WWW.PAPERJAM.LU
•
FÉVRIER 2017
L E D N I F LE DE LA D N E R P UTEUR A H 5 453000 074017 02 4€
i nch llions a r f i r avoi des 3 m épare s è r Ap olique el se pr ymb le Find t City. s p , le ca sagers Airpor iat. éd as nir de p à deve ge imm olla Déc JOHAN VANNESTE Lux-Airport
ADRIEN NEY
RICHARD FORSON Cargolux
Luxair
FRANÇOIS BAUSCH
Ministère du Développement durable et des Infrastructures
Serez-vous la manager la plus innovante du Luxembourg ? Tentez de remporter le prix de l’innovation « Woman Business Manager of the Year » avec à la clef 10.000 euros *.
Inscription sur www.wbmy.lu jusqu’au 10/03/2017 inclus. Partenaires du prix de l’innovation
* Voir règlement sur www.wbmy.lu
Vous avant tout
Retrouvez-nous sur
#WBMY17
Banque Internationale à Luxembourg SA, 69 route d’Esch, L-2953 Luxembourg, RCS Luxembourg B-6307
(+352) 4590-3000 www.bil.com 002_PUB_OPTION BIL WOMEN.indd 2
20/01/17 09:07
ÉDITO
To be or not to be
TH I ERRY RA I Z ER Rédacteur en chef @traizer1
V
ive la presse libre ! La formule aurait pu être prononcée par le Premier ministre (également en charge des Communications et des Médias, faut-il le rappeler) lors des traditionnels vœux à la presse – une coutume instaurée par son prédécesseur Jean-Claude Juncker – prononcés le 11 janvier. « Les lecteurs en ligne doivent avoir les mêmes droits » que ceux de la presse dite traditionnelle, y déclarait Xavier Bettel, dans une cérémonie où il fut question, outre la petite réforme du régime de promotion de la presse, de la montée en puissance de la presse en ligne et du traitement de l’information qui en découle. Ou plutôt qui devrait en découler, à savoir un traitement reposant sur les mêmes principes essentiels au journalisme, métier sur lequel déteignent de plus en plus certains réflexes et usages en provenance des réseaux sociaux. Un journaliste = un journaliste. Un lecteur = un lecteur (la formule vaut aussi pour un téléspectateur et un auditeur). Être ou ne pas être journaliste, telle est la question qu’il
faut se poser quotidiennement, loin du « post fact », du « shitstorm » et autres « fake news » qui sont de plus en plus évoqués lors des discours des gouvernants. Ces symptômes ne sont pas tant ceux d’une maladie qui toucherait une profession que ceux dont souffre une époque où les canaux d’informations prennent souvent le pas sur l’information en elle-même. Être ou ne pas être en faveur d’un Luxembourg qui ne renie pas son histoire, ses traditions, mais qui avance, se modernise, s’ouvre aux autres, à la nouveauté, la question ne se pose plus pour Paperjam. Oui, il est possible de faire une presse « forte et indépendante » comme l’espérait Xavier Bettel en ce début d’année. Oui, il est aussi possible de poursuivre cet objectif en parlant de celles et ceux qui jouent un rôle prépondérant dans l’économie nationale, loin des histoires de boîtes aux lettres et sans que leur substance puisse être remise en cause : les entrepreneurs. Durant les prochains mois, Paperjam empruntera avec ses lecteurs le chemin qui mène vers les scrutins communaux, nationaux et européens en faisant preuve d’indépendance, d’esprit critique (constructif ) et d’opinion. Un triptyque qui prévaut aussi lorsque ces
visages de l’entrepreneuriat, les chefs d’entreprise, sont présentés sous la plume des journalistes de Paperjam. Loin de la complaisance et de la « peopolisation » – mais non sans bouder les succès d’ici dont la portée dépasse les frontières –, l’aventure de Paperjam a montré que rendre compte de la vie de la communauté d’affaires du Luxembourg et de la Grande Région contribue à répandre l’esprit d’entreprendre. Et de montrer que beaucoup de paris sont possibles depuis le Grand-Duché. Les chefs d’entreprise savent que, souvent, immobilisme rime avec recul sur le marché. Si le gouvernement peut se targuer d’attirer des entreprises capables de créer des emplois ou de positionner le pays dans un nouveau créneau, nombreux sont les patrons de PME établies de longue date qui réclament – de plus en plus – que les clients fidèles ne soient pas oubliés. C’est de cette réalité du monde de l’entreprise, complexe, synonyme de nombreux défis, que Paperjam traite au quotidien dans les pages de son mensuel et lors des deux rendez-vous quotidiens qu’il vous fixe en ligne, chers lecteurs, à 8 et 16 heures. Toute la rédaction de Paperjam vous présente ses meilleurs vœux pour 2017 et vous remercie de votre fidélité. Février 2017 —
003_Edito.indd 3
— 003
19/01/17 12:09
Une vitesse incroyable. Une qualité hors norme. Une nouvelle façon d’imprimer. Voici le nouveau multifonction HP PageWide Pro, une toute nouvelle catégorie de produits d’impression, par HP uniquement. Choisir le multifonction HP PageWide Pro, c’est choisir l’imprimante couleur la plus rapide* de sa catégorie, avec un coût de possession imbattable. Vous profitez de hautes performances, sans compromis.
Pour en savoir plus, voir hp.be/pagewide
* Comparaison des CTO basée sur 90 000 pages pour les modèles PageWide Pro, et 150 000 pages pour les modèles PageWide Enterprise ; selon les spécifications publiées par les fabricants pour le rendement par page et la consommation énergétique ; selon PDSF pour matériel et fournitures ; coût par page basé sur le rendement ISO avec impression continue, en mode par défaut, et avec des cartouches de la plus grande capacité proposée. Comparaisons menées avec des imprimantes et multifonctions professionnels couleur (de 300 à 1 000 $) en septembre 2015, et avec des multifonctions professionnels couleur A4 (500 à 3 000 $) en novembre 2015, en excluant les produits représentant une part de marché inférieure ou égale à 1 %. Pour en savoir plus, voir hp.com/go/learnaboutsupplies. © Copyright 2017 HP Development Company, L.P.
004_PUB_HP.indd 4
20/01/17 18:55
SOMMAIRE
Février 2017
GRAND ENTRETIEN
COVERSTORY
022 Le Findel prend de la hauteur En franchissant pour la première fois la barre des trois millions de passagers, l’aéroport du Findel change de catégorie et doit se réorganiser pour répondre aux réglementations.
REPORTAGE
014 «Chacun devrait prendre ses responsabilités et faire preuve d’un peu plus de sérieux» Le directeur du Statec, Serge Allegrezza, porte un regard aiguisé sur la situation économique du pays.
BAVARDAGES
126
136
Les chantiers de la gloire
Transformation et réputation
Le photographe Gaël Lesure a suivi Marc Giorgetti dans ses activités. Le grand lauréat du Paperjam Top 100 2016 des décideurs économiques les plus influents dirige, avec son frère Paul, le mastodonte de la construction et de la promotion immobilière : Félix Giorgetti.
La Place compte depuis peu deux banquières parmi les dirigeants des cinq grandes banques commerciales. Colette Dierick (ING) et Françoise Thoma (BCEE) discutent du monde bancaire et du management au féminin. Février 2017 —
005-009_sommaire.indd 5
— 005
20/01/17 13:11
006_PUB_MUTUALITE DES PME.indd 6
20/01/17 18:56
SOMMAIRE
037
061
087
ÉCONOMIE & POLITIQUE
Bulletin de vote
HOM
HOM HOM
ME
HOM
ME
ME
FEM
M
ME
LES FEMMES DANS LA POLITIQUE LUXEMBOURGEOISE Chambre des députés
emmes s 18 minist
s re
r 60 élus su
45
CL AUDE WAGNER
066 « Réaliser l’impossible » ANNIVERSAIRE
231 éch e
12,4 % s vin
m
estres
CORINNE CAHEN ET LA GRANDE RÉGION
048 « On doit faire mieux » ÉCONOMIE CIRCULAIRE
050 Retour à la nature ÉGALITÉ DE TRAITEMENT
052 Dur d’être un alibi REL ATIONS BIL ATÉR ALES
054 Au balcon de l’Europe SÉRIE
056 Le théâtre côté chiffres ENTRE CHÔMAGE ET PÉNURIE DE COMPÉTENCES
058 L’Adem écartelée POLITIQUE DU LOGEMENT
060 Chou blanc pour la subvention de loyer
090 Stupeur et tremblements
femmes
070 Cactus, 50 ans
et tous ses piquants
— Février 2017
042-044_02Ecopol_opener.indd 42
SECRET PROFESSIONNEL
r su
OMM 046 PraesentiaHuniversalis
05 bourg r1
13
4f
22,2 %
Communes mes s u fem
12,4 % EXPOS UNIVERSELLES
042 —
Gouvernement
m 17 fe mes
ur
HOM M 042 Honneur aux dames E
É L E C T I O N S C O M M U N A28,3L% E S
19/01/17 18:07
JEUNES DIRIGEANTS D’ENTREPRISE
072 Quand la relève se prend en main ÉNERGIES
074 Le Soleil au zénith RECONVERSION
076 Pall Center carbure au long terme
J O U R N É E D E L’ É C O N O M I E
077 Cinq marqueurs
de l’entreprise de demain SKYPE
078 D’une licorne à une culture de l’innovation
PRIX DE TRANSFERT
094 Une circulaire et des bonnes résolutions DUBAÏ
096 Entretenir le lien SNAPSWAP SE STRUCTURE
098 Georges Schmit bascule (aussi) dans les fintech DEGROOF PETERCAM LUXEMBOURG
100 Bruno Houdmont, premier pilote de l’après-fusion
FONDS D’INVESTISSEMENT
101 La preuve par 11 DISTRIBUTION INTERNATIONALE
102 Au pinceau de l’innovation
CONSERVATION DES DONNÉES
080 La machine est relancée TRANSPORTS PUBLICS
082 À perte pour le meilleur NOUVEAUX MARCHÉS
084 L’Afrique conseillée ALEX ANDRE DULAUNOY (CIRCL)
086 « Certains pays instrumentalisent des cybercriminels »
Février 2017 —
005-009_sommaire.indd 7
— 007
20/01/17 18:18
h2a.lu
CANDIDATE
&
COMPANY
solutions
Executive Search I InHouse Services I Evaluation & Assessment I Background Check
www.therecruiter.lu
IT I Telecom
008_PUB_THE RECRUITER.indd 8
Digital
Cleantech
Industry I Services
Semi-public Institutions
20/01/17 18:56
SOMMAIRE
LIFESTYLE
PAPERJAM CLUB
JEAN-PAUL LESPAGNARD
142 La mode en histoires UNE ŒUVRE EXPLIQUÉE
AGENDA
144 Dining Motions
116 Les événements à venir
DANSE CONTEMPORAINE
LA VIE DU CLUB
145 « Faire une danse viscérale »
120 Retour en images
SOIF À DEUX
146 Des amours de cocktails
DOSSIER DIGITAL
010 Celebrating Luxembourg 012 À suivre 104 Flash-back en images 110 Carrières 114 Paperjam.jobs 148 Paperjam.lu 152 Ours 1 thé et de matique s rép onse / 3 invité s s d’e xper ts :
E X TERNALISATION GAGNANTE
108 Ressources démultipliées et en réseau
154 Tableau de bord
Doss ie une e rs digitau xpéri x ence : Pap s ur erjam .lu/d ossi er
Février 2017 —
005-009_sommaire.indd 9
— 009
20/01/17 17:03
C E L E B R AT I N G LUXEMBOURG MIR WËLLE WEISE WIE MIR SINN
BOB KNEIP
« Nous connaître, c’est nous aimer » Maison Moderne a choisi de placer l’année 2017 sous le signe de «Celebrating Luxembourg». Politique, culture, sport, mode, architecture, recherche, humanitaire… le Luxembourg compte de nombreux champions et autant de successstories qui méritent d’être mis à l’honneur.
B
ob Kneip, 54 ans, a fondé sa société éponyme en novembre 1993. Spécialisée dans la communication financière pour les fonds d’investissement, elle compte des clients actifs dans plus de 50 pays sur tous les continents, notamment 42 parmi les 50 plus importants groupes de gestion transfrontières de fonds. Luxembourg est un pays... fiable, dynamique et ouvert. Reconnaissez-vous le Luxembourg dans ces mots-clés retenus par le gouvernement ? B O B K N E I P Bien sûr, mais au-delà de la fiabilité, je citerai aussi l’adaptabilité. Ces 1.000 dernières années ont été caractérisées par la capacité du pays à toujours s’adapter à des environnements et des cultures extrêmement différents… Il y a un autre mot-clé qui me vient à l’esprit, c’est « stabilité ». La stabilité politique et sociale du pays est indéniablement un de ses atouts majeurs.
Et qu’est-ce que vous leur répondez pour leur donner envie de visiter le Luxembourg ? Je leur dis que je connais beaucoup de gens qui sont venus au Luxembourg pour n’y rester que deux ou trois années et qui sont toujours là 25 ans après ! Je leur dis aussi que nous connaître, c’est nous aimer. Je démythifie aussi la situation du pays : non, ce n’est pas un rocher perdu au milieu de l’Europe sur lequel sont accrochées des dizaines de milliers de boîtes aux lettres. C’est un vrai pays avec de vrais habitants, une culture, une population dynamique et variée… Un pays qui vit avec son temps, à la pointe des technologies, et qui sait accueillir. Découvrez l’interview complète de Bob Kneip ainsi que d’autres ambassadeurs du pays et participez à l’initiative #CelebratingLuxembourg. L’expérience continue sur paperjam.lu/dossier/celebrating-luxembourg.
010 —
MAISON MODERNE
Que vous disent vos interlocuteurs à l’étranger sur le Luxembourg ? Globalement, parmi les gens que je croise, il y a ceux qui connaissent le Luxembourg et qui l’adorent. Et puis il y a ceux qui ne le connaissent pas et ceux-là loupent quelque chose. Ils vivent encore toujours avec des clichés, peut-être parce que c’est plus simple pour eux et qu’ils n’ont pas eu envie de s’intéresser au sujet.
— Février 2017
010_Celebrating_Luxembourg.indd 10
19/01/17 09:10
The range of a diesel, the power of a Bentley.
Bentayga Diesel.
With a range of over 1.000 km, you can explore more with four, five or seven seats in the new Bentayga Diesel. The V8 engine takes you from 0 to 100 km/h in just 4,8 seconds. This may be a diesel, but above all it’s a Bentley. Discover this remarkable luxury SUV at BentleyMotors.com/BentaygaDiesel or visit Bentley Luxembourg, Garage M. Losch S.e.c.s., 1 Bd. F.W. Raiffeisen, L-2411 Luxembourg-Gasperich, Tel: +352 40 07 07 200 www.luxembourg.bentleymotors.com Bentayga Diesel fuel consumption – EU Drive Cycle in l/100 km: Urban 9,4; Extra Urban 7,2; Combined 8,0. CO2 Emissions 210 g/km. Efficiency class: B The name ‘Bentley’ and the ‘B’ in wings device are registered trademarks. © 2017 Bentley Motors Limited. Model shown: Bentayga Diesel.
011_PUB_LOSCH PRIMA POSTA.indd 11
BENTLEY LUXEMBOURG 20/01/17 18:56
Les fonds à l’ère post-Brexit
L’ambassadeur des États-Unis au Luxembourg a quitté le pays le 20 janvier dernier, date de l’investiture de Donald Trump. C’est – a priori – un représentant proche de l’obédience républicaine qui est attendu pour succéder à David McKean. Un mouvement similaire est à prévoir du côté de l’ambassade de France suite à l’élection présidentielle de mai.
2017, année de risque et d’opportu 01/02 nités pour le secteur des fonds d’investissement. Pour la 5e édition de sa conférence dédiée à la distribution de ses produits, Deloitte couvrira les défis de cette année, dont la demande importante des clients pour des produits innovants et le poids de la réglementation.
La presse en débat
Luxexpo poursuit sa mue
Xavier Bettel, qui rencontrait les représentants de la presse le 11 janvier dernier, souhaite un débat à la Chambre sur les médias, dans le sillage de « l’affaire Lunghi ». Sans vouloir s’ingérer dans le métier de journaliste, le Premier ministre et ministre des Communications et des Médias veut évoquer le rôle que doivent tenir les médias en 2017. 012 —
012_a_suivre.indd 12
Après l’annonce de travaux de réno 09/02 vation, d’agrandissements, un repositionnement de ses foires phares, Luxexpo annonce une transformation. Nouvelle marque ou repositionnement ? La question est posée par ses responsables. Réponses et détails le 9 février.
En acier ou trempés ?
Le lendemain de l’exercice réalisé
10/02 par sa spin-off Aperam, ArcelorMittal présentera ses résultats annuels 2016. Dans un contexte qui demeure délicat, le géant mondial pourra (peut-être) trouver une bouffée d’oxygène en 2017 suite à l’annonce de Donald Trump de réaliser des investissements en infrastructures.
Action !
La 7e édition du Lux Film Fest, le
02/03 festival luxembourgeois du cinéma, est annoncée du 2 au 12 mars prochain. Informations sur luxfilmfest.lu.
J U L I E N B E C K E R (A R C H I V E S)
Valse des ambassadeurs
— Février 2017
19/01/17 09:12
MAURITIUS GENEL 23x30cm 013_PUB_TURKISCH ARILINES.indd ING.indd 131
16.01.2017 20/01/17 18:56 16:03
GRAND ENTRETIEN
SERGE ALLEGRE Z Z A (STATEC)
« Chacun devrait prendre ses responsabilités et faire preuve d’un peu plus de sérieux » T H I E R RY R A I Z E R E T J E A N - M I C H E L GAU D R O N |
MIKE ZENARI
Le directeur de l’Institut national de la statistique et des études économiques du Luxembourg porte un regard aiguisé sur la situation économique du pays. Alors que 2017 s’annonce mouvementée, il redoute les conséquences de la montée des populismes un peu partout en Europe. Dans un environnement de plus en plus complexe, il a pour ambition de rendre la communication du Statec plus pertinente, percutante et sans fard. Mais il souhaite aussi un meilleur accès aux données économiques transmises par les autorités.
014 —
014-020_Grand entretien.indd 14
— Février 2017
20/01/17 10:34
GRAND ENTRETIEN
Février 2017 —
014-020_Grand entretien.indd 15
— 015
20/01/17 10:34
GRAND ENTRETIEN
L
’
année 2016 a été plutôt noire pour D’où l’aspect très crucial de ces analyses les prévisionnistes et les sondeurs, dites « post-fact », où tout et son contraire notamment dans le cas du Brexit et peuvent être dits… des élections américaines. Quel regard C’est en effet un concept qui devient à la le statisticien que vous êtes porte-t-il mode, mais qui ne représente rien de vraisur ces échecs ? ment nouveau pour nous, les statisticiens. En revanche, ce que nous n’avions pas bien S E R G E A L L E G R E Z Z A Si nous devons prendre compris ni anticipé, c’est la capacité de cerles chiffres avec tout le sérieux qui s’impose, tains à exploiter une certaine ignorance des à partir du moment où les résultats projetés sont de l’ordre de 53/47 ou de 52/48, tout statis- faits par la majorité de la population, en sachant très bien manipuler les médias ticien un tant soit peu sensé ne devrait même sociaux comme les médias traditionnels. pas les commenter, car on se trouve alors en plein dans la marge d’erreur. Il faudrait, pour Les démocraties sont très mal préparées à bien faire, faire appel à d’autres méthodes cette exploitation systématique par des gens d’analyse, mais on se trouve généralement mal intentionnés qui ont, derrière leurs actes, démuni. Il suffit de regarder ce qui s’est passé une véritable stratégie de pouvoir. Et ça, en aux États-Unis : oui, les démocrates ont eu la tant que statisticien, cela nous fait très peur. majorité des voix exprimées. Mais avec un sysComment se protéger contre les gens qui dénigrent les statistiques et les mathématème électoral à deux étages, il aurait fallu systématiquement faire le décompte en projetant tiques ? C’est une autre forme de populisme. le nombre de grands électeurs concernés. Les sondeurs n’ont pas eu tort de dire que Clinton Le Luxembourg parvient-il à échapper devançait Trump au nombre de voix. Simpleau phénomène ? ment, aucun, ou presque, n’a fait l’effort de Le pays est assez bien préservé par sa situacalculer différemment. tion sociale plutôt favorable : on a une reprise Personnellement, je me suis trompé au sujet du pouvoir d’achat et, en plus, une tranche du Brexit : j’étais convaincu que ce serait non. indiciaire qui vient de tomber ! Mais quand J’étais d’ailleurs à Londres en avril et j’ai eu l’ocje vois les remous autour de la question de casion d’en parler avec des Londoniens qui la langue luxembourgeoise, ça me fait peur. disaient que les Britanniques aiment se faire Affirmer que l’allemand ou l’anglais sont des peur... Mais il s’agissait de Londoniens ! Là aussi, langues plus proches « de notre souche » sont, les résultats ont été serrés et il est exagéré de à mes yeux, des discours clairement fascisants. dire que tous les Britanniques veulent quitter Cette idée de « nation pure » est totalement l’Europe. Ce n’est qu’une courte majorité qui stupide. Je pense que les politiciens aussi sont en a décidé ainsi. effrayés par ce qui se passe et, je le crains, Notre esprit est habitué à travailler avec des moyennes ou proportions. Il faut aussi de devoir courir derrière l’opinion publique regarder la variance. Un plutôt que de la devancer. résultat à 52 %, ce n’est pas la Si on devait vraiment même qualité d’une expresréfléchir au rééquilibrage sion populaire qu’un vote à des langues, alors c’est l’anRemettre en 80 %, même si le résultat final glais qui devrait gagner en peut sembler identique. importance. Mais c’est ce cause le marché multilinguisme qui permet intérieur ferait de jeter des ponts entre tous Au final, la perspective de ce les citoyens et d’intégrer ceux Brexit et l’arrivée de Donald replonger le qui sont là. Quid du portuTrump à la Maison Blanche Luxembourg gais ? C’est une langue très vous préoccupent-elles ? parlée dans le secteur du bâtiMême si les écarts entre les dans les ment… mais c’est aussi une deux camps sont très faibles années 30. langue parlée par des cenet qu’une très grande partie taines de millions de perdes populations anglaise et sonnes dans le monde, américaine n’est pas en phase notamment dans une économie émergente avec les résultats, il est clair que ces deux importante telle que le Brésil. Et le russe, par scrutins vont générer un revirement politique exemple ? Parler cette langue peut aussi s’avémajeur. On le remarque déjà avec la montée rer utile. populiste en Europe, même dans les pays Plutôt que de vouloir restreindre l’usage scandinaves, pourtant exemplaires. de certaines langues, il faudrait plutôt réfléSociologiquement, les variables sociochir à comment l’étendre… économiques, l’éducation et le chômage, ressortent très fortement dans l’explication des votes américains et anglais. Or, ces facPour en revenir à la notion d’analyse « postteurs socio-économiques sont brouillés par fact », avez-vous été déçu de la façon dont des phénomènes indéniables de xénophobie ont été menés les débats à la Chambre et de racisme. Il y a à la base le mécontenteautour du budget et de la réforme fiscale ? ment des catégories déclassées par la monMon regret vient surtout de la façon dont l’indialisation, qui va au-delà de l’explication formation est transmise et échangée. Chacun simpliste erronée en termes d’élites mépridevrait prendre ses responsabilités et faire sant le peuple… preuve d’un peu plus de sérieux. 016 —
014-020_Grand entretien.indd 16
BIO EXPRESS 1959: Serge Allegrezza est né le 25 octobre 1959 à Luxembourg. 1991: Docteur en sciences économiques appliquées de l’Université de Liège, et après avoir été chercheur au Ceps/Instead, il entre au ministère de l’Économie en tant que conseiller de gouvernement 1ère classe. 1994: Serge Allegrezza prend, au sein du ministère de l’Économie, la tête de la direction générale « Propriété industrielle et droits intellectuels». 2003: Au 1er avril, il succède à Robert Weides – qui a fait valoir ses droits à la retraite – en tant que directeur du Service central de la statistique et des études économiques. Il devient également le tout premier (et le seul à ce jour) directeur de l’Observatoire de la compétitivité nouvellement créé. 2004: Il est nommé président des conseils d’administration du bureau Benelux des marques et du bureau Benelux des dessins ou modèles. 2005: Serge Allegrezza est nommé président du conseil d’administration de Luxtrust et il occupe toujours cette fonction. 2009-2010: En tant que représentant de l’État, il préside pendant deux années le Conseil économique et social. 2013: Déjà membre du conseil d’administration et vice-président de Post Luxembourg, Serge Allegrezza en devient président suite au départ de Gaston Reinesch pour la Banque centrale.
— Février 2017
20/01/17 10:34
Réunir votre expérience et nos compétences c’est bâtir ensemble votre succès.
Concilier performances professionnelles et ambitions personnelles assure l’avenir de votre entreprise. Pour croître et transmettre dans une relation de confiance, devenons partenaires. Contactez-nous sur : bienvenue@degroofpetercam.lu ou au 45 35 45 - 4219.
Private Banking | Institutional Asset Management | Investment Banking | Asset Services
260117-degroofpetercam-paperjam_BAT.indd 1 017_PUB_BANQUE DEGROOF.indd 17
19/01/2017 16:26 20/01/17 09:06
GRAND ENTRETIEN
Nous avons travaillé sur les données Quelles sont les priorités du Statec que le ministère des Finances a bien voulu pour cette nouvelle année ? nous communiquer, c’est-à-dire relativeLa première concerne la communication. ment peu par rapport à notre demande Walter Radermacher, le directeur d’Eurostat initiale. Nous en avons simulé l'impact qui vient de prendre sa retraite, a prévenu : macroéconomique, compte tenu de ces nous allons vivre une période toujours plus données, publiée dans la dernière note dure, confrontés aux « post-factiens ». J’ai de conjoncture. d’ailleurs pu moi-même en faire l’expérience De son côté, la Banque centrale du sur ma page Facebook où je me fais régulièreLuxembourg a fait une analyse en regardant ment attaquer. Et parfois de manière très viol’impact de chacune des mesures annonlente ! Plus on est ouvert au débat et plus on cées dans le cadre de la réforme fiscale. laisse des personnes mal intentionnées expriSon approche était peut-être plus élaborée mer leur mécontentement. Il s’agit là d’un que celle du ministère des Finances et un défi pour lequel je sens bien que nous ne peu moins que la nôtre, car, par exemple, sommes pas du tout armés. Mais nous allons nous avons aussi analysé les effets induits. apprendre et nous serons bien aidés par nos Au final, la fourchette d’estimation du confrères européens, bien avancés en la coût de cette réforme était alors un peu matière. Nous devons être de plus en plus différente entre nos deux méthodes. Par pertinents, percutants, pédagogues mais acquis de conscience, nous avons refait nos rigoureux. simulations en calquant nos hypothèses sur C’est pour cela que j’ai récemment engagé celles de la BCL et nous avons conclu que deux professionnels de la communication : cette réforme fiscale était un peu plus géné- Christian Welter (ex-Radio 100,7, ndlr) et Sylvia reuse que ce qui se trouvait dans le budget, Mann (ex-Nyuko, ndlr), dont la mission princimais pas de beaucoup non plus. pale sera d’encadrer et de gérer la présence Mais que ce soit 400.000 du Statec sur les réseaux ou 500.000 euros d’écart, sociaux. Il faut aussi se ça n’intéresse pas la très défaire d’une certaine image Savoir si le grande majorité des gens. qui persiste : celle du grand Or, c’est là-dessus que ce complot ou d’une connivence Luxembourg est sont focalisés les débats, avec le gouvernement, compétitif est le alors qu’il aurait été plus notamment sur la question judicieux de vraiment de l’indexation. véritable enjeu. confronter les hypothèses et L’autre défi que je vois, les résultats obtenus par la mais qui n’est pas nouveau, BCL et le Statec, de confronc’est celui d’être en conforter les uns et les autres, de demander son mité dans la mise en œuvre des règlements avis au ministère… La commission parlecommunautaires, surtout en ce qui concerne mentaire aurait alors eu de la matière pour les comptes nationaux. compiler ces informations et rendre un avis L’année dernière, il y a eu en Irlande un très détaillé. bond du PIB de plus de 26 %. Un chiffre totaleÇa aurait pu être vraiment un beau débat. ment hors norme, mais qui s’explique par des délocalisations de multinationales ayant établi en Irlande une partie de leur activité, voire L’amélioration de la qualité des données leur siège, mais sans pour autant y amener sur lesquelles vous avez à travailler toute la substance. constitue-t-elle une de vos priorités Les autorités irlandaises ont instauré une pour 2017 ? commission spéciale pour voir comment traiÉvidemment ! Et bien au-delà ! Je me bats ter ce genre de cas, en étroite collaboration toujours pour que nos échanges avec les avec l’OCDE et le FMI. On attend les concluadministrations et les ministères soient sions de cette commission très prochainedavantage institutionnalisés, une couche ment, mais nous irons nous-mêmes en Irlande de coordination intermédiaire manque. pour rencontrer les spécialistes de la question Je soutiens l’idée d’un forum, le « groupe sur place. de prévision » n’étant qu’un club informel, Ce cas de figure aurait très bien pu arriver qui permettrait d’échanger toutes les donau Luxembourg. Pour l’heure, la façon dont nées, d’élaborer et d’affiner des prévisions nous traitons ce genre d’informations est de base et de laisser alors les hommes poliacceptée par Eurostat. Mais ce qui vient tiques faire ce qu’ils font le mieux : propod’arriver en Irlande risque d’engendrer des ser et exécuter des politiques plutôt que changements dans les règles en matière de de se quereller sur le chiffrage statistique. globalisation et de flux de capitaux, et cela Claude Haagen (le rapporteur socialiste pourrait donc remettre en cause des chiffres du dernier budget, ndlr), comme avant lui auxquels nous sommes habitués. Cette incertiFranz Fayot, réclament la création d’un tude m’inquiète et nous devrons la traiter en véritable comité économique et financier priorité. national, prévu par le programme de Enfin, nous allons aussi publier, en cours gouvernement. d’année, de nouvelles projections concernant Au lieu de ça, on risque d’assister à la croissance économique potentielle et la une guerre des chiffres et personne n’y population. On verra alors si le mythe des comprend plus grand-chose. 018 —
014-020_Grand entretien.indd 18
VERBATIM
L’accord salarial signé dans la fonction publique « Si on base la comparaison sur le niveau d’éducation, qui est un des critères essentiels dans la fonction publique, on met en évidence un différentiel de salaire très réduit entre les deux secteurs. Mais il est par ailleurs dommage que la productivité dans la fonction publique ne soit pas prise en compte. »
Le travail du Conseil national des finances publiques « Le CNFP fait du bon travail et rend de bons rapports, mais devrait faire un gros effort de pédagogie en veillant à délivrer un message compréhensible. Sinon, on reste dans des débats de technocrates et d’économètres. Le nouveau président, Yves Nosbusch, est jeune et motivé et je suis convaincu qu’il sera très sensible à cette mission pédagogique. »
Le fonctionnement du Statec « En 2015, les ministères des Finances et de l’Économie ont été très réactifs quand il y a eu des soucis d’effectifs, ce qui m’a permis d’intégrer et de fidéliser une partie des consultants extérieurs avec qui nous avions l’habitude de travailler sur des missions de deux ou trois ans, mais aussi de recruter des ressources supplémentaires. »
Les relations avec le gouvernement « Avec le précédent gouvernement, on courbait l’échine et il n’y avait pas vraiment d’échanges. Là, les relations sont plus normales, ce qui fait que j’ai de plus hautes exigences vis-à-vis de celui-ci. Il a annoncé sa volonté de réformer et d’engager des ‘révolutions coperniciennes’. Je l’attends donc sur ces réformes, avec la perspective de véritables avancées institutionnelles. »
— Février 2017
20/01/17 16:27
WEDNESDAY 01/02/2017
European Convention Center Luxembourg 4, Place de l’Europe Luxembourg
5TH ANNUAL CROSS-BORDER DISTRIBUTION CONFERENCE CAPTURING NEW OPPORTUNITIES FOR INVESTORS AND FUND MANAGERS
Deloitte and Elvinger Hoss Prussen, in collaboration with Financial Times Live will host the 5th Annual Cross-Border Distribution Conference on 1 February 2017, providing an unrivalled forum for debate on the major issues facing this fast growing sector in the coming year. The main topics that will be discussed during the conference include: • Challenges and opportunities in global fund distribution in the year ahead • Managing fund liquidity risk – the next big challenge? • Where next for fees in a low income world?
For more information:
www.cross-border.lu ORGANIZED BY
PLATINUM SPONSOR
019_PUB_DELOITTE.indd 19
SUPPORTING PARTNER
GOLD SPONSORS
SILVER SPONSORS
MEDIA SPONSOR
20/01/17 18:57
GRAND ENTRETIEN
1,1 million d’habitants à l’horizon 2060 a encore lieu d’être. Mais cela permettra surtout de contribuer aux débats lancés par le gouvernement autour des questions de la croissance et du processus Rifkin. L’avenir passe aussi par la mise en œuvre de la troisième révolution industrielle prônée par Jeremy Rifkin. Quelle est votre position à ce sujet ? J’ai eu l’occasion d’avoir des échanges très animés avec lui au sujet d’aspects que je trouvais trop édulcorés dans son étude. Il s’agissait notamment de déterminer quels sont les gains de productivité auxquels on pourrait s’attendre, partant du principe qu’en augmentant la productivité, on diminue le besoin en ressources humaines. Dans ses ouvrages, il prévoit une productivité « extrême », mais sans la quantifier, me reprochant d’avoir une approche trop comptable. À mes yeux, c’est pourtant fondamental, puisque toute la croissance potentielle du pays est basée sur la productivité à venir. L’aspect « combien ça va coûter » n’est pas vraiment abordé non plus. On a pourtant besoin de mettre des chiffres sur un projet d’une telle envergure. Mais c’est très compliqué. On parle d’un investissement de 50 milliards d’euros jusqu’en 2060… Mais ce sont des montants tellement énormes que si on se trompe à ce sujet, c’est toute l’étude qui tombe. On s’est promis de revenir sur ce sujet avec les équipes du professeur Rifkin.
PRAGM ATI SM E Serge Allegrezza plaide pour une institutionnalisation en matière de communication des informations, de manière à ne pas laisser les acteurs politiques se disperser dans l’analyse des données.
Comment cet argent devrait-il être amené, selon vous ? Contrairement à ce que disent les politiques, nous avons un endettement très faible. Emprunter de l’argent ne coûte pratiquement rien aujourd’hui. Pourquoi ne pas le faire ? Pourquoi pas sous la forme d’un emprunt populaire ? On pourrait imaginer un « emprunt Rifkin » et sans aucun doute le rendement, en termes de croissance nominale, serait plus important que le coût du capital. Mais à combien se monterait cet emprunt ? On ne le sait pas et c’est bien ennuyeux. En tout état de cause, l’exercice Rifkin est très bénéfique, car il est toujours bien de réfléchir à l’avenir. Et même si, au final, cet avenir est différent de ce qu’on imagine aujourd’hui, on comprendra au moins pourquoi. On sait, de toute façon, qu’il y aura des ruptures sociales dans un court terme : la fameuse « ubérisation » de la société, l’automatisation et la robotisation sont autant de menaces véritables dont il faut avoir conscience.
la position du pays et les raisons de ce positionnement. Cela devrait être davantage exploité au niveau des gouvernements. Nous disposons par ailleurs de nos propres indicateurs. Le Conseil économique et social a d’ailleurs, en juillet dernier, validé le principe de la mise en œuvre d’un nouveau système national d’indicateurs qui sera appliqué cette année. Il est positif de voir qu’il y a eu des progrès dans les débats entre partenaires sociaux. Ce qui manque, en revanche, dans le débat politique, c’est un véritable accord sur la compétitivité et la façon de la mesurer. L’idée n’est pas de s’appuyer sur l’ensemble des indicateurs existants, mais de déterminer quelques-uns de ces indicateurs qui sont tangibles et représentatifs et d’avoir de vrais débats autour de ceux-ci. Il ne faut pas se cacher derrière des questions de méthode. Savoir si le Luxembourg est compétitif est le véritable enjeu.
Cela revient aussi à remettre sur le devant de la scène le débat sur la compétitivité. Regrettez-vous qu’il ne soit pas davantage présent au niveau de la classe politique ? Ce qu’il faudrait réussir à faire, c’est d’abord avoir un consensus sur ce qu’on appelle la compétitivité. L’Observatoire de la compétitivité (que Serge Allegrezza dirige aussi, ndlr) fait un travail remarquable en étudiant tous les benchmarks dans lesquels le Luxembourg est cité, c’est-àdire une bonne soixantaine, et en analysant
Comment voyez-vous l’année 2017 qui commence ? Ce sera sans doute une année extrêmement chahutée, et je ne parle même pas des risques géopolitiques. Il va y avoir les élections légis latives aux Pays-Bas et en Allemagne, les présidentielles en France et peut-être aussi des élections anticipées en Italie… Toutes ces élections sont extrêmement dangereuses, car derrière la poussée de certains nationalismes se profilent aussi des risques de réfé-
020 —
014-020_Grand entretien.indd 20
rendums sur le maintien dans la zone euro. Il faut rester vigilant et penser à toutes les possibilités. À partir du moment où il va y avoir des remises en cause des règles de base de l’Europe, à commencer par le marché intérieur, on sera sur des braises tout au long de l’année. Sans parler des mesures de protectionnisme ouvertes ou cachées susceptibles d’impacter une série de secteurs liés de près ou de loin à la place financière. Le Luxembourg aurait alors beaucoup à perdre ? Le Luxembourg n’est vraiment reconnu pleinement que depuis qu’il y a la Communauté européenne. Avant, il n’a traversé l’Histoire que sur la base d’une pseudo neutralité, balloté au gré des jeux des puissances voisines… et ça, il faudrait le réexpliquer aux gens qui ont sans doute dormi pendant leurs cours d’histoire du Luxembourg. Remettre en cause le marché intérieur ferait replonger le Luxembourg dans les années 30 et ça serait vraiment catastrophique. EN RÉSUMÉ
Le directeur de l’Institut national de la statistique et des études économiques du Luxembourg (Statec) analyse la situation socio-économique du pays et se penche sur la façon dont les données statistiques sont collectées et traitées pour être communiquées. À ses yeux, le danger est grand de voir l’opinion publique se faire manipuler par des esprits mal intentionnés exploitant au mieux les outils modernes de communication.
— Février 2017
20/01/17 10:38
Emplawyers EMPLOYMENT LAWYERS FOR EMPLOYERS
Take the right decision www.castegnaro.lu
castegnaro_230_300_pj.indd 1 27_PUB_OPTION CASTEGNARO.indd 27 021_PUB_CASTEGNARO.indd 21
06/12/16 15:11 06/12/16 18:57 16:31 20/01/17
COVERSTORY
L E D N I F LE DE LA D N E R P UTEUR A H 022 —
— Février 2017
022-036_coverstory_survivor.indd 22
20/01/17 19:23
COVERSTORY
70 ans après son inauguration, l’aéroport du Findel est devenu un acteur important de l’économie et l’aviation occupe une place centrale dans la stratégie de diversification. En franchissant pour la première fois la barre des trois millions de passagers, Lux-Airport change de catégorie et doit se réorganiser pour répondre aux réglementations. Plus qu’une infrastructure, l’aviation luxembourgeoise est devenue un véritable écosystème relié au reste du monde, dépendant des évolutions globales, particulièrement dans le secteur du fret.
M A I S O N M O D E R N E , S H U T T E R S TO C K
JEAN - MICHEL HENNEBERT
JOHAN VANNESTE Lux-Airport
ADRIEN NEY
RICHARD FORSON
Luxair
Cargolux
Février 2017 —
022-036_coverstory_survivor.indd 23
FRANÇOIS BAUSCH
Ministère du Développement durable et des Infrastructures
— 023
20/01/17 19:24
COVERSTORY
A
vec quelque 6.300 emplois directs et 24.170 emplois indirects, l’activité dans et autour de l’aéroport du Luxembourg équivaut à 5 % du PIB du Grand-Duché, selon les conclusions d’une étude commanditée en 2016 par Lux-Airport, la société gestionnaire du site. Une donnée méconnue qui traduit l’importance prise au fil des années par le secteur aérien dans l’économie nationale, en lien notamment avec la volonté politique de faire du pays « une porte d’entrée sur l’Europe ». Celle-ci se traduit non seulement par le développement du secteur logistique comme facteur de diversification, mais aussi par la promotion et le renforcement d’une infrastructure aéroportuaire capable d’irriguer l’ensemble de la Grande Région. Résultat en 2016 : l’activité sur le tarmac foisonne. Pas moins de 86.402 mouvements d’avions ont officiellement été enregistrés, l’aéroport affichant alors pour la quatrième année consécutive une croissance flirtant ou supérieure à 10 %. Cette performance est « trois à quatre fois supérieure à la moyenne des aéroports européens », note Johan Vanneste, CEO de Lux-Airport. Premier signe de cette vitalité, l’activité passagers. Trois ans à peine après avoir franchi la barre symbolique des deux millions, le Findel a officiellement accueilli l’an dernier plus de trois millions de passagers. Soit une progression de 37 % en l’espace de trois ans et de 68,5 % sur cinq ans. Des chiffres inédits dans l’histoire de l’aéroport fondé en 1946 (voir aussi en p. 35), conséquence directe du changement de stratégie opéré par les responsables Lux-Airport.
F OR T E CONCUR R E NCE P OUR L UX A IR
Jouant jusqu’au début des années 2000 sur la carte du standing avec service soigné et compagnies premium telles Lufthansa, British Airways, et naturellement Luxair, le Findel s’est peu à peu ouvert à d’autres compagnies, notamment low cost. L’atterrissage d’Easyjet, en octobre 2012, a ainsi permis à l’infrastructure d’enregistrer une progression du nombre de passagers de 15 % en 2013, augmentant de fait l’attractivité du Luxembourg, dans un contexte de concurrence forte entre les aéroports de la Grande Région. Francfort-Hahn et Charleroi en tête. suite en p. 28 024 —
« LE FINDEL DOIT ÊTRE UN HUB EUROPÉEN. » C O N T R Ô L E É TAT I Q U E Le développement de l’aéroport est placé, directement et indirectement, sous la houlette du ministère du Développement durable et des Infrastructures (MDDI).
François Bausch Ministre du Développement durable et des Infrastructures
L É A G I O R DA N O (A R C H I V E S) , L U X- A I R P O R T
E X PA N S I O N Quelque 900 millions d’euros seront investis au Findel dans les prochaines années.
— Février 2017
022-036_coverstory_survivor.indd 24
20/01/17 19:24
Join the world’s first lean & green airline
You name it, we fly it Cargolux , Europe’s Nr. 1 supplier of high-quality air cargo services takes care of your general cargo in a fast and reliable way across continents and prime manufacturing regions! We offer the right equipment to the right destinations at the right time to support all your demanding transportation needs.
www.cargolux.com | products@cargolux.com
025_PUB_CARGOLUX.indd 25
member of Cargolux Group
20/01/17 11:23
COVERSTORY
THE BIGGER PICTURE
2
L’ÉCOSYSTÈME DU FINDEL
3 1 4
5
Les quelque 6.300 emplois directs de l’aéroport gravitent principalement autour des trois acteurs-clés que sont Cargolux, Luxair et Lux-Airport. Bien que détenus directement ou indirectement par l’État, leurs objectifs sont parfois différents, voire opposés. Présentation des relations entre tous les acteurs présents au Findel.
0 10
65
Douanes et accises (ministère des Finances)
0 19
Police grand-ducale (ministère de l’Intérieur)
9 21
2 Administration de la navigation aérienne – Ana (MDDI)
Hahn Air British Airways
Taxis
Easyjet
6
KLM
Europcar
Volotea
47
10 10
Hertz
Aegean
Dussmann Avis
10
Sales-Lentz
Vueling
5 22
1
Lagardère
Turkish Airlines
Entreprise
Emile Frisch
Swiss Hop! LOT Polish Airlines Flybe
4
3
17
Chiffre d'affaires (2015) : 46,2 millions €
6
37
Sixt
10
LUX-AIRPORT
BIL 13,14 %
Ryanair
TAP Portugal
LUX-AIRPORT 30 % 30
6
85
6 Brinks
14
ÉTAT 100 % 70
Valora
SKYTANKING 30 %
1
SSP
Luxfuel
Lufthansa
Flying Group
27
Change
LUXAIR 40 %
Flibco
SNCI
10,67 %
0 10
BCEE 10,91 %
G4S
0 15
5
CARGOLUX
Luxaviation
Chiffre d'affaires (2015) : 1,7 milliard €
33 6
CAE Aviation
HNCA 35 % GA Maintenance
026 —
026-027_Coverstory.indd 26
— Février 2017
20/01/17 18:35
4
COVERSTORY
1
GRAPHIQUE, MODE D’EMPLOI
2
Client
4
xx
Claridon
BSGoods Luxembourg
Panalpina
6
Entreprise Actionnaires (%)
5
5 Localisation des entreprises sur la carte
Geis Cargo International SDV Luxembourg
7 21
Nombre d’employés au Findel
État • SNCI (Société nationale de crédit et d’investissement) • MDDI (ministère du Développement durable et des Infrastructures) • BCEE (Banque et caisse d'épargne de l’État)
4
Partenaire xxx
3
Fournisseur
Yusen Logistics Service alimentation (ministère des Finances) Luxembourg Uni-Top Airlines
3
LCA Luxembourg II
7
Expeditor
3
11
8
90
2
Schenker Luxembourg
Kuehne + Nagel
Lufthansa Cargo
5
Luxembourg Air Rescue
Transports Arthur Welter
5
Morrison Express
ELP
3
5
JAS Forwarding Worldwide Luxembourg
DELFIN 13 %
Freeport
Transports Sauerwein
LUXAIR 10 % 6 35 1.
LUXAIR FINANCES 2,86 %
AUTRES 0,14 % 3
LUXAIR
1
Chiffre d'affaires (2015) : 505,4 millions €
European Air Ambulance
39,05 %
70
ÉTAT
Luxembourg Air Ambulance
BCEE 21,81 % LUXAIR 100 % 0 20 1.
ÉTAT 8,32 % 4 1. 01
4
LUXAIR CARGO Chiffre d'affaires (2015) : 82,5 millions €
25 China Airlines
6
LUXAIR 35,1 %
026-027_Coverstory.indd 27
Sources: rapports d’activité Luxair, Cargolux, Lux-Airport, données Lux-Airport, Geoportal
3
2 Atlas Air
Silk Way West Airlines
Qatar Cargo
AirBridgeCargo Airlines
Février 2017 —
— 027
20/01/17 18:35
T H I E R RY R A I Z E R
COVERSTORY
LUX AVIATION
« LA SEULE FAÇON DE NOUS ADAPTER EST D’ADAPTER NOTRE STRUCTURE DE PRIX. » Adrien Ney CEO de Luxair
Quatre ans plus tard, avec l’arrivée de nouvelles compagnies dont Turkish Airlines, Vueling ou Ryanair, le Findel a considérablement assis sa position auprès des voyageurs luxembourgeois, mais aussi allemands, belges et français, via une offre de destinations bien plus large à des prix plus abordables. Malgré une concurrence de plus en plus forte, Luxair reste de loin la première compagnie aérienne active au Findel, avec 1,73 million de passagers transportés en 2016. Elle devance ainsi Lufthansa (287.000 passagers) et Easyjet (244.000). En revanche, avec une part de marché passant de 62,9 % en 2015 à 57 % en 2016, la compagnie nationale voit sa position dominante peu à peu remise en question. Elle doit aussi affronter des difficultés sur certaines destinations, particulièrement celles de LuxairTours, où le contexte politique est mouvementé. Une adaptation de ses destinations d’été et une nouvelle stratégie marketing font partie des mesures mises en place pour que la compagnie garde sa position.
41 Depuis le Findel, Luxair propose une quarantaine de destinations en Europe.
67 L’aéroport du Findel dessert près de 70 destinations pour les passagers, dont les hubs de Francfort, Istanbul et Londres.
CR OÎ T R E PE NDA N T L E S HE UR E S CR E USE S
« La croissance du low cost va continuer, notamment au Findel, où de nouveaux acteurs vont arriver », estime Adrien Ney, CEO de Luxair, qui assure que « la seule façon de nous adapter à ce genre de combat est d’adapter notre structure de prix comme nous l’avons fait ». Selon les dernières estimations de l’Organisation de l’aviation civile internationale, les compagnies low cost devraient représenter 60 % du trafic passager en Europe d’ici 2020. Vue par Luxair comme un défi capital pour sa survie, cette nouvelle donne est à l’inverse perçue comme une opportunité par Lux-Airport, qui y voit un levier supplémentaire de croissance. Outre la réouverture, d’ici mai prochain, du terminal B qui va permettre à l’aéroport d’accroître sa capacité d’accueil – une hausse estimée à un million de passagers annuellement –, la société privée détenue par l’État entend miser sur un type bien particulier de compagnies 028 —
CONCUR R ENCE En 2015, Luxair avait une part de marché de 62,9 % au Findel, contre 57 % en 2016.
uel est le point commun entre la Commission européenne, des familles royales et des hommes d’affaires ? La réponse peut s’appeler Luxaviation. La société fondée en 2008 et battant pavillon luxembourgeois est aussi discrète, voire peu connue sur le tarmac national que son emprise s’est rapidement développée à l’étranger. Si bien que la compagnie spécialisée dans l’aviation privée propose désormais 250 avions dans son catalogue. Ceux-ci ne se confinent pas au – petit – jet privé, puisqu’on y retrouve par exemple aussi un Airbus ACJ320. Une flotte qui s’est construite via différentes acquisitions de compagnies à l’étranger, la plus marquante étant celle de son concurrent ExecuJet en 2015. Le modèle économique n’est pas d’acheter les engins, mais bien d’en détenir les licences de vol, de dispatcher et d’optimiser l’horaire et l’offre commerciale sous une marque unique qui est devenue le second opérateur de l’aviation d’affaires au monde, derrière Netjet. Luxaviation veut désormais se donner les moyens de proposer des services identiques, partout à travers le monde. « Nous voulons faire en sorte que toutes les sociétés rachetées se sentent partie prenante d’un seul et même ensemble et in fine de les fondre dans un seul et même groupe, déclare Patrick Hansen, CEO de Luxaviation. Nous allons continuer de grandir par acquisition et cela doit aussi passer par un programme de ressources humaines. » Le groupe Ritz-Carlton a ainsi été choisi comme partenaire pour former les collaborateurs à un même niveau de service cinq étoiles. Sur le plan des résultats, Luxaviation a bouclé 2016 avec 600 millions d’euros de chiffre d’affaires et dispose maintenant d’une large couverture géographique. « Nous nous étions fixé un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros pour 2015 et d’un milliard pour 2019, ainsi que d’être un employeur de choix et de disposer d’une marge de 10 %. Nous sommes sur le bon chemin. » Ses marges, l’opérateur ne les réalise pas
uniquement avec les vols. Il se repose aussi sur la gestion de 25 terminaux d’affaires à travers le monde et 14 centres de maintenance et d’opérations au sol (des FBO, fixedbased operators, ndlr), dont un qui est exploité à Berlin en association avec Lufthansa et Bombardier, signe du crédit accordé à l’acteur luxembourgeois qui emploie 150 personnes dans son pays d’origine, et 1.500 sur le plan global. «L’équipe y met du sien, sa passion, c’est comme cela que nous y arrivons », résume Patrick Hansen. Mais l’entreprise peut aussi compter sur un partenaire chinois, China Minsheng Investment Group (CMIG), qui a injecté 120 millions d’euros et qui détient un tiers du capital de Luxaviation. « Nous sommes luxembourgeois et partout où l’on va, nous dressons le drapeau national », ajoute Patrick Hansen, qui regrette néanmoins un manque d’écoute de la part des banques dans l’octroi de prêts pour des activités plus risquées, sans parler du projet de hangar digne de ce nom attendu au Findel. Mais qui stagne. Le patron de Luxaviation garde le sourire avec un double lancement en ce début de 2017: des services par hélicoptère et un premier pied posé sur le continent nord-américain à Miami avec un bureau de vente. «2017 doit être l’année durant laquelle nous ciblons le marché américain, ajoute Patrick Hansen qui, avec ses équipes, continue à chercher d’autres acquisitions. Nous avions aussi dans nos cartons une IPO. Le processus est lancé, ce n’est pas une fin en soi, mais nous la considérons comme une étape pour mieux grandir.» Avec 40.000 heures de formation pour les pilotes en 2015 et des besoins en maintenance importants et qui vont être croissants, on imagine que le Findel pourrait être une base bien plus large pour les opérations de Luxaviation, qui a récemment inauguré un hangar de 4.000 m2 à l’aéroport de Courtrai-Wevelgem (Belgique). Un projet à 4 millions d’euros…
J E T PRIVÉ L’ Embraer Legacy 600 est l’un des avions les plus utilisés par Luxaviation.
M A I S O N M O D E R N E , S H U T T E R S TO C K
Q
Porte-drapeau
— Février 2017
022-036_coverstory_survivor.indd 28
20/01/17 19:24
N EW
PJ_2017_02.indd 3 029_PUB_.indd 29
18/01/17 13:25 20/01/17 18:33
COVERSTORY
RÉPARTITION DES MEMBRES DES CONSEILS D'ADMINISTRATION R INGE
MDDI
EIS
GE
NE Y
MW
IE N
TO
B IL
CES
LUX AIR
AN
F TREF
BC
P AT R ID M
ASS
TT
ES
RT
MI CH EL BIR EL
USCH
DO N STR A
AS
N
GASTO
BAR
R
LOM
BE
COU
HA
L
MB IL
GIAL
ARO
UL
SEI
DEL
LS
AR A
ANNI
ICK E
NG
FA
AND
ANSSO
GIOV
ICK N
SSEL JO
INA
ARM GE K
K R IS TJ
JE AN -C LA UD E FIN CK
UES
N AN
GUY RO
D AV
HUG
HUIYUA
ÉT IEN NE RE UT ER
GEOR
X
UAN
T
EE
E IN A R
MA
MA
MI NG CH AO ZH AN G
R LME
L NIL
THO
BO Y
IN
BE
CHE
HNCA
UX
F IN
O LF
DELF
LU X- A IR P OR
M AE
BORGES
MI
GOL
SNCI
N
SE ÇOI
G SHE N
R
ER
ICK S
RB
ER
HEL M
ADR
FRA
ER
CAR
P AT R
ON
O
HEL DE R
PA UL
ING
GEN
JO HA N VA NN ES TE
Sources : Rapports d’activité Lux-Airport, Luxair, Cargolux (2015)
D FORS
AR
WA
CH AR LE S KL EIN
E IR A DE OL I V
R IC H A R
UP T
TW
UDE
BIWE
W E YCK
Y
NHA
NO
F É L IC IE
T
IDE
AN
R E NÉ
ÉTAT
• BCEE (Banque et caisse d’épargne de l’État) • SNCI (Société nationale de crédit et d'investissement) • MDDI (ministère du Développement durable et des Infrastructures) • FINANCES (ministère des Finances) • MAE (ministère des Affaires étrangères)
PA UL
WE
A NE
RÉ JE
CL A
U E W IO
JOSI
AND
CARGOLUX LUXAIR LUX-AIRPORT DELFIN BIL HNCA
V É R O N IQ
Les instances dirigeantes de Lux-Airport, Cargolux et Luxair sont occupées par des acteurs issus principalement de l'État.
pour assurer son développement. « Si nous arrivons à attirer de nouveaux acteurs aux heures creuses, pour des destinations de type ‘city trip’, vacances ou visite de la famille, moins ‘time sensitive’ que les vols business, nous pourrions atteindre quatre millions, voire cinq millions de passagers sans effectuer de travaux dans le terminal A », juge Johan Vanneste. Un Findel avec une fréquentation comprise entre cinq et six millions de passagers potentiels, en prenant en compte les deux terminaux, est une option envisageable. Voire envisagée… L’idée pourrait devenir réalité au cours de la prochaine décennie via la mise en œuvre d’investissements d’envergure. L’enveloppe débloquée par le gouvernement pour soutenir « un secteur d’importance pour le pays » s’élève « à environ 900 millions d’euros pour l’ensemble du Findel », estime François Bausch, ministre du Développement durable et des Infrastructures. Outre la rénovation de la piste qui devrait coûter 258 millions d’euros, financée pour moitié par Lux-Airport via une recapitalisation de 130 millions d’euros venus de l’unique actionnaire, l’État, le chantier le plus spectaculaire tient dans la transformation du site en « Airport 030 —
City ». D’ici l’horizon 2025 (voir p. 36), une série d’immeubles de bureaux, un business center et un hôtel devraient ainsi sortir de terre, tous voués à la location afin de garantir des revenus sur le long terme à Lux-Airport. Pour financer cet investissement, estimé « à plusieurs centaines de millions d’euros », plusieurs pistes sont à l’étude et concernent notamment la revalorisation des taxes aéroportuaires.
UNE T R OIS IÈ ME TA X E A É R OP OR T UA IR E ?
« Actuellement, il y a deux taxes pour l’aéroport, note le ministre. L’une prélevée par l’Administration de la navigation aérienne (Ana) pour les services qu’elle offre aux compagnies pour que leurs avions atterrissent de manière sécurisée, l’autre est prélevée par Lux-Airport sur les passagers. Il y a également la possibilité de créer une troisième taxe, une taxe d’atterrissage qui n’existe pas encore au Findel, mais qui est prélevée dans tous les aéroports en Europe. Il y a donc trois leviers que nous pourrions activer. À Lux-Airport de les analyser et de mettre en place un modèle de financement pour l’aéroport. » Selon nos estimations, la société gestionnaire de l’aéroport toucherait entre 4 et 5 millions d’euros annuellement en lien avec cette taxe, contre
environ 10 millions pour l’Ana. Parmi les craintes non officiellement évoquées dans le conflit lié à la réorganisation du Findel qui prévoit de confier la responsabilité de la certification de l’aérodrome à Lux-Airport, la question de la répartition des taxes aéroportuaires figurait en bonne place. Une hypothèse balayée par François Bausch, qui assure que « rien ne changera pour l’Ana ». L’idée de créer cette troisième taxe, à l’impact direct sur les compagnies, ne fait clairement pas l’unanimité. « Même si nous sommes la compagnie principale à l’aéroport de Luxembourg, nous n’y sommes que client, et la politique tarifaire pratiquée par l’aéroport n’est pas de notre ressort, alors que nous comprenons très bien que l’aéroport a besoin de revenus pour fonctionner, indique Adrien Ney (Luxair). Si introduction d’une nouvelle taxe il devait y avoir, il est pour nous primordial que celle-ci soit équitable pour tous les clients. » Johan Vanneste, de son côté, précise qu’« aucune décision n’a encore été prise » et insiste sur le fait que « ce sont des décisions très importantes et délicates pour le futur de l’aéroport et sa compétitivité », en rappelant que « le comportement de Ryanair est connu quand des aéroports augmentent les taxes existantes ou en introduisent de nouvelles ». Comprenez que
S H U T T E R S TO C K
LUXA IRTO URS Le Boeing 737-800 est utilisé notamment sur les destinations estivales de Luxair.
— Février 2017
022-036_coverstory_survivor.indd 30
20/01/17 19:24
N EW Nouveau, l’actualité Automobile a déjà démarré sur Paperjam.lu/auto Paperj
PJ_2017_02.indd 4 031_PUB_.indd 31
18/01/17 13:25 20/01/17 18:34
COVERSTORY
RÉDUCTION DE LA FLOTTE CARGOLUX ? « Dans le cadre des réflexions sur la nouvelle stratégie, il faut aussi se poser la question du nombre d’avions, lâche François Bausch. Selon moi, ce nombre est plutôt trop élevé que pas assez. » Bien que courte, la phrase du ministre indique une orientation que devra intégrer Richard Forson lors de la présentation finale du nouveau business model de Cargolux. Pour seul commentaire, le CEO a jusqu’à présent indiqué que les analyses en cours devaient « assurer l’avenir de la compagnie ». Sans plus de détails concrets. 032 —
— Février 2017
022-036_coverstory_survivor.indd 32
« NOUS DEVONS EFFECTUER DES EFFORTS PLUS IMPORTANTS DANS LE SECTEUR IT ET L’INNOVATION. »
73
Richard Forson CEO de Cargolux
Cargolux possède un réseau réparti sur quatre continents représentant 73 destinations.
Boeing 747-8F Capacité d’emport : 137 t Rayon d’action : 7.630 km Vitesse de croisière : 903 km/h Possédés par Cargolux : 13 (2015) Nombre de rotations hebdomadaires au Findel 85
Cargolux
15
Qatar Cargo
3
China Airlines
2
Atlas Air
2
Silk Way West
1
Air Bridge Cargo
Évolution de la situation de Cargolux Chiffre d'affaires, résultats en millions d'euros
Tonnes vendues en milliers
2.500
1.000
2.000
800
1.500
600
1.000
400
500
200
0
0
-500 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
M A I S O N M O D E R N E , S H U T T E R S TO C K
l’évolution positive du Findel dépend aussi en partie de la compagnie à bas coûts irlandaise, qui a annoncé vouloir transporter un million de passagers tous les ans depuis le Luxembourg. Moins ostentatoire, mais bel et bien présente, la vitalité de l’activité du Findel passe aussi par le fret. Selon les derniers chiffres publiés par LuxairCargo, le volume global traité à l’aéroport s’approche du niveau d’avant la crise. 820.000 tonnes ont transité en 2016, via 11.115 mouvements d’avions et 113.000 chargements et déchargements de camions. Soit 8 % de mieux qu’en 2015, à quelques encablures du record de 2007 où 896.000 tonnes avaient été traitées. Mais contrairement à la situation d’avant la crise, le volume traité n’est aucunement une garantie en termes de revenus financiers. La faute à un environnement international marqué par une très forte concurrence et une pression toujours plus forte sur les prix, en lien direct avec une surcapacité au niveau mondial. En clair, l’existence d’une concurrence sur le marché de compagnies non spécialisées telles Lufthansa ou Air FranceKLM, qui utilisent leurs avions pour transporter, en même temps que des passagers, une cargaison de marchandises. Ce à quoi s’ajoute ce qu’OGBL et LCGB n’hésitent pas à qualifier de « concurrence déloyale » en provenance des compagnies aériennes du Golfe, qui bénéficient d’aides d’État non autorisées au niveau européen. Des aides qui permettent à Qatar Airways, Etihad ou Emirates de proposer des prix plus bas que le marché. Jusqu’à un tiers moins cher, selon plusieurs experts internationaux. Principal client de LuxairCargo, Cargolux se trouve touchée de plein fouet par cette
Sources : Lux-Airport, Rapports d’activité Cargolux 2007-2015
20/01/17 19:24
Autopromo_JLP_PJ.indd 167 033_PUB_.indd 33
18/11/16 18:30 16:32 20/01/17
J E A N - M I C H E L GAU D R O N
COVERSTORY
Un regard distancié « ATTIRER DE NOUVEAUX ACTEURS AUX HEURES CREUSES POUR ATTEINDRE QUATRE, VOIRE CINQ MILLIONS DE PASSAGERS. » Johan Vanneste CEO de Lux-Airport situation. Malgré la hausse du volume transporté, les bénéfices de la compagnie ne suivent pas la même tendance. Au point que le conseil d’administration de la compagnie aérienne a annoncé, en novembre dernier, la nécessité d’« une nouvelle stratégie », destinée à accoucher d’un autre business model. Confié à Richard Forson, redevenu CEO de Cargolux, cet objectif doit être finalisé « d’ici l’été ». « À ce stade, nous sommes en cours d’élaboration de cette nouvelle stratégie en prenant soin d’impliquer toutes les parties prenantes », assure Richard Forson, qui précise « chercher tous les thèmes qui peuvent nous apporter de la valeur ajoutée, ce qui comprend l’e-commerce ».
QUE S T IONS S A NS R É P ONSE
034 —
E
ntre 2001 et 2004, Alain Georges, qui venait de passer 14 ans en tant que CEO de la BGL, a occupé les fonctions de président du conseil d’administration de Luxair et a, à ce titre, suivi de très près l’évolution des dossiers liés au secteur aérien à Luxembourg. S’il ne garde pas nécessairement un très bon souvenir de cette expérience – le choc des cultures entre une banque à capitaux privés et une société aérienne où l’État est omniprésent –, il n’en conserve pas moins un regard très affûté sur la situation de l’aéroport et de ses principaux acteurs. Avec, comme principal fil rouge de ses observations, la complexité extrême due à la position de l’État, à la fois régulateur du secteur, actionnaire, prestataire de services et client. « Historiquement, les actionnaires privés ont été plutôt sortants dans Cargolux ou Luxair, constate-t-il, alors qu’à l’époque, le Premier ministre Pierre Werner (en poste entre 1959 et 1974, puis entre 1979 et 1984, ndlr) souhaitait que l’actionnariat privé soit majoritaire pour préserver l’esprit entrepreneurial. Le problème est que l’État, poussé par les syndicats, n’agit pas comme un actionnaire privé, pour qui le bénéfice est un critère de réussite. Ses positions peuvent créer des contraintes, des inefficiences et des lenteurs. Et même si l’État, au final, ne prend pas toujours les mauvaises décisions, il les prend souvent trop tard et parfois pour de mauvaises raisons. Cela a sans doute freiné l’aéroport et le développement des activités aériennes. Souvenons-nous que le contrat d’architecte pour la nouvelle aérogare a été signé en 1988 et que son inauguration a eu lieu en 2008. Cela en dit long sur la clairvoyance des planificateurs du projet. »
DÉF IS P OUR C A R GOL UX MAISON MODERNE
En ajoutant que cet aspect lié au commerce électronique « ne doit pas seulement concerner l’aspect aérien de Cargolux ». Une référence explicitée par François Bausch, qui estime que la compagnie de fret « pourrait avoir une opportunité en créant une plateforme de type Opodo afin de permettre aux clients logistiques d’avoir une transparence au niveau des prix, comme cela existe au niveau passager ». Seule certitude à ce jour, la volonté de Cargolux « de porter des efforts plus importants dans le secteur IT et l’innovation », assure le CEO. Pour les syndicats, l’unanimité semble de mise afin de « se mettre tous ensemble pour l’avenir de la société qui doit s’organiser de manière plus performante », estime Hubert Hollerich, secrétaire central OGBL. « Le but de la stratégie doit être d’améliorer les procédés internes pour être plus rapide, plus réactif et donc plus compétitif », surenchérit Paul De Araujo, secrétaire général adjoint LCGB. Tous deux précisent en revanche que « la priorité reste avant tout le maintien des emplois » et regrettent pour le moment de « ne pas avoir été informés du niveau d’implication des syndicats dans cette nouvelle stratégie ». D’autant que plusieurs questions restent encore à ce jour sans réponse. Parmi elles, la question de la réduction de la flotte ou la possibilité de création d’une nouvelle alliance internationale pour tenter de trouver de nouvelles sources de revenus. Deux hypothèses évoquées par François Bausch et qui devraient être clarifiées au cours des prochains mois.
Ancien président du conseil d’administration de Luxair, Alain Georges garde un œil attentif sur l’évolution du Findel. Sans toutefois perdre sa vision critique sur un aéroport en pleine mutation.
Et de citer aussi l’exemple de la décision du gouvernement à l’époque de ne pas miser sur l’exploitation de zones commerciales, de loisirs et d’activités dans le projet de la nouvelle aérogare, alors que cela faisait partie des options envisageables. « C’est pourtant ce qui est maintenant imaginé avec le projet d’Airport City. L’idée est bonne et permettra de créer de nouvelles
ressources pour Lux-Airport. L’inclusion dans ce complexe d’un véritable business center pouvant accueillir des hommes d’affaires venant spécialement pour traiter rapidement des dossiers entre deux vols serait un outil utile pour notre place financière et le secteur ICT. Il aiderait aussi à développer l’aviation d’affaires, dynamisée aujourd’hui par Luxaviation. Avec tous ces développements, Lux-Airport trouvera des recettes nouvelles pour son financement, sans devoir obérer excessivement les utilisateurs de l’aéroport par des augmentations de loyers, taxes ou redevances. Sa compétitivité sera sauvegardée. » L’autre défi majeur, aux yeux d’Alain Georges, concerne le développement de Cargolux, considérant, à la base, que « l’activité ‘cargo’ n’est pas ‘naturelle’ pour l’économie luxembourgeoise, même si dans une approche stratégique, il est évidemment positif pour une économie de se situer sur de grands axes de circulation ».
P R E NDR E E X E MPL E SUR SE S
Au Luxembourg, les limites à un développement trop conséquent de cette activité sont purement physiques : un tonnage de fret trop important ne pourrait pas, à terme, être absorbé en termes de nuisances excessives pour la population et de surcharge pour les infrastructures logistiques et routières. D’où l’idée d’imaginer un développement résolument international, à l’instar de ce qu’a pu faire SES, qui a conservé au Luxembourg toute sa substance et son cœur de métier, mais a délocalisé sur plusieurs sites différents une grande partie de ses activités terrestres : « Cargolux, qui assure la majorité du trafic cargo sur le Findel, est une entreprise qui recèle de nombreuses promesses de développement, constate M. Georges. Un scénario positif serait de voir la compagnie combiner une croissance modérée sur sa base du Findel avec une croissance forte à l’international en s’appuyant sur des hubs tels que ceux déjà établis à Milan ou en Chine. Mais là aussi, il faudra savoir composer avec le poids de l’État et des syndicats dans Cargolux, pas toujours compatible avec l’exigence d’agilité, de flexibilité et d’agressivité commerciales dans ses stratégies et dans ses prises de décision. »
— Février 2017
022-036_coverstory_survivor.indd 34
20/01/17 19:24
COVERSTORY
UN DÉCOLLAGE EN PLEINE ACCÉLÉRATION En 70 ans d’existence, l’histoire de l’aéroport international du Luxembourg, fondé en 1946, a été jalonnée de marqueurs forts. De la fondation de Luxair à l’arrivée de la première compagnie low cost en passant par la fondation de Cargolux, l’activité n’a cessé de croître.
1
1962
2
1970
3
1975
4
MIOS
1988
T H É O M E Y / C O PY R I G H T P H OTOT H È Q U E V D L , CA R G O L U X , F I S C H BAC H / C O PY R I G H T P H OTOT H È Q U E V D L , É T I E N N E D E LO R M E (A R C H I V E S) , E ASYJ E T, L U X- A I R P O R T
8
3 Luxembourg Airlines, principale compagnie aérienne active au Findel, devient officiellement Luxair. Le premier vol est effectué le 31 mars 1962.
5
Premier vol commercial de Cargolux, entre Luxembourg et New York, via Stockholm. La compagnie a été créée par Luxair, Salén Shipping Group, Loftleidir et des investisseurs privés.
1996
6
2008
Mise en service d’une nouvelle aérogare avec dépendances, le 31 octobre, en présence du Grand-Duc Jean.
7
2012
Pour la première fois de son histoire, l’aéroport du Findel franchit le cap du million de passagers enregistrés sur une année (départs, arrivées et transits).
8
2,5
2016
7
2 6
Inauguration du Cargocenter, alors un des plus modernes d’Europe, en présence du Grand-Duc héritier Henri.
Inauguration du nouveau terminal A destiné aux passagers. La première pierre avait été posée en décembre 2003.
Premier vol d’Easyjet au Findel, première compagnie low cost active au Luxembourg.
Après quatre années de croissance supérieure ou proche de 10%, le Findel a franchi la barre des trois millions de passagers, célébrée symboliquement début 2017.
5
1,5
4
1 3
2
0,5
1
1951 Sources : Statec, Ana
022-036_coverstory_survivor.indd 35
1960
1970
1980
1990
2000 Février 2017 —
2010
0 2016 — 035
20/01/17 19:25
COVERSTORY
L’avenir se nomme « Airport City » PARKING XXL
TERMINUS DU TRAM
PASSERELLE ET SOUTERRAINS
PISTE RÉNOVÉE
Pour répondre à la demande, 4.100 nouvelles places de parking sont prévues, dont 1.200 réservées aux véhicules à grand gabarit. Les autres seront réparties au sein des différents bâtiments de bureaux à venir. 3.000 places supplémentaires pourraient aussi voir le jour, « si le besoin s’en fait sentir ».
D’ici 2021, les voyageurs pourront se rendre au Findel en tram, grâce à la mise en service du tronçon entre Luxexpo et l’aéroport. Selon les estimations de Luxtram, le trajet devrait durer 7 minutes.
Voué à exploiter l’ensemble des terrains disponibles autour des terminaux, le projet prévoit une double liaison. Par une passerelle entre le terminal A et le business center d’une part, et par des souterrains d’autre part. Ces derniers devraient notamment exploiter le premier niveau de la gare souterraine, inutilisée à ce jour.
Pour la première fois de son histoire, la piste du Findel sera remise à neuf, au même titre que les taxiways et les parkings avions. Un investissement de 258 millions d’euros, financé par Lux-Airport via notamment une augmentation de capital de 130 millions d’euros de la part de l’État, unique actionnaire de la société privée.
CARGOCENTER AMÉLI ORÉ
RESTAURANT AVEC VUE
DES ESPACES DE BUREAUX
NOUVEL ACCÈS
Selon les plans dévoilés, la partie dédiée au fret de l’aéroport devrait prendre de l’embonpoint puisque cinq A380 sont représentés sur le tarmac. Une ambition qui devra cependant être précédée par la réalisation de nouvelles places de parking, dont quatre sont d’ores et déjà programmées.
Pour répondre aux attentes de la clientèle d’affaires ciblée par le projet, Lux-Airport mise sur l’implantation d’un business center. Ce dernier s’installera dans un complexe qui comprendra notamment un hôtel de 200 places, doté d’un restaurant panoramique et d’un fitness center.
Pour mettre en place un nouveau pôle de développement, le projet prévoit la création de 51.000 m2 supplémentaires de bureaux. Tous proposés à la location pour assurer de nouveaux revenus à Lux-Airport. Pour le moment, aucune annonce de signature n’a encore été officialisée.
Pour répondre aux nouvelles capacités d’accueil, les accès à l’aéroport seront revus. Une nouvelle bretelle d’autoroute en direction de l’Allemagne, mais aussi le doublement des voies au niveau du rond-point sont programmés.
036 —
L U X- A I R P O R T
Présenté en juin 2016, le projet de développement du Findel doit voir le jour à l’horizon 2025. Objectif : créer des infrastructures « de haut standing » qui formeront un nouveau pôle de développement, dont un business center, des bureaux et des commerces.
— Février 2017
022-036_coverstory_survivor.indd 36
20/01/17 19:25
BRÈVES
ÉCONOMIE & POLITIQUE
M A R I O N D E S SA R D
ÉTRENNES EXPLOSIVES Friand d’annonces, le vicePremier ministre, Étienne Schneider, a récidivé lors du pot du Nouvel An du LSAP en évoquant des discussions à venir sur la redistribution des gains de productivité à l’ère moderne et surtout numérique, à travers par exemple la remise en question de la semaine de 40 heures. De quoi faire sourciller le DP et bondir un patronat déjà échaudé par la loi sur l’organisation du temps de travail. Les syndicats attendent des propositions concrètes avant de se prononcer.
« Il est important que l’impression et la réalité ne soient pas en opposition. La réalité est que le pays se porte mieux qu’il y a trois ans. » Xavier Bettel Le Premier ministre s’est exprimé sur paperjam.lu quant à son bilan 2016 et les perspectives pour 2017. Découvrez les vues d’autres décideurs en p. 38-39.
Février 2017 —
037-040_01Ecopol_breves.indd 37
— 037
20/01/17 10:41
ÉCONOMIE & POLITIQUE
BRÈVES
BRÈVES
Chaque jour, retrouvez toute l’actualité économique et politique et accédez à de nombreux services en ligne sur paperjam.lu.
LOGEMENT À COÛT MODÉRÉ
« Il y a aussi des désavantages dans la croissance, comme l’augmentation du trafic ou la hausse des prix du logement. »
Une nouvelle proposition d’acquisition de logement à coût modéré vient d’être mise en place par la Ville de Luxembourg. Les premiers appartements se situent à Mühlenbach. La Ville souhaite favoriser l’accès à la propriété pour les foyers répondant aux conditions d’octroi des primes de construction ou d’acquisition et travaillant et résidant déjà en ville. Pour les futurs acquéreurs, cela leur donne la possibilité d’acheter uniquement la construction et non le terrain, qui reste propriété de la Ville.
Étienne Schneider Le vice-Premier ministre et ministre de l’Économie a exprimé ses perspectives pour 2017 sur paperjam.lu.
MOINS POPUL AIRES Les trois partis gouvernementaux ont perdu en popularité depuis les élections de 2013. Selon le dernier sondage pour RTL et le Wort ce mois de janvier, le DP et le LSAP perdraient trois de leurs 13 sièges respectifs, tandis que Déi Gréng garderait ses six sièges. La coalition n’aurait ainsi plus de majorité à la Chambre et se ferait même dépasser par le parti d’opposition CSV qui obtiendrait 28 sièges.
« IL EST PRIMORDIAL DE GARDER EN 2017 L’ÉLAN RÉSULTANT DU PROCESSUS RIFKIN, AFIN DE RENDRE POUR LES GÉNÉRATIONS FUTURES LE MODÈLE ÉCONOMIQUE EXISTANT PLUS DURABLE ET INTERCONNECTÉ.» Francine Closener La secrétaire d’État à l’Économie a appelé, à l’occasion de l’évocation de ses priorités pour 2017, à une continuité de l’étude menée avec l’économiste américain Jeremy Rifkin.
LE POIDS DES L ANGUES Les pétitionnaires qui réclament plus de poids pour la langue luxembourgeoise dans les lois, dans les procédures administratives, dans l’enseignement et même dans l’Union européenne ont rencontré des députés sceptiques. Le Premier ministre, Xavier Bettel, a pour sa part énuméré les maintes initiatives qui existent déjà pour promouvoir la langue. Il rappelle également qu’à l’étranger, les Luxembourgeois sont admirés pour leur multilinguisme. 038 —
AVIS PARTAGÉS Grâce au soutien des libéraux, le conservateur Antonio Tajani a été élu à la présidence du Parlement européen, profitant du retrait de la candidature du libéral belge Guy Verhofstadt. L’Italien du PPE (droite, centredroite) remplacera l’Allemand Martin Schulz du PES (sociauxdémocrates). Au Luxembourg, les eurodéputés sont partagés. Critiqué d’une part pour son rôle dans le scandale Volkswagen, il est salué par le député Georges Bach (CSV, PPE), qui le qualifie d’« homme d’expérience ».
29
Sur base de données qu’il a puisées auprès de l’OCDE en 2015, le Time a publié la liste des pays les plus – et les moins – productifs. Pour calculer cette productivité, la méthodologie utilisée a été de diviser le produit intérieur brut de chaque pays par le nombre moyen d’heures annuelles travaillées par ses salariés. Le classement est dominé par le Luxembourg, où les salariés travaillent en moyenne 29 heures par semaine, soit un PIB par heure travaillée de 93,4 dollars.
— Février 2017
037-040_01Ecopol_breves.indd 38
20/01/17 10:41
BRÈVES
ÉCONOMIE & POLITIQUE
POUR UNE PRESSE DE QUALITÉ En début d’année, le Premier ministre Xavier Bettel a présenté ses vœux aux représentants de la presse, rappelant l’importance d’un journalisme de qualité à l’heure du « post-fact » ou des « fake news ». Il a également demandé que soit organisé à la Chambre un débat sur la qualité et le rôle d’une presse qui a fortement évolué ces dernières années avec la montée en puissance du canal digital et le besoin de trouver de nouvelles sources de financement.
PAT R I C K GA L BAT S
POPUL ARITÉ CONFIRMÉE Selon un sondage de TNS Ilres publié fin janvier, le ministre des Affaires étrangères Jean Asselborn continue à surfer sur sa vague de popularité. Il obtient un score de 83 points en termes de sympathie et compétence. Soit 24 points de plus que son camarade du LSAP, le vice-Premier ministre Étienne Schneider, qui était pourtant tête de liste pour son parti lors des élections de 2013. Deuxième dans le classement, le « Spitzenkandidat » et président de la fraction du CSV, Claude Wiseler, gagne du terrain avec 68 points. ARTISTES ENCOURAGÉS Le Fonds culturel national (Focuna) a attribué des bourses et subventions aux artistes en 2016 pour un montant total de 512.191 euros. Ces aides ponctuelles sont attribuées sur simple demande et accordées en fonction de critères assez souples. 39 bourses ont également été accordées pour un montant total de 87.250 euros, soit 10 bourses et 40.000 euros de plus que l’année précédente. Elles sont attribuées sur dossiers, analysés par un jury d’experts dans lequel ne figure aucun membre du Focuna.
« NOUS ALLONS RETRAVAILLER LE PROJET DE LOI SUR LA POLITIQUE DES ÂGES QUE NOUS AVIONS PRÉSENTÉ ET QUI EST ACTUELLEMENT À LA CHAMBRE.» Nicolas Schmit Le ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Économie solidaire a détaillé ses priorités pour 2017 sur paperjam.lu.
Y VES NOSBUSCH À L A TÊTE DU CNFP Le chef économiste de BGL BNP Paribas, Yves Nosbusch, est depuis le 1er janvier le deuxième président du jeune Conseil national des finances publiques. Le nouveau visage du CNFP affiche une volonté de continuité, défendant l’indépendance de l’institution et la poursuite de ses rapports bisannuels. Yves Nosbusch se considère davantage comme un « porte-parole » du Conseil et met en exergue le travail fourni par ses sept membres.
« Je souhaite tenir le planning de toutes les ouvertures prévues pour 2017, de la mise en service du tram, l’ouverture de la gare ferroviaire PfaffenthalKirchberg, le terminal B à l’aéroport, à l’ouverture de la gare à Howald. » François Bausch Le ministre du Développement durable promet un planning soutenu pour 2017 en matière de finalisation de chantiers d’ouvrages publics dédiés aux transports.
Février 2017 —
037-040_01Ecopol_breves.indd 39
— 039
20/01/17 10:41
BRÈVES
2,80 Le ministère des Finances est revenu sur ses annonces en matière de chèques-repas. La contribution du salarié en matière de chèques-repas reste finalement inchangée. Elle s’élève à 2,80 euros alors qu’elle devait passer à 3,60 euros dans le cadre d’une revalorisation de la valeur faciale du titre-restaurant à 10,80 euros. Les 8 euros de différence entre la valeur faciale (10,80 euros) et sa contribution seront exemptés d’impôt. UN AVERTISSEMENT POUR LUNGHI Le ministre de la Culture, Xavier Bettel, a opté pour un avertissement pour sanctionner l’ancien directeur du Mudam, Enrico Lunghi, pour son comportement lors d’une interview avec RTL le 13 septembre dernier, soit la plus faible des trois sanctions que le commissaire du gouvernement chargé de l’instruction disciplinaire avait recommandées. Enrico Lunghi a, quant à lui, récemment déposé plainte contre X, pour tenter d’élucider les responsabilités dans cette affaire. Il rejoindra par ailleurs le Script (Service de coordination de la recherche et de l’innovation pédagogiques et technologiques) au sein du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse. SCHOOLLEAKS, LE VERDICT APPROCHE L’affaire SchoolLeaks connaîtra son verdict le 9 février. Lors des quatre audiences du procès début janvier, les accusés, trois enseignantes du Lycée classique d’Echternach et le mari d’une d’entre elles, ont affirmé avoir fait fuiter les corrigés d’épreuves pour dénoncer des dysfonctionnements dans la procédure. Le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, a comparu comme témoin. Il a par ailleurs porté plainte contre le compagnon d’une des accusées et membre du parti CSV, dont on a appris l’implication dans l’affaire.
040 —
037-040_01Ecopol_breves.indd 40
« Ce que nous voulons avant tout, c’est vendre le Luxembourg. » Étienne Schneider, vice-Premier ministre et ministre de l’Économie Le Luxembourg a présenté les grandes lignes de sa participation à l’Exposition universelle de Dubaï, qui se déroulera d’octobre 2020 à avril 2021. Une présence décidée en 2013, au moment où a été dévoilée la thématique générale de l’événement : « Connecting minds, creating the future ». Le groupement d’intérêt économique officiellement mis en place rassemble des partenaires publics et privés, ce qui permet de réduire la participation financière de l’État à 12 millions d’euros. (Lire aussi en p. 46)
50.561 Quelque 50.561 voitures neuves ont été immatriculées en 2016 au Luxembourg. Un chiffre en forte hausse par rapport à 2015 et le quatrième résultat depuis que les statistiques existent. C’est l’année 2008 qui détient le record absolu avec 52.359 unités. Pour le mois de décembre 2016, le Statec enregistre 3.065 immatriculations, un chiffre imposant pour un mois de décembre. C’est Volkswagen qui arrive en tête avec 5.775 ventes. BMW reste proche (5.361) et Mercedes clôture le trio de tête 100% allemand. (Lire aussi notre supplément Automobile) TURPEL ACCUSE LE SRE Dans un billet posté début janvier sur son blog, l’ancien député Déi Lénk Justin Turpel accuse le Service de renseignement de l’État de surveiller les audiences du procès LuxLeaks depuis le mois d’avril. La question est sensible et cruciale pour l’ancien député qui avait découvert en 2013 avoir été fiché et surveillé pendant plus de 15 ans par l’ancien Srel, car une surveillance politique est expressément exclue du champ d’action du SRE.
LUXLEAKS, ACTE II Le 15 mars, les prévenus de l’affaire LuxLeaks seront fixés sur leur sort après cinq audiences devant la Cour d’appel de Luxembourg. Six mois après leur procès en première instance, les anciens salariés de PwC, Antoine Deltour et Raphaël Halet, et le journaliste Édouard Perrin opéraient un retour moins tendu à la Cité judiciaire. Si les juges du tribunal d’arrondissement avaient octroyé le statut de lanceurs d’alerte aux deux premiers, ils n’en avaient pas moins écarté toute protection pour avoir dérobé des documents confidentiels sur leur lieu de travail – plus de 500 rulings pour Antoine Deltour et des déclarations fiscales avec leurs annexes pour Raphaël Halet, reprises dans les émissions d’Édouard Perrin sur l’évasion fiscale des multinationales et in fine dans les révélations LuxLeaks. Seul le journaliste avait été acquitté au terme d’une inculpation vacillante. Les audiences en appel ont permis d’élever le débat juridique sur la base de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme. Le premier avocat général, John Petry, a requis six mois d’emprisonnement avec sursis et une amende pour Antoine Deltour (au lieu de 12 mois), une simple amende pour Raphaël Halet, et la confirmation de l’acquittement du journaliste.
2,34 millions Si le taux de croissance démographique est légèrement positif dans la région Grand Est (+0,1% chaque année), il affiche un retrait en Lorraine malgré l’attractivité que peut représenter le Luxembourg tout proche. Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), la Lorraine a perdu 2,34 millions d’habitants depuis 2012, tandis que l’Alsace en a gagné 1,87 million.
J U L I E N B E C K E R (A R C H I V E S)
ÉCONOMIE & POLITIQUE
— Février 2017
20/01/17 10:41
arendt institute
Pick your topic & gain value! February
Tue 7
NEW TOPIC
Wed 8 Thu 9
March
April
May
EMIR: risk management, clearing, reporting and implementation rules NEW TOPIC
Thu 9 Tue 14
Transfer pricing in Luxembourg: targeted structures and practical examples
Wed 15
NEW TOPIC
Déclaration fiscale des SOPARFIs: les secrets du formulaire 506A
Wed 22
NEW TOPIC
Duties & liabilities of management bodies - specificities linked to banks
Thu 23
MiFID 2 impacts on the fund business
Tue 28
Luxembourg GAAP vs IFRS - selected topics
Wed 29
Boost your FATCA and CRS knowledge!
Thu 30
The 2016 modernisation of the fundamental Luxembourg company law: opportunities for Luxembourg investment funds
Fri 31
Are you ready for UCITS V Level 2 measures?
Mon 24
Depositary: new challenges under the Luxembourg Regimes
Tue 25
Introduction to Luxembourg GAAP
Thu 27
Corporate administration for the S.à r.l., S.A. and S.C.A.
Wed 3
AML for investment funds (advanced session): from risk assessment to implementing measures
Fri 5 - 12
Introduction to IFRS (2 days)
Wed 10
Board Members Day
Thu 11
PE/RE Fund Structuring: the must-know and the must-haves
Tue 16
Introduction to IFRS NEW TOPIC
Wed 17
The New Market Abuse Regulation (MAR) VAT and investment funds
Thu 18
Risk assessment of fund distribution
Wed 24
NEW TOPIC
IFRS 15
Tue 30
NEW TOPIC
AML for investment funds: implementation of the 4th AML Directive
Wed 31
NEW TOPIC
Liability regime applicable to directors and Board Members
Thu 1 Tue 13
RAIFs and other alternative fund labels: new opportunities in Luxembourg NEW TOPIC
Luxembourg GAAP and IFRS for funds
Wed 14
Comment gérer au mieux vos contrôles TVA?
Thu 15
Understanding Securitisation
Fri 16
General introduction to investment funds
Tue 20
The Luxembourg limited partnership regimes in practice
Wed 21
The new sanctions regime: where is your armour?
Tue 27
AML and the impacts of the 4th Directive
Wed 28
Employment Law day
Thu 29
Play by the rules
Risk managers for AIFs: rules and practices New Luxembourg corporate law
NEW TOPIC
Fri 12
June
Taxation in a post-BEPS world
Fri 30
Wealth structuring in Luxembourg NEW TOPIC
Financial instruments under IFRS
Book your next training session online : www.arendtinstitute.com
041_PUB_ARENDT & MEDERNACH.indd 41
20/01/17 18:36
ÉCONOMIE & POLITIQUE
Bulletin de vote
HOM
HOM
ME
FEM
LES FEMMES DANS LA POLITIQUE LUXEMBOURGEOISE Chambre des députés
18 minist
22,2 %
s re 4
231 éch e
19,5 % s vin
m
13
40
30
ME
10
mmes 5 fe
r su
05 bourg r1
12,4 %
ME
20
Communes mes s u fem
HOM
50
ur
r 60 élus su
28,3 %
4
m f em es s
M
ÉVOLUTION DES FEMMES CANDIDATES ET ÉLUES (%)
Gouvernement
m 17 fe mes
estres
042 —
HOM
ME
HOM
0
1969 1975 1979 1981 1984 1987 1989 1993 1994 1999 2004 2005 2009 2011 2013
M
Candidates aux élections communales
Candidates aux élections législatives
Élues aux élections communales
Élues aux élections législatives
Source : CNFL
HOM
ME
— Février 2017
042-044_02Ecopol_opener.indd 42
20/01/17 18:15
ÉCONOMIE & POLITIQUE
ÉLECTIONS COMMUNALES
Honneur aux dames CA M I L L E F R AT I E T J O N AS M E R C I E R |
MAISON MODERNE
2017 s’annonce comme la première de trois années électorales au Grand-Duché, avec les communales le 8 octobre. À l’heure où les partis peaufinent leurs listes, les piqûres de rappel se multiplient en faveur d’une meilleure représentation des femmes au niveau politique.
C
haque élection offre une nouvelle avec ma vie de famille ?, raconte opportunité de gagner quelques Mme Knott. Mon but n’est pas de les mandats, quelques points de pour- convaincre de se lancer, mais de leur faire centage de parité. Une longue se poser les bonnes questions. » Le parallèle entre la vie politique et marche partie de loin – 2,9 % de candidates aux élections législatives de économique est d’ailleurs flagrant lors1968 –, mais loin d’être terminée, qu’on s’intéresse aux femmes. En effet, puisqu’elles étaient 34,4 % lors du der- si 22 % sont des élues locales, 23 % sont nier scrutin en 2013. Sachant que 28,3 % membres de conseils d’administration ont finalement été élues et siègent à la – et seulement 13 % lorsqu’il s’agit d’enChambre des députés. Le jour où, à l’in- treprises de plus de 100 salariés –, et verse, les hommes 19 % à la direction d’endevront se battre pour treprises de plus de obtenir plus de 40 % 15 salariés. des sièges n’est pas Les autorités sont encore arrivé. « Il ne suffit pas que toutefois conscientes Défenseur de la ces disparités et des les femmes sortent de cause des femmes, Rita modifications du Code Knott n’en a pas moins du travail et de la loi de chez elles, sur le financement le sens de l’équité. Dans il faut que des partis politiques son programme d’aco n t é té vo té e s e n compagnement destiné les hommes aux membres du « sexe décembre. Non seulerentrent… » sous-représenté » qui ment l’« égalité salasouhaitent se présenter riale entre les hommes Anik Raskin aux élections commuet les femmes » a été Chargée de direction gravée dans la loi – nales, elle accepte CNFL 22 % d’hommes. « 78 % après avoir fait l’objet des élus locaux sont d’un règlement grandaujourd’hui des hommes ducal –, mais un quota et 22 % des femmes, dit-elle. Il fallait donc de 40 % à 50 % du « sexe sous-repréêtre juste et maintenir ce pourcentage. » senté » est imposé dans les listes électoAncienne numéro deux dans une rales déposées par les partis, si ceux-ci grande banque de la Place, Rita Knott est veulent bénéficier de la totalité des aides devenue consultante indépendante en financières de l’État. 2008 et s’est engagée en parallèle pour Cet engagement, qui figurait dans le soutenir la représentation des femmes programme de la coalition Gambie, a dans le monde des affaires. « Les questions donc été respecté. Même s’il n’emporte que me posent les femmes qui veulent mon- pas l’enthousiasme du Conseil national ter leur entreprise sont les mêmes que celles des femmes luxembourgeoises (CNFL). des femmes qui sont intéressées par un « C’est symbolique, commente Anik engagement politique : serai-je capable de Raskin, sa chargée de direction. En Belfaire ça ? Pourrai-je concilier cette activité gique, le dépôt d’une liste bloquée non
paritaire ou qui ne comporterait pas de double candidature à sa tête peut être refusé et c’est plus efficace que les sanctions financières. » D’autant que de nombreux partis préfèrent encore payer ces pénalités plutôt que de se donner la peine de remplacer des candidats par des candidates. En outre, la loi du 15 décembre 2016 ne réserve ces sanctions pécuniaires qu’aux élections législatives et européennes. Car la parité s’avère difficile à mettre en œuvre au niveau communal tant que les communes de moins de 3.000 habitants resteront soumises au scrutin majoritaire. « Il faudrait un scrutin proportionnel partout », souligne Anik Raskin. Et encore, avec des listes bloquées, puisque le panachage en vigueur permet à un électeur de ne choisir que des hommes – ou que des femmes – sur une liste. « Les quotas étaient très mal vus il y a 10 ans, mais maintenant la conscience est là », souligne Monique Stein, responsable de la politique communale d’égalité entre femmes et hommes au sein du CNFL. Restent certaines barrières tenaces à la direction des partis, comme le maintien de quatre circonscriptions dans le pays alors qu’une circonscription unique faciliterait l’élaboration de listes paritaires. « Personne ne remet en question les quotas géographiques, auxquels les gens sont très attachés parce qu’historiquement on votait par canton, alors pourquoi pas des quotas pour les femmes, qui représentent la moitié de la population ? », glisse malicieusement Catia Gonçalves. De son côté, le ministère de l’Égalité des chances (Méga), sous la houlette de la très expérimentée Lydia Mutsch,
RITA KNOT T
PARCOURS GAGNANT Entrée en tant que secrétaire de direction dans les bureaux luxembourgeois de la banque israélienne Hapoalim en 1982, Rita Knott en est sortie 26 ans plus tard en tant que directrice adjointe et membre du comité de direction. En 2008, elle décide de se mettre à son compte en créant son propre cabinet de coaching. En parallèle, elle va lancer l’antenne luxembourgeoise du Female Board Pool en mars 2011, une initiative internationale qui permet de favoriser l’accès des femmes aux conseils d’administration des grandes entreprises. Puis, toujours en 2011, le programme Luxembourg Pionnières, pour soutenir les femmes qui souhaitent créer des entreprises au GrandDuché. Son dernier engagement pour la cause féminine est celui du programme d’accompagnement des candidates aux élections communales de 2017.
Février 2017 —
042-044_02Ecopol_opener.indd 43
— 043
20/01/17 18:15
ÉCONOMIE & POLITIQUE
ancienne bourgmestre d’Esch-sur-Alzette, a « lancé une campagne de sensibilisation ». Site internet (votezegalite.lu), séances d’information dans les communes, conférences… L’effort est important et l’objectif double : faire naître des vocations politiques chez les femmes et amener l’électorat à se sentir aussi bien représenté par la gent féminine que masculine. Le CNFL lancera lui aussi sa campagne de sensibilisation au printemps. L’un des projets financés par le Méga a d’ailleurs connu une notoriété inattendue tant il a déchaîné les passions. Il s’agit de la campagne « Madame on tour », imaginée par la députée Cécile Hemmen, présidente de la commission de l’égalité des chances et aussi de la circonscription Centre pour le LSAP, dont l’affiche représentait un sac à main affublé de lèvres rouges et d’une fermeture éclair. « Un sac plein d’idées », mais aussi de clichés selon Catia Gonçalves, alors présidente des Femmes socialistes, furieuse que son association n’ait pas été invitée aux réflexions sur ce logo controversé. « Je ne suis pas partisane de l’adage ‘la mauvaise publicité est de la publicité’, et j’estime qu’il existe une sacrée différence entre vendre des produits selon les règles du marché et faire adhérer les gens à un projet politique. »
Tournée sulfureuse
PAROLES DE FEMMES POLITIQUES Carole Thoma (Déi Lénk) « Comme femme, je dirais qu’il est difficile de s’imposer dans les discussions. En général, les hommes ont une manière plus agressive de discuter, pendant que les femmes ont parfois des problèmes à être entendues et écoutées. » Sam Tanson (Déi Gréng) « Il faut faire évoluer les mentalités et ça c’est un travail de longue haleine. Ce n’est pas une faiblesse d’avoir une famille qui constitue une priorité pour une femme politique, mais une force. Et cela vaut d’ailleurs tant pour les femmes que pour les hommes. » Françoise Hetto-Gaasch (CSV) « Changer les façons de faire de la politique en arrêtant de prévoir des réunions entre midi et deux et dans la soirée pour donner une chance aux femmes de rentrer à la maison pour être avec leurs enfants : voilà comment les choses devraient évoluer. » Sylvie Mischel (ADR) « Ce n’est que la solidarité féminine, peu importe leur couleur politique, qui pourra faire changer les choses afin de voir plus de femmes aboutir aux conseils communaux, à la Chambre des députés et au Parlement européen. Mais ce changement devra s’opérer de l’intérieur et venir d’elles-mêmes. » Joëlle Elvinger (DP) « Il est vrai que les femmes sont sous-représentées dans les conseils communaux et à la Chambre des députés. Les partis politiques devront faire des efforts pour encourager davantage de femmes à être candidates aux élections. » Taina Bofferding (LSAP) « Il n’y a pas de moyen plus efficace et plus direct que les partis politiques pour permettre aux femmes d’accéder à des fonctions et mandats. Cependant, ils doivent se remettre eux-mêmes en question et promouvoir de manière proactive et ostensible une politique en faveur d’un équilibre entre les sexes. »
La polémique, qui a conduit à la démission de Catia Gonçalves, démontre que
« MADAME ON TOUR »
50 NUANCES DE FÉMINISME À l’origine pensée pour la seule circonscription Centre, la campagne imaginée par Cécile Hemmen, députée et bourgmestre LSAP, a finalement irrigué les quatre circonscriptions et visité 16 communes en quatre samedis à bord de son camping-car affublé du controversé sac à main – un clin d’œil second degré pour celle qui l’a imaginé, un accessoire réducteur pour ses détracteurs. « J’ai pensé qu’il fallait aller à la rencontre des femmes pour leur donner des informations sur la politique, et notamment sur la politique communale », indique la présidente de la commission de l’égalité des chances. 300 femmes ont abordé le camping-car « Madame on tour » et 600 sacs contenant des brochures
044 —
d’information ont été distribués. Une popularité atteinte malgré ou grâce à la polémique suscitée. Plusieurs personnalités dont Catia Gonçalves, alors présidente des Femmes socialistes, se sont publiquement dissociées d’une campagne menée à son terme sans consultation des Femmes socialistes ni du parti sur le visuel provocateur. « C’est le rôle du parti, et pas d’une sous-organisation, d’aller sur le terrain pour approcher les femmes et les motiver à le rejoindre, et c’est le rôle du ministère de mener une campagne généraliste visant à sensibiliser la population sur le vote pour les femmes », tempête Catia Gonçalves. Pour autant, « Madame on tour » a ratissé bien plus large que les
terres socialistes. « Ce qui est intéressant, c’est que nous avons été en contact avec des femmes de tous bords politiques, souligne Cécile Hemmen. Nous n’avons jamais polémiqué sur des idées politiques, aussi parce que les grandes idées de politique nationale sont reléguées au second plan dans les communes, derrière le social ou le logement. Et dans les communes à scrutin majoritaire, on n’a pas besoin de se rallier à un parti pour se présenter. » Une campagne réussie, mais qui a divisé le LSAP. « Je ne peux pas continuer si des projets proposés n’aboutissent à rien et si d’autres qui n’ont pas été réfléchis arrivent à terme », déplore Catia Gonçalves. D’où sa démission de la présidence des Femmes socialistes début décembre.
le combat pour la parité politique n’est pas une voie unique. L’ancienne élue de Pétange et la bourgmestre de Weiler-laTour militent pour la même cause. « J’ai eu l’impression d’une différence générationnelle dans la perception de la campagne », confie Catia Gonçalves, qui a reçu beaucoup de soutiens de jeunes femmes estimant la campagne désuète au 21e siècle, « alors que beaucoup de femmes plus âgées l’ont prise à la rigolade » et n’y ont vu aucun mal. Derrière les prises de bec et les divergences sur les moyens de parvenir à une politique plus féminisée, un constat commun : l’électorat constitue un obstacle moins insurmontable que le manque de confiance en soi des femmes ellesmêmes. Car si 81 % des femmes luxembourgeoises ne considèrent pas la politique comme une affaire d’hommes, elles ne sont que 16 % à se déclarer politiquement actives, selon un sondage TNS Ilres de février 2016. « Les femmes ont trop souvent le syndrome de l’imposteur, pensent qu’elles n’en font pas assez ou qu’elles sont redevables de leurs succès, c’est un véritable défi psychologique », acquiesce Catia Gonçalves, qui a vu tant de militantes ne pas oser se lancer d’ellesmêmes dans la course électorale. Mais le défi concerne finalement la société dans son ensemble. « L’inégalité des sexes n’est plus intentionnelle, mais une question de fonctionnement de la société et de l’articulation entre vie publique et vie privée », insiste Anik Raskin. « Pour renverser la vapeur, il faut changer les façons de faire de la politique en arrêtant de prévoir des réunions entre 12 h et 14 h et dans la soirée pour donner une chance aux femmes de rentrer à la maison pour être avec leurs enfants », estime également Françoise Hetto Gaasch, députée et en charge auprès du CSV de recruter de la gent féminine pour les prochaines élections. « Il faut aussi que, à l’intérieur du couple, les hommes soutiennent davantage leur femme. » Car celles qui s’investissent dans le bénévolat ou la politique s’infligent « une double, voire une triple journée », commente Anik Raskin, entre le travail, les tâches domestiques et l’éducation des enfants, et leur engagement. « Il ne suffit pas que les femmes sortent de chez elles, il faut que les hommes rentrent… » Or, nombreux sont ceux qui se posent la même question que Laurent Fabius lorsque Ségolène Royal s’était présentée à l’investiture du Parti socialiste pour l’élection présidentielle française de 2007 : « Qui va garder les enfants ? » EN RÉSUMÉ
Les prochaines élections communales sont une nouvelle occasion pour les femmes de grignoter quelques mandats, même si la parité est encore lointaine dans les urnes, et surtout dans les têtes.
— Février 2017
042-044_02Ecopol_opener.indd 44
20/01/17 18:16
ENC RE PLUS D’AVANTAGES
PENDANT L’AUTOFESTIVAL ! ALD COMPANY BIKE LA SOLUTION VÉLO INTÉGRÉE DANS LE PACKAGE SALARIAL “ PARCE QUE NOUS CROYONS EN UN LEASING DIFFÉRENT
*Offres non cumulables. Voir conditions sur le site internet www.aldautomotive.lu/news-et-presse/autofestival-2017.
”
L’ESSENTIEL D’ALD COMPANY BIKE : Service accessible à tous (client ALD ou non) Location avec option d’achat Formule «all-in» Large choix de marques Large choix de modèles : bike ou e-bike, VTT, pliable, classique... Un vélo électrique à partir de 59 EUR par mois ou 2 € EUR / jour ! Un vélo pliable à partir de 21 EUR par mois ou - d’1€ EUR / jour !
COMPANY BIKE Leasing avec option d’achat / durée 24 - 48 mois Motivez vos collaborateurs en mettant un vélo à leur disposition avec un simple contrat «leasing vélo» ou location longue durée d’un véhicule.
5 000 ¤
500 ¤
AUX FLEET MANAGERS !
AUX CONDUCTEURS !
OFFERTS*
OFFERTS*
À CHOISIR PARMI UN CATALOGUE D’AVANTAGES.
Amortissement
Assurance vol & dégâts matériels
1 500 ¤
OFFERTS !*
2 000 ¤
en complément de
OFFERTS !*
POUR LA COMMANDE D’UN VÉHICULE HYBRIDE.
POUR LA COMMANDE D’UN VÉHICULE ÉLECTRIQUE.
Assistance
Option : maintenance
Option : extension garantie e
AVANTAGES Contrôle des coûts : réduisez le budget global lié aux de votre personnel AUTOFESTIVAL BY déplacements ALD AUTOMOTIVE Qualité de vie des employés : favorisez un mo de doux de déplacement tout en faisant de l’exercice Fiscalité attractive ALD AUTOMOTIVE REVISITE LE LEASING ET OFFRE DE NOUVELLES SOLUTIONS DE Diminution MOBILITÉ. des retards TÉLÉCHARGEZ : améliorez la mobilité de vos collaborateurs heures de pointe milieu urbain LE CATALOGUE CADEAUX ENenSCANNANT LE QRenCODE. Protection de l’environnement : contribuez aux efforts en matière de lutte contre le réchauffement climatique ALDAUTOMOTIVE.LU
031_PUB_OPTION ALD.indd 45
20/01/17 18:42
ÉCONOMIE & POLITIQUE
UN SIÈCLE E T DEMI AUX QUATRE COINS DU MONDE
Praesentia universalis J E A N - M I C H E L GAU D R O N |
Depuis la toute première Exposition universelle de 1851, le Luxembourg a participé 21 fois à ce type d’événement, en attendant Dubaï 2020.
MAISON MODERNE
Voici six présences marquantes dans l’histoire de ces participations.
LONDRES, 1851
PHILADELPHIE, 1876
PARIS, 1900
Cette toute première Exposition est organisée au cœur du prestigieux Crystal Palace construit pour l’occasion. Poussé par la Chambre de commerce, le GrandDuché de Luxembourg, indépendant depuis 12 années, s’y rend dans le cadre du Zollverein allemand auquel il est adhérent depuis 1842. Six exposants représentent le pays: le fabricant de chaussures J. Wemmer, bottier du Roi Grand-Duc (récompensé d’une médaille), la Ganterie française de l’Union (qui reçoit une mention honorable), les draperies Godchaux, le fabricant de papiers peints Jacques Lamort, le céramiste JeanFrançois Boch et le maître de forges Auguste Metz.
Le centenaire de la Déclaration d’indépendance des États-Unis sert de base à cette 11e Exposition universelle de l’histoire, établie dans le parc de Fairmount, dans la banlieue nord-ouest de Philadelphie. Le Luxembourg, emmené par le banquier et député François Berger, y est pour promouvoir, notamment, son industrie gantière (avec Auguste Charles et Gabriel Mayer). La Société des mines de Luxembourg et des forges de Burbach (ancêtre de l’Arbed) fait aussi partie du casting de cette Centennial Exhibition. Le pays doit une nouvelle fois se battre pour faire valoir son indépendance, les organisateurs voulant initialement le classer avec les Pays-Bas…
Pour la première fois, le Luxembourg dispose d’un pavillon indépendant, érigé sur un terrain de 40x10 m sur le quai d’Orsay. Confié par le commissaire général Tony Dutreux à l’architecte Alfred Vaudoyer, le bâtiment de style néo-renaissance s’inspire du Palais grand-ducal et du château du comte de Mansfeld à Clausen. Mais en raison de problèmes avec les tarifs douaniers, bon nombre d’industries luxembourgeoises manquent à l’appel. « Les nationaux luxembourgeois sont arrivés, à force de travail, à se créer une ‘marque’ distinctive sur les marchés internationaux», écrit néanmoins le publiciste Paul Gers dans son livre-souvenir de l’événement.
Londres 1851 (1ère Exposition universelle)
Bruxelles 1897 (23e), 1910 (28e), 1935 (37e), 1958 (41e)
New York 1939-40 (39e) Anvers 1885 (15e)
Gand 1913 (31e) Seattle 1962 (42e)
046 —
Hanovre 2000 (47e)
Liège 1905 (26e) Philadelphie 1876 (11e)
Séville 1992 (46e)
Shanghaï 2010 (48e)
Paris 1855 (3e), 1867 (8e), 1878 (12e), 1889 (17e), 1900 (24e), 1937 (38e)
Retrouvez le descriptif de toutes les présences luxembourgeoises aux Expositions universelles sur paperjam.lu.
BRUXELLES, 1958
SÉVILLE, 1992
SHANGHAÏ, 2010
Au pied de l’Atomium, spécialement érigé pour l’occasion, cette première Expo universelle de l’après-guerre en Europe permet au Luxembourg de se présenter en tant que l’un des plus grands producteurs d’acier au monde. Le choix de Guillaume Konsbruck, directeur général adjoint de l’Arbed, en tant que commissaire général n’en est que plus logique. Sur 4.200 m2, le pays expose notamment quelques grands projets d’infrastructures, en particulier l’aménagement futur du plateau du Kirchberg relié à la ville par un pont à construire, et les prémices d’une future « cité européenne » plaçant le Luxembourg au cœur d’une CEE créée quelques mois plus tôt.
Après 30 ans d’absence, le pays renoue avec sa participation aux Expositions universelles. « Donner l’image positive d’un pays moderne, ouvert sur le monde, engagé dans la construction européenne » : tel est l’objectif de la présence luxembourgeoise pilotée par l’ancien ministre Jean Hamilius. Dans un bâtiment cubique de verre et d’acier conçu par les architectes Fritsch et Paczowski, l’informatique et l’audiovisuel servent de support à la présentation des atouts du Grand-Duché. SES, Arbed, RTL, mais aussi l’ABBL portent haut, et en couleur, l’étendard luxembourgeois.
La Gëlle Fra est du voyage pour cette première vraie Exposition universelle en Chine. Le pavillon réalisé par François Valentiny est l’un des plus remarqués de l’événement : visité par plus de 7 millions de personnes, il a même été conservé en l’état et déménagé sur un autre site chinois après l’événement. De quoi satisfaire grandement l’ancien ministre de l’Économie, Robert Goebbels, commissaire général d’une exposition où l’audiovisuel tient une part toujours plus grande dans la présentation des atouts économiques et naturels du pays.
L I C E N C E C C , VA L E N T I N Y H V P
Chicago 1933-34 (36e)
— Février 2017
046_02Ecopol_expo-universelle.indd 46
19/01/17 09:19
PAPAERJAM AANONCE FULL PAGE_PRINT.pdf 1 19/01/2017 11:18:15
C
M
Y
CM
MY
CY
CMY
K
047_PUB_FONDATION AUTISME.indd 47
20/01/17 09:53
ÉCONOMIE & POLITIQUE
GRANDE RÉGION
« On doit faire mieux » F R A N Ç O I S AU L N E R |
MIKE ZENARI
Le Luxembourg assure en 2017 la présidence de la Grande Région. La ministre de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région, Corinne Cahen (DP), veut rapprocher cet ensemble de ses citoyens.
C
omparé au niveau national ou européen, on a l’impression que la Grande Région n’est pas toujours très proche des esprits. Qu’en pensez-vous ? C O R I N N E C A H E N Pour les 215.000 personnes qui franchissent chaque jour au moins deux fois une frontière, la Grande Région est très proche. Pour les Luxembourgeois aussi, elle est très palpable, car nous nous situons en son noyau. De la capitale, on ne met que 20 minutes pour se rendre dans nos trois pays voisins. Les Luxembourgeois visitent beaucoup Trèves, Sarrebruck, Metz, Nancy, Thionville ou Arlon. Tout cela n’a rien de nouveau ni de spécial. Ce qui est plus rare peut-être, c’est quelqu’un de Nancy qui ferait venir quelqu’un d’Eupen pour y travailler. Les relations bilatérales fonctionnent évidemment beaucoup plus clairement et concrètement que les multilatérales. Il y a cependant des projets
extrêmement intéressants dans la Grande Région, où l’on constate une fois de plus que le Luxembourg joue le rôle central. Ce qui est également palpable, c’est les embouteillages. En consultant le réseau routier européen sur Google Maps pendant les heures de pointe, on aperçoit une tache rouge sur Paris, Londres, mais aussi Luxembourg. Malgré la Grande Région, on dirait qu’on n’arrive pas à coordonner des projets transfrontaliers ? Nous y travaillons. Quand on parle de Grande Région et de ses points rouges, alors on parle de trois volets : le transport évidemment, l’emploi et l’éducation. Il est évident qu’on doit faire mieux. Les gens prennent le moyen de transport le plus confortable et il est très clair que nous voulons augmenter la cadence des trains et construire plus d’emplacements
Nous avons une histoire commune et nous sommes de petites régions qui, ensemble, deviennent intéressantes. Corinne Cahen Ministre de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région
048 —
11
Le nombre d’habitants, en millions, que compte la Grande Région. Selon le Statec, la population n’augmentera pas jusqu’en 2050. Sauf au Luxembourg.
370
Le PIB, en milliards d'euros, de la Grande Région, comparable à celui de l’Autriche.
159.500
Les frontaliers au Luxembourg: environ 80.000 de Lorraine, 40.000 de Wallonie, 31.000 de RhénaniePalatinat et 8.500 de Sarre.
« park & ride » aux frontières, aussi bien au Luxembourg que de l’autre côté. Nous devons également réfléchir aux horaires de travail. Est-ce qu’on doit tous commencer le travail à la même heure ou non ? Et puis, il y a aussi le télétravail. Peut-on envisager par exemple un jour de télétravail par semaine ? Si tout le monde pouvait travailler un jour à domicile, on réduirait de 20 % le trafic routier. Toujours dans ce contexte, il y a le covoiturage. Le ministère du Développement durable et des Infrastructures est en train de préparer un projet très ambitieux. On sait qu’actuellement, une voiture transporte en moyenne 1,1 personne. C’est complètement débile, nous devons augmenter ce chiffre. En arrivant à deux personnes par voiture, on diviserait par deux le nombre de véhicules sur nos routes. Cela dit, ce sont des défis qui ne seront pas accomplis du jour au lendemain. Quelles seront les priorités de la présidence luxembourgeoise ? J’en ai déjà cité trois : transport, travail et éducation. C’est là que nous voulons principalement mettre l’accent. Nous voulons aussi une présidence proche du citoyen, et pour ça nous voulons faire des choses concrètes. Avec l’un ou l’autre État nous avons un accord pour la formation professionnelle. Alors pourquoi ne pas le faire pour toute la Grande Région ? Nous avons des accords sanitaires, des accords entre les hôpitaux, des accords entre les services d’urgence pour pouvoir traverser les frontières. Nous avons un accord Benelux sur la reconnaissance des diplômes et nous voulons désormais faire ça avec nos partenaires allemands. Mais nous aimerions faire tout ça « grand-régionalement » pour permettre à tout le monde d’aller dans les autres régions. Je pense que ce sont des choses très concrètes qui sont importantes dans le quotidien des gens. Comment peut-on définir une identité de la Grande Région ? Nous avons une histoire commune et nous sommes de petites régions qui, ensemble, deviennent intéressantes. Mais nous sommes aussi très diversifiés et offrons une grande richesse culturelle. La Grande Région est, au fond, un noyau dans l’Europe, qui doit prouver que quand celle-ci ne fonctionne plus très bien, il est important qu’il n’y ait pas de frontières, que nous travaillions ensemble et que nous soyons soudés. EN RÉSUMÉ
Corinne Cahen, ministre de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région, évoque les défis du Luxembourg, qui assure cette année la présidence de la Grande Région. Transport, travail et éducation seront au cœur des discussions.
— Février 2017
048_Grande Région_FAulner.indd 48
20/01/17 09:14
049_PUB_.indd 49
20/01/17 09:05
ÉCONOMIE & POLITIQUE
ÉCONOMIE CIRCULAIRE
Retour à la nature J E A N - M I C H E L GAU D R O N
Les matériaux biosourcés sont de plus en plus prisés dans l’économie, notamment dans le secteur de la construction. Quelques initiatives concrètes ont déjà vu le jour au Luxembourg. Le mouvement est en marche.
050 —
L
e parallèle entre les cycles naturels et l’économie circulaire n’est plus à faire. D’un côté, les nutriments biologiques, issus des récoltes par exemple, sont utilisés jusqu’à ce qu’ils deviennent compost ou engrais (avec ou sans intervention humaine) et retournent ainsi à la nature pour générer un nouveau cycle. De l’autre, les matériaux, une fois produits et consommés, sont récupérés et servent à nouveau comme « matière première » pour un autre usage. Il est donc tout à fait naturel que les produits dits « biosourcés » (c’est-à-dire composés à partir de matières premières issues de la biomasse végétale ou animale) s’inscrivent parfaitement en bonne place dans ce concept d’économie circulaire, notamment dans le secteur de la construction. Au Luxembourg, par exemple, la toute récente société Willy Nature s’est créée pour développer des solutions de construction uniquement basées sur des matériaux biosourcés. « J’ai commencé à m’intéresser au sujet lorsque j’ai voulu construire ma propre maison, explique Carlo Posing, un des associés gérants de la société. Le premier centre d’intérêt a été les panneaux de bois massif Thomas
Holz, qui ne nécessitent aucune colle chimique pour les assemblages. Tout se fait à base de chevilles. Mais on n’invente rien ! Au Japon, il y a des temples qui ont plus de 2.500 ans d’existence qui sont construits sur ce même principe. » La récente création d’un cluster dédié à l’industrie de la production et de la transformation du bois au Luxembourg prouve d’ailleurs combien le sujet est pris très au sérieux par les autorités. Mais le bois seul ne suffit évidemment pas à construire une maison entière. Alors Willy Nature cible aussi d’autres composants naturels, à commencer par… la laine de mouton. « C’est vraiment un matériau high-tech, mais encore faut-il le savoir, indique M. Posing. Depuis deux ans, nous collectons toute la laine au Luxembourg. On la fait laver en Belgique et transformer en matériau d’isolation en Autriche avant de la récupérer ici. Dans la Grande Région, on pourrait sans doute tabler sur une vingtaine de tonnes de laine par an. L’année dernière, on en a récolté entre trois et quatre tonnes. Ça laisse de la marge et ça représente un débouché économique réel pour le pays, même si les masses critiques ne sont pas encore là. » Chez Peintures Robin, on connaît aussi ce problème de masse critique
EN RÉSUMÉ
De plus en plus de développements se font autour de produits biosourcés, directement issus de la nature. Le secteur de la construction est un des débouchés majeurs dans ce domaine et des projets se concrétisent déjà au Luxembourg.
LICENCE CC
BIOSOURCES La construction s’intéresse de près aux plantes telles que le miscanthus qui, mélangé à de la chaux, donne du biobéton aux multiples propriétés.
insuffisante pour rentabiliser à plein des produits biosourcés. Pourtant, la société établie à Useldange vise, à terme, une transformation totale de ses peintures vers des produits débarrassés de toute matière hydrocarbure, composés organiques volatils et autres solvants. « C’est aussi pour retrouver une certaine indépendance énergétique, recentrée au moins sur l’Europe », précise Gérard Zoller, directeur du groupe Robin. Une première gamme de peintures murales, Verbello, est ainsi née du fruit de la recherche de leurs propres équipes. Elle est basée exclusivement sur des huiles naturelles, en l’occurrence l’huile de tall, produite principalement lors de la transformation de certains bois en papier. « Son rendement est un peu meilleur que celui d’une peinture classique, indique M. Zoller. Mais le prix est encore un peu élevé (environ 50 % plus cher, ndlr). Nous réfléchissons actuellement à une façon de subventionner cette peinture, afin de générer un mouvement de masse et d’atteindre des volumes critiques. Nous travaillons aussi sur des développements de peintures à base d’huile de lin. Ça existait déjà il y a 100 ans, mais les formules et les traditions se sont perdues depuis. Tout est à revoir. » Dans les cartons de Peintures Robin se trouve aussi un projet réalisé à la Chambre d’agriculture, autour de plantations de miscanthus ou de lin dans le pays, qui permettraient de garder au Grand-Duché l’intégralité du processus, de la production jusqu’à la consommation, tout en développant des zones de sources propres. Le miscanthus est aussi une plante à laquelle Willy Nature s’intéresse de près. « Mélangé à de la chaux, ça donne du biobéton avec des propriétés isolantes, antiseptiques et antimoisissures, explique M. Posing. Nous sommes d’ailleurs en train de finaliser la construction d’un premier bâtiment entièrement biosourcé pour la commune de Lorentzweiler, en collaboration avec Bétons Feidt. Il devrait être livré dans les prochaines semaines. » La Foire agricole d’Ettelbruck, du 30 juin au 2 juillet prochain, sera l’occasion de découvrir bon nombre de réalisations en matière de produits biosourcés. Elle interviendra 10 jours après l’accueil, au Luxembourg, de l’édition 2017 du Circular Economy Hotspot, qui réunira des experts internationaux sur la question. Le Luxembourg compte bien s’y positionner comme un pays très précurseur.
— Février 2017
050_02Ecopol_eco-circulaire.indd 50
20/01/17 10:48
548 pages d’opportunitÊs business, actuellement en kiosque. Et sur eshop.maisonmoderne.com
PJ_2017_02.indd 3 051_PUB_.indd 51
18/01/17 09:47 20/01/17 18:35
ÉCONOMIE & POLITIQUE
ÉGALITÉ DE TRAITEMENT
Dur d’être un alibi CA M I L L E F R AT I |
MAISON MODERNE
Il y a dix ans, le Luxembourg se dotait d’une loi interdisant officiellement les discriminations liées au sexe, à l’origine ethnique, à la religion, à l’orientation sexuelle, au handicap et à l’âge.
S
i une personne est discriminée, c’est déjà une de trop », affirmait avec force le Premier ministre, Xavier Bettel, lors de la séance académique organisée à la fin de l’année 2016 pour marquer les dix ans de la loi sur l’égalité de traitement. « Le Centre pour l’égalité de traitement (CET) est une instance très importante et on doit mettre le doigt sur la plaie. » La loi, comme l’organe créé en 2008, n’ont toutefois pas toujours été une évidence pour le Luxembourg. Le législateur avait déjà transposé avec trois ans de retard les directives européennes fixant un cadre légal pour la lutte contre les discriminations. Et il avait fallu attendre encore deux ans avant que les membres du CET ne soient nommés. « Encore aujourd’hui, on ne ressent pas au Luxembourg la nécessité d’avoir un CET », soupire Nathalie Morgenthaler, chargée de direction du centre. D’ailleurs, le budget du CET, fixé à 200.000 euros les deux premières années, a rapidement fondu pour atteindre 80.000 euros en 2010. Certes, il est progressivement revalorisé depuis 2014 et affiche 88.000 euros pour 2017, avec pour objectif de parvenir à 92.000 euros en 2020. Mais la somme reste dérisoire. « Si on ôte le loyer et les salaires, il reste 40.000 euros », commente Nathalie Morgenthaler. À peine de quoi lancer une campagne de sensibilisation. Les missions du CET sont pourtant étendues, de la publication de rapports et de recommandations sur les questions liées aux discriminations à la production de documentation, en passant par le conseil aux victimes de discrimination. En 2015, le CET a réceptionné 149 dossiers. La moitié relevait d’une discrimination en raison du handicap ou de l’origine ethnique, les deux principaux motifs cités par les victimes, devant le sexe, l’âge, la religion et l’orientation sexuelle. « L’origine ethnique a toujours été au premier plan, jusqu’à ce que le Luxembourg ratifie la convention de l’Onu relative aux droits des personnes handicapées », note Mme Morgenthaler. Dési052 —
Sous-doté, mésestimé, le Centre pour l’égalité de traitement (CET) peine à remplir ses missions.
gné comme mécanisme indépendant de promotion et de suivi d’application de la convention, aux côtés de la Commission consultative des droits de l’Homme (CCDH), le CET n’a reçu aucun budget supplémentaire – alors que son homologue belge, Unia, s’est vu proposer un million d’euros pour cette seule mission. Le CET, la CCDH et Info-Handicap ont déjà procédé à trois « empowerment meetings » thématiques – travail et emploi, accessibilité et mobilité, indépendance – destinés à mettre à plat les actions à mener au Luxembourg pour faire respecter les droits des personnes handicapées. Avec en toile de fond un changement de paradigme : « Avant, on disait que les personnes handicapées devaient s’intégrer, alors qu’on parle maintenant plutôt d’inclusion, c’est-àdire que c’est à nous de faire disparaître les barrières », explique Nathalie Morgenthaler. D’autant que d’autres catégories de la population bénéficieront des aménagements à prévoir, comme les personnes âgées se déplaçant avec un déambulateur. Toutefois, les mentalités sont encore loin de cette prise de conscience. « La Poste et les banques suppriment des guichets pour privilégier la voie électronique » sans se soucier des conséquences. « Beaucoup de distributeurs de billets ne sont pas équipés de prises casques pour les déficients visuels. » Dix ans après la loi qui les combat, les discriminations demeurent et se perpétuent dans une indifférence quasi générale. 45 % des victimes et 40 % des témoins de discrimination n’entreprennent aucune démarche, que ce soit auprès du CET ou de toute autre institution qui pourrait les orienter vers lui. Le CET reste invisible et inaudible pour une grande partie de la population – seuls 26 % connaissent son existence selon un sondage de 2015. Et la classe politique ne donne pas l’exemple, puisqu’en huit ans, l’avis du CET n’a été sollicité qu’à deux reprises : une fois par Marie-Josée Jacobs, alors ministre de la Famille, et une autre par
l’actuel ministre de la Justice, Félix Braz, concernant la loi sur la prostitution. « Il n’y a malheureusement pas encore de réflexe du côté politique », constate Mme Morgenthaler. Le CET prend donc l’initiative d’émettre des avis sans attendre de sollicitation, mais ils ne sont même pas publiés d’office sur le site de la Chambre des députés, contrairement à ceux des chambres professionnelles. « Et cela fait deux ans que nous avons sensibilisé la Chambre des députés à propos de la présence de Captcha sur son site », là encore inaccessibles aux déficients visuels. En vain.
Mauvais élève européen
À l’opposé d’une médiateure qui a su s’imposer face aux administrations – avec un budget et un personnel sans commune mesure –, le centre attend parfois des mois avant d’obtenir une réponse, et souvent pas celle escomptée. « Nous avons quelques cas concernant des difficultés pour des personnes trans- ou intersexes de faire changer leur prénom ou leur sexe et cela n’avance pas, note la chargée de direction. Lorsque nous posons des questions sur la procédure, nous recevons des réponses sur un cas particulier, mais pas sur le principe. » Dans ces dossiers, le ministère de la Justice et l’administration judiciaire se renvoient la balle. « La société et la politique doivent être derrière nous, sinon ce sera encore plus difficile », soupire Mario Huberty, président du CET, lors de la séance académique. Les partenaires du CET louent son travail malgré son manque de moyens. « Nous avons une excellente collaboration avec lui », souligne Silvio Sagramola, directeur de l’asbl Info-Handicap. « Cela nous apporte une visibilité supplémentaire. » Même s’il est conscient qu’il devrait pouvoir faire beaucoup plus. « Il est vrai que lorsqu’on regarde à l’étranger, les comités analogues ont d’autres moyens et une autre visibilité. Il ne faut pas oublier que le travail du CET peut également être bénéfique pour les décideurs politiques en proposant une analyse approfondie de certains problèmes. »
— Février 2017
052-053_02Ecopol_loi-egalite.indd 52
20/01/17 10:43
ÉCONOMIE & POLITIQUE
D ÉSI LLUSI ON Le Centre pour l’égalité de traitement dispose de moyens dérisoires au vu des missions qui lui sont confiées.
Ainsi l’Unia, en Belgique, détaille plus de 17 motifs de discrimination, et s’appuie sur des membres issus de chaque parti. L’organisation est très écoutée par le pouvoir politique, indique Equinet, le réseau européen des organes pour l’égalité de traitement. Comme au Portugal, où les commissions pour la citoyenneté et l’égalité des genres et pour l’égalité de traitement dans le travail et l’emploi font partie du fonctionnement politique. À Malte, la commission pour la promotion de l’égalité de traitement compte quatre personnes et un budget de 800.000 euros. Alors que l’île méditerranéenne compte presque 100.000 habitants de moins que le Grand-Duché. Quant à l’Association de soutien des travailleurs immigrés (Asti), elle déplore que le législateur n’ait jamais donné au CET la capacité d’ester en justice. « À quoi sert-il s’il ne peut pas agir en justice au nom des victimes de discrimination, dont les plus fragiles n’ont ni l’argent, ni le courage, ni la capacité de monter un dossier ? », s’agace Laura Zuccoli, présidente de l’Asti. Le Conseil d’État avait d’ailleurs lui aussi souligné cette lacune lors de la procédure législative en 2006, alors que la Chambre des métiers et la Chambre de commerce craignaient « une hausse du nombre de recours abusifs contre des employeurs » si le CET obtenait la capacité d’agir en justice au nom des victimes de discrimination. Pour autant, le centre lui-même hésite à dénoncer cette lacune, de peur de ne pouvoir mener des combats judiciaires de manière optimale en l’absence de fonds supplémentaires. Deux bonnes nouvelles ont tout de même apporté une touche de clarté dans ce tableau trop sombre : le conseil de gouvernement a approuvé en octobre dernier le rassemblement du CET, de la CCDH et de l’Ombuds-Comité pour les droits des enfants dans la Maison des droits de l’Homme à partir de 2018, dans le quartier de la place de l’Étoile. Une promesse de visibilité accrue pour les trois organes, qui pourront également mieux collaborer sur des dossiers parfois transversaux. Autre avancée positive : le rattachement prochain du CET à la Chambre des députés, synonyme d’une indépendance plus franche qu’au sein du ministère de la Famille. En attendant que l’horizon se dégage, le CET poursuit son travail de fourmi, dirigeant aussi ses efforts vers les plus jeunes pour les sensibiliser au respect de l’autre. Il a également participé à une étude européenne sur la diversité dans les entreprises, grâce à des fonds… de l’UE. EN RÉSUMÉ
Le peu d’enthousiasme du Luxembourg à transposer les directives anti-discrimination transparaît dans le peu de moyens octroyés au Centre pour l’égalité de traitement.
Février 2017 —
052-053_02Ecopol_loi-egalite.indd 53
— 053
20/01/17 10:43
ÉCONOMIE & POLITIQUE
REL ATIONS BIL ATÉR ALES
Au balcon de l’Europe
L
a chancelière allemande, Angela Merkel, était reçue le 12 janvier par le Premier ministre, Xavier Bettel, pour une courte visite officielle au Luxembourg. Quel meilleur endroit que la maison natale de Robert Schuman, l’un des pères fondateurs de l’Union européenne, pour discuter des défis actuels de l’Union ? Outre le Brexit et la crise migratoire, les deux chefs de gouvernement ont discuté fiscalité. Xavier Bettel a pu savourer devant la presse les compliments d’Angela Merkel pour les efforts de son gouvernement en matière de transparence. Le Premier ministre et la chancelière n’ont en revanche pas du tout partagé le même avis en ce qui concerne le projet des péages automobiles en Allemagne.
F. A . |
054 —
PAT R I C K GA L BAT S
— Février 2017
054_02Ecopol_nouvel-an-faulner.indd 54
19/01/17 09:22
T N IO SH T A LI D SL G N EN IDE A V R O T O IN PR
10×6
EXPAT WOMEN WEDNESDAY 29 MARCH Ten expatriates. Ten women who came to Luxembourg and met professional success. They will tell their story and share their journey. How did they end up in Luxembourg? What did they find here that they didn’t have in their homelands? Ten inspiring stories of women giving voice to the expat experience in Luxembourg.
1
2
3
R EG ISTR AT I O R EQ N UIR ED PA P AT ER J AM. CLU B
4
5
DANIELA KLASEN-MARTIN
JOSÉE LYNDA DENIS
CATHERINE LARUE
CAROLINA LAZO
LISA MCLEAN
Crestbridge
MC Square
LIH
Architect
Ara City Radio
Italy & Sweden
Canada
France
Venezuela
UK
6
7
8
9
10
YVONNE O’REILLY
KAVITHA RAMACHANDRAN
ROSA VILLALOBOS
EKATERINA VOLOTOVSKAYA
DENISE VOSS
Avanteam Consult
Maitland Group
Macquarie Infrastructure & Real Assets
Deloitte
Alfi
Ireland
India
Spain
Russia
USA
VENUE Centre Culturel Tramsschapp Luxembourg-Limpertsberg PARKING 72-74, avenue Pasteur Luxembourg-Limpertsberg
Autopromo_10x6_ExpatWomen_230x300.indd 32 055_PUB_.indd 55
AGENDA 18:30 Welcome cocktail 19:00 Welcome speech 19:15 10 speakers 20:25 Walking & networking dinner
GOLD SPONSOR
SILVER SPONSOR
21/12/16 09:47 20/01/17 18:53
ÉCONOMIE & POLITIQUE
SÉRIE
Le théâtre côté chiffres F R A N C E C L A R I N VA L |
MAISON MODERNE
THÉÂTRE NATIONAL DU LUXEMBOURG
THÉÂTRE DU CENTAURE
asbl
asbl
13 productions
6 productions 2.500 100.000 euros
140 (Salle) 35.000 euros 8.000
1.500.000 euros
15.000 euros
50 28
86
38.000 euros 19.500 euros
27.000 euros 258.600 euros
80 (Foyer)
71.400 euros
10
428.400 euros
* Uniquement le théâtre, à l’exclusion de la danse et de l’opéra
THÉÂTRES DE LA VILLE DE LUXEMBOURG Institut culturel de la Ville de Luxembourg
71.400 euros
35 productions*
Sources : Théâtre national du Luxembourg, Théâtre du Centaure, Théâtre de la Ville de Luxembourg, budget de la Ville de Luxembourg, rapport annuel du ministère de la Culture
Afin de mieux comprendre le fonctionnement et le financement de diverses institutions culturelles, Paperjam présente une série de chiffres parlants. Pour commencer, le théâtre, avec trois exemples parmi les nombreux existants, sélectionnés pour leurs différentes ampleurs.
17.500.000 euros
900 (Grande Salle) S A I S O N 2 0 1 5 -2 0 1 6
Comédiens engagés Salariés permanents Places dans les différentes salles Spectateurs
19.440*
200*
S U BV E N T I O N S P U BLIQ UES
Ministère de la Culture Ville de Luxembourg Autres subventions R E S S O U R C E S P R OP RES
Billetterie Coproductions Vente de spectacles Location de salles
056 —
80 260 (Studio)
350.000 euros 250 (Capucins)
116.000 euros 250.000 euros 150.000 euros
— Février 2017
056_02Ecopol_financement-theatre.indd 56
20/01/17 18:09
Suivez-nous toute l’annÊe et laissez-vous surprendre! #partageonslessentiel
230x300_5mm_partageons_lessentiel2.indd 1 057_PUB_LESSENTIEL.indd 57
18/01/2017 15:25:58 20/01/17 18:59
ÉCONOMIE & POLITIQUE
ENTRE CHÔMAGE ET PÉNURIE DE COMPÉTENCES
Cuisinier
Restaurant döner
Trois ans d’expérience
Parlant le serbo-croate
Parlant le français
Parlant l’allemand
L’Adem écartelée CA M I L L E F R AT I |
MAISON MODERNE
L’Agence pour le développement de l’emploi a récemment été condamnée par la Cour administrative pour avoir refusé d’octroyer un certificat autorisant un restaurateur à embaucher un cuisinier non résident. L’affaire révèle une autre facette du décalage croissant entre un vivier de demandeurs d’emploi locaux qui peinent à trouver du travail et les besoins réels de l’économie.
RÉSULTATS AU LUXEMBOURG ET DANS LA GRANDE RÉGION 0 PROFIL
C
’est une affaire plutôt inhabituelle que la Cour administrative a été appelée à toiser en novembre dernier. Une affaire qui commence le 28 janvier 2015, lorsque le gérant d’un restaurant döner demande à l’Adem de lui délivrer un certificat l’autorisant à recruter la personne de son choix. Ce document permet à un employeur d’embaucher une personne non inscrite à l’Adem et non résidente s’il ne parvient pas à pourvoir un poste vacant sur le marché de l’emploi national au bout de trois semaines d’affichage du poste. Le restaurateur recherche un « aide-cuisinier kebab avec expérience en restaurant döner ». Mais l’Adem refuse, après examen de la situation du marché de l’emploi, d’émettre ledit certificat au motif qu’« il appert que des demandeurs d’emploi appropriés remplissant le profil requis pour le poste déclaré [lui] ont été proposés par les services de l’Adem ».
058 —
Six candidats potentiels ont en effet été soumis au restaurateur. Trois l’ont effectivement contacté et deux se sont présentés à un entretien sans qu’aucun ne sati sfasse le s exigence s requises. Le premier, disposant d’une expérience d’un an dans la restauration rapide, étant décrit comme « techniquement non compétent », et le second, un aide-cuisinier expérimenté, mais refusant de travailler aux heures de service. Le restaurateur publie alors une nouvelle annonce précisant ses attentes, à savoir un cuisinier ayant trois ans d’expérience, capable de travailler seul, sachant préparer des spécialités yougoslaves et parlant le serbo-croate, l’allemand et le français. Un profil impossible à dénicher sur le marché de l’emploi luxembourgeois. Pour autant, l’Adem refuse de délivrer le certificat l’autorisant à embaucher le candidat qu’il a trouvé à l’étranger.
DEMANDES DE CERTIFICAT EN 2016 Services 429 Horeca 196 Commerce 169 IT 130 Finance 121 Artisanat 74
Débouté de son recours gracieux, le restaurateur se tourne vers le tribunal administratif qui lui donne raison, tout comme la Cour administrative en novembre dernier alors que l’Adem a interjeté appel de la première décision. L’Agence pour le développement de l’emploi a finalement émis le fameux certificat afin de permettre au restaurateur de pourvoir un poste vacant depuis près de deux ans.
Demandes spécifiques vs rareté des profils
Morale de l’histoire : « Il y a une obligation à charge de l’Adem de proposer des candidats à l’employeur et cette obligation n’est pas à considérer comme étant une obligation stérile, en ce sens qu’il appartient à l’Adem d’envoyer des candidats qui doivent répondre spécifiquement aux profils recherchés. Et il ne suffit pas que l’Adem se limite stérilement à envoyer six candidats à l’employeur pour pouvoir prétendre
— Février 2017
058-059_02Ecopol_arret-cour.indd 58
20/01/17 11:17
ÉCONOMIE & POLITIQUE
avoir exécuté ses obligations en tant qu’Adem et ainsi pouvoir refuser à l’employeur d’engager une autre personne », résume Me Marc Petit, avocat du restaurateur echternachois. La jurisprudence administrative vient donc préciser les obligations de l’Adem dans le sillage de la réforme de fond engagée en 2011 sous les ordres du ministre du Travail et de l’Emploi, Nicolas Schmit. Une réforme dont l’un des axes consiste justement à renforcer les liens entre l’Administration de l’emploi et les employeurs. Cette affaire permet de mettre en lumière le grand écart permanent, voire croissant, imposé à l’Adem, prise entre la priorité évidente donnée aux demandeurs d’emploi qu’elle suit et qu’elle aide à retrouver un travail d’un côté, et de l’autre la nécessité de répondre aux besoins de plus en plus spécifiques des employeurs dans des secteurs comme l’IT ou la restauration. La profonde réforme de l’Adem a permis de faire émerger un service Employeurs dont la mission est d’offrir aux entreprises des prestations efficaces et professionnelles en contrepartie de l’obligation de déclarer un poste vacant. Le service vient d’absorber celui dédié à la main-d’œuvre étrangère, dont la mission était depuis 2008 d’évaluer le marché de l’emploi afin de déterminer si le profil recherché par l’employeur soumettant une demande était effectivement en pénurie. « Le certificat créé en 2012 autorise l’employeur à recruter la personne de son choix, et pas forcément au sein de l’Union européenne, puisque nous n’avons aucun profil à lui proposer sur place », explique Laurent Peusch, chef de service adjoint du service Employeurs de l’Adem. Et le service ne se contente pas de parcourir la base de données de l’Adem pour forger son avis sur l’état du marché. « Nous essayons de proposer à l’employeur un bon profil. S’il s’agit d’un poste assez spécifique pour lequel les profils sont rares, nous pouvons ne proposer qu’un seul candidat, indique Laurent Peusch. S’il est refusé, nous demandons à l’employeur pourquoi il n’était pas adéquat. Cela nous permet d’améliorer nos fonctions de recherche ou d’améliorer le profil de la personne. Le feed-back des employeurs est important dans les deux cas. » Ceci touche à une autre piste d’amélioration de l’Adem : l’employabilité de
ses demandeurs d’emploi. « Nous pouvons essayer de les remettre à niveau à l’aide de formations, mais on ne remplace pas un diplôme universitaire », concède M. Peusch.
Services en tête
De fait, il est rare que les employeurs en viennent à saisir la justice pour obtenir leur certificat. Les cas se comptent sur les doigts d’une main. « Nous essayons toujours de dialoguer avec l’employeur. En cas de refus, certains soumettent un recours gracieux et nous fournissent des informations que nous n’avions pas. Un autre moyen est de déclarer un nouveau poste en précisant les difficultés rencontrées concernant la première déclaration de poste vacant. » La plupart du temps, l’Adem revient sur sa décision. Le certificat vient ensuite compléter la demande d’autorisation de séjour du candidat choisi par l’employeur. Mais les services de l’Immigration sont tout à fait libres de rejeter cette demande. L’employeur récupère alors le certificat et peut l’utiliser pour un autre candidat. « Et le travailleur salarié peut changer d’employeur pour autant qu’il reste dans le même métier défini par code Isco, sauf si son titre indique ‘valable pour toute profession dans tous secteurs’, alors que selon l’ancienne loi, l’autorisation n’était plus valable pour un autre poste », précise Laurent Peusch. Une tolérance indispensable pour répondre aux besoins criants du Luxembourg en compétences de pointe. Preuve en est la croissance exponentielle des demandes de certificat. De 775 autorisations émises entre février et décembre 2013, l’Adem est passée à 792 certificats en 2014, 1.017 en 2015 et 1.348 en 2016. Avec des refus également en hausse, mais limités à 307 l’an dernier. Six secteurs représentaient 83 % des demandes de certificat en 2016 : les services (429 demandes, en rapport avec les entreprises de consultance et d’audit, dont évidemment les Big Four), l’horeca, le commerce (notamment l’e-commerce), l’IT, la finance et l’artisanat. L’IT et la finance font venir davantage de travailleurs qualifiés, toutefois les plus pointus se passent du certificat puisqu’ils bénéficient de la carte bleue européenne. 337 sésames ont ainsi été délivrés en 2015, et 2016 devrait afficher
« Il y a un trou noir entre ce que l’on recherche et ce que l’on trouve sur le marché. » François Koepp Secrétaire général Horesca
un chiffre encore plus élevé. Dans l’IT, il leur faut toutefois justifier d’un revenu annuel de 73.296 euros pour les plus qualifiés ou de 58.636 euros pour une sélection de professions (statisticiens, concepteurs de logiciels, programmeurs, spécialistes des réseaux d’ordinateurs…). La concurrence est européenne, voire mondiale dans le secteur. Quant au secteur de l’hôtellerie, de la restauration et des cafés, les demandes de certificat proviennent, comme dans le cas du restaurateur echternachois, d’employeurs recherchant le plus souvent des cuisiniers très pointus. « C’est un fait, nous manquons de main-d’œuvre spécialisée, constate François Koepp, secrétaire général de l’Horesca. Souvent, les candidats qui se présentent n’ont pas les certificats nécessaires. Il y a un trou noir entre ce que l’on recherche et ce que l’on trouve sur le marché. » Les restaurateurs de cuisine dite exotique tendraient également à préférer engager du personnel de la même origine pour plus de cohérence. « J’ai beaucoup de compréhension pour la profession, mais le Luxembourg a un marché du travail qu’il faut soutenir et un problème de chômage à résoudre – ici et pas dans d’autres pays », commente François Koepp. Il faut certes que le serveur comprenne le cuisinier, mais aussi qu’il puisse comprendre et renseigner les clients dans leur langue. Un véritable casse-tête que doit résoudre chaque jour l’Adem. Seules trois personnes, dont une seule à temps plein, s’occupent au quotidien d’examiner les demandes de certificat produites par les employeurs, avec l’obligation de donner une réponse en cinq jours ouvrés. La spécialisation croissante des secteurs porteurs au Luxembourg devrait entraîner un renforcement du service afin de répondre à la demande, alors que l’Adem vient de lancer une campagne de formation afin de réduire le décalage entre les besoins du marché et les profils qui s’accumulent dans sa base de données. EN RÉSUMÉ
Une récente décision de la Cour administrative met en lumière le casse-tête croissant que doit résoudre l’Adem, entre la priorité donnée aux demandeurs d’emploi locaux et la nécessité d’autoriser des recrutements hors des frontières grand-ducales pour les besoins de plus en plus spécifiques de l’économie.
SOUHAITEZ-VOUS ÉLARGIR LA RECHERCHE À L’ENSEMBLE DE L’UNION EUROPÉENNE ET AU-DELÀ ? 50 PROFILS TROUVÉS Février 2017 —
058-059_02Ecopol_arret-cour.indd 59
— 059
20/01/17 11:17
ÉCONOMIE & POLITIQUE
POLITIQUE DU LOGEMENT
Chou blanc pour la subvention de loyer CA M I L L E F R AT I |
MAISON MODERNE
P
Nouvelle arme du gouvernement contre le coût exorbitant des loyers, la subvention de loyer est entrée en vigueur le 1er janvier 2016. Un an après, son impact réel s’avère décevant et le ministre du Logement doit rebattre ses cartes.
leine de bonnes intentions, la coalition Gambie avait présenté en 2015 une nouvelle mesure destinée à soulager les ménages les plus modestes, écrasés par des loyers en hausse constante. De quoi compléter un arsenal déjà bien fourni pour contrer la problématique grandissante du logement dans le pays. Et pour cause : le prix de location d’un appartement a augmenté de 42,93 % (en euros courants) entre 2005 et 2015, et celui d’une maison de 28,81 % selon une étude du Liser. Une étude de l’Observatoire de l’habitat publiée en 2014 tirait d’ailleurs la sonnette d’alarme à propos des 20 % des ménages les plus modestes et vivant en location privée, dont le taux d’effort, à savoir la part des revenus partant dans le paiement du loyer, dépassait les 40 %. Le principe de la subvention de loyer pensée pour alléger leur fardeau : octroyer jusqu’à 273 euros aux « ménages nécessiteux » dont le loyer représente plus de 33 % de leurs revenus. Pour cela, ils ne doivent être « ni propriétaires, ni copropriétaires, ni usufruitiers, ni emphytéotes, ni titulaires d’un droit de superficie d’un autre logement, ni au Grand-Duché de Luxembourg ni à l’étranger ». Et leurs revenus ne doivent pas dépasser un certain seuil, par exemple 1.768 euros pour
une personne seule ou 3.713 euros pour un couple avec deux enfants. Le gouvernement s’attendait probablement à ce qu’une bonne partie des 19.000 ménages ciblés sollicite cette aide. Or, au 19 janvier, seuls 981 dossiers avaient été validés et 2.066 rejetés sur 4.100 déposés, sachant que 1.060 étaient en cours d’examen. Ainsi, 5,16 % des ménages visés ont effectivement obtenu la subvention de loyer. « On dispose de 29 millions de budget pour cette subvention qui atteint 10 % d’un salaire minimum, ce qui n’est pas rien », soulignait le ministre du Logement, Marc Hansen, l’été dernier. Alors pourquoi un tel désamour ? « Les acteurs du terrain nous disent que les ménages visés sont gênés, ou qu’ils ne sont tout simplement pas au courant de l’existence de cette subvention », avançait le ministre. À la fin de l’année, il annonçait la réduction de deux tiers du budget alloué à cette aide – qui ne s’élèvera plus qu’à 10 millions d’euros en 2017 – et le lancement d’une « enquête approfondie » dont les résultats seront connus au printemps. L’occasion de sonder les véritables causes de l’échec de la mesure et de voir si des « ajustements doivent être apportés » aux conditions requises pour obtenir la subvention.
UN IMPACT TRÈS LIMITÉ
Population résidente 212.132 ménages Ménages éligibles 19.000
Ménages bénéficiaires 981
Ce qui ressort d’ores et déjà du terrain, c’est la complexité de la subvention de loyer et son inadaptation à la réalité, tout comme l’aide précarité énergétique d’ailleurs. Il est fréquent que les assistants sociaux remplissent les formulaires avec ou sans les demandeurs. L’effet le plus pervers reste que la subvention de loyer vient remplacer l’allocation de loyer comprise dans le RMG – sauf que le processus reste long et complexe pour les récipiendaires. Ceux-ci doivent également fournir un grand nombre de justificatifs – on est loin de la simplification administrative – et les frais liés au logement ne sont pas tous pris en compte, comme les charges, qui peuvent être élevées. Le simulateur à disposition sur le site internet s’avère d’ailleurs dissuasif. Une remarque confirmée par les quelques commentaires laissés par des bénéficiaires potentiels sur les réseaux sociaux et les sites d’information du Grand-Duché. « Il est vrai qu’il est fastidieux de rassembler tous les documents demandés, admet le ministère du Logement, mais cela doit être fait de manière consciencieuse pour éviter tout abus. »
Un ministre en tournée
Le ministère du Logement reconnaît par ailleurs avoir « du mal à approcher la population cible ». Pour les autres subventions, en cas d’achat par exemple, les gens sont directement informés par les banques des aides auxquelles ils peuvent prétendre, alors qu’il est plus difficile de toucher les locataires. « Les baux sont déjà en cours, certains ne parlent pas français, ne lisent pas régulièrement les journaux, explique-t-on au ministère. C’est pourquoi nous avons lancé beaucoup de campagnes publicitaires pour informer le grand public à la radio en luxembourgeois, mais aussi à Radio Latina, et nous avons offert de nouvelles formations aux gens des offices sociaux dans les communes. » Le ministre du Logement a également entamé fin janvier une tournée nationale de six conférences publiques, « Wunnen zu Lëtzebuerg », destinée à faire connaître sa politique et le dispositif d’aides à la disposition des locataires comme des propriétaires (aides au logement individuelles et à la pierre, gestion locative sociale, subvention de loyer, avantages fiscaux, etc.). L’occasion de rappeler l’existence d’un guichet unique des aides au logement au 11, rue de Hollerich à Luxembourg, ouvert depuis le 1er janvier dernier, ainsi que d’expliquer les mesures votées dans le cadre du paquet « Klimabank an nohaltegt Wunnen » pour favoriser la rénovation énergétique des habitations. EN RÉSUMÉ
Complexe et plus restrictive qu’annoncée, la subvention de loyer ne rencontre pas le succès escompté par le ministère du Logement.
060 —
— Février 2017
060_02Ecopol_subvention-loyer.indd 60
20/01/17 10:38
BRÈVES
ENTREPRISES
M I K E Z E N A R I (A R C H I V E S)
NOUVEAU COUP POUR TALK WALKER La société spécialisée dans la protection des marques et de leur réputation sur les réseaux sociaux franchit un nouveau pas dans son développement international en levant 5 millions d’euros auprès du néerlandais Main Capital Partners. Objectifs : l’amélioration des solutions ainsi que l’optimisation de leur présence sur les marchés européen et américain. Un bureau en Allemagne et à San Francisco sont à l’agenda. Les dirigeants de la société (à gauche, Christophe Folschette, directeur commercial et cofondateur) ambitionnent d’embaucher 50 % d’effectifs supplémentaires d’ici à la fin de l’année.
983 Entre 2015 et 2016, le nombre de faillites enregistrées au Luxembourg a progressé de 12,6%, passant de 873 faillites il y a deux ans à 983 faillites en 2016. Selon Creditreform, le secteur le plus touché l’an dernier a été celui des services avec 671 faillites, soit une proportion de 68,2% et une progression de 32%. Les autres secteurs affichent à l’inverse un recul, dont notamment la construction (-40,6%), la production (-21,4%) et le commerce (-5,0%).
ENTREPRENEURIAT SOCIAL L’enquête Global Entrepreneurship Monitor, réalisée par le Statec et relayée par l’Uless, révèle que parmi les nouvelles entreprises créées en 2015, 7,4 % relevaient de l’entrepreneuriat social – à savoir des personnes poursuivant des objectifs d’ordre social, sociétal ou environnemental –, soit le taux le plus élevé enregistré au niveau européen. Par ailleurs, dans la population des 18 à 64 ans, la part de nouveaux entrepreneurs a légèrement augmenté en s’établissant à 10,2 %, contre 7,1 % un an auparavant et 8,7 % en 2013. Février 2017 —
061-064_01Entreprises_breves.indd 61
— 061
20/01/17 16:22
ENTREPRISES
BRÈVES
BRÈVES
Chaque jour, retrouvez toute l’actualité des entreprises et accédez à de nombreux services en ligne sur paperjam.lu. GERARD LOPEZ AU LOSC
« Les organisations ont bien progressé dans leur préparation en cas de faille dans la cybersécurité. » Brice Lecoustey, associé du département Conseil pour le secteur commercial et public chez EY Luxembourg
Après avoir tenté de racheter le RC Lens, le club espagnol de division 2 de Lugo et, plus récemment, l’Olympique de Marseille, sa quatrième tentative de rachat d’un club de football aura été la bonne. L’homme d’affaires luxembourgeois a officiellement été nommé à la présidence du club de football de Lille. Entouré notamment de l’ex-entraîneur Luis Campos comme conseiller, il travaille déjà depuis plusieurs semaines à la construction du nouveau Losc.
LIBÉRALISATION DU CONTRÔLE TECHNIQUE L’arrivée de Dekra devrait avoir lieu dans la seconde partie de 2017, mais la date précise n’est pas encore connue. L’ouverture à la concurrence du secteur du contrôle technique suppose quelques obligations, dont la détention d’au moins trois centres, chacun disposant d’au moins deux pistes, couvrant 90 % du territoire. Les concurrents de la SNCT doivent également disposer d’une personnalité juridique propre.
30 MILLIONS € Un projet immobilier mixte sort de terre à Steinfort à la faveur de la convergence des intérêts du jeune promoteur belge Eaglestone et de Steinfort PropCo opérant dans le giron du réassureur allemand Hochtief. Un projet décomposé en deux phases: le «Parc Developpement» d’une part et le «Steinfort» d’autre part, le tout pour un investissement global d’un peu plus de 30 millions d’euros pour une durée de deux ans.
CHANTIER À LA CLOCHE D’OR De nouveaux logements seront disponibles d’ici à l’année 2019 à la Cloche d’Or, comme les tours Zénith 21 et Zénith 23, au-dessus du nouveau centre commercial qui accueillera l’hypermarché Auchan. Conçues par le bureau Fabeck Architectes en collaboration avec SchemelWirtz Architectes Associés, les deux tours de logements disposeront d’une surface totale de 25.000 m2 et culmineront à 60 m de hauteur avec une orientation 360° offrant notamment une vue sur le nouveau parc. 062 —
NOUVELLE ÉTUDE MOYSE BLESER L’année 2017 débute par une nouvelle aventure entrepreneuriale pour François Moyse et Gabriel Bleser. Les deux avocats, jusqu’ici associés au sein de l’étude DSM – Di Stefano Moyse, ont choisi de fonder une nouvelle étude baptisée Moyse Bleser. Avec six avocats à son actif, elle compte notamment sur l’expérience des deux associés fondateurs dans le droit administratif, le droit de l’Union européenne et le droit de la concurrence… BAISSE DE RÉGIME Le passage de 2016 à 2017 a confirmé que le SMS avait définitivement vécu en matière de (bons) vœux. Tango a fait part pour son réseau d’un total de 1,55 million de textos échangés au cours des 24 heures du 1er janvier, soit un recul de 16 % par rapport à l’année précédente et de 28 % en comparaison avec le 1er janvier 2015. Les résidents luxembourgeois ont désormais pris l’habitude d’échanger via les réseaux sociaux ou les applications mobiles telles que WhatsApp, Skype ou Facebook Messenger.
FA B E C K A R C H I T E C T E S , S C H E M E LW I R T Z A R C H I T E C T E S AS S O C I É S
Les grandes compagnies continuent d’investir dans la cybersécurité, mais restent toujours vulnérables face aux attaques informatiques, selon une étude internationale sur la sécurité de l’information, publiée par EY. Sur les 1.735 entreprises internationales sondées, seulement 50 % disent être capables de détecter une cyberattaque sophistiquée. Alors qu’il s’agit « du meilleur niveau de confiance depuis 2013 », 57 % indiquent avoir été la cible récente d’un incident « significatif ».
— Février 2017
061-064_01Entreprises_breves.indd 62
20/01/17 16:22
BRÈVES
ENTREPRISES
BEST INTERNATIONAL CIDER Ramborn, le premier cidre fabriqué au Luxembourg qui a fait son entrée sur le marché en 2015, vient d’être reconnu par le site australien spécialisé Real Cider Reviews pour son approche de combinaison de pommes : 70 % de pommes Ramborn, pour 30 % de variétés anciennes du pays. Le produit CM Blend de la marque se voit décerner la reconnaissance de « Best international cider » pour 2016. Un produit qui s’inscrit dans la volonté de développement écologique et économique de la région du Mullerthal.
DOUBLE SUCCESSION CHEZ RTL Roy Grotz succède à Guy Kaiser à la fonction de rédacteur en chef radio, tandis que l’actuel COO de RTL Lëtzebuerg, Christophe Goossens, succède à Alain Berwick, jusqu’alors CEO. L’actuel directeur des programmes, Steve Schmit, occupera le poste nouvellement créé de content director et de deputy CEO. Le comité de direction élargi comprendra, outre Christophe Goossens et Steve Schmit : Lou Scheider, directeur de la régie publicitaire IP Luxembourg, Tom Weber, digital director, et Jacques van Luijk, production director.
QUICK OU BURGER KING ? Flavio Becca a finalement cédé ses parts dans Happy Quick, la société qui gère l’enseigne Quick au Luxembourg. Le nouveau propriétaire, Burger Brands Luxembourg (BBL), a l’intention de faire cohabiter les enseignes Quick et Burger King, même si on peut se demander s’il serait rentable d’entretenir deux marques sur un réseau de neuf établissements. BBL entend en tout cas entamer la transformation dès cet été.
4,2 %
Le Statec confirme ses prévisions de croissance de 3,7% pour 2016 et de 4,2% pour 2017. Une croissance qui se remarque aussi pour l’emploi, où le taux de chômage devrait être autour des 6,4% de la population active en 2016 et 6,2% en 2017. L’institut de statistiques fait tout de même état d’un léger ralentissement de la production industrielle, avec un repli de 2,2% au mois d’octobre. Paradoxalement, l’emploi dans ce secteur a enregistré une progression de 1,4% sur un an.
Surfers assidus Dispositifs utilisés pour accéder à internet en 2016. Données exprimées en pourcentage (%) d’internautes. 80
RAMBORN
Union européenne
WOMAN BUSINESS MANAGER OF THE YEAR La Banque internationale à Luxembourg lance un appel à candidatures pour la neuvième édition de son concours Woman Business of the Year. L’objectif est de rappeler l’importance du rôle des femmes dans le monde économique et soutenir l’entrepreneuriat au féminin. Et pour cette année 2017, le jury a choisi de mettre une thématique en avant : l’innovation. Pour participer, les candidatures devront être soumises avant le 10 mars prochain sur le site de la Bil. Infos : wbmy.lu
60 Luxembourg
15.000 M 2 DE BRICOL AGE L’enseigne allemande de bricolage Bauhaus a ouvert son premier hypermarché au Luxembourg le 27 décembre sur le parc d’activités de Capellen. C’est un véritable mastodonte des articles de travaux de la maison et du jardinage qui s’implante avec 15.000 m2 en bordure de l’A6, 120.000 références et 130 conseillers pour dispenser du conseil dans ses 15 départements spécialisés. Le projet est à l’étude depuis plus de 10 ans et représente un investissement de 20 millions d’euros.
40
20
0 Ordinateur de bureau
Ordinateur portable
Tablette
Smartphone
Smart TV
Selon une enquête d’Eurostat, les résidents luxembourgeois font une utilisation intense du net. Tous supports confondus, les moyennes luxembourgeoises surpassent les moyennes européennes. Il en va de même pour les mesures prises pour gérer l’accès à leurs données personnelles en ligne. Parmi ces mesures, le refus de leur usage à des fins publicitaires est exprimé par 72% des surfeurs luxembourgeois, soit le plus haut pourcentage de l’Union européenne (46%). Février 2017 —
061-064_01Entreprises_breves.indd 63
Autre appareil mobile
— 063
20/01/17 16:22
ENTREPRISES
BRÈVES
« J’avais pour ambition de créer une plateforme orientée pour ceux qui cherchent. » Camille Koener, fondateur de NoAgent
TELENET AU LUXEMBOURG VIA SFR Le groupe belge de télécommunications Telenet a racheté SFR Belux, filiale du groupe Altice, pour 400 millions d’euros. Il arrive donc sur le marché luxembourgeois via les 15.000 clients de SFR, qui avait fait son entrée sur le marché luxembourgeois en février 2016. Actuellement, SFR est présente dans 13 communes au Grand-Duché, principalement au centre et au sud du pays. En 2015, Telenet avait déjà acquis les activités de Base, le troisième opérateur belge, pour 1,325 milliard d’euros.
Une nouvelle plateforme web débarque sur le marché immobilier résidentiel. Son fondateur entend proposer une toute nouvelle offre. NoAgent propose une alternative au recours à un agent (et donc d’éviter les frais de commission) pour l’achat / vente et la location entre privés. Elle donne accès à tous les outils nécessaires pour réaliser une transaction immobilière. Elle est activée avec Google Maps pour localiser les biens et faire correspondre les offres et demandes.
175
Post Luxembourg célèbre deux anniversaires avec un peu d’avance: les 175 ans de sa création en tant qu’administration et le 25e changement de statut, acté en 1992, portant création de l’Entreprise des postes et télécommunications. Aujourd’hui, elle fait face à des défis croissants. «Nous avons aussi pour objectif d’élargir notre gamme de produits et nos offres de services », commente Claude Strasser, le 1er CEO nommé hors de la filiale maison. NOUVEAU LOOK POUR BOFFERDING
1962
1992
1998
2000
2002
2007
2009
2010
ENTREPRENEURIAT RÉCOMPENSÉ Six start-up luxembourgeoises ( Job Today, Digicash, Apateq, Ouni, vyzVoice et Swirl) sont en lice pour la phase finale des Startup Europe Awards. Le concours a pour objectif d’identifier les pépites potentielles, sélectionnées dans 15 pays européens, et de répandre l’inspiration entrepreneuriale et d’innovation. Au Luxembourg, c’est Startup Grind qui s’est chargée de coordonner le processus de sélection. La finale européenne se déroulera à Bruxelles durant le premier trimestre de 2017. UBER AU LUXEMBOURG La société américaine de transport a confirmé son intérêt pour le marché luxembourgeois. Par son énorme taux de voitures individuelles et un service de taxis très cher, le Luxembourg serait un marché extrêmement intéressant. Une ambition qui se heurte toujours, pour le moment, aux exigences posées par François Bausch (Déi Gréng), ministre du Développement durable et des Infrastructures. Si le service est lancé, la société assure qu’il le sera avec le soutien de l’autorité publique.
2017
Après des années de bons et loyaux services, la bouteille de Bofferding change de look. Une évolution sans révolution qui met en avant les atouts de la marque. Pour Frédéric de Radiguès, directeur général de Bofferding, ce nouveau design est bon pour les 10 prochaines années. Signé Claessens, un bureau de design londonien spécialisé dans les spiritueux et les bières, le nouveau look ne doit rien au hasard et se doit de transmettre les valeurs de la marque.
064 —
L’IPHONE A 10 ANS
« On étudie l’opportunité de créer une nouvelle borne électrique sur un grand axe ou un axe autoroutier. » Delphine Persouyre, directrice générale de Total Luxembourg Alors que le secteur connaît dans son ensemble un léger recul, Total annonce une hausse des ventes de 5 % de son exercice 2016. La direction explique ces très bons chiffres notamment par la modernisation de ses stations, qui ont profité du lifting de l’ensemble de ses points de vente dans le monde. Le groupe, qui souhaite devenir un fournisseur d’énergie responsable, équipera de panneaux photovoltaïques trois de ses stations au Luxembourg et étudie la possibilité de créer une nouvelle borne de charge électrique.
Le 9 janvier 2007, Steve Jobs présentait à San Francisco le premier iPhone. Un an et demi après, le smartphone d’Apple arrivait au Luxembourg. « Il ne s’agissait pas du premier iPhone, mais du modèle 3G », explique Jean-Claude Bintz, l’ancien CEO de Vox Mobile qui venait d’entrer dans le groupe Orange et avait obtenu, après de difficiles négociations, l’exclusivité de la vente au Luxembourg. Aujourd’hui, le succès est toujours au rendez-vous et les ventes continuent d’augmenter.
T E L E N E T, B O F F E R D I N G
NOUVELLES ACQUISITIONS Ceratizit renforce sa présence en Allemagne, via le rachat du fabricant allemand d’outils en diamant, Becker Diamantwerkzeuge, mais également sur le marché américain, avec le rachat du californien Best Carbide, un fabricant d’outils de coupe en carbure monobloc. Le groupe, basé à Mamer, occupe une place de pionnier et de leader dans les matériaux en carbure destinés à l’usinage et à la protection contre l’usure. Présent sur plusieurs continents, il détient 24 sites de production et 50 sociétés de vente. — Février 2017
061-064_01Entreprises_breves.indd 64
20/01/17 16:22
065_PUB_SODEXO.indd 65
20/01/17 18:58
ENTREPRISES
U N S E R I A L E N T R E P R E N E U R D E L’ A N N É E
« Réaliser l’impossible » T H I E R RY R A I Z E R |
MIKE ZENARI |
MAISON MODERNE
À 51 ans, Claude Wagner cultive la passion de l’entreprise comme celle du sport: intensément. Celui qui a reçu le prix EY de l’Entrepreneur de l’année planifie l’ouverture d’une nouvelle zone artisanale et commerciale dans le sud du pays. Face à la concurrence, le chef d’entreprise multicasquette mise sur le service et une implantation en Grande Région.
L
’
année 2016 s’est terminée avec la récompense de l’Entrepreneur de l’année décernée par un jury, sous la houlette de EY. Quels sont vos projets pour 2017 ? C L A U D E W A G N E R Nous prévoyons l’ouverture de magasins de sport, un Citabel à Dudelange au sein du nouveau projet Am Duerf et un Intersport à Junglinster au centre commercial Langwies. Nous étudions aussi des ouvertures de Bati C. Je suis aussi occupé à la planification d’un grand projet dans le sud du pays.
Nous parlons ici d’un remembrement de site qui était occupé auparavant par des agriculteurs. La planification d’un tel projet prend du temps. La construction des deux ronds-points nécessaires pour y accéder est en cours. Nous entrons donc dans une phase concrète. Les terrains seront-ils en vente ou en location pour les entreprises qui voudront s’y installer ? Nous nous donnons encore une certaine souplesse quant au modèle.
On peut dire que la passion a motivé Quel est-il ? ce projet… Il s’agit d’une nouvelle zone d’activité Oui, la passion d’entreprendre et d’esartisanale et commerciale entre Schif- sayer de mettre ensemble les parties flange et Foetz, qui ouvrira en 2018, à la prenantes pour réaliser ce qui semblait, faveur de l’acquisition au départ, impossible. de terrains réalisée Nous avons mis les av e c d e u x au t r e s gens ensemble dans le familles et l’association sud pour cette zone Je peux vivre de la commune et de artisanale qui est sur avec une l’État. Nous voulons le point d’aboutir, répondre à la demande à une approche forte concurrence, grâce de commerçants et « win-win ». Il faut que mais elle doit d’artisans de disposer chacun y trouve son de surface pour dévecompte. rester, dans une lopper leurs activités certaine mesure, en disposant des Votre activité à la tête locaux de production, de Bâtiself est d’ailéquitable. leurs aussi une hisde stockage ad hoc. toire de famille. Quelle est la genèse du projet ? Nous disposons avec deux autres Il date de plusieurs années. Les pre- familles, dont la famille Steinhauser, de miers terrains ont été acquis il y a deux tiers des parts du magasin. En tant 20 ans. Le projet a connu un coup d’ac- que Luxembourgeois, j’aimerais que célérateur via l’acquisition de terrains l’on parvienne à plus d’entente entre supplémentaires plus récemment. confrères. Même si nous sommes 066 —
concurrents, nous pouvons nous entendre pour développer des projets. Quel est le fil rouge de vos acquisitions, qui remontent à 1992 ? La passion ! Celle du sport tout d’abord, puis celle de la construction et du bâtiment qui m’a permis de me diversifier avant de passer la frontière en 2006 à Thionville, puis en 2013 en province de Luxembourg belge en reprenant les activités de BigMat. Cette expansion géographique a permis d’éviter que certains de nos concurrents ne soient trop proches. On vous sent très proche de vos équipes et de vos produits lorsque vous évoquez vos activités… J’aime faire le tour des magasins le samedi pour communiquer avec les équipes, échanger sur un retour que j’ai à leur faire ou des idées pour améliorer le service à la clientèle. J’aime surtout les responsabiliser autour de critiques – constructives – ou de problématiques afin qu’ils apportent une solution. J’avoue aussi apprécier participer aux événements que nous organisons à destination de notre clientèle. Je pense notamment à la venue du coureur cycliste Bob Jungels pour une sortie avec des jeunes. Il fallait les suivre ! Le prix d’Entrepreneur de l’année est notamment dû à la spectaculaire évolution du chiffre d’affaires de votre groupe, débutant avec 2 millions d’euros pour atteindre actuellement 220 millions. Quelle est la recette de cette évolution ?
— Février 2017
066-068_02Entreprises_opener.indd 66
20/01/17 15:47
ENTREPRISES
PASSION
PARMI LES « FOUS » S’il croit en la persévérance, Claude Wagner la pratique à l’occasion de l’une de ses passions sportives : la course à pied. On le croise lors de différentes courses au Luxembourg, au marathon de New York ou bien au trail de la Diagonale des fous à la Réunion (167 km). AT YPIQUE
SOUS LA DOUCHE Véridique. Son premier crédit, Claude Wagner l’a obtenu difficilement, en 1992. « À l’époque, j’étais jeune et je n’avais pas de garantie. » En 2007, il obtient un accord pour un nouveau crédit, dans les vestiaires de la Banque de Luxembourg après une sortie en course à pied. « C’était beaucoup plus facile, car j’avais déjà une expérience derrière moi. » De l’importance de faire ses preuves et d’entretenir son réseau d’une manière ou d’une autre.
Il faut avant tout pouvoir compter sur de bonnes équipes, savoir les responsabiliser, ne pas trop leur imposer, faire en sorte que les solutions viennent d’eux. Nous avons aussi pris des parts dans la structure d’achat Hagebau en Allemagne, ce qui nous a permis d’être plus forts en France et en Belgique. Ces deux marchés présentent leurs propres particularités, avec une nette importance du prix bas en France et une tradition des « castors » en Belgique qui bricolent beaucoup. Les activités en Belgique et en France sont-elles viables ? Nous parvenons à couvrir nos frais, mais la situation est difficile, particulièrement en France. Comme je le disais, ces investissements nous ont permis de chasser sur les terrains de nos concurrents, voire d’atténuer leur emprise, sachant que nous voulons nous positionner sur la qualité du produit qui sera peut-être quelques euros plus cher, mais sera aussi plus durable. Quelles sont les fonctions-clés au sein de votre groupe ? Je dispose d’un directeur en charge des magasins de sport et de chefs de service dans le bâtiment correspondant à nos départements. Nous accordons une importance à la communication entre tous les services pour éviter une certaine forme de rivalité et que celle-ci ne devienne négative. Quid de la fonction de CFO ? Il s’occupe de la trésorerie générale. Il s’agit d’une fonction importante pour gérer les flux dans des secteurs où il est par exemple délicat de vendre à des clubs de football où la comptabilité fluctue ou encore dans le secteur du bâtiment qui connaît des faillites. Que faut-il faire pour aider les jeunes à trouver les financements nécessaires pour lancer leur projet ? Je leur conseillerais tout d’abord de persévérer dans leurs demandes, de ne pas hésiter à garder des atouts, et de s’adapter en fonction des retours formulés. Ma recommandation est de privilégier une approche auprès des banques. Le Luxembourg dispose de structures comme Nyuko qui sont à même d’aider les jeunes porteurs de projets dans le montage de leur dossier. L’aide d’une fiduciaire ou de ce type de structure apporte une certaine crédibilité au dossier. Quelles seraient vos recommandations à l’intention du gouvernement pour aider les PME ? Il le fait déjà bien, même si j’aurais, comme d’autres, souhaité que la réduction des impôts aille plus loin à l’ocFévrier 2017 —
066-068_02Entreprises_opener.indd 67
— 067
20/01/17 15:47
ENTREPRISES
LE GROUPE CL AUDE WAGNER EN CHIFFRES
CHIFFRE D’AFFAIRES
CAPITAUX PROPRES
RÉSULTAT
NOMBRE DE SALARIÉS
Bati C Lux (produits et matériaux pour le bâtiment)
100 mios
23 mios
8,33 mios
240
Bati C Thionville
14 mios
n.c.
n.c.
34
Bati C Belgique
20 mios
n.c.
n.c.
40
Bati Travaux (travaux d’étanchéité)
6 mios
2,47 mios
311.300
65
Bâtiself (magasin de bricolage)
30 mios
3,42 mios
127.400
180
Poliform-Varenna (magasin d’ameublement)
1 mio
n.c.
n.c.
5
Sichel Industrie (mobilier urbain)
1 mio
286.160
129.100
5
Intersport (magasin de sport)
7 mios
n.c.
n.c.
50
Citabel Sports (magasin de sport)
12 mios
2,6 mios
660.000
48
Hoffmanns (matériaux de construction, bois et outils de bricolage)
30 mios
977.100
30.000
140
Carreaulux (carrelage et sanitaires)
2 mios
436.100
-111.300
12
S-Cape (magasin de vélos)
2 mios
297.600
5.000
15
Mobilier Jardin Indoor-Outdoor (mobilier de jardin)
1,25 mio
-152.700
-151.400
5
Chiffres en euros, données 2015
casion de la réforme fiscale. Je note par ailleurs des signaux positifs comme la collaboration entre le patronat et les syndicats qui reprend, le chômage qui commence à diminuer. Je pense que nous devrions faire davantage pour intégrer réellement les réfugiés. J’en ai engagé en tant qu’apprentis, mais je n’ai pas pu les embaucher, car leurs papiers n’étaient pas en règle. Nous n’avons pas vraiment parlé de la concurrence, comment la vivez-vous au Luxembourg ? En particulier la récente ouverture du grand centre Bauhaus à Mamer ? Je ne la vis pas bien. Je peux vivre avec une forte concurrence, mais elle doit rester, dans une certaine mesure, équitable. Je note dans le cas de Bauhaus que l’enseigne disposait d’une autorisation de bâtir de 10.000 mètres carrés et que les classes moyennes lui ont accordé de s’étendre sur 15.000 mètres carrés. Le tout a été régularisé entre-temps. Je pense que leur stratégie va en écraser quelques-uns sur leur passage, dans un marché qui était déjà largement saturé. Je ne pense pas que cela soit bénéfique pour le client à terme. Le commerce vient de vivre l’une des deux périodes de soldes de l’année. Cette pratique est-elle encore adaptée à la période que nous vivons ? Je suis contre les soldes qui sont par définition trop brutales et trop limitées dans 068 —
PREMIÈRE ACQUISITION
1992 Première acquisition de Claude Wagner, l’aventure de Batichimie, devenue Bati C, s’est faite progressivement, jusqu’à la reprise totale des parts en 2003. CE QU’IL EN DIT
UN SERIAL ENTREPRENEUR, C’EST… « … d’abord la passion, la persévérance, s’adapter à ses employés, toujours avoir le goût du risque, même si on ne réussit pas toujours.»
le temps. Il faudrait disposer de modalités plus flexibles, avoir la possibilité de faire des remises ou des rabais pendant toute l’année pour éviter le phénomène de rétention d’achat avant les soldes. Outre ce phénomène, comment composez-vous avec la montée en puissance du commerce en ligne ? Nous voulons nous différencier par le service. Pour acheter une paire de skis, un site internet ne suffit pas. Encore faut-il s’assurer de l’achat du bon modèle, de l’entretien… Nous connaissons notre clientèle, tant dans le domaine sportif que dans celui de la maison, non pas pour vendre uniquement un matériau ou un produit, mais un service doublé d’un conseil. Comment se passe la transmission de cette culture de service au sein d’un groupe tel que le vôtre ? Cela passe par beaucoup de communication, par l’exemple et de bonnes pratiques. Nous apportons une attention particulière à la commande au plus juste des produits, nous informons les clients quant aux possibilités de recyclage et de reprise… pour que tout le monde soit gagnant et se rapproche des principes de l’économie circulaire. Le gouvernement a instauré le principe obligatoire de maisons passives pour toute nouvelle construction. Le secteur du bâtiment était-il prêt ?
Nous sommes allés trop loin et trop vite. L’exemple allemand était intéressant, mais nous aurions dû en appliquer les principes jusqu’au bout, avoir une période transitoire ou laisser la porte ouverte à des classes B qui sont déjà d’un niveau tout à fait acceptable. Nous ne disposons pas d’un recul suffisant sur les maisons passives pour en mesurer le réel bénéfice sur le long terme ni pour gérer le recyclage des matériaux qui les composent. À défaut de faire de la politique, assumez-vous une responsabilité sociale ? Chaque dirigeant d’entreprise a une responsabilité sociale importante. Cela vaut pour la réussite financière de la société, mais aussi le bien-être des employés au bureau, ce qui se reflète sur la vie privée. Je conçois ainsi une certaine flexibilité entre la vie privée et professionnelle qui ne forment finalement qu’un tout. Le bonheur n’est pas au bout du chemin, c’est le chemin. Nous devons aussi montrer l’exemple. On peut parler plusieurs fois d’un principe à son équipe, mais l’appliquer soi-même vaut mieux que toutes les explications. EN RÉSUMÉ
Aussi touche-à-tout que discret, Claude Wagner n’en est pas moins redoutable. En l’espace de quelques années, il a pris une place importante dans le commerce, et ce dans différents secteurs. Le multi-entrepreneur emploie 800 personnes...
— Février 2017
066-068_02Entreprises_opener.indd 68
20/01/17 15:47
Banque de Luxembourg, société anonyme, 14 boulevard Royal, L-2449 Luxembourg - RCS Luxembourg B5310
Cactus, Belle Etoile 1974
Entre nous, c’est une longue histoire… Qui dure depuis 50 ans. Nous félicitons la famille Leesch et tous les collaborateurs de Cactus pour ces 50 années de succès. A leurs côtés depuis leurs débuts, nous sommes fiers de célébrer cet anniversaire avec eux. Car leur histoire est aussi un peu la nôtre.
www.banquedeluxembourg.com
BDL_cactus_Paperjam230x300.indd 1 069_PUB_BANQUE DE LUXEMBOURG.indd 69
11/01/2017 16:03 20/01/17 09:04
ENTREPRISES
ANNIVERSAIRE
Cactus, 50 ans et tous ses piquants J E A N - M I C H E L L A L I E U E T T H I E R RY R A I Z E R |
Pour la population luxembourgeoise, l’enseigne Cactus fait partie de la mémoire collective depuis désormais un demi-siècle.
D
ans ma rue, il y a un Cactus, dans ma cuisine, il y a du Cactus et dans ma salle de bain, encore du Cactus. L’enseigne Cactus fête cette année ses 50 ans. La famille Leesch, à la base de ce succès, a ouvert son premier supermarché en 1967. Pionnier en terre luxembourgeoise, le groupe familial propose, à quelques variantes qui lui sont propres, le même parcours que celui des grandes familles européennes à la base de groupes de grande distribution devenus aujourd’hui des acteurs mondiaux. Une épicerie locale, une activité de grossiste et, un jour, un descendant qui voit l’avenir en termes de mètres carrés et d’expansion géographique. Ce qui différencie, par contre, l’enseigne grand-ducale, c’est sa volonté inébranlable de ne pas dépasser les limites de son pré carré et sa capacité à se battre face à des géants en préservant sa place de numéro un national. À l’occasion de cet anniversaire, Max Leesch, administrateur délégué, et Laurent Schonckert, administrateur – directeur de l’enseigne, reviennent sur les ingrédients à la base de ce succès qui mériterait d’être étudié dans les bonnes écoles de commerce.
La chasse aux bons emplacements
Dans la grande distribution, le secret de la réussite fait l’unanimité : « Tout commence par la capacité à trouver de bons emplacements », résume Max Leesch. En tant que premier acteur local, Cactus n’a eu que l’embarras du choix. Il ouvre un premier point de vente à Bereldange en octobre 1967 et, dès 1974, inaugure le centre commercial Belle Étoile à Bertrange. Aujourd’hui, Cactus reste l’enseigne la mieux représentée sur le 070 —
MAISON MODERNE
Le groupe de grande distribution reste géré de façon indépendante par la famille Leesch, qui entend bien garder le contrôle.
territoire avec 47 points de vente et de nouvelles ouvertures en préparation. « Nous ouvrirons deux supermarchés à la fin de cette année, précise Laurent Schonckert. Un à Marnach pour être mieux représenté dans le nord du pays, l’autre dans la zone Bettembourg-Dudelange. » Un peu plus tard, en 2019 ou 2020, le groupe devrait encore pouvoir inaugurer son centre commercial d’Esch-Lallange. Un projet d’abord imaginé comme un nouveau Belle Étoile, mais qui a été revu à la baisse en raison de recours administratifs et qui, pour la première fois, intégrera du logement. Ensuite ? « Tout dépend de l’acquisition des terrains, précise monsieur Leesch. Il devient de plus en plus difficile d’en acquérir, il faut vraiment se montrer tenace et pas trop pressé. »
Une stratégie d’enseigne
Il y a un demi-siècle, les supermarchés n’étaient plus une idée totalement neuve, mais encore peu développée. Au fil des décennies, Cactus a affiné sa stratégie pour répondre aux différents besoins de la clientèle luxembourgeoise. Actuellement, comme tout groupe qui se respecte, il a développé quatre formats de magasins différents, de l’hypermarché (12 à 15.000 m2) au plus petit Shoppi, créé en 2008, et souvent accolé à des stations-service. Entre les deux, on trouve les supermarchés (de 2.000 à 5.000 m 2) et les marchés (800 à 1.500 m2). « Le modèle du commerce n’a pas beaucoup changé, commente Laurent Schonckert, l’idée du ‘tout sous un même toit’ reste pertinente même si aujourd’hui les gens veulent de plus en plus de proximité. » En développant quatre piliers, le distributeur répartit également le
Le succès de l’enseigne tient à son implantation géographique et à sa volonté farouche de se différencier de la concurrence internationale.
risque : « Si l’un souffre, les autres peuvent prendre le relais », pointe Max Leesch. Le commerce en ligne ? Cactus y a goûté. Mais l’expérience ne fut pas concluante. « Le chiffre d’affaires était correct, mais pas en phase avec nos objectifs », précise l’administrateur – directeur. Il s’interroge d’ailleurs sur le succès de ses concurrents : « Personne ne communique actuellement sur les bénéfices de cette activité, c’est assez étonnant. »
Le commerce en famille
4.060
Le groupe Cactus est le troisième employeur privé du pays, selon le classement établi par le Statec. Il occupait plus de 4.000 personnes au classement de juin 2016, derrière Post et ArcelorMittal.
Max Leesch, administrateur délégué depuis 2001, représente déjà la quatrième génération de la famille. C’est en fait son arrière-grand-père, Joseph Leesch, qui a fait le premier pas en ouvrant une épicerie dès l’année 1900. En 1928, ses trois fils constituent la société « Leesch Frères », alors que le premier magasin Cactus est créé par les petits-fils du fondateur, Paul et Alfred Leesch. Paul prend les commandes du développement et c’est à son fils Max qu’il a passé le témoin. « Nous restons très centrés sur la famille, insiste-t-il. Ma sœur Doris et mon frère Jeff travaillent avec moi et deux de mes enfants nous ont désormais rejoints. » Sa fille aînée, Cathy, gère le produit café et les marques propres au sein du service Marketing, alors que son fils, Charel, est actif au sein de la direction des ventes. Max Leesch travaille, lui, en binôme avec Laurent Schonckert, à la manœuvre depuis 2002.
Concurrence et indépendance
Au fil des décennies, Cactus a vu les enseignes étrangères affluer vers le Grand-Duché. Cora et Auchan dans les hypers ; Match et Delhaize dans les supermarchés ; Carrefour, Monoprix et à nou-
— Février 2017
070-071_02Entreprises_cactus-50.indd 70
19/01/17 12:03
ENTREPRISES
veau Delhaize dans les magasins de proximité. Des enseignes qui ont annoncé pas mal de nouveaux projets alors que le pays compte déjà un million de mètres carrés de surfaces commerciales. « La croissance économique et l’évolution démographique font évoluer le gâteau, mais, face à un tel développement, je commence à avoir des craintes », avoue le directeur de l’enseigne. Pas au point toutefois d’imaginer se rallier à une autre plus puissante pour assurer la pérennité. « Nous avons déjà, bien sûr, été abordés par d’autres groupes, admet Max Leesch. Mais pour nous, jusqu’à présent, la cession d’une part du capital n’est pas une option. Nous imaginons assez mal devoir travailler avec un autre distributeur auquel nous serions liés. » Pour assurer son indépendance, Cactus s’est quand même intégré au sein de différentes centrales d’achat – celle de Rewe en Allemagne et celle de Casino en France notamment –, afin de bénéficier d’un plus grand pouvoir de négociation des prix au niveau des grandes marques internationales.
Qualité et originalité
Parmi les recettes définies dès le départ pour se différencier, Cactus a appliqué celle de produits de qualité que le client ne pourra pas trouver ailleurs. C’est dans cet esprit que le distributeur a mis sur pied ses propres centres de production. « Notre volonté est de mettre au point des produits nouveaux et exclusifs en plaçant également l’accent sur le côté luxembourgeois par la création de filières de production là où c’est possible, explique Laurent Schonckert. C’est un démarquage par rapport à la concurrence. S’ils sont appréciés, ça nous fera gagner un certain nombre de clients. » Cactus dispose ainsi de quatre unités de fabrication : la torréfaction de café, la boucherie, les produits traiteur et la pâtisserie, lancée il y a seulement trois ans. Le groupe dispose aussi d’une centrale de fruits et légumes afin de garder le contrôle sur le choix. Autre souci : le service. Une volonté de servir correctement la clientèle qui se traduit notamment par l’importance accordée aux caissières. Contrairement au reste du monde de la distribution, l’enseigne luxembourgeoise ne réfléchit pas à l’introduction du self-scanning. « Nous ne confions pas ce travail au client. Nos caissières sont importantes pour résoudre les différents problèmes au niveau du passage en caisse, elles sont aussi une importante carte de visite et notre dernier point de contact », confirme l’administrateur délégué. B I NÔM E Laurent Schonckert et Max Leesch veillent à maintenir Cactus sur la bonne route depuis plus de 15 ans.
EN RÉSUMÉ
Cactus fête ses 50 ans cette année et n’entend pas déroger aux règles qui ont assuré son succès. Même si elles le font aller à contre-courant de ce que font ses concurrents.
Février 2017 —
070-071_02Entreprises_cactus-50.indd 71
— 071
19/01/17 12:03
ENTREPRISES
JEUNES DIRIGEANTS D’ENTREPRISE
BIN ÔME Jean-Paul Olinger, président de la FJD, et Sarah Khabirpour, en charge de la communication et de la stratégie.
Quand la relève se prend en main T H I E R RY R A I Z E R |
MIKE ZENARI
À 40 ans, la Fédération des jeunes dirigeants d’entreprise réfléchit à son positionnement, sans pour autant remettre en question ses fondements. L’association, volontairement discrète en externe, constitue pourtant l’un des pôles de partage et de coaching les plus importants du pays.
C
’
est une association quarantenaire et qui tient à garder sa jeunesse d’esprit. Les membres de la Fédération des jeunes dirigeants d’entreprise (FJD), qui célèbrent en 2017 les 40 ans de sa création (le 30 septembre 1977), entament une réflexion sur son rôle au sein de l’économie luxembourgeoise qui, s’il ne changera pas fondamentalement, s’articulera peut-être sous une autre forme, vers d’autres publics. « L’objet de la FJD est de contribuer par tous les moyens à faciliter et à renforcer l’accomplissement efficace des fonctions patronales dans les domaines économique et social », précisent les statuts de l’association. Depuis quatre décennies, la FJD a ainsi rassemblé de nombreux cadres et patrons d’entreprise qui ont été des vecteurs de l’esprit d’entreprendre et de l’amélioration des pratiques managériales. « Le sujet de travail retenu pour cette année est l’innovation, que ce soit au sein des entreprises ou de notre association, déclare Jean-Paul Olinger, associé chez KPMG et président de l’association pour 2017. Nous avons de bonnes bases, des traditions à respecter, mais nous voulons réfléchir à la façon dont nous voulons évoluer sur les cinq prochaines années. » Parmi les principes historiques de la FJD, la rotation du président généralement issu du comité en place durant l’année précédente (souvent le poste de secrétaire général, qu’occupait Jean-Paul Olinger l’an dernier) est vue comme une manière de favoriser l’esprit d’entreprise au sein de l’association qui réunit ses membres à huis clos. Une façon d’encourager les échanges et surtout de partager sans filtre des problématiques communes. « La FJD n'est pas juste une 072 —
plateforme de networking, elle favorise aussi l'apprentissage et l'échange d'expertise entre ses membres, déclare Sarah Khabirpour, head of strategy, regulatory affairs et MarCom à la Bil, en charge justement de la communication et de la stratégie à la FJD. L’association, qui se veut être un terrain d’entraînement pour les jeunes dirigeants, réfléchit sur la manière dont elle communiquera à l’avenir et les sujets sur lesquels elle devra se pencher. « La question de la représentativité est au cœur de nos réflexions, de même que la communication – ou pas – de la manière dont nous traitons de sujets à l’extérieur », ajoute Mme Khabirpour. Car l’association a accumulé au fur et à mesure des années une culture de la stimulation intellectuelle qui pourrait bénéficier aux autres. Les dirigeants internationaux et les femmes sont deux groupes que la FJD envisage de mieux cibler ou d’attirer lors de ses activités. « Les échanges entre les membres anciens et actifs (il faut deux parrains pour devenir membre de la FJD, ndlr) montrent que l’intérêt pour une certaine forme de coaching est bien réel », ajoute Jean-Paul Olinger. Avec deux événements par mois en moyenne, l’association est devenue une importante plateforme pour les dirigeants qui doivent aussi, outre leur spécialisation technique, apprendre à devenir des managers. « Nous réfléchissons à mettre en place une base de données qui permette aux membres de contacter d’autres membres, actifs ou non, selon leurs spécialisations pour un conseil », indique Sarah Khabirpour. Majoritairement composée de membres travaillant dans le secteur privé et pratiquant en langue luxembourgeoise, la FJD pour-
200
membres actifs
45 ANS
La limite d’âge pour être membre actif
300
Le nombre d’anciens membres (+ de 45 ans) qui demeurent au contact direct des actifs
suit donc le but de s’ouvrir encore plus aux autres jeunes dirigeants qui ont enrichi l’économie luxembourgeoise à mesure de sa diversification et de son internationalisation durant les dernières années. Maintenir l’intimité qui a permis la richesse des échanges tout en devant élargir le cercle est l’un des défis de cette année qui permettra, outre la grande fête-anniversaire (prévue en mai), de porter haut et loin les couleurs du pays. Le traditionnel voyage d’études sera en effet cette fois organisé à Téhéran. L’ i dée a germé lorsque certains membres de la FJD ont participé à une récente mission économique en Iran. Et l’intérêt manifesté de la part de jeunes dirigeants iraniens montre que le partage d’expérience peut aussi représenter un premier pas pour contribuer aux relations économiques entre deux pays qui doivent, chacun à sa manière, s’ouvrir vers l’extérieur s’ils veulent prospérer. EN RÉSUMÉ
La Fédération des jeunes dirigeants d’entreprise fête ses 40 ans en 2017 avec comme buts essentiels de répondre aux besoins de ses membres et de correspondre à l’évolution de l’économie du pays.
— Février 2017
072_02Entreprises_federation-jeunes-dirigeants.indd 72
20/01/17 11:21
SYLVIA CAMARDA est une danseuse virtuose et chorégraphe luxembourgeoise. Sa physicalité, sa technique et sa théâtralité l’amènent à rejoindre les compagnies de danse les plus convoitées comme le Cirque du Soleil et à travailler avec de grands artistes comme Jan Fabre.
C E L E B R AT I N G LUXEMBOURG MIR WËLLE WEISE WIE MIR SINN
MERCREDI 13 DÉCEMBRE 2017 — LUXEMBOURG CONGRÈS
Maison Moderne célébrera le Luxembourg lors d’une soirée de gala en présence de nombreux « ambassadeurs » du pays qui participent à son rayonnement à l’international.
O R G A N I S AT I O N
230x300_Paperjam-Flydo_feb17_SPONSOR.indd 2 073_PUB_.indd 73
G O L D
S P O N S O R
12:17 20/01/17 15:29
ENTREPRISES
ÉNERGIES
Le Soleil au zénith J O N AS M E R C I E R
Dans certaines régions du monde, l’énergie solaire est devenue moins chère à produire que celle issue de ressources conventionnelles. Au Luxembourg aussi, cette source d’énergie alternative est prise au sérieux par les investisseurs.
PE RC HÉ E S Du fait de la taille du pays, la très grande majorité des centrales solaires du Luxembourg se trouve sur les toits.
074 —
d’encourager l’usage de ce type d’énergie dans les pays à fort ensoleillement situés entre les deux tropiques, comme le Brésil ou l’Indonésie. « La croissance annuelle de l’énergie solaire produite au niveau mondial est en moyenne de 20 % à 30 %, estime Mme Siebentritt. Il s’agit d’une technologie mature, tout comme l’éolien d’ailleurs. »
Le rôle crucial des politiques
Au Luxembourg aussi, les investisseurs reconnaissent au soleil une valeur presque sûre, et ce même si le climat varie. « Il est facile de calculer le rendement de panneaux solaires, car l’ensoleillement est prévisible et ne change quasiment pas au fil des années. Le calcul de l’investissement est donc précis », note Charles-Antoine de Theux, le directeur d’Heliosmart, une société luxembourgeoise spécialisée dans l’installation de panneaux photovoltaïques sur toiture. « Si le coût de la main-d’œuvre reste le même, le prix d’achat des panneaux a beaucoup diminué, notamment grâce à des économies d’échelle faites dans les très grosses usines en Chine, à Taïwan et en Corée du Sud, ajoute Charles-Antoine de Theux. Le prix des onduleurs a également diminué. » Chez Enovos, cela fait longtemps qu’on a saisi cette évolution du marché. Depuis 2009, la compagnie luxem-
TOITURES PRODUCTIVES
LES PLUS GRANDES FERMES SOLAIRES DU LUXEMBOURG Selon les dernières données fournies par le gestionnaire des réseaux Creos, la puissance totale des installations photovoltaïques du Luxembourg est de 124 mégawatts pour 6.200 installations. Les principales fermes solaires du pays sont situées sur des toitures de supermarchés, d’entrepôts ou de lycées. (MWc) Redange-sur-Attert Lentzweiler Steinfort Foetz Munsbach
bourgeoise investit 60 millions d’euros par an dans les énergies renouvelables. En 2016, elle possédait 140 MWc dans des centrales solaires en Allemagne, Belgique, Italie, Portugal et bien sûr au Luxembourg. « Nous avons plus investi dans le solaire parce qu’en termes de réglementation et d’implantation, c’est aujourd’hui plus simple que l’éolien ou la biomasse », précise le directeur commercial d’Enovos Luxembourg, Jean-Luc Santinelli. L’entreprise parie en parallèle sur une production énergétique de plus en plus décentralisée vers de petites unités de production. « Le challenge est de mettre en place des smart grids et des smarts applications qui permettront de répartir l’énergie produite en fonction des besoins », continue M. Santinelli. Mais le groupe luxembourgeois préfère ne pas mettre tous ses œufs dans un même panier solaire. « Nous savons où nous allons, mais pas dans les détails, explique M. Santinelli. Les stratégies changent en fonction des politiques des pays et s’adaptent aux réglementations. » EN RÉSUMÉ
0,8
0,9
1
1,1
1,2
La baisse du prix des panneaux photovoltaïques rend l’énergie solaire de plus en plus abordable. Les grands producteurs, comme Enovos au Luxembourg, l’ont compris et investissent en conséquence.
HELIOSMART
D
ébut janvier, Bloomberg titrait en une de son site internet : Le solaire pourrait concurrencer le charbon pour devenir l’énergie la moins chère au monde. On apprenait plus loin dans l’article que des producteurs d’énergie solaire du Chili et des Émirats arabes unis avaient en effet garanti des prix de vente du kilowattheure (kWh) à trois centimes de dollars. « Il s’agit de la moitié du tarif proposé à l’heure actuelle en Europe par des producteurs d’énergie qui utilisent des ressources conventionnelles comme le charbon, le gaz ou le nucléaire », confirme Susanne Siebentritt, physicienne à l’Université du Luxembourg et spécialiste de l’énergie photovoltaïque. « Et il ne s’agit certainement pas de prix fantaisistes. » Un mois plus tôt, c’est l’Inde qui faisait parler d’elle. La plus grande ferme solaire du monde était inaugurée dans le sud du pays pour une puissance installée de 650 mégawatts (MWc), soit une petite centrale nucléaire en termes de production. L’Inde est d’ailleurs un moteur dans le développement de l’énergie solaire. C’est à l’initiative de son Premier ministre, Narendra Modi, que l’Alliance solaire internationale (Asi) a été créée le 30 novembre 2015, en marge de la COP21. Le but de cette organisation est — Février 2017
Steinfort
074_02Entreprises_energie-renouvelable.indd 74
20/01/17 11:15
THURSDAY 9 FEBRUARY
6:30 pm
Open Bar & d o o F r e g n Fi
8:30 pm
e t a L ll Ti y t Par t e S J D h t wi
VENUE Brauerei • Big Beer Company (Luxembourg - Rives de Clausen) PARKING Rives de Clausen
SPONSORED BY
Autopromo_Delano_Party2017_230x300.indd 50 075_PUB_.indd 75
ORGANISED BY
Re g at istr pa ati pe on rja re m qu .cl ir ub ed
DRESS CODE Your favourite sport
16:26 20/01/17 18:05
RECONVERSIONS
Pall Center carbure au long terme T H I E R RY R A I Z E R
Le groupe Pall Center continue d’imprimer sa différence en effectuant une reconversion autour d’une station essence. L’enseigne commerciale et familiale qui célèbre ses 35 ans veut proposer une alternative aux business centers dans et aux alentours de la capitale et donc au mode de vie professionnelle majoritaire.
T
rente-cinq ans, l’âge de raison ? Ou plutôt l’âge de la sagesse. La célébration de cet anniversaire pour le groupe Pall Center sera marquée par une décision aussi rare que surprenante : la suppression d’une station essence qui était dans le giron du groupe depuis 15 ans, autrement dit la fin d’une manne de rentrée d’argent pour ses propriétaires. « C’est le bon moment pour changer de paradigme, déclare Christiane Wickler, la patronne du Pall Center. Nous ne privons pas les clients, car le village compte trois stations-service, mais nous voulons nous placer dans une approche de développement sur le long terme, responsable, en tenant compte de la bonne qualité de vie des villageois et des clients. » Cette station essence qui arborait le logo de Q8 et dont le contrat d’exploitation arrivait à échéance ne sera donc plus. Située à l’entrée du village d’Oberpallen en provenance d’Arlon, elle fera place à un business center de 1.000 mètres carrés baptisé Station
44, en référence à son adresse de la route d’Arlon, logé à deux pas de la frontière belge et dans cette entité qui, sous l’impulsion principale du Pall Center, s’est dotée des commodités commerciales intéressantes pour une bourgade (2.437 personnes sur l’ensemble de la commune de Beckerich en 2016 dont Oberpallen fait partie). « Avec un amortissement sur 20 ans et l’émergence de nouvelles tendances dans l’automobile, nous nous sommes posé la question du bien-fondé de miser à nouveau sur une station-service. Notre projet fait du sens au sein d’une commune qui promeut les initiatives bio. Et puis vous disposez d’une crèche, de kinés, de pistes cyclables, de la piscine non loin à Redange », pointe Christiane Wickler, ambassadrice de la localité qui a vu l’aventure familiale fleurir et devenir un des centres commerciaux incontournables de la région. Car le business center, conçu par le cabinet d’architecture Fabian Vandermeeren pour être intégré dans son environnement, s’adresse aussi
HÉRITAGE
PHILOSOPHIE Loin de l’âge de la retraite, Christiane Wickler envisage comment la succession pourra, à terme, se passer au sein de l’entreprise qu’elle veut transmettre, le cas échéant, avec une approche de développement durable. « Je ne veux pas laisser de l’argent à mes enfants, mais des infrastructures. La course à l’argent sur le court terme ne m’amuse pas », déclare celle qui est par ailleurs présidente de la Fédération des femmes cheffes d’entreprise du Luxembourg. « Une entreprise doit être rentable, doit faire du profit, mais je préfère planter des petits sapins et ce sont mes enfants qui les abattront et en replanteront d’autres. »
À STEINFORT
UNE ÉPICERIE FINE EN 2018
F R ONTI ÈR E Le nouveau business center se trouve à quelques mètres de la frontière belge.
076 —
Le Pall Center va bientôt s’implanter à Steinfort au cœur du projet du « Champ du Soleil » avec, sur 1.800 mètres carrés, une épicerie fine qui verra le jour d’ici 2018. Le projet immobilier est conçu par Giorgetti & Kuhn.
aux sociétés qui veulent s’insérer dans le tissu économique et la vie locale. « Pas de boîtes aux lettres », prévient Mme Wickler, qui veut « mettre en rapport les gens, les connecter, et attirer des personnes qui veulent travailler au Luxembourg sans l’inconvénient des bouchons. » À l’heure de la réflexion en cours sur le développement du pays, sa croissance économique, son potentiel million d’habitants et donc sa planification territoriale, le développement de nouvelles zones d’activités en bordure des frontières peut apporter une solution intéressante en matière de temps de trajet pour les travailleurs, notamment frontaliers et, par corollaire, de désengorgement du trafic vers la capitale. Ce type de modèle redonne aussi une nouvelle source d’activités à des localités. « Travailler le long des frontières permet aussi de disposer de plus d’heures de loisir et de gagner en qualité de vie », ajoute Christiane Wickler. Ces nouveaux bureaux semblent rencontrer un intérêt, d’autant que l’offre sera complétée à deux pas de là sur le site du Pall Center par un hôtel bio de six chambres et des services « wellness ». De l’énergie, la dirigeante du Pall Center n’en manque pas entre les différentes implantations en Belgique et au Luxembourg du groupe, qui emploie quelque 350 personnes, et ses activités, entre autres, de la Luxembourg House au centre de la capitale dont elle a repris la gestion, en association avec Valérie Dubois, via le groupement d’intérêt économique (GIE) Lëtzebuerg Design. Après Oberpallen, des espaces de bureaux verront le jour au 1er étage des boutiques du groupe à Steinsel. Ils seront orientés vers « des jeunes créatifs, avec des loyers adaptés, ajoute Mme Wickler. Avec toute la chance que nous avons au Luxembourg, le loyer demeure un frein pour les petites structures qui veulent débuter. » Souris par rapport aux éléphants de la grande distribution, le Pall Center veut donc continuer à cultiver sa différence en prévoyant justement l’ouverture d’un grand jardin en bordure de son magasin phare pour montrer aux clients qu’il est possible de produire en circuit court et de fermer la pompe à une certaine forme de consommation, pour se mouvoir ou se nourrir. EN RÉSUMÉ
Le Pall Center fête ses 35 ans en 2017. L’occasion pour le groupe familial actif dans la grande distribution de continuer à miser sur les circuits courts et d’oser le pari de modes alternatifs de travail.
FA B IA N VA N D E R M E E R E N
ENTREPRISES
— Février 2017
076_02Entreprises_pall-center.indd 76
20/01/17 09:20
ENTREPRISES
P R O S P E C T I V E À L A J O U R N É E D E L’ É C O N O M I E
Cinq marqueurs de l’entreprise de demain J O N AS M E R C I E R
La Journée de l’économie 2017 se tiendra le 2 mars prochain à la Chambre de commerce et s’intéressera à l’avenir de l’entreprise. Le CEO de la structure de soutien à l’entrepreneuriat Nyuko, Martin Guérin, livre en cinq points les tendances qui façonneront la manière de faire du business dans le futur.
PHOTO 130 mm x 4 0 mm
1) L’automatisation
L’arrivée de la robotisation dans les processus de fabrication est en train de changer complètement la valeur travail. Des machines de plus en plus agiles, adaptées aux besoins en temps réel, réduisent le besoin en ouvriers, mais augmentent la demande en experts qualifiés. Citons les usines 4.0, qui peuvent produire aujourd’hui une voiture et demain un vélo sans modifier leurs infrastructures. La valeur ajoutée de l’homme est donc de plus en plus intellectuelle. Mais même celle-ci commence à être concurrencée.
C H R I S TO P H E O L I N G E R (A R C H I V E S)
2) L’intelligence artificielle
Si l’on intègre l’intelligence artificielle dans les machines, ce ne sont pas seulement les emplois répétitifs qui seront challengés, mais également les intellectuels. En trading par exemple, les ordinateurs sont utilisés depuis longtemps pour exécuter des stratégies pensées par l’homme. Mais de plus en plus d’appareils commencent à proposer eux-mêmes des stratégies en se basant sur leurs propres hypothèses. Le deep learning, par exemple, permet également une adaptation des machines en temps réel. Il y aura une énorme redistribution des tâches qui entraînera de grands changements au niveau des entreprises, mais également de la société.
3) La circulation de l’information
L’information n’est plus cloisonnée, les réseaux sociaux externes et internes aux entreprises permettent aux employés d’être au courant, mais également de participer aux décisions importantes des entreprises. Tout se sait, et les managers devront s’adap-
2 MARS 2017
AGENDA DE LA JOURNÉE DE L’ÉCONOMIE Organisé par le ministère de l’Économie, la Chambre de commerce et la Fedil en collaboration avec PwC Luxembourg, l’événement débutera avec plusieurs interventions. On pourra noter celle de Patrice Geoffron, professeur d’économie à l’Université Paris-Dauphine, qui tentera de faire un portrait de l’entreprise de demain. Ou bien celle d’Arun Sundararajan, professeur de management à la NYU Stern School of Business, qui parlera d’économie collaborative et de son impact sur les façons de faire du business. L’après-midi, quatre sessions parallèles seront proposées sur les thèmes des ressources humaines, de l’espace de travail, de l’industrie 4.0 et de la cybersécurité. Plus d'informations sur jecolux.lu.
ter à cette nouvelle situation et utiliser l’intelligence collective plutôt que chercher à contrôler les flux d’informations. Les start-up sont souvent en avance à ce niveau-là et inspirent les grosses entreprises à faire évoluer leurs méthodes de travail.
4) Le big data
Ces deux dernières années, l’humanité a créé plus de données que durant toute son existence. Cette avalanche d’informations permet de mieux connaître les clients. Aujourd’hui, en moins d’une seconde, des machines sont capables d’analyser le profil d’un internaute, de mettre aux enchères sur un marché virtuel les espaces publicitaires du site qu’il regarde, de les vendre et enfin de les afficher. L’instantanéité devient la règle et les entreprises qui sauront comprendre et utiliser les données des consommateurs s’imposeront.
5) La responsabilité sociale
Le consommateur est de plus en plus engagé dans son achat. On parle d’ail-
RE MPLAC É S PAR DE S ROBOTS « Des machines de plus en plus agiles relègueront les ouvriers au second plan dans les usines, mais la demande en experts qualifiés augmentera », estime Martin Guérin, CEO de Nyuko.
leurs depuis quelques années de « consom’acteur ». Cette tendance n’est pas nouvelle, mais elle va s’imposer et les entreprises devront se montrer responsables et écologiques, et aller dans le sens de l’économie circulaire. De plus, la valeur d’un objet n’est plus dans sa possession, mais dans son utilisation. Cela pourrait révolutionner complètement certains secteurs. Un vendeur de voitures deviendra peutêtre loueur, par exemple. EN RÉSUMÉ
L’avenir engendrera des mutations nécessaires dans l’organisation des entreprises. Les start-up ont souvent un temps d’avance en la matière. Reste aux deux mondes à dialoguer et à nouer des partenariats. Analyse de Martin Guérin (Nyuko).
Février 2017 —
077_02Entreprises_journee-eco.indd 77
— 077
19/01/17 11:24
ENTREPRISES
SKYPE : ET APRÈS ?
D’une licorne à une culture de l’innovation T H I E R RY R A I Z E R |
MAISON MODERNE
Dix ans après la fin du deal, Skype reste un exemple emblématique pour l’ICT luxembourgeois. Une décennie durant laquelle l’écosystème ICT a profité du mouvement créé grâce à la start-up de l’époque. Les responsables de Mangrove Capital Partners, à l’origine du «coup de maître», en appellent à une prise de conscience quant à l’enjeu de l’innovation.
S
kype, c’est vraiment un de nos enfants prodiges. En plus, il nous était possible de le voir grandir, tous les jours, en temps réel. Il suffisait de se loguer, même en pleine nuit, et de regarder le compteur indiquant le nombre d’utilisateurs. » En 2005, Paperjam consacrait sa une (voir p. 79) au « coup de maître » réalisé par Mangrove Capital Partners. La société de capital-risque luxembourgeoise venait de réaliser une vente marquant un tournant autour de ce que l’on allait appeler les « licornes », les sociétés actives dans l’ICT dont la valorisation atteint le milliard. Le CEO de Mangrove Capital Partners de l’époque, Gerard Lopez, partageait donc dans nos pages l’épopée de Skype, service de VOIP fondé en 2003 par deux ingénieurs sur un modèle de freemium qui ne portait pas encore son nom. Dix ans se sont passés depuis que la dernière phase de la transaction de 3,1 milliards d’euros entre eBay et Mangrove a été actée. Valorisé à 3 millions d’euros lorsque Mangrove a apporté un premier financement de 100.000 euros, le bijou Skype, a, entre-temps, changé de propriétaire. Microsoft a déboursé 8,5 milliards de dollars en 2011 pour son 078 —
acquisition après un projet d’introduction en bourse. Avec plus de 600 millions d’utilisateurs enregistrés, la technologie est un succès dans la mesure où elle leur a permis de réduire leurs coûts de communication. L’aura du service demeure importante en 2017, et ce malgré les nombreux concurrents qui sont apparus, dans un monde où l’évolution digitale s’est muée en révolution. Dix ans, et après ? Les dirigeants actuels de Mangrove Capital Partners ont pris le prétexte de cette décennie écoulée pour s’interroger sur les retombées de l’opération à tous les étages.
Un milliard pour l’État
« Nous avons voulu par cette analyse comprendre l’impact de Skype sur l’économie luxembourgeoise », déclare Mark Tluszcz, managing partner et CEO de Mangrove Capital Partners. Le patron de la société de capital-risque était déjà à la manœuvre lors de la reprise, de la croissance puis de la vente de Skype en 2005. Si les dirigeants de Mangrove Capital Partners ne contestent pas le succès financier grâce à cette pépite, ils soulignent aussi un apport sonnant et trébuchant non négligeable pour les caisses de l’État. Skype
EN 2 ANS SEULEMENT
2003
Mangrove entre au capital de Skype en tant que premier investisseur international et rapatrie la société de son siège caribéen au Luxembourg.
2005
Skype est vendu à eBay pour 3,1 milliards d’euros.
et eBay / Paypal ont ainsi permis, selon les données collectées par la société, de générer entre 2005 et 2014 plus d’un milliard de revenus en TVA pour l’État. « Skype a aussi été un déclencheur de la diversification dans le secteur de l’ICT, ajoute Mark Tluszcz. Des acteurs locaux ont pu se développer grâce aux besoins de Skype et d’autres internationaux ont vu dans cette success-story un gage de crédibilité de la localisation luxembourgeoise. » En faisant de l’établissement au Luxembourg du siège de la société une condition sine qua non à leur investissement, les associés de Mangrove introduisaient la VOIP comme composante importante de l’écosystème luxembourgeois. Un déclenchement qui a apporté de nouvelles infrastructures ICT au pays, sans parler de l'arrivée des équipes d’eBay au Grand-Duché. Paypal, Microsoft et Amazon, ces trois grands noms ont suivi un mouvement qui se poursuit en 2017 avec l’annonce récente de l’établissement du siège européen de la banque commerciale de Rakuten, qui semble se sentir bien au Grand-Duché après y avoir posé son siège européen en 2008. « Nous pensons que Skype a permis d’améliorer la marque Luxembourg qui
— Février 2017
078-079_02Entreprises_skype.indd 78
20/01/17 13:59
ENTREPRISES
ÉCOSYSTÈME
SKYPE LES INSPIRE « Skype montre le bon exemple des atouts du Luxembourg, déclare Xavier Buck, chairman d’EuroDNS. Le pays a été capable d’attirer les talents nécessaires à Skype tout en combinant la certitude réglementaire autour de la VOIP. » Quant à l’apport de Skype au développement de l’écosystème ICT, la start-up a été « parmi les acteurs qui ont poussé le gouvernement à créer Luxconnect ». À l’avenir, pour répéter pareil succès, Xavier Buck recommande de mettre l’accent sur le financement des nouvelles activités.
P R É C U R S E UR Aux yeux de Mark Tluszcz, Skype a été l’élément déclencheur de la diversification de l’économie luxembourgeoise dans le domaine de l’ICT.
ne doit pas être considérée que par son centre financier, ajoute Mark Tluszcz. Nous estimons à au moins 2.000 le nombre d’emplois créés dans l’écosystème technologique. Au-delà des chiffres, nous voulons que les acteurs économiques reconnaissent que le secteur ICT a déjà beaucoup contribué à l’économie nationale et qu’il peut encore jouer un rôle important à l’avenir. »
Pour un ministre en charge de l’innovation
La une consacrée à Skype dans l’édition de novembre 2005.
Et demain justement ? La question se pose alors que, d’une part, la start-up nation semble faire l’unanimité, et que, d’autre part, la vague fintech est promue par toute une Place qui rêve de rivaliser avec d’autres sur le plan international. « Que fait-on pour garder les acteurs ICT ?, s’interroge Mark Tluszcz. Le client le moins bien servi est souvent le client existant. Nous vivons dans un pays où l’on récompense la place financière, où le secteur immobilier trouve une oreille attentive de la part des autorités, mais nous devons aussi laisser la place à l’innovation et à son développement de manière structurée et coordonnée. Pourquoi ne pas créer un ministre de l’Innovation ? » L’idée symbolique permettrait de mettre une respon-
sabilité à un niveau suffisamment haut pour rendre compte à la population. « Plus qu’un nouvel incubateur ou une nouvelle initiative isolée, il manque un élément fédérateur qui puisse inscrire l’innovation dans l’ADN du pays », ajoute Mark Tluszcz. Si Skype a pu attirer des talents, dont certains ont trouvé une terre d’accueil au Luxembourg, à l’instar de l’ancien COO de Skype, Michael Jackson (désormais associé chez Mangrove Capital Partners), le Luxembourg aurait tout intérêt à ajuster sa législation pour capter les talents non européens et ainsi se permettre de les attirer plus systématiquement, recommande le managing partner de Mangrove Capital Partners. Car, comme pour l’attraction de start-up, les autres pays n’attendent pas. Et l’expertise autour de la valorisation et l’accompagnement de start-up a considérablement grandi dans plusieurs centres ICT et financiers. EN RÉSUMÉ
Dix ans après la finalisation de la vente de Skype à eBay, Mangrove Capital Partners a fait les comptes et estime à un milliard l’apport de Skype aux caisses de l’État. Plus que l’argent, l’aventure de la start-up a apporté une crédibilité au pays.
« Je me rappelle de l’appartement en centre-ville qui servait pour les réunions du conseil », se souvient Norbert Becker qui était, jusqu’à 2005, au conseil d’administration de Skype. « Les rencontres effectuées avec les responsables politiques et les dirigeants d’eBay ont résulté à l’arrivée en 2007 de Paypal », ajoute celui qui est justement le président du conseil d’administration de Paypal Europe, entité du groupe eBay. « Paypal est la plus grande fintech du monde, et nous consacrons quatre à cinq heures uniquement à la recherche et à l’innovation lors de nos réunions de conseil qui durent une journée et demie. Nous avons vraiment la volonté d’investir, d’inventer de nouveaux services en prenant comme effet de levier la masse critique du marché auquel nous nous adressons. » Estimant que le succès de Skype peut être répliqué grâce à l’écosystème luxembourgeois, notamment grâce au rôle important de l’université, Norbert Becker pointe néanmoins le besoin de se donner les possibilités de continuer à attirer les talents. « Nous sommes en concurrence avec Londres et la Silicon Valley. Nous utilisons actuellement les stock-options, les plans warrants comme outils pour attirer les talents, à l’instar des Places concurrentes. Le Luxembourg ne doit pas courir de risque en rétropédalant sur ces sujets. » « Skype est une success-story qui a complètement bouleversé l’industrie des telco, estime Anne-Catherine Ries, coordinatrice générale de Digital Lëtzebuerg. Il fallait y croire ! Les instigateurs ont trouvé un cadre qui pouvait les faire grandir. Outre l’arrivée d’eBay et de Paypal, Skype nous a ouvert des portes pour attirer des talents. » Avec la venue des équipes de Microsoft à Clausen, le Luxembourg était encore un plus « sur la carte ». « Nous avions besoin de noms qui nous permettent de nous rendre crédibles, ajoute Anne-Catherine Ries. Nous ne chassons et ne devons pas chasser ‘que des gros’, mais ceux-ci attirent l’attention. »
Février 2017 —
078-079_02Entreprises_skype.indd 79
— 079
20/01/17 13:59
ENTREPRISES
CONSERVATION DES DONNÉES
La machine est relancée J E A N - M I C H E L GAU D R O N
Un récent arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne redéfinit les conditions dans lesquelles les opérateurs téléphoniques sont susceptibles de conserver les données personnelles de leurs clients. Au point mort depuis 10 mois, le travail législatif pourrait rapidement reprendre afin d’adapter la législation nationale. À condition que l’Union européenne y mette du sien aussi.
L
080 —
DON N É E S PE RSON N E LLE S E T LÉ G ISLATION Les discussions autour d’un arrêt initialement espéré pour septembre 2016 devraient reprendre prochainement au niveau européen.
desquels les données peuvent être conservées. « Par définition, il est dans la plupart des cas impossible de déterminer à l’avance quelles données vont être utiles à la justice ou aux autorités, et une fois que la donnée n’a pas été conservée, elle est perdue pour de bon, résume-t-il. En tant qu’opérateur, je m’inquiète un peu que la définition de critères nous impose de faire des vérifications ou des adaptations complexes dans nos systèmes qui ne devraient pas ressortir de nos responsabilités. » Quoi qu’il en soit, voilà relancé un processus législatif gelé depuis près d’un an, dans l’attente, justement, de cet arrêt initialement espéré pour septembre. Car suite à l’arrêt « Digital Rights Ireland » de 2014, le ministère de la Justice avait déposé, en janvier 2015, le projet de loi 6763 devant adapter la législation en vigueur, en l’occurrence la loi du 24 juillet 2010. Celle-ci prévoit que les données relatives au trafic et à la localisation des clients soient conservées pendant une période maximum de six mois à partir de la communication, avec un accès par les autorités strictement encadré et ne concernant que des cas d’infractions pénales susceptibles d’aboutir à des peines criminelles ou correctionnelles d’au minimum un an. Pendant cette période de conservation, l’accès à ces données est impossible sauf exceptions prévues par la loi. Et au-delà de ces six mois, ces données doivent être effacées ou bien rendues totalement anonymes. Le projet de loi 6763 envisage la destruction totale et immédiate de toutes les données au bout de six mois, mais prévoit aussi de revoir le cadre dans lequel les autorités peuvent solliciter l’accès à ces données : à la place d’un critère basé
sur la peine liée à l’infraction, l’idée serait de se référer à une liste précise et exhaustive de 33 infractions supposées « graves » détaillées dans le texte. Depuis mars 2016, et la nomination de Viviane Loschetter comme rapporteur du texte, plus rien n’avait donc avancé. « Nous savions que cet arrêt de la CJUE était imminent (les conclusions du procureur général avaient été communiquées au cours de l’été, ndlr) et il fallait attendre les conclusions de la Cour pour poursuivre les travaux, confirme à Paperjam un interlocuteur du ministère de la Justice. Il faut maintenant savoir quelles seront les initiatives prises, ou pas, par l’Union européenne sur ces questions de la rétention des données. Ce serait bien si la Commission européenne prenait les devants. » Du reste, une réunion informelle des ministres européens de la Justice est prévue pour la fin du mois de janvier à Malte. « Le ministre de la Justice a demandé à ce que ce point soit mis à l’ordre du jour, car il est évident qu’il faudra trouver une voie européenne, indique à Paperjam Mme Loschetter. À la suite de quoi nous aurons l’occasion d’échanger avec lui en commission parlementaire. » En attendant, c’est donc le statu quo en ce qui concerne les opérateurs et les fournisseurs de services de communications électroniques. Mais cela ne durera pas. EN RÉSUMÉ
La façon qu’ont les opérateurs télécoms de conserver les données personnelles de leurs clients pourrait être remise en cause par un récent arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne. Mais le chemin, qui doit passer par des décisions européennes, risque d’être un peu long…
M I K E Z E N A R I (A R C H I V E S)
e 21 décembre dernier, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), statuant sur deux dossiers similaires (l’opérateur Tele2 en Suède et MM. Watson, Brice et Lewis en Grande-Bretagne), a rendu un arrêt confirmant que les États membres ne peuvent pas imposer aux fournisseurs de services de communications électroniques une obligation générale de conservation de données. Une décision qui s’inscrit dans la continuité de l’arrêt « Digital Rights Ireland » d’avril 2014, dans lequel était invalidée la directive datant de 2006 sur la conservation des données, au motif que l’ingérence que comporte l’obligation légale de conservation des données n’était pas « limitée au strict nécessaire ». Car si le principe même de réglementation imposant une conservation ciblée des données à des fins de lutte contre la criminalité grave n’est pas remis en cause, il nécessite un encadrement rigoureux quant aux catégories à conserver, les moyens de communication visés, les personnes concernées ou bien encore la durée de conservation. « Toute réglementation nationale allant dans ce sens doit être claire et précise afin de protéger les données contre les risques d’abus », précise la Cour, demandant à ce que cette réglementation soit « fondée sur des éléments objectifs ». Quel sera l’impact de cet arrêt de la Cour pour les opérateurs actifs au Luxembourg ? Aucun de manière directe, puisque cet arrêt n’abroge en rien les dispositions nationales existantes. « Mais le texte prévoit tout de même un changement fondamental, à savoir qu’aucun opérateur ne peut être forcé à retenir les données, bien au contraire », analyse Viviane Loschetter, la présidente de la commission juridique de la Chambre des députés. « C’est clairement une victoire pour les défenseurs de la protection des données personnelles », complète Jean-François Willame, le CEO de Tango, qui ne cache néanmoins pas ses réserves au regard des exigences de sécurité publique et en matière de justice, puisqu’il est évoqué, dans cet arrêt, l’établissement de critères sur la base — Février 2017
080_02Entreprises_operation-mobile.indd 80
20/01/17 09:22
Kaspersky Enterprise Security Reliable protection against the latest cyber-threats, minimizing your information security risks . Protect your business with industry-proven security solutions. kaspersky.com/enterprise SAVING THE WORLD FOR 20 YEARS
Š 2016 Kaspersky Lab. All rights reserved. Registered trademarks and service marks are the property of their respective owners.
081_PUB_KASPERSKY.indd 81
20/01/17 18:58
ENTREPRISES
TRANSPORTS PUBLICS
À perte pour le meilleur J O N AS M E R C I E R |
MAISON MODERNE
Si la technologie hybride pour les bus apporte de nombreux avantages environnementaux, elle reste économiquement moins rentable. Les transporteurs locaux ont pourtant misé sur ce système pour préparer l’arrivée du tout électrique.
I
ls sont plus écologiques, mais pas plus économiques. Malgré les litres de fuel économisés par cette technologie par rapport à des systèmes de propulsion classique – jusqu’à 20 % selon les transporteurs –, les bus hybrides restent plus coûteux que leur équivalent diesel. « Il faut d’abord compter un prix d’acquisition d’un tiers plus élevé, mais aussi prendre en compte le coût plus important de l’entretien régulier, note Georges Hilbert, directeur technique chez Sales-Lentz. Sur une période de 10 ans, que nous prenons habituellement pour calculer la rentabilité d’un bus, il est à l’heure actuelle encore impossible de compenser ces surcoûts par l’économie de diesel. » L’entreprise, qui est l’un des principaux transporteurs du pays, a été le pionnier de l’adoption de la technologie hybride dans le secteur, en acquérant en 2009 les premiers bus du genre jamais commercialisés, développés par Volvo. Sept ans après, au mois de juin 2016, Sales-Lentz participait à une autre première mondiale : la mise en circulation de six bus plug-in hybrides, un système combinant la technologie hybride et le tout électrique. « C’est une vraie prise de risque technique, mais nous nous sommes toujours considérés comme des initiateurs du progrès dans ce domaine », précise M. Hilbert.
En attendant le tout électrique
LE PRIX DES BUS (12 MÈTRES) Bus Diesel Euro 6 entre 280.000€ et 320.000 €
Bus hybride entre 400.000€ et 450.000 €
Bus plug-in hybride entre 480.000€ et 520.000€
Bus électrique 600.000 €
082 —
VI SI ONS OPPOSÉES Si Mercedes croit toujours dans ses moteurs Euro 6 pour équiper ses autobus, Volvo ne vend plus que des bus hybrides depuis cinq ans.
Même son de cloche chez Voyages Weber. L’autre grand transporteur luxembourgeois a aussi choisi de miser sur l’hybride. « La rentabilité économique n’est pas la question pour ce genre d’investissement, confirme Romain Kribs, attaché à la direction. Mais on parle de notre avenir et à un moment donné, il faut prendre ses responsabilités. » L’entreprise familiale a d’ailleurs été à la base d’une autre première mondiale en 2015 en développant, avec le constructeur suisse Hess et le spécialiste allemand des moteurs électriques Vossloh Kiepe, le bus Urevo, qui circule depuis le 3 mars 2015 sur la ligne 16, entre l’aéroport et Howald. Sa technologie lui permet de rouler en mode électrique dans la zone urbaine de son trajet et de passer au diesel au-delà, sans besoin de recharge.
Chez les constructeurs, les avis sont plus partagés. Pour Mercedes, les moteurs diesel ont encore un bel avenir devant eux. « La prochaine grosse étape pour nous est de proposer un bus totalement électrique », explique Uta Leitner, directrice de la communication de Daimler Trucks and Buses. La marque allemande avance d’ailleurs déjà une date : 2018.
Engranger de l’expérience
« Il est évident que dans ce secteur, nous allons vers le tout électrique », reconnaît Laurent Bravetti, le représentant de Volvo Bus au Luxembourg. Pourtant, la firme suédoise a décidé de se concentrer sur la technologie hybride et ne produit plus de bus urbain diesel depuis cinq ans. Aujourd’hui, Volvo Bus a vendu 3.000 bus hybrides dans le monde et vendra ses quatre premiers véhicules 100 % électriques à la Ville de Differdange au mois de mai. « Il est difficile de parler de rentabilité, mais durant toutes ces années, nous avons engrangé une expérience précieuse pour préparer le passage
au tout électrique, ajoute M. Bravetti. De plus, notre département de R & D a fusionné avec Volvo Trucks pour transférer notre savoir-faire aux camions. On verra peutêtre prochainement des camions poubelles utiliser les mêmes stations de chargement que celles des bus par exemple. » Pour les pouvoirs publics, la question de la rentabilité n’a pas beaucoup de sens. « Dans cette logique, il faudrait aussi quantifier la réduction de la pollution de l’air, qui impacte directement sur la santé publique, note Sam Tanson, première échevine de la Ville de Luxembourg. Notre priorité est de changer de paradigme pour devenir une ville durable. » Son administration vient d’ailleurs d’annoncer qu’en 2017, elle achètera uniquement des bus hybrides ou 100 % électriques. EN RÉSUMÉ
Avec le prix actuel du carburant, la technologie hybride adaptée aux bus de ville ne peut pas être rentable. La politique des autorités luxembourgeoises et l’engagement des transporteurs locaux ont toutefois permis son développement.
— Février 2017
082_02Entreprises_bus-electrique.indd 82
20/01/17 12:20
2x
urg
embo x u L in
Your Partner for Individual Coaching Solutions arrange your free info appointment www.luxfit.com
083_PUB_LUXFIT.indd 83
20/01/17 09:02
ENTREPRISES
NOUVEAUX MARCHÉS
L’Afrique conseillée J O N AS M E R C I E R
Deux entrepreneurs racontent leurs expériences africaines et livrent de précieux conseils.
ÉVOLUTION DU COMMERCE AVEC L’AFRIQUE
(en millions d’euros) Exportations luxembourgeoises Importations luxembourgeoises Source : Statec 250
200
150
100
084 —
2015
2013
2011
2009
2007
2005
50
S
i Jürgen Schopp a les deux pieds au Luxembourg, son regard est tourné vers l’Afrique. Et depuis longtemps. Quand il a créé Solartec en 2001, cet entrepreneur avait déjà en tête le Continent Noir. Mais pas question de brûler les étapes. Avant de faire le grand pas, son entreprise spécialisée dans la technologie photovoltaïque a fait ses gammes localement. « Nous avons commencé avec une installation destinée aux pays européens, raconte-t-il. Cela nous a permis de gagner un peu d’argent pour concevoir un deuxième système, mieux adapté aux réalités africaines. » Plus complexe dans sa conception, ce second produit a été baptisé Independent Power Systems (IPS) et permet non seulement de produire de l’électricité grâce à l’énergie solaire, mais aussi de gérer un réseau électrique totalement indépendant. Cette solution a été pensée pour les villages africains loin de toute infrastructure énergétique. « Lors de l’installation du premier IPS, tout le village est venu creuser les tranchées pour enterrer les câbles », se souvient Jürgen Schopp. Malgré des clients modestes, aucune concession n’a été faite sur le prix. « L’acceptation de la technologie en Afrique est différente de la nôtre, ajoute-t-il. En Europe, on cherche toujours le moins cher. Là-bas, si ça ne coûte pas, ce n’est pas bon. » Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le problème de l’Afrique n’est donc pas l’argent, mais le financement, estime l’entrepreneur. Et le plus difficile est de convaincre les banques à s’engager. Solartec emploie une dizaine de personnes au Luxembourg et en a formé au moins autant en Afrique pour l’entretien des machines. Mais les 12 IPS qu’elle a vendus ont tous été achetés par des ONG et supportés par des aides gouvernementales. « Mon but est de vendre sans intermédiaire pour responsabiliser les bénéficiaires. Le coût de ce système, 120.000 euros en moyenne, n’est pas un problème, rappelle Jürgen Schopp. J’ai de nombreux clients déjà intéressés, mais je dois leur trouver une solution de financement. » S’attaquer au marché africain n’est toutefois pas qu’une question de finan-
SUR UN PI ED D ’ ÉGALI TÉ « Il est essentiel d’écouter, de bien comprendre les besoins et de se placer à un niveau d’égalité avec ses interlocuteurs », estime Jürgen Schopp, le cofondateur de Solartec.
cement. Pour faire du business dans les pays subsahariens, il faut également s’adapter aux cultures locales. La corruption, qui fait bien souvent peur aux investisseurs, n’est pas un obstacle insurmontable. « Bien sûr qu’on la rencontre, mais on peut dire non, argumente M. Schopp. Les choses prennent simplement un peu plus de temps. »
Au même niveau
Achim Kopmeier est le CEO de Myriado Cleantech, une petite entreprise luxembourgeoise qui propose des stations de traitement de l’eau alimentées par des panneaux photovoltaïques. Il travaille en collaboration étroite avec Solartec et Apateq pour la construction de son produit et n’emploie que trois salariés au Luxembourg. Mais il a ouvert avec son partenaire une antenne au Mali, où trois autres personnes travaillent pour son entreprise, et il est en train de s’installer au Nigeria. Son but est
de construire une usine en Afrique, pour baisser ses coûts de production. « C’est difficile d’entrer sur ce marché, car le relationnel est bien plus important qu’ici, explique-t-il. Il faut passer du temps à parler à ses clients potentiels et gagner leur confiance petit à petit. » Dans ces conditions, un atout majeur pour accélérer le développement de son business est d’avoir un partenaire sur place. « Le mien est Africain, mais a vécu en Allemagne plusieurs années, ajoute Achim Kopmeier. Il connaît bien les deux continents et me dit toujours : vous, les Européens, avez la montre. Nous, les Africains, avons le temps. » Les deux entrepreneurs se rejoignent enfin sur le fait qu’il est essentiel de bien comprendre les besoins de ses clients potentiels et de se placer à un niveau d’égalité avec ses interlocuteurs pour espérer s’installer durablement sur les marchés africains. « Les gens parlent beaucoup, il est donc facile de faire sa publicité… ou de perdre toute crédibilité », concluent les deux hommes. EN RÉSUMÉ
Plus que le prix d’un produit, c’est son financement qui pose problème sur le continent africain, estiment deux entrepreneurs luxembourgeois. Le relationnel est par ailleurs primordial pour les affaires.
SOLARTEC
S’attaquer au grand continent peut sembler un challenge difficile à relever pour de nombreuses entreprises luxembourgeoises.
— Février 2017
084_02Entreprises_lux-afrique.indd 84
20/01/17 09:24
T N IO SH T A LI D SL G N EN IDE A V R O T O IN PR
10×6 PLACE FINANCIÈRE
QUELLES PERSPECTIVES AU-DELÀ DES SUCCÈS ?
I N SC
MERCREDI 1 MARS er
PA P
Peut-on imaginer le Luxembourg sans la place financière ? Les défis posés les dix dernières années ont été nombreux. Autant que les succès. Dix chefs d’entreprise viendront présenter l’avenir de leur entreprise, et la manière dont ils entendent continuer à la développer.
1
2
3
4
VÉRONIQUE HOFFELD
BOB KNEIP
SERGE KRANCENBLUM
PHILIPPE MASSET
Luxflag
Loyens & Loeff
Kneip
SGG
Banque Degroof Petercam Luxembourg
7
8
9
10
JOHN PARKHOUSE
THOMAS SEALE
THIERRY SEIGNERT
FRANÇOIS TESCH
FRANÇOISE THOMA
PwC Luxembourg
EFA
Finance & Technology Luxembourg
Foyer
BCEE
LIEU Centre Culturel Tramsschapp Luxembourg-Limpertsberg PARKING 72-74, avenue Pasteur Luxembourg-Limpertsberg
GOLD SPONSOR
Autopromo_10x6_Place_Financiere_230x300.indd 2 085_PUB_.indd 85
Z-VO US SUR ER J AM. CLU B
5
ANNEMARIE ARENS
6
RIVE
AGENDA 18:30 Welcome cocktail 19:00 Mots de bienvenue 19:15 10 présentations 20:25 Walking & networking dinner
SILVER SPONSORS
21/12/16 09:46 20/01/17 18:49
ENTREPRISES
ALEX ANDRE DULAUNOY (CIRCL)
« Certains pays instrumentalisent des cybercriminels » J O N AS M E R C I E R |
MAISON MODERNE
Le coordinateur du Circl, le Computer Incident Response Center Luxembourg, revient sur les accusations américaines de cyberattaques russes durant la campagne des présidentielles.
Des pratiques fréquentes ? Bien sûr. Dans l’armée, notamment. Certaines entreprises privées vendent du malware (logiciels malveillants, ndlr). Ces outils sont considérés comme dual use ou double usage, au même titre que les armes qui peuvent être utilisées pour annihiler des groupes terroristes, comme pour servir des intérêts moins nobles. En fait, tous les outils de sécurité informatique peuvent avoir un double usage. C’est le même problème que celui du couteau, avec lequel vous pouvez couper du pain comme tuer votre voisin.
Il estime que le Luxembourg est plutôt bon élève en termes de cybersécurité, mais reste une cible fréquente.
L
’
accusation d’espionnage faite par Barack Obama à la Russie durant la campagne présidentielle américaine vous étonne-t-elle ? A L E X A N D R E D U L A U N O Y Absolument pas. L’interception des messages codés du camp adverse a toujours été pratiquée. Durant la Seconde Guerre mondiale, un groupe anglais avait réussi à casser le code de chiffrement de la machine Enigma, qui servait aux Allemands à communiquer avec leurs sous-marins. C’était donc déjà un objectif à l’époque. Qu’aujourd’hui il existe des pays qui interceptent des signaux, cassent des messages, compromettent des machines ou récupèrent de l’information n’a donc rien d’étonnant. Un paramètre a peutêtre évolué, c’est celui du nombre d’appareils connectés. Ce qui est par contre nouveau dans l’affaire de la campagne américaine, c’est que ces informations sont utilisées à des fins politiques.
La cybersécurité se réfère à des interceptions d’informations, mais aussi à des attaques informatiques. Ces deux choses sont-elles différentes ? Elles sont bien souvent liées. Pour intercepter des données sur une machine, vous allez devoir la compromettre. Il y a des groupes de cybercriminels qui sont spécialisés dans ces pratiques. Certains le font pour l’argent, d’autres pour l’espionnage. Mais, encore une fois, il n’y a rien de nouveau. Compromettre une machine pour obtenir des informations est très répandu. Ce qui est moins fréquent, c’est d’attaquer une machine pour faire des dégâts. Dans certains cas, des infrastructures compromises ont dû être entièrement détruites. Pourra-t-on savoir un jour si les Russes sont réellement à l’origine de l’espionnage des comptes e-mail du camp démocrate ? L’attribution est très difficile à prouver.
Lors d’une cyberattaque, vous avez comme seuls éléments factuels des données techniques. On sait quel équipement a été utilisé. Le problème, c’est que ces outils sont échangés et que certains pays instrumentalisent des groupes de cybercriminels pour faire de la compromission. Certaines organisations cybercriminelles ont comme objectif de départ de gagner de l’argent en entrant sur des comptes bancaires, mais rien n’empêche un pays X ou Y de faire appel à leur infrastructure pour compromettre d’autres installations.
PRATI QUES I NTER NATI ONALES « De nombreux groupes de cybercriminels sont utilisés par des États pour espionner d’autres États, il est donc difficile d’attribuer précisément les cyberattaques », explique Alexandre Dulaunoy.
Le Luxembourg est-il bien préparé pour faire face à cette cybercriminalité ? Il y a quelques années, on pensait que le Luxembourg était en dehors de tout ça du fait de sa taille, mais la définition même du cyberespace sous-entend l’absence de frontières. Si un cybercriminel décide de compromettre une machine au Luxembourg pour pouvoir attaquer d’autres personnes dans d’autres pays, il le fera. Le Luxembourg n’est donc pas épargné. Il y a autant d’incidents de cybersécurité ici que dans tout autre pays européen. L’atout du Luxembourg est que son secteur ICT est très lié. Lorsque nous détectons un incident, il est donc facile et rapide pour nous de trouver la bonne personne pour que des mesures soient prises. Et au niveau de l’État ? Il existe un Cyber Security Board (créé en 2011, ndlr) qui se réunit assez régulièrement pour établir la politique du Grand-Duché sur cette question. Le Luxembourg participe également aux cyber-exercices de l’Enisa (Agence européenne de cybersécurité, ndlr) et de l’Otan. Le problème, c’est que l’attaquant ne cesse de faire évoluer ses méthodes. Il ne faut donc pas se reposer sur ses lauriers. EN RÉSUMÉ
Les tentatives de compromission de données sur l’ensemble des appareils connectés sont permanentes et le Luxembourg n’est pas épargné. Les systèmes de cybersécurité doivent être constamment mis à jour.
086 —
— Février 2017
086_02Entreprises_cybersecurite.indd 86
20/01/17 20:08
BRÈVES
PLACE FINANCIÈRE
M A I S O N M O D E R N E (A R C H I V E S)
RULINGS EN BAISSE Selon les derniers chiffres communiqués par le ministère des Finances, 2016 aura sans doute connu une baisse du nombre de décisions fiscales anticipées (rulings) entre le 1er janvier et le 8 décembre 2016 par rapport à l’année précédente. Aucune indication par contre pour expliquer cette évolution.
« Les petits pays doivent être un peu plus attractifs. » Pascal Saint-Amans, OCDE Le directeur du Centre de politique et d’administration fiscales de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) s’est exprimé au sujet de Beps et de ses conséquences pour les taux d’imposition des sociétés. Il considère que les petits pays sont plus ouverts et « comme ils n’ont pas de marché, ils n’ont pas certains atouts de grands États ni les mêmes besoins financiers », ils doivent proposer des taux relativement bas. Les grands États, eux, peuvent se permettre et ont même besoin de taux plus élevés.
Février 2017 —
087-089_01PlaceFin_breves.indd 87
— 087
20/01/17 15:11
PLACE FINANCIÈRE
BRÈVES
BRÈVES
Chaque jour, retrouvez toute l’actualité de la place financière et accédez à de nombreux services en ligne sur paperjam.lu.
BRAS DE FER
« Nous visons à fournir des services bancaires en Europe en parallèle avec le succès des activités fintech du groupe au Japon. »
Le 10 janvier dernier, l’OGBL et l’Aleba ont réussi à mobiliser plus d’une centaine de personnes lors d’un piquet de protestation devant les locaux de la banque Rothschild. L’objectif des deux syndicats était de dénoncer publiquement, une nouvelle fois, la volonté de la banque de supprimer 18 postes de travail dans le cadre du transfert du service informatique vers la Suisse, « en dehors de tout plan social et plan de maintien dans l’emploi », selon l’OGBL, pour qui cette manière de faire serait en total porte-à-faux avec la législation luxembourgeoise.
Masayuki Hosaka, vice-président de Rakuten Europe Bank, en charge de la branche Fintech Un an après avoir obtenu une licence bancaire auprès de la Commission de surveillance du secteur financier, le géant japonais du commerce électronique annonce le lancement officiel de ses opérations bancaires commerciales depuis Luxembourg. Le groupe élargit ainsi la palette de ses prestations, initialement centrées sur la fourniture de services de paiement, de dépôt et de prêt pour la plateforme Priceminister en France.
14 millions € Fin décembre, la Banque et caisse d’épargne de l’État a conclu un accord de 14 millions d’euros avec les autorités allemandes, suite aux enquêtes entamées sur des comptes détenus par des clients allemands auprès de la banque luxembourgeoise. «La Banque a pris la décision de conclure cet accord (…) dans le but de ne pas exposer son personnel à de quelconques procédures judiciaires en Allemagne», a précisé la Spuerkeess.
ÉCONOMIES « INCLUSIVES » Le Forum économique mondial a publié son nouvel indicateur de performance économique, basé sur trois piliers : la croissance et le développement, la participation de la main-d’œuvre et la productivité et, enfin, l’espérance de vie. Le Luxembourg se classe ainsi à la deuxième place des économies les plus « inclusives », précédé par la Norvège. Selon l’index, le Luxembourg et la Suisse (3e) tirent avant tout leur résultat de leur importante place financière, soutenant largement leur économie. 088 —
TROIS FONDS L ABÉLISÉS L’agence de labellisation pour une finance responsable Luxflag a annoncé les trois premiers lauréats du label climate finance lancé en septembre dernier : East Capital China Environmental, Green for Growth Fund Southeast Europe et NSF Climate Change+ Fund. Elle en a également profité pour annoncer l’arrivée de quatre autres fonds d’investissement dans les catégories ESG, microfinance et environnement. DE LUXEMBOURGEOISE À ALLEMANDE Le groupe allemand Daimler a fait l’acquisition de la start-up luxembourgeoise et plateforme de paiement électronique par smartphone PayCash Europe dans le but d’accompagner le développement de ses services de mobilité. PayCash Europe, fondée en 2012 par Jürgen Wolff et Marcus Becker, « deviendra le système de paiement électronique des services fournis par le groupe Daimler sous la nouvelle marque Mercedes Pay », a souligné le constructeur dans un communiqué.
M A I S O N M O D E R N E (A R C H I V E S)
DU LUXEMBOURG À L’EUROPE 1875 Finance vient d’obtenir son passeport européen. L’acteur suisse spécialisé dans la gestion de fortune mise sur le Luxembourg pour élargir sa palette de services et attirer de nouveaux talents. Le positionnement de la Place, d’une part, à l’intention de la clientèle fortunée et, d’autre part, comme hub européen du wealth management continue de produire ses effets à différents étages de l’écosystème.
— Février 2017
087-089_01PlaceFin_breves.indd 88
20/01/17 15:11
BRÈVES
PLACE FINANCIÈRE
SERVICES MOBILES Tandis qu’elle annonce fermer sept agences en 2017, la Banque et caisse d’épargne de l’État (BCEE) inaugurera une nouvelle agence au Ban de Gasperich, aménagée selon le nouveau concept d’accueil. Pour renforcer sa proximité avec ses clients, la BCEE lancera cette année un projet novateur, à savoir une agence mobile qui sera aménagée dans un véhicule où pourront être prestés les services bancaires de base. Elle desservira périodiquement un certain nombre de localités ainsi que des événements socioculturels.
DU NEUF À L A BOURSE Enel Green Power a annoncé une levée de 1,25 milliard d’euros pour sa première obligation verte sur les marchés réglementés irlandais et le Luxembourg Stock Exchange. Un fonds qui devrait lui permettre de financer le développement de projets liés à la transition vers une économie à faible émission de carbone. Ce n’est toutefois pas son premier engagement en matière d’environnement. Le groupe ayant récemment entrepris des initiatives sur les questions environnementales, sociales et de gouvernance.
M A I S O N M O D E R N E (A R C H I V E S) , L I C E N C E C C
PHASE 2
La banque privée d’origine andorrane Andbank Luxembourg a investi de nouveaux locaux pour une surface totale de 2.000 m2 au Kirchberg et entend bien y poursuivre sa politique de développement, à la fois en matière de private banking et d’asset management. Elle devrait notamment, à terme, domicilier au Luxembourg ses fonds actuellement localisés en Espagne et en Andorre, soit un total d’actifs entre 5 et 7 milliards d’euros.
3.626,498 Mrds Fin octobre, le patrimoine global des OPC et des fonds spécialisés a connu une progression pour le moins modeste de 0,13% entre septembre et octobre 2016. Mais une progression tout de même, vers un nouveau montant record de 3.626,498 milliards d’euros (contre 3.621,929 milliards un mois plus tôt).
UNE DÉCISION EN ATTENTE Selon une enquête de la Commission européenne, GDF Suez, devenu Engie, aurait cumulé des déductions fiscales à hauteur d’un milliard d’euros dans des décisions anticipatives (rulings) conclues avec l’Administration des contributions directes luxembourgeoise en 2010 et 2012. En appliquant le taux normal de 29 % sur la base imposable, les impôts du groupe énergétique français auraient dû s’élever à 300 millions d’euros. Pour l’heure, affirme Margrethe Vestager, ces précisions ne préjugent en rien de la décision finale de l’administration luxembourgeoise.
PIONNIÈRE, L A POLOGNE La première obligation verte souveraine a été émise par Varsovie, fin décembre, sur la Bourse de Luxembourg via sa plateforme verte : le Luxembourg Green Exchange (LGX). La Pologne devient ainsi le premier pays au monde à émettre une obligation 100 % verte, destinée à financer « des projets de lutte contre le réchauffement climatique et de soutien à la transition énergétique ». Le premier aussi à faire confiance au dispositif luxembourgeois dédié à la lutte contre le réchauffement climatique.
LUXEMBOURG PERD DU TERRAIN Première Place européenne en matière de fonds d’investissement « toutes catégories », le Luxembourg n’en est pas pour autant à l’abri de la pression des Places concurrentes. Selon les dernières données publiées par l’Efama, l’association européenne de l’industrie de la gestion d’actifs, le Grand-Duché perd du terrain en matière de domiciliation de fonds alternatifs. Une part de marché qui n’est plus « que » de 26,4 % au 30 septembre 2016, alors qu’elle atteignait 27,9 % au 31 décembre 2015.
Février 2017 —
087-089_01PlaceFin_breves.indd 89
— 089
20/01/17 15:11
PLACE FINANCIÈRE SECRET PROFESSIONNEL
STUPEUR ET TREMBLEMENTS
J E A N - M I C H E L GAU D R O N |
090 —
MAISON MODERNE
— Février 2017
090-092_02PlaceFin_opener.indd 90
20/01/17 12:33
PLACE FINANCIÈRE
La modification en cours de la loi de 1993 relative au secteur financier, passé l’effet de surprise, nourrit de grandes inquiétudes au sein de la Place. Et même au-delà.
Le législateur souhaite notamment introduire de nouvelles exceptions à la mise en œuvre du secret professionnel.
D
éposé discrètement à la Chambre des députés par le ministre des Finances, Pierre Gramegna, le projet de loi 7024 suscite, en coulisse, une certaine agitation, focalisée sur le seul article 14 de cette loi : celui qui modifie de manière substantielle l’article 41 de la loi de 1993 relative au secteur financier. Le projet de loi, en lui-même, concerne à la base les commissions d’interchange pour les opérations de paiement liées à une carte, conformément à des dispositions européennes datant de 2015. Mais le législateur a profité de l’occasion pour retoucher pas moins de sept autres textes de loi relatifs au secteur financier, dans ce que la Chambre de commerce qualifie de section « fourre-tout » pour le secteur financier. Et dans ce cadre-là, l’ajout de nouveaux alinéas à cet article 41 suscite une émotion certaine au cœur de la Place. Et même au-delà. Car le texte prévoit ni plus ni moins d’introduire de nouvelles exceptions à la pratique du secret professionnel, dans le cas de l’externalisation de services au sein d’un groupe, moyennant une simple notification du client propriétaire des données et un accord de confidentialité du sous-traitant, ou bien en dehors d’un groupe, moyennant l’accord préalable du client et un accord de confidentialité. « Nous savions que dans la continuité du Brexit, il y aurait certains changements à attendre, mais nous n’étions pas préparés à passer du noir au blanc, résume Thierry Seignert, le président de Finance & Technology asbl (la nouvelle appellation de l’Association des PSF de support). Nous aurions souhaité une concertation préalable autour de ce texte. » « Le texte change totalement le paradigme actuel et constitue un précédent incroyable, renchérit Gérard Hoffmann, le président de Fedil-ICT, le groupement de la Fedil qui représente les professionnels des technologies de l’information et de la communication. Permettre aux dépositaires du secret, c’est-à-dire les banques, de pouvoir le lever unilatéralement, même rétroactivement, et sans l’accord du propriétaire des données, revient à une abolition de facto de ce secret. Or, par nature, un secret professionnel est permanent. Il y a donc une incohérence juridique à laquelle il faut remédier. »
Quel impact sur l’emploi ?
L’émotion des professionnels du secteur a largement été partagée par les institutions qui se sont déjà prononcées sur le texte. La Chambre des salariés estime ainsi que « ces nouvelles dis-
Si les professionnels de l’ICT sont les plus prompts à monter au créneau, c’est l’avenir de tout un pan de l’économie nationale qui est en jeu.
positions risquent de mettre en danger un nombre important d’emplois au Luxembourg, notamment en ce qui concerne les activités de support technique / informatique qui à ce jour sont prestées au Luxembourg, et cela en raison du fait que le texte proposé permettra désormais le transfert de données des clients à des prestataires de services étrangers. » En outre, le risque de voir disparaître un certain nombre d’activités bancaires (gestion administrative et informatique de la clientèle, travaux de comptabilité…) existe et même si, en contrepartie, l’attractivité de la Place pourrait être accrue – notamment auprès des établissements britanniques à la recherche d’un point de chute au sein de l’Union européenne –, la Chambre des salariés rappelle qu’il n’existe « aucune certitude » quant au nombre de nouveaux postes de travail que l’affaiblissement du secret professionnel pourrait engendrer. « Il y a malheureusement au contraire plus de certitude quant à la perte d’emplois que quant à la création de nouveaux emplois. » La Chambre de commerce ne dit pas autre chose, elle pour qui les conséquences économiques du texte sont « non mesurées » à l’heure actuelle. Quant au Conseil d’État, il s’interroge également sur « les répercussions des mesures envisagées sur la configuration de la place financière et l’emploi ». Les syndicats se sont chargés de faire les comptes pour eux. « Les premières estimations de professionnels du secteur informatique font état de 5.000 postes qui seraient rapidement supprimés, tant dans les PSF que dans les établissements financiers, et cela nous semble malheureusement tout à fait réaliste », lit-on ainsi dans le communiqué diffusé par l’Aleba. Laurent Mertz, le secrétaire général de l’Association luxembourgeoise des employés de banque et assurance, estime que ce projet de loi constitue un « chèque en blanc du gouvernement pour un bain de sang social d’une envergure inédite dans le secteur financier, principalement dans les fonctions informatiques, et ce à très court terme ». Le LCGB-SESF, pour sa part, se contente d’évoquer « une catastrophe sociale qui pourrait coûter des milliers d’emplois dans le secteur financier ». L’impact pourrait, du reste, aller bien au-delà du seul secteur financier. Dans les domaines du big data, de la cybersécurité ou des fintech, qui devraient porter les métiers de demain, les développements pourraient être remis en cause si des acteurs bancaires désertent la Place.
VERBATIM
CE QUE DIT LE PROJET DE LOI L’article 14 du projet de loi 7024 prévoit l’introduction d’un nouveau paragraphe dans la loi actuellement en vigueur : « L’obligation au secret n’existe pas face aux personnes établies au Luxembourg qui sont soumises à la surveillance prudentielle de la CSSF, de la Banque centrale européenne ou du Commissariat aux assurances, et qui sont tenues à une obligation de secret pénalement sanctionnée, dans la mesure où les renseignements communiqués à ces personnes sont fournis dans le cadre d’un contrat de services. L’obligation au secret n’existe pas face aux personnes au service d’une entité du groupe dont la personne soumise à la surveillance prudentielle de la CSSF ou de la Banque centrale européenne fait partie et qui sont en charge de la prestation de services sous-traités intégralement à l’intérieur du même groupe, dans la mesure où la personne protégée par le secret professionnel a été dûment informée au préalable par écrit des services sous-traités à ces entités, du type de renseignements transmis dans le cadre de la sous-traitance et du pays d’établissement de ces entités. Les personnes ayant ainsi accès aux renseignements visés au paragraphe (1) doivent être soumises par la loi à une obligation de secret professionnel ou être liées par un accord de confidentialité. L’obligation au secret n’existe pas dans tous les autres cas de sous-traitance face aux personnes au service des entités sous-traitantes concernées, dans la mesure où la personne protégée par le secret professionnel a accepté, au préalable et par écrit, la sous-traitance des services sous-traités, le type de renseignements transmis dans le cadre de la sous-traitance et le pays d’établissement des entités prestataires des services sous-traités. Les personnes ayant ainsi accès aux renseignements visés au paragraphe (1) doivent être soumises par la loi à une obligation de secret professionnel ou être liées par un accord de confidentialité. »
Février 2017 —
090-092_02PlaceFin_opener.indd 91
— 091
20/01/17 12:33
PLACE FINANCIÈRE
« C’est, ni plus ni moins, toute la stratégie numérique du Luxembourg qui est en jeu. » Gérard Hoffmann Président Fedil-ICT « L’important n’est pas l’impact immédiat en termes d’emplois, même si on sait qu’il dépassera largement le seul cadre des PSF de support, prévient Gérard Hoffmann. Mais l’important n’est pas uniquement là : il est impératif de conserver la maîtrise des processes et du secret professionnel au Luxembourg. Nous regrettons que ce texte ne soit pas du tout en ligne avec la vision prônée par le programme Digital Lëtzebuerg. Sans doute ce projet de loi a-t-il été rédigé par des juristes qui n’ont aucune exposition concrète avec le terrain comme nous pouvons l’avoir, nous. »
Modernisation indispensable
Tout autant que la surprise de dispositions qu’ils n’ont pas vues venir et la préoccupation que suscitent les termes proposés pour le « nouvel » article 41 de la loi de 1993, les professionnels luxembourgeois ne cachent pas non plus leur incompréhension devant le message pour le moins illisible délivré par le ministre des Finances. Ainsi, le 10 octobre dernier, la députée DP Joëlle Elvinger interrogeait Pierre Gramegna, relayant des informations parues dans la presse nationale faisant état d’une possible suppression du secret bancaire pour les nationaux. Dès le lendemain, le ministre, rappelant que le secret professionnel du banquier n’était en rien une spécificité luxembourgeoise, répondait que « le cadre législatif luxembourgeois en matière d’accès aux informations bancaires est parfaitement conforme tant aux impératifs nationaux qu’aux exigences internationales. Dès lors, aucun nouvel aménagement ne s’impose à l’heure actuelle. » « Et pourtant, il avait déjà déposé un projet de loi réduisant à l’absurde la notion de secret professionnel », s’emporte Gérard Hoffmann. L’exposé des motifs du projet de loi, lui, se contente d’indiquer que ces nouvelles dispositions concernant le secret professionnel ont pour but « de faciliter l’externalisation de services ». Jusqu’à présent, le principe du secret professionnel inscrit à l’article 41 de la loi sur le secteur financier ne prévoit que très peu d’exceptions à sa levée. Ainsi, l’obligation au secret « ne cesse que lorsque la révélation d’un renseignement est 092 —
« Nous aurions souhaité une concertation préalable autour de ce texte. » Thierry Seignert Président Finance & Technology
autorisée ou imposée par ou en vertu d’une disposition législative, même antérieure à la présente loi », précise le texte. Le projet de loi, lui, propose de remplacer « cesse » par « n’existe pas ». Les deux nouvelles exceptions envisagées par le législateur ont donc de quoi faire bondir les professionnels. « C’est une remise en cause fondamentale du business model national, alors que ce secret professionnel est fortement lié à l’ensemble de l’écosystème luxembourgeois, analyse Yves Reding en sa qualité de président d’Eurocloud Luxembourg. Nous comprenons très bien, d’un côté, la volonté de sans doute vouloir se débarrasser de certaines connotations négatives autour de ce secret professionnel. Mais il ne faut pas non plus jeter le bébé avec l’eau du bain. » La culture de la confidentialité, de la discrétion ou encore de la gestion des risques, fait indéniablement partie de l’ADN de la Place luxembourgeoise. Si cela a pu, un temps, lui porter un préjudice en termes d’image, cela lui a tout de même permis de bâtir sa réputation à l’international, à l’instar de ce qu’a pu faire la Suisse en dehors de l’espace de l’Union européenne. Une position forcément avantageuse alors que se profilent les possibilités quasi infinies permises par le big data, un domaine considéré depuis quelques années déjà comme « l’or noir » du 21e siècle. « Nous sommes dans une phase de transition entre mondes physique et numérique, précise M. Reding. Pour faire une analogie avec la vie de tous les jours, quand on se trouve dans son logement, on ferme la porte, on n’invite pas n’importe quel quidam de la rue à entrer, pas plus que l’on permet à des inconnus avec de mauvaises intentions de venir fouiller dans ses tiroirs. C’est pourtant exactement ce qui est en partie en train de se passer dans le monde numérique. Il serait dramatique qu’en raison de quelques pratiques du passé, nous soyons en train de brader cette réputation d’excellence de la Place. Il ne faut pas devenir plus catholique que le pape. » L’évolution de la conception même du secret professionnel n’a jamais été remise en cause par les acteurs du marché. « Nous plaidons même pour sa modernisation depuis de nombreuses années, déjà à l’époque de Luc Frieden, rappelle
« Il serait dramatique de brader la réputation d’excellence de la Place. » Yves Reding Président Eurocloud Luxembourg M. Hoffmann. Mais la réduire à l’absurde n’est pas la moderniser. Il en faut une autre interprétation, sous la contrainte de la cybersécurité. »
Des projets gelés
Depuis la publication de ce projet de loi, plusieurs projets de développement ont été gelés, « y compris celui d’une institution souhaitant créer au Luxembourg des centres de traitement de données, précise M. Reding. Il ne faut pas sous-estimer l’agilité de bon nombre d’acteurs financiers ou technologiques : ils n’ont qu’à appuyer sur un bouton pour plier bagage et aller voir ailleurs si c’est plus intéressant. » En coulisse, les autorités misent néanmoins sur cette évolution pour donner un gage de stabilité aux acteurs britanniques, notamment. Les acteurs de l’ICT ont donc bien l’intention de soumettre quelques propositions d’amendement au texte existant actuellement : plus aucune différenciation entre « groupe » et « hors groupe », (« cela n’a plus aucun sens dans l’univers numérique d’aujourd’hui », précise Gérard Hoffmann) ; obligation de l’accord du client avant d’envisager une quelconque levée du secret professionnel ; alternative du maintien de l’activité d’outsourcing sous le couvert de ce secret professionnel, dont le détenteur en garderait le contrôle. « Ainsi, l’ensemble de la chaîne d’information serait soumis aux mêmes contraintes et tout le monde serait à égalité », note Yves Reding. « Faute de quoi, remarque Thierry Seignert, le Luxembourg vivra pour toujours avec une épée de Damoclès au-dessus de sa tête, quelqu’un de mal intentionné pouvant facilement exploiter des informations, y compris concernant d’anciennes transactions. » L’optimisme reste encore de mise pour parvenir à assouplir les dispositions envisagées par le législateur. « C’est, ni plus ni moins, toute la stratégie numérique du Luxembourg qui est en jeu », prévient Gérard Hoffmann. EN RÉSUMÉ
En voulant élargir les possibilités de levée du secret professionnel dont les banques sont garantes, le législateur ouvre une boîte de Pandore dont l’impact sur l’économie nationale tout entière pourrait être énorme. Les professionnels de l’ICT organisent la résistance.
— Février 2017
090-092_02PlaceFin_opener.indd 92
20/01/17 12:33
PU B LI -CO Advertorial MMU NI Q U É print
mailing/e-mailing
web/app
outsourcing
secure/PSF
FDS a toujours eu à cœur d’innover pour proposer à l’ensemble de ses clients et partenaires des solutions tenant compte des évolutions technologiques et réglementaires.
stratégique, bénéficiant à l’ensemble des clients de la société.
FDS possède le statut PSF depuis sa création.
« Toujours à l’écoute de nos clients, nous souhaitons répondre à leurs besoins de communication multicanale en les accompagnant dans la diffusion de leurs documents papier et électroniques. » FDS propose à ses clients de prendre en charge leurs campagnes de mailing courrier traditionnel et/ ou d’e-mailing. Les clients peuvent aussi bénéficier de solutions d’e-Publishing afin d’adapter leurs publications papier aux supports digitaux que sont les tablettes et les smartphones. L’objectif de FDS est d’aider ses clients à optimiser leur communication via différents canaux d’information, qu’ils soient papiers ou digitaux en passant par le développement d’applications mobiles.
Ce statut a permis d’accélérer le développement des activités de la société, notamment auprès des clients du secteur bancaire et assurances. FDS propose des services adaptés aux besoins spécifiques des professionnels du secteur financier, qu’il s’agisse du traitement informatique des données à caractère confidentiel ou encore de l’impression et de la mise sous pli des documents traités. FDS assure la confidentialité, l’intégrité, la traçabilité et la qualité des données traitées, et ce, de leur réception initiale jusqu’à l’enlèvement des documents produits par un professionnel du transport sécurisé.
La société établie à Mersch change de management. Suite à une restructuration le Conseil d’Administration de Faber Digital Solutions a nommé un nouveau directeur, en la personne de Guido Weiskircher. Âgé de 50 ans, il a une expérience de 23 ans dans le management et le développement de sociétés actives dans le domaine de l’impression et de la communication.
“Nous construisons sur l’expérience de l’entreprise et poursuivons l’optimisation et l’automatisation du workflow de production.”
FDS propose également des solutions Cross-média.
FDS accompagne ses clients vers la digitalisation de leur activité et propose des solutions innovantes.
Guido Weiskircher Directeur
Les 20 collaborateurs de la société sont continuellement formés et doivent respecter les exigences imposées par le statut PSF (au niveau technologique, sécurité et confidentialité). Par ailleurs, FDS dispose d’un deuxième site de production s’intégrant pleinement dans sa procédure de ‘BCP/DRP’ et permettant d’assurer une continuité sans faille de ses services. Ce deuxième site est un atout
© FDS: Design - 01.2017
Créée en 2007 et active dans la réalisation, l’archivage et la diffusion de documents, Faber Digital Solutions (FDS ) vient de renouveler son identité visuelle. Cette nouvelle identité se veut le reflet de l’évolution de la société au cours de ces dix dernières années.
Forte de ses 10 années d’expérience dans l’externalisation des processus d’impression et de mise sous pli, Faber Digital Solutions (FDS) a développé une solution de mise à disposition électronique de documents. Avec ce nouveau service totalement intégré et automatisé, les clients de FDS ont la possibilité de diffuser leurs documents sous format papier ou électronique. Le format papier peut même se placer en solution de « secours » lorsque la mise à disposition électronique ne peut être garantie. Le destinataire recevra alors automatiquement le document par courrier postal afin de s’assurer qu’il reçoit bien son document. C’est en effet primordial, notamment pour des factures ou des documents confidentiels. « Cette solution, unique sur le marché luxembourgeois, permet d’optimiser les processus de diffusion d’informations et de documents, et ce, grâce à l’intervention d’un seul et unique partenaire. »
Myriam Faber Administrateur délégué et Actionnaire
La diffusion de documents papier et électroniques. Ayant côtoyé le monde de l’impression depuis son enfance, et ayant suivi une formation en communication visuelle, Myriam Faber est soucieuse de trouver le juste équilibre entre impression papier et techniques actuelles de diffusion de l’information.
“Les deux médias de communication, papier et électronique, sont et resteront complémentaires dans notre approche stratégique.” FDS surveille en permanence les évolutions technologiques et Myriam Faber va procéder à un investissement financier stratégique dans la société afin de favoriser son évolution et son développement.
Le conseil adapté et personnalisé est un des atouts de FDS. Au service de la clientèle professionnelle et privée, FDS réalise des documents imprimés personnalisés. La société vous conseille pour la réalisation de vos faire-part, invitations et remerciements. Vos évènements se voient ainsi transformés en moments inoubliables grâce au papier. FDS propose également des brochures, flyers, formulaires, cartes de visite, …
solutions digitales personnalisées et sécurisées
FDS_PaperJam_2017_01.indd 1 093_PUB_FABER.indd 93
20/01/2017 17:43:41 20/01/17 18:21
PLACE FINANCIÈRE
PRIX DE TRANSFERT
Une circulaire et des bonnes résolutions CA M I L L E F R AT I |
Le Luxembourg a surpris en annonçant, entre Noël et Nouvel An, de nouvelles règles pour le calcul des prix de transactions intragroupes.
L
a dinde de Noël à peine digérée, la place financière a failli s’étouffer en découvrant une nouvelle circulaire de l’Administration des contributions directes, soulignée et commentée – fait rare – par le ministère des Finances. Le texte de 12 pages rebat les cartes du financement intragroupe en opérant un retour au principe de pleine concurrence (arm’s length principle) dans le calcul des prix de transfert ayant cours entre les entités d’une multinationale et déterminant la localisation des bénéfices à imposer. Les avocats d’Antoine Deltour et de Raphaël Halet y ont vu une nouvelle réplique du séisme LuxLeaks, voire du procès en tant que tel (lire aussi en p. 40), au cours duquel l’absence de base légale pour les rulings a été soulevée. Toutefois, ce raccourci ne correspond pas à la réalité, qui est celle du positionnement du Luxembourg sur un échiquier mondial en pleine mutation depuis l’accord du G20 sur le projets Beps (érosion des bases et transfert des bénéfices) de l’OCDE – présenté, il faut le rappeler, plusieurs mois avant les révélations LuxLeaks. Mais il est vrai que le scandale qui a plongé le Luxembourg dans la tourmente est venu corroborer l’urgence de la modification des règles internationales en matière de fiscalité des entreprises.
094 —
MAISON MODERNE
Un bouleversement de plus pour la Place, mais toujours dans l’optique de la pérenniser en se débarrassant des scories du passé.
Cette petite révolution luxembourgeoise entre en effet dans les actions 8 à 10 du plan Beps, qui reconnaît que le principe de pleine concurrence officiellement en vigueur depuis la fin des années 1970 n’est pas appliqué et qu’il faut « aligner les prix de transfert sur la création de valeur ». Le Luxembourg a également réagi au coup de semonce asséné par la Commission européenne qui, en octobre 2015, a qualifié d’aides d’État illégales les prix de transfert pratiqués par Fiat Finance and Trade et validés par l’ACD. Le ministère des Finances avait d’ailleurs fait part de sa stupéfaction à l’époque, indiquant que « le Luxembourg constate dès à présent que la Commission a eu recours à des critères inédits pour l’établissement de l’aide d’État alléguée », à savoir les règles du marché intérieur européen et non plus le cadre juridique national. C’est la raison pour laquelle le Luxembourg a pris soin de faire aviser sa nouvelle circulaire de l’ACD par la Direction générale de la concurrence, fief de la commissaire européenne Margrethe Vestager. Celle-ci a d’ailleurs salué le « changement d’approche général et anticipatif » du gouvernement luxembourgeois, tout en précisant que la Commission continuerait d’enquêter sur des montages de l’ancien régime. Le Luxembourg ne peut donc faire table rase du passé, mais s’offre un avenir plus sûr en clarifiant des règles qu’il compte respecter à la lettre, d’autant que Margrethe Vestager « suivra évidemment avec attention la mise en application des amendements ». Exit le principe qui prévalait depuis 2011 pour calculer le montant du capital à risque des sociétés de financement intragroupe, les transactions doivent désormais correspondre à celles que
deux entités indépendantes pourraient conclure sur le marché. Aux entreprises de prendre la calculatrice pour évaluer le risque réel porté par leur société de financement luxembourgeoise.
Objectif substance
Le ministère des Finances est conscient du changement de paradigme imposé aux multinationales qui devront revoir leurs structures et leurs transactions intragroupes, avec probablement un surcoût par rapport à la situation précédente. Le prix à payer pour une sécurité juridique accrue. Les nouvelles règles entrent aussi dans un mouvement plus global vers un accroissement de la substance déjà opéré par ces entreprises. Certaines ont déjà franchi le pas, comme McDonald’s, qui a regroupé ses activités à Londres. Le ministère mise sur un résultat neutre, au pire, pour le Luxembourg avec le départ de multinationales, mais aussi le renforcement de la substance et donc de l’imposition pour d’autres entreprises d’envergure. À court terme, la circulaire va surtout arranger les affaires des avocats fiscalistes et des Big Four qui seront sollicités pour calculer les nouveaux prix de transfert de leurs clients, puisque les rulings en cours ne sont plus valides. Le téléphone a d’ailleurs beaucoup sonné chez eux depuis le début de l’année. L’ACD devrait aussi publier des frequently asked questions (FAQ) sur son site internet, comme pour le reporting pays par pays, lui aussi entré en vigueur au 1er janvier. EN RÉSUMÉ
L’annonce surprise de nouvelles règles en matière de prix de transfert s’intègre dans la stratégie luxembourgeoise de renforcement de la substance sous la pression de Beps et de la Commission européenne.
— Février 2017
094_02PlaceFin_prix-transfert.indd 94
19/01/17 14:35
EZRI KAHN — près nvers et urich, le créateur belgo israélien a choisi d’installer son atelier au Luxembourg. epuis , cet « artisan tailleur pour emmes » est devenu un acteur incontournable de la mode made in Luxembourg.
C E L E B R AT I N G LUXEMBOURG MIR WËLLE WEISE WIE MIR SINN
MERCREDI 13 DÉCEMBRE 2017 — LUXEMBOURG CONGRÈS
Maison Moderne célébrera le Luxembourg lors d’une soirée de gala en présence de nombreux « ambassadeurs » du pays qui participent à son rayonnement à l’international.
O R G A N I S AT I O N
230x300_Paperjam-Flydo_feb17_SPONSOR.indd 1 095_PUB.indd 95
G O L D
S P O N S O R
12:17 20/01/17 15:28
PLACE FINANCIÈRE
D I VER SI F I CATI ON Les investisseurs des Émirats arabes unis cherchent, eux aussi, à diversifier leurs placements. Au Luxembourg de tirer son épingle du jeu.
prix des hydrocarbures redonne une certaine marge de manœuvre financière aux investisseurs locaux. Développer des affaires dans cette région du globe ne se fait pas avec la même facilité qu’ailleurs. La confiance y est plus longue à instaurer et les rencontres préalables sont plus nombreuses, preuves de la marque d’un réel intérêt sur la durée et non pas d’un simple « coup » ponctuel. Depuis novembre 2011, le Luxembourg dispose d’une ambassade à Abu Dhabi. Les fonctions d’ambassadeur sont aujourd’hui occupées par Nicole Bintner-Bakshian, « qui est très active depuis son arrivée », note M. Pacaud.
En attendant 2020
Entretenir le lien J E A N - M I C H E L GAU D R O N
Luxembourg for Finance organise une mission financière aux Émirats arabes unis en février. Dans cette région du globe, développer des affaires n’est pas chose aisée. La fidélité et la récurrence des contacts y sont obligatoires.
096 —
096_02PlaceFin_dubai.indd 96
L
a veille de la Saint-Valentin, le Luxembourg ira une nouvelle fois déclarer sa flamme aux professionnels de la finance de Dubaï. Si la dernière présence de politiques luxembourgeois remonte à octobre 2014, lorsque Xavier Bettel et Pierre Gramegna s’étaient rendus à la cérémonie d’ouverture du World Islamic Economic Forum, la dernière visite officielle de prospection et de promotion date du printemps 2013, avec l’ancien ministre des Finances, Luc Frieden, à la baguette. Cette fois, sous l’égide de Luxembourg for Finance, le couple grand-ducal héritier et Pierre Gramegna accompagneront la délégation luxembourgeoise en vue de vanter les bienfaits de la Place. « Mais ce sera aussi une mission d’exploration, afin que nous puissions nous rendre compte de ce qui a changé localement », estime Germain Birgen, director, head of business development à la Banque de Luxembourg, qui mettra surtout sa casquette de président du comité Middle East de l’Alfi. « Globalement, pas grandchose n’a évolué en matière de fonds islamiques ces dernières années, note-t-il. En revanche, la finance participative et son intégration dans un concept plus global de responsabilité sociale est un des thèmes qui seront abordés. »
La mise à jour des derniers développements en matière de fonds d’investissement et un passage en revue des solutions de gestion de fortune constitueront le cœur du programme de la journée placée sous le thème « Luxembourg and United Arab Emirates: partners in global finance ». « L’une des nouveautés réside dans le fait qu’une nouvelle catégorie de clientèle, un peu moins riche – mais avec tout de même quelques centaines de millions d’euros de fortune personnelle –, s’intéresse aussi à diversifier ses investissements, constate Jean-Michel Pacaud, associé chez EY Luxembourg, en charge notamment du business development dans cette zone géographique. Il y a une tendance à vouloir placer entre 25 et 30 % des fortunes à l’étranger, en particulier dans des placements immobiliers. On note une accélération de ce type de flux et le Luxembourg a une belle carte à jouer pour attirer ces capitaux : la ‘boîte à outils’ de la Place permet le choix entre structurer des investissements de manière conventionnelle ou bien selon les principes de la charia. L’idée n’est pas que Luxembourg devienne une Place forte en matière de finance islamique, mais qu’elle se positionne comme plateforme globale d’investissement pour ce type de clientèle. » Et ce d’autant plus que la remontée des
EN RÉSUMÉ
Une nouvelle fois, la place financière se rend à Dubaï pour s’y présenter sous son meilleur jour. Les bonnes relations avec les Émirats s’entretiennent aussi par une présence physique régulière.
FOTO L IA
DUBAÏ
Parmi les très rares acteurs « 100 % luxembourgeois » présents à Dubaï, le cabinet d’avocats Arendt & Medernach dispose d’une équipe de trois personnes qui lui permet, au quotidien, d’entretenir le tissu relationnel entre les deux pays. Et sur la durée, ces relations évoluent favorablement. « Il y a quelques années, il fallait prendre du temps pour expliquer où était le Luxembourg et parfois même où était l’Europe, se souvient Florence Stainier, partner chez Arendt & Medernach. Aujourd’hui, ils savent qui nous sommes et nous pouvons davantage nous concentrer à expliquer ce que notre juridiction peut apporter par rapport à des Places offshore peut-être moins chères, mais ne bénéficiant pas de la même expertise. Je pense notamment aux fonds d’investissement alternatifs réservés qui viennent d’être créés fin 2016. » Aux Émirats arabes unis, le Luxembourg dispose d’une présence physique non négligeable, que ce soit dans l’industrie (ArcelorMittal, SES, Secalt, Rotarex), la logistique (Cargolux, Giolog, Wallenborn) ou les services financiers (Arendt & Medernach, Bil, Clearstream). En termes d’échanges commerciaux, les chiffres sont, forcément, modestes, au regard de la taille de l’émirat. Au 30 septembre dernier, selon les données du Statec, les exportations s’élevaient à 76,98 millions d’euros (contre 182,23 millions fin 2015), dont plus des trois quarts proviennent du poste « machines et appareils électriques », et les importations à 11,54 millions d’euros (quasi exclusivement des « ouvrages en pierres, plâtre, ciment, amiante, mica ou matières analogues »). La perspective de la participation luxembourgeoise à la prochaine Exposition universelle de 2020 à Dubaï (lire aussi en page 46) devrait également contribuer à renforcer ces liens déjà existants.
— Février 2017
20/01/17 12:34
UND DIE WELT ÖFFNET SICH
Ob auf Ihrem PC, Laptop, Smartphone oder in Ihrer Zeitung, das Tageblatt zeigt Ihnen die Welt, so wie sie ist. Werden Sie Teil unserer Lesergemeinschaft auf tageblatt.lu
TAGEBLATT-PAPERJAM(230x300)+5mm.indd 1 097_PUB_TAGEBLATT.indd 97
04/10/2016 17:31 20/01/17 09:54
PLACE FINANCIÈRE
Georges Schmit bascule (aussi) dans les fintech T H I E R RY R A I Z E R
SnapSwap poursuit sur sa lancée en se dotant progressivement d’un «advisory board».
L
’
année 2017 sera-t-elle celle de l’accélération des fintech luxembourgeoises ? Beaucoup d’entre elles veulent en tout cas se donner les moyens d’une expansion internationale, en comptant sur le socle réglementaire qui combine sécurité juridique et ouverture aux nouvelles technologies. Une combinaison qui avait attiré en 2015 SnapSwap, start-up basée à San Francisco et fondée par Denis Kiselev. Du protocole Ripple à la blockchain, de la Californie au Grand-Duché, SnapSwap a misé sur le Lux Future Lab pour en faire sa rampe de lancement internationale. Après des premiers succès comme la collaboration avec Worldline autour de son application Gloneta et le précieux sésame de statut d’opérateur de monnaie électronique, la start-up se renforce progressivement au niveau de sa gouvernance.
S U P E R-C O N S E ILLER Georges Schmit soutient activement le projet spatial du gouvernement. Il parie aussi sur les fintech.
098 —
Pour Georges Schmit, qui a fait venir la start-up de San Francisco, le Luxembourg se doit d’oser des paris, notamment dans le champ des fintech.
OBJECTIFS
PARTENARIATS EN COURS « 2016 était une très bonne année pour SnapSwap. » Son CEO, Denis Kiselev, ne tarit pas d’éloges sur le Luxembourg qui, en faisant venir la start-up née en Californie, a su se trouver une histoire à vendre à l’étranger comme exemple de l’accueil réservé aux start-up fintech. « Cette année, nous établirons de nouveaux partenariats et nous voulons atteindre de nouvelles catégories de clients. Ceci demeure un challenge, mais notre ambition est de créer des synergies pour tirer le profit mutuel. »
Il vient d’intégrer le cercle de gouvernance de la start-up fintech.
L’ancien bourgmestre de la capitale Paul Helminger, toujours très actif pour soutenir de nouvelles actions entrepreneuriales, en a pris la présidence du conseil d’administration en septembre dernier.
Ancrage luxembourgeois renforcé
Début 2017, c’est un nouveau nom qui vient s’intégrer au cercle des conseillers de SnapSwap en la personne de Georges Schmit, revenu cet été de San Francisco, où il occupait la fonction de directeur du Luxembourg Trade and Investment Office. Cheville ouvrière du projet Spaceresources.lu, il trouve donc une nouvelle occupation à sa « retraite ». « Sa vaste expérience dans la gouvernance d’entreprise et sa vision globale de l’innovation nous aideront à modeler notre développement en Europe et au-delà, déclare Denis Kiselev, fondateur et CEO de SnapSwap International. Un
de nos objectifs est de mettre en place des partenariats avec des leaders bien établis sur le marché. » « Cela fait trois ans que je connais Denis Kiselev. Il fait partie des premières personnes que nous avons rencontrées lorsque nous avons commencé à démarcher des acteurs fintech, déclare Georges Schmit. Il a une bonne vision du marché via son produit, notre relation de confiance m’a aussi poussé à le rejoindre. » Application permettant à la fois de communiquer via des messages instantanés entre utilisateurs qui peuvent aussi s’envoyer de l’argent, Gloneta est le produit phare de SnapSwap. « Il s’agit maintenant de développer rapidement cette plateforme, estime Georges Schmit. SnapSwap doit avoir une avance de premier joueur. Nous avons l’avantage de disposer de cette licence de la CSSF qui est porteuse. »
Vers une intermédiation différente
Jouer sur l’avance technologique, tenir compte des spécificités des différents marchés européens, l’équation de la réussite sera à plusieurs variables, d’autant que la concurrence n’attend pas. Même si les start-up fintech dédiées aux paiements vont profiter de la tendance de fond de désintermédiation et de l’avènement de la directive PSD2, mettant en place un nouveau cadre pour les paiements transfrontaliers en Europe. « Nous ne sommes qu’au début du chemin. Plus personne ne doute que la blockchain servira de base pour les fintech et au-delà, ajoute Georges Schmit. Les grandes entreprises du secteur financier s’y intéressent, de même que les banques centrales et les bourses. Nous entrons dans une nouvelle ère qui ne sera pas sans intermédiation, mais avec une autre intermédiation, plus performante, avec moins d’intervention humaine. » En s’approchant de profils seniors disposant d’un carnet d’adresses important et d’une vision du management d’entreprise, SnapSwap veut se doter des conseils nécessaires à une bataille qui se joue sur le terrain international. Pour le Luxembourg, le positionnement en tant que Place fintech se joue au moins au niveau européen, si ce n’est mondial, pour attirer de nouveaux exemples de réussite ou ne pas se laisser distancer. Ce n’est pas un hasard si Pierre Gramegna a profité en janvier d’une mission financière au Japon pour s’inspirer des fintech locales qui lorgnent, elles aussi, le marché européen. EN RÉSUMÉ
SnapSwap vient de s’adjoindre les services de Georges Schmit en tant que superconseiller. La start-up fintech ambitionne ainsi réussir une envolée internationale en 2017.
M I K E Z E N A R I (A R C H I V E S)
SNAPSWAP SE STRUCTURE
— Février 2017
098_02PlaceFin_itw-schmit.indd 98
20/01/17 12:39
La révolution industrielle est en marche Spécialisée dans l’impression 3D métallique et les applications laser comme le soudage, le perçage, le rechargement et la découpe laser ainsi que la mécanique de précision, notre entreprise accompagne et révolutionne les domaines de l’aéronautique, du spatial, du médical, de l’automobile, de l’art ou encore de la joaillerie. Grâce à notre maîtrise de l’ingénierie et des technologies de pointe, nous sommes devenus partenaire de premier rang des plus grands noms de l’industrie à travers le monde.
Z.I. de Rolach · Hall 2 L -5280 Sandweiler www.saturne-technology.com
PUB_SATURNE TECHNOLOGY.indd 99 99 099_PUB_SATURNE TECHNOLOGY.indd
18:44 20/01/17 18:47
PLACE FINANCIÈRE
DEGROOF PETERCAM LUXEMBOURG
Bruno Houdmont, premier pilote de l’après-fusion JEAN - MICHEL LALIEU |
Bruno Houdmont est, depuis décembre 2016, le nouveau CEO de Degroof Petercam Luxembourg. Le manager belge ajoute une nouvelle destination, proche de ses racines, à une carrière très internationale. Il entend très vite renforcer le rôleclé de la division luxembourgeoise du groupe.
Beaucoup d’atouts du groupe n’ont pas encore été exploités au niveau du Luxembourg.
100 —
100_02PlaceFin_degroof.indd 100
NOUVEAU CEO Bruno Houdmont a une longue expérience du développement de filiales à l’étranger.
MAISON MODERNE
A
près une petite année d’intérim assurée par Philippe Masset, la division luxembourgeoise de la Banque Degroof Petercam a trouvé un CEO à plein temps en décembre dernier. Venu de Suisse, où il dirigeait les activités helvétiques d’ING depuis 2009, Bruno Houdmont s’est installé au Luxembourg il y a quelques semaines. Plus qu’un passage de frontières, c’est surtout un changement de culture d’entreprise pour ce banquier entré en 1985 à la Banque Bruxelles Lambert (BBL), intégrée dans le périmètre d’ING en 1998. « Après 32 années chez BBL et ING, c’est un changement de taille, mais je me réjouis de retrouver plus de proximité au sein d’une banque dont j’apprécie particulièrement l’approche multimétier », observe-t-il depuis son bureau de la Cloche d’Or. Le recrutement du nouveau CEO a été facilité par son profil international. « J’ai vécu plus longtemps à l’étranger qu’en Belgique », note-t-il. De nationalité belge, Bruno Houdmont (56 ans) est né au Congo, quelques jours après l’accession à l’indépendance de l’ancienne colonie. Il n’est d’ailleurs revenu au plat pays que pour étudier le droit (UCL) et le droit européen (Gand). Entré à la BBL après ses études, il rejoint l’entité régionale de Verviers. « Ce sera finalement le fil conducteur de toute ma carrière : l’implication dans des entités locales et régionales avec la volonté d’être le plus proche possible du business et des clients. » Sauf que ces entités régionales, elles, vont rapidement devenir plus lointaines. Au début des années 90, la BBL l’envoie dans sa filiale de Singapour où il reste six ans. En 1997, il obtient un premier poste de directeur général dans la succursale de Hong Kong et, après l’intégration de la banque belge dans le groupe hollandais ING, il prend la responsabilité des activités commerciales de l’entité Greater China du groupe qui comprend la Chine, Hong Kong et Taïwan. En 2002, bref retour en Europe en tant que country manager d’ING France, puis nouveau départ vers l’Asie, en 2005, pour assurer l’intégration de
la Bank of Beijing au sein d’ING en tant qu’administrateur et membre du comité exécutif. Bruno Houdmont a donc vécu 15 années professionnelles au cœur d’un continent asiatique en pleine croissance. En 2009, il rejoint la plus paisible Suisse et la ville de Genève, qu’il vient de quitter pour développer les activités de Degroof Petercam Luxembourg. Pour tenter d’expliquer le choix de son profil, le nouveau CEO avance son expérience centrée sur le general management et la gestion d’entités géographiques. « J’affiche aussi un profil neutre qui peut s’avérer être un atout dans une phase d’intégration entre les entités de Degroof et Petercam. » Les deux banques belges ont uni leurs destinées en 2015, e t l e u r f u s i o n e s t e f f e c t ive au Luxembourg depuis avril 2016. Les équipes sont désormais réunies dans le même bâtiment, mais le passage en une seule maison a provoqué des départs au niveau du management. « Une période d’ajustement après une fusion est dans l’ordre des choses, note Bruno Houdmont,
mais aujourd’hui la situation est bien stabilisée et les distinctions entre les deux cultures s’atténuent fortement. » En tant que responsable du développement de l’entité la plus importante du groupe après la Belgique, le nouveau CEO pointe ses priorités pour les prochaines années. Il s’agit pour lui de confirmer la position de la division luxembourgeoise en tant que hub international de Banque Degroof Petercam, mais aussi de renforcer l’ancrage et la visibilité sur le marché local. « Ce sont bel et bien des enjeux complémentaires, insiste-t-il. Beaucoup d’atouts du groupe n’ont pas encore été exploités au niveau du Luxembourg. » Au niveau international, il entend profiter de la position-clé de son entité pour renforcer des activités telles que la banque privée, le family office ou la gestion de trésorerie. EN RÉSUMÉ
Bruno Houdmont est le nouveau CEO de Banque Degroof Petercam Luxembourg. Il entend donner un nouvel élan à une filiale stratégique pour le groupe fusionné.
— Février 2017
19/01/17 17:02
PLACE FINANCIÈRE
11 ÉQUIVALENT S FONDS D’INVESTISSEMENT
Actifs nets 3.600.000.000.000 €
La preuve par 11 J E A N - M I C H E L GAU D R O N |
MAISON MODERNE
Fin octobre, le patrimoine global des OPC et fonds d’investissement spécialisés a établi un nouveau record historique.
3.000.000.000.000 €
Depuis que la barre des 3.000 milliards d’euros d’actifs a été atteinte en septembre 2014, c’est la 11e fois, en deux ans, qu’un record est établi.
2.500.000.000.000 €
Nombre d’OPC 4.000
2.000.000.000.000 €
2015
2016
Février 2017 —
101_02PlaceFin_chifres-fond.indd 101
fois le prix moyen d’une maison au Limpertsberg au 30 juin 2016
2014
1.800.000.000 fois le salaire social minimum au 1er janvier 2017
2013
fois le montant de l’aide publique au développement versé par le Luxembourg en 2015
2012
2.400.000
2011
Le Luxembourg «pèse» plus d’un tiers du marché européen. Au 30/09/2014, sa part n’était « que » de 32,8 %.
fois le total des résultats cumulés des 141 banques luxembourgeoises au 30 septembre 2016
À eux seuls, l’Allemagne et la Suisse représentent la moitié des pays d’origine des OPC luxembourgeois.
11.111
Royaume-Uni 12,6 %
fois le montant des dépenses en matière de protection sociale au Luxembourg en 2016
France 7,1 %
500.000.000.000 €
1.200
Irlande 17,4 %
311
Luxembourg 36,6 %
Suisse 13,6 %
fois les recettes de l’État luxembourgeois inscrites au budget 2017
Allemagne 37,0 %
fois le montant de la dette publique du Luxembourg en 2016
PAR TS D E M AR CHÉ EN EUR OPE (F OND S UCI TS) AU 30/09/2016
287
S O U R C E S : C S S F, E FA M A
O RIG IN E G ÉO G RA P HIQ UE D ES IN IT IAT EURS D ’ O P C LUXEMBO URG EO IS
fois la fortune de Bill Gates, l’homme le plus riche du monde en 2016 selon le magazine Forbes
1.000.000.000.000 €
225
Dans le même temps, le nombre de véhicules d’investissement concerné est resté très stable, autour de 3.900 unités.
fois le budget 2015 de l’Union européenne
Entre septembre 2014 (date à laquelle ils ont franchi pour la première fois la barre des 3.000 milliards) et octobre 2016 (dernières données disponibles), les actifs nets des organismes de placement collectifs et des fonds d’investissement spécialisés ont progressé de 20,6 %.
49
1.500.000.000.000 €
D E U X A N N ÉES EUP H O RIQ UES
fois le déficit budgétaire des États-Unis en 2016
3.500
25
3.600
fois la somme des bilans de l’ensemble des 141 banques luxembourgeoises au 30 septembre 2016
3.700
6
3.800
4,88
3.900
— 101
20/01/17 15:21
PLACE FINANCIÈRE
Les questions de l’harmonisation vers un marché unique dans les faits et des apports de la technologie seront aussi au programme.
DISTRIBUTION INTERNATIONALE
Au pinceau de l’innovation
Zoom sur l’institutionnel
Deloitte et Elvinger Hoss & Prussen organisent une cinquième conférence dédiée à la distribution transfrontalière de fonds. Dans un contexte post-Brexit et de vague fintech, les sujets hors réglementaires ne manquent pas à l’agenda.
C
e ne devait être qu’une table ronde organisée à la demande des clients pour traiter des sujets – souvent réglementaires – qui occupaient et qui continuent d’occuper leur agenda. Mais l’importance de la distribution – transfrontalière s’entend – pour l’industrie luxembourgeoise des fonds d’investissement n’a fait qu’élargir le champ des sujets couverts lors de la conférence organisée cette année pour la cinquième fois sur le sujet par Deloitte et le cabinet d’avocats Elvinger Hoss & Prussen. Les deux organisateurs attendent plus de 500 personnes et ils se sont adjoints pour la deuxième fois le soutien du FT Live pour lui donner une portée PERSPECTIVES Pour Lou Kiesch, associé chez Deloitte, l’horizon sera dégagé pour le Luxembourg, s’il continue d’innover.
internationale, Paperjam étant le partenaire média luxembourgeois. « Nous voulons que ce soit un événement tout à fait indépendant et qui représente un intérêt avant tout pour tous les acteurs de l’industrie des fonds d’investissement, commente Lou Kiesch, associé chez Deloitte Luxembourg. L’édition de cette année tombe dans un contexte marqué, comme le veut la formule, par autant de risques que d’opportunités. » Entre les vues des experts et celles des représentants du monde politique, c’est l’investisseur, notamment institutionnel, qui sera cette année au centre du programme qui comporte une session permettant d’évoquer ses besoins.
AGENDA
5 E ÉDITION La 5 e conférence annuelle dédiée à la distribution transfrontalière de fonds est organisée le 1er février dès 8 h 30 dans l’enceinte du Centre de conférences au Kirchberg. Elle est coordonnée par Deloitte et Elvinger Hoss & Prussen en collaboration avec le Financial Times Live. Infos: www.cross-border.lu
Moteurs de l’économie ?
Parmi les évolutions réglementaires à venir, un cadre adapté pour les fonds de pension transfrontaliers figure parmi les mesures qui pourraient bénéficier et se développer au Luxembourg. Alors que le président de la Commission européenne, JeanClaude Juncker, voulait redonner une place centrale aux fonds dans le cadre de la relance de l’économie européenne, le recours aux fonds de pension représenterait un levier supplémentaire pour le financement d’activités émergentes, à l’instar de celles des start-up. EN RÉSUMÉ
La distribution de fonds, ses enjeux et ses opportunités sont discutés pour la 5e fois lors d’une conférence à l’ambition internationale, organisée le 1er février au Kirchberg.
102 —
N E L S O N C O E L H O / D E LO I T T E
T H I E R RY R A I Z E R
« L’industrie luxembourgeoise des fonds traitait dans le passé surtout de produits retail, mais nous voulons considérer comment mieux toucher la clientèle institutionnelle, ajoute Lou Kiesch. Si nous voulons garder notre rôle de leader dans la distribution, il faut développer la panoplie de produits retail tout en proposant des produits alternatifs aux investisseurs institutionnels. » Une ambition à l’horizon de 2020 que le Luxembourg pourrait atteindre avec son expertise d e l o n g u e d ate , c ou p l é e à u n e approche du régulateur que les experts de la Place espèrent pragmatique sur le long terme. « Le Luxembourg a toujours su réagir aux challenges. Compte tenu de la connaissance des acteurs et de la volonté d’innover, je ne m’inquiète pas pour l’industrie des fonds », ajoute M. Kiesch. Dans la palette de produits issus de cette volonté d’innover en proposant des produits plus souples est né le Fiar, le fonds d’investissement alternatif réservé (ou Raif en anglais), un véhicule indirectement régulé et supervisé qui représente une alternative aux fonds standards Ucits devenus une marque nationale. « Avec AIFMD, nous avons montré que nous avions aussi une belle carte à jouer dans le monde des fonds alternatifs. La réglementation sur les Fiar vient, en complément de l’AIFMD, comme une cerise sur le gâteau qui donne un grand avantage au niveau européen. Une réglementation visant la distribution transfrontalière des fonds de pension fait partie des objectifs pour l’avenir. Le défi est lancé. »
— Février 2017
102_02PlaceFin_deloitte.indd 102
19/01/17 16:51
WORKSHOPS
La propriété intellectuelle, en pratique – 3e édition MERCREDI 1 ER FÉVRIER 2017 L’Office Freylinger et le Paperjam Club vous proposent une journée composée de six ateliers différents consacrés à la propriété intellectuelle, qui traiteront la détection et l’appropriation des droits de PI tels que les brevets, marques et modèles, des logiciels, de la gestion et valorisation (évaluation / licensing) de la PI, ainsi que des aspects de fiscalité. On y abordera également l’actualité de la PI avec des évolutions majeures : paquet marques, directive « secret des affaires » et le brevet unitaire européen.
NATHALIE CAILTEUX
PIERRE KIHN
OLIVIER LAIDEBEUR
MICHÈLE LÉONARD
PHILIPPE OCVIRK
MARIE-CHRISTINE SIMON
LIEU Neimënster 28, rue Münster Luxembourg
Autopromo_Workshops Freylinger_230x300.indd 2 103_PUB_.indd 103
AGENDA 09:00 Début des workshops du matin 14:00 Début des workshops de l’après-midi INFO L’accueil des workshops commence 30 minutes avant leur début effectif
DÉT AILS INS ET CRI PTIO NS SUR PA P ERJ AM. CLU B
ANNE TRIGAUX
PARTENAIRE
21/12/16 09:49 20/01/17 17:58
PICTURE REPORT
Plus de photos en ligne sur : www.paperjam.lu
13.01.2017 – EUROHUB SUD
LANCEMENT DES T R AVAUX DU VIA DUC MAISON MODERNE 7 5 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
Étienne Schneider a participé à la cérémonie de démarrage des travaux liés à la réalisation du viaduc. Long de 185 m et large de 15 m, il raccordera le centre logistique à la gare de triage de Bettembourg/Dudelange.
104 —
104-106_picreport.indd 104
— Février 2017
20/01/17 17:06
PICTURE REPORT
3
1
1
4
5
2
3
2
4
6
7
8
16.01.2017 – CHAMBRE DES MÉTIERS
OUVERTURE D E L’ A U T O F E S T I V A L 5 MAISON MODERNE 6 1 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
1 Frank Lentz (FDA et Fegarlux) 2 Ed Goedert (Autopolis), François Bausch (ministre du Développement durable et des Infrastructures) et Philippe Mersch (Fegarlux) 3 Armand Biberich (SNCT) et Allain Dasthy (Bureau d’expertises Allain Dasthy) 4 Romain Hoffmann (Aral) 5 Sam Dickes (IP Luxembourg) 6 Françoise Reuter (Concept Factory) 7 Michel Braquet (Étoile Garage) 8 Guido Savi (Febiac Luxembourg), Tanja Pirsch, Danielle Frank (ministère du Développement durable et des Infrastructures) et Manuel Ruggiu (SNCA) 9 Pierre Kremer et Jean-Louis Rigaux (Delta Consults) 10 Manuel Ruggiu (SNCA)
9
6
19.12.2016 – ROTONDES
DISRUPTED OR DISRUPTER CONFERENCE NELSON COELHO 3 2 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
1 Stella Hristova (Vodafone Luxembourg) 2 Roger Lampach (LuxConnect) et Marc Halmes (Deloitte Luxembourg) 3 Jean-Guibert Mahy (Barclays Capital Luxembourg) et David Arendt (Natural Le Coultre Luxembourg) 4 Pascal Martino (Deloitte Luxembourg) 5 Georges Kioes (Deloitte Luxembourg), Xavier Bettel (Premier ministre) et Yves Francis (Deloitte Luxembourg) 6 Hannes Sjoblad (Biohacker-Tech Activist)
10
Février 2017 —
104-106_picreport.indd 105
— 105
20/01/17 17:07
PICTURE REPORT
1
2
4
3
5
1 7. 0 1 . 2 0 1 7 – VA L S A I N T E - C R O I X
RÉCEPTION DE NOUVEL AN AU CLUSTER MARITIME 7
8 MAISON MODERNE 8 4 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
9
11 6
10
1 Thibaut Swolfs, Marie-Christine Bastin et Louise Pairon (Deme) 2 Paul Meyers (ministère du Développement durable et des Infrastructures) et Élisabeth Relave-Svendsen (Commissariat aux affaires maritimes) 3 Mathilde Argaud (Largowind) et Malik Zeniti (Cluster for Logistics) 4 Peter Dotselaere ( Jan De Nul) et Georg Kunle (EY Luxembourg) 5 Freddy Bracke (cluster maritime) 6 Robert Biwer (Commissariat aux affaires maritimes) 7 Ronny Wolff (Cluster for Logistics) et Artur Sosna (Luxembourg-Poland Business Club) 8 Nils Pawlak (MSC Luxembourg) 9 Marie-Hélène Trouillez (Chambre de commerce) 10 Patrick Steenacker (BIM) et Erwan Sans 11 Jean-Luc Schaus (Pierre Thielen Avocats) et Marc Glodt (DSM)
1 7. 0 1 . 2 0 1 7 – P H I L H A R M O N I E
CONFÉRENCE ANNUELLE DE JLL L É A G I O R DA N O 3 6 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
Le bureau spécialisé en immobilier JLL Luxembourg a convié comme chaque année ses clients et partenaires à une conférence-débat sur un thème en lien avec son secteur de prédilection. Cette année, les investissements et la croissance au Luxembourg étaient au cœur des discussions animées par Nathalie Reuter (RTL). Romain Muller (managing partner de JLL Luxembourg) a partagé la scène avec François Bausch (ministre du Développement durable et des Infrastructures), Marc Giorgetti (gérant de l’entreprise de construction Félix Giorgetti), Me Georges Krieger (avocat à la Cour et spécialiste en droit immobilier) et Romain Wehles (head Corporate & Public Banking à la BCEE).
106 —
104-106_picreport.indd 106
— Février 2017
20/01/17 17:08
KLIBER_onepage_230x300_5mmBP_DEF_HD.indd 1 107_PUB_KLIBER.indd 107
16/01/17 21:26 20/01/17 11:27
DIGITAL
ités 3 inv erts: ue / p q i x t d’e ma 1 thé éponses r s et de
: itaux g i d s ier Doss erjam.lu/ s pap dition e s r e dossi HUMAN CAPITAL & LEG AL
E X T E R N A L I S AT I O N G A G N A N T E
Ressources démultipliées et en réseau Comme les autres fonctions de support, les ressources humaines n’échappent pas à la tentation de l’outsourcing. Conserver le cœur de métier tout en se reposant sur un tiers, tel est l’équilibre à trouver et maintenir. La relation de confiance qui en découle permet à l’entreprise cliente de bénéficier d’une base de compétences plus étendue, du droit social au talent management.
Depuis des années, les ressources humaines confient certaines de leurs tâches à des partenaires de confiance. Ce faisant et à condition de fixer un cadre clair, elles ont accès à des
compétences qu’elles ne pourraient pas développer en interne. Après le payroll ou le recrutement, la formation et le développement des carrières suivent le même chemin.
Q L’évolution de l’économie du pays vous amène-t-elle à intervenir d’une façon nouvelle pour vos clients ?
DOROTHÉE CIOLINO Avocat DCL Avocats
108 —
108-109_dossiers-digital.indd 108
« La profession d’avocat en zone de turbulences »
« Évolution des rôles de l’avocat face à l’économie »
L’innovation disruptive est une innovation de rupture, par opposition à l’innovation incrémentale, qui se contente d’optimiser l’existant. Jean-Marie Dru, dans son ouvrage intitulé 15 approches disruptives de l’innovation, s’adresse ainsi aux grandes entreprises en pleine mutation devant faire face aux innovations sans cesse renouvelées de l’ère digitale.
Les données publiées par le Statec pour ce 3e trimestre 2016 laissent apparaître une Europe où les performances de la France et de l’Allemagne sont équilibrées par celles de pays tels que le Luxembourg, plus positives. Pour autant, l’incertitude est latente et l’heure est à la prudence et à l’anticipation, reflets du développement exponentiel des règles prudentielles pesant sur chaque niveau d’un projet, de l’entrée en relation à la levée de fonds en passant par la gestion des risques liés à l’activité.
ALEXANDRE CHATEAUX Avocat à la Cour, partner SCRM Avocats
—Février 2017
19/01/17 11:24
DIGITAL
« Les entreprises recherchent une expertise qu’elles n’ont pas elles-mêmes. » GÉRARD SINNES Fondateur Vistim
« Il est devenu difficile pour une entreprise d’être à la pointe sur tous les sujets. »
« L’outil informatique peut aider à piloter l’outsourcing à distance. » SÉBASTIEN GENESCA Managing director SD Worx
JULIE NOIRHOMME Managing director Ajilon
Q Cabinet local vs réseau international. Quelles différences ?
RAPHAËL COLLIN Partner Collin Maréchal – Avocats à Luxembourg
« Cabinet local : proximité et compétence internationale »
« Face aux géants, l’indépendance est un atout majeur »
Après avoir travaillé pendant plusieurs années auprès des plus grands cabinets de réseau international, Raphaël Collin et Benoît Maréchal ont décidé, en 2014, de créer leur propre étude d’avocats à Luxembourg. Un an plus tard, le cabinet Collin Maréchal était classé au Legal 500 dans la catégorie Corporate and M&A, une belle reconnaissance de la qualité de ses services. Les deux associés fondateurs expliquent quels sont les avantages de faire appel à un cabinet local.
Le Barreau de Luxembourg compte actuellement près de 2.000 avocats dont plus du quart exerce au sein de sept cabinets majeurs de la Place. Par ailleurs, le Luxembourg suit la tendance affichée mondialement, à savoir une concentration accrue des cabinets d’avocats avec, pour corollaire, la création de géants internationaux. Cette frénésie de croissance externe mondiale répond à une stratégie d’expansion réfléchie au sein de laquelle le Luxembourg, bien qu’étant un marché captif, joue un rôle de premier plan pour les réseaux internationaux.
PIERREALEXANDRE DEGEHET Associé Bonn Steichen & Partners
Février 2017 —
108-109_dossiers-digital.indd 109
— 109
19/01/17 11:25
Ingénieur diplômé de l’Enim à Metz, Christophe Bourdon, 44 ans, est chef de projet MEP chez Advitek. Il a été managing director ces 15 dernières années du bureau d’études Optima Consultants. ICT
Evelyn Gomez a rejoint l’équipe des consultants d’Advitek en tant que senior project manager. Docteur en mathématiques, elle a travaillé en Espagne sur la construction de projets conséquents dans l’énergie. ICT
Cédric Didier, 39 ans, a rejoint le bureau d’ingénieurs-conseils Betic en tant qu’ingénieurtechnicien. Auparavant, il a occupé le poste d’ingénieurtechnicien au bureau d’études Rausch & Associés. Espace de travail
Business administration, Finance & Legal
Construction
Fonds d’investissement et services aux fonds
Matteo Novelli, 44 ans, a été promu managing director de Borletti Group, dont il était director du bureau luxembourgeois. Avant cela, il avait fondé et dirigé Republic Asset Management, une société de gestion indépendante. Entreprises d’investissement
Antoine Dupuis, 34 ans, a été nommé associé au sein du cabinet Atoz. Anciennement international tax manager chez KPMG, il dispose d’une grande expérience en conseil fiscal au Luxembourg. Business administration, finance & legal
Marion Chezel, 26 ans, a rejoint l’équipe Finance, Banking & Insurance du cabinet de recrutement Axis en tant que junior consultant. Auparavant, elle a travaillé chez Manpower à Metz. Ressources humaines
Jean-François Trapp, 41 ans, a été nommé partner au sein de Baker McKenzie Luxembourg. Il a notamment travaillé chez PwC, Clifford Chance, MNKS, Oostvogels Pfister Roemers et a fondé le cabinet RTP.
Olivier Buscheman, 43 ans, a rejoint Deloitte Luxembourg en octobre en tant que partner au sein du département Tax. Auparavant, il a travaillé chez PwC Luxembourg, Talisman Energy et Repsol.
Yann Pelvet, 41 ans, prend la direction de Fab Careers. Il a été précédemment consultant en recrutement au sein du cabinet Michael Page et a créé en 2007 le cabinet Carrières Bancaires en France. Ressources humaines
Sabrina Lemaire, 37 ans, a été nommée directrice de la communication et membre du comité exécutif de CA Indosuez Wealth (Europe). Elle a travaillé chez PwC, Deloitte, Lombard International Assurances et Société Générale. Management Entreprises d’investissement
Gilles Saint-Guillain, 57 ans, a rejoint CEL en tant que sales manager des activités IT&UC et Security & Building Technologies. Il a travaillé chez Telecom et Verizon au Luxembourg puis pour Telindus.
Âgé de 39 ans, Baptiste Fosséprez a rejoint Freecaster en tant que chief business development officer. Auparavant, il a travaillé pour l’Agence spatiale européenne puis a rejoint SES. Communication & Marketing
Violaine Bands, 32 ans, vient d’être nommée office manager d’IF Payroll & HR. Diplômée d’un BTS assistant de direction, elle avait rejoint Interfiduciaire puis a été promue assistante de direction. Ressources humaines
ICT PSF
Business administration, finance & legal
Recruitment & Executive Search
Banking & Financial Services - Legal - HR - Office - IT - Engineering - Sales - Market
110 —
110-112_Carrieres.indd 110
— Février 2017
20/01/17 14:39
www.pwcacademy.lu
Learning designed for me
06-07/02/2017
Prise de parole en public - cours avancé
07/02/2017 All you need to know about the taxation of employees and the main social-security principles for 2017 08/02/2017 Fraud prevention and detection FR 03/02/2017, EN 09/02/2017 Build your HR strategy 24/02/2017 Self empowerment - the Shaolin way
Contact us The training calendar is available on:
www.pwcacademy.lu T +352 49 48 48-4040 pwcacademy@lu.pwc.com
© 2017 PricewaterhouseCoopers Academy S.à r.l. All rights reserved.
PwCACADEMY2016_ADVERTISING Janvier.indd 2 111_PUB_PWC.indd 111
17/01/2017 11:51:35 20/01/17 09:01
CARRIÈRES Créez ou actualisez gratuitement votre biographie sur www.guide.paperjam.lu. Recherchez parmi plus de 10.000 références et un millier de biographies, classées par catégorie. Services aux entreprises Place financière Public, Associatif et Santé Activités industrielles
Cédric Raffoul, 37 ans, a été nommé partner du département Banking & Finance au sein de Loyens & Loeff Luxembourg. Auparavant, il a travaillé pour Arendt & Medernach et Winston & Strawn LLP à Paris. Business administration, finance & legal
Spécialisé en droit fiscal international, Frank van Kuijk, 36 ans, a été nommé partner au sein du département Tax de Loyens & Loeff. Il travaillait auparavant pour la firme à Rotterdam ainsi qu’à Londres. Business administration, finance & legal
Philippe Rousseau, 47 ans, rejoint q-leap en tant que head of business development. Philippe Rousseau a occupé diverses responsabilités dans des sociétés comme Ista, Axa Group, Lalux Assurances… ICT
Yves Jeanbaptiste, 51 ans, a rejoint UnifiedPost Luxembourg en tant que sales manager. De formation informatique, il a exercé notamment au sein du groupe Faber et de la multinationale Canon à Luxembourg. ICT
Oleg Szytmaniuk, 34 ans, a rejoint q-leap comme business analyst. Il a débuté sa carrière chez ZUI Apeks en Pologne, puis chez Thomson Reuters Europe et a rejoint Jeppesen, leader mondial des services et produits de l’aviation.
Patrick Hermes, 56 ans, a été nommé directeur des services en charge des activités Consulting et Support au sein d’UpCRM. Il a débuté sa carrière à l’Arbed puis a travaillé chez DimensionData. ICT
ICT
Émilie Bruguière, 34 ans, prend la fonction de principal chez LTCO où elle gère depuis trois ans les aspects tax compliance. Auparavant, elle occupait le poste de tax manager au sein de PwC Luxembourg. Business administration, finance & legal
Patrick Kinsch, 40 ans, a intégré LuxConnect en tant que chief technical officer. Il a débuté sa carrière professionnelle au sein de la BCE puis a occupé diverses fonctions au ministère d’État.
Esther Himbert, 28 ans, a rejoint l’équipe de Savills Luxembourg où elle est en charge des capital markets. Elle a commencé sa carrière chez DTZ au poste d’account manager Capital markets. Espace de travail
Dominique Dubois a rejoint SGG Luxembourg en tant que private equity leader. Avant de rejoindre SGG Luxembourg, il travaillait pour Degroof Petercam au poste de business development director. Business administration, finance & legal
ICT
PSF
Ana Ignat, 31 ans, a rejoint q-leap en tant que business analyst. Elle a débuté sa carrière en tant que business analyst puis project manager pour la société Matricia Solutions, puis pour Eurofins.
Fonds d’investissement et services aux fonds Entreprises d’investissement Family office
ICT
CENTRALIZED DOCUMENTS
112 —
110-112_Carrieres.indd 112
YOUR DOCUMENTS SOLUTIONS IN ONE FLEXIBLE PLATFORM
!
Un départ? Une arrivée? Une promotion? Votre actualité nous intéresse! Envoyez votre biographie et une photo à press@paperjam.lu. L’information sera alors relayée sur l’ensemble de nos supports : sur le site www.paperjam.lu, dans la newsletter électronique quotidienne et dans le magazine.
www.unifiedpost.com
— Février 2017
20/01/17 14:39
ile c é C r a nt p e f. e m h e c t è n r o c s s ec di v é a v r n e o i s é n u R e ré n u t n a pend
Trouver et réserver un resto n’a jamais été aussi simple
PUB_Explo.lu_PJ_210x280.indd 1 113_PUB_.indd 113
14/11/16 18:38 10:09 20/01/17
OFFRES D'EMPLOI
Plateforme de recrutement destinée à tous les cols blancs en quête de changement et d’évolution. Et à tous les autres qui n’avaient pas songé une seule seconde à changer d’employeur avant de tomber sur cette page.
Candidats, comment postuler ?
I F PAYRO LL & HR
PARLONS SAL A IR E
R OWLAND S I NTER NATI ONAL
LUXEMBOURG OR PARIS? SENI OR PR OPER TY ACCOUNTANT (M /F ) R EF ER ENCE 9364
PAY R O L L CO N S ULTA N T (GE S T I O N N A I R E DE S A LA IRES ) ( H / F) R É FÉ R E NCE IFPA 0117
Une offre d’emploi a retenu votre attention ? Peut-être le début d’une nouvelle vie ! Pour en avoir le cœur net, voici le mode d’emploi à suivre : Rendez-vous sur paperjam.jobs Pour accéder à l’offre qui vous intéresse, faites une recherche directe en tapant le nom de l’entreprise. Consultez le détail de l’offre et postulez.
MO RG A N P H ILIPS EXECUTI VE SEAR CH
Création de poste au sein d’un groupe industriel ayant son siège au Luxembourg T RÉS O RIE R GR OUPE (H/F ) RÉFÉREN C E LUA/D I /011857
Publier une offre Recruteurs, publiez vous-mêmes vos offres d’emploi sur paperjam.jobs. TA R I F S
Membres Paperjam Club : gratuit* Non-membres : 350 € / annonce P O S T LUXEMBO URG HOUSE OF TRAI NI NG
CONNAÎTRE NETCOOL, S E R V I C E N O W, I N F O V I S TA , I B M DATAS TAG E , BPMN, BPEL, ETOM, I T I L , AG I L E , S C R U M E S T U N N E T AVA N TAG E
D eve lop t r a inin g p r oj e c t s a n d a c t io n s in com p li a n ce w i t h the strategic plan
Valoriser une offre d’emploi dans Paperjam Chaque mois, mettez vos offres en « vitrine » dans cette rubrique pour gagner en visibilité. Seules les annonces publiées en ligne sur paperjam.jobs peuvent être valorisées dans le magazine.
PROGRAMME MANAGER (BANKING & FINANCE)
I N GÉ N IEUR D’A P P LICATIO N S ( H/ F) RÉFÉREN CE TT IS 1701
EXI GO
Initiate productive and creative ways of enhancing sales and recruitment activities
Contactez Marilyn Baratto : marilyn.baratto@maisonmoderne.com
TA LEN T A CQ UIS ITIO N AND SALES OF F I CER (M /F ) * Quantité limitée ou non en fonction de votre membership.
114 —
114-115_pjjobs.indd 114
— Février 2017
19/01/17 11:26
OFFRES D'EMPLOI
FYT E LUXEMBO URG
R E J O I G N E Z L’ U N D E S CINQ PLUS GRANDS G R O U P E S M O N D I AU X DE PRODUITS DE GRANDE C O N S O M M AT I O N
Q-LE AP M AR KS & CLER K
You will be responsible for the proofreading of translations of patents in the fields of mechanics, electronics and chemistry
R E A L E S TAT E S A LES DEVELO P MEN T A G ENT ( H/ F) RÉFÉREN CE LUB/ FY/ 011775
PR OOF R EAD ER (M /F )
SOLU TION ARC HITE C T
RO WLA N DS IN T ERN ATI ONAL
DEFINE AND EXECUTE A RISKB AS E D C O M P L I A N C E MONITORING PROGRAMME FOR T H E C O M PA N Y ’ S L U X E M B O U R G - B AS E D AC T I V I T I E S CO MP LIA N CE – S EN IO R MANAGER (M /F )
YOU WILL FACILITATE THE STANDARDISATION AND VALIDATION OF THE APPLICATION ARCHITECTURE
B ANQUE HAVILLAN D
Five years relevant banking sector experience in business analyst/support and IT skills B USI NE SS AN ALYST
REFEREN CE 9379
IN S TITUT S UP ÉRIEUR D E L’ ÉCONOM I E
EA ST W E ST U N ITE D BAN K
Vous élaborerez la politique générale et les choix stratégiques de l’Isec
YO U S H O U L D B E A B L E T O P ROV I D E H I G H Q UA L IT Y USERS SUPPORT AND TECHNICAL EXPERTISE IN I T A D M I N I S T R AT I O N
RECTEUR / DIRECTEUR A CA DÉMIQUE (H/F ) À TEM PS PAR TI EL (30 %) RÉFÉREN CE PJ_12_2016 I SEC/R ECTEUR-D I R AC
IT OPERATIONS ENGINEER (M/F)
A CTUA LIS
R B C I NVESTOR & TRE ASU RY SE RVIC E S
You will be in charge of the group’s strategic corporate information systems
MUST-HAVE: 2-3 YEARS’ EXPERIENCE WORKING IN A LAW FIRM AND EXPERIENCE WITH FINANCIAL PRODUCTS
GRO UP REP O RTIN G S YS TEMS P RO JECT M ANAGER (M /F ) REFEREN CE PJ- G R SPM
PARALEGAL, LAW GR OUP, C ON TIN E N TAL E U ROPE ( M/F ) R EF ER EN C E 2 0 1 6 -2 8 0
Février 2017 —
114-115_pjjobs.indd 115
— 115
19/01/17 11:26
BIENVENUE
CLUB
RASSEMBLER LES DÉCIDEURS C’est aussi ça, le Club
116 —
116_pj_club_Opener.indd 116
— Février 2017
19/01/17 11:27
LES ÉVÉNEMENTS DES SEMAINES À VENIR
CLUB
MERCREDI 01.02.2017
JEUDI 09.02.2017
JEUDI 23.02.2017
La propriété intellectuelle, en pratique – 3e édition
Delano Party: Going South
Let’s taste : surprises vinicoles MERCREDI 01.03.2017
M A R D I 0 7. 0 2 . 2 0 1 7
MERCREDI 15.02.2017
14 workshops sur la journée
Prediction evening & CEO-Only Cocktail
10×6 Place financière : quelles perspectives au-delà des succès ?
MERCREDI 01.03.2017
10×6 Place financière : quelles perspectives au-delà des succès ? Peut-on imaginer le Luxembourg sans sa place financière ? Les défis posés ces 10 dernières années ont été nombreux. Autant que les succès. Dix chefs d’entreprise viendront présenter l’avenir de leur entreprise et la manière dont ils entendent continuer à la développer.
Véronique Hof feld
Bruno Houdmont
Annemarie Jung
Bob Kneip
Serge Krancenblum
Loyens & Loeff
Banque Degroof Petercam
ABBL
Kneip
SGG
Loyens & Loeff est un cabinet indépendant de services complets spécialisé dans la prestation de conseils juridiques et fiscaux aux entreprises, aux organismes financiers et aux gouvernements.
Créée en 1871, la Banque Degroof offre ses conseils et services en investment banking, gestion d’actifs, activités de marché, analyse financière, crédit et structuration de patrimoine, OPC, à des clients privés et institutionnels.
L’ABBL est l’organisation professionnelle représentant la majorité des banques ainsi que d’autres intermédiaires financiers établis au Luxembourg.
Prestataire de services indépendant pour l’industrie des fonds et leader mondial sur son marché, Kneip propose un accompagnement en matière de gestion réglementaire d’actifs.
Le groupe SGG est un important prestataire de services financiers multijuridictionnel doté d’un patrimoine remontant à plus d’un siècle, en Europe et au-delà.
Nicolas Mackel
John Parkhouse
Thomas Seale
Thierry Seignert
F r a n ç o i s Te s c h
Luxflag
PwC Luxembourg
EFA
Finance & Technology
Foyer
L’agence luxembourgeoise de labellisation de fonds (Luxflag) est une agence internationale indépendante spécialisée dans la labellisation, spécialement axée sur le secteur du placement responsable.
PwC Luxembourg est la plus grande firme de services professionnels au Luxembourg. Elle fournit des services d’audit, de fiscalité et de conseil.
Spécialiste de la gestion administrative de fonds, European Fund Administration (EFA) propose une large gamme de services de back et middleoffices qui permet à ses clients d’externaliser leurs activités non stratégiques.
Finance & Technology Luxembourg représente les intérêts des sociétés luxembourgeoises opérant sous le statut de support PSF, ainsi que des sociétés luxembourgeoises opérant dans le domaine des fintech.
Leader du marché local de l’assurance, Foyer est aujourd’hui présent dans plusieurs pays européens à travers ses trois métiers : l’assurance, la prévoyance et la gestion de patrimoine.
GOLD SPONSOR
INFOS Lieu : Centre culturel Tramsschapp (Luxembourg-Limpertsberg) Accueil à partir de 18 h 30. Inscription obligatoire sur www.paperjam.club
Février 2017 —
117_pj_Events A_venir_I.indd 117
— 117
20/01/17 09:56
LES ÉVÉNEMENTS DES SEMAINES À VENIR
CLUB
JEUDI 09.02.2017
Delano Party: Going South – Come out and party with Delano!
E
very year the Paperjam Club members are invited to join t h e we l l - k n ow n D e l a n o Party, which celebrates the magazine’s anniversary and gathers the expat community for a bit of fun. Following the past editions in the United States, England, Ireland, the Indian subcontinent, Nordic countries and Latin Miami, this year, we are “Going South”, as the Delano Party will celebrate expatriate communities from a trio of Southern hemisphere countries: Australia, New Zealand and South Africa. Delano magazine will be turning six this year. Be sure not to miss it!
Venue: Brauerei – Big Beer Company (Luxembourg – Clausen). Welcome from 6:30 p.m. Registration required at www.paperjam.club.
GOLD SPONSOR
MERCREDI 15.02.2017
Prediction evening & CEO-Only Cocktail Looking to the future will help you move forward, because the future, first and foremost, represents a terrific hotbed of opportunities to be seized. For this 3rd edition of the Prediction evening & CEO-Only Cocktail reception we have invited Dr Marc Sniukas, a global expert on strategic innovation, corporate entrepreneurship and business transformation. Marc is the co-author of the recently published book The Art of Opportunity, and will deliver a talk to over 400 CEOs about how to look beyond the current boundaries of their business to create new opportunities for growth. The evening will also include the awarding of the Explorator’s “Prix du Public”. GOLD SPONSORS Venue: Kinneksbond – Centre culturel Mamer. Welcome from 6:30 p.m. By invitation only.
118 —
— Février 2017
118_pj_Events_A_Venir_II.indd 118
20/01/17 12:41
LES 14 WORKSHOPS DU MARDI 07 FÉVRIER 2017
COMMUNICATION, MARKETING & SALES
09:30 12:30 14:00 17:15 09:30 12:30
FINANCE & LEGAL 14:00 17:15 09:30 12:30
Pedro Castilho Verbalius
Thierry Ehrhardt Groupe GET
Marc-AntoineCasanova, Mathilde Lattard et Jeannette Vaude-Perrin Dentons David Louis Charles Russell Speechlys
Audrey Bertolotti CMS Luxembourg
HUMAN RESOURCES
INFORMATION MANAGEMENT & ENTERPRISE 2.0
LEADERSHIP & MANAGEMENT
PERSONAL DEVELOPMENT
STRATEGY & OPERATIONS
14:00 17:15
Pascal Meier
09:30 12:30
Benoît Richard et Sébastien Pierson
14:00 17:15
Annabelle Buffart et Sylvain Chery
09:30 12:30 14:00 17:15 09:30 12:30 14:00 17:15 09:30 12:30 14:00 17:15
Cabinet Edouard Franklin
e-Kenz
Agile Partner
Véronique Di Maria Nexum
Véra Ivanaj ICN Business School
Dirk Evenepoel 2TheAudience
Lene Pedersen Lenelife
Jérôme Barbé Lusis
Christophe Balthazard et Jacques Graas Allen & Overy
CLUB
Les 10 règles pour bien networker Les 10 points à respecter pour réussir votre plan de communication sur la Grande Région Société en commandite simple et société en commandite spéciale Investment management and fintech: two intertwining routes? Le statut des stagiaires à Luxembourg : principaux aspects à prendre en compte par l’employeur Les techniques à utiliser lors d’un entretien de recrutement Nouvelle génération d’ERP : la performance à moindre coût Placer l’utilisateur au centre de l’application Accompagner le changement dans son organisation en tant que sponsor La conduite du changement La prise de parole pour inspirer et convaincre l’audience The power of food on personal and professional effectiveness (and health) Du cloud ? Oui, mais sans les risques ! Pacte d’actionnaires et relations avec les investisseurs Février 2017 —
119_pj_club WS.indd 119
— 119
19/01/17 11:30
LA VIE DU CLUB
CLUB
PAPERJAM TOP 100
Roulements de tambours pour Marc Giorgetti MAISON MODERNE
L’édition 2016 du Paperjam Top 100 des décideurs économiques les plus influents du Luxembourg a rendu son verdict le mardi 13 décembre au Grand Théâtre de Luxembourg. Après plusieurs mois de suspense, le mystère a été levé par la nomination de Marc Giorgetti au premier rang de ce classement, succédant à Pierre Ahlborn. Retrouvez toutes ces présentations en vidéo et les photos de cet événement sur www.paperjam.lu.
« Tous les matins, étant enfant, j’étais en retard à l’école car mon père me faisait faire un détour par le chantier du Grand Théâtre. »
« Si vous me prêtez un peu d’influence, je voudrais aujourd’hui vous demander à chacun, là où vous êtes, quand l’Europe est décriée, de la défendre avec conviction. »
Marc Giorgetti Félix Giorgetti
Michèle Detaille Groupe Alipa
« J’ai toujours cru en l’avenir du Luxembourg et j’ai voulu donner ma contribution par l’enseignement. » Paul Mousel Arendt & Medernach
« Sans le Luxembourg et sans cette Place, nous n’aurions pas pu réussir. » Guy Harles Arendt & Medernach
120 —
“Twenty-two years ago I came here for two years. This country has really given me the opportunity to grow.” John Parkhouse PwC Luxembourg
— Février 2017
120-121_pj_club_Top100_citation.indd 120
20/01/17 12:47
LA VIE DU CLUB
CLUB
« Je crois profondément en ce Luxembourg qui innove et ose aller plus loin que les autres. » Jean-Louis Schiltz Schiltz & Schiltz
« J’ai réalisé à quel point la confiance est importante et à quel point il faut parfois se battre pour la gagner. »
« Il y a encore beaucoup à créer au Luxembourg, faisons-le. » Georges Bock KPMG
Fernand Ernster Ernster
« Ce n’est qu’en tant que communauté soudée que nous pourrons nous défendre face à l’étranger et développer cette Place qui nous est si chère. » Françoise Thoma BCEE
« C’est un défi pour les années à venir que de continuer sur cette voie. » Jos Sales Sales-Lentz
« Un dirigeant d’entreprise ne peut avoir de l’influence qu’à condition d’avoir une bonne équipe. » Carlo Thill BGL BNP Paribas
GOLD SPONSORS
Février 2017 —
120-121_pj_club_Top100_citation.indd 121
— 121
20/01/17 12:47
Retrouvez toutes les photos de ces événements sur www.paperjam.lu
LA VIE DU CLUB
CLUB
1
2
3
4
5
6
7
8
JEUDI 08.12.2016
DANS LES COULISSES… DU FREEPORT LUXEMBOURG MAISON MODERNE 4 9 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
1 Gérard Sinnes (Vistim) et Bruno Pagliuca (OFE) 2 Pawel Hermelinski (Dentons), Katarina Lenhgardtova et Rüdiger Sailer (Kaufhold & Réveillaud) 3 Thierry Derochette (Tax Connected) et Estelle Gottardi (Buro Design) 4 Claude Herrmann (Fine Art Logistics Natural le Coultre) et Laurent Lefebvre (LL Classic Cars) 5 François Henryon (CRH Lux) 6 Pierre Reuter (Thewes & Reuter) 7 Bernard de Barsy (Architektebüro Abplus) 8 David Arendt (Freeport) 9 Alexander Nau, Nicolas Mayer, Lucile Wernert, Manuel Pereira et Joseph Alaimo (ABN Amro) 10 Jean-Philippe Wagnon et Coralie Vandeven (Vectis)
9
10
122 —
— Février 2017
122_pj_club picrep DLC Freeport.indd 122
20/01/17 12:49
LA VIE DU CLUB
CLUB
1
2
3
4
5
MARDI 13.12.2016
PAPERJAM TOP 10 0 MAISON MODERNE 2 14 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
6
7
1 Olivier Schweizer (Paperjam Club) et Murat Mutlu (Immo Luxembourg) 2 Pedro Castilho (Verbalius) et Marie-Hélène Massard (Axa Assurances) 3 Raoul Mulheims (Nvision) et Jean Diederich (Wavestone) 4 Donato Rotunno (Tarantula Luxembourg) 5 Jean-Louis Schiltz (Schiltz & Schiltz) et Georges Schmit (Space Resources) 6 Michèle Detaille (No-Nail Boxes) et Charles Margue (TNS Ilres) 7 Étienne Schneider (vice-Premier ministre), Jacques Kayser, Claude Wagner (Bati C) et Victor Rod (président du jury) 8 Olivier Mortelmans (OM Conseil) et Denise Voss (Alfi) 9 Xavier Kieffer (DHL Express Luxembourg) 10 Michel Lamballais (DHL Express Luxembourg) 11 Ed Goedert (Adal)
9
8
10
11
Février 2017 —
123_pj_club picrep Top100.indd 123
— 123
20/01/17 12:58
Retrouvez toutes les photos de ces événements sur www.paperjam.lu
LA VIE DU CLUB
CLUB
1 2
JEUDI 12.01.2017
LET’S TASTE : COCK TAIL R O YA L ( C - L E V E L S - O NLY ) MAISON MODERNE 5 8 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
3
4
1 Matthieu Taillandier (Arendt & Medernach) et Renald Bastian (Banque BCP) 2 Marie-Thérèse Kraemer, Ferd Kraemer (Menuiserie Kraemer) et Nicole Florange (CGE) 3 Ronald Vrancken (Siemens) et Erwan Le Saux (Banque BCP) 4 Mélanie Juredieu (Maison Moderne Media Sales) et Cynthia Blaszczyk (Hôtel Le Royal) 5 Myriam Faber (Faber Digital Solutions) et Locilia Ramos (ALD Automotive) 6 Stéphane Herard (Anidris) et Sébastien Thiebaut (Memola) 7 Thierry Delperdange (Communication, Coaching & Développements) et Sophie Krauss (Editus) 8 Jean-François Terminaux (Unify), Sébastien Respaut (Atos) et Renaud Le Squeren (DSM Avocats à la Cour)
5
6
7
8
1
4
2
MARDI
3
5
1 7. 0 1 . 2 0 1 7
JOURNÉE DE WORKSHOPS MAISON MODERNE 114 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
6
1 Hélène Turquey (Actualis) et Wifak Kammachi (Advitek) 2 Philippe Gros (Athena Conseil) et Christophe Delcroix (BMS Engineering) 3 Ariane Claverie (Castegnaro), Alice Xavier (Laboratoire national de santé), Fabienne Finette (Marks & Clerk) et Jessica Demaret (Saro Recruitment) 4 Anaïs Bove (Bove Law Office) et Vincent Alleno (Dentons) 5 Lolita Maginot (Randstad), Beck Regis et Laurance Frenzel (ProNewTech) 6 Bruno Van de Vloet (Advisory Key) et Raphaël Liblanc (LeasePlan) 7 Didier Titeux (Cabinet Medical Mersch) et Jean-Philippe Wagnon (Vectis ACF) 8 Elisabeth Kölbl et Guy Munsadi (RH Expert)
7
8
124 —
— Février 2017
124_pj_club picrep Taste + Workshop.indd 124
20/01/17 13:02
LA VIE DU CLUB
CLUB
NOUVEAUX MEMBRES
Bienvenue au Club ! AdbA Agence Immobilière Sociale Bauer Christian et Associés Architectes Beiler + François Architectes BetoCee Bilia-Emond Luxembourg Bionext Lab C. Concept CBRE CD Pub cLuxe Immo Cyprès International eLearnAgency Fire Protect Systems Freecaster Huxley Associates Ikogest Impakt Indosuez Wealth Management Iron Paradox JP Morgan Bank Luxembourg Life Compass LL Classic Cars Management Tools Company MCM Avocats à la Cour Metro Energy Metzger Oxiane Luxembourg Play Pause The Office US Embassy Luxembourg Vol(t)age Worldwide Euro Protection Xtrem Car MEMBERSHIP
Rejoignez le Club ! LEARN INSPIRE NETWORK
Avec plus de 800 entreprises membres, le Paperjam Club est le plus grand business club du pays, avec 180 événements organisés par an.
NICOLAS POUILLEUX nicolas.pouilleux@maisonmoderne.com
SPONSORSHIP
Associez votre marque ! BU I LD YO U R BR AN D !
Chaque événement du Paperjam Club est un excellent moyen d’augmenter sa visibilité auprès d’une cible qualifiée captive.
OLIVIER SCHWEIZER olivier.schweizer@maisonmoderne.com
Février 2017 —
125_pj_club Members.indd 125
— 125
19/01/17 17:03
REPORTAGE
LES CH ANTIER S DE LA
Mar c Pap Giorget erja ti es m écon t omiq Top 100 le grand frère 2016 laur ues – é cons Paul, il d les plus Les dé at du c i Félix truction irige le m nfluents ideurs e . fam Giorget t de la p astodon Avec so il t n r nom iale figu i. Le log omotio te de la o de n im re su breu mob l’ent nouv x ch r la d il r a y a c eau sièg ntiers d evantur eprise ière: e u onst e de d p e a ys prom ru R otio it une t TL Gro , dont le up. F our p n im site mob é o ilière ur son lix Gior du a . c GA tivit getti ËL é de LES UR E
126 —
GLOIRE
— Février 2017
126-135_portfolio-giorgetti.indd 126
20/01/17 16:31
REPORTAGE
Février 2017 —
126-135_portfolio-giorgetti.indd 127
— 127
20/01/17 16:31
REPORTAGE
DES CHANTIERS AUX DOSSIERS La journée de travail de Marc Giorgetti rime aussi avec administratif puisqu’il est en charge de ce pan des activités, ainsi que de la stratégie de l’entreprise. Son frère Paul est en charge des aspects opérationnels.
128 —
— Février 2017
126-135_portfolio-giorgetti.indd 128
20/01/17 16:31
REPORTAGE
Février 2017 —
126-135_portfolio-giorgetti.indd 129
— 129
20/01/17 16:31
REPORTAGE
AU CONTACT En rencontrant ses équipes, Marc Giorgetti prend le pouls d’un secteur où l’humain demeure indispensable à la production. Le groupe Giorgetti emploie quelque 1.500 personnes.
130 —
— Février 2017
126-135_portfolio-giorgetti.indd 130
20/01/17 16:31
REPORTAGE
Février 2017 —
126-135_portfolio-giorgetti.indd 131
— 131
20/01/17 16:31
REPORTAGE
GRANDE FAMILLE Définissant son style sur base de la motivation plus que de l’influence, Marc Giorgetti garde à l’esprit que de la bonne vie de l’entreprise dépendent les ouvriers et leur famille.
132 —
— Février 2017
126-135_portfolio-giorgetti.indd 132
20/01/17 16:32
REPORTAGE
Février 2017 —
126-135_portfolio-giorgetti.indd 133
— 133
20/01/17 16:32
REPORTAGE
134 —
— Février 2017
126-135_portfolio-giorgetti.indd 134
20/01/17 16:32
REPORTAGE
EMPIRE En dehors de son activité traditionnelle de construction, Félix Giorgetti s’est diversifiée, sous l’impulsion de Marc et Paul. Parmi les activités connexes et complémentaires, l’entreprise de location de grues Skyliners opère 120 engins au Luxembourg et dans la Grande Région.
Février 2017 —
126-135_portfolio-giorgetti.indd 135
— 135
20/01/17 16:32
BAVARDAGES
RENCONTRE Colette Dierick et Françoise Thoma s’étaient donné rendez-vous dans l’ancien château Arbed, désormais propriété de la BCEE.
136 —
136-140_Bavardages.indd 136
— Février 2017
20/01/17 13:05
BAVARDAGES
L’ A V E N I R D E L A B A N Q U E
Transformation et réputation JEAN - MICHEL LALIEU |
PAT R I C K GA L BAT S
Depuis l’été dernier, la Place compte deux banquières parmi les dirigeants des cinq grandes banques commerciales. Françoise Thoma (BCEE) a une longue expérience du sérail luxembourgeois; Colette Dierick (ING) a vite appris à le maîtriser. Pour leur première rencontre, les deux dirigeantes semblent d’accord sur de nombreux points du débat organisé entre elles.
Février 2017 —
136-140_Bavardages.indd 137
— 137
20/01/17 13:05
BAVARDAGES
L
orsque Colette Dierick a pris ses quartiers au Luxembourg, le 15 juillet 2016, en tant que CEO d’ING Luxembourg, Françoise Thoma occupait depuis un peu plus d’un mois la direction générale de la Banque et caisse d’épargne de l’État (BCEE). Deux femmes à la tête de grandes banques commerciales dans le pays, l’événement est inédit. Il méritait en tout cas qu’on les fasse se rencontrer – c’était une première ! – et discuter autour de thèmes liés tant au monde bancaire qu’à la vision féminine du management, si elle existe. Mais la première question, ce sont elles, en chœur, qui nous l’ont posée avec beaucoup d’humour : « Si vous appelez cette rubrique ‘bavardages’, c’est parce que nous sommes des femmes ? » Non, mesdames, elle existe depuis plus d’un an et, jusqu’ici, ce sont surtout des hommes qui s’y sont exprimés. L’occasion était donc trop belle. Question suivante…
Banque privée-banque publique, même combat ?
Le statut de banque privée ou publique n’entraîne pas d’autres objectifs ni d’autres moyens pour les atteindre. Ma mission est d’aider nos clients à avoir une longueur d’avance dans la vie privée ou professionnelle. Nous n’existons pas sans clients, j’imagine que c’est pareil pour la Spuerkeess. F R A N Ç O I S E T H O M A Je suis parfaitement d’accord. Le statut juridique d’une banque ne doit pas avoir d’impact sur le service à la clientèle. Les clients ont les mêmes exigences, quel que soit le statut de la banque. C’est vrai que, en tant que banque publique, on a d’autres objectifs que ceux d’une banque privée, notamment une responsabilité économique et sociale envers l’ensemble du pays. Mais le service est le même. C . D . Votre part de marché est énorme sur le pays. Ça peut engendrer d’autres actions. Nous, par contre, faisons partie d’un groupe international. Nous ne devons pas tout créer nous-mêmes. Nous pouvons profiter des initiatives et expertises d’ING Group qui peuvent venir du monde entier. À ce niveau-là, effectivement, je perçois des différences. Mais vous avez la chance, dans un pays comme le Luxembourg, d’avoir un actionnaire public qui voit les intérêts à long terme. F . T . C’est vrai. De toute manière, quel que soit le type de banque, une vision responsable à moyen et long terme de l’actionnaire est essentielle pour le développement d’une banque et de toute entreprise. Ça détermine ensuite les objectifs que l’on se fixe. C . D . Mais autant ING que la BCEE sont des banques systémiques, l’une comme l’autre nous détenons donc de grandes responsabilités. F . T . C’est clair que nous portons de grandes responsabilités vis-à-vis de nos clients et, dans notre cas plus spécifiquement, envers l’économie nationale. COLET TE DIERICK
Le métier de banquier en 2030 F.T.
Difficile d’imaginer à quoi ressemblera le métier de banquier en 2030, mais je suis 138 —
136-140_Bavardages.indd 138
« ING et la BCEE sont des banques systémiques, l’une comme l’autre nous détenons donc de grandes responsabilités. » Colette Dierick CEO ING Luxembourg
convaincue que les banquiers existeront toujours, même si on parle beaucoup de métiers parallèles à la banque qui pourraient le faire disparaître. Il faudra s’adapter à l’innovation évidemment, mais peut-être que le métier sera moins différent que ce qu’on imagine aujourd’hui. Une partie de la tradition va rester. C.D. Je partage aussi l’avis que les banques vont subsister, mais en 2030, elles seront là sous une forme très différente. Les guichets, oublions ! C’est d’ailleurs une des choses qui m’ont étonnée en arrivant au Luxembourg, de voir le nombre de guichets que l’on trouve encore ici, dans le pays voisin. C’est sans doute une question de temps. En général, on surestime les changements à court terme et on sous-estime ce qui viendra dans 10 ans. Mais les choses vont s’accélérer et, à la vitesse où va le changement, ce n’est pas évident de pouvoir dire où l’on sera dans 10 ans ou un peu plus loin. Ceci dit, je suis convaincue que, dans le monde digital, c’est la touche humaine qui fera la différence. L’être humain aura toujours son importance dans le monde bancaire. Plus pour donner ou recevoir de l’argent, mais pour bien conseiller le client parce que, de manière générale, les activités bancaires restent compliquées pour le client.
CV EXPRESS
COLETTE DIERICK Études : diplôme d’ingénieur en construction 1984 Entre à la BBL, devenue par la suite ING Belgique 2006-2010 Directrice commerciale Retail chez ING Belgique ; elle contribue à la mise en place du Domestic Transformation Program destiné à faire de la banque retail une banque plus directe 2010 Entre au conseil d’administration d’ING Luxembourg 2011 Nommée head of retail & private banking au sein du comité exécutif d’ING Belgique 15 juillet 2016 Remplace Luc Verbeken en tant que CEO d’ING Luxembourg
— Février 2017
20/01/17 13:05
BAVARDAGES
« Il y aura d’autres crises, elles seront différentes de celle qu’on a connue, et il faut s’y préparer avec un esprit ouvert au changement. » Françoise Thoma Directeur général BCEE
de nombreux services en plaçant son argent sur un compte. F . T . Par rapport à d’autres types d’investissements, comme l’immobilier ou les métaux précieux, le compte bancaire assure aussi la liquidité. C . D . En plus, à certains moments, grâce aux mouvements perçus sur les comptes, nous pouvons conseiller des investissements au client. Ça peut aider à diversifier peu à peu les avoirs. F . T . Pour en venir à la situation actuelle des taux historiquement bas, on sent que les gens comprennent bien la situation, ils continuent à faire le pas vers les banques. Ils peuvent de toute manière en profiter grâce aux taux d’emprunts très bas également. C . D . Oui, les gens ont bien compris. Mais c’est vrai que c’est un autre monde que celui que l’on a connu jusqu’à présent. C’est la conséquence des mesures prises par la Banque centrale européenne, qui ont effectivement quelques effets pervers. Ce n’est pas parce que l’argent est bon marché qu’un client va emprunter s’il n’a pas de projet d’investissement. F . T . Et ce n’est pas parce que l’argent est bon marché qu’on va le prêter à des personnes ou des entreprises qui n’offrent pas les conditions de sécurité nécessaires. Mais, en principe, la situation actuelle devrait changer. On peut espérer voir remonter les taux, peut-être pas cette année, mais en 2018.
Les leçons de la crise financière C.D.
CV EXPRESS
FRANÇOISE THOMA Études : doctorat en droit de l’Université de Paris II Maîtrise en sciences politiques, LL.M. Harvard Law School 1994 Avocate chez Bonn & Schmitt 1998 Entre au service juridique de la BCEE 2000 Membre du Conseil d’État, mandat de 15 ans 2004 Nommée secrétaire générale de la BCEE 2009 Entre au comité de direction de la banque, elle y est la première femme Juin 2016 Nommée directrice générale de la BCEE en remplacement de JeanClaude Finck Autres fonctions : assistant-professeur à l’Université du Luxembourg Vice-présidente du conseil d’administration de Luxair, représentante de l’actionnaire BCEE
F.T.
Le client cherchera la vraie valeur ajoutée auprès du banquier. Il faudra pouvoir lui offrir quelque chose de plus par rapport à ce qu’il peut trouver parmi les acteurs non bancaires qui, à première vue, offrent des services comparables. C . D . La base restera la confiance. Peut-on avoir autant de confiance vis-à-vis d’une société créée on ne sait pas vraiment où, dont on ne connaît pas les personnes qui sont derrière ? Personnellement, je ne pense pas.
Pourquoi encore placer son argent sur un compte bancaire ? F.T.
Le compte bancaire reste une valeur sûre. Lorsqu’on est dans une banque sérieuse, on sait qu’on aura son argent en retour, avec un peu d’intérêts en principe, et qu’il reste disponible immédiatement. C . D . Au niveau de l’argent liquide, il ne faut pas oublier les investissements consentis par les banques pour offrir au client des reportings sur différents canaux qui lui permettent de savoir à tout moment ce qu’il a fait comme transactions sur le compte ou l’état de son solde. L’alternative, c’est de garder son argent sous le matelas. La gestion en sera moins facile, sans parler des risques de vol… Donc, même s’il n’y a pas d’intérêt sur le compte, le client obtient
La grande leçon, aussi bien du côté du client que de la banque, est qu’il ne faut jamais s’engager dans des domaines que l’on ne connaît pas. Ne pas acheter quelque chose qu’on ne maîtrise pas, ne pas emprunter quand on sait qu’on ne pourra pas rembourser. Il faut comprendre ce que l’on fait. Or, le métier de banquier est compliqué, les gens s’en sont globalement rendu compte avec cette crise financière. F . T . Je pense aussi que cette crise n’est pas tombée du ciel. Elle était en gestation depuis très longtemps. Encore aujourd’hui, nous vivons dans un climat d’après-crise. Beaucoup de choses que l’on subit aujourd’hui, les réglementations, les taux bas, viennent de là. Elle n’est pas entièrement terminée, mais ce n’est peutêtre pas fondamentalement mauvais. Une crise, c’est toujours un moment de « recréation », qui va entraîner quelque chose de nouveau. Mais on aurait dû savoir que la richesse ne se crée pas de rien. Il faut une réalité à la base, une certaine durabilité et accepter que la croissance ne peut pas toujours être faramineuse parce qu’elle risque de ne reposer sur rien. Malheureusement, il a fallu que des choses suffisamment graves se produisent pour qu’on prenne conscience de cette évidence. C . D . Il suffit de revenir sur le cas de la banque islandaise Kaupthing, qui a attiré de nombreux clients avec des rendements bien trop élevés. Quand c’est trop beau ou opaque, c’est que Février 2017 —
136-140_Bavardages.indd 139
— 139
20/01/17 13:05
BAVARDAGES
quelque chose se passe derrière. Il y a eu des F . T . Oui, effectivement, vous pointez le pro- notamment le leadership participatif. Nous dérives et donc une réglementation plus stricte blème des expatriés, je voudrais aussi souligner allons plus impliquer l’équipe. Le fait de faire a été développée. Il fallait mieux protéger le celui des jeunes Luxembourgeois : comment valoir l’empathie et la communication est peutconsommateur. Mais, désormais, on est en droit garder une image qui attire les jeunes résidents être plus présent chez les femmes que chez les de se demander si une réglementation qui fait vers la banque ? À la Spuerkeess, nous en recru- hommes. Or, dans le monde actuel, on a besoin des milliers de pages, comme c’est le cas avec tons assez facilement, mais je sais que pour justement de cette ouverture à l’autre, à tout se d’autres banques, c’est plus compliqué. Il faut qui se passe autour de nous et de faire preuve Bâle III, est vraiment efficace. donc être perçu de façon positive. Aujourd’hui, de cette flexibilité à s’adapter à tous les impréF . T . En tant que responsable d’une banque, il faut toujours avoir un esprit de résilience, être les jeunes ont besoin de s’identifier à l’entre- vus qui surviennent en cours de route. Mais je ouvert à toute sorte d’événements qui peuvent prise dans laquelle ils travaillent. Ensuite, je ne crois pas que l’on puisse dire que nous pense que la Place doit conti- sommes différentes. se passer et savoir réagir de nuer à offrir des produits inno- F . T . Moi non plus. Femme ou homme, on est manière calme et opportune. vants, servir une clientèle amené à gérer des situations difficiles, à s’imCette résilience de base devrait hétérogène sur un petit espace poser, à prendre parfois des décisions qui ne d’ailleurs être enseignée dans « Les banques et continuer à pouvoir offrir plaisent pas et à savoir les maintenir. Ce serait les universités. Il y aura vont subsister, tous les services annexes à la d’ailleurs faire du tort aux hommes qui ont un d’autres crises, elles seront diffinance. Et même la vie cultu- style de management plus ouvert de prétendre férentes de celle qu’on a mais en 2030, relle et la sécurité du cadre de que certaines facettes sont typiquement fémiconnue, et il faut s’y préparer elles seront là vie ont un impact sur la qualité nines. Hommes et femmes peuvent s’enrichir avec un esprit ouvert au de la place financière. mutuellement en alliant leur st yle de changement. sous une forme C . D . Le Luxembourg a aussi un management. C . D . Oui, effectivement. Mais très différente. » côté tout à fait atypique. Il avait C . D . C’est clair, en revanche je suis en faveur de il y a des gens qui croient que auparavant une image de para- la diversité, et je considère qu’il n’y a pas encore toutes ces réglementations Colette Dierick dis fiscal qui, chez ING, n’était assez de femmes au plus haut niveau dans les vont nous permettre d’éviter CEO pas du tout appréciée. Dès lors, entreprises. Une plus grande mixité des équipes de nouvelles crises. On ne peut ING Luxembourg tout ce que fait le pays pour se dirigeantes donnerait pourtant de meilleurs pas vivre dans un monde sans rendre plus clean est perçu très résultats. risque… positivement. À long terme, un pays qui veut se positionner au carrefour de la La solitude du chef d’entreprise La – mauvaise – réputation des banques finance en Europe ne peut pas garder cette image. F . T . En tant que chef d’entreprise, il faut être F . T . On dit toujours que les banques n’ont pas bonne réputation, je ne suis pas tout à fait C’est donc un grand pas en avant qui a été fait. capable d’être seule, de prendre des décisions Mais, autre point important, si le pays veut deve- seule, non pas parce qu’on n’en fait qu’à sa tête, d’accord. nir un leader dans le digital, il doit absolument c’est important de consulter d’autres personnes, C . D . Non, moi non plus. modifier la loi sur le secret banmais en fin de compte, on porte F . T . Certaines banques n’avaient ou n’ont pas seule la responsabilité pour un bonne réputation. Mais ce n’est pas le cas de caire. On ne peut pas ambitioncertain nombre de choses. C’est toutes. Évidemment, c’est à nous, maintenant, ner jouer ce rôle de leader et sans doute une solitude. Mais en tant que dirigeants responsables et tournés refuser de voir les données sor« Il faut être la solitude ne consiste pas à fervers l’avenir, de montrer aux gens qu’une tir du territoire. C’est une barimmergé dans rière. Beaucoup d’entreprises mer ma porte et à ne parler à banque, c’est un métier noble, responsable. ont leur actionnaire principal personne. Elle est ouverte et je C . D . Souvent, les gens critiquent les banques la communauté pense qu’il faut être immergé parce que c’est quelque chose d’abstrait, de hors du Grand-Duché. C’est un des collaborateurs, dans la communauté des collaconceptuel. Mais si on le leur demande, la plu- petit pays, il doit bien entendu borateurs, à tous les niveaux part vont dire que leur banquier, lui, ils l’appré- se protéger, mais pas se cadeà tous les niveaux de l’entreprise. cient. Et les enquêtes de satisfaction que nous nasser. Dans un monde digital, de l’entreprise. » menons auprès de nos clients donnent de très c’est devenu impossible. C . D . Oui, quand je visite une bons scores. agence, je ne me limite pas à Un management typiqueFrançoise Thoma parler au directeur, mais à F . T . Je pense en plus que le Luxembourg n’est Directeur général toute l’équipe. Il faut partager pas au cœur de la mauvaise réputation des ment féminin ? BCEE F . T . J’imagine que toutes les des choses avec ses équipes. banques. deux nous ne nous posons pas L’avantage que j’ai c’est celui C . D . Certainement pas… trop ce genre de question. du groupe international qui me F . T . En règle générale, nous sommes une profession qui reçoit la confiance de ses clients. Et Pour moi, clairement, il n’y a pas de style de permet de partager des expériences, des défis il nous appartient de véhiculer une image posi- management féminin. Ni d’ailleurs masculin. Il avec des collègues de même niveau dans tive et responsable de la banque et des ban- n’y a pas de style de management tout court. Il d’autres pays. Mais en fin de compte, c’est moi faut adapter le management à la situation qui devrai prendre la décision. C’est ma responquiers de façon concrète. concrète et aux personnes à gérer. Peut-être sabilité, comme chaque personne a la sienne Les priorités pour maintenir la place finan- que le style de management, c’est justement de dans n’importe quelle fonction. Chacun détient cière à son niveau actuel trouver l’éclectisme qui correspond à chaque ses responsabilités, donc sa solitude. situation donnée. Si ça c’est typiquement fémiC . D . Si la Place luxembourgeoise veut assurer EN RÉSUMÉ son avenir, elle doit préserver certains atouts nin, alors il existe un style de management fémiNommées toutes les deux à la tête de grandes banques comme son triple A, la stabilité politique et, à nin, mais je ne le pense pas. terme, trouver les talents. Ce dernier point sera, C . D . En temps que leader, il faut avoir les mêmes de la Place au cours de l’été 2016, Françoise Thoma (BCEE) et Colette Dierick (ING Luxembourg) ont échangé à l’avenir, un défi pour tous les pays et les entre- bases, que l’on soit homme ou femme. Il y a sur un certain nombre de sujets liés à la banque, mais prises. Ce sont ces talents qui feront la diffé- peut-être, comme le montrent certaines études, aussi sur l’idée d’un management typiquement féminin. des caractéristiques masculines ou féminines, Il s’agissait de leur première rencontre. rence, demain encore plus que dans le passé. 140 —
136-140_Bavardages.indd 140
— Février 2017
20/01/17 13:05
Conférences
Stands
Evénements
Service clé en main et organisation
YES, we do. 43_PUB_CODEX.indd 43 047_PUB_CODEX.indd 47141 169.indd 169 081_PUB_CODEX.indd 81 114_PUB_CODEX.indd 114 161_PUB_CODEX.indd 161 141_PUB_CODEX.indd
16/03/16 14:37 24/6/16 19:59 9/9/16 15:19 14/10/16 12:02 18/11/16 16:24 07/12/16 14:32 20/01/17 09:01
LIFESTYLE
P R Ê T- À - P O R T E R Look issu de la collection Cheese on Fleek (2015).
C OLL A BOR ATION Pour le chocolatier Galler, le styliste a conçu plusieurs emballages.
JEAN-PAUL LESPAGNARD
La mode en histoires L’association Design Friends invite le styliste belge Jean-Paul Lespagnard pour une conférence. L’occasion de découvrir l’univers de celui qui bouscule les codes de la mode. C É L I N E C O U B R AY|
L
a première fois que j’ai découvert votre travail, c’était lors du Festival international de mode et de photographie à Hyères, en 2008, où vous avez remporté le Prix du public et le Prix 1.2.3 avec la collection Ich will ‘nen Cowboy als Mann. Que représente cet événement pour vous ? JEAN-PAUL LESPAGNARD À cette époque, je travaillais déjà pour une créatrice de mode belge, Annemie Verbeke, et je faisais de petites collections, mais c’était encore pour me faire la main. Je faisais aussi des costumes pour le 142 —
142-143_Lifestyle_ITW.indd 142
MERLIN MEURIS
théâtre et la danse et je travaillais comme styliste photo. Mais incontestablement, cette participation à ce festival a été un moment-clé pour moi, car il s’agit de ma première vraie présentation presse et publique. Suite à cela, plusieurs personnes se sont intéressées à mon travail et les contacts ont été plus aisés : j’ai ainsi eu l’occasion de travailler avec Kashiyama, avec qui Jean-Paul Gaultier travaillait aussi à l’époque pour sa collection prêt-àporter, qui a produit ma collection pour le marché japonais. Mais le festival était en 2008, période particulièrement difficile !
Quand avez-vous pu alors lancer votre propre marque ? En 2011, et pendant ces trois ans, j’ai rencontré beaucoup de personnes qui m’ont accompagné jusqu’au lancement de ma marque. Pour chacune de vos collections, un univers très fort et singulier est créé. Vous racontez une véritable histoire. Comment les concevez-vous ? Je prends une idée et je la mets en situation. Le story-board se crée pendant la recherche. Au fur et à mesure, les situations se précisent. Par exemple, pour la
— Février 2017
20/01/17 12:22
LIFESTYLE
pendant l’été pour qu’au moment du défilé de septembre, la collection soit déjà disponible en magasin. Mais c’est très difficile à mettre en œuvre pour une petite structure comme la mienne. Entre-temps, Burberry et Tom Ford ont repris ce principe, mais ils ont une force de production que je n’ai pas… La vision était bonne, mais le système de développement est beaucoup plus complexe que ce que je pouvais imaginer. C’est pour cela que je ne ferai pas de collection en 2017 pour prendre le temps d’améliorer ce système. Il n’y aura donc pas de collection Jean-Paul Lespagnard pour 2017 ? Non, mais il y aura des collections Jean-Paul Lespagnard pour d’autres marques ! Vous devenez consultant ou directeur artistique pour une autre marque ? Oui, en quelque sorte. Je ne peux pas en dire plus pour le moment… Mais il s’agit d’une marque de prêt-à-porter européenne. JE AN-PAUL LESPAGNARD La mode de Jean-Paul Lespagnard est à l’image de son créateur : dynamique et pleine d’humour.
collection sur les vacances au Mexique, je me suis imaginé des situations qui auraient pu être vécues à cette occasion, y compris des situations complètement rocambolesques : j’ai imaginé que les deux protagonistes de mon histoire se saoulaient un soir dans un bar, puis elles se faisaient arrêter par la police, qui les jette en prison… Mais cette idée m’est venue du fait que pendant mon voyage de recherche au Mexique, j’ai rencontré une dame qui travaillait avec des détenus et qui réalisait avec eux des ateliers de crochet. J’ai trouvé cela formidable et du coup, je m’en suis servi pour construire l’histoire et même aller plus loin puisque nous avons fait des accessoires en crochet avec eux. Les accessoires jouent en effet un rôle important dans vos présentations, notamment les chaussures. Pouvez-vous nous en dire un mot ? Ce sont vraiment des accessoires de défilés, qui ne sont pas commercialisés par la suite. Je peux donc me permettre d’être extrême dans leur conception puisqu’il n’y a pas de contrainte de fabrication en série ou de commercialisation. Votre univers pourrait se définir par un gai mélange des genres, un monde marqué par la multiculture, un joyeux métissage non dénué d’humour avec beaucoup d’imprimés et de couleurs. Est-ce exact ? Oui, complètement. Je suis avant tout curieux des autres cultures. Plus qu’un simple point de vue multiculturel, il s’agit d’échange, d’interconnexion et d’intérêt mutuel. Comment arrivez-vous à traduire cela dans vos vêtements ? En prenant deux influences
différentes et en joignant certaines caractéristiques de ces deux cultures. Par le télescopage des cultures, un dialogue se crée. Pour poursuivre l’exemple de la collection sur les vacances au Mexique, j’ai voulu mettre en scène deux touristes américaines. J’avais imaginé que pour être à l’aise, elles aimeraient porter des trainings. J’ai donc pris des pantalons traditionnels mexicains, mais au lieu de leur mettre la ceinture traditionnelle, j’ai utilisé une bande élastique caractéristique des joggings. Cette notion de confort traverse beaucoup de vos vêtements. Est-ce une caractéristique importante pour vous ? C’est primordial. Lorsque je crée des vêtements, c’est pour qu’ils soient confortables et qu’on ait envie de les porter. Y compris dans des situations où on doit être plus habillé ? Complètement. On peut tout à fait porter mes pièces avec des baskets ou des talons. Vous avez mis en place un système de commercialisation atypique pour le monde de la mode : le « show to shop ». Pouvez-vous nous l’expliquer ? Ce système est une réponse aux remarques de mes acheteurs : la collection que je leur présentais en mars n’arrivait en magasin que fin juillet. Or, la collection suivante était déjà présentée en septembre, créant inévitablement une nouvelle envie auprès des clients. Le rythme entre le temps de la présentation aux acheteurs, la mise en vente de la collection et la présentation de la collection suivante n’était pas satisfaisant. Donc j’ai décidé de faire une présentation exclusive aux acheteurs en juin et de produire
Plutôt niche ou grand public ? Plutôt grand public, c’est aussi cela qui me plaît beaucoup dans ce projet. Mais je ne peux pas vous en dire plus, ce n’est pas encore signé. Vous avez aussi conçu plusieurs foulards. Pourquoi ce travail ? Le foulard, par son motif, permet de créer un résumé complet de la collection. C’est aussi l’occasion de créer une pièce forte dans son identité tout en restant abordable au niveau de son prix. Et quand on trouve une idée qui fonctionne, on la reproduit ! L’idée du partage semble aussi importante dans votre démarche. Vous collaborez régulièrement avec des chanteurs (Owlle, Yelle, etc.) ou des chorégraphes (Damien Jalet, Gilles Jobin, Pierre Droulers, Meg Stuart, etc.) pour des costumes de scène, ou encore le chocolatier Galler, les marques de bagages Eastpak et de sacs O Bag… Qu’aimez-vous dans ce travail de collaboration ? J’aime travailler pour quelqu’un d’autre, réfléchir avec une autre personne et expérimenter d’autres techniques de développement. Cela me sort de mes habitudes de travail et me permet de découvrir de nouvelles manières de faire, de réfléchir, d’approcher une idée. Et cela vaut de l’or ! Ces collaborations me permettent aussi de prendre du recul sur mon travail personnel. Est-ce qu’il y a un univers ou une discipline que vous n’avez pas encore exploré et qu'il vous tiendrait à cœur de découvrir ? J’adore l’objet ! Je le travaille déjà un peu en mode et j’ai déjà créé quelques petites choses, mais c’est vrai que lorsque je crée un univers, l’intérieur vient naturellement avec. Une collaboration avec un fabricant de meubles, par exemple, m’attirerait beaucoup. MERCREDI 1ER FÉVRIER À 18 H 30 AU MUDAM LUXEMBOURG, ENTRÉE GRATUITE, WWW.DESIGNFRIENDS.LU,WWW.JEANPAULLESPAGNARD.COM
Février 2017 —
142-143_Lifestyle_ITW.indd 143
— 143
20/01/17 12:22
LIFESTYLE
D I N I N G M O T I O N S , 1982, Collection Mudam Luxembourg
UNE ŒUVRE EXPLIQUÉE
Dining Motions Le Mudam présente une importante monographie de l’artiste anglais Tony Cragg, présent dans la collection du musée. Figure majeure de la sculpture contemporaine, cet artiste a une production prolifique et éclectique, se renouvelant sans cesse. Œuvre caractéristique de ses premières années de carrière, Dining Motions (1982) mérite quelques explications.
T
ony Cragg fait partie de ces figures importantes de l’art de notre époque et est devenu un artiste reconnu sur la scène internationale. Il ne se pose aucune limite quant à l’utilisation des matériaux mis en œuvre dans ses sculptures, tout comme il ne se contraint aucunement dans les idées et les formes qu’il conçoit. Son œuvre se renouvelle constamment depuis ses débuts dans les années 1970 et ne cesse d’explorer la diversité des matériaux et des formes. À ses débuts, après ses études et son installation à Wuppertal en Allemagne, Tony Cragg réalise ce qu’il appelle lui-même des « dessins », des œuvres principalement composées à partir d’objets trouvés qu’il agence selon leurs caractéristiques, matériaux, couleurs, dimensions. Comme le ferait un archéologue de la vie moderne, il compose, souvent au sol, mais aussi au mur, des sculptures proches de l’esprit des mosaïques dont les matériaux sont des objets en plastiques. Il leur 144 —
144_Lifestyle_cragg.indd 144
donne une nouvelle forme générale – une silhouette de personnage, un objet du quotidien – et lui insuffle à la fois une critique de la logique industrielle et une vision poétique de la forme. L’œuvre Dining Motions se place dans la continuité de cette démarche. Elle se compose d’éléments en bois, en métal, carton et plastique peints. Des détritus plats qui sont positionnés comme un pêle-mêle dont surgit une scène à peine identifiable sans l’aide du titre : un saucisson et une lame de couteau. Ce relief mural n’est pas sans évoquer une certaine filiation à la tradition du néodadaïsme, se plaçant au croisement de l’assemblage d’objets trouvés et de la peinture. C’est aussi la matérialisation de la quête d’une « voie entre le surréel et le métaphysique », comme a pu l’identifier le critique d’art italien Germano Celant. Une quête qui se traduit par « la mise en relation de formes accidentelles et l’animation de cette matière inerte par l’intervention artistique », comme l’explique le texte
pédagogique qui accompagne la visite de l’exposition. Ainsi, l’artiste crée « une œuvre assemblée qui vaut plus que la somme de ses éléments seuls ». Tony Cragg : « Les matériaux que j’utilise sont faits par l’homme, ou ont du moins été modifiés par l’homme et appartiennent donc à la très grande catégorie de matériaux / objets qui font partie intégrante de l’existence humaine tant au niveau physique, qu’intellectuel et émotionnel. Il est alors nécessaire de souligner la signification de la relation physique, qui peut être vue en parallèle à la notion déjà mentionnée du progrès ; un progrès d’une nature presque entièrement matérialiste. Et notre relation physique aux objets et aux matériaux que nous produisons est tellement mauvaise qu’il est presque embarrassant de penser à la métaphysique, à la poésie ou à la mythologie. » EXPOSITION PRÉSENTÉE DU 11 FÉVRIER AU 3 SEPTEMBRE, WWW.MUDAM.LU
R É M I V I L L AG G I
C É L I N E C O U B R AY
— Février 2017
19/01/17 11:37
LIFESTYLE
DANSE CONTEMPORAINE
« Faire une danse viscérale » Danseuse et chorégraphe, Léa Tirabasso navigue entre Londres et Luxembourg. Récompensée en 2016 par le Prix arts et lettres de l’Institut grand-ducal, elle présente au 3 C-L sa nouvelle création : Toys. C É L I N E C O U B R AY |
C H R I S T IA N AS C H M A N
C'est au 3 C-L que Léa Tirabasso présente Toys, sa nouvelle création.
L
éa Tirabasso, 32 ans, danse depuis son plus jeune âge, mais a aussi souhaité apprendre autre chose, « car on n’est jamais à l’abri d’une blessure ou d’une perte de motivation », explique la jeune femme originaire de Moselle et ayant grandi au Luxembourg. C’est ainsi qu’après son sport-études à Lyon, elle a passé une licence d’histoire de l’art et de lettres modernes, avant de se décider à se consacrer professionnellement à la danse. « Ces années d’études ont été riches à la fois intellectuellement et humainement. J’y ai fait de belles rencontres et ai adoré côtoyer les professionnels de l’art. » Après une formation de trois mois à New York, elle prend la direction de Londres et sort diplômée de l’école de danse contemporaine The Place en 2009. Elle commence alors sa carrière professionnelle et travaille avec différentes compagnies à Londres (José Vidal & Company, Clod Ensemble, James Finnemore, etc.), puis en Allemagne avec
le Tanztheater Ensemble à Kassel pour lequel elle est membre permanent sous la direction de Johannes Wieland pendant deux saisons. Aujourd’hui, Léa Tirabasso a mis un peu de côté son travail de danseuse pour se consacrer à la chorégraphie. « J’aime énormément créer des mondes. J’aime m’interroger sur les constructions sociales et culturelles, les relations humaines », explique-t-elle. Après XX et Love Me Tender, ses deux premières créations, elle présente en février à Luxembourg sa nouvelle chorégraphie : Toys. « Cette création questionne le divertissement et le plaisir », un déguisement de la tragédie humaine sous la forme d’une fête constante. « Pourquoi avons-nous besoin de nous divertir ? Est-ce uniquement pour combler notre attente, celle qui nous mène inéluctablement vers la mort ? Il y a cette vision pessimiste qui s’entremêle avec la légèreté et la joie de la fête, ce besoin de rire et de s’amuser, la sensualité et la sexualité liées à la danse, ce
moment d’oubli de soi et de lâcher-prise. » Avant d’arriver au résultat final emprunt de réflexion existentielle et philosophique, Léa Tirabasso a travaillé un an et demi. « J’ai beaucoup lu, vu de spectacles, observé les gens dans la rue, dans les clubs, les pubs. J’ai aussi discuté avec des philosophes, des universitaires. J’ai en plus la grande chance de travailler avec des danseurs en qui j’ai une totale confiance et avec qui je ne me sens pas jugée. Cela nous aide à repousser les idées et à faire une danse rugueuse, viscérale, presque crue. » Le rapport au théâtre et au jeu d’acteur l’intéresse aussi beaucoup. Elle s’appuie sur ces réflexions pour questionner sa pratique de danseuse et son rôle de chorégraphe, n’hésitant pas à poser des questions qui dérangent pour « retirer les couches les unes après les autres », et mieux trouver la profondeur. DU 3 AU 5 FÉVRIER À LA BANANNEFABRIK, DANSE.LU
Février 2017 —
145_Lifestyle_tirabasso.indd 145
— 145
20/01/17 14:12
LIFESTYLE
SOIF À DEUX
Des amours de cocktails Pour déclarer sa flamme ou pour déguster à deux, doux ou piquant, voici quelques créations des meilleurs mixologues du Luxembourg à l’occasion de la Saint-Valentin. F R A N C E C L A R I N VA L |
A N N A K AT I N A
RIVIÈRE ORIENTALE SWEET LOVE Nathan Boutet, barman du Piano Bar de l’hôtel Le Royal, estime que « rien n’est mieux que du champagne pour déclarer son amour ».
Habituée des concours, Cathy Mutis du Boos a travaillé ce cocktail pour une marque de rhum. Le fruit de la passion et le gingembre en font une parfaite boisson d’amoureux. 1 fruit de la passion 1 cl de jus de cumbawa 1 cl de sirop de thé (maison) au gingembre
2 cl de sirop de Fraise Tagada
1 cl de vermouth
3 cl de ratafia de champagne Exclusif
4 cl de rhum Cuvée du moulin
2 gouttes de bitter pêche
3 cl de thé au jasmin et pointe de muscade
2 gouttes de bitter lemon Compléter au champagne Zeste de citron et bonbon pour la décoration
BOOS BEACH CLUB 31, BIERGERKRAEIZ À BRIDEL
LE ROYAL 12, BOULEVARD ROYAL À LUXEMBOURG
ISHTAR Le barman du Vagabond Barrr, Filoo About, propose un cocktail fleuri, avec ce qu’il faut de piquant, apporté par le gingembre, et de festif, avec le champagne. 3 cl de liqueur de fleurs (hibiscus, sureau et roses) 1 cl de sirop de gingembre 2 cl de gin Rallonger au champagne... Et décorer de boutons de fleurs et betteraves roses taillées en ailes d’ange. VAGABOND BARRR 1, RUE DE LA LIBÉRATION À DUDELANGE
APHRODITE À L’Observatoire, au Sofitel Le Grand Ducal, Éric Guazzetti a créé un cocktail « potentiellement aphrodisiaque ». C’est une sorte de Bellini revisité qui séduira les hommes comme les femmes. 3 cl de liqueur de Chambord (aux fruits rouges) 3 cl de purée de framboises 1,5 cl de sirop (citron, cannelle et miel) 1,5 cl de jus de citron vert Rallonger au champagne... L’OBSERVATOIRE 40, BOULEVARD D’AVRANCHES À LUXEMBOURG
146 —
— Février 2017
146_Lifestyle_St Valentin.indd 146
20/01/17 12:29
Boucher-Traiteur en deuxième génération
E | MARIAG R U E T I A RIE | TR ges BOUCHE 5 Troisvier 0 9 9 | e u -R 103, Grand 81 03 T: +352 99 RAITEUR T O I rg B | Luxembou CHERIE 0 U 2 4 O 1 B | h O I B eric Gaston Did e u n e v A , 7 13 65 45 T: +352 44 .niessen.lu
.lu | www
en info@niess
battoir riage // A
a iteur // M erie // Tra
erie // io-Bouch privé // B
r // Bouch
eu Bio-Trait
ariage //
iteur // M erie // Tra
Abattoir
raiteur // e // Bio-T ri e h c u o B ioprivé // B
Bouch
147_PUB_TRAITEUR NIESSEN.indd 147
e //
Boucheri
20/01/17 09:00
EN LIGNE
Chaque jour, retrouvez toute l’actualité business et accédez à de nombreux services en ligne sur paperjam.lu. 30.000 lectrices et lecteurs sont déjà abonnés à la newsletter biquotidienne, et vous?
FACT CHECKING
CITATION
Évolution du télétravail chez les résidents actifs Le travail à distance, l’«une des solutions» au problème de mobilité du Luxembourg.
Données exprimées en pourcentage (%) entre 2010 et 2015, selon la définition du Statec. 25 Résidents pratiquant le télétravail
20
Xavier Bettel Source : Statec
15 10 5 0
« Il est important d’avoir une presse forte et indépendante. »
2010
2011
2012
2013
2014
Le Premier ministre, également en charge des Communications et des Médias, a présenté le 11 janvier ses vœux aux organes de presse du pays. paperjam.lu/citations
2015
La forte hausse observée entre 2014 et 2015 est en partie due à un changement méthodologique du Statec.
Chaque lundi sur paperjam.lu/fact-checking
TWEET
DÉFINITION
CHIFFRE
Formule native • n. f. Solution de diffusion de contenu d’expert sur paperjam.lu pour les entreprises. Créez votre propre rubrique liée à votre secteur d’activité et offrez du contenu à haute valeur ajoutée aux lecteurs.
97.081
Vous aussi, devenez rédacteur en chef de votre actualité. Pour réaliser une Sponsored News, contactez :
Il s’agit du nombre de visiteurs en 2016 au Mudam, soit une hausse de fréquentation de 6,7 % par rapport à l’année précédente. Il s’agit là d’un nouveau record pour le musée d’art moderne luxembourgeois. Envoyez vos rapports annuels à press@paperjam.lu
Suivez les comptes Twitter influents au Luxembourg : paperjam.lu/services/social-feeds
DEMANDEZ LE PROGRAMME
Pierre-Yves Collin :
pierre-yves.collin@maisonmoderne.com
QUIZ
CHECKLIST
Quelle radio peut-on écouter en livestream sur paperjam.lu ?
Les points à vérifier avant d’envoyer vos communiqués de presse :
a. Eldoradio b. RTL c. 100,7 d. Ara Sur paperjam.lu
148 —
148-149_pjlu.indd 148
La bonne réponse : c) Rendez-vous sur paperjam.lu pour suivre les émissions de la radio 100,7.
Les sorties, le top 10, les films prochainement à l’affiche… L’actualité du cinéma est disponible en un coup d’œil sur paperjam.lu/services/cinema
Retrouvez tous les chiffres du jour sur paperjam.lu/chiffre
Un titre de 50 signes max. Un contenu en français (si possible) Une photo de bonne qualité Et bien sûr… une info pertinente Envoyez vos actualités d’entreprise à press@paperjam.lu
— Février 2017
19/01/17 14:45
EN LIGNE
TOP 3
PHOTO DU MOIS
Articles les plus lus du 1 er au 18 janvier sur p a p e r j a m . l u 1. ENRICO LUNGHI A UN NOUVEAU JOB – 10.01.2017
L’ancien directeur du Mudam devrait rejoindre le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, au sein du département Script. 2. LUXEMBOURG, 14 e VILLE LA PLUS CHÈRE DU MONDE – 04.01.2017
Fin décembre, le site internet The Crazy Tourist a publié un classement des 20 villes les plus chères du monde. Derrière quelques habituées telles que New York, Hong Kong et Londres, se place, en 14e position, la capitale luxembourgeoise. 3. LA BANQUE ROTHSCHILD «PRÉOCCUPE» LES SYNDICATS – 10.01.2017
Pour dénoncer ce que l’OGBL considère comme « des pratiques abusives » et l’Aleba comme « une menace » pour les salariés, les deux organisations ont organisé, le 10 janvier dernier, un piquet de protestation devant les locaux de la banque, dans la capitale.
Un décollage qui n’est pas passé inaperçu. En pleine croissance (voir notre coverstory p. 22), l’aéroport a passé le 12 janvier le cap des 3 millions de passagers.
AUTOMOBILE
TRAFIC
CULTURE
La meilleure année en immatriculations depuis la crise
Et vous, vous faites quoi ce week-end ?
Quelque 50.561 voitures neuves ont été immatriculées en 2016 au Luxembourg. Un chiffre en forte hausse par rapport à 2015 et le quatrième résultat en termes absolus.
Chaque vendredi, une idée de sortie pour le week-end sur paperjam.lu/ ne-pas-rater-ce-week-end
Retrouvez toute l’info auto sur paperjam.lu/auto
Au total, le centre-ville de Luxembourg compte 8 parkings et 3.094 places. Avant de vous déplacer, vérifiez leur disponibilité sur paperjam.lu/services/parking Vous prenez la route ? Restez vigilants, pensez à contrôler l’état du trafic sur paperjam.lu/services/cita-trafic et à surveiller la météo sur paperjam.lu/services/meteo
APP
PICTURE REPORT
Téléchargez l’application tablette et smartphone et accédez à l’ensemble des informations et des services de paperjam.lu, où que vous soyez : apple.co/21OUJLJ
La chancelière allemande, Angela Merkel, était en visite au Luxembourg le jeudi 12 janvier. (Photos : SIP / Charles Caratini) Découvrez toutes les photos de l’événement sur paperjam.lu/picture-report
Votre entreprise célèbre un événement marquant ? Envoyez votre picture report à press@paperjam.lu
Février 2017 —
148-149_pjlu.indd 149
— 149
19/01/17 14:45
INDEX
A-B
C-D
Adem 58 Administration de la navigation aérienne 22, 26 Administration des contributions directes 89, 94 ADR 42 Advitek 110 Aegean 26 Agence spatiale européenne 110 Air Bridge Cargo Airlines 27 Air France-KLM 22 Airbus 28 Ajilon 108 Alaimo Joseph 122 ALD 31 Aleba 88, 90 Alfi 96 Allegrezza Serge 14 Amazon 78 Andbank Luxembourg 89 Apateq 64 Aperam 12 Apple 64 Arbed 46, 112 ArcelorMittal 12, 96 Arendt & Medernach 55, 96, 112 Arendt David 105, 122 Arendt Institute 41 Arnaud Mathilde 106 Asselborn Jean 38 Asti 52 Atlas Air 27 Atoz 110 Auchan 70 Autodiffusion Losch 11 Avis 26 Axa Group 112 Axis 110 Bach Georges 38 Baker McKenzie Luxembourg 110 Balthazard Christophe 119 Bands Violaine 110 Bank of Beijing 100 Banque centrale européenne 136 Banque de Luxembourg 69, 96 Banque Degroof Petercam 17, 100, 112 Barbé Jérôme 119 Base 64 Bastian Rénald 124 Bastin Marie-Christine 106 Bauhaus 63 Bausch François 22, 39, 64, 106 BCE 112 BCEE 26, 88, 89, 106, 136 Becca Flavio 63 Becker Diamantwerkzeuge 64 Becker Marcus 88 Becker Norbert 78 Berns Alphonse 30 Bertolotti Audrey 119 Berwick Alain 63 Best Carbide 64 Betic 110 Bétons Feidt 50 Bettel Xavier 12, 37, 38, 40, 52, 54, 96, 105 BGL BNP Paribas 39 Bil 2, 27, 63, 72, 96 BIM 106 Bintner-Bakshian Nicole 96 Bintz Jean-Claude 64 Birel Michel 30 Birgen Germain 96 Biwer René 30 Biwer Robert 106 Blaszczyk Cynthia 124 Bleser Gabriel 62 Blockchain 98 Bofferding 64 Bombardier 28 Bonn Steichen & Partners 108 Borletti Group 110 Bottier J. Wemmer 46 Bourdon Christophe 110 Bracke Freddy 106 Bravetti Laurent 82 Brinks 26 British Airways 26 Bruguière Émilie 112 Buck Xavier 78 Buffart Annabelle 119 Burberry 142 Burgers Brands Luxembourg 63 Buscheman Olivier 110
CA Indosuez Wealth 110 Cactus 70 CAE Aviation 26 Cahen Corinne 48 Campos Luis 62 Canon 112 Cargolux 22, 25, 26, 29, 96 Carrefour 70 Carrières Bancaires 110 Casanova Marc-Antoine 119 Casino 70 Castegnaro 41 Castilho Pedro 119, 123 CCDH 52 CEL 110 Centre pour l’égalité de traitement 52 Céramiques Jean-François Boch 46 Ceratizit 64 Chambre de commerce 46, 106 Chambre des députés 52 Change 26 Charles Auguste 46 Chateaux Alexandre 108 Chery Sylvain 119 Chezel Marion 110 China Airlines 27 China Minsheng Investment Group 28 Ciolino Dorothée 108 Circl 86 Claessens 64 Claridon 30 Clearstream 96 Clifford Chance 110 Closener Francine 38 Cluster for Logistics 106 Cluster maritime luxembourgeois 106 CNFL 42 CNFP 39 Codex 141 Collin Maréchal – Avocats à Luxembourg 108 Collin Raphaël 108 Commissariat aux affaires maritimes 106 Commission européenne 28, 80, 94 Commune de Lorentzweiler 50 Cora 70 Cour administrative 58 Cour de justice de l’Union européenne 80 Cour européenne des droits de l’Homme 40 Creditreform 61 Creos 74 CSSF 88 CSV 38, 39, 40, 42 D’Lëtzebuerger Journal 49 Daimler 88 Daimler Trucks and Buses 82 DB Schenker 27 DCL Avocats 108 de Barsy Bernard 122 de Oliveira Borges Helder 30 de Radiguès Frédéric 64 de Theux Charles-Antoine 74 Degehet Pierre-Alexandre 108 Déi Gréng 39, 42, 64 Déi Lenk 40, 42 Dekra 62 Delcourt Hugues 30 Delfin 27 Delhaize 70 Deloitte 12, 19, 65, 102, 110 Delperdange Thierry 124 Deltour Antoine 40, 94 Deme 106 Derochette Thierry 122 Design Friends 142 Detaille Michèle 120, 123 Di Maria Véronique 119 Didier Cédric 110 Diederich Jean 123 Dierick Colette 136 Digicash 64 Digital Lëtzebuerg 78 DimensionData 112 Dotselaere Peter 106 Douanes et accises 26 DP 37, 39, 42, 90 Draperies Godchaux 46 Droulers Pierre 142 DSM – Di Stefano Moyse 62, 106 DTZ 112 Dubois Dominique 112 Dubois Valérie 76
150 —
150-151_index.indd 150
Dulaunoy Alexandre Dupuis Antoine Dussmann Dutreux Tony
86 110 26 46
E-F E.L.P 26 Eaglestone 62 East Capital China Environmental 88 Eastpak 142 Easyjet 26 eBay 78 Efama 89 Elvinger Hoss & Prussen 102 Elvinger Joëlle 90 Emile Frisch 26 Emirates 22 Enel Green Power 89 Engie 89 Enisa 86 Enovos 74 Equinet 52 Erhardt Thierry 119 Etihad 22 Eurocloud Luxembourg 90 EuroDNS 78 Eurofins 112 Europcar 26 European Air Ambulance 27 European Logistics Partners 27 Eurostat 63 Evenepoel Dirk 119 ExecuJet 28 Expeditors 27 Exposition universelle de Dubaï 40 EY Luxembourg 62, 96, 106 Fab Careers 110 Fabeck Architectes 62 Faber Digital 93 Faber Myriam 124 Faulhaber Bettina 30 Fédération des jeunes dirigeants d’entreprise 72 Félix Giorgetti 106 Femmes socialistes 42 Fiat Finance and Trade 94 Finance & Technology 90 Financial Times 102 Finck Jean-Claude 30 Flibco 27 Florange Nicole 124 Flybe 26 Flying group 26 Focuna 39 Folmer Michel 30 Fondation de l'Autisme 95 Forson Richard 22 Forum économique mondial 88 Fosséprez Baptiste 110 Francis Yves 105 Freecaster 110 Freeport 27 Frieden Luc 90, 96 Fritsch Paul 46
G-H-I G4S GA Maintenance Galler Ganterie française de l’Union Gaultier Jean-Paul Geis Global Logistics Genesca Sébastien Geoffron Patrice Gers Paul Giallombardo Giovanni Giolog Giorgetti Giorgetti Marc Global Airlift Solutions Glodt Marc Goebbels Robert Goedert Ed Gomez Evelyn Gonçalves Catia Goossens Christophe Gottardi Estelle Graas Jacques Gramegna Pierre
26 26 142 46 142 27 108 77 46 30 96 76 106, 120, 126 27 106 46 123 110 42 63 122 119 90, 96, 98
Green for Growth Fund Southeast Europe 88 Grotz Roy 63 Groupe Faber 112 Guérin Martin 77 Hahn Air 26 Halet Raphaël 40, 94 Halmes Marc 105 Hamilius Jean 46 Hansen Marc 60 Hansen Patrick 28 Happy Quick 63 Harles Guy 120 Hasenkamp International 27 Heliosmart 74 Helminger Paul 30, 98 Hemmen Cécile 42 Henryon François 122 Hérard Stéphane 124 Hermelinski Pawel 122 Hermes Patrick 112 Herrmann Claude 122 Hertz 26 Hetto-Gaasch Françoise 42 Hilbert Georges 82 Himbert Esther 112 HNCA 26 Hochtief 62 Hoffeld Véronique 117 Hoffmann Gérard 90 Hollerich Hubert 22 Hop! 26 Horesca 58 Hosaka Masayuki 88 Houdmont Bruno 100, 117 HP 6 HPE Belgium 4 Hristova Stella 105 ICTluxembourg 90 IF Payroll & HR 110 Ignat Ana 112 Info-Handicap 52 ING 100 ING Luxembourg 136 Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) 40 Ista 112 Ivanaj Véra 119
J-K-L Jackson Michael Jalet Damien Jan De Nul JAS Forwarding Jeanbaptiste Yves Jeppesen JLL Luxembourg Job Today Jobin Gilles Juncker Jean-Claude Jung Annemarie Juredieu Mélanie Kaizer Guy Karambilas George Kashiyama Kaspersky Kayser Jacques Khabirpour Sarah Kieffer Xavier Kiesch Lou Kinsch Patrick Kioes Georges Kiselev Denis Klein Charles Kliber KLM Kneip Bob Knott Rita Koener Camille Koepp François Konsbruck Guillaume Kopmeier Achim KPMG Kraemer Ferd Kraemer Marie-Thérèse Krancenblum Serge Krauss Sophie Kribs Romain Krieger Georges Kristjansson Einar Kuehne+Nagel Kuhn
78 142 106 27 112 112 106 64 142 102 117 124 63 30 142 103 123 72 123 102 112 105 98 30 107 26 117 42 64 58 46 84 72, 110 124 124 117 124 82 106 30 27 76
— Février 2017
20/01/17 18:36
Dans cet index sont reprises les entreprises, les personnalités et les publicités apparaissant dans ce magazine.
Kunle Georg L’essentiel Lagardère Lalux Assurances Lamballais Michel Lampach Roger Largowind Lattard Mathilde LCA Luxembourg II LCGB LCGB-SESF LTCO le Saux Erwan Le Squeren Renaud Lecoustey Brice Leesch Max Leesch Paul Lefebvre Laurent Leitner Uta Lemaire Sabrina Lenhgardtova Katarina Lespagnard Jean-Paul Lëtzebuerg Design Liser Lombard International Assurances Lopez Gerard Losc Loschetter Viviane LOT Polish Airlines Louis David Loyens & Loeff LSAP Lufthansa Lufthansa Cargo Lunghi Enrico Lux Stock Exchange Lux-Airport Luxair Luxaviation LuxConnect Luxembourg Air Ambulance Luxembourg Air Rescue Luxembourg for Finance Luxembourg-Poland Business Club Luxexpo Luxfit Luxfuel LuxLeaks Lycée classique d’Echternach
106 85 26 112 123 105 106 119 27 22 90 112 124 124 62 70 70 122 82 110 122 142 76 60 110 62, 78 62 80 26 119 112 37, 38, 39, 42 22, 26, 28 27 40 89 22 22, 26 26, 28 78, 112 27 27 96 106 12 83 26 40, 94 40
M-N-O Mackel Nicolas 117 Mahy Jean-Guibert 105 Main Capital Partners 61 Mangrove Capital Partners 78 Manpower 110 Margues Charles 123 Martino Pascal 105 Massard Marie-Hélène 123 Massaro David 30 Masset Philippe 100 Match 70 Matricia Solutions 112 Mayer Gabriel 46 Mayer Nicolas 122 McDonald’s 94 McKean David 12 Meier Pascal 119 Meisch Claude 40 Merkel Angela 54 Mertz Laurent 90 Metz Auguste 46 Meyers Paul 106 Michael Page 110 Microsoft 78 Ministère d’État 112 Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse 40 Ministère de l’Égalité des chances 42 Ministère de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région 48 Ministère de la Justice 80 Ministère des Finances 26, 27, 40, 87, 94 Ministère du Développement durable et des Infrastructures 22, 26, 48, 106 Ministère du Logement 60 Mischel Sylvie 42 MNKS 110 Monoprix 70 Morgenthaler Nathalie 52 Morrison Express 27
150-151_index.indd 151
Mortelmans Olivier Mousel François Mousel Paul Moyse Bleser Moyse François MSC Luxembourg MT Art Services Mudam Mulheims Raoul Muller Romain Mutualité des PME Myriado Cleantech Nau Alexander Ney Adrien Nickels Patrick Nilles Max NoAgent Noirhomme Julie Nosbusch Yves Novelli Matteo NSF Climate Change+ Fund Nyuko O Bag Obama Barack Observatoire de la compétitivité OCDE OGBL Olinger Jean-Paul Onu Oostvogels Pfister Roemers Optima Consultants Orange Ouni Owlle
123 77 30, 120 62 62 106 27 40 123 106 6 84 122 22, 30 30 30 64 108 39 110 88 77 142 86 77 38, 87, 94 22, 88 72 52 110 110 64 64 142
P-Q-R Pacaud Jean-Michel 96 Paczowski Bohdan 46 Pairon Louise 106 Pall Center 76 Panalpina 27 Paperjam.lu 39 Papiers peints Jacques Lamort 46 Parkhouse John 117, 120 Parlement européen 38 Parti populaire européen 54 Paul De Araujo 22 Pauly Josiane 30 Pawlak Nils 106 PayCash Europe 88 Paypal 78 Pedersen Lene 119 Peintures Robin 50 Pelvet Yann 110 Pereira Manuel 122 Perrin Édouard 40 Persouyre Delphine 64 PES 38 Petit Marc 58 Petry John 40 Peusch Laurent 58 Pierre Thielen Avocats 106 Pierson Sébastien 119 Police grand-ducale 26 Posing Carlo 50 Post Luxembourg 64 Poste 52 PPE 38 Priceminister 88 PwC 40, 110, 111, 112, 155 PwC Luxembourg 77 q-leap 112 Q8 76 Qatar Airways 22, 27 Raffoul Cédric 112 Rakuten Europe Bank 78, 88 Ramborn 63 Ramos Locilia 124 Raskin Anik 42 Rausch & Associés 110 Relave-Svendsen Élisabeth 106 Repsol 110 Republic Asset Management 110 Respaut Sébastien 124 Reuter Nathalie 106 Reuter Pierre 122 Rewe 70 Richard Benoît 119 Ries Anne-Catherine 78 Rifkin Jeremy 38 Ripple 98
Ritz-Carlton Rod Victor Rotarex Rotunno Donato Rousseau Philippe RTL RTL Group RTP Ryanair
28 123 96 123 112 39, 40, 46, 106 63 110 26
S-T-U S.D.V. Luxembourg 27 Sagramola Silvio 52 Sailer Rüdiger 122 Saint-Amans Pascal 87 Saint-Guillain Gilles 110 Sales-Lentz 26, 82 Sans Erwan 106 Santinelli Jean-Luc 74 Saturne Technology 99 Saumur 153 Savills Luxembourg 112 Schaus Jean-Luc 106 Scheider Lou 63 SchemelWirtz Architectes Associés 62 Schenker Luxembourg 27 Schepp Jürgen 84 Schiltz Jean-Louis 123 Schmit Georges 98, 123 Schmit Nicolas 39, 58 Schneider Étienne 37, 38, 40, 104, 123 Schonckert Laurent 70 SchoolLeaks 40 Schulz Martin 38 Script (Service de coordination de la recherche et de l’innovation pédagogiques et technologiques) 40 SCRM Avocats 108 SD Worx 108 Seale Thomas 117 Secalt 96 Seignert Thierry 90, 117 Seil Armand 30 Service de renseignement de l’État 40 SES 46, 96, 110 SFR Belux 64 SGG Luxembourg 112 Siebentritt Susanne 74 Sietzen Roger 30 Silkway Airlines 27 Sinnes Gérard 108, 122 Sixt 26 Sjoblad Hannes 105 Skype 78 Skytanking 26 SnapSwap 98 SNCI 156 SNCT 62 Sniukas Marc 118 Société des mines de Luxembourg et des forges de Burbach 46 Société Générale 110 Sodexo 65 Solartec 84 Sosna Arthur 106 SSP 26 Stainier Florence 96 Statec 61, 63, 77, 96 Steenacker Patrick 106 Stein Monique 42 Steinfort PropCo 62 Strasser Claude 64 Strausch Gaston 30 Streff Patrick 30 Stuart Meg 142 Sundararajan Arun 77 Swirl 64 Swiss Air 26 Swolfs Thibaut 106 Szytmaniuk Oleg 112 Tageblatt 97 Taillandier Matthieu 124 Tajani Antonio 38 Talisman Energy 110 Talkwalker 61 Tango 62, 80 Tanson Sam 42, 82 TAP Air Portugal 26 Tele2 80 Telecom 110 Telenet 64
INDEX
Telindus Terminaux Jean-François Tesch François The Recruiter Thiebaut Sébastien Thoma Carole Thoma Françoise Thomson Reuters Europe Time Tluszcz Mark TNS Ilres Tom Ford Total Luxembourg Traiteur Niessen Transports Arthur Welter Transports Sauerwein Trapp Jean-François Tribunal administratif Trouillez Marie-Hélène Trump Donald Turkish Airlines Turpel Justin Uber Uless Unia UnifiedPost Université Paris Dauphine UpCRM
110 124 117 113 124 42 30, 136 112 38 78 38 142 64 147 27 27 110 58 106 12 19, 26 40 64 61 52 112 77 112
V-W-X-Y-Z Valentiny François Valora van Kuijk Frank van Luijk Jacques Vandeven Coralie Vanneste Johan Vaude-Perrin Jeannette Vaudoyer Alfred Verbeke Annemie Verhofstadt Guy Verizon Vestager Margrethe Ville de Luxembourg Vistim Volotea Volvo Bus Voss Denise Vox Mobile Voyages Weber Vrancken Ronald Vueling vyzVoice Wagener Claude Wagner Claude Wagnon Jean-Philippe Wallenborn Waringo Jeannot Weber Tom Wehles Romain Weidenhaupt André Weisgerber Tom Wernert Lucile Weycker Félicie Wickler Christiane Willame Jean-François WillyNature Winston & Strawn LPP Wiot Véronique Wiseler Claude Wolff Jürgen Wolff Ronny Wolkswagen Wordline Wort Yangtze River Express Yelle Yusen Logistics Zeniti Malik Zoller Gérard Zuccoli Laura ZUI Apeks
46 26 112 63 122 22 119 46 142 38 110 89, 94 38 108 26 82 123 64 82 124 26 64 30 123 122 96 30 63 106 30 30 122 30 76 80 50 112 30 38 88 106 38 98 39 27 142 27 106 50 52 112
Février 2017 —
— 151
20/01/17 18:36
OURS
WWW.PAPERJAM.LU
•
Prochain numéro 2 mars 2017
Février 2017 Parution le 26 janvier 2017
FÉVRIER 2017
ABONNEMENTS Merci de vous rendre sur notre site : eshop.maisonmoderne.lu
FÉVRIER 2017
L E D N I LE F DE LA PRENUDTEUR HA
UNIVERS PAPERJAM Paperjam.lu www.paperjam.lu
DIRECTEUR DE L A PUBLICATION
Mike Koedinger
Newsletter biquotidienne abonnement sur www.paperjam.lu
DIRECTEUR ÉDITORIAL
Sven Ehmann
5 453000 074017 02 4€
i nch ns ir fra millio re s avo es 3 pa Aprè olique d el se pré b ind p symrs, le F ort City. a c e p le sag ir t. édia as nir A de p à deve ge imm olla Déc
RÉDACTEUR EN CHEF
Applications iPhone + iPad
Thierry Raizer
JOHAN VANNESTE Lux-Airport
ADRIEN NEY
RICHARD FORSON
Luxair
Cargolux
FRANÇOIS BAUSCH
Ministère du Développement durable et des Infrastructures
COVER
Applications Android smartphone + tablette
Vinzenz Hölzl pj_17-02.indd 4
19/01/17 09:54
RÉDACTION Téléphone (+352) 20 70 70-100 Fax (+352) 29 66 19 E-mail press@paperjam.lu Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg @paperjam_lu Thierry Raizer (T. R.) Rédacteur en chef thierry.raizer@maisonmoderne.com @traizer1 Jean-Michel Gaudron (J.-M. G.) Journaliste senior associé jean-michel.gaudron@maisonmoderne.com @jmgaudron Marie-Astrid Heyde (M.-A. H.) Coordination marie-astrid.heyde@maisonmoderne.com
PHOTOGRAPHES
Christian Aschman Marion Dessard Patrick Galbats Léa Giordano Anna Katina Gaël Lesure Mike Zenari
RÉGIE PUBLICITAIRE
STUDIO GRAPHIQUE
Téléphone (+352) 20 70 70-300 Fax (+352) 26 29 66 20 Mail regie@maisonmoderne.com Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg
DIRECTEUR ASSOCIÉ
DIRECTEUR DE L A CRÉATION
Jeremy Leslie DIRECTEUR ASSOCIÉ
Francis Gasparotto (-301)
Paperjam.Jobs www.paperjam.jobs Paperjam Club club.paperjam.lu ISSN 2354-4619
STUDIO MANAGER
Stéphanie Poras-Schwickerath SALES MANAGER MAGA ZINES ET GUIDES
CORRECTION
Pauline Berg Muriel Dietsch Sarah Lambolez Inès Sérizier
Vincent Giarratano (-321)
DIRECTEUR ARTISTIQUE
Vinzenz Hölzl ASSISTANTE
Nathalie Sohn (-305) CHARGÉS DE CLIENTÈLE
Marilyn Baratto (-316) Laurent Goffin (-315) ASSISTANTE COMMERCIALE
Céline Bayle (-303) Frédéric Antzorn (F. A.) frederic.antzorn@maisonmoderne.com @FredAntzorn
Guido Kröger
Paperjam Guide guide.paperjam.lu
MISE EN PAGE
Stéphane Cognioul (coordination), Monique Bernard, José Carsi, Jan Hanrion, Tae Eun Kim, Nathalie Petit, Patricia Pitsch, Sascha Timplan, Ellen Withersová
ADMINISTRATION
Isabelle Ney (-014)
IMPRESSION
Imprimerie Centrale
François Aulner (F. A.) francois.aulner@maisonmoderne.com @Francois_Aulner Anne-Sophie Bedel (A.-S. B.) anne-sophie.bedel@maisonmoderne.com
EU Ecolabel : FI/11/001
France Clarinval (F. C.) france.clarinval@maisonmoderne.com @franceclar Céline Coubray (C. C.) celine.coubray@maisonmoderne.com @celinecoubray Camille Frati (C. F.) camille.frati@maisonmoderne.com
Jean-Michel Lalieu (J.-M. L.) jean-michel.lalieu@maisonmoderne.com Jonas Mercier (J. M.) jonas.mercier@maisonmoderne.com Aurélie Sondag (A.S.) aurelie.sondag@maisonmoderne.com
152 —
152_ours_2016.indd 152
Tous droits réservés. Toute reproduction, ou traduction, intégrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation écrite délivrée au préalable par l’éditeur. © MM Publishing and Media SA. (Luxembourg) Maison Moderne™ is used under licence by MM Publishing and Media SA.
ÉDITEUR
Jean-Michel Hennebert (J.-M. H.) jean-michel.hennebert@maisonmoderne.com @jmhennebert
FONDATEUR ET CEO
Mike Koedinger
DIRECTEUR ADMINISTRATIF ET FINANCIER
Maison Moderne ™ www.maisonmoderne.com Téléphone (+352) 20 70 70 E-mail publishing@maisonmoderne.com Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg Bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie
Please recycle. Vous avez fini de lire ce magazine? Archivez-le, transmettez-le ou bien faites-le recycler!
Etienne Velasti
Maison Moderne est un partenariat de Francis Gasparotto, Jean-Michel Gaudron, Mike Koedinger, Guido Kröger, Rudy Lafontaine et Etienne Velasti. Conseil d’administration : Jean-Claude Bintz (président), Francis Gasparotto, Mike Koedinger, Guido Kröger, Daniel Schneider et Etienne Velasti (membres).
Conformément à l’article 66 de la loi du 8 juin 2004 sur la liberté d’expression dans les médias, la présente mention est obligatoire «une fois par an, au premier numéro diffusé». Nous avons choisi de la publier chaque mois. La société éditrice de Paperjam est détenue indirectement, par une participation excédant 25%, par Mike Koedinger, éditeur domicilié au Luxembourg. La direction générale et la gestion journalière sont de la responsabilité de Mike Koedinger.
— Février 2017
20/01/17 17:21
www.saumur.lu 13, Rue Dicks Luxembourg
159_PUB_SAUMUR.indd 153 159 153_PUB_SAUMUR.indd
07/12/16 09:00 14:37 20/01/17
TABLEAU DE BORD
ECH SCHWÄTZE 70,5 % LËTZEBUERGESCH ÉCONOMIE
Tableau de bord
Sept résidents sur 10 déclarent parler luxembourgeois avec leurs proches, au travail ou à l’école, selon une récente étude du Statec. La langue nationale, sujet de bien des débats actuellement, est suivie par l’anglais et le portugais.
PATRIMOINE GLOBAL DES OPC ET DES FIS
TAUX DE CHÔMAGE
NOMBRE DE FAILLITES
(en milliards d’euros)
2014 2015 2016
120 3.626,50
3.621,93
3.602,16
3.565,75
3.487,98
3.461,90
3.395,40
3.395,40
3.358,48
3.371,00
3.589,67
3.506,20
3.366,83
6,2 %
3.513,39
(en novembre 2016)
100
86
86
81
80 64 65 62
60
108
104
99
87
92
86 74
78
73 62
60 50
47
60 58 56
65 53
54
40 28
20
D éc . Ja n. Fé v. M ar s A vr il M ai Ju in Ju il. A oû t Se pt . O ct . No v. D éc .
0
TAUX D’INFLATION (en %)
NOUVELLES IMMATRICULATIONS
Se pt .1 5 O ct .1 5 N ov .1 D 5 éc .1 5 Ja n. 16 Fé v. 1 M 6 ar s1 A 6 vr il 1 6 M ai 16 Ju in 16 Ju il. 16 A oû t1 Se 6 pt .1 6 O ct .1 6
SEPT. 16 : +0,4 % OCT. 16 : +0,5 % DÉC. 16 : +1,1 %
5.233
6.000
5.000 (évolution en %)
(en novembre 2016)
5
4,2
4 57,63 %
4,7
3
4,2 3,5
3,7
3.065
3.000
2.636
EMPLOI TOTAL INTÉRIEUR
4.000
2.000
2 1 42,37 %
1.000
0 -1
2012
154 —
0
0
D éc .1 Ja 5 n. 16 Fé v. M 16 ar s1 A 6 vr il 1 6 M ai 16 Ju in 1 Ju 6 il. A 16 oû t Se 16 pt .1 O 6 ct .1 N 6 ov .1 D 6 éc .1 6
180.256 travailleurs frontaliers
2013
2014
2015
2016
2017
S O U R C E S : S TAT E C , C S S F, BA R R E AU . L U
PIB EN VOLUME
425.467
— Février 2017
154_tableau-de-bord_2016.indd 154
20/01/17 09:55
The Company of the Future 2
Register now on:
March 2017
www.jecolux.lu
Under the patronage of:
Conference organised by:
In collaboration with:
Media Partner:
155_PUB_PWC.indd 155
@JEcolux | #Jelux
20/01/17 08:59
FINANCEZ
VOTRE PROJET D’ENTERPRISE
CRÉATION DÉVELOPPEMENT INVESTISSEMENT INNOVATION TRANSMISSION TÉL 46 19 71-1
SNCI@SNCI.LU
WWW.SNCI.LU
© SNCI / Photo Christof Weber / rosedeclaire
SOCIÉTÉ NATIONALE DE CRÉDIT ET D’ INVESTISSEMENT
038_PUB _SNCI.indd 156 38 156_PUB_SNCI.indd
1/22/16 14:43 20/01/17 08:59