Paperjam Supplement Private Banking 03 2017

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s u p p l é m e n t p r i vat e b a n k i n g WWW.PAPERJAM.LU

MARS 2017

LA POULE AUX ŒUFS D’OR

Le secteur de la gestion de fortune au Luxembourg offre de multiples possibilités, en termes de produits et de services, pour diversifier et protéger au mieux ses investissements.

ÉCOSYSTÈME

BANQUIER PRIVÉ

INVESTISSEMENTS

Des talents multiples

Une réinvention perpétuelle

Les onze commandements


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ÉDITO

Visa pour l’excellence

JE AN-M I C HE L G AUDR O N Journaliste senior associé Paperjam @jmgaudron

V

oté à la Chambre des députés le même jour que la loi dite « Omnibus » et que le texte facilitant et encourageant la mise en place de l’internet à ultra-haut débit, le projet de loi 6992 sur la libre circulation des personnes et l’immigration n’a pas manqué de susciter bon nombre de réactions à l’international. Même le seul quotidien libanais d’expression française, L’Orient-Le Jour, en a parlé ! Car en introduisant dans son cadre législatif le principe d’une « autorisation de séjour pour investisseurs », le Luxembourg a plus que clairement affiché ses intentions en la matière. Le texte prévoit ainsi la création d’un visa spécifique destiné à ceux injectant au moins 500.000 euros de capital dans une entreprise commerciale basée au Luxembourg, ou bien investissant au moins 3 millions d’euros (hors placements immobiliers, exclus du cadre de cette loi) via une société de gestion luxembourgeoise, ou encore plaçant au moins 20 millions dans une banque établie au Grand-Duché. Cette loi s’inscrit « dans le cadre de la politique de diversification de l’économie, de l’encouragement de l’entrepreneuriat et du repositionnement de la place financière »,

explique l’exposé des motifs du texte, qui souhaite « attirer de nouveaux investisseurs de qualité au Luxembourg ». Elle ne constitue pas pour autant « un passe-droit pour les riches », comme l’a précisé le rapporteur socialiste du texte, Marc Angel. Qu’elles s’appellent « visa en or » (comme au Portugal) ou « autorisation de séjour pour investisseurs », ces dispositions se sont multipliées ces dernières années au sein des pays de l’Union européenne afin d’attirer les personnes les plus aisées de la planète. Le Luxembourg apparaissait même quelque peu à la traîne. Certes, ce n’est sans doute pas demain que les huit personnes les plus riches du monde (Bill Gates, Amancio Ortega Gaona, Warren Buffett, Carlos Slim Helú, Jeff Bezos, Mark Zuckerberg, Larry Ellison et Michael Bloomberg), qui, selon l’ONG britannique Oxfam, possèdent à elles seules autant d’argent que 50 % des habitants de la planète, viendront poser leurs valises sur les rives de l’Alzette. Mais en se (re)positionnant de la sorte, le Luxembourg rajoute dans sa fameuse « boîte à outils » une pièce de choix. Un pas de plus vers une forme d’excellence. Déjà fort bien achalandée en matière de véhicules d’investissement et de compétences opérationnelles en matière d’organisation de patrimoine, la vitrine de la gestion de fortune made in Luxembourg est

ainsi plutôt bien complétée, et ce ne sont certainement pas les acteurs de la banque privée qui s’en plaindront. La concurrence entre places fortes de la finance est impitoyable et la perspective d’une nouvelle donne introduite par le Brexit – en attendant d’en connaître les termes exacts – impose au GrandDuché de sans cesse se renouveler et, une bonne fois pour toutes, « de changer son fusil d’épaule », comme l’indiquait récemment le ministre des Finances, Pierre Gramegna. Le message est, a priori, plutôt bien passé. Pression réglementaire et financière, évolution du comportement des clients, digitalisation… les défis auxquels sont soumis les banquiers privés ressemblent en grande partie à ceux auxquels sont confrontées bon nombre d’autres professions, y compris hors de la sphère financière. Mais même sans être aussi ancestrale qu’en Suisse, par exemple, la « tradition » des activités de banque privée et, au-delà, de gestion de fortune, est pour le moins prégnante au Luxembourg. Considérées, à juste titre, comme un des piliers de la Place (elles ont généré plus de 1,6 milliard d’euros de revenus en 2015 et employaient plus de 6.600 personnes), elles contribuent, en tout cas, largement au rayonnement du pays. Ce qui justifie tout autant largement que soient déployés tous les efforts pouvant permettre qu’il en soit toujours ainsi.

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Vision means looking to the future without losing sight of the present. VP Bank looks ahead – with both feet firmly in the here and now. We guide you on your journey through the investment and finance universe. Because we don’t want to limit your potential. Safely ahead.

VP Bank (Luxembourg) SA · 26, Avenue de la Liberté · L-1930 Luxemburg · Luxemburg T +352 404 770-1 · F +352 481 117 · info.lu@vpbank.com · www.vpbank.com VP Bank Group is based in Liechtenstein and has offices in Vaduz, Zurich, Luxembourg, Tortola/BVI, Singapore, Hong Kong and Moscow.


SOMMAIRE

Mars 2017 — Supplément — Private Banking COMPÉTENCES

REGARDS

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UN MÉ TIER EN MUTATION

Une réinvention perpétuelle Avec un modèle économique totalement bouleversé ces dernières années, l’activité de gestion de fortune au sens large a dû revoir ses fondamentaux. Les acteurs luxembourgeois tirent plutôt bien leur épingle du jeu.

CONSEILS

46 ÉCOSYSTÈME

Des talents multiples

La gestion de patrimoine ne se limite pas au seul banquier privé en contact direct avec un client fortuné. Autour de ce cœur de métier gravitent bon nombre d’acteurs et d’activités grâce auxquels le private banking à la luxembourgeoise conquiert, jour après jour, ses lettres de noblesse.

STATISTIQUES

BANQUE PRIVÉE

DANIÈLE BERNA-OST (CSSF)

SELON INVESTAS

18 La banque privée au Luxembourg en un coup d’œil 36 Paroles de terrain

INVESTISSEMENTS

Quels paniers pour quels œufs ? Les possibilités de placements sont très vastes : obligations, actions, matières premières, immobilier, technologies / start-up… la liste est loin d’être exhaustive. Coup d’œil et conseils de professionnels pour bien faire son choix.

42 « Développer l’éducation financière des consommateurs » 60 Les 11 commandements pour bien investir Supplément 03 / 2017 — Private Banking —

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E XPERTA

Renewed energy and revitalized strategy

 Experta Corporate

and Trust Services SA, Luxembourg (“Experta”) was launched as a fully owned subsidiary of the Banque Internationale à Luxembourg (“BIL”) in 2002 with the aim of providing a one-stop-shop solution for global corporate services.

S

 Built on a solid

and durable experience in holding companies, private equity and real estate structures for wealthy individuals and institutional clients, Experta recently restructured and reinvented itself.

 This rebirth,

constituting an opportunity for Experta, comes from the necessity to adapt to local and international regulations, as well as a significant intention to develop funds and regulated activities.

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ince 2009, Experta has provided central administration services for alternative investment funds and is now renewing its focus on developing expertise within the regulatory world. CEO Stanislas Bunetel, a former Luxembourg fully qualified lawyer with experience in tax and corporate fields, brought new energy into the firm with his appointment as CEO in June 2016 and has since spearheaded a complete repositioning of its strategy. “The future of the financial sector is mainly in regulated business, and this is where we are moving towards with Experta,” he says. Stanislas Bunetel, who oversaw the recruitment of new colleagues with diversified expertise, strongly believes that having the right team behind him is key to achieving success. “The strength of Experta resides in its quality in local expertise and its ability to open to clients its international network of professionals,” he underlines.

within the BIL group, from custodian bank (BIL), through day-to-day fund management (BIL Manage Invest) to central administration (Experta), eventually all during just one meeting,” explains Hélène Schorr, Business Unit Manager – Alternative Investment Vehicles. The Experta team, made up of professionals with a combined long experience in the alternative fund industry, also supports clients in learning about local regulations where needed. “We offer tailor-made solutions to meet the unique

needs and expectations of each client,” says Eric Kata, Head of Investment Funds Services. “Clients can even knock on our door without any knowledge of the local market and count on us to support them,” he adds.

Regulated and unregulated worlds getting closer

With the wider fund industry moving towards stricter regulations, Experta applies its already mustered regulated culture to unregulated vehicles in order

STANI SLAS B UNETEL Chief Executive Officer, Experta

Tailor a fund in one meeting

A unique new service from Experta is its all-in-one solution notably for reserved alternative investment funds (“RAIF”). This new fund structure, introduced by the Luxembourg government by the law of 23 July 2016, has the same legal and tax features of the traditional SIF and SICAR funds, without requiring direct regulation by the Commission de Surveillance du Secteur Financier, Luxembourg’s financial regulator. Instead, it must be supervised by an authorised alternative investment fund manager. RAIFs feature a much quicker time to market than its regulated counterparts, an advantage even further improved by Experta’s efficiency. “Through our internal organisation, we further reduce the time to market by allowing our clients to meet all of the different parties necessary to set up the fund

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to support clients in navigating the new requirements. Romain Sazos, Head of Corporate Services, explains: “The unregulated market is now getting impacted by new laws and regulations. Recommendations and sanctions for unregulated entities already existed, but immediate economic sanctions now apply if they are not followed.” These new regulations include notably the RCSL circular of 16/03 on late filings, the law of 18 December 2015 related to annual accounts or the revamped article 100 of the law on commercial companies regarding net equity and reports on solutions to cover accumulated losses. “Experta is now taking advantage of its established expertise in regulated entities to apply its principles to the unregulated market, consequently bringing highest quality and compliance to both worlds.” François Meunier, Head of Accounting Services and member of the Executive Committee, adds: “This is the current trend among the new laws: we now need to manage unregulated clients with a similar focus as for our regulated clients.”

Evolution of needs and adaptation of services

Experta’s team is made up of experts

From left to right: Hélène Schorr, Stanislas Bunetel, Romain Sazos, Giacomo Di Bari.

2002

Creation of Experta.

2016

June – Appointment of Stanislas Bunetel as CEO.

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years of alternative funds experience.

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highly qualified experts dedicated to alternative investment funds, private equity and real estate structures for wealthy individuals, corporate and institutional clients.

whose role is to keep up to date with the many new regulations being introduced and ensuring that the rest of the company is aware of all of the implications in order to accurately advise their clients. In recent years, the international regulations coming from treaties or European laws have increased in number and complexity, FATCA, CRS, AIFM, data protection laws, regulations from the OECD, laws on criminal record and tax fraud, etc. “The importance of the compliance officer cannot be underestimated – but even if compliance has become of great importance for companies in this new regulatory climate, we shall remain business oriented as much as permitted,” says Dominique Van Giessen, Head of Compliance and member of the Executive Committee. Another topic of focus resides in economic substance – all unregulated entities will undoubtedly need to show more and more substance in Luxembourg in order to comply with requirements set up by treaties in order to avoid requalification. “Fifteen to twenty years ago, having a registered address in Luxembourg was often enough,” explains Giacomo Di Bari, Business Unit Manager – Southern

Europe & LATAM. “For many years now we have seen the need growing for offices and/or employees being located here, as well as further shifting/ strengthening of activity/decision-making in Luxembourg,” he continues. The strong internal focus on ensuring the implementation of regulatory requirements means that Experta can guarantee the quality of services that it provides to clients.

An agile alternative for demanding clients

With its efficient team of in-house experts alongside its close relationship with BIL group, Experta offers an alternative to both major domiciliation companies and smaller players. As Stanislas Bunetel sums up: “We’re here to offer our clients the best of Luxembourgish expertise, with a focus on quality behind all of our solutions.”

Experta Corporate and Trust Services SA, Luxembourg

Experta provides tailor-made services to clientele operating in highly complex fiscal, legal and financial environments, offering an efficient one-meeting solution for setting up regulated and unregulated structures.  Mars 2017 —

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POST

MiFID II, j’écoute !  Dès janvier 2018, la directive MiFID II entre

en vigueur pour les instituts financiers. Cette réforme vise à une totale lisibilité des opérations effectuées sur les marchés, afin de protéger consommateurs et investisseurs.

 À ce sujet, nous avons rencontré

Jean-Marie Hosch, head of product design de POST Luxembourg, qui développe une solution d’enregistrement et de stockage des communications téléphoniques mobiles. Une façon pour les banques d’être en totale conformité avec la réglementation à venir.

P

eut-on revenir sur l’instauration de la directive européenne MiFID II, le contexte dans lequel cette dernière intervient ? j e a n - m a r i e h o s c h Dans un contexte de régulation des marchés financiers, les notions de transparence et de protection des investisseurs sont prioritaires. Cela passe par un renforcement de la traçabilité des échanges entre les acteurs du secteur pour prévenir et détecter les dérives éventuelles. La directive MiFID II instaurée par la Commission européenne en 2014 établit donc, entre autres, l’obligation pour les banques d’enregistrer toutes les communications téléphoniques entretenues avec leurs clients, ou en interne entre collaborateurs. C’était déjà le cas pour les lignes fixes, mais cela se généralise à présent aux communications passées depuis un mobile ou par SMS et MMS. Concrètement, à quel niveau POST Luxembourg s’est-il impliqué ? Enregistrer et stocker toutes les communications reçues et passées depuis un mobile est un dispositif lourd à mettre en place. Étant donné que les appels passent d’abord par un opérateur, cela implique une logistique complexe particulière. POST Luxembourg s’est donc positionné comme un prestataire de ce service pour les établissements bancaires du Luxembourg. Avec Mobile Communication Recording, nous prenons en charge la complexité du processus, tout en proposant un service simple d’utilisation et absolument transparent pour l’utilisateur. Ce service s’ajoute à ce que l’on fournit déjà sur le mobile, et prend en charge enregistrement et stockage des communications. L’utilisateur n’a absolument rien à faire, le service est directement activé sur sa carte SIM. Il n’est pas nécessaire non plus de procéder à un call back comme avec d’autres produits existants, ce qui simplifie la procédure et évite les erreurs de manipulation. Il est en effet très important de garantir que les enregistrements fonctionnent parfaitement et ne puissent être refusés. C’est, pour la banque, la garantie d’être en conformité avec la réglementation. 08 ­—

Jean-Marie Hosch, head of product design POST Luxembourg

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A Party

POST Mobile Network B Party Le signal d’appel est d’abord renvoyé vers le réseau POST au Luxembourg.

Pouvez-vous nous décrire la procédure technique à l’œuvre ? La personne ayant souscrit au service Mobile Communication Recording se voit attribuer un profil spécifique dans notre réseau mobile. Chacun de ses appels émis et reçus sera enregistré sur notre recorder. Évidemment, l’appelant et l’appelé sont prévenus par un message que la conversation sera enregistrée. Message qui peut d’ailleurs être personnalisé par la banque et qui, lui, peutêtre écourté pour une question de temps évidente. La conversation est alors automatiquement encryptée sur notre plateforme, puis à nouveau encryptée par la clé publique du client. Du côté de la banque, la gestion des enregistrements se fait par un administrateur qui doit s’identifier sur le système hautement sécurisé. Ce n’est donc que le client lui-même, détenteur de la clé privée, qui pourra déchiffrer la conversation et accéder à une écoute. J’insiste sur le fait que POST n’aura en aucun cas accès à la conversation en question. Nous gérons uniquement le traitement technique et le stockage de l’enregistrement crypté sur notre plateforme. Les enregistrements ne quittent pas le territoire luxembourgeois. Nous parlons d’un processus fort au niveau local, mais qu’en est-il si la personne est à l’étranger ? Ce qui est très courant dans une mondialisation des flux bancaires. Dans le cas d’un appel émis alors que la personne est à l’étranger ou en direction de l’étranger, nous utilisons le protocole Camel II qui rapatrie d’abord la demande d’appel au Luxembourg. Le système permet de valider si cet appel est possible, le processus d’enregistrement se met en route seulement après. Dans tous les cas, s’il y a un risque que l’appel ne puisse pas être enregistré, l’appel n’est pas autorisé. Nous discutons également beaucoup avec nos clients pour déterminer quels sont les points géographiques importants pour eux, où il est nécessaire que le processus soit optimal. Nous savons, par exemple, que Dubaï ou Singapour représentent des points centraux pour la finance. Nous nous assurons alors que la couverture de

MCR Platform La plateforme Mobile Communication Recording analyse alors si l’appel est enregistrable.

Encrypted Data Si c’est le cas, l’appel est validé puis enregistré, encrypté et stocké au Luxembourg.

Camel II soit optimale sur place, pour fournir le meilleur service possible. Qui est en droit, par la suite, d’accéder à une écoute des conversations ? Comme je vous le disais, seul le client a accès aux conversations. Nous avons en plus mis au point une règle de « quatre yeux » : la personne faisant une requête pour écouter un enregistrement ne peut valider cette demande elle-même. C’est une deuxième personne qui doit valider l’accès, accès qui sera à son tour décrypté par une troisième personne grâce à sa clé privée. La sécurisation et la confidentialité sont donc maximales. Nous sommes allés très loin au niveau technique pour éviter la fraude. Les banques peuvent être rassurées.

À PROPOS Créé en 1842 sous la forme d’une administration, POST Luxembourg est depuis 1992 un établissement public propriété de l’État luxembourgeois. Premier opérateur de services postaux et de télécommunications du pays, POST offre également des services financiers et philatéliques. Avec plus de 4.300 collaborateurs/trices, le groupe POST Luxembourg est le premier employeur du pays.

Question évidente : qu’en est-il des conversations d’ordre privé ? Afin de protéger sa vie privée, chaque employé peut fournir à son employeur une blacklist de numéros qui ne pourront faire l’objet d’enregistrement. Cela concerne évidemment les numéros des proches et membres de la famille ou celui de son docteur, par exemple. Sinon, tout interlocuteur qui vous appelle ou que vous appelez, s’il ne figure pas sur la blacklist que vous avez communiquée, sera automatiquement enregistré et la conversation archivée pendant 5, 7 ou 10 ans, selon ce que le législateur définira cet été. Demain, ces procédés sont-ils amenés à s’étendre vers d’autres secteurs d’industrie ?  C’est fort possible. Nous avons d’ailleurs pensé à toutes les sociétés autres que les établissements bancaires, qui seraient susceptibles d’être intéressées par un enregistrement, et les perspectives sont assez larges : de l’artisanat pour des commandes à la restauration pour un service de réservation, par exemple. Dans tous les cas, la solution Mobile Communication Recording a vocation à simplifier l’accès à un service clés en main d’enregistrement des communications, via une facturation mensuelle et une solution globale qui a déjà fait ses preuves.  Mars 2017 —

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BANQUE PRIVÉE

« Nous avons une belle carte à jouer. » Patrick Wagenaar Membre du comité de direction et responsable du private banking Banque Degroof Petercam Luxembourg

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UN MÉ TIER EN MUTATION

Une réinvention perpétuelle J E A N - M I C H E L GAU D R O N |

Avec un modèle économique totalement bouleversé ces dernières années, l’activité de gestion de fortune au sens large a dû revoir ses fondamentaux. Sur fond de concurrence toujours plus sévère, de pression sur les coûts et de digitalisation accélérée, les acteurs luxembourgeois tirent plutôt bien leur épingle du jeu.

MAISON MODERNE

E

ntre le Luxembourg et sa banque privée, c’est une histoire d’amour qui dure depuis longtemps. Parfois passionnelle, fusionnelle, elle a su traverser les épreuves et les grands bouleversements. Elle a su, aussi, se réinventer quand il a fallu pour se donner les moyens de perdurer. La disparition progressive – totalement impensable il y a encore 15-20 ans – du secret bancaire absolu, au profit de l’échange automatique d’informations et d’une certaine « moralisation » de l’activité, a profondément changé la donne, que ce soit du côté des clients que de celui des gérants de fortune. « Nous sommes en train de nous moderniser et, en fait, de changer notre fusil d’épaule, avait déclaré Pierre Gramegna, en 2015, dans une interview accordée au Wort. La recherche de places financières onshore motive beaucoup de clients à s’intéresser au Grand-Duché. Contrairement à l’image qui a été abusivement entretenue, il y a encore une dizaine d’années, Luxembourg est bien une place financière onshore. » Avec des avoirs sous gestion estimés, à l’été 2016, à 351 milliards d’euros, le secteur de la banque privée au Luxembourg garde un bon rythme de croissance (voir infographie page 18), même s’il est sans commune mesure avec les espoirs fondés en 2008, quelques mois avant que Lehman Brothers ne se prenne les pieds dans le tapis…

Il n’empêche : sur l’échiquier mondial, les compétences du pays en matière de banque privée ne sont plus à démontrer, et le Grand-Duché figure en bonne place dans tous les classements internationaux. « Luxembourg a beaucoup d’atouts et tout le monde les connaît, ils sont historiques, estime Patrick Wagenaar, membre du comité de direction et responsable du private banking chez Banque Degroof Petercam Luxembourg. Mais il n’en reste pas moins vrai qu’il est important de toujours les répéter, aussi bien à la clientèle existante qu’à nos maisons mères. Car la majorité des banques de la Place ne sont que des f il i ale s q u i d o i ve n t t rè s s o u ve n t convaincre leur hiérarchie. »

Sortir la boîte à outils

Parfois vus comme des « concurrents » potentiels, au sein même de leur famille, les établissements luxembourgeois préfèrent, au contraire, miser sur la complémentarité. « La plupart des maisons mères ne sont actives principalement que sur leurs marchés domestiques. Nous avons les compétences et une approche plus internationale en matière de structuration de fortune. Nous avons une belle carte à jouer », affirme M. Wagenaar. La « boîte à outils » que le Luxembourg a développée au fil des années constitue l’atout fort de la Place. Sociétés de participations financières (soparfi), sociétés en commandite

PAT RICK WAGEN A A R

« BIEN SE POSITIONNER VIS-À-VIS DE L’EXTÉRIEUR » « L’image du Luxembourg a positivement changé, et l’échange d’informations constitue une excellente chose. À nous de nous faire davantage connaître auprès des entités étrangères et jouer sur la carte de la technicité et de l’internationalisation de nos compétences, afin de développer une réelle coopération. Quand un banquier privé domestique se trouve en face d’un client qui a un profil très international, le premier réflexe que devrait avoir ce banquier serait d’appeler ses collègues luxembourgeois et de s’appuyer sur leur habitude à traiter ce type de dossier. Nous avons le privilège, au Luxembourg, d’avoir des chemins courts entre les professionnels de la Place et les administrations, voire les ministres. À part peut-être en Suisse, dans un autre contexte, je ne vois pas où cela existe ailleurs. Cette proximité existe aussi avec le secteur de l’assurance, les bureaux d’avocats qui sont eux aussi internationaux, ou bien encore avec les consultants, Big Four et autres sociétés de gestion. C’est l’ensemble de cet écosystème qui doit se positionner vis-à-vis de l’extérieur. »

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BANQUE PRIVÉE

JEANNE DUVOUX

« TOUJOURS MIEUX ACCOMPAGNER LE CLIENT » « La valeur ajoutée que peut apporter une banque privée aujourd’hui se trouve dans la gestion, mais surtout dans le conseil et l’accompagnement qu’elle peut apporter dans la vie d’un entrepreneur. Dans notre cas particulier, nous avons aussi une ouverture sur l’ensemble de notre groupe : nous comptons servir au maximum un client sur l’ensemble de ses besoins.

« Le Luxembourg est et sera toujours un centre d’expertise reconnu. »

Cela fait clairement partie de l’augmentation de chaîne de valeur que nous voulons mettre à disposition de nos clients. La digitalisation va aussi nous permettre d’augmenter notre efficacité opérationnelle sur un certain nombre de processus. Mécaniquement, cela devrait contribuer à faire baisser les coûts de production. Et cela ne se fera pas dans une optique de réduire également le personnel, mais plutôt d’être en mesure de dégager du temps pour nos clients, afin de toujours mieux les accompagner, être à leur écoute et anticiper leurs besoins. »

27 %

C’est la part que représentent les investissements en actions chez les particuliers fortunés, selon le World Health Report 2015 publié par Cap Gemini et RBC Wealth Management.

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Jeanne Duvoux Directrice générale adjointe Société Générale Bank & Trust

simple (SCS), sociétés de gestion de patrimoine familial (SPF), fonds d’investissement spécialisés (FIS), fonds alternatifs réservés (Fiar)… les véhicules ne manquent pas, auxquels s’ajoutent toutes les compétences opérationnelles en matière d’organisation de patrimoine. Le tout avec une ouverture naturelle et évidente au-delà des frontières. « Notre business model est complètement tourné vers l’entrepreneur international, confirme Jeanne Duvoux, directrice générale adjointe de Société Générale Bank & Trust, en charge des activités de banque privée à Luxembourg. Le Luxembourg constitue une porte d’entrée sur l’Europe et un vrai point d’ancrage pour les entrepreneurs ayant des intérêts internationaux. Nous pouvons nous appuyer tout autant sur cette boîte à outils que sur l’expertise et les compétences multiculturelles du pays. Tous ces éléments qui font que le Luxembourg est et sera toujours un centre d’expertise reconnu. » Cette large palette de compétences, qu’elles soient directement liées au métier ou élargies à l’environnement global, se doit évidemment d’être savamment entretenue et développée au fil des évolutions du métier, des marchés, des clients. « ‘Mutation’ et ‘challenging’ sont les deux maîtres-mots, note ainsi Quentin Vercauteren Drubbel, head of wealth management chez KBL European Private Bankers. La mutation, elle, concerne la clientèle qui est toujours plus exigeante et technique. Cela nous oblige à changer en interne en termes d’expertise pour répondre à ces nouveaux besoins en développant de nouveaux services et offres. Et ce changement ne vise pas que le

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banquier privé en relation directe avec le client, mais bel et bien l’ensemble des rouages de la banque. Du reste, transformer les banquiers privés a été un de nos plus gros chantiers. Pour les accompagner et les former, nous avons d’ailleurs instauré la KBL University. » Le challenge, lui, consiste à avancer malgré la forte pression sur les marges et mettre concrètement en place cette nouvelle offre, former les banquiers pour cela et aller chercher cette clientèle. « Et nous devons convaincre nos filiales et nos partenaires à l’étranger de la valeur ajoutée que représente le fait de travailler avec le Luxembourg. Le client doit être au centre des intérêts et le banquier, tout autant que la banque, doit s’effacer au profit de ce client. »

Une éducation à approfondir

En dépit de la bonne réputation du Luxembourg, dans les milieux professionnels, le travail d’éducation apparaît comme une tâche permanente, voire perpétuelle. Les récentes affaires, notamment LuxLeaks, n’aident évidemment pas et justifient à elles seules une attention de tous les instants. « Ce travail d’éducation doit se faire à la fois au sein de nos groupes et vis-à-vis de l’opinion publique, auprès de qui il convient d’engager un vrai travail d’éducation, constate Jeanne Duvoux. Nous devons donc avoir, de manière cohérente, un discours qui permette d’expliquer la raison d’être du Luxembourg. » Ce travail n’est cependant pas l’apanage des seuls banquiers privés. La coopération très étroite qui existe entre les différents


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BANQUE PRIVÉE

92 %

C’est la proportion de particuliers fortunés cherchant à avoir un impact positif sur la société, selon le World Health Report 2015 publié par Cap Gemini et RBC Wealth Management.

« Le banquier, tout autant que la banque, doit s’effacer au profit du client. » Quentin Vercauteren Drubbel Head of wealth management KBL European Private Bankers

acteurs de l’écosystème du private banking (voir aussi en page 22) est également une des composantes actives de la stratégie de communication. Sans oublier, non plus, le travail en profondeur réalisé depuis 2013 par la Luxembourg School of Finance et son master en wealth management, dont le succès va en grandissant. « Il avait été créé à la demande des banquiers privés, se souvient Patrick Wagenaar. Les thèmes qui y sont enseignés sont en étroite relation avec les besoins de l’industrie. Ces liens directs entre l’université et le secteur sont essentiels et il faut les entretenir, afin d’avoir la garantie de pouvoir maintenir les private bankers à un niveau élevé. » Avec des promotions d’une trentaine d’étudiants, ce master propose 28 cours, dispensés sur de courtes et intensives périodes, complétés par un module d’une semaine à Singapour et une période de stage. Parallèlement, le Private Banking Group, le cluster de l’Association des banques et banquiers, Luxembourg, travaille en étroite collaboration avec la House of Training, afin de mettre en place une certification pour les conseillers à la clientèle. « Cela va forcément dans le bon sens », se réjouit Quentin Vercauteren Drubbel. « Ce serait un véritable label de qualité », renchérit Jeanne Duvoux.

Digitalisation interne et externe

En attendant, la banque privée se retrouve, à l’instar de n’importe quelle autre activité, confrontée de manière très prégnante à la digitalisation. Que ce soit dans la relation avec

le client, mobile et connecté presque 24 h/24, ou dans son propre mode de fonctionnement interne. « On oublie trop souvent cette partie interne, note M. Vercauteren Drubbel. La question est toujours de savoir comment les outils contemporains peuvent nous aider à améliorer notre banque et notre travail. L’idée est, par exemple, de pouvoir connecter tous les départements avec des outils collaboratifs et plus efficients. Mais au-delà des outils que l’on peut mettre en place, le grand défi de la digitalisation est de savoir comment se rapprocher au mieux de ses clients quand on est une banque luxembourgeoise et que l’on vise une clientèle internationale qui, elle-même, vit dans un monde digitalisé. » Le phénomène est en marche et on ne voit pas trop ce qui pourrait l’arrêter. En 2014, une étude menée par Capgemini et Royal Bank of Canada indiquait que la moitié des multi­ millionnaires dans le monde utilisaient déjà des canaux numériques pour leurs activités bancaires et que les deux tiers d’entre eux comptaient gérer tout ou partie de leur fortune de façon numérique dans les cinq prochaines années. Du coup, de plus en plus de banques – et acteurs financiers au sens large – s’intéressent à l’univers de sociétés fintech. En début d’année, la banque indonésienne Bank Central Asia, la plus grande banque privée du pays, a investi quelque 15 millions d’euros dans l’établissement d’un fonds de venture capital dédié aux fintech. Mais l’intérêt peut aussi se manifester dans l’autre sens !

QUENTIN VERCAUTEREN DRUBBEL

« POUVOIR EXPRIMER TOUT NOTRE POTENTIEL » « La question se pose aujourd’hui de savoir comment s’exprime la valeur ajoutée d’une banque privée. Il s’agit pour nous d’une véritable remise en question et cela a servi de fil rouge à nos réflexions de ces dernières années. Pourquoi le client fait-il appel aux services d’une banque privée ? Quels types de services attend-il ? Et pourquoi choisit-il le Luxembourg ? On est passés d’une logique de gestion d’actifs à celle de gestion de patrimoine global. Dans le premier cas, la banque privée prend des commissions sur les actifs. Dans le second cas, on entre dans une tout autre dimension, avec de multiples outils et services associés. Cela permet donc à la banque de réfléchir à d’autres vecteurs de sources de revenus. Et dans ce contexte-là, la digitalisation des services constitue, à elle seule, un vecteur d’optimisation opérationnelle. Les compétences au Luxembourg sont là : il y a des experts qui maîtrisent leurs sujets et qui ont développé cette expertise sur le long terme. C’est ça qu’il faut mettre en avant aujourd’hui. D’où l’importance de l’optimisation opérationnelle, afin que du temps soit alloué à ces experts pour qu’ils expriment tout leur potentiel. »

Supplément 03 / 2017 — Private Banking —

— 15


BANQUE PRIVÉE

72.200

C’est, en milliards d’euros, le total des actifs des gens fortunés (hors assurance-vie) dans le monde, anticipé par McKinsey & Company à l’horizon 2020.

« Nous sommes en train de nous moderniser et, en fait, de changer notre fusil d’épaule. » Pierre Gramegna Ministre des Finances (en 2015) MARCHÉ MONDIAL

LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT BOOSTENT LA CROISSANCE Selon l’édition 2016 de l’étude annuelle du cabinet McKinsey & Company (European Private Banking Survey 2016 – Ascending against strong headwinds), le total des actifs des individus riches a augmenté de 40 % au niveau mondial au cours des cinq dernières années, atteignant, fin 2015, 53.000 milliards d’euros. La croissance sur les marchés développés a été de 5 %, soit largement moins de la moitié que ce qui a été enregistré dans les marchés en développement (12 %). L’Asie a contribué pour un tiers à la croissance mondiale, suivie par l’Amérique du Nord (un quart) et par le MoyenOrient et l’Afrique (environ 15 %). L’Europe, qui reste la deuxième région la plus riche du monde, a été moins performante en termes de croissance. La volatilité des marchés boursiers, une moindre croissance mondiale et de nombreuses incertitudes géopolitiques ont eu pour effet de limiter à 5 % la croissance des actifs des plus riches en 2015. Elle avait été de 7 % un an plus tôt. McKinsey prévoit, pour les cinq prochaines années, une croissance moyenne annuelle de 6,4 %, mais sans tenir compte des éventuels impacts du Brexit. Ce sont surtout les marchés en développement qui devraient porter cette croissance (9 %) alors que les marchés développés devraient limiter leur performance à +5 %. Si, en 2010, sept des 20 pays les « plus riches » étaient en Europe occidentale, ils n’étaient plus que quatre en 2015 et le nombre devrait encore avoir diminué en 2020.

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Ainsi, fin janvier, la fintech américaine Net 1 UEPS Technologies, société cotée au Nasdaq spécialisée dans le traitement des trans­ actions, paiements mobiles et transactions en ligne, a pris une participation de 30 % dans le capital de la banque privée liechtensteinoise Bank Frick & Co. Pas étonnant qu’au Luxembourg, les initiatives se multiplient aussi en matière de fintech. « Nous sommes bien placés dans ce domaine, constate Patrick Wagenaar (Banque Degroof Petercam). L’étape suivante pourrait aussi être la mutualisation de certaines fonctions, comme le back-office, ou certaines fonctions opérationnelles. Ce sera un aspect très important à développer. »

Les fintech bouleversent la donne

Le champ des possibles semble, à ce jour, infini, et les axes de réflexion ne manquent pas pour les banquiers. « Nous en avons identifié au moins trois, explique Jeanne Duvoux (Société Générale Bank & Trust). Le premier consiste à savoir comment faciliter la vie du client et à l’accompagner dans sa mobilité. Ensuite, il s’agit de se servir du numérique comme outil d’aide à la décision, mais plutôt pour nos conseillers et non pas pour le client final directement. Nous travaillons d’ailleurs sur le développement d’outils de diagnostic d’allocation d’actifs, mais aussi sur des outils CRM disponibles sur tablette pour améliorer l’efficacité de nos banquiers. Enfin, nous réfléchissons aux meilleures façons d’utiliser l’ensemble des données dont nous disposons, au service de nos clients. Notre objectif est de veiller à leur offrir

— Supplément 03 / 2017 — Private Banking

un parcours fluide dans un monde à la fois physique et digital. » Même si, au Luxembourg, aucune annonce spectaculaire n’a encore été faite, les réflexions et les échanges vont bon train. Les développements aussi. On suivra de prè s, par exemple, le parcours de SnapSwap, tout jeune établissement de monnaie électronique, établi dans le Lux Future Lab de BGL BNP Paribas, qui vient récemment de sceller un partenariat avec Luxtrust dans une solution de paiement électronique et qui s’est offert les services, dans son conseil d’administration, de deux grosses pointures que sont Paul Helminger (en tant que président) et Georges Schmit. « En proposant une externalisation de services généralement très centralisés dans les banques, les fintech nous obligent à une forme de remise en question d’un quotidien qui semblait bien établi au sein d’une banque historique », note M. Vercauteren Drubbel (KBL). Le ministre des Finances, Pierre Gramegna, a fait du développement des fintech une des priorités à l’agenda du gouvernement. Les professionnels de la banque privée, eux, sont dans les starting-blocks et à l’affût de tout ce qui pourrait leur rendre la vie plus aisée et, accessoirement, plus rentable. Une récente étude du consultant anglais Goodacre publiée en décembre dernier indiquait que l’amélioration de l’efficience opérationnelle (pour près de 30 % des répondants) et l’amélioration des itérations technologiques (25 %) étaient les facteurs critiques que les gérants de fortune devaient s’appliquer à changer dans les 12 prochains mois.


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CHIFFRES-CLÉS

STATISTIQUES

La banque privée au Luxembourg en un coup d’œil J E A N - M I C H E L GAU D R O N |

MAISON MODERNE

Les données publiées par le Private Banking Group Luxembourg de l’ABBL montrent un secteur toujours aussi dynamique et la mutation du profil de la clientèle sur les dernières années.

O

n est évidemment loin des 1.000 milliards d’euros d’actifs sous gestion en private banking au Luxembourg que le secteur ambitionnait, au printemps 2008, à l’horizon 2015. Mais après les ravages causés par la chute de Lehman Brothers et la crise économique et financière qui a suivi, la banque privée au Luxembourg, qui emploie plus de 6.600 personnes, n’a pas spécialement à rougir pour autant de sa situation. Ainsi, au 31 décembre 2015, les chiffres publiés par le Private Banking Group Luxembourg de l’ABBL in­ diquent un total de quelque 350,6 milliards d’euros, en progression sur un an de près de 10 %. Ils permettent aussi de se rendre compte de la modification du profil de la clientèle, présentant un patrimoine de plus en plus élevé : les clients affichant plus de 5 millions d’euros d’actifs représentaient 57 % du total en 2011. Ils « pèsent », fin 2015, 71 %. À l’opposé, la tranche « moins de 500.000 euros », qui représentait 15 % du total en 2011, a vu sa part fondre de plus de moitié à 7 % quatre ans plus tard. Selon le portail statistique Statista, le montant des fortunes privées dans le monde s’élève à près de 168.000 milliards de dollars fin 2015, dont plus de 60.000 milliards sont concentrés en Amérique du Nord. L’Europe, pour sa part, abrite quelque 44.000 milliards de dollars de fortunes privées.

ORIGINE GÉOGRAPHIQUE DES CLIENTS DE BANQUES PRIVÉES AU LUXEMBOURG

Luxembourg 22 %

Reste du monde 42 %

Pays frontaliers 16 %

P RO XIMI TÉ Même si les investisseurs du monde entier intéressent les banquiers privés au Luxembourg, près de 60 % des clients sont originaires d’un pays de l’Union européenne.

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— Supplément 03 / 2017 — Private Banking

SOURCE : ABBL

Autres pays de l’UE 20 %


CHIFFRES-CLÉS

RÉPARTITION DU NOMBRE DE CLIENTS PAR TRANCHE D’ACTIFS UH N W I Si la tranche d’actifs « 20 millions et plus » concentre plus de la moitié des avoirs sous gestion, elle ne concerne que 1 % du nombre de clients.

55% du total des avoirs

50%

45%

40%

35%

+ de 20.000.001 € 1 % du nombre de clients

30%

25%

20%

15%

1.000.001-5.000.000 € 14 %

10.000.001-20.000.000 € 1 % 10%

5.000.001-10.000.000 € 2 %

5%

500.001-1.000.000 € 14 % 250.001-500.000 € 21 %

100.000-250.000 € 47 %

Supplément 03 / 2017 — Private Banking —

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CHIFFRES-CLÉS

ÉVOLUTION DES REVENUS ET DES AVOIRS SOUS GESTION C RO ISSAN C E Depuis 2008 et le plus bas atteint au plus fort de la crise, les avoirs sous gestion au Luxembourg ont progressé de 56 %.

Revenus

Millions d’euros 1.823 1.800

1.744

1.750

1.678

1.700

1.673

1.682

1.632

1.650 1.600

1.660 1.615

1.558

1.550 1.500 1.450 1.400 1.350 1.300 1.250 1.200 1.150 1.100 1.050 1.000 950 900 850 800 750 700 650 600 550 500 450 400

351

350 300

Avoirs sous gestion

271

262

269

289

303

307

318

225

250 200 150 100 50 0

20 ­—

2007

2008

2009

2010

— Supplément 03 / 2017 — Private Banking

2011

2012

2013

2014


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ÉCOSYSTÈME

Des talents multiples CA M I L L E F R AT I E T J E A N - M I C H E L L A L I E U MAISON MODERNE

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La gestion de patrimoine ne se limite pas au seul banquier privé en contact direct avec un client fortuné. Autour de ce cœur de métier gravitent bon nombre d’acteurs et d’activités grâce auxquels le private banking à la luxembourgeoise conquiert, jour après jour, des parts de marché.

Ils sont avocats, conseillers fiscaux, assureurs… Ils sont actifs dans la promotion ou la communication. Ils développent des systèmes d’information ou bien sont spécialisés dans les fonds d’investissement… Nombreux sont les acteurs qui gravitent autour de l’activité principale de gestion de fortune. La richesse de cet écosystème, au Luxembourg, tient tout à la fois de la diversité des compétences et de la proximité des uns et des autres. Concurrents, parfois, ils sont aussi largement alliés dès qu’il s’agit de porter haut les couleurs de la Place, pour le bénéfice de l’ensemble du secteur financier et du « label » luxembourgeois.

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ÉCOSYSTÈME

SYSTÈMES D’INFORMATION

VERS UNE SOUS-TRAITANCE ACCRUE Comme pour les autres branches de la Place, la multiplication des obligations réglementaires et techniques place les systèmes d’information au cœur des choix stratégiques pour les gestionnaires de fortune. « La qualité des données devient de plus en plus cruciale, souligne Frédéric Kemp, managing director d’Avaloq Benelux. D’où l’importance de processus intégrés end-to-end, d’une vision 360° du client et de la capacité à offrir à ses clients une expérience omnichannel riche et intuitive. Dans ce contexte, les systèmes d’information et donc les fournisseurs de core banking jouent un rôle grandissant dans l’accompagnement des banques. » Un rôle qui ne tient plus seulement à la simple fonction de support. « Les éditeurs de solutions bancaires dédiées à la banque privée ont pris un virage fort vers la complémentarité digitale et apportent de nouvelles offres bien plus alignées aux ambitions digitales des banques privées », notent Laurent Moscetti, country managing director and banking lead, et Vanessa Müller, wealth management lead d’Accenture Luxembourg.

AVOCAT S

EXPERTS ET GÉNÉRALISTES À LA FOIS Compagnons de longue date des banques privées, les avocats ont vu leur rôle évoluer de manière spectaculaire au cours de la dernière décennie. « Si par le passé l’avocat était la référence juridique qui interprétait un point de droit, aujourd’hui on lui demande d’atteindre une position à la fois prudente, pragmatique, commerciale et stratégique, souligne Eliane DejardinBotelho, managing associate Capital markets and banking chez Linklaters. Il a aujourd’hui un rôle moins neutre et devient davantage un partenaire qu’un conseiller. » Le caractère international très marqué de la Place identifie également les avocats comme « partenaires de banques, de family offices ou d’autres avocats implantés dans une juridiction étrangère, en particulier pour les pays émergents, notamment d’Amérique latine, où l’avocat-conseil joue un rôle déterminant », ajoutent Louis-Maël Cogis et Pierre-Régis Dukmedjian, partners chez Simmons & Simmons. Une spécificité qui, cumulée au renforcement de la réglementation et à la sophistication des produits comme de la clientèle, s’avère un véritable défi pour la profession. « Pour les clients très fortunés, l’avocat devra avoir une approche à la fois multidisciplinaire, pour traiter par exemple des aspects fonds, fiscaux et de droit des sociétés, avec une approche internationale de la problématique posée », prévoient les associés de Simmons & Simmons. « L’avocat doit être un expert dans des domaines de plus en plus variés et complexes, impliquant la connaissance de textes d’application locale, européenne et internationale, tout en restant généraliste afin de ne pas perdre la vue d’ensemble », renchérit Eliane Dejardin-Botelho. L’avocat semble donc amené à intervenir de plus en plus fréquemment auprès des banques privées, alors que justement leurs juristes internes ploient sous le poids de leurs missions multiples, entre études de nouveaux produits, gestion journalière des conflits et mise en place des nouvelles réglementations. Des équipes souvent limitées en ressources en raison de la pression budgétaire.

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— Supplément 03 / 2017 — Private Banking

Dans un contexte où les banques privées sont amenées à privilégier l’efficacité et la compétitivité sur leur cœur de métier, « la sous-traitance dans des domaines non différenciants deviendra une perspective de plus en plus convaincante tant en termes d’économies d’efficacité, mais aussi de qualité de leurs processus », analyse Frédéric Kemp. Les éditeurs de solutions doivent également composer avec les fintech proposant des logiciels innovants qui améliorent encore les interactions entre les banques privées et leurs clients. « Au-delà de l’expérience et de la connaissance des clients, qui concentrent la plupart des innovations des banques privées actuelles, celles-ci devront rapidement résoudre l’équation d’une collaboration harmonieuse entre le monde digital et le self-servicing d’un côté, et le monde physique du conseiller et ses services à forte valeur ajoutée, importants, de l’autre », concluent Laurent Moscetti et Vanessa Müller.


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DUBAI

Asset Management

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w. banquehavilland.com

ZURICH


ÉCOSYSTÈME

ASSUREURS

UN ACTEUR EN MUTATION OneLife s’est spécialisée dans l’assurance-vie à des fins de gestion patrimoniale. Un rouage essentiel dans l’écosystème de la gestion de fortune au Luxembourg dont Marc Stevens, CEO de OneLife, analyse l’évolution. « Au cours des 15 à 20 dernières années, des changements importants sont apparus à la fois au niveau de la clientèle et dans le mode de distribution », observe-t-il. Au niveau clientèle, les clients aisés, dont l’apport moyen tournait autour de 150.000 euros, ont laissé la place aux familles fortunées et de plus en plus internationales, au-delà même des frontières de l’Europe. « Pour ce qui est de la distribution, on est passé de sociétés intégrées verticalement à une offre multicanale de services et de produits, observe-t-il. Nous ne travaillons pas seulement avec des banques privées, mais aussi avec des family offices, des intermédiaires spécialisés en assurance-vie et des apporteurs d’affaires. » Le troisième changement, selon la vision de M. Stevens, vient de la mobilité croissante des clients. « Il faut pouvoir assurer la porta­ bilité des contrats d’assurance-vie, insiste le CEO de OneLife. Dans la mesure où les familles fortunées bougent fréquemment d’un pays à l’autre, il faut pouvoir adapter les contrats aux législations et régimes fiscaux en vigueur dans les pays d’installation. »  En tant qu’assureur-vie au service d’une clientèle fortunée, il insiste encore sur deux évolutions nécessaires : celle pour chaque acteur de bien identifier ses compétences majeures et d’outsourcer les autres fonctions à des partenaires de choix. « La réussite se situe dans la somme des savoir-faire et la complémentarité au travers de partenariats solides », ajoute-t-il. Enfin, une communication et une interactivité accrues entre l’assureur, ses intermédiaires et le client final sont essentielles. Ce qui implique, selon lui, un gros effort de digitalisation au niveau de l’ensemble de l’écosystème. « Nous avons ainsi lancé une application l’an passé et analysons désormais les options en matière de signature électronique. » Head of business development Luxembourg pour Lombard International Assurance, Tom Rasqué note que les évolutions réglementaires, le style de vie international des grandes fortunes, les familles recomposées, les taux bas et les crises géopolitiques ont complexifié le métier de la gestion de fortune. « Ces évolutions et tendances influencent directement l’émergence de métiers plus spécialisés au sein même des banques privées et des prestataires spécialisés, par exemple les assureurs-vie. Et c’est exactement dans ces domaines – planification patrimoniale et successorale transfrontalière, projets de capital-risque, gestion de parcs immobiliers et investissements passion – que nous pouvons aider nos partenaires banques privées, gestionnaires de fortune, family offices & avocats-conseils à servir leurs clients », observe-t-il.

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— Supplément 03 / 2017 — Private Banking


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ÉCOSYSTÈME

FORMATION

DES COMPÉTENCES DE PLUS EN PLUS POINTUES Dans le secteur de la finance, la chasse aux talents est devenue cruciale. Mais une fois les bonnes recrues trouvées, il faut encore maintenir leur bagage à jour. C’est dans cet esprit que la House of Training développe en permanence de nouvelles formations pour le secteur bancaire et notamment pour le private banking. Un coup d’œil sur son catalogue en février montre que l’institution en propose actuellement 14, allant des « fondamentaux de la banque privée » jusqu’à la législation fiscale, en passant par les successions, la philanthropie ou l’éthique. « Si les gens ne veulent pas se faire remplacer par des machines, leurs compétences doivent être de plus en plus pointues », note Nico Binsfeld, directeur général de la House of Training.

FINTECH ET IT

UNE SYMBIOSE À CONSTRUIRE Les petits soldats de la révolution numérique se sont imposés comme nouveaux acteurs de poids dans l’écosystème de la banque privée. « Dans le contexte de transformation accélérée de l’industrie de la gestion de fortune, les fintech sont perçues de manière ambivalente, à la fois comme une opportunité et comme une menace, explique Étienne Hirsch, directeur chez Wavestone. Les deux sentiments sont très forts sur le marché luxembourgeois. » L’application des nouvelles technologies ébranle le modèle économique traditionnel des banques privées avec le risque d’une pression accrue sur les marges et d’une désintermédiation par les nouveaux entrants. Ces risques sont catalysés par les évolutions réglementaires, notamment par la deuxième directive européenne sur les services de paiement (lire aussi l’article page 109 dans l’édition de mars de Paperjam). « Les opportunités que constituent les fintech pour les banques sont indéniables, aussi bien sur le terrain de l’efficience opérationnelle que sur celui de la génération de revenus », explique Étienne Hirsch. Il y a également un intérêt croissant pour les banques à incuber des fintech afin de bénéficier de la primeur de leurs innovations et de transformer une partie de leur IT en actifs valorisables. « Au-delà d’une simple coexistence et de partenariats ponctuels, il y a une relation symbiotique à établir entre banques et fintech. Les deux cherchent des relais de croissance. En plus de financements, les fintech ont besoin de cas d’application et d’apport métier pour que leurs prototypes puissent devenir pérennes. » Les fintech permettent aux banques de répondre aux nouveaux besoins des clients, d’intégrer les manières innovantes de consommer les services bancaires et de renvoyer une image moderne et attractive au marché. « Elles représentent une opportunité sans précédent pour les banques de démontrer qu’elles ont accompli leur transition vers la centricité client, enjeu majeur depuis la crise financière globale de 2008 », note encore M. Hirsch. « Rien ne remplacera la relation de confiance et le conseil personnalisé qui constituent l’essence du métier de banquier privé, conclut Étienne Hirsch. L’expérience client peut toujours être améliorée et est au cœur de la révolution digitale ; c’est sur ce terrain que la carte fintech est à jouer en priorité. »

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Cette institution, qui propose actuellement plus de 600 formations, est née en 2016 de la fusion entre la Luxembourg School for Commerce (Chambre de commerce) et l’Institut de formation bancaire du Luxembourg, qui dépendait de l’ABBL. « Aujourd’hui, l’ABBL est un client et c’est elle qui nous demande de développer certaines formations selon ses besoins. Nous ne sommes qu’un exécutant », poursuit M. Binsfeld. Mais il observe aussi que les formations pour le monde bancaire sont parmi les plus suivies de toutes celles que la House of Training propose. « Nous pourrions d’ailleurs en organiser plus si nous disposions d’un plus grand panel d’experts dans ce domaine. » L’Institut national pour le développement de la formation professionnelle continue (INFPC) organise lui aussi de nombreuses formations (assurées par des organismes privés), dont un bon nombre dans les secteurs financiers. Rien que dans le domaine de la banque privée, il en propose aussi une dizaine qui va des principes fondamentaux de l’industrie bancaire à l’analyse en profondeur des nouvelles réglementations internationales. Enfin, impossible de ne pas évoquer évidemment le master en wealth management dispensé depuis 2013 par la Luxembourg School of Finance. Une trentaine d’étudiants par promotion suivent 28 cours, concentrés sur de courtes – mais intensives – périodes. Un module d’une semaine à Singapour et une période de stage complètent le cursus.


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ÉCOSYSTÈME

PROMOTION

ATTIRER ET FAIRE CONNAÎTRE Pour assurer son bon fonctionnement, l’écosystème de la place financière luxembourgeoise doit s’enrichir de nouveaux clients et acteurs. Il faut donc en assurer la promotion hors des frontières. C’est le rôle qui a été donné à Luxembourg for Finance (LFF), lors de sa création en 2008. Démontrer hors des frontières que le pôle financier développé dans le pays tient son rôle et pas uniquement pour la population résidente. « Promouvoir la Place, c’est avant tout démontrer que notre écosystème est mature et diversifié, qu’il apporte des bénéfices à l’ensemble des acteurs », explique Tom Théobald, deputy CEO de LFF. Lancé avec des moyens relativement limités il y a près d’une décennie, l’agence de promotion compte aujourd’hui 18 personnes et est de toutes les actions organisées à l’étranger par le gouvernement. « Nous devons à la fois faire connaître la place financière sur de nouveaux marchés, mais aussi soigner les relations sur ceux qui sont déjà bien établis », poursuit le responsable de LFF. Plus récemment, l’organisme a aussi intensifié son rôle auprès de la presse étrangère pour agir comme une porte d’entrée et faire comprendre clairement le fonctionnement de la finance grand-ducale aux médias étrangers. « Enfin, nous allons à la rencontre d’acteurs financiers avec, là aussi, une mission pédagogique afin d’éventuellement les convaincre de s’installer chez nous, poursuit Tom Théobald. C’est un rôle qui devient de plus en plus important. » Au niveau du sous-secteur du private banking, l’Association des banques et banquiers, Luxembourg (ABBL) a créé, il y a tout juste 10 ans, le Private Banking Group Luxembourg, le plus ancien de ses clusters. À sa manière, il cherche aussi à diffuser de l’information, aux acteurs de la Place cette fois, par différents moyens. « Nous allons bientôt proposer un manuel sur les règles de Mifid II et nous menons actuellement une étude sur le coût de la réglementation dans le secteur de la banque privée », observe Alain Hondequin, general counsel auprès des clusters de l’association des banquiers. Mais l’ABBL n’hésite jamais non plus à prendre son bâton de pèlerin pour aller défendre les avantages de la Place un peu partout dans le monde.

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ÉCOSYSTÈME

CONSEIL JURIDIQUE

MONTÉE EN GAMME

Onshorisation des actifs, disparition du secret bancaire, multiplication des nouvelles règles dont Fatca... « Cela a généré un très fort besoin de conseil sur ces différents aspects », témoigne Gilles Sturbois, directeur au sein du département International and Corporate Tax chez Atoz. Les banques ont notamment besoin de former leurs équipes « pour comprendre les nouveaux enjeux en matière de fiscalité, notamment pour faire bénéficier des conventions fiscales à leurs clients ou permettre des rémunérations non soumises à la retenue à la source, poursuit-il. Eu égard aux enjeux en matière d’échange d’informations, Fatca et CRS deviennent une matière à part entière. »

FONDS D’INVESTISSEMENT

ADAPTER LE MODÈLE

En tant que leaders européens de l’industrie, les fonds d’investissement luxembourgeois jouent eux aussi un rôle prépondérant dans l’écosystème banque privée. En tant, par exemple, que banque dépositaire et prestataire de services auprès des fonds d’investissement, RBC Investor & Treasury Services se positionne davantage dans la chaîne de valeur des fonds proposés par les conseillers financiers ou sélectionnés directement par les investisseurs institutionnels ou privés. Mais, précise Sébastien Danloy, CEO de RBC Investor Services Bank, « nous jouons un rôle important dans l’agrandissement du choix de fonds disponibles pour l’investisseur, en raison de nos services de support à la distribution ». RBC aide ainsi les gestionnaires de fonds internationaux dans la distribution transfrontalière via les Ucits domiciliés au Luxembourg, ou avec le lancement de fonds alternatifs, de plus en plus demandés par les investisseurs. Au niveau des défis pour le secteur, M. Danloy insiste sur le fait que l’industrie des fonds doit s’adapter aux « milléniaux », ces nouveaux profils d’investisseurs « qui, au-delà des performances financières, basent également leurs décisions sur de nouveaux critères tels que l’investissement responsable et qui souhaitent une plus grande accessibilité aux données, et de la transparence et des services leur permettant de faire des choix éclairés ». Pour l’aspect réglementaire, il note l’entrée en application de Mifid II au 1er janvier 2018, qui aura un impact significatif sur l’ensemble des établissements financiers et notamment sur le business model de la gestion de patrimoine. Quant au futur, le CEO de RBC Investor Services Bank estime que la digitalisation et les innovations technologiques vont continuer à monopoliser les préoccupations de l’industrie des fonds. « Les applications de la technologie blockchain pourraient avoir un impact significatif, par exemple sur les agents de transfert et sur la distribution, réduisant les coûts administratifs et fluidifiant les transactions et autres démarches dans la distribution de fonds », observe-t-il.

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La clientèle aussi a changé. « Nous avions plutôt des ‘mass affluent’, qui n’avaient pas de besoins sophistiqués, et recevons de plus en plus de UHNWI (ultra high net worth individuals, au moins 30 millions de dollars d’actifs), voire quelques VUHNWI (very ultra high net worth individuals, plus de 100 millions de dollars d’actifs), dont les besoins sont similaires à ceux des institutionnels, indique Pascal Rapallino, group family office leader chez SGG Group. Les acteurs du milieu juridique et fiscal sont devenus des acteurs-clés » dans l’écosystème de la banque privée. « C’est aussi la spécificité de la banque privée sur la Place par rapport à Genève ou Paris : un accès immédiat à une panoplie de professionnels extrêmement au fait de l’industrie des fonds et de ce qu’on peut en faire », souligne Jérémie Schaeffer, partner chez Atoz. Une connaissance plus fine des différents produits est également devenue nécessaire et conduit les banques privées à explorer le private equity, à travers des véhicules traditionnels ou plus récents comme les fonds d’investissement spécialisés. « La banque privée se rapproche maintenant de la banque d’investissement, notamment en matière d’offre de crédit », note Gilles Sturbois. De quoi inspirer diverses réflexions au sein des banques privées sur leur stratégie en matière de suivi juridique et fiscal. « Soit une banque a la taille critique pour recruter une équipe très complète de juristes fiscalistes – certaines constituent même des équipes par thématique et/ou par pays –, indique Gilles Sturbois, soit elle a davantage recours à des conseils externes », sans toutefois aller jusqu’à une externalisation intégrale.


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End-to-end services for corporates and funds Flexible, scalable corporate structures are needed to help international businesses and alternative investment funds cope with the fast-changing geopolitical, regulatory and fiscal environment. Uniquely comprehensive integrated solutions are provided by Capita Asset Services Luxembourg. Bo Matthiesen, managing director, and Livio Gambardella, client director, explain.

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hat is unique about Capita Asset Services? bo matthiesen Our broad and deep experience enables us to go into partnership with our clients to meet a uniquely wide range of their needs. Capita is a major listed business process management and professional services group, and this gives us the ability to bring new support propositions to life in a seamless fashion. Our services are custom-made, scalable and can adapt to changing circumstances. Clients need more than a set of fixed services provided “off-the-peg”. What challenges are your clients facing? livio gambardella To manage their business in Luxembourg, corporates and alternative investment funds operating across borders need a trustable local partner with a deep industry experience, and strong technical support to ensure effective implementation of tax and legal advice, proficient business management as well as full compliance with regulatory requirements, market practices and investment strategies. These requirements become even more important nowadays considering the challenges clients are facing from changing regulatory requirements and the uncertainty coming from international political initiatives such as BEPS and Brexit. That’s why, especially in 034 —

the current international context, the political and social stability of Luxembourg with its modern and business friendly frameworks becomes very important. What gives you this range of experience? bm Our parent company is Capita plc, a publicly listed UK firm. We operate 11 divisions, with more than 75,000 staff generating revenue of GBP 4.7bn (€5.6bn) last year. The group provides a vast range of services to large corporations and public authorities such as property management and debt collection, translation and travel s e r v i c e s a s we l l a s d i g i t a l a n d software solutions to name a few. Capit a Asset Ser vices i s one of these divisions, with offices in Luxembourg, the Netherlands, Ireland, the UK, Jersey, Switzerland, Hungary and Germany, as well as rep offices in the US and Dubai. Together, this gives unrivalled knowledge and reach. How is the market changing? lg Our main growth areas are real estate and private equity, including hedge funds and securitisation structures. We support investors and asset managers through the full life cycle from the set-up of their Luxembourg investment vehicle to its liquidation. Depending on the client needs, we

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PAPERJAM ADVERTORIAL

“Our clients have a great opportunity to focus on and prosper from their core business – as partners we can provide corporate services in Luxembourg, but also facilitate the uniquely wide offering across the group.”

support with company incorporation and management, accounting and company secretarial assistance which can include income tax and VAT compliance as well as assistance with corporate governance. In addition, we can assist with the provision of registered office, dedicated and equipped office space and employment solutions. Also the geographical allocation of clients is changing, historically clients mainly come from Europe and North America, but now increasingly from Asia and the Middle East. How deep is your experience of Luxembourg and beyond? bm Our presence here goes back to 1993. Capita Asset Services Luxembourg was established in 2009 from the takeover of two complementary financial and business services operations with later additional acquisitions. We now have 150 multilingual staff with a wealth of accounting, and admini stration experience. We recently moved into new offices in Luxembourg City, giving us a central location and space to meet our growth ambitions. The management team all have more than 15-year experience from different jurisdictions and different parts of the financial sector, be it corporate services, banking, investment funds, audit, exchange listing or legal.

Why do your clients use Luxembourg? bm International expertise, adaptability as well as regulatory and political stability make Luxembourg unique. The tax environment is competitive while staying compliant with OECD guidance. However, the attraction of the Grand Duchy is the broad ecosystem of experienced, multilingual tax advisors, law firms and service providers, working within a rigorous but fair and flexible legal and regulatory environment. There is political stability, with broad consensus that the tax and law codes should change as little as possible. Governments listen to businesses and act to assist growth. Luxembourg is a founding member of the European Union and one of the few c ou n t r i e s w i t h A A A rat i n g and very strong macroeconomic fundamentals. lg Also nowhere is the workforce as multicultural and multilingual. Plus the country is centrally located and easy to reach from Europe’s business capitals. The result is solutions provided with particular sensitivity to subtle cultural differences. Luxembourg’s reputation as a world-class centre for alternative investment fund administration is booming, and we are playing our part. For investments in real estate and private equity we provide the structures and processes to acquire, hold, manage

and divest a range of assets. We serve alternative investment funds, asset financing companies, M&A companies, oil and gas companies and securitisation vehicles. An example of our value-added approach is how we help fund managers to invest in debt. The group has special services that analyses debt portfolios or manage property assets. How do you keep pace with market change? lg We continuously keep our staff up to date with regulatory and market practice developments, and invest in training locally to ensure our clients receive the best support from knowledgeable, motivated and responsive teams. We work closely with a wide range of local legal and tax advisors with a broad and international expertise to make the Luxembourg business framework very proficient and attractive for investors and asset managers.

BO MATTHIESEN, managing director bo.matthiesen@capita.lu LIVIO GAMBARDELLA, client director and member of the executive committee livio.gambardella@capita.lu www.capitaassetservices.com

How would you sum up your offering? bm Partnership. We don’t just work closely with clients, but also with their lawyers, tax specialists and others. We want to play a pivotal role in the organisation and administration of the client’s business in Luxembourg and support beyond. We are there to deal with the practical details of bringing the clients strategy to fruition.  Janvier 2017 —

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CLIENTÈLE

BANQUE PRIVÉE

Paroles de terrain J E A N - M I C H E L GAU D R O N |

MAISON MODERNE

Au-delà des grandes tendances du marché, les acteurs du private banking, sur le terrain, vivent au quotidien les grandes mutations du secteur. Six banques détaillent leur approche et leur philosophie en matière de gestion de fortune. Témoignages.

A

vec 351 milliards d’euros d’actifs sous gestion en 2015, la banque privée luxembourgeoise ne manque pas de poids. Elle se positionne parmi les places fortes en Europe et n’a certainement pas à rougir de la « concurrence » avec la Suisse, quand bien même la tradition bancaire helvétique remonte bien plus loin dans le temps. Près de 7.000 personnes y sont employées, dont plus de 1.500 en contact direct avec la clientèle. Grosses entités internationales – certaines hébergeant même au Grand-Duché les compétences private banking de l’ensemble du groupe – ou petites structures plus traditionnelles, la richesse du paysage en fait aussi son efficacité. Quelle que soit leur structure, la qualité et la pertinence du service apporté au client est un dénominateur commun, décliné à l’infini en fonction de l’environnement de la banque et, parfois, de son histoire. La Banque BCP, par exemple, fêtera, en 2017, ses 50 ans de présence au Luxembourg. Créée à l’origine en tant que Banque Troillet, elle a successivement connu plusieurs appellations, passant à partir des années 80 sous pavillon portugais. Devenue Banco Mello à la fin des années 90, elle prend le nom de BCP (Banco Comercial Português) en 2001 et passe en 2006 sous contrôle du groupe français Banque populaire et caisse d’épargne.

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Cela n’empêche évidemment pas la banque de conserver un lien fort avec la communauté lusophone du Luxembourg. Elle revendique plus de 500  clients représentant des avoirs de quelque 64 millions d’euros. La très grande majorité de ces clients (80 %) possède des avoirs compris entre 100.000 et 250.000 euros, les millionnaires ne représentant que 2 % du total de ces clients. « Les profils de ces clients sont majori­ tairement des cadres, cadres supérieurs, indépendants, professions libérales ou chefs d’entreprise venant des pays limi­ trophes et du Portugal », explique Guillaume Hombourger, conseiller en gestion de patrimoine chez Banque BCP. Les besoins les plus communément rencontrés se concentrent généralement sur les investissements immobiliers, l’optimisation et l’étude fiscale et la planification successorale. « Beaucoup sont également intéressés par la mise en place de solutions pour une retraite dorée au Portugal, avec notre partenaire historique Millenium. » Plus ancienne encore, et forcément plus rayonnante, la Banque internationale à Luxembourg, comme toutes ses « consœurs » généralistes, possède une activité de banque privée pour le moins développée. Au 30 juin dernier, elle revendiquait ainsi 23,8 milliards d’euros d’actifs sous gestion. 86 % de ces actifs proviennent de clients résidant au sein de l’Union européenne, le reste venant d’autres pays du Vieux Continent.

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CLIENTÈLE

C OMPÉ TE N C E S Derrière les traditionnelles images bucoliques du Luxembourg se cachent une expertise et un savoir-faire reconnus en matière de private banking et de gestion de patrimoine.

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CLIENTÈLE

« Nos clients veulent que nous nous engagions sur des éléments tangibles, adaptés à leurs besoins, orientés services et non plus produits. »

« 80 % des avoirs de nos clients sont investis dans des actions ou des fonds en actions. » Thibault de Barsy Keytrade Bank Luxembourg

« Beaucoup sont intéressés par la mise en place de solutions pour une retraite dorée au Portugal. » Guillaume Hombourger Banque BCP

Sandrine De Vuyst ING Luxembourg

« Nos clients private banking nous sol­ licitent pour tout ce qui concerne leur patrimoine et sa transmission, explique Raoul Stefanetti, head of wealth mana­ gement Luxembourg à la Bil. Chaque situation est évidemment unique : les niveaux d’avoirs et de revenus varient et les besoins qui en découlent ne sont donc pas les mêmes. » Cela n’empêche évidemment pas d’identifier deux grandes tendances : la constitution d’un capital et/ou sa préservation. « Nous accompagnons nos clients dans le financement de leurs projets d’investis­ sements, immobiliers ou autres, et nous leur proposons des produits d’assurance­ vie adaptés. Pour les clients dont le patri­ moine est déjà constitué, la gestion de portefeuille, conseillée ou sous mandat discrétionnaire, est un besoin fréquent auquel nous répondons par un panel com­ plet d’outils de gestion financière. » La structuration et la transmission de patrimoine est aussi un besoin fréquemment exprimé par les clients de la Bil, qu’ils soient résidents au Luxembourg, internationaux, ou encore entrepreneurs. « Cela nécessite une analyse approfondie, tant juridique que fiscale et financière », précise M. Stefanetti. En matière internationale, la Bil est en mesure de s’appuyer sur l’expertise issue d’implantations hors du Luxembourg : Danemark, Suède, Dubaï et Suisse. Plus récente sur le marché (elle a été créée en 2009 sur les ruines de la banque islandaise Kaupthing), Banque 38 ­—

Havilland est, quant à elle, exclusivement dédiée aux activités de banque privée. Elle cible principalement les clients de type ultra high net worth (UNHW), puisque la majorité du porte­ feuille de la banque tire dans la catégorie des plus de 20 millions d’euros, avec des origines géographiques assez diversifiées : Grande-Bretagne (Havilland appartient à la famille britannique Rowland), mais aussi Monaco, les pays nordiques, le Benelux, la Russie et les anciens États de la CEI, le Moyen-Orient ou encore l’Asie. « Nos clients sont principalement des familles riches et des entrepreneurs, qui ont tendance à avoir leurs actifs privés et professionnels dispersés sur plusieurs juri­ dictions, explique Noeleen Goes-Farrell, director, Private Banking chez Havilland. Dans la mesure où nous sommes physique­ ment présents, en plus du Luxembourg, à Londres, Monaco, au Liechtenstein, aux Bahamas, à Moscou, à Dubaï et en Suisse, nous sommes très bien placés pour répondre à la vaste gamme de besoins com­ plexes que nos clients peuvent avoir. » La palette de ces exigences est évidemment très vaste : cela peut aller des services bancaires privés traditionnels, tels que l’élaboration d’une stratégie d’investissement et d’allocation d’actifs, à la structuration d’un patrimoine ou bien à la planification successorale pour la (ou les) génération(s) suivante(s). « Nous constatons un réel besoin des clients pour des juridictions qui assurent

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Près de 1.500 conseillers sont en contact direct avec la clientèle.

la transparence fiscale et la stabilité économique, précise Mme Goes-Farrell. Nous pensons dans cette optique que le Luxembourg est un excellent choix avec, de surcroît, une vaste ‘boîte à outils’ de solutions qui peuvent être adaptées aux besoins de ces clients fortunés. » Havilland mise aussi sur son statut de banque indépendante, détenue par un actionnariat familial directement impliqué dans les décisions opéra­ tionnelles, pour réunir, au cas par cas, les experts spécialisés dans leurs domaines. « Cela nous permet de pro­ poser des solutions pragmatiques à long terme pour l’ensemble de leurs besoins financiers. »

Un référent de choix

En matière de rayonnement international, HSBC avance des arguments, et pas des moindres. Le groupe, britannique lui aussi, compte plus de 4.400 bureaux dans 70 pays et territoires et rassemble plus de 45 millions de clients. Au niveau mondial, HSBC est l’une des plus importantes banques privées, avec des avoirs de 365 milliards de dollars. Au Luxembourg, elle pesait environ 8 milliards d’euros à la fin de l’année 2016, avec des clients appartenant, en majorité, à la catégorie « 5 millions et plus », provenant des pays limitrophes, de l’Union européenne et des Émirats arabes unis. « Ce sont en premier lieu des indivi­ dus et familles ultra high net worth


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DOCUMENT RÉSERVÉ AUX PROFESSIONNELS DE L’INVESTISSEMENT Le présent document est publié par Capital International Limited (société agréée et régie au Royaume-Uni par la Financial Conduct Authority), filiale de Capital Group Companies, Inc. (Capital Group). Il s’adresse exclusivement aux professionnels de l’investissement et non aux investisseurs particuliers, dont les décisions ne peuvent être fondées sur ces informations. La société Capital Group s’efforce d’obtenir des informations de sources réputées fiables. Toutefois, elle ne peut certifier ni garantir leur exactitude, leur fiabilité ou encore leur caractère exhaustif. Le présent document n’a pas vocation à être complet ni à fournir un conseil d’investissement, fiscal ou autre. © 2017 Capital Group. Tous droits réservés.


CLIENTÈLE

« Nous constatons un réel besoin des clients pour des juridictions qui assurent la transparence fiscale et la stabilité économique. »

« Nos clients sont principalement des individus et familles ultra high net worth ayant créé leur entreprise. »

Noeleen Goes-Farrell Banque Havilland

Peter Miller HSBC Private Bank (Luxembourg)

« La structuration et la transmission de patrimoine nécessitent une analyse approfondie, tant juridique que fiscale et financière. » Raoul Stefanetti Bil

ayant créé leur entreprise, résume Peter Miller, chief administrative officer chez HSBC Private Bank (Luxembourg). Mais il y a également des familles ayant hérité de leur patrimoine. Enfin, nous avons aussi de nombreuses relations avec des multi-family offices gérés par des tiers, auxquels nous offrons des services de dépôt, courtage, crédit et change. » Pour toutes ces catégories de clients, les services sont sensiblement les mêmes : investissements discrétionnaires et conseils en investissement, accès à des produits structurés, private equity et fonds d’investissement traditionnels. « À cela s’ajoutent des facilités de crédit, principalement Lombard », précise M. Miller. Du côté d’ING Luxembourg, plutôt avare – à l’instar de bon nombre d’autres banques contactées dans le cadre de ce dossier – en chiffres, l’activité banque privée a connu, en 2016, un recul des revenus de 9 % largement imputable au tassement des marges dans un contexte de taux d’intérêt faméliques. La banque orange explique continuer à cibler les clients UHNWI à profil international et transfrontalier, dans des marchés choisis et via les autres entités du groupe dans le monde. « En termes de gestion d’actifs, nos clients cherchent un accompagnement sur mesure et diversifié avec une tendance à ‘sécuriser’ leurs avoirs à long terme, explique Sandrine De Vuyst, head of private banking chez ING Luxembourg. 40 ­—

« Savoir transmettre l’information et la décrypter. » Sandrine De Vuyst ING Luxembourg

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À côté de cela, les taux actuellement bas ont favorisé la recherche d’opportunités sur le marché de l’immobilier, que ce soit à travers un levier sur un portefeuille ou par la prise d’hypothèques résidentielles au Luxembourg ou ailleurs en Europe. » Plus que jamais, le banquier privé est désormais davantage considéré comme un référent de choix en termes d’organisation patrimoniale globale. « Les fortunes de nos clients sont souvent dispersées aux quatre coins du monde, ils exigent de nous la capacité à comprendre et à les assister sur des opérations parfois complexes », observe Mme De Vuyst. Cela est évidemment d’autant plus flagrant dans un contexte de changements réglementaires de taille (le Common Reporting Standard – CRS – de l’OCDE, le traité Fatca avec les États-Unis…). « Savoir transmettre l’information et la décrypter est un atout de choix dans notre discours commercial. Nos clients ont aujourd’hui clairement des attentes spécifiques et diver­ sifiées et ils veulent que nous nous enga­ gions sur des éléments tangibles, adaptés à leurs besoins, orientés services et non plus produits. » Si la banque privée est très largement une affaire de professionnels, et nécessite bien souvent un accompagnement personnalisé et technique, certains choisissent de gérer euxmêmes leurs affaires et font appel à des prestataires en ligne comme Keytrade Bank. Créée en 1998 en tant que premier site d’investissement en ligne en

Belgique sous le nom VMS Keytrade, la société est devenue banque à part entière en 2002 suite au rachat de RealBank. « Aujourd’hui, les avoirs de notre clientèle approchent le milliard d’euros », indique Thibault de Barsy, le CEO de Keytrade Bank Luxembourg. Cela représente quelque 12 % de l’ensemble des avoirs gérés par le groupe. Le client « moyen » actif a des avoirs autour de 250.000 euros et la très grande majorité de la clientèle appartient à la catégorie 100.000-500.000 euros. « Notre spécialité étant l’accès en temps réel aux bourses mondiales et aux fonds d’investissement, 80 % des avoirs de nos clients sont investis dans des actions ou des fonds en actions », précise M. de Barsy. Le profil « type » du client ? Cadre actif de plus de 45 ans, résidant au Luxembourg, directeur d’une filiale de multinationale, partner d’un cabinet de conseil, « voire… employé d’une banque concurrente ! » s’amuse M. de Barsy. « Leur point commun est de chercher à gérer eux-mêmes leur épargne financière dans l’optique d’obtenir un meilleur ren­ dement à moindres coûts. Ils nous utilisent comme un ‘supermarché financier online’, c’est-à-dire une plateforme où ils peuvent trouver aussi bien des produits de ‘bon père de famille’, comme des comptes épargne, des fonds d’investisse­ ment de type ‘patrimoine’, que des pro­ duits plus risqués à courte échéance, comme les options ou les Turbos. »


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M I K E Z E N A R I (A R C H I V E S)

PROTECTION DE L’INVESTISSEUR

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PROTECTION DE L’INVESTISSEUR

DANIÈLE BERNA-OST (CSSF)

Développer «  l’éducation financière des consommateurs » J E A N - M I C H E L GAU D R O N

La protection des investisseurs est au cœur des réflexions et de l’action de la Commission de surveillance du secteur financier.

La secrétaire générale du régulateur luxembourgeois appelle de ses vœux la mise en place d’une véritable stratégie nationale en matière d’éducation financière.

I

l n’est pas si loin le temps où la Place, en général, et la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF), en particulier, étaient régulièrement montrées du doigt pour un certain laxisme dans les dispositions concernant la protection des investisseurs et des consommateurs financiers au sens large. Comment réa­gissez-vous par rapport à cela ? danièle berna - ost  Je vous répondrai par des chiffres : deux avertissements déjà publiés au mois de janvier 2017 et 15 pour l’année 2016. Ces avertissements ont pour objectif de mettre le public en garde contre des entités qui proposent au Luxembourg, ou à partir du Luxembourg, des services ou produits financiers sans disposer des agréments nécessaires. La CSSF a une mission de protection des consommateurs et traite dès lors toute information relative à une éventuelle activité illicite avec le soin et la diligence nécessaires. Par ailleurs, nous transmettons régulièrement des dossiers au Parquet de Luxembourg. Avez-vous le sentiment que les investisseurs sont aujourd’hui plus prudents qu’il y a 5 ou 10 ans ? On note en tous les cas que certains consommateurs ont de plus en plus le réflexe de s’informer auprès de nous pour savoir si une entité existe et dispose des agréments nécessaires. Ceci peut se faire via l’application « Entités surveillées » sur notre site internet. Nous

En attendant, les initiatives législatives et réglementaires se multiplient pour offrir un cadre le plus sécurisé possible aux investisseurs.

constatons dans ce contexte que la CSSF acquiert une plus grande visibilité. Les consommateurs savent que nous existons et qu’ils peuvent s’adresser à nous.

Les nouvelles technologies peuvent faire partie de la solution.

Comment jugez-vous le niveau de protection des investisseurs au Luxembourg comparé aux autres principales places financières ? Je ne pense pas que le niveau de protection des investisseurs diffère grandement d’un pays à l’autre. Cela est d’autant plus vrai pour les États membres de l’Union européenne soumis à une réglementation harmonisée dans ce domaine. Il n’y a de toute façon pas mille façons d’aborder la question de la protection des investisseurs. C’est plutôt en termes d’éducation financière que des différences peuvent exister. En 2012 avait été mis en place un comité pour la protection du consommateur financier. Quelle a été concrètement son action depuis sa création ? La crise financière a rappelé les besoins de renforcer la protection des consommateurs financiers et la CSSF n’a pas voulu rester passive face à ce constat. Elle a dès lors pris l’initiative, dès 2011, de réunir au sein d’un même comité les principaux acteurs concernés, afin de discuter des différentes approches et de coordonner les actions futures. Ce sont ainsi pas moins de 18 représentants des autorités, institutions et autres asso-

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PROTECTION DE L’INVESTISSEUR

Presque la moitié de la population résidente est en déficit de savoirs sur des concepts financiers de base.

ciations, qui sont réunis dans ce comité. L’idée était de créer une plateforme de discussion, sans pour autant s’immiscer dans ce qui existe déjà. Il est très vite ressorti des discussions qu’on ne pouvait agir sur la protection des consommateurs sans développer en même temps leur éducation financière, l’une étant le complément de l’autre. L’élaboration d’une stratégie nationale en matière d’éducation financière n’était que la suite logique de ces réflexions. Nous avons donc constitué un comité ad hoc ayant pour mission d’élaborer un projet de stratégie nationale. Ce projet, constituant le premier pas dans le domaine de l’éducation financière, a été soumis au ministre des Finances en octobre 2015. Nous attendons toujours un retour de sa part (contacté, le responsable communication du ministère a assuré que le dossier était en effet toujours à l’étude, sans pouvoir avancer de date quant à une prise de décision, ndlr). L’éducation financière étant un exercice de longue haleine, tout retard pris dans sa mise en œuvre risque de porter préjudice aux consommateurs. C’est pourtant un vrai sujet d’actualité, et nous sommes d’ailleurs régulièrement sollicités par des institutions internationales telles que l’OCDE, Iosco (l’International Organization of Securities Commissions, ndlr) ou encore la Banque mondiale précisément sur cette thématique. 44 ­—

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C’est le nombre de litiges entre consommateurs et institutions financières traités par les juristes de la CSSF en 2015. Il y en avait eu 637 en 2014.

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À noter par ailleurs que la récente loi du 23 décembre 2016 sur les contrats de crédits immobiliers comporte des dispositions très précises relatives à l’éducation des consommateurs. Cette longue attente de prise de position du ministère vous déçoit-elle ? Forcément un peu. Le comité s’est très intensément impliqué et nous avons même fait venir des intervenants français et allemands qui sont déjà bien avancés sur la question. D’ailleurs, le gouvernement français a présenté, fin 2016, son tout nouveau Comité national pour l’éducation financière, ainsi que le projet de stratégie nationale d’éducation financière qu’il souhaite mettre en œuvre. Nous aurions également souhaité que le Luxembourg prenne l’option « Évaluation des connaissances financières » dans l’étude Pisa. Quel qu’en aurait été le résultat, nous aurions eu une base d’informations concrète et nous aurions pu savoir à quoi nous en tenir. La CSSF, en tant qu’autorité de surveillance, est évidemment prête, à l’instar d’autres États, à prendre le « lead » dans ce dossier afin de mettre en œuvre les plans d’action nécessaires. Concrètement, qu’existe-t-il aujourd’hui en matière d’éducation financière au Luxembourg ? Il y a plein d’initiatives individuelles.

L’Alfi, par exemple, a dédié une partie de son site à cette thématique. L’ABBL aussi, qui relaie par ailleurs l’initiative de la Semaine de l’argent initiée par la Fédération bancaire européenne (l’édition 2017 aura lieu du 27 au 31 mars, ndlr). Je rappelle qu’il y a eu, en 2015, une étude menée par Standard & Poor’s Rating Services dans plus de 140 pays en vue d’évaluer les connaissances de la population de quelques concepts financiers de base. Au Luxembourg, il est apparu que 53 % des personnes interrogées disposaient de ces connaissances. Cela veut donc dire que presque la moitié de la population résidente est en déficit de savoirs sur ce point-là. Il est louable que, d’un côté, les professionnels financiers tendent à vouloir rendre les informations plus claires, standardisées, et rédigées dans un langage compréhensible. Mais il faut en parallèle donner les moyens au consommateur d’acquérir les connaissances de base qui lui permettront de bien comprendre de quoi on lui parle. La digitalisation accrue de la relation investisseur-institution financière complique-t-elle aussi la tâche ? Il est vrai que les produits financiers deviennent d’une part plus complexes et que la numérisation d’autre part permet aux consommateurs d’y accéder facilement. La protection des consommateurs et l’éducation financière retrouvent ici tout leur sens. Le paysage financier a changé et le comportement des clients aussi, notamment les plus jeunes qui veulent avoir accès aux produits et aux services 24 h /24 et 7 j /7. Mais cela induit également de nouveaux risques : fraude, manque de transparence, informations inadaptées, risques d’endettement… Il faut donc là aussi s’adapter et voir comment sensibiliser les clients à ces risques. Les nouvelles technologies peuvent faire partie de la solution. Mais il faut voir que cette évolution génère aussi des opportunités pour les acteurs, avec, par exemple, les possibilités de robo-advising ou de crowdfunding. Ces réflexions ne peuvent évidemment pas se mener uniquement au niveau national, étant donné que le monde numérique ne connaît pas les frontières. Des discussions sont menées dans différentes enceintes européennes, voire internationales. Il faut veiller à définir un cadre souple et flexible afin de ne pas inhiber l’innovation, mais en s’assurant, de l’autre côté, que les consommateurs aient confiance dans les outils, qu’ils puissent les utiliser de manière convenable et prendre des décisions en


PROTECTION DE L’INVESTISSEUR

connaissance de cause. Tout va tellement vite qu’en un seul clic, on peut faire pas mal de dégâts…

PAT R I C K GA L BAT S

Depuis fin 2016, la CSSF est également inscrite sur la liste des entités qualifiées en matière de règlement extrajudiciaire de réclamations. Comment cela se traduit-il concrètement dans son action ? Ceci ne change en fait pas grand-chose pour la CSSF, étant donné que depuis la circulaire IML 95/118, le régulateur est compétent pour recevoir les réclamations des clients des personnes soumi ses à sa sur veillance et pour intervenir auprès de ces dernières afin de régler à l’amiable ces réclamations. Cette circulaire a été abrogée en 2013 et remplacée par le Règlement CSSF N°13-02, lui-même remplacé par le Règlement CSSF N°16-07, suite à la loi du 17 février 2016 qui introduit le règlement extrajudiciaire des litiges de consommation dans le Code de la consommation. Au fil des années, les textes ont été adaptés et précisés, mais rien n’a changé quant au rôle d’intermédiaire que la CSSF assume dans le règlement extrajudiciaire des litiges. Que représente cette activité, aujour­ d’hui, au sein de la CSSF ? Nous avons une équipe dédiée de sept personnes issues du département juridique et qui, par obligation légale, ne sont aucunement impliquées dans les activités de surveillance. Tous les ans, nous traitons autour de 600 dossiers (584 pour 2015, 637 pour 2014, ndlr), ce qui n’est, statistiquement parlant, pas beaucoup si on considère que près de la moitié de ces réclamations concerne des problèmes liés à l’utilisation des services de paiement par voie électronique. Avec le Règlement CSSF N°13-02, la CSSF a modifié la procédure de traitement des réclamations des clients. En effet, il est demandé depuis lors au client qui nous soumet une réclamation de s’adresser d’abord à l’entité concernée, permettant ainsi au réclamant de résoudre dans une première phase le différend avec le professionnel sans intervention supplémentaire de la CSSF. À en juger par le nombre élevé de différends qui ont ainsi été réglés, on peut conclure que l’approche de la CSSF consistant à faciliter le dialogue entre les parties, plutôt qu’à intervenir immédiatement auprès de l’entité surveillée visée par la réclamation, a porté ses fruits. Il est très rare que, au final, un client saisisse le tribunal. L’expérience montre aussi que les avis rendus par la CSSF ne sont pas dépourvus d’effet, alors qu’ils n’ont en principe pas de force contraignante pour les parties à un litige. Nos avis sont suivis dans une grande majorité des cas, c’est le signe

que nous bénéficions d’une certaine autorité morale dans ces dossiers. Évidemment, ça dépend aussi des montants qui sont en jeu… La législation européenne a grandement évolué depuis ces dernières années. La version 2 de la directive Mifid est en cours de préparation. Que va-t-elle vraiment changer ? Elle traite essentiellement de deux aspects : une plus grande transparence des marchés et un renforcement de la protection des investisseurs. Ce dernier volet va avoir un impact important sur certaines institutions finan­cières. Il y aura notamment un renforcement des règles en matière d’information au client sur les coûts et les frais liés aux services et produits offerts. Certaines de ces informations sont à communiquer non seulement à l’entrée de la relation d’affaires, mais devront être fournies sur une base régulière au client par la suite. Par ailleurs, Mifid II va également renforcer les règles applicables au test d’adéquation et au caractère approprié. Le professionnel devra ainsi être en mesure de démontrer, à chaque moment de la relation avec le client, qu’il procède à une analyse appropriée et approfondie de ses besoins et que tous les produits qu’il lui propose sont en adéquation avec cette analyse. La directive introduit de même la notion de conseil en investissement fourni sur une base indépendante et

D ANI ÈLE B ER NA-OST : « Les consommateurs savent que nous existons et qu’ils peuvent s’adresser à nous. »

impose aux conseillers indépendants des obligations quant à la diversification des produits offerts aux clients. Il s’agit aussi de limiter les conflits d’intérêts par l’interdiction faite aux conseillers indépendants et gestionnaires de portefeuille de percevoir des rétrocessions. Enfin, des règles de gouvernance des produits seront introduites, im­posant de nouvelles règles tant au producteur qu’au distributeur. Le pro­ducteur doit ainsi notamment définir les caractéristiques du produit, le marché cible et les principaux canaux de distribution appropriés. L’objectif est d’éviter le lancement de produits inadaptés et leur mauvaise commercialisation. Le récent projet de loi 7103 relatif aux comptes de paiement déposé en décembre dernier entre aussi dans cette logique… Oui, car cette loi aura également pour objectif une meilleure information des clients qui pourront, sur base de documents uniformes et d’informations standardisées, mieux comparer les frais appliqués par les banques pour les services liés aux comptes de paiement. Il sera ainsi plus facile à tout un chacun de se faire une idée sur ce qu’il paie et ce qu’il pourrait payer dans une autre banque, et aussi, le cas échéant, plus facilement changer d’établissement financier. Une transparence qui va aussi dans le bon sens.

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CONSEILS

INVESTISSEMENTS

Quels paniers pour quels œufs ? J E A N - M I C H E L GAU D R O N |

MAISON MODERNE

Les possibilités de placements sont très vastes : obligations, actions, matières premières, immobilier, technologies / start-up, investissements socialement responsables… la liste est loin d’être exhaustive. Coup d’œil et conseils de professionnels pour bien faire son choix.

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CONSEILS

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CONSEILS

L’ A V I S D E … JEAN-FRANÇOIS GILLARDIN

« S’INTÉRESSER À LA DETTE DES PAYS SCANDINAVES » « Début décembre, la Banque centrale européenne a décidé de prolonger son programme d’achat d’actifs de mars à décembre 2017, tout en réduisant le montant de ses interventions mensuelles de 80 à 60 milliards d’euros. Compte tenu de l’augmen­tation de l’endettement de la grande majorité des États depuis la crise souveraine de 2011, une prolongation du programme d’achat d’actifs au-delà de décembre 2017 n’est pas à exclure. En effet, sans le soutien de la BCE, des tensions pourraient rapidement réapparaître sur les rendements des émissions gouvernementales. Dans ce contexte, il est toujours recommandé de se positionner sur les pays européens présentant les fondamentaux les plus solides. Dans un souci de diversification et afin de bénéficier d’un léger surplus de rendement par rapport aux obligations allemandes, il peut être opportun de s’intéresser à la dette des pays scandinaves. La Norvège et la Suède ont non seulement l’avantage de bénéficier de très bons fondamentaux (dette nette négative, surplus de la balance courante), mais ces deux pays possèdent également une devise qui n’est pas chèrement valorisée. En conséquence, ils pourraient tirer profit du contexte politique relativement tendu en zone euro. » Jean-François Gillardin est senior investment advisor à la Banque de Luxembourg.

INVESTIR EN OBLIGATIONS

E

n matière de placements « sûrs », en bon père de famille, les obligations tiennent certainement le haut de l’affiche, en particulier celles disposant d’une bonne notation (voir plus loin). La volatilité de ce genre de produits est bien moindre que celle observée sur les marchés actions. En outre, un détenteur d’obligations se trouve dans la position d’un créancier qui, à ce titre, est prioritaire sur l’actionnaire en cas de défaillance de l’émetteur. Il sera ainsi remboursé prioritairement avant l’actionnaire.

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Pour autant, ce type de placement en direct n’est pas nécessairement le plus aisé, même s’il présente sans doute plus d’avantages que d’inconvénients. À commencer par un apport régulier de revenus fixes (via les coupons) et une visibilité absolue, puisque le prix de remboursement et les intérêts appliqués sont connus dès la souscription. En outre, il est généralement observé que les performances boursières des actions et des obligations « se croisent », de sorte qu’un investisseur ayant diversifié ses investissements pourra compenser les pertes de l’un par les gains de l’autre.

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Les émetteurs des obligations sont notés par des agences telles que Moody’s, Standard & Poor’s ou encore Fitch. Une note très élevée garantit généralement un risque moindre, mais aussi un rendement moindre que pour une obligation qui aurait été émise par une entreprise (ou un État) dont la solvabilité est sujette à caution. Il est évidemment toujours possible de (re)négocier ses obligations, avant échéance, sur le marché secondaire. Cela se fait alors aux conditions de marché et peut être défavorable comparé aux conditions initiales.


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CONSEILS

INVESTIR EN ACTIONS L’investissement dans des actions de sociétés cotées en Bourse demeure – en théorie – le type d’investissement le plus « accessible » pour tout un chacun. Les chroniques boursières et l’évolution des principaux indices boursiers sont légion dans les médias et les comptes rendus des séances sont riches d’informations et d’indications de tendances. Même si, entre mars 2015 et mars 2016, la capitalisation boursière des 100 plus « grosses » entreprises mondiales a reculé de 4 % (derniers chiffres disponibles du Global Top 100 Companies by market capitalisation publié chaque année par PwC sur base des chiffres de Bloomberg), passant de 16.245 milliards de dollars US à 15.577, la tendance générale est tout de même au beau fixe : en 2009, les 100 principales capitalisations boursières mondiales ne représentaient « que » 8.402 milliards, soit à peine 54 % du total actuel. En 2015-2016, ce sont les principales actions chinoises qui ont tiré les chiffres vers le bas, avec un repli de quelque 417 milliards de dollars à 1.556 milliards, soit un recul de 21 %. Or, la Chine « abrite » 11 des 100 plus grosses sociétés du monde, ce qui en fait le deuxième pays le plus impor-

tant dans ce domaine, très loin derrière, certes, les États-Unis (54). La patrie de l’Oncle Donald a, d’ailleurs, plutôt bien performé, puisque ces 54 entreprises affichent une croissance globale de leur capitalisation boursière de 4 % à 9.636 milliards de dollars, et cela en dépit du repli très net de la numéro un, Apple, qui a perdu à elle seule 17 % à 604 milliards. En valeur absolue, Alphabet (ex-Google, +143 milliards), Amazon.com (+107 milliards) et Microsoft (+103 milliards) ont été les grandes gagnantes entre mars 2015 et 2016. En valeur relative, ce sont Kraft Heinz (+86 %, mais bénéficiant de l’effet de la fusion entre Heinz et Kraft Foods en juin 2015), Amazon.com (+62 %) et AT&T (+42 %) qui ont été les plus performantes. À l’inverse, Petrochina (-125 milliards de dollars), Apple (-120 milliards) et Novartis (-73 milliards) ont sans doute fait perdre beaucoup à leurs actionnaires… encore que sur le long terme, ces valeurs peuvent rester plus qu’intéressantes : entre 2009 et 2016, Apple a ainsi enregistré la plus forte hausse en termes de capitalisation boursière, avec un bond de 446 %.

L’ A V I S D E … A L E X A N D R E G E R B A U D

« DIFFÉRENCIER LES STRATÉGIES DE RÉDUCTION DU RISQUE » « Dans un contexte économique et politique marqué par de nombreuses incertitudes, on peut s’attendre à un retour de la volatilité sur les marchés en 2017. Les actions constituent toujours une classe d’actifs de premier choix pour les investisseurs de long terme, mais elles comportent une part de risque non négligeable. Or, couper ses positions dans les périodes difficiles s’avère souvent hasardeux. Il existe plusieurs solutions pour conserver une exposition de marché tout en réduisant le risque, et ce de manière systématique. Un moyen simple consiste à sélectionner les actions les moins volatiles. Cette méthode, qui peut sembler efficace de prime abord, présente aussi des inconvénients, tels qu’une concentration excessive ou encore le risque de retournement brutal de secteurs perçus comme défensifs. Il est donc important pour les investisseurs de clairement

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différencier les stratégies de réduction du risque pour atteindre leurs objectifs. Les stratégies dites de minimum variance (appliquées aux marchés européens, ÉtatsUnis et émergents) prennent en compte non seulement une mesure de la volatilité, mais aussi les corrélations entre les titres détenus en portefeuille. À ces variables, nous pensons qu’il est essentiel d’ajouter des critères de diversification de portefeuille. Certaines stratégies ont ainsi démontré leur capacité à réduire la volatilité de 20 à 30 %* comparativement au marché, permettant ainsi aux investisseurs de conserver une exposition de marché tout en maîtrisant le risque dans toutes ses dimensions. » (*Lyxor International Asset Management, au 31/01/2017) Alexandre Gerbaud est responsable Vente institutionnelle chez Lyxor ETF.

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CONSEILS

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CONSEILS

L’ A V I S D E … OLE HANSEN

« DES GAINS CONCENTRÉS VERS LES MÉTAUX INDUSTRIELS ET L’ÉNERGIE » « En 2017, le pétrole brut cherchera à capitaliser sur les perspectives que le marché se rééquilibrera finalement, tandis que l’offre se réduit pour satisfaire la demande. L’indice des matières premières de Bloomberg a rebasculé vers les profits en 2016 pour la première fois en six ans. Si on représente les performances des principales matières premières, avec un tiers pour l’énergie, les métaux et l’agriculture, les gains sont concentrés vers les métaux industriels et l’énergie. De nombreux obstacles doivent être levés pour que cette performance se reproduise en 2017. Même si Donald Trump réussissait à mettre en œuvre des politiques favorables à la croissance, le risque de guerre économique, en particulier avec la Chine, comporte le risque de mettre en péril la croissance mondiale et la demande pour les matières premières, en particulier les métaux industriels. Il faudra aussi redoubler d’attention sur le secteur de l’énergie et pour le pétrole au niveau de production des pays non liés par l’accord de novembre, en particulier, la Libye, le Nigéria et les États-Unis d’Amérique.

INVESTIR DANS LES MATIÈRES PREMIÈRES Métaux précieux, énergies, denrées alimentaires : les matières premières constituent, pour certains, des valeurs refuges et, pour d’autres, de belles opportunités, compte tenu de la dépréciation de certains cours ces derniers mois… mais une tendance baissière révélatrice d’une très forte volatilité de cette catégorie d’actifs, ce qui en rend difficile l’appréhension sur un plus long terme. Des exemples ? En 2013 et 2014, le baril de pétrole Brent flirtait avec les 120 dollars US. Début 2016, il passait sous les 30 dollars pour se stabiliser aujourd’hui (mais pour combien de temps ?) autour des 55 dollars. En 2014, toujours, la tonne de l’acier se négociait au-dessus des 630 dollars US. Début 2016, elle est passée sous les 400 dollars, remontant ensuite au-delà de 600 dollars au cours de l’été, puis repassant sous les 500 à l’automne 52 ­—

et remontant à plus de 600 en ce début d’année. Quant au cacao, longtemps stagnant entre 2.500 et 3.000 dollars la tonne, il a connu un plongeon bref, mais remarqué, à moins de 2.000 dollars en mai 2015. Il était encore à plus de 3.300 dollars en novembre dernier et plonge tout droit de nouveau vers les 2.000 ces jours-ci. Même l’or n’offre plus la même garantie de stabilité qu’antan : de 1.300 dollars au cours de l’été 2016, l’once est tombée à 1.100 dollars en toute fin d’année avant de remonter à 1.200 dollars en février 2017. Contrairement aux actions ou aux obligations, les matières premières n’ont pas de rendement. Ce qui signifie que leur valorisation est uniquement basée sur la loi de l’offre et de la demande, dont il est évidemment bien délicat d’anticiper les variations.

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Pétrole : en tenant compte de tout ceci, nous estimons que le prix moyen du Brent pourrait augmenter à 54 dollars US / baril en 2017 contre 45 dollars US / baril en 2016. Or : l’or est redevenu rentable pour la première fois en quatre ans en 2016. Mais avec l’année coupée nettement en deux, les perspectives au début de 2017 font écho au sentiment négatif du marché pour les métaux précieux au début de 2016. Nous voyons l’or osciller au premier trimestre entre 1.100 et 1.200 dollars US / once avec une prévision de fin d’année à 1.325 dollars US / once. Cuivre : en tenant compte du risque que la demande des marchés émergents soit impactée par les risques de guerre économique et de protectionnisme, nous voyons une hausse limitée du cuivre au-delà de la hausse de 2016 à 2 dollars US / livre sur le cuivre noble et un risque de correction du métal à 2,25 dollars US / livre. » Ole Hansen est directeur de stratégie sur les matières premières chez Saxo Bank.


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CONSEILS

INVESTIR DANS LES TECHNOLOGIES / START-UP Les valeurs technologiques sont toujours particulièrement prisées des investisseurs et la prépondérance de ce secteur dans l’économie mondiale en est un corollaire immédiat. Dans la dernière édition disponible du Global Top 100 Companies by market capitalisation, publié chaque année par PwC sur base des chiffres de Bloomberg, les entreprises technologiques cumulent une capitalisation boursière de 2.993 milliards de dollars (pour 12 entreprises), ce qui en fait le secteur le plus prépondérant devant la finance (2.704 milliards de dollars pour 18 entreprises) et les biens de consommation (2.612 milliards pour 19 entreprises). Sans surprise, le podium de ce Top 100 est exclusivement composé de sociétés technologiques : Apple (604 milliards de dollars), Alphabet (ex-Google, 518 milliards) et Microsoft (437 milliards). Facebook est tout près (6e rang, à 325 milliards de dollars), alors que les gros opérateurs télécom suivent un peu plus loin : AT&T est en 11 e position (241 milliards de dollars), China Mobile (13e, 228 milliards) ou Verizon Communications (16e, 221 milliards). Les 12 valeurs technologiques de ce Top 100 ont connu une progression de 7 % de leur capitalisation boursière cumulée, alors que la performance glo54 ­—

bale de ce secteur – sur base du MSCI International ACWI Industry Price Index USD – n’a été que de 1 % dans la même période de l’année. La mise sur le marché des capitaux de sociétés de type start-up suscite, en revanche, des débats toujours passionnés. Certaines études montrent qu’une telle issue est plutôt de nature à freiner l’innovation ( jusqu’à 40 % selon une étude publiée en 2013 par Shai Bernstein, professeur de finance à la Stanford Graduate School of Business) ; d’autres que l’entrée en bourse peut aussi plomber les performances (selon une étude de Battery Ventures publiée en novembre 2015, 40 % des « licornes » – ces sociétés privées non cotées dont la capitalisation dépasse le milliard de dollars – ayant fait une IPO depuis 2011 ont vu leur valorisation diminuer). Reste que les observateurs scrutent de près l’année 2017 au cours de laquelle certains grands noms parmi les jeunes pousses pourraient être tentés de taquiner les marchés. Snapchat a lancé les hostilités fin 2016, visant une valorisation comprise entre 20 et 25 milliards de dollars, ce qui en ferait la plus importante IPO d’une entreprise high-tech américaine depuis celle de Facebook en 2012). Dropbox, Spotify ou Airbnb pourraient suivre le mouvement…

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L’ A V I S D E … A L A I N R O D E R M A N N

« RATISSER LARGE »

« L’investisseur averti, mais toujours avide de performance, ne peut que s’interroger sur la réalité des valorisations titanesques atteintes par ces jeunes sociétés dirigées par d’ambitieux mercenaires post-pubères aux pouces surdimensionnés. Il se demande surtout comment il pourrait mettre une partie de sa fortune toute relative au travail dans quelques-uns de ces équidés monocornes, car ils ne sont pas cotés en bourse. L’investissement direct dans ces fleurons de l’économie digitale est dans les faits inaccessible au plus grand nombre, car monopolisé par les fonds de capital-risque spécialisés. Il est pourtant bien tentant de jouer à l’ange providentiel et de se constituer un petit portefeuille de jolis poulains glanés ici et là. Il convient de ratisser large, de voir des milliers de projets, de rencontrer des centaines d’équipes et finalement de déployer avec précaution son magot dans un ensemble suffisamment diversifié de sociétés conduites par autant de casse-cou surdiplômés et bien plus brillants que soi, sachant que plus de la moitié de ces canassons vont se casser une guibole dans leur course folle. Difficile. À moins d’avoir quelques millions et de s’y consacrer à plein temps, il est peu probable d’identifier ces jeunes pur-sang qui deviendront des champions. L’investissement dans les start-up relève d’un savoir-faire difficile à acquérir ; ne dit-on pas que l’on ne devient un bon investisseur en capital-risque qu’après 10 ans de travail et 10 millions de perdus ? L’investisseur averti se mettra à la recherche de l’équipée sauvage capable de capturer et de dompter les bestiaux, une équipe de capital-risqueurs professionnels qui lui garantira une exposition diversifiée, un risque maîtrisé et qui se dévouera à la constitution et au suivi d’un portefeuille de 20 à 30 sociétés pendant 10 longues années. Il pourra ainsi jouir de son temps libre tout en se félicitant d’avoir judicieusement investi dans les stars de la nouvelle économie. » Alain Rodermann est managing partner chez Expon Capital.


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CONSEILS

L’ A V I S D E … MARCO CALDANA

« UNE CORRÉLATION LIMITÉE AVEC LES MARCHÉS » « En 2016, ABP, le deuxième plus grand fonds d’investissement européen, a annoncé une augmentation dans les investissements socialement responsables (ISR) jusqu’à 58 milliards d’euros d’ici 2020 (ils étaient de 29 milliards en 2015). De plus, le fonds de pension hollandais PFZW a confirmé sa volonté de consacrer 12 % de son portefeuille d’investissement à des projets dans le domaine des ressources renouvelables (eau, énergie), de la sécurité alimentaire et du ‘healthcare’, alors que des compagnies d’assurances comme Axa et Zurich, ou bien des banques comme BNP Paribas, JP Morgan ou encore Barclays ont consacré jusqu’à 5 % de leur capital à la création et l’implémentation de programmes d’investissements socialement responsables en proposant des solutions d’investissement pour leurs clients.

INVESTIR EN ÉTANT SOCIALEMENT RESPONSABLES Investir de l’argent en ayant la conviction de pouvoir contribuer, même modestement, à changer (un peu) le monde : voilà, en résumé, la philosophie des investissements socialement responsables (ISR), qui consistent, concrètement, à intégrer les enjeux à la fois environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans la gestion financière d’une entreprise. Ces trois paramètres sont pris en compte dans les processus de décision, tout autant que les variables financières traditionnelles. L’approche en matière d’ISR se fait généralement en mode « best-in-class » (ce sont les meilleures sociétés au sein de leur secteur d’activité qui sont retenues) ou bien en mode « best-in-universe » (ce sont les meilleures sociétés tous secteurs d’activités confondus). Les entreprises qui démontrent, au fil des ans, une amélioration tangible de leurs pratiques ESG peuvent également être ciblées. Mais l’investisseur peut aussi jouer sur les critères d’exclusion, qu’elle soit normative (envers les entreprises ou les États qui ne respectent pas certaines normes ou conventions internationales) ou bien sectorielle (envers des activités jugées néfastes pour la société, comme l’alcool, le tabac, l’armement, 56 ­—

les jeux d’argent, les OGM ou bien le nucléaire). Selon une étude publiée en 2016 par Eurosif (European Sustainable Investment Forum) sur le marché de l’ISR dans 13 des principaux pays européens, ce sont quelque 23.000 milliards d’euros qui y ont été investis de manière socialement responsable en 2015, dont près de 45 % en suivant une stratégie « d’exclusion ». À l’investissement socialement responsable est souvent rattaché l’impact investing, qui se différencie par une plus grande précision dans la démarche d’investissement, puisque l’argent apporté va directement à un entrepreneur sur le terrain, dans une catégorie de projets bien précis et bien identifiés au préalable. Dans ce cadre-là, les fonds de microfinance constituent également une voie possible pour tout un chacun qui souhaiterait investir « utile ». Simple outil marketing pour certains, conviction profonde pour les autres, les ISR et l’ensemble des réflexions qui y sont associées n’en prennent pas moins, au fil des ans, une importance grandissante, sur fond de nouvelles façons d’envisager l’économie en général.

— Supplément 03 / 2017 — Private Banking

Ces exemples montrent une tendance propre aux investisseurs institutionnels, ainsi que les privés, à augmenter les investissements en projets socialement responsables. Mais comment donc mieux se tourner vers ces ISR ? Les meilleurs fonds ESG (orientés environnemental, social et sur la gouvernance) d’OPCVM dépassent réellement les tendances du marché et les fonds thématiques ISR sont une bonne chance d’investir, ayant une corrélation limitée avec les marchés. De plus en plus, fonds d’investissement et gestionnaires de fortune considèrent des critères ESG dans leur processus d’investissement, en proposant des opportunités d’investissement dans des fonds qui ont un niveau élevé de durabilité. Au Grand-Duché, les deux premiers fonds de fonds entièrement consacrés au monde ISR sont en cours de lancement. Il s’agira de produits idéaux pour ceux qui désirent s’orienter vers ce type d’investissement. En ce qui concerne les fonds alternatifs, de nouveaux projets d’investissements à impact commencent à voir le jour au Luxembourg, comme la plateforme dédiée European Impact Investing Platform. De plus, la Bourse de Luxembourg, grâce à sa section dédiée aux produits financiers verts, offre également d’intéressantes opportunités d’investissement dans l’espace des obligations vertes. » Marco Caldana est CEO du Groupe Farad.


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CONSEILS

INVESTIR DANS L’IMMOBILIER Un investissement peu volatil et restant rentable sur une longue durée : voilà qui ressemble à s’y méprendre à l’archétype d’une démarche dite « en bon père de famille ». C’est, en tous les cas, le profil apparent de l’investissement dans l’immobilier, même si, par la force des choses, il convient généralement de l’envisager en complément d’autres supports afin de ne pas être pris au piège d’un quelconque renversement de tendance. Les prix de l’immobilier au Luxembourg affichent, depuis quelques années, une santé presque insolente de manière générale. La demande est toujours supérieure à l’offre et les fondements mêmes de l’économie nationale sont plutôt sains. Et l’actuelle période de taux très bas ajoute un atout supplémentaire dans le jeu de ceux qui veulent se lancer. Mais tout ce qui brille n’est pas nécessairement d’or. Et la situation est forcément différente en fonction des objets,

qu’ils soient résidentiels, de bureaux ou commerciaux, en fonction de leur situation géographique, de leur destination d’usage ou de leur âge, voire de la qualité de leur occupant. Autant de critères qui influent directement sur les valorisations et les rendements qu’un tel investissement peut procurer. En dehors du Luxembourg, l’eldorado existe aussi, mais nécessite un niveau d’information et d’attention bien supérieur. Les meilleures opportunités se situent forcément sur des marchés à forte croissance économique et démographique (pour le résidentiel et les bureaux) ou dans des zones d’activité en plein développement (pour les espaces commerciaux). Comme pour beaucoup d’investissements potentiels, faire appel à des fonds spécialisés peut grandement faciliter la tâche. Fin novembre 2016, quelque 333 fonds immobiliers étaient recensés au Luxembourg pour un montant d’actifs de quelque 50 milliards d’euros.

L’ A V I S D E … BRUNO QUAAK

« CERTAINES CLASSES D’ACTIFS SOUFFRENT PARFOIS D’UN DÉLAISSEMENT ARBITRAIRE ET INJUSTE » « ‘Si tout le monde bâtit, pourquoi ne pas bâtir nous aussi ?’, s’interroge le protagoniste de La Spéculation immobilière, récit d’après-guerre écrit par Italo Calvino et narrant avec bienveillance et malice les déboires d’un néophyte attiré par l’appât de la fortune facile et se jetant dès lors à gorge déployée dans l’arène cynique et véreuse de la construction. Cette saillie d’humour révèle avec légèreté une théorie comportementale aujourd’hui encore démesurément prégnante au sein même des acteurs les plus professionnels. Obéissant à des logiques et des mécanismes plus complexes et plus variés, l’investissement en immobilier direct se contente trop souvent de suivre le marché à défaut de le créer, de l’initier ou de l’inventer. Ainsi, il croit adopter des stratégies souples, flexibles et réfléchies, qui, au lieu de répondre à une réelle vision à long terme, ne font que refléter un mimétisme instinctuel passif, géniteur dupe de déséquilibres. Ces stratégies se doublent généralement d’une aversion à la perte. Cette théorie comportementale, décrite par l’économiste israélien Daniel Kahneman comme la réaction aux perspectives de pertes amenant l’investisseur à préférer des solutions a priori moins risquées, mais en réalité d’utilité espérée inférieure, est amplifiée par la nature même de l’actif immobilier, peu liquide et volumineux. Certains marchés périphériques et classes d’actifs souffrent alors parfois d’un délaissement arbitraire et injuste, dissimulant des opportunités à plus forte utilité espérée. Nommons par exemple les data centers, qui se placeront bientôt au centre de notre économie numérique, et qui pourtant demeurent une classe niche réservée à un club restreint d’investisseurs opportunistes. » Bruno Quaak est asset manager Real estate Benelux chez Aerium.

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— Supplément 03 / 2017 — Private Banking


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Private Banking | Institutional Asset Management | Investment Banking | Asset Services


BIEN INVESTIR

11 SELON INVESTAS

1

LES

COMMANDEMENTS POUR BIEN INVESTIR

Pour un épargnant voulant constituer un capital retraite, il n’y a pas d’alternative aux investissements sur les marchés financiers. Revue de détail avec le président d’Investas (www.investas.lu), Jean Medernach.

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— Supplément 03 / 2017 — Private Banking

LE S

PERFORMANCES ATTENDUES D E S

DIFFÉRENTS

CHOIX D’INVESTISSEMENTS

TU

COMPRENDRAS Le principe de base en finance est que le rendement d’un investissement est fonction du risque, dépendant de la classe d’actifs choisie. Les études réalisées sur les différentes classes d’actifs montrent les performances annuelles réelles (après déduction de l’inflation, dividendes et coupons réinvestis) sur la période 1900-2015 : actions américaines +6,4 %, actions reste du monde +4,3 % ; obligations étatiques monde +1,0 % (et +2,0 % pour les obligations étatiques américaines). Mais les performances varient cependant fortement d’année en année et peuvent être négatives sur plusieurs années de suite. Le grand danger pour l’épargnant est l’inflation (+2,9 % par an aux États-Unis sur la période 1900-2015), qui engendre une importante perte de son pouvoir d’achat. La surperformance des actions est expliquée par la prime de risque exigée par les investisseurs pour un risque plus élevé. La prime de risque observée actuellement sur les marchés étant plus faible qu’historiquement, certains commentateurs prévoient des performances moins élevées des actions sur les prochaines années.


BIEN INVESTIR

2

4

TES INVESTISSEMENTS

LES

TU DIVERSIFIERAS

Malgré la surperformance importante des actions, un investisseur veillera à investir son capital sur différentes classes d’actifs financiers (actions, obligations, liquidités et autres placements monétaires) et dans des actifs réels (immobilier, métaux précieux). Objectif : éviter des pertes importantes sur certaines classes d’actifs en cas de corrections, plus ou moins sévères ou longues, sur certains marchés ou en cas de déconfiture d’une société.

spécialisés), par bien immobilier. Les investisseurs plus expérimentés et disposant de ressources plus importantes rechercheront également une exposition à des actifs de private equity (investissements non cotés en bourse et forcément peu liquides), des hedge funds, des matières premières.

À l’intérieur des classes d’actifs, l’investisseur diversifiera aussi ses actifs par société et secteur économique, par pays et par devise, par catégorie d’obligations et émetteurs (principalement via des fonds d’investissement

L’investisseur retiendra que moins ses différents investissements sont corrélés, moins une perte éventuelle (temporaire) sera importante lors d’une correction sur les marchés financiers. D’ailleurs l’allocation aux différentes classes d’actifs est souvent plus déterminante pour la performance que le choix d’une action ou obligation spécifique.

3

PAR PLUSIEURS

FONDS D’INVESTISSEMENT

TU COMMENCERAS

Un fonds d’investissement (sicav, fonds commun de placement ou autre) est un véhicule d’investissement où plusieurs investisseurs mettent leur capital ensemble et les actifs sont gérés par un gestionnaire professionnel selon le principe de la diversification des risques. Un investisseur débutant commencera par investir dans un nombre restreint de fonds et, couvrant les actions mondiales ou une région géographique selon ses préférences (actions monde, actions pays développés, actions des pays émergents…) ; un ou plusieurs fonds mixtes actions­obligations, voire un fonds avec une politique d’investissements « flexible » (le gestionnaire est libre de faire

l’allocation actions-obligations-liquidités suivant ses prévisions sur les marchés financiers) ; ou encore des fonds couvrant les obligations. L’investisseur demandera à sa banque de lui fournir une liste de fonds « maison » et autres fonds recommandés. Les fonds « maison » des banques luxembourgeoises ont en général des commissions d’entrée moins élevées et qui varient en fonction des montants investis. Un particulier pas trop intéressé au monde économique et financier pourra s’arrêter ici. Il investira dans quelques fonds de qualité et visera à obtenir les rendements attendus sur les actions et obligations sur le long terme, moins les frais de gestion et de dépôt.

AC T I O N S

« VALUE » E T AVA N TAG E S

COMPÉTITIFS DURABLES

TU

PRIVILÉGIERAS Des études ont montré que certaines stratégies d’investissement donnent des meilleurs résultats sur le long terme. Ainsi, des stratégies dites « value investing » sont plus performantes que des stratégies « growth » (investissements dans des sociétés à forte croissance qui, en règle générale, ont une valorisation boursière plus élevée en raison de leurs perspectives de forte croissance). De même, des « momentum strategies » semblent donner de meilleurs résultats. Un « value investor » cherchera des sociétés présentant un cours de bourse pas trop cher en termes de multiples de résultats (il fera la distinction entre prix payé et valeur intrinsèque / fondamentale de l’action), présentant des avantages compétitifs durables (que la société pourra défendre sur le long terme contre ses concurrents) et une direction fiable, compétente, travaillant prioritairement pour ses actionnaires. Des exemples d’avantages compétitifs durables sont l’existence de brevets protégeant une invention (les sociétés pharma), des marques fortes attirant le consommateur (Coca-Cola, Nestlé…), des effets multiplicateurs de réseaux (Visa, Facebook…), des économies d’échelles (Amazon…), des coûts importants de remplacement (SAP…), un accès privilégié à certaines ressources telles que des concessions minières ou des technologies de production. En général, ces avantages compétitifs se manifestent par une profitabilité de la société supérieure à ses concurrents sur la longue durée. Cependant, ces sociétés cotent souvent en bourse à des multiples d’évaluation importants et l’investisseur devra être patient pour trouver un bon moment pour investir.

Supplément 03 / 2017 — Private Banking —

— 61


BIEN INVESTIR

5

LA THÉORIE DE L’EFFICIENCE DES MARCHÉS

FINANCIERS TU SUIVRAS 6

LE PRINCIPE DU

« LET WINNERS RUN,

CUT YOUR

LOSSES »

Cette théorie dit que toutes les informations pouvant influencer la valeur d’une société ou les marchés financiers en général, telles que de bonnes ou mauvaises perspectives de croissance, sont immédiatement reflétées dans les cours de bourse. En conséquence, le prix d’un actif financier est le prix correct et il est impossible de prédire la direction des marchés.

Cependant, comme les périodes de sur­ évaluation importante et de corrections subséquentes des bourses l’ont démontré, il est aujourd’hui généralement admis que les marchés sont efficients la plupart du temps, mais pas tout le temps. Un investisseur particulier sera conscient qu’il agit sur des marchés financiers où il y a une multitude de participants professionnels, intelligents et motivés, disposant d’informations en temps réel et de ressources informatiques importantes. Néanmoins, ces investisseurs professionnels ont des contraintes (suivi d’un benchmark, reporting trimestriel de leurs performances aux investisseurs, risques de carrière en cas de mauvaise performance ou choix d’investissements moins consensuels…) permettant à un investisseur particulier de rivaliser avec ces professionnels.

7 DANS LES

SOCIÉTÉS

DE TON DOMAINE

DE COMPÉTENCE

TU INVESTIRAS

TU APPLIQUERAS

Les êtres humains ayant une disposition asymétrique aux pertes par rapport aux gains, beaucoup d’investisseurs ont des problèmes à vendre les investissements où ils sont en perte. De plus, ils ont tendance à vendre trop tôt les actions où ils ont des gains. Or, il faudrait souvent faire l’inverse. En outre, l’investisseur diligent essaiera d’être conscient de ses biais de comportement et s’intéressera au domaine de la finance comportementale.

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— Supplément 03 / 2017 — Private Banking

Les plus mauvais résultats sont souvent dus à des investissements dans des secteurs, sociétés ou produits financiers que l’investisseur ne connaît pas assez. L’investisseur recherchera des actions dans des secteurs où il a de bonnes connaissances ou un fort intérêt particulier, lui permettant de détecter les sociétés les plus performantes. En outre, un produit nouveau ou un service innovant dont il est particulièrement convaincu est une piste possible pour détecter de bonnes opportunités d’investissement.


T N IO H S T A LI D SL G N EN IDE A V R O T O IN PR

10×6 ARCHITECTURE

Quand les architectes parlent des architectes MERCREDI 26 AVRIL Dix architectes viendront présenter des bâtiments qu’ils n’ont pas conçus mais qu’ils apprécient. Cet événement sera l’occasion de multiplier les regards croisés – différents de celui du créateur – en éclairant autrement des immeubles originaux et ayant satisfait de manière pertinente les contraintes imposées. L’occasion de découvrir et comprendre l’architecture différemment !

1 NICO ENGEL (BENG Architectes Associés)

6 ALAIN LINSTER (m3 architectes)

2

3

TATIANA FABECK (Fabeck Architectes)

7

STÉPHANE GUTFRIND (Atelier d’architecture du Centre)

8

GUITTOU MULLER (G+P Muller architectes)

PHILIPPE NATHAN (2001 architecture)

4 DIANE HEIREND (Diane Heirend Architecture & Urbanisme)

9 MICHEL PETIT (Michel Petit Architecte)

5 STÉPHANIE LARUADE (Laruade Architecte)

10 PATRICK WIRTZ (Schemel Wirtz) ins

LIEU Centre Culturel Tramsschap Luxembourg-Limpertsberg PARKING 72-74, avenue Pasteur Luxembourg-Limpertsberg

GOLD SPONSORS

AGENDA 18:30 Welcome coktail 19:00 Mot de bienvenue 19:15 10 interventions 20:25 Walking & networking cocktail

SILVER SPONSORS

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BIEN INVESTIR

8

10

TES PROPRES

T E S

RECHERCHES

TU EFFECTUERAS L’investisseur fera toujours sa propre recherche par rapport à une opportunité d’investissement qui lui est présentée ou fortement recommandée. L’investisseur particulier veillera à toujours garder la maîtrise de son capital épargne et à bien comprendre les recommandations, voire les intérêts parfois divergents, d’un conseiller en investissements.

FRAIS TU SURVEILLERAS

La performance de tout investissement est réduite par les coûts encourus par l’investisseur : frais de gestion, de dépôt, de transaction ; commissions d’entrée pour l’achat d’un fonds ainsi que frais de gestion du fonds. Il est bien connu que la majorité des fonds sous-performent leur indice de référence. Dès lors, l’achat en bourse d’un ETF (Exchange Trade Fund) ayant pour objectif de réaliser la performance d’un indice boursier particulier, moins les frais de l’ETF en question, peut être une alternative d’investissement intéressante et moins coûteuse pour capter la performance des marchés actions. Les frais de gestion d’un ETF sont typiquement inférieurs à 0,50 % des actifs.

9 D A N S

D E S

SOCIÉTÉS LUXEMBOURGEOISES

TU INVESTIRAS

L’investisseur local s’intéressant aux actualités des sociétés luxembourgeoises trouvera des opportunités d’investissement près de chez lui. Sont cotés en Bourse de Luxembourg des holdings familiaux (contrôlés par des familles ou un nombre restreint d’actionnaires) ayant une politique d’investissement intéressante : Brederode, Luxempart, Reinet Investments (par ordre alphabétique)… ainsi que des sociétés leaders mondial ou européen de leur secteur respectif : RTL, SES, ArcelorMittal (cette dernière dans un secteur très cyclique, nécessitant une compréhension des cycles économiques mondiaux).

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— Supplément 03 / 2017 — Private Banking

11

PRUDENT TU RESTERAS

En raison de la fragilité actuelle de l’économie mondiale et des niveaux d’évaluation élevés de certains marchés d’actions (notamment aux États-Unis), l’investisseur particulier veillera à diminuer son risque en faisant des investissements réguliers, répartis dans le temps plutôt qu’un investissement unique d’une somme importante. Les marchés financiers pouvant connaître des périodes plus ou moins longues de corrections, il n’investira que ses fonds excédentaires dont il n’a pas besoin pour couvrir ses dépenses régulières, ses autres projets d’investissements personnels et les aléas de la vie. Il gardera en outre une réserve de liquidités pour des opportunités d’investissements qui peuvent se présenter à tout moment sur les marchés.


SYLVIA CAMARDA est une danseuse virtuose et chorégraphe luxembourgeoise. Sa physicalité, sa technique et sa théâtralité l’amènent à rejoindre les compagnies de danse les plus convoitées comme le Cirque du Soleil et à travailler avec de grands artistes comme Jan Fabre.

C E L E B R AT I N G LUXEMBOURG MIR WËLLE WEISE WIE MIR SINN

MERCREDI 13 DÉCEMBRE 2017 — LUXEMBOURG CONGRÈS

Maison Moderne célébrera le Luxembourg lors d’une soirée de gala en présence de nombreux « ambassadeurs » du pays qui participent à son rayonnement à l’international. celebratingluxembourg.com

organisation

gold sponsors

institutional partner


OURS

Mars 2017 Supplément – Private Banking

Adresse BP 728 L-2017 Luxembourg Bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie ISSN 2354-4619 Web www.maisonmoderne.com Fondateur et CEO Mike Koedinger Directeur administratif et financier Etienne Velasti

ÉDITEUR Tél (+352) 20 70 70-100 Fax (+352) 29 66 19 E-mail publishing@maisonmoderne.com Rédaction press@paperjam.lu Web www.paperjam.lu Directeur de la publication Mike Koedinger Directeur éditorial Sven Ehmann Rédacteur en chef Thierry Raizer Journaliste senior associé Jean-Michel Gaudron Coordination Jean-Michel Gaudron, Marie-Astrid Heyde Rédaction Camille Frati, Jean-Michel Gaudron, Jean-Michel Lalieu Photographe Patrick Galbats Correction Pauline Berg, Muriel Dietsch (coordination), Sarah Lambolez, Inès Sérizier

STUDIO GRAPHIQUE Tél (+352) 20 70 70-200 Fax (+352) 27 62 12 62-84 E-mail studio@maisonmoderne.com Directeur associé Guido Kröger Directeur de la création Jeremy Leslie Studio manager Stéphanie Poras­ Schwickerath Directeur artistique Vinzenz Hölzl Mise en page Monique Bernard (coordination), José Carsi, SaschaTimplan, Ellen Withersova

RÉGIE PUBLICITAIRE Tél (+352) 20 70 70-300 Fax (+352) 26 29 66 20 E-mail regie@maisonmoderne.com Directeur associé Francis Gasparotto Sales manager Magazines et Guides Vincent Giarratano Assistante Nathalie Sohn Chargés de clientèle Marilyn Baratto, Thomas Fullenwarth, Laurent Goffin, Mélanie Juredieu Assistante commerciale Céline Bayle Administration Isabelle Ney Printed by Imprimerie Centrale EU Ecolabel : FI/11/001

Please recycle. Finished reading this publication? Archive it, pass it on or recycle it.

66 ­—

A

E

ABBL 22, 42 ABP 46 Accenture 22 Aerium 46 Airbnb 46 Alfi 42 Alphabet 46 Amazon.com 46 Apple 46 Aral 17 AT&T 46 Atoz 22, 68 Avaloq 22, 59 Axa 46

Eri Bancaire European Impact Investing Platform Eurosif Experta Expon Capital

B Banco Mello 36 Bank Central Asia 10 Bank Frick & Co 10 Banque BCP 36 Banque centrale européenne 46 Banque de Luxembourg 46, 53 Banque Degroof Petercam Luxembourg 10, 39 25, 36 Banque Havilland Banque Kaupthing 36 Banque mondiale 42 Banque Raiffeisen 67 Barclays 46 Battery Ventures 46 Berna-Ost Danièle 42 Bernstein Shai 46 BGL BNP Paribas 10 Bil 36 Binsfeld Nico 22 Bloomberg 46 BNP Paribas 46 Bourse de Luxembourg 46

C Caldana Marco Capgemini Capita Capital International China Mobile Cogis Louis-Maël Comité national pour l’éducation financière CSSF

46 10 34, 35 41 46 22 42 42

D Danloy Sébastien de Barsy Thibault De Vuyst Sandrine Dejardin-Botelho Eliane Dropbox Dukmedjian Pierre-Régis Duvoux Jeanne

22 36 36 22 46 22 10

55 46 46 6, 7 46

F Facebook Farad Fitch

46 46 46

G Gerbaud Alexandre Gillardin Jean-François Goes-Farrell Noeleen Goodacre Google Gramegna Pierre Groupe BPCE

46 46 36 10 46 10 36

H Hansen Ole 46 Heinz 46 Helminger Paul 10 Hirsch Étienne 22 Hombourger Guillaume 36 Hondequin Alain 22 House of Training 22, 57 HSBC Private Bank (Luxembourg) 36

I-J-K INFPC 22 ING 27 ING Luxembourg 36 Iosco 42 JP Morgan 46 KBL European Private Bankers 10, 59 Kemp Frédéric 22 Keytrade Bank Luxembourg 36 Kraft Foods 46 Kraft Heinz 46

L Larcier 49 Lehman Brothers 10 Linklaters 22 Luxembourg for Finance 22 Luxembourg School of Finance 22 Luxemburger Wort 10 Luxtrust 10 Lyxor ETF 46 Lyxor International Asset Management 46

Dans cet index sont reprises les entreprises, les personnalités et les publicités apparaissant dans ce magazine.

— Supplément 03 / 2017 — Private Banking

M Microsoft Miller Peter Ministère des Finances Moody’s Moscetti Laurent Müller Vanessa

46 36 42 46 22 22

N-O-P Nasdaq Net 1 UEPS Technologies NN Life Novartis OCDE OneLife Petrochina PFZW Post Private Banking Group PwC

10 10 31 46 42 22 46 46 8, 9 10 46

Q-R Quaak Bruno Rapallino Pascal RBC Investor Services Bank Rodermann Alain Royal Bank of Canada

46 22 22 46 10

S-T Saxo Bank 46 Schaeffer Jérémie 22 Schmit Georges 10 SGG 21, 22 Simmons & Simmons 22 Snapchat 46 SnapSwap 10 Société Générale Private Banking 10 Sogelife 2 Spotify 46 Standard & Poor’s 42, 46 Stanford Graduate School of Business 46 Stefaneti Raoul 36 Stevens Marc 22 Sturbois Gilles 22 SwissLife 29 Théobald Tom 22

U-V-W-X-Y-Z Vercauteren Drubbel Quentin 10 Verizon Communications 46 VP Bank 4 Wagenaar Patrick 10 Wavestone 22, 33, 53


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LUXEMBOURG

ART WEEK 2017

AS THE PRIVILEGED SPONSOR SINCE 2015, ATOZ IS PROUD TO ANNOUNCE ITS CONTINUED SUPPORT OF THE 3rd EDITION OF LUXEMBOUG ART WEEK.


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