Paperjam Plus Wealth Management

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N OV E M B R E 2019

WEALTH MANAGEMENT

Le guide de l’investisseur 2020 LE BON MOMENT POUR PASSER À L’ACTION !

32

ET SI VOUS OSIEZ LE PRIVATE EQUITY ? 38

Des recettes simples pour alléger ses impôts

Retraite : Pensez à vos vieux jours dès maintenant

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52


Are you leading a self-determined life?

You can, with Swiss Life Global Solutions. We believe that financial security and choice make people more confident and enable them to meet the challenges of a complex world. This is the self-determined life. Protecting and insuring it guides everything we do for our clients. Our long-standing experience as life insurer allows us to offer solutions that safeguard clients’ financial security and freedom of choice.

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SOMMAIRE SOMMAIRE

ÉDITO

Taux bas, idées larges L

a faiblesse des taux d’intérêt donne des cheveux gris à tous les gestionnaires de patrimoine. Le rendement de l’argent reste collé au plancher depuis plusieurs années et, soyons honnêtes, il y a peu de chances que la situation évolue à la hausse avant un certain temps. Alors ? Dans quoi investir en période de taux bas ? La question est sur toutes les lèvres et la réponse tarde à venir. En investisseur prudent, le choix le plus logique se porte le plus souvent vers la brique. Mais avec comme conséquence, sur le marché luxembourgeois, une flambée des prix, qui avaient déjà atteint la zone de surchauffe depuis de nombreuses années. Les plus avisés vous diront aussi que les marchés d’actions n’ont jamais déçu ceux qui ont misé dessus. Mais en laissant du temps au temps. La Bourse ne régale les investisseurs que sur le long terme. Il faut donc accepter des baisses temporaires, voir son patrimoine fondre virtuellement et ne pas céder à la panique. Mais cette période de taux bas est aussi une belle opportunité d’investir dans l’économie réelle en misant sur la carte du private equity. Pour les personnes fortunées à l’âme d’entrepreneur, c’est souvent l’occasion de s’intégrer à la gestion stratégique d’une entreprise, de retirer de ses investissements un certain accomplissement et de contrôler, au moins partiellement, les risques. Des solutions existent donc, mais elles demandent à quitter les voies traditionnelles, donc rassurantes. À chacun de savoir s’il peut s’y risquer. 

Jean-Michel Lalieu Journaliste, Paperjam

PHOTO Maison Moderne (Archives)

La conversation continue en ligne :  @paperJam_lu

Paperjam

Paperjam Entreprise

Le guide de l’investisseur 2020 PROFIL

P R AT I Q U E

Investir avec discipline en 2020

Quel investisseur êtes-vous ?

À qui s’adresser ?

14

18

24

É PA R G N E

MARCHÉS

I N V E ST I S S E M E N T S

L’assurance-vie se réinvente

Le bon moment pour passer à l’action

Osez le private equity

26

32

38

C O N J O N CT U R E

STA R T - U P

IMMOBILIER

Jeux d’anges heureux ?

Très chère pierre

40

42

F I S CA L I T É

RETRAITES

Des recettes simples pour alléger ses impôts

Penser à ses vieux jours tout au long de sa vie

48

52

Les taux d’intérêt vont-ils finir par remonter ? 58

Maison Moderne ™ www.maisonmoderne.com, téléphone (+352) 20 70 70, e-mail publishing@maisonmoderne.com, courrier BP 728, L-2017 Luxembourg, bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie, fondateur Mike Koedinger, CEO Richard Karacian, directeur administratif et financier Etienne Velasti, RÉDACTION téléphone (+352) 20 70 70-100, fax (+352) 29 66 19, e-mail press@paperjam.lu, courrier BP 728, L-2017 Luxembourg, directeur de la publication Richard Karacian, directeur éditorial Matthieu Croissandeau (M. C.), rédacteur en chef Thierry Raizer (T. R.), secrétaire de rédaction Jennifer Coghé (J. C.), free-lances Quentin Deuxant (Q. D.), Sébastien Lambotte (S. L.), Michaël Peiffer (M. P.), photographe Patricia Pitsch, correction Lisa Cacciatore, Sarah Lambolez, Manon Méral, Elena Sebastiani, Laura Zorloni, AGENCE GRAPHIQUE directeur de l’agence Mathieu Mathelin, directeur de la création Jeremy Leslie, head of production Stéphanie Poras-Schwickerath, head of art direction Vinzenz Hölzl, graphisme / layout Maison Moderne, directeur artistique José Carsí , head of production assistant Myriam Morbé, mise en page Sascha Timplan (coordination), Monique Bernard RÉGIE PUBLICITAIRE téléphone (+352) 20 70 70-300, fax (+352) 26 29 66 20, e-mail regie@maisonmoderne.com, courrier BP 728, L-2017 Luxembourg , directeur associé Francis Gasparotto, chargé de clientèle senior Laurent Goffin

Please recycle. Vous avez fini de lire ce magazine ? Archivez-le, transmettez-le ou bien faites-le recycler ! Tous droits réservés. Toute reproduction, ou traduction, intégrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation écrite délivrée au préalable par l’éditeur. © MM Publishing and Media SA. (Luxem­b ourg) Maison Moderne ™ is used under licence by MM Publishing and Media SA. — ISSN 2354-4619

Novembre 2019 — Wealth management —

­—3


PUBLI-RÉDACTIONNEL

Profitez de vos acquis pour concevoir le futur.

à disposition de crédits. La mission du Private Banker est de réunir autour du client des spécialistes de tous les domaines de la gestion financière pour l’aider à réaliser ses projets à plus ou moins long terme en tenant compte de sa situation actuelle et de ses revenus potentiels futurs.

INTERVIEW

Qu’est-ce qui distingue vos services de la concurrence ?

Comment faites-vous pour prodiguer à vos clients des conseils avisés et personnalisés ?

Ils sont très accessibles. Chez nous, le seuil pour en bénéficier est nettement inférieur à celui d’autres banques. Tout client qui possède des actifs financiers équivalents ou supérieurs à 500.000 euros peut avoir accès à nos services de Private Banking. Cette accessibilité se traduit également par la disponibilité et la flexibilité du responsable de relation dédié à chacun de nos clients. Il est facilement joignable, assure un suivi régulier, anticipe les besoins du client, répond rapidement à chacune de ses demandes et se déplace

Lors de l’entrée en relation avec le client, nous sommes vraiment à son écoute et lui posons un maximum de questions sur sa situation financière, familiale et patrimoniale. Quelle est son histoire ? Quelles sont ses attentes et ses contraintes ? Quelles sont ses préférences en matière d’investissement ? Quel est son niveau de connaissance des marchés financiers ? Nous ne négligeons aucun détail et abordons avec lui tous les aspects de sa vie. Le but de cet entretien préliminaire est de bien connaître le client

Raoul Stefanetti de la BIL

Comment bien gérer son patrimoine, le faire fructifier et le transmettre aux générations futures ? Il n’existe pas de réponses toutes faites à cette question, tant chaque situation est unique et exige une connaissance approfondie. Les bonnes solutions ne peuvent se trouver que dans l’échange et le dialogue et c’est précisément le rôle du Private Banking, comme nous l’explique Raoul Stefanetti.

En quoi consiste exactement le Private Banking ? Le Private Banking, également connu sous le nom de Wealth Management, englobe plusieurs services comme le conseil en investissements ou la gestion discrétionnaire d’un portefeuille, la structuration du patrimoine, la planification successorale et la mise

Notre longue expérience en corporate finance nous permet d’accompagner tout patron d’entreprise dans tous ses projets, que ceux-ci soient professionnels ou privés. Nous pouvons également l’aider dans l’acquisition ou la transmission d’une entreprise.

« Nous avons pour ambition d’accompagner nos clients sur le long terme et cet accompagnement se transmet souvent de génération en génération. Je compte ainsi parmi mes clients trois générations d’une même famille que je connais tous personnellement. » dans l’agence la plus proche du client et peut le cas échéant aussi se déplacer à son domicile. Le fait que nous soyons une banque universelle et innovante constitue un autre atout important. Nous sommes capables de répondre à toutes les demandes de nos clients, aussi diverses soient-elles. Ainsi, en tant qu’institution de crédit, nous pouvons proposer à notre clientèle diverses formules de prêt pour acquérir des biens résidentiels ou commerciaux à Luxembourg ou à l’étranger.

et d’avoir une vue globale, pas seulement financière, de son patrimoine de manière à pouvoir lui prodiguer par la suite des conseils personnalisés qui lui conviennent parfaitement. Pour établir cette relation privilégiée avec le client, celui-ci doit se sentir à l’aise car il nous confie des éléments qu’il souhaite voir traités avec discrétion. La confiance du client est un élément indispensable dans l’exercice de notre métier. C’est pourquoi nous disposons d’une équipe composée de différentes personnalités, plurilingue

Banque Internationale à Luxembourg SA, 69 route d’Esch, L-2953 Luxembourg, RCS Luxembourg B-6307 – 2459-5900 www.bil.com/private-banking


et multiculturelle. Nous sommes non seulement capables d’accueillir nos clients dans pratiquement toutes les langues mais aussi de leur trouver l’interlocuteur le plus adapté à leur caractère et à leur profil socioculturel. Nous exigeons également de nos collaborateurs des qualités primordiales comme la rigueur, la performance, la capacité d’écoute, l’empathie, l’intégrité et la franchise.

Cette relation privilégiée traverse-t-elle les générations ? Absolument. Nous avons pour ambition d’accompagner nos clients sur le long terme et cet accompagnement se transmet souvent de génération en génération.

Je compte ainsi parmi mes clients trois générations d’une même famille que je connais tous personnellement. Je suis en quelque sorte devenu pour eux le confident familial sur lequel ils peuvent compter pour tout ce qui concerne les finances et le patrimoine. Cette continuité à travers les générations est aussi en grande partie due au fait que nous faisons évoluer sans cesse notre métier. Dans un monde de plus en plus interconnecté, les clients sont devenus plus informés et plus exigeants. Nous nous sommes adaptés à cette nouvelle donne : nous sommes non seulement très présents sur le Net où nous délivrons un maximum d’informations pertinentes

(notamment via notre site my-life.lu), mais nous avons également étendu le champ d’action de nos Responsables de relation. Ceux-ci sont entourés de spécialistes internationaux, très pointus dans leur domaine et sont à même d’interpréter toutes les informations – pas toujours fiables – qui circulent sur la Toile. Nous en sommes convaincus : nos clients auront toujours besoin d’être conseillés et soutenus et rien, pas même un robot, ne pourra remplacer les solutions sur mesure que nous leur proposons. Pour nous, à la BIL, l’humain primera toujours.

Raoul Stefanetti, Responsable Private Banking Luxembourg

Vous avant tout Profitez de vos acquis pour concevoir le futur. Parce que vous avez façonné votre patrimoine à votre image, vous attendez de votre banque des solutions uniques, qui vous ressemblent. BIL Private Banking est avec vous, pour que vous puissiez être aux côtés de ceux qui vous sont chers.

Nos centres Private Banking au Luxembourg Esch-sur-Alzette

Ettelbruck

Luxembourg-Ville (Siège)

novembre 2019


SUR LE RADAR

FORTUNES EN HAUSSE, PROFITS EN BAISSE

395

Les avoirs sous gestion de l’activité de banque privée au Luxembourg ont atteint la somme de 395 milliards d’euros au 31 décembre 2018, soit 76 % de plus que le niveau atteint lors de la crise financière de 2008 (225 milliards d’euros).

LE PORTEFEUILLE TYPE DU FAMILY OFFICE EN EUROPE CLASSES D’ACTIFS Part de portefeuille

32 %

1.742

3,7 %

Actions

Hedge funds

En 2018, l’allocation globale de patrimoines par les très grandes fortunes dans les œuvres d’art et collections diverses a atteint un montant de 1.742 milliards de dollars.

LE PATRIMOINE GLOBAL DES CLIENTS DES BANQUES PRIVÉES AU LUXEMBOURG

19 % Immobilier

7,7 %

15 %

Cash

Obligations

2,6 %

En 2018 (en euros)

Commodities 500.001 - 1.000.000 10 %

20 % Private equity

ORIGINE DES ACTIFS SOUS GESTION EN BANQUE PRIVÉE Autres pays de l’UE 46 %

1.000.001 - 5.000.000 17 % 5.000.001 - 10.000.000 9 % 10.000.001 - 20.000.000 9 % + 20.000.000 56 %

SOURCE UBS

Luxembourg 22 % France, Belgique, Allemagne 16 % Reste du monde 11 % Actifs multijuridictionnels 5 %

SOURCE ABBL

LE PROFIT MOYEN DES BANQUES PRIVÉES EN BAISSE 19,77

22,81 19,78

19,16

18,02

12,29

SOURCE CSSF / ABBL Private Banking Survey 2019

2012

10,64

2013

2014

2015

2016

SOURCE KPMG Luxembourg

6—

­— Wealth management — Novembre 2019

2017

2018


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Vos idées ont créé votre fortune. Avec nos idées, nous nous assurons que vous la conservez.


EN BREF

TOP 10

3 QUESTIONS À EMMANUELLE RAGOT

Le classement des ManCo Les sociétés de gestion de fonds d’investissement, dites ManCo (Ucits et fonds alternatifs AIFM), sont de plus en plus nombreuses au Luxembourg. Au 31 décembre 2018, le total des actifs en gestion se montait à 3.398 milliards d’euros. En millions d’euros

1. J.P. Morgan Asset Management (Europe)

277,363

2. DWS Investment

175,261

3. Amundi Luxembourg

154,831

4. BlackRock (Luxembourg)

143,908

5. UBS Fund Management (Luxembourg)

131,024

6. FIL Investment Management (Luxembourg)

110,787

PHOTO Wildgen SOURCE Observatory for Management Companies – 2019 Barometer – PwC Luxembourg

7. Schroder Investment Management (Europe)

109,087

associée data / IP / TMT et employment en charge de Wildgen 4 Art, Wildgen

L’art constitue-t-il un bon investissement ? Le marché de l’art se développe et prend une place de plus en plus importante dans la diversification des portefeuilles. Aujourd’hui, l’art est une composante importante de l’offre en gestion de fortune. Dans une optique de transfert du patrimoine, la planification successorale reste une préoccupation pour les collectionneurs. L’évaluation des œuvres d’art constitue aussi l’une de leurs priorités. En revanche, l’intérêt reste mitigé pour les prêts garantis par des œuvres d’art. Même si ce mécanisme est en progression depuis une décennie, le marché européen reste loin derrière les États-Unis.

Fonds d’investissement Les vins de la discorde

8. Aberdeen Standard Investments Luxembourg

85,710

9. Pictet Asset Management (Europe)

85,047

10. Eurizon Capital

83,270

Quelle est l’évolution du marché ? J’ai participé, en tant qu’orateur, à la 12e édition de la Deloitte Art & Finance Conference organisée à Monaco le 14 octobre dernier. Il en ressort que le marché de l’art connaît une tension relative aux besoins de transparence. Cette transpa­ rence est clairement la tendance souhaitée, mais elle est aussi redoutée par les différents acteurs. Les nouvelles réglementations vont en ce sens. Ceci dit, tous les acteurs ne sont pas prêts et certains sortiront du marché au profit d’autres qui ont déjà misé sur la compliance. De manière plus générale, les prédictions sur la croissance du marché de l’art sont positives car la confiance sur ce marché devrait sortir

C’est un investissement « plaisir » qui pourrait finalement coûter cher à ceux qui ont cédé aux sirènes du fonds luxembourgeois Nobles Crus il y a maintenant plus de dix ans ; un fonds dédié à des actifs spécifiques, dont essentiellement des vins de grands crus. S’estimant lésé, un groupe ­d’actionnaires du fonds d’investissement Nobles Crus, spécialisé dans les vins de grande valeur, attaque ce dernier en action collective pour obtenir réparation. Le fonds d’investissement Nobles Crus avait été suspendu par le régulateur luxembourgeois en 2013.

n plus « De plus e les d’art dans s. » portefeuille renforcée par la mise en place de nouvelles règles juridiques. Quelles sont les autres tendances à venir ? Les start-up spécialisées dans l’arttech sont perçues comme des sources d’amélioration du suivi des origines et de la traçabilité des œuvres d’art, notamment grâce à l’intelligence artificielle et la blockchain. Par ailleurs, on devrait assister à l’émergence de nouveaux modèles à impact social en « art et philanthropie ».

C’est l’association belge d’épargnants Investor Protection qui a pris la décision de mener cette action en justice au Luxembourg. L’action sera orchestrée par le cabinet d’avocats luxembourgeois Westlegal pour le compte d’un groupe de plusieurs investisseurs souhaitant obtenir une indemnisation complète de leurs pertes. « Pourquoi si tard ? Parce que les investisseurs ont désormais compris qu’ils ne récupéreraient, dans le meilleur des cas, qu’un quart de la valeur de leurs investissements », a déclaré Albert Biebuyck, managing partner de l’association, à Paperjam.

Les brèves du secteur  Paul Lecoublet est le nouveau directeur général de Generali Luxembourg. Il prend la suite de Sébastien Veynand, dont on avait appris le départ en septembre. En poste chez Generali depuis 2010, Paul Lecoublet officiait depuis avril 2018 en tant que directeur du modèle économique et de la stratégie de distribution de Generali France.  Début octobre, Emmanuel Fievet est devenu le nouveau CEO de KBL Luxembourg en remplacement de Carlo Friob. L’ancien manager d’Edmond de Rothschild Suisse rejoint aussi le comité exécutif du groupe.  Olivier Lecler devient le directeur des activités de banque privée pour Société Générale Luxembourg. Il succède à Jeanne Duvoux, qui quitte le groupe. Le nouveau responsable, qui arrive de Suisse, aura pour mission de poursuivre la transformation des activités de banque privée de Société Générale au Luxembourg et leur développement sur l’ensemble de ses marchés en zone euro.

8—

­— Wealth management — Novembre 2019


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« Pour parler d’art contemporain, il fallait un magazine qui épate la galerie. » Le supplément Paperjam Luxembourg Art Week paraîtra avec le numéro Paperjam de novembre 2019.


BRAND VOICE ASSURANCE

LA PRÉVOYANCE: ESSENTIELLE À LA GESTION DE PATRIMOINE Dans un contexte économique incertain, de nouvelles solutions d’assurance prévoyance viennent répondre aux préoccupations des personnes fortunées. En cas de décès, elles leur permettent de mettre leurs proches ou encore leur entreprise à l’abri d’enjeux financiers. Alessandro Quero, Deputy Director, Chief Marketing Product and Communication Officer au sein de La Mondiale Europartner, nous explique l’intérêt de tels produits. CONTENU SPONSORISÉ LA MONDIALE EUROPARTNER

Pourquoi développer des produits d’assurance prévoyance dédiés à une clientèle fortunée ?

Alessandro Quero Le contexte économique, poli-

tique et social actuel engendre beaucoup d’incertitudes. Alors que les taux demeurent bas et les marchés sont très volatils, les investisseurs appréhendent les crises à venir. Ils cherchent de nouvelles garanties financières et plus de tranquillité d’esprit. En tant que 1er groupe d’assurance de protection sociale et patrimoniale en France, présent au Luxembourg et en Italie, nous avons donc placé toute notre expertise au service des nouvelles attentes exprimées par une clientèle fortunée. Cela s’est traduit par une offre de prévoyance structurée, innovante, tant en termes de produit que de services associés. Pouvez-vous nous expliquer ce que couvrent ces solutions de prévoyance ?

A.Q. Dans ces temps incertains, il est plus dif-

ficile de garantir la disponibilité de moyens financiers dans certaines situations imprévues, suite à un décès par exemple. Notre produit d’assurance prévoyance couvre par exemple les besoins en trésorerie lors de la succession, qui peut engendrer des frais importants. Elle peut également couvrir les prêts immobiliers et les besoins de financement. Mais elle peut aussi permettre de protéger ses proches, en continuant à subvenir à leurs besoins, ou encore une entreprise, en assurant les pertes économiques liées à la disparition de son homme clé… Quelles sont les ambitions poursuivies par La Mondiale Europartner avec le lancement de cette offre ?

A.Q. Sur ce segment de clientèle, notre volonté

est de nous positionner comme leaders sur la prévoyance patrimoniale transfrontalière en

Europe. La solution a été testée et accueillie sur le marché italien, suscitant un réel enthousiasme des clients. Au-delà des avantages que le produit offre en termes de garantie, l’idée est aussi d’innover pour mieux accompagner chaque client. La souscription à nos couvertures implique notamment de s’assurer de la bonne santé du client. Il n’est cependant pas évident de disposer du temps d’hommes d’affaires fortunés ou de dirigeants internationaux pour mettre en place des consultations. Afin de répondre à cet enjeu, nous avons souhaité leur offrir une expérience client de très haut niveau en nous appuyant sur des services de conciergerie spécialisés pour les accompagner. Nos partenaires ont l’habitude de travailler avec ces clients exigeants et connaissent bien leurs attentes. Ils sont là pour faciliter la prise de rendez-vous, organiser des éventuels transferts de personnes, réceptionner les résultats et les transmettre. La volonté est de simplifier au maximum la démarche pour nos clients.

« La prévoyance au service d’une clientèle fortunée était jusqu’alors une niche inexplorée. » Alessandro Quero Deputy Director, Chief Marketing Product and Communication Officer La Mondiale Europartner

15,2 mds € l’encours des contrats d’assurance-vie de La Mondiale Europartner au 30 juin 2019

A-perspective positive Notation Standard & Poor’s

s sur oir plu v a s n ner, Pour e le Europart ia d n ur La Mo RDV s iale.lu mond a .l w ww

Novembre 2019 — Wealth Management—

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LE JOUR OÙ...

Quand j’ai pris conscience de la valeur du patrimoine

«

vant de parler de patrimoine ou encore A de richesse, il est important de bien définir ce que recouvre une telle notion. En tant

qu’entrepreneur, je pense qu’il faut consi­ dérer l’argent à l’aune des opportunités qu’il permet d’envisager. Quiconque appréhende l’argent comme un simple outil d’investissement pourra uniquement le faire fructifier, le multiplier. J’envisage la notion de patrimoine suivant une définition plus large. Plus qu’un moyen de remplir nos vies, le patrimoine est un levier de création d’abondance. Il doit permettre, au travers d’investissements choisis, de générer des impacts positifs sur la qualité de vie des personnes qui nous entourent ou encore sur notre environnement, que ce soit par le travail ou à travers des engagements caritatifs. Je devais avoir 9 ou 10 ans quand j’ai, pour la première fois, pris conscience de la valeur de la richesse et des opportunités qui pouvaient en découler. À l’époque, je suis allé visiter le grenier de l’atelier de mon grand-père et j’ai réalisé que ce lieu cachait de nombreux ‘ trésors ’. Seulement, rien n’y était vraiment organisé. J’ai alors ressenti le besoin de dépoussiérer, de nettoyer, puis d’organiser les choses que j’y ai trouvées. Je n’en avais pas conscience au moment de cette anecdote, mais c’est alors que j’ai commencé à adopter une nouvelle façon d’envisager le monde, 12 —

de manière systématique. Selon moi, toute personne qui se met à accumuler un patrimoine, s’il veut profiter de nouvelles opportunités, doit être capable de penser de manière structurée et organisée, d’agir de manière méthodique et de mieux planifier l’avenir. Jeune, j’ai donc commencé à penser l’orga­ nisation de mon patrimoine de manière ­systémique. J’ai investi mes économies dans la formation et le développement personnel. J’aspirais à savoir comment construire des systèmes encore plus complexes, sophistiqués et réfléchis afin de mieux servir notre monde. L’augmentation de mes économies m’a permis progressivement d’envisager de nouvelles opportunités de développement personnel. Au fil du temps, j’ai donc gagné en liberté, pouvant envisager des possibi­ lités toujours plus nombreuses d’innover, de développer de nouveaux projets, de mener des études autour d’idées ou d’opportunités de start-up. Face à chaque choix d’investissement, cependant, le plus important des critères à mes yeux a toujours résidé dans l’impact positif qu’il est susceptible de générer sur l’environnement. J’essaie toujours d’imaginer en quoi il peut avoir des effets bénéfiques sur une communauté, un individu, mon entourage ou encore moi-même. Une entreprise peut générer d’importants bénéfices financiers,

­— Wealth management — Novembre 2019

mais ce n’est pas ce qui m’attire. Je considère la richesse matérielle de la même manière que l’eau. Tantôt cette dernière ressource peut être abondante. À d’autres moments, dans certaines régions, elle peut manquer. Mais, en toute circonstance, elle va affecter notre environnement et ceux qui vivent en son sein. L’importance de l’argent, comme celle de l’eau, doit être considérée en regard d’un besoin. C’est pourquoi, plus que la notion de prospérité matérielle, je préfère celle de profusion ou d’abondance. Et cela s’applique autant pour l’eau ou l’argent que pour l’art, le sport, la famille, l’amitié. Il faut de l’abondance à tous les niveaux, au-delà de la seule profusion de biens matériels. C’est en travaillant l’abondance dans tous les aspects de nos vies, à travers nos environnements, que l’on développe la véritable richesse. » 

rsonne « Toute pe qui se met r à accumule ine un patrimo doit être penser capable de e de manièr structurée ée. » et organis

PHOTO Jan Hanrion ILLUSTRATION Ellen Withersova

György Gattyán est le fondateur de Docler Holding, groupe international dont le siège est à Luxembourg. Il évoque pour nous le jour où il a pris conscience de la valeur du patrimoine et des opportunités qu’elle lui ouvrait.


à la hauteur de vos attentes

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EN COUVERTURE CONJONCTURE

Investir avec discipline en 2020

es incertitudes économiques, notamment Lmerciale liées aux conséquences de la guerre commenée par l’administration Trump

productivité ou encore le niveau record de l’endettement pèsent en effet sur la dynamique économique. Dès lors, comment inveset au risque d’une sortie non concertée du tir en 2020 ? En respectant un certain nombre Royaume-Uni de l’Union européenne, sont de grands principes qui vous permettront au cœur des préoccupations des investis- d’éviter les faux pas. seurs ces derniers mois. Les indicateurs de confiance et les données d’activité confirment DÉFINIR SON PROFIL DE RISQUE un ralentissement cyclique de l’économie DE MANIÈRE ADÉQUATE mondiale. Celui-ci intervient dans un envi- Si la volatilité constitue un phénomène ronnement marqué par un potentiel de crois- normal, elle n’est toutefois pas ressensance très affaibli. L’évolution démographique tie de manière identique par l’ensemble moins favorable, la faible progression de la des investisseurs. Il est dès lors crucial de

14 —

­— Wealth management — Novembre 2019

définir avec la plus grande diligence l’aversion au risque (et à la perte) de l’investisseur. Celui-ci devra opter pour une stratégie d’investissement en adéquation avec son profil de risque. Une allocation d’actifs plus défensive – avec une exposition limitée aux actifs les plus risqués – et dès lors moins volatile réduira toutefois mécaniquement le rendement attendu pour l’investisseur, particulièrement dans l’environnement de taux négatifs en zone euro. Quels sont les différents principes d’investissement permettant d’augmenter la

ILLUSTRATION Ellen Withersova

Comment placer vos économies sur les marchés financiers dans un environnement de plus en plus incertain ? Damien Petit, head of private banking investments à la Banque de Luxembourg, vous livre ses conseils de pro.


probabilité d’atteindre l’objectif de rendement attendu d’un portefeuille géré tout en limitant la volatilité ?

RENDEMENT ANNUALISÉ DU S&P 500 SUR 30 ANS DEPUIS 1928

DIVERSIFIER SON PORTEFEUILLE

Diversifiez d’abord géographiquement vos portefeuilles. À la Banque de Luxembourg, notre allocation stratégique au niveau de la poche actions repose ainsi sur le poids économique des différentes zones – les produits intérieurs bruts – et non sur les capitalisations boursières. Une concentration excessive au sein d’une zone géographique peut en effet s’avérer très dangereuse. L’investisseur se remémore-t-il, par exemple, la forte contre-performance du marché américain entre 2000 et 2010 ? Diversifiez également vos portefeuilles en introduisant, au sein de la poche actions, des entreprises de petite et moyenne taille. Ce segment de marché est trop souvent ignoré par les investisseurs. Au sein de nos portefeuilles gérés, les entreprises affichant une capitalisation boursière inférieure à 15 milliards d’euros représentent environ 40 % de notre exposition actions. Celles-ci présentent différents atouts : elles sont généralement moins suivies par les analystes et peuvent être considérées comme des proies intéressantes pour de plus grands groupes en mal de croissance. Ainsi, au cours des trois der-

1989 - 2018 1988 - 2017 1987 - 2016 1986 - 2015 1985 - 2014 1984 - 2013 1983 - 2012 1982 - 2011

Damien Petit

1981 - 2010

head of private banking investments Banque de Luxembourg

1980 - 2009 1979 - 2008 1978 - 2007 1977 - 2006

nières années, pas moins de sept entreprises (sur 50) ont fait l’objet d’un rachat au sein de notre poche américaine. L’exposition internationale à ce segment de marché améliore le couple rendement / risque du portefeuille.

1976 - 2005

CHOISIR DES ACTIFS DE QUALITÉ

1969 - 1998

Investissez dans des actifs de qualité. Au sein des actions, les entreprises sur lesquelles nous nous positionnons doivent satisfaire un certain nombre de critères. Ces entreprises bénéficient notamment d’un modèle d’activité transparent ainsi que d’un ou plusieurs avantages compétitifs durables (une

1973 - 2002 1972 - 2001 1971 - 2000 1970 - 1999 1968 - 1997 1967 - 1996 1966 - 1995 1965 - 1994 1964 - 1993 1963 - 1992 1962 - 1991 1961 - 1990 1960 - 1989 1958 - 1987 1957 - 1986 1956 - 1985 1955 - 1984

Janvier 1994 à 2019

1954 - 1983 1953 - 1982

14 %

1952 - 1981

13 %

1951 - 1980 1950 - 1979

12 %

1949 - 1978

11 %

1948 - 1977

10 %

1947 - 1976

Performances 10 ans annualisées PHOTO Patricia Pitsch (Maison Moderne)

1974 - 2003

1959 - 1988

LIEN ENTRE LA VALORISATION ET LA PERFORMANCE SUR 10 ANS DU MARCHÉ MONDIAL DES ACTIONS 15 %

1975 - 2004

1946 - 1975

9 %

1945 - 1974

8 %

1944 - 1973 1943 - 1972

7 %

1942 - 1971 1941 - 1970

6 %

1940 - 1969

5 %

1939 - 1968 1938 - 1967

4 %

1937 - 1966

3 %

1936 - 1965 1935 - 1964

2 %

1934 - 1963

1 %

1933 - 1962

0 %

1932 - 1961 1931 - 1960

-1 %

1930 - 1959

-2 %

1929 - 1958 1928 - 1957

-3 % 5 SOURCE Bloomberg

10

15

20

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6 %

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11 %

12 %

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Rapport cours / bénéfices

Novembre 2019 — Wealth management—

­ — 15


CONJONCTURE technologie, des brevets, un vaste réseau de distribution…) qui viennent protéger une rentabilité élevée. Ces entreprises disposent par ailleurs d’une forte capacité à générer des flux de trésorerie. Au niveau obligataire, nous évitons les investissements dans la dette d’entreprises de type high yield, soit de la dette émise par des entreprises présentant une structure bilantaire fragile. Cette stratégie visant à investir dans des actifs de qualité – à prix raisonnable – permet d’éviter les pertes définitives en capital (de type Thomas Cook par exemple).

À titre illustratif, la contraction des niveaux de valorisation sur les marchés actions observée durant les trois derniers mois de l’année 2018, couplée à l’absence de risque imminent de récession, nous ont incités à renforcer significativement notre exposition actions au sein de nos portefeuilles gérés.

LE BON MOMENT POUR VENDRE ? Dans un contexte économique morose, l’excellente performance des marchés actions ces derniers mois incite de nombreux investisseurs à s’interroger sur l’opportunité de sortir massivement des marchés afin de se prémunir d’une potentielle correction à venir. Mais le market timing, exercice visant à tenter d’anticiper l’évolution des marchés à court terme, est-il pour autant pertinent ? S’écarter fortement de son allocation stratégique expose l’investisseur à des conséquences potentiellement néfastes. Le coût d’opportunité d’une sortie des marchés (ou de l’absence d’investissement) peut en effet s’avérer très significatif ! L’exemple ci-dessous illustre ce risque. Entre janvier 2003 et septembre 2019, un investisseur sur le marché européen des actions a obtenu un rendement annualisé de 6,5 %. Toutefois, si cet investisseur rate les 10 (30) meilleures séances boursières – ces 10 (30) séances représentant moins de 1 % de l’ensemble de la période considérée –, son rendement annualisé s’en trouve nettement réduit, passant de 6,5 % à 2,4 % (-1,8 %) ! Comme l’a si bien dit le grand investisseur américain Peter Lynch : « Beaucoup plus d’argent a été perdu en anticipant les corrections de marché que lors des corrections elles-mêmes ! »

NE JAMAIS PERDRE DE VUE LE PRIX PAYÉ

Ici aussi, il est crucial d’opter pour une vision à long terme. Ainsi, le lien entre la valorisation des marchés actions et la performance à court terme est très faible. Cela signifie qu’un marché chèrement (attractivement) valorisé peut afficher d’excellentes (piètres) perforSE PROJETER À LONG TERME mances dans les mois qui suivent. Par contre, Nous insistons sur l’importance de l’horizon cette relation entre les deux variables (valode placement. Le temps est en effet l’allié de risation et performance) se renforce consil’investisseur. La volatilité d’un portefeuille dérablement lorsque l’horizon de temps se réduit mécaniquement avec l’horizon de augmente. Sur une période de 10 ans, ce lien placement. Ainsi, le rendement annualisé du devient très étroit : des valorisations élevées S&P 500 sur une période de 30 ans affiche se traduisent par un rendement réalisé généune volatilité nettement plus limitée que sur ralement faible, et inversement. des périodes de 1 et 10 ans ! Il est également L’investisseur se doit de considérer avec la intéressant de constater que l’investisseur plus grande attention le prix auquel il acquiert qui aurait misé sur les actions américaines un actif, car le prix payé constitue un élément à la veille de la grande crise de 1929 aurait déterminant du rendement à long terme. tout de même vu son rendement annualisé Cette approche de construction de porsur 30 années atteindre les 8 %. tefeuille, reposant sur différents principes simples, appliqués de manière systématique, PROCÉDER À DES AJUSTEMENTS TACTIQUES protège de nombreux biais émotionnels et Maintenir les investissements dans la durée cognitifs qui altèrent trop souvent le jugene signifie toutefois pas que des mouvements ment des investisseurs : conformisme, excès tactiques, d’ampleur limitée, de sur- et sous-­ de confiance, illusion de contrôle… pondération des différentes classes d’actifs Elle a démontré toute son efficacité au soient inopportuns. Ce calibrage de porte- cours du temps avec des portefeuilles gérés feuille repose principalement sur les niveaux affichant un couple rendement / risque très de valorisation tant absolus que relatifs. favorable.  D. P.

LA VOLATILITÉ DES MARCHÉS ACTIONS L’investisseur maintenant dans la durée son exposition aux marchés financiers s’expose inévitablement à la volatilité de ces derniers. Cette dernière est en effet inhérente aux marchés actions. Ainsi, entre 1980 et 2018, la moyenne des corrections en cours d’année du marché européen des actions a avoisiné les 15 %. Ces replis réguliers endéans l’année n’ont toutefois pas empêché le marché européen de clôturer l’année calendaire en territoire positif plus de trois années sur quatre et d’afficher une progression annualisée sur l’ensemble de la période analysée de l’ordre de 7 % !

7 %

6.5 %

6 % 5 % 4 %

Rendement sur la période

3 %

2.5 %

2 %

Rendement sans les 10 meilleurs jours

1 % 0 %

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-1 %

Rendement sans les 30 meilleurs jours

-2 % SOURCE Bloomberg

Rendements annuels calendaires et corrections de marché en cours d’année du marché européen des actions Janvier 1980 à décembre 2018 50 % 39 %

40 %

35 %

34%

34 %

28 %

28 %

30 % 21 % 20 % 13 %

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23 %

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9 %

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2 % 2 %

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-5 % -8 %-6 % -12 %

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-60 %

80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01

SOURCE Bloomberg

16 —

Rendement annualisé du marché européen des actions Janvier 2003 à septembre 2019

­— Wealth management — Novembre 2019

02 03 04 05 06 07 08 09 10 11

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ACTIF Oui, vous pouvez imaginer l’avenir avec sérénité : innovant, audacieux même, ou simplement confiant. Oui, vous pouvez oser aller toujours plus loin ; au bout de vos projets et de vos rêves parce que vous êtes parfaitement bien accompagné par nos équipes d’experts. Des équipes dédiées qui prennent activement soin de votre patrimoine pour que demain vous appartienne. Vous souhaitez en savoir plus ? www.degroofpetercam.lu ou prenez rendez-vous au +352 45 35 45 42 19

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Et vous, comment IMAGINEZVOUS l’avenir ?


PROFIL

Quel investisseur êtes-vous ? Avant de commencer à investir, il est indispensable d’établir votre profil. En fonction de vos objectifs, de votre acceptation du risque, de vos attentes en termes de rendement… il sera alors possible de définir la stratégie d’investissement qui vous correspond. n’est jamais un choix anodin. Avant Iunenvestir toute chose et afin de s’assurer de ne pas voir partie de son patrimoine disparaître par

négligence, chacun doit donc se poser les bonnes questions. La volatilité des marchés financiers a de quoi inquiéter et nous invite à faire preuve de la plus grande prudence… La solution la plus sûre, finalement, ne seraitelle pas de garder le cash dont on dispose à l’abri des fluctuations financières ? « Placé sur un compte épargne, dans un environnement où les taux sont nuls voire négatifs, le patrimoine progresse moins vite que l’inflation, actuellement estimée à 1,3 %. Autrement dit, si l’on ne choisit pas de mettre ses actifs au travail, chacun s’appauvrit progressivement un petit peu », réfute d’emblée Gregory Vandendael, senior wealth manager au sein de la société de gestion patrimoniale CapitalatWork Foyer Group. Oui, mais alors, quels instruments choisir et pour quelle stratégie opter ? Afin de répondre à ces questions, il est indispensable de définir votre profil d’investisseur. Toute personne qui sera amenée à vous conseiller ou à vous proposer des produits d’investissement ne manquera pas de vous soumettre à un questionnaire afin de cerner au mieux vos attentes. C’est une obligation visant à mieux informer et protéger les investisseurs introduite par la directive européenne sur les marchés

18 —

d’instruments financiers (Mifid). En fonction de ce profil, vous allez accéder à une gamme de produits plus ou moins large. « Au-delà de l’obligation réglementaire, l’établissement du profil est la base pour définir une stratégie d’investissement adaptée à l’investisseur. Il se construit en considérant les divers critères que sont l’horizon de placement, les attentes en matière de rendement et les objectifs poursuivis, l’appétit au risque, la fiscalité ou encore certaines affinités par rapport à la gestion », poursuit Gregory Vandendael. Les réponses que vous apporterez aux questions qui vous seront posées permettront de vous placer dans une catégorie d’investisseur. On distingue de manière générale cinq grands profils : conservateur, défensif, neutre, dynamique et agressif.

OBJECTIFS ET HORIZON DE PLACEMENT

Les deux premiers critères déterminants, afin d’établir un profil d’investisseur, sont les objectifs poursuivis et l’horizon de placement. « Chacun doit pouvoir déterminer pourquoi il épargne. Est-ce dans la perspective de vacances prochaines, en vue d’acquérir un logement ou avec la volonté de développer un patrimoine pour ses vieux jours ? Pour chaque objectif défini, il est alors possible de déterminer un horizon de placement, explique Sébastien Mercier, head of savings and

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investments chez ING Luxembourg. Pour tout projet à court et moyen terme, on recommandera de préserver son patrimoine en cash. Pour le patrimoine que l’on constitue pour des objectifs à plus long terme, au-delà de trois ans, des investissements financiers dans des obligations et des actions peuvent être envisagés. » Diverses stratégies de placement peuvent être envisagées en fonction des objectifs poursuivis et du patrimoine disponible. Un conseiller en investissement s’intéressera certainement à votre situation financière globale. « En considérant le patrimoine immobilier ou d’autres éventuels investissements réalisés par ailleurs, on peut mieux comprendre la situation du client, son parcours de vie. Ces éléments pourront entrer en ligne de compte pour développer une stratégie adaptée, explique Gregory Vandendael. Et comme une situation n’est jamais figée, il est intéressant de régulièrement faire le point avec le client sur la manière dont ses objectifs, ses projets évoluent, afin d’adapter la stratégie d’investissement en fonction. » Dans le déploiement d’un portefeuille de placement, ensuite, l’horizon d’investissement constituera toujours un élément-clé à considérer. « Le risque, lorsqu’on investit, est de se retrouver dans la situation où l’on souhaite récupérer l’argent placé au plus mauvais


moment, lorsque les marchés sont au plus bas, poursuit Sébastien Mercier. C’est pour cela que l’on déconseille de placer de l’argent dont on sait qu’on aura besoin dans six mois ou un an. Par contre, si l’on n’a pas besoin de cet argent dans l’immédiat, on peut laisser le temps au marché de se redresser, d’effacer les pertes et d’enregistrer de nouveaux gains. »

ILLUSTRATION Ellen Withersova

QUELS RISQUES ÊTES-VOUS PRÊT À PRENDRE ?

Suivant cette logique, à la recherche de meilleurs rendements, un horizon lointain permet davantage de prise de risque. Des actifs que l’on investit pour 20 ans ou plus pourront être placés dans des actions. Ce type d’investissement, s’il subit des variations importantes, est le plus susceptible de générer le meilleur rendement. Si l’on souhaite placer une part de son patrimoine sur trois à cinq années, on privilégiera davantage un portefeuille mixte, incluant des actions, avec l’espoir d’aller chercher un peu de rendement, et des obligations, qui apporteront de la sécurité. Le client qui ne souhaite prendre aucun risque optera pour un portefeuille de placement constitué essentiellement d’obligations. « L’acceptation du risque est un élément déterminant à prendre en considération pour définir un profil d’investisseur, assure Gregory Vandendael. Certains clients, même avec une stratégie d’investissement à très long terme, ne supportent pas de perdre de l’argent et peuvent prendre peur en cas de contre-performance des marchés ou encore de crise. Voyant les valeurs s’écrouler, ils vont alors décider de vendre au plus mauvais moment plutôt que d’attendre que les marchés se redressent. Quand on investit, nos émotions sont notre plus grand ennemi. Les marchés sont de nature résiliente, mais il faut pouvoir faire preuve de patience. C’est pourquoi, avant d’investir, il faut donc s’assurer que le client comprenne bien la stratégie, les produits dans lesquels il investit, comme nous y oblige d’ailleurs Mifid II, et les enjeux connexes. » Le client qui investit sur le long terme doit donc avoir confiance en la résilience des marchés. Selon les analystes, ceux-ci finissent toujours par se remettre et effacer les pertes. « C’est le rôle des gestionnaires d’aller chercher les opportunités en fonction des cycles, explique Sébastien Mercier. Il faut pouvoir leur faire confiance. Avec un horizon à long terme, mieux vaut éviter de scruter chaque jour la manière dont évolue son portefeuille, même si cela relève d’un comportement très humain finalement », explique Sébastien Mercier. « Notre rôle, en effet, est de proposer une certaine tranquillité d’esprit à nos clients, poursuit Gregory Vandendael. Si elle n’est pas présente, si le client est angoissé en voyant ses placements subir une dévaluation, c’est

sans doute qu’il n’est pas positionné dans la bonne classe de risque. »

À CHACUN SELON SES MOYENS

Faut-il être riche pour investir ? « La surface financière n’a pas beaucoup d’influence sur la définition du profil de l’investisseur, assure Gregory Vandendael. Toutefois, en fonction des montants investis, chaque client pourra profiter d’un niveau de services plus ou moins personnalisés. » CapitalatWork Foyer Group, acteur de banque privée, exige d’un client qui souhaite profiter de ses services un minimum de 250.000 euros d’actifs investis. Plus le ticket d’entrée sera important, plus le client pourra profiter d’une stratégie de gestion personnalisée, répondant à ses attentes. Il aura aussi davantage de possibilités d’intervenir directement dans la gestion de son portefeuille. « Certains clients vont laisser le gestionnaire s’occuper de toute la stratégie d’investissement quand d’autres vont vouloir jouer un rôle plus actif, pouvoir passer des ordres en ligne directe. Dans de tels cas de figure, en

s’appuyant sur l’expertise de nos conseillers et analystes, ils ont la possibilité d’agir directement sur leur portefeuille », précise Gregory Vandendael. Il existe toutefois des solutions beaucoup plus accessibles. Avec seulement quelques milliers d’euros, on peut déjà diversifier l’investissement en achetant des parts dans des véhicules déterminés. Avec de telles solutions, l’investisseur n’a généralement pas la possibilité d’influer sur la stratégie d’investissement. « D’autres formules permettent d’épargner sur le long terme, en investissant un peu chaque mois, à partir de 50 euros, dans des solutions de placements diversifiés, définies en fonction du profil de l’investisseur, explique Sébastien Mercier. Mais de manière générale, plus on va investir, plus on va pouvoir accéder à des solutions personnalisées, plus on aura la possibilité de diversifier son portefeuille. » Généralement, l’accès à des produits plus complexes et plus risqués, comme des hedge funds ou encore du private equity, est conditionné à des connaissances professionnelles

Novembre 2019 — Wealth management—

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PROFIL dans le domaine de l’investissement. Ces classes d’actifs, si elles ont tendance à s’ouvrir, impliquent des montants d’investissement supérieurs.

COMPOSER LE PORTEFEUILLE ADÉQUAT

Un autre enjeu est de pouvoir considérer les attentes en matière de performance et les risques que l’on est prêt à prendre. C’est souvent à ce moment que l’investisseur, en discutant avec son conseiller, va se confronter à la réalité du terrain. « Pour profiter d’un peu de rendement, il faudra évidemment être prêt à prendre un peu de risques », confirme Sébastien Mercier. La plupart des placements vont être composés d’obligations et d’actions. « Au sein de notre banque, nous avons mis en place des fonds correspondant à chaque profil d’investisseur. Ces véhicules investissent directement dans des portefeuilles diversifiés dans l’économie mondiale, entre actions et obligations », assure Sébastien Mercier. Plus on sera prêt à accepter de prendre certains risques avec la volonté d’aller chercher du rendement, plus la part investie dans des actions sera importante. « L’avantage de telles solutions d’investissement réside dans le fait qu’elles sont relativement accessibles, qu’elles garantissent une juste diversification et que le client ne doit se soucier de rien, poursuit Sébastien Mercier. Une équipe de gestionnaires veille sur les investissements, en s’assurant de respecter le niveau de risque, avec la volonté d’aller chercher le meilleur rendement. »

SE CONFRONTER À LA RÉALITÉ DU MARCHÉ

Chaque gestionnaire développe toutefois des approches singulières. Certaines banques choisiront de confier la gestion des placements à des acteurs tiers, dont c’est le métier. L’investisseur pourra, en fonction de son profil de risque et en profitant des conseils en investissement d’un professionnel, choisir d’investir dans différents fonds généralistes ou thématiques. D’autres acteurs, comme CapitalatWork Foyer Group, vont mettre en place une large de gamme de véhicules, permettant de développer des approches sur mesure. « Il est possible d’aller chercher des actifs pouvant offrir 8 % de rendement. Cependant, pour ce type d’actifs, le client devra alors accepter des variations de l’ordre de 15 à 25 %, explique le senior wealth manager. C’est souvent lorsque l’on confronte les attentes à la réalité du terrain que l’on peut effectuer des arbitrages. Le profil de risque dans ce contexte sert de guide. » Les divers instruments, chacun avec sa spécificité, peuvent être envisagés comme des outils à la gestion du patrimoine, en fonction de son profil. « Un client qui investit 1.000.000 € et qui souhaite obtenir 3 % ou 4 % de rendement 20 —

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QUEL EST VOTRE PROFIL D’INVESTISSEUR ? Avant de vous permettre de placer votre argent dans des fonds, votre banquier ou conseiller ne manquera pas de vous soumettre à un questionnaire pour définir votre profil d’investisseur. Voici quelques questions-clés, parmi les nombreuses qui vous seront posées. Attention : ce petit exercice n’explore évidemment pas l’ensemble des éléments indispensables pour définir un profil d’investisseur, et le résultat obtenu n’est qu’indicatif !

Sur quelle période investissez-vous ? Moins de 3 ans De 3 à 5 ans

0 5

De 5 à 10 ans

10

Plus de 10 ans

15

Pourquoi souhaitez-vous investir ? Pour générer des revenus immédiatement

0

Pour générer des revenus pour plus tard

10

Pour subvenir aux besoins futurs des personnes à ma charge, comme mes enfants

15

Pour financer un futur achat important

10

Quelle stratégie d’investissement vous correspond le mieux ? Investissement protégé et connaissance du rendement à l’avance

5

Investissement protégé, sans rendement connu à l’avance

10

Disposé(e) à prendre un certain risque pour un rendement supérieur

20

Rendement maximum avec risque maximum (avec pertes éventuelles)

30

Quelle serait votre réaction si la valeur de votre portefeuille venait à baisser de manière drastique ? Vente immédiate à perte et repli sur des investissements moins risqués

5

Suivi de près et éventuelle intervention si dégradation supplémentaire

10

Conservation en espérant récupérer les pertes à terme

20

La perte est une belle opportunité pour y renforcer mes positions en vue d’une future hausse

25

Quelle est la proportion de vos investissements (actions, obligations, fonds...) parmi la totalité de vos avoirs ? Au maximum 25 %

5

Entre 25 % et 50 %

10

Entre 50 % et 75 %

15

Plus de 75 %

20

Quelle est votre capacité d’épargne compte tenu de vos dépenses régulières ? Moins de 250 €

5

De 250 à 500 €

10

De 500 à 1.000 €

15

Plus de 1.000 €

20


Résultats En fonction du total des points obtenus en répondant à chaque question, découvrez quel est votre profil d’investisseur.

chaque année, afin de subvenir à ses besoins récurrents, s’inscrira dans un profil défensif ou neutre, en espérant aller chercher 6 % de rendement en actions et 1,5 % en obligations », explique Gregory Vandendael. Quel que soit le cas de figure, l’enjeu est toujours de bien diversifier, en fonction des secteurs, des zones géographiques.

EN CONFIANCE AVEC SON GESTIONNAIRE

Si vous obtenez un score entre 20 et 40

Si vous obtenez un score entre 60 et 80

Vous êtes plutôt conservateur Optez pour un portefeuille conçu à l’intention des investisseurs qui recherchent des placements à court terme ou qui désirent s’assurer un revenu régulier et sont préoccupés par la volatilité des cours. Une petite part de capital-actions est incluse pour favoriser un rendement légèrement supérieur à celui des placements à revenu fixe et pour réduire au minimum le risque du portefeuille.

Vous êtes plutôt équilibré Vous pouvez envisager un portefeuille conçu pour les investisseurs qui désirent un équilibre à long terme entre revenu et croissance, sans trop de volatilité. Le portefeuille est géré de façon à profiter de la conjoncture du marché.

Si vous obtenez un score entre 40 et 60

Vous êtes plutôt défensif Préférez un portefeuille conçu pour les investisseurs qui ont un horizon de placement à moyen terme et qui misent sur le revenu, plutôt que sur la croissance. La composition des placements est gérée pour assurer une volatilité plus faible que celle qu’entraînent d’autres options plus énergiques, tout en procurant une bonne croissance.

Si vous obtenez un score entre 80 et 100

Vous êtes plutôt dynamique Parce que vous avez du temps devant vous, vous pouvez envisager une approche plus dynamique, avec un portefeuille constitué principalement d’actions. Le profil s’avère tout indiqué pour les investisseurs désireux de réaliser un certain niveau de revenu à court terme, mais qui privilégient la plus-value du capital à long terme. Si vous obtenez plus de 100

Vous êtes plutôt offensif Vous êtes à la recherche d’un potentiel de croissance maximale à long terme. Optez pour un portefeuille composé uniquement de titres de participation.

Chaque gestionnaire, en outre, va développer des approches spécifiques. Il est important, lorsqu’on est investisseur, de pouvoir adhérer à ce qui est proposé par son conseiller et son gestionnaire, d’avoir de bonnes accointances. « Ce qui va nous distinguer d’autres acteurs, c’est notre philosophie de gestion, très entrepreneuriale. Nous investissons dans des sociétés que nous comprenons bien, dans lesquelles nous croyons, évaluées par nos analystes, tandis que d’autres vont choisir des solutions indicielles, cherchant à reproduire les performances globales du marché », explique le senior wealth manager de CapitalatWork. La société de gestion, cependant, va éviter d’investir dans des sociétés à forte croissance, comme des venture capitalists pourraient chercher à le faire, le risque étant difficile à maîtriser. Elle va donc principalement se concentrer sur des sociétés cotées à forte ou moyenne capitalisation, en s’appuyant sur un historique.

INVESTIR PAR CONVICTION

Enfin, une stratégie d’investissement doit idéalement pouvoir traduire les convictions portées par l’investisseur. À cette fin, ce dernier pourra faire valoir certains souhaits ou des exclusives. Un nombre croissant d’investisseurs émettent le souhait d’investir dans des fonds durables. D’autres vont refuser d’investir dans des entreprises polluantes ou dont les pratiques sociales sont critiquables. Dans cette perspective, il est important de bien se faire conseiller pour trouver des instruments qui permettent de répondre à ses attentes, en prenant soin de faire la part des choses. L’investissement doit considérer des critères rationnels, comme les perspectives de rendement, le niveau de risque encouru. Cependant, les gestionnaires s’adaptent à l’air du temps. Si ING, d’une part, opère une transition vers des fonds plus durables, un acteur comme CapitalatWork Foyer Group, d’autre part, a identifié les sociétés les plus durables et les plus socialement responsables parmi les 240 dans lesquelles le gestionnaire a choisi d’investir pour proposer une solution adaptée aux nouvelles attentes de ses clients en la matière. De cette manière, l’investisseur, en choisissant d’investir de manière plus responsable, peut aussi espérer contribuer à l’émergence d’un monde meilleur.  S. L. Novembre 2019 — Wealth management—

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T N IO H S T A LI D SL G N EN IDE A V R O T O IN PR

MERCREDI 20 NOVEMBRE 2019

SOGELIFE

LIFE INSURANCE INSIGHTS L’expérience client est aujourd’hui un sujet stratégique pour les entreprises. Le secteur de l’assurance-vie n’échappe pas à cette tendance. Ce 10×6 est l’occasion de saisir les enjeux et perspectives liés à cette thématique, à travers la vision de 10 intervenants experts.

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PUBLIREPORTAGE

Boostez votre capital grâce aux placements liés à l’immobilier La participation au projet de promotion dans l’immobilier de luxe permettent d’augmenter facilement son capital à moindre risque. Pierre Thomas, fondateur et partner de La Vie est Belle, explique pourquoi et comment investir dans des projets de promotion immobiliers à Miami. Pourquoi investir dans l’immobilier à Miami ? Pierre THOMAS Miami représente une niche inexploitée sur le marché des habitations neuves individuelles de grand luxe. Réputée pour son dynamisme économique, sa fiscalité avantageuse et un coût de la vie faible, la ville attire une population toujours plus nombreuse et à haut potentiel. La demande de villas neuves d’une valeur de 5 à 20 millions de dollars ne fait qu’augmenter et les offres ne suivent pas. Cela implique que les prix progressent et que les biens se vendent rapidement. Quels produits propose La Vie est Belle ? P.T. : La Vie est Belle développe des projets de promotion immobiliers de type « premium » situés sur des emplacements numéro 1 dans le « grand Miami ». Nous opérons avec la société de développement Sabal construction, située en Floride, qui construit pour les revendre ces villas présentant tous les codes du luxe immobilier à l’européenne (architecture d’intérieur, design, artisanat, finitions) appliqués aux standards américains. Grâce à une internalisation de tous les métiersclés, la durée de construction moyenne pour ces villas de 500 m2 se situe entre 16 et 24 mois après l’obtention du permis de construire. La maîtrise des coûts par notre bureau local nous permet d’obtenir une rentabilité minimale de 30 % brute lors de la revente immédiate de ces biens. Quels sont les avantages à investir dans ce type de bien ? P.T. : L’investisseur averti place son argent dans différents projets grâce à notre système d’investissement, ce qui lui permet de diversifier

Intérieur de la maison terminée et en vente au 1270NE / 82 street – Miami

et donc de minimiser le risque. Ensuite, le secteur de l’immobilier premium offre une meilleure rentabilité avec un placement à court terme (trois ans en moyenne) puisque chaque maison est revendue, contrairement à ce qui est habituel en matière de placement immobilier. L’investisseur récupère donc plus rapidement son capital augmenté d’un rendement très attractif. Dans quel projet est-il possible d’investir actuellement ? P.T. : Nous réalisons actuellement notre 21e projet de construction, une villa située à Hillsboro Beach, au nord de Miami, avec un apport global de plusieurs investisseurs de 5,6 millions de dollars.

3D de la maison de 135 Palm Island – Miami Beach (projet terminée au dernier trimestre 2019)

Le terrain a été acquis au mois de mai 2019 et le projet devrait être abouti en avril 2022. Pour plus d’informations sur les formules d’investissement La Vie est Belle, rendez-vous sur www.lvebproperties.com ou contactez Pierre Thomas au +352.621.490.629. Ce document ne constitue pas une offre commerciale de valeurs mobilières, de conseil ou une sollicitation de quelque manière que ce soit. L’information vous est fournie à titre informatif seulement et n’a pas pour but de vous donner des conseils précis de nature financière, fiscale, juridique, comptable ou autre ou concernant des placements, et vous ne devez pas prendre une décision que sur base de ces informations sans demander l’avis d’un professionnel pour prendre en compte votre situation particulière et vérifier que les informations sont en accord avec les informations les plus récentes.

LA VIE EST BELLE MANAGEMENT DELUXE REAL ESTATE 5, rue Guillaume J. Kroll, L-1882, Luxembourg +352 24 83 83 21 GSM +352 621 49 06 29 info@lvebproperties.com www.lvebproperties.com


PRATIQUE

Vous avez envie de faire fructifier votre capital ? Selon que vous soyez novice ou expert, que vous ayez de petites économies ou un patrimoine important, vous pourrez vous adresser à différents types d’intermédiaires.

ous n’en pouvez plus de voir votre épargne V dormir sur un compte en banque, sans qu’elle vous fasse profiter d’aucun rende-

cements de différentes sociétés avec lesquelles ils n’ont pas de lien direct. Aussi, une partie des opérations financières ment réel ? Vous souhaitez consolider votre peut désormais être réalisée par internet sans capital disponible en diversifiant vos place- intervention d’un conseiller, mais s’agissant ments ? Mais vers qui faut-il se tourner pour de produits parfois très risqués, il est préféobtenir les bons conseils et les bonnes solu- rable de réserver cette pratique aux investistions d’investissement ? seurs avertis, qui connaissent leurs besoins et Si internet regorge de pseudo-bons les solutions à mettre en œuvre. conseils pour devenir riche sans effort, investir facilement en bourse ou définir soi- S’ADRESSER À UN PROFESSIONNEL même la composition idéale de son porte- Si vos connaissances du monde financier sont feuille, en réalité, la formule miracle n’existe limitées, mieux vaut vous adresser à des étapas. L’argent étant un moyen et non une fin, blissements qui mettent à votre disposition le bon investissement est toujours fonction des conseillers pouvant vous guider dans vos de vos projets de vie, de votre situation et de choix. Toutes les banques, les sociétés d’asvotre profil d’investisseur. surances et certaines sociétés de gestion de Au Luxembourg comme dans les autres porte­feuilles disposent de tels conseillers. pays européens, les produits financiers sont en Leur niveau d’expertise est généralement général distribués par les réseaux de commer- fonction du type de clientèle : les personnes cialisation des établissements qui les mettent disposant de patrimoines importants se voient au point, à commencer par les banques qui ainsi offrir les services de conseillers en gesvendent leurs solutions, ou par d’autres inter- tion de patrimoine à la formation plus étendue. médiaires spécialisés, comme certaines com- Dans tous les cas, l’évolution des pratiques pagnies d’assurances dans le cas des solutions financières et des obligations réglementaires d’assurance-vie, ou par des conseillers et des conduit tous les intermédiaires et conseillers courtiers indépendants qui diffusent les pla- à respecter de bonnes pratiques en veillant à

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NE PAS HÉSITER À CHALLENGER SON CONSEILLER

Si le premier réflexe va être de demander conseil à la banque, le risque existe que celle-ci ait tendance à ne proposer que des solutions développées par elle-même. Or, l’investisseur néophyte a plutôt besoin d’un premier conseil objectif et indépendant, d’une étude de son projet et de son profil. Il a besoin d’être accompagné dans son projet avant d’investir dans telle ou telle direction. Par ailleurs, le meilleur placement varie selon la personne considérée, le contexte et l’objectif poursuivi. On ne vous conseillera pas de la même manière selon que vous souhaitez sécuriser ce que vous avez déjà, constituer une réserve pour financer un projet à une date précise ou préparer votre retraite en optant pour les solutions fiscalement avantageuses proposées par le législateur. La solution qui semble la plus évidente pour aborder ses premiers investissements est de s’adresser à son agence bancaire habituelle. Mais attention, mieux vaut garder un œil critique sur ce qu’elle vous propose et comparer. Une banque peut notamment vous proposer un large panel de produits financiers et de solutions d’investissement, en parallèle des solutions d’épargne traditionnelles. Il peut s’agir d’un investissement périodique dans un fonds diversifié. Outre l’avantage de pouvoir commencer à profiter des marchés financiers sans avoir un capital de départ important, ces versements réguliers vous permettent d’acquérir des fonds de placement à un cours moyen, sans devoir anticiper le meilleur moment pour acheter ou vendre. Cela étant, selon votre projet, une compagnie d’assurances ou un expert immobilier peuvent également être particulièrement indiqués. À présent, la balle est dans votre camp. Étudiez l’information disponible et à jour sur l’investissement envisagé, ses éventuelles contraintes fiscales et la réglementation afférente. Décidez alors des actions prioritaires à poser en fonction de vos objectifs.

UN WEALTH MANAGER POUR LES PLUS FORTUNÉS

Plus votre capital disponible pour investir est important, plus les solutions que pourront vous proposer les experts seront nombreuses.

ILLUSTRATION Ellen Withersova

À qui s’adresser ?

faire le point des besoins des clients et à leur préconiser des solutions adaptées. Votre banquier ou conseiller financier se doit de défendre vos intérêts. Il est tenu de vous donner des informations claires, exactes et non trompeuses sur tous les produits d’investissement qu’il vous propose. Plus encore, il ne peut vous conseiller que des produits qui correspondent à votre situation personnelle. C’est pour cela qu’avant même de vous proposer un placement, il définira avec vous votre profil d’investisseur.


MON BANQUIER EST UN ROBOT L’émergence des robo-advisors transforme l’activité de gestionnaire d’actifs, mais pourront-ils un jour remplacer l’homme ? Les robots disposent d’atouts non négligeables. Ils peuvent ainsi effectuer rapidement de nombreux calculs en tenant compte d’une grande variété de paramètres. Une capacité leur permettant de gérer simultanément plusieurs milliers de porte­feuilles d’actifs. En faisant appel à un robot, ce n’est toutefois pas à un algorithme que le client confie son argent, mais bien à une banque et son comité d’investissement. Le principal avantage offert à l’investisseur est en réalité le rapport coût/performance très attractif, démocratisant ainsi l’accès à des services de wealth management, jusqu’alors réservés à une clientèle fortunée. Si certaines banques proposent un service de gestion discrétionnaire d’actifs accessible directement en ligne, d’autres banquiers privés préfèrent, quant à eux, s’appuyer sur des softwares spécialisés pour améliorer le service proposé à leurs clients, considérant la solution algorithmique trop restreinte. Les progrès offerts par la technologie permettront toutefois bientôt d’augmenter le volume d’actifs gérés par des robo-advisors. En outre, il sera bientôt possible d’intégrer plus de données provenant d’une multitude de sources pour nourrir des modèles toujours plus élaborés. Mais l’humain conservera toujours la main sur le robot.

À partir d’un montant donné, qui dépend des règles internes de chaque institution, vous entrerez ainsi dans le giron de la banque privée, où vous pourrez faire appel à un gestionnaire de fortune, aussi appelé wealth manager. « Le gestionnaire de fortune est là pour proposer une gestion indépendante, construite sur mesure en tenant compte de vos objectifs et de vos attentes, à court et à plus long terme», explique Patrick Levaldaur, chief investment officer chez Fuchs & Associés, groupe familial indépendant basé à Luxembourg, Genève et Bruxelles spécialisé dans la gestion financière de clients privés et institutionnels. Notre rôle est de nous adapter au profil et au projet du client. Nous accueillons une très grande variété de clients, des grosses fortunes bien sûr, mais cela peut aussi être une personne qui vient de vendre sa maison et prévoit un rachat futur, ici ou à l’étranger. Le capital dont il dispose est supérieur à ce dont il a besoin pour acheter un nouveau bien. Il vient donc chez nous pour que nous gérions la totalité des avoirs disponibles en tenant compte de cet objectif d’acquisition. » Si vous disposez de plusieurs centaines de milliers d’euros, vous pourrez avoir ainsi accès à une vaste étendue de solutions de placement. « À la différence d’une banque privée, qui va essentiellement mettre en avant les produits financiers dont elle dispose en interne, un gestionnaire de fortune va davantage aller chercher des compétences en externe afin d’offrir le meilleur portefeuille possible à son client, avec une diversification beaucoup plus importante des actifs disponibles »,

précise Patrick Levaldaur. La plus-value du wealth management est d’offrir une meilleure compréhension et une connaissance plus fine des marchés financiers. Elle permet une plus grande agilité dans l’utilisation de différents produits, comme les obligations, les actions, en allant jusqu’aux produits structurés plus complexes. « Nous pouvons notamment fournir un accès au private equity. Tout dépend bien entendu de la catégorie de clients à laquelle on s’adresse et de sa connaissance propre des marchés, mais nous essayons de travailler la gamme la plus large possible, dans le respect de la législation », poursuit le CIO. Au départ, le rôle du gestionnaire de fortune sera de faire connaissance avec son client, de découvrir qui il est et ce dont il a réellement envie pour son argent. « Nous sommes dans l’écoute, dans le conseil, et nous veillons à construire une relation de confiance avec chacun de nos clients. Bien sûr, le risque existe. Notre rôle est avant tout d’éduquer le client, de l’éveiller aux rouages de la finance, afin qu’il comprenne la stratégie mise en place. En fonction de la classe d’actifs intégrable à son portefeuille et en fonction de sa capacité à comprendre les produits proposés, nous allons nous mettre au travail afin de lui assurer la meilleure couverture possible pour son capital, tout en veillant à bénéficier des évolutions des marchés. Dans l’environnement de taux bas que nous connaissons, il faut se montrer toujours plus réactif, agile et flexible afin de saisir les opportunités qui se présentent. »  M. P.

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ÉPARGNE

L’assurance-vie se réinvente Alors que le modèle de l’assurance-vie à capital garanti a atteint ses limites, les professionnels du secteur fourbissent leurs armes afin d’offrir une alternative crédible à leurs clients en recherche de sécurité. Fort de son expertise internationale, le Luxembourg se positionne comme une plate-forme incontournable. «

L

e modèle de la sécurité absolue, de la liquidité permanente, de la garantie totale et à tout instant du capital est à bout de souffle. » Cette déclaration prononcée fin septembre par Jean-Laurent Garnier, PDG de Generali France, est tombée comme un pavé dans la mare. Il a surtout conduit à lever un tabou, à dire tout haut ce que tout le monde pensait tout bas et à éveiller les consciences autour de l’assurance-vie. À l’avenir, les assureurs ne pourront plus garantir la protection du capital à 100 %… Dans un contexte de taux d’intérêt bas, voire négatifs, le modèle a atteint ses limites, et les professionnels vont devoir changer leur fusil d’épaule.

MOINS DE FONDS GARANTIS...

Dans le secteur de l’assurance-vie, deux types de supports d’investissement cohabitent sur le marché. L’un est à risque, l’épargne est non garantie, car placée en bourse. Les professionnels parlent de placements en unités de compte. L’autre formule est totalement sécurisée. Basée sur des fonds en euros, elle garantit à l’épargnant de récupérer son capital en fin de contrat et de profiter d’un rendement. Au cours de ces dernières années, ce rendement a été mis sous pression en raison de la baisse des taux d’intérêt. « On est en train d’assister à un grand bouleversement. Pour utiliser une métaphore, avant, il y avait un grand collège, avec deux cours de récréation séparées par un mur. D’un côté, on trouvait les compagnies d’assurances, souvent dirigées par des mai26 —

sons mères françaises comme la nôtre, privilégiant les investissements dans les fonds en euros. De l’autre, on trouvait les compagnies d’assurances disposant seulement d’investissements en unités de compte et de fonds dédiés. Lentement et graduellement, la baisse des taux d’intérêt a fait tomber le mur, et la cour de récréation est devenue commune. Les sociétés spécialisées dans les fonds en euros doivent aujourd’hui intégrer davantage d’unités de compte dans leurs contrats et développer leur savoir-faire », raconte Antonio Valente, responsable commercial de CNP Luxembourg, filiale de CNP Assurances, leader de l’assurance de personnes en France et quatrième assureur-vie en Europe. Subitement, les clients qui ont misé depuis de nombreuses années sur une solution sécurisée, reconnue et encouragée se rendent compte que les fonds garantis ne rapportent plus rien. « Et d’autre part, les compagnies d’assurances ne peuvent plus continuer à promettre la préservation et la disponibilité du capital à tout moment avec autant de largesse, constate Laurent Gayet, head of business, development, wealth planning and legal d’AXA Wealth Europe. Nous devons clairement nous tourner vers un nouveau business model. Notre challenge est aujourd’hui de trouver des sous-jacents dans les contrats qui donnent un sentiment et une réalité de sécurité sur le long terme, alors que dans l’esprit de la clientèle, un placement en unités de compte équivaut à prendre des

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risques sur des actions. Nous devons mener des chantiers d’innovation produits, nous réinventer en profondeur avec une approche disruptive sur l’échelle du temps pour l’horizon de placements, rassurer et éduquer le client dans ce changement de paradigme. » Pour les assureurs qui proposaient principalement jusqu’ici des fonds euros avec capital garanti, le chantier s’annonce colossal, même si d’autres pistes existent. « Nous avons décidé d’abandonner la vente de produits à taux garantis il y a plusieurs années et, selon nous, cela ne rend pas l’assurance-vie moins avantageuse en général, témoigne ­Pieter Coopmans, CEO de GB Life Luxembourg, société qui sera prochainement détenue par le Groupe Foyer. Il semble clair que, sur base des taux actuels, l’argument du rendement garanti pour les clients n’est plus réaliste ni viable. À l’instar des banques, ces assureurs devront informer leurs clients et adapter leur approche. Selon nous, en substance, l’assurance-­vie n’est pas moins avantageuse, car les facteurs-clés ne sont pas liés à un rendement garanti. La performance historique des solutions de taux garantis est de toute façon inférieure à celle qui consiste à investir directement sur les marchés financiers, dans une vision à long terme. »

... ET DAVANTAGE D’UNITÉS DE COMPTE

Après l’annonce faite par Generali, et d’autres acteurs, l’heure est à l’évaluation des forces en présence. Mais, dès 2020, il s’agira de se


DES PERFORMANCES EN BERNE

mettre au travail. « Nous allons voir quelles sont les sociétés qui auront la capacité d’innover, de concevoir des produits alternatifs et des solutions en phase avec leur temps, explique Antonio Valente. Je pense que nous allons vers une plus grande complémentarité entre les banques, les gestionnaires de fortune ou les family offices, qui font de la gestion, et les compagnies d’assurances, qui apporteront des solutions de planification patrimoniale et successorale. À ce niveau, il ne faut pas sous-estimer non plus l’impact réglementaire des normes de distribution (IDD, DDA) qui amènent beaucoup plus de transparence au niveau des frais de gestion et des règles de distribution des produits. Désormais, le client connaît avec précision les différents intermédiaires et ce qu’ils gagnent sur son contrat. » Pour l’heure, il faut s’attendre à ce que les compagnies qui travaillaient traditionnellement en fonds euros durcissent l’accès à ces fonds pour des raisons capacitaires évidentes, et y mettent pour condition qu’une part de l’investissement non négligeable soit réalisée en unités de compte. « J’ai toujours dit que le Luxembourg était le pays de la réflexologie patrimoniale et financière, glisse Laurent Gayet. Notre secteur peut clairement tirer son épingle du jeu, parce que nous détenons déjà une expertise dans la gestion haut de gamme de l’assurance-vie en unités de compte. On a cet ADN d’adaptabilité qui doit maintenant nous aider à devenir de meilleurs

pédagogues. Autre élément positif – qui peut paraître, certes, anxiogène pour certains gestionnaires de patrimoine très habitués, comme leurs clients, au fonds garanti –, le rôle de conseiller va prendre une tout autre dimension dans un univers de fonds en unités de compte. Dans l’environnement actuel, dans un contexte où la transparence des frais devient totale et où les honoraires deviendront la règle à terme, il y a un réel challenge à valoriser l’expertise réelle sur le conseil financier et l’allocation des avoirs. La transparence impose l’expertise, et l’expertise se nourrira de la transparence. » L’impact à court terme des solutions offrant des taux garantis mis de côté, les professionnels s’attendent à ce que le secteur de l’assurance-vie au Luxembourg continue de croître à moyen terme. « Soutenu par le gouvernement, le marché de l’assurance au Luxembourg est bien placé pour jouer un rôle de premier plan dans le processus de transformation digitale du secteur de l’assurance en Europe, confie Pieter Coopmans. Nous avons démontré par le passé notre capacité à réagir aux changements du marché. Je suis convaincu qu’un plus grand nombre de concurrents seront en mesure d’adapter leurs modèles et de saisir la nouvelle réalité en proposant à leurs clients des solutions d’assurance facilement accessibles et compréhensibles, avec une valeur ajoutée évidente, sécurisant ainsi la richesse des clients et de leurs héritiers. »

Les rendements des contrats d’assurance-vie à capital garanti sont en chute libre... Voici une dizaine d’années encore, les contrats « classiques » promettaient un rendement de l’ordre de 4 %. L’an dernier, Foyer a annoncé entre 1,75 % et 1,80 % de rendement brut de frais, AXA Luxembourg 1,75 % brut, et CNP Assurances 1,60 % net sur son contrat ­luxembourgeois. En 2017, le marché avait en moyenne servi des taux de 1,79 %, selon le Commissariat aux assurances (CAA). Résultat : en termes de rendement « réel », les épargnants ne sont pas loin de perdre de l’argent. En prenant en compte l’inflation (1,5 % pour l’année 2018, selon le Statec) et les frais de gestion, il ne reste en effet pas grand-chose des 1,75 % servis par les compagnies... D’un point de vue rationnel, il faudrait inciter tous les investisseurs à long terme à investir dans les unités de compte. Mais le grand public a peu de marge de manœuvre avec son épargne et n’est pas forcément prêt à prendre des risques, en particulier avec son épargne-retraite. Autre raison notable de conserver son contrat pour les personnes imposées au Luxembourg : un avantage fiscal de 3.200 € de primes versées par an.

Pour d’autres assureurs installés au Luxembourg, l’assurance-vie basée sur des investissements en unités de compte fait partie d’une tradition déjà bien ancrée. Le moment est particulièrement opportun pour mettre en avant leur expertise, acquise au fil du temps. « Les discussions autour de la pérennité du modèle de l’assurance-vie en fonds euros ne datent pas d’hier, constate David Liebmann, directeur, responsable du marché français chez Lombard International Assurance. En tant que pure player indépendant de l’assurance-­vie 100 % en unités de compte et 100 % luxembourgeoise depuis notre créa-

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ÉPARGNE

UN PLACEMENT TOUJOURS TRÈS PRISÉ

Au Luxembourg, l’assurance-vie est un secteur en croissance continue. La progression de l’encaissement se poursuit de trimestre en trimestre, avec, ces derniers mois encore, une prédominance des encaissements à taux garantis sur les deux plus grands marchés que sont la France et l’Italie. « Il va falloir faire tomber plusieurs tabous pour ériger de nouveaux totems », reprend Laurent Gayet. Pour une majorité de clients, l’assurance-vie est un produit simple, liquide, disponible et favorisé fiscalement. Ils placent de l’argent qu’ils retirent quand ils le veulent. Demain, on se dirigera davantage vers une garantie à terme, et, si les rachats restent possibles, encore faudra-­t-il que les actifs présents dans le contrat le permettent. C’est tout l’enjeu du private equity et des actifs à rendement, que l’on doit rendre solubles dans l’assurance. « Cela étant dit, AXA n’est pas venue développer une branche assurance-vie au Luxembourg pour faire du fonds euros et reproduire ce que faisait déjà très bien sa maison mère en France, ajoute le head of business, development, wealth planning and legal d’AXA Wealth Europe. Certes, le marché nous y a contraints, car nous sommes restés très positionnés sur le marché français avec des clients addicts aux fonds euros, et un point psychologique à ne jamais sous-estimer en gestion du patrimoine, qui est celui de la sécurité. Les clients fortunés aiment le cumul : ils veulent profiter de la sécurité du Luxembourg, pays triple A ; sont attachés au triangle de sécurité et sont aussi très sensibles à la signature AA stable d’un leader mondial de l’assurance comme AXA. Avec humour, je dirais que les clients adorent compter les A… » Aujourd’hui, l’assurance-vie constitue l’une des enveloppes les plus reconnues en matière de structuration et transmission du patrimoine pour les familles fortunées. Et cette tendance structurelle en faveur des supports en unités de compte ne va pas changer la donne. « Cette enveloppe assurantielle est réglementairement reconnue et encadrée, que ce soit d’un point de vue civil ou fiscal, analyse Nicolas Demarest, directeur, responsable de la succursale belge de Lombard International Assurance. Chaque pays dispose de sa propre fiscalité, mais la solution s’adapte très facilement à toutes les situations. » Quels que soient le pays de résidence du preneur d’assurance et la complexité de sa situation patrimoniale, les assureurs luxembourgeois 28 —

disposent aujourd’hui d’un savoir-faire important pour offrir une planification efficace du patrimoine et sa transmission en temps voulu.

VERS UNE SOPHISTICATION ACCRUE

En réponse à la fin annoncée des contrats proposant un rendement garanti, nous risquons d’observer au sein de l’industrie une surenchère de la sophistication des produits d’assurance, proposant aux clients des polices toujours plus sur mesure. GB Life Luxembourg ne compte pas participer à cette surenchère. « Certains acteurs proposent déjà des solutions d’assurance innovantes répondant aux besoins spécifiques de leurs partenaires et de leurs clients. L’objectif principal de GB Life Luxembourg est de simplifier l’assurance-­vie pour nos intermédiaires et clients grâce à une solution d’assurance-vie transparente, performante et 100 % digitale. Avec nos solutions cocréées avec nos partenaires, ces derniers sont généralement en avance sur leurs concurrents en matière de digitalisation et de transparence, et offrent des solutions hautement performantes et efficaces à leurs clients », témoigne encore Pieter Coopmans. Alors que ce savoir-faire a pu apparaître comme superflu par le passé, notamment à une époque où les fonds en euros à taux garantis permettaient des rendements élevés, les assureurs qui ont misé d’emblée sur les placements en unités de compte sont de plus en plus sollicités par les investisseurs. « L’assurance-­ vie n’est pas cet univers ennuyeux qu’on peut imaginer, partage David Liebmann. Au contraire, il s’agit d’un outil moderne, flexible, agile et ouvert. Nos partenaires et clients recherchent des pistes de diversification et du sur-mesure. Nous leur offrons par exemple la possibilité d’intégrer des investissements alternatifs et des actifs non traditionnels, comme des actifs tangibles, ou encore des fonds d’immobilier. Nous avons l’expertise nécessaire pour répondre à cet impératif de diversification. » Le secteur de l’assurance-vie en libre prestation de services évolue rapidement. « Les modifications apportées à la réglementation, l’évolution des besoins des clients, le développement des marchés financiers, etc., ont une incidence constante sur les moteurs et l’attractivité de l’assurance-vie, précise Pieter Coopmans. Les assureurs et les distributeurs capables d’anticiper ces tendances et d’adapter continuellement leurs modèles seront en mesure de rester compétitifs et d’attirer de nouvelles affaires. »

UNE FISCALITÉ AVANTAGEUSE Le contrat d’assurance-vie ­luxembourgeois est neutre d’un point de vue fiscal pour les personnes non résidentes à Luxembourg. En effet, le Luxembourg ne taxe ni les primes, ni les gains en capital réalisés lors du rachat ou de l’expiration d’un contrat, ni le capital décès versé au bénéficiaire dans le cadre de la souscription d’un contrat d’assurance-vie en unités de compte. Dans le cadre des unités de compte liées à des contrats d’assurance-vie de droit luxembourgeois, les intérêts, dividendes et plus-­ values sont réinvestis sans impact fiscal. La fiscalité applicable, tant pour les souscripteurs que pour les bénéficiaires d’un contrat d’assurance-vie luxembourgeois, est celle de leur pays de résidence. L’assurance-vie connaît un traitement fiscal favo­ rable dans la plupart des pays européens. Les contrats d’assurance-­vie de droit luxembourgeois sont dès lors conçus pour respecter les exigences juridiques et fiscales du pays de résidence du souscripteur.

stratégie patrimoniale comme il le souhaite, et d’investir dans les supports qu’il veut. « Cette solution, il faut l’imaginer comme un sac à dos. Au départ, il est vide. Le client est libre d’y mettre ce qu’il veut, et les possibilités sont pratiquement infinies, ajoute Nicolas Demarest. Un bon sac à dos se transmet de génération en génération. Il permet aussi de passer les frontières, il s’adapte à toutes les situations familiales et à leur évolution dans le temps. C’est une solution moderne, un outil qui permet de transmettre son patrimoine en toute sécurité, dans le respect de ses volontés. » Par ailleurs, le client sait exactement ce qu’il paye et pour quel service. Tout le monde affiche sa tarification et chacun est responsable du service qu’il rend. C’est donc à chaque intermédiaire de prouver sa valeur ajoutée. LA SIMPLICITÉ D’UN MODÈLE RECONNU « Les clients à la tête d’un patrimoine imporL’assurance-vie peut finalement se définir tant sont soumis à des obligations réglemencomme une plate-forme ouverte et flexible, taires et fiscales lourdes. En Belgique, par qui doit permettre au client de construire sa exemple, en plus de déclarer leurs revenus,

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ILLUSTRATION Ellen Withersova

tion en 1991, nous bénéficions aujourd’hui d’une expertise et d’un track record significatifs, comparés à d’autres grands acteurs historiques qui vont devoir s’adapter à la nouvelle donne. »


ils doivent payer une taxe sur les comptes titres au-delà de 500.000 euros et assurer le reporting fiscal consolidé de chacun de leurs comptes… Faire le choix de l’assurance-vie, c’est s’assurer une tranquillité d’esprit, car cette solution simplifie fortement la structuration du patrimoine et les démarches du client », ajoute Nicolas Demarest. Le client a la possibilité de combiner plusieurs stratégies d’investissement, plusieurs gestionnaires et plusieurs banques dépositaires de son choix au sein d’un même contrat. Ces informations sont consolidées au sein d’un reporting unique, ce qui enlève toute pression administrative. Chaque contrat permet de combiner la gestion active du patrimoine et la planification successorale. Le client peut désigner les bénéficiaires de son choix, lesquels pourront recueillir la prestation d’assurance en cas de dénouement.

UN BESOIN D’EXPLIQUER LE MÉTIER

Habitués à servir une clientèle internationale, mobile et exigeante, les acteurs de la Place ont toutes les cartes en main pour développer des solutions qui répondent aux attentes actuelles du marché. « Notre métier est de préserver le patrimoine de nos clients, souvent pour toute la durée d’une vie, jusqu’à la transmission à la génération suivante. Pour ce faire, nous disposons d’une expertise sur 20 marchés à travers le monde, dont 12 en Europe, précise David Liebmann. Grâce à cela, nous pouvons accompagner nos clients, quel que soit le degré de complexité de leur situation. La mobilité internationale est devenue la norme pour la clientèle fortunée, et nous sommes en mesure de les accompagner durablement. » Avant de pouvoir orienter l’épargne de leurs futurs clients vers des supports plus risqués, les assureurs ont aujourd’hui le devoir d’informer les souscripteurs. « La culture de l’unité de compte doit être explicitée, car le mouvement est inéluctable dans un environnement durable de taux bas. Le paysage actuel implique la mise en place d’une approche disruptive, mais qui passe par une phase transitoire et pédagogique. Il est illusoire de penser que nous passerons de 80 % fonds euros à 20 % même si SCPI, OPCI et autres produits structurés remplissent de plus en plus les contrats. De ce point de vue, l’avantage est que le Luxembourg dispose d’une culture et d’une approche qui lui permettent d’adapter ses produits aux spécificités des différents marchés qu’il vise. Le Grand-Duché a cette intelligence pragmatique de la culture LPS et cette capacité à faire du sur-mesure », étaye Laurent Gayet. Avant d’ajouter : « Les rendements et la nature des actifs capables de générer du rendement impliquent un minimum de durée, non plus pour des raisons fiscales (la flat tax française a banalisé en partie la fiscalité des flux), mais

pour des raisons de liquidité. Il faut intégrer l’idée d’une assurance-vie qui n’est plus aussi liquide et disponible qu’avant, sauf à accepter des sous-jacents peu frugifères. »

facile à remplir. Les frais doivent être faciles à comprendre. Le souscripteur est en droit d’attendre de la réactivité et de la proactivité de la part de la compagnie. » À ce niveau, les nouvelles technologies et le rythme croisUNE ASSURANCE QUI DOIT GARDER SON ADN sant de la digitalisation obligent également le Aujourd’hui en pleine mutation, intégrant tou- secteur de l’assurance-vie à adapter en perjours plus d’actifs financiers et soumis à une manence son modèle commercial pour rester financiarisation réglementaire prégnante, le pertinent et assurer sa durabilité à long terme. produit assurance-vie doit veiller à garder sa Situé au cœur de l’Europe, le Luxemspécificité première, qui doit être de protéger le bourg est aujourd’hui un centre financier souscripteur et ses bénéficiaires. « Un challenge internationalement reconnu. Premier centre du secteur est de parvenir à conserver, d’un de distribution transfrontalière de solutions point de vue juridique et fiscal, la nature d’un d’assurance-vie en Europe, il va tout mettre contrat d’assurance-vie, même si celui-ci est en œuvre pour rester cet acteur majeur de à 100 % en unités de compte. Autrement dit, l’assurance et de la réassurance, ainsi que la il faut faire en sorte que nos produits, alors capitale de la gestion privée internationale que les risques se trouvent pris exclusivement de la zone euro.  M. P. par le preneur, restent une assurance, précise Laurent Gayet. À ce propos, nous devons être vigilants afin d’outiller suffisamment nos contrats de garantie, pour que la jurisprudence ne les recatégorise pas en simples produits financiers, comme peut l’être un compte SORTIR EN RENTE titre. Il faut à tout prix garder notre spéciOU EN CAPITAL ? ficité d’assureur pour ne pas banaliser un produit non banal par essence. Attention à Si l’assurance-vie est appréciée ne pas perdre de vue l’idée que nous sommes pour les avantages qu’elle prolà pour protéger et accompagner notre client cure en matière de succession tout au long de sa vie, ce qui revient à gérer et pour ses avantages fiscaux, son épargne, mais aussi ses accidents de vie elle est également choisie et sa désépargne, la retraite arrivant. » comme solution d’épargne pour La réputation du Luxembourg dans le secpréparer sa retraite. Mais quelle teur financier s’est améliorée de façon contiest la meilleure option de sortie nue au cours des 10 dernières années ; il est de votre contrat ? Vaut-il mieux maintenant considéré comme l’un des prinsortir en rente ou en capital ? cipaux centres internationaux. « En plus de On parle de sortie en capital sa stabilité politique et de sa notation finand’un contrat en assurance-vie cière, le gouvernement luxembourgeois a mis ou de capitalisation lorsque le en place des programmes qui attirent les souscripteur perçoit les somstart-up et les fintech, qui sont essentielles mes investies sur son contrat pour développer les dernières avancées techpar le biais de rachats (partiels nologiques afin de préparer le secteur à l’écoou totaux). La sortie en rente nomie du futur », souligne le CEO de GB Life.

UNE MUTATION QUI PASSE PAR LA DIGITALISATION

Les clients souhaitent aujourd’hui investir leur prime d’assurance dans les fonds les plus performants, à moindre coût et plus facilement. Pour répondre à cet enjeu, les assureurs n’ont d’autre choix que de se lancer dans la digitalisation de leurs services. La souscription en ligne, le reporting régulier, un accès sécurisé à tous les contrats, à tout moment et de n’importe quel endroit du globe, font aujourd’hui partie des attentes de la clientèle. « Le client s’attend à recevoir un service haut de gamme, que la compagnie doit pouvoir lui délivrer, constate Antonio Valente. Ce n’est pas un caprice, c’est devenu la norme. Quand on achète quelque chose, on veut comprendre ce que l’on achète. Le contrat doit être lisible,

viagère se traduit concrètement par le versement d’une rente régulière au bénéfice du souscripteur ou à son bénéficiaire. En cas de décès, il est donc possible que le montant des rentes perçues soit inférieur à la totalité du capital que vous aviez versé sur votre contrat. Choisir la meilleure option de sortie de votre contrat dépendra donc de différents paramètres, en fonction de votre revenu, de votre objectif, du montant total de votre épargne, de votre âge et de votre situation conjugale.

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BRAND VOICE

Roxane Haas Oliver Weber

Matt Moran

Vincent Lebrun

Olivier Carré

TRENDS

WEALTH MANAGEMENT: WHAT TRENDS FOR 2020 AND BEYOND? In an ever-evolving world, Luxembourg’s success as a global financial hub has been in its ability to rapidly adapt to change. Olivier Carré, Vincent Lebrun, Oliver Weber, Roxane Haas and Matt Moran, experts at PwC Luxembourg, talk about the major trends transforming the industry in 2020 and beyond. CONTENU SPONSORISÉ PWC

FINANCIAL ASSETS TRANSFORMATION

In the past 40 years, the financial markets have experienced a significant evolution, going from a ‘provider of liquidity and credits to the real economy’ to a ‘financial economy and wealth creation industry’ in itself. The Financial Crisis of 2008 has shown the limits to such decoupling between real economy and financial markets. Yet, the consequences and monetary policy adopted in response to this crisis have given birth to a financial sector substituting ‘interest based’ instruments and traditional asset classes with ‘real asset and private equity’ based investments. The search for yield will continue over the coming years and the diversification of asset classes – ranging from real assets to debt to financial assets (listed equity and bonds) – in the portfolio of institutional and private investors will be a sustained trend. On top of this, the purpose question is asked more specifically by investors and regulators: what is the objective of investing – yield only or enhancement of yield combined with Environmental, Social and Governance (ESG) impacts? “We believe that the coming years and investment cycles will be marked by the search for an economic and social balance between ESG and diversified yield,” says Olivier Carré, Financial Services Leader at PwC Luxembourg.

ALTERNATIVES INDUSTRY GOING STRONG

Though known as an attractive way to diversify and enhance returns, investing in alternatives 30 —

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BRAND VOICE

requires fresh thinking and a clear strategy in light of the changing market conditions. “In the current low or negative interest rate environment, and with the central banks further stimulating the economy, institutional investors are searching for alternative methods of generating alpha, with private market investments being a key manner of doing so,” says Vincent Lebrun, Alternatives Leader at PwC Luxembourg. “Active, passive and alternative strategies have become building blocks for multi-asset, outcome-driven solutions, which will increasingly include ESG outcomes.” Because of the ongoing growth in alternatives markets, PwC Luxembourg have combined the hedge fund, real estate and private equity business into a single alternatives investment market approach, to best support the growing and more diversified demands of asset managers and investors. This trend is likely to continue up to 2025 at a 7.2% compound annual growth rate.

SOLUTIONS TO ADDRESS INVESTOR NEEDS

In the field of asset management, Luxembourg is well-positioned to leverage on the increase in the cross-border activity, both in terms of investment and distribution. But major changes to product requirements (i.e. target market requirements under MiFID II) and an evolving discussion on the level of fees (i.e. value for money) between actively-managed and passive products are critical issues impacting asset management strategies. “Fees are decreasing, due to both investor and regulator pressure. Asset managers have been called on to provide value for money, increase transparency and

forecast

Asset & Wealth Management

AuM of Luxembourg Regulated UCITS, EUR bn

The Luxembourg asset management industry has seen higher than proportional growth, growing by a compound annual growth rate of 11.73% between 2012 and 2017, compared to the global rate of 9%. We believe this will continue up until 2025, with the industry expected to see an almost 6.5% CAGR up to 2025.

5.000 4.500 4.000 3.500 3.000 2.500 2.000 1.500 1.000 500 0

2007

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lower costs to investors,” says Oliver Weber, Asset Management Leader at PwC Luxembourg. “For firms to succeed in our outcome-based investing environment they must either have the scale to offer their clients a broad range of solutions – covering digital technologies and ESG – or they must be a specialised supplier of one of the building blocks.”

AMAZONISATION OF BANKING

No matter the industry, business models are changing faster than ever. For banks operating in Luxembourg it has never been so important to redefine target operating models, revamp procedures and reconsider IT systems. In an increasingly digital age, banks will struggle to succeed if they don’t embrace a platform model, offering clients a customised front-end service. “Most banks in the Grand Duchy embarked on a transformation journey, encompassing business models, reviewing their value chain,

Alternatives Market Development In Luxembourg, as AIFMD becomes more entrenched across the European industry, the alternatives industry has seen strong growth, with regulated AIF AuM rising from EUR559bn in 2015 to EUR704.1bn at the end of 2018, a CAGR of 8%. We forecast that this growth is likely to continue up to 2025 at similar levels, 7.2%, to reach EUR1.143bn. AuM evolution of Luxembourg Regulated AIF, EUR bn 1.200

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people and technology projects,” says Roxane Haas, Banking Leader at PwC Luxembourg. “As banks do not have the privilege of taking a greenfield approach, many struggle to adapt their legacy IT systems and recognise that a proper transformation governance is key. The key success factor is to develop a platform that allows to offer to their clients an integrated experience proposing investment solutions spanning across asset classes such as investment funds, discretionary portfolios, insurance policies and private equity investments.”

LIFE INSURANCE INVESTMENT SOLUTIONS

Luxembourg is also Europe’s leading centre for cross-border life insurance, typically distributed under EU Freedom of Services or Freedom of Establishment provisions. While much of the coverage of Luxembourg’s insurance sector in the past few years has focused on the influx of major international property & casualty or specialist insurance companies setting up in the Grand Duchy to solve for Brexit, the centre is also renowned for providing wealth insurance solutions, says Matt Moran, Insurance Industry Leader at PwC Luxembourg. Well structured, a Luxembourg life insurance policy affords great flexibility to policyholders. As today’s mass affluent and high net worth individuals are ever more mobile, the Luxembourg solution becomes more relevant. “Luxembourg provides a robust insurance regulatory framework in compliance with European requirements but also the strongest investor protection regime available to investors. This will become even more applicable in a tougher market environment.”

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PHOTO Patricia Pitsch (Maison Moderne)

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Source: PwC Global AWM Research Centre. Pased data based on CSSF.

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Source: PwC Global AWM Research Centre. Pased data based on CSSF.

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MARCHÉS

Le bon moment pour passer à l’action Les taux d’intérêt qui rémunèrent notre épargne sont aujourd’hui si bas qu’ils ne permettent plus de compenser l’inflation. C’est pourquoi de plus en plus de regards se tournent vers l’investissement en actions. Miroir aux alouettes ou réelle opportunité de rendement ?

confient Olivier Lorthioir, equity specialist tion, qui peut conduire les ménages à épargner wealth management, et Rocco Bozzone, head davantage en attendant la baisse des prix, et un of investment specialists auprès de BGL BNP phénomène d’inflation trop élevée, qui impacte d’intérêt sur les marchés financiers sont au Paribas. Pour le dire autrement, un tiers de la le pouvoir d’achat de ces mêmes ménages. En plus bas, quand ils ne sont pas négatifs. « Ces dette publique mondiale offre des rendements diminuant ses taux jusqu’en territoire négatif, taux d’intérêt sur les carnets d’épargne sont négatifs, et ce chiffre peut atteindre 65 % pour la Banque centrale européenne veut influer proches de 0 %, peut-être légèrement positifs la zone euro. Un investisseur qui recherche un sur l’activité économique pour essayer de faire grâce à la prime de fidélité, constate Alexandre rendement positif sur les obligations d’État raugmenter le prix des biens et des services. Gauthy, macroéconomiste chez Degroof Peter- allemandes devrait envisager une échéance de Mais, malgré ces efforts, l’inflation reste bien cam Luxembourg. Avec une inflation annuelle 30 ans. » À partir du moment où le prêteur paie trop faible en zone euro. Dans un même temps, de l’ordre de 1 %, votre épargne vous fait perdre l’emprunteur, il convient dès lors de se tourner l’Europe subit des forces déflationnistes plus de l’argent. Autrement dit, le pouvoir d’achat vers d’autres classes d’actifs, comme les actions. structurelles, comme le vieillissement de la de votre épargne diminue. C’est ce qu’on appelle population. « On note effectivement un lien des taux d’intérêt réels négatifs. Aujourd’hui, POURQUOI CONTINUER À PERDRE DE L’ARGENT ? fort sur le long terme entre la hausse des prix si vous voulez chercher du rendement, vous Avant de prendre davantage de risques, de nom- à la consommation et la croissance démograêtes obligé de prendre du risque. » Il faut donc breux investisseurs tentent de se convaincre phique. Or, selon les prévisions, l’Union euroréfléchir à la mise en place d’une stratégie claire que la situation n’est que provisoire et que les péenne perdra environ 5 % de sa population pour la gestion de ses finances et faire en sorte taux d’intérêt vont bien finir par remonter un entre 2020 et 2050 », précise Alexandre Gauthy. que votre épargne disponible permette de jour. Plus interpellant encore, certains éparmaintenir votre pouvoir d’achat à long terme. gnants ont accumulé de plus en plus de liqui- L’HEURE EST VENUE DE PRENDRE DES RISQUES Durant de nombreuses années, les investis- dités. « La baisse des rendements obligataires Aujourd’hui, toute personne qui veut faire frucsements en obligations d’État promettaient, et la rémunération très faible de l’épargne tifier son épargne doit se poser quelques queseux aussi, un rendement sûr et très intéressant. peuvent conduire certaines personnes, surtout tions importantes. Certes, le marché des actions Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Même si vous celles qui présentent une aversion au risque peut faire peur par sa volatilité élevée et, pour investissez actuellement dans des obligations élevée, à augmenter leur épargne pour com- le novice, par son apparente complexité, mais d’État allemandes, belges ou françaises, pla- penser le manque à gagner, analyse Alexandre ces premiers freins peuvent vite être dépassés cements réputés sûrs, vous perdez de l’argent Gauthy. C’est l’un des effets pervers de la baisse si l’on veut s’en donner la peine. « La bourse est sur le long terme. « Quelques chiffres pour vous des taux d’intérêt. » connue pour sa volatilité, c’est un fait. Des en convaincre ? On enregistre aujourd’hui Pour comprendre pourquoi les taux d’inté- tweets de Donald Trump à la guerre com15.600 milliards de dollars de dette à rende- rêt sont actuellement si bas, il faut s’intéresser merciale entre la Chine et les États-Unis, en ment négatif dans le monde. Ce montant est à la politique des banques centrales. Leur but passant par les tensions qui animent réguen hausse de 88 % depuis le début de l’année, est d’éviter à la fois un phénomène de défla- lièrement le Moyen-Orient, il est parfois dif-

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ILLUSTRATION Ellen Withersova

oute personne qui s’intéresse un tant soit T peu à ses finances ne peut que constater le peu de rendement de son épargne. Les taux


Par contre, plus l’horizon d’investissement s’étend, plus la chance d’en sortir gagnant augmente. « Souvent, le profil de l’investisseur évolue avec le temps, explique Fabien Vrignon. Quand on est jeune, l’épargne permet de se constituer une réserve bien utile, sous le mode de la précaution. Une fois que le patrimoine financier augmente, on peut prendre un peu plus de risques. Par ailleurs, les plus jeunes commencent à prendre conscience que, pour assurer leur pension, ils vont devoir trouver de nouvelles solutions… Je leur conseille aujourd’hui d’investir régulièrement dans un fonds solide, cet investissement récurrent produira une épargne disponible plus tard. »

DES FONDS INDICIELS POUR UNE GESTION PASSIVE

ficile de prévoir le comportement des cours, concède Fabien Vrignon, CEO de Keytrade Bank Luxembourg. Cela étant dit, on assiste depuis quelques années à une nouvelle tendance positive sur les marchés financiers. » Comme le dit le proverbe, l’important, quand on veut investir, est de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. À côté du compte épargne, des obligations d’État ou encore de l’investissement immobilier, il peut aujourd’hui être judicieux de placer une partie de son argent sur le marché des actions. « Dans un monde où le rendement des obligations d’État est faible, l’attractivité relative des actions par rapport aux obligations a augmenté. Autrement dit, sur le long terme, un investissement en actions devrait rapporter plus qu’un investissement en obligations d’État, ajoute Alexandre Gauthy. Un petit exemple : le rendement sur dividende brut des actions européennes est à peu près de 4 %, au prix actuel des cours. Si vous subissez une taxation sur dividende de 30 %, dans l’hypothèse conservatrice d’une croissance nulle du dividende et sur base d’une rémunération nette de l’épargne de 0,25 % par an, il faudrait que les actions baissent de plus de 30 % pour que leur performance dans dix ans soit inférieure à celle de l’épargne traditionnelle. » Comme évoqué plus haut, un nombre de plus en plus limité d’opportunités s’offre aux investisseurs. « Les produits structurés peuvent représenter une classe d’actifs inté-

ressante pour profiter de la volatilité des marchés, mais ils s’adressent à une clientèle avertie. Dans ce contexte, la classe d’actifs ‘actions’ nous paraît être une classe d’actifs intéressante, car elle offre l’opportunité de s’exposer à des thématiques de croissance tout en offrant une alternative au marché obligataire », précise Rocco Bozzone.

DÉTERMINER SON PROFIL D’INVESTISSEUR

Ces avis permettent-ils d’estomper vos derniers doutes, ou êtes-vous définitivement trop prudent pour vous lancer en bourse ? Il est clair qu’un investissement en actions n’est pas recommandé pour tous les types d’investisseurs. « Cette aversion au risque peut être liée à deux facteurs. Le premier, c’est la solidité financière de l’investisseur, commente le macroéconomiste de chez Degroof Petercam. Est-ce qu’il peut endurer une perte de capital – en d’autres termes, est-ce qu’une perte de capital sur son investissement en actions n’entamerait pas son rythme de vie ? Le deuxième est un facteur purement psychologique. Est-ce qu’il est prêt à prendre du risque, à subir cette volatilité qui est plus élevée que pour d’autres classes d’actifs ? » Votre horizon d’investissement doit lui aussi vous guider dans l’allocation de votre argent. Si votre volonté est de construire une nouvelle maison d’ici deux ou trois ans, investir en bourse représente un trop grand risque.

L’une des premières règles que doit respecter tout investisseur boursier est d’assurer une certaine diversification de son portefeuille. « Si vous avez un montant limité à investir, je conseillerais d’aller vers un fonds d’actions diversifié ou vers un tracker qui réplique un indice réputé, plutôt que d’investir dans une ou deux actions », confie Alexandre Gauthy. Un fonds indiciel est d’abord un fonds d’investissement. Une sorte de portefeuille dans lequel plusieurs investisseurs peuvent investir de l’argent. Lorsque le fonds est indiciel, cela signifie qu’il reprend les mêmes valeurs et les mêmes pondérations que celles de son indice de référence et, donc, qu’il suit cet indice. Les fonds indiciels sont donc des paniers de titres jugés les plus représentatifs d’une zone géographique, d’un pays ou d’un secteur, en fonction de critères précis. Par exemple, l’indice S&P 500 rassemble les cotations des 500 plus grandes entreprises américaines. Notez que certains fonds indiciels peuvent être, à leur tour, cotés en bourse et s’échanger. On les appelle trackers ou encore ETF (exchange-traded funds). « Il existe des fonds indiciels de tous types, que ce soit sur des marchés ou sur des secteurs, des plus larges aux plus spécifiques. Ils n’entraînent pas de gestion active et suivent simplement l’indice auquel ils sont associés, constate Fabien Vrignon. À côté de ces indices, on peut également se diriger vers un fonds. Bien géré, il peut lui aussi donner de beaux résultats. Certains gérants ont notamment la capacité de surperformer sur des niches intéressantes. » Ces fonds s’apparentent à des paniers de titres sélectionnés pour leur opportunité d’évolution par des sociétés de gestion expertes en marchés financiers. « Il existe selon nous des solutions d’investissement en actions et en fonds qui sont susceptibles de surperformer sur le long terme. Sur les 10 dernières années, par exemple, l’ETF Ishares Growth a largement surperformé l’ETF Value, affichant une performance de +240 % contre +139 % pour la Value. En effet, sélectionner des valeurs de

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MARCHÉS croissance offrant de la visibilité sur la génération de cash-flows et donc, théoriquement, du retour de cash pour l’actionnaire nous semble pertinent aujourd’hui, mais également demain. »

S’INITIER ET SUIVRE DE PRÈS L’ACTUALITÉ

Si l’on en revient à cette première règle de la diversification, les indices et les fonds sont des solutions assez simples pour s’engager sur le marché boursier. L’autre solution est de se constituer petit à petit un portefeuille composé de différentes actions, en veillant à ne pas investir dans un seul secteur ou, pire encore, une seule entreprise. « Lorsqu’on investit en direct sur le marché des actions, il est important de faire les bons choix, d’étudier en profondeur les actions qui nous intéressent, d’analyser leur profil de rentabilité et les perspectives d’évolution. Il faut donc pouvoir s’informer, prévient Fabien Vrignon. internet est une source inépuisable, mais vu le flux d’informations qui en découle, il n’est pas toujours facile de prendre du recul et d’analyser la situation. Par exemple, lorsqu’une valeur baisse, il n’est parfois pas simple d’en identifier la cause. Un conseil est de dire qu’on ne ramasse pas un couteau qui tombe. Lorsqu’une valeur chute, il est rare qu’elle remonte tout de suite après. On assiste plutôt à une désaffection mutuelle des investisseurs. » Mieux vaut dès lors entrer sur le marché dans une tendance haussière plutôt que de vouloir aller à contre­-courant. « Bien s’informer est fondamental, complètent de concert Olivier Lorthioir et Rocco Bozzone. Vous vous souvenez certainement de l’étude réalisée par John Graham, professeur agrégé de Finance à l’université Duke, qui a étudié la pertinence de 237 lettres d’information publiées entre 1980 et 1996. Cette étude a révélé la sous-performance chronique des recommandations prodiguées par certaines lettres d’investissement, souvent considérées comme des indicateurs contrariants. C’est pourquoi il faut plus que jamais être vigilant quant à l’information reçue, réaliser sa propre due diligence et se fonder sa propre opinion. » Si l’on s’intéresse quelques instants aux tendances actuelles, les attentes, en termes de rendement, sont plus élevées en Europe et sur les marchés émergents qu’aux États-Unis, où le marché est relativement cher, si l’on se place dans une perspective historique. « Toutefois, le rendement espéré sur le long terme reste positif sur le marché US, précise le macroéconomiste de Degroof Petercam. Ce qu’on a vu sur la période récente, c’est que beaucoup de valeurs cycliques, dont l’activité est liée au cycle économique – les industriels, les semi-conducteurs, les valeurs bancaires –, connaissent une forte décote. Elles sont directement impactées 34 —

par le ralentissement du commerce mondial, les menaces protectionnistes et autres soubresauts. Ces valeurs se traitent dès lors à des multiples de valorisation très faibles si on les compare à des actions plus défensives, comme les biens de consommation et les valeurs télécoms, qui ont des cash-flows récurrents en raison de leur activité commerciale. » Aussi, quand on construit son portefeuille d’actions, il est toujours intéressant d’avoir une petite part d’actions issues des marchés émergents, où les taux de croissance sont les plus élevés.

LES BONS INGRÉDIENTS POUR UN RENDEMENT CIBLÉ

On le voit, la diversification vaut autant pour les secteurs d’activité que pour les zones géographiques. « Pour obtenir des rendements positifs attrayants tout en maintenant le niveau de risque global de vos placements à un niveau faible à modéré, il est primordial de constituer et de gérer un portefeuille de placements avec une répartition judicieuse de l’actif, constatent Olivier Lorthioir et Rocco Bozzone. La variabilité des rendements des portefeuilles ne dépend pas seulement du choix des placements individuels. D’autres facteurs-clés affecteront leur performance : l’allocation stratégique d’actifs, l’allocation tactique et, enfin, le market timing. Définir la composition optimale de votre portefeuille consiste à identifier les bons ingrédients et la quantité appropriée de chacun d’eux, en fonction de votre rendement cible, de votre tolérance au risque et de vos contraintes – aujourd’hui et à l’avenir. » L’une des plus grandes craintes pour de nombreux investisseurs du monde entier est de choisir le mauvais moment pour investir sur le marché boursier. Après tout, le moment de votre achat peut avoir un grand impact sur votre profit ou votre perte globale. À moins d’être un trader chevronné, sans cesse connecté et capable de réagir à la moindre annonce, il est parfois difficile de saisir la bonne opportunité quand elle se présente. « Pour éviter de faire des erreurs, le conseil est d’investir petit à petit. En achetant de manière régulière et diversifiée, sans excès, vous réduisez les risques, précise le CEO de Keytrade Bank Luxembourg. Une autre règle élémentaire est de définir une stratégie claire et de s’y tenir. C’est peut-être le point le plus important et aussi le plus difficile à respecter. Il ne faut surtout pas laisser l’émotion prendre le pas sur la raison. » Une rotation trop importante du portefeuille est rarement bénéfique, constate Alexandre Gauthy.

LA VALEUR DE LA PATIENCE SELON WARREN BUFFET

Avoir une vision claire sur la stratégie, c’est d’abord définir le poids des actions dans votre

­— Wealth management — Novembre 2019

10 CONSEILS POUR GÉRER SON PORTEFEUILLE TOUT SEUL 1 Gardez la tête froide Avant de vous lancer, il est important de vous souvenir que l’investissement en actions comporte des risques et qu’un investisseur averti en vaut deux…

2 Établissez votre profil Définissez votre profil d’investisseur. Si vos connaissances boursières sont plutôt limitées, tenez-vous-en à quelques techniques de base et à des outils simples comme les actions ou les trackers sur les grands indices mondiaux.

3 Investissez progressivement La bonne solution pour débuter ? Investir peu à peu. Certes, la plus-value pourra se révéler moins grande en cas de marché haussier, mais la déconfiture sera plus limitée en cas de baisse.

4 Maîtrisez votre univers d’investissement Au lieu de chercher à traquer tous les bons coups parmi des centaines d’actions, mieux vaut se concentrer sur un périmètre limité de titres.

5 Restez informé S’il est déconseillé de suivre en permanence l’évolution des cours, il est important de pouvoir s’informer sur l’actualité économique et financière.

6 Limitez le nombre de lignes  Mieux vaut gérer un portefeuille composé de dix à quinze titres, aucune valeur ne pesant plus de 20 % du total.

7 Veillez à la liquidité des titres  Comme les professionnels, veillez à étudier la liquidité des titres avant de les acheter. La liquidité se mesure soit en nombre de titres échangés en moyenne par jour, soit en montant de capitaux.

8 Regardez l’avenir et non le passé  Acheter ou garder des valeurs ne devrait dépendre que de la réponse à cette question : quelles sont les perspectives ?

9 Faites preuve de discipline  En bourse, mieux vaut établir des règles. Fixez-vous un objectif dès l’origine et tenez-vous-en à cette limite.

10 Évitez d’avoir la bougeotte  La rotation trop rapide d’un portefeuille ne sert à rien. Il est préférable d’identifier les sociétés à fort potentiel de longévité, capables de résister à long terme.


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MARCHÉS portefeuille global d’investissement. Si vous avez décidé d’allouer 50 % de votre portefeuille aux actions et que celles-ci prennent de la valeur, il ne faut pas hésiter à vendre pour revenir à votre poids stratégique. De la même manière, en période de baisse, il vaut mieux remettre un peu d’argent sur la table. Une forte discipline implique tout autant de se fixer des objectifs réalisables. « Depuis 1926, on a une performance annuelle moyenne des marchés américains de l’ordre de 9,9 % par an. Un peu moins de la moitié vient du dividende, et à peu près 60 % de cette performance-là vient de l’appréciation du capital. S’il peut y avoir des interférences à court terme, sur le long terme, on observe quand même une tendance positive très intéressante. » Il peut être utile pour illustrer nos propos de revenir sur l’histoire d’un grand investisseur américain : Warren Buffet. « À l’âge de 11 ans, il acheta ses trois premières actions Cities Service Preferred au prix de 38,25 $ par action, raconte Olivier Lorthioir. Les titres, après avoir subi une baisse à 27 $, ont rebondi pour atteindre 40 $. Warren Buffet en profita pour encaisser ses premiers ‘petits’ profits alors que, quelques mois plus tard, l’action atteignit les 200 $. Cet épisode apprit à Warren Buffet une leçon cruciale : la valeur de la patience… Bien que des stratégies d’investissement à court terme puissent être intéressantes dans des marchés volatils, cet exemple illustre bien le fait qu’en général, un investisseur maximisera son TSR (Total Shareholder Return) en conservant ses titres sur un horizon d’investissement relativement long. Cette stratégie permet en effet de lisser les soubresauts de marché et de bénéficier le plus souvent d’un dividend yield (particulièrement attractif actuellement au regard des rendements offerts sur le marché obligataire). »

le montant investi augmente. L’avènement d’internet a sensiblement réduit les frais. Pas étonnant, dès lors, que les banques ou brokers en ligne soient souvent les moins chers. La note auprès des grandes banques est par contre élevée, mais vous pouvez aussi y limiter les frais en investissant en ligne. Outre ces frais de transaction, vous devrez aussi payer les frais liés à votre compte-titres, soit le compte sur lequel la banque conservera vos actions. En échange, la banque assurera le suivi de vos actions. De plus en plus de courtiers n’appliquent plus de frais. Dans le cas contraire, on parle de frais de garde. « Ces frais sont une bonne raison de vous inciter à ne pas avoir une rotation du portefeuille trop élevée, qui réduirait le rendement annuel, rappelle Alexandre Gauthy. Un autre point d’attention se situe au niveau de la taxation qui s’applique à chaque individu en fonction de son pays de résidence, que ce soit sur les dividendes ou sur certaines plus-values, endéans une période de détention donnée. » Un autre point à ne pas sous-estimer si l’on s’intéresse à des valeurs émises en dehors des frontières de la zone euro est le risque de taux de change. Par exemple, si je suis Belge ou Français et que j’achète une action américaine, je m’expose à deux choses : d’une part, à la variation du prix de l’action cotée en dollars, et d’autre part, à la parité euro-dollar. C’est à la fois une opportunité et un risque pour l’investisseur.

LE CHOIX DE L’AUTONOMIE OU DES CONSEILS AVISÉS

En fonction du montant investi, du type de produits et de l’intermédiaire choisi pour réaliser vos opérations boursières, votre autonomie sera plus ou moins large. « En dehors des 5 % de traders très actifs, très bien informés, DES FRAIS DE TRANSACTION À BIEN ESTIMER la majorité des gens font aujourd’hui le choix Toute activité sur les marchés boursiers d’investir à long terme, en misant sur des entraîne des coûts. Chaque fois que vous fonds ETF ou en actions, proposés par leur effectuerez une transaction en bourse, votre banque ou un courtier, constate le CEO de intermédiaire financier vous appliquera des Keytrade Bank Luxembourg. À ce titre, on frais. Parfois proportionnels, mais aussi de assiste à une envolée des encours sur ETF. plus en plus souvent forfaitaires. Certaines Ce n’est que pour les personnes plus fortubanques appliquent par exemple une struc- nées que des spécialistes entrent en jeu pour ture de frais proportionnels, autrement dit fournir des recommandations régulières. » au prorata du montant investi. Les frais pour Le client d’une banque privée pourra, une transaction de 5.000 euros à la Bourse par exemple, faire le choix entre deux types de Bruxelles peuvent ainsi s’élever à 1 %, soit d’approches. « Dans le cadre d’un contrat de 50 euros. Un minimum est, du reste, sou- gestion discrétionnaire, le client délègue la vent appliqué pour les petites transactions, gestion de ses avoirs à la banque, détaille par exemple 25 euros, soit quand même 4 % Alexandre Gauthy. D’autres clients sont en du montant investi sur une transaction de relation régulière avec leur banquier, qui 1.000 euros. Proportionnellement, les petites leur propose des investissements ; c’est ce transactions sont donc souvent plus chères qu’on appelle la gestion-conseil. » que les grandes. Ces dernières sont donc en Si vous êtes un novice, une étape indisquelque sorte récompensées en ce sens que pensable est de s’intéresser un minimum le pourcentage de frais diminue à mesure que aux différentes solutions à votre portée.

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CHOISIR LE BON FONDS Les fonds à gestion passive (ou fonds indiciels) Ils ont pour objectif de répliquer l’évolution d’un marché, d’une région ou d’un secteur particulier. Les gestionnaires visent avant tout la sécurité du placement et achètent des valeurs composant un indice boursier. Par exemple, au Luxembourg, le principal indice boursier est le LuxX, qui reprend les 10 plus importantes capitalisations boursières du pays. En fonction des évolutions de l’indice choisi, les gestionnaires font varier la composition du portefeuille. Le niveau de risque est le même que celui du marché qu’ils répliquent. Les fonds à gestion active  Ils ont pour objectif de surperformer le marché. Les gestionnaires cherchent à obtenir un rendement attrayant, voire à dépasser un indice de référence (benchmark). Ils surveillent l’environnement économique et modifient les actifs de leur fonds MODE en fonction de l’évolution de la situation. Pour obtenir un maximum de plus-­ values, ils vont acheter et revendre en grande quantité. Le niveau de risque va dépendre ici de la répartition du portefeuille entre valeurs de croissance, valeurs d’actifs, petites et grosses capitalisations. Les fonds spéculatifs Appelés aussi hedge funds, ce sont des placements à risque dans un environnement peu réglementé. Les gestionnaires recherchent des rentabilités élevées et utilisent des stratégies non autorisées pour les fonds d’investissement à gestion passive ou active. Ils peuvent notamment vendre à découvert et utiliser l’endettement pour augmenter leur capacité d’investissement (effet de levier). Investir dans les fonds spéculatifs peut représenter une source de diversification intéressante, à condition de ne pas avoir une trop grande aversion au risque.

Posez des questions, lisez la presse économique et financière. Évitez surtout de vous laisser influencer trop rapidement par des effets d’annonce. « Comment être certain de perdre de l’argent en bourse ? La réponse est simple : en renonçant à la diversification, en voulant ‘faire des coups’, voire en abusant des conseils prodigués par les revues financières ! Sécuriser un investissement en bourse, c’est d’abord faire preuve de pragmatisme, se concentrer sur son ‘homework’ et, surtout, savoir faire preuve d’humilité ! Qualité qui, selon nous, est le point de départ de toute analyse et de tout succès en matière d’investissement ! », résument Olivier Lorthioir et Rocco Bozzone.  M.P.

D’EMPLOI


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INVESTISSEMENT

Osez le private equity Avec des rendements supérieurs au marché des actions et des obligations, l’investissement dans le private equity devient une réelle alternative pour les particuliers à la recherche de performances. Explications avec Rajaa Mekouar-Schneider, CEO de la Luxembourg Private Equity & Venture Capital Association (LPEA).

attrait pour l’investissement dans les sociétés non cotées, classe d’actifs L’ regroupée sous l’appellation générique

« private equity », est de plus en plus grand. Aujourd’hui, le private equity (PE) soutient d’ailleurs considérablement le développement de l’industrie des fonds luxembourgeoise. En vingt ans, le volume d’actifs sous gestion sur ce segment a augmenté de manière conséquente, avec une nette accélération ces dernières années. Rien qu’en 2018, la croissance des actifs sous gestion dans des fonds private equity était de 20 %, pour un volume qui avoisine aujourd’hui les 500 milliards d’euros.

PERFORMANCE ET RÉSILIENCE

Qu’est-ce qui pousse les investisseurs à se tourner vers ce type d’investissement en particulier ? « Ces dix dernières années, à travers des stratégies d’investissement sur le long terme, les gestionnaires d’actifs en PE ont pu maintenir des résultats généralement bien supérieurs à ce que propose le marché des actions cotées, explique Rajaa Mekouar-­ Schneider, CEO de la Luxembourg Private Equity & Venture Capital Association (LPEA). Cette classe d’actifs, en raison d’un horizon à plus long terme, n’évolue pas au même rythme que les marchés boursiers. Dans des temps incertains, le PE se montre plus résilient et moins volatil. » Dans un environnement où les taux d’intérêt sont bas, quand les actifs réputés sûrs ne génèrent pas les performances escomptées, les investisseurs en recherche de performances sont davantage enclins à tester des 38 —

alternatives plus prometteuses. Alors que le marché des actions se montre de plus en plus volatil, le PE apparaît aujourd’hui comme une voie de diversification de son portefeuille parmi les plus attrayantes. « Ces dernières années, les fonds de PE ont considérablement gagné en maturité en démontrant leur capacité à créer de la valeur. En outre, l’évolution de la réglementation contribue à mieux protéger l’investisseur. La volonté, aujourd’hui, est de permettre à toujours plus d’investisseurs de pouvoir accéder à cette classe d’actifs », assure Rajaa Mekouar-Schneider. Ce sont d’abord les fonds de pension, désireux de diversifier leurs investissements à la recherche de rendements sur le long terme, qui se sont davantage intéressés au PE. Dans leur sillage, de plus en plus d’acteurs, notamment les particuliers fortunés, font part de leur souhait de pouvoir aussi profiter de ces rendements. L’un des enjeux majeurs pour la LPEA, qui regroupe plus de 220 membres au Luxembourg, dont la moitié sont des investisseurs en PE, est d’éduquer les conseillers en investissement et les investisseurs eux-mêmes sur les opportunités qu’offre le PE.

BIEN CHOISIR SON GESTIONNAIRE

Il n’y a pas si longtemps, le PE, aussi appelé « capital-investissement », semblait réservé à une élite fortunée, aguerrie au métier. L’investissement était réputé peu liquide, risqué, non transparent. Mais les choses ont considérablement évolué. Les véhicules et stratégies d’investissement se multiplient. « On parle toujours d’une classe d’actifs particu-

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lière, régie par des règles bien différentes de celles des fonds cotés, confie Rajaa Mekouar-­ Schneider. Entre les meilleurs et les moins bons fonds, la disparité en termes de création de valeur peut être très importante. Il faut donc pouvoir sélectionner les meilleurs des gestionnaires et faire preuve de patience pour capter la création de valeur sur le long terme. » L’investissement dans le PE participe directement au développement économique, notamment avec une contribution significative à la création d’emplois et à l’innovation technologique. Les engagements dans le fonds PE vont permettre d’acquérir des parts dans des sociétés non cotées. Le rendement est directement lié au développement de l’entreprise, avec pour objectif une valorisation de 10, 15 ou 20 % par an. « On parle ici de gestion active, avec une réelle implication des gestionnaires dans le développement de la cible et sa gouvernance, poursuit la CEO de la LPEA. Investir dans le PE, c’est contribuer à l’économie réelle, soutenir le développement d’entreprises à fort potentiel. C’est ce qui justifie la faible liquidité de ces actifs, mais c’est aussi ce qui fait toute la beauté de ce type d’investissement. »

UN HORIZON DE SORTIE À CINQ ANS

Le secteur s’est également professionnalisé ces dernières années, notamment sous l’impulsion d’acteurs globaux assurant la mise en œuvre de stratégies matures et robustes. Les résultats obtenus doivent beaucoup au talent des gestionnaires, à leur expérience en


PHOTO Edouard Olszewski ILLUSTRATION Ellen Withersova

« Investir dans le private equity, c’est contribuer à l’économie réelle. »

nalisant, se spécialisent dans des secteurs et sur des marchés qu’elles maîtrisent de mieux en mieux. On dénombre aujourd’hui plus de 1.500 fonds private equity dans le monde. « Toutefois, investir à travers ces véhicules n’est pas aussi simple que de souscrire des actions. Il n’est pas possible de simplement le faire en ligne, en quelques clics. Placer une partie de son patrimoine au service du développement d’entreprises non cotées nécessite de s’appuyer sur un conseil professionnel, recommande Rajaa Mekouar-Schneider. Il est important de pouvoir comprendre les stratégies mises en œuvre, les risques y étant associés. »

UN TICKET D’ENTRÉE À 50.000 EUROS

En fonction de son appétit du risque et de la surface financière dont on dispose, les possibilités d’investir sont multiples. Acquérir Rajaa Mekouar-Schneider seul des parts d’un fonds PE exige cepenCEO, dant de disposer d’un patrimoine confor(LPEA) table. On estime généralement que la part d’actifs investie dans le PE doit représenter 10 à 20 % du patrimoine liquide d’un investisseur particulier. Le ticket d’entrée minimum étant de 50.000 euros pour les produits matière d’identification des opportunités et les plus accessibles, il faut donc un patrien faveur du développement des entreprises moine liquide de plus de 500.000 euros. Pour dans lesquelles ils investissent. accéder à ces produits, le meilleur moyen La création de valeur se fait dans le temps. d’investir est de s’appuyer sur une offre Sur cette classe d’actifs, la sortie doit être professionnelle portée par des conseillers planifiée dès l’entrée du fonds au capital de financiers avisés, en accord avec la réglela société cible, en sachant que la durée de détention de l’investissement tourne autour de quatre à cinq ans. Si l’on veut profiter du meilleur rendement, il faut donc pouvoir faire preuve de patience. Sur sa durée de vie, généralement de dix ans, un fonds PE va prendre des positions qui, individuellement, ne dépassent pas 15 % des engagements. « L’horizon d’investissement n’est cependant pas de dix ans, comme beaucoup le pensent encore, précise la CEO de la LPEA. En fait, les engagements du fonds PE sont tirés sur quatre à cinq ans. Les premiers investissements sont censés générer une plus-value au moment de sorties au bout de quatre à cinq ans. À ce moment, chaque investisseur peut déjà profiter de remontées de capitaux. Les cash-flows nets du souscripteur sont positifs au bout de six à sept ans. La perception ‘faiblement liquide’ de cette catégorie d’actifs est donc à relativiser, d’autant qu’aujourd’hui, il existe aussi un marché PE secondaire, grâce auquel le souscripteur peut céder sa part dans un fonds donné avant la fin légale de son engagement. » Mais qui peut investir dans le private equity ? Et comment, en tant qu’investisseur, profiter des rendements proposés ? Désormais, l’offre est vaste et ne cesse de s’élargir. Les sociétés de gestion, tout en se profession-

mentation en vigueur. Cela veut aussi dire que la sélection proposée doit être diversifiée et transparente, accessible à travers un feeder fund. « Un tel véhicule implique une couche de gestion supplémentaire et, dès lors, des frais supérieurs, mais c’est le prix à payer pour un accès plus sécurisé », précise Rajaa Mekouar-Schneider. De plus en plus, les banques privées créent des véhicules spéciaux ou des programmes dédiés, contribuant à faciliter l’accès au PE. Progressivement, par ailleurs, des platesformes fintech positionnées sur le segment émergent. Elles entendent plus facilement fédérer des investisseurs au patrimoine plus modeste. « Toutefois, il faut rester vigilant. Les écarts de performances entre les meilleurs gestionnaires et les moins bons étant très importants, il est souvent difficile de faire soi-même la part des choses. Quand on investit dans des sociétés non cotées, il n’est pas possible de reproduire des stratégies mises en place par ailleurs ou de s’aligner sur des performances moyennes comme peuvent le faire des ETF ou indices boursiers. Il est important de bien comprendre le produit et la stratégie singulière mise en place par le gestionnaire et de prendre le temps de bien se documenter auprès d’experts indépendants. Et ne pas oublier, une fois l’investissement réalisé, de prendre le temps de suivre l’évolution de la position choisie », conclut Rajaa Mekouar-Schneider.  S. L.

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START-UP

Jeux d’anges heureux ? Placer son patrimoine dans de jeunes entreprises à fort potentiel, c’est tentant. Mais on ne s’improvise toutefois pas business angel. L’investissement est risqué et implique de procéder avec rigueur… et idéalement en réseau.

du temps, très courtisé par les jeunes entreprises innovantes à la recherche de moyens. « Le business angel dispose en outre d’un niveau de patrimoine relativement conséquent, poursuit Larissa Best. Pour investir dans une entreprise en développement, il faut généralement pouvoir apporter entre 10.000 et 50.000 euros. Toutefois, considérant la prise de risque et la forte probabilité qu’un investissement soit perdu, il est recommandé de mettre en place une stratégie d’investissement plus large incluant le plus souvent une dizaine de prises de participation. » Autrement dit, un business angel doit disposer d’un capital d’environ 250.000 euros qu’il est prêt... à perdre. « On parle d’investissement très risqué. Ce n’est pas comme jouer au casino, mais presque, reconnaît la présidente du LBAN. On considère que, sur 10 entreprises dans lesquelles on va investir, six ou sept sont appelées à ne pas survivre ou à pivoter. On peut espérer que trois d’entre elles performeront suffisamment pour compenser les pertes occasionnées, d’une part, et profiter d’un rendement en rapport avec le risque pris d’autre part. » Le business angel doit donc investir en se fixant des objectifs de rendement ambitieux, « avec la volonté de récupérer au minimum 10 fois sa mise de départ ». Pour convaincre un business angel, un entrepreneur doit donc être en mesure de décupler la valeur du capital de son entreprise sur un horizon de cinq ans. « Malheureusement, beaucoup d’acteurs nous approchent en tant que business angel sans comprendre cet enjeu, insiste Larissa Best. Les projets présentant un tel potentiel de développement sont rares. C’est pour cela que, en tant que business angels, nous n’hésitons pas à chercher des opportunités à l’étranger, en nous rapprochant notamment d’autres réseaux d’investisseurs. »

uand on dispose d’un peu d’épargne, Q il peut être tentant d’investir dans une entreprise pour l’aider à concrétiser un pro-

entrepreneuse, business angel et présidente du Luxembourg Business Angel Network (LBAN). Notre objectif est de soutenir financièrement jet ou à mettre en œuvre une idée. Ce désir de de jeunes entreprises, à travers des prises de contribuer à des projets entrepreneuriaux est participation au capital, avec pour objectif connu d’un nombre grandissant d’épargnants de profiter d’un retour sur investissement à et d’investisseurs. Certains franchissent le pas. un horizon généralement établi autour de Les possibilités de le faire sont multiples. On cinq années. » peut investir dans le private equity (lire notre article en page 38) ou encore, de manière beau- LE GOÛT DU RISQUE coup plus directe, prendre des participations Le business angel, en tant qu’investisseur dans de jeunes entreprises à fort potentiel. C’est privé, a le plus souvent un profil d’entreprece que font ceux que l’on appelle les business neur, de dirigeant d’entreprise ou de cadre. Il angels. « Que l’on ne s’y méprenne toutefois pas, peut faire valoir une certaine expertise et une il s’agit bien d’une démarche d’investissement expérience dans un domaine d’activité partifinancier et pas de mécénat ou de philanthro- culier ou en matière de gestion. Cet « investispie comme pourrait le laisser penser l’appel- seur providentiel », comme on l’appelle aussi, lation ‘angel’, explique d’emblée Larissa Best, est souvent de nature discrète et, la plupart

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PHOTO Patricia Pitsch (Maison Moderne) ILLUSTRATION Ellen Withersova

L’EXPÉRIENCE ET LE RÉSEAU

Comment appréhender un tel risque lorsqu’on est néophyte ? Par l’expérience, tout d’abord, en commençant par essuyer quelques plâtres. Il est fort probable que la première prise de participation se solde par un échec cuisant, comme pourront en témoigner de nombreux business angels. Les bonnes pratiques peuvent aussi s’apprendre plus rapidement en se rapprochant d’autres investisseurs nourrissant des ambitions similaires. C’est notamment dans cette optique qu’a été constitué le LBAN. La structure veut mettre les investisseurs en réseau, faciliter la rencontre et le partage de bonnes pratiques. Mais surtout, le réseau veut offrir à ses membres des opportunités d’envisager ensemble des possibilités d’investissement. « La première recommandation que l’on peut formuler à quelqu’un qui souhaite investir en tant que business angel est de ne pas le faire seul, ajoute Larissa Best. En envisageant une


Larissa Best business angel et présidente, (LBAN)

opportunité en groupe de personnes venant de divers horizons, on limite les risques de se tromper. Tout le monde ne peut en effet pas être expert dans tous les domaines. S’appuyer sur diverses expertises permet de mener une analyse plus fouillée, en considérant à la fois des enjeux sectoriels, managériaux, techniques… Il est important de pouvoir évaluer chaque opportunité d’investissement suivant tous ces aspects afin de disposer des garanties suffisantes. »

L’ÉQUIPE PLUS QUE L’IDÉE

Plus que dans une idée, c’est dans une équipe de dirigeants qu’investissent les business angels. Si l’entreprise doit évidemment faire valoir un concept, un business plan et une étude de marché, c’est en démontrant une réelle capacité de l’équipe à réaliser le projet qu’elle parviendra à convaincre. « Des idées, tout le monde en a... Mais si on n’est pas en mesure de les concrétiser, elles ne valent rien », commente Larissa Best. À ce niveau, c’est aussi l’expérience et le réseau des porteurs du projet qui permettront de faire la différence. « De manière générale, on fera moins confiance à des jeunes, justement parce qu’ils ne peuvent pas faire valoir une expertise, qu’ils n’ont pas forcément tous les bons contacts nécessaires, précise la présidente du LBAN. Je considère que c’est le réseau qui contribue à la réussite d’un projet à hauteur de 80 %. Il est important que les entrepreneurs dans lesquels nous investis-

3 QUESTIONS À ASSAF TOPAZ

«ÊTRE BUSINESS ANGEL IMPLIQUE UNE DÉMARCHE PROFESSIONNELLE » Cet entrepreneur israélien investit dans des start-up partout en Europe depuis le Luxembourg.

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaite devenir business angel ?

Tout d’abord, je lui rappellerais que c’est particulièrement risqué. On considère généralement qu’il faut investir dans dix structures avec l’espoir qu’une performe, dépendant de la qualité des opportunités qui se présentent. À ce niveau, il faut considérer qu’un succès en matière d’investissement est une opération qui génère un retour au moins dix fois supérieur à la mise de départ. Sur un ensemble de dix sociétés, généralement deux ou trois vont stagner ou, tout au plus, multiplier leur valeur par cinq. Les autres sont appelées à disparaître. Il faut être prêt à perdre l’argent que l’on place dans ces start-up et cibler des objectifs à la hauteur du risque.

LAISSER DE CÔTÉ LES SENTIMENTS

La phase d’analyse est toujours cruciale et doit être menée scrupuleusement. Les entrepreneurs à la recherche de moyens sont en effet nombreux. Les business angels, de leur côté, sont encore rares et ne disposent pas de fonds illimités. Aussi les entrepreneurs multiplient-ils les démarches de séduction pour les convaincre. Pour s’en rendre compte, il suffit de prendre part à l’une des très nombreuses sessions de pitchs organisées régulièrement ici et là. « Tout le monde se présente sous son meilleur jour. C’est pourquoi il faut procéder avec rigueur lors de la due diligence et se détacher de toute considération sentimentale, assure Larissa Best. Investir sur un coup de cœur, c’est faire acte de philanthropie. En tant que business angel, il faut idéalement pouvoir développer sa propre stratégie d’investissement, en considérant des enjeux de diversification à travers deux / trois secteurs, en cherchant éventuellement des projets complémentaires. Le défi, ensuite, est de se tenir aux objectifs que l’on s’est fixés. »

Quels critères faut-il considérer pour sélectionner les bons deals ?

Chacun doit pouvoir développer une stratégie et la décliner dans un porte­ feuille diversifié d’une dizaine de sociétés. Il faut investir dans des personnes d’expérience, en qui vous avez confiance. Être business angel implique une démarche professionnelle. Il est aussi recommandé de se rapprocher d’autres investisseurs, qui pourront partager leur expérience mais aussi des opportunités, à travers des associations et des réseaux par exemple.

Parvient-on à concilier le capital à investir et les besoins en financement des start-up ?

AU-DELÀ DE L’APPÂT DU GAIN

Investir dans des jeunes entreprises constitue toujours un pari risqué. Souvent, cependant, les business angels sont motivés par d’autres raisons que la seule volonté d’obtenir du rendement. « Soit on aime ça, soit on ne le fait pas, conclut Larissa Best. C’est tout un écosystème, et une démarche active à laquelle il faut adhérer. Il faut aimer aller à la rencontre des autres, échanger, challenger, construire ensemble. Il y a une dimension sociale forte dans cette approche. L’enjeu, pour réussir, est de parvenir à réunir les bonnes personnes. » On peut comprendre alors que l’enrichissement recherché à travers de tels investissements n’est pas uniquement financier.  S. L.

PHOTO Anthony Dehez

« Pour investir dans une entreprise en développement, il faut généralement pouvoir apporter entre 10.000 et 50.000 euros. »

sons disposent des contacts utiles pour ouvrir des portes. Le client ne vient pas tout seul. » Face au projet, il est aussi important que l’investisseur puisse en comprendre tous les tenants et aboutissants. Si l’idée vous paraît trop innovante, mieux vaut passer son chemin. « De tels projets trop novateurs, en décalage par rapport à une réalité de marché, sont, pour la plupart, voués à l’échec, explique Larissa Best, précisant au passage qu’une société à fort potentiel n’est pas forcément technologique. Cela peut devenir plus intéressant si l’entrepreneur, tout en étant visionnaire, parvient à engager le changement de manière incrémentale, en procédant par étapes vers un objectif plus lointain et en trouvant les moyens de générer de la valeur à chacune d’elles. » Nos anges de l’entreprise, malgré le nom, ont souvent les pieds bien ancrés dans la réalité économique. Ils préféreront souvent le manager au visionnaire.

Je vis ici au Luxembourg et y vois des opportunités, même si on souhaiterait en voir plus. Mais je n’investis pas uniquement dans des start-up locales. J’ai la chance de disposer d’un réseau que j’ai constitué au fil de ma carrière et d’une bonne exposition visà-vis des start-up technologiques en Israël et partout en Europe, qui me permettent d’accéder directement à de belles opportunités. D’autre part, le patrimoine géré au Luxembourg pourrait sans doute être davantage investi dans des sociétés porteuses. Je trouverais intéressant que certains family offices envisagent une telle possibilité de diversification et serais prêt à les conseiller et à partager avec eux des opportunités.

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IMMOBILIER

Très chère pierre Depuis des décennies, l’investissement dans l’immobilier rassure et fait partie des moyens privilégiés pour faire fructifier ses capitaux. Au Luxembourg, ce type d’investissement présente des rendements intéressants. Seul problème : le montant de plus en plus conséquent de la mise de départ…

qui acquiert son logement est déjà dans une logique d’investissement, puisqu’il finance en quelque sorte sa retraite, débarrassant cette période de sa vie – durant laquelle les rentrées financières sont moins conséquentes – du poids financier que représente un loyer. À l’opposé, la grande fortune qui souhaite faire fructifier ses capitaux peut également les placer dans la pierre, qu’il s’agisse d’acheter plusieurs biens en propre ou de le faire à travers une société, un fonds dédié, etc. Quelle que soit la forme que prend l’investissement, tous les acteurs du marché immobilier luxembourgeois s’accordent à le dire : les placements dans l’immobilier restent particulièrement intéressants. « Dans notre secteur – celui de la banque privée –, l’immobilier peut constituer l’un des éléments du portefeuille d’un client, parmi des produits classiques qu’on trouve sur le marché financier : actions, obligations ou métaux précieux, détaille ainsi William Telkes, responsable des activités de banque privée auprès de la Banque et caisse d’épargne de l’État (BCEE). En principe moins volatil qu’un actif boursier, l’immobilier permet de mitiger le risque au sein du portefeuille du client, et c’est la raison pour laquelle il est souvent plébiscité par les gestionnaires ou par les investisseurs eux-mêmes. » 42 —

UNE CONJONCTURE FAVORABLE

Si l’investissement dans l’immobilier continue à séduire, c’est donc d’abord pour son caractère tangible et peu risqué, bien moins soumis aux variations d’un marché boursier nerveux et difficile à cerner. « Il faut souligner la forte demande qu’on connaît au Luxembourg, liée à l’importante croissance économique et démographique du pays. Celle-ci se heurte à une offre en logements qui reste sous-dimensionnée. Celui qui investit aujourd’hui dans l’immobilier a la quasi-certitude de voir son bien loué, s’il cherche à le mettre à disposition à des conditions de marché. Cela signifie que l’un des principaux risques que court l’investisseur qui place une partie de son patrimoine dans l’immobilier, c’est-à-dire le vide locatif, disparaît. Toutefois, il faut aussi arriver à percevoir correctement le prix du marché en tenant compte des caractéristiques du bien, au-delà des moyennes de prix au mètre carré, qui ne sont que des indicateurs statistiques », explique Laurent Grençon, associé chez Ab-Initio Property Partners, une société qui conçoit et gère des projets immobiliers pour des investisseurs. D’autres facteurs viennent appuyer le succès ­de l’immobilier auprès des investisseurs, ­notamment le fait que les taux hypothécaires sont particulièrement bas en ce moment. ­L’investissement dans l’immobilier est donc,

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en théorie, plus accessible que jamais. Cela dit, la croissance effrénée des prix au cours des dernières années rend cette faiblesse des taux presque insignifiante pour une partie des investisseurs, qui ne peuvent s’offrir un bien immobilier au Luxembourg que de plus en plus difficilement. En effet, selon les chiffres d’Eurostat, les prix nominaux des immeubles y ont augmenté en moyenne de 6,9 % par an entre 1974 et 2016. Cela signifie qu’un immeuble coûte 17 fois plus cher qu’en 1974. La dernière étude du Statec, publiée en octobre, indique que cette évolution a franchi un palier supplémentaire, puisque le prix moyen des logements a augmenté de 11,4 % en une seule année. Ceux qui ont acquis un bien il y a quelques décennies se frottent donc les mains… mais pas ceux qui souhaitent devenir propriétaires aujourd’hui, sauf en ayant des moyens très importants !

LE RENDEMENT, QU’EST-CE QUE C’EST ?

Si vous avez les reins suffisamment solides, l’investissement réalisé aujourd’hui devrait donc vous permettre de dégager une confortable plus-value dans les années à venir. À condition toutefois que la croissance des prix se poursuive. « Tant que les principaux piliers qui soutiennent aujourd’hui la croissance des prix resteront en place, on ne peut pas imaginer une baisse des prix, estime Fred Kutten, chef de service adjoint du département Banque privée à la BCEE. Cela dit, on ne peut jamais

ILLUSTRATION Ellen Withersova

elon l’âge, les moyens ou l’objectif, investir S dans l’immobilier peut recouvrir de très nombreuses réalités. Le petit propriétaire


savoir comment les choses vont évoluer. Notre point de vue, c’est de considérer l’immobilier comme un élément parmi d’autres actifs, qui permet de diversifier son risque. C’est la meilleure manière de se prémunir des difficultés que rencontrerait l’un ou l’autre secteur. » Au-delà de la seule plus-value qu’il sera possible de faire sur le bien en l’espace de quelques années, l’immeuble qui est loué présente également un « rendement locatif ». Ce terme renvoie au pourcentage du montant de votre investissement que vos loyers vous rapporteront chaque année. Ainsi, si vous avez investi 300.000 euros dans un bien immobilier et que vos loyers vous rapportent 15.000 euros par an, votre rentabilité locative s’élèvera à 5 %. « Si l’on parle d’un appartement neuf, par exemple, acheté à titre privé, les rendements offerts aujourd’hui sont souvent inférieurs à 3 %, explique Christophe Plainchamp, associé chez Ab-Initio Property Partners. Avec des biens en colocation, gérés par des sociétés spécialisées, on peut obtenir des rendements de plus de 4 %. Cette formule permet, de surcroît, de déléguer toutes les contraintes administratives, les petits travaux, les réparations, l’entretien, etc. En effet, quand on achète seul, il faut vraiment prendre en compte ces différents petits coûts dans son business plan… » Chez Ab-Initio, on incite également à se méfier de certains chiffres mirobolants qui sont annoncés aux investisseurs, notamment lorsqu’un rendement locatif est donné charges

comprises, et que celles-ci doivent, dans le cas de résidences de colocation, être déduites du rendement net, puisqu’il reviendra au propriétaire de payer le chauffage, l’électricité, les frais d’entretien, etc. « On peut rapidement se laisser distraire par les chiffres quand on doit faire son choix entre deux biens annonçant des rendements différents. Il faut veiller à comparer ce qui est comparable : les modèles d’exploitation de ces immeubles peuvent être complètement différents. Le diable est dans les détails », avertit Laurent Grençon.

CE N’EST PAS UN JEU D’ENFANT

Si, pour de nombreuses personnes, l’investissement dans l’immobilier consiste à acheter un bien qui est ensuite mis en location, il existe d’autres manières d’investir dans la brique. Le groupe Ab-Initio, comme beaucoup d’autres sociétés, développe ainsi des structures financières dans lesquelles les associés de la société investissent également, qui sont ensuite utilisées pour développer des projets immobiliers, notamment des immeubles destinés à la cohabitation. Pour ce type d ­ ’investissement, plus encore que pour un achat classique, l’accompagnement paraît indispensable. « Dans l’esprit des gens, l’immobilier apparaît aujourd’hui encore comme la stratégie d’épargne ancestrale, celle qu’on mettait en place quand on souhaitait faire fructifier ses avoirs en bon père de famille, évoque Laurent Grençon.

P­ ourtant, c’est loin d’être un investissement simple à maîtriser. Ce type d’investissement doit plus que jamais être raisonné, être le fruit d’une analyse objective qui laisse peu de place à la spéculation et à l’improvisation. Quand on emprunte pour acheter un bien à rénover, par exemple, il faut prendre en compte le délai nécessaire pour obtenir le permis pour les travaux, pour que les entrepreneurs soient disponibles, etc. Chaque mois d’inoccupation représente un manque à gagner qui a son coût financier. L’émotion, qui a sa place dans le cadre de l’achat de son propre l­ ogement, doit aussi être plus contrôlée quand il s’agit d’acquérir un bien en vue d’un investissement locatif. » À la Spuerkeess, on ne dit pas autre chose : l’investissement dans l’immobilier demande une bonne analyse préalable. « Placer son argent dans des actifs réels comme de l’immobilier demande de prendre en compte de nombreuses variables, prévient William Telkes. En gestion de portefeuille, l’horizon d’investissement a notamment une grande importance. Selon celui-ci, l’investisseur peut prendre plus ou moins de risques. Il est donc important, quand on souhaite diversifier ses placements, de bien se faire accompagner. En ce qui nous concerne, nous ne faisons pas de recommandations actives pour des biens immobiliers. Toutefois, pour un client qui souhaite diversifier ses placements en utilisant l’immobilier,

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IMMOBILIER nous l’accompagnons dans le financement des biens qu’il souhaite acquérir. »

NE PAS CONFONDRE VITESSE ET PRÉCIPITATION

Qu’il s’agisse d’acheter un bien pour y résider ou pour le louer, ou de placer de l’argent dans un fonds qui développe des projets immobiliers, qui peut finalement encore se permettre d’investir dans la pierre, considérant la croissance extraordinaire des prix depuis de nombreuses années ? « Tout dépend de la forme que prend l’investissement ou du type de bien dans lequel on investit, expose Laurent Grençon. Mais je continue à croire que l’inves­ tissement immobilier au Luxembourg est à la portée d’à peu près tout le monde. Cependant, je le répète, pour un investissement direct dans la pierre, il faut éviter la précipitation dans le choix du bien que l’on souhaite acquérir et bien comprendre les tenants et aboutissants du projet. Par contre, une fois que votre projet a bien été étudié et que votre décision est prise, il faut foncer, sans quoi vous risquez de voir le bien convoité vous passer sous le nez… » Les professionnels du secteur le savent, en effet : les bonnes affaires – comprenez les biens qui sont mis en vente à un prix inférieur à ce qu’ils valent réellement – se vendent en quelques minutes à peine. « S’ils se retrouvent sur un site d’annonces immobilières en ligne, c’est souvent qu’il est déjà trop tard, souligne Christophe Plainchamp. La plupart du temps, ces immeubles sont vendus en dehors du marché conventionnel, entre personnes qui se connaissent. Il faut donc vraiment éviter de gamberger quand on tombe sur un bien de ce type, qui répond à tous ses critères d’investissement. »

OÙ FAUT-IL INVESTIR ?

À côté du type d’investissement que l’on consent et de son prix, il faut aussi évoquer les caractéristiques de l’immeuble dans lequel on investit. Dans une logique d’investissement offrant la meilleure rentabilité possible, est-il en effet préférable d’opter pour un immeuble résidentiel, pour un bureau, pour un commerce ? Pour certains experts, la question n’est pas là. « On constate que

la tendance est plutôt de rechercher une certaine localisation, plutôt qu’un type de bien, explique Fred Kutten. La plupart du temps, nos clients viennent nous voir avec une idée précise de là où ils souhaitent investir, moins de la fonction de l’immeuble dans lequel ils veulent placer une partie de leur argent. » On peut comprendre cette obsession, tant le prix de l’immobilier varie en fonction de sa localisation dans le pays. Ainsi, le coût du mètre carré pour un appartement existant vendu dans le canton de Luxembourg est de 7.893 euros, alors qu’il n’est plus que de 4.277 euros dans le nord du pays… « Ce constat sur les prix est lié à de nombreux facteurs. Le fait que la demande soit plus forte en ville constitue l’un d’eux. Mais au-delà cette mécanique de marché évidente, on constate aussi que, pour un investisseur, la vacance locative est un risque plus présent en dehors de Luxembourg que dans et à proximité de la capitale, souligne Laurent Grençon. Investir dans un bien à louer à Luxembourg, c’est donc avoir la garantie d’un rendement locatif stable, car il ne sera pas diminué par de longues périodes de vacance locative. » L’inflation des prix à Luxembourg rend toutefois les zones éloignées de la capitale de plus en plus attractives pour certains investisseurs, ainsi que pour des entreprises. On a ainsi vu récemment PwC installer des bureaux périphériques aux frontières pour éviter à ses collaborateurs les tracas que connaissent les automobilistes et navetteurs pour rejoindre Luxembourg. Des privés pourraient également suivre ce mouvement en achetant loin de la capitale, même s’ils y travaillent. En effet, il peut finalement paraître plus acceptable d’être confronté à des problèmes de mobilité quotidiens, si cela peut permettre de réaliser une belle économie sur le coût de son logement. « Des villes comme Arlon, Thionville ou Trèves se sont développées ces dernières années, en raison de l’attractivité du Luxembourg, illustre Christophe Plainchamp. Ce n’est pas seulement le fait de frontaliers : on sait qu’un nombre assez important de Luxembourgeois vivent notamment en Allemagne, tout en travaillant toujours

« La tendance est plutôt de rechercher une certaine localisation, plutôt qu’un type de bien. » Fred Kutten chef de service adjoint Banque privée BCEE

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au Grand-Duché. ­On peut estimer que ces zones continuent à être intéressantes pour l’investisseur, car elles ont toujours un fort potentiel de développement. Toutefois, si on souhaite y investir à titre privé, pour son propre logement, il faut savoir ce que l’on veut : soit des prix moins élevés, soit des problèmes de mobilité. En outre, s’installer à l’étranger pose aussi certaines questions fiscales dont il faut bien avoir connaissance avant de se lancer… »

LE BUREAU A TOUJOURS LA COTE

Cela veut-il dire qu’en ce qui concerne l’inves­ tissement immobilier, la nature du bien importe finalement peu ? Pas forcément, car les ­rendements annoncés pour des immeubles de bureaux ou des commerces sont plus élevés que pour des immeubles résidentiels. Pour ce type de biens, on parle en effet de 4,5 à 5 % de rendement. Ici aussi, les chiffres diminuent à mesure que l’on s’éloigne de Luxembourg-ville, car le risque de voir le bien rester régulièrement sans locataire est alors plus important. « La tendance générale est toutefois la même que dans le résidentiel : la demande est tout simplement surdimensionnée par rapport à l’offre, précise Christophe Plainchamp. De plus, le taux de vacance moyen est très bas – en dessous des 4 % –, et les 400.000 mètres carrés supplémentaires de bureaux qui ont été construits en 2019 ne suffiront sans doute pas à combler cette demande. Il est vrai que tous les Big Four ont déjà construit leurs nouveaux bureaux au cours des dernières années, mais on assiste aussi à l’arrivée massive d’acteurs étrangers – promoteurs et investisseurs – sur le marché luxembourgeois. On peut citer comme exemple la revente rapide de l’immeuble de Deloitte à la Cloche d’Or à des investisseurs de Hong Kong. » Cette situation est évidemment plus que positive pour les investisseurs, mais a ­toutefois un impact sur les rendements, qui ont tendance à baisser. « En 2018, un record a été battu, avec 2 milliards d’euros de transactions, principalement pour les immeubles de bureaux, poursuit Christophe Plainchamp. Et cette année, nous en sommes déjà à près de 1 milliard d’euros, rien que pour le ­premier semestre. L­ es chiffres risquent encore de s’envoler, compte tenu de la mise en vente annoncée de gros actifs de bureaux, dont l’immeuble RBC Dexia à Belval ou le bâtiment Helios à la Cloche d’Or. » Si des bureaux se construisent donc plus que jamais aujourd’hui, cela ne veut pas dire qu’on les conçoit de la même manière qu’il y a quelques années. Ainsi, les espaces de coworking sont désormais plus plébiscités par certains professionnels, et donc ­également par les investisseurs. « Les tickets d’entrée pour investir dans ce type de biens


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IMMOBILIER

« En 2018, un record a été battu, avec 2 milliards d’euros de transactions, principalement pour les immeubles de bureaux. » Christophe Plainchamp associé Ab-Initio

sont moins élevés, et les rendements restent intéressants. Cela explique l’intérêt des investisseurs pour les bâtiments destinés au coworking, explique Christophe Plainchamp. De manière générale, l’offre a tendance à se réinventer au cours des ­dernières années. Cela concerne les bureaux, mais aussi le résidentiel, où la colocation connaît également un succès de plus en plus important. Cela est dû au fait que de nombreux jeunes travailleurs arrivent au Luxembourg depuis l’étranger et qu’ils recherchent une solution de logement pas trop coûteuse, assez proche de leur travail, afin d’éviter d’utiliser un véhicule, et qui soit également conviviale. »

LE HAUT NIVEAU D’EXIGENCE LUXEMBOURGEOIS

Dans une logique d’investissement, il est évident que celui qui place de l’argent dans un bien immobilier souhaite le voir constamment loué. Or, au-delà de la localisation de l’immeuble, il faut également pouvoir respecter les exigences des locataires pour les attirer et les conserver. Au Luxembourg, ces exigences sont, de manière générale, assez élevées, même si elles varient beaucoup en fonction du bien. « Le bien en colocation sera certes plus cher à la location, mais il devra également être intégralement meublé. Il s’agit d’un bien clés en main, dans lequel l’occupant peut s’installer tout de suite, détaille Laurent Grençon. Pour un l­ ogement classique, les exigences sur les finitions seront par ailleurs très importantes, dans la mesure où il s’agit de son propre lieu de vie. Dans son business plan, il faudra donc prendre en compte les ­travaux qui doivent être réalisés après l’achat du bien pour le mettre en état, à tout le moins s’il ne s’agit pas d’un immeuble neuf. Durant tout ce temps, on ne touchera pas de loyer. Par contre, ce souci du détail s’exprime ­différemment pour les bureaux ou les c­ ommerces, qui sont généralement livrés bruts de finitions. C’est le locataire qui aménage les locaux à son goût et selon ses besoins. Évidemment, le prix au mètre carré n’est pas non plus comparable à celui pratiqué pour un logement… » 46 —

UN BON INVESTISSEMENT, MAIS POUR COMBIEN DE TEMPS ?

S’il est recommandé de ne pas se lancer tête baissée dans l’investissement immobilier au Luxembourg, et idéalement de se faire accompagner, force est de constater que tous les signaux sont aujourd’hui au vert pour investir dans la brique. Toutefois, la croissance effrénée des prix de l’immobilier, couplée au taux d’endettement de plus en plus élevé des ménages luxembourgeois, pose question. Pour certains observateurs, une bulle spéculative s’est formée, et son éclatement pourrait faire très mal. « Tous les indicateurs montrent que la demande est là, et qu’elle va continuer à être importante, pense, pour sa part, Laurent Grençon. Les projets en cours ne sont pas suffisants pour loger ou pour offrir des bureaux à tout le monde. Je pense qu’en raison de cette croissance soutenue, il n’y a pas actuellement de risque de ce genre. Il est vrai que la médiatisation importante de la hausse des prix du marché de l’immobilier incite certains rêveurs à annoncer des prix trop élevés lorsqu’ils mettent en vente leur bien. Mais ces biens trop chers ne se vendent généralement pas et ne contribuent donc pas nécessairement à une hausse des prix. » « Selon nous, l’immobilier reste une partie relativement stable d’un portefeuille diversifié, explique William Telkes. Nous n’avons pas de raison de penser que les choses vont changer. Si on continue à concevoir cet investissement non pas comme un outil de spéculation, mais comme un placement à moyen ou long terme, je pense que l’immobilier devrait conserver son rôle de mitigeur de risques dans les portefeuilles des investisseurs. » Il reste que, quel qu’ait été le niveau de croissance des prix de l’immobilier au Luxembourg au cours de ces dernières années ou décennies, rien ne garantit qu’ils vont continuer à suivre cette courbe. De très nombreux événements, parfois totalement imprévisibles, peuvent en effet venir perturber le marché immobilier. Le placement de fonds dans la brique, comme tout investissement prudemment réalisé, doit donc toujours être considéré comme une opération présentant un certain risque.  Q. D.

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ACHETER À L’ÉTRANGER  ?

«  CERTAINS QUARTIERS DE LISBONNE SONT PLUS CHERS QUE LUXEMBOURG » La croissance importante des prix de l’immobilier conduit déjà certains travailleurs actifs au Luxembourg à considérer l’achat d’un bien dans un pays frontalier comme l’Allemagne, la France ou la Belgique. D’autres investissent aussi au Portugal ou en Espagne. « Nos clients considèrent plutôt l’achat à l’étranger comme une acquisition de loisir, explique Fred Kutten. Ils nous demandent notamment comment nous pouvons les aider à présenter des garanties financières aux vendeurs sur place. C’est beaucoup moins destiné à l’investissement. » Pourtant, le marché espagnol, par exemple, a été pris d’assaut au cours des dernières années. « Le marché balnéaire espagnol a subi de plein fouet la crise financière de 2009-2010, souligne Christophe Plainchamp. Aujourd’hui, il connaît une belle progression, qui est toutefois plus linéaire que par le passé. Les banques espagnoles ont en effet tendance à durcir les critères d’octroi des prêts et sont plus enclines à accepter les demandes venues de citoyens étrangers. » Quant au Portugal, il s’agit d’un marché très différent. « Aujourd’hui, tout le monde veut investir à Lisbonne, mais il est peut-être déjà trop tard, estime Laurent Grençon. Certains quartiers de la ville, très prisés des étrangers, sont aujourd’hui plus chers que Luxembourg. À l’étranger aussi, il faut donc bien comprendre sur quel marché on souhaite se positionner : le marché touristique, celui de la classe moyenne locale, etc. »


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FISCALITÉ

Des recettes simples pour alléger ses impôts Sans être le paradis fiscal que certains continuent à décrire, le Luxembourg offre un nombre important de possibilités de réduire ses impôts. Pourtant, nombreuses sont encore les personnes à les ignorer, ce qui peut leur faire perdre beaucoup d’argent… e Luxembourg a bien du mal à se déparL tir de cette image de pays de cocagne de la fiscalité. Pourtant, avec un taux d’imposi-

tion à la source pouvant aller jusqu’à 42 %, le Grand-Duché n’est pas le pays le mieux loti de l’Union européenne. Cela ne veut toutefois pas dire qu’il n’existe pas d’opportunités pour le contribuable luxembourgeois. « Le premier avantage qu’offre le Luxembourg, c’est une grande stabilité juridique et fiscale, explique Claude Zimmer, managing director de Zimmer & Partners, une filiale d’IQ-EQ spécialisée dans les services fiscaux. On constate une certaine continuité, par-delà les réformes fiscales et les adaptations en droit local des directives européennes. En outre, il faut souligner l’attitude de l’administration fiscale luxembourgeoise, qui applique la loi sans faire de l’inquisition fiscale. C’est particulièrement appréciable pour le contribuable ainsi que pour les spécialistes comme nous, qui sommes amenés à traiter régulièrement avec l’administration. »

À QUI PROFITE LE FISC ?

Ces conditions favorables profitent-elles à tous ? Pour Nesh Istrefaj et Céline Colback, fiscalistes chez VO Consulting, un cabinet actif notamment dans les domaines comptable, fiscal, juridique et social, c’est surtout le cas pour les salariés bénéficiant de revenus moyens. « Pour les salaires les plus élevés, le taux d’imposition au Luxembourg est comparable à celui qu’on connaît par exemple en Belgique, expliquent48 —

elles. La différence tient dans le nombre de dépenses qui peuvent être déduites fiscalement, qui est plus important au Luxembourg. » Toutefois, pour déduire quoi que ce soit fiscalement, il faut nécessairement rentrer une déclaration fiscale à l’administration. Or, celle-ci n’est pas obligatoire au Luxembourg, sauf lorsque l’on dépasse certains plafonds de revenus annuels. « On se rend compte que de très nombreuses personnes ne savent pas si elles ont l’obligation de rentrer une déclaration fiscale et, si ce n’est pas le cas, s’il peut être tout de même intéressant d’en rentrer une pour faire diminuer sa base imposable, poursuit Nesh Istrefaj. Quand une personne vient nous voir pour optimiser sa fiscalité – qu’il s’agisse d’un salarié moyen ou d’un cadre –, nous vérifions toujours s’il y a obligation ou pas de rentrer une déclaration fiscale. Nous analysons ensuite le profil du contribuable et déterminons si le fait de rentrer une déclaration lui permettrait de réduire sa base imposable et/ou son taux d’imposition et donc de gagner de l’argent. »

L’ÉTAT CIVIL ET LES ENFANTS

Dans un premier temps, il est judicieux de s’interroger sur l’état civil du contribuable : est-il célibataire, marié, cohabitant ? C’est en effet sur cette base – ainsi que sur le pays de résidence, le nombre d’enfants, l’âge, le revenu, etc. – que l’administration détermine la classe d’imposition à laquelle sera soumis le contribuable : 1 (imposée à 33 %), 1 a (imposée

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à 21 %) ou 2 (imposée à 15 %). « Certains cohabitants, qui sont imposés comme célibataires, en classe 1 donc, ignorent qu’ils pourraient être imposés comme des personnes mariées, en classe 2, s’ils rentraient une déclaration, précise Céline Colback. En rentrant dans cette classe d’imposition, ils pourraient bénéficier d’un abattement extra-professionnel de 4.500 euros, ce qui est tout de même très avantageux. » Les célibataires avec enfant(s) à charge bénéficient, de leur côté, de certains avantages fiscaux qu’ils ignorent bien souvent. En fonction des revenus perçus par le contribuable célibataire avec enfant à charge, et en fonction également de la pension alimentaire éventuelle versée pour l’enfant, un crédit d’impôt – le crédit d’impôt monoparental – peut être attribué. Ce montant, qui vient directement en déduction de l’impôt dû, va de 750 euros à 1.500 euros. En outre, l’administration fiscale offre la possibilité aux contribuables, sur demande dans la déclaration fiscale, de déduire des charges extraordinaires (CE). Cette déduction prend la forme d’un abattement. Il y a, d’une part, un abattement forfaitaire plafonné à 5.400 euros, qui permet de déduire les frais de domesticité, d’aides et de soins et les frais de garde d’enfant. D’autre part, les contribuables ont aussi la possibilité de déduire des charges extraordinaires « qui sont inévitables et qui réduisent de façon considérable leurs facultés contributives ». Sont notamment visés par ces frais : les frais de maladie, d’invali-


ILLUSTRATION Ellen Withersova

dité et d’entretien de parents nécessiteux, etc. Dans ce cas de figure, l’administration détermine un pourcentage de charge normale que le contribuable est censé pouvoir supporter en fonction de ses revenus, de sa classe d’impôt et du nombre d’enfants dans le ménage. Le différentiel entre la charge normale et le montant de la charge supportée est alors déductible. Ainsi, pour un célibataire rangé en classe d’impôt 1 et sans enfant, dont le revenu imposable serait inférieur à 10.000 euros, la charge qu’il devrait pouvoir supporter est de 2 % de son revenu. « Ce qui est intéressant, c’est que plus le nombre d’enfants à charge augmente, moins la fraction de revenu retenue pour calculer la charge normale est importante. Ainsi, à partir de cinq enfants à charge, cette fraction est de 0 % et on peut donc bénéficier d’un abattement sur l’entièreté de ses dépenses effectives. C’est comme s’il n’y avait plus de charge normale, mais seulement des charges extraordinaires, vente d’un bien immobilier, sachant que l’opéet ce quels que soient les revenus du ménage », ration est également imposable. Ainsi, quand précise Nesh Istrefaj. un bien immobilier est vendu dans les deux ans qui suivent son acquisition, le revenu de la UNE AUBAINE POUR LES vente – qui correspond à la différence entre le NOUVEAUX PROPRIÉTAIRES prix d’achat et le prix de vente – est considéré Au vu du niveau des prix de l’immobilier au comme un bénéfice de spéculation et est taxé Luxembourg, qui ne cessent d’augmenter, on ne à 42 %. Quand la vente est effectuée après cette rechignera pas non plus à économiser quelques période de deux ans, l’opération est imposable milliers d’euros en achetant sa future résidence comme une plus-value et taxée au demi-taux gloprincipale. Alors que beaucoup l’ignorent, il est bal (21 %). Le bénéfice de la vente peut en outre en effet possible de déduire l’ensemble des « frais profiter d’un abattement fiscal de 50.000 euros d’obtention » d’un bien immobilier, pour autant ou de 100.000 euros pour les couples imposés qu’ils soient payés avant l’occupation du bâti- collectivement. Il est donc préférable de bien ment. Il peut s’agir des frais d’ouverture d’acte de choisir son moment pour vendre ! crédit, des intérêts débiteurs, de l’impôt foncier, de la commission unique, etc. « On considère que LES PRODUITS D’ASSURANCE, UN CLASSIQUE ces frais, payés avant de pouvoir bénéficier du Les stratégies d’optimisation fiscale prologement, correspondent à une perte de revenu posées par les institutions bancaires ou locatif. C’est la raison pour laquelle ils peuvent d’assurances passent le plus souvent par la être déduits, explique Céline Colback. Cet avan- souscription à un certain nombre d’assutage est accessible aux résidents, mais aussi rances. Mais le jeu en vaut-il réellement la aux non-résidents qui rentrent une déclara- chandelle ? « Il faut savoir que le montant tion au Luxembourg, où que soit situé le bien déductible pour dépenses spéciales au motif immobilier. Malheureusement, nous rencon- de l’article 111 s’élève à 672 euros par pertrons beaucoup de clients qui ne connaissent sonne, explique Nesh Istrefaj. Ces dépenses pas cet avantage et qui, lorsqu’ils viennent nous déductibles concernent tout ce qui a trait à voir, ne peuvent déjà plus en bénéficier… » De la protection de la personne : assurance-vie, plus, si c’est un immeuble neuf qui est acheté responsabilité civile véhicule, responsabidans le but d’être loué, un amortissement fiscal lité civile privée, mutuelle, etc. Cela signide 6 % est accordé, ce qui peut s’avérer très inté- fie qu’on peut arriver très rapidement au ressant. Il est aussi conseillé de bien préparer la montant du forfait, sans devoir forcément

« De très nombreuses personnes ne savent pas si elles ont l’obligation de rentrer une déclaration fiscale. » Nesh Istrefaj fiscaliste, VO Consulting

souscrire de nouvelles assurances. » Il n’en va évidemment pas de même pour les assurances prises en compte par l’article 111 bis, liées à la prévoyance-vieillesse. « Le montant maximal déductible pour ces produits d’assurance s’élève ici à 3.200 euros, ce qui est un montant autrement plus intéressant. De plus, ce produit est particulièrement conseillé, actuellement, aux frontaliers belges. En effet, il est prévu que les revenus de ces assurances soient taxés dans le pays de résidence. Or, pour l’instant, la Belgique ne prévoirait aucune disposition à ce sujet », précise Céline Colback. L’épargne-­ logement fait également partie de ces produits déductibles fiscalement. « Mais il faut rappeler que, depuis quelques années, les contrôles sur l’usage qui est fait du capital épargné sont beaucoup plus sévères. Il ne s’agit pas d’utiliser cette somme pour aménager son jardin ou pour une seconde résidence », avertit Nesh Istrefaj. Enfin, il faut souligner que les indépendants et professions libérales peuvent aujourd’hui également déduire fiscalement des produits de type épargne-retraite. Ce n’était pas le cas il y a quelques années.

DE MULTIPLES « PETITS » ABATTEMENTS

Au-delà de ces éléments principaux, l’administration fiscale luxembourgeoise donne la possibilité à ses contribuables de déduire un grand nombre d’autres frais. On a cité l’abattement forfaitaire de 5.400 euros pour frais de domesticité, frais d’aides et de soins en raison de l’état de dépendance ainsi que pour frais de garde d’enfant (voir plus haut). Mais les investissements réalisés pour la mobilité verte, par exemple, sont aussi partiellement déductibles. « 5.000 euros peuvent être déduits pour l’achat d’un véhicule neuf à zéro émission, 2.500 euros pour un véhicule neuf émettant un maximum de 50 grammes de CO2 au kilomètre, et 300 euros pour un vélo électrique neuf, indique Céline Colback. On

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FISCALITÉ ne peut toutefois bénéficier de cet abattement que tous les cinq ans. » Enfin, les dons à partir de 120 euros sont également déductibles et peuvent s’avérer intéressants dans une stratégie globale d’optimisation fiscale. Cela dit, pour continuer à être déduits de vos impôts, ils ne doivent pas dépasser 10 % du revenu imposable du contribuable.

DES PLANS SPÉCIAUX POUR LES CADRES SUPÉRIEURS

Si ces différentes astuces s’appliquent plutôt aux revenus moyens, qu’en est-il des cadres supérieurs, dont les rentrées financières s’avèrent bien plus importantes et d’autant plus soumises à l’imposition ? « Si l’on parle de cadres supérieurs, l’employeur peut envisager la mise en place de plans warrant, indique Farah El Messiri, tax manager chez Zimmer & Partners. Cette solution, qui consiste pour une entreprise à offrir à ses collaborateurs des titres négociables en bourse, constitue une alternative intéressante aux bonus. En effet, alors que le bonus est imposé dans son entièreté, comme un revenu normal, le warrant n’est imposé que sur 30 % de sa valeur. » Les conditions pour bénéficier de cet avantage sont toutefois très sévères et sont détaillées dans la circulaire du 29 novembre 2017 relative au régime d’imposition des plans d’option sur acquisition d’actions. Pour les salariés qui n’ont pas la fonction de cadre supérieur, le système de la subvention d’intérêt peut être très intéressant. Ce système consiste en un remboursement par l’employeur des intérêts supportés par le salarié sur des emprunts qu’il a contractés. S’il s’agit d’un prêt hypothécaire, un montant maximal de 3.000 euros par an peut être exonéré d’impôts pour un contribuable célibataire. Ce montant s’élève à 6.000 euros pour les couples mariés ou cohabitant et les célibataires monoparentaux. « Cet avantage doit toutefois être mis en œuvre à l’initiative de l’employeur », précise Céline Colback.

QUID DES SOCIÉTÉS ET DES GRANDES FORTUNES ?

À côté de la fiscalité des personnes physiques, les sociétés ont également tout intérêt à optimiser leur fiscalité, surtout dans certains cas. « Plusieurs cas de figure peuvent se présenter et certaines opérations peuvent nécessiter une assistance fiscale pour la structuration, explique Farah El Messiri. C’est notamment le cas lors de la vente ou de la transmission d’une société au Luxembourg. Si le propriétaire d’une société commerciale est résident français, par exemple, il risque d’être taxé en France sur les plus-values dégagées par la transmission de son entreprise. Dans ce cas, il peut être intéressant de créer une soparfi (société de participations financières, ndlr) au Luxembourg, qui évitera d’être imposé dès la vente, et de manière 50 —

assez lourde. L’impact fiscal, dans ce cas précis en France, doit également être analysé avec nos confrères français afin d’avoir une vision claire des options au regard des fiscalités française et luxembourgeoise. » La question des implications fiscales de la transmission de patrimoine se pose aussi pour les grandes fortunes. Celles-ci choisissent parfois de s’installer au Luxembourg pour organiser leur succession. « Au Grand-Duché, des structures de type SCSp (société en commandite spéciale, ndlr) peuvent être mises en place pour organiser leur patrimoine et le démembrer éventuellement. Les héritiers peuvent alors bénéficier de la nue-propriété des biens transmis, alors que les parents continuent à profiter de l’usufruit. Nous avons de plus en plus régulièrement affaire à ce genre de profils, qui ont besoin d’un accompagnement pour organiser leur succession », explique Claude Zimmer. Pour les sociétés, l’essentiel est surtout de parvenir à suivre l’évolution des réglementations, qui encadrent de plus en plus drastiquement leur fiscalité. Des directives comme ATAD 1 et 2 ou ACCIS, qui entreront en vigueur en 2020, auront ainsi un impact important sur la structuration fiscale des sociétés, telle qu’elle était opérée jusqu’ici (à lire en encadré).

CE N’EST PAS LE PARADIS, MAIS...

Au vu des différents moyens que le Luxembourg met à la disposition de ses contribuables pour leur permettre de payer moins d’impôts, n’a-t-on finalement pas raison de continuer à qualifier le pays de paradis fiscal ? « Je pense que l’expression est réellement galvaudée, car les possibilités qui existent au Luxembourg, notamment pour les sociétés, ne sont pas toujours liées au droit fiscal, estime Claude Zimmer. C’est la boîte à outils dont nous disposons, notamment au niveau du droit commercial, qui permet d’attirer les investisseurs. Par ailleurs, il y a eu une réelle évolution des rapports avec l’administration fiscale : l’époque où l’on pouvait négocier en direct avec elle est révolue. » Les fiscalistes de VO Consulting constatent également cette évolution. Là où la différence, par exemple, entre les administrations fiscales belge et grand-ducale était auparavant flagrante, elle tend à se réduire. « Le Luxembourg est sans doute plus tatillon aujourd’hui qu’avant, estime ainsi Céline Colback. L’administration pose plus régulièrement des réclamations et le contribuable doit parfois s’expliquer devant un tribunal, ce qui nécessite d’engager un conseiller, etc. Le problème avec ce changement de mentalité au Luxembourg, c’est que l’interprétation du fonctionnaire de l’administration fiscale peut influer beaucoup sur la décision qui est prise. En effet, les textes sont peut-être moins précis et donc plus sujets à interprétation au Luxembourg qu’ailleurs… »  Q.D.

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À QUOI S’ATTENDRE EN 2020 ? Quels sont les changements de la législation fiscale attendus en 2020 ? Pour les près de 200.000 frontaliers qui viennent chaque jour travailler au Luxembourg, la levée de certaines barrières fiscales au télétravail est particulièrement attendue. Actuellement, 19 (Allemagne), 24 (Belgique) et 29 jours (France) de télétravail sont autorisés pour les travailleurs frontaliers. Chaque jour supplémentaire presté en dehors du Luxembourg entraîne une imposition dans son pays de résidence. Toutefois, un accord de principe aurait déjà été trouvé entre la Belgique et le Luxembourg pour doubler ce chiffre et le porter, donc, à 48 jours. Si cette mesure n’a pas été officialisée côté luxembourgeois, il se murmure que 2020 pourrait être l’occasion de retoucher la dernière réforme fiscale et, pourquoi pas, d’y ajouter cette adaptation. À côté de cet élément touchant les personnes physiques, les sociétés vont devoir s’adapter aux directives ATAD 1 et 2 (Anti-Tax Avoidance Directive), qui entreront pleinement en application en 2020 et qui visent notamment à inclure dans la base imposable d’une société résidente les revenus d’entités étrangères faiblement taxées qu’elle contrôle. Dans un autre genre, ACCIS entrera également en vigueur en 2020. Il s’agit d’une autre directive européenne, qui impose aux conseillers fiscaux de déclarer au pays de résidence de leur client les stratégies d’optimisation fiscale qui sont mises en place. Enfin, un avenant à la convention fiscale qui lie le Luxembourg à la France a été ratifié le mois dernier afin d’éviter une double imposition aux frontaliers français. Il entrera en vigueur au 1er janvier.


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RETRAITE

Que vous ayez 30, 40, 50 ou 60 ans, il n’est jamais trop tôt (ou trop tard) pour préparer sa retraite. Toutefois, les éléments à mettre en place en priorité varient beaucoup en fonction de l’âge. Pour vous aider à y voir plus clair, nous faisons le point sur les meilleures stratégies pour préparer sa retraite, décennie après décennie.

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ILLUSTRATIONS Ellen Withersova

Penser à ses vieux jours tout au long de sa vie


ous les spécialistes en conviennent : d’ici T moins de 10 ans, il ne devrait, en théorie, plus y avoir suffisamment de fonds pour

financer le régime des pensions tel que nous le connaissons aujourd’hui. « Avec l’augmentation de l’espérance de vie, les cotisations que nous percevons pendant la durée de notre pension sont deux fois plus élevées que ce que nous donnons pendant notre vie active. C’est pourquoi des interrogations apparaissent depuis plusieurs années sur la capacité de l’État luxembourgeois à conserver sur le long terme les retraites légales actuelles », confirme-t-on chez Lalux Assurances. Sans réforme du système actuel, la pension légale – premier des trois piliers permettant de financer sa retraite – risque donc fort de diminuer. Les assurances groupe et l’épargne personnelle, qui constituent les deux autres piliers de la retraite, deviendront donc les dernières planches de salut pour s’assurer de vieux jours confortables. Fort heureusement, sur ces piliers repose un nombre considérable d’options, qu’il vous faudra activer au bon moment pour maximiser leurs effets. Suivez le guide.

À 30 ANS

ADOPTER LES BONS RÉFLEXES

« À 30 ans, au Luxembourg, il est malheureusement difficile de se lancer dans l’immobilier, annonce d’emblée Etienne Zimmermann, product manager Life au sein de Bâloise Assurances Luxembourg. Pour préparer une future acquisition, l’épargne-logement constitue par contre une bonne option, qui est facilitée par de nombreux incitants fiscaux. » Cette formule consiste à épargner chaque mois sur un compte dédié afin d’obtenir, au terme du contrat, des conditions avantageuses sur un prêt hypothécaire d’un montant équivalent à la somme qui a été épargnée. Ce système offre plusieurs avantages, à commencer par le fait que le souscripteur est assuré d’obtenir son crédit. En outre, les cotisations versées dans le cadre de ce contrat sont déductibles dans la limite des plafonds fixés par le législateur. Ceux-ci dépendent de

l’âge et de la composition du ménage : les personnes âgées entre 18 et 40 ans ont le droit de déduire jusqu’à 1.344 euros par an, ce montant étant multiplié par le nombre de personnes dans le ménage ; celles âgées de plus de 40 ans peuvent déduire un maximum de 672 euros, cette somme étant également multipliée en fonction de la composition du ménage. Même s’il ne s’agit pas de viser un achat immobilier, l’épargne, sous toutes ses formes, est un réflexe à avoir aussi rapidement que possible. En effet, une somme investie chaque mois vous rapportera des intérêts qui, eux-mêmes, généreront des intérêts. Cet effet boule de neige peut donc contribuer à constituer, à terme, un joli complément à votre retraite, et ce même si vous n’épargnez pas de grosses sommes chaque mois. « Il y a un principe qui est valable pour tous les profils : plus tôt on commence à préparer sa retraite – d’un point de vue financier –, mieux c’est. En effet, le capital que vous aurez à disposition pour votre retraite variera en fonction des sommes que vous pouvez mettre de côté chaque année et, évidemment, de la période pendant laquelle vous constituez cette épargne », expliquet-on chez Raiffeisen. Bien entendu, l’intérêt de commencer à épargner tôt est nettement moins prononcé l­ orsqu’on concentre ses économies sur un compte épargne. Avec des taux d’intérêt tournant autour des 0,10 %, on ne peut en effet pas espérer faire beaucoup fructifier son argent. Les choses sont différentes lorsque les rendements augmentent. Cela dit, dans ce cas, il faut se détourner du compte épargne et aller voir du côté d’autres produits.

la valeur varie en fonction de l’évolution des marchés financiers. Ces formules offrent un rendement espéré plus élevé sur le long terme, mais il faut accepter que la valeur de l’investissement puisse diminuer à certains moments. Autre élément important à prendre en compte : les plans d’épargne en fonds ne permettent pas de profiter d’avantages fiscaux. » Pilier à part entière de la pension au Luxembourg, l’épargne-retraite constitue une autre option particulièrement prisée. Il s’agit d’un contrat comparable à une assurance-­vie, qui offre des rendements variables en fonction des risques que vous êtes prêt à prendre. Différence notable par rapport au compte épargne : la liquidité réduite du produit. Les fonds que vous épargnez sont en effet moins disponibles, puisqu’ils restent bloqués pendant un minimum de 10 ans. En outre, votre contrat ne peut se terminer qu’à partir de votre 60e anniversaire, et jusqu’à votre 75e anniversaire au plus tard. À l’échéance du contrat, l’épargnant retire entièrement son capital ou l’obtient à travers une rente viagère. Il peut également choisir de retirer seulement une partie de son capital et de recevoir le reste à travers une rente. Depuis 2017, ce type de produit bénéficie d’un incitant fiscal particulièrement intéressant : jusqu’à 3.200 euros peuvent en effet être déduits, quel que soit votre âge. « À côté de cette possibilité de déduction, offerte en vertu de l’article 111 bis de la loi concernant l’impôt sur le revenu, il faut aussi relever que 672 euros par membre du ménage peuvent également être déduits pour d’autres types d’assurance, comme l’assurance-vie. Cette déductibilité, explicitée dans l’article 111 de ÉPARGNE EN FONDS ET ÉPARGNE-RETRAITE cette même loi, peut suffire dans certains cas Parmi ces autres produits, on peut citer le plan et évite de devoir souscrire d’autres contrats d’épargne en fonds, qui est proposé par de d’assurance », précise Etienne Zimmermann. nombreuses banques. Ce produit fonctionne Ces formules d’épargne, que les gouvernede la même façon qu’une épargne classique, si ments des pays européens sont de plus en plus ce n’est que vos mensualités sont placées dans nombreux à favoriser fiscalement, doivent un ou plusieurs fonds d’investissement. Pour idéalement être initiées dès le début de la vie mettre en œuvre ce type de plan d’épargne, professionnelle. La différence entre le capital vous ne devez pas être un expert boursier qui obtenu en commençant son épargne-pension, sait quel est le meilleur moment pour investir : par exemple, à 25 ans plutôt qu’à 45 ans est votre épargne mensuelle est systématique- en effet très importante. ment utilisée pour acheter des titres, que les cours soient hauts ou bas. Sur le long terme, ACHETER SON LOGEMENT les rendements sont bien plus intéressants que Si l’accès à l’immobilier est pour le moins comceux d’un compte épargne et varient en fonc- pliqué au Luxembourg, en raison des prix életion du niveau de risque que vous êtes prêt vés du logement, il est tout de même possible à prendre. Autre avantage : les mensualités de l’envisager après quelques années de vie minimales peuvent être tout à fait accessibles. professionnelle. « L’idéal serait d’acquérir Notez toutefois que votre capital n’est pas son premier bien immobilier aux alentours garanti. « Le niveau de risque que vous êtes de 35 ans, indique Etienne Zimmermann. prêt à accepter est un élément très important Si l’on contracte un prêt hypothécaire sur à prendre en considération quand on choisit 25 ans, on pourra avoir terminé son remun produit d’épargne, poursuivent les experts boursement vers 60 ans. La baisse de revede la Banque Raiffeisen. Certaines formules nus qui intervient à la pension pourra ainsi permettent d’investir dans des fonds dont être compensée par le fait de ne plus payer Novembre 2019 — Wealth management—

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RETRAITE pour son logement. » De nos jours, l’achat est toujours un meilleur calcul que la location, puisqu’il constitue une forme d’épargne personnelle, là où la location revient, en définitive, à épargner pour un autre. Toutefois, il faut bien reconnaître qu’au vu des montants à débourser pour se loger au Grand-Duché, le risque, pour un jeune acheteur, est de voir sa capacité d’épargne intégralement phagocytée par le remboursement de son crédit immobilier. Or, il est toujours préférable de diversifier ses canaux d’épargne pour réduire le risque et pouvoir compter sur un capital suffisant à la retraite. Tout est question de choix ! Enfin, si les carrières sont aujourd’hui plus éclatées qu’il y a quelques années, on ne peut que conseiller aux personnes qui commencent leur vie professionnelle de choisir une entreprise qui propose une assurance groupe. Le principe est simple et attractif : l’employeur verse tous les mois une cotisation à une compagnie d’assurances, en vue de constituer une pension complémentaire pour son employé. Les cotisations sont imposées à la source, auprès de l’employeur, à hauteur de 20 %. Si le travailleur souhaite également contribuer personnellement à cette pension complémentaire, il bénéficie d’une déduction fiscale pour un montant allant jusqu’à 1.200 euros par an. « Depuis la nouvelle réforme fiscale entrée en vigueur le 1er janvier 2019, les professions libérales et indépendantes peuvent également souscrire à un régime complémentaire de pension agréé, et ainsi bénéficier d’avantages similaires à ceux des salariés affiliés à une assurance pension groupe de type 2e pilier », précise-t-on chez Lalux Assurances.

À 40 ANS

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L’HEURE DES DÉCISIONS

À 40 ans, il est possible que l’envie vous prenne de lever le pied dans votre carrière. Vous pouvez en effet éprouver le besoin de consacrer plus de temps à vos enfants ou à un projet personnel. Si cette décision peut être bénéfique au développement personnel, il faut aussi être conscient qu’elle a un impact sur le montant de la retraite. Qui dit temps de travail partiel, dit en effet également salaire partiel et retraite partielle. La quarantaine révolue pousse certains travailleurs à faire d’autres choix de vie. Cela peut également se traduire par un changement d’employeur. Mais que deviendra, alors, l’assurance groupe dans laquelle votre précédent entrepreneur avait cotisé ? En réalité, il vous reviendra de prendre une décision par rapport aux « réserves acquises », c’est-à-dire les cotisations versées jusqu’ici dans le cadre de ce contrat d’assurance. Vous pouvez les laisser entre les mains de l’assureur qui gérait l’assurance groupe de votre ancien employeur, et vous toucherez le montant à l’échéance du contrat. Si votre nouvel employeur propose lui aussi une assurance groupe, il est également possible de transférer le capital constitué précédemment vers l’assurance du nouvel employeur. Enfin, vous pouvez également transférer le montant constitué vers une autre institution de pension, indépendante de votre employeur.

BONNE RÉMUNÉRATION = BONNE RETRAITE

Au Luxembourg, le montant de la pension légale dépend du nombre d’années cotisées – qu’on appelle les majorations forfaitaires – et du montant des revenus cotisables au cours de la carrière – les majorations proportionnelles, qui ne sont autres que le salaire brut. Ainsi, il y a un lien direct entre votre niveau de salaire et le montant de votre retraite. À 40 ans, il est temps d’y penser et de se demander si son salaire correspond réellement à sa fonction. Dans le cas contraire, il est encore possible d’aller voir si l’herbe n’est pas plus verte ailleurs…

À 50 ANS

DES BONUS SOUS LA BONNE FORME

Dans le cas où vous restez chez le même employeur et que celui-ci est particulièrement content de vos prestations, il souhaitera peut-être vous récompenser par une augmentation ou un bonus. Ces bonifications en cash étant fortement taxées, il serait bien plus intéressant de plaider auprès de votre employeur pour qu’il verse cette somme dans votre assurance groupe. Cela dit, cette pratique n’est pas autorisée et se heurte au caractère collectif de l’assurance groupe, qui concerne en réalité tous les employés d’une société ou, à tout le moins, toute une catégorie d’employés. D’autres solutions existent toutefois pour récolter les fruits de son travail, tout en s’assurant une retraite plus sereine. On peut ici évoquer les plans de participation financière qui permettent à une entreprise d’accorder au salarié des actions de la société ou des stock-options. Pour les cadres, il existe également la solution des plans de warrants. Ils consistent à octroyer, en guise de bonus, des titres négociables en bourse, rattachés à un droit d’option. Pour y avoir droit, il faut toutefois respecter des conditions assez strictes. Cela dit, le jeu en vaut la chandelle, puisque le taux d’imposition d’un plan de warrants est de 13,5 %, pour 43,6 % pour un bonus en cash…

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LE MOMENT D’INVESTIR À NOUVEAU

Avec l’augmentation de votre salaire, le départ éventuel de vos enfants du foyer familial, la fin de l’un ou l’autre crédit, il est possible que vous vous retrouviez avec un excédent de liquidités. Dans ce cas, il serait judicieux de veiller à les réinvestir. Dans cet ordre d’idées, pourquoi ne pas vous tourner vers une deuxième acquisition immobilière ? Cet investissement ne sera jamais perdu : il vous protège contre la hausse du coût de la vie, puisque la valeur du bien immobilier va également croître avec le temps. Au-delà de la plus-value que vous pourrez réaliser sur le bien, l’intérêt de la seconde résidence est également de viser un rendement locatif, c’est-à-dire ce que vous rapporte le bâtiment annuellement par rapport à son


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10 FONDS D’INVESTISSEMENT, 10 STR ATÉGIES Il est rare de rencontrer et écouter les stratèges des nombreux fonds d’investissement logés au Luxembourg. Les secteurs en croissance sont nombreux, autant que les fonds qui y sont consacrés. Entre l’espérance de rendement et la maîtrise du risque, comment choisir les thèmes et les instruments dans lesquels investir ? Pour sa troisième édition, ce 10×6 vous présentera de nombreuses possibilités en rassemblant 10 responsables qui présenteront chacun les particularités de leurs produits. Une occasion de comprendre les perspectives des marchés et savoir comment en profiter. LIEU Centre culturel Tramsschapp 49, rue Ermesinde Luxembourg-Limpertsberg PARKING TRAMSSCHAPP 72-74, avenue Pasteur Luxembourg-Limpertsberg

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RETRAITE prix d’achat. Pour un immeuble résidentiel, celui-ci se situe aujourd’hui aux alentours des 3 %. Les bureaux offrent encore un rendement un peu plus élevé, de l’ordre de 3,5 à 4 %. Cela signifie qu’en empruntant à un bon taux – ce qui est tout à fait envisageable, vu les faibles taux actuels –, cet investissement vous coûtera moins cher que ce qu’il vous rapporte. Ainsi, même si vous possédez une somme importante, qui vous suffirait à financer votre achat immobilier, il est conseillé de passer par la case emprunt, qui vous permet de diminuer votre base imposable. Notez qu’une grande variété de biens sont disponibles sur le marché et peuvent proposer des rendements intéressants : appartement en ville, maison à la campagne, maison de vacances, résidence pour étudiants, bureau, immeuble en colocation ou espace de coworking… Il est assez intéressant, dans le cadre de l’achat d’un deuxième bien immobilier, de combiner l’aspect investissement avec un aspect pratique. Ainsi, si vous avez plusieurs enfants qui font des études, l’acquisition d’un appartement dans une ville estudiantine peut constituer un achat intelligent.

plus stables, comme les métaux précieux ou les obligations d’État. Dans tous les cas, veillez à garder un portefeuille qui soit le plus diversifié possible, de manière à continuer à limiter les risques.

À 60 ANS

UTILISER SON ASSURANCE GROUPE

« Alors que le niveau d’endettement lié au logement était, il y a encore quelques années, de 33 %, ce chiffre atteint aujourd’hui 40 à 45 % », souligne Etienne Zimmermann. Ces chiffres prouvent, s’il fallait encore le faire, que l’immobilier a atteint des prix tels qu’ils laissent peu de place à d’autres investissements. Pour financer un second achat immobilier, il faut donc parfois faire preuve d’astuces. L’une d’elles consiste vbiens immobiliers plutôt qu’un seul fait en effet une grosse différence à l’heure de la pension, même si vous serez toujours taxé sur les loyers perçus.

CHANGER SA STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT

À l’aube de la soixantaine, le moment est également peut-être venu de protéger le capital que vous avez réussi à accumuler au cours des années précédentes. Ainsi, si vous avez opté pour des plans d’épargne en fonds menés avec des stratégies offensives, vous pourrez songer à adopter une position plus défensive. Vous éviterez ainsi toute déconvenue, à quelques années à peine de l’échéance du contrat. De nombreuses institutions proposent de modifier votre stratégie de façon simple et sans frais. Notez toutefois que certaines formules d’épargne-retraite sont déjà conçues pour réduire le risque au fil des années, en diminuant la part d’actions dans le mix de vos investissements. Il est également tout à fait concevable de délaisser certains investissements pour placer votre argent dans des valeurs réputées 56 —

L’ÉPARGNE, CE N’EST PAS FINI

Avec une espérance de vie moyenne de 82 ans, le Luxembourgeois de 60 ans a encore de beaux jours devant lui. C’est la raison pour laquelle, même si l’heure de la pension se rapproche, il ne faut pas se laisser aller. « On parle souvent des risques d’accident de la vie, qui peuvent faire en sorte qu’on n’arrive en fait jamais à la pension, rappelle Etienne Zimmermann. Mais il ne faut pas non plus sous-estimer les ‘risques de vie’ : le coût d’une maison de retraite, par exemple, est non négligeable. Il convient donc de préparer son financement. » Bonne nouvelle : à cet âge de la vie, il est encore assez simple de mettre en place des plans d’épargne, qui, de surcroît, donnent droit à des avantages fiscaux. Ainsi, les formules d’épargne-retraite vous font bénéficier de la déductibilité d’un maximum de 3.200 euros par an jusqu’à 65 ans. À 55 ou 60 ans, vous pouvez donc facilement contracter une nouvelle épargne-retraite, dont vous pourrez récolter les fruits 10 ans plus tard. L’âge limite pour sortir d’un tel contrat est en effet de 75 ans.

­— Wealth management — Novembre 2019

POURQUOI NE PAS CONTINUER À TRAVAILLER ?

Même si vous êtes pensionné, vous pouvez tout à fait avoir encore envie de travailler, ou le faire pour arrondir vos fins de mois, sans que cela n’ait de conséquence sur le montant de votre pension. Des règles sont cependant à respecter pour les travailleurs qui ont demandé une pension anticipée. Ainsi, si l’activité complémentaire du pensionné anticipé est non salariée, le revenu qu’il en tire ne doit pas dépasser un tiers du salaire social minimum, sans quoi la pension est retirée. S’il s’agit d’une activité salariée, son revenu ne doit pas dépasser la moyenne des cinq revenus cotisables les plus élevés de sa carrière professionnelle, au risque de perdre, ici aussi, sa pension. Évidemment, les revenus engrangés par cette activité complémentaire seront également taxés. Il est également possible de continuer à travailler même lorsque vous avez droit à la pension. Au Luxembourg, la pension légale est fixée à 65 ans, mais il est envisageable de demander une pension anticipée à partir de 57 et 60 ans. En continuant à travailler au-delà de ces âges, vous pourrez augmenter le montant de votre pension légale. À l’inverse, partir en retraite anticipée diminue le montant de votre pension. Quel que soit le moment de votre départ à la retraite, pensez à faire votre demande de pension en temps et en heure à la Caisse nationale d’assurance pension. Celle-ci conseille d’introduire sa demande au moins deux mois avant l’ouverture de son droit à la pension, pour éviter tout retard. On le voit, la moralité de la fable de la cigale et de la fourmi s’applique donc à tous les âges de la vie. Elle est d’autant plus importante à mettre en pratique que le contexte actuel laisse planer des doutes très importants sur les montants de nos futures pensions. Pour ne pas vous retrouver, à l’image de la cigale de la fable, fort dépourvu quand la bise sera venue, vous savez donc ce qu’il vous reste à faire ! L’une d’elles consiste à faire jouer votre assurance groupe. En effet, il est possible d’utiliser une partie du montant cotisé dans votre assurance groupe pour financer l’achat d’un bien immobilier au sein de l’espace économique européen. Pour y parvenir, il s’agit de demander à l’assureur une avance sur une partie du montant cotisé. Des frais seront la plupart du temps appliqués pour cette opération, qui peut également être refusée par l’assureur. Même si l’issue de cette tentative reste donc incertaine, il est très intéressant de tenter le coup. Posséder deux ou trois biens immobiliers plutôt qu’un seul fait en effet une grosse différence à l’heure de la pension, même si vous serez toujours taxé sur les loyers perçus.  Q. D.


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FORECAST

Les taux d’intérêt vont-ils finir par remonter ? Aujourd’hui au plus bas, les taux d’intérêt peuvent-ils remonter à court, moyen ou long terme ? Dans ce contexte, comment allier rendement et sécurité ? La réponse de trois experts.

hâtelain Renaud-C Lauréline me, co in ed fix stratège ement ag an M lth Pictet Wea

A. G. La condition sine qua non pour une

remontée des taux d’intérêt à court et long terme réside dans une amélioration de la croissance économique mondiale. Or, celle-ci est entrée dans une phase de ralentissement, principalement en raison de la faiblesse de la demande chinoise et des incertitudes liées à la politique protectionniste américaine. Les principales banques centrales des pays développés ont entamé un cycle de baisse des taux directeurs afin de stimuler leurs économies en perte de vitesse. À court terme, il n’y a donc pas vraiment de craintes à avoir de brusque remontée des taux. Et si les taux d’intérêt venaient à augmenter en réponse à une accélération de la croissance économique et à une inflation plus élevée, ils resteraient indéniablement inférieurs à ceux rencontrés dans les décennies passées. Le taux d’intérêt d’équilibre à long terme a baissé au cours du temps, en raison de facteurs plus structurels, comme le vieillissement démographique.  58 —

L. R.-C. Les marchés s’ajustent à une nouvelle

réalité qui risque de durer : des taux directeurs négatifs en zone euro et un probable retour à des taux zéro aux États-Unis. Dans un monde surendetté où la croissance structurelle s’affaiblit, les banques centrales vont devoir rester très accommodantes. Vu les projections des taux directeurs et les attentes d’inflation sur les 10 prochaines années, un retour au niveau de taux longs pour les obligations américaines et allemandes de référence semble illusoire. Quelles alternatives envisager ? Nous favorisons les obligations d’entreprises de qualité avec une maturité supérieure à cinq ans afin de bénéficier de rendements plus élevés apportés par une courbe des taux encore pentue sur le crédit. Grâce au soutien apporté par la BCE, nous serions prêts à considérer les crédits à haut rendement en euros – dont la dette subordonnée de sociétés financières, qui peut offrir des perspectives de rendement plus attractives, mais avec plus de volatilité. 

­— Wealth management — Novembre 2019

Leborgne Jean-Yves anager, m lio fo port bourg m xe ING Lu

J.-Y. L. La zone euro continue de décélérer

et, dans un contexte d’incertitude sur le Brexit et de tensions commerciales, cela risque de continuer. Le moral des entreprises est en baisse, surtout en Allemagne. En cas de Brexit dur et/ou de guerre commerciale avec les États-Unis, une récession serait inévitable. La BCE a pris acte de ces risques en relançant son plan d’achat d’actifs de 20 milliards d’euros par mois à partir du 1er novembre. De ce fait, les rendements obligataires devraient donc se maintenir en territoire négatif pour un long moment encore. Rappelons que le taux allemand à 10 ans est proche des -0,6 %, alors que le taux américain à 30 ans est passé sous la barre des 2 %. L’attrait pour les obligations s’en trouve donc limité, et, pire, si ces mêmes taux devaient enfin remonter un jour, cela pénaliserait le prix des obligations, qui baisserait, rendant ainsi cette classe d’actifs peu attractive. 

TEXTE Sébastien Lambotte PHOTOS Lucie Deluz , Edouard Olszewski, Patricia Pitsch (Maison Moderne)

Gauthy Alexandre omiste, on éc ro mac g Luxembour m ca er Degroof Pet


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