your roots. When my father passed away, we had to handle his personal library--over 20,000 books in the house where he had spent his entire adult life. My sister and I applied for a grant from the Fondation Losch, which enabled the digitalisation of the library which we donated to the University of Luxembourg. We also applied for a building permit to restore his house, which was subsequently classified both for its architectural value and as a tribute to my father’s legacy. That was a very tangible way for me to reconnect with Luxembourg.

What have you learned from France--or from your time abroad in general--that you wish could be applied in Luxembourg?

The biggest challenge for small countries is thinking big. It’s not always in their nature. If Luxembourg wants to keep evolving, it must continue to push its boundaries. To some extent, it’s already doing this--planning for a future population of one million, for example. The financial industry has done an excellent job of embracing a global outlook. But in other areas, there’s still a tendency to remain inward-looking. Take the Luxembourgish language--it’s a key part of our identity, but at times, it has been used as a barrier rather than a bridge. Finding the right balance is crucial. Luxembourg will always be a small

country, just as a city of 100,000 will always be a small city. But it has consistently managed to strike that balance well. The challenge is to maintain that openness while staying true to its roots.

To what extent do you follow the Luxembourg real estate market?

I keep an eye on it. In 2022, I was invited by Paperjam to speak at the annual Real Estate dinner. Through the mandates we manage for our clients, we also have investments in Luxembourg. That said, we approach Luxembourg like any other city, though on a much smaller scale. I manage a global real estate portfolio worth $90bn, and Luxembourg is just a tiny fraction of it. We have local teams handling those investments, but since I know the country well, I tend to get more involved when these topics come up.

How do you view the current state of the real estate market?

Luxembourg is a microcosm of Europe. The housing shortage here mirrors what is happening across the continent. Governments everywhere find it hard to create affordable housing. In Luxembourg, the problem is tougher because of its big plans for population growth. The office market has faced some challenges. However, people are going back to work. In Luxembourg, the frontalier system limits remote work because of regulations. That issue has largely stabilised. The real concern is residential real estate. At the Paperjam conference, I highlighted the importance of density. People may dislike the idea, but it’s the only viable solution. If Luxembourg wants to accommodate its growing population, it needs to build higher and denser.

A taste for metropolises

François Trausch has worked in five major global cities during his career: London, New York, Berlin, Tokyo and Paris. Does he see himself returning to live in Luxembourg one day?

“It’s hard to say,” he replies.

“My wife and I are used to living in big cities… not sure whether we would move back to a smaller city, wherever it may be. When my father grew very old and incapacitated, Luxembourg provided him with the best elderly care he needed. But that can’t be Luxembourg’s goal--to turn into a retirement home for former expatriate Luxembourgers!”

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«

La meilleure décision de ma

vie »

Partie dès l’adolescence, l’actuelle

associate director de la société de capitalinvestissement IK Partners, Carla Dupont, en est à sept pays cochés sur la carte.

Le tout à même pas 30 ans. Sans ce parcours, celle qui est désormais établie à Paris considère que sa carrière n’aurait pas suivi la même trajectoire.

Pour Carla Dupont:

« Mes séjours à l’étranger m’ont ouvert l’esprit et permis d’acquérir des compétences relationnelles et de l’adaptabilité. »

Vous avez quitté le Luxembourg en 2013. À l’époque, qu’est-ce qui avait motivé ce choix ?

À l’âge de 16 ans, j’ai pris la décision de partir en Angleterre pour y passer un bac international. J’ai grandi à Luxembourg-ville, où j’étais à l’école primaire puis à l’Athénée, jusqu’à après la classe de quatrième. J’étais une enfant plutôt timide, avec peu de confiance en moi. À 16 ans, je ressentais le besoin de sortir de ma zone de confort. Pourquoi l’Angleterre ? Bonne question. En vérité, j’ai choisi une école plutôt qu’un pays ou une ville. L’école se trouvait à Oxford, une charmante petite ville à une heure de Londres, et les études se déroulaient sur deux ans. Tout le monde démarrait et finissait le cycle en même temps, on y dormait tous. Les débuts sur place ont été difficiles : le système scolaire était très différent et je ne connaissais personne. Cependant, j’ai rapidement trouvé mes marques et je me suis épanouie dans ce nouvel environnement. Aujourd’hui, je suis convaincue que partir à l’étranger fut la meilleure décision de ma vie. J’ai, depuis, vécu dans sept pays.

Dans le détail ?

Après l’Angleterre, je suis partie en Espagne pour un bachelor de quatre années durant lesquelles j’ai vécu six mois en Chine et six autres mois en Allemagne, pour des stages à Francfort et à Munich. Par la suite, j’ai travaillé en Suisse et en Belgique, et je suis donc maintenant en France, depuis 2022.

Pourquoi ne pas être restée en Angleterre après le bac ?

J’ai postulé dans des universités en Angleterre, mais aussi à l’étranger. L’IE University que j’ai rejointe en Espagne se distinguait par le fait qu’elle s’organisait par classes d’une trentaine d’étudiants, comme au lycée. Je m’y suis rapidement sentie à l’aise, davantage que je ne l’aurais été dans un amphithéâtre à l’atmosphère plus impersonnelle. Il y avait des projets pratiques, on créait par exemple des business plans. Je baignais dans une ambiance de culture américaine ou de vie d’université américaine, mais en Espagne, avec les avantages de l’Espagne : il y fait beau, les gens sont accueillants, la nourriture est bonne, le coût de la vie abordable…

Sans ces expériences internationales, seriez-vous la même professionnellement parlant ?

Certainement pas. La première étape en Angleterre m’a donné beaucoup de confiance en moi. J’ai peu à peu quitté la timidité qui était la mienne pour gagner en indépendance. Mais il y a eu des moments difficiles. En Chine, par exemple, je suis arrivée sans avoir d’adresse où dormir. J’ai contacté une personne sur WeChat, elle m’a fait visiter différents logements, c’était une situation assez lunaire. Le grand bénéfice, c’est que depuis mes 16 ans, j’ai découvert beaucoup de cultures différentes.

Partir vous a fait gagner du temps ?

Je le pense. Et il ne faut pas oublier que j’ai commencé à travailler très tôt dans mon domaine et que j’ai donc déjà pu gagner pas mal d’expérience. Je suis encore jeune, mais j’ai acquis de la maturité. Mes séjours à l’étranger m’ont ouvert l’esprit et permis d’acquérir des compétences relationnelles et de l’adaptabilité, qui sont des avantages.

Dans votre souvenir, la décision de quitter le Luxembourg avait-elle été difficile à prendre ?

À l’époque, et à l’âge que j’avais, ce n’était certainement pas une décision facile. Je n’ai néanmoins jamais regretté mon choix de partir, et je garde un lien fort avec le Luxembourg, aussi bien d’un point de vue personnel que professionnel. J’ai gardé un pied au Grand-Duché et je siège depuis trois ans au conseil d’administration de Converginvest Capital Partners,

un AIFM investissant dans des fonds de private equity.

Comment votre choix a-t-il été accueilli dans votre entourage familial ?

Mes parents m’ont toujours soutenue dans ce que je faisais. Leur seule crainte reposait sur le fait que je risquais de perdre un grand atout qu’offre l’éducation luxembourgeoise qui est la maîtrise de l’allemand et du français. En définitive, mes séjours dans les différents pays m’ont permis de maintenir, voire d’améliorer mon niveau.

Vos premiers postes étaient situés à Bruxelles et près de Zurich. Les atours de Paris ont-ils pesé dans votre choix de vous y installer ?

Le job a davantage importé que la ville où vivre. C’était une opportunité, j’avais envie de rejoindre IK Partners et d’être là où les choses se passent dans le private equity. Paris représente l’écosystème parfait pour créer le réseau dont j’ai besoin pour mon job. Ici, je quitte le bureau et j’ai plein de banques, plein de fonds, juste à côté. Les charmes de la ville sont un « plus », mais ce n’est pas décisif.

Comment avez-vous réussi à vous intégrer et à vous faire une place en arrivant à Paris ?

J’ai eu la chance d’avoir déjà quelques amis ici, ce qui m’a énormément aidée dans mon intégration. Passionnée de sport, j’ai trouvé que c’était un excellent moyen de rencontrer des gens et de tisser des liens. Grâce à ces activités, j’ai pu élargir mon cercle social, et même commencer à construire un petit réseau professionnel. Enfin, Paris étant une ville intrinsèquement captivante, des amis me rendent fréquemment visite, ce qui me permet de rester proche de mon entourage tout en m’intégrant pleinement ici.

Quels défis avez-vous rencontrés en tant que Luxembourgeoise à l’étranger ?

En tant que Luxembourgeoise, le multilinguisme est clairement un atout, mais cela s’accompagne de son lot de défis. J’ai toujours essayé de parler les langues locales, mais j’ai toujours un léger accent, ce qui est inévitable, et je suis toujours obligée de parler une langue qui n’est pas ma langue

maternelle, ce qui, face à des équipes de direction, pouvait être intimidant. Cependant, avec le temps, j’ai réalisé que mes interlocuteurs n’y prêtent pas tellement attention, ils ont plutôt tendance à apprécier l’effort fait de s’exprimer dans leur langue. Cette prise de conscience m’a permis de gagner en assurance. Mais ce fut sans aucun doute l’un des plus grands obstacles que j’ai dû surmonter au début.

Quelles différences culturelles entre votre pays d’accueil et le Luxembourg vous ont le plus marquée ?

Soyons honnêtes, on est bien plus proches de la culture française qu’on ne veut parfois l’admettre. Mais il y a quand même des choses avec lesquelles il faut apprendre à composer, comme les fameuses grèves – un véritable sport national ici ! Après un temps d’adaptation, je crois même avoir développé un petit talent pour râler moi aussi !

Quelles recommandations donneriezvous à un Luxembourgeois qui souhaite s’expatrier ?

Honnêtement, si tu es jeune, fonce, et passe quelques années hors du Luxembourg ! C’est une expérience incroyablement enrichissante qui te permettra d’élargir tes horizons et de grandir sur tous les plans : culture, expériences, rencontres, débrouillardise… L’avantage, c’est qu’on a toujours cette porte ouverte pour revenir au Luxembourg. Alors autant en profiter pour découvrir autre chose avant.

Même si vous n’êtes pas au bout du monde, quelles sont les facettes de votre pays natal qui vous manquent le plus au quotidien ?

Il y a des choses qui me manquent, comme par exemple la facilité de la vie quotidienne au Luxembourg. Ça peut paraître anecdotique, mais connaître tout le monde, du médecin au coiffeur, est un vrai luxe. Pas besoin de chercher longtemps, tout est à portée de main et c’est rassurant.

Et quelles sont les traditions et habitudes luxembourgeoises que vous avez conservées à l’étranger ?

Je rentre avec du Baamkuch après chaque voyage au Luxembourg.

Citoyenne du monde

À 29 ans, Carla Dupont opère depuis 2022 à Paris au sein du fonds d’investissement IK Partners, en tant qu’associate director dans l’équipe d’investissement. Elle siège par ailleurs au sein de trois entreprises en France et en Angleterre.

Auparavant, la jeune femme passionnée d’Hyrox, cette discipline conjuguant course à pied et crossfit, avait travaillé pour le compte de Cobepa, à Bruxelles, et chez Partners Group, en Suisse, non loin de Zurich.

Après un bac international à Oxford, elle avait poursuivi ses études à l’IE University, en Espagne, où elle a décroché un bachelor en administration des affaires.

Comment décrivez-vous le Luxembourg à vos interlocuteurs étrangers ?

Le Luxembourg est un petit pays dynamique où tout le monde se connaît d’une manière ou d’une autre. Bien que nous soyons un petit territoire, nous avons une grande diversité culturelle et linguistique et une réelle dynamique, notamment sur le plan économique.

Quel regard votre entourage parisien porte-t-il sur le pays ?

Bien sûr, j’entends toujours les mêmes blagues sur la taille du pays et tous les stéréotypes qui vont avec. Mais dans l’ensemble, je pense que les gens ont une vision plutôt positive de nous, notamment en raison de notre état d’esprit ouvert et cosmopolite, de notre capacité à parler couramment trois ou quatre langues.

Je vous pose la question différemment : selon vous, quelles idées reçues sur le Luxembourg mériteraient d’être rectifiées ?

L’un des stéréotypes qui méritent d’être corrigés, c’est l’idée que le Luxembourg est un véritable paradis fiscal. Le Luxembourg est un pays au cadre fiscal stable et attractif, certes, mais cela ne signifie pas que les habitants et entreprises échappent à l’impôt. En réalité, nous sommes un pays particulièrement favorable aux entreprises, ce qui a été l’un des moteurs clés de notre économie et qui devrait être perçu de manière positive, car peu de pays ont réussi à créer un environnement aussi propice aux affaires.

Dans quelle mesure vous sentez-vous une ambassadrice du Luxembourg ?

J’adore mon pays et je suis fière d’être Luxembourgeoise. Notre capacité à créer un environnement aussi international et inclusif est assez unique. Comparé à d’autres pays, nous sommes moins chauvins, j’y reviens, et cela se reflète dans la diversité de notre population et de nos échanges.

Comment votre exil a-t-il fait évoluer votre approche de votre identité luxembourgeoise ?

Mon expérience à l’étranger m’a fait réaliser à quel point notre identité luxembourgeoise est unique.

« J’ai peu à peu quitté la timidité qui était la mienne pour gagner en indépendance. »

Quel est votre regard sur le Luxembourg depuis Paris ?

Je pense que le Luxembourg a une grande opportunité à saisir, surtout dans un contexte où certains pays traversent des turbulences, comme le Brexit au RoyaumeUni ou l’instabilité politique actuelle en France. Le Luxembourg pourrait devenir un pôle encore plus attractif pour l’industrie financière et d’autres secteurs clés. En tirant parti de ces défis externes, nous pourrions attirer les talents nécessaires pour stimuler davantage la croissance et renforcer notre position en tant que centre financier international de choix. Notre stabilité politique et notre environnement favorable aux affaires sont des atouts majeurs pour attirer des investisseurs et des professionnels du monde entier.

Sept destinations en 12 ans, nous rappeliez-vous tout à l’heure. Si vous aviez une baguette magique, quel est le point de chute que vous aimeriez ajouter à votre « palmarès » ?

J’ai toujours eu l’envie de partir aux ÉtatsUnis. Mais il y a eu le Covid, cela a compliqué les choses. Sans compter la situation politique sur place à présent, qui ne m’attire pas énormément. Si je pouvais télétravailler toute l’année, j’opterais pour l’Afrique du Sud ! Hélas, je ne crois pas que ce sera possible (sourire).

Pourriez-vous revenir vivre au Luxembourg dans le futur ? Il ne faut jamais dire jamais !

«

Les journées ne se ressemblent pas »

« Je me suis toujours intéressée au private equity parce qu’on y a une vision de A à Z sur un projet. On ne se consacre pas uniquement à la partie juridique ou financière, on a aussi accès à la partie stratégique et la partie relationnelle », explique Carla Dupont, en poste depuis 2022 chez IK Partners, dans le huitième arrondissement parisien. « Étant dans un fonds généraliste, j’aborde plein d’industries différentes, ce qui fait que même si le métier reste le même, mes journées, elles, ne se ressemblent jamais », se réjouit-elle.

«

Jean-Claude Biver est né le 20 septembre 1949 d’une mère française et d’un père luxembourgeois. Sa famille s’installe en Suisse en 1959. Il y fera toute sa scolarité, ainsi que ses études supérieures. Et il y découvrira sa passion première, passion qui rythmera sa vie professionnelle : les montres de luxe. Mais il garde dans un coin de son cœur une place pour le Luxembourg.

Jean-Claude Biver reste farouchement attaché à ses racines luxembourgeoises.

Vous arrivez en Suisse à l’âge de 10 ans en suivant votre famille. Comment avez-vous vécu ce nouveau départ ? Ce fut un moment difficile parce que l’arrivée en Suisse est allée de pair avec une inscription dans un internat. Mais je m’y suis vite habitué. Au point que lorsque mes parents, croyant me faire plaisir, m’ont inscrit à l’école cantonale, j’en ai presque pleuré tant finalement je m’y sentais bien et j’étais triste de le quitter. Un comble. Pour ce qui est de la Suisse, je me suis très bien adapté à ce nouvel environnement. Après l’internat, j’y ai suivi le cursus scolaire jusqu’à l’obtention de mon baccalauréat. J’y suis ensuite allé à l’université (Jean-Claude Biver est diplômé de HEC Lausanne, ndlr) et je m’y suis marié. Et c’est en Suisse que j’ai développé ma passion pour les montres. Toute ma carrière professionnelle s’est faite en Suisse. Bien sûr, je reviens périodiquement au Luxembourg. Mais pour des raisons personnelles et non professionnelles, pour visiter ma famille et mes amis. Revenir au pays pour voir les gens que je connais me procure toujours plaisir, joie et émotion.

Luxembourgeois de naissance et résident et détenteur de la nationalité helvétique, vous sentez-vous plutôt Suisse ou plutôt Luxembourgeois ? À cause de ma carrière dans l’industrie horlogère et dans l’horlogerie haut de gamme en particulier, je me sens très Suisse. Comment pourrait-il en être autrement tant cette industrie est marquée par

le caractère suisse ? La Suisse est un vrai centre mondial pour l’horlogerie. Mais si professionnellement, je suis beaucoup plus Suisse que Luxembourgeois, le Luxembourg suscite en moi une forte émotion. Cela reste le pays ou je suis né et le pays d’où viennent et où ont résidé mes parents. J’aime ces deux pays pour des raisons différentes, mais avec la même force. Lorsque, lors d’une compétition de football, ces deux pays s’affrontent, je ne sais jamais exactement qui supporter. Le match nul constitue pour moi le résultat idéal.

Quel conseil donneriez-vous à un Luxembourgeois qui souhaite s’expatrier, que ce soit en Suisse ou dans un autre pays ?

Le meilleur conseil que je puisse lui donner est de s’expatrier par passion. S’expatrier pour s’expatrier n’est pas quelque chose que je recommanderais, ce n’est pas une décision qui se prend à la légère. Il faut bien savoir pourquoi on entreprend une telle démarche et ensuite saisir les opportunités qui se présentent. Pour moi, l’expatriation n’est pas la panacée, une solution magique. C’est comme lorsqu’on a des problèmes : ce n’est pas parce qu’on part en vacances que les problèmes disparaissent. Au contraire. Il vaut mieux partir en vacances après avoir réglé tous ses problèmes pour qu’au retour, on retrouve son bureau propre, sans aucun vieux papier dessus.

Quelle vision ont les Suisses des Luxembourgeois et du Luxembourg ?

Les quelques personnes en Suisse qui me parlent du Luxembourg l’admirent. Je n’entends que très exceptionnellement des remarques négatives ou des critiques. En général, les gens sont plutôt respectueux et admiratifs et se demandent comment un aussi petit pays fait pour jouer un rôle aussi important dans les domaines de la finance, d’économie et de la politique en Europe et dans le monde.

Malgré cette admiration, les Suisses ont-ils des stéréotypes, des clichés vis-à-vis du Luxembourg et des Luxembourgeois ?

Alors, il y a un stéréotype extraordinairement ancré et qui est tout aussi extraor-

Conversation Jean-Claude Biver

« Il existe au Luxembourg ce que j’appellerais

une grandeur de vision. »

dinairement faux : ils croient que le Luxembourg est un paradis fiscal. Je ne suis bien sûr pas un expert de la fiscalité luxembourgeoise parce que je suis un résident fiscal suisse, mais je sais par mes amis que le Luxembourg n’est pas véritablement un paradis fiscal. Tout comme la Suisse, pour moi, n’en est pas un. Bien que, sous selon certaines conditions qui, en général, sont difficiles à obtenir pour tout un chacun, elle puisse effectivement en devenir un. Ce sont des fantasmes bien répandus à l’extérieur des frontières de ces deux pays.

Est-ce que, à titre personnel, vous vous sentez comme un ambassadeur du Luxembourg ?

Oui, je le ressens ainsi. J’éprouve une profonde émotion et une grande fierté d’être Luxembourgeois. Je possède deux passeports et je viens de m’apercevoir que le luxembourgeois a dépassé sa date de validité. Malgré toutes les petites tracasseries administratives liées à la procédure de renouvellement lorsque l’on réside hors des frontières du Luxembourg, il est hors de question que je ne le renouvelle pas. Je n’abandonnerai jamais ma nationalité luxembourgeoise et j’aurai toujours dans ma mallette, lors de mes déplacements, mon passeport luxembourgeois et mon passeport suisse.

Comment décrivez-vous le Luxembourg à vos interlocuteurs étrangers et suisses ?

Je fais souvent le rapprochement entre le Luxembourg et la Suisse : ce sont deux pays qui jouent sur la scène internationale un rôle bien plus important que leur taille et leur nombre d’habitants pourrait laisser croire. La Suisse, c’est 8 à 9 millions d’habitants, le Luxembourg environ 600.000. Ce sont également deux pays qui connaissent ce que j’appellerais « la paix du tra-

vail ». Ce que je veux dire par là, c’est qu’il s’agit de deux pays dans lesquels il n’y a ni beaucoup de grèves ni un problème d’emploi. Ce sont des pays dans lesquels on trouve encore du travail. En Suisse, quand on parle du chômage, on parle d’un taux de 2,3 % à 2,5 %. Un tel taux, pour la plupart des autres pays, constitue un objectif hyper ambitieux. Je vante également le multilinguisme qui prévaut dans les deux pays. Des personnes bilingues, voire trilingues, ne sont pas l’exception, mais la règle.

Existe-t-il des spécificités luxembourgeoises que vous aimeriez bien voir transposer en Suisse ? Et inversement ?

Il existe au Luxembourg ce que j’appellerais une grandeur de vision. Tout le monde au Luxembourg maîtrise au moins deux langues. Et parler une langue, c’est aussi connaître la culture que cette langue représente et véhicule. Cela donne au Grand-Duché une forte empreinte multiculturelle qui l’ouvre sur le monde. La Suisse pourrait s’en inspirer. On pense que les Suisses sont très ouverts sur le monde. En fait, ils ne le sont pas toujours. Mais cela est également vrai pour le Luxembourg, qui doit lutter contre une tentation de se refermer que je vois se développer, à mon grand regret.

Comment percevez-vous le Luxembourg depuis votre pays d’accueil ?

Le Luxembourg est pour moi une source de fierté. En tant que Luxembourgeois, on peut et on doit être fier de ce qu’on a réussi dans les domaines de la politique, de l’économie ou de l’éducation. C’est pour cela que je ne renoncerai jamais au Luxembourg, même si je n’envisage pas non plus de quitter la Suisse. Ce sont mes deux patries. Je n’ai pas d’attaches professionnelles avec le

Horloger

paysan

On associe Jean-Claude Biver au monde de l’horlogerie de luxe. Mais il y a une trentaine d’années, il s’était lancé dans la production de fromage. Une diversification pas si surprenante si on connaît un peu l’histoire de l’horlogerie. Lorsque, fuyant la France après la révocation de l’édit de Nantes par Louis XIV, les protestants ont cherché des gens pouvant travailler les pièces d’horlogerie qu’ils développaient. Ils se sont tournés vers les paysans des montagnes coincés sur leurs cimes l’hiver. Cette activité est devenue une occupation lucrative pour les paysans qui, en été, faisaient du fromage. À tel point qu’on voit apparaître, dès 1735, les premiers paysans-horlogers. Pas question de vendre ces fromages. La production qui tournait bon an mal an autour de 4.000 kilos était destinée à être offerte aux clients de la marque Hublot ou à participer des actions caritatives. Cette époque est aujourd’hui révolue. Le paysan en charge de la production a pris sa retraite à 75 ans. « Nous avons cherché des jeunes pour le remplacer, mais sans succès. Notamment parce que notre ferme et notre pâturage à Montreux étaient faits pour 15 vaches, ce qui, pour les candidats à la reprise, n’apparaissait pas comme une taille rentable. Nous avons fait le choix d’arrêter cette activité. Nous avons donné les vaches à nos amis qui pouvaient les entretenir, charge à eux de nous donner un morceau de fromage en retour. Aujourd’hui, je n’ai plus de vaches, mais j’ai conservé la ferme. »

LE MEILLEUR DE LA HIGH-TECH DEPUIS 1975 .

Luxembourg comme c’est le cas avec la Suisse. Mais pour ce qui est de l’émotion, de la famille, j’ai des attaches dans les deux nations et je pro te vraiment de la chance d’être bilingue et d’être binational. Je suis d’ailleurs presque trinational. Ma mère et mes grands-parents sont Français, originaires du Beaujolais. Lorsque nous étions petits, nous allions souvent dans cette région passer des vacances.

Comment voyez-vous l’évolution du Luxembourg dans les prochaines années ?

C’est un sujet qui suscite en moi une certaine inquiétude. Comment ne pas être concerné aujourd’hui par la faiblesse de l’Europe, Suisse comprise, par rapport au monde et par l’incapacité politique actuelle de se défendre et de faire un contrepoids aux États-Unis, à la Chine et à la Russie.

Votre résidence principale est en Suisse. Est-ce que vous pourriez imaginer un jour revenir vivre au Luxembourg ?

Je ne crois pas. J’ai 76 ans et à cet âge, on entre déjà dans une période de la vie plus sage, plus tranquille, dans laquelle l’environnement est une chose très importante. Ici, je suis entouré de personnes que je connais depuis très longtemps et avec lesquelles j’ai tissé des liens forts, qu’ils soient professionnels ou amicaux. Et même médicaux. En Suisse, je suis entouré de gens que je connais depuis 60 ans. C’est un environnement confortable. Si je devais retourner au Luxembourg où ne résident plus que des cousines et cousins lointains, ma vie serait moins agréable, parce que je serais entouré de gens que je ne connais pas depuis longtemps.

Les relations bilatérales

SuisseLuxembourg

Suisse et Luxembourg ont un certain nombre de points communs : une situation centrale en Europe, le français et l’allemand comme langues nationales communes, le plurilinguisme et une importante place financière. Et de nombreux points de convergence diplomatique, notamment en matière financière et fiscale. Pour ce qui est du commerce, en 2023, le volume d’échange de marchandises a atteint 468 millions d’euros et les échanges de service 3,5 milliards.

Jean-Claude Biver : une vision et des montres

1982, Jean-Claude Biver acquiert, avec son ami Jacques Piguet, directeur de la manufacture de mouvements F. Piguet, les droits de la marque Blancpain. Il redresse la manufacture en perte de vitesse et la revend en 1992 au futur Swatch Group. Il en rejoint l’équipe dirigeante et conserve la direction de la marque jusqu’en 2003.

1993, il devient administrateur délégué chez Omega, où il fut brièvement directeur de produit en 1980. On lui doit, entre autres, la relance de l’emblématique Omega Speedmaster Professional, la montre de la conquête spatiale.

2004, il prend la tête de Hublot. CEO et membre du conseil d’administration, il préside à la création de la Big Bang, qui ose la combinaison des matériaux les plus divers : or, acier, caoutchouc. En 2008, la manufacture est revendue à LVMH.

2014, il devient président de la division Montres du groupe, qui regroupe les marques Hublot, TAG Heuer et Zenith. Sous son égide est lancée la nouvelle version de la Zenith El Primero.

2022, après deux petites années de retraite, il lance avec son fils, Pierre, sa propre marque. Avec la volonté de marier expression artistique, maîtrise technique et matériaux naturels d’exception.

Photos
Blancpain, Omega, Hublot, LVMH et JC Biver
Blancpain
Hublot
JC Biver LVMH Omega

“Luxembourg encourages innovation around AI”

Michèle Finck, 38, is a professor of law and artificial intelligence at the University of Tübingen in Germany. Having become an authority in AI, she explains her journey from Luxembourg to England and Germany.

” Tübingen is really the most interesting place to work if you want to do research on AI in Germany and that is also why I am there.”

Did you go to study abroad after getting your baccalaureate?

Not quite, I first studied law for a year at the University of Luxembourg, to see if I liked the subject. Before that I was planning to study geography but just before the baccalaureate I changed my mind.

Why did you turn to law and not geography?

It is a subject that has always interested me, and still interests me, especially what concerns geopolitics, but at the time I did not see any other professional future than to become a geography teacher in a Luxembourg high school and that was the last thing I wanted to do.

Why law?

Good question. I think the main aspect that fascinates me is that law is a tool through which society expresses itself but which also influences societies, the economy, technologies and new technologies.

You continued your studies at King’s College London. Why there?

In fact, I did a double master’s degree in French and English law, so it’s a programme that is organised both in London and at the Sorbonne in Paris, where I studied. It’s a fairly prestigious programme and when I was 19-20, I really wanted to see something other than Luxembourg. At the time, I thought I was going to return to Luxembourg and in general, for law studies to be recognised in the grand duchy, you have to study in France, Belgium or Luxembourg because the legal systems are very similar.

After a master’s degree at the European University Institute in Florence and a doctorate at the University of Oxford in London, you first worked in England.

Why did you choose the UK?

After my doctorate, I worked at both the University of Oxford and the London School of Economics and Political Science (LSE). I was focused on research. I really enjoyed that period, it was a very good personal and professional experience.

Your first idea was to come back to work in Luxembourg. Why did you change your mind?

When I started studying law, I thought I would become a lawyer or a judge and for these professions there are many great opportunities in the grand duchy. When I decided to become a teacher, it was not against Luxembourg, but because the university at the time--ten years ago--was very young so for me it was more natural to stay in England.

You still turned to teaching. Yes, but at a high school or at a university is still not the same.

What do you mean?

Currently, I am a professor and hold the chair for law and artificial intelligence at the University of Tübingen in Germany. My research focuses on law and artificial intelligence as well as European data law, so I ultimately teach very little. My obligations are mainly to do research and I also direct the CZS Institute for Artificial Intelligence and Law, so I take care of the management related to that.

Is studying abroad the obligatory path for Luxembourgers?

When I took my baccalaureate in 2006, the University [of Luxembourg] was really new and it was natural for me to go abroad for my studies. My parents had studied in Aix-en-Provence, so for me it was normal to go abroad and it suited my personality. I really wanted to see something different, to meet different people, to see the world. I love travelling so these are factors that came into play. And I don’t even know if at the time it would have been possible to do all my law studies in Luxembourg.

How did you end up in Germany?

I had never tried to come to Germany, it was not planned. Several factors came into

play, already from a private point of view my husband is German and he worked in Berlin and I in London. We said to ourselves that it would be nice to live together [laughs] and we were around the Brexit vote so in the end England was probably not the best choice. In particular because I specialise in European law so professionally, it no longer really made sense. I spent very good years in England but I did not imagine raising my children there. I already knew Munich very well because my husband’s family lives here and my brother has also lived there since obtaining his baccalaureate. There was a very renowned institute in my field: the Max Planck Institute for Innovation and Competition, to which I sent a speculative application and I was accepted.

Are you also more familiar with Germanic culture as a Luxembourger?

Yes, there is no doubt about it.

Luxembourg traditions and habits are similar, but are there still things you miss about your country?

I miss my parents of course, even though they often come to see us and we come back regularly. And even though culturally the two countries are extremely close, sometimes since I have two little girls aged five and two, there is a moment when I really feel like a foreigner in Germany, it is because of the children’s songs that I don’t know and that always feels strange. It reminds me that I didn’t grow up here.

Do you speak Luxembourgish to your daughters?

Yes, for me it is important to keep my mother tongue and our culture, and I think that language is something very intimate. When I speak to them in German I feel more distant, so psychologically, it is the natural choice.

Have you felt like you were perceived differently as a Luxembourger in your studies or professional experiences?

I think that most people simply don’t know anything about Luxembourg. Of course, in France or Germany, the country is known by name and they can locate it, but they don’t know much more. They

“It is important to keep my mother tongue and our culture, and I think that language is something very intimate.”

are always interested in knowing more, about the language spoken, life in the country, schools, etc.

Do you feel like an ambassador for the country sometimes?

I have never thought about it, but it is true that I like to explain and make my country known, so yes, a little. I really like to share my experience and my culture.

Do you often return to Luxembourg? Yes, either we go there or my family comes to see us. I can’t imagine not coming back regularly, for me and for my children. I want to introduce them to Luxembourg and make it familiar to them.

Can you imagine coming back to live and work in Luxembourg?

This is a question I thought about a lot when my eldest daughter was born. I observe this with many expats when the first child is born; we ask ourselves the question of returning to live at home. There was a period when this was a very recurring question but currently, whether professionally or personally, we have found a balance that works, so for the moment I don’t think about it.

Is the University of Tübingen renowned in the field of artificial intelligence? Absolutely, it is ‘the place to be’ on these subjects. It is really the research centre in relation to AI. The university is very strong in this field and has been for decades. This expertise first began within the Faculty of Computer Science and then the university made the strategic decision to build bridges between the Faculty of Computer Science and the other faculties to cultivate expertise in this field and other disciplines.

A career abroad

Michèle Finck had long considered studying geography before turning to law. After obtaining her doctorate from the University of Oxford, the daughter of Jean-Claude Finck (former CEO of Spuerkeess) held various positions before joining the University of Tübingen. She is notably a member of the scientific council of the Idea Foundation think tank in Luxembourg and regularly travels abroad for conferences, forums or for collaborations with other universities.

For example?

At the Faculty of Medicine, there are professors who work on the integration of artificial intelligence processes in medicine. Within the university, my role is to be this bridge between the Faculty of Law and everything related to technical expertise around artificial intelligence. The University of Tübingen has a cluster of excellence for machine learning of which I am part of the steering committee. Tübingen also has many other centres of expertise. It is really the most interesting place to work if you want to do research on AI in Germany and that is also why I am there.

You studied law. When did you become interested in artificial intelligence?

Actually it was quite late. My law studies were quite general and I did my PhD on the constitutional law of the European Union. I wanted to stay in academia and become a professor, but I also wanted to do something a little more concrete than constitutional law. By chance I had read a lot of things about the interaction between new technologies and law that were fascinating. It was when I was at the LSE that I really decided to specialise in the subject.

On AI, is there still a lot to do in terms of law and regulations?

For the moment, there is a European regulation, the Artificial Intelligence Act, which has been passed and is not yet fully in force. I am currently writing a book to try to understand it because it is extremely long--more than 500 pages--very complex and poorly written. And indeed, there are many questions in all areas of law that arise in relation to this technology and these questions will evolve as the technology itself evolves.

How do you explain that you have become a standard bearer in terms of AI regulations?

Now, many people are interested in these subjects, but I specialised quite early, so I was a few years ahead. I am also lucky to be in an environment that really allows me to specialise in these issues. Being in Tübingen allows me to have many colleagues with whom I can exchange and learn. I am also lucky to have a research

“Now, many people are interested in AI, but I specialised quite early, so I was a few years ahead.”

chair so I can focus exclusively on my research and teaching. I can spend more time studying these issues compared to other professors. Given that I have done a lot of European law and European constitutional law and that in this case, in relation to the new European regulation, you have to know both AI but also know the EU, its institutions, its general legal principles, I am lucky to be able to combine all these elements.

On artificial intelligence, how do you see Luxembourg’s positioning?

The government’s official strategy will be published in a few months, so we will see. The implicit strategy is quite well done for the moment. What the country is doing well is trying to encourage innovation around AI. Luxembourg is the first, or one of the first European states, that already has a regulatory sandbox focused on data protection: the Sandkëscht program, operated by the [data protection agency] CNPD. It allows innovative startups to have some state support in implementing their ideas and it is something that is mandatory under the new European law on AI.

Should the country take inspiration from Germany and Tübingen for example?

What we have in Tübingen started to develop at least thirty years ago, so it is important to have strategies in relation to this, but we must also be realistic in the sense that it takes time to set up and develop these networks of institutions, people, skills. But all countries, especially in Europe, should really seek to promote innovation in relation to artificial intelligence.

Tübingen Cyber Valley

The University of Tübingen was not predestined to become a leading hub in artificial intelligence, but the presence of many researchers on site who have specialised in this field has gradually attracted other experts. Some have now been present for decades and this has built a network of expertise. “This is where the next decade of artificial intelligence begins,” said then-German chancellor Angela Merkel at the launch of the so-called Tübingen Cyber Valley in December 2020.

« Je n’ai jamais été un ‘local’ dans mon pays »

Conversation Umberto Bellardi Ricci

Italiano-germano-luxembourgeois.

Architecte-designer-sculpteur. Décryptage du parcours singulier d’Umberto Bellardi Ricci, fondateur d’UBR Studio.

Actuellement, vous vivez à New York avec votre famille. Mais vous venez de Luxembourg. Quel est votre parcours ? Il n’est pas du tout linéaire. Mon père, Italien, est arrivé au Luxembourg en 1952 et a travaillé toute sa vie aux communautés européennes. Ma mère est Allemande et travaillait en Suisse avant de venir au Luxembourg. Ils se sont rencontrés au golf et la famille a commencé comme cela. Une romance européenne, typiquement luxembourgeoise. J’ai donc grandi au Luxembourg, où j’ai suivi l’enseignement luxembourgeois.

Quelle est la nationalité inscrite sur votre passeport alors ?

Bonne question ! Je n’ai jamais été un « local » dans mon pays, car mes passeports étaient allemand et italien jusqu’à mes 18 ans. À ma majorité, pour éviter les obligations militaires, j’ai renoncé à ces deux nationalités pour devenir Luxembourgeois. Mais c’est à cette époque que j’ai quitté le Luxembourg.

Pour faire vos études ?

Oui, en sciences sociales. Je suis parti à Londres pendant trois ans. Puis j’ai travaillé pour Amnesty International. J’ai aussi fait un stage aux communautés européennes à Luxembourg pendant six mois et je suis parti avec l’Onu en Afrique. Mais j’ai renoncé à tout ceci pour faire de la musique et m’installer à Paris où j’ai aussi un peu travaillé dans la mode et le monde de la pub.

C’est effectivement un parcours éclectique, mais cela signifie aussi qu’à partir

de Luxembourg, vous avez eu la possibilité d’être ouvert au monde et à différentes disciplines. Absolument ! En ayant grandi à Luxembourg, j’avais ce background international. Pas toujours cosmopolite, mais international. Ce qui est une très bonne préparation pour la vie. Du coup, à 26 ans, j’ai repris un master en sciences politiques, avant de décider que je voulais apprendre l’architecture. Je suis alors allé à l’Architectural Association School of Architecture (AA) à Londres où j’ai fait mon parcours de six ans d’études. À la suite de quoi, l’AA School m’a demandé de rester pour donner des cours, car mon parcours éclectique intéressait justement cette école assez expérimentale.

Mais vous n’êtes pas resté à Londres, vous êtes allé au Mexique…

Oui, après le Brexit, pour un programme satellite de l’AA School, dans le jardin de sculptures de Las Pozas, jardin conçu par Edward James, poète britannique, artiste et mécène du mouvement surréaliste. J’y ai donné des cours avec Carlos Matos qui est un architecte et sculpteur mexicain et Kanto Iwamura qui est un artiste et architecte japonais. Ce workshop a duré cinq ans. Au Mexique, l’identité est très fluide, plus mélangée. On a voyagé avec les étudiants, organisé des visites préhispaniques, modernistes et étudié comment les deux styles se sont mélangés, les cultures ont été réappropriées. C’est aussi pendant ce séjour que j’ai rencontré ma femme qui est d’origine serbe, mais qui habitait à New York, après avoir habité en Pologne et à Berlin.

C’est donc à travers elle que vous avez pris la direction de New York ?

Après avoir hésité entre rester au Mexique, retourner à Londres ou partir à New York, nous nous sommes finalement installés à New York en 2018. J’ai trouvé un poste à la Cornell University à Ithaca où j’ai donné des cours pendant un an. Cela a été un choc pour moi, car je suis passé de très grandes mégalopoles à une petite ville de 30.000 habitants… C’est à cette époque que j’ai commencé à regarder les objets avec plus de distance. Quand je suis revenu à New York, j’ai poursuivi ma recherche sur les objets, pris un atelier à Brooklyn, dans le Navy Yard.

Portrait MATTHEW WILLIAMS
Journaliste CÉLINE COUBRAY
Umberto Bellardi Ricci, derrière un bureau de sa création, entouré de ses objets, à New York.

Et que vous vous êtes donc intéressé au design.

Dès 2021, j’ai exposé mes créations à la Matter Gallery. Ce sont des objets qui sont à l’intersection du design et de la sculpture, qui mélangent des matériaux qui contrastent comme le métal ou l’aluminium issu de l’univers industriel et la pierre, le tissu ou le verre qui sont des matériaux plus raffinés, plus fragiles. La critique m’a alors rapidement placé dans la tradition américaine du minimalisme, mais c’était aussi intéressant de voir la lecture qu’ils ont faite de mon parcours. Comme ils ont tendance à tout aplatir, ils ont tout raccourci en architecte et sculpteur italien, à cause de mon nom.

Et vous, comment vous définissez-vous ?

Je me sens Luxembourgeois. J’aime le pays, la langue. Culturellement, je me sens proche de ce pays. Mais ma famille est aussi hétérogène : de père italien et de mère allemande, je suis Luxembourgeois ; ma femme est Serbe, mais a un passeport américain ; mes enfants sont Américains et ont aussi un passeport luxembourgeois. Je vois aussi que je m’adapte beaucoup en fonction du lieu où je vis : quand j’étais au Mexique, j’étais plus Italien et quand je suis à New York, je suis plus Allemand, plus organisé.

Donc cette dualité de cultures, entre le caractère latin et le caractère germain, vous sert au quotidien. En fait, je me définis entre le chaos et l’ordre. Quand j’ai fait de la musique expérimentale, du free-jazz, ces qualités m’ont beaucoup apporté. J’ai aussi l’habitude de travailler de manière rapide et brouillonne en maquette, tout en devenant précis, détaillé et structuré par la suite quand cela devient nécessaire.

Et l’architecture, vous l’avez laissée de côté ?

Non, pas du tout. Mes objets d’ailleurs sont très architecturaux. On parle de sculptures parce que je joue avec la forme, la nonéchelle. Mais c’est aussi du design puisqu’ils sont fonctionnels. C’est un collectible design. Mais j’aime encore travailler sur des projets d’architecture.

« Parfois, il faut faire le Grand Tour pour apprécier sa propre culture. »

Il y a une forme d’ambigüité dans votre travail alors, de glissement, de porosité, comme dans vos cultures.

Oui, vous avez absolument raison ! C’est comme de venir de plusieurs endroits en même temps. Il y a cette ambigüité dans mes cultures et dans les disciplines que je travaille. Ce mélange est intéressant, quand l’un touche à l’autre, crée une porosité de disciplines qui se nourrissent mutuellement.

Est-ce que la ville de New York, avec son rapport d’échelle si singulier, a influencé d’une manière ou d’une autre vos créations ?

Tout à fait. Et je trouve d’ailleurs que l’échelle de la ville ne fonctionne pas dans bien des cas, car il n’y a pas de rapport entre la rue et les gratte-ciels. Ce sont des bâtiments qui nécessitent d’être vus à distance. J’ai cette chance d’avoir cette vue des gratte-ciels depuis mon atelier. Donc je peux travailler en ayant cette vue sur la ville. Par conséquent, j’expérimente au quotidien ce rapport entre la petite échelle de mes maquettes ou des objets, dans mon espace, et cet arrière-plan théâtral de la grande ville. Je suis aussi influencé par la matérialité de la ville. Au Mexique, je faisais beaucoup de béton, mais ici, toute la ville est en verre et métal plié. C’est pourquoi je me suis intéressé au métal, un matériau que l’on trouve facilement, qui n’est pas cher et qui a encore un savoir-faire artisanal, dans les ateliers de quartier.

Actuellement, vous réalisez un projet avec l’ambassade du Luxembourg aux États-Unis. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

Je suis très content de pouvoir retravailler aujourd’hui avec le Luxembourg, après avoir fait ces voyages et séjours ailleurs. Parfois, il faut faire le Grand Tour (voyage initiatique et culturel que faisaient les jeunes aristocrates en Europe aux 17e et 18e siècles, ndlr) pour

Retour aux sources

Le travail d’UBR Studio a été présenté dans l’exposition inaugurale de la Galerie Liberté qui est une nouvelle galerie ouverte par Françoise Kurth à Luxembourg consacrée au Collectible Design. Les visiteurs ont pu y découvrir le luminaire Barra, la table basse Andrea ou encore le fauteuil C-Chair.

Photo Guy Wolff (archives)

apprécier sa propre culture. C’est très important pour les Luxembourgeois, car le pays est petit et ce n’est pas si évident de reconnaître la valeur de cette culture, qui existe pourtant bel et bien. Pour ce projet, il s’agit d’intervenir dans les intérieurs de l’ambassade à Washington. L’ambassadrice actuelle est très sensible au design et a envie de mettre en avant le travail autour de l’acier. La résidence est assez chargée et mon idée est de créer un contraste fort, une approche minimale, contemporaine.

Avez-vous souffert à un moment donné de votre vie de ces multiples identités et origines ?

Franchement… non, pas vraiment. Au Luxembourg, j’étais toujours l’enfant italien. Ce qui m’a apporté de la confusion, c’est plutôt d’avoir été élevé dans la religion protestante. Ce qui est inhabituel pour un Italien… Sinon, non, car mon cas n’était pas du tout exceptionnel au Luxembourg. Et par ailleurs j’ai découvert l’enrichissement d’être un étranger dans un pays où vous vivez pour une longue période. Cela permet d’avoir une distance avec sa propre culture

Est-ce que vous avez rencontré des obstacles pour vous intégrer dans les pays où vous avez vécu ?

Non, pas vraiment. Mais j’ai eu un choc lors de mes études à Londres, quand un professeur m’a demandé mon avis sur un sujet. Jamais au Luxembourg mes professeurs ne m’avaient demandé mon avis et encore moins de l’argumenter. L’apprentissage des langues était fantastique, mais il n’y avait pas de dialectique dans notre enseignement. J’ai découvert aussi un esprit beaucoup plus compétitif. Et leur sens de l’humour m’a donné du fil à retordre ! Je ne comprenais jamais leurs blagues pleines de sarcasme. En allemand, la langue est tellement précise qu’il n’y a pas de place pour l’humour.

D’autres étonnements ?

New York m’a offert des opportunités professionnelles vraiment extraordinaires, mais culturellement, c’est un désert. En tant qu’Européen, on n’est pas habitué à cela. Le marché est ici, mais la création est ailleurs.

Le fait de prendre de la distance avec l’Europe vous a-t-il aidé dans votre

processus créatif, modifié votre rapport à l’héritage culturel ?

Je travaille beaucoup avec le métal, qui est un matériau traditionnel au Luxembourg, et les immeubles de New York ont été construits avec ce métal. Mais j’ai aussi cette tradition des arts raffinés d’Europe, les magnifiques pierres italiennes, les textiles français et italiens… Je pense que le contraste entre le high and low, l’industriel et le raffiné, que je mets en œuvre dans ma production, vient de cette distance culturelle. Il est vrai que c’est parfois encombrant de rester dans sa culture. C’est libérant d’un point de vue créatif d’avoir une distance, pour réinventer. Et les États-Unis sont parfaits pour cela. Il y a une forme de naïveté et d’enthousiasme qui est rafraîchissante. Le Mexique m’a aidé aussi dans cette approche, car les Mexicains sont beaucoup plus joueurs dans leurs créations et ne craignent pas la réappropriation.

Le rêve américain existe-t-il encore ?

C’est difficile de répondre à cela, car c’est très chargé. Mais il y a cette liberté dans une société méritocratique. Et l’économie, qui se porte plutôt bien, permet aussi un certain enthousiasme, avec des personnes qui sont prêtes à prendre des risques.

Est-ce que vous avez conservé des habitudes ou des traditions luxembourgeoises ?

Récemment, on a fêté Kleeschen (SaintNicolas) au Consulat avec les enfants. Sinon, non, pas vraiment, même si mon cœur reste à Luxembourg.

Est-ce que vous vous sentez ambassadeur de votre pays à l’étranger ? Absolument. Et je suis aussi très content de rencontrer d’autres Luxembourgeois expatriés. Comme c’est un petit pays, on a souvent des connaissances en commun. C’est sympa.

Est-ce que vous envisageriez un jour de revenir vivre en Europe ?

Oui, on y pense souvent pour être franc. Je pense à Luxembourg, mais aussi à l’Italie. Mais j’essaie de ne pas faire trop de plans, de contrer mon caractère allemand qui prévoit tout et rationalise…

Ses créations

Depuis son atelier à Brooklyn, dans le Navy Yard, Umberto Bellardi Ricci a vue sur les gratte-ciels de New York.

Lampe sur pied Spira, en acier inoxydable poli ou satiné.

Les tables basses Luca et Andrea sont inspirées de la forme ronde du ventre de sa femme enceinte quand elle attendait leurs enfants.

Le fauteuil C-Chair présente des lignes très épurées qui ne sont pas sans rappeler les créations de Donald Judd.

Le canapé Trave a été présenté lors de la première exposition de la Galerie Liberté à Luxembourg.

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Luxembourg emigration: a historical view

Luxembourg was once a land of emigration: people moved abroad for jobs and land. Industrialisation slowed this trend, but now high living costs are pushing many to neighbouring countries. Meanwhile, a nationality law has unexpectedly led to a surge in Luxembourgish citizenship, particularly among people from Brazil.

As chair of the German insurance industry federation, Luxembourg’s Norbert Rollinger is a key player in the German economy. He recounts: “My grandfather was born in Ettelbrück 120 years ago and left Luxembourg in the 1920s to study in Nancy. Then he moved to Belgium and then Cologne, where I was born and [where he] lived for 40 years.”

“So, still, I have only a Luxembourgish passport,” says Rollinger, noting that “over time [my] Luxembourgish blood has been signi cantly diluted.”

The Rollinger family’s migration trajectory is emblematic in two ways, according to Denis Scuto, an associate professor of contemporary Luxembourgish history at the University of Luxembourg and who is additionally the university’s history and migrations chair (in collaboration with the City of Dudelange). “Firstly,” says Scuto, “Luxembourg only truly became a net immigration country after 1945. Before that, it was primarily a land of emigration in the 19th century and a land of emigration and immigration from the 1890s to the Second World War. Secondly, contrary to popular belief, the majority of Luxembourgers emigrated to France, not to the United States.”

“Contrary to popular belief, the majority of Luxembourgers emigrated to France, not to the United States.”

As early as 1880, there were approximately 40,000 Luxembourgers in France, not including Alsace-Lorraine. “In Paris alone, there were likely more than 20,000,” the historian notes. “Many people moved for work, especially as domestic servants, mainly female, or as craftsmen or as workers. Many Luxembourgers found jobs in the building sector and helped construct the Paris Metro or the Eiffel Tower. These migrations were partly seasonal, which explains why they have been partly forgotten in historiography.”

Departures to the United States were indeed real but involved around 20,000 people throughout the 19th century, a significant number, but far from the myth of 70,000. Such journeys required initial capital and were not accessible to everyone.

New reasons to emigrate

DENIS SCUTO

Why did people emigrate back then? “Jobs and economic opportunities in Luxembourg were much smaller than in big cities like Paris or Brussels. They also fell short compared to [opportunities] in the United States.”

Scuto says that one key reason for emigration was how land was divided among families. With a high birth rate, the

The main countries of residence of Luxembourgers abroad

As of 1 January 2024, Luxembourg’s three neighbouring countries France, Belgium and Germany accounted for around 59% of Luxembourgers living abroad. The number in Brazil has increased 4.3 times in five years, while in the US it has nearly tripled. This rise is due to many residents obtaining Luxembourgish nationality through ancestry tracing back to 1 January 1900.

Source: Statec

transmission of heritage became crucial. “The civil code said to divide things equally. But, in reality, families handled it differently. The eldest child often got the biggest share. Some kids went to religious orders. Others continued their studies. For some, emigration was the only choice, usually with a little money to start fresh.”

Another determining factor was the lack of work and sufficient wages. “Things shifted after 1918. The steel and mining industries in Luxembourg became a key driver of jobs in the country. Before 1914, about 60% of workers in steel factories and mines were foreigners; after the First World War, this proportion fell to 20% or less.”

Although the migratory balance gradually reversed with industrialisation and Luxembourg becoming a financial centre and a European capital, Luxembourgers have continued in the last decades to emigrate. Statec reports that the number of people with Luxembourg nationality living abroad keeps rising. From 2020 to 2024, it grew by 68.5%. As detailed in La démographie luxembourgeoise en chiffres (2024 edition), “On the one hand, more and more Luxembourgers are leaving Luxembourg and settling in the three neighbouring countries. On the other hand, many people have acquired Luxembourg nationality while living abroad.”

“Today, reasons for emigration have shifted,” Scuto says. “It’s no longer about

travelling to distant lands. Instead, it focuses on cross-border mobility. The current migratory phenomenon is massive and is mainly due to the high cost of housing in Luxembourg. Luxembourg is now a metropolis. However, it’s a metropolis without a hinterland, as sociologist Fernand Fehlen points out. This periphery is already outside the country, in France, Belgium and Germany.”

Rush for Luxembourg passports

The other aspect directly concerns nationality. The 2008 reform kicked off a major shift in Luxembourg’s immigration policy, allowing people to “reacquire” nationality if they could prove that they have an ancestor who was Luxembourgish in 1900. The expert points out that this term is misleading because the vast majority of individuals who have taken advantage of this reform never had Luxembourgish nationality.

“This measure reflected a romantic and nationalistic idea of the ‘true Luxembourger,’ he says. “It was represented by the American cousin who is said to have stayed close to his peasant roots. Legislators did not expect that Luxembourg nationality would turn dual nationality--as you can be an American and a Luxembourger--into a valuable asset in a globalised world. Today, it is seen by some as a private luxury that can be converted, if necessary, into advantages in the globalised world. Yossi Harpaz

uses ‘Citizenship 2.0’ to talk about nationalities that offer strategic benefits.”

In this context, thousands of Brazilians, who have no direct ties to Luxembourg, have used the 2008 law to seek this passport and get dual Brazilian-Luxembourgish citizenship.

Still, notes Scuto, many of the beneficiaries of “reacquisition” are actually Belgian and French border workers. “Today, those who use this mechanism are not just ‘American cousins.’ [They are, for example, Belgians who] have kept a direct professional and geographical link to the country.”

The use of the reacquisition law has taken policymakers by surprise. They hadn’t foreseen its popularity, says the associate professor, on account of their limited understanding of Luxembourg’s migratory history. Brazil is a particular case: Luxembourgers started moving there in the early 19th century, a wave of migration that explains the many descendants we see today.

But this route to naturalisation is coming to an end. The authorities have decided to change the law because it doesn’t align with the rules for foreign residents in Luxembourg: foreign residents have to pass a language test after living here for several years, while--until now--a Brazilian with an ancestor who was a Luxembourger in 1900 could obtain nationality without knowing Luxembourgish.

Beyond borders: how Luxembourgers adapt

With their linguistic dexterity and international mindset, Luxembourgers are well-equipped for life abroad. Yet, as these expats reveal, adjusting to new cultural norms--whether Swiss precision, American ambition or German diplomacy--still comes with challenges.

Like many Luxembourgers before and after him, Pierre-Sébastien Thill chose France to study law. This was in the late 1970s. Having found a job in his host country, he never returned home. “At the time, even more so than today, my pro ciency in three major languages and the cultural openness that characterise Luxembourgers were seen as signi cant assets by the law rm that took me on,” recalls the lawyer, now 68.

Thill, a specialist in international tax, led CMS Francis Lefebvre Avocats--one of France’s leading business law rms--for 20 years. He remains its executive chair to this day. Moving from Luxembourg to France did not involve a major cultural shift, but certain di erences stood out to him. Chief among them: “the French ability for self-mockery and self-criticism, but also the fact that they only tolerate it from their fellow countrymen.”

“As a non-French person, one must be very careful not to nod along or add to it. But I quickly got past that stage and was fully assimilated within a few years. At the same time, and paradoxically, their sense of national grandeur, even intellectual and

“On the one hand, Luxembourg does not hold an exposed position on the international political stage, and on the other, Luxembourgers are not stigmatised as ‘economic migrants.’”

cultural superiority, is very strong. This is the arrogant side often criticised by nonFrench people. It can be quite exasperating at times.”

Bridging cultures in Germany

Christian Jung set his sights on Germany for his university studies after nishing high school. “At the time, the Technical University of Munich was the only institution o ering my chosen programme, so I relocated to Munich to begin my studies and, with a few interruptions, have been living there since,” explains the 40-something Jung. A specialist in early-stage biotech venture capital, he is currently a partner at SV Health Investors in London, where he co-leads the Dementia Discovery Fund.

After completing his baccalaureate at the Athénée de Luxembourg, Jung had no di culty leaving his home country. “Not at all. At the time, Luxembourg did not have a university, and most of my friends were also moving abroad for their studies.” Nor did he struggle to integrate into Munich, where he never felt like a foreigner. “Being from Luxembourg has often

been an advantage. People generally have a positive perception of Luxembourgers, which serves as a great starting point in any professional or social setting. I have never faced any negative bias or challenges due to my nationality. One of the biggest opportunities has been leveraging our natural ability to connect people, thanks in large part to our multilingual background.”

What cultural differences between Luxembourg and Germany have stood out the most? “Luxembourgish people tend to be more direct and pragmatic, which is likely in uenced by the country’s small size and close-knit community. In larger countries, such as Germany, there is often a greater emphasis on diplomacy and political manoeuvring in professional settings.”

One aspect of Luxembourg that he particularly misses in daily life is “the efficiency and ease of getting things done in Luxembourg. Many administrative matters can be resolved with a simple phone call, whereas in other countries one often has to navigate complex and time-consuming bureaucratic processes. Luxembourg was also one of the pioneers in digital governance. Even today, some countries still struggle to implement digital services at the same level of e ciency.”

Despite living abroad for many years, Jung has held onto “the Luxembourgish approach to problem-solving: addressing issues head-on, cutting through unnecessary complexity and simply getting things done. There is a certain pragmatic mindset in Luxembourg that I continue to apply.”

Adapting to Swiss precision

Isabelle Crauser, 40, also shares a story of successful integration--this time in Switzerland. A graduate of EPFL, the Swiss Federal Institute of Technology in Lausanne, she returned to the Alpine country ten years ago for work. Now an associate director at CSL Behring, a world leader in biotechnology, she is based in Bern, where she leads the team responsible for qualifying infrastructure and production equipment to ensure compliance with regulatory requirements and quality standards.

Having grown up in Luxembourg City, she recalls two speci c challenges when she rst started working in Switzerland: “the rst was punctuality--meetings start and

end to the exact minute, which, I must admit, took me some time to adjust to. The second was Swiss German. Since my employer is based in Bern, it took me a good three months before I could follow conversations without di culty.”

Among the cultural di erences between the two countries, one aspect stands out in particular: “the deep connection the Swiss have with nature. The mountains, lakes and nature in general play a central role in their daily lives. This connection with nature is something I nd particularly di erent from Luxembourg. The landscapes there are just as beautiful, but the culture of outdoor living and nature-based activities is less embedded in everyday life.”

A scientist’s global journey

Another expatriate in Switzerland, Carlo Thilgen, 63, left Luxembourg in 1980 to pursue his university studies. After studying chemistry in Bonn and completing a postdoctoral fellowship in Los Angeles, he eventually settled in Zurich, “following an unexpected professional opportunity.” Now a full professor at the institute of organic chemistry at ETH Zurich, he has no regrets: “my time abroad as a scientist opened up educational and career opportunities that I would not have had in Luxembourg--certainly not 40 years ago.”

Having worked exclusively in academia--a traditionally international environment--and having only lived in Western countries, Thilgen believes he has not faced major integration challenges. “But in general, I think Luxembourgers do not encounter too many difficulties in their host societies. On the one hand, Luxembourg does not hold an exposed position on the international political stage, and on the other, Luxembourgers are not stigmatised as ‘economic migrants’--a notion that often comes up in social discourse in many countries today. These two factors, among others, mean that we are generally welcomed with goodwill.”

Abroad, Luxembourgers bene t from a relative absence of prejudice, according to the professor: “our geographical position between the French- and German-speaking regions of Europe likely makes us more familiar with di erent ways of approaching things. This flexibility in handling

ISABELLE CRAUSER Associate director CSL Behring
CHRISTIAN JUNG Partner SV Health Investors
PIERRE-SÉBASTIEN THILL Executive chair CMS Francis Lefebvre Avocats
LIZ BREUER Founder New Normal Bureau

perspectives is generally appreciated and can make us less likely to be categorised into a specific mindset, which could otherwise be a source of bias. The lack of a strong stereotype of what is ‘typically Luxembourgish’ may have a similar e ect.”

During his postdoctoral period in California, Thilgen found Americans particularly open to foreign newcomers. “Often, people didn’t even ask where I was from, which I found very unusual--almost a bit strange.” In Zurich in the early 1990s, however, “there was sometimes a certain unease when people realised you didn’t speak Swiss German. But this has changed signi cantly over time. What I particularly appreciate about the Swiss is their willingness to place trust in you as soon as they form a good impression of you.”

From Luxembourg to Montreal

Also in academia, but across the Atlantic, Patrick Augustin says he wanted to “step out of [his] comfort zone and leave the Luxembourg bubble” by moving abroad--“the rst time in 2000 to study and work, then again in 2008 after a four-year stint in Luxembourg.” Now in his 40s, he is an associate professor of nance at McGill University in Montreal. Compared to Luxembourg, he observes that Canada is a far more ethnically and religiously diverse country. “Montreal is a melting pot of communities. This comes with many advantages, such as exposure to more diverse food, cultural activities and events, but also with increased exposure to geopolitical tensions that can be felt more intensively, especially at a university campus like McGill, which is situated in the inner city of Montreal.”

Navigating life in the US

Having emigrated to the United States--speci cally to New York--Bob Rivollier has observed an even greater cultural gap between his host country and Luxembourg. “Luxembourg is a small country that relies heavily on its neighbours and isn’t self-su cient, whereas the United States is a large nation capable of self-su ciency and exerting global in uence. Luxembourgers tend to be largely oriented towards the outside world, while in the US large portions of the population have never travelled beyond the country’s borders, and many don’t even hold a passport. Both coun-

tries’ histories are also very di erent, further shaping deep cultural di erences.”

A 43-year-old lawyer specialising in private equity, Rivollier has lived in New York since 2012. “The United States always played a special role in my family,” explains the partner at the international law firm Ropes & Gray LLP. “Family members emigrated there as far back as the 19th century, and my grandparents found refuge in the United States after escaping Luxembourg during World War II. My grandfather fought in the US Army and after the war returned to Luxembourg with my grandmother to start a family. Growing up, I regularly listened to my grandfather talk very fondly about his time in the United States, and by the time I entered my teenage years I knew that I wanted to spend some time there too.”

However, his integration into American life was not without obstacles. “My first attempt at establishing myself in the United States fell at when I couldn’t secure a visa extension in 2007 despite having become an expert navigator of administrative processes. It took me more than four years to overcome that hurdle and be able to move back to New York. And even after I moved back to New York in 2012, it still took almost ten years before I had fully navigated the complex immigration system and earned the right to permanently stay in the United States.”

Despite the challenges of living abroad, Rivollier never felt they were speci cally linked to his nationality. “In fact, growing up in Luxembourg may have better equipped me for certain aspects of living abroad, particularly adapting to di erent cultures In many ways, Luxembourgers are natural global citizens; we are at all times less than a half-hour drive from three other countries, and our diverse population fosters a multicultural mindset. In addition, by the time we graduate from high school, most Luxembourgers speak at least four, if not ve, languages, further enhancing our ability to connect and interact with others abroad.”

And what has he learned from his host country? “One of the things that continues to strike me is how failure isn’t stigmatised in the United States. In fact, not trying is frowned upon more than trying and then failing. Over the years, I have come across numerous successful people, and almost all

Photos DR, CMS Francis Lefebvre
Avocats, Marie Romanova, Emily Sandifer, Owen Egan
BOB RIVOLLIER Partner Ropes & Gray LLP
JEFF DESOM Writer, film director and visual e ects artist
PATRICK AUGUSTIN Associate professor McGill University

Luxembourg’s global talents

The arts and culture scene is well represented among Luxembourgers living abroad, the most notable figure being film star Vicky Krieps. Born in Hesperange 41 years ago, she is now based in Berlin. Also among the standout names is film producer Fabien Colas, who is partially based in Los Angeles and has gained recognition for his work on music videos for artists such as Miley Cyrus. In the world of dance, Louis Steinmetz is a key member of the Staatsballett Hannover. Pianist Francesco Tristano, known for blending acoustic piano with electronic synthesisers, is set to perform at the Luxembourg Pavilion during the World Expo 2025 in Osaka. Other prominent Luxembourgish musicians include percussionists Louisa Marxen and Marc Lohr, as well as cellist Annemie Osborne The country is also making waves in the international DJ scene, with DJ Ogazon and Louise Chen earning recognition as part of a rising generation of female DJs.

A presence in sport and design In architecture, Pol Theis has become a household name. Once a lawyer, he pivoted to a career as a designer in New York. In painting, Tina Gillen has been exploring the boundary between figuration and abstraction since the late 1990s. Born in 1972, she now resides in Brussels, where she shares the artistic landscape with Val Smets, a representative of the new generation. This interdisciplinary artist integrates painting, sculpture, sound and scent into her work. Luxembourgers have also made their mark in the sporting world. Automotive engineer Mike Krack stands out as a key figure. After serving as team principal at Aston Martin F1 team in Silverstone, he took on the role of chief trackside officer in January 2025. Another notable name is Claude Rach, head of strategy and business development at ASO (Amaury Sport Organisation), which owns and organises more than 90 events per year, including the Tour de France, Dakar Rally and Paris Marathon.

of them experienced failure before they became successful--and often they failed many times (and some fail after becoming successful, but then they get up and try again). I have no doubt that this contributes to the deep culture of entrepreneurship in the United States, and I would love to see more of that in Luxembourg.”

From dreams to success in NYC Entrepreneur Liz Breuer, 28, has had a similar experience. Also based in New York, she arrived in the city ten years ago to study at the Fashion Institute of Technology. “I was a naïve 19-year-old with a suitcase and a dream,” she recalls, but quickly realised that “nothing was guaranteed, and only a combination of hard work, determination and a lot of networking would allow me to move forward.” After founding a marketing agency specialising in fashion, beauty and technology, she recently launched mysa, a non-alcoholic aperitif brand.

“Here, my differences have been met with curiosity rather than reluctance,” she explains, admitting that she sometimes becomes ‘the fun fact’ at a party. “Maybe it’s unique to New York or to my industry, but I’ve noticed that by openly sharing what you’re building, you’re often surprised by how many people are willing to support your vision and connect you to their network. This collaborative, community-driven mindset is something I’d love to see more of in Luxembourg.” To Luxembourgers considering a move to the United States, Breuer offers this advice: “be ready to work hard and intensely. The pace here is very different from Luxembourg, but if you find your place and give it your all, your efforts will always pay off. In general, if you have an idea, people will ask, ‘how can we make this happen?’ rather than listing all the reasons why you shouldn’t pursue it. Use that to your advantage.”

Creativity and hustle in LA Jeff Desom was also drawn to the American work culture. A director, screenwriter and visual effects supervisor, he moved to the United States in 2014. “I was awarded the Edward Steichen Residency in 2014, which allowed me to stay in New York for a couple of months. During that time, I realised that there were way more job oppor-

tunities in my particular field of expertise in the States. I had spent years waiting for projects to happen in Luxembourg, only to fail at the last hurdle. It felt like in Luxembourg there was a lot of red tape, and I had to get permission to do a lot of things and then wait for ages, only to be rejected by a small committee of people.”

Originally from the Moselle region, he also sees other advantages to life in the US: “as an expert in my field, I can also work on projects of far greater reach and be remunerated in a way that reflects the cost of living. In Luxembourg, the cost of living is on par with Los Angeles, but the pay doesn’t reflect that necessarily, and you don’t have access to all the things of a major city. And it’s sunny year-round, which made the decision a little easier.”

Known for his work supervising the visual effects for Everything Everywhere All at Once--which won the Academy Award for Best Picture--Desom has nonetheless experienced a culture shock: “Luxembourg and the US are on either end of the spectrum when it comes to welfare and social security. Work dominates most aspects of life over here because the safety net isn’t nearly what it is in Luxembourg, so everyone is hustling very hard to make ends meet. Things move at a different pace in the US, and a lot of people live paycheck to paycheck. On the other hand, if you know there is a safety net, it can take the wind out of your sails.”

Another difference is the role of cars in daily life. “You always hear how bad LA traffic is and how obsessed they are with their cars. But then I tell people about Luxembourg traffic and how everyone is driving the latest and greatest model in Luxembourg. I’ve never seen a construction site take more than a couple of days when they fix a road.”

How the world sees Luxembourg

Luxembourg’s image abroad is shaped by views on wealth, finance and stability. However, old stereotypes still influence how people see the grand duchy. Luxembourgers living abroad share how others see their homeland, the myths they confront and what they think makes their country stand out globally.

9,778

This is the number of students who received a grant from the Luxembourg government and pursued higher education in France during the 2023/2024 academic year (including both residents and non-residents), according to the ministry of research and higher education. Belgium (7,511 students) and Germany (5,600 students) were the second and third most popular destinations for Luxembourg students in 2023/2024, followed by the grand duchy itself (4,445 students).

Like the plaster stuck to Captain Haddock’s nose in the Tintin adventure ‘The Calculus Affair,’ the label of tax haven sticks to Luxembourg. This observation comes from some Luxembourgers living abroad who work in business. Based in Paris, lawyer Pierre-Sébastien Thill is used to prejudices such as “only seeing the activity linked to tax advantages in Luxembourg without any consideration for the industrial and tertiary sector. Very few know the in uence of the steel industry in the country’s economic development at the time of the industrial revolution.” And when it comes to prejudices, this specialist in international taxation says, “many French people are only surpassed by some Americans.”

“A lot of people in the United States don’t actually know Luxembourg, let alone where it is located,” con rms New Yorkbased lawyer Bob Rivollier. “Those who haven’t been to Luxembourg, but know of it, generally think of it as a major nancial centre where people don’t pay taxes. If only that was true!”

Antoine Kremer, a representative in Brussels for the Luxembourg Bankers’ Association (ABBL), the insurers and reinsurers

association Aca and the Association of the Luxembourg Fund Industry (Alfi), notes that “fewer people mention Luxembourg as a tax haven now than in the past. However, the idea isn’t gone yet. When I talk to European Commission reps, it’s clear: Luxembourg is an international nancial centre for many reasons, not just taxes. In the European Parliament, on the other hand, prejudices die harder.”

The lobbyist for the Luxembourg nancial centre points to the influence of the national press. “If the latter relies on perceptions dating back 10 or 20 years and repeats them tirelessly, these ideas end up taking root. A member of the European Parliament mainly reads their country’s top press and aligns with popular views.” He notes that parliamentarians from Luxembourg’s neighbours often share these biases since their national press supports them.

Fortunately, this perception is not set in stone. Kremer highlights an important change, crediting nancial centre players and diplomats for their educational e orts. He is also pleased that “Luxembourg gures have made a mark in Europe.” Pierre Werner, a notable example, is still remembered

for his report on the economic and monetary union, which came before the euro’s creation. At the European Parliament, many also remember Astrid Lulling (CSV), who served as an MEP from 1965 to 1974 and from 1989 to 2014. A fun fact: the MEPs’ lounge in Brussels is named after her.

Few preconceived ideas

Venture capital specialist Christian Jung, based in London, studied and worked for a long time in Germany. Whilst he has noticed that “many have only a vague idea of what life in Luxembourg is actually like beyond its nancial sector,” he says he has never been confronted with prejudice or condescension. “The perception of Luxembourg is overwhelmingly positive. People generally see it as a wealthy, stable and well-organised country, often associating it with banking, the EU institutions and a high quality of life.” According to Jung, who is in his forties, there are not many stereotypes about Luxembourg. “But if I had to mention one, it would be the assumption that everyone in Luxembourg

“Fewer people mention Luxembourg as a tax haven now than in the past. However, the idea isn’t gone yet.”

is wealthy by default. Whilst Luxembourg is a prosperous country, the reality is more nuanced. Individual wealth on a much larger scale exists in other countries where it is, in part, available for investments in social causes and underfunded sectors through family o ces.”

Across the Atlantic, “I’ve met very few people who have any preconception about Luxembourg,” says Je Desom, a director, screenwriter and visual e ects supervisor based in Los Angeles. “The US is a nation of immigrants. Most people are from somewhere else. Coming from a place that is relatively unknown to most makes people curious, if anything. But I have never had the feeling that anyone is looking down on us. If anything, I get the opposite quite a lot. People in Luxembourg have a surprisingly biased view of the US and its citizens.”

When the New York-based entrepreneur Liz Breuer shares photos of Luxembourg with her local circle, “they nd it cute and beautiful. For them, it’s a picturesque and idyllic place, but one that doesn’t seem particularly dynamic or exciting.” Patrick Augustin, a professor at McGill University in Montreal, has also heard the idea that Luxembourg is “boring.” “Of course, it is not comparable to major metropolitan cities like London or New York, but for its size, I think the country punches above its weight in terms of cultural and social activities,” says the academic.

Informal ambassadors

Luxembourgers in global business

The CEO of bus manufacturer Wrightbus (Northern Ireland), Jean-Marc Gales, and the former president of premium wine specialist Moët Hennessy (France), Philippe Schaus, are among the most prominent Luxembourg leaders active internationally. Another experienced leader is David Heyman, who serves as the non-executive director at King’s College Hospital London in Dubai, UAE. Julia De To oli has a unique background in fashion design and management. She is now the collection director at Rimowa, a luggage company, in Paris. Other examples include Lou Reckinger, strategy & portfolio manager at NZZ (Switzerland); Michelle Hollman, data migration lead at Kiwa (Netherlands); and Anne-Sophie Ho mann aka Sophie, vegan food stylist & recipe creator in Berlin.

In the world of finance

Luxembourgers living abroad make great ambassadors. They have a positive view of their country. From Paris, Thill says he perceives Luxembourg “with admiration and respect. The accomplishment is remarkable given the size of the country and the challenges of the current world.” “Living abroad hasn’t changed my identity, but it has deepened my appreciation for the many advantages Luxembourg o ers--its political and economic stability, the social safety, as well as the overall quality of life and ease of mind a very large part of its population is able to enjoy,” notes Jung. Isabelle Crauser, 40, has lived in Switzerland for ten years, where she works in the pharmaceutical industry. “Luxembourg has certainly evolved a lot since my childhood. I grew up in Luxembourg City, which has developed

Many Luxembourgers abroad are active in finance. One of the best known is Michel Liès, former CEO of reinsurer Swiss Re and now chairman of the board of insurer Zurich. Based in Hong Kong, Frederic Neumann, chief Asia economist and co-head global research Asia at HSBC, is a popular media commentator. Others include Philippe Borens, partner banking & finance at Schellenberg Wittmer in Zurich; Tom Alzin, spokesman of the board of management at Deutsche Beteiligungs AG in Frankfurt; and Yves Sand, director European acquisitions at Harrison Street Real Estate Capital in London.

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into a very dynamic and cosmopolitan city. Walking around the city, multilingualism is omnipresent, cultures mix, it’s beautiful to see.” In Montreal, Augustin sees himself as an informal ambassador for Luxembourg. “I often find myself talking about the country’s wineries in the Moselle, the hiking trails in the Mullerthal or Esch-surSûre, or events like the party that takes place on national day. I am also proud of our cultural heritage and the country’s ability to reinvent itself throughout history by transitioning from an agricultural economy to an industrial powerhouse and then a global financial centre.”

Another self-proclaimed ambassador, Rivollier in New York describes his homeland this way: “Luxembourg is a small country--about the size of Rhode Island-that generally offers all the things you can find elsewhere, just not in the same abundance. The quality of life is quite high and it is a great place to raise a family. The level of education is similarly quite high and education also tends to be inexpensive. It is a true multicultural melting pot given the high percentage of non-natives living and working there. It is very safe and stable, and there are great professional opportunities (and not just within financial services).”

Luxembourgers “stuck in their comfort zone”

Also in New York, Breuer has a more nuanced perception of her country of origin. While “the startup ecosystem has evolved considerably over the last decade,” the entrepreneur cannot help but notice “the difference in pace between Luxembourg and New York. A combination of bureaucratic barriers and deeply rooted cultural norms still hinders the rise of new companies and prevents them from achieving exponential growth.” And to clarify her thinking, she adds: “Luxembourgers often evolve in a middle ground, stuck in their comfort zone while complaining about it. I think that once we understand that we need to talk less and act more, we will move much faster. Failure is inevitable, but it does not mark the end of the road. I would have liked us to learn to better accept this process of trial and error, starting with the way we talk about it at

Other Luxembourgers who stand out abroad

Health

• Judith Michels, medical oncologist at Gustave Roussy cancer centre in Villejuif

• Patrice Grehten, senior physician in paediatric radiology at Kinderspital Zurich

• Martine Baldassi, psychologist in Montreal

Institutions

• Anne Soisson, associate programme specialist at Unesco in Paris

• Raoul Ueberecken, director at the Council of the European Union in Brussels

• François Heisbourg, senior adviser for Europe at the International Institute for Strategic Studies (IISS) in London

Academic

• Jean-Pierre Zigrand, associate professor of finance at the London School of Economics and Political Science (LSE)

• Joël Wagner, professor of actuarial science at HEC Lausanne

• Bernard Ries, vice rector at the University of Fribourg Discover his interview on paperjam.lu

school. Once this mentality is embedded in the culture, it will be easier for companies to adopt this dynamic.”

When she talks about Luxembourg, Breuer rather highlights the ease of developing and maintaining her professional network there: “The connections are fast and natural. It is also inspiring to see how much Luxembourg has evolved over the last decade, becoming a real hub of innovation that celebrates young entrepreneurs. We often have the reputation of being a financial centre, and even if this remains true, I would like to reframe this narrative and show the wide range of creativity and business acumen that exists in Luxembourg minds.”

“A safe haven, for now”

In Los Angeles, Desom also sees both sides of the coin. On the one hand, the visual effects specialist appreciates the comforting side of his native country: “In times when the world news is a bit crazy, I pull up a Luxembourg news outlet and read the headlines. I find it very comforting to read about some road closures or union disputes in Luxembourg. It seems like the problems of the world have yet to arrive in Luxembourg. It’s a safe haven, for now.” On the other hand, Desom, who’s in his forties, finds that “the system and especially education in the [United] States promotes more independent thinking and entrepreneurship. In Luxembourg we tend to put people that think outside the box into their place and discourage them from exploring new avenues (at least that’s how I experienced it during my college years). It’s in our DNA to keep things as they are. ‘Mir wëlle bleiwe wat mir sinn’ is a double-edged sword. It has helped us maintain our identity and culture throughout the ages, but it also stifles progress when it comes to keeping up with the times and adapting to a world that is constantly changing.”

“But I have high hopes that Luxembourg, because of its small size, is more adaptable. We’ve proven to be resilient so I’m confident that we can cope. It will look different from today’s Luxembourg but then again, if Siegfried came back tomorrow, I don’t think he would recognise his castle either,” concludes Desom.

INVENTAIRE DES

MATÉRIAUX

ACCESSIBILITÉ construction d’un groupseco.lu

ÉCONOMIE CIRCULAIRE

INSPECTION PAR UN ORGANISME AGRÉÉ

Le 1er Sommet mondial des Etats sur l’innovation sociale

Du 9 au 11 avril 2025, le Luxembourg accueille le tout premier sommet mondial des gouvernements sur l’innovation sociale. Un événement inédit qui positionne le pays comme un acteur clé de l’innovation sociale pour un développement durable.

En avril 2025, le Global Government Summit réunira pour la première fois dans l’histoire des représentants gouvernementaux du monde entier autour de l’innovation sociale et de l’économie sociale. Jamais auparavant un tel sommet n’avait été organisé pour structurer une coopération mondiale sur ces enjeux.

Si le Luxembourg a été choisi pour accueillir cet événement fondateur, c’est en raison de son engagement de longue date en faveur d’une économie plus juste, inclusive et durable.

Depuis 2009, le pays a mis en place un programme ambitieux, allant de la création d’un ministère dédié à l’économie sociale au co-parrainage de la première Résolution des Nations Unies sur la promotion de l’économie sociale et solidaire au service du développement durable en 2023.

Le Global Government Summit marque donc un tournant majeur : il s’agit du premier forum officiel où des gouvernements du monde entier uniront leurs forces pour élaborer une feuille de route commune sur l’innovation sociale.

UN SOMMET NOVATEUR POUR CONTRIBUER À LA TRANSITION

Pour la première fois, un agenda structuré sera défini, avec une ambition claire : faire de l’innovation sociale un pilier central des politiques économiques et sociales

Cet événement exceptionnel sera également l’occasion de célébrer le lancement officiel du Global Government Council for Social Innovation (GCSI), une instance internationale de représentants gouvernementaux de haut niveau qui servira de moteur pour structurer et amplifier les politiques publiques d’innovation sociale.

LE SOMMET S’ARTICULERA AUTOUR DE SIX AXES STRATÉGIQUES :

• L’innovation sociale comme levier de la transition mondiale

• Les cadres légaux et stratégiques pour une meilleure reconnaissance de l’innovation sociale

• L’accès à des financements pour maximiser l’impact social

• L’évaluation et la mesure d’impact : vers des politiques plus efficaces

• La technologie comme catalyseur de l’innovation sociale

• Les partenariats public-privé pour changer d’échelle

Le format du sommet privilégiera des sessions plénières, des discussions

Ministre du Travail
Georges Mischo

thématiques et des rencontres bilatérales pour encourager des collaborations concrètes entre États, institutions et autres acteurs clés.

L’INNOVATION SOCIALE – UNE FORCE MOTRICE POUR LES ENTREPRISES SOCIALES

Une entreprise sociale est une « entité de droit privé qui fournit des biens et des services au marché de manière entrepreneuriale et conformément aux principes et aux caractéristiques de l'économie sociale, dont l'activité commerciale est motivée par des objectifs sociaux ou environnementaux. Les entreprises sociales peuvent être créées sous diverses formes juridiques. »

Elles sont actives dans des secteurs variés et contribuent à plus de 2% du PIB national

Voici quelques chiffres qui illustrent son importance à l’échelle européenne :

Indicateur Valeur

Nombre d’entreprises sociales 246.000

Part de l’emploi total en Europe 6,3 %

Nombre de bénévoles impliqués

82 millions

Chiffre d’affaires 912,9 milliards d'euros

LE LUXEMBOURG, PRÉCURSEUR DANS LA MISE EN ŒUVRE DE POLITIQUES EN FAVEUR DE L’ÉCONOMIE SOCIALE

Depuis plus de 15 ans, le Luxembourg a mis en place une politique ambitieuse en faveur de l’économie sociale et de l’innovation sociale. Voici quelques étapes clés :

• 2009 : Création d’un ministère dédié à l’économie sociale

• 2015 : Adoption des premières recommandations européennes sur l’économie sociale sous la présidence luxembourgeoise

• 2016 : Mise en place d’un cadre légal structurant pour l’économie sociale

• 2022 : Lancement du Social Business Incubator et du portail de l’économie sociale

• 2023 : Co-parrainage de la Résolution des Nations Unies sur l’économie sociale et solidaire

• 2024 : Début des travaux d’élaboration d’une nouvelle stratégie pour l’économie sociale et l’innovation sociale

Ces avancées font du Luxembourg un modèle à suivre en Europe et à l’international. En accueillant le premier sommet

mondial dédié à l’innovation sociale, le pays confirme son rôle de leader et son engagement en faveur d’un modèle économique basé sur l’innovation sociale, l’inclusion et la durabilité.

UN SOMMET TOURNÉ VERS L’ACTION ET DES SOLUTIONS CONCRÈTES

Contrairement à d’autres conférences internationales, le Global Government Summit se veut un catalyseur de changement. L’objectif est clair : sortir des discours et activer des politiques concrètes. Trois principes fondamentaux guideront les échanges :

1. L’inclusion : garantir que l’innovation sociale bénéficie à tous et ne laisse personne de côté

2. La résilience : développer des solutions capables de s’adapter aux crises et aux mutations économiques

3. La collaboration : renforcer les synergies entre gouvernements

Le sommet a déjà enregistré un nombre record d’inscriptions, avec la présence confirmée d’une douzaine de ministres, témoignant de l’importance de cet événement à l’échelle mondiale.

UN MOMENT PHARE POUR L’AVENIR DE L’INNOVATION SOCIALE

En accueillant une centaine de représentants de haut niveau pour cet événement, le Luxembourg ouvre une nouvelle ère pour l’innovation sociale. Loin d’être un phénomène marginal, celle-ci devient un axe stratégique pour repenser les politiques publiques et économiques mondiales.

Ce sommet historique marquera une étape décisive pour inscrire l’innovation sociale au cœur des stratégies économiques du XXIe siècle.

Le Luxembourg, hôte du tout premier sommet mondial des Etats sur l’innovation sociale

Conversation Marie-Hélène Massard et Marc Lauer

« On n’atteint pas ce niveau de pérennité sans savoir évoluer »

Après 10 ans à la tête du groupe Foyer, Marc Lauer cède les rênes à Marie-Hélène Massard. Entre diversification, digitalisation et gestion des nouveaux risques, la nouvelle dirigeante entend préserver l’ADN du groupe et l’adapter aux défis futurs.

C’est avec le CEO sortant, Marc Lauer, que Marie-Hélène Massard accorde sa première interview. Signe d’une transition réussie.

Conversation Marie-Hélène Massard et Marc Lauer

Vous préparez votre succession après une décennie à la tête de Foyer. Qu’est-ce qui vous a convaincu que Marie-Hélène Massard était la personne idéale pour assurer la continuité et le renforcement de la stratégie du groupe ?

MARC LAUER (M. L.) Mon choix repose sur quatre critères. D’abord, une solide expérience du marché luxembourgeois de l’assurance : avec huit ans passés chez Axa Luxembourg, elle maîtrise parfaitement cet écosystème. Ensuite, une connaissance approfondie des activités internationales. Marie-Hélène a joué un rôle clé dans la création d’Axa Wealth Insurance, ce qui témoigne de son expertise dans ce domaine. Troisième critère : des qualités de leadership et d’empathie, qu’elle a démontrées aussi bien au sein de l’Aca (Association des compagnies d’assurances et de réassurances) que d’Axa. Enfin, un élément essentiel à mes yeux : une parfaite connaissance et un attachement sincère au Luxembourg.

Après de nombreuses années chez Axa, pourquoi avoir choisi de rejoindre Foyer et de relever ce nouveau défi ?

MARIE-HÉLÈNE MASSARD (M.-H. M.) Le Luxembourg me manquait, et je suis ravie d’y revenir. Ce pays a joué un rôle central dans mon parcours, tant sur le plan professionnel que personnel. Cette nomination est l’aboutissement d’un processus de réflexion approfondie mené sur plus d’un an. Je tiens à remercier chaleureusement le conseil d’administration et la direction du groupe Foyer pour leur confiance. La transition s’est faite de manière fluide et naturelle, un élément très important pour les équipes, car cela nous permet d’éviter tout effet de stop and go.

Quelles sont vos ambitions pour Foyer dans les années à venir ?

M.-H. M. Je dis souvent à la nouvelle équipe que si nous parvenons à faire aussi bien que la précédente sur les 15 prochaines années, ce sera déjà une belle réussite. Nous avons la chance d’évoluer au sein d’une entreprise en excellente santé, ce qui nous laisse le champ libre pour prendre notre destin en main. Il est aujourd’hui trop tôt pour partager des

projets précis, mais l’objectif est de cultiver cette dynamique d’amélioration et d’innovation continue, afin de garder toujours une longueur d’avance.

Le groupe Foyer ne cesse de se diversifier ces dernières années. Pourquoi est-ce important ?

M. L. Se diversifier fait toujours sens : cela permet d’encaisser les coups les plus durs au moment où cela va un peu moins bien. Le Luxembourg reste notre marché principal, mais depuis sa création, Foyer a toujours eu la volonté de regarder au-delà de ses frontières.

Justement, quelle place l’expansion internationale occupera-t-elle dans la stratégie de Foyer au cours des prochaines années ?

M.-H. M. Je pense que le plus important est d’aller au bout des projets que nous avons déjà commencés. Même au Luxembourg, nous avons encore des segments de clientèle où nous souhaitons progresser, notamment auprès des entreprises, des professionnels et des indépendants, en enrichissant notre offre actuelle. L’objectif n’est pas de nous disperser. Foyer a toujours eu la rigueur de concentrer son énergie là où il croyait en son potentiel et d’aller jusqu’au bout de ses démarches. C’est cette ligne que nous continuerons à suivre. Pour autant, le groupe est et restera attentif aux opportunités qui se présenteront.

Quelle est l’importance de la digitalisation dans le secteur de l’assurance ?

M. L. Nous avons toujours considéré la digitalisation comme un enjeu majeur. Mais nous sommes également convaincus que la relation personnelle que nous entretenons avec nos clients est tout aussi importante. Nous n’avons jamais essayé de choisir l’un ou l’autre, mais toujours l’un et l’autre. Nous avons ainsi digitalisé autant que possible nos interactions avec nos agents pour leur permettre d’offrir un contact humain là où le client en a réellement besoin. Nous avons toujours eu comme juge de paix l’émotion : en cas de sinistre majeur, personne ne souhaite remplir un formulaire de 35 questions, mais préfère un contact humain avec un agent capable de prendre la situation en main.

Le parcours de Marie-Hélène Massard

Ingénieure en statistique et diplômée d’un master en systèmes d’information et contrôle de gestion, Marie-Hélène Massard fait ses premières armes chez Axa à Paris en 1996. Elle y gravit les échelons avant de s’expatrier en 2008 à Varsovie, où elle intègre le comité exécutif de la filiale polonaise. D’abord en charge du marketing pour l’Europe centrale et de l’Est, elle pilote ensuite les activités particuliers/ PME, avant de prendre la direction de la distribution. En 2012, elle pose ses valises au Luxembourg en tant que directrice générale et administratrice déléguée d’Axa Luxembourg. Quatre ans plus tard, elle prend également la tête d’Axa Wealth Europe. Présidente de l’Association des compagnies d’assurances et de réassurances (Aca) de 2016 à 2018, elle contribue activement au rayonnement du secteur.

Après un passage chez Axa France entre 2020 et 2024, elle revient au Luxembourg pour prendre, à compter du 1er mai 2024, la fonction de directrice générale adjointe du groupe Foyer.

Comment percevez-vous l’évolution rapide de l’intelligence artificielle ?

M.-H. M. Chez Foyer, nous avons eu la chance de nous intéresser très tôt à l’intelligence artificielle. Nous sommes encore dans une phase d’observation, ce qui est essentiel, car on voit bien que cela évolue très rapidement. Il faut rester vigilant et distinguer les effets de mode des tendances de fond. Aujourd’hui, une quinzaine de collaborateurs travaillent à plein temps sur la data et l’IA.

Dans ce domaine, il est impossible d’avancer seul : la coopération avec d’autres acteurs est indispensable pour suivre le rythme. Le principal défi est désormais d’industrialiser ces avancées, car cela nécessite des investissements conséquents.

L’adaptation est également un facteur clé. J’ai connu un monde avec et sans internet ; aujourd’hui, il est impensable de s’en passer. Il en sera de même avec l’IA, qui exigera une phase d’apprentissage non seulement pour nos collaborateurs, mais aussi pour nos clients. Notre objectif est de ne laisser personne au bord du chemin.

Cette transformation technologique voit-elle émerger de nouveaux risques ?

M. L. Cette évolution technologique entraînera l’émergence de nouveaux risques, tandis que d’autres disparaîtront. C’est le rôle de l’assureur d’identifier, d’évaluer et d’anticiper ces risques afin de proposer des solutions adaptées aux attentes des clients. Mais certains risques bien connus restent encore insuffisamment pris en charge par les politiques publiques au Luxembourg. Ils représentent à la fois des défis et des opportunités pour les assureurs.

L’un de ces défis concerne-t-il le vieillissement de la population ?

M. L. En effet, les assureurs ne seront pas l’unique solution, mais feront partie de la solution pour les problèmes sociétaux à venir. Notre système de sécurité sociale atteint ses limites et il devient nécessaire d’encourager la prévoyance individuelle, en particulier pour ceux qui disposent d’une certaine aisance financière et non par la collectivité. Je crois qu’il y a une obligation sociétale de faire en sorte que chacun puisse vivre après la retraite.

« L’adaptation est clé : il faudra apprendre à utiliser l’IA comme nous l’avons fait avec internet. »

M.-H. M. Personne n’a envie de parler de retraite en pleine vie active. Même si les jeunes générations prennent de plus en plus conscience qu’il s’agit d’un sujet dont il faut s’occuper toute sa vie. Beaucoup de choses doivent être prises en charge individuellement. Cela me paraît fondamental que l’on renforce la culture financière.

Observez-vous une augmentation des demandes concernant la retraite, notamment en raison du contexte économique actuel ?

M.-H. M. Hors incitation fiscale, pas assez. C’est dans la nature humaine : tant que l’on n’est pas au pied du mur, on reporte le problème à demain.

Quels autres risques seront prédominants dans les années à venir ?

M.-H. M. Certains risques, désormais bien identifiés, vont probablement s’aggraver. Les catastrophes naturelles, par exemple, deviennent de plus en plus fréquentes : ce qui survenait statistiquement tous les vingt ans se produit désormais tous les quatre ou cinq ans, avec des coûts bien plus élevés. Un autre risque qui semblait jusqu’ici purement théorique était celui des pandémies. Depuis la crise du Covid, nous savons désormais qu’un tel scénario peut se produire. Tout peut arriver, et s’il est impossible de prédire avec certitude les crises à venir, notre rôle est de nous assurer que nous sommes prêts à y faire face.

Quel rôle Foyer joue-t-il face à la dégradation de l’environnement ?

M.-H. M. Ce que je trouve intéressant chez Foyer, c’est que de nombreuses initiatives viennent directement des collaborateurs. Nous avons des groupes de travail sur la solidarité, aussi bien au Luxembourg qu’à l’international, et sur l’intégration de la RSE dans nos activités. D’un point de vue

Bio express de Marc Lauer

16 janvier 1965

Naissance de Marc Lauer

Mai 2004

Rejoint Foyer en tant que COO

Avril 2014

Devient CEO de Foyer

Conversation Marie-Hélène Massard et Marc Lauer

logistique, nous avons analysé plusieurs aspects, notamment ceux liés à nos bâtiments. Nous avons installé des panneaux solaires, mais aussi des ruches sur nos toits. C’est pourquoi nous n’ouvrons pas les fenêtres ici ! Notre objectif, c’est d’accompagner la transition écologique.

Vous êtes l’une des rares femmes à accéder à la tête d’un grand groupe financier au Luxembourg. Quel message souhaitez-vous envoyer aux femmes qui aspirent à des postes de direction ?

M.-H. M. La situation s’est améliorée par rapport à il y a quelques années. Lorsque je suis arrivée en 2012, nous n’étions que deux femmes à la tête d’une société d’assurance au Luxembourg, et j’étais la seule au sein du conseil d’administration de l’Aca. En préparant cette interview avec Marc, je lui ai dit que s’il y avait une question sur la diversité, c’était à lui d’y répondre. Parce que l’enjeu n’est pas de convaincre les femmes : elles sont déjà convaincues. L’essentiel, c’est que des hommes témoignent et affirment que pour eux aussi, la mixité est une évidence, et qu’un monde équilibré entre hommes et femmes est un monde meilleur et plus performant.

M. L. Quand on me parle de diversité, je pense à mes enfants. J’ai un garçon et une fille, et je me demande : qu’est-ce qui justifierait que ma fille n’ait pas les mêmes chances que mon fils ? C’est cela mon moteur personnel. Je suis convaincu que la diversité est un atout, non seulement pour notre entreprise, mais aussi, plus généralement, pour la société.

Quelles sont, selon vous, les trois valeurs qui représentent le mieux Foyer ?

M. L. La confiance c’est la valeur d’excellence . Si nos clients ne nous font pas confiance, nous ne pouvons pas exercer notre métier. Si nos collaborateurs ne nous font pas confiance, nous ne pourrons pas offrir un service de qualité à nos clients. La confiance est le socle de notre activité. Ensuite, l’innovation. Nous en avons besoin en permanence, mais c’est aussi quelque chose d’extrêmement gai. Le nombre d’idées que nous développons, qui apportent de la valeur à l’entreprise et de la satisfaction aux employés, c’est vrai-

« L’enjeu n’est pas de convaincre les femmes : elles sont déjà convaincues. »

ment chouette. Enfin, l’indépendance. Nous sommes un groupe familial indépendant, et cela compte beaucoup pour nous.

M.-H. M. Je mettrais en avant l’esprit entrepreneurial. C’est la capacité à se réinventer : notre groupe a plus de 100 ans, et on n’atteint pas ce niveau de pérennité sans savoir évoluer. Deuxièmement, l’esprit d’équipe. J’ai découvert ici des collaborateurs engagés, experts et très ouverts, avec un véritable plaisir à partager et à travailler ensemble. Et puis je rejoins Marc sur la confiance. C’est la base de notre métier et elle doit s’établir à tous les niveaux.

Quel bilan tirez-vous de votre parcours à la tête de Foyer et quels sont vos projets pour la suite ?

Révérence

Marc Lauer quittera ses fonctions de CEO de Foyer lors de l’assemblée générale du 15 avril. Il est pressenti pour prendre la présidence du CA.

M. L. Je ressens une immense fierté pour tout ce qui a été accompli et une profonde reconnaissance envers mes collègues, qui m’ont donné la possibilité et les moyens d’entreprendre. Parallèlement, je continuerai à assumer mon rôle au sein de l’Aca. J’espère aussi enfin pouvoir profiter de quelque chose qui m’a manqué ces dix, voire vingt dernières années : du temps. Du temps pour voyager davantage, pour passer plus de moments avec ma famille et mes amis… et pour jouer au golf.

“One must dig into what we call ‘active ETF’”

Despite claims by some large active ETF players, Serge Weyland thinks that traditional asset managers with long standing active management strategies have not really started launching active ETFs. Luxembourg got itself ready as ETF share classes can be launched within an existing unlisted fund structure.

Serge Weyland has been the CEO of the Association of the Luxembourg Fund Industry since January 2024.

What explains the success of ETF fund domiciliation in Ireland?

ETFs account for €2.3trn in assets under management in Europe. The asset class has seen significant net flows thanks largely to equities coming from traditional asset management companies. Ireland is the domicile for €1.5trn of those €2.3trn. The success of Ireland’s ETF business can be summarised in one word: ‘Blackrock.’ It holds the lion share with €1trn and monopolises all the flows. It is a winnertakes-all market.

[Global ETFs] are a promise of diversification that is less true than in the past for the S&P 500 and even the MSCI World, where almost 70% of the equities are invested in US companies. Besides, the Magnificent Seven [all US tech companies] accounts for 25% of the index. This is a crazy development. The problem is that it represents a risk concentration.

Luxembourg has a more diversified asset manager base with players such as Amundi, Xtrackers, BNP and UBS. Luxembourg accounts for 25% of the overall ETF market.

Will the money in passive ETFs stick?

Through discussion with the traditional asset management industry, we observed that there are long-term building blocks allocated to passive ETFs when managers are constructing portfolios. It also means that the money is gone for good from active management.

Growth of global passive and active ETFs

Active ETFs growing faster than passive ETFs… and accelerating

for Luxembourg]. We are as efficient in Luxembourg in developing ETFs as in Ireland. Luxembourg had its shares of successes such ETFs based on the MSCI Europe or Emerging Markets indices.

Amundi uses Ireland for MSCI World and the S&P 500 while all the rest is in Luxembourg. It is annoying Amundi to domicile some funds in Ireland. It is a necessary evil.

25  %

I believe that the active asset management industry has a role to play in terms of diversification and reduction of idiosyncratic risks. It remains to be seen how these ETFs will behave in a brutal market reversal. Active asset management may then show its credentials.

Is the US 15% tax rate on dividends a strong pull in favour of Ireland?

The Magnificent Seven (all US companies) accounts for 25% of the MSCI World.

Ireland has had its successes with MSCI World and S&P 500 passive ETFs thanks largely to a more favourable double taxation treaty (DTT) between the US and Ireland on US dividends [15% against 30%

If you want to compete against a Blackrock’s IShares core S&P 500 with $114bn in AUM and its very low total expense ratio (TER), it difficult not to be in Ireland. With a similar fund with €20bn in AUM, Amundi cannot afford tax frictions compared to Blackrock. These minimal basis points do not make a big difference for most investors, but it does for fund selectors.

How can the double taxation treaty be efficiently handled?

I understand that it is possible to get the benefit of the 15% through a synthetic replication of an index. Besides, I recently compared the performance of a Luxembourg synthetic ETF with and an Irish ETF [asset managers not reported by Weyland], both based on the MSCI World. I concluded that the performance of the former was better than the latter.

As the dividend on the S&P 500 is around 1.5%, the 15% difference amounts to only 22 basis points. The problem is that there are several fees in the value chain such as execution cost that are not always reflected in the TER calculation. The outcome of a working group that included large players on ETFs concluded that the DTT was not a deciding factor anymore.

Are synthetic ETFs growing faster than ETFs replicated with shares?

No, significant studies have been undertaken on that topic at Alfi. Both have advantages and disadvantages.

Any governmental discussions on changing the DTT?

There is no intention to reopen the double taxation treaty with the US. It is time-consuming and complex. The UK tried unsuccessfully to reopen their treaty with the US.

What advantages does Luxembourg offer or could it offer that cannot be imitated by Ireland?

Luxembourg has €7.3trn in Ucits and its alternative investment fund business accounts for more than one-third of the total AUM thanks to an acceleration of inflows in AIFs.

Many players that have moved to Ireland have been constrained to rebuild operations in Luxembourg given that all the larger asset managers are developing alternative businesses. Ireland does not offer solutions and will not catch up its delay.

Neuberger Berman, for instance, has all its liquid offering in Ireland but had to reopen in Luxembourg given the growth in their alternative products. Everything they do in Ireland could be done in Luxembourg. Should I be the boss of one of those

“[US equities is the MSCI] represent a concentration risk.”

firms, I would consider addressing such an issue to avoid multiplying expenses.

That is why several firms such as JP Morgan Asset Management and Fidelity have established their operations in Luxembourg while supervising Irish funds.

All the groups are developing the alternative investment business as it is not with 5 or 10 bps of management fees in passive ETFs that you will greatly develop your business even if you manage several hundreds of billions of dollars.

An ETF can be seen as a distribution channel as many large mutual funds are not available on online banks such as Trade Republic. These AM companies can resolve that shortcoming by issuing an ETF share class with the same name as the fund, contrary to Ireland.

ETFs flourish in Luxembourg

Moreover, a great success by Alfi in its negotiation with the [Luxembourg financial regulator] CSSF was achieved when the latter accepted not to require the daily publication of the underlying assets. The daily publication will continue for the authorised participants to hedge their positions whereas the market will get them with a delay of one month. It provides comfort to asset managers when it comes to illiquid underlying assets, for instance. Ireland has talked much about making changes but has not changed much.

Alfi sees active ETFs as a natural fit for Luxembourg’s expertise and setting. They can be launched as an ETF share class within an existing fund structure.

How do you explain the great success of passive ETFs but also increasingly the active ETFs in Ireland?

One must dig into what we call ‘active ETF’ from asset managers such as JPM or Nordea as it is not pure active asset management. They offer something more akin to smart beta or systematic which is not really active asset management. The correlation of their funds is very close to passive funds.

Yet there are only seven active ETFs domiciled in Luxembourg in February 2025, according to Morningstar. What could be done to improve those stats? We have not really seen the development of ETFs on active asset management.

JPMAM and Fidelity claim to offer active ETFs with a net performance target of around 100bps per year. We can’t have an outperformance with a very low tracking error, right?

I think that those are new strategies. We have not seen players yet with traditional active asset management strategies that are launching an active ETF share class. They will come and we expect these active ETFs to be launched in Luxembourg as these mutual funds are already in the country. Asset managers risk cannibalising their current channel. The goal is to add new assets.

What does Ireland offer that can be replicated or improved in Luxembourg?

Thanks to a large volume in ETFs Ireland has managed to standardise processes with legal experts among others.

In cooperation with the CSSF and legal advisors, we can now help more efficiently asset management companies to navigate the Luxembourg ecosystem and identify ETF experts. Besides, Luxembourg is the home of service providers such as custodian banks capable of serving large ETF managers.

In the last 10 years, Luxembourg has made significant inroads in developing competencies and substance at management companies while Ireland slowly wakes up to the topic. The Irish regulator is in fact quite nervous on the matter.

It is often easier to keep a client than to gain one. Is Luxembourg doing anything to keep its current players in the country?

We work a lot with the government which understands the challenges of the financial sector. For instance, it has recently improved the tax package for expats.

There are several other advantages for asset managers such as the second pillar on pension benefits, deductions on trainings, deductions and even subsidies on innovations related to AI, etc.

“A promise of diversification that is less true than in the past.”

Do you see more front office activities in the country?

Alfi works on initiatives to increase the number of front office roles. At alternative asset managers, it starts to pay off with support functions for the front office such as global fund financing teams, deal screening experts, with some players even having deal teams in Luxembourg.

Whatever the topic, we very often end up talking about alternative investments. Why?

I believe that more M&A activity should be expected at large management firms. There are several private equity firms confronted with succession issues. It has created opportunities for traditional asset managers such as Franklin Templeton and Blackrock recently.

Once a unified group, Blackstone and Blackrock split in 1995. Blackrock has started to offer private investment funds. What is the status at Blackstone? Blackstone has also started to offer liquid strategies.

View from a custodian bank

“Luxembourg has taken great strides to ease the barriers to entry for both active investors and prospective active ETF Issuers in recent times,” Ken Shaw, head of ETF solutions in EMEA for State Street, told Paperjam.

“The three most significant differentiators, for the Luxembourg ETF industry [compared to Ireland], are 1) the ability to launch a listed share class of an existing unlisted fund, 2) the ability to launch semi-transparent active ETFs, & 3) expertise in synthetic ETF servicing.”

“These benefits should result in prospective issuers, with a local active presence in particular, consider a Lux-first strategy.”

PAPERJAM 10×6

18:30 – 22:30

Kinepolis, Kirchberg

Entrepreneurs and Private Capital

À l’occasion de ses 25 ans, Paperjam consacre un 10×6 à l’entrepreneuriat, aux entrepreneurs et au capital privé. Quel avenir pour les entreprises familiales au Luxembourg ?Les fleurons de l’Economie luxembourgeoise doivent-ils s’internationaliser pour assurer leur pérennité dans les cinquante prochaines années ?

Comment financer l’expansion de ces champions nationaux ? Cet événement mettra en lumière les défis et les opportunités auxquels sont confrontées les entreprises luxembourgeoises, entre ancrage local et ambitions globales.

Avec la participation de

– Tülin Tokatli (Pitch Me First)

– Christophe Bianco (Excellium services)

– Arthur Junges (SPEAR)

– Philippe Linster (House of Startups)

– Lily Wang (Expon Capital)

– Michel Rzonzef (LBAN - Luxembourg

Business Angel Network)

– Dr. Tahereh Pazouki (Magrid Learning Solution)

– Owen Reynolds (TEKLAS Ventures)

« La naissance de la politicotechnologie est très alarmante »

Première mondiale fondée en 2019 à Luxembourg, The House of Ethics organisera ce printemps un premier cycle de conférences de très haut niveau au Forum Da Vinci.

Sa fondatrice, Katja Rausch, appelle à bien comprendre les enjeux de l’éthique appliquée à l’intelligence artificielle. Sous-entendu pour éviter une réglementation déconnectée de la réalité.

L’intégrale d’Aristote sous le bras était un message : pour Katja Rausch, il faut revenir aux fondamentaux des « humanités » pour se projeter dans une société de technologies.

Une House of Ethics, à quoi ça sert ?

Une maison, en général, promet de l’hospitalité, de l’inclusivité, du partage... Toutes ces valeurs, qui font partie d’une éthique individuelle, sont très importantes. Il y a quatre ans, quand j’ai voulu lancer la House of Ethics, j’ai vu qu’il n’y avait que des instituts, des académies, des laboratoires, ça me semblait extrêmement élitiste. L’éthique, c’est ce qui nous fait, ce n’est pas une science qu’il faut apprendre. Nous la vivons, nous la parlons, nous la mangeons. Appliquée à l’intelligence artificielle ? Parce qu’il fallait justement un discours non académique, mais que chacun conserve son propre style, c’est très important en éthique. Il ne faut pas la mettre dans un corsage afin de la rendre régulatrice, ce qu’elle n’est pas du tout. Elle est motivante, elle est invitante, elle est biologique, elle est humaine. Nous étions la première House of Ethics au monde.

Derrière son appellation, on fait quoi dans cette maison ?

Il y a d’abord la démocratisation de l’éthique, une plateforme d’information, de diffusion des articles, des interviews, où on invite des professionnels, des experts, à parler de leurs expériences dans tous les secteurs. Après, nous sommes aussi un think tank, nous réfléchissons, nous faisons des recherches en éthique, en observant ce qui se passe, en décodant et en développant aussi des outils pour permettre aux gens de mettre cette éthique en pratique. Ce ne sont pas seulement des outils.

Dans le contexte actuel, pourrait-on supposer que Donald Trump a une éthique ? Il a sa propre éthique. L’éthique est un système de valeurs et nous avons tous des valeurs différentes. Son système n’est pas le nôtre. Nous ne le partageons pas. Il se croit très éthique. Lisez ses messages sur ses réseaux sociaux. Il fait ça pour les Américains. « J’ai réussi à faire ce deal », « Nous allons arrêter cette guerre pour vous ». Il se sacrifie dans son monde

C’est son narratif, en tout cas.. Bien entendu. Mais tout narratif est une rhétorique toujours politique. Il faut faire attention quand on est dans le domaine politique. Justement, ce qui est alarmant,

« Les technologies resteront toujours soumises à des biais. »

c’est que nous avons des outils technologiques qui sont devenus des armes. La naissance de la politico-technologie est très alarmante. Cela fait des années que nous alertons sur ce grand souci.

Donald Trump a une éthique, le président chinois en a une autre, Vladimir Poutine encore une autre et les Occidentaux –ça dépend de qui on parle – encore une autre. Un peu compliqué de réunir tout le monde, non ?

Absolument. C’est un autre grand sujet très important : il y a d’autres éthiques. L’éthique est une vérité plurielle. Généraliser, cela ne fonctionnera pas. L’éthique doit être collective, c’est très différent de générale ou universelle. On doit être inclusif, polyculturel, multidisciplinaire et les frictions que cela génère font émerger de nouvelles valeurs.

Le côté positif du comportement du nouveau président américain est justement l’affirmation qu’il faut lui opposer une éthique globale, technologique... C’est réaliste ?

L’intelligence artificielle existe depuis 1956. Donner des définitions est réducteur et exclusif. Il faut faire ces différences quand on parle de souveraineté, d’indépendance et d’autonomie. Il y a des différences entre toutes ces choses et on a tendance à les mélanger ! Ce qui nous mène à une impasse, où on dit que c’est difficile de trouver quelque chose de commun. Pour l’universel, oui. La seule chose universelle est la Déclaration universelle des droits de l’Homme après la Seconde Guerre mondiale en 1948. Une déclaration universelle de l’éthique me semble vraiment irréaliste et même pas bonne. Il faut des hubs où tout le monde puisse définir, nationalement, géographiquement, culturellement, ce qu’il entend par « éthique ». Puis une gouvernance et ensuite une interopérabilité. Parce que là, nous aurions une zone de chalandise beaucoup plus grande pour trouver des consensus.

Sa bio

Double master de la Sorbonne

Diplômée en marketing, audiovisuel et publishing, Katja Rausch met le cap sur la Louisiane pour un MBA à la Freeman School of Business, avant de revenir à la Sorbonne compléter sa formation par un master en littérature moderne spécialisée, linguistique et rhétorique.

De New York à Paris et au Luxembourg

Elle commence sa carrière à New York chez Booz Allen & Hamilton en conseil de management, avant de rentrer en France pour piloter la stratégie digitale d’une société de service en ingénierie informatique qui travaille pour Nestlé France, Richemont (Cartier), Lafuma ou la Banque des États de l’Afrique centrale. Elle prend ensuite un virage très net autour de l’éthique et la technologie.

La « prof » Pendant sa carrière, elle enseigne déjà les systèmes d’information à l’École de management de la Sorbonne et devient une pionnière de l’éthique appliquée à l’IA. Dès 2016, elle introduit un des premiers cours sur l’éthique des données à la Paris School of Business.

La création de hubs, on peut l’imaginer. Mais aujourd’hui, la technologie, qu’elle soit américaine, chinoise ou d’ailleurs, est toujours transversale. Il faudrait s’affranchir de toutes ces technologies pour recommencer à discuter de l’éthique ?

On ne peut pas dire qu’on vient trop tard, sinon, on ne fait plus rien dans la vie. Nous sommes dans un mouvement d’accélération qui nous a fait perdre nos repères. Tout le monde a été surpris depuis le « technoputsch », en novembre 2022, de ChatGPT. Nous n’avons pas lancé un produit ou un logiciel, mais un système opératoire. Un système qui a infiltré jusqu’à l’Homme, jusqu’au «bios» de l’Homme. Je ne crois pas qu’on ait besoin de faire marche arrière. En général, avec ces intérêts nationaux, idéologiques, politiques, du moment qu’on leur présente un win-win, ils sont tout à coup très flexibles, très élastiques. Je ne crois pas qu’il faut réagir dans un cadre rigide. Voyons-le dans un cadre fluide. Il est tout à fait possible de créer différents centres, différents hubs, mais de respecter un partage égalitaire. Sans que la Chine ou les États-Unis dominent, ni que seule l’Europe s’affirme. L’Afrique, l’Asie, l’Amérique latine doivent aussi être intégrées. Le Brésil, l’Argentine, ce sont des monstres et on ne les inclut nullement.

Mais comment fait-on cela concrètement ? Les technologies sont toutes basées sur une sorte d’extraction de jus moderne. Des machines qui avalent vos données et vous rendent une bouillie... Il faudrait quand même détricoter les modèles. Ce que vous abordez, c’est ce que j’appelle le blanchiment des connaissances. On uniformise tout, on nous amène vers une pensée unique. L’éthique seule ne suffit pas face à ce que vous appelez une infiltration systématique. Il faut des alliés, comme le droit humain et la régulation. Cette triade doit opérer. Aujourd’hui, nous sommes dans des silos. Il y a les éthiciens, qui n’aiment pas les porteurs des droits humains qui n’aiment pas les régulateurs. À la House of Ethics, pour la première conférence, le 2 avril, nous avons invité le docteur Susie Alegre, qui est une des plus grandes avocates des droits de l’Homme appliqués aux technologies. C’est important qu’on réu-

nisse nos intelligences, collectivement, pour faire face à ce siège systémique. Avant, on ne parlait pas de systémique. L’éthique a toujours été quelque chose de ponctuel, d’individuel et de hard louded. Il faut changer. Il faut qu’on s’active collectivement ensemble. Et pas seulement les gens, mais aussi les pourparleurs de disciplines. L’interdisciplinarité est vraiment très importante. C’est de là que naissent de nouvelles idées qu’on n’a pas vraiment envisagées avant. J’aime bien les jeunes qui me parlent, les vieux qui me donnent leurs impressions. C’est très important d’écouter tout le monde. Il nous faut sortir de ce tunnel où il n’y a que deux issues, oui ou non. Ce n’est pas vrai. Dans un monde complexe et non linéaire, il y a beaucoup plus de solutions.

L’éthique, ce n’est pas un produit de luxe ? On peut s’en préoccuper quand on n’a rien de plus important à faire...

C’est l’approche de l’éthique cognitive qui fait partie de la discipline philosophique, Kant, Aristote, etc. Oui, une éthique de loisir. Si on applique une éthique à quelque chose, comme son nom l’indique, c’est une éthique appliquée, c’est différent.

Pour moi, pour une personne ordinaire, où se manifeste la différence ? Expliquez-moi.

L’éthique appliquée à l’intelligence artificielle s’intéresse à la manière dont on doit réfléchir au produit que l’on est en train de coder. En codant ceci, est-ce que je vais aider les gens ? Est-ce qu’il y a un risque certain ?

C’est possible à 100 % ?

Rien n’est possible à 100 %. Il faut déjà connaître la technologie. J’ai enseigné pendant douze ans les systèmes d’information. Comment un système peut avoir des biais ? Simplement parce qu’il est entraîné sur des données et ces données sont saisies par des personnes. Déjà dans la saisie des données, il y a énormément de biais, ça peut être les commentaires, surtout dans les saisies policières... Entraînés, ces biais sont amplifiés, c’est clair ! En fin de compte, c’est toujours un système qui fait de la probabilité. Il faut aussi bien le comprendre. Ce sont des systèmes ajustés comme de la musique... Les technologies resteront toujours soumises à

Trois conférences à ne pas manquer

En 2025, la House of Ethics organisera un cycle de trois conférences, sur l’IA et l’éthique, animées par Katja Rausch, tandis que les tables rondes seront modérées par son directeur de recherche interdisciplinaire, Daniele Proverbio.

Le 2 avril est invitée l’avocate spécialisée en droits de l’Homme et intelligence artificielle, auteure du best-seller Human Rights, Robot Wrongs, Susie Alegre.

Le 15 mai, ce sera le tour de l’auteure du meilleur livre de l’année, selon The Economist, Privacy is Power, Carissa Véliz, experte en protection des données à l’université d’Oxford.

Le 18 juin, autre sujet qui intéressera le Luxembourg : Ingrid Vasiliu-Feltes, experte en digital twins et deep tech, viendra aborder ces sujets. Elle a fondé DoUtDes Cyber-Ethics, cyberintelligence à 360 degrés.

des biais. Il faut avoir un humain derrière tout ça ! L’automatisation des décisions derrière lesquelles il n’y a plus d’humains, dans les crédits bancaires, dans la conduite...

Pour la conduite, c’est quand même super pour éviter les accidents... Si on va dans le mur, oui. Si vous roulez avec votre Tesla, il neige en Norvège et les capteurs ne perçoivent pas les lignes de la route ou ne reconnaissent pas les lumières ou ne peuvent pas lire le panneau ‘stop’ parce qu’il est enneigé, ça ne sert à rien, votre conduite automatique.

La conduite automatisée, vous êtes contre. Mais il y a d’autres technologies qui suscitent le même mouvement de rejet ?

Beaucoup de choses qui dépassent la ligne rouge. Des petites applications stupides, comme DeepNude, qui vous permettait, quand vous marchiez dans la rue, de déshabiller tout le monde... Bien sûr, on a demandé au développeur pourquoi il avait mis cela sur le marché. Cela l’amusait... Pas de réflexion sur les conséquences. À quoi ça sert ? Je ne parle même pas de tout ce qui est vie privée. Depuis le début de la House of Ethics et le lancement de ChatGPT, encore une fois parce que je connaissais la technologie, ce vol à grande échelle des données personnelles, la violation de la propriété intellectuelle, systémique et systématique, pour nourrir un produit commercial, ça, ça ne va pas.

Est-ce que ce n’est pas l’art ? L’art, c’est un peu ça aussi, réinventer à partir de l’existant ou s’en éloigner ? ChatGPT est sur un permafrost éthique. Il n’y a pas d’éthique. Même Sam Altman le reconnaît en disant qu’il va l’ajouter comme une décoration ou un glaçage à la fin.

Est-ce qu’on peut s’attendre à ce qu’un entrepreneur de la tech ou un développeur se pose ces questions dès le début ?

Bien sûr ! Est-ce que vous iriez acheter une voiture qui n’a pas de frein ? Monteriez-vous dans un avion dont on sait qu’il va perdre une aile ? Nous sommes tellement habitués à avoir des mesures de sécurité et de précaution ! Pour tout autre

produit, même quand vous mangez, par exemple, nous disons ‘non’ ! Sécurité routière, aviation civile, santé. Heureusement qu’on a des organismes qui font le contrôle de sécurité ! Pourquoi ne pas l’appliquer ici ? Ça me dépasse.

L’éthique est d’abord une notion individuelle qui pourrait devenir universelle, mais il est tout à fait concevable qu’une même technologie ne soit pas perçue de manière identique sur le plan éthique selon la population à laquelle elle s’adresse.

Il n’y a pas d’éthique sans ethos. C’est ce que je suis : quelles sont mes valeurs, ma décence, ma bienveillance, etc., qui définissent comment je développe un produit ou offre un service au monde. Si plusieurs ethos se réunissent, peut-on faire quelque chose de nettement meilleur qu’un seul peut-être malveillant ? Le pire cocktail pour l’éthique est d’avoir une boîte noire, opaque, plus un acteur irresponsable. C’est là que la collectivité peut freiner ! Il y a maintenant des développements sur les small language models, sur lesquels on a davantage de contrôle et sur un périmètre mieux défini. Je crois à l’IA neurosymbolique...

L’IA neurosymbolique ?

C’est un mélange hybride. Nous avons les neurones, mais nous n’avons pas le côté symbolique, jusqu’ici. Pour l’instant, le système marche sur la tokénisation et à chaque fois que vous mettez un mot, il essaie de deviner le suivant. Comme un collage et des probabilités. Mais un LLM ne comprend rien à rien. Ce ne sont que des tokens, de petites entités, qui sont mises ensemble. C’est pour ça qu’ils ont des problèmes en mathématiques : s’il n’y a pas la même séquence dans les données d’entraînement, ils auront beaucoup de mal. Si on ajoute le côté symbolique, c’està-dire sémantique, la compréhension d’un contexte, on arrive dans une tout autre dimension d’un chatbot. L’interaction sera beaucoup plus forte. C’est d’ailleurs la technologie qui est utilisée dans les robots humanoïdes. On ne peut pas mettre ChatGPT dans un robot ! Ce serait dangereux. Ils avaient un contrat avec les Chinois, contrat qui a été rompu.

Patagonia, l’exemple

Comme pour l’ESG, de nombreux acteurs font de l’ethics washing, assure Katja Rausch. Ou du virtue signaling. « Et justement, nous sommes aussi un décodeur de ces mouvements. Mais regardez Patagonia. Leur développement de produits a toujours été respectueux de l’environnement et de leurs consommateurs. Ils ont une logique circulaire et une approche authentique parce que leur fondateur est un alpiniste. Il y a un ethos derrière ! »

Mais c’est aussi celle qui nous effraie, non ? Capable de réfléchir et de décider toute seule...

Exactement. Les LLM ne vont rien faire pour l’intelligence artificielle générale. Là, nous aurons une chance de construire l’intelligence qui nous comprend. Quand Deep Blue a gagné contre Kasparov, il ne savait pas qu’il jouait aux échecs. Il faut faire attention aux mots. On dit ‘la machine pense’, ‘elle réfléchit’ : non ! La machine traite les données. Elle les sépare. C’est du 0 et du 1. De nos jours, on utilise trop et souvent de façon trop insouciante ce vocabulaire anthropomorphique pour des sujets technologiques. Ce n’est pas comme ça qu’on va les rendre plus dignes de confiance.

Les annonces se multiplient. Beaucoup d’experts disent qu’on a raté le momentum de freiner le développement technologique pour le remettre sur des rails plus éthiques, au sens que vous employez ?

Tout le monde s’est insurgé contre le chinois DeepSeek. J’ai trouvé que c’était fantastique. DeepSeek a dit à la Silicon Valley, qui injecte des milliards et des milliards là-dedans, qu’on pouvait faire autrement, avec beaucoup moins d’argent et beaucoup plus rapidement. D’un point de vue éthique, ils sont aussi lamentables les uns que les autres, mais cela nous donne de l’espoir à nous, Européens, qui avons des cerveaux et des compétences extraordinaires. Essayons vraiment de penser ‘out of the box’, ‘out of the black box’ ! C’est ce qu’ils ont fait. Ça a donné un boost aux petits. Aux PME. En Europe, le tissu économique est composé à 80-90 % de PME. C’est aussi notre mission, à The House of Ethics, de parler à ceux-là et moins à ceux qui ont le pouvoir de l’argent pour se permettre tout.

Sans parler du RGPD, dans le cadre duquel on a un peu, en Europe, décentralisé les autorités. Mais les régulateurs n’ont pas la même volonté partout...

C’est un cauchemar, ce cheminement. Il est tellement long. Il y a tellement de barrières que les sanctions sont ridicules.

Peut-être qu’elles sont ridicules parce qu’il n’y a rien à sanctionner. Si ! Regardez Max Schrems, ils ont des centaines de cas ! Lui-même dit que ça

« Tout le monde a été surpris depuis le ‘technoputsch’, en novembre 2022, de ChatGPT. »

n’avance pas. Le régulateur italien y va fort, lui, il bannit même des technologies ou des applications. De l’autre côté, les Irlandais sont très laxistes.

Ils ont les géants de la tech chez eux... C’est très bien de communiquer tout le temps sur la protection des données, mais à un moment, il faut passer à autre chose ! Le plus important, justement, de mon point de vue, est l’indépendance de l’éthique. La plupart des laboratoires et des institutions sont subventionnés par Google, par Meta... Ça ne devrait pas être le cas. Nous, nous organisons des rencontres, nous faisons venir des experts de partout, nos conférences sont payantes, oui, mais c’est comme ça qu’il faut le faire.

Sauf si on considère que le financement vient de partout et que cela garantit l’équilibre. C’est quelque chose que je me suis demandé au début. J’ai toujours dit non aux partenariats au départ. Aujourd’hui, nous en avons un avec l’Institut de philosophie et de technologie à Athènes. Si on a les géants de la tech et les Big Four, comme PwC qui était intéressé, ça ne va pas. C’est plus difficile. Nous pouvons dire ce que nous voulons.

Dire, c’est bien, mais il faut aussi être entendu... Même ceux qui vont contre le système font en réalité partie du système. Comme les rappeurs. Ils viennent souvent de ghettos. Une fois riches, ils acquièrent le même système de valeur que les riches. Ils ont des villas, des voitures de luxe, etc. Ce n’est pas si difficile que cela. J’ai demandé à 30 personnes de venir à nos conférences, les 30 ont dit oui. Nous ne formatons personne. L’éthique est vivante, elle est biologique, évolutive. C’est un organisme qui doit évoluer.

Trois avancées majeures

The House of Ethics est à l’origine de trois avancées qui pourraient avoir un impact sur le futur de l’éthique liée à la technologie.

Avec Swarm Ethics, présenté à l’Illinois Institute of Technology de Chicago, l’idée est de poser un cadre collaboratif dans les processus métiers face à une évolution constante.

Avec DoUtDes CyberEthics, une spin-off dédiée à la cyberintelligence, le sujet est de mélanger intelligence collective humaine et cyber-éthique décentralisée pour offrir une perspective à 360 degrés en termes de cybersécurité.

Avec Collective Ethics Framework Builder est né le premier outil collaboratif mondial de l’ethic by design, ou comment penser éthique dès le début du processus de création technologique. Le tout grâce à une ontologie qui relie transparence, explicabilité, responsabilité, interopérabilité et fairness, autant de concepts définis par des institutions internationales, comme l’UE, l’OCDE, l’Unesco ou l’Onu.

« Comme Singapour, le Luxembourg pourrait avoir un rôle à jouer »

Le 6 mai au Kinepolis, l’Américaine Leila Conners, connue pour ses films à impact avec Leonardo DiCaprio ou Mikhaïl Gorbatchev, présentera son nouveau documentaire : Legion 44, qui montre comment les pays du Sud ont développé des technologies de stockage ou de transformation du carbone.

Celle qui se décrit comme une philosophe curieuse suit cette problématique depuis 30 ans.

Votre travail semble indiquer que vous avez une position politique forte sur l’urgence du changement climatique ? J’ai toujours trouvé étrange que l’environnement devienne une question politique. Depuis 30 ans, je soutiens que les humains sont l’environnement. Notre défi est de trouver comment aligner la civilisation humaine avec les cycles naturels de la Terre – l’eau, le carbone, le méthane, et bien d’autres. Ces cycles régissent la planète depuis des millénaires, mais les activités humaines les ont souvent ignorés ou perturbés.

Nous avons fait de notre mieux pour assurer le bien-être de nos sociétés, mais souvent sans considérer l’impact sur notre planète. Aujourd’hui, en tant que civilisation mondiale, nous devons repenser notre approche et intégrer la prospérité économique, la liberté et les droits civiques dans les systèmes naturels de la Terre.

Présentée ainsi, la discussion dépasse les clivages politiques et devient une question de solutions pratiques. La perception du risque varie selon les courants politiques –chacun utilise ses propres perspectives –mais en fin de compte, nous devons nous concentrer sur la manière dont nous pouvons créer de la prospérité tout en respectant le cycle du carbone sur notre planète. C’est le cœur de mon travail.

Vous considérez-vous comme une activiste ?

Non, pas du tout. Je n’ai jamais vraiment participé à des manifestations. L’activisme a son importance, mais j’ai toujours été plus intéressée par la compréhension des motivations et des incitations des gens, plutôt que par la protestation. Je me concentre sur l’identification de solutions efficaces. Lorsqu’on parle d’environnement, il faut se poser la question : qu’est-ce qui va vraiment améliorer la situation ? Legion 44 est fascinant, car il met en avant des solutions qui profitent à la fois à l’environnement et à l’économie.

Pouvez-vous donner des exemples de ces innovations ?

Ces innovations inversent activement les effets négatifs tout en créant des emplois et en améliorant la production de matériaux et de carburants. Par exemple, l’appli-

cation de poussière de roche améliore la santé des sols, aide les agriculteurs (notamment en Afrique) et crée des emplois. De plus, il est à bilan carbone négatif – il capte plus de carbone qu’il n’en émet. Les machines de capture directe de l’air extraient le carbone de l’atmosphère et le transforment en carburant utilisable. Dans un avenir proche, vous pourrez posséder une petite machine chez vous qui extraira le carbone de l’air et le transformera en carburant pour votre voiture – éliminant ainsi le besoin de stations-service. Ce qui est remarquable, c’est que ces innovations s’intègrent sans heurt dans notre mode de vie actuel tout en ayant un impact réel. Peu importe l’opinion des gens sur le changement climatique, l’idée de produire du diesel à domicile pour une fraction du coût est indéniablement attrayante. Plutôt que de débattre du changement climatique, nous avons désormais des solutions tangibles qui alignent les intérêts économiques et la responsabilité environnementale. Et c’est ce qui me passionne le plus.

Comment validez-vous ces technologies avant de les inclure dans votre travail ?

Nous suivons ce domaine depuis plus de 30 ans, en restant en contact avec les figures clés et les scientifiques du climat. Il existe un certain scepticisme, notamment de la part des défenseurs des énergies renouvelables, qui estiment que les ressources devraient être consacrées uniquement aux énergies propres plutôt qu’à l’élimination du carbone. Mais si vous analysez les chiffres, les énergies renouvelables seules ne suffiront pas – surtout en tenant compte des perturbations géopolitiques, des guerres et des incitations aux combustibles fossiles.

Je n’ai jamais cru que l’humanité laisserait les ressources fossiles inexploitées sous terre. Les incitations à les extraire sont trop fortes. Plutôt que de compter sur des arguments moraux ou des réglementations, la meilleure solution est de développer des alternatives énergétiques compétitives. Imaginez si chacun pouvait produire son propre carburant chez soi – ne serait-ce pas plus attrayant que de dépendre d’opérations d’extraction pétrolière coûtant des milliards ?

Sa bio

Berkeley, le point de départ

Partie pour être diplômée de la prestigieuse université de Berkeley au milieu des années 1980, elle l’abandonne pour l’American College de Paris. Une envie d’international qui sera une leçon d’humilité sur la place des États-Unis dans le monde.

Los Angeles, New York et le cinéma « Je viens de Los Angeles et vous connaissez les liens de la ville avec le cinéma, explique-t-elle. Quand j’ai créé Tree Media, j’avais l’intention d’explorer des manières de créer un monde qui fonctionne bien pour tout le monde, en me concentrant sur la durabilité et l’innovation. » C’est à New York qu’elle revient créer son entreprise. DiCaprio et Gorbatchev Parmi ses documentaires à impact, Ice on Fire (2007), avec Leonardo DiCaprio, sur l’environnement, qui avait été projeté au Festival de Cannes, et The Arrow of Time (2016), avec Mikhaïl Gorbatchev, sur la fin de la guerre froide, ont été particulièrement remarqués, tout comme sa collaboration avec Woody Harrelson.

Quels sont les défis pour déployer ces innovations à grande échelle ?

Il y a plusieurs obstacles. L’un des principaux est le financement nécessaire pour passer des programmes pilotes réussis à la commercialisation à grande échelle. De nombreuses entreprises ont prouvé l’efficacité de leurs concepts, mais peinent à obtenir un second cycle d’investissement pour un déploiement à grande échelle.

L’absence de normes claires pour la vérification de l’élimination du carbone en est un autre. Actuellement, le marché repose sur une participation volontaire, et les entreprises travaillent à définir des standards précis pour mesurer et vérifier l’élimination du carbone, standards qui sont essentiels pour la confiance des investisseurs et des acheteurs.

De plus, l’offre doit répondre à la demande. Des entreprises comme Microsoft, J.P. Morgan et Shopify ont déjà investi des milliards dans l’élimination du carbone, mais l’offre réelle de crédits certifiés reste insuffisante. L’industrie en est encore à ses débuts, et nous assistons à la naissance d’un tout nouveau marché qui a besoin d’une croissance structurée et d’une réglementation adaptée.

L’offre dit qu’il n’y a pas assez de demande, la demande qu’il n’y a pas assez d’offre. Est-ce que ce n’est pas le serpent qui se mord la queue ?

En ce qui concerne l’offre, l’altération améliorée des roches (enhanced rock weathering, ERW) est un exemple où les matériaux sont largement disponibles. La roche nécessaire est abondante dans le monde entier. De nombreuses carrières exploitent déjà du béton et du ciment, et les déchets issus de ces opérations peuvent être réutilisés pour l’ERW. Même le béton concassé peut être recyclé dans ce processus, ce qui le rend largement accessible. Le biochar est un autre matériau extraordinaire. Nous produisons actuellement un documentaire entier, The Biochar Effect , pour explorer ses vastes applications. Le biochar est fondamentalement un produit circulaire – il transforme divers types de déchets en valeur. Selon les matériaux d’origine, il peut être intégré dans le béton, les matériaux de construction, ou utilisé comme amende -

« Dans un avenir proche, une petite machine chez vous extraira le carbone de l’air et le transformera en carburant pour votre voiture – éliminant ainsi le besoin de stations-service. »

ment des sols. Ses applications sont nombreuses et continuent de s’étendre.

Ensuite, il y a les machines de capture directe de l’air, qui sont remarquables pour produire des carburants recyclés et des suppressions de carbone très durables. Ces machines sont également faciles à suivre en termes d’efficacité et d’impact. Un autre domaine fascinant est celui des solutions océaniques. Par exemple, Brilliant Planet est une entreprise qui utilise des bassins d’algues pour capturer le carbone. Selon le type d’algues cultivées, ces bassins peuvent produire des matériaux précieux, comme le bêta-carotène et le sable magnétique, tout en éliminant le carbone de l’atmosphère.

Ainsi, le véritable défi n’est pas la rareté des matériaux, mais plutôt le marché et les normes réglementaires.

Les politiciens doivent-ils mettre en place un nouveau cadre réglementaire ou faut-il laisser le marché décider, quitte à voir certaines entreprises échouer ou réussir par elles-mêmes ?

C’est une question fascinante. Je ne suis pas une experte en politique mondiale, mais je sais que la réglementation varie considérablement selon les régions. Par exemple, je vis à New York, où les politiques ont rendu difficile le déploiement de la pyrolyse et de la capture directe de l’air, en raison des inquiétudes par rapport au fait que ces technologies puissent détourner les investissements des énergies renouvelables ou nuire aux communautés défavorisées. Cependant, cette

La Place financière a un rôle à jouer

« Quelques pays, comme le Danemark, ont pris des engagements forts sur la capture du carbone. D’autres, comme Singapour et potentiellement le Luxembourg, explorent de potentiels mécanismes financiers pour soutenir cette industrie. Le Kenya, qui a des ressources abondantes en géothermie et en basalte, émerge comme un hub majeur pour la capture directe du carbone dans l’air, comme l’Islande. »

position évolue grâce à une prise de conscience croissante et à des réactions de plus en plus fortes.

Certains pays, comme le Danemark, ont pris des engagements importants en faveur de l’élimination du carbone. D’autres, comme Singapour et potentiellement le Luxembourg, explorent des mécanismes financiers pour soutenir cette industrie. Le Kenya, grâce à ses abondantes ressources géothermiques et ses dépôts de basalte, est en train de devenir un centre majeur pour la capture directe de l’air, à l’image de l’Islande.

L’infrastructure joue un rôle clé dans la réussite de ces technologies. Certaines régions ont des politiques favorisant l’élimination du carbone, tandis que d’autres prennent du retard en raison de réglementations obsolètes. Par exemple, dans l’État de New York, les lois climatiques actuelles visant à interdire la combustion ne font pas encore la distinction entre la pyrolyse et un processus de combustion traditionnel. Ce genre de malentendu réglementaire freine l’adoption de ces technologies.

Cependant, la plupart de ces technologies s’intègrent déjà aux cadres industriels existants. Par exemple, les pièces des machines de capture directe de l’air de Climeworks peuvent être fabriquées à l’aide des chaînes d’approvisionnement actuelles. L’altération améliorée des roches (enhanced rock weathering) et le biochar reposent sur des matériaux déjà en production, et même les solutions basées sur l’océan utilisent des méthodologies bien établies, comme l’amélioration de l’alcalinité.

Cela dit, l’élimination du carbone dans les océans pose des défis réglementaires supplémentaires en raison des lois internationales régissant leur utilisation. Les personnes qui dirigent ces initiatives sont principalement des environnementalistes possédant une expertise approfondie des cycles écologiques. Elles sont extrêmement attentives au fait d’éviter tout impact involontaire. Elles ne travaillent pas à l’aveugle – elles considèrent l’impact environnemental global de manière bien plus approfondie que la plupart des gens ne le réalisent.

Historiquement, d’un point de vue éthique, de nombreuses industries ont extrait des ressources de pays plus

pauvres sans investir dans le bien-être des communautés locales. Pensez-vous que l’industrie actuelle du captage du carbone sera plus équitable ?

Ce qui est encourageant, c’est que bon nombre des entreprises leaders du secteur du captage du carbone émergent du Sud global. Par exemple, Octavia Carbon, une entreprise kényane, est dirigée par des ingénieurs kényans, qui emploient des talents locaux et favorisent l’innovation depuis l’intérieur du pays. Il en va de même pour 44.01, basée à Oman, qui est pionnière dans l’élimination du carbone par minéralisation. En Bolivie, Exomad, la plus grande entreprise spécialisée dans le captage du carbone via le biochar, en est un autre exemple : elle transforme du bois de rebut en biochar afin d’améliorer la qualité des sols.

L’idée selon laquelle les nations riches dicteraient les règles de cette industrie ne correspond pas vraiment à la réalité. De nombreux acteurs majeurs du secteur émergent des régions où le captage du carbone peut avoir un impact immédiat et significatif.

Fait intéressant, certains des plus grands débats sur cette question ont lieu dans le Nord global, où les politiques et les résistances idéologiques ralentissent les avancées. En revanche, dans des pays comme le Kenya, où l’énergie géothermique est abondante mais où l’électrification reste un défi, les projets de captage du carbone peuvent en réalité favoriser le développement des infrastructures et améliorer l’accès à l’énergie.

Chaque matin, Donald Trump se réveille et secoue la géopolitique mondiale. Est-ce une opportunité ou un défi ? C’est une période fascinante pour explorer une voie intermédiaire : une industrie axée sur l’innovation, la création d’emplois et la transformation dynamique de la production de matériaux, tout en éliminant le carbone.

Un film pour éveiller les consciences

Avec Legion 44, Leila Conners signe un nouveau documentaire « choc », qui permet même au spectateur depuis internet de faire un don pour aider à la décarbonation. À fin février, alors que le film entame une tournée mondiale qui passera par Luxembourg en mai, près de 5,5 tonnes avaient été neutralisées.

« Lors de nos premières projections, certains des spectateurs les plus émus étaient des banquiers et des investisseurs –des personnes qui comprennent le fonctionnement des systèmes financiers. Les innovations présentées dans Legion 44 montrent que le progrès environnemental et la croissance économique peuvent aller de pair », explique celle qui se décrit comme une philosophe curieuse. Legion 44 s’ouvre sur une conversation entre des experts en élimination du carbone et le peuple Maasaï au Kenya, discutant de la possibilité de forer un puits sur leurs terres. Un point de vue unique et intelligent.

TUESDAY 25.11.2025

18:00 – 22:30 GridX, Wickrange

Cocktail — International keynote speaker — Awards ceremony — Seated dinner

This bi-annual event, organised by Paperjam and Luxembourg for Finance, honors outstanding players in the financial sector who exhibit excellence, exceptional expertise, and significant contributions to the future of the Financial Centre. The winners will be announced during a gala dinner. With the participation of The Minister Gilles Roth (Minister of Finance) and Tom Théobald (CEO of Luxembourg for Finance).

“The

European Union was not built to handle emergencies”

Takis Tridimas, the new head of Luxembourg’s Centre for European Law (LCEL), explores the future of EU law amidst global challenges, with a focus on making laws truly effective.

Takis Tridimas, the new head of the LCEL, is an EU law barrister and author.

To achieve the true interdisciplinarity you want to achieve, you will likely have to work hard to break some psychological barriers.

Yes, I think that’s right. And it’s not an easy task because it requires bringing together people trained in different disciplines. One project we are considering, for example, is studying the effectiveness of laws. Governments and the European Union pass new laws constantly, making the legal framework increasingly technical, detailed and complex. But the real question is: are these laws effective? Do they achieve what they intend to? Or, to put it differently: why do some laws fail? This is a critical issue--not just for politicians, who want their legislation to have an impact, but also for citizens, businesses, courts and governments. Assessing the effectiveness of laws requires clear criteria, and this is not just a task for lawyers. Economists, political scientists and other experts can play a key role in defining these criteria.

Our goal is to conduct both theoretical and applied research. On the one hand, we aim to produce high-level scholarship, as universities are fundamentally built on this mission. Without sounding overly ambitious, we aspire to transform the study of European law by introducing innovative approaches. On the other hand, our work must also be practical, meaningful and impactful for governments and citizens.

In the example you mentioned, there is a shared ambition to make legislation more efficient and relevant in real-world applications. However, this challenge involves two distinct dimensions: anticipation--what should be done before drafting a law to ensure its effectiveness?--and assessment--how do we measure the effectiveness of existing laws, some of which have been in place for decades or even centuries?

Effectiveness can be analysed at different stages of the legislative process. For instance, the European Commission conducts impact assessments before introducing new legislation. These assessments aim to predict the implications of a law and gauge its effects on different stakeholders through consultation processes. But this approach raises important questions: is

there a legal obligation to conduct impact assessments? How many people or groups should be consulted before passing a law? What should be the consequence of an impact assessment? If it predicts significant financial costs, should there be an obligation to abandon or modify the proposal? Beyond the drafting phase, law enforcement is another crucial issue. Even the best-written law is ineffective if it is not properly applied. We want to examine all these aspects because, surprisingly, little research has been done on them before.

Would we ever reach a point where there is a single, harmonised European legal system?

I believe we need to find the right balance. In some areas, harmonisation is crucial, but in others national governments must retain their autonomy. The European Union cannot and should not regulate everything-there must be room for national legislative frameworks to coexist with European law. We don’t want a super-state where the EU decides everything. Ideally, the EU should legislate at the optimal level.

And what is the optimal level?

That’s the challenge. It does create uncertainty. But sometimes, seeking absolute legal certainty is like chasing the Holy Grail-it’s impossible to fully achieve. That said, the EU has done an enormous amount to improve the laws that apply within member states.

If you think about the major cases or topics you’ve been involved in, which one stands out as your favourite and why? Bank resolution, financial crisis management, accession treaties for new EU members… What I enjoy most in academia is studying individual rights and how courts balance conflicting rights and interests. I believe this is a fundamental issue for our society.

And one that is often misunderstood. Victims may feel that the legal system doesn’t do enough, while the other side believes the consequences are too severe.

It’s a difficult issue. The challenge with rights is that they are highly abstract. And

Who is Takis Tridimas?

Tridimas’s expertise covers a wide spectrum of EU law, including public law and judicial review, competition law, company law, banking and financial services, commercial law, and conflict of laws. Since 2008, he has advised both the banking sector and state organisations on matters related to the financial and Eurozone crisis. Tridimas has handled cases before the Supreme Court of the UK, the European Court of Justice, the EU General Court and the European Court of Human Rights. His case includes areas such as economic sanctions, competition law, mergers, asylum, free movement, EU constitutional law and employment law. He has acted for individuals, corporations and governmental bodies and has been retained as counsel or consultant by all EU institutions and has served as a legal secretary for Advocate General Sir Francis Jacobs at the European Court of Justice. His academic work is frequently cited by Advocates General of the European Court of Justice and by English courts. In 2003, he was a senior legal advisor to the EU Presidency and chaired the EU Council Group that drafted the Accession Treaty for the 2004 EU enlargement. He holds several prestigious academic appointments: chair of European Law at Kings College London; Sir John Lubbock Professor of Banking Law at Queen Mary College, University of London; and Professor of European Law at the College of Europe, Bruges.

because of this abstraction, they often facilitate agreement--at least in principle. Everyone supports freedom of speech, judicial protection or privacy rights. Who would disagree with these fundamental principles? But in practice, not everyone interprets these rights in the same way. That’s where courts come in--to balance them. This balancing process has developed significantly in Europe and the United States, especially since World War II. I find it fascinating to analyse and understand how this process works and how it can be improved. As an academic, I’m particularly interested in constitutional law issues and the role of courts in society. The cases I found most interesting were those I argued during the Eurozone crisis. One of the ways the crisis was managed was through bail-ins and bailouts, particularly in Cyprus, where depositors lost money.

The key question was: how can you argue, from a legal perspective, that what the European Union did was incorrect?

There were two major challenges in this case. The first was a fundamental legal issue: can someone simply take money from your bank account? In this instance, the process was that indiscriminate funds were taken from large corporations based in offshore jurisdictions but also from pensioners. It was a very difficult situation. The second issue was that it wasn’t clear who had taken the money. Was it the European Union? Was it Cyprus? Was it the European Stability Mechanism? There was no clear entity to hold accountable, which is extremely problematic for citizens.

In a well-governed society, people must know who is responsible when money is taken from them. This is an issue of imputability--to whom can the action be attributed? If it was the government, then the government should be sued. If it was the EU, then the EU should be sued. These questions made the case particularly interesting.

Another fascinating set of cases I argued came after Brexit. Many British citizens felt strongly that their rights had been taken away. This raised fundamental questions about citizenship: what does it mean to belong? Can you be French and European? British and European? Is that just a slogan, or does it confer rights? These cases were

“Assessing the effectiveness of laws requires clear criteria, and this is not just a task for lawyers.”

especially interesting because they brought these questions to the forefront and required constructing legal arguments that could persuade a judge.

I find it interesting that you mention these cases because, if we look at where we are today, Brexit (for example) created a precedent. Looking back at the decisions you influenced at the time: do you still feel proud of them? Or do you sometimes think, “We should have done things differently”?

On a personal level, I don’t think we could have done anything significantly better in these cases. It’s not clear to me that choosing a different path would have led to a better outcome. More broadly, my view is that Brexit was not a good decision--not for the EU, and not for the UK. But in terms of how it was managed, I think it was handled reasonably well. The reality with organisations like the EU is that they can never remain static. Either you move forward, or you fall back. There is no inertia. Take migration policy in the UK, for example. One argument made during Brexit was that the UK had been too liberal in accepting people from Central and Eastern Europe. Some say that if the process had been more gradual, things might have played out differently. But hindsight is always easy.

A lot of people often say, “This was a mistake.” But we tend to forget the context in which decisions were made. In the moment, you have two, three, maybe four options, and you must choose the best one based on what you know at the time. Today, especially with digitalisation, we often erase these alternative options from the debate. That’s a problem. Digitalisation has completely changed how we receive and process information, and how we assess decisions. The sheer

The

three objectives of the LCEL Centre

produce outstanding scholarship in the broader field of European law actively contribute to European law reform establish a hub for bringing together academics, judges, policymakers, business leaders and civil society for objective discussions on key European law issues

volume of information we receive today is overwhelming, and it has encouraged a more short-term mindset, one that is not always conducive to good decision-making.

This is one of the priority areas of our research centre. The intersection of EU law and digital transformation is crucial because, while the European Union is not a global superpower in military or defence terms, it is a regulatory superpower. The EU’s legal system is highly developed, and its regulations have export value, meaning that many non-EU countries follow European law as a model. This gives the EU a form of soft power, which is often underestimated but incredibly significant.

Why would non-EU countries follow EU law?

Because of trade. The EU is the largest trading partner in the world in relative terms. It surpasses any other economic bloc, including the United States. Since more countries trade with the EU than with the US, it makes sense for businesses to produce goods that comply with EU law. This gives us an export value, reinforcing its global influence.

Yes, and today we live in a world of constant emergencies, whether it’s the climate crisis, digital transformation or the need to find urgent solutions to pressing issues. But the legal system doesn’t like emergencies. Lawyers prefer to take their time, analyse issues thoroughly and then decide. Do you feel this pressure yourself?

First, the European Union was not built to handle emergencies. It is not designed for crisis management, which creates challenges when urgent action is required. But the EU is good at law reform. And the reason for that is that crisis management requires a different kind of expertise. The EU does have expertise, but managing a crisis also requires a clear legal basis. If you need to act immediately--to counter Covid-19, for example, or respond to a security threat--you need a high degree of discretion. When time is short, you cannot afford long deliberations; you must have the authority to make quick decisions. But the EU was not designed for

“The reality with organisations like the EU is that they can never remain static.”

discretion. It was built as a delegate of the member states and has limited powers.

It has an exceptional civil service, made up of highly skilled professionals from diverse legal traditions. When you combine German legal experience with French, Italian, Eastern European, Spanish and Nordic traditions, you get a comprehensive and well-informed approach to lawmaking. This broad perspective allows the EU to experiment and refine legal frameworks effectively.

So, I would say that the EU excels at law reform, even though it was not originally designed to handle crisis management. But over time, it had no choice--it had to step in to manage crises in areas like migration and monetary policy. And that pressure has only increased.

The same happens in academia, in a way. In the past, scholars could take the time to write comprehensive legal treatises, but today the law changes so quickly that there is constant pressure to provide immediate commentary.

Our societies are under increasing pressure. For many parents working 40-hour weeks and commuting long distances, thinking about democracy might not be a priority.

That is true, but democracy exists because of our collective efforts--it is not an innate or self-sustaining system. We shape the future, and progress does not happen without effort. I understand that not everyone has the time or capacity to be actively engaged all the time, and that is completely valid. However, that does not diminish democracy’s value as a public good. Preserving history is not useless--it ensures that knowledge is not lost. The freedoms and privileges we enjoy today are the result of specific governance structures. If we take them for granted, we risk losing them.

Tips for aspiring lawyers

“Work hard, be resilient and develop endurance because success rarely comes on the first attempt. You must keep trying, again and again. So don’t give up. Question everything and don’t take things for granted. Critical thinking is essential. At the same time, I would emphasise the importance of safeguarding democratic values. This is something every citizen should keep in mind because, once progress is made, undoing it can be very difficult.”

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À l’« usine », les entreprises !

Start-up, PME et grandes entreprises sont invitées à aller à l’usine. À l’usine du futur. L’AI Factory du Luxembourg – une des sept premières en Europe – est un modèle unique, conçu comme un « one-stop-shop » à destination des entreprises qui va de la sensibilisation à l’utilisation de MeluXina-AI. Visite guidée avec le CEO de LuxProvide, Arnaud Lambert.

Les plus anciens se souviennent du ramassage en bus, des bleus de travail, des pointeuses, de l’odeur de feu et d’acier, des amitiés qui se finissaient dans les bars avoisinants au bout d’une paie dépensée en quelques heures. Cinquante ans plus tard, les photos jaunies ont mal vieilli. L’usine du futur se dessine dans une ambiance studieuse et aseptisée, où la seule chaleur est dégagée par un superordinateur qui ingurgite, digère et déglutit des données à valeur ajoutée.

Pas besoin d’en ler une blouse de laboratoire, une charlotte en papier ou des chaussures à usage unique : le CEO de LuxProvide, Arnaud Lambert, s’est installé dans une petite salle, écran de télévision allumé sur le « one-stop-shop » annoncé quelques jours plus tôt par les ministres de l’Économie, Lex Delles, et de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, Stéphanie Obertin.

Un parcours client en sept étapes

Son index droit désigne la case à gauche de l’écran et trace un parcours client jusqu’à la droite, où la puissance du supercalculateur spéci que pour l’intelligence

arti cielle doit permettre à tout type d’entreprise de basculer dans le futur. Sept cases. Un parcours que n’importe quelle entreprise qui se pose des questions ou qui a des projets d’intégration de l’intelligence arti cielle dans ses activités, pour gérer des clients, des stocks ou des RH, peut entamer avec un expert de l’AI Factory. Pas après pas, l’expert va proposer des formations, puis un « assessment » jusqu’à mettre le représentant de l’entreprise en contact avec la galaxie des fournisseurs de solutions qui ont déjà rejoint l’usine du futur. « Un des huit experts, mis à disposition par Luxinnovation pourra proposer le meilleur fournisseur en fonction des besoins précisément établis de l’entreprise. Car tout le monde n’a pas les mêmes besoins  », explique M. Lambert. Luxinnovation a nommé Fateh Amroune lead de l’AI Factory depuis le 15 janvier pour coordonner l’ensemble depuis l’Agence publique de l’innovation. L’étape suivante prévoit d’aider les entreprises à se saisir des possibilités de nancement, au niveau national ou au niveau européen, avant de passer à la phase ultime en deux parties : l’utilisation du superordinateur avec l’injection

de données et la mise en œuvre d’un « proof of concept » (Poc) ou du sandboxing et, si tout se passe comme prévu, la mise en production tout court de ce qui a le potentiel de changer la vie de n’importe quelle entreprise. Il y a ceux qui auront abandonné après la formation, ceux qui auront laissé tomber après l’« assessment » ou faute de financements. Il y a ceux qui devront revoir leur modèle à la lumière des résultats du Poc. Cent fois le métier, sur l’ouvrage, tu remettras…

La défense exclue, la santé écartée À la traîne par rapport aux Américains ou aux Chinois, les Européens ont imaginé des usines du futur dans toute l’Europe, connectées et complémentaires, afin d’éviter à la fois le saupoudrage sans valeur ajoutée et les doublons mortifères. Le temps presse.

Le financement européen de ces AI Factorys garantit à la fois une enveloppe financière suffisante et que les États membres partageront des ambitions communes européennes – par opposition à « nationales ». Pour sa L-Aif, le Luxembourg a choisi la finance et l’assurance, la cybersécurité, l’espace – où personne d’autre en Europe ne sera sur le même créneau – et la green economy (la transition énergétique et la mobilité durable).

« Mais cela ne veut pas dire que les entreprises qui auraient des projets sur d’autres créneaux ne peuvent pas nous appeler, précise celui qui met en place les rouages de ces mécaniques. Cela signifie seulement que les entreprises qui ont des projets d’IA dans ces quatre domaines seront prioritaires. Pour les autres, nous pourrons les accueillir mais aussi les aiguiller vers les autres AI Factorys, en Europe, qui ont les compétences et l’écosystème qui peuvent leur convenir. »

Et inversement, les 12 autres AI Factorys officialisées pour l’instant – sept en décembre dont la luxembourgeoise à l’occasion du Top100 de Paperjam, et six autres mi-mars – devront renvoyer vers le Luxembourg les projets qui ont plus de chance dans l’écosystème local, avec cette précision que les autres s’intéressent plutôt exclusivement à la recherche et pas aux entreprises.

Une opportunité non dite mais identifiée par les Luxembourgeois.

Comme est identifiée l’expertise de Luxinnovation dans l’accès aux financements européens, le modèle unique de cloud souverain Clarence, les data centers de LuxConnect ou de Deep ou les certifications de LuxProvide de nature à rassurer sur la cybersécurité des données et des modèles. Car l’écosystème est réuni à plusieurs niveaux : de la gouvernance du consortium et du superordinateur pour LuxProvide et pour l’écosystème à Luxinnovation, aux membres du consortium (les deux premiers plus le Luxembourg National Data Service, le Luxembourg Institute of Science and Technologie et l’Université du Luxembourg) et aux partenaires associés (la Luxembourg House of Financial Technology, la Luxembourg Space Agency, la Luxembourg House of Cybersecurity, le Technoport, le Digital Learning Hub, Clarence et Deep).

À l’heure où Donald Trump aura davantage fait pour la défense européenne en 60 jours que durant des dizaines d’années de palabres, il n’aurait pas été idiot de réunir « défense », « espace » et « cybersécurité », notamment dans la perspective luxembourgeoise où les dépenses pourraient très bien être orientées dans ce secteur et où la BEI va appuyer le plan à 800 milliards d’euros par 150 milliards d’euros de crédits. Mais la défense n’entrait pas dans le périmètre de l’initiative européenne, écarte M. Lambert. Comme il écarte le domaine de la santé, où l’on aurait aussi pu rêver que le Luxembourg capitalise sur sa taille et sur la sécurité des données pour devenir le point central de recherche autour des médicaments ou des thérapies de demain. « D’autres sont plus avancés que nous et, pour décider des secteurs de chaque AI Factory, sont intervenus trois critères : l’expertise, la taille de marché et les sets de données disponibles », précise encore notre interlocuteur.

Dix-sept sets de données

La donnée est une autre dimension aussi sensible que fondamentale pour la réussite du modèle luxembourgeois. Aujourd’hui, des entreprises ont des données non structurées – comme un fouillis de livres dans une bibliothèque – d’autres n’ont pas assez de données et certaines utilisent des données synthétiques. Dans le « one-stop-shop »,

Les investisseurs à la marge

T.L. : Les investisseurs ne devraient-ils pas être associés plus étroitement à cette nouvelle usine ou comprendront-ils tout seuls que les start-up qui sont allées au bout méritent un peu de considération ? Ou même que certaines des start-up qui se sont engagées jusqu’à un certain point mériterait qu’on s’y arrête parce que le dispositif n’aura a priori pas d’effet sur le management d’une start-up comme un investisseur pourrait en avoir un ?

C’est la grande question que pose cette usine des temps modernes. Reste à attendre la nature des décisions que le gouvernement s’apprête à prendre avant ou après ses stratégies sur la donnée, l’intelligence artificielle et le quantique au printemps pour en savoir plus.

les entreprises pourront avoir accès à 17 sets de données qui leur permettront de lancer leur projet ou de le développer, et à des experts qui leur permettront de structurer les données pour en tirer les avantages concurrentiels dont elles rêvent. Des experts astreints à un strict devoir de con dentialité puisque la propriété intellectuelle des données reste dans le giron de l’entreprise, l’AI Factory tirant un autre béné ce de ces expériences : des experts de plus en plus qualifiés. Avant que l’AI Factory ne soit véritablement lancée,

probablement à l’été 2026 quand MeluXina-AI sera mis en service, une chose est déjà sûre : l’usine ne sera pas… une usine à gaz. Pour deux raisons : d’abord, le contrat de co nancement avec EuroHPC JU est signé pour trois ans ; ensuite, le cahier des charges de près de 200 pages prévoit toute une série d’indicateurs annuels de performance très détaillés dans tous les aspects de l’usine, qui obligeront ses promoteurs à suivre des rails précon gurés de développements et de collaborations à l’échelle européenne. Quel KPI général devrait-on

regarder pour avoir une idée du succès de cette initiative à 126 millions d’euros (dont 60 à charge de l’État luxembourgeois, 63 pour EuroHPC JU grâce à divers programmes européens tels que le Digital Europe Programme et Horizon Europe) et 3 pour Luxinnovation) ? Probablement le nombre de start-up et d’entreprises qui seront allées au bout du programme, 190 selon le document de L-Aif. Un petit chiffre au regard des moyens déployés ? « Tout dépend comment on le regarde , nuance M. Lambert. 190 ne sont que les

Priorities and key topics

The Luxembourg AI Factory

The consortium

Belval

Luxinnovation: central office of the L-AIF

List: Green economy AI Hub; University of Luxembourg; LNDS; Technoport; DLH

Bertrange

LuxProvide

Foetz

Technoport: industrial incubator

entreprises qui seront allées au bout, mais il y aura toutes celles qui seront engagées dans les différentes étapes du processus, ce qui se traduira de toute façon par une montée en compétences, ce que nous recherchons. Ensuite, il faut replacer ce chiffre dans le contexte luxembourgeois. » Un contexte de 400 à 500 start-up actives, selon les sources, contre 1.000 qu’il faudrait avoir pour atteindre une taille critique, selon Genome, autrefois mandaté par le ministère de l’Économie pour analyser la situation. Un contexte situé entre la 61e et la 70e place mondiale, selon le dernier classement du même institut en 2024. « Il ne faut pas perdre de vue un autre élément », complète le CEO de LuxProvide, qui joue le rôle de coordinateur complet du projet, ce qui inclut la gestion de la gouvernance complète et le reporting financier ainsi que la responsabilité envers la Commission européenne et le gouvernement : «  Le ‘one-stop-shop’ est aussi un endroit où l’on mettra en évidence ce que l’on ne va pas faire, ce qui n’a pas vraiment d’intérêt. Imaginez que vous pensiez à une solution RH dopée à l’IA pour vos recrutements mais que vous n’ayez que dix recrutements par an à gérer. Ce n’est

Technologies

Bissen

MeluXina-AI primary site

Technoport: Automotive incubator

Luxembourg-City

University of Luxembourg – SnT

LHC: Cybersecurity AI Hub

Lhoft: Finance Hub

LSA: Space AI Hub

Bettembourg

MeluXina-AI secondary site

pas forcément utile. Éduquer sur ce qu’il faudrait faire ou pas, sur ce qui est utile ou pas, sera aussi important. »

Car « l’ambition », finit-il, « est de positionner l’AI Factory comme l’une des plus performantes en Europe en termes d’expérience client et de qualité de service » pour les entreprises, qui seront moins bien servies dans les douze autres hotspots de l’IA européenne. À bon entendeur : l’usine luxembourgeoise sera, comme par le passé, un haut lieu d’expertise.

L’écosystème

EuroHPC AI

Factories en Europe

Finlande – LUMI-AIF

Italie – IT4LIA

Suède – MIMER

Slovénie – SLAIF

Pologne – PIAST AIF

Espagne – BSC AI

Factory

France – AI2F

Allemagne – JAIF

Allemagne –HammerHAI

Grèce – Pharos

Autriche – AI:AT

Bulgarie – BRAIN++

Luxembourg – L-AIF

Paperjam Experts Intelligence artificielle Contenus sponsorisés

Créer les conditions d’une bonne collaboration avec les machines

Christoph Schommer Université du Luxembourg

ChatGPT ou IA spécialisée: l’outil qui change vraiment tout

Christian Michel VISUA

Il est indispensable de pouvoir expliquer les choix de l’IA

Nicolas Vivarelli DEEP by POST Group

Intelligence arti cielle

Data: le carburant de l’IA

Audric Lhoas

Proximus NXT

Schwätzt AI Lëtzebuergesch?

Jordi Cabot Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST)

L’IA comme composante clé de la formation professionnelle du futur

Mélanie Archen & Pierre Gillet

Centre National de Formation Professionnelle Continue d’Esch-sur-Alzette

L’investissement dans l’IA peut contribuer au développement de nouveaux produits et services innovants, offrant ainsi de nouvelles perspectives de croissance économique.

Agents intelligents souverains : un enjeu clé

Fabrice Croiseaux InTech

Déployer l’IA en opérant les bons choix

Jérôme Girs

NSI Luxembourg

L’IA au service de l’information juridique

Marc-Olivier Lifrange Legitech

Paperjam Experts Sustainable Finance Contenus sponsorisés

Maximiser l’impact social et environnemental des investissements

Stephan Peters Accelerating Impact

Finance: les fonds verts à l’épreuve des faits

Enrico Benetto Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST)

Durabilité et marchés émergents

Marc Leemans DPAM

Sustainable Finance

La Commission européenne a fortement incité ces dernières années à l’intégration des facteurs ESG dans la finance de marchés, mais aussi dans l’économie réelle. Quels sont les principaux développements de la finance durable?

La finance durable en stagnation : un réaménagement nécessaire

Aurélie Dardenne Brucher Thieltgen & Partners

Finance durable: écoblanchiment et évolution de la réglementation

Ada Schmitt et Maren Stadler-Tjan Clifford Chance

Réglementation ESG 2025 : les principaux changements et ce à quoi on peut s’attendre

Irina Stoliarova et Marjorie André Loyens & Loeff

PAPERJAM 10×6

18:30 – 22:30

Kinepolis, Kirchberg

Key Takeaways from MIPIM 2025

Le MIPIM 2025 (10-14 mars, Cannes) abordera des thèmes majeurs : transformation économique de l’Europe, logement abordable, impact de l’IA sur l’immobilier, et investissements au Royaume-Uni. Il explorera aussi l’immobilier hôtelier et touristique et les infrastructures résilientes. Cette année, un focus sera placé sur les marchés immobiliers d’Europe centrale et orientale.

Avec la participation de

– Emna Rekik (Jones Lang LaSalle (JLL))

– Türkan Dagli (dagli+ atelier d’architecture)

– Marion Knaebel (KPMG Tax and Advisory Luxembourg)

– Raphael Xiol (Adelaer – Financial Architects in Real Estate)

– Michelle Friederici (OAI)

– Jean-Paul Scheuren (CIGDL)

– Cédric Kaison (BGL BNP Paribas)

– Yves Biwer (Agora & Cie)

– Marc Baertz (INOWAI)

– Shaaf Milani-Nia (Ville de Luxembourg) Inscription sur

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Chers membres,

Ce printemps, le Paperjam Club vous donne rendez-vous pour trois événements clés, conçus pour nourrir votre ré exion, stimuler des débats de fond et ouvrir de nouvelles perspectives.

Le 23 avril, le Paperjam 10x6 | Key Takeaways from Mipim 2025 explorera l’impact de l’IA sur l’immobilier, la crise du logement et les nouveaux modèles d’investissement en Europe. Dix interventions percutantes vous aideront à décrypter les tendances du salon international de l’immobilier.

Le 14 mai, la Paperjam x Business Schools Alumni | Panel Discussion s’interrogera sur les compétences essentielles des décideurs : vision stratégique, agilité, intelligence émotionnelle… Des alumni de grandes écoles (Bocconi, HEC Liège, EDHEC, LSE) partageront leurs parcours et apprentissages.

Le 20 mai, à l’occasion des 25 ans de Paperjam, le Paperjam 10x6 | Entrepreneurs and Private Capital abordera l’avenir des entreprises luxembourgeoises. Transmission, expansion, nancement : des experts et entrepreneurs viendront partager leurs solutions pour naviguer dans un environnement économique en transformation.

Trois événements, trois opportunités d’élargir votre perspective et de façonner activement l’avenir économique du Luxembourg. Inscrivez-vous dès maintenant !

Au plaisir de vous y retrouver.

À très bientôt,

“ We need to x the system.”
ANDREEA MONNAT Fonds National de la Recherche (FNR)
« Se donner confiance dans sa légitimité et son authenticité. »

MARIE-ADÉLAÏDE

LECLERCQ-OLHAGARAY

1 Aïssata Coulibaly (Deloitte), Davide Dragoni (BNP Paribas), Miao Wang (A&O Shearman), Emmanuel Rogy (Cube Infrastructure Managers) et Sylvain Barrette (Maison Moderne)

2 Andy Schleck (Andy Schleck Cycles)

3 Olivier Dauvister (Reka)

4 Steve Deneef (Eltrona)

5 Zlate Kovilski et Zarko Bojcovski (Foyer)

6 Anne-Marie Arens (Independent), Philipp Von Restorff (ILA) et Joanna Grodecki (Luxembourg for Finance).

Le Club en 4 chiffres

1.800

C’est le nombre d’entreprises membres qui composent le premier club d’affaires du Luxembourg.

22.000

C’est le nombre de personnes qui font partie de la communauté active du Paperjam Club et avec lesquelles vous aurez l’opportunité d’interagir.

100

C’est le nombre d’événements où chaque membre pourra puiser de l’inspiration sur scène ou lors du contact direct avec d’autres membres.

150

C’est le nombre de modules de formations ouvertes à l’ensemble des salariés des entreprises membres.

Devenez membre

Le Paperjam Club est ouvert à toutes les entreprises, les institutions luxembourgeoises et de la Grande Région, quels que soient leur secteur d’activité et leur taille.

7 Thierry Labro (Paperjam), Gilles Feith (Luxair), Margaux Cristini (Moxy Luxembourg), Yuriko Backes (Ministère de la Mobilité et des Travaux publics), Alexander Flassak (Lux-Airport), Camille Thevelin (Jetfly) et Laurent Mosar (Député et Échevin)

8 Gianni Pietrangelo (Travel Pro American Express GBT) et Carlo Thelen (Chambre de Commerce du Grand-Duché de Luxembourg).

9 Pedro Castilho (Verbalius), Nicole Avez-Nana (African Business Accelerator), Christine Theodorovics (Baloise), Andreea Monnat (FNR), Daniela Clara Moraru (Languages.lu / Group Moraru SARL), Carine Feipel (Etude Carine Feipel), Agnieszka Zajac (Odgers Berndtson), Alexa Ballmann (Instituts de beauté Alexa Ballmann/ FDA), Marina Andrieu (Wide Andco SIS), Marie-Adélaïde Leclercq-Olhagaray (What I mean), Claudia Eustergerling (Claudia Eustergerling Design) et Stéphanie Kitoskis (Paperjam Club)

10 Franck Marchand (Foyer), Gregory Vandendael, Anne Le Moigne (La Tarte Fine), Benji Kontz (Arnold Kontz Group), Grégoire Huret (PWC Luxembourg), Alexandra Kahn (Chocolaterie Genaveh), Bob Kneip (Kneip Management) et Thierry Labro (Maison Moderne)

11 Cyrille Horper (Apollo Strategists), Virginie Ducommun (Campus Contern), Françoise Frieden (Luxtram), Anita Baum et Myriam Hengesch (LSC360)

12 Ken Dechaize (Police Grand-Ducale), Rebecca Pecnik et Maria Machado (Lux-Airport)

13 Zach Traer (All eyes on me), Réjane Pepek (Foyer) et Nicolas Speeckaert (All eyes on me)

Agenda Avr.-Mai.

ACADEMYSOCIALTALKS, SHOWS & AWARD

01.04

Consolidez et challengez vos compétences en vente consultative Advanced Trainings

02.04

Scaling Up: Les bonnes personnes aux bons endroits Webinar

03.04

Gen AI Bootcamps | Paperjam Academy x HUB Institute Finance/Risque

08.04

Journée de workshops

06.05

Journée de workshops

07.05

Gen AI Bootcamps | Paperjam Academy x HUB Institute Juridique

14.05

Business Mentoring

Emotional intelligence and leadership Webinar

Consulter le programme et s’enregistrer

01.04

Les oeuvres illicites sur le marché de l’art, les faux et les techniques de vérification de l’authenticité Art & Culture

04.04

Thank-God-It’s-Friday: Entrepreneurs (Under 50 FTEs) Lunch TGIF

24.04

Lunch Time Yoga for Busy People Sport & Well-being

Chocolate... (and Wine) Lovers Only Foodzilla Live Lead Partner : Genaveh SOLD OUT

25.04

Thank-God-it’s-Friday : Leadership Lunch TGIF

30.04

Gast Waltzing & Luxembourg Philharmonic – What a Wonderful World Art & Culture

08.05

“Urlicht Primal Light” of Circa & Franui Art & Culture

13.05

Leadership & Entrepreneurship Off the record

15.05

Paperjam’s Spring Winetasting X Domaine Claude Bentz X Jana Degrott Tasting

23.04 18:30 – 21:30 PAPERJAM 10�6

Key Takeaways from MIPIM 2025

Lieu : Kinepolis Kirchberg

Langue de l’événement : English, Français

Avec la participation de : Mot d’introduction : Monsieur le Ministre du Logement et de l’Aménagement du Territoire, Claude Meisch, Emna Rekik (JLL), Türkan Dagli (dagli+ atelier d’architecture), Marion Knaebel (KPMG Tax and Advisory Luxembourg), Raphael Xiol (Adelaer – Financial Architects in Real Estate), Michelle Friederici (OAI), Jean-Paul Scheuren (CIGDL), Cédric Kaison (BGL BNP Paribas), Yves Biwer (Agora & Cie), Marc Baertz (Inowai), Shaaf Milani-Nia (Ville de Luxembourg)

14.05 18:30 – 21:30

Paperjam × Business Schools Alumni Panel

Discussion

Lieu : Luxembourg-ville

Langue de l’événement : English, Français

Dans un environnement économique en continuelle transformation, le rôle du leader évolue sans cesse. Le Paperjam Club vous convie à une discussion exclusive entre alumni de grandes écoles de commerce. Issus de différents secteurs et dotés d’expériences variées, nos intervenants partageront leur vision des nouveaux enjeux du leadership et des compétences clés pour piloter la croissance dans un monde en mutation.

20.05 18:30 – 22:30 PAPERJAM 10�6

Entrepreneurs and Private Capital

Lieu : Kinepolis Kirchberg

Langue de l’événement : English, Français

Avec la participation de : Tülin Tokatli (Pitch Me First), Christophe Bianco (33N Ventures), Arthur Junges (Spear), Philippe Linster (House of Startups), Lily Wang (Expon Capital), Michel Rzonzef (LBAN – Luxembourg Business Angel Network), Dr. Tahereh Pazouki (Magrid Learning Solution), Owen Reynolds (Teklas Ventures) et Sarah Stein (EIF).

FRIDAY

JULY 11th, 2025

Across the city’s best terraces

READY FOR THE ULTIMATE EXPAT RALLY?

Discover Luxembourg in 10 epic stops, 10 vibrant terraces such as Amore, Bazaar, Mesa Verde, Tube Bar, Urban, Wëllem, and endless fun!

Connect with the community, explore the city, and collect visas at each stop in your Paperjam Passport!

Games, challenges, and surprises await at every stop! Collect as many visas as possible to win incredible prizes and join 5,000+ participants for an event filled with laughter, discovery, and connection.

PAPERJAM Welcome to

Benoit Potdevin, l’insatiable

C’est un parcours au long cours que mène Benoit Potdevin avec le Domaine de la Klauss. Chef du restaurant Le K depuis 2017, cet insatiable passionné de gastronomie a fait progresser sa cuisine jusqu’à décrocher l’étoile en 2024.

Il faut patienter six mois

pour

Originaire de Metz, Benoit Potdevin a commencé sa formation au Lycée hôtelier, puis est passé par La Citadelle à Metz, La Grande Cascade à Paris, Le Château d’Adomenil, avant de prendre la direction du soleil à Agde, où il décroche un Bib Gourmand, puis à Garons au Restaurant Alexandre (2 étoiles). Lorsque sa femme tombe enceinte, il décide de revenir dans l’est. Il rencontre Alexandre Keff fin 2016, propriétaire du Domaine de la Klauss qui vient d’ouvrir, et lance avec lui le restaurant de l’hôtel, Le K, en janvier 2017. « Au début, la cuisine était bistronomique, avec des produits locaux, sans trop de tracas, et surtout l’envie de procurer du plaisir. » Mais l’enthousiasme des clients l’a poussé à aller plus loin, jusqu’à finalement servir une cuisine gastronomique et décrocher sa première étoile l’année dernière. Sa cuisine ? Classique, française, qui joue volontiers avec l’acidité, mais reste toujours gourmande, dépassant rarement trois produits dans l’assiette. Il aime aussi faire intervenir le service en salle, pour verser une sauce ou râper une truffe… Une interaction qui crée une convivialité et participe à la

notion de partage, essentielle : les apéritifs sont servis au milieu de la table, le pain est proposé en petite miche à rompre. Le local et le végétal occupent évidemment une place importante. Le chef n’hésite pas à proposer un même légume sous différentes formes : en ce moment, au menu, aux côtés de la Saint-Jacques, le topinambour est travaillé en compressé, praliné, chips et purée. Différentes textures pour une découverte multiple d’un même produit. S’il s’avoue volontiers têtu et travailleur acharné, Benoit Potdevin aime quand même que ce soit chill en cuisine. Pour cela, il parle avec ses équipes, anticipe au maximum et travaille aussi parfois en musique. « Je veux montrer aux plus jeunes que rigueur et bonne humeur ne sont pas incompatibles », soutient le chef, qui ne chôme pas puisqu’en plus de la Klauss, il est aussi chef au Domaine de Montagne, seconde adresse d’Alexandre Keff, et vient de racheter Aux Trois Capitaines, « un resto de copains, tout simple », où sa femme Anaïs est à la barre.

Le K, 2 Impasse du Klaussberg, 57480 Montenach (France)

Photos
Le K La Petite
Épicerie, Gentle, Odum, Les Nii, La Villa Pétrusse, Focaciao, E.A.T. et Shutterstock
Journaliste CÉLINE COUBRAY
actuellement
découvrir la cuisine du chef Potdevin au restaurant Le K un samedi soir.

Lesbonnes nouvelles

HELLO CITY CONCORDE

POUR LA PETITE ÉPICERIE

La Petite Épicerie – qui porte bien son nom – a déménagé, en emportant dans son sillage la clé de son succès : une belle sélection de produits fins, d’excellente qualité, choisis pour satisfaire une clientèle exigeante. On adore.

80, route de Longwy, Bertrange

THE NEW COFFEE TO BE

AU GENTLE

Si les co ee shops pullulent à Luxembourg, trouver son élément di érenciant reste un vrai défi, brillamment relevé pour Gentle et son o re locale : café Jolt Co ee Roasters, toasties élaborés avec du pain de Au Pain de Mary, pâtisseries maison, et cadre doux et minimaliste, easy going

240, route d’Esch, Luxembourg (Gasperich)

L’AFRIQUE ET SES SAVEURS

À L’ODUM

La cuisine africaine a le vent en poupe. En témoigne l’ouverture d’Odum par le chef Bogdan Ion en collaboration avec Kenneth Agu, qui y sert une cuisine fusion, d’influences nigériane, sénégalaise, guinéenne et ghanéenne. La cuisine est savoureuse, l’ambiance propice à s’enjailler.

34, rue du Curé, Luxembourg (Ville-Haute)

LE GOÛT SUCRÉ DU JAPON

CHEZ LES NII

Keisuke Nii met à l’honneur la pâtisserie japonaise, cette tradition méconnue en Occident, dans sa boutique. Sur le comptoir, gâteaux, viennoiseries revisitées et biscuits se marient au matcha, au sésame noir ou au yuzu. Et pour les amateurs de sandos, le fameux pain de mie japonais est au rendez-vous.

120, Av. du Dix Septembre, Luxembourg (Belair)

UN PEU D’AFRIQUE DE L’EST À ESCH

CHEZ E.A.T

C’est une véritable immersion dans les saveurs d’Afrique de l’Est que vous propose E.A.T (East African Taste). Avec une carte mettant en valeur des plats authentiques et savoureux, l’endroit séduit par ses influences éthiopiennes, kényanes et tanzaniennes. Une adresse parfaite cette cuisine spicy et chaleureuse.

36, avenue de la Gare, Esch-sur-Alzette

CHANTEZ

MAINTENANT !

AU CARIBOU KARAOKÉ

En lieu et place de l’ancienne librairie Alinéa, Caribou Karaoké prendra ses quartiers aux premiers jours du printemps. Pas de tromperie sur la marchandise, c’est bien de pousser la chansonnette dont il s’agira, dans une ambiance conviviale, autour d’un (ou plusieurs) verre(s).

5, rue Beaumont, Luxembourg (Ville-Haute)

ELLE OUVRIRA SES PORTES EN JUIN

LA VILLA PÉTRUSSE

Signée Tristan Auer, la Villa Pétrusse parachève ses derniers emménagements. A ilié Relais & Châteaux, l’établissement abritera 22 chambres et suites, et surtout un restaurant gastronomique dont la DA a été confiée au chef Kim de Dood qui proposera une carte à la croisée du Luxembourg et de l’Asie.

1, Avenue Marie-Thérèse, Luxembourg (Ville-Haute)

NOUVELLE ARRIVÉE À BELVAL

LE FOCACIAO

À deux pas de la Rockhal, nul doute que cette adresse va trouver son public, à la faveur d’une carte de street food italienne alléchante. À la carte, des focaccias, naturalmente, des plus tradis aux plus folles, mais également de généreux desserts.

12, avenue du Rock’n’Roll, Esch-Belval

Laliste du mois

Saines nourritures

Avec le retour des beaux jours, votre appétence légendaire pour la raclette a cédé sa place à des envies de nourriture saine ? Ça tombe plutôt bien, car nous vous avons mitonné une petite sélection healthy et vraiment cool.

Onda

Végétale et bio, la cuisine de Onda est de celles qui nourrissent le corps, l’âme et le cœur. Coup de cœur pour les pâtisseries ultra gourmandes à déguster accompagnées d’une boisson aux adaptogènes. Le plus : on peut y booker une consultation de nutrition pour aller vraiment vers un mieux manger au quotidien.

43, rue Goethe, Luxembourg (Gare)

Reed

On ra ole de cette adresse dont les plats flirtent avec la comfort food, mais dans des recettes toujours fraîches et saines, élaborées à partir d’ingrédients premium. Crush pour le banh mi

burger, ultra parfumé, ou le durum, assez blu ant. Une sélection de desserts achèvera de combler votre gourmandise.

25A, boulevard Royal, Luxembourg (Centre-ville)

Cocottes

Valeur sûre qu’on ne présente plus avec ses nombreux points de vente à travers le pays, Cocottes est la meilleure alternative pour un lunch healthy entre midi et deux, à la faveur d’une o re ultra variée, entre sandwiches, salades ou plats toujours savoureux, cuisinés avec amour et respect des saisons.

www.cocottes.lu pour consulter toutes les adresses

Ready Co ee Shop

Adresse cosy où l’on aime s’attarder avec son laptop devant un peanut butter latte fumant et son iconique superbowl, à la carte depuis son ouverture. À goûter aussi, leurs gaufres et pancakes en mode brunch. Une belle sélection de gâteaux complète l’o re, parce que même en sèche, il faut toujours savoir se faire plaisir ! Mention spéciale pour le service, toujours avec le sourire.

35, rue du Bois, Luxembourg (Limpertsberg)

Florence

Si l’adresse ravit les amateurs de café de spécialité, grâce à sa sélection de grains ultra pointue, elle plaît tout autant aux aficionados du bien-manger. On aime la carte courte, qui change au gré des saisons et des inspirations avec, toujours, des classiques healhty, à l’instar des granola bowls. Mention spéciale pour le cadre si bobo, si chic.

74, rue d’Anvers, Luxembourg (Gare)

Cereal Lovers

Bagels et bowls élaborés à partir d’ingrédients frais, croque gluten free, toujours avec une déclinaison veggie, cookies XXL – dont un lavande-citron qui, à lui seul, mérite qu’on s’y attarde – et un excellent café : l’adresse est un repaire de gourmandises saines. Mention spéciale pour les healhty bars, parfaites après sa séance ou juste pour le plaisir. 11C, place du Théâtre, Luxembourg

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Que faire en avril Afterwork

Le printemps 2025 s’annonce éclectique et tonitruant au Luxembourg avec une programmation tous azimuts : festivals, concerts et soirées thématiques.

Festival Out of the Crowd 2025, édition 2025

Le festival Out of the Crowd vous donne rendez-vous à la Kulturfabrik pour une soirée inoubliable avec une programmation explosive : Karate, Los Bitchos, Deadletter, Bambara, Delta Sleep, Big/ Brave, et bien d’autres. Plongez dans une atmosphère électrique où les sonorités post-punk, indie et shoegaze s’entremêlent dans un cadre unique. En plus des concerts, profitez de stands de vinyles et d’une o re de restauration végane et végétarienne.

Kulturfabrik, 116, rue de Luxembourg, Esch-sur-Alzette, le samedi 19 avril, à partir de 15 h

Season Opening au Schluechthaus

Le lancement de la saison au Schluechthaus s’annonce vibrant et immersif, avec deux jours de festivités pour découvrir des performances musicales et artistiques au cœur du skate park, entre concerts en plein air, exposition, gra iti et DJing, ponctués de performances live et DJ sets interactifs…

Schluechthaus, 5, rue de l’Abattoir, Luxembourg (Hollerich), les 30 et 31 mars, de 11 h à 17 h

Sky Immersive Electronic Music au

Encore Luxembourg

Une nuit immersive au rythme de la musique électronique. Vivez une expérience sensorielle unique alliant des beats hypnotiques à des projections visuelles envoûtantes. La programmation complète reste à venir, alors restez à l’a ût !

Encore, 41, rue de Bouillon, Luxembourg (Hollerich), le samedi 5 avril, à partir de 23 h

Queer Choir Luxembourg au Rainbow Center

Un chœur inclusif pour chanter la diversité ! Rejoignez le Queer Choir Luxembourg et participez à la relance de ce projet musical fédérateur. Que vous soyez chanteur aguerri ou amateur enthousiaste, venez partager votre passion dans une ambiance chaleureuse et bienveillante. Au programme : pop, chanson, folk et swing !

Rainbow Center, 19, rue du SaintEsprit, Luxembourg (ville haute), le jeudi 10 avril, de 19 h à 20 h 30

LNA Discovery Night #3

Découvrez la troisième soirée de la saison des désormais iconiques Luxembourg Nightlife Awards : entre mixologie innovante et ambiance tout feu tout flamme, venez éprouver le talent des bartenders à qui il incombera de réaliser des cocktails de folie avec un ingrédient mystère.

Come à la Maison, 1, rue Nicolas van Werveke, Luxembourg (Hollerich), le lundi 31 mars, à partir de 18 h 30

Karaoké Sunday au Letz Boys

Pour lutter contre le blues du dimanche soir, rien de tel qu’une petite soirée karaoké, dans une ambiance festive et bienveillante, où tout peut arriver ! Prenez le mic’ et laissez s’exprimer l’ampleur de votre talent !

Letz Boys, 60, Grand-Rue, Luxembourg (ville haute), le dimanche 13 avril, de 17 h à 22 h

PAPERJAM 10×6

18:30 – 22:30

Kinepolis, Kirchberg

Talents

Le Paperjam 10×6 – Talents explorera les mutations profondes du monde du travail. IA et recrutement, marque employeur, expérience collaborateur : comment attirer et fidéliser les talents d’aujourd’hui ?

Avec la montée du travail hybride, l’essor des contrats plus flexibles et la quête de sens et d’équilibre, les entreprises doivent repenser leurs modèles. Diversité, formation continue, bien-être et agilité deviennent clés.

Agenda – 18:30

Welcome Cocktail – 19:00

Show – 20:30 −2 1:30

Networking

Walking Cocktail

Ma recette

Rigatoni ricotta citron et artichauts

C’est simple, convivial et familial, comme l’est la cuisine italienne, et parfait pour les soirs de semaine qui invitent à une recette rapide et goûteuse.

Marine Profeta

Ingrédients

Pour 4 personnes

• 500 g de rigatoni

• 400 g de ricotta

• Le zeste de 2 citrons jaunes bio et le jus d’un citron jaune

• Une boîte d’artichauts italiens à l’huile d’olive

• Du pecorino

• De la menthe fraîche

• Sel et poivre

À servir avec un bon verre d’Asti

Instructions

Zester un citron bio et une fois que l’eau des pâtes se met à bouillir, ajouter les zestes, et les pâtes.

Prendre une belle ricotta et la mélanger avec du jus de citron, du zeste de citron bio, du pecorino fraîchement râpé et les artichauts italiens à l’huile.

Transférer dans une poêle, ajouter un peu d’eau de cuisson des pâtes et mélanger le tout pour obtenir une crème fondante.

Quand les rigatoni sont al dente, les mettre dans la poêle et les mélanger à la sauce.

Bien mélanger puis dresser sur une jolie assiette avec un peu de menthe fraîche.

Fondatrice de Brune, agence d’influence spécialisée en marketing digital. Ses origines italiennes se ressentent jusque dans sa cuisine, avec cette recette qui est aussi un hommage à sa grand-mère.

jusque dans sa cuisine, BESOIN D’IDÉES DE RECET�ES ?

Culture

Les immanquables du mois

Tous les mois, Paperjam sélectionne les événements à ne pas rater de la scène culturelle luxembourgeoise.

Œuvre polymorphe

Wolfgang Müller est artiste, musicien et auteur. Cette exposition est la première d’envergure hors d’Allemagne qui réunit des œuvres importantes de toute sa carrière, allant de son groupe d’art punk à ses activités de « scientifique du malentendu ».

À la Konschthal, du 29 mars au 22 juin

Orgue exceptionnel

Pour découvrir l’orgue Schuke de la Philharmonie comme jamais vous ne l’avez entendu, il faut venir à ce concert de Cameron Carpenter. Cet « enfant terrible » s’empare de son instrument de manière très personnelle et propose un programme qui lui ressemble avec, entre autres, un arrangement pour Les Tableaux d’une exposition de Moussorgski.

À la Philharmonie, le 28 avril à 19 h 30

Puissance de la danse

Le chorégraphe Josef Nadj revient avec Full Moon, une pièce pour sept danseurs où il convoque la figure de la marionnette et la force significative du masque pour se confronter aux rythmes et énergies de la nature et à la force de la tradition tout en rendant hommage à la composante dansée du jazz.

Au Grand Théâtre, les 3 et 4 avril à 20 h

Marc Lavoine en version symphonique

Grinçant et sans tabou

L’humoriste Alexandre Kominek fait passer sa tournée Bâtard sensible par Mondorf. C’est grinçant, sans tabou, souvent provocateur et déconstruit bien des stéréotypes avec un enchaînement de blagues sans pareil. Franchement drôle !

Au Casino 2000, le 4 avril à 20 h

À l’occasion des 40 ans de son tube ‘Elle a les yeux revolver’, l’un des plus célèbres chanteurs francophones reprend ses plus grands succès et se fait accompagner par l’orchestre symphonique de Thionville-Moselle pour une expérience musicale intense.

pour une expérience musicale intense.

PLUS DE CULTURE SUR

www.paperjam.lu

#BUSINES�

« Dans le cadre professionnel, je privilégie des tenues confortables, expressives, et alignées avec mes convictions. J’aime associer des pièces faites main à des trouvailles de seconde main, avec une attention particulière aux textures et aux coupes. »

Pantalon Seyens acheté en Corée du Sud lors d’un voyage avec mon fils, blouse vintage Pinor, veste en soie pièce unique botanical printing hand made par Cape Jade achetée lors d’une exposition au Luxembourg, chaussures faites main,  Nicay acheté à Trèves, pelle Luga

« Quand je suis invitée à un gala, j’aime composer des silhouettes singulières, souvent en associant des pièces artisanales ou anciennes à des créations de créateurs indépendants. Même si j’achète beaucoup en seconde main, j’aime les belles pièces, et j’ai parfois fait quelques folies, mais ce sont toujours des pièces que j’ai portées des milliers de fois ! »

Jupe faite main Cristina Pogaci achetée sur le marché à Lausanne, blouse Fleurs Hofman Kopenhagen, veste noire Esprit –une pièce que j’adore depuis 15 ans et achetée à Berlin et chaussures Cras

« Même en mode détente, je reste fidèle à mon goût pour les pièces libres, décalées et faciles à vivre. Ce qui compte, c’est le mouvement, la légèreté, l’aisance. »

Combinaison Odlon, trouvé en seconde main chez Humana Berlin, T-shirt et casquette Luga, baskets Polo achetées en seconde main, à Wilhelmshaven lors de vacances d’été et lunettes de soleil : Gucci

Dans le dressing

#AF�ERWORK #PARTY

« Une fois la journée terminée, j’aime m’amuser – encore plus – en jouant avec les couleurs et les contrastes. Le confort reste essentiel, mais j’ose davantage de fantaisie et d’accessoires joyeux. »

Robe Hache vintage chaussures Freelance vintage et sac vintage (tous achetés en seconde main au Luxembourg), lanières Luga

Ann Muller

Coordinatrice générale de la Luga et son style «artisanal, circulaire, joyeusement imparfait – et profondément vivant».

« Pour les soirées festives, j’aime les tissus texturés – je porte souvent une attention particulière aux matières – les couleurs franches, les volumes généreux, qui matchent avec ma silhouette. Je pioche souvent dans la seconde main, mais chaque pièce est choisie avec attention.»

Robe en matériel recyclé Stine Goya, boléro vintage acheté en seconde main, chaussettes et éventail Luga, chaussures vintage achetées en seconde main au Luxembourg

Montres

Bordeaux de rigueur

Le cadran bordeaux : la tendance de cette fin d’hiver, mêlant classique et audace. C’est aussi la couleur de la célébration du Nouvel An chinois et de l’entrée dans l’année du serpent de bois.

IWC Portofino

Automatic Phase de Lune 37 « Year of the Snake »

À l’occasion du Nouvel

An chinois, IWC Scha hausen met sur le marché une édition limitée à 500 exemplaires. Et pour célébrer un Nouvel An lunaire, quoi de mieux qu’une complication phase de Lune ? Le détail qui tue : une masse oscillante finement sculptée en forme de serpent, plaqué or et visible à travers un fond en verre saphir.

10.250 euros

Raymond Weil Millésime Infinite

Burgundy

H. Moser & Cie

Pioneer

Tourbillon

Burgundy

Cadran bordeaux toujours, mais cette fois en laque transparente, enchâssé dans un boîtier de 40 mm en or rose et rehaussé d’un tourbillon avec pont squeletté : voilà la contribution de la manufacture à la tendance du moment. Le calibre automatique HMC 805 à tourbillon volant muni d’un double spiral o re une réserve de marche de trois jours.

63.500 euros

La manufacture indépendante fondée en 1976 lance, à l’occasion du Nouvel An chinois, une édition limitée à 88 pièces. Au menu, boîtier en acier de 39 mm, saphir double face antireflets, un cadran rouge bordeaux profond, le tout rehaussé par un bracelet en cuir de veau assorti. Côté mécanique, le garde-temps est animé par le mouvement automatique RW4200, o rant une réserve de marche de 41 heures.

1.695 euros

Panerai Luminor Due PAM01539

Longines

Conquest

Heritage Year of the Snake

Longines s’est associée avec l’artiste chinois Wu

Jian’an afin de créer une édition spéciale limitée à 2.025 exemplaires fêtant l’année du serpent de bois. Au verso de la montre, on trouve un serpent tenant dans sa bouche un champignon Lingzhi, symbole de longévité et de continuité, un motif puisé dans un conte chinois emblématique.

3.350 euros

Panerai complète sa gamme Luminor Due avec un modèle acier au cadran bordeaux dégradé. La nouveauté, c’est un bracelet acier entièrement repensé, inspiré des courbes du protège-couronne emblématique de la maison et qui alterne surfaces polies et brossées, créant un jeu de textures qui sublime l’esthétique de la montre.

7.400 euros

Le Régulateur

Louis Erard X

Sylvie Fleury

Dans un régulateur, les aiguilles des heures, des minutes et des secondes disposent chacune de leur axe et de leur cadran. La manufacture et l’artiste Sylvie Fleury présentent une réinterprétation haute en couleur inspirée par les palettes de maquillage, dans un boîtier de 39 mm de diamètre en acier PVD noir. Édition limitée à 178 unités.

4.150 euros

Photos
IWC, Raymond Weil, Longines, H. Moser & Cie, Panerai et Louis Erard
Journaliste MARC FASSONE

Francis Gasparotto Consolidez et challengez vos compétences en vente consultative

AVR. 01.04.2025

MAI. 15.05.2025

ACADEMY PREMIUM WHAT’S

Yves Lahaye La conduite du changement

MAI. 15.05.2025

Christopher Frères Devenir un expert du management

MAI. 15.05.2025

Pedro Castilho Maîtriser l’art de la prise de parole en public

MAI. 15.05.2025 JUN. 04.06.2025

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Les coups de cœur de Christoph Lang

Cyborg (2015)

Karim Rashid - Martinelli Luce

« J’adore le design de la lampe à la fois futuriste et organique, avec des lignes minimalistes. Un objet biomorphique, presque extraterrestre. »

Bauhaus Sofa (circa 1930)

Hynek Gottwald

« Le canapé Bauhaus me rappelle Berlin réunie au début de ma carrière, quand on les trouvait bradés aux brocantes de Friedrichshain.  »

Christoph Lang

Responsable du studio luxembourgeois d’ArtBuild Architects depuis janvier 2025. Ce passionné du design épuré s’attache à intégrer les principes de durabilité dans l’architecture et le design, combinant esthétique, éthique et fonctionnalité.

Youn (2023)

Ligre - Relvãokellermann

« Cette machine à café m’impressionne par son alliage de design épuré et de performance, o rant un expresso riche et une utilisation intuitive. »

Click (2015)

Henrik Pedersen - Houe

« Cette collection de meubles allie audace, légèreté et élégance, créant une invitation à la détente et au plaisir dans le jardin. »

Eiermann E1 (1953)

Egon Eiermann - Richard Lampert

« Ce meuble au design éternel m’accompagne depuis le début de mes études. Un incontournable, alliant style intemporel et fonctionnalité. »

Photos
Bénédicte Maindiaux, Ligre, Martinelli Luce, Richard Lampert, Hynek Gottwald et Houe

Hors des sentiers battus Drive

Renault prend la balle au bond

L’utilitaire qui cache bien son jeu La coréenne KGM a présenté le Torres EVX Van, utilitaire 100 % électrique au co re qui a une charge utile de 420 kilos. À partir de 47.490 euros, TVA comprise, et à destination des entreprises.

Premier pick-up 100 % électrique et 4X4 Maxus a lancé l’eTerron 9, pick-up électrique de 442 ch et un couple de 700 Nm, capable de passer de 0 à 100 km/h en 5“8 et avec une capacité de remorquage de 3,5 tonnes au maximum. Sa batterie de 120,2 kWh o re une autonomie de 430 km et un 20 %-80 % de charge en 42 minutes, utile compte tenu de sa consommation, 26,7 kWh aux cent kilomètres. Un beau bébé à partir de 73.008 euros TVA comprise.

Renault a commencé à commercialiser, depuis le 6 mars pour ceux qui avaient un « coupe file » de réservation, sa série spéciale Renault 5 E-Tech electric Roland-Garros, qui reprend les codes d’une autre marque française il y a quelques années. Carrosserie gris schiste satin, décor en « Croix de Saint-André » en référence au stade Roland-Garros, levier de vitesse e-pop shifter comme le grip des raquettes de tennis ou encore un tapis de charge à induction couleur terre battue. Sous le capot, une batterie de 52 kWh qui garantit 420 km d’autonomie, de quoi… sortir des sentiers battus. À partir de 35.197 euros.

Première image de l’Alpine A390

Le futur sport fastback, deuxième modèle du Dream Garage d’Alpine, l’A390, 100% électrique et à cinq place, sera présenté le 27 mai à Dieppe. Mais la marque a dévoilé une première image teintée de mystère.

ÉDITION AVRIL 2025

Rédaction

Téléphone 20 70 70 E-mail press@paperjam.lu

RÉDACTEUR EN CHEF PAPERJAM

Thierry Labro (-105)

SECRÉTAIRE DE RÉDACTION PAPERJAM

Jennifer Graglia (-108)

ASSISTANT EDITOR DELANO

Lydia Linna (-165)

POLITIQUE ET INSTITUTIONS

Marc Fassone (-157), Ioanna Schimizzi (-120)

ENTREPRISES ET STRATÉGIES

Maëlle Hamma (-125), Hugo Hirsch (-126), Guillaume Meyer (-116), Rebeca Suay (-123), Pierre Théobald (-319)

FINANCE

Sylvain Barrette (-153), Kangkan Halder (-150), Jeffrey Palms (-156)

LIFESTYLE ET VIE PRATIQUE

Céline Coubray (-162)

JOURNALISTE / COMMUNITY MANAGER

Emilio Naud (-124)

PAPERJAM BIBLE BIOGRAPHIES ET DATA

Sarah Mersch-Macri (-181)

Jezabel Scolastici (-183)

JOURNALISTES / WEBPUBLISHERS

Didier Hiégel, Sarah Lambolez, Manon Méral

CONTRIBUTEURS

Sarah Braun

PHOTOGRAPHES

Fabian Frinzel, Nader Ghavami, Eva Krins, Olivier Rolfe, Hervé Thouroude

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION

Mike Koedinger

RÉDACTEUR EN CHEF

Thierry Labro

COUVERTURE

Serge Ricco (direction artistique)

Brand Studio

Téléphone 20 70 70-300

E-mail brandstudio@maisonmoderne.com

HEAD OF MEDIA ADVISOR

Francis Gasparotto

CLIENT MEDIA OPERATIONS SENIOR OFFICER

Céline Bayle (-303)

CONSEILLERS MÉDIA

Aïssa Abeid (-315)

Tenzing Bhutia (-210)

Laurie Cros (-310)

Géraldine Gij (-307)

Mélanie Juredieu (-317)

Marie Leclercq (-312)

Jean-Michel Losson (-418)

Jean-Claude Negri (-314)

Aline Puget (-323)

HEAD OF CLUB SALES

Virginie Laurent (-322)

STUDIO MANAGER

Sandrine Papadopoulos

MISE EN PAGE

Elina Luzerne (coordination), Sara Piantoni (Clubletter)

Éditeur

www.maisonmoderne.com

Téléphone 20 70 70

E-mail publishing@maisonmoderne.com

PRÉSIDENT

Hugues Delcourt

FONDATEUR, CEO ET DIRECTEUR PUBLISHING HOUSE

Mike Koedinger COO

Etienne Velasti

HEAD OF MEDIA ADVISOR

Francis Gasparotto

DIRECTOR BUSINESS CLUB

Michel Grevesse-Sovet

HEAD OF IT

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DRH

Nathalie Bourdeau

RESPONSABLE ADMINISTRATIVE

Sylvia Leplang

RESPONSABLE DIFFUSION

Quentin Marenic

Pour contacter nos collaborateurs

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Axendix, l’IT mise au niveau des PME

Après dix ans de « sales » classique, Samuel Kubiak a décidé de prendre son destin en main et de créer sa propre entreprise de services informatiques. Avec une idée et des valeurs, loin des big players.

Quelle est votre vision d’entrepreneur ?

J’étais head of sales, avec un super package, une belle voiture de fonction… Tout allait bien. Mais j’avais aussi une véritable vision d’entrepreneur. Mon objectif est clair : bâtir une entreprise d’une vingtaine de personnes d’ici cinq ans, en fournissant des services de qualité. Je ne cherche pas à atteindre 3 millions d’euros de chi re d’a aires d’ici n 2025. J’ai 35 ans, un enfant de 2 ans et demi, ma femme s’est lancée en indépendante dans le marketing il y a un an, et j’ai une maison à Luxembourg. Ce n’est pas une aventure où, si je rate, je repars immédiatement sur un autre projet.

Il y a aussi un côté « green » ? Oui. Même si on m’a mis en garde sur le greenwashing. Je trouve ça dommage. Si quelqu’un roule en Lamborghini Urus et ne dit rien sur le green, personne ne lui fera de remarques. Mais dès qu’on essaie de faire un petit geste, on se fait critiquer.

Où est votre élément di érenciateur ?

J’ai une vraie compréhension des besoins en tant qu’utilisateur, et c’est ça que je cherche chez mes clients.

L’idée, c’est de proposer des services informatiques dans une o re compréhensible, sur mesure et de bon sens. Au lieu de facturer notre support en régie ou en prepaid hours, on propose un modèle basé sur un abonnement récurrent, avec un tarif xe par utilisateur et par mois. Cela permet aux entreprises de béné cier d’un support illimité, de calculer leur TCO très facilement et de maîtriser leur budget. Notre intérêt, c’est justement d’éviter les interventions.

L’arrivée de Microsoft au Luxembourg en 2026, pourquoi est-ce une opportunité pour vous ? Parce qu’aujourd’hui, une PME a trois préoccupations majeures : son total cost of ownership, la business continuity et la protection des données, qui inclut aussi la question de la souveraineté.

Nous sommes largement certi és sur tous les produits Microsoft, donc nous avons une préférence pour leur cloud public.

« Bâtir une entreprise d’une vingtaine de personnes d’ici cinq ans. »

POURQUOI AXENDIX

« Je voulais absolument une montagne dans le nom, parce que j’adore le trek. Pour moi, la montagne symbolise l’accomplissement, la croissance. Je suis parti du mot “ascension”, on a cherché… et comme pour obtenir un domaine, il faut parfois jouer un peu comme au Scrabble, on a abouti à Axendix. »

AXENDIX

Fondateur

Fondée début janvier 2025 par Samuel Kubiak Employés

3 – 4 avant l’été

Serious fact : deux tiers des ordinateurs vendus à des clients sont des reconditionnés, grâce à un accord de refurbishing

BEAUTÉ Révélez votre

Gamme Skin EssentiA®

Une peau éclatante et visiblement saine dépend de niveaux optimaux de vitamine A. La gamme Skin EssentiA® associe de puissants nutriments essentiels, dont des vitamines, pour compenser les pertes de la peau et lui apporter la juste quantité de vitamine A. En restaurant son équilibre naturel, elle révèle toute sa beauté.

La solution patrimoniale luxembourgeoise

Grâce aux contrats d’assurance-vie et de capitalisation de la gamme Lifinity Europe, les équipes d’AXA Wealth Europe proposent un accompagnement personnalisé et sur-mesure à leurs clients.

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