Paperjam mars 2017

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MARS 2017

ENQUETE SUR

LA

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WISELER ATTITUDE



ÉDITO

Pour que l’intelligence reste bien réelle TH I ERRY RA I Z ER Rédacteur en chef @traizer1

L

es discours de Barack Obama nous manqueront tant ils étaient truffés – surtout à la fin de son mandat – de passages aussi humoristiques que pleins de bon sens, invitant à la réflexion. « Il y a deux choses dont je suis sûr : la mort et les taxes », déclarait il y a un an le désormais ex-président des États-Unis en citant Benjamin Franklin. Pour être complet, le prédécesseur de Donald Trump avait indiqué, lors de ce même discours, qu’il était certain d’une troisième chose : que son épouse ne serait jamais candidate à la Maison Blanche. Les prochains mois révéleront si, par l’effet d’une présidence qui s’annonce pour le moins chaotique sous bannière républicaine, cette dernière certitude se sera envolée. Restent la mort, élément inéluctable de notre vie qui la rend précieuse, et les taxes. On ne peut pas échapper aux taxes. À chaque économie sa fiscalité, en quelque sorte. Les gouvernements n’ont pas encore pris véritablement le temps d’imaginer les bénéfices qu’ils pourraient retirer de l’usage

de la blockchain en tant que matrice pour échanger des informations et vérifier la conformité de leurs contribuables, que déjà la fiscalité des robots apparaît au grand jour et dans les médias. Oui, les robots (ou le fruit de leur travail) doivent aussi être taxés, estime en substance le fondateur de Microsoft Bill Gates. De quoi ravir l’eurodéputée socialiste luxembourgeoise Mady Delvaux qui, bien malgré elle, s’est retrouvée au cœur de la campagne des primaires de la gauche en France via son idée d’instauration d’un revenu universel de base pour compenser la robotisation galopante de l’économie. Gentiment provocante, la proposition du milliardaire américain remet au cœur du débat la fiscalité du travail, qu’il soit humain ou effectué par des robots. Les autorités fiscales n’ont pas encore émis de circulaires allant dans le sens de cette évolution, mais elles se penchent déjà – en Belgique par exemple – sur l’économie dite collaborative, et plus précisément le cas Airbnb chez nos voisins. Comment garantir une manne suffisante de revenus pour faire fonctionner l’État et assurer les services publics essentiels ? Les gouvernements

peuvent et doivent se poser cette question à l’aune d’une transformation digitale de notre économie, car, dans le cas d’Airbnb, c’est moins l’aspect technologique qui est révolutionnaire que le business model permis par cette même transformation digitale. Mais la fiscalité n’est en réalité qu’une partie de la problématique. Si demain les robots remplacent massivement l’humain dans des métiers dits à faible valeur ajoutée (la robotique est déjà une réalité dans différents secteurs), la question de la formation des personnes concernées sera cruciale. Elle doit être anticipée. Et si les politiques faisaient preuve « d’innovation fiscale » ? Ou plutôt de changement de paradigme dans la priorisation de l’attribution des recettes fiscales d’un genre nouveau ? Reverser tout ou partie des taxes perçues sur le travail robotique dans des fonds dédiés à la formation initiale aux nouveaux métiers, à la formation professionnelle continue et, pourquoi pas, à l’entrepreneuriat, pourrait constituer un véritable projet de société 2.0 qui se construira avant tout autour de l’intelligence. Artificielle certainement. Politique et humaine probablement. Mars 2017 —

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SOMMAIRE

Mars 2017 COVERSTORY

GRAND ENTRETIEN

024 Claude Wiseler, l’équilibriste Favori pour devenir le prochain Premier ministre, le « Spëtzekandidat » du Chrëschtlech-Sozial Vollekspartei (CSV) mène le plus grand et le plus hétérogène des partis luxembourgeois vers les élections législatives de 2018.

REPORTAGE

016 « Le positionnement global du commerce est à revoir » Après 23 ans de bons et loyaux services, Thierry Nothum quitte, fin mars, la direction de la Confédération luxembourgeoise du commerce. À ses yeux, la transformation digitale est un des défis majeurs à relever par le secteur. BAVARDAGES

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Des racines dans la société

Quand les frictions disparaîtront

Notre photographe Eric Chenal a partagé le quotidien de Sandrine Bem, directrice de l’asbl ATP. Trois lettres importantes pour l’insertion sociale des personnes atteintes d’un problème de santé mentale.

Les services financiers sont à l’aube d’une profonde révolution induite par la technologie qui devient langage. Georges Bock (tax leader chez KPMG) et Nasir Zubairi (CEO de la Luxembourg House of Fintech) évoquent les enjeux d’un changement qui traverse toute notre société. Mars 2017 —

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SOMMAIRE

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60 ANS D’UNION EUROPÉENNE

056 Crise profonde ou turbulences ? TROISIÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE

062 Rifkin, et après ? LSAP

064 À hue et à dia URGENCES ET MAISONS MÉDICALES DE GARDE

066 Cautère sur une jambe de bois JEAN-CLAUDE JUNCKER

068 Retrait en 2019 ROMAIN WOLFF (CGFP)

069 « Une fonction publique

multilingue, motivée et rémunérée correctement »

C2DH

070 De l’histoire et des ambitions RTL

072 Sur les mêmes longueurs d’onde

095

DES VÉLOS À UN EMPIRE

078 Kontz à cent pour cent MIPIM

082 Promotion en béton LÉGISL ATION

084 Le grand chantier de l’Omnibus OUVERTURES DOMINICALES

085 Retour à la case départ ENCOURAGER LE MANAGEMENT AU FÉMININ

086 Fidèles au poste MÉDIAS

087 Maison Moderne se réinvente CEBIT 2017

088 La start-up nation s’expose ÉCONOMIE CIRCULAIRE

ASSURANCES

098 La rentabilité se fragilise EUROPEAN ASSET MANAGEMENT CONFERENCE

102 Les fonds bien dans leurs assets FINTECH AWARDS 2017

103 Pépites à la recherche de fonds ANNEMARIE JUNG (ABBL)

104 « Nous ouvrir aux fintech » BANQUES

106 Un nouveau reporting à l’horizon

PROCÈS LUXLEAKS

108 Question de point de vue LÉGISL ATION

109 Et s’ouvrent les barrières…

089 Quand le produit devient service SÉCURITÉ DES RÉSEAUX

090 Des gestes simples avant tout

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SOMMAIRE

LIFESTYLE

PAPERJAM CLUB

ART CONTEMPORAIN

150 L’art public dans la lorgnette MUSIQUE

153 À la Philha en trois temps

DAVID L ACHAVANNES

154 « Le repas doit permettre le dialogue »

AGENDA

120 Les événements à venir LA VIE DU CLUB

124 Retour en images

LIFESTYLE

014 À suivre 110 Flash-back 114 Carrières 118 Paperjam.jobs 156 Paperjam.lu 160 Ours 162 Tableau de bord

LUXFILMFEST

152 Un panorama des cinémas du monde

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PAPERJAM ADVERTORIAL

VON POLL RE AL ESTATE

La maison Von Poll Real Estate s’installe au Luxembourg Nouveau venu au Luxembourg, Von Poll Real Estate n’est cependant pas un acteur récent du courtage immobilier. Établi dans 250 agences, au sein d’une dizaine de pays, Von Poll prodigue depuis près de 20 ans un service haut de gamme, 360°, pour ses clients. Retour sur cette implantation luxembourgeoise avec Eric De Prince, General Manager, et Annick Riedl, DRH et Responsable Locations.

Annick Riedl, DRH Rental Department Eric De Prince, General Manager Shop Limpertsberg 6, avenue Pasteur L-2310 Luxembourg Shop Bel-Air 14, boulevard Pierre Dupong L-1430 Luxembourg Tél : 26 47 98 Fax : 26 47 87 78 luxembourg@von-poll.com www.von-poll.lu

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eut-on revenir sur l’arrivée de Von Poll Real Estate au Luxembourg et ce qui vous a amené à en prendre la direction ? ERIC DE PRINCE Je dirais que c’est l’évolution logique d’une expérience de 25 ans sur le marché immobilier luxembourgeois. J’ai tout d’abord été à la direction d’un grand cabinet international en immobilier commercial durant une quinzaine d’années. Puis j’ai développé la marque immobilière résidentielle Engel & Völkers pendant près de sept ans, avant d’implanter les agences Von Poll Real Estate, ici au Luxembourg. Aujourd’hui, je dirige conjointement nos deux agences : celle au Limpertsberg, et celle à Bel-Air, en face du parc de Merl. Ce qui a grandement motivé ma décision, c’est la correspondance parfaite des valeurs et de l’ADN de la marque Von Poll avec nos propres valeurs. Cela tient en deux grandes idées : d’une part essayer de « toujours faire un peu mieux que les autres », et d’autre part offrir la plus large palette de services possible à nos clients. Von Poll Luxembourg offre ses services dans la vente et la location, l’investissement et la promotion, et nous assurons également l’estimation de potentiel immobilier existant, d’immobilier neuf, de terrains et de projets immobiliers.

Qu’apporte la marque Von Poll sur un marché comme le Luxembourg ? E . D . P . En très peu de temps, Von Poll a su acquérir une réputation d’entreprise dynamique sur le marché des biens immobiliers de luxe et de qualité. Le groupe avait donc sa place au Grand-Duché, d’autant plus qu’il connaît une croissance phénoménale et dispose de contacts dans les plus grands cabinets immobiliers européens. Entre autres, citons Londres, Paris et Bruxelles, d’où proviennent de nombreux arrivants à Luxembourg. C’est donc un atout majeur pour le pays et ses résidents de tous horizons. Le Luxembourg, qui se distingue par la qualité de vie offerte à ses résidents, est également un lieu attractif pour les investissements dans l’immobilier résidentiel. Le solde positif des arrivées et des départs du pays est supérieur au nombre de nouveaux logements à disposition sur le marché. Ceci combiné à des taux d’intérêt toujours très intéressants pour les financements et un marché locatif en expansion continue, vous comprendrez aisément que le secteur immobilier soit très actif et profitable. Villas, maisons jumelles, maisons intergénérationnelles, appartements en ville ou à la campagne : grâce à notre vaste réseau d’agences situées dans le monde entier et à nos protocoles


PAPERJAM ADVERTORIAL

de communication simples, nos clients peuvent accéder à de nombreuses offres immobilières exclusives, situées dans les localités les plus recherchées. Quels sont les valeurs et les • • • • • ••• • qui vous singularisent de la concurrence ? E . D . P . L’ADN de Von Poll Real Estate, « essayer de faire un peu mieux que les autres », souligne deux valeurs essentielles de notre politique. Tout d’abord la volonté de se dépasser, d’offrir le meilleur service à ses clients et les outils de pointe à ses agents. Nos clients sont reçus personnellement et leur demande est étudiée de façon spécifique, selon les critères techniques ou économiques en jeu. Et si nous disons « un peu mieux », c’est que la seconde valeur chère à nos yeux c’est une certaine humilité, qui fait trop souvent défaut à ce milieu. Soyons honnêtes, malgré nos efforts et notre professionnalisme, nous ne sommes pas parfaits. Pouvez-vous évoquer la gestion du management, la structure des équipes au sein de Von Poll Luxembourg ? A N N I C K R I E D L Notre équipe luxembourgeoise est composée de 16 personnes. C’est la réunion de profils très ciblés tels que des ingénieurs, des architectes, économistes, juristes et spécialistes en marketing. L’objectif étant de fournir tous les

Von Poll Real Estate est une société de courtage immobilier fondée en Allemagne. Son activité se concentre sur les biens immobiliers situés dans les plus beaux endroits et son réseau s’étend à travers plus de 10 pays, dont l’Allemagne, la Suisse, l’Autriche, le Portugal, la Hollande, la Croatie, le Luxembourg ou l’Espagne. La marque emploie plus de 1.000 personnes, au travers de ses 250 agences.

services pointus à notre clientèle, à la recherche de professionnalisme et d’expérience. Composée de Luxembourgeois, Belges, Allemands, Français, Italiens, etc., notre équipe peut donc accueillir nos clients « nouveaux arrivants » à Luxembourg. Un petit exposé sur le pays leur est d’ailleurs présenté et nous restons à leur disposition le temps de la transaction. Pour chaque dossier, un agent expérimenté est impliqué afin de cerner précisément la demande du client. Cette expertise se combine avec la fraîcheur et l’énergie des juniors et apporte une dynamique certaine. La qualité de cette équipe reflète, selon moi, le succès de l’investissement personnel.

L’équipe Von Poll Real Estate Luxembourg : (de gauche à droite) Laeticia Monadjemi, Ghislaine Fatmi, Giuseppina Zarroli, Lysiane Jolivald, Annick Riedl, Christoph Krause, Eric De Prince, Jonathan De Prince, Pierre Rossi, Eric Dejardin, Edina Osmani, Julie Wansart, Edvina Osmani, Laura Sheifer, Rebecca Kohnen (absente).

En quoi le métier d’agent immobilier a-t-il évolué ces dernières années ? A . R . Le métier d’agent immobilier s’est considérablement professionnalisé et complexifié ces 10 dernières années, avec une législation et un encadrement beaucoup plus complets au niveau du pays. Il y a à présent une reconnaissance du métier, qui s’exerce après obtention de diplômes et d’agréments officiels. Cette professionnalisation va de pair avec une demande des clients de plus en plus large et conséquente. Il s’agit pour nous de pouvoir fournir des pistes de réflexion dans des domaines aussi variés que la conception d’intérieurs, la rénovation lourde, l’évaluation du potentiel de développement ou les financements, par exemple.  Mars 2017 —

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C E L E B R AT I N G LUXEMBOURG MIR WËLLE WEISE WIE MIR SINN

ANOUK AGNES

« Un modèle unique à faire connaître » 2017 est l’année de célébration du Luxembourg pour Maison Moderne, qui met à l’honneur les ambassadeurs du pays à l’étranger. «Celebrating Luxembourg» est consacré cette fois à Anouk Agnes.

D

irectrice générale adjointe de l’Alfi depuis avril 2012, Anouk Agnes (44 ans) a travaillé auparavant au ministère des Finances où elle avait pu suivre notamment des projets en faveur de la microfinance et des investissements responsables. Des créneaux qui lui sont chers et dans lesquels elle veut positionner le Luxembourg en tant que Place de référence et avant-gardiste. Que vous disent vos interlocuteurs à l’étranger sur le Luxembourg ? A N O U K A G N E S Lorsque nous voyageons loin, en Australie ou en Amérique latine par exemple, les personnes que nous rencontrons connaissent les fonds luxembourgeois. Ils sont souvent associés aux Ucits qui sont devenus quasiment une marque luxembourgeoise. Notre industrie est souvent bien connue, mais le pays en tant que tel l’est beaucoup moins. C’est très dommage.

Quand étiez-vous particulièrement fière du Luxembourg ? Au début de ma carrière, avant le secteur financier, j’ai travaillé dans l’aide au développement chez Lux-Development où j’ai appris que le Luxembourg était l’un des rares pays à respecter les règles pourtant fixées par l’Onu en 1970, à savoir consacrer 0,7 % du revenu national brut (RNB) à la coopération avec des pays en voie de développement. Depuis 2009, le Grand-Duché se situe même parmi les pays les plus actifs en octroyant 1 % de son RNB à la coopération. Cette générosité n’est pas souvent évoquée, or nous sommes un exemple dans le domaine. Découvrez l’interview complète d’Anouk Agnes ainsi que d’autres ambassadeurs du pays et participez à l’initiative #CelebratingLuxembourg. L’expérience se poursuit sur celebratingluxembourg.com.

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J U L I E N B E C K E R (A R C H I V E S)

Et qu’est-ce que vous leur répondez pour leur donner envie de visiter le pays ? Je leur parle de sa dimension cosmopolite et multiculturelle, avec une capitale où vivent plus de 60 % d’étrangers qui représentent 150 nationalités différentes. Je les invite à venir voir le microcosme international qui existe chez nous, sans oublier la vieille ville qui est si jolie. Ça vaut la peine d’y passer au moins un week-end !


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Les droits de l’Homme à la loupe

La commission d’enquête parlemen 02/03 taire émanant du Parlement européen poursuit ses travaux suite à la parution des Panama Papers. Comptant dans ses rangs la médiatique eurodéputée écologiste Eva Joly, elle veut faire la lumière sur les pratiques de structuration internationales. Elle rencontrera les responsables luxembourgeois à cet effet.

En tant que rapporteur national sur 15/03 la traite des êtres humains, la Commission consultative des droits de l’Homme présentera son premier rapport sur la question, dans le but d’évaluer les résultats des actions engagées au Luxembourg pour lutter contre ce phénomène et de rassembler les statistiques nationales à ce sujet.

Confirmation de tendance ?

Suite et fin ?

RTL Group présentera ses résultats 09/03 annuels le 9 mars prochain. Le premier groupe européen audiovisuel, basé au Luxembourg, avait misé durant les derniers exercices sur le digital pour diversifier ses revenus. Il prévoyait une croissance de ceux-ci entre 2,5 et 5 % en 2016.

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Les prévenus dans l’affaire LuxLeaks 15/03 connaîtront leur sort en appel. En cas de condamnation d’Antoine Deltour et de Raphaël Halet, l’histoire pourrait se poursuivre devant la Cour européenne des droits de l’Homme, qui traite notamment des cas des lanceurs d’alerte.

Un an de flashes

Quel bilan pour l’instauration des

16/03 premiers radars fixes au Luxem-

bourg ? Un an après leur mise en service, il s’agira de mesurer leur impact sur la sécurité routière, en corollaire des sommes perçues par l’État.

Diversification permanente

De la fabrication de bougies aux

24/03 machines agricoles, la société d’investissement Luxempart, agissant dans le giron du groupe d’assurances Foyer, a poursuivi la diversification de son portefeuille ces dernières années tout en revoyant des participations historiques comme SES. Résultats 2016 annoncés pour le 24 mars.

J E S S I CA T H E I S (A R C H I V E S)

Visite de courtoisie


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GRAND ENTRETIEN

 THIERRY NOTHUM (CONFÉDÉR ATION LUXEMBOURGEOISE DU COMMERCE )

« Le positionnement global du commerce est à revoir » F R É D É R I C A N T ZO R N E T J E A N - M I C H E L GAU D R O N |

Après 23 ans de bons et loyaux services, Thierry Nothum quitte, fin mars, la direction de la CLC. À ses yeux, la transformation digitale du commerce est un des défis majeurs à relever par le secteur. L’heure est à la réflexion de ce que devra être la surface commerciale de demain, pour attirer et retenir un client toujours plus volatil et connecté.

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ANTHONY DEHEZ


GRAND ENTRETIEN

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GRAND ENTRETIEN

V

ous vous apprêtez à quitter la direction de la Confédération luxembourgeoise du commerce le 31 mars prochain. Parlez-nous de ce commerce… Comment se porte-t-il aujourd’hui ? T H I E R R Y N O T H U M Il pourrait aller mieux sans pour autant dire qu’il va mal. Son état de santé dépend en réalité de sa capacité à pouvoir s’adapter aux défis de demain comme à ceux d’hier, déjà. J’ai l’impression qu’on est parfois un peu à la traîne pour anticiper les grandes tendances, car les comportements des consommateurs ne sont plus les mêmes qu’il y a 10 ou 20 ans. Le commerce doit surtout faire face au grand défi du digital. Je ne parle pas uniquement de l’e-commerce, mais de l’ensemble du monde digital qui fait intrusion dans les affaires et donc aussi dans le commerce. C’est là où, peut-être, nous avons un retard. Il n’est pas catastrophique, mais il faut le combler. On peut y parvenir dans le cadre du Pacte Pro Commerce, en retroussant nos manches, de manière à progresser plus vite par rapport à hier. Certains y sont déjà arrivés, et peuvent être même considérés comme des leaders. Mais le positionnement global est à revoir.

Entre e-commerce et centres commerciaux, reste-t-il de la place pour les petits commerces au centre-ville ? Le concept commercial le plus exposé à la concurrence et à ses effets est clairement le commerce urbain. Les centres-villes – en schématisant grossièrement – sont les perdants et les centres commerciaux les gagnants. Le problème est qu’en ville, il y a une multitude d’acteurs qu’on ne parvient pas à regrouper dans une même politique, que ce soit pour le marketing ou la concertation pour les horaires d’ouverture. Or, le consommateur aime la certitude. Il ne veut pas se poser la question de savoir si les magasins sont ouverts ou non. Dans un centre commercial, on a la certitude qu’il y a un accès facile, des places de stationnement, et que les magasins seront ouverts. Ceci dit, la ville a d’autres atouts qui peuvent être associés au moment agréable que cherche le consommateur : le charme des lieux, une offre complémentaire comme par exemple une pharmacie, une offre culturelle ou plus simplement le plaisir de s’asseoir à une terrasse. Mais si on a besoin d’un produit ou d’un service précis, il faut qu’il soit abordable, et surtout disponible au moment où on en a besoin. Ce qui n’est pas toujours le cas. Luxembourg capitale commerciale de Dans un centre commercial, on sait très la Grande Région, est-ce un vœu pieux ? bien de quoi ce consommateur a besoin. On a Même si ce n’est plus aujourd’hui un slogan, le pouvoir d’affecter une surl’objectif reste évidemment face précise à un besoin préd’être le meilleur dans la cis. C’est inimaginable en ville. Grande Région, compte tenu C’est dans ce sens que la de la proximité des pays voiL’être humain Ville de Luxembourg a choisi sins, mais également des flux d’être le promoteur du futur importants de frontaliers qui a tendance centre commercial Hamilius. viennent ici chaque jour. à oublier. Avec donc la possibilité de Nous sommes en permanence sur plusieurs terriLe consommateur, louer telle ou telle surface pas nécessairement au plus toires pour raisons non. offrant, mais pour un projet professionnelles, culturelles, susceptible d’enrichir l’offre ou encore amicales. globale de la ville. C’est une logique qui ne vaut pas pour les centres comLes annonces de projets de grandes merciaux privés. surfaces commerciales se multiplient. N’y en a-t-il pas trop à vos yeux ? Trop de commerce ne risque-t-il pas de tuer Le centre-ville de la capitale n’est-il pas le commerce ? en train de devenir un îlot réservé au seul luxe ? C’est une question que je me suis déjà posée il y a une douzaine d’années. Sommes-nous D’une certaine façon, oui, mais cela apparaît tout près des premières friches commersurtout dans la perception du consommateur. ciales ? Jusqu’ici, il n’y en a pas eu. Mais il faut L’offre n’est plus la même qu’il y a 20 ans. Et il rester prudent, car la question demeure faut se demander ce qu’on veut offrir, sachant quand on observe le nombre colossal de qu’on ne peut pas être partout en même temps. mètres carrés créés, mais aussi quand Il y a une équation assez simple au niveau l’e-commerce progresse de manière toujours du positionnement, avec quatre dimensions plus grande. L’évolution fait trop abstraction que sont le prix, le service, l’offre et la quade la surface virtuelle créée sur le net et qui lité. Si on veut être partout, on n’est nulle absorbe des parts de marché de plus en plus part ! Car on ne peut pas être compétitif au importantes du commerce traditionnel. niveau du prix, tout en ayant une offre très On assiste à des transformations des large et une grande qualité de service. Il faut donc se positionner pour ensuite surfaces de vente qui migrent vers des surdonner un message au consommateur. faces d’exposition et qui font que la transaction peut se réaliser en ligne, mais à partir Je ne plaide pas forcément pour un positiond’un magasin traditionnel. Il faut donc s’innement luxe. Mais si la tendance est en effet terroger sur le rôle de la surface commerciale de migrer vers davantage de qualité, voire de demain. de « luxe », ce positionnement est alors 018 —

— Mars 2017

BIO EXPRESS 1959 : Thierry Nothum est né le 26 mai 1959 à Luxembourg. 1978 : Il commence sa carrière professionnelle auprès des Chemins de fer luxembourgeois (CFL) où il est nommé inspecteur. 1990 : Après les chemins de fer, il se tourne vers un autre secteur des transports – l’aviation – en devenant chef du service du personnel de Luxair. 1994 : Thierry Nothum devient directeur et membre de la direction de la Confédération luxembourgeoise du commerce. 2016 : Il publie le livre L’intelligence servicielle (éditions Ernster). 2017 : Thierry Nothum quittera, au 31 mars, ses fonctions de directeur et lance sa propre société, Coast Consulting.


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119 - 177 g/km


GRAND ENTRETIEN

clair vis-à-vis du consommateur. Dès qu’il y a une structure qui va vers la qualité – et c’est une des forces du commerce luxembourgeois dans son ensemble – il peut alors attirer d’autres enseignes qui peuvent profiter de ce rayonnement et de ce positionnement. Ce n’est pas un hasard si à Paris il y a des rues, voire des quartiers, où il n’y a que des grandes marques de luxe. En ville, il y a tout de même une offre encore abordable en termes de prix pour tous. Mais peut-être pas suffisamment complète au niveau du moyen de gamme… On essaie de corriger avec Hamilius une offre qui n’est pas suffisamment présente, notamment dans l’alimentaire, où le choix est plutôt restreint. La fonction d’une ville est de répondre un peu à toutes les demandes, mais avec un positionnement clair.

Cela dit, le message a été lancé et nous devons bien le comprendre pour bien y réagir au niveau du commerce. Peut-être en amplifiant l’offre de formation pour apprendre les rudiments de la langue luxembourgeoise, afin de faire un premier pas, de donner une bonne impression… Accueillir un client dans sa langue, ou du moins avec un simple « Moien » est déjà très important.

Pensez-vous que le problème des horaires d’ouverture trouvera un jour une solution ? En dehors d’un marketing événementiel, comme peut l’être une grande manifestation du type Marathon ING, il faut tenir compte de la problématique des heures d’ouverture dans une stratégie à moyen et à long terme. Il faut savoir où l’on veut se positionner et quel sera l’objectif à atteindre d’ici cinq ans. Une fois que cela est défini, il faut voir comL’emploi dans le secteur du commerce reste ment se positionner par rapport à Hamilius, vers lequel l’activité commerciale de ville haute très dépendant de la main-d’œuvre frontava se déplacer. Cela aura des conséquences. lière. Cela est-il problématique ? À cela s’ajoutent l’arrivée du tram et le dévelopNon ! C’est avant tout une opportunité. Sans pement du pôle commercial de la Cloche d’Or. cette main-d’œuvre, nous serions mal. On est La Ville doit savoir quels seront les risques contents de pouvoir attirer autant de collaboet les opportunités, savoir comment se protérateurs. C’est aussi un gain car nous arrivons ger d’une évasion du pouvoir d’achat et de à obtenir un mix de cultures différentes dans la consommation vers la périphérie ou bien, nos magasins, et je considère que cela repréau contraire, comment miser sur le fait que sente une réelle plus-value. beaucoup de consommateurs Le seul bémol éventuel, travaillant à la Cloche d’Or ou c’est le problème des lanau Kirchberg pourront facilegues, sachant qu’il est diffiment venir en ville sur le cile pour un francophone de La consommation temps de pause de midi. maîtriser notre langue à un C’est alors là qu’il faut se niveau tel qu’il puisse facileest le reflet poser la question de la consément échanger avec un client de la société. luxembourgeois. Mais d’un quence sur les heures d’ouautre côté, et heureusement, verture. Cela doit s’intégrer la moitié de nos clients résià une réflexion stratégique d’ensemble sur le moyen et le long termes. dents ne sont pas Luxembourgeois « de Si seulement une moitié des commerces est souche » et, comme ces derniers, pratiquent ouverte le dimanche, le consommateur ne plusieurs langues. retiendra que l’autre moitié qui est fermée. Pour lui, ce sera donc comme si toute la ville Que pensez-vous d’ailleurs de ce débat était fermée. Pourquoi ne pas plutôt réduire qui est apparu autour de la question des le nombre d’ouvertures dominicales, et mettre langues ? le paquet pour que lors de ces ouvertures cerIl nous préoccupe ! Il y a un certain nombre tains dimanches la promesse soit tenue ? d’années, des chercheurs français avaient Quand on se remémore le temps de l’ouréalisé et publié une étude dont une des verture prolongée du jeudi soir, on se rapconclusions était que la consommation est le pelle qu’après un an les commerçants ont reflet de la société et que la société se reflète arrêté en regrettant qu’il n’y avait pas de dans les comportements consuméristes. Au regard d’une enquête sur les habitudes clients. Mais on ne peut pas dire « je suis ouvert jusqu’à 20 heures » et s’attendre à ce de consommation, on est étonnés de l’amque le magasin soit plein dès la première pleur des reproches formulés à l’encontre ouverture et tous les soirs. Il faut que ça entre du commerce par les résidents luxembourdans les habitudes des consommateurs et geois de souche. On s’approche d’un taux qu’ils n’aient plus besoin de réfléchir à savoir d’insatisfaction de près de 80 % dans le si c’est ouvert ou pas. domaine linguistique. Cela se rapproche des Il y a une règle dans le commerce : celle résultats du référendum. Or, le reproche linde ne jamais décevoir le client. La déception, guistique fait état d’un problème plus large, il s’en souvient toujours. L’être humain a tenau niveau de la société. C’est un prétexte dance à oublier ; le consommateur, non. Et il pour formuler une crainte ou une insatisfacy a une offre suffisamment grande qui lui pertion liée à d’autres facteurs. Le problème est met de changer son lieu préféré par un autre davantage interculturel et lié à la façon dont lieu. Il y a beaucoup de psychologie dans la on vit et travaille ensemble dans le pays, plus compréhension du comportement du qu’un simple problème de communication consommateur. C’est plus complexe… dans un magasin. 020 —

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VERBATIM

Lobbyisme « Nous avons tenu notre rôle de lobbyiste en parvenant à influencer la loi ou la politique dans un bonne direction. Mettre la logistique à l’agenda de la diversification économique, par exemple, est venu d’échanges avec les partis politiques il y a une quinzaine d’années. Beaucoup revendiquent la paternité de cela, mais je ne cache pas une certaine fierté d’en avoir été à l’origine. »

Regrets « Il reste évidemment des dossiers non achevés, comme celui de la restriction territoriale des importations. Je le regrette et je ne pense pas qu’il sera résolu d’ici à fin mars. Mais nous avons tout de même réussi à mettre ce problème national, qui est minuscule à l’échelle européenne, sur l’agenda de la Commission de Bruxelles ! Cela me fait plaisir même si on n’a pas encore le résultat. »

Reconversion « J’ai créé une société en nom personnel que j’ai baptisée Coast Consulting, pour ‘conseil and strategy’. J’aime bien la double métaphore : celle d’être sur une côte, une falaise, et de regarder droit devant, vers l’horizon ; mais aussi celle d’être sur un petit bateau qui tangue sur une mer forte et agitée, avec l’objectif de vite atteindre la côte, la terre ferme. »



GRAND ENTRETIEN

ENTREPRENEURIAT Thierry Nothum quittera la direction de la CLC à la fin mars pour diriger Coast Consulting, la société qu’il a créée.

Quel regard portez-vous sur l’action gouvernementale depuis décembre 2013 et sur l’année et demie restant de cette législature ? Je constate que le gouvernement n’a pas laissé traîner les choses, mais j’ai l’impression qu’il cherche à toucher un peu à tout et veut faire mieux en faisant moins. L’hyperactivité, prise au sens positif du terme, peut aussi cacher le risque de ne pas pouvoir tout faire. Je ne veux pas donner de note à la mi-temps du match. Disons que le gouvernement s’est bien lancé, en espérant que sa condition physique lui permette de tenir jusqu’au bout. Mais le bilan de l’économie luxembourgeoise montre que, globalement, on n’est pas à la traîne. Notre performance économique n’est pas des moindres, même si elle risque d’être un peu précarisée. Mais on est toujours dans une dominance des activités de l’industrie financière et il y aura sans doute beaucoup de guets-apens dans un avenir proche. Je pense par exemple à Beps ou à d’autres vastes initiatives réglementaires. Il faudra savoir les gérer. Avez-vous constaté des méthodes de travail différentes par rapport aux précédentes coalitions ? Je constate que, dans les domaines qui m’intéressent le plus, notamment autour de la mobilité, tout ce qui est aujourd’hui lancé s’inscrit dans la continuité de ce que les gouvernements précédents avaient mis sur les rails. C’est une satisfaction de voir que l’actuel gouvernement 022 —

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n’a pas voulu rompre avec les recommandations et les décisions de ses prédécesseurs. D’ici à la fin de la mandature, que souhaiteriez-vous voir aboutir qui ne l’est pas encore ? On vient d’arriver à l’issue du processus de la loi Omnbibus (le texte a été voté le 8 février dernier, ndlr) après plusieurs années de discussions… et on parle déjà d’Omnibus II, car il y a des choses à corriger (lire en page 84) ! Ce serait une bonne chose si ça pouvait être le cas d’ici aux prochaines élections. Au niveau du Pacte Pro Commerce, on ne s’attend pas à ce que tout soit réglé d’ici à deux ans et demi. Du coup, je me pose moins de questions sur le gouvernement actuel que sur celui à venir. Pour le reste, cela fait 20 ans que nous réclamons l’abrogation de la loi sur les heures d’ouverture. Il y a eu dans le programme gouvernemental la promesse de revoir ces dispositions. Il reste encore un an et demi pour le faire. Mais il s’agit là d’un élément isolé. Et une plage n’est pas faite d’un seul grain de sable… Enfin, je citerai la réalisation du plan d’action PME. Nous avons travaillé dès le début de la mandature sur ce dossier. Il a été adopté au début de l’été dernier et maintenant nous souhaitons qu’il soit transposé dans la réalité. Qu’en est-il aujourd’hui de votre succession ? Comment s’organise-t-elle ? Une vingtaine de candidatures a été déposée suite à la parution de l’annonce de

recrutement. Il reste, à ma connaissance, deux candidats dans la course. Tous les deux ont largement la capacité d’occuper ce poste. Je ne leur apprendrai certainement pas le métier de directeur de la CLC. Qu’allez-vous faire à compter du 1er avril ? Je vais me lancer dans l’entrepreneuriat. Travailler avec des entrepreneurs et des indépendants pendant 22 ans a forcément laissé des traces et j’avoue m’être laissé emporter par cette fibre entrepreneuriale. Après avoir connu le public et le privé, c’était le dernier statut qui me manquait ! À travers une société que j’ai baptisée Coast Consulting, je souhaite mettre à la disposition de mes clients mes acquis et mon expérience, avec l’avantage de choisir les sujets qui me fascinent. Cela dépendra évidemment des demandes. Cela pourra concerner les transports ou le commerce, mais aussi être des thématiques horizontales sans relation précise avec tel ou tel secteur. EN RÉSUMÉ

Directeur de la Confédération luxembourgeoise du commerce depuis 1994, Thierry Nothum a décidé de quitter ses fonctions pour créer sa propre société de conseil. Il revient sur un quart de siècle de développements du commerce au Luxembourg et envisage avec une sérénité teintée de méfiance l’avenir du secteur au Grand-Duché. Retrouvez l’intégralité de cette interview sur Paperjam.lu.


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SOMMAIRE Le prétendant au poste de Premier ministre présente sa vision pour le pays, son analyse de la situation dans la politique luxembourgeoise et dans son propre parti, le CSV. pp. 27 à 40 Que pensent les autres partis luxembourgeois de Claude Wiseler ? p. 40 Comment définit-on un leader en 2017 ? p. 42 Comment se distingue-t-il de ses prédécesseurs ? pp. 44 et 45 Qui se trouve à ses côtés ? pp. 46 et 47 Les réponses à ces questions laissent penser que Claude Wiseler n’incarne que le premier acte d’un renouveau du parti le plus influent de l’histoire du Grand-Duché. Analyse, pp. 48 et 49

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CLAUDE WISELER … Mars 2017 —

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Favori pour devenir le prochain Premier ministre, le « Spëtzekandidat » du Chrëschtlech-Sozial Vollekspartei (CSV) mène le plus grand et le plus hétérogène des partis luxembourgeois vers les élections d’octobre 2018. Il espère incarner une synthèse, mais représente aussi un renouveau inachevé du parti. Sa personnalité peut être un atout pour cet exercice d’équilibriste, mais ses détracteurs regrettent un manque de prise de décision, à une époque très agitée. Au Luxembourg et à l’étranger. F R A N Ç O I S AU L N E R PAT R I C K GA L BAT S ( R E P O R TAG E ) , A N D R É S L E J O N A ( P O R T R A I T )

U

n président nationaliste et protectionniste est aux commandes aux États-Unis. Quelle devrait être la réaction du Luxembourg et de l’Union européenne ? C L A U D E W I S E L E R Il serait hypocrite de prétendre qu’on pourrait rompre nos relations avec les ÉtatsUnis. Cela dit, le contenu de la politique de Monsieur Trump n’est pas compatible avec mes idées. J’observe en revanche une chose positive qui pourrait naître de ces élections américaines. L’Union européenne se retrouve maintenant seule devant ses propres responsabilités. On doit remettre en question notre dépendance vis-à-vis des États-Unis, notamment au niveau de la défense, de la sécurité ou de la politique extérieure et œuvrer pour que l’Europe devienne plus forte. Le

rêve fondateur du projet européen en tant que projet de paix ne touche plus les nouvelles générations, mais la situation actuelle pourrait permettre de refonder des objectifs d’avenir pour l’Europe.

On constate au niveau du Conseil européen que l’UE est une union des nations. Malgré cela, le discours dans les différents États membres évolue davantage vers un repli sur soi… Se replier sur soi constitue exactement la mauvaise réaction à l’isolationnisme annoncé par Donald Trump. On voit très bien que même les grands États membres, comme l’Allemagne, ne peuvent rien accomplir seuls. On verra si la tendance est inversée lors des élections présidentielles en France. Si Marine Le Pen est élue

au premier tour, cela signifierait bien que le repli continue… Si tel est le cas, on devra s’attendre à un moment très difficile. Mais je ne pense pas que Marine Le Pen gagnera les élections, car la réaction des Français permettra la victoire d’un parti non populiste. Il n’empêche que les résultats du Front national dans les sondages ou lors des élections régionales, notamment dans les régions voisines, donnent matière à inquiétude. Ces résultats sont à mon avis la conséquence des querelles internes et des scandales dans les partis traditionnels de gauche et de droite qui ternissent leur image et l’image de la politique en général. Suite au référendum britannique et aux élections américaines, de nombreux observateurs ont dénoncé des mensonges ou une recrudescence du phénomène des « fake news » (fausses informations). Qu’en pensez-vous ? Nous avons un vrai problème, mais nous l’avons toujours eu d’une certaine manière avec la presse à scandale, pour qui la vérité n’est pas la règle d’or. En revanche, ces informations étaient circonscrites à la presse écrite ou passaient à un moment unique à la radio ou à la télé. Aujourd’hui, une fausse information est mise en ligne, reste accessible à tous et est reproduite à l’infini sur les réseaux sociaux. Nous ne maîtrisons plus ni l’information, ni sa diffusion, ni ses commentaires qui sont souvent couverts d’anonymat. Ce côté anonyme provoque parfois des dérives dangereuses. Faut-il de nouvelles règles ? Honnêtement, je ne saurais aujourd’hui le dire. Il faut en effet être extrêmement prudent lorsqu’on touche à la liberté d’expression. Le plus important, c’est d’apprendre à gérer cette nouvelle réalité et d’armer les jeunes, mais aussi les moins jeunes, pour qu’ils sachent affronter l’afflux de vraies et fausses informations de manière critique. Il faut aussi tenir compte Mars 2017 —

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de la chance que représente cette nouvelle réalité en matière de diffusion d’informations réelles. Quant à certains abus, il faut réfléchir avec les différents médias et réseaux sociaux à comment, par exemple, encadrer les commentaires sans les interdire.

Compte tenu des évolutions à l’étranger, quelle serait votre politique si vous réussissiez votre entrée à l’Hôtel de Bourgogne en 2018 ? Étant donné ce qui se passe autour de nous et les crises internationales actuelles et futures, qui n’épargneront pas notre pays, nous devons profiter de la chance que nous avons sur le plan économique pour rééquilibrer nos finances publiques. Si, pendant la crise, il convenait de s’endetter pour soutenir l’économie, la politique des cadeaux du gouvernement à l’heure actuelle est complètement irresponsable et inacceptable. Vous viserez quoi qu’il arrive un surplus budgétaire ? La décision de la coalition de passer de l’objectif d’un solde structurel de +0,5 % à –0,5 % a été justifiée par un scénario de croissance démographique à 1,2 million d’habitants en 2060. Je trouve dangereux d’accepter un objectif de solde budgétaire négatif. J’aurais fixé un solde positif à +0,2 % par exemple. Mais comment expliquer aux syndicats que malgré une croissance économique de 4 %, les salaires n’augmenteraient pas ? Souhaiter un solde budgétaire positif ne signifie nullement s’opposer à des augmentations salariales qui, pour le secteur privé, dépendent de négociations entre partenaires sociaux. Le dialogue social est absolument nécessaire. Mais compte tenu des chiffres dont nous disposons et qui soutiennent mon analyse, il faut tenir un discours cohérent. Nous devons répéter et expliquer les choses telles qu’elles sont et je suis sûr que les partenaires sociaux, qui sont des gens raisonnables, comprendront la nécessité d’un budget en équilibre qui est la base de toute politique sociale durable. Même si les discussions s’avéraient difficiles, il nous faut une politique soutenable sur le long terme. D’ailleurs, quand je parle avec les gens, j’entends rarement quelqu’un se plaindre de son niveau de vie. Il y a bien sûr des familles et des personnes qui ont des difficultés et des situations sociales difficiles et qu’il faut soutenir, mais au Luxembourg, en général, le niveau de vie est en comparaison relativement élevé. La question qu’on me pose est plutôt : peut-on garantir que ça va continuer ainsi à long terme ? Le 028 —

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long terme sera, tant que je ferai de la politique, ma priorité.

Mais les syndicats ne partagent pas votre analyse de la situation. L’OGBL veut, entre autres, une augmentation du pouvoir d’achat et une augmentation du salaire minimum garanti. La CGFP estime d’ailleurs que la dette publique remonte en grande partie au sauvetage des banques. Comment voulez-vous persuader les syndicats d’accepter de se serrer la ceinture ? Il ne s’agit pas de se serrer la ceinture. Il s’agit simplement de ne pas faire aujourd’hui des promesses qui ne sont pas finançables sur le long terme. Pour ce qui est de la dette publique, je partage tout à fait l’analyse de la CGFP, mais cette dette a été contractée en temps de crise. À l’heure actuelle, nous commettons une erreur en empruntant un milliard d’euros pour financer un déficit courant. On a continué et on continue l’endettement en 2016 et 2017 malgré la croissance économique, et ainsi on reste dans la spirale d’un endettement nullement justifié par la situation économique actuelle. Aujourd’hui, le gouvernement propose une politique et des dépenses qui rendent incontournable une croissance de 4 % sur les 40 années à venir. Est-ce raisonnable, est-ce crédible ? Cela nous mène inexorablement à une population largement supérieure à 1 million d’habitants. Ce scénario n’enchante personne. Voilà pourquoi nous avions demandé un « Zukunftsdësch », un débat sur l’avenir. Et si on en vient à la conclusion qu’on ne veut pas d’une telle croissance, il faut en tirer les conséquences budgétaires et changer notre approche. Comment vous y prendriez-vous ? Ça, c’est le genre de questions que nous lancent les partis gouvernementaux : « Laquelle des mesures proposées ne feriez-vous pas ? » Même si je peux trouver sympathique la plupart des mesures proposées, je ne peux pas être d’accord avec le résultat financier, car tout est payé par de nouveaux emprunts. La réforme fiscale, par exemple, dans son volume, coûte trop cher. Beaucoup trop cher, si ce que dit la Banque centrale est vrai. La mise en place de la garde des enfants gratuite ou la réforme du congé parental, dans leurs envergures, sont également difficiles à justifier à l’heure actuelle. Nous avons proposé des alternatives qui auraient été moins coûteuses, tout en donnant plus de temps aux parents. Nous aurions fait une autre politique. Je tiens à ajouter que je suis extrêmement reconnaissant envers ma fraction et mon parti de m’avoir suivi sur

D A N S L E S PA S Le chef de file CSV suit le Premier ministre dans les escaliers de la Chambre. Un signe prémonitoire ?

ce chemin, car quand on est dans l’opposition, critiquer les mesures dépensières du gouvernement n’est pas la voie de la facilité. Il serait beaucoup plus simple pour un parti d’opposition de prétendre qu’avec lui, il y aura plus. Mais cela serait irresponsable.

Donc pas de cadeaux sous l’ère Wiseler ? Certainement pas de cadeaux dont le financement n’est pas assuré et qui devront être payés par les générations futures. Notre politique budgétaire vise en temps de croissance à créer des réserves pour pouvoir être réactifs en temps de crise. Certains problèmes sociaux doivent être pris à bras le corps, certaines dépenses sont nécessaires pour moderniser le pays et on devra toujours créer de l’emploi. Je pense donc qu’il faut engager des moyens financiers, mais de manière positive et productive. C’est ainsi qu’on définit une politique, mais


CV

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CLAUDE WISELER  Né le 30 janvier 1960 à Luxembourg-ville, marié et père de trois enfants  Président d’honneur de la Fédération luxembourgeoise de basket-ball

Études

 Baccalauréat à l’Athénée de Luxembourg (1979)  Maîtrise de lettres modernes et licence en littérature générale et comparée à l’Université Paris III (Sorbonne Nouvelle) (1983)  Doctorat à l’Université ParisSorbonne avec Deux écrivains devant l’action et la politique : Pierre Drieu la Rochelle et Antoine de SaintExupéry (1989)

Professions

 Enseignant de langues à l’Athénée de Luxembourg et au Lycée technique du Centre (1983 à 1987)  Professeur attaché au ministère de l’Éducation nationale (1987 à 1989)  Conseiller pour le gouvernement au ministère de la Famille et de la Solidarité sociale et au ministère des Classes moyennes et du Tourisme (1989 à 1999)

Politique

 Secrétaire général du CSV (1995 à 2000)  Député de la circonscription Centre (1999 à 2004)  Échevin de la Ville de Luxembourg en charge de l’enseignement et des affaires sociales (2000 à 2004)  Ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative et ministre des Travaux publics (2004 à 2009)  Ministre du Développement durable et des Infrastructures (2009 à 2013)  Président du groupe politique CSV (2014)  Choisi par son parti pour conduire les législatives de 2018 (2016)

I N T E R N AT I O N A L Claude Wiseler dit au revoir à son épouse Isabel avant de s’envoler avec le président du CSV, Marc Spautz, pour Berlin, où ils doivent rencontrer la chancelière Angela Merkel.

j’ai l’impression que certaines mesures du gouvernement actuel, comme la réforme fiscale, ont été décidées sans réel objectif politique ou économique.

Une tranche indiciaire a été appliquée aux salaires ce premier janvier. Alors que l’on a connu un espacement inédit entre les deux dernières tranches, les revenus nets des plus grands salaires ont augmenté davantage que les plus petits salaires. Le CSV et vous-même aviez plaidé il y a quatre ans pour l’index plafonné. Le candidat Wiseler reste-t-il sur sa position ? Cette discussion n’est pas à l’ordre du jour. J’ai toujours trouvé que l’index plafonné était une mesure logique et juste. Mais il est évident que l’indexation des salaires a contribué à préserver la paix sociale. Le CSV se positionnera définitivement lors de l’élaboration de son programme électoral. Les syndicats disent que les écarts entre riches et pauvres doivent être compensés par voie fiscale… Certes, mais on ne peut pas tout faire avec les impôts. Il faut étudier les autres instruments pour atteindre plus de justice sociale. Je trouve que cette question ne peut être traitée sans parler de l’ensemble des mesures sociales. Il y a des injustices sociales au Luxembourg, mais beaucoup a été fait et l’écart entre les plus riches et les plus pauvres est tout de même plus petit que dans beaucoup d’autres pays, même au sein de l’UE. Pour atteindre l’équilibre budgétaire, vous souhaitez moins dépenser. Mais quelles seraient vos pistes au niveau des recettes ? Lors des discussions sur la réforme fiscale et celle sur les finances communales, notre député Gilles Roth a fait au nom du CSV des propositions précises, comme l’augmentation du minimum exonéré parallèlement à un abaissement du seuil d’entrée des paliers de 41 et 42 %, la modification profonde du système des stock-options ou encore la révision à la hausse de l’impôt foncier. Il faudra certainement également repenser l’impôt commercial communal à la lumière du programme Beps (recommandations de l’OCDE contre l’érosion de la base fiscale et le transfert des bénéfices, ndlr). L’impôt foncier, on en parle depuis des décennies au Luxembourg… Cela a déjà été annoncé, mais c’est techniquement compliqué. Cependant, je crois qu’aujourd’hui une réforme de l’impôt foncier est nécessaire, même si une grande partie des rentrées de l’impôt foncier est payée par les entreprises. Mars 2017 —

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seront notre réactivité, notre efficacité et notre rapidité. Notre volonté est d’être le first mover. Nous devrons également veiller à garder un niveau élevé d’attractivité pour le secteur des fonds. Enfin, il est important d’assurer, dans le cadre des négociations Beps, un level playing field en suivant de près les évolutions du dossier Brexit ainsi que les éventuelles conséquences de la nouvelle politique américaine.

Quelle approche défendez-vous en ce qui concerne la régulation de la place financière ? Nous avons accompagné de manière positive le gouvernement dans sa démarche sur le plan international. Il est temps de faire un effort de transparence. Nous poursuivrons cette démarche, qui avait d’ores et déjà été entamée sous l’ancien ministre des Finances CSV, Luc Frieden. C’est juste, et de toute façon on n’a pas le choix.

TEMPÉRAMENT

« Je peux être dur. Mais je peux le dire gentiment. » L’ O P P O S A N T Claude Wiseler est perçu par certains comme trop gentil pour faire de la politique. L’intéressé se défend et dit qu’on peut être dur tout en restant poli.

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Lors des campagnes électorales des prochains mois et années, l’impôt sur la fortune et l’impôt sur l’héritage ne manqueront pas d’être thématisés. Quelle est la position du CSV ? Nous sommes très clairs : non à l’impôt sur la fortune pour les personnes physiques et non à l’impôt sur l’héritage en ligne directe. Qu’en est-il pour l’imposition des sociétés ? Il faudra élargir la base d’imposition des sociétés en fonction des négociations Beps. C’est inévitable, mais voilà pourquoi le sujet du taux d’affichage prend de plus en plus d’importance. Il doit être abaissé pour maintenir l’attractivité du Luxembourg. Il faudra descendre dans ce contexte en dessous des 20 % de la taxation totale. Je sais aussi que l’on n’y arrivera pas en une seule fois, mais pour nous il est primordial de se donner un échéancier pour savoir quand arriver à cet objectif, pour donner aux entreprises la prévisibilité nécessaire. Je regrette que le gouvernement n’ait pas mené cette discussion avec l’opposition. Si nous entrions au gouvernement en 2018, mener cette discussion serait sans aucun doute une des premières choses que nous ferions. Que pourra faire le gouvernement pour préserver les avantages de la place financière ? Les niches, telles que nous les avons connues autrefois, deviendront de plus en plus rares étant donné que les réglementations européennes ne les permettent plus. Nos atouts essentiels

Une de vos priorités, que vous avez présentées lors de votre désignation comme candidat tête de liste du CSV, est une réforme du système de pensions. Je sais que c’est un sujet très compliqué. Mais le système de pensions actuel n’est pas soutenable, même avec une forte croissance. Nous payons actuellement 24 % de la masse salariale dans les caisses de l’assurance-pension, mais nous promettons 50 % de la masse salariale en déboursements. Même avec 4 à 5 % de croissance, on va tôt ou tard faire exploser le système. Peut-on toucher d’ici un ou deux ans aux pensions des ayants droit, si le système ne se déséquilibre que dans 20 ans ? Il ne s’agit pas de prendre aux ayants droit, mais d’arrêter de faire des promesses intenables à long terme. C’est pour cela que je veux faire la réforme maintenant, avant que le système ne bascule ou que les caisses ne soient vides. Votre discours ressemble presque à 100 % à celui du président de la Caisse nationale d’assurance-pension, Robert Kieffer. Or, le ministre de la Sécurité sociale, Romain Schneider, répond que Robert Kieffer formule ces avertissements depuis des décennies. Oui, mais quand on analyse les chiffres et les calculs, on constate que, quelle que soit la croissance, le système basculera dans plus ou moins 10 ans. C’est prouvé mathématiquement. Si on affirme le contraire, il faut le prouver, chiffres à l’appui. Bien sûr, je pourrais moi aussi enfoncer ma tête dans le sable,



COALITIONS

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« Nous n’excluons évidemment personne d’emblée. » car pendant la prochaine législature, de 2018 à 2023, le système fonctionnera encore. Mais je m’engage à ne pas faire cela. Nous allons inscrire dans notre programme électoral la transposition d’une nouvelle réforme des pensions.

Les trois partis gouvernementaux se sont publiquement, mais discrètement, interrogés sur comment le Grand-Duché pourrait à l’avenir compter moins de frontaliers et générer plus d’emplois occupés par des résidents. Qu’en pensez-vous ? C’est là une des principales réflexions du concept intégratif de la circulation et de l’aménagement du territoire (IVL) qu’avait développé à l’époque mon collègue Michel Wolter. Il s’agissait de favoriser un scénario « résidents ». C’est évident, mais aujourd’hui, avec les prévisions économiques actuelles, irréaliste. Sachant que chaque année plus de 10.000 nouveaux emplois sont créés, il est difficile et de suivre ce rythme en matière de construction de logements, et de mettre à disposition les infrastructures nécessaires pour s’adapter à cette évolution. À mon époque, au ministère du Développement durable et des Infrastructures, j’avais fait élaborer le programme de mobilité durable qui prévoyait 750.000 habitants. Si on anticipe 1,2 million d’habitants dans 40 ans, alors le ministre actuel doit dire comment il veut gérer ça. Il faudrait déjà transposer mon programme et travailler tout de suite à son extension. 1,2 million d’habitants, ça voudrait également dire au moins 300.000 frontaliers. Comment veut-on transporter ces gens ? Ce chiffre est uniquement avancé pour légitimer au niveau européen la politique dépensière qu’on observe en ce moment et ça me fâche ! 032 —

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Alors comment voulez-vous empêcher que la croissance vienne d’ellemême ? C’est la question cruciale, parce que la croissance ne se laisse pas simplement dicter et si elle est freinée brutalement, elle risque de devenir négative et il serait ensuite très difficile de la relancer. Ce qui compte donc est de ne pas faire de la croissance de 4 % une obligation par des engagements financiers inconsidérés. Ensuite, nous devrons mettre en musique les idées de Monsieur Jeremy Rifkin (futurologue qui a rédigé un rapport sur la troisième révolution industrielle pour le gouvernement en 2016, ndlr – lire aussi en p. 62). Bien que je pense qu’on aurait pu se passer de son rapport, je suis tout à fait d’accord avec un grand nombre de ses idées. Il faudra digitaliser notre économie, la décarburer et modifier notre production d’énergie. Il faudra orienter notre recherche et notre formation. Il faudra atteindre une croissance économique qui ne sera pas uniquement démographique, mais augmenter également la productivité, sachant que ce n’est pas tâche facile. Je suis convaincu que nous avons toutes les chances d’atteindre ces objectifs, grâce à notre ouverture internationale, grâce à nos bons équipements, à nos jeunes qui sont bien formés et à nos moyens d’investir dans la recherche et le développement. Nous avons là un potentiel pour produire une économie de valeur maximale. Et nous avons la volonté de transformer notre économie. En ce qui concerne le logement, qui a été du ressort de votre parti pendant des décennies, on constate que le gouvernement actuel a réussi à accélérer la cadence de construction…

Les ministres CSV ont bougé beaucoup de choses au niveau du logement, et j’ajoute que la croissance qu’on a connue ces derniers temps a été si forte que tout ce qui a été fait ne suffit toujours pas. Je ne reproche rien au ministre du Logement actuel, Marc Hansen (DP), et je constate aussi que lui non plus ne fait pas de reproches à ses prédécesseurs, car il se rend compte à quel point le problème est difficile à résoudre. Cela dit, je pense qu’on a trop longtemps opté pour une politique de la demande. Ça a aidé beaucoup de gens, mais tout compte fait, on n’a pas résolu le problème. Il va falloir agir au niveau de l’offre, et si je fais une analyse superficielle et brutale de la situation, je constate en fait deux problèmes. Premièrement, on n’a pas assez de terrains. Deuxièmement, si on a des terrains, on se retrouve face à des procédures trop longues. La loi Omnibus sur la simplification administrative (lire aussi en p. 82) ne changera pas suffisamment la donne, car il faut encore agir davantage, entre autres, au niveau des procédures environnementales. Pour obtenir plus de terrains constructibles, il faut absolument finaliser les plans sectoriels qui, comme je les avais conçus, permettraient de développer le logement dans grand nombre d’endroits différents. Ce n’est qu’en négociant dans ce contexte le rachat de terrains par l’État, et s’il le faut des expropriations, qu’on pourra avancer dans la bonne direction.

La simplification administrative est un dossier qui traîne depuis des décennies. Pourquoi les gens vous croiraient-ils aujourd’hui ? Je suis dans un état d’esprit et arrivé à un âge où perdre du temps n’est pas une option. J’ai passé 10 ans au gouvernement et j’ai déjà donné. Il est nécessaire de réformer le pays, sinon on va droit dans le mur. Je ne souhaite pas être élu pour le prestige. Si je suis élu, je n’ai pas l’intention de chômer. Les gens peuvent me croire ou ne pas me croire. Mais je garantis que si je suis élu, je m’occuperai de ces réformes, car elles sont nécessaires. Équilibre financier, durabilité du système social, logement, réorganisation territoriale… ne sont que quelques-uns des grands chantiers à entamer. Le gouvernement actuel vous a reproché de ne pas avoir fait avancer les choses quand vous étiez ministre. Des études traînaient dans les tiroirs, mais on attendait des décisions. François Bausch, votre successeur, a mis en musique le tram, la gare sous le Pont Rouge…


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LE PARTI

« Le CSV a beaucoup changé ces dernières années. » Je suis content que Monsieur Bausch construise beaucoup. D’autant plus que parmi tous les projets qu’il construit, il n’y en a pas un qui n’était pas déjà en exécution ou en préparation. Aujourd’hui, on fait croire que le tram est un projet des écologistes. Or, rappelez-vous que le projet de loi a été déposé en 2012. On peut me reprocher beaucoup de choses, mais pas que je ne me serais pas engagé pour le tram. J’ai persuadé le CSV, le LSAP et le DP de suivre ce chemin. L’idée de la gare du Pont Rouge, mais aussi les études préparatoires datent de cette époque. Mais, comme toujours, il faut attendre que les études de faisabilité soient exécutées. Ce qui est tout de même normal.

On vous reproche quand même de ne pas oser prendre de décisions. Quand je dois prendre une décision, je me donne le temps nécessaire pour en faire le tour. Parfois une journée, parfois une semaine. Je lis le dossier de A à Z et je parle aux gens. Je ne prends pas de décision à la va-vite. En revanche quand j’ai pris une décision, je m’y tiens. Je ne changerai jamais ma méthode. Parlons de votre personne : on vous décrit comme un personnage très gentil, parfois trop… Je ne pense pas qu’il faille être une brute ou un salaud pour faire de la politique ! Je veux effectivement rester « gentil », c’est-à-dire poli et calme. Si l’on me décrit ainsi en suggérant que ce n’est 034 —

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SE MONTRER Le candidat chef de file du CSV s’exprime régulièrement en public. Pour lui, la campagne électorale pour 2018 a d’ores et déjà commencé.

pas un trait de caractère approprié pour faire de la politique, cela me fait sourire. Il ne faut jamais confondre gentillesse et détermination. Je resterai poli et calme, et je considère que c’est une force, et je ferai la politique que j’estime être la bonne avec détermination.

dans cette aventure si je n’étais pas sûr d’être capable de le faire. En ce qui concerne mon CV, je rappelle que l’ancien Premier ministre Pierre Frieden, que j’admire beaucoup et qui est mort beaucoup trop tôt, n’était ni juriste, ni économiste.

Mais en politique, il faut aussi être dur de temps en temps, non ? Ah, je peux aussi être dur ! Mais je peux le dire gentiment. Il ne faut pas être impoli pour s’imposer. Non, je sais exactement ce que je veux faire et ma politique sera appliquée dans le calme nécessaire et dans le respect des gens. Je ne suis pas une brute et je ne veux pas le devenir.

Les dernières transitions de leader à la tête du CSV se faisaient d’habitude pendant que le parti était au pouvoir. Cette fois-ci, la transition a dû se faire alors que le parti est dans l’opposition. Jean-Claude Juncker vous a-t-il légué une situation difficile ? N’aurait-il pas pu construire sa relève plus tôt ? Il est certainement vrai que notre tâche actuelle n’est pas facile, mais ce n’est pas de sa faute. Jean-Claude Juncker a décidé de quitter la politique nationale. Mais je n’ai plus besoin de commenter cela. La situation est maintenant ce qu’elle est et elle est difficile. Mais pour le parti, le passage dans l’opposition a également des côtés positifs, à condition bien évidemment d’en sortir. Cela aura permis de se redéfinir au niveau de l’organisation, de se remettre en question, de corriger ses erreurs et de se demander si certaines choses ne pourraient pas mieux fonctionner. Je ne vous dirai pas ce qu’on estime avoir fait de travers (rires), mais tout le monde commet des erreurs et il faut en tirer les leçons.

On constate que les trois derniers Premiers ministres du CSV avaient effectué un passage aux ministères des Finances, du Budget et du Travail. Est-ce un manque dans votre préparation ? Ce n’est pas sur mon CV (rires). Ce qui, à mes yeux, compte pour assurer le poste que je brigue, c’est de savoir où on veut aller et quels sont les grands objectifs. Je sais ce que je veux et je sais exactement quelles perspectives d’avenir je souhaite garantir pour ce pays. Je possède déjà une expérience ministérielle. Elle m’a donné une compréhension du fonctionnement de l’État qui me confère le calme que j’estime nécessaire. Je sais ce qui, le cas échéant, m’attend, et je ne me serais pas lancé

La quête pour un successeur de Monsieur Juncker n’était


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pas évidente. Ne faut-il pas avouer qu’en politique il faut parfois aussi pousser quelqu’un de côté pour assurer cette transition ? Je pense que c’est plus compliqué. La question qui se pose est, comment est-ce qu’on gère cela ? Luc Frieden est mon ami depuis 15 ou 20 ans. Je tiens à cette amitié. Au gouvernement, il était a priori le successeur de Jean-Claude Juncker, et pour moi c’était OK. Il a ensuite pris une autre décision et son rôle a changé. Nos ambitions se sont ensuite effectivement heurtées, mais lui et moi sommes d’avis que cela fait partie du jeu politique. Nous avons donc tous les deux veillé à ne pas mettre en jeu notre amitié. Ça a été dur pendant quelques semaines, mais on y est arrivés. Nous sommes toujours amis. Je parle fréquemment avec Luc et nous ne discutons pas seulement de politique. Avec Viviane Reding, c’était a priori pareil. Bien qu’elle ait passé une grande partie de son temps à Bruxelles, de sorte que je la voyais donc moins que Luc, ça s’est bien passé. Aujourd’hui, je suis très heureux de pouvoir travailler avec elle et compter sur son expérience européenne beaucoup plus grande que la mienne. Il fallait régler les questions des candidatures. Les rivalités sont difficiles à vivre à la longue. Au-delà des ambitions, le CSV connaît aussi différents courants

ou des divergences d’opinion. Le Premier ministre, Xavier Bettel, s’est moqué, disant qu’au CSV il y aurait 23 députés et autant d’opinions différentes. Monsieur Bettel serait bien content si le DP avait autant de députés que nous. Cela dit, il est vrai que dans notre parti, nous avons toujours réussi à rassembler les différents courants, que ce soit le courant plus social ou le courant plus conservateur. C’est bien le succès du CSV d’avoir réussi le mix entre les deux et de produire une politique pour toute la société. Je ne renoncerai jamais à un des courants. Les Premiers ministres que j’ai connus, Juncker, Santer et Werner, ont toujours veillé à cela, et je suis leur exemple. Le CSV a beaucoup changé ces dernières années. Après le départ de nombreuses personnalités avant 2013, ce seront Jean-Claude Juncker et Luc Frieden qui ne figureront plus sur les listes de vote. Mais nous ne nous sommes pas éloignés de nos principes de base, même si Jean-Claude Juncker réagissait sans doute autrement que moi sur tel ou tel sujet. C’est comme ça. Le vote à 80 % contre le droit de vote pour les résidents étrangers lors du référendum en juin 2015, le débat autour de la nationalité

luxembourgeoise et le débat autour de la langue luxembourgeoise ontils influencé le CSV ? La position du CSV face à ces évolutions est que le repli sur soi est la mauvaise réponse. La discussion sur la langue luxembourgeoise n’est pas inutile, car le luxembourgeois fait partie de notre identité. Nous devons lui prêter attention, le soutenir et le promouvoir en tant que langue et sous son aspect culturel. Le plus important est que le luxembourgeois doit devenir une langue de communication et d’intégration. On pouvait le percevoir différemment à l’époque où l’immigration était en majeure partie francophone, mais ce n’est plus le cas et le luxembourgeois prend une toute nouvelle importance. Par contre, ajoutons qu’il faut en tout cas éviter que le luxembourgeois ne devienne une barrière ou un moyen d’exclusion. Ce serait le mauvais chemin. Il s’agit d’un débat sensible et c’est pourquoi il faut trouver les bonnes réponses. Vous indiquez donc une certaine ouverture, mais en même temps un certain respect pour l’identitaire… Oui, mais l’identitaire n’est pas censé incarner une fermeture. Notre identité est marquée par l’ouverture et c’est cela qui rend le débat complexe. Notre identité et notre histoire suite p. 39

SOCIÉTÉ

GARDE R APPROCHÉE Claude Wiseler et le secrétaire général du CSV, Laurent Zeimet. Les bureaux du parti, rue de l’Eau, sont agrémentés d’anciennes affiches électorales, ici une de Jacques Santer.

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« L’identitaire n’est pas censé incarner la fermeture. »


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ÉCONOMIE

« Certainement pas de cadeaux dont le financement n’est pas assuré. »

A U C O N TA C T Le « Spëtzekandidat » du CSV s’adresse à un public d’environ 50 personnes. Il est l’invité de la section CSV MertertGrevenmacher.

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sont marquées par cette ouverture. La question de la langue a toujours existé au Luxembourg. À l’époque où le Grand-Duché était encore duché et géographiquement plus grand, le français et l’« allemand luxembourgeois » étaient les langues courantes. Réduire notre identité au luxembourgeois ne reflète pas la réalité.

Après les élections de 2013 et la formation du gouvernement DP-LSAP-Déi Gréng, le CSV s’était plaint que la volonté de l’électeur n’avait pas été respectée. En cas de victoire du CSV en 2018, comment feriez-vous ? Lorsque nous avons dénoncé un non-respect de la volonté de l’électeur, c’était parce que le DP, le LSAP et les Verts avaient déjà conclu un accord avant les élections de 2013 qu’ils n’avaient pas annoncé aux électeurs. On avait aussi estimé qu’une coalition CSV-DP aurait été la conclusion logique du résultat des élections. Ce qui me gêne est qu’ils ne l’avaient pas annoncé publiquement. Il faut dire aux citoyens ce qu’on veut faire. Certains membres du CSV estiment que le parti conservateur ADR ne peut plus être exclu comme partenaire de coalition. Tant que je n’ai pas vu de programme électoral ou de contenus, je n’exclus rien. Mon parti a en revanche des lignes rouges et son ADN. La politique européenne en fait partie, mais également notre politique de cohésion sociale entre Luxembourgeois et non-Luxembourgeois. Nous sommes ouverts à certaines choses, mais pas à tout. Nous ne formerons pas de coalition avec un parti eurosceptique. L’ADR ne se dit pas eurosceptique, mais eurocritique. Est-ce que le CSV et l’ADR ne se sont pas d’ores et déjà rapprochés au cours des dernières années ? Je ne sais pas où se situe l’ADR. Ils disent une chose un jour et autre chose le lendemain. Ce qui compte est le programme. En revanche, si on me pose la question de savoir si je suis prêt à chercher une coalition avec l’ADR, la question d’une possible coalition avec Déi Lénk vaut également pour les trois partis gouvernementaux. J’attends d’ailleurs toujours de savoir clairement si les trois partis au gouvernement feront campagne ensemble ou pas. Je souhaite que ce soit clair, car faire campagne en bloc représenterait une rupture avec une tradition luxembourgeoise, où chacun se présente aux élections avec son programme. Même

si j’avoue qu’une campagne en bloc faciliterait la nôtre.

Une future constellation CSV-Déi Gréng alimente aussi des spéculations. Avec la répartition des sièges actuelle, la question ne se pose même pas. Il faudra attendre les résultats. J’estime que si deux partis gagnent des mandats lors des élections, rien ne s’opposerait en principe à envisager un partenariat. Le choix du partenaire dépend de s’il est le bon partenaire pour mener à bien les réformes indispensables à l’avenir de notre pays. Il est naturellement aussi préférable que le partenaire soit renforcé et légitime. Selon des sources dans vos propres rangs, le LSAP, votre ancien partenaire, perçu par certains comme un traître pour avoir fait chuter JeanClaude Juncker en 2013, ne serait de fait plus exclu, à l’exception de l’un ou l’autre personnage du parti. Nous n’excluons évidemment personne d’emblée. Dans tous les partis, y compris le mien, je retrouve des personnalités avec qui j’ai des affinités immédiates et d’autres avec qui c’est moins le cas. Il faudra attendre les élections avant de discuter d’abord de coalitions et ensuite de personnes. Des noms de politiciens du CSV circulent d’ores et déjà pour prendre les rênes de tel ou tel ministère en cas de retour au gouvernement. Non, c’est une règle : ces questions sont taboues au sein du parti. Je veille à ce que ce genre de discussions ne commence même pas. Ce serait un signe d’arrogance. Nous sommes encore très loin d’avoir gagné les élections et, en ce moment, nous devons nous appliquer à formuler nos alternatives pour notre programme électoral. La population a raison de ne pas accepter que des politiciens donnent l’impression de ne rien faire d’autre que de briguer des postes. Cela donne une mauvaise image. Une certaine humilité est de mise. Que ferez-vous si le CSV ne parvient pas à former un gouvernement en 2018 ? C’est une des deux hypothèses. Ou bien on entre au gouvernement, ou bien non. Je l’ai bien évidemment envisagé. Si je suis élu sans que le CSV ne gagne les élections, alors j’exécuterai mon mandat de député dans l’opposition. Restera à savoir si je le ferai toujours en tant que chef de fraction. Mais en tout cas, la politique d’opposition n’est pas une honte et fait partie du métier. Mars 2017 —

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Regards croisés

On ne peut pas plaire à tout le monde. Quelqu’un qui veut diriger un gouvernement polarise et reçoit des compliments, mais surtout des critiques.

e m è l b s o r p « Comme tou n « Il a u l’ é t o f f e a d » ’ u n l . I i t « s n r ie ic t li a o p s p le n P o r e m s ie r m in c is t r e e . » av actuels, il a un peu peur de la e m m o » h . n n u t io s t e ’ a C t « n o r f n o c GAST GIBÉRYEN

JACQUES SANTER

ROMAIN SCHMIT

SECRÉTAIRE GÉNÉRAL

DÉPUTÉ ADR

ANCIEN PREMIER MINISTRE CSV

FÉDÉRATION DES ARTISANS

fascinant. »

« Le public ne sait m pas quels ministère ême attribués, il n’y a spolui étaient pas si longtempsu. »rtant

ÉTIENNE SCHNEIDER

VICE-PREMIER MINISTRE

RAPHAËL KIES

POLITOLOGUE UNIVERSITÉ DU LUXEMBOURG

FRANÇOIS BAUSCH MINISTRE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ET DES INFRASTRUCTURES DÉI GRÉNG

LSAP

D

evant les défis qui attendent le Grand-Duché dans les prochaines années, le futur Premier ministre devra faire preuve d’agilité et de responsabilité. C’est ce qu’espèrent les acteurs économiques. Les syndicats préfèrent ne pas se prononcer sur une personnalité, mais l’OGBL a d’ores et déjà critiqué l’analyse économique de Claude Wiseler. Certains doutent d’ailleurs qu’il arrive à s’imposer face aux revendications des syndicats, notamment la Confédération de la fonction publique (CGFP). C’est le cas de Romain Schmit, le secrétaire général de la Fédération des artisans, qui pense que comme l’ensemble de la classe politique actuelle, il aurait « peur de la confrontation ». Le vice-Premier ministre et ministre de l’Économie, le socialiste Étienne Schneider, affirme que si Claude Wiseler et le CSV reprenaient les commandes en 2018, le pays « retomberait dans l’immobilisme ». Étienne Schneider attaque d’ailleurs le bilan de l’ancien ministre du Développement durable et des Infrastructures : « Plus per-

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sonne ne se souvient quels ministères lui étaient attribués », insinuant qu’il n’aurait pas achevé « grand-chose ». Le successeur de Claude Wiseler au ministère de la place de l’Europe, l’écologiste François Bausch, partage cet avis, mais dit surtout vouloir enfin apprendre « comment » Claude Wiseler souhaite équilibrer les finances. Le chef de file CSV se fait par ailleurs reprocher par ses adversaires, mais futurs partenaires potentiels, de ne pas maîtriser les rangs de son propre parti. Au lieu de dompter des membres du CSV de « deuxième rang », il les laisserait donner le ton. Le député ADR Gast Gibéryen va même plus loin, et affirme que Claude Wiseler « a un problème avec son parti ». Étienne Schneider constate pour sa part que le CSV et Claude Wiseler « essaient de faire peur aux gens au lieu de leur donner des perspectives d’avenir », indiquant qu’il se ferait pousser par certains membres de son parti qui virent à droite. François Bausch ajoute que « Claude Wiseler fait des choses qui ne lui vont pas ».

« Il s’est trompé de parti. »

Ceux qui soutiennent sa candidature pour devenir le prochain Premier ministre voient évidemment en Claude Wiseler l’étoffe d’un homme d’État. Ils sont rejoints par le politologue de l’Université du Luxembourg, Raphaël Kies, qui voit un homme qui fait la synthèse entre les différents courants du parti. Claude Wiseler serait moins paternaliste que son prédécesseur au CSV, Jean-Claude Juncker, mais peut-être, grâce à cela, « un homme plus au goût du jour ». Les supporters de Claude Wiseler ne décrivent certes pas un homme fort, mais lui attribuent d’autres qualités qui lui permettraient de conduire le pays. En l’occurrence, les qualités d’un homme « réfléchi » avec un « background solide », selon Jacques Santer, ancien Premier ministre CSV. Un trait de caractère fait cependant l’unanimité : sa gentillesse. Éventuellement un défaut pour régner, mais peut-être un apaisement bienvenu dans le contexte actuel au Luxembourg et à l’étranger. F. A .



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Généalogies

Claude Wiseler veut devenir Premier ministre en 2018. Comment se distingue-t-il du Premier ministre actuel, Xavier Bettel, et du dernier Premier ministre CSV en date, Jean-Claude Juncker ? Éléments de réponse en caricature. F R A N Ç O I S AU L N E R

JUNCKER-WISELER Bien qu’il n’y ait qu’un écart d’à peine cinq ans entre eux, Claude Wiseler et Jean-Claude Juncker se distinguent assez fortement. Et pas que physiquement. Les deux hommes se différencient déjà clairement au niveau de leurs parcours académiques et politiques. Celui de Claude Wiseler, littéraire, n’a rien d’aussi fulgurant que celui de l’ancien Premier ministre. Tandis que Jean-Claude Juncker, juriste, devenait en 1982 secrétaire d’État au Travail et à la Sécurité sociale à l’âge de 28 ans, Claude Wiseler n’entrait au gouvernement qu’en 2004, à l’âge de 44 ans, lorsque Jean-Claude Juncker entamait son troisième mandat de Premier ministre. Leurs origines sont également très contrastées. Claude Wiseler, un « Staater » (citadin en luxembourgeois) dont la famille était traditionnellement libérale, incarne plutôt le courant bourgeois du CSV, tandis que Jean-Claude Juncker, un « Minetts-

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dapp » originaire du sud du pays, représentait davantage un courant social du parti. Lui-même se décrit comme « le dernier communiste ». Le plus fort contraste apparaît au niveau du style, du caractère et du tempérament. L’hebdomadaire satirique Feierkrop surnomme JeanClaude Juncker « Bokassa », en référence à l’ancien dictateur centrafricain Jean-Bedel Bokassa. Claude Wiseler a droit au surnom « Winseler », qui signifie en quelque sorte « pleurnichard ». Jean-Claude Juncker est perçu certes comme un personnage charismatique, mais on lui attribue une certaine arrogance et de la fermeté. L’ancien Premier ministre et actuel président de la Commission européenne savait s’énerver et imposer ses points de vue. Claude Wiseler, en revanche, laisse partout derrière lui l’impression d’un homme très gentil. Parfois trop.


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Claude Wiseler et Xavier Bettel, tous deux citadins, font, malgré la différence d’âge, partie de la même génération de politiciens luxembourgeois. Une génération qui a vu la fin de l’hégémonie de la sidérurgie dans une économie nationale de plus en plus orientée vers les services. Les deux hommes se distinguent particulièrement sur le plan politique. Xavier Bettel, libéral, défend une idéologie sociétale progressiste, et Claude Wiseler, chrétien-social, bien qu’ouvert à certaines transformations de la société, défend des valeurs familiales traditionnelles. Xavier Bettel se distingue ensuite par un parcours politique plus précoce que Claude Wiseler. Même si Claude Wiseler était ministre avant Xavier Bettel, ce dernier pourra toujours se vanter d’avoir été Premier ministre à l’âge de 40 ans. Claude Wiseler n’y arriverait qu’à 58 ans, à condition qu’il puisse former un gouvernement en 2018.

A N D R É S L E J O N A , M A I S O N M O D E R N E (A R C H I V E S) , S H U T T E R S TO C K

WISELER-BETTEL Les deux hommes se ressemblent dans leur style, dans la mesure où ils sont gentils et soignés. Claude Wiseler incarne en revanche un certain calme que l’on ne retrouve pas chez Xavier Bettel. L’actuel Premier ministre, sans s’emporter, paraît parfois hyperactif lors de ses déclarations au Parlement ou devant des journalistes, tandis que Claude Wiseler ne s’excite guère. L’équivalent de « Winseler » (pleurnichard) pour Xavier Bettel dans le Feierkrop : « Bëtschel » (bique).

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Leadership now

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l existe sans doute autant de définitions du terme « leader » qu’il a existé de dirigeants depuis la nuit des temps. Pour les uns, diriger, c’est prendre des décisions. Pour les autres, c’est la capacité de fédérer et de déléguer. D’autres encore pensent qu’il faut être fort et d’autres qu’il faut être charismatique ou simplement malin. Dans la plupart des cas, il s’agit bien évidemment de combiner ces caractéristiques. La psychologue et professeur britannique de la City University de Londres, Jo Silvester, résume le leadership en politique de la sorte : « Un leader politique efficace doit pouvoir gérer beaucoup d’informations, il doit pouvoir affronter des critiques et présenter des arguments, il doit pouvoir absorber la pression, il doit être capable de former des relations de confiance, il doit avoir un bon réseau, il doit être en mesure de travailler avec d’autres partis et il doit être intègre. » Derrière ces aspects relationnels se cachent des compétences grises. En évoquant le terme « leadership », on ne peut ignorer Machiavel. La pensée du haut fonctionnaire italien du 16e siècle est souvent résumée à l’aspect de l’absence de scrupules pour régner. Une idée contestée par d’autres, comme par le politologue britannique Archie Brown. L’exemple d’Adolfo Suárez, le premier chef de gouvernement espagnol après Franco, démontrerait qu’un leader efficace doit être ouvert aux compromis. Le leadership luxembourgeois Il n’y a encore pas si longtemps, on pouvait approcher un Premier ministre luxembourgeois dans le café du village. On peut encore croiser Xavier Bettel dans la rue. La petite taille du pays donne lieu à une forte proximité entre les habitants et la classe politique. À cette proximité physique se substitue cependant, doucement, la proximité virtuelle des réseaux sociaux. À l’image des barrières métalliques installées pour la présidence européenne de 2015

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autour de l’hôtel de Bourgogne, le siège du ministère d’État, le Luxembourg s’adapte. Le leader politique luxembourgeois se caractérise donc par sa proximité avec le peuple, explique la journaliste politique du Lëtzebuerger Land Josée Hansen. Elle décrit le Premier ministre actuel, Xavier Bettel, et son prédécesseur, Jean-Claude Juncker, comme des hommes qui savaient être populaires en « s’occupant des bobos des gens ». L’historien de l’Université du Luxembourg, Michel Pauly partage l’analyse : « Les derniers Premiers ministres étaient en bons termes avec les électeurs. Ils étaient proches du peuple. » À quelques exceptions près, le style politique luxembourgeois serait loin de celui quasi « monarchiste » que l’on pourrait observer à l’étranger. Dans le même temps, les dirigeants luxembourgeois devaient aussi endosser l’habit d’homme d’État. Josée Hansen constate que les politiciens, de nos jours, ne sont pas conscients du pouvoir qu’ils représentent, notamment lorsqu’ils expriment leurs émotions et points de vue personnels sur les réseaux sociaux. « Peut-être devraient-ils faire un stage avec des jeunes pour apprendre à mieux utiliser les nouveaux médias », s’interroge la journaliste. Quel est le profil idéal dans une période marquée par la démagogie et le populisme ? « Idéalement, il faudrait quelqu’un de fort, un chef qui est conscient des enjeux », estime la journaliste du Land, pour qui le pays, qui n’irait nulle part sans l’Europe, devrait se doter de quelqu’un qui combine les compétences sociales et fiscales. « Je crains qu’en ce moment, on doive être populiste pour être populaire », conclut Josée Hansen. Le leadership en 2017 Le monde occidental entre dans une nouvelle ère. L’entrée de Donald Trump à la Maison Blanche, la décision des Britanniques de quitter l’Union européenne et la montée en puissance des nationalismes en Europe sont les premiers coups de crayon

qui dessinent une nouvelle époque. Le dessin, par ailleurs en phase de digitalisation, est néanmoins loin d’être terminé. La cause majeure du repli sur soi et de la crispation occidentale tient dans le manque de redistribution des bénéfices de la globalisation de l’économie. Trop d’électeurs ont d’ores et déjà coché la case « alternatives » pour marquer leur désaccord avec le statu quo. Les dirigeants politiques auront trois choix dans les temps qui viennent. Soit ils campent sur le modèle en place en espérant que l’évolution actuelle n’est qu’une tempête qui passera, et que, finalement, une majorité soutiendra le statu quo. Soit ils suivent le mouvement nationaliste et du chacun pour soi. Soit ils proposent des alternatives qui répondent aux « perdants de la globalisation ». Certains combinent un peu des trois. Les alternatives cohérentes et la politique humaniste sont compliquées à expliquer à des Trumpistes aux États-Unis, à des frontistes en France, à des AfD en Allemagne, sans qui, que cela plaise ou non, la politique occidentale est désormais inconcevable. Les dirigeants, s’ils s’estiment plus raisonnables que Donald Trump ou Marine Le Pen, doivent accepter de redoubler d’efforts s’ils veulent persuader un public, parfois négligé, que le monde va d’une certaine manière mieux que jamais. Ils doivent apprendre à connaître ces électeurs parfois extrêmement sceptiques, qui tantôt refusent la politique d’accueil de réfugiés, tantôt rejettent le monde de la finance. Ils doivent changer de langage et de méthodes pour reconquérir une partie de l’électorat, qui ne voit dans l’establishment et dans des problèmes complexes rien d’autre que de l’arrogance. L’enjeu en vaut pourtant la peine. Devant les défis majeurs de la société occidentale, tels que la gestion de la crise migratoire, la préservation de l’écosystème humain, le combat des inégalités, la meilleure réponse est une réponse collective. Or, cette réponse est de plus en plus contestée. F. A .

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Un candidat et un parti d’influences

Qui sont les hommes – et les femmes – qui entourent la tête de liste du CSV ? La galaxie paraît plus hétéroclite qu’on ne pourrait l’imaginer. Signe que Claude Wiseler doit, s’il veut faire la synthèse de son parti, réellement composer avec différentes tendances.

Marc Spautz , 53 ans, fils de l’homme politique Jean Spautz et ancien syndicaliste du LCGB, tient les rênes du parti chrétien-social. En tant que président du parti, il a joué un rôle majeur dans la désignation de Claude Wiseler comme candidat chef de file pour 2018. Selon l’ancien Premier ministre, Jacques Santer, Marc Spautz et Claude Wiseler sont « complémentaires ».

Laurent Zeimet , 42 ans, secrétaire général du CSV, ancien journaliste au Luxemburger Wort, ne cachait pas sa déception lorsqu’en 2013 il fut élu député pour la première fois, mais écarté d’un poste gouvernemental par les DP, LSAP, Verts. Critique envers ces partis, il n’a pas de problème à gouverner avec le DP et les Verts dans sa commune de Bettembourg.

L’équipe de la fraction du CSV épaule les députés CSV et particulièrement le président de fraction, Claude Wiseler. La secrétaire de fraction, Nadia Rangan , est juriste de formation et compte à ses côtés de jeunes et moins jeunes activistes chrétiens-sociaux. Parmi eux Ady Richard , ancien journaliste du Luxemburger Wort et l’ancien bras droit de Jean-Claude Juncker lors de sa campagne pour devenir président de la Commission européenne.

Laurent Mosar , 59 ans. Le député et avocat d’affaires figure parmi les électrons libres d’une aile conservatrice du parti. Il attire beaucoup d’attention sur Twitter, où il exprime son opposition à l’islam radical et diffuse des proverbes provocants pas toujours attribués aux bons auteurs. Laurent Mosar est le premier du CSV à avoir publiquement envisagé une coalition avec l’ADR.

Serge Wilmes , 34 ans, incarne la nouvelle génération du CSV. Il devrait devenir candidat chef de file du CSV dans la capitale lors des élections communales d’octobre 2017. Il ne cache pas ses ambitions et rêve d’un jour diriger le pays à son tour. Ancien chef des jeunes chrétiens-sociaux, il a osé exprimer son désaccord avec les positions du parti.

Diane Adehm , 46 ans, et Gilles Roth , 50 ans, députés et duo plutôt au centre du CSV, signent ensemble un grand nombre de questions parlementaires. Gilles Roth a par le passé fait cavalier seul, par exemple en travaillant dans un groupe avec les partis gouvernementaux. Diane Adehm se fait de plus en plus remarquer dans des interventions parlementaires.

Michel Wolter , 54 ans, député-maire de Bascharage et ancien ministre, très engagé en faveur de l’identité nationale, est perçu comme un « tank » dans son parti. Il n’hésite pas à exprimer des opinions d’une manière très directe. Il est très proche de son successeur à la présidence du parti, Marc Spautz, et n’est ainsi pas toujours très loin des prises de décisions.

Luc Frieden , 53 ans, jadis pressenti pour succéder à Jean-Claude Juncker, a dû céder sa place à Claude Wiseler en décidant de rejoindre la Deutsche Bank en 2014. Après son retour au Luxembourg en 2016, Luc Frieden a néanmoins été désigné comme président du conseil d’administration du groupe Saint-Paul. Il se défend de toute influence sur la ligne éditoriale du Luxemburger Wort.

Viviane Reding , 65 ans, eurodéputée et ancienne vice-présidente de la Commission européenne, députée en 1979 à l’âge de 28 ans, et membre de la génération « Breedewee », est décrite comme intransigeante et incapable de travailler avec les autres partis. Elle jouera un rôle-clé lors des élections législatives en tant que candidate dans la circonscription du sud.

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M A I S O N M O D E R N E (A R C H I V E S) , C SV, D R

F R A N Ç O I S AU L N E R


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Claude Wiseler et Marc Spautz fédèrent et représentent en tandem un parti qui fonctionne à trois niveaux : local avec une centaine de sections, au niveau régional avec les quatre circonscriptions et au niveau national. Par ailleurs le CSV comprend des sous-organisations des femmes, des jeunes, des seniors et de l’international.

Les sages du CSV . Claude Wiseler, à condition d’avoir leur bénédiction, peut compter sur l’ancienne école du parti. Outre le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker , 62 ans, que Claude Wiseler peut consulter sans trop de problèmes, le chef de file CSV serait accompagné dans ses réflexions par l’ancien président de la Commission européenne et ancien Premier ministre, Jacques Santer , 79 ans.

Le CSV-Staat (État-CSV) : terme contesté mais utilisé par les adversaires du CSV pour décrire les tentacules du parti, telles que les syndicats chrétiens ou les associations catholiques. La relation entre le parti et ces organisations n’est pas toujours sans tensions, notait l’historien Gilbert Trausch dans CSV, reflet d’un pays et de sa politique. L’État-CSV sous-entend cependant aussi la présence de hauts fonctionnaires politisés, toujours présents dans certaines administrations.

Le Luxemburger Wort , du groupe Saint-Paul, soutient historiquement le CSV. Depuis que le parti est dans l’opposition et depuis l’arrivée du nouveau rédacteur-en-chef, Jean-Lou Siweck , 46 ans, la « feuille de l’archevêché » s’est en revanche émancipée, allant jusqu’à se faire critiquer par le CSV. Reste la question : comment fonctionnera le Wort en cas d’un retour du CSV au gouvernement ?

L’épouse de Claude Wiseler, Isabel Wiseler-Lima , 55 ans, est également engagée politiquement en tant que conseillère communale de la Ville de Luxembourg pour le CSV. Ses origines portugaises contribuent pour certains à renforcer l’image d’un Claude Wiseler « ouvert sur le monde ».

L’archevêché. Comme l’indique son nom, le parti chrétien-social puise dans la tradition religieuse. Selon de nombreux observateurs, les grandes lignes du CSV se définiraient par un grand écart : évoluer avec son temps d’une part, et respecter la tradition chrétienne d’autre part. L’ Église catholique influence donc indirectement le parti de Claude Wiseler. Mars 2017 —

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L’homme d’une transition

Plutôt que de représenter un nouveau CSV, Claude Wiseler, l’équilibriste, incarne en réalité une transition inachevée.

E

n date du 8 octobre 2016, le CSV a remis son destin entre les mains de Claude Wiseler. À 56 ans, le chef de fraction devenait officiellement tête de liste pour les élections d’octobre 2018. La voie royale censée le faire entrer dans la lignée des Premiers ministres CSV, après Pierre Werner, Jacques Santer et Jean-Claude Juncker. La tâche sera pourtant difficile pour l’héritier, qui se distingue clairement de ses prédécesseurs. Que ce soit par son style, ses origines ou son parcours politique. La reconquête du pouvoir se fera surtout sur fond de divisions internes au parti et d’un virement à droite observé au sein de la société luxembourgeoise et au-delà. Dans ce contexte, Claude Wiseler apparaît comme l’homme de la transition au CSV. Mais de quelle transition ? Le gentleman Claude Wiseler est gentil, calme, correct. Il dispose d’une belle image et ne s’emporte pas, ou rarement. Personne n’affirmera le contraire. Mais ses qualités humaines peuvent incarner autant de défauts en politique, car dans un grand parti populaire, s’imposer en tant que leader n’est pas une option. « Je peux aussi être dur, mais je peux le dire gentiment », répond l’aspirant au poste de Premier ministre, quand on le confronte à son tempérament naturel. Pas vraiment persuadant. Ceux qui le connaissent, y compris dans ses propres rangs, le décrivent comme quelqu’un qui peine à trancher et qui n’aime pas la confrontation. L’intéressé s’en défend (lire l’interview en page 26). Claude Wiseler a certainement dû se battre pour devenir chef de file. Pas tant que ça. D’une certaine manière, il occupe ce poste par défaut et par une suite de circonstances. Luc Frieden, considéré comme le successeur naturel de Jean-Claude Juncker,

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s’est éliminé lui-même de la course en préférant un poste à la Deutsche Bank à Londres au mandat de député dans l’opposition. Viviane Reding, quant à elle, était perçue comme trop intransigeante et incapable de travailler avec d’autres partis. Autant de conditions favorables à Claude Wiseler, qui joue loyalement son rôle de chef de fraction d’opposition.

losophie du programme de base du CSV, renouvelé en 2016 sous le titre de « Chaque personne compte ». Les chrétiens-sociaux veulent être à la fois sociaux, soutenir l’économie de marché et faire le tout dans un esprit de développement durable. Ils veulent mettre en avant le bien-être de la société. Bref, ils représentent tout le monde. À l’image de leur leader désigné.

« Mettre de l’argent de côté » On a encore du mal à cerner un futur homme d’État en la personne de Claude Wiseler, lorsqu’on analyse sa vision pour l’avenir du Luxembourg. Il soutient la démarche du gouvernement actuel quand il s’agit de moderniser le pays ou préparer un avenir plus qualitatif, étude Rifkin à la main. Il renchérit en revanche sur la croissance démographique du pays : il dit « comprendre » la crainte de la population devant un Grand-Duché à plus d’un million d’habitants, mais peine à expliquer comment éviter un tel scénario. Pour lui, ce qui compterait serait de gérer les finances publiques indépendamment de la croissance économique. Tandis que la coalition actuelle, menée par les relativement jeunes Xavier Bettel (né en 1973) et Étienne Schneider (né en 1971), visait en 2013 à « ouvrir grand les fenêtres » et réformer la société, la vision de Claude Wiseler, loin de vouloir renverser les réformes actées par le gouvernement actuel, se concentre sur des finances publiques équilibrées. Son slogan ressemble plutôt à un : « On va mettre de l’argent de côté. » Une vision – sincère – qu’on pourrait qualifier de modeste et qui n’aurait rien de révolutionnaire, même si elle signifierait la fin d’une tradition luxembourgeoise, la « Strenz ». C’est-à-dire « arroser » avant les échéances électorales. On verra… Le plan de Claude Wiseler en 18 points, dévoilé lors de son investiture de « Spëtzekandidat », résume la phi-

Les déchirures Pourtant, le vrai combat de Claude Wiseler se déroule dans son propre

TR ANSITION Le CSV ne s’est pas écroulé après avoir été banni sur le banc de l’opposition en 2013 et depuis le départ de son leader Jean-Claude Juncker pour Bruxelles. Claude Wiseler tiendra-t-il bon ?


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parti. Les divisions internes demeurent, mais depuis son dernier entretien avec Paperjam en mars 2015, elles ont été davantage exacerbées. Les attentats en France et en Belgique, les amalgames entre le terrorisme islamique et la crise migratoire excitent des membres de la classe politique. La politique luxembourgeoise est également fortement influencée par le choix de 80 % des électeurs de rejeter le droit de vote pour les résidents étrangers lors du référendum de juin 2015. S’y ajoutent le débat actuel sur la langue luxembour-

geoise, ainsi que les discussions sur le spectre d’un Luxembourg à plus d’un million d’habitants. Le CSV, qui se qualifie lui-même de « parti populaire d’un centre social », se caractérisait depuis l’après-guerre par deux courants : le premier social ou ouvrier, le second plus bourgeois ou classes moyennes. Désormais, les courants se subdivisent entre un ouvert vers le monde et un autre plus identitaire. On entend que Claude Wiseler, citadin marié à une femme d’origine étrangère, ferait plutôt partie du courant « ouvert », mais se laisserait entraîner par l’autre bord. La position officielle du CSV dans les dossiers comme l’interdiction de la burqa, la mise en avant de la langue luxembourgeoise et l’introduction du « Platzverweis » (possibilité pour la police d’obliger une personne à déguerpir) indique jusqu’où le prétendant au poste de ministre d’État se laisse, ou ne se laisse pas, entraîner. La cohésion est néanmoins mise à l’épreuve. Le virement à droite ouvre d’ailleurs la voie à de nouvelles spéculations sur l’avenir politique au Luxembourg. Si les jeux sont loin d’être faits et que l’impact des élections communales en octobre 2017 sur les législatives un an plus tard demeure imprévisible, les spéculations trottinent de plus en plus dans la tête des politiciens. Actuellement, le CSV anticipe une sanction de la part des électeurs sur le DP, et donc l’exclusion d’une future coalition. Le LSAP en revanche pourrait bien se maintenir en deuxième position en termes de mandats grâce à ses mastodontes Jean Asselborn et Mars Di Bartolomeo dans le sud du pays, qui ne devront (sans doute) plus affronter Jean-Claude Juncker. Les Verts, quant à eux, réussiront sans doute à limiter leurs pertes ou, qui sait, une légère amélioration. Ils demeurent les favoris dans les spéculations sur le futur partenaire du CSV. En revanche, vu les positions affichées lors des débats récents, la base des Verts se sentirait très mal à l’aise dans une coalition avec le CSV. Le LSAP qui était le « junior partner » de 2004 à 2013 hésiterait moins, même si des membres du CSV gardent rancœur contre certaines personnalités socialistes, telles qu’Alex Bodry, tenu responsable d’avoir fait trébucher, puis chuter Jean-Claude Juncker dans l’affaire du Service de renseignement en 2013. Et il y a l’ADR. Le parti conservateur et identitaire, se situant le plus à

droite dans le paysage politique luxembourgeois, n’est désormais plus exclu comme partenaire potentiel. Certes, l’ADR manque de personnalités, mais au vu des débats récents, il pourrait arriver à récolter assez de mandats pour rendre possible une majorité avec les chrétiens-sociaux. Une idée qui met en lumière les convergences entre les deux partis. Que ce soit dans les débats sur la langue, les finances publiques, l’islam et les relations entre l’État et l’Église catholique. Cette convergence pourrait cependant n’être que de façade, le CSV cherchant à chiper des voix à droite et à mettre la pression sur les autres partenaires potentiels. Après tout, une coalition CSV-ADR n’offusquerait-elle pas la base du CSV à tel point que le parti serait menacé de déchirure ? Claude Wiseler rassure ainsi : « C’est le programme qui compte. » Renouveau pour 2023 Avec Claude Wiseler, les chrétienssociaux se sont dotés d’un équilibriste à leur tête. En rassemblant un groupe très hétérogène, il ne brusque personne, mais risque d’en décevoir plus d’un. Une attitude attentiste, associée à un caractère fuyant les conflits, qui pousse à s’interroger si ce n’est pas lui qui se fait pousser par les uns et les autres. En refusant l’idée de distribuer des postes à l’avance à ses acolytes, il évite des révoltes parmi les déçus, mais il ne peut en revanche que compter sur le soutien loyal de ceux à qui il ferait des promesses. Moins de deux ans avant les élections législatives, l’évolution de l’actualité et de la société, ainsi que les pressions auxquelles il est et sera exposé dans son parti le transformeront, ou alors il réussira à imposer une ligne et transformera le parti. Le CSV se veut renouvelé, mais vers l’extérieur on ne sent pas vraiment l’effervescence de jadis, quand les jeunes hommes et femmes du CSV marchaient résolument vers l’avenir, comme lors de la marche du Breedewee en 1984. Claude Wiseler, avec son caractère et son âge, n’incarne pas la transition du CSV, mais un premier acte d’une transition inachevée. Les années 2018 à 2023 deviendront pour le CSV, au pouvoir ou non, et quel que soit le partenaire, le deuxième acte du renouveau. Après tout, la « génération Breedewee », c’était en 1984, donc cinq ans après le retour du CSV au pouvoir. F. A .

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UNE CONVERSATION AVEC…

Christophe Caupenne

NÉGOCIATIONS COMPLEXES JEUDI 23 MARS 2017 Ancien négociateur en chef du RAID, Christophe Caupenne est aujourd’hui consultant. Il expliquera comment les techniques de négociations utilisées par les policiers d’élite peuvent s’appliquer au monde des affaires. Le dialogue, d’abord sur scène, se prolongera avec les questions du public. Vous souhaitez déjà entamer la conversation ? Envoyez vos questions à club@paperjam.lu ou sur Twitter : @pJBusinessClub.

LIEU Arendt & Medernach 41 , Avenue J-F Kennedy Luxembourg AGENDA 18:30 Welcome Cocktail 19:00 Mots de bienvenue 19:05 Début de la conférence 20:15 Walking & Networking Dinner

INS

CRI VO U V E ZS SU PA P R ER J AM. CLU B


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ÉCONOMIE & POLITIQUE

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MOBILITÉ DOUCE Pour rendre possibles les objectifs luxembourgeois en matière de mobilité douce, à savoir la réalisation de 25 % des trajets quotidiens sans la voiture d’ici 2025, le développement des P+R fait figure d’étape incontournable. Au total, plus de 2.100 nouvelles places sont programmées d’ici quatre ans. Parmi les sites qui vont connaître d’importantes transformations figurent les P+R de Mersch (650 places), Rodange (1.632) et Wasserbillig (385), qui devraient être effectifs d’ici 2021.

«TOUTE PRÉSENTATION INEXACTE D’UN FAIT DANS UNE PUBLICATION DOIT ÊTRE RECTIFIÉE SPONTANÉMENT.» Xavier Bettel, Premier ministre, et Félix Braz, ministre de la Justice Le phénomène des « fausses informations » n’est en rien un phénomène nouveau, mais les ministres Xavier Bettel et Félix Braz assurent que celui-ci « s’aggrave par la diffusion virale via les réseaux sociaux ». Cependant, ils n’entendent pas légiférer pour autant, car les réseaux sociaux étant par essence transfrontaliers, ils seraient difficilement appréhendables dans le seul contexte national. Ils misent donc sur la sensibilisation et l’éducation des jeunes.

SOUTIEN EUROPÉEN Le ministère de l’Économie et la Banque européenne d’investissement (BEI) ont signé un accord de coopération visant à « élargir l’accès aux financements de projets innovants » dans le cadre des projets privés d’exploitation de ressources spatiales. En plus, les entreprises privées implantées au Luxembourg et désireuses d’exploiter les ressources spatiales bénéficieront de conseils et d’orientations financières de la part de l’institution, le tout dans le cadre de l’initiative Spaceresources.lu. Mars 2017 —

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« Nous avons réussi à placer un emprunt à un coût de financement intéressant pour l’État. »

TOUJOURS PLUS VERTS

Cinq nouveaux établissements touristiques, deux hôtels et trois auberges de jeunesse, se sont vu remettre l’Écolabel par le ministère de l’Économie. Pour atteindre un total de 44 établissements labellisés. Environ 150 critères ont été établis pour son obtention tels que l’approvisionnement en énergie verte, la gestion responsable des déchets ou encore une offre alimentaire privilégiant les produits issus de l’agriculture biologique, du commerce équitable et d’une production régionale. L’intérêt pour l’écologie reste toutefois minoritaire dans le secteur touristique luxembourgeois.

Pierre Gramegna, ministre des Finances L’État a emprunté 2 milliards d’euros lors d’une émission d’obligations. Le gouvernement se félicite du taux historiquement bas à 0,625 % sur dix ans et à un taux de rendement de 0,74 % par an. L’opposition n’a pas vu cela d’un bon œil. Le président de la fraction CSV Claude Wiseler estime que les taux auraient sans doute été « meilleurs en octobre dernier ». Ceux-ci ont en effet légèrement augmenté ces derniers mois dans la zone euro.

À DÉCOUVERT Les trois partis gouvernementaux se sont mis d’accord pour interdire la « dissimulation du visage dans l’espace public ». Une loi est en préparation, qui répond clairement au débat sur le(s) voile(s) islamique(s). Le ministère de la Justice a annoncé fin janvier que le gouvernement présenterait ses conclusions à ce sujet dans deux mois.

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657 C’est le nombre de salariés qui ont travaillé à horaire réduit en février, suite à la décision du comité de conjoncture. Au total, onze entreprises avaient introduit une demande d’octroi de chômage partiel. Huit de ces demandes ont été avisées favorablement par le comité de conjoncture, pour un coût total de 1 million d’euros au Fonds national pour l’emploi.

LES DANGERS DU PROTECTIONNISME Le ministre des Finances, Pierre Gramegna, a formulé un avertissement clair : le protectionnisme annoncé par le nouveau président des États-Unis « nuira à l’économie » globale et nationale. Pour le Premier ministre, Xavier Bettel, « il est encore trop tôt pour dire quelles seront les répercussions de la politique américaine ». Il a par ailleurs fait allusion aux opportunités qu’un repli sur soi américain pourrait présenter aux autres économies. L’HEURE DE L A RÉFORME La commission des institutions de la Chambre des députés a adopté mi-février une dizaine d’amendements à la réforme du Conseil d’État. Les partis majoritaires DP, LSAP et Déi Gréng se sont mis d’accord suite à des discussions et à une entrevue avec une délégation. Les députés CSV se sont abstenus lors du vote en commission. Parmi les modifications prévues, les règles de transparence et les procédures de nomination sont revues.

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SUR PAUSE Le Conjoncture Flash de décembre publié par le Statec note une stabilisation de la croissance du PIB au troisième trimestre 2016. Après une folle croissance fin 2015 et un début d’année 2016 très dynamique, le PIB affiche un recul de 0,1 % par rapport au trimestre précédent. La vue d’ensemble reste toutefois positive avec une croissance du PIB s’établissant autour de 4 % en rythme annuel sur les quatre derniers trimestres.


BRÈVES

LES VERTS DE L A CAPITALE Les têtes de liste du parti écologiste Déi Gréng pour la Ville de Luxembourg aux élections communales d’octobre ont été officialisées. La section a désigné à l’unanimité Sam Tanson et François Benoy. Les autres candidats écologistes et le programme électoral de Déi Gréng pour la Ville de Luxembourg seront présentés au printemps.

LE TÉLÉTRAVAIL TESTÉ Étienne Schneider, ministre de l’Économie, a indiqué vouloir lancer un projet pilote sur l’organisation du travail au sein de l’État. Énoncé dans le cadre d’une réflexion sur les applications concrètes de la troisième révolution industrielle soutenue par l’Américain Jeremy Rifkin, ce projet se traduirait par l’introduction – « pour les fonctionnaires qui le peuvent » – de jours de télétravail. Sans autre forme de précision pour le moment. Objectifs pour le ministre : « Permettre de réduire le trafic routier » et « engager une réflexion sur l’avenir du travail au Grand-Duché ». Ce projet laisse perplexe le ministère de la Fonction publique, pourtant censé en être à l’initiative.

60 M2 Le Grand-Duché a profité du Forum international de la cybersécurité (FIC) de Lille, fin janvier, pour promouvoir son expertise dans ce domaine. Le Smile (Security made in Lëtzebuerg) y a investi un espace de 60m2, contre 15m2 l’année dernière. Le Luxembourg était le seul pays à avoir son propre stand. «Nous voulons montrer que le Luxembourg est devenu un marché très compétitif dans ce domaine, mais aussi attirer des idées, des outils et des compétences là où nous avons identifié des besoins », a précisé son CEO, Pascal Steichen.

LA GRANDE RÉGION DANS LES MAINS DU GRAND-DUCHÉ La présidence luxembourgeoise de la Grande Région pour les deux prochaines années a été officiellement lancée le 2 février aux Rotondes. L’occasion pour Corinne Cahen de rappeler que son mandat s’intéressera avant tout aux citoyens. Mais aussi pour ses homologues belges, français et allemands de reconnaître les lacunes de cette entité, qui reste trop vague pour beaucoup et, loin d’unir les 11,5 millions d’habitants qu’elle embrasse, les rend au mieux indifférents. Le transport, le travail et l’éducation seront les trois axes sur lesquels se concentrera la présidence.

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PLAINTE CONTRE X

Deux mois après avoir été accusé par la Commission européenne de ne pas avoir prononcé de sanctions contre les constructeurs automobiles qui ont enfreint la législation sur les émissions polluantes, l’État a décidé de se porter partie civile au pénal. « Nous ignorons à ce jour la source du litige », a indiqué le ministre du Développement durable et des Infrastructures François Bausch.

ÉCONOMIE & POLITIQUE

TEX TE OBSOLÈTE La problématique du licenciement économique a une nouvelle fois été évoquée par l’OGBL. Le syndicat estime que cette situation résulte « d’une loi totalement obsolète », aux règles « trop facilement contournables ». Un constat qui expliquerait, selon le syndicat, la multiplication des accords individuels et des conventions d’entreprise, bien plus souples en ce qui concerne le droit des salariés. Le texte devrait avant tout comporter « des mesures dissuasives » destinées à « remettre en place un dialogue social sérieux ».

« STIGMATISER QUELQU’UN À CAUSE DE SON ORIGINE, ÇA RAPPELLE DE MAUVAIS SOUVENIRS.» Xavier Bettel, Premier ministre Le décret du président des États-Unis pour interdire l’entrée sur le territoire de citoyens de sept pays à majorité musulmane – à savoir la Syrie (interdiction à durée indéterminée), l’Irak, le Yémen, l’Iran, la Lybie, le Soudan et la Somalie (interdiction pour 90 jours) – ravive de mauvais souvenirs selon le Premier ministre luxembourgeois. « Je me fais du souci si la politique vise désormais à diviser les gens », a ajouté Xavier Bettel qui s’est aussi posé des questions quant au sort des citoyens qui possèdent la double nationalité.

TOUJOURS MIEUX PROTÉGÉS La Commission nationale pour la protection des données a annoncé la mise en place d’un nouveau formulaire de plainte pour accélérer le traitement des dossiers. L’outil est destiné aussi bien au signalement d’éventuelles violations de la loi sur la protection des données qu’à l’indication d’une entrave à l’exercice de leurs droits. Trois vidéos visant à expliquer les changements législatifs à venir dans le cadre de l’entrée en vigueur du nouveau règlement européen (prévue pour le 25 mai 2018) sur la protection des données ont également été dévoilées sur cndp.public.lu. Mars 2017 —

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GILLES ROD POUR L’ŒUVRE Le directeur du Comité national de défense sociale (CNDS) prendra la direction de l’Œuvre nationale de secours GrandeDuchesse Charlotte en septembre. Cet organe en charge de la redistribution des bénéfices de la Loterie nationale fonctionnait jusqu’à présent sans direction. Par souci d’éviter tout conflit d'intérêts, Gilles Rod va renoncer dans cette optique à son poste de conseiller communal à la Ville de Luxembourg.

La plateforme de vente en ligne de véhicules d’occasion Carspring a publié les résultats d’une étude qu’elle a menée pour déterminer dans quel pays il était le plus intéressant d’acheter une voiture de seconde main. Elle a pour ce faire sélectionné 10 modèles courants revendus ces 12 derniers mois sur ces différents marchés, dont elle a ensuite comparé les prix sur base de caractéristiques similaires au niveau notamment de l’âge, de la motorisation et du kilométrage. Le Luxembourg est en 27e place de ce classement sur les 40 pays étudiés. AU FÉMININ Au 31 décembre 2016, les femmes occupaient 25,50 % des sièges des conseils d’administration des établissements publics, des groupements d’intérêt économique et des sociétés dans lesquelles l’État détient une participation, selon les dernières données du conseil de gouvernement. Ce qui reste loin de l’objectif des 40 % d’ici 2019 fixé par le gouvernement.

ÇA ROULE

Le pays comptait plus de 380.000 voitures à la fin 2016, faisant du Luxembourg le champion européen en termes de nombre de véhicules par habitant (700/1.000). Mais le marché automobile évolue. Le règne de la voiture particulière n’est plus d’actualité, détrôné par celui de la « voiture à usage mixte », par le biais des voitures de société.

FRANK ENGEL CIBLÉ L’eurodéputé luxembourgeois (CSV) se retrouve, tout comme deux autres membres du Parlement européen, l’objet d’un mandat d’arrêt international lancé par l’Azerbaïdjan. Bakou lui reproche d’avoir supervisé un référendum dans la république autoproclamée du HautKarabakh. Sur son compte Facebook, Frank Engel qualifie cette démarche entamée auprès d’Interpol de « comble de la débilité politique ».

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CHERCHER L A PERLE RARE Le conseil d’administration du Mudam a mis en place une délégation pour traiter les affaires courantes, mais surtout pour préparer l’avenir en attendant une nouvelle direction. Deux équipes se sont constituées au sein du CA, l’une – appelée « délégation » – pour administrer le travail au jour le jour, et l’autre pour œuvrer au recrutement du futur directeur.

TRAM À L A LUXEMBOURGEOISE Dix mois avant l’inauguration officielle du premier tronçon du tram, les dénominations des 11 premières stations ont été dévoilées. Selon Luxtram, les noms retenus – parmi lesquels « Universitéit », « Pafendall–Rout Bréck » ou encore « Theater » – « ont vocation à pouvoir être mémorisés facilement par les futurs usagers du tramway » et s’inscrivent « dans une logique géographique en référence aux lieux, bâtiments, rues et places à proximité des arrêts ». Derrière ces choix se trouve également la volonté de « privilégier l’emploi de la langue luxembourgeoise ».

« UNE LOI PLUS SÉVÈRE ENVERRAIT UN TRÈS MAUVAIS SIGNAL.» Me André Marc, avocat chez Allen & Overy Pour cet avocat spécialisé en droit du travail et impliqué dans la très grande majorité des plans sociaux et conventions d’entreprise de la Place, « l’esprit de la loi sur les licenciements collectifs pour motifs économiques est tant de limiter, dans la mesure du possible, le nombre de licenciements que d’atténuer les effets de tels licenciements lorsque ceux-ci sont inévitables ». Et d’ajouter qu’« il est indéniable que les conventions mises en place, notamment dans le secteur financier, prévoient un niveau d’indemnisation et des mesures d’accompagnement tout à fait comparables à ceux des plans sociaux ».

AIDE CROISSANTE

Le ministre de l’Économie, Étienne Schneider, vient de dresser le bilan des aides accordées par la Société nationale de crédit et d’investissement (SNCI) au cours de ces trois dernières années. Dans une réponse parlementaire adressée à Diane Adehm et Gilles Roth (CSV), il indique que la SNCI a décidé des financements pour un montant total de 22,1 millions d’euros en 2014, 100,6 millions d’euros en 2015 et 177 millions d’euros l’an dernier.

LES COMMUNALES SANS VIVIANE REDING Les prochaines élections communales, qui seront organisées en octobre, se feront sans Viviane Reding (CSV), ont annoncé nos confrères de 100,7. L’eurodéputée a fait savoir qu’elle ne se présenterait pas, alors que sa participation aux prochaines législatives de 2018 est encore incertaine. Ses deux collègues chrétiens-sociaux au Parlement européen, Georges Bach et Frank Engel, ne figureront eux non plus sur aucune liste communale en octobre.

L A L A L A P H OTO (A R C H I V E S) , SV E N B E C K E R (A R C H I V E S) , J U L I E N B E C K E R (A R C H I V E S)

ÉCONOMIE & POLITIQUE


Radiane, 3 ans, vient du village de Poulaou en République centrafricaine. Elle est la cadette d’une fratrie de quatre enfants. Grâce aux équipes de sensibilisation, sa mère a été avertie de la campagne de vaccination menée par MSF auprès de 220 000 enfants. Cette action a permis de © Anthony Fouchard

protéger Radiane contre les maladies potentiellement mortelles de la petite enfance.

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

60 ANS D’UNION EUROPÉENNE

Crise profonde ou turbulences ? JEAN - MICHEL LALIEU |

MAISON MODERNE

Le 25 mars prochain, le traité de Rome, donc l’Union européenne, aura 60 ans. Après un demi-siècle d’avancées, l’Europe vit de sérieuses secousses qui peuvent faire douter de son avenir. Euro, Erasmus, élargissement… Bilan des actions les plus visibles de l’intégration.

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

A

u cours de cette année 2017, l’Union européenne a pas moins de quatre grands anniversaires à célébrer. Pourtant, l’ambiance n’est pas à la fête. Le plus emblématique concerne les 60 ans du traité de Rome, celui des origines, signé le 25 mars 1957. Mais le 7 février, c’est aussi le traité de Maastricht qui franchissait un quart de siècle, alors que le programme Erasmus concernant les étudiants européens a 30 ans et que l’euro est officiellement la monnaie unique depuis 15 ans. Quatre dates-clés de la grande aventure européenne dans laquelle le Luxembourg, en tant que membre fondateur aux côtés de la France, la Belgique, l’Allemagne, l’Italie et les Pays-Bas, est profondément engagé. Rien qu’au niveau de la Commission, le Grand-Duché est le deuxième pays à abriter le personnel le plus nombreux. Au 1er janvier 2017, 3.801 employés de l’exécutif européen – sur un total de 32.576 pour l’ensemble de la Commission – travaillent sur son territoire. Créée par la volonté de six États de mettre en commun une partie de leur avenir, la Communauté économique européenne de l’époque s’est transformée peu à peu en Union européenne, vaste groupement de 28 États qui compte 510 millions d’habitants. Un ensemble qui, après plus de cinq décennies de progrès, vit depuis quelques années une période chargée de nuages. Marquée d’abord par la crise des dettes souveraines (2010-2012), puis par une vague d’immigration sans précédent en provenance du Moyen-Orient, la menace terroriste islamiste et, enfin, la montée des nationalismes et des populismes, dont le Brexit est, pour l’instant, l’événement le plus déterminant.

De grands espoirs avortés

Alors, en crise durable l’Europe à 28 ? « On parle parfois trop vite de crises », estime Anna-Lena Högenauer, adjointe de recherche à l’Institut de science politique de l’Université du Luxembourg. Selon elle, il faut en tout cas distinguer celles qui ont un pouvoir destructeur, comme la crise migratoire, et celles qui offrent une chance à l’Union de se ressaisir. « L’élection de Donald Trump aux États-Unis entraînera évidemment des difficultés au niveau de la politique commerciale et de défense, mais c’est aussi une opportunité pour l’UE d’enfin développer une politique extérieure plus forte en sachant qu’on ne pourra plus se reposer sur Washington. » Malgré l’ensemble des difficultés recensées plus haut, elle refuse de voir dans la période actuelle une crise existentielle de l’Union européenne. « Le pessimisme est trop largement répandu. Un seul exemple : après l’échec du référendum sur la Constitution et la démission du président du Conseil italien, Matteo Renzi, en décembre 2016, tout le monde a menacé d’une nouvelle crise en Europe. Aujourd’hui, c’est déjà oublié… Il y aura encore des bouleversements, mais l’Europe ne cessera pas d’exister pour autant », lance avec conviction la jeune chercheuse de l’Uni. Le problème de base, elle l’admet, c’est que, après 60 années

d’intégration, les citoyens européens ne s’identifient toujours pas suffisamment à cet espace commun. « C’est de là que naissent les populismes. De la conjonction entre un problème d’identification et la survenance de différentes crises. » Armand Clesse est un vieux routier de la construction européenne. Professeur et ancien directeur de l’Institut d’études européennes et internationales du Luxembourg – actuellement en veilleuse –, il jette un regard plus désabusé sur la construction européenne qui, d’après lui, a raté le coche dans les années 50. « La grande période de l’Europe était avant sa naissance, pointe-t-il, résolument provocateur. Il y avait à la sortie de la Seconde Guerre mondiale un large mouvement fédéraliste porteur d’espoir. Mais les projets d’une Communauté européenne de défense et d’une Communauté politique européenne ont été enterrés par la France dès 1954. L’Europe ne s’est jamais remise de cet échec. » Après avoir fait le constat que les mentalités politiques n’étaient pas prêtes pour un projet politique commun, les pères fondateurs de l’Espace européen lui ont donné une tonalité résolument économique. Abolissement des droits de douane intérieurs et mise en place progressive d’un territoire au sein duquel les gens, les biens, les services et les capitaux circuleraient librement. Un processus toujours en évolution. « Avec le traité de Maastricht, en 1992, les 12 États membres de l’époque ont pourtant élargi le champ avec des objectifs plus politiques. Ils concernaient la mise en commun d’une partie des politiques extérieure, judiciaire et migratoire », insiste Anna-Lena Högenauer. Elle admet par contre que l’Europe sociale, elle, n’avance guère, les États restant largement assis sur leurs prérogatives en la matière. « L’UE ne peut pas envisager des pas importants au niveau de l’emploi ou des retraites. Ça donne l’impression que l’Europe n’aborde que les enjeux économiques. »

Des décisions essentielles

Si l’Europe donne toujours l’impression d’une lourde machinerie qui met beaucoup de temps à prendre des décisions, elle a quand même acquis un poids considérable. On admet généralement que, désormais, 70 % à 80 % de ce qui fait notre quotidien a été décidé dans les hautes sphères européennes et transposé ensuite en droit national. C’est le cas des grandes décisions en matière de politique climatique comme de l’abolition des tarifs de roaming au niveau de la téléphonie mobile. « L’Europe a effectivement une grande influence, mais les citoyens ne la perçoivent pas, conclut la chercheuse de l’Uni. Ou alors de manière négative, parce que les décideurs nationaux se dédouanent de ne pas pouvoir agir, prétextant des directives adoptées à Bruxelles. » Chaotique, incomplète ou trop lente, l’Union européenne reste quand même la meilleure idée de la deuxième moitié du 20e siècle. Aux citoyens d’en faire un succès dans les décennies qui viennent.

ERASMUS LE ME IL LE UR BU LL ET IN

S

i un projet européen fait l’unanimité, c’est celui-là. Erasmus, lancé en 1987, a permis, en 30 ans, à quelque 3,3 millions d’étudiants universitaires européens de suivre une partie de leurs études à l’étranger. En 2013, il s’est d’ailleurs transformé en Erasmus+ pour élargir le spectre à d’autres types d’enseignements, d’autres modes de formations (apprentissage, stages en entreprise, etc.). Aujourd’hui, on parle de plus de cinq millions de personnes qui ont profité de ce programme auquel 33 pays participent : les 28 pays membres de l’UE, l’Islande, la Turquie, le Liechtenstein, la Norvège et la République de Macédoine. Son budget atteint désormais 16,4 milliards d’euros pour la période 2014-2020. « Au Luxembourg, les enquêtes de satisfaction montrent que quelque 90 % des participants en parlent de manière positive », note Christine Pegel, directrice de Anefore, l’agence nationale du programme Erasmus+. Pour parler chiffres, en 2016, 1,35 million d’euros a été consacré aux projets de mobilité de l’enseignement supérieur, représentant 693 participants, parmi lesquels 620 étudiants. « Pas uniquement de l’Université du Luxembourg, insiste-telle, d’autres établissements de l’enseignement supérieur sont liés à Erasmus+. » Et ces chiffres augmentent d’année en année. À noter qu’au Grand-Duché, un déplacement Erasmus à l’étranger est obligatoire pour les bachelors de l’Université du Luxembourg. C’est ainsi que, depuis que le pays a rejoint ce programme (1988), 6.700 étudiants de l’enseignement supérieur y ont participé. « Les retours sont très positifs, conclut Christine Pegel, mais c’est surtout à moyen et long termes que l’on peut apprécier les bénéfices d’une telle expérience de formation. »

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LA N RUCTIO CONSTPÉENNE EURO D AT E S E N 10

ÉCONOMIE & POLITIQUE

25 MARS 1957

TRAITÉ DE ROME

Naissances de la Communauté économique européenne et de la Communauté européenne de l’énergie atomique. 1 er J A N V I E R 1 9 7 3

EURO UN OU TI L D’ IN TÉ GR AT IO N À FI NA LI SE R

PREMIER ÉLARGISSEMENT ÉL AR GIS SE ME NT : TROP VITE, TR OP DIF FÉ RE NT S ?

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JUIN 1979

ÉLECTION DU PARLEMENT EUROPÉEN

FI

SE

Pour la première fois, les citoyens de l’« Europe des neuf » se rendent aux urnes pour élire les parlementaires qui les représenteront à Strasbourg.

EE LV

DK LT

1957

IE GB

PL

NL BE

DE

1973

CZ

LU

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SK AT

FR

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1986

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1995 BG

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2004

GR

2007 2013

MT CY

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e six États à l’origine, l’Union européenne a élargi son territoire, au gré des développements économiques de certains États et des événements politiques enregistrés sur le Vieux Continent. Pour se retrouver aujourd’hui à 28, les États fondateurs ont d’abord intégré leurs plus proches voisins avant d’ouvrir la porte aux anciens satellites de l’Union soviétique et, aujourd’hui, aux États des Balkans issus du morcellement du territoire yougoslave. Est-on allé trop vite, trop loin ? L’argument d’un accueil trop généreux revient fréquemment en périodes de crise pour justifier le mauvais fonctionnement de l’Union. « C’est une des causes du problème européen, observe le professeur Armand Clesse. Au cours des années 90, les dirigeants ont tenu absolument à pousser l’élargissement, c’était perçu comme un signe de vitalité. En fait, c’était un choix par défaut. Ce qu’il aurait fallu faire, c’est approfondir l’Union. Mais cela, on s’en est montré incapable. » Actuellement, sept pays sont candidats à l’adhésion. Cinq ont le statut de candidat offi-

ciel : la Turquie, la République de Macédoine, le Monténégro, la Serbie et l’Albanie. Deux ont le statut de candidat potentiel : la Bosnie-Herzégovine et le Kosovo. Jean-Claude Juncker, le président en exercice de la Commission, a toutefois prévenu qu’aucune adhésion officielle n’était envisagée durant son mandat de président de la Commission qui court jusque 2019. Au niveau de la population, une enquête Eurobaromètre du printemps 2016 indique que 52 % des sondés sont contre un nouvel élargissement au cours des prochaines années. 37 % y sont favorables. Pour la chercheuse de l’Uni, Anna-Lena Högenauer, le grand élargissement aux pays de l’est de l’Europe en mai 2004 a bien fonctionné jusqu’à la crise migratoire, où des dissensions importantes sont apparues entre pays habitués à l’accueil de populations migrantes et les autres. « Les différences sont aujourd’hui plus marquées entre les États membres, mais ça n’a pas trop mal fonctionné. Au final, on a vu peu de clivages entre pays de l’Est et de l’Ouest au moment de faire des choix importants. »

17 FÉVRIER 1986

ACTE UNIQUE EUROPÉEN

Signé à Luxembourg, il doit relancer la dynamique de la construction européenne en fixant l’achèvement du marché intérieur en 1993. 7 FÉVRIER 1992

TRAITÉ DE MAASTRICHT

Il met en place l’Union européenne et définit un marché intérieur qui élimine les obstacles à la libre circulation des personnes, des marchandises, des services et des capitaux entre États membres. 26 MARS 1995

CONVENTION DE SCHENGEN

Entrée en vigueur dans sept pays de l’accord négocié dans la ville luxembourgeoise de Schengen depuis 1985. Il prévoit la suppression des frontières entre les États signataires. Il est intégré à l’UE depuis le traité d’Amsterdam de 1997. 1 er J A N V I E R 2 0 0 2

NAISSANCE DE L’EURO

Onze pays de l’Union européenne créent la zone euro au sein de laquelle ils se partagent la même devise. Aujourd’hui, elle compte 19 pays. 1 er M A I 2 0 0 4

LE PLUS GRAND ÉLARGISSEMENT

Dix nouveaux États intègrent en une fois l’Union européenne, qui passe ainsi à 25. Il s’agit essentiellement des anciens pays satellites de l’Union soviétique. 13 DÉCEMBRE 2007

TRAITÉ DE LISBONNE

Il modifie les traités fondateurs et met en place les fonctions de président du Conseil européen et celle de haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères. 23 JUIN 2016

BREXIT

Invités à donner leur avis par référendum, les Britanniques votent le retrait du Royaume-Uni de l’UE.

LICENCE CC

E

n circulation depuis le 1er janvier 2002, l’euro est un des signes les plus visibles de l’intégration européenne. Adoptée actuellement par 19 États membres, la monnaie unique a pourtant, elle aussi, été fortement décriée lors de la crise financière du début de la décennie. « Il ne faut pas trop vite faire le procès de l’euro, estime Philippe Ledent, senior economist chez ING Belux. C’est une grande avancée de voir des pays mettre leur monnaie en commun. » Il note d’ailleurs que, avant la crise de 2008, l’ensemble des économies qui s’y étaient ralliées en tiraient des avantages évidents. La disparition des risques de change a notamment permis un accroissement des échanges entre pays européens. « L’euro a aussi offert un effet de rattrapage en termes de développement économique pour les pays en retard, analyse l’économiste, et il a même joué un rôle protecteur pour certaines économies lors de la tempête financière de la fin de la précédente décennie. » Le problème de l’euro, pour Philippe Ledent, c’est que sa construction est bancale. « C’est une première de voir une union monétaire se mettre en place sans union politique. Pour un fonctionnement correct, il serait nécessaire que la zone euro dispose de son propre budget et d’une politique budgétaire. » Ce que les États membres, pour des raisons de souveraineté, continuent de lui refuser. Selon lui, ce n’est pas l’euro qui est une mauvaise idée, c’est sa construction qui reste inachevée. « Si on ne double pas cette construction d’une plus grande intégration, un jour les tensions seront trop fortes. On n’est d’ailleurs pas passé loin de l’implosion en 2011-2012 », prévient l’économiste.

Le Royaume-Uni, l’Irlande et le Danemark intègrent la CEE, qui passe à neuf membres.


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ÉCONOMIE & POLITIQUE

L’EUROPE SUR UN PLATEAU Dès les années 60, la vocation du plateau du Kirchberg a été d’accueillir les institutions européennes. Si, depuis, les activités sur ce quartier se sont grandement diversifiées – et enrichies d’un volet résidentiel non négligeable –, le drapeau bleu étoilé y flotte encore sur un grand nombre de bâtiments. Une présence complétée par un certain nombre d’autres sites ailleurs en ville, le tout concernant quelque 11.000 fonctionnaires et contractants.

SECR ÉTAR I AT GÉNÉRAL D U PAR LEM ENT EUR OPÉEN Bâtiment Konrad Adenauer

S ERVI CES D E LA COUR D E JUSTI CE ET D E LA COUR D ES COM PTES EUR OPÉENNE Bâtiment T

SE RVIC E S DE LA COM M I S SION E U ROPÉ E N N E Bâtiment T2

COUR D ES COM PTES EUR OPÉENNE CO UR DE JUS TI CE D E L’UN IO N EUROPÉENNE

B A N Q UE EURO P ÉEN N E D ’ IN VES T IS S EMEN T (3e extension programmée)

SERVI CE D E TRAD UCTI ON D U PAR LEM ENT EUR OPÉEN Tours de l’Europe

S ERVICE S D U PA RLEMEN T E UR OPÉEN Bâtiment Robert Schuman CENTR E D E CONF ÉR ENCES Tour Alcide de Gasperi – Héichhaus

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— Mars 2017


ÉCONOMIE & POLITIQUE

FO N DS EURO P ÉEN D’IN VES T IS S EMEN T C E N T R E P O LY VA L EN T DE L A P E T I T E E N FA N CE

EUR OSTAT ET S ERVI CES D E LA CO MMISSI ON EUR OPÉENNE Bâtiment Bech

SERVI CES D E LA COUR D E J USTI CE D E L’UNI ON EUR OPÉENNE Bâtiment Geos

SERVI CES D E LA COUR D ES COM PTES Bâtiment K9

MÉCA N IS ME EUROPÉEN DE S TA BILITÉ

PRINCIPAUX SITES HORS KIRCHBERG

S E RV I C E S D E LA CO UR DE JUS TICE D E L ’ U N I O N EURO P ÉEN N E Bâtiment Allegro

Ariane (13.000 m2 à la Cloche d’Or) : Services de la Commission européenne Drosbach (22.500 m2 à la Cloche d’Or) : Services de la Commission européenne et Centre de traduction des organes de l’UE Euroform (23.300 m2 à Gasperich) : Services de la Commission européenne Goldbell (10.000 m2 à Gasperich) : Services du Parlement européen Hitec (4.000 m2 à Gasperich) : Services de la Commission européenne Laccolith (11.300 m2 à Gasperich) : Services de la Commission européenne Mercier et Fischer (quartier Gare) : Office des publications de l’Union européenne Maison de l’Union européenne (ville haute) : Centre d’information européen et services du Parlement européen et de la Commission européenne

Bâtiments en cours de construction Bâtiments à construire

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

TROISIÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE

Rifkin, et après ? J O N AS M E R C I E R

Cette structure devra réfléchir à l’implémentation des conclusions du document, mais aussi à l’évaluation de son impact.

C ONC R É T I S AT I O N Une vingtaine de membres issus de la société civile et des partenaires sociaux composeront, avec le conseil de gouvernement, un comité de suivi de la mise en place de l’étude stratégique Rifkin.

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J

eremy Rifkin a rendu sa copie. Les autorités l’ont validée. Le plus dur reste donc à faire : passer à la phase de concrétisation. Et le gouvernement compte bien prendre les choses en main le plus rapidement possible, histoire de ne pas laisser retomber l’enthousiasme – et l’impact médiatique – qu’a généré l’étude stratégique de l’économiste américain portant sur l’application de la troisième révolution industrielle au Luxembourg. Début février, la structure et la gouvernance d’un comité de suivi ont été dévoilées. Une vingtaine de membres – partenaires sociaux et issus de la société civile – composeront ce comité qui se réunira pour la première fois en mars. Son but sera de transformer le document de 500 pages en un cadre lisible et préparer un terrain propice à toutes les initiatives qui découleront de l’étude. À sa tête, le conseil de gouvernement veillera, à travers l’œil du ministre de l’Économie, Étienne Schneider, au travail de sept plateformes thématiques et de trois groupes de travail. « Je pense que le volet énergie doit être l’une des priorités, car nous produisons encore très peu d’énergie renouvelable et sommes très largement dépendants d’autres pays, note Marc Wagener, directeur des affaires économiques à la Chambre de commerce. Une

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autre priorité importante à mes yeux serait de sensibiliser l’État et les PME aux nouvelles technologies, car même si nous avons quelques pionniers dans ce domaine, le tissu traditionnel d’entreprises et l’administration sont encore bien loin de la digitalisation de leurs activités. »

Des expériences à utiliser

Trois ans avant le Luxembourg, la région Hauts-de-France, à l’époque Nord-Pasde-Calais, faisait déjà appel à Jeremy Rifkin, non pas pour une stratégie, mais pour un master plan. « Nous avions vraiment le souci de passer très vite aux choses concrètes et une forte dynamique a ainsi été créée et a entraîné un élan incontestable dans la société, explique le responsable du projet français, Bertrand Zuindeau. Mais nous n’avons engagé aucune réflexion en amont autour d’un processus d’évaluation. » Aujourd’hui, la région Hauts-de-France a décidé de rectifier le tir pour mener des actions d’évaluation approfondies tout en se concentrant davantage sur l’aspect qualitatif des projets. La métropole de Rotterdam-La Haye, aux Pays-Bas, a aussi fait appel à Jeremy Rifkin pour préparer son avenir. Mais au master plan français, elle a préféré une feuille de route, commandée à l’intellectuel américain. Présentée en décembre

2016, son implémentation commencera en mars. « Nous avons deux approches, détaille le directeur du programme, Hans Beekman. La première est composée d’objectifs mesurables qui s’étendent jusqu’en 2020. La deuxième, d’ambitions planifiées pour 2030, mais qui ne seront pas soumises à des résultats concrets. »

Des objectifs à définir

Pour Marc Wagener, l’évaluation de l’impact de l’étude Rifkin doit être une question centrale pour le Luxembourg. « Mais les mesures stratégiques qui en sont sorties s’y prêtent bien, estime-t-il. Si on s’est donné comme objectif d’avoir une mobilité sans émission d’ici 2050, cela sera facilement vérifiable. Il faut maintenant réfléchir à des indicateurs pertinents pour chaque secteur concerné et définir des paliers pour les mesurer. » Le travail du comité de suivi sera donc crucial. Un premier état des lieux politique sera fait cet automne à la Chambre des députés. Pour la suite, la Chambre de commerce a assuré qu’elle restera très attentive aux déclarations d’intention comme aux actes. EN RÉSUMÉ

Le gouvernement doit réfléchir dès maintenant à une logique d’évaluation des mesures qui seront mises en place à la suite de l’étude Rifkin pour pouvoir en faire le bilan.

M A I S O N M O D E R N E (A R C H I V E S)

Après la présentation de l’étude stratégique de Jeremy Rifkin en novembre dernier, le gouvernement a annoncé la composition d’un comité de suivi.


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ENTRE VALEURS E T POUVOIR

À hue et à dia CA M I L L E F R AT I |

Le parti socialiste subit un début d’année plutôt tourmenté et riche en polémiques intestines. Les législatives hantent déjà les esprits. Quitte à devoir choisir entre défense des valeurs et désir de garder le pouvoir.

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année a commencé fort pour le LSAP avec une première annonce explosive du vice-Premier ministre et ministre de l’Économie, Étienne Schneider, lors des vœux du parti aux Rotondes le 9 janvier. Voilà qu’il se prononce pour une réduction de la durée légale de travail – actuellement à 40 heures – , alors même que le patronat (et le DP) n’a pas encore digéré le passage en force de Nicolas Schmit sur la flexibilisation du temps de travail. Ce discours combatif et vivement applaudi faisait suite à celui plus consensuel du président du parti, Claude Haagen, qui s’est bien gardé de toute pique à un autre parti, alors qu’Étienne Schneider pointait clairement le CSV. Pourtant, les réflexions vont bon train dans le parti entre ceux qui se verraient bien repartir pour une coalition avec le CSV, comme Jean Asselborn, compagnon de route accommodant de Jean-Claude Juncker durant deux mandats, et ceux qui comptent sur une coalition Gambie II, avec cette fois un LSAP dominant – et donc enfin un poste de Premier ministre dans son escarcelle, qui reviendrait au vice-Premier ministre. Une reconduction de la coalition permettrait en outre aux socialistes de poursuivre les réformes engagées, dont celle de la séparation des Églises et de l’État qui ne serait évidemment jamais sortie des cartons sous un partenariat CSV-LSAP. Résolument étrangers à ces discussions d’alcôve, la base et les jeunes du parti s’interrogent sur les valeurs que véhi-

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MAISON MODERNE

cule encore le LSAP. La pilule du « paquet d’avenir » – un joli nom pour masquer un véritable plan d’économies – a du mal à passer. C’est d’ailleurs pourquoi le LSAP compte autant sur la réforme fiscale, plus clémente envers les classes moyennes. Autre sujet à remous : l’interdiction de la burqa, montée en épingle à l’automne 2015 au grand dam des Jeunes socialistes, et qui devrait bientôt faire l’objet d’une loi. Ou le Ceta, que le parti a décidé de soutenir avec de timides réserves à l’issue d’un congrès extraordinaire houleux. Car même si le LSAP passe pour le parti disposant des instances les plus démocratiques, certains déplorent un manque de culture du débat. Exemple avec la campagne « Madame on Tour », lancée par Cécile Hemmen, présidente de la circonscription Centre, dont le logo montrant un sac à main affublé d’un décolleté zippé a défrayé la chronique. La vive opposition de Catia Gonçalves, présidente des Femmes socialistes, a été rapidement étouffée en interne. « La réaction du parti a clairement été : on ne se remet pas en question, même si plusieurs en aparté affirmaient que la campagne n’était pas très heureuse », déplore-t-elle. Et c’est d’ailleurs l’une des raisons de sa démission.

Tiraillements

Défendre ses valeurs ou ses chances électorales ? La question traverse le parti. L’appel de Nicolas Schmit, ancien ministre de l’Immigration et actuel ministre du Travail, à un revirement de la politique

luxembourgeoise et européenne en matière de réfugiés, et ce dans une interview au Wort, s’inscrit probablement dans une stratégie de clin d’œil appuyé à l’électorat de l’Est acquis aux partis de droite. N’empêche que le ministre du Travail foudroie la position de son camarade chef de la diplomatie en soutenant l’idée autrichienne de camps de réfugiés à l’extérieur de l’UE afin de ne laisser entrer que ceux ayant droit à la protection internationale. « Pas de polémique », rassurait le ministre des Affaires étrangères sur 100,7, tout en excluant vigoureusement d’infléchir sa politique. Toutefois, le ton est monté en interne et Francine Closener est même partie en claquant la porte d’une réunion préparatoire au conseil de gouvernement. Si le LSAP s’en tire mieux que le DP dans les sondages, il n’est donc pas exempt de tiraillements. Et à moins de deux ans des élections législatives, les frictions générationnelles pourraient se multiplier – surtout quand un Nicolas Schmit, qui clamait haut et fort vouloir « laisser la place aux jeunes » lorsque pressenti pour rejoindre la Cour des comptes européenne, prévoit sérieusement de rempiler après sa déconvenue. Alors qu’à l’inverse, certains jeunes préfèreraient justement se retrouver dans l’opposition plutôt que de se compromettre pour s’accrocher au pouvoir. EN RÉSUMÉ

Entre défense des valeurs et désir de pouvoir, le LSAP s’interroge sur sa stratégie et ses chances lors des élections législatives de 2018.


ANS

SAVE THE DATE

04 Mai 2017 Maison du savoir | Esch Belval www.golden-i.lu


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URGENCES ET MAISONS MÉDICALES DE GARDE

Cautère sur une jambe de bois CA M I L L E F R AT I

Après deux hivers de grogne aux urgences, la ministre de la Santé a lancé une vaste réflexion sur l’amélioration de leur organisation.

L

a question de l’engorgement des urgences a fait irruption dans le débat public en janvier 2016, en pleines tractations autour de l’avant-projet de loi sur la planification hospitalière. La ministre de la Santé, Lydia Mutsch, avait été interpellée par plusieurs députés CSV concernant la réduction programmée du nombre de lits aigus, c’est-à-dire dédiés aux soins curatifs (médecine, chirurgie, gynécologie-obstétrique, pédiatrie et oncologie), et la saturation des urgences durant plusieurs jours du mois de janvier. La ministre socialiste avait alors commandé un rapport sur la disponibilité des lits alloués aux urgences et chargé un groupe de travail d’« examiner des solutions visant à désengorger les services d’urgence ». Une prise en main confirmée par l’annonce lors de la quadripartite, en avril, d’une « analyse approfondie du fonctionnement des services d’urgence dans les quatre centres hospitaliers » et de leurs besoins « en ce qui concerne les dotations en personnel, les infrastructures, les systèmes de tri et d’informatisation en place aux services d’urgence ». En attendant, la ministre de la Santé a déclenché une action immédiate afin de juguler l’affluence aux urgences. « Une grande partie de la population résidente choisit d’office d’avoir recours aux services d’urgences, sans qu’il s’agisse d’une urgence médicale à proprement parler, par exemple en cas de fièvre, mal de gorge, refroidissement, troubles gastro-intestinaux, douleurs, lumbago, etc., indique le ministère. Dans ces cas, le recours à une maison médicale de garde constitue une alternative idéale de proximité. » Les trois entités créées en 2008 à Luxembourg, Esch-sur-Alzette et Ettelbruck n’ont jamais rencontré le succès 066 —

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escompté – d’ailleurs, presque un tiers de la population ignore leur existence selon un sondage TNS Ilres de 2015. C’est pourquoi le ministère a déployé en décembre dernier une campagne d’information d’envergure, « Toutes les urgences ne méritent pas d’aller aux urgences », déclinée sur 1.000 affiches, 5.000 brochures en quatre langues et 5.000 paquets de mouchoirs et de pansements. Les annonces dans les médias ont été complétées par une campagne de publicité sur Facebook, récoltant 5.413 « J’aime » et clics vers le site sante.lu et 29.966 vues de la vidéo explicative. La campagne reposait donc sur l’espoir de faire basculer les 45 % de patients admis aux urgences qui relèvent de la catégorie 5, correspondant aux pathologies les moins urgentes, vers les maisons médicales de garde le soir après 20 h et le week-end. Pour autant, « nous n’avons pas vu d’effet de la campagne, constate le Dr Emile Bock, médecin urgentiste et coordinateur des urgences des Hôpitaux Robert Schuman. On se trompe de sujet : la maison médicale est un complément à la médecine générale, elle n’a rien à voir avec le problème spécifique des urgences. » Pire : il serait dangereux de transférer systématiquement ces cas vers les maisons médicales. « Les études montrent que 5 % des patients en catégorie 5 ont en réalité des pathologies aiguës nécessitant une hospitalisation », insiste-t-il. Pour le directeur médical adjoint du Centre hospitalier de Luxembourg, le Dr René Metz, « beaucoup de réflexions à l’étranger portent sur la mise en relation entre les maisons médicales de garde et les urgences pour qu’elles soient mieux coordonnées. Nous avons au CHL l’expérience de la pédiatrie : les pédiatres généralistes et urgentistes se trouvent au même endroit.

SV E N B E C K E R (A R C H I V E S)

Le fond du problème ne réside toutefois pas dans le trop-plein de «bobos» soignés par les urgences, comme l’insinuait la grande campagne de promotion des maisons médicales de garde en décembre.


ÉCONOMIE & POLITIQUE

« La maison médicale n’a rien à voir avec le problème spécifique des urgences. » Dr Emile Bock Médecin urgentiste Hôpital Kirchberg

Au triage, les patients sont orientés vers les uns ou les autres et cela fonctionne extrêmement bien. » Une concordance aujourd’hui inexistante dans les maisons médicales de garde et les urgences. En attendant, le CHL a noté une « légère tendance à la baisse » du nombre de patients en catégorie 5 en janvier, « mais il ne faut pas tirer de conclusions hâtives », indique sa directrice des soins Monique Birkel. « Nous avons même de plus en plus de pics d’activité avec plus de 200 patients par jour, ce qui entraîne des situations d’engorgement difficiles à gérer avec une augmentation des risques pour le patient et le personnel », ajoute le Centre hospitalier Emile Mayrisch (Chem) à Esch-sur-Alzette.

Fausse solution

P HO TO 210 m m x 250 m m

LES URGENCES EN CHIFFRES Le nombre de patients accueillis chaque jour de garde a augmenté de 22,3 % au Chem depuis 2010 et de 35 % à l’Hôpital Kirchberg depuis 2006. L’orthopédie et la traumatologie représentent un tiers des admissions au CHL et à l’Hôpital Kirchberg, devant la cardiologie (10 %), la gastro-entérologie (10 %), la neurologie (7 %) et la pneumologie (6 %). Le transfert du personnel de garde de la ZithaKlinik au Kirchberg et la mise en place d’un nouveau système de triage ont permis de réduire le temps de passage des patients aux urgences entre 2015 et 2016. Sur la période de janvier à mai, 8.701 patients sont sortis en moins de 2 h en 2016 contre 5.215 en 2015, sachant que l’affluence a progressé de 56 %.

Il est vrai qu’entre intempéries et pathologies hivernales, le mois de janvier est traditionnellement chargé pour les services d’urgences. Certains week-ends (de samedi matin à lundi matin) voient passer jusqu’à 500 patients. De septembre à juin, c’est finalement une bonne partie de l’année que les urgences subissent un rythme effréné. « On entend toujours dire qu’il y a trop de lits et que le taux d’occupation est bas, mais nous savons que nos lits sont toujours occupés », commente le Dr Bock. « C’est sûr, si les taux sont calculés à l’année, la période estivale pendant les congés des médecins fait baisser la moyenne », glisse Pol Wio, chef infirmier aux urgences du même hopital. Et finalement, une pathologie non urgente comme une angine prend peu de temps au médecin urgentiste à proprement parler, même si le patient a passé du temps à enregistrer son admission et à attendre son tour. « La définition de l’engorgement, c’est lorsque nous n’avons plus de places disponibles aux urgences pour le prochain cas », rappelle le Dr Bock. Autre indicateur de l’inadéquation entre les besoins couverts par les urgences hospitalières et les maisons médicales de garde : ces dernières « ouvrent à 20 h, or c’est à 10 h du matin, quand les cabinets médicaux sont ouverts, qu’interviennent les pics d’affluence », comme dans bien d’autres pays, note M. Wio. C’est en accélérant la prise en charge des patients les plus mal en point que l’Hôpital Kirchberg est parvenu à réduire le temps de passage des patients aux urgences. L’admission administrative intervient en effet en même temps que l’évaluation de l’état du patient par un infirmier. Car la réactivité est cruciale pour sauver une vie et limiter les séquelles d’accident vasculaire cérébral par exemple. Pour les urgentistes de l’Hôpital Kirchberg, l’origine de l’engorgement réside tout simplement dans l’accroissement

de la population – +3 % chaque année –, son vieillissement, l’augmentation des pathologies cardio-vasculaires et neurologiques, l’augmentation des traitements ambulatoires ou encore les urgences sociales et les addictions. Reste qu’avec environ 200 patients par garde – 140 pour le Centre hospitalier du Nord –, les hôpitaux luxembourgeois connaissent la même affluence que d’autres à l’étranger, sans être aussi bien dotés. La Charité à Berlin compte deux fois plus de lits que le CHL pour le même volume. « La demande envers les services d’urgences est clairement en inadéquation avec les moyens et ressources disponibles, insiste le Chem. Il nous faut les moyens humains nécessaires pour faire face à cette demande. Les infrastructures (locaux, structures d’hospitalisation pour les urgences, etc.) doivent aussi être adaptées. » L’Hôpital Kirchberg a étendu ses urgences, notamment en aménageant une chambre d’isolement pour les pathologies infectieuses, les patients agressifs ou ceux amenés par la police. « Nous avons besoin d’une unité d’observation attenante aux urgences pour des patients nécessitant une mise en observation de quelques heures avant décision d’hospitalisation, dans la majorité des cas, de retour à domicile », indique M. Wio. Pour mieux gérer leurs lits, alors que le ministère de la Santé compte beaucoup sur les bienfaits d’un virage ambulatoire, « il faut investir dans les lits de moyen séjour et de rééducation et les rendre accessibles à tous les hôpitaux », ajoute le Dr Metz, qui insiste sur un « pilotage national pour éviter que certains secteurs ne soient rattachés à un hôpital et cloisonnent la prise en charge ». Une allusion au réseau des Hôpitaux Robert Schuman avec une Clinique Sainte-Marie peu ouverte au Chem pourtant voisin. Les quatre hôpitaux ont obtenu le financement de quelques postes supplémentaires d’infirmiers et de médecins auprès de la Caisse nationale de santé en attendant les résultats de l’audit au printemps 2018. « C’est une goutte d’eau sur une pierre, mais c’est au moins le signe qu’ils veulent faire quelque chose », encourage Marc Schlim, directeur des soins de l’Hôpital Kirchberg. Les normes internationales comptent une infirmière pour quatre patients et 1,6 à 1,8 patient par médecin – le ratio est actuellement trois fois inférieur. Un retard à rattraper en investissant dans un secteur crucial, mais souvent laissé de côté. Par la loi sur la planification hospitalière par exemple. EN RÉSUMÉ

L’engorgement des urgences tient beaucoup moins au flux de «bobos» qu’à l’inadéquation entre le nombre de patients en forte croissance, le personnel médical et les infrastructures existantes.

Mars 2017 —

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

EUROPE

Retrait en 2019

S

ans grande surprise, Jean-Claude Juncker a confirmé qu’il ne se présentera pas à sa propre succession en tant que président de la Commission européenne en 2019. Un Jean-Claude Juncker quelque peu pessimiste a expliqué, le 11 février à la radio allemande « Deutschlandfunk », qu’actuellement il passerait la moitié de ses journées à s’occuper du Brexit. Pourtant, l’heure serait venue « de serrer les rangs et de marcher d’un même pas », a-t-il affirmé, tout en exprimant des doutes. L’ancien Premier ministre luxembourgeois aura 65 ans en décembre 2019, soit un mois après la fin de son mandat. Il aura été le troisième Luxembourgeois président de l’exécutif européen. Tout comme Jacques Santer et Gaston Thorn, il n’effectuera pas de second mandat. L’avenir de Jean-Claude Juncker après 2019 est encore inconnu. Le chef de fraction du CSV, Claude Wiseler, estime que la question d’un retour de Juncker dans la politique nationale « ne se pose pas ».

E U R O P E A N U N I O N , 2 0 17

F R A N Ç O I S AU L N E R

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

DE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL À PRÉSIDENT Actif depuis le début des années 2000 au sein de la Confédération générale de la fonction publique, Romain Wolff assure que le syndicat n’est pas qu’un club d’hommes.

En cette période pré-électorale, quels sont les éléments indispensables à défendre ou à voir mettre en place ? Vous savez très bien que nous n’allons pas nous positionner pour ou contre un parti politique et que nous garderons notre neutralité. Jamais nous ne dirons de voter pour tel ou tel candidat. Mais cela ne veut toutefois pas dire que nous ne parlerons pas aux hommes politiques pour défendre nos positions. À savoir bénéficier d’une fonction publique multilingue, motivée, bien formée et rémunérée d’une manière correcte.

FONCTION PUBLIQUE

« Multilingue, motivée et rémunérée correctement » JEAN - MICHEL HENNEBERT |

MIKE ZENARI

Désigné le 12 décembre 2016 président, Romain Wolff succède à Émile Haag à la tête de la CGFP, le puissant syndicat de la fonction publique.

A

près 12 années au poste de secrétaire général de la Confédération générale de la fonction publique (CGFP), vous en êtes désormais le président. Historiquement, le pouvoir se trouve plutôt entre les mains du secrétaire général. Allez-vous revoir cette conception ? R O M A I N W O L F F Je ne crois pas qu’il y aura de grands changements dans le fonctionnement du syndicat, mais nous allons plutôt mettre en place une répartition des rôles, avec Steve Heiliger, le nouveau secrétaire général, et avec Claude Heiser, le premier vice-président. Quand j’ai succédé à Jos Daleiden, chose pas évidente quand son prédécesseur était le fondateur et qu’il a occupé cette fonction pendant 38 ans, la situation était effectivement différente. Les temps ont changé. Quelle vision souhaitez-vous mettre en place ? La CGFP de demain ne va pas radicalement changer par rapport à celle d’avant le 12 décembre. Bien sûr, nous allons travailler dans l’intérêt de nos membres, de tous ceux qui travaillent de près ou de loin dans la fonction publique. Toutefois, nous n’allons pas seulement veiller à la revalorisation du point indiciaire, mais

L’ancien secrétaire général entend «moderniser» le syndicat «dans l’intérêt de ses membres» mais aussi «dans celui du pays». être attentifs à bien d’autres choses sur le plan moral et sur le plan social. Nous souhaitons également, comme dans le passé, travailler dans l’intérêt du pays. Pour un syndicat qui se veut représentatif, l’absence de femmes dans les instances dirigeantes est flagrante. Tenez-vous à ce côté « club d’hommes » ? J’espère bien que les choses changeront à l’avenir avec une évolution au sein des instances dirigeantes des organisations sectorielles. Quelques femmes occupent déjà ces postes et nous espérons que dans un proche avenir, nous aurons la possibilité d’avoir au moins une femme au bureau exécutif. Cela ne pourra cependant se faire qu’en parallèle d’un changement de mentalité pour permettre aux femmes d’avoir encore plus de temps de s’engager pleinement dans le syndicalisme. Parmi les critères de l’accord salarial signé en décembre 2016 avec le gouvernement se trouvent les questions relatives à la flexibilisation du temps de travail. Êtes-vous favorable à la valorisation du télétravail annoncée récemment? C’est important, car cela rejoint la thématique de la conciliation entre vie pro-

fessionnelle et vie privée. Dans ce cadre, le télétravail est une très bonne chose, même si cela représente aussi des dangers, dans le sens notamment d’une obligation de disponibilité au-delà d’une tâche complète. Il faudra donc veiller à ce que les droits sociaux et statutaires des personnes qui choisiront de travailler depuis chez elles soient respectés.

1967

Création de la CGFP, héritière de l’Association générale des fonctionnaires, créée en 1909. Fondée par Joseph Daleiden, la confédération regroupe à l’origine quatre syndicats.

38

C’est la durée de présence de Joseph Daleiden à la tête de la CGFP, au poste de secrétaire général. En 2005, il laissa sa place à Romain Wolff, après avoir pris soin de le former.

27.000

C’est le nombre d’adhérents revendiqués par la CGFP en 2016, représentant une dizaine de fédérations et une soixantaine d’organisations sectorielles. À sa création, la confédération possédait quelque 4.300 membres.

Ce qui est le cas dans l’accord salarial qui prévoit une prime unique en 2017 et une revalorisation du point indiciaire en 2018… Effectivement, c’est un bon accord. Pas seulement parce qu’il comporte ces éléments, mais surtout d’autres qui vont bien au-delà. Et c’est justement le point fort de ce texte. Les aspects financiers ne représentent qu’une toute petite partie, la très grande majorité concerne des aspects sociaux. C’est notamment le cas pour le compte épargne-temps qui est un élément important. Au-delà, la CGFP trouve que la réforme fiscale, par exemple, est une bonne chose car les personnes physiques sont elles aussi gagnantes. Si certaines voix disent que la réforme fiscale va trop loin, alors je dis non. Absolument pas, elle pourrait aller plus loin pour les personnes physiques qui l’ont préfinancée. Et qu’en est-il des éléments que vous aimeriez mettre en place pour améliorer la fonction publique ? Le thème de la digitalisation est important, car nous sommes en train de nous y adapter. Idem en ce qui concerne la flexibilité, plus précisément les horaires d’ouverture des administrations, ou bien encore la simplification administrative. Même si c’est parfois très compliqué quand on constate que les textes législatifs deviennent de plus en plus complexes et viennent de plus en plus de Bruxelles. Mais Bruxelles, c’est nous, ce sont les hommes politiques que nous avons élus. EN RÉSUMÉ

À la tête désormais de l’un des plus puissants syndicats, Romain Wolff souhaite faire évoluer la CGFP sans en bouleverser fondamentalement la structure fondée par Jos Daleiden.

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

C2DH

De l’histoire et des ambitions CA M I L L E F R AT I |

MAISON MODERNE

Le 20 janvier 2016, la Chambre des députés entérinait la disparition du Centre virtuel de la connaissance sur l’Europe et son intégration dans l’Université. Un an après, la transition vers le Luxembourg Centre for Contemporary and Digital History (C2DH) touche à sa fin avec des projets déjà prometteurs.

I

l aura fallu moins d’un an à l’Uni pour absorber les centres de recherche et de documentation sur la Résistance et l’enrôlement forcé, le Centre d’étude et de recherches européennes Robert Schuman et le CVCE. Que ce soit au sein du nouveau centre interdisciplinaire Luxembourg Centre for Contemporary and Digital History ou d’autres entités de l’Uni. « Nous avons offert la possibilité de voir dans chaque cas si le collaborateur souhaitait poursuivre sa carrière au sein du C2DH ou ailleurs », indique Rainer Klump, recteur de l’Université du Luxembourg. Certains ont rejoint un ministère ou les Archives nationales. Nouveau centre, nouveau nom aussi, puisque celui d’Institut d’histoire du temps présent, évoqué par le gouvernement dans la tradition des instituts de recherche en France ou en Allemagne, a été délaissé au profit de Luxembourg Centre for Contemporary and Digital History en octobre dernier. Une façon aussi d’effacer les tensions nées autour de sa création, alors que le CSV et l’ADR ne voyaient pas d’un bon œil la disparition des centres de recherche et de documentation sur la Résistance et l’enrôlement forcé malgré un mélange des genres entre travail de mémoire et recherche. Et de fait, « le C2DH compte trois sources de recrutement : les anciens centres de recherche, l’institut d’histoire de l’Uni et l’extérieur », précise Andreas Fickers, le directeur du C2DH. Une quarantaine de personnes composeront le centre d’ici deux mois, sans compter la trentaine de doctorants et de collaborateurs affectés à des projets européens. 070 —

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« Au-delà de la Deuxième Guerre mondiale, d’autres sujets doivent être explorés comme la place financière, l’industrie ou les migrations. » Andreas Fickers Directeur C2DH

Au programme : l’histoire contemporaine du Luxembourg et de l’Europe, en particulier l’intégration européenne, et l’histoire numérique. « Au-delà de la Deuxième Guerre mondiale, d’autres sujets importants doivent être explorés comme l’histoire de la place financière, l’industrie, la vie quotidienne et notamment l’impact des changements économiques sur les personnes et les mentalités, ou encore les migrations », détaille Andreas Fickers. « Cela rentre bien dans les trois axes stratégiques de l’Université, commente Rainer Klump. Servir le pays, placer ce qu’on fait dans une perspective transfrontalière et européenne et aborder le virage numérique. » Un pilier au potentiel prometteur. « Je suis convaincu que pour la recherche historique et pour l’histoire contemporaine, la maîtrise des outils numériques sera une compétence-clé », dans le contexte de digitalisation des archives.

Pionnier numérique

3,8 millions € Budget alloué au C2DH en 2017

Le C2DH compte sur l’expérience du CVCE pour s’imposer comme fer-de-lance de l’histoire digitale. « Il y a là une expertise riche sur laquelle il faut bâtir », appuie Andreas Fickers, évoquant la continuation des projets en cours et la réflexion sur de nouveaux projets. Habitué des réseaux européens (sur l’histoire de la télévision en Europe et celle de l’Europe au regard de la technique), le directeur du C2DH veut en faire un « hub dans le monde académique, plus spécifiquement en ce qui concerne les méthodes numériques ». L’objectif est également d’ouvrir le C2DH sur la société luxembourgeoise.

Aux côtés de sujets scientifiques comme la relation entre les ÉtatsUnis et le Benelux aux prémices de la Guerre froide, émergent des thèmes plus douloureux mais nécessaires, comme les recherches pilotées par Denis Scuto sur « La politique de l’État luxembourgeois à l’égard des juifs des années 1930 aux années 1950 », dont un atelier intermédiaire s’est déroulé début février. Le C2DH a également initié Forum Z (pour Zeitgeschichte, histoire contemporaine), « une série de débats publics sur des questions qui touchent l’histoire contemporaine du Luxembourg et de l’Europe », explique M. Fickers. Des débats hors les murs de l’Université, du Centre national de l’audiovisuel au Centre de littérature de Mersch. « Après, nous aurons une vue plus claire sur les questions importantes ou celles les plus pertinentes au niveau scientifique. » L’objectif à terme étant de définir pour chaque période de quatre ans – durée du contrat pluriannuel entre l’État et l’Uni – trois ou quatre projets phares sur lesquels se concentrera l’institut. « Et dans quatre ans nous réaliserons un nouveau tour du pays », conclut Andreas Fickers, qui prône un « dialogue constant avec la société civile » à poursuivre sur le site internet du C2DH. EN RÉSUMÉ

Le C2DH voit plus loin que la somme des quatre instituts de recherche dont il est issu, affichant des objectifs ambitieux en matière d’histoire digitale, de projets scientifiques et de proximité avec la société civile.


N EW


ÉCONOMIE & POLITIQUE

Sur les mêmes longueurs d’onde T H I E R RY R A I Z E R

L’idée du gouvernement de combler les pertes financières de RTL Télé Lëtzebuerg pour maintenir la mission de service public de la chaîne placerait les relations entre l’État et le groupe média dans une nouvelle perspective.

L

Le renouvellement de la concession qui lie les deux parties prend la forme d’un package plus que favorable à RTL Group.

es liens entre l’État luxembourgeois et le groupe RTL ont toujours été placés sur de longues ondes. Mais le gouvernement veut passer en fréquence modulée. Négociée tous les 10 à 15 ans, la concession qui scelle ces relations le sera dorénavant tous les trois ans, a indiqué le 30 janvier dernier le Premier ministre, également ministre en charge des Communications et des Médias. Xavier Bettel était invité par la commission parlementaire en charge des médias pour évoquer cette concession accordée à RTL par l’État pour l’usage de toute une série de fréquences radio et de signaux pour la diffusion de chaînes de télévision (23) dans différents pays européens. Courant jusqu’en 2020, la concession actuelle fut négociée en 2007. Son renouvellement soulève de nouvelles questions. Quelle est la valeur des fréquences à l’ère du digital et de la libéralisation des ondes en Europe ? Le député ADR Roy Reding affirmait au sortir de la réunion du 30 janvier que les fréquences « valaient autrefois entre 10 et 15 millions d’euros par an et plus que 5 millions aujourd’hui ». Ces fréquences, l’État souhaite les maintenir dans le giron de RTL, qui rassemble chaque jour en télé 23,1 % de la population résidente, soit 115.600 téléspectateurs (source : TNS Plurimedia, septembre 2016). Quel est le service public que doit assumer RTL Télé Lëtzebuerg dans les prochaines années ? L’affaire Lunghi est arrivée par hasard dans le calendrier des

SERV IC E P U B L I C La mission de service public d’RTL se reflète notamment dans la couverture de grands événements, comme les élections.

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négociations. Les conclusions détaillées de l’audit interne sur l’affaire n’ont pas filtré, mais RTL a assuré qu’un comité consacré à l’éthique sera créé au sein de la chaîne. Ce service public inscrit dans le contrat de concession, le gouvernement est prêt à le financer en subvenant au déficit de la chaîne télé. Une proposition formulée également le 30 janvier dernier par Xavier Bettel, à la surprise des observateurs et des professionnels des médias. Quelles en seraient les modalités pratiques ? Le Service des médias et des communications du gouvernement qui pilote ce projet sous la direction de JeanPaul Zens n’a pas souhaité répondre à nos demandes tant que le dossier ne sera pas bouclé. Il est question d’un montant flirtant avec la dizaine de millions d’euros, les coûts de la chaîne se chiffrant entre 20 et 30 millions d’euros, pour 8 à 9 millions de recettes publicitaires. L’intervention de l’État dépasserait la promotion de la presse écrite, qui s’élevait en 2015 à 7,4 millions d’euros pour 10 titres (majoritairement détenus d’une part par Editpress et d’autre part par le groupe Saint-Paul) RTL Group reçoit déjà un subside accordé à sa filiale Broadcasting Center Europe pour « contribution aux frais d’exploitation en vue d’assurer le maintien des infrastructures essentielles de télévision », soit 950.000 euros en 2016 et 700.000 euros en 2017, 2018, 2019 et 2020, selon le budget pluriannuel 2017 de l’État.

Comment s’assurer des garde-fous nécessaires ? Si l’interventionnisme étatique dans les programmes de la chaîne est banni par le Premier ministre, il a indiqué qu’une commission chargée de surveiller leur qualité pourrait être instaurée. Comment contrôler la répartition des coûts entre la télévision, le web et la radio, alors que les équipes rédactionnelles fonctionnent d’une manière de plus en plus transversale ? Comment s’assurer de la juste répartition des recettes publicitaires en provenance de packs globaux (TV, radio et internet) achetés par les annonceurs ? La notion de cross-fertilisation rôde, sous différents aspects. Un changement de régie publicitaire est exclu. Alain Berwick, CEO entre 1994 et fin 2016 de RTL Luxembourg, rappelait au Luxemburger Wort (édition du 14 février 2017) les raisons historiques de l’acquisition d’IP à Havas après sa prise de fonctions : « Je trouvais anormal que les ventes et les marges soient réalisées par une société externe. »

Quid de l’aide d’État ?

Le soutien risque-t-il d’être assimilé à une aide d’État proscrite par la Commission européenne ? La limite semble à première vue ténue et donne matière à réflexion. S’il se concrétise dans les prochaines semaines, ce mode de financement marquera un renforcement notoire dans les relations de l’État avec le groupe à qui l’on avait vendu à des conditions favorables le site où était logé jusqu’ici son siège. Le PAP a par ailleurs été modifié pour la construction du nouveau complexe RTL City, où les quelque 650 employés du groupe seront logés, en plus d’une deuxième tour de bureaux. 25.955 m² de résidentiel, de bureaux et de petits commerces et un troisième ensemble de résidentiel de 34.515 m² verront le jour sur le site de l’ancien siège. « Tout en recherchant l’audience et la proximité d’un public le plus large possible, RTL Radio Lëtzebuerg et RTL Télé Lëtzebuerg s’attachent à offrir des programmes d’information et de divertissement visant les standards de qualité dans le contexte à la fois du respect des obligations d’intérêt public que de leur nature commerciale », stipule le contrat de concession dont le Wort s’est procuré une copie. L’enjeu de la qualité du contenu demeure intact. Un enjeu qui pourrait rencontrer la volonté du Premier ministre de débattre, courant mars, du rôle des médias en 2017. Et pourquoi pas ouvrir la discussion sur le coût et la faisabilité d’une vraie télévision publique au Luxembourg ? EN RÉSUMÉ

Le gouvernement veut assurer financièrement le service public d’RTL Télé Lëtzebuerg. Un projet qui marquerait une nouvelle ère dans les relations avec le groupe média.

RTL TÉLÉ LËTZEBUERG

MÉDIAS


BRÈVES

ENTREPRISES

L’UN OU L’AUTRE D’ici cinq ans, le nombre d’enseignes Quick et Burger King présentes en Belgique et au Luxembourg devrait dépasser le cap des 120 restaurants. Les futurs franchisés pourront choisir entre les deux marques, en fonction de plusieurs critères, dont le montant de la franchise à verser au nouveau propriétaire QSR Belgium, le montant du loyer ou bien encore les frais de marketing. Des Burger King devraient donc voir le jour d’ici l’été 2017 au Luxembourg.

LICENCE CC

« Un afflux massif éventuel provoquerait une nouvelle poussée sur les prix. » Vincent Bechet, managing partner d’Inowai Inowai a dressé son bilan de l’année 2016 pour le marché immobilier luxembourgeois. L’agence observe ainsi que les tendances ascendantes des années précédentes se poursuivent, avec une progression moyenne de 170 millions par an. Mais elle souligne toutefois une forte hausse des prix de l’ordre de 6 à 7 % au cours des trois premiers trimestres de l’année 2016.

EXPANSION Le spécialiste ICT luxembourgeois European Business Reliance Centre (EBRC) entre au capital de la société française Digora. Basée principalement à Strasbourg et Paris, Digora est spécialisée dans la gestion et la valorisation des données. Elle est active dans la mise en place et l’infogérance de systèmes d’information de gestion dans le cadre d’infrastructures complexes. « Nous venons de franchir une étape-clé », a déclaré Yves Reding, CEO d’EBRC, à Paperjam.lu. Mars 2017 —

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ENTREPRISES

BRÈVES

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32 MÈTRES Les travaux du Royal-Hamilius continuent. En janvier, un trou de 32m de profondeur par rapport au niveau du boulevard Royal était visible sur le chantier. Des parkings viendront le combler dans les mois à venir et seront livrés fin 2017. Leur ouverture au public est quant à elle prévue pour mars 2018. L AURENT COOREMAN TOURNE L A PAGE Le cabinet immobilier CBRE et Laurent Cooreman, qui dirigeait son antenne luxembourgeoise, ont mis fin à leur collaboration d’un commun accord. Des relations qui duraient depuis plus de huit ans. C’est en effet en 2008 qu’il avait ouvert la branche luxembourgeoise de CBRE avec Gerald Merveille. M. Cooreman restera cependant actif au sein de CBRE jusqu’au début du mois d’août de cette année.

À TROIS POUR LE TRAM C’est un trio qui a été choisi pour développer la régie publicitaire du tram. C’est en effet Tramedia qui vient d’empocher le marché, une association regroupant les sociétés IP Luxembourg, Broadcasting Center Europe et Mobilconcepts. Tramedia s’occupera ainsi de la gestion de l’affichage sur les quais du tram (affiches au format de 2 m²) et des formats à l’intérieur des rames, dont des solutions digitales.

LA FIN DU ROAMING PROGRAMMÉE

Les institutions européennes et les opérateurs téléphoniques sont – enfin – parvenus à un accord. À compter du 15 juin prochain, les Européens pourront ainsi voyager sans frais d’itinérance (aussi appelés « roaming »). Selon un communiqué de la Commission europénne, des prix de gros entre opérateurs ont été fixés, à 0,032 euro par minute pour les appels, et 0,01 euro pour les SMS.

« Nous, les entrepreneurs, nous savons qu’il faut toujours aller de l’avant. » Nicolas Buck, président de la Fédération des industriels luxembourgeois (Fedil) Lors de la traditionnelle réception du Nouvel An de la Fedil, Nicolas Buck a affirmé que 2017 marquerait un nouveau départ pour la fédération qui vient de lancer une nouvelle identité visuelle, résultat d’une réflexion autocritique et d’une remise en question.

BONNE ANNÉE POUR ARCELORMITTAL Après une perte nette de 7,9 milliards de dollars enregistrée en 2015, ArcelorMittal a renoué en 2016 avec les bénéfices. Le groupe termine ainsi l’année sur un important bénéfice de 1,8 milliard de dollars. Lakshmi Mittal, le CEO, note aussi que le niveau de la dette du groupe n’a jamais été aussi bas.

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Les activités d’iTunes ont officiellement été transférées en Irlande, le 5 février dernier, où elles bénéficieront d’un régime fiscal plus favorable. Apple quitte donc officiellement le Grand-Duché – où iTunes était installé depuis 2004 – pour rejoindre la ville de Cork.

J U L I E N B E C K E R (A R C H I V E S) , L I C E N C E C C

DESTINATION IRLANDE


BRÈVES

ENTREPRISES

LUX AIR N°2 AU MONDE eDreams Services a placé la compagnie aérienne nationale au second rang de son classement 2016, hors low cost. Luxair redescend ainsi d’une marche, mais reste tout de même sur le podium du site comparant les offres des compagnies aériennes. Modernité, confort, service, divertissement, enregistrement, salon VIP, rapport qualité / prix sont les critères retenus par les utilisateurs du site, qui consacre cette fois Emirates.

19 EMPLOIS EN MOINS LeasePlan Luxembourg va procéder à une restructuration de sa division grand-ducale. 19 emplois seront supprimés sur les quelque 70 qu’elle compte actuellement. L’idée est de développer des synergies avec la division belge au niveau des services de support. Mais le leaser insiste sur sa volonté de maintenir une équipe commerciale forte au Luxembourg.

S H U T T E R S TO C K

À VOS CV !

Dans le cadre de l’extension de ses activités européennes, Amazon entend embaucher 15.000 nouveaux collaborateurs cette année en Europe, dont près de 500 au Luxembourg, où il vient de dépasser la barre des 1.500 salariés. Le géant américain du digital affirme rechercher des personnes possédant divers niveaux d’expérience, de formation et de compétences.

+14 % En 2016, le chiffre d’affaires d’Orange Luxembourg s’est élevé à 61,6 millions d’euros, contre 64,8 millions en 2015. Malgré cette baisse, l’opérateur français a vu son nombre de clients augmenter de près de 14%. Le nombre de lignes mobiles contractées est en effet passé de 139.900 en 2015 à 159.300 à la fin de l’année. Orange se place ainsi en tête des meilleurs réseaux du Grand-Duché.

LOSCH ASSURE SA TRANSMISSION Depuis la disparation d’André Losch en mars 2016, le groupe a fait évoluer sa structure managériale selon les souhaits du fondateur. C’est un mode de gestion bicéphale qui a été mis en place avec d’un côté un conseil de surveillance présidé par Jacques Lanners et de l’autre un board of management dont Damon Damiani a pris la tête. À noter, toujours selon les souhaits d’André Losch, que les sociétés sont propriétés d’une fondation portant son nom, présidée par l’avocat Jean Hoss.

EN COMPÉTITION Le Fonds Kirchberg et ArcelorMittal ont dévoilé la shortlist des bureaux retenus pour soumettre un projet de nouveau siège social mondial du géant mondial de la sidérurgie. Huit bureaux entrent en compétition : Bernard Tschumi Architects, Foster + Partners, JSWD Architekten, Massimiliano Fuksas Architecture, Rafael Viñoly Architects, Rem Koolhaas OMA, Von Gerkan, Marg and Partners et Wilmotte & Associés. Le lauréat de cette consultation internationale devrait être dévoilé en septembre 2017.

« LA CIBLE TOTALE POUR LE LEASING OPÉRATIONNEL EST DE L’ORDRE DE 90.000 VÉHICULES ET NOUS SOMMES ACTUELLEMENT À +/- 36.000, SOIT ENVIRON 40 %.» Dominique Roger, general manager d’ALD Automotive Luxembourg et vice-président de la fédération Mobiz À l’occasion de l’Autofestival, Dominique Roger est revenu – le temps d’une interview – sur l’état actuel du secteur du leasing automobile.

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ENTREPRISES

BRÈVES

FOLIE DES GRANDEURS Le milliardaire belge Marc Coucke souhaite créer un parc d’attractions « plus grand que Disneyland Paris » à Durbuy, au cœur de l’Ardenne belge. Sur le futur site – baptisé « Adventure Valley Durbuy » –, les parcours d’escalade devraient y côtoyer les restaurants chics sur plus de 350 hectares. Un projet de 100 millions d’euros pour faire venir 10.000 touristes par jour.

200.000 2017 a commencé comme 2016 s’est terminée pour l’aéroport de Luxembourg: sur un record. Pour la première fois de son histoire, le Findel a franchi le cap des 200.000 passagers au cours du mois de janvier, soit une croissance de 24% par rapport à l’année précédente, à la même période. LEGO CASSE DES BRIQUES

DOUCHE FROIDE La Cour de justice de l’Union européenne a renversé, le 26 janvier, les arrêts prononcés par le tribunal de l’UE en septembre 2013, qui avait maintenu certaines amendes, mais en avait aussi annulé partiellement d’autres. Celle-ci reprochait à 17 fabricants d’installations sanitaires pour salles de bains d’avoir participé de manière régulière à des réunions leur permettant de coordonner leurs hausses annuelles de prix et d’autres éléments de tarification, se rendant ainsi coupables de pratiques anticoncurrentielles. ELECTRO SECURIT Y ET SANICHAUFER EN FUSION Les deux entreprises ont uni leurs forces sur le vaste marché du chauffage, sanitaire, climatisation / ventilation, domotique, sécurité, électricité, réseau IP et téléphonie… pour donner naissance à Genista.

Détrôné l’année dernière par Disney, Lego récupère la tête du classement du cabinet britannique Brand Finance des marques les plus influentes au monde pour cette édition 2017. Le leader mondial du jouet affiche ainsi une note de 92,7. Un succès que la marque doit en partie aux concessions de licences aux médias et à ses partenariats, donnant naissance aux lignes Harry Potter, Star Wars ou encore au film Lego Batman, sorti début février.

LUXEXPO SE MET EN BOÎTE Près de 13 ans après être devenu Luxexpo, le centre d’événements du Kirchberg a adopté une nouvelle image et une nouvelle approche stratégique. Luxexpo The Box sera désormais le nouvel étendard de la société. Objectifs : conquérir de nouveaux marchés dans le segment du Mice à l’international et doubler en quelques années l’impact économique direct de la société sur le pays. 076 —

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« IL N’A JAMAIS ÉTÉ QUESTION DE FAIRE AUTRE CHOSE, MAIS DE ME RÉINSTALLER DANS MON MÉTIER.» Jean-Luc Dourson L’ex-administrateur délégué de Ketterthill, Jean-Luc Dourson, a repris son métier en lançant Bionext Lab, une entreprise active dans la biologie médicale associant dans un premier temps le Centre hospitalier Emile Mayrisch (CHEM) et le Laboratoire Les Forges du Sud, qu’il a repris en janvier. Il a ajouté qu’il faisait cela « non pas dans un esprit revanchard, mais avec une approche nouvelle et innovante par rapport aux besoins que peuvent avoir la population et les cliniciens en matière de biologie médicale ».

RESTRUCTURATION 2017 sera l’année des changements pour le groupe Adecco Luxembourg, présent au GrandDuché avec les enseignes Adecco, Ajilon et Badenoch & Clark. Le leader des services en ressources humaines annonce en effet le regroupement de toutes ses activités de recrutement pour les postes de direction au sein du cabinet Badenoch & Clark. Une réorganisation locale qui accompagne la nouvelle identité du groupe, mais n’entraîne aucun licenciement.

LICENCE CC, ANTHONY DEHE Z

NOUVELLE NICHE Le tout premier prestataire de services de dématérialisation ou de conservation (PSDC) vient de faire son entrée sur le marché luxembourgeois : Labgroup. Un organisme certificateur, PECB Europe, a également vu le jour. Il s’agit là de la concrétisation de 18 mois de travail après l’adoption en juillet 2015 de la loi sur l’archivage électronique élaborée par le ministère de l’Économie.


N EW Nouveau, l’actualité Automobile a déjà démarré sur Paperjam.lu/auto Paperj


ENTREPRISES

AU VOLAN T Benji Kontz indique agir dans la continuité de ses prédécesseurs, en pensant sur le long terme.

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ENTREPRISES

DES VÉLOS À UN EMPIRE

Kontz à cent pour cent T H I E R RY R A I Z E R |

HISTOIRES

100 ANS, 5 MOMENTS Un livre baptisé À cent à l’heure, édité par Maison Moderne, sortira mi-2017 pour célébrer le centenaire de l’entreprise. Voici cinq dates choisies dans cette histoire riche en évolutions.

MAISON MODERNE

Le groupe familial actif dans l’automobile s’est donné un nouveau cap pour son centenaire. La page BMW tournée, l’entreprise mise sur les belles anglaises. Arnold Kontz emploie 150 personnes sur deux sites, route de Thionville dans la capitale et à Niederkorn.

R

oute de Thionville, 128. La façade arbore une vitrine où trônent des modèles flambant neufs de Range Rover. Mais le secret des lieux se tient en arrière-cour. Avec pour guide Benji Kontz, nous découvrons un mini-village dédié à l’automobile haut de gamme sous différentes marques. La plupart étaient déjà partenaires du groupe Arnold Kontz et l’ont suivi lors de la nouvelle orientation stratégique décidée alors que se profilait le centenaire de l’entreprise. Comme Benji Kontz l’indiquait à Paperjam.lu fin 2015, le groupe familial, dont les origines remontent à 1917 dans les deux puis les quatre-roues, a effectué depuis deux ans « les investissements les plus importants dans toute l’histoire (…), à la fois sur notre site central à la route de Thionville et sur le nouveau site à Niederkorn ». En 2011, le représentant de la quatrième génération a repris les rênes de l’entreprise dont l’expansion est étroitement liée à l’essor de l’automobile au Luxembourg. Un petit empire, tant sur le plan de la réussite commerciale que de l’immobilier, dont le succès se mesurait jusqu’il y a peu par le niveau des ventes des BMW au Luxembourg, 2e marque après VW. Le groupe Kontz en était le principal moteur et surtout l’importateur historique jusqu’au 31 mars 2016, date à laquelle la main a été passée au suédois Bilia, qui fut rejoint ensuite par le concessionnaire belge Philippe Emond. Cette cession et ses investissements allaient de pair avec un recentrage choisi sur les marques anglaises Range Rover, Lotus, Aston Martin, puis Jaguar. « Les risques ont toujours été mesurés et bien mesurés, les décisions sont prises dans l’intérêt de l’entreprise

IMMOBILIER

BIJOUX DE FAMILLE Depuis 100 ans, Arnold Kontz a étendu son patrimoine immobilier au fur et à mesure de la croissance de ses activités. Si le groupe suédois Bilia a déboursé, comme l’indiquait l’hebdomadaire Lëtzebuerger Land (édition du 22 avril 2016), quelque 12 millions d’euros pour reprendre les marques BMW et Mini au Luxembourg, la famille Kontz est restée propriétaire des murs du garage. Un important patrimoine qui pourrait donner lieu à de nouveaux développements immobiliers lorsque Bilia-Emond souhaitera se doter de nouvelles infrastructures, ce qu’évoquait Philippe Emond à son arrivée au Luxembourg. Quant au site du 128, route de Thionville, l’arrêt à proximité du futur tram lui donnera aussi une visibilité commerciale non négligeable.

1978

plus que dans notre propre intérêt », indique Benji Kontz au sujet de ces quelques mois-clés pour l’avenir du groupe. Le site de Niederkorn – sur la zone d’activités commerciales Haneboesch II, en bordure de la collectrice – a été choisi d’un commun accord avec Jaguar et Land Rover, signe que les marques ont un poids de plus en plus important dans les affaires courantes des importateurs et concessionnaires. Cet ancrage dans le sud répond avant tout à l’évolution de la clientèle et au besoin de disposer d’espaces suffisants par rapport à la croissance de l’entreprise. « Une partie importante de notre clientèle est proche du sud ou habite dans le sud du pays, ajoute Benji Kontz. Nous sommes aussi situés non loin d’un axe important pour les frontaliers. » Car le segment des voitures haut de gamme trouve de plus en plus d’amateurs, particulièrement au sein des cadres dirigeants des entreprises de la Place. « La moitié des voitures que nous vendons sont des voitures de société, dont une partie d’entre elles sont conduites par des frontaliers, ajoute Benji Kontz. 2016 a d’ailleurs été la première année où nous avons fait notre entrée dans les grandes flottes chez les Big Four. C’est bon signe. » Au vaste espace du show-room regroupant les deux marques sous un même toit à Niederkorn se substitue, du côté de la ville, l’intimité de vitrines dédiées par marque. « Les clubs Aston Martin et Lotus se retrouvent chez nous. Nous remarquons aussi que les Luxembourgeois visitent notre concession lors de l’Autofestival sans but précis, pour palper l’ambiance », ajoute Benji Kontz. Le Luxembourg reste en effet un marché privilégié où l’automobile

À l’étroit dans les locaux de la rue Bender, Arnold Kontz déménage au 184 de la route de Thionville où l’entreprise installera ateliers et show-room.

1996 Acquisition d’un nouveau site au 128, route de Thionville pour y installer la marque Land Rover.

2001 Fin des travaux pour accueillir le renouveau de la marque Mini, aux côtés du garage BMW.

2011 La marque Aston Martin vient compléter l’offre.

2015-2017 Transformation et agrandissement du site du 128, route de Thionville pour y centraliser les modèles anglais et le futur centre décisionnel du groupe. Cession au 31 mars 2016 de l’activité BMW et de Mini au groupe Bilia. Construction d’une nouvelle concession dans le sud du pays inaugurée en janvier 2017 pour Land Rover et Jaguar – dernière marque à arriver au catalogue.

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ENTREPRISES

VISAGES

4 GÉNÉRATIONS DE DIRIGEANTS

Arnold Kontz I Il a lancé en 1917 la fabrication des bicyclettes Akor (Arnold Kontz Räder), avec un magasin dans le quartier Gare. C’est dans ce même quartier que retournera prochainement la boutique de vélos située à la route de Thionville.

DIREC T I O N MU N I C H En 1970, Arnold Kontz II (septième en partant de la gauche) visite le siège de BMW à Munich.

garde une importance centrale, dans les besoins de mobilité de la population, d’une part, et dans la différenciation sociale, d’autre part. « Le conducteur au Luxembourg reste très intéressé par l’automobile, c’est quelque chose qui nous démarque de l’étranger, observe Benji Kontz. C’est plus qu’un moyen de locomotion. Le conducteur s’identifie avec son véhicule, qui fait partie de son style de vie. » En 100 ans d’aventures sur deux puis quatre roues, Arnold Kontz a épousé les changements esthétiques, techniques et technologiques des voitures, avec toutefois une certaine constance dans l’usage. « La voiture reste le mode de locomotion qui remplit au mieux les besoins individuels, pour se déplacer le plus rapidement possible d’un point A à un point B. Les gens ont de plus en plus besoin d’être au calme, de passer du temps avec leur famille. La voiture offre une sorte de refuge, spécifiquement dans les modèles haut de gamme. » Le dirigeant de l’entreprise qui emploie 150 personnes reste confiant. Les transports en commun ne détrôneront pas de sitôt les belles mécaniques. Parallèlement à une fonction qui demeure centrale dans la vie de beaucoup d’habitants et de travailleurs au Grand-Duché, plusieurs changements majeurs se trament dans l’industrie automobile. Avec comme lames de fond les motorisations alternatives et la conduite autonome. « Nous sommes au début d’une révolution, encore faut-il que le conducteur ne doive pas effectuer de compromis. 080 —

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Il n’a pas envie de faire de sacrifice sur son confort, en payant plus, tout en sachant que son geste ne va pas forcément sauver le monde », estime Benji Kontz, en pensant au recyclage des batteries électriques vis-à-vis duquel le recul n’est pas encore suffisant. Quant à la voiture autonome, les marques de prestige surveillent de près cette tendance à leur mesure, car « les clients auront toujours envie de conduire eux-mêmes leurs voitures. Même ceux qui ont la chance d’avoir un chauffeur prennent souvent le volant. » La page BMW tournée – bien que le groupe Kontz prenne en charge les délicats travaux de carrosserie en sous-traitance pour Bilia-Emond –, Arnold Kontz envisage donc l’avenir sereinement et se défend de vouloir être fixé sur les chiffres à court terme comme peuvent l’être des groupes cotés en bourse. « Nous investissons sur le long terme, en voulant fidéliser nos clients qui représentent notre plus grand capital, sans devoir présenter des résultats à un actionnaire », ajoute Benji Kontz. Il n’empêche, comme toute entreprise qui se respecte et dans un certain esprit de compétition qui l’anime, les objectifs chiffrés trottent dans les esprits. En fonction de l’évolution du marché automobile, lui-même tributaire de la conjoncture économique, le groupe veut s’approcher de la barre symbolique des 1.000 voitures vendues par an en 2017. « Nous représentons des marques dans une phase de croissance importante, prévoit Benji Kontz. Être une entreprise familiale nous permet

de prendre rapidement des décisions depuis le Luxembourg et sur le long terme. Nous disposons donc des bonnes bases pour entamer le prochain centenaire. » Discret sur le montant des investissements réalisés à Niederkorn et pour les chantiers en cours depuis deux ans et qui touchent à leur fin à la route de Thionville, le patron du groupe indique que les amortissements s’effectuent généralement sur 20 ans. « La rapidité des évolutions techniques et les besoins des constructeurs font que le métier de concessionnaire est devenu complexe. Pour que la concession soit rentable, il faut que tout fonctionne, de la vente à l’après-vente, en disposant des compétences nécessaires, qui deviennent de plus en plus pointues », précise Benji Kontz. Robuste, Arnold Kontz Group évolue dans un contexte économique a priori favorable pour les voitures haut de gamme, même s’il faut remettre tous les jours le véhicule sur le métier, en profitant de ce qui représente in fine le véritable actif pour des acteurs historiques : une profonde connaissance du marché luxembourgeois, dont les spécificités sont rarement compatibles avec une prise de décision depuis l’étranger. EN RÉSUMÉ

Prêt pour le deuxième centenaire. Après avoir cédé les activités de BMW et Mini au suédois Bilia, le groupe Arnold Kontz mise sur les marques anglaises de prestige pour conquérir une clientèle haut de gamme, dont l’évolution correspond à celle de l’économie luxembourgeoise.

Arnold Kontz II Il a introduit la marque BMW au Luxembourg en 1953, alors que le constructeur était en difficulté.

Tommy Kontz Entré dans l’entreprise familiale en 1968, il a – entre autres – développé le réseau de distribution de la marque BMW dans le pays.

Benji Kontz Après des études en droit international et droit des affaires à la Sorbonne, l’arrière-petit-fils du fondateur rejoint l’entreprise en 2005 pour en prendre, à 31 ans et après une phase d’apprentissage auprès de son père, la direction en 2011.


Conférences

Stands

Evénements

Service clé en main et organisation

YES, we do.


ENTREPRISES

L’IMMOBILIER DE BUREAUX LUXEMBOURGEOIS EN QUELQUES CHIFFRES

MIPIM

Promotion en béton J E A N - M I C H E L GAU D R O N |

3,8 millions de m2 C’est le total du stock immobilier de bureaux 217.000 m2 (5,7 %) C’est la prise en occupation enregistrée en 2016

MAISON MODERNE

Le Luxembourg sera encore bien présent pour l’édition 2017 du salon international de l’immobilier à Cannes, du 14 au 17 mars. Les atouts de la Place y seront une nouvelle fois mis en valeur, le pays étant devenu un acteur incontournable sur le marché.

C

210.000 m2 (5,5 %)

10.000 m2

C’est le total de surfaces inoccupées

3,8 millions de m2, cela représente…

082 —

— Mars 2017

0,15 fois la superficie du Luxembourg

95 % de la superficie du quartier du Kirchberg

540 terrains de football

14 % de la superficie foncière potentiellement disponible pour l’habitat (en 2013)

110 fois la surface d’exposition disponible à Luxexpo

Les trois plus grosses prises en occupation de 2016

28.300 m2

22.000 m2

15.000 m2

BGL BNP Paribas dans le bâtiment Oksigen au Kirchberg

RTL dans sa RTL City au Kirchberg

Commission européenne dans le bâtiment Adenauer au Kirchberg

Les trois plus grosses transactions en 2016 (en millions d’euros)

250 (prix estimé) 130 76,5

Atrium Business Park à Bertrange (acheteur : Deka – vendeur : Kanam)

Espace Pétrusse à Luxembourg-ville (acheteur : Amundi – vendeur : Kanam) Immeuble Serenity à Strassen (acheteur : Allianz Real Estate France – vendeur : Fidentia)

S O U R C E S : J L L , I N OWA I

est une nouvelle fois sur la Croisette que le Luxembourg va rayonner à l’occasion de l’édition 2017 du Mipim (Marché intern a t i o n a l d e s p ro f e s s i o n n e l s d e l’immobilier). La délégation luxembourgeoise devrait cette année encore réunir entre 350 et 400 personnes qui auront à cœur de faire la promotion du pays en tant que terre d’accueil pour des projets immobiliers, qu’ils soient financiers ou de verre et de béton. Les ministres Étienne Schneider et François Bausch devraient également être du voyage à Cannes. « Pour le business classique, le succès du real estate est presque d’une monotonie affligeante », s’amuse Vincent Bechet, le président de LuxReal, l’association des professionnels du secteur. Le cru 2017 du Mipim s’annonce en tout cas sous les meilleurs auspices, « même si tout le monde aura forcément les yeux rivés sur nos amis anglais et les conséquences possibles du Brexit pour le Grand-Duché. Dans ce contexte, la branche des fonds immobiliers sera sans doute encore plus attentive », prévoit M. Bechet, qui ne s’attend pas non plus, dans ce cadre-là, à une arrivée massive d’employés, voire de nouveaux résidents. « La problématique du manque d’infrastructures, déjà un peu présente actuellement, en serait encore amplifiée. » Quoi qu’il en soit, le Luxembourg sera certainement une des vedettes du Mipim. « On ne peut pas passer à côté quand on parle de fonds d’investissement immobiliers », constate Sven Rein, gestionnaire de fonds indépendant, managing partner de Pancura et membre fondateur du board de LuxReal. « Aujourd’hui, la question n’est plus de savoir où se trouve le Luxembourg, mais plutôt de se dire ‘Ah, c’est luxembourgeois, alors tout va bien !’ Même au plus fort de la crise, le pays s’en est très bien sorti. Sa stabilité est un gage de confiance. » Le tout récent RAIF (Reserved Alternative Investment Fund), nouveau véhicule d’investissement créé en 2016, sera sans nul doute une des vedettes du moment. « Tout le monde va en parler ! » prévoit M. Rein, qui reconnaît avoir déjà sur son bureau plusieurs dossiers de ce type à l’étude.


jll.lu


LÉGISL ATION

Le grand chantier de l’Omnibus J E A N - M I C H E L GAU D R O N (AV E C T H I E R RY R A I Z E R E T C É L I N E C O U B R AY )

Le vote, début février, de la loi Omnibus marque une étape supplémentaire dans la volonté de simplification de la vie des entreprises voulue par le gouvernement. Les professionnels saluent ce qu’ils considèrent n’être toutefois qu’une première étape, les améliorations possibles étant encore nombreuses.

A

vec 55 voix « pour », deux abstentions (Déi Lénk) et trois « contre » (ADR), le projet de loi 6704 dite « Omnibus » a été voté à la Chambre des députés début février. Il s’agissait, plus précisément, de la dernière partie d’un texte tentaculaire, initialement déposé en juillet 2014 et dont le parcours législatif a été semé d’embûches. Une première fois, en mai 2015, le projet de loi, élaboré pour revoir certaines procédures permettant d’établir les plans d’aménagement général (PAG) et les plans d’aménagement particulier (PAP) au niveau des communes, avait connu une première scission, afin d’éviter la caducité des plans d’aménagement communaux régis par une loi antérieure de 2004. En septembre dernier, les députés avaient de nouveau sorti l’Opinel pour écarter, provisoirement, neuf amendements proposés par le gouvernement quelques mois plus tôt et concernant le droit de superficie. Cette fois, l’entièreté du texte, qui modifie ou abroge pas moins de 13 lois, est bel et bien votée. L’objectif est notamment de simplifier et de raccourcir les procédures concernant l’aménagement du territoire dans les 105 communes. Architectes, développeurs et promoteurs sont évidemment concernés au premier chef.

L’Ordre des architectes et des ingénieurs-conseils (OAI) n’a d’ailleurs pas caché sa satisfaction devant le résultat final. « Une grande partie de nos recommandations a été entendue, se réjouit Pierre Hurt, directeur de l’OAI. Nous sommes dans la bonne direction et il faut maintenant le concrétiser. Ce nouveau texte change beaucoup d’autres lois. Il faut donc aussi travailler à coordonner ces changements et à adapter les outils. » La mise en musique risque, en effet, d’être parfois plus délicate compte tenu des changements induits, surtout dans un processus aussi long et complexe que celui de la construction. « Chaque décision doit bien se comprendre comme un élément d’une chaîne, sans jamais perdre de vue l’objectif final d’avoir une construction durable, écologique, sociale… mais qui reste réalisable dans des délais assez courts et avec une bonne prévisibilité. Il faut surtout rester intelligent et il ne faut pas que cela devienne une course effrénée vers l’innovation, sans qu’il y ait un véritable progrès », ajoute M. Hurt.

Impressions mitigées

De son côté, Tom Wirion, directeur de la Chambre des métiers, se réjouit de la prise de conscience du gouvernement sur cette question des procédures en matière

ENCOURAGEANT Les dispositions de la loi Omnibus vont, d’une certaine façon, faciliter la vie des développeurs, promoteurs et architectes. Mais le législateur devra encore revenir sur certains points qui laissent les professionnels sur leur faim.

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d’aménagement du territoire. Mais au-delà des points positifs apportés par la nouvelle loi, il avance quelques bémols concernant par exemple le rôle de la cellule d’évaluation en matière de PAP, qu’il aurait aimé voir se limiter à la vérification de la comptabilité et de la conformité avec le PAG. Au lieu de cela, il lui est toujours possible de remettre en cause la nature même du plan, « ce qui est susceptible de créer un climat d’insécurité juridique pour les porteurs de projets », s’inquiète M. Wirion, qui regrette par ailleurs le maintien d’un certain nombre d’enquêtes publiques, sources de délais et de dossiers à rallonge, « autrement dit, rien qui n’allège vraiment la procédure ». Le directeur de la Chambre des métiers s’interroge par ailleurs sur la pertinence du volet « Protection de la nature » de la loi, alors qu’elle fait référence à une quarantaine de règlements grand-ducaux non encore rédigés à ce jour. « Nous demandons à avoir des critères clairs et que ces règlements grand-ducaux respectent le fait qu’à l’intérieur d’un périmètre pour construire, les considérations environnementales passent au second plan. » Même impression mitigée du côté de la Chambre de commerce, son directeur général, Carlo Thelen, regrettant ainsi que le gouvernement ne soit pas allé au bout de ses intentions de « screenings systématiques » de l’ensemble des procédures administratives, comme il l’avait annoncé initialement. Il identifie également quelques chantiers qui ne sont pas encore traités par le texte : le principe européen de « hiérarchie des évaluations environnementales » qui n’est toujours pas appliqué ; la lourdeur en matière de PAP « nouveau quartier », alors que deux ministères sont toujours impliqués, ou encore les lenteurs du dossier de l’« e-commodo ». Pour autant, le directeur général de la Chambre de commerce apprécie certaines mesures inscrites dans la nouvelle loi, comme la diminution des délais dans le chef des administrations (de trois à un mois, par exemple, pour la remise d’un avis par la cellule d’évaluation d’un PAP), l’introduction à plusieurs reprises du principe d’autorisation tacite (« qui ne dit mot consent ») ou encore les efforts de dématérialisation, principalement en matière de publication en ligne de projets de PAG et PAP. « Les progrès sont indéniables, même si on aurait aimé que le législateur soit plus ambitieux et aille jusqu’au bout de sa logique », conclut M. Thelen. EN RÉSUMÉ

Le vote de la loi Omnibus s’inscrit dans le vaste mouvement de simplification administrative voulu par le gouvernement. Mais un projet d’une telle ampleur ne peut pas contenter tout le monde d’un seul coup. Les professionnels attendent désormais que le mouvement continue…

M A I S O N M O D E R N E (A R C H I V E S)

ENTREPRISES


ENTREPRISES

T R E V U O CHE N A M I D E L

:00 3 1 0 0 : 9 1 0 0 13: OUVERTURES DOMINICALES

Retour à la case départ J E A N - M I C H E L GAU D R O N |

Depuis 2015, les commerces du quartier Gare et de la ville haute pouvaient ouvrir jusqu’à 19h le dimanche. Depuis le début de l’année, ils sont de nouveau obligés de fermer boutique à 13h. C’est la grogne chez certaines enseignes qui misaient sur cette possibilité pour développer leurs affaires. Le ministère de l’Économie, lui, attend de la part de l’Union des commerçants un vrai plan stratégique sur la question.

C

MAISON MODERNE

e n’est pas (encore) un bras de fer. Tout au plus, une partie de pingpong qui se déroule entre commerçants et ministères. Mais la problématique des heures d’ouverture dominicale pour les commerces de détail n’en reste pas moins un sujet très sensible, qui a connu un nouvel épisode en début d’année, avec la fin de la période transitoire de dérogation qui avait cours depuis le printemps 2015. Accordée dans l’élan de la présidence européenne, elle permettait aux commerces du quartier Gare et de la ville haute d’ouvrir le dimanche jusqu’à 19 h. « Mais au final, je suis resté sur ma faim, concède la secrétaire d’État à l’Économie, Francine Closener. La grande majorité des commerçants n’a pas profité de cette dérogation. Si on communique qu’une ville est ouverte, mais que seule une douzaine de magasins sont ouverts sur près de 300, c’est néfaste et contre-productif. On a besoin d’une vraie masse critique. » Retour à la situation initiale, donc : celle d’une ouverture jusqu’à 13 h, ce qui n’a pas manqué de susciter certains émois auprès de quelques-unes des grandes enseignes qui avaient beaucoup misé sur la situation précédente. « Cela était intégré dans notre stratégie de développement, explique ainsi à Paperjam Eliran Hagège, président de Monoprix Luxembourg.

Nous avions dédié des équipes spéciales pour cette journée en continu, avec des contrats étudiants. Il a fallu un peu de temps pour que les habitudes se prennent, mais le dimanche est devenu notre 2e plus gros jour de la semaine. » Avec plus de 2.500 clients pour ses deux adresses rue Chimay et rue du Fort Bourbon, l’enseigne avait trouvé son rythme de croisière. « Mes employés se disputaient même presque pour travailler le dimanche ! Et du jour au lendemain, tout s’arrête. C’est incompréhensible, alors que cette ouverture dominicale dynamisait réellement tout le quartier et qu’elle se faisait sur la base du volontariat. » Monoprix voit aussi son élan presque stoppé net et son modèle économique sévèrement remis en question. Un projet d’ouverture à Esch (avec une quarantaine de recrutements à la clé) a été purement et simplement abandonné ; l’ouverture de deux autres adresses en ville (un Monop’ et un Naturalia) gelée et une quinzaine de contrats de travail « week-end » ont été résiliés. « Il n’est pas du tout sécurisant pour nous de nous retrouver dans cette situation-là », note M. Hagège. Saturn, autre locomotive du quartier Gare, n’a pas eu à licencier de personnel, mais regrette aussi amèrement ce retour en arrière. « Dans mon secteur d’activité,

la fréquentation dominicale commençait à augmenter surtout après 15 h et cela nous permettait de toucher un autre type de clientèle, explique Stephan Rabret, store manager chez Saturn Luxembourg. Les gens ont envie de se promener, de voir les magasins et de sortir ! Une capitale fermée en journée le dimanche, c’est triste. À Paris, cela a mis 10 ans avant que ces habitudes se prennent. Il faut laisser le temps. » Le ministère de l’Économie, lui, ne l’a pas entendu ainsi. Mais il ne ferme pas la porte pour autant. « Je suis favorable à un tel élargissement des plages horaires, affirme Mme Closener, mais j’attends toujours de la part de l’UCVL un véritable plan stratégique. Au moins des propositions ! » Aux dernières nouvelles, ce document était attendu « dans les jours qui viennent », au moment où était clôturée cette édition de Paperjam. Du côté de l’Union commerciale de la Ville de Luxembourg, le dossier est évidemment sur le haut de la pile, lié à une autre revendication de longue date : celui de l’attribution de statut de « ville touristique » à la capitale (comme c’est le cas pour une quinzaine d’autres communes du pays), ce qui règlerait alors le problème. « Le ministère aurait aimé que tous les commerces ouvrent en même temps, ce qui n’est pas possible, constate Anne Darin, directrice de l’UCVL. Si nous avons demandé à plusieurs reprises, depuis 2015, la prolongation de la période de transition, c’est pour nous donner le temps de bien installer toute cette organisation à long terme. Ça commençait à porter ses fruits. Nous avons renvoyé en fin d’année des éléments au ministère et nous allons continuer à leur donner des informations concrètes. » La question de l’inégalité de traitement vis-à-vis d’autres commerces hors quartier Gare et ville haute (notamment les stations-service et les centres commerciaux, qui ne sont pas soumis à de telles restrictions horaires) se pose aussi. Pour l’heure, l’UCVL a obtenu des dérogations pour un total de 16 dimanches dans l’année, auxquelles s’ajoutent quelques dates très ponctuelles sollicitées par certains magasins ou secteurs d’activités. « Pour nous, en centre-ville, c’est évidemment une plus-value de pouvoir ouvrir les dimanches et on a constaté que de plus en plus de commerces ont pu développer de nouveaux services qu’ils n’avaient pas forcément avant, explique Mme Darin. Le potentiel existe et il en va du soutien à l’économie locale. » EN RÉSUMÉ

Depuis deux ans, une dérogation à la loi permettait aux magasins d’ouvrir, en ville haute et à la gare, le dimanche jusqu’à 19h. Le retour, depuis le début de l’année, à la situation antérieure (fermeture à 13h) n’est pas sans poser de sérieux problèmes à quelques enseignes porteuses des quartiers de la capitale.

Mars 2017 —

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ENTREPRISES

ENCOURAGER LE MANAGEMENT AU FÉMININ

Fidèles au poste J O N AS M E R C I E R

Cette année, la Banque internationale à Luxembourg (Bil), organisatrice du prix, a décidé de mettre aussi en avant un projet innovant porté par une femme.

En attendant de connaître le nom de la gagnante le 27 avril prochain, retour sur le parcours de deux anciennes lauréates.

FR ANÇOISE FOLMER, L AURÉ ATE 20 11

MARIANNE PESCH, L AURÉ ATE 2009

Quelques jours seulement après avoir été récompensée, Françoise Folmer avouait que « son avenir était un peu flou ». Les choses se sont bien précisées depuis. L’architecte a en effet décidé de laisser sa carrière d’entrepreneur pour se lancer en politique. « Je me suis rendu compte que c’était la seule façon de pouvoir réellement changer les choses », dit-elle. Des trois cabinets d’architecture et de coordination sécurité et santé qu’elle dirigeait, elle n’en a gardé qu’un, Alto, qu’elle partage avec un associé. En parallèle, elle s’est activement engagée chez Déi Gréng, pour en devenir la coprésidente en mars 2015. Il ne s’agit pas d’un changement radical de cap, selon elle, mais

Elle est plus que jamais motivée pour continuer à faire croître la ferme familiale An Hueff. Marianne Pesch mène avec une main de fer un élevage de plus d’un millier de cochons et d’une vingtaine de vaches dans la commune de Roeser. « La ferme, c’est ma vie », résume-t-elle. Fille d’ouvriers, rien ne la destinait pourtant à entrer dans le monde agricole. C’est son mari qui l’y a poussée. Elle découvre un monde difficile, où le coût de production est souvent plus élevé que le prix de vente. En 2008, alors que le couple décide de construire une nouvelle étable, son mari décède. Marianne Pesch décide de garder l’exploitation avec l’aide de ses deux fils. « Depuis, en plus de

ARCHITECTE POLITIQUE

d’une suite normale. « Je mets les techniques que j’ai acquises durant ma carrière d’entrepreneur au service d’un parti, précise-t-elle simplement. Mes formations, notamment celle de médiateur, me servent beaucoup. » Au fond, il s’agit d’un nouveau défi pour une femme qui a toujours voulu se remettre en cause. Son avenir ? Toujours un peu flou. « Je me présenterai aux élections communales dans mon village de Kiischpelt, puis certainement aux législatives en 2018. La suite dépendra des résultats... »

LES AUTRES LAURÉATES Carole Caspari, lauréate 2014 – Altea Immobilière Marie-Christine Mariani, lauréate 2012 – MCM Steel Amal Choury, lauréate 2010 – e-Kenz Betty Fontaine, lauréate 2008 – Brasserie Simon Christiane Wickler, lauréate 2007 – Pall Center Simone Braas, co-lauréate 2006 – Alles vum Séi Rosy Wagner-Brauckmann, co-lauréate 2006 – Bureautique Rosy Wagner-Brauckmann

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DROITE DANS SES BOTTES

l’étable, nous avons construit un hangar, un abattoir et un petit magasin ouvert le vendredi et le samedi où nous vendons nos produits », détaille-t-elle. Très engagée dans le syndicat agricole de la Centrale paysanne, où elle est devenue présidente de la section féminine, puis dans la Chambre d’agriculture, Marianne Pesch s’est lancée en politique. Elle est aujourd’hui la première échevine de sa commune pour le CSV. Elle a aussi été candidate pour les européennes. « Je suis très fière que le parti soit venu me proposer cette candidature », reconnaît-elle, avant d’ajouter qu’elle se représentera pour les élections communales de cet automne. Mais une chose est sûre : sa priorité restera la ferme.

CONCOURS

POUR POSTULER Le prix 2017 du Woman Business Manager of the Year mettra donc l’accent sur l’innovation. Les candidates, tant des cheffes d’entreprise que des cadres, peuvent postuler jusqu’au 10 mars via wbmy.lu. Un jury composé de responsables de la banque et de partenaires (l’UEL, l’INDR, Nyuko et le Technoport) départagera les dossiers qui se doivent de refléter un projet innovant et impactant positivement l’économie luxembourgeoise. La lauréate recevra le Prix de l’innovation accompagné d’un chèque de 10.000 euros lors de la cérémonie qui aura lieu le 27 avril au siège de la Bil.

J U L I E N B E C K E R (A R C H I V E S) , L U C D E F LO R E N N E (A R C H I V E S)

Le prix Woman Business Manager of theYear récompense depuis 2006 les femmes «qui ont fait bouger l’économie luxembourgeoise».


ENTREPRISES

MÉDIAS

Maison Moderne se réinvente encore J E A N - M I C H E L GAU D R O N |

MAISON MODERNE

Pour accélérer son développement, l’entreprise média se donne les moyens pour déployer sa stratégie 2020. Mike Koedinger, son fondateur et CEO, prépare sa succession afin de mieux se consacrer aux développements de la société à l’international.

MAISON MODERNE EN SIX CHIFFRES 1994

Année de fondation

11 millions

Le chiffre d’affaires en 2016

E

n créant un conseil d’administration en janvier 2014, l’entreprise média Maison Moderne (éditrice, entre autres, de Paperjam) avait déjà franchi une étape importante dans la mise en place d’une organisation efficiente, avec l’apport de deux membres externes ( Jean-Claude Bintz à la présidence et Daniel Schneider). Une façon, déjà, de se réinventer alors que la société allait fêter son 20e anniversaire. Trois ans plus tard, une autre étape est franchie, à l’heure où Maison Moderne s’apprête à accueillir son 100e collaborateur. L’entreprise lance en effet un processus de recrutement GOUVERNANCE Alors que Maison Moderne accueille son 100e collaborateur, elle annonce un renouvellement de son leadership.

100

pour le poste de CEO et le fait savoir publiquement. « Nous avons choisi d’officialiser notre évolution en toute transparence », indique Jean-Claude Bintz qui, au terme de son premier mandat de trois ans en tant que président du conseil d’administration, cédera ainsi en juin prochain sa place à… Mike Koedinger. Le fondateur et actuel CEO pourra ainsi mener à bien la réflexion de l’internationalisation de la PME luxembourgeoise. « Nous sommes en avance sur notre projet de croissance », se félicite M. Bintz. Si l’entreprise média connaît une belle évolution depui s une dizaine d’années, « c’est aussi grâce à

Le nombre de collaborateurs

4

Le nombre de business lines (édition, agence, régie et business club)

+ de 100.000 Le nombre de lecteurs pour la marque Paperjam

850

Le nombre d’entreprises membres du Paperjam Club

la mise en place de l’actuel conseil d’administration en 2014, ce qui a permis à l’entreprise de vraiment décoller », précise Mike Koedinger. Ce changement qui se profile se fait cependant dans une parfaite continuité, puisque Jean-Claude Bintz deviendra vice-président du conseil d’administration de Maison Moderne et que le reste du conseil restera inchangé. On y trouve, aux côtés de l’entrepreneur Daniel Schneider, trois des associés dirigeants de l’entreprise : Francis Gasparotto (directeur de la régie), Guido Kröger (directeur du studio graphique) et Etienne Velasti (directeur administratif et financier). « Nous souhaitons accélérer le développement avec, en priorité, les activités en digital, native et live, explique Mike Koedinger. De par notre position particulière de première entreprise média indépendante du Luxembourg, nous voulons également garantir à nos lecteurs l’accès à une information de qualité, avec une analyse pertinente des enjeux économiques, politiques et sociaux. Et, ainsi, contribuer à la modernisation du Luxembourg et de son changement sociétal. » D’un point de vue pratique, il n’y a aucune urgence, tout étant dans le principe d’anticipation. « Le futur CEO arrivera avant la fin de cette année, et il y aura une phase de transition jusqu’en 2018, précise Daniel Schneider. Maison Moderne sera réinventée pour son 25e anniversaire en 2019. » À son arrivée, le nouveau dirigeant trouvera une PME dans un état impeccable : chaque marque média occupe une place de leader incontesté dans son segment, le chiffre d’affaires est en croissance permanente (il a été de 11 millions d’euros pour 2016) et avec un rendement « élevé pour le secteur », comme le précise M. Koedinger. Ces chiffres ne tiennent pas compte de l’agence digitale Nvision, dont Maison Moderne est devenue actionnaire minoritaire en 2016. Plus rien à faire, alors, pour le futur dirigeant ? « Oh si ! rassure M. Bintz. Il s’agira de renforcer l’organisation générale de l’entreprise et de réussir sa transformation digitale. Nous voulons aussi devenir un employeur de référence dans le secteur de la communication et de la presse, aussi bien au Luxembourg que dans la Grande Région. Et finalement, nous cherchons à optimiser le retour sur investissement de nos clients, membres et annonceurs. » EN RÉSUMÉ

Le CEO de Maison Moderne, Mike Koedinger, prendra la présidence du conseil d’administration de la société en juin prochain. Le processus de recrutement de son successeur à la direction de l’entreprise média éditrice de Paperjam est lancé.

Mars 2017 —

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ENTREPRISES

CEBIT 2017

La start-up nation s’expose J E A N - M I C H E L GAU D R O N

À l’occasion du grand salon annuel des nouvelles technologies de Hanovre, le Luxembourg mettra en place un stand dédié aux start-up innovantes. Du 20 au 24 mars, plusieurs dizaines de milliers de visiteurs auront l’occasion de découvrir les talents «made in Luxembourg».

G RA N D -ME S S E Le CeBit de Hanovre est LE rendez-vous high-tech incontournable en Europe.

À

quelque 550 kilomètres de Luxembourg, le cœur high-tech de la planète battra au rythme de l’édition 2017 du CeBit d’Hanovre, du 20 au 24 mars. Impossible évidemment pour la « start-up nation » luxembourgeoise de ne pas y faire un acte de présence conséquent . Au cœur de l’exposition Scale 11, elle-même dédiée aux start-up innovantes, le GrandDuché, à l’initiative de Luxconnect et de la Chambre de commerce, avec le soutien des principales fédérations ICT du pays, mettra en place un pavillon national. « Il est important que tous les acteurs convergent et soient rassemblés pour placer à nouveau le Luxembourg sur le radar du CeBit, explique Sabrina Sagramola, head of European affairs à la Chambre de commerce. Il s’agit aussi d’encourager les jeunes entreprises innovantes à rencontrer des acteurs économiques à l’échelle mondiale, à fédérer le transfert de technologies et de savoir-faire, à rencontrer des partenaires d’affaires potentiels ou bien à soutenir les affaires à travers des activités de business networking, d’échanges ou encore de pitching. »

Motion-S fait partie des start-up luxembourgeoises qui ont déjà confirmé leur présence au cœur de ce pavillon national. La spin-off du centre de recherche de l’Université du Luxembourg, spécialisée dans le développement d’applications mobiles (on lui doit notamment le Game of Roads développé pour l’assureur Bâloise), est d’autant plus enthousiaste de se rendre à Hanovre qu’elle attaquera directement le marché allemand quelques semaines plus tard avec une nouvelle app. « Il est stratégique pour nous d’être au CeBit cette année, confirme à Paperjam Raphaël Frank, un des cofondateurs de la société. Non seulement pour avoir un peu de visibilité en dehors du Grand-Duché, mais aussi pour aller à la rencontre du marché local et de voir quelle est sa réaction alors que nous nous apprêtons à y étendre notre activité. » Autre société à faire le déplacement : Mindool. Créée en 2014, cette start-up a développé un outil collaboratif de gestion de projets et d’idées, destinés à des groupes constitués d’un grand nombre de personnes éparpillées géographiquement. Déjà utilisée (ou sur le point de

l’être) par RTL, Post ou encore Quest, cette application commence doucement à faire son chemin au Luxembourg, le marché cible principal de la société. « Il est évidemment intéressant de pouvoir participer à un tel salon, même si nous n’avons aucune idée de ce qui pourra bien s’y passer, confie à Paperjam Tom Weidig, fondateur et CEO de Mindool, qui a déjà fréquenté le CeBit, mais en tant que visiteur. Les résultats d’une telle présence sont toujours imprévisibles. Mais ce sera évidemment un exercice très intéressant pour tester nos messages marketing et pour recevoir un très grand nombre de feed-back. Et, qui sait, peut-être que cela nous donnera aussi une entrée sur le marché allemand. » Générer de nouveaux contacts sur un marché qui ne manque pas d’un certain attrait vu du Luxembourg, ce sera aussi l’objectif de Velocity, qui se spécialise dans le big data et l’exploitation de données multimédias. « L’occasion sera belle de montrer ce que nous savons faire, et surtout de savoir si ce que nous développons peut intéresser des clients, explique le fondateur Ivan Jacobs. Parfois, on réalise des choses dont on est persuadé qu’elles font du sens, mais au final, personne ne s’en sert. Nous trouverons aussi, peut-être, des investisseurs. En tout cas, nous pourrons, en une seule présence, économiser beaucoup d’énergie en termes de contacts et de prospects. » La présence luxembourgeoise au CeBit 2017 ne se limitera pas à ces seules start-up (dont la liste n’est pas exhaustive, il reste encore des places à prendre sur le stand). Au sein de ce même espace Scale 11, un stand « Job & Career » sera ainsi également mis en place par le ministère de l’Économie et le Service des médias et des communications du ministère d’État sous l’enseigne commune « Digital Lëtzebuerg ». Avec la collaboration de la Chambre de commerce, l’ABBL, l’Aca, l’Alfi, la Fedil, ICTluxembourg et la House of Training, cette nouvelle participation collective vise à attirer des compétences ICT ciblées et de la main-d’œuvre qualifiée vers le Luxembourg. Le 23 mars, enfin, la Chambre de commerce proposera une visite accompagnée, avec la possibilité pour les entreprises intéressées de participer à une plateforme internationale de rencontres d’affaires. En 2016, plus de 270 entreprises provenant de 35 pays différents avaient participé à cette bourse de contacts grâce à laquelle quelque 1.000 rendez-vous d’affaires avaient été organisés.

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CEBIT

EN RÉSUMÉ

À l’occasion de l’édition 2017 du salon ICT de référence CeBit à Hanovre, le Luxembourg mettra en avant pour la première fois ses start-up innovantes et proposera une grande plateforme de recrutement de talents ICT.


ENTREPRISES

RÉ U TILISATION Les M-Blocs, développés par Chaux de Contern, s’emboîtent sans mortier. Leur démontage ultérieur est ainsi facilité.

ÉCONOMIE CIRCULAIRE

Quand le produit devient service J E A N - M I C H E L GAU D R O N |

MIKE ZENARI

Louer sur du long terme un produit qui pourra alors être réutilisé plutôt que de l’acheter: le modèle commence à faire ses preuves dans tous les pans de l’économie. Au-delà des offres, ce sont aussi les mentalités des consommateurs qu’il faut faire évoluer.

I

l y a ceux qui ne vendent plus de pneus, mais des kilomètres parcourus (Michelin) ; plus d’ascenseurs, mais des solutions de transport vertical (Mitsubishi) ; plus de lampes, mais des solutions d’éclairage (Philips) ; plus de lavelinge, mais des cycles de lavage (Miele)… Les exemples se déclineront peut-être bientôt à l’infini en matière de « produit en tant que service », ce qui constitue un des principes directeurs de l’économie circulaire. Et cela peut même s’appliquer dans des domaines plus inattendus… Pourquoi offrir encore des jouets en tant qu’objet, quand on peut les offrir en tant que service ? C’est à cette question que répondent la société Kounitoys et sa fondatrice Patricia Dor. « L’idée m’est venue en observant mes propres enfants et en me rendant compte que bon nombre de jouets n’étaient rapidement plus utilisés et devenaient alors inutiles. J’ai vu qu’il existait des modèles similaires aux ÉtatsUnis, et après avoir constaté l’intérêt des gens au travers d’une étude de marché, je me suis lancée. » Et c’est ainsi que le site kounitoys.com est né, en 2015. Il propose la location de jouets, principalement en bois, pour les tout-petits (jusqu’à 4-5 ans). Le principe est simple : en s’abonnant, l’utilisateur a la possibilité de louer jusqu’à quatre jouets pour un ou deux mois et de se les faire livrer directement à domicile ou au bureau. Une fois la période terminée, s’il ne souhaite pas le relouer, il peut alors rendre le jouet, lequel, après un nettoyage et une désinfection méticuleuse (« également avec des produits écoresponsables », précise Mme Dor), est remis dans le circuit. C’est au premier étage de sa maison que Mme Dor assure le stockage des quelque 300 jouets qu’elle propose en catalogue, acquis auprès de fournisseurs qui, eux aussi, travaillent de manière responsable, avec le bois comme matière première. « Tegu, par exemple, est une entreprise sociale du Honduras qui a bâti des communautés autour du jouet plutôt que dans l’exploitation du bois, explique Mme Dor. Elle utilise du bois arrivé en fin de cycle et qui, ainsi, est revalorisé. Et derrière leur activité, c’est la scolarisation

des enfants et le bien-être des familles de la communauté qui est assuré. » Actuellement en discussion avec la marque danoise Lego (elle aussi très impliquée dans le socialement responsable), Patricia Dor espère élargir très vite la gamme de ses jouets et, surtout, « faire changer les mentalités et rendre la démarche plus automatique dans les esprits. ‘Kouni’, ça veut dire ‘cadeau’. On fait à la fois aux enfants le cadeau d’apprendre une nouvelle manière de faire les choses, et à la nature celui d’utiliser au maximum la ressource qu’on lui a prélevée. » Dans un tout autre contexte, la démarche de Chaux de Contern n’est pas si éloignée que cela dans l’esprit. La firme, spécialisée dans la fabrication de béton, se fait un devoir de réutiliser – après traitement – sa surproduction, mais aussi les déchets de bétons de haute qualité notamment issus des communes. Ce qui a représenté, en 2016, quelque 7.000 tonnes de béton ainsi récupérées. La société développe également des productions à base de produits biosourcés. « Nous n’utilisons plus tellement les produits finis, témoigne Carlo Spina, head of construction, green building and innovation chez Chaux de Contern. Nous privilégions les blocs à base de miscanthus, ce qui réduit fortement l’utilisation de sable et de gravier. » Et là aussi, au lieu d’acheter la production, il est désormais possible de la louer. « Pour des parkings, par exemple, nous mettons à disposition les pavés pour quelques années en location et nous les récupérons ensuite pour les broyer et les réutiliser.

Il est peut-être moins élaboré dans le design, mais il est fait pour durer. » Si un tel système n’est pas forcément adapté pour un particulier qui veut refaire son allée de garage, il est parfait dans le cas d’ouvrages provisoires. Ainsi la Ville de Wiltz a-t-elle commandé du matériel pour une surface prévue d’être utilisée comme parking pendant 10 ans avant d’être affectée à d’autres usages. Et cela revient au final moins cher en faisant le total des coûts. « Nous savons que la matière première que l’on fournit aujourd’hui aura une plus-value dans 10 ou 20 ans, explique M. Spina. Il faut aussi tenir compte de cet aspect dans le calcul quand on compare un achat brut ou une location longue durée. » Ce modèle est sur le point d’être décliné également avec le M-Bloc, la dernière « invention » en cours de brevetage, développée en partenariat avec l’Université du Luxembourg et avec le soutien d’une aide RDI de l’État. « C’est un bloc qui se monte sans mortier, un peu comme un Lego, explique M. Spina. Là aussi, on va proposer des ouvrages en location, sachant que dans 10 ou 20 ans, il sera facile de les démonter et de les remonter ailleurs. » Autant de modèles et d’approches qui seront présentés lors du Luxembourg Circular Economy Hotspot 2017, qui se tiendra du 20 au 22 juin 2017. EN RÉSUMÉ

En proposant non plus de vendre un produit mais plutôt les services liés à ce produit, les entreprises commencent à entrer dans une nouvelle ère en matière de modèle économique.

Mars 2017 —

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ENTREPRISES

SÉCURITÉ DES RÉSEAUX

Des gestes simples avant tout J O N AS M E R C I E R

De plus en plus de données, parfois stratégiques pour les entreprises, circulent sur les appareils mobiles. Pour les protéger au mieux, la qualité des infrastructures de communication est primordiale. Les menaces prennent toutefois des formes multiples.

090 —

— Mars 2017

que vous recevez et envoyez doit être contrôlé », ajoute M. Ourdane. Dans ce contexte, les protocoles de cryptage sont essentiels et doivent continuellement évoluer pour garder une longueur d’avance sur les cybercriminels. Chez Post, un hacker spécialisé dans les réseaux télécoms cherche constamment les vulnérabilités des systèmes de sécurité. Chez Tango et Orange, des audits et des tests de mise à l’épreuve sont régulièrement pratiqués par des organismes indépendants.

LES PRINCIPAUX RISQUES • Perdre, se faire voler ou fouiller son device • Installer une application non sécurisée • Répondre à un mail de phishing • Être victime d’une attaque sur le réseau

Rester sur ses gardes

Il existe deux mécanismes publics de contrôle au Luxembourg, mais leur impact est limité. La loi impose en effet aux compagnies qui gèrent des réseaux de notifier l’Institut luxembourgeois de régulation (ILR) et la Commission nationale pour la protection des données (CNPD) en cas d’incidents dont l’impact est dommageable pour les usagers. Mais ces deux organismes ne disposent pas des moyens adéquats à leurs missions. « Nous ne pouvons pas tout savoir, reconnaît Thierry Lallemang, responsable des questions juridiques à la CNPD. Parfois, nous apprenons des incidents dans la presse. » En cas de doute, l’ILR peut obliger la tenue d’un audit externe. « Les incidents interviennent souvent suite à des problèmes dans les mises à jour des programmes utilisés », explique Guy Hoffmann du service Communications électroniques. Ainsi, 13 cas ont été notifiés à l’ILR en 2014 et cinq en 2015. En 2016, une seule attaque malveillante a été

LES 10 RÉSEAUX LES PLUS SÉCURISÉS 1 Andorre 2 Suriname 3 Venezuela 4 Luxembourg 5 France 6 Guinée 7 Tonga 8 Rwanda

enregistrée. Ce qui semble peu, compte tenu des échanges opérés en temps réel. Car les cybercriminels ont plus d’un tour dans leur sac. Et si les réseaux sont de plus en plus sûrs, les risques d’attaques peuvent venir d’ailleurs. Une brochure de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) française destinée aux voyageurs rappelle les réflexes à avoir quand on part à l’étranger avec son portable ou sa tablette. « Dans certains pays, les chambres d’hôtel peuvent être fouillées sans que vous vous en rendiez compte (…), même les coffres », détaille le document. Pour Christophe Bianco d’Excellium Services, une société spécialisée dans la cybersécurité, ces conseils n’ont rien de farfelu. « Certaines grandes compagnies qui redoutent l’espionnage industriel donnent à leurs cadres lors de voyages d’affaires du matériel qui sera ensuite jeté », raconte-t-il. Pour prévenir, mieux vaut avant tout sensibiliser l’utilisateur final et mettre en place des programmes de gouvernance de l’usage qui est fait des devices mobiles. Des gestes simples qui peuvent sauver ce qui est devenu la denrée la plus précieuse pour les sociétés : la donnée. « Un téléphone ne donne ni plus ni moins que l’accès à une route et c’est à l’usager de savoir quelle conduite adopter », conclut Christophe Bianco.

9 Slovaquie 10 Cap-Vert Source : P1 Security

EN RÉSUMÉ

Les opérateurs de téléphonie mobile luxembourgeois ont nettement amélioré la sécurité de leurs réseaux, mais les risques de cyberattaques peuvent venir d’ailleurs.

P I X A BAY

L

e 31 janvier 2014, la société LuxTrust, qui gère l’accès sécurisé aux applications bancaires luxembourgeoises, abandonnait le SMS au profit du token pour communiquer ses codes OTP (one-time password). L’une des raisons invoquées à l’époque par la société opérant dans le giron de l’État était la sécurité. « Le SMS est considéré comme très vulnérable, explique Bernard Antoine, le responsable commercial. Aujourd’hui, on trouve à des prix abordables des appareils qui peuvent aisément capter ces messages. » Entre-temps, les réseaux de téléphonie mobile du Luxembourg ont fait l’objet d’importants investissements de la part des trois opérateurs qui disposent de leur propre infrastructure (Post, Tango et Orange). Avec à la clé des avancées considérables en termes de sécurité. Fin 2014, la société P1 Security publiait en effet une carte des réseaux les plus sûrs dans le monde. Le Grand-Duché occupait la 121e place sur 164 pays testés. « En l’espace de quelques mois, nous sommes passés à la 4e position, soit le réseau mobile le plus sûr d’Europe après celui d’Andorre », indique Mohamed Ourdane, le responsable du département Cybersécurité de Post. L’opérateur détient le plus grand réseau au Luxembourg. Mais la sécurité d’un réseau n’est jamai s tot alement acqui se. L es infrastructures du monde entier sont interconnectées entre elles. Les faiblesses de certaines doivent être compensées par les forces d’autres. « Tout ce


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Prof. Pascal Bouvry is full professor at the University of Luxembourg. He is the academic director of the certificate smart-ICT for business innovation and director of the doctoral school in computer science and computer engineering. Pascal Bouvry is also faculty member of the SnT (Interdisciplinary Center for Security, Reliability and Trust), associate editor of IEEE Cloud Computing magazine, associate editor of Elsevier Swarm and Evolutionary Computation journal, founding member of IEEE TC on Cybernetics for Cyber-Physical Systems, and vice communication chair of IEEE STC on sustainable computing.

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Dr. Jean-Philippe Humbert

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Jean-Philippe Humbert earned his PhD on Information and Communication Sciences, at Université Paul Verlaine of Metz, focused on information security and cyber-criminality. Jean-Philippe Humbert is Deputy Director at the Institut Luxembourgeois de la Normalisation, de l’Accréditation, de la Sécurité et qualité des produits et services (ILNAS) of the Grand Duchy of Luxembourg. He is Member of the Board of the GIE ANEC and, in this frame, responsible of the national standardisation strategy. Dr. Humbert is specifically involved in ICT Technical standardisation, Education about standardisation and the related research activities.


LECTURERS Dr. Hermann Brand

Hermann Brand received the Dipl.-Ing. and Dr. tech. degrees in electrical engineering from the Technical Universities of Graz and Vienna, Austria. He has held various positions as an engineer and researcher, but also as a technology manager, innovation manager and business developer in the semiconductor, telecommunications and IT industry. Dr. Hermann Brand has been R&D manager in mobile communications before joining ETSI in 2008. As one of the Directors of ETSI he is currently responsible for Innovation.

Prof. Dr. François Coallier

François Coallier is professor at the École de technologie supérieure (ÉTS), one of Canada’s leading engineering school, affiliated to the Université du Québec network. He was CIO of ETS between 2010 and 2016 and the founding chair of ÉTS’ Department of Software and IT Engineering from its creation in 2004 till 2010. Dr. Coallier has been continuously involved in software and systems engineering standards development since 1984. He is the international Chairman of the Joint ISO and IEC subcommittee responsible for the elaboration of Software and Systems Engineering Standards (ISO/IEC JTC1/SC7) since 1997 and the international Chairman of the new ISO/IEC JTC1/SC41 on the Internet of Things and related technologies.

Dr. Grégoire Danoy

Grégoire Danoy received his Industrial Engineer degree in Computer Science from the Luxembourg University of Applied Sciences (IST) in 2003. He obtained his Master in Web Intelligence in 2004 and his PhD in Computer Science in 2008 from the Ecole des Mines of Saint-Etienne, France. Since 2008, Dr. Danoy is Research Scientist in the Computer Science and Communications research unit (CSC) of the University of Luxembourg. His current research interests include nature inspired algorithms and multi-agent systems for tackling telecommunications, mobile networks, bioinformatics, high performance and cloud computing problems.

Mr. Nicolas Domenjoud

Nicolas Domenjoud is currently Project officer ICT and Standardisation of the GIE ANEC. He is leading projects on Sector-based standards approach development, to support the national stakeholders’ competitiveness. Nicolas is also working on the promotion of ICT technical standardisation and he is national delegate on the ISO/ IEC Joint Technical Committee 1 “Information technology”.

Mr. Dany Donnen

Dany Donnen is specialized in IT Strategy and business alignment. With his more than 25 years experience (in Media, Automotive, Consulting and Food Service) in ICT he managed many architecture and transformation programmes to make ICT smarter and better aligned on business priorities and innovation. Dany is also Adjunct Professor at the Faculté de Droit, d’Economie et de Finance of the University of Luxembourg.

Mr. Ashok Ganesh

Ashok Ganesh is Director Innovation at CEN & CENELEC and has worked in standardisation for over 20 years. His current focus includes standards and digital transformation, standards – research integration, supporting SMEs and societal stakeholders to benefit from standards and Education about Standardisation.

Mr. Jérôme Hoerold

Jérôme Hoerold is currently the Head of the ILNAS Standardisation Departement, Luxembourg’s National Standards Body. Between 2010 and 2014 he worked as a business consultant in different local based and multinational companies. Before this, Jérôme Hoerold studied Economics at the University of Montpellier I.

Mr. Volker Jacumeit

Volker Jacumeit is working for DIN as managing director of the IT Security Coordination Center and of the Standards Committee on Information Technology and Selected IT Applications. Prior to joining DIN, he worked as a project manager in IT and communications at Siemens for many years. Most recently, he served as director for seamless government at Siemens’ headquarters, overseeing business development and portfolio development for e-government solutions, and led the Public Sector Innovation Center in Berlin. System Integration, Interface Management, and IT-Security and Privacy have been mayor issues within his projects. At DIN one of his main activities is managing the German mirror committees of ISO and CEN and together with the German experts the representation of DIN at international standards committees.

Mr. Terry Landers

First appointed to the Board in 2012, Terry is Microsoft Chief Standards officer for Europe Middle East and Africa, working across a wide range of future and emerging technologies in the Information and Communications area, including Cloud Computing, Internet of Things, Smart Grids and Health Informatics. He is Chairman of NSAI’s ICT standards Consultative committee and is also a Board member of Enable Ireland, and several Microsoft companies.

Mr. Cédric Mauny

Cédric Mauny is Senior Manager for the Cybersecurity Department at Telindus, Risk Manager, leader of the Telindus-CSIRT and permanent member of the Infosec committee. In the latter occupation, he successfully co-leads the ISO 27001 Certification of Telindus. Since more than 13 years, Cédric is very active in the standardisation activities in Luxembourg. Founding member and General Secretary of the Association for Standardisation of Information Society in Luxembourg, Cédric was also Chairman and currently holds the Vice-Chair of the LU committee ISO/IEC JTC1 SC27 on IT Security techniques and chairs the LU committee ISO/TC 262 on Risk Management. Cédric was lecturer for the first class of the University Certificate “Smart ICT for Business Innovation” in the module “Smart Interactions - Digital Trust”.

Dr. Johnatan Pecero

Johnatan Pecero is the head of Standardisation department at the GIE ANEC. Main missions are to support ILNAS in the execution of the national standardisation strategy and the implementation of the Policy on ICT technical standardisation including research and Education about Standardisation. His current research interest relates to Digital Trust for Smart ICT (focus on Cloud Computing and Big Data). Johnatan is national delegate on the ISO/IEC JTC 1 committee on “Information Technology”, Cloud Computing, Big Data and data centers.

Mr. Pascal Steichen

Pascal Steichen is CEO of SECURITYMADEIN.LU, the structure behind the three main information security initiatives of the Luxembourg government: CIRCL, CASES and BEE SECURE and the future cybersecurity competence center. He is also lecturer in information security at the University of Luxembourg, vice-president of the CLUSIL and was for 11 years member of the management board of ENISA.

Dr. Tuan Anh Trinh

Tuan Anh Trinh holds a Ph.D. in Computer Science from the Budapest University of Technology and Economics (BME). He founded and is the Head of the Network Economics Group at BME. His recent research interests include socio-economic aspects of networked systems, smart ICT/applications, and sustainability issues of the Future Internet.

Mr. Alain Wahl

Alain Wahl is currently the head of Digital trust department of ILNAS. After his Master in Computer Science at University of Fribourg in Switzerland, he worked as Informatics teacher and ICT System administrator for 5 years, before joining the Digital trust department of ILNAS in September 2011.

Mr. Mario Wendt

Mario Wendt is a long standing international expert in ICT standardisation based in the Northern part of Germany. He focuses on technology and policy related topics from ICT related Technology Trends like Cloud Computing, Distributed Applications, 3D printing, Advanced Manufacturing, IT Security, IT Privacy, etc and national/ international ICT Standardisation in DIN/DKE respectively ISO/IEC.

Dr. Ir. Robert van Wessel

Robert M. van Wessel holds a Master in Electrical Engineering from Twente University and a PhD in Business Administration from Tilburg University (Department of Inf. Systems and Mgmt.). He is lecturer at Rotterdam School of Management, Erasmus University on the subject of Enterprise Architecture. Robert’s research interests relate to the interaction of Business and Information Technology (e.g.: Data and Information Mgmt., IT Governance, IT Security Mgmt. and Standardisation. Robert currently works as Business Architect at a Dutch government agency and is founder of ApexIS, a firm providing consultancy services to companies in his areas of research.

SUPPORTING ORGANISATIONS


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BRÈVES

PLACE FINANCIÈRE

FUNDROCK PRÉSENTE À DUBLIN La société de gestion luxembourgeoise FundRock a annoncé à la fin du mois de janvier l’ouverture d’un bureau à Dublin. La décision de s’installer dans la capitale irlandaise a pour but d’assurer une présence croissante au sein des trois grands centres de fonds que sont l’Irlande, le Luxembourg et le RoyaumeUni. La direction a été confiée à Ross Thomson, entré chez FundRock en juin 2013 en tant que conducting officer. FundRock est la société issue du rachat par BlackFin Capital Partners, en 2015, des activités luxembourgeoises de Royal Bank of Scotland.

LICENCE CC

3.741 L’année 2016 se termine sur un nouveau record historique à 3.741 milliards d’euros d’actifs sous gestion au sein des fonds luxembourgeois. Soit une croissance sur 12 mois de 6,7%, représentant 235 milliards d’euros d’investissements nets. 42% de cette croissance en actifs nets sous gestion proviennent de l’argent frais et 58% de l’effet des marchés financiers.

UBS RÉDUIT SON POIDS La première banque helvétique, UBS, a fait le choix de céder ses activités d’asset management, en Suisse et au Luxembourg, à l’américain Northern Trust. L’opération se fera dans le courant du second semestre de cette année. Elle permettra à Northern Trust de renforcer sa présence au Luxembourg, de créer des capacités locales d’administration de fonds en Suisse et de devenir l’un des principaux acteurs du marché en termes d’actifs. Implanté depuis 2004 au Luxembourg, Northern Trust y emploie quelque 130 personnes. Mars 2017 —

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PLACE FINANCIÈRE

BRÈVES

BRÈVES

Chaque jour, retrouvez toute l’actualité de la place financière et accédez à de nombreux services en ligne sur paperjam.lu.

Guy Breistroff, premier substitut du procureur Le premier substitut du procureur n’a trouvé aucune circonstance atténuante à porter au crédit de Luc S., qui comparaissait en février devant le tribunal d’arrondissement de Luxembourg pour escroquerie présumée de dizaines d’investisseurs. Sept années ont été requises par le ministère public. Le tribunal se prononcera le 30 mars.

2,5 % Selon une étude du Statec, le Brexit pourrait entraîner une baisse de 2,5% de la valeur ajoutée du secteur financier luxembourgeois conjuguée à un recul du produit intérieur brut (PIB) en volume proche de 1%. La perte d’emploi pourrait atteindre 1.600 personnes, dont 600 pour le secteur financier. Ces chiffres se basent sur les partenariats existant entre la City et la Place luxembourgeoise. Mais des externalités positives sont également envisageables. L’INCONNUE DES FAUX CADRES Selon les syndicats, les banques de la Place enfreindraient de plus en plus les règles instituées dans la convention collective en utilisant de « faux cadres ». L’OGBL annonce qu’ils seraient environ 10.000 sur la Place. Les ministres des Finances et du Travail ne confirment pas le chiffre avancé.

096 —

— Mars 2017

LA CHUTE DES SOPARFI

UN SITE ESPION SUR L A T VA L’Administration de l’enregistrement et des domaines a alerté la Commission européenne au sujet du site tva-recherche.lu, qui crée un certain émoi dans le milieu des professions libérales et des indépendants. Avec ce moteur de recherche, né en Autriche, il suffit d’entrer le nom d’un avocat, médecin, artiste ou commerçant pour obtenir les données TVA. Dans certains cas, on obtient également les adresses privées et noms complets. 76.000 assujettis luxembourgeois seraient répertoriés. Contrairement à la Commission européenne qui met en garde contre ce site, l’autorité autrichienne pour la protection des données estime ne pas devoir lancer de procédure contre le moteur de recherche.

UN BILAN SATISFAISANT

Dans un contexte international de taux d’intérêt particulièrement bas qui grèvent les marges, ING Luxembourg se montre très satisfait de son bilan 2016 présenté mi-février, qui a notamment vu le montant global des crédits accordés à sa clientèle augmenter de 17 %, de 6,2 à 7,3 milliards d’euros. En termes de chiffres, ING Luxembourg observe un bénéfice net annuel en baisse d’un peu plus de 3 %, de 107,1 à 103,6 millions.

Les soparfi n’ont plus la cote. Selon les chiffres donnés par le ministre des Finances, Pierre Gramegna (DP), on a enregistré 358 liquidations ou dissolutions entre 2014 et 2015, contre 195 entre 2013 et 2014, et 189 entre 2012 et 2013. Dans le même temps, il observe une tendance baissière depuis 2015 des créations de ces entités. Un constat logique puisqu’au 1er janvier 2017, l’impôt sur la fortune minimum de ces sociétés patrimoniales a augmenté de 50 % pour atteindre 4.500 euros. Il avait déjà augmenté de moitié en 2013, passant de 1.500 euros à 3.000 euros.

GOUVERNANCE RENFORCÉE CHEZ ZURICH EUROLIFE Dans la continuité du recentrage de ses activités opéré l’année dernière avec la cession de son pôle Banque privée à Lombard International Assurance, la compagnie d’assurances Zurich Eurolife a renforcé son conseil d’administration avec la nomination de deux « indépendants » : Jean-Michel Loehr et Éric Müller-Borle. Le premier est administrateur indépendant depuis trois ans, après avoir été notamment chief industry and government relations chez RBC Investor Services. Le second a fondé Aquamarine Consulting après quatre années en tant que CFO chez Kneip.

L I C E N C E C C , I N G , M A I S O N M O D E R N E (A R C H I V E S)

« Je ne vois pas de circonstance atténuante et demande une peine sérieuse. »


BRÈVES

Y VES MA AS, PRÉSIDENT CEO de Credit Suisse Luxembourg depuis 2012, Yves Maas en est le président du conseil d’administration depuis le 1er février dernier. Il succède à Romeo Lacher, récemment nommé président du conseil d’administration de Six Group. Il conserve également son mandat de président de l’Association des banques et banquiers, Luxembourg (ABBL). Quant au poste de CEO, il est désormais occupé par Stéphane Herrmann, qui a rejoint Credit Suisse en 2010 à Singapour. Avant sa nomination, il était responsable Strategy & Projects pour International Wealth Management.

LE LUXEMBOURG POUR BL ACKSTONE ET CARLYLE ? Les fonds américains Blackstone et Carlyle, spécialisés en private equity, pourraient installer des équipes dans les prochains mois au Luxembourg. Selon Bloomberg, ils réfléchissent à la manière de pouvoir continuer à travailler avec l’Union européenne (UE) après le Brexit. Le déménagement est toutefois considéré comme administratif, afin de conserver un accès aux investisseurs européens après la sortie du Royaume-Uni de l’UE. Les intéressés n’ont jusqu’à présent pas donné leur position sur cette question.

« PLUSIEURS ENTREPRISES SONT INTÉRESSÉES DE S’IMPLANTER AU LUXEMBOURG.» Xavier Bettel, Premier ministre

J U L I E N B E C K E R , M I K E Z E N A R I , L U C D E F LO R E N N E (A R C H I V E S)

Au cours d’un point presse à la mi-février, le Premier ministre a confirmé que, dans le contexte du Brexit, plusieurs entreprises basées à Londres se disent intéressées par une présence sur la place financière grand-ducale. On parle d’une dizaine d’acteurs, mais de poids.

CONDAMNATION La 7e chambre du tribunal d’arrondissement, siégeant en matière correctionnelle, a condamné, début février, trois administrateurs d’une société. Les prévenus français, âgés d’une quarantaine d’années, comparaissaient pour faux et usage de faux et pour infraction à la législation sur les sociétés commerciales. À l’origine de leur inculpation en 2014 : la nomination de trois nouveaux administrateurs – à leur insu – à la tête de la société BEIO SA lors d’une assemblée générale extraordinaire le 28 décembre 2009. Avec un objectif : celui d’échapper au fisc.

PLACE FINANCIÈRE

BOB KNEIP À L A PRÉSIDENCE Bob Kneip a quitté le 26 janvier dernier ses fonctions de CEO de la société qu’il a fondée. Il prend la présidence du conseil d’administration en lieu et place de Marie-Jeanne Chèvremont, qui sera désormais sa « conseillère spéciale ». Au niveau de la gestion quotidienne, Bob Kneip est remplacé par Lee Godfrey (47 ans), arrivé en 2008 en tant que deputy CEO, et responsable des volets Ventes, ICT et Opérations. Bob Kneip veut désormais se consacrer au développement de la division « Accelerator » de la société, dédiée à la stratégie et à la transformation numériques. NOUVEAU PATRON POUR ING BELUX Erik Van Den Eynden, 49 ans, d’origine anversoise et head of midcorporates & institutionals chez ING Belgique depuis 2012, devrait prendre prochainement la succession de Rik Vandenberghe, en partance. La banque attend l’aval de la Banque centrale européenne. DEUTSCHE ASSET MANAGEMENT LISTÉE AU GRAND-DUCHÉ ? Selon la presse allemande, Deutsche Asset Management, une partie de la filiale de gestion d’actifs qui gère quelque 715 milliards d’euros, pourrait être introduite en bourse au Grand-Duché. La réflexion serait encore à un stade préliminaire, mais l’idée serait d’introduire un quart du capital au Luxembourg Stock Exchange. La filiale de gestion d’actifs emploie actuellement 130 personnes au Grand-Duché et quelque 2.750 à travers le monde. L’objectif de la banque serait de trouver de nouvelles sources de financement après avoir dû payer une amende de 7,2 milliards de dollars (6,1 milliards d’euros) pour son rôle dans l’affaire des subprimes. Mars 2017 —

— 097


PLACE FINANCIÈRE

ASSURANCES

La rentabilité se fragilise JEAN - MICHEL LALIEU |

MAISON MODERNE

Le secteur des assurances a vu ses espoirs d’une croissance des encaissements en 2016 douchés par les résultats du quatrième trimestre. Les spécialistes de l’assurance-vie continuent à souffrir des taux bas alors que les clients misent à nouveau sur les produits à taux garanti. Plus discrètement que le monde bancaire, celui de l’assurance franchit le pas de la digitalisation.

A

près une année 2015 en recul important, le secteur luxembourgeois des assurances comptait reprendre son élan en 2016. Mais, finalement, les premiers indicateurs fournis au début du mois de février par le Commissariat aux assurances (CAA) montrent que les espoirs se sont envolés au quatrième trimestre. Les primes en assurance-vie ont en effet diminué de 12,6 % par rapport à la même période de 2015 et ont fait passer la moyenne annuelle sous la barre atteinte lors de l’exercice précédent. « Nous avons effectivement vécu une année 2016 marquée par de fortes variations trimestrielles, analyse Marc Hengen, administrateur délégué de l’Association des compagnies d’assurances et de réassurances (Aca). Les chiffres du troisième trimestre avaient été prometteurs et laissaient penser qu’on pourrait renouer avec la croissance au niveau de l’encaissement. » Finalement, au terme du précédent exercice, l’encaissement recule de 2,83 %. Les branches non-vie ont gagné 3,60 %, mais celles de l’assurance-vie ont récolté 3,83 % de moins. En nonvie, c’est surtout sur le marché luxembourgeois que les montants des primes encaissées ont progressé. Un bon indicateur, selon les professionnels du secteur, que la reprise économique se fait sentir. Que l’on se met à construire plus ou qu’on achète des voitures plus grosses. Mais il faudra attendre une analyse plus poussée du CAA pour pouvoir expliquer le recul global du marché. Les chiffres officiels devraient être présentés vers le mois de mai.

ASSURANCE-VIE ENCAISSEMENT DES PRIMES (en milliards d’euros)

20,9 19,8

2012

098 —

— Mars 2017

2013


PLACE FINANCIÈRE

Étonnamment, dans l’assurance-vie, on voit que ce sont à nouveau les produits à revenus garantis qui ont connu un plus grand succès que ceux en unités de compte. Alors que les assureurs ont tenté de pousser leurs clients dans l’autre sens. « On doit bien constater que les gens sont à nouveau à la recherche de plus de sécurité et préfèrent donc obtenir un rendement sûr, même s’il n’est plus que de 0,75 % depuis le début de cette année », remarque le responsable de l’association des assureurs. Un choix qui ne fait pas l’affaire des compagnies. Dans un contexte de taux d’intérêt très bas, elles ont de plus en plus de mal à trouver le moyen de financer les primes garanties tout en maintenant leurs marges.

La difficile équation des taux bas

La politique de la Banque centrale européenne, qui entraîne cette situation, devrait se poursuivre dans la même voie tout au long de cette année et peser toujours plus sur la rentabilité des compagnies orientées vers l’assurance-vie. « Les assureurs dépendent encore actuellement de stocks d’obligations qui, à un moment donné, vont arriver à échéance, explique Marc Hengen. Or, celles qu’ils devront acheter pour les remplacer offriront des taux d’intérêt moins importants. » Selon les chiffres du CAA, l’encaissement relatif aux produits à rendements garantis a gonflé de 2,36 % en 2016 alors que celui des produits en unités de compte a chuté de 6,62 %. Un recul qui s’est fait ressentir sur les quatre trimestres de l’année, alors qu’en fin de compte, les mar-

chés financiers ont évolué positivement l’an dernier. « Effectivement, observe l’administrateur délégué de l’Aca, au niveau des réserves mathématiques de compagnies, on voit que, l’an dernier, les actifs sous gestion ont progressé de 7 %. » Une évolution qui lui permet d’avancer qu’il n’y a donc pas eu de rachats massifs de contrats, les gens ont maintenu leur confiance en leur assureur. Ils ont juste préféré sauver les meubles plutôt que de miser sur les marchés financiers.

Taille critique

Mais ce n’est peut-être pas le plus grand enjeu pour les assureurs-vie, qui font face de plus en plus à une clientèle de familles fortunées éclatées aux quatre coins de la planète. « Le vrai défi des assureurs-vie consiste à innover radicalement au niveau de leurs modèles de service et de distribution », explique Tom Rasqué, head of business development Luxembourg chez Lombard International Assurance. Un défi qui contraint à penser digitalisation comme l’a fait Lombard en lançant récemment une plateforme qui permet une gestion 100 % digitale des polices à tout moment et de n’importe quel endroit de la planète. Alors que les banquiers parlent beaucoup des enjeux digitaux, les assureurs se montraient moins dans l’urgence. Mais ils commencent à bouger et à mettre au point leurs propres solutions, et pas uniquement dans le secteur vie (voir l’encadré ci-contre). « Nous sommes conscients de l’influence qu’aura à l’avenir le digital sur les relations entre l’assureur et son client, ainsi que sur

23,7

ADAP TATION

DKV LUXEMBOURG PASSE AU TRAITEMENT DIGITAL Intégrée au sein de la compagnie Lalux depuis avril 2015, DKV Luxembourg travaille à des solutions numériques depuis trois ans déjà. Un département de cinq personnes a été créé en interne et il travaille à des applications tant pour faciliter le traitement de dossiers que pour offrir de nouveaux services. « Nous sommes dans les temps par rapport à la vague digitale, mais c’est vraiment maintenant qu’il faut se lancer », convient Stefan Pelger, CEO de DKV Luxembourg. Spécialisée dans les assurances-santé, la compagnie reçoit de nombreux dossiers médicaux de la part de ses clients. Des demandes de remboursement que les clients peuvent désormais envoyer via une application, ce qui permet un traitement plus rapide de leur dossier. « En septembre 2014, lorsque nous l’avons lancée, 5 % à 10 % des clients y sont venus rapidement. Aujourd’hui, nous recevons plus de 50 % des documents de manière électronique, ce qui fait plus de 7.000 demandes de remboursement par mois qui sont payées dans les 48 heures », explique le CEO. Un assureur dans le domaine de la santé a aussi tout intérêt à ce que ses clients restent en bonne forme. DKV Luxembourg a ainsi mis au point un programme personnalisé pour chaque client qui lui permet de gérer son alimentation et développer son activité physique selon des objectifs qu’il s’est fixés. « Certains concurrents à l’étranger ont été plus loin en proposant des réductions de primes selon les objectifs atteints. Nous n’irons pas jusque-là, précise Stefan Pelger. Il y a un aspect vie privée que nous devons respecter. » Ces développements ont évidemment un coût. Or, la difficulté, selon le responsable de DKV, est qu’on peut difficilement estimer le retour qu’ils apporteront. Les processus digitaux sont récents et les acteurs procèdent par essais et erreurs. « Ce qui est sûr, insiste-t-il, c’est que ce n’est pas une politique destinée à réduire le personnel. Au contraire, les gens pourraient évoluer vers des fonctions plus qualifiées, comme la gestion de données. »

2014

Mars 2017 —

— 099


PLACE FINANCIÈRE

ASSURANCE-PENSION

LE VENT EN POUPE

« Les gens sont à nouveau à la recherche de plus de sécurité et préfèrent obtenir un rendement sûr. » Marc Hengen Administrateur délégué Aca

Si le secteur vie est prédominant au Luxembourg étant donné le poids de la place financière, le Commissariat aux assurances a aussi pointé les très bons résultats des produits d’épargne-pension. Fin 2016, on comptabilisait 73.325 contrats – soit 10,85 % de plus qu’un an plus tôt – qui ont généré un encaissement de 101,07 millions d’euros (+10,51 % en un an). L’épargne logée dans les produits liés à l’article 111 bis de la loi sur l’impôt sur le revenu a ainsi atteint 839 millions d’euros à la fin de l’année dernière. « Le succès reste jusqu’à présent dû à la carotte fiscale qui est liée à ce produit, note Marc Hengen. Mais, à partir de cette année, les nouvelles règles de la réforme fiscale devraient rendre l’épargne-pension encore plus attractive. » Les nouvelles mesures ont en effet fait sauter le plafond de l’épargne lié à l’âge. Désormais, la limite est fixée à 3.200 euros par an pour tout le monde. Autre changement qui devrait soutenir le produit : la possibilité de recevoir l’entièreté du montant épargné dès la fin de la vie professionnelle alors que, jusqu’à présent, une moitié était versée sous forme de rente mensuelle.

UN AN PLUS TARD

LES PSA ATTEIGNENT LEUR BUT En juillet 2013, le Parlement national a créé un nouveau statut de professionnel du secteur de l’assurance (PSA) afin de permettre aux compagnies de faire appel à des sous-traitants, contrôlés, comme les assureurs, par le Commissariat aux assurances. Pour que le client reste parfaitement protégé. La mayonnaise a pris lentement. Il a fallu un an pour que le premier PSA soit adoubé par le gendarme des assurances. Dans le dernier rapport du Commissariat, daté de l’été 2015, 30 PSA sont recensés contre 24 un an plus tôt. « Cette fois, le succès est au rendez-vous », se réjouit Franck Marchand, directeur au sein du groupe Foyer.

EN RÉSUMÉ

Le Commissariat a communiqué les premiers chiffres du secteur début février et ils sont en baisse par rapport à l’année 2015. Rien de catastrophique au niveau du secteur, mais les assureurs vivent quand même une époque difficile dans la branche «vie».

21,3 20,5

Il explique que, dans un premier temps, les PSA qui ont vu le jour ont eu pour mission de gérer des sociétés captives de réassurance, un secteur important au Luxembourg. Une dizaine de PSA assurent pour l’instant cette activité. Mais ils remplissent également deux fonctions importantes dans le secteur de l’assurance-vie. Certains ont été mis sur pied pour gérer des portefeuilles en run-off (lorsque les compagnies ont cessé une activité, mais que les contrats doivent aller à échéance), d’autres pour gérer le portefeuille d’une compagnie étrangère – sous son contrôle – qui veut démarrer son activité au Luxembourg.

C H A R L E S CA R AT I N I (A R C H I V E S)

la gestion des entreprises de manière globale. L’Aca soutient d’ailleurs la création de la Lhoft (Luxembourg House of Financial Technology, ndlr) », insiste de son côté M. Hengen. Les assureurs sont aussi de plus en plus confrontés à un problème de taille qui pourrait entraîner différentes fusions. En juin 2016, le groupe Foyer a racheté l’entièreté des actions de International Wealth Insurer (Iwi), qu’il a fusionné avec Foyer International. Dans une interview accordée à Paperjam à l’époque, Marc Lauer, le CEO du groupe Foyer, nous expliquait que « la réglementation étant en croissance, nous avons toujours estimé qu’il était important de grandir afin de mieux financer son coût ». Plus tôt dans l’année, en janvier, Lombard International Assurance avait déjà signé un accord avec Zurich Eurolife pour acquérir ses activités de banque privée au Luxembourg, ce qui lui permettait, notamment, d’étendre son réseau en Italie. « Bon nombre d’assureurs sont de plus en plus confrontés à des défis de taille critique, confirme Tom Rasqué. [Les fusions et acquisitions de compagnies sont] une tendance que nous voyons s’accélérer en 2017 et nous sommes constamment à l’écoute du marché pour identifier de nouvelles cibles d’acquisition, complémentaires à notre croissance organique. » Les assureurs devront donc rester en mode combatif. C’est que ni en matière de taux bas ni au niveau de la vague réglementaire, le bout du tunnel ne sera en vue en 2017.

2015

100 —

— Mars 2017

2016

S O U R C E : ACA

« La compagnie française CNP a eu recours à un PSA pour développer l’assurance-vie au GrandDuché, cite comme exemple Franck Marchand. C’était un des grands objectifs visés lors de la création du statut : attirer de nouvelles activités. Aujourd’hui, on constate donc que ça marche ! »



EUROPEAN ASSET MANAGEMENT CONFERENCE

Les fonds bien dans leurs assets J E A N - M I C H E L GAU D R O N

Le métier d’asset manager subit de plein fouet le contexte économique et réglementaire actuel. L’arrivée de la directive européenne MifidII va largement redistribuer les cartes. La conférence annuelle de printemps «relookée» de l’Alfi, en mars, abordera frontalement ces questions essentielles pour le marché.

C

est dans un climat qui mêlera à la fois sérénité et concentration que se déroulera l’édition 2017 de la conférence de printemps de l’Alfi (les 21 et 22 mars prochains au centre de conférences de la place de l’Europe). Une édition newlook, à commencer par son appellation, puisqu’il convient désormais de parler de « European Asset Management Conference ». « Nous nous sommes rendu compte que, même si la Spring Conference était bien connue des acteurs du secteur, son nom ne reflétait pas assez son propos. Son positionnement sera à présent plus clair, tout comme sa dimension internationale », expliquait récemment à Paperjam.lu Anouk Agnes, deputy director general de l’association. Nouveauté aussi dans le concept même de l’événement, qui vise néanmoins un objectif toujours bien ciblé : offrir, une fois par an, aux quelque 700 participants, un condensé de ce que tous les gestionnaires d’actifs, y compris hors de l’Union euro-

C ONC E N T RAT I O N Plus de 700 personnes sont une nouvelle fois attendues pour le traditionnel rendez-vous printanier de l’industrie des fonds d’investissement.

102 —

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péenne, doivent connaître en Europe. « Évolution des actifs, contexte réglementaire, macropolitique... Nous allons offrir la ‘big picture’ et faire le tour du secteur sur deux jours», précise Mme Agnes, indiquant par ailleurs que, pour la première fois, des sessions thématiques parallèles se tiendront simultanément. Sérénité, donc, car l’industrie luxembourgeoise des fonds d’investissement est au sommet de sa forme. Les statistiques 2016 font état d’un montant record des actifs sous gestion, qui pointent désormais à 3.741 milliards d’euros, soit une croissance annuelle de 6,7 %. À ce rythme-là, et sans catastrophe financière en vue, le cap des 4.000 milliards d’euros sera atteint avant la fin de l’année. Mais concentration aussi, car les défis qui se dressent devant les asset managers sont d’envergure et pourraient modifier la structure du paysage à court ou moyen terme. « Le principal défi reste tout de même celui du rendement »,

indique Claude Eyschen, CEO de Capital@Work Foyer Group, qui sera un des intervenants à une table ronde sur le thème « What do clients want from their asset managers? ». « Dans le contexte de taux bas que l’on connaît, il faut à la fois dégager du rendement positif pour le client tout en dégageant de la marge. Les asset managers doivent donc se battre sans cesse sur ce plan de l’allocation des actifs. C’est pourquoi on va davantage vers un principe de ‘wealth management’ plutôt que d’‘asset management’. » Il y a, de manière très imagée, deux façons d’envisager l’asset management : une approche passive, en se contentant de suivre un indice prédéterminé (c’est typiquement le cas des ETF, les Exchanged-Traded Funds, qui se « contentent » de répliquer la performance d’un indice boursier général ou sectoriel) ; ou bien une approche réellement active, qui cherche évidemment à surperformer les benchmarks. « Cette dualité entre ceux qui ne font rien d’autre que suivre un marché et ceux qui ont des convictions est de plus en plus flagrante, notamment pour des questions de coûts, const ate M. Eyschen. Personnellement, je pars du principe qu’un asset manager doit ajouter de la valeur dans son action. En tout état de cause, le monde des gestionnaires actifs existera toujours et devra toujours se battre pour réaliser des performances. » Dans ce contexte, certains envisagent les fonds d’investissement non plus comme de simples produits commerciaux, mais bel et bien comme des briques dans une stratégie globale d’allocation d’actifs. Mais au final, à contraintes réglementaires égales, la différence entre les acteurs se fera toujours par le gain de performance. « Tout se porte sur le choix des actifs et leur allocation, mais aussi et surtout les méthodologies qui permettent de dégager ces performances », résume M. Eyschen, qui entrevoit, avec l’arrivée prochaine de Mifid II, un mouvement de concentration sur le marché. Car avec la disparition des rétrocessions aux conseils en investissement indépendants et aux services de gestion de portefeuilles, certaines activités vont disparaître d’ellesmêmes. « Ceux qui vivaient avec une force de vente institutionnelle et qui essayaient de vendre les fonds comme produits sur base de rétrocessions vont devoir se réinventer. On peut s’attendre aussi à une consolidation qui permettra aux plus gros acteurs indépendants de survivre. Pour les nouveaux entrants, il y aura clairement de moins en moins de place. » EN RÉSUMÉ

Les 21 et 22 mars prochains, Luxembourg accueille la «nouvelle» conférence de printemps de l’Alfi, désormais rebaptisée European Asset Management Conference. L’occasion de faire le point sur un pan de l’industrie qui se prépare à de conséquents changements.

M A R I O N D E S SA R D (A R C H I V E S)

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PLACE FINANCIÈRE

FINTECH AWARDS 2017

Pépites à la recherche de fonds JEAN - MICHEL LALIEU

La 2e édition des Fintech Awards, organisée par la Lhoft et KPMG Luxembourg, en collaboration avec Maison Moderne, est en préparation.

Elle récompensera à nouveau trois start-up innovantes lors d’une grande cérémonie en juin prochain.

F IN T E C H S TA R T U P O F T H E Y E A R 2 0 1 6

BE S T PITCH DE S FINTECH AWA RDS 20 16

FINTECH ENTREPRENEUR OF THE YE AR 2016

Fondateurs : Rob et Bert Boerman

Fondateurs : Julien Revelle (photo) et Tiphaine Saltini

CEO : Hervé Bonazzi

Emploi : 5 personnes

Chiffre d’affaires : prévision de 2 millions d’euros pour 2017

2GEARS / GOUVERNANCE.IO Emploi : 15 personnes Chiffre d’affaires : prévision de le tripler cette année

L A N N A K AT I N A (A R C H I V E S) , O L I V I E R M I N A I R E (A R C H I V E S)

En attendant la sélection, retour sur les vainqueurs de la première édition pour un bilan.

a jeune société fintech luxembourgeoise 2Gears a été, en juin 2016, la première entreprise à recevoir le prix Fintech Startup of the Year pour Governance.io, une plateforme de surveillance des fonds. Un trophée que, avec un peu de recul, Bert Boerman, cofondateur avec son frère Rob et CEO, juge très important pour la publicité et la crédibilité qu’il a offert. « Dans notre secteur d’activité, ce sont deux paramètres très importants, explique-t-il. Les clients potentiels sont nombreux, mais le passage à la signature n’est pas toujours aussi simple. Le fait d’avoir obtenu une certaine reconnaissance nous a donc aidés. » Pour la signature de contrats ainsi que pour l’obtention de fonds. En décembre, 2Gears a en effet signé un prêt bancaire de deux millions d’euros avec la Bil. « Nous avions besoin de cette levée de fonds à la fois pour engager du personnel et démontrer notre solidité financière à nos clients potentiels », poursuit Bert Boerman. Désormais, la plateforme Governance.io peut prendre son envol. Grâce à un de ses clients présent à l’international, elle va pouvoir étendre ses ailes dans six autres pays que le Luxembourg. « Il est même possible que nous engagions une personne en Irlande avant la fin de l’année », ajoute le cofondateur de 2Gears. Au niveau du Luxembourg, elle a aussi rentré un dossier pour obtenir un statut de PSF (professionnel du secteur financier). Mais depuis ses premiers pas en 2015, la start-up a déjà bien grandi. De quatre personnes fin 2015 et huit au moment de l’obtention du prix en juin 2016, elle est aujourd’hui passée à 15 personnes. Et prévoit encore engager deux à trois personnes avant de s’estimer parée pour l’avenir.

NEUROPROFILER

T

roisième classée des Fintech Awards 2016 et récompensée du prix « Best Pitch », Neurodecision – devenue depuis Neuroprofiler – a poursuivi sa route en présentant son outil de profilage des futurs investisseurs au monde bancaire. Après avoir démarré l’activité commerciale en janvier 2016 au Luxembourg, la start-up a essaimé vers Londres, Paris, Genève et Bruxelles. Dans ces trois dernières capitales, elle a signé un accord avec différents accélérateurs et a lancé plusieurs pilotes. « À Londres, nous avons rejoint l’Accenture Fintech Innovation Lab et nous nous présentons actuellement aux principales banques anglaises », explique Julien Revelle, associé à Tiphaine Saltini dans ce projet au cœur de la finance comportementale. Grâce au prix Fintech Awards, Neuroprofiler a pu rester un an de plus dans l’incubateur de KPMG Luxembourg dans lequel elle était déjà intégrée. « Nous y gagnons en visibilité », note le responsable de la start-up, qui précise qu’au Luxembourg aussi des discussions sont en cours avec différents clients potentiels. En attendant, la jeune société mène une levée de fonds de 300.000 euros pour pouvoir accélérer son développement et donc embaucher quelques talents.

SCALED RISK

Emploi : 15 personnes

B

asée à Paris, la start-up Scaled Risk propose des solutions de data management et d’analyse de risques pour l’industrie financière. La jeune société progresse par bonds. Après un chiffre d’affaires de 600.000 euros en 2016, elle prévoit déjà de tripler ce chiffre à la fin de cette année. « Le marché est porteur et le timing est bon, nous sommes sereins pour les prochaines années », résume son CEO Hervé Bonazzi. Depuis l’obtention du prix, il précise avoir pu engranger quelques gros contrats, dont un avec l’Autorité française des marchés financiers (AMF) sur la surveillance des marchés. Scaled Risk n’est pas – encore ! – présente au Luxembourg mais son responsable observe que le prix reçu lui a apporté de la notoriété jusque sur le marché français. Dans la stratégie internationale que la jeune société compte rapidement développer, le Luxembourg occupe une place prioritaire. « L’industrie de la gestion d’actifs est pour nous un groupe cible très important. Après la France, le Luxembourg sera notre second marché », précise Hervé Bonazzi, qui fait part aussi de négociations en cours avec un important acteur de la Place. La jeune société prépare d’ailleurs une levée de fonds pour initier son développement international et installer, selon les moyens obtenus, des représentations commerciales propres au Grand-Duché et au Royaume-Uni. NOTE

Les candidats aux nouveaux awards peuvent se rendre sur le site fintechawards.lu pour toute information ou dépôt de candidature.

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ANNEMARIE JUNG (ABBL)

« Nous ouvrir aux fintech » J E A N - M I C H E L GAU D R O N |

La toute nouvelle secrétaire générale de l’Association des banques et banquiers, Luxembourg a placé la digitalisation sur le haut de la pile des dossiers qu’elle a à traiter. Elle souhaite faire de l’ABBL un des éléments moteurs dans le développement des fintech, notamment en les intégrant au sein même de la structure.

MAISON MODERNE

C

omment avez-vous été amenée à postuler à ce poste de secrétaire générale de l’ABBL ? A N N E M A R I E J U N G Après une carrière dans le monde bancaire (Banque de Luxembourg, BGL BNP Paribas, TD Direct Investing, ndlr) et plus de trois ans au sein de la business line External Payments d’Amazon, j’avoue avoir été intriguée par le descriptif du poste qui place notamment sous la responsabilité du secrétaire général les dossiers fintech et paiements, autrement dit mes deux compétences professionnelles. Et puis, ayant pratiqué pas mal d’années en quelque sorte de l’autre côté du miroir, je trouvais passionnante l’idée de pouvoir apporter à mon tour quelque chose à l’ensemble du secteur. Un bon secrétaire général doit surtout être à l’écoute de ses membres et être réactif devant leurs besoins. Quels sont vos objectifs dans ces nouvelles fonctions ? En tout premier lieu de pousser l’agenda de la digitalisation pour nos membres. Et ça commence déjà en interne ! Nous devons devenir une association qui apporte des services très dynamiques et très fluides, pouvant être utilisés et intégrés très facilement par nos membres, en étant les moins administratifs possible. Il est par exemple primordial d’avoir une plateforme commune d’échanges et des moyens d’interactions online permanentes.

OUV ER T U R E Annemarie Jung prend rapidement ses marques dans une fonction qui nécessite, à ses yeux, « d’être à l’écoute de ses membres et réactif devant leurs besoins ».

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Vous arrivez en pleine période d’ébullition sur le front des fintech. Comment envisagez-vous les développements de ce secteur ? C’est clairement un des piliers d’avenir pour le Luxembourg, même si le terme « fintech » est un peu un buzz word qui sera bientôt remplacé par les générations suivantes que seront les « wealthtech », « insurtech » et autres « regtech ». Cela va demander beaucoup de changements pour les acteurs de la Place et leurs employés, mais leur apportera aussi beaucoup d’opportunités. Il y a ici un écosystème très complet pour accompagner les fintech dans leur phase de développement et je veux mettre à disposition des membres de l’ABBL un mapping des différents acteurs de la Place : qui fait quoi ? Comment aider les membres à s’informer en la matière et à y trouver leur place ? Nous visons la facilitation des besoins de nos membres. Quel devra être le rôle de l’ABBL dans cet écosystème ? Au travers de notre cluster Digital Banking and Fintech Innovation, nous avons déjà été très actifs en 2016, notamment en organisant une sorte de « speed dating » qui a permis à nos membres d’assister à des pitches de start-up. Un grand nombre de contacts a pu ainsi s’établir. On ne peut pas encore juger évidemment de ce qui va en sortir, mais

notre rôle était de créer ce contact. Nous avons aussi mis en place un programme de formation dédié au sein de la House of Training et nous sommes en train de préparer, ensemble avec le président de notre cluster Jean Hilger (CIO de la BCEE, ndlr), le plan d’action 2017. D’une manière générale, il est important que l’ABBL soit un des moteurs de ce mouvement, mais il faut surtout éviter qu’entre les différents acteurs impliqués, tels LFF, la Lhoft, Luxinnovation ou les incubateurs, il y ait des redondances ou, pire, des lacunes. Peut-on imaginer que l’ABBL ouvre son membership à des sociétés comme les fintech, comme l’Alfi a pu le faire il y a quelques années avec des acteurs proches de l’industrie des fonds ? La réflexion est en cours. Nous devons encore finaliser un modèle qui permette d’envisager une telle intégration et voir quels types de services nous serions alors en mesure de pouvoir leur apporter. Vous évoquiez le volet « paiements ». La directive européenne PSD2 doit être transposée d’ici un an (lire aussi en p. 109). Vos membres sont-ils prêts ? On se dirige vers une grande révolution dans les façons de procéder et il y aura aussi un travail presque psychologique à faire. Nous avons lancé auprès de nos membres, avec un consultant externe (Innopay, ndlr), une étude sur l’évolution de tout ce qui touchera aux marchés des paiements. Les workshops initiaux ont eu lieu en janvier et les premiers retours sont très positifs. Nous présenterons, en juin, les résultats de cette étude qui servira de base quant aux évolutions à anticiper et à opérationnaliser. Comment envisagez-vous l’évolution du secteur bancaire dans les prochaines années ? Il y aura, je l’espère, surtout des changements dans la digitalisation et la relation avec les clients, sachant que les besoins des consommateurs et la réglementation autour du secteur financier n’évoluent jamais aussi vite que les technologies. Mais nous avons un régulateur qui est très à l’écoute et assez réactif, qui montre une véritable volonté d’ouverture et qui a reconnu les besoins d’évolution de la Place. L’idée est de pouvoir compter sur un cadre à la fois rigoureux qui garantisse la sécurité des clients de nos membres, mais aussi qui aille à la rencontre des besoins futurs de ces clients. EN RÉSUMÉ

Annemarie Jung a pris, en début d’année, ses fonctions de secrétaire générale de l’ABBL. Son expérience antérieure dans le monde bancaire et financier au Luxembourg lui sera utile à l’heure où se profilent de grands changements dans le secteur.


EZRI KAHN — Après Anvers et Zurich, le créateur belgo-israélien a choisi d’installer son atelier au Luxembourg. Depuis 2013, cet « artisan tailleur pour femmes » est devenu un acteur incontournable de la mode made in Luxembourg.

C E L E B R AT I N G LUXEMBOURG MIR WËLLE WEISE WIE MIR SINN

MERCREDI 13 DÉCEMBRE 2017 — LUXEMBOURG CONGRÈS

Maison Moderne célébrera le Luxembourg lors d’une soirée de gala en présence de nombreux « ambassadeurs » du pays qui participent à son rayonnement à l’international. celebratingluxembourg.com

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BANQUES

Un nouveau reporting à l’horizon CA M I L L E F R AT I

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La Banque centrale européenne ambitionne de recenser une grande partie des crédits accordés aux sociétés non financières et aux institutions publiques dès 2018.

ernier-né de la famille des nouvelles réglementations et reportings à visée statistique, très prolifique depuis la crise de 2008, le projet AnaCredit a pour objectif de « créer une base de données statistiques européennes sur les crédits accordés par les établissements financiers des pays de la zone euro et/ou qui ont rejoint le mécanisme de supervision bancaire (MSU) », d’après le site de la Banque centrale européenne (BCE). « Les crises successives, et essentiellement celle de 2008, ont donné lieu à une réflexion plus large sur les besoins d’informations supplémentaires dans différents domaines, rappelle Roland Nockels, chef du département Statistiques à la Banque centrale du Luxembourg (BCL). Mais il faut quand même garder à l’esprit que la BCE évalue de manière continue son tissu statistique afin de déterminer s’il y a des lacunes ou des choses à améliorer. » Évoqué dès 2011, le projet a mis du temps à sortir des cartons à Francfort, jusqu’au règlement de la BCE du 18 mai 2016 relatif à la collecte de données granulaires sur le crédit et le risque de crédit. Un texte de 55 pages, annexes comprises, qui prévoit qu’à partir du 1er janvier 2018, les établissements de crédit soient soumis à l’obligation de déclarer tous les crédits qu’ils accordent – hormis, pour l’instant, ceux octroyés aux ménages. « Il s’agit donc principalement des prêts accordés aux entreprises non financières, aux institutions financières et aux agences gouvernementales », précise Gilles Lagrange, statisticien à la BCL et en charge du projet AnaCredit. La BCE prévoit toutefois un seuil de 25.000 euros en dessous duquel l’obligation de reporting ne s’applique pas. C’est la première fois que des données granulaires sont exigées par Francfort dans ce domaine, alors que les banques centrales nationales font déjà remonter des données agrégées sur l’exposition au risque de crédit sur leur territoire. Concrètement, les établissements de crédit devront remplir un formulaire d’une centaine de questions pour chaque ligne de crédit accordée : adresse du bénéficiaire, de l’entreprise mère immédiate et ultime, situation judiciaire (redressement, liquidation, etc.), taille de l’entreprise, chiffre d’affaires et évidemment toutes 106 —

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Les contours de ce reporting restent toutefois flous à 10 mois de son lancement officiel, laissant les banques quelque peu fébriles.

les données liées au risque, sans oublier les caractéristiques de l’instrument financier utilisé (taux, utilisation du crédit…). « C’est conséquent en termes de volume, mais cela ne nous est pas totalement inconnu, car les banques et les fonds rapportent déjà de telles informations sur l’ensemble de leur portefeuille de titres », note Roland Nockels. À la différence près que beaucoup moins de variables entrent en jeu pour évaluer le risque des titres. Ce sont finalement les banques et autres établissements rapporteurs qui assumeront la plus grande charge de travail. « Cela demande beaucoup de travail de préparation pour collecter toutes les données et les banques vont forcément devoir mettre en place un système plus sophistiqué pour les rassembler et les remettre à la BCL », commente Catherine Bourin, membre du comité de direction de l’Association des banques et banquiers, Luxembourg (ABBL). « Les plus grandes auront les moyens de mettre en place un système de récupération automatique des informations. » Reste que les banques, pour l’instant, jettent un regard inquiet sur ce nouveau reporting d’une envergure inédite et encore imprécis. « Le règlement de la BCE laisse une certaine flexibilité et latitude aux banques centrales nationales, aussi nous avons demandé à la BCL de connaître les règles spécifiques au niveau national afin de pouvoir anticiper », poursuit Catherine Bourin. Indicateur de la fébrilité des banques à ce sujet : aucune institution luxembourgeoise ne souhaite s’exprimer sur ce point pour le moment. Mais la BCL vient d’annoncer qu’elle éditerait une note fin mars. Car certains détails ont leur importance. Au-delà du seuil minimum de 25.000 euros de crédit, d’autres options permettraient de limiter le nombre de crédits à déclarer. Une autre inconnue entoure le statut juridique des entités rapportantes – entreprise mère ou filiale ou succursale. Et dans un pays où les banques ayant leur siège social à Luxembourg se comptent sur les doigts d’une main – une goutte d’eau parmi les 141 recensées par la Commission de surveillance du secteur financier –, cette nuance change la donne. « Le règlement permet l’option que les données soient fournies par la maison mère, ou bien

MAISON MODERNE, LICENCE CC

Le programme statistique AnaCredit vise les banques ayant au moins une filiale ou une succursale dans l’Eurosystème.


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« Il serait incohérent de demander un double reporting à la banque centrale de la part de la filiale et de la part de l’entreprise mère. » Catherine Bourin Membre du conseil d’administration ABBL

à la fois par la mère et ses succursales ou filiales, explique Catherine Bourin. Le flou entoure encore la question de savoir si chaque banque centrale va demander à l’ensemble des entités sur son territoire de faire le reporting. A priori oui, mais alors il serait incohérent de demander un double reporting à la banque centrale de la part de la filiale et de la part de l’entreprise mère. Il faut éviter des doubles données au niveau des crédits. » Et si la cinquantaine de succursales installées au Luxembourg sont retirées de l’escarcelle de la BCL, « nous aurions moins de travail, mais cela ne nous déchargerait pas entièrement de ces entités, car leurs activités ne sont pas intégralement sujettes à collecte dans le pays d’origine » de la tête de pont, nuance Roland Nockels.

Collecte inédite

L’ABBL peut en tout cas témoigner de l’« inquiétude » de ses membres quant à l’instauration de ce nouveau reporting et aux délais impartis. Car, officiellement, les premières déclarations devraient intervenir dès septembre 2018 pour les données du premier semestre, sachant qu’à terme le reporting pourrait se faire sur base trimestrielle. Le règlement européen de la BCE laisse toutefois la possibilité pour les banques centrales nationales d’accorder des dérogations offrant un délai supplémentaire de six mois, jusqu’au 31 mars 2019. Une option qui rassurerait les banques luxembourgeoises alors que tout reste à faire à moins d’un an du délai initial. « Un accord au niveau de l’Eurosystème devrait intervenir dans les semaines à venir », répond Roland Nockels, alors que les équipes des banques nationales chargées du projet se réunissent tous les mois afin d’abattre les derniers obstacles. « Nous avons toujours l’espoir, avec d’autres pays européens, de trouver une solution au niveau européen afin de standardiser et d’harmoniser la transmission des informations à la BCE », ajoute le statisticien. Sachant que la BCL a maintenu son « approche historique » en laissant les entités rapportantes libres de choisir leur façon de transmettre les données. Car ce nouveau reporting s’avère également un défi de taille pour les banques centrales nationales qui doivent

collecter les données et vérifier leur intégrité et leur qualité avant de les transmettre à la BCE. « Qu’il y ait 5.000 crédits ou 50.000 ou plus comme dans de plus grands pays, chaque banque centrale est confrontée à la mise en place d’une structure informatique et de contrôles », ajoute M. Nockels. Même si le défi s’annonce plus impressionnant pour la BCL qui n’avait pas jusqu’à présent de registre national des crédits comme d’autres pays européens. « La France et la Belgique ont déjà l’expérience du traitement des données de crédit et peuvent avoir une idée de la volumétrie à laquelle s’attendre. » D’où également des négociations entre banques centrales pour parvenir à un modus operandi le plus harmonisé possible. AnaCredit s’annonce ainsi comme l’exercice « le plus ambitieux et le plus lourd en volumétrie » que la BCL ait jamais eu à piloter, avec jusqu’à huit personnes dédiées dans les prochains mois. Un projet colossal, mais crucial pour la surveillance macroprudentielle, en offrant à la BCE un panorama précis de l’exposition au risque de crédit de chaque entité, chaque groupe et chaque pays. « L’intérêt est de voir, pour les sociétés internationales, combien de crédits elles ont au Luxembourg, et leur exposition totale au sein du système bancaire européen, souligne Roland Nockels. AnaCredit permettra également de voir si les conditions de crédit varient en fonction du pays, du type de société, etc. Ces données se prêtent à l’analyse macroprudentielle et de stabilité financière qui fait partie des missions de l’Eurosystème. » Les établissements de crédit eux-mêmes pourraient accéder à certaines informations, même si ce volet s’avère encore plus flou que le reste pour l’instant, et avec toutes les réserves qui prévalent dans un secteur hautement concurrentiel. Ce serait pour eux un retour intéressant alors qu’ils doivent investir de plus en plus dans le reporting tous azimuts. Encore une option à préciser dans les prochains mois. EN RÉSUMÉ

Dès 2018, les établissements de crédit devront déclarer à la BCL tous les contrats de plus de 25.000 euros accordés aux entreprises et au secteur public. Un nouveau reporting d’envergure qui inquiète le secteur.

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PROCÈS LUXLEAKS

Question de point de vue CA M I L L E F R AT I |

MAISON MODERNE

La Cour d’appel doit rendre le 15 mars sa décision dans le procès le plus médiatique jamais vécu par le Luxembourg. Un procès riche en révélations, sans pour autant réconcilier des points de vue diamétralement opposés sur le fond de l’affaire vu du Luxembourg et de l’international. national démocratique et équitable, l’Américain Alfred de Zayas, qui « appelle les gouvernements dans le monde entier à mettre fin aux campagnes de diffamation, de harcèlement et même de poursuite de lanceurs d’alerte comme Julian Assange, Edward Snowden, Antoine Deltour, Raphaël Halet et Rafi Rotem, qui ont agi de bonne foi et qui ont donné son sens à l’article 19 de la Convention internationale des droits civils et politiques sur la liberté d’expression ». Toutefois, ce retentissement international ne franchit pas l’Alzette, ou alors de manière déformée. Chaque soutien semble résonner comme le nouvel indice d’un acharnement indu contre le Luxembourg. Il faut dire que la presse internationale et surtout française compare un peu trop joyeusement le pays à une république bananière, oubliant aussi qu’il n’est pas le seul à avoir fourni des rulings en grand nombre à des multinationales. Aux comptoirs des cafés, dans les tours du Kirchberg, on ne parle pas de ces deux ingrats français qui crachent dans la soupe luxembourgeoise alors qu’ils l’ont trouvée bien à leur goût durant plusieurs années. Même le président de la Chambre du tribunal d’arrondissement de Luxembourg a cuisiné Antoine Deltour sur son « intégration » dans le pays : il était résident, mais avait-il des amis luxembourgeois ? Même parmi les avocats, l’affaire est mal vue. Les conseillers des deux Français inscrits au Barreau de Luxembourg ont eu à subir les commen-

taires acerbes de confrères, voire les représailles de leurs collègues ou clients. « Tant pis pour les mandats qui m’ont été retirés », commente Me Penning lors de sa plaidoirie en janvier. « Comment peux-tu défendre ce type-là ? », lui demande-t-on, « comme si je défendais un collabo, un traître qui salit l’image du Luxembourg ». Le bâtonnier luimême, Me François Prum, estime sur 100,7 que « des personnes qui ont révélé un tel secret, qui ont copié des données qu’ils révèlent plus tard, ont commis une infraction inacceptable qui nécessite en tout cas une sanction ». Ce qui fera dire à Justin Turpel, ex-député Déi Lénk, que le bâtonnier « prend parti pour la haute finance » plus que pour le droit.

Éléments de langage

Même Paul Kremer, philosophe président du comité d’éthique, en remet une couche en plein procès d’appel. « Au moins le Luxembourg ne vend pas d’armes », minimise-t-il dans une carte blanche sur RTL. Et les mêmes éléments de langage que ceux brandis en 2014 reviennent : des pratiques « légales mais moralement douteuses », s’aventurait le procureur d’État adjoint David Lentz en première instance, tandis que le ministre de la Justice, Félix Braz, insistait sur le fait qu’« un lanceur d’alerte est celui qui décèle dans son entreprise des faits qui lui semblent illégaux ». Les juges du tribunal d’arrondissement ont pourtant bien accordé ce titre aux deux prévenus, tout en leur refusant la protection accordée par la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’Homme. Un parti pris juridique contesté par le premier avocat général de la Cour d’appel, John Petry, même s’il n’accepte qu’une application partielle de cette jurisprudence, requérant des peines plus légères qu’en première instance. La Cour d’appel va-t-elle suivre le 15 mars prochain ces réquisitions, aller plus loin ou maintenir les condamnations prononcées par le tribunal ? Dans le dernier cas, l’affaire LuxLeaks risque d’empoisonner encore l’image et l’ambiance du Grand-Duché avec un ter repetita devant la Cour de cassation. EN RÉSUMÉ

AN TO I N E D E LTO U R

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De procès en procès, la fracture s’accroît entre la perception de l’affaire LuxLeaks au Grand-Duché et à l’international, sur fond d’amalgames faciles de part et d’autre.

SV E N B E C K E R , L I C E N C E C C

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e veux souligner que les tax rulings tels que pratiqués au Luxembourg sont en accord avec les règles nationales, européennes et internationales », lançait un Xavier Bettel fébrile lors de la publication des révélations LuxLeaks, le 6 novembre 2014, alors que la coalition Gambie s’employait depuis un an à faire sortir le pays de la liste noire de l’OCDE. Deux ans après le grand déballage, le procès en appel s’est tenu dans un climat d’apparente indifférence au Luxembourg, masquant une fracture grandissante entre la perception de l’affaire au Grand-Duché et à l’extérieur. Comme si deux réalités coexistaient. À chacune des cinq audiences devant la Cour d’appel, Me Philippe Penning, avocat d’Antoine Deltour, dépose un ou plusieurs documents supplémentaires démontrant les retombées internationales de l’affaire. Lettre de 108 eurodéputés, pétition de 213.000 signatures, soutien de 54 organisations, extraits de l’interview de Pascal Saint-Amans dans Paperjam… Même Margrethe Vestager, commissaire européenne à la Concurrence et championne de la traque des aides d’État illégales, a salué l’action des lanceurs d’alerte. Les reconnaissances se sont multipliées, du Prix du citoyen européen 2015 décerné à Antoine Deltour à son audition par la commission taxe du Parlement européen. Dernier coup de chapeau en date : celui de l’expert indépendant des Nations unies sur la promotion d’un ordre inter-

RAPHAË L HALE T


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LÉGISL ATION

Et s’ouvrent les barrières… J E A N - M I C H E L GAU D R O N |

MAISON MODERNE

La révision de la directive européenne sur les services de paiement va révolutionner le mode de fonctionnement des banques.

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ans moins d’un an, au 13 janvier 2018, la deuxième mouture de la directive européenne sur les services de paiement (dite PSD2) doit être transposée en droit national, comme dans 30 autres États (les 27 autres de l’UE, ainsi que l’Islande, la Norvège et le Liechtenstein). Et une nouvelle fois, il se profile un profond bouleversement dans le fonctionnement des banques telles qu’on les connaît jusqu’à présent. Ainsi, dans les grandes lignes, cette directive imposera à toute institution financière gérant des informations sur des comptes courants de paiement clients de permettre, à la demande du client (qu’il soit un particulier ou une entreprise), de rendre ces informations accessibles à des tiers réglementés, parmi lesquels, notamment, des prestataires de paiement mobile. De nouvelles barrières vont ainsi tomber, puisque des informations jusqu’alors confinées dans le sacro-saint secret professionnel bancaire luxembourgeois se trouveront accessibles depuis

Au-delà des établissements financiers eux-mêmes, l’enjeu est crucial pour l’écosystème financier luxembourgeois. ces 30 pays européens. Entre méfiance légitime et enthousiasme au vu des opportunités nouvelles : les cœurs vont balancer. « On entre dans l’ère de l’open banking, au même titre que l’on parle de l’open data pour les services publics », s’enthousiasme Jean Diederich, associé chez Wavestone Advisors. « Ainsi, un prestataire tiers sera en mesure de pouvoir faire une certaine analyse des données relatives à un compte de paiements à partir du solde et des relevés de transactions. Cela peut apporter une valeur stratégique pour le client, qui pourra alors bénéficier d’un suivi très personnalisé et pointu de sa situation financière. » Le champ des possibles est encore plus vaste, en imaginant qu’un client pourra, via un prestataire unique (qui aura alors le statut nouvellement créé d’account information service provider – AISP), consulter toutes les données concernant l’ensemble de ses comptes, quel que soit le nombre de banques différentes (et quel que soit leur pays) concernées.

En outre, un autre statut sera créé : celui de payment initiation service provider (PISP), ce qui permettra à un client d’autoriser un fournisseur électronique de produits ou de services de procéder directement à l’initiation du virement sur son compte de paiement. « On se dirige vers des investissements relativement importants pour les banques dans leur partie sécurité et technique, observe Jean-Pierre Borsa, senior adviser Banking, Technologies and Payments à l’Association des banques et banquiers, Luxembourg (ABBL). Tout dépend évidemment de leur degré de maturité : certaines ont anticipé ces évolutions depuis de nombreuses années en améliorant et en renouvelant leurs systèmes d’information. Ce sera plus aisé et moins coûteux pour elles. Mais ce n’est pas forcément la majorité. » Les banques ont démarré, en début d’année, une intense réflexion sur la question dans le cadre de groupes de travail avec l’ABBL, avec le soutien de la société néerlandaise de conseil Innopay, qui travaille déjà depuis plusieurs années sur le sujet. Et elles vont rapidement devoir prendre des décisions stratégiques quant à leurs orientations futures. « C’est le moment, pour elles, de voir comment elles sont susceptibles de se positionner sur ce volet digital et, pourquoi pas, de devenir elles-mêmes des plateformes digitales et faire le travail de ces prestataires tiers », note M. Borsa. « Il est très urgent que le Luxembourg se positionne », prévient en écho Jean Diederich, qui regrette que les principales associations ICT de la Place n’aient pas encore vraiment pris conscience de l’ampleur des changements que va induire PSD2. « Le marché concerné touche 31 pays européens et plus de 550 millions de consommateurs. Il est temps de mettre en place ici un écosystème qui se donne les moyens de réaliser une transformation digitale en profondeur du secteur financier. Si le pays veut être en bonne position à l’avenir, un tel écosystème connectant acteurs traditionnels et fintech est nécessaire au plan national. La création de la Lhoft (Luxembourg House of Fintech) va dans le bon sens. Cela constituera une condition pour convaincre les acteurs internationaux de s’établir et d’opérer à partir du Grand-Duché. On ne peut pas se permettre de rater un train qui est en marche depuis 2013, lorsqu’a été initiée la révision de la directive PSD. » Pour l’heure, les professionnels sont encore dans l’attente des dernières spécificités techniques que la Commission européenne doit communiquer pour la mise en œuvre de ce qui s’apparente tout de même à une sacrée révolution. À la suite de quoi le projet de loi, en cours de gestation, pourra être finalisé et déposé à la Chambre, « avant l’été » espère Isabelle Goubin, à la tête de la direction « Budget et Place financière » du ministère des Finances, interrogée par Paperjam. « Nous devrons surtout réaliser une transposition circonstanciée qui réponde aux besoins du marché et assure en même temps une vraie protection des investisseurs. » EN RÉSUMÉ

La directive européenne PSD2, en cours de transposition, va directement connecter des tiers réglementés aux comptes courants des clients des banques. Une révolution en vue dans un monde bancaire longtemps cloisonné.

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K E V E N E R I C K S O N E T K RYS T Y N A D U L | 4 7 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

HAPPY NEW YEAR! Le Centre de langue et de culture chinoises du Luxembourg a passé le cap de la nouvelle année chinoise le 15 février dernier.

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26.01.2017 – LUXEXPO 3

RÉCEPTION DE NOUVEL AN DE LA FEDIL

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L E A G I O R DA N O 1 2 0 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

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1 Nicolas Schmit (ministre du Travail), Mars Di Bartolomeo (Chambre des députés), Xavier Bettel (Premier ministre), Jürgen Schmidhuber, Nicolas Buck (Fedil), Lucien Weiler (maréchal de la Cour) et René Winkin (Fedil) 2 Jürgen Schmidhuber (spécialiste de l’intelligence artificielle) 3 Claude Strasser (Post Luxembourg) 4 Joseph Kinsch (président honoraire de la Chambre de commerce) 5 Mike Koedinger (Maison Moderne) 6 Betty Fontaine (Brasserie Simon) 7 Adrien Ney (Luxair) et Romain Weber (Luxembourg for Tourism) 8 Carlo Thill (BGL BNP Paribas) 9 Guy Putz (Adem) et Agnieszka Zajac (Marlière & Gerstlauer)

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19.01.2017 – KIRCHBERG

INAUGUR ATION DES LOCAUX D ’A NDB A NK L UX E MB OUR G A N D BA N K 2 5 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

1 Manel Cerqueda (Andbank Group), Manuel San Salvador (Andbank Luxembourg) et Paul Mousel (Arendt & Medernach) 2 Aude de Roquancourt (Andbank Luxembourg) et Jérôme Maurice (KMC Finance) 3 Denis Costermans (EY) 4 Antonio Simoes (Andbank Luxembourg) et Harry Blik (Erez) 5 Sophie Vilain (Andbank Asset Management Luxembourg), Marta Rucabado (Andbank Luxembourg) et Antonio Elcarte (Andbank Luxembourg) 6 Manuel San Salvador (Andbank Luxembourg), Pierre Gramegna (ministre des Finances) et Manel Cerqueda (président Andbank Group)

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PICTURE REPORT

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01.02.2017 EUROPEAN CONVENTION CENTER

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CROSS-BORDER DISTRIBUTION CONFERENCE

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1 Lou Kiesch (Deloitte Luxembourg) 2 Baptiste Aboulian (Ignites Europe) 3 Sven Gentner (EU Commission) 4 Gregory Surply (Franklin Templeton) 5 Massimo Tosato (Schroders PLC) 6 Jacques Elvinger (Elvinger Hoss Prussen) 7 Owen Walker (Financial Times) 8 Manuela Zweimueller (Eiopa) 9 Eleanor Godfrey (Calastone Ltd.) 10 Soraya Hashimzai (Aberdeen Asset Management) 11 Ruth Bültmann (Bültmann Advisory) 12 Michel Marques Pereira (Elvinger Hoss Prussen) 13 David Claus (The Bank of New York Mellon, Luxembourg)

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31.01.2017 – TRAMSSCHAPP

L ANCEMENT DU CRE ATIVE INDUSTRIES CLUSTER LUXEMBOURG MAISON MODERNE 4 2 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

1 Francine Closener (secrétaire d’État à l’Économie) 2 Miriam Rosner (Binsfeld), Ezri Kahn (styliste) et Heike Fries (HF) 3 Michèle Vallenthini (Fedil) 4 Olivier Toth (Rockhal) 5 Frank Weber (Design Luxembourg) et Marc Haas (Binsfeld) 6 Daan Roosegaarde (Studio Roosegaarde), Vincent Hieff (ministère de l’Économie) et Guy Arendt (secrétaire d’État à la Culture) 7 Eberhard Schrempf (Creative Industries Styria) 8 Betsy Dentzer (conteuse) et Julie Conrad (designer) 9 Tania Brugnoni (1535°), Anna Loporcaro (Mudam), Olivier Zephir (Technoport) et Jan Glas (Glas Jan – Design management & strategy)

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22-23/03/2017

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06/03/2017 Introduction to Securitisation 14/03/2017 La communication non-violente FR 10/03/2017, EN 17/03/2017 VAT principles: Basics FR 08/03/2017, EN 27/03/2017 GDPR, are you ready?

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Christophe Buschmann, 34 ans, a rejoint la Commission nationale pour la protection des données (CNPD) en tant que membre effectif du collège. Il a travaillé chez KPMG Luxembourg.

Sergio Carvalho a été promu associé au sein de 2001, bureau actif dans l’urbanisme, l’architecture et le design, qu’il a rejoint en 2014. Espace de travail

Administrations étatiques

Océane Gomes, 21 ans, a rejoint Altea Immobilière en tant qu’assistante administrative. Elle est diplômée d’un baccalauréat en marketing. Espace de travail

Maryse Guindt, 49 ans, a rejoint le bureau d’ingénieurs-conseils Betic en tant qu’assistante administrative. Elle a précédemment occupé différents postes chez DuPont de Nemours Luxembourg. Espace de travail Construction Énergies

Edwin Borgatti, 33 ans, a rejoint CRH-Lux en tant que business development consultant. Titulaire d’un master 2 en langues germaniques et communication multilingue, il occupait dernièrement le poste de conseiller employeur à l’Adem. Ressources humaines

Daphni Van Hege, 23 ans, a rejoint l’équipe de GoToFreedom en tant que recruteuse. Elle est en charge de repérer des talents au profil juridique et financier au Luxembourg et à travers toute l’Europe. Ressources humaines

Benjamin Limbourg, 39 ans, a été promu directeur général de BNP Paribas Real Estate APM Luxembourg. Il a commencé sa carrière au sein de la société en 2006 en qualité de consultant dans le département Transaction, dont il est devenu directeur en 2009.

David Boissat, 24 ans, a rejoint Luxnetwork en tant que technicien réseau et télécom. Il a auparavant assuré des missions de développement logiciel chez Trinaps (Franche-Comté) et PacWan (Aix-en-Provence).

Business administration, finance & legal

Philippe Ney (droit du travail et social) est promu associé. Il a rejoint l’étude en 2010. Jérôme Burel (droit des sociétés) est promu counsel. Il a rejoint l’étude en 2005 et est diplômé des universités de Strasbourg et du Luxembourg. Émilie Waty (contentieux commercial, bancaire et financier) devient counsel. Elle a rejoint l’étude en 2012. Elle dispense également des cours de droit commercial au sein de la House of Training. Fanny Mazeaud (droit immobilier) est promue counsel. Elle a rejoint l’étude en 2006. Elle est également chargée de cours pour les CCDL et formateur à la House of Training.

ICT

Espace de travail

Véronique Koch, 37 ans, a été promue head of office agency au sein de CBRE Luxembourg après avoir rejoint l’entreprise à sa création en 2008.

Des évolutions chez Kleyr Grasso

Romain Boissat, 29 ans, a rejoint l’équipe de Luxnetwork en tant qu’ingénieur réseau et télécom. Il a travaillé au sein de Trinaps (Franche-Comté) et pour l’hébergeur OVH. Ressources humaines

Marc Frantz (droit des sociétés) exerce désormais en tant que senior associate. Il a rejoint l’étude en 2014. Daniel Nerl (droit du travail) devient senior associate. Il a rejoint l’étude en 2014.

Espace de travail

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CARRIÈRES Créez ou actualisez gratuitement votre biographie sur www.guide.paperjam.lu. Recherchez parmi plus de 10.000 références et un millier de biographies, classées par catégorie. Services aux entreprises Place financière Public, Associatif et Santé Activités industrielles

Yohan Oddoz, 38 ans, a rejoint Luxnetwork en tant que chief commercial officer. Il a travaillé chez Worldcom-Uunet (Verizon), Claranet, Cogent et Neo Telecoms. Ressources humaines

Laurent Thailly, 39 ans, a été promu partner chez Ogier Luxembourg après l’avoir rejoint en 2012 à sa création. Il a notamment travaillé au sein d’OPF Partners et Ashurst LLP (Londres). Business administration, finance & legal

Emmanuel Bégat, 47 ans, a été promu partner au sein de mebs. Il a commencé sa carrière chez KPMG avant de rejoindre la Banque Colbert à Luxembourg et a ensuite occupé différents postes de manager.

Communication & Marketing

Pascal Baumans, 37 ans, a rejoint Q-Leap en tant que solution architect. Il a travaillé chez Cap Gemini, EY, Record Bank, Pragmaconsult et CTG Luxembourg. ICT

Fonds d’investissement et services aux fonds

Alain Georgy a été promu managing director de SAP Belgique et Luxembourg. Il succède ainsi à Patrick Van Deven. Il a travaillé au sein de 3S-informatique en France.

Augustin de Longeaux a rejoint le cabinet d’avocats à la Cour Molitor en tant qu’associé. Il est membre du Barreau de Paris et du Barreau de Luxembourg. Business administration, finance & legal

ICT

Jacques Wolter a rejoint le cabinet Molitor en tant qu’associé. Il est avocat à la Cour et membre du Barreau de Luxembourg depuis 1990 et dispose d’une grande expérience dans la résolution des litiges complexes dans le domaine de la construction.

Krisztina Bernath a rejoint le bureau luxembourgeois de Sigma Conso Management en tant que business developer. Elle a plusieurs expériences en tant que responsable financier. Management ICT

Business administration, finance & legal

Cédric Bellwald, 34 ans, a rejoint Moyse Bleser en tant que counsel en charge du département Droit des sociétés, Fusions et acquisitions, Droit commercial et Fonds d’investissement. Il a travaillé auprès de Di Stefano Moyse et a créé sa propre étude. Business administration, finance & legal

UP SALARY

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Du mouvement chez RTL Christophe Goossens, 40 ans, a été promu CEO de RTL Lëtzebuerg suite au départ d’Alain Berwick. Directeur de la station musicale Eldoradio depuis 2007, il a pris le poste de station manager de RTL Radio Lëtzebuerg en 2012 et était depuis octobre 2016 COO de RTL Lëtzebuerg. Roy Grotz a été nommé rédacteur en chef de RTL Radio Lëtzebuerg en remplacement de Guy Kaiser, parti début janvier. Roy Grotz a été journaliste pour feue la radio DNR, avant de rejoindre RTL Lëtzebuerg en 2012. Guy Weber, 53 ans, a été promu rédacteur en chef de RTL Télé Lëtzebuerg. Il remplace à ce poste Alain Rousseau, parti fin janvier. Guy Weber a travaillé pour RTL Radio Lëtzebuerg, l’Arbed, et a rejoint RTL Télé Lëtzebuerg en 1994.

Un départ ? Une arrivée? Une promotion? Votre actualité nous intéresse! Envoyez votre biographie et une photo à press@paperjam.lu. L’information pourra alors être relayée sur l’ensemble de nos supports : sur le site www.paperjam.lu, dans la newsletter électronique quotidienne et dans le magazine.

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LA TECHNOLOGIE AU SERVICE DE LA RELATION CLIENT La technologie est une composante importante dans la création de valeur par les banques privées. Elle est aujourd’hui essentielle dans certaines fonctions au cœur du métier telles que l’accès aux marchés financiers et les outils de gestion de portefeuille, mais elle peut aussi être étendue à d’autres fonctions afin d’automatiser des process, diminuer des coûts opérationnels, moderniser la relation client pour in fine conquérir et fidéliser les clients.

Cependant, si la technologie est déjà bien présente au sein des banques privées, la façon dont elle est mise à disposition doit être optimisée, afin de répondre aux quatre challenges auxquels les banques privées doivent faire face : 1. RESTAURER LA CONFIANCE DES CLIENTS en améliorant la transparence, notamment sur les coûts ; 2. ATTIRER DE NOUVEAUX CLIENTS, souvent plus jeunes et plus autonomes, et faire face à la concurrence de nouveaux « acteurs digitaux » en développant par exemple la gestion libre ; 3. RÉDUIRE LES COÛTS STRUCTURELS ET ACCROÎTRE SA COMPÉTITIVITÉ ; 4. RENFORCER LA QUALITÉ DE LA GESTION ET DU CONSEIL. Saxo Markets, division institutionnelle de Saxo Bank, propose d’accompagner les banques privées dans leur transformation digitale, et ce à travers plusieurs biais. Tout d’abord, la technologie en marque blanche de Saxo Markets («White Label») permet aux acteurs de la banque privée traditionnelle d’externaliser l’accès à l’ensemble des marchés financiers et aux supports d’investissement tout en le simplifiant d’un point de vue opérationnel. Cette offre inclut un outil

LA SOUS-TRAITANCE PAR LA MARQUE BLANCHE DE SAXO MARKETS PERMET DE CHANGER DE MODÈLE ÉCONOMIQUE de «portfolio management» intégrant les interfaces marchés, la conformité, l’ajustement automatique des portefeuilles et surtout le reporting client en temps réel sur une plateforme online et mobile, atout majeur pour attirer les clients plus jeunes et plus «digitaux». Les avantages de ce modèle sont la réduction des investissements technologiques et la baisse significative des coûts d’exploitation permettant de redéployer des ressources sur les fonctions-clés. La sous-traitance par la marque blanche permet de changer de modèle économique en basculant d’un modèle à coûts technologiques fixes vers des coûts variables. En d’autres termes, accélération de la transformation digitale et capacité à baisser ses coûts opérationnels dans un environnement instable sont les bénéfices pour la banque privée.

GILLES MONAT,

Directeur Général Saxo Banque France, Responsable Saxo Markets Europe de l’Ouest Diplômé de l’université Paris Dauphine, il commence en 1994 comme contrôleur financier à Euronext France. Trois ans plus tard, il rejoint l’éditeur de logiciels de salles de marchés GL Trade SA comme directeur des ventes, avant d’y être nommé directeur général de la filiale belge en 2003. En 2008, il rejoint la plateforme de trading alternative paneuropéenne Equiduct comme directeur commercial à Londres. Depuis 2014, il était responsable de la division institutionnelle de Saxo Bank pour l’Europe de l’Ouest.


La sous-traitance de la technologie ne signifie pas pour autant uniformisation et frein à la différenciation. Saxo Markets offre aussi une technologie «Open API» qui donne aux banques privées la possibilité de développer leurs propres outils et interfaces utilisateurs intégrés à leur environnement, tout en bénéficiant des avantages de la sous-traitance du «back-end». La banque continue ainsi de maîtriser «l’expérience client», source de différenciation potentielle. C’est le concept de l’Open Bank par lequel les banques privées vont ouvrir une partie de leurs systèmes pour collaborer avec des fintech ou autres prestataires qui détiennent une expertise et la mutualisent, afin de permettre aux banques privées de se concentrer essentiellement sur la relation et l’interface client.

LA TECHNOLOGIE EST SYNONYME DE SIMPLIFICATION DES PROCESS POUR DAVANTAGE D’EFFICACITÉ. En d’autres termes, la technologie, déployée à bon escient et proposée par les acteurs spécialisés comme Saxo Markets, permet aux banques privées de se reconcentrer sur l’acquisition et la relation client et surtout sur leur cœur de métier, celui de la performance dans la gestion et le conseil.

Saxo Markets Propose aux banques privées des solutions complètes d’accès aux marchés et de gestion des flux d’ordres Accès unique aux Actions, ETFs, Obligations, Futures, Options, Forex et CFD Fourniture des outils et services d’exécution, clearing, settlement, et dépositaire Sous-traitance de toute l’infrastructure front, middle et back office dans un modèle marque blanche Une architecture ouverte avec les « Open API » permettant l’intégration dans un environnement utilisateurs existant et la digitalisation de la relation client

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CLUB

ENTRER AVEC DES QUESTIONS ET SORTIR AVEC DES RÉPONSES C’est aussi ça, le Club

Journée de formations du 7 février 2017, Neimënster

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— Mars 2017


LES ÉVÉNEMENTS DES SEMAINES À VENIR

CLUB

M A R D I 0 7. 0 3 . 2 0 1 7

JEUDI 16.03.2017

MERCREDI 29.03.2017

14 workshops sur la journée

Let’s taste : Saké

10×6 Expat Women JEUDI 23.03.2017

Négociations complexes – une conversation avec Christophe Caupenne

JEUDI 09.03.2017

Dans les coulisses des Archives nationales

MARDI 04.04.2017

Déjeuner Carrousel

MERCREDI 29.03.2017

10×6 Expat Women Ten expatriates. Ten women who came to Luxembourg and met professional success. They will tell their story and share their journey. How did they end up in Luxembourg? What did they find here that they didn’t have in their homelands? Ten inspiring stories of women giving voice to the expat experience in Luxembourg. Daniela Kla sen-Mar tin

Catherine L arue

Carolina L a zo

Lisa McLean

Yvonne O’Reilly

Crestbridge

LIH

Carolina Lazo-Albrecht Architect

Ara City Radio

Avanteam Consult

Crestbridge is a leading independent provider of administration and management services to institutions and corporate clients, fund managers and UHNW families.

At the forefront of biomedical sciences, the Luxembourg Institute of Health (LIH) is deeply involved in implementing national and international research programs in personalised medicine.

Carolina Lazo-Albrecht Architect offers services in architectural and urban planning.

Ara City is the only independent radio station in Luxembourg bringing the best of new music mixed with classics, and daily local, international and business news.

Avanteam partners with progressive international companies to develop world-class leaders and teams. It aims at challenging the status quo to create a world where people and business thrive.

Kavitha Ramachandran

Rosa Villalobos

Ekaterina Volotovskaya

Denise Voss

Karen J. Wauter s

Maitland Group

Macquarie Infrastructure and Real Assets

Deloitte

Alfi

Independent director and advisor

Maitland is a global advisory and administration firm providing seamless multi-jurisdictional legal, tax, fiduciary, investment and fund administration services to private, corporate and institutional clients.

Macquarie Infrastructure and Real Assets is the world’s largest infrastructure asset manager with growing portfolios in real estate, agriculture and energy.

Deloitte Luxembourg is amongst the top professional services firms on the market. It delivers high added value services to national and international clients, offering a full range of services in the fields of audit, tax, financial advisory and consulting.

As a professional organisation, Alfi represents the entire Luxembourg investment fund industry. Its mission is to “lead industry efforts to make Luxembourg the most attractive international centre for investment funds.”

With over 30 years of multi-disciplinary corporate experience, Karen Wauters offers a unique combination of financial technical expertise, development of people talent and purpose-driven commitment to social responsibility.

GOLD SPONSOR

INFOS Venue: Centre culturel Tramsschapp (Luxembourg-Limpertsberg) Welcome from 6:30 p.m. Registration required on www.paperjam.club

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LES ÉVÉNEMENTS DES SEMAINES À VENIR

CLUB

JEUDI 23.03.2017

Négociations complexes : une conversation avec Christophe Caupenne

A

ncien négociateur en chef du Raid, Christophe Caupenne est aujourd’hui à la tête d’un cabinet privé de consultance. Le Raid signifie « recherche, assistance, intervention, dissuasion ». Cette unité de la police nationale française intervient à l’occasion d’événements graves (prises d’otages, retranchements de forcenés ou opérations contre le grand banditisme). Au travers des exemples et des cas concrets issus de son expérience d’officier de police, il expliquera comment les techniques qu’il utilisait face à des forcenés ou des preneurs d’otages sont pertinentes dans le cadre de négociations complexes en entreprise. Plutôt qu’une conférence traditionnelle, cette soirée sera l’occasion d’un dialogue, d’abord sur scène, entre l’invité et l’animateur de la soirée, puis entre la scène et le public.

Lieu : Arendt & Medernach (Luxembourg-Kirchberg) Accueil à partir de 18 h 30. Inscription obligatoire sur www.paperjam.club

Inspire

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Véritable mémoire de l’histoire du Grand-Duché, les Archives nationales abritent les sources historiques témoignant du passé politique, religieux, culturel, social et économique du pays. En plus de 30.000 microfilms, les Archives conservent de nombreux documents, qui mis bout à bout relieraient Luxembourg à Trèves – soit 45 kilomètres. Le plus ancien d’entre eux date de 762 !

Lieu : Archives nationales de Luxembourg (Luxembourg-Plateau du St-Esprit) Accueil à partir de 18 h 30. Inscription obligatoire sur www.paperjam.club

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FA B R I Z I O M A LT E S E |

Dans les coulisses des Archives nationales

MAISON MODERNE

JEUDI 09.03.2017


LES 14 WORKSHOPS DU 7 MARS 2017

COMMUNICATION, MARKETING & SALES

09:30 12:30 14:00 17:15 09:30 12:30

FINANCE & LEGAL 14:00 17:15

LEADERSHIP & MANAGEMENT

PERSONAL DEVELOPMENT

STRATEGY & OPERATIONS

eTeamsys

Salvatore Genovese Genoways

Thierry Derochette Tax Connected Annie Frère, JeanLuc Squifflet (Sigma Conso), Sandra Legrand et Alexandra Bouvy (Alter Domus)

Mobile, remarketing, YouTube, Facebook, nouveaux devices... À quoi faut-il s’attendre pour 2017 ? Surmonter avec brio les objections de ses interlocuteurs L’environnement fiscal luxembourgeois des temps modernes Consolidation des comptes : actualités, expertise et organisation

09:30 12:30

Christophe de Meeûs IEDRS

Mesures et valorisation du bien-être en entreprise

14:00 17:15

Rémi Fouilloy Morgan Philips Luxembourg et Belgique

Innovations et meilleures pratiques pour gagner la guerre des talents

09:30 12:30

Mélanie Gagnon (MGSI) et Rima Guillen (Data Protection Expert)

Privacy by design : un beau défi technique et juridique, mais par où commencer ?

HUMAN RESOURCES

INFORMATION MANAGEMENT & ENTERPRISE 2.0

Mike Mitchell

CLUB

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Mario Fendler Intrasoft International

Corinne Migueres Atout Image Conseil

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Yves Back et Gia Surply

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Anne-Claire Delval et Jocelyne Franssen

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Florence Lemeer-Wintgens

09:30 12:30 14:00 17:15

Quantis

Hoani

Look@Work

Thierry Mariani Athena Conseil

Frédéric Sabban Deloitte

The European data portal: how to provide, publish and use open data? Leadership au féminin : influence, visibilité et impact – affirmer son leadership et développer son marketing personnel Leadership libéré – la pleine puissance de votre impact L’art d’être un bon stressé (Ré)-apprenez les bonnes manières au quotidien ! Accélérer la croissance de votre organisation avec les méthodologies Lean et Six Sigma Implémenter une politique RSE pas à pas Mars 2017 —

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MERCREDI 25.01.2017

10×6 : le profil du « serial entrepreneur » MAISON MODERNE

Ils ont le goût d’entreprendre. Certains ont créé leur entreprise de toutes pièces, d’autres l’ont rachetée pour la développer, alors que d’autres encore en ont hérité. Mais tous les « serial entrepreneurs » invités du dernier 10x6 ont en commun l’ambition et la volonté de développer les activités dans lesquelles ils investissent une grande partie de leur temps.

Retrouvez toutes ces présentations en vidéo et les photos de cet événement sur www.paperjam.lu

« Je suis devenu le capitaine d’un beau bateau et j’ai la chance de travailler heureux depuis 28 ans. » Frank Steffen Groupe Steffen

« Un ‘serial entrepreneur’, c’est quelqu’un qui affiche de la passion. » René Grosbusch Marcel Grosbusch & Fils

« Si vous êtes assez fou, lancez-vous. Vous vous sentirez 10 fois plus vivant qu’avant. » Marc Neuen Linc

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« J’ai décidé de prendre soin de ma vie. » Marco Houwen Luxcloud

« La deuxième acquisition est plus facile que la première. On peut mieux anticiper. » Michèle Detaille Groupe Alipa

« La création d’une entreprise n’est pas quelque chose de simple, mais lorsque vous aboutissez, c’est un plaisir impayable. » Norbert Friob Groupe FNP


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« Il ne faut pas réinventer la roue, mais savoir s’approprier les bonnes idées. »

« Je m’intéresse à trop de choses. Une faiblesse dont j’ai fait une chance. »

Betty Fontaine Brasserie Simon

Peter Poehle SponsorMyEvent et Media65

GOLD SPONSORS

« Vouloir, c’est pouvoir. Quel que soit l’âge, le sexe ou la profession. » Domenica Fortunato Société Jean Fortunato

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MERCREDI 15.02.2017

Seizing new opportunities is an art form! MAISON MODERNE

In the current economic context, developing new growth strategies and identifying new commercial opportunities are essential. Marc Sniukas, author of the book The Art of Opportunity, presented his findings to an audience of almost 300 CEOs gathered for the 3rd edition of the Prediction Evening at Kinneksbond in Mamer. The evening was also the occasion to unveil the winners of Explorator’s Prix du Public rewarding the best restaurants in 13 categories. Retrouvez cette présentation en vidéo et les photos de cet événement sur www.paperjam.lu.

Ask yourself: “Which market should we be operating in? How are we going to operate within that market? How can we be the best player operating within that market?”

“88% of the Fortune 500 companies in 1995 no longer exist.”

“Take a holistic perspective!”

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“When you identify unmet needs, it is actually quite easy to create new growth.”

GOLD SPONSORS

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Retrouvez toutes les photos de ces événements sur www.paperjam.lu/picture-report.

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JEUDI 19.01.2017

DÉJEUNER CARROUSEL MAISON MODERNE 5 3 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U 2

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1 Florence Sorce (Banque Havilland) et Nathalie Thielemans (Oxiane) 2 Émilie Bertoni (Îles de Paix) et Laurance Frenzel (Pronewtech) 3 Valérie Verdet (mebs) et Jérôme Commodi (Martin Avocats) 4 Aida Espinosa (Elgon) et Emmanuel Nicaise (Elgon) 5 Yann Le Jaudet (Synergie) 6 Bénédicte Souy (Moving People 2 Luxembourg) 7 Daphni Van Hege (GoToFreedom) et Sarah Halit (The Language Partnership) 8 Danièle Picard (ActionCoach)

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M A R D I 0 7. 0 2 . 2 0 1 7

JOURNÉE DE WORKSHOPS MAISON MODERNE 1 3 1 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

1 Thierry Moreau (Whaka) 2 Julie Prunier (Luther) 3 Sébastien Pierson (E-Kenz) et Jean-Philippe Wagnon (Vectis ACF) 4 Claude Undreiner (Adba) et Stephan Breidbach (Axa) 5 Nicolas Moutschen (Zwise), Tristan Jardon (Zwise) et Franca Vella (Étude Vella) 6 Nicolas Vardavas (Agile Partner) 7 Jérôme Barbé (Lusis) 8 Anastasia Lang (Hôtel le Royal)

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10×6 SERIAL ENTREPRENEURS

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MAISON MODERNE 8 9 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

1 Jean-Claude Bintz (Lakehouse) et Maurice Groben (Tango) 2 François Faust (East-West United Bank), Marie-Thérèse Kraemer (Menuiserie Kraemer), Ferd Kraemer (Menuiserie Kraemer) et Anna Radishevskaia (East-West United Bank) 3 Edmée Grosbusch et René Grosbusch (Marcel Grosbusch & Fils) 4 Yoann Amodeo, Dominique Amodeo (CD Pub) et Didier Hermant (IT Perform) 5 Raffaele Gargiulo (Van Campen Liem) et Emeline Yeres (Lab Luxembourg) 6 Claude Poos (Société Générale Bank & Trust) et Marc Muller (CNPSES) 7 Tom Steffen (Groupe Steffen), Abdu Gnaba (Sociolab) et Frank Steffen (Groupe Steffen) 8 Marc Molitor (Doctena) et Márton Fülöp (Docler Holding) 9 Dominique Perilleux (Lombard International) 10 Sébastien Thiébaut (Memola & Partners), Cécile Lorenzini (Vanksen), Bertrand Leyder (Pictet) et Stéphane Brun (Gamechanger) 11 Roland Dernoeden, Jean-Paul Schmitz (Mutualité des PME) et Charles Margue (TNS Ilres) 12 Claudia Eustergerling (Claudia Eustergerling Design), Kurt Löffler (Löffler Security Systems), Domenica Fortunato ( Jean Fortunato) et Sylvain Kirsch (Claudia Eustergerling Design)

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MERCREDI 01.02.2017

LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE, EN PR ATIQUE – 3e ÉDITION MAISON MODERNE 8 5 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

1 Olivier Laidebeur (Office Freylinger) 2 Marco Crepel (Insogo) et Ivo Kempeneers (Hélène V International) 3 Henri Kihn (Office Freylinger) 4 Nicolas Savary (Office Freylinger) 5 Kalliopi Fournari (SGG) et Elizabeth May (Cour de justice de l’UE) 6 Philippe Ocvirk (Office Freylinger) et Loïc Chomel De Varagnes (Biocaptech) 7 Nathalie Cailteux et Marie-Christine Simon (Office Freylinger) 8 Julien Pétré (Étude Martin Avocats) et Pauline Vallortigara (Puressentiel) 9 Anne Trigaux et Michèle Léonard (Office Freylinger) 10 Jennifer Dos Santos et André Rifaut (List) 11 Salomé Steinberger (Docler Holding) et Jonathan Dahmoun (Elvinger Hoss Prussen) 12 Jacques Bouvy (DMA Tech) et Fabienne Annet (Alipa) 13 Christophe Bianco et Fanny Saulnier (Excellium) 14 Vanja Nedimovic (Dennemeyer & Associates) et Laurent Carnol (D2T Services)

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JEUDI 09.02.2017

DELANO PARTY GOING SOUTH MAISON MODERNE 1 0 9 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

1 Krystyna Dul (Lala La Photo) 2 Kirsty Sutherland (DJ) 3 Aaron Grunwald (Delano), Claude Michaux (Caceis), Denis Lecanu et Gilles Christnach (Betic) 4 Jean-Marc Schoenaers, Carole Bentner et Jacques Gomes 5 Francis Gasparotto (Maison Moderne Media Sales) et Michaël Mertens (Bil) 6 Carlo Klein (Athénée de Luxembourg) 7 Delphine François (Société Générale) et Céline Bayle (Maison Moderne Media Sales) 8 Eric Plasson (Randstad Professionals), Sandie Woelffel (Paperjam Club), Geneviève Coste (Pami) et Jérôme Barbé (Lusis)

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MERCREDI 15.02.2017

PREDICTION EVENING & C E O - O NLY C O CK TA IL MAISON MODERNE 9 5 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

1 Nathalie Aach (Tapis Hertz) et Roby Eischen (Goblet Lavandier & Associés) 2 Stephane di Carlo (EGB) et Gabriel Boisante (Paname) 3 Elsa Rodrigues (Bionext Lab), Florence Benaise (Pur’Com) et Enrico Abitelli (Trustia Partners) 4 Marc Sniukas et Carlo Duprel (Deloitte) 5 Renaud Le Squeren (DSM – Avocats à la Cour) et Damien Degros (ING) 6 Sandy Wewer et Sandrine De Vuyst (ING) 7 Luc Biever (TNS Ilres), Pascale Kauffman (Apollo Strategists) et Patrick Hoffmann (CMCM) 8 Patrick Lesage (Takaneo Consulting), Béatrix Charlier (P’OP) et Christine Feck (Graphisterie Générale) 9 Régis Marique (A2BM) et Nicolas Hurlin (The Recruiter) 10 Jean-Luc Dourson (Bionext Lab) 11 François Moyse (Cabinet Moyse Bleser), Corinne Migueres (Atout Image Conseil) et Philippe Aflalo (Gestman)

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NOUVEAUX MEMBRES

Bienvenue au Club ! Alain Marchioni Expertise & Consultance AR Services Baker & McKenzie Car de Lux’ CNPD (Commission nationale pour la protection des données) CPO – Chapier Office Dan Beck Immobilière Electrolux FREO Group G-SYS Solutions Imara Lettrage Grillo Lorito Holdings Luxembourg Air Rescue Luxembourg Capital Holding Luxrelo Lyve Advisory Lyxor International Asset Management Map Relocations Marpha Advisory Metodia Organization MyVa.lu Neos Novireg Nyuko OST Fenster Pami Lux Quantum Business Advisory Teresa Majus TMF Luxembourg Ubiclouder.com Von Poll MEMBERSHIP

Rejoignez le Club ! LEARN INSPIRE NETWORK

Avec plus de 800 entreprises membres, le Paperjam Club est le plus grand business club du pays, avec 180 événements organisés par an.

NICOLAS POUILLEUX nicolas.pouilleux@maisonmoderne.com

SPONSORSHIP

Associez votre marque ! BU I LD YO U R BR AN D !

Chaque événement du Paperjam Club est un excellent moyen d’augmenter sa visibilité auprès d’une cible qualifiée captive.

OLIVIER SCHWEIZER olivier.schweizer@maisonmoderne.com

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REPORTAGE

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REPORTAGE

Notre photographe Eric Chenal a partagé le quotidien de Sandrine Bem, directrice de l’asbl ATP. Trois lettres importantes pour l’insertion sociale des personnes atteintes d’un problème de santé mentale.

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REPORTAGE

1989

L’asbl ATP (pour ateliers protégés) œuvre depuis 1989 pour l’insertion par le travail des personnes atteintes d’un problème de santé mentale.

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REPORTAGE

ENTREPRISE

L’équipe est formée de 43 équivalents temps plein qui encadrent 185 personnes prises en charge et qui participent à l’activité économique de l’asbl.

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REPORTAGE

A LT E R N AT I V E

La ferme biologique d’Ettelbruck cultive et commercialise des produits bios. Ses écuries offrent des pensions aux chevaux et permettent surtout d’animer des sessions thérapeutiques à destination des enfants, sous la direction d’une infirmière et d’une ergothérapeute.

DIVERSITÉ

La diversité des activités est cruciale pour permettre aux personnes prises en charge de se réaliser et de s’exprimer. ATP propose des prestations et des réalisations dans différents créneaux (restauration, menuiserieébénisterie, design de produits et sérigraphie) au sein de ses quatre ateliers à Ehlange-surMess, Ettelbruck, Schieren et Kehlen.

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REPORTAGE

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REPORTAGE

À LA CARTE

Entre les menus composés en direct et le service traiteur et de livraison de repas, la restauration occupe une large partie des activités d’ATP.

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REPORTAGE

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REPORTAGE

PARTENARIATS

Les partenariats avec des entreprises sont au cœur du fonctionnement d’ATP. Des personnes encadrées par ATP, mais qui agissent en autonomie, interviennent par exemple dans les serres installées sur la toiture du siège de Neobuild à Bettembourg.

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REPORTAGE

INCLUSION

L’action auprès des personnes atteintes de problèmes de santé mentale va au-delà de la fabrication de produits à laquelle elles travaillent. L’action de l’asbl crée du lien et permet d’éviter que des personnes ne soient laissées en marge de la société. Plus qu’une passion pour Sandrine Bem : une vocation.

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BAVARDAGES

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BAVARDAGES

 DE LA BLOCKCHAIN À LA BANQUE 2.0

Quand les frictions disparaîtront T H I E R RY R A I Z E R |

S É BAS T I E N G O O S S E N S

 Les services financiers sont à l’aube d’une profonde révolution induite par la technologie.

 La blockchain, «Wikipédia de la finance» ou plutôt «internet de la confiance», représente autant de risques que d’opportunités pour la Place.

 Nasir Zubairi (CEO de la Luxembourg House of Fintech)

et Georges Bock (tax leader chez KPMG) évoquent les enjeux d’un changement qui traverse toute notre société.

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uestion aussi basique que centrale : comment définissez-vous précisément la blockchain ? N A S I R Z U B A I R I La plupart des gens n’ont pas besoin de savoir ce qu’est la blockchain. Vous n’avez pas besoin de savoir comment Gmail envoie des e-mails ou comment votre téléphone envoie des SMS. Alors que l’on devrait se concentrer prioritairement sur les valeurs de la blockchain, on passe du temps à la décrire en essayant de faire comprendre de quoi il s’agit. Nous utilisons internet et nous ne savons pas comment cela fonctionne. Mais nous savons que cela apporte de la valeur. C’est la même chose avec blockchain. G E O R G E S B O C K Les gens sont fascinés par la blockchain, car ils réalisent que cela pourrait radicalement changer la manière dont ils font des affaires. La blockchain est simplement une plateforme sur laquelle les interactions entre personnes via des machines se déroulent en permanence et en direct. N . Z . Il existe quatre grands éléments dans la blockchain. Tout d’abord la notion de registres partagés et distribués, ce qui signifie qu’il n’y a pas juste une seule base de données, il y a une multitude de bases de données de transactions. Ensuite, l’élément de sécurité est assuré par la cryptographie, un modèle de cryptage de données hautement sécurisé ; puis, le consensus, les transactions sont écrites dans les transaction ledgers uniquement si la majorité des acteurs du réseau conviennent de la validité de la transaction. Et finalement, les contrats intelligents : la capacité d'automatiser les éléments d’un processus de transaction sur base de certains critères remplis et convenus par le consensus. Peut-on parler d’un « Wikipédia de la finance » ? G . B . C’est plus fort que cela, parce que personne ne vérifie ce qui est sur Wikipédia. C’est en ligne, ça peut être vrai ou faux, mais vous n’avez pas de moyen de vérifier de prime abord. Vous devez vérifier vous-même. La force de la blockchain est de fonctionner sous la forme d’un système ouvert dans lequel les machines interagissent et réconcilient les opérations. Dès qu’il y a une anomalie, les machines peuvent réagir et isoler l’élément en question. Cette technologie vous donne une certaine zone de confort, car personne en réalité ne la détient. Elle est neutre. C’est une sorte de Wikipédia, mais je préférerais le terme de « trusted internet ». La notion de confiance est centrale, car la multiplication des sources permet de vous assurer que la transaction a été confirmée. N . Z . Cette plateforme est quasiment impossible à hacker. Plus il y a de nœuds sur le réseau, plus cela devient difficile de le pirater, car cela signifierait prendre le contrôle de plus de 50 % des nœuds sur le réseau et aller au-devant des transactions qui sont soumises dans la chaîne. Ceci 146 —

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« La notion de confiance est centrale dans la blockchain. » Georges Bock Tax leader KPMG Luxembourg

CV EXPRESS

GEORGES BOCK Georges Bock est le tax leader de KPMG Luxembourg. Il a occupé le poste de managing partner de la firme entre 2012 et 2016, firme dans laquelle il est entré en 1991. Orienté vers l’innovation et les nouvelles technologies dans le secteur financier, Georges Bock est également membre des conseils d’administration de l’Alfi et de l’Ila. Il est titulaire d’un MBA obtenu à Strasbourg.

dit, la notion de registres partagés n’est pas neuve. J’en veux pour exemple la plateforme EBS, qui était jadis le noyau du marché interbancaire de change, correspondant à 220 milliards de dollars de transactions par jour. Ce système fonctionne en temps réel avec des registres de commerce dans chaque localité qui comprend plus de 700 clients. Il n’avait pas l’aspect de blockchain quant à la cryptographie et le consensus pour la vérification des transactions, mais les registres partagés étaient déjà en vigueur. Ce modèle a permis à la plateforme EBS, lors des attentats du 11 septembre 2001, de revenir en service rapidement, en à peine 45 minutes. La redondance des données permet une telle réactivité. Mais personne ne nous avait demandé comment cela fonctionnait. Comment expliquer l’intérêt des non-experts pour cette matière ? G . B . Tous ceux qui s’intéressent un peu à cette technologie comprennent qu’elle peut avoir un impact majeur dans nos vies, y compris concer-


BAVARDAGES

« La blockchain va avoir un impact important sur la chaîne de valeur des fonds. » Nasir Zubairi CEO Lhoft

CV EXPRESS

NASIR ZUBAIRI Nasir Zubairi est arrivé au Luxembourg en novembre 2016 pour prendre en charge la coordination de la Luxembourg House of Fintech (Lhoft), dont il a été nommé premier CEO. Il a travaillé dans le secteur des services financiers pendant près de 20 ans au sein d’institutions « traditionnelles » telles que EBS, ICAP, RBS et HSBC. Fin connaisseur du tissu fintech européen et mondial, il a aussi travaillé auprès de The Currency Cloud et Finleap. Il est passionné par l’univers des start-up et la création d’entreprise. Il est diplômé de la London Business School et de la London School of Economics and Political Science (LSE).

nant nos emplois. La vitesse avec laquelle ces changements sont annoncés crée cet intérêt. L’approche du sujet dépend aussi de l’éducation variable des générations à la technologie. L’approche technologique est différente entre les trentenaires, chez qui elle a toujours fait partie de leur vie, et les plus de 50 ans. Or, ce dont nous parlons va bousculer toute une série de choses qui étaient jusqu’ici établies, comme les titres et documents légaux. Pensez aux documents légaux justifiant que vous êtes propriétaire de votre maison. Prouver à l’occasion d’une opération que vous en êtes le propriétaire nécessite une série d’étapes impliquant une intervention humaine, notamment via le notaire qui apporte la notion de confiance. Mais à l’avenir, des ordinateurs rempliront le rôle de notaire en vérifiant à qui appartient la maison, si le propriétaire existe, voire si l’argent est bien déposé sur le compte bancaire ad hoc. Les processus manuels qui existent actuellement vont être progressivement remplacés par des machines. Si j’étais, par exemple,

notaire, je commencerais à considérer l’évolution de ma profession. N . Z . La digitalisation et l’automatisation de n’importe quelle industrie a toujours entraîné une certaine forme de cannibalisation de fonctions d’emploi, mais pas nécessairement des emplois en eux-mêmes. Dans le secteur financier, vous ressentez actuellement cette crainte. Personnellement, je pense que la blockchain va avant tout avoir un impact important et positif sur la chaîne de valeur dans l’industrie des fonds d’investissement au sein de laquelle il y a trop de perte d’efficacité et par conséquent de coûts de base trop élevés. Les études montrent que l’automatisation conduit in fine à plus d’emplois et un mouvement vers l’amélioration des compétences. L’automatisation signifie aussi plus de profitabilité, soit par des revenus plus élevés, soit par des coûts moins élevés. Ce qui conduira inévitablement à de la croissance et donc à plus d’emplois. Utiliser et développer la blockchain ne signifie donc pas remplacer toute intervention humaine par un robot. Vous devez cependant vous préparer au changement induit par cette technologie, car vous ne pourrez pas l’arrêter. Ne regardez pas les choses de façon négative, voyez comment elles peuvent représenter une opportunité. G . B . Il y a un élément sur lequel je suis un peu plus soucieux : c’est la vitesse. Chacun s’engage dans une filière qui permettra d’exercer la profession qu’il souhaite exercer. Mais si le changement arrive trop vite, cela signifie que vous devriez remettre en question votre bagage scolaire et d’études. Peut-être que la réponse pour les prochaines générations sera de retourner à l’école une seconde fois dans leur vie ? N . Z . Je me fais du souci pour la prochaine génération. Les enfants devraient apprendre le code, mais ils n’ont pas d’incitateurs à l’école pour savoir ce qui se cache derrière un programme, derrière un jeu électronique. La première génération d’ordinateurs avec un démarrage lent et bruyant et la nécessité de taper quelque chose dans le DOS vous informait qu’il se passait quelque chose derrière le système de programmation. Le niveau d’utilisation et d’instantanéité ne donnent plus cette impression. Ce que je remarque aussi, et qui rejoint la notion de vitesse, est l’attention dont ils peuvent faire preuve. Il est prouvé psychologiquement que les enfants ont des périodes d’attention beaucoup plus courtes qu’auparavant. La question centrale est donc l’adéquation entre le système éducatif et ce mode de réflexion et d’attention. Or, les enfants d’aujourd’hui reçoivent une éducation en termes de contenu et de transmission de la même manière qu’il y a 30, 40 ans… G . B . Nous sommes en quelque sorte des hommes de Cro-Magnon avec des machines puissantes. Notre environnement évolue très rapidement, mais nous ne bougeons pas très vite. Mars 2017 —

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BAVARDAGES

N.Z.

Pensons aux start-up et à leur écosystème. La génération Y est beaucoup plus orientée vers l’entrepreneuriat et le souhait de réaliser différentes expériences professionnelles. Les diplômés universitaires ne veulent plus se diriger dans les banques d’investissement ou dans la consultance, ils veulent travailler pour Google, Paypal, Amazon ou démarrer leur propre entreprise. Cela peut s’observer par exemple à Berlin. Ces jeunes gens ont le désir de se réaliser très rapidement. Ils occupent un travail pour six mois, un an et changent. Ils sont plus agiles dans un certain sens. Ils doivent penser plus rapidement. C’est peut-être aussi pour cette raison que le modèle de free-lance rencontre du succès aux États-Unis. Mais est-ce le modèle dont nous voulons à l’avenir ? Ce rythme est probablement plus accepté ou mieux compris dans le monde des start-up, car ce que vous accomplissez en un an au sein d’une start-up n’est pas comparable à ce que vous pouvez accomplir dans une structure plus importante. Une année dans une start-up équivaut à trois ou quatre ans dans une banque. On en revient donc au constat du monde qui change et de la nécessité de s’adapter à ce changement, sinon vous risquez de devenir un dinosaure ou, pire encore, obsolète. Comment le secteur financier luxembourgeois peut-il s’adapter ? G . B . La technologie va profondément changer la chaîne des transactions et la manière dont celles-ci sont opérées. Le processus est actuellement trop lourd et crée trop de frictions inutiles. Ceci peut être réalisé plus rapidement et à moindre coût par des machines. Et cela va se produire. Les services de conseil et de financement resteront dans le giron des banques, mais plus forcément les transactions. Tout dépendra de la vitesse d’adaptation des banques. L’autre changement qui doit être intégré est la manière d’interagir qui est fondamentalement différente chez les jeunes générations. Elles éprouvent plus le besoin d’être en contact à n’importe quel moment avec leur banque que d’avoir un contact physique avec leur banquier. Le rythme d’interaction ne changera peut-être pas, mais la manière d’interagir changera. Quels sont les freins ? N . Z . Dans une certaine mesure, c’est le protectionnisme des institutions financières qui ne veulent pas changer en raison des revenus générés autour des transactions. J’observe d’ailleurs que Swift ne fait aucune annonce dans l’univers de la blockchain… Je comprends la motivation ; pourquoi risquer ce qui va bien, un flux de revenu solide ? Mais prendre des risques est exactement ce que les entreprises doivent faire pour s’assurer qu’elles soient les gagnantes de demain. Compte tenu de l’environnement actuel qui y porte un faible intérêt, une grande partie du poids de la valeur de l’entreprise est sur les flux de trésorerie futurs. Paypal vaut mieux que les trois premières banques allemandes mises en place – entre autres choses, cette évaluation peut potentiellement indiquer que les investisseurs se sentent moins confiants dans les flux de tré148 —

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sorerie futurs au sein des banques traditionnelles que dans les fintech. G . B . Les banques n’ont pas un grand appétit pour remettre en cause ce qui existe. Elles utilisent l’argument des régulations bancaires qu’elles doivent appliquer pour ne pas remettre en cause leurs modèles et ne pas répondre aux nouveaux besoins des consommateurs. Les régulateurs devront, à un moment ou à un autre, réagir aux besoins des consommateurs et à la demande du marché. Les banques seront alors obligées de suivre le mouvement. Le rythme du changement sera soutenu : de nouveaux acteurs avec de nouveaux modèles surgiront… À l’instar des changements qui se sont opérés dans l’industrie musicale autour du téléchargement gratuit illégal qui a ensuite été encadré sous la pression de l’usage massif qui en était fait. N . Z . Le client devra gagner, mais il ne gagne pas actuellement. Les bénéfices de l’innovation ne doivent pas rester confinés au sein des institutions financières, mais bien être partagés avec le consommateur. Si ces bénéfices ne sont pas partagés, d’autres acteurs, plus petits et plus agiles, viendront réellement concurrencer les banques et réduire leurs parts de marché. Lorsque j’utilise la carte bancaire d’une banque en ligne en Allemagne, je reçois une notification sur mon smartphone au moment où je viens de l’utiliser. Si je compare cela aux cartes des banques traditionnelles, je dois souvent attendre deux jours avant d’observer le mouvement bancaire après un paiement sur mon compte bancaire. Pourquoi ? N’oublions pas que les nouveaux acteurs sur le marché auxquels je fais référence souscrivent des licences auprès des régulateurs et deviennent donc de véritables banques. La réactivité des nouveaux acteurs montre que le changement est possible. Ils utilisent une infrastructure bancaire traditionnelle, mais enlèvent des barrières procédurales ou des frictions existantes. Quel serait le futur de l’auditeur dans ce monde où la blockchain va jouer un rôle encore plus grand ? G . B . Une partie du travail d’auditeur et la manière dont l’audit est effectué vont devenir redondantes. À l’avenir, c’est l’appartenance au réseau qui sera le point central pour une série d’opérations et de vérifications. D’autres ordinateurs confirmeront que les opérations sont correctes. Il est donc crucial de s’intéresser dès à présent à cette technologie, au risque de se retrouver à la marge d’un nouveau mode de communication par la technologie. La question est de savoir ce qui subsistera du travail d’auditeur à l’avenir ? Il ne s’agit plus de justifier notre travail par l’envoi de documentations administratives. Néanmoins, à l’instar des services bancaires, je pense que l’intervention humaine sera toujours nécessaire pour établir, par exemple, la valeur qu’avait une donnée à un certain moment ou encore la présentation des données dans un bilan ainsi que l’interprétation de ces données. La mission de l’auditeur sera de disposer d’une compréhension globale plutôt que de contrôler les transactions.

Je dois ajouter que, puisque nous sommes une profession régulée, nous ne serons pas capables de changer nos processus d’audit tant que les régulateurs ne diront pas que nous pouvons nous reposer sur la blockchain pour effectuer notre métier. Cela veut dire que, à terme, nous aurons moins d’auditeurs occupés sur la partie transactionnelle. Schématiquement, ils seront remplacés par des personnes qui seront chargées du contrôle et de la maintenance des machines utilisant la blockchain. Je suis par ailleurs persuadé que les gouvernements ont un intérêt à utiliser ce genre de technologie. Prenez par exemple la perception des taxes. À l’avenir, si les gouvernements sont partie prenante de la blockchain, ils pourront savoir en temps réel ce qui se passe sans demander des déclarations au contribuable. À partir du moment où les gouvernements auront compris la portée et la puissance de cette technologie, ils supporteront son usage et demanderont au régulateur de statuer. Cela ne veut pas dire que le conseil fiscal va disparaître. Mais il sera exercé sous une autre forme. Le paradigme sera celui de l’a priori et non de l’a posteriori. N . Z . Sur un plan plus philosophique, je me demande parfois si cela ne rendra pas le monde plus ennuyeux si tout est fait de prévisions et de certitudes. La discussion et le débat pimentent nos vies. Pensez aux matches de football. Une partie de l’intérêt de regarder le football est de discuter des résultats. Mais la technologie autour du terrain a déjà modifié ces discussions animées (rires). Comment le Luxembourg, en tant que pays, peut-il se positionner dans ce monde qui change très vite ? N . Z . Je n’aurais pas accepté de devenir le CEO de la Lhoft si je ne croyais pas fondamentalement à la capacité du Luxembourg à embrasser ce nouveau mouvement. C’est un petit pays qui est agile. Nous pensons parfois que les décisions sont prises lentement, mais elles le sont nettement moins que dans d’autres pays. L’engagement du gouvernement dans ce mouvement est primordial. « Infrachain » est d’ailleurs une initiative gouvernementale. C’est une infrastructure nationale pour construire une infrastructure pour la blockchain. S’il y a un endroit où une industrie peut implémenter la blockchain et le faire plus rapidement grâce au consensus des parties prenantes, c’est ici ! G . B . Je suis entièrement d’accord. Il faut ajouter que nous n’avons pas de marché domestique et peu de champions nationaux qui feraient un lobby intense contre le changement et le progrès. Les innovations et les changements majeurs qui se sont produits dans l’économie luxembourgeoise se sont produits car il n’y avait pas de champion national pour les bloquer.  EN RÉSUMÉ

Technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente et sécurisée, la blockchain commence à révolutionner nos vies en général et les services financiers en particulier. Faut-il craindre ou se réjouir de son développement ? Georges Bock (KPMG) et Nasir Zubairi (Luxembourg House of Fintech) échangent leurs points de vue en toute transparence.


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LIFESTYLE

ART CONTEMPORAIN

L’art public dans la lorgnette L’Association des artistes plasticiens du Luxembourg organise une exposition sur l’art dans l’espace public. Nous avons rencontré la présidente de cette association, l’artiste Trixi Weis, qui nous explique ce projet qui dépasse le simple cadre de l’exposition.

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ouvez-vous nous expliquer la genèse de ce projet ? TRIXI ZEIS L’Association des artistes plasticiens du Luxembourg (AAPL), qui existe depuis trois ans, mène plusieurs projets en parallèle. Un des premiers projets réalisés a été la discussion menée avec le ministère de la Culture sur les modifications du statut de l’artiste. Nous travaillons également à un repérage des bâtiments publics qui pourraient potentiellement accueillir des ateliers d’artistes pour une location à moindre coût. Le troisième grand projet que nous menons actuellement est une série d’initiatives relatives à la promotion de l’art public. Pourquoi ce sujet ? L’art public existe depuis de nombreuses années au Luxembourg. Il y a toujours eu des commandes publiques venant de mécènes, des princes, de l’Église, etc. Mais depuis les années 1990, l’art public a connu un nouvel essor au Luxembourg : il y a eu des expositions dans l’espace public, comme celle des Nana de Niki de Saint Phalle organisée dans le cadre de l’année

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MIKE ZENARI

culturelle en 1995 ou les expositions Sous les ponts initiées par le Casino, mais aussi l’introduction de la loi instaurant la réalisation d’une œuvre dans les bâtiments publics, le « pourcentage artistique ». Pour autant, il n’existe pas d’inventaire des œuvres réalisées dans ce contexte, ni même d’ouvrage théorique sur ce sujet au Luxembourg. Aussi, l’AAPL a souhaité se pencher sur cette question. Quelles sont les initiatives lancées par l’association dans ce cadre ? Au cours de l’été dernier, nous avons réalisé un partenariat avec Le Quotidien et publié une série de 10 articles sur l’art dans l’espace public. Nous réalisons également une publication qui met en valeur les créations dans l’espace public au Luxembourg et il y a l’exposition que nous présentons au Luca. À cette occasion, nous organisons aussi des rencontres et des tables rondes sur ce sujet. Pouvez-vous nous en dire plus sur le livre ? Nous avons fait le constat qu’il n’existait pas d’ouvrage transversal sur cette thématique pour

le Luxembourg. Il y a des catalogues d’expositions d’art dans l’espace public, mais pas d’ouvrage qui permette une approche plus globale. Aussi, nous avons demandé à différents auteurs, Sofia Eliza Bouratsis, Pippa Koszerek, Christian Mosar et Josée Hansen, de se pencher sur ce sujet. Nous avons par ailleurs confié une mission photographique à Eric Chenal pour documenter les œuvres produites. Ce sera la première publication qui traitera de la diversité de l’art dans l’espace public au Luxembourg, un art qui s’inscrit dans un contexte historique, philosophique, politique et critique. Il y aura une partie historique avec des illustrations d’œuvres allant de 1870 à 1995. Les autres œuvres sont plus récentes, des années 1990 à nos jours. Et l’exposition, comment l’avez-vous envisagée ? Il s’agit plus d’un travail sur les archives. Elle a une approche didactique tout en gardant un esprit de diversité. Nous présentons donc des documents tels que des maquettes, des dessins techniques, des dessins d’études… Ces documents permettent de rendre compte du travail

PAT T Y N E U ( V U E PA R T I E L L E D E L’ Œ U V R E ) , C H R I S T IA N M O SA R

C É L I N E C O U B R AY |


LIFESTYLE

EUROPE A N PEN TAGON, S A FE A ND SORRY PAVILION (2005) Trixi Weis dans le pavillon de Bert Theis, qui sera ouvert à l’occasion de l’exposition.

de l’artiste, de la difficulté de certains projets, des relations avec les architectes pour les œuvres dans les bâtiments. D’autres documents permettent de témoigner d’œuvres éphémères, que ce soit des actions ou des installations. On retrouvera par exemple la République libre de Clairefontaine de Jerry Frantz ou des cartes postales qui documentent une des rares œuvres dans l’espace public de Michel Majerus. Nous avons aussi de nombreuses photographies d’œuvres datées entre 1968 et 1997. Ce fonds prêté par l’Administration des bâtiments publics rappelle des techniques et matériaux aujourd’hui délaissés comme le vitrail, la mosaïque ou la tapisserie. Par ailleurs, nous avons décidé de faire un parallèle entre les États-Unis et le Luxembourg à travers le travail réalisé par Donald Thalacker, qui était architecte de l’État à Washington dans les années 1980. Grâce à sa femme, Madame HeldensteinThalacker, qui était Luxembourgeoise, nous avons accès à ses archives. À noter aussi que nous avons réalisé une série d’interviews audio avec des directeurs de projets dans l’espace public, mais aussi des techniciens, des architectes, des artistes qui rendent compte de la diversité des personnes impliquées dans ces projets et des différents enjeux. Quel regard portez-vous sur le processus de sélection des artistes qui réalisent ces œuvres dans les bâtiments publics ? Le travail avec l’État est aujourd’hui beaucoup plus qualitatif et transparent. L’Administration

EE2 (2016) Paul Kirps a réalisé cette fresque murale à l’École européenne suite à une commande de l’Administration des bâtiments publics.

FL OATING SUBURBI A ( 20 0 1 ) Cette œuvre de Won Ju Lim a été commandée par le Casino Luxembourg pour l’exposition Sous les ponts, le long de la rivière I.

des bâtiments publics s’est dotée d’une commission artistique, présidée actuellement par Kevin Muhlen. Pour les bâtiments dont le budget dépasse 40 millions d’euros, elle étudie les projets remis par les artistes suite à l’appel d’offres européen. Pour les bâtiments de moindre coût, la commission organise un concours restreint parmi un pool d’artistes luxembourgeois préalablement sélectionnés et aptes à répondre à ce type de programme. Des posters d’information sont désormais édités et permettent de transmettre une explication de l’œuvre aux usagers, ce qui est très bien. Il y a aussi un archivage plus systématique qui est

réalisé, étape importante pour la mémoire future de l’œuvre. Grâce au travail de l’association, nous avons aussi réussi à ce que des artistes figurent dans le jury de ces commissions. Ces démarches contribuent par ailleurs à changer le regard que le grand public peut avoir sur les artistes et à transformer la vision romantique de l’artiste en véritable expert professionnel. Nous n’avons donc plus besoin de militer aussi durement qu’avant, car de nettes améliorations ont eu lieu. C’est très positif, les choses avancent dans le bon sens. Quels sont les développements possibles de l’art public aujourd’hui ? Il y a un travail à mener auprès des administrations communales. Lorsqu’elles financent leurs constructions, elles ne sont pas soumises à l’obligation de publier un appel d’offres public. Nous aimerions sensibiliser les communes à l’intérêt qu’il y a à établir un comité de sélection pour augmenter la transparence et la qualité des projets réalisés et éviter que ce soit simplement le fils de ou la femme de qui reçoivent la commande. Pour les bâtiments futurs, il serait aussi intéressant d’arriver à intégrer les artistes plus en amont dans le processus d’intégration de l’œuvre et de travailler dès la phase de conception avec l’architecte. À l’heure actuelle, l’Administration des bâtiments publics a encore beaucoup de retard à rattraper dans les commandes et les œuvres doivent donc s’intégrer dans des bâtiments déjà livrés. Mais à l’avenir, ce serait souhaitable qu’un couple architecte-artiste soit formé. REPÈRES, L’ÉTAT DE L’ART PUBLIC AU LUXEMBOURG, EXPOSITION PRÉSENTÉE AU LUCA JUSQU’AU 15 AVRIL LUCA.LU/EXPOSITIONS

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LIFESTYLE

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LUXFILMFEST

Du 2 au 12 mars, la septième édition du Luxembourg City Film Festival s’annonce pleine d’invités prestigieux, d’avant-premières attendues et de découvertes palpitantes. Pas moins de 80 films sont à l’affiche, sans compter les rencontres, conférences et expositions. F R A N C E C L A R I N VA L

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mpossible de lister tout ce qui attend les amateurs de cinéma pendant les 10 jours que compte le LuxFilmFest. Une programmation foisonnante, des invités internationaux, des films pointus et d’autres grand public, des séances pour enfants, pour adolescents et pour adultes, des ateliers participatifs, des master classes avec des professionnels… Difficile parfois de s’y retrouver tant les organisateurs veulent englober tous les publics et tous les goûts. Avec 22.000 spectateurs l’année dernière, la barre est haute. Au rayon des invités de marque, on soulignera la présence du comédien Ray Liotta 1 , inoubliable dans Les Affranchis qui sera présenté le 5 mars. Il donnera une master class ouverte à tous les publics. Auteur à succès, l’écrivain américain Douglas Kennedy (Cul-de-sac, La poursuite du bonheur…) nous fera également l’honneur de sa présence. Au cours de son passage, il se prêtera à une rencontre-dédicace et présentera le film Double Indemnity de Billy Wilder, qu’il considère comme un chef-d’œuvre d’écriture cinématographique. De nombreux réalisateurs, comédiens et producteurs seront présents tout au long du festival pour présenter leur film. Un des défis de l’équipe de programmation est de conduire le grand public vers le cinéma d’auteur, tout en offrant quelques perles aux cinéphiles avertis. Plusieurs avant-premières entrent parfaitement dans cette double ambition. L’ouverture avec Denial, où Rachel Weisz incarne 152 —

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Deborah E. Lipstadt, accusée de diffamation par le négationniste David Irving (le 2 mars) ; la cérémonie de remise des prix avec Django 2 , un formidable biopic de la légende du jazz manouche Django Reinhardt, incarné par Reda Kateb (le 10 mars) ; et surtout le film de clôture, Song to Song 3 , le dernier film de Terrence Malick avec rien de moins que Ryan Gosling, Michael Fassbender, Natalie Portman et Cate Blanchett (le 12 mars). La compétition officielle est un habile mélange de genres, de thématiques et d’origines. Dark Night s’intéresse à la tuerie au cinéma d’Aurora en 2012, Glory imagine la fabrication d’un héros par une autorité corrompue. Grave aurait provoqué des malaises lors de sa projection au Festival international du film de Toronto avec l’histoire d’une végétarienne qui devient cannibale. House of Others se focalise sur les séquelles de la guerre civile en Géorgie, alors qu’I Am Not Madame Bovary 4 , le phénomène cinématographique chinois, saisit par son parti pris visuel : une image circulaire. Nelly retrace la vie et l’œuvre de Nelly Arcan, auteur à succès et escort girl. Sami Blood nous entraîne en Suède où le peuple autochtone lapon subit de sévères discriminations. Les cinéphiles se réjouiront de découvrir le dernier opus de James Gray, The Lost City of Z ou l’histoire vraie de Percy Fawcett, scientifique aventurier au cœur de l’Amazonie, ainsi que le nouveau film d’Aki Kaurismäki, The Other Side of Hope, représentant la rencontre fortuite d’un

réfugié syrien et d’un Finlandais accro au poker. Enfin, un film sur l’Amérique de Trump, Transpecos, se joue sur cet espace où l’on projette de construire des murs. Les films documentaires en compétition s’intéressent au monde d’aujourd’hui, que ce soit autour des discriminations raciales ou religieuses, I Am Not Your Negro ou Forever Pure, de l’industrialisation, Machines, du populisme, Tutti a Casa – Power to the People?, de la question des réfugiés, The Good Postman 5 , celle des carnages urbains, Tower, et même celle des rats des villes, Rat Film. L’industrie cinématographique luxembourgeoise étant toujours très active, le LuxFilmFest est l’occasion de lui donner une vitrine avec la présentation de films récents coproduits au Grand-Duché. C’est le cas de Es war einmal in Deutschland 6 de Sam Garbarski (Samsa Film), Barrage de Laura Schroeder (Red Lion), MappaMundi de Bady Minck (Amour Fou), A Real Vermeer de Rudolf van den Berg (Tarantula), Die Nacht der 1.000 Stunden de Virgil Widrich (Amour Fou) et Ethel & Ernest de Roger Mainwood (Studio 352 et Mélusine Productions). Sans oublier les courts-métrages et les films pour enfants.  PROGRAMME, HORAIRES, JURY, PROGRAMME « HORS LES MURS », SÉANCES SPÉCIALES : LUXFILMFEST.LU. CHAQUE JOUR, RETROUVEZ LE PROGRAMME ET LA SÉLECTION DE LA RÉDACTION SUR PAPERJAM.LU. LE QUARTIER GÉNÉRAL DU FESTIVAL EST INSTALLÉ AU MAGIC MIRRORS, PLACE DE LA CONSTITUTION.

T I F F, R O G E R A R PA J O U , B R OAD G R E E N P I C T U R E S , W I L D B U N C H , D R , SA M SA F I L M , M A I S O N M O D E R N E (A R C H I V E S)

Un panorama des cinémas du monde


LIFESTYLE

MUSIQUE

À la Philha en trois temps La rédaction de Paperjam a sélectionné trois concerts donnés à la Philharmonie dans le courant de ce mois de mars. Trois occasions de découvrir des spectacles et des styles différents. 6 C É L I N E C O U B R AY

LA RÉALITÉ VIRTUELLE A SON PAVILLON L’année dernière, une première initiative avait permis de découvrir quelques réalisations et de poser les bases d’un questionnement sur la réalité virtuelle. Cette année, le LuxFilmFest va plus loin avec le Pavillon réalité virtuelle. Ce lieu vise à célébrer la créativité et l’audace d’une industrie naissante amenée à révolutionner notre rapport à l’image. D’une part, une douzaine de films seront visibles à travers différents dispositifs immersifs (Orange VR-1/Samsung, Oculus Rift, HTC Vive). Il s’agit d’une programmation centrée sur l’action militante et l’engagement, des domaines où le cinéma immersif peut être exploité pour son impact social et contribuer à une meilleure compréhension du monde: environnement, droits de l’Homme, condition animale, guerres. Le pavillon sera aussi un lieu de rencontre avec les professionnels du secteur. Ainsi, Frédéric Josué, président du think tank Uni-VR, et Myriam Achard, directrice de la communication du Centre Phi à Montréal, présenteront au public le potentiel qu’offre la réalité virtuelle (1er mars à 18 h 30). Une table ronde s’intéressant au pouvoir d’empathie de la VR

sera conduite par Mandy Rose (Université de Bristol), Sandra Rodriguez (professeur au MIT), Thomas Hecquet (Animal Equality, Stuttgart), Jeremy Sahel (DA Prod, Paris), Cody Karutz (réalisateur, Los Angeles), Darren Emerson (réalisateur, Londres). Les questions de la prise de décisions artistiques et cinématographiques en réalité virtuelle pour les contenus engagés et de problèmes éthiques soulevés par ce nouveau médium seront débattues (le 9 mars à 19 h). Enfin, une conférence s’intéressera aux questions de financement et de promotion des créations en réalité virtuelle. Elle rassemblera Julie Bergeron (Festival de Cannes), Fred Baus (Realab, Luxembourg), Olivier Pesch (producteur, réalisateur, Luxembourg) et Morgan Bouchet (groupe Orange, Paris). Il sera question des opportunités financières actuelles et futures au niveau de la production de films en 360 °, ainsi que des questionnements concernant l’implication du grand public (le 11 mars à 14 h 30).

Sarah McKenzie La jeune jazzwoman aux multiples talents (chanteuse, compositrice, pianiste) viendra présenter son nouvel album Paris in the Rain, sorti en janvier. L’Australienne a choisi de déménager l’année dernière dans la capitale française, ce qui lui a inspiré cette déclaration d’amour à la ville lumière. Elle y inclut également des morceaux inspirés de son séjour aux États-Unis et de ses voyages en Europe à l’occasion de ses tournées. LE 9 MARS À 19 H, SALLE DE MUSIQUE DE CHAMBRE

Pascal Schumacher À l’occasion de la sortie de Drops & Points, le vibraphoniste luxembourgeois viendra présenter ce nouvel album-concept qu’il aura préalablement répété à la Rockhal. Pascal Schumacher s’aventure sur de nouveaux terrains et mêle improvisation créative et son goût pour les musiques électroniques, accompagné par le guitariste Maxime Delpierre et, pour la partie scénique, de l’artiste visuel et ingénieur du son Joachim Olaya (qui a collaboré avec Christine and the Queens, entre autres). LE 25 MARS À 20 H, GRAND AUDITORIUM

DU 1er AU 12 MARS DANS L’AQUARIUM ET LA BIBLIOTHÈQUE DU CASINO-LUXEMBOURG

John Malkovich

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INFOS : PHILHARMONIE.LU

C’est à un tête-à-tête exceptionnel entre le charismatique John Malkovich et le « roi des instruments », à savoir l’orgue, que les spectateurs de Just Call Me God sont conviés. Cette pièce de théâtre musical parle de tyrannie et de démesure : des œuvres de Bach, Messiaen et Ligeti se heurtent à la mégalomanie dictatoriale que Malkovich portera face au son majestueux de l’orgue. Les mots contre la musique, le génie contre la désillusion, pour un spectacle tout en puissance commandé par l’Elbphilharmonie de Hambourg et présenté en première mondiale seulement 15 jours avant. LE 28 MARS À 20 H, GRAND AUDITORIUM

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P H I L I P P E L E V Y, B O R I S B R E U E R , D R

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LIFESTYLE

GASTRONOMIE

«Le repas doit permettre le dialogue» David Lachavannes, 32 ans, est le chef cuisinier de l’ambassade de France à Luxembourg. Il vient d’être admis à l’Académie culinaire de France et retrace pour nous son parcours. F R A N C E C L A R I N VA L |

ANDRÉS LEJONA

Quelles ont été les étapes de votre parcours ? DAVID LACHAVANNES Je viens d’une famille de restaurateurs. Mon rêve était de voyager, de travailler à gauche à droite, mais ma carrière s’est forgée au gré des hasards : mon père est tombé malade et j’ai dû gérer le restaurant au pied levé. Ensuite, j'ai remplacé un professeur à l’école hôtelière. J’ai pris goût au fait de transmettre et de mener ces jeunes vers ce métier. Vous avez mis vos rêves de voyages de côté ? Non, j’ai eu l’occasion de travailler un an aux ÉtatsUnis, pour les restaurants de Paul Bocuse à Orlando. D’abord dans la brasserie au sein de Disney World, où l’on sert 1.500 couverts par jour, puis au restaurant gastronomique. Dans ces établissements, j’ai appris la rigueur d’une brigade très hiérarchisée. Comment s’est passé le retour ? Pendant quatre ans, j’ai enchaîné le travail d’enseignant pendant l’année scolaire et celui de sous-chef privé pour un milliardaire à Saint-Tropez. Il faut savoir s’adapter à chaque instant et être inventif pour plaire à un patron exigeant qui connaît très bien la gastronomie. Je n’avais pas 25 ans et la confiance qui m’a été accordée dans cette maison m’a permis de me dépasser. Finalement, je suis arrivé à l’ambassade de France en août 2013, après avoir répondu à une annonce. Quels sont vos défis quotidiens ? Dans la cuisine de l’ambassade, il n’y a pas de semaine type. Chaque jour, je dois réinventer une nouvelle carte. Il faut respecter un budget et faire des plats sans trop de risques. Par exemple, je ne sers pas de porc. Ma plus grande épreuve a été lors de la visite du président Hollande, où il fallait servir un cocktail pour 500 personnes. Tout était évidemment validé par l’Élysée. Vous vous considérez comme un ambassadeur de la cuisine française ? Il est de mon devoir de respecter la tradition française en cuisine, les saisons et la bonne qualité des produits. Mais ça ne veut pas dire que les assiettes doivent être classiques. J’aime bien surprendre avec des intitulés ou des associations audacieuses. Le repas est un moment de détente dans une journée de travail et doit permettre le dialogue. L’Académie culinaire de France, c’est un succès ? C’est important d’être en contact avec d’autres chefs, comme c’est le cas avec l’Association des cuisiniers de la République française menée par Guillaume Gomez, le chef de l’Élysée, ou avec Euro-Toques. Il s’agit de faire vivre le savoir-faire, de partager les traditions et de les faire évoluer. 

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DAV ID L ACH AVA NNE S PA R TICIPE À GOÛT DE/GOOD FR ANCE Le 21 mars, 2.000 chefs dans le monde mettent la gastronomie française à l’honneur. Plusieurs chefs du Luxembourg participent avec un menu spécial.


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FACT CHECKING Pays d’origine des néo-Luxembourgeois en Europe Représentation géographique des 6.566 personnes nées en Europe ayant obtenu la nationalité au 31 décembre 2016.

CITATION « Il faut que le Luxembourg reste compétitif en matière d’imposition. » Marc-André Bechet

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Le directeur Legal & Tax de l’Alfi s’est fait le porte-parole du secteur des fonds luxembourgeois le 16 février lors du bilan sectoriel 2016 pour, entre autres, demander aux autorités de maintenir la compétitivité fiscale du pays face à d’autres Places concurrentes, dont Dublin. paperjam.lu/citations

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Près de 6 Luxembourgeois sur 10 ont fréquenté des salles de spectacle ou de cinéma au cours de l’année 2015, selon une récente étude du Statec. 58 % des personnes de plus de 16 ans ont assisté à au moins un spectacle vivant (théâtre, concert, ballet, etc.) et 56 % de la population s’est rendue au moins une fois dans une salle de cinéma. On reste également dans cette fourchette pour les visites de sites culturels. Au niveau de l’assistance à des événements sportifs, la participation minimale retombe à 41 %. Retrouvez tous les chiffres du jour sur paperjam.lu/chiffre

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« America first! » Le slogan de Donald Trump a donné une idée devenue virale à la télévision hollandaise. La vidéo a fait le tour des réseaux sociaux et a fait des émules, également au Luxembourg. 2. M OR T D E VI NCENT LAZZARI – 1 3 /0 5 /2 0 1 7

Le dirigeant de Prefalux s’est éteint des suites d’une longue maladie à l’âge de 55 ans. 3. LE LUXEM B OUR G, PAYS LE PLU S SÛ R AU M OND E – 09/02/2 0 1 7

Collision mortelle. Un train de voyageurs et un train de marchandises se sont percutés mardi 14 février, peu avant 9 h, à la sortie de la gare de triage de Dudelange-Bettembourg. Le conducteur du train de voyageurs est décédé, et plusieurs blessés sont à déplorer.

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Une nouvelle voiture au moins tous les 3 ans Selon un sondage réalisé pour l’Association des distributeurs automobiles luxembourgeois (Adal) et la Fédération des garagistes du GrandDuché de Luxembourg (Fegarlux), 58 % des résidents achètent une nouvelle voiture au moins tous les trois ans. Retrouvez toute l’actualité automobile sur paperjam.lu/auto

Une nouvelle étude, réalisée par la communauté d’expatriés InterNations, a classé le Luxembourg n°1 en termes de sécurité.

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Lors de sa conférence annuelle organisée le 16 février dans les locaux de la Chambre de commerce, l’agence immobilière Inowai a dressé son bilan de l’année 2016 pour le marché immobilier luxembourgeois. (Photos : Charles Caratini) Découvrez toutes les photos de l’événement sur paperjam.lu/picture-report

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INDEX

1, 2, 3 100,7 1535° 2001 2 Gears 3S-informatique

64, 108 112 114 103 115

A Aach Nathalie 132 ABBL 88, 97, 104, 106 Aberdeen Asset Management 112 Abitelli Enrico 132 Aboulian Baptiste 112 Aca 88, 98 Académie culinaire de France 154 Adecco Luxembourg 75 Adehm Diane 24, 46, 54 Adem 114 Administration des enregistrements et des domaines 96 ADR 24, 40, 46, 48 Adventure Valley Durbuy 76 AFD 44 Aflalo Philippe 132 Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (France) 90 Agnes Anouk 12, 102 Airbnb 3 ALD Automotive 75 Alfi 12, 88, 91, 102, 104, 144 Allen & Overy 8, 54, 105 Allianz Real Estate France 82 Altea Immobilière 86, 114 Alto 86 Amazon 75, 104 Ambassade de France au Luxembourg 154 Amodeo Dominique 129 Amodeo Yoann 129 Amour Fou 152 Amundi 82 An Hueff 86 Andbank Group 111 Anefore 56 Annet Fabienne 130 Antoine Bernard 90 Apple 74 Aquamarine Consulting 96 Arbed 115 ArcelorMittal 74, 76 Arendt & Medernach 111 Arendt Guy 112 Arnold Kontz Group 78 Ashurt LLP 115 Assange Julian 108 Asselborn Jean 48, 64 Association des artistes plasticiens du Luxembourg 150 Aston Martin 78 Athénée de Luxembourg 24 ATP 134

B Bach Georges 54 Back Yves 123 Bank of New York Mellon, Luxembourg 112 Banque centrale européenne 97, 106 Banque Colbert 115 Banque de Luxembourg 4, 104 Barbé Jérôme 128, 131 Barreau de Luxembourg 115 Barreau de Paris 115 Baumans Pascal 115 Baus Fred 152 Bausch François 24, 40, 53, 82 Bayle Céline 131 BCE 74 BCEE 104 BCL 106 Bechet Vincent 73, 82 Beekman Hans 62 Bégat Emmanuel 115 BEI 51 BEIO 97 Bellwald Cédric 115 Bem Sandrine 134 Benaise Florence 132 Benoy François 53 Bernard Tschumi Architects 76 Bernath Krisztina 115 Bertoni Émilie 128 Berwick Alain 115 Bettel Xavier 24, 42, 44, 48, 51, 52, 53, 97, 108, 111 BGL BNP Paribas 82, 104, 111 Bianco Christophe 90, 130 Biever Luc 132 Bil 86, 103 Bilia-Emond 78 Binsfeld 112 Bintz Jean-Claude 87, 129 Bionext Lab 76 Birkel Monique 66 BlackFin Capital Partners 95

158 —

— Mars 2017

Blackstone Blik Harry Bloomberg BMW BNP Paribas Real Estate Bock Emile Bock Georges Bocuse Paul Bodry Alex Boerman Bert Boerman Rob Boisante Gabriel Boissat David Boissat Romain Bokassa Jean-Bedel Bonazzi Hervé Borgatti Edwin Bourin Catherine Bouvy Alexandra Bouvy Jacques Braas Simone Brand Finance Brasserie Simon Braz Félix Breidbach Stephan Breistroff Guy Brugnoni Tania Brun Stéphane Buck Nicolas Bultmann Advisory Bultmann Ruth Bureautique Rosy Wagner-Brauckmann Burel Jérôme Burger King Buschmann Christophe

97 111 97 78 114 66 144 154 48 103 103 132 114 114 42 103 114 106 123 130 86 76 86, 111 51, 108 128 96 112 129 74, 111 112 112 86 114 73 114

C Cahen Corinne 53 Cailteux Nathalie 130 Caisse nationale d’assurance pension 24 Calastone Ltd. 112 Cap Gemini Ernst & Young 115 Capital@work Foyer Group 102 Carlyle 97 Carnol Laurent 130 Carspring 54 Carvalho Sergio 114 Casino Luxembourg 150 Castegnaro 163 Caupenne Christophe 122 CBRE Luxembourg 74, 114 CCDL 114 Cerqueda Manel 111 CFL 16 CGFP 24, 69 Chambre de commerce 62, 84, 88, 111 Chambre des députés 52, 111 Chambre des métiers 84 Chambre des salariés 35 Charlier Béatrix 132 Chaux de Contern 89 CHdN 66 Chem 66, 76 Chenal Eric 150 Chèvremont Marie-Jeanne 97 CHL 66 Chomel De Varagnes Loïc 130 Choury Amal 86 Christnach Gilles 131 City University 44 Claranet 115 Claus David 112 CLC 16 Clesse Armand 56 Clinique Sainte-Marie 66 Closener Francine 64, 85, 112 CNP 98 CNPD 53, 90, 114 CNS 66 Coast Consulting 16 Codex 81 Cogent 115 Comité de conjoncture 52 Comité national de défense sociale 54 Commissariat aux assurances 98 Commission européenne 16, 42, 53, 68, 74, 82, 96, 112 Commodi Jérôme 128 Conrad Julie 112 Conseil d’État 52 Cooreman Laurent 74 Coste Geneviève 131 Costermans Denis 111 Coucke Marc 76 Cour d’appel 108 Cour de justice de l’Union européenne 76 Cour européenne des droits de l’Homme 14 Creative Industries Styria 112 Credit Suisse 97 Credit Suisse Luxembourg 97 Crepel Marco 130 CRH-Lux 114 CSV 24, 40, 42, 46, 48, 52, 54, 64, 66, 68 CTG Luxembourg 115

D

G

d’Lëtzebuerger Land 44, 78 Dahmoun Jonathan 130 Daleiden Jos 69 Damiani Damon 75 Dan Beck 45 Darin Anne 85 de Longeaux Augustin 115 de Meeûs Christophe 123 de Roquancourt Aude 111 de Saint Phalle Niki 150 De Vuyst Sandrine 132 de Zavas Alfred 108 Degros Damien 132 Déi Gréng 24, 40, 46, 52, 53, 108 Déi Lénk 108 Deka 82 Deloitte Luxembourg 112 Deltour Antoine 14, 108 Delvaux Mady 3 Dentzer Betsy 112 Dernoeden Roland 129 Derochette Thierry 123 Design Luxembourg 112 Detaille Michèle 124 Deutsche Asset Management 97 Deutsche Bank 48 Di Bartolomeo Mars 48, 111 di Carlo Stephane 132 Digora 73 Disney 76 Disney World 154 DKV Luxembourg 98 Dor Patricia 89 Dos Santos Jennifer 130 Dourson Jean-Luc 76, 132 DP 24, 42, 46, 48, 52, 64 Drieu la Rochelle Pierre 24 Dul Krystyna 131 DuPont de Nemours Luxembourg 114 Duprel Carlo 132

Gagnon Mélanie 123 Garbarski Sam 152 Gargiulo Raffaele 129 Gasparotto Francis 87, 131 Gate C 149 Gates Bill 3 Genista 76 Genovese Salvatore 123 Gentner Sven 112 Georgy Alain 115 Gibéryen Gast 24, 40 Glas Jan 112 Glas Jan - Design management & strategy 112 Gnaba Abdu 129 Godfrey Eleanor 112 Godfrey Lee 97 Golden I 65 Gomes Océane 114 Gomez Guillaume 154 Gonçalves Catia 64 Goossens Christophe 115 GoToFreedom 114 Gramegna Pierre 52, 96, 111 Groben Maurice 129 Grosbusch Edmée 129 Grosbusch René 124 Grotz Roy 115 Groupe Saint-Paul 46 Grunwald Aaron 131 Guillen Rima 123 Guindt Maryse 114

E e-Kenz EBRC EBS eDreams Services Église catholique EIOPA Eischen Roby Elcarte Antonio Eldoradio Electro Security Eliza Bouratsis Sofia Elvinger Hoss Prussen Elvinger Jacques Emond Philippe Engel Frank Erez Espinosa Aida Euro-Toques Eurocaution Eustergerling Claudia Excellium Services EY Eyschen Claude

86 73 144 75 46 112 132 111 115 76 150 112, 115 112 78 54 111 128 154 101 129 90 111 102

F Faust François 129 Feck Christine 132 Fédération des artisans 24, 40 Fédération luxembourgeoise de basket-ball 24 Fedil 74, 88, 111, 112 Feierkrop 42 Fendler Mario 123 FGPC 69 Fidentia 82 Financial Times 112 Folmer Françoise 86 Fonds Kirchberg 76 Fonds national pour l’emploi 52 Fontaine Betty 86, 111, 125 Ford 15 Fortunato Domenica 125, 129 Foster + Partners 75 Fouilloy Rémi 123 Fournari Kalliopi 130 Foyer 98 François Delphine 131 Frank Raphaël 88 Franklin Templeton 112 Franssen Jocelyne 123 Frantz Jerry 150 Frantz Marc 114 Frenzel Laurance 128 Frère Annie 123 Frieden Luc 24, 46, 48 Frieden Pierre 24 Fries Heike 112 Friob Norbert 124 Front national 24 Fülöp Márton 129 FundRock 95

H Haag Émile Haagen Claude Haas Marc Hagège Eliran Halet Raphaël Halit Sarah Hansen Josée Hashimzai Soraya Heiliger Steve Heiser Claude Hemmen Cécile Hengen Marc Hermant Didier Hermès Herrmann Stéphane Hieff Vincent Hilger Jean Hoffmann Guy Hoffmann Patrick Högenauer Anna-Lena Hôpital Kirchberg Hôpitaux Robert Schuman Hoss Jean Hôtel Olivier House of Training Houwen Marco HSBC Hurlin Nicolas Hurt Pierre

69 64 112 85 14, 108 128 44, 150 112 69 69 64 98 129 2 97 112 104 90 132 56 66 66 75 155 88, 114 124 144 132 84

I Icap 144 ICTluxembourg 88 Ignites Europe 112 Ila 144 Ilnas 92, 93 ILR 90 ING 56 ING Belgique 97 ING Luxembourg 96 Innopay 104 Inowai 73 Institut d’études européennes et internationales du Luxembourg 56 International Wealth Insurance 98 International Wealth Management 97 Interpol 54 IP Luxembourg 74 iTunes 74 Jacobs Ivan 88 Jaguar 78 JLL 83 Joly Éva 14 JSWD Architekten 76 Ju Lima Won 150 Juncker Jean-Claude 24, 42, 46, 48, 56, 64, 68 Jung Annemarie 104 Kahn Ezri 112 Kanam 82 Kauffman Pascale 132 Kempeneers Ivo 130 Kersch Dan 53 Kia 19 Kieffer Robert 24 Kies Raphaël 24, 40 Kiesch Lou 112 Kihn Henri 130 Kinsch Joseph 111


Dans cet index sont reprises les entreprises, les personnalités et les publicités apparaissant dans ce magazine.

Kirps Paul Kirsch Sylvain Klasen-Martin Daniela Klein Carlo Kleyr Grasso KMC Finance Kneip Kneip Bob Koch Véronique Koedinger Mike Kontz Arnold Kontz Benji Kontz Tommy Koszerek Pippa Kounitoys KPMG Luxembourg Kraemer Ferd Kraemer Marie-Thérèse Kremer Paul Kröger Guido Kuffer Frank

150 129 121 131 114 111 96, 97 97 114 87, 111 78 78 78 150 89 103, 114, 115, 144, 164 129 129 108 87 24, 46

L Labgroup 76 Laboratoire Les forges du Sud 76 Laboratoires Ketterthill 76 Lachavannes David 154 Lacher Roméo 97 Lagrange Gilles 106 Laidebeur Olivier 130 Lallemang Thierry 90 Lang Anastasia 128 Lanners Jacques 75 Larue Catherine 121 Lauer Marc 98 Lazo Carolina 121 LCGB 24, 46 Le Jaudet Yann 128 Le Pen Marine 24, 44 Le Roux Bruno 53 Le Squeren Renaud 132 LeasePlan Luxembourg 75 Lecanu Denis 131 Ledent Philippe 56 Leemer-Wintgens Florence 123 Lego 76 Lentz David 108 Léonard Michèle 130 Lesage Patrick 132 Leyder Bertrand 129 LFF 104 Lilith Project 33 Limbourg Benjamin 114 Loehr Jean-Michel 96 Löffler Kurt 129 Lombard International Assurance 96, 98 London Business School 144 London School of Economics and Political Science 144 Loporcaro Anna 112 Lorenzini Cécile 129 Losch 75 Losch André 75 Lotus 78 LPEA 31 LSAP 24, 40, 46, 48, 52, 53, 64 Luca 150 Lux-Development 12 Luxair 16, 75, 111 Luxconnect 88 Luxembourg City Film Festival 152 Luxembourg for Tourism 111 Luxembourg House of Fintech (Lhoft) 98, 103, 104, 144 Luxembourg Stock Exchange 97 Luxemburger Wort 24, 46, 64 Luxempart 14 Luxexpo 76, 149 Luxinnovation 104 Luxnetwork 114, 115 LuxReal 82 Luxtram 54 LuxTrust 90 Lycée technique du Centre 24

M, N, O Maas Yves Mainwood Roger Maison Moderne Majerus Michel Marc André Marchand Franck Margue Charles Mariani Marie-Christine Mariani Thierry Marique Régis Marques Pereira Michel Massimiliano Fuksas Architecture Maurice Jérôme May Elizabeth Mazeaud Fanny McLean Lisa MCM Steel ME Business Solutions

97 152 87, 103, 111 150 54 98 129 86 123 132 112 76 111 130 114 121 86 63

Médecins sans frontières 55 Mélusine Productions 152 Meps 115 Mercedes 13 Mertens Michaël 131 Merveille Gerald 74 Métropole de Rotterdam-La Haye 62 Metz René 66 Michaux Claude 131 Michelin 89 Microsoft 3 Miele 89 Migueres Corinne 123, 132 Minck Bady 152 Mindool 88 Mini 78 Ministère d’État 88 Ministère de l’Économie 51, 52, 85, 88, 112 Ministère de l’Éducation nationale 24 Ministère de la Famille et de la Solidarité sociale 24 Ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative 24, 53 Ministère de la Santé 66 Ministère des Classes moyennes et du Tourisme 24 Ministère des Finances 12, 111 Ministère du Développement durable et des Infrastructures 24 Mitchell Mike 123 Mitsubishi 89 Mittal Lakshmi 74 Mobilconcepts 74 Mobiz 75 Molitor 115 Molitor Marc 129 Monoprix 85 Moreau Thierry 128 Mosar Christian 150 Mosar Laurent 24, 46 Motion-S 88 Mousel Paul 111 Moutschen Nicolas 128 Moyse Bleser 115 Moyse François 132 Mudam 54, 112 Muhlen Kevin 150 Muller Marc 129 Müller-Borle Éric 96 Mutsch Lydia 66 Nedimovic Vanja 130 Neo Telecoms 115 Neobuild 134 Nerl Daniel 114 Neuen Marc 124 Neuroprofiler 103 Ney Adrien 111 Ney Philippe 114 Nicaise Emmanuel 128 Nockels Roland 106 Noosphere 21 Northern Trust 95 Nothum Thierry 16 Nvision 87 O’Reilly Yvonne 121 OAI 84 Obama Barack 3 OCDE 24, 108 Ocvirk Philippe 130 Oddoz Yohan 115 Œuvre nationale de secours Grande-Duchesse Charlotte 54 OGBL 24, 40, 53, 96 Ogier Luxembourg 115 Onu 12 OPF Partners 115 Orange Luxembourg 75 Ourdane Mohammed 90 OVH 114

P, Q, R PacWan Pall Center Pancura PECB Europe Pegel Christine Pelger Stefan Penning Philippe Perilleux Dominique Pesch Marianne Pesch Olivier Pétré Julien Petry John Philips Picard Danièle Pierson Sébastien Plasson Eric Poehle Peter Pol Wio Poos Claude Post Luxembourg Pragmaconsult Prolingua Prum François Prunier Julie

114 86 82 76 56 98 108 129 86 152 130 108 89 128 128 131 125 66 129 88, 90, 111 115 23 108 128

PwC Q-Leap QSR Belgium Quest Quick Rabret Stephan Radio DNR Radishevskaia Anna Rafael Viñoly Architects Ramachandran Kavitha Rangan Nadia Range Rover Rasqué Tom RBC Investor Services RBS Realab Record Bank Red Lion Reding Viviane Reding Yves Région Hauts-de-France Rein Sven Rem Koolhaas OMA René Grosbusch Renzi Matteo Revelle Julien Richard Ady Rifaut André Rifkin Jeremy Rockhal Rod Gilles Rodrigues Elsa Roger Dominique Roosegaarde Dean Rosner Miriam Rotem Rafi Roth Gilles Rousseau Alain Royal Bank of Scotland RTL RTL Group Rucabado Marta

113 115 73 88 73 85 115 129 76 121 46 78 98 96 144 152 115 152 24, 46, 48, 54 73 62 82 76 129 56 103 24, 46 130 24, 53, 62 112 54 132 75 112 112 108 24, 46, 54 115 95 24, 82, 88, 108, 115 14 111

S S.A.R. le Grand-Duc héritier Guillaume 14 Sabban Frédéric 123 Sagramola Sabrina 88 Saint-Amans Pascal 108 Saltini Tiphaine 103 Samsa Film 152 San Salvador Manuel 111 Sanichaufer 76 Santer Jacques 24, 40, 46, 48 SAP Belux 115 Saturn Luxembourg 85 Saulnier Fanny 130 Saumur 161 Savary Nicolas 130 Saxo Banque 116, 117 Scaled Risk 103 Schlim Marc 66 Schmidhuber Jürgen 111 Schmit Nicolas 64 Schmit Romain 24, 40 Schmitz Jean-Paul 129 Schneider Daniel 87 Schneider Étienne 14, 24, 40, 48, 53, 54, 82 Schneider Romain 24 Schrempf Eberhard 112 Schroders 112 Schroeder Laura 152 Service des médias et des communications 88 SES 14 Sigma Conso Management 115 Silvester Jo 44 Simoes Antonio 111 Simon Marie-Christine 130 Siweck Jean-Lou 24, 46 Six Group 97 SNCI 54 Sniukas Marc 126, 132 Snowden Edward 108 Sorce Florence 128 Souy Bénédicte 128 Spautz Jean 24, 46 Spautz Marc 24, 46 Spina Carlo 89 Squifflet Jean-Luc 123 Statec 52, 96 Steffen Frank 124, 129 Steffen Tom 129 Steichen Pascal 53 Steinberger Salomé 130 Strasser Claude 111 Studio 352 152 Studio Roosegaarde 112 Suárez Adolfo 44 Surply Gia 123 Surply Gregory 112 Sutherland Kirsty 131 Swift 144 System Solution 6

INDEX

T, U, V Tageblatt Tango Tanson Sam Tarantula TD Direct Investing Technoport Tegu Thailly Laurent Thalacker Donald Thelen Carlo Thiébaut Sébastien Thielemans Nathalie Thill Carlo Thomson Ross Tosato Massimo Toth Olivier Tramedia Trausch Gilbert Tribunal d’arrondissement Trigaux Anne Trinaps Trump Donald Turpel Justin UBS UCVL Undreiner Claude Université de Strasbourg Université du Luxembourg Université Paris III Vallenthini Michèle Vallortigara Pauline van den Berg Rudolph Van Den Eynden Erik Van Deven Patrick Van Hege Daphni Vandenberghe Rik Vardavas Nicolas Velasti Etienne Vella Franca Velocity Verdet Valérie Vestager Margrethe Vilain Sophie Villalobos Rosa Ville de Luxembourg Volotovskaya Ekaterina Von Gerkan, Marg and Partners Von Poll Voss Denise

94 90 53 152 104 112 89 115 150 84 129 128 111 95 112 112 74 46 108 130 114 3, 24, 44, 56 108 95 85 128 114 24, 40, 56, 114 24 112 130 152 97 115 114, 128 97 128 87 128 88 128 108 111 121 24, 53, 54 121 75 11 121

W, Y, Z Wagener Marc Wagner-Brauckmann Rosy Wagnon Jean-Philippe Walker Owen Waty Émilie Weber Frank Weber Guy Weber Romain Weidig Tom Weiler Lucien Weis Trixi Werner Pierre Wewer Sandy Wickler Christiane Widrich Virgil Wikipédia Wilmes Serge Wilmotte & Associés Winkin René Wirion Tom Wiseler Claude Wiseler-Lima Isabel Woelffel Sandie Wolff Romain Wolter Jacques Wolter Michel Worldcom-Uunet Yeres Emeline Zeimet Laurent Zephir Olivier Zithaklinik Zubairi Nasir Zuindeau Bertrand Zurich Eurolife Zweimueller Manuela

Mars 2017 —

62 86 128 112 114 112 115 111 88 111 150 48 132 86 152 144 24, 46 76 111 84 24, 42, 48, 52, 68 29, 46 131 69 115 24, 46 115 129 24, 46 112 66 144 62 96, 98 112

— 159


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160 —

— Mars 2017

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Maison Moderne est un partenariat de Francis Gasparotto, Jean-Michel Gaudron, Mike Koedinger, Guido KrÜger, Rudy Lafontaine et Etienne Velasti. Conseil d’administration : Jean-Claude Bintz (prÊsident), Francis Gasparotto, Mike Koedinger, Guido KrÜger, Daniel Schneider et Etienne Velasti (membres).

ConformĂŠment Ă l’article 66 de la loi du 8 juin 2004 sur la libertĂŠ d’expression dans les mĂŠdias, la prĂŠsente mention est obligatoire ÂŤune fois par an, au premier numĂŠro diffusĂŠÂť. Nous avons choisi de la publier chaque mois. La sociĂŠtĂŠ ĂŠditrice de Paperjam est dĂŠtenue indirectement, par une participation excĂŠdant 25%, par Mike Koedinger, ĂŠditeur domiciliĂŠ au Luxembourg. La direction gĂŠnĂŠrale et la gestion journalière sont de la responsabilitĂŠ de Mike Koedinger.


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TABLEAU DE BORD

ÉCONOMIE

Tableau de bord

493,6 Dans son rapport sur les données de base dans l’Union européenne du 1er trimestre 2017, Eurostat évalue le nombre de lits d’hôpital disponibles au Luxembourg, en 2014, à 493,6 pour 100.000 habitants, pour une population de 549.680 personnes. En 2006, ce nombre s’élevait à 565, pour une population de 469.086 habitants.

PATRIMOINE GLOBAL DES OPC ET DES FIS

TAUX DE CHÔMAGE

NOMBRE DE FAILLITES

3.640,63

3.626,50

3.621,93

3.602,16

3.565,75

3.461,90

3.487,98

3.395,40

3.395,40

3.371,00

3.506,20

6,2 %

3.358,48

(en janvier 2017)

3.741,33

(en milliards d’euros)

2015

120 100

2016

2017

86

80

86

81

75 62

60

108

104

99

87

92

86 74

78

73 62

60 50

47

60 58 56 53

65 54

40 28

20

TAUX D’INFLATION

Fé v. M ar s A vr il M ai Ju in Ju il. A oû t Se pt . O ct . No v. D éc .

Ja n.

0

(en %)

5.000

4.108

PIB EN VOLUME

424.642

(évolution en %)

EMPLOI TOTAL INTÉRIEUR (en janvier 2017)

5

4,2

4 42,27 % Frontaliers

4.000

4,7

3

4,2 3,5

3,7

3.000

2.000

2 1

1.000

0 -1

2012

162 —

— Mars 2017

0

0

Ja n. 16 Fé v. M 16 ar s1 A 6 vr il 1 6 M ai 16 Ju in 1 Ju 6 il. A 16 oû t Se 16 pt .1 O 6 ct .1 N 6 ov .1 D 6 éc .1 Ja 6 n. 17

57,73 % Résidents

2013

2014

2015

2016

2017

S O U R C E S : E U R O S TAT, S TAT E C , C S S F, BA R R E AU . L U

6.000

5.233

NOUVELLES IMMATRICULATIONS

D éc .1 5 Ja n. 16 Fé v. 1 M 6 ar s1 A 6 vr il 1 6 M ai 16 Ju in 16 Ju il. 1 A 6 oû t1 Se 6 pt .1 6 O ct .1 6 N ov .1 D 6 éc .1 6

OCT. 16 : +0,5 % DÉC. 16 : +1,1 % JAN. 17 : +1,7 %


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