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NOVEMBRE 2016
ASSURANCE-VIE, VALEUR SÛRE Les règles du jeu ont changé, les cartes ont été rebattues, mais, au final, le modèle luxembourgeois d’assurance-vie reste l’atout maître.
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ÉDITO
Les défis s’enchaînent
JE AN-M I C HE L L A L I EU Journaliste Paperjam
S
ur une échelle de 1 à 10, notez le degré d’influence, faste ou néfaste, qu’auront ces enjeux sur votre business au cours des prochains mois : Brexit, taux bas, contraintes réglementaires, fintech, échange automatique. Des mots qui reviennent de manière récurrente dans les débats, parfois jusqu’à l’overdose, mais jamais de manière abusive. Le monde de l’assurance, comme celui de la banque ou des fonds d’investissement, poursuit un parcours heurté, de crise financière en clash politique ou révolution technologique. Non, la vie d’assureur n’est pas un long fleuve tranquille. Depuis la crise de 2008, les éléments se sont enchaînés : nouvelles directives pour protéger consommateurs et investisseurs, réveil des États pour rapatrier une épargne qui, jusque-là, échappait à l’impôt, nouvelles exigences des jeunes générations en phase avec l’innovation technologique et, cerise sur le gâteau, retrait quasi programmé de la place financière londonienne de l’espace européen, aiguisant les appétits des autres centres financiers. Ça fait beaucoup. Néanmoins, l’assurance résiste. En s’adaptant
certes, mais le modèle luxembourgeois, nettoyé de ses excès, continue de séduire pas ses nombreux atouts, comme le souligne Jean-Marc Lefebvre, directeur adjoint chez DS Lux : « Les évolutions légales ont rendu toutes ses lettres de noblesse à l’assurance-vie » (page 36). Des propos rassurants, confortés par les chiffres qui prouvent qu’en dépit de variations saisonnières, le produit garde ses nombreux adeptes. Mais les assureurs, qui ont consacré des moyens importants ces dernières années à se mettre au ton des nouvelles dispositions européennes, sont conscients qu’à court ou moyen terme ils vont devoir se réinventer. Difficile en effet de continuer à offrir des produits à taux garanti avec des rendements qui flirtent avec le négatif. Au niveau de l’assurance-pension, les acteurs revendiquent d’ailleurs l’élargissement à de nouveaux produits qui permettent une meilleure répartition des risques. « Désormais, il faut prendre un risque acceptable pour toutes les parties », a pointé Steve Goedert, expert chez Swiss Life, expliquant que les salariés allaient devoir s’impliquer plus dans l’évolution de leur assurance-pension. Si les assureurs, après des années d’incertitudes mais de bonne préparation, ont abordé le régime Solvency II de manière relativement sereine, c’est désormais l’ère
des nouvelles technologies qu’ils vont devoir appréhender. Affichant un certain retard par rapport au monde bancaire, les assureurs prennent peu à peu conscience de l’émergence de nouveaux acteurs les défiant sur leur propre terrain avec des outils technologiques qui semblent répondre aux attentes des clients. Or, selon une étude récente de la société de consultance PwC (lire page 30), 43 % seulement des compagnies d’assurances interrogées ont intégré la dimension fintech/insurtech dans leur stratégie globale. « Le secteur doit aller de l’avant dans ce domaine », observe Claude Wirion, le directeur du Commissariat aux assurances, dans l’interview qu’il nous a consacrée (page 8). Même s’il ne croit pas à un assureur entièrement digitalisé, compte tenu de la complexité de nombreux produits. Enfin, l’annonce, le 29 juin dernier, par le groupe Foyer de la reprise de 100 % des actions d’International Wealth Insurer (Iwi), est le premier grand indice d’une vague de concentration dans le secteur afin de créer des acteurs de plus grande taille qui absorberont plus facilement les coûts, notamment réglementaires, et résisteront mieux à la concurrence qui s’accentue. De nouveaux dossiers à garder à l’œil qui pourraient remodeler le paysage de l’assurance dans les prochaines années.
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SOMMAIRE
Novembre 2016 — Supplément — Assurances INTERVIEW
08 INTERVIEW
« La concurrence devient de plus en plus exacerbée »
CLAUDE WIRION ( directeur du Commissariat aux assurances )
Le directeur du Commissariat aux assurances espère une croissance à nouveau soutenue pour le segment de l’assurance-vie. Les assureurs ont bien digéré l’entrée en vigueur de Solvency II, dont l’impact est toujours palpable. Désormais, la priorité va vers les nouvelles règles de protection des consommateurs.
S T A T I S T I Q U E S
14 Le marché de l’assurance en un coup d’œil
PERSPECTIVES
24
A S S U R A N C E - P E N S I O N
16 Assouplir les règles
R É G L E M E N T A T I O N
22 Pour toujours mieux protéger le consommateur
JEAN-MARC LEFEBVRE ( directeur adjoint de DS Lux )
À LA LOUPE
ASSURANCE-VIE
36 « Un outil redoutable par son efficacité »
ÉTUDES
Défis réglementaires et technologiques en vue
42 10 choses à savoir sur l’assurance-vie
Le secteur de l’assurance fait régulièrement l’objet d’études internationales. Découvrez un aperçu de quatre d’entre elles, réalisées par les grands cabinets de conseil et d’audit de la Place, ainsi que les témoignages d’acteurs du marché.
44 Rester vigilant
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ONELIFE
OneLife : l’assurance-vie pour mieux vivre sa vie OneLife rassemble
désormais les entités NPG Wealth Management et Private Estate Life (qui a absorbé Altraplan Luxembourg fin 2015) sous un seul et même branding.
Capitalisant sur
25 années d’expertise, OneLife développe des solutions innovantes d’assurance-vie à des fins de structuration patrimoniale pour une clientèle internationale fortunée.
Entre nouveaux
marchés, innovation et transformation digitale… Marc Stevens, CEO de OneLife, évoque les ambitions de ce nouvel acteur.
Plus de
25
années d’expérience
5,5
milliards d’euros d’encours gérés (+30 % en 5 ans)
150
spécialistes provenant de plus de 20 pays
06 —
P
ouvez-vous évoquer la stratégie qui a mené à la création de OneLife en juin dernier ? marc stevens La création d’une marque unique, OneLife, est l’aboutissement d’une stratégie d’intégration sur plusieurs années. Elle visait à rassembler un large savoir-faire et une forte expertise internationale dans le domaine de l’assurance-vie à des fins de gestion patrimoniale et de planification financière. Cette vision, portée par notre actionnaire, J.C. Flowers & Co, s’est traduite par l’acquisition de différentes entités et leur intégration au sein du groupe NPG Wealth Management et sa compagnie d’assurance-vie Private Estate Life. Désormais, sous une seule et même marque, nous souhaitons pouvoir mieux servir une clientèle de plus en plus fortunée, exigeante, avec une assise internationale, en tenant compte des grandes tendances du marché. Vous évoquez les grandes tendances du marché. Quelles sont-elles ? Le marché de la gestion patrimoniale internationale connaît des évolutions importantes. Luxembourg, en tant que deuxième centre financier au monde en matière d’administration de fonds, jouit d’une image internationale forte et dispose également d’un centre d’excellence en matière de gestion et de planification patrimoniales. Nous sommes en mesure de répondre aux exigences d’une clientèle de plus en plus fortunée et transfrontalière. Aujourd’hui, 39 % des avoirs gérés par des acteurs luxembourgeois proviennent de clients fortunés établis en dehors des frontières de l’Union européenne. Plus de la moitié de ces avoirs, en outre, provient de portefeuilles de plus de 20 millions d’euros. Comment OneLife entend se positionner par rapport à ces tendances ? Nous devons répondre aux besoins de ces clients fortunés, avec des produits adaptés, leur permettant d’envisager l’avenir plus sereinement. Notre volonté est de leur permettre de vivre leur vie pleinement. Il nous appartient, à cette fin, de veiller à leurs intérêts et à ceux de leurs proches, avec des solutions sur
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mesure et pérennes. Nous voulons leur proposer une expérience unique, au départ d’une qualité de service exceptionnelle et de solutions innovantes. Notre offre, à travers OneLife, se veut désormais plus claire que par le passé. Pour satisfaire nos clients, nous avons la chance de pouvoir capitaliser sur une expertise forte, de plus de 25 ans. Quelles valeurs sous-tendent ce nouveau positionnement ? Notre message est de leur dire qu’ils n’ont qu’une vie, et qu’ils doivent pouvoir la vivre pleinement. Nous sommes là pour nous occuper du reste, autrement dit des enjeux de structuration patrimoniale, de planification financière ou de transmission successorale, et ce dans un environnement transfrontalier. Au départ des besoins et objectifs spécifiques de chaque client, nous mettons en œuvre des solutions adaptées, innovantes et conformes, en veillant à la préservation de leurs intérêts personnels. Chacun profite d’une approche personnalisée s’appuyant sur des produits d’assurance-vie luxembourgeois particulièrement intéressants. Autour de quels axes développez-vous vos activités ? Nous sommes un spécialiste dans le domaine de l’assurance-vie à des fins de gestion patrimoniale. C’est notre métier. Nous opérons dans un cadre précis, dans M AR C STEVENS, CEO du groupe OneLife
une logique d’architecture ouverte, en nous appuyant sur un vaste réseau de partenaires, pour la distribution des produits mais aussi la gestion des actifs. Notre valeur ajoutée se situe avant tout au niveau de notre connaissance des produits et des marchés de nos clients, avec une approche transfrontalière. Aujourd’hui, nous pouvons répondre à une clientèle internationale fortunée, en maîtrisant sur chacun de nos marchés l’ensemble des tenants et aboutissants légaux et fiscaux. Afin de proposer les solutions les mieux adaptées, il est essentiel, pour chaque pays, de savoir comment la fiscalité s’applique sur un contrat, ou encore comment structurer un patrimoine en tenant compte des éléments de droit civil. Notre expertise se trouve dans la conception des solutions, dans le conseil en la matière, en partenariat avec d’autres acteurs professionnels de la gestion du patrimoine. Dans ce contexte, qui assure la gestion des actifs ? Comme je le disais, nous proposons nos services dans une approche d’architecture ouverte. Nous n’effectuons pas directement la gestion des actifs intégrés au sein du contrat d’assurance-vie. Elle est opérée de manière discrétionnaire, par nos partenaires, banques privées, asset managers, family offices, selon la volonté des clients, à travers un fonds dédié ou un contrat
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multi-support par exemple. Précisons toutefois que nous avons développé une expertise interne forte en matière d’actifs non cotés avec la mise en place d’une procédure globale couvrant à la fois les aspects juridiques, de valorisation et d’acceptation. À ce titre, les produits luxembourgeois nous permettent d’intégrer une large diversité de biens et de valeurs dans un contrat. Comment appréhendez-vous les enjeux digitaux ? C’est un autre grand levier de différenciation de OneLife. Nous sommes en train d’investir considérablement dans le déploiement de nouveaux canaux digitaux. Pour que nos clients et partenaires puissent interagir et accéder plus facilement à l’information dont ils ont besoin, quand ils le désirent, où qu’ils soient. Nous allons prochainement lancer un nouvel outil qui s’inscrit totalement dans cette dynamique de mobilité et d’interaction. La digitalisation de nos services implique une transformation profonde de notre entreprise, en commençant par le Marketing et l’IT. C’est extrêmement enthousiasmant de pouvoir repenser la relation client dans ce contexte. Et ça l’est plus encore au départ d’un nouveau branding clair et efficace, nous permettant d’appréhender de nouveaux marchés.
LUXEMBOURG, UNE PLACE STRATÉGIQUE AU CŒUR DE L’EUROPE Si OneLife a choisi de regrouper ses activités au Luxembourg, c’est que la juridiction, très ouverte à l’international, rassemble une expertise unique, mais permet aussi la mise en œuvre de produits innovants. « Le contrat d’assurance-vie luxembourgeois offre beaucoup d’avantages. Il peut intégrer une grande diversité d’actifs cotés et non cotés, et ce dans un cadre d’investissement sécurisé. Dans un contexte international, nos solutions permettent une portabilité du contrat d’un pays à l’autre ou une planification successorale transfrontalière efficace », explique Marc Stevens.
Quels sont vos marchés cibles ? Historiquement, nos marchés clés se situent dans l’Union européenne, avec une forte présence en Belgique, France, Royaume-Uni, Danemark, Finlande et Suède. Nous sommes leaders sur le marché belge pour les contrats luxembourgeois (branche 23), et avons une position dominante au Danemark avec nos produits d’assurance-pension. C’est cette maîtrise d’un marché donné, de son environnement fiscal et légal, qui nous permet de proposer des produits innovants. Cette expertise unique, développée pour chaque marché, constitue un des meilleurs vecteurs de développement de notre activité. Au-delà de nos marchés clés, nous sommes aussi présents pour nos clients dans d’autres pays européens tels l’Espagne ou le Portugal. Aujourd’hui, notre clientèle nous emmène également plus loin, au Brésil ou en Amérique latine par exemple. EN RÉSUMÉ
Depuis le 8 juin 2016, NPG Wealth Management (NPG) et sa compagnie d’assurance-vie Private Estate Life (PEL) opèrent sous un seul et unique nom : OneLife. Cette appellation commune, s’appuyant sur une expertise internationale de 25 ans, traduit une volonté de simplifier la structure du groupe, de consolider sa stratégie de croissance et d’optimiser son efficience sur ses marchés clés.
La raison d’être de OneLife : bousculer les idées reçues et faire évoluer le regard porté sur l’assurance-vie.
Plus d'un HNWI sur deux
prévoit de partir vivre dans un autre pays dans les 10 prochaines années1.
Moins d’un tiers des HNWI
européens ont recours à un conseiller financier comme principale source de conseils1.
Le recours à l’assurance-vie
devrait doubler (et passer de 10 % à 20 % du portefeuille) dans un avenir proche 2 .
71 % de la croissance provien-
dront des segments des clients fortunés (HNW) et très fortunés (UHNW)2. Rapport OneLife – The Meaning of Life – Les nouvelles dynamiques de vie et de travail des millionnaires européens - Avril 2016 (enquête auprès de 500 clients fortunés européens avec un patrimoine moyen de 3,6 millions d’euros) 2 Rapport OneLife – The Future of Life – Le rôle anticipé de l’assurance-vie dans la gestion de fortune – Mars 2015 (étude auprès de plus de 50 professionnels européens de la gestion de fortune) 1
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INTERVIEW
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INTERVIEW
CL AUDE WIRION, DIRECTEUR DU COMMISSARIAT AUX ASSUR ANCES
« La concurrence devient de plus en plus exacerbée » J E A N - M I C H E L GAU D R O N E T J E A N - M I C H E L L A L I E U |
MIKE ZENARI
Le directeur du Commissariat aux assurances, Claude Wirion, espère une croissance à nouveau soutenue pour le segment de l’assurance-vie. Les assureurs ont bien digéré l’entrée en vigueur de Solvency II, dont l’impact est toujours palpable. Désormais, la priorité va vers les nouvelles règles de protection des consommateurs.
L
es chiffres pour le premier semestre ont été publiés en août. Quels sont les enseignements que l’on peut en tirer par rapport aux résultats de 2015 ? c l a u d e w i r i o n Ils confirment l’évolution constatée depuis le quatrième trimestre 2015 : le secteur avait connu une décroissance assez forte, mais qui a déjà commencé à s’atténuer fin 2015, en ce sens qu’elle n’était plus à deux chiffres, mais seulement de 5 %. Au premier trimestre 2016, nous avons encore connu une légère décroissance, mais encore plus modérée et, finalement, au deuxième trimestre 2016, nous avons renoué avec une faible croissance. Désormais, nous espérons que cette légère progression en assurance-vie va se transformer en une croissance plus soutenue. Doit-on lier cette baisse des chiffres en assurance-vie en 2015 (-10,27 % d’encaissement) à la situation persistante des taux bas ? C’est plutôt dû à une année 2014 très atypique, avec une croissance extrêmement importante pour les produits à taux garantis. Les assureurs pouvaient offrir de tels produits, très attractifs par rapport au secteur bancaire. Il y a donc eu un afflux massif d’argent vers les assureurs. Mais ceux-ci ont fini par se retirer de ce business, car les taux qu’ils garantissaient n’étaient plus soutenables à long terme. L’argent frais investi est resté, mais les nouvelles souscriptions ont été freinées en 2015. Les montants exceptionnels enregistrés en 2014 ne se sont donc pas répétés en 2015. Aujourd’hui, nous sommes revenus à un rythme d’évolution quasi normal.
Mais cette année, sur le premier semestre, on constate à nouveau un retour vers ces produits à taux garantis… Effectivement, et cela constitue pour nous la surprise du deuxième trimestre. Nous n’avons pas d’explication à ce sujet actuellement. Il faudrait mener une analyse compagnie par compagnie… Est-ce le début de la fin pour les produits à taux garantis ? En Allemagne, certains grands assureurs ont déjà déclaré se retirer complètement de ce marché ou faire le strict minimum. Il est clair que si les taux bas perdurent, cette branche ne sera plus en mesure d’offrir quelque chose d’attractif pour les clients. Mais pour l’instant, aucun assureur au Luxembourg ne nous a signifié son intention de se retirer du segment. C’est davantage une question de pondération par rapport aux produits en unités de compte. Actuellement, on pousse plutôt les clients vers ce type de produits. Mais les assureurs restent prêts à s’engager à n’importe quel moment vers des produits à taux garantis s’ils sont en mesure d’offrir des rendements intéressants. Est-ce la seule alternative ou bien les assureurs vont-ils devoir faire preuve de créativité pour découvrir de nouveaux types de produits qui ne soient ni à taux garantis ni en unités de compte ? Il n’y a pas vraiment d’alternative possible, à moins de parler de produits de prévoyance comme l’assurance-décès. Mais la masse des primes vient des opérations d’épargne et il n’existe pas un nombre infini de solutions.
Si certains clients se voyaient plus tard inquiétés par leur administration fiscale, ce ne serait pas faute de ne pas avoir été prévenus.
Par le passé, certains assureurs ont adossé des produits de type épargne à des produits structurés émis par le secteur bancaire, mais on entre alors très rapidement dans des produits extrêmement complexes dont le risque ne peut pas être apprécié, sauf par des investisseurs très qualifiés. La directive Priips va donner l’obligation aux assureurs de fournir des informations très détaillées à partir de 2017 sur le risque de rentabilité de tels produits et ce sera vraiment une gageure pour ce type de produits. Bien sûr, les assureurs cherchent d’autres types de supports qui garantissent un rendement de base ou qui prémunissent contre des pertes excessives tout en faisant participer le client à une évolution favorable des marchés, mais encore une fois, on entre alors très vite dans une très grande complexité. Les clients belges investissent moins dans l’assurance-vie luxembourgeoise à cause de mesures fiscales dans leur pays. Cela représente-t-il une perte importante en encaissement de primes ? La Belgique est un marché qui ne retrouvera pas la position qu’il avait dans le temps. Plusieurs aspects entrent en ligne de compte : on a vu d’abord des mesures de régulation fiscale, ensuite l’échange automatique d’informations fiscales. Il faut aussi tenir compte du fait que, dans le passé, il restait un stock important de clients belges ayant des revenus de l’épargne non clairement déclarés. Ce n’était par contre pas le cas pour la clientèle française. Suite à l’affaire Paneurolife, au début des années 2000, les assureurs luxembourgeois se sont retirés du marché français et n’y sont
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INTERVIEW
revenus que 10 ans plus tard, après que Paneurolife a été blanchi par la justice française. Et tous les assureurs qui sont retournés en France ont fait très attention à l’origine des fonds. En Belgique, l’assainissement du portefeuille s’est fait avec une dizaine d’années de décalage, ce qui explique que, maintenant que l’on est à la veille de l’échange d’informations fiscales, il y a eu un reflux d’argent. Les différentes mesures d’amnistie fiscale en Belgique ont facilité la tâche des preneurs d’assurance concernés. Et, d’une manière générale, la fiscalité sur les primes d’assurance fait que l’investissement en produits d’assurance n’est plus attractif. Les premières victimes en sont d’ailleurs les assureurs belges. Au niveau du Luxembourg, est-ce une grosse perte pour les assureurs ? Ça se traduit par un manque à gagner plutôt que par une perte. Les portefeuilles ne sont pas renouvelés et les rachats ne sont pas compensés par les souscriptions nouvelles. Ceci dit, certains assureurs pensent maintenant à revenir sur le marché belge malgré les difficultés.
nous parvenons à trouver un terrain d’entente, une grande partie de ces équipes pourra rester à Londres. Globalement, dans le cadre du Brexit, il y aura peut-être quelques responsabilités déplacées au Luxembourg, mais l’optique du gouvernement est plus de coopérer avec le Royaume-Uni dans le contexte de la nouvelle configuration que d’essayer de délocaliser des milliers de personnes vers le Luxembourg.
On doit s’attendre à ce qu’il y ait d’autres mouvements de concen tration à l’avenir.
Certains pays, comme la France ou la Belgique, ont plus la culture de l’assurance-vie. Y a-t-il un travail à faire pour mieux faire valoir les atouts de l’assurance-vie luxembourgeoise sur certains marchés étrangers ? C’est ce qu’ils font. Dans notre rapport annuel, on note que le marché allemand est en croissance, du fait qu’une poignée d’assureurs y rencontre un certain succès. Le marché suédois a aussi connu une croissance remarquable, tout comme le portugais. Donc, oui, on peut dire que les assureurs sont très actifs pour aller chercher ailleurs des sources de primes. Certains, depuis quelques années, vont même au-delà de l’Union européenne. Par rapport à ce marché international, faut-il s’attendre à un impact concret du Brexit ? Le Brexit est dans tous les discours. Précisons donc d’abord que le marché anglais n’est pas un marché important pour les assureurs-vie luxembourgeois. Mais nous avons d’autres enjeux, notamment en assurance non-vie. Un certain nombre de compagnies soustraitent une grande partie des activités via des structures établies à Londres. Le Royaume-Uni quittant l’UE, il faudra donc voir ce qu’il va advenir de ces opérations de sous-traitance. Quels seront les droits de contrôle du Commissariat aux assurances ? À ce niveau, nous avons pris contact avec le régulateur britannique pour voir ce qu’il en sera des modalités de contrôle dans un paysage entièrement modifié. Si 10 —
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Au 1er janvier 2017, l’assurance-vie sera soumise aux règles internationales de transparence et à l’échange automatique. Est-ce qu’il y a là un risque important de retrait de clientèle ? Les compagnies y sont préparées depuis longtemps. Elles ont nettoyé leurs portefeuilles en mettant clairement les clients devant leurs responsabilités et en les informant que l’existence de certaines catégories de contrats serait divulguée auprès de l’administration fiscale du pays de résidence du client. C’est ce qui explique aussi ce mouvement de rachat plus important sur le marché belge. Les compagnies ont fait le nécessaire, mais contrairement à un banquier, un assureur ne peut pas mettre fin à la relation contractuelle en assurance-vie. C’est le client qui doit le faire. Donc si certains clients se voyaient plus tard inquiétés par leur administration fiscale, ce ne serait pas faute de ne pas avoir été prévenus. Après neuf mois sous le régime Solvency II, quel premier bilan pouvez-vous tirer ? Le bilan est plutôt positif. Depuis 2009,
on demande les états de contrôle aux compagnies qui connaissent donc la mécanique et savent faire les calculs. Depuis 2013, nous avons aussi vérifié la compatibilité des procédures internes. La seule chose que l’on ignorait, c’était le format de reporting. Il faut savoir qu’il y a plusieurs sortes de formats et que les reportings ont été multipliés par 10 ! On s’interrogeait dès lors sur la capacité des compagnies à nous fournir ces états, mais le reporting que nous avons eu au mois de mai s’est déroulé dans de très bonnes conditions. Maintenant, c’est un travail continu. Le reporting de fin 2015 ne reprend qu’une petite partie des états qui seront exigés fin 2016. Les compagnies ont-elles digéré l’aspect surcoût imposé par Solvency II ? Oui. Encore une fois, Solvency II n’a pas été découvert en 2015. Toutes les démarches liées à sa mise en place se sont faites au fil du temps. Ce n’est pas un coût unique, ça a été étalé. Mais évidemment, ça n’a pas non plus été une implémentation à coût zéro. À combien estimez-vous cet impact ? On ne connaît pas le montant de manière précise. Ce n’est pas un exercice isolé dont on pourrait chiffrer le coût. Beaucoup de sociétés ont d’ailleurs profité de l’occasion pour moderniser leurs systèmes d’information. On parle beaucoup fintech dans le secteur des banques, beaucoup moins dans celui des assurances. Est-ce un enjeu important pour l’avenir du secteur ?
RÉASSURANCE
PRESSION SUR LES CAPTIVES Depuis quelques années, le nombre de captives de réassurance est en repli au Luxembourg. Depuis 2010, une quarantaine de réassureurs a ainsi disparu des listes officielles. Au 1er juillet, il y en avait 216 officiellement établies. « On en a un moment compté jusqu’à 260 », rappelle M. Wirion. L’explication de cette tendance est simple et tient en un mot et un chiffre : Solvency II. « Les coûts engendrés sont très importants et il y a une exigence
pour qu’un certain nombre d’organes soient présents dans toutes les entités, quelle que soit leur taille, indique M. Wirion. Nous avons tout fait pour atténuer ces effets en permettant aux sociétés de réassurance de se décharger vers des sociétés de gestion, mais il reste toujours un minimum incompressible qui rend la vie des petites structures très difficile. » Cette diminution statistique ne signifie pas non plus que le marché luxembourgeois perd de sa puissance comparé aux
autres. Car, généralement, les sociétés de réassurance qui ont cessé leur activité ici ont cessé d’exister tout court. « Nous avons aussi vu arriver de nouvelles entités depuis le début de l’année, tempère M. Wirion. Mais de nouveaux risques pointent, notamment avec les règles Beps qui exigent qu’il y ait de la substance dans un pays. Qui dit substance dit coûts, il n’est donc pas impossible que les mesures Beps découragent à nouveau l’une ou l’autre captive. »
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ET SI LA BANQUE DE LUXEMBOURG ÉTAIT AUSSI UNE BANQUE POUR MOI ?
INTERVIEW
C’est un mot à la mode, tout le monde en parle et le comprend de manière différente. Si « fintech » veut dire automatiser les processus de communication vis-à-vis de la clientèle et des autorités, alors nous faisons de la fintech depuis 20 ans. Malgré cela, il existe un très grand potentiel d’automatisation des processus dans le secteur des assurances. Solvency II a poussé dans cette direction, mais il faut toujours aller plus loin. Il reste énormément de choses qui sont encore faites à la main dans de nombreux domaines. Et en matière de service clientèle, pouvoir consulter la position de son contrat d’assurance ou voir les opérations d’arbitrage sur son contrat est une attente légitime, à laquelle on n’a pas encore répondu. L’assurance affiche sans doute un certain retard par rapport au secteur bancaire. Il faut aller de l’avant. Maintenant, si fintech veut dire assureur digitalisé, là je reste dans l’expectative. Dès qu’on a des produits un peu plus complexes avec garanties combinées, ça reste difficile à réaliser. Le Commissariat peut-il jouer un rôle pour accentuer ces développements ? C’est davantage une affaire pour les professionnels du métier que pour le régulateur. Pour notre part, nous avons à veiller à ce que les développements fintech n’aillent pas à l’encontre de la réglementation. Notamment en matière de protection des données nominatives. Nous pourrions le cas échéant intervenir pour adapter la législation. Mais notre rôle n’est pas de nous substituer au secteur ou de préconiser certaines voies techniques par rapport à d’autres. Par contre, nous devons faire en sorte que la réglementation ne s’oppose pas aux développements nécessaires en matière d’automatisation. Il y a un an, vous affirmiez dans les colonnes de Paperjam que la protection des consommateurs est une matière qui va prendre de l’ampleur dans un avenir proche. Où en est-on dans ce domaine et en quoi faut-il encore mieux protéger le consommateur ? La directive sur la distribution des produits d’assurance doit être transposée pour le début 2018. Nous en sommes au stade des travaux de transposition.
PSA
VERS UN RYTHME DE CROISIÈRE Depuis 2013, le marché au Luxembourg accueille une nouvelle catégorie d’acteurs : les PSA, autrement dit professionnels du secteur des assurances. Une catégorie inspirée du statut de PSF (professionnels du secteur financier) qui a déjà fait ses preuves. À l’heure actuelle, 21 sociétés ont reçu l’agrément pour opérer en tant que PSA au Grand-Duché. « Le marché
vons aller plus loin. Mais l’idée n’est pas de faire du gold plating. Pour l’instant, au niveau des intermédiaires que nous connaissons, nous essayons déjà de modifier les textes les concernant de façon à tenir compte de la directive. Nous regarderons ensuite s’il y a éventuellement de la place pour de nouveaux acteurs, mais il est prématuré d’en parler.
Les économies d’échelle supposent l’existence d’acteurs d’une certaine taille.
La volonté est-elle de transposer la directive et rien que la directive, ou bien existe-t-il au Luxembourg une ambition d’aller un peu plus loin ? Il est déjà très complexe de transposer la directive en tant que telle. Nous verrons ensuite dans une seconde étape, via des discussions avec le secteur, si nous pou12 —
a mis du temps à démarrer, mais maintenant les choses évoluent très bien, note avec satisfaction M. Wirion. Ce ne sera jamais quelque chose que nous pourrons mesurer en centaines d’unités, mais actuellement un nombre croissant d’entités se constitue. C’est très bien. » Inévitablement, les développements à venir des PSA sont à lier directement avec la mouvance
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Quelles sont les grandes mesures de protection supplémentaires prévues au niveau de la directive ? En assurance non-vie, une fiche de description du produit sera obligatoire. En vie, c’est le règlement Priips qui renforcera très largement l’obligation d’information. Les conditions d’agrément et d’exercice des intermédiaires seront renforcées et la directive pointe aussi la formation initiale et continue des intermédiaires d’assurance. Pour l’instant, le texte se limite à la directive, mais l’Eiopa (European Insurance and Occupational Pensions Authority, ndlr) travaille sur des textes d’accompagnement. Ça se traduira donc par des coûts supplémentaires pour le secteur, mais c’est dans le but d’améliorer le niveau de protection des consommateurs. De notre côté, nous travaillons sur un règlement concernant le traitement des plaintes des clients. Cette tâche a toujours été de notre attribution, mais il n’existait pas de règlement précis et connu. Nous préparons donc un texte pour formaliser tout cela. Notre rôle en tant qu’organisme extrajudiciaire de traitement des plaintes sera ainsi d av a n t a ge p ré c i s é . D a n s c e t t e démarche, nous nous inspirons de près d’un règlement de la CSSF, qui, elle, a déjà formalisé ces procédures.
fintech qui est en train de tout bousculer sur son passage. « Une grande partie des développements des fintech passera par les PSA pour mettre en place des plateformes de services », affirme M. Wirion, persuadé que les assureurs pourront ainsi se concentrer sur de nouveaux produits et sur leur activité commerciale, en confiant une partie de leur back-office à des prestataires externes.
Globalement, comment estimez-vous la protection dont bénéficient déjà les consommateurs ? Y a-t-il encore de grosses lacunes à combler ? Si on en juge par le nombre de réclamations que l’on reçoit, soit en moyenne entre 200 et 300 par an, le taux de plaintes n’est pas très important. Dans beaucoup de cas, en outre, nous pouvons donner une réponse directement dans la mesure où, fréquemment, il s’agit uniquement d’un problème de compréhension des garanties de la part du client. Par rapport aux centaines de milliers de contrats signés, il s’agit donc d’un taux très réduit. Les statistiques que l’on récolte auprès des compagnies directement sont un peu plus élevées, mais ça reste également très faible par rapport au volume de contrats. Ceci dit, je reste prudent : ce nombre très faible de plaintes est-il dû à la satisfaction réelle des clients, à une méconnaissance des possibilités de déposer une plainte ou à la souplesse dont font preuve les assureurs luxembourgeois par rapport à leurs clients ? Je n’ai pas la réponse... Au début de l’été, le groupe Foyer a annoncé le rachat de la société Iwi. Quel est votre sentiment par rapport à cet événement ? La concurrence devient de plus en plus exacerbée en matière d’assurance et les coûts de gestion sont de plus en plus importants. Donc, quelque part, les économies d’échelle supposent l’existence d’acteurs d’une certaine taille. Je suis sûr que Foyer a regardé cette opération sous cet angle. C’est un saut en taille qui va lui apporter des gains de productivité très clairs. Au niveau du secteur, on doit s’attendre à ce qu’il y ait d’autres mouvements de concentration à l’avenir.
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XXXX
219 MRDS
La somme cumulée des bilans de l’ensemble des sociétés actives dans le secteur des assurances (vie, non-vie, réassurance) en 2015 (+6,6 % par rapport à 2014). Près des trois quarts (73,24 %) proviennent de l’assurance-vie.
STATISTIQUES
Le marché de l’assurance en un coup d’œil J E A N - M I C H E L GAU D R O N |
MAISON MODERNE
Primes, ventilation géographique ou par activité, emploi, somme de bilans… Voici les chiffres-clés du secteur des assurances au Luxembourg, selon les données fournies par le Commissariat aux assurances.
Le nombre d’emplois en équivalent temps plein du secteur des assurances au Luxembourg en 2015 (+6,6 %). L’assurance-vie (2.520, +3,7 %) et l’assurance non-vie (2.568, +14,2 %) pèsent 71 % de ce total.
7.045 4.297
Le nombre de courtiers « physiques » (172, contre 177 en 2014) et de sociétés de courtage (125, contre 128 en 2014) recensé en 2015.
= 500
14 —
— Supplément 11 / 2016 — Assurances
EN CHIFFRES
41,52 MRDS
L’encours en assurance-vie enregistré sur le marché français, le premier client des opérateurs luxembourgeois, loin devant la Belgique (25,6 milliards) et l’Italie (19,7 milliards).
21 MRDS
Le montant des primes encaissées en assurance-vie en 2015 (-10,3 % par rapport à 2014).
3,44 MRDS
58,3 %
112 MIOS
Le total des résultats des compagnies d’assurance non-vie en 2015 (-36,4 % par rapport à 2014). C’est le plus faible résultat depuis 2008.
3 MRDS Le montant des primes encaissées en assurance nonvie en 2015 (+8,5 % par rapport à 2014).
La part des primes encaissées en 2015 provenant des activités d’assurance-vie à l’étranger (60,1 % en 2014).
67,55 %
L’encaissement global cumulé réalisé par les 5 principales compagnies d’assurance non-vie (La Luxembourgeoise, Foyer, Axa, Bâloise et DKV) en 2015 (69,2 % en 2014).
42,55 %
10 MRDS
La part du chiffre d’affaires en assurance non-vie encaissée sur les marchés de l’Espace économique européen en 2015 (39,45 % en 2014).
224 MIOS
Le montant des primes encaissées en réassurance en 2015 (+2,5 % par rapport à 2014).
Le total des résultats des compagnies d’assurance-vie en 2015 (-11,5 % par rapport à 2014, année record).
VENTILATION DES PRIMES PAR TYPE D’ACTIVITÉ ET RISQUE DU PAYS : Non-vie Luxembourg
2,5 %
1,5 %
Non-vie Luxembourg 2,6 %
Vie Luxembourg 5,4 %
Réassurance étranger 24,2 %
Réassurance Luxembourg
Non-vie étranger 6,3 %
2014
Réassurance étranger 26,4 %
Réassurance Luxembourg 1,4 %
Vie étranger 60,1 %
Non-vie étranger 7,4 % Vie Luxembourg 3,9 %
2015 Vie étranger 58,3 %
SAUTE-FRONTIÈRES Les activités transfrontalières du secteur luxembourgeois de l’assurance et de la réassurance constituent plus de 92 % de l’activité totale, en augmentation de 1,6 % par rapport à l’exercice précédent.
Supplément 11 / 2016 — Assurances —
— 15
PRÉVOYANCE
« Selon que l’activité va bien ou pas, que le taux garanti soit bas ou élevé, il serait intéressant de pouvoir augmenter ou diminuer les montants versés. » Pascal Xhonneux Senior vice president Compensation, Benefits and HRIS SES
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— Supplément 11 / 2016 — Assurances
PRÉVOYANCE
ASSURANCE-PENSION
Assouplir les règles JEAN - MICHEL LALIEU |
Les plans de pension restent une tradition au Luxembourg malgré la générosité du premier pilier. Confrontés à un marché mature, les assureurs espèrent l’extension prochaine du régime d’assurances complémentaires aux indépendants. Ils estiment aussi que la loi de 1999 doit subir des adaptations pour mieux répondre au contexte actuel des taux bas.
MAISON MODERNE
I
ntroduite au milieu des années 1970 par les grands groupes américains qui voulaient offrir les mêmes garanties à leurs salariés expatriés au Luxembourg qu’à ceux situés dans les autres pays, l’assurance complémentaire est désormais devenue un moyen courant d’offrir un avantage salarial à son personnel, ou en tout cas à certaines catégories. Mais ça ne veut pas dire que le secteur ronronne et que les assureurs se contentent de gérer les nombreux plans existants. Des défis se posent de manière cruciale et les assureurs espèrent voir les choses bouger assez rapidement. La loi du 8 juin 1999 sur l’assurance complémentaire, en vigueur depuis le 1er janvier 2000, a donné un cadre qui a permis de standardiser une pratique qui, auparavant, était plus faite de promesses individuelles. « Mais après 15 ans, il y a désormais un besoin de réformes, des dispositions de cette loi vont devoir bouger tôt ou tard », estime Georges Biver, directeur Vie et Santé et membre du comité exécutif chez Axa Luxembourg. Pour élargir leur base de clientèle, les assureurs attendent notamment l’ouverture du marché aux indépendants à qui l’accès est pour l’instant refusé. « Des discussions sont en cours depuis pas mal d’années avec le régulateur pour étendre la loi aux professions libérales et aux indépendants. Et la promesse a été faite dans le programme de l’actuel gouvernement », note encore le responsable d’Axa. Mais pour l’instant, le secteur ne voit toujours rien bouger. Des indications venant du monde politique parlent d’un changement au 1er janvier 2017, en parallèle au paquet fiscal. Une ouverture qui pourrait avoir des répercussions sur d’autres secteurs
d’activité, comme celui de l’artisanat où l’octroi de tels avantages reste exceptionnel. Parce que, justement, les patrons de ces sociétés, souvent de petite taille, sont eux-mêmes des gérants indépendants qui n’y ont pas accès. On les imagine donc mal proposer de tels plans à leurs employés. « C’est vrai que le marché est assez calme et que peu de nouveaux plans de pension sont lancés sur le marché grand-ducal, convient Steve Goedert, sales executive & associate director chez Swiss Life. Mais une part importante de l’activité vient aussi des opérations de fusions et acquisitions, des plans sociaux dans les entreprises ou des changements de packages salariaux. » Il pointe dès lors le rôle de plus en plus prépondérant des assureurs en matière de communication envers les employés bénéficiaires pour leur permettre de maîtriser la complexité de cette partie de leur rémunération.
Des plans à réinventer
Par rapport aux contrats existants, le souci du moment – mais qui risque de durer – est lié à la politique des taux bas que compte maintenir la Banque centrale européenne. « Le problème vient du fait que les plans actuels sont orientés vers des produits à rendements garantis, notamment à cause des dispositions légales en vigueur, mais ceux-ci sont de moins en moins finançables par les compagnies d’assurances », explique Georges Biver. Selon les mesures de Solvency II, en application depuis le début de cette année, quand une compagnie promet des rendements garantis, elle doit investir l’argent reçu dans des obligations, des investissements
UN CAS À PART
« UNE SITUATION SALARIALE HOMOGÈNE POUR TOUS NOS EMPLOYÉS » Intégré au sein d’une société à caractère très international, Pascal Xhonneux (SES) met le doigt sur une pratique particulière au Luxembourg : l’importance de la pension légale. La générosité du premier pilier de pension fait que, dans une société locale où les gens feront la quasi-entièreté de leur carrière, le besoin d’une pension complémentaire ne se fait pas toujours sentir. « Mais dans une société internationale comme la nôtre, c’est différent. » Dans de nombreux pays, notamment anglo-saxons, la pension légale est relativement faible et les salariés savent qu’ils doivent s’assurer en matière de santé, de décès et pour leurs vieux jours par une pension complémentaire. « Lorsqu’ils viennent au Luxembourg pour quelques années seulement, le montant qui leur sera assuré par le premier pilier ne sera pas assez important, note Pascal Xhonneux. Chez SES, nous avons donc prévu une couverture complémentaire afin d’offrir une situation salariale compétitive à tous nos employés, qu’ils soient au Luxembourg ou à l’étranger. » Le problème, selon lui, c’est que les responsables politiques – « c’est vrai dans la plupart des États » – n’ont pas perçu le tournant international pris par le monde du travail. « Aujourd’hui, on regarde encore les plans de pension en fonction d’une carrière de 40 ans dans un même régime. »
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PRÉVOYANCE
« Désormais, il faut prendre un risque acceptable pour toutes les parties. » Steve Goedert Sales executive & associate director Swiss Life
AT TR AIT
« COMPLÉTER LE PACKAGE SALARIAL » Malgré une pension légale encore intéressante pour la majorité des salariés, les plans de pension complémentaire proposés au Luxembourg restent importants, note Steve Goedert (Swiss Life). « Je n’irais pas jusqu’à dire que ces plans attirent les talents ou permettent de les retenir, mais ils complètent le package salarial de manière intéressante. » Il explique ainsi que pour attirer des talents, notamment de l’étranger, les responsables des ressources humaines doivent travailler sur trois approches : le court terme via le salaire et les avantages extralégaux, le moyen terme en pensant aux formations et à l’employabilité de leurs collaborateurs et, enfin, le long terme en proposant un package salarial incluant des mesures de prévoyance adaptées. « C’est de cette triple approche que le plan de pension tire son essence », explique-t-il. De son expérience, il confirme que, au cours des années, le côté prévoyance prend de plus en plus d’importance. « Même les jeunes prennent conscience d’être couverts par une protection invalidité-décès. » Concernant le volet retraite, il juge qu’il y a encore du travail à faire en matière de communication. Mais, comme il le constate, la culture des entreprises au Luxembourg n’est pas encore au point de certains pays nordiques, par exemple. « Dans ces pays, certains cadres dirigeants sont prêts à sacrifier une partie de leur salaire pour faire gonfler leur plan de retraite. »
18 —
sous-jacents bien sécurisés. Mais qui ne rapportent quasiment plus rien actuellement. Les plans de pension vont donc devoir se réinventer, estiment les assureurs, incapables d’encore garantir du rendement dans ce type de produits. « Désormais, il faut prendre un risque acceptable pour toutes les parties », avance Steve Goedert, conscient qu’il faut jouer à l’intérieur d’un triangle entre des assureurs qui doivent tenir compte des règles de Solvency II, des employeurs qui veulent préserver un contrôle sur les coûts tout en proposant un régime attractif, et des employés qui aspirent au côté prévoyance et à un rendement acceptable pour leur salaire différé. « Il faudra pouvoir offrir des produits innovants, poursuit l’expert de Swiss Life. Mais pour que l’offre puisse évoluer, la loi devra elle aussi bouger. » L’idée qui pointe en première ligne du côté des assureurs est d’instaurer une offre en produits « life cycle », qui ont pour principale caractéristique de réduire mécaniquement l’exposition au risque action en fonction de l’âge. « Un plan de pension assure des primes récurrentes. L’avantage de ce produit ‘life cycle’ est que si le marché
— Supplément 11 / 2016 — Assurances
s’écrase, les primes seront dès lors réinvesties à un cours meilleur, note Steve Goedert. Sur le long terme, le rendement est beaucoup plus important qu’un actif à taux garanti, tout en réduisant le risque de placement en s’approchant de l’âge de la retraite. C’est notamment la récurrence des primes qui rend le produit attractif. »
Vers des risques contrôlés
Senior vice president Compensation, Benefits and HRIS chez l’opérateur de satellites SES, Pascal Xhonneux partage l’idée de plans prévoyant des risques contrôlés. « Pour l’instant, nous n’en utilisons pas chez nous, mais vu l’état des rendements actuels des produits à taux garantis, trouver une solution devient nécessaire. » Et pour lui, la pratique en usage sur certains marchés étrangers comme les États-Unis montre que ce contrôle est possible. « Dans ces régimes, l’employé se voit proposer un choix de fonds pour réaliser le placement de son épargne. Ils sont sélectionnés par un comité de rémunération local et soumis à des tests de performance annuels afin de pouvoir prouver aux employés que ces fonds sont suivis et qu’ils offrent
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PRÉVOYANCE
« Des discussions sont en cours depuis pas mal d’années avec le régulateur pour étendre la loi aux professions libérales et aux indépendants. » Georges Biver Directeur Vie et Santé, membre du comité exécutif Axa Luxembourg
DISPARITÉS
« TOUT LE MONDE N’EST PAS BIEN PROTÉGÉ » Attention, le Luxembourg n’est pas un paradis de sécurité sociale pour tout le monde. Actif dans le domaine des assurances complémentaires depuis leur introduction au Luxembourg, Georges Biver (Axa Luxembourg) met en garde une classe de salariés bien précise contre les mauvaises surprises. « Je pense aux travailleurs migrants de plus de 40 ans, explique-t-il. Ces gens sont parfois très mal couverts au niveau de la couverture invalidité-décès, et bien souvent ils l’ignorent. » Il ne s’agit pas spécialement des travailleurs frontaliers, précise-t-il, mais de tout travailleur migrant venant au Grand-Duché après avoir accompli une bonne partie de sa carrière professionnelle à l’étranger. Reste alors à voir si la solution doit venir de l’employeur ou du travailleur lui-même. « C’est un grand débat, admet-il, mais personnellement, je considère que l’employeur a en tout cas un rôle important à jouer au niveau de la sensibilisation de son personnel aux besoins d’une couverture adéquate. »
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des performances à la hauteur du marché. Au final, c’est donc bien l’employé qui assure sa sélection en fonction du risque qu’il est prêt à prendre. » C’est la tendance qui se dessine. Mais elle impose aux assureurs des responsabilités en termes d’éducation financière et d’information vis-à-vis des employés. « Ce volet éducatif est très important, confirme Georges Biver. Il faut simplifier les messages pour pouvoir être compris de tous les employés, qui risquent de se retrouver perdus face à des informations trop pointues en matière d’investissements. » « Une communication claire et régulière avec les employés est de fait un point-clé pour la valorisation de l’assurance complémentaire », affirme Pascal Xhonneux. Enfin, les acteurs luxembourgeois concernés par la pension complémentaire souhaiteraient encore une modification de la loi pour une plus grande flexibilité au niveau des apports. « Actuellement, les plans sont très rigides, regrette Pascal Xhonneux. Un employeur ne peut jamais réduire sa part de cotisation. Or, selon que l’activité va bien ou pas, que le taux garanti soit bas ou élevé, il serait intéressant de pouvoir augmenter ou diminuer les
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montants versés. » Pour Georges Biver, cette disposition est même un frein pour une entreprise étrangère qui envisagerait de s’installer au Luxembourg. « On la pousse à mettre en place un plan de pension, mais elle ne bénéficiera pas ici de la même flexibilité que dans son pays. Que peut-elle faire si son activité ne décolle pas ? » Une rigidité qui, selon leur expérience, fait que les entreprises se montrent très prudentes et font finalement moins que ce qu’elles pourraient, afin de se garder une marge de manœuvre. Du pain sur la planche, donc, pour le législateur, s’il veut remettre au goût du jour un cadre conçu pour une époque où les rendements existaient même pour des placements relativement peu risqués. Ceci dit, les assureurs ne tirent pas en bloc sur la loi de 1999, qui a eu le mérite de proposer un cadre clair. Elle a suivi une tendance européenne d’offrir de la sécurité juridique aux employés qui en bénéficient. « La loi luxembourgeoise a repris les meilleures idées dans les législations des pays voisins, résume Georges Biver, mais aujourd’hui, pas mal de points doivent être rediscutés. »
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CARTE BLANCHE
RÉGLEMENTATION
Pour toujours mieux protéger le consommateur CAT H E R I N E L E S O U R D |
M A R I O N D E S SA R D
Les courtiers suivent de très près le parcours législatif de la directive sur l’intermédiation en assurance, devant être transposée au plus tard pour début 2018. Carte blanche à la présidente de l’Association professionnelle des courtiers en assurances du Luxembourg, Catherine Lesourd.
NOUVELLE D I R ECTI VE Catherine Lesourd explique que, par le biais de ses formations, l’Apcal contribue à la professionnalisation des intermédiaires.
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— Supplément 11 / 2016 — Assurances
CARTE BLANCHE
L
a nouvelle directive IDD (Insurance Distribution Directive, directive sur l’intermédiation en assurance), dont la transposition au niveau national doit intervenir pour février 2018, poursuit le renforcement de la protection du consommateur en matière d’assurance. Les fondements sur lesquels elle s’érige sont notamment la transparence, le renforcement du devoir d’information à l’attention de l’ensemble des acteurs de la distribution en assurances (courtiers, agents, assureurs en direct, intermédiaires à titre accessoires…) et la formation continue de ceux-ci. La directive élargit ainsi le scope des acteurs concernés afin de mieux correspondre à la réalité du monde de la distribution en assurances.
Professionnalisme
Il importe donc que le level playing field qu’elle érige en principe entre les acteurs puisse être transposé au niveau national afin que les consommateurs puissent bénéficier du même niveau d’information et de professionnalisme, quel que soit le canal de distribution sélectionné. L’Association professionnelle des courtiers en assurances du Luxembourg œuvre en ce sens depuis sa création et est soucieuse de contribuer au renforcement de la professionnalisation du secteur. L’association, par le biais de ses formations continues, accompagnera ses membres afin de répondre au mieux aux nouvelles exigences réglementaires. La transposition de la directive en droit luxembourgeois offre également l’occasion de nouvelles discussions relatives aux contraintes financières actuellement en vigueur depuis l’adoption de la loi sur les professionnels du secteur de l’assurance (PSA). L’enjeu étant d’assurer la stabilité financière des acteurs sans constituer un frein au développement et la pérennisation du courtage, lequel contribue fortement au dynamisme du secteur de l’assurance et à la défense des intérêts des consommateurs. Par ailleurs, le Commissariat aux assurances ayant souhaité se conformer aux orientations préparatoires de l’Eiopa (l’autorité européenne des assurances et des pensions) sur les modalités de gouvernance et de surveillance des produits d’assurance, les courtiers devront d’ici 2018 se doter d’un plan d’action ad hoc précisant les étapes de mise en conformité. Il est certain que l’ensemble de ces nouvelles exigences réglementaires vient alourdir fortement la gestion
GOUVERNANCE
LE CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’APCAL Présidente Catherine Lesourd Vice-présidents Marco Caldana, Édouard Georges Secrétaire Bernard Bosquée Trésorière Martine Schreiner Administrateurs Alessandro Rizzo, Jérôme Maurice Affaires juridiques Édouard Georges Conseillers Kim Henrard, David Dentini Président honoraire Frederick Gabriel
quotidienne des courtiers, affectant tout particulièrement les courtiers personnes physiques et les courtiers de proximité. Créée en 2012 à la suite de la refonte de l’Ordre luxembourgeois des courtiers en assurances et de la Fédération des courtiers d’assurances, l’Apcal (Association professionnelle des courtiers en assurances au Luxembourg) est l’unique association représentative du courtage en assurances au Grand-Duché de Luxembourg. L’Apcal a connu une croissance soutenue ces deux dernières années, fédérant aussi bien les courtiers IARD que les courtiers Vie au sein d’une association active et engagée tant au niveau national qu’européen. Avec plus de 65 membres, personnes physiques et morales, l’association représente déjà deux tiers des acteurs du courtage luxembourgeois (courtiers de proximité, moyens et grands courtiers, courtiers comparateurs, courtiers en gestion de patrimoine et courtiers grossistes) avec l’objectif ambitieux de fédérer 80 % du marché d’ici fin 2017. Au cours des 12 derniers mois, l’Apcal a opéré divers changements afin de répondre au mieux aux attentes de ses membres. Les courtiers Vie sont ainsi mieux représentés tant au niveau de la direction, avec la nomination de Marco Caldana (Farad) en qualité de président du comité Vie et vice-président du conseil d’administration, fonction qu’il partage avec
Édouard Georges (LIB) ; qu’au niveau structurel avec la création de deux comités distincts, Vie et Iard, visant à travailler en profondeur sur des sujets plus ciblés en relation avec leurs activités respectives. Cette nouvelle structure renforcée permettra de répondre aux besoins et demandes sp é c i f i qu e s d e s p ro fe s s i o n n e l s confrontés aux évolutions du marché et aux contraintes législatives de plus en plus complexes.
Former et informer
L’Apcal, dans sa volonté de renforcer la communication avec ses membres, prend de nouvelles initiatives par le biais de la création d’un magazine, la refonte de son site internet qui devient plus interactif ainsi que la volonté d’impliquer les membres dans les comités de discussion Vie et Iard. L’association est également impliquée dans sa mission d’information et de formation. Bénéficiant de la reconnaissance des autorités politiques et des instances officielles du pays, l’Apcal œuvre activement afin de défendre les intérêts de la profession, notamment en contribuant au respect du level playing field dans le cadre des évolutions législatives et dans l’intérêt des consommateurs. L’Apcal travaille actuellement sur la mise en place d’une nouvelle formation pour fin 2016 visant à accompagner ses membres dans les étapes de cette nouvelle mise en conformité.
DI S T RIB U T I O N D’A S S U R A N C E S
DIRECTIVE, MODE D’EMPLOI
Adoptée en novembre 2015 par le Parlement européen, la directive sur la distribution d’assurance (Insurance Distribution Directive) a pour objectif premier le renforcement de la protection des consommateurs lors de l’achat de produits d’assurance, que ce soit auprès d’un intermédiaire ou bien directement auprès de la compagnie.
Transparence – Les distributeurs de produits d’assurance devront faire preuve de plus de transparence concernant le prix et le coût de leurs produits afin que les consommateurs sachent précisément ce pour quoi ils paient. En particulier, ils devront savoir si le vendeur d’un produit d’assurance a un intérêt économique à vendre un produit particulier.
« Les consommateurs disposeront d’un plus grand choix et d’une meilleure information lors de l’achat de produits d’assurance, avec plus de transparence et de concurrence », avait résumé Jonathan Hill, alors commissaire européen chargé de la stabilité financière.
Information – Pour chaque produit d’assurance hors assurance-vie, des informations de meilleure qualité et plus compréhensibles permettant aux consommateurs de prendre des décisions plus éclairées, avec un document informatif simple et standard.
Ce texte couvre la totalité de la chaîne de distribution et a remplacé la directive de 2002 sur l’intermédiation en assurance. Elle se caractérise par quelques mots-clés :
Pour les produits d’assurance-vie, l’obligation de fournir des informations standardisées est déjà prévue par la directive Solvabilité II. Quant aux produits d’investissement, cette obligation découle du
règlement Priips sur les produits d’investissement « packagés ». Choix – Lorsque des produits d’assurance sont groupés avec un autre bien ou service, par exemple lorsqu’un véhicule neuf est vendu à un prix réduit en même temps qu’une assurance automobile, les consommateurs auront le choix d’acquérir le produit ou service principal sans la police d’assurance. Déontologie – Des règles de transparence et de déontologie pour éviter que les consommateurs n’achètent des produits qui ne répondent pas à leurs besoins. En outre, le texte introduit de nouvelles dispositions en matière de reconnaissance mutuelle des connaissances et aptitudes professionnelles en ce qui concerne les qualifications obtenues par les professionnels dans un autre État membre.
Supplément 11 / 2016 — Assurances —
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PERSPECTIVES
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— Supplément 11 / 2016 — Assurances
PERSPECTIVES
ÉTUDES
Défis réglementaires et technologiques en vue J E A N - M I C H E L GAU D R O N |
Voici un aperçu de quatre d’entre elles, réalisées par les grands cabinets de conseil et d’audit de la Place.
Les acteurs du marché prennent position par rapport au contenu de ces études. Témoignages.
XXXXXXXXXXXXXXXX
Le secteur de l’assurance fait régulièrement l’objet d’études internationales.
MAISON MODERNE
Supplément 11 / 2016 — Assurances —
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PERSPECTIVES
LE SECTEUR VU PAR…
GIL BER T WOLT ER
« L’EXPÉRIENCE CLIENT, LA NOUVELLE PRIORITÉ » « Si la qualité de service et la relation client font partie depuis longtemps des préoccupations des assureurs, c’est aujourd’hui la voix du client, son feed-back direct et son vécu réel qui deviennent le moteur du changement. Trop souvent, nous avons essayé d’interpréter la réalité pour le compte du client. À l’ère du « tout connecté », le souci d’améliorer l’expérience client intègre chaque projet de transformation mené, qu’il touche à la distribution ou aux processus opérationnels.
L’
année 2016 marque un tournant pour l’industrie européenne de l’assurance, avec un certain nombre d’assureurs engagés dans un processus substantiel de transformation. » Une phrase extraite du 2016 European Insurance Outlook publié par EY suffit presque à planter le décor. Après des années de discussions en profondeur et de révisions, ainsi que beaucoup de temps et de ressources consacrés à la préparation par le marché lui-même, le nouveau régime réglementaire Solvabilité II est finalement devenu une réalité. Une nouvelle donne qui, combinée à un contexte macroéconomique assez délicat – notamment sur le front des taux d’intérêt –, rend le quotidien des assureurs particulièrement ardu et semé d’embûches qui se présentent comme autant de défis. L’étude EY identifie pas moins de sept priorités sur lesquelles les professionnels des assurances vont devoir concentrer leurs efforts. Parmi elles, l’impact de l’actuelle anémie des taux d’intérêt. Une situation qui empêche la création et la distribution de produits attractifs pour la clientèle. « Le scénario idéal réside dans la progression progressive des taux d’intérêt, mais ce n’est pas attendu avant 2019 », prévient l’étude. Offrir des produits appropriés constitue, du reste, un autre défi identifié par EY, qui remarque 26 —
que les assureurs ont, historiquement, des difficultés pour rester en réelle interaction avec leurs clients et développer des produits appropriés. L’étude souligne néanmoins que dans certains pays européens, un passeport numérique de services pan-financiers est en cours d’élaboration. Et il y a sans doute urgence. Car l’étude insiste sur le fait que les capacités opérationnelles du marché européen de l’assurance sont à la traîne comparées aux services financiers, plombées notamment par des systèmes anciens, souvent extrêmement complexes et dotés de coûts de maintenance élevés. « La stratégie numérique est actuellement l’un des trois sujets-clés pour la plupart des assureurs européens » affirme EY, qui voit dans le moment présent « une grande opportunité pour transformer le business ». Dans ce cadre, les développements en matière de data analytics et de relation clients sont évidemment considérés comme étant cruciaux. « Une gestion plus intelligente des données, des rapports et des analyses avancées seront les différenciateurs-clés pour ceux qui mènent la course du big data. » Avec, en corollaire, un besoin de sécurisation des données toujours plus important. Ainsi, dans le cadre d’une précédente étude menée en 2015 par EY sur la sécurité de l’information, 88 % des répondants estimaient que leur système de sécurité de l’information répondait pleinement aux besoins de leur organisation.
— Supplément 11 / 2016 — Assurances
L’optimisation de l’expérience client passe d’abord par une identification unique de chaque client. Elle nécessite aussi une digitalisation de la relation, qui améliore la réactivité et standardise les processus. Il devient possible de se concentrer sur les actes à forte valeur ajoutée et de renforcer la relation de confiance avec le client. Dans cette relation redéfinie, le métier de l’intermédiaire s’oriente de plus en plus vers une fonction de conseil. Aujourd’hui, digitalisation ne rime plus avec désintermédiation, mais il existe une complémentarité entre les canaux de distribution offline et online. En termes informatiques, le défi est considérable. Il s’agit, d’une part, de faire évoluer des systèmes construits sur des processus opérationnels vers une vision customer centric et, d’autre part, de mettre en place une toute nouvelle technologie en matière de gestion des données ou de cybersécurité. Enfin, tout comme les fintech ont dynamisé le secteur bancaire, apportant des idées neuves pour une meilleure expérience client, les assureurs se voient aujourd’hui bousculés par les insurtech. Ces start-up mettent à profit les nouvelles technologies pour rafraîchir le secteur. Le concept de la télématique, par exemple, connecte les objets et collecte des données qui permettent de cibler précisément les profils de risques des assurés et de créer des marchés de niche. Les offres proposées sont toujours plus ergonomiques, plus personnalisées, vers une expérience client sans cesse renouvelée. » Gilbert Wolter, directeur commercial et marketing (Foyer Assurances)
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PERSPECTIVES
D’INFORMATION LES SYSTÈMES
VUS PAR…
ÉRIC CHAUDRON
« ACCROÎTRE L’EFFICIENCE TOUT EN RESTANT SIMPLE ET AGILE »
Manque d’innovation dans la gestion informatique Les systèmes d’information utilisés par les compagnies d’assurances sont, du reste, au cœur de l’étude menée par le cabinet KPMG. Et pour la première fois après 19 ans, cette étude s’élargit au Benelux, à travers un échantillon diversifié en termes de localisation géographique, de type de produits, et de taille de part de marché. Pour le Luxembourg, près de 30 % du marché ont répondu à l’étude. Selon les données extraites de ce rapport, quelle que soit la taille de l’entreprise, les effectifs en informatique représentent environ 11 % des effectifs totaux chez les assureurs. Les activités de sous-traitance, quant à elles, sont limitées aux aspects non liés au cœur du métier. Même si certains indicateurs semblent correspondre à une tendance généralisée des assureurs qui doivent répondre à des conditions de marché toujours plus compétitif, l’étude de KPMG identifie néanmoins quelques différences propres dans chaque pays. « Par exemple, en Belgique et au Luxembourg, il y a une plus grande propension à embaucher des effectifs en informatique qu’aux Pays-Bas. La répartition des coûts informatiques montre qu’en Belgique il y a plus d’argent investi dans ‘le changement de l’entreprise’ qu’aux Pays-Bas et au Luxembourg, qui se limitent à investir dans ‘la gestion d’entreprise’ tout court », analyse ainsi le rapport. 28 —
De manière générale, et ceci pour les trois pays confondus, l’excellence opérationnelle et la flexibilité sont des facteurs prépondérants de la stratégie informatique. « Il convient de remarquer que, contrairement à nos attentes, l’attention que porte la gestion informatique à l’innovation, la technologie ainsi qu’à tendre à l’excellence semble être étonnamment plutôt faible », note l’analyse. Ainsi, seulement 10 % des personnes interrogées considèrent-elles leur entreprise comme précurseur ou innovatrice. De plus, les assureurs endossent souvent l’héritage d’un ancien système informatique qui requiert un subtil équilibre entre la ge stion de l’exi st ant et l’investissement dans les nouvelles propositions de technologie. Selon l’enquête de KPMG, la tendance vers des services informatiques hébergés (ou cloud computing) a vraiment décollé. Suivie de près par le volet « Mobile & Apps » (six assureurs sur dix sont en train de développer des capacités dans ce domaine). De plus, beaucoup d’efforts sont effectués dans l’amélioration de l’analyse des données. D’autre part, l’internet des objets (Internet of Things, IoT) est encore loin de tenir le rôle principal dans l’ordre du jour de la gestion informatique. Enfin, l’étude estime que l’informatique verte (Green IT), en tant que tendance, ne respecte pas ses promesses.
— Supplément 11 / 2016 — Assurances
« Les systèmes d’information et leurs constantes évolutions voire révolutions sont plus que jamais au cœur de tous les débats. En effet, nos défis sont d’accroître notre efficience opérationnelle et financière tout en restant simple et agile afin de toujours mieux servir nos clients et partenaires. Il n’y a pas de règle absolue quant au choix de développer des applicatifs métier en interne ou de faire l’acquisition d’un progiciel. Dans le cas des développements internes, il ne faut surtout pas sous-estimer les coûts de maintenance, au risque de créer une dette technologique irréversible à moyen ou long terme. Pour ce qui est de la mise en œuvre d’un progiciel, la relation contractuelle et la dépendance avec le fournisseur sont des risques importants particulièrement difficiles à gérer. Les coûts d’intégration, de développement spécifique et les délais de réalisation sont également des points d’attention à prendre en considération. Il en va de même concernant l’outsourcing. En effet, il s’agit plus d’une question d’équilibre que d’un modèle unique, et c’est la raison pour laquelle nous avons opté pour un modèle hybride qui nous permet de bénéficier du meilleur des deux mondes. Grâce à ce modèle, nous pouvons nous affranchir des tâches à faible valeur ajoutée et également confier à des experts celles pour lesquelles nous n’avons pas suffisamment de compétences afin de nous concentrer sur les réelles attentes de nos clients et partenaires, à savoir l’innovation, la sécurité, sans oublier la vélocité et la simplicité. » Éric Chaudron, directeur des systèmes d’information (Groupe Bâloise Assurances à Luxembourg)
PERSPECTIVES
Insurtech : une nouvelle donne
LES SYSTÈMES D’INFORMATION
VUS PAR…
OLIVIER VANSTEEL ANDT
« DÉMONTRER LA VALEUR AJOUTÉE DE L’IT »
« Lors de chaque étude sur le marché luxembourgeois, je m’efforce de regarder les conclusions avec un œil critique vu la diversité du secteur. En effet, la taille des sociétés, les branches d’activités, les marchés et les structures actionnariales influent sur les choix qu’elles vont porter en matière d’IT et d’organisation. Parmi les conclusions de l’étude KPMG, voici quelques commentaires :
Derrière les enjeux liés aux systèmes d’information se cache un autre serpent de mer qui prend de plus en plus d’importance : le secteur des fintech ou, plus précisément, des insurtech, les sociétés émergentes s’appuyant sur de nouvelles technologies ou de nouveaux usages pour faire évoluer les modèles de l’assurance. Et dans ce domaine, l’heure est au « branle-bas de combat », comme le remarque PwC au travers de son étude Opportunities await: How InsurTech is reshaping insurance. Ainsi, cette étude indique que le montant de financement de ces sociétés a atteint en 2016 les 3,4 milliards de dollars, soit cinq fois plus qu’en 2010. « Si les insurtech ont fait une entrée remarquée dans le monde de l’assurance, c’est avant tout parce qu’elles sont en phase avec la demande », relève l’étude. Du reste, elle indique que 74 % des 79 compagnies d’assurances interrogées à travers le monde croient dans le fait qu’une partie de leur activité est soumise à un risque disruptif élevé. En revanche, elles ne sont que 43 % à avoir intégré la dimension fintech / insurtech dans leur stratégie globale et à peine 28 % à avoir initié un partenariat avec l’un de ces acteurs satellites. Elles sont par ailleurs 14 % à avoir franchi un pas supplémentaire en investissant – ou en soutenant activement – des incubateurs de sociétés fintech.
- IT priorities : pas de surprise de voir la modernisation et le réglementaire occuper des places de choix sur le podium. Par contre, il faut noter que la gouvernance IT et la sécurité figurent également au top de l’agenda. Si la sécurité reste un véritable enjeu de société, les sujets de gouvernance reflètent, selon moi, l’indispensable professionnalisation de nos métiers IT. Cette professionnalisation de la gouvernance est fondamentale pour entrevoir d’autres solutions et de nouveaux modèles d’organisation, modèles qui sont visiblement en train d’évoluer. - Sourcing models & core systems : s’il n’y a pas de tendance franche qui se dégage, je pense que cela s’explique par la diversité des contextes à Luxembourg. Mais en regardant d’autres secteurs et d’autres marchés européens, on constate quelques tendances fortes. (i) La qualité des solutions progicielles évolue et leur adoption est plus une question de taille critique ou de coût de migration qu’un réel choix philosophique ; (ii) De nouveaux modèles émergent : des solutions BPO ou de software as a service atteignent la maturité suffisante pour en faire des alternatives crédibles, même dans le contexte réglementaire luxembourgeois ; (iii) Enfin, la complexité et le rythme des évolutions technologiques imposent une spécialisation de plus en plus forte qui devient difficile à suivre pour des entreprises de taille moyenne. Les modèles de support évoluent donc en conséquence. Ces choix seront effectivement déterminants pour offrir la meilleure expérience client. Une belle carte à jouer pour les CIO pour démontrer la valeur ajoutée de l’IT. » Olivier Vansteelandt, CIO (Axa Luxembourg)
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— Supplément 11 / 2016 — Assurances
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L’ensemble des métiers du secteur de l’assurance se voit digitalisé sous l’impulsion de ces nouveaux acteurs : de la conception de l’offre à la gestion des contrats. « Il faut dire que ces jeunes pousses détiennent les clés du big data prédictif. Là où les assureurs définissent la protection des assurés par des statistiques basiques comme l’âge ou l’état de santé, les insurtech se basent eux sur les données de chaque individu pour proposer des formules de protection sur mesure », analysent les spécialistes de PwC. Le futur assuré se voit ainsi fournir une estimation plus précise du risque, donc une couverture plus personnalisée. Une très large majorité (près de 80 %) des répondants voit dans cette approche insurtech une façon d’aller à la rencontre des besoins des consommateurs. L e squels be soins évoluent trè s rapidement… « Si les acteurs traditionnels ont autrefois sous-estimé ou ignoré les insurtech au prétexte d’un combat entre David et Goliath, la tendance s’est désormais inversée », constate PwC. À l’échelle internationale, neuf assureurs sur dix craignent désormais une diminution de leurs activités avec la montée en puissance des insurtech. Près de la moitié d’entre eux pourraient perdre jusqu’à 20 % de leur part de marché au profit de ces nouveaux entrants.
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PERSPECTIVES
CE QU’IL FAUT RETENIR Quelques chiffres-clés extraits des quatre études de Deloitte, EY, KPMG et PwC.
26 %
des assureurs ont l’intention de changer leurs systèmes de gestion d’actifs dans un délai de cinq ans (contre 18 % en 2013). (Source : KPMG Insurance System Survey 2015)
D’INFORMATION LES SYSTÈMES
VUS PAR…
32 %
des assureurs n’ont aucune relation avec des sociétés fintech. (Source : Opportunities await: How InsurTech is reshaping insurance, PwC, juin 2016)
FRANCESCO BRUNO
« LA MEILLEURE RÉPONSE À LA CRISE FINANCIÈRE » « Le défi provenant des fintech doit être considéré, par le secteur des assurances, comme une opportunité plutôt qu’une menace. Il s’agit d’un phénomène positif, presque physiologique, dans un environnement financier et technologique dont le scénario, qui suit par certains aspects les règles de l’innovation qui ont été définies par l’économiste Schumpeter, est en constante évolution. Les fintech ou, mieux, les insurtech, sont la meilleure réponse à la crise financière. Le terme « crise » implique étymologiquement le concept de décision, il n’est donc pas justifié d’attribuer à ce terme exclusivement de sens négatif. En Chine, il est composé de deux caractères, « wei » (problème) et « ji » (opportunités), qui prévoient une valeur positive. Cette première phase d’innovation en matière de processus de production sera inévitablement suivie d’une innovation des produits. La prise de conscience de ce changement doit avoir lieu dans le secteur financier luxembourgeois, car il ne concerne pas seulement les compagnies d’assurances. La crise financière qui a commencé en 2008 a malheureusement continué jusqu’à aujourd’hui. Dans un premier temps, nous avons assisté à la consolidation d’un certain nombre d’entreprises ; les autorités locales ont prévu et anticipé les besoins de l’industrie de l’assurance par le biais de la loi du 12 juillet 2013 sur les professionnels du secteur des assurances. Dans les années à venir, l’avantage compétitif du Luxembourg se concentrera inévitablement sur l’efficience et l’efficacité des entreprises, et sur leur capacité d’interaction avec le marché grâce à la diversification de l’offre. » Francesco Bruno, senior manager (Farad International)
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— Supplément 11 / 2016 — Assurances
57 %
des répondants à l’étude Global Information Security Survey 2015 d’EY estiment que le manque de ressources qualifiées représente un défi pour la sécurité de l’information au sein de leur organisation. (Source : EY)
74 %
des compagnies d’assurances croient qu’une partie de leur activité est soumise à un risque disruptif. (Source : Opportunities await: How InsurTech is reshaping insurance, PwC, juin 2016)
56 % 39 %
des assureurs ont l’intention de changer leurs systèmes de gestion de polices dans un délai de cinq ans (contre 36 % en 2013).
des assureurs interrogés ont l’intention de maintenir leur approche produits actuelle après l’implémentation de la réglementation Priips. (Source : Deloitte’s Priips Insights Survey)
(Source : KPMG Insurance System Survey 2015)
10 %
des assureurs estiment qu’entre 41 % et 60 % de leur business sera perdu au profit de sociétés fintech. (Source : Opportunities await: How InsurTech is reshaping insurance, PwC, juin 2016)
PERSPECTIVES
88 %
des répondants à l’étude Global Information Security Survey 2015 d’EY ne croient pas que leurs systèmes de sécurité de l’information satisfassent pleinement les besoins de leur organisation. (Source : EY)
71 %
des petites sociétés d’assurances au Luxembourg ont totalement externalisé leurs fonctions IT.
VUES PAR… LES INSURTECH
(Source : KPMG Insurance System Survey 2015)
94 % 23 %
des assureurs sont confiants dans le fait que leurs asset managers pourront satisfaire dans les temps les besoins des investisseurs.
des assureurs étudient la possibilité de faire de l’externalisation pour satisfaire aux demandes. (Source : Deloitte’s Priips Insights Survey)
(Source : Deloitte’s Priips Insights Survey)
10 %
des assureurs ont acquis une société fintech ou bien ont lancé la leur. (Source : Opportunities await: How InsurTech is reshaping insurance, PwC, juin 2016)
77 %
« LA DIFFÉRENCIATION PAR LA PROACTIVITÉ ET LA PERSONNALISATION » « La transformation digitale est une réalité pour tous les acteurs de l’industrie de l’assurance. La digitalisation offre de nouvelles opportunités considérables d’acquisition et de rétention clients par l’interaction, l’engagement et la différenciation. Les acteurs doivent avant tout développer des outils internes appropriés afin de mieux comprendre le profil de leurs clients pour répondre au mieux à leurs attentes. Ceci permet une démarche non plus réactive, mais totalement proactive. Cette proactivité et personnalisation sont des éléments de différenciation majeurs dans notre industrie. Nous avons par exemple mis en place cette année une approche 360° en termes d’interaction clients, avec le développement d’une solution complète de marketing automation, en tenant compte des exigences en matière de sécurité et de confidentialité des données propres au marché luxembourgeois. Grâce aux données collectées, nous pouvons dès lors mieux analyser le comportement de nos clients et répondre au plus près de leurs préoccupations avec un message pertinent. Par ailleurs, nous évoluons dans un secteur avec une clientèle en pleine mutation et fortement influencée par l’arrivée des millennials : plus sophistiquée, plus mobile, et toujours plus connectée. Nous devons dès lors développer de nouvelles solutions digitales qui s’inscrivent totalement dans cette dynamique.
des assureurs considèrent comme « élevé » l’impact réglementaire (Solvency II, Emir, Priips, Fatca…) sur les systèmes IT. (Source : KPMG Insurance System Survey 2015)
MARC STEVENS
82 %
des assureurs ont l’intention de s’appuyer sur les asset managers pour fournir les informations / données. (Source : Deloitte’s Priips Insights Survey)
La transformation digitale doit se placer au cœur de la stratégie d’innovation. Les opportunités sont multiples – tout autant que les défis – mais pour que celles-ci soient fructueuses, il faut avant tout amorcer un changement au cœur même de l’entreprise, par une sensibilisation de tous et une mutation des modèles opérationnels. » Marc Stevens, CEO (OneLife)
Supplément 11 / 2016 — Assurances —
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PERSPECTIVES
Priips : beaucoup d’incertitudes
PRIIPS VU PAR…
NICOLAS LIMBOURG
« UNE OCCASION MANQUÉE » « Les conclusions de cette enquête font état du retard du secteur des assurances concernant l’implémentation du règlement Priips. Mais comment aurait-il pu en être autrement ? Force est de constater qu’à l’heure actuelle, l’objectif initial d’une meilleure protection du consommateur est manqué. Bien au contraire, ce règlement risque de porter atteinte aux intérêts du consommateur : en l’induisant en erreur via la remise d’informations erronées et en incitant les entreprises d’assurances à réduire le catalogue de leurs actifs financiers éligibles au vu des contraintes imposées.
Sur le terrain, les assureurs doivent aussi composer avec une réglementation de plus en plus stricte, voire contraignante. C’est le cas, par exemple, du règlement sur les documents d’informations-clés relatifs aux produits d’investissement « packagés » de détail et fondés sur l’assurance, plus connu sous le nom de Priips. Ce thème est l’objet d’une étude menée par Deloitte, qui a cherché à mesurer l’état de préparation de ces documents d’information dans les secteurs de la gestion d’actifs, des banques et des assurances, alors que l’entrée en vigueur de ce règlement, prévue pour début 2017, pourrait être retardée. Il faut dire que le process est pour le moins complexe et lourd à gérer dans le chef des acteurs concernés. Et si certaines compagnies sont équipées pour produire elles-mêmes ces documents d’information, la très grande majorité (94 %) est davantage dans une réflexion d’externalisation de la production des rapports demandés. Et ce d’autant plus que seuls 23 % des répondants déclarent avoir confiance dans la capacité de leurs homologues de l’asset management à fournir les données nécessaires en temps utile ! Pour autant, les assureurs ne semblent pas non plus se précipiter, puisque 10 % des asset managers interrogés ont indiqué avoir déjà été
Dès les origines de ce projet, de nombreuses voix se sont élevées pour expliquer à la Commission européenne que les produits d’assurances concernés étaient extrêmement variés et que les contrats d’assurance-vie ne pouvaient se confondre avec les multiples produits d’investissement pouvant les composer. Le secteur de l’assurance-vie luxembourgeois a également précisé à Bruxelles qu’il lui serait impossible d’émettre des DICI pour les contrats d’assurances « multi-supports », et plus particulièrement ceux investissant au sein des fonds internes dédiés, au vu de leur grande flexibilité. Ces arguments n’ont pas empêché l’adoption des normes techniques de réglementation (NTR). Ici aussi, la déception fut grande ! Les spécialistes ont relevé erreurs et incohérences avec à la clé le risque pour les consommateurs d’être induits en erreur et pour les entreprises d’assurances celui d’assumer des risques juridiques importants. Dans ce contexte, j’espère que le Parlement européen et le Conseil prendront enfin en considération les remarques émises en décidant de rejeter cette réglementation ou, mieux, d’en modifier les erreurs. Je me félicite dès lors de la récente initiative prise par les associations françaises d’épargnants, conjointement avec l’ensemble des acteurs du monde de l’assurance en France, d’adresser une lettre ouverte à leur ministre des Finances, Michel Sapin, afin qu’il puisse faire porter leurs voix devant les institutions européennes. Espérons que ces dernières ne manquent pas cette occasion d’entendre les consommateurs ! » Nicolas Limbourg, CEO (Vitis Life)
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— Supplément 11 / 2016 — Assurances
contactés par des compagnies d’assurance en vue de discuter des échanges de données, et que seulement 11 % des assureurs confirment avoir déjà en leur possession les informations ou des données demandées à leurs contacts. L’approche des assureurs diffère, par ailleurs, de celle des banques : ces dernières prévoient de se limiter à l’exploitation des données brutes fournies par les gestionnaires d’actifs, alors que les compagnies d’assurances ont affirmé préférer recevoir le Kid (Key Information Document) intégral de la part de leurs homologues. « En l’absence d’un standard d’échange de données, les assureurs devront faire face à des données hétérogènes de la part de leurs gestionnaires, rendant la collecte, l’agrégation et la gestion de données complexes, explique-t-on chez Deloitte. De la même manière, de l’autre côté, les gestionnaires pourront faire face à des demandes de données hétérogènes de la part de leurs clients assureurs, là aussi résultant en des frais additionnels. » Au final, l’obligation de production de ce type de documents devrait avoir un impact direct sur le business, puisque 44 % des assureurs interrogés estiment qu’ils devront modifier leur offre de produits une fois que cette réglementation entrera en vigueur.
INTERVIEW
JEAN-MARC LEFEBVRE, DIRECTEUR ADJOINT CHEZ DS LUX
« Un outil redoutable par son efficacité » CA M I L L E F R AT I |
MAISON MODERNE
L’assurance-vie reste un placement intéressant pour le banquier privé chargé de la structuration d’un patrimoine. Le banquier privé travaille en partenariat avec l’assureur.
L
a frénésie de la bancassurance dissipée, chacun a retrouvé son métier, banquier d’un côté, assureur de l’autre. Avec parfois au milieu un courtier pouvant les mettre en relation dans l’intérêt d’un client cherchant à structurer son patrimoine. L’assurance-vie a ses partisans, dont fait part i e Je a n - Ma rc L e fe bv re , a n c i e n assureur passé directeur adjoint chez DS Lux SA, une entité de courtage, filiale à 100 % de Banque Degroof Petercam Luxembourg.
à mon avis, est amené à continuer à avoir un certain succès, de par sa reconnaissance par les administrations fiscales des différents pays. En tant qu’ancien assureur, directeur commercial de Fortis Assurances pendant cinq ans, je suis particulièrement convaincu depuis 15 ans de la pertinence de l’utilisation de l’assurance-vie. Elle a encore un bel avenir devant elle, d’autant plus que bon nombre de structures, qui étaient aussi efficaces pour un coût moindre ou apportaient d’autres plus-values, ont perdu leurs avantages fiscaux.
Quelle est aujourd’hui la place de l’assurance-vie dans la boîte à outils du banquier privé ? j e a n - m a r c l e f e b v r e L’assurance-vie est un outil parmi les autres mais qui reste indispensable en ce qu’il permet de répondre à un besoin de structuration patrimoniale et de planification successorale pour une clientèle à la mobilité croissante. En totale transparence fiscale, l’assurance-vie apporte une plus-value à ses clients, qu’ils soient logés en Belgique, en France, en Espagne, au Portugal, voire au Luxembourg.
L’assurance-vie apparaît-elle comme un produit plus sûr après la crise de 2008 ? Tel qu’elle est utilisée par le banquier privé, elle n’apporte pas de protection spécifique des actifs gérés par rapport aux fluctuations du marché. Si les marchés évoluent positivement, vous en bénéficiez ; si les marchés baissent, vous subissez la baisse aussi. Certains mécanismes permettent de protéger les actifs confiés à la compagnie, la plupart du temps en cas de décès, si le souscripteur souhaite être certain de récupérer le montant du patrimoine qu’il a confié à l’assureur. C’est ce qu’on appelle les garanties plancher ou garanties plancher indexées. Mais elles sont à l’heure actuelle rarement proposées par les banquiers privés.
Est-ce un outil plus ou moins utilisé qu’auparavant ? Il a sa place dans l’ensemble des instruments de structuration patrimoniale, même si son succès reste tributaire des législations fiscales nationales. À une certaine époque, l’outil a pu être utilisé par certains pour des raisons particulières, mais si on utilise l’assurance-vie comme elle doit être utilisée, c’est un outil redoutable par son efficacité et qui, 36 —
Il y a encore quelques années, la bancassurance semblait être un modèle voué à se généraliser. Estelle toujours d’actualité ? Personnellement, je pense que le banquier a autant besoin de l’assureur
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INTERVIEW
Le contrat luxembourgeois se distingue vraiment des solutions offertes dans les autres pays.
Supplément 11 / 2016 — Assurances —
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INTERVIEW
que l’inverse. Je crois que les directives européennes, l’augmentation des exigences de solvabilité, les contraintes en matière de distribution, les autorités de surveillance parfois différentes, tout cet environnement législatif complexifie de plus en plus la tâche de chacun et amène à ce que chacun fasse correctement son métier, mais ne fasse que son métier. Si une banque privée réfléchit à avoir sa propre compagnie d’assurances ou société de courtage, elle doit être bien consciente qu’elle sera confrontée à des directives européennes complètement différentes, avec des exigences de c apit aux propres spécifiques et toute une réglementation particulière gouvernant la distribution des contrats d’assurance-vie. Proposer l’ouverture d’un compte bancaire à un particulier ou lui vendre un contrat d’assurance-vie, ce sont deux métiers différents, aussi nobles l’un que l’autre, avec des contraintes et des règles différentes, même s’il y a des recoupements en termes d’évaluation des besoins du client, de profil d’investisseur, etc. Les spécificités de chacun des métiers exigent que le client soit servi par un professionnel qui maîtrise tous les aspects de son métier en s’y consacrant totalement. Cette interaction entre les deux métiers et les deux partenaires apporte une réelle plus-value au client. Est-ce que la bancassurance ne simplifiait pas les choses pour le client ? Dissocier les deux métiers permet de renforcer la qualité du service offert au client en lui offrant une réelle possibilité de concurrence. La qualité du travail des différents intervenants (banquier, assureur et courtier) fidélise le client. En dissociant le rôle de chacun, on offre plus de choix au client. Un client peut très bien rester client de l’entité de courtage et de la compagnie d’assurances et changer de gestionnaire. Cela oblige le banquier privé qui a sa propre structure de courtage à être bon dans les deux métiers. Personnellement, je pense que c’est un service rendu au client que de lui permettre de pouvoir évoluer dans sa relation avec le courtier, la compagnie d’assurances et le banquier. Pour nous, c’est une garantie d’efficacité et de qualité. Le client n’est pas coincé dans une structure qui est à la fois son banquier, son courtier et son assureur. Je dis toujours qu’un client qui n’est pas content peut changer de courtier ou de banquier. L’assureur, lui, offre des plus-values et des avantages fiscaux qui sont 38 —
parfois liés à la durée et à l’ancienneté du contrat, ce qui rend le changement plus difficile, qui plus est s’il a payé des frais d'entrée ou des taxes liées à son pays de résidence. Il y a toujours un coût de mise en place du contrat voire de sortie, raison pour laquelle les frais de sortie du contrat sont souvent perçus comme une manière de coincer le client auprès de son assureur. Le client doit avoir le sentiment qu’il est servi par des professionnels qui ont à cœur de le servir au mieux, justement parce qu’il a cette liberté de changer de courtier et de gestionnaire, voire d’assureur, comme il le souhaite.
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L’encaissement des primes en assurancevie a atteint 21 milliards d’euros en 2015.
58,3 %
Les activités d’assurance-vie à l’étranger représentent 58,3 % de l’encaissement, même si ce chiffre est en léger recul.
— Supplément 11 / 2016 — Assurances
Quel est votre rôle en tant que société de courtage adossée à une grande banque privée ? La philosophie chez nous est de « faire ou ne pas faire » de contrat d’assurance-vie. Je suis au service de la banque, mon actionnaire, pour servir le client, tant pour mettre en place une assurance-vie que pour dire au client qu’elle n’est pas adaptée à sa situation personnelle. C’est pour cela que j’ai été engagé chez Degroof Petercam : l’idée de la banque était de s’adosser les services d’un expert en assurance-vie, qui saura s’il faut faire ou ne pas faire un contrat dans l’intérêt du client. Le profil du client enclin à demander une assurance-vie a-t-il évolué ? Les évolutions légales ont permis de ne plus servir les clients en assurance-vie que pour de bonnes raisons. Pour le dire clairement : maintenant, on utilise l’assurance-vie pour ce qu’elle apporte comme réelle plus-value en termes de planification successorale, de fiscalité des plus-values,
d’impôt sur la fortune. Tout cela dépend de la philosophie avec laquelle on pouvait vendre des contrats. Personnellement, je n’ai jamais mis en place une assurance-vie pour éviter une situation fiscale délicate, même si tout le monde sait que le contrat d’assurance-vie a pu être utilisé pour ça. En fait, les évolutions légales ont rendu toutes ses lettres de noblesse à l’assurance-vie. Avec l’échange automatique d’informations, qui est une très bonne chose, nous mettons en place des contrats d’assurance-vie pour de bonnes raisons. Quels pays européens ont été conquis par les contrats d’assurance-vie luxembourgeois ? Le marché italien est toujours au même niveau de collecte. Le marché français a explosé et il se situe à 7 milliards d’euros – contre 3 milliards il y a 10 ans. C’est vraiment lié aux évolutions fiscales : le marché espagnol tergiverse depuis plusieurs années parce que certains outils espagnols permettent d’atteindre les mêmes buts que les contrats d’assurance-vie. Il y a une certaine stabilité dans les souscripteurs européens, une certaine constance, mais qui fluctue en fonction des évolutions légales. On ne va pas se voiler la face : avant la directive Écofin, le marché belge était à 3 milliards d’euros de collecte et on n’est plus à ces chiffres-là aujourd’hui. Maintenant, il est toujours intéressant de comparer les chiffres de la collecte des compagnies luxembourgeoises avec ceux des compagnies nationales. Si le marché belge a fortement baissé pour les compagnies luxembourgeoises, il en est de même pour les contrats de branche 23 (contrats lancés en 1993 et assimi-
EN BELGIQUE
UN MARCHÉ EN RÉSILIENCE C’est le marché belge qui a connu les fluctuations les plus fortes ces dernières années. En cause, un certain usage de l’assurance-vie comme outil discret, renforcé par une certaine interprétation de la directive sur la fiscalité de l’épargne en 2005. La retenue à la source a été vue comme un moyen de ne pas déclarer les contrats ouverts à l’étranger et a donc drainé de nouveaux
clients avides de discrétion. Ceux-ci payaient leur prime au moyen de fonds non déclarés qui, une fois investis en assurance-vie, échappaient à toute déclaration et à toute imposition. Une solution de repli après la disparition progressive des titres au porteur. Revirement en 2012 : le législateur belge impose aux ménages de déclarer non seulement leurs comptes à l’étranger, mais aussi les contrats
d’assurance étrangers à partir de l’exercice d’imposition 2013 portant sur les revenus de 2012. En 2014, ce sont les structures patrimoniales privées qui passent désormais sous la loupe du fisc belge. Cette évolution législative explique le repli du marché belge de l’assurance-vie, la chute atteignant 30 % pour la seule année 2013 d’après les chiffres du Commissariat aux assurances.
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Que seraient les entreprises, aujourd’hui, sans les outils numériques? Infrastructure, sécurité, applications, processus… Les éléments constitutifs des systèmes d’information des entreprises sont en perpétuel renouvellement. Dix responsables informatique viendront exposer leurs grands projets qui vont significativement changer la situation de leur entreprise en 2017 et au-delà.
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JEAN-FRANÇOIS BELFLAMME
ERIC CHINCHON
RICHARD DEUSCHLE
PATRICK HOUTSCH
ERIC LIPPERT
Deloitte
ME Business Solutions
Groupe Landewyck
Centre des Technologies de l’Information de l’Etat (CTIE)
OneLife
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PATRICK NJIWOUA
HUBERT SCHUMACHER
CHRISTOPHE TREFOIS
JEAN-MARC UEBERECKEN
VOUS ?
Ketterthill
Luxaviation
LCSB
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LIEU Centre Culturel Tramsschap Luxembourg-Limpertsberg PARKING 72-74, avenue Pasteur Luxembourg-Limpertsberg
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AGENDA 18:30 Welcome cocktail 19:00 Mot de bienvenue 19:15 10 interventions 20:25 Walking & networking cocktail
PARTENAIRE
INS CRI VO U V E ZS SU PA P R ER J AM. CLU B
INTERVIEW
lables à des fonds de fonds, ndlr) des compagnies belges. C’est un phénomène national que les compagnies luxembourgeoises subissent, et ce n’est pas parce que les législations changent que les compagnies luxembourgeoises sont pénalisées alors que les compagnies nationales continuent à vendre leur enveloppe. Je dirais que la transparence fiscale et l’échange automatique d’informations n’ont pas fondamentalement modifié le nombre de souscripteurs étrangers parce que les contrats étaient déjà vendus dans un contexte de totale transparence fiscale. Le Français devait déclarer son contrat, l’Espagnol aussi. Les compagnies avaient des représentants fiscaux en Italie ou en Espagne pour l’application de la taxation des plus-values. L’échange automatique d’informations ne modifie pas fondamentalement les raisons pour lesquelles des contrats sont vendus dans les pays limitrophes. Le marché français a toujours eu énormément de succès et l’échange automatique n’y change rien. Même chose pour le marché italien qui est stable à 3 milliards depuis plusieurs années. L’assurance-vie est-elle un produit bien connu des clients ? N’a-t-elle pas justement pâti d’une image négative ? Nous finirons par ne plus devoir vendre une image positive du Luxembourg, qui, dans les esprits chagrins, finira par être un pays aussi fréquentable que les autres. Quand l’assurance-vie est bien expliquée et utilisée, les opportunités qu’elle peut apporter justifient finalement le coût qui pouvait paraître trop élevé au départ, le tout dépendant de la situation patrimoniale et familiale du client. C’est pour cette raison que, depuis plus de 10 ans, les banquiers privés européens ne se privent pas de venir chercher leur assurance-vie au Luxembourg pour servir leurs clients. Chez eux, l’image négative du Luxembourg a depuis bien longtemps été oubliée et ils n’hésitent pas à recommander la souscription de contrats luxembourgeois au vu des opportunités que les contrats nationaux n’apportent pas.
Les évolutions légales ont rendu toutes ses lettres de noblesse à l’assurance-vie.
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La France reste le premier marché des contrats d’assurance-vie luxembourgeois avec 7 milliards d’euros de primes encaissées en 2015.
Quels sont les objectifs du client qui ouvre un contrat d’assurance-vie ? En fonction de son pays de résidence et de sa situation personnelle, le client peut avoir intérêt à recourir aux avantages du contrat, à savoir une désignation plus large des bénéficiaires, agir sur la taxation des plus-values, éventuellement profiter de taux favorables en termes de droits de succes40 —
— Supplément 11 / 2016 — Assurances
sion, agir sur l’impôt sur la fortune, bénéficier aussi d’une certaine protection des actifs supérieure à ce qu’il pourrait avoir dans une autre structure. Ceci en totale transparence fiscale et en profitant du fait que les contrats sont connus et reconnus par les administrations fiscales étrangères. C’est surtout ça qui fait la force du contrat : c’est un outil qui jouit d’une portabilité assez exceptionnelle contrairement à d’autres structures et qui permet de répondre à la mobilité croissante des familles et à la dispersion des enfants dans les différents pays européens. L’assurance-vie a vraiment anticipé les programmes Erasmus. Si le contrat luxembourgeois est si performant, qu’est-ce qui empêche d’autres juridictions européennes de le copier ? Le contrat luxembourgeois est très spécifique et se distingue vraiment des solutions offertes dans les autres pays. Ce qui fait sa puissance, c’est un ensemble d’éléments qui, additionnés, rendent le contrat assez attractif et lui offrent cette plus-value. Une législation nationale pourrait décider d’autoriser le paiement de la prime par apport en titres, mais il lui manquerait peut-être cinq ou six autres qualités que le contrat luxembourgeois a et que le contrat national n’aurait pas. Dans ce contexte-là, cela fait plus de 15 ans que le contrat luxembourgeois a du succès à l’étran-
ger. Mode de fonctionnement, mode de paiement de la prime, protection des actifs, actifs admissibles au sein du contrat… C’est un ensemble qui est difficilement copiable dans des déclinaisons nationales parce qu’il faudrait modifier beaucoup de choses pour arriver au même résultat. Et les autres pays ne bénéficient pas du pragmatisme et de la souplesse législative dont le Luxembourg a toujours fait preuve. C’est un avantage qui risque de durer et on s’en réjouit. Pour moi, c’est un outil très puissant que d’autres outils ne parviendront jamais à égaler. Les fondations que le législateur luxembourgeois prépare depuis un certain temps risquent-elles de concurrencer le contrat d’assurance-vie ? Bonne question. De manière empirique, je dirais que les fondations existent dans d’autres pays et n’ont jamais empêché le contrat d’assurance-vie de connaître le succès. Il a un passé auprès des autorités fiscales nationales qui ne sont pas refroidies à l’idée d’y être confrontées. Ce passé permet au contrat d’assurance-vie de bénéficier de cette reconnaissance. Si les fondations devaient permettre d’atteindre les mêmes objectifs avec les mêmes qualités, il faudrait qu’elles fassent leur place dans les différents pays européens avant de faire de l’ombre au contrat d’assurance-vie.
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10 ASSURANCE-VIE POUR LES NULS OUPE À LA L
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GARANTIE
COMPLÉMENTAIRE
OIR CHOSES eÀpoSlicAeVd’assurance-v10iepreoinlètsvedpearerfpoèisre
un ici Souscrire du combattant. Vo pouvoir s , fondé de rs s u o iu in iw ntreprise W du parc e s grande e ar Jérôm le p s tè é n u e q li li c exp sable x, respon chez Lalu tionales. a rn te s in et relation
1 C A P I TA L G A R A N T I EN CAS DE VIE — U N E É PA R G N E À LONG TERME Cette disposition vous permet de constituer un patrimoine permettant d’atteindre un objectif épargne à long terme pour faire face à toute éventualité.
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INVALIDITÉ
En cas d’invalidité, les coûts quotidiens augmentent fortement. Continuer un contrat d’épargne dans une telle situation n’est pas toujours évident. Pour éviter d’éventuelles difficultés pécuniaires et en même temps garder le même montant d’épargne au terme, le contrat d’assurance peut prévoir la possibilité qu’en cas d’invalidité économique totale, l’assureur prenne en charge le paiement futur de la prime (exonération). En outre, le contrat d’assurance peut prévoir qu’en cas d’invalidité totale physiologique, l’assureur verse au preneur d’assurance le capital décès prévu au contrat d’assurance.
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PRÉVOYANCE VIEILLESSE Le revenu d’un ménage diminue lors de la retraite. Or le souhait de garder le même niveau de vie persiste. Les assurances « prévoyance vieillesse » sont un outil adapté et flexible pour éviter cette perte de qualité de vie. Le cadre fiscal encourage cette initiative par des avantages importants dès la souscription d’un tel contrat.
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ASSURANCE SOLDE RESTANT DÛ
CAPITAL GARANTI EN CAS DE DÉCÈS LA PROTECTION QUI CHALLENGE LE DESTIN
Cette assurance protège le patrimoine familial en cas de décès de l’emprunteur et consiste à couvrir une dette hypothécaire.
En cas de décès du preneur d’assurance, une somme déterminée par le preneur lui-même au moment de la souscription du contrat sera versée à ses proches, même s’il n’a payé qu’une seule prime. Cette couverture convient particulièrement aux gens qui veulent faire profiter leur partenaire survivant d’une protection financière supérieure aux droits de pension légaux qui sont souvent insuffisants pour garantir le standard de vie constitué.
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ASSURANCE-VIE POUR LES NULS
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PRIMES
GARANTIE COMPLÉMENTAIRE ACCIDENT
DÉDUCTIBLES FISCALEMENT
Les primes d’assurance en cas de vie, en cas de décès ou en cas d’invalidité peuvent être déduites suivant l’article 111 L.I.R. (loi concernant l’impôt sur le revenu, 672 euros par contribuable). Pour les assurances prévoyance vieillesse, les primes sont déductibles suivant l’article 111bis L.I.R. L’avantage fiscal peut alors varier selon le revenu du preneur d’assurance et peut aller jusqu’à pratiquement 42 % de la prime versée.
Un accident est vite arrivé et nous sommes tous concernés. En cas de décès à la suite directe d’un accident ou d’un accident de la circulation, le contrat d’assurance peut prévoir que le capital décès de base sera multiplié et le montant total pourra atteindre un multiple important du capital initialement couvert.
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GARANTI
ET
FONDS
D’INVESTISSEMENT
L’épargne rapporte un intérêt minimum fixe (le maximum est déterminé par le Commissariat aux assurances) durant toute la durée du contrat. Ceci donne au preneur d’assurance une épargne sûre à long terme, une sécurité financière qui ne peut plus être fournie par des comptes d’épargne standards de nos jours. Une autre possibilité est de souscrire à un contrat d’assurance de type unit linked. Il n’y a pas de garantie de rendement et la prime est investie dans des sicav. Ce contrat est adapté pour les preneurs d’assurance qui acceptent le risque de subir des pertes en cas de baisse du cours de la sicav, tout en cherchant des rendements plus favorables.
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LIBRE CHOIX
PARTICIPATION
DU BÉNÉFICIAIRE
AUX BÉNÉFICES
Dans les limites de la quotité disponible pour les enfants, le preneur d’assurance peut choisir librement le bénéficiaire en cas de vie et en cas de décès. Ainsi, il est possible d’accorder un privilège successoral. Le bénéficiaire peut également être changé pendant toute la durée du contrat.
Dans les contrats de type rendement garanti, le preneur d’assurance participe chaque année au résultat de l’assureur qui lui attribue une participation aux bénéfices. Cette participation bénéficiaire est fonction des résultats financiers de la société d’assurances et des taux d’intérêt sur les marchés financiers.
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INVESTIR
« Les consommateurs recherchent une garantie, une sécurité dans ces moments de turbulence boursière. » Nicolas Demarest Directeur commercial, head of Benelux Lombard International
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INVESTIR
ASSURANCE-VIE
Rester vigilant CÉCILE ESCH |
MAISON MODERNE
Les acteurs de l’assurance-vie au Luxembourg ne voient pas la source se tarir. Deux sources d’incertitude sont apparues : la charge réglementaire et le Brexit. Le secteur pense de plus en plus au développement de nouveaux produits.
L
es chiffres de l’assurance-vie au Luxembourg sèment le trouble. En 2015, le Commissariat aux assurances annonçait un recul de l’encaissement dans le secteur de plus de 10 %, après une année 2014 qualifiée d’exceptionnelle. Il observait aussi un glissement marqué vers les produits en unités de compte, les assureurs ayant réorienté leurs clients vers d’autres produits que ceux à taux garantis dans un contexte persistant de taux bas. Changement de décor au premier semestre 2016 : la stabilité est de retour et ce sont de nouveau les produits à taux garantis qui croissent (+4,97 %) alors que ceux en unités de compte voient les primes reculer de 3,88 %. Explications ? Pas pour l’instant. Le secteur navigue un peu à vue dans un contexte compliqué. Reste que l’assurance-vie représente encore fin 2015 près de 2/3 des chiffres du secteur de l’assurance (62,19 %) dont 90 % réalisés hors des frontières.
Progression vs réglementation
S’il y a eu une progression sur la quasi-totalité des marchés au cours des six premiers mois de 2016, avec des variations selon les pays, celle-ci est néanmoins entravée par deux phénomènes qui causent de l’incertitude : la lourde charge réglementaire qui pèse sur le secteur et la récente décision de la Grande-Bretagne, lors du référendum du 23 juin 2016, de quitter l’Union européenne. Et pour les mois à venir, la restructuration de l’offre et la digitalisation seront cette fois les grands challenges du marché de l’assurance-vie.
La progression a bel et bien été au rendez-vous au cours du premier semestre 2016, mais des différences se font jour selon les pays. « Cela est notamment dû au changement réglementaire avec l’arrivée du CRS (Common Reporting Standard), une réglementation développée par l’OCDE, dont l’objectif est la transparence fiscale et qui va mener à un échange automatique d’informations entre les États l’ayant adoptée. Nous attendons par ailleurs la transposition en loi luxembourgeoise des réglementations européennes. L’environnement est devenu plus complexe », explique Nicolas Demarest, director Sales, head of Benelux chez Lombard International. Eric Winter, commercial director de Foyer International, évoque pour sa part une incertitude concernant de nouveaux aspects réglementaires à venir, alors que l’échéance pour laquelle les sociétés devront être en conformité – avoir adapté leurs processes et produits – se rapproche inévitablement.
PRESSION
« L’ENVIRONNEMENT DE L’ASSURANCE-VIE EST DEVENU PLUS COMPLEXE » Optimiste pour le futur, Nicolas Demarest (Lombard International) n’en note pas moins un grand défi à court terme : « Digérer les changements réglementaires qui se font jour. » « Notre secteur est en progression mais l’environnement de l’assurance-vie est devenu plus complexe », estime-t-il, citant notamment le Common Reporting Standard (l’échange automatique d’informations en matière fiscale entre les États l’ayant adopté, ndlr), entré en vigueur au Luxembourg fin 2015. « Même si les clients se sont habitués au fait qu’il y aura un échange d’informations entre les États, ces changements réglementaires entraînent une certaine pression sur les sociétés ». Pour réussir le changement, « il faudra travailler en groupe pour défendre nos valeurs et défendre la place des assureurs. »
Risques et opportunités du Brexit
La décision du peuple britannique de quitter l’Union européenne soulève la question de savoir dans quelle mesure les acteurs pourront encore utiliser le passeport unique pour continuer à commercialiser leurs produits au RoyaumeUni, et quelles en seront les conditions. Le changement de gouvernement et les changements au niveau taxation sont par ailleurs préoccupants. « C’est la taxation qui influence les clients dans le choix de nos solutions », indique Nicolas Demarest, qui voit cependant dans Supplément 11 / 2016 — Assurances —
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INVESTIR
« Les atouts du Luxembourg n’ont jamais été aussi forts. » Fabrice Sauvignon Directeur général La Mondiale Europartner
OPTIMISME
« LE BREXIT PEUT ÊTRE UNE OPPORTUNITÉ POUR LE LUXEMBOURG » Alors que les conséquences du Brexit sont toujours incertaines, Fabrice Sauvignon (La Mondiale Europartner) en fait une analyse optimiste pour le Grand-Duché. Même s’il est encore tôt aujourd’hui pour dresser un bilan avec certitude, le cadre tel qu’on le connaît aujourd’hui – celui de la LPS – ne devrait pas être amené à un bouleversement majeur, prédit-il. « Aujourd’hui, les opérateurs luxembourgeois peuvent continuer à opérer au RoyaumeUni, le marché international de l’assurance-vie a donc d’énormes perspectives devant lui. » Le Brexit ne devrait donc pas venir entraver cette perspective de croissance et devrait représenter une opportunité pour le GrandDuché, situé géographiquement au centre du continent européen. « Il est vraisemblable que le Luxembourg devienne la Place favorite pour faire de l’assurance-vie. »
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le Brexit une opportunité de taille et un nouveau marché à capter : beaucoup de Britanniques vont en effet partir s’installer sur le continent. Pour Fabrice Sauvignon, directeur général de La Mondiale Europartner SA, filiale d’AG2R La Mondiale, le marché de l’assurance-vie a d’énormes perspectives devant lui et le Brexit ne saurait venir entraver cette perspective de croissance. « Puisque le Luxembourg est au centre du continent européen, il est fort probable qu’il devienne la Place favorite pour faire de l’assurance-vie, prédit-il. Les atouts du Luxembourg n’ont jamais été aussi forts : stabilité légale, force financière, savoir-faire qui n’existe nulle part ailleurs sur le continent, reconnaissance des grands marchés. Le Luxembourg conserve son leadership. »
Restructuration de l’offre
Autre phénomène du moment : l’environnement de taux bas et la mise en place de Solvency II depuis le 1er janvier font que le marché est actuellement appelé à être restructuré dans son offre. « L’environnement nous pousse à changer l’équation. Nous voyons poindre des nouvelles générations
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de produits. Les acteurs qui fournissaient traditionnellement des garanties ne vont pas arrêter de fournir des garanties mais vont restructurer leur offre pour offrir un mix risque / rendement différent », explique Fabrice Sauvignon. Un phénomène qui concerne les plus grands acteurs de la Place. « La plupart des compagnies ont déjà anticipé le phénomène, notamment en appliquant des règles plus strictes en matière de business mix (taux-capital garanti vs unités de compte) », souligne pour sa part Eric Winter. Lombard est moins affectée par ce phénomène dans la mesure où l’entreprise ne propose pas des produits à taux garantis, « une décision stratégique », selon Nicolas Demarest, qui reconnaît toutefois que les consommateurs « recherchent une garantie, une sécurité dans ces moments de turbulence boursière ». « Nous essayons d’être plus inventifs et travaillons sur de nouveaux produits, de nouvelles options pour donner un niveau de confort aux clients. »
Les enjeux de la digitalisation
Pour les années à venir, le grand défi sera celui de la digitalisation. « La digitalisation est un élé-
OXFORD DEBATE *
LUXEMBOURG FINANCE IN A WORLD OF TRANSPARENCY WEDNESDAY 9 NOVEMBER
The rising tide of transparency is upon us and Luxembourg is indeed taking action. The challenge? Riding that wave of change without compromising the country’s economic model, despite the strong weight of the financial sector in that model. The question then arises: is a new financial services sector necessary? G: SUA SIVE. *WARNIN C AN B E VERY PER S . R E LY T E A T B DE IB ER A OTE DEL PLE A SE V
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AGENDA 18:30 Welcome cocktail 19:00 First debates
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JEAN-SÉBASTIEN ZIPPERT
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INVESTIR
« Il faudra toujours communiquer, rencontrer et accompagner le client dans sa démarche. » Eric Winter Directeur commercial Foyer International
PLUS DE SERVICES
« LA DIGITALISATION EST UN MUST MAIS… » Si Eric Winter (Foyer International) se montre très enthousiaste par rapport à la digitalisation, il met néanmoins en garde contre le « tout digital ». « La digitalisation est un must mais il faudra faire attention, notamment pour certains types de contrats qui nécessitent un accompagnement, un conseil, une adaptation sur mesure, estime-t-il. On ne pourra pas faire l’impasse sur la communication, la rencontre et l’accompagnement du client – sauf pour les produits simples. » Autre point : avec des solutions basées sur une architecture ouverte, adressées à une multitude de partenaires (banque dépositaire, gestionnaire financier, intermédiaire d’assurance, etc.), le « grand défi » consiste à collecter les informations, les stocker, les traiter et les diffuser de manière fiable à l’instant T. « Nous devons continuer à délivrer plus de services – toujours plus complexes et plus coûteux, avec les ressources internes actuelles et dans un environnement où les marges ont tendance à s’éroder. Il faut donc que l’on puisse travailler avec un prestataire qui nous offre un réel accompagnement par rapport aux spécificités de notre activité. »
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ment majeur, elle va faciliter les interactions à distance et l’expérience client. Le Luxembourg a devant lui un boulevard de développement », explique Fabrice Sauvignon. Eric Winter distingue pour sa part deux facettes de cette nouvelle tendance : s’il soutient « la digitalisation comme service rendu pour le suivi administratif du contrat », il est plus sceptique quant à l’aspect « vente des contrats », certains types de produits ou de contrats ne se prêtant pas à l’intermédiation à distance car ils nécessitent un conseil et un accompagnement sur mesure. « Il faudra toujours communiquer, rencontrer et accompagner le client dans sa démarche. »
Perspectives pour les prochains mois
L’un des grands enjeux de la digitalisation concerne aussi la collecte, le stockage, le traitement et la diffusion des informations, qui impliquent un coût non négligeable. « Nous devons continuer à pouvoir délivrer plus de services dans un environnement avec des marges qui ont tendance à s’éroder. À une échéance relativement courte, si nous ne proposons pas ce service, nous serons hors jeu. »
— Supplément 11 / 2016 — Assurances
À court terme, il faudra non seulement rester vigilant face aux nouvelles législations européennes mais également aux nouvelles lois nationales des différents marchés qui concernent les aspects fiscaux mais aussi civils. « Dans ce rythme effréné de changement, ce qui est important, c’est de garder cette unicité de la Place pour agir ensemble et rester crédible à l’étranger », explique Eric Winter. « Il faudra aussi réussir à supporter les coûts qu’on nous demande. Souvent, on voit qu’il y a une guerre des prix, une pression sur les marges. Il faut défendre la complexité de notre activité », explique de son côté Nicolas Demarest. Pour Fabrice Sauvignon, « il importera aussi de faire le récit de l’utilité du Luxembourg dans l’économie européenne. Cela participe d’une logique de développement durable qui fait qu’on s’inscrit dans le long terme. » On l’aura compris, le marché de l’assurance-vie est extrêmement dynamique et, en raison de facteurs externes, amené à évoluer constamment. Il appartient aux différents opérateurs du secteur d’en saisir les opportunités et de rester unis.
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UN ÉVÉNEMENT
OURS
Novembre 2016 Supplément – Assurances
Adresse BP 728 L-2017 Luxembourg Bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie ISSN 2354-4619 Web www.maisonmoderne.com Fondateur et CEO Mike Koedinger Directeur administratif et financier Etienne Velasti COO Rudy Lafontaine
ÉDITEUR Tél (+352) 20 70 70-100 Fax (+352) 29 66 19 E-mail publishing@maisonmoderne.com Rédaction press@paperjam.lu Web www.paperjam.lu Directeur de la publication Mike Koedinger Directeur éditorial Sven Ehmann Rédacteur en chef Thierry Raizer Journaliste senior associé Jean-Michel Gaudron Coordination Marie-Astrid Heyde, Jean-Michel Lalieu Rédaction Cécile Esch, Camille Frati, Jean-Michel Lalieu Photographies Marion Dessard, Jan Hanrion, Patricia Pitsch, Mike Zenari Correction Pauline Berg, Muriel Dietsch, Sarah Lambolez, Inès Sérizier
STUDIO GRAPHIQUE Tél (+352) 20 70 70-200 Fax (+352) 27 62 12 62-84 E-mail studio@maisonmoderne.com Directeur associé Guido Kröger Directeur de la création Jeremy Leslie Studio manager Stéphanie Poras Directeur artistique Vinzenz Hölzl Mise en page Monique Bernard (coordination), SaschaTimplan
RÉGIE PUBLICITAIRE Tél (+352) 20 70 70-300 Fax (+352) 26 29 66 20 E-mail regie@maisonmoderne.com Directeur associé Francis Gasparotto Sales manager Magazines et Guides Vincent Giarratano Assistante Nathalie Sohn Chargés de clientèle Marilyn Baratto, Thomas Fullenwarth, Laurent Goffin, Mélanie Juredieu Assistante commerciale Céline Bayle Administration Isabelle Ney
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Gabriel Frederick Georges Édouard Goedert Steve
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B Bâloise Assurances Banque de Luxembourg Biver Georges Bosquée Bernard Bruno Francesco
Henrard Kim Hill Jonathan
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Rizzo Alessandro
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KPMG Luxembourg 24, 51
L 44 19, 42 36 22 22 24 44
Sauvignon Fabrice Schreiner Martine SES Stevens Marc Swiss Life
T-U-V Vansteelandt Olivier 24 Vitis Life 24, 29
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F 22, 24 8, 24, 44
M Maurice Jérôme
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N NN Investment Partners NN Life
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Winter Eric Wirion Claude Wiwinius Jérôme Wolter Gilbert
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X-Y-Z Xhonneux Pascal
Dans cet index sont reprises les entreprises, les personnalités et les publicités apparaissant dans ce magazine.
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E
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La Mondiale Europartner Lalux Lefebvre Jean-Marc Lesourd Catherine LIB Limbourg Nicolas Lombard International
Paneurolife Parlement européen PwC Luxembourg
Q-R
Iwi
Degroof Petercam 36 Deloitte Luxembourg 24 Demarest Nicolas 44 Dentini David 22 DKV 31 DS Lux 36
Farad Group Foyer
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I-J
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EIOPA EY Luxembourg
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P 24 11, 13 16 22 24
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