su ppl é m e n t fon d s d’i n v e st i s se m e n t WWW.PAPERJAM.LU
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MAI 2017
PASSPORTING
À SAUTE-FRONTIÈRES
Les fonds luxembourgeois sont ceux qui s’exportent le mieux à l’étranger. Et le potentiel de développement est loin d’être épuisé.
S TA R T- UP
ART ET FINANCE
F O N D S A LT E R N AT IF S
Des fintech au service des fonds
Des actifs pas comme les autres
Le nouvel Eldorado ?
Naturally different.
PHOTO / PASSERELLE D’ESCH SUR ALZETTE / METAFORM ARCHITECTS
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ÉDITO
À suivre…
JE AN-M I C HE L G AUDR O N Journaliste senior – Associé
L
es mois se suivent et se ressemblent pour l’industrie luxembourgeoise des fonds d’investissement. Début avril, la Commission de surveillance du secteur financier annonçait que le patrimoine global net des OPC, fonds d’investissement spécialisés et Sicar, atteignait 3.767,4 milliards d’euros au 31 janvier. Soit une croissance de 10,53 % sur les 12 mois écoulés. À ce rythme-là, la barre des 4.000 milliards pourrait bien être franchie avant la fin de l’année, soit à peine trois ans après avoir franchi celle des 3.000 milliards. Pour rappel, il avait fallu sept années pour passer de 2.000 à 3.000 milliards, mais en tenant compte aussi du trou d’air de la crise économique et financière déclenchée à la fin de l’été 2008. Tout va donc très bien dans le meilleur des mondes. Et on a du mal à trouver des raisons pour lesquelles il n’en serait pas de même pour quelque temps encore, tant l’avance de la Place en la matière est conséquente.
« Les efforts de l’industrie en général et de l’Alfi en particulier ont payé. Dans certains pays, les seuls fonds Ucits qui sont commercialisés sont les fonds luxembourgeois », rappelle Christophe Saint-Mard, associé chez PwC Luxembourg, dans ce supplément dédié aux fonds d’investissement, pilier majeur de la place financière luxembourgeoise. Depuis qu’il a été, en 1988, le premier État à transposer en droit national la directive européenne sur les organismes de placement collectif à valeurs mobilières, le Luxembourg a forgé son succès à la force de son savoir–faire et de son pragmatisme. Une position de force qui ne souffre aujourd’hui d’aucune discussion et qui, après les fonds Ucits, pourrait peut-être se propager aux fonds alternatifs. « Puisque le Luxembourg a réussi à être un leader mondial sur le marché des Ucits, il n’y a pas de raison qu’il n’y parvienne pas sur l’alternatif, note ainsi Jérémie Schaeffer, associé et responsable du département Corporate implementation chez Atoz. On note clairement une volonté de la part de l’ensemble des acteurs de la Place, mais aussi des pouvoirs publics, d’encourager et de développer ce secteur. » Reste à bien savoir prendre
les virages se profilant sur une route qui n’a plus grand-chose d’une belle ligne droite. Les conséquences du Brexit, par exemple, sont encore incertaines, et nul ne peut vraiment prédire quelle épingle le Luxembourg tirera d’un jeu où l’un des joueurs aura quitté la table prématurément. Les défis de la digitalisation sont également sur le dessus de la pile des dossiers en cours. Après l’e-banking et l’e-commerce, l’e-fund pourrait bien s’installer durablement dans le paysage. Les premières initiatives en matière de fintech sont déjà très encourageantes, et le mouvement est irrémédiablement en marche. « Le secteur doit se transformer, et la technologie est un des catalyseurs qui y contribueront », affirme Ravi Beegun, partner et head of investment management chez KPMG Luxembourg. Jusqu’à présent, le secteur luxembourgeois des fonds d’investissement a toujours brillamment franchi les obstacles qui se sont présentés à lui. Fort d’une maturité déjà bien éprouvée, il aborde les défis d’aujourd’hui et de demain nanti d’une pleine dose de confiance et d’assurance. Ça ne sera pas de trop pour que les mois continuent de se suivre et de se ressembler.
Supplément 05 / 2017 — Fonds d’investissement —
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Assess the elements, plan the best, forget the worst, believe in your strengths. And go for it. Think and Act wavestone-advisors.com
SOMMAIRE
Mai 2017 — Supplément — Fonds d’investissement INTERNATIONAL
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PASSEPORTS
Enjeux sans frontières Aujourd’hui, les fonds luxembourgeois sont les plus distribués à travers le monde. Asie, Amérique latine, Australie… les pistes de développement sont encore nombreuses.
BEHAVE !
Certains entrepreneurs ont pris le tournant digital en développant des sociétés, services ou produits qui font entrer le secteur des fonds dans une nouvelle dimension. Portraits.
BIRDEE
Des fintech au service des fonds
FINQUEST
S TA R T- UP
2GEARS
START-UP
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INVESTIFY
PETER DE PROF T (EFAMA )
STATISTIQUES
F OND S A LT ERN AT IF S
10 CONSEILS
TR ANSFORMATION DIGITALE
AVIS D’E XPERTS
ALFI CONFERENCE
08 « Nous sommes devenus vraiment adultes » 24 Les fonds d’investissement en chiffres
30 Le nouvel Eldorado ? 38 Bien choisir son fonds d’investissement 42 Rendre les fonds plus accessibles
ART & FINANCE
74 12 thématiques, 12 experts DES ACTIFS PAS COMME LES AUTRES
La finance, tout un art 68
90 Garder le cap en eaux troubles
L’investissement dans les actifs tangibles a toujours la cote malgré un marché fluctuant. Certains fonds spécialisés ont émergé, avec toutefois une fenêtre de tir très réduite. Supplément 05 / 2017 — Fonds d’investissement —
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PAPERJAM ADVERTORIAL
Avec une croissance de 20% par an depuis 10 ans, les ETF (exchange traded funds) représentent aujourd’hui 550 milliards d’euros d’encours en Europe. Ces produits d’investissement très appréciés offrent un accès au marché simple, liquide et transparent et se caractérisent par des frais souvent minimes pour les investisseurs. Répliquant les variations d’un indice boursier, ces instruments financiers ne nécessitent en effet aucune gestion active comme dans le cas des fonds de placement traditionnels. Lyxor Asset Management, filiale du groupe Société Générale, a été très actif sur ce marché dès 2001. Avec Alexandre Gerbaud, responsable commercial du marché luxembourgeois, nous avons fait le point sur Lyxor, les ETF, leur actualité et leur futur.
S
i vous deviez évoquer l’ADN de Lyxor en quelques mots, ce serait… ? a l e x a n d r e g e r b a u d Lyxor est un pionnier des ETF, notre premier lancement en Europe datant de 2001. Nous sommes aujourd’hui l’un des premiers fournisseurs d’ETF en Europe représentant plus de 56 milliards d’euros d’actifs (au 31 mars 2017) et quelques-uns des ETF les plus importants du marché en termes d’encours. Ce qui nous caractérise, c’est donc l’innovation, notre capacité à nous renouveler et à anticiper les besoins de nos clients. Nous avons lancé par exemple cette année le premier ETF au monde sur les obligations vertes, pour réagir à un phénomène aussi préoccupant que le réchauffement climatique. Autre exemple : en 2016, nous avons été les premiers à proposer à nos clients un ETF Inflation Expectations qui permet de capter l’inflation sans être exposé au risque de hausse des taux.
AL EX A N D R E G ERBA U D , Vente institutionnelle, France et Luxembourg, Lyxor ETF
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— Supplément 05 / 2017 — Fonds d’investissement
Quels sont les atouts d’un marché comme le Luxembourg pour Lyxor ? Le Luxembourg est une Place stratégique. À ce jour, 22 % de nos encours
MAISON MODERNE
Lyxor ETF, un succès qui ne se dément pas
En quoi Lyxor se démarque-t-il des autres fournisseurs de la Place ? Lyxor propose une gamme étoffée d’ETF avec plus de 200 fonds qui couvrent l’ensemble des classes d’actifs. Nos investisseurs se voient donc offrir un choix très vaste, qui peut répondre à leurs objectifs spécifiques, en fonction des cycles de marché, à court, moyen et long termes. Nous avons une approche pragmatique du débat entre réplication physique et réplication synthétique et choisissons la méthode la plus appropriée selon les expositions, afin d’offrir la meilleure qualité de réplication et, in fine, la meilleure performance à nos clients. 40 % de nos encours sont aujourd’hui en réplication physique et cette part devrait s’approcher des 50 % d’ici la fin de l’année. Nous nous démarquons également grâce à un large réseau de 44 authorised participants et 23 market makers qui facilitent l’accès au marché et permettent à nos clients de passer leurs opérations dans les meilleures conditions. Dernier point mais non des moindres : la liquidité. En effet, lorsque l’on aborde le sujet des ETF, si la question de l’indexation, du prix et de la taille se pose, celle de la liquidité arrive rapidement dans la discussion. Dans ce domaine, nous sommes numéro 2 en Europe, avec près de 20 % des volumes traités en bourse.
PAPERJAM ADVERTORIAL
Nombre d’ETF. 2017
3.680 Mrd €
CROISSANCE DES ETF DANS LE MONDE ET EN EUROPE Encours des ETF dans le monde. 2002 - 2017
Europe
Monde
Encours des ETF dans le monde Encours des ETF en Europe
584 Mrd €
4.800 ETF
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(environ 12 milliards d’euros) sont des fonds de droit luxembourgeois. Et depuis 2015, 29 des 34 nouveaux lancements d’ETF Lyxor se sont faits au Grand-Duché. La raison est simple : on retrouve ici un écosystème complet rassemblant tous les acteurs indispensables à la création et à la vie des fonds. Mais le Luxembourg représente également un marché d’acheteurs d’ETF, et celui-ci va en grandissant. En matière d’investissement, le Luxembourg prend de plus en plus d’importance. On constate une augmentation de la présence de gérants de portefeuilles, locaux ou internationaux. Je pense que cette tendance va s’accentuer. Peut-on revenir sur l’actualité des ETF, et sur la manière dont celle-ci impacte votre activité ? Les chiffres sont éloquents : le marché des ETF représente aujourd’hui 550 milliards d’euros d’encours en Europe. Nous sommes sur une dynamique de croissance de 20 % des encours chaque année, depuis 10 ans (croissance annualisée). Depuis le début de l’année, le marché est en hausse de plus de 27 milliards d’euros de nouveaux actifs, ce qui est spectaculaire. Et Lyxor a absorbé près de 15 % de ces flux sur les trois premiers mois de l’année. Les investisseurs viennent toujours chercher des expositions sur des indices classiques, cela n’a pas changé depuis 2001. Mais depuis, la gamme d’outils mise à disposition des investisseurs s’est étoffée, avec des stratégies de plus en plus ciblées, conçues pour des objectifs précis. On peut aujourd’hui, par exemple, gérer son risque avec des stratégies liées à la volatilité, générer du rendement ou dynamiser la perfor-
+20% par an sur une période de 10 ans
mance de son portefeuille avec des ETF Smart Beta, par exemple. Pour un investisseur, quelle est la valeur ajoutée d’un ETF ? Cela tient en trois points principaux : liquidité, transparence et frais réduits. Autre point fort : le choix des expositions, beaucoup plus vaste qu’il ne l’était il y a encore quelques années. Les ETF sont autant de « briques » à disposition des investisseurs pour construire leur allocation. Ils peuvent en faire une utilisation tactique, pour prendre un pari directionnel à court terme, s’exposer à un secteur économique ou répondre à un besoin précis comme se protéger du risque de hausse de l’inflation, par exemple. L’« autonomie » des ETF, qui ne requièrent pas la gestion d’un analyste comme pour les fonds de placement traditionnels, n’est-elle pas aussi leur point faible ? D’abord, le fournisseur d’ETF est une société de gestion. Il y a donc, à la base, de l’humain pour contrôler le bon fonctionnement du fonds, vérifier les aspects quantitatifs et s’assurer que l’on fournit aux investisseurs ce qu’ils sont en droit d’attendre. Ensuite, le rôle du fournisseur d’ETF est en réalité loin d’être « passif » ! Optimiser la performance d’un ETF requiert beaucoup d’efforts et de savoir-faire. Enfin, nous sommes un véritable moteur de l’innovation : encourager la recherche académique, créer des solutions d’investissement innovantes, nouer des partenariats avec les fournisseurs d’indices, afin d’offrir les expositions les plus efficientes… Cela fait pleinement partie de notre mission en tant que fournisseur d’ETF.
« Ce qui caractérise Lyxor, c’est l’innovation, notre capacité à nous renouveler et à anticiper les besoins de nos clients. » Alexandre Gerbaud Vente institutionnelle, France et Luxembourg, Lyxor ETF
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Dans sa Lettre aux actionnaires du 27 février dernier, le multimilliardaire Warren Buffett suggérait l’usage de fonds négociés en bourse plutôt que des fonds de placement. J’imagine que cette déclaration va dans votre sens ? Warren Buffett est connu pour être un homme sage, donc ses propos méritent d’être écoutés. Cela dit, Lyxor Asset Management propose non seulement des ETF, mais aussi des stratégies de gestion active. Nous sommes convaincus de la complémentarité entre gestions active et passive. Ce qui est certain, c’est que la part de la gestion passive va augmenter dans les prochaines années, la dynamique est clairement en train de changer, les chiffres de flux le prouvent. En 2016, pour la première fois, la collecte sur les ETF a dépassé celle des fonds actifs en Europe. Et il se trouve que les ETF sont de très bons outils d’allocation pour des fonds actifs ; les deux styles de gestion peuvent donc cohabiter et se compléter. Quel avenir s’annonce pour les ETF dans les cinq années à venir ? Bien qu’elles soient enthousiasmantes, les perspectives de croissance du marché ne sont pas forcément faciles à chiffrer. Plusieurs études s’y risquent et prévoient un doublement du marché européen d’ici trois ans. Ce qui est certain, c’est que le nombre d’utilisateurs d’ETF est en augmentation et que ces utilisateurs en ont un usage de plus en plus large. Dans ce cadre, la mission de Lyxor ETF est de continuer à accompagner nos clients dans la construction de leurs portefeuilles, en alliant simplicité et transparence, à un coût attractif.
Supplément 05 / 2017 — Fonds d’investissement —
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Source : ETFGI, mars 2017.
+20% par an sur une période de 10 ans
1.500 ETF
INTERVIEW
PETER DE PROF T (EFAMA )
« Nous sommes devenus vraiment adultes » À B R U X E L L E S , J E A N - M I C H E L GAU D R O N |
ULI SCHILLEBEECK X
Le président de l’Association européenne des fonds et de la gestion d’actifs (Efama) regarde avec sérénité le développement du secteur et son adaptation aux nouveaux défis technologiques. Au fil des ans, l’Efama a acquis le respect de l’ensemble des acteurs en défendant habilement les intérêts tout à la fois des professionnels des fonds et des investisseurs. Sa grande crainte du moment : la tendance au repli sur soi de certains États, dans le sillage d’un Brexit aux conséquences encore mal définies.
008 —
— Supplément 05 / 2017 — Fonds d’investissement
INTERVIEW
Q
uel regard portez-vous sur le développement de l’industrie des fonds de ces dernières années ? p e t e r d e p r o f t Si vous regardez les chiffres, le secteur s’est globalement très bien développé, y compris au niveau mondial. Nous avons pris notre place sur le marché et il y a toujours de nombreuses évolutions en cours qui vont impacter le marché, comme la digitalisation, l’émergence des fintech ou encore le Brexit. En gros, on est passé progressivement du private banking au wealth management puis à l’asset management, et maintenant on se dirige vers des applications de robo-advising. Ce sont des évolutions intéressantes et qui vont profondément changer la façon de gérer et de distribuer les produits. La grosse vague réglementaire et législative de ces dernières années est-elle bien digérée ? Oui, mais il est important de souligner qu’il ne faudrait pas qu’il y ait trop de couches supplémentaires. Nous avons calculé que les 39 derniers règlements et directives européens ont généré pas moins de 305 mesures d’implémentation et 232 lignes directrices et recommandations. Quand une directive est publiée, cela ne constitue vraiment que la partie visible de l’iceberg. Ceci n’est pas forcément négatif, mais cela suppose un très gros travail de mise en œuvre et des coûts certains. En contrepartie, nous nous trouvons dans une situation où le secteur est particulièrement bien réglementé et régularisé. C’est un argument majeur pour estimer que le risque systémique est plutôt faible. Avez-vous pu estimer le montant des coûts réglementaires de ces dernières années ? Non, car cela est vraiment très spécifique à chaque marché et à chaque acteur. Mais je peux vous garantir qu’il y en a eu ! En même temps, une certaine efficacité s’est installée chez les gestionnaires. La tendance à la baisse des revenus de gestion oblige à optimiser leur organisation, notamment en matière de distribution. Je suis d’ailleurs curieux de voir ce qui va se passer avec le développement de la distribution et de l’accès direct aux produits. On le voit bien : la jeunesse, aujourd’hui, n’utilise presque plus rien d’autre que des smartphones ou des tablettes. Il faudra bien que les professionnels s’adaptent. Avez-vous le sentiment que le secteur des fonds est plus fort aujourd’hui qu’il ne l’était il y a 10 ans ? Oui. Comme je le disais, une grande maturité s’est installée dans les esprits. Il y a une nouvelle vague et une nouvelle génération de firmes qui se
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INTERVIEW
Les leçons de la crise ont-elles bien été retenues, selon vous ? J’en suis sûr, oui. Il y a désormais de bons réflexes de gouvernance. On note de vrais changements, mais qui concernent aussi le secteur financier et plus globalement la société. Ces bons réflexes pouvaient être considérés, au début, comme des réflexes de survie, mais ils sont devenus au fil du temps des réflexes de comportement. C’est très sain et très important. Ce changement de comportement contribue-t-il, selon vous, au rétablissement de la confiance des investisseurs, sérieusement ébranlée après la crise de 2008 ? Évidemment oui, c’est important. Je suis peut-être un « vieux de la vieille », mais quand on regarde en arrière, l’investisseur greedy (uniquement soucieux d’obtenir très vite un très bon retour sur investissement, ndlr) ne se tournera pas vers les fonds. Il n’y a pas cette mentalité de faire des « coups » dans les fonds. La gestion y est à long terme, à l’exception peut-être des fonds monétaires où les liquidités sont généralement placées à plus court terme. Investir dans des fonds suppose aussi une confiance placée dans le gestionnaire en lui-même. Les chiffres sont parlants aussi : sur les 10 dernières années, il n’y a eu que deux années où la collecte des fonds a été négative : en 2008, au début de la crise après la faillite de Lehman Brothers, mais sans que l’on sache vraiment si le mouvement a été initié par les investisseurs eux-mêmes ou par les distributeurs qui ont poussé à la vente ; et en 2011, au moment de la crise de la dette en Grèce notamment. En dehors de ces années-là, l’intérêt pour les fonds ne s’est jamais démenti. Et les effets de la crise ont été digérés. Comment faire en sorte que cette confiance soit encore plus forte ? Implémenter toute la réglementation, le cadre, la gouvernance… On met un accent énorme sur les investissements socialement responsables. C’est un élément que l’on retrouve dans beaucoup de portefeuilles et on travaille beaucoup là-dessus. On travaille également beaucoup sur la gouvernance, mais ce qui est important aussi, c’est l’éducation financière. Nous travaillons beaucoup 010 —
VENTES NETTES D’UCITS ET D’AIF EN EUROPE (en milliards d’euros) 800
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S UCCÈS Hormis les « crises » de 2008 et 2011, l’intérêt pour les fonds ne s’est jamais démenti.
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sur ce sujet que nous estimons être très important. C’est une bonne chose d’enseigner l’histoire à l’école, mais il faut aller bien plus loin que ce qui est fait actuellement, car c’est fondamental. Il faut expliquer aux enfants à l’école pourquoi il est important d’économiser pour plus tard. Je constate que nous évoluons vers une société qui tend à être de plus en plus individualiste. La société telle que nos parents, voire nos grandsparents l’ont connue après la Seconde Guerre mondiale était plus mutualisée, collectiviste. Les esprits changent. Il faut donc surtout apprendre aux jeunes le sens des responsabilités et à gérer l’argent plutôt que le manque d’argent… Qui, selon vous, doit prendre l’initiative dans ce domaine ? Clairement, ce sont les pouvoirs publics. Cela doit commencer au plus tôt dans les programmes d’enseignement à l’école. Ça peut même se faire très tôt, sous forme de jeux. C’est essentiel. Des initiatives comme « La semaine de l’argent », c’est évidemment très bien, mais il faudrait en faire encore plus. Non pas pour que les gens deviennent de plus en plus avides d’argent, mais vraiment pour leur apprendre à l’utiliser au mieux. Cela fait partie des éléments de société qui devraient impérativement être enseignés à l’école.
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BIO EXPRESS
DE LA BANQUE CENTRALE À EFAMA Âgé de 63 ans, Peter De Proft a été nommé directeur général d’Efama en octobre 2007. Licencié en droit (spécialisation en économie, finance et fiscalité) et en droit économique, il a vraiment commencé sa carrière au début des années 80 en tant que conseiller adjoint à la Banque nationale de Belgique. Il la quitte en 1988 pour devenir directeur Fixed income chez Petercam, avant de prendre les commandes, en 1995, de Banque Nagelmackers 1747 (groupe Delta Lloyd). Il y reste neuf années avant de rejoindre, en 2004, Fortis Investments en tant que CEO pour la Belgique. Ce sera sa plus courte mission, puisqu’en 2007, il décide de tourner la page et de devenir directeur général de l’Association européenne des fonds et de la gestion d’actifs (Efama, European Fund and Asset Management Association). Il est également président, depuis 2014, du Forum euro-parlementaire des services financiers (EPFSF, European Parliamentary Financial Services Forum).
S O U R C E : E FA M A
sont développées et qui ont des tailles énormes, comme BlackRock, Vanguard ou Fidelity aux États-Unis, ou bien Amundi en Europe, surtout après la récente fusion avec Pioneer Investments. Même si on voit encore des gestionnaires de fonds que je qualifierais de plus « individualistes », qui aiment bien leurs idées. Mais on voit bien qu’il faut tout de même des structures fortes derrière.
INTERVIEW
bien formées, multiculturelles et multilingues. Je serais très étonné si on n’y trouvait pas les profils que nous recherchons. Place aux jeunes ! Il y en a des dizaines de milliers qui ont les connaissances pour le faire. Je suis très confiant et optimiste pour l’avenir. Ce sera plutôt un challenge pour « notre » génération de devoir nous adapter. L’automatisation peut faire que, parfois, on se sent un peu en décalage, dépaysé. Mais il n’y aura aucun problème pour trouver les gens compétents. Et heureusement ! Sentez-vous que cette digitalisation est plus critique dans un souci d’améliorer la relation client, ou bien plutôt les processus internes des différents opérateurs ? Les deux ! Il n’est pas possible de privilégier l’un ou l’autre aspect. Les firmes du secteur financier, comme dans tous les autres secteurs d’ailleurs, sont en train d’adapter leur organisation en interne. Bien sûr, il y a eu un changement de mentalité vers la distribution et le côté client, mais il faut voir que la clientèle s’adapte aussi ! Les jeunes générations savent utiliser l’informatique et savent où et comment trouver l’information. Ils n’attendent plus que quelqu’un vienne leur expliquer comment il faut faire. Eux, ils savent déjà le faire. Là aussi, Efama a-t-elle un rôle à jouer pour que les initiatives se développent ? Dès nos premières années d’existence, nous avons pris un certain nombre d’initiatives en la matière. Depuis des années, nous incitons nos membres à faire beaucoup dans ce domaine. Avez-vous le sentiment qu’en matière réglementaire, le mouvement de balancier initié par les autorités européennes a été un peu loin dans un souci de protection maximale des investisseurs ? Je ne pense pas. Mais il faut bien voir que ce mouvement a répondu à une logique implacable. Ce qu’il faut éviter, aujourd’hui, c’est la tendance au gold plating au niveau de certains pays, qu’ils en remettent une couche et que les superviseurs européens fassent de même. Il est évident que l’on peut toujours trouver ponctuellement des améliorations au système. Mais il y a un risque d’aller trop loin. Ce qui a été fait est suffisant. Actuellement, nous sommes en train de travailler sur les nouvelles obligations en matière de documents Kid (les « key investor documents », ndlr) qu’il faut adapter dans le cadre de la réglementation Priips (Packaged retail investment and insurance products, 012 —
ndlr). Cela devient un peu compliqué et il ne faudrait pas que les arbres empêchent de voir la forêt. La vision doit être la plus globale possible et il n’est peut-être pas nécessaire de se braquer sur certains points. Dans quelle mesure la digitalisation constitue-t-elle un défi majeur pour l’industrie des fonds ? Tout simplement parce que cela répond à une évolution de la société ! Je le vois très bien avec mes enfants et mes petits-enfants. Les premiers avaient toujours des livres à portée de main. Mais les seconds, dès leur plus jeune âge, en sont déjà à réclamer de jouer avec un smartphone ou une tablette. Des livres, il y en a moins. On le voit bien au niveau des fonds, avec le développement du robo-advising, qui devient très important alors qu’on a pendant très longtemps privilégié le contact avec un conseiller. L’émergence des fintech ou encore des plateformes de distribution directe en est un autre exemple. La fonction change. Cela demande des adaptations et de nouveaux profils. Sont-ils faciles à trouver ? Les nouvelles générations qui font actuellement leurs études sont très
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ÉD UCATI ON Selon Peter De Proft, « il faut apprendre aux jeunes le sens des responsabilités et à gérer l’argent plutôt que le manque d’argent ».
Cela veut dire que l’industrie est davantage dans une position de réponse à un changement de mentalité et de comportement, plutôt que d’être elle-même le générateur de ce changement ? Ce n’est pas à l’industrie de créer cette demande. Mais elle s’adapte très bien et avance en parallèle avec l’évolution de la société. II n’y a absolument pas de retard, bien au contraire. Nous sommes en présence de professionnels qui ont d’excellentes formations et qui réagissent et réfléchissent de façon originale, out of the box. Nous sommes même parfois à la pointe ! Je citerais comme exemple le Personal European Pension Plan, pour lequel le secteur de l’asset management est en pointe dans la réflexion autour de sa mise en œuvre et de son développement. Les outils sont là ! Mais le régulateur est toujours en train d’étudier le dossier. On attend donc que la législation soit adoptée pour pouvoir aller de l’avant. Mais nous sommes prêts… Dans cette émergence technologique et ces développements digitaux, Efama a-t-elle un rôle de locomotive à jouer ? Nous aimerions bien ! Mais nous ne sommes que 14, alors que les principales sociétés de gestion en Europe comptent plusieurs milliers d’employés et recrutent
INTERVIEW
en permanence des spécialistes dans ce domaine. Et il n’y a que 24 heures dans une journée. Notre rôle sera certainement plus important lorsque la législation sera plus poussée. Mais en attendant, nous n’avons pas la richesse de main-d’œuvre suffisante pour être à la pointe. La recherche et les développements doivent être faits au niveau des acteurs privés. Est-ce que la digitalisation du secteur peut constituer un facteur influençant la confiance des investisseurs ? Je ne peux pas dire que ce soit un élément décisif en termes d’influence, mais il paraît tout à fait normal que lorsqu’on achète quelque chose, on veut disposer des toutes dernières technologies. Je pense que, au contraire, il pourrait y avoir une influence négative si le secteur ne s’adaptait pas à ces évolutions.
Il faut à tout prix éviter un repli sur les marchés nationaux.
Le Brexit occupe une grande partie de l’actualité ces dernières semaines et il se profile plusieurs mois, voire années, de processus. Comment le vivez-vous au travers du prisme de l’asset management ? Ce Brexit n’a bien sûr pas été la meilleure des nouvelles. Je suis un Européen convaincu et c’est pour cela que cet événement suscite une réelle émotion. Nous avons eu récemment un conseil d’admi-
VENTES NETTES D’UCITS ET D’AIF DANS LE MONDE
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S O U R C E : E FA M A
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L’élection de Donald Trump et ses premières annonces en matière de politique économique constituent-elles une autre source de préoccupation pour vous ? J’ai mon opinion personnelle concernant Donald Trump et je la garde pour moi. Je peux néanmoins vous dire que
EFAMA, MODE D’EMPLOI
1.957
2014
Y voyez-vous surtout des menaces ou des opportunités ? Au début, il y aura surtout des menaces, car il y aura, comme je l’ai dit, des réflexes nationaux, voire nationalistes. Les opportunités viendront plus tard. Le risque existe de se retrouver avec une Europe médiévale. Cela peut faire sourire, mais quand on voit la réaction de l’Écosse ou de l’Irlande, quand on voit la réaction de l’Espagne qui voit d’un mauvais œil ce qui se passe en Écosse de peur que cela lui arrive avec la Catalogne… Beaucoup voient dans la situation actuelle des occasions de récu-
pérer des parts de marché qui soi-disant étaient à Londres. Il faut vraiment éviter ces réflexes nombrilistes européens. Nous sommes tous de quelque part et il y a beaucoup de tribus à l’origine de tout ! De grâce, évitons cela et rappelons-nous que toutes les initiatives du marché unique ont justement été prises pour éviter d’ériger des barrières entre les États. Il convient d’être attentiste et de consacrer le temps qu’il faudra à ce dossier ; voir ça de façon objective et essayer d’en tirer ensuite les leçons pour nous organiser de façon à ce que, vu du côté des investisseurs, ce qui est un problème aujourd’hui n’en soit plus un ensuite et devienne même quelque chose de bénéfique. Pour être franc, je ne vois pas très bien, aujourd’hui, comment cela pourra se faire. Dans l’immédiat, on risque plutôt de connaître des augmentations des coûts, il ne peut pas en être autrement. Mais à plus long terme, essayons de voir ça de façon positive.
ACTIVE DEPUIS PLUS DE 4 0 ANS
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2.000
nistration où le sujet fut abordé et certains d’entre nous avaient, en toute sincérité, la larme à l’œil. Le secteur de l’asset management est peut-être un de ceux qui pourra s’adapter le plus vite à cela, mais cela reste très compliqué. On a le marché unique, on a les produits distribués dans tous les pays, mais il se profile désormais un certain repli sur les marchés nationaux et ça, il faut à tout prix l’éviter. Il y a évidemment beaucoup d’implications qui se profilent, et beaucoup de discussions techniques, mais c’est d’abord la situation des citoyens qu’il conviendra de bien négocier en tout premier lieu.
Créée en 1974 sous l’appellation Fédération européenne des fonds et sociétés d’investissement (Fefsi), l’Association européenne des fonds et de la gestion d’actifs (Efama, European Fund and Asset Management Association) opère sous cette nouvelle appellation depuis 2004. En tant qu’association européenne, elle représente les intérêts de l’industrie de placement collectif et de celle de la gestion d’actifs. « Mais nous représentons aussi les intérêts des investisseurs, précise Peter De Proft, le directeur général de l’association. Sans eux, rien ne pourrait se passer. » Dotée d’un budget tournant actuellement autour de 4,5 millions d’euros, elle n’est financée que par les cotisations de ses membres : 28 associations nationales (24 au sein de l’Union européenne auxquelles s’ajoutent le Liechtenstein, la Norvège, la Suisse et la Turquie), 61 membres corporate (parmi les plus grands gestionnaires et asset managers du marché) et 24 membres associés (les service providers, parmi lesquels Arendt & Medernach, Kneip, Linklaters, RBC Investor & Treasury Services ou encore Victor Buck Services), non représentés au sein du conseil d’administration, mais uniquement dans les groupes de travail. Avec un effectif limité à 14 personnes, Efama concentre ses activités
sur trois volets : législation et régulation ; recherche et statistiques ; et, enfin, communication. « Ce dernier point est devenu de plus en plus important ces dernières années », reconnaît M. De Proft. La « production » d’Efama passe par des publications, des réponses aux consultations lancées par la Commission européenne, des relations et échanges avec les institutions européennes (que ce soit le Conseil, le Parlement ou la Commission) et avec les régulateurs européens, notamment l’Autorité européenne des marchés financiers (Esma, European Securities and Markets Authority) et l’Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (Eiopa, European Insurance and Occupational Pensions Authority). Depuis juin 2015, le conseil d’administration est présidé par l’Allemand Alexander Schindler (membre du comité exécutif d’Union AM, troisième plus grande société de gestion d’Allemagne, en charge de la clientèle institutionnelle), qui a succédé à ce poste au Français Christian Dargnat (ex-patron de BNP Paribas Asset Management, devenu ensuite président de l’association de financement du mouvement En marche ! d’Emmanuel Macron, l’ancien ministre français de l’Économie candidat à l’élection présidentielle).
2016
Supplément 05 / 2017 — Fonds d’investissement —
— 013
INTERVIEW
Dans le fonctionnement d’Efama, quelle est l’influence que peut jouer un « gros » acteur tel que le Luxembourg, leader européen, et de loin, dans le domaine des fonds d’investissement ? Je ne donne pas de détails au sujet de l’influence que peuvent avoir les différents membres au sein de notre organisation. Le Luxembourg est évidemment un très très grand supporter d’Efama et ses représentants contribuent beaucoup à son fonctionnement. Je leur en suis très reconnaissant. Nous avons d’excellentes relations et nous sommes sans doute une des rares associations européennes à avoir eu un président luxembourgeois (Claude Kremer, entre 2011 et 2013, voir ci-contre, ndlr) et ce fut un plaisir de travailler avec lui. Les Luxembourgeois venant d’un petit, mais très important pays, sont des gens discrets, mais efficaces. C’est le propre des petits pays. Le nationalisme est très souvent davantage présent dans ce qu’on appelle « les grandes nations »… La voix d’Efama porte-t-elle dans le milieu ? Oui, et cela est de plus en plus flagrant depuis quelques années. Il y a 10 ans, il y avait surtout les banques et les assurances qui occupaient le terrain, et l’asset manager était un peu relégué au second plan. Aujourd’hui, nous sommes clairement avec les autres autour de la même table et le secteur est devenu très important. Le volet « épargne » a pris une dimension tout autre ces dernières années et nous sommes considérés à la hauteur de cette importance. Disons qu’après des années de puberté, nous sommes devenus vraiment adultes. Et nous le devons à tous ceux qui se sont dévoués et battus pour ce secteur. Avez-vous l’ambition de faire d’Efama une institution ayant encore plus de poids ? Non, il ne faut pas être trop mégalomane et savoir rester modeste. Du moment que les intérêts des investisseurs et des membres sont bien représentés, nous sommes satisfaits de ce que nous sommes. Le facteur-clé, c’est celui de la prise de responsabilités. Et cela est venu avec la maturité. Nous le voyons dans 014 —
ACTIFS NETS DES FONDS D’INVESTISSEMENT EUROPÉENS (en milliards d’euros) 16.000 13.332
14.000 12.030
12.000 9.468
10.000 8.000
14.142
7.520
7.908
8.573
8.366
2010
2011
10.351
7.465 6.290
6.000 4.000 2.000 0 2006
2007
2008
l’approche faite par certains régulateurs, notamment du côté des banques centrales, qui considèrent le secteur de l’asset management comme important sur le plan de l’analyse du risque systémique. Toute la panoplie de l’analyse des risques, qui a été fortement mise en avant depuis la crise bancaire, est maintenant appliquée ou relayée au secteur de l’asset management, qui n’est pas ignoré. Et c’est là que l’on voit combien nous sommes considérés, au vu des rapports que publient régulièrement des instances internationales telles que le FSB (Financial Stability Board, le Conseil de stabilité financière, ndlr) ou Iosco (International Organization of Securities Commissions, l’Organisation internationale des commissions de valeurs, ndlr). C’est clairement un baromètre qui indique bien que nous avons atteint cette maturité. Nous n’avons pas non plus l’ambition d’être des « purs » lobbyistes, au sens négatif du terme. Nous sommes en revanche consultés, dans une démarche de relation de confiance. Nous ne défendons rien d’autre que des intérêts généraux et on nous demande régulièrement d’exprimer la façon dont nous voyons les choses. C’est une question de crédibilité et cette crédibilité ne serait pas là si nous avions une action plus revendicative, en tapant ici ou là. Notre intérêt est uniquement que le secteur fonctionne bien, au bénéfice de tout le monde. Cette confiance et cette crédibilité, nous avons mis plusieurs années à les acquérir. Aujourd’hui, je pense qu’Efama dispose d’un très haut degré de confiance et de crédibilité aux yeux des parties prenantes.
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2013
2014
2015
2016
L A VUE DE CL AUDE KREMER
« LA VOIX RECONNUE DES ACTEURS » Après quatre années passées à la présidence de l’Alfi, entre 2007 et 2011, Claude Kremer (un des associés fondateurs d’Arendt & Medernach) a enchaîné avec la présidence d’Efama entre 2011 et 2013 (après en avoir été vice-président pendant deux ans). Il en garde un souvenir encore très vivace. « C’était une époque très enrichissante, se rappelle-t-il. En 2011, le défi principal était de regagner la confiance des investisseurs, totalement perdue à cause de la crise financière mondiale. Nous avions comme mot d’ordre de nous concentrer sur les épargnants, qui n’étaient pas des concepts abstraits, mais des individus réels ! » Le début de la décennie a marqué un tournant pour l’industrie des fonds : jusqu’alors, l’offre semblait illimitée et le premier souci des professionnels était de toujours davantage sophistiquer l’offre. « Mais on est alors passé à une approche surtout basée sur la demande. Les acteurs ont commencé à admettre qu’un fonds ne se vendait pas, il s’achetait. ‘L’investisseur au cœur’ était mon mot d’ordre et tout mon programme d’action avait tourné autour de cela. » Deuxième président venu du Luxembourg dans l’histoire d’Efama (après Patrick Zurstrassen, un autre ancien président de l’Alfi, qui occupa aussi ce poste entre 1994 et 1996), Claude Kremer a su, par la force des choses, abandonner sa casquette de défenseur de l’industrie luxembourgeoise pour mettre celle de garant des intérêts de l’ensemble du secteur en Europe. « Il n’était pas toujours facile de trouver un consensus. Mais cela faisait partie des choses que j’aimais faire. Et une fois ce compromis obtenu, il y avait la garantie qu’il s’agissait vraiment de la voix de tous les acteurs ; une voix reconnue et respectée par les autorités et les régulateurs. »
S O U R C E : E FA M A
nous avons un dialogue permanent et constant avec nos collègues américains, tout comme nous l’avons régulièrement au niveau international avec bon nombre d’associations nationales. Et comme le disait l’ancien Premier ministre belge Jean-Luc Dehaene : « Il faut résoudre les problèmes quand ils se posent. » Il y a déjà assez de dossiers sur notre bureau pour l’instant. Il n’y a pas d’urgence.
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PASSEPORTS
« En Asie, les Ucits luxembourgeois sont bien plus qu’un simple produit d’appel. » Ilias Georgopoulos Managing director Luxembourg et membre du comité de direction RBC Investor & Treasury Services
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PASSEPORTS
INTERNATIONAL
Enjeux sans frontières J E A N - M I C H E L GAU D R O N |
Dès 1988, le marché des fonds au Luxembourg s’est bâti dans une perspective internationale. Aujourd’hui, les fonds luxem bourgeois sont les plus distribués à travers le monde. Asie, Amérique latine, Australie... les pistes de développement sont nombreuses : les sommets sont loin d’être atteints…
MAISON MODERNE
L’
information n’a pas nécessairement fait la une des journaux, mais elle n’en reste pas moins très intéressante et révélatrice de l’importance de l’industrie luxembourgeoise des fonds d’investissement : après trois années de négociations, un accord a été signé entre la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF), côté luxembourgeois, et l’Australian Securities and Investments Commission (Asic), côté australien. Aux termes de cet accord que l’on peut qualifier d’historique, l’île-continent accepte la vente de fonds Ucits luxembourgeois aux investisseurs institutionnels australiens. De fait, voilà les portes du très fermé marché des fonds de pension australien, un des plus importants au monde, qui s’ouvrent aux fonds luxembourgeois. Ce pont désormais bâti entre Luxembourg et Sidney a, quelques semaines plus tard, été emprunté par le ministre des Finances Pierre Gramegna, qui a dirigé, en mars dernier, une mission de promotion de la place financière, et notamment de l’industrie des fonds d’investissement. La mise en valeur de la place financière du Luxembourg en tant que hub européen pour les activités internationales des professionnels du secteur a, bien évidemment, figuré à l’ordre du jour des nombreuses rencontres effectuées sur place, en parallèle aux séminaires organisés par l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement (Alfi). « Ce marché des fonds de pension en Australie pèse plus de 2.000 milliards de dollars australiens, souligne Ilias Georgopoulos, managing director Luxembourg et membre du comité de direction de RBC Investor & Treasury Services. Et il est encore appelé à grandir, puisque les contributions vont pouvoir aller jusqu’à 12 % au lieu de 9,5 % actuellement. Même si c’est un vaste continent, l’Australie reste
un endroit limité en termes d’investissements. Il y aura donc toujours besoin de produits d’innovation, et les Ucits luxembourgeois ont clairement un vrai rôle à jouer, que ce soit par l’assurance offerte du côté retail, ou la flexibilité au niveau institutionnel. Il y a un véritable filon à travailler : tous les autres fonds acceptés en Australie n’ont pas nécessairement eu du succès, alors que les Ucits ont tout de suite attiré l’attention. » S’engager à renforcer encore davantage la position du Luxembourg comme « centre international de référence pour les fonds d’investissement, reconnu comme ouvert, fiable et innovant, tant par les investisseurs que par l’industrie et les décideurs politiques » est inscrit en incipit du programme Ambition2020, dont l’un des objectifs est de « connecter les investisseurs avec les opportunités offertes par les marchés à travers le monde ».
Sous les radars
Depuis la transposition, en mars 1988, de la première directive OPCVM, le Luxembourg a surfé sur une dynamique de succès. Privé de marché local de par sa petite taille, le Grand-Duché a tout de suite su miser sur une stratégie de distribution transfrontalière, appuyée tout autant par le régulateur que par les principaux acteurs du secteur. « Il n’y avait pas d’autre choix que de vendre nos fonds à l’étranger, explique M. Georgopoulos. Et donc, il a fallu d’emblée s’adapter aux besoins de chacun des pays où nos fonds ont été distribués, et qui se sont avérés des destinations-clés pour la croissance de l’industrie. La France, l’Allemagne ou l’Italie, eux, se sont d’abord penchés sur leurs marchés domestiques. » Le grand atout du Luxembourg a aussi, dans ce contexte, été sa taille et sa « neutralité » géopolitique. « D’un point de vue commercial, un Français qui
ILIAS GEORGOPOULOS
« LE CLIENT NE VEUT PLUS PERDRE DE TEMPS » « Il est très bien que l’on soit passé d’une approche ‘produits’ à une approche davantage orientée asset management et partenariat. On s’en rend très bien compte avec nos clients qui veulent aller vers les marchés asiatiques, ou ceux qui veulent pénétrer le marché européen. Ainsi, les demandes que nous traitons, que ce soit en fonds Ucits ou en fonds alternatifs, répondent à la demande des investisseurs, qui savent de plus en plus le type de produits dans lequel ils veulent investir. La palette des produits disponibles est aujourd'hui très large, allant de fonds Ucits classiques aux ETF automatisés, en passant par des fonds alternatifs qui investissent dans des actifs immobiliers et autres participations en actifs réels. Pour couvrir la demande et garder leur clientèle, les asset managers doivent pouvoir offrir la totalité de cette gamme de produits, soit en direct, soit via des partenariats. La clientèle veut de plus en plus une relation ‘one-stop shop’, qui leur permette d'accéder à des investissements diversifiés sans passer par les lourdeurs administratives liées à l'entrée en relation avec une multitude de contreparties et autant de processus de due diligence. C’est d’ailleurs un des paradoxes de la situation : alors que le régulateur a voulu créer pour les investisseurs et les prestataires un marché très transparent permettant le choix le plus adapté de produits et acteurs, les exigences administratives ont pour conséquence l'entrée en relation avec un nombre restreint de contreparties, au détriment parfois du meilleur choix. »
Supplément 05 / 2017 — Fonds d’investissement —
— 017
PASSEPORTS
« À Hong Kong et à Singapour, il y a des publicités sur les bus qui vantent les mérites de nos fonds. » Yves Tambour Associé et CEO FundGlobam
Y V E S TA MB OUR
« DÉFINIR UNE VRAIE STRATÉGIE » « Sélectionner un marché pour y distribuer des fonds ne suffit pas, même sur la base d’un partenariat avec une banque locale. Il faut impérativement définir une vraie stratégie derrière la décision d’attaquer en direct tel ou tel marché. Il faut, en tout premier lieu, connaître les différentes catégories d’investisseurs, et alors mettre en place une approche locale et commerciale cohérente. Car selon la spécificité du marché, il conviendra de privilégier la commercialisation de tels types de fonds par rapport à d’autres, en fonction de l’attirance que peuvent avoir les investisseurs sur place. Vouloir venir la fleur au fusil sans connaître son marché sera non seulement coûteux, mais ne générera pas de collecte non plus. Et cela est vrai pour tout type de promoteur, peu importe d’où il vient et les marchés où il veut se développer. »
018 —
vend un fonds français en Allemagne sera toujours confronté à des difficultés dues à la rivalité entre les deux pays, constate Yves Tambour, associé et CEO de FundGlobam. De ce point de vue-là, le Luxembourg, comme d’autres petits pays, a l’avantage de son désavantage : étant petit et neutre, il passe sous tous les radars. Le modèle opérationnel construit au fil des ans y est pour beaucoup, avec le développement de cette plateforme internationale qui fonctionne, quelle que soit la localisation de l’investisseur. En caricaturant à peine, je peux même dire qu’il suffit de venir place d’Armes et dire à voix haute ‘je veux lancer un fonds’ pour avoir autour de soi, en moins de 10 minutes, tous les acteurs spécialisés dans la promotion, la commercialisation et la distribution. C’est unique ! » L’Allemagne, la Suisse, l’Autriche, la France et la Grande-Bretagne sont, par ordre d’importance, les cinq pays dans lesquels le nombre de fonds luxembourgeois distribués est le plus important. Au total, les véhicules d’investissement domiciliés au Luxembourg sont distribués dans plus de 70 pays. Le premier de ces pays qui n’est pas du continent européen (intra- ou
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hors-UE) est Singapour, qui figure au 13e rang des destinations privilégiées par les promoteurs des fonds. Clairement, les potentiels de développement de l’activité sont nombreux et dans pratiquement toutes les régions du globe.
L’attrait de la Chine
L’Amérique latine fait historiquement partie des cibles les plus fréquemment citées en matière de marché d’avenir. Régulièrement, des visites de promotion y sont organisées. En 2010 et 2012 avec le ministre des Finances de l’époque, Luc Frieden ; en 2014 avec Pierre Gramegna, et en 2016 à l’occasion de deux séminaires organisés à Sao Paolo et à Rio de Janeiro par Luxembourg for Finance. « Le Brésil abrite une forte industrie locale d’asset management, constate Christophe Saint-Mard, associé global fund distribution chez PwC Luxembourg. Les autres pays, un peu moins. Mais cela ne les empêche pas d’être, tous, à la recherche de solutions d’investissements à l’étranger. Et même au Brésil, il y a lieu de diversifier l'offre en termes de produits. Le Chili et le Pérou sont également deux cibles régulièrement visées. Il y a des systèmes
La gestion active, gage de pérennité.
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DOCUMENT RÉSERVÉ AUX PROFESSIONNELS DE L’INVESTISSEMENT Le présent document est publié par Capital International Limited (société agréée et régie au Royaume-Uni par la Financial Conduct Authority), filiale de Capital Group Companies, Inc. (Capital Group). Il s’adresse exclusivement aux professionnels de l’investissement et non aux investisseurs particuliers, dont les décisions ne peuvent être fondées sur ces informations. La société Capital Group s’efforce d’obtenir des informations de sources réputées fiables. Toutefois, elle ne peut certifier ni garantir leur exactitude, leur fiabilité ou encore leur caractère exhaustif. Le présent document n’a pas vocation à être complet ni à fournir un conseil d’investissement, fiscal ou autre. © 2017 Capital Group. Tous droits réservés.
PASSEPORTS
« Après le Brexit, la concurrence avec Francfort ou Paris sera rude. » Christophe Saint-Mard Associé global fund distribution PwC Luxembourg
CHRIS TOPHE S A INT- M A RD
« CERTAINS CROIENT QUE UCITS EST UN PRODUIT LUXEMBOURGEOIS » « Au départ, les fonds Ucits ne sont pas spécifiquement luxembourgeois, puisqu’ils découlent d’une directive européenne. Il y en a dans tous les États membres. Mais il est indéniable que c’est le Ucits luxembourgeois qui est le plus exporté, non seulement en Europe, mais aussi au-delà. Les efforts de l’industrie en général, et de l’Alfi en particulier, ont payé. Dans certains pays, les seuls fonds Ucits qui sont commercialisés sont les fonds luxembourgeois. Sur de nombreuses places financières asiatiques, le produit Ucits est perçu comme étant luxembourgeois. Les acteurs sont persuadés qu’il a été créé au Luxembourg. Il y a une assimilation très forte entre la notion de Ucits et le Grand-Duché en luimême. Et aux côtés des produits locaux, les produits étrangers sont en très grande majorité des fonds luxembourgeois. Cela représente des milliards d’euros d’actifs, et cela justifie largement de poursuivre les efforts de promotion en dehors de l’Europe. »
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de pension nationaux qui font que l’épargne des salariés est récoltée pour un investissement à long terme. Là aussi, les investisseurs privilégient désormais davantage des solutions d’investissement de qualité plutôt que des produits locaux. » « C’est une autoroute à deux voies, observe Ilias Georgopoulos. D’un côté, il y a des fonds Ucits de gestionnaires européens commercialisés sur place, et de l’autre, les gestionnaires domestiques non européens viennent créer de tels produits en Europe afin d’en faire la promotion auprès des fonds de pension européens, reconnus comme étant un des piliers d’avenir de la distribution des fonds Ucits. » Si cette région suscite un intérêt non feint, le potentiel de croissance et de développement se trouve de l’autre côté du globe, sur le continent asiatique. Ne serait-ce qu’en raison de la forte population qui y réside et de l’augmentation régulière des revenus. « À Hong Kong et à Singapour, il y a des publicités sur les bus, qui vantent les mérites des fonds luxembourgeois, fait remarquer Yves Tambour. À Hong Kong, un fonds, du seul fait qu’il soit un Ucits luxembourgeois, bénéficie de démarches allégées pour
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son enregistrement. Ces Ucits sont bien plus qu’un simple produit d’appel, ce sont vraiment des solutions activement recherchées par les investisseurs à l’étranger. » Pourtant, si ces marchés asiatiques sont immenses, leur conquête ne s’annonce pas des plus aisées, compte tenu de la position toujours très protectrice de son principal pilier, la Chine. « Le pays est encore très focalisé sur sa propre croissance et reste assez fermé, pour ne pas dire totalement, sur les produits, constate M. Georgopoulos. Bien sûr, Taïwan a longtemps joué le rôle d’une grande porte d’entrée. Hong Kong et Singapour l’ont fait aussi, mais cela ne représente qu’une petite partie du potentiel total qui existe. Tant qu’il n’y a pas une plus grande libéralisation de ce marché, soit via le passporting ou autre technique équivalente, voire même de nouveaux mécanismes de reconnaissance, ce potentiel de croissance restera surtout théorique et limité. » Pour l’heure, en effet, la Chine ne s’ouvre qu’à des fonds venus de… Hong Kong, sur base d’un accord de reconnaissance mutuelle. « Pour faciliter les échanges, il faudrait que soient aussi établis des accords politiques de réciprocité
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entre l’Europe et la Chine, explique Christophe Saint-Mard. Et ça, c’est pour le moins compliqué. » « L’un des problèmes se trouve aussi dans le nombre limité de partenaires bancaires potentiels en Chine, indique Yves Tambour. Par rapport à la taille du marché, le nombre de banques est très réduit. Il n’y a pas vraiment de choix. Sans compter que la réglementation n’est pas appliquée ni interprétée de la même façon selon les provinces. »
Innovation et âge de pierre
Hors de Chine, l’Asie n’en reste pas moins un marché gigantesque, avec des pays comme les Philippines, la Malaisie, ou encore la Thaïlande. « Mais il est clair que le souci majeur reste réglementaire, et donc politique : certains pays ont peur de voir une invasion des fonds Ucits européens au détriment du développement de leur industrie locale », estime M. SaintMard. À l’opposé, les acteurs asiatiques, chinois ou pas, ne sont pas forcément équipés pour aller chasser sur les terres européennes. « Vouloir bâtir un réseau de distribution à l’étranger est sans doute encore plus difficile pour un Chinois qui arriverait au Luxembourg. Le défi n’est pas tant de créer le produit en lui-même, mais de développer une réelle stratégie de distribution. Sur le terrain, on constate que les promoteurs de fonds négligent cette dimension. Chaque pays nécessite une stratégie différente et des cibles différentes. On ne peut pas se permettre de créer un produit au Grand-Duché, par exemple, et d’ensuite attendre ! Les actifs ne vont pas venir tout seuls. » Au-delà de ces légitimes visées géographiques, l’industrie des fonds peut encore se développer en améliorant ses processus et ses approches clients. « En termes de distribution, l’industrie des fonds en est encore à l’âge de la pierre, regrette Yves Tambour. Acheter un fonds mutuel américain prend une seconde et coûte moins d’un dollar US. Acheter un fonds européen coûte quelques dizaines d’euros et ça peut durer plus d’un jour. Ensuite, les modèles opérationnels sont différents selon les pays. Il n’y a pas d’harmonisation, ce qui implique des coûts supplémentaires. La taille moyenne d’un fonds au Luxembourg est de 250 millions d’euros environ, toutes catégories confondues. 022 —
Cette moyenne est d’un peu moins de 500 millions à Londres et de 160 en France. Mais elle est de plus d’un milliard aux États-Unis. Non seulement les systèmes opérationnels sont plus vieux et plus coûteux en Europe, mais la taille des fonds y est plus petite. L’impact sur la performance d’un fonds est alors évident. D’un point de vue compétition pure, le défi est là. » L’industrie des fonds n’échappe évidemment pas aux réflexions en matière de digitalisation et d’automatisation (lire aussi en page 42). Mais l’innovation viendra aussi d’autre part que des seuls volets technologiques. La souplesse et la réactivité législatives font aussi partie du tableau permettant au Luxembourg
Les véhicules d’investissement domiciliés au Luxembourg sont distribués dans plus de 70 pays.
d’avoir toujours — ou, au moins, très souvent — un coup d’avance. « Le Luxembourg reste un pays très innovateur, pour promouvoir les techniques et les interprétations des lois en faveur des fonds Ucits et de la protection des investisseurs, constate M. Georgopoulos. Le pooling, par exemple (le regroupement de la gestion de certaines classes d’actifs dans des portefeuilles regroupant les avoirs d’un ou de plusieurs fonds, ndlr), reste pour moi une innovation qui est typiquement luxembourgeoise, puisque la majorité des pays ne reconnaissent pas cette technique. Elle aide pourtant à l’optimisation et à la rationalisation de l’asset management des fonds Ucits et optimise les frais de gestion. »
E XPECTATIVE
BREXIT : QUELLES CONSÉQUENCES ? Depuis le référendum britannique du 23 juin 2016 affirmant la volonté des électeurs de déclencher le Brexit, toutes les places financières majeures en Europe sont aux abois. La perspective de récupérer une partie du business qui se fait, pour l’heure, à Londres, suscite évidemment bien des convoitises. Et, selon le prisme par lequel l’industrie des fonds considère cet événement, les conséquences potentielles ne sont bien sûr pas les mêmes. « Il convient de bien différencier les fonds, en tant que produits, et les prestataires, explique Christophe Saint-Mard (PwC Luxembourg). Il n’y a que très peu d’acteurs britanniques qui n’ont pas développé une gamme de fonds luxembourgeois. Et ceux qui n’en avaient pas ont déjà annoncé qu’ils allaient en créer. Mais cela ne concerne que quelques acteurs. En revanche, la question est plus cruciale pour les entités Mifid, qui risquent de perdre leur passeport européen : les gestionnaires d’actifs, les distributeurs de fonds, les conseils en investissements… une grosse partie de ces professionnels est établie à Londres. Or, Luxembourg est davantage perçu comme un domicile de fonds, et pas
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forcément comme un pays de gestion d'actifs… S’il est vrai qu’il y a des opportunités, la concurrence avec Francfort ou Paris sera rude. » Si Yves Tambour (FundGlobam) estime également que la donne ne va pas tellement changer pour ce qui est des produits, il attend de voir ce que donneront les négociations en cours. « Comment sera considéré, en termes de distribution, le marché britannique en tant que tel ?, s’interroge-t-il. On peut supposer qu’il ne devrait évidemment plus être considéré comme un marché européen. Cela aura nécessairement des conséquences sur les activités de distribution. Or, Luxembourg n’est, en effet, pas la Place reconnue comme étant la plus performante en termes de gestion d’actifs. C’est aussi pour cela que le régulateur et les associations nationaux y vont de leur campagne de séduction, mesures à l’appui, pour attirer les gens qui devraient se délocaliser. » Quelques chiffres permettent de se faire une image de la situation : le nombre de passeports des produits estampillés « UK » distribués en Europe est de 330.000. Le nombre de produits disposant, en Grande-Bretagne, du passeport européen est de
23.500. Quant aux actifs sous gestion gérés par les asset managers britanniques pour le compte d’investisseurs non britanniques, ils s’élèvent à 1.200 milliards. « Au-delà du regret personnel que cette situation m’inspire, j’estime qu’il faut dépassionner le débat, explique Ilias Georgopoulos (RBC). Il faut surtout traiter avec beaucoup de respect les investisseurs de part et d’autre de la Manche, car il peut y avoir très vite un effet boule de neige qui ne peut amener que de mauvaises conséquences. Il faut donc gérer ces changements de la manière la plus efficace pour les investisseurs, et limiter les impacts négatifs possibles pour les asset managers, que ce soient les Européens qui gèrent les fonds et les actifs britanniques, ou bien les Britanniques qui gèrent les fonds européens. Mais l’effort de la reconnaissance ‘passporting’ sera une course très fatigante, car il y aura une véritable analyse passeport par passeport, investisseur par investisseur, distributeur par distributeur, pour savoir ce qui sera conservé ou pas. Il est tout à fait possible que certains investisseurs locaux européens ou Britanniques soient privés d’une très bonne offre d’un asset manager à cause de cette situation. »
Data & Reporting for the financial industry Fintech, since 1993.
www.kneip.com
STATISTIQUES
ACTIFS, DISTRIBUTION, ORIGINE GÉOGRAPHIQUE...
Les fonds d’investissement en chiffres J E A N - M I C H E L GAU D R O N |
MAISON MODERNE
Premier centre européen (et deuxième mondial) en matière de fonds d’investissement, le Luxembourg domine largement le marché de la distribution transfrontalière. Illustrations.
FONDS UCITS EN EUROPE
TOP 3 DES PAYS DOMICILIATAIRES EN 2016 En milliards d’euros (part de marché européenne) Hors fonds alternatifs, la part de marché du Luxembourg est le double de celle de l'Irlande.
1.084,2 GRANDE-BRETAGNE (12,5 %)
IRLANDE (18,2 %)
3.116,1 LUXEMBOURG (36,0 %)
024 —
— Supplément 05 / 2017 — Fonds d’investissement
S O U R C E : E FA M A
1.578,9
STATISTIQUES
LUXEMBOURG
ACTIFS NETS (EN MILLIARDS D’EUROS) ET NOMBRE D’OPC
Nombre de fonds
Actifs nets
4.000
4.000
3.500
3.500
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3.000
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— 025
STATISTIQUES
ÉTATS-UNIS (18,8 %)
AUTRES (25,4 %)
GRANDE-BRETAGNE (11,1 %)
2006 ITALIE (9,8 %)
LUXEMBOURG
ORIGINE DES INITIATEURS DES OPC ALLEMAGNE (16,3 %)
SUISSE (18,6 %)
En l’espace de 10 ans, les actifs nets des fonds britanniques domiciliés au Luxembourg ont plus que triplé en valeur absolue.
ÉTATS-UNIS (20,9 %) AUTRES (25,5 %)
2016 SUISSE (13,6 %)
026 —
— Supplément 05 / 2017 — Fonds d’investissement
ALLEMAGNE (14,2 %)
SOURCE : CSSF
ITALIE (8,8 %)
GRANDE-BRETAGNE (17,1 %)
STATISTIQUES MONDE
LES 10 PRINCIPAUX PAYS DE DOMICILIATION DES FONDS Les États-Unis dominent largement le secteur en raison d’un colossal marché domestique.
AUSTRALIE (3,7 %) GRANDE-BRETAGNE (3,5 %)
JAPON (3,4 %)
CANADA (3,0 %)
BRÉSIL (3,7 %)
ÉTATS-UNIS (47,6 %)
FRANCE (4,3 %) ALLEMAGNE (4,6 %) IRLANDE (5,0 %) LUXEMBOURG (9,0 %) AUTRES (12,2 %)
GRANDE-BRETAGNE (3 %) JERSEY (2 %)
EUROPE
DISTRIBUTION TRANSFRONTALIÈRE
AUTRES (4 %)
FRANCE (3 %)
Près de deux tiers des fonds d’investissement distribués en Europe sont des produits venant du Luxembourg.
LUXEMBOURG (64 %)
S O U R C E : E FA M A
IRLANDE (24 %)
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— Supplément 05 / 2017 — Fonds d’investissement
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FONDS ALTERNATIFS
« Sur les 100 dernières demandes de projets fonds sur lesquelles nous avons travaillé, deux tiers concernaient un projet alternatif. » Germain Birgen Directeur, head of business development – Professional banking Banque de Luxembourg
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— Supplément 05 / 2017 — Fonds d’investissement
FONDS ALTERNATIFS
F OND S A LT ERN AT IF S
Le nouvel Eldorado ? J E A N - M I C H E L GAU D R O N |
MAISON MODERNE
Alors que les fonds Ucits ont largement atteint leur maturité, les fonds alternatifs émergent progressivement, portés par la réglementation AIFM.
D
ans l’univers des fonds d’investissement, les fonds alternatifs constituent encore une part minoritaire dans l’ensemble des actifs, mais une part qui progresse au fil des ans. En 2010, au niveau européen, les fonds « non Ucits » représentaient 27 % du total des actifs. Fin 2016, cette proportion était de 38,8 %. Au Luxembourg, Place ultra-dominante en matière d’Ucits, les fonds alternatifs sont loin d’être dominants. Au 31 décembre 2016, les actifs alternatifs s’élevaient à 585 milliards d’euros, soit un peu plus de 18 % du total de 3.116 milliards tous types de fonds confondus. Des chiffres qui positionnent le pays en quatrième position européenne sur ce segment, derrière l’Allemagne, la France et les Pays-Bas. Le ministre des Finances Pierre Gramegna lui-même, en septembre 2014, n’hésitait pas à affirmer dans une interview donnée au Tageblatt que « la plus grande innovation dans le domaine des fonds, ce sont les fonds alternatifs ».
L’exemple Ucits à suivre
La voie semble donc toute tracée pour que le secteur connaisse un essor certain, même s’il est peut-être utopique d’imaginer une force de frappe aussi puissante que celle des fonds Ucits. Se trouve-t-on en présence d’un nouvel Eldorado pour la Place ? « On a cherché pendant 500 ans l’Eldorado et on ne l’a jamais trouvé, tempère Germain Birgen, directeur, head of business development – Professional banking à la Banque de Luxembourg. Mais cela n’a pas empêché de trouver pas mal de choses intéressantes sur le chemin. Pour les fonds alternatifs, on n’est pas non plus dans une nouveauté absolue, car cela fait une dizaine d’années que beaucoup d’acteurs sont présents. Il y a de beaux développements et là aussi, on commence à trouver des choses intéressantes. Du reste, je me suis amusé à faire une statistique : sur les 100 dernières demandes de projets fonds sur lesquelles nous avons travaillé, deux tiers concernaient un projet alterna-
Au Luxembourg, les profes sionnels s’activent sous les demandes des promoteurs et des investisseurs.
tif et un tiers seulement un projet Ucits. » Le succès connu par le pays avec les fonds Ucits « traditionnels » (au point que ce produit, qui est à l’origine européen, est bien souvent assimilé à une réalisation luxembourgeoise, lire aussi en page 20) donne forcément des idées et pose le cadre des ambitions. « L’enjeu est clairement de renouveler dans la sphère alternative le même succès, estime Jérémie Schaeffer, associé et responsable du département Corporate implementation chez Atoz. Puisque le Luxembourg a réussi à être un leader mondial sur le marché des Ucits, il n’y a pas de raison qu’il n’y parvienne pas sur l’alternatif. On note clairement une volonté de la part de l’ensemble des acteurs de la Place, mais aussi des pouvoirs publics, d’encourager et de développer ce secteur. » Cet élan est notamment porté par une très forte professionnalisation des services, lesquels se sont particulièrement affinés et aguerris au fil des ans. « Il y a 15 ou 20 ans, nous n’avions certainement pas toutes les connaissances nécessaires en termes de set-up, d’administration ou de documentation, admet Hermann Beythan, partner chez Linklaters. Cela pouvait donner des présentations parfois un peu étranges. Mais aujourd’hui, clairement, tout le monde maîtrise le sujet. »
En quête de substance
L’évolution des produits, mais aussi des attentes et besoins des investisseurs, a également été un élément moteur de ce mouvement vers toujours plus d’excellence dans le know-how des acteurs du secteur. « Avant, on était davantage sur des problématiques de structuration et des SPV (Special Purpose Vehicles, ndlr), constate Renaud Oury, group sales & marketing director chez SGG. Désormais, les acteurs majeurs déploient des back- et middle-offices au Luxembourg. C’est un vrai changement majeur et si le succès doit être au rendez-vous, il passera par cette substance accrue qui va être apportée au Luxembourg. »
La récente création du Fonds d’investissement alternatif réservé (Fiar) donne des perspectives toujours plus intéressantes à la Place.
GERMAIN BIRGEN
« L’ALTERNATIF A ENCORE BESOIN DE L’HUMAIN » « Le même niveau d’automatisation dans la sphère alternative que dans le monde des Ucits est difficilement imaginable. Les sous-jacents sont tellement diversifiés que la façon de les gérer varie forcément de l’un à l’autre. Côté Ucits, les tâches des services comptables et opérationnels des banques dépositaires sont davantage dans des opérations de contrôle et de manipulation de systèmes avec un haut degré d’automatisation. Mais dans l’alternatif, il y a un réel besoin d’intervention humaine, des gens experts dans la compréhension de l’entièreté de la structure du client ainsi que des opérations qui sont souvent très complexes. Cette différence d’approche se retrouve aussi en termes de tarification. Alors que dans les Ucits, les tarifications sont relativement homogènes, ce n’est pas du tout le cas dans l’alternatif. Et pour certaines prestations, la différence peut aller de 1 à 10 pour un même service entre deux prestataires. Manifestement, la prise en compte des coûts internes ainsi que du risque n’est pas la même partout. »
Les derniers développements concernant le Brexit sont évidemment suivis de très près par les acteurs de la Place. Certains grands noms de l’industrie ont déjà annoncé leur intention d’établir – ou de renforcer – leur présence au Grand-Duché. Les portes leur sont ouvertes. « Il s’agit bien sûr d’une belle opportunité, remarque Renaud Oury. Beaucoup de gestionnaires dans l’alternatif sont basés à Londres et devront obligatoirement mettre de la substance dans un État de l’Union européenne s’ils veulent continuer à avoir accès aux marchés européens. Il y a donc potentiellement un certain nombre de talents nouveaux que l’on peut espérer attirer au Grand-Duché. » Cette même quête de substance se retrouve d’ailleurs aussi dans le projet Beps de lutte contre l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices, aux termes duquel les critères d’établissement de ladite substance sont clairement renforcés. Mais pour attirer le manager de fonds en tant que personne physique, le chantier s’annonce de longue haleine. « Il faut bien sûr y travailler, mais c’est tout à fait possible, car nous avons déjà de bonnes infrastructures, même s’il est évident qu’il faudra encore les améliorer, note M. Beythan. Combien de personnes qui sont venues ici pour un an ou deux sont toujours là après 25 ou 30 ans ? » Il est vrai que ces dernières années, le centre financier luxembourgeois a attiré bon nombre de fonds de private equity, des fonds immobiliers ou encore des hedge funds, en même temps que les investissements socialement responsables, qui peuvent eux aussi passer par des véhicules alternatifs, y ont été promus avec succès. Aujourd’hui, l’industrie luxembourgeoise des fonds d’investissement emploie quelque 14.000 personnes et représente 8 % du PIB du pays. « La proximité géographique est fondamentale pour comprendre la réalité
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FONDS ALTERNATIFS
« Il y a potentiellement un certain nombre de talents nouveaux que l’on peut espérer attirer au Grand-Duché. » Renaud Oury Group sales & marketing director SGG
RENAUD OURY
« L’IMPORTANCE DU NATION BRANDING » « Certains acteurs majeurs ont déjà annoncé leur venue. C’est évidemment une très bonne chose et cela peut avoir un effet d’entraînement sur d’autres. Mais le Luxembourg devrait sans doute rester concentré vers les cœurs de métier middle- et back-office. Je ne vois pas trop de managers venir s’établir au Luxembourg pour y faire de la gestion. Cette gestion risque fort de rester principalement à Londres. En revanche, il est certain qu’il y aura beaucoup plus d’activités annexes au Luxembourg. C’est ça que l’on sait faire et c’est là que se concentrent les ressources. Un des grands défis sera donc, évidemment, la gestion des ressources humaines. Dans l’opérationnel et le delivery, on voit très bien que la difficulté quotidienne est de réussir à trouver les bonnes personnes avec les bons profils, qui ont envie de bouger et de venir s’établir au Luxembourg… et idéalement y rester. C’est là que tout le travail de nation branding prend son importance, afin de convaincre ces gens de venir ici. Quand je suis à Londres, j’entends plus souvent dire que l’Irlande est un pays plus sympa pour y habiter. Il y a une évidente méconnaissance du marché luxembourgeois, et pas uniquement en termes de compétences métier. »
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du quotidien des gérants d’actifs et des investisseurs », remarque Jérémie Schaeffer, persuadé du fort potentiel de développement d’une maind’œuvre spécialisée au Grand-Duché. « À partir du moment où la question se pose de mettre en place des produits alternatifs à vocation internationale, le Luxembourg apparaît nécessairement dans les réflexions. »
Le big bang AIFM
L’entrée en vigueur de la directive AIFM (que le président d’alors de l’Alfi, Marc Saluzzi, avait qualifiée de « big bang ») a, forcément, radicalement changé la donne. Transposée dans le droit luxembourgeois en juillet 2013, cette directive européenne adoptée deux ans plus tôt a pourtant donné quelques sueurs froides aux professionnels, en raison d’un calendrier de transposition un peu chahuté. La Commission européenne n’a, par exemple, transmis les mesures dites « de niveau 2 » que fin décembre, à peine sept mois avant la date butoir officielle de la mise en œuvre du texte pour chaque État membre. « Cela a nécessité une importante phase de pédagogie, se souvient Jérémie Schaeffer. Personne n’était trop enclin à essuyer les plâtres. L’investissement alternatif, généralement réservé à
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des investisseurs avertis, avait précisément vocation à rester affranchi d’une trop lourde chape réglementaire. Or, au lendemain de la crise financière, ce type de produit, accusé un peu légèrement de tous les maux, s’est retrouvé au cœur d’une vague réglementaire inédite, qui a suscité des réactions très diverses sur les principales places concernées. Certains se sont arc-boutés sur leur position et ont essayé de trouver les meilleurs moyens d’échapper aux contraintes AIFM. Au Luxembourg, plutôt que de résister vainement au changement, un consensus a rapidement été trouvé entre un grand nombre d’acteurs pour intégrer cette nouvelle donne et en faire autant d’opportunités pour nos clients. »
Fiar, le tournant ?
Et puis est venu le fonds d’investissement alternatif réservé (Fiar ou Raif en anglais)… une preuve supplémentaire du pragmatisme du législateur luxembourgeois, conscient des limites atteintes par un régime réglementaire et qui trouve une solution qui s’avère être porteuse de perspectives plutôt brillantes. Par le truchement de l’empilage de différentes réglementations et directives européennes, un fonds d’investissement alternatif était bien souvent soumis à un double régime de surveillance.
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« On s’attend clairement à une industrialisation similaire à ce qui existe déjà avec les Ucits. » Hermann Beythan Partner Linklaters
HERMANN BEY THAN
« SAVOIR ÊTRE PÉDAGOGIQUE » La CSSF devait ainsi d’abord agréer le gestionnaire de fonds alternatifs, puis, séparément, agréer le fonds alternatif avant de pouvoir exercer sa surveillance séparément sur le gestionnaire et le fonds. Un schéma pour le moins ubuesque qui avait de quoi freiner toutes les meilleures volontés du monde. D’où l’idée du législateur de créer un nouveau statut de fonds, avec tous les avantages de la flexibilité de structuration dont bénéficient les OPC, Fis et Sicar (dans un cadre réglementé), mais sans les inconvénients de l’agrément et de la surveillance de la CSSF. Ainsi est né le Fiar qui, étant géré par un GFIA, signifie qu’il sera soumis aux règles « Produits » de la réglementation AIFM (bénéficiant donc aussi du passeport européen) et, de fait, indirectement soumis à une supervision à travers celle exercée par l’autorité de contrôle de son GFIA. Bref : un produit miracle en apparence qui semble rencontrer les besoins et les attentes de tout le monde, même s’il est exclusivement réservé aux investisseurs dits « avertis » (investissant au minimum 125.000 euros ou étant reconnus par un établissement de crédit comme ayant l’expertise, l’expérience et la connaissance nécessaires pour apprécier de manière adéquate un tel placement). Le succès 034 —
d’estime a, en tout cas, été immédiat, même si les professionnels s’accordent à relativiser le phénomène : « On reçoit beaucoup de demandes pour de telles structures, mais on se rend compte en même temps que les demandeurs ne savent pas toujours de quoi il s’agit exactement, constate Germain Birgen (Banque de Luxembourg). Là aussi, il va y avoir besoin d’un peu de pédagogie et de montrer que l’on ne peut pas faire tout et n’importe quoi avec un Fiar. Nous recevons parfois des demandes assez farfelues. » Un état de fait que Jérémie Schaeffer analyse pour sa part davantage comme procédant « à l’heure actuelle, peut-être encore plus de l’attrait de la nouveauté que d’un intérêt réel et circonspect ». « La communication de bon nombre d’acteurs s’est faite autour de la rapidité, réelle, de mise en place d’un tel fonds. Mais certains aspects liés notamment à la nomination d’un AIFM nécessitent un minimum d’analyse et d’ingénierie, donc un certain délai qui n’est pas toujours bien factorisé pour le moment, même si ceci devrait rapidement évoluer. » Et d’exprimer, par extension, une certaine critique quant aux prestations accessibles sur le marché. « La très grande variété d’acteurs fait qu’il y a des niveaux de qualité et de réactivité très différents. » Le niveau de communication est également un des points-clés, notamment dans un
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« Quand on voit les structures désormais mises en place par les grands promoteurs, on constate que le fonds d’investissement alternatif réservé (Fiar) a totalement remplacé le fonds d’investissement spécialisé. Nous avons vraiment beaucoup de demandes sur ce produit. Actuellement, je considère que nous nous trouvons encore dans une phase de pédagogie, car en fonction des conditions et de la structure même du fonds, le délai entre le lancement et la commercialisation du fonds peut ne pas être aussi rapide qu’espéré. Une fois que les clients l’ont bien compris, cela ne pose aucun problème : ce n’est pas un souci, en général, si un véhicule d’investissement n’est pas disponible au bout de trois jours. Un délai de plusieurs semaines reste considéré comme normal. Le grand avantage reste tout de même que si l’on doit changer une virgule dans le descriptif d’un tel produit, il n’est plus besoin d’aller à la CSSF pour signaler ce changement. En cela, nous avons un grand avantage sur les produits irlandais par exemple, qui nécessitent toujours l’aval du régulateur.
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LA GESTION DES RISQUES UNE SCIENCE INEXACTE AU SERVICE DE L’INDUSTRIE FINANCIÈRE
Un article de Christophe Pessault, CEO, Arkus Financial Services
A QUOI CELA SERT-IL ? VOILÀ UNE QUESTION RÉCURRENTE LORSQUE L’ON PARLE DE GESTION DES RISQUES. MAIS EST-ELLE POUR AUTANT PERTINENTE ? La première image qui vient lorsque l’on aborde la gestion de risques, est l’image d’une discipline dominée par les quants produisant de savants calculs sur des outils complexes. Ce sentiment est renforcé par les rapports qui en résultent, souvent perçus comme des démonstrations techniques reposant sur des listes d’indicateurs peu compréhensible pour les non-initiés. Ce sentiment est finalement relativement logique. En effet, la quantification des risques est une étape importante et déterminante du processus. Ce souci de quantifier au mieux est d’ailleurs le fondement de la discipline et n’est pas nouveau. A ce sujet, il est intéressant de constater que la gestion de risques s’est développée via des recherches concernant les stratégies de gestion de portefeuilles (on peut citer ici les travaux de Markowitz dans les années 50 dont découlent les modèles CAPM et APT) ou encore sur le développement de nouveaux produits financiers et leur valorisation (citons ici la formule de Black & Scholes dans les années 70 permettant de valoriser les options européennes, options ne pouvant être exercées qu’à une date précise). Le premier réflexe a d’ailleurs été d’associer risque et volatilité. Et puis, l’expérience aidant, la notion de risque s’est élargie permettant ainsi l’apparition de modèles statistiques de gestion de risque.
“AU-DELÀ DE TOUTES LES RÉGLEMENTATIONS, LE BON SENS DOIT PRÉVALOIR ET C’EST CE QUE DOIT INSUFFLER UN PROCESSUS EFFICACE DE GESTION DES RISQUES.”
Christophe Pessault, CEO, Arkus Financial Services L’ensemble de ces travaux ont permis le développement de produit de marché et de stratégie de gestion de plus en plus complexes. La révolution numérique a également servi d’accélérateur à ces différentes innovations et permis une propagation rapide. Trop rapide ? Oui si l’on en juge par les différentes catastrophes financières observées ces dernières années. Citons par exemple Barings en 1995, LTCM en 1998 ou plus proche de nous Lehman Brothers en 2008. Les répercussions de ces évènements sur les marchés, ont poussé les régulateurs à agir. L’évolution de la réglementation UCITS est d’ailleurs intéressante. La directive UCITS III autorisa en son temps les gestionnaires à avoir recours à des produits dérivés. En contrepartie, le régulateur a introduit la notion de profil de risque et de mesure des contributions des différentes positions à celui-ci. UCITS IV, actuellement en vigueur, norme de manière plus prescriptive ce que doit être la gestion de risque et instaure une fonction permanente de gestion des risques dans le dispositif de gouvernance. Ceci est également le cas dans AIFMD.
Ainsi se forme le cercle vertueux que doit être la gestion des risques : • Un profil de risque qui définit ce qui doit être mesuré, comment et dans quelles limites ; • Un processus documenté de gestion des risques décrivant en particulier les méthodes de mesure qui seront déployées ; • La mesure qui permettra de générer des signaux ; • La fonction permanente de gestion des risques qui devra contextualiser les mesures, interpréter les signaux et s’assurer d’une communication efficace des alertes générées aux organes de direction tout en les conseillant sur les mesures à prendre. Le reproche couramment formulé à la réglementation est qu’elle est plus réactive que proactive. La réglementation telle que nous la connaissons aujourd’hui aurait-elle pu empêcher LTCM ou Lehman Brothers ? Peut-être. Mais une chose est certaine, au-delà de toutes les réglementations, le bon sens doit prévaloir et c’est ce que doit insuffler un processus efficace de gestion des risques. Ceci doit se traduire par un équilibre entre le quantitatif et le qualitatif et par un dispositif de gouvernance adéquat, permettant entre autres de gérer les conflits d’intérêts. Ainsi, le degré d’utilité ne réside pas tant dans ce qu’est ou n’est pas la gestion de risque ou encore dans la réglementation mais dans la manière dont on déploie le processus et dans la manière dont on le met à profit. Plus d’informations www.arkus-fs.com
FONDS ALTERNATIFS
« Les promoteurs arrivent de plus en plus avec des projets très concrets et avec un vrai business plan. » Jérémie Schaeffer Responsable du département Corporate implementation Atoz
JÉRÉMIE SCHAEFFER
« UN IMPACT POSITIF FLAGRANT »
« Les fonds d’investissement alternatifs réservés (Fiar, ou Raif en anglais) sont, dans une certaine mesure et pour le moment, davantage un sujet de discussion qu’une réalité quotidienne. Mais la loi date de juillet 2016 seulement, ce qui est très court pour une industrie qui a été particulièrement échaudée par les changements réglementaires des dernières années. En outre, le produit est peut-être paradoxalement victime de l’excès d’enthousiasme qui a entouré son lancement. C’est le contrecoup de la marque brand-new product : toute nouveauté suscite l’intérêt, mais aussi une certaine forme de méfiance en l’absence, supposée, de track record. Il faut donc savoir dépasser le stade de la curiosité et remettre le produit dans son contexte et dans sa réalité : le Fiar a été instauré pour régler le problème de la superposition de couches réglementaires, qui était injustifiable au regard de la qualité des personnes à qui se destinent ces produits. Le Fiar constitue pour les gérants d’actifs un véhicule distribuable sans délai indu. Mais cet indéniable apport ne doit pas faire oublier qu’il dispose aussi de racines solidement ancrées dans le régime des Fis, largement éprouvé et qui a connu un succès certain. À cet égard, le Fiar apparaît davantage comme un correctif technique aux régimes Fis et Sicar dans une ère postAIFM, que comme une révolution réglementaire. Cette réalité est en train de se diffuser auprès des professionnels de la Place, des gérants d’actifs et des investisseurs, et son impact positif sur le marché est flagrant. Il s’agit encore d’un jeune produit, mais il est promis à un bel avenir. »
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domaine aussi diversifié que peut l’être l’alternatif. « Il est vraiment crucial de bien savoir poser les offres sur la table et de s’assurer que l’on parle de la même chose, prévient Renaud Oury. Dans la sphère Ucits, tout est clairement défini. Dans l’alternatif, il y a tellement de différences possibles que cela affecte la lisibilité des offres pour les clients. Il faut donc prendre plus de temps pour leur expliquer tous les tenants et les aboutissants et leur faire comprendre qu’il ne faut pas nécessairement aller vers le prestataire le moins cher. Cela ne doit pas être le premier critère retenu. » Les économies d’échelle, indispensables pour envisager des gains substantiels, sont, certes, toujours recherchées en premier lieu. « Auparavant, l’univers du private equity était davantage artisanal, constate Hermann Beythan (Linklaters). Ce n’est plus le cas maintenant et on s’attend clairement à une standardisation, industrialisation et professionnalisation similaires à ce qui existe déjà avec les Ucits. Et c’est là aussi où l’on se rend compte de l’importance des développements informatiques, avec l’émergence de l’intelligence artificielle qui donne encore un boost supplémentaire. » Une tendance que ne partage pas forcément Germain Birgen, compte tenu de la très grande diversité des sous-jacents concernés. « Oui, on
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peut envisager une certaine standardisation ou automatisation tout en haut de la pyramide, estime-t-il. Mais il est important de bien comprendre tous les mécanismes jusqu’à plusieurs niveaux en dessous des fonds. Et pour ça, le facteur humain restera essentiel. Pour les prestataires de taille moyenne, cela peut poser un problème, car il n’est pas facile de disposer d’autant d’experts que de classes d’actifs différents. » Les outils sont donc là et le frémissement déjà observé en matière de fonds alternatifs ne demande qu’à se transformer en véritable bouillonnement. Avec le concours des promoteurs eux-mêmes. « Ils arrivent de plus en plus avec des projets très concrets et avec un vrai business plan à développer et opérer intégralement depuis Luxembourg, note Jérémie Schaeffer (Atoz). Ils sont à la recherche de davantage de conseils en amont du lancement d’un projet, avec une réelle compréhension de leur métier, de leurs défis et de leurs objectifs, et un accompagnement dédié. Leur intérêt va bien au-delà de la simple mise en place d’une structure de détention d’actifs, sous un fonds qui était jusqu’il y a peu fréquemment offshore. Cela offre un potentiel de développement immense, que ne connaît plus le secteur plus consolidé des fonds Ucits, auquel la Place devrait être en mesure d’apporter une réelle valeur ajoutée. »
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10 PRATIQUE
Pour prendre des décisions sages en matière d’investissements, il faut se connaître soi-même et le produit dans lequel on veut investir. Au-delà des informations légales disponibles au travers des prospectus d’émission, des documents d’informations-clés aux investisseurs (ou Kiid, key investor information document, en anglais) ou des rapports annuels ou semestriels, il faut savoir se poser les bonnes questions. Tour d’horizon en 10 points avec Jean-Jacques Picard, senior communications manager à l’Alfi.
Avant de placer ou d’investir votre argent, fixez les objectifs que vous voulez atteindre avec votre investissement : la préservation de votre capital ? Un accroissement progressif de votre capital avec le temps ? Un revenu régulier ? Une combinaison de plus-values et de revenus réguliers ?... C’est votre réponse à ces questions qui permettra de dire si un fonds monétaire, actions, obligataire ou mixte vous convient le mieux. Vos objectifs vont dépendre de votre situation personnelle, familiale et financière. N’oubliez pas que celle-ci pourra changer au fil des années et que vous devrez, le cas échéant, adapter vos objectifs et réorienter vos investissements.
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S L I E S N ISIR
O H C CO N E I B R
POU
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S D T N N E M E S S FDO I T S E V ’IN 1
FIXEZ VOS
OBJECTIFS D ’I N VE STI S S E M E NT
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PRATIQUE
2 F I X E Z V OT R E
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I
Z
O
N
D ’ I N V E S T I S S E M E N T
Sur quelle période voulez-vous investir votre argent ? Idéalement, un investissement dans un fonds d’investissement devrait se faire sur une période de cinq ans au moins, notamment pour des fonds actifs sur des marchés susceptibles de connaître des fluctuations importantes, comme les marchés actions. Si votre horizon d’investissement est court, optez plutôt pour un fonds monétaire ou obligataire.
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IDENTIFIEZ
SACHEZ
VOTRE
TOLÉRANCE AUX
RISQUES Soyez conscient que tout investissement comporte un certain niveau de risque. Réfléchissez bien si vous pouvez vous permettre et accepter mentalement de perdre une partie, voire la totalité de votre argent investi si votre investissement tourne mal. Pour répondre à cette question, analysez soigneusement votre situation personnelle et financière. Si vous avez recours à un gestionnaire ou un conseiller (bancaire ou autre) pour investir, celui-ci va établir votre profil d’investisseur avec vous. Si vous êtes prêt à accepter des risques plus élevés, vous pouvez opter pour un fonds actions, si vous préférez dormir plus tranquille, optez pour un fonds plus conservateur. Mais sachez que pour réaliser un rendement plus élevé, il faut accepter des risques plus élevés.
DANS QUOI
INVESTIT
LE FONDS
DE VOTRE CHOIX
Si vous investissez dans un fonds d’investissement, vous n’investissez pas dans une structure abstraite appelée « fonds d’investissement », mais bel et bien dans les actifs dans lesquels investit le fonds. Si vous achetez un fonds investissant dans des actions japonaises, vous achetez en fin de compte des actions japonaises, par l’intermédiaire du fonds en question, et vous vous exposez aux risques liés au marché japonais des actions. Demandez-vous si vous êtes bien à l’aise avec la politique d’investissement du fonds et avec les risques qui y sont liés.
Supplément 05 / 2017 — Fonds d’investissement —
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PRATIQUE
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VEILLEZ
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À DIVERSIFIER
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P A S S I F
RISQUES
D’INVESTISSEMENT
Les gestionnaires de fonds « actifs » essaient d’investir de manière ciblée pour réaliser une performance supérieure à celle du marché sur lequel ils investissent. Les gestionnaires de fonds « passifs » par contre se contentent de répliquer l’indice de référence de leur marché. Un fonds actif peut réaliser une surperformance – mais aussi une sous-performance – par rapport au marché. La performance d’un fonds passif suit celle de l’indice répliqué, vers le haut et vers le bas, sous réserve des frais de fonctionnement du fonds en question. Un tel fonds n’offre donc pas la chance de réaliser une surperformance, mais ne comporte pas non plus le risque de subir une performance nettement plus mauvaise.
Ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier, mais essayez de répartir vos risques de placement sur un nombre plus ou moins élevé d’actifs différents. Un fonds d’investissement est un outil idéal pour réaliser une diversification des risques à coûts réduits. Mais sachez qu’un fonds actions investissant dans un nombre réduit d’actions d’un secteur spécifique (comme la biotechnologie) offre une diversification nettement moins importante qu’un fonds investissant dans un nombre élevé d’entreprises de beaucoup de secteurs, régions ou pays différents.
La structure et le type d’un fonds déterminent son niveau de diversification et de liquidité. Un OPCVM (organisme de placement collectif en valeurs mobilières), ou Ucits en anglais, respecte les dispositions de la réglementation européenne en la matière et offre une diversification des risques et une liquidité élevées. Les autres fonds (les « non-OPCVM ») ne sont pas obligés par la loi d’offrir ce niveau de liquidité et de diversification des risques. Les structures les plus usuelles pour l’investisseur privé sont la société d’investissement à capital variable (sicav) et le fonds commun de placement (FCP). Les fonds d’investissement spécialisés (FIS) et les sociétés d’investissement en capital à risque (sicar) sont moins réglementés et en principe réservés aux investisseurs avertis et institutionnels qui investissent des montants importants. Beaucoup de fonds de droit luxembourgeois sont des sous-fonds d’un fonds à compartiments multiples. Ces sous-fonds sont bien distincts les uns des autres et fonctionnent comme des fonds classiques. Beaucoup de fonds à compartiments multiples permettent à leurs investisseurs désireux de réorienter leurs investissements de changer d’un sous-fonds à un autre à des frais très réduits.
040 —
7 QUELLE EST
LA
STRUCTURE
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D U
F O N D S ?
PRATIQUE
Bien qu’une bonne performance du passé ne constitue jamais une garantie d’une bonne performance dans le futur, prenez le temps de vous informer sur l’expérience et les performances des gestionnaires du fonds de votre choix : les gestionnaires qui ont réalisé les bonnes performances du passé sont-ils toujours en place ? Les résultats historiques du fonds ont-ils été cohérents et plus ou moins en ligne avec ceux du marché ? Ou bien ont-ils été très volatiles ? Et quel est le niveau des risques encourus par les gestionnaires pour réaliser la performance du fonds ? N’oubliez pas d’assurer un suivi régulier des performances de votre fonds et de retirer votre argent investi si nécessaire.
8 EXAMINEZ
LES PERFORMANCES
PASSÉES
DU FONDS
9
10
COMPAREZ
FONDS
LES
ETCOÛTS
FRAIS
LIÉS
AU FONDS
Un placement dans un fonds d’investissement engendre des coûts que l’investisseur doit subir soit directement, soit indirectement. Ces coûts varient parfois fortement en fonction du type de fonds, de sa stratégie d’investissement, du canal de distribution, du promoteur... Comparez donc soigneusement les conditions avant de vous décider pour tel fonds d’investissement plutôt que pour tel autre. Comme les fonds passifs n’ont pas de travaux de recherche à financer, les commissions qu’ils facturent aux investisseurs sont en général nettement inférieures à celles des fonds actifs.
DE
DISTRIBUTION CAPITALISATION OU DE
?
Les bénéfices réalisés par un fonds d’investissement sont soit réinvestis en permanence, soit distribués régulièrement aux actionnaires sous forme de dividendes. Les fonds de distribution se prêtent à des investisseurs qui veulent disposer d’un revenu régulier. Selon le régime fiscal auquel est soumis l’investisseur, les dividendes peuvent cependant être passibles de l’impôt sur le revenu des capitaux. Les fonds de capitalisation n’offrent pas de revenu régulier, mais permettent à l’investisseur de réaliser une plus-value au moment où il cède ses parts. Selon le régime fiscal auquel est soumis l’investisseur, cette plus-value peut être exempte d’impôt après une certaine période minimale de détention des parts. Ce type de fonds se prête aux investisseurs qui veulent se créer un capital à long terme. Beaucoup de fonds offrent à la fois des parts de capitalisation et des parts de distribution, au choix de l’investisseur.
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E-FONDS
« Tout part des besoins des clients. La technologie peut désormais apporter des réponses. » Piet Craenen Account director GRC Belgique & Luxembourg Thomson Reuters
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— Supplément 05 / 2017 — Fonds d’investissement
E-FONDS
TR ANSFORMATION DIGITALE
Rendre les fonds plus accessibles JEAN - MICHEL LALIEU |
L’industrie des fonds d’investissement n’échappe pas à la vague digitale qui transforme le secteur financier. L’espoir des professionnels du secteur est qu’elle simplifie le modèle et attire un plus grand nombre d’investisseurs. L’avenir devrait en principe passer par la blockchain et les robots-conseillers.
MAISON MODERNE
D
ans l’industrie de la finance, c’est devenu un leitmotiv. Plus une conférence, un rapport ou un débat sans qu’il ne soit question des défis colossaux posés par la digitalisation. L’apparition d’internet il y a un peu plus de 20 ans a constitué un tournant important, celle des smartphones au cours de la décennie 2000 en fut un autre. Aujourd’hui, les individus sont de plus en plus connectés et imaginent encore à peine ne pas pouvoir gérer les opérations liées à leur patrimoine à partir d’applications mobiles. Et le phénomène prend encore de l’ampleur avec l’arrivée à l’âge adulte des digital natives, ceux qui n’ont même pas dû apprendre la logique propre aux écrans. Dans le monde des fonds d’investissement, l’urgence s’est sans doute moins fait ressentir qu’ailleurs. Le conseiller en placements est resté un intermédiaire important et les décisions se prennent généralement pour le long terme. Mais, même s’ils ne se voient pas, les robots arrivent. Ils peuvent facilement dresser le portrait d’un candidat investisseur et définir la gamme de placements qui convient le mieux à son profil de risques. Plus besoin de se déplacer ni d’appeler : de nouveaux acteurs en ligne règlent tout pour vous en quelques clics. Qu’on l’accepte ou pas, l’avenir passe par cette voie et personne n’y échappera. Les acteurs ont-ils pris le train en marche ? « Si on compare la situation en Europe par rapport à celle des États-Unis, on observe un certain retard, note Fabrice Croiseaux, CEO d’Intech, une société de conseil et expertise en technologies et systèmes d’information. Mais c’est normal, l’écosystème développé sur le marché nord-américain est nettement moins fragmenté au niveau des plateformes informatiques que l’écosystème européen. Chez nous, les acteurs et les plateformes sont de plus petite taille, la tâche pour les faire communiquer est donc plus ardue. Le niveau de maturité de la digitalisation n’est évidemment pas le même. »
Un processus permanent
Concentrée lors de son lancement sur la communication des annonces légales, la société Kneip a rapidement élargi sa
palette d’activités à la création de rapports financiers légaux, puis s’est consacrée exclusivement au secteur des fonds d’investissement en proposant un service complet : publication des valeurs nettes d’inventaire, reportings, etc. 23 ans plus tard, son fondateur Bob Kneip a un peu le sentiment d’avoir été confronté depuis ses débuts à des vagues successives de digitalisation. « On parle beaucoup de digital ces derniers mois et j’ai beaucoup de difficulté à accepter le fait que ce défi soit seulement apparu au cours des dernières années. Ce que nous avons vécu chez Kneip, c’est une transformation tout au long de la vie de la société. » Il pointe notamment le fait que, depuis 2006, l’obligation pour les fonds d’investissement de publier les valeurs quotidiennes dans la presse dans tous les pays où ils étaient distribués a complètement disparu au niveau de l’Union européenne. Cela peut désormais se faire via des plateformes en ligne. « Nous sommes passés d’un monde intégralement papier à un monde quasi exclusivement digital. Et la forte automatisation que l’on ressent aujourd’hui est avant tout liée à la transformation des comportements et des processus. Tout cela a fini par modifier le business model dans son ensemble. Mais la technologie vient essentiellement appuyer cette transformation, ce n’est pas elle qui la provoque. » Une impression partagée par Ravi Beegun, partner et head of investment management chez KPMG Luxembourg. « Nous avons mené une enquête l’an dernier au niveau des CEO des management companies. Les trois points-clés qui ressortaient étaient l’augmentation des revenus, la diminution des coûts et les aspects réglementaires. Et sur ces trois points, la digitalisation peut apporter des réponses. » Les nouvelles technologies peuvent évidemment aider à compiler les données réclamées par les autorités de régulation, mais elles permettent aussi de rendre les fonds accessibles à un plus grand nombre, ce qui au final devrait permettre d’augmenter les revenus. « Le secteur doit se transformer et la technologie est un des catalyseurs qui y contribuera. »
PIET CR AENEN
INFORMER LES MACHINES Depuis environ 170 ans, Thomson Reuters – qui compte aujourd’hui 60.000 employés à travers le monde – produit de l’information économique et financière à l’intention d’une panoplie très large d’acteurs, allant des journalistes aux investisseurs, en passant par les banques, les sociétés de consultance et, aujourd’hui, la blockchain. Pour rester à la pointe, la société a toujours misé sur les évolutions technologiques les plus récentes. « Notre CEO (David Craig, president Financial & Risk, ndlr) aime dire que nous sommes la plus vieille fintech au monde », rapporte Piet Craenen, account director GRC Belgique & Luxembourg. La compagnie ne s’étonne donc pas de voir les machines prendre peu à peu le pouvoir dans des domaines comme l’analyse de données financières. Elle vient même de franchir un cap important à ce niveau : « Selon nos analyses, désormais nous avons plus d’utilisateurs machines que d’êtres humains », avance le responsable pour le Luxembourg.
Supplément 05 / 2017 — Fonds d’investissement —
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E-FONDS
« À terme, on pourra acheter un fonds comme on achète un livre sur Amazon. » Ravi Beegun Partner et head of investment management KPMG Luxembourg
R AVI BEEGUN
L’AUDIT CHANGE AUSSI Dans la chaîne de production et de distribution des fonds d’investissement, tous les acteurs sont concernés. Jusqu’aux auditeurs du secteur qui doivent revoir leur manière de travailler, comme le confirme Ravi Beegun, head of investment management chez KPMG Luxembourg. « Tout est interconnecté. Le vrai challenge de la transformation digitale, c’est que tout le monde doit changer de business model. Même nous. » En tant qu’auditeur, une partie du travail est de vérifier que les positions sur les fonds sont bien réconciliées. Et plus le travail est manuel, plus les confirmations sont difficiles à obtenir et à vérifier. « Mais, explique M. Beegun, avec le développement de la technologie blockchain, tout le monde aura la même vue et tout sera réconcilié par nature. Notre métier va donc évoluer. Nous allons pouvoir nous focaliser sur d’autres aspects. » Ceci dit, la technologie se développant, il note également que le public attend plus d’un auditeur que par le passé. « Avant, le métier d’audit se contentait des tests sur base d’un échantillon. Aujourd’hui, les clients veulent que l’on couvre un plus large spectre tout en utilisant les technologies afin que les coûts restent raisonnables. »
044 —
« Le contexte économique est plus tendu pour le monde des fonds, note Bob Kneip. Les marges se sont réduites et le retour sur investissement pour l’investisseur est devenu beaucoup plus faible. Ça place donc l’industrie sous pression. Ce manque de rendement pour l’investisseur final est notamment lié aux coûts, ce qui veut dire qu’il faut désormais les faire baisser. Les régulateurs mettent la pression dans ce sens. » Mais par ailleurs, la multi plication des exigences réglementaires coûte également des sommes importantes aux gestionnaires de fonds, de même que le mode de distribution est également grand consommateur de ressources. « C’est toute cette chaîne de valeur qui est remise en question, observe-t-il. L’investisseur demande à retrouver du rendement et il faut donc lancer une nouvelle dynamique. »
Retrouver de la rentabilité
Account director GRC Belgique & Luxembourg pour Thomson Reuters, Piet Craenen, en tant que fournisseur d’informations financières aux acteurs, est également bien placé pour analyser les nouvelles attentes des investisseurs et les possibilités offertes par la technologie. « Tout part des besoins des clients, note-t-il. Et il est clair que la technologie peut désormais apporter des réponses. Je pense notamment à la blockchain qui peut changer le rôle des intermédiaires entre
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l’investisseur et l’asset manager. Ça rend les choses intéressantes pour ce secteur. » Mais il note également qu’il s’agit à ce niveau d’un changement du modèle opérationnel, ce qui ne se fait généralement pas du jour au lendemain. « Nous sommes dans une phase initiale de l’utilisation de la blockchain. Il faudra gagner la confiance des différents acteurs par rapport à ce modèle et voir comment on respecte la réglementation stricte du monde financier. La disruption qu’elle provoque demandera donc du temps avant de la voir adoptée à une large échelle. » Quelle que soit la technologie qui s’imposera, la place financière luxembourgeoise transformera son modèle actuel. Dans le digital, la règle semble être désormais de s’adapter ou de disparaître. « C’est effectivement une question de survie, convient Ravi Beegun, si on ne s’adapte pas aux nouvelles technologies, quelqu’un viendra de l’extérieur en proposant un nouveau modèle. » L’expert de KPMG fait encore le constat que l’industrie locale des fonds n’est qu’au début de la courbe de transformation. « Certains acteurs ont bien évolué, mais dans l’ensemble, il reste beaucoup de choses à faire. » « Et si possible en apportant des innovations collectives », insiste Bob Kneip, estimant que l’investisseur s’attend à une solution globale et pas à des morceaux de réponse de chaque acteur pris séparément.
Online monitoring plan
Regulation mapping
Realtime compliance scores
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« L’Europe affiche un certain retard par rapport aux ÉtatsUnis. L’écosystème est plus fragmenté. » Fabrice Croiseaux CEO Intech
FA BRICE CROISE AU X
UNE PROGRESSION EN DEUX TEMPS
Piet Craenen va même, de son côté, jusqu’à parler de services mutualisés pour gagner encore plus en efficacité. « Les acteurs font souvent la même chose, de manière répétitive. C’est notamment le cas pour les données à obtenir sur les nouveaux clients et la maintenance de ces informations. » Selon une étude menée par Thomson Reuters, on en serait encore à un besoin de 48 jours/homme avant de pouvoir accepter un nouveau client institutionnel. Pour un tiers des banques, on en est encore à plus de trois mois… En plus, toujours selon cette étude, les coûts liés à cette activité ont augmenté de 19 % sur les 12 derniers mois. « On observe donc une inefficacité qui est remarquable pour tout le secteur. À ce stade, la mutualisation de l’activité est une solution. On pourrait notamment créer un registre central et rendre ces informations disponibles sous forme digitale pour les participants sous certaines restrictions. » Thomson Reuters joue déjà un rôle important pour une telle initiative pour le marché en Afrique du Sud.
Partager les informations
Et cela, la technologie de la blockchain devrait pouvoir le rendre possible assez rapidement. « Effectivement, note Fabrice Croiseaux, la technologie blockchain permet de fédérer, de partager des informations sur une même plateforme technique sans avoir un acteur centralisateur qui, à 046 —
un moment donné, aura le pouvoir d’arrêter le système ou d’augmenter les frais. » Pour lui, la véritable disruption de la blockchain, c’est qu’on peut travailler en confiance sans le passage par un intermédiaire centralisateur. L’enjeu est de pouvoir fédérer plusieurs centaines de millions d’utilisateurs sur une même plateforme technique, comme les Gafa (Google, Apple, Facebook et Amazon, ndlr) ont réussi à le faire, mais sans centraliser. C’est la condition sine qua non pour que les acteurs des écosystèmes en place gardent leur position. « L’initiative FundsDLT, que nous développons en collaboration avec KPMG et Fund square, vise à proposer une plateforme de ce type pour le secteur des fonds d’investissement. »
Simplifier la chaîne
Autre évolution technologique de taille : les robots-conseillers qui simplifient l’entrée sur le marché des fonds pour un public moins bien informé. En l’aidant notamment à prendre des décisions – combien faut-il épargner mensuellement pour pouvoir acheter une maison, une voiture, assurer ma retraite, etc. « Aujourd’hui, des sociétés technologiques se sont profilées sur l’expérience consommateur, explique Ravi Beegun. L’idée est vraiment de lui expliquer le fonctionnement de l’épargne via les fonds, de définir un profil pour l’aider à prendre sa décision. Et ça fonctionne.
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Spécialiste des nouvelles technologies, Fabrice Croiseaux, le CEO d’Intech, fait remarquer que lorsqu’on regarde l’impact d’une technologie sur un métier, on constate toujours deux phases. La première, c’est celle où l’on se sert de la technologie que l’on maîtrise pour faire la même chose qu’avant mais en mieux. « Plus vite, avec moins de personnes, pour une meilleure qualité et moins cher. À ce niveau, certains acteurs vivent cette expérience depuis plusieurs années », note-t-il. Mais dans la seconde phase, on va pouvoir faire des choses qui n’étaient pas possibles auparavant. « Uber et Airbnb en sont des exemples, et je pense que le secteur des fonds est aujourd’hui à la croisée de ces deux phases. On a déjà fait beaucoup d’optimisation, on doit passer désormais au stade de l’invention. » Et, selon son expertise, il juge que le caractère hétérogène du business des fonds au Luxembourg – multiplicité des fiscalités et maîtrise de nombreuses réglementations étrangères – offre une expertise et une opportunité unique pour transformer l’outil. « Lorsque les personnes au bout de la chaîne expriment des besoins, c’est alors aux acteurs d’imaginer la nouvelle chaîne de valeur. Grâce à ses compétences multiples, le secteur pourra évoluer rapidement pour offrir de nouveaux services. » La plus grande faiblesse du modèle, par contre, c’est que les acteurs aux deux extrémités de cette chaîne – investisseurs et asset managers – ne sont guère présents sur la Place luxembourgeoise.
publi - reportage
Ne ratez pas la robolution Le secteur de l’automatisation présente des caractéristiques attractives pour les investisseurs La robotisation de nos sociétés est un phénomène en plein essor dont il est aujourd’hui difficile de nier l’existence. Cette tendance constitue une opportunité dont les investisseurs auraient tort de se priver, avec une croissance attendue entre 10 et 15% pour les dix prochaines années. Pour permettre aux investisseurs de s’exposer sur cette thématique attractive, AXA Investment Managers vient de lancer son fonds AXA World Funds Framlington Robotech. Ce produit est géré par Tom Riley et Jeremy Gleeson, une équipe expérimentée déjà à la tête d’un mandat similaire mais qui n’était jusqu’ici disponible que pour les investisseurs japonais. Ce fonds japonais a récolté plus d’un milliard de dollars depuis son lancement en 2015, tout en réalisant une performance largement supérieure aux indices boursiers globaux. Convictions Le fonds AXA World Funds Framlington Robotech est un fonds de convictions, centré sur une cinquantaine de positions choisies sur base d’une sélection fondamentale approfondie, qui passera notamment par de très nombreuses rencontres avec les équipes dirigeantes des différents groupes actifs dans cette branche d’activités. L’objectif sera d’avoir au moins deux-tiers de sociétés exposées sur la thématique de la robotisation et de l’automatisation, en mélangeant des grandes capitalisations déjà bien établies comme Alphabet, Siemens ou Amazon.com; avec des petites et moyennes capitalisations plus spécialisées comme Keyence, Cognex ou Fanuc. Cette tendance à la robotisation est née dans les années 70 dans les chaînes d’assemblage des constructeurs automobiles japonais, et touche désormais des activités aussi diverses que le transport ou la production d’avion. L’auto-
matisation est également en train de s’étendre vers des domaines comme la médecine ou la logistique, et les robots ménagers (tondeuses, aspirateurs) ont également fait leur apparition dans la vie quotidienne de nombreux ménages occidentaux. Dynamique positive Tom Riley (gérant principal du fonds avec 19 ans d’expérience) souligne que «cette thématique de long terme a seulement émergé au cours des dernières années. Nous pouvons déjà investir et sélectionner des entreprises pour constituer un portefeuille diversifié en termes de taille de capitalisations boursières et de secteurs». Comme il s’agit d’un portefeuille exposé sur des valeurs technologiques, il convient toutefois de garder à l’esprit qu’il existe un risque lié aux actions, même si la stratégie vise des sociétés qui devraient enregistrer une forte croissance de leur activité durant les prochaines années. Depuis le début de l’année, le fonds s’est inscrit dans une dynamique positive, qui s’est poursuivie durant le mois de mars. «Les cours ont bien évolué durant le mois dernier, plus particulièrement de la part des certaines de nos petites capitalisations qui enregistrent une forte croissance de leur activité. Ces sociétés sont d’ailleurs à l’origine de la bonne performance de notre portefeuille depuis le début 2017». Trumponomics Le programme économique de Donald Trump, visant à promouvoir l’activité économique aux Etats-Unis, pourrait également avoir un impact positif sur le secteur. «Nous continuons à évaluer la situation, car installer des unités de production aux Etats-Unis nécessitera une automatisation croissance du processus de production». Enfin, le secteur de la robotique est également soutenu par des nombreuses opérations de fusions & acquisitions, que ce soit avec l’acquisition de l’allemand Kuka par le chinois Midea; ou de l’israélienne Mobileye par l’américain Intel plus récemment. «C’est la
continuation d’une tendance que nous avons observé en 2016, avec des petites sociétés disruptives qui se font racheter par de plus grands groupes avec des primes significatives».
E-FONDS
« La technologie digitale permettra un meilleur accès à l’information et de mieux suivre ses investissements. » Bob Kneip Fondateur Kneip
BOB KNEIP
UNE CELLULE POUR L’INNOVATION En janvier dernier, Bob Kneip a quitté la direction générale de sa société pour occuper la place de président du conseil d’administration. Mais il ne s’agit en rien pour lui de s’éloigner de la société. Son but, en fait, était de mieux prendre les commandes de l’Accelerator, une cellule imaginée pour pouvoir fournir de nouveaux produits et de nouvelles solutions aux marchés financiers dans leur besoin de maîtriser les défis réglementaires et techniques croissants. « Depuis 23 ans que je suis dans cette activité, nous avons souvent essayé d’avoir de véritables cellules d’innovation. Mais on s’est toujours laissé dévorer par le quotidien. Donc, aujourd’hui, j’ai souhaité que l’on change fondamentalement ça et que l’on crée une nouvelle unité séparée, à l’intérieur de la société. » Ce qu’il souhaitait, c’est une unité dont l’autorité serait inattaquable. « Quelque chose qui ne se fasse pas happer par l’activité quotidienne et qui ne la grignote pas non plus. » Le fondateur de Kneip a donc lancé une unité apte à mettre au point de nouveaux développements en parfaite adéquation avec le marché, avec un mode opératoire agile, qui délivre rapidement des solutions et mette en avant l’interface et l’expérience utilisateur. « Nous l’avons donc lancée aux alentours du 15 février et nos premiers produits seront délivrés en mai de cette année », se félicite-t-il désormais.
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La meilleure preuve, c’est qu’aujourd’hui de grands groupes recourent aussi aux robots-conseillers pour conseiller leurs clients. » Ceci dit, il reste une limite en bout de chaîne au niveau de la fourniture des données des clients, qui ne peut pas encore être automatisée. « Mais c’est en train de se faire, confirme le head of investment management chez KMPG Luxembourg. Dès ce moment, le client aura une expérience automatisée complète. » Mais tout cela, finalement, doit servir avant tout à mieux satisfaire les demandes des investisseurs potentiels. « À terme, ils pourront acheter un fonds comme ils achètent un livre sur Amazon, pointe encore Ravi Beegun. Ce sera assez simple. Ils pourront également avoir une vue consolidée de leur portefeuille ainsi que des projections qui pourraient d’ailleurs les sensibiliser à investir plus tant qu’ils sont jeunes. » Il estime toutefois que, une fois un certain volume d’avoirs atteint, ils voudront des produits plus complexes et iront dès lors consulter leur banquier pour des conseils d’un autre niveau. « Investir dans un fonds, c’est un choix de vie, note Bob Kneip. On le fait en général dans un but bien précis. Et à l’avenir, avec les problèmes que connaîtront les systèmes de retraite, investir dans les fonds sera une solution volontaire voire obligatoire, comme c’est déjà le cas dans certains pays. À ce moment, la technologie digitale
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permettra un meilleur accès à l’information et de mieux suivre ses investissements, avec une plus grande transparence. » Elle permettra aussi, grâce à une offre la plus large possible, que les investisseurs aillent réellement vers les fonds qui les intéressent, par exemple ceux des entreprises socialement responsables. Un peu comme dans un vrai supermarché en ligne qui serait dédié aux fonds d’investissement. « L’investisseur pourra ensuite suivre sa commande, note encore Bob Kneip de manière imagée. Il pourra vérifier si les résultats de ses investissements pourront lui permettre de financer ses choix de vie. » Les évolutions possibles sont donc encore nombreuses, des fonctions de base à des solutions auxquelles on s’attend peut-être moins. « Un jour, vous pourrez décider qu’un certain pourcentage de vos bénéfices soit automatiquement versé à une ONG de défense de l’environnement, explique Fabrice Croiseaux. À ce moment, dans votre reporting, outre votre rendement, vous trouverez des informations sur ce que vous avez déjà versé à cette ONG. » Ces évolutions technologiques laissent à penser qu’un jour, peut-être plus si lointain, les fonds deviendront des produits d’épargne comme les autres, qui feront de la pub à la télévision ou sur internet.
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PAPERJAM ADVERTORIAL
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— Supplément 05 / 2017 — Fonds d’investissement
PAPERJAM ADVERTORIAL
Mazars : une approche alternative Présent dans 94 pays et établi au Grand-Duché depuis plus de 20 ans, Mazars est un acteur incontournable de l’audit, du conseil, de la fiscalité et des services comptables. Bien décidé à demeurer une alternative crédible sur ces marchés, le groupe entend poursuivre son développement, notamment au travers d’opportunités offertes par les nombreuses évolutions législatives et réglementaires. Nous avons à cette occasion rencontré la directrice corporate finance, valuation et fund marketing support à Luxembourg: Andia Shtepani.
P
MAISON MODERNE
eut-on revenir sur les activités de Mazars au sens large et d’un point de vue plus local, au Luxembourg ? a n d i a s h t e p a n i Mazars est un réseau international, intégré et indépendant présent sur les cinq continents. Ce réseau nous permet de servir des clients à l’échelle locale, avec une vision globale. Nous offrons des services d’audit, de fiscalité, de comptabilité ainsi que de conseil pour lesquels nous souhaitons étendre la gamme, notamment au travers de la valorisation, corporate finance et compliance. Notre objectif n’est pas seulement d’être compétitifs au niveau services, avec de nouvelles approches, mais aussi d’être attractifs sur des marchés de « niche » comme la blockchain initiative. L’activité que nous couvrons particulièrement au sein de notre offre corporate finance, c’est la valorisation d’actifs alternatifs comme les sociétés non cotées, les fonds infrastructures, les fonds de dettes ou encore les sociétés détenant des actifs immobiliers. Nous travaillons également sur des sujets plus spécifiques tels que la valorisation de marques, la valorisation des intérêts minoritaires ou encore les expertises en cas de litige. Quelles sont les valeurs fortes qui font de Mazars une alternative crédible ? Une réelle implication chez nos clients de l’ensemble de notre personnel à tout niveau constitue un atout fort et reconnu par nos clients. D’autre part, nous représentons également une solution alternative
en termes de coût, pour une qualité de service équivalente à celle des autres acteurs du marché. Notre modèle économique repose sur ces deux piliers. Notre palette d’expertises couvre l’ensemble de vos besoins. Ainsi, notre organisation permet, avec une efficacité et une cohérence accrues, de suivre les évolutions légales et réglementaires et d’alerter nos clients en amont, de coordonner les positions de Mazars en matière d’application et d’interprétation des principes comptables et fiscaux, et une collaboration flexible entre nos experts. En nous confiant l’externalisation de ces services, une société disposera d’une équipe compétente adaptée à ses besoins pour maîtriser l’ensemble de ses obligations liées à son secteur d’activité. En quoi les évolutions réglementaires influencent-elles vos activités ? L’impact des nouvelles directives qui ont ou seront transposées en droit national est extrêmement significatif chez nos clients. Par conséquent, une place de plus en plus importante est laissée aux experts, qui sauront accompagner efficacement nos clients soucieux de se mettre en conformité. À l’échelle du marché, des événements comme le Brexit font que le Luxembourg devient un pôle plus attractif. Par exemple, de nombreux gestionnaires de portefeuille souhaiteront avoir un pied ici pour ne pas manquer une possible distribution de fonds européens. Ces nouveaux arri-
MAZARS
Si Mazars ne comptait que 33 employés français en 1977, c’est aujourd’hui un cabinet dont l’effectif dépasse les 18.000 collaborateurs répartis dans le monde. Avec un chiffre d’affaires de 1.365 millions d’euros, Mazars en France est en 5e place du marché de l’audit, juste derrière les Big Four anglo-saxons.
ANDIA SHTEPANI Après un parcours universitaire à Toulouse, Bristol puis Toronto en économie, finance et politique monétaire, Andia Shtepani obtient un Executive MBA (M&A PE/RE et Valuation ) à l’Oxford Saïd Business School. Elle travaille au Luxembourg depuis 2006.
vants auront besoin de conseils dans tous les domaines. Concrètement, quelles solutions innovantes proposez-vous pour aider les investisseurs suite à l’apparition de nouvelles directives ? Être plus actifs sur le conseil est notre objectif fort. Mais nous comptons aussi développer des services personnalisés, pour créer un partenariat à long terme avec le client.Le service que nous développons actuellement à Luxembourg avec des gestionnaires de portefeuille et des compagnies de gestion, c’est une « valuation line support ». Une ligne où les clients peuvent appeler pour poser toutes leurs questions au sujet de la valorisation. Nous leur fournissons une réponse adaptée, des applications, des guidelines Ipev (International Private Equity and Venture Capital Valuation) ou encore du conseil sur l’interprétation des IFRS (International Financial Reporting Standards). Ceci constitue une exclusivité Mazars, un service continu plutôt qu’une intervention « en pointillés ». Quelles sont les thématiques récurrentes pour lesquelles vos clients s’adressent à vous ? Au niveau corporate finance et fiscalité, nos clients s’adressent à nous pour obtenir une vision claire des différentes options existantes en termes de structuration sur le marché luxembourgeois. Notre service s’envisage de manière complète et sur la durée, où l’accent est mis sur une collaboration optimale dès leur arrivée.
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PAPERJAM ADVERTORIAL
C É DRIC N AN N I, CEO d’April Software, profite d’une double expertise dans l’informatique et les fonds d’investissement.
AUTOMATISATION DE L A GESTION DES DONNÉES
La multiplicité des données dans l’industrie des fonds rend leur traitement aussi fastidieux qu’indispensable. La solution SaaS développée par April Software collecte, centralise, uniformise et structure l’ensemble des data de manière autonome et automatisée. 052 —
E
n février 2015, Cédric Nanni, 44 ans, a une envie et une idée. Voilà 15 ans qu’il exerce son métier d’informaticien dans le secteur des fonds au Luxembourg, quand il décide de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale et de créer April Software. Son idée : simplifier la vie des gestionnaires de fonds, des management companies et autres service providers du secteur des fonds d’investissement. Comment ? En leur permettant d’accéder facilement aux données des administrations centrales uniformisées, enrichies et structurées de manière automatique grâce à son logiciel. Fini le traitement manuel et chronophage des data, les gestionnaires de
fonds peuvent (enfin) se concentrer sur leur core business.
Automatiser pour éliminer les risques opérationnels
Dans l’industrie des fonds, la multiplicité des données et de leurs formats (Excel, CSV, XML, etc.), encouragée par l’absence de standards, couplée à l’abondance des réglementations – de plus en plus lourdes – imposent aux gestionnaires de fonds de mobiliser une grande partie de leurs forces vives dans ces tâches de structuration et de traitement des données. Mais là n’est pas leur vocation, ni même leur valeur ajoutée. En plus d’être chronophages, l’intégration et le traitement
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manuel des data peuvent être sources d’erreurs. Avec la solution d’April Software, ces risques n’existent plus. Les données sont collectées et préalablement vérifiées (data checker) avant d’être mises à la disposition des portfolio managers, analysts, risk managers, compliance officers et conducting officers. À titre d’exemple, une NAV reçue déjà calculée est contrôlée par le système via l’examen de chacun de ses constituants.
Un « hub » pour centraliser et connecter les données
La technologie permettant de collecter et de structurer automatiquement toutes formes de données en provenance d’une
MAISON MODERNE
Comment April Software simplifie la vie des acteurs de l’industrie des fonds
PAPERJAM ADVERTORIAL
LE « HUB » collecte, contrôle, structure et connecte les données traitées à d’autres systèmes.
Compliance software
X Excel plugin
Central administration
Dashboard Data integration
Data checker
Datacentral Database
Market data Reports
« Nous avons imaginé ce service comme un "hub" de données, où chacun peut connecter son système d’information pour recevoir et transférer des données. » Cédric Nanni CEO d'April Software
(PDF, WORD, EXCEL, ETC.)
Risk management software
ou plusieurs administrations centrales, de les enrichir avec des données de marchés et d’effectuer des calculs (calcul de la global exposure, par exemple) n’est qu’un élément de la solution SaaS proposée par April Software, établie à Windhof. La plateforme, conçue comme un véritable « hub » de données, va plus loin, et permet à la fois de créer des rapports personnalisables, d’importer toutes ces données dans Microsoft Excel, mais également de les transférer vers d’autres logiciels externes largement répandus dans les métiers respectifs de la compliance et de la gestion de risque (pour calculer la VAR, par exemple). Le « hub » d’April Software se connecte aisément aux systèmes d’information tiers utilisés par les gestionnaires de fonds. L’extraction des données n’en est que facilitée, et leur exploitation simplifiée. Cette base de données centralisant toutes les informations qui y transitent ouvre des perspectives intéressantes aux clients d’April Software (les petites et moyennes sociétés de gestion, qui n’ont ni l’expertise technique, ni les moyens humains suffisants pour gérer le traitement des data, constituent son cœur de cible), notamment en termes de consolidation de données.
Une application modulaire en déploiement continu
L’application, qui permet la création de dashboards personnalisables pour
contrôler l’ensemble des data, se veut modulaire. Ainsi, des modules spécifiques peuvent être créés à la demande, selon les besoins des clients. Afin de répondre rapidement aux nouveaux besoins constants des gestionnaires de fonds, April Software a opté pour un déploiement continu de sa solution. Ainsi, régulièrement, les clients bénéficient de nouvelles fonctionnalités, sans devoir attendre la sortie d’une nouvelle version du logiciel. La tarification de la solution, quant à elle, se base sur un mode de forfait annuel fixe, chargé en fonction du nombre de fonds à traiter.
PSF : EBRC pour la sécurité des données
Concentrée sur le développement et l’amélioration constants de sa solution, April Software délègue la gestion de l’infrastructure informatique à EBRC. La solution et les données traitées sont ainsi hébergées au Luxembourg, chez un partenaire PSF.
Un acteur majeur de la Place parmi les partenaires
Si April Software est avant tout une société informatique, elle a fait le choix de se consacrer uniquement au développement de sa solution à destination de l’industrie des fonds. Pour proposer un service complet à ses clients, Cédric Nanni s’entoure donc de partenaires reconnus sur la place
SIX AVANTAGES DE LA SOLUTION APRIL SOFTWARE Collecte des données Contrôle la qualité des données Structuration des données Outils d’extraction des données Rapports intégrés Modulaire
luxembourgeoise. Parmi eux, on compte d’ailleurs un acteur majeur, qui a déjà intégré le produit dans son portefeuille de services. « Nous développons nous-mêmes nos solutions, et nous faisons appel à très peu de logiciels tiers, afin de proposer une solution la plus intégrée possible, et adaptée aux besoins des gestionnaires de fonds. Cela nous permet de gagner en performance, en flexibilité, et même en productivité. La technologie que nous développons n’est utilisable dans aucun autre secteur d’activité, mais c’est un choix délibéré - celui d’être reconnu comme un spécialiste dans l’industrie des fonds », explique le fondateur et CEO d’April Software, avant de conclure : « Beaucoup de nos prospects pensent encore qu’une automatisation aussi poussée est impossible, et pourtant notre software le fait. »
EN RÉSUMÉ
April Software développe une solution SaaS qui centralise dans un « hub » les données des administrations centrales, les uniformise, les enrichit de toutes données tierces, et les traite de manière automatique, sans risque opérationnel. En plus du reporting et de l’interfaçage avec Excel, la plateforme est conçue pour se connecter directement aux différents logiciels de portfolio management, risk management, compliance et analyse de performance pour exploiter facilement les données préalablement structurées par le système. www.aprilsoftware.com
Supplément 05 / 2017 — Fonds d’investissement —
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XXXXX
2GEARS
BIRDEE
SCORECHAIN
S TA R T- UP
L’industrie des fonds d’investissement n’échappe pas à la grande vague de digitalisation qui touche l’ensemble des couches de l’économie. Certains ont déjà pris de l’avance en développant des sociétés, des services ou des produits qui font entrer le secteur dans une nouvelle dimension. Portraits de ces pionniers d’un nouveau genre.
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BEHAVE !
INVESTIFY
FUND RECS
FINQUEST HAVE-A-PORTFOLIO SOLUTIONS GIE
DES FINTECH AU SERVICE DES FONDS
FUNDSDLT
START-UP
FINQUEST
Porte d’entrée vers le marché asiatique CÉCILE ESCH
Lancée il y a un peu plus d’un an, Finquest a démarré sur les chapeaux de roues. Active dans la recherche d’opportunités ciblées d’investissement, d’investisseurs et d’acquéreurs, la société est active en Asie, en Australie et en Europe. Elle a choisi le Luxembourg pour établir son centre de recherche et de développement.
FINQUEST
P
artant du constat que des family offices cherchaient des opportunités d’investissement direct dans les entreprises asiatiques, Jérôme Pinneau, Tanguy Lesselin, Antoine Denaiffe et Gérard Bélicha ont lancé la start-up Finquest en 2016. « En analysant le marché plus en détail, nous nous sommes rendu compte que l’opportunité était en réalité plus vaste en raison de la grande fragmentation du marché de l’investissement direct et des fusions-acquisitions sur le segment des entreprises de taille intermédiaire en Asie », explique Jérôme Pinneau, CIO de la société et bien rompu à la création d’entreprises. Dès son lancement, l’entreprise a très vite su se positionner sur le marché : plateforme mise en place en à peine cinq mois, volume de données multiplié depuis par plus de 100, validation de la proposition de valeur auprès de toutes les catégories de clients visées au départ, jusqu’à la première acquisition en Asie en février 2017. Concrètement, Finquest est une plateforme big data et machine learning qui permet d’identifier des opportunités ciblées d’investissement (à l’achat) et des investisseurs ou acquéreurs (en financement ou cession). « Nous couvrons à la fois les besoins des investisseurs institutionnels (fonds de private equity, family offices, holdings d’investissements, etc.), ainsi que ceux des intermédiaires financiers (M&A Advisors), des entreprises mid-market et des multinationales, tout en leur permettant d’élargir sensiblement leurs réseaux », poursuit celui qui a créé diverses activités comme le logiciel internet Tekora, la plateforme de RH en ligne CV Premium ou encore une marketplace e-commerce, après avoir débuté sa carrière dans le conseil en stratégie d’entreprise, notamment au Boston Consulting Group. La société s’appuie d’abord sur une base de données de 1,2 million d’entreprises en Asie, puis sur des algorithmes de machine learning qui permettent d’affiner le ciblage, et enfin sur une équipe d’experts en M&A.
Du côté de son business model, celui-ci est très différent de ce qui se pratique habituellement dans le secteur. En effet, « Finquest facture un ‘flat fee’ en fonction du nombre de ‘deals’ sur lesquels nos clients souhaitent que nous travaillions, ce qui nous permet de pouvoir servir tous les acteurs du marché sans souffrir du risque de conflit d’intérêts. » Un modèle d’affaires qui semble réussir à l’entreprise puisqu’elle compte parmi ses clients aussi bien des fonds de private equity (de 1 à 50 milliards de US dollars) que des family offices, des holdings d’investissement, des sociétés multinationales, un gouvernement, des entreprises de taille moyenne, des fonds de dette ou encore des banques privées, répartis à travers toute l’Asie, mais aussi en Australie et en Europe.
Année d e créatio n : 2016
FINQUEST
Hervé Tinant, directeur technique (à gauche), et Jérôme Pinneau, cofondateur et CIO (à droite).
Fondate urs Jérôme P : Tanguy Lesseli n, inneau, A ntoine Denaif fe , Gérard Bélicha
Profiter des atouts du Luxembourg
Dans le secteur des fonds d’investissement, la confidentialité des données est un aspect essentiel. Chez Finquest, les clients n’ont pas accès à la donnée sur la plateforme et ne peuvent donc pas « chercher eux-mêmes des deals ». « C’est précisément ce qui leur inspire confiance et les incite à nous donner une information plus précise (et donc confidentielle) sur leurs besoins », explique Jérôme Pinneau. Dans ce contexte, le besoin de sécurité est crucial. La société ne s’est donc pas installée au Luxembourg par hasard. Les cofondateurs avouent être venus y chercher l’infrastructure technique « exceptionnelle », notamment en termes d’hébergement hautement sécurisé (data centers certifiés Tiers IV), le niveau d’encryption élevé, la double authentification. Souhaitant actuellement renforcer ses équipes commerciales et techniques, la société déplore cependant la pénurie de compétences en matière de technologies les plus avancées au Luxembourg. Un aspect qu’il serait intéressant de régler à l’heure où le Brexit pourrait faire de Luxembourg « notre hub européen ».
Nombre d’emplo yés : 20 répart is e Singapou ntre Luxembourg , r et Hong Kong Capital social : 40 0.00 0 € Levée(s ) de fond s : N/C Chiffre d ’affaires : N/C
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START-UP
SCORECHAIN
Contrôler le bitcoin CÉCILE ESCH
L’histoire de Scorechain est intimement liée à celle du bitcoin. Créée en 2015 , la start-up propose un outil de contrôle pour les transactions réalisées dans cette crypto-monnaie. Elle profite de l’écosystème favorable au Luxembourg pour se développer.
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Laurent Kratz, fondateur
tion en vigueur dans leur pays, mais aussi selon leurs propres politiques de management du risque. (…) Ils accèdent au service via la plateforme en ligne ou via API sur un ‘business licensing model’ », poursuit Laurent Kratz. En parallèle, Scorechain propose du conseil aux grands comptes qui souhaitent développer des solutions blockchain. La société dispense des formations, conseille sur les choix technologiques et leurs implémentations, et développe les solutions, sans jamais prendre parti pour une technologie particulière. La raison ? « Nous épaulons les entreprises désireuses de considérer les technologies blockchain (…) [mais] préférons orienter leurs choix selon nos connaissances, les avantages et inconvénients que peuvent apporter les différentes technologies à leur domaine d’activité. » Enfin, les trois fondateurs ont initié Fundchain.lu, le consortium blockchain du Luxembourg qui a pour mission de valoriser les technologies blockchain pour l’asset management. « Nous travaillons en étroite collaboration avec dix grandes institutions financières du pays pour développer des solutions capables
— Supplément 05 / 2017 — Fonds d’investissement
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de bouleverser et d’améliorer les processus métiers de l’industrie des fonds. »
Surfer sur la vague
« Nous pouvons faire le lien entre le monde décentralisé des cryptomonnaies et le monde régulé des affaires. » Laurent Kratz Fondateur Scorechain
Les trois entrepreneurs ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. « D’autres crypto-monnaies comme Ether ou Dash séduisent de nouveaux usagers et nous prévoyons de répliquer notre produit sur d’autres blockchains », expliquent-ils. Quant à Scorechain, s’ils ont pour objectif que la société atteigne une cinquantaine d’employés d’ici cinq ans, ils ne cachent pas leur envie de devenir leader sur le marché international des outils de compliance pour les crypto- monnaies. Même s’ils sont conscients que « beaucoup d’acteurs internationaux sont présents au Grand-Duché », cela ne devrait pas stopper la start-up sur sa lancée, puisqu’il ne s’agit pas toujours des sièges sociaux de ces entreprises. « L’écosystème luxembourgeois est déjà favorable aux start-up et, concernant le développement des fintech, il l’est encore plus tant la finance est un moteur de croissance pour le pays », se réjouit Laurent Kratz. Un objectif qui pourrait donc bien être à portée de main.
SCORECHAIN
ascinés par l’innovation technologique, Laurent Kratz, Pierre Gérard et Ludovic Compère n’ont pas attendu longtemps pour s’engouffrer dans la brèche du bitcoin. « L’usage des crypto-monnaies n’a pas été bien accueilli par le secteur financier. En effet, en l’absence de cadre réglementaire, ces nouvelles monnaies sont un moyen de blanchiment apprécié par les criminels et les hackers. Ainsi nous est venue l’idée de créer un outil de contrôle pour amener un sentiment de confiance, afin que chacun puisse bénéficier des avantages apportés par cette nouvelle technologie », explique Laurent Kratz, qui a créé diverses sociétés IT au Luxembourg (Neofacto, Lesfrontaliers.lu, Jamendo) avant de se lancer dans le bitcoin. Scorechain évolue dans les services blockchain. Son premier produit commercialisé, Scorechain Bitcoin Analytics Platform, est un outil de contrôle des transactions bitcoin qui permet d’aider les entreprises de cet écosystème à anticiper et à répondre aux exigences réglementaires. « Grâce à ce que l’on appelle la blockchain intelligence, nous pouvons faire le lien entre le monde décentralisé des crypto-monnaies et le monde régulé des affaires », explique Laurent Kratz. Deux mondes que cet ancien ingénieur informaticien, diplômé de l’École supérieure d’informatique et de mathématiques appliquées de Grenoble, connaît bien lui aussi. Après avoir débuté sa carrière chez Ariane II à Bruxelles, il reprend des études de gestion et d’administration d’entreprise à la Solvay Brussels School pour rejoindre le groupe Case Consult à Luxembourg en tant que directeur général, poste qu’il occupe pendant cinq ans. Aujourd’hui, sa start-up propose des produits uniques sur le marché. Grâce à Scorechain Bitcoin Analytics Platform, le seul produit de ce type qui soit entièrement personnalisable, « les utilisateurs ont la possibilité de définir eux-mêmes des règles en adéquation avec la réglementa-
réa de c
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Cannes! Oui, vous pouvez craquer pour la résidence secondaire de vos rêves sur la Côte d’Azur, la côte Belge ou à Londres grâce aux crédits hypothécaires réservés aux clients Private Banking d’ING Luxembourg.
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ING Luxembourg, Société Anonyme – 26, Place de la Gare, L-2965 Luxembourg – R.C.S. Luxembourg B.6041 – ing.lu
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START-UP
FUND RECS
En route vers le Luxembourg Fondée en 2013, Fund Recs ne manque pas d’ambition. Spécialisée dans l’automatisation du rapprochement de grandes quantités de données, la société irlandaise compte des clients à travers le monde – à Londres, Singapour et sur le continent américain – et continue son expansion. Aujourd’hui, elle entend bien se rapprocher du Luxembourg, où le secteur des fintech est particulièrement actif.
ANNE-SOPHIE BEDEL
S
Décupler le nombre de clients
Grâce à cette nouvelle plateforme, la petite entreprise a rapidement su trouver sa place sur le marché des fonds. Et si elle dispose de deux bureaux en Irlande – à Dublin et à Waterford, au sud du pays –, elle jouit toutefois d’une clientèle très internationale, en pro058 —
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S C E R D FUN
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« L’industrie des fonds souffre d’un manque de logiciels de rapprochement bancaire faciles d’utilisation. » Des O’Donohoe COO et cofondateur Fund Recs
venance d’Angleterre, du Luxembourg, du Canada, des États-Unis ou encore de Singapour. Dans les prochaines années, Fund Recs entend bien maintenir sa croissance et espère voir croître sensiblement le nombre de ses clients en les multipliant par 10 d’ici cinq ans. « Nous espérons atteindre 20 clients d’ici la fin de l’année 2017, et 200 d’ici 2022 », confie ainsi Des O’Donohoe. Et pour mener à bien ces ambitions, la petite équipe de 10 personnes compte bien se rapprocher de Londres, mais aussi du Grand-Duché « dès cette année ». La start-up y a d’ailleurs déjà posé un pied : « En 2016, rappelle le COO, nous avons gagné le titre de ‘European start-up of the year’ d’ICT Spring au Luxembourg. Nous étions stupéfaits de voir à quel point la scène fintech y est active », conclut-il, enthousiaste.
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10 yés : mplo ’e d b re Nom N/C cial : N/C tal so i p a nds : C de fo ) s ( e N/C Levé ires : ’affa d e r f Chif
FUND RECS
i le rapprochement des données est une tâche importante, la plupart des grandes entreprises continuent aujourd’hui de miser sur des systèmes obsolètes. C’est donc en partant de ce constat qu’est fondée, en février 2013, la start-up Fund Recs. Avec un objectif, celui de transformer la façon dont les données sont gérées, traitées et exploitées par l’industrie des fonds. Approchés par une « grande banque japonaise », les trois fondateurs – Des O’Donohoe, Padraig O’Scanaill et Alan Meaney – ont ainsi développé une nouvelle plateforme de rapprochement automatique de données. « L’industrie des fonds souffre d’un manque de logiciels de rapprochement bancaire faciles d’utilisation », explique Des O’Donohoe, qui occupe le poste de COO. Concrètement, cette plateforme vise à remplacer « les rapprochements bancaires manuels par une solution totalement automatisée », développe le cofondateur. La start-up tente ainsi de pallier ce problème « en alliant la modernité technologique à l’expertise industrielle ». « Nous fournissons, poursuit-il, une solution 100 % cloud qui permet le rapprochement automatique de données de fonds », compatible avec tous types de fichiers, du PDF au Text, en passant par les formats .dat ou Swifr. Mais cet outil offre surtout une grande liberté, laissant un contrôle total à l’utilisateur, ne nécessitant donc aucune implication IT. Récemment, la start-up a par ailleurs lancé la plateforme Velocity, permettant aux administrateurs de fonds de procéder à des évaluations plus rapides et avec une surveillance accrue.
START-UP
INVESTIFY
L’investissement accessible à tous AU R É L I E S O N DAG
Partant du constat que l’accès à l’investissement est destiné à des personnes fortunées, quatre entrepreneurs ont mis en place Investify. Le but ? Démocratiser l’investissement en aidant les individus à réaliser des actions en bourse en leur fournissant des informations personnalisées.
Année d e créatio n : 2015
C
réé en 2015, mais en ligne depuis à peine un an, le service Inves tify s’adresse à des particuliers souhaitant se lancer dans l’in vestissement. En effet, les quatre fondateurs, Tobias Haustein, Christian Friedrich, Christian Kratz et Sebastian Hasenack, veulent rendre accessibles au plus grand nombre des opportunités d’investissement habi tuellement réservées à une clientèle fortunée. Pour y parvenir, ils ont déve loppé un algorithme permettant de traiter de nombreuses données. Pour Sebastian Hasenack, qui travaillait auparavant dans une société tradi tionnelle de gestion d’actifs, le service met l’accent sur le caractère émotion nel du client, pour que celui-ci se sente concerné par son investissement. Contrairement aux banques tradition nelles, la relation client est primor diale, et le client s’identifie au produit acheté, de sorte que cela crée une réelle valeur ajoutée.
INVESTIF Y
Des services 100 % digitaux
Installée au Technoport, la première société de gestion d’actifs 100 % digi tale s’adresse à des clients pour un minimum de 5.000 euros d’apports. La plateforme s’appuie sur une tech nologie de robo-advising. Après avoir identifié le profil de risque du client, elle le guide dans ses choix et élabore des offres en fonction de sa catégorie de risque. Il peut ensuite gérer son investissement entièrement en ligne
en bénéficiant de conseils adaptés. Jusqu’alors, de telles possibilités n’étaient possibles qu’en apportant un montant minimum de 500.000 euros à 1 million d’euros. Le client a alors accès à un produit standardisé et sans conseil ou aide à la gestion. De plus, les banques ne fournissent pas de tels ser vices digitaux. « Investify veut rendre l’investissement accessible à tout un chacun. À travers nos valeurs, nous voulons que nos clients soient directement impliqués dans la gestion de leur produit, tout en faisant confiance aux experts qui les conseillent. »
Vers un développement à l’échelle européenne
Sebastian Hasenack, CEO et cofondateur
INVESTIFY Fondate urs : Tob ias Haus Christian tein, Fri Kratz et S edrich, Christian ebastian Hasenac k
Nombre d’emplo yés :
17
Capital social : 324.130 € Levée(s ) de fond s : 5,2 millio ns € Chiffre d ’affaires : N/C
Présent au Luxembourg pour sa répu tation de hub européen et pour la renommée de sa place financière, le service est également disponible en Allemagne. Investify, qui compte actuellement 17 employés, souhaite en outre développer sa solution à tra vers l’Europe. La start-up a d’ailleurs déjà obtenu les licences auprès de la Commission de surveillance du secteur financier. « Le Luxembourg, grâce à son emplacement au centre de l’Europe, est idéal pour se développer à l’échelle européenne. » Le CEO de la start-up envisage déjà de nouveaux développements : de nou veaux axes pour les clients, un système de planification associé à l’application, ou encore, s’adresser à des acteurs finan ciers en tant que partenaires. Supplément 05 / 2017 — Fonds d’investissement —
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START-UP
BEHAVE !
Gestion factorielle et psychologie financière CÉCILE ESCH
Behave ! est un logiciel qui exploite les anomalies et inefficiences de marché liées à des biais comportementaux, émotionnels et cognitifs sur les marchés actions. Disponible sur l’App Store de Bloomberg, l’application figurait en 2016 parmi les plus téléchargées.
060 —
BEHAVE!
Fondateu rs : Alexa ndre Colin Benjamin , de Seille et Emman uel Emrin ger
Nombre d’e Équivalen mployés : t 2 temps plein Capital so cial : 90.0 00 € Levée(s) de fonds : 40 0.00 0 € Chiffre d ’affaires : N/A
Alexandre Colin, fondateur
modèles seul », poursuit l’ancien stagiaire de Smith Barney à New York. Si l’intérêt pour l’application n’est plus à prouver (en 2016, lorsque Bloomberg faisait de la publicité pour les apps via du bannering, Behave ! figurait parmi les 10 plus téléchargées sur environ 80), la start-up souhaite aujour d’hui développer et vendre une nouvelle application stand-alone permettant à l’utilisateur de construire ses propres modèles. Elle a d’ailleurs entamé une phase de levée de fonds. « Sur ce marché de niche en pleine expansion, il n’existe que quatre plateformes comparables, et nous entendons nous démarquer fortement de la concurrence sur trois axes : l’utilisation de l’intelligence artificielle pour la sélection des facteurs et styles susceptibles d’être rémunérés, un prix 10 fois inférieur à la concurrence, et une interface non seulement conviviale, mais aussi réellement novatrice. » Dans ce contexte,
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« La position géographique du Luxem bourg est un avantage certain dans le cadre d’une base euro péenne. » Alexandre Colin Fondateur Behave !
l’entreprise a signé un partenariat avec Thomson Reuters, notamment détenteur de la meilleure base de données de consensus d’analystes, IBES.
La Lhoft, l’espoir
Pour les prochaines années, la société vise un développement mondial avec notamment la mise en place d’une force de vente européenne basée au Luxembourg, ainsi qu’un centre de recherche. « La position géographique du Luxembourg est un avantage certain dans le cadre d’une base européenne. » Le fondateur avoue également avoir placé ses espoirs dans la Lhoft. « J’espère qu’elle permettra d’une part d’identifier les besoins des différents acteurs établis (…) et d’autre part qu’elle rassemblera les différentes start-up et jeunes sociétés en vue de proposer leurs services et faire ainsi se rencontrer l’offre et la demande. » À bon entendeur.
B E H AV E !
A
lexandre Colin a travaillé dans la gestion de fonds d’action et de portefeuilles auprès de plusieurs banques de la Place. Alors employé chez Dexiam à Luxembourg, il a accès à différentes plateformes de données de consensus d’analystes dans le cadre de la gestion des fonds actions. Puis le marché s’effondre en 2000, et l’idée d’exploiter ces données de manière systématique germe dans sa tête. « La question était alors : ces analystes sell-side ont-ils une plus-value au vu de la discordance entre les résultats publiés et leurs prévisions ? La réponse était positive. Ceci m’a amené à exploiter différentes anomalies et inefficiences de marché expliquées par la finance comportementale à travers différents modèles factoriels. » En 2012, il lance la société Behave ! avec Benjamin de Seille et Emmanuel Emringer, en vue de développer une nouvelle application sur Bloomberg. « L’app permet au gestionnaire d’exploiter ces différents phénomènes grâce à des modèles ‘non linéaires’. En effet, la sélection des facteurs et de leur poids est variable à travers le temps et propre à chaque pays ou secteur. Ceci échappe souvent à l’utilisateur lambda qui pense pouvoir développer des modèles équivalents avec de simples filtres sur son terminal financier », explique Alexandre Colin, licencié en droit de l’Université de Liège et titulaire d’un MBA en finance et comptabilité de l’Université de Vanderbilt aux ÉtatsUnis. « Si ces sélections de facteurs et de pondération étaient auparavant effectuées par optimisation, elles seront dans les mois à venir générées par des algorithmes de réseaux neuronaux probabilistes. Ainsi, l’utilisateur peut avoir un outil clés en main pour une fraction du prix qu’il devrait débourser s’il devait télécharger l’ensemble des données nécessaires pour traiter et coder ses
Année d e créatio n : 2012
Exceptional Client Service Assured Financial Strength With award winning client service and over 100 years’ experience delivering specialist asset services solutions, RBC Investor & Treasury Services helps institutional investors around the world mitigate their operational risk and maximise their operational efficiency. To discover how we can help support your market and product expansion, visit rbcits.com
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START-UP
BIRDEE
Un robot comme conseiller bancaire ANNE-SOPHIE BEDEL
D’abord spin-off d’une société de conseil en investissement, Birdee est officiellement lancée en 2017 au Luxembourg, en France et en Belgique. Spécialisée dans la fructification de patrimoine, la start-up propose une solution de gestion d’épargne en ligne dédiée au grand public. La petite société, demi-finaliste des Fintech Awards Luxembourg 2016, connaît d’ailleurs rapidement un beau succès. Et entend bien désormais conquérir de nouveaux marchés européens.
F
aire fructifier son épargne sans connaissances ni patrimoine particuliers. Tel est le défi que s’est lancé Geoffroy de Schrevel. C’est ainsi que ce Belge – alors âgé de 55 ans – fonde Birdee en 2015, une spin-off de Gambit Financial Solutions dont il est à la tête depuis 2009. Son but ? Offrir un outil afin de gérer ses investissements financiers en toute simplicité. « Il n’y avait pas de solution satisfaisante pour répondre aux besoins des mass affluents, en termes de fructification d’épargne », explique Geoffroy de Schrevel. En créant la start-up, le directeur général de la société de conseil en investissement souhaite s’adresser aux personnes qui ne peuvent s’offrir les services d’un private banker. L’outil se doit donc d’être à la fois simple et intuitif, afin de le rendre accessible à tous. Une solution pour « reconnecter les particuliers avec leur argent » que le fondateur a également souhaitée « tout à fait digitale ».
« Il y a des humains derrière nos algorithmes ! » Geoffroy de Schrevel Fondateur Birdee
grâce à une combinaison d’algorithmes, les portefeuilles modèles sont toutefois « définis et pilotés par un comité stratégique et un comité d’investissement ». « Il y a des humains derrière nos algorithmes ! », précise Geoffroy de Schrevel.
L’Europe en perspective
Pour la suite, l’équipe de 10 personnes ne manque pas d’ambition. « Nous désirons atteindre les 2.000 clients en B2C d’ici un an, et 60.000 dans un horizon de trois à cinq ans », confiait-elle à Paperjam en septembre dernier. « Côté B2B, détaille le CEO, nous avons de nombreux projets dans le pipeline, que nous nous réjouissons de développer, entre autres, les aspects fiscaux et l’intégration du big data dans le dialogue avec le client et les conseils proposés ».
D’ici quelques années, la petite équipe espère également faire évoluer son produit au gré des innovations technologiques et réglementaires. « Nous croyons beaucoup dans l’intelligence artificielle pour améliorer la qualité de ce que nous offrons, tant du point de vue de la performance de notre gestion de portefeuille, que de l’expérience individuelle de nos clients », argumente le fondateur. Installée au Luxembourg depuis sa fondation, la petite société est déjà présente chez ses voisins français et belges, mais aspire à s’étendre. « Nous désirons conquérir de nouveaux marchés, européens dans un premier temps », révèle le CEO. Avec, notamment, en ligne de mire l’Allemagne et les Pays-Bas.
Du B2B2C au B2C
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BIRDEE
Destinée aux institutions financières, Birdee Institutional est donc une « solution de gestion discrétionnaire ». Afin de s’adapter au mieux à ses utilisateurs, la petite société luxembourgeoise s’appuie sur « un profilage client à la fois rigoureux et agréable ». L’investisseur peut ainsi choisir un portefeuille adapté à ses objectifs personnels et à son profil de risque. Le questionnaire « gamifié » – exempt de tout jargon financier – rend l’expérience d’autant plus ludique. Actuellement proposée en B2B2C, l’offre sera également lancée en B2C « dès la fin du printemps » sur les marchés belges, français et luxembourgeois. Baptisée Birdee Money Experts, cette nouvelle plateforme proposera une solution directe de gestion discrétionnaire au client. Une fois le profil de risque et les objectifs d’investissement définis, la société s’occupera alors intégralement de la gestion des portefeuilles des utilisateurs. Et si la solution est automatisée
START-UP
2GEARS
Répondre à la complexité par la simplicité M A R I E - AS T R I D H E Y D E
Lauréate des Fintech Awards en juin 2016, 2Gears continue à faire parler d’elle. Ou plutôt de son produit, Governance.io. La plateforme pour la gouvernance et la surveillance réglementaire de fonds d’investissement a annoncé ces derniers mois plusieurs levées de fonds, et compte bien s’en servir pour exporter ses services mondialement.
Année d e créatio n : 2011
2GEARS
A N N A K AT I N A (A R C H I V E S)
C
réé en 2011, Governance.io est le projet commun de deux frères jumeaux : les Néerlandais Rob et Bert Boerman. Le premier est soft ware architect de formation, et l’on devine bien son rôle dans la création d’une plateforme digitale. Le second, diplômé en hotel management, n’était peut-être pas de prime abord destiné à travailler dans les fintech. « Après mes études, j’ai décidé de prendre une autre direction, explique le CEO de 2Gears, Bert Boerman. À l’époque, ABN Amro recherchait des diplômés avec un back ground en hôtellerie et économie. Ils vou laient former des relationship managers orientés clients et savaient que l’aspect bancaire pouvait être appris, mais que le focus client était plus difficile. Je corres pondais donc à leurs attentes. » Alors qu’il gravissait les échelons au sein de la banque, la régulation devenait de plus en plus importante et difficile à gérer. « J’ai réalisé que nos systèmes centraux ne pourraient pas faire face à cette com plexité. Je ne voulais pas suivre l’exemple du reste de l’industrie, qui était de faire appel aux feuilles de calcul. » Le jeune entrepreneur a alors décidé de construire la solution avec l’aide de son frère jumeau. Trois ans après le début de l’aventure, il a quitté son emploi pour se consacrer pleinement à Governance.io. Un projet qui convainc, si on en croit les différentes levées de fonds de ces derniers mois. La start-up a d’abord obtenu 50.000 euros en sortant lauréate des premiers Fintech Awards en juin 2016, a ensuite levé 2 millions d’euros en octobre, et emprunté deux autres millions début janvier via un accord avec la Bil. En 2017, c’est 16 personnes qui travaillent sur la plateforme, réparties aux Pays-Bas et au Luxembourg.
La recette gagnante
« Le poids de la régulation est devenu presque ingérable, explique le CEO. Les données et la documentation explosent, mais les règles vous imposent de contrôler tout. Notre réponse à cette complexité est la simplicité. » En d’autres termes, en fai-
Fondate urs : Bert et Rob Boe rman
Bert et Rob Boerman, cofondateurs
Nombre d’emplo yés : Capital social : 192.70 0 € Levée(s ) de fond s : Juillet 20 15 : 405.00 0 €, octobre 20 16 : 2 milli ons € Chiffre d ’affaires : N/C
sant usage de la technologie moderne et sécurisée, alliée à une attention extrême sur la user experience, la start-up a développé une plateforme qui réduit massivement la complexité réglementaire. Collecter les données devient simple, de même que les connecter et les contrôler. « Le résultat immédiat est une transparence complète sur tout ce qui se passe dans l’en treprise, mais les données deviennent éga lement une mine d’or pour nos clients. » Cette solution, 2Gears l’offre pour « un tarif mensuel très attractif, sans le moindre investissement préalable ». Ses prix abordables et son unicité distinguent Governance.io de la concurrence. « Nos principaux concurrents sont les spreadsheets. Donc notre solution doit être com plètement flexible, utilisable au bureau ou dans un cloud privé, et doit pouvoir être mise à jour sans interrompre le business. Pour autant qu’on le sache, il n’y a pas d’autre solution sur le marché qui offre cette combinaison de bénéfices. »
En route vers New York, Singapour et Hong Kong
16
Si on lui demande ses perspectives pour les prochaines années, Bert Boerman
« Pour les fintech, le plus important c’est l’accès aux clients. » Bert Boerman Cofondateur 2Gears
annonce que Governance.io désire être reconnue mondialement pour ses solutions de gouvernance corporate, et pas uniquement dans le secteur financier. « La pression réglementaire augmente par tout, et la transparence et la simplicité sont la solution à la plupart de ces challenges. » L’équipe travaille également à l’application du software dans cinq autres pays européens, et analyse les possibilités à New York, Singapour et Hong Kong. Pour parvenir à une telle expansion, le Luxembourg a été un levier pour la start-up. « Pour les fintech, la chose la plus importante, avant les fonds et le support, c’est l’accès aux clients. Il y a une abondance de ces clients au Luxem bourg. Pour une fintech B2B, on ne peut pas faire mieux ! » La lenteur de la prise de décision par les acteurs du secteur financier reste toutefois un obstacle. « La beauté des solutions fintech est qu’elles peuvent être implémentées extrê mement rapidement, or une prise de décision plus rapide est ce qui manque à l’innovation. Mais les choses sont en train de changer, en partie grâce à l’at tention portée par le gouvernement pour faire des fintech un succès. »
Supplément 05 / 2017 — Fonds d’investissement —
— 063
START-UP
HAPS
Digitaliser la relation client en toute convivialité CÉCILE ESCH
Have-a-Portfolio Solutions (Haps) permet de digitaliser la relation client, depuis l’onboarding jusqu’à la gestion au quotidien de ses investissements. Rencontre avec ses fondateurs.
064 —
David Naramski
OLIO F T R O P A HAVE- ONS GIE SOLUTI , Havé laude C : s r ateu é et Fond phe Labb to i is r k h s C Naram David
Christophe Labbé
s : 16 ployé d’em ntités) e r b Nom s deux e le (pour N/C cial : /C tal so i p a ds : N C e fon d ) s ( e s : N/C Levé ffaire ’a d e r Chiff
Claude Havé
cloud, ce qui rend son déploiement encore plus rapide. Cette facilité de déploiement, Haps la doit à son côté non intrusif qui valorise au mieux l’existant, que ce soit en se connectant au CRM ou au PMS, sans en perturber le fonctionnement. Il est ainsi possible de créer un pilote et de commencer à l’utiliser sans convertir l’ensemble de ses utilisateurs et clients », complète Christophe Labbé. Haps intègre les outils de Nowina Solutions, qui permettent de digitaliser la totalité des processus tout en assurant la conformité réglementaire et la légalité des signatures et donc des documents. Conforme à eIDAS, la plateforme permet l’entrée en relation avec de nouveaux clients dans les 28 pays de l’Union européenne grâce aux signatures électroniques, qualifiées ou sur mobile. De plus, Haps a intégré une solution KYC dans le processus qui permet d’effectuer un AML scan endéans quelques secondes tout en étant en face du client.
— Supplément 05 / 2017 — Fonds d’investissement
« Le Luxembourg dispose d’avantages considérables pour le développe ment d’activités fintech. » Christophe Labbé Fondateur Haps
Quant à l’application mobile individualisée, la consolidation facile des avoirs en banque, assurance ou directement en fonds d’investissement et le chat sécurisé, ce sont d’autres caractéristiques de Haps qui sont source d’efficacité et accroissent la satisfaction client.
La force du réseau fintech
La start-up n’aurait sans doute jamais vu le jour sans l’ABBL. C’est en effet lors d’un événement autour des fintech organisé par l’association qu’eut lieu la rencontre entre les partenaires. « Ceci démontre le dynamisme du Luxembourg pour promouvoir les fintech », explique Claude Havé. « De par son écosystème, son expertise financière et son expertise cross-border, le Luxembourg dispose d’avantages considérables pour le développement d’activités fintech », conclut Christophe Labbé. Autant d’atouts pour les start-up qui se lancent dans l’aventure.
H AV E - A - P O R T FO L I O S O L U T I O N S G I E
H
aps est née de la rencontre entre Have-a-Portfolio, spécialiste en applications mobiles, et Nowina Solutions, spécialiste de la digitalisation et de la signature électronique. Créée cette année par Claude Havé, Christophe Labbé et David Naramski, la start-up propose une application entièrement personnalisable permettant la digitalisation de la mise en relation et de l’ensemble des activités de la vie d’un fonds, de l’achat au changement de compartiment en passant par la clôture. « Haps permet la digitalisation simple, conforme et efficace de l’ensemble des activités avec les investisseurs, explique Claude Havé. Grâce à sa souplesse et à la signature électronique, l’application permet de préser ver la convivialité et la sécurité. De plus, en réduisant les coûts directs, la performance du fonds se trouve augmentée. » Grâce à une mutualisation des coûts, Haps vise à démocratiser la digitalisation des processus et à la rendre accessible à tous les intermédiaires du secteur financier : gestionnaires de patrimoine, family offices, courtiers en assurance, fonds d’investissement, etc. « In fine, ce sont tous les professionnels du secteur financier, en contact direct avec des clients, qui peuvent bénéficier de Haps et de son approche entièrement digitalisée », poursuit le fondateur. Comme la solution s’accommode de tous les processus et des spécificités de tout document, elle ne porte pas préjudice au caractère distinctif de chaque entreprise. Ce qui différencie également Haps de ses concurrents, c’est la garantie de conformité aux exigences de la CSSF. Un autre point est la rapidité de déploiement au niveau européen et son caractère multilingue. « La solution peut être hébergée sur private
017 ion : 2 créat e d e Anné
Our dedicated team of experts supports you and your alternative investment fund through its entire life cycle, from launch to wind-down. So you can focus on what you do best. Alternative Investment Fund Services Set-up | Corporate services for AIFs and their SPVs | Central administrative and transfer agent Regulatory reporting and compliance | NAV calculations AIFMD Depositary Services Cash flow monitoring | Safekeeping in other assets | Oversight duties 3rd Party AIFM Portfolio management | Risk management | Regulatory reporting | Compliance monitoring
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START-UP
F UND SDLT
Révolutionner la distribution des fonds grâce à la blockchain CÉCILE ESCH
FundsDLT veut faciliter la distribution de fonds d’investissement en rapprochant l’asset manager de l’investisseur. Reposant sur la blockchain, la plateforme qui fonctionne avec l’esprit d’une start-up est portée par Fundsquare, KPMG et InTech.
T L D S FUND
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F U N D S D LT
A
près le lancement d’un premier service sur blockchain par la Bourse de Luxembourg et InTech, nous nous sommes tout naturellement tournés vers l’industrie des fonds d’investissement, principal pilier du secteur financier », indique Maxime Aerts, chief operating officer chez Fundsquare. « Cette industrie manifeste depuis des années la nécessité d’innover, et la distribution des fonds était le domaine où la valeur ajoutée d’une solution blockchain et DLT (Digital Ledger Technology) était la plus prometteuse. » Le projet était en gestation depuis l’été 2016 et il n’aura fallu que quelques mois pour voir émerger, en décembre 2016, le premier prototype proposant la réalisation de transactions d’achat et de vente de fonds via la blockchain. « FundsDLT propose l’utilisation d’une nouvelle technologie pour optimiser des processes opérationnels existants. » En d’autres termes, la plateforme permet, grâce à la blockchain, de réduire les coûts administratifs et de fluidifier les transactions et autres processus de la distribution de fonds. Celle-ci pourra d’ailleurs se compter en heures, en minutes, voire en secondes, espèrent ses initiateurs. Grâce à la blockchain, la plateforme permet aussi d’optimiser les étapes de vérification des profils d’utilisateurs et d’appliquer des standards élevés en matière de cybersécurité. Si son but principal est de faciliter l’accès à l’investissement, l’initiative poursuit un double objectif : « Rester cohérent par rapport à l’écosystème existant et explorer les béné-
066 —
fices potentiels. FundsDLT met en évidence la valeur potentielle d’une infrastructure qui, centralisant plusieurs fonctions, permettrait des économies d’échelle et l’accès aisé à une information très importante pour l’optimisation des produits fonds », poursuit Maxime Aerts.
2016 on : éati r c de
are, squ und F : ur s date ch Fon G, InTe M P K
Vers une mutation de l’écosystème
Aujourd’hui, l’équipe se prépare à faire une première transaction « live » au mois de juin, c’est-à-dire acheter un fonds d’investissement à travers l’initiative FundsDLT. « Nous définirons ensuite une roadmap d’évolution en collaboration avec le groupe de travail. » Si les initiateurs notent déjà « un fort intérêt de la part de la communauté financière, et en particulier de la part des sociétés de gestion », d’ici cinq ans, ils tablent sur une « mutation de l’écosystème autour de cette nouvelle infrastructure ». « Cela se mesurera au volume de transactions qui passeront par celle-ci », assure Maxime Aerts. Et si on lui demande pourquoi le Grand-Duché ? « Le Luxembourg est la première industrie de fonds d’investissement en Europe et dispose de liens commerciaux avec différents continents. Le pays est donc au centre d’un flux transactionnel d’ordres de souscription et de rachats de parts des fonds au niveau global. Tous les acteurs les plus importants sont présents dans l’écosystème financier luxembourgeois. De plus, l’expertise et les capacités présentes sur le territoire sont de très haute qualité. » Les fondateurs ne pouvaient donc pas envisager mieux pour lancer leur activité.
— Supplément 05 / 2017 — Fonds d’investissement
Maxime Aerts, chief operating officer
INSCRIRE LA PERFORMANCE DANS LA DURÉE
LA GAMME DE FONDS DU GROUPE KBL EUROPEAN PRIVATE BANKERS
WWW.KBL.LU
ART & FINANCE
SOMME TS Plusieurs œuvres ont battu des records aux enchères en 2016, comme La Meule de Claude Monet (1890), adjugée chez Christie’s à 81,4 millions de dollars après estimation à 45 millions, la Femme assise (1909) de Pablo Picasso (reprise sur cette photo), vendue chez Sotheby’s à 63,6 millions de dollars – le prix le plus haut pour une œuvre cubiste – ou encore Loth et ses filles (1613) de Peter Paul Rubens, cédée à 57,9 millions de dollars chez Christie’s.
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— Supplément 05 / 2017 — Fonds d’investissement
ART & FINANCE
DES ACTIFS PAS COMME LES AUTRES
La finance, tout un art CA M I L L E F R AT I
L’investissement dans les actifs tangibles a toujours la cote malgré un marché fluctuant. Certains fonds spécialisés ont émergé, avec toutefois une fenêtre de tir très réduite. Les placements passion s’ajoutent surtout à la panoplie des banquiers privés pour servir une clientèle très fortunée en quête de diversification.
S OT H E BY ' S
L
a Meule de Claude Monet, Loth et ses filles de Peter Paul Rubens ou une bague ornée d’un diamant bleu de 24 carats : le marché de l’art a encore enchaîné les coups de marteau aux enchères et les dizaines de millions de dollars en 2016. Avec un public dont les visées ne sont plus seulement l’acquisition d’un bel objet. « 73 % de ceux qui investissent dans un objet d’art ou de passion ont la réflexion au minimum de préservation de leur capital et, au maximum, de son appréciation », souligne Alain Mestat, directeur exécutif de PassionProtect et président de la Lafa (Luxembourg Art Law and Art & Finance Association). Certains chiffres ont d’ailleurs de quoi faire tourner la tête, comme l’évol u t i o n d u m a rc h é d e s vo i t u re s anciennes, qui s’est apprécié de 456 % en 12 ans. « C’est un investissement passionnel et émotionnel, témoigne celui qui lance un fonds dédié à ces objets d’exception. Ce sont des odeurs, des bruits, les cheveux au vent… » Pour autant, les fonds ne sont pas légion – une soixantaine dans le monde. Inutile de revenir sur l’effondrement du fonds Nobles Crus par Elite Advisers, victime d’un mauvais timing réglementaire et aussi de deux principales variables difficiles à maîtriser pour un fonds s’appuyant sur des actifs tangibles : le manque de liquidités et l’évaluation des actifs.
« Les fonds d’art et d’objets de valeur sont dans l’air du temps et suscitent la convoitise, mais le promoteur de fonds doit avoir une certaine légitimité, de l’expérience, une capacité à lever des fonds et une structure correcte », poursuit Alain Mestat. La valeur des actifs n’est évaluée qu’une à deux fois par an, aussi est-il difficile de sortir rapidement de ce genre de fonds en étant sûr de revendre une œuvre au prix actuel du marché. Même les fonds alternatifs se prêtent peu aux collectibles. « Que ce soit le Sif ou le Fiar, toute la responsabilité reste sur le gestionnaire d’actifs AIFM, de la compliance à la gestion du risque en passant par la politique de fonds, et il est difficile de trouver un gestionnaire d’actifs alternatifs ayant des compétences dans l’art », remarque Alain Mestat. Un parcours d’obstacles que la Lafa veut justement contribuer à mettre à plat en rejoignant l’initiative RAM (Responsible Art Market Practices), lancée par la Fondation pour le droit de l’art de Genève. L’idée étant de doter les aspirants fondateurs de fonds dans le domaine de l’art de procédés précis « permettant de se réguler et d’éviter un quelconque dérapage ». « La matérialisation de l’investissement dans l’art à travers des fonds reste très limitée de par sa complexité, son coût et la spécificité du sous-jacent, estime
Adriano Picinati di Torcello, directeur et coordinateur Art & Finance chez Deloitte Luxembourg. Il y a un grand écart entre ces actifs et les exigences des produits régulés de type AIFM. » Les fonds spécialisés dans l’art et les objets de valeur, des montres aux grands crus en passant par la haute joaillerie ou les tableaux de grands maîtres, sont donc voués à demeurer un marché de niche très restreint.
« Le Brexit entre aujourd’hui Les UHNW séduits Pour autant, l’art s’impose de plus en dans plus comme une nouvelle corde à l’arc les réflexions. du banquier privé, qu’il s’agisse de conservation du patrimoine, voire de Le Luxem transfert à des générations futures. De bourg peut fait, les objets de collection séduisent plus en plus de personnes fortunées éventuellement de qui cherchent davantage à diversifier y voir une qu’à investir. « Elles achètent avec passion, une démarche émotionnelle, avec opportunité. » dans une composante financière puisqu’elles ne Adriano Picinati di Torcello Directeur et coordinateur Art & Finance Deloitte Luxembourg
veulent pas jeter l’argent par les fenêtres, précise Adriano Picinati di Torcello. Il s’agit donc de s’assurer que le prix est correct dans l’idée qu’il se maintienne, et au mieux qu’il gagne de la valeur. » Signe de cet engouement des familles très fortunées : 40 % des UHNWI (ultra high net worth individuals, ndlr) ont été actifs sur le marché de l’art et des articles de collection ces deux dernières années, d’après l’édition 2017 du rapport de référence
Supplément 05 / 2017 — Fonds d’investissement —
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ART & FINANCE
FLUC T UATIONS
L’ÉVOLUTION DU MARCHÉ GLOBAL DE L’ART Nombre de transactions (en millions)
valeur en millions $ 80.000
50 43,3 % 46
60.000
42
50.000
38
40.000
34
volume valeur
30
CROISSANCE 2006 -20 16
30.000 2006
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2008
en la matière, Art Basel. 56 % ont placé leur argent dans la joaillerie et les montres, puis dans le design (35 %), les beaux-arts (28 %) et l’art décoratif (26 %). Des collectionneurs qui n’ont pas forcément fait de folies puisque 85 % des œuvres se vendent à moins de 50.000 dollars – et seulement 1 % d’entre elles dépasse le million de dollars. Autre fait intéressant : 56 % des ventes en ligne concernent des clients qui n’ont jamais mis les pieds dans la galerie concernée ni rencontré personnellement le galeriste. Un nouveau mode de consommation et de placement. Même si le marché global de l’art accuse un certain ralentissement depuis deux ans, la croissance exponentielle des millionnaires dans le monde – +215 % de personnes détenant plus de 50 millions de dollars depuis 2000 – laisse entrevoir un hori070 —
16,5 %
12,5 %
2009
2010
2011
2012
2013
zon plutôt dégagé. Raison de plus pour que le Luxembourg se positionne sur la carte des points névralgiques du marché de l’art. « Luxembourg ne concurrencera pas Maastricht ou Art Basel, mais Alex Reding a pris une très bonne initiative en lançant la Luxembourg Art Week il y a deux ans, l’idée étant de l’implanter comme événement incontournable dans la Grande Région, assure Alain Mestat. Cet événement n’a pas son équivalent à Namur, Nancy ou Trèves, et à terme pourrait concurrencer Art Cologne ou Brafa (Bruxelles). » Car le Luxembourg propose un « écosystème unique au monde », renchérit Adriano Picinati di Torcello : le port franc Freeport installé au Findel, à deux pas de l’aéroport et du tarmac de Cargolux, qui a développé une expertise dans le transport des objets de valeur. « C’est un avantage extrême-
— Supplément 05 / 2017 — Fonds d’investissement
2014
2015
2016
EN SÉR I E Andy Warhol demeure l’artiste le plus exposé et l’un de ses portraits de Mao, coloré dans les années 1970, s’est vendu à 12 millions d’euros à Hong Kong début avril.
4,0 % volume valeur CROISSANCE 2009 -20 16
ment important pour les banques d’avoir un sous-dépositaire à 5 km de leurs bureaux », ajoute Alain Mestat. Une infrastructure qui reste limitée par rapport aux 345 ports francs que compte le seul territoire suisse, mais qui représente un socle solide pour développer la niche. Deloitte travaille ainsi depuis plusieurs années à l’émergence d’un cluster Art & Finance. Et les professionnels du secteur ne manquent pas d’idées pour renforcer l’attractivité du Luxembourg. « Il n’est pas normal que la TVA sur ce type d’objet soit supérieure à celle pratiquée en France, en Belgique ou au RoyaumeUni, il faudrait être au moins aussi bas que le plus bas si on veut attirer l’art au Luxembourg », suggère Alain Mestat. Et de proposer également la création d’un cadre juridique pour les commissaires-priseurs, fonction occupée
S O U R C E : A R T S E C O N O M I C S ( 2 0 17 ) , P H OTO : F L I C K R
70.000
ART & FINANCE
DI V ER SIFIC ATION
LES UHNWI* ET LEURS PLACEMENTS TANGIBLES 60 % 56 50 % 40 % 35 30 %
28
26
24 20 %
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10 % 3
0 %
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072 —
LO N G ÉVITÉ Gerhard Richter s’impose comme l’artiste vivant le plus vendu avec 8 % des ventes de 2016 en valeur. Ci-contre son Abstraktes Bild, peint en 1986.
contexte de la destruction de plusieurs sites historiques par des groupes terroristes, des mausolées de Tombouctou au temple de Palmyre en Syrie. « Le Luxembourg va participer à hauteur de 3,5 millions d’euros et le port franc devrait jouer un rôle de sanctuaire pour le patrimoine mondial, précise Adriano Picinati di Torcello. La relation entre industrie logistique et patrimoine culturel mondial va renvoyer une image très forte du pays, avec éventuellement le développement de compétences sur lesquelles les banquiers privés pourront s’appuyer. » La complexité de la matière pourrait également donner lieu à un cursus à l’Université du Luxembourg. Autant d’essais à transformer, même si le Luxembourg se voit con traint de marcher sur des œufs en matière de réglementation financière avantageuse.
— Supplément 05 / 2017 — Fonds d’investissement
Alain Mestat Président Lafa (Luxembourg Art Law and Art & Finance Association)
20
millions de nouveaux millionnaires depuis 2000
S O U R C E : A R T BAS E L 2 0 17,
par des huissiers et des notaires formés depuis 1793, dans un pays où les ventes aux enchères restent rares. « Je crois que le Luxembourg peut devenir une plaque tournante dans le domaine de l’art, du droit et de la finance », complète le président de la Lafa. « Le Brexit entre aujourd’hui dans les réflexions, ajoute Adriano Picinati di Torcello. Le Royaume-Uni est le premier pays pour le marché de l’art, et demain il ne fera plus partie de l’Union européenne. Il est très difficile d’avoir une visibilité sur la façon dont les choses vont s’organiser. Faut-il s’attendre à un mouvement de biens de collection ? Le Luxembourg peut éventuellement y voir une opportunité. » Le secteur a en tout cas apprécié le positionnement du Grand-Duché aux côtés de la France dans la constitution d’un fonds mondial pour la protection du patrimoine – annoncé dans le
« 73 % de ceux qui investissent dans un objet d’art ou de passion ont la réflexion au minimum de préservation de leur capital et, au maximum, de son appréciation. »
*UHNWI : Ultra high net worth individuals
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Š 2017 Deloitte Tax & Consulting.
XXXXXXX
RAIF ROBOTIQUE MODERN SLAVERY ACT MANAGEMENT COMPANIES FUNDS GOVERNANCE ARTIFICIAL INTELLIGENCE ALTERNATIVE INVESTMENT GESTION DU RISQUE AUTOMATISATION MARCHÉS OBLIGATAIRES BONS PLANS RELANCE CUAL JOSÉ PAS
OLIVIER MA RÉCHAL
AUSER JOËLLE H
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EMMANUEL BÉGAT
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NICOLAS MULLER
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R AY MOND S AG AYA M
PHILIP HADDON
ANTHONY
DOYLE
12THÉMATIQUES 12 EXPERTS Nombreux sont les professionnels actifs dans l’industrie des fonds. Observateurs privilégiés ou acteurs indispensables, ils contribuent chacun à leur niveau au succès de ce pilier de la Place. Douze d’entre eux nous livrent leurs réflexions sur les sujets chauds les concernant.
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— Supplément 05 / 2017 — Fonds d’investissement
AVIS D'EXPERT
T H E R A I F A S S E E N B Y… J O S É P A S C U A L
The Formula 1 of investment funds
S E BAS T I E N G O O S S E N S
L
uxembourg, aiming to strengthen its position with respect to alternative investment funds, now offers a new type of fund, the Reserved Alternative Investment Fund (RAIF). The financial centre has shown its willingness to innovate with the creation of the RAIF, a new type of alternative investment fund (AIF) which is not subject to the approval and supervision of the regulator, but which is still managed by an authorised AIF manager, and benefits from the flexibility of Luxembourg regulated funds as well as from similar and attractive tax regimes. Since its introduction, a large number of RAIFs have been set up, demonstrating the great appetite in the market for the new vehicle. Those setting up RAIFs come from diverse backgrounds and choose very varied investment policies. The key innovation is to provide an AIF vehicle which does not require the CSSF’s approval either at launch or on an on-going basis. As a result, the absence of supervision at the level of the RAIF speeds up the process of establishment. Although the RAIF is not subject to direct supervision by the CSSF, it remains indirectly supervised as a result of supervision of its external authorised AIFM by the relevant supervisory authority. Investments into RAIFs are restricted to sophisticated investors, so-called ‘well-informed investors’. There are two ways of structuring a RAIF – either as a contractual (or common) fund or an investment company subject to the RAIF regime can be created with either variable capital (SICAV) or fixed capital (SICAF) under the form of a corporate-type fund with different legal
“The financial centre has shown its willingness to innovate with the creation of the RAIF.” José Pascual Partner Simmons & Simmons
forms. A RAIF can be structured as an umbrella structure, with multiple compartments. This means that a RAIF can have separate compartments, each linked to a specific investment policy and a specific portfolio of investments, segregated from the portfolio of investments of the other compartments. A compartment of an umbrella RAIF may also invest in one or more other compartments of the same RAIF subject to certain conditions which are identical to those applicable to the existing specialised investment fund (SIF) regime. A RAIF may not invest more than 30% of its assets or subscription commitments in securities of the same nature issued by the same issuer, subject to certain derogations. The tax regime for RAIFs is generally similar to that which applies in respect of a SIF. Indeed, the RAIF would be
exempt from Luxembourg corporate income tax and net wealth tax, but would be subject to subscription tax. A RAIF investing in risk capital will be subject to a tax treatment comparable to that for a SICAR. Essentially, any income deriving from securities held by the RAIF would be tax exempt in Luxembourg. The Luxembourg RAIF should provide an opportunity for investors who do not require an investment vehicle to be regulated by a domestic regulator, but which still offers a high degree of investment flexibility and a very favourable tax regime. This vehicle can be brought to the market as quickly as non-regulated foreign investment vehicles (e.g. UK limited partnership) since there is no need to obtain prior approval from the Luxembourg regulator.
Supplément 05 / 2017 — Fonds d’investissement —
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AVIS D'EXPERT
L A ROBOTIQUE VUE PAR… OLIVIER MARÉCHAL
Évolution ou révolution ?
P
armi toutes les technologies qui font actuellement le « buzz » dans le domaine des services, une de celles qui intriguent le plus est sans conteste la « robotisation ». Le mot en lui-même évoque un imaginaire digne des films de science-fiction. On visualise immédiatement un groupe de machines aux formes étranges s’activant dans un univers déshumanisé. Qu’en est-il réellement, et que peut en attendre le monde des fonds d’investissement ? Commençons par définir ce que l’on entend par robotisation. Un robot, ou plutôt un assistant virtuel, est un logiciel qui réplique les tâches d’exécution d’un opérateur humain. Il se positionne au-dessus des systèmes et outils existants, et ne nécessite pas de développement informatique important. Pour mieux comprendre, prenons un exemple concret de processus lié aux fonds d’investissement : le rapprochement de positions sur des instruments déposés auprès de banques tierces. Un opérateur humain va commencer par récupérer les positions détenues chez les tiers par différents moyens : réception d’e-mails ou connexion sur des sites internet, par exemple. Dans un deuxième temps, il va extraire depuis le système comptable un fichier contenant la liste des positions ouvertes dans les livres du fonds. Dans un troisième temps, il construira une feuille de calcul combinant les différentes sources d’information pour permettre un rapprochement. Finalement, le résultat de ce rapprochement sera envoyé par e-mail à une personne en charge de l’investigation des différences.
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Ce processus combine l’utilisation successive de multiples outils : un tableur, des sites internet auxquels il faut se connecter, la messagerie électronique, ainsi que l’application de production comptable. Son automatisation complète par des développements informatiques classiques n’est pas facile dans un délai rapide et à des coûts raisonnables.
« Libérer du temps pour des travaux à plus forte valeur ajoutée. » Olivier Maréchal Partner, financial services advisory leader EY Luxembourg
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Un assistant virtuel pourra aisément remplir l’ensemble de ces travaux sans intervention manuelle pour une fraction du temps requis normalement par un opérateur. L’assistant virtuel travaille 24 heures sur 24, tous les jours de l’année. Un seul assistant virtuel peut donc prendre en charge de nombreux processus, du moment qu’ils ne sont pas simultanés. Ses actions sont, par ailleurs, toutes mémorisées, fournissant ainsi une piste d’audit sans faille. Les risques opérationnels sont ainsi réduits. La charge de travail pour la mise en œuvre d’un robot est, en rapport avec les économies générées, très faible. On compte ici en semaines, et non en mois. Si le département informatique doit être impliqué dès le début de la robotisation pour les questions de mise en production, de sécurité et de droits d’accès, il n’a pas à allouer de nombreuses ressources. Le cœur d’un projet consiste en effet en une modélisation des processus qui peut être faite par des profils plus fonctionnels que techniques. La robotisation permet de libérer du temps pour des travaux à plus forte valeur ajoutée et d’automatiser rapidement les processus comprenant des ruptures de séquence entre plusieurs systèmes, qui sont monnaie courante dans le monde des fonds. De là à y voir un avenir où toutes les activités d’administration seront réalisées sans intervention humaine, il y a un pas que je ne franchirai pas. La mise en place d’assistants virtuels est, par contre, une étape importante dans l’évolution constante vers une meilleure productivité dans le secteur. Grâce aux robots, on peut vraiment parler d’« industrie » !
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T H E M O D E R N S L A V E R Y A C T A S S E E N B Y… J O Ë L L E H A U S E R
When asset managers respect human rights
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he UK Modern Slavery Act 2015 requires each commercial organisation, wherever incorporated, to prepare a slavery and human trafficking statement (the “MSA statement”) for each financial year. This should state the steps taken to ensure that slavery and human trafficking is not taking place in any part of its own business and in any of its supply chains, or that it has taken no such steps. The requirement applies to a commercial organisation carrying out any part of its business in the UK (including a corporate body or partnership registered abroad but carrying on part of a business in the UK); with an annual turnover of at least 36 million GBP (including the turnover of any subsidiary wherever it operates); and which supplies goods or services. This captures some of the largest asset managers and real estate companies in the world. An organisation stating that it has taken no steps to address human trafficking and slavery still satisfies the reporting requirement. However, this approach is likely to be perceived negatively by stakeholders and civil society at large, and a significant number of organisations have already published statements of steps taken. A statement of steps taken is more likely to promote an organisation’s profile as a responsible business, and demonstrate to stakeholders and investors that management is proactively addressing risk management. The legislation provides non-mandatory content suggestions for such statements. Accordingly, the scope and detail of these statements can and do vary. As a minimum, asset managers electing to make a statement of steps should map entities that fall within the scope of its “business” and the members of
“European pension fund investors and asset managers are increasingly seeking to reflect a respect for human rights in investment decisions.” Joëlle Hauser Head of Invesment Fund Department Clifford Chance
its supply chains, and identify measures already in place to ensure modern slavery is not taking place. However, the introduction of the Act reflects a growing interest worldwide in the eradication of modern slavery; not only EU States but also the US and Australia are currently considering, working on, or have enacted, similar legislation. More and more investors increasingly require their asset managers to confirm in writing that MSA statements are in place in order to comply with their own Environmental, Social and Governance criteria. Non-governmental organisations have already begun ranking the MSA statements of FTSE 100 companies, which includes larger fund managers. Moreover, European pension fund investors investing in private equity, infrastructure, real estate and other funds with illiquid strategies, and asset managers are increasingly seeking to reflect a respect for human rights in
investment decisions and ongoing portfolio management as well as within their organisations. Taking an approach that is in line with the underlying rationale of the Act, and the respect for human rights that asset managers already have in place, can provide efficiencies as well as prepare the industry for future regulation. More detailed statements of steps taken could include information on selection criteria for investments as well as what efforts the firm is taking to ensure that steps are taken at the level of the investee company to address modern slavery risks. The Environmental, Social and Governance criteria of such firms should include a clear statement regarding how modern slavery risks are address ed, and what pre- and post-investment measures are taken to ensure against modern slavery at the investment level.
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L U X E M B O U R G M A N C O S A S S E E N B Y… M A R C U S P E T E R
Be ready for the Priips Regime
R
egulatory depth and intensity do simply not slow down since the financial crises of 2007. EU directive 2016/1034 dated 10 February 2016 amending Mifid legislation and the respective Mifir regulation 2016/1033 (“Mifid II Regime”) are just one additional chapter in this story and have the potential to substantially impact Luxembourg Ucits management companies and AIFMs (“ManCos”). Market participants predicted that heavy regulation and additional costs were heading their way. Fortunately, this may have been a premature forecast with respect to ManCos. The impact of the Mifid II Regime on ManCos will be in fact less burdensome, enabling these management companies to rather gather their resources on business and market development. The current Mifid Regime (“Mifid I Regime”), which is based on EU directive 2014/65/EU and EU regulation 600/2014, already excludes from its scope Ucits management companies not performing discretionary portfolio management. The same principle applies for these ManCos (Ucits and AIF) under the Mifid II Regime, unless an EU member state decides to opt out when transposing Mifid II into national law. Nevertheless, the directive allows an EU member state to submit all national ManCos to the Mifid II Regime if desired. At present, no draft law is available in Luxembourg and it is expected that Luxembourg ManCos will be out of scope of Mifid II as contemplated under the Mifid I Regime. Any other decision by the legislator would be ill-fitting to the overall strategy of the Luxembourg government to further develop and strengthen the position of Luxembourg as leading fund centre. Even with the likelihood that Luxembourg ManCos will be excluded from the scope of and hence direct exposure to the Mifid II Regime, they may be subject to indirect exposure. This is because a ManCo is likely to have a Mifid II entity as counterparty (e.g. an investment manager or distributor). The new elements of the Mifid II Regime applicable to these 078 —
“It can be expected that the changes caused by the Mifid II Regime for ManCos will be rather minor.” Marcus Peter Partner GSK Luxembourg
counterparties may also impact the ManCo in a way that the counterparty has to request additional information from or procedures to be established by the ManCos. In particular, certain fee arrangements may have to be adapted. One example is fees paid by the ManCo (or the managed Ucits or AIF) to an investment advisor, which in certain circumstances under the Mifid II Regime may no longer be paid by the ManCo or its investment fund. Instead, the investment advisor must seek its fees directly from the investors, raising a number of additional concerns and administrative issues. The Mifid II Regime becomes applicable as of January 2018. One should anticipate the numerous Level 2 and Level 3 regulations, which are not yet fully established. Furthermore, the Luxembourg draft law will shed further light on the impact of the Mifid II Regime to Luxembourg ManCos. However, it can be expected that the changes caused by the Mifid II Regime for ManCos will be rather minor. For the sake of completeness, the rules pertaining to the Priips (Packaged
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Retail and Insurance-based Investment Products) EU regulation 1286/2014 of 9 December 2014 are more certain. The Priips will entail yet another informative document for retail investors. Priips must be established when offering any securities (e.g. fund units/shares) to a retail investor. With a view to ManCos and their managed investment funds, this means for (I) Ucits funds that the Priips will replace the existing Key Investor Information Document (KIID) and (II) for AIFs that are distributed to retail investors that they must provide Priips to such investors. While the Priips Regime for Ucits will only start in December 2019, it will already start for AIFs (which are distributed to retail investors) on 1 January 2018. Priips should be no longer than three pages and their content comparable to that of a current KIID. Conclusion for Luxembourg ManCos: unless the Luxembourg law transposing the Mifid II Regime goes awry, the effect on ManCos will be minimal. ManCos should however start to prepare themselves for the implementation of the Priips Regime.
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T H E F U N D S G O V E R N A N C E A S S E E N B Y. . . E M M A N U E L B É G AT
A keystone of efficiency
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inancial regulators have insisted in recent years to add independent governance to most entities of the financial sector. In a way quite similar to what is currently devel oping in the fields of space mining and the blockchain, Luxembourg may be a leader in this emerging industry. What is governance? The dictionary reads: “Establishment of policies, and continuous monitoring of their proper implementation, by the members of the governing body of an organisation. It includes the mechanisms required to balance the powers of the members (with the associated accountability), and their primary duty of enhancing the prosperity and viability of the organisation.” Governance is therefore the set of rules and methods that ensure that a system con tinues functioning in an appropriate manner; it focuses on the manner in which decisions are made. Not on the goal of such decisions. Governance may be embodied at various levels such as government (authority within a geopolitical system), chiefdom, tribe, cor poration, etc. What does independent governance bring to an organisation? Since governance entails accountability, processes and monitoring, there might be good governance without inde pendence. In other words, independence is not a prerequisite of good governance. How ever, independence is a booster in board
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rooms, by contributing significantly at three levels at least. Firstly, since independence is not linked to the concerned organisation, it does not represent the latter’s internal views. Being exposed to a variety of corporate cul tures, processes, issues and solutions allows independent board members to give new momentum to an organisation by proposing ways to achieve increased efficiency and bet ter practice.
“A governance professional will ask the right questions at the right time, and identify key challenges ahead.” Emmanuel Bégat Partner & chief operating officer ME Business Solutions
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Secondly, independent governance positively challenges boards and executives. “Does this make sense?”; this powerful challenge often proves to be the only question that no one has raised. Thirdly, independent governance allows to benefit from a shared pool of expertise and for ward–thinking attitude. Independent governance acts as the watchman charged with detecting reefs before the ship is wrecked. Nowadays, it is not possible any longer to perfectly know all regulations applicable to an environment, as this was not so long ago. Besides pure technical knowledge, a govern ance professional will ask the right questions at the right time, and identify key challenges ahead. He/she will identify the situations where special ists need to be involved.Every day, a greater num ber of institutional and private investors consider governance as a key criterion when performing due diligence on investments. The role of pro fessional governance extends to protecting the interest of stakeholders, which encompasses the protection of the structure itself. Finally, governance professionals will listen to stakeholders, manage potential situations of conflicts of interest, participate to business devel opment and to maintaining a viable asset/lia bility structure on the long term. This contribution was written by Emmanuel Bégat, Eric Chinchon and Michael Lange.
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A R T I F I C I A L I N T E L L I G E N C E A S S E E N B Y… E L A I N E K I G G I N S
Will the human touch be replaced?
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he world is being digitalised. New technologies are opening horizons that were previously unthinkable. Artificial intelligence has the potential to revolutionise how we live, how we work, how we consume… So why not how we manage our money? In the realm of investment funds, the premise is simple – a fund pools the investment of multiple investors with the same desired investment outcomes. By pooling their assets in a regulated vehicle, they can achieve economies of scale and secure access to professional money management. In a globalised, digitalised world, that pool of investors can be larger, the choice of suitable investment advisers wider and the economies of scale more significant. This reflects the vision of the European Union of a pan-European investment services model, evidenced in the Ucits directives and AIFMD. But on a practical level, how can we apply these emerging technologies in the world of fund distribution? The route from the investor’s desire to invest through to a settled subscription in a fund is indeed a long one. And a costly one for the fund producer and ultimately the investor. Little surprise then that the fund distribution value chain is a point of focus for innovation, evolution and potential revolution. Big data has been the first port of call. Big data tools can make distribution analytics available at the touch of a button, providing insights on investor behaviour. These insights enable asset managers to anticipate future trends, based for example on investor age profile, location or sensitivity to external events. They facilitate fund recommendations based on these criteria. This has the potential to revolutionise the way funds are marketed, structured and sold. Robo-advice has been another popular area of technological development
“Trusted advice is key.” Elaine Kiggins Head of client product development, fund distribution services Société Générale Securities Services Luxembourg
in the fund distribution space. As a prospective investor, I answer a few simple questions online in the comfort of my own home. I indicate my age, risk appetite and investment goals and the robo-adviser will build a model portfolio of suitable investments. To date, robo-advisers have focused on a limited range of low-cost products, generally exchange traded funds. A third technological axis for fund distribution is blockchain. Blockchain initiatives are still only at proof of concept stage, but the aim is to simplify and shorten the fund distribution value chain by leveraging distributed database technology to directly connect the investor and the fund. Such a solution has the potential to truly open access to investment funds to all with immediate settlement. But digitalising distribution is not without its challenges. Mainstream investment funds are highly regulated vehicles. Anti-Money Laundering laws and Know Your Customer requirements
are ever more important. Despite many initiatives in this space, technology has yet to deliver a solution that truly allows us to virtually know our client with certainty. Historic cases of mis-selling of financial products continue to cause concern to law-makers. Legislation such as Mifid II requires suitability checks to ensure that the product is appropriate for the investor. At the same time, data protection rules mean that data confidentiality is also a concern, particularly in a distributed database model. And new technology has brought new risks to manage, in particular in the area of cybercrime. Ultimately, we cannot lose sight of the fact that investors are individuals whose needs evolve over their lifetime. Trusted advice is key. The management of their money is a very personal decision. In the end, only time will tell to what extent this decision will be made based on artificial intelligence in future and to what extent it will continue to require the human touch.
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A LT E R N AT I V E I N V E S T M E N T I N A U S T R A L I A A S S E E N B Y… R A P H A Ë L E B E R
The RAIF on the world map
A
first Private Equity Reserved Alternative Investment Fund (RAIF) for an Australian asset manager has been launched in Luxembourg last month. The RAIF, a lightly regulated Alternative Investment Fund (AIF) under the supervision of an authorised Alternative Investment Fund Manager (AIFM), gains traction throughout the world. Recent regulatory developments such as CRS, Beps,… are pushing asset managers to find an alternative to usual offshore fund jurisdictions that are becoming less and less appealing for OECD investors due to tax inefficiency and difficulties for distribution. Quick time to market combined with a large range of professional intermediaries (third-party AIFMs, law firms, auditors, custodians, central administrators) put Luxembourg RAIF on the world map. A RAIF is an onshore Luxembourg alternative investment fund. It takes a collective investment approach and applies the principle of risk diversification. This RAIF significantly reduces the time to market for new investment funds dedicated to well-informed investors. It notably allows high net worth individuals and their advisors/managers to launch products tailored to their very own needs and institutional players, tempted by alternative strategies, to create new or repatriate existing funds in a safe and regulated jurisdiction. Together with a legal advisor we structured and launched expert Nev Earthfund SCA Sicav-RAIF for an Australian asset manager who has the ambition, which is nothing less than to “house humanity” promising to deliver significant social and financial returns for its investors. NevHouse supplies pre-fabricated homes and community structures such as homes, schools and medical centres to developing countries needing sustainable low-cost and rapidly deployable housing solutions. 082 —
“Recent regulatory developments are pushing asset managers to find an alternative to usual offshore fund jurisdictions” Raphaël Eber Managing director MAS Fund Services
Considering the rising global housing problem and after 6 years of Research & Development, the asset manager found this issue can be solved by using recycled materials to create affordable housing. The structures are priced at a lower level and can be purchased by foundations, charities and insti tutions such as pension funds, governmental and non-governmental organ isations with end users being the people living in slums, remote areas or nothing at all. One of the key differentiators of this investment strategy is its “philanthrocapitalist” nature, positively impacting a wide range of significant social, environmental and economic issues, housing, health, pollution and employment. The future project is then to open it out to the closest market in Vanuatu, Papua New Guinea and Fiji. Another key differentiator is the application process with LuxFlag for
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the labels “ESG” (Environmental, Social and Governance) and “Environment” to reassure investors that the investment fund actually primarily invests their assets in environment-related sectors in a responsible manner. The goal is to transform plastic waste into low-cost/easy-to-build houses for the poorest of our planet. Respecting the architectural design of local communities, these hurricane-resistant houses have integrated rainwater recuperation and solar roof panels in order to provide the families with light during the evening. This allows the children to do their homework and study, which gives them a brighter future. Luxembourg, as second largest fund centre in the world, is proud to be part of this journey. This contribution was written together with Sébastien Cassot, managing director at MAS Fund Services.
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L A GESTION DU RISQUE DE DISTRIBUTION VUE PAR… NICOL AS MULLER
Une nécessaire mutualisation des efforts
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epuis une quinzaine d’années, le risk management a connu un développement considérable dans le domaine financier au sens large, et dans la gestion d’actifs en particulier. Si sa vocation première tendait à contribuer à la protection des investisseurs de détail grâce à la mise en œuvre de contrôles a posteriori, l’avènement de la directive AIFM et la complexification des stratégies pour lesquelles une meilleure gestion du risque est devenue impérative, la qualification du risque a priori s’est imposée progressivement. À ce stade, le risk management, sur les plans qualitatif et quantitatif, sur une échelle de gravité et une échelle temporelle, se concentrait essentiellement sur l’actif des fonds, c’est-à-dire sur les risques inhérents aux investissements. La gestion de passif a suivi dans un second temps. L’identification des actionnaires et des porteurs de parts, ainsi que la restriction de pratiques anticoncurrentielles sont désormais appliquées uniformément dans toutes les juridictions. On peut citer en ce sens sans prétendre à l’exhaustivité : l’AML/KYC, a fortiori depuis l’introduction de Fatca et de CRS ; le market timing et le late trading, l’encadrement des soft commissions... Afin de nous rapprocher de l’exhaustivité en la matière, nous proposons de rassembler toutes les thématiques de risque de la gestion de passif dans un concept de risque de distribution. En premier lieu, il s’agit de déterminer à qui incombe le risque de distribution : au fonds ? À sa société de gestion ? À son GFIA ?
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À l’actionnaire commanditaire d’un FIA en commandite (ci-après les « acteurs ») ? Tout est question de structuration juridique. Encore faut-il rassembler des compétences techniques et humaines complémentaires afin de couvrir l’ensemble du spectre. La bonne gestion du risque de distribution constitue dès lors un avantage compétitif fondamental.
« Trop souvent, les fonds sont exposés à de trop nombreux marchés en même temps. » Nicolas Muller Executive director FundGlobam
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Les déclinaisons du risque de distribution sont nombreuses, notamment du fait de l’intermédiation des distributeurs et de l’ouverture de registres au nominatif inscrit (également connus sous le qualificatif de nominees) intervenant entre le fonds et ses bénéficiaires économiques finaux. Le risque de réputation et la sanction des clients touchent les acteurs selon plusieurs angles. Selon l’acteur, le client n’est pas le même. La multiplication des due diligences prend parfois la forme d’un exercice purement administratif, sans valeur ajoutée. Par ailleurs, les marchés de distribution sont mal connus de la part des acteurs. Par conséquent, ils ne sont pas en mesure d’anticiper certaines contraintes endémiques, certains risques techniques ou opérationnels, juridiques, fiscaux et informatiques. Ils ne sont pas davantage capables d’établir une véritable stratégie de distribution : trop souvent, les fonds sont exposés à de trop nombreux marchés en même temps, les coûts liés à la distribution s’amoncellent, et la collecte n’est pas au rendez-vous. De surcroît, les mesures palliatives, telles que la renonciation à l’autorisation de commercialisation dans certains marchés, sont parfois difficiles à mettre en œuvre, et elles ont également un coût. Pour toutes ces raisons, la gestion du risque de distribution nous semble mériter encore des efforts, dans l’intérêt commun : augmenter la taille moyenne des fonds européens, réduire leurs coûts, simplifier le contrôle des intervenants et servir au mieux les intérêts des investisseurs. Le tout sans oublier de répondre à leur exigence première : générer de la performance.
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L A ROBOTIC PROCE S S AU TOM ATION V UE PA R… GW EN A ËL G AV R AY *
Partager l’espace de travail avec les robots
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es progrès spectaculaires des technologies au service des entreprises rendent le monde dans lequel elles évoluent de plus en plus complexe. Toute tâche susceptible d’être automatisée permet de se reposer sur des robots et de concentrer l’activité humaine sur le noyau le plus complexe d’une activité. Les années 90 ont vu naître la mutualisation des fonctions à travers des centres de services partagés, puis le recours à l’externalisation (ou l’offshoring) dans les années 2000. Désormais, une nouvelle révolution est en marche : la robotisation. Il n’est plus temps d’empêcher ce mouvement, il faut désormais l’appréhender avec méthode pour en tirer le maximum. Tous secteurs confondus, les robots font leur entrée dans les fonctions opérationnelles et les services administratifs des entreprises. Ici, la partie mécanique du robot n’est plus pertinente ; seule compte sa capacité à traiter des informations. Pourquoi un robot ne serait-il pas, par exemple, capable d’appliquer un schéma comptable aussi bien qu’un être humain ? Il s’agit d’assurer l’application de règles connues. Le robot exécute et ne commet pas d’erreur. Il communique avec différents systèmes, obtient des réponses et traite les exceptions. Sa capacité d’apprentissage semble infinie. Le secteur bancaire l’a bien compris, tandis que l’industrie des fonds commence à l’envisager. La robotisation des processus, ou RPA (robotic process automation), peut être appliquée aux étapes de la chaîne de valeur de l’industrie des fonds. Plus précisément, elle est envisagée lorsqu’il est question d’automatisation des processus de back-office ou d’administration des fonds. Par exemple, les activités de settlement, d’asset servicing, de client servicing ou d’agent de transfert révèlent
« Il est urgent de prendre en compte cette rupture qui est à nos portes. » Gwenaël Gavray Directeur Operations excellence & Human capital Deloitte Luxembourg*
un haut potentiel pour la RPA. Un sondage récemment mené par Deloitte auprès de responsables de services partagés révèle que ces derniers perçoivent la RPA comme une solution viable et éprouvée. 74 % des personnes sondées vont examiner la technologie prochainement et 22 % ont mené des projets pilotes ou procèdent à une mise en œuvre complète de la RPA. De multiples projets de RPA sont actuellement menés en Europe. Un nombre croissant d’acteurs de l’industrie des fonds incluent l’automatisation des processus par la robotique dans leurs projets de transformation. En pratique, cela passe par une analyse des aptitudes de la robotique afin d’identifier les processus opérationnels qui se prêtent à un tel déploiement. Les observations tirées des premiers projets de RPA confirment la valeur ajoutée de cette implémentation. Au-delà de la réduction des coûts, une stratégie de robotisation efficiente favo-
rise la diminution des durées de cycle, l’amélioration de la qualité de saisies et du moral des employés. Ceux-ci se concentrent davantage sur des tâches à valeur ajoutée, car libérés de lourdeurs administratives. Enfin, la RPA favorise la qualité du service au client et donc sa satisfaction. Pour les dirigeants, il est urgent de prendre en compte cette rupture qui est à nos portes, d’identifier les opportunités de collaboration entre employés et machines, puis de réinventer à la fois des organisations plus efficientes et des métiers à plus forte valeur ajoutée. Les nouvelles générations devront partager l’espace de travail avec les robots, de manière harmonieuse et complémentaire. Il s’agira pour l’industrie d’en intégrer toute la complexité, mais aussi tout le potentiel. * Cette contribution a été coécrite avec Bernard Lecaillon (senior manager, Deloitte Luxembourg)
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L E S M A RCHÉ S OBLIG ATA IRE S V US PA R… R AY MOND S AG AYA M
Négocier la fin d’un cycle
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a hausse des marchés obligataires amorcée au début des années 80 arrive à son terme. Nombre d’ac teurs qui agissaient de concert pour maintenir les taux d’intérêt à un niveau bas – mesure qui avait bien fonc tionné pour endiguer la crise financière mondiale – ont réellement perdu de leur conviction au cours de ces dernières années, alors que cette politique ne se justifie plus dans le contexte macro économique actuel. Mais cela ne sonne pas pour autant le glas de la classe d’ac tifs obligataires. Le fait que les placements en obli gations se soient inscrits aussi profon dément dans le comportement et les décisions d’investissement des inves tisseurs particuliers et institutionnels est encourageant, ce n’est pas une classe d’actifs qui va perdre de son attrait du jour au lendemain. Il est pro bable que les investisseurs constateront un regain de volatilité de leurs place ments obligataires dans un avenir proche. Mais, fondamentalement, les obligations répondent au besoin élé mentaire de stabilité, car elles offrent un taux de rendement régulier sur la durée de vie de l’actif et le rembourse ment du capital investi. Certains affirment que la généra tion Y – celle des jeunes investisseurs –, du fait qu’elle est « risquophile », va se désintéresser des obligations. Il ne faut certes pas négliger l’impact de ces jeunes acteurs sur le marché, mais leur épargne est aujourd’hui insuffisante pour l’in fluencer de manière significative. La plupart des gens qui doivent placer leur capital sont plus âgés, et cette tranche d’âge grossit en Occident et au Japon. Ce sont eux qui possèdent une influence relative à court ou moyen terme. La base des investisseurs aura tou jours besoin des obligations, principa lement en raison de la structure de cette 086 —
« La base des investisseurs aura toujours besoin des obligations. » Raymond Sagayam CIO fixed income Pictet Asset Management
classe d’actifs et de son adéquation avec les objectifs de revenus au moment de la retraite. À court terme, une forte aug mentation des taux d’intérêt risque certes de provoquer la désaffection de certains investisseurs pour la classe obligataire. Mais à moyen terme, ces investisseurs seront encouragés par la normalisation des taux d’intérêt à se repositionner sur les obligations. Parallèlement, le relèvement des taux réduit la valeur actuelle des dettes à long terme, ce dont bénéfi cient les fonds de pension. Il est alors facile d’envisager un scénario où ces plans d’investissement à long terme, qui s’étaient presque résignés et disaient accepter que les taux reste raient bas indéfiniment, commencent à revoir leur stratégie. On peut s’attendre également à des réallocations entre différents types de stratégies obligataires. Les investis seurs qui n’ont pas la capacité d’ab
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sorber la volatilité liée à la hausse des taux d’intérêt – et l’impact qu’elle pourrait avoir sur la performance absolue – peuvent choisir de réallouer leur capital vers des produits à plus court terme, tels que des produits du marché monétaire, des produits de performance absolue, ou des supports à duration courte. La hausse récente des taux courts américains, provoquée initialement par un changement de réglementation, a par exemple fourni aux investisseurs préoccupés par le risque de duration l’opportunité d’investir dans les instru ments du marché monétaire en dollars. Mais la rapidité avec laquelle les taux d’intérêt vont monter est essen tielle. Si une hausse progressive est gérable, des variations amples et rap prochées peuvent déstabiliser certaines sous-classes d’actifs obligataires, comme on a pu le constater suite à l’élection de Donald Trump.
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LES BONS PL ANS VUS PAR… PHILIP HADDON
Quels sont les marchés peu chers ?
À
quel endroit dans le monde les investisseurs axés sur la valeur peuvent-ils encore trouver des opportunités ? Plusieurs spécialistes de Schroders identifient les régions ou secteurs où, selon eux, les cours sont actuellement bas. Pourquoi pas l’Europe ? – D’après James Sym, gestionnaire de fonds d’actions européennes, les investisseurs ne distinguent pas les endroits où ils peuvent trouver de la valeur. Lorsque l’on parle d’actifs relativement peu chers en Europe, à cause de la pression liée aux risques politiques, on se trompe généralement de cible. On a tendance à penser surtout aux grands fonds de placement qui ont réalisé de bons résultats, mais qui sont surexposés aux actions de croissance ayant très bien performé ces 10 dernières années. James Sym pense alors qu’il est plus avisé de s’intéresser aux investisseurs qui ont une stratégie légèrement différente. Rien n’est plus sûr que les banques – Nick Karrage, gestionnaire de fonds equity value, trouve que les actions bancaires représentent le placement le plus attractif. Il se base sur leur valorisation, et certainement aussi sur les changements qui sont survenus dans le secteur au cours des 10 années écoulées. Tout le monde ne l’a pas remarqué, et pourtant, le secteur bancaire est le seul secteur qui a continué, bon an mal an, à démanteler les risques. Les actions bancaires sont peut-être de nature cyclique, mais ce sont aussi celles qui sont les mieux
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« Les investisseurs ont tout intérêt à opter pour des obligations des entreprises. » Philip Haddon Head of investment communications Schroders
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parées face à l’imprévu. Le repli américain permet aux autres régions de combler leur retard – Marcus Brookes, spécialiste multi-manager, a opté, pour sa part, pour une surexposition au Japon et à l’Europe. Les fondamentaux des marchés américains affichent une meilleure mine, mais compte tenu de la valorisation, il s’attend à ce que l’économie américaine dérape ou se tasse. Cela donnera au Japon, aux marchés émergents, à l’Europe et à l’Asie une occasion de combler l’écart de valorisation. En ce qui concerne les obligations, il prévoit des problèmes lorsque les investisseurs vont se rendre compte que leur situation n’est pas aussi sûre qu’on ne l’admet généralement. Les investisseurs qui veulent malgré tout faire des placements en obligations ont tout intérêt à opter pour des obligations des entreprises. Mouvements tectoniques en Asie – L’Asie est historiquement moins chère, mais pas tellement. Matthew Dobbs, spécialiste Small Cap chez Schroders, souligne donc qu’il n’investit pas dans une région, mais dans des entreprises spécifiques d’une région déterminée. D’après lui, les investisseurs axés sur la valeur doivent surtout être attentifs aux disruptions et aux grands changements qui se produisent dans la manière de faire des affaires. En effet, l’Asie a atteint l’âge adulte en ce qui concerne les développements technologiques, la R & D et la production industrielle à haute valeur ajoutée.
AVIS D'EXPERT
L A REL ANCE VUE PAR… ANTHONY DOYLE
Le « reflation trade » présente des fissures
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l est difficile de se remémorer une situation marquée par une telle divergence d’opinions à l’égard des perspectives des marchés des obligations d’entreprises et des actifs risqués. Certains investisseurs portent un regard sceptique sur la solidité de leur hausse, et sont mal à l’aise au vu de la vitesse avec laquelle les inquiétudes liées à la stagnation séculaire ont été balayées d’un revers de la main par l’élection de Donald Trump. Hésitant à détenir des liquidités ou des emprunts d’État à court terme aux rendements négatifs, d’autres investisseurs se sont tournés vers les marchés des obligations d’entreprises, de peur de passer à côté de toute possible appréciation. Suite au relèvement des taux en mars par le Federal Open Market Committee de la Fed, des doutes concernant la pérennité de la thématique d’investissement liée à la relance (le « reflation trade ») commencent désormais de plus en plus à être émis. Ces doutes sont mis en évidence sur les marchés, et des fissures commencent à apparaître sous la surface. D’une part, la courbe des taux aux États-Unis s’est aplatie depuis le début de l’année. D’autre part, la baisse du haut rendement américain est inhabituelle à cette période de l’année. Parallèlement, depuis le début de l’année, la surprise parmi les devises des pays du G10 est venue du yen. Au cours du premier trimestre 2017, la devise japonaise s’inscrit en effet en hausse de 5 %, contre une appréciation de seulement 2,5 % pour le dollar américain, sur la base du taux de change effectif réel. En dépit de cette appréciation du yen au 1er trimestre, la plupart des pré visionnistes professionnels continuent de s’attendre à une baisse de la devise
« Il y a une grande divergence d’opinions à l’égard des perspectives des marchés des obligations d’entreprises et des actifs risqués. » Anthony Doyle Investment director M&G Investments
nipponne face au dollar, dans la mesure où le différentiel de taux devrait s’accroître entre le Japon et les ÉtatsUnis. La Banque du Japon (BOJ) devrait poursuivre sur la voie de sa politique monétaire consistant à contrôler la courbe des taux, tandis que la Fed devrait continuer de relever ses taux. Toutefois, plusieurs raisons pourraient conduire ces prévisions à l’égard de la politique monétaire japonaise à être révisées : l’économie japonaise est en bonne santé, le marché du travail est extrêmement tendu, avec un taux de chômage de seulement 2,8 %, la politique budgétaire devrait se révéler modestement expansionniste en 2017, et les industries exportatrices japonaises vont continuer de bien se porter. Il est plus probable que la BOJ réagisse à l’embellie des perspectives économiques en relevant de 0 % à 0,1-0,2 % son objectif pour les rendements obli-
gataires à long terme plus tard cette année. La BOJ pourrait alors surprendre et devenir la banque centrale que l’on n’attendait pas en 2017. Aux États-Unis, le marché sousestime la possibilité d’une Fed plus offensive et d’une accélération de l’inflation. En Europe, la Banque centrale européenne pourrait chercher à infléchir son discours et à commencer à réduire de manière plus agressive ses achats d’actifs. Si l’on ajoute à cela une possible surprise de la part de la BOJ, ce serait alors soudainement trois banques centrales majeures qui retireraient leurs mesures de soutien plus rapidement qu’initialement prévu. Si ce scénario se concrétisait, on verrait dès lors mal comment les actifs risqués, tels que le haut rendement, pourraient continuer à offrir aux investisseurs les performances observées depuis le résultat de l’élection présidentielle américaine.
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ALFI EUROPEAN ASSET MANAGEMENT CONFERENCE
Garder le cap en eaux troubles JEAN - MICHEL LALIEU |
L A L A L A P H OTO
Les 21 et 22 mars derniers, la conférence de printemps de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement a rassemblé plus de 600 participants de 25 pays. Pendant deux jours, elle a fait le point sur les défis liés au métier d’asset manager dans un monde de plus en plus incertain.
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BREXIT
La CSSF fixe les règles du jeu
À
quelques jours du lancement officiel de la procédure de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, le sujet du Brexit a bien entendu plané en permanence sur la conférence. Mais de nombreuses questions restent toujours sans réponse vu le flou qui règne encore autour des négociations. En introduction, Denise Voss, présidente de l’Alfi, a rappelé les enjeux pour les gestionnaires d’actifs basés en Grande-Bretagne. « Les compagnies britanniques devront désormais évaluer d’où elles ont le plus intérêt à mener leurs affaires européennes post-Brexit », a-t-elle pointé. Elle note que beaucoup d’entre eux se sont déjà engagés avec des experts dans ce type d’analyses afin d’assurer la continuité dans cette période d’incertitudes. La Commission de surveillance
du secteur financier (CSSF), l’organisme de réglementation des services financiers au Luxembourg, a de son côté mis en garde, précisant qu’il était nécessaire que les entreprises aient réellement de la substance dans le pays afin de conserver leurs droits de passeport. « Selon le cadre réglementaire de l’UE, la substance est un impératif et les sociétés boîtes aux lettres ne sont pas tolérées. À la CSSF, nous veillons à ce que les entités autorisées et supervisées au Luxembourg soient entièrement conformes à leurs obligations en matière de fonds. Les règles de l’UE permettent aux entreprises de déléguer des activités, mais si les organisations le font, il faut un suivi clair et une surveillance des risques », a déclaré Jean-Marc Goy, responsable des affaires internationales à la CSSF.
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1 Denise Voss et Josée Lynda Denis (Alfi) 2 Eva Brauckmann, Jil Lanners et Benjamin Rossignon (Elvinger Hoss Prussen) 3 Carla Rosen-Vacher et David Claus (The Bank of New York Mellon Luxembourg) 4 Nathalie Reuter (RTL)
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ALFI
STEVEN MAIJOOR, ESMA
Faire un effort sur les coûts
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5 Steven Maijoor (Esma) 6 Christina Coustry (FundRock Management Company) et Ruth Bültmann (Bültmann Advisory) 7 Michel Maquil (InFine) et Fernand Grulms (certified independent director) 8 Claire Virard-Canto et Freddy Brausch (Linklaters) 9 Danny Dolan (China Post Global)
résent lors de la première matinée de conférences, le président de l’Esma (European Securities and Market Authority), Steven Maijoor, a employé des mots forts pour s’adresser aux responsables de l’industrie des fonds. Sur le Brexit d’abord, sujet incontournable – Londres se préparait à activer l’article 50 du traité de Lisbonne –, le président a insisté pour que les 27 États membres restent solidaires des réglementations en place ou qui se préparent pour le secteur des fonds. « Il est important que les 27 ne se fassent pas concurrence sur la réglementation et la supervision au moment où des compagnies basées à Londres cherchent des localisations sur le continent », a martelé le président des autorités de régulation européenne, précisant bien s’adresser à tout le secteur, « pas seulement aux gestionnaires d’actifs ». Balayant les grandes questions qui touchent la profession, il a aussi insisté sur la nécessité de diminuer les coûts dans un contexte de taux bas pour garantir un retour aux investisseurs. « Il existe une responsabilité de tous les acteurs du secteur en Europe par rapport aux coûts », a pointé Steven Maijoor. Risquant la comparaison avec le marché américain, il a noté que les coûts sont plus importants en Europe. « Les compagnies européennes doivent vraiment faire un effort », a-t-il insisté, même s’il admet qu’il est toujours plus simple de distribuer des produits sur un marché unifié comme les États-Unis que dans l’Union européenne.
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PRISE DE TEMPÉR ATURE
L’optimisme domine chez les asset managers
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ransformée en European Asset Management Conference, la traditionnelle conférence de printemps de l’Alfi a, selon la volonté des organisateurs, centré le débat sur les défis pour les gestionnaires d’actifs dans leur travail quotidien. Et parmi les asset managers présents, l’heure semblait plutôt à l’optimisme après une quasi-décennie centrée sur le resserrage de boulons pour plus de sécurité et de transparence pour l’investisseur. À la question posée à la salle via une « app », 80 % des personnes présentes se sont déclarées optimistes pour l’avenir du secteur. Et cela malgré les défis de la digitalisation pour le secteur ou la montée en puissance des robo-advisors, des sujets sur lesquels les opinions restent
fortement divergentes. Menaces ou opportunités ? Les risques géopolitiques ne sem blent pas non plus décourager les investisseurs. « Le centre de l’activité des fonds se situe aux États-Unis, en Europe de l’Ouest et dans les zones asiatiques les plus développées et la vie semble s’y dérouler normalement », a analysé Nigel P. Williams, président de Royalton Partners. Les difficultés avec la Russie ne posent problème que pour ceux qui gèrent un fonds russe, alors que l’effet Trump et ses promesses de baisse des impôts semblent ravir les Américains. « Finalement, la plus grande menace pourrait venir de la déglobalisation provoquée par la montée des populismes », a estimé Xavier Lépine, président de La Française.
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10 Benjamin Rossignon et Gast Juncker (Elvinger Hoss Prussen) 11 Nigel P. Williams (Royalton Partners), Xavier Lépine (La Française) et Peter Branner (SEB Investment Management) 12 Françoise Carlier (European Capital Partners) et Ulrike Kaiser-Boeing (Carnegie Fund Services) 13 Sven Muehlenbrock, Nitesh Patel et Marc Haan (KPMG)
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FinTech Awards
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Start-ups from over 25 countries have applied for the Fintech Awards Luxembourg. Join us on 28 June to meet the cream of the crop! Grand Final and Awards Ceremony @ KPMG Plage In the presence of the Luxembourg Prime Minister Xavier Bettel and Luxembourg Finance Minister Pierre Gramegna
ŠPaperjam/Anna Katina
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PIERRE GRAMEGNA
Lucide mais combatif
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n clôture des deux journées de conférences, le ministre des Finances, Pierre Gramegna, a tenu à délivrer un message optimiste. Il observe avec lucidité que les partis qui se positionnent contre la globalisation et le libre-échange sont en train de gagner des points. Mais il refuse la fatalité. « Nous devons débattre et expliquer les bénéfices aux citoyens. Nous devons prendre le temps de faire ce travail tout en faisant en sorte que les bénéfices de l’ouverture du commerce profitent à chacun. » À propos du retrait britannique de l’Union européenne, le ministre des Finances insiste aussi sur le besoin de relativiser l’événement. « En parlant d’un drame, d’une tragédie, tant les politiciens que les médias ont aggravé la portée du Brexit et de ses conséquences éventuelles. » Il rappelle ainsi la position du Luxembourg qui est restée, depuis neuf mois, celle de continuer à privilégier les par-
tenariats avec Londres plutôt que de faire un marketing agressif pour attirer du business. Dans la foulée, le ministre a aussi mis en avant le travail réalisé par la CSSF. Selon lui, le régulateur « est réceptif à l’innovation et se montrera flexible dans la mesure où les lois et régulations internationales le permettent. Le but, au final, est que les compagnies puissent servir le client au mieux. » Pointant également le côté rigoureux du gendarme financier de la Place, il a mentionné la manière dont la CSSF analysait les structures internationales des 140 banques basées au Luxembourg. Un changement en lien avec les secousses provoquées par les Panama Papers. Pierre Gramegna a ainsi prévenu : « Les sociétés qui voudront s’installer chez nous devront apporter de la substance, pas question de compagnies boîtes aux lettres. »
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14 Pierre Gramegna (ministre des Finances) 15 Marcel Bartnik (DLA Piper) et Antonios Nezeritis (Wildgen, Partners in Law) 16 Daniel Barrett et Fatiha Charti (State Street Bank) 17 Corinne Prinz, Anne Goedert et Fiona De Watazzi (Arendt & Medernach)
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T N IO H S T A LI D SL G N EN IDE A V R O T O IN PR
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Luxembourg durable : vers une économie 3.0 ? MERCREDI 28 JUIN Croissance verte, développement durable, protection de l’environnement, économies d’énergie, écotechnologies, nouvelle révolution industrielle, nouveaux modèles économiques, économie circulaire... Au-delà des mots et des slogans, ce 10×6 présentera des initiatives qui préfigurent l’économie et la société de demain ! François Bausch, ministre du Développement durable et des Infrastructures, nous fera l’honneur de son soutien et sa présence.
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ILLYA CADIVEL
ABDU GNABA
POL GOETZINGER
VANESSA PAUL
Levidac
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5 CRISTINA PICCO & CAMILLE GOUIFFES Mamie et Moi
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MARC PONCÉ
ROMAIN POULLES
GILBERT THÉATO
NANCY THOMAS
RONALD VRANCKEN
Sodexo
ProGroup
MyEnergy
IMS Luxembourg
Siemens
ATTENTION : NOUVEAU LIEU PwC 2, rue Gerhard Mercator Luxembourg
INSTITUTIONAL PARTNER
AGENDA 18:30 Welcome cocktail 19:00 Mot de bienvenue 19:15 10 interventions 20:25 Walking & networking cocktail
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Dans cet index sont reprises les entreprises, les personnalités et les publicités apparaissant dans ce magazine.
OURS / INDEX
A-B Mai 2017 Supplément – Fonds d'investissement
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ABBL 64 63 ABN Amro Aerts Maxime 66 Alfi 8, 16, 30, 38, 90, 92 Amazon 42 Amundi 8 Apple 42 April Software 52, 53 Arendt & Medernach 8, 96 45 Arendt Regulatory & Consulting Ariane II 56 35 Arkus Financial Services Art Basel 68 Atoz 29, 30 Australian Securities and Investments Commission 16 87 Axa IM Bank Nagelmackers 8 Banque centrale de Belgique 8 Banque de Luxembourg 30, 37 Banque Pictet 11 Barrett Daniel 96 Bartnik Marcel 96 BCEE 97 Beegun Ravi 42 Behave! 60 55 Bélicha Gérard Beythan Herman 30 Birdee 62 30 Birgen Germain 8 BlackRock Bloomberg 60 8 BNP Paribas Asset Management 63 Boerman Bert Boerman Rob 63 Boston Consulting Group 55 Bouichou Alain 93 68 Brafa 94 Branner Peter Brauckmann Eva 92 Brausch Freddy 93 Bültmann Advisory 93 93 Bültmann Ruth
C-D-E-F Caceis 99 Capital at Work 33 Capital Group 19 Carlier Françoise 94 Carnegie Fund Services 94 Case Consult 56 Cassot Sébastien 82 96 Chalmers Alan Charti Fatiha 96 China Post Global 93 Claus David 92 Clifford Chance 77 Colin Alexandre 60 Compère Ludovic 56 Coustry Christina 93 Craenen Piet 42 Craig David 42 Croiseaux Fabrice 42 CSSF 16, 30, 59 Dargnat Christian 8 De Prott Peter 8 de Schrevel Geoffroy 62 de Seille Benjamin 60 De Watazzi Fiona 96 Dehaene Jean-Luc 8 Deloitte 68, 73, 85 Delta Lloyd 8 Denaiffe Antoine 55 Dexiam 60 DLA Piper 96 Dolan Danny 93 Doyle Anthony 89 Eber Raphaël 82 Efama 8
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Eiopa 8 68 Elite Advisers Elvinger Hoss Prussen 92, 94 Emringer Emmanuel 60 En marche ! 8 Esma 8, 93 94 European Capital Partners European Parliament Financial Services Forum 8 EY Luxembourg 76 Facebook 42 8 Fefsi Fidelity 8 Finquest 55 Fortis Investment 8 Frieden Luc 16 59 Friedrich Christian FSB 8 Fund Recs 58 FundGlobam 16, 84 FundRock Management Company 93 96 Funds Europe FundsDLT 66 Fundsquare 66
G-H-I Gambit Financial Solutions 62 Gavray Gwenaël 85 16 Georgopoulos Ilias 56 Gérard Pierre 96 Goedert Anne Google 42 16, 30, 96 Gramegna Pierre Grulms Fernand 93 49, 78 GSK Haan Marc 94 88 Haddon Philip Hasenack Sebastian 59 Hauser Joëlle 77 59 Haustein Tobias Havé Claude 64 64 Have-a-Portfolio InFine 93 ING 57 InTech 42, 66 Intertrust 65 59 Investify Iosco 8
J-K-L Jamendo 56 Juncker Gast 94 Kaiser-Boeing Ulrike 94 KBL 67 Kneip 8, 23, 42 Kneip Bob 42 KPMG 42, 66, 94 Kratz Christian 59 Kratz Laurent 56 Kremer Claude 8 La Française 94 Labbé Christophe 64 Lafa 68 Lanners Jil 92 Larcier 47 Le Freeport Luxembourg 68 Lecaillon Bernard 85 Lehman Brothers 8 Lépine Xavier 94 lesfrontaliers.lu 56 Lesselin Tanguy 55 Lindberg Johan 93 Linklaters 2, 8, 30, 93 LTCO 71 Luxembourg Art Week 68 Luxinvest Securities 68 Lynda Denis Josée 92 Lyxxor 6, 7
M-N-O-P M&G Investments 89 Maijoor Steven 93 Maquil Michel 93 76 Maréchal Olivier 79, 82 MAS Mazars 50, 51 ME Business Solutions 80 Meaney Alan 58 68 Mestat Alain Muehlenbrock Sven 94 Muller Nicolas 84 Naramski David 64 Nautadutilh 15 Neofacto 56 Nowina Solutions 64 O’Donohoe Des 58 O’Scanaill Padraig 58 Oury Renaud 30 Pascual José 75 PassionProtect 68 Patel Nitesh 94 Peter Marcus 78 Petercam 8 38 Picard Jean-Jacques Picinati di Torcello Adriano 68 Pictet Asset Management 86 Pinneau Jérôme 55 Pioneer Investments 8 96 Prinz Corinne 16 PwC Luxembourg
Q-R-S-T RBC Investor & Treasury Services 8, 16 68 Reding Alex 92 Reuter Nathalie Rosen-Vacher Carla 92 92, 94 Rossignon Benjamin Royal Bank of Canada 61 94 Royalton Partners 92 RTL Sagayam Raymond 86 16 Saint-Mard Christophe Saluzzi Marc 30 30 Schaeffer Jérémy 8 Schindler Alexander Schroders 88 56 Scorechain SEB Investment Management 94 Seqvoia 27 SGG 30 Simmons & Simmons 75 Société Générale 100 Solvay Brussels School 56 96 Soutter Jeremy 96 Standard Life Investments State Street Bank 96 16 Tambour Yves Technoport 59 Tefaf 68 The Bank of New York Mellon Luxembourg 92 Thomson Reuters 42, 60 Tinant Hervé 55 Trump Donald 8
U-V-W-X-Y-Z Union AM 8 Vanguard 8 Victor Buck Services 8 Virard-Canto Claire 93 Voss Denise 92 VP Bank 95 Wavestone 83 Wildgen, Partners in Law 96 Williams Nigel P. 94
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