Paperjam Supplément Fonds d'investissement Mai 2016

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SUPPLÉMENT FONDS D’INVESTISSEMENT

Mai 2016

e ces aire d se t n e oi em e régl embourge r u g a v lux rme é la digér l’industrie s pour affi péen. r i o v a , ro te Après res années les manet leader eu rrait e è d i d n ou dern repre a position ech, elle p ons. s d n des fo avantage s nt des fint aux échel eme ouve urs d n! toujo e développ ncore de n shoot agai l , e chir Avec ayers e fran nd new) pl m ê m (a Same


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ÉDITO

Maintenir le cap

JE AN-M I C HE L G AUDR O N Rédacteur en chef Paperjam @jmgaudron

E

ntre le Luxembourg et les fonds d’investissement, c’est une histoire d’amour qui dure depuis plus d’un quart de siècle. En considérant la transposition de la toute première directive européenne Ucits le 30 mars 1988 comme date de mariage « officielle », cela fait 28 ans que la Place surfe sur le succès jamais démenti d’une activité qui représente un des piliers majeurs du secteur financier. Et aussi (et surtout ?) une activité très largement épargnée par les « affaires » qui ont secoué plus ou moins récemment les milieux économiques et financiers. Car ce n’est pas tant le véhicule d’investissement en lui-même que la façon de s’en servir qui a pu être dans le viseur des révélations des Panama Papers, tout comme ce fut le cas au plus fort de la crise financière en 2008 et 2009. Il n’est évidemment pas du genre de la maison de se reposer sur ses lauriers savamment tressés tout au long de ces dernières années. L’accélération des contraintes législatives et réglementaires couplée à une concurrence toujours plus

intense d’autres centres financiers non européens occupent les acteurs de l’industrie des fonds, toujours soucieux de maintenir le cap, et, pourquoi pas, de développer davantage la position de force qui est celle du Luxembourg aujourd’hui. « L’industrie des fonds va devoir se réinventer complètement dans les mois et les années à venir », prévient John Pauly, membre du comité exécutif et director fund services chez Banque Degroof Petercam Luxembourg, interrogé dans le cadre de ce supplément dédié aux fonds d’investissement. Les développements technologiques et la mutation dans les comportements des investisseurs se chargent, principalement, d’alimenter ces besoins impératifs de changements. Dans ce contexte, l’émergence des fintech constitue évidemment le défi le plus prégnant du moment. À tous les niveaux de la chaîne de valeur, les professionnels des fonds s’activent pour intégrer au mieux leurs compétences métier avec le savoir-faire de ces nouveaux acteurs technologiques. Même si cela n’est pas toujours facile. « Au lieu de lui résister, les fonds d’investissement doivent comprendre ce besoin et les solutions apportées

par les fintech », indique Alexandre Rochegude, fintech evangelist et associé chez KPMG. Si la modernisation des processus opérationnels fait évidemment partie des objectifs visés, l’amélioration et la sophistication des relations avec les clients / investisseurs en est un autre, et pas des moindres. Surtout à un moment où leurs exigences deviennent de plus en plus pointues, que ce soit sur la forme de leur relation avec leur banquier / conseiller financier ou sur les fonds qu’ils souhaitent intégrer dans leurs portefeuilles. Ce qui explique, par exemple, le développement des fonds éthiques et/ou socialement responsables, au point de devenir progressivement un standard d’investissement. « Ce qui est devenu une niche, c’est de ne pas investir de manière responsable », note même Robert Williams, head of business development chez NN Investment Partners. Les 28 années qui se profilent seront probablement bien plus animées que ne l’ont été les 28 années qui viennent de s’écouler. À charge pour l’industrie luxembourgeoise des fonds d’investissement d’en être un des principaux moteurs pour conserver un leadership vital pour la bonne santé générale de la Place.

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CETTE COMMUNUCATION EST DESTINÉE AUX CLIENTS PROFESSIONNELS UNIQUEMENT ET NE S’ADRESSE PAS AUX CLIENTS DE DÉTAIL. CETTE COMMUNICATION N’EST PAS DESTINÉE AUX CLIENTS DES ÉTATS-UNIS. * Actifs gérés et conseillés au 31 décembre 2015. ** Employés par Lyxor Asset Management S.A.S. et ses filiales. En raison de contraintes réglementaires, tous les services et produits de conseil ne sont pas disponibles dans tous les territoires. Les services et produits de conseil décrits dans le présent document sont valables uniquement pour certains investisseurs qualifiés et professionnels, conformément aux lois applicables du pays concerné. Les investisseurs intéressés doivent au préalable consulter leurs conseillers professionnels afin de prendre une décision de manière indépendante concernant lesdits services ou produits de conseil. Le présent document ne saurait être interprété comme une offre d’achat ou une sollicitation de vente de quelque titre ou instrument financier que ce soit, car une telle offre ou sollicitation ne peut être effectuée qu’en vertu d’une notice d’offre. Tout investissement dans un titre ou un instrument financier, quel qu’il soit, implique un degré de risque élevé, y compris une perte potentielle du capital. Lyxor Asset Management (ci-après dénommée « Lyxor AM »), société par actions simplifiée, dont le siège social est sis aux Tours Société Générale, 17 cours Valmy, 92800 Puteaux (France), 418 862 215 RCS Nanterre, est autorisée et régulée par l’Autorité des marchés financiers (AMF). Lyxor AM est représentée au Royaume-Uni par Lyxor Asset Management UK LLP, qui est autorisée au Royaume-Uni par l’autorité financière Financial Conduct Authority (numéro d’immatriculation FCA 435658). Les performances passées de nos fonds ne constituent pas un indicateur fiable des résultats futurs.

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SOMMAIRE

Mai 2016 — Supplément — Fonds d’investissement FINTECH

FINTECH

10 La révolution 2.0 est en marche L’intégration des fintech dans la chaîne de valeur des fonds est un enjeu majeur de ces prochaines années.

STATISTIQUES

18 Les fonds XXXXXX

d’investissement en chiffres

INVESTISSEMENTS

20 Le Top 5 des

bonnes raisons de souscrire à un fonds

INFOGRAPHIE

TABLE RONDE

22 Ainsi font,

fonds, fonds

INVESTISSEMENTS RESPONSABLES

32 L’éthique est

devenue la norme BIG FOUR

40 Les fonds sous toutes leurs coutures MARCHÉ

48 2016, à la croisée

24 MAISON MODERNE

FONDS IMMOBILIERS

Bâtir sur de bonnes fondations Les investisseurs ont un attrait pour cette classe d’actifs, en même temps que le pays se positionne comme plateforme de distribution internationale.

des chemins

AVIS D’E XPERTS

56 Quelles opportunités business pour le secteur des fonds au Luxembourg ?

FLASH-BACK

64 L’Alfi Spring

Conference 2016 en images

Supplément — Fonds d’investissement —

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ADVERTORIAL

NOTZ STUCKI

Over 50 years of success Mr Beat Notz laid the foundations of the Notz Stucki Group in Geneva in 1964 when he founded a management company. Later he joined forces with Christian Stucki’s firm to become Notz, Stucki & Cie SA.The group’s international development started in 1977 when an office was opened in London, followed by Bermuda (1986), Luxembourg (1990), Zurich (1991), Madrid (2012), Milan and Mauritius (2013). We spoke to Paolo Faraone, CEO of Notz Stucki Europe and Group Partner, about recent growth and future plans.

Notz Stucki Group in numbers

 52 years of experience  Over $8 billion AUM  More than 50 funds under management  Nearly 100 employees worldwide  8 offices around the globe  Boundless commitment

H

ow has the group repositioned itself recently? P A O L O F A R A O N E The group moved in two new directions: expanding the Ucits product offering and undertaking a major redomiciliation and rationalisation project. The latter entailed bringing the proprietary alternative vehicles from offshore jurisdictions to Luxembourg (24 funds with more than USD4bn assets from five offshore jurisdictions), while at the same time improving liquidity. To achieve this, in 2010, Notz Stucki Europe developed its investment management and management company infrastructure. In 2013, Notz Stucki Europe became the first management company in Luxembourg to be granted licences under both Chapter 15 of the Ucits Law (17 December 2010) and AIFMD (Alternative Investment Fund Managers Directive), as well as the extended licenses covering both Ucits and AIF management company non-core/extended services, in derogation of art. 5(4). As such, Notz Stucki Europe is proud to have been the first Luxembourg “Super ManCo”. What makes the Notz Stucki Group special? Having brought together wealth management and investment skills, the company was quick to see the potential of alternative investment. It blazed a trail by investing with some of the great original talents in the field, including Steinhardt, Soros, Tudor and Bacon. Since then, Notz Stucki has become an expert in selecting leading managers in alternative and traditional asset management. We are constantly looking for managers capable of performing while also capitalising on diversification. The expertise of its experienced team enables Notz Stucki to offer a complete range of services internationally to both private and institutional clients. The group offers the benefits of a global approach that concentrates on four areas of activity: Discretionary portfolio management; Advice on portfolio construction and management; Investment funds, including white-label funds; and Funds services: fund engineering, pan-European distribution, ManCo services for third party Ucits. 06 —

PAOLO FARAONE CEO of Notz Stucki Europe and Group Partner.

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ADVERTORIAL

Continue to look for talented managers for the strategic White Label Partnerships 2016-2017

Funds re-domiciliation 2010-2012 2001

2002

2003

2004

2005

2006

NSE founded (launch of wealth management business) 2001

2007

2008

2009

Investment Manager License 2009

2010

2011

2012

Madrid branch founded 2012

Appetite for AIF returns + taking advantage of in house expanded Ucits platforms 2012

The directors and managers invest their own assets alongside those of their clients. In this way, clients enjoy exactly the same degree of care and expertise. What have been the major changes for Notz Stucki recently? Much happened over the past few years. Notz Stucki Europe, founded in 2001, only obtained an Investment Management License in 2009. In the following year, as mentioned previously, Notz Stucki undertook the redomiciliation of the vast majority of its alternative funds. Madrid and Milan branches were launched in 2012 and 2013 respectively. AIFM and the Ucits licenses were earned in 2013, enabling us to offer bespoke services such as a one-stop shop for fund engineering, EU distribution, and a robust risk management framework. Our business partners have been greatly attracted by our flexible white labelling platform and solutions. Notz Stucki Europe employs 21 talented individuals with 13 nationalities and the shared spirit of entrepreneurship and partnership that is typical of all Notz Stucki offices around the world. We consider this to be something special and rarely seen elsewhere. What are the next ambitions? Globally, we will continue to position ourselves as an asset allocator with an eye for selecting talented managers who share our values. As well as increasing our presence in Europe and Switzerland, we will continue to explore opportunities in growing markets. We have the advantage of size, our international presence and our fully regulated organisation to support our strategy. Our European private client base remains the key focus for the Notz Stucki Group. Being the first company to be granted dual Ucits and AIFM extended licenses in Luxembourg, and also being a Finma regulated asset manager in Switzerland, puts us in a strong position to serve our clients. 

2013

Milan branch founded 2013

2014

2015

Haussmann re-domiciliation December 2014

NSE becomes the first Luxembourg "Super ManCo" with extended licenses End of 2013

Selected White Label Partnerships Notz Stucki Europe is the centre of excellence in fund engineering, enabling them to build strategic partnerships with top players in order to help create high quality niche products: Alfa Asset Management (Europe) SA Alfa Group, one of the largest Russian financial institutions, represented by Alfa Asset Management, have decided to join forces with Notz Stucki Europe and launch their Russian Fixed Income SIF. Arowana Asset Management Ltd The Luxembourg based fund investing in the Asian market is run by Arowana Asset Management of Hong Kong. CM Capital Markets Bolsa, Sociedad de Valores SA Their first quantitative, systematic and fully automated CTA is run in partnership with CM Capital Markets. The fund NS Selection Capitrade CTA was awarded best European CTA in 2014 with performance of +43%. Similarly, they have recently launched a fund of European equities – Giraffa Capitrade Equity Europe. CQS (UK) LLP The DGC Convertible and Credit fund was created to invest in credit markets following the 2008 crisis. They selected their long-term partners CQS to manage the fund as they consider them to be one of the best if not the best European credit house. Genthod Global Wealth Management (Geneva) SA A family office of Franck Muller Group, the Swiss watch specialists, launched a fund in partnership with Notz Stucki Europe to cover the high luxury niche market.

Qatar Insurance Company QIC is the insurance leader in the GCC area. Partnering with Notz Stucki Europe made it possible to launch a concentrated fund, managed with a proven bottom-up investment process with local knowledge, allowing other investors to co-invest with them. Raymond James & Associates, Inc. They are working with Raymond James & Associates on a long only Ucits equity fund which will replicate Raymond James’ list of US and Canada strong-buy rated stocks. Veikko Laine Oy The Finnish Veikko Laine Oy family-run retail company’s market success has led to the development of their global investments in most asset classes. Thanks to the partnership with Notz Stucki Europe, they will be able to bring their know-how to Luxembourg under the form of the Laicorn Opportunity Fund. Reliance Asset Management (Singapore) Pte. Limited A subsidiary of Reliance Capital Asset Management, one of India’s largest equity fund managers, has launched, with the support of Notz Stucki Europe as ManCo, a daily dealing Ucits equity fund investing in India, managed in Singapore with advice from India.

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UNITED INTERNATIONAL MANAGEMENT

Un partenaire à forte valeur ajoutée  «Nous

accompagnons nos clients avec toute une palette de services à valeur ajoutée; tout au long du cycle de la vie d’un fonds.»

 «Nous nous

inscrivons dans une démarche partenariale, avec nos clients tout comme avec notre réseau d’experts et de professionnels.»

 «Les fonds RAIF

vont permettre à l’industrie grand-ducale de se distinguer de ses concurrents et de pouvoir commercialiser un fonds beaucoup plus rapidement.»

U

nited International Management est une fiduciaire luxembourgeoise faisant partie du réseau United Group qui possède des bureaux aux PaysBas, au Royaume-Uni, à Malte ou bien encore à Curaçao, pour n’en citer que quelques-uns. Professionnel du secteur financier (PSF), nous intervenons sous la supervision de la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF) qui nous a accordé différentes licences : domiciliataire de sociétés, professionnel effectuant des services de constitution et de gestion de sociétés, agent administratif du secteur financier et agent teneur de registre », détaille Gérard Matheis, managing director de United International Management. Active depuis 2009, la société développe toute une palette de services liés à la gestion d’entreprise, mais également, et surtout, aux fonds d’investissement alternatifs. « C’est effectivement notre spécialité, explique Cornelius Bechtel, executive director, dans ce domaine, nous accompagnons nos clients avec toute une palette de services à valeur ajoutée tout au long du cycle de la vie d’un fonds : étude de faisabilité, structuration, domiciliation, administration, et à travers notre entité spécialisée, United Depositary Services, nous offrons les services de dépositaire… Et cela pour des fonds régulés et non régulés. »

traduit par l’écoute, les échanges réguliers et un souci permanent de transparence. » « Nous n’hésitons pas à dire ‘non’ quand nous estimons que nous sortons de notre champ d’expertise ou parce que la solution envisagée n’est pas la bonne. Nous tenons à notre intégrité et à garantir celle de nos clients. Nous avons le sens des responsabilités », ajoute Cornelius Bechtel.

Professionnalisme et expertise

Cet attachement à la proximité et à la qualité de la relation humaine se traduit par une grande fidélité des collaborateurs et de la clientèle. Certains clients accordent leur confiance à Gérard Matheis et à Cornelius Bechtel depuis plus de 20 ans. L’expérience et l’expertise, c’est l’autre source de valeur

ajoutée revendiquée par cette fiduciaire internationale. « Nous nous adressons à une clientèle composée d’experts exigeants qui attend de nous des réponses et des services pointus. Pour répondre à ces attentes, mais également les anticiper, compte tenu des évolutions du marché, ne serait-ce que sur le plan légal, il nous faut être particulièrement proactifs », explique Gérard Matheis. Le déploiement international de United Group est assurément un atout en la matière, United International Management bénéficiant du know-how du réseau. « Au Luxembourg, nous nous appuyons sur une équipe très dynamique et multiculturelle. Le management favorise les échanges d’informations et le partage du savoir-faire. Nous investissons également beaucoup dans la

Des valeurs et de l’éthique

United International Management, qui emploie aujourd’hui 50 collaborateurs, travaille pour une clientèle internationale, pour des grands groupes industriels ou financiers, cotés ou non, mais également pour des clients privés, des institutionnels, ou bien encore des family offices. Une belle croissance qui s’explique par le dynamisme du marché et la qualité de l’offre de services déployée par United International Management, mais aussi par l’approche résolument partenariale et éthique qui fait partie intégrante de l’ADN de la fiduciaire. « Nous avons des valeurs et il n’est pas question de s’en détourner , affirme Gérard Matheis, nous ne sommes pas un simple prestataire de services. N o u s n o u s i n s c r i vo n s d a n s u n e démarche partenariale, avec nos clients tout comme avec notre réseau d’experts et de professionnels. Cela se 08 —

COR NELI US B ECHTEL Executive director de United International Management

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« Nous ne sommes pas un simple prestataire de services. Nous nous inscrivons dans une démarche partenariale, avec nos clients tout comme avec notre réseau d’experts et de professionnels. »

GÉ RA R D MAT HEIS Managing director de United International Management

formation et offrons à nos jeunes collaborateurs, originaires du monde entier, l’opportunité d’enrichir leurs compétences, voire leur bagage universitaire en leur donnant la possibilité de décrocher leur master », précise Cornelius Bechtel.

De nouvelles ambitions

Forte de ses atouts, la fiduciaire envisage donc l’avenir avec sérénité, notamment dans ses métiers liés aux fonds d’investissement alternatifs et à l’immobilier. Si les marchés sont bien orientés et les besoins en expertise vont croissant, une innovation devrait également booster l’offre luxembourgeoise en matière de fonds alternatifs : les fonds d’investissement alternatifs réservés (FIAR ou RAIF – reserved alternative investment fund). Ces fonds qui devraient prochainement voir le jour afficheront des caractéristiques identiques à celles de fonds réglementés, mais ils ne seront pas soumis à l’agrément et à la supervision de la CSSF, dès lors que le gestionnaire du fonds satisfait aux conditions de la réglementation communautaire en matière de gestionnaires fonds d’investissement alternatifs. « C’est l’AIFM, donc le manager du fonds alternatif, qui doit déte-

+ 300

Nombre d'investisseurs hautement qualifiés servis par notre département de fonds (d'importants établissements de crédit de l'UE, sociétés d'assurances, fonds de pension, family offices…).

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Années consécutives de certification SOC 1 Type II (ISAE 3402) pour notre département de fonds.

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Milliards EUR d'actifs sous administration dans des structures d'investissement réglementées et non réglementées.

nir les autorisations nécessaires. Les fonds RAIF vont permettre à l’industrie grand-ducale de se distinguer de ses concurrents en accélérant la mise sur le marché de nouveaux fonds », précise Gérard Matheis, qui entend profiter de cette nouveauté pour conforter sa croissance. Au début de cette année, United International Management a élargi sa gamme de services en offrant les services de dépositaire d’actifs non financiers United Depositary Services (voir ci-contre). La fiduciaire, qui est en recrutement permanent, planche également sur l’extension de ses bureaux afin d’accueillir de nouveaux collaborateurs. D’ici fin 2016, l’équipe devrait voir son effectif progresser de 10 % pour compter 55 collaborateurs.  EN RÉSUMÉ

UNITED DEPOSITARY SERVICES Ayant obtenu son agrément en janvier 2016, United Depositary Services (UDS) est une entreprise « sœur » de United International Management. Sous la responsabilité de son conseil d’administration, l’équipe dirigée par Arek Kwapien, en tant que conducting officer, développe les services de « dépositaire » des actifs non financiers de fonds alternatifs permettant à United Group de proposer une gamme complète de services. Pour Gérard Matheis, managing director de United International Management et membre du conseil d’administration de United Depositary Services, ce secteur d’activité offre encore de belles perspectives de croissance.

Membre du réseau United Trust qui dispose de bureaux dans différents pays du monde, United International Management est une fiduciaire luxembourgeoise qui déploie toute une palette de services dans le domaine des fonds d’investissement et la domiciliation de sociétés, notamment. Pour se développer, United International Management s’appuie sur l’expertise et l’expérience de ses dirigeants et collaborateurs, mais également sur des valeurs fortes: la transparence, le partenariat et la proximité.

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FINTECH

« Avec notre approche très transversale, nous garantissons la création de valeur. » Serge Weyland Co-chair forum Digital / Fintech Alfi

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FINTECH

FINTECH

La révolution 2.0 est en marche J E A N - M I C H E L GAU D R O N |

MAISON MODERNE

L’intégration des fintech dans la chaîne de valeur des fonds d’investissement est un des enjeux majeurs de ces prochaines années. Tous les acteurs de la Place planchent activement sur le sujet au travers de groupes de travail et autres clusters.

Blockchain, robo-advisors, big data, social network investing… le vocabulaire technique de l’industrie s’enrichit.

L

e 21e siècle sera fintech ou ne sera pas. André Malraux n’avait sans doute pas toutes les connaissances requises pour imaginer un tel aphorisme. Mais le développement vertigineux des technologies ces dernières années et leur intégration dans l’ensemble des composantes de l’économie en font, aujourd’hui, un élément forcément essentiel, à considérer désormais davantage comme une matière première incontournable. Il n’y a évidemment aucune raison pour que l’industrie des fonds d’investissement soit épargnée par le phénomène. Au contraire, serait-on tenté de dire, sachant que les innovations technologiques sont déjà une réalité dans l’industrie des fonds depuis quelques années. « L’émergence des fintech remet en question l’écosystème et pousse les acteurs à agir pour accélérer l’innovation, constate Simon Ramos, advisory & consulting partner chez Deloitte Luxembourg. Pour une série de processus telle que la distribution de fonds via des plateformes d’exécution, il demeure un espace considérable pour plus d’innovation grâce aux nouvelles technologies. Les acteurs au Luxembourg se doivent d’optimiser l’utilisation des données qu’ils possèdent afin de se positionner sur des solutions fintech. » Il y a un an déjà, Marc Saluzzi, à quelques semaines de terminer son second mandat en tant que président de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement, regardait ces développements avec un regard très aiguisé. « Si l’industrie financière ne réagit pas, les grands acteurs de demain dans

la sphère financière seront les acteurs technologiques ! Ils sont tous passés de la notion d’e-commerce à celle d’e-paiement… L’étape suivante est réellement la e-finance. » L’exemple de la plateforme chinoise Alipay reste, à ce titre, une référence absolue. En l’espace d’un an et demi, elle a permis de générer le quatrième plus gros fonds d’investissement au monde avec pas moins de 80 milliards de dollars d’actifs.

Une mine d’or

Nous voici donc aux portes du « e-fonds », avec des limites de développement qui semblent seulement imposées par celles de l’imagination. « Nous avons quelques idées en la matière, rappelait néanmoins M. Saluzzi. À commencer par l’exploitation du big data que représentent toutes les informations dont nous disposons ici au Luxembourg. » Une gigantesque base de données est ainsi en cours de constitution. Un projet mené avec la Luxembourg School of Finance et qui a pour but d’optimiser le traitement des masses considérables d’informations relatives à l’ensemble des fonds domiciliés au Luxembourg par des promoteurs de 60 pays qui investissent dans tous les pays et toutes les classes d’actifs possibles. « Au-delà des sujets de recherche potentiels, toute cette masse d’informations dont nous disposons, et qui représente une véritable mine d’or, constitue une valeur considérable pour le marché et les acteurs euxmêmes. Leur traitement pourrait très bien rendre notre centre financier encore plus performant en matière de fonds d’investissement. » Il ne s’agit évidemment pas de

« Il demeure un espace considérable pour plus d’innovation grâce aux nouvelles technologies. » Simon Ramos Advisory & consulting partner Deloitte Luxembourg

la seule piste actuellement étudiée. À peine ses fonctions prises, la nouvelle présidente de l’Alfi, Denise Voss, a accompagné la création d’un forum Digital / Fintech au sein même de l’association. Une initiative qui rejoint celle de l’ABBL, avec son cluster Digital banking and fintech innovation, ou encore le groupe de travail dédié à ce thème au sein du programme Digital Lëtzebuerg. « Fintech est beaucoup plus qu’un mot à la mode, assure Denise Voss. Cela aura un impact fondamental sur les modèles d’affaires des gestionnaires d’actifs, des intermédiaires de la distribution et des prestataires de services qui, en plus, sont confrontés à de nouveaux comportements de la part des investisseurs. L’écosystème de la gestion d’investissements doit non seulement améliorer son efficience, mais également offrir une meilleure expérience client s’il veut continuer à prospérer. »

Un rôle central

Le forum Digital / Fintech de l’Alfi a démarré ses travaux en janvier dernier (voir encadré page 12), sous la supervision de Serge Weyland, par ailleurs head of financial institutions à la Bil, et Steven Libby, asset management leader, (digital) transformation officer chez PwC Luxembourg. « Avec notre approche très transversale, nous garantissons la création de valeur, affirme Serge Weyland. Il n’y a pas de tabou et nous savons que certaines de ces évolutions vont impliquer que des fonctions qui existent aujourd’hui seront profondément changées, voire n’existeront plus. » Bien évidemment, l’apport des technologies de l’information dans l’inSupplément — Fonds d’investissement —

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FINTECH

« Toute perspective sur l’évolution du comportement des investisseurs individuels, sera source significative d’avantage concurrentiel. »

ALFI

DIGITAL / FINTECH MODE D’EMPLOI Le forum Digital / Fintech de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement a été créé en début d’année et a débuté ses travaux avec comme premier objectif d’assurer le partage d’information entre les différents groupes de travail afin, surtout, d’éviter de faire plusieurs fois le même travail. « Nous devons aussi créer des liens avec les autres organisations de la Place, en particulier le cluster ‘Digital banking and fintech innovation’ de l’ABBL, dirigé par Jean Hilger (le CIO de la BCEE, ndlr) et Rolf Bachner (managing director de The Bank of New York Mellon Luxembourg, ndlr), mais aussi l’Aca, car les assureurs sont aussi des investisseurs », rappelle Serge Weyland, un des deux co-leaders du forum. Ce dernier se compose de quatre groupes de travail : Digital investing (piloté par Jan Van Den Driessche, VP Lux, et Said Fihri, KPMG) ; Data management & security (avec Keith Hale, Multifonds / Igefi, et Marc Mouton, Arendt & Medernach) ; Blockchain & crypto-currencies (Patrick Laurent, Deloitte, et Laurent Marochini, SGSS) et Equity crowd funding & P2P lending (David Louis, Charles Russell Speechys, et Hakan Lucius, BEI). « D’ici la fin de l’année, nous espérons, sur certains sujets prioritaires, telles la blockchain ou les procédures AML/ KYC, cadrer les besoins et les possibilités d’utiliser ces nouvelles technologies et mieux comprendre ce qui va se passer, prévoit M. Weyland. Il est important d’anticiper plutôt que d’être mis devant le fait accompli. Il y aura forcément des points plus critiques et délicats, mais si nous ne sommes pas acteurs de ces changements, d’autres le seront avant nous ! » Pas moins de 90 personnes ont montré, dès le départ, un intérêt prononcé pour le sujet. « D’où la nécessité de structurer notre approche. »

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Sébastien Danloy Managing director of continental Europe & offshore RBC Investor & Treasury Services

dustrie des fonds d’investissement ne date pas d’aujourd’hui. Les processus tout au long de la chaîne de valeur ont été, au fil des ans, de plus en plus automatisés, avec des quantités de données à traiter toujours plus importantes et des flux d’informations toujours plus complexes. Sans compter que l’accroissement de ce taux d’automatisation des opérations permet d’augmenter à la fois la productivité et la qualité tout en réduisant les risques opérationnels dus aux erreurs humaines. « Ces technologies de l’information ont pris progressivement et assez rapidement un rôle central dans le fonctionnement du front, middle et backoffice, constate Alexandre Rochegude, fintech evangelist et associé chez KPMG Luxembourg. Sans elles, l’industrie des fonds ne serait évidemment pas aussi bien développée. Mais les systèmes traditionnels qui sont mis en place aujourd’hui éprouvent encore des difficultés à évoluer et à s’adapter aux besoins du marché. Ils sont trop complexes et ne peuvent plus supporter la quantité de flux d’informations en parallèle de la croissance exponentielle des données et les exigences des investisseurs. » La mutation dans les comportements des investisseurs influe évidemment grandement sur la façon de devoir gérer et traiter l’informa-

— Supplément — Fonds d’investissement

tion. Les attentes vont vers plus de transparence et un rapport qualité-prix toujours exacerbé. « L’expérience clientèle, qui embrasse le levier du digital, impose une remise en cause globale des programmes de rétention et d’acquisition de clients afin de les faire entrer dans l’ère du numérique », constate Sébastien Danloy, managing director of continental Europe & offshore chez RBC Investor & Treasury Services. Et de rappeler combien la notion de big data est déjà une réalité concrète pour les acteurs des fonds. « Les agents de transfert traitent des centaines de millions de transactions à l’échelle mondiale. Toutes ces données, lorsque celles-ci sont correctement maîtrisées et analysées, leur permettent de fournir à leurs clients des informations précieuses sur la distribution transfrontalière des fonds et les modèles de distribution. Par ailleurs, toute perspective sur l’évolution du comportement des investisseurs individuels sera source significative d’avantage concurrentiel. »

Démystifier le monde de l’investissement

Le défi actuel de l’industrie des fonds réside donc dans son adaptation à ces nouveaux profils d’investisseurs qui, au-delà des performances financières, basent également leurs décisions


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FINTECH

sur de nouveaux critères tels que l’investissement responsable. « De plus, de par les affinités communes entres les millennials et les sociétés telles que Google, Apple ou Amazon, l’industrie des fonds se doit également de rester vigilante quant à leurs éventuels projets d’évolution dans le domaine des fonds », prévient Yves Lahaye, managing director, general manager Luxembourg chez RBC Investor & Treasury Services. La façon dont les technologies vont impacter la distribution des fonds et leur accès par les investisseurs constitue un des piliers de la réflexion du forum Digital / Fintech de l’Alfi. On y parle robo-advisor et social network investing. « En créant une expérience client un peu sympa, on peut démystifier le monde de l’investissement », estime Serge Weyland, qui ne cache pas sa fascination pour tous les sujets tournant autour de l’intelligence artificielle. « On a fait dans ce domaine des progrès énormes, bien plus substantiels que ce qui était attendu. Les spécialistes estiment que ces innovations arrivent avec une avance de près de 10 ans. » Robo-advisor, big data, blockchain… le vocabulaire de l’industrie s’enrichit de nouvelles

notions presque toutes aussi critiques les unes que les autres. « Les technologies de l’information ont déjà changé le rapport de force dans le domaine des fonds d’investissement, rappelle Alexandre Rochegude (KPMG). Les fintech vont amplifier ce mouvement en changeant les modèles économiques et opérationnels. Et si cela se passe ainsi, c’est parce qu’il existe une vraie demande. Au lieu de lui résister, les fonds d’investissement doivent comprendre ce besoin et les solutions apportées par les fintech. » L’exemple de la blockchain est sans doute le plus parlant du moment. Cette technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente et sécurisée, intéresse notamment les acteurs autour de son utilisation pour l’enregistrement et la liquidation des parts de fonds. « On met souvent en avant la réduction des coûts et la rapidité d’exécution, mais je ne pense pas que ce soit forcément là les plus gros avantages, estime Serge Weyland (Alfi). C’est surtout en termes de simplification et de transparence que l’on trouve la valeur ajoutée, d’une part pour le promoteur de fonds, qui aura une meilleure D’ICI À CINQ ANS

« L’industrie des fonds se doit également de rester vigilante quant aux éventuels projets d’évolution de sociétés telles que Google, Apple ou Amazon. » Yves Lahaye Managing director, general manager Luxembourg RBC Investor & Treasury Services

14 —

— Supplément — Fonds d’investissement

FINTECH : VERS 150 MILLIARDS DE DOLLARS INVESTIS Une récente étude publiée par PwC indique que d’ici trois à cinq ans, les montants investis dans les fintech pourraient dépasser les 150 milliards de dollars et que les institutions financières intensifieront leur rapprochement avec des entreprises proposant des solutions technologiques dans l’espoir de rapidement rentrer dans le jeu. L’étude Blurred lines : how fintech is shaping financial services, menée mondialement depuis le Luxembourg auprès de plus de 500 experts du secteur financier, de dirigeants digitaux ou issus d’entreprises fintech, indique que plus de 60 % des clients des répondants à l’enquête utiliseront au moins une fois par mois une application mobile pour accéder à des services financiers. « Une révolution que le secteur financier assure actuellement en s’encombrant de développements informatiques complexes et lourds, alors que les fintech mettent en place des solutions agiles et des développements informatiques adaptés aux nouvelles tendances des besoins clients », commente Grégory Weber, fintech leader chez PwC Luxembourg qui a piloté cette étude. Autre chiffre marquant de l’étude : 83 % des répondants estiment que l’activité de leurs clients pourrait être mise à mal par le développement exponentiel des fintech dans les cinq prochaines années, augmentant une concurrence féroce entre acteurs traditionnels ainsi qu’une réduction de marge et une perte de parts de marché conséquente. « Ce chiffre monte à 95 % lorsque l’on observe les résultats des banques interrogées dans le rapport. Au rythme des changements induits par les fintech, aucune entreprise du secteur financier aujourd’hui ne peut ignorer la vague qui risque de l’emporter. »


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FINTECH

transparence de son réseau de distribution en identifiant la typologie de l’investisseur final, et d’autre part pour le gestionnaire qui pourra mieux connaître la dispersion et la concentration des investisseurs, et donc avoir une meilleure vue sur ce risque de liquidité. » L’idée est de pouvoir combiner la compétence et l'expertise des acteurs au Luxembourg, deuxième place mondiale en matière de fonds, avec le savoir-faire de certaines sociétés maîtrisant les technologies de la blockchain. « Cela peut donner des résultats intéressants », assure M. Weyland. Un white paper autour des besoins existants est en cours d’élaboration. Il est également prévu que des experts étrangers soient conviés aux échanges. « Avec l’arrivée des fintech, de leur culture start-up et de leur capacité à fournir une grande rapidité en toute transparence, les business models traditionnels ainsi que la manière de travailler dans l’industrie des fonds se doivent d’évoluer », confirme Yves Lahaye.

Demeurer compétitifs

C’est ainsi que RBC, par exemple, travaille sur un certain nombre de projets de développement et d’organisation : l’adoption d’une démarche « agile » avec ses clients, en les impliquant dès le début dans le développement de nouvelles applications pour ses métiers de base ; la réécriture des programmes de fidélisation suivant la blockchain ou encore le lancement d’un nouveau produit « Fund Sales Intelligence », réalisé en partenariat avec le fournisseur Spallian. Le système traite plus de 10 millions d’opérations de fonds (souscription / rachat) chaque année et permet aux gestionnaires de fonds d’acquérir une meilleure compréhension de la performance globale de distribution de fonds d’OPCVM comparée à celle de leurs pairs. 16 —

« Au lieu de lui résister, les fonds d’investissement doivent comprendre ce besoin et les solutions apportées par les fintech. » Alexandre Rochegude Fintech evangelist et associé KPMG

En matière de data management et de sécurité, les enjeux qui attendent les acteurs sont donc de taille. « Le volet sécurité est le prérequis, le catalyseur, prévient Serge Weyland. C’est lui qui va définir la vitesse de développement. Car il y aura toujours plus de données sensibles mises à disposition. Il faudra que les standards de sécurité soient unanimement adoptés. » D’autant plus que dans le cadre de la directive européenne sur les services de paiement qui doit entrer en vigueur en 2018, il est demandé à ce que les banques adhèrent à des normes techniques homogènes en matière de paiement et de mise à disposition des données sur comptes. Autrement dit, les établissements financiers auront obligation de rendre accessibles leurs données sous un format standardisé à des prestataires de services externes afin que ceux-ci puissent fournir des services complets de paiement en ligne. « En 2018, si je suis une fintech un peu innovante, je peux construire quelque chose d’extrêmement puissant dans la façon de gérer un client, note M. Weyland. Cela va aussi forcer les asset managers à devoir gérer de plus en plus la distribution directe avec un support adapté aux clients. » Le mouvement est, de toute façon, bien en marche, et plus rien ne devrait pouvoir l’arrêter.

— Supplément — Fonds d’investissement

Il en va de la pérennité même du système qui impactera aussi… les collaborateurs des sociétés actives dans les fonds. « De nouvelles compétences seront requises. Les employeurs devront s’atteler à former intensivement leurs équipes existantes, mais aussi attirer de nouveaux talents afin de leur permettre d’être préparés au mieux à cette révolution numérique », avertit M. Lahaye. C’est bel et bien une (r)évolution annoncée à tous les étages qui est en route. Et Le Luxembourg a tout intérêt à ne pas rater le décollage de la fusée. « Les États-Unis sont de loin à la pointe des innovations fintech. En Europe, le RoyaumeUni, la Suède et les Pays-Bas ont déjà embrayé la deuxième vitesse sur le sujet... Il n’est pas trop tard pour le Luxembourg mais il faut agir sans attendre. Les acteurs du Luxembourg ont tout intérêt à choisir des applications très pratiques et à développer des standards d’industrie. Le reporting réglementaire est un exemple sur lequel nous pouvons rattraper, voire dépasser les autres pays », estime M. Ramos (Deloitte). EN RÉSUMÉ

Les acteurs de l’ensemble de l’industrie des fonds d’investissement ont bien compris que leur avenir passait – aussi – par les fintech. Les enjeux sont considérables et les grandes manœuvres ont déjà commencé.


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INFOGRAPHIE

STATISTIQUES

Les fonds d’investissement en chiffres Le Luxembourg est le premier centre de fonds d’investissement européen et le deuxième mondial. Illustration en quelques infographies.

DISTRIBUTION TRANSFRONTALIÈRE Répartition 2015 de la domiciliation des fonds en Europe

Luxembourg

65 %

Irlande

22 %

France

4%

Jersey

3%

Grande-Bretagne

2%

Autres

4%

FONDS D’INVESTISSEMENT : PARTS DE MARCHÉ MONDIALES (fin 2015)

FONDS UCITS EN EUROPE Top 3 des pays domiciliataires (2015) en milliards d’euros (parts de marché)

Luxembourg 2.946,86 (36,1 %) 48,4 %

Luxembourg

9,5 %

Irlande

5,1 %

Allemagne

4,7 %

France

4,6 %

Autres

27,7 %

Irlande 1.446,87 (17,7 %)

Grande-Bretagne 1.083,48 (13,3 %)

18 —

— Supplément — Fonds d’investissement

S O U R C E : A L F I & E FA M A

Parts de marché mondiales (fin 2015) États-Unis


INFOGRAPHIE

2.383,8

2.096,5

2.198,9

3.878

Allemagne

3.506,2

3.902

3.905 3.095,0

Top 3 des pays domiciliataires (2015) en milliards d’euros (parts de marché)

1.419,38 (32,2 %)

France 919,88 (20,8 %)

559,34 (12,7 %)

20

11 20 12 20 13 20 14 20 15

1.840,9

FONDS ALTERNATIFS EN EUROPE

Luxembourg

10

20

2.615,4

3.841

3.845

3.667

3.463

3.371

09

20

20

08

1.559,7

2.238 2.095,4

1.844,8

07

20

2.060

20

06

1.968

1.525,2

1.106,2

05

04

20

20

1.941

1.870 953,3

844,5

20

03

1.908 928,4

02

20

1.630

1.785

20

01

874,6

734,5

20

19

99

98

19

00

1.521

1.426

486,8

1.384

97

19

96

19

19

95

308,6

1.329

2.868

FONDS LUXEMBOURGEOIS : ACTIFS NETS ( EN MILLIARDS D'EUROS ) ET NOMBRE D'OPC ET DE FIS

ÉVOLUTION DE L'ORIGINE DES INITIATEURS DES OPC LUXEMBOURGEOIS ( 2005 - 2015 ) Autres 851.616

États-Unis 288.178

Autres 382.790 2005

2015

GrandeBretagne 135.929

1.525.208

3.506.201

Actifs nets (en mios eur)

Italie 163.132

États-Unis 759.814

Actifs nets (en mios eur)

Italie 304.893

GrandeBretagne 581.514

Allemagne 257.118 Suisse 298.061

Suisse 491.672

Allemagne 516.692

ÉMISSIONS NETTES DES FONDS AU LUXEMBOURG ( EN MILLIARDS D'EUROS ) 298

300 236,3

15 20

14 20

13 20

10 20

09 20

07 20

06 20

05 20

04 20

03 20

02 20

01 20

00 20

99 19

98 19

97 19

96 19

5,3

-77,2

0

12

57,3

50,1

84,4

08

22,5

123,1

113,7 82,6

20

100

20

121,7

84,1

161,6

11

140,1

193,6

188,5

168,1

20

200

249

241,3

-100

Supplément — Fonds d’investissement —

— 19


STRATÉGIE

LE TOP

5

DES BONNES RAISONS DE SOUSCRIRE À UN FONDS D’INVESTISSEMENT

1

É G T E O R P SON R INVESTISSEMENT Un fonds d’investissement (également appelé OPC, organisme de placement collectif ) offre un niveau très élevé de protection de l’investisseur. Un OPC est en effet un véhicule d’investissement réglementé et la législation définit clairement les règles du jeu. Tout OPC doit, ainsi, avoir un agrément de l’autorité de surveillance compétente sous le contrôle de laquelle il est placé en permanence. Le patrimoine du fonds doit être séparé de celui de sa société de gestion et la garde des actifs du fonds commun de placement doit être confiée à un dépositaire (généralement une banque).

20 —

— Supplément — Fonds d’investissement

2

DIVERSIFIER SES RISQUES DE A E L C M P E NT Il est connu qu’un investisseur prudent ne doit pas mettre « tous ses œufs dans le même panier », mais plutôt répartir ses placements sur plusieurs actifs différents afin de réduire ses risques de placement. Acquérir ces actifs un par un est cependant un exercice coûteux. En plaçant son argent dans un fonds d’investissement (un fonds actions par exemple qui investit dans des actions d’un grand nombre de sociétés différentes), l’épargnant investit dès le départ dans un large portefeuille de titres, et ceci même avec des montants modestes. Il réalise ainsi une diversification optimale des risques à des coûts réduits.


STRATÉGIE

3

FLEXIBILITÉ

Un fonds d’investissement offre généralement une grande flexibilité en matière de placements. L’épargnant peut tout aussi bien investir un montant unique que des montants plus modestes à intervalles plus ou moins réguliers, à sa meilleure convenance. Un fonds d’investissement est également un placement liquide. L’épargnant peut à tout moment vendre ses parts ou actions ou les rendre à la société de fonds au prix de rachat en vigueur. C’est notamment le cas pour les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) qui sont obligés par la loi d’être des fonds dits « ouverts ». Cela permet, entre autres, aux investisseurs d’en sortir quand ils le souhaitent.

ET

LIQUIDITÉ 4 L’argent placé par les épargnants dans un fonds d’investissement est investi par des professionnels suivant la politique d’investissement du fonds en question. Cette stratégie est clairement définie dans le prospectus de vente du fonds. Il n’est donc pas nécessaire que l’épargnant suive en permanence l’évolution des marchés financiers et des différents titres dans lesquels il a investi. C’est la tâche – et le métier ! – du gestionnaire du fonds. L’épargnant qui opte pour un fonds d’investissement bénéficie ainsi d’une gestion professionnelle de ses avoirs à un coût relativement modeste.

GESTION

PROFESSIONNELLE

ACCÈS À

DES MARCHÉS

SPÉCIFIQUES

5 Un OPC peut donner accès à des marchés spécifiques ou lointains sur lesquels un investisseur individuel aurait du mal à investir ou qu’il lui serait difficile de suivre à distance. Cela vaut tout aussi bien pour des zones géographiques précises – certaines étant, selon les périodes, plus ou moins porteuses de croissance – que pour des secteurs d’activités bien définis. Là encore, les compétences du gestionnaire du fonds sont à la disposition de l’investisseur pour un rendement optimal de son placement.

Supplément — Fonds d’investissement —

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EN UN COUP D'ŒIL

MÉTIERS

Ainsi font, fonds, fonds… J E A N - M I C H E L GAU D R O N |

MAISON MODERNE

Depuis l’idée initiale jusqu’à la publication des rapports d’activité annuels, la chaîne de création et de vie des fonds d’investissement est riche en étapes et en acteurs. En voici un aperçu synthétique.

22 —

— Supplément — Fonds d’investissement


EN UN COUP D'ŒIL

Supplément — Fonds d’investissement —

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TABLE RONDE

FONDS IMMOBILIERS

Bâtir sur de bonnes fondations S É BAS T I E N L A M B OT T E |

MAISON MODERNE

Le succès des fonds immobiliers luxembourgeois se confirme. On le doit à un attrait des investisseurs pour cette classe d’actifs et, surtout, au positionnement de la place financière comme plateforme de distribution internationale de ces fonds. Mais cette croissance peut-elle être entretenue durablement?


TABLE RONDE


TABLE RONDE

D

epuis 2006, Luxembourg accueille un nombre croissant de fonds dédiés aux investissements immobiliers et, par la même occasion, des actifs sous gestion de plus en plus nombreux. L’Alfi, au début de cette année, affichait d’ailleurs sa satisfaction à l’égard du développement de ce segment. Au milieu de l’année 2015, la quantité d’actifs sous gestion au sein des fonds immobiliers luxembourgeois atteignait 39 milliards d’euros. Un an plus tôt, on n’en comptabilisait que 32 milliards. Le nombre de fonds, d’autre part, ne cesse de croître d’année en année. Dans son dernier rapport, qu’elle a constitué avec l’aide du cabinet EY, l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement évoque une croissance moyenne annuelle de 16,45 % depuis 2006. « Si on regarde le marché international, on constate un attrait important des investisseurs pour cette classe d’actifs. Par sa position, en parvenant à attirer et à concentrer un nombre croissant de fonds au niveau de sa juridiction, le Luxembourg profite donc logiquement de la conjoncture actuelle », commente Laurianne Delaunay, senior relationship manager, private equity, real estate & infrastructure au sein de Caceis.

Première classe d’actifs alternatifs

L’installation de fonds immobiliers au Grand-Duché n’est pas récente. Ils se sont imposés, dès les années 2000, comme la première catégorie sur le segment alternatif. Jusqu’il y a peu, c’était d’ailleurs la seule ayant une présence substantielle. L’environnement luxembourgeois justifie le développement de la présence des fonds immobiliers, et ce bien en amont des efforts entrepris par les acteurs financiers et le gouvernement pour développer la part des alternatifs. « On trouve au Luxembourg un véhicule particulier, le fonds d’investissement spécialisé (Fis), qui répond depuis de nombreuses années aux besoins de grands promoteurs établis dans les pays voisins, commente Pierre Beissel, associé et head of private equity & real estate au sein du cabinet Arendt & Medernach. D’autre part, la législation fiscale en vigueur, avec de nombreux accords fiscaux bilatéraux entre le Luxembourg et diverses juridictions, permet aux fonds luxembourgeois de bénéficier d’une certaine neutralité fiscale pour la collecte d’actifs et les investissements. » Au-delà de ces atouts historiques, si le nombre de fonds et d’actifs sous gestion a crû considérablement ces 26 —

« Le marché de l’immobilier connaît une réelle frénésie. » Bruno Quaak Analyste Aerium

« Sur le plan structurel, la plus grande menace, c’est Luxembourg lui-même. » Pierre Beissel Associé Arendt & Medernach

dernières années, c’est le fait d’un environnement luxembourgeois propice à la distribution des fonds, de la présence d’une expertise permettant d’accéder à un haut niveau de sophistication, mais aussi des efforts réalisés tant par les acteurs de l’industrie que par le gouvernement pour développer le segment des alternatifs. « Tous ces éléments réunis en une seule Place, c’est relativement unique. C’est ce qui contribue à faire du Luxembourg un pivot central pour l’administration et la distribution des fonds sur le continent européen, précise Bruno Quaak, analyste chez Aerium, société spécialisée dans la gestion d’investissements immobiliers. Il y a une expertise aujourd’hui reconnue dans le domaine des fonds immobiliers. Si bien que, lorsqu’un gestionnaire d’actifs ou un promoteur cherche un lieu pour administrer son fonds, le Luxembourg apparaît rapidement dans la short list des juridictions à envisager. Une fois que quelques acteurs importants ont montré le chemin, un phénomène de concentration naturelle s’opère. »

Des efforts qui paient

Les efforts de développement du segment alternatif se sont notamment traduits par une meilleure communication autour des attraits de la Place, mais aussi par une législation favorable. « La transposition de la directive européenne sur les gestionnaires de fonds alternatifs a aussi

— Supplément — Fonds d’investissement

« Le pays profite logiquement de la conjoncture actuelle. » Laurianne Delaunay Senior relationship manager Caceis

AIFMD

RÉGULER LES GESTIONNAIRES ET NON PLUS LES VÉHICULES La directive AIFM transforme la manière dont est régulé le segment des fonds alternatifs. Avec ce texte, ce ne sont plus les véhicules qui font l’objet d’un contrôle du régulateur, mais bien les gestionnaires de fonds alternatifs directement. Ce changement réglementaire a pour but d’harmoniser les exigences à l’échelle du marché européen. En effet, d’un État de l’Union européenne à l’autre, les dispositions réglementaires définissant les propriétés des véhicules pouvaient différer plus ou moins largement. « Le régulateur a donc choisi de déplacer le contrôle directement au niveau des gestionnaires, permettant de ce fait plus de flexibilité dans le choix des véhicules utilisés dans la mise en place d’un fonds », commente Pierre Beissel, associé au sein du cabinet Arendt & Medernach. Par exemple, le fonds d’investissement spécialisé (Fis), qui a été longtemps apprécié des gestionnaires de fonds immobiliers, exigeait un certain délai, pouvant aller jusqu’à deux mois ou plus, pour obtenir un agrément du régulateur. Si la mise en place d’un Fis exige toujours, aujourd’hui, d’obtenir un accord du régulateur,

d’autres véhicules peuvent être mobilisés afin de gagner du temps. C’est le cas de la société en commandite spéciale (SCSp) et, sans doute, bientôt, du fonds d’investissement alternatif réservé (Fiar, lire en page 50). Avec une diversité de véhicules adaptés et plus de facilités pour les mettre en place, le Luxembourg doit continuer à attirer plus d’acteurs. Dans ce contexte, AIFMD a permis à des acteurs de se repositionner plus facilement. Des gestionnaires de fonds alternatifs tiers, sous le contrôle de la CSSF donc, peuvent proposer à des promoteurs de passer par eux pour la mise en place de leurs fonds. « Pour des acteurs de petite envergure, qui n’ont pas la possibilité d’avoir leur propre AIFM, c’est aujourd’hui une facilité leur permettant de mettre en place leur projet plus facilement tout en offrant aux investisseurs toutes les garanties prévues dans AIFMD », précise Pierre Beissel. De cette manière, la directive (qui a fait l’objet d’une transposition rapide au Luxembourg) redéfinit l’écosystème. Il appartient au Luxembourg de profiter des nouvelles possibilités offertes.


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TABLE RONDE

été accompagnée de la création de la société en commandite spéciale. Ce véhicule flexible, apprécié des acteurs du segment immobilier, a permis de renforcer l’attractivité du Luxembourg. Il attire notamment plus de promoteurs ou de gestionnaires de fonds anglosaxons », poursuit M. Beissel. L’entrée en application de la directive AIFM est de nature à favoriser l’écosystème luxembourgeois, qui compte de nombreux acteurs et prestataires capables de servir les promoteurs de fonds. « La directive change quelque peu le paysage à l’échelle européenne, commente L aurianne Delaunay. Par exemple, elle impose aux gestionnaires de fonds alternatifs de s’appuyer sur une banque dépositaire. L’expertise luxembourgeoise développée au fil des années en la matière, avec des dépositaires déjà en place, a permis de renforcer la position de Luxembourg. Elle attire, entre autres, des fonds en provenance du Royaume-Uni, où la législation ne prévoyait pas de structures similaires jusqu’alors. » Au-delà, les acteurs désireux de mettre en place des structures d’investissement dans l’immobilier au Luxembourg trouveront une expertise de choix. « Tant au niveau fiscal que légal, ils trouveront des acteurs présents pour les conseiller, mais aussi de nombreux prestataires pour assurer l’administration centrale de leurs fonds, ou encore des gestionnaires de fonds alternatifs tiers, régulés par la CSSF, qui mettront leur agrément à leur disposition », ajoute Pierre Beissel. Le Luxembourg permet d’accéder à un haut niveau de sophistication. « En matière de fonds immobiliers, un standard luxembourgeois est en train de s’établir, poursuit l’avocat. C’est un gage de confiance pour de nombreux acteurs et il le deviendra encore plus si l’effort est poursuivi, notamment par la mise en place du fonds d’investissement alternatif réservé (Fiar). Ce véhicule pourrait être un excellent outil pour les acteurs d’envergure. »

CO N S TAT La conjoncture est actuellement propice à l’investissement dans l’immobilier.

Gagner en maturité pour avancer

Le Luxembourg dispose de solides fondations pour asseoir sa position dans le domaine des fonds immobiliers. Il faut donc continuer à bâtir au départ de ces bases, tout en veillant à les renforcer régulièrement. « Le Luxembourg, en gagnant en transparence, est parvenu à renforcer son image et offre désormais plus de garanties en matière d’investissement. Dans le contexte réglementaire actuel, il nous appartient d’entretenir cette terre fertile pour profiter des opportunités qu’offre le marché au niveau des fonds immobiliers », commente Bruno Quaak. 28 —

— Supplément — Fonds d’investissement

La conjoncture est actuellement propice à l’investissement dans l’immobilier. « Le marché de l’immobilier connaît une réelle frénésie », poursuit l’analyste d’Aerium. « Dans un contexte où les marchés présentent beaucoup d’insécurité pour des rendements qui ne sont pas au rendez-vous, beaucoup d’investisseurs cherchent des classes d’actifs à la fois sûres et présentant un rendement honorable. C’est le cas de l’immobilier », précise pour sa part Laurianne Delaunay. Toutefois, l’investissement immobilier ne répond pas aux mêmes règles que le marché des titres. Par sa nature, l’actif est moins liquide. « Sur des biens core, comme le résidentiel ou le bureau, nous nous retrouvons dans une situation où il y a plus d’acheteurs que de vendeurs, c o n s t ate Mme Delaunay. On constate dès lors qu’un certain nombre de gestionnaires d’actifs se tournent vers des investissements plus particuliers. » Certains sont tentés d’investir dans des projets d’infrastructures, des data centers, des structures hôtelières… « Il y a en effet une tendance à la diversification. Le problème est que les investisseurs core ne connaissent pas ou peu ces classes d’actifs sous-jacents et ces marchés spécifiques. Or, ils sont régis par des règles spécifiques, qui sont parfois bien éloignées de celles du marché de l’immobilier traditionnel », poursuit Bruno Quaak. Le marché US, plus porté sur les investissements alternatifs, serait

309

Le nombre de fonds et sous-fonds immobiliers domiciliés au Luxembourg au 3e trimestre 2015.

40.473

C'est, en millions d'euros, le montant des actifs sous gestion dans les fonds immobiliers au Luxembourg au 3e trimestre 2015.

+88,9 %

C'est le taux de croissance en cinq ans (entre 2010 et 2015) des actifs sous gestion dans les fonds immobiliers au Luxembourg au 3e trimestre 2015. (Source : Alfi)


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plus mature et pourrait inspirer le Luxembourg et ses acteurs, s’ils désirent aller plus loin encore. « Outre-Atlantique, on peut voir des fonds d’investissement spécialisés dans des domaines très précis : les structures hôtelières, les maisons de retraite, les hôpitaux…, poursuit-il. Nous n’avons pas encore cette culture et cette maturité de marché. Aujourd’hui, face à ces investissements, et des risques difficiles à évaluer, les acteurs peinent à saisir les opportunités. »

De nouveaux acteurs, de nouveaux risques

Le succès rencontré par les fonds immobiliers incite de nouveaux acteurs à s’inscrire dans le marché. Si des opportunités existent, sur tous les marchés, gare au miroir aux alouettes. « De bons deals, très médiatiques, attirent de nouveaux acteurs, qui envisagent les opportunités au départ de ces deals. Or, ils ne sont que rarement le juste reflet du marché, commente Bruno Quaak. D’autre part, dans un marché où il y a un nombre croissant d’investisseurs, les rendements se compressent et les deals se négocient plus âprement. » La nécessité de procéder à des analyses plus fines des risques se fait ressentir. On constate une réelle tension, nouvelle, depuis une petite année. Dans ce contexte, il faut apprendre à investir de manière plus rationnelle. Cela exige d’être plus proche du marché, de développer des stratégies cohérentes, d’opérer une bonne diversification tant géographique que typologique, afin de mieux investir. Les acteurs, en Europe, et donc ceux pré sents au Luxembourg , doivent encore gagner en maturité. Mais, la Place luxembourgeoise, en bonne position, à toutes les cartes en main pour y arriver. Dans ce marché où on bataille désormais fermement, on constate aussi une tendance à la consolidation au profit d’acteurs plus importants, qui profitent de leur longue expertise. « Des acteurs que le Luxembourg parvient désormais à attirer. Le pays, avec ses nombreux véhicules, parvient à satisfaire tant les grands acteurs que les petits. Ils trouvent, ici, toute la flexibilité nécessaire à la poursuite de leurs objectifs », ajoute Laurianne Delaunay. À plus long terme, il y a de bonnes raisons d’être confiant quant à la prospérité des fonds d’investissement immobiliers au Luxembourg. La réussite de la Place sur ce segment peut cependant être influencée par divers facteurs, structurels d’une part, et conjoncturels d’autre part. « Si l’on considère les facteurs structurels, la 30 —

A N A LYS E Les acteurs doivent encore gagner en maturité.

— Supplément — Fonds d’investissement

plus grande menace du Luxembourg en la matière, c’est Luxembourg luimême. Il nous faut parvenir à maintenir la stabilité actuelle et notamment une fiscalité acceptable pour ces fonds. Nous profitons aujourd’hui d’une relative neutralité fiscale. Mais des éléments symboliques – comme l’annonce d’une énième augmentation de l’impact fiscal sur les soparfi, si elle devait avoir des suites – pourraient à terme avoir des conséquences importantes », met en garde Pierre Beissel.

Une attractivité qui ne se dément pas

Pour lui, le régulateur doit également rester flexible et ouvert. « Si son rôle à l’égard des véhicules est moindre depuis l’entrée en vigueur d’AIFMD, il s’est renforcé envers les gestionnaires de fonds. C’est avec eux, en offrant des garanties aux investisseurs, qu’il doit travailler pour faire avancer la Place. » Au niveau conjoncturel, à moyen terme, l’attractivité et la bonne santé des fonds immobiliers devraient se maintenir. Tant que les taux d’intérêt resteront bas, le marché de l’immobilier devrait continuer à prospérer. Tant que les marchés financiers resteront incertains tout en proposant des rendements faibles, l’intérêt des investisseurs pour les fonds immobiliers devrait se maintenir. « Pour les cinq à dix années à venir, je ne pense pas que la situation va beau-

coup évoluer », assure Pierre Beissel. Selon Bruno Quaak, il faut cependant pouvoir considérer l’évolution des rendements eu égard à la frénésie constatée sur le marché des fonds immobiliers. « Considérant qu’il y a plus de pression sur les rendements, le risque que les taux remontent, ne fût-ce qu’un peu, pourrait entraîner certaines complications. Les acteurs des fonds qui n’ont pas su se préparer ou anticiper les perspectives à venir dans leurs analyses, soit du fait de leur immaturité, soit du fait de leur incapacité à bien prendre la mesure du risque financier concomitant à tout investissement immobilier, pourraient être confrontés à des problèmes quand viendra le moment de sortir de l’investissement avec l’espoir de réaliser une plus-value, à un horizon de cinq à dix ans », précise-t-il. Selon l’analyste, les structures les plus anciennes, quant à elles, possèdent une capacité de résilience suffisante, et disposent d’une expertise forte, gagnée notamment au travers de la précédente crise financière, leur permettant de bien appréhender l’avenir. EN RÉSUMÉ

Les fonds d’investissement immobiliers représentent la première catégorie sur le segment des fonds alternatifs au Luxembourg. Un succès bâti sur le savoir-faire de la Place dans le domaine de la distribution et que la récente directive européenne AIFM doit contribuer à renforcer davantage.


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INVESTISSEMENTS RESPONSABLES

L’éthique est devenue la norme JEAN - MICHEL LALIEU |

MAISON MODERNE

De plus en plus de gestionnaires d’actifs revendiquent des produits responsables, basés sur trois critères: l’environnement, le social et la gouvernance. Une volonté qui va jusqu’au souci de labellisation pour faciliter le choix des investisseurs. Les institutionnels restent de loin le premier client pour ces fonds, mais les privés poussent au développement de produits qui leur correspondent.


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E

n tirant le bilan de l’industrie des fonds luxembourgeoise, au début du mois de février, la présidente de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement (Alfi), Denise Voss, a aussi lancé de nouvelles pistes pour le développement du secteur. Parmi celles-ci, l’idée d’accélérer l’investissement dans des fonds environnementaux ou socialement responsables. Un créneau en plein essor, comme l’est, de manière générale, celui de l’investissement éthique. En mars 2015, le European responsible investing survey, commissionné par l’Alfi et réalisé par KPMG, montre en effet que les actifs sous gestion dans les fonds responsables européens ont augmenté de 25 % par an en moyenne entre 2012 et 2014. « Cette étude a aussi montré l’évolution des actifs investis de manière responsable par rapport aux actifs totaux, rapporte Annemarie Arens, directrice générale de LuxFlag. Au niveau de l’Europe, en 2012, 49 % des actifs étaient investis de manière responsable. En 2014, ce taux est passé à 59 % et montre donc une croissance constante. » La notion est évidemment très large et ne se limite pas aux fonds labellisés ou entièrement dédiés à des domaines comme l’environnement ou le développement social. En 2006, les Nations unies ont donné un coup d’accélérateur à ce nouveau segment en définissant les grands principes de l’investissement responsable. Un document signé, fin 2015, par 1.500 entités, majoritairement gérants d’actifs. L’idée générale qui ressort des « UNPRI » (United Nations Principles for Responsible Investment) est que les gestionnaires de fonds sélectionnent autant que possible des entreprises qui font des efforts à trois niveaux : environnement, social et gouvernance. De là, on parle de fonds « ESG » pour différencier ceux qui respectent les principes de ces grands axes. « L’investissement responsable regroupe différentes pratiques d’investissement, résume Annemarie Arens. La stratégie ESG est la plus large, mais on doit aussi tenir compte des fonds entièrement dédiés à l’environnement, comme ceux qui s’engagent envers les énergies renouvelables, des fonds à objectifs sociaux tels que les fonds de la microfinance, des fonds qui s’attachent à s’assurer de la bonne gouvernance des sociétés, voire encore des fonds qui suivent une approche religieuse comme les fonds islamiques. » Enfin, elle pointe aussi les fonds dans la « finance d’impact ». La différence avec un fonds qualifié ESG est que celui-ci visera surtout à exclure les mauvais acteurs, quand le fonds 34 —

« Nous devons obtenir des informations très détaillées pour pouvoir accorder notre label. » Annemarie Arens Directrice générale LuxFlag

59 %

C’est, selon une étude Alfi / KPMG, fin 2014, le pourcentage des actifs investis en Europe qui étaient logés dans des fonds responsables.

1.500

C’est le nombre d’acteurs qui ont adopté les règles édictées en 2006 par l’Onu pour les investissements éthiques.

45

En comptant les labels environnementaux, ceux dédiés à la microfinance et la norme ESG, 45 fonds sont actuellement labellisés LuxFlag. Ils représentent un total d'actifs de 11,5 milliards de dollars.

— Supplément — Fonds d’investissement

« L’offre de produits ESG vers le grand public se met en place. » Christian Hertz Associé Linklaters Président du comité Investissements responsables Alfi

d’impact retient des acteurs qui ont une volonté affichée de générer un impact positif dans leur domaine. « Si on prend comme exemple le secteur automobile, c’est faire la distinction entre un fabricant qui ne provoquera pas un impact environnemental pire que ses voisins et un qui fabriquera uniquement des voitures électriques », explique Christian Hertz, avocat au sein du cabinet Linklaters et président du comité Investissements responsables de l’Alfi.

Ceci n’est plus une niche

À partir de cette définition assez large de l’investissement responsable, il insiste sur l’importance croissante du segment : « On ne parle plus d’une niche, investir de manière responsable est en train de devenir la norme. » Une vision amplement partagée par Robert Williams, head of business development chez NN Investment Partners Luxembourg. « Aujourd’hui, ce qui est devenu une niche, c’est de ne pas investir de manière responsable », pointe-t-il. Se basant sur l’exemple de NN Investment Partners, il constate une croissance importante des actifs sous gestion se rangeant dans la catégorie ESG. « En l’espace de cinq ans, nous sommes passés de un à quatre milliards d’euros d’actifs sous gestion. Et pas seulement en

« Ce qui est devenu une niche, c’est de ne pas investir de manière responsable. » Robert Williams Head of business development NN Investment Partners

equity. Nous avons aussi des développements dans les obligations. » Phénomène de mode ou tendance de fond ? « Actuellement, on observe une convergence évidente entre des objectifs publics comme ceux qui ont été définis par la COP21, en décembre à Paris, ou par le Plan Juncker et une réelle demande des investisseurs d’obtenir des produits qui soient de plus en plus responsables », note Christian Hertz. D’après les projets sur lesquels il travaille, il voit aussi que la machine se réamorce pour créer des fonds très spécifiques (microfinance, environnement ou fonds charia compatibles) alors qu’elle s’était enrayée pendant les années de crise. Pour qualifier ses produits d’investissement responsable, un gestionnaire de fonds ne doit pas nécessairement recourir à un label. « Chez nous, 80 % de nos actifs sous gestion sont investis de manière responsable, mais ne sont pas nécessairement labellisés ESG, explique Robert Williams. Pour un fonds responsable non labellisé, nous menons des opérations de screening pour bien maîtriser le contenu du fonds via des fournisseurs externes d’infos et via nos équipes. En revanche, nous proposons deux produits étiquetés LuxFlag ESG (le label luxembourgeois mis en œuvre en 2014, ndlr) pour lesquels


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nous avons poussé la démarche de contrôle plus loin que pour nos autres produits. »

Une démarche rigoureuse

Annemarie Arens, directrice générale de la société qui fournit ce label, note que, de manière générale, ce sont les gérants d’actifs qui font la démarche d’une plus grande transparence en s’orientant vers une procédure de labellisation. « Ils émettent la volonté de partager l’information sur la manière dont ils prennent leurs décisions d’investissement et sur la démarche qu’ils appliquent dans leur approche ESG. » Mais quand le choix est fait d’aller vers la labellisation, LuxFlag définit alors la démarche à suivre pour l'application du label. « Lorsqu’un gestionnaire de fonds vient à notre rencontre pour labelliser un de ses produits, nous exigeons toute une série d’informations qui vont des statuts de la société de fonds jusqu’aux procédures applicables dans la gestion journalière, expose Mme Arens. Ces données sont alors analysées par nos soins, ainsi que par un auditeur externe. » Les résultats sont ensuite soumis à un comité d’éligibilité composé d’experts 36 —

T EN DA N CE Les fonds de pension, par leurs exigences pour des produits éthiques, poussent le secteur à accroître son offre.

— Supplément — Fonds d’investissement

qui fera des recommandations. La décision finale d’accorder le label est prise par le conseil de LuxFlag. En cas d’avis favorable, le label « LuxFlag ESG » (ou autre) est valable 12 mois. Le processus est renouvelable, mais la procédure à suivre reste inchangée et est identique à une première labellisation. La démarche est donc absolument rigoureuse. Le problème, comme l’admet la directrice de LuxFlag, c’est qu’à côté de LuxFlag coexistent d’autres labels nationaux basés sur des approches et des critères différents. « Notre souhait serait de pouvoir obtenir une certaine uniformité au niveau européen qui faciliterait les choses pour l’investisseur. » Ensuite, comme cela existe encore trop souvent au niveau des produits de grande consommation, les fonds d’investissement réellement éthiques ou responsables sont confrontés à ceux qui font du « green washing », du « propre » en apparence seulement. « La situation est en train de changer, mais il faut encore faire attention aux sociétés qui prétendent s’améliorer selon les critères ESG sans réellement le faire. Parce que la survenance d’un scandale – environnemental ou autre

– plombe un investissement pour très longtemps », regrette Robert Williams. Un risque que LuxFlag, en tant qu’asbl subventionnée par l’État luxembourgeois, ne peut pas se permettre. Question de réputation ! « Nous devons vraiment aller chercher des informations très détaillées avant d’accorder notre label, convient Annemarie Arens. Notre volonté est de n’accepter que les sociétés qui mettent les critères ESG au cœur de leur métier. »

Le poids des investisseurs institutionnels

L’enquête menée conjointement par l’Alfi et KPMG au printemps 2015 note aussi le fait que le marché de l’investissement responsable reste actuellement quasi exclusivement alimenté par les investisseurs institutionnels. Bref, un segment largement réservé aux sociétés d’assurance et aux fonds de pension. Mais il y a des raisons objectives à cela. Pour Christian Hertz, cela est notamment lié au degré de maturité du marché. « Il s’est d’abord développé sur des produits qui n’étaient pas destinés au grand public. Mais ça évolue, on voit actuellement


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L ABELL I S AT I O N Afficher un label n’est pas obligatoire pour se déclarer investissement responsable, mais cela confère plus de crédit.

de nombreux fonds Ucits correspondant aux critères ESG qui peuvent être proposés au grand public. » La deuxième raison est, selon lui, que les investisseurs institutionnels disposent de masses importantes d’argent qui font logiquement d’eux des acteurs de premier ordre. « Ceci dit, poursuit Christian Hertz, l’offre de produits ESG et de produits d’impact vers les investisseurs privés est en train de se mettre en place. Il y a clairement une demande et le marché devient suffisamment mature pour les développer. Pour les produits ESG, l'offre est déjà relativement fournie. Pour les produits d'impact pur, le développement de l'offre grand public n’est peut-être pas pour demain, mais probablement pour après-demain. » Et la désintermédiation viendra en aide à ce développement, en permettant aux plus petits investisseurs de connaître ces fonds éthiques via internet. Une autre raison du poids des institutionnels est que, dans cette caste, ils sont de plus en plus nombreux à rechercher ce type de fonds. Cela est notamment vrai pour les fonds de pension originaires du nord de l’Europe, Scandinavie et Pays-Bas. « La Suède par 38 —

Le 12 mai 2015, l’Alfi organise une journée consacrée aux investissements d’impact « Impact investing – strategy for the future » chez Namur Promises, à Luxembourg-Hamm. Renseignements : www.alfi.lu

— Supplément — Fonds d’investissement

exemple, explique Annemarie Arens, a défini neuf critères que les fonds doivent respecter pour pouvoir se définir comme ‘responsables’. S’ils ne sont pas respectés, aucun fonds de pension n’achètera le produit. » Elle précise encore que le sujet est en discussion à l’échelon européen, notamment au niveau de l’Efama, l’association des gérants d’actifs en Europe.

Éthique et rentabilité

Dernière question à trancher, celle du rendement. L’impression, largement répandue, est qu’un produit « propre » doit fatalement être plus cher ou rapporter moins. Une impression que tient à balayer Robert Williams. « En tant que gestionnaire, nous ne pouvons pas négliger la performance de l’investissement pour le client final. Si nous en proposons, c’est qu’il est possible de lier les aspects éthique et performance. » Rien d’impossible à cela, au contraire. Dans son raisonnement, les acteurs économiques qui respectent les critères ESG sont « plus qualitatifs ». Parce que ce sont des entreprises qui regardent à plus long terme, affichent plus de respect vis-à-vis de leurs

employés et de l’environnement et font de sérieux efforts de gouvernance. « Mais, conclut-il, pour que l’investissement soit intéressant, il faut aussi pouvoir les acheter à un prix raisonnable. » Or, développer de tels fonds a aussi un coût : obligation d’assurer un suivi et de publier des évaluations quant au niveau de conformité des règles ESG ou de leur impact réel dans le domaine qu’elles revendiquent. « Si ces coûts devenaient excessifs, on se retrouverait dans une situation assez ridicule de perte de rentabilité liée aux exigences d’audit et pas à la nature de l’investissement, pointe Christian Hertz. C’est un écueil dont doivent tenir compte les régulateurs et les investisseurs institutionnels. » Pour ne pas donner raison, justement, à ceux qui associent éthique et baisse de rentabilité. EN RÉSUMÉ

Les investissements responsables sont en train de devenir la norme. Ils sont de plus en plus réclamés par les investisseurs institutionnels et se développent lentement vers le grand public. La labellisation, de plus en plus pratiquée, offre des garanties supplémentaires.


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ÉTUDES BIG FOUR

BIG FOUR

Les fonds sous toutes leurs coutures J E A N - M I C H E L GAU D R O N

Les grands cabinets d’audit et de conseil publient régulièrement des études sur tout ou partie de l’industrie des fonds d’investissement. Sociétés de gestion, fonds immobiliers, gestion des coûts, distribution transfrontalière… les thèmes traités ces derniers mois ne manquent pas.

P

rincipale « industrie » financière de la Place, les fonds d’investissement sont l’objet de nombreuses et régulières études, pilotées par les Big Four. Ces grands cabinets de conseil pluridisciplinaires, au travers de leurs analyses souvent très exhaustives de tout ou partie du marché, constituent, du même coup, autant de formidables ambassadeurs pour l’expertise et le savoir-faire des acteurs luxembourgeois du secteur. C e s d e r n i e r s m o i s n’o n t p a s échappé au phénomène, les publications ne manquant pas sur le sujet, certaines étant récurrentes. Ainsi EY, avec l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement (Alfi), a publié en janvier la neuvième édition de son étude dédiée aux fonds d’investissement immobiliers (REIF, Real Estate Investment Funds). Se basant sur des données arrêtées au 30 juin 2015, l’étude a permis de mettre en évidence le succès grandissant de cette catégorie de fonds d’investissement spécialisés (lire aussi en page 24). Ainsi, 27 nouveaux fonds directs et 5 fonds de fonds REI ont-ils été lancés pour la seule année 2014, contre respectivement 18 et 2 pour 2013. Et pour le compte du seul premier 40 —

semestre 2015, huit nouveaux fonds ont été recensés. La très grande majorité des fonds immobiliers recensés au Luxembourg sont diversifiés dans leurs politiques d’investissement en 2015, puisqu’à 61 % (contre 57 % un an plus tôt) ils sont orientés « multisecteur », offrant un mix entre investissements retail, résidentiel, industriel ou de bureaux. Il n’empêche qu’à l’intérieur de cette catégorie multisecteur, le retail conserve la préférence des promoteurs, 45 % des répondants (contre 27 % en 2014) indiquant en faire leur premier choix. Un chiffre qu’il faut ajouter aux 14 % de fonds exclusivement retail. La cible géographique des investissements, elle, est très largement européenne, avec 70 % ciblés sur le Vieux Continent (avec 57 % n’investissant pas ailleurs qu’au sein de l’UE28.). C’est aussi d’Europe que provient la grande majorité des investisseurs eux-mêmes. À noter, toutefois, que pour la seule année 2015, les investissements ciblés vers les seuls pays de l’UE28 n’ont été que de 20 %. Ce sont vers les « autres pays d’Europe » qu’est allée la préférence des investisseurs, avec un taux atteignant 40 % là où, les quatre années

— Supplément — Fonds d’investissement

78 %

C’est le pourcentage de dirigeants de sociétés de gestion qui pensent que les contrôles et les outils de suivi des activités externalisées pourraient être améliorés.

63 %

C’est le taux d’internalisation de la gestion des risques au sein des sociétés de gestion. Il n’était que de 28 % en 2013. (Source : étude KPMG Luxembourg Management Company CEO Survey 2016)

précédentes, il n’avait jamais dépassé 6 % et avait atteint son plus haut à 15 % en 2008. Le scope est complété, à égalité (20 % chacun), avec les pays de l’Association européenne de libre-échange (donc n’appartenant pas à l’UE) et de la zone Asie-Pacifique. L’étude Alfi / EY montre également que les fonds directs ne sont généralement pas détenus par un grand nombre d’investisseurs : environ 87 % de ces fonds comptent ainsi moins de 25 investisseurs et ils sont 37 % à en avoir cinq ou moins. Seuls 2 % des fonds comptent plus de 100 investisseurs. Une restriction qui s’explique évidemment par le fait que ces fonds spécialisés sont détenus par des investisseurs « qualifiés », généralement des institutions financières. « Les résultats de l’enquête soulignent clairement le positionnement du Luxembourg comme domicile de choix pour les fonds immobiliers visant un investissement à l’échelle internationale et une distribution transfrontalière, explique Kai Braun, associé et alternatives advisory leader chez EY. Depuis l’introduction de la directive AIFM, la tendance à la mise en place au Luxembourg de véhicules de fonds internationaux a même augmenté, avec des gestionnaires non européens qui


ÉTUDES BIG FOUR

s’appuient sur le Luxembourg en tant que centre de distribution européen. »

RÉPARTITION DE L’IMPACT DE LA DISTRIBUTION TRANSFRONTALIÈRE PAR CATÉGORIE DE COÛTS

Domicile de choix

De son côté, PwC a publié son traditionnel Global Fund Distribution Poster, à l’occasion de la conférence de printemps de l’Alfi, début mars. Un document qui offre une vue panoramique de la distribution transfrontalière des fonds, activité majeure de la Place, puisque 70 % des géants de la gestion d’actifs ont choisi le Luxembourg comme premier domicile pour établir leurs fonds. Le succès se mesure aussi dans les chiffres, puisqu’à la fin de l’année 2015, la gestion d’actifs de type Ucits pesait 2.820 milliards, soit une progression de près de 1.000 milliards en l’espace de cinq ans. En 2015, 11.222 fonds ont été distribués dans au moins trois juridictions, contre 10.430 en 2014 (7,6 % de mieux). En Europe, la France et l’Italie sont les deux marchés ayant le plus attiré des fonds étrangers. Singapour reste la référence en Asie et le Chili celle de l’Amérique latine. « Les fonds luxembourgeois continuent leur ascension à l’international, principalement en termes de ventes nettes, constate Christophe Saint-Mard, associé chez PwC Luxembourg. Ils ont capté plus de 50 % des ventes nettes globales des fonds transfrontaliers. » La firme s’est aussi penchée sur le milieu des sociétés de gestion, autre pan de l’industrie des fonds en pleine croissance, dans la continuité de l’entrée en vigueur de la directive européenne AIFM. Au Luxembourg, plus de 300 sociétés de gestion sont établies, qu’elles aient une licence Ucits ou AIFM (environ 200 pour chacune de ces catégories) ou les deux. Plus d’une trentaine d’entre elles ont été créées pour la seule année 2015, selon le baromètre 2016 publié par l’Observatoire des sociétés de gestion de PwC Luxembourg. En croissance de 16,9 % en 2015, cet indice mesure l’activité des sociétés de gestion Ucits au Luxembourg sur base du nombre d’employés, de l’évolution des actifs sous gestion et du nombre de struc tures. Au 31 décembre 2015, ces soc iétés employaient 3.768 personnes, soit une augmentation de 11 % par rapport à fin 2014. Du côté des actifs sous gestion, le constat est identique : les sociétés de ge s t i o n gè re n t au L u xe m b ou r g quelque 3.071 milliards d’euros d’actifs, soit une hausse annuelle de 25 %. Si le nombre de sociétés Ucits est en léger recul, passant de 206 structures à fin 2014 à 204 à fin 2015, le

(en points de base) Frais d’audit

0,1

Impôts

0,3

Frais de gouvernance, de gestion et de services

2,3

0,1

Autres frais de gouvernance, gestion et services

0,2

Frais des agents locaux

0,2

Configuration et maintien des classes d’actions

0,2

Production du Kiid

0,2

Frais de couverture

0,3

Autres frais administratifs

0,3

Documentation légale et communication

0,4

Frais fiscaux et de reporting

points de base

(Total des coûts)

Frais d’administration

(Source : étude Deloit te / Fundsquare Europe’s fund expenses at a crossroads The benefits of mutualizing the cost of distribution, 2016)

RÉPARTITION DES ÉCONOMIES GÉNÉRÉES PAR UNE CHAÎNE D’APPROVISIONNEMENT DE DISTRIBUTION SIMPLIFIÉE (mios €)

Aujourd'hui

Demain

Évolution

Passation des ordres

450

190

-58 %

Transferts, opérations de sociétés, dividendes

120

20

-83 %

Traitement des paiements

170

5

-97 %

KYC et due diligence

180

20

-89 %

15

1

-93 %

355

140

-61 %

1.290

376

-71 %

Diffusion de données et de documents Erreurs et rectifications Total

(Source : étude Deloit te / Fundsquare Europe’s fund expenses at a crossroads The benefits of mutualizing the cost of distribution, 2016)

Supplément — Fonds d’investissement —

— 41


ÉTUDES BIG FOUR

ÉVOLUTION DE L'EMPLOI DES SOCIÉTÉS DE GESTION UCITS AU LUXEMBOURG 3.768

4.000

3.253

3.500

3.389

2.743

3.000

2.348

2.500

2.386

2.516 2.308

2.339

2.069 2.000

1.572 1.500

1.000

511 500

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

(Sources : rapports d’activité annuels de la CSSF (2004-2014), newsletter mensuelle CSSF (2015))

17 %

C’est le pourcentage de dirigeants de sociétés de gestion inquiets de la menace apportée par les technologies disruptives. Ils sont par ailleurs 24 % à craindre l’apparition de nouveaux types de concurrents.

77 %

C’est le pourcentage de dirigeants de sociétés de gestion estimant que la qualité des données est l’un des principaux enjeux pour atteindre un meilleur suivi du profil des clients, l'amélioration de la qualité de l'information fournie à la direction, et l'efficacité des processus. (Source : étude KPMG Luxembourg Management Company CEO Survey 2016)

42 —

nombre de sociétés de gestion ayant une licence AIFM a, pour sa part, augmenté de quelque 15 % en 2015, confirmant le succès de la transposition de la directive AIFM en droit luxembourgeois en juillet 2013. Mais les acteurs des deux catégories de gestion sont généralement étroitement liés : 85 % des 20 plus grandes sociétés de gestion Ucits possèdent ainsi une licence AIFM, alors que 80 % des 10 sociétés de gestion AIFM les plus importantes ont une licence Ucits. Plus de la moitié des sociétés de gestion AIFM sont en provenance de la Suisse, de l’Allemagne et de la France, tandis que les structures Ucits proviennent principalement des ÉtatsUnis, du Royaume-Uni et de la Suisse.

Des défis en pagaille pour les ManCo

Le champ des sociétés de gestion – les ManCo – a également intéressé de près KPMG Luxembourg, auteur de l’étude Management Company CEO Survey 2016, sur base de données recueillies lors d’entretiens avec des dirigeants d’OPCVM et de sociétés de gestion AIF représentant, au total, 63 % de tous les actifs sous gestion à Luxembourg. « Les prochaines années seront difficiles pour les dirigeants de société de

— Supplément — Fonds d’investissement

gestion. Bien que leur confiance quant à leurs perspectives de croissance reste élevée, ils opèrent dans un environnement plus difficile », a pu noter le coordinateur de cette étude, Ravi Beegun, head of investment management chez KPMG Luxembourg. Cinq défis majeurs sont identifiés par cette étude, à commencer par la nécessité d’adapter les modèles de gouvernance pour faire face à un accroissement tant des exigences du niveau de surveillance que des devoirs de due diligence. Vient ensuite l’importance de trouver le juste équilibre entre la nécessité d’avoir suffisamment de substance et de moyens et la mise en œuvre d’une stratégie d’externalisation afin d’optimiser la structure de coûts, puis de garder un contrôle étroit sur les coûts croissants générés par la surveillance, la documentation ou encore les exigences de reporting (l’étude montre d’ailleurs que le rapport coût-revenu a souffert au cours des deux dernières années ; cette tendance est plus marquée parmi les sociétés de gestion les plus petites). Ensuite, les sociétés de gestion doivent prévoir de s’adapter aux changements réglementaires dont l’impact

sur les produits, les modèles opérationnels, les processus, les ressources humaines, et l’infrastructure informatique est considérable. Et, enfin, elles doivent dès maintenant débuter la transformation numérique, malgré les incertitudes quant aux avantages concrets à court terme que celle-ci est susceptible d’apporter. « Alors que la plupart des répondants reconnaissent que la qualité de la surveillance peut être améliorée par l’utilisation de données et analyses, très peu encore les util i s e n t e ff i c a ce m e n t » , c o n s t a t e M. Beegun. L’étude montre encore que la substance des sociétés de gestion a augmenté au cours des deux dernières années pour les fonctions telles que la gestion des risques, le contrôle de la conformité des investissements, l’audit interne ou encore la surveillance de la VNI/comptabilité des fonds. Et de constater que cette croissance a été supérieure à ce qui avait été prédit dans la précédente étude réalisée par la firme, datant de 2013. Par ailleurs, les exigences réglementaires les plus critiques identifiées par les dirigeants de ces sociétés de gestion sont celles relatives à la mise en œuvre de la directive AIFM,


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ÉTUDES BIG FOUR

celle sur l’antiblanchiment d’argent et celles relatives aux fonds « grand public » (Ucits V et Mifid II). Enfin, l’étude met en évidence le fait que le rapport coût-revenu a souffert au cours des deux dernières années, et que cette tendance est d’autant plus marquée parmi les sociétés de gestion les plus petites.

RÉGIONS D’INVESTISSEMENT DES FONDS D’INVESTISSEMENT IMMOBILIERS UE28 + autres pays d'Europe seulement 5% UE28 + Association européenne de libreéchange seulement 8%

Amérique seulement 3%

Mutualiser plus pour payer moins

La problématique des frais et des coûts supportés par les acteurs de l’industrie des fonds est, du reste, au cœur d’une étude réalisée par Deloitte en collaboration avec Fundsquare, auprès d’un échantillon de 400 fonds gérés par 60 promoteurs établis dans six domiciles. Deux domaines susceptibles de générer des économies ont particulièrement été décortiqués : d’une part, la distribution transfrontalière, avec son cortège d’exigences légales et administratives des multiples marchés cibles sur lesquels les fonds sont distribués et, d’autre part, la gestion de la chaîne d’approvisionnement, la distribution de fonds étant un processus lourd qui peut varier sensiblement d’un domicile à l’autre en termes d’efficience. Dans ce second aspect des choses, d’importantes opportunités de réduction des coûts ont été identifiées, offertes par la mutualisation de certaines parties de la chaîne d’approvisionnement. Ainsi, la mise en commun des activités de connaissance du client (KYC) se distingue-t-elle c o m m e u n e m e s u re i n n ov a n t e majeure par rapport au modèle actuel du secteur. Elle simplifierait le modèle « plusieurs à plusieurs » des interactions KYC entre les agents de transfert et les distributeurs / investisseurs. Dans ce même esprit de mutualisation, l’introduction et l’exploitation d’un compte central de compensation des liquidités permettraient à chaque acteur de marché de traiter un seul paiement par date de valeur et par

Asie-Pacifique seulement 8%

Multiples régions 19 % UE28 seulement 57 %

RÉPARTITION DES SECTEURS D’INVESTISSEMENT DES FONDS D’INVESTISSEMENT IMMOBILIERS Tous secteurs 3%

Bureaux seulement 4% Industriel seulement 5%

Hospitalité seulement 2%

Résidentiel seulement 5% Autres secteurs 6%

Retail seulement 14 %

Multisecteur 61 %

(Source : Alfi / EY survey Luxembourg Real Estate Investment Funds 2015)

STATISTIQUES-CLÉS SUR LES SOCIÉTÉS DE GESTION (TOP 50 DES SOCIÉTÉS DE GESTION, DÉCEMBRE 2015) Actifs sous gestion par société de gestion (mios €)

Nombre de fonds par société de gestion

Nombre de sous-fonds par société de gestion

Nombre d’employés par société de gestion

Minimum

13.206

1

10

2

Maximum

256.439

180

634

461

Médiane

32.867

11

109

22

Moyenne

48.497

24

(Sources : PWC analysis, company latest financial statements, Fundsquare (2015))

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ÉTUDES BIG FOUR

TOP 5 DES SOCIÉTÉS DE GESTION UCITS AU LUXEMBOURG (AU 31 DÉCEMBRE 2015) 1. JP Morgan Asset Management Europe (256.439 millions d’euros d’actifs sous gestion)

2. Deutsche Asset & Wealth Management Investment (166.501 millions)

3. Blackrock Luxembourg (133.888 millions)

4. Franklin Templeton International Services (114.030 millions)

5. UBS Fund Management Luxembourg (107.186 millions)

TOP 5 DES SOCIÉTÉS DE GESTION AIFM AU LUXEMBOURG (AU 31 DÉCEMBRE 2015) 1. Deka International (26.459 millions d’euros d’actifs sous gestion)

2. Inter Fund Management (16.325 millions)

3. Cadelux (16.076 millions)

4. Pictet Asset Management Europe (15.660 millions)

5. Universal-Investment-Luxembourg (15.588 millions) (Sources : company information, CSSF official list (2015), Fundsquare (2014-2015), company latest financial statements, PWC analysis)

DISTRIBUTION DES FONDS TRANSFRONTALIERS 20 marchés et plus 7%

15 à 19 marchés 11 %

3à4 marchés 34 %

10 à 14 marchés 21 % 5à9 marchés 27 % (Source : Global Fund Distribution Poster 2016, PwC Luxembourg)

46 —

— Supplément — Fonds d’investissement

devise, indépendamment du nombre de contreparties avec lesquelles il traite. En outre, si toutes les commandes étaient traitées via un système central de placement d’ordres automatisé, le temps de traitement manuel serait pratiquement éliminé et les besoins en technologie et maintenance d’interface bilatérale seraient sensiblement réduits. Une meilleure rationalisation de bon nombre de processus permettrait, ainsi, de réduire à la fois le nombre de corrections d’erreur et le recours au support client. Les auteurs du rapport notent ainsi, sur un plan plus « technique », qu’il pourrait être très efficace de développer une solution de saisie des transferts, de préappariement des instructions de contreparties et de fourniture d’instruction automatisée à sens unique aux agents de transfert. Dans le même temps, les opérations de sociétés et les dividendes bénéficieraient également de réductions de coûts par l’élimination des confirmations papier et la réduction du temps nécessaire pour enregistrer ces événements.

Au final, ce sont pas moins de 900 millions d’euros qui pourraient être économisés par les promoteurs de fonds luxembourgeois, sachant que les coûts d’ensemble des processus de distribution sont estimés, au Luxembourg, à 1,3 milliard d’euros. Cette économie drastique pourrait se faire grâce à la mise en œuvre de quelques actions immédiates : l’automatisation des ordres manuels résiduels, l’examen du bien-fondé de conserver des liens STP bilatéraux ou bien d’adopter un système central de passation d’ordres ; l’automatisation et la mutualisation des processus au-delà des ordres pour y inclure les processus très manuels tels que les transferts, les opérations de sociétés et le traitement des dividendes ou encore la limitation du nombre de paiements en compensant les flux de règlement via un compte central de compensation des liquidités. EN RÉSUMÉ

Les Big Four publient régulièrement des études concernant l’industrie des fonds d’investissement au Luxembourg. Voici un résumé des dernières parutionsclés en la matière.


Keeping a cool head in an everchanging regulatory landscape Although the worlds of UCITS and AIFMD are converging, major challenges still lie ahead to ensure cross-border compliance when it comes to distribution and marketing of funds. Deloitte can help you through the maze of regulatory and practical requirements to ensure a seamless and effective cross-border distribution strategy. More information on: www.deloitte.com/lu

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TABLE RONDE

MARCHÉ

2016, à la croisée des chemins MICHAEL PEIFFER |

MAISON MODERNE

Après une année 2015 faste, du moins dans les chiffres, les acteurs luxembourgeois du marché des fonds d’investissement restent prudents quant aux perspectives d’avenir à court et à plus long termes. Confrontés à une nouvelle vague réglementaire, source de coûts, les asset managers doivent se réinventer pour apporter la plus-value qu’attendent des investisseurs mieux informés que jamais.


TABLE RONDE


TABLE RONDE

NOUVEAU SUCCÈS

FIAR, MODE D’EMPLOI

L

es chiffres tout d’abord. Au 31 décembre 2015, le patrimoine global net des organismes de placement collectif (OPC) et des fonds d’investissement spécialisés (Fis) au Luxembourg s’élevait à 3.506,201 milliards d’euros. D’après les données publiées par la CSSF, en un an, le volume de ces actifs nets a augmenté de 13,29 %. « 2015 a été une excellente année pour l’industrie des fonds d’investissement au Luxembourg », confirme JeanChristian Six, associé au sein du cabinet Allen & Overy. Cette situation est d’autant plus remarquable que, dans un même temps, on a aussi assisté à une augmentation importante des fonds non réglementés, fonds qui n’apparaissent pas dans ces statistiques publiées par la CSSF. « En 2013, parallèlement à la transposition de la directive concernant les gestionnaires de fonds d’investissement alternatifs (AIFMD) en droit national, le GrandDuché a adopté certaines dispositions visant à moderniser son cadre réglementaire, poursuit-il. Le régime adapté de la société en commandite simple et l’introduction de la société en commandite spéciale dépourvue de personnalité juridique, structures issues de cette réforme, ont chacune connu un véritable succès l’an dernier. » En 2015, l’industrie des fonds a tourné à plein régime, dans tous les 50 —

secteurs. Les fonds alternatifs, une fois les dernières réglementations absorbées, ont trouvé leur place et répondent aujourd’hui aux attentes d’un marché en perpétuelle évolution. « La collecte sur les fonds de nos clients a été très importante en 2015, précise Olivier Renault, directeur général adjoint, en charge du métier Titres, Société Générale Bank and Trust et country manager de Société Générale Securities Services (SGSS). De ce point de vue, on peut effectivement dire que ce fut une excellente année. L'accompagnement de nos clients a largement occupé nos équipes l'an dernier, l'objectif étant de faciliter la commercialisation de leurs fonds. Par ailleurs, 2015 a été marquée par la préparation de Ucits V, dont la mise en œuvre va se poursuivre cette année. »

De profonds changements à digérer

Derrière les chiffres, le spectre de la réglementation n’a pas disparu. Il occupe même de façon très forte l’ensemble des acteurs de la finance au Luxembourg, avec de réels enjeux à la clé. « L’industrie des fonds va devoir se réinventer complètement dans les mois et les années à venir. Même si l’entrée en vigueur de Mifid II a été reportée d’un an, cette nouvelle réglementation va venir perturber le business model de la plupart des acteurs du marché, confie John Pauly, membre du comité

— Supplément — Fonds d’investissement

exécutif et director fund services chez Banque Degroof Petercam Luxembourg. Pour les groupes bancaires comme le nôtre, les réglementations viennent se chevaucher. Toute une série de questions est sur la table aujourd’hui et aucune ne touche à notre métier de base, qui consiste à récolter des actifs, à les gérer et à produire des résultats. La réglementation représente un coût important. Surtout, elle occupe de nombreuses ressources qui autrefois nous aidaient à développer notre métier, notre offre, notre distribution. » À l’image du monde bancaire, c’est toute l’industrie des fonds d’investissement qui a désormais besoin de se réinventer et de trouver de nouvelles sources de profit. « De mon point de vue, 2016 sera l’année de la distribution », confie Yann Power, general manager de FundGlobam. Le monde des fonds tel qu’on le connaît est soumis à une forte pression sur les coûts, tandis que l’économie dans son ensemble est confrontée à un net ralentissement de la croissance. Il faut donc aller chercher cette croissance ailleurs. « Cela peut se faire de deux façons. D’une part, par la mise en place de produits de masse, entraînant des coûts moindres, qui pourront être distribués à plus grande échelle. D’autre part, par le développement de produits plus spécialisés, de niche, qui offrent une véritable valeur ajoutée

Le Fiar, ou fonds d’investissement alternatif réservé, est un fonds sans supervision de la CSSF. Il est surtout une nouvelle illustration de la capacité de l’industrie luxembourgeoise à mettre en place de nouveaux produits, et de celle qu’a le gouvernement luxembourgeois à se mettre à l’écoute de l’industrie afin de procéder aux ajustements nécessaires par rapport au cadre réglementaire pour que le pays maintienne son attractivité. « À l’image de la société en commandite simple et de la société en commandite spéciale, le Fiar s’annonce comme une nouvelle success-story des fonds au Luxembourg », prédit Jean-Christian Six, avocat et associé au sein du cabinet Allen & Overy. Adopté par le conseil de gouvernement fin novembre 2015, le projet a toutefois été recalé par le Conseil d’État, obligeant ainsi le texte à repasser devant la commission des finances et du budget. L’objectif du gouvernement est toutefois de créer un nouveau statut de fonds d’investissement alternatif qui n’est pas soumis à l’agrément et à la surveillance de la CSSF, tout en profitant de toutes les flexibilités de structuration dont bénéficient les OPC, Fis et sicar (sociétés d’investissement en capital à risque). Cette nouvelle structure s’adressera aux investisseurs avertis, institutionnels, professionnels et qui investissent un minimum de 125.000 euros.


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à l’investisseur et qui seront en capacité de répondre à ses attentes. Toutefois, avant de distribuer un fonds à plus large échelle, il faut pouvoir évaluer les opportunités et voir de quelle manière on va pouvoir toucher les investisseurs locaux. Chaque pays dispose de ses propres règles, chaque culture est différente. » Si la place financière de Luxembourg est aujourd’hui le premier centre de fonds d’investissement en Europe et le deuxième au niveau mondial après les États-Unis, elle le doit à sa capacité à se réinventer en permanence. « Aujourd’hui, les fonds Ucits et AIF sont sans doute les véhicules financiers les plus sûrs au monde, constate Olivier Renault. La question sous-jacente est de voir quelle performance on peut encore aller chercher dans le contexte économique actuel. » Pour les asset managers, le cassetête est de trouver de la performance sur des marchés en actions très volatils et des positions géographiques nouvelles. Si, jusqu’il y a peu, les marchés émergents rapportaient encore de généreux profits, ils traversent 52 —

O BJECTIFS Le véritable enjeu tourne autour de la valeur ajoutée qu’il est possible d’apporter à l’investisseur final.

— Supplément — Fonds d’investissement

désormais une période plus chahutée... « Si l’on regarde le marché, avec des taux d’intérêt au plus bas, on comprend encore mieux la difficulté de la tâche. Les fonds monétaires ne rapportent plus d’argent, les obligations non plus, poursuit le country manager de SGSS Luxembourg. Aujourd’hui, paradoxalement, on a des outils extrêmement sûrs, mais on ne sait pas où aller chercher de la performance. La poursuite du succès de la commercialisation des fonds va dépendre de la capacité des asset managers à délivrer un certain niveau de performance. » Sans cela, impossible d’aller chercher de nouveaux investisseurs. Au niveau de l’industrie, comme dans bien d’autres secteurs, les nouvelles technologies transforment les habitudes de consommation du public. Les innovations arrivent vite et les acteurs en présence ne peuvent pas les ignorer. « De nouveaux modèles digitaux voient le jour, prévient John Pauly. À l’image du crowdfunding, phénomène qui pourrait désintermédier les banques dans leur rôle traditionnel de bailleur de fonds, on retrouve la

même tendance dans le domaine de la gestion des actifs. Certes, le volume n’est pas là. Mais on trouve des plateformes sur internet qui permettent à tout un chacun d’investir et les robo-advisors fonctionnent bel et bien. »

À l’ère de la digitalisation de l’investissement

« La recherche de performance n’est pas une problématique nouvelle. Ce qui change, toutefois, c’est la transparence et l’accessibilité qui viennent des nouveaux modes de distribution des fonds, confirme Troy Bankhead, responsable communication et marketing chez Kneip. Voici quelques années encore, l’investisseur avait un accès facile à très peu d’informations sur les produits existants. Il faisait confiance à son banquier ou à son conseiller en gestion de patrimoine. Aujourd’hui, je crois qu’on peut dire que le marché s’est entièrement ouvert. Le public a désormais plus de facilités à accéder à l’information, mais surtout au conseil / comparaison de produits d’investissement. Par exemple, on peut profiter de services qui vous permettent de suivre et de ‘copier’ d’autres


TABLE RONDE

« Le véritable enjeu tourne autour de la valeur ajoutée qu’on peut apporter au client. »

« 2016 sera l’année de la distribution. » Yann Power General manager FundGlobam

« Le processus législatif au niveau européen est devenu relativement pervers. » Jean-Christian Six Associé Allen & Overy

Olivier Renault Country manager Société Générale Securities Services

investisseurs qu’on choisit selon de nombreux critères. Ces robo-advisors ne sont pas un phénomène de mode. Ils vont prendre leur place dans le paysage durablement. » De là à dire que le rôle de conseiller en placements financiers va totalement disparaître dans les prochaines années, il y a un pas que nos interlocuteurs ne franchissent pas. « Le robot ne va pas remplacer la capacité de l'homme à construire du lien et de la confiance, glisse Olivier Renault. Il est certain que l’innovation va profondément modifier certains métiers, mais on va continuer à avoir besoin de personnes compétentes pour servir les investisseurs qui recherchent un conseil adapté. Le véritable enjeu tourne autour de la valeur ajoutée qu’on peut apporter au client. Comment je trouve de la performance ? Comment je rends mes produits attractifs ? L’une des solutions est d’élargir la classe d’actifs et c’est ce à quoi on assiste aujourd’hui. Là où on avait une forte spécialisation avec des fonds Ucits uniquement dédiés à un segment de produits très précis, les gestionnaires ont tendance à élargir

le spectre. » Et la tendance est d’autant plus forte qu’avec les nouvelles réglementations, la frontière entre les fonds de placement collectif traditionnels et les fonds alternatifs est de moins en moins marquée.

Nouveaux impacts réglementaires

En cours de transformation, les métiers liés à la gestion des actifs doivent également s’adapter aux nouvelles réglementations qui ne cessent de s’impri mer sur les échéanciers. « Rien que le fait, pour de nombreuses petites structures, de devoir utiliser de nouveaux standards tels que XML pour soutenir l’échange d’informations s’apparente à un défi de taille. Beaucoup ne disposent tout simplement pas des compétences et des connaissances nécessaires. Et d’ici peu, beaucoup d’entreprises seront confrontées à la réalité de Priips (produits d’investissement packagés de détail et fondés sur l’assurance, ndlr), lance Troy Bankhead. Nous consacrons actuellement pas mal de temps et d’efforts à conscientiser nos clients aux nouvelles exigences de

« L’industrie des fonds va devoir se réinventer complètement dans les mois et les années à venir. »

« Il faut pouvoir adapter ses mécanismes internes, voire l’ensemble de son écosystème. »

John Pauly Membre du comité exécutif et director fund services Banque Degroof Petercam Luxembourg

Troy Bankhead Responsable communication et marketing Kneip

EUROPE

UN VENT NOUVEAU Au lendemain de la crise financière de 2008, l’objectif premier de la Commission européenne a été de réglementer, voire de punir d’une certaine manière le secteur financier, en adoptant des règles très contraignantes. « L’industrie est toujours en train de digérer cette vague de réglementations qui n’est pas encore complètement intégrée. On attend notamment encore certains détails relatifs à Priips, qui va entrer en vigueur en 2017, et Mifid II, attendu pour 2018, livre Jean-Christian Six (Allen & Overy). Mais on assiste désormais à un mouvement de balancier encourageant. » La nouvelle Commission européenne affiche d’autres objectifs, qui vont dans le sens d’une redynamisation de l’économie européenne, en essayant de mobiliser des capitaux. « Dans ce cadre, l’initiative en vue de créer une

union des marchés des capitaux est assez remarquable, poursuit l’avocat. Cela devrait déboucher sur des actions concrètes, à court terme, avec notamment une proposition de la Commission de créer un nouveau véhicule européen en matière de fonds de venture capital. » Il est aussi prévu de moderniser d’autres véhicules lancés précédemment avec la volonté d’en faire des succès futurs, comme les fonds européens à long terme (Eltif). « Ce changement d’optique fondamental de la part de la Commission européenne va clairement dans le sens de l’industrie. Plutôt que de restreindre son champ d’action, la volonté est de lui permettre de se développer afin de redynamiser l’économie européenne, et je pense que c’est assez encourageant pour les années à venir », conclut JeanChristian Six.

Supplément — Fonds d’investissement —

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TABLE RONDE

reporting auxquelles les gestionnaires de fonds alternatifs vont être confrontés. Il est bon de réglementer. Mais la première difficulté pour nos clients est d’aller chercher les informations à leur source. L’information doit venir de partout, rapidement. Il faut donc pouvoir adapter ses mécanismes internes, voire l’ensemble de son écosystème. » D’autres points comme Ucits V et Mifid II sont à l’ordre du jour de bien des réunions. « À ce titre, il faut remarquer que le processus législatif au niveau européen est devenu relativement pervers, constate Jean-Christian Six (Allen & Overy). Régulièrement, les acteurs de l’industrie des fonds sont confrontés à des réglementations qu’ils doivent respecter alors même que certaines règles précises de mise en œuvre ne sont pas disponibles. Prenons deux exemples concrets. Dans le cadre de Ucits V et d’AIFMD, des principes en termes de rémunération ont été définis, mais on ne dispose pas encore des détails. C’est la même chose en matière de ségrégation d’actifs. Les dépositaires et leurs délégués savent qu’ils doivent respecter des obligation de ségrégation, mais les acteurs attendent les règles précises qui seront fournies ultérieurement par l’Esma (l’Autorité 54 —

IN N O VAT IO N À l’image du monde bancaire, c’est toute l’industrie des fonds qui doit se réinventer.

— Supplément — Fonds d’investissement

européenne des marchés financiers, ndlr) et puis par la Commission européenne. C’est donc particulièrement difficile pour les acteurs de se mettre en conformité. » Malgré ce climat d’incertitude permanent, les acteurs de l’industrie des fonds sont confiants quant à la capacité du Luxembourg à trouver de nouvelles idées et à faire preuve de réactivité, à se réinventer dans un univers de plus en plus réglementé et où la technologie occupe une place grandissante. « Les opportunités restent nombreuses. Par exemple, la difficulté pour les banques de mener actuellement à bien leur activité de crédit profite aux fonds d’investissement », constate Jean-Christian Six. Au cours de s c inq dernière s années, on a vu au Luxembourg un nombre extrêmement important de fonds se lancer avec pour objectif d’octroyer de la dette et de concurrencer les banques, avec l’avantage que ces fonds ne sont pas soumis à des règles de fonds propres minimum comme l’est le secteur bancaire. « Ce qui est une menace pour les banques constitue une opportunité dans le domaine de l’asset management. Et force est de constater que le Luxem-

bourg est parvenu à bien se positionner dans ce domaine, devenant une juridiction de choix pour la mise en place de ce genre de fonds. J’ai aussi mentionné l’énorme succès des sociétés en commandite simples et spéciales. Sur base de ce succès, on va aller un cran plus loin en 2016 avec le Fiar, le fonds d’investissement alternatif réservé », poursuit l’avocat. En perpétuelle mutation, le monde des fonds d’investissement reste optimiste. « Notre pays a toujours été capable de se réinventer, de façon très profonde quand cela était nécessaire, constate John Pauly. Je ne vous dirai pas que, dans 30 ans, le Luxembourg occupera toujours ce même rôle dominant dans le domaine des fonds d’investissement, mais nous n’allons pas disparaître non plus. Notre pouvoir d’innovation est grand et les nouvelles technologies vont accompagner cette évolution. » EN RÉSUMÉ

Toujours soumise à un régime législatif et réglementaire intensif, l’industrie des fonds d’investissement est sans cesse en quête de leviers de croissance et de développement. Avec des produits de plus en plus encadrés, le salut passera notamment par la qualité et la différence dans les services fournis au client.


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EXPERTISE

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— Supplément — Fonds d’investissement


EXPERTISE

Q:

Après l’adaptation obligée à la vague réglementaire de ces dernières années, quelles sont les opportunités « business » qui se profilent pour le secteur des fonds au Luxembourg ? Quelles sont ses forces ?

R: UNE GAMME DE SOLUTIONS EN LIGNE AVEC LES DÉFIS RÉGLEMENTAIRES De la perspective d’un fournisseur de services pour le secteur d’investissement en fonds, les nouvelles réglementations offrent la possibilité d’enrichir la gamme de services offerts aux gérants de fortunes et aux conseillers en investissements. Le cadre formalisé dans lequel les investissements traditionnels et alternatifs doivent être constitués et offerts en Europe exige l’acquisition et le développement de nouvelles compétences et maîtrises. La conformité avec toute réglementation, la gestion des risques indépendante du portfolio management, la distribution transfrontalière des fonds posent un défi notamment aux intermédiaires et aux gérants de fortunes de petite taille. Les investissements nécessaires pour opérer dans ce nouveau cadre impliquent un réarrangement entre les acteurs du marché et des nouvelles opportunités de collaboration stratégiques. MIRJA SUTTER Senior sales manager VP Fund Solutions

LES ÉVOLUTIONS RÉGLEMENTAIRES MÈNENT À UNE FORTE SPÉCIALISATION Plutôt que de vague, il faudrait peutêtre parler de tsunami réglementaire… L’empilement de textes (on pourra penser à Euveca, Eltif ou Eusef ), leur complexité (Mifid, Priips) et parfois leurs relations croisées (Eltif, Prospectus et AIFMD) ne font rien pour simplifier l’environnement des gérants de fonds. Un tsunami dont beaucoup ont eu peur au premier abord, mais sur la base duquel les différents maillons de l’industrie luxembourgeoise des fonds d’investissement ont su créer des opportunités. Cette réglementation, AIFMD, Fatca et CRS en tête, a durablement transformé le paysage de la gestion alternative. Avec des coûts liés à la compliance réglementaire qui ont substantiellement augmenté, certains gérants ont disparu. Malgré tout, l’industrie se porte bien. Il suffit pour s’en convaincre de regarder les récentes levées de fonds dans les classes d’actifs private equity et real estate. La combinaison de ces éléments de réglementation et de clients, gérants de fonds, en excellente santé, a un impact globalement positif pour l’industrie des fonds

au Luxembourg. Mais si le Luxembourg se positionne depuis longtemps comme un centre de back-office de fonds d’investissement, des solutions à plus forte valeur ajoutée sont aujourd’hui de plus en plus demandées. Les lignes de services évoluent ainsi que les modèles économiques. Aussi, compliance et gouvernance sont devenues les maîtres-mots de nos activités au prix d’une grande adaptation de nos modèles opératoires. Qu’il s’agisse de compliance fiscale (avec Fatca, Beps et CRS) ou réglementaire (avec AIFMD et ses obligations en matière de gestion des risques, par exemple), les gérants structurant leurs véhicules d’investissement au Grand-Duché attendent de leurs prestataires des solutions très spécialisées sur une partie de la chaîne de valeur et des environnements clés en main afin de se consacrer au mieux à leur métier : la gestion d’actifs. ARNAUD BON Private equity & real estate leader SGG Luxembourg

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EXPERTISE

Q:

Après l’adaptation obligée à la vague réglementaire de ces dernières années, quelles sont les opportunités « business » qui se profilent pour le secteur des fonds au Luxembourg ? Quelles sont ses forces ?

R: NOUVEAUX CHALLENGES POUR L’INDUSTRIE DES FONDS AU LUXEMBOURG Ces dernières années, la place financière luxembourgeoise est en constante mouvance afin de s’adapter aux changements réglementaires et maintenir sa compétitivité, tant au niveau européen qu’international. Fort d’un écosystème stable mais incitatif, le Luxembourg offre une plateforme d’excellence pour la structuration et la commercialisation des fonds d’investissement. Aujourd’hui, le secteur de la gestion collective doit faire face à des enjeux concurrentiels majeurs et exploiter de nouveaux leviers de développement. Dans le cadre de l’Union des marchés de capitaux, la promotion des fonds d’investissement à long terme pourrait contribuer au financement de l’économie réelle, notamment en matière d’infrastructures. L’avènement prochain du fonds d’investissement alternatif réservé devrait aussi permettre de créer des opportunités de croissance. En parallèle, l’essor des technologies financières suscite une réflexion active sur l’évolution des modèles de distribution et l’éducation des investisseurs. Enfin, les fonds réglementés occupent une place grandissante parmi les solutions de financement des retraites. Face à l’harmonisation accrue du cadre réglementaire européen, l’industrie des fonds luxembourgeois devra continuer de se réinventer pour relever ces défis avec succès.

CONJUGUER COMPLEXITÉ RÉGLEMENTAIRE ET ENVIRONNEMENT PRO-BUSINESS Forte de sa longue expérience et de son niveau élevé de sophistication, l’industrie des fonds d’investissement au Luxembourg devrait pleinement profiter de la pression croissante en faveur d’une onshorisation et du rehaussement des standards réglementaires. Cela devrait se vérifier pour l’ensemble des classes d’actifs. En effet, chaque nouvelle réglementation crée une sorte de barrière supplémentaire à l’entrée pour les Places qui entendent concurrencer les centres financiers les mieux établis. Par exemple, avec la directive AIFM, des domiciles européens émergent et prétendent se positionner comme de nouveaux acteurs. Mais ils n’ont connu qu’un succès limité pour l’instant. Toutefois, le Luxembourg ne pourra tirer avantage de sa position de leader que si nous nous assurons que les services restent facilement

JULIE THAI Counsel, avocat à la Cour Luther

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maniables pour nos clients. Au cours de ces dernières années, les exigences réglementaires ont fait apparaître de nouveaux services, comme ceux d’une management company. Or, nous pouvons observer que ce type de services n’est pas souvent fourni par les banques dépositaires et les administrations centrales de la Place. Avec la création des fonds d’investissement alternatifs réservés (Fiar), le Luxembourg va à nouveau démontrer qu’il peut conjuguer complexité réglementaire et environnement propice au business. L’opportunité serait de faire du Luxembourg la Place où les outils traditionnels de gestion et la fintech convergent. CHRISTOPH LANZ Chief business officer Edmond de Rothschild Asset Management Luxembourg


Fund Administration

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EXPERTISE

Q:

Après l’adaptation obligée à la vague réglementaire de ces dernières années, quelles sont les opportunités « business » qui se profilent pour le secteur des fonds au Luxembourg ? Quelles sont ses forces ?

R: UNE NOUVELLE ÈRE Penser que la déferlante réglementaire est à présent derrière nous est quelque peu prématuré : un certain nombre de réglementations restent encore à venir, qu’elles soient nationales, européennes ou internationales (Mifid, Priips, Ucits V, Beps, CRS…). Mais il est vrai que l’avalanche réglementaire va progressivement diminuer en intensité et avec cette nouvelle ère qui commence, la créativité va enfin pouvoir reprendre toute sa place. Notre sentiment est que les plus belles opportunités viendront avec l’avènement des fintech ouvrant de nouveaux modes de consommation pour les produits financiers. Nous voyons ainsi la distribution des fonds s’ouvrir à une commercialisation de masse, pleinement digitalisée et instantanée, via des plateformes pas nécessairement en lien avec le monde de la finance. Le Luxembourg doit œuvrer pour faire éclore ces

changements en son sein et se préparer à faire évoluer le cadre réglementaire pour une utilisation saine et optimale de ces avancées technologiques par les fonds d’investissement luxembourgeois. Les nouveaux défis ne seront cependant pas exclusivement technologiques. Une large gamme de fonds non européens aura bientôt accès au passeport AIFM. Là aussi, le Luxembourg devra s’adapter pour rester compétitif. L’arrivée du RAIF (Reserved Alternative Investment Fund), nouveau type d’AIF luxembourgeois non supervisé par la CSSF, est en ce sens une excellente nouvelle. Bref, tous ceux qui pensaient pouvoir souffler un peu font fausse route. L’industrie des fonds doit une nouvelle fois être prête à se réinventer. LAURENT BOUCHET Head of product development European Fund Administration (EFA)

SOCIÉTÉS DE GESTION ET CHANGEMENTS RÉGLEMENTAIRES AU LUXEMBOURG Les ManCo ont modifié leurs structures pour s’adapter au contexte de marché et aux évolutions réglementaires. Parmi les problématiques critiques mises en exergue par la réglementation, on retiendra (1) le besoin de mobiliser les équipes à tous les niveaux de l’organisation pour garantir la mise en conformité réglementaire en faisant évoluer les fonctions en charge de la gestion des risques, conformité, légal, audit interne vers un rôle de conseiller interne avec un apport d’éclairage externe à des problématiques variées telles que Ucits VI, Priips, Mifid II, etc. ; (2) la nécessité de maîtriser les coûts et dégager une rentabilité suffisante à la fois lors de l’acquisition de nouveaux mandats et surtout démontrer une profitabilité sur les clients existants ; (3) dynamiser la force de vente en incitant les équipes commerciales des sociétés de gestion à passer en mode offensif pour gagner en visibilité et accroître les opportunités d’affaires ; et (4) appréhender la réglementation non plus comme une contrainte, mais comme un vecteur de croissance en intégrant les exigences réglementaires dans l’innovation « produits ». Les propositions de valeur ont été réajustées avec un positionnement plus clair quant au choix des clients cibles. L’offre de services a également évolué avec différentes typologies de prestations à plus fort potentiel telles que le conseil en allocation d’actifs, la sélection de fonds, le support à la distribution. MICHEL K A B A NG A K AY EMBE Associé Kurt Salmon

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EXPERTISE

Q:

Après l’adaptation obligée à la vague réglementaire de ces dernières années, quelles sont les opportunités « business » qui se profilent pour le secteur des fonds au Luxembourg ? Quelles sont ses forces ?

R: UNE SOLIDE POSITION D’AVANT-GARDE

L’ADAPTATION AUX CONTRAINTES RÉGLEMENTAIRES CRÉE DES OPPORTUNITÉS

Au cours des récents changements réglementaires, le Luxembourg est apparu comme une juridiction sûre, bénéficiant d’une réglementation appropriée et, plus important encore, jouissant d’une respectable notoriété sur le plan international. D’une façon générale, le régulateur luxembourgeois a clairement compris les changements s’opérant sur le marché et a écouté l’industrie des fonds d’investissement afin d’augmenter l’attractivité et la flexibilité des produits et entités que le Luxembourg offre. Ceci est mis en exergue par le récent développement du régime des fonds d’investissement alternatifs réservés (Fiar). Ce n’est, toutefois, pas le moment d’être complaisant, un important travail doit encore être fourni. Dans le domaine des fonds, la question de la fiscalité indirecte, plus spécifiquement de la TVA impactant le recouvrement des revenus des conseillers en investissement, reste ouverte et devrait être résolue de façon urgente. Aussi, bien que cet argument puisse être inconfortable et raisonnablement dépassé, il y a lieu de pointer du doigt le problème de la perception externe de la qualité des services fournis par les professionnels du secteur financier. Néanmoins, les problèmes exposés ne sont pas sans solutions et nous avons tous les outils pour les implémenter. J’ai la profonde conviction que le Luxembourg est, par rapport aux juridictions concurrentes, dans une solide position d’avant-garde gagnée au cours de la décennie précédente, voire ces cinq dernières années. L’afflux de nouveaux clients et opportunités conforte cette conviction.

Ces dernières années, les économies développées ont été, et sont toujours, confrontées à la poursuite des réformes réglementaires et fiscales (AIFM, Fatca, CRS, ou plus prochainement avec Beps). Les différentes réglementations relatives aux services financiers, et plus spécifiquement les coûts engendrés, ont parfois mis à mal certains modèles d’exploitation, avec pour effet de réduire, dans une certaine mesure, les marges des gestionnaires des fonds d’investissement. D’un autre côté, ces récentes évolutions représentent également de réelles opportunités pour le secteur des fonds alternatifs au Luxembourg. La directive AIFM a, par exemple, eu pour effets d’encadrer un secteur d’activité qui était jusque-là peu ou pas règlementé et d’entraîner une adaptation des modèles d’exploitation. Les acteurs du marché doivent principalement répondre à un contrôle accru ainsi qu’au développement de nou-

ALAN ROSS Directeur général Aztec Group

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velles lignes de services, tâches et responsabilités. La faculté d’adaptation devient donc aujourd’hui le maîtremot des professionnels du secteur. Par ailleurs, le Luxembourg est reconnu comme un pays stable qui offre des services de qualité ainsi que des professionnels flexibles et qualifiés. Ces qualités d’adaptation rapide aux réglementations, d’innovation (par exemple, avec la mise en place de nouveaux véhicules d’investissement tels que le RAIF) et la disparition des concepts de « placements privés » contribuent également à renforcer son image. C’est pourquoi le Luxembourg sera sans aucun doute une place financière de premier choix pour le transfert de certaines plateformes de gestion actuellement installées dans des centres offshore. JONATHAN LEPAGE Business unit director Intertrust


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GRAND-MESSE La conférence de printemps de l’Alfi marque une étape importante pour l’industrie des fonds.

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PICTURE REPORT

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08-09.03.2016 – EUROPEAN CONVENTION CENTER

ALFI SPRING CONFERENCE 4 L A L A L A P H OTO | 3 4 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

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1 Bettina Graeber (Pictet & Cie) 2 Niklas Vesterlund (Söderberg & Partners Asset Management) 3 Séverine Loisel (Edmond de Rothschild) et Dominique Dubois (Banque Degroof Luxembourg) 4 Kavitha Ramachandran (Maitland) et Anouk Agnes (Alfi) 5 Karen Tsang (Alfi), Shirley Collyer (Lansons) et Sabrina Kheloufi (Citywire) 6 Eva Brauckmann et Jean-Pierre Mernier (Elvinger Hoss Prussen), Belinda Henig (Sparinvest) et Julia LauxBrauckmann (Universal-Investment-Luxembourg) 7 Nathalie Wolff-Steinmetz (Schroder Investment Management) et Luc Galand (M&A Capital Fund) 8 Andrea Brevi (Linedata) et Krzysztof Dudek (MUGC Lux Management) 9 Carsten Brengel (PwC Luxembourg) et Michael Löb (Frankfurt-Trust Invest Luxembourg) 10 Hugh Byrne (Confluence), Nicolas Xanthopoulos (Alpha Financial Markets Consulting) et James Wright ( JP Morgan) 11 Serge Weyland (Banque Internationale à Luxembourg) et Jorge Fernandes ( JTC Luxembourg) 12 Steffi Schenkewitz (KPMG) et Rana Hein-Hartmann (Funds Partnership) 13 Pierre Beck (Banque centrale du Luxembourg) et Jean-Michel Loehr (administrateur indépendant) 14 Cindy Joller et Mark Phillips (Aviva Investors Luxembourg) et Alexander Fischer (Alfi) 15 Henning Swabey (RBC Investor & Treasury Services) et Zi Yang Hoo (Monetary Authority of Singapore) 16 Eelco van der Leer et Willem van der Meijden (Robeco)

Supplément — Fonds d’investissement —

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OURS – INDEX

A Mai 2016 — Supplément — Fonds d’investissement

Adresse BP 728 L-2017 Luxembourg Bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie ISSN 2354-4619 Web www.maisonmoderne.com Fondateur et CEO Mike Koedinger Directeur administratif et financier Etienne Velasti COO Rudy Lafontaine

ÉDITEUR Tél (+352) 20 70 70-100 Fax (+352) 29 66 19 E-mail publishing@maisonmoderne.com Rédaction press@paperjam.lu Web www.paperjam.lu Directeur de la publication Mike Koedinger Rédacteur en chef Jean-Michel Gaudron Coordination Jean-Michel Gaudron, Marie-Astrid Heyde Journalistes Jean-Michel Gaudron, Jean-Michel Lalieu, Sébastien Lambotte, Michaël Peiffer Photographe Patricia Pitsch Correction Pauline Berg, Muriel Dietsch, Sarah Lambolez, Inès Sérizier

STUDIO GRAPHIQUE Tél (+352) 20 70 70-200 Fax (+352) 27 62 12 62-84 E-mail studio@maisonmoderne.com Directeur associé Guido Kröger Directeur de la création Jeremy Leslie Studio manager Stéphanie Poras Directeur artistique Vinzenz Hölzl Mise en page Monique Bernard (coordination), SaschaTimplan

RÉGIE PUBLICITAIRE Tél (+352) 20 70 70-300 Fax (+352) 26 29 66 20 E-mail regie@maisonmoderne.com Directeur associé Francis Gasparotto Sales manager Magazines et Guides Vincent Giarratano Assistante Nathalie Sohn Chargés de clientèle Marilyn Baratto, Thomas Fullenwarth, Laurent Goffin, Mélanie Juredieu Assistante commerciale Céline Bayle Administration Isabelle Ney Printed by Imprimerie Centrale EU Ecolabel : FI/11/001

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Aerium 26 Agnes Anouk 64 Alfi 10, 18, 26, 34, 40, 63, 64 Alipay 10 Allen & Overy 50 Alpha Financial Markets Consulting 64 Arendt & Medernach 26 Arens Annemarie 34 Aviva Investors Luxembourg 64 Aztec Group 17, 62

B Bachner Rolf Bankhead Troy Banque de Luxembourg Banque Degroof Petercam Luxembourg Banque Pictet Banque centrale du Luxembourg BCEE BDO Beck Pierre Beegun Ravi BEI Beissel Pierre Bil Blackrock Luxembourg Bon Arnaud Bouchet Laurent Brauckmann Eva Braun Kai Brengel Carsten Brevi Andrea Byrne Hugh

10 52 27 50, 65 13 64 10 29 64 42 10 26 10, 64 46 57 60 64 41 64 64 64

C Caceis Cadelux Charles Russell Speechys Citywire Collyer Shirley CSSF Commission européenne Confluence

26, 67 46 10 64 64 22, 26, 50 53 64

D Danloy Sébastien Deka International Delaunay Laurianne Deloitte Luxembourg Deutsche Asset & Wealth Management Investment Dubois Dominique Dudek Krzysztof

10 46 26 10, 41, 47 46 64 64

E-F Edmond de Rothschild Asset Management Luxembourg 58, 64 Efama 18, 38 Elvinger Hoss Prussen 64 Esma 54 Ethenea 37 European Fund Administration (EFA) 60 EY 26, 40 Fernandes Jorge 64

Fihri Said 10 Fischer Alexander 64 Frankfurt-Trust Invest Luxembourg 64 Franklin Templeton International Services 46 FundGlobam 31, 50 Funds Partnership 64

G-H Galand Luc Graeber Bettina Hale Keith Hein-Hartman Rana Henig Belinda Hertz Christian Hilger Jean Hoo Zi Yang

I-J-K-L ING 35 Inter Fund Management 46 Intertrust 39, 62 Joller Cindy 64 JP Morgan 64 JP Morgan Asset Management Europe 46 JTC Luxembourg 64 Kabanga Kayembe Michel 60 KBL 68 Kheloufi Sabrina 64 Kneip 50 KPMG Luxembourg 10, 34, 42, 64 Kurt Salmon 15, 60 Lahaye Yves 10 Lansons 64 Lanz Christoph 58 Laurent Patrick 10 Laux-Brauckmann Julia 64 Lepage Jonathan 62 Libby Steven 11 Linedata 64 Linklaters 2, 34 Löb Michael 64 Loehr Jean-Michel 64 Loisel Séverine 64 Louis David 10 LPEA 61 Lucius Hakan 10 Luther 43, 58 Luxembourg School of Finance 10 LuxFlag 34 Lyxxor 4

M-N-O M&A Capital Fund Maitland Marochini Laurent ME Business Solutions Mernier Jean-Pierre Monetary Authority of Singapore Mouton Marc MUGC Lux Management NN Investment Partners Notz Stucki Ogier Onu

Dans cet index sont reprises les entreprises, les personnalités et les publicités apparaissant dans ce magazine.

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64 64 10 64 64 34 10 64

64 64 10 45 64 65 10 64 34, 51 6-7 63 36

P-Q Pauly John 50 Phillips Mark 64 Pictet & Cie 64 Pictet Asset Management Europe 46 Power Yann 50 PwC Luxembourg 10, 41, 64 Quaak Bruno 26

R-S Ramachandran Kavitha 64 Ramos Simon 10 RBC Investor & Treasury Services 10 Renault Olivier 50 Robeco 64 Rochegude Alexandre 10 Ross Alan 62 Royal Bank of Canada 55 Saluzzi Marc 11 Schenkewitz Steffi 64 Schroder Investment Management 64 SGG Luxembourg 57, 59 SGSS 10, 50 Six Jean-Christian 50 Société Générale Bank and Trust 50 Société Générale Securities Service 48 Söderberg & Partners Asset Management 64 Sparinvest 64 Sutter Mirja 57 Swabey Henning 64

T-U Thai Julie 58 The Bank of New York Mellon Luxembourg 10 Tsang Karen 64 UBS Fund Management Luxembourg 46 United International Management 8-9 Universal-Investment-Luxembourg 46, 64

V Van Den Driessche Jan van der Leer Eelco van der Meijden Willem Vesterlund Niklas Voss Denise VP Fund Solutions VP Lux

10 64 64 64 11 57 10

W - X - Y -Z Weber Gregory Weyland Serge Williams Robert Wolff-Steinmetz Nathalie Wright James Xanthopoulos Nicolas

10 10, 64 34 64 64 64


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WWW.KBL.LU WWW.KBL.LU L’objectif, la politique d’investissement ainsi que les risques liés à ce compartiment figurent dans le prospectus et dans les KIIDS, disponibles sur www.kbl.lu L’objectif, la politique d’investissement ainsi que les risques liés à ce compartiment figurent dans le prospectus et dans les KIIDS, disponibles sur www.kbl.lu

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