Inflight Spring 2022

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SPRING

Let’s go to Crete

2022


For over 100 years, CERATIZIT has been a pioneer in developing exceptional hard material solutions for machining and wear protection. 1 headquarters

Mamer / Luxembourg

>8,000

employees

>30

production sites

CERATIZIT is a high-technology engineering group specialised in cutting tools and hard material solutions.

Tooling the Future ceratizit.com

Part of the Plansee Group


Edito

SPRING 2022 ISSUE Published by Maison ModerneTM exclusively for LuxairTM. With selected content from PaperjamTM and DelanoTM publications. Cover photography Nathalie Majerus @little.voyageuse www.touch-of-tulum.com Publication maison moderne head of content strategy

Emmanuelle Thivollard editorial director

Marie-Laure Jouve art directors

José Carsí, Marielle Voisin layout

Elina Luzerne, Clémence Viardot, Guillaume Sinopoli (Coordination) luxair head of marketing

Vincenzo Manzella Advertising Maison Moderne Brand Studio Call (+352) 20 70 70 – 300 www.maisonmoderne.com director

Youcef Damardji strategic business development advisor

Francis Gasparotto

head of media sales and solutions

Dominique Gouviaux Publisher Maison ModerneTM ceo

Mike Koedinger cfo

Etienne Velasti founder and chairman

Mike Koedinger

No part of this publication may be reproduced without prior written permission by the publisher. Maison ModerneTM is used under licence by MM Publishing and Media S.A.

natureOffice.com | DE-261-JYACEBD

#SpottedByTravellers

Photo

Luxair

Vous êtes passionné par le voyage et aimez explorer des lieux originaux ? Rejoignez la communauté des Luxair Spotters et vos souvenirs seront peut-être publiés dans ce magazine ! Pour cela, dénichez votre endroit et téléchargez votre photo sur le site. Are you passionate about traveling and exploring original addresses? Then join the Luxair Spotters community and your memories may be published in this magazine! To do so, spot your place and upload your picture on the website.

www.luxairspottedbytravellers.lu

Welcome aboard! Bienvenue à bord !

At the dawn of this spring season, a relaunch of our activities is being shaped, driven by the general easing of health restrictions. As such, our teams continue to put all their knowhow into practice for the common benefit of all. For you, dear customers and travellers, to whom we promise the Luxair quality, and to us, because we are pleased to have you back. A well-deserved vacation on the horizon? Entrust us with this moment of escape in complete serenity, we take care of everything. Discover in this magazine our top-of-the-range Excellence packages from LuxairTours, flight and hotel included. Your vacation begins as soon as you arrive at the airport and continues in 5-star hotels, a clever blend of luxury and elegance, specially selected to meet your high expectations. An exceptional setting and kind gestures that will surely delight you and satisfy all your desires. From new destinations to new projects and collaborations with Luxair, browse the pages of this edition of Inflight and travel with our on-board crew, who will make your trip more enjoyable, and let the news of Luxembourg and the Greater Region accompany you to your destination. Have a pleasant trip! EN

À l’aube de cette saison printanière, une relance de nos activités se dessine, portée par l’allégement généralisé des restrictions sanitaires. À ce titre, nos équipes continuent de mettre tout leur savoir-faire en pratique, et cela pour le bénéfice commun de tous. Pour vous, clients et voyageurs, à qui nous promettons la qualité Luxair, et pour nous, car nous avons plaisir à vous retrouver. Des vacances bien méritées en perspective? Confiez-nous ce moment d’évasion en toute sérénité, nous nous occupons de tout. Découvrez, à travers ce magazine, nos forfaits haut de gamme Excellence de LuxairTours, vol et hôtel inclus. Vos vacances commencent dès votre arrivée à l’aéroport et se poursuivent dans des hôtels 5 étoiles mêlant luxe et élégance, spécialement sélectionnés pour répondre à vos attentes élevées. Un cadre exceptionnel et des petites attentions qui vous raviront à coup sûr et combleront toutes vos envies. Des nouvelles destinations aux nouveaux projets et collaborations de Luxair, parcourez les pages de ce numéro d’Inflight et voyagez en compagnie de notre équipage de bord, qui rendra votre voyage des plus agréables, et laissez l’actualité du Luxembourg et de la Grande Région vous accompagner jusqu’à votre destination. Bon voyage! FR

GIOVANNI GIALLOMBARDO Chairman of the Board of Directors of Luxair

SPRING 2022

3




Banque Banque dede Luxembourg, Luxembourg, société société anonyme anonyme – 14, – 14, boulevard boulevard Royal Royal – L-2449 – L-2449 Luxembourg Luxembourg – R.C.S. – R.C.S. B5310 B5310

L’avenir écOnOmique est incertain. NOtre expertise ne l’est pas. L’environnement L’environnement économique économique et et financier financier actuel actuel est est particuliérement particuliérement complexe. complexe. Prendre les bonnes décisions pour la gestion de votre patrimoine ne s’improvise Prendre les bonnes décisions pour la gestion de votre patrimoine ne s’improvise pas. pas. Depuis Depuis 100 100 ans ans au au Luxembourg, Luxembourg, nos nos experts experts vous vous accompagnent accompagnent dans dans la la préservation, préservation, la valorisation et la transmission de votre patrimoine. la valorisation et la transmission de votre patrimoine.

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pourquoi pourquoi! !

Découvrez Découvrez


SPRING 2022

Travelblog 10 GREECE

Crete –

12 SPAIN

València –

14 EGYPT

Marsa Alam –

p. 18 Hambourg spreads elegance and creativity. Hambourg respire l’élégance et la créativité.

16 ENGLAND

London –

Ristretto

18 GERMANY

26 ANDREAS HEINZMANN

Hamburg 20

« L’approche collective est une force » –

Luxair News

28 FRED GIULIANI

Excellence, exceptional moments

“We saw a great business opportunity” –

30 ALESSANDRA SIMONELLI

p. 44 Esch2022 general director Nancy Braun on accessibility and citizen participation. Nancy Braun, directrice générale d'Esch2022, parle de l'accessibilité et de la participation des citoyens.

« Ne pas louper le coche du développement durable » –

32 BETTINA STEINBRÜGGE

“I hope art can be celebrated again” Conversations 34 FRANÇOIS TESCH

Photos

Hamburg Tourismus, Guy Wolff, Luxair

« Nous avons changé avec le Luxembourg, nous avons bénéficié de la belle croissance du pays » –

44 NANCY BRAUN

“ Our culture is defined by very different elements ” –

52 TAHEREH PAZOUKI

p. 20 The Excellence packages offered by LuxairTours. Les forfaits Excellence proposés par Luxair Tours.

« La victoire m’a donné des responsabilités » SPRING 2022

7



SPRING 2022

Conversations 60 LIEVEN LAMBRECHT

“There is a shift from an employer market to an employee market ” –

64 ISABELLE SCHLESSER

« Tout le monde recherche les mêmes profils » –

68 JEAN ASSELBORN

“Building global bridges for human rights” –

72 JEAN-MARC UEBERECKEN

« Nous voulons rester des experts » –

82 JEAN-JACQUES ROMMES ET MICHEL-EDOUARD RUBEN

« Pour affronter les crises à venir, il faut en prendre conscience »

p. 64 Isabelle Schlesser explains the transformation of the job market. Isabelle Schlesser explique la mutation du marché de l’emploi.

88 DIANE TEA

“Embrace emerging technologies, or be left behind”

92 URBAN GILLSTRÖM

AND HELENA NORDSTRÖM

“As a user, you should be able to control your footprint” –

96 FRANCESCA PRYM

« La flexibilité est un élément capital pour le pays » –

100 MICHELLE GLORIEUX

« Nous avons eu une incroyable année 2021 ! »

Photos

Guy Wolff, Andrés Lejona

Lifestyle 104 MA MAISON 108 MON STYLE 112 MA COLLECTION 116 MA RECETTE

p. 112 Pascal Zimmer is passionate about fashion, especially men's fashion from the 1930s. Pascal Zimmer est passionné par la mode, en particulier celle pour hommes des années 1930.

120

Safety & Comfort

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#SpottedBy

SPRING 2022

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Travelblog KAKOS POROS EN Known as the island’s ‘balcony’, this unique trail of a bit more than 2 kilometres offers a priceless panoramic from a viewpoint located 600 meters above sea level overlooking the famous beach of Agios Pavlos and the turquoise Cretan Sea. FR Surnommé le « balcon » de l’île, ce sentier de randonnée d’un peu plus de 2 kilomètres situé à 600 m au-dessus du niveau de la mer offre une vue panoramique sans pareille sur la célèbre plage d’Agios Pavlos et les eaux turquoises de la mer de Crète.

www.incrediblecrete.gr

3H10

2 DIRECT LUXAIR FLIGHTS/WEEK*

The largest of the Greek islands has been inhabited for at least 130,000 years and promises memorable trips and experiences, from crystalline waters to high mountain range and rich archaeological sites and ruins.

EN

Crete GREECE

10

SPRING 2022

Nightlife

Restaurant

Shopping

Leisure

Culture

Hotel

FR Peuplée depuis 130 000 ans, la plus grande des îles grecques promet une expérience touristique mémorable, avec ses eaux cristallines, ses hautes montagnes et ses trésors archéologiques.

April - October

Info and bookings


FALASSARNA

HERAKLION FISH MARKET

You don’t need to travel to the Caribbean to enjoy tropical beaches. The crystal-clear water of this paradise on the west coast of the archipelago is surrounded by a natural protected reserve. Take a relaxing dip or dare yourself to practise surf when weather allows it. FR Nul besoin d’aller aux Caraïbes pour goûter aux joies des plages tropicales. Ce paradis aux eaux cristallines, sur la côte ouest de l’archipel, est entouré d’une réserve naturelle protégée. Optez pour une baignade relaxante, ou osez le surf lorsque le temps s’y prête.

It is one of the largest open markets in Crete and every day from 7 in the morning fishmongers offer the catch of the day, mainly fish and local seafood, such as mussels. It is located near the port, next to the popular central market. FR Sur ce marché, un des plus grands marchés de plein air de Crète, les poissonniers proposent tous les jours, dès 7 h du matin, la pêche du jour, principalement du poisson et des fruits de mer, surtout des moules. Le marché se trouve près du port, à côté des célèbres halles centrales.

EN

EN

Texts

David Palacios Photos

Shutterstock, Region of Crete, Grecotel Hotels, Peskesi

1866 Street / Plateia Kornarou

TIP

1

The Museum of Ancient Eleutherna exhibits artefacts from the prehistoric to Byzantine eras found in the archaeological site of the city-state of Eleutherna and the necropolis of Orthi Petra. EN

Le musée de la cité antique d’Eleftherna présente des objets allant de l’ère préhistorique à l’époque byzantine, trouvés sur le site archéologique de la cité-État d’Eleftherna et dans la nécropole d’Orthi Petra. FR

Opens daily – except Tuesdays – from 8.30 a.m to 3.30 p.m.

TIP

2

Settled on the south coast, Loutro is a small fishing village and a true hidden gem on the island. The only way to reach it is by boat from Hora Sfakion, making this place even more unique. EN

CARAMEL GRECOTEL BOUTIQUE RESORT

PESKESI

This beachfront retreat in the Cretan Riviera provides a luxury and elegant accommodation in a range of suites and beachfront villas. The hotel has several dining experiences featuring international and Cretan specialties and a 700m² seawater pool. FR Havre de paix sur le front de mer de la Riviera crétoise, ce complexe est composé d’appartements et de villas de luxe sur la plage. Outre une piscine d’eau de mer de 700 m², l’hôtel dispose de plusieurs restaurants de spécialités internationales et crétoises.

Located in a 19th-century mansion, this farm-to-table restaurant offers traditional Cretan recipes using local organic products from their farm in Haraso. One of the most popular signature dishes is the local snails cooked between stones in a climbing kiln. FR Installé dans une demeure du 19e siècle, ce restaurant « de la ferme à la table » propose des recettes crétoises traditionnelles à base de produits bio locaux en provenance directe de la ferme des propriétaires, à Haraso. Un des plats emblématiques les plus prisés est la fricassée d’escargots cuits au feu de bois sur des pierres.

Adelianos Kampos, Rethymnon +30 28310 71803 caramel.grecotel.com

Kapetan Charalampi 6-8 +30 281 028 8887 www.peskesicrete.gr

EN

EN

FR Situé sur la côte sud, le petit village de pêcheurs de Loutro est un des véritables trésors secrets de l’île. Uniquement accessible par bateau depuis Hora ­Sfakion, son isolement le rend encore plus unique.

TIP

3

The protected area of Mpalos is a unique and magical setting you can quickly reach by boat from the port of Kissamos in the Chania region. The place offers a unique scenery with turquoise waters. EN

La zone protégée de Mpalos est un lieu unique et magique, accessible en bateau depuis le port de Kissamos, dans la région de Chania. Les eaux turquoise font de ce lieu un cadre d’exception. FR

www.anendyk.gr/routes-and-timetables

* Visit luxair.lu for the updated timetable. Consultez le plan de vol actualisé sur luxair.lu.

SPRING 2022

11


Travelblog

València 2H30

2 DIRECT LUXAIR FLIGHTS/WEEK*

SPAIN

Ville côtière ensoleillée, la cité espagnole bénéficie de tous les atouts: une architecture élégante, un mélange de culture et d’influences et une cuisine méditerranéenne dont la paëlla est le plus célèbre fleuron.

The Spanish city has the best of a sunny coastal city combined with an elegant architecture, a mix of culture and infuences and a Mediterranean cuisine with paella as the most famous dish worldwide.

FR

EN

CIUTAT DE LES ARTS I LES CIÈNCIES EN Art and science exhibitions and a planetarium are hosted in this avant-garde architectural complex designed by renowned Santiago Calatrava. FR Conçu par le célèbre architecte Santiago Calatrava, ce complexe d’avant-garde héberge un planétarium et propose des expositions artistiques et scientifiques.

+34 961 97 46 86 www.cac.es

TIP

1

The city has been named World Design Capital in 2022 because of its outstanding creativity, design and urban architecture. FR La ville a été nommée Capitale mondiale du design en 2022 en raison de sa créativité, son design et son architecture urbaine exceptionnels.

FIERRO

Don’t miss this most iconic market in town featuring fresh products, mainly fruit, vegetables, meat and local fish and seafood. FR Ne manquez pas de faire un tour au plus emblématique marché de la ville pour ses produits frais : fruits, légumes, viande, poissons et fruits de mer locaux.

This new Michelin-starred restaurant presents in the heart of Ruzafa a menu based on the best of local products, reinterpreting Argentinian cooking techniques. FR Nouvellement étoilé Michelin, ce restaurant au cœur du quartier de Ruzafa réinterprète les techniques culinaires argentines avec de sublimes ingrédients locaux.

Opens from Monday to Saturday from 7.30 a.m. to 3 p.m. www.mercadocentralvalencia.es

Carrer del Dr. Serrano, 4 +34 963 30 52 44 www.fierrovlc.com

www.visitvalencia.com

12

EN

SPRING 2022

EN

www.wdcvalencia2022.com TIP

2

Horchata is a popular drink made of tiger nuts (chufas). At Horchatería de Santa Catalina, they serve it homemade. FR La horchata est une boisson traditionnelle à base de jus de souchet (chufas). À la Horchatería de Santa Catalina, elle est faite maison. EN

Plaça de Santa Caterina, 6 horchateriasantacatalina.com

* Visit luxair.lu for the updated timetable. Consultez le plan de vol actualisé sur luxair.lu.

David Palacios Photos

MERCADO CENTRAL

A few kilometres away from the centre we find the city’s green lung, an extension of more than 2,800 hectares of freshwater lagoon separated from the sea. It is home to local fauna and flora and becomes a popular destination for locals on the weekend. FR Poumon vert de la ville à quelques kilomètres du centre, l’Albufera est une lagune d’eau douce de plus de 2 800 hectares séparée de la mer par une langue de terre. Destination très prisée le week-end, elle abrite une faune et une flore locales variées.

Texts

ALBUFERA EN

Yavidan Violeta, Josep Gil, Shutterstock, Fierro

EN


Since 1856, BIL has been accompanying you with tailored credit solutions. Lombard loans Mortgage financing Wealth management Let’s get personal: contact.wealthmanagement@bil.com www.bil.com/wealth-management Any investment may carry a risk of capital loss. The granting of a loan is subject to the bank’s approval of your application. Remember that it costs money to borrow money.

Banque Internationale à Luxembourg SA, 69 route d’Esch, L-2953 Luxembourg, RCS Luxembourg B-6307

Supporting you. Helping make your dreams a reality.


Travelblog

TIP

1

Cleopatra’s Mines, also known as Mons Smaragdus, are among the oldest mining complexes of the ancient pharaonic world. FR Les Mines de Cléopâtre, ou Mons Smaragdus, comptent parmi les plus anciens complexes miniers de l’époque pharaonique. EN

WADI EL GEMAL NATIONAL PARK

This hotel by the natural Akassia beach is ideal for the whole family, with daily animation, sports activities and a water park. FR Près de la plage naturelle d’Akassia, cet hôtel est un paradis pour toute la famille et propose des animations quotidiennes, des activités sportives et un parc aquatique.

This is the best place to explore the protected marine life from the Red Sea, including fish and coral, and different species of birds. FR Le lieu est idéal pour explorer la vie des fonds marins protégés de la mer Rouge – poissons et coraux en particulier –, ainsi que diverses espèces d’oiseaux.

Halaieb We Shalatein, El Quseir +20 2 22698762 www.calimera.com

Opens every day from 6 a.m. to 5.30 p.m.

EN

TIP

2

Join a desert adventure safari trip and learn more about the Bedouins, a nomadic tribe considered the oldest inhabitants of the Arabian desert. FR Participez à un safari aventure dans le désert et découvrez le mode de vie nomade des Bédouins, sans doute les plus anciens habitants des déserts d’Arabie. EN

EN

PORT GHALIB Stretching along 4km of shoreline, this luxury beach resort proposes a wide range of high-end shops, restaurants and cafés. FR Sur ses 4 km de front de mer, cette luxueuse station balnéaire décline un vaste choix de boutiques, restaurants et cafés haut de gamme. EN

+2 065 3700 240 www.portghalib.com 4H45

1 DIRECT LUXAIR FLIGHT/WEEK*

Marsa Alam EGYPT

14

SPRING 2022

This former small fishing village in the Sinai Peninsula in the time of pharaohs is nowadays a top retreat resort in the area with endless leisure opportunities by the Red Sea. EN

Petit village de pêcheurs de la péninsule du Sinaï à l’époque des pharaons, Marsa Alam est aujourd’hui un lieu de villégiature très prisé, avec d’innombrables possibilités d’activités au bord de la mer Rouge. FR

* Visit luxair.lu for the updated timetable. Consultez le plan de vol actualisé sur luxair.lu.

Egypt Travel, Shutterstock, Calimera Akassia Swiss Resort, Port Ghalib

www.egypt.travel

CALIMERA AKASSIA SWISS RESORT

David Palacios Photos

Nestled at the southern coast 70km from the city centre, it is considered one of the best spots to snorkel and watch spinner dolphins that live around the reef. The lagoon is also home to lionfish and butterflyfish. FR Niché sur la côte sud, à 70 km de la ville, c’est un des meilleurs sites de plongée et d’observation des dauphins à long bec qui vivent près des récifs. Le lagon héberge aussi des poissons-­ lions et des poissons-papillons.

Texts

SHAAB SAMADAI EN



Travelblog

London 1H15

5 DIRECT LUXAIR FLIGHTS/DAY*

ENGLAND

From west to east, every London borough is unique thanks to the lively multicultural atmosphere. The city preserves some little local gems, which is why it should be on everyone’s bucket list.

D’ouest en est, chaque quartier de Londres a un charme unique grâce à un multiculturalisme ambiant très vivant. La ville recèle quelques petites pépites locales et doit absolument être visitée.

EN

FR

KEW GARDENS EN Spring is one of the most magical and colourful moments to visit this woodland featuring more than 30,000 plant species. It also hosts Temperate House, the world’s largest surviving Victorian glasshouse exhibiting some of the rarest species. FR C’est au printemps que les Jardins botaniques royaux de Kew révèlent, dans toute leur splendeur, la magie colorée de 30 000 espèces végétales. Les Jardins hébergent aussi Temperate House, la plus grande serre héritée de l’époque victorienne qui abrite certaines espèces très rares.

Opens daily from 10 a.m. to 5 p.m. www.kew.org

TIP

1

The Tate Modern exhibits a unique vision of endless reflections from Japanese contemporary artist Yayoi Kusama. FR Le musée Tate Modern offre l’opportunité unique de voir les installations en miroir de l’artiste japonaise contemporaine Yayoi Kusama.

PAN PACIFIC

The menu is based on charcoal-­ cooked dishes to share, inspired by the Greek heritage. The tuna tataki with green beans and shimeji mushrooms is a must. FR Le menu propose des plats à partager d’inspiration grecque cuits au charbon de bois. À goûter absolument : le tataki de thon aux haricots verts et champignons shimeji.

EN

20 Upper Ground www.lyaness.com

4 Newburgh St www.inogastrobar.com

16

EN

SPRING 2022

In harmony between Asian roots and contemporary décor, the property features a Singaporean restaurant and an infinity pool with views over Bishopsgate. FR Mêlant harmonieusement héritage asiatique et décor contemporain, le lieu propose un restaurant de cuisine singapourienne et une piscine à débordement avec vue sur Bishopsgate.

80 Houndsditch +44 20 7118 6888 www.panpacific.com

TIP

2

Find flower buckets, houseplants and herbs in London’s oldest flower market in Columbia Road. Early morning is the best time to visit. FR Pots de fleurs, plantes d’intérieur et herbes aromatiques vous attendent au plus ancien marché aux fleurs de Londres, à Columbia Road. Un conseil : allez-y tôt le matin ! EN

* Visit luxair.lu for the updated timetable. Consultez le plan de vol actualisé sur luxair.lu.

David Palacios Photos

INO GASTROBAR

This cocktail bar in South Bank offers a new menu inspired by genuine British flavours and ingredients, such as oyster honey or green sauce liqueur. FR Ce bar à cocktails de South Bank propose un nouveau menu aux saveurs et ingrédients d’inspiration authentiquement britannique, comme l’huître au miel, ou la « liqueur verte ».

Texts

LYANESS EN

RBG Kew, Lyaness, Horeca Consulting, Pan Pacific

EN



Travelblog

TIP

1

Take a boat tour and discover the city’s canals, the industrial docks and the warehouses from the Alster. FR Visitez la ville en bateau pour découvrir les canaux, les docks industriels et les entrepôts depuis l’Alster. EN

PLANTEN UN BLOMEN The city’s green lungs are home to well-cared botanical plants, ponds, green areas, as well as the largest Japanese garden in Europe. FR La ville prend soin de ses « poumons verts » et entretient soigneusement ses plantes botaniques, ses plans d’eau et espaces verts, ainsi que le plus grand jardin japonais d’Europe. EN

Marseiller Straße www.hamburg-tourism.de

MUSEUM FÜR KUNST UND GEWERBE DRIFT: Moments of Connection allows the visitor to experience the deep connection between humans and nature through kinetic installations. FR Les installations cinétiques de l’exposition DRIFT: Moments of Connection plongent le visiteur dans l’expérience du lien profond entre l’humain et la nature. EN

Steintorplatz +49 40 428134-880 www.mkg-hamburg.de

Departure from / Départ depuis Jungfernstieg www.alstertouristik.de

THE FONTENAY The 5-star urban hotel offers a luxury journey next to the Alster lake, a spa with an infinity pool and the panoramic Michelin-starred restaurant Lakeside. FR Cet hôtel urbain 5 étoiles situé sur les rives du lac de l’Alster possède un spa avec piscine à débordement et propose une gastronomie étoilée au Michelin au restaurant Lakeside. EN

TIP

2

Head to the exclusive Neuer Wall street and enjoy a luxury and haute couture shopping experience. FR Rendez-vous dans la rue Neuer Wall pour une expérience shopping de luxe et haute couture. EN

www.neuerwall-hamburg.de

Fontenay 10 +49 40 428134-880 www.thefontenay.com

ELBPHILHARMONIE In addition to the quality of the music, the famous concert hall is known for its breathtaking architecture on the shore of the Elbe river. If you don’t attend an event, you can still join a guided tour through the venue, which is celebrating its 5th anniversary this year. FR Renommée pour l’excellence des prestations musicales qu’elle propose, cette célèbre salle de concerts est aussi connue pour son architecture magistrale, au bord de l’Elbe. Si vous n’avez pas prévu d’aller voir un concert, vous pouvez toujours faire une visite guidée du bâtiment, qui fête ses 5 ans d’existence cette année.

Hamburg GERMANY

18

SPRING 2022

The city spreads elegance and creativity in every corner, with its port as the major transportation hub in Europe and a blend of contemporary and modern architecture. EN

6 DIRECT LUXAIR FLIGHTS/WEEK*

Cette ville respire l’élégance et la créativité, que ce soit dans son port – principale plaque tournante des transports en Europe – ou dans sa façon de mêler architecture contemporaine et moderne. FR

* Visit luxair.lu for the updated timetable. Consultez le plan de vol actualisé sur luxair.lu.

David Palacios Photos

1H15

Texts

Platz der Deutschen Einheit 4 www.elbphilharmonie.de

Hamburg Tourismus, MK&G Hamburg, The Fontenay

EN


PRACTICAL INFORMATION AND RESERVATION : • Visits on reservation from Monday to Saturday (without reservation on Saturdays at 3 p.m.)

VISIT AND BEER TASTING

! To visit

• Booking by telephone : + 352 23 63 64 - 217 or on our website : www.visitebrasserienationale.com • FREE PUBLIC TRANSPORTATION. Access via: Private transfer available • Enjoy food and drinks at our partner "D’Braustuff"

A UNIQUE BREWERY EXPERIENCE: Welcome by a professional guide Guided tour through the brewery Tasting session of 100% natural beers Souvenirs Duration: 2h (tasting included)

Languages: LU / FR / DE / EN / CN

2 Boulevard J-F Kennedy L-4930 BASCHARAGE Grand-Duché de Luxembourg

HOTEL & COWORKING SPACE

RESTAURANT & MEETING ROOM

We are looking forward to welcoming you

The restaurant D’Braustuff welcomes you with typical Luxembourgish delicacies

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55 bedrooms

>

Breakfast room

>

24/7 front desk

>

Parking

Come and taste the range of our local beers from the National Brewery

>

Free WiFi Access throughout the hotel

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Restaurant at the opposite side of the street

We are glad to organize your next event :

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Lounge/Bar

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Non-Smoking hotel

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Surface of 95 m2

>

Coworking facilities

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Health & safety measures implemented in all areas

>

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Capacity: Theatre style 42 participants School style 26 participants U shape 16 participants

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Daylight

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brauhotel.lu f o r m o r e in fo r m at ion

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Beamer & screen

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Flipchart

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Speakers desk

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WiFi-connection

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Elevator

brauhotel.lu

brauhotel.lu/restaurant/

1 boulevard J-F Kennedy - 4930 Bascharage +352 20 80 34 01 - reception@brauhotel.lu

148 Avenue de Luxembourg - 4940 Bascharage +352 26 50 22 35 - info@braustuff.lu


Luxair & LuxairTours

Excellence, exceptional moments Excellence, moments d’exception EN Luxury and elegance represent the Excellence packages offered by LuxairTours. Take advantage of the kind gestures and exclusive services that will delight you as soon as you arrive at the airport, and even before, with a little surprise offered to you, and stay in one of the 5-star hotels that we have selected according to very strict criteria, top-quality facilities, sumptuous surroundings and exceptional level of service. Embark on an exceptional journey and visit the heritage of Excellence destinations, at the heart of which you will discover sublime landscapes with extraordinary cultural wealth. Finally, let go thanks to a well-being break including a range of top-ofthe-range treatments provided by professionals and live a unique experience. Golf enthusiasts will not be left behind and will be able to work on their swing under the sun in a selection of hotels offering direct access to the most beautiful golf courses. Along with the benefits you will enjoy on site, your Excellence package also includes round trip flights

and free booking of Standard seats on board, parking at Luxembourg airport, check-in at the business class counter, two 23kg bags per person in the hold and golf or diving equipment, access to the Fast Lane and the Lounge at Luxembourg airport and several other advantages that we invite you to discover by following this link: www.luxairtours.lu/excellence FR Luxe et élégance représentent les forfaits Excellence proposés par LuxairTours. Profitez de petites attentions et de services exclusifs qui vous enchanteront dès votre arrivée à l’aéroport, et même avant, avec une petite surprise qui vous sera remise, et séjournez dans l’un des hôtels 5 étoiles que nous avons sélectionnés selon des critères très stricts, avec des installations de grande qualité, un cadre somptueux et un niveau de service exceptionnel. Embarquez pour un voyage exceptionnel et visitez le patrimoine des destinations E ­ xcellence, au cœur desquelles vous découvrirez des

paysages sublimes à la richesse culturelle extraordinaire. Enfin, lâchez prise grâce à une parenthèse bien-être comprenant une offre de soins haut de gamme prodigués par des professionnels et vivez une expérience unique. Les amateurs de golf ne seront pas en reste non plus, puisqu’ils pourront travailler leur swing sous le soleil dans une sélection d’hôtels offrant un accès direct aux plus beaux parcours de golf. En plus des avantages dont vous pourrez profiter sur place, votre forfait Excellence comprend également les vols aller-retour et la réservation gratuite des sièges Standard à bord, le parking à l’aéroport de Luxembourg, l’enregistrement au comptoir « classe affaires », deux bagages de 23 kg par personne en soute et un équipement de golf ou de plongée, l’accès au service Fast Lane et au Lounge à l’aéroport de Luxembourg, et plusieurs autres avantages que nous vous invitons à découvrir en suivant ce lien : www.luxairtours.lu/excellence

Photos

Luxair

Luxair News

Spring 2022

20

SPRING 2022


In flight

Enjoy new seats in business class Profitez de nouveaux sièges en classe affaires In constant search of evolution and always with the aim of satisfying its customers as well as possible, Luxair is improving its services and installs new seats in the business class of its aircraft registered LX-LBA (Luxair × Esch2022 × Lynn Cosyn special livery). Currently deployed only on flights operated with this aircraft, these new business seats will provide you with maximum comfort thanks to a significant reclined position, more space and an additional footrest, guaranteeing you a peaceful flight. Following the introduction of new menus, the installation of these new seats will perfectly complement the business class flight, which will guarantee you a unique experience!

En quête permanente d’évolution et toujours dans le but de satisfaire au mieux ses clients, Luxair améliore ses services et installe de nouveaux sièges en classe affaires dans son avion immatriculé LX-LBA (livrée spéciale Luxair × Esch2022 × Lynn Cosyn). Actuellement déployés uniquement sur les vols opérés avec cet appareil, ces nouveaux sièges business vous apporteront un confort maximal grâce à une forte position inclinée, plus d’espace et à un repose-pied supplémentaire, vous garantissant un vol en toute quiétude. Faisant suite à l’introduction de nouveaux menus, l’installation de ces nouveaux sièges complétera parfaitement l’expérience de vol en classe affaires. De quoi vous garantir un voyage unique !

EN

FR

Partnership

Luxair

Luxair supports Luxembourg Air Rescue Luxair soutient Luxembourg Air Rescue

Luxair mobilises for Télévie Luxair se mobilise pour Télévie

Luxair becomes a partner of Luxembourg Air Rescue (LAR) and supports air rescue in Luxembourg. These two actors share common values such as solidarity, trust and professionalism. Operating with its own fleet of rescue helicopters and ambulance jets, LAR is a non-profit association whose mission is to save lives and preserve the health of people in distress 24/7 and 365 days a year, in Luxembourg, in the Greater Region and worldwide. This is achieved by applying the highest standards of safety and quality, both in medicine, technology and aviation.

Since 2002, Télévie has been mobilising to raise funds for the Fund for scientific research in order to make progress in the fight against children and adults’ leukaemia and cancer. Once again this year, Luxair supports Télévie and organises a series of actions encouraging its employees and customers to show the greatest solidarity. FR Depuis 2002, Télévie se mobilise pour récolter des fonds au profit du Fonds de la recherche scientifique afin de progresser dans la lutte contre la leucémie et le cancer chez les enfants et les adultes. Cette année encore, Luxair soutient Télévie et organise une série d’actions incitant ses collaborateurs et clients à la plus grande solidarité.

EN

Luxair devient partenaire de Luxembourg Air Rescue (LAR) et soutient le sauvetage aérien au Luxembourg. Ces deux acteurs partagent des valeurs communes telles que la solidarité, la confiance et le professionnalisme. Opérant à l’aide de sa propre flotte d’hélicoptères de sauvetage et de jets ambulances, LAR est une association à but non lucratif qui a pour mission de sauver des vies et de préserver la santé de personnes en détresse, 24 h/24, 7 j/7 et 365 j / an, au Luxembourg, dans la Grande Région et dans le monde entier. Ceci en appliquant les plus hauts standards de sécurité et de qualité, tant au niveau de la médecine que de la technologie et de l’aviation.

FR

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You too, participate and support Télévie by scanning this QR code and making a small donation of the amount of your choice to support research! Vous aussi vous pouvez participer et soutenir Télévie en scannant ce QR code et en réalisant un petit don du montant de votre choix pour soutenir la recherche !

So many skills and expertise that Luxair invites you to discover! www.lar.lu/en Autant de compétences et d’expertise que Luxair vous invite à découvrir ! www.lar.lu

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Destinations

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and secret place that has incredible riches that will surprise you! Valencia, the third largest city in Spain, offers the most beautiful fine sandy beaches in Europe to the delight of sun and idleness aficionados. The region is also renowned for its gastronomic richness, where the famous Spanish paella was born in the 19th century. Whether you are a fan of history, culture, architecture or good food, the Costa de Valencia is made for you! FR Suite à la forte demande de ses clients, Luxair a décidé

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de reconduire deux de ses destinations phares dans son programme de vols pour la saison estivale 2022. À partir d’avril, envolez-vous, selon vos envies, à Marsa Alam et Valence. Vous avez le choix entre l’option vol sec et un pack incluant l’hôtel. Située au sud d’Hourghada, Marsa Alam est une destination de choix pour les plongeurs amateurs d’authenticité. Avec ses nombreux récifs naturels, ses grottes sous-marines et ses nombreux dauphins, Marsa Alam est un lieu fascinant et secret qui

possède de multiples richesses qui vous surprendront ! Valence, troisième ville d’Espagne, offre quant à elle les plus belles plages de sable fin d’Europe, pour le plus grand plaisir des aficionados de soleil et de farniente. La région est également réputée pour sa richesse gastronomique. C’est d’ailleurs là que la fameuse paëlla espagnole a vu le jour au 19e siècle. Que vous soyez féru d’histoire, de culture, d’architecture ou de bonne cuisine, la Costa de Valencia est faite pour vous !

Photos

Following strong customer demand, Luxair has decided to renew two of its flagship destinations in its flight programme for the 2022 summer season. As from April, fly according to your desires to Marsa Alam and Valencia. Flight only and hotel packages are available for both destinations. Located in the south of Hurghada, Marsa Alam is a destination of choice for divers who love authenticity. With its many natural reefs, underwater caves and dolphins, it is a fascinating

EN

Stefi Panchesco / Shutterstock, Juraj Vitko / Shutterstock, Luxair

As from April, fly to Marsa Alam and Valencia À partir d’avril, envolez-vous pour Marsa Alam et Valence


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Let’s fly towards perfection. We look beyond the horizon to help you plan today for tomorrow’s challenges.

A founding member of

AV I A T I O N

F I N A N C E


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#FlyingIsAnArt Anniversary edition

Draw the future in the colours of Luxair Dessinez le futur aux couleurs de Luxair On 31 March Luxair celebrated the 60th anniversary of the first flight operated to Paris in 1962. On this occasion, Luxair launches a dedicated contest and invites artists from Luxembourg and the Greater Region to sketch their vision of the future of the airline through its next livery. As part of its #FlyingIsAnArt concept, artists wishing to take up this new challenge are called upon to be creative and transport passengers on an extraordinary journey. Inclusiveness, diversity, audacity and positive messages, these are the values that Luxair wishes to share on the fuselage of one of its Boeing 737. A jury, chaired by the artist Sumo – initiator of the concept #FlyingIsAnArt –, will decide the artist who will see their work fly in the air.

EN

Le 31 mars, Luxair a fêté le 60e anniversaire du premier vol opéré vers Paris en 1962. À cette occasion, Luxair lance un concours dédié et invite les artistes du Luxembourg et de la Grande Région à esquisser leur vision du futur de la compagnie à travers sa prochaine livrée. Dans le cadre de son concept #FlyingIsAnArt, les artistes désireux de relever ce nouveau challenge sont appelés à faire preuve de créativité et à transporter les passagers vers un voyage hors du commun. Inclusivité, diversité, audace et messages positifs, telles sont les valeurs que Luxair souhaite partager sur le fuselage d’un de ses Boeing 737. L’artiste qui verra son œuvre voler dans les airs sera désigné sur base de l’avis d’un jury, présidé par l’artiste Sumo – initiateur du concept #FlyingIsAnArt.

FR

For more information on the conditions of participation, we invite you to consult the dedicated page on our website: www.luxair.lu/en/offers/flyingisanart Pour plus d’informations sur les conditions de participation, nous vous invitons à consulter la page dédiée sur notre site internet : www.luxair.lu/fr/offres/flyingisanart

Luxair & LuxairTours

This is the number of destinations offered by Luxair and LuxairTours this year, for the very first time in their history! C’est le nombre de destinations que vous proposent Luxair et LuxairTours cette année, pour la toute première fois de leur histoire !

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Eager to thank our most loyal customers and to adapt to the changes in our sector, while meeting your expectations, we are innovating and offering you a 100% free loyalty programme, which is valid for all our flights to ­Luxair and LuxairTours destinations, the ‘4+1 free by Luxair’ programme. To benefit from it, you just need to activate the programme on your MyLuxair account. Flights and trips flown until 31 March 2023 will automatically be added to the programme timeline on your account. After 4 trips, you will be offered a gift voucher for a 5th free plane ticket! Find more information about the loyalty program at www.luxair.lu EN

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Soucieux de remercier nos clients les plus fidèles et pour nous adapter aux changements que connaît notre secteur, tout en répondant à vos attentes, nous innovons et vous proposons le programme « 4+1 free by Luxair », un programme de fidélité 100 % gratuit, valable pour tous nos vols vers des destinations Luxair et LuxairTours. Pour en bénéficier, il vous suffit d’activer le programme sur votre compte MyLuxair. Les vols et voyages effectués jusqu’au 31 mars 2023 seront ainsi automatiquement ajoutés à l’historique du programme sur votre compte. Après 4 voyages, un chèque-­cadeau pour un 5e billet d’avion gratuit vous sera offert ! Retrouvez plus d’informations sur le programme de fidélité sur www.luxair.lu FR

Luxair

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Luxair rewards your loyalty with its new ‘4+1 free by Luxair’ programme Luxair récompense votre fidélité avec son nouveau programme « 4+1 free by Luxair »

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Ristretto #PlaceFinancière

«L’approche collective est une force» Andreas Heinzmann est avocat associé et l’un des membres fondateurs de GSK Stockmann au Luxembourg. Un cabinet qui mise sur une approche collective et collaborative dans sa gestion quotidienne.

Quelles sont vos fonctions chez GSK Stockmann ? Je suis associé chez GSK Stockmann au Luxembourg et suis spécialisé dans le droit des valeurs mobilières, la réglementation des marchés de capitaux et le travail bancaire international. Je conseille les banques, les institutions financières et les entreprises. Et avant cela ? J’ai exercé dans trois grands cabinets d’avocats au Luxembourg. J’ai étudié le droit en Allemagne et en Italie et suis titulaire d’un master (LLM). Je suis admis comme avocat aux barreaux du Luxembourg et d’Allemagne.

Il n’y a pas de managing partner en tant que tel au sein de GSK Stockmann au Luxembourg… Nous avons deux associés cogérants en Allemagne qui gèrent le cabinet dans son ensemble. Au Luxembourg, chaque associé gère certaines tâches relatives à la gestion collective, comme les RH, l’informatique, la gestion du bureau, la comptabilité et le marketing. Cette répartition permet à chaque associé de consacrer suffisamment de temps au développement de son business case et à la gestion de son équipe. Cette gestion collective est-elle un atout ? Cette approche collective est à mon sens une force et favorise l’esprit d’équipe.

Combien d’employés comptez-­vous, et comment vous situez-vous par rapport à vos concurrents ? Notre équipe compte environ 50 membres, dont des associés, des collaborateurs, des services commerciaux et du personnel de back-office.

Quelles sont vos perspectives de développement en 2022 ? En mettant l’accent sur l’expertise technique, le service client sur mesure, nos spécialisations, l’innovation et la profondeur, notre investissement dans les talents nous donne une « portée » significative, comme le démontre notre base de clients mondiale croissante. Notre bureau a conti­nué à prospérer tout au long de la pandémie, et, sur la base des commentaires des clients actuels, nous prévoyons une solide croissance en 2022. Quels sont vos critères de recrutement ? Outre l’expérience et les compétences pertinentes liées à chaque poste, nos critères de recrutement sont fortement axés sur la culture et les valeurs de notre cabinet, ainsi que sur l’intégration dans l’équipe.

Comment vous démarquez-vous au Luxembourg en tant que cabinet de taille moyenne ? Par notre marque employeur. Axés sur une culture de soutien et de collaboration, nous avons une satisfaction du personnel très élevée et une très faible rotation. Cela nous permet d’attirer et de retenir les meilleurs talents et de fournir à nos clients un service de pointe.

Quel type d’approche managériale mettez-­vous en œuvre ? Je crois en notre approche de culture d’équipe, avec une hiérarchie plutôt hori­ zontale et une politique de porte ouverte. Cela permet une co­opération optimale, au profit de nos clients.

Si vous deviez faire un bilan après cinq ans de présence au Luxembourg, que retiendriez-vous ? Une forte orientation par client et par secteur, un excellent travail d’équipe, l’esprit d’entreprise, le leadership… et aussi un peu de plaisir ! Quels sont les secteurs de croissance pour le cabinet ? Les fonds d’investissement, l’immobilier, les services financiers et les marchés de capitaux. Nous voyons également de plus en plus de demandes de la part des clients en ce qui concerne les questions liées à l’ESG dans ces secteurs.

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Où vous voyez-vous dans 10 ans ? Chez GSK Stockmann. Je me réjouis des dévelop­pements futurs du cabinet et de sa croissance.

Le cabinet envisage une forte croissance en 2022.

Interview AURÉLIE BOOB Photo GSK STOCKMANN


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Ristretto #Finance

“We saw a great business opportunity” It’s been a busy period for digitalisation at Spuerkeess. Delano speaks with head of digitalisation Fred Giuliani about ways to enhance the consumer experience--from paying the doctor to buying a house.

First, can you tell us a little about open banking and PSD2? Sure. Open banking is basically a way to force collaborations between banks and fintech through sharing application programming interfaces. The Payment Services Directive (PSD2) provides a legal framework for doing this. Spuerkeess has led the way in Luxembourg with its S-Net application, where customers can manage multiple accounts in one place. Can you tell us more about this? When PSD2 legislation came in in 2018, we saw a great business opportunity. There were several approaches we could take--to comply with the regulation of course, to offer banking services to third parties like fintech by developing those APIs, or to put the customer at the centre to offer a better user experience. We decided to use provisions under PSD2 to really offer the customer more function­al­ ity, particularly when it comes to payment through the S-Net app and managing accounts from other banks through the S-Net app. The next step is that other banks will put in place more APIs so we can further exploit this. Can you give some concrete examples of what the customer can do now? At the moment the customer can manage all their accounts in one place through the S-Net app. This started with the six main Luxembourg banks but now we have added neobanks N26 and Revolut. The future is where it gets really exciting. We could, for example, enable the customer to pay their doctor through the Luxembourg health insurance system, the Caisse Nationale de Santé, in a smoother way. At present, you pay your doctor, submit receipts and the CNS reimburses 80%. With the correct APIs, a Spuerkeess customer could pay the doctor only the 20% they would pay anyway, with payment triggered directly from the CNS to the doctor for the remaining 80%. Let’s take the example of trading. Most banks have a trading facility, but it’s not always good. In the future, we could use APIs from the brokers so that it can be done in real time directly through the S-Net app. Although Luxembourg banks are complying with PSD2, not all of them are exploiting the provisions of the regulation.

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Why is this? Complying means you make your APIs publicly available. The second step is using the APIs of a competitor bank, and I believe that in a few months, all banks in Luxem­bourg will have done this too. The next step is using the APIs of fintech companies. Not all banks are doing this. Another step after that is to make platforms the power player in the market. For example, by putting your APIs on a housing market platform. There are several of these platforms emerging, one example being bank ING’s 90% stake in Makelaarsland, a Dutch digital real estate platform. APIs mean the customer can see simulations of loans offered by different banks. For the banks, it’s a great source of customer leads. For the customer, it’s a faster, smoother experience of obtaining financing for a house. We’ve spoken exclusively about open banking, but what are your other digitalisation plans? We’re embracing digital first, including machine learning. Most people only interact with their bank through an app, so we want to adapt our processes so that the customer can do the maximum through this interface. This means, for example, using machine learning to give approval for consumer credit--if a customer wants a loan to buy a sofa on a Saturday, they can get that loan on Saturday.

Fred Giuliani is head of digitalisation at Luxembourg state savings bank Spuerkeess.

Interview JOSEPHINE SHILLITO Photo SIMON VERJUS


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Ristretto #PlaceFinancière

«Ne pas louper le coche du développement durable» Responsable développement durable à la BIL, Alessandra Simonelli en porte les valeurs côté pile et côté face. Avec en ligne de mire l’accélération de la demande des investisseurs dans des produits qui combinent rendement et « impact ».

Toutes les banques ont aujourd’hui l’obligation de tenir compte de critères durables dans leurs engagements. Dans ce processus, à quelle étape se situe la BIL ? C’est un sujet encore assez nouveau et qui demande à toutes les banques de monter en maturité pour bien comprendre ces réglementations. Considérer toutes ces obligations comme un fardeau serait une erreur. On est en phase d’outillage et de réflexion sur nos stratégies d’amélioration. Exercer un poste en finance durable, est-ce une opportunité ou un choix délibéré ? C’est clairement une opportunité, mais je dois dire qu’aujourd’hui je ne ferais plus rien d’autre. Une fois qu’on mesure le sens et l’impact de ce que l’on accomplit au quotidien, on ne peut plus s’en passer. La fameuse quête de sens… Je ne sais pas si je l’avais avant le Covid. Mais les planètes se sont alignées pour moi avec cette opportunité et je sens désormais que cela répond à une de mes aspirations profondes. Quel a été votre parcours avant cela ? Après mes études en sciences de gestion, j’ai fait un MBA à Ottawa. J’ai travaillé la plus grande partie de ma carrière chez BGL BNP Paribas, pendant 17 ans dans le retail, marketing et développement de produits et solutions digitales. En 2017, j’ai intégré la BIL sur des thématiques identiques. Il y a un an, j’ai accepté ce poste de responsable de développement durable. Vous vous occupez du développement durable des produits bancaires ou de la banque en tant qu’entreprise ? C’est un ensemble. Je m’occupe aussi bien de la valeur à l’intérieur de l’entreprise que de la responsabilité durable dans le développement de nos produits. La soutenabilité est-elle le levier privilégié des banques pour se développer ? Il y a une vraie tendance. Nos clients, entrepreneurs notamment, attendent de nous qu’on les accompagne dans leur transition vers un business model « durable », grâce aux financements que nous leur accordons. Ce qui est un sujet dans la vie des gens l’est aussi pour leur argent : les investisseurs veulent savoir où il va atterrir et s’il contribue à accompagner la transition du monde ! C’est un levier mais qui deviendra à mon sens la règle demain. Donc il ne faut pas louper le coche.

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Sur quels critères choisissez-vous les produits d’investissement ? On applique la méthode d’exclusion dans le choix de nos véhicules d’investissement. Par exemple avec les entreprises qui ont un comportement controversé (violation des droits de l’homme du Pacte de l’ONU…) et sur les violations graves (secteurs ou pays politiquement instables ou de gouvernance non viable). Que veulent les investisseurs ? 84 % de nos clients se disent ouverts à la finance durable. De plus en plus veulent avoir un impact positif et choisir en connaissance de cause les sociétés dans lesquelles leur argent est investi… Ils sont encore minoritaires aujourd’hui, la première question reste encore celle de la performance. Cela va prendre du temps… Je pense que ça va s’accélérer en août 2022 car nous aurons alors l’obligation de leur parler d’impact. Là où nous sommes aujourd’hui en mode réactif, nous allons devenir proactifs. Quels sont vos projets en 2022 ? Développer notre gamme de produits responsables (quatre fonds BIL ont déjà obtenu le label Luxflag), poursuivre l’intégration des critères ESG dans toutes nos activités et mieux gérer les risques. Former nos collaborateurs et mesurer l’impact de nos produits et stratégies. Quel manager êtes-vous ? Je suis passionnée. Toujours à 100 %. Je fais partie de mon équipe. Exigeante, mais d’abord avec moi-même. Bonne humeur obligatoire ! Qu’avez-vous changé dans votre vie citoyenne pour être cohérente avec les valeurs de durabilité que vous portez professionnellement ? Avant ce poste, c’était sur l’impulsion de mes enfants. Je roule en électrique, je prends moins l’avion. Désormais, je prends conscience que tout a un impact et de fait… je questionne toutes mes décisions ! Alessandra Simonelli est aussi chairman du comité de durabilité à l’ABBL.

Interview AURÉLIE BOOB Photo MATIC ZORMAN


It’s time to feel at home

Visit ing.lu/immo

ING Luxembourg S.A. - 26, Place de la Gare, L-1616 Luxembourg R.C.S. Luxembourg B.6041 - TVA LU 11082217 - ing.lu


Ristretto #Culture

“I hope art can be celebrated again” Bettina Steinbrügge is set to lead Mudam in April 2022. The experienced curator and professor sees 2022 as a year where discovery and togetherness will be at the forefront.

How do you imagine the art world in Luxembourg in 2022? First, it’ll be about getting to know the local art world a bit better. I only know some protagonists of the art world here. Next year will be about getting to know the art gallery managers, visiting artists, and discussing the Luxembourg art scene with everybody. And then, by the next Lux Art Week, I hope I’ll have a better understanding of it all. You have a lot of experience as an art history and theory professor. Do you plan on taking this pedagogic approach with you in this future position at Mudam? Partly. What I did a lot was to work and develop projects with students, but it’s a different kind of research. I think Mudam is more about something else, like the research on the collection itself with the entire team. How far one can work with schools really depends on the situation and the projects. Is there anything from 2021 you would carry into the next year? That’s a good question, because we’ve been in a pandemic for the last year and a half…I think what I’ll bring along is a reflection about what came out of the pandemic. I mean, what has to change, how people deal with it, what experiences they went through, what insecurities currently worry society on all levels, whether professional or private. A feeling for what just happened is something I will take along in 2022. What was that feeling? What I noticed during these years of pandemic is short-term, very flexible work. We had to make sure we could adapt and had to think much harder about how the artists were doing. How our own teams were feeling. How our visitors were feeling, and how we could still create moments of togetherness, and what this togetherness really means. And that’s something where I have to say… I used to produce a lot with artists and there were these grand openings… In the last year and a half, a certain humility has been present. Because we had to adapt to completely

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new situations that simply made each and every one of us completely vulnerable. I think that’s something one must think about on all levels. This vulnerability touched everybody, regardless of their position in the work dynamic. How do you picture this togetherness you mentioned in the future, when everything is back to the new “normal”? I don’t know but I hope that it’ll be a little bit like before. I hope art can be celebrated again and that we can be together. That’s the beauty of inaugurations and that’s what we missed; suddenly it wasn’t possible for a few hundred people to come together to celebrate the arts or artists. I hope we can go back to that. I think “taking better care of others” is the slogan now, especially in the art world. I just did a project on that a year ago with Nataša Petrešin-Bachelez, where we discussed with artists, theorists and visitors what needs to change. Also, visitors want to participate much more in institutions nowadays. A lot of hierarchies are on their way of being deconstructed too, like, for example, how people meet up in museums now, etc. It’s much more about participation. And how we can cater to that is something we are all currently learning. I can’t say how exactly it can be done. These are learning processes one edges towards step by step to understand how the visitors’ behaviour will change.

Bettina Steinbrügge is currently director of the Hamburg Kunstverein.

Interview TRACY HEINDRICHS Photo NATASCHA UNKART & ISABELLE KÖHLEM


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« L’assurance doit se moderniser et se remettre en cause pour demeurer compétitive », prévient François Tesch.

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Conversation François Tesch

« Nous avons changé avec le Luxembourg, nous avons bénéficié de la belle croissance du pays » Interview THIERRY RAIZER

Photos GUY WOLFF

Quatre décennies passées à sa tête et une transformation des activités plus tard, François Tesch garde l’œil qui pétille en retraçant l’épopée de Foyer. En cette année de centenaire du groupe, le président de son conseil d’administration s’assure de placer les bons talents aux postes-clés et de l’avancée des chantiers stratégiques. En transmettant les valeurs fondatrices et l’esprit entrepreneurial, mais sans céder à une quelconque nostalgie. SPRING 2022

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Conversation

BIO EXPRESS François Tesch est né le 16 janvier 1951 à Steinsel. Formation Après des études en économie à l’Université d’Aix-en-Provence et un MBA à l’INSEAD Paris, il a passé six ans auprès du conglomérat W. R. Grace & Co à New York et à Paris.

Alain Kinsch, l’ancien managing partner d’EY, est récemment devenu un membre du conseil d’administration de Foyer, le groupe d’assurances. Est-ce le type de profil que vous évoquiez ? Quand on pense aux besoins et aux prérogatives d’un conseil d’administration, on pense aux qualités intrinsèques de ses membres, à leurs valeurs, mais aussi aux compétences : les finances, l’audit interne, par exemple. M. Kinsch dispose de toutes les compétences pour aborder ces questions. Nous pensons aussi aux aspects légaux qui nous concernent, d’où le fait que nous avons toujours eu un avocat au sein du conseil d’administration. Nous veillons aussi à disposer des connaissances actuarielles et liées aux assurances, et sommes attentifs aux aspects concernant les ressources humaines… La diversité des

L’appel de la famille Il entre chez Foyer en 1983 comme secrétaire général puis, en 1986, devient CEO du groupe familial. M. Tesch est le petit-fils du fondateur du groupe, Léon Laval. Nouvelle ère En avril 2014, Marc Lauer devient CEO du groupe, François Tesch prend la présidence du conseil d’administration. Depuis avril 2015, François Tesch est aussi président exécutif de Luxempart.

métiers qui se retrouve autour de cette table contribue à la qualité des débats.

C’est une volonté personnelle de limiter le nombre de représentants des familles, par souci de bonne gouvernance ? C’est en effet ma volonté. Par le passé, ce n’était pas une habitude de diversifier les profils et l’origine des administrateurs. À mon arrivée, on retrouvait aussi des proches au conseil. Ce n’était pas une bonne gouvernance, ça ne permettait pas d’attirer les meilleurs membres indépendants ni de recruter en dehors du cercle familial. Car la qualité des dialogues et les débats au sein d’un conseil d’administration sont extrêmement importants. Je ­recherche des débats toujours constructifs, mais aussi contradictoires.

Cela veut dire que le président que vous êtes ne doit pas avoir peur de ces débats… Recherchez-vous des compétences dans le digital ? Au contraire, je les provoque ! Un conseil qui Nous avons un administrateur qui fut consul- se passerait dans une ambiance trop «sympatant dans le digital. Sa présence au conseil de thique » ne serait pas un bon conseil. Je crois Foyer nous permet d’aborder de nouvelles qu’il faut tout le temps lancer de nouvelles questions ou de considérer certaines pro- idées et se remettre en question. blématiques ou des processus sous un autre angle. C’est une personne qui nous permet Comment se sont organisées les de lancer de nouveaux débats. réunions du conseil d’administration depuis le début de la crise ? Et la diversité ? Comment l’abordez-vous ? Nous avons tous découvert que les réunions Nous avons déjà connu une diversité plus en visioconférence fonctionnaient bien ; on grande par le passé au sein de nos conseils y parlait plus rapidement des vrais sujets. d’administration. Il est vrai qu’il est parfois Cependant, tout ne peut pas passer par la difficile de composer un conseil d’adminis- ­vidéo, nous avons aussi besoin de mener une tration qui tienne compte de toutes les com- discussion sur certains sujets en présentiel. posantes. L’aspect familial est chez nous un Aujourd’hui, nous cherchons à affiner le moélément important, car il représente l’action- dèle de demain, qui sera très certainement un naire majoritaire du groupe. Je trouve cela mélange entre des réunions physiques et la tout à fait normal ; il s’agit de leur argent. J’ai participation au conseil d’administration de cependant toujours tenu à ce que le nombre membres qui seront à distance. Par le passé, d’administrateurs représentant la famille soit il était courant d’estimer qu’un administralimité. Aujourd’hui, trois des membres du teur qui n’était pas présent sur place n’était

100 ANS EN 10 DATES 1951 1922

1941

1981 1970

Création du groupe

L’épreuve de la guerre

Essor

Expansion

Nouveau siège

Le 28 octobre, la compagnie d’assurances Le Foyer, Compagnie Luxembourgeoise d’Assurances SA est consti­tuée par Léon Laval (photo), Max Lambert, Joseph Bach et Max Menager. Doté d’un capital de 5 millions de francs, Foyer obtient un an plus tard son premier agrément dans les branches Non-Vie et Vie.

Le pre­mier siège est situé au coin de la rue du Nord et de la rue du Casino. Jusqu’au début de la Deuxième Guerre mon­ diale, la société double le vo­ lume de son encaissement et s’établit en France, en Belgique et en Alle­magne. Dès le début du conflit, les affaires péricli­tent, et en 1941, l’occupant tente de dis­sou­dre Foyer. En vain.

Au sortir de la guerre, Foyer est porté par l’essor de l’économie. Le nouveau siège, au coin de l’avenue Guillaume et de la route d’Esch, est inauguré en 1951, et deux ans plus tard, l’encaissement des primes dépasse le cap des 100 millions de francs, plus de la moitié provenant du Luxembourg.

Pendant les années 50 et 60, le portefeuille s’accroît, porté par la Belgique et la France et par des acquisitions. Le chiffre d’affaires dépasse le cap du milliard de francs au cours de l’année 1970. Durant cette période, le conseil d’admi­nis­tration est présidé par Marc Lambert, en poste depuis 1957.

Foyer ouvre son actionnariat et la Compagnie de Réassurance de Zurich, premier réassureur européen, entre dans le capital du groupe en 1980. Un an plus tard, les équipes emména­gent dans un nouveau siège au Kirchberg. En 1982, les activités en France sont cédées à Le Secours.

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Foyer

Une salle équipée de webcams, d’écrans… un matériel très utilisé depuis le début de la crise… Nous avons en effet vécu une période de ­réunions à distance. Cela a bien fonctionné, notamment grâce à cet équipement technologique. Ceci dit, l’élément le plus important reste la qualité des membres d’un conseil d’administration. Nous avons veillé depuis longtemps à intégrer une culture d’entreprise cotée, telle que Foyer l’a été à un moment, à une culture familiale dans le conseil d’administration. La qualité, la complémentarité et l’indépendance des membres du conseil sont les garants d’une bonne gestion d’une société.

conseil d’administration représentent chacun une famille qui descend de Léon Laval (grand-père de François Tesch, ndlr), qui a été le principal fondateur de Foyer en octobre 1922.

Photos

Cet entretien se déroule dans la salle du conseil d’administration de votre groupe. Que représente-t-elle ? C’est une salle qui représente bien la taille de notre groupe, sa modernité et son s­ ouci de s’intégrer dans cette belle nature dont nous avons la chance de disposer au Luxembourg et à laquelle il faudra faire de plus en plus attention.


François Tesch

pas un bon administrateur. Aujourd’hui, je la transformation des modèles opérationnels. ne me permettrais plus de dire cela. Un bon Aujourd’hui, nous utilisons le digital pour transadministrateur est d’abord un administrateur crire ce que nous faisons d’une autre manière. compétent. Or, les gens compétents sont très Mais nous ne pouvons pas encore parler de pris. Il faut aussi se mettre à leur place et les phénomène disruptif, lequel passera par une autoriser à intervenir en vidéo, à distance. autre approche des données de nos clients et La présence en vidéo d’un bon administra- de notre entreprise, de telle sorte à changer teur sera toujours meilleure que son absence. fondamentalement notre mode de fonctionnement. Pour nous préparer à ce mouvement de fond, nous avons décidé d’ouvrir notre Puisque nous évoquons les possibilités architecture sur le plan informatique. Cela offertes par les technologies digitales, nous permet de travailler avec d’autres sysquels sont les grands chantiers de Foyer tèmes, de décloisonner notre informatique dans ce domaine ? La digitalisation recouvre évidemment plu- interne. Nous adaptons et enrichissons aussi sieurs éléments. Elle permet d’améliorer les nos bases de données pour mieux répondre processus de gestion d’une société, de gagner à nos clients, mieux comprendre leurs besoins en efficacité, de diminuer les coûts, d’améliorer et adapter nos produits. C’est de la qualité de l’interactivité des agents et le service au client. la donnée que dépendra finalement le métier Ce sont des aspects positifs sur lesquels nous de l’assurance de demain. travaillons. Ces chantiers, qui sont synonymes de changement, passent avant tout par une Est-ce aussi un moyen de vous prémunir évolution de la culture d’entreprise. Or nous de l’arrivée d’acteurs technologiques avons reconnu ce besoin de changer notre qui ne seraient pas des assureurs, culture d’entreprise il y a plusieurs années mais qui voudraient pénétrer votre marché ? déjà, ce qui se traduit par plus de délégation Aujourd’hui, nous observons en effet qu’un vidans la prise de décision, plus de formation, vier de start-up et d’entrepreneurs pense pouplus d’ouverture d’esprit, plus de remise en voir révolutionner tous les secteurs d’activité. question de chacun. Nous sommes donc au Tout le monde est touché. Je n’irais pas jusqu’à cœur de la transformation de notre culture dire que tout le monde peut faire le métier d’asd’entreprise, ce qui, je pense, nous donne sureur. L’assurance garde ses spécificités, mais une longueur d’avance aujourd’hui. L’autre elle doit se moderniser et se remettre en cause volet qui risquera de toucher l’assurance est pour demeurer compétitive. Si nous parvenons

« C’est peut-être superstitieux, mais quand vous pensez très fort à quelque chose, les choses arrivent et se font. »

1992

à intégrer les éléments de modernité tout en gardant nos valeurs et nos connaissances du métier – ce dont les start-up ne disposent pas au même degré –, nous pourrons assurer notre avenir. Je crois profondément à l’évolution de notre modèle pour lui permettre de résister aux modèles plus disruptifs, mais qui par ailleurs sont très consommateurs de cash et qui se solderont pour beaucoup par un échec. Le signal en faveur de ces changements et de la digitalisation doit-il venir d’en haut, et donc, de la présidence du groupe ? On m’a déjà fait le reproche de n’être jamais content, ou d’être critique. C’est peut-être inné ou cela vient peut-être de l’enfance… Mais je suis ouvert à la critique constructive et vigilant quant à l’évolution du groupe. Donc je soutiens beaucoup de projets, d’idées, comme le lancement d’une activité de couverture s­ anté transfrontalière à partir du Luxembourg, en tirant profit de l’expérience acquise avec le lancement, à l’époque, de l’assurance-vie en libre prestation de services, en 1996. Une initiative dont j’avais été le principal promoteur. C’est aujourd’hui l’un de nos plus importants vecteurs de croissance, qui ­occupe plus de 100 personnes (via Wealins aujourd’hui, ndlr). Il en a été de même avec la mise en place de services de gestion de fortune (via ­CapitalAtWork, ndlr). Consécutivement à la vente de nos activités d’assurance en France et en Belgique dans les années 80 et 90, et en réponse à un mouvement de consolidation dans le secteur, nous nous sommes r­ ecentrés de facto sur le Luxembourg. Ma première préoccupation était alors de retrouver de la croissance dans des métiers proches du nôtre, à savoir l’­assurance-vie ­transfrontalière – qui nécessite une force commerciale, des notions financières et d’actuaire – et la gestion de ­fortune, que nous connaissions déjà via la ­gestion des actifs importants, qui sont les contre­parties des primes qui nous sont versées et qui doivent être gérés en bon père de famille.

2009 2006

2014

2022

Diversification

Déménagement et rebranding

Gestion de patrimoine

Succession

100 ans d’existence

Saisissant l'opportunité de la vente de BIL-Participations, Foyer Finance en acquiert une participation importante et la rebaptise Luxempart. Une diversifi­cation des activités par des investisse­ments, tout d’abord dans des entreprises luxem­bourgeoises, avant d’aborder une stratégie beau­ coup plus internationale.

Le groupe rassemble toutes ses activités en 2006 dans un nouveau siège à Leudelange, et la dénomination « Le Foyer » devient « Foyer », arborant une nouvelle identité visuelle et la signature client « Äert Vertrauen a sécheren Hänn », ainsi que la signature institutionnelle reflé­ tant ses activités « Assu­rances – Prévoyance – Patrimoine ».

Acquisition du groupe de gestion patrimoniale CapitalAtWork pour renforcer le pôle financier, « en bon père de famille ». En réunissant CapitalAtWork, CapitalAtWork Foyer Group voit le jour par la suite.

Marc Lauer succède à François Tesch au poste de CEO après avoir été chief operating officer. M. Tesch endosse le rôle de président du conseil d’administration du groupe et administrateur délégué de Luxempart.

Foyer a 100 ans et compte près de 1.500 collabo­rateurs et agents, contre 6 person­ nels adminis­tratifs en 1922. Ses racines demeurent dans l’assurance, mais son avenir sera diversifié. Le tout dirigé depuis Luxembourg, avec une ambi­tion transfrontalière.

SPRING 2022

37


Conversation François Tesch

« Mon obsession est d’anticiper et de réagir à temps. »

Qu’en est-il de Luxempart, née au départ de BIL Participations ? Luxempart était une opportunité qui n’était pas planifiée. La vente de Foyer Belgique nous avait procuré des fonds importants et les actionnaires m’ont demandé, à l’époque, ce que nous allions en faire. Je leur ai demandé de me donner six mois pour trouver un réemploi. C’est peut-être superstitieux, mais quand vous pensez très fort à quelque chose, les choses arrivent et se font. Quand vous devez chercher ce que vous pouvez faire, inconsciemment, vous regardez qui vous êtes. Et j’étais plus financier qu’assureur, de par mon expérience aux ÉtatsUnis. Durant les six mois qui ont précédé la reprise de BIL Participations, j’ai eu la chance d’être au conseil d’administration de cette société où j’ai rencontré des gens de grande qualité, qui m’ont beaucoup apporté et qui sont devenus proches de moi. Je pense notamment à Gaston Schwertzer et à André Elvinger. La chance a donc voulu que la BIL veuille se séparer de BIL Participations, juste au moment où nous disposions de cash. On peut parler de combinaison de chances. Comme je suis aussi prudent et parfois même anxieux, j’ai recherché des partenaires, que j’ai trouvés auprès de Gaston Schwertzer ou de la Sofina, qui nous ont suivis pour la reprise de Luxempart en 1992 et qui sont toujours nos partenaires aujourd’hui. Foyer Finance, créé deux ans plus tôt en tant que maison mère de notre groupe, détient donc Luxempart à côté de Foyer.

À ses débuts, Luxempart disposait plaisir à gagner de l’argent de la sorte, car je d’un portefeuille de participations essenn’aurais pas l’impression d’avoir ­apporté une tiellement dans des entreprises luxemcontribution réelle. bourgeoises. L’orientation est aujourd’hui beaucoup plus internationale et dans Des entreprises au Luxembourg restent des secteurs variés. Quel est désormais potentiellement sur votre radar ? le fil conducteur de la stratégie d’inves­ Absolument. À ce titre, notre plus grande partissement de Luxempart ? ticipation au Luxembourg reste Foyer SA, dont Nous avions défini notre stratégie originelle Luxempart détient près d’un tiers du capital. À sur la base de notre ADN. Quel est-il? Nous côté de Foyer, il est vrai que nous avons cédé sommes des entrepreneurs, nous sommes tout ou partie de nos participations dans des des industriels et, dans une moindre mesure, entreprises luxembourgeoises dans le cadre nous sommes des financiers. Nous restons au- d’un mouvement de reprise de ces sociétés jourd’hui fidèles à cette approche, tout en vou- par leur maison mère. Je pense aux banques lant contribuer au développement du pays qui ou à RTL. Il nous restait SES, de laquelle nous nous a rendu la pareille. Dans les faits, nous nous sommes entièrement désinvestis en 2020. prenons des participations à long terme et de façon durable dans des sociétés. Nous deve- Quelle a été la raison de cette sortie, nons le partenaire du management de ces so- qui avait été précédée par un allègement ciétés, pour leur permettre de se transformer, des actions dans la Société européenne d’évoluer et d’atteindre des objectifs ambi- des satellites dès 2016 ? tieux. Luxempart n’est pas un fonds, mais un Je pense que nous n’étions plus le bon actionpartenaire actif dans des secteurs tangibles. Si naire pour SES. Elle se trouve aujourd’hui vous me demandez si je veux investir dans de dans une phase charnière de son histoire, la cryptomonnaie, je vais vous répondre non, où elle doit réinventer son business model, car cela ne m’intéresse pas. Je n’aurais aucun où toutes les options doivent être envisagées.

DE FOYER À FOYER FINANCE

%

Foyer Finance

Assuranc en

%

F Distr oyer ibut io 100 n SA

100 %

Groupe Foyer (Foyer SA)

100 %

Wealins SA

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1

Ge stion d’actifs

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38

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SPRING 2022

SA

57,57 %

Foyer SA

12,49 %

Luxempart SA

50,4 %

27,94 %

Groupe Foyer (Foyer SA)

Le Foyer, Compagnie Luxembourgeoise d’Assu­ rances SA, créé en octobre 1922, a connu une forte évolution de ses activités et de sa structure. Ce qui, au début, était une compagnie d’assurances, est aujour­d’hui devenu un groupe financier qui com­ porte non seulement l’assurance, mais également

2%

Public & institutions

un pôle d’activité important dans le domaine de l’inves­ tis­sement. Ainsi, en 1990, la société d’origine s’est trans­formée en une holding financière qui porte le nom de Foyer Finance, qui con­ trôle à la fois le Groupe Foyer (Foyer SA) et Luxempart. Luxempart détient par ailleurs un tiers des actions de Foyer SA.

Foyer

Foye r Vi e 100 SA

100 %

Source

SA Avise

Fo ye r90 Arag %

SA

A té S an rS % e y 00 Fo 1


Private Equity guidance Guiding entrepreneurs on Luxembourg legal on Luxembourg legal matters and tax matters Since 1964

Since 1964

LUXEMBOURG l HONG KONG LUXEMBOURG l HONG KONG Elvinger Hoss Prussen www.elvingerhoss.lu Elvinger Hoss Prussen www.elvingerhoss.lu

NEW YORK NEWElvinger YORK Sàrl PLLC www.elvinger.us Elvinger Sàrl PLLC www.elvinger.us

ELVINGER HOSS PRUSSEN, société anonyme | Registered with the Luxembourg Bar | RCS Luxembourg B 209469 | VAT LU28861577 ELVINGER société anonyme | Registered withLuxembourg the Luxembourg Bar ||RCS Luxembourg 209469its | VAT ELVINGER HOSS SARL |PRUSSEN, Registered with the Luxembourg Bar | RCS B 218214 Acting as a PLLC Bthrough NewLU28861577 York branch ELVINGER SARL | Registered with the Luxembourg Bar | RCS Luxembourg B 218214 | Acting as a PLLC through its New York branch


Conversation François Tesch

SES devrait devenir encore plus internatio- Tout d’abord la cybersécurité, qui va nale que ce qu’elle n’a été, y compris au niveau de pair avec le digital. Comment appréde son actionnariat. Donc je ne voyais plus hendez-vous cette problématique ? vraiment la contribution que nous pouvions La cybersécurité est un risque réel, pour chacun apporter à cette entreprise. En tant qu’action- d’entre nous. Il implique un besoin d’assurance naire, vous devez aussi parfois faire preuve de très important sur lequel nous travaillons. Cerréalisme. Il en est de même pour RTL. tains risques liés à la cybersécurité exprimés par nos clients – qui sont avant tout des PME Quelle marque de fabrique, au sein et des particuliers – pourront être couverts, du groupe et sur le groupe, voudriez-vous mais les grands risques des grands groupes laisser à la postérité ? nous échapperont. Il y a du reste beaucoup Je dois tout d’abord dire que je suis très de place pour un assureur local, proche de ses ­reconnaissant envers ma famille de m’avoir fait clients. Le fait que nous soyons l’assureur no1 confiance pour diriger le groupe au ­quotidien en termes de parts de marché est dû notampendant de nombreuses années. 40 ans plus ment à la professionnalisation de notre réseau. tard, force est de constater que celui-ci s’est transformé. Une grande partie de son activité Autre « tendance » qui nous concerne tous : se situe aujourd’hui hors du domaine de l’assu- la crise climatique. Cette crise re­présenterance: nous sommes beaucoup plus diversifiés, t-elle le prochain grand chapitre beaucoup plus internationalisés. L’environne- de l’ensemble du secteur de l’assurance ? ment a beaucoup évolué, le pays aussi. Nous C’est un sujet sur lequel nous sommes éviavons changé avec le Luxembourg, nous avons demment sensibles. Il ne faut pas non plus bénéficié de la belle croissance du pays. On qu’il aboutisse à une panique incontrôlée en peut parler d’une très belle histoire pour nos estimant que l’on doit marginaliser tous ceux actionnaires, mais aussi pour tous nos parte- qui polluent. Nous partons d’une situation A naires. Nous avons créé beaucoup d’emplois, et nous devons atteindre les objectifs de neula société repose sur des bases ­financières très tralité carbone de 2050. C’est un long chemin. solides. Nous pouvons r­ ésister à des crises et On ne peut pas réaliser ce mouvement trop développer de nouveaux projets. Ce que je rapidement. Nous devons rester cohérents veux laisser, c’est un groupe avec à sa tête des et savoir ce que l’on peut faire, et de façon gens très compétents, très créatifs et capables ­ordonnée, sans nous tirer une balle dans le de façonner son avenir en fonction des défis pied. Nous devons aussi faire le nécessaire qui nous attendent. Les choses changent tel- tout en évitant des contestations sociales. lement vite que je serais le dernier à dire com- J’ajoute qu’il faut s’assurer qu’un certain lement l’assurance doit se faire dans 10 ou 20 ans. vel playing field soit respecté à l’échelle mondiale, pour que les Européens ne soient pas les seuls à avancer dans le sens d’une préserEst-ce que le futur de l’assurance passera exclusivement par nos devices vation de l’environnement, alors que d’autres, ou un modèle hybride s’appliquera-t-il ? les Chinois par exemple, ne fourniraient pas La distribution va probablement se diversifier, les mêmes efforts. C’est un effort planétaire et les produits vont se transformer. Dans ce qui doit être cohérent et partagé. En tant que contexte, l’agent reste une pièce maîtresse de petit acteur de l’assurance, nous devons bien notre stratégie. Nous voulons lui donner tous entendu prendre notre part de responsabilité les outils digitaux pour lui permettre de faire et nous inscrire dans ce mouvement. le meilleur travail possible. Mais oui, il y aura beaucoup de changements, énormément de Les catastrophes naturelles changements, rien que sur la voiture, qui sera changeront-elles profondément les modèles de l’assurance ? un jour autonome… Le bon sens vous fait dire que certains risques Cela vous inquiète, en tant qu’assureur, sont inassurables pour une entreprise. C’est que les voitures deviennent autonomes, pour cela que vous lisez dans nos contrats d’asou cela vous fait plutôt dire que surance que les guerres ou les catastrophes ce type de changement entraînera nucléaires sont exclues, vu le caractère sysd’autres opportunités ? témique de ces risques sur l’économie et les Avoir peur ne sert à rien. Chaque changement finances publiques. Il en va de même pour les est synonyme d’une opportunité et d’une pandémies. Faire porter ce risque sur le secmenace. Si vous vous mettez la tête dans le teur privé serait irresponsable. Nous pouvons sable, ce sont les événements qui vous dicte- en revanche partager notre expertise avec les ront la manière dont vous devez agir et ce pouvoirs publics pour gérer au mieux ce genre sera trop tard. Mon obsession est d’anticiper de catastrophes. et de réagir à temps. Les pandémies et les risques climatiques seront toujours, de facto, Prenons deux tendances de fond sous exclus de votre champ ? l’angle de l’opportunité et de la menace.

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SPRING 2022

UNE AMBITION EUROPÉENNE À la croissance de Foyer sur le marché domestique est venue s’ajouter une expansion au-delà des frontières. Sous plusieurs formes. Un an après sa fondation en 1922, l’assureur s’installe dans la Sarre, puis en France en 1924 et en Belgique en 1925. Mais en 1929, les événements politiques forcent la compagnie à se retirer du mar­ ché allemand. Les implan­tations françaises et belges resteront porteuses, en particulier dans les années 50 et 60. Quelques décennies plus tard, le secteur se consolide et elles sont cédées respectivement à Le Secours en 1982 et à la Royale Belge en 1990. Autre forme d’ouverture sur l’étranger : celle du capital du groupe. En 1980, la Compagnie de Réassurance de Zurich devient actionnaire, participation qu’elle cédera à la britannique Guardian Royal Exchange Assurance, qui tomba sous le con­trôle d’Axa, contrainte ensuite de se libérer de Foyer pour respecter le droit de la concur­rence. L’occasion historique pour Foyer de repren­dre son destin en main en 1999 en rache­tant les actions d’Axa. À noter qu’entre 2000 et 2014, le groupe a été coté aux bourses de Bruxelles et Luxembourg. Ce caractère transfrontalier passe aussi par les produits et services en lien ou prolongement avec le métier historique d’assureur, en particulier à partir des années 90, dans l’assu­rance-vie et la gestion de patrimoine : Foyer International (1996) pour la libre prestation de services (LPS) en assurance-vie ; Foyer Patrimonium puis CapitalAtWork Foyer Group (2009) en gestion de patrimoine ; Foyer Global Health (2014), une assurance santé visant les travailleurs expatriés ; Wealins (2017), fruit de la fusion d’International Wealth Insurer (IWI) et de Foyer Interna­tional, rejoints en 2020 par GB Life Luxem­bourg.


Un lieu de vie d’exception se dessine à Luxembourg Howald UNE GRANDE DIVERSITÉ DE LOGEMENTS Magnifiques appartements très lumineux, du studio au 3 chambres avec terrasses ou loggias. UN QUARTIER HYPERCONNECTÉ L’offre multimodale de transport permettra de rejoindre facilement la Gare centrale, le centre-ville et prochainement l’aéroport de Luxembourg. DES SERVICES DE PROXIMITÉ South Village sera principalement résidentiel et intégrera des espaces de travail, du commerce et des services de proximité.

Un projet phare du Groupe Capelli commercialisé par


Conversation François Tesch

Le risque climatique est peut-être plus maîtrisable, et nous pouvons bénéficier de l’expertise des réassureurs. Nous allons certainement vers une fréquence plus importante de sinistres liés à des inondations, des sécheresses, mais nous ne devons pas tirer de conclusions trop hâtives. Il subsistera une certaine volatilité. Nous devons nous concerter avec les autorités politiques, les réassureurs, pour trouver une solution d’ensemble. Nous aurons besoin du modèle luxembourgeois, et donc de nous parler en toute transparence pour trouver un consensus sur ces questions. Le modèle luxembourgeois fonctionne-t-il toujours ? Une démocratie veut qu’il y ait des avis contradictoires, sinon il n’y a pas de démocratie! Tous ceux qui vivent ici savent que nous naviguons sur une embarcation qui est assez légère, qui a ses limites, alors que les grands pays ont des limites proportionnelles à leur taille. Mais nous disposons aussi de l’avantage de pouvoir changer de cap très rapidement, en raison de notre plus petite taille. Cette proximité restera un atout pour trouver des consensus sur les grands enjeux publics et économiques. Aussi longtemps que nous aurons des finances publiques qui resteront disciplinées, aussi longtemps que nous nous parlerons, que nous chercherons des solutions ensemble, je ne vois pas pourquoi le modèle national changerait. De plus, le Luxembourg est le pays en Europe qui est le plus avancé dans la dynamique d’intégration européenne, avec près de 50 % de sa population qui est étrangère. C’est un succès qui se confirme. C’est aussi la preuve que l’Europe fonctionne. Le plus grand danger pour le pays serait d’ailleurs une désintégration potentielle de l’Europe, car elle représente notre premier marché et nous en bénéficions tous les jours.

meilleur actionnaire dans ce domaine ? ». Ma réponse est finalement : « Remettons-nous en cause, soyons agiles, innovons, pour justement rester le meilleur actionnaire. »

AUTOUR DE LA TABLE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION Le conseil d’administration du Groupe Foyer (qui se réunit dans la salle en photo ci-dessus) s’est ouvert à de nouveaux profils en dehors des représentants des familles actionnaires. Le nombre de ces derniers a été limité à trois, un par famille, selon le souhait de M. Tesch qui représente lui-même les Tesch, aux côtés de Philippe Worré (représentant les Lambert) et Michel Tilmant (mandaté par les Laval pour les représenter). PRÉSIDENT

François Tesch ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ

Marc Lauer MEMBRES

Romain Becker Andrée Billon Habib Guergachi Alain Huberty Eric Kleynen Alain Kinsch Olaf Kordes Michel Tilmant Philippe Worré SECRÉTAIRE DU CONSEIL

Peter Vermeulen

Si l’on applique ce raisonnement au pays, quelle voie serait à explorer pour péren­ niser sa croissance ? Plus que jamais, le Luxembourg devient un pays de services et je suis très confiant quant à l’avenir du pays dans cette voie. Le pays est à l’avant-garde dans la digitalisation. Il attire des talents et des entreprises dans ce domaine, entreprises qui pourront devenir très prometteuses. Je pense par exemple au space mining qui est un créneau dans lequel nous pouvons fonder beaucoup d’espoir. Grâce au bon sens national, à la discipline budgétaire et de gestion, combinés à une certaine modestie, nous réunissons beaucoup d’atouts pour compter sur un succès pérenne. Aussi, on a souvent profité par le passé d’erreurs commises par nos voisins ou d’autres pays qui ne sont pas prévisibles par essence. Ceci se vérifiera peut-être encore à l’avenir, par exemple avec le Brexit. Que représente finalement un centenaire pour une entreprise ? Être trop tourné vers le passé ne sert à rien, il faut plutôt se tourner vers l’avenir. Mais quand je pense aux entretiens d’embauche de certains candidats pour l'entreprise, auxquels j’assiste encore, je remarque que l’histoire de l’entreprise, la présence de familles dans son actionnariat, ses valeurs, les comportements auxquels ils peuvent s’identifier, en plus d’un bon track record, restent importants.

Que peut-on souhaiter pour 2022 ? Tout d’abord, la fin de cette pandémie, qui pèse beaucoup sur le moral de chacun. De faudra que les États acceptent de lâcher une pouvoir revivre pleinement, en voyageant, Êtes-vous optimiste sur ce point partie de leur souveraineté au profit d’une sans porter de masque. Je souhaiterais ausou percevez-vous des signaux inquiéentité européenne supranationale. C’est pour si beaucoup de plaisir à chacun, notamment tants pour l’avenir de l’Europe ? cela que je plaide pour une politique com- dans l’entreprise. Les moments difficiles m’ont Je reste optimiste sur le long terme, parce que mune, par exemple en matière de défense. toujours beaucoup enrichi, j’en garde un soul’Europe est absolument nécessaire si nous Pourquoi ne pas avoir notre propre défense venir plus précis que les moments faciles. No voulons faire entendre notre voix et défendre européenne ? Sur d’autres matières, nous de- pain, no gain, mais aujourd’hui, on mérite de nos valeurs face aux deux grands blocs que vrons laisser une certaine latitude aux pays, revivre un peu ! sont les États-Unis et la Chine. Or, si nous par exemple au niveau fiscal, pour que cervoulons peser autant que possible face à ceux- tains pays puissent compenser une forme Est-ce que vous serez encore dans ci, nous devons aller vers davantage d’intégra- d’inégalité de taille ou géographique. Je suis le fauteuil de président pour les 110 ans tion européenne. Je remarque à cet égard que donc pour une approche différenciée, à l’image du groupe ? les citoyens européens ne sont malheureuse- de ce qui existe par exemple aux États-Unis. Non, je ne pense pas. Vous pouvez encore ment pas encore prêts à faire des concessions ­apporter une contribution, mais il ne faut pas pour aller dans cette voie. Si nous ne voulons Est-ce que l’indépendance de Foyer s’éterniser. Chacun son tour ! pas nous marginaliser, nous devons renforcer est un paramètre acquis ? l’Europe politique. Je ne serai pas celui qui estime que tout est acquis pour les 100 prochaines années. Nous Quelle pourrait être la place singulière sommes dans une période marquée par des de l’Europe à côté de ces grands blocs ? changements colossaux, sans pour autant Nous avons tout de même plus de 400 mil- que les modèles de demain soient totaleRetrouvez cette lions de consommateurs, plus que les États- ment l­ isibles ou prévisibles. Nous devrons conversation en podcast Unis. La richesse économique est là, mais il toujours nous poser la question : « suis-je le sur le site paperjam.lu. 42

SPRING 2022


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Nancy Braun was appointed general director of Esch2022 in September 2018.


Conversation Nancy Braun

“Our culture is defined by very different elements” General director of the Esch2022 European Capital of Culture project Nancy Braun talks about accessibility and citizen participation, the multilingual aspect of the programme and what she hopes will be a sustainable legacy. Interview DUNCAN ROBERTS

Portrait GUY WOLFF

With just a few weeks until the grand So do you have any fears that some events And then, of course, we are in very close opening of Esch2022, what is might be cancelled or that people will dialogue with the health directorate at the the atmosphere like in the team? stay away because of the pandemic? ministry of health. They are very caring and I think, first of all, we have to define who is And what sort of contingency plans have solution-oriented and are giving us really the team. There are different aspects of how been put in place? great support. So I’m really looking forward the team is made up. First of all, we have more It is clear that the planning process was really to it because one of the aims is not to cancel or less 30 people who are working internally difficult. We started in 2018 and beginning projects or events because we need people to on the project that we have been preparing 2019 with the call for projects in normal stay in dialogue. I think we have a responsi­ since 2018. We are all looking forward to finally times. Then came covid and the world changed. bility to show that we can organise events, presenting the project and to giving the official We skipped very easily to a digital form of even if we have to find alternative ways to do go in February. Another aspect is our external working together. But we also saw the conse­ it, and to maintain cultural development. team. These are the cultural departments of quen­ces of only working digitally. I mean, we So I’m quite confident on that aspect. On the the 19 different municipalities that are part of did not make progress as we should have, other hand, the public is another concern. the Esch2022 territory--11 in Luxembourg and and I think covid made us lose more or less I feel people are eager to go out and to dis­ cover, but there’s always some fear. And our eight in France--as well as their public rela­ six months. tions and communication departments. So that But we were working very closely with our mission is really to convince people, and also comprises another 40 to 50 people who I would project partners, so we did a survey to assess to communicate, that attending events and like to say work on a daily basis for Esch2022. what their project was looking like and how visiting Esch2022 means you’re also in a safe We also have project partners that are devel­ should it be adapted in order to fit in a covid environment where you can take advantage oping the programme. We made this call for situation. So we have a very clear view on that. of what we are programming. projects in 2019 and we have more than 130 pro­ The programme seems to take a very jects in the programme, meaning that we will eclectic approach and reach out across end up with more than 2,000 events from different strata of society. Is part of your February until the end of the year. And another mandate to make culture accessible very important aspect is the team of over NANCY BRAUN to all, and how do you balance that with 600 volunteers. And I also see our sponsors SELECTED CV the need to provide high-quality art? and supporting partners as part of the team. May 2004 – December 2008 Well, I think one thing has to be very clear, So what is the feeling? We are all very busy. Deputy coordinator, Luxembourg and Greater Region European Capital Priorities are different depending on who you it’s not only about art. It’s about culture. And of Culture talk to. We are looking ahead, we’re excited. our culture is defined by very different things, January 2009 – September 2014 We definitely feel the pressure because we’re by different elements. For example, traditions, Admin and finance director, starting on 26 February. And we’re very eager eating and drinking, are also part of our cul­ Barreau de Luxembourg ture. How we live together and, especially to see what will come in the following weeks December 2014 – October 2015 here in Luxembourg, how we live in Europe, and months until the end of December when General coordinator, we close the first chapter of Esch2022 and is part of our culture. So culture is thought of Democratic Party Luxembourg are then preparing the next chapter, creating in a very broad sense. January 2016 – October 2018 And that is what the European Capital of the impact we want to leave after 2022. Administrator, Casino Luxembourg Culture is about. Broad culture, citizen partic­ October 2018 – present We can’t talk about the coming year ipation on different levels, creating accessi­ General director, Esch2022 European Capital of Culture without talking about covid, unfortunately. bility. I think this is very, very important. So, yes, SPRING 2022

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Conversation Nancy Braun

ESCH2022 BUDGET €2.4m

it might be that the programme is eclectic, but it’s important to have elements that touch a very broad audience. Esch2022 is not really about big international names. This might have been part of a concept years before. I think our mission is to underline the strong potential of the region. There is a clear focus on local and regional artists, although many of them have a very international background. But the international aspect is important. We have collaborations with international institutions like ZKM in Karlsruhe, Ars Electronica in Linz, and the House of Electronic Arts in Basel, who are really renowned for digital art. We have artists like [Argentinian choreographer and dancer] Cecilia Bengolea, and there are quite a lot of big names coming to our neighbour, the Rockhal. And we shouldn’t forget the relationship we have with our partner cities, Kaunas in Lithuania and Novi Sad in Serbia, which is important for a European Capital of Culture to give a European dimension to the programme. You’ve basically answered my next question, but how would you sum up the intention of the programme in three sentences? It’s not that easy. I mean, it’s like remixing or linking the known to the unknown, high art with everyday culture, the possibility to create different ideas and combine them into some­thing new. Citizens are invited to participate in this mission, so we encourage them to join in, to actively shape the future of the region. And, of course, have fun doing it. This is, I think, the most important because it’s about culture, it’s about having fun and getting out of this normal daily life and doing something different with great pleasure. You mentioned the 11 communes in Luxembourg and also those across the border in France. Was there a real challenge in coordinating between these entities, especially as they have diverse political leadership?

€1.5m €10.1m

Financing

€54m

€40m

State City of Esch-sur-Alzette EU Sponsors

€17m

€16m

Expenditure Culture programme

€54m

€21m

Co-financing external projects Esch2022 initiated projects Administration (includes communication, marketing and personnel costs)

It definitely didn’t make things easier. When I started in 2018, I mean, the project already had some history [Braun took over leadership of Esch2022 after the city of Esch said it lost confidence in former general coordinator Andreas Wagner and artistic director Janina Strötgen]. So, when I started, the first thing was onboarding the different municipalities and making them adhere to the project. Because some municipalities, or some politicians, were questioning why they should be part of Esch2022.

“ One difference between 2007 and now is that the concept of a European Capital of Culture has changed.” 46

SPRING 2022

So it took some time to explain the advantages or benefits of the project. Of course, it’s about Esch, because Esch is the centre of the region. But they can benefit from the radiance of the project. It’s about the development of a city, of a region, it’s about transformation that will attract more people to the region. So there will be also an economic development and together with Esch we will put the whole region on the map. So now everybody’s on board. What helped was setting up different informal working groups. Because I’ve seen that municipalities are used to working together on certain levels, but in culture and some communication aspects this was not a given. So we brought together these people who work every day in these different communes and showed them that they are part of a very big project and that we can only achieve the mission if we work together. Did your experience of being deputy coordinator of the 2007 Capital of Culture year, when Luxembourg and the greater region held the title, help in that respect? Of course. I think what was definitely an advantage in that you feel the scale of the project. You realise that it involves so many different institutions, structures, associations, people, different elements, different missions, different objectives. And I think with Esch2022 the scale is even larger than it was in 2007, even though the territory in 2007 was much bigger. We really had this greater region which I think is about 11m inhabitants. Now we are covering 200,000 inhabitants. But I think it’s much more fun because we can have a very close working relationship. The region historically, because of its location and immigration history, is clearly heavily French speaking. Obviously, there are events that require no specific language skills, but how much of the programme caters to those who speak Luxembourgish or English? I think there’s something for everybody, for each single community. We have two countries and 19 municipalities, and over 100 different nationalities. But there’s really a very big range of events. For example, just to give you some figures, we have 294 events in German, 298 events in English, 407 in French and 376 in Luxembourgish. I think this is one of the talents we have another not only as the Esch2022 team, but in general in Luxembourg, that we try to have this diversity of languages in order to attract audiences and speak the languages they understand. So, that’s also about accessibility. There has been a real emphasis on corporate partnerships for Esch2022.


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Conversation Nancy Braun

How difficult was it in these challenging times to convince companies to commit to investing resources in culture? The first challenge, with or without covid, is to explain what a European Capital of Culture is about and why it is important to invest in such a project. Because at the beginning, when you start with this concept, it is very abstract. And if you have to sell an abstract project to an investor who doesn’t really see immediately what will be the return on investment, it’s very difficult. For example, our first message is that, when you invest in Esch2022, you clearly invest in the future of a region. I think the return on investment will be after 2022. We saw that in 1995 and in 2007. Another aspect is that most of the international companies we approach for these main partnerships do not have their real deci48

SPRING 2022

sion makers in Luxembourg. So it’s very difficult to convince people that are not in the middle of the action to invest in a project where they don’t immediately see the advantages it could bring to the company. And then, of course, as you said, covid didn’t help either. Difficult times not knowing what future will look like. But I think we did quite a good job. We have three main partners, and we have quite a lot of supporting partners. Also, using the experience from 2007, we are setting up a Business for Culture Club. Because it is not only the executive structure, but also our project partners that are looking for financial partnerships. After 2007 all the partnerships we had were cut and everything was lost. So, we decided to develop a strategy for our project partners, to set up a platform to bring them together with the economic sector in order to see if there are partners

The Konschthal, inaugurated in October 2020 under the leadership of former Esch2022 artistic director Christian Mosar, is one of three new structures in which the city of Esch has heavily invested not just for the European Capital of Culture year but also for the future.


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Exposition et événements sur les migrations


Conversation Nancy Braun

who are interested in supporting these different projects. And if they work fine in 2022, well, they can also work after 2022. Although it exists abroad, this is something very new for Luxembourg.

“Citizens are invited to participate in this mission, so we encourage them to join in, to actively shape the future of the region.”

Esch shares the title with Kaunas in Lithuania and Novi Sad in Serbia. What sort of cooperation has there been between the cities? Well, it’s about sharing ideas, sharing projects. I think one of the most important parts of this collaboration between the three cities is that we are one project. When you see a map of Europe indicating Kaunas, Novi Sad and Esch, you see this triangle, and the three cities are embracing Europe. We are bringing not only people together, but cities and coun- But we don’t need William Kentridge because tries. And this is a really nice aspect of this he was already here last year at Mudam. So, European dimension. we really have to differentiate between what I would say about one-third of our projects we can deliver as a complementary programme are set up with these two cities. But as well and what Luxembourg already has to offer. as projects, it’s artists, it’s best practices, capacity building, I mean, we are in constant con- Before talking about the cultural legacy, tact with the cities and we are part of the you have also mentioned sustainability opening in Kaunas and in Novi Sad, and art- and the importance of that in the ists from those cities will be part of the open- whole project… ing here on 26 February. Well, sustainability follows us like a red thread in the different projects. Of course, it’s about As we mentioned, you served as green events, and we are all used to that now deputy coordinator for the 2007 and know, more or less, how to do it. But we Capital of Culture programme. have also signed a charter with the ministry What would you say are the main of sustainable development focusing on difdifferences in how culture is viewed ferent axes. So not only green events, but also in the grand duchy 15 years later? tourism and communication. But one imporA lot. Just like it changed a lot between 1995 tant axis is accessibility. And this is an eleand 2007. For example, we can now rely on ment that still needs further development structures and initiatives that were initiated after 2022, because I think we have to give it in 2007 or developed afterwards. We don’t a push to really make things as accessible as have to reinvent everything, because elements possible to a larger audience. are in place and we just have to bring them The 1995 and 2007 Capital of Culture together and push for further development. But one difference between 2007 and now programmes both provided a boost is that the concept of a European Capital of to the culture scene in the grand duchy. Culture has changed. Definitely. Look at the What sort of legacy do you hope history from 1985 to now, at how the concept Esch2022 will leave? itself has changed in three different phases. We have seen already in Esch, for example, Now we are in the third phase, where it’s the three new structures which have been definitely very important to underline citizen created with the enormous budget the city participation. It’s not about big names. It’s administration dedicated to them. We have not about bringing top stars to Esch or to the Konschthal, which opened in October; Luxembourg. But it’s really about implicating the old Ariston cinema, which will be a space the population, it’s about co-creation and for kids and young folks as part of the Escher having citizens be part of the project. Theater; and then you will have the BridderI mean, in Luxembourg we have such a haus, which is destined for artists in residency. wide range of culture on offer. So we need to These spaces were bought and renovated not put other elements into this Capital of Cul- only for 2022, but they will have a life afterture concept in order to showcase something wards. But for 2022 we will create the condifferent from what we normally see. For tent to give these spaces a push to put them example, Kaunas will now open on 22 Janu- on the map. ary with an exhibition by William Kentridge. Then there is the European dimension we Marina Abramović will also be part of the mentioned before. We are accelerating our opening. The European Commission asked, collaboration with the Communauté de Comwell, what about the names in Luxembourg? munes Pays Haut Val d’Alzette in France on 50

SPRING 2022

different levels. And I must admit, it’s really working very well. I see this collaboration as a small European laboratory, and if we succeed it can be an example for how to reach across the border. Because, I think, talking about the greater region, it’s easier to give it a try on the border and then see how it can be developed further. As well as culture, we have to touch upon the aspect of tourism. That means putting the spotlight on existing products and also developing new one. For instance, the Minett Cycle Trail, which was created in the framework of the [successful] candidacy submitted by Pro-Sud for the southern region of ­Luxembourg to become a Unesco Man and Biosphere Reserve. But, as Esch2022, we have the possibility to put the Minett Trail on the map and develop a cultural programme around this trail in order to show the richness of the region through culture. We talked about the Business for Culture Club, which will be a legacy. And I would say the legacy really will be the future of the region.


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My Shadow, Toni Frissell, 1944. Library of Congress

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Les États-Unis représentent un premier grand marché test pour Tahereh Pazouki.


Conversation Tahereh Pazouki

« La victoire m’a donné des responsabilités » Lauréate des World Summit Awards de l’Onu, du Prix européen de l’inno­ vation sociale de la BEI et du concours Cyel (Creative Young Entrepreneur Luxembourg) de JCI Luxembourg, Tahereh Pazouki l’étudiante est devenue chef d’entreprise avec Magrid, sa solution d’apprentissage des mathématiques qui se passe du langage. Itinéraire d’une entrepreneuse déterminée. Interview THIERRY LABRO

Photo GUY WOLFF

Comment ont-ils accueilli ce projet ? Vous n’y êtes pas allée de main morte, Quelques-uns ont été très ouverts, d’autres mi-octobre au Luxembourg, avec le comavaient davantage de réserves. Mais nous avons missaire européen au Marché intérieur, organisé des sessions par groupes de 20 proThierry Breton, lors du premier hackathon de jeunes entrepreneurs, en lui demanfesseurs, auxquelles ont participé 300 d’entre dant de faire sauter certaines barrières eux. Deux sessions de deux heures étaient sous peine de devoir se contenter de espacées de six à huit semaines et ils revenaient citoyens-employés... avec leur feed-back. Pour eux, évidemment, C’était trop? Depuis l’estrade, j’ai vu que le Pre- c’était du travail supplémentaire, mais après mier ministre, Xavier Bettel (DP), continuait les huit semaines, ils étaient très positifs. De à sourire, alors que le visage de M. ­Breton s’est 20 à 30% d’entre eux sont même devenus des crispé… L’idée n’était pas de crisper qui que pionniers, avec des idées, l’envie de tester. En ce soit. Simplement d’insister, auprès de ceux septembre, j’ai postulé aux World Summit qui en ont le pouvoir, sur la nécessité de faire Awards de l’Onu (récompensant les innovations sauter ce qui empêche de jeunes Européens digitales locales pour améliorer la société, ndlr), d’embrasser une carrière d’entrepreneur! d’abord sur le plan national. Magrid a été retenue comme la solution digitale la plus innoC’est précisément ce que vous faites. vante. J’ai été sélectionnée parmi les 40 projets Passer d’un statut d’étudiante pour la finale en lien avec les objectifs de dévede l’Uni­versité du Luxembourg à celui loppement durable. C’était la première fois de chef d’entreprise avec une idée : qu’une société luxembourgeoise arrivait jusque-là. permettre d’apprendre les mathématiques sans que la langue soit un frein éventuel. Oui, en septembre 2020, j’ai quitté l’Université BIO EXPRESS pour créer ma société, LetzMath. Je suis allée suivre le programme de formation à la London Tahereh Pazouki Née le 6 mai 1991 à Téhéran (Iran). Business School, ce que j’ai trouvé vraiment très utile. La terminologie, la manière de regarDe l’Iran au Luxembourg Elle quitte l’Iran avec un bachelor der les choses, tout cela, c’était un programme en computer science pour obtenir estival très intensif! Je connaissais Jeff Skinner, son master en 2012 à l’Université le directeur du programme, qui était dans le du Luxembourg et enchaîne avec un PhD en psychologie. groupe qui a étudié mon proof of concept et qui m’a invitée à suivre son programme. En mars, Étudiante-CEO Elle obtient sa thèse, j’ai officiellement lancé Magrid dans toutes les « Magrid, from developing écoles publiques du Luxembourg. C’était un a language-neutral learning événement en ligne organisé par le directeur application to predictive learning analytics », avant de créer, du Script (Service de coordination de la recherche le 1er septembre 2020, et de l’innovation pédagogiques et technoloune société à responsabilité giques) avec 600 professeurs. limitée simplifiée, LetzMath.

En mars, ils nous ont réunis, tous les 40, pour annoncer le vainqueur global, dans le secteur de l’éducation. Je ne m’y attendais tellement pas que je ne suis pas allée à la cérémonie. Quand ils m’ont appelée, je n’étais pas là… Est-ce que cela ouvre des portes ? À quoi sert ce prix dont, franchement, ici, on n’entend jamais parler ? Des investisseurs ou des mentors sont venus me dire qu’ils voulaient participer d’une manière ou d’une autre au développement du projet. J’ai postulé au concours d’innovation sociale de la Banque européenne d’investissement (BEI). En mars, j’ai passé le premier entretien, et Magrid est devenue le seul projet européen à être retenu parmi les finalistes. J’ai suivi leur programme estival, parfois en ligne, parfois en présentiel, trois fois à Vienne. C’est la plus belle expérience que j’ai faite. C’était très bien organisé. Ils sont même capables de vous dire de combien de temps vous avez besoin pour chaque chose. Depuis le premier jour, ils vous disent les dates que vous devrez bloquer, etc. On m’a dit que vous étiez très structurée ! Que vous étiez capable de vous astreindre à une intense préparation à chaque fois que vous deviez présenter votre projet, que ce soit pour un concours ou pour un investisseur ? J’ai besoin de structure, sinon ça me rend dingue! Même pour la finale à Lisbonne, ils nous ont fait venir deux jours avant pour répéter, y compris en conditions réelles ! Ils voulaient que tout soit parfait ! Seule une autre entreprise luxembourgeois a atteint la finale, LuxAI (avec son robot pour communiquer avec les enfants autistes ou atteints de troubles de la communiSPRING 2022

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Conversation Tahereh Pazouki

cation, ndlr). Après le prix, la BEI m’a dit son intérêt à investir dans le projet. En parallèle de cette formation à Londres, de ces deux concours et du Fit4Start, l’équipe s’est enrichie. Nous sommes huit, deux personnes qui travaillent à temps plein, deux à mi-temps et quatre plus ponctuellement. Qu’avez-vous ressenti quand la BEI a annoncé votre victoire ? Vous vous êtes sentie fière, bien sûr. Mais comme une ambassadrice du Luxembourg, vous qui venez d’Iran, mais qui êtes parfaitement intégrée aujourd’hui ? J’étais si « choquée » ! Je pensais que je serais parmi les finalistes, mais pas le vainqueur. Quand ils ont annoncé le troisième, puis le deuxième, je me suis dit: «O.K., je ne suis pas sur le podium.» Ça m’a pris quelques secondes pour réaliser. Pour moi, être parmi les finalistes, quand j’ai vu la qualité des autres projets, c’était déjà bien. Mais vous avez gagné ! Je me suis sentie fière. Mais, plus que ça, je me suis sentie investie de davantage de responsabilités. La victoire m’a donné des responsabilités. Si des gens comme la BEI considèrent que mon projet est important, je dois y faire très attention. La dimension matérielle, ce n’est qu’une question de temps. Si vous parvenez à apporter une solution au problème de millions d’enfants et parfois d’adultes, ce sera une incroyable récompense. Oui, mais pour y parvenir, il faut convaincre les enfants. Il faut convaincre les parents. Ce n’est pas seulement ma mission. Ceux qui décident doivent avoir le même état d’esprit. Est-ce que c’est le cas ? Parmi ceux que vous rencontrez un peu partout sur la planète, de l’Inde aux États-Unis en passant par le Brésil, l’Afrique ou l’Europe ? Oui, bien sûr ! Mais ils commencent par me dire qu’ils n’ont pas besoin de quelque chose de supplémentaire dans le cadre de leur enseignement. Sauf si c’est gratuit, à la limite. Aux États-Unis, j’ai donné trois accès. Les trois clients ont demandé à s’abonner à la solution. L’étudiante Tahereh est devenue la CEO Tahereh ? Est-ce que vous vous sentez challengée sur cette question-là ?

LES MATHS SANS LA LANGUE S’appuyant sur cinq années de recherches avec le Service de coordination de la recherche et de l’innovation pédagogiques et technologiques (Script) et le FNR, Magrid est une méthode d’appren­ tissage des mathématiques pour des enfants de 4 à 8 ans via une application qui compte 2.500 activités et un livret, qui permet de suivre les progrès de l’enfant (démos disponibles sur le site : magrid.education). Le matériel est intuitif, il s’appuie sur des visualisations et est interactif. Même la connexion a été pensée pour se passer de toute langue : à l’inscription de l’enfant dans le système, il reçoit un QR code qu’il utilise avec sa tablette pour commencer à travailler.

Il arrive à certains de me proposer de trouver un CEO pour le mettre à la tête de ma société, parce qu’ils ne me voient pas CEO. Je ne sais pas s’ils essaient seulement de me challenger, mais ils se trompent : si cela est un point bloquant pour tout le projet, la question de ma petite personne n’est pas importante. Surtout, aucun d’entre eux n’a jamais d’argument pour défendre cette idée… Ce n’est pas agréable… mais c’est un formidable exercice d’être confronté à l’adversité à ce stade. De savoir qu’un jour, face à vous, vous n’aurez pas des gens qui vous regardent avec des étoiles plein les yeux… Quand j’étais enfant, je n’étais pas très douée en dictée. Mon père était très strict. Quand il me faisait la dictée, si j’avais une seule erreur, je devais réécrire toute la dictée. Parfois, cela prenait plusieurs heures. J’aurais pu demander à ma mère ou à ma sœur de m’aider, mais je continuais à demander à mon père. Parce que je savais que le lendemain, à l’école, j’aurai une bonne note ! Quelle est la prochaine étape, maintenant, pour Magrid ? Les États-Unis ? Il y a plusieurs dimensions. D’abord, nous continuons à développer notre produit, à partir des feed-back des professeurs et de nouveaux besoins qui apparaissent.

« Je ne cherche pas des investisseurs seulement pour leurs capitaux. » 54

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Comme quoi, par exemple ? Le produit est fini. Il y a une base et des dépendances, disons. La base, une solution d’entraînement, est finie. Mais, par exemple, maintenant, les professeurs demandent un dashboard qui permette de voir ce que les enfants font, comment ils avancent, où ils coincent… Ensuite, nous allons par exemple à l’École européenne et à l’école Vauban, où l’on peut peut-être me demander d’ajouter l’intelligence artificielle au produit. Pour que ce ne soit plus au professeur de dire à l’enfant ce qu’il doit faire, mais que le système fasse ses propres recommandations. C’est une chose que nous entendons beaucoup du côté des utilisateurs et que nous allons donc améliorer. La deuxième dimension est le marché. Nous avons 100% du marché luxembourgeois. Nous essayons de pénétrer les marchés belge et britannique en plus du marché américain. Pour cela, nous avons besoin de continuer à recruter. Nous avons beaucoup de demandes des États-Unis, où nous avons une personne qui est notre contact local. Au Royaume-Uni, nous avons un commercial, et en Belgique, nous y travaillons, y compris via des partenariats. Comment imaginez-vous pouvoir croître beaucoup plus vite aux États-Unis ? Parce qu’un contact local pour un si grand marché, ça ne paraît pas très impressionnant… Jusqu’à présent, les clients que nous avons aux États-Unis sont venus tout seuls. Ils nous ont trouvés parce qu’il y a plus de 80.000 solutions d’éducation, mais moins de dix qui s’intéressent aux élèves qui ont des besoins particuliers. Si quelqu’un a un besoin particulier, il doit trouver parmi les dix. Et même parmi les dix qui existent, Magrid est une solution qui est vérifiée et testée. Et pas juste une solution qui affirme qu’elle est une solution. Il y a des écoles spécialisées qui nous ont contactés et qui ont essayé Magrid. Il y a deux manières d’attaquer le marché américain. La première est d’aller d’école en école. La seconde est d’aller de district scolaire en district scolaire. Et il y a aussi le niveau national. Pour éviter de devoir aller d’une école à une autre, nous irons vers les districts ou vers le niveau national. Nous en avons contacté quelques-uns qui disent tous la même chose: ils veulent que l’étude que nous avons menée soit répliquée aux États-Unis. Nous travaillons avec un psychologue de l’Université de Caroline du Nord pour répliquer les études que nous avons menées ici. Il y a des décideurs qui vont regarder si l’étude américaine est alignée sur les résultats de nos études en Europe. Et donc ensuite intégrer votre solution directement au niveau national… Ce serait une sorte de jackpot… Ça serait chouette. Mais ce sont des études universitaires, cela prend du temps.


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Conversation Tahereh Pazouki

Que va mesurer l’Université de Caroline du Nord ? Elle va mesurer la performance des enfants. L’évolution de différents groupes d’enfants. Ils sont aussi face à beaucoup de diversité de langages et n’ont pas de solution pour des enfants qui ont des besoins particuliers. Des développements qui sont synonymes de besoin d’argent frais pour aller chercher de nouveaux clients ? Oui, en janvier, nous lèverons des fonds. Nous avons des marques d’intérêt d’investisseurs assez nettes, mais je ne cherche pas des investisseurs seulement pour avoir des capitaux. J’aimerais qu’ils apportent davantage que de l’argent. Qu’ils aient envie de développer le projet, qu’ils connaissent le marché. Où est-ce que vous vous voyez dans deux ans ? C’est court, deux ans, je préfère 10 ans habituellement… Je ne sais pas. Aller là ou là, tout est une option. Il y a aujourd’hui des demandes pour à peu près partout. Du Brésil, d’Afrique du Sud, du Nigéria, du Sénégal, de Malte, d’Iran, d’Inde, de Turquie. Je dois rester concentrée. Concentrée sur un marché ? Oui. Il ne faut pas croire que si je vois une opportunité, je vais sauter dessus. Je veux rester concentrée. Étape après étape. Une solution digitale qui s’affranchit du langage n’a pas de limite géographique. Mais je comprends ceux qui insistent pour que nous restions concentrés sur un marché. Ce n’est pas seulement une question de solution, il vous faut des commerciaux, du marketing, de l’assistance. Entre 5 % de 20 marchés et 40 % d’un grand marché, le choix est clair. Surtout si le grand marché, ce sont les États-Unis… Oui, bien sûr. Même si c’est compliqué de dire à des clients qui vous courent derrière que vous n’allez pas leur vendre votre solution… C’est un choix délicat. Est-ce que Magrid, solution pour les mathématiques, pourrait être dupliquée pour l’apprentissage d’autres matières ? Techniquement, rien ne s’y oppose. Mais les mathématiques sont, comme les échecs, un langage en soi. Les joueurs d’échecs posent leurs pièces sur le damier et n’ont pas besoin de se parler pour jouer. Si 60% de la population comprend mieux à partir de visualisation, l’exercice est loin d’être si facile.

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Avec Pranjul Shah

Ce nid d’où s’envolent des aigles Si Tahereh Pazouki a été une pionnière, le « nid », comme son directeur, Pranjul Shah, a surnommé l’incubateur de l’Université du Luxembourg, abrite plus de 70 « aiglons ». On imagine aisément que Magrid, née de l’idée de Tahereh Pazouki, restera un projet particulier dans le cœur du responsable du jeune incubateur de l’Université du Luxembourg que vous êtes ? Tahereh est une jeune femme très très intelligente, qui s’accroche quoi que vous lui disiez et qui reviendra toujours bien préparée, là où d’autres auraient abandonné depuis longtemps. Elle a mené de front les programmes d’accélération du Fit4Start et de la Banque européenne d’investissement (BEI), ce qui lui a pris tout le temps dont elle disposait. Il faut souligner non seulement sa volonté, mais aussi le soutien exceptionnel du Fonds national de la recherche (FNR) dont elle a bénéficié. Le Luxembourg n’est pas un pays facile pour ces étudiants-entrepreneurs qui doivent trouver de l’argent pour vivre et mener leurs combats sur deux fronts. Aujourd’hui, entre les reconnaissances officielles et le fait qu’elle a pris 100 % du marché luxembourgeois, elle a largement entamé sa mue vers une chef d’entreprise. Elle sait qu’elle n’est plus une

PRANJUL SHAH Directeur de l’incubateur de l’Université du Luxembourg

«C ’est intéressant de voir l’université ‘rendre de la valeur économique’ à la société luxembourgeoise.»

étudiante et qu’elle doit faire le business. Mais elle est toujours à l’écoute. Elle et d’autres projets – on pense à LuxAI et son robot contre l’autisme – ont suscité des vocations… Nous recevons à peu près deux projets par semaine. Ce qui fait que l’incubateur accueille aujourd’hui, avec ses moyens, six personnes et trois stagiaires, 70 projets qui ont déjà donné lieu à la création d’une quarantaine de sociétés enregistrées au Registre du commerce. Ce sont autant d’aiglons que l’on doit nourrir pour qu’ils s’envolent du nid ! C’est intéressant de voir l’Université « rendre de la valeur économique » à la société luxembourgeoise, des idées, des emplois et des artisans de changements de la société. Parce que si l’on parle beaucoup de Magrid, des projets comme Our Choice (une marque de chaussures de sport en peau de poisson entiè­rement durable, ndlr), digitalUs (un outil de KYC pour les banques et les fintech, ndlr) et Nium (une plateforme de recommandations alimentaires basées sur le métabolisme unique de chacun, ndlr) sont eux aussi sur de très bons rails. On les voit dans les concours comme les hackathons et concours de start-up, ou dans les appels à projets du ministère de l’Économie ou du FNR. On assiste même à une sorte de mouvement d’alumni, non ? Oui, ces étudiants qui ont un PhD sont très brillants, inspirants, avec de belles idées, modernes. Après sept ou huit ans, certains reviennent parce qu’ils ont entendu parler de l’incubateur et qu’ils pensent que nous sommes les mieux à même de les guider !


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BRAND VOICE

It can take months for a bank to open an account for an alternative investment fund, be they specialists in private equity, real estate or debt. Asset managers need to act swiftly to seize market opportunities, but are frequently frustrated by the slowness caused by the one-size-fits-all policies and processes used by traditional banks. Furthermore, these internal policies and processes can also impede the smooth functioning of accounts once they are set up. “Our tailored approach to KYC & AML for the alternative fund space enables account opening procedures to potentially be completed in days, without any compromise on the stringency of the regulatory checks we perform,” explains Nick Maton, Managing Director of Alpha FX’s newly formed Luxembourg entity. Traditional banks often have generalised processes that encompass their entire client base (be it retail, corporate, wealth management, financial, etc). Inevitably, such generalised policies struggle to work efficiently when faced with the specialised and often complex nature of alternative funds. “The complexity of how funds are structured makes it difficult for banks to understand the processes, meaning there are inefficiencies in how they can monitor these entities,” Maton says. “The result is often delay

“ Our tailored approach to KYC & AML for the fund space enables accounts to potentially be opened in days.” Nick Maton Managing Director, Luxembourg, at Alpha FX

“ It’s more about what the market expects from us, with them telling us about their pain points.” Sam Marsh Managing Director, Institutional, at Alpha FX

for both onboarding and transaction processing.” Considerable investment was made in building a dedicated team and technology to meet specific processing requirements for alternative funds. Over 120 staff now play a part in the onboarding, settlement and compliance of funds and their investment entities, underpinned by a new and bespoke technology stack. All of this was designed specifically for the complex needs of alternative fund players. The platform also enables clients to view and manage all their accounts in different jurisdictions from a single login. Alpha FX soft-launched this platform with existing clients in mid-2020, then once version 2.0 of the system was up and running, it rolled the system out to the entire market. When we ask what Alpha FX expects from Luxembourg investors, Sam Marsh, Institutional MD at Alpha FX, turns the question around. “It’s more about what the market expects from us, with them telling us about their pain points and us seeing how we can resolve these.” It was while the team was working to build its existing client base in Luxembourg that client conversations like this sparked the idea of creating a global accounts solution dedicated to players in private markets.

Alpha FX was originally founded in 2009 to offer currency risk management solutions, but conversations with clients over the years revealed a growing market need for an agile alternative to traditional banks. An IPO by the London-based firm in 2017 gave it the resources it needed to address this opportunity. The solution resulted from the work of two specialist divisions: Alpha Institutional, which was founded in 2018, and Alpha Platform Solutions, which developed the accounts and payments technology. “As these divisions worked more closely together, we could see a growing demand for an accounts solution in the alternative space and decided to combine their expertise and capabilities,” says Marsh. An office in Luxembourg is a key part of this strategy, which will ultimately be led by Maton. He has 30 years of experience in financial services, half of which have been in the Grand Duchy with JP Morgan, HSBC and most recently as Managing Director of Intertrust in Luxembourg. Much of this work has been in the area of banking and the servicing of investment funds. “Opening this office is a clear commitment to the strategically important Luxembourg market and demonstrates our desire to serve clients here,” says Marsh. “The alternative investment and private capital industries need financial solutions that are entirely dedicated to their marketplace, and so Luxembourg represents a major market opportunity,” he adds. “We’re looking forward to Nick taking our offering to the fund industry in this country.”

PURPOSE-BUILT FOR ALTERNATIVE INVESTMENTS

Insight-led A global accounts solution developed through extensive client research and insights.

Publicly listed The company was founded in 2009, with a London Stock Exchange IPO in 2017.

Dedicated team Over 120 people devoted to the alternative funds market, servicing clients across more than 50 countries.

Purpose-built technology Cutting-edge backand front-end technology has been tailored to work seamlessly with alternative investment companies.

$ Growth capabilities An approximate market capitalization of £700m.

ation, inform e r o ct For m conta please by email: aton Nick M

aton nickm .uk afx.co @alph

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Lieven Lambrecht’s career in HR spans over 35 years and several continents.


Conversation Lieven Lambrecht

“There is a shift from an employer market to an employee market” Companies that don’t adapt to the shift the world is experiencing will be left in the dust, according to PwC people leader Lieven Lambrecht. From technology to HR’s strategic role in the future of businesses, Lambrecht tells us how to prepare. Interview TRACY HEINDRICHS

PwC brought out the “Workforce of the future” study, analysing the evolution of the professional world by 2030. In the plan, there are four different scenarios: which one do you think we’re heading towards? That’s a very good question. I don’t know, especially since COP26 in Glasgow I’m confused about what world we’re going to, but I’m not sure I can identify myself with just one colour. I think we’re going to a world where there is a bunch of real challenges. One, of course, is everything that has to do with ESG and sustainability, but also, if I look at the world of work, I see it changing a lot. Changing in the sense that I think we had an acceleration of the change through covid, and now, we’re coming out of the pandemic to a new reality that we dreamt of before covid, a reality of things that we really should do to address the demands of the millennials and the new generation. And, on the other hand, knowing how the technology has evolved, if you combine these two, I think we have the opportunity to put that into practice. But if you look at it, it’s a world of flexibility, that’s number one. It’s a world of purpose--meaning people don’t want to do things that they don’t stand behind a ­ ny­more, that they don’t think has value, that doesn’t add value for them or the company, or society. It’s also a world of connections, meaning their work needs to be connected to their private life, it needs to integrate into their private life. So, it’s no longer “I am from 8-6 a certain persona doing a certain work.” No, today, it’s more “I am trying to be myself 24/7 and now everything I do has to fit into who I am, also my job, and the job has to adapt to me rather than the other way around.” I think that’s the real change. […] I think that is really the difference. That’s where you see the shift from what I would call dec-

Portrait GUY WOLFF

ades of an employer’s market to, today, an employee market. It’s different. All the futures explored in this strategy require, to some extent, accepting the automation of work. How do you think that an ageing global population will adapt to these technological advances? I think technology will adapt to the ageing population. When I look at my mother who’s 91, her best friend is Siri--she talks to Siri day in, day out. “Siri, what is the weather?” “Siri, call my son.” Technology has adapted to how she can use it. She cannot fully use an Iphone for all it can do, but she uses it for what she thinks is great for: she uses it to listen to the radio, she likes to call me, and that works. She uses the technology but in a way that is adapted to her. I don’t think the human race will develop as fast as technology. AI is some­ thing that will really change our world. I don’t see that our ageing population won’t be able to adapt because technology will have to adapt, otherwise it won’t be used.

A CAREER IN HR PwC Luxembourg’s head of human resources has always worked in HR, mainly in the financial sector. Throughout his career, which took him to the UK, US, Germany, France, Singapore and Australia, he has witnessed the growing importance of technology in the work sphere, and a shift from an employer-centric to an employee-centric world. Lambrecht joined PwC Luxembourg in 2019 as the head of human resources, hoping to reinstate the role’s strategic importance in helping the company evolven and adapt to the societal shift ahead.

Then what about the workplace? What is the workplace? The question will be, where is it? Because I don’t think there are any definite spots of workplace anymore, because everybody will work in a hybrid way: at home, in a library, any café, at the client’s, in a rented office, maybe, or at the seaside. […] So, work will be delocalised. Besides, I think the timing of work is changing. People will work when it fits them. It might sound a bit strange, but people will work whatever daytime anywhere between 7 a.m. and 9 p.m. That’s when they have their most productive hours, but they will integrate work into life, meaning they will go shopping, they will go get the kids, they will do all kinds of stuff in the meantime, so the work in that respect, and certainly the fine line between private and work will blur. Do you think that people don’t want a clear separation between their work life and their private life? I think they do. But they will decide where that separation is. They will decide: “Well, now we’re open for business and we’re doing work and at 11, I need to go shopping, so I’ll shut my phone for half an hour.” They will decide when work is done. From an employer standpoint, you will ask for a certain output, a certain performance. As an employee, I don’t think you will say: “I’ll give this 600 minutes or so a day,” but you will give it the necessary time to get to the necessary performance on your terms. In how far will the company have to adapt to that demand? It will have to adapt very thoroughly. It will need to stay attractive to the younger generation and the new employee, and to make SPRING 2022

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Conversation Lieven Lambrecht

WORKFORCE OF THE FUTURE SCENARIOS

sure that whatever the company wants is also what the individual wants. Individual objectives will determine whether a person works for a company or not, no longer the company objectives. That’s where the difference or the change is really happening. In my view, if, for example, you want creativity and innovation in your role, and an employer doesn’t offer any of this, I don’t think the employer will have any success. It’ll be as simple as that. People will no longer be satisfied with a “these are all your tasks and this is how you do them.” We train people to be critical, we train people to think for themselves, we ensure that they have their own view on the world, and then, when they come to an employer, they should put their brain, desires, or values aside? I don’t think that will work.

PwC’s “Workforce of the future” strategy proposes four potential societies the world could evolve towards until 2030. The red world of 2030 focuses on innovation, while the blue scenario accepts individualism, capitalism and ubiquitous corporations as its foundation. The green one is characterised by a strong social awareness, environmental efforts, and trust. Lastly, the yellow approach places humanness, ethical practices and the greater good at its heart. All scenarios involve a drastic change, though Lambrecht considers that the future will probably adopt a mix of values from these different timelines. In what direction it will go, Lambrecht can’t say--especially following the outcomes of the COP26. However, he reckons employees, rather than companies, will become the key players.

you need to get the company going or to keep the company going and growing. You might not look for a person doing a job anymore. You might look for three, four or five different people doing certain tasks that were in that job. You might look for freelancers, or for people who offer a partnership for a couple of months. I think we will no longer just focus on employees as such, we will be a lot broader. Any sort of employment will be in our view and be in our platform. I think we’re going to go through a sort of platform economy and labour where we’ll pick whom we need, at what time, and what we can do with them. I think the whole industrial concept of “employees” is a 20th-­century thing. By 2030, we’ll be looking at something different.

You joined PwC just before the pandemic. it has to be exactly what they want. I look more Has your HR strategy changed since? at what the underlying need that they express The pandemic has taught us a couple of things. is, and how we can make that happen. You One is that there are very different ways to might find, for example, the older generation run a company and to run it effectively. You is still very much targeted towards a hierar- could run it as we used to do, meaning 9 to 5, chical organisation and a policy-driven organ- Monday through Friday, or you can run it in isation. But the youngsters are basically a hybrid mode like we do now. The presence looking for experiences and not so much look- is different; the physical world has diminished ing for a long-term career. They want to learn in value and the virtual world have gained in something and go through an experience, and value. But these two remain interlinked in any if you can offer these things to these people, future models [presented in PwC’s “Workyou will have success. If you can’t or won’t, I force of the future”, editor’s note]. That is what think you’ll be starving for people. has really changed. And everybody from young to old has discovered ­technology. That is also So you think that, as time goes, employsomething very ­different. If there’s one thing ers will have to prepare for employees that the pandemic did, it’s to really accelerate the will not vow their loyalty to them on the deployment of technology. long term? Yes, I think in the long term you will find peo- Have you noticed any changes in Newer generations of employees are comple in the market who are good at one thing employee engagement since the changes ing in. How would an employer get and one thing only, and they really like doing in the organisation of workspaces? the balance right between the older generations that are used to the way that. Those will offer their services in that one The numbers say we’ve done very well. The things are and the new generations thing to multiple employers. Who will say: “I engagement was very high during the pandemic that demand new ways of work? like doing this task and I will do this for dif- and still is today. If you translate engagement I tend to work on both sides. Every day, the ferent companies, and not just for one, because into performance, you would think that our world is changing around us, so the older gen- I want to focus on that one task rather than engagement is at the top--we’ve never had such eration has to understand that there’s only one have a whole job with a number of tasks just an engaged workforce. Is that because they constant, which is change. They need to change for one employer.” You will find people who have the necessary liberty and flexibility? There with the times and there’s no excuse to say: will demand that and who will probably, through- probably are multiple factors, but one of the “Ten years ago, everything was better.” No. out their career, go from one thing to another things I think we’ve understood is that trying Nothing was better ten years ago; it was worse! and find things that interest them more and to get back to where we were before the pandemic isn’t the right ­recipe. We need to beneIt is better today: everything works better today try to make money out of that. fit from all the good things we learned during than it did ten years ago. On the other hand, when these “zoomers” come in, and are trying Where does HR come into play the pandemic and offer them to the employees. to find their way, you need to be able to empa- in this new world? I believe engagement is always based on trust thise with them and give them an environment HR is the broker in the market. As an HR, and a purpose for the company. These two are in which they can flourish. That doesn’t mean you try to find all these different skills that probably the main drivers. We see this: we trust our people to do what is ­right--they’ve done it in spades we can only say they perform fantastically. That is something we definitely want to keep. And if that is by giving them a leading flexibility in how they can do their work, that is what we should do. Some of the future models require a total transparency on your private life. Do you think companies could ask this from their employees? Whether or not companies could or should ask that is a different story, but I think that if there’s no congruency between your personal values and the values of the company, the marriage won’t last very long. People need to be able to see themselves in what they see around them in a company, and whether you like it or not, there still is leadership in a company that models the values. Now, if they ­cannot identify with the leadership, if they don’t see them as role models, if the business isn’t what they aspire to be, I don’t think the employee will stay […].

“ AI is something that will really change our world.” 62

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EU solidarity with Ukraine March 2022

© AdobeStock

“Europe stands by those in need of protection. All those fleeing Putin’s bombs are welcome in Europe. We will provide protection to those seeking shelter and we will help those looking for a safe way home.”

Temporary protection provides immediate protection to people in need in exceptional circumstances of mass arrivals to avoid overwhelming Member States’ asylum systems. It will apply to: Ukrainian nationals and other non-EU nationals who have made Ukraine their home as well as their family members displaced by the conflict

Non-Ukrainian nationals and stateless people legally residing in Ukraine who cannot return to their country of origin, such as asylum seekers and refugees, and their family members

Those persons that fall outside these categories must be allowed access to the EU to transit prior to returning to their countries of origin.

Temporary protection means: Residency rights

Access to the labour market subject to Member States’ labour market policies

Access to housing

Social welfare assistance

Medical or other assistance

Unaccompanied children and teenagers are entitled to legal guardianship and access to education

This protection starts immediately, across the EU, and lasts for one year. If the situation persists, this period will be automatically extended twice by six monthly periods for up to one year.

For Member States this will: Reduce pressure on asylum system – also with support of EU Agencies

Offer quick protection for those in need

Prepare for current and future needs

Promote enhanced solidarity and responsibility sharing – through new Solidarity Platform


La mutation du marché de l’emploi entraîne un besoin de formation pour résorber le chômage de longue durée, explique Isabelle Schlesser.


Conversation Isabelle Schlesser

« Tout le monde recherche les mêmes profils» Si le taux de chômage a retrouvé son niveau d’avant-crise, Isabelle Schlesser, la directrice de l’Adem, demeure préoccupée par la situation dans certains secteurs, comme l’horeca. Elle veut également remédier au nombre – encore trop important – d’offres d’emploi non pourvues, faute de profils disponibles. Interview IOANNA SCHIMIZZI

Photo GUY WOLFF

Le chômage a retrouvé des niveaux d’avant-crise, pointant à 5,2 % fin décembre, un taux qui est même en dessous de celui connu avant l'arrivée du Covid-19… Comment percevez-vous cette bonne nouvelle ? C’est en effet une très bonne nouvelle, surtout que la baisse du chômage s’est faite rapidement, et même, durant les mois précédents, nous n’étions pas loin du niveau d’avant-crise. S ­ urtout, la situation s’est vraiment améliorée chez les jeunes, pour qui le chômage avait crû encore plus rapidement que le chômage en général.

première explication, qui, si elle était la seule, ne serait pas grave, parce que l’on résorberait vite le bouchon. Une autre explication tient dans la mutation du marché de l’emploi. Des profils comme les activités de back-office, d’encodage, d’assistance administrative sont très recherchés, mais ils ont profondément évolué. Ils exigent désormais de grandes compétences digitales, que les personnes qui perdent leur emploi n’ont pas forcément. C’est là que nous intervenons, avec des bilans de compétences, des formations ou des mesures pour l’emploi pour, au moins, garder les gens actifs.

Pourquoi les jeunes étaient-ils plus impactés ? Nous observons ce phénomène à chaque crise. Ce sont souvent les jeunes qui sont en CDD, et ces CDD ne sont pas forcément renouvelés lorsqu’une crise survient. Et surtout, il n’y avait pas d’offres d’emploi. Désormais, nous avons des niveaux records d’offres. Nous n’avons jamais vu ça. La grande question à présent, avec cette nouvelle vague et le variant Omicron, est de voir si, malgré tout, les entreprises vont vouloir continuer à recruter dans tous les secteurs. Ou est-ce qu’au moins pour certains secteurs, comme l’horeca, qui venait de bien redémarrer, il y aura à nouveau un stop dans les prochains chiffres que nous publierons?

On peut parler de phénomène global en ce qui concerne les profils liés à la digitalisation…

Le chômage longue durée continue, lui, à rester élevé. Comment l’expliquez-vous ? Une explication relève un peu de l’embouteillage qui s’est créé pendant la pandémie. Comme il n’y avait pratiquement pas de sorties, mécaniquement, les demandeurs d’emploi le sont restés 4-5-6 mois de plus ; et on devient vite chômeur de longue durée chez nous, puisque c’est à partir d’un an d’inscription. C’est une

BIO EXPRESS Naissance Isabelle Schlesser est née le 3 juillet 1973 à Luxembourg. Études Elle est titulaire d’un master 2 en droit européen, obtenu à l’Université de Rennes 1. Carrière Isabelle Schlesser fait ses premiers pas dans le monde du travail comme conseillère juridique, avant de rejoindre Luxinnovation en 1999, où elle deviendra plus tard secrétaire générale. Elle reste à ce poste jusqu’à l’été 2012, où elle se voit proposer d’abord le poste de directrice adjointe de l’Adem, puis, quelques mois plus tard, celui de directrice. En juillet 2016, elle est nommée membre du Conseil d’État. Elle est également membre du conseil d’administration du FNR et des CFL.

C’est un problème qui concerne l’Europe, voire le monde entier. Il n’y a pas assez de personnes qualifiées dans ces secteurs sur le marché du travail, et il y a un énorme besoin dans le cadre des projets de digitalisation, dans le privé comme dans le public. Tout le monde cherche les mêmes profils. On ne peut pas les multiplier du jour au lendemain. Au niveau des écoles, des efforts ont tout de même été faits pour orienter les jeunes vers ces secteurs. Mais il faut attendre qu’ils soient formés. Plus globalement, quels secteurs sont concernés par la pénurie de main-d’œuvre ? Presque tous sont touchés, mais les profils liés aux nouvelles technologies, qu’il s’agisse du développement informatique ou de la gestion de projets informatiques, sont très recherchés. Nous observons aussi un manque au niveau du secteur financier, des profils expérimentés et spécialisés comme des comptables de fonds. Et puis, jusqu’au mois de décembre, nous avions aussi des pénuries dans le domaine de l’horeca. D’autres secteurs sont en souffrance ? Oui, tout ce qui concerne l’artisanat, notamment. Les électriciens, mécaniciens, installateurs chauffage-sanitaire, bouchers, etc., sont des denrées rares. Il y a des jeunes qui se dirigent vers l’artisanat, mais pas suffisamment pour couvrir les besoins. Ces secteurs embauchent aussi beaucoup de frontaliers… Tous les secteurs recrutent des frontaliers, mais eux non plus ne peuvent pas être multipliés. Il faut aussi voir la situation de l’emploi dans la Grande Région. L’emploi va mieux. En Allemagne, c’est le plein emploi; en France et en SPRING 2022

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Conversation Isabelle Schlesser

COLLABORATION

Ce qui renvoie à la difficulté de faire correspondre offres et demandes d’emploi… Si je disais précédemment me réjouir de voir le chômage revenir à un niveau d’avant-crise, il y a tout de même 15.000 personnes qui sont à la recherche d’un emploi, donc il faut absolument, par la formation, essayer de faire correspondre l’offre et la demande, parce que c’est ça, le gros problème. Chaque mois, nous avons à peu près 2.000 à 3.000 personnes qui s’inscrivent à l’Adem, et l’équivalent qui en sort. Mais ce ne sont pas toujours les mêmes personnes. Le nombre de postes vacants déclarés à l’Adem est très élevé. Au cours du mois de novembre 2021, les employeurs ont déclaré 3.527 postes vacants, ce qui correspond à une hausse de 38,9% par rapport à novembre 2020. La dynamique constatée ces derniers mois s’est donc poursuivie, et le nombre de postes disponibles s’établit à 10.452. La progression sur un an est de 59,2 %. Le secteur du nettoyage recrute beaucoup. Or, c’est le métier le plus représenté parmi les demandeurs d’emploi. Comment l’expliquez-vous ? Nous avons effectivement beaucoup de personnel de nettoyage qui est inscrit chez nous, et on a beaucoup d’offres d’emploi dans ce secteur, mais cela ne colle pas toujours au niveau des disponibilités horaires, ou en termes de mobilité. En effet, si ces personnes n’ont pas de voiture ou de permis de conduire et qu’elles doivent aller travailler dans une zone industrielle à 4h du matin, ce n’est pas possible.

L’Adem peut-elle agir dans ces cas-là ? Oui, on va intervenir pour payer le permis de conduire, mais même avec le permis, on n’a pas toujours de voiture. Souvent, on dit qu’il y a plusieurs freins à l’emploi, et il faut enlever un frein après l’autre. Donc ce n’est pas aussi simple que de dire «on a une personne qui veut travailler, un poste qui correspond, donc cela va coller». Il y a aussi le problème particulier des langues au Luxembourg… Oui, elles sont extrêmement importantes, et ce ne sont pas les mêmes langues selon les secteurs. Pour rester dans le domaine du nettoyage, on pourrait penser que les langues ne sont pas importantes, mais ce n’est pas vrai. Nous avons beaucoup d’entreprises du secteur qui exigent un niveau de français au moins basique en raison des consignes de sécurité et de santé au travail. Si vous ne savez pas lire un panneau qui explique la dangerosité de certains produits,

LE POIDS DU CHÔMAGE DE LONGUE DURÉE Les chômeurs inscrits à l’Adem depuis plus de 12 mois tombent dans la catégorie « de longue durée ». Leur nombre a baissé de 12,4% sur un an. Néanmoins, ces derniers représentent toujours 51 % des demandeurs d’emploi résidents disponibles. Taux de chômage Pourcentage de chômage longue durée parmi les demandeurs d’emploi 16-29 ans 30-44 ans 45-64 ans Répartition des demandeurs d’emploi globaux selon l’âge :

60 %

43,7 %

40 %

36,6 % 37,2 %

33,7 %

20 %

19,1 %

29,7 %

4,40 % 0

66

4,10 %

5,90 % 5,80 %

6,20 % 5,60 %

2007 2008 2009 2010 2011

7% 7%

6,30 % 6,70 %

5,20 % 5,80 %

6,40 % 5,40 %

5,30 %

2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

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cela pose un vrai problème de sécurité. C’est pour cela que l’on offre depuis trois ans des cours de français intensifs à visée sectorielle, payés par le Fonds pour l’emploi, qui visent notamment le secteur du nettoyage. Le français est la langue usuelle sur le marché du travail. Mais des spécificités persistent-elles selon les secteurs ? Le luxembourgeois est très demandé dans le secteur public et la santé. L’allemand est beaucoup demandé dans l’artisanat et dans certaines entreprises industrielles. Dans d’autres industries, cela va être le français ou l’anglais. De manière générale, c’est le français qui est le plus utilisé sur le marché. L’anglais est très utilisé dans le secteur financier ou dans la consultance, mais à un certain niveau. Pour des postes moins qualifiés, le français suffit souvent. Or, un certain nombre de demandeurs d’emploi ne parlent aucune de ces langues. Nous nous réjouissons de notre actuelle coopération avec l’Institut national des langues. Des contacts sont également en cours avec le Service de la formation des adultes pour des cours d’alphabétisation. Quelles conséquences la pandémie a-t-elle eues sur vos activités ? Un pourcentage élevé de nos salariés était en télétravail, mais pas la totalité. Nous avions toujours des personnes sur place en cas d’urgence, et des services qui ne peuvent pas être prestés à distance. L’ordre des projets de digitalisation a été chamboulé, comme dans le cas du chômage partiel, pour lequel nous sommes passés de 15 à 16.000 dossiers en un mois. Et comme cette digitalisation s’est bien passée, elle a permis à d’autres aides financières de pouvoir être digitalisées beaucoup plus vite. La pandémie a aussi entraîné des changements dans les processus de travail, dont certains ont été maintenus. Auparavant, le demandeur d’emploi devait venir physiquement s’inscrire et revenir après pour l’indemnité de chômage. Maintenant, tout ce qui concerne l’indemnisation se fait à distance. Le télétravail reste dans la pratique, mais on a aussi beaucoup de conseillers en front-­office. C’est important de garder l’accompagnement en présentiel. Que retirez-vous, globalement, de cette expérience ? Nous avons beaucoup appris de cette crise, la situation a soudé les équipes. Cela a aussi été dur pour ceux qui ne pouvaient pas télétravailler. Les salariés qui sont en contact direct avec les demandeurs d’emploi ont des ­rendez-vous en continu toute la journée. C’est un travail difficile, et pendant la pandémie, ils rencontraient beaucoup de gens vraiment désespérés, qui étaient sans emploi et, à certains moments, sans ressources. Et quand vous ne voyez aucune annonce d’emploi, il faut quand même gérer ce désarroi.

Adem - chiffres arrêtés au 30 novembre de chaque année

Belgique, la situation s’améliore aussi. Et tout le monde cherche les mêmes profils. Autant de bouchers sont recherchés en Lorraine que chez nous. La seule solution, c’est d’en former plus et sans doute d’en attirer de plus loin. La Grande Région ne suffit plus à elle seule à combler tous les besoins aujourd’hui.

Source

Pour organiser ses formations sur mesure et correspondant aux besoins de différents métiers, l’Adem collabore avec tous les grands instituts de formation du pays, publics ou privés, voire avec des entreprises, pour coller au mieux à la réalité du terrain. Un de ses partenaires est le CNFPC (Centre national de formation professionnelle continue) à Esch-surAlzette, ou encore l’Institut national des langues. Pour Fit4Coding Jobs, elle collabore avec une société privée, NumericAll. La House of Training (Chambre de commerce), la Chambre des salariés, la Chambre des métiers, l’Institut de formation sectoriel du bâtiment et les Centres de com­pé­tences de l’artisanat sont aussi sollicités. « Un autre exemple concerne les chauffeurs de bus, profil pour lequel il y a un énorme besoin. Pour y répondre, nous avons mis en place un pool avec plusieurs entreprises du secteur routier, pour qui nous formons les demandeurs d’emploi. Ici, c’est le CNFPC qui assure l’organisation de la formation », explique Isabelle Schlesser.



Conversation

“Building global bridges for human rights” Under foreign minister Jean Asselborn, Luxembourg served on the UN Security Council and is now joining the Human Rights Council.

Luxembourg in January 2022 joined the UN’s Human Rights Council for a three-year term. Foreign minister Jean Asselborn (LSAP) says that small countries can make a difference and wants to shape the global defence of human rights. Interview CORDULA SCHNUER

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Portrait GUY WOLFF


Jean Asselborn

LUXEMBOURG AT THE UN

When was the idea to campaign for the UN Human Rights Council first born? In December 2013, the government declared officially its candidature for the UN Human Rights Council (HRC) as a member of our regional group, the Western European and Other States Group (WEOG). At the time, Luxembourg was serving as a non-permanent member of the UN Security Council for the period 2013-2014. We wanted to assume responsibility also as a member of the UN Human Rights Council, in line with our engagement and commitment to multilateralism, and protection and promotion of human rights at both the national and international levels.

1945 Luxembourg signs the UN Charter, becoming the smallest founding member state. 1975 Prime minister Gaston Thorn presides over the General Assembly’s 30th session. 1988 Luxembourg donates the knotted gun sculpture to the UN, which still stands outside the headquarters in New York. 2013-2014 The country serves as a non-permanent member on the UN Security Council. 2022-2024 Luxembourg serves on the UN Human Rights Council.

The October 2021 election was a clean We will engage in dialogue and cooperate in slate--three candidates for three seats. good faith with all member states and observDo you still consider the nomination ers of the council, in a spirit of friendly relations an achievement? based on respect for the principle of equal rights Of course! I am proud of Luxembourg’s excel- of peoples. We will continue our close cooperlent result during the election in October 2021: ation with the United Nations human rights 180 votes out of 193 member states of the mechanisms, the Office of the High CommisUnited Nations. But that’s not what really sioner for Human Rights, as well as civil society. matters. The important aspect of such a cam- It is crucial to amplify the voice of civil society, paign is the process, the preparation and the which is essential for the council’s proper funccommitments you make. tioning. We are naturally going to engage closely During our campaign, we engaged with with delegations from within the EU and our many states, the Office of the High Commis- regional group, the WEOG, and we wish to also sioner for Human Rights, as well as civil soci- enhance our enga­gement with delegations from ety representatives and other stakeholders. different regional groups and will work towards Together with national civil society and national a strong cross-regional cooperation. human rights institutions, we have developed a set of voluntary pledges and commitments Luxembourg campaigned on four related to the promotion and protection of priorities--rule of law, gender equality, human rights at the national and international climate change and children’s rights. levels. We furthermore participated, in a trans­ They are very broad platforms. What are you parent manner, in a widely attended pledging hoping to achieve in more concrete terms? event organised by the International Service We will, of course, engage on all different thefor Human Rights and Amnesty International matic and geographic situations under conin September 2021. sideration by the council, but we have indeed defined four main priorities for our mandate The US will be joining the council at the Human Rights Council: the rule of law at the same time as Luxembourg. and accountability and the protection of human What expectations do you have rights defenders, gender equality, human rights of the Biden administration? and climate change, and children’s rights. The US is an important actor in the field of We will focus on these priorities during human rights. I have high expectations in the negotiations of resolutions, in our dialogues US rejoining the Human Rights Council as a with special procedures mandate holders and full member. Luxembourg is looking forward in our contacts with civil society. We will try to a constructive and efficient cooperation with to get the best possible results and push these our American colleagues on many issues of topics to the top of the agendas. Our delegashared interest, such as climate change and tion is also planning to organise various side human rights, the protection of women’s and events in line with these priorities. Consistent girls’ rights, including sexual and reproductive with Luxembourg’s feminist foreign policy, we health and rights, the rights of LGBTIQ per- will engage strongly on the protection and sons, and many others. The United States will promotion of the rights of women and girls be an important partner for the work of the and will do our utmost to work together with council in assuring accountability for human other like-minded countries on the empowrights violations in different regions of the world. erment of women and girls around the world. What alliances do you hope to forge? Where do you see the greatest potential for coalition-building on the council?

Speaking of children’s rights and climate change, Luxembourg, together with 32 other European countries,

is facing a complaint by four young climate activists at the European Court of Human Rights. They say their human rights are being violated over climate inaction. Is Luxembourg doing enough for the environment? As prime minister Bettel stated during the World Leaders Summit at Cop26 in Glasgow, we need ambitious collective climate action. As far as Luxembourg is concerned, I can assure you that we will continue to take up the challenge with determination. Let me give you some examples. Luxembourg has developed an integrated national energy and climate plan for the period 2021-2030, which outlines policies and mea­ sures to achieve the ambitious national targets for a reduction of 55% of greenhouse gas emissions, for 25% renewable energies and energy efficiency from 40 to 44% by 2030, in order to reach net-zero emissions at the latest by 2050. Since December 2020, these two ambitious objectives are anchored in our national climate law. A set of binding sectoral targets for the industry, transport, building, agricultural and waste sectors will contribute to achieving these objectives. In addition, as you know, the Luxembourg government has introduced free public transport throughout the country at the beginning of 2020 and production of renewable energies has been doubled over the past years, making it possible to cover the consumption of all households from now on. We attach great importance to the principle of energy efficiency and the maximised deployment of renewable energy, which excludes nuclear energy. We will ensure that the transition is socially just and inclusive by involving our citizens in setting these goals. Let me stress also the importance that Luxembourg attaches to international solidarity. Luxembourg has made available an envelope of €220m for this purpose for the period 2021 to 2025. These funds, in addition to official development assistance to which Luxembourg will continue to allocate 1% of its GNI, will increasingly be invested in innovative instruments to leverage private financing, which is essential for effective climate action. In this way, Luxembourg contributes its share to the global response towards the climate crisis. Indeed, our response to this crisis has to be global. What scope do you see for protection from climate change to be integrated into the UN’s Universal Declaration of Human Rights or the European Convention on Human Rights? Global issues have evolved considerably since the adoption of the Universal Declaration of Human Rights and the European Convention on Human Rights more than 70 years ago. The scope of these two texts remains universal SPRING 2022

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Conversation Jean Asselborn

FOUR PRIORITIES FOR THE COUNCIL MANDATE

and timeless. For instance, the Declaration of Human Rights--while not explicitly referring to climate change--does set out the fundamental human rights that are to be ‘univer­ sally protected’. These include the human rights to life, water and sanitation, health, food, housing and many others that can--and will inevitably--be severely impacted by the consequences of rising global temperatures and more extreme weather events. Making changes to these milestone texts could prove to be very long and tedious; yet the response to the climate crisis asks for immediate reaction and swift changes. We should focus on improving existing tools and frameworks, at cross-regional and multilateral levels, to elaborate a clear roadmap and objectives for climate action. The Agenda 2030 and its Sustainable Development Goals as well as the Paris Agreement, both adopted in 2015, go in that direction. The Human Rights Council has recently strengthened its approach towards the impacts of climate change on human rights. During its 48th session, the council adopted two resolutions, 48/13 and 48/14, which Luxembourg actively supported. The first recognises the right to a clean, healthy and sustainable environment as a human right, and the second creates the new mandate of a special rapporteur on climate change. Throughout Luxembourg’s campaign for the seat, human rights groups lobbied for national due diligence legislation, for example in the wake of the Pegasus project and the spyware firm NSO’s ties to Luxembourg. You favour an EU-wide approach, but Brussels is slow to submit its proposals. How frustrated are you by this debate? An interministerial committee chaired by my ministry is actively working on elements such as the material scope, the personal scope, the obligations, possible sanctions and remedies

CONTROVERSIAL COUNCIL Established in 2006, the UN Human Rights Council is headquartered in Geneva and counts 47 members that are elected for staggered three-year mandates. Countries are divided into five groups--Africa, Asia-Pacific, Eastern Europe, Latin America and Caribbean, Western Europe and others. While its mission is to promote and protect human rights around the world, the council has been criticised for including members that engage in human rights abuses. The US under president Donald Trump in 2018 withdrew from the council, saying it had failed to clean up its roster. Ambassador to the UN at the time, Nikki Haley, said the organisation “makes a mockery of human rights”. The country is returning to the council for a fourth mandate as Luxem­ bourg joins for its first.

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Support for the rule of law, civic space and human rights defenders and the fight against impunity.

Sustainable development and climate actions based on human rights.

Gender equality and the fight against all forms of discrimination.

rights system, rather than having an HRC that would be a ‘closed club’. Given the increased polarisation of the Human Rights Council, which reflects geopolitical tensions spilling over into the HRC’s work, it is important that democratic member states reach out across regional groups and seek to identify areas of common interest and concern, such as, for instance, the threat posed to human rights by climate change. To this end, it will be vital to engage with moderate and bridge-building states to build majorities on specific issues during our mandate.

During a recent visit to Luxembourg, Tibetan activist Dhondup Wangchen said that “the time to talk and negotiate with the Chinese government is finished”. As a diplomat, how difficult is it to balance The protection and promotion of the rights of the child. economic and other interests with human rights advocacy? While China is undoubtedly an important economic partner, this does not prevent us from for a possible national due diligence legisla- systematically raising issues such as the death tion. This work will also prepare our positions penalty or the human rights situation of the for negotiations of a future EU directive. We Uyghur and other minorities in our bilateral have indeed called consistently on the Euro- exchanges, such as during the recent visit of pean Commission to present draft legislation the Chinese Special Representative for Euroon this important issue, and I very much hope pean Affairs, Wu Hongbo, to Luxembourg in November 2021. to see a first draft soon. Luxembourg has regularly supported joint And yet, does the country need statements calling for an unrestricted access of more mechanisms to ban or regulate the High Commissioner for Human Rights to controversial companies? the Xinjiang region in the Human Rights CounIn parallel to the ongoing work on due dili- cil and the Third Commission of the UN Gengence, the government is currently preparing eral Assembly. Luxembourg also supported the the implementation of the European conflict adoption of economic sanctions against Chiminerals regulation, which requires EU-based nese officials involved in the persecution of the importers of these materials to ensure that Uyghur minority under the EU Global Human their supply chains do not help to fund armed Rights Sanctions Regime in March 2021. conflict or other illegal practices. In the area of EU trade policy, Luxem­bourg Luxembourg will be on the Human resolutely supports the strengthening of the Rights Council until 2024 after serving provisions relating to respect for human and on the Security Council in 2013 and 2014. social rights as well as the fight against climate What legacy do you hope will remain change. Our goal is to persuade third countries from these high-profile mandates? to engage in sustainable development policies During its membership of the UN Security and to provoke a real change of mentality in Council in 2013 to 2014, Luxembourg showed our partner countries. that ‘small’ states can make a difference in the multilateral system and make a tangible conReturning to the council, one of the main tribution to the maintenance of international criticisms of the UN’s highest human rights peace and security. Luxembourg has notably body is that some of the worst human played a central role in the humanitarian res­ rights violators are among its members. ponse of the Security Council to the situation What opportunities do you see to engage in Syria through the adoption of resolutions with, for example, China, Russia or Qatar? 2139, 2165 and 2191 in 2014, and has left its According to Resolution 60/251, establishing mark as a staunch defender of the ‘children the UN Human Rights Council, elected mem- and armed conflict’ agenda. In the same vein, bers should uphold the highest standards in we will work during our mandate on the Human the promotion and protection of human rights Rights Council with determination to achieve and fully cooperate with the council and its progress on our thematic priorities and actively mechanisms. While this is indeed far from contribute to shaping the council’s response being the case, it is, in my eyes, crucial to keep to the most pressing human rights situations all countries engaged in the multilateral human in the world.



Conversation Jean-Marc Ueberecken

«« Nous voulons rester des experts » Interview THIERRY RAIZER

Photo ANDRÉS LEJONA

Arendt & Medernach vient de passer le cap du 1.000e collaborateur. Un palier dans le développement du cabinet d’avocats, devenu groupe de services. Retour sur la consolidation en cours de la stratégie avec le CEO, Jean-Marc Ueberecken. 72

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« Le client n’est plus face à des problèmes légaux, mais face à des résolutions de problèmes », résume Jean-Marc Ueberecken.

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Conversation

BIO EXPRESS Jean-Marc Ueberecken est né le 31 mai 1972 à Luxembourg.

dirigeons vers un mode hybride. Certains clients préfèrent une visioconférence et d’autres opteront pour un contact humain lorsque cela est ou sera possible. Ce contact humain, nous continuons à y croire et à l’estimer comme important, d’où notre décision de renforcer nos bureaux à l’étranger plutôt que de les réduire. Comptez-vous, à l’inverse, ouvrir de nouveaux bureaux à l’étranger ? L’enjeu n’est pas là, mais plutôt dans la meilleure utilisation qui peut être faite de ces bureaux dans un monde post-Covid. Comment les redynamiser après plusieurs mois d’activités réduites? Nous envisageons notamment de les utiliser en interne pour permettre à plus de collaborateurs d’effectuer des expériences à l’étranger, et donc enrichir notre mobilité interne. Tout en renouant le contact en présentiel avec nos clients. Le cabinet vient donc de dépasser la barre des 1.000 collaborateurs, hors stagiaires. Que vous évoque ce nombre symbolique ? C’est une confirmation de notre stratégie à un moment où nous consolidons nos services et où nous investissons massivement dans l’accompagnement de nos collaborateurs et de nos clients. Et lorsque vous pensez à ce nombre en vous remémorant le chemin parcouru, quelle émotion vous vient en tête ? Nous sommes tous impressionnés par cette croissance rapide. En 2015, nous étions 600. L’accélération de la croissance provient de notre cœur de métier d’avocat, mais surtout de l’ajout de nos autres services de conseil et d’accompagnement de nos clients. C’est l’échange entre nos trois pôles qui fait que cette croissance a connu une telle accélération. Et la suite ? Nous nous projetons, bien entendu, vers les prochains stades de développement de notre groupe. Et si nous extrapolions la moyenne de notre croissance, nous arriverions à 1.500 collaborateurs en 2026.

DE 100 À 1.000 EN 10 DATES 2013

2000 2005

1988

2009

Les fondations

Un premier cap

Expansion internationale

Diversification

Diversification, suite

Le cabinet Arendt & Medernach voit le jour suite à la fusion des cabinets Arendt & Harles et Mersch & Medernach.

Le cabinet atteint 100 collaborateurs. Ils sont alors répartis dans plusieurs bâtiments de la capitale.

Ouverture du bureau de New York. Ont suivi Londres, Hong Kong, Moscou, Paris…

En complément des métiers du droit, Arendt Services voit le jour (voir page 28) et s’installe à Hamm.

Un nouveau pilier de services est créé avec Arendt Regulatory & Consulting (ARC).

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Arendt

La pandémie n’est pas encore derrière nous, le variant Omicron est venu nous le rappeler. Quel est l’état d’esprit, Membre du Barreau de Luxembourg au sein du groupe ? depuis 1998, il rejoint Arendt L’activité demeure extrêmement forte au Luxem& Medernach en 2000. bourg et dans le monde entier, dans un contexte Devenu associé en 2005, sanitaire qui continue à évoluer. J’ai l’impresil endosse le rôle de managing partner en 2014. sion que les équipes sont aujourd’hui habituées à ces changements qui ne posent pas de problème au quotidien au bureau. Les instructions ou les limitations mises en place pour prévenir la propagation du virus ne soulèvent néanmoins la possibilité de venir cinq jours pas d’opposition particulière et ne constituent par semaine, évidemment. pas un frein à nos activités, ce qui illustre la capacité de la collectivité à gérer le change- Quelle trace laissera cette crise ment. Le fait de repasser plus récemment à sur le monde de l’entreprise ? un nombre plus important de jours de télé- Le mode de travail hybride sera très clairement travail en prévention de la propagation du va- un héritage de cette crise. Ce mode de travail, riant Omicron n’entrave pas la bonne marche qui a pour impact d’effacer les frontières entre de nos activités, même s’il faut bien admettre la sphère privée et la sphère professionnelle, que cela reste complexe, pour les équipes, de doit être considéré avec bon sens. Chacun a pu trouver son équilibre au fil du temps avec, travailler de la sorte. comme côté positif, une gestion plus flexible de son agenda et, comme côté négatif, l’idée La fluidité au sein des équipes de rapporter du travail dans la sphère privée. en est-elle affectée ? La fluidité est une réalité quotidienne. Ce qui Nous ne pensons pas que le télétravail entraîne pose éventuellement problème, ce sont plutôt des problèmes à l’heure actuelle, mais toute les ajustements connexes, comme les moments entreprise doit y être attentive pour prévenir de communication et d’échange au sein des et éviter d’éventuelles conséquences fâcheuses, équipes qui doivent s’organiser différemment comme des burn-out. selon la présence au bureau ou la pratique du télétravail. Ce dernier enlevant la spontanéité. Ce qui renvoie à l’idée du droit Cela dit, les échanges réguliers que nous avons à la déconnexion… est-ce un leurre ? eus en interne avec nos collaborateurs, à partir C’est un vrai enjeu pour beaucoup d’entreprises. des grades seniors et managers, nous montrent Cela dépend du moment. Je crois personnellement à un droit à la déconnexion – sauf urque les choses sont abordées sereinement. gence extrême – pendant le week-end et les Comment cette crise va-t-elle affecter le vacances. Pendant la semaine, c’est nettement rapport de chacun avec son lieu de travail ? plus compliqué, ne fût-ce qu’en raison du traNous pensons que le lieu de travail restera le vail mené sur des dossiers qui concernent le bureau, quel que soit le métier existant chez monde entier et qui nous amènent à être en nous. Nous sommes convaincus que l’interac- relation avec des zones horaires différentes. tion, la spontanéité des échanges produisent leurs meilleurs effets au bureau. Et nous en Le business development va-t-il aussi avons besoin pour exercer nos métiers. Nous devenir « phygital » par défaut ? tablons à l’avenir sur trois jours de présence C’est une question que tout le monde se pose, au bureau et deux jours de télétravail. Avec mais nous pensons en effet que nous nous

Photos

Il est diplômé de l’Université catholique de Louvain (licence en droit) et du King’s College London (master of laws degree [LLM] in banking and finance).


Jean-Marc Ueberecken

Ce qui n’est pas un but, mais l’expression d’une stratégie… Absolument. Et nous devons veiller à ce que cette stratégie puisse se poursuivre au fur et à mesure de l’évolution de l’échelle du groupe. Comme nous sommes un partnership, une grande partie de la gestion quotidienne de nos affaires est décentralisée. Nous devons notamment nous assurer que les associés disposent des conditions adéquates pour gérer leurs équipes. Cela passe, par exemple, par le maintien d’un ratio de 1 à 7 ou 8 dans les métiers d’avocat et de conseil entre un associé et ses collaborateurs dits fee earners, à savoir dont le travail est directement facturé au client (Arendt compte quelque 600 fee earners sur 1.000 collaborateurs, ndlr). Ce ratio contribue, au quotidien, au maintien de la cohésion en interne. Nous devons aussi veiller à pérenniser la cohésion entre nos associés. Nous estimons que c’est un élément distinctif pour poursuivre la stratégie – et donc la croissance – de notre groupe en nous basant sur une communauté de 1.000 personnes, chacune rattachée à une communauté de plus petite taille que sont les équipes. Pour y parvenir, nous avons mis en place un programme de formation sur mesure pour nos associés, en collaboration avec la Saïd Business School de l’Université d’Oxford, dans la continuité d’un programme effectué par le passé avec l’Insead. L’associé d’aujourd’hui est-il différent de l’associé du passé ? Je dirais que le profil reste similaire. Il demeure l’expert qui est vraiment actif sur le dossier et en relation avec le client. À ces aspects « bu-

siness» est venu s’ajouter un volet de plus en plus important de soft skills de management. Car chaque associé doit aussi composer avec la vie d’une entreprise de 1.000 personnes, désormais. À mon niveau, je suis arrivé en 2000. Nous étions 100. Cette mutation s'est faite par paliers. Entre 2008 et 2015 à 600 personnes, la croissance a été plus lente en termes d’effectifs. Celle-ci s’est par la suite accélérée sous l’effet des nouveaux services complémentaires au métier historique d’avocat, et surtout de l’interaction entre les deux. Et le rôle du CEO ? Évolue-t-il en fonction de l’évolution de l’entreprise ? Dans une précédente interview, j’avais comparé le poste à l’exercice d’un équilibriste. L’image est toujours valable, mais le rôle devient de plus en plus complexe pour deux raisons. La première est que nous rajoutons à notre gamme des métiers nouveaux, à un rythme soutenu. La seconde est la complexité générée par la taille de notre groupe. Nos clients attendent désormais de notre part un même niveau de qualité qu’un cabinet qui emploie 10.000 personnes. Nous sommes sur la même clientèle que les plus grands cabinets internationaux. Le renforcement du département de gestion interne de nos projets, avec l’arrivée de nouveaux profils, s’inscrit dans cette démarche. Outre l’investissement dans la cohésion des équipes via les associés, les fonctions support s’avèrent donc déterminantes… Nous avons aussi fortement investi dans nos départements support pour gérer ce cap de 1.000 collaborateurs. Je pense à nos départe-

« Le lieu de travail restera le bureau, quel que soit le métier existant chez nous. »

2015

2018 2020

ments IT, à notre project management interne, à notre business development, à nos ressources humaines… À partir d’un certain cap, vous vous devez d’adapter vos fonctions et services support. Nous devons investir beaucoup pour être à la hauteur de nos ambitions. Sur quels autres éléments se joue ce niveau de qualité élevé, tel que celui que peut fournir un cabinet de 10.000 personnes ? Globalement, je résumerais l’enjeu en deux points: processus internes et digitalisation de ces processus, via des plateformes, par exemple. L’un de nos plus gros projets concerne la digitalisation complète du processus de création d’un fonds. Ce qui nécessite tout d’abord de rassembler tout le savoir-faire en un endroit, de tenir compte des éléments réglementaires, de pouvoir adapter le processus pour différents types de fonds… d’où le besoin d’organiser de façon performante la gestion de ce type de projet. Un projet mené en interne ? Nous effectuons tous nos développements en interne, en nous appuyant sur l’expertise de la société Mobilu, spécialisée en digitalisation et en robotisation, dont nous avons pris le contrôle fin 2020. Cette approche nous permet de développer nos applicatifs sous l’égide d’une identité commune en nous assurant de construire des ponts entre chacun des applicatifs. Nous nous appuyons bien entendu sur certaines solutions existantes lorsque cela a du sens, comme l’intelligence artificielle de Luminance, la plateforme de recherche utilisée par les plus grands cabinets. Nous venons par exemple de développer en interne une plateforme de KYC/AML pour l’onboarding de nos clients. Plusieurs solutions nous avaient été présentées, mais aucune ne nous convenait, tant par rapport à la prise en compte des spécificités du marché luxembourgeois que pour des raisons propres à nos métiers. Ce qui nous a poussés à développer notre propre solution… qui intéresse d’ailleurs d’autres cabinets et sociétés de service en local.

2021 2022

Nouveau siège

Rebranding et 30 ans

Nouvelle double présidence

Reconnaissance

Nouveau cap

Le nouveau siège Arendt House est inauguré au Kirchberg. Toutes les équipes y sont rassemblées, à l’exception de celles d’Arendt Services.

Toutes les entités du groupe sous regroupées sous la marque commune « Arendt » à l’occasion des 30 ans du cabinet.

AManco voit le jour. Une partie des équipes d’Arendt emménagent dans le bâtiment Arendt 9 à Hamm. La même année, Philippe Dupont et Claude Niedner prennent la coprésidence d’Arendt.

Le cabinet est nommé European Law Firm of the Year 2020 par The Lawyer. « En plus d’une décennie, Arendt & Medernach a obtenu plus de classements de niveau 1 que tout autre cabinet d’avocats au Luxembourg », note le cabinet.

Le cap des 1.000 collaborateurs est franchi au niveau du groupe.

SPRING 2022

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Conversation Jean-Marc Ueberecken

Qu’est-ce que la cybersécurité induit dans votre activité ? Nous avons là aussi développé une offre non pas pour nous étendre à l’infini, mais parce que nous sommes convaincus que le volet juridique de cette problématique est beaucoup plus important qu’estimé. C’est un point sur lequel nos clients nous sollicitent régulièrement. Nous avons construit un savoir-faire technique pour répondre tout d’abord à nos besoins internes. Sur base de cet investissement, nous avons choisi de combiner cette expertise technique avec le volet juridique à destination de nos clients. Lorsqu’une entreprise est piratée, il est évidemment nécessaire de faire intervenir des experts informatiques, mais qu’en est-il des conséquences à gérer, sur le plan juridique ? Or, les responsables de l’entreprise disposent de 72 heures maximum après en avoir pris connaissance pour déclarer à la Commission nationale pour la protection des données d’éventuelles violations de données à caractère personnel, par exemple. Il y a donc un caractère d’urgence, et une nécessité de travailler de concert entre tous les experts (IT, DPO, avocats). L’origine géographique des clients va aussi influer sur les obligations de déclaration auprès des autorités compétentes. C’est parce que nous avons une entreprise de 1.000 personnes pour laquelle nous développons notre programme de cybersécurité interne que nous pouvons ensuite partager à l’extérieur une réponse qui intègre ces différents éléments techniques et juridiques. Ceci vaut aussi dans notre démarche KYC/AML. De la cybersécurité à la data, le lien est évident. Comment abordez-vous la gestion de la donnée ? Ce mot-clé me fait penser à organisation, consolidation et protection afin d’accéder aux données pertinentes, selon le besoin. L’enjeu est

d’accéder à la data là où elle se trouve pour l’intégrer dans le cadre des processus.

leur proposer d’épargner du temps, des ressources pour, in fine, se concentrer sur leur valeur ajoutée, leur cœur de métier. Outre un volet RH, ces services recouvrent donc aussi un aspect stratégique. Nous faisions déjà une partie de ce travail auparavant, mais sans avoir matérialisé et développé une offre de services clairement identifiée. Cette activité était plutôt, d’ailleurs, dans le giron des Big Four, jusqu’ici.

Le cabinet est dans une phase de consolidation de son offre et de sa stratégie. Qu’est-ce que ce terme recouvre ? Cela signifie tout d’abord que nous consolidons nos services en interne et en externe pour qu’ils demeurent suffisamment lisibles auprès de nos clients. Le cap des 1.000 collaborateurs est le fruit de notre stratégie, une stratégie unique au monde pour un cabinet d’avocats, mais qui n’est pas évidente à comprendre pour tous nos clients. Certains d’entre eux ne pensent pas forcément à recourir à un cabinet tel que le nôtre pour les services que nous offrons en complément de l’assistance légale. Nous allons consolider nos services autour de trois piliers : le cabinet d’avocats, les services aux entreprises et aux fonds chez Arendt Services, et les advisory and managed services dans la sphère réglementaire chez Arendt Regulatory & Consulting. La collaboration entre nos différents services au sein de ces trois piliers est primordiale, car tous ces services se touchent et interagissent. Nous misons en effet sur une forte intégration pour répondre aux besoins de nos clients.

Les outils digitaux sont indispensables pour ne pas devoir, à votre tour, recruter de manière exponentielle pour proposer des managed services… Les managed services ne peuvent en effet être viables que si nous disposons des bons outils et des processus éprouvés. Outre cet aspect économique, la digitalisation permet de g ­ érer le risque en uniformisant les procédures. C’est une réalité dans laquelle nous investissons ­depuis des années. Qu’est-ce qui vous distingue des Big Four, dans ce type de services ? L’approche est différente, nous sommes des avocats et non pas des auditeurs. Nous pouvons offrir l’ensemble du volet juridique. Or, les questions qui se posent en amont lors de la conception et de la mise en place de ces services opérationnels sont juridiques et souvent complexes. J’ajoute à cela que nous pouvons plus facilement prospecter de nouveaux clients sans devoir être confrontés à des problèmes d’indépendance comme peut l’être l’auditeur.

Des besoins qui vous poussent à imaginer d’autres services ? C’est vraiment le client qui nous pousse à en développer de nouveaux, à compléter notre chaîne de valeur par de nouveaux maillons. Quitte à être surpris nous-mêmes par les nouveaux champs d’action dans lesquels nous nous investissons, à l’instar de la compliance ou des managed services. Ces derniers se rapportent in fine au droit, mais par l’angle ­réglementaire, en allant jusqu’au volet opérationnel. Nos clients éprouvent clairement un problème de ressources humaines pour gérer les problématiques réglementaires là où nous pouvons

Outre ce type de services, comment gérez-vous la concurrence au sens large, d’ores et déjà existante ou en provenance d’acteurs étrangers qui s’établissent au Luxembourg ? La Place est assez grande pour tous, et nous ne craignons pas un véritable effet négatif de

UNE DIVERSIFICATION SUR QUATRE PILIERS Outre la structure du cabinet fondateur, le groupe Arendt s’appuie aujourd’hui sur trois autres piliers : Arendt Services Fondée en 2009, cette entité (disposant de l’agrément PSF) emploie quelque 230 personnes autour des services aux entreprises et aux investisseurs. On y retrouve des services de création d’entreprise et de conformité légale et fiscale. Un autre public cible est celui des gestionnaires d’actifs pour la fourniture de services de développement et d’administration de fonds et structures au Luxembourg.

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Arendt Regulatory & Consulting (ARC) Cette structure fondée en 2013, qui emploie presque 60 personnes, est dédiée aux conseils en matière réglementaire à destination du secteur des fonds, des gestionnaires d’actifs et des autres professionnels du secteur financier. On y retrouve aussi les managed services pour le compte de ses clients, à savoir la délégation de leurs obligations réglementaires.

Arendt Institute Le centre de formation créé en 2010 s’est développé au départ des besoins exprimés par les collaborateurs d’Arendt & Medernach, avant de s’étendre à l’extérieur. Dirigé depuis 2019 par Carole Houpert, l’institut occupe une place centrale dans le dispositif de formation continue des employés du groupe, ces derniers étant amenés, à des stades seniors, à intervenir à leur tour comme formateurs.


L’habitat participatif, une nouvelle façon de vivre ensemble Vivre ensemble et chacun chez soi ! Voici le principe de l’habitat participatif. Ce concept bien développé dans les pays voisins a également vu le jour au Luxembourg et plus exactement à Lorentzweiler. La Villa Lorenz ouvrira ses portes en 2023. Zoom sur ce projet pilote. L’habitat participatif, voilà un concept mal connu du grand public. Les clichés fusent et chacun va de son interprétation. Donc, de quoi parle-t-on exactement ? En quelques mots, chacun vit chez soi, dans son appartement privatif, et peut partager des moments communs avec les autres habitants. À cet effet, la Villa Lorenz, avec ses 13 appartements modernes, offre un espace vert arboré majestueux où les habitants peuvent se réunir et créer leur potager commun. Une grande salle aménagée leur permet de se rencontrer, de recevoir et d’organiser des activités. Tout cela est à leur guise. Les habitants ne sont pas laissés seuls dans ce projet. La société d’impact sociétal Nouma les accompagne dans l’organisation des espaces communs et la définition des principes de vie. La Villa Lorenz séduit également par sa construction en bois. Cet écohabitat a été construit par Codur, promoteur spécialisé depuis 20 ans dans la construction durable au Luxembourg. Sa conception est le résultat de la collaboration entre Codur et un panel de futurs résidents. Le respect de l’environnement, le choix de matériaux biosourcés sont au cœur de cette construction. Seuls ou ensemble, les futurs habitants, qui emménageront en été 2023, pourront profiter des réseaux de train et bus à proximité pour sillonner le pays, se rendre aux nombreuses activités sportives, artistiques et culturelles que propose la commune ou encore se rendre facilement au centre-ville de Luxembourg. Une chose est sûre, ils ne risqueront pas de s’ennuyer.

Envie de participer à ce projet ? Contactez le Service Presse Codur au (+352) 39 59 221

en collaboration avec

39 59 221

codur.lu


Conversation Jean-Marc Ueberecken

la concurrence. Nous le constatons à l’aune de l’augmentation, ces dernières années, de notre part de marché dans les domaines que l’on peut mesurer, comme les fonds d’investissement.

quelqu’un qui n’est pas anglophone, car nous avons opté pour l’anglais comme langue de communication en interne, et l’anglais est la langue dans laquelle l’immense majorité des dossiers sont traités.

Quels sont les pôles d’activité en forte croissance et qui génèrent les revenus les plus élevés ? L’activité des fonds alternatifs au sens large reste dans une dynamique très favorable, au ­Luxembourg et dans le monde. Même en maintenant son statu quo dans ce créneau, le ­Luxembourg devrait connaître une croissance de l’ordre de 10% par an, ce qui n’est pas si évident à gérer, car cela implique d’avoir toutes les ressources humaines disponibles pour le faire. L’enjeu du recrutement et de l’investissement dans les collaborateurs s’illustre à nouveau ici.

Quels sont les freins au recrutement ? Nous nous développons avec des métiers qui ne sont que peu, voire pas représentés sur la Place. Je pense par exemple à la venue de ­Stéphanie Lhomme (voir ci-contre) pour développer notre offre de conseils Forensic, contre les fraudes et la corruption. Or, nous ne disposons pas de suffisamment d’experts sur ce sujet au L ­ uxembourg. Ce constat vaut aussi dans nos départements support. Avec notre taille, nous n’arrivons plus à trouver en local des ressources pour gérer une entreprise telle que la nôtre. Entre nos besoins, la concurrence entre employeurs et les ressources véritablement disponibles sur le marché, nous parlons d’un vivier de candidats relativement limité. J’ajoute à ceci la problématique des prix élevés dans l’immobilier qui ne sont plus contrebalancés par une attractivité fiscale pour les individus.

Qu’est-ce à dire ? Nous accompagnons nos collaborateurs en les formant avec une ambition: nous voulons rester des experts, quel que soit le métier que nous exerçons. C’est ce que le client attend de nous. Notre centre de formation – ­interne et externe – Arendt Institute occupe une place prépondérante à cet égard. Chaque collaborateur dispose – dès la première année – d’un programme de formation divisé en plusieurs chapitres de deux ou trois ans chacun, et dont le contenu épouse l’évolution de sa carrière. Le programme commence ainsi par les aspects liés à l’expertise du métier, en passant par les soft skills pour s’étendre jusqu’au développement personnel pour des grades ­seniors et managers, voire de futurs associés. Dans ce contexte, nous proposons aussi à nos collaborateurs des possibilités de mobilité interne assez étendues, y inclus des secondments chez nos clients. D’une manière générale, les profils que vous recrutez ont-ils changé ? Ils ont évolué en termes de compétences et d’origine. Il est évident que nous ne recrutons plus seulement des avocats ou des profils juridiques, loin de là. Par ailleurs, pour ce qui touche aux avocats, le candidat devait avoir fait ses études dans un des pays utilisant le Code civil, à savoir le Luxembourg, la Belgique ou la France. Ce n’est plus une réalité aujourd’hui. Nous n’hésitons pas à recruter une personne compétente, mais qui ne parle pas français, quel que soit le métier. À l’inverse, nous ne pouvons plus recruter

Avez-vous un message à adresser sur le sujet aux responsables politiques ? Je crois que tout le monde est conscient que l’immobilier est un énorme enjeu. Cela doit être une priorité absolue. Il faut construire plus. Vous mettez l’accent sur les services liés à la fraude ou à la corruption. Des problématiques qui recouvrent des aspects préventifs et réactifs. Quelle est l’approche à conseiller en cas de constatation d’une fraude ? Lorsque le client découvre une fraude, l’enjeu est la réactivité, et surtout la manière de réagir. En tant qu’avocat, le meilleur conseil que je puisse donner est de ne toucher à rien et d’appeler un expert. Tout ce que le client pourrait effectuer dans ce cas pourrait conduire à des conséquences fâcheuses. L’expert pourra analyser la situation avec un peu plus de recul et en étant dégagé d’un éventuel impact émotionnel. Une fois le constat passé, le travail d’investigation interne pourra être mené avec des outils ad hoc afin de remonter jusqu’à l’information permettant de déceler l’origine de la fraude. Ce travail de recherche est aussi valable en mode préventif lors de l’achat ou de la vente, par exemple, d’une entreprise pour mener une sorte de health check de l’entité.

« La Place est assez grande pour tous. » 78

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UN CASTING SUR MESURE Pour répondre à l’évolution de ses services, Arendt poursuit le recrutement d’experts actifs sur la Place ou en provenance de l’étranger. Certains d’entre eux viennent rejoindre le partnership composé actuellement de 53 associés. Parmi les dernières arrivées, relevons :

Christian Heinen, comme CEO d’Arendt Services depuis le 1er décembre dernier. Le Belge remplace Olivier Hamou, toujours présent au sein du conseil d’administration. M. Heinen a occupé différents postes de direction dans le secteur des services aux fonds et entreprises sur plusieurs continents, chez Intertrust, puis chez IQ-EQ.

Afrique, Inde, Chine, Russie, France ou encore États-Unis, le CV de Stéphanie Lhomme s’étend sur plusieurs continents autour des questions d’investigation de fraude. Cette spécialiste en criminalité financière a rejoint le groupe en décembre dernier. La Française est à la tête des services d’en­quête Forensic et d’anticorruption au sein de la branche Arendt Regulatory & Consulting (ARC).

Julien Ganter a également rejoint ARC en octobre 2021. Le Français, ex-associé chez KPMG Luxem­bourg, est également devenu associé chez Arendt avec comme mission de développer, entre autres, les managed services et des services de conseil qui vont des aspects réglementaires, fiscaux et ESG à la définition de stratégies et de projets de transformation à grande échelle.

Paschalis Paschalidis a rejoint le groupe en tant que counsel en septembre dernier au sein du département consacré aux litiges et règlement des différends. Celui qui dispose des nationalités luxembourgeoise et grecque était précédemment référendaire du premier avocat général à la Cour de justice de l’Union européenne, Melchior Wathelet, et collabo­ rateur senior au sein des cabinets d’arbitrage international et de droit international public de Shearman & Sterling.

Sandrine Periot compte 25 ans d’expérience dans le secteur du conseil, notamment au sein de KPMG où elle était associée, avant de rejoindre tout récemment (janvier 2022) ARC en tant qu’associée. Avec son arrivée, Arendt veut renforcer son expertise en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le finan­ce­ment du terrorisme. La Française s’est spécialisée dans l’évaluation des risques, l’assistance dans la préparation d’inspections, l’assistance opérationnelle et la mise en œuvre de programmes d’atténuation et d’exercices de remédiation.


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Conversation Jean-Marc Ueberecken

Parmi les mots-clés récurrents dans l’actualité des entreprises, la diversité est souvent citée comme un enjeu pour pérenniser l’activité et asseoir la place de l’entreprise dans la société. Comment abordez-vous cette question ? Nous avons mis en place une stratégie, depuis fin 2016, pour travailler en profondeur sur le sujet. Dès le départ, nous avons choisi de ne pas l’aborder seuls, et donc de rechercher des partenaires. Nous avons en particulier été accompagnés par le ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes, qui a mené un travail conséquent d’analyse de toutes nos données RH. La conclusion fut notamment qu’il n’existe aucune différence chez nous entre les salaires des femmes et ceux des hommes. Sur base de ce premier constat rassurant, nous avons souhaité analyser l’évolution des carrières, dont l’étape déterminante de la promotion. Aujourd’hui, nous comptons entre 60 et 75 % de femmes promues dans les différents grades, et ce depuis plusieurs années. L’étape ultime pour une structure comme la nôtre étant l’association, nous pouvons dire avec fierté que, depuis le 1er janvier 2017, nous avons nommé 16 associés en respectant une exacte parité. La promotion 2022 comportera trois femmes et un homme. Ceci illustre notre volonté concrète de modifier notre approche sur la durée et d’effacer les biais de nomination et surtout d’accession au partnership qui pouvaient exister dans le passé. Le changement à la tête d’une entreprise comme la nôtre en matière de diversité s’effectue sur plusieurs générations, car un associé peut le rester 30 ans. En revanche, ce que vous pouvez changer immédiatement, ce sont les promotions. Ce n’est pas un critère de sélection, mais c’est un objectif. Autre mot-clé qui s’avère être une tendance de fond pour l’avenir de l’économie et du monde dans son ensemble : la durabilité. Le sujet majeur pour le secteur des fonds est bien celui de l’ESG. Nous abordons ce sujet au quotidien depuis plusieurs années, bien avant que ces trois lettres entrent dans le langage courant de la Place. Il s’agit d’un changement qui concerne le cabinet dans son ensemble, également les managed services. Les obligations qui découlent et vont découler de ce nouveau cadre nécessitent le conseil d’experts, au risque de se voir sanctionnés lourdement par le régulateur, comme on a déjà pu le lire dans certains pays. Comment abordez-vous votre « responsabilité climatique » ? Nous ne sommes pas dans une activité très polluante, mais c’est néanmoins un sujet qui nous tient très à cœur. Dans chaque décision que nous prenons, cette responsabilité est un filtre. Il est de fait intégré dans notre stratégie ­Sustainability. La construction de notre siège 80

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avait d’ailleurs déjà été totalement compensée en termes de CO2. Nous avons, entre-temps, acheté huit véhicules électriques pour nos déplacements courts, une navette électrique circule entre nos deux bâtiments, nous avons installé 47 bornes de recharge… Cette action sur le fond passe par une évaluation de notre impact en termes de CO2, une analyse poussée de nos déplacements et, en parallèle, par des actions de change management dans le comportement de chacun au bureau pour réduire son impact personnel.

FAST & CURIOUS Thé ou café ? Ni l’un ni l’autre Rock ou classique ? Rock Électrique ou thermique ? J’hésite. Un peu plus thermique, mais l’électrique me plaît aussi Vin ou bière ? Vin Oesling ou Minett ? Oesling Vegan ou carnivore ? Carnivore Matinal ou noctambule ? Les deux Retrouvez l’interview vidéo Fast & Curious de Jean-Marc Ueberecken sur paperjam.lu.

Vous étiez intervenu, en mars 2016, lors de la soirée 10x6: Business advice from 10 lawyers organisée par le Paperjam + Delano Club. Votre discours sur scène portait sur l’avance prise par la « disruption » technologique sur les éléments du droit. D’où pourrait venir la disruption dans vos métiers aujourd’hui ? On peut considérer que le client n’est pas face à des problèmes légaux, mais face à des résolutions de problèmes. La disruption vient de ce constat. Nous pouvons nous-mêmes ­représenter cette disruption ou la provoquer via de nouveaux services. Nous ne pouvons plus fournir des services qui sont indépendants les uns des autres. Tout est interconnecté, comme nous le constatons lorsque nous traitons des problématiques ESG. Y aura-t-il une disruption émanant de l’intelligence artificielle dans le métier d’avocat ? Je n’y crois pas trop, car, sans vouloir utiliser une formule éculée, c’est un métier qui reste centré sur l’humain. L’interaction avec le client est primordiale. Votre client est un humain. La confiance est clé. Cela dit, la technologie peut nous aider à consulter des millions de documents pour en extraire une information pertinente. Encore faut-il traiter cette information à bon escient. Comment garder confiance, en ce début d’année, dans l’économie et dans la capacité de la collectivité et des leaders politiques à sortir de cette crise par le haut ? Il faut tout d’abord avoir confiance dans l’entreprise en tant que collectivité et dans sa ­capacité à gérer le changement. Cette crise nous a montré que l’on ne sait pas anticiper tous les changements à venir, mais nous pouvons penser raisonnablement que nous parviendrons à y répondre. Les différentes phases de la crise nous l’ont montré également. Concernant la crise, nous pouvons avoir confiance dans le fait que le Covid va devenir endémique. Quant aux leaders politiques, la confiance à leur égard dépendra de leur propension à être honnêtes, transparents, à fixer un cap, une ligne claire et surtout simple. Le manque de lisibilité des règles contre la propagation de ce virus peut nuire à la confiance et, d’une certaine manière, à la crédibilité des décideurs durant la période que nous traversons.



Michel-Edouard Ruben et Jean-Jacques Rommes ont croisé leurs expertises et expériences au service d’un ouvrage sur les crises.


Conversation Jean-Jacques Rommes et Michel-Edouard Ruben

« Pour affronter les crises à venir, il faut en prendre conscience » Férus de faits, passionnés par la chose économique et publique, Jean-Jacques Rommes et Michel-Edouard Ruben signent Le Temps des crises. Un ouvrage destiné notamment à une jeunesse qui va devoir prendre ses responsabilités pour affronter les « quatre cavaliers de l’apocalypse ». Interview THIERRY RAIZER

Photo GUY WOLFF

Même si cette crise n’est pas encore termi- est primordiale. C’est aussi en ce sens que nous née, quels grands enseignements vous avons souhaité rédiger cet ouvrage. livre-t-elle après avoir rédigé cet ouvrage ? JEAN-JACQUES ROMMES (J.-J. R.) Pour le Luxem- Vous évoquez longuement la question bourg, le grand enseignement c’est : « on l’a énergétique dans l’ouvrage. échappé belle ! ». Et pour le monde dans son Avec notamment une potentielle crise ensemble, je dirais que la messe n’est pas en­- de la transition énergétique… core dite. J.-J. R. La transition énergétique est ameMICHEL-EDOUARD RUBEN (M.-E. R.) Cette crise rap- née dans le débat public comme si l’on pouvait pelle combien il est difficile de connaître l’après, se débarrasser des énergies fossiles du jour au que la linéarité de notre avenir n’est pas un lendemain. Si nous prenions cette option radiacquis et que la prévision est un art complexe cale, nous retournerions littéralement au Moyen où l’on se trompe souvent. On l’a échappé belle Âge. Nous devons agir progressivement et raiau 1er décembre, fin de rédaction de l’ouvrage, sonnablement sur la transformation énergémais le futur reste incertain. tique – d’urgence certes –, sinon nous devrons faire face à des crises énergétiques. J’observe Paradoxalement, on perçoit clairement les risques et les crises majeures à venir – contrairement à cette crise inattendue –, mais la concertation à l’échelle planétaire s’avère périlleuse… R&R J.-J. R. Nous n’avons pas couvert les risques Michel-Edouard Ruben (36 ans) géopolitiques, qui ne constituent pas le sujet est diplômé d’un magistère d’économie de l’Université de du livre. La seule vérité géopolitique que nous Bordeaux. Originaire des Caraïbes, avons décrite – et qui est une totale évidence – est il a rejoint le Luxembourg la montée en puissance de la Chine. C’est aussi et l’équipe de la Fondation Idea à sa création, en 2014. Jamais un fait économique. Nous évoquons en revanche avare d’un bon mot et surtout les «quatre cavaliers de l’apocalypse», à savoir d’un franc-parler provoquant la les risques environnementaux, les risques techréflexion voire le débat, ses travaux portent sur le marché du travail, nologiques, les risques sociaux – les inégalile logement et l’entrepreneuriat. tés – et les risques sociétaux. Et, par rapport Jean-Jacques Rommes (64 ans) à ces risques, nous ne savons pas à quel saint fait partie des voix écoutées sur nous vouer actuellement. les enjeux du pays. Il a été durant M.-E. R. On ne sait pas encore quand ni com10 ans à la tête de l’ABBL, a dirigé l’UEL (2013-2018) et a présidé ment, mais on sait que de prochaines crises le Conseil économique et social vont arriver. Sachant qu’il existe une probabi(CES) de 2019 à 2021. Sous ce lité non nulle que ces quatre risques majeurs mandat fut produit un rapport sur le télétravail, salué de toutes parts. se manifestent, la question est de savoir comIl reste membre du conseil ment on s’y prépare. Nous avançons quelques d’administration de l’UEL pistes qui permettraient d’y faire face, mais, et représente le patronat en tant que vice-président du CES. avant même d’y faire face, la prise de conscience

d’ailleurs que des problèmes de livraison d’énergie apparaissent d’ores et déjà. À quel niveau le Luxembourg peut-il et doit-il se préparer ? M.-E. R. J’ai pris conscience en écrivant ce livre que le Luxembourg est membre du G20, puisque l’Union européenne en est membre. C’est un détail, mais le petit Luxembourg a toute sa place dans les affaires du monde et est bien représenté à l’échelle internationale. Être attaché à un grand bloc qu’il a contribué à fonder et avec lequel il partage des valeurs et un destin permet de dépasser son poids relatif. J.-J. R. Le salut passera par la coopération, même si elle n’est pas évidente au niveau mondial. Nous pensons qu’il est indispensable de trouver un législateur commun à l’espace que l’on doit organiser. Cet espace devient finalement mondial. La globalisation ne peut pas être remise en question quant à son mouvement, on ne peut pas revenir sur la globalisation. C'est ce qui est pourtant évoqué depuis le début de la crise… J.-J. R. Ce qui est absurde. Le vaccin ne serait pas disponible massivement si le monde n’était pas globalisé. La menace de cette crise était globale, sa solution est globale. Il nous faut donc organiser cet espace global. On ne peut pas organiser des espaces plus petits que les enjeux auxquels nous sommes confrontés. Cela n’est pas nouveau. Nous avons pu voir par le passé que lorsque les accidents ou les tragédies surviennent, par exemple les grandes guerres du 20e siècle, les responsables publics se ressaisissent et mettent en place des organismes pour tenter d’éviter que de pareils désastres se reproduisent. Or nous pourrions aussi créer ces organismes ad hoc avant que les prochaines crises n’interviennent, d’autant SPRING 2022

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Conversation Jean-Jacques Rommes et Michel-Edouard Ruben

ques ROMMES douard RUBEN

Jean-Jac

Michel-E

DES LE TEMPS CRISES

Economie

plus que nous sommes relativement certains de la nature des crises à venir. Cette coopération sera fonction d’un personnel politique de qualité. Nous ne sommes pas persuadés d’en disposer actuellement, en particulier sur les problématiques relatives aux crises qui se profilent. Comment disposer d’un « personnel politique de qualité » ? M.-E. R. Jean-Jacques Rommes croit beaucoup plus que moi en ces nouvelles générations auxquelles nous nous adressons dans l’ouvrage. Il croit que les générations montantes sont plus conscientes de certains sujets, de certains dangers, et qu’il y aura un sursaut dans la gestion des affaires du monde en raison, justement, du changement générationnel qui s’opérera parmi les responsables publics. Il est vrai que les changements notables et profonds dans l’Histoire ont été plus souvent le fait de gens qui ont changé que de gens qui ont changé leur manière de faire ou de voir le monde. J.-J. R. M.Ruben a raison, même si je doute que la génération montante dispose de la science et de l’éducation nécessaires face aux défis qui l’attendent. En revanche, les jeunes ont sans aucun doute développé une conscience vis-à-vis des problématiques globales. À noter que la génération la plus décriée aujourd’hui quant à la gestion du monde, la consommation, la pollution… est celle des boomers qui avait pourtant été à l’origine du mouvement Flower Power pour la paix dans le monde, le refus du racisme, une prise de conscience de la protection de l’environnement… Avec le recul, on peut considérer que la génération qui a connu mai 68 a véritablement vécu dans le bonheur. C’est une génération qui a eu toutes les facilités, contrairement à la jeunesse actuelle… Une jeunesse qui arrive dans un monde faisant face à des défis colossaux, mais un monde qui aura tout de même connu d’importantes avancées quant au niveau et aux conditions de vie… J.-J. R. C’est pour cela que je mentionne la science et l’éducation pour permettre aux jeunes d’aujourd’hui de se rendre compte qu’ils se trouvent vraiment au top. Leur pessimisme vis-à-vis du futur est normal, mais il peut aussi être relativisé quant au jugement effectué à l’égard des boomers. M.-E. R. Je me permets de souligner qu’à l’époque où les boomers étaient jeunes et

UNE SYNTHÈSE ET DES PISTES DE SORTIE En rédigeant à titre personnel Le Temps des crises, les deux auteurs révèlent leurs constats communs à partir d’approches souvent différentes. « Nous avons aussi appris l’un de l’autre, sur notre façon de réfléchir, de procéder, et cela nous a mutuel­lement instruits », résume Jean-Jacques Rommes. « Nous étions, in fine, plus souvent d’accord que ce que l’on voulait bien se dire », ajoute Michel-Edouard Ruben. Les 194 pages publiées par l’Institut Grand-Ducal constituent une riche synthèse des symptômes, des causes et des leçons livrées par les crises passées. Et ce que nous devrions d’ores et déjà avoir en tête pour bien nous préparer aux prochaines. Un ouvrage qui ne vire pas au pessimisme absolu, mais qui propose plutôt de regarder la réalité du monde en face, tant qu’il en est encore temps. « Nous avons écrit le livre en pensant aux jeunes et à leur réalité future, indique Michel-Edouard Ruben. Car les prochaines crises devront être gérées par la jeunesse d’aujourd’hui. » Le Temps des crises, 20 €, édité par l’Institut Grand-Ducal. Commandes auprès des auteurs : samuel.ruben@outlook.fr.

avaient de longs cheveux, ils étaient remplis de bonnes intentions, dont beaucoup sont restées de simples intentions. J’ai tendance à croire qu’avec les millennials, ce sera pareil, en pire. Sur ce sujet, nous avons une différence de points de vue, Jean-Jacques Rommes et moi. Vous traitez donc de l’importance de la Chine sur le plan mondial, importance qui avait été remise en cause au début de la crise. Comment percevez-vous cette dépendance ? M.-E. R. Nous parlons plutôt d’interdépendance. Les uns se disent dépendants de la Chine, mais elle est aussi dépendante des autres. Il y a une raison pour que les entreprises chinoises achètent les entreprises étrangères. Cette réalité ne changera pas fondamentalement. D’où la question de l’organisation de ces interdépendances. Nous ne devons pas nous cantonner à les mesurer, mais nous poser la question de leur organisation. Car cette danse mondiale va se poursuivre. Comment trouver le bon tempo, la bonne mesure pour organiser cette danse mondiale ?

« Cette crise est un fiasco sur les inégalités. » 84

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M.-E. R. Théoriquement, on peut faire des choses. Reste à passer de la théorie à la pratique en fonction des décideurs, de l’imminence du danger… J.-J. R. Nous insistons beaucoup sur le fait que tout est là, tout existe. Les solutions technologiques sont là, les solutions institutionnelles sont là, les systèmes économiques également, mais il faut décider, agir, imposer, coopérer. Ce n’est pas le moment de rejeter la globalisation, le capitalisme, l’interdépendance entre les États… Au contraire, sans ces éléments, nous n’aboutirons pas à des solutions globales. Renier ces éléments serait contre-productif. Cela dit, on peut dire tout le mal que l’on veut d’une COP26, mais son aboutissement – même douloureux – est plus collaboratif qu’une éventuelle loi luxembourgeoise sur les droits de l’Homme dans les chaînes d’approvisionnement.

Est-ce que l’intervention financière massive des États au plus fort de la crise avec le « quoi qu’il en coûte » représente une ébauche d’espoir de passer de la théorie à la pratique ? M.-E. R. Comme le disait Jean-Jacques Rommes, tout est là, y compris les capacités financières pour faire des choses qui ne peuvent que c ­ oûter. L’épargne mondiale est là, les super­structures sont là, les chercheurs sont là… L’intelligence du «faire» manque, car une certaine rationalité limitée et les cycles politiques poussent à ne rien faire. Comme dans le dilemme du prisonnier, l’intelligence invite à la coopération, mais les États trouvent des raisons de céder aux sirènes d’une approche individualiste. L’issue des COP est l’illustration de cette tension entre intelligence et rationalité. J.-J. R. Les défis et la préparation aux prochaines crises vont nous coûter. Notre pays ne peut pas figurer parmi ceux dénombrant les citoyens les plus riches de la planète, rêver de plus d’égalité sur la planète et croire que notre pouvoir d’achat va être préservé, voire va continuer à croître. Il ne faut pas rêver. Et, en même temps, vous battez en brèche le mythe de la décroissance qui serait salvatrice… J.-J. R. Ceux qui parlent le plus de décroissance sont curieusement ceux qui sont assis sur la plus grosse montagne de richesse. M.-E. R. Ce livre a été écrit par quelqu’un qui est né dans l’un des pays les plus riches au monde (Jean-Jacques Rommes, ndlr) et quelqu’un qui est né dans l’un des pays les plus pauvres au monde (Michel-Edouard Ruben, ndlr). La décroissance – c’est l’un de nos premiers accords – n’est pas éthique, mais profondément machiavélique dans le sens où ce sont des gens qui, arrivés en haut de l’échelle, estiment que l’on devrait freiner la croissance. La décroissance, c’est le meilleur moyen pour que les riches restent riches et que les pauvres restent pauvres.


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Conversation Jean-Jacques Rommes et Michel-Edouard Ruben

L’un des autres mots-clés de la crise en cours restera sans nul doute le télétravail. Vous avez tenu à remettre en perspective son usage et surtout les dangers collatéraux qu’il implique… J.-J. R. Nous sommes en effet un peu polémiques sur le sujet, car ce qui est en train de se discuter comme pratique possible du télétravail est irresponsable. Nous alertons sur les conséquences économiques du télétravail qui ne sont pas neutres pour des secteurs comme la restauration qui vivent en partie de la clientèle de bureau. Pensons aussi aux conséquences sociales : on ne peut pas prétendre combattre les inégalités en sachant que 50 % de la population peut télétravailler, mais pas l’autre partie. Le modèle économique luxembourgeois consiste à faire prospérer un petit territoire en allant chercher des compétences partout dans le monde, à les rassembler ici et à créer ici de la richesse dont profite largement l’État luxembourgeois, et donc les résidents et les autres travailleurs. F ­ audrait-il désormais considérer que l’on peut renvoyer une grande partie des travailleurs en dehors du pays via le télétravail…? Il y aura problème si nous allons dans cette voie extrême.

sement de la population, mais pas le plus difficile à gérer. Pensez qu’à l’horizon 2030, le pays comptera plus de seniors de 65 ans que de jeunes de moins de 15 ans. Cela dit quelque chose d’une population. Le confinement du printemps 2020 nous avait fait (re)découvrir l’importance des travailleurs dits « essentiels ». Désormais, on n’applaudit plus aux fenêtres en guise de soutien ou l’on n’attend plus le livreur de colis avec le sourire… M.-E. R. Nous rappelons dans l’ouvrage qui ils sont, ou plutôt qui elles sont puisque cette problématique concerne avant tout des femmes. N’a-t-on pas déjà oublié l’existence sociale de ces gens ? J.-J. R. Il est inapproprié de croire que certains sont essentiels et d’autres non dans une économie, mais ce que nous voulions rappeler, c’est que certains sont en bas de l’échelle. On qualifie ces personnes de «travailleurs essentiels», mais elles sont en réalité les oubliées de notre société.

La crise de 2008, qui n’est pas comparable à l’actuelle, avait débouché Que préconiseriez-vous pour sur un tsunami réglementaire. cette catégorie de travailleuses ? Craignez-vous que cette réponse M.-E. R. Je formulerais plutôt un souhait. Que survienne aussi dans les prochains mois ? les enfants de ces personnes ne se retrouvent J.-J. R. Le tsunami réglementaire post-2008 pas systématiquement dans la même position n’a pas cessé ! [rires] sociale que leurs parents. Bref, que leurs enfants M.-E. R. Cette crise étant singulière, il n’est S’ajoute à ce débat sur le mode bénéficient de l’ascenseur social. pas du tout évident de savoir sur quelles épaules de travail la gestion du vieillissement J.-J. R. L’osmose classique qui se produisait on devrait faire peser quelles nouvelles régle- de la population qui – outre l’alimentation vers le haut semble perturbée. Il y a beaucoup mentations en lien direct avec la crise ! Les de la caisse des pensions – va nécessiter de facteurs à cela, dont l’éducation – qui passe touristes? Les carnivores? Cette crise devrait une main-d’œuvre et des investissements par la maîtrise des langues –, pour n’en citer qu’un. plutôt être l’occasion de considérer que des pour la prise en charge des seniors… déboires technologiques, sociétaux ou envi- J.-J. R. Nous avons été assez gentils pour ronnementaux incroyables peuvent survenir faire l’impasse sur les pensions! [rires] Si l’on Comme vous l’écrivez, le Luxembourg à l’instar de la crise sanitaire. Les choix qui ne nie pas le vieillissement de la population, a donc encore beaucoup d’autres chats en découlent ne seront pas gratuits, tant sur il y a énormément de choses qui en découlent. à fouetter. L’un de ces défis est-il sousestimé actuellement ? le plan économique ou budgétaire qu’­électoral… Encore faut-il les voir jusqu’au bout. J.-J. R. Les choix nécessaires, nous les ferons, M.-E. R. Les pensions ne sont qu’un aspect M.-E. R. Je répondrais par une autre question: nous devrons les faire. Si nous les considérons – le plus médiatisé – de la gestion du vieillis- « quel chat à fouetter n’avons-nous pas traité dans l’ouvrage ? ». Je ne suis au Luxembourg que depuis sept ans, mais j’ai l’impression que l’on va de plus en plus parler de sécurité (cette interview a été réalisée avant les événements L’EFFET DU COVID SUR LA PAUVRETÉ violents survenus en marge d’une manifestation Alors que la baisse globale de la pauvreté se poursuivait depuis près d’un siècle, le Covid-19 organisée le 4 décembre à Luxembourg-ville, est venu freiner cette tendance, soulignent Jean-Jacques Rommes et Michel-Edouard Ruben dans leur ouvrage. Le Covid aurait ainsi fait tomber dans la pauvreté 97 millions de gens. ndlr). J’ajouterais que je trouve le taux de fécondité curieusement bas. Je trouve étrange 100 % qu’il y ait si peu d’enfants par ménage dans une société telle que le Luxembourg. PART DE LA POPULATION 80 % MONDIALE HORS J.-J. R. Nous avons aussi discuté l’identité 66 % EXTRÊME PAUVRETÉ 63 % luxembourgeoise, que nous avons effleurée, 54 % 60 % car c’est un sujet difficile qui dépasse le simple 48 % 43 % cadre économique. Nous restons néanmoins 36 % d’accord pour considérer qu’il ne faut pas lais40 % 26 % ser ce sujet à une frange politique plus extrême. PART DE LA POPULATION 16 % Retrouvez la version in extenso de cette inter20 % MONDIALE DANS 9% 8% view sur paperjam.lu. L’EXTRÊME PAUVRETÉ 0 1929

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Banque mondiale

aujourd’hui, nous pouvons encore déterminer qui doit faire quoi et quand.

Source

L’ouvrage vous a-t-il confortés dans l’idée que la crise a accru les inégalités ? M.-E. R. Les inégalités représentent un sujet compliqué. Comment les considérer? Elles sont, par nature, relatives à la réalité de chacun. Ce que nous mettons en avant dans le livre – au-delà de l’idée que l’on se fait généralement des inégalités –, c’est qu’il y a au Luxembourg certaines inégalités qui sont des injustices propres à certaines spécificités du fonctionnement du pays. Je pense notamment aux questions linguistiques dans le système éducatif. J.-J. R. Je me dois de souligner que les inégalités s’étaient considérablement rétrécies depuis 30 ans et que, sous l’effet de la crise actuelle, nous observons un mouvement de retour en arrière. Ce qui est un fiasco. On parle ici de faim dans le monde, de véritable misère en Asie et en Afrique, pas d’inégalités entre des modèles de voiture à Luxembourg. C’est probablement le fait le plus saillant de cette crise, mais que l’on ne retrouve que très rarement traité dans la presse.


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Intensive courses in French


Diane Tea is the vice-president of the Luxembourg Business Angel Network (LBAN) and chairs its membership and sponsorship committee.


Conversation Diane Tea

“Embrace emerging technologies, or be left behind” The board director and tech angel investor points out key technology trends for the next decade, tech-induced opportunities for a more inclusive society--including the need for tax credits to aid a digital shift-and shunning gender segregation in tech. Interview ABIGAIL OKORODUS

The grand duchy is a popular financial hub, but how can it support a more inclusive economy while leveraging technology? In today’s world, actually for a long time now, it’s been quite obvious that we can’t live wit­ hout technology. And even if Luxembourg is a finance hub, finance is based on technology nowadays, and nothing can function without it. It promotes economic inclusion, efficiency and innovation. But at the same time, it can pose some risks that could widen the digital gap between those who can benefit from tech­ nology and those who are excluded from it and risk falling behind as the world moves forward. During the pandemic, we [saw] that tech­ nology was what kept businesses, schools, even government supply chains up and running. Some inequities were also revealed. This is where a country like Luxembourg, and similar industrialised countries, can play a role...There are several areas where Luxembourg can sup­ port by leveraging technologies to shrink these inequities; however, I would focus on three main areas. First, support the digital shift. It is crucial to have a resilient business, and we’ve seen that companies and organisations with modernised networks and access to collaboration technol­ ogies had the agility to adapt to fast-changing conditions. Despite teleworking, such compa­ nies remained productive and competitive. But what about the others without suffi­ cient funds to embrace and leverage innova­ tion and these technologies? They are left behind. We’ve seen that early adopters of new technologies and innovations can develop a bigger competitive advantage and could even become monopolistic because they have the money to innovate faster and could add between 15% to 20% in profit. I didn’t invent these

Portrait GUY WOLFF

numbers. These are the statistics observed in the world. This is where public institutions could help strike a balance by developing pol­ icies and regulations to enable firms who can­ not afford to leverage innovation and embark on a digital shift. A concrete policy example, among many other actions, is the provision of tax credit to allow these organisations to take on the digital shift because it costs money, and not everybody can afford it. Second, improve on digital literacy and digital skills. Those without access or digital skills would be left behind. Many countries, in Europe and beyond, have tried to adapt the education systems to the world of today and of the future, but it’s not going fast enough. More effort has to be made to accelerate digital

SPOTLIGHT ON CONNECTIVITY The new ultra-broadband strategy Luxembourg’s ultra-high-speed broadband strategy for the 2021-2025 period targets two main actions: reducing the digital divide, and fostering dynamism and competition in the telecommunications ecosystem. The strategy aims to have 100% coverage by 2025. Main objectives of the strategy: Making connectivity accessible to everyone Accelerating the transition of households and businesses to more efficientand sustainable technologies Accelerating the deployment of future-proof infrastructures Improving transparency and strengthening consumer protection Developing Luxembourg as the platform of choice for ICT services of today and tomorrow Source

digital-luxembourg.public.lu

literacy, especially with young kids. Studies estimate that around 65% of today’s primary school children will work in future jobs and fields that don’t exist today. Can you imagine if they are not prepared because the education system is not adapted today? They will be left behind, as opposed to other countries with more advanced digital literacy. Let’s take China as an example. For a long time, they have under­ stood that the traditional school system is no longer adapted to the world of today and of the future. Today up to 50% of jobs can be replaced by automation. That’s why it’s so im­por­ant public institutions do something to accelerate the change in the education system, so that children can gain sufficient digital skills, but also learn about how to use technology and what makes technology. This way, they can acquire sophisticated skills for future jobs. Third, expand and support more entrepre­ neurship. This is an area where Luxem­bourg is already very active, but maybe more could be done. It’s about expanding and supporting entrepreneurship [even further] because the nature of work has changed. Technology is causing and will bring about displacements in the labour market. Jobs will disappear. There­ fore, entrepreneurship is crucial for job cre­ ation. Today a startup can only survive with technology, or at least some sort of technol­ ogy integration. For instance, tech startups introduce new products and open new mar­ kets, and [in] this way, they make a huge con­ tribution to sustainable economic development and job creation. What key technology trends do you think will shape the next decade? Let me start by giving some examples. We know that technology is interfering in even SPRING 2022

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Conversation Diane Tea

LBAN IN NUMBERS

100+ more sectors, not just by automating low-level tasks in manufacturing plants or in back offices, but we see technology interfering in more complex tasks in law firms, health[care], [etc.]. Virtualisation is also becoming more important. It offers an augmented reality that aims to simplify our daily life--whether private or professional--by anticipating our needs and replacing our hands and eyes. Tesla’s autopilot is a concrete example using image processing, placing camera sensors around cars that capture and send millions of images and data in real time to their central supercomputer, which is based on graphics processing unit (GPU) and artificial intelligence (AI). The supercomputer processes the data to determine the best course of actions in real time. In my opinion, the key trends can be classified in four areas. First, faster network for connectivity with high bandwidth, high speed and low latency. Today 5G is being deployed. 6G, estimated to be 50 times faster than 5G, will come along soon. And maybe 7G and higher [networks] will be developed [in this period]. Second, hardware with higher computing power to deal with mass data while becoming smaller. This includes GPU advancement and electronics miniaturisation. Third, AI advancement, development, research and quantum computing. Finally, strengthening of cybersecurity for networks, systems and devices. As the world becomes more digital, we may not be able to prevent hackers from breaching systems. This means we need to strengthen cybersecurity. As hackers become more intelligent, we need to always be one step ahead. With the boom in technology, some people may be concerned about the replacement of jobs… It is the course of life. Evolution has to happen, and we cannot stop technology from evolving, even if we want to. So it’s better for mankind to adapt to that evolution. Traditional jobs today didn’t exist 1,000 years ago, and humans adapted. How can the private and public sectors increase the number of women in tech? Personally, I think there will be even more women in the technology sector. I’m not worried about this because--based on my observation and from my personal experience-women enter the tech space because there’s a need for them to do this. Statistically, in developing countries in southeast Asia and even Turkey… there are more women working in technology sectors. This is because there is a need, and technology offers them access to better jobs and a better life. In Europe and western countries, this need is arising. [Besides], technology is evolving very fast and interfering in our professional lives, 90

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Members

60+

evolved, [although] the topics are still more or less the same.

As someone who has been on the jury of different startup contests, what attributes do tech angel investors look for in a pitch? I would classify them in five main areas that Invested by members in total will apply systematically for any startup and investor. First, a solid vision. This includes the problem the startup aims to address, its value proposition and business model. Invested by members Second, the commercial traction. The startup in Luxembourg doesn’t have to be profitable and that’s why Investors were mostly attracted to fintech, they are called startups, because they are at marketing and advertising, internet the beginning of the journey. Yet, there are and web services and real estate sectors. achievements--personal financial investments, Equity (41%), convertible debt (31%) and preferred equity (19%), developed products, existing partners, a first were the main types of investments. customer, [etc.]--that need to reflect [in a pitch]. Source LBAN (2020 figures) Third, the growth potential. This will reflect the potential of your startup to scale up and gives the investor an idea of the return of investment [ROI]. I have seen a few startups who so there is a need anyway for everybody to are satisfied with having Luxembourg or the embrace technology and the education that greater region in their reach. This is not sufficomes with it to gain digital literacy and sophis- cient because we all know that the growth ticated skills. As this need grows stronger, it potential is very limited, and they could be will drive a growth in the number of women absorbed by the competition in future. Fourth, the financials and projections. All who will embrace technology and choose to work in the sector. An important point I’d like that has been achieved in terms of numbers-to make [here] deals with the [perception] of monetisation, ROI, capital expenditures--needs measures taken today. Some of them are seen to be clear. as punitive because they stigmatise women by Finally, the team. [Precisely], how the entreexcluding men. I believe that any measure preneur demonstrates his or her leadership. taken to incentivise women to embrace tech- Talking about the team should include the comnology and work in tech sectors should not plementarity between the team members, operdifferentiate between men and women but ating policies, and processes and procedures rather drive societal change. to support a potential staff growth in the future. Many startups are dying because their growth Are we leaving the older generation cannot be sustained. I can give many examples. behind? How can they take part in the digital shift? What tips can you give to startups looking The aim here should not be to acquire [in-depth] for funding in Luxembourg? skills or knowledge on how technology works, The challenge of funding is not pertinent to but how to use simple technology. [For exa- Luxembourg. And I think Luxembourg and mple], the use of social media to stay connec- public institutions are doing a lot to support ted with loved ones. We’ve seen how important startups. The advice I usually give to startups it was during the pandemic. A lot of adminis- is to step out of the crowd... Come up with a trative processes today are becoming more solid pitch to sell the identified value of your digitalised. For example, Payconiq and MyGui- business and how it differentiates from the chet.lu [are prime examples]. How will seniors competition. Use today’s technology to gain cope with this change and digital transforma- visibility. Attend networking events… Particition? In countries like Luxembourg and [other] pate in startup contests [to] gain visibility in industrialised countries, baby boomers need the press, and train yourself on how to have to have access to this basic education without an elevated pitch. With a solid pitch, the entrehaving to pay. preneur will be perceived as completely knowing the business. How has the tech engineering field changed Finally, build your personal and company compared to when you were in school? branding. As the head of a startup, your persoWell, I’d say it has evolved. More than 20 years nal branding reflects on the company’s brand; ago, when I was in the engineering school, we [the two] cannot be dissociated. With many were already talking [and learning] about AI. products and services to choose from, people Also, I took telecom engineering [classes], tend to buy value. And how to get into the heart which was fairly new at that time but has [now] of your buyers is through your personal and become standard. I would say topics have company branding. Projects invested in 2020

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Urban Gillström moved to Luxembourg for Greenworlder and is in love with the startup’s vision on social media.


Conversation Urban Gillström and Helena Nordström

“As a user, you should be able to control your footprint” Greenworlder CEO Urban Gillström and CMO Helena Nordström discuss Luxembourg’s digital landscape, the future of social media networks and how they hope to make an impact by leading through example. Interview TRACY HEINDRICHS

Portrait GUY WOLFF

The time of fake news, greenwashing and We work closely with them, because we are Having been here for a little bit, user-data exploitation are over--social media completely CNPD-compliant. We are going what do you think of Luxembourg’s needs to make a 180° turn. That is the mes- to do it very differently. I’ve always been in digital landscape? Do you think sage of Greenworlder, a Luxem­bourg-based discussions with the CNPD on how we can it’s evolved enough? startup. With knowledge, integrity and sus- become a textbook example on how to respect UG I think it’s quite evolved in some areas tainability at its core, this new digital plat- the end-user and how to really do things in and quite progressive and expansive. We can form invites users to join a safe space where line with GDPR… Now we get the testing bring some things, such as the sustainability they can cooperate with responsible partners ground for a multilingual situation in a small and climate focus we have in the Nordics. to address climate change. community. That will be a very good stepping That’s something we can bring to Luxemstone for us when we go out in the surround- bourg with the ambition to drive it further. Why did you come to Luxembourg with ing markets in Benelux, France, Germany and But in general, it’s very positive. The media the idea of sustainable social media? the UK. Obviously, coming from Scandinavia, [offering] in terms of the digital landscape-URBAN GILLSTRÖM Why I came was that I was the Nordic [region] is also very important for there’s still some needed development, but I totally in love with the vision, and I like the[se] our expansion, so the more I look at it, the still see some progress compared to the counkind[s] of big global challenges and change more I think it’s a very good decision to be tries with the highest level which you would typically find in Scandinavia. projects. I love the project. Why the company here in Luxembourg. was founded here [is because] we are a European-­ What kind of progress do you mean by that? based alternative to other social media networks. A sustainable alternative based in Europe, UG I think of the whole digitalisation of things [with its] core in Luxembourg. There are no and the way you do things. The digitalisation URBAN GILLSTRÖM other European-based alternatives. They are has gone a little bit further in Scandinavia predominantly US or Asia-based. than in Luxembourg and the surrounding Gillström has an IT and media background. Over his 28-year-long We selected Luxembourg because it’s a markets. I think generally Benelux is quite career, the Swedish native has worked advanced, but I’ll say that the UK, in terms small country, multicultural, multilingual, and in Singapore, Mexico, Costa Rica of the internet landscape, is ahead still. it’s a very strong ecosystem for what we want and other locations. After experiencing the “dark side of the internet”, to achieve. It’s a strong ecosystem for startups, as he puts it, where he worked on Regarding social media: using the internet so we have a very strong element of support tracking and tracing 80% of European generates quite a high global carbon and backing. Also, in the area of sustainabilconsumers, he was recruited to join Greenworlder as CEO. footprint. Should we not get away from ity, there are very strong organisations, and the internet, rather than being more on it? there’s a very expansive policy in Luxembourg HELENA NORDSTRÖM that we tap into. We work closely with List UG That’s a very good question. I think that Nordström, also from Sweden, describes [Luxembourg Institute of Science and Techwe should use the internet to reduce the carherself as an “addicted social media nology], for instance, in terms of the sustainbon footprint, but, generally, as an online user”. The chief marketing officer (CMO) of Greenworlder has always been company as we are ourselves, we typically ability, validation and research of the partners in the tech industry: she’s worked we want to bring in. have quite a low footprint. But you’re raising in software development, strategy [There is also] a very strong focus on intean important question when it comes to server and marketing for large corporations like Ericsson in Sweden, as well as being gri­ty: a lot of the regulation of the European capacity and data centres. That’s a clear focus a strategy consultant. In 2017, media landscape is controlled and done from for us--to make sure that we are really susshe decided to work for the climate Luxembourg. Big organisations like the CNPD tainable with how we work with data centres cause and has worked with multiple tech and sustainability startups. [the national commission for data protection]… when we expand. I think the internet as such SPRING 2022

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Conversation

“ We hope that we will drive industry change across the board. ” 94

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Helena Nordström describes herself as an avid social media user and considers it to be an essential part of society.


Urban Gillström and Helena Nordström

MORE ON GREENWORLDER

will have a positive impact on sustainability and the environment. HELENA NORDSTRÖM I don’t think we can go back to not using the internet. It’s just one of those things that we need to deal with and do it in a good way. We were using services; we are dependent on other suppliers right now. We will try with them as much as possible to make it sustainable. And who knows? In the future, we might make something ourselves. UG Exactly. We’ve been looking at that and I’m looking right now at those development partners. We will do a lot of development ourselves here in Luxembourg and we’re building a strong team, looking for a lot of people in terms of development and platform management. Some of our partners will also be nearshore and offshore… We’re very careful in selecting from a sustainable point of view the partners we bring onto the network as well, to make sure that anything we do on the network should be beneficial for the environment. HN We’re developing the frameworks for which type of partners we allow to use our services. And we’re also going to work together with our advisers to see how we can be ‘sustainable natives’, if that’s even a word, in a really good way, not just to greenwash. We’re thinking about working to do joint research in terms of greenwashing because­--­ although we are a platform that wants to support sustainable solutions, and more content on that--we’re also a communication platform, so we need to make sure that whatever is said on our platform is not [greenwashing]. If a company’s claims are not correct, we will probably not be able to totally avoid that, but we will try to see how it can be done. Helena, as someone who describes themselves as a “very addicted social media user”, do you think it’s possible to get people to leave the golden nugget of instant gratification through Instagram likes, etc., for something that makes you think more? HN We’re not going to get people to completely leave the platforms that exist. Today, people are opening one app after another. We’re hoping we can pull people more onto our platform because of what we stand for, but also, as their awareness grows of what the other platforms are doing, they will hopefully spend more time with our platform. Through that, we hope that we will drive industry change across the board. If you think about Tesla’s mission statement, it’s ‘increasing the speed at which the world is electrified’, so to speak, it’s not ‘bring electrical cars to the market’. Although we hope we’re going to be really big, we also hope that we will have a major effect on other platforms, as they will be forced to change as people become aware of the alternatives in the market.

Knowledge, integrity and sustainability are at the core of Greenworlder. The social media network allows users to own and control their data in a safe environment, while also working closely with legislation to ensure not just their users’ safety, but also the sustainability of their partners. The app, launched at the KlimaExpo 2021, was founded by Danish lawyer Peter Bartholin and engineer William Ahlefeldt. Greenworlder offers a European alternative to users who are becoming increasingly aware of their digital footprint. The company aims to have 1% of social media users on its platform by 2025.

Do you not think that people who join Greenworlder already want to see that change in the world? Would you not create an echo chamber with your application because you would only have people in the same mindset of wanting the world to be better? UG We want to be unbiased. Obviously, we are biased for some questions. We are biased for making a better climate, for respecting users and having a high integrity network. Okay, we’re going to get some of the users [who] have a very clear focus on that, but we target every user. We are a fun social media platform with all the features that you would expect. So, no, I don’t think we’re going to create an echo chamber because that goes against the third pillar in our foundation, which is knowledge. Today, there is so much fake news out there and a lot of algorithms that create the echo chambers you’re talking about. That’s what we’re trying to avoid. It’s very important for us to be totally unbiased and transparent. Another big issue with social media is the mental wellbeing of users. Facebook and Instagram have recently been revealed as negatively affecting the mental health of young users in the long term. UG We had a very important discussion about that even this week because one of our advisors wrote a very distinct piece on his blog on the platform on that exact topic. We think we should also take responsibility to regulate how much people use social media. From the wellbeing point of view, we should perhaps not increase the number of hours that people are using our social media network. We want some of the hours that are being used today to be diverted and enable them [for] something good. At the same time, for the social good, we are looking at ways to get young people to reduce their time on screens and social media platforms--which could be seen as counterproductive, but we think that we can do business in the responsible way. We are a commercial company, but we will never

over­step those core aspects of integrity, knowledge and sustainability. I think dealing with that problem is very important, and we will not exploit teenagers in that way on our platform. No way. So less but more meaningful use then? UG Exactly. HN And algorithms developed for good rather [than] get[ting] you more addicted and more polarised. Whenever we’re going to implement algorithms, it’s going to be with experts who can guide us with the user’s wellbeing in mind. Exactly how that could be done is work in progress, but that’s one of our core missions. UG Yes. As a user, you should be able to control your footprint and control the information you give away. You should be able to switch off things that you don’t want to see and don’t like. Your user profile should have a toggle where you select for your own benefit, which you can’t do today. Do you think they are already changing or a bit slow on the uptake? HN Sensitive question. I think they’re slow. UG Absolutely. It was well known by some players what was going on in terms of the well-being of teenagers, or that elections were manipulated using platforms, but it was going to limit the profitability, so it’s not moving at the right pace. Because it’s not a core purpose of these companies; the companies are about making money. We listened to a very interesting talk [by] one of the investors of the big social media networks who turned from being the coach of top management to become an activist against them because he tried to get them to change. They didn’t change fast enough, and they didn’t listen, so he became an activist and changed not just that company but the whole industry, and went into politics to do it. We think that by doing it the right way and get[ting] attention, it will stimulate the other players. We don’t see everyone like competition. It’s an ecosystem: some you can partner with, some are just a part of the ecosystem we don’t go to because we want to respect our integrity. So you think social media can impact the world for the better? UG What we really want to do is call out to the sustainable leaders that can make an industry change. And by actually combining doing good and having a strong focus on the climate and environment and doing business at the same time… We wanted to call for action for a big industry change by using a sustainable social media network.

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Conversation

« La flexibilité est un élément capital pour le pays »

UBS souhaite, à l’avenir, être le deuxième acteur de la Place en termes d’actifs sous gestion.

Le groupe UBS a placé le centre de gravité de sa gestion de fonds au Luxembourg. Un choix qui laisse à penser, selon Francesca Prym, CEO d’UBS Fund Management, que la Place peut encore gagner en influence d’ici 2030. Interview MARC FASSONE & THIERRY RAIZER

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Photo ROMAIN GAMBA


Francesca Prym

BIO EXPRESS

Quelle est la place du Luxembourg dans les activités liées aux fonds chez UBS ? Nous avions, par le passé, deux sociétés de gestion au sein d’UBS Asset Management Luxembourg. Le groupe a décidé d’optimiser la gouvernance, l’efficacité et la qualité de celles-ci en les regroupant et en y incluant les fonds d’UBS et ceux de tiers. Nous nous occupons donc de tous les types de fonds luxembourgeois (Ucits et AIF) pour le groupe UBS. Ce qui représente 253 milliards d’euros ­d’actifs sous gestion à la fin du mois de décembre 2021. De plus, nous comptons également environ 42 milliards d’euros d’actifs sous gestion discrétionnaire.

20 ans sur la Place Originaire d’Italie, c’est au tournant des années 2000 que Francesca Prym arrive à Luxembourg pour occuper différents postes dans le secteur financier dont celui de managing director chez SMBC Nikko, et de conducting officer en charge du risk management chez MDO. En 2016, Mme Prym entre chez UBS Fund Management pour en superviser la compliance et le contrôle des risques opéra­ tionnels. En février 2019, elle se voit confier la direction d’UBS Fund Management (Luxembourg) SA. Elle est aujourd’hui chief executive officer et membre du conseil d’administration ainsi que head of Mancos Europe. Elle est également membre du board de l’Alfi.

Nous suivons la stratégie du groupe UBS et nous la reproduisons au niveau des fonds d’investissement. Pour ses fonds de placement, UBS Asset Management a dédié des unités spécialisées à la recherche, à la transformation et au suivi de stratégie de placement ESG. Cette nouvelle approche de politique de gestion est un changement fondamental pour nos gérants. Il ne s’agit plus uniquement de générer un rendement, mais bien de contribuer durablement aux critères qualitatifs ESG définis. Les dimensions d’engagement, de représentation des droits de vote sont quelques exemples d’éléments à considérer activement dans ce domaine.

Visez-vous un certain volume d’actifs Ces changements – plus d’ESG sous gestion d’ici 2025 ou 2030 ? et une digitalisation des processus – La croissance de notre modèle d’affaires de vous amènent-ils à rechercher de fonds de placement est focalisée sur une pronouvelles compétences ? gression organique. Cette dernière est princiLes fonctions liées à la gestion des risques et palement générée par une collaboration entre pour en faire la promotion. Pèsent-ils encore, à la surveillance de la gestion du portefeuille les unités du groupe UBS et un développement concrètement, lorsqu’une décision imporsont véritablement très recherchées en raison de nos activités avec une stratégie précise sur tante doit être prise au sein d’un groupe ? des changements opérés sur la stratégie d’indes marchés spécifiques. Au niveau des actifs Absolument. La flexibilité est un élément capi- vestissement et les différentes restrictions sous gestion de notre société de gestion, nous tal pour le pays, sachant qu’elle ne veut pas dire d’investissement liées aux produits ESG. Nous souhaitons, stratégiquement, devenir le deu- laxisme ou moindre exigence. Prenez aussi l’ex- recherchons également des compliance offixième acteur luxembourgeois dans le futur et, pertise internationale combinée à la pratique cers ainsi que des risk managers qui soient donc, un pilier incontournable de la Place de nombreuses langues… nos clients étrangers familiers avec le secteur alternatif. luxembourgeoise pour les fonds UBS et les veulent qu’on leur parle dans leur langue. Nous fonds de tiers. pouvons aussi leur proposer des spécialistes qui Quelles sont vos préoccupations sur le plan réglementaire ? connaissent leur législation, c’est important. Des développements qui renforcent Elles sont en rapport avec le rôle d’une société clairement la place du Luxembourg Vous êtes donc, en quelque sorte, l’ambasde gestion dont le but ultime est de protéger « sur la carte » d’UBS… sadrice du Luxembourg au sein du groupe ? l’investisseur final. Cette approche se poursuit Il y a quatre ans, le groupe UBS a en effet décidé Nous le sommes tous au sein du groupe UBS. au quotidien, est en lien avec le régulateur qui que le Luxembourg allait devenir le centre Tout le monde connaît le Luxembourg, mais nous fournit de plus en plus de directives et stratégique pour la gestion d’actifs. Entre- tout monde ne connaît pas ses spécificités. Nous procède à des inspections sur site. Nous savons temps, nous avons fait évoluer l’activité et nous sommes donc très satisfaits d’avoir remporté que nous devons répondre de plus en plus aux projetons aujourd’hui d’ouvrir des filiales cette position de hub de fonds de placement à attentes de contrôles robustes. Ceux-ci sont en Europe, à commencer par l’Autriche. l’échelle du groupe UBS, ce qui plaît beaucoup bénéfiques dans leur ensemble, car ils perau régulateur. Nous faisons partie d’un grand mettent d’optimiser et de formaliser nos difféVous avez certainement dû militer, au sein groupe, mais les décisions pour les fonds de rents processus. Notre société de gestion compte du groupe, pour faire du Luxembourg placement luxembourgeois liées aux fonctions actuellement 70 personnes, et la plupart d’entre ce hub de l’asset management pour UBS… déléguées sont prises au Luxembourg. elles se consacrent à la partie réglementaire. Quels sont les arguments que vous avez mis en avant auprès de la direction du groupe ? Quelles sont les attentes de vos clients ? Comment innover dans un tel cadre ? Même si UBS Luxembourg avait déjà une recon- Nos clients nous considèrent comme leur par- L’innovation nous permet tout d’abord d’être naissance historique au sein du wealth man- tenaire. Chacun attend donc naturellement plus efficaces, d’utiliser les outils digitaux pour agement, le hub de fonds de placement n’était une écoute précise et une compréhension spé- fluidifier nos processus de travail. J’ajoute que pas suffisamment reconnu et était, en plus, en cifique de ses défis. Nous contribuons, entre la charge réglementaire n’est pas une révolution concurrence avec d’autres juridictions. Le autres, à l’équilibre de ce partenariat par l’ap- en soi, mais elle permet de formaliser les choses développement de cette opportunité m’était port de l’expertise de l’ensemble du groupe, là où, par le passé, les acteurs du secteur se et me reste cher. Raison pour laquelle je m’y un conseil et un suivi de clientèle de haute basaient plutôt sur les pratiques du marché. suis beaucoup investie. Outre les aspects éco- qualité. Au niveau des tendances actuelles, nous Cette formalisation de la CSSF facilite les choses, nomiques et politiques, l’accessibilité, la flexi- constatons de plus en plus de requêtes de pro- dans une certaine mesure. La démarche nous bilité du régulateur et nos bonnes relations duits durables (ESG). La demande de fonds permet aussi d’effectuer des demandes d’inforont été des éléments fondamentaux. La recon- alternatifs reste soutenue, et ceci avec une mation au sein du groupe sur une base claire. naissance internationale du Luxembourg s’est attention particulière vers les actifs d’infrastrucaussi avérée très importante, de même que les ture et d’immobilier. Ceci dit, les demandes Comment voyez-vous évoluer le rôle compétences des employés du secteur finan- en produits «traditionnels» sont loin de faiblir. de votre entité au sein du groupe UBS sur la Place, dans les années à venir ? cier et leurs capacités linguistiques. Vous parlez des préoccupations ESG Nous allons certainement prendre de plus en Ce sont des arguments qui sont régulièrede vos clients, comment verdissez-vous plus d’envergure suite à cette décision de plament évoqués par les acteurs de la Place vos portefeuilles ? cer la base de la gestion d’actifs du groupe au SPRING 2022

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Conversation Francesca Prym

BUSINESS DEVELOPMENT

Luxembourg. La décision d’ouvrir de nouvelles filiales en Europe depuis le Luxembourg va aussi en ce sens. Nous serons dans le driver seat de la société de gestion en Europe. Vous êtes intervenue au 10x6 Luxembourg : Financial centre 2030 organisé le 25 janvier par le Paperjam + Delano Club pour proposer votre vision de la Place d’ici la fin de la décennie. Quelle est-elle ? Pour imaginer le futur, on peut aussi regarder vers le passé pour établir un bilan. Et force est de constater que, sur les 20, voire 30 dernières années, le secteur financier luxembourgeois a toujours su s’adapter aux évolutions du marché et des demandes des clients, ainsi qu’aux changements réglementaires. Le développement des fonds alternatifs est un exemple de cette capacité de remise en question et d’innovation en accentuant une offre qui a encore de beaux jours devant elle. Nous devrons encore promouvoir la Place autour de ce versant de l’alternatif. Nous entendons contribuer à cette dynamique et nous voyons par ailleurs que le changement au niveau du contexte social nous permet d’attirer de nouveaux talents. Qu’entendez-vous par « changement au niveau du contexte social » ? Quand j’ai eu mes enfants, le congé parental pour les papas n’était pas encore une possibilité. La crise a aussi accéléré la question autour du télétravail. La flexibilité est devenue une norme dans beaucoup d’entreprises… on parle aussi de work-life balance. Le contexte évolue, et les décisions politiques accompagnent cette évolution. J’ajoute que le développement intrinsèque de la Place contribue à créer un vivier de talents. Ce vivier est aussi largement alimenté par la CSSF qui doit recruter pour ses besoins de contrôle. Cette arrivée de talents et l’attractivité entraînent une dynamique favorable. Un avenir qui sera potentiellement « disrupté »… Nous devrons en effet considérer l’importance de la blockchain dans nos métiers et voir comment la technologie va les transformer. Ces modèles de distribution seront aussi, tôt ou tard, réglementés dans le contexte de leur utilisation de plus en plus large. Nous réfléchissons, pour notre part, au déploiement d’une solution en lien avec la blockchain dans les trois à quatre prochaines années. Vous évoquiez le nouveau contexte social. Une autre grande question concerne la diversité. Comment gérez-vous cette question en interne ? À mon avis, cette question recouvre deux aspects: le genre et l’origine. Nous devons les prendre en compte dans nos recrutements en proposant un environnement de travail qui corresponde aux attentes des nouvelles générations, avec 98

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Des White Labelled Funds porteurs Au sein d’UBS Asset Management et de manière horizontale à travers le groupe UBS, les fonds de placement pour les tiers sont cités comme des moyens porteurs pour pénétrer certains marchés. « Notre offre de services a été redéployée depuis trois ans sous le nom de White Labelled Funds, explique Francesca Prym, CEO d’UBS Fund Management Luxembourg. Nos activités sont aussi bien axées sur la clientèle wholesale que sur celle de wealth management. Notre plan d’affaires est basé sur une chaîne de prestations robuste, reposant sur un cadre de conformité durable et permettant d’offrir la même qualité de prestations que pour les fonds UBS. » Quant à l’approche de la clientèle, elle repose sur un modèle « d’entre­pre­ neur général » en contact direct avec les prestataires et « offrant ainsi un point d’entrée central à travers des conseil­ lers ». « Cette activité était marginale par le passé, mais elle tend à prendre de l’ampleur, car nous arri­vons à vendre nos services comme un one-stop-shop solutions », ajoute Mme Prym.

une flexibilité accrue. La diversité se conçoit aussi au niveau du profil. Il ne faut pas forcément venir de la finance pour travailler chez nous. Des project managers qui sont bien structurés peuvent aussi nous rejoindre. Ces profils qui proviennent d’autres horizons apportent un certain vent frais. Le télétravail est devenu un sujet récurrent depuis le début de la crise, et une question fréquemment abordée lors des entretiens d’embauche. Quel est votre point de vue ? Je dirais tout d’abord que le télétravail a bien fonctionné chez nous depuis le début de la crise. De plus, nous avons engagé 21 personnes entretemps, à distance. Le télétravail nous permet de gagner en flexibilité – un facteur qui, comme je le disais, est très important pour nous. Ceci dit, nous remarquons que nos collaborateurs ont aussi à cœur de revenir au bureau. Nous nous dirigeons donc, comme dans d’autres entreprises, vers un modèle hybride avec la possibilité de télétravailler deux à trois jours par semaine en fonction des limitations imposées pour les frontaliers. Cette question est en effet abordée de plus en plus durant les entretiens, et la nouvelle génération est demandeuse. Votre vie de CEO a-t-elle changé, depuis près de deux ans ? Nous avons découvert comment travailler de façon connectée et en présentiel. J’ai remarqué que l’aide de la famille était précieuse, depuis deux ans. Finalement, chacun s’adapte, et la communication permet de dénouer les éventuels problèmes. Comptez-vous revoir vos surfaces de bureau, compte tenu de cette nouvelle donne ? Nous allons en effet réduire notre surface. Nous allons déménager d’un étage dans le même bâtiment.

La question de l’accession des femmes à des postes de direction est parfois posée en interview, le cas échéant. Est-ce que cette question vous dérange ? On me l’a déjà posée, plusieurs fois. On m’a aussi demandé si je cuisinais encore à la maison. Pourrait-on aussi poser ce genre de questions aux hommes qui occupent des postes décisionnels? Dans tous les cas, je pense que le soutien de la ou du partenaire est important si l’on a une vie de famille au quotidien. Le partage des tâches avec mon mari m’aide donc beaucoup. Le groupe est aussi compréhensif et donne son support pour que chacun se sente au maximum équilibré dans sa vie. La reconnaissance du Luxembourg au sein du groupe, c’est donc aussi une satisfaction personnelle dans un tel parcours professionnel ? Je l’ai voulue, tout comme j’ai souhaité occuper ce poste, car je me sentais bien dans le groupe UBS, et je crois dans le potentiel de notre structure luxembourgeoise. Nous avons une base solide qui nous permet d’envisager sereinement les 10 prochaines années. Ce qui ne veut pas dire que nous n’allons rien changer, bien entendu. Les attentes de nos clients évoluent, les profils des investisseurs vont continuer de changer, et les produits aussi… Vous vous considérez comme une « intrapreneuse » ? Ce terme me plaît bien, en effet. Je repense souvent à mon mentor, Patrick Zurstrassen, une des figures de la Place – malheureusement disparue aujourd’hui –, qui voulait toujours imaginer l’avenir, qui conduisait son action avec une certaine vision. Quelle est, justement, votre vision pour 2022 ? Quand je regarde l’évolution du marché, nous devrons considérer plusieurs aspects. Nous devrons voir comment les discussions vont avancer au niveau de la taxonomie entourant les investissements verts et au niveau de l’évolution du marché ESG. La pression sur les coûts va quant à elle continuer à augmenter, et j’estime que les plus petites sociétés de gestion devront prendre une décision, à savoir vendre ou fusionner avec d’autres. Et pour 2030 ? D’ici 2030, le Luxembourg sera une Place où encore plus de décisions seront prises. L’arrivée de sociétés de gestion de nouvelles entreprises étrangères doit contribuer à ce mouvement. Je m’attends aussi à ce que le Luxembourg soit en avant sur les questions de blockchain pour permettre aux acteurs en place et à venir de rester compétitifs dans un environnement en perpétuelle mutation.


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Michelle Glorieux se félicite d’un partenariat avec le plus gros réseau de librairies aux États-Unis, Barnes & Noble.


Start-up Stories 2021 Michelle Glorieux

« Nous avons eu une incroyable année 2021 ! » La Belgo-Américaine Michelle Glorieux, CEO de Ta-Da!, a remporté la troisième édition des Start-up Stories organisées par Paperjam, en devenant la Start-up de l’année. Une récompense décernée le 15 décembre et qui vient couronner une année de succès pour sa solution d’apprentissage du langage à partir de papier interactif sonore. Interview THIERRY LABRO

Michelle, commençons par le début : que fait votre start-up, hébergée au Luxembourg-City Incubator ? Nous développons des livres intelligents, des livres et, depuis peu, des dictionnaires, mais aussi d’autres supports, grâce auxquels les très jeunes enfants peuvent apprendre le langage par le son. Ils touchent le livre qui émet le son, et ça les entraîne. On vous voit beaucoup sur les réseaux sociaux, mais assez peu dans des événements ou des concours. Vous êtes focus sur le développement ? Je n’ai pas le temps. C’est la vie des entrepreneurs du monde des start-up. Nous avons, par exemple, ouvert une campagne sur ­Kickstarter (où la start-up a déjà largement dépassé son objectif initial de récolter 12.000 dollars, avec une collecte de 18.395 dollars de la part de 173 contributeurs, ndlr). Et nous voulons lever 2 millions d’euros. En fait, le ministère de ­l’Économie nous apportera une subvention d’un million si nous levons un million ­d’euros par nous-mêmes. C’est pour un projet spécial sur lequel nous commençons tout juste à ­travailler. Quel est ce projet ? Peut-on en savoir un tout petit peu plus ? Nous travaillons sur l’intelligence artificielle et la reconnaissance vocale. Nous avons déjà des prototypes qui fonctionnent très, très bien. À quoi cela va-t-il servir, pour vos dictionnaires audio, riches de 1.000 mots, déclinés en 23 voix différentes ? Cela amènera un autre moyen d’accéder à la joie de se lancer dans l’aventure du langage

Photo GUY WOLFF

et de la culture sans écran. Et, ce qui nous excite encore bien davantage, c’est la possibilité d’avoir un outil de reporting beaucoup plus évolué dans le cadre de l’apprentissage. Prenez le dictionnaire, par exemple. Cela ­permettra d’envoyer un rapport, la nuit, au professeur, pour lui indiquer ce que l’enfant maîtrise vraiment bien ou pas, afin de vraiment customiser, personnaliser l’expérience d’apprentissage. C’est pour cela que nous n’avons pas participé à beaucoup d’événements. Nous avons eu une année très intense, avec de nombreux succès.

BIO EXPRESS Journaliste d’investigation Michelle Glorieux a commencé sa carrière comme journaliste d’investigation pour une télévision de Nashville (États-Unis), où son enquête Tired Trucks : Cristiana a failli lui rapporter un Emmy Award. Triple casquette Professeur de langue globe-trotteuse, mère de famille multilingue, Michelle Glorieux a ajouté corde à son arc, en 2018, en devenant la fondatrice et CEO de Ta-Da! Language Productions. Vitaminée « Make it happen », « Enjoy the ride », « Never give up ». Tous ceux qui approchent l’entrepreneure prennent une dose de vitamines pour un mois. Elle a conservé un tempérament américain qui bouscule les codes… et ouvre les portes.

Le livre sans contact – touchless, en anglais – a une spécificité… Oui, il n’existe aucun produit sur le marché pour apprendre le langage aux enfants de moins de 5 ans. Or, c’est le moment où les enfants sont les plus réceptifs à l’apprentissage des langues. Sans compter qu’être trop «collé» aux écrans, à cet âge, n’est pas bon pour la santé. Pour ceux qui n’auraient pas suivi cette fantastique année, pourriez-vous nous en résumer les points principaux ? Ça ne tient plus sur deux slides! Mais allons-y! Nous avons recruté un directeur opérationnel au Luxembourg, Del Lloyd, un directeur technique dans la Silicon Valley, Alex Freed, et un chief revenue officer à New York, Tim McCall, et des étudiants de l’Université du Luxembourg. Nous avons levé 400.000 euros auprès de neuf investisseurs pour imprimer nos six premiers titres, avec lesquels nous sommes allés sur le marché, en avril. Depuis, nous avons vendu 11.000 exemplaires sans le moindre effort de marketing. ... L’effet de cet incroyable accord avec la chaîne Barnes & Noble, aux États-Unis ? Oui, ce sont 700 librairies dans tous les ÉtatsUnis, le plus gros réseau de librairies. Mais nous avons aussi eu la possibilité de vendre nos livres chez Ernster, au Pall Center, chez Sichel Home, à la librairie Bicherhaischen, au magasin de jouets Holzhaischen, dans les pharmacies locales, à la librairie Du Tiers et Du Quart – et bientôt chez Abitare Kids. Nous avons aussi élargi notre gamme de livres de six à onze. Dix autres seront bientôt prêts. Ces livres sont disponibles en français, en allemand, en espagnol, en anglais (pour les États-Unis), en mandarin, et nous SPRING 2022

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Start-up Stories 2021 Michelle Glorieux Diane Tea

Qu’est-ce que vous avez dans les tuyaux, comme on dit, en dehors du premier livre en luxembourgeois ? Nous sommes en discussion avec le système scolaire américain à Tampa, en Floride, pour intégrer notre série The Language Adventures, qu’ils ont découverte chez Barnes & Noble. Le ­premier dictionnaire parlant en anglais, développé par un linguiste de Harvard, Jesse Lewis, qui a reçu quatre Grammy Awards pour Yo-Yo Ma, doit sortir sous peu. Nous sommes à quelques semaines de finaliser à la fois le dictionnaire parlant en allemand avec l’École internationale allemande de la Silicon Valley, et le dictionnaire parlant en espagnol avec l’Université autonome de Mexico et le triple lauréat des Latin Grammy Awards, Andres Landinez.

LES CHOIX DU JURY Après Ilana Devillers et Food4All contre le gaspillage alimentaire en 2019 ; Nicolas Legay et Aurélien Dobbels dans le coliving avec Cocoonut en 2020, le jury des Start-up Stories a choisi l’éducation avec Ta-Da! pour l’édition 2021 du concours organisé par le Paperjam + Delano Club. Le jury qui a décerné le grand prix du concours et le Coup de cœur à WEO était cette fois composé de Diane Tea (LBAN), José Soares (SnT) et Jérôme Wittamer (Expon Capital). Même si Ta-Da! a encore de nom­breux défis devant elle, l’énergie déployée par sa fondatrice, les contrats signés avec d’importantes maisons et les résultats d’ores et déjà obtenus à l’international ont séduit le jury. Des signaux prometteurs auxquels s’ajoute un apport concret aux problématiques d’éducation et d’inclusion dans des pays tels que le Luxembourg, puisque ses livres d’apprentissage s’adressent à des enfants de différentes cultures.

Autre fait amusant : au moment où le Luxembourg complète son dispositif pour en train de voir comment organiser un événedévelopper les start-up de l’espace et, ment avec un casting de voix d’enfants locaux. de manière générale, l’économie de Nous avons aussi déjà établi des partenariats, l’espace, vous aussi, dans ce domaine au Luxembourg, pour lancer un programme de l’éducation par des livres sonores et préscolaire sur du papier tactile autour de la interactifs, vous avez un projet « spatial »… phonétique, des jeunes lecteurs et d’affichages Oui. Disons que nous nous intéressons à l­’espace pour la classe. comme sujet. Nous venons de terminer le quatrième titre de la série The Language Adventures, Tout est sur d’impressionnants rails. Space, avec la même équipe primée. La semaine C’en est même étonnant ! dernière, nous nous sommes associés à Brian Nous n’avons pas de problème. Seulement de May, le guitariste de Queen et astrophysicien belles choses à apporter.Notre seul souci, cepende l’Asteroid Foundation, pour assurer la richesse dant, est que nous avons besoin d’argent. De pédagogique de ce sujet très pertinent et appor- beaucoup d’argent, parce que nous sommes un ter également le vocabulaire de l’espace dans acteur global. Aujourd’hui, nous avons beauune variété de langues différentes à nos enfants coup de marques d’intérêt pour notre technode 0 à 5 ans et plus, dans le monde entier. L’as- logie de la part de très nombreux pays, et nous tronaute de la Nasa, Nicole Stott, nous a donné sommes obligés de refuser, de dire non, de ­rester son accord pour être l’invitée vedette de la ver- concentrés pour lever un million d’euros, de sion anglaise de Space. Nous travaillerons aussi manière à toucher un autre million d’euros, à à des expositions interactives pour la J­ ournée savoir la subvention de Luxinnovation. mondiale des astéroïdes dans deux musées, un dans la Silicon Valley et l’autre au Luxembourg. Un million, ce n’est pas tant que cela, Nous serons également présents aux côtés de en ce moment, avec vos développements, l’Asteroid Foundation, lors de cette journée, qui aussi bien en termes de ventes que de partenariats ou de projets, si ? a traditionnellement lieu en juin. De ce côté-ci de l’Atlantique, quand même… Depuis le début – et c’est probablement Le Luxembourg, c’est ma communauté. C’est une bonne approche parce que le marché ici que l’on m’a apporté tout le soutien dont luxembourgeois est petit par nature –, vous j’avais besoin. Nous devons avancer. Si nous ne le faisons pas, quelqu’un d’autre va le faire. revendiquez être une société globale… sans renoncer à votre attachement Le confinement a montré l’impact de la techau Luxembourg, n’est-ce pas ? nologie sur l’apprentissage, mais nous avons Oui. Cette année, comme nous l’avons vu, nous besoin de davantage de technologies. Tous avons développé nos relations avec les États- les jours, je participe à des séminaires où les Unis, à différents niveaux. Tout le monde est gens disent avoir besoin de solutions. Et tous très investi dans le projet. Mais le Luxembourg les jours, je réponds que j’ai ces solutions. reste définitivement the place to be. Nous sommes 102

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WEO veut prendre encore plus de hauteur La start-up luxembourgeoise WEO a reçu le Coup de cœur du jury des Start-up Stories 2021, en guise d’encouragement. Elle réalise des analyses environnementales sur la base de données spatiales. Une niche qui cible une clientèle large et aux besoins variés. Explications avec sa fondatrice et dirigeante, Imeshi Weerasinghe. Qu’est-ce que les Start-up Stories peuvent vous apporter ? L’élément principal, c’est le networking et la couverture médiatique. WEO est encore à un stade précoce, puisque nous avons démarré en mars 2020. Mais nous sommes à la recherche d’une potentielle augmen­ tation de capital dans un futur proche, car nous pensons que si nous voulons croître, cela doit se faire avec davantage de clients. Combien de clients compte WEO ? Notre start-up a déjà convaincu deux clients de souscrire un abonnement, et nous avons actuellement sept autres clients pilotes qui, eux, n’ont, à ce stade, pas souscrit d’abonnement. Quels sont vos prochains défis ? Attirer davantage de clients étrangers, en particulier à l’échelle du Benelux, de l’Europe, puis du monde. Nous ciblons les municipalités, les entreprises privées, les autorités régionales, les opérateurs de réseaux ferroviaires, les cabinets d’ingénieurs, mais aussi les gestionnaires d’actifs axés sur la finance verte, puisque nous proposons des outils qui évaluent les indicateurs ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance, ndlr). Comment gérez-vous l’exploitation de données spatiales pour réaliser des analyses environnementales ? Nous utilisons des données ouvertes (open data) de l’ESA (European Space Agency) pour en extraire des données environnementales pour nos clients. Avec cette source, nous pouvons proposer un tarif abordable et rendre le service accessible au plus grand nombre. Notre valeur ajoutée est de parvenir à extraire les données pertinentes d’une masse ouverte et de les proposer à nos clients. L’été dernier, des inondations d’envergure ont frappé l’Europe. Ces événements ont-ils boosté votre activité ? Pour les inondations, nous collaborons avec la start-up RSS-Hydro, qui travaille avec des drones pour des observations proches. WEO travaille avec des données d’observations effectuées depuis l’espace pour des prédictions environnementales. Les deux start-up sont complémentaires. Auteur CATHERINE KURZAWA

Maison Moderne

avons notre premier livre en luxembourgeois qui attend d’être imprimé. Nous avons aussi développé 18 ebooks pour Apple. Un de nos livres est entré pour la première fois en 16e position dans la liste des best-sellers d’Amazon aux États-Unis, encore une fois sans marketing.

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Ma maison

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Carole Schmit et François Thiry, tous les deux archi­tectes, habitent depuis le printemps dernier dans une maison familiale ouverte, généreuse et respectueuse de l’environnement. C’est l’histoire d’une maison qui a été reconstruite selon les principes de l’économie circulaire. Une maison en bois entièrement démontable, construite sans colle, dans le respect de l’environnement. Il en résulte une habitation en liaison directe avec le jardin, entièrement ouverte à l’intérieur, à la circulation libre et offrant des espaces pour

chacun. Une maison qui, même si elle est toute neuve, a déjà une âme, est très chaleureuse, et dans laquelle on se sent immédiatement à l’aise. « Cette maison est robuste, dans le sens où les matériaux que nous avons mis en œuvre ne sont pas fragiles et sont traités de manière brute, explique Carole Schmit. C’est une maison dans laquelle on n’a pas peur de vivre, de bouger, d’occuper l’espace. On entre ici sans entrave. Les co­­pains vont et viennent. » En contrebas, l’espace s’ouvre sur la cuisine, puis sur un salon encore quelques marches plus bas. Les tuyaux, les poutres métalliques et les boulons sont visibles. Le sol est en béton, le bois est massif. Les chambres offrent l’intimité nécessaire. D’autres espaces permettent encore la rencontre dans les étages.

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Auteur CÉLINE COUBRAY Photos ANDRÉS LEJONA

VIVRE ENSEMBLE, 104

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5 1 La cuisine en inox, comme dans les cuisines professionnelles, est un lieu de partage pour toute la famille. Elle est suffisamment longue pour que les trois enfants cuisinent côte à côte. Ici, les casseroles ne sont pas cachées, et les bonnes odeurs invitent à s’attabler. 2 La maison a le moins possible de parachèvement. Les tuyaux ne sont pas cachés derrière les murs de plâtre, le système de construction se laisse lire. Le travail des artisans est montré et participe à la sincérité du projet. 3 Le salon est situé juste en contrebas de la cuisine, au niveau de la terrasse couverte. Le canapé en L se compose de confortables coussins en velours simplement déposés sur une banquette en bois. 4 La chambre des parents sert aussi de salon avec le piano, une bibliothèque, un canapé. On y vient pour échanger des idées, faire de la musique. 5 Tout en haut de la maison, l’atelier. Un espace de travail sous les toits, en liaison avec la salle TV / babyfoot.

SANS ENTRAVE SPRING 2022

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Ma maison

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François Benoy ouvre les portes de sa maison à Bonnevoie, où techno­ logie et éléments naturels se marient. Après quelques mois de recher­ches, c’est finalement à Bonnevoie que François Benoy et sa femme ont trouvé une maison à rénover pour vivre en ville, avec un petit jardin. « La maison ne nécessitait pas de gros travaux, mais nous souhai­tions tout de même y apporter quelques améliorations, notamment énergétiques », précise François Benoy, député

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et membre du parti déi Gréng. C’est ainsi qu’avec l’aide du bureau Engelke Architecte et les conseils de Convex, ils font remplacer une vieille construc­ tion à l’arrière par une nouvelle extension en bois avec une toi­ture végétalisée, isolent la maison avec des matières minérales et installent des chauffe-eau individuels. « Récemment, nous avons ajouté 26 panneaux photovoltaïques sur le toit. Cette installation produit le double de notre con­ sommation électrique ; elle sera ainsi rentabilisée en 10 ans », se réjouit François Benoy. En ce qui con­cerne la maison en ellemême, peu a été changé. « Nous avons gardé toute la volumétrie, à l’exception de l’extension, les anciens parquets, et avons juste un peu déplacé les cloisons entre les chambres et la salle de bains à l’étage. » Auteur CÉLINE COUBRAY Photos GUY WOLFF

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1 Dans l’escalier, la famille a accroché des photos de Jeanine Unsen prises avant la rénovation de la maison et où l’on reconnaît Larisa Faber. 2 Pour les meubles, la famille a trouvé un juste équilibre entre mobilier contemporain, meubles sur mesure et meubles chinés ou de famille, comme en témoigne le buffet.

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3 Dans le salon, la décoration et le mobilier sont arrivés au fur et à mesure pour répondre exactement aux besoins. 4 La cuisine conserve un caractère très lumineux, notamment grâce à l’absence de meubles hauts. 5 Les enfants ont chacun leur chambre. Toutes ont conservé les revêtements de sol d’origine.

ET ÉNERGÉTIQUE SPRING 2022

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Mon style

Virginie Carvalho CEO, Ideabox Comment définir votre style ? Je dirais « barrée chic » ! Barrée, car j’ai un côté « folie » en moi qui reflète ma créativité ; et chic, parce que je m’intéresse de près aux tendances et que je pense être une chic fille ! Avec quel styliste ­aimeriez-vous dîner ? Law Roach. Il n’a pas vraiment de style propre… ou de signe distinctif comme peuvent en avoir Gaultier ou Lagerfeld… Il a du style, point ! Quelle est la plus ancienne pièce de votre garde-robe ? Quelle est son histoire ? Je ne suis pas du genre à avoir des reliques… Et il y a un an, j’ai en quelque sorte fait un grand feu de joie avec mes anciennes fringues pour laisser transparaître toute ma vraie personnalité ! Quel est votre dernier achat mode ? Une longue jupe rock et fleurie, avec son pull cachemire orange de chez IKKS. Qui vous a donné le sens du style ? Ma maman a toujours bien ac­cordé ses vêtements, les couleurs entre elles… mais j’ai toujours et très vite choisi mes tenues toute seule. Enfant, j’adorais créer, dessiner mes tenues. Quelle pièce aimeriez-vous transmettre ? Mon perfecto, sans hésitation ! Comment exprimez-vous votre côté rock’n’roll dans vos tenues ? Via des pièces telles que mes vestes en cuir ou mes vestes style army, mais aussi via des broches à messages ou au design rock…

08_legende de cette photo où l’on apprend qu’Anna porte un manteau en fausse fourrure de chez Zara, des escaprins Virginie Carvalho Versace, un jean Reiko et un sac aàété photographiée main Gucci. au Um Plateau.

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Mon style

Julien Lambert Head of risk management & compliance, ESO Management Luxembourg Comment définir votre style ? Dandysme, clairement. Dandy moderne : élégance et raffinement. C’est l’impertinence du style, du mélange des genres, avec une vue de l’esprit décalée et excentrique. Quel est votre plus vieux souvenir lié à la mode ? Ce n’est pas hyper mode, mais c’est mon jersey Michael Jordan des Bulls de 1992, je l’ai toujours et je le porte. Je l’ai décroché du mur à partir du moment où il a été à la bonne taille. Quel est votre dernier achat mode ? Une veste en tartan écossais bleu / vert. Quel faux pas ne pas ­commettre ? Les chaussettes apparentes, trop courtes ou blanches de ­tennis… Et le marcel sous la ­chemise, ce n’est pas possible, non, s’il vous plait… Comment exprimez-vous votre côté rock’n’roll dans vos tenues ? Du cuir, du velours, des skulls sur les revers de veste. Tout cela s’accorde bien avec les motifs prince-de-galles, pied-de-poule et autres tweed / tartan que j’affectionne particulièrement… Que portez-vous le week-end ? Je laisse tomber le pantalon ou le chino habillé pour mixer le blazer avec un jean slim plus trash. Une adresse coup de cœur à Luxembourg ? Alazio a de très belles pièces ! Je peux m’éclater à y mélanger pois, carreaux et rayures ou toutes sortes de tweeds. Les anciennes boutiques de la rue du Marché-aux-Herbes sont très inspirantes ! Auteur FABIEN RODRIGUES Photos MIKE ZENARI

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Julien Lambert a été photographié à Silversquare.


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Ma collection

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La passion des années 1930 112

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On connaît le Pascal Zimmer de l’immobilier, avec Unicum, mais il est aussi actif dans le sec­teur de la mode avec la boutique Basics & Bespoke. Une mode qui le passionne et qu’il col­lec­tionne, en particu­ lier celle pour hommes des années 1930. « Je nourris cette passion depuis que je suis très jeune. En tant qu’ancien judoka de haut niveau, j’ai eu la chance de beaucoup voyager et de découvrir différentes modes, divers savoir-faire et techniques. » En autodidacte passionné, Pascal Zimmer a aussi énormément lu de livres sur les codes vestimentaires, l’histoire du costume... « J’aime les habits de qualité, qui prennent une certaine patine avec l’âge. Cela doit être une déformation issue de l’architecture, mais je prête une très grande attention aux proportions, à la coupe et aux matières. C’est pour cela que j’aime le vestiaire mas­ culin anglais des années 1930. » Pourtant, Pascal Zimmer est définitivement un homme de son temps. Son attachement à ces vêtements d’une époque révolue est avant tout une recher­che esthétique, et « parce qu’ils correspondent mieux à ma carrure ». Parmi ses pièces rares, un costume ayant appar­ tenu à Edward VIII, ancien roi d’Angleterre. En plus des costumes, Pascal Zimmer collectionne aussi les chapeaux, les montres à gousset, les gants, les cannes… Un vestiaire qu’il porte au quoti­ dien et dont il prend grand soin. « Il n’y a que les chaussures que j’achète neuves », avoue-t-il.

Auteur CÉLINE COUBRAY Photo ANDRÉS LEJONA

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Laura Ferber est une jeune femme active. Aussi elle aime porter des vêtements dans lesquels elle se sent à l’aise pour bouger tout au long de la journée. « J’adore porter les blazers, affirme sans hésitation Laura Ferber. J’en ai de plusieurs sortes que je combine avec des blouses ou des teeshirts. » La jeune femme aime être élé­ gante et n’hésite pas à porter des pièces vintage héritées de sa mère, véritable fashionista dans les années 1970, ou chinées pendant ses études à Paris, Berlin ou Londres. Elle avoue toutefois avoir une petite pré­ férence pour le noir et le beige, « des couleurs simples et faciles à combiner ». Elle les porte volontiers avec des jeans skinny ou des jupes, qu’elle préfère courtes. Aux pieds, pas d’hési­ tation, c’est principalement en baskets qu’elle déambule. Blanches, la plupart du temps, et « si possible produites de manière écologique ». Côté shopping, elle privilégie tou­ jours les boutiques locales, avec une préférence pour Vitrin et Pall Center. Pour elle, s’habiller est avant tout un moyen de se sentir bien dans sa peau et non « un déguisement pour plaire ou séduire ». C’est pour cela qu’elle aime porter des vestes, car « elles donnent un côté stylé et raffiné tout en étant hyper confortables ». Autre point important, Laura Ferber veille toujours à avoir des cheveux bien soignés, un atout naturel qu’elle n’hésite pas à mettre en valeur, d’autant plus que c’est son domaine d’expertise professionnelle.

Auteur CÉLINE COUBRAY Photo GUY WOLFF

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Ma collection

Laura Ferber, gérante de Ferber Group, l’entreprise familiale de coiffure.

Avec une pointe de vintage SPRING 2022

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Ma recette

Lorsqu’elle n’aide pas les PME à se digitaliser, Marie Krust (q-leap) con­ cocte volontiers de délicieux « escargots à la viande » typiques de son Alsace natale.

Réaliser tout d’abord la « pâte à nouilles ». Pour cela, mettre dans un récipient la farine, les œufs, le sel et l’eau. Mélanger jusqu’à l’obtention d’une pâte homogène. La filmer et la réserver au frais pendant au minimum une heure. Pendant ce temps, préparer la farce. Hacher la viande à pot-au-feu. Éplucher et émincer les oignons. Les faire revenir dans une poêle. Ciseler le persil. Mélanger le tout à la viande, ajouter la chapelure et l’œuf. Saler, poivrer et réserver.

Pour 4 / 5 personnes Préparation : 1 h 30 Cuisson : 30 minutes

Sortir la pâte du réfrigérateur et l’étaler au rouleau en forme de rectangle sur une épaisseur de 2 à 3 mm environ. Garnir la pâte de farce en veillant à laisser 1 cm de pâte pour souder les bords. À l’aide d’un pinceau, mouiller légèrement le bord avec un peu d’eau et rouler la pâte dans la longueur. Mettre le boudin de pâte dans du film alimentaire (le boudin peut être coupé en deux s’il est trop long) et le placer au frais 30 minutes pour faciliter sa découpe.

POUR LA PÂTE 4 00 g de farine 4 œufs 2 cl d’eau 1 / 2 c. à c. de sel POUR LA FARCE 6 00 g de viande à pot-au-feu (cuite) ou de viande hachée de bœuf 2 oignons 1 œuf 1 gousse d’ail 2 c. à s. de chapelure P ersil haché S el P oivre POUR LA CUISSON Le bouillon du pot-au-feu ou un bouillon de légumes, mais avec des clous de girofle !

Sortir la pâte du réfrigérateur, couper des tranches d’environ 2 cm d’épaisseur et les saupoudrer de farine des deux côtés.

POUR LE VIN Pinot noir d’Alsace, domaine Jacques Bauer et Fils

Faire dorer les tranches à la poêle dans un peu de beurre ou d’huile. Verser 1 / 2 litre de bouillon chaud sur le dessus et laisser mijoter encore 30 minutes environ. Dresser dans une jolie assiette creuse (en général par trois) avec un peu de bouillon de cuisson et une salade verte en accompagnement. Bon appétit !

«Fleischnakas » alsaciens 116

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Auteur FABIEN RODRIGUES Photos JULIAN PIERROT



Ma recette

Après une jour­ née chargée en tant que pur­chasing manager, Alexandre Poulenard apprécie aller voir un spec­tacle ou cuisiner. Et dans ce der­nier cas, il n’y va pas avec le dos de la cuillère.

a veille de la cuisson, réaliser L un bouillon avec la carcasse. La faire revenir dans un peu de beurre, couvrir d’eau et rajouter les ingrédients. Écumer en début de cuisson. Après trois heures, réserver au frais, et le lendemain, retirer la graisse solidifiée à la surface. aire tremper les morilles séchées F une heure au préalable dans de l’eau tiède. Filtrer le jus à travers une passoire et conserver environ 2 dl. Réserver. Hacher ail et échalotes et réserver également. ssaisonner les morceaux A de poulet de toutes parts et les passer dans la farine. Dans une cocotte en fonte, faire chauffer l’huile et le beurre. Faire revenir les morceaux d’abord côté peau, environ 5 minutes sur chaque face, jusqu’à obtenir une belle coloration. En parallèle, dans une casserole, mettre 3 dl de bouillon de volaille et 2 dl de jus de trem­ page des morilles. Porter à ébul­ lition, puis baisser le feu pour garder le bouillon bien chaud. Sortir les morceaux et jeter l’ex­ cédent de gras. À nouveau sur le feu, ajouter dans la cocotte 4 dl du bouillon et 4 dl de crème, ainsi que le vin jaune. Assaisonner. Mélanger et remettre le poulet. Cuire à découvert 1 heure environ sur feu moyen à doux.

Pour 6 personnes Préparation : 1 heure Cuisson : 1 bonne heure (hors bouillon) pour le poulet 1 beau poulet de Bresse (min. 1,6 kg) découpé. Garder la carcasse pour le bouillon de volaille. 5 0 g de morilles séchées 2 belles échalotes 2 gousses d’ail 2 càs d’huile végétale 75 g de beurre 50 cl de bouillon de volaille 50 cl de vin jaune (château-chalon ou autre) 50 cl de crème fraîche épaisse entière 30 g de farine sel et poivre POUR LE BOUILLON 1 carotte 1 poireau 1 branche de céleri 1 oignon piqué avec 3 clous de girofle 1 bouquet garni sel et poivre

Pour la sauce aux morilles : dans une casserole, mettre 25 g de beurre à feu moyen avec les écha­lotes et l’ail hachés. Faire suer 1 minute, puis ajouter les morilles. Ajouter 1 dl du bouillon de volaille restant. Assaisonner. Ajouter 1 dl de crème et laisser mijoter à feu moyen environ 30 minutes. Tenir sur feu très doux le temps que le poulet finisse de cuire.

POUR LE VIN S avagnin en blanc, et trousseau en rouge

Poulet de Bresse au vin jaune et aux morilles 118

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Sortir le poulet de la cocotte et réserver le fond de sauce. Faire le roux pour lier : dans la cocotte, faire fondre 20 g de beurre. Ajouter 20 g de farine, bien mélanger, y rajouter immé­ diatement la sauce du poulet et porter à ébullition en fouettant. La sauce va s’épaissir. Remettre alors le poulet dans la cocotte et laisser cuire encore quelques minutes à feu doux. On peut ajouter le mélange de sauce aux morilles à ce moment-là, ou le garder à part. Goûter et rectifier l’assaisonnement. C’est prêt ! Auteur FABIEN RODRIGUES Photos GUY WOLFF



Take-off Décollage

In flight En vol

Why should I put on my own oxygen mask before helping other passengers? Pourquoi dois-je mettre mon propre masque à oxygène avant d’aider les autres passagers ? In the event of a loss of cabin pressure, you may rapidly lose consciousness without an oxygen mask. It is therefore of utmost importance to protect yourself first, so that you can then help others.

SPRING 2022

En cas de dépressurisation de la cabine, vous pourriez rapidement perdre connaissance. En mettant d’abord votre propre masque, vous assurez votre protection afin de pouvoir assister d’autres passagers par la suite.

FR

Hadi Saadaldeen (Maison Moderne)

Good practices Bons gestes

EN

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Landing Atterrissage

Illustration

Safety & Comfort

Spring 2022


Why is it important to open the window shades for take-off and landing? Pourquoi est-il important de garder le cache hublot ouvert pour le décollage et l'atterrissage ?

Why are there still safety demonstrations on every flight? Pourquoi y a-t-il encore des démonstrations des procédures de sécurité sur chaque vol ?

If the window shade is open, your eyes will adapt to the outside conditions e.g. night time. Furthermore, it ensures that you and our crews have clear visibility outside the aircraft. This will contribute to a safe evacuation should an emergency occur on the ground. FR Si le cache hublot est ouvert, vos yeux s'adapteront aux conditions extérieures, par exemple la nuit. De plus, cela garantit que vous et nos équipages ayez une visibilité dégagée à l'extérieur de l'avion. Cela contribuera à une évacuation en toute sécurité en cas d'urgence au sol.

Aviation regulations require that every passenger is provided with safety briefings and demonstrations. These will help you to familiarse yourself with the safety procedures and equipment on board of the aircraft that you are traveling on. It is required on every flight because procedures and equipment may vary depending on the airline, country and/or aircraft type. FR Les réglementations aériennes exigent que chaque passager reçoive des consignes et démonstrations des procédures de sécurité. Celles-ci vous aideront à vous familiariser avec les procédures de sécurité et les équipements à bord de l'avion dans lequel vous voyagez. Ces démonstrations sont obligatoires sur chaque vol car les procédures et les équipements peuvent varier selon la compagnie aérienne, le pays et/ou le type d'avion.

Why is it important not to take any belongings with you during an evacuation? Pourquoi est-il important de ne rien emporter avec soi lors d'une évacuation ?

Why should emergency exits remain clear for takeoff and landing? Pourquoi les issues de secours doivent-elles rester dégagées pendant le décollage et l'atterrissage ?

Every second counts during an evacuation. Taking one’s belongings will slow down the evacuation. On top of that you might injure yourself or other passengers and damage the evacuation slide thus rendering it unusable. FR Lors d'une évacuation, chaque seconde compte. Emporter ses affaires avec soi ralentira l'évacuation. De plus, vous pourriez vous blesser ou blesser d'autres passagers et endommager le toboggan d'évacuation, le rendant ainsi inutilisable.

Emergency exits need to remain free from any obstruction in order not to delay an evacuation. FR Les issues de secours doivent rester dégagées de toute obstruction afin de ne pas retarder une évacuation.

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Is turbulence dangerous? Est-ce que les turbulences sont dangereuses ? EN Turbulence can happen at any time during a flight. Whereas aircraft are designed to safely withstand all types of turbulent air, injury in the cabin can occur if turbulence is encountered inadvertently. To avoid this, it is important to fasten your seatbelt at all times when you are seated, even when the fasten seatbelt sign is off. FR Des turbulences peuvent survenir à tout moment pendant le vol. Alors que les avions sont conçus pour résister en toute sécurité à tous les types d'air turbulent, des blessures dans la cabine peuvent survenir si des turbulences sont rencontrées par inadvertance. Pour éviter cela, il est important de garder votre ceinture de sécurité attachée lorsque vous êtes assis, même lorsque la lumière qui indique d'attacher les ceintures de sécurité est éteinte.

Why should life vest only be inflated when leaving the aircraft? Pourquoi le gilet de sauvetage ne doit être gonflé qu'à la sortie de l'avion ? Inflating your life vest inside the cabin may slow you down or even prevent you to from getting out of the aircraft under given conditions. Furthermore, you might damage your life vest before reaching the water. FR Si vous gonflez votre gilet de sauvetage à l'intérieur de la cabine, cela peut vous ralentir, voire vous empêcher de sortir de l'avion dans certaines conditions. De plus, vous pourriez endommager votre gilet de sauvetage avant d'atteindre l'eau. EN

Please ask your cabin crew if you have any questions. Pour toute question, veuillez vous adresser à votre personnel de cabine.

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#SpottedByTravellers Join the Luxair Spotters community and your photos may be published in this magazine! Rejoignez la communauté des Luxair Spotters et vos photos seront peut-être publiées dans ce magazine !

Wenn man am Hafen entlang geht und man in eine der Gassen (bei einem Geschäft) einbiegt, gelangt man dorthin. Auf der Suche nach einem schönem Aussichtspunkt und außergewöhnlichen Geschäften sind wir hier gelandet...

SYMI spotted by LAURA.KERSCHEN

SYMI, GREECE

When you arrive at Cabo da Roca, don’t follow the crowds but stick to the right and follow the small path among the bushes. It will lead you to your private breathtaking viewpoint. PRAIA DA AROEIRA, PORTUGAL

CABO DA ROCA spotted by WSPAK.PL

FUERTEVENTURA spotted by FERNAND

A fascinating atmosphere. HAMBURG, GERMANY

On the beach near the Iberostar Playa Gaviotas hotel. Being on the fine-sand beach with quite a lot of wind but a very nice light, I couldn’t resist taking this picture. JANDIA, SPAIN, CANARY ISLANDS

HAMBURG spotted by KJELD

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Share your unforgettable experiences on luxairspottedbytravellers.lu


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PLUS DE LIBERTÉS, MAIS TOUJOURS AUTANT DE RISQUES. Si vous êtes une personne vulnérable, à proximité d’une, ou si vous voulez encore bien vous protéger, nous vous recommandons de continuer à respecter les gestes barrières.

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