paperJam economie & finances fevrier 2013

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Économie Politique Entreprises Place financière

FÉVRIER 2013

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5€

SANTÉ: PATIENT = CLIENT Économie

Leasing : l’auto roule à la flotte

Politique

Étienne Schneider : un an de ministère

Entreprises

Les business angels (re)déploient leurs ailes

Place financière

Yapital : le paiement tout en un


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ÉDITO

FÉVRIER 2013

par Jean-Michel Gaudron, directeur de la rédaction, rédacteur en chef – paperJam

UN

F E D PEU

uelques semaines après que JeanClaude Juncker a fêté ses 30 ans en politique, Étienne Schneider a soufflé sa première bougie à la tête du ministère de l’Économie et du Commerce extérieur. Outre leurs partis politiques, tout ou presque oppose ces deux hommes. Le premier fait partie des dinosaures de la politique qui ont sans doute presque tout vu et tout aussi probablement tout entendu. Le second apprend, sur le terrain, le métier de ministre, sans que le contexte économique général actuel ne lui laisse vraiment le temps de se poser trop de questions existentielles sur sa position. Le premier a élevé la rhétorique au rang de grand art absolu, lui permettant d’exceller dans la gestion de ses relations politiques. Le second, lui, excelle dans le franc-parler, préférant appeler un chat un chat. Quitte à surprendre, voire déranger. Intérêts qataris au Luxembourg, durée des man-

Q

R U E H R A ÎC

dats des ministres, droit de vote des résidents étrangers… en l’espace de quelques mois, Étienne Schneider a au moins réussi sur un point : celui d’avoir apporté un peu de fraîcheur dans le langage politique et ouvert quelques portes dont les gonds, sous diverses pressions, auraient bien fini par céder un jour. Son prédécesseur, Jeannot Krecké, n’était pas non plus le dernier à dire ce qu’il pensait quand il le voulait et à qui il le voulait. Il n’est pas étonnant qu’il en soit de même pour son « fils spirituel », Étienne Schneider est suffisamment jeune (42 ans depuis le 29 janvier) pour savoir qu’il existe une vie après la politique. Il peut donc se permettre de ne pas laisser ses pensées être guidées par de quelconques perspectives électoralistes. Cette fraîcheur qui parfois étonne et, souvent, détonne, ne peut, en tout état de cause, pas faire de mal. Le revers de la médaille du modèle

luxembourgeois basé sur le consensus est qu’il bannit pratiquement toute tête qui oserait dépasser. Vouloir plaire à tout le monde, tout le temps et en tous lieux, implique nécessairement un lissage de la pensée. Or, en ces temps difficiles, le pays semble parfois en manque d’idées originales, de souffle et d’élans nouveaux. Aussi différents soient-ils, Jean-Claude Juncker et Étienne Schneider – qui ont aussi en commun d’être entrés dans le gouvernement sans être passés par la case « élections législatives » – partagent, à n’en pas douter, le même amour du pays et la même volonté de le rendre toujours plus prospère et compétitif. Le Luxembourg a évidemment besoin de dinosaures comme Jean-Claude Juncker pour exister. Mais il a aussi assurément besoin de quelques Étienne Schneider pour repartir du bon pied. À condition, évidemment, que les dinosaures ne prennent pas toute la place… Février 2013 —

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SOMMAIRE

02/ SOMMAIRE 2013 www.paperjam.lu

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ON EN PARLE

14 IMMATRICULATIONS ET LEASING

L’auto carbure à la flotte

Le fleet management des entreprises, avec leurs partenaires spécialistes du leasing, contribue largement à maintenir les ventes au-dessus des marchés voisins. & POLITIQU

ÉCONOMIE

14

E

26 BILAN

Schneider, an I

Le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur achève sa première année à la tête de son ministère. Commentaires des décideurs et bilan de l’intéressé en 10 points.

32 CINÉMA

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Des aides, oui, mais pour qui ?

La nouvelle loi sur le soutien à la production audiovisuelle a enfin été présentée. Les nouvelles règles semblent réjouir la profession. Et ça tourne !

40 JOURNÉES DE L’ÉCONOMIE

La crise, pas pour tout le monde Après une édition consacrée à la stratégie industrielle, les Journées de l’Économie version 2013 se concentrent sur « le » sujet au cœur des agendas depuis cinq ans : la crise.

COVERS

TORY

42 SANTÉ

LE PATIENT-CLIENT

Au Luxembourg, le secteur de la santé, au sens large, a pris une dimension économique indéniable. La population augmente, vieillit. Le besoin en soins adaptés, mais également en infrastructures, augmente d’autant. Le système luxembourgeois est plutôt favorable et les utilisateurs en sont plutôt satisfaits quand on les interroge. Comment prolonger cette félicité demain, en apportant les moyens nécessaires sans crever les plafonds budgétaires déjà malmenés ? L’industrie de la santé a généré ces dernières années une explosion de l’emploi. Il y a aussi de nouveaux marchés. Le patient est-il un client ? Ce terme fait bondir ceux qui refusent tout consumérisme en santé publique. Même si tout citoyen est un potentiel consommateur de soins. On a d’ailleurs imaginé un parcours de santé concret. Et capté des images en urgence.

44 ÉTAT DES LIEUX

Mieux vaut prévenir que guérir

Le système de santé luxembourgeois fonctionne bien, avec sa couverture sociale. Mais la viabilité à long terme dépend aussi de l’évolution dudit système, de son financement et de la vision politique. Du comportement de chacun également.

52 HÔPITAUX

La croix et la manière

Les grandes manœuvres battent leur plein à l’heure de la préparation du prochain plan hospitalier. L’archevêché et le secteur public avancent chacun leurs pions dans un souci d’efficacité.

58 PRESTATAIRES PRIVÉS

Ne pas tirer sur l’ambulant

En une dizaine d’années, les activités de soins à domicile et des laboratoires d’analyse ont connu une croissance significative. Mais ce développement pourrait être menacé par des pressions à la baisse sur les remboursements de la caisse d’assurance dépendance ou de la CNS.

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SOMMAIRE

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02/ SOMMAIRE 2013

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88 E N T R E PR

ISES

71 EN BREF

L’actu

Communiqués, brèves, chiffres, le choix de la rédaction.

68-69-81 PICTURE REPORTS

Un retour en images sur la soirée Top 100 des décideurs les plus influents, les vœux de la Fedil, le cycle de conférences de la Sacred Heart University (avec paperJam) et la remise du Woman Business Manager of the Year Award.

78 PHILANTHROPIE D’ENTREPRISE 88

START-UP

La part de bons sentiments Investissements dans la finance durable

Devenu un outil de management et de communication, le mécénat d’entreprise se développe irrésistiblement. La Fondation de Luxembourg, un de ses vecteurs, pourrait bien voir son rôle se renforcer avec l’adoption d’un règlement européen créant un statut de fondation européenne.

82 FINANCEMENT

Un ange passe

Dans une conjoncture difficile, les sources de financement traditionnelles se tarissent. Le réseau luxembourgeois des business angels, en pleine renaissance, rappelle l’intérêt de travailler sur ce segment de venture capital dans une économie largement basée sur les PME.

Meso Impact Finance est une toute jeune pousse qui lève actuellement des fonds pour financer des entreprises visant un rendement capitalistique et sociétal. À terme, les deux associés à sa tête envisagent de devenir un fonds, puis une agence de labellisation. USSI... À LIRE A

130 OPINION

Sur l’enseignement secondaire Par Rolf Tarrach, recteur de l’Université du Luxembourg.

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photo : 11h45

WORKSPACE Les entreprises sont devenues flexibles, les équipes se réorganisent en permanence autour des projets en cours et les collaborateurs sont devenus mobiles. Mais au-delà de la pure fonction du programme, une entreprise exprime aussi ses valeurs à travers l’immeuble de son siège. Pour les entreprises, il s’agit donc d’optimiser ses workflows, améliorer son efficience — énergétique et humaine — et contribuer à son corporate branding.

Restaurant Namur (Luxembourg-Hamm) Programme : 18 : 30 Accueil et cocktail 19 : 00 Mots de bienvenue 19 : 10 Début du 10x6 20 : 15 Cocktail de clôture et Walking Dinner

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Mercredi 27 Février 2013

1 soirée, 10 experts, 6 minutes par orateur Tom Beiler Beiler + François Architectes

Stefano Moreno Moreno Architecture

Jim Clemes JCA

Michel Petit Michel Petit Architecte

Tatiana Fabeck Tatiana Fabeck Architecte

Arlette Schneiders Arlette Schneiders Architectes

Martin Lammar Decker, Lammar & associés

Patrick Siebenaler Bsarc

Marie Lucas m3 architectes

François Thiry Polaris Architects


SOMMAIRE

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02/ SOMMAIRE 2013

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98

120 FIN PLACE

ANCIÈ

RE

92 EN BREF

122

L’actu

Chiffres, communiqués, news, le choix de la rédaction.

98 YAPITAL

Le défi du « tout en un »

C’est le nouveau système de paiement qui entend croiser les moyens électroniques déjà traditionnels et pousser plus loin l’expérience du shopping. Yapital, idée allemande qui germe au Luxembourg, éclot en 2013. « Le développement ne pouvait se faire qu’ici », dit Nils Winkler, CEO de Yapital.

104 FAMILY OFFICE

Une nouvelle partition

En votant une loi spécifique officialisant le statut de family office, le Luxembourg marque une première en Europe et veut s’offrir un outil marketing à l’échelle internationale. L’enjeu financier semble important. Reste à conquérir de nouveaux clients.

DÉ S I R S

111 AUTOFESTIVAL

Des voitures pour tous les goûts

L’auto fait son festival ? Nous avons sélectionné des modèles récents pour tous les publics. Les frimeurs ou les femmes, les indécis ou les écolos, les familles et, bien sûr, les business(wo)men, trouveront leur bonheur.

120 INTERVIEW Tosples5plus lus

cle mbre des arti .lu du 7 déce 13 erJam 0 p 2 a r p ie r su 22 janv 2012 au

s iste plu lor n’ex 1/ Arce fois 0 lundi 6 .7 2 lu tifiés ce ents no m ie c n an : les lice 2.460 fois puis un 2/ KBL lu ndre de ns à ve o is a m e fois bre coup d lu 2.065 tée à la Cham 3/ Beau o : la loi v s e ic ff fois ily o lu 1.724 4/ Fam bourg Luxem ches : le Qatar ri s y a P 5/ rès le juste ap 7 fois lu 1.70

Nouvelle mobilité

Murat Günak a conçu des modèles aussi remarquables que la SLK de Mercedes, la Passat de Volkswagen ou la 607 de Peugeot. C’est aussi à lui que l’on doit la Mia, une des premières voitures électriques. Il nous parle de son travail et de sa vision de l’automobile de demain.

122 GENERATE ART

Style watch

Un événement passé à la loupe des chasseurs de style.

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AGENDA

À suivre 2 2018/h0 30

12h

ÉVÉNEMENT

Media Awards Night 2013

AFFAIRE DES ÉCOUTES

C’est la grand-messe célébrant les meilleures créations publicitaires au Luxembourg ! RTL et Maison Moderne s’unissent de nouveau pour présenter et récompenser les meilleures publicités dans cinq catégories : Internet, Presse, Presse B2B, Radio et TV / Cinéma. Pour chaque catégorie, quatre prix seront remis par un jury composé d’experts luxembourgeois et étrangers : un Gold, un Silver, un Bronze, ainsi qu’un Prix du public. Lieu : Rockhal à Esch-sur-Alzette Infos et inscriptions : http://www.media-awards.lu

Photo : Blitz

Commission d’enquête sur le SREL

Les travaux parlementaires se poursuivent dans le cadre de l’enquête sur le fonctionnement du SREL (Service de renseignement de l’État). Après l’audition, en janvier, du Premier ministre Jean-Claude Juncker, c’est au tour de son prédécesseur, Jacques Santer (photo), d’être entendu en qualité de témoin, en tant qu’ancien ministre de tutelle du SREL. Le 5 février, à 14 h, sont également prévus des échanges de vues avec le procureur général d’État Robert Biever. Lieu : Chambre des députés

WORKSHOP

NP4512 : la norme qualité pour les formations Photo : David Laurent (archives)

Les Journées de l’Économie 2013

DÎNER-CONFÉRENCE

Crise financière et réformes bancaires

—Février 2013

de 9h 00 à 11h

CONFÉRENCE

19h

À l’invitation de Tigfi (The Institute for Global Financial Integrity), Erkki Liikanen, gouverneur de la Banque centrale de Finlande, interviendra à l’occasion d’un dîner sur le thème « The Financial Crisis and Banking Reforms ». Lieu : Cercle Munster Infos et inscriptions : www.tigfi.org

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7 06-02 0 /

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Tour d’horizon des événements à ne pas manquer dans les prochaines semaines au Luxembourg. Séminaires, conférences, séances académiques…

Rendez-vous désormais incontournable, comprenant deux demi-journées de conférences et tables rondes autour du thème « La crise en Europe et au Luxembourg : analyses et opportunités ». Avec la présence de Françoise Hetto-Gaasch, ministre des Classes moyennes et du Tourisme, et d’Étienne Schneider, ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, ainsi que de son prédécesseur Jeannot Krecké (photo), qui animera une table ronde avec des entrepreneurs luxembourgeois, parmi lesquels Claude Strasser (Entreprise des P&T) et Michel Wurth (ArcelorMittal). Lieu : Novotel Kirchberg Contact : pwc-events@lu.pwc.com Infos : http://events.pwc.lu/events/ economyday2013/home.html

De nombreux systèmes de management de la qualité ont été développés et implémentés dans le secteur de la formation. Des standards comme EFQM ou des normes comme ISO 9001 y sont également utilisés. Mais en juin 2012, le Portugal s’est doté d’une norme nationale, la norme NP4512 « Système de management de la formation professionnelle, comprenant l’apprentissage amélioré par la technologie ». Cette norme est basée sur la norme qualité ISO 9001 et a été développée pour répondre aux besoins des organismes de formation d’implémenter un système de gestion de la qualité. Elle deviendra, d’ici un à deux ans, une norme internationale. Partez à la découverte de ses objectifs et de son contenu. Lieu : CRP Henri Tudor à Luxembourg-Kirchberg Intervenant : Stéphane Jacquemart, senior researcher, CRP Henri Tudor Infos et inscriptions : event@tudor.lu

2 21/030 18h

CONFÉRENCE

Finance & Technology : two pillars of the Luxembourg economy Photo : Christophe Olinger (archives)

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Photo : DR

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Suite du cycle de conférences « Luxembourg: where we came from; where we are; where lies our possible future? », organisé par la Sacred Heart University, en collaboration avec paperJam. Alfred Steinherr (Sacred Heart University, photo) et Ernst Wilhelm Contzen (Deutsche Bank / ABBL) aborderont le volet de la place financière, alors que Mark Tluszcz (Mangrove Capital Partners) et Romain Bausch (SES) se pencheront sur l’aspect « technologies ». Lieu : ArcelorMittal Infos et inscriptions : club.paperjam.lu


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ACTUALITÉ ÉCONOMIE & POLITIQUE ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE

Photo : Luc Deflorenne (archives)

N ON ELE PAR

En jetant un œil dans le rétroviseur, comme en regardant les chiffres actuels, il est clair que le pays entretient une relation particulière avec les voitures. Le marché résiste mieux qu’ailleurs à la crise. Et le fleet management des entreprises contribue largement au maintien du niveau d’immatriculations.

L’auto carbure à la flotte Immatriculations et leasing

En plein Autofestival, les chiffres du secteur automobile au Luxembourg montrent que ça roule malgré la crise. Le fleet management des entreprises avec leurs partenaires spécialistes du leasing contribue largement à maintenir les ventes au-dessus des marchés voisins. Texte Alain Ducat

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ACTUALITÉ ÉCONOMIE & POLITIQUE ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE

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e » um s t u   co ne La « s berli s reste . de ande ncrée m ta alle emen d soli

utofestival. C’est, d’année en année, un événement incontournable au Luxembourg, pays qui entretient une relation particulière avec les voitures (lire encadré), par le nombre qui en est mis en circulation, comme par le prestige qu’elles dégagent, pour les particuliers ou les entreprises. L’Autofestival 2013, on est en plein dedans – il a lieu du 26 janvier au 4 février –, sous l’égide de la Fédération des garagistes (Fegarlux) et de l’Association des distributeurs automobiles (Adal). C’est une occasion qui, sans passer par un « salon de l’auto » comme dans d’autres capitales, permet de braquer les projecteurs, par l’entremise d’actions et de promotions spéciales, sur les showrooms des concessionnaires du GrandDuché, sur les marques et leurs nouveautés (lire aussi en rubrique « Désirs », p. 110). Et, accessoirement, sur la façon dont se carrosse le marché. Les chiffres, délivrés par l’institut statistique national (Statec), déboulent traditionnellement dans la première quinzaine de janvier. Au total, 50.398 voitures (particulières et à usage mixte, selon les termes d’usage) ont été immatriculées au Luxembourg en 2012. C’est 571 de plus qu’en 2011, soit une hausse d’environ 1 %. Surprise ? À cette aune, on n’est pas si éloigné des années records : 2006 (50.832), 2007 (51.332) et 2008 (52.359). Les immatriculations ont, après un creux, repris une courbe de hausse régulière… En tout cas, le marché automobile luxembourgeois résiste très honorablement à la crise, contrairement à la plupart de ses voisins. Des baisses supérieures à 10 % ont ainsi été enregistrées en France ou en Belgique.

A

Des réalités cachées

Alain Petry, conseiller à la CLC (Confédération luxembourgeoise du commerce) et responsable de l’Adal, interviewé par paperJam.lu le jour de la publication des chiffres du Statec, apportait un éclairage tout en nuances. « Il faut tenir compte de ce qui s’est passé au cours du dernier mois de l’année, lorsque la prime CAR-e

PARC AUTOMOBILE

Dis-moi dans quoi tu roules… Le Statec s’est penché sur le parc automobile au Luxembourg, entre 1962 et 2012. On y retrouve la prégnance des marques allemandes. Volkswagen et BMW sont les marques les plus populaires auprès des particuliers. Audi, Volkswagen et BMW forment le trio le plus sollicité par les sociétés, les loueurs ou les taxis. Selon cette étude, les personnes morales utilisent 20 % des automobiles en circulation. On arrive presque au tiers si l’on s’en réfère au secteur du leasing… En tout cas, le Luxembourg entretient une relation forte avec les mécaniques : avec 666 voitures pour 1.000 habitants, c’est le deuxième ratio mondial, après Monaco (771), même si le chiffre du Grand-Duché s’avère biaisé par la présence de frontaliers disposant de voitures de fonction… Pour l’auteur de l’étude, Frank Hansen, la voiture est aussi « le symbole et le signe extérieur de la prospérité de son propriétaire ». Mais les données révèlent également une corrélation entre la durée de vie (aux mains d’un propriétaire en tout cas) et l’effet de crise économique. Lorsque la croissance économique est vigoureuse, le parc automobile rajeunit… et inversement. L’âge moyen des voitures particulières et à usage mixte atteint maintenant 5,92 ans. En 2003, il avait frôlé la barre des 5,9 ans, pour chuter à 5,74 ans en 2007. Après une stagnation entre 2007 et 2009, le temps que le marché comprenne que la crise prenait racine, l’âge des voitures en circulation au Luxembourg n’a jamais cessé d’augmenter. P. S.

(une incitation à acquérir des véhicules à faibles rejets polluants, ndlr), instaurée en 2007, est arrivée à échéance. Le gouvernement l’a supprimée à partir de 2013. Eh bien, en décembre 2012, 3.072 voitures ont ainsi été immatriculées, contre 2.642 en décembre 2011. C’est une hausse de 16,3 % ». Il y a donc eu un effet de fin de prime, un peu façon « soldes » : les consommateurs se sont rués pour profiter de l’aubaine, jusqu’au dernier moment. Un autre phénomène attire l’attention : le nombre de véhicules exportés peu après l’immatriculation. « Le nombre de véhicules exportés après une période d’immatriculation inférieure à trois mois est passé de 1.316 à 2.830 en un an, observe Alain Pétry. On peut donc en déduire que certains constructeurs ou distributeurs ont fait immatriculer des voitures au Luxembourg avant de les revendre immédiatement à l’étranger de façon à gonfler les chiffres de vente. » Les statistiques ne permettent pas de savoir directement quels constructeurs usent de ces pratiques. « Mais, il y a des soupçons, glisse M. Pétry. Le marché est donc moins bon qu’il n’y paraît. Sans cette hausse des véhicules exportés, le marché aurait en fait reculé de 2 %, au lieu d’avoir enregistré une progression de 1 %. » On note également une concordance de chiffres surprenante – sans doute hasardeuse – entre le nombre total de voitures immatriculées en 2012 (50.398) et le total de véhicules exportés : 54.244 en 2012, soit une centaine de plus que l’année précédente. Plus de 48.298 d’entre eux sont exportés à partir de 12 mois d’immatriculation luxembourgeoise. Cet aspect-là renvoie davantage au marché du véhicule d’occasion, et le « recyclage » – revente, rachat par les particuliers – des véhicules arrivés en fin de leasing n’y est pas complètement étranger non plus.  Un volant opérationnel,  pour une marge de manœuvre

Sur une année d’immatriculations, l’impact du leasing est tout sauf négligeable : il oscille entre 20 % et un tiers des ventes d’autos. Selon les professionnels du secteur, rassemblés au sein Février 2013 —

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Photos : David Laurent (archives)

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de la Fédération luxembourgeoise des loueurs de véhicules (FLLV), présidée par Gerry Wagner (Arval), le leasing a plutôt surfé sur les vagues de crise. « Depuis 2008, le leasing opérationnel au Luxembourg a cru de plus de 18 % et représente aujourd’hui près de 32.000 véhicules », soulignent Vincent Henneaux, administrateur délégué, et Grégory Bous, sales manager, chez KBC Autolease, une société qui, durant cette même période, a connu une croissance de 50 % ! « Au cours des cinq dernières années, confirme Dominique Roger, administrateur délégué et country manager d’ALD Automotive, le marché du leasing opérationnel a généré une croissance moyenne annuelle d’environ 4 %. » De quoi rendre jaloux plus d’un secteur… « Par contre, poursuit M. Roger, considérant que le marché cible total doit avoisiner les 80.000 véhicules, il reste encore une importante marge de manœuvre que le secteur aurait déjà pu traiter plus rapidement. » Pour lui, les acteurs du marché ont encore une force de conviction à faire valoir auprès des entreprises et des collectivités pour faire passer le message : « La meilleure solution pour la gestion de leur parc, c’est le leasing opérationnel ». Auquel cas, le secteur aurait encore une belle progression à l’avenir. « C’est encore plus vrai en période de crise ! En effet, le leasing opérationnel permet une maîtrise des coûts, une budgétisation optimisée, ainsi qu’un avantage fiscal pour l’employeur et pour l’employé », rappellet-on chez KBC Autolease. En la déchargeant de la gestion quotidienne de sa flotte, l’entreprise peut se concentrer sur son métier. « Il y a une demande croissante pour ce produit, appuie Gerry Wagner. En revanche, la formule d’achat propre par l’entreprise, petite voire très petite en général, diminue fortement, et le leasing financier n’a plus la même cote. L’opérationnel permet un transfert de risque, pour le fleet management, en évacuant notamment la question de valeur résiduelle du véhicule vers la société de leasing. Les entreprises jouent la sécurité. » « Le leasing opérationnel propose un moyen de financement externe, une intégration

Le Top 10 Palmarès 2012 des marques, voitures particulières et à usage mixte (Source : Statec) 1 VOLKSWAGEN 6.721 immatriculations 2 RENAULT 4.866 3 BMW 4.815 4 AUDI 4.587 5 PEUGEOT 3.484 6 MERCEDES 3.204 7 CITROËN 2.894 8 FORD 2.516 9 OPEL 2.146 10 HYUNDAI 1.899

des coûts dans un loyer sans risque de débordement et parfaitement prévisible, ce qui rend la gestion nettement plus simple », souligne M. Roger. Qui note également le côté très fidélisant du véhicule de fonction géré de la sorte : « Cela reste un avantage extra-salarial intéressant, alors que les salaires ne peuvent guère être augmentés. On peut jouer sur cet élément pour garantir la satisfaction du collaborateur et l’attractivité de l’entreprise en phase de recrutement, surtout vis-à-vis des profils rares. » On en revient dès lors à la relation de la personne avec « sa » voiture. Et, de facto, aux choix de modèles. La « coutume » des berlines allemandes reste solidement ancrée. BMW, Audi et VW représentent plus de la moitié du parc chez les grands leasers. Une question d’image « premium » et de motivation pour les utilisateurs. « Nous constatons cependant que d’autres constructeurs investissent pour correspondre mieux aux attentes des consommateurs, et cela souvent à un prix inférieur à ce que leurs concurrents allemands proposent, note Grégory Bous. Ces mêmes marques s’organisent également de mieux en mieux pour répondre aux spécificités du marché fleet en y attribuant du personnel qualifié et en innovant dans les services. » Il y a, de fait, de juteuses parts de marché à grignoter. Il suffit parfois, pour un constructeur épaulé par un leaser, de harponner une entreprise gérant une flotte importante et qui, par habitude, par avantage ou par goût, se focalise sur une marque unique.  L’hybride sur le coût

Une tendance aux véhicules plus verts semble encore éprouver des difficultés à se dégager, même si la progression est sensible. Les causes sont variées, des éco-bonus aux incitants divers (mais, rappelons-le, les primes CAR-e ne concerneront plus que les hybrides et les tout électriques désormais), en passant par la hausse des valeurs résiduelles ou un facteur d’image positive attribué aux sociétés usant de leur responsabilité sociétale. Si la consommation

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ACTUALITÉ ÉCONOMIE & POLITIQUE ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE

Les véhicules de prestige font partie du paysage luxembourgeois, malgré la crise.

consommation de carburant à la baisse permet de moins électrique », disent en substance MM. Henneaux et Faber. contribuer à un TCO (total cost of ownership, le coût total Comme d’autres, Gerry Wagner croit que les constructeurs d’utilisation d’un véhicule) plus bas, il reste cependant des vont étoffer leur gamme, que les coûts de production seront écueils à franchir, que la plupart des sociétés de leasing ont revus à la baisse. En outre, malgré une concurrence évidemment repérés. « Les hybrides et les électriques doivent exacerbée entre constructeurs, le nombre de partenariats encore faire leurs maladies. Il y a des questions de coût, et même de entre eux augmente, permettant à terme des économies bilan carbone au total, qui restent en dessous des attentes », d’échelle sur le volume produit. Donc, les véhicules plus observe un fleet manager. Entre autres, les hybrides, avec leurs écologiques devraient bientôt entrer davantage dans la batteries embarquées, s’avèrent parfois plus lourdes qu’une danse. Les leasers sont prêts à donner le tempo. « Mais il voiture de gamme similaire à moteur thermique ; et le cycle faudra que l’impulsion vienne aussi du marché, des entreprises, de vie complet du véhicule n’arrive pas encore à rivaliser en ajoute-t-il. Jusqu’ici, il y a encore une tiédeur compréhensible. On matière d’émissions, si l’on prend en compte tous les facteurs est dans une phase test, où l’on voit notamment des petits véhicules depuis la production jusqu’à la consommation, lorsque la électriques mis à disposition de commerciaux pour leurs rendezproduction d’électricité n’est pas « verte » par exemple… vous urbains. » Pour Pascal Faber, directeur commercial chez LeasePlan, En tout cas, le marché de l’automobile luxembourgeois la voiture verte doit encore se faire une image. « Dans certains s’en sort bien. Et le secteur du leasing, poussé par les secteurs, la finance, les services, le côté prestigieux de la voiture de entreprises clientes pour leur flotte, contribue à la fonction prime encore, dit-il. Mais on observe par ailleurs une carburation. « On observe une meilleure collaboration démarche RSE privilégiée par des entreprises qui misent avec les distributeurs automobiles qui comprennent sur une ‘car policy’ où, quand on ne prend pas une maintenant qu’il est préférable de travailler flotte d’hybrides – à l’image des 130 véhicules livrés à correctement ensemble, dans l’intérêt de tous y une entreprise de soins à domicile –, le critère d’un compris du conducteur, conclut Dominique Les immatriculations Roger. Ce qui est plus que jamais nécessaire, rejet de CO2 bas est d’emblée retenu. » On peut pour le compte de aussi y ajouter, note-t-on chez plusieurs c’est que l’ensemble des sociétés de leasing leasers représentent leasers, une des spécificités déploie de réels efforts pour conquérir les jusqu’à un tiers des luxembourgeoises : « Il y a beaucoup de entreprises qui n’ont pas encore adopté le ventes d’une frontaliers qui rentrent avec leur véhicule de leasing opérationnel, sinon les aspirations société. Ils font davantage de kilomètres, et cette de croissance se traduiront en cannibalisme année. utilisation au-dessus de la moyenne ne plaide pas en à l’intérieur du secteur, détruisant les marges faveur d’un type de motorisation hybride et encore et la qualité. » Après tout, il faut que ça roule. — Février 2013

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LÉGISLATION

L’archivage électronique 2.0

Photo : Blitz (archives)

Attendu depuis très longtemps, le nouveau cadre législatif fixant les conditions d’archivage électronique a enfin été dévoilé par le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, Étienne Schneider. Le texte actuellement en vigueur fixant les règles de dématérialisation sous forme numérique datait de… 1986 et était, depuis un bon moment, largement dépassé. Le projet de loi qui vient d’être déposé prévoit, notamment, d’accorder une reconnaissance juridique, auprès d’un juge, des copies électroniques de tout type de documents. Il ne serait donc plus possible, à l’avenir, de rejeter une forme dématérialisée d’un document, même si l’original papier persiste, à condition que la création et la conservation de cette archive ait été faite selon les règles. Du coup, une nouvelle activité réglementée va voir le jour : celle de prestataire de services de dématérialisation ou de conservation (PSDC) qui permettra aux documents traités par ces prestataires – si la loi est adoptée en l’état – de bénéficier d’une véritable présomption de conformité à l’original. L’accès au statut de PSDC (qui devra être assorti d’un agrément PSF) sera autorisé via l’Institut luxembourgeois de la normalisation, de l’accréditation, de la sécurité (Ilnas).

En dépit d’une activité soutenue (+37 %) venant du secteur financier, la prise

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en occupation globale des surfaces de bureaux au Luxembourg mesurée par JLL a reculé de 12 % (145.000 m2). | Selon le Statec, en 2012, 39 % des internautes luxembourgeois ont effectué des appels vidéo par Internet, contre 31 % en 2010. | Un nouveau label est lancé pour identifier les voitures non électriques à faible émissions de CO2 : oekotopten, élaboré conjointement par l’Adal et Fegarlux.

STATISTIQUES

TAXE SUR LES LOGEMENTS VIDES

Récession technique

Pas si simple

D’après les dernières révisions à la baisse du Statec, le PIB du GrandDuché a reculé au cours de deux trimestres consécutifs, le dernier de 2011 (-0,4 %) et le premier de 2012 (-0,3 %). Ce qui correspond à une récession technique. L’office statistique vient aussi de publier la première estimation de la croissance du produit intérieur brut pour le troisième trimestre 2012 : une nouvelle baisse de -0,1 % par rapport au même trimestre de l’année précédente. Si le secteur financier va moins mal, l’industrie continue de s’effondrer. Et le ralentissement du commerce se prolonge.

Pourtant recommandée par le Premier ministre depuis son discours sur l’état de la Nation en mai 2012, la taxe spéciale sur les habitations inoccupées tarde à arriver sur le terrain. Le règlement type, proposé par le gouvernement aux pouvoirs locaux, va débarquer après avoir longtemps buté sur la délicate question de l’assiette. Seules la ville d’Esch-surAlzette et la verte commune de Beckerich ont anticipé et adopté un règlement ad hoc. La ville de Diekirch suit. Au printemps dernier, un recensement par la Ville de Luxembourg faisait état de plus de 2.900 habitations vides…

« Ce rapport n’engage que l’OCDE. » Serge Allegrezza, directeur du Statec et de l’Observatoire de la compétitivité, au sujet de la dernière étude économique menée par l’OCDE et dont ses services ont assuré le pilotage et la coordination.

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RECHERCHE

List : un groupement pour la fusion

Photo : Olivier Minaire

Le Luxembourg Institute for Science and Technology (List), nouveau groupement d’intérêt économique, est une nouvelle étape dans le regroupement des centres de recherche publics. Né sous la houlette du ministre Biltgen, le List doit coordonner le processus de rapprochement en cours entre les CRP Henri Tudor et Gabriel Lippmann. Au-delà du partenariat volontariste Lippmann-Tudor, dans une logique de RTO (research & technology organization), il est question de regrouper les forces vives – donc aussi potentiellement le CRP Santé et le CEPS / Instead – dans une plateforme liée à l’Université. Toute une vision du Luxembourg de la recherche, la plus appliquée et la plus efficace possible…

ESPIONNAGE

SREL : au-delà des écoutes Fait rare au Luxembourg ( la dernière remontait à une dizaine d’années ), une commission d’enquête parlementaire a été créée pour faire le point sur une « affaire ». En l’occurrence celle qui occupe le Landerneau politique et le paysage médiatique luxembourgeois depuis plusieurs semaines : le fonctionnement du Service de renseignement de l’État (SREL). Les services secrets font la une de la presse suite aux révélations, fin novembre, d’une conversation enregistrée entre l’ancien patron des services secrets, Marco Mille, et son « chef direct », le Premier ministre JeanClaude Juncker. Outre cet épisode de la « montre enregistreuse », il fut question d’allégations contre le Grand-Duc qui aurait eu des contacts avec des services secrets étrangers. Au fil de leurs auditions, les 13 députés membres de la commission – placés sous la présidence d’Alex Bodry (LSAP) en ont d’ores et déjà découvert davantage sur les coulisses du SREL. Le témoignage de son directeur actuel, Patrick Heck, a ainsi mis au jour l’organisation d’écoutes

téléphoniques entre 2007 et 2008 à l’égard de plusieurs personnes au Luxembourg. Le nom de la société Cargolux serait d’ailleurs mentionné dans la liste reprenant les personnes écoutées que la commission a pu consulter. Ces écoutes, sans l’autorisation de trois magistrats compétents et du Premier ministre, auraient été menées sous la direction de Marco Mille, à la tête des services secrets entre 2003 et 2010. Celui-ci a nié avoir eu connaissance de ces écoutes et est revenu sur les conditions de sa démission. M. Mille a, en revanche, reconnu que Jean-Claude Juncker, qui devait être entendu par les députés le 25 janvier, avait bien souhaité son départ. Au-delà de cette « saga », Alex Bodry entend bien effectuer des recommandations pour améliorer le fonctionnement du service de renseignements, qui semble fonctionner comme une « boîte noire », sans mémoire agrégée ni rapport systématique des actions menées. La revue de la loi de 2004 encadrant le fonctionnement du SREL apparaît comme indispensable par les observateurs.

MARCHÉ DU TRAVAIL

Haro sur l’emploi hors la loi Le ministre socialiste du Travail, Nicolas Schmit, a décidé de frapper un grand coup contre le travail hors la loi au Luxembourg. En présentant une mesure de régularisation unique ouverte aux employeurs et aux employés jusqu’au 28 février prochain, le ministre suit la logique d’une loi récente votée à la Chambre. Si cette opération est un succès, elle permettra d’obtenir une image du travail illégal au Grand-Duché, difficile à mesurer en chiffre absolu.

EUROGROUPE

Fin de mission pour Juncker « Je revendique un socle de droits sociaux minimum. »

JEAN-CLAUDE JUNCKER

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker a tiré un trait sur huit ans de présidence de l’Eurogroupe ce 21 janvier. Souhaitant se consacrer à 100 % à son mandat national, il n’avait pas manqué d’effectuer une dernière déclaration en forme de bilan le 10 janvier dernier, se félicitant des actions menées en 2012. Jean-Claude Juncker a rappelé son attachement à la coordination des politiques économiques et sociales.

« Je revendique un socle de droits sociaux minimum, où figurera évidemment la revendication essentielle d’un salaire social minimum légal. » À ceux qui critiquent son manque de présence sur le terrain ces dernières années, le Premier ministre n’a pas manqué d’ironiser lors de la cérémonie des vœux de la Fedil, le 15 janvier dernier, arguant que les relations aériennes depuis Luxembourg permettaient de partir le matin et de revenir le soir… à l’image des hommes d’affaires.

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TOURISME

EMPLOI

Record pendant les fêtes

Rendez-vous le 20 février

2.817 Un peu plus de 2.800 visiteurs ont jeté leur dévolu sur des circuits organisés pour découvrir Luxembourg du 26 au 31 décembre derniers. La météo n’a pas refroidi cette clientèle, majoritairement francophone.

OCTOBRE ROUGE

1 Le gouvernement a reconnu que le Luxembourg avait bel et bien été visé par une cyberattaque, telle que révélée par l’éditeur de logiciels de sécurité Kaspersky, qui évoquait une attaque massive menée ces dernières années contre près de 70 pays et baptisée « Octobre rouge ». L’impact est toutefois limité au Grand-Duché, puisqu’une seule machine a, officiellement, été atteinte lors de cette opération, et que les mesures de protection ont immédiatement été appliquées.

SALAIRES

Les femmes (parfois) mieux loties

3%

Selon les résultats d’une enquête menée en 2010 par le Statec, auprès de 20.000 salariés employés par 2.200 entreprises luxembourgeoises, le salaire médian (la moitié des salariés gagne moins et l’autre moitié gagne plus), des hommes ayant travaillé à temps plein durant toute l’année 2010, est, avec 44.224 euros, inférieur de 3 % à celui des femmes (45.767 euros). Ce qui représente un différentiel d’un peu plus de 100 euros par an sur un salaire brut. L’écart sur les salaires annuels moyens à temps plein est en revanche favorable de 10 % pour les hommes ( 57.742 euros contre 52.292 ).

Photo : Olivier Minaire (archives)

Cyberattaques limitées

« La lutte contre le chômage et la promotion de l’emploi doivent être les priorités politiques de cette année 2013. » Alors que les derniers chiffres font état d’une hausse (en données corrigées des variations saisonnières) de 2,7 % pour le mois de décembre (avec un taux de chômage qui est désormais de 6,4 %) et de 12,9 % sur l’ensemble de l’année 2012, le ministre du Travail et de l’Emploi, Nicolas Schmit, appelle à une réunion du Comité permanent Travail et Emploi (CPTE) pour le 20 février. Objectif : « mobiliser tous les acteurs et toutes les ressources

pour rapidement inverser la courbe du chômage » et surtout « trouver un large consensus sur des actions prioritaires, ainsi que sur des réformes à mettre en œuvre à court ou à moyen terme ». Nicolas Schmit souhaite, notamment, faire &le point sur la mise en œuvre du plan d’action pour l’emploi des jeunes, lancé en mars 2012, et qu’il s’agira de compléter. « Je propose également d’aborder des propositions visant à faciliter la création d’emploi ainsi que l’éventuelle adaptation du plan de maintien dans l’emploi », a précisé le ministre.

DIPLOMATIE

CONVENTION

Mission achevée pour Jean-François Terral

Le Statec et l’Uni main dans la main

L’ambassadeur de France a quitté ses fonctions le 25 janvier à l’âge de 65 ans, après être resté en poste 20 mois. Jean-François Terral a, entre autres, participé au projet de création d’une classe préparatoire aux grandes écoles de commerce françaises à Echternach. Il est remplacé par Guy Yelda, 57 ans, qui a notamment été en poste en Lituanie et à New York.

Le Statec et l’École doctorale en économie et finance de l’Université du Luxembourg institutionnalisent leur collaboration en matière de recherche économique via une convention encadrant des doctorants de l’Uni au sein de l’office statistique.

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ADR

FAILLITES

Photo : David Laurent (archives)

Record et retouches

Parti en perdition Le début d’année est douloureux pour le parti ADR. Son président, le député Fernand Kartheiser, dont la ligne politique a été remise en cause par plusieurs membres de son parti, a démissionné ; son vice-président, Marc Gatti, a également choisi de quitter ses fonctions ; un des trois autres députés à la Chambre, Jacques-Yves Henckes, a décidé de siéger désormais « sans étiquette » ; un autre, Jean Colombera, a carrément décidé de quitter le Parlement, laissant sa place à Jeff Engelen, et a annoncé ne pas vouloir se représenter sous le label ADR en 2014. En attendant, c’est Robert Mehlen qui assure l’intérim de la présidence du parti... Lors du prochain congrès national, le 17 mars, Jean Schoss, l’actuel secrétaire général, devrait être élu président, et Liliana Miranda serait alors promue secrétaire générale. RECHERCHE

Un expert allemand pour le CEPS

Près de 1.000 faillites ont été recensées en 2012.

Sans surprise, l’année 2012 a été très sombre sur le plan des faillites au Luxembourg. L’institut Creditreform a recensé une hausse de plus de 30 %, avec 918 faillites de sociétés enregistrées. « Bien que ce nombre comporte quelques sociétés ‘bidon’, le nombre d’environ 800 à 850 faillites de sociétés opératives dépasse celui des années records précédentes (2001 avec 741 et 2009 avec 698 faillites) », commente l’institut. La majeure partie des sociétés concernées avaient entre un et cinq employés et un chiffre d’affaires annuel inférieur à 2 millions d’euros, et étaient principalement actives dans le domaine du commerce.

Dans le même temps, le gouvernement prépare, enfin, une nouvelle législation sur les faillites, avec l’adoption, par le conseil de gouvernement, du projet de loi « relative à la préservation des entreprises et portant modernisation du droit de la faillite ». Inspiré du droit belge, il vise à moderniser le droit de la faillite et à prévenir les faillites d'entreprises, à travers l’introduction d’une nouvelle législation en matière de réorganisation des entreprises en difficulté. Adapté aux spécificités luxembourgeoises, il comprend plusieurs volets : préventif, réparateur, répressif et social.

BELVAL

Photo : Fonds Belval

Maison de l’innovation : c’est parti !

La Maison de l’Innovation est une des composantes de la future Cité des sciences de Belval.

Le Fonds Belval a officialisé mi-janvier le lancement des travaux de la Maison de l’Innovation, sur la Terrasse des hauts fourneaux. Rassemblant les acteurs de l’innovation en son sein, elle devrait constituer un chaînon essentiel entre la recherche fondamentale, la recherche appliquée et l’innovation. Elle accueillera plusieurs départements du CRP Henri Tudor, les services de Luxinnovation, ainsi que le Centre de formation professionnelle continue Dr Widong. Le tout pour une facture attendue de 36,7 millions d’euros.

Sans directeur fixe depuis avril 2012 depuis le départ de Pierre Hausman, le CEPS / Instead a pris le temps de recruter via un cabinet international. L’élu est un économiste et sociologue allemand de renom : Hilmar Schneider, directeur de l’IZA – un institut d’études sur le travail – à Bonn. Il prendra ses fonctions en avril prochain. STADE

Le retour de Livange Le dossier Livange est-il bien enterré ? Le choix gouvernemental se porte sur la rénovation du stade Josy Barthel de Luxembourg, on le sait. Mais il y a bien eu un projet bis, allégé, pour le site de Livange. Flavio Becca a rendu une copie au ministre des Sports, à la demande de ce dernier. Cela ne signifie pas pour autant une volte-face gouvernementale : ce dossier bis est un « simple document de travail » – comme l’a expliqué le ministre Romain Schneider à la suite d’une question parlementaire. Par ailleurs, le « vieux dossier » Wickrange-Livange, celui sur les coulisses qui ont beaucoup agité l’opinion et le Landerneau politique, se voit prolongé en justice. Un procès en diffamation, initié par l’ancien ministre Jeannot Krecké, se prépare. Claude Meisch (DP), mais aussi François Bausch (Déi Gréng) en seront les prévenus.

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Bilan

Schneider, an I Le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur achève sa première année à la tête de son ministère. Avec un satisfecit de la plupart des décideurs du pays. Mais tous l’attendent évidemment au tournant dans cette dernière ligne droite avant les prochaines élections de juin 2014. Texte Jean-Michel Gaudron

première interview de futur ministre, au lendemain de sa nomination par son parti. Cette position lui a d’ailleurs plutôt valu, d’emblée, une certaine bienveillance de la part des décideurs et acteurs économiques du pays. « Étienne Schneider a le regard neuf, il est optimiste et jovial par nature et ne se lamente pas pas », apprécie, ainsi, Michel Wurth, le président de l’Union des entreprises luxembourgeoises et de la Chambre de commerce. Habile et détaché

Le nouveau ministre de l’Économie, benjamin du gouvernement, n’est pas, pour autant, un novice en politique. En 1996, il entra au service du groupe parlementaire socialiste en tant qu’économiste et débuta, alors, sa collaboration avec Jeannot Krecké. « Depuis, on ne s’est presque plus quitté », se souvient-il. Devenu secrétaire parlementaire, alors que Jeannot Krecké occupait la présidence de la fraction LSAP à la Chambre des députés, M. Schneider s’était retrouvé tout naturellement embarqué dans la nef du boulevard Royal, lorsque le portefeuille de ministre de l’Économie était confié à M. Krecké en 2004. Son statut de Premier conseiller lui permit de piloter un certain nombre de dossiers sensibles, notamment la création d’ArcelorMittal ou celle d’Enovos. Difficile, donc, de ranger l’intéressé au rang des « novices ». « C’est un homme politique habile, fin négociateur, à l’écoute de ses interlocuteurs, qui n’a pas peur de défendre ses idées à l’intérieur du l’extérieur », note Robert gouvernement ou à l’extérieur  Dennewald, président de la Fedil. Même Jean-Claude Reding, président de l’OGBL et de la Chambre des salariés, reconnaît qu’il « travaille avec engagement et intervient rapidement dès qu’il a connaissance d’une situation périlleuse pour une entreprise. Même si, dans certains cas, il a pris des positions en public qui concernaient des sujets à négocier entre syndicats, représentants du personnel et l’entreprise. » Il approuve également la direction de l’entreprise.  la décision de créer le Haut comité pour le développement de l’industrie. « À condition, prévient-il, d’en faire une instance opérationnelle, tripartite et disposant d’une feuille de route claire et n’empiétant pas sur les domaines qui doivent être collective. » réservés à la négociation collective.  Lorsque, fin octobre, Étienne Schneider émit l’idée d’une limitation des mandats politiques à un maximum de deux périodes législatives,

Photos : Archives paperJam, MECE, 2012 SIP / Luc Deflorenne

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n même temps, pratiquement, que ses 42 ans (il les a eus le 29 janvier dernier), Étienne Schneider fête, le 1er févier, son premier anniversaire en tant que ministre de l’Économie et du Commerce extérieur. Un an en plein cœur de la crise ; 12 mois qui n’ont pas été de tout repos pour le successeur de Jeannot Krecké, qui fut longtemps dans l’ombre de son prédécesseur avant d’être propulsé sur le devant de la scène un soir de novembre 2011, lorsque le parti socialiste l’a adoubé dans ces prestigieuses fonctions. Derrière les murs de l’imposant (ou hideux, c’est selon) Forum Royal qui abrite le ministère de l’Économie et du Commerce extérieur, l’ambiance de travail a, depuis, un peu changé. « Les grandes lignes de la politique n’ont pas vraiment varié, mais le fonctionnement général du ministère, oui, témoigne un fonctionnaire. Jeannot Krecké était un peu le CEO quand Étienne Schneider est plutôt le chairman. M. Krecké était à la fois le coordinateur et le secrétaire général du ministère, comme s’il cumulait le rôle de ministre et de premier fonctionnaire. M. S chneider ne le fait pas du tout. Il a un sens de la hiérarchie plus poussé. » La transition n’était, a priori, pas la plus compliquée qui soit. Proche collaborateur de longue date de Jeannot Krecké, Étienne Schneider occupait depuis 2009, au sein du ministère, les fonctions de premier conseiller de gouvernement. Il était en charge, depuis 2011, de la direction générale du développement économique, de l’industrie et des entreprises. Pourtant, l’intéressé n’a pas pris place dans le fauteuil de ministre comme dans une position acquise d’avance. « Lors des vœux du Nouvel An, début janvier, il nous a d’ailleurs tous remerciés pour avoir accepté facilement la transition entre sa position de haut fonctionnaire et celle de ministre. Il pensait que ce serait plus difficile », ajoute notre témoin des coulisses. Prendre les commandes d’un navire en cours de croisière n’est jamais chose aisée, surtout que la « légitimité populaire » d’Étienne Schneider a rapidement été mise en cause, puisque le nouveau ministre n’a jamais été « élu » dans un scrutin. Un point de détail qu’il avait, du reste, bien rapidement balayé d’un revers de main. « Il n’est pas nécessaire d’être élu député pour devenir ministre. Jean-Claude Juncker n’avait pas non plus été élu lorsqu’il est entré au gouvernement. Nicolas Schmit non plus », avait-il rappelé sur paperJam.TV, lors de sa toute

il ne s’est pas attiré la plus franche des sympathies de la part de bon nombre d’autres membres du gouvernement. Mais il a certainement marqué des points dans l’opinion des décideurs. « Ceci montre son détachement au poste qu’il occupe, et qu’il sera prêt à mettre au premier plan ses convictions, quitte à risquer son avenir politique politique, constate Robert Dennewald. C’est un homme qui ne pratique pas la langue de bois, notamment dans le contexte de sujets épineux épineux . »

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Depuis son premier discours officiel, lors des Journées de l’Économie, le 9 février 2012 (en haut à gauche), jusqu’à sa dernière visite d’État en Chine (en bas à droite, ici avec le Grand-Duc héritier et le ministre chinois du Commerce, Chen Deming), Étienne Schneider n’a pas ménagé sa peine pour le bien de l’économie luxembourgeoise. Que ce soit au Luxembourg pour accueillir de nouveaux investisseurs (comme Sodrugestvo, avec son CEO Alexander Lutsenko, en haut à droite) ou à l’étranger (ici la nomination de Scott Shepherd en tant que conseiller du commerce extérieur au Canada à Vancouver, en bas à gauche).

Dans le même ordre d’esprit, Gary Kneip, président de la Confédération luxembourgeoise du commerce et prochain président du Conseil économique et social, apprécie « sa capacité d’être un ministre qui étonne en prenant des décisions qui quittent les sentiers battus et son choix de mettre le devenir du Luxembourg devant le sien. » À la mi-janvier, sur RTL, il s’est également prononcé en faveur du vote des résidents

étrangers à l’occasion des élections législatives à l’horizon 2019. Un débat qui s’annonce comme étant un de ceux qui feront sans doute le plus couler d’encre dans les prochaines années. Quid de la compétitivité ?

Bien évidemment, tout ne plaît pas dans la « méthode » Schneider. Et certains ne se privent pas pour le dire. Mais pas tous.

Est-ce parce que certains dossiers sont toujours en cours que quelques-uns de ceux que nous avons sollicités pour s’exprimer sur le sujet ont poliment décliné l’invitation ? En tous cas, Ernst Wilhelm Contzen (ABBL), Patrick Dury (LCGB) ou encore Romain Schmit (Fédération des artisans) ont préféré s’abstenir dans cet exercice. Sans doute préfèrent-ils réserver le fond de leur pensée à l’intéressé lui-même… Pour les autres, les points critiques exprimés n’ont pourtant rien de secrets d’État. « Il a souvent les mains liées, ses moyens d’intervention sont limités, sa voix porte plus que les instruments qui sont à sa disposition disposition », regrette Michel Wurth, qui pose une question cruciale : « Qu’a-t-il réellement fait pour améliorer la compétitivité ? » Et de suggérer au ministre de s’inspirer « de l’excellente étude économique de l’OCDE, en décembre 2012, qui contient beaucoup d’idées pour redresser la compétitivité de l’économie l’économie ». Ce traitement du volet « compétitivité » a également froissé Robert Dennewald. « Il avait annoncé un débat sur la compétitivité de l’économie pour fin 2012 à la Chambre des députés. Ce débat semble avoir été malheureusement décalé sur le premier semestre 2013, malgré son urgence », déplore le président de la Fedil qui peste, en outre, contre la lenteur dans la mise en place de ce Haut comité pour le développement de l’industrie. « Notre idée avait été lancée et acceptée par le gouvernement en automne 2011 ! », rappelle-t-il. Jean-Claude Reding, lui, regrette qu’Étienne Schneider ait « raté le virage qu’il a voulu prendre », en déclarant initialement vouloir se consacrer davantage aux entreprises déjà implantées au Luxembourg et ne pas se limiter au rôle de VRP du Luxembourg auprès des investisseurs internationaux. « Je déplore par ailleurs l’attitude trop passive dans le dossier ArcelorMittal. ArcelorMittal. » Le président de l’OGBL, pour les 16 mois à venir d’ici aux prochaines élections législatives, Février 2013 —

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Heureux qui comme Étienne a fait de beaux voyages. En 10 mois, le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur a parcouru plus de trois fois le tour de la planète.

espère que le ministre de l’Économie s’engagera à la fois sur le plan européen, pour la mise en œuvre d’une véritable politique industrielle européenne, « qui doit s’appuyer sur le modèle social européen et s’opposer au dumping social et environnemental qui sévit sous le couvert du libre-échange sans limite », mais aussi sur le plan national pour mener une politique énergétique qui combine les impératifs et objectifs environnementaux avec la politique industrielle, tout en préparant les transitions professionnelles et sociales que cela implique. « Dans ce domaine également, il doit impulser le dialogue social parce qu’il en a besoin pour avancer et surmonter les résistances à un tel changement », prévient-il. 16 mois pour convaincre

Un an et demi, sur un calendrier politique, c’est à la fois court et long, surtout si l’on considère que l’approche des élections de juin 2014 risque, progressivement, d’ankyloser bon nombre d’articulations étatiques. Étienne Schneider parviendra-t-il à « é tablir un programme de réformes pour l’économie luxembourgeoise à mettre en œuvre au plus tard

DÉPLACEMENTS

130.000 km au compteur En prenant ses fonctions de ministre de l’Économie, Étienne Schneider avait prévenu : il reconsidérerait le programme des voyages à l’étranger déjà programmés par son prédécesseur, afin de mesurer la potentielle réelle valeur ajoutée de sa présence. « Je suis convaincu que l’on peut trouver des investisseurs très près de nous, au lieu d’aller partout dans le monde pour cela », avait-il expliqué dans paperJam il y a un an. Pourtant, le benjamin du gouvernement n’a pas ménagé ses efforts ni ses déplacements pour aller promouvoir son pays hors du continent. Amérique du Nord, Asie, Proche Orient… mais aussi Bruxelles ou Paris (voir infographie ci-dessus) : au total, Étienne Schneider a parcouru près de 130.000 km en l’espace de 10 mois. Et il ne compte pas ralentir la cadence en 2013… J.-M.G.

après les élections et renforcer et/ou restructurer les sociétés commerciales et industrielles dans lesquelles l’État est un actionnaire important important », comme le souhaite Michel Wurth ? Arrivera-t-il à « œuvrer en faveur d’une amélioration de la compétitivité de l’économie, notamment dans les dossiers de coûts et de la flexibilité de la main-d’œuvre, des coûts de l’énergie, de la lenteur administrative administrative » et à « développer une stratégie de diversification économique économique » comme l’appelle de ses vœux Robert Dennewald ? Saura-t-il, au niveau de son parti, « créer un vaste programme de réflexion concrète et holistique – d’aucuns diront de formation – sur le fonctionnement d’une petite économie comme la nôtre dans un environnement européen et global en plein bouleversement économique et social social », ainsi que le suggère Gary Kneip ? Dans les couloirs du ministère, on ne se fait pas de soucis quant aux capacités du ministre à relever ces défis. « Étienne Schneider a un sens aigu du politique, et les dossiers qu’il porte le plus sont ceux qui ont le plus d’écho politiquement politiquement, témoigne un fonctionnaire. Il a un bon feeling pour faire avancer les choses au bon moment. moment. » Il ne faudra pas longtemps pour en avoir la confirmation. Ou pas.

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Regardez la vidéo d’Étienne Schneider sur paperJam.TV

LES DIX VÉRITÉS DE

Étienne Schneider En poste depuis un an, le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, interviewé sur paperJam.TV, détonne par son franc-parler…

« Pourquoi personne ne veut lancer le débat sur le vote des résidents étrangers ? Parce que dans les électeurs actuels, il y en a certainement beaucoup qui n’aiment pas cette idée. Je sais que mes électeurs potentiels 3 ne sont pas contents. « Je n’essaie pas de trouver Mais il y a des débats les mots qui pourraient qu’il est important plaire à tout le monde. de lancer. » Je dis ce que je pense. Ce n’est pas très répandu au sein du gouvernement. »

Interview Jean-Michel Gaudron

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« Limiter une carrière de ministre à deux mandats permet, lors du second mandat, de faire ce qui est vraiment dans l’intérêt du pays et non pas dans l’intérêt d’une réélection. C’est ce que je reproche en général à la politique. »

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« Je ne veux pas que cette année 2013 et la moitié de 2014 soient perdues en raison des campagnes électorales pour les élections sociales, puis les législatives. »


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« Si vous demandez à un Qatari, ou à n’importe qui d’autre, d’investir au Luxembourg, mais qu’à la fin, ça ne marche pas, ça ne donne pas une très bonne image de la place du Luxembourg pour les investisseurs étrangers. Je déplore donc ce qui s’est passé avec Cargolux. »

« Je tirerai le bilan des 65 propositions de Jeannot Krecké lors du débat sur la compétitivité à la Chambre, qui aura lieu en principe en mars prochain. »

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« J’ai vraiment envie de continuer ce job et j’aimerais bien combiner le mandat de ministre de l’Économie et du Commerce extérieur avec celui de ministre de l’Environnement. »

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« J’ai trouvé un accord au sein du gouvernement pour que Luc Frieden participe avec moi au Haut comité pour l’industrie. »

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« Je regrette de ne pas pouvoir recevoir tous ceux qui veulent me voir. Au Luxembourg, les chemins sont courts, c’est vrai, mais ils sont très très encombrés. »

« L’accord tripartite sidérurgique est le premier qui a été négocié avec des contreparties fixées pour ArcelorMittal. Nous avons obtenu la garantie de 400 millions d’euros d’investissements. En France, quand on voit tout le tapage qu’ils ont fait pour avoir 180 millions… »

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Cinéma

Des aides, oui, mais des aides pour qui ? Annoncée depuis une bonne année et même en grande partie déjà appliquée, la nouvelle loi sur le soutien à la production audiovisuelle a été déposée en décembre dernier. De nouvelles règles qui semblent réjouir la profession.

Photo : © P.Muller / Artémis / Samsa

Photo : © Tarantula / MACT Productions

Texte France Clarinval

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’image a été vue par plus de 20.000 personnes : l’inspecteur Olivier Faber (Jules Werner) attend sous la pluie, la cigarette au bec, qu’on lui délivre les premières conclusions sur la mort de son frère. Pendant le tournage de Doudege Wenkel, l’équipe ne pouvait qu’espérer devenir emblématique de la bonne marche des aides à l’audiovisuel luxembourgeois. L’une des plus belles réussites du cinéma grand-ducal promet d’être longtemps citée en exemple comme une illustration du bien-fondé de ces aides. Le film a en effet reçu, en 2011, une « AFS » (aide financière sélective) de 1,25 millions d’euros, soit la moitié de son budget global ; impossible donc d’imaginer que le film ait pu être réalisé sans ce soutien public.

Comme plusieurs pays européens, le Luxembourg a mis en place des systèmes de soutien à la production audiovisuelle. Ce secteur a connu des hauts et des bas depuis ses balbutiements à la fin des années 80. Il y a eu des années fastes, des moments difficiles, des faillites et des naissances, des navets navrants, des petites perles et surtout un engouement progressif et une professionnalisation croissante des travailleurs du secteur. Parallèlement à cette évolution, la politique de soutien public a, elle aussi, connu divers remaniements. La nouvelle loi, qui sera prochainement examinée à la Chambre des députés et dont les principes sont déjà en partie appliqués, est sans doute un des changements les plus importants. « Les diverses évolutions de la loi trouvent un terme avec cette nouvelle formule »,

se réjouissait le producteur Claude Waringo (Samsa Film) tout en soulignant : «Pendant 20 ans, on s’est accommodé d’une loi qui n’avait pas été faite pour nous. » On est en effet en train de passer d’un système mixte, qui mêlait des aides indirectes sous forme de crédit d’impôt (les certificats d’investissement audiovisuel ou CIAV, créés en 1988), à des aides directes et sélectives sous forme d’avance sur recette (AFS, créée en 1990). Ces deux systèmes parallèles ont engendré des cinématographies différentes. Les CIAV ont eu l’effet pervers d’attirer des coproductions internationales dont les visées étaient essentiellement commerciales (du type Fortress 2 ou Wing Commander, dans les années 90) et totalement éloignées du terrain luxembourgeois, alors que les AFS ont plébiscité les réalisateurs

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Photo : © Les Armateurs / Maybe Movies / StudioCanal / France 3 Cinéma / La Parti Production / Melusine Productions / RTBF (Télévision Belge)

Au cours de l’année 2011, 53 films se sont vu accorder une aide publique. 2012 ne devrait pas être en reste avec plus de 20 millions attribués. Et marcher sur les traces de, notamment, Sous le Figuier (en haut à gauche), Tango Libre (en bas à gauche) et Doudege Wenkel (au centre).

DU NOUVEAU

locaux avec plus ou moins de bonheur et de réussite. Le commerce contre la culture, a-t-on tendance à caricaturer. Désormais, les aides indirectes seront abandonnées au profit des seules aides sélectives. Ce changement de paradigme est appelé, depuis longtemps, des vœux des producteurs locaux, lassés de courir après des investisseurs susceptibles de leur prendre les fameux certificats. « Depuis quelques années, avec la crise qui sévit, ces aides fiscales étaient de moins en moins adaptées parce qu’il devenait de plus en plus difficile et cher aux producteurs de trouver ces ‘investisseurs’, prêts à leur acheter les certificats », détaillait ainsi François Biltgen, ministre de la Communication et des Médias, lors de la présentation de la nouvelle loi. Le nouveau système de financement direct

Photo : © Iris / Mon voisin Productions

Photo : © Samsa / Artémis

D’Filmakademie

devrait non seulement simplifier les choses mais aussi apporter plus de transparence et de prévisibilité, sans pour autant coûter plus cher à l’État – condition sine qua non imposée par le ministre des Finances. Le Fonds de soutien à l’audiovisuel, qui gère les aides, a calculé que les deux mécanismes cumulés coûtaient environ 30 millions par an à l’État : 25 millions de manque à gagner fiscal et 5 à 6 millions d’aides directes. Aussi, en 2012, année de transition où aucune demande de CIAV n’a pu être introduite en prévision de la nouvelle loi, ce sont 20 millions qui ont été distribués, déjà en aides directes. Pour 2013, l’enveloppe atteindra 40 millions d’euros, avant d’arriver à un rythme de croisière de cette trentaine de millions. C’est une manne assez considérable qui devra être distribuée selon des critères précis et transparents.

À l’image de l’Académie des César en France, le Luxembourg vient de se doter de la Filmakademie. Fondée le 12 décembre dernier, elle a pour mission d’organiser les Lëtzebuerger Filmpräis et de promouvoir la production locale au Luxembourg. « C’est une volonté européenne d’harmoniser les prix de cinéma », explique Claude Waringo qui a été nommé comme président de cette académie (avec l’acteur Jules Werner comme secrétaire et le monteur Thierry Faber, comme le trésorier). Pour rassembler un maximum de professionnels, l’Académie a été fondée par l’Association des techniciens du film (ALTA), l’Association des réalisateurs et scénaristes (LARS), l’Association des acteurs et l’Association des producteurs (ULPA). Sa première mission : organiser les votes pour les Lëtzebuerger Filmpräis, ce qui nécessitera le recrutement d’une personne et la recherche de sponsors. En effet, la mise en place de coffrets DVD, pour que tous les votants puissent voir tous les films, est plutôt onéreuse. D’autres projets concernant la promotion des films luxembourgeois sont déjà en gestation. F. C.

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FILMLAND

Des studios pour tout le monde Six producteurs se sont associés pour réaliser, avec un promoteur privé, le lieux dont ils rêvaient tous : un ensemble de studios où pourront se faire les tournages et la postproduction. Filmlamd Luxembourg est en partie opérationnel. Après que les friches industrielles ont été valorisées, notamment au cours de l’année culturelle 2007, un projet de cité du cinéma, installée dans les anciens laminoirs de Dudelange, a été lancé. Les producteurs, qui avaient défini leurs besoins, auraient partagé les frais avec le Centre national de l’audiovisuel, la Ville de Dudelange et l’État. « Mais le temps de la politique n’est pas le même que le nôtre », explique Claude Waringo, producteur chez Samsa Film. Crise, rigueur, discussions sur la viabilisation du site, désaccords avec le propriétaire des lieux (ArcelorMittal)… le temps passe et les producteurs veulent tourner. Coup de chance et occasion à ne pas louper, un promoteur privé se propose de construire lesdits studios à Kehlen et de les louer aux producteurs. « Nous devions accepter de prendre des risques et de nous engager sur trois années au minimum », poursuit-il. Appel a été lancé à l’ensemble des producteurs et six d’entre eux ont répondu : Iris Productions, Samsa film, Tarantula, Bidubul, Paul Thiltges Distribution, Lucil Film ont ainsi créé une société anonyme, Filmland SA. En partie opérationnel (deux films s’y tournent en janvier), l’ensemble comprendra au final des ateliers de construction, des studios de tournage (1.000, 600 et 400 m2), des bureaux de production et des services de post-production, notamment des studios de montage image et son, un auditorium de mixage final, une salle d’étalonnage ou encore deux cellules d’effets spéciaux, sans oublier un restaurant pour satisfaire les appétits de tout ce beau monde. Un régisseur général a été engagé, sans doute bientôt rejoint par un mi-temps pour couvrir l’amplitude des horaires de tournage. Les tarifs de location sont connus de tous (de 10 à 20 euros / m2 selon le budget du film) et le système de réservation, le plus facile et transparent possible – premier arrivé, premier servi. « Tous les projets sont logés à la même enseigne, les associés de Filmland ne sont pas prioritaires et ne paient pas moins cher… », souligne encore Claude Waringo pour calmer les esprits chagrins. F. C.

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Concrètement, et c’est ce que précise le projet de loi, les aides financières sélectives pourront intervenir en amont du projet (aides à l’écriture de scénario et au développement de projets), directement pour la production (ou la coproduction) et pour la promotion du film fini (présence à des festivals, campagnes de sorties…). Les conditions d’éligibilité (fixées dans l’article 10 de la nouvelle loi) prévoient notamment que pour bénéficier de ces aides, « les œuvres audiovisuelles doivent contribuer au développement du secteur de la production audiovisuelle européenne et en particulier luxembourgeoise, compte tenu d’une proportionnalité raisonnable entre les avantages consentis et les retombées culturelles, économiques et sociales à long terme de la production de ces œuvres ». Vaste programme ! Pour éviter de laisser place à des interprétations subjectives et controversées de ces potentielles « retombées », la loi prévoit la création d’un Comité consultatif d’évaluation en remplacement des anciens comités de lecture et d’analyse économique. Cinq membres (contre respectivement sept et six membres), nommés par la conseil d’administration du fonds (qui lui aussi se voit réduit de huit à trois membres) pour leur connaissance du cinéma et du secteur, auront la tâche d’examiner les dossiers et de vérifier leur éligibilité. La décision sur l’attribution de l’aide et son montant sera réduite au rang de décision simplement administrative, prise par le directeur en suivant l’avis du comité. Les éventuelles contestations devront se faire également par voie administrative via un recours auprès du conseil d’administration du Fonds avant un pourvoi en annulation devant le tribunal administratif. « Chaque producteur connaît des exemples de films qui n’ont pas reçu le soutien escompté. Mais c’est plutôt anecdotique. Les critères sont suffisamment précis et le comité suffisamment professionnel pour faire confiance à ses décisions », estime Claude Waringo. En particulier, le comité observera (article 11) les critères de qualité artistique et culturelle, de l’impact sur le développement du secteur (l’emploi), l’intérêt pour le patrimoine socioculturel et historique luxembourgeois, les perspectives de distribution et d’exploitation et, enfin, la promotion du Luxembourg. Le tout, selon un système de points, en légère évolution par rapport à celui en vigueur, et toujours jalousement gardé. Les discussions du Film Fund avec les professionnels, ULPA (les producteurs), mais aussi LARS (les réalisateurs et scénaristes) et ALTA (les techniciens) ont abouti à une nouvelle grille où certains postes ont pris plus d’importance au détriment d’autres, pour rester dans l’enveloppe du budget imparti.

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Source : Rapport annuel 2011 du Fonds de soutien à la production audiovisuelle

Répartition de l’aide financière sélective à la production 1999-2011 6 5.5 5 4.5

MIO EURO

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Ainsi, c’est le travail et la créativité des Luxembourgeois (ou assimilé : résident ou frontalier qui travaille au Luxembourg) est récompensée. Un réalisateur luxembourgeois « vaut » toujours 20 points ; mais le bonus de 5 points pour un premier film ainsi que 4 des 10 points récompensant le compositeur de la musique ont été redistribués à différents postes de techniciens. Le chef opérateur local vaut 3 points, tout comme l’ingénieur du son ou le chef décorateur ou monteur ; alors que les comédiens rapportent entre 1 et 10 points selon l’importance du rôle. Une catégorie « second rôle » a d’ailleurs été introduite pour pousser les réalisateurs à valoriser les acteurs luxembourgeois. Il faut désormais que 60 % des jours de tournage aient lieu au Luxembourg pour gagner 45 points, contre 50 % auparavant. Mais 50 % offre quand même 40 points. « Une grande nouveauté est d’accorder que 10 % de ce temps de tournage se passe dans la Grande Région », s’enthousiasme Claude Waringo qui voit là l’occasion d’appuyer des négociations avec les coproducteurs français ou belges. La grille comporte 210 points et un film n’obtient

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un subside que s’il totalise 50 points au minimum. Si le projet remporte 100 points ou plus, il se voit attribuer l’aide maximale, c’est-à-dire jusqu’à 30 % de son budget, plafonné à 2 millions d’euros (c’était 2,5 millions dans l’ancien système). Ce pourcentage peut être largement dépassé pour un film luxo-luxembourgeois et atteindre 50, voire 75 %, du budget.Largement associés aux discussions et négociations, les professionnels se réjouissent de cette nouvelle loi. Nicolas Steil (Iris Productions et secrétaire de l’ULPA) : « Nous avons essayé de faire de notre mieux et d’avancer plus encore vers l’excellence pour ancrer et développer les acquis ». Les producteurs – et à travers eux les quelque 600 personnes qui travaillent dans le secteur – espèrent ainsi pouvoir mettre en œuvre « des coproductions internationales de qualité où le producteur luxembourgeois a du muscle et donc participe activement à la mise en place du paquet artistique et financier et des films luxembourgeois qui vont vers le public et vers l’international ».

« C’est la revanche de la culture sur le commerce. » Claude Waringo (Samsa Film)

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Regardez la vidéo de Pierre Gramegna sur paperJam.TV

« Je pense que la Chambre de commerce est très écoutée et très lue. Mais souvent, les solutions que nous proposons se heurtent à ce que les politiciens appellent ‘la faisabilité politique’. » 3

« Depuis 2005, le taux d’industrialisation de l’Allemagne a augmenté de huit points. Celui du Luxembourg a baissé de 15 points. »

LES DIX VÉRITÉS DE

Pierre Gramegna Le directeur de la Chambre de commerce, interrogé sur paperJam.TV, croit en la force de l’esprit d’entreprise comme une des solutions à la crise actuelle. Interview Jean-Michel Gaudron

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« Notre pays ne pourra avoir une place financière compétitive que s’il respecte toutes les règles du jeu. Aujourd’hui, le mot d’ordre n’est pas la flexibilité par rapport aux règles, mais de les appliquer vite et bien. »

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« La réduction du déficit se fait aux trois quarts par l’augmentation de la fiscalité, des taxes et, pour un quart, par la réduction des dépenses. Ce n’est pas le bon mélange. C’est l’inverse qu’il aurait fallu faire. »


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« La relation ‘école-entreprise’ doit être une de nos priorités afin que les jeunes 9 générations comprennent « Il est nécessaire que que la croissance ne peut Cargolux ait un business venir que d’un esprit plan à lui avant de d’entreprise. » s’ouvrir à d’autres. Sinon, l’incertitude demeurera. »

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« Peu de gens savent que la rapidité de transmission des informations au Luxembourg est la deuxième plus rapide au monde derrière la Corée du Sud. »

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« Il faut se méfier de ceux qui essaient de convaincre que l’accord de Doha est un bon résultat pour le climat. »

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« En 2009, le gouvernement a sous-estimé la profondeur de la crise et n’a pas prévu les réformes structurelles importantes. »

« Nous avons un des droits du travail des plus rigides en Europe en ce qui concerne la flexibilité du temps de travail. Toutes les entreprises étrangères implantées ici nous le disent, nous le soulignent. »

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ACTUALITÉ ÉCONOMIE & POLITIQUE ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE

Journées de l’Économie 2013

La crise, pas pour tout le monde Après une édition 2012 consacrée à la stratégie industrielle du Luxembourg, les Journées de l’Économie version 2013 se concentrent sur « le » sujet au cœur des agendas depuis cinq ans : la crise. Une période délicate qui n’empêche pas certains acteurs d’afficher des résultats probants. De quoi garder l’espoir. Interview Thierry Raizer

Les effets de la crise, après les rebonds pour l’industrie : les Journées de l’Économie sont au cœur de l’actualité.

ans sa présentation de la dernière enquête « Eurochambres », la Chambre de commerce dressait une perspective plutôt morose du contexte économique pour la nouvelle année. Si le résultat n’est pas surprenant, il est davantage inquiétant dans la mesure où il reflète le moral des entrepreneurs. Ce contexte, a priori peu propice à l’entrepreneuriat, n’empêche pas certains secteurs de continuer à croître. Parmi ces « épargnés », on retrouve le gaming, l’univers des jeux électroniques pour tous supports. Un des leaders du genre, l’américain Kabam, apportera justement un témoignage optimiste durant les Journées de l’Économie par le biais de son directeur général pour l’Europe.

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Changer de modèle

« Nous ne sommes pas affectés par la crise et nous cherchons de nouveaux employés, déclare Boris Pfeiffer, ancien directeur de Monster.com. Cette recherche est facilitée par la crise dans la mesure où des collaborateurs n’hésitent pas à quitter leur pays où ils ne trouvent pas d’emploi. » Pour recruter ses collaborateurs, la société mise sur un argumentaire différent de celui pratiqué habituellement. « Nous proposons une approche plutôt ‘relax’ de l’environnement de travail, ce qui peut paraître non conventionnel pour les employés luxembourgeois, ajoute M. P feiffer. Notre environnement est coloré et les employés ont, notamment, la possibilité de jouer sur des consoles. » Implantée à Strassen depuis 2011, la société Kabam utilise notamment ce bureau pour coordonner ses activités en Europe et traduire ses jeux en différentes langues. C’est que l’aventure qui a débuté en 2006 à San Francisco connaît un succès mondial, notamment grâce à un jeu aux accents médiévaux : Kingdoms of Camelot. La création a permis à la société de recueillir 100 millions de dollars de revenus en moins de trois ans grâce à un nouveau business model : le jeu « freemimum ». Un succès mondial

Les joueurs peuvent jouer sans payer mais ils doivent passer à la caisse – virtuelle bien sûr – s’ils veulent progresser plus rapidement ou équiper leur personnage de nouveaux accessoires. De grands noms sont intéressés par cette recette puisque Kabam a signé en septembre dernier un accord avec Warner Interactive pour exploiter les aventures du célèbre « Hobbit », popularisé au cinéma. Si la société reste discrète sur ses ambitions depuis Luxembourg, la connectivité du pays et sa position centrale en Europe ont

« L’industrie des hautes technologies est positive pour le Luxembourg. » Boris Pfeiffer (Kabam)

certainement été des éléments déterminants pour conquérir de nouveaux marchés. « L’industrie des hautes technologies est positive pour le Luxembourg, relève Boris Pfeiffer. Elle peut relayer l’industrie dite classique et apporte de nouvelles sociétés. » La prochaine date clé pour Kabam au Luxembourg, comme pour tous les autres acteurs de l’e-commerce, sera 2015 et la mise en place du principe du lieu de consommation, soit la fin de la situation particulière du Luxembourg qui propose un taux de TVA de 15 % sur le commerce électronique. M. Pfeiffer se réjouit que le gouvernement luxembourgeois lance le débat à cet égard afin de trouver des solutions avec les acteurs locaux. Nul doute que le sujet sera abordé durant les Journées de l’Économie où les points de vue sont, sans détour, souvent confrontés.

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Parole du terrain, vision académique

«  Nous n’avons jamais accueilli de profils si élevés »

Photo : archives paperJam

Lors des Journées de l’Économie, des dirigeants, éclairés par deux économistes de renom qui apporteront un angle européen au débat, analyseront les caractéristiques de la crise et réfléchiront aux opportunités pour le futur. Trois questions à Luc Henzig, associé et commercial and public sectors market leader chez PwC Luxembourg.

AGENDA

Deux demi-journées Organisées par le ministère de l’Économie et du Commerce extérieur, la Chambre de commerce du Luxembourg et la Fedil, en collaboration avec PwC, les Journées de l’Économie se dérouleront en fait en deux demi-journées, le mercredi 6 (après-midi) et jeudi 7 (matin) février à la Chambre de commerce. Infos : www.economydays.lu

Monsieur Henzig, pourquoi avoir choisi le thème de la crise après le focus de l’an dernier sur l’industrie ? « Nous voulions donner une orientation plus positive à l’événement et parler beaucoup plus des opportunités. Mais les chiffres régulièrement annoncés et le processus de désindustrialisation du pays reflètent une situation qu’il est impossible d’ignorer. Identifier de nouvelles niches prend du temps. Cela implique des résultats sur le long terme qui ne sont pas visibles immédiatement. Même s’il faut noter que des choses bougent dans certains domaines, comme les hautes technologies. Ces initiatives nécessitent toutefois du temps pour se mettre en place et produire leurs effets sur l’économie. Cet événement permettra de lancer le débat en traitant les questions de fond liées au futur du pays, dont le chômage, le besoin de maind’œuvre et de capitaux étrangers. Dans ce contexte, nous restons motivés et capitalisons sur les causes de certains succès que l’on peut constater dans le domaine de l’ICT. Il faut oser entreprendre et ainsi participer à la réussite d’autres projets. Quels seront les apports des deux économistes, Hans-Werner Sinn et Christian de Boissieu, lors de l’événement ? « Nous voulions étendre l’horizon du sujet de la crise au Luxembourg via l’intervention de ces deux économistes de haut vol qui interviendront durant la deuxième demijournée. Hans-Werner Sinn est un économiste

allemand qui a encore été récemment désigné comme l’économiste le plus influent dans son pays. Son point de vue sera contrebalancé par celui de Christian de Boissieu, qui dispose d’une vaste expérience des marchés financiers, notamment en France. Nous n’avons jamais accueilli de profils si élevés durant les Journées de l’Économie. Ils interviendront lors d’une table ronde sur l’avenir de l’économie en Europe, en connexion avec la réalité luxembourgeoise. Le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, Étienne Schneider, a accepté de participer à cet exercice qui sera précédé de la présentation de la vision « 2030 » de l’UEL par son président Michel Wurth. Il sera aussi amené à débattre ensuite, sous la houlette de Serge Allegrezza, le directeur de l’Observatoire de la Compétitivité. Les entrepreneurs auront-ils également la parole ? « Il faut oser « La première demi-journée entreprendre. » réunira effectivement Luc Henzig plusieurs entrepreneurs (PwC) pour faire l’état des lieux du secteur non financier au Luxembourg. Jeannot Krecké, ancien ministre de l’Économie, va sûrement utiliser son expérience et sa connaissance profonde de l’économie luxembourgeoise pour animer une table ronde regroupant des patrons d’entreprises florissantes qui ne s’expriment pas forcément souvent en public : CharlesLouis Ackermann, président du groupe Accumalux ; Romain Bausch, directeur général de SES ; Michèle Detaille, administrateur délégué de No-Nail Boxes et Codipro ; Boris Pfeiffer, directeur général de Kabam Europe et Claude Strasser, directeur général des P&T. René Winkin de la Fedil évoquera quant à lui la question très importante de la problématique de l’énergie. »

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COVERSTORY

Santé : le patient-client

CONSOMMATEURS DE SOINS Textes Alain Ducat, Jean-Michel Gaudron, Sébastien Lambotte, Frédérique Moser Photos Christophe Olinger

S’il y a bien un domaine qui fédère, c’est la santé. Tout le monde veut le meilleur, au plus près, au moins-disant, pour soi et ses proches. Un autre réflexe qui rassemble, c’est le refus de voir dilapider le fruit de son travail de contribuable. Alors la santé publique est, par nature, un secteur délicat. Une industrie ? Au Luxembourg, le secteur de la santé, au sens large, a pris une dimension économique indéniable. Comme partout dans les sociétés développées, l’espérance de vie augmente sans cesse. Ne dit-on pas que la génération née après 2005 atteindra, en moyenne, le cap des 100 ans ? La population augmente, vieillit. Elle se fragilise aussi, peut-être. En tout cas, le besoin en soins adaptés, mais également en infrastructures, augmente d’autant. Les choix et orientations éthiques et politiques, pour la santé publique, sont à opérer en conscience. Et le financement de tout cela devra s’assumer. Par qui ? Comment ? Pourquoi ? Qui sont les médecins au chevet de la population luxembourgeoise aujourd’hui ? Le système luxembourgeois est plutôt favorable. Il est d’ailleurs loué, ou bien noté, par les instances internationales. Et les utilisateurs en sont, aussi, plutôt satisfaits quand on les interroge. Comment prolonger cette félicité demain, en apportant les moyens nécessaires sans crever les plafonds budgétaires déjà malmenés ? À ces enjeux s’ajoutent des réalités. D’une part, la santé a généré ces dernières années un boom de l’emploi, notamment médical et paramédical. Les soins à domicile ont littéralement explosé. Les laboratoires d’analyse, par exemple, tirent de la même façon leur épingle du jeu. Garder le client, aller vers lui, est devenu un leitmotiv. Le patient, un client ? Ce dernier terme fait bondir ceux qui refusent tout consumérisme dans un domaine de santé publique. Même si tout citoyen est un potentiel consommateur de soins. Et avec une population qui grandit, qui vieillit, qui s’internationalise, les enjeux d’un secteur bien adapté n’en apparaissent qu’avec plus d’acuité. Entre plan hospitalier et regroupement des forces, entre volonté politique et opportunités économiques, entre réalités financières et investissements nécessaires, entre développement de niches et grandes orientations transversales, ces consommateurs, dans un marché aux règles spécifiques, font l’objet de tous les soins. Mais ils ont aussi leurs responsabilités.

Les séries de photos ont été réalisées avec l’aimable collaboration de l’Hôpital Kirchberg et du CHL.

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TOP 10 des spécialistes (hors généralistes et dentistes)

ÉTAT DES LIEUX

MIEUX VAUT PRÉVENIR QUE GUÉRIR

153 Médecine interne

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Anesthésie-réanimation

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Le système de santé luxembourgeois fonctionne bien, avec sa couverture sociale. Mais la viabilité à long terme dépend aussi de l’évolution dudit système, de son financement et de la vision politique. Ainsi que du comportement de chacun. Parce que les patients sont aussi des consommateurs de soins.

Pédiatrie

101

TEXTE ALAIN DUCAT

L

Gynécologie-obstétrique

98 Psychiatrie

88

Chirurgie générale

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Radiodiagnostic

71

Orthopédie

68

Ophtalmologie

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Cardiologie & angiologie

Source: Ministère de la Santé

m)

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e 10 décembre dernier, la directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Margaret Chan, effectuait une visite de travail à Luxembourg. Selon ses déclarations, « le système de santé luxembourgeois est un exemple d’accessibilité aux soins ». Le GrandDuché est, dit-elle, un État membre qui « tient ses promesses ». En 2012, la contribution luxembourgeoise à l’OMS s’est élevée à 7,12 millions d’euros. Il ne faut pas y voir un lien de cause à effet, mais simplement le fait qu’un système de santé efficace ne peut fonctionner que si on lui donne les moyens – et donc que si on en a les moyens à la base, quelque part. Dans le credo de l’OMS, figure un principe : développement et santé vont de pair. Et si l’OMS entend « donner les moyens à tous les gouvernements d’offrir à leur population un système de santé de qualité accessible à tout le monde », un pays qui suit les mêmes préceptes a tout lieu d’être salué, rappelle sa directrice générale. En l’occurrence, le Luxembourg est mis en avant pour un modèle à recommander dans son fonctionnement solidaire et, aussi, pour la politique – commune à plusieurs ministères – de santé préventive, mise en place depuis quelques années. Au demeurant, c’est un vecteur sur lequel insiste le ministre de la Santé et de la Sécurité sociale, Mars Di Bartolomeo. « Ce qui n’est pas cassé ne doit pas être réparé », paraphrase-t-il. De fait, l’état de santé de la population n’inspire pas de crainte immédiate, mais les facteurs de risque sont bien présents au Luxembourg (voir encadré page 50).

AU CHEVET DES BUDGETS Au 31 décembre 2011, il y avait 2.742 médecins autorisés au Luxembourg. Dont une majorité de spécialistes, sur toute la gamme des disciplines.

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L’état de santé financière est-il du même acabit ? Selon la base de données 2012 de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur la santé, les dépenses totales de santé représentaient au Luxembourg 7,9 % du


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RECHERCHE

DES ACTEURS ET DES PROJETS, FINANCÉS

« LES CITOYENS SONT DE PLUS EN PLUS NOMBREUX À VOULOIR ÊTRE TRAITÉS COMME DES CONSOMMATEURS DE SOINS, ET NON PLUS COMME DES PATIENTS. » Gilbert Renel (Deloitte Luxembourg)

Selon l’OMS, le système de santé du pays est un exemple à exporter.

La recherche est clairement associée aux développements de la santé publique. Sans doute l’émergence d’une « industrie » intégrée de la santé n’était-elle pas la première intention des gouvernants. Mais le biomédical, la recherche pharmaceutique, la recherche appliquée pour le compte du privé, le boom des laboratoires, le développement de la propriété intellectuelle, tout cela peut être lié, de tout près ou de plus loin. Si certaines niches étaient surtout d’inspiration économique, les besoins en santé publique ont fait évoluer la transversalité politique. Les grands acteurs de la recherche se retrouvent dans ce secteur en développement. Le CRP-Santé, institution publique sous la double tutelle du ministère de la Santé et du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, développe notamment la recherche biomédicale et clinique. Le Centre de ressources des technologies pour la santé (CR Santec), un département du CRP Henri Tudor, met la technologie au service des patients et des professionnels de la santé, de la sécurité sociale ou de la famille. L’Integrated BioBank of Luxembourg (IBBL), fondation sans but lucratif, met à la disposition de la recherche des échantillons multiples (sanguins, tissulaires, salivaires…), en vue de projets nationaux et internationaux, pour l’amélioration de la prévention, du diagnostic et du traitement de maladies. L’Université du Luxembourg participe bien évidemment à l’ensemble, notamment dans le domaine de la biomédecine, par ses unités de recherche, projets et activités scientifiques. Le Laboratoire national de santé (LNS) a aussi des missions de santé publique (problèmes épidémiologiques, contrôle des médicaments et de denrées alimentaires, analyses toxicologiques…) et mène des travaux de recherche… À côté des hôpitaux et des médecins proposant des projets de recherche clinique visant l’amélioration des traitements ou des diagnostics, on trouve aussi les associations professionnelles ou de patients, qui soutiennent des projets ciblés (comme les maladies cardiovasculaires), ou encore les fondations (de lutte contre le cancer, par exemple). Le ministère de la Recherche finance environ 60 % des dépenses consacrées à la recherche. Mais le ministère de la Santé, le département ministériel des Sports et le ministère de la Sécurité sociale soutiennent aussi des recherches diverses et variées. On notera que le Fonds national de la recherche (FNR) a un rôle charnière : il finance en effet des recherches issues d’appels à projets évalués par des experts étrangers. D’autre part, certains dossiers bénéficient de financements européens. Du côté du privé, les sociétés pharmaceutiques, par exemple, investissent dans des études cliniques ou des essais de médicaments. Enfin, des donateurs apportent aussi leur contribution active à la recherche, notamment via des actions et opérations caritatives, comme le Télévie. A. D.

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Prestations des caisses de maladie (en milliers d’euros) 2.000.000

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Prestations en espèces

Les prestations en espèces vont à l’assurance maladie-maternité. Les prestations en nature vont aux soins médicaux, dentaires, traitements divers, frais de transport, médicaments, analyses, revalidation, cures, etc.

ENQUÊTE

MESURER L’ÉTAT DE SANTÉ

Le ministère de la Santé a demandé au Centre d’études en santé (CES) du CRP-Santé une étude sur la santé de la population résidente au Luxembourg. L’initiative s’inscrit dans le cadre d’une enquête comparative plus vaste à l’échelle de l’Union (European Health Examination Survey – EHES). Pour réaliser EHES-Lux, un échantillon de 13.400 personnes sera invité à participer. Financée par le ministère de la Santé, avec le support du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, l’enquête souhaite identifier, au travers de questionnaires et d’examens (pour environ 4.000 personnes de 25 à 64 ans) et d’interviews de volontaires (15-25 ans et 65-69 ans), les habitudes de vie et les comportements de santé. Il s’agit aussi de mesurer la prévalence des facteurs de risque et d’évaluer l’impact des programmes déjà mis en place. L’enjeu final est, évidemment, d’adapter les politiques le cas échéant et de cibler les populations plus à risque. Menée en quatre langues (français, allemand, portugais et anglais), l’étude s’étalera sur 2013 et 2014. A. D.

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Prestations en nature

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Source: Ministère de la Santé

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PIB (en 2009), un pourcentage moins élevé que la moyenne des pays de l’OCDE (9,5 %). En revanche, le Luxembourg se situe bien au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE en termes de dépenses totales de santé par habitant : 4.786 dollars (contre 3.268 pour l’ensemble des pays de l’OCDE en 2010), soit environ 3.590 euros. Cette donnée est à comparer avec une autre : selon le Statec (institut statistique), un ménage moyen dans le pays consacre un peu plus de 1.362 euros par an aux dépenses de santé. C’est que, comme pratiquement dans tous les pays de l’OCDE (à l’exception des États-Unis, notamment), l’apport public représente la principale source de financement de ces dépenses de santé. Au Luxembourg, près de 85 % sont ainsi financés par des fonds publics, une part bien supérieure à la moyenne. Le budget 2013 de l’État prévoit près de 650 millions d’euros pour les dépenses de sécurité sociale, indissociables de la couverture santé. Ce poste est en hausse, mais c’est le « matelas de sécurité » qui fond : l’excédent disponible diminuerait à 1,4 % du PIB en 2013... Entre autres avis parfois alarmistes, la Chambre de commerce soulignait, dans son analyse – vitriolée – du budget 2013 de l’État : « Des enjeux importants nous guettent à long terme, notamment en

«CE QUI N’EST PAS CASSÉ NE DOIT PAS ÊTRE RÉPARÉ. » Mars Di Bartolomeo, ministre de la Santé et de la Sécurité sociale

termes d’assurance pension, d’assurance maladie et d’assurance dépendance. » La Caisse nationale de santé (CNS), en observant le budget annuel 2013 de l’assurance maladiematernité (lire aussi l’encadré page 48), note, pour sa part, que « la situation financière de l’année 2012 se caractérise par un bénéfice grâce notamment à un taux de réserves réduit ». Ensuite, précise-t-elle, « les mesures d’économies instituées par la réforme du système des soins de santé devront permettre jusqu’en 2014-2015 d’éviter des contraintes financières substantielles ». La CNS estime le déficit de ce budget 2013 à 41 millions d’euros, contre un excédent de l’exercice 2012 estimé à 12,7 millions d’euros. Néanmoins, l’évolution du résultat des opérations courantes – différence entre recettes et dépenses – affichera en 2013 un déficit de 7,5 millions d’euros (+42,8 millions d’euros en 2012). « Suivant les estimations actuelles, cette tendance devrait se maintenir dans les années à venir, ce qui aurait pour conséquence que les marges que la réforme avait permis de constituer seraient perdues », soulignait le comité directeur de la Caisse, en prenant acte des chiffres du budget 2013, et en précisant sa « préoccupation par les perspectives à moyen terme ». L’assurance dépendance se trouve confrontée à des enjeux similaires. Pour l’exercice 2013, la contribution de l’État à son financement a été portée à 40 % (35 % en 2012), ce qui représente une participation de 225,1 millions d’euros en 2013 (184,4 millions en 2012). Malgré l’intervention augmentée de l’État, les dépenses courantes dépassent les recettes courantes de 2,4 millions d’euros en 2013. Après recours aux réserves, le résultat de l’exercice 2013 est estimé à -6,1 millions d’euros. Il faut par ailleurs noter que le résultat cumulé, incluant les réserves constituées au cours des derniers exercices, reste bénéficiaire. Mais là encore, ce coussin de confort continue à se dégonfler, progressivement. Il était de 106,7 millions d’euros en 2010, il ne devrait plus être que de 53,8 millions d’euros en 2013. Mars Di Bartolomeo, ministre qui pilote les réformes en cours, n’ignore pas les questions lancinantes. Mais il en relativise la portée immédiate. « Il y a une tendance, assez naturelle au fond, à percevoir le système de santé comme une source de dépenses. On ne peut que le rappeler : la santé n’a pas de prix, mais elle a un coût. Un coût pour la collectivité à commencer par l’État, pour les entreprises, pour les assurés. Mais le système fonctionne. »

UNE MACHINE À CRÉER DE BONS EMPLOIS Pour le ministre LSAP, ce système « crée une plusvalue de bien-être pour la population résidente et de travailleurs frontaliers. Il est aussi, pour cette population, une machine à créer de bons emplois. Ces dernières années, depuis la mise en place de l’assurance dépendance surtout, plusieurs dizaines de milliers d’emplois ont été créés dans le secteur élargi de la santé. Il y a eu un véritable essor de la demande et de l’offre, allant de pair avec la démographie, ce qui s’est marqué sur le



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FONCTIONNEMENT

CONTRIBUTIONS AU SYSTÈME

Le financement du système de santé est assuré par les cotisations sociales prélevées aux salariés et versées par les employeurs. Ces cotisations représentent environ la moitié des recettes. La contribution de l’État assure le reste : elle est principalement basée sur des recettes fiscales générales. Les ressources nécessaires au système de santé sont essentiellement constituées par des cotisations, sauf pour le financement des prestations de maternité et des indemnités de congé pour raisons familiales, qui sont à charge de l’État. La Caisse nationale de santé (CNS, anciennement UCM) établit chaque fin d’année le budget global de l’assurance maladie-maternité pour l’année suivante. Ce budget est accompagné d’une programmation pluriannuelle sur l’évolution de l’assurance maladie. C’est aussi la CNS qui négocie des budgets annuels avec les établissements hospitaliers pour les frais d’exploitation, et qui conclut des conventions avec les différents groupements professionnels (tarifs des prestations, rapports entre l’assurance maladie et les prestataires de soins). Pour l’assurance dépendance, tous les actifs et tous les retraités paient une contribution spéciale de 1,4 % sur tous leurs revenus professionnels (salaire, pension, rente) et patrimoniaux. Cette contribution est complétée par une participation de l’État, ainsi que par une contribution spéciale du secteur électrique. À noter que l’assuré social peut compléter sa couverture par une assurance privée, une complémentaire comme la Caisse médicochirurgicale ou une mutuelle. Selon les cas et le niveau de cotisation assurance, la part non prise en charge par la Caisse de santé peut ainsi être couverte et des prestations de santé s’en trouver intégralement (ou presque) remboursées. A. D.

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volume et la qualité des recrutements, à l’échelle de la Grande Région. On a ainsi largement recruté des médecins dans toutes les spécialités, du personnel médical et paramédical, du personnel administratif, de support, technique. Il y a eu, dans tous les secteurs, une évolution favorable. » Le secteur des aides et soins de santé à domicile (voir aussi page 58), notamment, a connu un boom manifeste. La CNS prévoit quelque 13.200 bénéficiaires de l’assurance dépendance en 2013, dont deux tiers sont pris en charge à domicile (réseaux d’aides et de soins, centres semi-stationnaires et établissements à séjour intermittent) et un tiers dans les établissements à séjour continu (centres intégrés pour personnes âgées – Cipa – ou maisons de soins). Cela étant, parmi les préoccupations du secteur santé, il y a celles d’un corps médical vieillissant et d’une médecine rurale courant le risque d’une relative désaffection. Il y a néanmoins le côté rassurant de voir de jeunes diplômés en médecine s’installer dans de petites localités. Léa Hemmer, chef du Service des professions de santé au ministère, estime que le ratio de généralistes par rapport à la population est plutôt bon et que, « s’il y a une concentration dans la capitale, et s’il est plus facile de trouver un médecin dans une grande ville, les nouveaux praticiens ont tendance à s’établir dans les petites et moyennes localités ». L’Association luxembourgeoise des étudiants en médecine (Alem), qui a réalisé une étude récente sur la démographie médicale du pays, apporte des données contrastées. Le Dr Claude Schummer, secrétaire général de l’AMMD (Association des médecins et médecins dentistes), en tire une lecture assez amère. Il relève, parmi les chiffres clés, « la faible densité médicale au Luxembourg » avec 2,8 médecins pour 1.000 habitants, la prédominance des hommes dans la profession, une pyramide des âges « avec un ventre autour des 45 à 55 ans, de médecins au sommet de leur carrière » et « un recrutement nettement majoritaire de médecins étrangers pour faire fonctionner notre système de santé ». Il note que la Commission européenne estime qu’en 2020, il y aura un manque de 2 millions de professionnels de santé en Europe, dont 300.000 médecins. « Le recrutement deviendra dans l’avenir très critique, diagnostique le Dr Schummer, si, partant d’une certaine dépendance aux médecins extérieurs, on doit se fier à l’attractivité du système luxembourgeois pour faire venir des médecins de qualité de l’étranger. Si on ajoute à cela un climat politique très hostile à une rémunération compétitivement correcte du médecin, un pilier majeur pour l’attractivité de la profession médicale exercée au Luxembourg part en fumée. » Il voit aussi un autre phénomène jouer un rôle non négligeable, combinaison du gender shift et du generation shift. « Les nouvelles générations ont une autre éthique du travail que la génération actuellement en voie de retraite, explique-t-il. Les anciens travaillaient beaucoup, parfois aux dépens de leur propre qualité de vie. Les plus jeunes préfèrent allier qualité de tra-

vail avec qualité de vie. Un seul jeune ne suffira pas pour remplacer un confrère qui prend aujourd’hui sa retraite. Si nous ne préparons pas maintenant le terrain pour rendre l’exercice de la médecine attractif au Luxembourg, le désastre sera programmé. »

L’ÉTAT, UN ACTEUR FORT On le voit, la balle est volontiers renvoyée au politique. Le ministre Di Bartolomeo ne s’en émeut pas outre mesure, mais il en appelle, aussi, à des évolutions dans les mentalités. « Il y a des évidences. Par exemple, pour les soins aigus et le secteur des hôpitaux, on a vu naître des infrastructures compétitives. Il ne s’agit pas d’un luxe. Il s’agit d’investir pour la population et de faire en sorte que l’offre de soins soit équilibrée. » Au passage, le ministre observe : « Parler de concurrence privé-public n’est pas vraiment pertinent. Il n’y a pas d’antagonisme. Les structures, quand elles sont privées, ne peuvent fonctionner qu’avec l’intervention des pouvoirs publics. Il y a évidemment des regroupements, qui se font plutôt selon une logique philosophique ou confessionnelle. Ne pas vouloir faire tout partout fait sens. Mais les logiques philosophiques n’en ont pas beaucoup dans ce cadre-là. » (lire aussi page 54) Pour Mars Di Bartolomeo, l’État doit « évidemment rester un acteur fort ». Ainsi, le développement des infrastructures « passe inévitablement par une planification rigoureuse, une analyse des besoins. L’État a le droit et le devoir de contrôler. La procédure d’autorisation est d’ailleurs de plus en plus complexe : on ne conçoit pas comme ça un hôpital… C’est du domaine réservé de la politique publique, et planifiable. On est dans un domaine où la gestion relève du privé, mais avec un financement public. Ce qui m’intéresse surtout, c’est la notion d’accès équitable, pour tous les patients potentiels. Il y a un impact sur l’offre et l’obligation, pour les pouvoirs publics, de faire la distinction entre ce qui est nécessaire et le superflu. L’État doit donc avoir une bonne gouvernance, dans la transparence et l’équité, pour garder une bonne capacité de pilotage. » À cet égard, le paysage hospitalier lui semble aujourd’hui homogène « ou en passe de l’être au fil de regroupements et restructurations, avec une bonne répartition entre les régions du pays », prolonge le ministre. Mais ce serait évidemment une erreur de se focaliser sur les seuls établissements hospitaliers. « Notre approche est d’ailleurs de privilégier une bonne interconnexion entre les différentes branches de la santé publique, rappelle M. Di Bartolomeo. Chacun doit, à cet égard, jouer son rôle. Le développement des soins ambulatoires correspond bien à la vision réaliste, à la tendance au vieillissement de la population, au maintien à domicile autant que possible, au raccourcissement des périodes d’hospitalisation. Depuis 15 ans environ, nous avons bien rempli les missions pour des milliers de personnes, dans leur cadre de vie. Je dirais que la santé du secteur est plutôt bonne et qu’il faut simplement veiller à garder les performances, la qualité, la proximité et la transparence de l’ensemble. » Cet ensemble ne peut avancer sans vision. « S’il est vrai que l’âge moyen ne cesse d’augmenter, les gens plus âgés ne sont pas nécessairement plus malades. Il y a une évolution des pathologies et de leur suivi, souligne


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Densité médicale – Médecins par 100.000 habitants Généralistes

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C’est le nombre de bénéficiaires en 2013 – estimé par la CNS (Caisse nationale de santé) – de l’assurance dépendance. 2/3 d’entre eux seraient pris en charge à domicile ou en ambulatoire. 1/3 le seraient dans des établissements de séjour continu (Cipa et maisons de soins).

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le ministre. C’est toute l’importance de la médecine de première ligne. On doit détecter des petits problèmes suffisamment tôt et ne pas entrer dans une logique de surconsommation médicale. Pourquoi tirer au canon sur des moineaux ? Le Luxembourg est un champion de la consommation de médicaments. On doit faire passer le message et conscientiser davantage la population, ainsi que le corps médical. L’idée est de ne pas recourir trop systématiquement à des batteries d’actes, d’éviter les redondances. »

L’IMPATIENCE DU PATIENT : ADOPTER LE CASE MANAGEMENT C’est aussi une notion importante dans l’approche consumériste de la santé. Le patient est de plus en plus exigeant, il « compare » sur le marché. Du patient exigeant au client roi, n’y aurait-il qu’un pas ? De plus en plus, les milieux économiques, et même des Big 4, se penchent sur les secteurs liés à la santé. Deloitte, notamment, dispose de spécialistes « Health Care and Life Sciences » à Luxembourg. « On peut considérer ces secteurs comme une industrie au sens large », confient Gilbert Renel, partner à la tête de ce département et Luc Brucher (en provenance de l’audit, qui va prochainement lui succéder à ce poste). « Les citoyens luxembourgeois sont de

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Source: Ministère de la Santé, Thèse Georges Majerus

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plus en plus nombreux à vouloir être traités comme des consommateurs de soins, et non plus comme des patients », observe Gilbert Renel. C’est ce qui ressort notamment d’une enquête réalisée en 2011 au Luxembourg. La grande majorité (70 %) de ces « consommateurs » luxembourgeois jugent le système national de santé très bon voire excellent. Mais, dans une logique d’information, de comparaison et d’une certaine autogestion, ces patients, de plus en plus impatients, pointent des desiderata : réduction des temps d’attente (chez les spécialistes surtout), meilleure orientation, disponibilité et accessibilité des services… Pour Gilbert Renel, « les prestataires de soins, les décideurs politiques, mais aussi les entreprises pharmaceutiques, de matériel médical, de technologie et de biologie médicale par exemple, doivent être à l’écoute des préoccupations et des intérêts des consommateurs ». Prôné par les exégètes de cette « industrie », le case management trouve son sens et sa philosophie dans cette lignée. « L’approche est celle d’une meilleure gestion du parcours de soins du patient », indique Luc Brucher. L’étude Deloitte montre l’adhésion des « consommateurs » à la transparence, à l’amélioration du service, à la baisse des coûts. Le tout peut passer par la synergie accrue entre hôpitaux, le

INDICATEURS

FACTEURS DE RISQUE

Les indicateurs santé relevés par l’OCDE au Luxembourg notent, d’une part, une espérance de vie moyenne proche de 81 ans, et d’autre part, des facteurs de risque bien présents. En 2010, 18 % des adultes au Luxembourg déclaraient fumer quotidiennement, un pourcentage inférieur à la moyenne des pays de l’OCDE (21 %). En revanche, le taux d’obésité parmi la population adulte (basé sur des données de poids et de taille mesurées)

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a progressé de manière inquiétante, passant de moins de 15 % en 1997 à 22,5 % en 2010. Or, observe le rapport de l’OCDE, « le temps de latence entre l’apparition de l’obésité et l’accroissement des maladies chroniques qui y sont liées (comme le diabète et les maladies cardiovasculaires) laisse à penser que la forte augmentation de la population obèse dans la plupart des pays de l’OCDE aura, à l’avenir, des implications considérables en termes de santé et de dépenses de santé. » A. D.

concept de médecin référent ou de dossier médical électronique. Autant d’éléments inclus dans les réformes en cours. Mais cela passe aussi « par un usage raisonné des technologies et des réseaux, pour partager l’information entre prestataires de soins et patients, pour réduire les formalités et rationaliser une orientation dans le parcours de santé », histoire notamment d’éviter la redondance d’actes (la logique de la couverture sociale est un remboursement d’acte), d’analyses ou d’examens d’imagerie médicale par exemple. « On est dans le domaine de la gestion personnalisée, du case management, appuie Gilbert Renel. Cela inclut la prévention, la gestion du risque, une spécialisation accrue et une transversalité bien pensée dans le système. » Le ministre Mars Di Bartolomeo partage en grande partie cette analyse. « Il faut faire attention aux dérives, freine-t-il. Le secteur se développe et cela peut entraîner aussi une explosion des moyens. Dans 10 ans, on aura des moyens dont on rêve aujourd’hui. Mais cela oblige à une bonne utilisation des ressources. L’équilibre des finances publiques exige de chacun des efforts raisonnables. Les gouvernants ont le devoir de rendre le système plus efficient. Je préfère effectuer des réglages au moteur plutôt que de remettre de l’essence… Chacun est responsable. »

MOINS DE MÉDECINS, PLUS D’INFIRMIÈRES Selon l’OCDE, le Luxembourg compte 2,8 médecins par millier d’habitants (en 2010), un chiffre sous la moyenne (3,1). Cependant, le Luxembourg fait partie des pays qui comptent le plus grand nombre relatif d’infirmières, en l’occurrence 16,3/1.000. La moyenne est de 8,7 parmi les pays de l’OCDE.


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PARCOURS DU PATIENT

À BRAS LE CORPS

Monsieur A éprouve des douleurs fonctionnelles récurrentes dans le bras. Il va consulter son généraliste.

L’écart entre les frais à charge du patient et le coût supporté par la Caisse nationale de santé. Exemple.

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Consultation au cabinet du généraliste

3 Tarif patient 37,70 € Remboursés par la caisse 33,18 € (taux de remboursement CNS 88 %) Part à charge du patient 4,52 € Le généraliste envoie Monsieur A réaliser des radios en clinique

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Tarif patient 37,70 € Remboursés par la caisse 33,18 € (taux de remboursement CNS 88 %) Part à charge du patient 4,52 €

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Le généraliste envoie Monsieur A chez un spécialiste – consultation au cabinet de l’orthopédiste

Radiologie à l’hôpital

RX bras 15,90 € Remboursés par la caisse 13,99 € (taux de remboursement CNS 88 %) Part à charge du patient 1,91 € Consultation radiologue 29,90 € Remboursés par la caisse 26,31 € (taux de remboursement CNS 88 %) Part à charge du patient 3,59 €

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Retour chez le généraliste pour interprétation et diagnostic, au cabinet du médecin

Tarif 29,90 € Remboursés par la caisse 26,31 € (taux de remboursement CNS 88 %) Part à charge du patient 3,59 €


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Une opération est programmée : intervention pour syndrome du canal carpien avec neurolyse

7 Une semaine avant l’intervention Consultation anesthésiste Remboursés par la caisse (taux de remboursement CNS 88 %) Part à charge du patient Intervention Anesthésie (45 % de l’acte) Remboursés par la caisse (taux de remboursement CNS 100 %) Part à charge du patient

25,20 € 22,18 € 3,02 € 80,19 € 80,19 € 0 €

Assistance respiratoire (30 % de l’acte) 53,46 € Remboursés par la caisse 53,46 € (taux de remboursement CNS 100 %) Part à charge du patient 0 € Opération forfait 178,20 € Remboursés par la caisse 178,20 € (taux de remboursement CNS 100 %) Part à charge du patient 0 € (en ambulatoire)

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L’orthopédiste avait prévu de la revalidation – séance de kinésithérapie

Imagerie médicale complémentaire, pour confirmation du diagnostic après IRM

Consultation radiologue 29,90 € Remboursés par la caisse 26,31 € (taux de remboursement CNS 88 %) Part à charge du patient 3,59 € IRM bras 140,50 € Remboursés par la caisse 123,64 € (taux de remboursement CNS 88 %) Part à charge du patient 16,86 €

12 séances de rééducation 325,44 € Remboursés par la caisse 227,81 € (taux de remboursement CNS 70 %) Part à charge du patient 97,63 € 12 séances d’électrothérapie Remboursés par la caisse (taux de remboursement CNS 70 %) Part à charge du patient

139,44 € 97,61 € 41,83 €

Total à charge du patient 181,06 € Total à charge de la CNS 942,37€

Étapes 3 & 5, imagerie médicale Lorsque, lors d’une même séance, plusieurs procédés d’imagerie médicale sont mis en œuvre pour examiner le même organe ou le même segment, ces procédés ne sont pas cumulables. Les examens doivent donc être effectués à des jours différents. Les tarifs mentionnés ici ne reprennent que l’acte d’interprétation et non l’utilisation des appareils. Les frais relatifs à l’utilisation des appareils (généralement beaucoup plus élevés que les frais d’interprétation) ne sont pas facturés au patient. Ils sont intégralement couverts par un budget annuel octroyé par la CNS à l’hôpital en question. Étape 6, intervention chirurgie orthopédique Comme pour l’imagerie médicale, les tarifs mentionnés ne concernent que les actes techniques des médecins. L’utilisation du matériel et la location de la salle d’opération sont couvertes par le budget annuel alloué par la caisse à l’hôpital. Les tarifs mentionnés ici sont ceux de « deuxième classe ». En « première classe », les tarifs sont augmentés de 66 %, sans prise en charge par la CNS et donc à charge du patient. Étape 7, revalidation Les soins de kinésithérapie ne sont pris en charge que sur demande préalable auprès de la CNS et accord de cette dernière pour titre de prise en charge.

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COVERSTORY

HÔPITAUX

LA CROIX ET LA MANIÈRE

Les grandes manœuvres battent leur plein à l’heure de la préparation du prochain plan hospitalier. L’archevêché et le secteur public avancent chacun leurs pions dans un souci d’efficacité. TEXTE JEAN-MICHEL GAUDRON

D

epuis le vote, en décembre 2010, de la loi portant réforme du système de soins de santé au Luxembourg, les réflexions et les consultations vont bon train quant à la mise en œuvre d’un nouveau plan hospitalier. Il doit prendre la relève de celui en vigueur depuis 2009, qui avait été établi pour cinq ans. Ce plan, qui détaille l’organisation des structures hospitalières nationales, prévoit un total de 2.300 lits pour l’ensemble des trois régions de santé (Nord, Centre et Sud, voir encadré page 56). Cela correspond aujourd’hui à environ quatre lits pour 1.000 habitants. Chaque structure hospitalière dispose d’un nombre de lits « alloué » par l’État, subventionné par la Caisse nationale de santé. Qu’en sera-t-il dans le prochain plan sur lequel planche actuellement le ministre de la Santé Mars Di Bartolomeo ? Et quel en sera l’impact sur le budget global de la santé ? Ce sont évidemment tous les enjeux des réflexions actuelles, auxquelles a participé le bureau de conseil suisse Lenz Beratungen (à Zürich). « Jusqu’à présent, le système luxembourgeois est piloté par l’offre, analyse le Dr Max J. Lenz, directeur de ce bureau de conseil. Avec le Plan hospitalier, le système se dote des premiers instruments de pilotage qui lui permettront de s’orienter davantage vers une gestion fondée sur les résultats. » Même si tous les acteurs ont pour leitmotiv la qualité des soins de santé apportés aux patients, et une évidente mission d’utilité publique, une certaine concurrence se fait jour entre les différents acteurs désireux de se positionner au mieux lorsque sonnera l’heure de la répartition formelle des compétences, selon le principe du « Pas tout partout » exprimé par le ministre de la Santé, fervent partisan d’une concentration des compétences et des services. Cette « concurrence » est, en outre, quelque peu exacerbée par la nature même des acteurs concernés. Car même si elle ne dit pas son nom, cette rivalité renvoie, d’une certaine façon, à la

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dualité Église-État, chacun jouant un rôle clé dans le secteur hospitalier. Historiquement, les initiatives privées, qu’elles soient congréganistes ou laïques, se sont fortement développées entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, en marge de l’essor industriel du pays porté par une sidérurgie flamboyante. La Clinique d’Eich fut fondée en 1873 à l’initiative de la Fondation Norbert Metz. Les Sœurs Ste Élisabeth, St François ou encore Ste Thérèse, y allèrent également de leurs établissements. La clinique Ste Thérèse à Luxembourg fut fondée en 1924 et celle de Ste Marie à Esch en 1927. Mais toutes ces petites structures éparses auraient été vouées à une disparition pure et simple sans la décision prise, dans les années 90, d’intensifier la coopération entre elles. En 1992 fut ainsi fondée la Fondation François-Elisabeth, regroupant les Élisabéthaines et les Franciscaines. Une première étape qui aboutit, quelques années plus tard (en 2003), à la création de l’Hôpital Kirchberg. Un projet auquel ne se joignirent pas, en leur temps, les Carmélites de Ste Thérèse, mais qui prit, à son bord, l’éminente Clinique privée du Dr Bohler.

L’ÉGLISE REPREND LA MAIN Porté par le vicaire général de l’époque, Mathias Schiltz, qui se pencha sur le sujet dès le début des années 80, ce mouvement de concentration a repris un élan nouveau, en même temps que l’archevêché a pris un coup de jeune. En octobre 2011, Jean-Claude Hollerich, 54 ans, a succédé à Fernand Franck, de 24 ans son aîné. Et Erny Gillen, alors âgé de 51 ans, qui suivait de près ce dossier en tant que directeur de Caritas Luxembourg, a pris la suite de M. Schiltz (qui avait 78 ans) aux fonctions de vicaire général. Simple coïncidence de date, avec l’exigence économique de restructurer l’existant, ou réelle volonté de repositionner plus fortement l’institution religieuse dans le paysage luxembourgeois ? On peut poser la question, à l’heure où les relations entre l’Église et l’État doivent faire l’objet


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Médecins et nationalités

« S’ORIENTER VERS UNE GESTION FONDÉE SUR LES RÉSULTATS. » Dr Max J. Lenz

d’un débat parlementaire consécutif au rapport d’experts publié en octobre dernier. Toujours est-il que, depuis le printemps 2012, la réflexion « clinique » est engagée, à laquelle, cette fois, est fortement associée la ZithaKlinik. Le 17 décembre dernier, le tout a été formalisé au travers d’un accord prévoyant le regroupement avec l’Hôpital Kirchberg (les deux institutions comptent quelque 2.200 employés et 250 médecins). « Il ne s’agit pas d’une coopération ou d’un rapprochement, mais bel et bien d’une fusion », explique Frank Wagener, qui, à côté de ses fonctions de président du conseil d’administration de la Bil, préside aussi celui de l’Hôpital Kirchberg et, à ce titre, le comité de pilotage qui planche sur le dossier. « Le but n’est pas de réduire les effectifs ou de tout regrouper sur un seul site. Nous allons garder les sites existants, mais il y aura des regroupements ou des transferts d’activités entre eux. Il ne s’agit pas d’un memorandum of understanding ou d’une lettre d’intention, mais bel et bien d’un contrat que nous nous engageons à remplir. » D’ici à l’automne prochain, les différents groupes de travail devront avoir défini le contour exact de ce « nouveau » centre hospitalier : sa structure juridique, l’affectation des spécialités en fonction des sites, même si, pour certains, il n’y a pas de surprise à attendre (la Clinique Bohler continuera évidemment d’exercer dans le domaine de la néonatologie, par exemple).

243 Luxembourgeois (dont 63 femmes)

Les dentistes et dentistes spécialisés

Les généralistes

111 Belges (dont 47 femmes) 79 Allemands (dont 28 femmes)

403 Luxembourgeois (dont 142 femmes) 100 Français (dont 39 femmes) 55 Belges (dont 31 femmes)

SOUCIS D’EFFICACITÉ Les autres grandes structures hospitalières, publiques, ne sont évidemment pas en reste, portées par une histoire beaucoup plus récente. Le rôle de l’État en matière hospitalière ne s’est vraiment dessiné qu’à partir de la fin des années 60. Un rapport commandé à deux médecins de l’OMS (Les Drs Aujaleu et Rösch) insista sur le rôle à jouer par l’État en matière d’organisation de la santé, des secours pré-hospitaliers ou encore de la planification hospitalière. Il en découla la loi du 10 décembre 1975 qui créa le Centre Hospitalier de Luxembourg, avec une participation financière étatique de 60 %. L’établissement regroupa sous le même toit la maternité Grande-Duchesse Charlotte, créée en 1946 ; la Clinique pédiatrique (fondation Grand-Duc Jean et Grande-Duchesse Joséphine Charlotte), ouverte en 1960 et le tout nouvel hôpital municipal. Dans la foulée fut adoptée la loi du 29 août 1976 portant planification et organisation hospitalières. À cette époque, le Luxembourg était le seul pays de ce qui s’appelait encore la CEE à ne pas disposer d’une législation hospitalière récente, les textes remontant à plus d’un siècle…

113 Français (dont 30 femmes)

45 autres nationalités (dont 19 femmes)

48 Allemands (dont 20 femmes) 34 autres nationalités (dont 22 femmes)

Source: Ministère de la Santé

Concentrer les compétences et les services constitue le leitmotiv des réflexions devant mener au nouveau plan hospitalier.

736 Luxembourgeois (dont 173 femmes)

Les spécialistes

338 Allemands (dont 94 femmes) 207 Belges (dont 79 femmes) 148 Français (dont 45 femmes) 82 autres nationalités

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Le nombre de médecins s’éleve à 2.742 dont 2.042 en activité

Financement de l’Assurance Dépendance.

Médecins autorisés actifs en 2011

2012 2013 640 généralistes (508 actifs) 591 Dentistes (428 actifs)

225,1 mios euros soit 40 % du financement

184,4 mios euros soit 35 % du financement

1.511 Spécialistes (1.106 actifs)

667 femmes

1375 hommes

État Cotisations salariés et entreprises

HÔPITAUX

QUI EST QUI ?

L’actuelle carte hospitalière du Luxembourg découpe le pays en trois régions, chacune disposant, au minimum, d’un Centre hospitalier régional (CHR) : le CHL (avec la clinique d’Eich) et le centre hospitalier du Kirchberg (avec la Clinique Bohler) pour la région Centre ; le Centre hospitalier Émile Mayrisch (CHEM, avec les sites d’Esch, Niederkorn et Dudelange) pour le Sud et le Centre hospitalier du Nord, créé en 2009 par la fusion de l’Hôpital Saint Louis d’Ettelbrück et de la Clinique Saint Joseph de Wiltz pour le Nord. Des hôpitaux spécialisés nationaux complètent le paysage : l’Institut national de chirurgie cardiaque et cardiologie interventionnel (INCCI, hébergé au CHL à Luxembourg), le Centre national de radiothérapie François Baclesse (hébergé au sein du CHEM à Esch), le Centre hospitalier neuropsychiatrique pour la réhabilitation psychiatrique (à Ettelbruck) et le Centre national de rééducation fonctionnelle et de réadaptation (le Rehazenter à Luxembourg). À cela s’ajoutent des établissements qui sont encore « isolés », mais plus pour longtemps : la Clinique Sainte-Marie à Esch, la ZithaKlinik à Luxembourg, l’hôpital de Steinfort, le Centre de convalescence Émile Mayrisch à Nidderkolpech et le Centre thermal de Mondorf. J.-M. G.

« Mais la législation de 1976 sur les hôpitaux est restée quasi lettre morte », rappelait, en 2010, Roger Consbruck, conseiller de gouvernement au ministère de la Santé, dans le cadre d’un exposé sur l’histoire des hôpitaux au Luxembourg. «  Les établissements se méfiaient de l’intervention de l’État et leurs missions n’étaient pas claires. » Depuis, chacun a œuvré dans son coin pour gagner en efficacité. Dès 2004, la clinique d’Eich fut intégrée dans le périmètre du CHL. Le Centre Hospitalier, fort aujourd’hui de plus de 2.000 employés, vit, pour l’heure, au rythme de son plan stratégique 2008-2015. Une nouvelle maternité est en train de naître sur le site historique de Strassen ; le projet de modernisation partielle de l’Hôpital municipal a été étudié et l’extension de l’Institut national de chirurgie cardiaque et cardiologie interventionnel (INCCI, voir encadré) a été planifiée… Et dans le descriptif des axes stratégiques généraux apparaît, noir sur blanc, l’évolution économique dans la prise en compte des patients, puisqu’il est question d’« améliorer les relations et la satisfaction des clients en prenant en considération leurs attentes ». Plus au sud, à Esch, le Centre hospitalier Émile Mayrisch, qui regroupe près de 1.900 salariés et 250 médecins, est, lui aussi, engagé dans un processus stratégique à l’horizon 2020. Et lui aussi est déjà le fruit de rapprochements stratégiques. En 2004, l’Hôpital de la Ville d’Eschsur-Alzette (créé en 1924 à l’initiative de la ville, de l’Arbed et de la Société métallurgique des terres-rouges), avait fusionné avec l’Hôpital de la Ville de Dudelange (1901). Une alliance à laquelle l’Hôpital Princesse Marie-Astrid de Niederkorn (1981) avait ensuite pris part en 2008.

QUAND LE PATIENT DEVIENT CLIENT Le projet « CHEM 2020 » va se traduire par la création d’un nouveau centre hospitalier à Esch, sur le site « Elsebrich ». C’est le scénario retenu parmi les sept proposés par une étude menée en 2009 par des experts luxembourgeois associés aux Suisses du bureau Lenz. « Mais nous conserve-

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rons tout de même des services de médecine de proximité sur les sites existants, afin de pouvoir mieux nous spécialiser », indique Lydia Mutsch, bourgmestre d’Eschsur-Alzette et présidente du conseil d’administration du CHEM. Un projet chiffré à 400 millions d’euros, « mais qui va permettre une réduction des coûts estimée à 15 % par an sur 20 ans, soit un total de 900 millions d’euros, indique Mme Mutsch. Sans parler des autres aspects, comme des soins plus personnalisés, une plus grande sécurité pour le patient et une meilleure prise en charge, un cadre meilleur pour les personnels ou encore des meilleurs bilans énergétiques. Cela va créer une réelle plus-value pour la région transfrontalière. » Avant la fin de l’année, il est prévu – ou tout du moins espéré – de pouvoir lancer le concours d’architectes pour l’élaboration du futur bâtiment. « Il s’agira d’un bâtiment très moderne, presque passif, inspiré du nouvel hôpital de Maastricht », précise la bourgmestre d’Esch. Toutes les cartes, ou presque, sont désormais dans les mains du ministre Di Bartolomeo, pour mettre en musique le prochain plan hospitalier, qui attribuera les compétences et les spécialisations de chacun. Avec la promesse que structures privées et publiques seront traitées sur un même pied d’égalité. « Il faut qu’il y ait une offre privée qui soit forte au Luxembourg, complète M. Wagener, qui mesure lui aussi parfaitement la mutation économique des utilisateurs des structures de santé. Le patient, qui est aussi un client, doit avoir le choix de se tourner vers le public ou le privé. Dans la structure que nous préparons, tous les médecins seront indépendants, ce qui n’est pas le cas dans les autres infrastructures, où il y a un mix avec le statut de fonctionnaires. » L’enveloppe budgétaire à allouer à ce projet de fusion est en voie de finalisation. Mais plus rien ne devrait être désormais officiellement communiqué avant l’automne prochain. « Tout le monde se positionne dans un contexte plus difficile aujourd’hui, indique M. Wagener. Tous les acteurs sont conscients que le cadre budgétaire va se rétrécir. Il faut donc gagner en efficience. Ce qui n’est que ‘nice to have’ devra être éliminé tout ou tard… »

Source: Ministère de la Santé

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Bienvenue

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PRESTATAIRES PRIVÉS

NE PAS TIRER SUR L’AMBULANT

En une dizaine d’années, les activités de soins à domicile et des laboratoires d’analyse ont connu une croissance significative. Mais ce développement pourrait être menacé par des pressions à la baisse sur les remboursements de la caisse d’assurance dépendance ou de la CNS. TEXTE SÉBASTIEN LAMBOTTE (AVEC FRÉDÉRIQUE MOSER)

A

u cours de ces dernières années, les prestataires privés du secteur de la santé ont connu un développement important au Luxembourg. La croissance démographique, le vieillissement de la population, l’exigence d’un meilleur suivi des patients, l’amélioration des outils de diagnostic sont autant de facteurs qui ont permis une augmentation significative du nombre d’acteurs offrant des prestations comme les aides et soins à domicile ou encore de prélèvements et analyses de laboratoires. Les deux principaux prestataires de soins à domicile, Stëftung Hëllef Doheem et Help, créés dans la foulée de l’introduction de l’assurance dépendance, en 1999, ont dû s’organiser pour faire face à une demande en hausse. « L’assurance dépendance a introduit un droit à une aide à domicile généralisé pour toutes les personnes répondant à certains critères. À partir de là, c’est la demande qui a donc déterminé le volume de l’activité », explique Michel Simonis, directeur de la Croix-Rouge luxembourgeoise, opératrice du service Help. En 2003, Help réalisait un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros. En 2012, il était de 60 millions. Le volume d’activité a été multiplié par quatre. « Ces dernières années, après une forte progression à nos débuts, le chiffre d’affaires croît toujours de 5 à 10 % par an », ajoute Michel Simonis. Help est le deuxième acteur du marché des soins à domicile luxembourgeois. Hëllef Dohéem en est le leader. En 2013, cette association fonctionnera sur base d’un budget de plus de 91 millions d’euros. Elle s’appuie actuellement sur 1.844 collaborateurs (1.514 équivalents temps plein).

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Hëllef Doheem est le 14e employeur du pays. La fondation assiste 16.500 clients alors que Help en compte 13.000. Notons que, oui, au terme de patient, ces associations préfèrent le qualificatif de client. « Cela dans la mesure où les personnes que nous assistons ne sont par forcément gravement malades. Certaines sont juste convalescentes ou ont besoin d’un accompagnement qui ne fait pas suite à une maladie », précise Michel Simonis. S’ils prennent principalement en charge le soin des plaies, les prises de sang et la mesure du taux de glycémie, de nombreuses autres prestations ont vu le jour pour répondre à de nouveaux besoins. On citera, entre autres, les soins palliatifs et l’accompagnement en fin de vie, les gardes à domicile, les courses et sorties avec les clients, les tâches domestiques, le soutien spécialisé en groupe ou individuel, le conseil pour l’entourage, le conseil diététique, l’appel d’urgence à domicile, etc. « Les prestations de type courses ou sorties, par exemple, sont un des éléments de prise en charge souvent mal compris par le grand public, explique Robert Theissen, directeur général de Hëllef Doheem. Nous entendons beaucoup de critiques à ce sujet, parce que untel a été vu au centre commercial en train de prendre un café avec son soignant. On critique les abus qui seraient faits de l’assurance dépendance, qui rembourse ces services. Mais aider les bénéficiaires à continuer à participer à la vie sociale est très important. Ces petits actes sociaux du quotidien permettent souvent de maintenir une certaine autonomie, le plus longtemps possible. » Cette autonomie, à son tour, doit permettre aux uns et aux autres d’éloigner le plus longtemps possible d’autres types de problèmes


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Il ne s’agit pas de vider les hôpitaux. Mais l’assurance dépendance a propulsé les soins ambulatoires et les aides à domicile.

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Les prestations d’aides et de soins vont au devant de la population des patients-clients. Même les prélèvements en vue d’analyses se font de plus en plus à domicile.

HËLLEF DOHEEM, LEADER DU MARCHÉ DES SOINS À DOMICILE : BUDGET 2013 = PLUS DE 91 MILLIONS D’EUROS ; 1.844 COLLABORATEURS (14e EMPLOYEUR DU PAYS) POUR 16.500 CLIENTS

ou dégénérescences qui, à terme, coûteraient plus cher à la Caisse nationale de santé (CNS). Un des enjeux pour l’avenir des soins de santé au Grand-Duché est de réduire autant que faire se peut le temps d’hospitalisation. Un patient stationnaire – qui occupe un lit à l’hôpital – coûte plus cher que s’il était pris en charge à domicile. Il y a donc, aujourd’hui, la volonté d’opérer un virage ambulatoire, réduisant le temps d’hospitalisation quand cela est possible au profit d’un suivi à domicile. « Cela va susciter des besoins plus importants et plus complexes. Ce qui, pour nous, va exiger de déployer un service de haute qualité, pour permettre une prise en charge optimale à la sortie de l’hôpital », explique Michel Simonis.

DU VOLUME, POUR COMPENSER D’autres services pourraient aussi voir le jour. « Nous pourrions aussi intervenir de manière précoce dans diverses situations de vulnérabilité, qu’il s’agisse de problèmes diabétiques ou cardiovasculaires par exemple, afin d’éviter des situations exigeant des soins plus aigus. Le volet préventif est actuellement peu pris en charge, constrare M. Simonis. Or il est selon moi essentiel dans la mesure où il permet de privilégier une prise en charge ambulatoire à des situations stationnaires, et d’éviter des hospitalisations aiguës. » En toute logique, vu la croissance démographique et l’émergence de nouveaux besoins, les prestataires de soins de santé à domicile

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devraient poursuivre leur développement. La principale inquiétude, aujourd’hui, réside dans la manière dont va évoluer le mode de financement de ces acteurs, actuellement opéré par la Caisse nationale de santé et l’assurance dépendance, dans un contexte de crise économique. « En 2013, on s’attend à une réduction nette de 1,3 million d’euros des recettes, pour un volume équivalent de prestations, inclique Robert Theissen. Il nous faut donc faire autrement, sinon mieux, avec moins de ressources. C’est notre grand challenge au niveau managérial, car il faut optimiser toute notre organisation. » Cette pression sur les tarifs est aussi exercée, depuis plusieurs années, au niveau des laboratoires d’analyse, exigeant des regroupements d’acteurs de petite taille. Le laboratoire d’analyse Ketterthill, par exemple, est né de la fusion des laboratoires Thill et Ketter, dans les années 2000. Depuis lors, il a absorbé d’autres structures pour devenir le laboratoire d’envergure que l’on connaît aujourd’hui. « Il y a une vingtaine d’années, le Luxembourg comptait 18 laboratoires d’analyse. Il n’y en a actuellement plus que trois, explique Jean-Luc Dourson, directeur du laboratoire qui représente 52 % du marché et 200 emplois contre 70 en 2007. Les analyses biologiques contribuent, dans deux tiers des cas, à l’établissement des diagnostics. Les équipements d’analyse sont de plus en plus complexes et de plus en plus coûteux. Pour investir, il faut donc atteindre une masse critique, pouvoir traiter un volume toujours plus


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COTISANTS

UNE CONCURRENCE REDOUTÉE

important d’échantillons. » Les laboratoires d’analyse fonctionnent comme des entreprises privées, à la différence près qu’elles ne déterminent pas les tarifs des prestations. La quasi-totalité de ces prestations étant remboursées par le CNS, c’est cette dernière qui fixe les prix. « Alors que les charges subissent la dure loi de l’indexation, une pression à la baisse est exercée sur les tarifs. Depuis les années 2000, nous avons subi plusieurs baisses tarifaires importantes, constrare le Dr Bernard Weber, CEO des Laboratoires Réunis, deuxième acteur du marché. Avec des marges amoindries, nous n’avions pas d’autre choix que de travailler sur des volumes plus importants. »

OPTIMISME TEMPÉRÉ Pour cela, les laboratoires ont dû s’organiser. Ils développent de nombreux centres de prélèvement de proximité, organisent des prélèvements sur les lieux de travail ou à domicile. Ils ont travaillé au développement de nouveaux services et à l’amélioration de la qualité de leurs prestations, faisant toujours mieux et toujours plus vite. Le traitement des données a été amélioré, l’accessibilité des résultats du patient a été facilitée. Les laboratoires ont complété leur expertise en s’adjoignant les services de biologistes médicaux à même d’épauler les médecins dans l’établissement d’un diagnostic. Résultat : les laboratoires d’analyse privés ont gagné du terrain sur les laboratoires hospitaliers, au nombre de sept au Luxembourg, provoquant,

cette fois, un virage ambulatoire. « Alors qu’il y a quelques années, les laboratoires privés et les hôpitaux se partageaient le marché de manière équitable, aujourd’hui, 83 % du marché des analyses réside dans l’ambulatoire, assuré par les laboratoires privés », note Jean-Luc Dourson. Pour les laboratoires privés, dès lors, il y aurait des économies à réaliser grâce à un regroupement des laboratoires hospitaliers, et des gains à réaliser dans l’externalisation de certaines analyses. La médecine, à l’avenir, nécessitera des analyses de plus en plus poussées. L’émergence de la médecine personnalisée et préventive, en outre, devrait s’appuyer sur de nouveaux types d’analyses de type génétique. Apparaissent aussi des services liés au bien-être : des citoyens peuvent suivre l’évolution de leur programme de remise en forme ou celle de leur taux de cholestérol, en demandant des analyses, non remboursées, en dehors d’une prescription médicale. « L’optimisme qui est de mise, selon ces perspectives, pourrait être réduit à néant si des mesures autoritaires, non négociées, de baisses tarifaires devaient être prises », inquiète Jean-Luc Dourson. Bernard Weber précise même qu’une baisse des tarifs équivalente à celle de 2009, de l’ordre de 20 %, aurait des répercussions indéniables sur les services proposés. « Nous n’aurions pas d’autres possibilités que d’assainir l’entreprise, en ne proposant plus certains types d’analyses, jugées pas ou peu rentables », prévient-il.

Aujourd’hui, l’assurance dépendance représente un budget de 500 millions d’euros. 40 % sont financés par l’État. Les 60 % restants proviennent des cotisations des salariés. La moitié de ce budget est consacré à des prestations à domicile. Dès lors, l’ensemble des cotisants, en ce compris les nombreux travailleurs frontaliers, soit 45 %, pourraient prétendre recourir à ce genre de prestation. Pour le directeur de Stëftung Hëllef Doheem, le politique doit apporter une réponse à cette problématique. « À l’avenir, soit des services vont traverser les frontières, avec sans doute l’installation au Luxembourg d’entreprises à bas salaires, soit des pressions seront exercées sur le Luxembourg pour qu’une partie des cotisations payées par les frontaliers leur soient remboursées, explique Robert Theissen, directeur général de Hëllef Doheem. Il ne faut pas perdre cela de vue. C’est un défi à analyser de près pour des prestataires comme nous. Il faut que l’on devienne fort, flexible et bien organisé. Nous ne sommes pas sur une île qui ne peut jamais être atteinte ! » Selon lui, les prestataires de soins à domicile doivent se préparer à l’arrivée d’entreprises qui ne seront pas « sans but lucratif » sur ce créneau. « Et ce, d’autant plus que le marché luxembourgeois est très attractif. Le Grand-Duché, en matière de prise en charge par l’assurance dépendance, avec 27.500 euros par personne par an, fait mieux que ses voisins ». De quoi en effet attiser les convoitises et attirer les entreprises privées.

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REPORTAGE

URGENCES

La vie dans un hôpital (ici, le CHL) ne s’arrête jamais. Et surtout pas dans le service des urgences. Entre questions de vie ou de mort et incidents moins graves, le facteur humain est toujours en première ligne. Et le personnel aux petits soins. Instantanés. PHOTOS CHRISTOPHE OLINGER

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Post-Scriptum

MÉCANIQUE GRIPPÉE Par Alain Ducat

Combien sont-ils ? Difficile à dire : curieusement, personne ne semble disposer du nombre de personnes – dotées du matricule sur le modèle « année de naissance, mois, jour et un code de trois chiffres » – susceptibles d’avoir recours aux remboursements de la sécurité sociale luxembourgeoise. Cela fait, potentiellement, du monde : l’ensemble des résidents, des actifs et des pensionnés, des frontaliers avec leur famille… Incalculable ? Indisponible en tous les cas. Ce qui est clair, c’est qu’on se rend très vite compte, dans une équipe, dans une entreprise, de l’importance d’une bonne santé. Et pas seulement financière. Quelques êtres vous manquent, et, même si tout n’est pas dépeuplé, le rendement s’en ressent. C’est logique et cela démontre à l’envi qu’une économie ne peut fonctionner que si ses ressources sont au mieux. Le système de santé au Grand-Duché fonctionne. La couverture sociale efficace, voire généreuse, est d’ailleurs, depuis longtemps, un facilitateur de recrutement. Et les utilisateurs ne s’en plaignent pas, les études le montrent. En revanche, les choses évoluent et entraînent, à leur tour, des besoins d’évolution. Face aux défis démographiques – du pays et des entreprises –, se dressent des défis financiers : la générosité du système, qui repose presqu’entièrement sur les financements publics, n’est pas éternelle. Les réformes sont en cours, à plusieurs niveaux. Quelques grandes questions restent, et la plus lancinante concerne la viabilité à long terme. Mars Di Bartolomeo, ministre qui a le sens de la formule, rappelle que « la santé n’a pas de prix, mais elle a un coût ». Mais il dit aussi préférer « mieux régler le moteur que remettre sans cesse de l’essence ». C’est aussi le sens des réformes au chevet desquelles il se trouve : ne pas vouloir tout faire partout, soigner la qualité et, quelque part, changer un peu les mentalités, dans un pays où le remboursement à l’acte peut inciter à une surmédication, et où les cotisants sont aussi, déjà, des champions de l’usage pharmacologique. Pendant ce temps, le patient se voit davantage comme un consommateur de soins et le fait savoir, jouant la carte du marché où une forme de concurrence existe. Pendant ce temps, il y a un plan hospitalier qui avance et des plans de groupes à la philosophie orientée, qui entendent garder la main sur leur patrimoine. Le patient fait l’objet de beaucoup d’attentions, à la façon du client-roi. Des business qui se sont développés grâce au système – comme les soins à domicile portés par l’assurance dépendance – n’hésitent d’ailleurs plus à utiliser ce terme, qui fait bondir les farouches opposants au consumérisme en santé, mais qui correspond à une réalité de terrain. Ainsi, si le modèle n’est pas remis en cause, il présente des symptômes à surveiller et il se portera mieux avec quelques soins et remèdes. Dans tous les cas, il faut éviter que le système s’enrhume. Et que la mécanique se retrouve grippée.

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Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu/ Top1002013 PAPERJAM TOP 100

Reinesch, le plus influent Plus de 300 personnes ont assisté, le 12 décembre, à la cérémonie qui a révélé le classement des 100 décideurs économiques les plus influents au Luxembourg, établi par paperJam. Une soirée qui a consacré le tout nouveau directeur général de la Banque centrale du Luxembourg.

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Photos  Jessica Theis 01. Didier Mouget (PwC) 02. Gerard Lopez (Genii Group) 03. Mario Hirsch (European Union Institute for Security Studies) et Jean-Luc Dourson (Ketterthill) 04. Mario da Costa (IWI) 05. Philippe Paquay (KBL European Private Bankers)

07.Jeannot Krecké, président du jury, avec Gaston Reinesch, lauréat 2012 du Top 100 08. Rima Adas (PwC) et Éric Martin (BGL BNP Paribas)

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09. Marc Payal (Fujitsu Technology) et Françoise Thoma (BCEE) 10. François Faber (Imprimerie Faber)

06. David Goldrake dans ses œuvres 01 07

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Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu/Fedil15012013 INDUSTRIE

Les vœux de la Fedil La traditionnelle réception de Nouvel An de la fédération des industriels, en présence du Premier ministre Jean-Claude Juncker, a accueilli, le 15 janvier à Luxexpo, Thomas Rabe, le CEO du groupe de médias allemand Bertelsmann. 03

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Photos Charles Caratini 01. Thomas Rabe (Bertelsmann)

06. Cheryl Dentzer et Jana Meisser (ArcelorMittal)

02. Michèle Detaille (No-Nail Boxes) et Clarisse Dongin (Foyer)

07. Laurent Mosar (président de la Chambre des députés)

03. Gaëtan Palazzo et François Derycke (Transalliance Europe)

08. Viviane Reding (vice-présidente de la Commission européenne)

04. Robert Biwer (commissaire aux Affaires maritimes), Yves Elsen (Hitec) et Paul Fohl (Foyer) 05. Daniel Reinert (AIMS Luxembourg) et Georges Disewiscourt (Luxaviation)

09. Jean-Claude Juncker (Premier ministre), Thomas Rabe (Bertelsmann) et Robert Dennewald (Fedil) 10. Roger Thoss (LSC) et Betty Fontaine (Brasserie Simon)

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ENTREPRISES

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FRET

Cargolux se stabilise

Photo : Andrés Lejona (archives)

Le 15 janvier, le conseil d’administration de la société nationale de fret aérien a nommé à sa tête l’actuel président de Luxair et ancien député-maire de Luxembourg, Paul Helminger (72 ans). Cargolux a mis ainsi fin à une période d’extrême instabilité ayant fait suite au départ précipité de Qatar Airways, qui détenait 35 % du capital de la compagnie. L’État a repris ces parts depuis le 1er janvier et devient, du même coup, maître à bord. Le gouvernement a donc pu placer ses hommes comme administrateurs. Outre Patrick Nickels, qui remplace Gaston Reinesch comme représentant de la SNCI, siègent dorénavant au conseil d’administration Alphonse Berns (le nouveau directeur au ministère des Finances chargé de la fiscalité) et Paul Mousel, avocat et associé chez Arendt & Medernach. Ce dernier est très familier du dossier Cargolux et au fait de la marge de manœuvre du gouvernement vis-à-vis des instances européennes qui veillent à ce qu’il n’y ait pas d’aide illicite de la part de l’État. Il lui faudra d’ailleurs vite trouver un repreneur de ces participations. Les ministres prospectent. En ligne de mire, trois sociétés : la chinoise HNA, la japonaise Nippon Cargo Airlines et la russe Volga-Dnepr.

Déjà vice-président, Serge Allegrezza a été désigné pour succéder à Gaston Reinesch (nommé à la BCL) en tant que

FRE

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président de l’Entreprise des P&T. | La société luxembourgeoise AxoGlia Therapeutics a reçu, de la part de la Michael J. Fox Foundation, un award pour un projet développé avec le Luxembourg Centre for Systems Biomedicine et destiné à mieux soigner la maladie de Parkinson. | Orange Luxembourg perd son CEO : Patrick Ittah, arrivé en novembre 2010, a souhaité suivre d’autres voies. Son successeur n’a pas été désigné.

TOP 100 PAPERJAM

ORANGE LUXEMBOURG

IMMOBILIER

Bourrage papier

Partenariat avec Mobilu

Leasinvest prend pied boulevard Royal

L’opérateur de téléphonie mobile Orange Luxembourg a signé un partenariat avec la start-up luxembourgeoise Mobilu, en vue de proposer « la première solution packagée MDM (mobile device management) pour les entreprises ». Il s’agit concrètement, pour une entreprise, de pouvoir gérer l’ensemble de tous les appareils mobiles de ses employés, quels que soient leurs modèles (smartphones et tablettes), dès lors qu’elles disposent d’une flotte d’au moins 35 smartphones. La durée d’engagement est de 24 mois. Créée en janvier 2010, Mobilu emploie sept personnes pour l’instant et a l’ambition de doubler ses effectifs d’ici à la fin de l’année.

La sicav immobilière Leasinvest Real Estate a racheté l’immeuble qui abritait, boulevard Royal, le Rix Hôtel, vendu par la famille du même nom. À la place s’érigera, d’ici à fin 2014, un immeuble de bureaux offrant environ 5.000 m2 de surfaces. Un projet « unique, tant au niveau de son design que de sa fonctionnalité », promet Leasinvest qui, pour y parvenir, a fait appel à l’architecte et urbaniste français de renommée mondiale Christian de Portzamparc, à qui l’on doit déjà, au Luxembourg, la Philharmonie.

Contrairement à ce qui est écrit dans le petit portrait de Daniel Tesch (75e du Top 100 publié en page 80 de notre dernière édition), l’ACL n’est pas la plus grosse association luxembourgeoise. Forte de 165.000 membres, elle est devancée par Luxembourg Air Rescue (185.000 membres), comme il en est fait mention dans le portrait de René Closter (99e du Top 100, publié en page 86). Par ailleurs, la société CDCL, dont Jean-Marc Kieffer (88e du Top 100, portrait publié en page 84) est l’administrateur délégué, a été créée par son grand-père et non son arrièregrand-père.

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ACTUALITÉ ÉCONOMIE & POLITIQUE ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE

MARIE-CHRISTINE MARIANI

Photo : Charles Caratini

La business woman de l’année

ARCELORMITTAL

Un an pour une nouvelle convention Syndicats et direction d’ArcelorMittal ont jusqu’à fin 2013 pour renouveler la convention collective. Celle-ci avait été dénoncée le 14 décembre par la direction. Les réunions ont commencé début janvier, dans un climat plutôt serein aux dires des syndicats OGBL et LCGB.

Les craintes d’une remise en cause de l’accord Lux-2016 et des garanties salariales ont été vite dissipées. ArcelorMittal souhaite notamment fusionner, à compter de 2014, le régime des salariés et celui des ouvriers, sur le modèle du statut unique.

LUXAIR

SWORD

Chère compagnie

Staff financier renforcé

Luxair figure parmi les plus chères au monde, selon un classement établi par le site australien Rome2Rio, et basé sur le prix moyen d’un vol, en classe « economy ». Selon le ratio formulé, Ryanair est presque cinq fois moins chère que la compagnie luxembourgeoise. Luxair se situe ainsi en queue de peloton, quelque part entre Hong Kong Express et Croatia Airlines. Bien entendu, la comparaison tarifaire ne tient pas compte du niveau de services.

La 7e gagnante du prix Woman Business Manager of the Year, organisé par la Bil, en collaboration avec PwC et paperJam, est Marie-Christine Mariani. Âgée de 42 ans, elle dirige l’entreprise de recyclage d’acier MCM Steel, créée en 1998, et spécialisée dans le recyclage de produits sidérurgiques devenus inutilisables pour l’industrie, afin de les transformer en de nouveaux produits pour ses clients. Elle succède, au palmarès, à Françoise Folmer, lauréate l’an passé. Récompensant chaque année une patronne qui a créé ou fait croître une entreprise au Luxembourg, le prix est décerné en collaboration avec PwC et le concours de paperJam. PRIX

CSR Awards : dernière ligne droite ! À la mi-avril, la première édition des European CSR Awards, organisés par IMS Luxembourg en partenariat avec paperJam, récompensera, au Luxembourg, les meilleurs partenariats établis entre une entreprise (une PME et une grande entreprise) et une ou plusieurs organisations à but non lucratif, dans le cadre de projets RSE. Les postulants ont jusqu’au 28 février pour déposer leur candidature. Infos sur www.imslux.lu

Sword, groupe de services informatiques présent à Strassen depuis plusieurs années (avec une équipe de quelque 70 personnes), avait transféré son siège européen au Luxembourg en mars 2012. Le groupe a annoncé l’arrivée, au 1er février 2013, d’Erwin Bette (ex-Performance Fibers à Bascharage), son nouveau group CFO, et de Christine Pollie, nouveau group CFO adjoint en charge des divisions « services » et de la consolidation. Cette nouvelle organisation correspond à la volonté de développer le staff administratifet financier au siège social.

ALTER DOMUS

Ça recrute !

ERWIN BETTE

La société de services financiers Alter Domus recrute, et elle le fait de manière spectaculaire. Elle organise en effet, les 22 et 23 mars, deux journées dédiées aux jeunes diplômés en finance, économie ou comptabilité. Au programme, pour la cinquantaine de candidats retenus : workshops et entretiens individuels, mais aussi un dîner et une nuit offerte au Luxembourg. Et pour les plus méritants : un CDI. Inscriptions jusqu’au 10 février sur www.alterdomus.com/careerday.tif et financier au siège social.

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ACTUALITÉ ÉCONOMIE & POLITIQUE ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE

SMS, MMS

Vœux numériques

+133

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Photo : Olivier Minaire (archives)

Les trois opérateurs téléphoniques mobiles ont enregistré quelque 10 millions de SMS échangés à l’occasion de la nouvelle année. Chez Orange, plus spécifiquement, la quantité de données consommées a dépassé les 800 Gb, soit un bond de 133 % comparé à l’année précédente.

FORMATION

De l’influence de la loi

-8,1

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Après Mersch, Colruyt s’apprête à ouvrir sa seconde enseigne au Luxembourg.

Selon l’INFPC, la participation financière de l’État à la formation professionnelle continue (FPC) s’est élevée à 24,8 millions d’euros en 2010, soit une baisse de 8,1 % sur un an. Un recul dû à une modification législative, qui prévoit une réduction des coûts éligibles, et à une baisse de l’effort de formation des entreprises.

BAN DE GASPERICH

Les Messageries arrêtent, Colruyt arrive Après Mersch, un second supermarché Colruyt au Luxembourg : le groupe belge de hard discount s’installe à Gasperich. Il reprendra le bâtiment libéré par les Messageries du Livre. Leur fermeture, au premier semestre, est la conséquence d’un recentrage d’activité de Valora Retail Luxembourg, filiale du groupe suisse Valora qui avait absorbé les Messageries Paul Kraus (MPK). Sur le Ban de Gasperich, en cours d’élaboration, les travaux les plus avancés sont ceux du futur siège de PwC Luxembourg (en lieu et place des trois sites actuels). On attend le démarrage d’autres chantiers pour ce début d’année, dont un nouveau centre commercial Auchan.

MÉDIAS

Saint-Paul dégraisse

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Comme annoncé, le groupe de presse Saint-Paul (Wort, Telecran…) a taillé dans ses effectifs : le plan social, conclu début janvier, concerne au final 68 personnes, parmi lesquelles quelques journalistes « anciens », ce qui constitue une nouveauté dans la dégradation de la situation économique du groupe qui comptait encore 900 employés il y a 10 ans et plus que la moitié désormais.

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COMMERCE

AVOCATS

Ici on parle mandarin

SJ Berwin au Luxembourg

Afin d’attirer une clientèle chinoise toujours plus nombreuse et de répondre à ses besoins (130.000 Chinois visitent le Luxembourg chaque année), l’Union Commerciale de la Ville de Luxembourg a mis en ligne un nouveau portail en mandarin. Elle a en outre développé une palette d’outils devant permettre aux commerçants de mieux s’adresser à ces chalands particuliers. « Notre volonté est de permettre à la clientèle chinoise d’identifier rapidement les commerces offrant des produits et services adaptés à leurs besoins », explique Guill Kaempff, président de l’UCVL.

Le cabinet d’avocat d’origine britannique ouvre un nouveau bureau au Grand-Duché, pour profiter de la nouvelle directive AIFM (Alternative Investment Fund Managers). SJ Berwin est notamment spécialisé dans le conseil aux fonds de private equity. Cette ouverture de SJ Berwin est appuyée par la nomination de deux associés, familiers de la place luxembourgeoise : Alexandrine Armstrong-Cerfontaine et Geoffrey Scardoni.


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ACTUALITÉ ÉCONOMIE & POLITIQUE ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE

ÉNERGIE

Creos à Echternach Creos acquiert les réseaux électriques haute, moyenne et basse tension de la Ville d’Echternach. Une reprise rétroactive à compter du 1er janvier 2012. FOETZ

Ecostart s’agrandit

Photo : archives paperJam

L’incubateur d’entreprises Ecostart, établi à Foetz depuis 2004, est sur le point de s’agrandir. La première pierre de son extension a été posée, fin janvier, par le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, Étienne Schneider. 1.000 m2 de bureaux et 3.000 m2 de halls industriels supplémentaires porteront la structure à un total de 2.300 m2 de bureaux et 10.000 m2 de halls. Depuis son ouverture, Ecostart a hébergé 21 entreprises start-up qui y ont occupé les lieux pendant quatre à six ans en moyenne. ARCELORMITTAL

Ça bouge ! ÉLECTRONIQUE

IEE bientôt chinoise Il ne manque plus que l’accord des autorités réglementaires, qui devrait intervenir d’ici au mois de mai. IEE passera alors entre les mains de deux industriels chinois, qui prennent la majorité du capital et d’un investisseur financier international. Créée en 1989, établie au Luxembourg et plutôt méconnue du grand public, l’entreprise spécialisée dans les systèmes

de contrôle électroniques pour l’industrie automobile emploie 1.600 personnes dans le monde. Jusqu’à présent, l’entreprise dirigée par Hubert Jacobs van Merlen, était détenue par Apax Partners, un fonds de capital-investissement, Luxempart et BIP, deux sociétés de participation luxembourgeoises, ainsi que par le management.

Le mois de janvier s’est avéré tumultueux pour le numéro un mondial de la sidérurgie. Avec, comme dernière mauvaise nouvelle, l’annonce de 1.300 suppressions de postes à Liège, qui fait oublier celle annoncée quelques semaines plus tôt, de la réouverture d’un haut fourneau à Dunkerque. Pour le reste c’est « business as usual » avec notamment la poursuite du plan de désendettement de la firme. Celle-ci est passée par une émission d’actions et de billets obligatoirement convertibles subordonnés. Cette offre combinée devrait renflouer les caisses du sidérurgiste avec un produit net de 3,5 milliards de dollars pour réduire sa dette à environ 17 milliards, dès le 30 juin 2013. En 2012, ArcelorMittal avait vendu ses participations dans les firmes luxembourgeoises Paul Wurth et Enovos.

LUX FUTURE LAB

Déjà 10 entreprises hébergées

KARIN SCHINTGEN

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On peut être une banque et gérer un incubateur de start-up. C’est exactement le cas avec le Lux future lab de BGL BNP Paribas, un site d’accueil pour start-up, opérationnel depuis l’été dernier. Il faut dire que la filiation est tout à fait naturelle. « Nous nous sommes dit que, parmi nos domaines d’action, nous devions mettre l’accent sur l’éducation et le social, explique Karin Schintgen, en charge de la responsabilité sociale et des relations extérieures au sein de la banque. Or, en partant de l’éducation,

nous arrivons très vite à la notion d’entrepreneuriat, dans laquelle nous sommes déjà très impliqués via les crédits aux PME. D’où l’idée de créer une double plateforme, l’une entrepreneuriale, l’autre dédiée à la formation / éducation. Notre intention est d’encourager l’entrepreneuriat et d’avoir un impact positif sur l’environnement économique et social du pays. » En quelques mois, Lux future lab a déjà ouvert ses portes à 10 entreprises, parmi lesquelles FlashiZ ou Trendiction sont les plus médiatiques.


PRIX LUXEMBOURGEOIS DE LA QUALITÉ ÉDITION 2013

APPEL À CANDIDATURE SOYEZ AUDACIEUX ! … et rejoignez-nous en 2013 pour participer à la compétition de référence du monde de la Qualité au Luxembourg … Le Prix Luxembourgeois pour la Qualité est organisé chaque année par le Mouvement Luxembourgeois pour la Qualité et est unique en son genre au Luxembourg. Il se distingue clairement des multiples prix existants car en effet, il récompense l’EXCELLENCE, et uniquement celle-ci.

POURQUOI PAS VOUS ? Participer à ce concours est avant tout une occasion pour vous d’améliorer la qualité et la performance de votre entreprise grâce à votre auto-évaluation, ainsi que par le travail des évaluateurs. C’est aussi la meilleure des publicités qui soit pour votre entreprise aux yeux de la concurrence, …. vu la notoriété de ce prix. Enfin, c’est un puissant moteur de motivation de votre personnel que de relever ce défi en équipe, ainsi qu’une fameuse récompense si votre entreprise l’emporte ! … L’entreprise gagnante mérite réellement ce prix : cela signifie qu’elle a mis en place des méthodologies qui dépassent de loin l’ordinaire ; une bonne performance ne suffit pas. Cette récompense est le reflet effectif du vécu « qualité » quotidien de l’entreprise concernée et ce dans de multiples secteurs comme les résultats financiers, les processus, les clients, la direction et le personnel, l’engagement de la direction, l’environnement et les RSE, la santé et la sécurité ainsi que les achats. Ce prix fait référence aux 9 critères du modèle européen EFQM. Les entreprises doivent présenter des produits innovants et opérationnels, dont les résultats peuvent être objectivement mesurés. Nous nous réjouissons d’avance de ce nouveau défi que nous lançons avec vous pour 2013. Nous restons à votre disposition pour tout complément d’information et pour l’enregistrement de votre candidature Afin de vous préparer au Prix Luxembourgeois de la Qualité et de maximiser vos chances de succès au Prix, vous pouvez dès maintenant rejoindre les Cercles de Bonnes Pratiques organisés en collaboration avec le Cabinet d’orthodontie BECKER & Associés.

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Le Prix Luxembourgeois de la Qualité est organisé avec le soutien de :

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ACTUALITÉ ÉCONOMIE & POLITIQUE ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE

Philanthropie d’entreprise

La part de bons sentiments Devenu un outil de management et de communication, le mécénat d’entreprise se développe irrésistiblement. La Fondation de Luxembourg constitue l’un de ses vecteurs et pourrait bien voir son rôle se renforcer avec l’adoption par l’Union d’un règlement créant un statut de fondation européenne. Texte Pierre Sorlut

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ans La Comédie humaine, Honoré de Balzac faisait dire à un banquier que « les affaires ne reposent pas sur des sentiments ». Eh bien, cette théorie semble bien éculée au vu des stratégies management et marketing contemporaines dont les préceptes font valoir les intérêts des donations de sociétés aux œuvres caritatives. Il est aujourd’hui possible d’aborder la philanthropie d’entreprise de manière objective, sans verser dans la condescendance (pourquoi les managers ne pourraient-ils pas, au fond, être animés par de bonnes intentions ?) ou le cynisme (ces mêmes managers doivent, après tout, justifier les dépenses auprès des actionnaires ou des employés). Fondamentalement, les sociétés partagent de plus en plus l’idée que, dans un contexte de globalisation croissante, les relations avec leurs communautés d’intérêts doivent être bâties de manière durable et donc impliquer des engagements sociétaux et environnementaux forts. En la matière, la problématique de responsabilité sociale des entreprises (RSE) occupe une place prépondérante dans le débat public alors que, parallèlement, le mécénat continue de prendre des parts de ce marché humaniste. Et ce, en dépit de la crise. Un modèle français ?

La Fondation de Luxembourg constitue un bon indicateur de tendance au niveau local. Bien que relativement jeune (créée en 2008 et opérationnelle depuis 2009), elle abrite déjà cinq fondations d’entreprise représentant un engagement total de 5 millions d’euros (voir encadré page 80). Sa directrice générale, Tonika Hirdman, confie que de plus en plus de sociétés luxembourgeoises réfléchissent à structurer leurs donations via la fondation, dans le cadre d’une réflexion stratégique globale. Pudiquement, elle parle d’un « bon pipeline » avec une poignée d’entre elles en approche. Le Luxembourg, il est vrai, s’était positionné sur ce créneau en modifiant rapidement sa législation y relative, suite à l’arrêt Persche (2009) de la Cour de justice de l’Union européenne reconnaissant le principe de déductibilité transfrontalière des dons. La juridiction ne jouit pas pour autant de dispositions légales particulièrement incitatives en la matière. Les entreprises peuvent déduire du revenu imposable l’intégralité du don versé à tout organisme reconnu d’utilité publique (dans toute l’Union européenne) ainsi que la dotation initiale apportée en espèces par le fondateur à une fondation, dans la mesure où le montant ne dépasse pas 20 % du bénéfice d’exploitation ni 1 million d’euros. Dans les textes, le GrandDuché est en fait moins compétitif pour la déduction d’impôt que pour la distribution transfrontalière de dons. En effet, ni le législateur luxembourgeois ni l’Administration n’ont posé comme condition d’éligibilité à l’entreprise initiant le don d’exercer une activité sur le territoire grand-ducal. En France, en revanche – une fois n’est pas coutume –, l’incitation fiscale est beaucoup plus intéressante. Du coup,

l’engouement pour le mécénat y est encore plus prononcé. En 10 ans, le nombre de fondations d’entreprise y a plus que quadruplé, passant de 100 en 2001 à 450 en 2011. L’Hexagone voisin jouit depuis 2003 d’un régime très favorable à la déductibilité des dons. Actuellement, les entreprises peuvent déduire 60 % de leurs dons dans la limite de 0,5 pour mille de leur chiffre d’affaires. Mais le gouvernement Ayrault pourrait ramener ce taux à 30 % dans sa chasse aux niches fiscales. Peut-on parler, justement, de niche fiscale ? Pas vraiment. D’abord, l’association Admical relève qu’en 2011, seulement deux tiers des entreprises philanthropes ayant participé à l’étude annuelle réalisée en France jouissaient d’une réduction d’impôt. Rappelons ensuite qu’il n’est guère possible de générer un bénéfice (à court terme, à tout le moins) en faisant un don irrévocable. L’incitation fiscale n’est donc définitivement pas le moteur du don. Elle reste, comme son nom l’indique, une mesure incitant le potentiel donneur à sauter le pas. Une fondation présente plutôt un intérêt en tant qu’outil de communication. Elle peut porter le nom de l’entreprise à son origine afin d’augmenter sa visibilité. Par exemple, en communiquant sur la réalisation d’une opération de bienfaisance, le groupe peut compenser toute éventuelle mauvaise presse dont il a été l’objet. Même si d’autres auraient plutôt tendance à cacher leurs activités philanthropiques, de peur qu’on les soupçonne, justement, de faire de l’écoblanchiment ou tout simplement d’avoir de la liquidité en excès. Les dons effectués à une fondation et ses actions sur le terrain permettent également à la société de s’impliquer dans son secteur d’activité, d’étendre sa connaissance du milieu dans lequel elle opère, mais également de tisser un réseau. Des fondations sans la fondation

Cela étant, la création de la Fondation de Luxembourg ne marque pas le commencement de l’ère du mécénat d’entreprise au Grand-Duché. Les groupes locaux ne l’ont pas attendue pour lancer leur initiative propre. André Losch (Autodistribution), ArcelorMittal ou encore KPMG Luxembourg l’avaient notamment précédée. Son existence ne signifie pas non plus que l’intégralité des dons aux associations passera par elle. La Compagnie Financière La Luxembourgeoise est en train de monter sa fondation éponyme en stand alone… alors que Pit Hentgen, son PDG, siège au conseil d’administration de la Fondation de Luxembourg. L’ironie s’arrête là. L’entreprise d’assurance estime disposer de ressources humaines suffisantes pour mener à bien le suivi des projets qu’elle entend financer par sa fondation, à savoir des logements pour étudiants en situation financière précaire sur le site d’Esch-Belval. « Le secteur de l’assurance a fait des bénéfices extraordinaires en 2011 et il nous paraît naturel de faire un geste envers le pays et la communauté locale locale », explique M. Hentgen.

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Photo : Julien Becker (archives)

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Photo : David Laurent (archives)

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Éducation, environnement, santé, art… autant de domaines pour lesquels la Fondation de Luxembourg (logée dans la Maison de la finance) œuvre aujourd’hui indirectement.

FONDATION DE LUXEMBOURG

Photo : David Laurent (archives)

Comment ça marche ?

La dotation initiale de la fondation La Luxembourgeoise s’élève à 2 millions d’euros et la valeur du projet, entre 6 et 7 millions. L’existence de la Fondation de Luxembourg s’explique peut-être aussi par la volonté d’attirer des capitaux d’entreprises étrangères. Le gouvernement luxembourgeois peut faire valoir « sa » fondation abritante dans sa recherche de diversification des compétences financières de la Place. D’abord, celle-ci permet aux entreprises qui le souhaitent d’accorder une part de leurs revenus à une œuvre via une

fondation éponyme sans engager de ressources humaines sur le suivi des projets. Il faudra « seulement » à la société payer 5 % des flux sortants à la Fondation de Luxembourg pour leur gestion. Le donateur est bien sûr libre de les choisir et de s’y investir humainement et financièrement comme il l’entend. De plus, faciliter aux entreprises la création de fondations complète, à la marge, l’offre du gouvernement dans sa stratégie de headquartering et dans sa volonté d’attirer au Grand-Duché des groupes internationaux.

La Fondation de Luxembourg a été créée par l’État luxembourgeois et l’Œuvre nationale de secours Grande-Duchesse Charlotte via un financement partagé de 5 millions d’euros. Très concrètement, la fondation sert de portail vers les associations, ONG et organisations spécialisées travaillant sur des thématiques d’intérêt général. Elle propose également un accompagnement personnalisé pour des projets d’investissements philanthropiques structurés, dans un cadre simplifié et avec l’assurance d’un suivi continu, en gérant notamment les aspects logistiques et administratifs. La fondation revendique une approche plus professionnelle du don que les entreprises. La fondation d’entreprise est le cadre dans lequel l’entreprise exerce et valorise son action de mécénat. Cette fondation abritée n’a pas le statut de personne morale. C’est l’organisme qui l’héberge, la Fondation de Luxembourg, qui gère son budget. Le passage via une fondation permet, selon Tonika Hirdman, sa directrice, de garantir une meilleure efficacité des dons. P. S.

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Don médian par entreprise = 0,95 % du revenu avant impôt (selon l’étude Giving in Numbers 2012, du CECP)

Et la Fondation de Luxembourg pourrait prendre une autre dimension si la proposition de directive permettant la création d’une fondation européenne était votée cette année au Parlement européen et par les États membres. Le cas échéant, toute fondation bénéficiant de ce statut serait traitée dans chaque État de l’Union, d’un point de vue fiscal notamment, comme une institution de droit national. Faisant valoir sa stabilité économique, politique et fiscale, le Luxembourg pourrait ainsi devenir la plaque tournante de la philanthropie européenne. Tonika Hirdman fait d’ailleurs remarquer qu’aujourd’hui, la proportion de donateurs étrangers est beaucoup plus grande au GrandDuché qu’en Belgique ou en France. Pas le monopole du cœur

Mais la fondation n’est pas la seule voie de la philanthropie. Selon une étude internationale réalisée par le Comité encourageant la philanthropie d’entreprise (CECP) en 2011, 46 % des 19,9 milliards de dollars de dons effectués par les 213 sociétés considérées (dont 62 issues du Top 100 du classement Fortune 500) prenaient la forme de virements de liquidité. Et alors que 82 % des sociétés de l’échantillon étaient dotées d’une fondation, seulement 35 % du volume total transitait via ce type de structure. D’une manière générale, fondation ou pas, la philanthropie d’entreprise confère une image positive à la société – PME ou firme multinationale – à l’extérieur, mais aussi en interne. Elle permet d’afficher l’adhésion à des valeurs qu’elle ne peut pas forcément revendiquer dans l’exercice normal de son activité. La participation à des projets humanistes accroît également la cohésion des équipes. La direction de la société d’investissement Mangrove Capital Partners invite par exemple ses employés à s’engager dans ses activités philanthropiques. Les avocats et collaborateurs de Linklaters prennent également de leur temps pour participer à des projets (en Turquie ou au Bénin pour accompagner des enfants malades) auxquels participe la société, qui n’a elle pas de fondation à son nom. Guy Loesch, associé du cabinet et responsable des activités philanthropiques, maintient que l’objectif n’est pas mercantile, mais il admet que certains clients s’enquièrent d’une politique en la matière. À l’épreuve des faits, le banquier de la Comédie humaine réfutant qu’une garantie puisse reposer « sur la bonne opinion que vous inspirez et sur la considération dont vous jouissez » aurait donc tort. La philanthropie d’entreprise complète parfaitement, et de plus en plus, la panoplie du manager dans sa communication interne et externe… en plus, bien sûr, d’être un acte fondamentalement humaniste.

Fondations d’entreprise abritées par la Fondation de Luxembourg Akuo Foundation Création en novembre 2011 Pour 3 ans (renouvelables) Objectif : projets humanitaires et d’aide au développement : par l’accès à la santé, à l’eau, aux énergies renouvelables, à l’éducation, à la connaissance, etc. CVC Capital Partners Foundation Création en mai 2011 Pour 3 ans (renouvelables) Objectif : soutien aux organisations œuvrant dans la « venture philanthropy » : Impetus Trust, Private Equity Foundation et NESsT. Le but est de développer et de rendre plus efficaces leurs activités. Fondation Enovos Création en septembre 2010 Pour 3 ans (renouvelables) Objectif : développement de sources d’énergies renouvelables au niveau du Luxembourg et de la Grande Région. Financement du Fonds Nova Naturstroum et coopération avec le CRP Henri Tudor. Financement des actions de la Fondation Kriibskrank Kanner, de Special Olympics et de l’asbl Päerd’s Atelier. The Mangrove Foundation Création en décembre 2009 Pour 3 ans (renouvelés) Objectif : soutien des jeunes en difficulté et coopération dans le domaine culturel et scientifique au niveau de la Grande Région. Sensibilisation du grand public à la question de la durabilité. Soutien de SOS Sahel International Luxembourg et de WEGA Aide Humanitaire au Sénégal et aux Philippines. Deux projets visant le développement économique à travers la protection environnementale et la reforestation. Atoz Foundation Fondation de flux 1 million d’euros sur 3 ans (renouvelables) Objectif : soutien à l’éducation et à la cohésion sociale au Luxembourg et internationalement. Financement notamment de la chaire à l’Université du Luxembourg sur la taxation européenne et internationale. P. S.

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Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu/ CONFÉRENCE SHU

Acier et Industrie La conférence organisée par la Sacred Heart University le 17 janvier a tenté de répondre à la question de savoir si l’industrie luxembourgeoise se limite à sa seule sidérurgie… Photos Christophe Olinger 02

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01 Charles Barthel (Centre Robert Schuman), Michel Wurth (ArcelorMittal) et René Winkin (Fedil)

03. Marcel Dostert et Claude Betzen (INFPC)

02. Marco Bergs (BEI)

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Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu/woman22012013 WOMAN BUSINESS MANAGER OF THE YEAR

Mariani, femme de l’année

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Remis chaque année par la Bil, en partenariat avec PwC et paperJam, le prix a récompensé cette année une entrepreneuse autodidacte (lire en page 72). Photos Charles Caratini 01. Marie-Christine Mariani (MCM Steel, lauréate 2012), avec Mike Koedinger (Maison Moderne), Luc Henzig (PwC) et François Pauly (Bil)

03. Françoise Hetto-Gaasch (ministre de l’Égalité des chances)

02. Éliane Fuchs (Femmes Leader) et Sylviane Solbreux (Bil)

05. Alex Kloos (Bil) et Nicole Avez-Nana (AB Relocation Services)

04. Joanna Drake (Commission européenne)

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Financement

Un ange passe Dans une conjoncture difficile, les sources de financement traditionnelles se tarissent. Le réseau luxembourgeois des business angels, en pleine renaissance, rappelle l’intérêt de travailler sur ce segment de venture capital dans une économie largement basée sur les petites et moyennes entreprises.

n croit bien souvent – et à tort – que les problèmes macroéconomiques désignés par des termes abscons ne sauraient être exclusivement résolus que par les institutions financières internationales ou les gouvernements. Mais un phénomène global tel que « l’étranglement du crédit » touchant le commun des mortels, au Luxembourg comme ailleurs, trouverait une issue dans la société civile, notamment par l’agglomération d’efforts financiers individuels. Au Grand-Duché, il n’est pas encore question de crowdfunding, c’est-à-dire de financement de projet par la foule. On y parle en revanche de plus en plus de business angels, ces individus (fortunés) qui mettent une partie de leur patrimoine et de leur temps à disposition d’entreprises en phase d’amorçage. Début 2012, ils n’étaient encore qu’une poignée, membres d’un réseau qui a traversé ses huit premières années d’existence comme un fantôme. Mais la Chambre de commerce lui a offert une deuxième vie. Et le Luxembourg business angels network (LBAN) compte aujourd’hui une quarantaine de membres.

O

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Photo : Julien Becker (archives)

Photo : Étienne Delorme (archives)

Photo : David Laurent / Wili (archives)

Photo : Eric Chenal (archives)

Photo : Laurent Antonelli (archives)

Texte Pierre Sorlut

Pourquoi un tel engouement alors que la cause semblait ignorée entre 2004 et 2012 ? Parce que les sources traditionnelles de financement se raréfient. Les témoignages des entrepreneurs convergent. Ceux cherchant à financer leurs projets éprouvent les plus grandes difficultés à convaincre les banques. Le plus charismatique d’entre eux au Luxembourg, Jean-Claude Bintz, affirme ainsi que celui qui s’y présentera avec une idée ne dépassera pas la réception. Jean-Luc Karleskind, conseiller d’entrepreneurs, s’affiche encore plus radical : « Les banques n’ont jamais été des sources de financement des jeunes entreprises. » Car d’une manière générale, ce créneau n’est pas celui sur lequel les banques misent le plus, sauf à multiplier les sûretés (fonds propres en quantité, hypothèque, projets cofinancés par des clients…), façon bretelles, ceinture et parachute. Alors si les établissements financiers font valoir leur soutien aux entrepreneurs locaux dans leurs campagnes publicitaires, il faut garder à l’esprit que seulement 20 % des encours de crédits octroyés par des banques luxembourgeoises à la fin 2012 sont destinés


ACTUALITÉ ÉCONOMIE & POLITIQUE ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE

Évolution des crédits accordés par les banques luxembourgeoises par contreparties 55.000 50.000 45.000 40.000 35.000 30.000 25.000 20.000 15.000 Source : Banque centrale du Luxembourg

Photo : Olivier Minaire (archives)

(en millions d’euros ; données brutes ; encours en fin de période)

10.000

Pas facile d’identifier les business angels. En réalité, ils sont en général reconnus au préalable en tant qu’entrepreneurs… Ici Nico Biever, Jean-Claude Bintz, Xavier Buck, Laurent Kratz, Hedda Pahlson-Moller et Daniel Schneider.

5.000 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011

2013

Sociétés non financières de la zone euro Ménages de la zone euro Ménages luxembourgeois Sociétés non financières luxembourgeoises

aux sociétés non financières, alors que 40 % vont vers les institutions financières et un tiers vers les ménages. Et de ces 20 %, seule une infime partie est octroyée aux entreprises balbutiant encore (voir graphique). Pléthore d’aides

Or la composition sectorielle des encours a d’importantes implications pour l’économie dans son ensemble. En effet, et c’est peut-être une lapalissade, sans financement, une entreprise peine à se développer et ne recrute pas. L’État continue donc de dépenser ses deniers dans le social… Alors le gouvernement tente bien de prendre le relais. Sur le papier, les aides et les possibilités de cofinancement (à hauteur de 40 % environ) ne manquent pas. On retient l’aide pour une première création d’entreprise, l’aide à l’innovation (voir tableau), à la recherche et au développement, l’aide pour services de conseil, l’aide « de minimis » pour grandes entreprises ; toutes attribuées par le ministère des Classes moyennes. Les prêts de création et l’aide à l’investissement pour les PME, ayant

Année

Besoin en financement

Aides octroyées

Nombre de sociétés concernées

2012

12,765,329 €

5,184,000 €

8

2011

4,940,000 €

1,940,000 €

3

2010

24,290,000 €

5,115,000 €

7

Source : ministère de l’Économie

Aide Recherche-développement et innovation pour les jeunes entreprises du ministère de l’Économie

Le besoin en financement élevé d’Axoglia Therapeutics (11,5 millions d’euros), explique l’accroissement substantiel de la somme en 2010.

une influence motrice sur le développement économique, émanent du ministère de l’Économie et du Commerce extérieur. L’Office du Ducroire, lui aussi mobilisé, offre des aides à l’exportation. Certains mécanismes de participation ont également été mis en place. La Société nationale de crédit et d’investissement ainsi que sa structure CD-PME, société luxembourgeoise de capital-développement pour les PME – Février 2013 —

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ACTUALITÉ ÉCONOMIE & POLITIQUE ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE

Photo : Blitz (archives)

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Serge Rollinger (LBAN) : « Un écosystème accueillant et transparent. »

dont le capital social de 4,96 millions d’euros est réparti entre la SNCI pour 50 % et cinq autres banques implantées localement (BCEE, BGL BNP Paribas, BIL, ING et Raiffeisen) pour 10 % – investissent toutes deux dans les start-up locales. Le Luxembourg Future Fund, annoncé en janvier 2012, devrait avoir une vocation similaire (voir encadré), mais ces fonds majoritairement publics ne suffisent pas à alimenter l’écosystème du capital-risque au Grand-Duché.

Il faut travailler sur des nouvelles voies de financement

Entre la death et la Silicon Valley

Les business angels doivent alors entrer en scène et combler ce vide, l’equity gap, entre les investissements consentis par « les copains, les cousins et les cinglés » (pour parodier les 3F de “founders, family and friends”), généralement en dessous de 100.000 euros, et ceux des fonds de venture capital qui débutent à un million d’euros. Ces investisseurs providentiels interviennent auprès de la jeune pousse par un simple apport de liquidité, en espérant un gain sur la sortie (exit) future du capital, mais ils peuvent aussi mettre, en sus, leur savoir-faire et leur expérience à contribution. Il n’est en fait pas rare qu’ils soient d’anciens entrepreneurs ou des hommes d’affaires spécialistes du domaine de la société qu’ils soutiennent. Mais l’écosystème est grand et la transmission de l’information entre les parties prenantes ne s’effectue évidemment pas idéalement. L’association des business angels, à Luxembourg, comme toutes celles qui se développent en Europe (le réseau européen compte une centaine de membres), facilite — Février 2013

SERGE ROLLINGER

Business Engel L’héritier direct du groupe RollingerWalfer, actif dans la construction et la promotion immobilière, souhaitait résolument bâtir un projet de ses propres mains et ne pas se contenter de reprendre la direction du groupe familial. Dès la fin de ses études, en 2003, Serge Rollinger (31 ans) montait la société Root, spécialisée dans l’hébergement de sites et serveurs Internet. Il s’est ensuite lancé, grâce à la réussite de celle-ci et après avoir suivi un master en finance, dans le venture capital avec RVC en 2009, puis Chameleon invest en 2011. P. S.

dorénavant les contacts entre potentiels investisseurs et les entrepreneurs en quête de financement. Ces réseaux agissent comme une force d’attraction régionale et sectorielle en ambitionnant d’attirer d’autres potentiels bienfaiteurs de la redistribution des richesses. LBAN doit faire converger les individus en excès de cash qui résident au Grand-Duché et dans la Grande Région, comme d’autres polarisent sur des thèmes, des affinités (anciens de grandes écoles) pour créer un pool de compétences multiples, et ainsi rassurer leurs pairs dans leur éventuelle volonté d’investir. L’association veille également à rationaliser la multitude d’initiatives visant à joindre les porteurs de projets et les détenteurs de capital. La plateforme Seed4Start, le programme Business mentoring ou le start-up weekend n’en sont que quelques exemples. Aussi louables soient-elles, elles émergent en ordre dispersé, alors que Serge Rollinger, président du conseil d’administration de LBAN, souhaiterait voir émerger « un écosystème accueillant et transparent pour quelqu’un qui cherche à y entrer ». 250.000 anges européens

Car le pari est risqué. À ce stade, la start-up n’est souvent qu’une idée couchée sur papier. En l’absence de flux financiers matérialisés, la prise d’engagement dans une société s’effectue parfois au feeling. Le rendement financier peut même ne plus être l’objectif premier. Un investisseur s’engage parfois pour des motifs quasiment idéologiques ou moraux, comme la volonté d’aider l’entrepreneur qu’il a été, pour initier une dynamique économique locale ou



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passer le relais entre deux générations. Après, faire de cette activité son métier paraît peu évident à ce stade d’investissement. Il faut normalement attendre quelques années avant d’encaisser des bénéfices, par nature, incertains. La mutualisation des moyens financiers par la création de société d’investissement de business angels pourrait éventuellement permettre d’y parvenir, mais ce volet sur lequel le réseau luxembourgeois tablait précédemment a été abandonné pour laisser ce rôle à d’autres structures comme Chameleon invest, dont les associés trustent le board de LBAN. Cette société gère un fonds de 1,6 million d’euros visant à financer des start-up luxembourgeoises en phase d’amorçage, en investissant entre 50.000 et 200.000 euros en premier lieu, pour éventuellement participer à un « deuxième tour de table » afin de financer un projet de développement. Cet étrange animal évolue en quasi-solitude dans l’environnement luxembourgeois. Seuls Rollinger venture capital et Sting adoptent des positionnements comparables. Mais d’une manière générale, la place de ces « petits » venture capitalists dans le financement des jeunes entreprises ne doit pas non plus être surestimée. Selon l’institut CSES, 4 milliards d’euros « seulement » sont investis annuellement sur le Vieux Continent par quelque 250.000 business angels. Mais s’ils sont difficiles à saisir, le volume des montants investis a plutôt tendance à grimper, même en période de crise. Dans ces conditions, cela devient primordial. Les business angels constituent le premier maillon d’une chaîne d’investisseurs, avant le capitaldéveloppement et le capital-risque (venture capital). Au Luxembourg, trois personnages emblématiques représentent ces trois stades du capital-investissement : Serge Rollinger, JeanClaude Bintz et Gerard Lopez. Le premier a bâti sa réussite avec sa société d’hébergement Internet, Root (voir encadré), le deuxième en créant l’opérateur téléphonique luxembourgeois Voxmobile, ensuite revendu au Belge Mobistar, et le troisième en finançant – aux côtés de HansJürgen Schmitz et Mark Tluszcz avec Mangrove Capital Partners – le développement de Skype, vendue en 2005 à eBay pour 4,1 milliards de dollars. Cette dernière transaction, modèle de réussite pour un fonds de private equity, ne doit pour autant pas devenir l’arbre qui cache la forêt. — Février 2013

Sur la piste de l’incitation fiscale

LUXEMBOURG FUTURE FUND

C’est quand le Future ? En janvier 2012, le ministre de l’Économie d’alors, Jeannot Krecké, et son homologue aux Finances, Luc Frieden, plastronnaient lors de la présentation du futur Luxembourg future fund, un fonds visant investir dans des entreprises innovantes au moins partiellement implantées au Grand-Duché. La taille visée du fonds était de 150 millions d’euros. Le Fonds européen d’investissement injecterait 30 millions, l’État luxembourgeois 120. Le closing du fonds était prévu pour septembre 2012… mais un an après, le fonds n’est toujours pas mis en place. P. S.

ORGANISATION

Conseil d’administration du LBAN Serge Rollinger : président (Chameleon invest) Vincent Hieff : directeur général Hedda Pahlson-Moller : membre Jean-Yves Hergott : membre Marc Molitor : membre (GreenHouse) Laurent Koener : secrétaire (Chambre de commerce) Gérard Eischen : trésorier Steve Glangé : membre Karl Horsburgh : membre et ancien président (Vistra)

Le financement des entreprises demeure un chantier sur lequel de nombreux acteurs travaillent pour élaborer un terreau fertile à l’émergence et à la croissance d’entreprises. Private equity, endettement auprès des banques, accélérateurs et incubateurs, peuvent être complétés par de nouveaux outils. Le crowdfunding, par exemple, fournirait une alternative. Si Luc Frieden, ministre des Finances, indiquait que la Commission de surveillance du secteur financier, n’avait, à la fin 2012, reçu aucune sollicitation de financement de la sorte, une jeune pousse luxembourgeoise, Treveri Market, repérée par Europe4Startups pourrait servir de brise-glace dans ce domaine. Haut lieu de l’innovation financière, le GrandDuché pourrait également user de ses atouts pour travailler sur des nouvelles voies de financement comme des fonds de dette venture, un outil permettant à l’entrepreneur de ne pas diluer le capital… bien que cette méthode s’adresserait avant tout à des start-up déjà rentables qui ont besoin de financer un projet de croissance. D’autres pays ont aussi forcé les destins par des incitations fiscales. En France, l’avantage Madelin et la loi TEPA octroient, respectivement et sous certaines conditions, un crédit d’impôt à hauteur de 25 % des sommes investies et une déduction de 50 % des sommes injectées dans une PME sur le montant dû au titre de l’impôt sur la fortune, le cas échéant. Ce type de mécanisme existe aussi en Finlande, au Portugal et en Turquie. Au Luxembourg, aucune loi en la matière n’existe encore. La voie des fonds de co-investissement (public-privé), soutenus par les fonds structurels européens, pourrait également être explorée comme elle l’est actuellement en Écosse ou aux Pays-Bas. L’European angels fund, mis en place par le fonds européen d’investissement, applique ce mécanisme à l’échelle continentale et permet, de ce fait, d’élargir la zone de chalandise, généralement cantonnée à la proche périphérie du bailleur de seed capital. En 2012, 87 millions d’Européens travaillaient pour des PME, soit 67 % de l’emploi total. Ce tissu économique doit donc continuer de trouver des financements en recourant notamment à l’épargne des high net worth individuals, des business angels en puissance.


ADVERTORIAL

Dessange :

une entreprise, un art, une marque de légende

La coiffure est une affaire de technique, mais aussi de passion. Dessange propose un cadre de formation qui est le moteur d’un avenir professionnel. Leader de la coiffure haut de gamme, Dessange est présent au Luxebourg depuis 30 ans et ce, dans sept salons à travers la capitale et le pays. Tous ont à cœur d’offrir non seulement le service irréprochable, la qualité des coupes et des soins qui ont fait la réputation de Dessange, mais aussi le cadre d’une entreprise qui met tout en œuvre pour former, stimuler et mener ses collaborateurs vers l’excellence. De plus, l’essentiel des collaborateurs des salons Dessange du Luxembourg a été formé en interne, à la Dessange academy et bénéficie d’un suivi très régulier pour lui permettre de progresser et de rester au meilleur niveau. « Beaucoup de nos collaborateurs ont commencé comme apprentis, à 16 ou 17 ans, et ce sont les plus passionnés, les plus doués et les plus motivés qui gravissent les échelons et mènent une carrière au sein de notre entreprise », se félicite Carol Dagbovie, responsable de la communication du groupe. Elle souligne aussi qu’il ne s’agit pas seulement d’apprendre à ces jeunes filles (même s’il y a des garçons, la coiffure reste un domaine très féminin) des techniques et un métier, mais aussi de leur inculquer un « savoir-être ». Pour les jeunes qui débarquent dans ce monde, c’est tout le glamour parisien, l’élégance, le chic qui s’ouvrent à eux. Il s’agira de comprendre et d’appliquer les règles de cet univers pour pouvoir toucher le rêve du bout des doigts et gagner ses galons au fur et à mesure. Chaque jeune est ainsi parrainé par

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un coiffeur plus aguerri pour faciliter son intégration et sa réussite. Si la formation initiale est donnée en parallèle à ce qui est enseigné dans les écoles, le programme d’apprentissage prendra soin d’aborder les aspects commerciaux et de contact avec la clientèle, en plus des questions techniques de coiffure et de couleur. Après ces trois années d’apprentissage, les jeunes coiffeurs resteront encadrés et bénéficieront d’une formation continue. « Toutes les semaines, dans chaque salon, diverses formations sont proposées pour parfaire un geste technique, connaître de nouveaux produits ou améliorer un point d’accueil ou de contact », poursuit la responsable. En outre, les managers et responsables vont très régulièrement à Paris pour continuer à se former et pouvoir retransmettre ces aspects à leurs équipes. Au quotidien également, l’accent est mis sur l’encadrement des équipes et la vigilance envers les clients : « chaque matin, on organise un petit briefing pour mettre en garde sur une absence, un planning chargé, sur tel client qui vient pour la première fois ou, au contraire, tel habitué… »… C’est par cette vigilance que Dessange peut se targuer d’un service personnalisé où les clients sont pris en charge de manière transparente et distinguée. « On va jusqu’à scruter la presse pour pouvoir saluer une parution sur un client ou sa famille », sourit Carol Dagbovie, pour qui le sens du détail fait la qualité de l’accueil Dessange. En misant sur la valeur de chacun de ses collaborateurs pour en développer les qualités, c’est collectivement que l’entreprise avance et poursuit son expansion tout en maintenant ses critères d’exigence qui ont fait sa réputation.

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ACTUALITÉ ÉCONOMIE & POLITIQUE ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE

Investissement

La finance durable

RTSTA P U

Une toute jeune pousse lève actuellement des fonds pour financer des entreprises visant un rendement capitalistique et sociétal. À terme, les deux associés à sa tête envisagent de devenir un fonds, puis une agence de labellisation. Texte Pierre Sorlut Photos Olivier Minaire

Chaque mois, paperJam propose un gros plan sur une start-up luxembourgeoise qui sera peut-être un fleuron de l’économie de demain.

Photo : Meso Impact Finance

Ce mois-ci : Meso Impact Finance

FICHE TECHNIQUE

CV

CV

Meso Impact Finance

Un sacerdoce

Objet : soparfi spécialisée dans l’investissement impact Création : octobre 2012 Objectif levée de fonds : 1,5 million d’euros (2013) 2 salariés

Heureusement que son CV indique qu’il est marié et qu’il a deux enfants, car on aurait pu croire, au nombre de ses activités, que Xavier Heude, 46 ans, consacrait sa vie à l’impact investing. Très actif dans le social via diverses ONG (Sakura, Etika, Aide au Vietnam, etc.) et son métier de gérant d’entreprise, il trouve encore le temps de développer une méthodologie vouée à labelliser des sociétés impact : Peers Direct Investment.

Marathonien de la finance Comme s’il n’appréciait une fin que lorsqu’elle était difficile à atteindre, Michel Vandevoir, 47 ans, s’est lancé dans un projet de longue haleine en voulant réconcilier la finance avec l’altruisme. Ce marathonien, père de quatre enfants, a longtemps travaillé dans la banque (comptable puis business analyst chez Kredietrust puis KBL) avant de se consacrer à l’impact investing.

Sociétés actives sur le même créneau Creative Equity Fonds impact Luxembourg, 2011

Funds For Good Société de conseil Luxembourg, 2010

LeapFrog Investments Fonds de private equity durable États-Unis, 2008

Oikocredit Fonds solidaire Pays-Bas, 1968

ResponsAbility Fonds solidaire Suisse, 2003

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ACTUALITÉ ÉCONOMIE & POLITIQUE ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE

ls désirent aller le plus loin possible dans l’approche philanthropique. Ils privilégient un investissement direct dans le capital de petites et moyennes entreprises apportant de meilleures conditions de vie aux communautés locales, tout en préservant les ressources de l’écosystème et ce, de manière rigoureuse. Xavier Heude et Michel Vandevoir (voir encadrés page 88) tiennent avec Meso Impact Finance un projet prêt à être déroulé sur une décennie depuis le Grand-Duché. Cette idée selon laquelle un investissement devrait viser un rendement à la fois capitalistique et sociétal y fait son chemin. Les événements consacrés à l’impact investing ne se comptent plus, un type de société y dédié sortira bientôt des tiroirs du gouvernement et les fonds spécialisés pullulent, soutenus qu’ils sont par un label national, LuxFlag, adoubant leurs prétendues bonnes pratiques. Mais la variété d’intervenants dans ce débat nuit à la clarté du message. Si la définition de l’impact investing est entendue (quoique souvent liée à l’investissement socialement responsable, ISR), ceux qui y sont liés doivent maintenant manipuler ce nouveau concept avec des outils idoines. Il conviendra ensuite de le faire connaître, puis enfin de susciter l’intérêt et la confiance des investisseurs. Meso Impact Finance arrive donc avec sa palette d’instruments. Ce qui fait sa spécificité, c’est ce concept de Peers Direct Investment (PDI) sur lequel elle pourrait à terme s’appuyer : une méthodologie (portée pour l’instant par Xavier Heude à titre privé) fournissant un cadre analytique et un label délivré aux partenaires (voir encadré). Mais pour le moment, la société n’opère pas sous la forme d’un fonds. Il s’agit d’une holding de droit luxembourgeois réunissant 18 actionnaires. « Des relations directes et des gens qui nous soutiennent », indiquent les deux entrepreneurs. Le capital de la société est scindé en deux. D’un côté, les actionnaires-fondateurs disposent d’un droit de vote, de l’autre, une partie variable permet aux actionnaires investisseurs d’entrer. Ces derniers sont invités à partager leurs compétences professionnelles dans le choix des investissements et leur suivi. Ainsi, pour Michel Vandevoir, « la valeur ajoutée, c’est l’implication de l’investisseur. Il partage des valeurs, une certaine conviction en termes de développement durable. Nous essayons par exemple de l’associer lors de nos visites de sociétés. » Mais en l’absence d’historique de transaction – rappelons qu’il s’agit d’une start-up – la direction doit mettre les bouchées doubles pour générer un sentiment de confiance et lier les bailleurs de fonds à qui on demande d’injecter 10.000 euros au minimum, de donner 3,5 % du montant pour les frais d’entrée et de gestion et d’attendre cinq ans avant de pouvoir – le cas échéant – récupérer leurs billes. Mais le taux de rendement interne, entre 10 et 15 %, peut aider à sauter le pas. Xavier Heude le fait remarquer. « Nous sommes dans l’investissement avant d’être dans la passion sociétale. »

Analyse SWOT

I

FORCES

FAIBLESSES

– Gouvernance et management collégial – Bon sourcing projets

– Thématique récente, manque de benchmark – Difficultés de fund-raising

– Prise de conscience collective – Développement du private equity social

– Thématique aliénée – Prédominance du court terme

OPPORTUNITÉS

MENACES

« L’investissement avant la passion sociétale » Xavier Heude

Le concept global de « Peers Direct Investment » (PDI)

Partenaires locaux Réseaux Institutions financières

Projets d’affaires avec impact social et / ou environnemental Méthodologie d’évaluation des projets certifiée PDI Comité d’investissement

Suivi par une assistance technique selon le cas au moyen des outils d’analyse PDI

Financement par des investisseurs institutionnels et privés

Source : Peers Direct Investment

PROJETS ÉLIGIBLES nt : sseme s Investi t des affaire n e m e pp lo e v é d lance : n Surveil plans d’actio et ie g lo do o th é m

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Le caractère humaniste est profondément ancré dans l’ADN de la société. La plus-value est attractive. Mais il faut également convaincre les investisseurs du caractère sérieux du business model. D’autant que Meso Impact Finance n’est pas régulée par la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF) et n’a pas le droit d’effectuer d’appel public à l’épargne. La gouvernance se compose de deux organes majeurs : le conseil d’administration, comme la loi l’impose, mais aussi un comité d’investissement auquel les projets analysés par les deux associés principaux sont présentés. À la présidence de ce comité, John Li, l’ancien managing partner de KPMG. « Nous mettons l’accent sur la solidité de l’actif, sur la méthodologie utilisée pour sélectionner les projets et sur la gouvernance de la société », résume Xavier Heude. Le reste, c’est de l’huile de coude. « Nous prenons notre téléphone un peu tous azimuts pour contacter les gérants de fortune ou des entreprises ayant des politiques de RSE », confient les deux anciens de KBL. Les sociétés potentiellement investies sont, elles, débusquées grâce au réseau de contacts des deux partenaires. Mais ces multiples processus demandent beaucoup de ressources, humaines et financières. Ainsi, 2012 a essentiellement servi à isoler trois sociétés dans lesquelles Meso Impact va investir en 2013. Deux d’entre elles opèrent aux Philippines, une au Sénégal. La start-up lève actuellement les fonds nécessaires au financement de leurs projets et donc sensibilise les actionnaires potentiels. Elle tient pour objectif de rassembler 1,5 million d’euros au cours de l’année. Durant les 5-6 prochaines, il lui faudrait avoir collecté 10 millions d’euros sur une douzaine de prises de participations pour atteindre le seuil de crédibilité et la masse critique requis pour créer un fonds d’investissement. Enfin, à long terme, Xavier Heude a l’ambition de faire de PDI un label mettant en valeur toutes formes d’initiatives économiques ou sociales ayant « un impact positif pour le développement de l’humanité ». Le but est fixé. Reste à y parvenir. Il aura fallu lever les fonds nécessaires dans un marché de niche et dans une thématique d’investissement toute jeune. Historique et benchmarks manquent, mais l’opportunité est réelle. En 2020, entre 400 et 1.000 milliards de dollars devraient avoir été alloués à cette thématique d’investissement. Et le volume investi pourrait éventuellement croître plus rapidement grâce à des incitations fiscales ou à des organismes agréés visant à structurer le marché. Ce type d’institution existe au Luxembourg pour la microfinance et l’environnement avec LuxFlag. Mais l’impact investment effectue encore ses premiers pas. En attendant que le marché se consolide, les associés vivent d’un revenu généré par une activité de prestation de services financiers. Cette deuxième business line, « alimentaire », consiste en du conseil, de la formation ou de la recherche de financement pour compte de tiers. Février 2013 —

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PAPERJAM TV

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EÀ FAC CE FA

Regardez la vidéo de Marie-Jeanne ChèvremontLorenzini sur paperJam.TV

LES DIX VÉRITÉS DE

Marie-Jeanne Chèvremont L’ancienne managing partner de PwC Luxembourg, aujourd’hui présidente de l’ILA, a plaidé, sur paperJam.TV, pour une meilleure intégration de la « société civile » dans la vie politique, et des femmes dans les instances dirigeantes des entreprises.

« Luxembourg est bien placé pour être un point d’entrée sur l’Europe pour les banques non européennes, tout comme il l’a été dans le domaine des fonds. Il a une carte à jouer qu’il n’a peut-être pas encore entièrement 3 jouée aujourd’hui. » « Si on n’a pas une plus grande ouverture au niveau politique et de l’administration du pays, on risque de se heurter à des problèmes dans le futur. »

Interview Jean-Michel Gaudron

2

« On ne peut pas avoir un pays qui, économiquement, vit à plus de 50 % par le travail des non-Luxembourgeois et avoir une influence au niveau des droits de vote qui soit uniquement luxembourgeoise. Sinon, à un certain moment, on va créer des conflits et ce serait dommage pour les deux populations. »

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4

« La place financière aujourd’hui est beaucoup plus forte qu’il y a une dizaine d’années. »


PAPERJAM TV

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« L’entrepreneuriat au Luxembourg est facilité, de manière générale, non seulement pour les Luxembourgeois, mais aussi pour les non-Luxembourgeois. C’est un facteur très positif. »

« Je n’aime pas l’idée d’imposer des quotas, qui peuvent se faire au détriment des femmes. Si on est trop rigoureux par rapport aux quotas purs, on risque de ne pas avoir les femmes qu’il faut dans les rôles qu’il faut. »

6

« Les fondements de ce qui a été à l’origine du succès du Luxembourg sont toujours là. C’est important pour le futur. »

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« Il y a une réflexion à faire pour mieux intégrer la société civile au gouvernement. »

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« Je n’ai passé qu’un seul entretien d’embauche, c’était en 1975. Je n’ai jamais vraiment eu de plan de carrière. J’ai saisi les événements comme ils arrivaient et fait les choses comme elles me plaisaient. »

« J’aimerais, à l’avenir, que le Luxembourg soit un pays qui puisse transcender une Grande Région reconnue au niveau mondial, plus que le pays en lui-même. D’ailleurs, je n’ai presque plus envie d’utiliser le mot ‘pays’, car il implique des frontières. »

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PLACE FINANCIÈRE

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UNION BANCAIRE

Mersch à la baguette

Photo : David Laurent / Wili

Nommé le 15 décembre dernier au directoire de la Banque centrale européenne (BCE), le Luxembourgeois Yves Mersch (photo) connaît désormais les attributions qui seront les siennes pour les huit années de son mandat. Il sera ainsi en charge des billets, des systèmes d’information, de la gestion des risques, de la plateforme technique de gestion des activités de règlement-livraison de titres Target2-Securities. Mais il s’est aussi et surtout vu confier, conjointement avec le vice-président (portugais) Vítor Constâncio, le projet d’union bancaire. Obtenu à l’arraché, après de longues négociations, l’accord européen sur la supervision des banques prévoit notamment que les banques systémiques (plus de 30 milliards d’euros d’actifs) seront placées sous la surveillance directe de la BCE, ce qui représente environ 200 banques. Les autres établissements relèveront, eux, des autorités de contrôle nationales. Ce mode de fonctionnement est censé entrer en vigueur en mars 2014. « Le résultat final est assez satisfaisant pour la place financière luxembourgeoise », avait estimé, sur paperjam.lu, Jean-Jacques Rommes, le directeur de l’ABBL (Association des banques et banquiers, Luxembourg).

Georges Heinrich, directeur du Trésor, succède à Gaston Reinesch comme président du

FRE

SH

conseil de BGL BNP Paribas, premier employeur de la place financière. | Bankinter, une des principales banques espagnoles, a racheté l’infrastructure et la licence de la banque privée néerlandaise Van Lanschot Luxembourg. | Selon la Banque centrale européenne, au 1er janvier 2013, le Luxembourg abritait 430 institutions financières monétaires, soit 22 % de moins (-144, dont 128 fonds monétaires) qu’il y a un an.

SOPARFI

LANDSBANKI

Royal Luxembourg  : revers tunisien

Yvette Hamilius se rebiffe

La plateforme de règlement-livraison ne sera opérationnelle qu’en 2016, mais on commence déjà à en parler au Luxembourg tant elle revêt une importance primordiale pour les fonds. L’infrastructure vise à réduire les risques lors d’un échange de titres, notamment en faisant en sorte que la contrepartie financière ne soit plus détenue par un établissement commercial, mais par la banque centrale nationale. L’autre partie de l’échange sera gérée par le central securities depositary (CSD ou dépositaire central). Or deux institutions de ce genre existent déjà au Grand-Duché (LuxCSD et VP Lux). L’ambition de la place financière serait, à terme, de loger l’unique dépositaire central en Europe.

La Banque centrale de Tunisie (BCT) n’a finalement pas accordé son agrément pour la cession de 13 % de la Banque de Tunisie à Royal Luxembourg. La discrète soparfi luxembourgeoise, placée sous les projecteurs avant Noël, a été éjectée du deal, au profit de la Banque Fédérative du Crédit Mutuel. Royal Luxembourg, dont l’avocat Marc Theisen est administrateur, a reconnu un « manque de dialogue » dans cette opération, mais a aussi balayé les suspicions relayées à son sujet. Royal Luxembourg avait annoncé d’autres grands projets, en Tunisie et au Maghreb, qui semblent toujours à l’étude.

Photo : Jessica Theis (archives)

RÈGLEMENT-LIVRAISON

La CSD européenne à Luxembourg ?

Mise en liquidation judiciaire en octobre 2008, Landsbanki Luxembourg continue de faire parler d’elle. Yvette Hamilius, liquidatrice de l’établissement, est décidée à ne pas se laisser faire, après la plainte déposée en novembre par Bernard Mangain et Benjamin Bodig, avocats des victimes des produits Equity Release. L’avocate estime cette démarche infondée et se dit victime d’attaques injustes.

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CONCURRENCE

Assureurs punis

7 0 8 . 676 Le Conseil de la concurrence a infligé une amende à neuf compagnies d’assurance luxembourgeoises, reconnues coupables d’ententes illicites en matière de RC Auto. Le montant total est de 676.807 euros, dont 235.863 pour Foyer, 200.019 pour Lalux ou encore 108.046 pour Axa. Les compagnies visées ont jusque début mars pour faire appel.

APEX

Un bond en 2012

Photo : European Union 2012 © Architecture Studio

175 % Établie au Grand-Duché depuis juillet 2010, la branche locale d’Apex Fund Services affiche, pour l’exercice clôturé au 30 septembre 2012, une croissance de son chiffre d’affaires de 175 % et des revenus de quelque 2 millions de dollars US. La société revendique un total d’actifs sous administration au sein du bureau luxembourgeois de 1,8 milliard de dollars US.

BEI

Moyens renforcés

S D M 0

6

La Banque européenne d’investissement a vu son capital social augmenté d’un montant de 10 milliards d’euros. Une opération qui permet à l’établissement supranational de dégager quelque 60 milliards d’euros de prêts supplémentaires.

À Strasbourg, les députés européens ont donné leur feu vert pour un mécanisme auquel le Luxembourg ne souhaite pas adhérer pour l’heure.

Taxe sur les transactions financières

Le Luxembourg à l’écart Le Parlement européen a donné son accord, en décembre, pour que les États membres qui le souhaitent instaurent une taxe sur les transactions effectuées entre leurs établissements financiers résidents. Ils sont 11 dans ce cas. L’Allemagne, la Belgique et la France en font partie. Cette taxe devrait se composer d’un prélèvement de 0,1 % sur les actions et les obligations, et de 0,01 % sur les produits dérivés. Le Luxembourg, l’Irlande et la Grande-Bretagne ont, pour leur part, décliné l’invitation. « Ce serait se tirer une balle dans le pied que de mettre en place une taxe sur les transactions financières au Luxembourg », avait indiqué Luc Frieden, ministre des Finances, en octobre dernier.

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AIFMD

CRISE GRECQUE

LUXEMPART

Une chance au fonds

Athènes pour un fonds au Luxembourg

60 millions en France

La Commission européenne a adopté à la fin du mois de décembre le règlement délégué complétant la directive relative aux gestionnaires de fonds alternatifs. Le texte représente à la fois un défi et une opportunité pour la Place. On y apprend notamment qu’il faudra au gestionnaire d’un fonds luxembourgeois bénéficiant de l’agrément AIFM exercer sa gestion de portefeuille ou sa gestion du risque au Grand-Duché.

La nouvelle a été rapportée par la presse grecque. Le gouvernement hellénique envisage de créer une sicav luxembourgeoise pour « financer la croissance du pays ». Elle permettrait à des investisseurs privés d’investir dans des projets entrepris en Grèce. Pour l’instant, cependant, seul l’État aurait mis la main à la poche pour avancer vers les 500 millions d’euros visés par le fonds.

La société d’investissement luxembourgeoise Luxempart a finalisé une importante acquisition dans les fonds communs de placement à risque français Acto et Acto Capital II, en association avec Five Arrows Secondary Opportunities III, un fonds du groupe Rothschild. Les deux partenaires ont équitablement racheté à l’assureur Groupama 82 % du capital. Les fonds Acto seront gérés par une nouvelle entité en cours d’agrément par l’autorité française des marchés financiers. Dès 2013, il est prévu que soit levé un nouveau fonds, que Luxempart a déjà annoncé soutenir. L’engagement total de la société luxembourgeoise, incluant le sponsoring du nouveau fonds, sera de l’ordre de 60 millions d’euros.

ASSURANCES

Photo : archives paperJam

Photo : Luc Deflorenne (archives)

Une class action pour Excell Life

Exploiter les anomalies et inefficiences du marché

Bloomberg

Une touche luxembourgeoise

Une class action a été engagée le 20 décembre devant le tribunal d’arrondissement de Luxembourg par 68 clients de l’assureur en liquidation judiciaire. Sont visés : le Commissariat aux assurances, présidé par Victor Rod, et l’État luxembourgeois, pour une prétendue succession de défaillances et de supposées fautes graves dans le contrôle de la compagnie en faillite.

La société luxembourgeoise AlphaSearch a placé son produit « behave ! » sur la plateforme à architecture ouverte lancée par Bloomberg en novembre dernier et permettant aux éditeurs de logiciels d’intégrer leurs propres applications, potentiellement accessibles aux 310.000 abonnés du site. L’appli « behave ! » ambitionne d’exploiter les anomalies et inefficiences de marchés liées à des biais comportementaux, émotionnels et cognitifs sur les marchés actions. La base de données de l’éditeur incluant 65.000 titres à travers 55 pays peut ainsi être intégrée à l’univers d’investissement de l’utilisateur pour un horizon d’une semaine à un an (pas du trading haute fréquence ).

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FONDS

Toujours plus haut

DS M 2 2 7 , 2.359

Photo : David Laurent (archives)

Au 30 novembre 2013, et pour la troisième fois consécutive, le patrimoine global net des organismes de placement collectif (OPC) et des fonds d’investissement spécialisés (FIS) établi par la CSSF a battu un nouveau record. Avec 2.359,722 milliards d’euros, il affiche 14,58 % de mieux sur les 12 derniers mois.

LUXFLAG

Le vent en poupe

e

6

BNP Paribas Aqua, un fonds domicilié en France, a reçu le label (créé il y a un an) décerné par l’asbl Luxflag en tant que fonds investissant dans l’environnement. C’est la 6e structure à bénéficier de ce label certifiant qu’au moins 75 % de la valeur de portefeuille sont investis dans des sociétés liées aux questions environnementales. Luxflag prévoit, pour 2013, une augmentation du rythme de labellisation de fonds.

DEXIA AM

Moins que prévu

S O I M 380 Alors que la transaction était attendue entre 500 et 700 millions d’euros (lire paperJam janvier 2013, page 103), c’est finalement 380 millions d’euros que le groupe hongkongais GCS Capital va débourser pour l’acquisition de Dexia Asset Management, une des dernières entités du groupe bancaire franco-belge qu’il restait encore à vendre dans le cadre du vaste plan de restructuration engagé en 2009.

BCEE

Perspectives relevées Régulièrement citée dans les classements internationaux comme l’une des banques les plus solides au monde, la BCEE (Banque et Caisse d’Épargne de l’État) voit son statut confirmé. L’agence de notation Standard & Poor’s a relevé de négative à stable la perspective de sa note (AA+). Une annonce qui fait directement suite au relèvement de la perspective du pays, également de négative à stable (note AAA). La BCEE dispose aussi d’une note de même rang chez Moody’s, soit Aa1�

ING LUXEMBOURG

SGBT

Verbeken succède à Vandenberghe

Un nouveau numéro 2

Arrivé à la tête d’ING Luxembourg en janvier 2007, Rik Vandenberghe a surpris tout son monde en annonçant son prochain départ (au 1er mars). Il a été appelé à prendre place au sein du comité de direction d’ING Belgique. Il gardera néanmoins un lien avec le GrandDuché en intégrant le conseil d’administration d’une banque qui sera désormais dirigée par Luc Verbeken. Âgé de 50 ans, ce dernier arrive tout droit d’Amsterdam où il chapeaute actuellement le project management office d’ING Bank.

Un nouveau directeur général adjoint a pris ses fonctions en ce début d’année chez Société Générale Bank & Trust à Luxembourg : Olivier Lecler, 45 ans, qui succède à Claudio Bacceli, en place depuis novembre 2010 et qui a été promu directeur de la clientèle des intermédiaires financiers pour l’ensemble de la banque privée chez Société Générale Private Banking. BANQUES

Rebond en 2012 La Commission de surveillance du secteur financier anticipe, pour 2012, un résultat net des établissements financiers de la Place bien meilleur qu’en 2011. La CSSF observe à la fois une forte hausse des résultats avant provisions (+18 % à 4,79 milliards d’euros) et une constitution de provisions moindre par rapport à 2011, en raison du retournement des marchés financiers.

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7th Creative Young Entrepreneur Luxembourg Award

CYEL 2013

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You are an entrepreneur Everyday you work on your project, what about tomorrow...

Invent your future Join CYEL community : register to the Creative Young Entrepreneur Luxembourg Award 2013 on www.cyel.lu until March 31st, 2013

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www.cyel.lu - cyel@jci.lu - all sectors welcome entrepreneurs from 18 to 40 years old

Partners

Junior Chamber International (JCI) est une fédération mondiale d’entrepreneurs de plus de 180 000 membres actifs dans 110 pays. Les membres JCI sont des bénévoles de 18 à 40 ans animés par l’esprit d’entreprise et réalisent des projets dans les domaines suivants : communautaire, international, entreprenariat et développement personnel.

Retrouvez JCI Luxembourg sur www.jci.lu et venez participer à nos activités JCI.indd 1

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Yapital

Le défi du « tout en un » C’est le nouveau système de paiement qui entend croiser les moyens électroniques déjà traditionnels et pousser plus loin l’expérience du shopping. Yapital, idée allemande qui germe au Luxembourg, éclot en 2013. « Le développement ne pouvait se faire qu’ici », dit Nils Winkler, CEO de l’entreprise grand-ducale. Texte Alain Ducat Photo Charles Caratini

C

’était le 21 mars 2012. Sur paperJam. lu déboulait un patronyme inédit, dans le petit monde en ébullition des moyens de paiement mobiles s’implantant au Grand-Duché : Yapital. Un nouveau système de « paiement virtuel », un porte-monnaie électronique révolutionnaire, prêt à piétiner les plates-bandes de PayPal : c’est en tout cas ce qu’annonçait un buzz venu d’Allemagne. Mais, si l’idée prenait corps du côté de Hambourg, c’est bel et bien à Luxembourg – Rue Goethe, ça ne s’invente pas – que Yapital posait ses valises. À ce moment, on ne savait pas grand-chose de ce nouveau venu, demeurant discret, sauf que ses origines inspiraient le respect dû aux histoires à succès. Son giron, c’est le groupe Otto (lire l’encadré page 102), un solide bastion d’outre-Rhin devenu international. Yapital s’annonçait donc comme un avatar de plus de la séduction luxembourgeoise sur les petits génies de l’IT et des finances, bonnes à consolider. Mais devait-on s’attendre à un ancrage réel et à des développements spectaculaires ? Moins d’un an plus tard, les réponses semblent évidentes. « Yapital est plus que jamais à Luxembourg, et cela ne fait que commencer », sourit Nils Winkler. Ce géant allemand de 38 ans a déjà un CV éloquent, un profil d’entrepreneur, qui ose, qui crée, qui développe, qui joue dans les bons coups, avec une attirance assumée pour le monde des médias et de la communication, des technologies, du commerce électronique. Executive director au sein du Otto Group, il est actuellement CEO de Yapital. Depuis la création de Yapital Financial AG, en mars 2012 à Luxembourg, six personnes font déjà tourner la société, alors que l’activité physique de

« Le pool de ressources est remarquable ! »

la solution de paiement n’est pas encore effective sur le marché. « On est encore en phase de test », explique Nils Winkler. Yapital table sur une vingtaine de personnes, à moyen terme, une fois le business lancé, pour la base luxembourgeoise. Mais il y a une ambition très claire : « On attend les premiers indicateurs économiques clés pour préciser l’agenda du lancement public puis du développement. En réalité, on ne veut pas fixer de délais de manière arbitraire. Nous voulons vraiment commercialiser une solution impeccable, à 150 % tournée vers les besoins de nos clients potentiels et de tous les consommateurs. Nous devons tout mesurer, puis installer les équipes dédiées au développement et au suivi : risk compliance, support, finances, gestion commerciale et technique… » Bâtir, pour durer

L’ancrage luxembourgeois ne semble faire aucun doute, et l’entreprise fait ce qu’il faut pour ça. « Nous avons certes importé les premiers éléments de notre staff. Mais Nicolai Sune et Thomas Pietsch, nos deux directeurs qui pilotent le lancement de l’activité, sont bien là, et ils sont résidents luxembourgeois désormais. Nos six personnes ici travaillent avec nos équipes de Hambourg. On va monter en puissance. On construit de Luxembourg et on se développe d’ici en tout cas ; nous sommes orientés vers l’Europe, tout en restant tournés vers notre maison mère allemande. » Pour l’instant, M. Winkler fait des aller-retour très réguliers, entre Luxembourg et Hambourg Hambourg . « Je n’avais jamais passé autant de temps dans ce Luxembourg qui est trop méconnu de mes compatriotes, je trouve… » Et une fois les affaires lancées ? « Je n’exclus vraiment pas de venir m’installer ici avec ma famille famille, poursuit-il. Pour notre recrutement, nous fonctionnons de la même façon. C’est toujours difficile de trouver les profils pointus. Nous devons donc convaincre. Mais si notre staff de démarrage est allemand, l’équipe que nous constituons au fur et à mesure est européenne et luxembourgeoise d’ancrage, comme le business que nous proposons. proposons. » Au point d’imaginer déjà une vie, plus tard,

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dans ses propres locaux luxembourgeois, après l’étape du démarrage dans un centre d’affaires, Yapital est manifestement parée pour le long terme. « La soutenabilité est une des valeurs inscrites dans l’ADN de Otto Group. Quand on bâtit, c’est pour durer. Nous avons la force d’un groupe, international et très fort dans son domaine. » Cet aspect semble particulièrement important aux yeux de M. Winkler et des dirigeants du groupe allemand. « Ceci nous différencie d’une start-up qui peine à trouver des financements ou qui se trouve être financée par un venture capitalist, dont l’objectif est peut-être d’organiser sa sortie rapidement et avec un

maximum de profit. Otto vise la stabilité. Il s’agit d’un projet stratégique pour le groupe. »

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Pour le CEO de Yapital, le Luxembourg s’est imposé, notamment parce que « l’Allemagne est trop petite pour ce type d’activité. »

Une licence luxembourgeoise, des partenaires locaux

La prudence de l’investisseur, aux reins solides pourtant, peut de fait contraster avec les effets d’annonce parfois prisés par certains acteurs. « Nous lancerons les différents services quand ils seront testés et jugés bons pour le service, poursuit l’homme fort de Yapital. Nous sommes à l’un des premiers stades actuellement, celui de l’expérimentation, par un panel de consommateurs Février 2013 —

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Photos : David Laurent (archives)

ACTUALITÉ ÉCONOMIE & POLITIQUE ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE

Au consommateur, Yapital propose une nouvelle expérience du shopping. Et tous les biens et services, en ligne ou in situ, sont potentiellement concernés. Le crédo ? Comme personne n’aime payer, l’acte de paiement doit être, où que l’on soit, le plus doux, le plus sécurisé et le plus convivial possible…

bêta. » L’obsession d’avancer à pas comptés s’appuie clairement sur une prise de température du terrain local, guidée par une expertise nationale. « Nous existons à Luxembourg depuis un an et demi. Nous avons créé la société, demandé et obtenu la licence de paiement électronique. » Celle-ci est d’ailleurs, selon les données de la CSSF (surveillance du secteur financier), la plus complète, par rapport aux termes légaux, de toutes celles attribuées aux différents opérateurs. « Nous avons pris le temps de nous appuyer sur nos partenaires locaux. Nous sommes guidés par des avocats d’affaires tout à fait compétents et qui connaissent très bien le terrain national. Cela nous paraît fondamental : pas question pour nous d’arriver avec de gros sabots ou de rouler des mécaniques. Nous entendons faire du Luxembourg notre marché domestique, une base solide, une rampe de lancement vers l’Europe. Cela doit se faire d’ici et avec des gens d’ici, c’est une évidence. C’est le discours que l’on a tenu à tout le monde, autorités de régulation, partenaires techniques… C’est ce que nous faisons, et ce que

venir. » Même nous allons accentuer dans les mois à venir.  si l’intérêt de poser une telle activité au GrandDuché n’échappe a priori à personne, et surtout pas aux mastodontes américains, Otto et Yapital sont venus en voisins pour s’épanouir sur l’Europe. « Nous ne sommes pas arrivés au Luxembourg par hasard, confirme Nils Winkler. Cela peut surprendre mais, pour ce type d’activité à développer, l’Allemagne s’avère trop petite ! » Otto, groupe puissant où l’on prend la peine d’étudier les opportunités, voulait une base intéressante, pour installer une activité à la fois financière et technologique dont l’idée s’avérait déjà très précise. Pour le choix de cette base, « Luxembourg était sur une very short list. En soi, Malte ou Chypre auraient pu être des options, au moins pour l’un ou l’autre des volets qui nous occupe. Mais franchement, rapidement ». le Grand-Duché s’est dégagé assez rapidement  L’évidence a d’abord plaidé pour la proximité immédiate, par rapport aux quartiers généraux du groupe. La langue était un deuxième élément sautant aux yeux, pour l’approche.

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« Et au-delà de cette facilité pour nous germanophones, le Luxembourg est réputé pour son multilinguisme, sa vocation internationale, son tissu cosmopolite, multiculturel, très ouvert à l’innovation. Tout cela nous intéresse, à partir du moment où nous avons l’ambition de nous développer en Europe ». Les autres éléments déterminants ont été les spécificités du Luxembourg, son expérience et la qualité des ressources. « Tant sur les aspects financiers, que sur le volet légal ou sur le plan technologique, nous avons ici des interlocuteurs compétents, très pointus dans ces domaines, et qui comprennent parfaitement nos besoins. Le pool de ressources est remarquable ! Nous avons de vrais relais locaux, des partenaires professionnels comme ebrc, avec un statut PSF (professionnel du secteur financier, ndlr) qui est intéressant en soi. L’environnement est à la fois sécurisé, strictement contrôlé et doté d’une souplesse adaptée au business. Exactement ce dont nous avions besoin. » Si le Luxembourg a convaincu Otto et Yapital, il faudra que le nouveau système gagne aussi ses galons. « Nous sommes ambitieux mais modestes, tempère Nils Winkler. Depuis un an et demi, nous n’avons pas fait de bruit. Ici, nous avons mené à bien quelques opérations juridiques – il y a quelques occurrences sur le Memorial. Et nous avons beaucoup travaillé à notre produit et à notre business model. Tout ce qu’on fait est ambitieux. Et compte tenu de la valeur ajoutée de notre système, nous pouvons même dire que cela a été très vite. Dans les métiers du paiement électronique, il y a parfois beaucoup de battage autour d’une idée technologique qui doit encore trouver sa place sur le marché, qui existe en soi mais qui doit convaincre, pour s’installer, pour trouver ses utilisateurs et pour durer. Nous avons opté pour une maturation différente : quand nous serons sur le marché, quand nous nous donnerons une vraie visibilité, c’est que nous serons au point selon nos critères d’évaluation et que nous estimerons le marché prêt. Dans quelques mois disons. » L’année 2013 est toujours annoncée comme celle du lancement. Mais Yapital ne se fixe pas d’horizon précis, sciemment. Une combinaison de voies

Le discours peut surprendre, au risque de s’apparenter à une forme de marketing de la discrétion entretenue ou à du teasing au compte-gouttes. Pour se le permettre, la technologie Yapital serait-elle à ce point renversante pour le reste du marché ? « Il ne s’agit pas de se mesurer ou de se comparer. Notre approche est unique. Yapital combine toutes les

« L’équipe que nous constituons est européenne et luxembourgeoise d’ancrage, comme notre business » Nils Winkler (Yapital)

BUSINESS MODEL

Correspondances Yapital est indissociable des métiers du groupe Otto. C’est un des plus grands groupes allemands, qui a fondé son histoire sur la vente par correspondance. C’est toujours un fer de lance, qui s’est exporté en participant à quantité de marques sur le continent, dont Trois Suisses. Basé à Hambourg, le groupe s’est diversifié, dans le commerce électronique et les services financiers, des activités liées… Il est aujourd’hui dans une vingtaine de pays et compte quelque 50.000 collaborateurs. Le contexte était favorable à l’émergence d’une solution « universelle » de paiement virtuel, développée en interne. Le potentiel de test, puis de marché, rien que dans le groupe, est évident. Et les perspectives de voir essaimer le concept sont bien réelles. Le business model se fonde sur la liberté de paiement, combinant toutes les possibilités techniques, en toute sécurité et dans toutes les circonstances d’achat : sur un site de vente en ligne, dans l’allée d’un magasin, sans même passer à la caisse. Le consommateur peut aussi flasher un code en vitrine, et recommencer plus loin, pour comparer articles et prix, puis finaliser son achat une fois chez lui. Le système, dans ces conditions, facilite l’achat. « Personne n’aime payer, mais il faut que cela soit fait, dans les meilleures conditions, les plus douces possibles, les plus sécurisées, les plus conviviales… », résume Nils Winkler. A. D.

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voies et possibilités actuelles. Nous sommes dans le cross channel. Cela permet une approche novatrice, qui peut à la fois servir le consommateur et séduire, voire booster tous les commerçants, qu’ils soient en magasin ou en ligne, que l’on parle de petits ou de gros volumes. volumes. » Pour l’utilisateur, on est dans le registre de la simplicité. Une fois l’application chargée, il dispose d’un porte-monnaie électronique, qu’il alimente à sa guise. Chaque achat est sécurisé, sans nécessité d’un point fixe ni de pass chez le commerçant, sans signature. Le code flashé suffit. Le pin d’identification est celui de l’application sur le téléphone, sécurisant l’opération à la source. Une fois l’acte d’achat validé, l’utilisateur voit en temps réel son e-wallet débité, sur l’écran de son smartphone et / ou sur l’écran de son laptop par exemple. Sur le site de Yapital, il retrouve les mêmes icônes pour gérer son compte. Le débit et le solde sont aussi, immédiatement, indiqués et envoyés par e-mail. Tout se fait en temps réel, en un flash et deux clics… « Nous apportons une nouvelle expérience de shopping shopping, s’enthousiasme Nils Winkler. Le groupe Otto s’est développé autour d’une conscience forte du consommateur, d’une orientation services qui met le client au centre du dispositif. Tout le monde dit ce genre de choses. Mais nous mettons un point d’honneur à le faire et la bonne santé du groupe tend à démontrer que cette option est la bonne. Franchement, depuis ces dernières années, j’ai participé à quelques lancements de produits et solutions. Je peux affirmer que Yapital est l’expérience la plus innovante qu’il m’ait été donné de rencontrer. C’est un challenge très excitant. Je suis persuadé que cette solution est durable et qu’elle va rencontrer une adhésion massive. » Ainsi, Yapital prend le temps de s’installer, pour relever un défi ambitieux, que d’aucuns pourront juger prétentieux : résoudre en même temps toutes les questions autour du commerce et du paiement simplifié ! Les marchés donneront leur verdict, les consommateurs décideront. En attendant, l’aventure ne manque pas de souffle. Et elle est estampillée made in Luxembourg.

Retrouvez l’interview de Nils Winkler sur paperJam.TV

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Family Office

Une nouvelle partition En votant une loi spécifique officialisant le statut de family office, le Luxembourg marque une première en Europe et veut s’offrir un outil marketing à l’échelle internationale. L’enjeu financier semble important. Reste à conquérir de nouveaux clients. Interview Thierry Raizer

U

n chef d’orchestre. Demander la définition du family office aux professionnels qui s’en réclament d’ores et déjà relève de la métaphore. Vu comme un chef d’orchestre capable de comprendre et de coordonner différents musiciens et leurs instruments – en toute indépendance et transparence – la profession de family officer consisterait à mettre en musique une partition, composée par le client. « C’est un homme ou une femme de confiance à qui l’on peut poser des questions complexes et qui apportera des solutions et des choix », déclare Stéphane Césari, associé chez Deloitte et PSF industry leader.  Si la profession était exercée, tout ou partie, par plusieurs acteurs luxembourgeois, la loi vise à clarifier le terme family office qui devient une nouvelle catégorie de Professionnels du secteur financier (PSF). Aussi bref – trois pages – que concret, le texte stipule que l’activité de family office consiste à « fournir à titre professionnel des conseils ou services de nature patrimoniale à des personnes physiques, à des familles ainsi qu’à leurs entités liées ».

et les établissements de crédit. Quitte à perdre en clarté. L’Institut luxembourgeois des family offices indépendants (ILFO), association dissidente de la LAFO, regrettait en avril dernier que le texte ne soit pas plus orienté vers des petites structures comme le déclarait Bertrand Michaux, interviewé sur paperJam.TV. Au sortir de la publication de la loi, M. Michaux, qui ne préside plus l’association, maintient ses regrets et pense modifier le nom de sa société (International corporate & family office). « J’envisage d’abandonner l’activité au sens de la loi, car je ne suis pas prêt à investir pour une profession qui n’en est pas une. » Mais les nouvelles exigences induites par ce statut de PSF (règles antiblanchiment, frais liés aux contrôles de la CSSF,…) n’empêchent pas des indépendants de continuer l’aventure du family office ou d’autres issus du secteur bancaire ou des Big Four de se lancer. Car l’essence même du family office, qui conseille, mais ne vend pas, est de pouvoir disposer de l’indépendance nécessaire pour proposer les meilleurs services aux clients. Tout en justifiant sa rémunération à ces derniers.

Multi vs mono

En renouant avec une adaptation législative pour explorer de nouveaux marchés, le gouvernement, à l’instar de l’aventure « Ucits », a répondu aux demandes de l’Association luxembourgeoise des family offices (LAFO) qui a contribué, depuis sa création en 2010, aux réflexions autour du texte. « Il était important d’apporter une visibilité internationale au Luxembourg via cette loi qui valorise la spécificité de notre place financière, déclare Jean Fuchs, président de la LAFO, qui possède également son cabinet de conseil. Il nous semblait aussi primordial que chacun ne puisse exercer le métier n’importe comment. » Même si le texte entraînera une certaine clarification dans la manière de prester les services de family office – les « mono » family offices dédiés à une seule famille ou un seul entrepreneur sont exclus – le label est cependant accessible à différents acteurs réglementés. Des avocats aux banques en passant par les experts comptables — Février 2013

Chef d’orchestre ou soliste ?

« Le règlement des conflits d’intérêt est essentiel. Lorsque vous êtes banquier, vous défendez aussi vos actionnaires, ce qui implique de facto des limites à une prestation de service de family office au sein d’une banque », déclare Frédéric Otto qui, après plusieurs années passées à la tête de la Banque privée Edmond de Rothschild Europe, vient de se lancer à son compte avec sa société Arche Family Office. Échaudés par la crise économique, les riches familles et entrepreneurs seraient donc à la recherche d’un interlocuteur capable de comprendre leurs besoins en toute confiance. « Ces grandes familles ne connaissent pas forcément Luxembourg, mais ont toutes des produits luxembourgeois », ajoute M. Césari.  Outre la boîte à outils et le « Luxembourg Branding », la loi apparaît comme l’élément central d’un plan marketing en devenir pour conquérir cette clientèle à l’étranger. « La loi crée la demande et donne une assurance aux clients »,


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« Il nous semblait primordial que chacun ne puisse exercer le métier n’importe comment. » Jean Fuchs, (LAFO)

La profession de family office consiste à mettre en musique une partition composée par le client.

Prendre la mesure Créés aux États-Unis au cours du 19e siècle autour de familles aisées qui cherchaient des professionnels capables de les aider, notamment sur les questions de successions, les family offices représentent un business intéressant pour différents pays, dont les États-Unis et la Suisse, qui concentrent les entités au service des familles les plus riches. Les ÉtatsUnis et Dubaï ont légiféré sur la question, le premier pays soumettant au contrôle de l’autorité de régulation les family offices effectuant de la gestion d’actifs, le second en réglementant les entités, créées par les familles elles-mêmes. La Belgique réfléchit à entrer dans la danse. En Europe, 10.000 familles disposeraient d’une fortune suffisamment élevée pour faire appel aux services d’un family office. De quoi donner de l’espoir à ceux qui estiment que le métier pourrait, à terme, supplanter le private banking au Luxembourg. Le potentiel semble, en tout cas, conséquent. Selon Bloomberg, les family offices du top 10 mondial – HSBC Private Wealth Solutions en tête – conseilleraient des familles pour une fortune cumulée avoisinant les 411 millions d’euros. T. R.

Photos : archives paperJam

Mise en conformité Les personnes et sociétés qui exerçaient en tant que familly office, avant l’entrée en vigueur de la loi sans faire partie d’une profession réglementée (article 2 de la loi), doivent effectuer une demande de mise en conformité jusqu’au 30 juin 2013 auprès de la CSSF. Ou changer d’activité. T. R.

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Photo : archives paperJam

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Jean Guill salue l’initiative qui devrait, selon lui, rassurer le client.

déclare Jean Guill, directeur général de la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF). L’article no4 du texte poursuit d’ailleurs la tradition d’une certaine discrétion. « Le secret bancaire est mort, vive le secret professionnel », pourrait-on dire. « Il ne s’agit pas de fiscalité, mais de confidentialité, précise Jean Guill. Il s’agit de protéger la sphère privée des clients. »

contrairement aux banques dont le siège est à  l’étranger, ce qui fragilise la Place », déclare Frédéric Otto. Le bon moment. Mis à part les critiques – probablement fondées – des acteurs qui n’y retrouvent pas la philosophie de travail recherchée, la loi tomberait au bon moment selon ses supporters. Elle arriverait à point nommé pour les clients en recherche de   Émulation ou frétillement ?  conseils de qualité, pour les professionnels en recherche de reconnaissance et pour des Prodiguer des conseils à ce type de clientèle seniors qui, en raison de la crise, recherchent ne s’improvise pas. Il est donc question de nouveaux défis. d’une profession qui s’adresse à des profils À l’instar de la voie choisie il y a quelques expérimentés, à l’image du chef d’orchestre années avec les domiciliataires, la Place qui doit disposer de l’expérience de espère voir prospérer une nouvelle profesmusicien, tout en connaissant les sion, voire une industrie via la instruments de l’orchestre. On parle régulation. Si l’un des défis de ceux ainsi de couvrir des besoins en qui veulent jouer la symphonie termes de reporting, de « Cette profession « family office » est d’attirer ces gouvernance familiale, de fameux «  H igh Net Worth  » , est pertinente gestion d’actifs et de l’arrivée de musiciens pour l’avenir de la fortune, de conseil fiscal supplémentaires, des place financière, ou de conciergerie haut de grands noms étrangers, sur car son centre de gamme. le sol luxembourgeois sera décision est à « Cette profession est un premier indicateur de la Luxembourg. » pertinente pour l’avenir de la bonne tenue de la partition. Frédéric Otto, place financière, car son centre de Un tempo qui ne devrait pas (Arche Family Office) décision est à Luxembourg, xxx s’opérer à court terme. xxxxxxxxxxxxx

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EÀ FAC CE FA

Regardez la vidéo de Rik Vandenberghe sur paperJam.TV

« Il faut changer l’attitude de nos private bankers. Il faut une vraie culture de private bankers, avec les compétences et les attitudes pour accompagner les clients dans les transactions de plus en plus complexes. » 3

« Il y a beaucoup d’opportunités malgré la crise. Mais il faut aller les chercher. Elles ne tombent pas du ciel. »

LES DIX VÉRITÉS DE

Rik Vandenberghe Le futur ex-CEO d’ING Luxembourg, qui rejoindra ING Belgique le 1er mars, va regretter le Grand-Duché, où il était présent depuis six ans. Interview Jean-Michel Gaudron

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« J’ai été surpris moi-même par cette demande du groupe de partir du Luxembourg. Mais à un certain moment, dans un groupe international, il y a des postes qui s’ouvrent. Il n’était pas possible pour moi de refuser. »

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« Certaines personnes m’avaient dit que le Luxembourg n’était pas un pays facile, qu’il était fermé et difficile d’y intégrer les réseaux en société. Je n’ai pas du tout trouvé cela. Mais évidemment, il faut faire des efforts. »

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« Ce qui m’a frappé quand je suis arrivé ici, c’est que les gens avaient peur du changement. Aujourd’hui, c’est complètement l’inverse : nos équipes ont la volonté de changer les choses ! »

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« Au contraire de ce que l’on pourrait croire, notre autonomie de travail visà-vis de notre maison mère a fortement augmenté ces dernières années. »

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« Au sein du groupe ING, nous considérons vraiment le Luxembourg comme un de nos trois ‘home countries’ avec les Pays-Bas et la Belgique. »

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« Le Luxembourg va beaucoup me manquer. »

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« Le Luxembourg a un bel avenir. Il y a des compétences, mais il faut continuer à en attirer, venues d’ailleurs, pour augmenter les possibilités de développement du pays. »

« Je rêve d’avoir la double nationalité. Mais pour le moment, je ne peux pas encore l’avoir… »

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FIAT 50

0L

Comme les pâtes et la pizza, la Fiat 500 est un symbole de l’Italie depuis sa naissance en 1935. La petite bombe citadine affiche une nouvelle déclinaison à son actif : la 500 L comme large ou « City Lounge ». Plus longue de 60 cm, le monospace compact soigne toujours son look néo-rétro, toujours aussi tendance. Son avant ressemble à celui de sa petite sœur avec un zeste de la nouvelle Panda alors que l’arrière est totalement nouveau et dynamise l’ensemble. Avec ses cinq vraies places, son coffre plus qu’honnête, de nombreux rangements et une hyperpersonnalisation (1500 configurations), elle est parfaite pour les mamans qui ont du style. Existe en trois motorisations : TwinAir 105 chevaux et le 4 cylindres 1.4 95 chevaux pour l’essence le MultiJet 2 1.3 85 chevaux, et côté diesel Consommation mixte en 4,2 et 6,8 l/100 km Émission de CO2 entre 110 et 145 gr/km

OPE L A

RENAU

ARK OLE T S P CHEVR

LT CLIO

La nouvelle génération du modèle phare de Renault a été entièrement repensée par le nouveau designer en chef Laurens Van den Acker, qui a eu envie d’une « sculpture qui suscite un coup de foudre ». Par rapport à la Clio 3, elle est plus agressive et plus séduisante, avec sa calandre généreuse et son sol abaissé. L’intérieur et les finitions sont de très bonne facture. Elle séduira les femmes actives qui cherchent confort et performances, grâce à des équipements novateurs, comme l’aide au démarrage en côte et l’aide au stationnement, et par les options de personnalisation. Existe en trois moteurs essence et trois moteurs diesel entre 55 et 90 chevaux Consommation mixte entre 3,2 et 5,5 l/100 km Émissions de CO2 entre 83 et 127 g/km

DAM

Opel fait son entrée sur le segment des minicitadines avec ce nouveau modèle à trois portes. Jolies optiques en amande, capot bombé, flancs travaillés, ailes généreuses et habillage de toit flottant… Adam est plutôt agréable au regard. Avec ses petites dimensions (3,7 m de long et 1,72 m de large), ce modèle est idéal pour celles qui ne maîtrisent pas le créneau. Les ambiances personnalisées offrent des combinaisons très variées qui lui donnent un coup de jeune. Si les places arrière interdisent les grands gabarits, le coffre s’avère généreux. Parfait pour les femmes jeunes ou qui veulent le rester. Existe en trois moteurs essence de 1,2 l 70 à 100 chevaux Consommation mixte en 4,5 et 5,5 l/100 km Émission de CO2 entre 105 et 119 gr/km

La petite Américaine a bénéficié récemment d’un relooking pour lui donner un aspect plus jeune et plus vif. C’est à l’avant que cela se voit le plus, même si la Spark bénéficie aussi d’un nouveau dessin pour ses jantes alliage tandis que son intérieur profite d’un réaménagement de la console centrale. De profil, elle donne l’impression d’être une sportive trois portes, car les poignées de l’arrière sont dissimulées. Mais il s’agit en fait d’une très fonctionnelle cinq portes. Une version électrique est lancée en ce début d’année aux États-Unis et devrait atteindre l’Europe bientôt. De quoi plaire aux écolos. Existe en deux moteurs essence de 1 l et 1,2 l pour 68 et 81 chevaux Consommation mixte de 5,1 l/100 km Émission de CO2 de 119 gr/km

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ÉC D N I ES

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P OU R

Avec cette deuxième génération, la Jazz n’est toujours proposée qu’en version essence mais avec un petit appétit, qui pourrait être un sacré atout. Compact, astucieux, ce petit monospace affiche une touche de sportivité et de jeunesse avec, notamment, un système audio de qualité. Grâce à son architecture originale (le réservoir est situé sous les sièges), le Honda Jazz offre un volume habitable et une modularité exceptionnelle dans seulement 3,90 m de long. L’assise de la banquette arrière se rabat contre le dossier, d’un seul geste. Cette configuration permet de faire entrer un vélo dans le sens transversal.

L

Existe en deux moteurs essence de 1,2 et 1,4 l pour 90 et 100 chevaux Consommation mixte : 5,3 l/100 km Une version hybride est prévue Émissions de CO2 : 123 gr/km.

ËN DS4 CITRO

Deuxième modèle de la ligne DS, la DS4, complète intelligemment la classique C4 avec une offre à la fois plus racée et décalée, qui propose des partis-pris forts en termes de style, de sensations, d’architecture et de raffinement. C’est un coupé aux pouvoirs étendus qui répond à des besoins multiples. Dans l’habitacle, chic et sportivité sont de mise. La place du conducteur est enveloppante et l’espace à vivre est dominé par un pare-brise panoramique. La polyvalence n’a pas été sacrifiée avec un coffre de 370 litres. Cette petite berline a tout d’une grande. Existe en trois moteurs essence entre 120 et 200 chevaux et deux diesel de 110 et 160 chevaux Consommation mixte entre 5,1 et 6,4 l/100 km Émissions de CO2 entre 134 et 149 gr/km

SEAT L

VOLKS WAGEN G

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Basée sur la plateforme MQB, la nouvelle Golf affiche peu de changements au niveau du design, si ce n’est un regard plus affirmé, des flancs plus sculptés et une silhouette au final plus fluide. Outre un gain de poids pouvant aller jusqu’à 100 kg selon les versions, cette plateforme permet un meilleur confort de roulage. À près de 40 ans, le modèle milieu de gamme de Volkswagen offre une longueur augmentée de 6 cm (4,26 m), qui la rend plus habitable. Toujours à l’intérieur, la finition est particulièrement soignée grâce à un nouveau volant et une console centrale avec grand écran tactile. Existe en trois moteurs essence entre 85 et 140 chevaux et deux diesel allant de 105 à 150 chevaux. Des versions électriques et hybrides sont prévues Consommation mixte entre 4,1 et 5,2 l/100 km Émissions de CO2 entre 106 et 116 gr/km

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Plus courte et plus légère que la génération précédente, la Seat Léon 3 bénéficie néanmoins d’un espace intérieur et d’un volume de coffre en hausse. L’évolution du modèle se ressent dans sa silhouette et à la vue de son poids : son museau s’est affiné comme son profil plus dynamique obtenu grâce à la perte de 5 cm en longueur. Grâce à la nouvelle plateforme MQB, l’empattement est abaissé, ce qui permet aux passagers arrière de bénéficier d’une place aux genoux confortable. Le coffre aussi monte en gamme avec soit 39 l de plus que l’ancienne génération. Pourtant l’essemble est allégé de 90 kg pour rendre la conduite plus sportive. Existe en cinq moteurs essence entre 86 et 180 chevaux et trois diesel allant de 90 à 150 chevaux Consommation mixte entre 4,1 et 6 l/100 km Émissions de CO2 entre 108 et 139 gr/km

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Avec son style dynamique et sculpté fidèle aux modèles récents de la marque, le B Max se distingue par ses portières arrière coulissantes (qui s’ouvrent indépendamment de l’avant) et une taille réduite (à peine 11 cm de plus que la Fiesta). L’intérieur est également inspiré de la récente Fiesta : moderne, high tech, audacieux. La modularité est aussi de mise pour répondre à un segment de clientèle large. Le siège passager avant se plie en portefeuille d’un seul doigt. Enfin, la sécurité est au cœur de la conception de ce véhicule. Existe en trois moteurs essence entre 90 et 120 chevaux et deux diesel allant de 75 à 95 chevaux Consommation mixte entre 4,9 et 6, 4 l/100 km Émissions de CO2 entre 114 et 149 gr/km


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P AT TRO ATI QU M A SE R

ORTE

Avec cette sixième génération, la berline sportive prend ses aises pour devenir plus luxueuse, plus puissante et plus respectueuse de l’environnement. Elle conserve une grande maniabilité grâce à une répartition 50 : 50 du poids, à une suspension avant à double triangulation et à une suspension arrière à cinq bras. L’habitacle est équipé de nouvelles technologies (écran de contrôle tactile, pédales réglables, caméras de recul, système audio Bowers & Wilkins, WiFi à base WLAN et compatibilité téléphonie mobile ). Moteurs à injection, double turbo, V8 de 3,8 litres Émissions CO2 : 278 g/km et V6 de 3,0 litres

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DÉSIRS

DE S MERCE

C LA S S

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A Résolument plus sportive, la nouvelle Class A dévoile une silhouette proche de celle des coupés. Plus large et moins haut, ce modèle compact à forte charge émotionnelle présente des flancs aux lignes marquées et aux surfaces galbées. Le poste de conduite, tout en gardant une grande ergonomie, est plus sportif (forme des sièges, surpiqûres). L’intérieur peut être personnalisé selon quatre styles : élégant, urbain, sportif ou exclusive. Systèmes de sécurité en série : détection de somnolence (Attention Assist), estimation de la distance avec le véhicule précédent (Collision Prevention assist). Aides à la conduite en série : freinage d’urgence assisté, allumage automatique des phares. Le multimédia à bord est à choisir en option. Huit motorisations, équipées de la technologie Blue Efficiency (sauf 250 Sport), pour une puissance de 155kW maxi, toutes avec le système Start / Stop ECO

OP

Modèle qui s’inscrit dans le segment des berlines moyennes, l’Insignia a été particulièrement remarqué pour son design. À l’extérieur, le capot est marqué par une nervure qui crée un jeu d’ombres et de lumières sur les ailes pour rejoindre les flancs. C’est le fameux effet « cascade ». Phares emblématiques et calandre chromée complètent les caractéristiques. À l’intérieur, on retrouve le design emblématique en virgule. Le poste de conduite ergonomique est renforcé par un système complet d’infodivertissement. Le système Adaptative 4x4 autorise une répartition automatique du couple du moteur entre les essieux avant et arrière, et les roues gauches et droites. Côté sécurité, la voiture est équipée pour signaler les déplacements de vitesse, les franchissements de ligne, les risques de collision…

GNIA E L I NS I

Disponible en plusieurs versions et avec diverses motorisations (des moteurs essence 1.6 et 1.8 au 2.8 V6 Turbo)

LEXUS

GS 450

H

La berline hybride dévoile un nouveau design, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. L’intérieur associe confort (plus de place pour les jambes et sous le toit, nouvelle climatisation) et électronique. Elle est dotée d’un moteur essence V6 à cycle Atkinson, associé à un système totalement hybride à deux moteurs électriques, avec une architecture moteur avant et propulsion arrière. Le volume du coffre est augmenté de 45 % grâce à la configuration en empilement adoptée pour la batterie hybride. Puissance totale : 345 chevaux Émissions de CO2 : 5,9 l/100 km et 137 g/km

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DÉSIRS

RE POUR ÊT

VU

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L

G GHINI A M B OR

A LLA R

DO Voilà l’une des plus belles façons de se distinguer dans le paysage automobile. Son physique imparable en dit déjà long : avec ses couleurs, pour la plupart chatoyantes (jaune, vert, orange, etc.), l’Italienne est néanmoins une bouffeuse de bitume, avec rien de moins que 520 chevaux sur un V10. En ville, elle se laisse dompter et affiche des équipements de citadine comme le radar de recul. Sur route et, mieux encore sur circuit, elle lâchera la bride tout en affichant une précision chirurgicale. Moteur essence de 5 l pour 570 chevaux Consommation mixte : 13,5 l/100 km Émissions CO2 : 319 gr/km

AUD I

Pour Audi, la R8 est la concrétisation d’un rêve : celui de rentrer dans le cercle fermé des constructeurs de supercars. Pour ce coupé deux places, l’arrogance prime sur la discrétion : ligne extra-plate, moteur V8 de 420 chevaux en position arrière centrale, modernisme aiguisé et proportions spectaculaires. Cette version haut de gamme ajoute aussi quelques signes extérieurs de vitesse plus discrets, comme des jantes de 19”, des entrées d’air latérales proéminentes, des sorties d’échappement ovoïdes, un extracteur et un diffuseur d’air laqués noir brillant… Facilité de conduite et performances sont ici conjuguées. Existe en deux motorisations essence de 4,2 l pour 430 chevaux et 5,2 l pour 525 chevaux Consommation mixte de 14,2 à 14,9 l/100 km Émissions CO2 de 332 à 346 gr/km

P OR S C

HE CAY

P F-TY UAR JAG

R8

Reposant sur le savoir-faire et l’avance technologique de la marque dans la fabrication de structure en aluminium, la F-TYPE sera un authentique cabriolet deux places, offrant un plaisir de conduite exceptionnel. Le modèle de base de ce roadster deux places embarque un V6 essence de 340 chevaux qui lui permet d’abattre le 0 à 100 km/h en 5,3 secondes avec une vitesse de pointe de 260 km/h. Il signe un nouveau langage de design avec des lignes épurées. La technologie embarquée se développe jusqu’au spoiler arrière et dans les poignées de portes rétractables, tandis que les commandes sont intégrées dans le tableau de bord. Existe en deux motorisations essence de 3 l pour 340 chevaux et 5 l pour 495 chevaux Consommation mixte de 9 à 11,1 l/100 km Émissions CO2 de 209 à 259 gr/km

MAN

On pourrait se contenter de définir le Porsche Cayman comme la version couverte du Boxster, mais cette nouvelle génération s’en affranchit. Son profil est devenu plus charnu, plus élancé aussi, et s’affiche donc plus sportif. Cela se voit déjà au niveau du bouclier avant, flanqué d’une prise d’air trapézoïdale et d’ouïes latérales plus acérées. Cependant, l’habitacle est celui du Boxster avec sa console centrale dans le prolongement du tunnel, et ses trois compteurs. Des innovations visent à baisser consommations et émissions. Porsche a travaillé son aisance à haut régime, sa stabilité et s’est dotée d’une nouvelle direction électrique. Existe en deux motorisations essence de 2,9 l pour 265 chevaux et 3,4 l pour 330 chevaux Consommation mixte de 9,1 à 9,7 l/100 km Émissions CO2 de 219 à 228 gr/km

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E

CORVE

T TE

C’est le 30 juin 2013 que la Corvette fêtera ses 60 ans de carrière. Une longévité exceptionnelle pour la plus célèbre des sportives made in USA, dont la septième génération sera dévoilée à l’occasion. Fidèle à la carrosserie en plastique depuis plus de 50 ans, cette sportive a fait trembler ses concurrentes pour son amortissement variable par effet magnétique. Ce coupé radical représente un art de vivre un peu à part : à savoir, le charme d’un V8 à l’ancienne, un tempérament joueur et un rapport prix/prestations imbattable. En attendant le C7, on reluquera encore la version Z06 en salivant. Moteur essence de 7 l pour 512 chevaux Consommation mixte : 14,7 l/100 km Émissions CO2  : 350 gr/km


CH A N GE. YO U C AN.

ICE-CHRONO

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MIA-EL

NISSAN

EC TRIC

LE A F

Longue de 4,45 m, la Nissan Leaf est une vraie berline de cinq portes à zéro émission. Elle se recharge à hauteur de 80 % de sa capacité totale en seulement 30 minutes sur une borne de recharge publique rapide. Quelques changements vont être apportés cette année, qui devraient augmenter l’autonomie (jusqu’à 228 km). Pour diminuer la consommation d’énergie, les ingénieurs de Nissan ont travaillé sur le chauffage dans l’habitacle et ont amélioré le système de freinage pour une meilleure récupération de l’énergie. À bord, l’affichage a été mis à jour avec des améliorations pour les différents systèmes de mesure. Moteur électrique : 109 chevaux Vitesse maximale : 144 km/h Autonomie en tout électrique : 160 km

BMW I3

C’est d’abord sa forme qui étonne en évoquant un petit bus tout carré et pourtant séduisant et rigolo. Ses portes coulissantes permettent un parking urbain serré et un accès facile aux trois places intérieures. Le design global, signé Murat Günak (lire son interview en pages 120-121) est très soigné, un brin futuriste. L’intérieur, très généreux, comme l’extérieur sont personnalisables avec différents choix de couleurs pour la sellerie, la planche de bord, les jantes aluminium ou encore les inserts des boucliers avant et arrière. Très peu gourmande, elle affirme ne consommer que 1 euro pour 100 km.

Le constructeur bavarois planche depuis plusieurs années sur sa gamme zéro émission Mega City. Comme la sportive i8, le coupé i3 bénéficie d’un châssis en aluminium et d’une coque en plastique renforcé de fibre de carbone. Propulsé par la technologie eDrive innovante, il affiche une autonomie de 160 km. Grâce au système de recharge rapide disponible en option, la batterie peut être rechargée à 80 % en moins de 30 minutes. La ligne élégante et fluide du Coupé dans cette nouvelle réinterprétation du design « stream flow » incarne légèreté, transparence et un aérodynamisme excellent.

Moteur électrique : 14 chevaux Vitesse maximale : 110 km/h Autonomie en tout électrique : 125 km

Moteur électrique : 170 chevaux Vitesse maximale : 150 km/h Autonomie en tout électrique : 130 à 160 km

MOT E L S N A D DU VERT

EUR

e ologique d preinte éc en réduire l’em ance tout e rm d s fo ai er m p ntent désor cherchent confort et iques… c’est par ici. te s ur te uc l nstr poi es et électr Tous les co s. Les écolos de tout itures hybrid le planète : vo la e leurs véhicu d r ni t de l’ave s’inquiétan

NCE T FLUE L U A N RE

Z.E. La Fluence est une berline tricorps au style fluide et élégant. Elle veut se démarquer de la concurrence par ses lignes, qui expriment sportivité et robustesse, son habitacle confortable ainsi qu’une importante panoplie de technologies utiles. Les prises de rechargement de la Fluence se situent sur les ailes avant et la batterie est placée aux dessus de l’essieu arrière. L’ensemble est orienté vers le confort du conducteur, dont la conduite plus ou plus moins « virile » sera pour beaucoup dans l’autonomie du véhicule. Moteur électrique : 95 chevaux Vitesse maximale : 134 km/h Autonomie en tout électrique : 180 km

IDE 3 HYBR A YARIS TOYOT Depuis les premières Prius, Toyota est devenu le chantre de l’hybride. Le voilà décliné sur la Yaris. La citadine en est à sa troisième génération et adopte ici les codes de la gamme hybride, à savoir des lignes plus musclées accompagnées d’une grille de calandre plus petite et des feux diurnes à leds pour coller à la mode du moment. Toyota a fourni de gros efforts pour intégrer sa technologie hybride sans modifier les dimensions de la citadine. Dans l’habitacle, la nature hybride se manifeste par une instrumentation et un levier de vitesse bleutés.

Moteur hybride : 74 chevaux Vitesse maximale : 165 km/h Consommation : 3, 5 l/100 km Émissions de CO2 : 79 gr/km

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V VOLVO

ROË N

C3 P

IC A

SS O

Avec son nouveau look à la fois rond et carré, la nouvelle C3 Picasso fait le grand écart entre modernité et tendance rétro. L’intérieur croise la praticité des monospaces avec le confort des berlines. L’habitacle est optimisé pour gagner de l’espace et présente surtout une modularité tout à fait remarquable et ne cache pas moins de 38 litres de rangement astucieusement intégrés à l’habitacle. Le coffre, avec un plancher à deux niveaux, offre une capacité pouvant aller jusqu’à 500 litres. Sous le capot, le moteur HDi est associé à un système « Stop & Start» et à un dispositif de récupération d’énergie dans les phases de décélération, pour une meilleure gestion de la consommation et des émissions de CO2. Moteur essence 14 VTi95 et 16 VTi20, Diesel 16 HDi 90 et 16 HDi 110 FAP. Émission de CO2 : 153 g/km à 169 g/km selon motorisation

60

Ce modèle est un bon compromis entre une voiture familiale et un esprit sportif, notamment dans le design et la dynamique de conduite. La V60 séduira les familles nombreuses avec son habitacle spacieux et fonctionnel (assise facilement modulable) et son grand coffre. La sécurité n’est pas mise de côté et en plus des équipements de série, il est possible d’ajouter un pack d’aide à la conduite (anticipation des collisions, détection des piétons, surveillance de la vigilance du conducteur). Les différentes motorisations répondent à la fois aux demandes des conducteurs sportifs et de ceux qui sont attentifs à une conduite respectueuse de l’environnement.

IA OC TAV ŠKODA

CIT

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La troisième génération de ce modèle compact séduit par son caractère spacieux et fonctionnel. Plus grande que sa devancière, l’habitacle gagne en confort, notamment pour les passagers arrière. De nouveaux moteurs, un bon Cx et un poids léger permettent de réduire la consommation et les émissions de CO2. Les familles nombreuses apprécieront particulièrement la version Combi et les pères amateurs d’une conduite plus sportive la version RS.

Disponible en différentes versions (R-Design, Plug-in Hybrid, Pure, Hybrid, Power)

DACIA LO

DGY

Nouvelles motorisations essence allant du 1.6, 102 chevaux jusqu’au 2.0 TFSI, 200 chevaux

P OU R L E S OM A D E S SN FAMILLE s besoins la famille, le ents s au sein de que peu. Voici différ nt fa en d’ ée el qu nt s. ue nt ol Avec l’arriv igea la voiture év parents ex concernant tisfaire les i sauront sa qu es èl od m

Il s’agit du premier monospace de la gamme et il présente l’énorme atout d’un très bon rapport qualité / prix. Ce véhicule, disponible en cinq et sept places, offre une bonne habitabilité, notamment grâce aux deux places de la troisième rangée. Le coffre est modulable et a un volume important (plus de 2.600 dm3). Il faut y ajouter un intérieur moderne et des équipements proposés, parmi lesquels l’offre multimédia Media Nav incluant le GPS, la radio et la technologie Bluetooth sur un écran tactile de 18 cm. Ce véhicule conviendra particulièrement aux familles traditionnellement clientes de véhicules d’occasion. Nouveau moteur essence TCe 115 (6,0 l / 100 km et 135 grammes de CO2 / km)

ACCESSOIRES

Pour la sécurité des enfants

VOLVO FO O T Siège auto développé spécialement par Volvo pour ses véhicules. Il présente à la fois une sécurité maximale, un design se combinant parfaitement aux intérieurs de leurs véhicules et une maniabilité optimale.

B A LL

UE MAGIQ

ED TRÔN

E PRIN

C E S SE

Parce que les enfants, arrivés à un certain âge, trouvent que s’installer dans un siège auto « c’est pour les bébés », Maxi-Cosi a développé une gamme spécialement conçue par des enfants, pour les enfants. La collection Kid’s Choice (pour les 3,5-12 ans) se compose d’un siège « football », un « trône de princesse » et un siège « magique » avec des animaux qui brillent dans la noir. Ces assises sont équipées de la protection latérale Rodi AirProtect qui optimise la protection de la tête. Février 2013 —

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INTERVIEW

Changement de cap pour l’automobile Formé au Royal College of the Arts de Londres, le designer automobile Murat Günak a travaillé pour Ford, Mercedes, Peugeot ou Volkswagen. C’est aussi à lui que l’on doit la MIA-electric, née d’une réflexion profonde sur l’avenir de l’automobile. Interview France Clarinval

Photos : Wolfgang Seidl

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APRÈS ÊTRE PASSÉ PAR LES PLUS GRANDS CONSTRUCTEURS EUROPÉENS, MURAT GÜNAK S’EST LANCÉ DANS L’AVENTURE DE LA MIA-ELECTRIC AVEC CONVICTION ET PASSION. LÉGENDE NOM XXXX XXXX

Monsieur Günak, vous avez été formé au design industriel. Auriez-vous pu concevoir autre chose que des voitures ? « J’ai commencé par la scénographie d’opéra ! Mais quand j’ai pu avoir une bourse pour un master en design automobile à Londres, j’ai sauté sur l’occasion. Pourquoi ? Qu’est-ce qui vous attirait dans l’automobile ? « D’abord, le mouvement, le voyage et la découverte sont, à mon avis, un des gènes profonds de l’homme. Peu de produits industriels ont une relation si forte à la vie sociale. Tout le monde a un avis sur une voiture, tout le monde en parle. C’est aussi une des réalisations les plus complexes et complètes : en quelques mètres cubes, c’est un concentré de la plupart des matériaux existants, de technologies variées mises en — Février 2013

œuvre. C’est aussi un défi de chaque instant : la voiture doit fonctionner par tous les temps, être confortable et sûre… C’est magique. Comment percevez-vous cette magie aujourd’hui ? « Elle est toujours là, mais j’ai mûri, j’ai évolué. Quand j’ai commencé, j’étais une caricature du designer automobile. On rêve tous de ne dessiner que des voitures de sport, sexy, rapides, puissantes. Même sur les petites voitures, on essaye de donner une impression de vitesse. Actuellement, le risque est de voir l’industrie automobile dans un cul-de-sac et mon approche de la mobilité a changé. Dans le monde occidental, la voiture a, en plus de ses fonctions premières, un rôle de statut social. Ce rôle a été mis en avant et utilisé par l’industrie pour créer la catégorie Premium où il s’agit, finale-


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C’EST À CERIZAY, EN CHARENTE, QUE L’USINE QUI FABRIQUE LA MIA A ÉTÉ IMPLANTÉE, CRÉANT PLUSIEURS CENTAINES D’EMPLOIS.

AVEC TROIS PLACES, DE L’ESPACE DANS L’HABITACLE ET UN DESIGN DE QUALITÉ, LA MIA POURRAIT DEVENIR LA NOUVELLE CHOUCHOUTE DES BOBOS.

C’est bien le cas avec la MIA-electric. Comment est né ce projet ? « J’ai travaillé avec un groupe d’ingénieurs dont le principal était déjà convaincu par l’idée de la voiture électrique il y a très longtemps. L’idée maîtresse était de faire une voiture bonne pour le monde. Non seulement électrique, mais aussi abordable, utilisant peu de matériaux, et qui apporte une valeur ajoutée dans le quotidien. Faire des voitures chères, luxueuses, puissantes, c’est valorisant pour l’ego… mais on n’en est plus là.

devront apporter quelque chose de mieux dans le quotidien des gens. »

Quelles sont alors les caractéristiques de la MIA-electric ? « Nous avons d’abord réfléchi à ce que nous voulions. La MIA est née de ses fonctions : pas de pollution, y compris sonore, de la place et de la légèreté. Pour que la voiture soit légère, il fallait une petite batterie. Nous avons mis trois places, ce qui était possible grâce aux portes coulissantes. La forme reprend les codes du bus, pour laisser un maximum d’espace… Puisqu’il n’y avait aucun groupe industriel, aucune marque derrière nous, nous étions complètement libres, sans code ou sans bible à respecter.

ment, de compliquer le produit, de le rendre plus cher, plus lourd… Ce qui est tout le contraire des qualités intrinsèques d’une voiture, qui devrait être la plus légère et la plus mobile possible… Ma réflexion est donc de chercher à faire une voiture qui n’a pas besoin du segment Premium.

Qu’est-ce qui a été le plus difficile dans ce processus ? « Ce fut une expérience incroyable. Nous n’avons pas seulement pensé un nouveau véhicule, mais nous avons créé une chaîne de production, passé les homologations, monté le réseau de distribution… Je crois que le plus difficile a été de créer une marque depuis rien, de se faire connaître, d’exister aux yeux du marché.

«Les futures voitures

Avant d’arriver à la MIA, vous avez travaillé pour des grandes entreprises et signé des modèles importants, comme la SLK de Mercedes, les 206, 307 et 607 de Peugeot ou la Passat et la Sirocco de Volkswagen… Quel est leur point commun ? Où trouve-t-on votre signature ? « Je dois d’abord souligner que le mot signature est impropre tant il s’agit d’un travail d’équipe. Mais, globalement, sur toutes les voitures dont j’ai été responsable, j’ai toujours essayé d’aller au plus court, au plus évident. C’est-à-dire de m’approcher au plus près d’un véhicule qui dit ce qu’il est : fluide, humain, peu agressif et intemporel. Il faut qu’on ait envie d’y entrer, de le conduire. La conception d’une voiture est un travail très long et très complexe. Quelle est l’étape la plus importante ? « L’idée première est la plus importante, le concept, le sentiment que l’on veut y mettre. Si ce démarrage n’est pas le bon, on n’y arrivera pas. Par contre si ce début est suffisamment fort, on pourra passer à travers les étapes les plus compliquées et les plus lourdes. C’est encore plus le cas quand on développe un nouveau modèle, comme ça l’a été très souvent. Les attentes du constructeur sont énormes, celles des consommateurs aussi. Il faut réussir à passer au-dessus des doutes de chacun en proposant des nouveautés qui ouvrent de nouveaux marchés.

Comment se passe la commercialisation ? « On a déjà vendu un bon millier de voitures. Chacun peut trouver la voiture sur Internet. Nous avons aussi un show-room à Paris et des distributeurs un peu partout en Europe, généralement un réseau de personnes qui vendent déjà de l’électrique. Le prix de vente est variable en fonction des TVA, des aides écologiques… Cela va de 14.000 à 20.000 euros pour le modèle de base. Comment voyez-vous la suite ? « Je suis sûr qu’on est à l’aube de grands changements dans l’industrie automobile. Il faut arrêter la surenchère de voitures toujours plus lourdes, puissantes, gourmandes, compliquées… Je regarde de près l’engouement pour les modèles anciens, les nouveaux modes de consommation, de mobilité… Quand l’appareil photo numérique est apparu sur le marché, la qualité des images était déplorable, cela n’a pas empêché le public de s’y intéresser parce qu’il apportait une plus value, celle de l’immédiateté du résultat. Même chose avec le walkman : au début, le son était épouvantable, mais il permettait le mouvement, l’indépendance… Les futures voitures devront apporter quelque chose de mieux dans le quotidien des gens. » Conférence de Murat Günak, le 10 avril à 18 h 30 au Mudam à l’invitation de Design Friends.

www.mia-electric.com

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e l y St ch t a w

ion. posit st tenu x ’e l , ission des que s’e t. r s l’ém n Aprè rréRoto enerate A  ? a G C e r u d u là a e C’est ernissag vous ce jo v e z l ie port Qu e

CORINNE porte une robe Holly Bracken

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Photos : Christophe Olinger

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MANDY porte un gilet Zara et LINDA un pull Only

SAM porte des chaussures Vans

CAROLINE porte un top Belle Sauvage

MONIQUE porte une écharpe de chez Muse by...

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FÉVRIER 2013

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JANVIER 2013 Paru le 31 janvier 2013

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Prochain numéro : 28 FÉVRIER 2013

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INDEX

INDEX A AB-Lux Relocation Services & Real Estate 81 Accumalux 40 Ackermann Charles-Louis 40 ACL 71 Acto 95 Acto Capital II 95 Adal 14, 21 Adas Rima 68 Admical 78 ADR 25 Aide au Vietnam 89 AIMS Luxembourg 69 ALD Automotive 14 Alem 44 Allegrezza Serge 21, 71 AlphaSearch 95 Alter Domus 72 AMDD 44 Apax Partners 76 Apex Fund 94 Arbed 54 ArcelorMittal 12, 28, 30, 69, 72, 76, 78, 81 Archevêché du Luxembourg 54 Arendt & Medernach 71 Armstrong-Cerfontaine 74 Alexandrine Arval 14 Auchan 74 Avez-Nana Nicole 81 Axa 94 AxoGlia Therapeutics 71

B Bacceli Claudio 96 Bankinter 93 Banque centrale de Tunisie 93 Banque centrale européenne 93 Banque Fédérative 93 du Crédit Mutuel Banque Privée Edmond 95 de Rothschild Banque Raiffeisen 131 Barthel Charles 81 Bausch François 25 Bausch Romain 12, 40 BCEE 68, 82, 96 BCL 71 Becca Flavio 25 BEI 81, 94 Bergs Marco 81 Berns Alphonse 71 Bertelsmann 69 Bette Erwin 72 Betzen Claude 81 BGL BNP Paribas 12, 68, 76, 82, 93 Biever Nico 82 Biever Robert 12 Bil 2, 54, 72, 82 Biltgen François 22, 32 Bintz Jean-Claude 81, 82 BIP 76 Biwer Robert 69 Bloomberg 95 BNP Paribas Aqua 96 Bodig Benjamin 93 Bodry Alex 22 Bous Grégory 14 Brucher Luc 44 Buck Xavier 82 Business Initiative 89

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458 personnalités & entreprises ont été citées sur les 132 pages de ce cahier « Économie & Finance ».

C Cabinet Lenz Beratungen 54 Caisse médico-chirurgicale 44 Caisse nationale de santé (CNS) 58 Cargolux 22, 38, 71 Caritas Luxembourg 54 CBP Quilvest 132 CDCL 71 CECP 78 Centre de convalescence 54 Émile Mayrisch, Nidderkolpech Centre de formation 25 professionnelle continue Dr Widong Centre hospitalier du Nord 54 Centre hospitalier 54 neuropsychiatrique Ettelbruck Centre national de 54 radiothérapie François Baclesse Centre national de rééducation fonctionnelle et de réadaptation 54 Centre Robert Schuman 81 Centre thermal de Mondorf 54 CEPS / Instead 25 Cercle Munster 12 CES 28 Chèvremont-Lorenzini 90 Marie-Jeanne Chambre de commerce 28, 38, 40, 44 Chambre des députés 12, 22, 69 Chambre des salariés 28 Chameleon Invest 82 Chan Margaret 44 CHEM 54 CHL 54 Citroën 13 CLC 28 Clinique d’Eich 54 Clinique du Dr Bohler 54 Clinique pédiatrique 54 Clinique Saint Joseph de Wiltz 54 Clinique Ste Marie 54 Clinique Ste Thérèse 54 Closter René 71 CNS 44 Codipro 40 Colombera Jean 25 Colruyt 74 Commission européenne 69, 81, 95 Commune de Beckerich 21 Commune de Foetz 76 Consbruck Roger 54 Conseil de la concurrence 94 Constâncio Vítor 93 Contzen Ernst Wilhelm 12, 28 CPTE 24 Creative Equity 89 Creditreform 25 Creos 76 Croatia Airlines 72 Croix-Rouge 58 CRP Gabriel Lippmann 22 CRP Henri Tudor 12, 22, 25, 44 CRP-Santé 44 CSSF 96, 98

D da Costa Mario 68 de Boissieu Christian 40 de Portzamparc Christian 71 Déi Gréng 25 Deloitte Luxembourg 44 Dennewald Robert 28, 69 Dentzer Cheryl 69 Derycke François 69 Dessange 87 Detaille Michèle 40, 69 Deutsche Bank 12 Dexia Asset Management 96 Di Bartolomeo Mars 44, 54, 64 Disewiscourt Georges 69 Dongin Clarisse 69 Dostert Marcel 81 Double Tree 113 Dourson Jean-Luc 58, 68 DP 25 Dury Patrick 28 Drake Joanna 81

E ebrc 98 Ecostart 76 Editus 129 Eischen Gérard 82 Elsen Yves 69 Engelen Jeff 25 Enovos 28, 76 Entrepreneurs du monde 89 Entreprise des P&T 12, 40, 71 État luxembourgeois 95 Etika 89 Eurogroupe 22 Europe4Startups 82 European Union 68 Institute for Security Studies Excell Life 95

F Faber François 68 Faber Pascal 14 Fédération des artisans 28 Fedil 22, 28, 40, 69, 81 Fegarlux 14, 21 Femmes Leaders 81 Finesti 107 Five Arrows Secondary 95 Opportunities III FlashiZ 76 FNR 44 Fohl Paul 69 Folmer Françoise 72 Fondation de Luxembourg 78 Fondation François-Elisabeth 54 Fondation Grand-Duc Jean 54 et Grande-Duchesse Joséphine Charlotte Fondation Norbert Metz 54 Fonds Belval 25 Fonspa 32 Foyer 69, 94 Franck Fernand 54 Frieden Luc 30, 82, 93, 94 Fuchs Eliane 80 Fujitsu Technology 68 Funds For Good 89

G Garage Intini Gatti Marc GCS Capital Genii Group Gillen Erny Glangé Steve Goldrake David Gramegna Pierre Groupama

35 25 96 68 54 82 68 38 95

H Hamilius Yvette 93 Hansen Frank 14 Hausman Pierre 25 Heck Patrick 22 Heinrich Georges 93 Hëllef Doheem 58 Helminger Paul 71 Help 58 Hemmer Léa 44 Henckes Jacques-Yves 25 Henneaux Vincent 14 Hentgen Pit 78 Henzig Luc 40, 81 Hergott Jean-Yves 82 Hermes 4, 5 Hetto-Gaasch Françoise 12, 81 Heude Xavier 89 Hieff Vincent 82 Hirdman Tonika 78 Hirsch Mario 68 Hitec 69 HNA 71 Hollerich Jean-Claude 54 Hong Kong Express 72 Hôpital de la Ville de Dudelange 54 Hôpital de Maastricht 54 Hôpital de Steinfort 54 Hôpital du Kirchberg 54 Hôpital municipal 54 Hôpital Princesse Marie-Astrid, 54 Niederkorn Hôpital Saint Louis d’Ettelbrück 54 Horsburgh Karl 82 Hôtel Le Royal 12 IBBL 44

I Ice Belgium IEE Ilnas Imprimerie Faber IMS Luxembourg INCCI INFPC ING ING Bank ING Belgique ING Luxembourg Iris Productions Ittah Patrick IWI IZA

117 76 21 68 72 54 74, 81 82 96 96 96, 108 32 71 8, 68 25

Dans cet index sont reprises les entreprises, les personnalités et les publicités apparaissant dans ce cahier.

Février 2013 —

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INDEX

J Jacobs van Merlen Hubert 76 Jacquemart Stéphane 12 Jeep 19 Jeune Chambre Économique 97 du Grand Duché de Luxembourg Jones Lang LaSalle 21 Juncker Jean-Claude 12, 22, 28, 69

K Kabam 40 Kabam Europe 40 Kaempff Guill 74 Karleskind Jean-Luc 82 Kartheiser Fernand 25 Kaspersky 24 KBC Autolease 14, 23 KBL European Private Bankers 68 Ketterthill 58, 68 Kieffer Jean-Marc 71 Kneip Gary 28 Koedinger Mike 81 Koener Laurent 82 KPMG Luxembourg 78, 89 Kratz Laurent 82 Krecké Jeannot 12, 25, 28, 68, 82

L La Luxembourgeoise 78 Laboratoire National de Santé 44 Laboratoires Réunis 58 Lalux 94 Lancia 29 Landsbanki Luxembourg 93 LCGB 28, 72 LeapFrog Investments 89 LeasePlan 14 Leasinvest Real Estate 71 Lecler Olivier 96 Lenz Max J. 54 Liikanen Erkki 12 Linklaters 78 Loesch Guy 78 Lopez Gerard 68, 82 Losch 78 Losch André 78 LSAP 22, 28 Luxair 71, 72 Luxaviation 69 LuxCSD 93 Luxembourg Air Rescue 71 Luxembourg Business 82 Angels Network Luxembourg Centre for Systems Biomedicine 71 Luxembourg Institute 22 for Science and Technology Luxempart 76, 95 Luxexpo 69 Luxflag 89, 96 LuxGSM 37 Luxinnovation 25

M

Q

Maison Moderne 12, 81, 102, 103 Mangain Bernard 93 Mangrove Capital Partners 12, 82 Mariani Marie-Christine 72, 81 Martin Éric 68 Maternité Grande-Duchesse 54 Charlotte MCM Steel 72, 81 Mehlen Robert 25 Meisch Claude 25 Meisser Jana 69 Mersch Yves 93 Meso Impact Finance 89 Messageries du Livre 74 Messageries Paul Kraus 74 Michael J. Fox Foundation 71 Mille Marco 22 Ministère de l’Économie 28, 30, 40 et du Commerce extérieur Ministère de l’Enseignement 44 supérieur et de la Recherche Ministère de la Santé 44 Ministère de la Sécurité sociale 44 Ministère des Finances 71 Miranda Liliana 25 Mobilu 71 Mobistar 82 Molitor Marc 82 Monster 40 Mosar Laurent 69 Mouget Didier 68 Mousel Paul 71 Mouvement Luxembourgeois 77 pour la Qualité Mutsch Lydia 54

N Nickels Patrick Nippon Cargo Airlines No-Nail Boxes Novotel Kirchberg

71 71 40, 69 12

O Observatoire de la compétitivité 21 OCDE 21, 44 Office du Ducroire 82 OGBL 28, 72 Oikocredit 89 OMS 44 Orange Luxembourg 66, 67, 71, 74 Orange Luxembourg 71, 74 Otto Group 98

P P&V Assurances 49 Pahlson-Moller Hedda 82 Palazzo Gaëtan 69 paperJam 71, 72 paperjam.lu 93 Paquay Philippe 68 Pauly François 81 Parlement européen 94 Paul Wurth 76 Payal Marc 68 PayPal 98 Peers Direct Investment 89 Performance Fibers 72 Pétry Alain 14 Pfeiffer Boris 40 Philharmonie 71 Pietsch Thomas 98 Pollie Christine 72 PwC Luxembourg 40, 68, 72, 74, 81, 85, 90

Qatar Airways

T 71

R Rabe Thomas 69 Raiffeisen 82 Reding Jean-Claude 28 Reding Viviane 69 Reinert Daniel 69 Reinesch Gaston 68, 71, 93 Renel Gilbert 44 Résidence Mon Plaisir 57 ResponsAbility 89 Ricoh 73 Rix Hôtel 71 Rod Victor 95 Roger Dominique 14 Rollinger Serge 82 Rollinger Venture Capital 82 Rollinger-Walfer 82 Rommes Jean-Jacques 93 Root 82 Royal Luxembourg 93 RTL 12 Ryanair 72

Telecom Luxembourg Telecran Terral Jean-François Tesch Daniel Theisen Marc Theissen Robert Thoma Françoise Tigfi Tluszcz Mark Transalliance Europe Trendiction Treveri Market Tribunal d’arrondissement de Luxembourg Trois Suisses

47 74 24 71 93 58 68 12 12, 82 69 76 82 95 98

U UCVL 74 UEL 28 Université du Luxembourg 24, 44 Utopia 129

V S Sacred Heart University 12, 81 Saint-Paul 74 Sakura 89 Samsa Film 32 Santer Jacques 12 Scardoni Geoffrey 74 Schiltz Mathias 54 Schintgen Karin 76 Schmit Nicolas 22, 24, 28 Schmit Romain 28 Schmitz Hans-Jürgen 82 Schneider Daniel 82 Schneider Étienne 12, 21, 28, 30, 76 Schneider Hilmar 25 Schoss Jean 25 Schummer Claude 44 SD Worx 75 Secure IT 6 Service de renseignement 12, 22 de l’État (SREL) Servior 51 SES 40 SGBT 96 Simonis Michel 58 Sinn Hans-Werner 40 SJ Berwin 74 Skype 82 Société Générale Bank & Trust 96 Société Générale 96 Private Banking Société métallurgique 54 des Terres-rouges Standard & Poor’s 96 Statec 14, 21, 24 Stëftung Hëllef Doheem 65 Steil Nicolas 32 Steinherr Alfred 12 Strasser Claude 12, 40 Sune Nicolai 98 Sword 72

Valora Retail Luxembourg 74 Van Lanschot Luxembourg 93 Vandenberghe Rik 96, 108 Vandevoir Michel 89 Verbeken Luc 96 Ville d’Echternach 76 Ville d’Esch-sur-Alzette 21, 54 Ville de Diekirch 21 Ville de Luxembourg 21 Volga-Dnepr 71 Voxmobile 82 VP Lux 93

W Wagener Frank Wagner Gerry Waringo Claude Werber Bernard Winkin René Winkler Nils Wood Optic Wort Wurth Michel

54 14 32 58 40, 81 98 17 74 12, 28, 81

Y Yapital Yelda Guy

98 24

Z ZithaKlinik

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OPINION

N

Photo : Christophe Olinger (archives)

IO OPI N

Rolf Tarrach Recteur de l’Université du Luxembourg

SUR L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE e but de l’enseignement est de développer de façon optimale les potentialités de l’élève, et particulièrement celles pour lesquelles il excelle, afin de faire de lui un citoyen responsable, participatif et respectueux d’autrui ou, en d’autres mots, de maximiser ses chances d’être heureux. Pour y arriver, il faut connaître au moins deux langues, dont une très correctement ; comprendre l’essentiel des mathématiques ; apprendre à penser et à raisonner logiquement ; acquérir des connaissances de base en sciences pour comprendre la vie, la nature, l’être humain et leur place dans l’univers, ainsi qu’en technologie et en économie, pour comprendre notre société. Bien sûr, pour chaque élève, il y aura des sujets plus difficiles que d’autres, mais le minimum requis pour chacun n’est pas énorme : maîtriser une langue, avoir des connaissances d’une autre langue et avoir compris les bases des mathématiques. À partir d’ici, ce qui compte, c’est le développement des intérêts et des capacités spécifiques de chacun, plutôt que de les forcer à apprendre ce que, évidemment,

L

ils ne vont pas apprendre. Le résultat, bien sûr, sera un ensemble de jeunes avec le même diplôme de secondaire, mais avec des connaissances très diverses. Et alors ? C’est ça qu’il nous faut ! Comment y parvenir ? Premièrement, oubliez cette idée absurde qu’il faut bien connaître les disciplines avant de traiter un problème intéressant. Prenez, chaque année, trois ou quatre sujets phares et utilisez-les pour apprendre. L’énergie, par exemple, vous permettrait de parler de thermodynamique, de molécules, de contamination atmosphérique, des risques, des statistiques et de leurs incertitudes, d’économie, de technologie, de transport, de solidarité envers les prochaines générations, etc. Approfondir un sujet important et intéressant est la façon de motiver les jeunes à s’intéresser à des disciplines considérées comme difficiles ou ennuyeuses. Deuxièmement, assurez-vous d’avoir les meilleurs professeurs en mathématiques, par leurs compétences tant disciplinaires que didactiques et éducatives. Il est faux de croire que les gènes déterminent notre relation avec les mathématiques. En tous les cas, leur rôle

est bien moindre que celui d’un bon professeur qui sait utiliser presque n’importe quel problème de la vie pour montrer la puissance des mathématiques afin de le comprendre. Troisièmement, pour donner des chances équitables à des jeunes avec des potentialités très différentes, introduisez trois filières dans le secondaire dit « classique » : la filière « langues », telle qu’elle existe aujourd’hui, et les filières « français-sciences », où l’allemand n’est pas prioritaire, mais où les sciences le sont, et mutatis mutandis « allemand-sciences ». Je ne considère pas nécessaire de justifier que l’anglais doit être « a must » pour toutes les filières. Quatrièmement, faites donner 10 % des cours par des enseignants associés, juristes, ingénieurs, économistes, chercheurs, médecins, artistes, PDGs, etc., afin de faire connaître le monde réel et les problèmes concrets de la vie professionnelle. Si l’on me demandait de choisir le sujet le plus important pour l’avenir du pays, l’éducation serait mon choix. Il ne suffit pas qu’elle soit bonne, elle doit être la meilleure, c’est notre devoir envers les jeunes.

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