Paperjam mai 2017

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MAI 2017

Pourquoi les entreprises doivent se préparer à la révolution digitale. Les leçons d’Emmanuel Vivier (Hub Institute) et les applications au Luxembourg.

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ÉDITO

Au nom de la diversité

C M I KE KOED I NGER Fondateur et CEO de Maison Moderne, éditeur de Paperjam

omme s’il fallait se dépêcher, le gouvernement de Xavier Bettel signe la nouvelle concession de CLT-UFA quelques semaines avant le débat public sur les médias au Parlement. Faire subventionner une télévision commerciale et privée par une aide publique annuelle jusqu’à 10 millions d’euros pourrait être le dernier « coup » d’Alain Berwick, l’ex-CEO de RTL au Luxembourg, qui prendra sa retraite cet été. Juste après sont sortis les chiffres de la répartition de l’aide directe de l’État à la presse écrite imprimée pour 2016. D’un montant total de 7,4 millions d’euros, elle est encore une fois distribuée à 75 % à deux entreprises médias (groupe Saint-Paul et Editpress (voir page 56)), alors que cette loi pensée par le gouvernement de Gaston Thorn dans les années 1970 a(vait) pour objectif de « maintenir la diversité dans la presse d’opinion luxembourgeoise ». En décembre 2016, le conseil de gouvernement a voté une nouvelle aide destinée, cette fois-ci, à la presse en ligne. Si c’est un bon début, cela reste encore une très timide avancée. Explications : alors qu’un titre de presse en ligne ne touche qu’un forfait de 100.000 euros par an, le deuxième quotidien payant du pays, le Tageblatt, bénéficie à lui seul d’une aide annuelle de 1,7 million d’euros. Deux poids, deux mesures ? Et si le débat public sur les médias au Parlement était enfin le moment pour relancer le débat sur une réforme de l’aide de l’État à la presse ? Voici huit recommandations d’un éditeur indépendant pour favoriser le pluralisme et le journalisme de qualité dans la presse luxembourgeoise.

1. Considérer la presse digitale au même titre que la presse imprimée Appliquer les mêmes critères d’éligibilité (p.ex., disposer d’une rédaction d’au moins cinq journalistes plein temps) d’un côté, et accorder la même aide (tant sur la partie fixe que variable) de l’autre. 2. Plafonner l’aide par marque média Davantage de contenu ne veut pas automatiquement dire davantage d’opinions. Il faut plafonner le volume de contenu éligible par titre. 3. Établir un dégressif des aides pour les groupes médias Multiplier les marques médias au sein d’un même groupe n’apporte pas de la diversité d’opinions. Il faut arrêter de l’encourager par une multiplication des aides publiques et appliquer un taux dégressif : 100 % des aides pour le premier titre, 90 % pour le deuxième, 80 % pour le troisième… jusqu’à 30 % des aides à partir du septième titre. 4. Limiter la partie variable de l’aide aux strictes pages rédactionnelles Limiter l’aide publique aux strictes pages rédactionnelles en excluant programmes TV et cinéma, horoscopes, mots croisés, histoires drôles, etc. L’aide de l’État doit se limiter à la création d’un vrai contenu journalistique.

il nous semble indispensable de considérer la presse non payante au même titre que la presse payante – à l’exception des titres édités pour le compte de tiers.

7. S’adapter aux nouveaux modes de consommation, rendre les mensuels éligibles La presse en ligne pour l’information en continu, la presse imprimée pour l’analyse. Avec des modes de lecture qui évoluent, les périodicités de la presse évoluent aussi. La presse imprimée sera davantage une presse du week-end. 8. Exiger la transparence financière des entreprises médias subventionnées Connaître les intérêts des actionnaires, c’est mieux comprendre les médias. Les entreprises médias subventionnées devraient publier, annuellement, un ensemble de données des actionnaires et bénéficiaires économiques finaux, des résultats consolidés du groupe, de l’activité presse, et un organigramme reprenant l’ensemble des entreprises liées au groupe. L’État investit, chaque année, environ 40 millions d’euros* dans le paysage médiatique luxembourgeois. Autant mettre cet investissement au service de la diversité dans la presse et d’un journalisme indépendant et de qualité.

5. Augmenter la partie fixe * Le gouvernement ne communique pas le de l’aide montant exact. Les 40 millions corresponPour soutenir les petits éditeurs dent à une addition rapide de l’aide directe de l’État à la presse écrite imprimée, l’aide de la presse quotidienne et hebdoindirecte de l’État à la presse (que l’État madaire, garants du pluralisme, il paye directement à la Poste en compensafaut augmenter la partie fixe (p.ex., tion d’un tarif avantageux accordé à la de 30 à 50 % du montant annuel presse pour la distribution des titres aux de référence). abonnés), l’aide pour la presse en ligne, le 6. Retirer le critère limitant le modèle économique du titre Tout comme les modes de consommation de l’information, le modèle économique des médias a aussi évolué depuis 1976. Aujourd’hui,

budget de la radio 100,7, la publication des avis offi ciels dans la presse écrite, les investissements publicitaires des différents ministères, la subvention accordée au BCE (fi liale de CLT-UFA), la valorisation des fréquences internationales accordées sans paiement à CLT-UFA, et enfin la subvention de RTL Télé Lëtzebuerg.

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SOMMAIRE

Mai 2017

GRAND ENTRETIEN

COVERSTORY

028 Tous disruptés En deux décennies à peine, des entreprises comme Google, Facebook et Amazon se sont imposées comme des géants mondiaux. Si de nouveaux modèles émergent, c’est que les consommateurs les plébiscitent pour ce qu’ils apportent de nouveau. REPORTAGE

018 « Beaucoup d’entreprises sont innovantes sans le savoir » Face à l’immense défi que représente la digitalisation, la Chambre des métiers est sur tous les fronts pour sensibiliser les artisans. Double entretien avec Tom Wirion (directeur) et Roland Kuhn (président). BAVARDAGES

132

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Une journée avec Étienne Schneider

Learning by networking

Le photographe Anthony Dehez a suivi le vice-Premier ministre et ministre de l’Économie l’espace d’une journée. À un rythme soutenu.

La Fédération des jeunes dirigeants d’entreprise fête ses 40 ans. Regards croisés entre le président fondateur Victor Kneip et l’actuel président, Jean-Paul Olinger.

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SOMMAIRE

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079

PRESSE

052 Dans les arcanes des médias F R A N Ç OIS BILT GEN (C JUE )

064 « Nous n’avons pas le droit à l’erreur »

SPACERESOURCES.LU

066 Une constellation

en cours d’élaboration LY D I E E R R E T C L A U D I A M O N T I

068 D’une médiateure à l’autre CNDS

070 Une noble cause ÉDUCATION NUMÉRIQUE

074 Les mains dans les circuits COUR CONSTITUTIONNELLE

076 20 bougies amères CARNET DE CAMPAGNE

095

ALIMENTATION

082 Toujours plus frais TÉLÉCOMS

086 Join à l’assaut du B2B belge E VA FERR ANTI

087 Quand rater une marche devient catastrophique

FERMETURE ET RENAISSANCE

088 Les hôtels ne doivent pas s’endormir

BANQUES

098 Les grandes font de la résilience SECTEUR BANCAIRE

102 Plans sociaux vs

nouvelles embauches R&D DANS LA FINANCE

104 Le Luxembourg est dans la place FINANCES RESPONSABLES

105 Vert luisant

FIT4 ENTREPRENEURSHIP

090 « Aujourd’hui, je gère ma vie ! » TALENT S AU FÉMININ

092 Innovantes et pleines de promesses

ÉCONOMIE CIRCULAIRE

094 Le bâtiment devient banque

Supplément Fonds

078 En route vers les élections Communales 2017

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SOMMAIRE

LIFESTYLE

PAPERJAM CLUB

EUROPEAN MONTH OF PHOTOGRAPHY

148 La photo dans les nuages

INITIATIVE PRIVÉE

150 Quand l’amour de l’art se partage

GASTRONOMIE

152 Y a de la déco dans le resto C’EST DE SAISON

154 Déjeuner sur l’herbe

AGENDA

121 Les événements à venir LA VIE DU CLUB

124 Retour en images

DOSSIER DIGITAL

014 Celebrating Luxembourg 016 À suivre 108 Flash-back 112 Carrières 118 Paperjam.jobs 156 Paperjam.lu 160 Ours 1 thé et de matique s rép onse / 2 invité s s d’e xper ts :

E-COMMERCE

110 Expérimenter et prendre du temps

162 Tableau de bord

Doss ie une t rs digitau out x: expér e nouvelle ience sur Pap erja m.lu /dos sier

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PAPERJAM ADVERTORIAL

Les CFL en route vers la mobilité intégrée

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et proposer des connexions plus rapides et confortables aux voyageurs.

Faciliter les connexions entre le train et les transports en commun

Le 10 décembre 2017, les CFL inaugureront un nouveau pôle d’échanges en contrebas du Pont Rouge. Celui-ci offrira de nouvelles connexions vers le Kirchberg et le centre-ville aux usagers en provenance du nord et du sud. Grâce au nouveau pôle d’échanges du Kirchberg, qui liera entre eux le train, le futur tram, les bus et la mobilité douce, les connexions entre

le réseau ferroviaire et les autres moyens de transport en commun seront facilitées. Les passagers se rendant au Kirchberg à partir du nord du pays pourront désormais descendre du train quelques kilomètres avant la gare centrale, à proximité immédiate de leur destination. À terme, il est également prévu d’acheminer les voyageurs en provenance du sud par le train à ce nouvel arrêt, après une halte en gare centrale. Pour en assurer la desserte, de nouveaux quais seront construits en gare centrale, en lieu et place de l’ancien Atelier Central, situé à Bonnevoie. « Ce nouvel arrêt Pfaffenthal-Kirchberg per-

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MDDI

C’

est pour répondre aux défis toujours plus importants de la mobilité au Luxembourg que le ministère du Développement durable et des Infrastructures a élaboré la « stratégie globale pour une mobilité durable » (MoDu). Celle-ci s’appuie au niveau national sur le réseau ferré, en tant qu’épine dorsale du réseau des transports en commun, et prévoit la mise en place de plusieurs pôles d’échanges, qui assureront la connexion entre différentes formes de mobilité. L’objectif : désengorger les deux principales portes d’entrée de la capitale, à savoir la gare centrale et Hamilius,

CFL/MDDI

Dans la lignée de la stratégie globale pour une mobilité durable du ministère du Développement durable et des Infrastructures, les CFL ont mis sur pied de grands projets d’infrastructure. L’arrêt ferroviaire Pfaffenthal-Kirchberg et la gare périphérique de Howald sortiront bientôt de terre. Ils proposeront aux usagers une connexion rapide et directe entre le réseau ferré et les autres moyens de transport en commun.


PAPERJAM ADVERTORIAL

LE FUNICULAIRE EN CHIFFRES 2 C’est le nombre de funiculaires en fonction. Chacun est équipé de deux cabines.

63 C’est la durée du parcours en secondes.

200 C’est la longueur du tracé en mètres.

38,7

C’est en mètres le dénivelé du parcours.

7.200 C’est le nombre de personnes qui peuvent être transportées en une heure par les quatre cabines.

168 C’est le nombre de personnes qui peuvent être transportées par véhicule.

17 C’est la masse en tonnes du véhicule à vide.

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Gagner du temps

Élément-clé de ce nouveau pôle d’échanges : un funiculaire qui assurera la liaison entre les quartiers dans la vallée du Pfaffenthal et le plateau du Kirchberg. « Le temps d’un trajet simple en funiculaire sera d’une minute. Son tracé permettra aux passagers de remonter, sur une longueur de 200 mètres, un dénivelé de près de 40 mètres. Il s’agit d’une première au Grand-Duché, poursuit Marc Wengler. Les travaux de construction ont débuté en mai 2015 et se sont bien poursuivis jusque-là. Ils pourront être terminés dans les délais prévus, en respectant le budget. » La mise en service du pôle d’échanges aura donc bien lieu le 10 décembre, les quatre cabines ayant été livrées en mars dernier. Au même moment sera livré le premier tronçon du tram au Kirchberg, qui permettra aux usagers de poursuivre leur voyage sur le plateau ou de rejoindre le centre-ville.

Accessible à tous

Avec un ensemble de quatre cabines, réparties sur deux tracés indépendants, le funiculaire transportera, aux heures de pointe, jusqu’à 7.200 personnes par heure. « Il sera possible de transporter 1.200 personnes en 10 minutes, soit deux trains de 600 voyageurs. Sur 11,8 mètres de long et 3,5 mètres de large, chaque cabine pèsera environ 17 tonnes, chacune étant équipée de 16 sièges rabattables et pouvant

accueillir un maximum de 168 passagers. » Avec des horaires d’ouverture adaptés à ceux de la circulation des trains, le funiculaire sera accessible à l’ensemble des usagers des transports en commun et de la mobilité douce, et ce sans titre de transport supplémentaire. Les cabines sont par ailleurs parfaitement adaptées aux besoins des personnes à mobilité réduite. « L’accès aux cabines en fauteuil roulant sera facilité par des entrées de plain-pied et un ensemble de cinq ascenseurs et quatre escalators mécaniques. », précise Marc Wengler. Les piétons, quant à eux, seront invités à utiliser le sentier à travers les bois, les installations pédestres le long des voies du funiculaire étant uniquement destinées à des fins d’entretien et d’évacuation éventuelle.

LIVRÉ À TEMPS Le pôle d’échanges intermodal Pfaffenthal-Kirchberg, connectant entre eux le réseau ferroviaire luxembourgeois, le futur tram, les bus et la mobilité douce, sera mis en service le 10 décembre 2017. Le funiculaire assurera le transport des voyageurs de la station Pfaffenthal vers le plateau du Kirchberg.

DÉSENGORGER LE SUD Située au cœur d’un centre de développement économique en plein essor, à savoir le Ban de Gasperich, la future gare périphérique de Howald fera partie d’un pôle d’échanges entre les trains, le tram et les bus.

Une nouvelle gare à Howald

Un second pôle d’échanges multimodal est actuellement en construction à Howald. « Ce projet s’inscrit lui aussi dans les démarches d’intégrer le train à d’autres formes de mobilité, comme le bus ou le tram », indique le directeur des CFL. Située près du Ban de Gasperich, centre économique en plein essor, la future gare périphérique de Howald sera opérationnelle en date du 10 décembre 2017, en même temps que le pôle d’échanges Pfaffenthal-Kirchberg. Les travaux sur le pôle d’échanges de Howald et la seconde ligne ferroviaire Luxembourg – Bettembourg se poursuivront encore jusqu’à la mise en service de la nouvelle ligne ferroviaire en 2023. Le Luxembourg sera donc paré pour satisfaire aux besoins des usagers des transports en commun, dont le nombre est en constante augmentation.

Retrouvez deux vidéos consacrées au funiculaire et à l’arrêt ferroviaire Pfaffenthal-Kirchberg sur la chaîne Youtube des CFL.

MDDI

CFL/MDDI

C’est le nombre de sièges rabattables par cabine.

mettra aux usagers des gains de temps considérables, l’objectif étant une desserte à raison de six trains par heure et par sens », explique Marc Wengler, directeur général des CFL.

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C E L E B R AT I N G LUXEMBOURG MIR WËLLE WEISE WIE MIR SINN

CLAUDE SCHMITZ

« La culture nous fait souvent remarquer dans le bon sens » 2017 est l’année de célébration du Luxembourg pour Maison Moderne, qui met à l’honneur les «ambassadeurs» du pays à l’étranger. «Celebrating Luxembourg» est consacré cette fois à Claude Schmitz.

C

réateur de bijoux, Claude Schmitz est un virtuose qui manie les métaux et les pierres avec grâce, tout en livrant un design épuré très contemporain. Ses créations sont de véritables œuvres d’art qui lui ont ouvert les portes de prestigieuses galeries à travers le monde. Votre travail contribue au rayonnement à l’international du Luxembourg. Quand en avez-vous pris conscience pour la première fois ? C L A U D E S C H M I T Z Dès mes débuts, mes pièces ont été montrées à l’étranger. Mais le vrai lancement de ma carrière internationale a été en 2004, quand la galerie Charon Kransen Arts de New York m’a contacté pour me représenter. C’était un rêve de travailler avec eux, car ils sont présents sur toutes les grandes foires dans le monde entier. Deux ans plus tard, c’est la galerie Deux Poissons de Tokyo qui me prenait dans ses artistes…

À quelle occasion avez-vous été particulièrement fier du Luxembourg ? Je suis toujours fier d’être Luxembourgeois quand je suis à l’étranger. Fier de pouvoir parler plusieurs langues et de pouvoir m’adresser à beaucoup de monde. En plus, j’ai été très fier du Luxembourg quand Su-Mei Tse a remporté le Lion d’Or à la Biennale de Venise. La culture nous fait souvent remarquer dans le bon sens. Découvrez l’interview complète de Claude Schmitz, ainsi que d’autres ambassadeurs du pays et participez à l’initiative #CelebratingLuxembourg. L’expérience se poursuit sur celebratingluxembourg.com.

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MAISON MODERNE

Comment se positionne le design luxembourgeois à l’international ? Quand j’ai fait mes études à l’Académie d’Anvers, j’étais le seul Luxembourgeois, cela paraissait exotique à certains. Mais les designers luxembourgeois sont rarement connus comme tels. À l’étranger, on pense souvent que je suis Allemand, à cause de mon nom. Mais dans l’univers du design, il y a de moins en moins de styles ou d’écoles liés à un pays. La globalisation a fait son œuvre, et les signes distinctifs se font rares.

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Le tout nouveau Discovery est le SUV le plus polyvalent au monde. Il accueille confortablement 7 adultes ou un espace de chargement jusqu’à 2.500 litres et vous emmène partout grâce à ses légendaires capacités tout-terrain. À l’intérieur, chaque passager profite d’une connectivité de pointe et du luxe typiquement britannique. Il y a déjà un tout nouveau Discovery à partir de 49.990 €. Découvrez-le maintenant chez nous. Land Rover Luxembourg – by Arnold Kontz Group Route de Thionville 128, 2610 Luxembourg - T. +352 29 71 74 - www.landrover.lu Land Rover Sud – by Arnold Kontz Group 9 ZAC Haneboesch II, 4563 Niederkorn - T. +352 27 61 60 - www.landrover.lu

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L’Icma (International Capital Market 03/05 Association) tient sa 49e assemblée générale, cette fois au Luxembourg. Un moment important pour l’industrie financière, qui rassemblera quelque 1.000 participants à Luxembourg Congrès.

Résultats après acquisitions

KBL epb présente ses résultats 03/05 annuels. La banque avait clôturé 2015 avec des couleurs positives dans un contexte économique délicat, ainsi que trois acquisitions, en Belgique, en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas. Le bilan 2016 sera donc l’occasion d’examiner des premiers retours sur ces investissements.

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En assemblées

Mai rime avec assemblées générales. 10/05 Y compris dans le secteur sidérurgique. ArcelorMittal tiendra la sienne le 10 mai à son siège du boulevard d’Avranches, principalement pour renouveler une partie de son board. La spin-off du groupe spécialisé dans l’acier inoxydable, Aperam, tiendra son AG durant la même journée.

Cap sur New York

L’Alfi (Association luxembourgeoise 12/05 des fonds d’investissement) prospecte de nouveaux marchés à l’instar de l’Australie, mais n’oublie pas des points de chute majeurs comme New York. Un séminaire en mode « breakfast » est organisé à la Big Apple avec un focus sur le real estate, le private equity, ainsi que les fonds hedge et d’infrastructures.

Troupes réunies

Le DP tient son congrès annuel au

21/05 Tramsschapp, dans la capitale. Le rendez-vous sert traditionnellement de bilan d’action, principalement au niveau national. Un an avant les législatives, l’enjeu des communales d’octobre prochain figurera aussi à l’agenda des discours.

Débattre de l’économie mondiale

L’OCDE tiendra un forum début

06-08/06 juin en son siège à Paris. Si les

deux premiers jours sont orientés vers des conférences-débats, le troisième jour permettra aux ministres des Finances et de l’Économie de faire le point sur les dossiers chauds du moment en matière fiscale, dont le fameux Beps.

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Meeting point

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BMW GOLF CUP INTERNATIONAL 2017 29TH EDITION

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May 19

May 24 May 31

June 2 June 7

June 9

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Bilia-Emond Arlon, Libramont and Luxembourg

Bossenstein Golf Club

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Centrauto Malle and Wijnegem

Kempense Golf Club

Private Tournament for:

Beliën Neerpelt and Lommel

Winge Golf & Country Club Golf & Country Club De Palingbeek

Private Tournament for:

Ottevaere, Juma, Patrick Smets and Tanghe

Private Tournament for:

Monserez Aalbeke, Kortrijk and Ieper

Royal Golf Club du Hainaut

Private Tournament for:

L. Louyet Charleroi, La Louvière, Mons and Sambreville

Naxhelet Golf Club

Private Tournament for:

Bortolin and Delbrassinne Motors

June 16

Royal Bercuit Golf Club

Private Tournament for:

Ginion Group

Royal Golf Club des Fagnes

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Delbecq

July 4

Cleydael Golf Club

Private Tournament for:

Jorssen Aartselaar and Schoten

Houthalen Golf Club

Private Tournament for:

van Osch Hasselt, Halen and Tienen

Golf & Country Club Oudenaarde

Private Tournament for:

Gregoir Puurs, Jette and Dendermonde

Golf & Country Club Oudenaarde

Private Tournament for:

Gregoir Puurs, Jette and Dendermonde

Royal Waterloo Golf Club

Open Tournament for:

BMW Belux

Royal Zoute Golf Club Knokke

Open Tournament for:

BMW Belux

Private Tournament for:

Discar Liège, Verviers, Eupen and Malmedy

June 23 August 9

August 17

August 18

August 23

September 8

September 13

Royal Golf Club du Sart Tilman

October 13

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GRAND ENTRETIEN

TOM WIRION ET ROLAND KUHN, DIRECTEUR ET PRÉSIDENT DE LA CHAMBRE DES MÉTIERS

« Beaucoup d’entreprises sont innovantes sans le savoir » J O N AS M E R C I E R E T T H I E R RY R A I Z E R |

MIKE ZENARI

Concerné de la même façon que n’importe quel autre secteur par les transformations de l’économie, l’artisanat veut prendre son avenir en main. Face à l’immense défi que représente la digitalisation, la Chambre des métiers est sur tous les fronts pour sensibiliser les artisans et les encourager à prendre les devants. Avec la 5e édition du Prix de l’innovation dans l’artisanat, la fédération professionnelle veut évangéliser, et surtout convaincre. Double entretien avec Tom Wirion (directeur) et Roland Kuhn (président).

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GRAND ENTRETIEN

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GRAND ENTRETIEN

C

omment l’artisanat luxembourgeois se situe-t-il dans les grandes tendances actuelles de l’économie, comme la digitalisation, l’économie circulaire, ou encore le développement durable ? T O M W I R I O N L’artisanat a certainement un rôle à jouer dans ces grandes tendances. Il doit le faire en misant sur ses spécificités : la proximité, les relations privilégiées avec la clientèle, la flexibilité, la dimension régionale, et le savoir-faire. Tout cela combiné aux nouveaux outils du numérique. Quand on parle de la digitalisation dans l’artisanat, cela ne veut pas dire qu’on n’a plus besoin d’artisans qualifiés. On l’a d’ailleurs vu lors de la signature du Pakt Pro Artisanat avec le ministère de l’Économie. À cette occasion, nous avions rendu visite à un fabricant de fenêtres qui disposait d’une machine très performante et d’un robot pour la peinture des châssis. La question qui se posait alors était celle du profil à avoir pour diriger ces outils. Et il était clair qu’un menuisier, qui avait la connaissance de la matière, était nécessaire. Mais son profil devait être plus complet, car en plus de son savoir-faire de base, il avait besoin de compétences liées au numérique. Sans artisans qualifiés, ce virage ne pourra donc pas être pris.

Qu’attendez-vous de la mise en place de l’étude stratégique Rifkin dans l’artisanat ? R O L A N D K U H N Je pense que cette étude doit être perçue par les artisans comme une invitation à réfléchir sur leur propre fonctionnement. La digitalisation n’est pas qu’une affaire d’ordinateurs ou de robots, c’est une philosophie. Chacun doit prendre le temps de repenser ses processus de production et de commercialisation. Pour moi, l’étude Rifkin est l’occasion de se remettre en question. L’artisanat de demain sera donc un artisanat à valeur ajoutée ? T . W . C’est exactement cela. Et dans ce sens, la digitalisation est surtout une chance, car elle offre de nombreuses opportunités. Le secteur va évoluer, il va changer de visage, tout en gardant le besoin d’un certain savoir-faire que les outils numériques ne pourront pas apporter. Il y a des entreprises au Luxembourg qui sont déjà loin, d’autres qui sont sensibilisées. Mais une bonne moitié n’a pas la digitalisation sur son radar, souvent car le patron a la tête dans le guidon. L’artisanat se porte bien, les chiffres le montrent, il y a du travail. C’est plutôt positif, certes, mais cela ne doit pas faire oublier ce qui est en train de venir. Notre rôle en

VASTE CHANTIER Roland Kuhn sait que la digitalisation dans l’artisanat sera un travail pédagogique et de longue haleine.

BIO EXPRESS

TOM WIRION

Avocat des artisans 1959 Naissance le 1er janvier à Luxembourg-ville. 1993 Après avoir suivi un parcours littéraire au lycée de l’Athénée de Luxembourg, il obtient une maîtrise en droit international à l’université d’Aix-Marseille, où il termine major de promotion. Il part ensuite pour Bruges et le Collège d’Europe, où il empoche un master of arts in European political and administrative studies. 1994 Il entre au Barreau de Luxembourg en tant qu’avocat. Il exercera cette profession pendant cinq ans. 1999 Il rejoint la Chambre des métiers comme conseiller juridique. Il va gravir les échelons jusqu’au poste de directeur général adjoint. 2013 La nomination de Tom Wirion est approuvée par le Conseil de gouvernement dans sa séance du 11 octobre. Il agira en tant que directeur général, désigné aux côtés de Paul Ensch, pour prendre officiellement ses fonctions à la fin du premier trimestre de 2014.

ROLAND KUHN 1953 Naissance à Luxembourg-ville. 2007 Première élection à la présidence de la Chambre des métiers pour un mandat de cinq ans. 2012 Roland Kuhn est réélu par ses pairs au siège de président de la Chambre des métiers pour un nouveau mandat de cinq ans, qui se terminera donc cette année. Roland Kuhn est administrateur délégué de Kuhn SA, l’un des piliers du secteur de la construction et de l’immobilier au Luxembourg.

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GRAND ENTRETIEN

VERBATIM

Optimisme – Roland Kuhn « Je suis optimiste pour l’artisanat parce qu’il s’agit d’une économie concrète. Les artisans créent des choses palpables, et nous aurons toujours besoin d’eux. Il faut simplement que notre secteur sache se remettre en question. »

Réalisme – Tom Wirion « À l’horizon 2025, 41 % des entreprises artisanales seront à transmettre. C’est énorme. Certaines arrivent à organiser cela, les plus grandes notamment. Mais beaucoup ne sont pas prêtes. »

I NSPI RATI ON Tom Wirion aime regarder du côté de l’Allemagne, où la philosophie autour de l’artisanat est un peu la même qu’au Luxembourg.

tant que Chambre des métiers est de faire en sorte que tous les acteurs de ce secteur prennent le train de la modernité. Vous parliez du Pakt Pro Artisanat. Concrètement, quelles mesures vont être prises par la Chambre des métiers en ce qui concerne le chapitre de la digitalisation ? T . W . Nous allons mettre sur pied une cellule dédiée à la digitalisation. Nous sommes en train de recruter des profils spécifiques qui auront comme mission de sensibiliser, d’informer, d’organiser des workshops… mais aussi d’aller sur le terrain pour du conseil individuel. Ce type de cellule existe déjà en Allemagne. Nous regardons d’ailleurs souvent chez notre voisin, car la philosophie autour de l’artisanat est un peu la même que la nôtre. Le ministère de l’Économie allemand a décidé il y a cinq ou six ans de créer des centres de compétences pour l’industrie et l’artisanat avec des missions identiques à celles de la cellule que nous souhaitons mettre en place. Comment les artisans perçoivent-ils toutes ces évolutions ? R . K . Notre travail sera pédagogique et de longue haleine. Il y a différents niveaux de compréhension des enjeux, et il faut pouvoir 022 —

offrir des solutions sur mesure, car chaque artisan doit avoir la possibilité de prendre ce dont il a besoin dans la digitalisation. Au préalable, il faut donc organiser une large sensibilisation. La clé est donc de convaincre le chef d’entreprise… R . K . Oui. Et on devra certainement aller le chercher sur le chantier avec un carnet de commandes bien rempli ! Comme je le disais, la tâche est ardue.

En phase – Roland Kuhn « La modernité et la technologie font partie du quotidien des artisans. »

Idée reçue – Tom Wirion « On nous dit toujours que dans l’artisanat, les salaires ne sont pas très élevés. Pour les emplois non qualifiés, on touche le salaire social minimum, c’est vrai. Mais de plus en plus d’artisans qualifiés gagnent très bien leur vie. »

Hormis la digitalisation, qu’est-ce que vous attendez du Pakt Pro Artisanat : des résultats concrets ou simplement l’amorce d’une dynamique ? T . W . Je pense que le Pakt Pro Artisanat est intéressant à deux titres. Tout d’abord, il souligne l’importance du secteur de l’artisanat, notamment en termes de création d’emplois et de force d’innovation. La deuxième chose est le budget mis à disposition par le ministère de l’Économie pour permettre de contribuer au financement des activités que la Chambre va offrir. Au-delà de ces deux aspects, il se concentre sur d’autres axes également importants, comme la transmission d’entreprises, qui représente un énorme enjeu pour le secteur. Nous allons d’ailleurs mener une étude avec

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un consultant externe, le ministère, la Chambre, et la Fédération des artisans pour voir comment nous pouvons améliorer ce processus.

Il y a les métiers de la toiture, par exemple, qui regroupent le charpentier, le couvreur, etc. Or, nous avons encore des diplômes très ciblés. Notre projet, en accord avec le ministre de l’Éducation nationale, est donc d’organiser les Quel est l’obstacle majeur dans la transmisbrevets de maîtrise par domaine d’activité. Un sion d’entreprises artisanales ? projet pilote a été lancé pour regrouper les T . W . Le financement, sans aucun doute. À l’hoqualifications de boulanger, de pâtissier, de rizon 2025, 41 % des entreprises artisanales traiteur et de boucher. Et c’est concluant. Nous seront à transmettre. C’est énorme. Il y a certaines entreprises qui arrivent à organiser cela, allons donc l’élargir. Pour les jeunes qui choisissent une carrière les plus grandes notamment. Mais beaucoup dans l’artisanat et commencent d’en bas, il faut ne sont pas prêtes. La Chambre a mis en place aussi donner des perspectives. C’est pour cela une bourse d’entreprises où sont répertoriés, que nous sommes en train de d’un côté, les gens qui veulent créer des partenariats avec arrêter leur activité, et de des instituts en Allemagne, l’autre, ceux qui souhaitent en pour offrir la possibilité à reprendre une. On cherche « Les jeunes, ceux qui le souhaitent d’obtedes concordances. Tout cela nir des bachelors professionest strictement confidentiel, comme les nels en suivant des cours en car c’est très délicat. L’année moins jeunes, parallèle de leur travail, grâce dernière, on a fait 150 mises à des horaires aménagés. en relation, et environ connaissent peu, Cette perspective d’aller à 25 transmissions se sont faites. ou pas du tout, l’université rend le secteur La réforme fiscale a facilité plus attractif. C’est d’ailleurs ce processus quand il se proles métiers la raison pour laquelle nous duit à l’intérieur de la famille. de l’artisanat. » avons été à l’origine de la C’est une bonne chose, mais création de l’Isec (Institut de nombreuses transmissions Roland Kuhn supérieur de l’économie, ndlr) ont lieu avec un tiers. Et nous Président de la Chambre en 2015. L’idée est d’avoir au constatons que la question du des métiers Luxembourg des bachelors financement du rachat est le similaires. Nous avons réussi à principal frein. Jusqu’à préobtenir l’accréditation auprès sent, les aides directes ont été des autorités. Il faut maintenant mettre sur privilégiées. Je ne dis pas qu’il faut arrêter, pied des programmes adaptés aux besoins. mais il existe aussi d’autres solutions qui Tout cela prend du temps. peuvent être mises en place, comme des mécanismes de garantie des prêts. La mutualité des PME le fait déjà. Une garantie en plus Le ministère de l’Économie aimerait aussi de l’État serait une bonne chose. C’est une encourager l’esprit entrepreneurial dès le piste à laquelle nous réfléchissons. plus jeune âge… T . W . Oui, il y a un projet pour permettre aux jeunes de développer leur esprit d’initiative Qu’en est-il des jeunes ? L’artisanat n’est pas dès le lycée. Pour nous, cela serait une bonne forcément le secteur qui les attire le plus… occasion de promouvoir les nouveaux métiers R . K . Les jeunes, comme les moins jeunes, de l’artisanat. Et la dose de digitalisation qui connaissent peu, ou pas du tout, les métiers est en train d’intégrer notre secteur va nous de l’artisanat. Ils en ont souvent une image aider à améliorer son image auprès des jeunes. vieillotte. Nous avons lancé il y a deux ans On constate déjà depuis deux ans, dans le l’initiative Hands Up pour sensibiliser la jeune cadre de nos interventions dans les lycées, génération. Pour l’instant, on peut consulter notamment pour la promotion de Hands Up, sur les réseaux sociaux et un site dédié tous un ressenti plutôt positif des élèves, comme les métiers de l’artisanat et les profils recherdes professeurs. Il faut maintenant faire évochés. On sent que cette initiative intéresse, luer cette initiative. Aller plus loin. mais ce n’est pas suffisant. Au-delà de la promotion, notre conviction est qu’il faut aller plus loin, en organisant des actions sur le terQuel est le portrait-robot de l’artisan luxemrain, dans les lycées, auprès des parents et des bourgeois en 2017 ? jeunes. Et nous allons créer à la Chambre des T . W . Nous tenons depuis une dizaine d’années métiers un service d’orientation. Car notre des statistiques assez précises sur les artisans, cible n’est pas seulement le créateur ou le chef qui nous permettent d’avoir une bonne idée d’entreprise, mais aussi le jeune qui ne sait sur ce sujet. Tout d’abord, 77 % des créateurs pas encore qu’il a peut-être une carrière intéd’entreprise dans l’artisanat sont des résiressante à faire dans l’artisanat. dents, mais souvent non luxembourgeois. L’âge moyen de l’artisan qui décide de se mettre à son compte est de 35 ans. Cela veut Pensez-vous qu’il faille réformer le cadre de dire qu’il ne se lance qu’après une première l’apprentissage ? expérience. Celle-ci n’a d’ailleurs pas été forR . K . Nous sommes en train de restructurer le cément mauvaise puisque 50 % de ceux qui brevet de maîtrise pour qu’il réponde aussi ont créé leur entreprise étaient satisfaits de aux réalités de demain. Aujourd’hui, les entreprises ne sont pas cantonnées à un seul métier. leur dernier emploi. 024 —

MODE D’EMPLOI

5 e PRIX DE L’INNOVATION Pour sa 5e édition, le Prix de l’innovation dans l’artisanat, dont Paperjam est partenaire, a été baptisé « The Hands of Innovation » et sera remis le 23 novembre 2017. Start-up, entreprise familiale multigénérationnelle ou artisan indépendant : le concours est ouvert à toutes les franges de l’artisanat. Le Grand Prix « Hands of Innovation » sera remis à un des lauréats des cinq catégories suivantes : Produit ou Service ou Design Système ou Processus de production Stratégie d’internationalisation, Export Gestion, Organisation et Management Marketing & Communication Les dossiers seront évalués par un jury composé de neuf membres qui représenteront la Chambre des métiers (2), Luxinnovation GIE (2), la Banque Raiffeisen (1), Enovos (1), la Fiduciaire des PME (1), Lalux (1) et la Mutualité des PME (1). L’inscription se fait sur le site innovation.cdm.lu avant le 1er août 2017.

DATES-CLÉS 27 avril 2017 Lancement de The Hands of Innovation, Prix de l’innovation dans l’artisanat 2017 1er août 2017 Date limite de remise des candidatures Début octobre Présentation des 10 nominés 23 novembre 2017 Cérémonie de remise du Grand Prix « Hands of Innovation »

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Plus généralement, la majorité des chefs d’entreprise dans l’artisanat viennent de la filière classique, soit environ 60 %. Ils ont un DAP, un brevet de maîtrise, ou un diplôme équivalent. Mais de plus en plus d’artisans non luxembourgeois s’établissent en ayant une expérience dans leur pays d’origine, car l’Union européenne rend possible la reconnaissance des qualifications. Ces personnes-là n’ont pas nécessairement un bagage académique, mais plutôt une expérience d’au moins six ans dans le métier. Ce phénomène introduit une sorte de multiculturalisme dans l’artisanat, ce qui est, à mon avis, une richesse pour ce secteur.

temps, les entreprises ne participent d’ailleurs pas pour l’argent – la somme versée au gagnant est de 6.000 euros –, mais pour le prestige. Nous recevons de plus en plus de candidatures, ce qui montre que ce prix est maintenant bien ancré dans le secteur. La première année, je me souviens que nous avions dû longuement expliquer notre démarche, car beaucoup d’entreprises sont innovantes sans le savoir. Aujourd’hui, c’est bien différent, et nous nous attendons à recevoir beaucoup de dossiers pour cette cinquième édition.

L’exposition De mains de maîtres, organisée en décembre, est une autre initiative censée redorer l’image de l’artisanat chez les jeunes… Quelle est la taille moyenne des entreprises luxembourgeoises ? T . W . Exactement. Cette exposition dédiée à l’artisanat d’art a généré un engouement T . W . À la différence de la France, où l’artisanat énorme. Nous voulons donc pérenniser ce est synonyme de structure de 10 salariés maxiprojet en créant une association qui va mum, la taille moyenne des quelque 7.000 prendre d’autres initiatives dans le futur. entreprises que compte notre secteur est de Design, architecture… Il y a matière à fédérer 13 personnes. Comparé à nos voisins, c’est différents métiers. En plus de cela, nous décerbeaucoup. Dans la Sarre, par exemple, la taille moyenne est de sept employés. En Rhénanienons également le Prix du meilleur apprenti Palatinat, de six personnes. Un dernier chiffre de l’année. Sur ce point, je suis jaloux de la intéressant : deux tiers des entreprises dans France et de son meilleur ouvrier. Au Luxeml’artisanat existent toujours après cinq ans. bourg, il y a encore du boulot. Mais toutes ces initiatives vont permettre de valoriser ce secteur et de faire Comment expliquez-vous changer les mentalités. cela ? Il y a peut-être aussi un T . W . Nous constatons une cor« Un artisan point plus politique. On nous rélation entre le niveau de quade qualité se dit toujours que dans l’artisalification des entrepreneurs et nat, les salaires ne sont pas très les chances de succès de l’enreconnaît aussi élevés. Pour les emplois non treprise. C’est quelque chose à sa formation. » qualifiés, on touche le salaire qu’on peut dire, puisqu’on le social minimum, c’est vrai. mesure tous les ans en recenTom Wirion Mais de plus en plus d’artisans sant les faillites. Si vous avez Directeur de la Chambre qualifiés gagnent très bien leur un niveau brevet de maîtrise, des métiers vie. Le problème, c’est qu’en vous avez quatre fois plus de début de carrière, aucune chance de réussir. C’est l’une entreprise ne pourra concoudes raisons pour lesquelles l’artisanat luxembourgeois, allemand, autririr avec ce qui est offert par la fonction publique. Le gouvernement pourrait décider, chien ou suisse est particulièrement attaché à pour les futurs fonctionnaires, de revoir sa polil’apprentissage en système dual. Les AngloSaxons ont une autre philosophie. Ils disent que tique en la matière pour que les différences ne soient pas si grandes. Il s’agirait d’un levier pour tout le monde peut tout faire et que le marché réussir à convaincre ceux qui hésitent encore. règle tout. L’apprentissage chez nous est structuré. Le patron transmet son savoir-faire, et le volet technologique, et lié à la gestion, est déliCréer des incubateurs adaptés serait-il vré par le brevet. Un artisan de qualité, pour une solution pour encourager les jeunes moi, se reconnaît aussi à sa formation. à se lancer ? R . K . Ça existe déjà. Il y a deux espaces de ce genre, des « Handwierkerhaff », au LuxemQuel est l’impact du Prix de l’innovation et bourg. L’un est à Mondorf, et l’autre à Kehlen. quel effet a-t-il pour les entreprises ? Des ateliers de 300 m2 sont mis à disposition R . K . Pour la Chambre des métiers, il s’agit de montrer une facette de l’artisanat luxembourdes jeunes créateurs dans l’artisanat à des geois qui n’est pas forcément connue et qui loyers très avantageux. Ce sont des pépinières contraste avec la vision traditionnelle que l’on gérées par la Mutualité des PME, et elles fonca de ce secteur. On veut prouver que la moder- tionnent bien. Je pense qu’il faudrait multinité et la technologie font aussi partie du quoti- plier ces initiatives. dien des artisans, et que ce secteur a besoin de profils diversifiés et d’un savoir-faire pointu. EN RÉSUMÉ Du point de vue des entreprises, ce prix est Si l’artisanat constitue l’un des secteurs les plus importants de l’économie en termes d’emplois, il devra important pour leur marketing et leurs relarapidement s’adapter aux nouvelles technologies s’il tions clients. C’est quelque chose que les veut rester compétitif et attirer les jeunes dans les anciens lauréats affichent lorsqu’ils rencontrent années à venir. La Chambre des métiers veut jouer un de potentiels partenaires, que ce soit au rôle de premier plan, de la formation à la facilitation du Luxembourg ou à l’international. La plupart du processus de succession. 026 —

L’ARTISANAT EN QUELQUES CHIFFRES

6.890 C’est le nombre d’entreprises que compte le secteur.

85.000 C’est le nombre d’emplois que génère l’artisanat. 27 % sont des femmes.

48 % Près de la moitié des artisans luxembourgeois sont des frontaliers.

+98 % C’est l’évolution du nombre de patronnes dans l’artisanat entre 2006 et 2016.

35 C’est l’âge moyen du créateur d’entreprise dans l’artisanat.

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CHIFFRES D’AFFAIRES 2016

En deux décennies à peine, des entreprises comme Google, Facebook et Amazon se sont imposées comme des géants mondiaux, loin devant les anciens poids lourds de l’économie. Des start-up peuvent rapidement atteindre le marché international et faire vaciller les business models classiques. Si de nouveaux modèles émergent, c’est que les consommateurs les plébiscitent pour ce qu’ils apportent de nouveau.

L

JEAN - MICHEL L ALIEU

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à son numéro de carte de crédit. Huit ans plus tard, la société fondée par Travis Kalanick et Garrett Camp est présente dans plus de 60 pays et sa valorisation est estimée à 68 milliards de dollars. Celle d’ArcelorMittal, leader mondial de la sidérurgie, ne vaut pas plus du tiers (22,6 milliards USD) et celle de Danone, géant mondial de l’alimentation, à peine deux tiers (44,5 milliards USD). La révolution digitale lancée dès l’apparition d’internet dans les années 1990, qui a créé dans une première vague des mastodontes comme Amazon et Google, repart de plus belle après une pause liée à la crise financière mondiale de la fin de la précédente décennie. Si les progrès de certaines compagnies comme Uber ou Airbnb, encore dans les limbes il y a 10 ans, sont aussi fulgurants, c’est qu’ils ont été rapidement adoptés par les consommateurs, de plus en plus frustrés des solutions classiques qui leur étaient proposées et disposant de connexions internet quasiment permanentes. Depuis, deux nouvelles expressions se sont imposées dans le langage du management jusqu’à monopoliser les esprits : « disruption » et « expérience client ». Des mots qui sonnent comme des menaces ou des opportunités, selon le point de vue. Ce qui semble clair dans ce processus de transformation en profondeur des mécanismes de l’économie, c’est que les individus, en tant que consommateurs, s’octroient désormais un vrai pouvoir – presque de vie et de mort – sur les entreprises. Fini le temps où une belle campagne publicitaire pouvait encore faire la différence. Si la start-up

(1) Estimation Slice Intelligence sur base d’un chiffre d’affaires estimé à 900 millions USD en 2015.

5,5 milliards USD

27,64 milliards USD +54 %

215,64 milliards USD -8 %

129,073 milliards USD +27 %

90,3 milliards USD +20 %

LES CONSOMMATEURS AU POUVOIR

1,7 milliard USD (1)

a rumeur enflait. En décembre 2016, Amazon a fini par dévoiler l’aspect que prendrait son projet de supermarché alimentaire. Basée à Seattle, la première épicerie de proximité du géant de l’e-commerce est un nid de technologies de pointe qui va changer la vie des consommateurs de grande surface que nous sommes tous. Sous le slogan « No lines, no checkout », le premier magasin test Amazon Go supprime le plus grand facteur de stress des clients : le passage en caisse. À l’usage, le procédé est relativement simple : grâce à l’application Amazon Go sur son smartphone, le visiteur signale son entrée dans le magasin via le code QR. Lorsqu’il prend un produit en rayon, celui-ci s’inscrit sur sa carte virtuelle ; s’il choisit finalement de le remettre, il s’annule. Quand il sort, sans passage en caisse, son compte Amazon est débité et il reçoit un décompte. Avouez, vous en rêviez. Tout comme vous imaginiez secrètement un jour ne plus devoir attendre désespérément le taxi commandé par téléphone, sans être certain en plus d’avoir assez de monnaie dans votre portefeuille pour payer le montant de la course. Ce souci-là, c’est Uber qui l’a réglé, en développant ville par ville un réseau de conducteurs indépendants qui se verront attribuer des courses par le biais d’une plateforme informatique. Au cœur du système, ici aussi, une application qui permet au client de réserver un taxi, de suivre son trajet pour savoir exactement quand il arrivera et, finalement, de payer grâce

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RÉSULTATS 2016

-3 milliards USD (2)

10,2 milliards USD +177 %

45,7 milliards USD -15 %

INNOVATION EXPONENTIELLE

Dans la mesure où Google s’affiche à présent parmi les pionniers dans la conception de la voiture autonome, loin devant les constructeurs automobiles, il ne faudra plus s’étonner à l’avenir de

2,4 milliards USD +400 %

LA DÉSINTERMÉDIATION GUETTE

De nouveaux acteurs peuvent désormais, sur base d’un logiciel perfor-

mant, s’imposer à l’échelle mondiale en très peu de temps grâce à la puissance d’internet. Dans le monde des fonds d’investissement, la société britannique en ligne Nutmeg.com, née en 2011, s’est imposée en quelques années comme un partenaire pour les investissements. Elle propose aux particuliers d’investir dans des fonds de manière discrétionnaire par l’intermédiaire d’un robot-conseiller capable de définir un profil et, de là, une stratégie d’investissement. Elle aurait déjà convaincu quelque 100.000 clients et gère des actifs pour plus de 750 millions de dollars. Dans la même veine, la société israélienne eToro, lancée en 2006, a constitué un réseau social d’investissement. La plateforme revendique plus de 4 millions d’utilisateurs, qui gèrent leurs investissements à partir des conseils de l’ensemble de la communauté et plus seulement sur base des informations distillées par un conseiller unique. Et dans le secteur bancaire, plus besoin de photo-finish pour savoir à quelle porte frapper pour ouvrir un compte à vue dans les délais les plus courts. La banque en ligne allemande N26 le fait en moins de 8 minutes – elle prend une photo de votre carte d’identité via votre smartphone – et vous permet de transférer de l’argent sur base de votre adresse mail ou de votre numéro de téléphone.

19,5 milliards USD +23 %

Airbnb a su s’imposer en neuf ans au niveau mondial dans la location de chambres, c’est parce qu’elle « ne propose pas un service, mais une expérience pleine d’authenticité et d’originalité », expliquent dans Le guide de la transformation digitale Vincent Ducrey et Emmanuel Vivier (interview en pages 32 à 36). Symbole de l’économie collaborative, la société cofondée et dirigée par Brian Chesky affirme aujourd’hui pouvoir proposer 3 millions de logements particuliers dans 65.000 villes à travers la planète, et revendique 150 millions de voyageurs. Depuis sa fondation, elle est parvenue à lever plus de 3 milliards de dollars de capitaux et, selon Bloomberg, elle a pour la première fois gagné de l’argent au second semestre 2016. Ce nouveau modèle de location de chambres meublées confronte actuellement les gouvernements et les élus locaux à des adaptations législatives pour lui faire quitter le monde nébuleux de l’économie informelle. Mais l’industrie hôtelière a entendu la sonnette d’alarme. La jeune société de San Francisco a fait voler en éclats un business model en place depuis que les hommes voyagent, donnant toute sa signification au terme de « disruption » qui pèse comme une épée de Damoclès sur tous les secteurs d’activité. « Ce n’est plus la taille qui compte, mais bel et bien la capacité à réagir et à évoluer rapidement face aux évolutions de votre contexte », avertissent encore Ducrey et Vivier.

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(2) Estimation Bloomberg

ELON MUSK, FONDATEUR DE TESLA ET SPACE X, « RINGARDISE » L’INDUSTRIE AÉROSPATIALE MONDIALE.

voir les Gafa – acronyme pour Google, Amazon, Facebook et Apple – s’impliquer dans des secteurs d’activité où on ne les attend peut-être pas, comme la finance ou la restauration. Se faisant désormais la course pour savoir qui sera le premier au monde à atteindre 1.000 milliards de dollars de capitalisation boursière, leur capacité d’innovation est gigantesque et leur appétit insatiable. Alphabet, la holding qui chapeaute les activités de Google, a lancé une multitude de programmes de recherche futuristes, de la Google Car à la santé, en passant par les technologies de l’information ou les objets connectés. Une soif d’innovation que Larry Page partage avec Elon Musk, le fondateur de Tesla et SpaceX. Non contente d’avoir pris de court l’industrie automobile sur la voiture électrique, la nouvelle business star américaine « ringardise » l’industrie aérospatiale mondiale, de la Nasa à Arianespace, avec une fusée qui fait l’aller-retour et qu’elle vient de réutiliser pour un second vol pour lancer un satellite luxembourgeois de SES. Avec le projet Hyperloop d’un train capable de filer à 1.200 km/h, ce sont les secteurs aérien et ferroviaire qu’il rêve à nouveau de « disrupter ». Des cas extrêmes évidemment. Mais qui montrent bien que l’innovation technologique progresse plus vite que jamais et demande à la fois vigilance et détermination pour se maintenir dans le peloton des gagnants. Or, comme le résument bien Vincent Ducrey et Emmanuel Vivier dans leur guide, « la transformation digitale n’est pas une destination, mais un voyage ». Bon vent ! Mai 2017 —

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« LES START-UP FONT PLUS DE BÊTISES, MAIS PLUS VITE »

EMMANUEL VIVIER HUB INSTITUTE 032 —

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C’est devenu le mot d’ordre. Les entreprises seront digitales ou ne seront peut-être plus. Encore faut-il faire les choses avec méthode et prendre la bonne direction. Pour accompagner intelligemment les dirigeants dans le «grand voyage digital», Emmanuel Vivier et Vincent Ducrey, les deux fondateurs du Hub Institute à Paris, viennent de publier Le guide de la transformation digitale (1). Un manuel de survie face aux nouveaux acteurs, qui défient les business models traditionnels, dont Emmanuel Vivier a partagé avec Paperjam les leçons principales. Il sera de passage au Luxembourg le 18 mai pour une grande conférence organisée par le Paperjam Club. JEAN-MICHEL LALIEU |

PIERRE SEITER

Vous mettez en avant la menace de disruption pour les entreprises classiques. Mais les entreprises ont toujours dû évoluer pour survivre. Le phénomène digital est-il plus puissant cette fois ? EMMANUEL VIVIER Effectivement, depuis la préhistoire industrielle, l’innovation ne s’est jamais arrêtée. Mais cette fois, la vitesse et l’intensité du changement font que le phénomène est beaucoup plus violent que ce que l’on a pu voir lors des deux premières révolutions industrielles. Avec la globalisation et la mondialisation, on peut voir des acteurs se déployer au niveau planétaire en quelques mois ou quelques années grâce à la digitalisation qui permet d’adopter un modèle, sur base de logiciels, et de le déployer très rapidement. Qu’est-ce qui a induit cette « révolution » ? L’économie a vécu plusieurs changements en parallèle. Premièrement, un changement technologique lié à internet qui a permis de mondialiser les marchés et de connecter le consommateur. Celui-ci a désormais des comportements, des attentes qui sont en train de changer très fortement depuis l’avènement du mobile, des réseaux sociaux et de la vidéo. On a vu aussi apparaître les start-up, des acteurs mieux adaptés à cette mondialisation technologique rapide parce qu’ils sont nés avec et comprennent mieux comment surfer dessus. Ce sont plus des acteurs du logiciel que des industriels. Enfin, on doit tenir compte de géants comme Google, Apple, Facebook et Amazon – les Gafa – qui sont devenus des leaders mondiaux en quelques années à peine et sortent aujourd’hui de leur activité historique pour venir attaquer des business traditionnels. Celui qui ne prendra pas en

Emmanuel Vivier sera de passage le 18 mai prochain à l’occasion d’une conférence organisée par le Paperjam Club et qui lui est consacrée, dans le sillage de la sortie de son ouvrage Le guide de la transformation digitale. Il partagera, avec les membres du Paperjam Club, les étapes et méthodes à adopter pour préparer son entreprise – dès aujourd’hui – à la réalité numérique de l’économie de demain. Infos: club.paperjam.lu

compte ces changements qui s’additionnent risque de ne pas voir venir un nouveau concurrent ou une évolution de marché, ou de ne pas être assez rapide pour répondre à cette menace.

Cette transformation donne l’impression que c’est cette fois le consommateur qui impose sa loi aux entreprises, ce qui n’était pas vraiment le cas avant… Le rapport de force a effectivement changé, on est moins dans une économie de l’offre. Les consommateurs sont aujourd’hui très bien informés grâce, notamment, aux avis qu’ils trouvent sur les réseaux sociaux. Ils sont aussi plus exigeants vu qu’ils ont accès à un choix mondial. Enfin, ils sont connectés entre eux et bénéficient de retours d’expériences d’une communauté qui est devenue mondiale. On en vient donc à une tyrannie de l’excellence et de la transparence. Tout ce qui n’est pas excellent sera mal considéré par rapport à tout ce qui est disponible sur le marché. C’est un peu la théorie des marchés parfaits, transparents, avec de l’information gratuite et instantanée pour tous les acteurs. On parle beaucoup des risques d’ubérisation. Est-ce que ça veut dire que toutes les entreprises doivent radicalement réfléchir à modifier leur business model pour rester en vie ? Ce qui est drôle, c’est qu’Uber n’est sans doute pas le meilleur exemple d’ubérisation. Que fait Uber ? Exactement le même métier qu’une compagnie de taxis à Paris ou Luxembourg. Uber n’est qu’une centrale de réservation pour des chauffeurs indépendants. Mais au lieu que les demandes passent par une centrale téléphonique, elles se font via une

(1) Le guide de la transformation digitale, Vincent Ducrey et Emmanuel Vivier, Éditions Eyrolles, 2017, 327 pages

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CONFÉRENCE LE DISRUPTEUR PARLE AUX DIRIGEANTS

CV EXPRESS EMMANUEL VIVIER Après un passage au sein de l’agence B2L BBDO, Emmanuel Vivier, 39 ans, a cocréé et codirigé pendant 10 ans l’agence Vanksen (Paris, Genève et Luxembourg) au sein de laquelle il a piloté quelque 400 campagnes et dispositifs digitaux pour de grands groupes internationaux. Il y a cinq ans, ce spécialiste de la digitalisation des entreprises a créé le Hub Institute avec Vincent Ducrey, un think tank digital qui se donne pour mission d’aider les grandes marques internationales à mettre en œuvre rapidement leur transformation numérique. Emmanuel Vivier publie quotidiennement la chronique «Hubradar» sur paperjam.lu, qui donne un coup de projecteur sur des expériences de digitalisation avant-gardistes.

application. Finalement, ils exercent toujours le même métier, mais en mieux grâce à l’utilisation de la technologie. En fait, on peut innover de deux manières : inventer un service pour répondre à un nouveau besoin ou utiliser la technologie existante pour répondre de manière différente à un besoin déjà connu. Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que toutes les entreprises doivent s’interroger sur la nécessité de faire évoluer leur business. S’inquiéter qu’un des Gafa, le consommateur ou la technologie impacte leur chaîne de valeur.

Tout le monde sera impacté ? Pas de la même manière en tout cas. Le processus a d’abord atteint les industries les plus facilement digitalisables comme la presse, la musique, le cinéma et maintenant la télévision, ébranlée par Netflix, et le commerce, qui subit la percée de l’e-commerce. On observe donc qu’un ensemble de secteurs sont touchés les uns après les autres. Étonnamment, ce sont peut-être finalement les professions qui peuvent paraître moins qualifiées, comme plombier ou coiffeur, qui seront les dernières à être ubérisées. Pour ces métiers, le digital ne change pas grand-chose. Alors que les cols blancs risquent très fort de voir au moins une partie de leur travail digitalisée. Dans votre livre, vous proposez un exercice baptisé « kill your company ». Il faut faire table rase et tout revoir ? L’idée de base, c’est surtout de se dire qu’on s’interdit beaucoup de changements, pas parce qu’ils ne sont pas possibles, mais parce que la culture de l’organisation ne l’admettrait pas. Or, un nouveau compétiteur sur votre marché ne se poserait pas ces questions. L’idée est donc de se mettre dans la peau de quelqu’un qui voudrait concurrencer son entreprise actuelle, en ayant levé les fonds et sans en avoir les contraintes, et de voir ce qu’il ferait différemment. En pratiquant cet exercice, on perçoit rapidement des choses à éliminer. Ça permet aussi de faire disparaître ses œillères pour regarder les choses autrement. Parce que, ce qui est clair, c’est que les acteurs disrupteurs se posent, eux, tous les jours des questions et que, pour eux, il n’y a ni tabous ni vaches sacrées. Ils n’ont peur de rien sinon de mourir parce qu’ils ne vont pas assez vite ou n’ont pas pris assez de valeur aux acteurs existants. Les entreprises « classiques » ontelles suffisamment perçu le danger pour réagir correctement ? Depuis quelques années, les médias effectuent un important travail d’évangélisation, de veille, organisent des conférences pour expliquer que le Mai 2017 —

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monde change, que les consommateurs changent, que de nouvelles technologies et de nouveaux acteurs arrivent. Il faudrait donc être vraiment sourd et aveugle pour ne pas le savoir. Qu’il faut bouger, globalement, tout le monde l’a compris. Ce qui reste compliqué, c’est de savoir dans quel sens.

D’autant plus que le parcours n’est pas sans risque… Des décideurs en fin de carrière ne voient guère d’intérêt à provoquer une révolution, avec les contraintes qu’elle entraînerait. Parfois, par contre, la direction est clairement consciente de la nécessité d’évoluer, mais manque de marge de manœuvre financière. Parce qu’un tel changement implique de licencier pour recruter de nouveaux profils ou de former le personnel existant et de s’équiper de nouveaux outils. Le plus grand danger, comme l’a vécu le secteur de la musique, c’est d’attendre trop longtemps. Les meilleurs éléments quittent le navire et la capacité à investir se détériore. Mais il faut pourtant avoir conscience qu’un tel changement, c’est un peu sauter dans le vide sans être sûr d’avoir un parachute. Ça demande du courage pour un manager qui va devoir fixer un cap, motiver les équipes à le suivre dans cette direction et souvent adapter la stratégie en cours de route. Mais quand vos concurrents avancent, rester sur place, c’est reculer. Quel est le degré d’urgence de cette transformation digitale ? Il faut chaque fois analyser le degré de digitalisation possible de son secteur. Plus on vend des data, de l’information, plus il faudra aller vite. C’est le cas du secteur de la finance. Dans les deux ou trois ans à venir, les fintech auront un gros impact sur l’activité. Pour une industrie, le péril est peutêtre moins important, mais la digitalisation pourra quand même fortement améliorer la productivité.

comprendre ce qui se passe dans le monde, dans leur industrie, dans leur entreprise et dans leur métier. Que chacun s’aligne sur la stratégie décidée par la direction et sache quelle sera sa responsabilité dans l’entreprise de demain. Tout le monde ne devra pas être expert du digital, mais en tout cas pouvoir se montrer plus agile, participer à l’innovation au sein de l’entreprise et être capable d’utiliser certains outils pour y parvenir.

Comment une entreprise doit-elle définir ses défis par rapport à la digitalisation ? La première chose à faire, c’est de se montrer curieux. Se demander si l’on a posé les bonnes questions, effectué le bon diagnostic. Il faut donc aller se rendre compte de ce que font nos voisins. L’économie du Luxembourg étant un peu protégée, ils ont probablement dû réagir plus tôt. On pourra donc voir comment ils ont agi face à un problème qui se pose désormais chez nous. Je crois beaucoup au partage d’expériences. On ne peut pas avoir raison tout seul sur le digital, c’est trop compliqué. Il faut donc aller voir ce qui se fait de mieux ou de nouveau dans les grands salons, échanger avec ses pairs dans les autres pays. Récupérer la courbe d’apprentissage des autres permet de gagner beaucoup de temps. Il faut ensuite réapprendre à écouter ses clients et donc, peut-être, passer du temps dans les magasins afin de comprendre l’usage qu’ils font d’internet. Dans les six grands chantiers à réaliser que vous développez dans le livre, celui du management est le premier. Pourquoi certains managers hésitent-ils à se lancer ? Premièrement parce que, d’un point de vue générationnel, ce n’est pas leur culture. Ou alors parce qu’ils n’ont pas les compétences pour le faire ou qu’ils ont encore une vision de leur pratique qui n’est pas celle de leurs clients. Ils ont vieilli, utilisent peu le digital et ne se rendent donc pas compte à quel point ça change les choses. S’ils ont pris conscience du défi, il faudra encore qu’ils se mettent en première ligne, qu’ils montrent l’exemple. S’ils demandent aux autres d’améliorer leurs pratiques du digital, ils doivent le faire aussi.

Est-ce que dans chaque entreprise, la transformation digitale doit prendre la forme d’une révolution ? En réalité, ce n’est jamais une révolution. Surtout pas en Europe, où on tente toujours, heureusement, de préserver le personnel. En France, de grandes entreprises comme Axa, Orange ou Accor se Vous parlez beaucoup de la foncsont lancées dans des grands plans de tion de chief digital officer (CDO). transformation sur 5 à 7 ans, mais sans Comment la décririez-vous ? véritablement savoir si tout va marcher C’est une fonction d’évangéliste, de proni à quoi ressemblera l’entreprise de phète suicidaire. Il s’agit d’une fonction demain. Elles ne s’attendent pas à avoir très riche, mais très ingrate. Le CDO est tout fini l’année prochaine, elles n’ont une personne à qui on va demander de pas lancé une révolution où l’on coupe convaincre et d’évangéliser la direction, des têtes. Le but, c’est d’emmener l’en- voire les équipes. Ce n’est déjà pas semble du personnel de l’entreprise à simple. Ensuite, il devra développer 034 —

AU LUXEMBOURG « PARTAGER SES SUCCÈS ET SES ÉCHECS » Pour y avoir travaillé, Emmanuel Vivier connaît bien la typicité du marché luxembourgeois. Aux entrepreneurs du pays, il conseille de veiller à un « changement prudent ». Ne pas vouloir forcément être le premier à prendre le virage… sans pour autant être le dernier. « Comme les acteurs grand-ducaux ont des petits moyens, mais sont par contre plus protégés, il est très intéressant d’observer ce qui se fait chez les voisins, en France ou en Allemagne, et de laisser les autres faire les premières grosses erreurs. » L’objectif ? Pratiquer la veille permanente et devenir un « copieur rapide », pouvoir accélérer très vite quand je perçois quelque chose qui fonctionne. « Il ne faut pas hésiter à se déplacer dans d’autres marchés pour voir ce qui se fait, rencontrer d’autres acteurs du secteur. Dans le digital, les gens aiment généralement bien partager leurs expériences », insiste Emmanuel Vivier. Mais une fois une innovation détectée, il faut toujours bien se poser la question du délai de réaction : l’impact sur le business est-il à court, moyen ou long terme ? Enfin, il conseille encore aux acteurs luxembourgeois de mutualiser leurs retours d’expériences. « On ne peut pas s’en sortir tout seul, c’est un sujet trop vaste. Il faut pouvoir partager ses succès comme ses échecs. » Il regrette, par contre, que le Luxembourg n’ait pas misé plus tôt sur l’avenir du digital. « Le pays a raté un énorme virage. Avec la population extrêmement bien formée et multilingue qu’on y trouve, le Luxembourg aurait dû devenir la Silicon Valley de l’Europe. C’est une erreur, selon moi, d’avoir voulu tout jouer sur le secteur bancaire. »

une stratégie des actions à mener. Il risque donc très vite de marcher sur les plates-bandes du directeur Marketing ou du directeur des services informatiques, qui verront d’un mauvais œil arriver ce nouvel acteur qui va menacer leur périmètre et leur façon de faire. En général, dans l’entreprise, il y a beaucoup de personnes qui n’ont pas envie qu’il débarque et l’attendent avec un fusil de chasse. Si en plus il met le doigt sur des changements nécessaires auxquels la direction n’adhère pas, il peut vite se retrouver sur un siège éjectable. C’est un travail d’équilibriste passionnant, mais très compliqué. Son rôle est pourtant vital, il doit y avoir quelqu’un qui gère cette transformation. Si une firme estime que ce dossier est stratégique, il doit obtenir un large soutien du CEO. Dans certaines entreprises, le CDO est d’ailleurs intégré dans le comité de direction. Ce qui le protège et lui donne du poids. (Voir le portrait d’Olivier Beaujean, CDO de IEE en p. 46)

Au-delà du management, c’est toute la culture de l’entreprise qui devra évoluer. Oui, il ne suffit pas que les gens travaillent ensemble techniquement, mais qu’ils adhèrent aux mêmes objectifs, à la même vision et à la même manière de la réaliser. En Europe, cette culture est sous-estimée, alors qu’aux États-Unis, c’est un élément-clé, on différencie les entreprises selon cette culture et son application au jour le jour dans toutes les décisions. Le plus grand frein, c’est la peur du changement ou le manque de compétences ? Les deux vont ensemble. Moins je suis compétent, plus j’ai peur du changement. Par contre, plus la vision est claire et plus on m’aide à acquérir les compétences pour y arriver, moins je résisterai. Les gens ont besoin de pédagogie et d’accompagnement dans la transformation. Mais le risque existe-t-il pour certains de ne plus retrouver leur place dans la nouvelle organisation... ? Ce qui est sûr, c’est que beaucoup de salariés vont voir leur job évoluer. Ça ne veut pas dire qu’il va disparaître. Parfois, ils pourront même évoluer vers des postes plus intéressants. Mais les gens qui résistent vraiment au changement risquent effectivement de ne plus trouver leur place. Vous parlez beaucoup de rendre les équipes plus agiles, de casser les silos. Comment une entreprise hyper hiérarchisée peut-elle s’y prendre ? Dans un contexte stable, le modèle pyramidal reste le meilleur. Il a bien fonctionné pendant les Trente Glorieuses.

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On demandait alors aux gens d’appliquer un modèle bien défini. Mais maintenant, on se situe dans un écosystème où tout bouge vite, tout est instable. La pyramide devient donc un poids parce qu’elle réagit beaucoup moins vite. Le problème se pose quand, après des années à avoir dit aux gens d’appliquer un modèle, on leur demande de devenir agiles, créatifs et innovants.

de mise à jour à réaliser. Le véritable enjeu, c’est de faire s’interconnecter différents systèmes au sein d’une entreprise qui auparavant pouvaient rester autonomes. Ensuite, il faut encore pouvoir les relier aux clients, partenaires et fournisseurs. Il y a donc des exigences technologiques. Garder des outils lourds, peu évolutifs, c’est perdre en productivité par rapport à la concurrence.

Sur le modèle des start-up… Oui, la grande force des start-up, c’est qu’elles apprennent plus vite. Elles vont peut-être démarrer de travers, mais comme elles se posent des questions en permanence, elles vont mieux comprendre le marché. En fait, elles font plus de bêtises, mais plus vite. Les grandes entreprises classiques, elles, ne supportent pas de se tromper. Aujourd’hui, il faut que les temps de décision soient plus rapides, que les équipes bénéficient d’une plus grande liberté d’initiative, quitte à ce que certaines expérimentations ne marchent pas. La solution, c’est le droit à l’erreur rapide. Il faut tester plus de choses plus vite pour savoir que ça ne marche pas.

On parle de plus en plus de l’internet des objets. Gadgets ou nouvel enjeu pour les entreprises aussi ? C’est un vrai et un faux sujet. Beaucoup d’annonces ont été faites, mais en réalité, l’adoption d’un nouvel usage par le client prend toujours plus de temps que prévu. Les spécialistes pensaient que tout le monde allait se jeter dessus. En fait, les ventes sont un peu décevantes. Les objets sont encore un peu chers, un peu compliqués. En plus, devoir disposer d’une interface par objet chez soi, comme c’est le cas, c’est lourd. L’application mobile pour allumer la lumière, c’est bien, mais les enfants ou les grands-parents n’ont peut-être pas de smartphone. La solution devrait venir de produits comme Google Home ou Amazon Echo, des interfaces vocales qui se connectent avec tous les objets et avec des plateformes web. Actuellement, plus de 10.000 produits ou services sont compatibles avec Amazon Echo. Je peux commander un taxi Uber, demander les informations de la BBC, démarrer Spotify, allumer un point lumineux, etc.

La vétusté des systèmes, des outils informatiques est un autre frein important à la transformation. Est-ce que ça veut dire que les entreprises doivent investir massivement dans la technologie ? Il y a un réel problème. Toutes les entreprises se sont informatisées dans les années 1980-90. Ça a été un processus très coûteux, mais qui n’a plus beaucoup évolué. Dans le commerce, les systèmes de caisses sont parfois encore antédiluviens. Il y a donc un gros travail

C’est juste une question de temps ? À terme, tous les objets électroniques seront connectés, mais ils devront

« LE CHIEF DIGITAL OFFICER EST UN ÉVANGÉLISTE, UN PROPHÈTE SUICIDAIRE. »

LES MOTS-CLÉS DU DIGITAL Définitions tirées du Guide de la transformation digitale de Vincent Ducrey et Emmanuel Vivier.

BIG DATA

Ensemble de données volumineuses et variées issues de l’ensemble des outils digitaux, et dont le traitement requiert des plateformes et outils complexes.

CRM

Approche marketing reposant généralement sur des solutions de base de données et d’e-mailing qui permet de mettre en place une stratégie de marketing relationnel. L’objectif est d’approfondir la connaissance des profils de prospects et clients pour améliorer le ciblage, personnaliser la relation et développer la conversion et la fidélisation.

E-RÉPUTATION

Terme qui désigne l’opinion communément partagée en ligne sur une personne, une entreprise ou une marque.

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

Capacité d’un logiciel à répliquer l’apprentissage, la mémoire et le raisonnement critique d’un être humain.

OPEN DATA

Mise à disposition pour des entreprises tierces de certaines données, généralement par des administrations et services publics.

OPEN INNOVATION

Son but est de favoriser l’innovation en se fondant sur le partage avec des acteurs extérieurs à l’entreprise (chercheurs, start-up, partenaires). En collaborant avec des entités externes, l’entreprise multiplie ses sources d’innovation et dynamise sa capacité d’innovation.

PHYGITAL

Ce néologisme désigne la digitalisation d’un point de vente, bousculé par l’e-commerce et les attentes des clients, mêlant technologie digitale et atouts des vendeurs et de l’expérience en magasin.

RETARGETING

Technique de ciblage qui vise à adresser un message publicitaire aux profils ayant au moins visité une fois le site d’un annonceur. Le visiteur est généralement identifié grâce à un cookie.

SOCIAL LISTENING

Technique qui permet de retracer et d’analyser toutes les mentions positives ou négatives d’une marque ou d’une entreprise sur internet et les médias afin de pouvoir gérer son e-réputation, les crises ou interagir de manière rapide et optimale avec les consommateurs.

UBÉRISATION

Disruption d’une entreprise ou d’un secteur suite à l’arrivée d’un nouvel entrant qui change la dynamique de l’industrie et propose une expérience client différente et/ ou supérieure.

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« UBER N’EST SANS DOUTE PAS LE MEILLEUR EXEMPLE D’UBÉRISATION. » La plupart des sociétés n’ont pas encore nommé de chief data officer qui permettrait de les rassembler et de les gérer. Or, la donnée peut devenir le nerf de la guerre. Pour optimiser, mieux mesurer et connaître réellement ses clients, la donnée joue un grand rôle et recèle une grande valeur. Des géants comme Google, Amazon, Facebook ne sont que des sociétés de données. Celui qui ne sait pas capter, traiter, nettoyer, exploiter et mettre ces données à la disposition de toute l’entreprise sera beaucoup moins efficace que son concurrent qui pourrait le faire.

« LES OBJETS CONNECTÉS DEVIENDRONT VRAIMENT INTÉRESSANTS LORSQU’ON Y AJOUTERA DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE. »

être interopérables. Mon réveil devra pouvoir faire démarrer mon percolateur. Mieux, les objets connectés deviendront vraiment intéressants lorsqu’on y ajoutera de l’intelligence artificielle. Lorsque ma machine à café devinera que je viens de me lever. Actuellement, le marché B2C (business to consumer) n’est pas encore très développé. Par contre, au niveau de l’industrie, les enjeux sont déjà colossaux. General Electric, par exemple, est désormais capable de faire de la maintenance prédictive dans un système de production, afin d’éviter des ruptures inopinées qui coûtent très cher. Ce sont de très gros marchés à exploiter.

Autre grand défi, celui des données. C’est le cœur du sujet de la digitalisation ? Actuellement, la gouvernance des données n’existe pas. Elles sont stockées de manière éparpillée dans l’entreprise. 036 —

Comment apprendre à gérer ces données sans se noyer dans ce flux colossal ? Il faut se doter de gens compétents en data. Des data miners, des data analysts, des gens qui comprennent les données. Lors de la phase suivante, il faudra alors se soucier des aspects éthiques et légaux liés à ces données ainsi que de leur sécurité. La protection des données deviendra un enjeu de plus en plus important au fur et à mesure que les objets seront connectés. Demain, à distance, quelqu’un de mal intentionné pourrait faire brûler votre cafetière électrique ou, plus grave, faire dévier votre voiture sur l’autoroute… Un cran encore au-dessus, au niveau de la souveraineté nationale, un pays pourrait bloquer tous les services administratifs d’un autre État et le paralyser ou modifier les votes lors d’une élection. Comment définir ce big data dont tout le monde parle sans toujours savoir exactement de quoi il s’agit ? C’est l’exploitation de volumes de données tellement importants que les outils traditionnels comme Excel ne sont plus suffisants pour les exploiter. En fait, de nombreuses sociétés gèrent déjà très mal les small data. Or, demain, comme on pourra glaner des masses importantes de données à de nombreux endroits, celui qui sera capable de les exploiter, d’en extraire très vite l’information, pourra en tirer de la valeur, que ce soit au niveau du marketing, de la bourse, voire dans le domaine de la santé.

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Where tomorrow begins In the digital era, fiber optic cable networks (cross section shown here) allow for ultrafast data connection around the world by transmitting increasingly large amounts of information at the speed of light. While Luxembourg is already one of the world’s most well-connected countries in terms of internet access and speed, the next challenge is already waiting ahead: getting the right kind of information out of all this data. Data-based value creation is of growing strategic importance for any business venture. This is why LIST has set up a new powerful Business Analytics Unit to help companies make smart decisions, improve their business strategies or optimize their operations. For more information: communication@list.lu

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EN CHIFFRES

LE PAYSAGE DIGITAL DU LUXEMBOURG 86 % DE LA POPULATION ACTIVE BÉNÉFICIE DE BONNES COMPÉTENCES DIGITALES DE BASE

100%

97 % DES RÉSIDENTS UTILISENT INTERNET

39 % PARTAGE D’INFORMATIONS PAR VOIE ÉLECTRONIQUE

ENTREPRISES

95 % DES MÉNAGES SONT COUVERTS PAR LA 4G

12 % UTILISATION DU CLOUD

96 % DES MÉNAGES SONT CONNECTÉS PAR LE HAUT DÉBIT FIXE

11 % ENTREPRISES PRATIQUANT L’E-FACTURATION

9% PME PRATIQUANT L’E-COMMERCE

50%

25%

6,3 % PME PRATIQUANT L’E-COMMERCE TRANSFRONTALIER 25%

CONNECTIVITÉ

99,8 % DU TERRITOIRE EST COUVERT PAR LE HAUT DÉBIT FIXE

25% 50%

75%

75%

100%

100%

89 % INFORMATIONS

36 % UTILISATEURS DE L’ADMINISTRATION EN LIGNE

29 % VIDÉO À LA DEMANDE

80 % E-COMMERCE

89 % MUSIQUE, JEUX ET VIDÉOS 73 % OPÉRATIONS BANCAIRES

USAGE D’INTERNET

69 % RÉSEAUX SOCIAUX

54 % VIDÉOCONFÉRENCE

C

haque année, l’Union européenne analyse l’évolution de la numérisation parmi les 28 États membres à travers le Digital Economy and Society Index (Desi). Les derniers résultats en date ont été publiés le 3 mars dernier. Ils montrent que le Luxembourg a globalement progressé. Il atteint désormais la cinquième place du classement (septième en 2016). Mais de sérieux efforts restent à faire par rapport aux outils digitaux dans les entreprises.

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Pour men

Source : The digital economy and society index- UE 2017

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LA COURSE CONTRE

LA MONTRE

LE LUXEMBOURG DIGITAL

Par rapport aux pays voisins, les entreprises luxembourgeoises ont du retard dans la course à la digitalisation. Les raisons sont autant liées à la taille du pays qu’au manque de prise de conscience du degré d’urgence. Mais le terreau est fertile, les infrastructures sont en place. Il n’est pas trop tard, il est juste grand temps. JEAN-MICHEL LALIEU |

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MAISON MODERNE

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S

i l’on se réfère aux chiffres récents, la digitalisation de l’économie luxembourgeoise est en bonne voie. Publié en mars par la Commission européenne, le Digital Economy and Society Index 2017 (Desi) marque l’entrée du pays dans le top 5 européen des « pays numériques » (voir les chiffres, p. 42). Septième en 2016, le Grand-Duché a dépassé la Belgique et le Royaume-Uni. Récemment également, la 20 e édition de l’étude CEO Survey du consultant PwC a mis en exergue que 68 % des CEO luxembourgeois estiment que les nouveaux systèmes de gestion de la relation client généreront les meilleurs retours sur investissement et, d’une manière générale, faciliteront l’engagement avec leurs parties prenantes. Au niveau mondial, la moyenne est de 65 %. Et même, sans ces statistiques officielles, quiconque vit ou travaille dans le pays ressent cette volonté politique de faire du Luxembourg un État à la pointe de la numérisation. Et pourtant… Si l’étude Desi pointe les excellentes infrastructures en place et les compétences informatiques de la population, elle observe par contre des hésitations au niveau des entreprises, notamment des PME. « Le hardware est bien là, mais il reste un important effort à réaliser au niveau de l’intégration des technologies digitales », convient Jérôme Merker, attaché Affaires économiques pour la Chambre de commerce du Luxembourg. L’étude pointe ainsi qu’au Grand-Duché, 9 % seulement des entreprises ont développé les ventes en ligne pour une moyenne deux fois plus importante

« IL RESTE UN IMPORTANT EFFORT À RÉALISER AU NIVEAU DE L’INTÉGRATION DES TECHNOLOGIES DIGITALES. » JÉRÔME MERKER ATTACHÉ AFFAIRES ÉCONOMIQUES CHAMBRE DE COMMERCE

COVERSTORY

(17 %) pour l’ensemble de l’Union européenne. Quant à la CEO Survey de PwC Luxembourg, elle note aussi que les patrons luxembourgeois sont moins enclins à utiliser les réseaux sociaux (38 %) que leurs homologues au niveau mondial (50 %) et qu’ils investissent moins dans la R & D.

GROUPE SMETS E-COMMERCE ET BOUTIQUES SE RENFORCENT

RETARD À L’ALLUMAGE

Pour doper la volonté des dirigeants – essentiellement au niveau de la place financière –, un autre Big Four, Deloitte, a lancé une cellule Deloitte Digital au Luxembourg il y a environ un an et demi. Une entité qui compte désormais 25 personnes et qui est chargée de conseiller, mais aussi de proposer du contenu créatif et des solutions technologiques. « Nous avons mené une enquête au sein des institutions financières luxembourgeoises et des pays limitrophes qui montre que la prise de conscience par rapport au digital est en retard vis-à-vis de nos voisins », commente Pascal Martino, partner et Deloitte Digital Luxembourg leader. À titre d’exemple, il explique que la connexion à l’internet banking se fait encore avec des codes chiffrés, alors que des banques étrangères recourent déjà à la reconnaissance faciale ou vocale. Pour expliquer cette relative lenteur, il pointe la lourdeur et le coût des nouvelles réglementations qui touchent le secteur financier, mais aussi le poids des moyens technologiques à mettre en œuvre qui, au niveau local, devront pouvoir être rentabilisés sur un potentiel de clients très limité. « C’est un des défis de la Place, confirme le responsable de Deloitte Digital. Le processus de digitalisation impose un minimum d’investissements, quelle que soit la population du pays. » Mais d’autres raisons, toujours liées à la taille du pays, expliquent encore ce retard à l’allumage. Notamment le fait qu’au Luxembourg les circuits de distribution physique restent hypertrophiés. « Chacun peut encore trouver une agence bancaire ou une agence touristique à proximité de chez lui. Les gens ne sont donc pas très motivés par rapport aux solutions digitales », explique Pascal Martino. Mais il s’attend à ce que la nouvelle génération et le besoin pour les acteurs économiques de trouver de nouvelles voies de rentabilité boostent ces nouvelles solutions.

L’EXPÉRIENCE CLIENT

À la tête de la société Nvision basée à Leudelange, Mike Sergonne s’est donné pour mission, depuis 16 ans, d’assister les entreprises à progressivement passer à l’ère du digital. « Un rôle d’évangélisation » et une tâche qui, de son point de vue, est loin d’être bouclée. « Les secteurs de la banque et de l’assurance y réfléchissent depuis longtemps, mais au

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la tête de neuf magasins multimarques au Luxembourg et en Belgique, la famille Smets a senti pointer le vent de l’e-commerce à la fin de la décennie 2000. En 2011, elle franchit le pas. En créant son propre site et, surtout, en rejoignant la plateforme de vente britannique Farfetch, qui lui assure une importante présence en ligne sans les frais de construction d’un site. Et cette année, elle montera encore en puissance en se dotant d’un véritable site performant – « le nôtre est obsolète », reconnaît Carine Smets – tout en restant ouverte aux opportunités d’un marché extrêmement compétitif. «Sur ces plateformes, ce que les consommateurs apprécient, ce sont les sélections effectuées par ma fille Pascaline, directrice artistique du groupe », explique la fondatrice. Le public ne recherche plus seulement des produits, mais des choix engagés, une véritable expertise du luxe. C’est ce qui assure la réputation de la marque Smets au niveau international. De son point de vue, magasins physiques et sites d’e-commerce sont indissociables dans la stratégie. «Grâce à Farfetch, nous vendons au Brésil, aux États-Unis et en Chine. Et cette reconnaissance internationale rejaillit désormais au niveau local sur nos magasins », explique Carine Smets. Si elle admet que les sites de vente en ligne ont eu un impact négatif sur la fréquentation des boutiques, elle n’en démord pas: «Les magasins doivent se réinventer, mais ils restent stratégiques, ils rassurent la clientèle. On ne peut pas réussir en étant juste un pure player de l’e-commerce. »

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EUROPE NUMÉRIQUE LUXEMBOURG DANS LE TOP 5

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WEBTAXI AU NOM D’UBER JEAN-MICHEL HENNEBERT

« LA TRANSFORMATION DIGITALE EST UN ENGRENAGE QUI VA TOUT CHANGER. » MIKE SERGONNE MANAGING PARTNER NVISION

Cinquième du classement européen, le Luxembourg est également très bien classé (top 3) au niveau connectivité, capital humain et usage d’internet. Au niveau des entreprises, le retard est évident par rapport aux autres États membres.

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rofitant de la nouvelle loi dans le secteur des taxis, la compagnie du groupe Émile Weber a été la première – et unique à ce jour – à franchir le pas de la transformation numérique. En plus d’une nouvelle grille tarifaire «plus attractive» et du regroupement sous un seul nom de Benelux Taxis, Inter-Taxis, Procab et Webtaxi, la société mise sur sa nouvelle application et l’utilisation d’une nouvelle centrale pour atteindre l’objectif énoncé. À savoir: «Fournir le même niveau de service qu’Uber, tout en respectant nos critères », selon les mots de Romain Kribs, attaché à la direction des Voyages Émile Weber, lors de la présentation de cette nouvelle offre. Un pari qui, plusieurs semaines après le lancement, semble porter ses fruits puisque Webtaxi affirme avoir enregistré «une hausse de 20 % sur le total des réservations » entre mars 2016 et mars 2017. Pour expliquer cette fréquentation plus élevée, la société met en avant les effets positifs de la nouvelle loi sur le secteur des taxis, mais aussi sa stratégie qui vise à inciter les clients à recourir à la version mobile de son site, disponible en cinq langues, dont le luxembourgeois. Reste désormais à voir si cette nouvelle stratégie permettra à Webtaxi de s’imposer durablement dans les habitudes des consommateurs. Selon le Statec, 52% des résidents ne prennent jamais le taxi. Uber, de son côté, laisse toujours planer le doute quant à son arrivée. Son directeur Europe de l’Ouest a indiqué fin 2016 que le marché luxembourgeois était «extrêmement intéressant». Les négociations, toujours en cours entre la société américaine et le gouvernement, n’en seraient toutefois pas encore au stade de la finalisation.

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niveau du monde des entreprises l’évolution est plus lente, observe-t-il. La décision dépend bien souvent de l’affinité des dirigeants par rapport à cette question, de leur âge et des besoins ressentis. » Selon lui, un nombre important d’entreprises luxembourgeoises ont entre deux et cinq ans de retard par rapport aux concurrents étrangers. « Certains responsables refusent de remettre les choses en question parce qu’ils sont en fin de carrière et ne veulent pas d’un nouveau défi. D’autres, nombreux, c’est parce que le changement leur fait peur. » D’autres encore reculent une fois qu’ils se rendent compte de l’ampleur du chantier. « Faire un site de e-commerce c’est simple, note Mike Sergonne. C’est tout ce qui est derrière qui est compliqué : la logistique, la livraison, la facturation, le service après-vente. Parfois les gens ne se rendent pas compte de l’envergure de l’effort. » Des hésitations qu’il admet : « Une fois qu’on met le doigt dans la transformation digitale, on doit être conscient que c’est un engrenage qui va tout changer. Le but est de créer un écosystème dans lequel tous les services de l’entreprise seront interconnectés. » Mais le choix existe-t-il encore à partir du moment où ses concurrents entrent dans cette dynamique de transformation ? Ceci dit, M. Sergonne note quand même que, depuis environ cinq ans, de plus en plus de dirigeants réalisent que le changement est nécessaire. C’est donc à ce moment que son expertise intervient. « L’enjeu n’est plus au niveau de la technologie à utiliser, insiste le patron de Nvision. C’est l’expérience qui est devenue le point capital. Faire en sorte que l’utilisation soit la plus simple possible pour le consommateur. Un outil qui ne fonctionne pas bien, personne ne l’utilisera.» Or certaines entreprises s’imposent aujourd’hui face à des acteurs plus anciennement implantés parce

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qu’elles sont justement capables de proposer des solutions plus en phase avec les attentes des gens.

KEYTRADE BANK LE TEMPS DES ROBOTS

GUICHET EN LIGNE

Rendre les choses plus simples, c’est aussi la mission que s’est donné le gouvernement par rapport au citoyen. En lançant, en 2014, l’ambitieux projet Digital Lëtzebuerg, destiné à intégrer tous les efforts liés à la numérisation du pays, l’exécutif a également prévu un important programme d’e-administration et d’e-gouvernement. « Beaucoup de choses ont déjà été réalisées depuis la mise en place de Digital Lëtzebuerg, confirme Gilles Feith, director of the Government IT Centre. Et selon les chiffres dont nous disposons, l’utilisation des guichets en ligne par les citoyens augmente fortement. » À terme, le but est de faire du portail Guichet.lu une porte d’entrée digitale pour tous les services de l’administration. Qu’il s’agisse de suivre l’évolution d’un dossier, de prendre rendez-vous avec un service de l’administration, voire de contrôler l’utilisation qui est faite de ses données personnelles. « Le conseil de gouvernement a pris des mesures importantes pour l’évolution vers le digital en juillet 2015, convient Gilles Feith. Il a donné la priorité au digital, a insisté pour qu’on fasse en sorte de ne plus demander au citoyen des données dont on dispose déjà et qu’on assure la transparence au niveau de ces informations. » Pour l’avenir proche, les priorités concernent l’amélioration des services digitaux de l’Administration des contributions directes, l’archivage électronique et la compatibilité des cartes d’identité électroniques dans les différents pays de l’UE. Mais à travers le projet Einfach Lëtzebuerg, le pays poursuit aussi son avancée dans la simplification administrative en suggérant aux résidents de signaler les services qu’ils aimeraient

« JE SUIS CONFIANT SUR LE FAIT QUE LE MARCHÉ VA BOUGER RAPIDEMENT. » PASCAL MARTINO LEADER DELOITTE DIGITAL DELOITTE

voir améliorés par des outils digitaux. 200 propositions ont déjà été faites. Un quart d’entre elles ont pu être prises en compte et 18 ont déjà été concrétisées.

DU TEMPS POUR LA VISION

La révolution semble donc en marche, même si elle devrait désormais pouvoir adopter un rythme plus rapide. « Nous tâchons en permanence de sensibiliser les entreprises à ce sujet, commente Jérôme Merker pour la Chambre de commerce. Trop souvent, les entrepreneurs gardent le nez dans le guidon et ne trouvent pas le temps de réfléchir à cette question qui ne leur paraît peut-être pas assez urgente. Ils doivent le prendre. Le problème est le même que pour l’efficacité énergétique. Parfois, avec de petits investissements, on peut vraiment réduire ses coûts. » Depuis son perchoir de Deloitte Digital Luxembourg, Pascal Martino se veut en tout cas optimiste sur les changements à venir. Le rythme s’est accéléré et, grâce à sa taille, le Luxembourg peut réagir à la vitesse d’un hors-bord. « Le terreau est positif, note-t-il. Je suis confiant sur le fait que le marché va bouger rapidement. La meilleure preuve, c’est que des sociétés fintech s’installent chez nous. » Et ce que les dirigeants semblent aussi de mieux en mieux comprendre, c’est que ce processus de transformation doit se concevoir de manière holistique. Être digital aujourd’hui, ce n’est plus avoir un site internet ou assurer sa présence sur les réseaux sociaux. Ça en fait partie, mais ce n’est pas le point essentiel. « Aujourd’hui, on n’est plus dans une approche patchwork, constate le responsable de Deloitte Digital. Le but est vraiment d’intégrer tous les aspects dans un même processus. » Confiant alors ? « Tout à fait. Dans cinq ans, on ne parlera plus de digital, tout comme on ne parle plus aujourd’hui d’internet. Ce sera quelque chose d’acquis. »

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ffichant déjà deux décennies d’activité bancaire en ligne dans la gestion de fortune, Keytrade Bank a clairement le digital dans son ADN. Et maintenant que les banques classiques se focalisent, elles aussi, sur les services digitaux à offrir à la clientèle, elle fait un pas de plus pour garder l’avantage technologique. Depuis la fin de ce mois d’avril, Keytrade Bank propose en effet aux investisseurs le recours à un robot-conseiller. «Je pense que nous sommes la première banque luxembourgeoise à pouvoir l’offrir », lance Thibault de Barsy, son CEO. Les avantages qu’il détecte sont le recours à des produits peu chers (12 trackers ou fonds indiciels), l’ouverture vers un marché mondial mais aussi une intervention humaine. Les choix du robot sont en effet analysés par un comité stratégique qui peut les ajuster à la marge. Le produit a déjà fait ses premiers pas en Belgique où Keytrade a son quartier général. Et à Bruxelles, la moitié des 120 employés travaillent dans la cellule IT. «Notre volonté est de créer nous-mêmes nos outils technologiques, ce qui nous permet une plus grande flexibilité, des délais plus courts et un prix plus intéressant », poursuit Thibault de Barsy. Autre point qu’il met en évidence: la clientèle. Elle n’est pas composée, comme on pourrait le croire, de jeunes accros des écrans. Le client-type a plus de 45 ans et une fortune entre 200.000 et 500.000 euros. «Notre client de base veut pouvoir gérer son argent lui-même. Il est chez nous parce qu’il n’a pas trouvé de telles solutions ailleurs. »

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orsque la plus grande banque américaine investit massivement dans de nouvelles technologies, il se passe quelque chose. Et lorsque cette vénérable institution mise sur des programmes d’automatisation de tâches sans valeur ajoutée pour libérer des moyens supplémentaires pour innover, les acteurs européens doivent s’y intéresser. JPMorgan Chase & Co – c’est d’elle qu’il s’agit – a déployé en juin 2016 un nouveau programme baptisé « Coin », pour « contract intelligence », dont la particularité est d’analyser des opérations de prêt en quelques secondes. Le tout avec une marge d’erreur réduite… et sans demande de vacances, ironisait le site de Bloomberg qui éclairait sur la politique d’innovation de la banque qui, en allant s’inspirer chez Amazon ou Facebook, a bien compris que nul géant n’était infaillible. Un tiers du budget de JPMorgan est consacré à de nouvelles initiatives, soulignait Bloomberg. Ce ratio va monter jusqu’à 40 % dans les prochaines années, selon le chief operating officer Matt Zames. Dana Deasy, son collègue chief information officer, parle quant à lui de « libérer les personnels pour travailler sur des tâches à plus haute valeur ajoutée. C’est une opportunité extraordinaire pour notre firme. » La tendance venant souvent des États-Unis, ce mouvement aurait de quoi donner des idées de ce côté de l’Atlantique. Or, certains acteurs de la consultance et de l’audit ne sont pas en reste. Y compris au Luxembourg. Fin 2016, KPMG, Intech, Fundsquare et la Bourse de Luxembourg unissaient leurs forces pour donner naissance à FundsDLT (pour « distributed ledger technology »), une plateforme destinée à l’industrie des fonds d’investissement reposant sur la blockchain. « Alors que le temps entre la décision de l’investisseur et l’exécution par un agent de transfert prend aux alentours de six jours actuellement, la durée via cette nouvelle plateforme se comptera en heures », indiquait Said Fihri, associé chez KPMG, lors du lancement de l’initiative qui a pour objectifs de réduire les coûts administratifs et de fluidifier l’ensemble de la chaîne de distribution de fonds (lire aussi notre supplément Fonds). C’est tout le métier de la consultance qui doit adapter son offre de services aux besoins des clients, eux-mêmes confrontés à de nombreuses questions face à la digitalisation. Cette remise en question du consultant est aussi nécessaire en raison d’une concurrence accrue entre prestataires et des barrières qui s’effritent entre consultant et

PRESTATAIRES DE SERVICES

spécialiste légal ou fiscal, par exemple. Stratégiquement, Fujitsu Technology Solutions Luxembourg a voulu anticiper ces changements il y a deux ans sur base de la convergence des infrastructures et des applications, en ajoutant la valeur ajoutée défendue par la marque pour entamer un nouveau voyage avec ses clients. Ces derniers sentent qu’il est désormais temps de repenser leur organisation à l’aune de la révolution digitale. Le mot d’ordre est co-création. « Nous organisons des workshops chez nous pour faire en sorte que des équipes de clients qui n’ont pas toujours l’occasion d’être ensemble autour de la table puissent prendre le temps d’échanger, déclare Marc Payal, managing director de Fujitsu Technology Solutions Luxembourg. Ce processus permet de générer des idées, de concevoir des prototypes et de les faire évoluer au fur et à mesure. Nous pensons que l’agilité et l’expérimentation sont clés pour les clients qui doivent se différencier en proposant quelque chose sur le marché avant leurs concurrents. » Ce consulting 2.0 gagne aussi le vaste champ du conseil légal, avec un changement de paradigme en vue. Allen & Overy prévoit ainsi d’ouvrir en septembre prochain son hub « Fuse », destiné à « accélérer les solutions pratiques » dans le champ « des legaltech, des regtech, et des dealtech ». À l’instar du secteur financier avec les fintech, le légal évoluera avec la technologie ou n’évoluera pas. Pour Henri Wagner, managing partner d’Allen & Overy Luxembourg, cela ouvre de nouvelles opportunités pour le cabinet qui s’appuie sur les investissements globaux. Dans ce cas aussi, les tâches automatiques seront effectuées par des robots et autres programmes – par exemple pour la rédaction de contrats – et les bases de données donnant accès aux expertises du cabinet sont mises en avant comme facteur différenciant. « Les clients veulent plus pour moins, résume Henri Wagner. Nous devons utiliser l’intelligence technique autour de services standardisés et diminuer les coûts relatifs. » La question de la valeur résiduelle des services de l’avocat est évidemment au cœur de cette refonte. « Nous allons progressivement vers un mouvement de conseil stratégique, ajoute Henri Wagner. Nous devons faire tomber les silos internes pour accompagner nos clients dans la globalité. » Stratégie, technologie et flexibilité seront trois des ressorts fondamentaux du consulting en mode 2.0. De son côté, Allen & Overy a d’ores et déjà choisi d’étoffer un réseau de freelances, qui peuvent intervenir à la demande, sans pour autant impacter le payroll de la société. Car de coûts, il est aussi in fine question.

LE CONSULTING EN MODE 2.0

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Les experts du consulting affinent leur positionnement dans un contexte «disruptif». Co-création, automatisation et redéfinition de l’offre de valeur sont à l’agenda des clients… et des consultants. THIERRY RAIZER

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CHIEF DIGITAL OFFICER STRATÉGIQUE, MAIS ENCORE CONFIDENTIEL Le poste de chief digital officer (CDO) est encore rare dans les entreprises luxembourgeoises et plus encore dans le secteur manufacturier. En plus de définir la stratégie de digitalisation, il doit pouvoir expliquer et accompagner le changement. Portrait d’Olivier Beaujean, fraîchement nommé chez l’équipementier automobile IEE. JONAS MERCIER |

ANTHONY DEHEZ

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i la digitalisation était comparée à une tempête dans laquelle les entreprises du monde entier étaient emportées, le chief digital officer serait une sorte de boussole. Cette responsabilité stratégique, Olivier Beaujean l’endosse avec un calme presque déconcertant. Le regard bienveillant, la voix posée, l’allure décontractée, ce quadragénaire belge est depuis le 1er janvier 2017 le tout premier CDO de l’équipementier automobile luxembourgeois IEE. « La digitalisation est un processus long, qui prend des années. Commencer maintenant, c’est déjà partir avec du retard », lâche-t-il. Dans son bureau, aucune pile de dossiers, ni de feuilles volantes griffonnées. Tout est bien rangé. Au mur, un grand écran relié à un ordinateur. C’est tout. La digitalisation est un phénomène complexe qui implique autant les capacités informatiques d’une entreprise que sa structure organisationnelle, ses activités d’innovation ou ses relations clients. « Ce sont autant de touches sur le clavier d’un piano, explique Olivier Beaujean. Mon but n’est pas d’appuyer sur une seule d’entre elles, mais de jouer des accords dans une certaine séquence. » En plu s d’êt re pia n i ste, Ol iv ier Beaujean doit être pédagogue. L’enjeu que représentent les nouvelles technologies pour la survie de l’entreprise est primordial. Pourtant, la digitalisation est pour beaucoup de managers un concept très abstrait. L’une des missions du CDO est donc de convaincre en

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OLIVIER BE AUJE AN CDO, IEE

interne de la nécessité des changements. Le défi est de taille, surtout dans le secteur manufacturier où tout ce qui touche à l’IT est souvent vu comme un coût opérationnel, sans forcément de valeur ajoutée. « Je fais beaucoup de réunions, j’essaie de convaincre les bonnes personnes, de les fédérer, de les impliquer pour amorcer le changement », dit-il.

UN PROFIL ATYPIQUE

L’une des clés pour réussir sa transformation digitale est de créer une structure agile, toujours prête à répondre aux évolutions d’un marché imprévisible. Olivier Beaujean, qui travaillait précédemment pour Champ Cargosystems, doit bousculer des habitudes parfois tenaces en touchant à l’essence même de l’entreprise : sa culture organisationnelle. Délicat, voire impossible sans le support total de la direction. « J’ai été embauché il y a trois ans comme responsable informatique au niveau global, raconte-t-il. Mon CEO était conscient de l’importance de la digitalisation et nous sommes facilement tombés d’accord sur la nécessité de créer ce nouveau poste. En

revanche, j’ai bataillé dur pour être placé directement sous sa hiérarchie afin d’obtenir son soutien direct transversal à tous les niveaux de l’organisation. » Après avoir obtenu un diplôme d’ingénieur civil en électromécanique à l’université de Liège, il s’est formé aux progiciels de gestion intégrée ou EPR. Il a ensuite obtenu un MBA en finance pour enfin recevoir une formation spécialisée sur la transformation digitale en début d’année. Un parcours atypique, mais logique selon lui. « Je ne pense pas qu’il existe un profil-type de CDO, mais l’important est qu’il ait à la fois une bonne compréhe n s ion technique des out il s informatiques et une vision précise du fonctionnement de l’entreprise », estime-t-il. En quatre mois, Olivier Beaujean a déjà mis en mouvement beaucoup de chantiers dans l’entreprise et défini des objectifs stratégiques pour l’horizon 2025. À la fin de cette première année, il devra montrer les premiers résultats de son travail. « C’est très important de présenter rapidement du concret pour convaincre les plus sceptiques », conclut-il.

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HÉLOÏSE BOCK, ARENDT & MEDERNACH

LA LOI DOIT ACCÉLÉRER LE PAS DES FORMATIONS DISPARATES

Partner chez Arendt & Medernach et membre du Conseil d’État, Héloïse Bock est aussi experte dans les enjeux légaux du digital.

Le citoyen / consommateur fournit énormément de données sur lui-même, notamment à travers les réseaux sociaux, et en même temps réclame le droit au respect de la vie privée. Est-ce encore compatible ? Avec le développement des réseaux sociaux et la démocratisation des smartphones et tablettes, il est en effet de plus en plus aisé, voire tentant, de publier des informations sur soi-même. Qui aurait imaginé afficher, il y a encore 10 ans, ses photographies de vacances, ses repas, ses relations amicales, amoureuses ou professionnelles, son emploi du temps sur la place publique ? C’est pourtant ce que des millions de personnes font à présent au quotidien, de manière consciente ou non. Dans ce contexte, le respect de la vie privée se trouve malmené. Il est donc primordial de sensibiliser la population, et notamment les plus jeunes, aux risques que peut représenter la dissémination non contrôlée d’informations personnelles. Des outils et des méthodes existent. La loi ne risque-t-elle pas à l’avenir d’être en permanence en retard par

rapport aux nouvelles pratiques créées par le digital ? Il n’échappe aujourd’hui à personne que la technologie évolue à un train galopant. En cela, il est vrai que la loi peine parfois à suivre cette évolution. Le processus législatif de nos démocraties modernes obéit en effet à des règles complexes, qui font qu’une loi peut mettre un certain temps à être adoptée. Et ce alors même que certains phénomènes digitaux nécessiteraient une réponse adaptée et rapide du législateur, notamment en matière pénale – on pense par exemple à l’incrimination de certains délits en ligne qui n’existaient pas avant l’apparition de telle ou telle technologie. Il incombe donc aux États de travailler en bonne intelligence afin de s’adapter aussi efficacement que possible au rythme de notre société et de sa technologie, et notamment en développant des synergies avec les différents acteurs de la société afin d’anticiper autant que faire se peut les éventuels besoins. C’est la voie qu’a choisi de suivre le Luxembourg, dont le législateur n’a de cesse d’accroître sa réactivité aux exigences de notre société : certaines lois luxembourgeoises ont pu être adoptées en l’espace de quelques mois, et il convient de poursuivre ce processus.

AU GRÉ DE L’ÉVOLUTION DES TECHNOLOGIES

I

JEAN-MICHEL LALIEU

MIKE ZENARI (ARCHIVES)

Quels sont les grands enjeux juridiques de la transformation digitale pour les entreprises ? H É L O Ï S E B O C K Les entreprises font aujourd’hui face à un panel de nouveaux outils de travail que leur apporte la technologie. Bien que ces outils visent à améliorer les conditions de travail et la productivité des salariés, beaucoup d’entre eux sont à l’origine de nouveaux défis juridiques. Les entreprises devront ainsi s’interroger quant à la légalité des nouveaux systèmes qu’elles mettront en place, et ce à plusieurs égards : quel sort réserver aux nombreuses données personnelles que ces outils permettent d’échanger plus aisément que jamais ? Comment s’assurer que la propriété intellectuelle des uns et des autres soit respectée, lorsque des millions de documents sont partagés en un clic ? Les conditions strictement fixées par le Code du travail peuvent-elles continuer d’être respectées avec le nomadisme du salarié que permet dorénavant la technologie ?

C

onduire la transformation digitale d’une entreprise n’est pas une science exacte et les compétences nécessaires pour mener ce chantier sont diverses. «Les besoins de formation pour un chief digital offi cer (CDO, ndlr), par exemple, varient en fonction du secteur d’activité de la société, mais aussi de son degré de digitalisation et du positionnement qu’elle donne à ce poste au sein de son organisation, explique Claudine Kariger, coordinatrice des compétences numériques au sein de la stratégie Digital Lëtzebuerg. Certains auront besoin d’un profil plus axé sur le marketing, d’autres sur la relation client ou l’optimisation… » Il n’existe donc aucun cursus sur mesure, mais des compétences spécifiques à acquérir. Au Luxembourg, la House of Training propose des formations spécialisées qui s’articulent autour de quatre grands axes: sécurité de l’information et protection des données, dématérialisation, online business et digital banking & fintech innovation. L’Uni a mis en place une certification Smart ICT for Business Innovation et un master professionnel en management de la sécurité des systèmes d’information. À l’étranger, des formations très pointues sur la transformation digitale existent pour les senior managers. Parmi les plus connues, on peut noter celle du Global Center for Digital Business Transformation de Lausanne.

l semble loin le temps où l’informaticien était en charge de toutes les questions IT de l’entreprise. En quelques années, les nouvelles technologies ont pris une part grandissante dans le monde des affaires. Aujourd’hui, les métiers du digital sont légion. Programmeur, webdesigner, community manager, chief technology officer (CTO), chief digital officer (CDO)… les profils et dénominations se multiplient parfois trop rapidement pour les départements des ressources humaines. Si certaines compétences sont déjà bien répandues, d’autres sont nouvelles et donc difficiles à identifier. C’est le cas pour le CDO, un profil-clé pour la transformation digitale de l’entreprise. À mi-chemin entre l’informaticien et le gestionnaire de projet, il doit rassembler des qualités techniques, managériales et relationnelles (lire aussi en page 46). «Avant, les entreprises faisaient appel à des experts externes pour construire leurs stratégies numériques, mais depuis un ou deux ans, elles décident d’internaliser de plus en plus ces profils pour maîtriser leur digitalisation», explique Julie Ramahefasolo, consultante spécialisée dans le domaine IT pour le cabinet de recrutement Ajilon. De plus en plus recherchés au Luxembourg, les candidats sont chassés à Paris ou Bruxelles. Ce qui est certain, c’est qu’adaptabilité et agilité sont deux qualités qui semblent indispensables pour les métiers du digital, tant les technologies évoluent rapidement.

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Radiane, 3 ans, vient du village de Poulaou en République centrafricaine. Elle est la cadette d’une fratrie de quatre enfants. Grâce aux équipes de sensibilisation, sa mère a été avertie de la campagne de vaccination menée par MSF auprès de 220 000 enfants. Cette action a permis de © Anthony Fouchard

protéger Radiane contre les maladies potentiellement

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mortelles de la petite enfance.

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BRÈVES

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DES RENCONTRES ET UN TRAITÉ Le Premier ministre Xavier Bettel s’est rendu mi-avril à Ottawa en compagnie de Pierre Gramegna pour y rencontrer le Premier ministre canadien, Justin Trudeau. Durant cette visite, il a été convenu d’intensifier les relations commerciales entre les deux pays et d’explorer différentes façons de tirer profit des secteurs de l’innovation et de la technologie pour favoriser l’emploi. Un traité de coproduction audiovisuelle a également été signé.

« L’UNION EUROPÉENNE DOIT S’ASSURER QUE SES PROPRES SYSTÈMES FISCAUX DEMEURENT ATTRAYANTS POUR L’INVESTISSEMENT ET LE COMMERCE.» Edward Scicluna, ministre maltais des Finances Les ministres de l’Économie et des Finances sont revenus sur les changements intervenus durant la dernière décennie dans le système fiscal international, notamment le projet Beps. Ce dernier vise à lutter contre l’érosion de la base fiscale des entreprises par le truchement d’une structuration fiscale sur plusieurs juridictions. «Il ne suffira pas que l’UE mette en œuvre les règles de Beps», a déclaré le ministre luxembourgeois des Finances Pierre Gramegna face aux États-Unis qui pourraient accentuer une certaine compétition fiscale.

CHARGE FISCALE L’OCDE observe que les prélèvements fiscaux sur les salaires sont en baisse pour la troisième année consécutive parmi ses 34 États membres. En fait, si le coin fiscal moyen régresse, il a quand même augmenté dans 20 des 34 pays membres de l’organisation. Le Luxembourg est un des pays où la différence est la plus marquée entre un travailleur célibataire sans enfant et un ménage avec enfants. La charge fiscale atteint désormais en Europe 36 % des coûts de main-d’œuvre, soit une baisse de 0,07 % par rapport à 2015. Mai 2017 —

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

BRÈVES

BRÈVES

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« On ne peut pas réussir cette négociation dans le secret. » Michel Barnier, négociateur en chef en charge du Brexit Présent au Luxembourg pour la deuxième fois en six mois, Michel Barnier, négociateur en chef européen pour la sortie du Royaume-Uni de l’UE, a dressé les grandes lignes de son action, qui devrait débuter « à la fin du mois de mai ». « Pour réussir cette négociation, il y a plusieurs conditions, dont celle de l’unité des 27. » L’accord qui verra le jour après les deux années de négociations devra être validé par les parlements des États membres à la majorité qualifiée, et par le Parlement européen.

PÔLE DIGITAL La Commission européenne souhaite augmenter les effectifs de ses départements spécialisés dans le digital de 65 %, et faire du Luxembourg le centre de sa stratégie d’unification et de développement du marché numérique européen. Les directions générales du marché numérique (Connect) et de l’informatique (Digit) passeront en effet de 228 personnes aujourd’hui à 378 d’ici 2020, selon des documents internes de la Commission. 050 —

JEAN-LOUIS SIX AMBASSADEUR Après sa nomination à l’Union Benelux, l’ancien ambassadeur de Belgique au Luxembourg Thomas Antoine sera remplacé par le diplomate Jean-Louis Six. Ce dernier prendra ses fonctions le 1er juillet. D’ici là, un chargé d’affaires est mis en place. Âgé de 62 ans, M. Six est actuellement directeur exécutif à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) à Londres.

2.814 € Une enquête du Statec révèle que les Luxembourgeois ont le budget vacances le plus élevé de toute l’Europe. En 2015, 82,9% des résidents sont partis en vacances, devancés par les Finlandais (88,2%) et les Suisses (83,1%). En moyenne, ils partent quatre fois par an pour une durée d’une semaine. Ces voyages consistent dans 23% des cas à des visites de la famille, et 99% se rendent à l’étranger. En termes d’hébergement, 71% des Luxembourgeois plébiscitent l’hôtel. INFLATION DE MAGISTRATS

Le Conseil d’État réitère ses réserves quant au recrutement constant de nouveaux magistrats, appelant l’Administration judiciaire à absorber le surplus de travail par d’autres moyens, notamment « un allègement des procédures ». Le programme pluriannuel sous examen propose de recruter 18 magistrats pour le siège et 14 pour les parquets entre 2017 et 2020. « Le nombre de magistrats est très élevé si on le compare aux autres pays européens », remarque la Haute Corporation.

EN RETARD CÔTÉ BELGE

Sur 100,7, François Bausch a évoqué le projet de P+R géant à Stockem-Arlon. Selon le ministre, le projet n’avancerait pas bien en raison de « trop de bureaucratie » en Belgique, eu égard au manque de coordination entre Infrabel, le gestionnaire du réseau ferré, et la SNCB, en charge du transport des passagers. Selon le ministre Bausch, l’étude du projet serait toutefois terminée et une prise de contact a été faite avec le ministre belge des Transports, François Bellot, en vue de le faire avancer.

DR

ÉCOUTE ILLÉGALE Alors que le Parquet a ouvert fin mars une information judiciaire sur la prolongation d’une mise sur écoute sans autorisation par le Service de renseignement de l’État, le député ADR Gast Gibéryen assure avoir été au courant « deux à trois semaines » avant la publication dans la presse — celui-ci n’ayant pas voulu dévoiler sa source au Premier ministre. Pour rappel, Xavier Bettel avait reconnu « une erreur de procédure » liée à « une erreur humaine » dans une affaire d’écoute.

AUTOROUTES PAYANTES

Après le compromis trouvé avec l’Union européenne, le Parlement allemand a validé son projet de vignette pour les automobilistes étrangers. Il en coûtera bientôt entre 2,50 et 25 euros pour circuler sur une période de 10 jours (jusqu’à 50 euros pour deux mois) sur les autoroutes allemandes, les tarifs variant en fonction de la taille et des performances environnementales du moteur. La plaque d’immatriculation permettra aux autorités de contrôler que cette taxe a été acquittée.

— Mai 2017

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BRÈVES

PREMIERS « TOURS DE ROUE » Le funiculaire de l’arrêt Pfaffenthal-Kirchberg est en approche. Sa mise en service est prévue pour le 10 décembre 2017. Les quatre cabines permettant de relier la future gare à la station de tram en 63 secondes ont été livrées fin mars. Conçu pour accueillir un maximum de 168 personnes par cabine, avec des sièges rabattables, le funiculaire pourra transporter jusqu’à 7.200 voyageurs par heure.

AUX URNES EN 2019, POUR L A CONSTITUTION ? Le référendum constitutionnel, annoncé depuis quelques années et à maintes reprises reporté, pourrait avoir lieu en 2019. Alex Bodry (LSAP) a indiqué à Paperjam.lu avoir mis un « compromis » sur la table, à savoir « un débat au sein de la Chambre sur le texte suivi du vote d’une résolution qui arrêterait notre position sur le texte proposé et fixerait un calendrier pour la poursuite de la procédure, avec les délais dans lesquels devraient avoir lieu le premier vote à la Chambre et le référendum ».

TENSIONS À L’UNI Le conseil de gouvernance de l’Université du Luxembourg a approuvé à l’unanimité le budget 2017 proposé par le rectorat. Deux jours avant, l’Uni avait indiqué que le budget était en croissance de 6 % par rapport à 2016, ce qui lui permettra de continuer son « développement vers l’excellence dans la recherche et l’enseignement ». Le communiqué signalait toutefois que le conseil de gouvernance a invité le rectorat à améliorer les processus administratifs et budgétaires, « et ceci sans délai ».

MIKE ZENARI

« Il est important de ne pas se laisser éblouir par ce concept et de rappeler que ses effets sont encore incertains. » Sarah Mellouet, économiste

La Fondation Idea tient à relativiser les effets de l’économie du partage au Luxembourg. Mais insiste sur l’importance de créer dès aujourd’hui une réglementation solide pour ne pas se laisser déborder dans l’avenir. Si les nouvelles technologies facilitent l’émergence de ce nouveau modèle, dont la compagnie américaine Uber est l’un des principaux ambassadeurs, son impact est pour le moment réduit.

ÉCONOMIE & POLITIQUE

COURS DE L ANGUE OBLIGATOIRES Corinne Cahen, ministre de la Famille et de l’Intégration, a annoncé de nouvelles mesures pour l’intégration des demandeurs d’asile au Luxembourg. Outre des cours de luxembourgeois, ils devront suivre des cours civiques pour être mieux familiarisés avec la société luxembourgeoise. La ministre invite aussi les résidents à entrer en contact avec eux pour améliorer l’intégration dans les quartiers.

« DES IDÉES ULTRANATIONALISTES NAVRANTES AU PLUS HAUT POINT » Robert Goebbels Le candidat à la présidentielle française Nicolas Dupont-Aignan a déclaré vouloir rétablir des contrôles aux frontières. Pour faciliter le passage des frontaliers, il a évoqué l’idée de la création d’un pass pour les travailleurs. Des mesures qui ont outré l’ancien ministre luxembourgeois Robert Goebbels. Pour lui, la réintroduction des contrôles aux frontières intérieures de Schengen tuerait le commerce transfrontalier régional, et n’empêcherait pas l'entrée des terroristes nationaux.

RECHERCHE Le Luxembourg Institute of Science and Technology (List) a signé un partenariat de trois ans avec l’industriel Circuit Foil pour développer un nouveau type de cuivre. Le but est de mettre au point des cuivres destinés à la fabrication d’avions composites résistant à la foudre. En plein vol, les éclairs peuvent causer des dégâts dans la carcasse ou détruire des capteurs et le risque existe que les champs électromagnétiques générés par l’orage interfèrent avec le système électronique de l’appareil.

ÉLECTIONS LÉGISL ATIVES Les députés de la Commission parlementaire des institutions et de la révision constitutionnelle se sont penchés sur les nouvelles règles prévues pour encadrer les élections. L’objectif est d’éviter que le mandat des députés, fixé à cinq ans, ne soit dépassé en raison des dernières élections législatives anticipées. La nouvelle règle retient une période de cinq ans et fixe la date des élections au dimanche qui précède le jour de la date des élections précédentes, ce qui conduirait au 14 octobre 2018. Mai 2017 —

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— 051

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PRESSE

ACTIONNAIRES

DANS LES ARCANES DES MÉDIAS La constellation des médias luxembourgeois en un coup d’œil au travers de l’actionnariat et des chiffres-clés de chaque groupe de presse. ARCHEVÊCHÉ

GROUPES ET ENTREPRISES

MARIA RHEINSHEIM SA

PRIVÉS

LAFAYETTE SA

14,16 %

COOPÉRATIVE CASINO SYNDICAL LUXEMBOURG (FNCTTFEL) 17,24 %

LE MONDE SA

CENTRALE DU LAV ASBL (OGBL)

FGIL

LSAP

3,2 %

60,69 %

1,99 %

2,12 %

PRIVÉS

TECHPRINT SA

VINCENT BRAGARD, SERGE LEENMAN, SAMUEL TABART

RÉPUBLICAIN LORRAIN

TAMEDIA (SUISSE)

6,48 %

85,84 % 8%

co en

1887 SAINT-PAUL > 337 EMPLOYÉS < — 1.861.723 €

1926 EDITPRESS GROUP > 503 EMPLOYÉS < —

37.985.942 €

102

3.658.107 €

5.345.892 €

57

Hors Libo – 31 Incluant les filiales

20 %

50 %

40 % 50 %

80 % 20 %

35 %

25 %

50 % 75 %

SOCIÉTÉ EUROPÉENNE DE COMMUNICATION SOCIALE SÀRL > 15 EMPLOYÉS < —

ÉDITIONS REVUE SA —

80 %

EDITA SA —

50 %

LUMEDIA SA —

15.401.269 €

9

*

26

25 %

22

MÉDIAS

4

WORT (1848)

CONTACTO (1970)

1.487.043€

0€

31.313.026 €

1.461.305 €

32 %

TAGEBLATT * (1913)

374.680 €

17,4 %

2.445.929 €

344.292 € 2.456.927 €

4.728.796 €

5%

12,2 %

8,7 %

TÉLÉCRAN (1978)

2.765.682 €

REVUE (1945)

1.706.553 €

1.199.679 €

11,3 %

WORT.LU

RADIO LATINA (1992)

TAGEBLATT.LU

19,4 %

L’ESSENTIEL (2007)

L’ESSENTIEL RADIO (2016)

LE QUOTIDIEN (2001)

0€

1.274.190 €

1.057.552 €

12.805.363 €

1.749.975 €

5,2 %

27,1 %

5,1 %

LESSENTIEL.LU

129.795 €

2.595.906 €

5,4 %

17,5 %

LEQUOTIDIEN.LU 2%

LE JEUDI (1997)

*

333.072 € 487.301 € 5,1 %

RADIOLUX SA — 1

CHRONOLOGIE DE L’APPARITION DES DIFFÉRENTS MÉDIAS AU LUXEMBOURG LUXEMBURGER WORT 1840

052 —

1850

TAGEBLATT 1860

1870

1880

1890

1900

1910

CLT-U 1920

1930

— Mai 2017

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GRAPHIQUE, MODE D’EMPLOI : Taille du groupe en fonction du nombre d’employés

Personnes actionnaires

Nombre de cartes de presse selon le Conseil de presse

Sociétés actionnaires

ÉCONOMIE & POLITIQUE

% Parts détenues

Recettes publicitaires brutes (Mediaxim – 2016)

FRANCIS GASPAROTTO, JEAN-MICHEL GAUDRON, GUIDO KRÖGER, RUDY LAFONTAINE, ETIENNE VELASTI

Aide directe de l’État à la presse écrite (2016) Audience – Étude « TNS Ilres Plurimedia 2017.I »

MIKE KOEDINGER

FAMILLE MOHN

FONDATION BERTELSMANN 80,9 %

Hors 0,79 % détenus collectivement en tant qu’actions de trésorerie par RTL Group et une de ses filiales

19,1 %

BERTELSMANN SE & CO KGAA

AUTRES

75,1 %

24,1 %

RTL GROUP

FONDATION EUGÈNE SCHAUS

ALI RUCKERT

KPL ASBL

(PARTI COMMUNISTE)

100 % LEMONLAND SA

MOND OP ASBL, GRAFFITI ASBL, CITY RADIO PRODUCTIONS SA

GILBERT SIMONELLI

(PRÉSIDENT DU PARTI COMMUNISTE)

FONDATION D’LËTZEBUERGER LAND

PARTICULIERS

ÉTAT LUXEMBOURGEOIS

44 % LUNIONFAITLAFORCE SA

56 %

70 %

PARTICULIERS

30 %

MULTIPLE ENTERPRISES ASSOCIATION INTERNATIONAL SA 50 %

PARTICULIERS

EVERYBODY’S DARLING SA

NEWPOOL LIMITED (UK)

50 %

LUXEDIPRESSE SA

1%

informations complémentaires en page suivante

35.163.075 €

99 %

1994 MAISON MODERNE

1931 CLT-UFA > 688 EMPLOYÉS < — Indirecte

MM PUBLISHING AND MEDIA SA

> 100 EMPLOYÉS < — 0€

75

6.290.035 €

18

Y compris les effectifs du Broadcasting Center Europe et du siège social de RTL Group

Employés non indiqués ALTER ÉCHOS SÀRL > +/- 5 EMPLOYÉS < —

63,32 % 88 % LUXRADIO SÀRL > 16 EMPLOYÉS < —

6%

ZEITUNG SA > +/- 10 EMPLOYÉS < —

7.022.723 €

7

5

6%

36,68 %

ÉDITIONS LËTZEBUERGER JOURNAL > 19 EMPLOYÉS < —

RTL TÉLÉ (1991)

6.671.120 €

Indirecte

23,3 %

13.088.876 €

398.572 €

28,9 %

351.603 €

14.936 €

Indirecte

LËTZEBUERGER JOURNAL (1948)

17.250.844 €

947.717 €

37,2 %

RTL.LU

CLT-UFA 1930

305.169 €

0€

337.157 €

2.713.740 €

2,7 %

10,1 %

RADIO ARA (1992)

BOULEVARDPRESSE SÀRL

LËTZEBUERG PRIVAT (2006) 0€

0€

AUTRE PUBLICATION : PROMI

4,9 %

0€

18.738 €

2,3 %

1,6 %

DELANO (2011)

5,4 %

698.925 €

ELDORADIO, 100,7, RADIO ARA, RADIO LATINA

RTL RADIO LËTZEBUERG 1960

CONTACTO

TÉLÉCRAN

1970

1980

RTL TÉLÉ WOXX

1990

DELANO.LU AUTRES PUBLICATIONS : ARCHIDUC, DADADA, EXPLORATOR ET POUR LE COMPTE DE CLIENTS : CITY, FLYDOSCOPE, MERKUR, ETC.

0€

D’LËTZEBUERGER LAND

WOXX – ANC. GRÉNGESPOUN (1988) 262.744 €

376.831 €

100 %

28,6 %

1950

100 %

DEN NEIE FEIERKROP SOCIÉTÉ COOPÉRATIVE

FEIERKROP – ANC. DE FEIERKRÔP (2004)

PAPERJAM.LU

1%

Hei Elei Kuck Elei Première émission télévisée en luxembourgeois

052-063_Opener_EcoPol_Medias.indd 53

PAPERJAM (2000)

4.823.355 €

ZEITUNG VUM LËTZEBUERGER VOLLEK 1940

8

5.951.636 €

1,6 %

Indirecte

LËTZEBUERGER JOURNAL

D’LËTZEBUERGER LAND (1954)

100,7 (1992)

155.554 €

Y compris Den 2.ten RTL et audience Internet

1

100 %

0,4 %

RTL RADIO (1958)

5,5%

100 %

SOCIÉTÉ COOPÉRATIVE WOXX > 11 EMPLOYÉS < —

6

ZEITUNG VUM LËTZEBUERGER VOLLEK (1946)

ELDORADIO.LU

100 %

ÉDITIONS D’LËTZEBUERGER LAND SÀRL > 9 EMPLOYÉS < —

13

ELDORADIO (1992)

Sources : Registre de commerce, TNS Ilres, Conseil de presse, Mediaxim, rapports annuels, médias, d’Lëtzebuerger Land (édition du 13 janvier 2017)

100 %

MAISON MODERNE LE JEUDI

DE FEIERKROP

PAPERJAM 2000

L’ESSENTIEL

L’ESSENTIEL RADIO

1990 LËTZEBUERG PRIVAT

Mai 2017 —

2020

— 053

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

DANS LES ARCANES DES MÉDIAS

NOTES EXPLICATIVES AUDIENCE : L’étude TNS Ilres Plurimedia 2017.I a été réalisée auprès d’un échantillon aléatoire de 4.080 personnes (3.041 par téléphone, 1.039 par internet), représentatif de la population résidant au Grand-Duché de Luxembourg, âgée de 12 ans et plus. L’enquête s’est déroulée de mi-février à fin juin 2016 et de mi-septembre 2016 à mi-février 2017. Alors que la mesure d’audience des titres de presse se base sur l’univers des personnes âgées de 15 ans et plus, les résultats d’audience des autres médias se réfèrent supplémentairement à l’univers 12+. AIDE DE L’ÉTAT À LA PRESSE ÉCRITE : L’aide de l’État ne concerne que la presse écrite imprimée qui remplit différents critères : le nombre de journalistes employés, la publication doit être en allemand, en français ou en luxembourgeois, doit offrir une information générale aussi bien nationale qu’internationale et relever des domaines politique, économique, social et culturel, et être éditée et domiciliée au Grand-Duché.

L’ÉVOLUTION ET LA QUALITÉ DES MÉDIAS F R A N Ç O I S AU L N E R

Avec un secteur audiovisuel quasi monopolistique et une presse écrite certes pluraliste, mais dominée par deux acteurs, comment les contenus s’articulent-ils?

L’

évolution des médias au Luxembourg coïncide avec l’émergence des trois plus grands groupes du pays. Fondé par l’archevêché en 1848, le Wort, du groupe SaintPaul, est le plus ancien quotidien du pays encore en activité et reste en tête des journaux les plus lus, bien que son audience s’érode. Son pendant d’obédience socialiste, le Tageblatt, fondé en 1913, reste le poursuivant de toujours. Quant à l’audiovisuel, depuis les premiers programmes radiophoniques dans les années 30, la marque RTL n’a cessé de se développer pour devenir l’acteur prédominant. Tandis que le groupe dispose d’un monopole télévisuel, ses parts de marché en radio lui permettent d’occuper les premières places du podium, via son programme généraliste (RTL Radio Lëtzebuerg), son programme musical qui n’en finit pas de progresser (Eldoradio), sa chaîne en langue allemande (l’oldie Sender), et avec L’essentiel Radio dans laquelle le groupe détient une participation de 25 %. Le paysage médiatique au Luxembourg s’est du reste enrichi progressivement avec l’apparition d’autres acteurs, comme les journaux Lëtzebuerger Journal, d’Lëtzebuerger Land, Woxx et la Zeitung vum Lëtzebuerger Vollék, les publications de Maison Moderne (Paperjam, Delano, Archiduc...), la radio publique 100,7, la radio associative Radio Ara, l’hebdomadaire satirique Feierkrop, le périodique Forum, ainsi que l’hebdomadaire tabloïd Lëtzebuerg Privat. Sans oublier de nombreuses publications magazines actives essentiellement dans le domaine du lifestyle.

CARTES DE PRESSE : Dans certains cas, un journaliste ou photographe détenant une carte de presse travaille pour plusieurs rédactions au sein d’un même groupe. LES STRUCTURES : Dans le cas de RTL, RTL Group détient CLT-UFA et Broadcasting Center Europe (BCE). CLT-UFA, pour sa part, opère, outre des activités financières et opérations à l’étranger, les chaînes luxembourgeoises RTL Télé Lëtzebuerg, RTL Radio Lëtzebuerg ainsi que RTL Newmedia ou rtl.lu. RTL : RTL Luxembourg bénéficie d’aides indirectes de l’État en pouvant utiliser ses fréquences (estimées à 5 millions d’euros par an) pour l’exploitation de chaînes TV ou radio et en bénéficiant via Broadcasting Center Europe (BCE) d’une subvention de 950.000 euros. À partir de 2020, l’État s’est engagé à compenser le déficit de RTL Télé Lëtzebuerg jusqu’à 10 millions d’euros par an. 100,7 : L’établissement de radiodiffusion socioculturelle, ou 100,7, est doté chaque année d’une somme, définie dans le budget de l’État. En 2016, elle était de 5,9 millions d’euros. LËTZEBUERG PRIVAT : Boulevardpresse sàrl, qui publie Lëtzebuerg Privat, ne tient pas à communiquer plus d’informations qu’elle n’en est tenue par la loi. La société ne demande ni de l’aide publique, ni des cartes de presse, qu’elle risquerait de toute façon de ne pas obtenir. Sur son site internet, Lëtzebuerg Privat indique employer 10 personnes dont 7 journalistes, le rédacteur en chef étant Thomas Hoffmann. Lors de sa constitution, la société fut créée par Jean Nicolas et ses proches. FEIERKROP : Les auteurs de l’hebdomadaire satirique sont anonymes. Le fondateur du nouveau Feierkrop est Jacques Drescher. RADIO ARA : Radio Ara se décrit comme radio libre et alternative qui fonctionne grâce à la participation d’associations et citoyens aux programmes. Ainsi, les associations Mond Op et Graffiti ainsi que City Radio Productions SA sont les principaux intervenants, tandis qu’Alter Échos sàrl détient la licence pour opérer Radio Ara. CENTRALE DU LAV : Le LAV (Lëtzebuerger Arbechterverband), principale fédération ouvrière du pays, est à l’origine de la fondation de l’OGBL en 1979. FGIL : Fédération générale des instituteurs luxembourgeois.

054 —

Le pluralisme de la presse écrite dépend d’une promotion publique qui continue de favoriser certains groupes, tandis que les médias en ligne vont bénéficier d’une aide partielle.

La valeur des fréquences de RTL est estimée à 5 millions d’euros par an.

Le mastodonte…

Véritable porte-drapeau et fierté nationale pour beaucoup d’acteurs économiques et politiques, RTL Group et son

Au lieu de tenter de réguler des phénomènes apparaissant en ligne, les autorités feraient mieux de favoriser l’indépendance des médias et l’éducation du lectorat.

bras armé de la diffusion, CLT-UFA, sont détenus depuis 2001 majoritairement par Bertelsmann, et donc la famille allemande Mohn. Rien que le chiffre d’affaires de CLT-UFA (700 millions d’euros) et les 688 employés de RTL Group au Kirchberg illustrent son importance. Figurant parmi les plus grands employeurs du pays, RTL se distingue dans les conditions de son développement par son statut hybride. En échange de remplir une mission de service public convenue dans un accord scellé avec l’État, RTL peut compter sur des conditions favorables à son expansion internationale. Le gouvernement luxembourgeois a ainsi signé, début avril, un nouveau contrat de concession pour les années 2021 à 2023 qui prévoit que l’État pourra compenser le déficit financier de la chaîne télévisée luxembourgeoise jusqu’à 10 millions d’euros par an. En outre, RTL gardera le droit d’utiliser les fréquences nationales jusqu’en 2030. Des fréquences dont la valeur serait estimée à quelque 5 millions d’euros, contre 10 à 15 auparavant, indiquait le député ADR, Roy Reding, suite à une réunion à la Chambre avec le Premier ministre, Xavier Bettel, fin janvier. De par sa mission de service public, RTL est censé refléter la société luxembourgeoise. Ses contenus sont généralistes et la couverture de l’actualité se penche sur la politique nationale, en réservant beaucoup de place aux faits divers et au sport. Dans la suite de l’affaire Lunghi, pour laquelle RTL Télévision et les journalistes en charge du reportage se sont vu infliger un blâme du Conseil de presse pour avoir manipulé des images d’une interview avec l’ancien directeur du Mudam, RTL Lëtzebuerg sera doté de davantage de règles déontologiques.

— Mai 2017

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THE HANDS OF INNOVATION PRIX DE L’INNOVATION DANS L’ARTISANAT 2017

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

… Et les autres « players »

En radio, le Luxembourg dispose, hormis les chaînes des trois grands acteurs RTL, Saint-Paul et Editpress, d’une chaîne associative, Radio Ara, et d’une chaîne publique, l’établissement de radiodiffusion socioculturelle, opérant sous la marque Radio 100,7. Créée en 1992 lors de la libéralisation du marché audiovisuel, 100,7 a pu se développer en une chaîne complémentaire en offrant des programmes musicaux classiques et alternatifs. Son programme est consacré en grande partie à l’information, qui se concentre sur des sujets politiques et de société. Maison Moderne publie entre autres le magazine mensuel que vous tenez dans vos mains, Paperjam, mais aussi le magazine en anglais Delano ou encore Archiduc, consacré à l’architecture. La première entreprise média indépendante se finance exclusivement par ses propres recettes. Depuis 2017, elle peut prétendre à un financement public au titre de l’aide à la presse en ligne instaurée par le gouvernement avec une

Le gouvernement CSV-LSAP déplafonne le nombre de pages éligibles, deux entreprises médias en sont les bénéficiaires directes

3.500.000

JOINTRADIOVENTURES CLT-UFA et Editpress se partagent à 75 et 25 % Luxradio, qui opère la deuxième chaîne radio, Eldoradio, et ils détiennent respectivement 25 et 20 % de Radiolux, la société de L’essentiel Radio, la seule chaîne radio francophone du pays.

Groupe Editpress

Groupe Saint-Paul

1.000.000 500.000

2016

0 1999

Flydoscope

Paperjam City

Woxx

Seuls quatre titres sur 13 mesurés sur 10 ans font du progrès dans leur audience. Télécran perd le plus, Paperjam gagne le plus.

2.000.000

1976

Land

-15 %

2.500.000

Deux entreprises médias touchent 75 % de l’aide de l’État à la presse, alors que la loi souhaite « maintenir la diversité dans la presse d’opinion luxembourgeoise ». Le débat public sur les médias au Parlement devrait aussi s’intéresser à une réforme de cette loi.

056 —

Lëtz. Vollék

-10 %

3.000.000

1.500.000

Lëtz. Journal

-5 %

RÉPARTITION DE L’AIDE À LA PRESSE ÉCRITE PAR GROUPE 4.000.000

Le Quotidien

0%

Le Jeudi

+5 %

Revue

+10 %

Tageblatt

Le Wort couvre en large partie l’actualité politique locale, nationale, européenne et internationale, ainsi que l’économie et la culture. Ses lecteurs sont très friands des informations locales, des annonces et des avis mortuaires. La ligne éditoriale a ses origines dans le camp catholique et conservateur. Néanmoins, elle s’est émancipée au cours des dernières années, allant à certaines reprises jusqu’à s’attirer la critique du parti chrétien-social (CSV). Le Wort est le premier, et jusqu’à présent unique, média au Luxembourg à avoir introduit un paywall, donc certains contenus payants sur internet, mais accessibles à ses abonnés de la version papier. Une formule et un accès qui ont permis que, selon les responsables du Wort et les données de TNS Ilres, l’audience du site internet n’en souffre pas trop. Editpress, publie le quotidien Tageblatt, principalement en langue allemande, et l’hebdomadaire Le Jeudi, en langue française. En outre, Editpress tient des participations dans Lumedia, qui publie le quotidien en langue française Le Quotidien, et dans Edita, qui publie le seul quotidien gratuit du pays, L’essentiel, le journal le plus lu après le Wort. Le Tageblatt accorde dans ses contenus beaucoup de place au commentaire politique, qui ne cache pas,

ÉVOLUTION DE L’AUDIENCE DANS LA PRESSE ÉCRITE (2006-2016)

Télécran

… Les GRANDS...

tout comme dans les autres publications d’Editpress, sa sympathie pour le mouvement syndical et les acquis sociaux. Le Quotidien suit cette tendance tout en réservant une place plus importante à la couverture sportive. L’essentiel se limite, comme son titre l’indique, à l’essentiel, ou plutôt à des brèves qui donnent en quelques lignes les principaux titres d’actualité luxembourgeoise, internationale, sportive et people. Avec ses nombreuses publications, le groupe Editpress engrange la plus grande part de l’aide publique à la presse écrite, malgré une part d’audience inférieure au groupe Saint-Paul.

Lux. Wort

Saint-Paul publie entre autres le Luxemburger Wort ainsi que le magazine hebdomadaire le plus lu, le Télécran, et l’hebdomadaire en langue portugaise, Contacto. Le groupe appartenant à l’archevêché participe aussi majoritairement à la société qui opère la seule radio lusophone du pays, Radio Latina.

enveloppe de 100.000 euros par an. Paperjam, le magazine et son site internet, couvre principalement l’actualité écofin et politique du pays. De par leur nombre d’employés, leurs chiffres financiers ou leur audience, les quotidiens Lëtzebuerger Journal, proche du parti libéral (DP), et la Zeitung vum Lëtzebuerger Vollék, communiste, les hebdo madaires d’Lëtzebuerger Land et Woxx (associatif dont les membres ont une tendance écologiste et sociale), et l’hebdomadaire satirique Feierkrop demeurent des acteurs d’une taille plus modeste. Ces publications reflètent néanmoins un certain pluralisme, particulièrement dans le cas du Lëtzebuerger Land, qui milite pour un journalisme de qualité et d’investigation. En évoquant la qualité, il convient aussi de citer le périodique Forum, qui fournit régulièrement des dossiers très complets et des points de vue éclairés sur différents sujets politiques, sociétaux ou culturels. Le périodique est financé grâce à une aide à la presse culturelle de l’État, aux revenus des ventes, aux publicités et aux dons. Depuis 2006, on trouve également dans les kiosques un hebdomadaire de format tabloïd, Lëtzebuerg Privat, fondé par Jean Nicolas, à qui il faut reconnaître d’avoir révélé l’affaire des voitures de service mais dont la « ligne éditoriale » marie souvent fausses informations et collages insultants, ce qui vaut au magazine d’être régulièrement convoqué au tribunal. Le « Groupe de presse Nicolas » (comme l’indique le site internet, mais qui n’est pas enregistré au Registre de commerce) publie en outre le périodique « people » Promi.

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

L’ÉTAT D’INDÉPENDANCE

L’intervention dans l’audiovisuel

En signant le nouveau contrat de concession pour RTL, le gouvernement Bettel aura répondu prématurément à la question cruciale de l’engagement public dans l’audiovisuel. Le débat sur le rôle et la qualité des médias, prévu à la Chambre au mois de mai, pourra néanmoins permettre d’évoquer le rôle de la radio publique 100,7, dotée en 2016 de près de 6 millions d’euros dans le budget de l’État. La radio publique, complémentaire au secteur privé, demeure modeste en comparaison proportionnelle avec ses équivalents tant dans nos pays voisins qu’avec son équivalent islandais. S’il n’était que légitime d’équilibrer vers le haut les moyens de l’établissement public, le législateur devrait néanmoins prendre en considération l’aspect concurrentiel, à savoir l’impact que risquerait d’avoir davantage d’intervention de l’État dans le secteur des médias sur les recettes publicitaires des entreprises privées. Étant donné que les partis gouvernementaux et le CSV ont donné leur feu vert à des dépenses publiques pour RTL, ce dernier ne pourra en revanche guère reprocher un faussement de la concurrence en cas d’augmentation de la radio 100,7.

RÉPARTITION DE L’AIDE À LA PRESSE ÉCRITE PAR TITRE 2.000.000 Tageblatt 1.500.000

Wort Quotidien

1.000.000

Journal ZLV Télécran Revue Jeudi Land Woxx

500.000

0 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

M

algré leur objectif principal de préserver le pluralisme ou « la diversité dans la presse d’opinion » et d’assurer le « libre accès de la population à une multitude de sources d’information et de divertissement », ni la loi d’aide directe de l’État à la presse de 1976 reformée en 1998, ni la loi sur les médias électroniques de 1991 n’ont pu empêcher une forme de concentration, même si le Luxembourg dispose de nombreux titres pour sa petite taille. L’intervention de l’État est particulièrement canalisée vers RTL et les éditeurs historiques Editpress et Saint-Paul. Sur 7,4 millions alloués en 2016 à 10 titres, le groupe Editpress a reçu 3,6 millions et le groupe Saint-Paul 1,8 million (voir graphique).

Évolution des montants alloués par l’État au titre de la promotion de la presse écrite, entre 1978 et 2016. Montants par média en euros.

Tandis qu’Editpress et Saint-Paul bénéficient de la plus grande partie de l’aide à la presse, au niveau des recettes publicitaires, le groupe Saint-Paul dégage, selon les chiffres de Mediaxim 2016, le plus de recettes (au tarif brut).

La presse écrite

Même s’il souhaite consulter le Parlement, le ministère d’État et son Service des médias et des communications estiment d’ores et déjà qu’« un ajustement plus global du régime de promotion de la presse face aux nouveaux défis du numérique paraît être souhaitable », selon le programme annoncé du débat au Parlement. Actuellement, les médias qui remplissent les conditions reçoivent une aide 058 —

LA PUB Sur 7,4 millions d’euros d’aide de l’État à la presse en 2016, 3,6 sont allés chez Editpress.

publique qui se compose de deux montants calculés différemment. Une première part, la part fondamentale, représente un tiers du montant annuel de référence. Ce dernier correspond à la somme du coût annuel de cinq journalistes à temps plein et du coût de 120 tonnes de papier. Une deuxième part, la part proportionnelle, est variable en fonction du nombre de pages produites. Tandis que les pages considérées pour le calcul ne comprennent pas les pages publicitaires (et les pages loisirs à 15 %), le déplafonnement (acté en 1999) du nombre de pages standardisées prises en compte dans le calcul a incité la quantité et non la qualité du contenu et favorisé les groupes ou sociétés qui impriment beaucoup de pages, donc les plus grands éditeurs. Il est intéressant de noter que les deux entreprises médias qui récoltent le plus d’aides –Tageblatt et Wort – sont aussi des imprimeurs. Produire plus de volume entraîne donc non seulement plus d’aides de l’État, mais engendre aussi plus de commandes d’impression. Les plus petites publications doivent se contenter de la portion congrue de l’aide. Au vu de leur faible audience et ainsi leur peine à attirer plus de revenus publicitaires, l’aide publique permet néa n moi n s leu r su r v ie. L e mécanisme actuel ne les soutient que très peu et ne favorise pas le pluralisme dans la presse.

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

LIBERTÉ D’EXPRESSI-ONLINE ?

L

a transition du papier vers le numérique n’est pas terminée. Si les premiers sites d’information en ligne apparaissaient dans les années 90 sous forme 1.0, les dernières années ont été marquées tant par un changement d’habitude de consommation des médias que par un accès généralisé à internet haute vitesse ou encore par l’arrivée des réseaux sociaux. Tandis que les médias peuvent potentiellement atteindre plus de monde, les algorithmes constituent une nouvelle forme de ligne éditoriale qui risque d’influencer les contenus.

Toujours plus vite

« La vie s’est-elle améliorée grâce aux smartphones ? » Il est indéniable qu’en 2017, beaucoup de monde se pose cette question extrêmement subjective qui génère des réponses qui se polarisent. D’un côté, les citoyens ont accès à tout l’univers de l’information dans leur poche. De l’autre, on constate le phénomène des personnes happées par leur appareil le matin avant d’aller au boulot. Sur fond des événements récents (Brexit et élection de Donald Trump), l’accélération de l’information suscite de nombreuses interrogations, voire inquiétudes. Néanmoins, un recul historique peut rassurer. Les inventions de l’imprimante ou du télégramme étaient au moins aussi révolutionnaires que celle des smartphones. Évidemment, les nouvelles technologies mènent à des changements dans la production, la diffusion et la consommation des informations. L’impact des nouveaux outils comme les retransmissions en direct sur les réseaux sociaux ne se laisse pas encore mesurer. Cependant, il faut souligner que ni le contenu des publications sous toutes formes, ni le choix de telle ou telle technologie pour diffuser des messages ne sont neutres.

Une nouvelle économie

Outre-Atlantique, les médias, mais aussi la politique et les universités s’interrogent sur le transfert de la publication écrite, jusqu’à présent souvent dans les mains des éditeurs eux-mêmes, vers les plateformes numériques. Les producteurs de contenu perdent une partie du

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contrôle éditorial au profit des moteurs de recherche et réseaux sociaux. Tandis que l’année dernière, Google et Facebook se seraient partagé environ 85 % des recettes publicitaires aux ÉtatsUnis, selon le New York Times, certains observateurs comme John Oliver (Last Week Tonight) craignent pour la survie des médias traditionnels et particulièrement les médias locaux, pourtant vitaux pour observer et surveiller les autorités et les acteurs économiques. Le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, a reconnu dans un manifeste, publié en février 2017, qu’il fallait « faire plus » pour soutenir l’industrie des médias. Sa vision pour créer une communauté globale en engageant davantage les citoyens dans le processus démocratique soulève en revanche des questions sur la ligne éditoriale que Facebook songe donc à adopter. On peut aussi se demander comment les médias et les journalistes pourront survivre économiquement. La directrice du Tow Center for Digital Journalism de la Columbia Journalism School,

Emily Bell, estime que l’opportunité de réparer un « journalisme américain cassé » a atterri « aux pieds d’un petit groupe de compagnies technologiques ».

Fake

Face aux fausses informations, ou fake news, les médias professionnels doivent produire du contenu de qualité et les moteurs de recherche et les réseaux sociaux devraient tout au plus introduire des labels, ou flags, pour augmenter la transparence des acteurs qui dirigent certains sites et permettre ainsi au public de mieux distinguer les contenus de médias professionnels qui suivent des règles de déontologie, les contenus de sites sarcastiques et les faux contenus. Tant qu’ils n’enfreignent pas le code pénal ou d’autres règles existantes, les sites radicaux, aussi controversés soientils, ne pourront pas être éliminés par davantage de régulation, car les autorités exerceraient ainsi une forme de censure. Si elles souhaitent combattre les fausses informations ou les contenus controversés, les autorités ne pourront qu’augmenter les efforts dans l’éducation aux médias et résoudre les problèmes qui exaspèrent certaines parties de la société.

Le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, a reconnu qu’il fallait « faire plus » pour soutenir l’industrie des médias.

+13,65 % Selon le Luxembourg Ad’Report 2016 réalisé par Espace Pub – l’association des régies médias au Luxembourg – et la société Nielsen, le volume des investissements publicitaires était en hausse l’an dernier de 2,51 % à 155,7 millions d’euros contre 151,8 millions d’euros en 2015. Sur base des seules annonces commerciales (hors offres d’emploi, communications publiques, financières et juridiques, petites annonces et faire-part divers), les investissements pubs se chiffrent à 137 millions d’euros, contre 130,8 millions en 2015. Ce qui représente une progression de 4,70 %.

Les quotidiens continuent d’occuper la première place du classement des canaux qui concentrent le plus de pubs (44,50 % des investissements, +0,27 % par rapport à 2015 ), mais internet recueille une hausse importante : +13,65 % en un an. Le canal concentre désormais 7,61 % des investissements publicitaires, soit 11,8 millions d’euros. L’écart demeure important avec les quotidiens (69,2 millions d’euros), la radio (26,1 millions) et la TV (13 millions), mais internet confirme sa position de 4e canal par ordre d’importance.

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QUESTION

ÉCONOMIE & POLITIQUE

LES ENJEUX DU DÉB AT Q U E S T I O N S D E F R A N Ç O I S AU L N E R

COMMENT UN « AJUSTEMENT PLUS GLOBAL » DE L’AIDE DE L’ÉTAT À LA PRESSE DEVRAIT-IL, SELON VOUS, S’ARTICULER ?

En vue du débat sur l’évolution des médias et la qualité de la presse prévu en mai au Parlement, Paperjam a récolté les points de vue des dirigeants des médias au Grand-Duché.

JEAN-LOU SIWECK

Florilège de points de vue autour de questions similaires.

Rédacteur en chef du Luxemburger Wort

RICHARD GRAF Membre fondateur et journaliste chez Woxx LE DÉFI DE LA PRESSE ÉCRITE étant justement de ne pas rater le virage du numérique, une combinaison des deux finalités eut été judicieuse : rééquilibrer les dérapages de l’aide à la presse avec un réel appui des rédactions en place pour s’investir dans des publications en ligne de qualité, donc profitant d’un renforcement professionnel, sans augmenter encore les barrières. Il semble bien que la première partie de la réforme aille dans le sens contraire du but initial. Pour ne pas rater la deuxième, une discussion plus approfondie avec tous les concernés – y compris les organisations de journalistes – doit avoir lieu. Ne consulter que quelques-uns des éditeurs s’avère peu fructueux.

MIKE KOEDINGER

L’AIDE À LA PRESSE doit, d’une part, être revue dans le contexte plus large des subsides accordés aux médias audiovisuels. Ceci pose notamment la question de la relation entre médias gratuits et médias payants. Je suis inquiet du soutien toujours plus prononcé de médias gratuits par les deniers publics. C’est le cas de la télévision et de la radio, mais aussi de la nouvelle aide pour les médias en ligne. Or, une réelle indépendance ne devient possible que grâce à des lecteurs disposés à payer pour du journalisme. Car, en fin de compte, ce sera toujours l’intérêt de celui qui paie qui prendra le dessus. L’aide à la presse traditionnelle est d’ailleurs limitée aux journaux payants. À un moment où la presse quotidienne peine à trouver un nouveau modèle d’affaires permettant sa survie, il est hautement regrettable que l’État envoie le signal de favoriser le tout gratuit.

Fondateur et CEO de Maison Moderne POUR COMMENCER, il ne faut plus distinguer « presse écrite » (entendez « presse imprimée ») et « presse en ligne ». Il faudrait une seule aide étatique couvrant l’ensemble des médias sans distinction des canaux (imprimé ou en ligne), des langues (ne plus limiter cette aide au français, à l’allemand et au luxembourgeois) ou encore des modèles économiques (diffusion payante ou autre). Aujourd’hui, près de la moitié des citoyens consultent leur smartphone dans les cinq minutes après leur réveil, alors que le premier journal imprimé n’est consulté, au mieux, qu’en route vers le travail. Il y a de fortes chances que celui-ci soit alors gratuit.

QUESTION

QUEL DEVRAIT ÊTRE LE RÔLE DES INSTITUTIONS PUBLIQUES (VOIRE DU SERVICE PUBLIC) À VOS YEUX ?

JEAN-PAUL HOFFMANN Directeur de l’établissement de radiodiffusion socioculturelle (Radio 100,7) (…) L’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis est aussi un cas de figure intéressant. Ce sont les médias traditionnels, commerciaux, audiovisuels qui ont porté et construit le personnage du candidat Trump – non pas à cause de sa profondeur politique, mais pour la promesse d’audimat avant et durant les primaires. Les réseaux sociaux ont fait le reste. Les médias audiovisuels de service public n’ont guère joué de rôle, ils sont marginaux aux États-Unis. La structure du marché est en gros très similaire au Luxembourg. D’où ma conclusion qu’il faut renforcer le média de service public, le vrai. Le Luxembourg a pour le moment choisi de subventionner une multinationale à l’ADN foncièrement commercial. Pour différentes raisons, L’essentiel, le Feierkrop et Lëtzebuerg Privat n’ont pas souhaité participer. Editpress et la Zeitung vum Lëtzebuerger Vollék n’ont pu nous rendre leurs contributions à temps.

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QUESTION

QUELS MESURES, MOYENS OU RÈGLES SERAIENT NÉCESSAIRES, À VOTRE AVIS, POUR PRÉSERVER LA PLURALITÉ ET L’INDÉPENDANCE DE LA PRESSE ?

ÉCONOMIE & POLITIQUE Les déclarations ci-dessous ne constituent que des extraits des questionnaires, qui seront publiés dans leur intégralité sur notre site internet paperjam.lu en prélude du débat à la Chambre sur les médias.

CLAUDE KARGER Directeur et rédacteur en chef du Lëtzebuerger Journal LA BASE DE LA PRÉSERVATION de la pluralité et de l’indépendance des organes de presse – qui ne sont pas des entreprises comme les autres –, c’est le professionnalisme journalistique, bien sûr. Un professionnalisme qui nécessite des investissements. Le défi pour les médias est donc de maintenir ces moyens, une tâche de plus en plus difficile, alors que les revenus générés par les canaux électroniques restent largement en dessous des revenus print pour l’instant. Dans cette situation, au niveau politique, il faut veiller à ne pas couper sec dans le système de promotion de la presse existant, mais aussi à prendre en considération l’impact de certaines décisions sur les médias.

ROBERT GARCIA Gérant d’Alter Échos (Radio Ara)

CHRISTOPHE GOOSSENS CEO de RTL Luxembourg

G U Y WO L F F / SA I N T- PAU L L U X E M B O U R G , L A L A L A P H OTO , M I K E Z E N A R I (A R C H I V E S) , DAV I D L AU R E N T / W I D E , M A I S O N M O D E R N E

LES INSTITUTIONS PUBLIQUES doivent établir et garantir un cadre bien défini et créer un environnement au sein duquel les différents médias puissent se développer, coexister et se complémenter selon leurs spécificités et par rapport à leur public cible. Il est évident, à nos yeux, qu’elles ne peuvent pas assurer la pluralité et l’indépendance de la presse toutes seules. Les différents médias ont également une responsabilité propre, ils doivent veiller à leur crédibilité et savoir se développer. Il est primordial, et j’insiste là-dessus, que les institutions publiques garantissent un traitement équitable entre les différents acteurs. Le financement à partir de 2021 d’une partie du déficit engendré par les coûts de production et de diffusion du programme de RTL Télé Lëtzebuerg par l’État luxembourgeois sera, par exemple, soumis à un contrôle strict. Nos comptes seront audités et la future aide financière, basée sur des coûts réels, sera attribuée de manière ex post. En ce qui concerne le rôle du service public, celui-ci doit offrir un choix diversifié en matière de contenu de qualité s’adressant au public résident le plus large possible et refléter la réalité sociétale.

LES MÉCANISMES ACTUELS de soutien direct et indirect à la presse ont renforcé ou créé des monopoles médiatiques. Les nouveaux mécanismes doivent agir activement pour créer un pluralisme structurel qui mérite son nom. Pour démocratiser la presse et notamment favoriser l’émergence de nouveaux médias, dont la vocation n’est pas prioritairement commerciale, un soutien prioritaire à des structures de presse constituées comme sociétés d’impact sociétal (SIS) devra être envisagé. Il sera aussi important de concevoir des mécanismes de soutien aux médias citoyens (cf. déclaration du Conseil de l’Europe concernant le rôle de ces médias pour la promotion de la cohésion sociale et du dialogue interculturel du 11.02.2009). Ces mécanismes devront garantir l’accès de nouvelles structures indépendantes à l’aide à la presse.

ROMAIN HILGERT Gérant et rédacteur en chef du Lëtzebuerger Land LE JOURNALISME PROFESSIONNEL est en train de perdre son modèle économique, un nouveau n’est pas encore en vue. Car il n’est pas prouvé qu’internet sauvera la presse luxembourgeoise, son économie va à l’encontre d’un marché minuscule comme celui du Grand-Duché. Indépendamment du support, on risque à l’avenir d’avoir deux formes de presse bien distinctes : une presse dite « gratuite » de masse, payée par les annonceurs et à leur service, et une presse payée par une minorité de lecteurs éduqués et aisés, et à leur service. La question décisive sera : combien de lecteurs et auditeurs seront capables et prêts à payer un journalisme professionnel indépendant au prix fort ?

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

F R A N Ç O I S B I L T G E N , J U G E À L A C O U R D E J U S T I C E D E L’ U N I O N E U R O P É E N N E

« Nous n’avons pas le droit à l’erreur » CA M I L L E F R AT I |

E D O UA R D O L S Z E WS K I

Avocat, député, ministre, et maintenant juge européen, François Biltgen a connu plusieurs vies. Il a embrassé la robe pourpre avec le même enthousiasme que ses précédents costumes, tournant définitivement la page de la politique.

V

ous êtes juge à la Cour de justice de l’UE depuis 2013. Est-ce un rêve de jeunesse qui s’est concrétisé ? F R A N Ç O I S B I L T G E N J’ai découvert le droit communautaire dans ma première année de droit aux cours universitaires de Luxembourg avec Pierre Pescatore, qui m’a surtout impressionné en tant que juge à la Cour de justice de l’Union européenne (de 1967 à 1985, ndlr). Parce qu’à l’époque, à la fin des années 1970, en pleine eurosclérose, la Cour était la seule institution qui faisait vraiment avancer le progrès au bénéfice des citoyens. Par exemple, avec l’arrêt Rutili de 1975, qui concernait un syndicaliste d’Audun-le-Tiche auquel la France avait interdit de circuler dans certains départements, dont le sien, parce qu’il était probablement trop actif. On était encore une Communauté économique européenne, mais la Cour s’est fondée sur les droits de l’homme pour dire qu’il y a des limites à ce que l’État membre peut faire sous couvert de l’ordre public. J’ai fait mon DEA en droit communautaire en 1982. Par le hasard des choses, Jean-Claude Juncker est entré au gouvernement en décembre 1982, et j’ai été sollicité pour reprendre son poste de secrétaire du groupe parlementaire chrétien-social. J’ai été sept ans président du parti, j’ai été échevin, député, ministre… Mes amis savaient que mon rêve était de devenir un jour juge, parce qu’après avoir étudié le droit, l’avoir commenté, transposé, élaboré, et même avoir dû faire face à des arrêts de la Cour me donnant tort, pour boucler la boucle, il restait l’interprétation du droit. Ils savaient que j’allais à la Cour non pas pour quitter la politique, mais pour faire quelque chose qui m’a toujours emballé.

Appréciez-vous le changement radical entre la vie de ministre et celle de juge ? Lorsque les gens me demandent si j’ai plus ou moins de stress, je réponds que j’emmène toujours du travail le week-end à la maison. 064 —

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En revanche, j’ai deux avantages : je viens le matin à la Cour et je rentre le soir, alors qu’en tant que ministre, il y avait des semaines entières où j’allais de réunion en réunion. Et la deuxième chose, c’est qu’on parle des arrêts, mais pas de moi. Alors que j’ai l’impression qu’en politique, on parle de plus en plus de l’homme, et de moins en moins de ce qu’il fait. J’aimerais bien continuer (après 2021, ndlr) si je me sens en forme. Ça dépendra bien entendu aussi du gouvernement – encore qu’au Luxembourg, les gouvernements ne changent pas de juge comme de chemise. La Cour avait donné raison à la Commission contre votre loi sur le détachement des travailleurs. Comment vous êtes-vous senti ? J’ai dit à l’époque, en tant que ministre, qu’une autre jurisprudence aurait – du moins partiellement – été possible. Et c’est cela qu’il ne faut pas oublier : si des questions sont portées devant la Cour, c’est justement parce qu’il faut interpréter les lois. Si le droit de l’Union est tellement clair qu’il n’y a pas d’autre moyen, le juge national doit l’appliquer et n’a même pas besoin de poser une question à la Cour. Nous ne sommes pas le juge de police qui dit : « Tu as roulé trop vite. » Il y a toujours une marge plus ou moins grande pour interpréter. Et c’est cela qui rend notre travail si intéressant, mais aussi si délicat, parce que nous n’avons pas le droit à l’erreur. Nous devons vraiment donner une réponse cohérente du point de vue du droit, basée sur nos antécédents jurisprudentiels, et qui doit être appliquée uniformément dans tous les États membres. La Cour avait également donné raison aux étudiants frontaliers contre votre réforme des aides financières pour études supérieures… Il faut savoir que c’était, après Commission / Pays-Bas, la deuxième affaire où la Cour avait à traiter d’aides financières exportables. Dans l’arrêt Giersch, la Cour a dit que le Luxembourg avait une raison impérieuse d’intérêt

général, expliquant l’entrave à la liberté de circulation, à savoir essayer d’avoir davantage de résidents ayant un diplôme supérieur pour faire fonctionner l’économie. Elle a aussi estimé que la disposition était appropriée, parce qu’un résident revient probablement plus souvent travailler au Luxembourg qu’un non-résident. Mais elle a considéré qu’une telle condition excède toutefois ce qui est nécessaire aux fins d’atteindre l’objectif qu’elle poursuit, dans la mesure où elle fait obstacle à la prise en compte d’autres éléments potentiellement représentatifs du degré réel de rattachement du demandeur de ladite aide financière à la société ou au marché du travail de l’État membre concerné, tels que le fait que l’un des parents, qui continue de pourvoir à l’entretien de l’étudiant, est un travailleur frontalier qui occupe un emploi durable dans cet État membre et y a déjà travaillé depuis une durée significative. Mais la Cour a remarqué que le Luxembourg était en droit d’éviter une sorte de tourisme des bourses. Certains arrêts sont très commentés dans toute l’UE. C’est là que vous prenez la mesure de la résonance de la Cour ? Ça m’est arrivé une seule fois qu’on parle de mon nom, en relation avec trois arrêts du 14 septembre 2016 en matière d’utilisation abusive de CDD successifs en Espagne. Il y a une directive qui consacre un accord-cadre des partenaires sociaux européens, nous avons une abondante jurisprudence, et ces affaires ont donc été jugées dans une chambre à trois juges, sans conclusions ni audiences, tant notre jurisprudence est établie dans ses principes. Et donc, j’ai été assez surpris de voir les fardes entières récoltées par notre service Presse. Les arrêts ont vraiment lancé un débat en Espagne. Plusieurs pays européens, dont le Luxembourg, soutiennent la création d’un Parquet européen, qu’en pensez-vous ? Le Luxembourg avait mis en avant ce dossier sous sa présidence, et c’est lui qui collecte les signatures. Les premiers textes étaient sortis à l’époque de Mme Reding (lorsqu’elle était commissaire à la Justice et aux Droits fondamentaux, ndlr). C’est une bonne chose, puisque l’on ne peut pas dire qu’il y a des fraudes aux deniers publics européens et ne pas poursuivre. Il faut attendre les textes définitifs pour voir l’envergure et l’étendue des recours possibles devant la Cour de justice. Est-ce que votre vision de l’Europe a changé depuis que vous siégez à la Cour ? Pas nécessairement. Je viens d’Esch-surAlzette, et quand j’étais jeune, je devais passer le poste de douane pour aller acheter une baguette à Audun-le-Tiche. Pour moi, l’Europe était quelque chose qui me donnait davantage de liberté. Bien entendu, en politique, on dit souvent : « C’est la faute de Bruxelles. » Et je disais déjà à l’époque : « Arrêtez de dire Bruxelles, parce que Bruxelles, c’est nous, les ministres et

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

les députés européens, et nous sommes le législateur européen. » Ma vision de l’Europe n’a pas nécessairement changé. Ce qui pour moi joue un grand rôle ici, c’est de faire la balance entre les deux : la primauté du droit de l’Union, et surtout des principes généraux du droit de l’Union, tout en respectant la marge de manœuvre des États membres, du législateur, mais aussi du juge. Nous livrons notre appréciation, mais c’est au juge national d’appliquer si ce que nous disons sur le droit de l’Union s’applique dans son cas particulier. Au-delà de ce que font les ministres, les députés européens et les parlements nationaux, les juges aussi peuvent participer à construire une Europe de l’unité dans la diversité. L’article 50 vient d’être officiellement invoqué par le Royaume-Uni. Quelles conséquences peut-on attendre du Brexit pour la CJUE ? Ce sont les instances politiques européennes compétentes qui négocient. Actuellement, vous avez un juge et un avocat général à la Cour, un juge au tribunal de l’UE, une quarantaine de fonctionnaires, et une vingtaine d’agents britanniques. Tant que le RoyaumeUni fait partie de l’Union européenne, ils ont le droit de rester en poste.

Il y a toujours une marge pour interpréter, et c’est cela qui rend notre travail si intéressant.

Gardez-vous toujours un œil sur la politique luxembourgeoise ? L’œil ouvert, la bouche fermée. La première raison, c’est mon statut d’indépendance et d’impartialité. Il m’arrive aussi de siéger dans les affaires luxembourgeoises – récemment ArcelorMittal Rodange et Schifflange, et Kohll et Kohll-Schlesser – puisque je suis juge européen. Je ne suis pas le juge luxembourgeois à la CJUE. La deuxième raison est strictement personnelle : lorsque j’étais en politique, je m’étais juré de ne plus commenter la politique le jour où je l’aurais quittée. Le métier politique est tellement dur que si on l’a fait, il faut respecter et laisser faire ceux qui en ont la responsabilité actuelle. En revanche, quelqu’un peut avoir mon conseil. On a introduit, par exemple, des séances de travail avec les administrations sur notre jurisprudence, et j’ai beaucoup de groupes de visiteurs, y compris politiques. Mais la politique peut vous rattraper, vous parliez lors de votre dernière conférence de presse de la langue luxembourgeoise qui n’était « pas encore » langue de l’Union… On attend de voir ce que le Luxembourg va faire. Je n’ai pas d’opinion là-dessus, et je n’ai pas d’opinion à avoir, c’est vraiment une question d’appréciation politique. C’est un débat politique luxembourgeois qui doit être mené par les acteurs nationaux, et quelqu’un qui fait partie d’une institution européenne n’a pas, à mon avis, à s’immiscer. EN RÉSUMÉ

Après une carrière politique, l’Eschois François Biltgen est depuis 2013 juge à la Cour de justice de l’Union européenne. Un poste qui l’oblige à se montrer impartial et indépendant. «L’œil ouvert, la bouche fermée», surtout visà-vis des évolutions politiques de son pays.

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

SPACERESOURCES.LU

Une constellation en cours d’élaboration JEAN - MICHEL HENNEBERT

D’une ambition purement économique sur le plan national, le projet prend une tout autre ampleur, puisque destiné notamment à changer le cadre légal international.

Retour sur une ambition qui doit faire du Grand-Duché un leader du «new space».

L’AMBITION

LE CADRE LÉGAL

UNE NOUVELLE AGENCE SPATIALE

En dévoilant il y a plus d’un an sa volonté de devenir un « hub européen pour l’exploration et l’utilisation des ressources spatiales », le gouvernement luxembourgeois a réussi « un coup ». Celui de susciter la curiosité de la presse internationale, mais aussi et surtout de fédérer un certain nombre d’acteurs crédibles, issus aussi bien du secteur privé que d’organismes publics, tels que le centre de recherche Ames de la Nasa. Alors même que les premiers effets concrets ne sont pas attendus avant une quinzaine d’années.

Pour avaliser sa volonté d’exploiter les ressources des objets célestes, le gouvernement a présenté un projet de loi censé apporter une sécurité juridique aux acteurs privés. Bien que retoqué par le Conseil d’État, le texte n’en est toutefois pas caduc, les Sages n’ayant formulé aucune opposition formelle. Basé sur la législation applicable au droit minier et maritime, le cadre législatif devra aller plus loin, le Luxembourg ayant désormais pour ambition de réformer le Traité de l’espace de 1967. Et donc le droit international via une action auprès de l’Onu.

Complémentaire du cadre légal, la création d’une agence spatiale luxembourgeoise figure sur la feuille de route du ministère de l’Économie. Destinée à « veiller à la mise en place de projets commerciaux », et donc tournée vers la recherche appliquée et non la recherche fondamentale, cette nouvelle structure dont les contours demeurent encore flous doit être couplée à un fonds d’investissement. Tous deux verront le jour simultanément afin de « mettre sur pied un projet cohérent et complet », selon Étienne Schneider, qui précise que la création devra intervenir « avant les élections » de 2018.

LE BOARD Désormais composé de six membres, le comité consultatif de Spaceresources.lu regroupe « des personnalités reconnues du secteur spatial ». Une légitimation liée aussi bien à leur rôle de dirigeant au sein d’une agence spatiale ou d’un centre de recherche dédié à l’espace, qu'à leur connaissance du droit international ou du tissu économique. Le premier à avoir officiellement intégré le board n’est autre que le Français Jean-Jacques Dordain, ancien directeur de l’Agence spatiale européenne (2003-2015). Il a devancé de quelques mois l’Américain Simon Pete Worden, général de l’US Air Force à la retraite et ancien directeur du centre de recherche Ames de la Nasa, auteur notamment de quelque 150 publications scientifiques. Se voulant de portée internationale, l’initiative luxembourgeoise a été rejointe, début mars, par deux représentants du continent asiatique. À savoir Ji Wu, directeur général du National Space Science Center de l’Académie chinoise des sciences, et Seung Jo Kim, ancien président du Korea Aerospace Research Institute. Deux Luxembourgeois figurent également au sein de cet organe décisionnel : Georges Schmit, ancien directeur exécutif du Luxembourg Trade & Investments Office à San Francisco, et JeanLouis Schiltz, professeur invité de l’Uni et ancien ministre des Communications. Selon les données publiées au Journal officiel, ces membres ont pour mission principale de «conseiller le gouvernement dans la création d’un écosystème luxembourgeois favorable au développement des activités économiques liées à l’utilisation pacifique des ressources spatiales».

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EXPLOI TATI ON SPATI ALE D’ici 2030, les sociétés implantées au Luxembourg devraient être capables d’aller exploiter les ressources présentes sur les astéroïdes, comme l’imagine ici Deep Space Industries.

LES SOCIÉTÉS IMPLIQUÉES L’initiative Spaceresources.lu a abouti à l’implantation au Luxembourg de quatre sociétés spécialisées dans l’exploration spatiale. La pionnière n’est autre que l’américaine Deep Space Industries, installée depuis juin 2015 et spécialisée dans les nanosatellites et la robotique. Un créneau qu’exploite également l’autre société américaine possédant un quartier général européen au Luxembourg, Planetary Resources. Mais alors que la première s’est vu confier la construction d’un vaisseau spatial destiné à tester en conditions réelles la ponction et le retour sur Terre de morceaux d’astéroïdes, la seconde a vu l’État prendre une participation directe dans son capital. La troisième société à avoir franchi le pas officiellement est iSpace, firme japonaise qui doit notamment lancer d’ici la fin de l’année un engin sur la Lune. Un engin qui sera notamment flanqué du drapeau luxembourgeois. Enfin, Blue Horizon, société allemande qui entend créer les conditions nécessaires à l’établissement de la vie dans l’espace, complète le tableau. D’autres devraient venir s’ajouter à la liste, Étienne Schneider assurant que « 55 autres sociétés » ont d’ores et déjà pris contact avec le ministère de l’Économie au cours des derniers mois. Parmi elles, des firmes installées pour le moment aux Émirats arabes unis, dans la Silicon Valley ou au Japon. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ces deux dernières destinations ont fait l’objet, ces dernières semaines, de missions économiques dédiées au secteur spatial.

D E E P S PAC E I N D U S T R I E S

Lancée en février 2016, l’initiative Spaceresources.lu rassemble un nombre de plus en plus important d’acteurs. Qu’il s’agisse d’entreprises privées ou d’institutions publiques.

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

LY D I E E R R E T C L A U D I A M O N T I

D’une médiateure à l’autre CA M I L L E F R AT I |

Ombudsman depuis 2012, Lydie Err a passé le relais à Claudia Monti le 24 avril dernier.

Paperjam les a réunies quelques jours après l’élection de Mme Monti par la Chambre des députés. Avocates de formation, les deux femmes partagent le même objectif: résoudre les problèmes entre administrés et administrations, tout en promouvant une culture de la communication dans la fonction publique.

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me Err, que retirez-vous de ces années passées comme ombudsman ? LYDIE ERR Je retiens qu’il n’est jamais facile d’exercer un nouveau métier. Et je retiens la satisfaction. C’était prendre de gros risques en fin de carrière, mais ça valait le coup. Votre prédécesseur, Marc Fischbach, faisait l’unanimité et vous avez connu quelques remous avec votre équipe. A-t-il fallu imposer votre marque en arrivant ? L . E . Les changements sont souvent ardus et jamais faciles à réaliser. C’est le cours normal des choses. Je ne suis pas venue ici pour faire du conseil juridique gratuit, mais pour travailler autrement, parce qu’après avoir fait du droit, j’ai fait une formation en médiation qui a changé la conception de mon ancienne profession. De quoi êtes-vous particulièrement fière ? L . E . Je suis satisfaite d’avoir mis en pratique ma formation en médiation et d’avoir instillé un peu de médiation dans la pratique de l’institution.

S É BAS T I E N G O O S S E N S

Votre dernier rapport évoquait des réclamations à répétition contre l’Agence pour le développement de l’emploi (Adem). Avez-vous eu une discussion sérieuse avec elle sur ce point ? L . E . Chaque année, les thèmes abordés dans le rapport annuel sont choisis en fonction des réclamations introduites par les usagers. En 2016, de nombreuses réclamations concernaient le comportement et les informations transmises par certains agents de l’Adem. Au cours d’un entretien téléphonique avec la directrice de l’Adem, Isabelle Schlesser, nous avons retenu que le personnel doit être conscient de communiquer avec une partie de la population qui est vulnérable. Perdre son emploi, c’est perdre une partie de son identité. Nous avons conclu qu’il fallait ajouter à la formation du personnel un volet sur la communication et le langage simple. Mme Monti, est-ce aussi le constat que vous avez pu faire dans votre vie professionnelle ? C L A U D I A M O N T I Je suis tout à fait d’accord, c’est très compliqué de faire comprendre aux gens pourquoi une administration n’a pas donné droit à

leur demande et que ce n’est pas une décision subjective contre eux, mais une décision objective en fonction d’une loi, d’un règlement. Et les administrations doivent aussi comprendre que les gens ne leur en veulent pas personnellement non plus, mais qu’ils sont dépassés. Rassembler les gens et réussir à rétablir un dialogue qui a été perdu par manque de communication, comme ce qu’a fait Mme Err, je crois que c’est ça l’essentiel du médiateur. Votre rôle est donc de ramener les administrations à leur rôle de service public ? L . E . Notre rôle est celui d’un facilitateur des relations entre l’adminitration et ses usagers. Cela passe par une amélioration de l’accueil et par une communication dans un langage clair et simple. C’est à l’administration de s’adapter aux usagers et non l’inverse. Les usagers de l’administration sont la raison d’être de la fonction publique. De notre côté, nous nous appliquons à parler simplement et à écrire des lettres courtes et faciles à comprendre en terminant avec une formule ouverte, disant : « Si vous avez des questions

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concernant ce courrier, nous sommes à votre disposition. » C . M . Aussi, les lettres reçues sont souvent vues comme une agression. Elles sont trop longues et ne sont pas individualisées. Faudrait-il aussi, dans chaque courrier administratif, indiquer la possibilité pour les gens de s’adresser à vous en cas de contestation ? L . E . Actuellement, seule l’indication des voies de recours contentieux est obligatoire. Malheureusement, la loi ne prévoit pas l’obligation de mentionner la possibilité de recourir gratuitement aux services de l’ombudsman. En pratique, très peu d’administrations le font. Nous sommes le service auquel les gens peuvent s’adresser pour se faire expliquer la décision avant de décider de recourir, le cas échéant, aux tribunaux. Le recours à l’ombudsman n’est pas suspensif et il faudrait qu’il le soit au moins pendant une petite période. Mme Monti, d’après votre expérience, est-ce que les gens étaient au courant du recours possible à l’ombudsman avant de venir vous voir ? C . M . Malheureusement, les gens ne sont souvent pas au courant. Et nous avocats, une fois saisis de l’affaire, devons réussir à trouver les mots justes pour convaincre les gens d’aller vers la médiation. Les avocats ne doivent pas voir dans la médiation un concurrent, mais un allié. On a la médiation familiale, la médiation pénale, civile, pour la santé, la consommation et l’ombudsman pour tout ce qui est administratif. Ce sont des atouts énormes et il faut les promouvoir chez tout le monde, particuliers comme administrations. On n’est pas l’ennemi des administrations. L . E . Selon une étude européenne publiée récemment, le taux de satisfaction des personnes ayant eu recours à la médiation s’élève à 70 %. Un tel pourcentage s’explique par un gain de temps de 60 % par rapport à la durée d’un procès. Et surtout, cela conserve la relation. Les entreprises l’ont compris les premières parce que même si elles ont une facture impayée, elles n’ont pas envie de perdre le client. Et les démocraties paient un médiateur afin d’améliorer la confiance dans l’État et dans le fonctionnement des administrations.

départ. Il est difficile d’inventer sur le pouce la structure parfaite et de trouver sur-le-champ un personnel qualifié. Pour les demandeurs de protection internationale plus particulièrement, il faut être conscient qu’il s’agit d’un public extrêmement vulnérable. Ils sont partis d’un pays en guerre, arrivent après un cheminement cauchemardesque dans une société où tout est différent de celle qu’ils connaissent. Il est logique qu’ils doivent d’abord surmonter les traumatismes de la guerre et des séparations d’avec leurs proches avant de pouvoir s’adapter à leur nouveau cadre de vie. Il faut qu’un pays comme le Luxembourg, qui se targue d’être multiculturel, franchisse le pas de l’interculturel, de la compréhension et de l’acceptation mutuelle des différences culturelles. C . M . En tant qu’avocate et en tant que bénévole, j’ai été amenée à rendre visite à une Palestinienne dans un foyer de réfugiés. C’est très difficile. Je sais très bien qu’on a énormément de réfugiés qui viennent, certains ont le droit de rester, d’autres non, d’après les normes internationales. Mais le temps qu’ils sont ici, il faut leur laisser leur dignité. Le ministère prévoit-il des actions en réponse à vos remarques ? L . E . Le ministère des Affaires étrangères et européennes ainsi que le ministère de la Famille et de l’Intégration sont conscients de l’importance de la formation du personnel en contact régulier avec les demandeurs de protection

TRANSM I SSI ON Lydie Err a fait valoir ses droits à la pension après cinq années de médiation entre usagers et administrations.

« Les usagers de l’administration sont la raison d’être de la fonction publique. » Lydie Err Ombudsman 2012-2017

SACR I F I CE Claudia Monti doit liquider son étude d’avocat et quitter la Commission consultative des droits de l’Homme ainsi que le Comité participatif pour la prise en compte des besoins spécifiques à la Ville de Luxembourg.

internationale. Des formations en communication, en traitement des litiges ainsi que des sensibilisations à l’interculturalité sont déjà mises en place dans certains services et devraient être généralisées et renforcées dans les mois et années à venir. Cela a-t-il du sens encore aujourd’hui d’avoir des critères politiques dans le choix de l’ombudsman ? C . M . Là, je dois sauter les deux pieds joints sur la table parce que si j’étais un choix politique, je le regretterais énormément. Je n’ai pas été proposée par mon parti politique ni par la coalition. Chacun des six candidats à la fonction a passé un entretien et dû exposer ses idées. Et j’ose espérer que j’ai su convaincre par mes compétences. Le salaire restera-t-il intéressant par rapport à vos honoraires d’avocat ? C . M . J’ai bien gagné ma vie, je ne le fais pas pour des raisons financières. Mais je peux vous dire que les avocats du contentieux ne gagnent pas non plus des millions. L’ombudsman correspond à la carrière S1, mais je ne sais même pas ce que je vais gagner. Je suis là pour essayer de faire avancer les choses dans l’intérêt des personnes. EN RÉSUMÉ

Lydie Err vient de passer le relais à Claudia Monti au poste d’ombudsman. Une fonction qu’elles veulent réconciliatrice entre les administrations et leurs usagers.

« Si j’étais un choix politique, je le regretterais énormément. » Claudia Monti Ombudsman

L’ombudsman doit suivre des dossiers particulièrement difficiles humainement. Mme Err, votre dernier rapport dresse un constat saisissant sur les foyers de réfugiés… L . E . L’administration est consciente de certaines déficiences dans la qualité de l’accueil des demandeurs de protection internationale. C’est un bon point de Mai 2017 —

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

CNDS

Une noble cause F R É D É R I C A N T ZO R N |

ANN SOPHIE LINDSTRÖM

Créé avec pour objectif de venir en aide aux plus démunis, le Comité national de défense sociale (CNDS) célèbre ses 50 ans d’activité cette année. À cette occasion, il a donné carte blanche à la photographe Ann Sophie Lindström pour illustrer le quotidien de ceux et celles – blessés par la vie – auxquels il apporte son aide, notamment en matière de logement, de travail et d’encadrement des toxicomanes.

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UN TOI T D ’ AB OR D La problématique du logement concerne un nombre important de personnes marginalisées. Pour y remédier, le CNDS – à travers divers programmes – leur propose différentes possibilités de se loger dans des foyers ou des studios dont il dispose à travers le pays.

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

UN LI EU D E PR OTECTI ON À Bonnevoie, le CNDS a en charge la fixerstuff « Abrigado », une structure qui comprend un centre de jour avec une salle de consommation de drogues, et un asile de nuit. Acceptation, tolérance, respect et non-jugement sont les maîtres-mots des équipes qui y entourent les toxicomanes.

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

PAR TI CI PATI ON Pour réaliser son travail photographique, Ann Sophie Lindström a pu compter sur la participation des personnes encadrées par le CNDS qui se sont livrées de bonne grâce à son objectif.

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

L’ ÉTAT EN SOUTI EN Pour pouvoir fonctionner, en dehors des revenus qu’il génère, le CNDS dispose d’une aide financière qui lui est accordée par l’État, via des conventions passées notamment avec les ministères de la Famille, du Travail, de la Santé et du Tourisme. Il emploie au total une centaine d’encadrants.

SERVI CE À LA COLLECT IVITÉ Dans le cadre de la réinsertion par le travail, à travers les projets « Naturaarbechten » et Service de l’entraide, le CNDS propose des activités salariées en lien avec l’entretien ou la remise en état de terrains naturels, et le balisage de sentiers pédestres, principalement dans le nord du pays.

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

ÉDUCATION NUMÉRIQUE

Les mains dans les circuits J O N AS M E R C I E R |

S É BAS T I E N G O O S S E N S

Les initiatives invitant les plus jeunes à créer eux-mêmes leurs appareils électroniques se multiplient au Luxembourg. Le ministère de l’Éducation s’en inspire déjà pour encourager l’esprit créatif des enfants, tout en les préparant au monde digital.

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uand il sera grand, Pierre, 11 ans, veut devenir archéologue. Mais il n’en est pas moins un hacker en herbe. Il participait d’ailleurs début mars, pour la deuxième année consécutive, à un « Hack4Kids », sorte d’atelier informatique dans lequel des enfants travaillent en groupe pour développer en trois heures un petit robot doué « d’yeux, d’oreilles et de la capacité de se déplacer ». Le tout, bien sûr, encadré par un adulte. « Ce qui me plaît dans le codage, c’est que l’on peut programmer des choses incroyables, lâche le jeune élève. On a des ordinateurs à l’école, mais on ne les utilise que pour écrire ou faire des exposés informatiques. »

Donner libre cours à son imagination

« Nous avons remarqué que plus les enfants arrivent à comprendre rapidement le fonctionnement et le processus de création des objets numériques, plus ils sont avertis sur les questions de cybersécurité », note Steve Clement, l’un des initiateurs du

INVENTIVITÉ Traditionnellement lié à la programmation informatique, le hacking est aussi synonyme de bricolage d’objets électroniques.

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projet et membre du Circl, le centre luxembourgeois de veille contre les cyberattaques. Plus que de la programmation informatique, le hacking est synonyme, selon lui, de bidouillage, de découverte et d’esprit critique. Pour combler l'appétit des enfants pour cette pratique, les initiatives indépendantes existent. Pour les jeunes de 9 à 11 ans, l’association Code Club tient dans tout le pays des ateliers de hacking après l’école. Pour les ados, CoderDojo propose un espace dédié aux bidouillages informatiques, ouvert tous les jeudis soirs dans le quartier de Bonnevoie, à Luxembourg-ville. « Ce qui est intéressant dans ces endroits, c’est que l’enfant décide lui-même de ce qui l’intéresse, et un formateur vient l’accompagner, contrairement à l’école, où le professeur impose le sujet d’étude », estime Georges Kesseler, le président de l’association Syn2cat et fondateur du premier hackerspace du Luxembourg, Level 2, qui accueille le CoderDojo. Situé près de la gare de Luxembourg, cet

antre de hackers est un endroit où l’on démonte, soude, invente, et programme des objets électroniques en tout genre.

Des «makerspaces» dans les écoles

Cet environnement éducatif non formel, les autorités essaient de le recréer dans des makerspaces. Ces lieux, qui ressemblent comme deux gouttes d’eau à des hackerspaces, ont pris place dans une vingtaine de lycées du pays depuis 2015, dans le cadre de l’initiative gouvernementale Digital4education. Ouverts aux élèves durant la semaine en dehors des heures de cours, on y trouve des imprimantes 3D, des postes de soudage, des découpeurs laser et tout un tas de composants électroniques. « Un professeur est toujours présent. Les élèves proposent leurs projets qui, après analyse, peuvent être financés si besoin », détaille Nadine Schirtz, en charge de cette initiative gérée par le Service national de la jeunesse, et qui a été baptisée « Bee Creative ». « Au-delà de la compréhension, c’est la créativité qui est recherchée. » Trois makerspaces seront ouverts en septembre dans des maisons relais pour stimuler cet esprit de découverte chez les plus jeunes. « Nous avons également des demandes de la part d’écoles fondamentales », ajoute Nadine Schirtz. Mais ces initiatives dépendent beaucoup des affinités des professeurs pour les nouvelles technologies, car c’est eux qui peuvent en faire la demande. Les associations comme Code Club et CoderDojo, et les initiatives comme Hack4Kids ont donc encore un grand rôle à jouer pour réveiller les hackers qui dorment au sein de la jeune génération.

LA BONNE FILIÈRE Avec l’objectif de créer des pôles lycéens de compétences technologiques, le ministère de l’Éducation a lancé en janvier le label « Future Hub ». Celui-ci prévoit notamment l’apparition à partir de septembre d’une nouvelle section dans les filières classiques, qui sera baptisée « section I » et se concentrera sur l’informatique et la communication. « L’une des nouvelles matières sera la maîtrise d’ouvrage, et encouragera les élèves à formuler leur projet en intégrant leurs compétences acquises dans les autres cours, explique Sidath Mysore, du Service de coordination de la recherche et de l’innovation pédagogiques et technologiques (Script). Il s’agira d’une approche centrée sur l’étudiant. » Trois lycées ont été choisis pour la phase de pilotage du projet, qui durera trois ans : le Lycée des arts et métiers de Luxembourg-ville, le Lycée technique d’Eschsur-Alzette et le Lycée Edward Steichen de Clervaux, qui ouvrira en 2018. Des professeurs d’informatique « très motivés » ont déjà été identifiés, si bien qu’aucun nouveau pédagogue ne devrait être engagé.

EN RÉSUMÉ

Issus d’initiatives associatives ou institutionnelles, les espaces de bidouillage électronique, ou hackerspaces, prennent une place de plus en plus grande dans l’éducation des jeunes Luxembourgeois.

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

COUR CONSTITUTIONNELLE

20 bougies amères CA M I L L E F R AT I |

MAISON MODERNE

La Cour constitutionnelle, accouchée dans la résignation en 1997, a fait ses preuves.

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rop jeune pour mourir ? » Le titre provocateur du colloque organisé le 31 mars dernier par l’Université du Luxembourg et la Cour consti« tutionnelle donne le ton. Inscrite dans la Constitution le 12 juillet 1996 et Un renforcement organisée par la loi du 27 juillet 1997, la de ses missions Cour constitutionnelle ne doit en effet n’est toutefois son existence qu’à une pression extépas à espérer au rieure. Le constitutionnaliste belge moment où la Francis Delpérée a récemment raconté Constitution doit comment il avait enjoint Jacques Santer, être profondément François Biltgen et Luc Frieden de faire remaniée. entrer le Luxembourg « dans le groupe des États européens constitutionnellement développés ». D’autant que la Cour européenne des droits de l’homme, « Il n’y a pas dans son arrêt Procola en 1995, épinglé le Grand-Duché parce de volonté aque le Conseil d’État examinait politique d’élargir un recours contentieux invol’irrégularité d’un règlele rôle de la Cour quant ment soumis à son propre avis. « L’introduction du contrôle constitutionnelle. » de la loi au regard de la ConsAlex Bodry (LSAP) titution est vraiment un phénoPrésident mène tardif au Luxembourg, et Commission des institutions les forces politiques hostiles à un de la Chambre des députés tel contrôle ont été très puissantes dans le passé, et le sont encore en partie à l'heure actuelle, commente Luc Heuschling, professeur de droit constitutionnel à l’Université du 076 —

PATI ENCE ET LONGUEUR D E TEM PS... L'introduction du contrôle de la loi au regard de la Constitution est un phénomène tardif au Luxembourg.

Luxembourg. Il ne faut pas oublier non plus que la culture politique rejaillit sur la culture juridique. » Le Luxembourg, comme le Royaume-Uni ou les pays scandinaves, n’a pas connu de régime autoritaire sorti des urnes dans les années 1930 et 1940, et n’a donc pas renforcé le juge comme gardien des valeurs fondamentales de la société comme en Allemagne. Ce contexte explique les compétences limitées de la Cour constitutionnelle, saisie uniquement par question préjudicielle et composée de juges d’autres juridictions — « des touristes », se moque gentiment Georges Ravarani, juge à la Cour européenne des droits de l’homme —, puisque 125 arrêts rendus en 20 ans ne nécessitent pas de juges à temps plein, même si cela ne l’a pas empêchée de développer une jurisprudence respectée, en particulier en matière d’égalité.

Sauvée de justesse

Son éclairage a pourtant manqué en 2008, lorsqu’a éclaté la crise institutionnelle après le refus du Grand-Duc Henri de signer la loi sur l’euthanasie. Ou en 2013, lorsque le scandale du Srel a conduit le Premier ministre Jean-Claude Juncker à présenter sa démission au Grand-Duc, celui-ci devant convoquer des élections législatives anticipées. « Il faut permettre aux acteurs politiques de saisir la Cour constitutionnelle

en cas de litige entre organes supérieurs de l’État, alors que le Conseil d’État ne peut donner qu’un avis », estime Luc Heuschling. Celui-ci suggère encore de confier à la Cour constitutionnelle la validation des élections en lieu et place de la Chambre des députés. Elle pourrait également être saisie par l’opposition afin de se prononcer sur la constitutionnalité d’une loi avant même ou peu après sa promulgation, ou par le Grand-Duc avant sa signature, afin d’éviter qu’une « loi contraire à la Constitution soit appliquée et provoque des dommages ». M. Heuschling cite enfin l’opportunité d’une saisine de la Cour en amont de la ratification d’un traité, afin de vérifier les conséquences que pourrait avoir ce dernier sur la Constitution et réviser celle-ci en fonction. La révision de la Constitution en cours aurait été l’occasion idéale de développer ces réflexions, d’autant que le ministre de la Justice, Félix Braz, a définitivement enterré le projet de Cour suprême, remplaçant la Cour constitutionnelle et coiffant les ordres judiciaire et administratif, au motif que « l’abolition de la Cour constitutionnelle aurait pu devenir un symbole indésirable dans un pays qui défend avec vigueur l’État de droit ». Sauvée, donc, mais pas pour autant consolidée. « Il n’y a pas de volonté politique d’élargir le rôle de la Cour constitutionnelle », confirme Alex Bodry, président LSAP de la Commission des institutions. Le corollaire serait, selon lui, la nécessité de modifier le mode de nomination des membres de la Cour – aujourd’hui tous juges professionnels en fonction. « Personne ne veut s’aventurer sur ce chemin. » Toutefois, la Commission des institutions est prête à avancer sur les effets des arrêts de la Cour — aujourd’hui dérisoires, puisque le législateur ne modifie pas les lois entachées d’anticonstitutionnalité. « Selon la nouvelle Constitution, si la Cour constitutionnelle décide que le texte de loi est contraire à la Constitution, il n’est plus en vigueur », explique Alex Bodry. Une disposition « peut-être trop rigide », que la Commission des institutions envisage d’assouplir en introduisant un délai entre l’arrêt et l’extinction de la loi. Hormis cette menue amélioration – qui tient surtout à un rappel à l’ordre du législateur –, la Cour constitutionnelle ne devra rien attendre de la nouvelle Constitution. « Elle a de la chance d’avoir tenu la route » au vu de son histoire, reconnaissait Georges Ravarani. Et la route est encore longue avant la prochaine étape. EN RÉSUMÉ

Née en 1997 sous la pression extérieure, la Cour constitutionnelle a fait ses preuves, mais reste bridée par un pouvoir politique timoré.

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

F R A N Ç O I S AU L N E R

EN ROUTE VERS LES ÉLECTIONS

La campagne menant vers les élections communales du 8 octobre débutera officiellement le 9 septembre, mais les partis fourbissent déjà leurs armes. Paperjam vous propose chaque mois un point sur l’actualité des partis en mode condensé.

Luxembourg-ville LUXEMBOURG-VILLE

« UNE VILLE POUR TOUS »

Marc Angel est le candidat tête de liste du LSAP dans la capitale

APRÈS 5 ANS, VOUS POUVEZ VOTER Si vous résidez depuis au moins cinq ans au Luxembourg, vous pouvez vous inscrire jusqu’au 13 juillet inclus pour participer au scrutin communal. Informations et conditions sur jepeuxvoter.lu.

« Contrairement aux autres, nous ne nous focalisons pas sur l’augmentation du pouvoir d’achat. » Françoise Folmer La coprésidente des Verts indiquait, lors du congrès du parti en janvier, vouloir décliner la stratégie Rifkin sur le plan communal, avec une attention particulière portée au logement et à l’intégration des citoyens.

PLAN COMM’

75.000 €

C’est le montant que chaque parti ne devra pas dépasser pour ses dépenses publicitaires dans les médias, selon un accord conclu le 14 avril entre le DP, LSAP, Déi Gréng, CSV, ADR et le Piratepartei. Le KPL a refusé de signer le document, demandant que les dépenses soient limitées à 25.000 euros.

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Le LSAP est actuellement le parti le plus puissant dans de nombreuses communes, notamment dans le sud du pays. Mais dans la capitale, les socialistes ne disposent que de 4 sièges sur 27. Comment espérez-vous vous imposer ou gagner du terrain dans la capitale ? M A R C A N G E L J’ai 24 ans d’expérience politique. J’ai toujours contribué avec mes idées et je connais bien la ville. Ensemble avec Cathy Fayot, la deuxième candidate tête de liste du LSAP, et toute notre équipe, nous voulons à la fois incarner la continuité et le renouveau. Nous avons une bonne ambiance dans le parti, et je vois que nos idées sont souvent reprises. Peutêtre sommes-nous trop rapides ? Nous sommes dans l’opposition en ville depuis 1970, et il est temps que nous contribuions au façonnement de la capitale. La Ville de Luxembourg emploie 4.000 personnes qui travaillent très bien, c’est pourquoi les citoyens estiment que tout fonctionne bien.

Cela rend le changement plus difficile, mais ce qui compte, c’est notre vision d’une ville plus progressiste. Quelle est la mesure que le LSAP propose, avec laquelle vous souhaitez convaincre les électeurs ? Notre slogan est : « une ville pour tous ». Nous voulons une ville qui permette de bien combiner travail et logement. Nous construisons actuellement beaucoup d’immeubles pour bureaux et nous ne pouvons pas faire grand-chose contre ça, car l’économie fonctionne bien. En revanche, nous pouvons faire suivre le rythme de construction de logements au rythme de construction de bureaux. En analysant le plan d’aménagement général, PAG (qui doit être voté le 28 avril, ndlr), j’observe que l’écart grandit encore. Vous avez évoqué le logement, avez-vous d’autres mesures concrètes ? La commune doit devenir plus active en tant que

promoteur. Je ne peux pas dire que la commune n’a rien fait, notamment avec le « Baulückenprogramm » (programme pour libérer des terrains vagues publics à la construction, ndlr), mais il manque une politique de construction de logements volontariste. Nous avons par exemple proposé une société d’impact sociétal qui serait aussi active sur le marché immobilier. Nous souhaitons aussi détecter davantage de terrains constructibles et créer des projets d’envergure Nous renverserons la méthode. Nous construirons d’abord les infrastructures publiques, comme les écoles, et ensuite nous construirons autour. Actuellement, les promoteurs construisent d’abord des immeubles, et ensuite, la Ville construit des infrastructures. Nous nous focaliserons sur les quartiers, en songeant par exemple à la sharing economy (économie de partage), car en ce moment, ils sont un peu livrés à eux-mêmes.

S É BAS T I E N G O O S S E N S (A R C H I V E S)

SAVIEZ-VOUS ?

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BRÈVES

ENTREPRISES

PREMIÈRE MONDIALE La fusée Falcon 9 de SpaceX a été lancée avec succès le 30 mars dernier, avec, à son bord, le satellite SES-10. Elle s’est élancée à 23 h 27 (heure de Luxembourg) du centre spatial Kennedy à Cape Canaveral, en Floride. Un pari réussi pour l’entreprise détenue par Elon Musk, qui s’était lancé le défi de réduire les coûts du lancement d’un tel engin en reprenant le premier étage d’une fusée qui avait déjà servi.

S PAC E X / F L I C K R

« CE VÉHICULE D’INTERVENTION RAPIDE EST CAPABLE DE FOURNIR UNE CONNECTIVITÉ MULTI-BANDE ET MULTIORBITE, PERMETTANT DE SOUTENIR PRATIQUEMENT N’IMPORTE QUELLE SITUATION IMAGINABLE EN TOUT LIEU. » Nicole Robinson, corporate vice president, Government market solutions chez SES

SES vient de lancer un véhicule d’intervention rapide, baptisé RRV (Rapid Response Vehicle). Il sera destiné à des missions de défense, de sécurité et humanitaires. Il s’agit, selon la société de satellites, de la première plateforme mobile au monde à offrir des technologies de communication collaboratives sur plusieurs orbites et fréquences : les bandes Ku et Ka, ainsi que les bandes X et Ka, utilisées pour des applications militaires. Et sur la flotte satellitaire GEO de SES, ainsi que sur sa constellation en orbite moyenne (MEO) en bande Ka semblable à la fibre.

LE DIGITAL CREUSE LE SILLON Les résultats de la première vague 2017 de l’étude d’audience des médias luxembourgeois Politmonitor mettent en avant un intérêt pour les canaux digitaux et une confirmation du niveau d’audience de Paperjam. Réalisée par TNS Ilres et Kantar TNS, cette étude prend en compte des enquêtes qui se sont déroulées de mi-février à fin juin 2016 et de mi-septembre 2016 à mi-février 2017.

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ENTREPRISES

BRÈVES

BRÈVES

Chaque jour, retrouvez toute l’actualité des entreprises et accédez à de nombreux services en ligne sur paperjam.lu.

Les dernières tendances de printemps publiées par l’agence en ligne AtHome.lu montrent à nouveau que le marché immobilier national n’est pas près de s’essouffler. Ce sont toujours les deux grands centres, Luxembourg-ville et Esch-sur-Alzette, qui tirent les tarifs à la hausse. Plus on s’en écarte, plus l’augmentation est faible. Mais, en moyenne, AtHome note qu’il faut compter 1.378 euros pour la location d’un appartement – une augmentation de 7% en un an pour les appartements une ou deux chambres – et 2.357 euros pour une maison. Comptez 6.093 euros le mètre carré pour un appartement neuf. UN ANCRAGE CONFIRMÉ Active en France, où elle opère pour la grande distribution, Arthur Welter a officiellement lancé – pour 1,8 million d’euros – la construction d’un nouvel entrepôt à Ennery, entre Thionville et Metz. Créée au Luxembourg en 1962, la société de transport compte aujourd’hui parmi les poids lourds du secteur de la logistique, avec 470 salariés, un parc de 670 véhicules et 19.000 mètres carrés de dépôts.

SUCCESSION À CONFIRMER À 54 ans, l’ancien directeur général de Cargolux et actuel président de la société R+R International Aviation, Dirk Reich, pourrait succéder à Roger Schmid, 65 ans, au conseil d’administration de Panalpina. Cette nomination sera soumise au vote des actionnaires lors de la prochaine assemblée générale, programmée pour le 3 mai prochain.

74.792,40 € La Cour administrative a rendu début avril sa décision concernant les recours intentés par chacun des quatre administrateurs de LSK, à savoir Dominique Strauss-Kahn (président du conseil d’administration), Michel Jollant (administrateur délégué), Céline Moulineau et Philippe Hervé. Recours contre l’appel en garantie formulé par l’Administration des contributions directes (ACD) deux semaines après la faillite du holding financier Leyne Strauss-Kahn. La société accusait 74.792,40 euros d’arriérés et a été dispensée de payer cette somme.

L A CO NSULTANCE POUR AL AIN ROUSSEAU Parti fin janvier de RTL dans le contexte délicat et le sillage de l’affaire Lunghi, Alain Rousseau rebondit en devenant son propre employeur. L’ancien journaliste et rédacteur en chef de RTL Télé Lëtzebuerg vient en effet d’ouvrir sa société de conseil, selon les informations du Luxemburger Wort. Dénommée Tismo Consulting, la structure a d’ores et déjà un client de choix : le palais grand-ducal.

LES SALARIÉS DE L’ALFA MOBILISÉS UN NOUVEAU CEO POUR FERRERO Troisième groupe chocolatier au monde, la société italienne Ferrero a décidé de refondre sa gouvernance. Giovanni Ferrero, héritier du fondateur, passera du statut de CEO à celui de président exécutif. Pour le remplacer dans la gestion globale des activités, il a nommé Lapo Civiletti à la direction générale, qui prendra ses fonctions le 1er septembre prochain.

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Du directeur à la femme de chambre, en passant par les cuisiniers et les réceptionnistes, les salariés se sont rassemblés début avril devant l’Hôtel Alfa. « 70 des 74 employés sont présents, cela prouve leur engagement », a indiqué lors du piquet de protestation Romain Daubenfeld, représentant le secteur horeca au sein de l’OGBL. Selon lui, trois groupes hôteliers – dont le groupe Accor – seraient intéressés de reprendre l’activité et le personnel, « qui a produit de bons résultats ».

C H R I S TO P H E O L I N G E R (A R C H I V E S) , F E R R E R O , M A I S O N M O D E R N E

6.093 €/M²

FLIBCO ROULE EN HONGRIE

Poursuivant sa stratégie d’expansion en Europe, la luxembourgeoise Flibco vient d’ouvrir un service de navettes aéroportuaires à Budapest, en Hongrie. Avec une fréquence de départs toutes les 30 minutes, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, la nouvelle ligne mise en place par Flibco relie – pour un tarif débutant à 9 euros – différents points de la capitale hongroise à l’aéroport de Budapest. Celui-ci est un des principaux hubs du trafic aérien en Europe de l’Est. Flibco devrait encore annoncer d’autres services identiques à Milan et à Londres, notamment.

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BRÈVES

ENTREPRISES

DES CANDIDATS POUR LE 11 e CYEL ? La Jeune Chambre économique du Luxembourg ( JCI Luxembourg) a ouvert fin mars les candidatures pour les 11e Cyel Awards. Le jury est à la recherche de « nouvelles entreprises, idées créatives, étincelles d’innovation ». Le concours « s’inscrit dans le droit-fil de la politique du gouvernement, qui entend soutenir l’économie réelle et promouvoir l’esprit d’entreprise », rappellent les organisateurs. Pour renforcer ce soutien, le Cyel donnera au lauréat la possibilité de partir jusqu’à trois fois en voyage dans les destinations de son choix, où il sera directement mis en contact avec les JCI locales afin de développer son activité à l’international. Clôture des inscriptions le 15 mai.

ANTHONY DEHEZ

C H R I S TO P H E O L I N G E R (A R C H I V E S) , F E R R E R O , M A I S O N M O D E R N E

METAFORM POUR DUBAÏ 2020 L’atelier d’architecture Metaform, accompagné du bureau lyonnais The Space Factory pour la scénographie, a remporté l’appel d’offres et réalisera le pavillon luxembourgeois pour l’Exposition universelle à Dubaï en 2020. Leur projet répond au thème de l’exposition, « Connecting minds, creating the future », et au sous-thème choisi par le Luxembourg : l’opportunité. Metaform s’est inspiré de caractéristiques du pays pour sa création : « Nous sommes un petit pays, mais ouvert et dynamique, où la notion de frontière est très ouverte. (…) C’est ainsi qu’est venue l’idée du ruban de Möbius, une forme infinie, à l’image de l’économie circulaire », explique Shahram Agaajani, du bureau. « L’ensemble du pavillon est prévu pour être démontable et réutilisable par la suite au Luxembourg », a souligné le vice-Premier ministre, Étienne Schneider. Pour rappel, le budget consacré à cette exposition s’élève à 25 millions d’euros et des sponsors complémentaires doivent encore être trouvés. RECHERCHE TALENTS POUR L’ESPACE Partie prenante de l’initiative Spaceresources.lu, Planetary Resources a installé une structure au Luxembourg en mai 2016 avec l’objectif affiché d’employer une cinquantaine de personnes. Des plans qui deviennent réalité puisque Chris Lewicki, actuel patron de la société, a lancé son programme d’embauche, annonçant rechercher des profils scientifiques et commerciaux. À vos CV.

22 MIOS € Active depuis 2001 sur le marché des véhicules d’origine asiatique, Autodis a décidé d’investir 22 millions d’euros dans un nouveau show-room sur son site d’Um Monkeler, à Esch-surAlzette. Selon Marc Graas, son CEO, ce nouveau bâtiment, dont le gros œuvre est déjà pratiquement terminé, devrait être opérationnel au printemps 2018. «Comprenant une partie en sous-sol, il s’élèvera sur huit niveaux de 1.000 mètres carrés chacun, qui en feront la plus importante concession d’Europe en surface», explique-t-il. Celle-ci sera exclusivement réservée à Hyundai, la marque locomotive des activités d’Autodis. NOUVEAU SIÈGE

DE LUX AIR À POST Après plusieurs années chez Luxair, Claude Olinger entame une nouvelle mission chez Post Luxembourg. Dans ses nouvelles fonctions, il prend la vice-présidence Human resources au sein du comité de direction, un poste actuellement occupé ad interim par Gabriel de La Bourdonnaye. RTL City a été inauguré le 19 avril dernier. Le nouveau bâtiment situé au Kirchberg comporte 18 studios radio et 3 studios TV équipés du tout dernier cri en matière de technologie. Une immense newsroom permet à tous les collaborateurs des différentes rédactions d’être réunis.

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ENTREPRISES

ALIMENTATION

Toujours plus frais CA M I L L E F R AT I

Boîtes-repas, paniers de fruits, jus pressés… Les fruits et légumes frais reconquièrent peu à peu nos repas.

Ê

tes-vous plutôt bio ? Locavore ? Végétarien, vegan ou flexitarien ? Autant de mots de plus en plus présents dans les publicités, les articles de presse, les menus de cantine et les rayons des supermarchés. De la vache folle à la grippe aviaire en passant par le scandale de la viande de cheval retrouvée dans les lasagnes au bœuf de Findus, les affaires successives mettant en cause le contenu de nos assiettes ont souligné les dérives à craindre et les précautions à prendre avant de mettre un produit dans son caddie. Le Luxembourg n’a pas découvert hier les bienfaits de l’agriculture raisonnée et des fruits et légumes locaux et/ou bio. Co-Labor a lancé ses premiers « Grénge Kuerf » (paniers verts) en 1998. Mais le secteur connaît un essor exceptionnel depuis plusieurs années, présageant d’une révolution de fond, bien au-delà d’une mode éphémère. « Nous avons senti depuis 2010-2011 une vraie tendance pour le développement de Fruit@office », remarque Goy Grosbusch, directeur Supports & Marketing de Marcel Grosbusch & Fils, l’un des principaux distributeurs et importateurs de produits frais du pays. C’est aussi à cette époque que Grénge Kuerf a atteint l’équilibre avec ses paniers de fruits et légumes proposés au marché, en livraison et maintenant en boutique. « Nous délivrons environ 700 paniers par semaine et cela augmente chaque année », indique Sarah Zimmer, responsable Grénge Kuerf chez Co-Labor. Il faut dire que les résidents s’avèrent particulièrement ouverts au bio et surtout au local. Selon un sondage de TNS Ilres, 66 % d’entre eux achètent et consomment des produits biologiques, et 79 % des produits régionaux. Un appé082 —

tit qui explique le bourgeonnement d’initiatives audacieuses et fructueuses. Sandrine Pingeon, ex-Grénge Kuerf, propose les fruits et légumes de sa ferme à la vente, en n’oubliant pas de présenter également d’autres produits bio ou non, mais les plus locaux possibles (œufs, viande, miel…), sous le nom des Paniers de Sandrine.

Pédagogie nécessaire

« La clientèle est très demandeuse d’informations sur les légumes, remarque-t-elle. Il y a de tout : des personnes malades qui se tournent vers les jus de légumes, d’autres qui n’arrivent plus à cultiver leur propre jardin, des jeunes intéressés par l’écologie et le local, des citadins… Depuis une dizaine d’années, les mentalités commencent à changer et les gens se rendent compte que ce qu’ils consomment ici a beaucoup plus de goût. Et les chefs des restaurants me disent : ‘C’est extrême ce que tu arrives à sortir.’ » Rawdish tente aussi l’extrême avec ses plats et jus bio, frais du jour, vegan voire fitness. « Nous sommes arrivés sur le marché au bon moment, confie Benita Muller, l’une des trois mousquetaires de la société. Si on s’était lancé il y a deux ans, ç’aurait été trop tôt. Les clients sont très informés sur ce qu’ils mangent, il y a une véritable tendance à la combinaison sport / nourriture. Et nous sommes convaincus que c’est le futur : les clients veulent savoir ce qu’il y a dans leur nourriture, et ses effets sur le corps. » Des clients qui cherchent à comprendre comment fonctionnent les cultures bio – « ils ont souvent l’impression que le bio signifie sans traitement, mais nous traitons quand même avec des produits naturels », note Sarah Zimmer (Grénge Kuerf ). Malgré cela, la productivité

reste évidemment moindre qu’en culture avec engrais chimiques et il est impossible de se limiter aux fruits et légumes bio du GrandDuché. D’où des prix encore plus élevés, qui pourraient amener certains acteurs à se regrouper pour alléger la facture. Pour autant, la clientèle est consciente que ce surcoût est justifié. Idem dans les restaurants d’entreprise. « La demande en produits bio date d’une dizaine d’années, et le focus s’est fait depuis quatre ans sur les produits locaux », souligne Laurence Graff, directrice Marketing & Communication chez Sodexo Luxembourg, qui sert 25.000 repas au Luxembourg chaque jour (entreprises, administrations, écoles, hôpitaux, maisons de soins et infrastructures de sport et loisirs). Les appels d’offres sont plus exigeants. Et l’accroissement des demandes vegan a aussi conduit l’entreprise à former ses cuisiniers « afin de les guider dans l’élaboration de ce type de plats », glisse Gaëlle Rouby, responsable du service Diététique Sodexo. Sodexo a également dû revoir son offre de snacking : petit-déjeuner sain, à côté des traditionnelles viennoiseries, fruits, fromage blanc, etc. Un effort supplémentaire pour les clients – mais leur image de marque entre également en ligne de compte. Car proposer des repas plus sains ou un panier de fruits, « c’est aussi une carte de visite pour chaque entreprise, un reflet de ses valeurs et de la mentalité qui règne dans l’entreprise », remarque Goy Grosbusch. La marque Fruit@office va d’ailleurs officiellement être renommée Grosbusch – Fruit@office, un rebranding opportun pour la société à l’heure où le sain a la cote. Confiante dans l’avenir des produits frais, l’entreprise vient d’investir 19 millions d’euros dans l’extension du site d’Ellange.

M I K E Z E N A R I (A R C H I V E S)

Cette tendance de fond génère une nouvelle niche de marché attractive, mais pas toujours évidente à maîtriser.

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ENTREPRISES

FRUIT@OFFICE

100.000

Un panier de vitamines au bureau

La météo catastrophique de 2015 et 2016 a limité le chiffre d’affaires à 100.000 euros. Sandrine Pingeon vise le double en 2017.

C’est en 2009 que le bien connu Grosbusch a lancé ses paniers de fruits frais de 6,5 kg livrés à la maison et dans les entreprises. « Les salariés n’ont pas beaucoup de possibilités de manger autre chose que des barres de chocolat ou des snacks pas très sains, hormis dans les supermarchés, note Goy Grosbusch, directeur Supports & Marketing de l’entreprise familiale. Nous avons le produit, la fraîcheur, l’expertise en fruits et légumes » et une bonne connaissance du secteur et de ses contraintes. Il n’a fallu que six mois pour que la branche Fruit@office soit rentable. Une dizaine de personnes y sont aujourd’hui occupées à temps plein. La boîte Basic (bananes, pommes, poires…) représente 30 % des

ventes, la boîte Premium (Basic + framboises, tomates cerises, figues…) 45 %, le reste se partageant entre la boîte bio et les fresh cuts. « C’est une boîte avec des fruits découpés et des fourchettes, idéale pour les réunions à la place du plateau de viennoiseries pour un snacking sain », commente Goy Grosbusch. Une boîte par mois ou 30 par jour – des entreprises de toutes tailles sont clientes. Le marché est tellement porteur que Grosbusch a investi dans une nouvelle chaîne de production en début d’année, désireux également de s’internationaliser dans la Grande Région. Sans compter de nouveaux concepts que la société dévoilera dans les prochains mois.

PANIERS DE SANDRINE / AQUAPONIE

S É BAS T I E N G O O S S E N S , G R O S B U S C H

Des poissons dans le potager Issue d’une famille d’agriculteurs vosgiens, Sandrine Pingeon a utilisé l’expérience acquise chez Co-Labor, où elle a lancé le Grénge Kuerf bio, pour se lancer en solo en 2012. « Ce qui est primordial pour moi, c’est d’informer le client, lui expliquer ce qu’on fait, la saisonnalité, comment cuisiner, souligne-t-elle. À part ma passion de semer toutes les variétés possibles et imaginables, c’est l’un des points les plus importants. » Ce contact avec la clientèle – « la meilleure du monde, elle soutient ma démarche » – se matérialise le mardi et le vendredi lors de la vente directe dans sa ferme de Munsbach. Les 225 abonnés viennent remplir leur panier de fruits et légumes du jardin de 4 ha – du bio, mais pas seulement, car Sandrine Pingeon doit s’approvisionner chez d’autres agriculteurs pour proposer un assortiment plus varié. Surtout en hiver où, saisonn alité oblige, seuls poussent les légumes-racines… Quatre salariés dont un à mi-temps travaillent à la ferme. « Le projet grandit bien, les banques croient de plus en plus en nous. Mais je veux prendre mon temps et être sûre que ça tient debout avant de lancer d’autres projets. » Un premier se concrétise déjà avec l’installation d’un système aquaponique qui associe une culture de végétaux en symbiose avec l’élevage de poissons, les déjections de

ceux-ci servant d’engrais aux végétaux. Aux commandes de l’aquarium de 16x6 m : Bert-Jan Van der Kley, le mari de Sandrine Pingeon, féru d’aquariums depuis 20 ans, qui a découvert l’aquaponie dans une émission télévisée allemande. Les premières salades sortiront de terre début mai, comme les fraises, et les tomates au mois de juin. « L’aquaponie va nous permettre de mieux maîtriser les températures, d’allonger les cycles de production et de cultiver davantage de variétés, ce qui nous rendra plus autonomes », se réjouit Sandrine Pingeon, qui retrouve avec l’aquaponie le goût de ses légumes et fruits cultivés avec des engrais bio. L’aquaculture permet aussi un revenu supplémentaire à travers la vente des poissons aux particuliers et aux restaurants. « Les chefs étoilés sont contents de trouver du poisson vraiment frais au Luxembourg… », commente Bert-Jan Van der Kley, qui devrait inaugurer en 2018 une nouvelle installation de 2.000 m² pour une production de 30 tonnes de poissons par an – et l’équivalent en légumes. « Il n’y a pas de moyen plus raisonné que de cultiver des légumes et d’élever des poissons : leur nourriture est 100 % végétale, l’eau est réutilisée à la ferme pour l’arrosage, l’énergie sera photovoltaïque et le chauffage au biogaz ou gaz de ville vert. »

60.000

Grosbusch est passé de 1.400 boîtes vendues en 2009 à 60.000 en 2016.

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ENTREPRISES

RAWDISH

Frais, bio, vegan et fitness

« Nous sommes convaincus que c’est le futur : les clients veulent savoir ce qu’il y a dans leur nourriture et ses effets sur le corps. » Benita Muller CEO Rawdish

Être rassasié tout en mangeant bio, voire vegan ? Voilà le pari de Rawdish qui, comme son nom l’indique, mise beaucoup sur le cru, mais en proposant des recettes originales et même gourmandes. « Nous travaillions pour la plupart dans un bureau, avec le souci de ne pas avoir le temps de planifier la pause de midi, et cela finissait souvent par des sandwiches pas très bons pour la santé, raconte Benita Muller, l’une des trois fondateurs, tous Luxembourgeois et issus du milieu financier. Nous trouvions qu’il manquait au Luxembourg l’option de manger bien et zen en même temps. » Lancé en février 2016, le concept séduit rapidement et Rawdish est déjà sollicité pour l’ING Marathon quelques mois plus tard. Supermarchés (Cactus, Naturata, Alma Vita), livraisons, boutique en ville haute… « Il est important pour nous de rester diversifiés », commente Benita Muller. Deux nouvelles boutiques sont en projet ainsi qu’un déploiement dans les rayons de Naturalia et Monoprix. « Le quatrième fondateur, cuisinier, a créé une première partie des recettes et j’en ai créé de nouvelles. J’ai toujours été intéressée par les superfruits, je fais beaucoup de recherches et je teste des recettes. » Très sportive, Benita Muller s’attache également à offrir des recettes spéciales pré- ou post-séance d’entraînement. Démarchée à l’international, la société veut se donner le temps de se consolider avant d’ouvrir, par exemple, une gamme « moins compliquée et moins chère » qui pourrait rencontrer un public plus large. Elle caresse d’ailleurs l’idée d’une spin-off en trading de fruits et légumes certifiés bio afin de surmonter la difficulté que rencontrent tous les acteurs du secteur : trouver suffisamment de produits bio de qualité à coût raisonnable.

NATURÉ VOUS

L’entreprise, opérationnelle depuis octobre 2016, a été lancée par Thierry Amougou, un ancien banquier désireux de monter sa société. Naturévous travaille avec le fabricant italien Oranfresh afin d’installer des distributeurs de jus d’oranges pressées prêt en 30 secondes. La société compte déjà 15 clients, de l’Adem (Hamm) à Post en passant par la Bil, KBL, Paul Wurth et le lycée Athénée (plus de 130 verres vendus chaque jour). Le ministère de l’Économie et d’autres administrations ont également signé. « Chaque semaine, nous changeons de variété et de provenance, Maroc, Afrique du Sud, Italie ou Espagne, indique Thierry Amougou, dont le fournisseur est Prima Sera. Les salariés nous témoignent leur satisfaction et nous avouent que notre concept leur a permis de lutter contre certaines maladies hivernales (grippe et rhume) et 084 —

leur procure une dose d’énergie supplémentaire durant la journée. » La plupart des collectivités signent un simple loyer pour la machine et chaque verre coûte 1,60 euro. Certaines, comme Maroldt, Axa et Global Trust Advisors, subventionnent les verres qui reviennent alors à 1 euro pour leurs salariés. Thierry Amougou a déjà pu engager deux techniciens pour l’approvisionnement quotidien et la maintenance des machines. Prochaine étape : la commercialisation d’un distributeur compact adapté aux petites collectivités (à partir de 10 personnes) pour répondre à la demande des PME. Naturévous, financée sur fonds propres et bénéficiant d’un prêt de la Bil, espère compter une vingtaine de distributeurs d’ici la fin de l’année et vise en particulier les cantines et cafétérias scolaires et universitaires.

78.000

78.000 oranges pressées et 5.500 verres de 0,20 cl distribués en cinq mois.

M I K E Z E N A R I (A R C H I V E S) , N AT U R É VO U S

Une orange pressée en 30 secondes

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ENTREPRISES

PASCAL KOSTER « Tant que nous n’avions pas un produit innovant à proposer, être déjà compétitifs au niveau tarifaire et des services ne nous suffisait pas pour attaquer vraiment le segment B2B en Belgique. »

téléphoniques PBX traditionnels ou connectés au cloud, l’opérateur luxembourgeois propose désormais un PBX virtuel, qui permet de combiner tous les atouts de la téléphonie sur réseau avec ceux de la téléphonie mobile. Le tout sans la moindre installation « fixe ». « Ainsi, il n’est plus nécessaire d’acheter des boîtiers firewall ou des routeurs et de faire appel à une équipe technique pour la configuration sur place. Tout se fait à distance. Et la capacité d’accueil de ce PBX grandit en même temps que la société », résume M. Koster.

TÉLÉCOMS

Join à l’assaut du B2B belge J E A N - M I C H E L GAU D R O N

L’opérateur filiale du groupe Post lance, en Belgique et au Luxembourg, de nouvelles offres présentées comme innovantes. Objectif principal: conquérir le marché professionnel en Belgique sur lequel il était, jusqu’alors, moins présent.

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etit à petit, Join poursuit son bonhomme de chemin, suivant ses prévisions et son plan de développement. L’opérateur, présent physiquement en Belgique et au Luxembourg, a atteint son objectif de 100.000 clients et revendique, au Luxembourg, une part de marché d’au moins 5 %. En ce début de printemps, la nouveauté s’appelle « One Business », une gamme de produits et services qui permet à Join de passer à la vitesse supérieure vers le marché B2B, notamment en Belgique. « Nous étions déjà compétitifs au niveau tarifaire et des services, mais tant que nous n’avions pas un produit innovant à proposer, cela ne nous suffisait pas pour attaquer vraiment ce segment de clientèle », explique Pascal Koster, un des fondateurs de Join, membre du comité de direction. Sur le marché belge, Join va donc désormais se consacrer en priorité au développement de ses activités B2B via cette offre « One » (lancée également au Luxembourg), un produit qui marque

une étape de plus dans la stratégie de convergence entre les réseaux fixe et mobile : les services deviennent désormais totalement indépendants du réseau utilisé. Un abonné peut être joignable indifféremment sur sa ligne fixe ou son mobile, avec un numéro fixe ou mobile… Il est donc désormais possible de conserver un numéro fixe même sans posséder une « vraie » ligne fixe ; de posséder une ligne fixe tout en étant joignable uniquement sur son mobile ; d’appeler à partir de son mobile, mais d’afficher sur le récepteur du destinataire de l’appel un numéro de ligne fixe… « Il y a des catégories de professionnels, comme les avocats ou les médecins, qui ne veulent jamais afficher leur numéro mobile. Là, ils pourront toujours appeler et être appelés, depuis leur fixe ou leur mobile, en communiquant uniquement un seul numéro fixe. » Join s’appuie pour cela sur une plateforme de type IMS (IP multimedia subsystem), développée selon les derniers standards de l’industrie. Et aux centraux

En Belgique, Join a également lancé, en fin d’année dernière, une offre conjointe inédite avec la filiale locale d’Enovos, sous la marque « Energy by Join » : un abonnement mobile couplé à une offre gaz et électricité, permettant à l’utilisateur final de combiner ses factures et n’avoir plus qu’un seul et unique contact de référence. Une autre façon de se différencier sur un marché où l’opérateur revendique plus de 30.000 clients résidentiels en postpaid. Parallèlement, Join continue aussi à se déployer dans le segment de l’internet des objets et vient de signer un partenariat avec Q-loud, une société allemande spécialisée dans ce créneau. Join fournit la connectivité, et Q-loud tout le volet gestion de cette connectivité pour les machines et les applicatifs. « Nous avons pris un peu de retard dans ce segment, concède M. Koster. Nous nous sommes relancés l’été dernier et, là aussi, nous proposons des solutions innovantes, comme la possibilité pour nos sociétés clientes de se connecter directement sur notre propre système en back-end de manière totalement sécurisée. Nous avons depuis signé avec bon nombre de clients, mais l’activation prend toujours beaucoup de temps. » Au terme de l’exercice 2015, Join avait affiché un chiffre d’affaires de 10,7 millions d’euros, ce qui ne l’avait pas empêché d’afficher 13,1 millions d’euros de pertes s’ajoutant aux 13,6 millions reportés des exercices précédents (les données 2016 ne sont pas encore disponibles). Une situation qui avait amené, d’une part, les actionnaires (dont le groupe Post, qui détient 50 % du capital) à réinjecter 8,5 millions d’euros pour porter le capital social de 9 à 17,5 millions d’euros et, d’autre part, à transférer la gestion de la relation client et des infrastructures IT dans une société nouvellement créée, Join Infrastructure. EN RÉSUMÉ

L’opérateur téléphonique Join (détenu à 50% par le groupe Post) poursuit son développement et mise notamment sur le marché B2B en Belgique pour gagner de nouvelles parts de marché. Il compte pour cela sur sa toute nouvelle offre «One Business».

SV E N B E C K E R (A R C H I V E S)

Organisation remaniée

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ENTREPRISES

E VA FERR ANTI

Quand rater une marche devient catastrophique C É L I N E C O U B R AY |

Suite à une chute dans l’escalier de sa boutique quelques jours avant Noël 2014, la styliste et tailleur sur mesure ne peut aujourd’hui plus travailler. Elle se bat contre l’administration pour faire reconnaître ses droits et lutte au quotidien à cause d’un mauvais diagnostic médical.

ANTHONY DEHEZ

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e 20 décembre 2014, Eva Ferranti descend du premier étage de sa boutique, où un client vient de finir son essayage de costume, pour rejoindre l’espace principal de son commerce au rez-de-chaussée. Mais dans le tournant de l’escalier, et malgré son habitude de le descendre, Eva Ferranti tombe et dévale 16 marches. Dans sa chute, elle tente de se retenir avec la main, mais sans succès. Une fois arrivée tout en bas, elle se relève et semble bien aller. « Mais lorsque j’ai repris mes ciseaux, je me suis aperçue que j’avais un problème à la main droite », explique Eva Ferranti. Direction les urgences pour un contrôle. Là, on lui diagnostique une luxation du doigt et lui conseille simplement de laisser sa main au repos.

Le début de la descente

Eva Ferranti profite alors des congés de Noël pour fermer la boutique et part se reposer à la montagne. Mais l’état de sa main empire. Le médecin de la station lui explique qu’elle a les tendons déchirés et lui installe un stripping tout en lui demandant de ne plus travailler pendant

B O U L E VERS EMEN T Eva Ferranti se bat au quotidien suite à un mauvais diagnostic médical qui a, par ricochet, bouleversé toute sa vie, y compris professionnelle.

40 jours. De retour au Luxembourg, Eva Ferranti consulte un spécialiste de la main à l’hôpital du Kirchberg, qui n’est pas du même avis que son confrère, lui retire le stripping et diagnostique une arthrite fulminante post-choc provoquant une déformation de la main. Pourtant, quelques jours après, les douleurs ont augmenté : de la main, elles sont passées dans le bras, puis le buste, jusqu’à la hanche. Au bout de cinq mois, les douleurs étaient si fortes qu’Eva Ferranti décide de changer de spécialiste et va consulter à Genève, où elle avait une seconde boutique. Après avoir analysé son dossier médical, ce nouveau spécialiste lui dit qu’elle a effectivement un problème clinique. Une nouvelle IRM permet de comprendre que les tendons et les ligaments sont touchés et qu’une opération est nécessaire. Cette dernière se passe avec succès, mais de nouvelles douleurs au poignet se développent et Eva Ferranti perd toute sensation du toucher. L’attente a fait se développer une algoneurodystrophie. « Aujourd’hui, cela fait deux ans que je souffre de la main, impossible de l’utiliser pour travailler. »

En fait, le problème est autre. Lors de sa chute, Eva Ferranti a subi un double coup du lapin, l’un aux cervicales, l’autre aux lombaires. Mais le « whiplash injury syndrome » n’a été diagnostiqué qu’en septembre dernier. Soit un an et neuf mois après la chute. « Si immédiatement après l’accident le médecin m’avait mis une minerve, je n’en serais pas là aujourd’hui. J’ai vu une dizaine de médecins, mais aucun n’a été capable de vraiment m’écouter et de prendre sérieusement en considération mes douleurs et symptômes. Je me suis entendu dire que j’étais devenue dépressive parce que je ne pouvais plus travailler, que je m’inventais des douleurs, des nausées, des vertiges. En juillet 2016, mes douleurs étaient si fortes que je ne parvenais plus à bouger. Le moindre contact avec ma peau me donnait la sensation d’une brûlure. J’étais droguée aux médicaments. Je n’arrivais plus à dormir. Et sans dormir, impossible d’espérer la moindre amélioration. »

Une amélioration, mais...

Depuis quelques semaines, le 27 février plus précisément, Eva Ferranti souffre moins. « Je me suis fait implanter un stimulateur cervical modulaire, un appareil qui, par l’intermédiaire d’électrodes sur la colonne vertébrale, stimule mon système nerveux. Grâce à cela, je parviens de nouveau à dormir et je souffre moins. Mais j’ai des problèmes neurologiques. » Si la parole est revenue, l’écrit est une grande difficulté. Impossible de conduire, de faire le ménage ou même la cuisine. C’est tout un quotidien qu’il faut adapter. Et pour le travail ? « Je dois beaucoup ralentir. Cette maladie, quand on ne la voit pas, détruit progressivement tout le corps, jusqu’à la mort. J’ai fait le nécessaire pour que mes douleurs soient un peu moins présentes, mais mon commerce fonctionne beaucoup sur ma personnalité. Si je ne suis pas là, il ne tourne pas au même régime. Je me bats contre la maladie, mais le constat que je tire est qu’en tant que patron, on n’a pas le droit d’être malade. J’ai évidemment dû organiser mon entreprise autrement et fermé ma boutique à Genève. Je suis accompagnée par un avocat spécialisé dans les accidents de travail, mais c’est très difficile. C’est un problème politique. » Actuellement, Eva Ferranti est en procès et vit chaque nouveau jour comme un cadeau. Mais la lutte n’est pas aisée et le combat n’est pas encore gagné. EN RÉSUMÉ

Eva Ferranti, suite à une chute dans un escalier sur son lieu de travail, lutte contre la maladie. Par ailleurs, l’administration ne la reconnaît pas comme handicapée et dans l’incapacité d’exercer son travail.

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ENTREPRISES

ENTRE FERMETURE ET RENAISSANCE

Les hôtels ne doivent pas s’endormir F R A N C E C L A R I N VA L |

Entre la fermeture du Grand Hôtel Alfa et la reprise de l’Hostellerie du Grünewald, l’hôtellerie est en mouvement dans la capitale. État des lieux de l’offre entre les géants internationaux et les «Petit Poucet» locaux.

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a façade anthracite n’a plus rien à voir avec ce que les anciens ont connu de l’Hostellerie du Grünewald, avec ses volets en bois, son enseigne gothique et le lierre dévorant la façade blanche. L’institution traditionnelle ouverte en 1920 avait fait place à un établissement contemporain au design soigné, et développé un concept de location courte durée de type appart-hôtel, sous la houlette du promoteur Steve Krack. Ce dernier a cédé l’affaire, pour un montant non communiqué. « Nous cherchions un petit restaurant pour nous installer, Aline et moi, quand Georges Lentz, de la Brasserie nationale (nouveau propriétaire des murs, ndlr), nous a appelés pour dire qu’il avait ce qu’il nous fallait : un hôtel avec un restaurant », se souvient Clovis Degrave. Le jeune chef s’était fait une réputation aux cuisines

S É BAS T I E N G O O S S E N S |

MAISON MODERNE

du restaurant Le Sud, puis un temps à la Brasserie Schuman, où il a rencontré Aline Bourscheid, spécialiste de la communication et de l’événementiel. À même pas 30 ans – ils ont 27 et 28 ans –, ils se lancent donc dans l’aventure, non sans une réflexion approfondie. « Les loyers des restaurants sont souvent très élevés et il faut faire beaucoup de couverts pour les rentabiliser. Par ailleurs, il y a pénurie de chambres d’hôtel de bon niveau et de confort moderne », analyse Clovis Degrave. L’excellent état des lieux qui ne nécessitait pas ou peu d’investissements a décidé le jeune couple à se lancer. L’installation d’une réception et quelques travaux plus tard, l’Hostellerie du Grünewald a ouvert le 1er avril et les 28 chambres ont trouvé preneurs dès la première semaine. Le nouvel hôtel offre un éventail de

chambres allant de 15 à 50 m², disponibles à la nuit ou en location de plus longue durée. Deux réceptionnistes et une directrice d’hôtel ont été embauchés et le restaurant a ouvert la dernière semaine d’avril.

Manque de chambres de luxe

La réflexion qui a guidé la décision de Clovis Degrave mérite d’être vérifiée et analysée. D’après nos calculs, Luxembourg compte environ 3.300 chambres d’hôtel, dont l’essentiel (2.200 au moins) dépend de groupes hôteliers internationaux (Accor, Melia, Hilton, Royal…) ou locaux (Goeres). Les hôtels familiaux se partagent les 1.000 autres chambres et sont, pour la plupart, propriétaires des murs, alors que les bâtiments où s’installent les groupes internationaux appartiennent généralement à divers fonds

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ENTREPRISES

qui investissent tantôt dans l’hôtellerie, tantôt dans l’immobilier de bureaux, selon l’état du marché. Avec un taux d’occupation de 73,6 % en ville (72,2 % dans l’ensemble du pays), l’hôtellerie se porte plutôt bien. « Cependant, on manque d’établissements haut et très haut de gamme », s’inquiète François Koepp, secrétaire général de la fédération Horesca, qui espère que d’autres groupes hôteliers viennent s’implanter à Luxembourg, attirant ainsi une clientèle nouvelle et plus exigeante. Il verrait bien « par exemple, un Marriott dans la Villa Louvigny, propriété de l’État, qui pourrait facilement y rentabiliser les investissements de transformation ».

Des investissements nécessaires

Faire évoluer les hôtels existants nécessiterait de lourds investissements auxquels les propriétaires familiaux ne sont pas prêts à consentir. « Il est difficile pour les familles d’investir pour moderniser leur établissement, avec des chiffres d’affaires en décalage avec les investissements nécessaires », craint François Koepp. Si les prix se situent plutôt dans la

moyenne haute en Europe, avec un « average day rate » de 116 euros la nuit en ville (104 euros pour le pays), le chiffre d’affaires ne permet pas de lancer de grandes rénovations. Le revenu par chambre et par nuit était estimé en 2016 à 85,8 euros. Rapporté au taux d’occupation, on calcule qu’une chambre rapporte 23.000 euros par an, pas le pactole pour se permettre d’importants travaux. « Le marché immobilier a évolué de telle façon qu’il est difficile de rentabiliser la valeur des murs avec quelque 30 chambres », ajoute-t-il. Les questions de partage lors de successions finissent de convaincre certains de vendre, pour des projets immobiliers plus juteux. Autre particularité de l’hôtellerie dans la capitale, elle est constituée d’une clientèle essentiellement d’affaires, à 75 % selon les chiffres de l’Horesca. Les chambres ont du mal à trouver preneurs le week-end, malgré des tarifs en nette baisse par rapport à la semaine. « Il faudrait fédérer les hôtels indépendants pour construire une offre touristique », estime Clovis Degrave. « La présence sur le web, la qualité de la présentation et l’aspect

CLOVI S D EGRAVE ET ALINE BOURSCHEID ont repris l’Hostellerie du Grünewald, espérant ainsi combler un manque de chambres haut de gamme.

offensif de l’offre font défaut à beaucoup. Se regrouper pour être plus actifs en termes de marketing serait une bonne idée », confirme François Koepp. La révision de la classification aidera peut-être à donner une image plus juste des établissements hôteliers de la capitale. Lancée par le ministère de l’Économie fin mars, « la nouvelle classification offre un système volontaire, moderne et fiable correspondant à l’évolution du marché touristique ainsi qu’aux attentes des clients », indique Francine Closener, secrétaire d’État à l’Économie. Basée sur un système d’auto-évaluation certifié par une inspection, « la classification est pour le client une garantie de qualité importante assurant qu’un établissement de 4 étoiles offre également un service de 4 étoiles ». EN RÉSUMÉ

L’hôtellerie se porte plutôt bien à Luxembourgville, mais nécessite des efforts de la part des établissements familiaux qui ont du mal à répondre à la demande très orientée business. Les groupes internationaux tirent leur épingle du jeu et cherchent toujours de nouveaux emplacements.

DOMMELDANGE 583

FINDEL Aéroport

ROLLINGERGRUND 14

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KIRCHBERG 676

LIMPERTSBERG 66

CLAUSEN

CENTRE

BELAIR

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GARE

Hôtels de groupes

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Hôtels familiaux / indépendants

HOLLERICH 30

BONNEVOIE

Capacité (chambres) par quartier

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ENTREPRISES

DE DEMANDEUR D’EMPLOI À CHEF D’ENTREPRISE

« Aujourd’hui, je gère ma vie ! » F R É D É R I C A N T ZO R N |

S É BAS T I E N G O O S S E N S

Le programme Fit4Entrepreneurship met depuis 2015 le pied à l’étrier à des demandeurs d’emploi qui souhaitent se lancer dans un projet d’entreprise. Il a déjà permis la création d’une quarantaine de nouvelles PME et d’autant d’emplois. Domenico Dell’Acqua en fait partie. Avec son food truck, il gère désormais sa carrière. Portrait.

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iplômé d’une école hôtelière de Palerme, en Sicile, d’où il est originaire, et ancien salarié dans la restauration au Luxembourg, où il réside depuis 25 ans, Domenico Dell’Acqua, 46 ans, est tout sourire. « Aujourd’hui, je gère ma vie, je suis mon propre patron, et j’adore ça », lance-t-il, affairé dans son food truck installé ce jour-là derrière la banque ABN Amro, au Kirchberg. C’est un licenciement économique, suivi d’une période de chômage durant laquelle il dit avoir pris le temps de réfléchir à un projet de longue haleine, qui l’a mené à cette conclusion : « Je voulais monter ma propre affaire, travailler pour moi. »

Pour l’aider à franchir ce pas, l’Agence pour le développement de l’emploi (Adem) l’a orienté vers le programme Fit4Entrepreneurship, où Domenico a défendu son projet de food truck. « Dès le départ, j’ai décidé de faire dans les spécialités italiennes et siciliennes, avec des produits artisanaux, originaux et de qualité, histoire de me démarquer du traditionnel hamburger-frites », poursuit-il. Au cours de sa formation, durant laquelle il a pu appréhender la gestion, le marketing, le droit du travail ou encore la fiscalité, le désormais patron d’Arancino – du nom d’une de ses spécialités – a scruté le marché, contacté des fabricants de food trucks puis monté son business

NOUVELLE SAISON

DAVANTAGE DE « SUR-MESURE » POUR FIT4ENTREPRENEURSHIP Fruit d’un partenariat entre l’Adem, la Chambre de commerce et la Chambre des métiers, avec un soutien financier du Fonds social européen (FSE), Fit4Entrepreneurship a pour objectif de soutenir les demandeurs d’emploi tentés par l’entepreneuriat. Depuis sa création en 2015, il a déjà accueilli 125 participants et mené à la création de 37 entreprises actives dans divers secteur tels que l’artisanat, le commerce, la formation, le conseil, l’e-commerce ou encore l’ICT. En plus de ces 37 nouveaux responsables de PME, une dizaine

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d’emplois ont été créés, donnant lieu à un bilan « très encourageant » pour la première saison de ce programme, qui a été reconduit. Il a toutefois été adapté, de manière notamment à le pérenniser sans financement du FSE. « C’est un parcours davantage sur mesure, accompagné d’un plus grand suivi », souligne Viviane Bisenius, coordinatrice au niveau de l’Adem en évoquant les 12 nouvelles sessions de cette saison. Par rapport au programme initial, la formation théorique, axée autour de la gestion d’entreprise, est dispensée en 11 jours répartis sur deux mois et demi, contre quatre

auparavant, tandis que la phase de coaching passe de 4 à 16 h. Les candidats ont désormais la possibilité de bénéficier, une fois leur entreprise lancée, d’un suivi d’un an à raison d’une session « post-création » de 2 heures par mois. Les responsables ont également opté pour la multiplication des échanges entre participants, à travers des ateliers thématiques organisés en marge de la phase de coaching individuel. L’objectif est de créer un réseautage entre participants et acteurs-clés de l’écosystème entrepreneurial.

model. Avec les précieux conseils des formateurs de Fit4Entrepreneurship, et de nombreux échanges avec les autres participants. De ce programme, il en retient « une formidable dynamique de groupe » avant tout. Et une envie commune, pour tous, de réussir. « Quand une question ou un problème se pose, il y a toujours quelqu’un pour y répondre. »

« On a cru en moi ! »

Son affaire a nécessité un investissement de 45.000 euros pour constituer sa sàrl, acheter et faire aménager son camion, et faire sa publicité. Disposant de quelques fonds propres, il a tout de même dû réclamer un prêt auprès de sa banque, la BCEE. « J’avais peur qu’on me demande une caution, des garanties. Mais avec un projet qui tenait la route et un business plan bien ficelé, cela s’est bien passé, poursuit Domenico. On a cru en moi ! » Depuis août dernier, son food truck sillonne chaque jour, à l’heure du déjeuner, les quartiers de la Cloche d’Or, du Kirchberg et du Findel. Avec, en complément, un peu d’événementiel le soir ou le week-end. « Avec une moyenne de 50 clients par jour, j’arrive à me dégager un salaire tous les mois et à payer mes frais. » Les affaires marchent d’autant bien que Domenico est désormais devenu patron. Il a récemment embauché un demandeur d’emploi à temps partiel auprès de l’Adem. Là où, pour lui, tout a commencé. EN RÉSUMÉ

Destiné à épauler les demandeurs d’emploi souhaitant se lancer dans l’entrepreneuriat, le programme Fit4Entrepreneurship débute une nouvelle saison, avec quelques nouveautés à la clé. Il a déjà permis la création d’une quarantaine de nouvelles PME, dont Arancino, que dirige Domenico Dell’Acqua.

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ENTREPRISES

TALENT S AU FÉMININ

Innovantes et pleines de promesses J O N AS M E R C I E R |

MAISON MODERNE

Elles touchent chacune des domaines très différents, mais ont toutes un goût particulier pour les nouvelles technologies et des ambitions qui dépassent les frontières du Grand-Duché. Portraits des cinq femmes entrepreneurs sélectionnées pour la finale du prix Woman Business Manager of theYear. Le nom de la grande gagnante est dévoilé le 27 avril au siège de la Banque internationale à Luxembourg (Bil).

UNE QUESTION DE TIMING

ALEXANDRA FERNÁNDEZ RAMOS (TRAVELSIFY) L’étude des langues et les nouvelles technologies n’ont rien d’incompatible. Alexandra Fernández Ramos en est la preuve. En créant Travelsify avec son associé Bruno Chauvat, elle a réussi à lier ses compétences de linguiste avec sa passion pour le numérique et son appétit pour l’entrepreneuriat. Cette start-up lancée en 2016 utilise l’intelligence artificielle pour analyser commentaires d’internautes et avis d’experts du monde entier sur des hôtels. L’objectif : extraire l’ADN de chaque établissement. Une fois récoltées, ces données peuvent être utilisées de multiples manières, notamment dans des applications mobiles. Travelsify vient

d’ailleurs de signer dans ce sens un partenariat avec le groupe hôtelier Accor. À 40 ans, Alexandra Fernández Ramos croit dur comme fer dans ce projet, qui fait déjà travailler 15 personnes. Il faut dire que cette Belgo-Espagnole a de la bouteille dans l’entrepreneuriat. En 2006, elle avait créé une première start-up dans le domaine du partage de musique. Mais ça n’avait pas marché. « Si j’ai appris quelque chose de cette expérience, c’est qu’avoir raison trop tôt, c’est avoir tort, ditelle sans regret. Mais cette fois-ci, l’idée est bonne, nous avons une équipe motivée, des investisseurs qui nous suivent et surtout, c’est le bon timing. »

RECRUTEMENT NOUVELLE GÉNÉR ATION

NATHALIE DONDELINGER (KLIBER)

Nathalie Dondelinger, 43 ans, a le goût du risque... et de l’entrepreneuriat. Luxembourgeoise et titulaire d’un master en journalisme et communication obtenu à l’Université libre de Bruxelles, elle a créé en 2005 une première société dans le domaine des relations publiques. Dix ans plus tard, il lui fallait un nouveau challenge. Dans un monde bouleversé par les nouvelles technologies, elle a décidé de repenser le recrutement en ligne. En 2015, elle a donc lancé Kliber avec un associé. Il s’agit d’une application mobile qui met en relation employeurs et candidats par vidéo. Son cheval de bataille : faire la guerre 092 —

au recrutement trop long. « C’est un outil pensé pour les digital natives », lance-t-elle en anglais, la langue qu’elle utilise pour présenter son projet. « Le Luxembourg est un bon marché pour se lancer, car on dispose ici de personnes issues des quatre coins du monde et de secteurs économiques très variés, explique-t-elle. On bénéficie également d’un vrai soutien des autorités. » Mais il faut être capable de voir plus grand. La France et l’Allemagne sont dans le champ de vision de Nathalie Dondelinger. Internationale, Kliber l’est déjà puisque la jeune pousse s’appuie sur une équipe de développeurs basée en Ukraine.

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ENTREPRISES

L’ A P P E L D U L A R G E

MATHILDE ARGAUD (LARGOWIND) À première vue, Mathilde Argaud, 31 ans, s’est trompée de pays. Le Grand-Duché n’est en effet pas l’endroit idéal pour développer une entreprise de sécurité et de localisation pour bateaux. Pourtant, le pari de cette jeune Française originaire de SaintÉtienne est loin d’être insensé. Ingénieur de formation et passionnée de navigation, elle est arrivée au Luxembourg en 2014 grâce à une opportunité professionnelle. Mais deux ans plus tard, elle décide de « sortir de sa zone de confort » pour suivre son instinct de navigatrice. Son idée : permettre aux propriétaires de bateaux de plaisance de garder un œil sur leur « bijou » tout au long de l’année. « Un bateau représente un très gros investissement

et la seule sécurité disponible actuellement sont les amarres. Or, 50 % des accidents maritimes ont lieu dans les ports », explique-t-elle. Vol, tempête, courtcircuit… les dégâts peuvent être limités si l’intervention est rapide et donc le propriétaire informé le plus vite possible. Elle a donc eu l’idée d’un boîtier électronique connecté en forme de flotteur. Son marché ? « Les 4 millions de bateaux du monde entier. » Présenté dans les salons spécialisés d’Amsterdam et de Düsseldorf, le prototype de Largowind a déjà séduit, et 50 précommandes ont été passées. L’industrialisation devrait commencer d’ici la fin de l’année. Une échéance qui, pour Mathilde Argaud, sera synonyme du grand large.

SCIENTIFIQUEMENT PERTINENT

VIRGINIE SIMON (MYSCIENCEWORK) Il semble bien loin le temps où Virginie Simon, tout juste docteur en nanotechnologies, cherchait à mettre en ligne sa thèse pour ne pas la voir prendre la poussière dans une bibliothèque. Un an plus tard, en 2010, cette Française lançait MyScienceWork, une base de données recensant des publications scientifiques et brevets du monde entier. Depuis, ce moteur de recherche né au Luxembourg réunit quelque 60 millions de publications, 6 millions de brevets et compte 500.000 membres. « Nous avons lancé deux services de veille et d’études comparatives destinés aux instituts de

recherche et pôles R & D des grands groupes, explique la jeune femme, qui a aujourd’hui 34 ans. Nous pensons atteindre la rentabilité à la fin de l’année. » MyScienceWork n’a pas eu besoin d’atteindre ce point critique pour séduire. Depuis son lancement, l’entreprise a levé 4 millions d’euros et fait travailler 15 personnes dans des bureaux au Luxembourg, à Paris et à San Francisco. Virginie Simon, elle, a été reconnue l’année dernière par le magazine allemand The Hundert comme faisant partie des 100 femmes chefs d’entreprise les plus reconnues en Europe.

L’ U N I V E R S D ’ E L F Y

ELFY PINS (SUPERMIRO.COM) Elle fait travailler des « informagiciens », elle utilise des « superalgorithmes » et généralement, tout se passe « automagiquement ». Elfy Pins, 32 ans, a fondé le site de bons plans Supermiro.com en 2015 en partant d’une réflexion simple : « Nous sommes en 2017, nous fabriquons des voitures qui roulent toutes seules, mais nous n’arrivons toujours pas à savoir ce qui se passe autour de chez nous. » À partir de là, elle a créé un univers décalé, l’a peuplé de personnages qu’elle a ellemême dessinés et s’est concentrée, avec l’aide de ses deux associés, sur le développement d’une solution informatique. Résultat : un site internet qui

recense tous les événements culturels, sportifs ou business sur une zone géographique donnée et les classe en fonction des préférences des utilisateurs. « Aujourd’hui, nous touchons 25 % de notre cible, soit les personnes âgées de 20 à 45 ans et vivant en milieu urbain », précise la jeune femme. Car si Elfy Pins a la tête dans les étoiles, elle garde les pieds sur terre. Après une expérience de deux ans dans le domaine du marketing et du design à New York, elle est rentrée au Luxembourg, sa terre natale, et y a trouvé l’inspiration pour créer son entreprise. Une version bruxelloise de Supermiro.com est prévue pour l’automne et une autre parisienne pour l’année prochaine. Mai 2017 —

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ENTREPRISES

ÉCONOMIE CIRCULAIRE

Le bâtiment devient banque MAISON MODERNE

Concevoir un immeuble en pensant déjà à une réutilisation ultérieure des matériaux qui le composent: tel est le nouveau défi qui se présente aux constructeurs.

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lus que le recyclage, la réutilisation fait partie des concepts-clés de l’économie circulaire. Faire d’un produit ou matériau en fin de cycle d’utilisation un composant, une ressource pour un nouveau cycle, que ce soit dans une utilisation similaire ou pour tout autre chose. Dans cette approche, le secteur du bâtiment constitue un laboratoire grandeur nature dans lequel bon nombre d’idées fourmillent. Depuis deux ans, le projet de recherche européen Bamb (Building As Material Bank) regroupe une quinzaine de partenaires, principalement des centres de recherche universitaires et des administrations, pour développer de nouvelles façons d’envisager la construction immobilière. Avec aussi, en arrière-pensée, la déconstruction, permettant ainsi de valoriser l’ensemble des matériaux utilisés. « La réflexion commence avec l’inventaire le plus exhaustif possible des composants et matériaux, explique Romain Poulles, CEO de PROgroup, un des partenaires engagés dans le projet Bamb. Tant qu’on ne connaît pas précisément ce que l’on met dans un produit, on ne peut pas envisager de le valoriser plus tard. À partir du moment où cette valorisation est possible, l’intérêt de pouvoir récupérer ces matériaux ultérieurement devient alors évident. » Les premières conclusions des travaux menés dans le cadre de ce projet européen mettent en évidence le fait que si les composants sont bien conçus à la base, pour être récupérés, ils génèrent une valeur multiple de la valeur initiale. « Nous travaillons par exemple sur un projet de parking à Esch-sur-Alzette. 094 —

La valorisation de ces matériaux et la mise en place de systèmes de surveillance obligent à revoir fondamentalement les processus de production.

Nous avons déjà négocié avec le constructeur un rachat des matériaux à 60 % de leur valeur actuelle, indexé sur le coût de la vie, lorsque le parking arrivera en fin d’utilisation, dans 20 ou 30 ans. » Une approche toute nouvelle, qui rompt avec les pratiques actuelles consistant à n’envisager rien d’autre qu’une démolition dont le coût final risque fort de dépasser celui des matières premières utilisées. La société Astron, leader européen des solutions de construction en acier, planche depuis un an et demi sur des solutions suivant cette logique. Une approche qui s’inscrit dans la continuité des démarches de durabilité — avec des bâtiments « zéro énergie » — déjà engagées depuis le début de la décennie. « Notre ambition est d’atteindre très rapidement un taux de 50 % d’éléments réutilisables, 40 % de recyclables, et moins de 10 % de résidus, explique Bernard Schmitz, directeur Ventes et Marketing chez Astron. À terme, nous souhaitons arriver à une situation où plus de 90 % sont réutilisables en tant qu’élément structurel, une partie recyclable et surtout plus aucun résidu. » Cela nécessite une révision complète de l’ensemble de la chaîne, depuis la conception et la production jusqu’au modèle économique. « L’investissement à la base est un peu plus élevé, mais il faut bien voir que l’on crée une valeur résiduelle, qui fait tout son sens dès le premier cycle de réutilisation et s’amplifie par la suite. » Si les demandes affluent, les premières réalisations n’en sont, pour l’heure, qu’au stade de la finalisation des études, pour des applications concrètes dans les bâtiments industriels, parkings et autres halls.

COUCHES Imaginer la superposition d’éléments de construction en strates fonctionnelles indépendantes permet de conserver l’intégrité d’une construction dans ses modifications à travers son cycle de vie, de manière compatible avec l’évolution des besoins.

Durée de vie des éléments de construction Mobilier Entre 1 jour et 1 mois Aménagement spatial Entre 3 et 30 ans Systèmes Entre 7 et 15 ans Enveloppe 20 ans Structure Entre 30 et 300 ans Site Éternel

Il reste néanmoins, à l’heure actuelle, quelques obstacles à la bonne avancée des réflexions. En premier lieu parce que les producteurs rechignent à livrer la composition exacte des matériaux qu’ils utilisent, secret de fabrication oblige. « On a pourtant besoin de ces informations pour envisager de valoriser ces matériaux », explique M. Poulles. C’est typiquement le genre de données devant constituer le « passeport des matériaux », que les professionnels appellent désormais de leurs vœux, afin de disposer des informations les plus exhaustives possible. « Mais un tel passeport devra nécessairement être mis à jour de manière dynamique. Cela pourrait par exemple se faire avec l’identification de chaque composant via un capteur RFID. Des recherches sont menées actuellement sur ce sujet. » Les premiers projets de bâtiments résidentiels « circulaires » commencent à sortir de terre : à Wiltz (le plus avancé), à Differdange, et à Esch-sur-Alzette, c’est au total une quarantaine d’appartements qui sont en cours de construction selon cette approche, sous l’égide d’architectes internationaux spécialisés en la matière. En attendant un projet de quelque 80.000 m2 en préparation sur le plateau du Kirchberg, sous l’œil de l’a rc h i t e c t e a m é r i c a i n Wi l l i a m McDonough, l’un des inventeurs du principe « cradle-to-cradle ». EN RÉSUMÉ

Valoriser les matériaux pour envisager une réutilisation ultérieure: telle est l’approche «circulaire» en vogue dans le secteur de la construction immobilière. Une approche simple sur le papier, mais complexe dans sa mise en œuvre.

SOURCE : BRAND / CENTRE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE DE LA CONSTRUCTION

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BON ÉLÈVE Mi-avril, l’agence de notation Fitch a renouvelé sa confiance envers le Luxembourg en lui attribuant un triple A, soit la meilleure note. Moody’s, Standard & Poor's et la DBRS avaient déjà communiqué la même note au pays. Fitch pointe dans son analyse des effets jugés positifs de la réforme fiscale. Elle souligne également que la croissance luxembourgeoise devrait rester supérieure à celle des autres pays notés « AAA ».

LICENCE CC

« Nous sommes convaincus d’apporter une solution originale au besoin de financement de nos futurs clients PME. » Jean-Laurent Girard, CEO et cofondateur de RiverBank Une nouvelle entité bancaire a vu le jour au Luxembourg. RiverBank offre ses services de financement aux petites et moyennes entreprises (PME) en Allemagne et au Benelux, via une plateforme en ligne. La nouvelle banque se compose d’une équipe de 18 personnes, et ses dirigeants affirment que les effectifs devraient passer à 25 d’ici la fin de l’année.

ALLIANCE EN VUE NN Life Luxembourg devrait prochainement intégrer le groupe d’assurances Global Bankers Insurance Group. La division du groupe américain Eli Global LLC vient de signer un accord en ce sens avec NN Group. Plus tôt dans l’année, l’assureur américain avait déjà repris un portefeuille d’assurances de Natixis Assurances, en France. La transaction est évidemment soumise à l’approbation du Commissariat aux assurances, mais les deux futurs partenaires espèrent pouvoir conclure au second semestre 2017. Mai 2017 —

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RÉSULTATS EN PROGRESSION

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« Le but du Luxembourg est d’obtenir de la clarté juridique et de la prévisibilité quant à la pratique des rescrits fiscaux. »

Lombard International a clôturé 2016 en très bonne forme. Au 31 décembre, la société d’assurance-vie enregistrait 4,5 milliards d’euros de nouvelles primes. En termes d’actifs sous administration, Lombard International a également placé la barre très haut avec 77,5 milliards d’euros, soit une augmentation de 8 % par rapport à 2015. Ceux-ci se sont divisés entre le segment des clients fortunés (40,5 milliards d’euros) et des entreprises (37 milliards d’euros).

Ministère des Finances Selon le quotidien The Irish Times, Luxembourg aurait proposé son soutien à Dublin dans son appel de la décision de Bruxelles ordonnant à Apple de rembourser 13 milliards d’euros d’avantages fiscaux. Des propos nuancés par le ministère des Finances.

BRUXELLES PLUTÔT QUE LUXEMBOURG C’est finalement au cœur de la capitale belge, plutôt qu’à Luxembourg, que le géant de l’assurance britannique Lloyd’s ouvrira une filiale. Une décision qui n’est pas sans lien avec la décision du Royaume-Uni de quitter l’Union européenne. Ce nouveau bureau ouvrira ses portes dès le 1er janvier 2019. 096 —

82 % Selon le nouveau rapport Redrawing the lines: fintech’s growing influence on Financial Services publié début avril par PwC, 82 % des entreprises de services financiers dans le monde prévoient de collaborer davantage avec les fintech dans un futur proche. Parmi elles, des banques, assureurs, ou encore gestionnaires d’actifs. En moyenne, celles-ci affirment attendre un retour sur investissement de 20 % ces prochaines années. L A PL ACE EN BONNE VOIE Après l’annonce du Brexit, les entreprises britanniques sont nombreuses à désirer s’implanter en Europe pour garder un ancrage sur le marché européen. Pour le site City A.M., Luxembourg a toutes les cartes en mains pour les attirer, malgré la concurrence de grandes villes telles que Francfort, Paris, ou encore Dublin. Et ce, non seulement pour l’expertise de son secteur financier, mais également pour sa qualité de vie et son charme. PPRO, AIG, ou encore M&G ont déjà franchi le pas et annoncent vouloir créer des emplois au Grand-Duché.

ARRIVÉE POST-BREXIT Si Lloyd’s a officiellement indiqué miser sur Bruxelles pour poser ses équipes, le gestionnaire de fonds britannique Henderson vise, quant à lui, le Luxembourg et ses avantages pour continuer à accéder au marché européen en cas de « hard Brexit ». L’entreprise dispose déjà de structures au Grand-Duché, et y localisera des effectifs londoniens occupés à la gestion de fonds, du risque et de la gouvernance.

DELTOUR ET HALET EN CASSATION

Sept ans après les faits, et au terme de deux procès dans la même année, Antoine Deltour et Raphaël Halet n’en ont pas fini avec la justice luxembourgeoise. Les anciens collaborateurs de PwC ont annoncé qu’ils se pourvoyaient en cassation dans le cadre des LuxLeaks.

MAISON MODERNE

UNE DÉCISION DÉFENDUE Annoncée en décembre dernier, la fermeture de sept agences de la Spuerkeess continue de poser question au sein de la classe politique. Le député CSV Aly Kaes s’est inquiété de voir qu’une ville classée en tant que centre de développement et d’attraction puisse perdre une partie des services destinés à couvrir les besoins de la population. Une inquiétude à laquelle a souhaité répondre le ministre Gramegna, rappelant qu’il n’existe « aucune contradiction entre la politique de promotion culturelle et touristique d’un lieu, d’une part, et la décision de la banque, d’autre part, les deux étant fondées sur des critères différents ».

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PLACE FINANCIÈRE

BANQUES

Les grandes font de la résilience J E A N - M I C H E L L A L I E U E T J E A N - M I C H E L GAU D R O N

Les grandes banques commerciales de la Place ont dressé le bilan 2016.

BGL BNP PARIBAS Président du conseil d’administration : Étienne Reuter Président du comité de direction : Carlo Thill

Réseau de 41 agences :

Une année à nouveau compliquée dont elles ne sortent pas trop cabossées. Mais le contrôle des coûts reste un exercice de haute voltige.

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a période des résultats annuels touche à son terme pour les grandes banques commerciales actives au niveau du Grand-Duché. L’occasion de dresser un bilan de l’activité bancaire, ces derniers temps fréquemment qualifiée de difficile. En cause, deux raisons majeures : l’accumulation de nouvelles réglementations et les taux bas. Les nouvelles mesures réglementaires, qui s’ajoutent par couches successives, pèsent de manière importante sur les coûts. Elles ont obligé les institutions financières à détacher, voire embaucher, du personnel pour la mise en œuvre de ces nouvelles règles. Les dirigeants des banques de la Place n’en nient pas l’intérêt, notamment en ce qui concerne la protection des clients, mais ils souhaitent cependant une plus grande logique dans les décisions d’imposer ces nouvelles règles. Quant aux taux d’intérêt très bas, ou négatifs, ils ont été décidés par la Banque centrale européenne pour lutter contre l’inflation – sa première mission –, mais pèsent évidemment sur les marges bénéficiaires. Or, sauf événement imprévu, il est fort probable que le discours sera le même dans un an lors de la présentation des chiffres 2017. Les analystes prévoient en effet une lente remontée des taux, mais en situant le point d’inflexion à la mi-2018. En attendant, le mot d’ordre est donc : patience !

Le boulet réglementaire

Si l’on en revient aux résultats annoncés par la Bil, la BCEE, BGL BNP Paribas, Raiffeisen et ING Luxembourg, on constate que toutes ont regretté le « contexte difficile » dans lequel elles doivent travailler actuellement. Pourtant, les chiffres 098 —

annoncés ne sont pas si mauvais. BGL BNP Paribas signale ainsi une progression de son résultat net consolidé de 13 %. La Bil, pour des raisons de périmètre, préfère mettre en valeur un résultat net d’exploitation avant impôts en hausse de 3 % (124 millions d'euros). Le bénéfice net de la BCEE est en augmentation de 4,7 %. ING Luxembourg a annoncé, dès le mois de février, un repli de son résultat net de 3 %, mais l’explique par le montant d’impôts payé au cours de l’exercice, et non pas par une diminution de l’activité. Finalement, seule la Banque Raiffeisen, qui a vu son bénéfice net se réduire de 5,6 % en un an, pointe directement l’effet des « coûts que la Banque a dû engager pour se conformer aux nouvelles réglementations, et qui n’ont pu être compensés que partiellement par les gains de productivité atteints dans les différents domaines opérationnels ». La banque coopérative Raiffeisen n’a encore livré que des évolutions générales de son activité 2016. Elle attend l’assemblée générale du mois de mai pour confirmer les chiffres définitifs. Mais, lors d’un premier point à la mi-mars, Guy Hoffmann, le président du comité de direction, a émis des craintes pour l’avenir des banques de plus petit format si les instances internationales continuaient à imposer de nouvelles règles. Raiffeisen regrette d’autant plus l’impact de ces normes – elles ont fait grimper ses coûts d’exploitation de 2,3 % – que son activité purement commerciale a, elle, évolué de manière favorable. Elle a notamment tiré profit de son partenariat avec Post Finance (groupe Post), signé en février 2016 et marqué par une entrée de Post à hauteur de 10 % dans Raiffeisen. En effet, les dépôts de la clientèle ont augmenté de 2,7 %, un taux de progression qui a même atteint 6,6 % pour la clientèle des particuliers.

« Pour répondre à la situation très tendue au niveau des revenus, nous n’avons pas d’autre choix que de baser notre croissance sur les nouvelles activités et les nouveaux clients. Ce n’est pas le stock de clients existants qui nous rapporte de l’argent. » Carlo Thill Président du comité de direction

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BANQUE INTERNATIONALE À LUXEMBOURG Président du conseil d’administration : Luc Frieden Président du comité de direction : Hugues Delcourt

Réseau de 40 agences :

« Grâce à un cap stratégique clair, au professionnalisme de nos employés, à la confiance de nos clients et au soutien de nos actionnaires, la Bil affiche une croissance régulière et se positionne favorablement pour les années à venir. » Luc Frieden Président du conseil d’administration

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Comme plusieurs de ses consœurs, Raiffeisen a aussi pointé une hausse globale des crédits accordés (+4,7 %) liée, avant tout, à la demande pour des crédits immobiliers (+5,3 %). Les taux bas ont cette fois l’avantage d’amener les résidents à emprunter pour acheter des biens immobiliers, et la tendance en 2016, contrairement aux habitudes de la clientèle luxembourgeoise, s’est portée sur les prêts à taux fixe, ainsi que le constate la Banque et caisse d’épargne de l’État. Elle annonce, elle aussi, une hausse globale des prêts de 3,1 %. La banque publique a également annoncé une poussée des dépôts des clients (+4,5 %), mais un repli du produit bancaire de 4,8 %. Dans son communiqué de début avril, la BCEE parle aussi d’une marge nette d’intérêt en diminution de 4,7 % « en raison du contexte de taux d’intérêt bas, voire négatifs, qui réduisent les opportunités de placement et de transformation d’échéances malgré un volume d’activité en hausse ».

La banque se réinvente

Cette année, la BCEE a déjà annoncé qu’elle fermerait sept agences de son réseau national. Même si la banque contrôlée par l’État a une obligation de service vis-à-vis du citoyen qu’une banque privée n’a pas, le constat est cependant clair pour elle aussi : les clients se rendent de moins en moins dans les agences. Des bureaux dans des zones peu peuplées n’ont donc plus leur raison d’être, à l’heure où la clientèle utilise de plus en plus les outils digitaux pour gérer ses comptes. L’enjeu concerne l’ensemble du secteur et demandera, lui aussi, d’importants investissements pour rester en bonne place dans l’impitoyable course technologique. BGL BNP Paribas a également insisté, lors de sa présentation des résultats, sur l’importance d’une approche de service « omnicanale ». Le but étant que les clients puissent interagir avec la banque via l’outil qui leur convient le mieux, où qu’ils se trouvent. Dans une interview accordée à Paperjam.lu dans la foulée des résultats annuels 2016, Carlo Thill, le président du comité de direction de BGL BNP Paribas, a encore insisté sur le besoin de la banque de « se réinventer ». Expliquant qu’il n’est plus possible de fonctionner via un canal différent selon que le client est en agence ou devant son écran, il parle d’un « gros projet en cours de refonte du web banking : nous disposons actuellement de cinq plateformes différentes et nous sommes en train de les fusionner. C’est un projet qui se chiffre en plusieurs millions d’euros. » Au sein du groupe ING, cette transformation vers une banque digitale est au cœur de la restructuration amorcée à l’automne, et qui touche principalement les divisions belge et néerlandaise. Le Luxembourg en restera épargné. Colette Dierick, son CEO, l’a encore répété début février lors de la présentation des chiffres-clés de l’exercice 2016. Mais ça n’évite pas les sacrifices. Pour expliquer des coûts qui ont gonflé de 4 % au cours

BANQUE ET CAISSE D’ÉPARGNE DE L’ÉTAT Président du conseil d’administration : Victor Rod Président du comité de direction : Françoise Thoma

Réseau de 72 agences :

« La marge nette d’intérêt diminue de 4,7 % en raison du contexte de taux d’intérêt bas, voire négatifs, qui réduisent les opportunités de placement et de transformation d’échéances malgré un volume d’activité en hausse. » Communiqué de presse du 5 avril 2017

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ING LUXEMBOURG Président du conseil d’administration : Vacance de poste suite au départ de Rik Vandenberghe Président du comité de direction : Colette Dierick

Réseau de 16 agences :

« À un niveau de 49,6 %, notre ratio coûts / revenus est très bon. La Belgique et les Pays-Bas n’atteignent pas ces scores. » Colette Dierick CEO ING Luxembourg

Résultat net (en millions d'euros) : 400

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du précédent exercice, la patronne de la filiale grand-ducale se montre claire : « C’est parce que nous investissons, comme partout ailleurs dans le groupe, dans le développement d’outils digitaux pour mieux répondre aux souhaits des clients. » Mais pour le reste, Colette Dierick se félicite des tendances enregistrées, et plus particulièrement de la progression des crédits accordés dans chacun des secteurs d’activité : +16 % pour les particuliers, +17 % envers les entreprises et +25 % en banque privée. « Ces chiffres démontrent notre excellente évolution commerciale. » Ils prouvent aussi que, malgré les secousses enregistrées par le monde bancaire dans son ensemble en Europe, les acteurs luxembourgeois profitent toujours de vents favorables : une croissance aux alentours de 4 % et une population qui ne cesse de croître dans des segments privilégiés.

BANQUE RAIFFEISEN Président du conseil d’administration : Ernest Cravatte Président du comité de direction : Guy Hoffmann

Réseau de 41 agences :

« Banque Raiffeisen note avec satisfaction la croissance des volumes d’activité réalisée en 2016 par les différents métiers de la Banque. Au 31 décembre 2016, le total du bilan présente une hausse de 3,9 % par rapport à la fin de l’exercice précédent. »

L’activité reste saine

Les résultats de la Bil, publiés début avril, viennent encore le confirmer. La banque, détenue à 90 % par le groupe qatari Precision Capital, parle de « solides performances » et de « taux de croissance supérieurs à ceux du marché ». Elle note que, malgré un environnement de taux bas, les dépôts de la clientèle ont augmenté de 7,4 % à 16,1 milliards d’euros. Les actifs sous gestion sont passés de 35,5 milliards d’euros à 37,7 milliards grâce à l’afflux de capitaux dans le segment gestion de fortune (+1,9 milliard) et les prêts à la clientèle ont atteint la barre des 12 milliards (+5,9 %). « Nous avons revu notre offre commerciale avec l’effet positif d’augmenter les volumes de dépôts, prêts et actifs sous gestion. Non seulement nous résistons aux taux bas qui grèvent nos marges, mais surtout nous continuons de croître. Notre stratégie Bil2020, centrée sur l’innovation, la digitalisation et l’adaptation constante de notre proposition de valeur à l’évolution des besoins de nos clients, reste notre cap pour les années à venir», explique Hugues Delcourt, président du comité de direction de la Bil. Bref, à entendre les messages distillés en termes de bilan d’année, la situation n’apparaît pas catastrophique. Si ce n’est que, comme l’indique la Commission de surveillance du secteur financier dans un bilan des comptes de profits et pertes des établissements de crédit (fin 2016) publié le 18 avril, les frais généraux ont encore augmenté de 1,2 % en rythme annuel. Or, indique la CSSF, les frais de personnel sont restés stables (+0,1 %). Ce qui, selon elle, semble refléter des investissements dans de nouvelles infrastructures techniques, ainsi que les charges à supporter par les banques pour leur mise en conformité avec un cadre réglementaire à complexité et coûts accrus. On y revient.

Communiqué de presse du 16 mars 2017 Résultat net (en millions d'euros) : 400

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Malgré une année qualifiée de «difficile», les grandes banques commerciales de la Place se sont sorties de 2016 sans trop de dégâts. Mais les frais généraux restent un point névralgique à contrôler.

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SECTEUR BANCAIRE

Plans sociaux vs nouvelles embauches F R É D É R I C A N T ZO R N

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L’évolution des activités du secteur bancaire luxembourgeois a engendré différents plans sociaux ces derniers temps. Les profils peu qualifiés en sont souvent les principales victimes, tandis que les banques cherchent des employés plus spécialisés. Pour mieux équilibrer les choses, l’Aleba souhaiterait que le patronat puisse recourir autant que possible à la mobilité en interne, via la formation.

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epuis plusieurs mois, les plans sociaux se suivent et se ressemblent dans le secteur bancaire au Luxembourg. Le dernier en date, annoncé par Unicredit début avril, devrait entraîner 130 licenciements. Il y en avait eu auparavant 11 autres chez Turkiye Garanti Bankasi en mars, 14 chez BSI Europe en février, 93 chez JP Morgan Luxembourg en octobre, 56 chez UBS Luxembourg en septembre, 11 chez Rakuten Europe Bank en juillet et 90 chez Commerzbank Luxembourg en mai dernier. Autrement dit, un peu plus de 400 emplois perdus dans les banques en moins d’un an. Du côté patronal, on explique ces plans sociaux par la transformation du secteur « pour de multiples raisons qui entraînent, de manière générale, une hausse des coûts, liée notamment au réglementaire, et une baisse des revenus, découlant de taux d’intérêt plutôt bas, explique Serge de Cillia, le CEO de l’Association des banques et banquiers Luxembourg (ABBL). Face à cette situation, les groupes financiers s’interrogent sur leur stratégie et sur leur présence multiple en Europe. » Les groupes financiers y répondent en prenant des décisions qui se traduisent par des restructurations – cessation ou délocalisation de services, fusion –, avec

les conséquences que cela entraîne au niveau de l’emploi. Ces restructurations, hors fermeture stricto sensu, entraînent-elles une baisse du besoin des banques en maind’œuvre ? « Non, mais d’une autre maind’œuvre », ajoute Serge de Cilla, pour qui – malgré une tendance aux plans sociaux qui devrait se poursuivre – l’évolution du secteur favorise toujours l’emploi, mais dans des métiers plus pointus. « On recrute aujourd’hui au minimum des bac+3 ou +4 spécialisés, ce qui n’était pas le cas auparavant. » Se pose dès lors la question, dans cette évolution, de l’employabilité des salariés de longue date, en première ligne dans ces plans sociaux car moins bien formés et/ou occupés dans des fonctions qui disparaissent, ou sont appelées à disparaître, par exemple dans le back-office.

Mobilité interne

À ce sujet, l’Association luxembourgeoise des employés de banque et assurance (Aleba) – premier syndicat du secteur – considère que les banques devraient avant toute chose jouer la carte de la mobilité interne, en misant sur les nouvelles réglementations (Bâle IV, Mifid II, Mifir, etc.), génératrices d’emplois dans le risk, la compliance ou l’audit.

Un post-Brexit prometteur

Autre observateur de cette évolution, qu’il qualifie de « naturelle », André Marc, avocat spécialisé en droit du travail auprès du cabinet Allen & Overy, tempère pour sa part sur les plans sociaux – il en a signé plusieurs parmi les derniers – considérant qu’il n’y a « rien de catastrophique ». « On peut s’attendre à ce qu’il y en ait d’autres, affirme-t-il, mais sans perdre de vue que la Place tourne bien et que son niveau d’emploi reste élevé. » Selon son expérience des plans sociaux, il soutient qu’une bonne partie des salariés se retrouvant sans emploi rebondissent assez rapidement après leur préavis, de sorte qu’ils sont in fine assez peu nombreux à réellement échoir au chômage. « Et pour ceux-ci, ajoute André Marc, il reste toujours la possibilité de retrouver un poste dans la finance au sens large, un secteur toujours très porteur. » À cela, André Marc ajoute aussi des perspectives liées à l’arrivée au Luxembourg de banques chinoises, mais également de banques suisses dans le cadre du passeport européen. « Sans oublier », dit-il – presque un an après le vote du Brexit – « des structures anglaises qui viennent ou envisagent de venir au Luxembourg ». Pour l’avocat, il y aurait en provenance du Royaume-Uni des choses « très prometteuses » dans les tuyaux, en termes d’emplois, du côté des banques. Mais aussi de celui des structures de fonds et des assurances. EN RÉSUMÉ

Si l’évolution du secteur bancaire pousse des banques à se restructurer et à mettre en place des plans sociaux, elles embauchent dans le même temps dans des activités spécialisées. Côté syndical, on souhaite avant tout limiter la casse.

M I K E Z E N A R I (A R C H I V E S)

M OB I LI SATI ON Les syndicats s’inquiètent de la tendance aux plans sociaux qui, de leur propre aveu, ne devrait pas s’arrêter.

« Les personnes dont le poste est menacé devraient pouvoir être formées à ces nouveaux métiers », souligne Roberto Scolati, le président de l’Aleba, rappelant que le maintien dans l’emploi est une des revendications syndicales en vue du renouvellement de la convention collective du secteur bancaire. Mais il reconnaît toutefois cet exercice compliqué, du fait que le temps de formation pouvant s’avérer long, il rendra assez difficile une mobilité rapide des salariés concernés. Auprès de l’ABBL, Serge de Cillia dit s’être déjà penché sur cette piste. « Nous avons mis sur pied un groupe de travail chargé, d’une part, d’identifier quelles fonctions cessent ou vont cesser d’exister et, d’autre part, quelles mesures de formation pourraient être mises en place pour garantir, ou du moins permettre, à ces personnes une employabilité dans d’autres services bancaires ou dans d’autres secteurs économiques. »

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SYLVIA CAMARDA est une danseuse virtuose et chorégraphe luxembourgeoise. Sa physicalité, sa technique et sa théâtralité l’amènent à rejoindre les compagnies de danse les plus convoitées comme le Cirque du Soleil et à travailler avec de grands artistes comme Jan Fabre.

C E L E B R AT I N G LUXEMBOURG MIR WËLLE WEISE WIE MIR SINN

MERCREDI 13 DÉCEMBRE 2017 — LUXEMBOURG CONGRÈS

Maison Moderne célébrera le Luxembourg lors d’une soirée de gala en présence de nombreux « ambassadeurs » du pays qui participent à son rayonnement à l’international. celebratingluxembourg.com

ORGANISATION

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PLACE FINANCIÈRE

R & D DANS LA FINANCE

Le Luxembourg est dans la place J O N AS M E R C I E R |

MAISON MODERNE

Le travail de deux chercheurs de l’Université du Luxembourg autour des crypto-monnaies connaît un retentissement international.

Son application concerne non seulement les devises virtuelles, mais pourrait également intéresser le domaine bancaire.

PAYPAL MISE SUR LA RECHERCHE

C’

est une petite révolution qui est en train de se dérouler dans le domaine des crypto-monnaies, ces monnaies virtuelles basées sur les principes de la cryptographie et fonctionnant de façon collaborative, sans autorité centrale ou intermédiaire. Et son berceau est à l’Université du Luxembourg. En développant l’année dernière un nouvel algorithme de vérification des transactions dans les blockchains, ces réseaux décentralisés sur lesquels se basent notamment les devises digitales, Alex Biryukov et Dmitry Khovratovich, les deux chercheurs de l’Interdisciplinary Centre for Security, Reliability and Trust (SnT) de l’Université du Luxembourg, ont donné un sérieux coup de vieux au bitcoin. L’algorithme utilisé par la plus célèbre des crypto-monnaies présente en effet deux inconvénients majeurs pour ses utilisateurs. D’une part, il ne permet pas de confidentialité, l’ensemble des opérations réalisées étant publiques. D’autre part, la validation des transactions ou le minage, qui est un processus ouvert à tous, nécessite des appareils informatiques coûteux. Elle est donc réalisée par un nombre restreint d’acteurs. Avec Equihash, le nom donné au nouvel algorithme développé au Luxembourg, on 104 —

peut effectuer cette opération grâce à un simple ordinateur portable. Il offre donc plus d’équité, tout en diminuant le risque d’abus de la part d’un groupe d’acteurs qui aurait monopolisé ce processus. « Les devises numériques peuvent être comparées à l’apparition de Skype dans le monde des télécommunications. Elles apportent de nouveaux modèles de business, éclaire le professeur Alex Biryukov. Reste maintenant à savoir si l’on veut un système plus centralisé ou plus éclaté, et donc plus démocratique. »

Au service des consortiums bancaires

Et Equihash a déjà fait beaucoup parler de lui. En octobre dernier, la dernière-née des crypto-monnaies, Zcash, a été lancée en grande pompe aux ÉtatsUnis, avec comme principal argument commercial un anonymat assuré pour ses utilisateurs. Pour cela, Zcash a fait le choix d’utiliser l’algorithme « made in Luxembourg ». « Equihash possède un principe de vérification très efficace, a justifié Zooko Wilcox, le créateur de Zcash sur son site internet. La prochaine étape dans notre utilisation d’Equihash est d’écrire une mise en œuvre optimisée, notamment pour fonctionner sur les smartphones. »

De smartphone, il en est justement question avec SnapSwap, la start-up née en Californie, et qui a fait de Luxembourg son nouveau domicile en 2016 pour développer ses activités de paiement en ligne. Elle est, à l’heure actuelle, la seule société non bancaire en Europe à pouvoir émettre de la crypto-monnaie sur des blockchains. « Nous voulons pouvoir créer des ponts entre notre blockchain et celle d’autres crypto-monnaies, explique le fondateur de SnapSwap, Denis Kiselev. Pour cela, nous devons être sûrs que l’algorithme utilisé dans ces dernières est efficace, et que les règles qui régissent leur fonctionnement ne seront pas violées. Ce nouvel algorithme nous intéresse donc beaucoup. » Au-delà des fintech, Equihash peut aussi être adapté dans le domaine bancaire. « Un consortium de banques, par exemple, pourrait utiliser notre technologie afin d’assurer un meilleur équilibre des pouvoirs, et de réduire le besoin de confiance », indique le professeur Alex Biryukov. L’aventure Equihash ne fait que commencer. EN RÉSUMÉ

En offrant de nouveaux gages de sécurité, Equihash, le nouvel algorithme pour blockchain développé au Luxembourg, relance l’intérêt pour les crypto-monnaies.

L’exemple de l’algorithme Equihash montre que l’innovation dans le domaine des fintech n’est pas l’apanage des start-up. Et quand il est question de calculs mathématiques complexes, les chercheurs universitaires ont aussi leur mot à dire. Pour garder un train d’avance sur ses concurrents, le géant du paiement en ligne PayPal a donc décidé de financer pour les cinq prochaines années une chaire dédiée aux fintech à l’Université du Luxembourg. En collaboration avec le Fonds national de la recherche (FNR), celle-ci a été baptisée « PayPal – FNR Pearl Chair ». « L’objectif est de démystifier les technologies digitales et repenser les connexions entre les régulateurs, les industries et les utilisateurs », indiquait le communiqué officiel, lors du lancement de l’initiative en mars 2016. Officieusement, on peut penser que PayPal attend de cette chaire – dont le titulaire n’a pas encore été désigné en raison de processus de recrutement toujours très longs dans ce secteur – un nouvel algorithme encore plus important qu’Equihash pour l’avenir des fintech. Jointe par Paperjam, l’entreprise qui a fait du Luxembourg son siège européen depuis 10 ans n’a pas souhaité commenter.

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PLACE FINANCIÈRE

FINANCES RESPONSABLES

Vert luisant J O N AS M E R C I E R

La Bourse de Luxembourg se positionne de plus en plus comme une référence mondiale dans la finance « green ». Pour cela, elle souhaite créer des liens solides avec la Chine, le premier émetteur d’obligations vertes au monde.

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LICENCE CC

l avait fait la une des journaux du monde entier lors de son lancement en septembre. Mais depuis son officialisation, le Luxembourg Green Exchange (LGX), le tout premier dispositif dédié aux obligations vertes mis en place par la Bourse de Luxembourg, était passé au travers des radars médiatiques. Pourtant, la « bourse verte » engrange les succès bien au-delà des frontières grand-ducales. Elle affiche déjà plus de 50 milliards d’euros de titres cotés. En décembre, elle a enregistré la première obligation verte souveraine au monde, émise par l’État polonais pour un montant de 750 millions d’euros. Enfin, début avril, elle a reçu le Green Bond Award 2017 de la meilleure plateforme d’échange, décerné par Environmental-finance.com, un média spécialisé dans la finance durable.

PA R T E N A RIAT La Bourse chinoise de Shenzhen a lancé en mars un indice vert avec l’aide du LGX.

« Cet engouement pour le LGX va au-delà de ce qu’on attendait, reconnaît Grégory Behin, directeur de la stratégie et du développement de la Bourse de Luxembourg. Vu la réaction des banques de développement (la Banque européenne d’investissement est le premier émetteur sur le LGX en termes de montant, ndlr), des gouvernements et des initiatives du milieu financier, nous avons très vite compris qu’il fallait profiter de cette position de pionnier pour consolider notre présence dans ce secteur. »

Le Lion rouge à Shenzhen

Fort de cette expertise, le LGX a soulevé l’intérêt de nombreux émetteurs et investisseurs. Notamment en Chine, qui est leader sur ce

marché. Sur les quelque 131 milliards de dollars d’obligations vertes cotées dans le monde, plus de 10 milliards se trouvent dans des bourses de l’empire du Milieu. Le Petit Poucet luxembourgeois et l’ogre chinois se sont d’ailleurs unis pour créer en mars un nouvel indice vert au Shenzhen Stock Exchange, qui est depuis aussi affiché à la Bourse de Luxembourg. « Il s’agit d’une première étape dans la création d’un lien concret entre la Chine et l’Europe dans ce secteur, ajoute M. Behin. Le LGX a mis la barre très haut en termes de critères d’éligibilité, et nous sommes reconnus pour cette rigueur dans le monde financier. » Dans le sillage du LGX, l’agence de labellisation Luxflag adapte sa stratégie pour s’inscrire dans cette nouvelle dynamique. Impulsés par la COP21, les projets publics et privés autour du climat qui cherchent des financements sont foison. Une nouvelle émission d’obligations vertes se ferait tous les deux jours. « Nous allons créer dans les semaines à venir un ‘green bond label’, confie Annemarie Arens, la directrice générale de Luxflag. C’est dans cette catégorie que se lancent le plus de nouveaux produits. » En septembre, l’agence avait déjà créé un label « financement climatique », qui a depuis certifié quatre fonds… dont un chinois.

PORTE-DRAPEAU Créée il y a plus de 10 ans, l’agence de certification Luxflag s’est axée ces dernières années sur la finance verte. Elle labellise aujourd’hui 57 fonds d’investissement qui gèrent plus de 13 milliards d’euros d’actifs. Si la grande majorité se situe dans le domaine de la microfinance (29), de plus en plus choisissent Luxflag pour valider leurs engagements dans le domaine environnemental. Ainsi, les 28 autres fonds certifiés par Luxflag se répartissent dans les labels « environnement », « ESG » (environnement, social, gouvernance) et « financement climatique ». Au niveau européen, il existe quatre autres agences de labellisation importantes : Label ISR (France), FNG-Siegel (Allemagne), Österreichisches Umweltzeichen (Autriche) et Eurosif Transparency Code (Europe).

EN RÉSUMÉ

Pour se maintenir en tant que référence sur le marché des obligations vertes, la Bourse luxembourgeoise entretient des liens étroits avec la Chine, qui est le premier émetteur de ce type de produits financiers au monde.

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06.04.2017 – ROTONDES

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La Maison Steffen a reçu ses clients et amis en grande pompe début avril pour une soirée sous le thème « Roots ». L’occasion de présenter les nouveautés de la maison, placées sous le double motif de l’éthique et l’esthétique.

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PICTURE REPORT

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SIGNATURE DE L A CHARTE DE LA DIVERSITÉ LËTZEBUERG

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E M M A N U E L C L AU D E 3 0 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

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1 Marc Raynaud (Intergénérationnel) 2 Les signataires de la Charte 3 François Déom (Michael Page) 4 Catia Fernandes (Charte de la diversité Lëtzebuerg) et Nancy Thomas (IMS Luxembourg) 5 Sonia Hernandez (Vodafone) 6 Oliver Fahlbusch (RTL Group) 7 Nicki Crush (ISL) 8 Corinne Cahen (ministre de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région) 9 Rejean Besner (Swiss Re) 10 Christian Scharff (IMS Luxembourg)

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22.03.2017 – BGL BNP PARIBAS

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE UCVL

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S É BAS T I E N G O O S S E N S 8 8 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

1 Francine Closener (secrétaire d’État à l’Économie) 2 Guill Kaempff (Kaempff-Kohler) 3 Fernand Ernster (Ernster – L’esprit Livre) 4 Lydie Polfer (bourgmestre de Luxembourg-ville) 5 Jean-Pierre Lehmann (Fédération nationale de centres-villes, France) 6 Ed Goedert (Autopolis) 7 Michel Rodenbourg (Eicher)

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Expérimenter et prendre du temps Stratégie, business model, positionnement de marque, logistique… l’e-commerce remet en question le retail d’autrefois et d’aujourd’hui. Entre investissements dans des nouveaux profils et une approche omnicanale, les experts apportent leurs solutions, alors que deux acteurs du secteur échangent leurs bonnes pratiques et les défis pour le Luxembourg.

Se lancer dans l’e-commerce peut s’apparenter à un saut dans le vide. Mais la démarche doit avant tout s’opérer en mode agile, en combinant expérimentations, innovations et gestion du temps. Le succès peut être fulgurant, comme il peut nécessiter essais, voire erreurs, avant d’éclore.

Q Quelle stratégie adopter pour passer à l’e-commerce ?

Q Quels moyens techniques utiliser pour optimiser ma présence en ligne ?

L’e-commerce comme extension de l’expérience client MIKE SERGONNE Managing partner Nvision

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Si les sirènes de l’e-commerce attirent chaque jour de plus en plus d’aventuriers, il ne faut pas oublier que cela reste un canal de distribution parmi d’autres. C’est une fenêtre de tir supplémentaire dans un écosystème qu’il est primordial de connaître et de maîtriser avant de se lancer. Petit tour d’horizon des conditions sine qua non…

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GDPR : un défi réglementaire

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Le 25 mai 2018 sera une date butoir pour toutes les entreprises qui traitent des informations sur les personnes physiques, y compris les acteurs du commerce électronique, qu’ils soient « géants » ou PME.

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Si pour certains consommateurs, opérer des transactions sur internet est devenu une pratique régulière, pour d’autres, c’est une démarche qui souffre encore de nombreux freins. Cette cible a besoin de se sentir accompagnée. Elle veut pouvoir compter sur une présence humaine à même de la guider vers l’achat le plus satisfaisant, capable de lui apporter les renseignements techniques nécessaires ; ou encore, en mesure de la guider au travers du processus de paiement.

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José Garcia Gollonet, 31 ans, a rejoint Advitek en tant que civil design engineer. Auparavant, il a travaillé pour les bureaux d’études Typsa et Proes en Espagne. Conseils en construction

Michael Freitas R., 29 ans, a rejoint Altea Immobilière en tant que real estate agent. Il dispose d’une expérience de 8 ans en management de projets d’entreprise.

Damovo a nommé Sonja Frères country manager Luxembourg. Elle compte plus de 12 années d’expérience dans l’informatique et les télécoms et exerçait avant la fonction de directrice commerciale pour CTTL. ICT

CoachDynamix a nommé Grainne Corr en tant que corporate coach. Elle travaillait auparavant chez United Advisers et chez Franklin.

Espace de travail

Ça bouge chez Bonn & Schmitt Business administration, finance & legal

Laurent Henneresse a été nommé counsel. Diplômé de l’Université catholique de Louvain et du University College London, il est inscrit comme avocat à la Cour auprès du Barreau de Luxembourg.

Ressources humaines

Steve Sabatier a été nommé managing director au sein de Chenavari Investment Managers Luxembourg (CIM). Auparavant, il a notamment travaillé pour la Société Générale et Axa IM à Londres. Entreprises d’investissement

Carole Adeline, 30 ans, a rejoint InnoHub Luxembourg en tant que marketing and innovation manager. Auparavant, elle a travaillé pour IBM, PwC et Luxinnovation au Grand-Duché. ICT

Gilles Haven, 41 ans, a été nommé directeur commercial au sein de CTG, qu’il avait rejoint en 2007 comme développeur C++. Auparavant, il a travaillé chez Intrasoft International et chez Clearstream Services.

Anton Cox a rejoint Linklaters en 2001 en tant qu’associate et vient d’être nommé counsel. Il sera chargé de poursuivre le développement de la pratique immobilière luxembourgeoise. Business administration, finance & legal

ICT PSF

Thomas Sarpcan est nommé senior associate. Diplômé de l’Université de Strasbourg, il est également avocat à la Cour. Amélie Thevenart a rejoint l’étude en 2014 et est nommée counsel. Elle a notamment travaillé pour BNP Paribas Investment Partners et pour Oyster Asset Management. Armel Waisse a été nommée associée au sein de l’étude, pour laquelle elle travaille depuis 2011. Elle est avocate à la Cour auprès du Barreau de Luxembourg et du Barreau de Strasbourg. Nicolas Widung a rejoint l’étude en tant que counsel. Avocat à la Cour auprès du Barreau de Luxembourg et membre du Barreau de l’État de New York, il a travaillé à la Bil et chez Clifford Chance.

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Les principes clés des médias sociaux (also available in EN) 11/05/2017 Administration and management of Private Equity funds 12/05/2017 Managing VAT for industrial, commercial and service companies 15/05/2017 Loi du 23 décembre 2016 et Circulaire CSSF 17/650 introduisant la fraude fiscale aggravée et l’escroquerie fiscale comme infraction primaire de blanchiment : quels impacts pour les professionnels ? (also available in EN) 18/05/2017 Prise de parole en public

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Melinda Perera, 39 ans, vient d’être nommée associée au sein de Linklaters Luxembourg. Elle y a débuté sa carrière d’avocate en 2003 en tant que junior associate.

Ils ont rejoint Intertrust Luxembourg PSF

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Ranald Munro est general counsel au sein de Lombard International Assurance. Auparavant, il a travaillé à Londres au sein des sociétés SCOR, Chubb Insurance Company of Europe et L’Oréal. Assurances

Responsable de Michael Page Luxembourg en tant que manager exécutif senior depuis avril 2016, Maxime Durant vient d’être promu directeur. Il a commencé sa carrière chez EDF avant de rejoindre Decathlon. Ressources humaines

Michaël Damasio, 35 ans, est general manager de Myjobest, société qu’il a créée. Il a précédemment travaillé 12 années au sein de DSLI. Ressources humaines

Denise Desenfants a rejoint l’équipe commerciale en tant que sales assistant de No-Nail Boxes du groupe Alipa. Auparavant, elle a travaillé au sein de Die Wohnfabrik.

Arrivé en tant que business unit manager en 2013, Harald Thul, 45 ans, est maintenant director Alternative investment services. Il a travaillé auparavant chez PwC. Mark Tamas, 35 ans, a été nommé business unit director du département Real estate. Arrivé dans l’entreprise en 2013, il a auparavant travaillé chez Ernst & Young puis chez Rutsaert Legal. Récemment promu business unit manager Accounting services, Tomasz Bieniek, 35 ans, est responsable des aspects comptables d’un portefeuille clients. Il a entre autres travaillé chez Citco Group of Companies. Ayant rejoint l’entreprise en 2016, Alexander El-Khoury, 44 ans, occupe le poste de business unit manager Accounting. Il a précédemment occupé le poste de financial controller au sein de Colony Luxembourg.

Avec plus de 15 ans d’expérience dans l’industrie financière chez Seb, Kerstin Lindgren, 42 ans, est actuellement business unit manager Depositary services. Possédant une vaste expérience à Luxembourg, Maelle Lenaers a rejoint l’entreprise en tant que manager Alternative investment services. Au poste de business unit manager Corporate & Legal, Frank De Wit est en charge du marché nord-américain. Avant cela, il a travaillé comme avocat spécialisé dans un cabinet à New York. Âgée de 49 ans, Christine Jacquemart est commercial director Fund services. Dotée d’une expérience de 20 ans, elle travaillait précédemment chez Pictet Group comme vice-president Business development.

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Anne Reginster rejoint R-Groupe en tant que business development manager pour le lancement des nouveaux services de renting opérés par R-Lease. Elle a travaillé chez Systemat Luxembourg et VDS.

Christophe Coffrant est project manager chez Takaneo Consulting. Il a notamment travaillé chez BMG Classics, Vivendi, le Centre PompidouMetz et a dirigé son agence de production culturelle au Brésil. Vanessa Vanderzwalmen a rejoint Vistim en tant que senior HR advisor. Elle débute sa carrière comme HR generalist pour ME Business Solutions et a aussi travaillé pour Lombard International Assurance. Management

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Didier Resch, 58 ans, a rejoint Swiss Life Global Solutions en tant que head of Sales Europe, Global Private Wealth. Il a travaillé 15 ans chez Lombard International au poste de sales director France.

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Vicky Dos Santos Oliveira, 39 ans, est responsable Communication. Elle a notamment travaillé chez Vanksen, Nvision et comme chargée de communication à la Chambre des métiers. Laetitia Ducoroy a rejoint le département Finance en tant que comptable. Elle a notamment travaillé pendant 15 ans au service Comptabilité de Utopia SA. Anne-Catherine Richard vient d’être nommée chargée des relations extérieures. Elle a travaillé dans le secteur publicprivé et dans les secteurs financier et culturel.

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Magalie Schlesser, 34 ans, a rejoint Systemat Professional Services pour la communication interne. Après 13 années passées à l’aéroport de Luxembourg, elle a repris ses études en gestion et management.

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Management

Sigma Conso annonce l’arrivée d’Audrey Collignon, 34 ans, en tant qu’account manager pour la Belgique et le Luxembourg. Elle a notamment travaillé chez Sopra Banking Software et chez AIMSoftware.

Arrivées chez Ketterthill

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Un départ? Une arrivée? Une promotion? Votre actualité nous intéresse! Envoyez votre biographie et une photo à press@paperjam.lu. L’information sera alors relayée sur l’ensemble de nos supports : sur le site www.paperjam.lu, dans la newsletter électronique quotidienne et dans le magazine.

Virgil Yanga-Mbiwa est comptable dans le département Finance. Diplômé en comptabilité et gestion et en analyse financière, il a commencé sa carrière en tant que comptable senior chez BDO.

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Vous serez l’interface entre le service marketing, les services en rapport et l’agence de communication

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VOUS CONTRIBUE Z À L A MISE EN Œ UVRE DE L A POLITIQUE COMPLIANCE ET À L A VÉRIFICATION DE SON RESPECT AU SEIN DE L A COMPAGNIE COM PLI ANCE OF F I CER (H/F ) R ÉF ÉR ENCE 2017.03.29

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BIENVENUE

CLUB

ENRICHIR SON RÉSEAU PROFESSIONNEL, c’est aussi ça, le Club DÉ J E U N E R C ARROU SE L le 27 avril 2017

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LES ÉVÉNEMENTS DES SEMAINES À VENIR

CLUB

JEUDI 18.05.2017

Comment réussir la transformation digitale de son entreprise ?

MARDI 09.05.2017

14 workshops sur une journée

MERCREDI 31.05.2017

10×6 RH : le bonheur est rentable ! JEUDI 08.06.2017

JEUDI 11.05.2017

MARDI 23.05.2017

Dans les coulisses de Grosbusch

Let’s taste : Surprises vinicoles

Let’s taste : The Luxembourg wines (Expats-only)

MERCREDI 31.05.2017

10×6 RH : le bonheur est rentable ! De plus en plus d’entreprises s’intéressent au bonheur au travail. Pas pour le bien-être des collaborateurs en soi, mais dans une optique de rentabilité. Des collaborateurs épanouis, impliqués dans une aventure collective qui les passionne sont plus productifs et plus créatifs. Dix professionnels viendront exposer la manière dont ils mènent cette quête du bonheur au travail — et les bénéfices que l’entreprise en retire. Thibault Beuken

Anne-Claire Delval

Nicole Dochen

Kahina El Hajji

Marc Jacobs

Huxley Associates Banking & Financial Services

Sophrologue-Rédactrice

Banque de Luxembourg

Farad Group

Itim International

Huxley Associates offre une variété de solutions en matière de recrutement, de conseil en gestion des talents, en contrat de travail et services de paie.

Sophrologue et littéraire, AnneClaire Delval combine ses deux passions : l’écriture pour des revues spécialisées et la transmission de techniques pour vivre mieux au sein de l’entreprise, dans un monde professionnel toujours plus exigeant.

Banque spécialisée en gestion de patrimoine depuis 1920, la BDL offre ses services à une clientèle internationale de familles, de particuliers, d’entrepreneurs, ainsi qu’aux professionnels de la gestion.

Le groupe Farad regroupe des sociétés spécialisées dans les domaines de l’assurance et de la finance. Le groupe propose des solutions aux banques, gestionnaires d’actifs, fiduciaires, ainsi qu’aux family offices, et d’autres clients institutionnels.

Avec plus de 15 ans d’expérience dans la création et la gestion d’enquêtes auprès des employés, Itim International est un chef de file en matière de culture organisationnelle et de gestion culturelle.

François Lombar d

Charles Margue

Luc Scheer

Stéphanie Simon

Marielle Stevenot

SD Worx

TNS Ilres

Croix-Rouge

Laboratoires Ketterthill

MNKS

SD Worx propose des services en matière de gestion des ressources humaines, tels que le calcul des rémunérations, l’administration sociale et fiscale, l’information sociale, l’automatisation du processus RH, ou encore le conseil en ressources humaines.

TNS Ilres conseille ses clients sur des stratégies spécifiques de croissance autour de l’entrée sur le marché, de l’innovation, de la commutation de marque et de la gestion des parties prenantes.

Avec des dizaines de millions de volontaires dans 187 Sociétés nationales, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du CroissantRouge est la plus grande organisation humanitaire au monde.

Forts d’une expérience de plus de 65 ans sur le territoire luxembourgeois, les laboratoires Ketterthill travaillent en étroite collaboration avec des structures publiques et privées, au niveau national et international.

MNKS est un cabinet luxembourgeois de droit des affaires qui s’est développé rapidement au cours des dernières années.

GOLD SPONSOR

INFOS

Lieu : Centre culturel Tramsschapp (Luxembourg-Limpertsberg) Accueil à partir de 18:30. Inscription obligatoire sur www.paperjam.club.

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LES ÉVÉNEMENTS DES SEMAINES À VENIR

CLUB

JEUDI 18.05.2017

Comment réussir la transformation digitale de son entreprise ?

E

mmanuel Vivier a récemment publié aux Éditions Eyrolles Le guide de la transformation digitale. Il exposera pour les membres du Paperjam Club les étapes et méthodes à adopter pour préparer son entreprise — dès aujourd’hui — à la réalité numérique de l’économie de demain. Face à la disruption causée par le numérique, la transformation digitale est devenue un sujet majeur de préoccupation et un enjeu stratégique pour toutes les organisations, quelle que soit leur taille : business, marketing, ressources humaines, processus de production, système d’information, data… C’est pour répondre à ce défi qu’Emmanuel Vivier — avec son co-auteur Vincent Ducrey — a écrit Le guide de la transformation digitale. Après plus de 15 ans à accompagner les grandes entreprises et organisations dans le numérique, ils présentent une méthode pédagogique et solide en six chantiers et cinq étapes pour penser et réussir la transformation digitale de votre organisation. Que vous soyez un dirigeant, un Directeur Marketing, un DSI, un directeur digital, un manager ou un collaborateur qui veut comprendre et maîtriser les enjeux stratégiques à venir, cette conférence vous préparera aux défis qui s’annoncent. (Voir son interview en page 32) Lieu : Rotondes (Luxembourg – Bonnevoie). Accueil à partir de 18 h 30. Inscription obligatoire sur www.paperjam.club

MARDI 23.05.2017

Let’s taste : Surprises vinicoles

François Rabelais a dit : « Jamais homme noble ne hait le bon vin. » Nous vous avons réservé une dégustation « surprise » en collaboration avec Guy Tabourin, grand passionné de vins et propriétaire de Vinoteca, lors de laquelle nous nous laisserons surprendre par de nouvelles découvertes viticoles. Lieu : Vinoteca (Luxembourg – ville haute). Accueil à partir de 18 h 30. Inscription obligatoire sur www.paperjam.club

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LES 14 WORKSHOPS DU 9 MAI 2017

COMMUNICATION, MARKETING & SALES

09:30 12:30 14:00 17:15 09:30 12:30

Cécile Lorenzini Vanksen

Thomas Crépon TNS Ilres

Bertrand Moupfouma Themis Lex

CLUB

B2B, digital for business : utiliser les forces du digital pour générer des leads B2B Décoder la relation client Les aspects juridiques de la création et de l’exploitation d’un logiciel

FINANCE & LEGAL 14:00 17:15 09:30 12:30

Françoise Saab Société Générale

Laurent Chapelle RH Expert

Héritages et donations au Luxembourg Réputation interne et image externe : l’importance de l’employer branding

HUMAN RESOURCES

INFORMATION MANAGEMENT & ENTERPRISE 2.0

LEADERSHIP & MANAGEMENT

PERSONAL DEVELOPMENT

STRATEGY & OPERATIONS

14:00 17:15

Guy Castegnaro

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Luis Carvalho Da Silva

14:00 17:15 09:30 12:30 14:00 17:15 09:30 12:30 14:00 17:15 09:30 12:30 14:00 17:15

Castegnaro Cabinets d’avocats

Bmatix

David Gray Numen Europe

Danièle Picard ActionCoach

Marc Jacobs Itim International

Patrick Goffart Neurolead

Nathalie Donnadieu Coaching et psychologie en entreprise

Julie Rosnet Groupe GET

Christophe Verdure Luxembourg School of Insurance

Jurisprudence en matière de droit du travail Impact of the GDPR on your data governance processes La gouvernance de l’information dans l’entreprise zéro papier Surmonter votre procrastination et celle de vos collaborateurs Intercultural competence, a crucial key to your success in international business Pensez juste, pensez mieux, prenez de meilleures décisions Burn out, bore out : reconnaître et prévenir l’épuisement professionnel L’activation de marque autour d’une logique point de vente L’assurance : complément ou nécessité d’une stratégie d’entreprise ? Mai 2017 —

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LA VIE DU CLUB

CLUB

JEUDI 23.03.2017

Négocier : influencer et chercher à obtenir un résultat MAISON MODERNE

Les négociations complexes se retrouvent dans le cadre d’opérations terrain, mais également dans le monde de l’entreprise. Christophe Caupenne, ancien négociateur en chef du Raid et aujourd’hui à la tête d’un cabinet privé de consultance, a inauguré ce nouveau format d’événement en partageant son expérience et ses conseils avec plus de 200 membres présents, qui ont pu lui poser, tout au long de la discussion, leurs questions directement et par internet. Retrouvez toutes ces présentations en vidéo et les photos de cet événement sur www.paperjam.lu.

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LA VIE DU CLUB

À force de se croire petit, on devient réellement petit.

La confiance dans une négociation peut être créée par une équation comportant trois paramètres : la bienveillance, l’intégrité et la capacité d’action.

CLUB

Dans une négociation complexe, il faut traiter avec les individus, et non avec le groupe.

Dans une négociation, il ne faut pas travailler sur le « quoi », mais sur le « pourquoi ».

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LA VIE DU CLUB

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MERCREDI 29.03.2017

10×6 : femmes expatriées au Luxembourg MAISON MODERNE

Le Paperjam Club a convié 10 femmes expatriées à partager leur expérience professionnelle et personnelle. Difficultés et opportunités ont fait ou font encore partie de leur quotidien depuis qu’elles ont quitté « leur » pays pour rejoindre le Luxembourg. Retrouvez toutes ces présentations en vidéos et les photos de cet événement sur www.paperjam.lu.

“Living and working in a diverse society like Luxembourg is deeply exciting.”

“Practicing architecture in a new place and starting at zero is not an easy task.” Carolina Lazo Slideshare

Kavitha Ramachandran Maitland Luxembourg

“Do I feel like an expat? No. You and me are part of the fabric of Luxembourg.”

“In this small country, you can meet everyone in one place.” Rosa Villalobos Macquarie Infrastructure and Real Assets

Karen Wauters Independent director and advisor

“I have friends here (...) and I’m trusted by my board.” Catherine Larue Luxembourg Institute of Health

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“Coming to Luxembourg was the best thing I did, since it’s a country where you can stay yourself.” Ekaterina Volotovskaya Deloitte

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LA VIE DU CLUB

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“Luxembourg is incredible for its multiculturality.” Daniela Klasén-Martin Crestbridge

“The opportunities in Luxembourg are there. You just have to seize them.” Lisa McLean Ara City Radio

“Moving to Luxembourg was an opportunity to keep the ‘fresh start’ and to cross my own borders.”

“Come for a couple of years... stay forever.” Denise Voss Franklin Templeton International Services and Alfi

GOLD SPONSOR

Yvonne O’Reilly Avanteam Consult

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Retrouvez toutes les photos de ces événements sur www.paperjam.lu/picture-report

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JEUDI 23.03.2017

NÉGOCIATIONS COMPLEXES J E S S I CA T H E I S 1 0 2 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

1 Étienne Bulot et Antonio Fontanarosa (SGBT) 2 Namir Yeroham (Fundsquare) et Serge Krancenblum (SGG) 3 Magali Larese (Paperjam Club) et Christophe Caupenne (Caupenne Conseil) 4 Jean-Yves Marié et Thouraya Meftah (Cyprès International) 5 Emmanuelle Klefehn (Arendt & Medernach) et Rüdiger Sailer (Kaufhold & Reveillaud) 6 Lotfi Behlouli, Angélique Sabron, Carole Tisaurin, William Moulin et Thomas Lajoie ( JLL) 7 Bénédicte Keith (Bitstamp Europe) et Basile Fémelat (MNKS) 8 Sylviane Le Roy (BCL) et Aude Guérin (Ease) 9 Jérémie Ferrian, Charles Cendron et Pascal Ferrian (G4S) 10 Julien Maquil (Gherardi-Klein Architecte) et Delphine François (SGBT) 11 François Leclercq (TakeOff Coaching), Thibault Beuken et Frédéric Simon (Huxley), et Florence Benaise (Pur’C.O.M.) 12 Sandrine Fouassier (Mirwault) et Véronique Di Maria (Nexum) 13 Rachel Glavac et Hugues Delmotte (Ricoh)

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MERCREDI 29.03.2017

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10×6 E XPAT WOMEN MAISON MODERNE 9 3 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

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1 Olivier Léonard (Arcad), Yves Jeanbaptiste (Michel Greco) et Joseph Stevens (Arcad) 2 Lysiane Hanriot-Jolivald et Ghislaine Fatmi (Von-Poll), Axel Pierard (Kozalys) et Sophie Lafleur (Mandeleo) 3 Sophie Kerschen (British Chamber of Commerce for Luxembourg), Stéphane Compain (LuxRelo) et Margot Parra (International School of Luxembourg) 4 Gerwin Teichert (Solum Real Estate), Parul Abbott (Danske Bank International), Erwan Le Berre (FREO Group), Lydie Beuriot (Kaufhold & Reveillaud) et Brigitte Czoske (Kaufhold & Reveillaud) 5 Sonia Franck (Axa) 6 Odette Tonnaer (Yoaké) et Joanna Grodecki (Monopolka) 7 Catherine Larue (Luxembourg Institute of Health) et Patrizia Luchetta (dzign2b) 8 Roxana Mironescu (Nordea) et Raluca Caranfil (IR Communications) 9 Pierre Haillette (SGBT), Émilie Bechet (Business France), Sarah Mellouet (Fondation Idea), Alexandre Michel (SGBT) et Jorge Baigorri Rivas (PwC) 10 Philippe Streff, Marie-Christine Wirion et Ilir Shkupolli (Fondation Caritas) 11 James Gendarme (Campus Wiltz) et Béatrix Charlier (P’op) 12 Caroline Calmes, Angela Murrell et Viviane Clauss (Banque de Luxembourg) 13 Emilia Fronczak (Loyens & Loeff Luxembourg), Neha Bhandari (StylizedU Luxembourg Europe) et Stylianne Parascha

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Retrouvez toutes les photos de ces événements sur www.paperjam.lu/picture-report

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MARDI 04.04.2017

DÉJEUNER CARROUSEL MAISON MODERNE 5 5 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

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1 Gilles Hempel (Agence immobilière sociale) et Philip Grother (Stepping–Stone) 2 Franca Vella (Étude Vella), Myriam Faber (Faber Digital Solutions) et Geneviève Coste (Pami) 3 Sala Makumbundu (Christian Bauer & Associés), Virginie Echelin (Securex) et Brigitte Czoske (Kaufhold & Réveillaud) 4 Stéphane Thauk (Samsic) et Laurent Thailly (Ogier) 5 Coralie Vandeven (Vectis ACF) 6 Stéphane Chevalier (La Plume) et Isabelle Feller (MHQ Solutions) 7 Guido Gennen (37.5) et Caroline Bockler (Studio 3) 8 Jérôme Commodi (Martin Avocats) et Éric Plasson (Randstad Professionals)

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JEUDI 06.04.2017

JOURNÉE DE WORKSHOPS MAISON MODERNE 8 6 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

1 Alexander Wurz (Berlitz) 2 Élodie Rousseau-Vercel et Anna Katina (Maison Moderne) 3 Caroline Bernier (C. Concept) et Guy Schosseler (SFC Conseil) 4 Marine Brandolini (Ketterthill) et Jocelyne Franssen (Hoani) 5 Thierry Moreau (Whaka) et Olivier Léonard (Arcad) 6 Joël de Marneffe (SD Worx), Carine Janssens (AFC Benelux) et Jérémy Filpa (AFC Benelux) 7 Florine Richter et Laurent Godfrin (RBC I&TS)

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JEUDI 13.04.2017

LET’S TASTE: CHAMPAGNE ( F O U N D E R S - O NLY ) MAISON MODERNE 3 5 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

1 Patrick Babé (Champagne Patrick Babé) 2 Joseph Stevens (Arcad), Radu Odobescu (Ibo Solutions), Emmanuel Begat (Mebs) et Jean-Philippe Sartore (Champagne Patrick Babé) 3 Mike Koedinger (Maison Moderne), Georges Muller (Cegecom) et Vincent Bechet (Inowai) 4 Guy Benzeno (Paperjam Club), Luca Polverari, Martin Gutwillinger (Marks & Clerk) et Philippe Fontaine (Acsone) 5 Marco Morgante (Systemic coaching & consulting), Renaud Kieffer (The Car’tell), Anthony Chotard (Lux Business) et Marie Guerre (The Car’tell)

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NOUVEAUX MEMBRES

Bienvenue au Club ! Aucotras-Lu B2tp Lux Bureau d’architecture Serge Bonifas C-Clerc Codic Luxembourg David Vincent Enfance Positive Eurogroup Consulting Fonciaxess Jena-Corp Linguistique Communication Informatique (LCI) Lyreco Rainbow Securities & Financial Solutions Europe Wassenich Law MEMBERSHIP

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BU ILD YOUR BR AND!

Avec plus de 800 entreprises membres, le Paperjam Club est le plus grand business club du pays, avec 180 événements organisés par an.

Chaque événement du Paperjam Club est un excellent moyen d’augmenter sa visibilité auprès d’une cible qualifiée captive.

NICOLAS POUILLEUX

OLIVIER SCHWEIZER

nicolas.pouilleux@maisonmoderne.com

olivier.schweizer@maisonmoderne.com

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REPORTAGE

UNE JOURNÉE AVEC

ÉTIENNE SCHNEIDER Des réunions, un déjeuner, une interview, un discours… et encore un peu de temps pour travailler sur un dossier. Notre photographe Anthony Dehez a suivi le vice-Premier ministre et ministre de l’Économie l’espace d’une journée. À un rythme soutenu. 132 —

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REPORTAGE

OBSERVATEURS Pierre Gramegna et Étienne Schneider découvrent le nouveau bureau de leur confrère des Affaires étrangères avant un lunch avec les ambassadeurs du Luxembourg.

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REPORTAGE

ESPACES DE TRAVAIL La journée débute par une réunion avec ses proches collaborateurs. L’agenda est passé en revue et commenté avec des membres du cabinet. En route vers le premier rendez-vous de la journée aux côtés de Sasha Baillie, chef de cabinet adjoint et conseiller diplomatique du vice-Premier ministre.

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REPORTAGE

CONTACT Entre deux réunions, un rendez-vous plus décontracté dans le bar tendance Konrad. Selfies obligatoires avec le barman.

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REPORTAGE

MISSION SPATIALE La pause de midi est occupée par un lunch à la House 17, sous forme de prise de contact diplomatique avec une délégation russe, dans le cadre de Spaceresources.lu.

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REPORTAGE

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REPORTAGE

CONCENTRATION Quelques moments de concentration au bureau pour relire le discours qui sera prononcé plus tard lors de l’assemblée générale de la Fedil.

PREMIER ET VICE Étienne Schneider retrouve le Premier ministre dans son bureau du ministère d’État pour une réunion de travail.

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REPORTAGE

ANNONCE Une conférence de presse est organisée pour accueillir officiellement Blue Horizon, filiale du groupe spatial allemand OHB SE et active dans le domaine spatial. Son objectif : créer les conditions nécessaires à la vie durable dans l’espace.

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REPORTAGE

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REPORTAGE

ATTENDU Dernier rendez-vous officiel de la journée. Accueilli par le directeur René Winkin, Étienne Schneider descend les escalators de la Chambre de commerce qui le mènent vers les membres de la Fedil, réunis en assemblée générale durant laquelle il s’exprimera.

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BAVARDAGES

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BAVARDAGES

REGARDS Jean-Paul Olinger bénéficie des conseils et du regard avisé du président fondateur Victor Kneip.

FÉDÉR ATION DES JEUNES DIRIGE ANT S D’ENTREPRISE

Learning by networking T H I E R RY R A I Z E R |

ANTHONY DEHEZ

La Fédération des jeunes dirigeants d’entreprise célèbre ses 40 ans d’existence. Sans faire de lobbying, la FJD a permis à ses membres de parfaire leur culture et leur pratique du management. Avec des activités peu exposées à l’externe, elle n’en demeure pas moins l’un des réseaux les plus influents du pays. Regards croisés entre le président fondateur, Victor Kneip, et l’actuel président, Jean-Paul Olinger.

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BAVARDAGES

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édérations professionnelles, associations sectorielles, clubs d’affaires… les lieux et occasions de rencontre, de networking et de réflexion sont nombreux au Luxembourg. Parmi ce réseau de réseaux, la Fédération des jeunes dirigeants d’entreprise (FJD) tient une place à part. Et veut la maintenir. Plus discrète que des associations lobbyistes, cela fait 40 ans cette année qu’elle œuvre pour la progression de la pratique du management, et donc dans l’intérêt du développement économique du pays. Entre ses quelque 200 membres actifs (avec une limite d’âge fixée à 45 ans) et 300 anciens membres qui gardent le contact, la FJD représente à elle seule une force d’influence non négligeable.

« Les opportunités se saisissent plus facilement, car des succès – et des échecs – sont connus et partagés. » Victor Kneip Président fondateur FJD

L’esprit de la FJD

J’observe cette année, et plus encore que par le passé, un effet multiplicateur sur tous les plans, qu’il s’agisse de la structure de la FJD, qui a été affinée, du programme fonctionnel, ou du courage affiché par le comité d’aborder à bras-le-corps cette opportunité extraordinaire que représentent les 40 ans de l’association. Ça fourmille d’idées originales. Le succès de la fédération nous permet d’inviter les gens avec qui l’on souhaite partager cette occasion. Cela dénote un superbe esprit d’entreprise : on voit des occasions, on les saisit et on les gère. J E A N - P A U L O L I N G E R C’est le résultat du travail d’une équipe motivée qui aime entreprendre dans la continuité, initier de nouveaux projets. Comme M. Kneip l’a indiqué, c’est le même état d’esprit qu’il y a 40 ans qui anime notre comité. J’ai aussi, en tant que président, la chance d’avoir une équipe autour de moi qui partage cet esprit, qui prend les dossiers en main, et qui a envie d’innover, par exemple en créant de nouvelles formules d’échange entre les membres. Nous avons cette année des événements que nous n’avons pas eus dans le passé, tout simplement, car des membres ont voulu essayer d’autres formules. Tous les membres encouragent d’ailleurs le comité en place, et qui change partiellement chaque année, à innover pour faire bouger petit à petit notre fédération. V . K . C’est le cas et c’est super. Ceci me fait penser à la quantité impressionnante de membres actifs qui ont transité à un moment donné au sein de la Fédération et que l’on retrouve tous azimuts, dans l’économie, dans les groupements, dans les associations, dans les fédérations, dans les organismes publics… on sait que VICTOR KNEIP

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CV EXPRESS

VICTOR KNEIP 1936 Naissance à Luxembourg 1961-1972 Débuts en tant qu’analyste financier chez Eurofinance à Paris, avant d’occuper des responsabilités auprès de World Bank Group à Washington DC puis de Citigroup à Bruxelles et Luxembourg 1973 Fondation de Creditrust, première institution de crédit non bancaire au Luxembourg, acquise par Kredietbank 14 ans plus tard 1977 Président fondateur de la Fédération des jeunes dirigeants d’entreprise

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BAVARDAGES

« On pardonne plus facilement aux jeunes ! Ce qui encourage à aller de l’avant. » Jean-Paul Olinger Président FJD

leur présence dans ces organismes se trouve facilitée par leur expérience et les tests par lesquels ils sont passés via leur rôle à la FJD. Je connais des personnes qui ont assumé un, voire deux mandats dans ces organismes, parfois même en tant que président. Leur passage à la FJD est formateur, dans la mesure où ils peuvent apprendre et essayer des choses, obtenir la confirmation qu’elles peuvent avancer et fonctionner avec un soutien collectif. Le fait que ce soit une institution ayant pour vocation de servir le groupe d’âge le plus attentif aux opportunités, mais qui a encore des hésitations pour prendre des risques, est important. Car une fois que le premier risque a été analysé, pris et géré, on est prêt à en prendre un autre. Avoir des exemples autour de soi et faire partie d’une camaraderie sans idée de concurrence de tous les jours, mais en partageant un esprit de club, d’appartenance et de plaisir, cela facilite les aventures entrepreneuriales.

Encourager les femmes à s’investir dans leur vie professionnelle V. K .

CV EXPRESS

JEAN-PAUL OLINGER 1978 Naissance à Luxembourg 2002 Diplômé de HEC Lausanne School of Business 2003 Diplômé de l’université de Mannheim (master en droit des affaires et fiscalité) 2005 Entrée chez KPMG Luxembourg 2016 Devient associé au sein du cabinet, dans le champ de la fiscalité des services financiers 2017 Jean-Paul Olinger est élu pour un an à la présidence de la Fédération des jeunes dirigeants d’entreprise

Je suis ravi de constater que ce ne sont plus uniquement les hommes qui sont intéressés, mais que de jeunes femmes viennent renforcer les rangs de la FJD. Elles ont l’occasion de manifester leur intérêt, elles sont respectées dans leur fonction et dans le déploiement de leur personne à l’intérieur de l’organisme. J .- P . O . C’est un défi sociétal qui doit être considéré à plusieurs niveaux, et la FJD est bien entendu engagée à prendre sa part de responsabilités. Notre plateforme de camaraderie, où l’on s’encourage autour d’opportunités ou de nouvelles initiatives, permet aussi aux femmes de voir qu’il est possible de se lancer dans une entreprise ou dans une nouvelle fonction. V . K . Beaucoup de principes fondateurs de la FJD sont encore en place 40 ans après sa création, dont celui justement de ne pas considérer les choses comme figées et de voir l’organisation comme une plateforme évolutive. Nous avons la chance d’avoir un sens de la participation qui est mis à rude épreuve en raison de la limite d’âge fixée à 45 ans. Cette limite force les membres actifs à s’engager pleinement dans une période de temps déterminée. Ce qui pour moi a été un stimulant énorme. J’ajoute que derrière chaque grand homme, il y a une grande femme, et vice versa. Il serait utile qu’il y ait davantage de grands hommes derrière des grandes femmes qui doivent Mai 2017 —

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BAVARDAGES

être soutenues. Plus généralement, nous ne produire des résultats concrets, mais elle est devons pas oublier que nous sommes une fédé- là. Aujourd’hui, il y a de multiples appuis sur ration de jeunes dirigeants d’entreprises. Pour lesquels on peut compter pour constater très l’entreprise, le conjoint ou la conjointe joue un souvent qu’il vaut mieux ne pas oublier de mettre la main à la pâte et ne pas rester à rôle crucial. attendre l’aide offerte. J . - P . O . Les femmes actives représentent 14 % des membres actifs de notre fédération. Un J .- P . O . Cela contribue aussi au sentiment d’appoint auquel nous contribuons dans le cadre partenance à l’entreprise familiale qui est créée de ce défi est de recruter des femmes chefs d’en- ici et qui a, par essence, davantage vocation à treprises, et de les inclure dans les groupes de rester au Luxembourg et à y créer de la richesse travail, ainsi que dans le travail journalier de pour le Luxembourg et la Grande Région. Nous notre comité. Nous pouvons ainsi leur donner remarquons, du reste, que le cadre de la FJD une visibilité plus grande, et nous engager sur créé il y a 40 ans reste d’actualité et montre que ce sujet qu’est la place des femmes dans le sec- les problématiques de l’époque demeurent, teur économique. Nous avons eu la chance avec des opportunités d’un côté et des challend’avoir eu une fois une présidente (Isabelle Lentz, ges de l’autre. ndlr) pour le 35e anniversaire de notre fédéra- V . K . La limite d’âge instaurée pour les membres tion, et, actuellement, nous avons une propor- actifs permettait de réunir des gens de moins de 45 ans évoluant dans une tion de membres féminins plus même dynamique. Le fonctionimportante que par le passé. nement au sein de la FJD aidait Nous espérons que la dynaHISTORIQUE à mieux fonctionner en dehors, mique en place permettra, qui et donc dans l’exercice de sa sait, d’avoir à nouveau une Fondée le 30 septembre profession. Cette appartenance présidente. 1977, la Fédération des actuelle ou passée permet S’agissant de l’apport des jeunes dirigeants d’entreprise a pour objet de « contride garder un lien entre les dames dans l’économie et dans buer par tous les moyens à membres actifs et anciens, ces notre fédération, pour ne citer faciliter et à renforcer l’accomderniers étant naturellement que ce point, je pense que pour plissement efficace des foncouverts pour rencontrer les pouvoir comprendre la comtions patronales dans les plus jeunes afin de prodiguer plexité d’un problème, il faut domaines économique et un conseil. disposer de tous les points de social », via ses activités qui se répartissent entre des vue le concernant. Et le point J .- P . O . On pardonne aussi plus organisations plénières, facilement aux jeunes ! Ce qui de vue féminin apporte inconcomme des conférences ou encourage à aller de l’avant. testablement un plus. Les des workshops, ou des débats en sont enrichis. sujets traités en groupes de

Quid de la culture de prise de risque au Luxembourg ? V.K .

travail. L’un des principes de la FJD est la rotation du président chaque année. Un poste traditionnellement dévolu au secrétaire général de l’année précédente. Un principe en vigueur, selon les fondateurs, pour stimuler encore plus l’esprit d’entreprendre au sein de l’un des organismes les plus actifs pour les jeunes patrons et dirigeants, puisque tous les membres actifs ont moins de 45 ans.

L’économie de notre société, par rapport à d’autres systèmes économiques, notamment anglo-saxons, a évolué terriblement. Je sais que lorsque j’ai démarré mon entreprise, si ça ne réussissait pas, il ne me restait plus qu’à déménager avec ma famille pour m’installer ailleurs. À l’époque, ayant servi de grands groupes en tant que salarié, quitter un employeur que l’on avait servi pour créer une entreprise ne faisait pas partie de la culture. Cela m’avait fortement influencé dans ma prise de décision. Actuellement, les opportunités se saisissent plus facilement, car des succès – et des échecs – sont connus et partagés. On sait surtout que des échecs n’ont pas empêché celui qui a échoué de redevenir utile à la société et de ne pas rester à la traîne avec un passif non résolu. J . - P . O . C’est l’approche anglo-saxonne qui est motivante sur cet aspect. Après avoir encouragé les entreprises familiales luxembourgeoises à devenir des groupes internationaux, nous devons désormais, sur le même schéma, encourager les start-up à devenir des entreprises familiales pérennes. V . K . Il y a une volonté politique très nette en ce sens. Elle a pris beaucoup de temps avant de 146 —

La communication de la fédération V. K .

Dès le début, nous avons mis beaucoup de soin à sélectionner les candidats qui souhaitaient nous rejoindre, en partant du principe que tout le monde ne peut pas devenir membre sans s’enfoncer dans des considérations qui pourraient être offensantes. Mais la volonté d’élitisme était voulue et se ressentait dans les candidatures potentielles. J . - P . O . Outre le critère de l’âge, nous essayons aussi de ne pas avoir trop de membres d’un même employeur et de continuer à avoir des entrepreneurs afin de promouvoir la diversité. Nous essayons d’avoir des membres qui sont prêts à contribuer à des groupes de travail. La FJD n’est pas une plateforme d’échange de cartes de visite comme peuvent l’être d’autres plateformes, qui remplissent très bien ce rôle. Comme nous devons travailler sur des sujets concrets, le caractère humain prend une forte importance. Les membres se rencontrent régulièrement, ce qui permet d’aboutir à de bonnes contributions. La FJD a été constituée dans un esprit de camaraderie plutôt que comme un groupe de lobbying. Or, si nous ouvrons notre communication à l’extérieur, nous devons avoir une opinion sur différents sujets, avec les besoins en communication adaptés. Notre fonctionnement

permet à des représentants de différents secteurs économiques de se parler en tant que dirigeants d’entreprise sur différentes problématiques de façon tout à fait neutre. La formule a bien fonctionné sur les 40 premières années, et je pense que cela va continuer de la sorte. Sans devenir revendicatifs, nous envisageons de sortir l’une ou l’autre conclusion apolitique sur un sujet qui sera alors partagé avec les différentes parties prenantes. V . K . Nous avions au départ le choix de nous appeler comme nous le voulions. L’adoption du mot « fédération » a nécessité un certain courage, à l’instar des fédérations des pays qui nous entourent et qui, structurellement, étaient des fédérations d’associations régionales au sein du pays. Nous ne voulions pas rester au niveau d’une association. Nous avons donc considéré que l’on peut fédérer des activités professionnelles, ainsi que des objectifs qui sont, non pas en concurrence, mais parallèles ou complémentaires au fonctionnement de la FJD. Au départ, nous avions non seulement le sentiment, mais aussi la preuve que parmi les organismes professionnels qui existaient, il y avait des questions sérieuses qui se posaient quant à la nécessité de disposer d’un organisme supplémentaire à vocation patronale. Nous avons tenu à aller vers ces associations avec lesquelles nous nous entendons très bien, car nous ne prenons le pas sur personne. Je parlais de camaraderie ; c’est d’autant plus le cas que d’anciens membres de la FJD ont pris des fonctions dirigeantes dans ces associations professionnelles. J . - P . O . Nous parlons d’entreprises et du tissu économique, mais le succès du Luxembourg va au-delà, et inclut les acteurs du secteur public. Le dialogue entre les acteurs publics et les acteurs privés a toujours permis au Luxembourg d’être fort. On peut se poser la question de notre rôle de promotion d’un échange avec des représentants d’autres organismes.

L’évolution de l’économie luxembourgeoise V. K .

L’économie a évolué d’une manière extraordinaire dans la direction de la création de services. Les services que les entreprises ont l’habitude de sous-traiter aujourd’hui sont infiniment plus souples, plus diversifiés et plus nécessaires que par le passé. Cette évolution a entraîné des révolutions structurelles dans le comportement du travail à l’intérieur du Grand-Duché. Ce qui a conduit à une plus grande ouverture et à un besoin de moderniser les habitudes monolithiques des entreprises et des organismes publics sur lesquels les entreprises voulaient s’appuyer. Même les grandes entreprises tendent vers une spécialisation dans laquelle elles offrent à des entreprises, souvent concurrentes par ailleurs, des services presque complémentaires. Dans cette ambiance, l’esprit de camaraderie qui est promu par la FJD est idéal et appelé à se développer dans les décennies à venir. EN RÉSUMÉ

La FJD célèbre ses 40 ans en mai 2017. Plateforme plus que fédération lobbyiste, elle envisage son rôle dans la continuité, tout en l’adaptant à une société luxembourgeoise en mouvement.

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LIFESTYLE

EUROPEAN MONTH OF PHOTOGRAPHY

La photo dans les nuages Le Mois européen de la photographie est proposé tous les deux ans dans huit villes européennes. Une vingtaine d’expositions ont lieu au Luxembourg. Une des thématiques abordées est celle de la photographie en temps de conflits. Sélection. F R A N C E C L A R I N VA L

TRENTE-SIX VUES DU MONT FUJI Les photographies de Raoul Ries sont inspirées par le célèbre ensemble de gravures sur bois Trente-six vues du mont Fuji de Katsushika Hokusai, produit entre 1830 et 1832. En dépit de la grande variété de scènes montrées, la plupart des copies en couleurs de Hokusai partagent une structure commune. Au premier plan, les gens vaquent à leurs affaires quotidiennes, le milieu se réfère à une échelle de temps différente comme les saisons ou des choses en décomposition, et enfin un aperçu du mont Fuji suggère des changements trop lents pour être perçus au cours d’une vie humaine. Comme les gravures, les photographies peuvent être mécaniquement reproductibles et abordables.

PORTRAITS SOUS SURVEILLANCE Sept artistes photographes répondent aux questions d’actualité sur la représentation de l’individu à l’heure des appareils de détection et caméras de surveillance généralisés. Portrait-robot, vidéosurveillance, selfie, reconnaissance faciale, photographies d’identité développent une esthétique particulière que les photographes de l’exposition reprennent sur différents modes. Générant un style spécifique, ces prises photographiques se distinguent des canons classiques de la beauté ou de l’expressivité propre à chaque individu – recherchée notamment par la photographie humaniste – par leur mode distant, réducteur, l’objectif étant de classer la personne, de schématiser les traits avec l’intention de les modéliser.

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LIFESTYLE

Y’A PAS PHOTO Bruno Baltzer et Leonora Bisagno s’intéressent à l’exploration de l’image à l’ère de la post-vérité à travers une lecture différée de l’actualité et de l’information en pointant sur des images et des faits touchant à différentes déclinaisons du politique. D’un côté, c’est la représentativité du corps politique dans le temps qui est mise en observation. De l’autre, c’est l’existence de contre-pouvoirs qui, grâce à l’action individuelle et collective, modifient petit à petit les rapports de force, autant économiques que militaires ou juridiques, qui sont en train de miner démocratie et liberté. CENTRE D’ART NEI LIICHT – DU 6 MAI AU 6 JUIN

EMOP ARENDT AWARD Le cabinet d’avocats Arendt & Medernach sponsorise le prix Emop et offre une plateforme à cinq artistes émergents présélectionnés, choisis parmi le pool d’artistes invités aux expositions communes du réseau européen Emop. On découvrira notamment Samuel Gratacap, qui s’intéresse aux problèmes de la migration et des lieux de transit qui en sont la conséquence. L’artiste slovène Jure Kastelic intervient aussi sur la temporalité de l’image, avec sa série Death Reporters, où il focalise l’image sur les visages de présentateurs au moment où ils annoncent le nombre de victimes lors d’événements catastrophiques dans le monde. ARENDT & MEDERNACH – JUSQU’AU 16 SEPTEMBRE

SA M U E L G R ATACA P, BA LT Z E R - B IAS I N O , JA M E S B R I D L E

LOOKING FOR THE CLOUDS L’exposition présente les œuvres photographiques et vidéo d’une quinzaine d’artistes et de photojournalistes internationaux qui illustrent l’histoire de ces 15 dernières années, depuis le 11 septembre 2001 à New York jusqu’en 2015, année qui a été marquée par d’importants flux migratoires. « 9/11 » marque le point de départ d’un changement structurel profond de notre société qui doit désormais faire face à des situations extrêmes : une surveillance quasi totale de l’espace public et privé, des migrations liées à la guerre au sein de et vers l’Europe, ainsi qu’une redéfinition pérenne de la notion de « l’identité ». Autant de facteurs qui remettent durablement en question les modes de vie traditionnels. CASINO LUXEMBOURG – JUSQU’AU 11 JUIN

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LIFESTYLE

ENGAGEMENT L’exposition Nos meilleurs vœux témoigne de l’engagement de Burotrend pour le soutien à la création au Luxembourg.

INITIATIVE PRIVÉE

Quand l’amour de l’art se partage La galerie Indépendance présente l’exposition Nos meilleurs vœux, consacrée aux œuvres commandées par Raymond Niesen pour les cartes de vœux de son entreprise Burotrend. Une initiative généreuse.

À

l’heure où beaucoup d’entreprises se posent la question de la RSE (responsabilité sociétale des entreprises), cette exposition est un exemple intéressant en la matière. Depuis le début des années 1990, Raymond Niesen, administrateur délégué de Burotrend et collectionneur également à titre privé – principalement d’art abstrait, de l’École de Paris et de la figuration libre –, commande tous les ans une série de cinq ou six œuvres à un artiste luxembourgeois ou travaillant au Luxembourg, dans l’objectif de la faire reproduire en série limitée (800 à 1.000 exemplaires) pour les cartes de vœux de son entreprise. Aussi, depuis plus de 25 ans, un grand nombre d’artistes a pu bénéficier de cette dynamique de soutien à la création et de diffusion de l’art contemporain autochtone : Armand Strainchamps, Robert Brandy, Jean-Marie Biwer, Patricia Lippert, Roland Schauls, Dany Prum, 150 —

mais aussi Sumo, Paul Kirps, Rafael Springer, Frank Jons… Plusieurs générations, plusieurs orientations artistiques. Un panorama de l’art luxembourgeois de ce dernier quart de siècle en quelque sorte. L’engagement de Burotrend à travers l’initiative de Raymond Niesen participe à la promotion de la création artistique locale : plus de 40.000 sérigraphies signées et numérotées ont ainsi été partagées avec les clients et partenaires de l’entreprise. Mais au-delà de ce geste de courtoisie, c’est une dynamique de sensibilisation à la création contemporaine qui se met en place, tout comme un acte de soutien à la création, puisque Raymond Niesen acquiert également les œuvres qui ont servi aux reproductions, constituant au fil des années une collection d’œuvres d’art pour l’entreprise. Par ailleurs, la diffusion des sérigraphies participe à faire grandir la notoriété des artistes choisis.

La galerie Indépendance expose, sous le commissariat de Paul Bertemes, l’ensemble des œuvres originales commandées dans ce cadre. Une occasion pour les personnes qui ne sont pas encore clientes ou partenaires de Burotrend de découvrir cette initiative qui pourra peut-être en inciter d’autres. Car cette démarche est également partagée par d’autres entreprises. Pour ne citer que quelques exemples reçus lors des derniers envois de vœux, la société de communication et relation presse Leitmotif avait envoyé des tirages photographiques de Christian Aschman et la galerie Bernard Ceysson, une sérigraphie d’un jeune artiste de la galerie : Trudy Benson. 

NOS MEILLEURS VŒUX, JUSQU’AU 9 JUIN, GALERIE INDÉPENDANCE, BIL, 69, ROUTE D’ESCH À LUXEMBOURG, DU LUNDI AU VENDREDI DE 8 H À 18 H.

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Conférences

Stands

Evénements

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LIFESTYLE

GASTRONOMIE

Y a de la déco dans le resto Plusieurs restaurants ont ouvert récemment ou ont radicalement changé leur cadre. Quand les murs annoncent l’assiette, l’eau vient à la bouche dès qu’on pénètre dans l’établissement. F R A N C E C L A R I N VA L |

S É BAS T I E N G O O S S E N S

APDIKT Cela fait des années que Mathieu Van Wetteren peaufine le rêve de son restaurant. Le jeune chef issu de l’École hôtelière de Namur a fait ses classes au The Jane, à Anvers, et au prestigieux Sea Grill, deux étoiles chacun. Il a investi une ancienne pharmacie et y joue avec les codes d’apothicaires : anciens flacons, sauce en bécher, armoire à tiroirs, carrelage vert… Dans sa cuisine à vue, il concocte un menu unique en fonction du marché, avec des produits de grande qualité. Il met un soin méticuleux aux dressages dans des assiettes faites à la main. 23, RUE DES MARTYRS À STEINFORT TÉL. : 26 30 50 87 WWW.APDIKT.EU

GUDDE KASCHT

BOSQUE FEVI

LA CHAPELLE

Ben Weber s’est déjà fait remarquer dans la cuisine en remportant plusieurs prix. Il manquait à son restaurant cette touche personnelle qu’il vient de lui apporter. Avec du bois sur les murs, un nouveau bar dans une « stuff » très confortable, une entrée remodelée en béton et toujours de grandes baies vitrées, l’endroit s’ancre définitivement dans son époque et fait oublier le cadre rustique d’antan. Dans l’assiette, il fait la part belle aux produits du terroir, tout en lorgnant les techniques contemporaines.

Le restaurant du Seven Hotel change de nom et de décor de manière radicale. Les volutes art nouveau s’effacent, laissant place à des vagues en lames de bois évoquant une forêt qui marquent une séparation avec le bar. Le hall d’entrée a été ouvert et le sas de la terrasse enlevé. Un geste fort qui habille l’ensemble qui, malgré ses couleurs grises, noires et blanches, n’est pas froid. La cuisine de Fernando Andreu reste fidèle à elle-même pour accommoder les classiques espagnols à la sauce actuelle, avec des produits frais et des mariages audacieux.

Les vitraux aux blasons des communes du Luxembourg donnent à ce restaurant un petit air médiéval que le nom ne contredit pas. Cependant, la grande table à se partager, les cageots au mur, les ardoises et les écritures à la craie ne trompent pas, on est bien dans un endroit urbain et actuel. Christophe Schivre, qui a longtemps été aux manettes du Chiggeri, mène l’endroit avec une carte simple de brasserie contemporaine. La terrasse est un des attraits de l’endroit.

20, HENERECHT À HALLER TÉL. : 83 67 48 WWW.GUDDE-KASCHT.LU

50, GAALGEBIERG À ESCH-SUR-ALZETTE TÉL. : 54 02 28 WWW.THESEVENHOTEL.LU

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LIFESTYLE

C’EST DE SAISON

Déjeuner sur l’herbe Une chanson de Montand sur les lèvres, la nappe à carreaux dépliée, le vin au frais, le panier rempli… La saison des pique-niques est officiellement ouverte. Sélection locale à emporter par beau temps. F R A N C E C L A R I N VA L |

A N N A K AT I N A

Panier pique-nique et porte-bouteilles

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Salade italienne

LA RECETTE DE COCOTTES

Cuire des orecchiette et les refroidir. Découper la mozzarella di bufala en petits dés, le jambon italien en lamelles, les tomates confites en morceaux.

Sandwich Alain Muller’s classic

Nappe à carreaux CASA

LA RECETTE DE CHARLES

Tartiner une bonne baguette de mayonnaise Garnir avec du blanc de poulet grillé, du cheddar, des rondelles de tomates et de la roquette.

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Planche à découper LUXEMBOURG HOUSE

Mélanger avec de la roquette, des pignons de pin, de la ciboulette, du persil, du basilic. Faire une vinaigrette avec du balsamique blanc, de l’huile d’olive, sel et poivre.

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CITATION

Le luxembourgeois comme facteur d’intégration Le nombre de participants aux cours de luxembourgeois proposés dans la capitale augmente, tout comme le taux de réussite.

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Charles Goerens 583

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2013/2014

« Que nous le voulions ou non, la situation actuelle marquée notamment par le Brexit nous oblige à repenser le fonctionnement de l’UE. »

Inscrits

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L’eurodéputé a affirmé que les cinq scénarios proposés par Jean-Claude Juncker dans son livre blanc pour l’avenir de l’Europe n’étaient pas adaptés à la situation. paperjam.lu/citations

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Baisse de la délinquance C’est la baisse du nombre des infractions enregistrées en 2016 par la police, selon les données officielles présentées jeudi par le ministère de la Sécurité intérieure. Avec 38.537 infractions, la délinquance recule pour la deuxième année consécutive et se retrouve presque au niveau enregistré en 2012. Retrouvez tous les chiffres du jour sur paperjam.lu/chiffre

QUIZ À quelle heure est envoyée la newsletter biquotidienne paperjam.lu ? a. à 6 h et à midi b. à 8 h et à 20 h c. à 8 h et à 16 h

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PHOTO DU MOIS

TOP 3 Articles les plus lus du 31 mars au 18 avril sur paperjam.lu 1. LES M ÈTR E S C ARRÉ S D E PLUS E N PLU S C HE RS ( 0 5 . 0 4 . 2 0 1 7 )

Les prix de l’immobilier restent en hausse. Selon les observations récentes de l’agence en ligne AtHome.lu, les prix à la location et à la vente continuent à croître, parfois dans des proportions importantes. Comptez 6.093 euros le mètre carré pour un appartement neuf. J E S S I CA T H E I S / A R C H I V E S

2. VOLOTEA : PRE MIE R VOL E N TRE LUXEM B OU RG E T N IC E ( 1 0 . 0 4 . 2 0 1 7 )

En concurrence avec Luxair, la low cost espagnole Volotea propose deux allers-retours hebdomadaires entre la Côte d’Azur et le Grand-Duché. 3. LE PI RATE E ST DAN S LA PHARMAC IE (11.04.2017 )

Le jeune chef Mathieu Van Wetteren a ouvert Apdikt dans l’ancienne pharmacie de Steinfort. Un petit écrin où il peut exercer la cuisine qu’il aime.

Ancienne championne d’escrime, Colette Flesch est surtout connue pour son action politique, dont les débuts remontent à plus de 50 ans. L’ancienne députée, bourgmestre, ministre et eurodéputée vient de fêter ses 80 ans.

AUTOMOBILE

CULTURE

Les immatriculations en augmentation en mars

Et vous, vous faites quoi ce week-end ?

Le mois de mars a été de bon augure pour le nombre de nouvelles immatriculations. Avec un chiffre s’élevant à 5.191, cela représente une hausse de 1,28 % par rapport au mois précédent et de 1,03 % par rapport au mois de mars 2016. Retrouvez toute l’actualité automobile sur paperjam.lu/auto

TRAFIC

Chaque vendredi, une idée de sortie pour le week-end sur paperjam.lu/ ne-pas-rater-ce-week-end

La troisième voie de l’A3 validée. L’élargissement de l’autoroute qui relie Luxembourg-ville à la frontière française a reçu l’aval du gouvernement. Plus que pour désengorger le trafic routier, ce chantier vise avant tout à faciliter l’accès des camions au terminal multimodal de Bettembourg / Dudelange. Vous prenez la route ? Restez vigilants, pensez à contrôler l’état du trafic sur paperjam.lu/services/cita-trafic, et à surveiller la météo sur paperjam.lu/services/meteo

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PICTURE REPORT

Téléchargez l’application tablette et smartphone et accédez à l’ensemble des informations et des services de paperjam.lu, où que vous soyez : apple.co/21OUJLJ

Du 10 au 14 avril, une délégation menée par le vice-Premier ministre et ministre de l’Économie, Étienne Schneider, et le couple grand-ducal héritier s’est rendue sur la côte ouest des États-Unis pour une mission économique. (Photos : Sip / Jean-Christophe Verhaegen) Découvrez toutes les photos de l’événement et bien d’autres sur paperjam.lu/picture-report

Votre entreprise célèbre un événement marquant ? Envoyez votre picture report à press@paperjam.lu

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INDEX

A Abbott Parul Accor Adecco Adeline Carole Adem Administration des contributions directes Administration judiciaire ADR Advitek Agence spatiale européenne AIG AIMSoftware Airbnb Ajilon Aleba Alfi Alia Alipa Allen & Overy Alma Vita Alphabet Altea Immobilière Alter échos Amazon Amazon EU Amougou Thierry Andreu Fernando Angel Marc Antoine Thomas Apdikt Aperam Apple ArcelorMittal Archiduc Arendt & Medernach Arens Annemarie Argaud Mathilde Arianespace Arthur Welter Aschman Christian Astron AtHome Autodis Autopolis Axa Axa IM

B

129 32, 80, 92 112 112 68, 82, 90 80 49 52, 78 112 66 96 116 28 46 102 16 52 114 10, 44, 102 82 28 112 52 28, 32, 44 110 82 152 78 50 152 16 28, 32, 96 16, 64 52 46, 148 105 92 28 80 150 94 80 81 109 32, 82 112

Babé Patrick 131 Baigorri Rivas Jorge 129 Baillie Sascha 132 Baltzer Bruno 148 Bam 110 Bank of China 6 Banque européenne pour la reconstruction et le développement 50 Barnier Michel 50 Barreau de Luxembourg 112 Bausch François 50 BCEE 90, 96 BDO 116 Beaujean Olivier 46 Bechet Émilie 129 Bechet Vincent 131 Bee Creative 74 Begat Emmanuel 131 Behin Grégory 105 Behlouli Lotfi 128 BEI 105 Bell Emily 52 Bellot François 50 Benaise Florence 128 Benson Trudy 150 Benzeno Guy 131 Bernier Caroline 130 Bertemes Paul 150 Besner Rejean 109 Bettel Xavier 49, 52, 132 Beuken Thibault 121, 128 Beuriot Lydie 129 Bhandari Neha 129 Bieniek Tomasz 114 Bil 82, 92, 112, 150 Biltgen François 64, 76 Biryukov Alex 104 Bisagno Leonora 148 Bisenius Viviane 90 Bitcoin 104 Biwer Jean-Marie 150 Bloomberg 44 Blue Horizon 66, 132 BMG Classics 116 BMW 17 BNP Paribas Investment Partners 112 Bock Héloïse 46 Bockler Caroline 130 Bodry Alex 51, 76

158 —

158-159_index.indd 158

Bonn & Schmitt Bosque Fevi Boulevardpresse Bourscheid Aline Bourse de Luxembourg Bram Brandolini Marine Brandy Robert Braz Felix Broadcasting Center Europe BSI Europe Bulot Étienne Burotrend Butlers

C

112 152 52 88 44, 105 55 130 150 76 52 102 128 150 154

Cactus 82, 85 Cahen Corinne 51, 109 Calmes Caroline 129 Camber 25 Caranfil Raluca 129 Cargolux 80 Carvalho Luis 123 Casa 154 Casino Luxembourg 148 Castegnaro Guy 123 Caupenne Christophe 124, 128 Cegecom 75 Cendron Charles 128 Centre Pompidou-Metz 116 Centre spatial Kennedy 79 CFL 12,13 Chambre de commerce 40, 90 Chambre des députés 51, 52 Chambre des métiers 18, 27, 90, 116 Chapelle (La) 152 Chapelle Laurent 123 Charlier Béatrix 129 Château de Septfontaines 117 Chenavari Investment Managers Luxembourg 112 Chevalier Stéphane 130 Chotard Anthony 131 Chubb Insurance Company of Europe 114 Circl 74 Circuit Foil 51 Citco Group of Companies 114 City A.M. 96 Cityradioproductions 52 CJUE 64 Clauss Viviane 129 Clearstream Services 112 Clifford Chance 112 Closener Francine 88, 109 CLT-UFA 52 CMD 45 Co-Labor 82 CoachDynamix 112 Cocottes 154 Code Club 74 CoderDojo 74 Codex 151 Coffrant Christophe 116 Collignon Audrey 116 Colony Luxembourg 114 Columbia Journalism School 52 Comité national de défense sociale (CNDS) 70 Commerzbank Luxembourg 102 Commissariat aux assurances 95 Commission des institutions 76 Commission européenne 50, 64 Commodi Jérôme 130 Compain Stéphane 129 Connect 50 Conseil d’État 46, 49, 50 Conseil de l’UE 64 Conseil de presse 52 Contacto 52 Corr Grainne 112 Coste Geneviève 130 Cour administrative 80 Cour constitutionnelle 76 Cour d’appel 96 Cour européenne des droits de l’homme 76 Cox Anton 112 Crépon Thomas 123 Crush Nicki 109 CSV 52, 78 CTG 112 Czoske Brigitte 129, 130

D

D’Lëtzebuerger Land Damasio Michaël Damovo DBRS de Barsy Thibault de Cillia Serge

52 114 112 95 40 102

de La Bourdonnaye Gabriel de Marneffe Joël De Wit Frank Deasy Dana Decathlon Deep Space Industries Degrave Clovis Déi Gréng Delano Dell’Acqua Domenico Delmotte Hugues Deloitte Digital Delpérée Francis Deltour Antoine Delval Anne-Claire Den Neie Feierkrop Deom François Desenfants Denise Di Maria Véronique Die Wohnfabrik Digit Dochen Nicole Docler Holding Dondelinger Nathalie Donnadieu Nathalie Dordain Jean-Jacques Dos Santos Oliveira Vicky DP Drescher Jacques DSLI Ducoroy Laetitia Ducrey Vincent Dupont-Aignan Nicolas Durant Maxime

E, F

81 6,130 114 44 114 66 88 78 52 90 128 40 76 96 121 52 109 114 128 114 50 121 4 92 123 66 116 16, 78 52 114 116 32 51 114

Echelin Virginie 130 Ecom.lu 110 EDF 114 Editpress 52 Eicher 109 El Hajji Kahina 121 El-Khoury Alexander 114 Eldoradio 52 Eli Global LLC 95 Environmental-Finance.com 105 Equihash 104 Ernst & Young 114 Ernster – L’esprit Livre 109 Ernster Fernand 109 Err Lydie 68 eToro 28 Eurosif Transparency Code 105 Excellence Hotel 59 Faber Myriam 130 Facebook 28, 32, 44 Fahlbusch Oliver 109 Fatmi Ghislaine 129 Fedil 132 Feith Gilles 40 Feller Isabelle 130 Fémelat Basile 128 Fernandes Catia 109 Fernandez Ramos Alexandra 92 Ferranti Eva 87 Ferrero 80 Ferrero Giovanni 80 Ferrian Jérémie 128 Ferrian Pascal 128 FGIL 52 Filpa Jérémy 130 firme 68 Fischbach Marc 68 Fitch 95 FJD 142 Flibco 80 FNG-Siegel 105 Folmer Françoise 78 Fondation Idea 51 Fonds social européen 90 Fontaine Philippe 131 Fontanarosa Antonio 128 Forum 52 Fouassier Sandrine 128 Franck Sonia 129 François Delphine 128 Franklin 112 Franssen Jocelyne 130 Freeport 51 Freitas R Michael 112 Frères Sonja 112 Frieden Luc 76 Fronczak Emilia 129 Fruit@office 82 Fujitsu Technology Solutions Luxembourg 44 Fundsquare 44 Future Hub 74

G, H Galerie Bernard Ceysson 150 Galerie Clairefontaine 148 Galerie Nei Liicht 148 Garcia Gollonet José 112 Garcia Robert 52 Gendarme James 129 Gennen Guido 130 Gibéryen Gast 50 Giersch 64 Girard Jean-Laurent 95 Glavac Rachel 128 Global Bankers Insurance Group 95 Global Center for Digital Business Transformation 46 Global Trust Advisors 82 Godfrin Laurent 130 Goebbels Robert 51 Goedert Ed 109 Goffart Patrick 123 Google 28, 32 Goossens 52 Graas Marc 81 Graf Richard 52 Graff Laurence 82 Graffiti 52 Gramegna Pierre 49, 96, 132 Gratacap Samuel 148 Gray David 123 Grenge Kuerf 82 Grodecki Joanna 129 Grosbusch Goy 82 Grother Philip 130 Groupe Saint-Paul 52 Groupe Smets 40 Gudden Kascht 152 Guérin Aude 128 Guerre Marie 131 Gutwillinger Martin 131 Hack4Kids 74 Haillette Pierre 129 Hanriot-Jolivald Lysiane 129 Haven Gilles 112 HEC Lausanne 142 Hempel Gilles 130 Henderson 96 Henneresse Laurent 112 Hernandez Sonia 109 Heuschling Luc 76 Hilgert Romain 52 Hoffmann Jean-Paul 52 Hoffmann Thomas 52 Hokusai Katsushika 148 Horesca 88 Hostellerie du Grünewald 88 Hôtel Alfa 80 House of Training 46 Hub Institute 32

I, J

IBM 112 IEE 46 IMS Luxembourg 109 Infiniti 21 Infrabel 50 InnoHub Luxembourg 112 Institut supérieur de l’économie 18 Intech 44 Interdisciplinary Centre for Security, Reliability and Trust 104 Intergenerationnel 109 International Capital Market Association 16 Intertrust Luxembourg 114 Intrasoft International 112 ISL 109 iSpace 66 Jacobs Marc 121, 123 Jacquemart Christine 114 Jaguar 15 Janssens Carine 130 jci 101 Jeanbaptiste Yves 129 Jeune Chambre économique du Luxembourg 81 Jo Kim Seung 66 Join 8, 86 Jollant Michel 80 Jons Frank 150 JP Morgan Luxembourg 102 JPMorgan Chase & Co 44 Juncker Jean-Claude 76 Kaempff Guill 109 Kaempff-Kohler 109 Kaes Aly 96 Kantar TNS 79 Karger Claude 52 Kariger Claudine 46 Kastelic Jure 148 Katina Anna 130

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Dans cet index sont reprises les entreprises, les personnalités et les publicités apparaissant dans ce magazine.

KBL epb Keith Bénédicte Kempf Brice Kersch Dan Kerschen Sophie Ketterthill Keytrade Bank Khovratovich Dmitry Kieffer Renaud Kirps Paul Kiselev Denis Klasen-Martin Daniela Klefehn Emmanuelle Kliber Kneip Victor Koedinger Mike Koepp François Kohll-Schlesser Konrad Koster Pascal KPL KPMG Krack Steve Krancenblum Serge Kribs Romain Kuhn Roland Kuhn SA

L

16, 82 128 110 51 129 116 40, 164 104 131 150 104 127 128 92 142 52, 131 88 64 132 86 78 44, 163 88 128 40 18 18

L’essentiel 52, 161 L’essentiel Radio 52 L’Oréal 114 Lafleur Sophie 129 Lajoie Thomas 128 Lapo Civiletti 80 Larese Magali 128 LargoWind 92 Larue Catherine 126, 129 Lazo Carolina 126 Le Berre Erwan 129 Le Jeudi 52 Le Quotidien 52 Le Roy Sylviane 128 Leclercq François 128 Lehmann Jean-Pierre 109 Leitmotif 150 Lenaers Maelle 114 Léonard Olivier 129, 130 Lëtzebuerg Privat 52 Lëtzebuerger Arbechterverband 52 Lëtzebuerger Journal 52 Level 2 74 Lewicki Chris 81 Lilith Project 67 Linc 110 Lindgren Kerstin 114 Linklaters Luxembourg 110, 112, 114 Lindström Ann Sophie 70 Lippert Patricia 150 List 37 LL Classics 97 Lloyd’s 96 Lombard François 121 Lombard International Assurance 96, 114, 116 Lorenzini Cécile 123 LSAP 76, 78 LSK 80 Luchetta Patrizia 129 Lumedia 52 Luxair 81 Luxembourg Green Exchange 105 Luxembourg House 154 Luxembourg Institute of Science and Technology 51 Luxembourg trade & investments office 66 Luxemburger Wort 52, 80 Luxflag 105 Luxinnovation 112 Lycée des arts et métiers 74 Lycée Edward Steichen de Clervaux 74 Lycée technique d’Esch-sur-Alzette 74

M,N

M&G Maison du monde Maison Moderne Makumbundu Sala Mancini Olivier Maquil Julien Marc André Marcel Grosbusch & Fils Margue Charles Marié Jean-Yves Maroldt Martino Pascal McLean Lisa ME Business Solutions Mediaxim Meftah Thouraya

96 154 52 130 110 128 102 82 121 128 82 40 127 116 52 128

Mellouet Sarah 51, 129 Merker Jérôme 40 Metaform 81 Michael Page 109, 114 Michel Alexandre 129 Ministère d’État 52 Ministère de l’Économie 18, 88 Ministère de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région 70, 109 Ministère de la Santé 70 Ministère des Affaires étrangères 132 Ministère des Finances 96 Ministère du Travail 70 Mironescu Roxana 129 MNHA 148 Mond Op 52 Monoprix 82 Monti Claudia 68 Moody’s 95 Moreau Thierry 130 Morgante Marco 131 Moulin William 128 Moulineau Céline 80 Moupfouma Bertrand 123 MSF 48 Mudam 52 Muller Benita 82 Muller Georges 131 Munro Ranald 114 Murrell Angela 129 Musk Elon 79 Mutualité des PME 18 Myjobest 114 MyScienceWork 92 N26 28 Nasa 28 Nasa’s Ames research center 66 Natixis Assurances 95 Naturalia 82 Naturata 82 Naturévous 82 Netflix 32 Nicolas Jean 52 Niesen Raymond 150 NN Group 95 No-Nail Boxes 114 Nutmeg 28 Nvision 40, 57, 110, 116

O, P, Q

O’Reilly Yvonne 127 OCDE 16, 49 Odobescu Radu 131 OGBL 52, 80 OHB SE 132 Olai 68 Olinger Claude 81 Olinger Jean-Paul 142 Oliver John 52 Onu 66 Oranfresh 82 Orange 32 Österreichisches Umweltzeichen 105 Oyster Asset Management 112 Panalpina 80 Paperjam 52, 79 Parlement allemand 50 Parlement européen 50, 64 Parquet de Luxembourg 50 Parra Margot 129 Payal Marc 44 Perera Melinda 114 Pescatore Pierre 64 Pete Worden Simon 66 Philippe Hervé 80 Phillipps 61 Picard Danièle 123 Pictet Group 114 Pierard Axel 129 Pingeon Sandrine 82 Pins Elfy 92 Piratepartei 78 Planetary Resources 66, 81 Plasson Éric 130 Polfer Lydie 109 Polverari Luca 131 Post Luxembourg 81, 82, 91 Post Finance 85 Post Group 86 Poulles Romain 94 PPRO 96 Proes 112 ProGroup 94 Prolingua 115 Prum Dany 150 PwC Luxembourg 40, 96, 112, 113, 114 Q-loud 86

R R-Lease R+R International Aviation Radio 100,7 Radio Ara Radio Latina Rakuten Europe Bank Ramachandran Kavitha Ramahefasolo Julie Ravarani Georges Rawdish Raynaud Marc Reding Roy Reding Viviane Reginster Anne Reich Dirk Reisch Olivier Resch Didier Revue Richard Anne-Catherine Richter Florine Ries Raoul RiverBank Robinson Nicole Rodenbourg Michel Roger Schmid Rolex Romain Daubenfeld Rosnet Julie Rouby Gaëlle Rousseau Alain Rousseau Fabrice Rousseau-Vercel Élodie RTL RTL Group RTL Newmedia RTL Radio Lëtzebuerg RTL Télé Lëtzebuerg rtl.lu Ruckert Ali Rutsaert Legal

S

116 80 52 52 52 102 126 46 76 82 109 52 64 116 80 110 116 52 116 130 148 95 79 109 80 4, 5 80 123 82 80 110 130 81 52, 109 52 52 52, 80 52 52 114

Sabatier Steve 112 Sabron Angélique 128 Sailer Rüdiger 128 Santer Jacques 76 Sarpcan Thomas 112 Sartore Jean-Philippe 131 Scharff Christian 109 Schauls Roland 150 Scheer Luc 121 Schiltz Jean-Louis 66 Schivre Christophe 152 Schlesser Isabelle 68 Schlesser Magalie 116 Schmit Georges 66, 132 Schmitz Bernard 94 Schmitz Claude 14 Schneider Étienne 66, 81, 132 Schosseler Guy 130 Sciluna Edward 49 Scolati Roberto 102 SCOR 114 Script 74 Seb 114 Secrétariat d’État au Tourisme 70 Sergonne Mike 40, 110 Service de renseignement de l’État 50, 76 Service national de la jeunesse 74 SES 79 Shenzhen Stock Exchange 105 Shkupolli Ilir 129 Sigma Conso 116 Simon Frédéric 128 Simon Stéphanie 121 Simon Virginie 92 Simonelli Gilbert 52 Siweck Jean-Lou 52 Six Jean-Louis 50 Skype 104 Smets Carine 40 SnapSwap 104 SNCB 50 Société Générale 112 Sodexo Luxembourg 82 Sopra Banking Software 116 Space X 79 Spaceresources.lu 81, 132 Spotify 32 Springer Rafael 150 Stainchamps Armand 150 Standard & Poor's 95 Statec 50 Stevenot Marielle 121 Stevens Joseph 129, 131 Strauss-Kahn Dominique 80 Streff Philippe 129 Sumo 150

INDEX

Supermiro.com Swiss Life Global Solutions Swiss Re syn2cat Systemat Luxembourg Systemat Professional Services

T, U

Tageblatt 52, 77 Takaneo Consulting 116 Tamas Mark 114 Teichert Gerwin 129 Télécran 52 Telindus 39 Tesla 28 Thailly Laurent 130 Thauk Stéphane 130 The Hundert 92 The Irish Times 96 The Space Factory 81 Thevenart Amélie 112 Thomas Nancy 109 Thul Harald 114 Tisaurin Carole 128 Tismo Consulting 80 TNS Ilres 79 Tonnaer Odette 129 TOW Center for Digital Journalism 52 Travelsify 92 Tribunal de l’UE 64 Trudeau Justin 49 Trump Donald 52 Turkiye Garanti Bankasi 102 Typsa 112 Uber 28, 32, 40, 51 UBS Luxembourg 102 Unicredit 102 Union Benelux 50 Union européenne 50 United Advisers 112 Université catholique de Louvain 112 Université de Strasbourg 112 Université du Luxembourg 46, 51, 76, 104 University College London 112 Utopia SA 116

V, W, Y, Z

Van der Kley Bert-Jan Van Wetteren Mathieu Vanderzwalmen Vanessa Vandeven Coralie Vanksen Vella Franca Verdure Christophe Villalobos Rosa Vistim Vivendi Vivier Emmanuel Vodafone Volotovskaya Ekaterina Voss Denise Voyages Émile Weber Wagner Henri Waisse Armel Wauters Karen Weber Ben Webtaxi Wilcox Zooko Wilmes Serge Winkin René Wirion Marie-Christine Wirion Tom Woxx Wu Ji Wurz Alexander Yanga-Mbiwa Virgil Yeroham Namir Zames Matt Zcash Zeitung SA Zeitung vum Lëtzebuerger Vollék Zimmer Sarah Zuckerberg Mark

Mai 2017 —

158-159_index.indd 159

92 116 109 74 116 116

82 152 116 130 32, 116 130 123 126 116 116 32, 122 109 126 127 40 44 112 126 152 40 104 78 132 129 18 52 66 130 116 128 44 104 52 52 82 52

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Prochain numéro 1er juin 2017

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Pourquoi les entreprises doivent se préparer à la révolution digitale. MAI 2017

Les leçons d’Emmanuel Vivier (Hub Institute) et les applications au Luxembourg.

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Conformément à l’article 66 de la loi du 8 juin 2004 sur la liberté d’expression dans les médias, la présente mention est obligatoire «une fois par an, au premier numéro diffusé». Nous avons choisi de la publier chaque mois. La société éditrice de Paperjam est détenue indirectement, par une participation excédant 25%, par Mike Koedinger, éditeur domicilié au Luxembourg. La direction générale et la gestion journalière sont de la responsabilité de Mike Koedinger.

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s e n n o s r e p t * n 0 e 0 v i 0 u 9 s 4 u 2 o t n e t u o c r é u , o t j e u q lisen a h c » l e i t n e s s e ’ L « v o us t o us ! M e rc i

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TABLEAU DE BORD

ÉCONOMIE

Tableau de bord BALANCE NÉGATIVE

M I K E Z E N A R I (A R C H I V E S)

800

Il s’agit, exprimé en millions d’euros, du montant déficitaire de la balance commerciale du Luxembourg telle qu’elle se présentait fin février. Ce montant, communiqué par Eurostat, résulte de 2,4 milliards d’euros d’exportations comptabilisés à la fin février (en retrait de 1,0% par rapport à février 2016) contre 3,2 milliards d’euros d’importations (+4,0%) enregistrés durant la même période.

NOMBRE DE FAILLITES

PATRIMOINE GLOBAL DES OPC ET DES FIS

TAUX DE CHÔMAGE

(en milliards d’euros)

3.767,38

3.741,33

3.640,63

3.626,50

3.621,93

3.602,16

3.565,75

3.487,98

3.461,90

3

3.395,40

JAN. 17 :

3.395,40

100

3.358,48

6,2 % FÉV. 17 : 6,1 %

120

4

3.371,00

(en %)

2015

2017

2016

80

108

104

99

86

81 78

75

87

92

86 74

78

73 62

60

50

47 48

60 58 56

65 53

54

40 28

20

2

Ju il. A oû t Se pt . O ct . No v. D éc .

TAUX D’INFLATION

M ai Ju in

Ja n. Fé v. M ar s A vr il

0

1

Ja n. 16 Fé v. 1 M 6 ar s1 A 6 vr il 1 6 M ai 16 Ju in 16 Ju il. 1 A 6 oû t1 Se 6 pt .1 6 O ct .1 6 N ov .1 D 6 éc .1 6 Ja n. 17

5.000

PIB EN VOLUME

425.930

6

(en février 2017)

5

6.000

(évolution en %)

4,2

4,0

4 42,32% Frontaliers

4.000

5,6 4,2

3.000

3.065

EMPLOI TOTAL INTÉRIEUR

4,0

3

2.000

2 1

1.000

0 -1

0

-0,4 2012

162 —

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2013

2014

2015

2016

2017

S O U R C E S : E U R O S TAT, S TAT E C , C S S F, BA R R E AU . L U

NOUVELLES IMMATRICULATIONS

0

5.191

JAN. 17 : +1,7 % FÉV. 17 : +1,8 % MARS 17 : +1,8 %

5.233

(en %)

— Mai 2017

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