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L’ODYSSÉE D E SCHNEIDER Luxembourg à la conquête de l’espace.
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ÉDITO
Votre voix doit (aussi) compter
TH I ERRY RA I Z ER Rédacteur en chef @traizer1
Q
ue nous apporte l’Union européenne ? En prenant un peu de recul, il faut se rappeler que l’UE confère des droits qui ne s’usent « que si l’on ne s’en sert pas » : les droits de circuler librement, de faire des affaires sans (trop de) frontières, et surtout de vivre en paix doivent être défendus âprement lors des élections européennes et nationales. C’est d’un projet européen – le traité de Maastricht signé en 1992 – qu’est née la « citoyenneté européenne » qui ouvrait un nouveau droit, à savoir permettre aux résidents communautaires, puis non communautaires de participer sous conditions aux scrutins européens et communaux. Au Luxembourg, c’est en 1999 que les résidents étrangers issus de l’Union européenne ont pu s’exprimer pour la première fois aux élections communales qui, tous les six ans, dessinent un nouveau conseil et aboutissent à la nomination des échevins et du bourgmestre, dont la mission est d’agir sur le quotidien des habitants. Et pourtant, malgré des mesures prolongeant le délai d’inscription sur les listes électorales – préalable pour passer dans l’isoloir –, la participation des résidents étrangers demeure faible : ils étaient 31.019 inscrits aux dernières communales de 2011 pour l’ensemble du pays, contre 232.049 électeurs luxembourgeois. Or, la proportion de résidents étrangers au Luxembourg s’approche irrémédiablement des 50 %...
Si vous ne vous occupez pas de la politique, elle s’occupera de vous, indique l’adage populaire. C’est donc à vous, cher lecteur résident en provenance d’un autre pays, qu’il revient de vous mobiliser pour votre vie au quotidien en votant le 8 octobre prochain. Mobilité, logement, environnement, taxes… tous ces dossiers sont tranchés à l’échelle locale au conseil communal par des hommes et des femmes que vous connaissez de près ou de loin. C’est cette proximité qui fait de l’élection communale la plus passionnante, car elle repose avant tout sur un vote et donc une confiance donnée à des candidats, plutôt qu’à une couleur politique. Souvent décrit comme un laboratoire idéal pour les acteurs économiques qui peuvent y tester leur produit auprès d’une population multiculturelle, le Luxembourg pourrait être un laboratoire intéressant sur le plan de la politique communale, avec une représentativité accrue des résidents étrangers aux conseils communaux. Et donc montrer l’exemple à l’étranger. Puisque sa capitale compte 70 % de non-Luxembourgeois, le passage aux urnes devrait être plus qu’un droit, il devrait être perçu comme un devoir pour cette majorité de la population de Luxembourg-ville. Paperjam s’est toujours prononcé en faveur d’un progrès sociétal et d’une modernisation du pays. Nous ne pouvons donc qu’appeler les résidents étrangers qui remplissent les conditions à participer au scrutin du 8 octobre 2017. Voter, c’est s’exprimer. Voter, c’est décider. Voter, c’est s’intégrer. Alors, aux urnes citoyens !
EN PRATIQUE Après cinq ans passés au Luxembourg, les résidents étrangers peuvent s’inscrire auprès de leur administration communale pour participer aux élections communales et, par la même occasion, aux élections européennes pour les ressortissants de l’Union européenne. Date limite d’inscription pour le scrutin du 8 octobre 2017 : le 13 juillet. Informations complémentaires : jepeuxvoter.public.lu
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SOMMAIRE
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GRAND ENTRETIEN
COVERSTORY
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L’odyssée de Schneider
«L’avenir rime avec haute valeur ajoutée»
La loi sur l’exportation et l’utilisation des ressources de l’espace est sur le point d’être votée. Poussée par le ministre de l’Économie, elle ouvre la voie pour une conquête de l’espace d’un genre nouveau.
Un peu moins de quatre ans après son arrivée à l’Union des entreprises luxembourgeoises, Nicolas Henckes entame le 1er juin un nouveau défi à la Confédération luxembourgeoise du commerce.
REPORTAGE
BAVARDAGES
130
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Une nuit chez Grosbusch
À la table du top 10
Le photographe Mike Zenari a réalisé une immersion au cœur de la fourmilière de Grosbusch, où les équipes se mobilisent bien avant l’aurore.
Paperjam a réuni le top 10 du Paperjam Top 100 pour un débat « cartes sur table » sur des sujets sociétaux, politiques et forcément entrepreneuriaux.
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SOMMAIRE
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PAG
050 « Devant nous, le paradis » JUSTICE
054 En première ligne pour le Parquet européen ÉDUCATION
056 Quo vadis Uni ? FRANÇOIS GEMENNE
058 « Les migrations posent la question de notre rapport à l’autre » DROIT D’É TABLISSEMENT
060 Dix ans de rémission HOMMAGE
061 80 bougies pour Jacques Santer LES MÉDIAS EN DÉBAT
062 Tout a changé. Tout va changer ? CARNET DE CAMPAGNE
083
ROAMING
068 C’est Schengen pour la téléphonie mobile
ENCEVO
072 Tous les voyants sont au vert ÉCONOMIE CIRCULAIRE
074 Un modèle de financement à (ré)inventer
INDUSTRIES CRÉ ATIVES
076 Un designer bien dans ses baskets TESLA
078 Au début de la révolution PITCH YOUR STARTUP
080 Un air de science-fiction CIO OF THE YEAR
082 Gilles Feith, un chef équitable
064 En route vers les élections
FRANÇOIS TESCH ET JACQUOT SCHWERTZER, LUXEMPART
086 « Nous avons connu peu de revers »
T VA
090 Une ombre sur les GAP DEUTSCHE BANK LUXEMBOURG
092 Krings ne craint rien E A S T-W E S T UNITED B A NK
094 Discrète, mais conquérante HUMANIQ
096 Le fintech des pauvres INVESTISSEMENTS
098 Le private equity sort de l’anonymat
CONFÉRENCE HORIZON
100 Bénéfice à long terme ; actions à court terme
FINTECH AWARDS 2017
communales 2017
102 Moisson de candidatures de bon augure
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QUARTIER DE L’AMPHITHÉÂTRE, UN NOUVEAU CENTRE D’AFFAIRES AU CŒUR DE METZ MÉTROPOLE CENTRE POMPIDOU-METZ
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CENTRE COMMERCIAL MUSE
JEAN-PAUL VIGUIER ARCHITECTE
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SOMMAIRE
LIFESTYLE
PAPERJAM CLUB
RECETTES
152 La tradition revisitée LËTZEBUERG CITY MUSEUM
AGENDA
148 100 ans en mode express
119 Les événements à venir
FESTIVAL
LA VIE DU CLUB
150 L’appel de la sirène
122 Retour en images
DOSSIER DIGITAL
014 Celebrating Luxembourg 016 À suivre 104 Flash-back 112 Carrières 116 Paperjam.jobs 160 Ours 162 Tableau de bord 1 thé ma et de tique / 1 su s rép onse jet / 3 in v s d’e xper ités ts :
TECHNOLOGIES E T INNOVATION
108 Le digital, un enjeu prioritaire
Doss ie une e r digitau x xpéri ence : pape s ur rjam .lu/d ossi er
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BESIX RED INVESTIT AU LUXEMBOURG
BESIX RED, une autre vision de l’immobilier
LE BÂTIME N T IMPU LSE incarne le renouveau du quartier Gare.
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ela n’aura échappé à personne, au Luxembourg, les bâtiments poussent comme des champignons. Que ce soit des bureaux ou des appartements, au centreville ou à la Cloche d’or, les constructions sont omniprésentes. Acteur majeur de ce développement immobilier galopant, BESIX RED mène de front plusieurs projets d’envergure au Grand-Duché. Pour faire le point sur les projets en cours, nous avons rencontré son managing director, Gabriel Uzgen, et Geoffroy Bertrand, directeur de l’entité luxembourgeoise. Peut-on revenir sur les activités du groupe BESIX et son antenne BESIX RED ? G A B RIEL U Z G EN BESIX est un groupe de construction international créé en 1909. BESIX RED en est l’entité spécialisée dans le développement immobilier résidentiel et de bureaux. Nous sommes présents au Luxembourg, en Belgique, en France et en Hollande. Aujourd’hui, le bureau luxembourgeois est constitué de 7 collaborateurs. Dès 2013, suite à une stratégie de diversification, nous avons pris une participation importante au Luxembourg où nous avons mis en œuvre 5 projets immobiliers. Notre chiffre d’affaires a atteint les 100 millions en 2016, avec une marge aux alentours de 13,7 millions. C’est un signe assez clair du succès de notre positionnement stratégique. Concrètement, quelle est votre actualité, ici au Luxembourg ? Il y a tout d’abord le projet SOHO dans le quartier Gare, dont M3 et Moreno sont les architectes. La construction de la première unité a été lancée au mois de janvier, elle sera livrée fin 2018. En ce qui concerne le deuxième bâtiment, plus de 45 % ont déjà été réservés et nous devrions atteindre les 60 % de réservation d’ici à la fin de l’été. Nous avons également réceptionné le bâtiment Kons il y a quelques semaines, soit 20.600 m2 comprenant des bureaux et une partie résidentielle. C’est ING qui en est le locataire pour la partie bureau. L’ensemble ayant été acquis par AXA IM – Real Assets. Ces deux projets montrent l’engouement pour le quartier Gare et le signe d’un renouveau de cette zone de la ville. Le hub de transports déjà présent, et qui va s’étoffer avec l’arrivée du tram, est un critère très attractif. Dans notre stratégie de diversification, nous avons également identifié des produits immobiliers de taille plus réduite (en dessous de 10.000 m2) qui correspondent à des besoins spécifiques
de notre spectre d’investisseurs. C’est le cas pour le projet Quatuor, un bâtiment de 4.800 m2 avec 56 places de parking situé à la Cloche d’or. C’est une surface « moyenne » mais très bien localisée. La visibilité étant un critère déterminant dans ces zones d’activité où l’on peut très vite être noyé entre les mastodontes des grandes entreprises. En 2016, nous avons signé un accord avec le groupe Ferrero pour installer son siège international dans la zone du Kirch– berg, soit 30.000 m2 et 850 places de parking. Pour aboutir à cette surface, nous nous sommes associés à Giorgetti, qui possédait le terrain à côté. Le bâtiment sera livré fin 2019. Où en est le projet Impulse situé dans le quartier Gare ? Les travaux ont à peine commencé et nous avons déjà de nombreuses « touches » de la part d’investisseurs. Il est clair que le projet profite aussi pleinement du renouveau du quartier. Le projet Impulse consistant en une transformation lourde du bâtiment existant, outre son point fort qui est sa localisation, ce bâtiment de haute qualité offrira un nombre conséquent de parkings. À propos des normes environnementales justement, comment vous positionnez-vous ? Nous sommes tout à fait conscients que les considérations environnementales ne sont plus optionnelles. Un bâtiment comme celui du projet SOHO par exemple est noté AAA. Mais ce n’était pas requis, un grand nombre de bâtiments du quartier Gare n’ont pas cette
VERS UNE CONSTRUCTION RESPONSABLE Fondé en 1990, le BRE Environmental Assessment Method (BREEAM) est une méthode d’évaluation du comportement environnemental des bâtiments développée par le Building Research Establishment, un organisme privé britannique. Il est l’équivalent des référentiels HQE ou Bâtiments durables en France. Le BRE entend « établir la norme de la meilleure méthode » pour la conception, la construction et le fonctionnement de bâtiments écologiques, et déclare sur son site s’être imposé comme l’une des méthodes de calcul les plus complètes et les plus reconnues du comportement environnemental des bâtiments. La norme a évolué régulièrement pour prendre en compte l’évolution de la réglementation et se décliner en plusieurs versions selon les types de bâtiments. C’est actuellement la certification la plus répandue en Europe. Source : Batiweb.com / Wikipédia
note. C’était notre volonté de construire avec une vision durable et respectueuse de l’environnement. Pour les produits de bureaux comme Impulse et Quatuor, la certification BREEAM a décerné un « very good » aux projets. Nous sentons que les choses bougent et nous voulons être acteurs du mouvement. Quelles sont les tendances actuelles dans le monde de la construction ? Nous venons d’en parler, la construction respectueuse de l’environnement est au cœur des préoccupations actuelles, tout comme l’intégration des projets dans le paysage urbain. Je crois également que la création de projets est aujourd’hui essentiellement dictée par les besoins et envies de nos clients. C’est notamment le cas pour l’immobilier résidentiel, où on voit apparaître des formats dédiés à la colocation par exemple. Quelle vision avez-vous de BESIX RED dans les 5 ou 10 ans à venir ? Notre volonté est bien entendu de continuer à croître, d’engranger de nouveaux projets, toujours avec cette stratégie de diversification et d’adaptation. La philosophie que nous déployons ici au Luxembourg n’est pas la même que celle déployée en Belgique ou en France. Pour les années à venir, nous avons une ligne de conduite, des objectifs, mais nous saurons également saisir les opportunités qui, comme leur nom l’indique, ne sont pas prévisibles. Notre flexibilité et la multidisciplinarité des équipes BESIX RED nous autorisent cela. À LA C LOC HE D’ OR, le projet Quatuor concilie intégration architecturale et visibilité.
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Niessen, entre tradition et modernité Créé en 1982 à Troisvierges, Niessen est une institution au Luxembourg. Boucherie et abattoirs privés à l’origine, ce commerce propose aujourd’hui, en plus de ses activités traditionnelles, un service traiteur, un espace de restauration et des produits bios. À l’occasion des 35 ans de l’entreprise, Patrick et Jean-Marie Niessen, fils des fondateurs et aujourd’hui dirigeants, reviennent sur les grandes étapes qui ont marqué la société.
JEAN-MARIE ET PATRICK NIESSEN
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orsque Patrick et Jean-Marie Niessen racontent l’histoire du commerce familial, c’est avec beaucoup de plaisir et d’affection. « Mon frère et moi-même évoluons depuis toujours dans cet univers. Très vite, nous avons aidé nos parents et cela nous plaisait tellement que nous avons repris l’entreprise. Nous tenons à cet héritage que nous transmettons d’ailleurs à nos 45 collaborateurs et à nos enfants. »
Patrick Niessen. Entre-temps, les espaces de vente se sont encore agrandis, tout comme le local de production, qui a gagné 1.200 m2. Il faut dire qu’avec 800 événements par an, il y a un certain volume de matériel à stocker. Dernier événement en date, dans leur fief de Troisvierges, l’ouverture d’un espace de restauration sur place, une « cooking station » en plein cœur du magasin.
Le temps passe...
... et tant de choses ont changé
Pour leurs parents, tout commence en 1982 avec l’ouverture d’une petite boucherie de village et ses abattoirs. Leur commerce prospère tranquillement jusqu’à ce qu’un incendie ravage les abattoirs trois ans plus tard. Qu’à cela ne tienne, cette mésaventure leur donnera l’occasion d’une rénovation et d’une remise aux normes de la structure. Après la reprise du commerce par les enfants en 2006, l’entreprise se diversifie en ouvrant le service traiteur, qui va très vite se développer. La rénovation du magasin en 2007 a également permis de gagner en espace de vente et en confort pour les collaborateurs. Depuis 2015 et le rachat de la boucherie bio Oswald à Luxembourg-ville, Niessen dispose d’un second point de vente au sud du pays. « C’est pour nous une vitrine très importante puisqu’elle nous permet d’élargir notre clientèle en touchant notamment les frontaliers qui travaillent dans la capitale », précise
En 35 années d’existence, beaucoup de choses ont donc changé. Les deux frères ne sont pas nostalgiques, mais ils ne peuvent que constater la différence avec l’époque de leurs parents. « Les clients sont plus exigeants, mais c’est légitime de leur part. C’est à nous de leur servir la meilleure qualité possible », rapporte Jean-Marie Niessen. « On constate aussi un grand changement dans les habitudes des consommateurs, ajoute son frère. Les clients sont bien plus attentifs à l’origine et à la fraîcheur des produits, au côté artisanal et à la pertinence des plats par rapport à la saison. » Le bio est passé par là et Niessen a su prendre le train en marche. Leur viande est d’origine luxembourgeoise à 100 %. Depuis six ans, la famille Niessen fournit d’ailleurs en charcuterie fine les magasins luxembourgeois bios Naturata. Là où l’évolution fut la plus complexe à gérer, c’est sur la partie administrative
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« Il est désormais possible de commander son entrecôte à la boucherie, la voir cuire sous ses yeux et la déguster sur place. »
et tout ce qui a trait à la réglementation. « Les contrôles d’hygiène sont très fréquents et entraînent des coûts et du temps de travail supplémentaires. Je conçois bien que tout cela est absolument nécessaire. Mais il est clair que ce sont des tâches qui n’ont rien à voir avec le métier de boucher », conclut Jean-Marie Niessen. Pour les produits bios, les contrôles ont lieu au minimum une fois par an, par un organisme allemand épaulé de l’Asta (Administration des services techniques de l’agriculture du ministère de l’Agriculture, de la Viticulture et de la Protection des consommateurs).
MAISON MODERNE
Niessen, mais lequel ?
Si Niessen, c’est aujourd’hui plusieurs secteurs d’activité, le premier maillon de la chaîne reste l’abattoir. Des rénovations et un agrandissement sont d’ailleurs prévus. Dans la dernière structure privée de ce type au Luxembourg, les méthodes utilisées ont évolué. L’abattage des animaux se fait dans le calme, pour ménager le stress des bêtes tout d’abord, puis pour préserver la qualité de la viande dont la texture, la couleur, le goût et même la durée de conservation dépendent des conditions d’abattage. Vient ensuite la boucherie, où la sélection de produits s’est élargie et modernisée. On retrouve évidemment de la viande, mais aussi des produits frais, en bocaux, ainsi que des menus emballés. Enfin, dernier volet et non des moindres, Niessen propose ses services
en tant que traiteur événementiel. Ce n’était au début que pour des mariages de village, des anniversaires et autres petits événements de ce type. Au fil du temps, l’activité s’est développée et c’est aujourd’hui 800 à 1.000 événements qui sont servis chaque année. Créée par Patrick Niessen, cuisinier-traiteur de formation et ancien membre de l’équipe nationale des cuisiniers du Luxembourg, l’équipe traiteur se compose de 14 cuisiniers à plein temps et d’un pâtissier. Sur la partie traiteur, les équipes Niessen couvrent des événements au-delà des frontières du GrandDuché, notamment en Belgique, toute proche. L’an dernier, leur participation à l’inauguration de la nouvelle aile du magasin Auchan Mont-SaintMartin leur a permis de mettre un pied en France. « Récemment, nous avons même eu deux demandes venant des États-Unis pour des mariages qui auront lieu au Luxembourg et à Arlon », précise, amusé, Jean-Marie Niessen.
Sur place ou à emporter
Côté magasin, la famille Niessen propose désormais un espace de restauration à Troisvierges. Une « cooking station » de 28 couverts que leurs clients réclamaient depuis longtemps. « Il est désormais possible de commander son entrecôte à la boucherie, la voir cuire sous ses yeux, et la déguster sur place. » Avec la décoration de cet espace, on se plonge dans une ambiance champêtre qui reflète le leit-
NIESSEN EN CHIFFRES
800 c’est le nombre d’événements organisés par le traiteur tous les ans.
1982 c’est l’année de création de la société, reprise en 2006 par les fils des fondateurs.
28 couverts, c’est la capacité d’accueil de la «cooking station».
45 c’est le nombre de collaborateurs.
2.500 M2 c’est la surface de stockage actuelle.
motiv de l’entreprise : « De l’étable à la table .» On découvre également une exposition rétrospective de l’histoire de l’entreprise avec des photos d’époque. Côté produits, c’est sur la partie traiteur que les nouveautés sont les plus nombreuses. Niessen garde le cap de la modernité et s’adapte à la demande de ses clients. Toute une gamme de 30 menus pré-emballés a fait son apparition. « Nous livrons beaucoup de repas dans les alentours lorsque le magasin est ouvert en semaine, explique Patrick Niessen. Pour offrir une continuité à nos clients le week-end, nous proposons désormais ces plats pré-emballés qu’il suffit de réchauffer à la maison », précise-t-il. « Ces menus ont la particularité d’être confectionnés sans conservateurs ni additifs », ajoute son frère. Dernière nouveauté produit, Niessen s’occupe à présent de l’assiette des tout-petits avec la gamme B3 (Bio-BabyBrei). Ce sont des plats faits uniquement à partir de produits bios.
Bientôt trois générations ?
« Nous espérons bien que l’un des cinq enfants de la famille continuera l’activité ! », c’est ce que nous répond immédiatement Jean-Marie Niessen lorsqu’on évoque le futur. Perpétuer la tradition semble décidément être une composante de l’esprit Niessen, ce que cette famille a su brillamment conjuguer avec les nouvelles tendances et les demandes des clients. Juin 2017 —
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C E L E B R AT I N G LUXEMBOURG MIR WËLLE WEISE WIE MIR SINN X AVIER BUCK
« Le pays est ouvert aux nouvelles idées » 2017 est l’année de célébration du Luxembourg pour Maison Moderne, qui met à l’honneur les ambassadeurs du pays à l’étranger. «Celebrating Luxembourg» est consacré cette fois à Xavier Buck.
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ntrepreneur dans le vaste domaine de l’internet depuis 1996, Xavier Buck (47 ans) est une des figures de l’ICT luxembourgeoise. Celui qui est chairman d’EuroDNS porte l’expertise du pays à l’étranger et a eu l’occasion de nouer de nombreuses connexions internationales. Il est aussi président du Luxembourg ICT Cluster depuis 2014. Votre travail contribue au rayonnement à l’international du Luxembourg. Quand en avez-vous pris conscience pour la première fois ? X A V I E R B U C K J’en ai pris conscience en 2000, lors de la création de ma première société, Datacenter Luxembourg. Dans notre stratégie commerciale, nous mettions déjà en avant les avantages uniques du Luxembourg, surtout dans le domaine du commerce électronique. Depuis, mes autres entreprises, comme EuroDNS ou eBrand Services, ont toujours été axées sur l’international. Peut-on parler d’un secteur ICT typiquement luxembourgeois ? Pas vraiment. Je suis convaincu que l’ICT efface les frontières, et donc, en soi, il n’existe pas d’ICT typiquement associée à un pays. Un effet de globalisation s’est installé, et nous sommes en concurrence avec le monde entier. Le Luxembourg doit essayer de trouver des angles propres au pays autres que l’ICT en soi, pour réussir à attirer les entreprises, les start-up et les talents. Le Luxembourg est un pays... fiable, dynamique et ouvert. Reconnaissez-vous le Luxembourg dans ces mots-clés retenus par le gouvernement ? Oui. Fiable, grâce à la stabilité politique du pays. Dynamique, grâce aux nombreuses initiatives des secteurs public et privé, autour des start-up, par exemple. Le pays est ouvert aux nouvelles idées et à explorer de nouvelles industries.
Quand êtes-vous particulièrement fier du Luxembourg ? Quand Gilles Müller remporte un tournoi. Il n’y a pas meilleur nation branding. Découvrez l’interview complète de Xavier Buck, ainsi que d’autres ambassadeurs du pays, et participez à l’initiative #CelebratingLuxembourg. L’expérience se poursuit sur celebratingluxembourg.com.
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Qu’indiquez-vous à vos interlocuteurs pour les attirer au Luxembourg ? Je mets souvent en avant la notion de hub pour les entreprises spécialisées dans l’ICT. Le pays permet d’accéder facilement aux différents marchés européens, grâce à son multilinguisme et sa flexibilité. Le marché européen est complexe. Le Luxembourg est un petit pays avec un gouvernement très ouvert et proche des acteurs privés. Ceci permet aux entreprises de tester facilement et de manière flexible l’accès au marché européen. Mes sociétés en étant la preuve, mes interlocuteurs sont à l’écoute et se laissent plus aisément convaincre.
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Le tout nouveau Discovery est le SUV le plus polyvalent au monde. Il accueille confortablement 7 adultes ou un espace de chargement jusqu’à 2.500 litres et vous emmène partout grâce à ses légendaires capacités tout-terrain. À l’intérieur, chaque passager profite d’une connectivité de pointe et du luxe typiquement britannique. Il y a déjà un tout nouveau Discovery à partir de 49.990 €. Découvrez-le maintenant chez nous. Land Rover Luxembourg – by Arnold Kontz Group Route de Thionville 128, 2610 Luxembourg - T. +352 29 71 74 - www.landrover.lu Land Rover Sud – by Arnold Kontz Group 9 ZAC Haneboesch II, 4563 Niederkorn - T. +352 27 61 60 - www.landrover.lu
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Le 11e prix du « Creative Young 15/06 Entrepreneur of the Year » (Cyel) permettra à nouveau de mettre en exergue une aventure, celle d’un chef d’entreprise qui croit en son produit, en son service. La grande cérémonie organisée par JCI Luxembourg se déroulera au Cercle Cité.
Hotspot pour l’économie circulaire
Après les Pays-Bas, le Luxembourg 20-22/06 devient, en l’espace de trois jours, un hotspot mondial pour l’économie circulaire. Le pays accueillera des représentants du monde entier pour des conférences et des visites organisées sur ce sujet, cadrant avec la diversification économique nationale. Infos : www.circularhotspot2017.lu 016 —
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La Fête pour tous
Impossible d’évoquer les événements 23/06 à suivre en juin sans mentionner la Fête nationale. Officielle, protocolaire, militaire et politique, la journée du 23 juin – et les festivités de la veille – est avant tout un moment de retrouvailles entre et pour tous les habitants du pays.
2e Fintech Awards
Les prix récompensant les meilleures 28/06 start-up actives dans le domaine des fintech ont suscité l’intérêt dès la première édition en 2016. La Luxembourg House of Fintech et KPMG Luxembourg remettent le couvert avec une grande finale organisée dans le contexte de KPMG Plage. Infos : www.fintechawards.lu
Quel horizon pour la Place ?
Luxembourg organise la 7e édition de
28/06 sa conférence annuelle réservée aux
récentes avancées, mais surtout aux perspectives du principal moteur de l’économie nationale : le secteur financier. L’occasion pour Pierre Gramegna de s’exprimer devant un public averti.
En direct depuis Luxembourg
Dans la lignée de la stratégie spatiale
30/06 du gouvernement, l’Asteroid Day sera désormais hébergé depuis le Luxembourg. L’événement à portée mondiale sur les dangers et les enjeux des astéroïdes concentre 700 événements à travers près d’une centaine de pays. Une production qui sera réalisée avec le concours notamment de SES et de RTL.
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GRAND ENTRETIEN
N I C O L A S H E N C K E S , D E L’ U E L À L A C L C
« L’avenir rime avec haute valeur ajoutée » T H I E R RY R A I Z E R |
MIKE ZENARI
Un peu moins de quatre ans après son arrivée à l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL), Nicolas Henckes entame le 1er juin un nouveau défi à la Confédération luxembourgeoise du commerce (CLC). En désormais fin limier du dialogue social et de la communication sectorielle, il mise sur son expérience au sein d’une organisation pour redynamiser l’autre. Le jeune dirigeant compte déjà parmi les visages importants du patronat.
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A
près trois ans en tant que secrétaire général de l’UEL, avez-vous changé de point de vue quant au dialogue social au Luxembourg ? N I C O L A S H E N C K E S J’ai surtout découvert le dialogue social au niveau national dans la mesure où je l’avais déjà pratiqué en entreprise lorsque je dirigeais Legitech. Cela m’avait d’ailleurs permis de boucler avec succès une négociation de convention collective que j’avais initiée avec l’OGBL. J’ai vu par contre que le dialogue se passait beaucoup moins bien au niveau national où la bataille se concentre autour de grands principes et de postures peu réconciliables avec les réalités.
afin d’éviter de reporter des choix douloureux sine die. La réforme de 2012 allait dans le bon sens, elle a en effet fait reculer un peu le « mur des pensions », mais pas assez loin. Or, ce risque lié aux pensions est le principal risque pointé par les agences de notation lors de l’évaluation du pays… C’est notre principal risque et c’est la dette à long terme la plus dangereuse que nous avons. Sans compter que ce système de Ponzi est celui qui nous force à produire une croissance quantitative effrénée, sans quoi le beau château de cartes s’écroulerait.
Les derniers mois ont aussi été marqués par des questionnements et des débats C’est donc un constat d’échec du dialogue autour du développement du pays vers social national… le million d’habitants. Est-ce un mirage C’est très compliqué d’avoir une discussion ou une évolution inéluctable ? un tant soit peu raisonnable, avec une exception notable au niveau de la Caisse C’est une véritable problématique. Les nationale de santé pour infrastructures progressent laquelle chaque partie a su plus vite que précédemfaire preuve de responsabiment, mais toujours pas assez vite au regard de la lité en écartant les désac« Nous devons croissance du pays. L’horicords pour aller de l’avant. zon du million d’habitants C’est ce qui nous a permis être plus ouverts en 2060 doit nous pousser de bien gérer cette caisse, au changement à nous demander si nous de produire un excédent voulons évoluer vers une et d’envisager l’avenir avec et être réactifs cité-État faite de béton. Je sérénité, tout en augmenpour nous ne peux pas imaginer que tant des prestations sur le Luxembourg devienne un certain nombre d’actes remettre en cela, avec quelque 350.000 médicaux. Même du côté question. » frontaliers projetés par la patronal, nous avons Fondation Idea vers ce donc aussi été prêts à même horizon. Dans le faire un effort. même temps, on pourrait voir des résidents actuels être repoussés vers les frontières… Comment faut-il gérer ces réserves Cette dynamique ne pourra pas être arrêtée compte tenu des projections de l’évolution totalement, mais nous devons en maîtriser de la population ? certains éléments pour éviter d’aller trop Il ne faut pas décider de tout dépenser trop vite, trop loin. vite et prévoir le vieillissement de la population, même active. Cette population qui va vieillir aura de plus en plus recours aux À quels éléments pensez-vous ? soins médicaux, les dépenses vont donc Nous avons la chance d’avoir encore la capacontinuer à augmenter. J’ajoute que la négocité d’agir avant d’étouffer dans notre propre ciation des nouvelles conventions collectives circulation. Nous devons notamment agir dans le secteur de la santé, les nouvelles sur la productivité des entreprises, organiser lois, par exemple pour la psychothérapie, le travail de manière plus souple. Bref, faire ou encore la construction de nouveaux hôpi- plus avec moins. taux vont également générer des dépenses supplémentaires. J’espère que les progrès Les discussions autour de la réforme sur techniques permettront de maîtriser le temps de travail resteront une déception quelque peu les dépenses. de votre côté ? Surtout sur la manière… Il aurait été préférable que le gouvernement nous indique La robotique peut donc être introduite dès le départ ses intentions. dans le secteur médical sans briser ce consensus autour de la Caisse nationale de santé… Le patronat se remet-il souvent en question quant à son positionnement ? Si nous arrivons à le faire progressivement en maintenant le niveau de notre sécurité Surtout lorsque nous connaissons un échec. sociale qui est la meilleure au monde, le Il faut savoir remettre les choses à plat et consensus demeurera. Si on doit faire évoréajuster les paramètres autour des positions fondamentales. Je note d’ailleurs que luer rapidement le système et que celui-ci la position sur la croissance qualitative, par se retrouve sous pression, nous risquons opposition à une croissance quantitative, d’avoir un souci. C’est dans cette même a été évoquée pour la première fois au optique que nous avons demandé une début de l’année 2016 à l’occasion d’une réforme anticipée au niveau des pensions 020 —
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ENTREPRENEUR 1974 Naissance à Luxembourg 2001 Début de la carrière professionnelle en tant qu’avocat au Barreau de Paris après une double formation en droit et chez HEC à Paris. 2002 Retour au Luxembourg en tant qu’assistant personnel du président de la Banque centrale du Luxembourg. 2005 Plongée dans le monde des entreprises avec Legitech, qu’il a dirigée depuis sa création. 2013 Entrée en fonction en tant que secrétaire général de l’Union des entreprises luxembourgeoises. Nicolas Henckes est aussi devenu en cette même année président de la Mutualité des employeurs et secrétaire général de l’Institut national pour le développement durable et la responsabilité sociale des entreprises (INDR). 2014 Il prend en février la viceprésidence de la Caisse nationale de santé (CNS). 2017 Il devient directeur de l’INDR en février et prend le relais de Thierry Nothum à la direction de la CLC le 1er juin.
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réunion dans le cadre du Semestre européen par notre président Michel Wurth. C’est donc le patronat qui a déclenché ce débat qui a connu une accélération avec l’étude Rifkin. La majorité gouvernementale s’est emparée du sujet, de même que l’opposition, mais je n’imagine pas qu’il y a 10 ans le patronat aurait été capable d’envisager un autre type de croissance pour le pays. C’est la preuve que nous savons évoluer en fonction de la donne socio-économique.
La réforme fiscale, une occasion manquée ? Il y a de bonnes choses, comme le pouvoir d’achat supplémentaire qui a été donné aux personnes privées. Je note aussi des bonnes mesures pour les PME. Nous n’avons toutefois pas connu de modification fondamentale pour la compétitivité du pays. Mais des sujets plus pointus sont élaborés actuellement, comme l’IP Box ou une incitation fiscale pour le financement des start-up. Nous espérons que les travaux seront livrés dans le courant de l’année.
Que faut-il faire désormais du fameux rapport Rifkin ? Il faut trouver la façon de l’appliquer et de le vivre. Il faut réaliser les investissements nécessaires pour qu’il devienne réalité auprès des acteurs économiques que sont les entreprises et les consommateurs. Des décisions ont déjà été prises en matière de constructions passives, par exemple, ou encore de stations de chargement de voitures électriques. Ce sont des choses positives qu’il faudra amplifier, car elles mettent le pays dans un mode de progression pour nous permettre de courir de plus en plus vite.
Quelle est votre vision de la diversification économique du pays autour des secteurs ciblés ? L’avenir rime avec haute valeur ajoutée. Nous allons vers des technologies et des métiers de pointe et non vers un recours à des masses d’emplois. Nous aurons besoin de chercheurs, d’ingénieurs de haut vol… Ce sont des techniciens que nous devrons aller chercher et qui vont faire que la structure de la population active va fortement évoluer. Il faudra les attirer… ou les former. Si le pays est compétitif, les entreprises vont avoir un intérêt à venir ici avec ce genre de professionnels qui pourront avoir un salaire plus élevé ainsi qu’un environnement social confortable. Cette mutation de la population active va permettre au pays de finir sa mue de pays d’industrie classique vers un pays de haute technologie.
Le sujet et les conclusions du rapport ont-ils toutefois atteint la population ? Je ne pense pas que le sujet soit forcément redescendu jusqu’au citoyen lambda, d’autant que les solutions émanant du rapport Rifkin ne sont pas toujours simples à mettre en place ni Que vous apportent vos à expliquer dans la mesure expériences, dont l’UEL, où elles peuvent être moins pour votre nouveau « Nous constatons agréables à court terme. challenge à la CLC ? Mais elles permettraient de Chaque expérience apporte que ces derniers maintenir notre qualité de plus pour la suite, pertemps le gouverne- un vie. Il n’existe pas de formet d’avoir une autre senmule magique pour explisibilité, une meilleure ment a été très à quer cette démarche dans empathie pour différents l’écoute de l’OGBL tous les foyers. Je pense qu’il secteurs. L’UEL est une ne faut pas se limiter à des structure qui est très comet beaucoup plus messages simplistes sur des posite avec notamment six méfiant à l’égard sujets complexes comme fédérations sectorielles. La celui-là. Nous devons profiCLC rassemble une cinquandes représentants ter de toutes les occasions taine de fédérations qui ont patronaux. » pour expliquer que le toutes leurs spécificités, cerLuxembourg est extrêmetaines étant en plein boom, ment soumis au contexte d’autres en repli économiéconomique international. Nous profitons que. C’est toute cette richesse qui doit être d’une dynamique qui semble repartir à la appréhendée et qui ne peut l’être que si on hausse, mais si cela bascule dans le mauvais a longuement pratiqué cette complexité. sens, nous pouvons en subir les conséNotre époque est marquée par le besoin quences de plein fouet. Nous devons donc d’être capable de prendre une décision sans être plus ouverts au changement et être avoir toutes les infos en main et sans pouvoir réactifs pour nous remettre en question. maîtriser toutes les conséquences. C’est là qu’intervient le bénéfice d’évoluer selon une La place financière est naturellement expo- vision à long terme – sur 5 ans et plus – pour maintenir le cap. C’est ce type de projet que j’ai sée à ces fluctuations internationales... proposé au conseil d’administration de la CLC. Elle se remet justement en cause en tentant de développer, par exemple, les fintech pour compenser des activités plus traditionnelles Le gouvernement s’était montré plutôt prode back-office. Le secteur financier vit le patronat au début de son mandat, quel est moment présent tout en essayant constamvotre ressenti actuellement ? Il est difficile d’avoir un sentiment global. ment de voir ce qui peut se faire pour rester Je note de bonnes choses, comme récemau-dessus de la vague. 022 —
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VERBATIM
Profil idéal « Je n’étais pas candidat à ce poste », précise Nicolas Henckes quant à l’accession à la direction de la CLC. « C’eût été inconvenant dans ma position. Mais les deux présidents de l’UEL, Michel Wurth, et de la CLC, Fernand Ernster, m’ont manifesté leur intérêt pour cette solution et j’ai très vite vu que cela faisait du sens tout en me permettant de me rapprocher de nouveau des entreprises sur le terrain. »
Job description Le (ou la) futur secrétaire général de l’UEL devra avant tout en être son porte-voix. « Nous sommes à la recherche d’une personnalité qui soit tout sauf un fonctionnaire du patronat, indique Nicolas Henckes. La Fedil évolue, la Fédération des artisans évolue… l’UEL doit continuer à évoluer, dans un état d’esprit de remise en cause permanent. »
Réalisation Lorsque nous lui demandons de citer une des réalisations dont il est fier, Nicolas Henckes évoque le fait que « sur les trois dernières années, le patronat s’est fortement unifié dans ses relations entre secteurs. Le dialogue se passe de façon constructive, nous envisageons beaucoup de projets ensemble tout en permettant à chacun de vivre sa spécificité. C’est une vision que je veux poursuivre à la CLC. »
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ment avec les aides pour les PME, les projets d’infrastructures… Il y a aussi eu du moins bon avec le temps de travail, la Mutualité des PME ou encore l’indexation. On ne peut donc pas qualifier les choses de noires ou blanches, une fois de plus en raison de la complexité des dossiers. Néanmoins, nous constatons que ces derniers temps le gouvernement a été très à l’écoute de l’OGBL et beaucoup plus méfiant à l’égard des représentants patronaux. In fine, ce sont les électeurs qui feront le bilan, pas les entreprises, et ceci explique probablement cela. Ce qui nous intéresse avant tout, c’est le programme économique du gouvernement ou des partis d’opposition. De quoi ont besoin les PME pour prospérer davantage ? Le 4e Plan PME adresse un certain nombre de bons points. Il en est de même pour le Pakt Pro Commerce ou le Pakt Pro Artisanat. La priorité pour moi est désormais une incitation fiscale pour l’investissement dans les start-up. Faut-il sensibiliser les jeunes aux enjeux économiques du pays ? Absolument. Il en est de même autour des questions d’argent. Je pense à l’ABBL qui a lancé une initiative en la matière. Il y a un déficit démocratique entre les élites qui utilisent un certain jargon autour de concepts et de sujets économiques, et toute une partie de la population qui ne comprend pas ce jargon, faute de formation, alors qu’elle en est capable. D’où l’importance de la former ou de vraiment lui expliquer dans un message qui dépasse la longueur d’un tweet. À l’instar des explications nécessaires autour d’un projet ambitieux comme le space mining… Ce projet fait partie des éléments que nous trouvons positifs pour le futur du pays. Nous n’irons peut-être pas chercher tous les minéraux espérés dans l’espace, mais les avancées technologiques que ce projet produira sur terre permettront certainement de nouvelles activités et de nouvelles applications dans notre quotidien. Le ministre du Travail veut s’attaquer au chômage de longue durée, quelles seraient les mesures à mettre en place ? Je pense à la formation et à l’accompagnement des chômeurs pour remotiver certains d’entre eux et pour redonner de la confiance en soi à d’autres. On se rend compte que si l’on a été longtemps au chômage et que l’on a toujours reçu des refus, cela a un impact sur l’estime de soi. Comment percevez-vous les effets de l’accord conclu entre l’Adem et l’UEL pour favoriser la mise à l’emploi de chômeurs ? Je disais qu’il était difficile de faire le bilan du gouvernement. Il y a des réalisations très 024 —
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R ENCONTR ES Nicolas Henckes déclare avoir beaucoup appris auprès de Michel Wurth et de Jean-Jacques Rommes, les président et administrateur délégué de l’UEL.
positives comme cet accord qui est un réel succès, mais nous avons aussi connu le plus grand fiasco avec le même ministre autour du temps de travail. Va-t-on vers une révolution ou une évolution de la CLC ? J’ai envie de porter un changement qui avait déjà été initié par mon prédécesseur (Thierry Nothum, ndlr). Le service aux membres sera au cœur de mon action. Qu’avez-vous appris en côtoyant un président de l’UEL comme Michel Wurth ? L’apprentissage de la maturité. C’est proba-
blement avoir la main plus calme sur certains dossiers, être moins constamment dans l’action ou la réaction. Il m’a appris, ainsi que Jean-Jacques Rommes, à voir les problématiques sous un autre angle. L’UEL est gérée au quotidien par ce trio président, administrateur délégué et secrétaire général, et c’est une des meilleures écoles dont je pouvais rêver. EN RÉSUMÉ
Nicolas Henckes s’apprête à prendre le relais de Thierry Nothum en tant que directeur de la Confédération luxembourgeoise du commerce. Une fonction à laquelle son expérience de secrétaire général de l’UEL ne sera pas de trop.
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CE N ’EST PA S DE LA SCI ENCE-FICTION ! La loi sur l’exportation et l’utilisation des ressources de l’espace est sur le point d’être votée. Une avancée législative va ouvrir la voie à une conquête de l’espace d’un genre nouveau dans laquelle le Luxembourg veut jouer un rôle-clé. J E A N - M I C H E L GAU D R O N MAISON MODERNE
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Le Luxembourg se (re)lance à la conquête de l’espace avec l’initiative Spaceresources.lu. Au-delà de la mise en place d’un cadre réglementaire, c’est tout un riche écosystème qui est susceptible de voir le jour au Grand-Duché, autour de l’activité du space mining. Regards croisés de deux spécialistes de la question : Karim Michel Sabbagh, le CEO de SES, et Yves Elsen, le président du Luxembourg Space Cluster.
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uel bilan tirez-vous de la récente mission économique qui s’est déroulée sur la côte ouest des États-Unis en présence du ministre de l’Économie Étienne Schneider ? YVES ELSEN Nous y avons remarqué que le Luxembourg est bien reconnu comme un pays qui démontre un grand intérêt et s’investit dans le domaine de l’espace. Il est indéniable que la success-story de SES a permis d’affermir cette image ces 30 dernières années, mais les initiatives prises ces 18 derniers mois de s’intéresser à l’exploitation des minerais et des gisements en glace et eau sur les corps célestes sont également très favorablement perçues. Il a été très rafraîchissant de rencontrer un grand nombre d’entreprises qui sont presque toutes des start-up. C’est cet esprit entrepreneurial qui manque peut-être encore au Luxembourg, mais qui pourrait être bien développé si ces sociétés venaient à s’installer ici. Le Luxembourg est-il vraiment perçu comme un pionnier en matière spatiale ? Y. E. Il est clair qu’en dehors des États-Unis, le Luxembourg est le seul pays qui a des initiatives aussi avancées en matière de construction de cadre réglementaire et juridique, mais aussi de mise à disposition de capitaux et de fonds d’investissement. Il est évident que la crédibilité du pays, qui a su développer des
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partenariats publics-privés – comme dans l’actionnariat de SES – n’est plus à démontrer. Cela ne peut que susciter de l’intérêt au niveau international, car il est évident que les investisseurs veulent avant tout disposer d’un cadre réglementaire solide. Il est donc urgent que le pays mette en place le plus vite possible sa loi sur l’exploration des minerais des astéroïdes. Dans quelle mesure l’expérience pour le moins réussie de SES peut-elle servir de locomotive à tous les projets en cours aujourd’hui ? KARIM MICHEL SABBAGH Conceptuellement, l’expérience de SES peut inspirer, notamment dans l’engagement de l’État pour le développement d’initiatives dans l’espace. II y a déjà un élément de crédibilité qui est non négligeable. Mais on parle tout de même de deux domaines et d’activités très différents. Cela n’empêche pas le fait qu’il y a des sources d’interaction dans les deux initiatives, particulièrement dans le domaine des technologies. Ce qui est très intéressant aujourd’hui, que ce soit pour nous ou pour l’initiative de space mining, c’est de pouvoir développer des plateformes persistantes dans l’espace, avec des compétences en matière de robotique, qui vont être utiles pour le volet exploration et extraction en tant que tel, puis pour le transport des minerais, mais aussi pour la maintenance et l’alimentation des satellites.
Qu’entendez-vous par « plateforme persistante » ? K. M. S. Actuellement, tout ce qui est mobile dans l’espace a tendance à n’être utilisé qu’une seule fois avant d’être retiré. Soit en étant ramené sur Terre, soit en étant évacué en tant que débris. Notre vision de ces plateformes persistantes est la capacité de prendre en charge un satellite, puis le transporter à une autre altitude et une autre position. Cela serait très intéressant, car cela permettrait de gagner en efficacité, aussi bien dans le temps consacré à placer le satellite dans sa position finale qu’au regard des coûts de lancement qui se feraient à des altitudes plus basses. Dans notre industrie, le time to market est absolument crucial… On peut aussi imaginer, via une telle plateforme, procéder à des opérations de maintenance ou de remplacement de certaines charges utiles dans les satellites. Car actuellement, une fois que le satellite est lancé depuis la Terre, on ne peut plus rien y apporter de physique. La quasi-totalité des manœuvres est pilotée depuis le sol par ordinateur et le satellite dispose d’une certaine « intelligence cognitive » qui lui permet de gérer la plupart de ses manœuvres. L’annonce de la création d’une agence spatiale nationale constitue-t-elle à vos yeux un des éléments essentiels dans le cadre de ce grand projet global ? K. M. S. Possiblement, oui. La réflexion à mener autour d’une telle agence spatiale n’est plus de se demander si on peut envisager d’avoir des développements dans l’espace ou s’il y a des choses intéressantes à faire. On a clairement franchi ce cap et on est aujourd’hui davantage focalisé sur des domaines spécifiques. Je n’ai, à ce stade, aucune indication sur la teneur même de ce projet d’agence spatiale, mais une idée pertinente serait évidemment de développer des fonds d’investissement afin d’aider la recherche pour développer de telles plateformes ou bien pousser l’émergence de start-up (ce que le ministre de l’Économie a annoncé vouloir créer avant les élections 2018, ndlr). Pour l’heure, on sait comment avoir accès à ces ressources, mais le transport d’un point A à B et le processing d’un point B à C est encore à inventer. Ce modèle industriel n’existe pas et nous aurons donc des intérêts communs, et je pense que la future agence pourra beaucoup aider à cela. En attendant, la priorité reste d’avoir cette enveloppe législative et réglementaire qui constitue la base de tout. Y. E. Il ne faut en effet pas sous-estimer ce volet réglementaire. Il s’agit là d’une des multiples raisons du succès de SES, qui a été créée dans un cadre réglementaire international très clair, édicté par l’Union internationale des télécommunications. Mais malgré cela, entre 1986 et 1989, la société a eu beaucoup de difficultés dans les opérations de coordination avec les opérateurs concurrents Eutelsat ou Intelsat, ou bien encore à prouver aux gens qu’il n’y avait pas d’interférence entre les différents satellites avec des puissances différentes.
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Même si un tel cadre réglementaire est évidemment nécessaire, il ne fait pas tout. Quelle est la part de science-fiction et celle de réalité proche d’exister ? K. M. S. Ce n’est pas de la science-fiction ! Je me rappelle la première fois qu’Étienne Schneider m’a parlé de ce projet, j’ai trouvé d’abord intéressant le fait qu’il n’y avait pas de précédent en la matière. Il faut créer un modèle. La seule analogie stratégique à laquelle on peut éventuellement se référer, c’est tout ce qui concerne les développements en cours autour des ressources naturelles sur les pôles Nord et Sud. Le Canada, la Russie, les États-Unis, les pays nordiques : tous y regardent de très près. On est en présence d’un cas concret où il existe déjà une entente entre les pays, qui part du principe que cette géographie et les ressources qui y sont associées sont internationales. Et de plus en plus, il y a des États qui visent à se positionner sur ce domaine. C’est un développement qui va dans la même direction. Là, il y a des hypothèses de ressources dans l’espace, comme pour le pôle, et il s’engage un dialogue très utile pour ce qui est de la législation et ce qu’il sera possible de faire. Ensuite, il faut trouver quels sont les éléments qui donnent la confiance et la conviction qu’il y a un modèle industriel susceptible de répondre à cette problématique. L’intérêt des start-up se trouve sur ce modèle industriel et non pas sur le volet législatif, même si elles veulent aussi avoir une certaine influence dans ce domaine. Leur métier, c’est de démontrer que ce modèle industriel peut exister et ensuite d’exploiter ces ressources. Y. E. Toutes ces start-up sont en effet en train de démontrer l’avènement d’un changement de paradigme dans l’économie et l’industrie satellitaires. On commence à parler de home made satellites, par exemple, qui ne sont pas plus grands qu’une boîte à chaussures. Il faut bien avoir à l’esprit que le satellite est un des domaines industriels qui s’est développé le plus lentement depuis ces 25-30 dernières années. La performance a été augmentée, oui, mais l’architecture de base des satellites, elle, n’a pratiquement pas évolué. Les idées et les pistes suivies par ces start-up sont très nombreuses : comment mieux observer la Terre ? Comment capter des images radar dans l’espace pour déterminer la constitution d’astéroïdes ? Comment développer des systèmes pour poser une sonde sur un astéroïde ? Deep Space Industries, par exemple, une société américaine qui est en train de se développer au Luxembourg, a élaboré une technique utilisant de l’eau pour créer un nouveau système de propulsion basé sur une mécanique de vaporisation. Tous ces entrepreneurs sont en train de jeter les bases d’une épopée qui va durer, selon moi, une quarantaine d’années. L’autre intérêt qu’ils ont est que tous les grands promoteurs qui militent pour le space resourcing sont des gens comme Rick Tumlinson, le fondateur de Deep Space Industries, ou bien Elon Musk, de SpaceX, qui ont
Bio Express
Né le 26/09/1963 à Beyrouth (Liban) Depuis septembre 2013 : CEO de SES
KARIM MICHEL SABBAGH
De 2011 à 2013 : membre (indépendant) du conseil d’administration de SES
CEO de SES
De 1998 à 2013 : associé principal et spécialiste des communications, médias et technologies chez Booz & Company
« Demain, on aura aussi besoin de satellites qui regardent vers l’espace. »
De 1986 à 1998 : directeur régional en charge des opérations et stratégies chez Leo Burnett
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Bio Express
Né le 04/03/1958 à Luxembourg Depuis septembre 2003 : managing partner & CEO de Hitec
YVES ELSEN
Depuis juillet 2016 : président du conseil de gouvernance de l’Université du Luxembourg De 2010 à 2016 : président du Fonds national de la recherche De 2002 à 2003 : CEO de Satlynx Luxembourg & Germany De 1986 à 2002 : membre du comité de direction de SES
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Président du Luxembourg Space Cluster
« Le cadre réglementaire est évidemment nécessaire, mais il ne fait pas tout. »
la vision d’aller à la conquête de l’espace. N’oublions pas que Falcon 9 est une première étape pour l’objectif planète Mars. Ces gens-là veulent vraiment coloniser l’outer space. Et pour le faire, ils doivent faire face et trouver des solutions à des problèmes de physique et d’économie. Pour lancer 1 kg de masse depuis la Terre, il faut avoir 100 kg de combustible. Mais il n’en faut que 2,5 si on le fait depuis la Lune. Délivrer un litre d’eau potable à la station spatiale internationale ISS coûte environ 8 millions de dollars. Ça coûterait 54 millions s’il fallait le délivrer sur la Lune et 75 millions sur Mars. Si on peut, à partir de la glace sur les astéroïdes, la transformer en liquide exploitable, on devine tout de suite l’intérêt économique qui y est lié. C’est, typiquement, ce profil de société qu’il faut soutenir pour développer toutes ces technologies qui permettront une telle industrialisation dans l’espace. Un autre angle d’approche concerne tous les composants que l’on peut directement fabriquer dans l’espace, pas nécessairement pour revenir sur Terre, d’ailleurs. Nous avons rencontré une société qui s’appelle Made In Space et qui a mis au point un procédé de fabrication qui est actuellement utilisé sur la station spatiale internationale pour la production de fibres de haute précision et de haute performance qui permettent d’économiser énormément d’amplificateurs au sol. Ce sont toutes ces idées-là qui nous permettent d’exploiter la gravité zéro afin de mettre en place des procédés plus efficaces. Toutes ces start-up aux États-Unis ont une vision d’applications sous forme de modules qui peuvent ensuite être utilisés dans de plus vastes systèmes. C’est cette mentalité-là qu’il faut importer ici. Ce n’est pas de la concurrence, mais avant tout de la collaboration. Chacun amène un maillon et avec tous ces maillons, on fait une chaîne. C’est ce modèle qu’il faut garder en tête. Toutes ces entreprises que nous avons rencontrées doivent un jour travailler ensemble pour mener à bien cette initiative. Et ce qui leur plaît au Luxembourg, c’est que nous sommes le seul pays en Europe à avoir d’abord créé une société commerciale pour l’espace avant d’adhérer ensuite à l’Agence spatiale européenne… C’est inouï ! Tous les autres pays ont d’abord adhéré à l’ASE avant d’aboutir à des projets commerciaux. Justement, cette adhésion à l’ASE, en 2005, était-elle précurseur des développements que nous connaissons aujourd’hui, ou bien s’agissait-il avant tout d’une démarche logique pour accompagner le succès de SES ? Y. E. C’était en effet plutôt parce qu’il y avait SES qu’il fallait créer un secteur industriel autour, notamment avec le développement des technologies de l’information et des communications. Nous n’avions pas à ce moment-là une vision de l’exploitation des minerais ou des ressources sur les météorites. Cette idée est venue de la participation, il y a 3 à 4 ans, d’Étienne Schneider à un séminaire en Californie où il a mesuré le potentiel que ce domaine pouvait représenter pour le Grand-Duché.
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Le secteur spatial aujourd’hui contribue à 2 % du PIB au Luxembourg, soit l’équivalent de 2,3 milliards d’euros. Bien sûr, SES contribue à lui seul à plus de 1,8 %, le reste étant apporté par les petites et moyennes entreprises. En tant que gestionnaire en bon père de famille, si on est en présence d’un secteur de l’espace qui représente une telle importance, il faut aussi savoir avancer pour le pérenniser. Il faut donc commencer à réfléchir au-delà du cadre traditionnel pour voir comment on peut acquérir ou développer de nouvelles technologies qui peuvent être aussi un grand avantage pour les sociétés déjà présentes, mais aussi pour avancer plus loin. Il ne faut pas oublier non plus qu’avec SES, nous disposons d’une chaire à l’Université du Luxembourg, spécialisée dans le domaine du droit de l’espace. Cela apporte aussi d’autres opportunités qui peuvent s’ouvrir au pays. Il y a énormément de questions en suspens, que ce soit pour les ingénieurs, les juristes, les économistes ou les financiers : quel est le modèle industriel à développer ? Quelle est la monnaie que l’on va utiliser pour ces transactions ? Comment seront-elles faites ? N’est-ce pas là, finalement, une application des fintech dans l’espace ? Je trouve que c’est un très bon exercice de vraiment forcer l’innovation et la créativité de jeunes qui viennent du monde entier pour contribuer à ce développement. C’est un des autres avantages que représente cette initiative du gouvernement. Au-delà du volet législatif et du cadre réglementaire à établir, quelles sont pour vous les prochaines étapes-clés à venir ? Les derniers développements de SpaceX, avec son lanceur réutilisable, vont-ils révolutionner le marché ? K. M. S. L’idée derrière le fait de réutiliser des lanceurs n’est pas uniquement de permettre de baisser radicalement la fréquence des lancements, avec une période qui passerait de quelques mois à quelques jours. Il s’agit aussi de tendre vers cette idée de «persistance » que j’évoquais tout à l’heure. Ramener le premier étage d’une fusée et remettre en place le lanceur est une formidable idée, mais cela permet aussi d’envisager d’utiliser de moins en moins de ressources pour permettre à ce lanceur d’opérer de nouveau. En acceptant ce principe, il y a l’espoir qu’une fois qu’une fusée est lancée, il sera possible d’explorer les ressources qui sont dans l’espace pour créer la source d’énergie nécessaire qu’il sera possible de réinjecter dans la plateforme et, ainsi, poursuivre la mission. Et, clairement, l’idée est de trouver sur la planète Mars une telle source d’énergie. Pour l’heure, un tel système d’exploitation d’énergie n’existe pas. Les satellites sont principalement alimentés par l’énergie solaire, captée à l’aide de panneaux photovoltaïques. Pourquoi ne pas imaginer, bientôt, l’équivalent de bornes de recharge comme cela se fait pour les voitures électriques ? Une grande partie de tout ce dont nous discutons est déjà utilisée sur la station spatiale internationale. Des modules robotiques pour
« Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs. » Karim Michel Sabbagh CEO de SES
changer des éléments, il y en avait déjà il y a une trentaine d’années avec les vols de la navette spatiale. Du reste, ISS est un modèle de plateforme persistante dans l’espace. Ce qu’on n’a pas encore développé, en revanche, c’est le transport et le parcours aller-retour sur de telles plateformes. Mais je pense qu’une fois qu’on aura trouvé les incitants économiques, on va trouver la solution. Parce que finalement, la technologie existe ! C’est juste qu’on ne l’a pas encore mise en place. Il faut donc développer un modèle économique basé sur l’évaluation et la monétisation de ce que l’on peut trouver dans l’espace. Actuellement se profile la plus grosse introduction en bourse jamais réalisée dans l’histoire avec la société Aramco (l’IPO de la société saoudienne, qui est attendue pour 2018, pourrait dépasser les 1.000 milliards de dollars, ndlr). La question centrale est : quelle est l’estimation de ressources naturelles ? À l’avenir, lorsqu’une société voudra exploiter des ressources venues de l’espace, il faudra les valoriser aussi et mettre un chiffre dessus. Ce n’est pas évident. Cela est d’autant plus complexe qu’on ne sait pas vraiment, à l’heure actuelle, ce qu’on va y trouver… Y. E. Il y a quand même des hypothèses qui émergent. On sait qu’il existe plus d’un million d’astéroïdes, mais seulement une quinzaine est vraiment accessible depuis la Terre. Cela représente déjà un bon terrain d’entraînement pour se déployer. Une fois qu’ils sont détectés, des mesures spectrographiques permettent de déterminer si ces astéroïdes sont plutôt carboniques, ferriques ou à base d’eau. L’étape suivante consiste à aller voir de plus près si des gisements sont vraiment accessibles. On sait aussi qu’il y a, entre Jupiter et la Lune, des astéroïdes plutôt ferriques avec des minerais rares. On sait donc plus ou moins vers où se pencher pour aller puiser sur ces astéroïdes. En faisant une analogie avec la construction, il y a près de deux siècles, des grandes lignes de chemin de fer, je dirais que nous sommes aujourd’hui un peu comme les équipes topographiques qui repèrent le terrain sur lequel il faudra poser les rails. C’est clairement une sorte de nouvelle conquête qui débute en ce moment.
Conférence internationale
LUXEMBOURG AU CŒUR DE L’ESPACE Depuis 10 ans, la NewSpace Conference attire chaque année, sur la côte ouest des États-Unis, toutes les parties prenantes, des start-up jusqu’aux agences gouvernementales en passant par les géants industriels. Organisée par la Space Frontier Foundation, une association qui promeut l'exploration spatiale et le développement des activités spatiales, cette initiative a désormais son pendant européen, à l’initiative de Spaceresources.lu. Les 16 et 17 novembre prochains, le Centre européen de conférences du Kirchberg accueillera la première édition de la NewSpace Europe Conference que Maison Moderne suivra évidemment de très près. Une première qui n’a pas vocation à n’être qu’un coup d’essai : les ambitions du gouvernement étant de faire de cet événement le rendez-vous annuel incontournable des acteurs majeurs – industriels et financiers – du spatial en Europe. Le programme est encore en cours d’élaboration, mais il est déjà acquis qu’à l’occasion de cet événement, un « Prix luxembourgeois » sera décerné dans le cadre plus global du master en exploration spatiale proposé par l’Agence spatiale européenne. Il s’agira d’identifier et de récompenser les idées et les business cases les plus innovantes dans ce nouveau secteur d’activité que représente l’exploration spatiale.
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Le 30 mars dernier, un satellite de SES a été lancé à bord de la fusée Falcon 9, dont le premier étage avait servi un an plus tôt et avait été recyclé. Était-ce une évidence pour SES d’être à bord de ce premier vol orbital commercial d’un lanceur réutilisable ? K. M. S. Je ne vais évidemment pas minimiser l’importance symbolique de ce vol. Mais le plus important pour nous est de contribuer à développer et pérenniser le modèle de réutilisation des fusées et des plateformes satellites. C’est ça l’avenir, pour nous. Si on arrive à stabiliser ce modèle de lanceur réutilisable, et si on crée un modèle industriel qui nous permet de changer les charges utiles sur les satellites, on est dans un paradigme qui est très différent, car on a alors un modèle économique qui est plus efficace. À l’heure actuelle, tous les satellites que SES – tout comme la plupart des opérateurs – a servent la Terre. Mais demain, on aura aussi besoin de satellites qui regardent vers l’espace. Et ça non plus, on ne l’a pas encore. C’est un domaine fascinant, car il va falloir créer ces relais. La clé réside dans le fait de démontrer le concept de plateforme persistante. Ce n’est qu’un point de départ. Il ne faut pas rêver, mais il faut avoir de vraies ambitions qui vont plus loin. Ce doit être le début d’une nouvelle routine. Y. E. Je crois que c’est un message aussi à faire passer au Luxembourg. Tout le monde pense qu’il suffit d’acheter un satellite et une fusée, de mettre l’un dans l’autre, et ça fonctionne. Mais il faut aussi mettre en avant les compétences techniques de SES qui ont toujours su garder la qualité. Il faut rappeler qu’avant SES, il y avait eu les projets LuxSat de la CLT, puis Coronet de Clay Whitehead. SES ne s’est fait qu’au terme de la troisième tentative ! Et les premières réflexions datent des années 70. Cela ne s’est donc pas fait du jour au lendemain. N’oublions pas non plus que la mission Philae (ce petit robot qui s’est posé sur la comète Tchouri, ndlr) a été réalisée en 2015, mais que la sonde Rosetta qui transportait Philae avait été lancée en 2004. Nous sommes dans des exercices de longue haleine. Si on applique un peu la logique de la recherche, on peut dire que nous nous trouvons actuellement à des niveaux de maturité de la technologie situés entre 1 et 2, et qu’il faudra être entre 6 et 7 pour envisager de passer à une phase d’industrialisation. Pour y arriver, cela prendra donc du temps, de l’énergie, de l’intelligence humaine et du savoir-faire. Je suis de la génération qui a grandi avec Lego. Nous avons les briques sur la table : à nous de construire la fusée ou la sonde qui nous permettra d’aller sur les astéroïdes. Cela va nécessiter des compétences dont certaines n’existent peut-être même pas encore. Comment être performants dans ce domaine-là ? Y. E. Nous devons évidemment garder le Luxembourg comme un pays ouvert, comme ce fut le cas ces dernières décennies. Toutes les 032 —
Déménagement
ASTEROID DAY, POWERED FROM LUXEMBOURG Le 30 juin 2017 aura lieu la 3e Journée mondiale de l’astéroïde, mais la première en tant qu’événement soutenu par les Nations unies. Une occasion supplémentaire pour le Luxembourg d’occuper le terrain, puisque c’est du Grand-Duché que seront coordonnés les centaines d’événements (sans doute plus de 500) organisés dans plus de 70 pays à travers le monde. Ce sont quelque 150.000 participants qui sont attendus «sur place», mais plus de 1,3 million à être connectés et suivre les sessions en streaming live. Cet Asteroid Day consiste en un vaste programme global d’éducation de 24 heures, organisé avec le support financier de SES et d’OHB SE, et les moyens techniques de Broadcasting Center Europe et les
studios de RTL au Kirchberg. Il s’agit notamment de mieux connaître la façon dont la Terre doit être protégée contre d’éventuels impacts d’astéroïdes. «Pour permettre à nos ambitions de devenir réalité, nous devons sans cesse développer notre compréhension et notre connaissance des astéroïdes et des objets géocroiseurs », avait indiqué Étienne Schneider lors de la présentation de l’événement, à la mi-février. Histoire de ne rien laisser au hasard, le gouvernement luxembourgeois a convaincu la fondation londonienne B612, à l’origine de l’événement, de quitter les rives de la Tamise pour choisir celles de la Pétrusse, pérennisant ainsi l’organisation annuelle, par le Luxembourg, de l’Asteroid Day.
Opposition
richesses que le pays a pu développer l’ont été parce que des étrangers se sont associés à nous. Il faut faire venir des spécialistes étrangers en même temps qu’il faut développer les possibilités de formation à ces métiers. Nous avons, en Occident, une pénurie de gens dans le domaine des études appliquées en technologies et en sciences naturelles. Or, tout ce qui arrive maintenant représente une magnifique occasion de montrer de belles perspectives aux jeunes ! Les gens de ma génération ont lu Tintin et ont fait leur première nuit blanche en juillet 69 lorsque Apollo 11 s’est posée sur la Lune. Il faut de nouveau donner aux jeunes des projets auxquels ils peuvent s’identifier et se dire que c’est là qu’ils veulent s’engager. Il s’agit d’un défi pour l’université, afin de donner les formations adéquates, mais c’est clairement un projet où l’on peut fédérer tout un pays en vue de devenir une vraie nation innovante. Cela doit faire partie intégrante de la stratégie de nation branding. K. M. S. Les cycles industriels et de technologies sont traditionnellement d’une soixantaine d’années. On est donc à mi-chemin avec les satellites, avant de tomber dans quelque chose de totalement différent qui ne ressemblera pas du tout à ce qu’on connaît maintenant. On en voit déjà les premiers germes, avec, par exemple, les petits satellites construits à la chaîne pour O3b, qui sont relativement petits et ont une puissance équivalente à plus de 10 satellites géostationnaires traditionnels. Et on a l’avantage que, ici, le pays va toujours de l’avant et a le mérite de toujours prendre comme perspective le long terme pour les gros projets. Dans le livre Physics of the Future, l’auteur américain Michio Kaku nous rappelle l’échelle de Kardashev, qui présente une civilisation selon trois types en fonction de sa capacité
LES RÉSERVES DE DÉI LÉNK Dans l’enthousiasme général – réel ou simulé – qui entoure l’initiative Spaceresources.lu, il est une voix discordante qui, comme bien souvent, arrive de l’aile gauche de la Chambre des députés. Ainsi, Déi Lénk, qui n’est pas opposé à l’idée même d’aller explorer davantage l’espace et de s’intéresser aux trésors cachés dans les astéroïdes, n’apprécie pas du tout, en revanche, l’option « passage en force » initiée par Étienne Schneider. « Il y a tout un tas de questions économiques, législatives, écologiques, voire éthiques, qui ne sont pas résolues », note ainsi Gary Diderich, un des porteparole du parti. La gauche serait donc plutôt favorable d’abord à une véritable et profonde réflexion sur les tenants et les aboutissants d’un tel projet et de ses conséquences possibles, « pour ensuite favoriser une entente internationale avant d’envisager une démarche nationale », précise-t-il. Il regrette, notamment, que le ministre de l’Économie ait fait le reproche au Conseil d’État de vouloir introduire plus de rigueur dans le texte destiné à poser un cadre réglementaire et législatif pour l’exploration et l’exploitation des ressources spatiales par des entreprises privées. Il ne verrait pas d’un mauvais œil que toutes ces démarches de réflexion prennent du temps. « Pourquoi ne pourrions-nous pas prendre ce temps ? Parce qu’il y a des personnes qui veulent faire de l’argent ? Pour l’État ou pour la société en général, il n’y a pas de perspectives claires de ce que ça rapportera vraiment aux citoyens. »
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Publireportage
SIX, partenaire historique de Cactus
Établir une relation de confiance avec un partenaire demande une grande capacité d’écoute ainsi que les ressources humaines et technologiques suffisantes pour y répondre avec sérieux et constance. Rencontre avec Laurent Schonckert, Administrateur – Directeur de Cactus S.A. Quels sont les principaux défis auxquels l’enseigne Cactus fait face aujourd’hui ? Une intensification de la concurrence fait bouger les lignes et contraint indéniablement les acteurs du mass retail à revoir leur positionnement ainsi qu’à trouver de nouvelles sources de développement. Au Luxembourg, l’internationalisation croissante de la population, le besoin en produits répondant aux goûts et habitudes de consommation de toutes les populations, représente, par exemple, l’une des principales opportunités que nous avons identifiées dans ce contexte.
Qu’attendez-vous de votre partenaire pour la gestion de vos paiements électroniques ? C’est avant tout un cahier des charges basé sur la performance et la fiabilité. La fiabilité, car au vu du nombre d’opérations que nous gérons au quotidien, nous ne pouvons nous permettre la moindre approximation. L’ensemble doit fonctionner sans accroc, de façon sûre et fluide. De plus, notre partenaire doit impérativement être en mesure de satisfaire rapidement et efficacement nos besoins, au travers de solutions sur-mesure et de services parfaitement adaptés aux contraintes de notre secteur d’activités. Il doit également être à même de nous proposer les dernières technologies en matière de paiement et d’accompagner notre enseigne dans tous ses projets futurs. En cela, SIX Payment Services répond-il à ces attentes ? Bien entendu, et d’ailleurs, nous dépassons avec SIX la simple relation de client/fournisseur :
c’est un véritable partenariat qui a su se forger au fil des années entre deux sociétés au puissant ancrage luxembourgeois. Spécialiste des paiements électroniques, avec une gamme de produits et services de pointe, SIX peut également se prévaloir d’un service client performant, notamment grâce à la maîtrise en interne de l’ensemble la chaîne de valeur ainsi que des équipes basées au Luxembourg. Comment décririez-vous la relation qui unit vos deux sociétés ? Nos équipes respectives se connaissent, dialoguent et échangent dans le cadre d’une belle relation de proximité professionnelle qui a fait ses preuves. Ce type de relation a beaucoup de valeur. La confiance et le respect réciproques sont des biens parfois trop rares à notre époque. Nous devons ensemble continuer de faire évoluer notre partenariat qui a déjà contribué à bien des succès. www.six-payment-services.com
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Europe
UNE STRATÉGIE EN QUÊTE DE SUBSTANCE « L’espace compte pour l’Europe. » C’est en ces termes que la Commission européenne a introduit la communication adressée, en octobre dernier, au Parlement européen, au Conseil européen, au Comité économique et social européen et au Comité des régions. Rappelant que l’économie spatiale européenne occupe plus de 230.000 personnes et « pèse » 21 % de la valeur du secteur spatial mondial, la Commission a fixé quatre axes stratégiques, estimant que « l’Europe doit œuvrer à l’unisson pour promouvoir sa position d’acteur de premier plan dans le secteur spatial ». Il s’agit de maximiser les avantages que représente l’espace pour la société et l’économie européenne, sachant que le potentiel des solutions spatiales est loin d’avoir été pleinement exploité ; favoriser un secteur spatial européen mondialement compétitif et innovant avec un focus très marqué sur le soutien de la R&D ; renforcer l’autonomie de l’Europe en matière d’accès à l’espace (avec notamment le lancement de plus de 30 satellites dans les 10 à 15 prochaines années) et renforcer le rôle de l’Europe en tant qu’acteur mondial et promouvoir la coopération internationale. « L’Union ne peut pas se permettre de se laisser distancer dans ce domaine. Elle doit se maintenir au premier rang, en s’appuyant sur les talents et l’expertise de l’Europe, en capitalisant sur ses investissements et en anticipant les possibilités de demain », explique la Commission dans ce document de 14 pages.
à contrôler l’énergie. Il va de la planète même où cette civilisation réside jusqu’à l’immensité de la galaxie à laquelle cette planète appartient. Nous sommes encore au début du premier type et nous avons encore 100, voire 200 ans pour accomplir totalement cette première étape. Entre-temps, on apprend à accéder à l’énergie et aux ressources dans l’espace. Y. E. Il y a aussi toujours des questions éthiques qui se posent… Le centre interdisciplinaire de recherche Early Stage Innovations de la Nasa se penche sur la problématique des bactéries : il y a un risque que des bactéries venues de la Terre polluent ou détruisent la faune d’un objet céleste, mais aussi qu’une bactérie venue de l’espace soit ramenée sur Terre. La question est ainsi posée avec une mission à destination de Saturne : doit-on faire écraser une sonde à la surface de cette planète, avec le danger d’en perturber tout le système écologique ? Comment pensez-vous que pourra être créé ce modèle industriel intégré qui fait actuellement défaut ? K. M. S. À l’heure actuelle, le développement de toutes ces start-up est très hétérogène et se joue pour beaucoup sur le positionnement stratégique. C’est évidemment important : parfois le positionnement peut être parfaitement compatible dans le cas de concepts similaires, mais parfois ce sont des concepts qui se trouvent à des extrêmes opposés. C’est la nature même des start-up : certaines verront la lumière et seront un succès ; d’autres vont mourir. Mais il faut y aller et s’y aventurer ! C’est le propre de l’entrepreneuriat. Ce qui est intéressant aussi, c’est que toutes ces start-up se font sur la base d’initiatives privées et non pas de grands groupes. C’est un prépositionnement. À ce jour, SpaceX est sans doute la plus avancée, car elle a justement développé la
«Cette épopée va durer, selon moi, une quarantaine d’années.» Yves Elsen Président du Luxembourg Space Cluster
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technologie qui va aider à mettre en place ce modèle industriel. On travaille assez étroitement avec Elon Musk : dans sa réflexion et son approche, on voit bien qu’il est un industriel du 21e siècle. Et ce dont nous avons besoin, c’est d’un mix entre ceux qui ont envie d’aller de l’avant, qui lancent des grandes réflexions : qu’est-ce qu’on peut exploiter, qu’est-ce que ça vaut, comment on crée une nouvelle économie à côté ; mais aussi besoin de grands industriels pour assembler les pièces… C’est cet ensemble qui sera plus grand que la somme de chacun des éléments qui le composent. Il y a quelques années, l’idée de création d’une zone industrielle dédiée aux technologies de l’espace n’a pas eu le succès espéré. Le nouvel élan donné par le projet Spaceresources.lu peut-il permettre qu’il en soit autrement ? Y. E. À nos yeux, c’est le territoire national qui constitue déjà, à lui tout seul, un zoning. Pour une société étrangère qui vient s’établir au Luxembourg, l’important est d’abord d’être dans le pays. Peu importe, presque, qu’elle soit à Belval, à Betzdorf ou Wiltz. Il est primordial dans un premier temps que les sociétés s’implantent au Grand-Duché dans un environnement qui leur plaît. On verra ensuite. Être proche les uns des autres, oui, c’est important, mais pour l’heure, il faut que tout le monde se retrouve sur la ligne et réussisse son départ. On aura le temps, ensuite, d’étudier le trajet de la course. K. M. S. Il y a deux façons de considérer la création d’une telle zone d’activité qui pourrait être dédiée à l’exploitation des ressources dans l’espace : si on regarde ce qui a pu se faire ailleurs, ce type de développement s’est fait soit par accident, soit par design. Le quartier d’affaires de Canary Wharf à Londres, par exemple, est une évidence. C’est ce que la ville voulait et elle l’a eu. C’est très impressionnant. Ça pourrait donc faire partie de la réflexion. Mais il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs : c’est sans doute un peu tôt à l’heure actuelle. Une fois que le cadre régulatoire sera bien établi, et qu’il y aura ces intérêts, alors cela fera du sens de créer cette zone. Avoir tout le monde sur un même campus permettra un effet de « cross-fertilisation » non négligeable. Pourquoi cela ne s’est-il pas matérialisé par le passé ? Principalement parce que nos partenaires industriels étaient déjà établis ailleurs. C’était alors un peu tard pour les faire venir. Là, on a l’avantage de démarrer d’une feuille blanche. Tout est à faire ! Commençons en effet par attirer de la substance et après on verra ce qu’on peut en faire. »
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CHRONOLOGIE
DÉCOLLAGE SUR TROIS ANS
Le 30 juin 2005, le Luxembourg est devenu officiellement le 15e État membre de plein droit de l’Agence spatiale européenne. Il en a même assuré la coprésidence (avec la Suisse) entre 2012 et 2015. Depuis, le pays n’a cessé de travailler activement en coulisse pour prendre une place dans le concert international, encouragé par la réussite de son vaisseau amiral SES. Plus spécifiquement, c’est en mai 2014 qu’ont été plantées les premières graines de ce qui est, aujourd’hui, la grande initiative Spaceresources.lu.
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• S PA C E X 19 · 05 · 14
• E LO N M U S K
Lors d’une mission économique aux États-Unis, Étienne Schneider visite les installations de fabrication de lanceurs de SpaceX et discute des possibilités d’utilisation de technologies luxembourgeoises par la société américaine.
22 · 09 · 15
Dans le cadre d’une réunion informelle des ministres de l’Énergie à Luxembourg, Étienne Schneider rencontre Elon Musk, le fondateur et CEO de SpaceX.
• S PA C E R E S O U R C E S . LU 02 · 02 · 16
Annonce du lancement de l’initiative Spaceresources.lu, visant à positionner le Luxembourg en tant que pôle européen de l’exportation et de l’utilisation de ressources provenant des objets proches de la Terre (near earth objects, NEO), tels que les astéroïdes. L’ancien directeur de l’Agence spatiale européenne, Jean-Jacques Dordain, est la première personnalité à être présentée en tant que membre du comité consultatif.
• D E E P S PA C E IN DUSTRI ES 05 · 05 · 16
Le gouvernement luxembourgeois, la SNCI et la société américaine d’exploitation minière des astéroïdes Deep Space Industries (DSI) signent un protocole d’accord de coopération dans le cadre de l’initiative Spaceresources.lu. Il est ainsi prévu que DSI bénéficie de cofinancements par le biais du programme spatial luxembourgeois (LuxImpulse), du programme de soutien R & D national et en ayant recours aux dispositifs de financement de la SNCI.
• SIMON PETE WO RD EN 11 · 05 · 16
Au tour du Dr Simon Pete Worden de monter à bord de l’initiative Spaceresources.lu en rejoignant le comité consultatif. L’ancien directeur du centre de l’Ames Research Center de la Nasa avait, en août 2013, dans le cadre de ses fonctions, déjà rencontré les acteurs du secteur spatial au Luxembourg, pour étudier les possibilités de coopération entre le centre et la communauté scientifique luxembourgeoise.
• GEO RGES SCHMIT 02 · 06 · 16
Il manquait une grande figure luxembourgeoise dans le comité consultatif de Spaceresources.lu. C’est à l’ancien haut fonctionnaire Georges Schmit, tout juste retraité de ses fonctions de consul général du Luxembourg à San Francisco, de prendre place dans cette assemblée qui conseille le gouvernement.
• S T R AT É G I E G LO B A L E 03 · 06 · 16
La première réunion du comité consultatif de Spaceresources.lu a lieu au château de Senningen. Elle définit la stratégie globale du projet qui prévoit notamment la création d’un cadre juridique et réglementaire approprié afin de fournir aux entreprises privées et aux investisseurs une sécurité juridique quant à la propriété des ressources exploitées et utilisées dans l’espace.
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• G LO B A L F U T U R E CO UN CI L O N S PA C E T E C H N O LO G I E S
• P L A N E TA R Y RESOU RCES
28 · 10 · 16
Le ministre de l’Économie Étienne Schneider est nommé membre du Global Future Council on Space Technologies du Forum économique mondial.
13 · 06 · 16
Le gouvernement luxembourgeois, la SNCI et Planetary Resources signent un mémorandum d’entente (MoU). Dans le cadre de ce partenariat, l’entreprise américaine, via sa filiale créée au Grand-Duché, s’engage à contribuer à la promotion de l’industrie spatiale locale par le développement de plusieurs activités-clés exclusivement au Luxembourg.
• 25 MILLIONS € 03 · 11 · 16
• P R O J E T D E LO I 08 · 11 · 16
Dépôt à la Chambre des députés, par le ministre de l’Économie, du projet de loi 7093 sur l’exportation et l’utilisation des ressources de l’espace.
Suite à un premier accord signé en juin 2016, le gouvernement, la SNCI et la société américaine de technologie spatiale Planetary Resources signent un accord d’investissement et de coopération. Un rapprochement qui consiste en une prise de participation de l’État de 25 millions d’euros dans le capital de Planetary Resources Inc. dont l’État luxembourgeois, à travers la SNCI, devient ainsi actionnaire principal.
• BEI 09 · 02 · 17
L’initiative Spaceresources.lu fait l’objet d’un accord de coopération signé entre l’État luxembourgeois et la Banque européenne d’investissement, en vue d’améliorer l’accès au financement des sociétés engagées dans des projets innovants.
• WU JI & SEUNG JO KIM 08 · 03 · 17
• I S PA C E 02 · 03 · 17
Signature d’un protocole d’entente entre le gouvernement luxembourgeois et la société de robotique spatiale basée à Tokyo, ispace. Objectif : développer des technologies miniaturisées pour découvrir, cartographier et utiliser les ressources sur la Lune.
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Des experts de renom de Chine et de Corée du Sud rejoignent le conseil consultatif de Spaceresources.lu : le prof. Wu Ji, directeur scientifique et chef de projet du Programme stratégique prioritaire sur la science spatiale de l’Académie chinoise des sciences (il y occupe un poste de titulaire depuis 1996), et le prof. Seung Jo Kim, professeur émérite à l’Université nationale de Séoul, où il a pris sa retraite en 2015.
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• SES-1 0
• B LU E H O R I ZO N
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Lancement depuis le centre spatial Kennedy de la Nasa en Floride du satellite SES-10 à bord du lanceur Falcon 9 de SpaceX. C’est un moment historique, car il s’agit du premier vol orbital commercial effectué par un lanceur réutilisable. SES-10 entre en fonction le 15 mai 2017.
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Création de la société Blue Horizon en vue de développer, grâce aux sciences de la vie, des technologies innovantes permettant la vie dans l’espace. La société est détenue à parité par OHB Venture Capital (Munich, Allemagne) et par LuxSpace (Betzdorf, Luxembourg), toutes deux filiales du groupe allemand OHB, la troisième plus grande entreprise européenne active dans le secteur spatial.
• AU JAPON
• C ÔT E O U E S T
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Une mission économique présidée par le couple grand-ducal est conduite par le ministre de l’Économie, Étienne Schneider, sur la côte ouest des États-Unis. Une mission dédiée exclusivement au secteur spatial, qui passe par Seattle, la plus grande ville de l’État de Washington et du nord-ouest des États-Unis, ainsi que San Francisco en Californie.
• RESSOU RCES D E L’ E S PA C E
• N E W S PA C E E U R O P E CON FEREN CE
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Vote attendu par les députés de la loi sur l’exportation et l’utilisation des ressources de l’espace.
Lors d’une visite de travail au Japon, Étienne Schneider rencontre le ministre japonais de l’Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie, Toshiei Mizuochi, ainsi que le ministre japonais en charge de la politique spatiale, Yosuke Tsuruho. Ils étudient une coopération potentielle entre les deux pays dans le cadre de l’initiative Spaceresources.lu. Lors des entrevues, M. Schneider plaide pour un accord multilatéral sur l’exploration et l’utilisation des ressources spatiales.
• A S T E R O I D D AY 30 · 06 · 17
C’est depuis le Luxembourg qu’est organisée l’édition 2017 de l’Asteroid Day, dans le cadre de la Journée internationale de sensibilisation et d’éducation sur les astéroïdes proclamée par l’assemblée générale des Nations unies.
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À l’instar de ce qui se fait depuis 10 ans aux États-Unis, le Luxembourg accueille la première édition de la NewSpace Europe Conference, un grand événement international organisé par le ministère de l’Économie, en association avec la Space Frontier Foundation américaine. Objectif : devenir LE rendez-vous annuel incontournable des acteurs majeurs – industriels et financiers – de l’industrie spatiale en Europe.
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ÉCOSYSTÈME
LES NOUVEAUX PIONNIERS
KYLE ACIERNO
Managing director, ispace Europe
qu’il est dans la Si vous dites à Kyle Acierno t comme un men aine cert dra lune, il le pren du groupe sein au 2015 en é compliment. Entr business analyst, japonais ispace en tant que al business developpuis rapidement promu glob bientôt 32 ans a de n adie Can ce , ager ment man général de la r cteu dire , été nommé, en 2017 uis fin mars au branche Europe, établie dep l’initiative Luxembourg et partenaire de .lu. rces Spaceresou der Award Lauréat en 2015 du Space Lea ion Advisory décerné par le Space Generat ions unies, et Nat des n giro le s dan ncil Cou rational space sélectionné parmi les next gene utical rona Ast al tion leaders par l’Interna fait partie de Congress en 2016, M. Acierno dans le secteur. ces rares étoiles montantes ubateur de Paul l’inc uis dep ais orm C’est dés vités d’ispace acti les pe Wurth qu’il dévelop cartographier et Europe. Objectif : découvrir, la Lune, et ce au utiliser les ressources sur… enariat visant à part d’un ent, mm travers, nota se innovant, mas de re mèt utiliser un spectro développé par le List.
De nombreuses personnalités s’activent sur le terrain pour faire d’un ambitieux projet une réalité tangible. Portraits de 11 de ces hommes et femme qui, chacun à leur échelle, contribuent à cette noble conquête de l’espace. J E A N - M I C H E L GAU D R O N E T JEAN - MICHEL HENNEBERT
PATRICIA CONTI
Head of space sector & cluster manager, Luxinnovation
PATRICK BIEWER
CEO, LuxGovSat
Avec près d’un quart de siècle de carrière chez SES, où il a exercé diverses fonctions dans les domaines de l’informatique ou dans des activités d’exploitation et d’ingénierie, Patrick Biewer, 50 ans, maîtrise plutôt bien la matière. Entre 2010 et 2015, il avait dirigé SES Broadband Services, l’activité de l’opérateur de Betzdorf dédiée aux services internet à large bande par satellite. C’est donc presque naturellement que le choix d’un CEO pour LuxGovSat s’est porté sur lui. Depuis le 1er juillet 2015, il dirige donc à temps plein la joint-venture détenue conjointement par l’État luxembourgeois et SES, dans le but de l’acquisition, du lancement et de l’exploitation d’un satellite à des fins de communication militaires et gouvernementales. Les deux partenaires ont apporté, chacun, 50 millions d’euros, l’opération étant complétée par un emprunt de 125 millions d’euros. Le lancement du satellite SES-16 / GovSat est prévu pour le dernier trimestre de l’année. Il couvrira l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique.
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Titulaire d’un doctorat en robotique, Patricia Conti est, depuis 2009, à la tête des activités Espace de Luxinnovation et dirige le Luxembourg Space Cluster. Sa carrière, débutée au Robotics Laboratory de l’université de Stanford, l’a ensuite menée chez Matra Espace, intégré plus tard dans le consortium Airbus Defence & Space, où elle a dirigé plusieurs départements-clés. Depuis 2009, elle est l’une des chevilles ouvrières du développement du secteur spatial au Luxembourg, représentant et défendant les intérêts du pays dans ce segment auprès de l’ASE, de la Commission européenne et d’Eumetsat (l’organisation européenne pour l’exploitation des satellites météorologiques). Elle – et son équipe – constitue également, en étroite relation avec le ministère de l’Économie, le point de contact pour les entreprises intéressées de développer ou financer des activités spatiales depuis le Luxembourg. Une activité en forte croissance depuis qu’ont été ouvertement affichées les intentions en matière d’exploration et d’utilisation des ressources spatiales.
BEN BASELEY-WALKER
Senior director for global engagement, Planetary Resources
Présent depuis le mois de janvier au Luxembourg afin d’y représenter l’une des deux sociétés américaines installées dans le pays dans le cadre de l’initiative Spaceresources.lu, Ben Baseley-W alker est loin d’être un inconnu dans le secte ur spatial. À 34 ans, ce natif de Lond res est spécialisé dans le droit et les relat ions internationales. Ancien créateur et responsable du programme de prote ction contre les menaces de l’Institut des Nations unies pour la recherche sur le désarmement (Unidir), il a notamme nt dirigé un groupe de travail dédié à l’activité extra-atmosphérique. Son parcours comprend égalemen t un passage par la Secure World Foun dation à Washington en tant que conseiller sur les questions de sécurité spatiale, mais aussi par le Kenya où il a occupé le poste de conseiller en relations internatio nales. Diplômé des universités d’Amsterd am et d’Édimbourg pour les volets droit et sciences politiques, Ben Baseley-W alker est également titulaire d’un diplôme de la Space University de Pékin.
JEAN-JACQUES DORDAIN
Membre du comité consul tatif, Spaceresourc es.lu
Ingénieur de l’É cole centrale de Paris (l’histoire raconte qu ’il fut diplômé le jour où Neil Armstrong a po sé le pied sur la Lune le 21 juillet 1969), Jean-Jacques Dordain, 71 ans, est le pr emier à avoir co ncrètement soutenu et acco mpagné le lance ment du projet Spaceres ources.lu. Un soutien de poids de la part de cet ancien directeur géné ral de l’Agence spatiale européenne (entre 2003 et 2015), où il a passé près de 30 ans d’une carrière intégralement dédiée à ce se cteur. Son prem ier emploi, à peine diplômé, fut auprès du ce ntre français de recher che aérospatial e, l’Onera, en même temps qu ’il enseigna à l’É cole nationale supérieur e de l’aéronau tique et de l’espace (Supae ro). Il aurait même pu être lui-mêm e spationaute : il faisait partie des cinq candidats français sélec tionnés (mais finalement non retenus) pour intégrer, à la fin des années 1970, le progra mme américain SpaceLab, puis postula, sa ns plus de succ ès, pour intégrer le prog ramme spatial soviétique.
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JOCHEN HARMS
YVES ELSEN
Président, Luxembourg Space Cluster
anciens au Il est sans doute l’un des plus vers des Luxembourg à baigner dans l’uni il a occupé satellites. Pendant plus de 15 ans, s au sein de bilité onsa resp à es post s ieur plus president, SES, jusqu’à celui de senior vice est nommé à la European broadband. En 2002, il ateur de sertête de la spin-off Satlynx, opér en Europe, llite sate par s nnel ectio bidir s vice t Satellite GiIa , SES par nt eme oint créée conj Networks et Alcatel Space. nir manaIl n’y reste qu’un an, avant de deve il continue à où c, Hite de CEO et er partn ging le secteur nouer d’étroites relations avec e du projet spatial, notamment dans le cadr n Galileo. de système européen de navigatio t – du iden prés urs toujo et – r ateu Fond de l’aéronauGroupement luxembourgeois ement le égal ide prés il tique et de l’espace, Luxembourg Space Cluster. nal de la Ancien président du Fonds natio eil de cons du t iden prés el actu et recherche Luxembourg, gouvernance de l’Université du iculière à l’asil porte une attention toute part ir. savo du sion smis tran de pect
MARCO R. FUCHS
Managing director, OHB SE
S’il n’est pas en permanence présent au Luxembourg, Marco Fuchs compte beaucoup dans le paysage « spatial » au Luxembourg. Juriste de formation aujourd’hui âgé de 55 ans, M. Fuchs a d’abord travaillé pour des cabinets d’avocats à New York puis à Francfort, avant de rejoindre le groupe allemand familial OHB en 1995 à Brême et d’en prendre la direction générale en 2000. OHB, qui est la troisième plus grande entreprise européenne active dans le secteur spatial, est incontournable au Luxembourg. Il détient en effet LuxSpace (qui développe des systèmes de microsatellites) et Blue Horizon, récemment créée au Luxembourg pour développer, grâce aux sciences de la vie, des technologies innovantes permettant la vie dans l’espace. OHB est également un des partenaires-clés de l’initiative Asteroid Day désormais pilotée depuis le Grand-Duché et on le retrouve encore aux côtés du gouvernement, de SES et de l’ASE, dans le projet de recherche du satellite électrique Electra.
MATHIAS LINK
Policy officer / Space affairs au ministère de l’Économie
Au sein de la DG Recherche, propriété du intellectuelle et nouvelles technologies ministère de l’Économie, dirigée par Mario Grotz, la direction des Affaires spatiales fiest dirigée par Marc Serres. Plus spéci quement, la coordination de l’initiative ias Spaceresources.lu a été confiée à Math Link. Cet ancien associate chez Booz & ue Company (entre 2007 et 2008, à une époq où l’actuel CEO de SES était vice-président du conseil d’administration) fait assurément partie de ces « hommes de l’ombre », rarement sous les feux de la rampe, fut-elle de lancement, mais fins connaisseurs de leurs dossiers. Après avoir passé six années et demie chez Luxinnovation où il a, entre autres, occupé les fonctions de chef de projet Activités et programmes spatiaux et a relancé l’ICT & Space Cluster, il est entré au ministère de l’Économie en novembre i2014 et représente le pays dans les princ pales assemblées internationales du secle teur, et siège en particulier au Copuos, aComité des Nations unies, pour l’utilis tion pacifique de l’espace extra-atmosphé rique, œuvrant pour une révision du Traité international de l’espace datant de 1967.
Managing director, Blue Horizon
Âgé de 53 ans et fort de 25 années d’expérience dans le secteur spatial en Europe, Jochen Harms est ce que l’on peut appeler un hype ractif. Cet ancien business development & Infote rra creation chez EADS Astrium (devenu plus tard Airbus Defence & Space) et qui a dirigé pendant 10 années LuxSpace cumule aujourd’hui trois casquettes qui s’entrecroisent au sein du groupe allemand OHB. Il est à la fois CEO de la toute jeun e Blue Horizon (co-entreprise entre LuxSpace et OHB Venture Capital, récemment créée au Luxe mbourg pour développer des technologies inno vantes permettant la vie dans l’espace), mana ging director de… OHB Venture Capital et de M2M Europe Network & Solutions, autre co-e ntreprise liée au groupe OHB, active dans les tech nologies et solutions machine-to-machine. Il a également occupé, pendant plusi eurs années, la vice-présidence du Groupement luxembourgeois de l’aéronautique et de l’esp ace (Glae).
GEORGES SCHMIT
KARIM MICHEL SABBAGH
CEO, SES
Avec sa double natio nalité canadienne et libanaise, Karim Mic hel Sabbagh, 53 ans , est le premier CEO non européen de l’op érateur de satellites SES. Il occupe ce poste dep uis 2014, mais avait siégé depuis 2011 au sein du conseil d’adminis tration. Titulaire d’un MBA de l’American Unive rsity de Beyrouth et d’un do ctorat en managem ent stratégique de l’American Century University au Nouveau-Mexique, il avait auparavant, pendant six ans, mis ses compé tences au service du cabinet de conseil en straté gie Booz & Company , dont il était devenu l’assoc ié principal à Dubaï, après avoir été directeur de s opérations et de la stratégie de Leo Burnett au Mo yen-Orient. Dans un style très dir ect tout à fait différent de son prédécesseur, Roma in Bausch, M. Sabb agh a très vite su prendre ses marques et continue r à piloter le développement du leader mondial des satellites, en solidifiant les ba ses de sa croissanc e notamment par le développ ement de nouvelles plateformes satellitaires.
Membre du comité consultatif, Spaceresources.lu
Il est la première grande figure luxembourgeoise à être montée à bord de l’initiative Spaceresources.lu. Hau t fonctionnaire d’élite, ancien secrétaire général du ministère de l’Économie où il fut également responsable de la DG Ent reprises, développement économique et com merce extérieur, et président de la SNCI entre 1995 et 2002, Georges Schmit, 64 ans , fut, entre 2009 et 2016 consul général du Luxembourg à San Francisco. À deux pas de la Silicon Valley, il a largement contribué à créer des liens étroits avec bon nombre de sociétés technologiques américaines. À peine « retraité », il a été appelé au sein du comité consultatif de Spa ceresources.lu, devenant le troisième (ap rès Jean-Jacques Dordain et Simon Worde n) à rejoindre l’initiative. Il y apporte notamment son irremplaçable expertise en matière de commerce et d’investissement, d’innovatio n et de promotion des start-up et, d’u ne manière plus générale, sa connaissa nce du monde de l’entreprise et des dévelo ppements économiques.
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SPACE MINING
D E PA R T E T D ’A U T R E D E L ’A T L A N T I Q U E
Plus d’un an après son lancement, l’initiative Spaceresources.lu a réussi à séduire à ce jour quatre acteurs internationaux désireux d’exploiter les ressources spatiales. Parmi eux, deux sociétés américaines, Deep Space Industries et Planetary Resources, qui ont établi un siège européen au Luxembourg afin de peser le plus possible dans la course que se livrent les différents acteurs du « new space ». JEAN - MICHEL HENNEBERT ANTHONY DEHEZ
BEN BASELEY-WALKER dirige Planetary Resources au Luxembourg.
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A
lors que l’implantation, dans les années 1960, de Goodyear dans un Luxembourg où la richesse provenait principalement de la sidérurgie avait été le fruit d’un heureux concours de circonstances, l’arrivée sur le sol grand-ducal de ses compatriotes américaines, Deep Space Industries et Planetary Resources, relève d’une tout autre logique. Celle de bénéficier des opportunités offertes par un pays parmi les plus ambitieux dans le développement du « new space », cette industrie née de la fin des stratégies exclusivement pilotées par les agences spatiales gouvernementales et dans laquelle s’engouffre un grand nombre d’acteurs privés désireux d’aller au-delà des projets purement scientifiques. Autrement dit, de passer de l’exploration du système solaire à son exploitation. Devancé de quelques mois par les États-Unis de Barack Obama, qui ont publié en novembre 2015 un Space Act ouvrant la voie à de telles démarches, le Grand-Duché a, depuis, rattrapé son retard. Au point désormais que l’initiative Spaceresources.lu ambitionne de réformer le cadre juridique international sur base du projet de loi en cours d’analyse par les députés. Un cadre jugé, par Étienne Schneider, ministre de l’Économie, « plus malin » que celui des Américains, puisque permettant à « toute société, quelle que soit l’origine des capitaux, de bénéficier de la propriété des ressources ramenées sur Terre ». Seule condition imposée par le texte : que les sociétés aient une présence au Grand-Duché. À ce jour, cet appel international a été entendu par quatre sociétés : la japonaise ispace, l’allemande Blue Horizon et, donc, les américaines Deep Space Industries et Planetary Resources. Deux sociétés qui ont d’ailleurs été les premières à bénéficier du soutien officiel du gouvernement dans le cadre de son initiative Spaceresources.lu (voir la chronologie des pages 36 à 39). La première a signé
un accord pour la construction, d’ici 2020, d’un vaisseau de repérage destiné à « évaluer les propriétés géotechniques de la cible et son aptitude à son exploitation minière », et la seconde a vu l’État devenir l’un de ses actionnaires principaux. Présentes à Luxembourg-ville, pour le moment toutes les deux au 19, rue de Bitbourg, selon le registre de commerce, ces sociétés américaines ambitionnent de tirer parti du fait d’avoir un pied de part et d’autre du globe pour atteindre leurs objectifs d’exploration, puis de prospection spatiale. C’est en tout cas ce que revendique Planetary Resources, qui avait annoncé, lors de son implantation en juin 2016, vouloir recruter « une cinquantaine de personnes au Luxembourg ». Deep Space Industries, pour sa part, n’a jamais répondu aux nombreuses sollicitations effectuées pour la rédaction de cet article, laissant planer le doute quant à ses ambitions pour le siège européen.
Multiplier les connexions
« Nous avons choisi le Luxembourg pour en faire un centre d’excellence ; ce site, tout comme celui de Redmond, (à côté de Seattle, ndlr) sont les deux faces d’une même médaille », assure de son côté Ben Baseley-Walker, senior director for global engagement de Planetary Resources. Un discours qui s’est traduit par le lancement, début avril, de son programme de recrutement de ce côté de l’Atlantique. Avec l’ambition d’arriver à « une quinzaine » de personnes d’ici la fin de l’année, qui devront être « les meilleures », la société recherche aussi bien des profils commerciaux que scientifiques. À la recherche également d’un site de production « de 1.500 à 2.000 m2 qui devra être doté d’une salle blanche afin de pouvoir mener à bien nos recherches », Ben Baseley-Walker assure en avoir « plusieurs en tête », tous situés à Luxembourg-ville ou ses environs immédiats. Le choix définitif devrait, quant à lui, être effectué « d’ici le début de l’été ». Le développement attendu de l’activité luxembourgeoise des deux sociétés américaines répond aux objectifs affichés du ministère de l’Économie, à savoir l’essor des activités de recherche et développement, mais aussi la mise en place de liens avec les chercheurs des instituts luxembourgeois en capacité de participer aux programmes d’exploration et d’exploitation spatiales. Un tel dispositif existe déjà via le Centre interdisciplinaire pour la sécurité, la fiabilité et la confiance, impliqué dans la création de Prospector-X, le vaisseau que doit construire Deep Space Industries.
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date des prochaines élections législatives. « Nous savons que les traités internationaux sont assez flous sur la question de l’exploitation des ressources. C’est pour cela qu’en tant qu’État souverain, nous voulons établir une base légale, l’idée étant ensuite de motiver les Nations unies pour une révision du traité de 1967. »
É T I E N N E S C H N E I D E R ( M I N I S T R E D E L’ É C O N O M I E )
« I L N E FA U T PA S LO U P E R CETTE CHANCE »
Motiver les « venture capitalists »
La perspective imminente du vote par les députés de la loi sur l’exportation et l’utilisation des ressources de l’espace est, aux yeux du ministre de l’Économie, une étape-clé dans le développement des ambitions spatiales du Luxembourg. Au-delà du texte, espéré pour juin, se profile aussi une démarche internationale pour dépoussiérer le traité international sur l’espace, signé au niveau des Nations unies il y a 50 ans.
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J E A N - M I C H E L GAU D R O N
a fusée Schneider est lancée et plus rien ne semble pouvoir l’arrêter. Pas même l’avis très mitigé rendu le 7 avril par le Conseil d’État, assorti de quelques oppositions formelles, concernant le projet de loi 7093 sur l’exportation et l’utilisation des ressources de l’espace, déposé fin 2016. « Ces oppositions du Conseil d’État, on peut toutes les accepter, explique M. Schneider à Paperjam. Il est simplement vraiment dommage qu’on retire au texte toute la flexibilité qu’il y avait. On est là dans un domaine tout nouveau, avec des inconnues dans les domaines commercial et de la régulation. Nous voulions donc laisser la flexibilité nécessaire pour pouvoir ensuite adapter l’approche en cours de route. Le Conseil d’État, lui, veut que tout soit bétonné tout de suite. On l’a donc accepté. Mais cela veut aussi dire que la loi devra peut-être être rapidement modifiée. » Les amendements gouvernementaux, en réponse à cet avis du Conseil d’État, ont été étudiés en commission parlementaire les 11 et 18 mai derniers, le texte ayant ensuite été renvoyé à la Haute Corporation pour validation définitive en vue d’un vote espéré
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encore en juin. « Le plus important est de démarrer le plus vite possible et, donc, de voter la loi le plus vite possible, affirme le ministre de l’Économie, qui annonce une ligne de crédit de 200 millions d’euros pour le développement des activités dans le secteur spatial. Il ne faut pas louper la chance que nous avons, cette chance énorme que tout le monde regarde le Luxembourg et attende l’initiative concrète du pays en matière législative. Si nous devions encore mettre six mois supplémentaires, on ne nous prendrait plus au sérieux. Entre-temps, il y a une soixantaine d’entreprises et des tas de centres de recherche qui frappent à notre porte et qui veulent travailler avec nous. » Dernier exemple en date : le protocole d’entente signé en mars dernier entre le gouvernement luxembourgeois et la société japonaise ispace dans le but d’utiliser, sur la surface de la Lune, un spectromètre de masse innovant, développé par le List, afin d’explorer les compositions élémentaires de la glace lunaire. D’une certaine façon, cette loi « nationale » ne constitue que le premier étage de la fusée, les ambitions d’Étienne Schneider allant bien au-delà, y compris d’octobre 2018,
« Il y a une soixantaine d’entreprises et des tas de centres de recherche qui frappent à notre porte.» Étienne Schneider Ministre de l’Économie
Ce « traité sur les principes régissant les activités des États en matière d’exploration et d’utilisation de l’espace extraatmosphérique, y compris la Lune et les autres corps célestes », ratifié par une centaine d’États – et par le Luxembourg en juillet 2005 –, constitue à ce jour la base juridique de référence pour les questions traitant de matière spatiale. Mais 50 ans après avoir été écrit, il mérite assurément quelques ajustements. C’est ce sur quoi planche – entre autres – le Copuos (un groupe de travail des Nations unies dédié), dans lequel siègent notamment Pierre Goerens (conseiller chargé de direction au ministère de l’Économie, également commissaire du gouvernement auprès de SES) et Mathias Link ((policy officer / space affairs au ministère de l’Économie). Mais le processus prendra sans doute plus de temps que le parcours législatif au Luxembourg. « Le calendrier des Nations unies se compte plutôt en décennies décennies, regrette M. Schneider. Mais nous continuons à faire pression. À partir du moment où nous aurons notre propre législation, souveraine, et que, entre-temps, nous aurons pu convaincre les pays partageant le même point de vue d’établir un consensus international par la réalisation d’un accord multilatéral, nous aurons d’autant plus de poids pour convaincre les Nations unies. » D’ici là, aussi, l’agence spatiale nationale voulue par le ministre de l’Économie aura peut-être vu le jour. Évoquée dans le cadre d’une réunion publique en septembre 2016 et officiellement annoncée lors de la mission économique sur la côte ouest des États-Unis en avril dernier, cette agence – dont la création est espérée avant les prochaines élections – doit se focaliser sur le développement économique des activités spatiales, et se verra financée par des fonds sur le modèle partenariat publicprivé. « Je suis même prêt à ce que l’État prenne une partie plus risquée, et les investisseurs privés une part moins risquée, indique Étienne Schneider. L’important, c’est d’avoir ce PPP et de donner aux venture capitalists l’opportunité d’investir dans un domaine prometteur. »
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ANTHROPOFICTION
L’ H O M M E D A N S L’ E S PA C E EN QUÊTE D’UNE NOUVELLE UNITÉ
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es pieds sur terre, la tête dans les étoiles, Abdu Gnaba continue d’avancer... Anthropologue et sociologue, il étudie les sociétés et les cultures humaines, pour révéler ce qui les unit, se plongeant dans leur passé pour mieux comprendre le présent. Mais aujourd’hui, alors que l’idée de coloniser l’espace commence à faire son chemin dans certains esprits plus qu’avant-gardistes, de nouveaux modèles de sociétés « extraterrestres » sont sur le point d’émerger, élargissant de fait l’horizon de l’anthropologue au-delà de la seule gracieuse courbure de notre planète. L’« anthropofiction » devient alors un concept à inventer, et Abdu Gnaba s’en revendique volontiers le pionnier. Car depuis qu’Elon Musk a dévoilé ses projets de colonisation de la planète Mars, l’idée de faire de l’anthropologie par anticipation est presque devenue pour M. Gnaba une obsession, doublée d’une fascination pour une matière encore vierge de toute investigation. S’il est bien un champ encore totalement inexploré, c’est celui de l’Homme dans l’espace. Est-ce d’avoir eu pendant plusieurs années, depuis la fenêtre de sa chambre, une vue directe sur l’Observatoire de Nice, au sommet du Mont Gros, qui lui a forgé cet ambitieux dessein animé de passion ? Est-ce la rencontre, au fil de sa carrière, avec quelques spationautes et leur vision humaniste, et parfois poétique, d’exploits technologiques sans précédent ? « Au départ, la conquête de l’espace reposait sur une compétition politique, rappelle Abdu Gnaba. Mais aujourd’hui, elle est avant tout facteur d’union. Tout le monde travaille ensemble. Or, justement, l’anthropologie travaille à révéler l’unité de l’Homme. » Le lien est alors évident à ses yeux : l’espace nous permet de prendre conscience de notre appartenance à une espèce commune, nous apprend que nos différences sont source d’innovations et qu’elles nous permettent de progresser lorsqu’elles sont mises au service de tous. « On observe la création d’une culture nouvelle, avec ses mythes, ses règles, ses héros. Si le désir ou le fantasme est le moteur de l’humain, ce qui est fascinant aujourd’hui, c’est que plus on rêve grand, plus les projets les plus fous se concrétisent, à une vitesse étourdissante. » Au point de classer Elon Musk comme un personnage mythologique. « La période que nous vivons est merveilleuse, au sens premier
L’anthropologue et sociologue Abdu Gnaba a décidé d’explorer le champ jusqu’ici inédit de l’Homme dans l’espace. Un projet ambitieux derrière lequel pourra se dessiner l’émergence de futurs développements économiques. J E A N - M I C H E L GAU D R O N MAISON MODERNE
Abdu Gnaba : « L’Homme a besoin d’expansion, d’être toujours quelque chose de plus que lui-même. »
du terme. Tout ce que l’on peut imaginer peut potentiellement exister. Le propre de l’Homme n’est-il pas de se projeter vers un avenir et s’y adapter pour qu’il continue à y évoluer ? » À une époque charnière de la civilisation humaine, où l’idée d’une vie « hors Terre » ne semble plus être de la pure science-fiction, se pencher sur la sociologie de l’Homme dans l’espace revêt un intérêt à multiples facettes. « Dévoiler la manière dont les différentes cultures se représentent l’espace et sa conquête permet d’optimiser la collaboration entre ces cultures », explique M. Gnaba, qui a pu constater, au fil de son expérience, qu’un Russe, un Chinois ou un Américain ne considérait pas l’espace de la même manière. « Décrypter les motivations fondamentales des acteurs du secteur invite les non-initiés à adhérer au plus grand projet de l’humanité. » Étudier cette nouvelle culture en formation est également essentiel à ses yeux pour anticiper ce que seront les fondements de l’humanité future. « L’Homme a besoin d’expansion, d’être toujours quelque chose de plus que lui-même. La Terre se rétracte, nous vivons dans un climat d’étouffement, de saturation, alimenté par l’angoisse de l’épuisement des ressources lié à la démographie galopante. C’est cette angoisse qui crée des peurs et du désordre. La conquête spatiale offre une respiration salvatrice qui remet l’humanité sur le chemin du progrès. » L’objectif de ce projet ? Toutes les civilisations se construisent sur des mythes fondateurs, et Abdu Gnaba part de l’hypothèse de travail que ces mythes qui évoluent vont finir par s’unir, pour créer un nouveau socle commun. « Nous sommes en train de vivre un basculement historique considérable. Nous allons nous extraire de la planète bleue, changer notre rapport à la mère nourricière, et réinventer notre histoire pour dessiner notre avenir », explique-t-il, prêt à explorer l’émergence de ce nouvel Homme. C’est depuis le Luxembourg, pays qui, à ses yeux, incarne déjà la fédération de communautés de cultures œuvrant au service de causes communes (que ce soit pour le secteur biomédical ou pour le space mining), que M. Gnaba entend coordonner cette inédite étude anthropologique et sociologique de l’Homme dans l’espace. Un projet de longue haleine qui, potentiellement, n’a pas d’issue finie, mais qui pourrait servir de base, ensuite, à la mise en place de futurs développements économiques capables de s’adapter à ce contexte nouveau. Juin 2017 —
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MAISON MODERNE
EXPROPRIATION Les échéances électorales approchent et les fossés entre les partis gouvernementaux se creusent. La suggestion du LSAP d’étendre les possibilités d’expropriation a été rejetée par ses partenaires DP et Déi Gréng, lors de leurs congrès respectifs. Tandis que les socialistes estiment que l’expropriation, contre dédommagement, doit devenir un outil pour construire assez et suivre le rythme de la croissance démographique, les libéraux et les écologistes pensent qu’il existe d’autres moyens pour mobiliser du terrain constructible. Le CSV, qui jouera un rôle-clé lors des législatives de 2018, s’oppose également à un renforcement de l’expropriation, laissant le LSAP très isolé dans le paysage politique. Les différents partis pourront néanmoins s’exprimer au sujet du droit de propriété et des devoirs qui en découlent, lors d’un débat d’orientation sur le logement, cet automne à la Chambre des députés. De gauche à droite : Christian Kmiotek (Déi Gréng), Alex Bodry (LSAP), Corinne Cahen (DP).
181,7 Millions Avec un solde positif passant de 105,1 millions en 2015 à 181,7 millions en 2016, les caisses de l’assurance maladie-maternité sont largement mieux remplies qu’en 2013 (22,5 millions) ou 2014 (5,9 millions). C’est le bilan très favorable présenté début mai par la Caisse nationale de santé (CNS) à l’occasion de la réunion semestrielle de la quadripartite réunissant gouvernement, représentants des organisations professionnelles les plus représentatives des salariés et des employeurs, et les représentants des prestataires de soins de santé.
ÉCONOMIE & POLITIQUE
CONFIANCE EN HAUSSE Selon le sondage Politmonitor réalisé par TNS Ilres pour RTL et le Luxemburger Wort publié le 22 mai, 49 % des électeurs feraient confiance au gouvernement, contre 47 % lors du précédent sondage en janvier 2017. 48 % feraient confiance à l’opposition (ex æquo par rapport à janvier). C’est le CSV qui, avec 56 %, demeure le parti qui jouit de la plus grande confiance. Suivent en deuxième et troisième place, ex æquo, le LSAP et Déi Gréng avec 48 %, et en quatrième place, le DP avec 44 %. Juin 2017 —
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Xavier Bettel, Premier ministre Interrogé par CNN, le Premier ministre luxembourgeois a partagé sa vision des négociations en cours entre Bruxelles et Londres liées au Brexit. Selon lui, il est nécessaire de « parler des sujets difficiles avant d’évoquer la relation future entre le Royaume-Uni et l’Union européenne ».
PRÉCISIONS Dans son édition de mai, Paperjam dressait une représentation graphique des médias luxembourgeois. Editpress tient à préciser que le groupe emploie au total 114 journalistes (le cumul des journalistes du Tageblatt, de la Revue, et du Quotidien), sans compter les free-lances à plein temps. Par ailleurs, il convient de préciser que le montant de recettes publicitaires de 5.345.892 € correspond aux recettes des médias détenus à 100 % par le groupe Editpress, à savoir Tageblatt et Le Jeudi. En y ajoutant les autres médias détenus à 50 % ou plus par Editpress (Revue, L’essentiel, Le Quotidien), la somme serait de 24.954.063 €. PROJET DE TÉLÉTRAVAIL La mise en place d’un projet pilote de télétravail dans la fonction publique se fera « entre septembre et octobre », a annoncé à Paperjam.lu le ministère de la Fonction publique. « Un groupe de fonctionnaires bénéficiera de cette initiative à la rentrée prochaine, soit à l’horizon septembreoctobre », indique le ministère, sans préciser ni le nombre de fonctionnaires, ni l’administration concernée. 048 —
LE LUXEMBOURG EN MARCHE ! Lors du second tour de l’élection présidentielle, les Français du Grand-Duché ont préféré Emmanuel Macron à la représentante du Front national Marine Le Pen. Le 7 mai dernier, ils ont ainsi été 89,5 % à voter pour le candidat d’En marche ! au Lycée français de Luxembourg-ville. L’abstention a toutefois enregistré un niveau record, pour atteindre les 40,5 %.
32 En 2016, 32 personnes ont perdu la vie sur les routes luxembourgeoises, soit le niveau enregistré en 2010, et le double des ambitions du pays d’ici à 2020. Un constat qu’il faut toutefois nuancer au vu de l’évolution survenue au cours des six années écoulées, marquée notamment par une hausse de 20% du parc automobile, de près d’un quart (23,9%) de la population résidente, et de 40,2% du nombre de frontaliers. CHANGEMENT DE GOUVERNANCE Empêché par son mandat de nouveau directeur de l’Inspection générale des finances (IGF), Étienne Reuter a passé le flambeau à Frank Vansteenkiste à la tête d’Agora, la société chargée de la reconversion urbanistique du site de Belval. Géographe de formation, ce dernier a d’abord travaillé dans le privé, avant de rejoindre l’État en 2011. Il s’est notamment fait connaître via l’élaboration de divers concepts liés à la mobilité en général, et à la circulation en particulier.
COMBIEN DE FRONTALIERS EN 2060 ? En parallèle à l’augmentation de la population du GrandDuché, la part des travailleurs frontaliers dans l’économie luxembourgeoise devrait beaucoup augmenter dans les années à venir. En 2015, ils étaient 162.000 à traverser la frontière tous les jours pour venir travailler au Luxembourg. D’ici 2060, ils pourraient être près de 384.000, selon l’étude Europop 2015, menée par la Fondation Idea.
L’INDE DANS LA LIGNE DE MIRE
Deloitte, le Luxembourg Green Exchange et le cabinet de conseil Quantum Business Advisory ont fait partie de la délégation luxembourgeoise pour assister à la 3e édition de la Smart Cities India 2017 Expo, pour parler du développement des «smart cities» en Inde les 10 et 11 mai derniers.
LICENCE CC
« Il faut avant tout clarifier le passé avant de parler de futur. »
POPULATION
En progression de 2,5 % sur un an, la population résidente luxembourgeoise flirte désormais avec la barre des 600.000 personnes. Au 1er janvier 2017, le pays comptait officiellement 590.667 habitants, selon les données du Statec publiées début mai, avec une moyenne d’âge de 40,1 ans pour les femmes et de 38,5 ans pour les hommes. Une population relativement jeune, en raison de l’âge moyen des étrangers.
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
« Devant nous, le paradis »
1960 Photographie aérienne du plateau du Kirchberg. Il a bien changé depuis.
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
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V I N C E N T B E C H E T, L U X R E A L
« LE REVERS DE LA MÉDAILLE DE LA CROISSANCE »
La partie sud-ouest du Kirchberg de nos jours. Elle va encore grandir.
Le plan d’aménagement général (PAG) de la ville de Luxembourg, adopté le 28 avril, permettrait à la capitale d’atteindre potentiellement 176.000 habitants. La majorité libérale-écologiste veut une ville qui grandit, tout en la préservant «comme elle est».
GÉRARD BORRE
I
l sera retenu comme le plan Polfer (d’Lëtzebuerger Land, 5 mai 2017) : le plan d’aménagement général de la ville de Luxembourg, élaboré au cours des 10 dernières années, a été adopté en même temps que les plans d’aménagement particuliers « quartiers existants » le 28 avril, sous l’autorité de la bourgmestre libérale, Lydie Polfer. Des plans qui pourront, comme auparavant, être modifiés ponctuellement par la commune fixent le mode d’urbanisation de la capitale pour les six prochaines années au minimum. L’urbanisation d’une ville qui a grandi de 30 % en 10 ans, comptant actuellement plus de 110.000 habitants pour 170.000 emplois. Selon des estimations, qui dépendront néanmoins de l’évolution de l’occupation moyenne des logements ou encore de la taille des logements qui seront construits, le PAG permettra à la capitale d’accueillir jusqu’à 176.000 habitants et 250.000 emplois. N’inversant pas le ratio, le PAG n’élimine pas la pression sur le logement et la mobilité. Pour cette raison, le collège échevinal mise sur un renforcement des zones vertes et de la mobilité douce pour préserver la qualité de vie. Plus de pistes cyclables et de corridors verts à travers les quartiers sont censés inciter les citadins à se déplacer davantage à vélo ou à pied. Pour canaliser les non-résidents qui viennent tous les jours de la semaine
travailler dans la capitale, la Ville de Luxembourg compte sur l’arrêt de train Pont Rouge, d’autres gares périphériques, notamment celle de Howald, des parkings Park & Ride, et bien entendu le tram. Son tracé, prévu actuellement entre Luxexpo au Kirchberg et la Cloche d’Or, pourrait étendre ses tentacules vers d’autres axes, comme la route d’Arlon. Le plan Polfer compte par ailleurs sur des mesures de « décentralisation » de l’emploi, envisagées par le gouvernement libéral-social-écologiste, qui fera face à des élections en octobre 2018. L’augmentation de la population, prévue et voulue, devra, elle, être absorbée par plus de logements. Or, plutôt que d’élargir le périmètre, le DP et Déi Gréng ont opté pour une densification, tout en préservant le caractère des quartiers existants. Ainsi, visuellement, la capitale continuera à refléter un contraste entre les nouveaux et les anciens quartiers. D’un côté, les quartiers existants, qui devraient garder leur caractère provincial ou pittoresque, dans le cas de la ville haute. De l’autre, les nouveaux quartiers, comme le Kirchberg ou le Ban de Gasperich, modernes ou dynamiques aux yeux des uns, ou stériles aux yeux des détracteurs d’une architecture conditionnée, d’une part, par des régulations d’efficience plutôt que d’esthétique et, d’autre part, par des promoteurs qui souhaitent rentabiliser chaque mètre carré.
Le nouveau PAG n’est pas assez ambitieux et ne permettra pas la construction d’assez de logements pour suivre la croissance économique, estime Vincent Bechet, le président de l’association de professionnels du secteur immobilier, Luxreal, et par ailleurs managing partner du cabinet immobilier Inowai. Le conseil communal de la ville de Luxembourg a, avec la majorité libérale-écologiste, adopté le PAG le 28 avril dernier. Monsieur Bechet, qu’est-ce que le PAG vous inspire ? Le nouveau plan d’aménagement général de la ville de Luxembourg a l’avantage d’être très précis. Tandis que le particulier lambda aura plus de mal, les professionnels du secteur, les architectes, les promoteurs et les ingénieurs, seront tout à fait capables de le lire. Cela dit, le plan, tel qu’il a été retenu, aurait peut-être pu être plus ambitieux. Le périmètre n’ayant pas été élargi, vous estimez que le PAG ne permettra pas de construire assez ? Si on regarde les statistiques, on voit bien qu’on restera en déficit. Selon les prévisions, le Luxembourg connaîtra une croissance économique de 4 % en 2017, et 5 % en 2018. Sans compter le Brexit et les entreprises qui ont annoncé ou annonceront qu’elles s’implanteront au Grand-Duché, cette croissance sera accompagnée d’une augmentation de l’emploi. La capitale doit s’attendre à de nouveaux arrivants, et le solde entre le nombre d’arrivants et l’offre de nouveaux logements restera déficitaire. C’est un peu le revers de la médaille de la croissance. Que manque-t-il dans le PAG ? Certaines personnes vont grincer des dents si je dis ça, mais il faut plus de flexibilité. Il faudrait peut-être construire plus en hauteur. Mais il existe des tours, certaines sont en planification. Oui, heureusement, le béton coule. Je pense à la tour Infinity au Kirchberg, ou alors les tours qui surplomberont le centre commercial en construction au Ban de Gasperich. Par ailleurs, à Gasperich, 900 unités de logement verront le jour, dont 200 dans les tours. Par rapport à l’augmentation de la population projetée, cela ne suffit pas.
On évoque également et souvent la durée des procédures et des chantiers au Luxembourg. D’une part, il y a la quantité des chantiers, et puis, il y a la qualité des chantiers en cours. On voit bien à quel point les bureaux d’ingénieurs sont actifs. Prenons par exemple le tram. La première partie du tracé sur le plateau du Kirchberg, qui est sur le point d’être finalisée, n’a pas engendré trop de problèmes. Le reste du tracé, en revanche, coûtera sans aucun doute des pertes aux commerçants. Une fois terminé, il sera par contre très bénéfique, d’autant plus qu’au vu de la croissance de la capitale, la mobilité restera un des plus grands problèmes. Selon l’hebdomadaire d’Lëtzebuerger Land, la liste des plaignants qui ont formulé plus de 1.000 réclamations durant l’été 2016 après la publication de la première ébauche du PAG permettrait de mesurer le degré de concentration du patrimoine foncier. C’est une critique facile. Je pense que le Luxembourg favorise l’entrepreneuriat, et certaines personnes, certains promoteurs ont pris un risque en acquérant tel ou tel terrain il y a quelques années. On ne peut pas leur en vouloir d’essayer de les rentabiliser. D’ailleurs, il est tout de même normal que la Ville de Luxembourg ait honoré des réclamations, car certains reclassements de terrains auraient empêché les propriétaires de construire. Il n’y a aucun favoritisme. Et pourtant, le Land évoque aussi la Luxembourg Wealth Study, une étude selon laquelle 10 % des Luxembourgeois les plus riches détiendraient 80 % des biens immobiliers, autres que la résidence principale. Effectivement, ce sont des grands groupes locaux qui possèdent des réserves foncières importantes. Le débat sur les inégalités est bien dans l’esprit du temps. Je pense aux déclarations au niveau mondial, qui évoquent les 5 % des plus riches, qui posséderaient autant que les autres 90 %. Cela dit, la législation en vigueur n’interdit pas d’acheter de l’immobilier. La question est politique, et même philosophique.
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Une question, certes subjective, se pose : ce qui sera construit à la porte de Hollerich, à Cessange ou encore au Kirchberg sera susceptible d’être un jour considéré comme suffisamment « beau » pour être préservé ?
Intérêt général
Finement observée par le Lëtzebuerger Land, « la liste des plaignants permet de mesurer le degré de concentration du patrimoine foncier ». Sur les 1.088 réclamations au projet de PAG enregistrées durant l’été 2016 (après la publication d’une première ébauche du PAG), on retrouve en tête celles des « promoteurs immobiliers avec, à leur tête, le groupe Giorgetti et le fonds Olos ». On y relève également la société M Immobilier de la famille Libens, qui détient plus d’une centaine de cafés, la société immobilière de RTL Group, Media Properties, ou encore Lafayette SA, qui gère le portefeuille immobilier de l’archevêché. S’y ajoutent des centaines de particuliers. L’hebdomadaire note aussi que la grande majorité des réclamations ont été tranchées en faveur des plaignants, et que chacune de ces modifications « aura un impact, notamment sur les plus-values futures ». Ainsi, la grande majorité des plaintes concernaient le classement de terrains en « hab-1 », réservé à des maisons unifamiliales, que la plupart des plaignants souhaitaient classer en « hab-2 », permettant la construction de 052 —
CO MP LEXI TÉ Le plan Polfer, tel qu’adopté le 28 avril, dessine les grandes lignes de l’urbanisation de la capitale. Les zones jaunes et orange, par exemple, sont réservées à l’habitat, les zones bleues aux bâtiments et équipements publics, et les zones violettes aux zones d’activité économique. Les zones rouges sont des zones mixtes urbaines, permettant la mixité entre habitat et commerce.
résidences. Dans beaucoup de cas, les résidences sont d’ores et déjà bâties. Le Land poursuit en expliquant que du côté des grands projets immobiliers, les classements engagent indirectement les banques systémiques luxembourgeoises, dont les crédits aux promoteurs dépendent de la valeur des terrains. Ni le collège échevinal ni les promoteurs n’y voient du favoritisme. Lydie Polfer expliquait au Land qu’« il faut pouvoir admettre que les gens puissent avoir raison, sinon c’est un dialogue de sourds ». Selon les responsables politiques, les propriétaires ayant pris un risque en achetant un terrain, limiter son utilisation reviendrait à les pénaliser. Le PAG serait censé être l’équilibre entre l’intérêt général et le respect des particuliers. La question de la concentration du patrimoine est néanmoins posée, mais toujours sans réponse.
Au bout du tunnel
Adopté par la coalition libérale-écologiste, le plan Polfer, quatrième après les plans Joly (1991), Vago (1967) et Stübben (1901), fera donc le grand écart : permettre à la capitale de grandir, tout en la préservant « comme elle est ». Lors de la séance du conseil communal du 28 avril, Lydie Polfer soulignait qu’il ne dessine « pas une nouvelle ville », mais un accompagnement de la croissance économique et démographique « si nous avons cette chance ».
« Je mets en garde ceux qui remettent la croissance en question », avertissait d’ailleurs Lydie Polfer. La bourgmestre louait le ministre de l’Économie socialiste, Étienne Schneider, qui quelques jours auparavant avait affirmé, de manière « excellente », que la croissance économique serait le seul moyen de préserver le niveau de vie élevé, construire des infrastructures et combattre le chômage au Grand-Duché. Selon le ministre de l’Économie et Lydie Polfer, la capitale ferait des envieux à l’étranger et il suffirait d’aller voir l’état des écoles et hôpitaux à Mont-Saint-Martin (de l’autre côté de la frontière en Meurthe-et-Moselle) pour s’en rendre compte. D’autre part, elle avertissait aussi, « sans vouloir broyer du noir », que si les tendances protectionnistes observées à l’étranger se concrétisaient en Europe, « alors, croyez-moi, il ne faudra bientôt plus s’énerver à cause des nombreux chantiers et embouteillages ». Interrogée quelques jours plus tard sur la question de savoir si ses déclarations ne ressemblaient pas à un « après moi, le déluge », Lydie Polfer répondait en souriant : « Mais non, au contraire : devant nous, le paradis ». EN RÉSUMÉ
Le plan d’aménagement général de la ville de Luxembourg, adopté le 28 avril, se veut un plan qui permettra d’accompagner la croissance de la capitale, tout en préservant le caractère des quartiers existants et la qualité de vie.
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En première ligne pour le Parquet européen CA M I L L E F R AT I |
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Seize pays de l’UE ont officiellement notifié début avril leur intention de lancer une coopération renforcée pour la création du Parquet européen. Parmi les signataires, le Luxembourg est déterminé à obtenir le siège de cette future institution européenne.
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voqué dès la fin des années 1990, le Parquet européen devrait finalement voir le jour en 2019 à l’issue d’un long calvaire. L’idée est apparue au sein du groupe de travail de juristes réunis autour de Mireille Delmas-Marty, le « Corpus juris », en 1997, militant pour la création d’un procureur européen qui serait compétent pour la protection des intérêts financiers des communautés européennes. Écartée lors de la rédaction du traité de Nice, l’idée réapparaît toutefois dans le projet de traité établissant une Constitution pour l’Europe en 2005, dont l’article III-274 mentionne la possibilité d’instituer un Parquet européen, « compétent pour rechercher, poursuivre et renvoyer en jugement les auteurs et complices d’infractions portant atteinte aux intérêts financiers de l’Union ». C’est finalement le traité de Lisbonne, en 2009, qui fait entrer cette disposition dans le traité sur le fonctionnement de l’UE – on ne parle toujours que de la possibilité, et non de l’obligation, d’instaurer le Parquet européen. Est-ce l’avancée inexorable de la construction européenne, ou bien la prise de conscience de l’ampleur des fraudes touchant l’argent public au lendemain de la crise économique et financière mondiale ? En tout cas, c’est en juillet 2013 que la Commission s’est décidée à déterrer le principe du Parquet européen et à lancer la machine législative en adoptant une proposition de règlement sur son établissement. « Depuis juillet 2013, toutes les présidences du Conseil de l’Union ont donné 054 —
« Le Parquet européen apportera une plus-value dans la lutte contre la fraude. » Klaus-Heiner Lehne Président de la Cour des comptes européenne
une priorité à la négociation de cette proposition, indique Félix Braz, ministre de la Justice. Le trio de présidences Italie, Lettonie, Luxembourg a préparé de manière intensive des textes de compromis, afin de faire avancer les négociations. Sous présidence luxembourgeoise, le Conseil a trouvé un accord de principe sur plusieurs aspects-clés de la proposition, comme la compétence du futur Parquet européen, ou encore les mesures d’enquête. » C’est d’ailleurs durant la présidence luxembourgeoise, au deuxième semestre 2015, que le Parlement européen adopte une résolution dans laquelle il fixe les enjeux d’un procureur à l’échelle européenne : les données collectées par la Commission évoquent 500 millions d’euros de fraudes au budget de l’UE, mais les estimations atteignent 3 milliards d’euros. Et les budgets nationaux seraient privés de plus de 50 milliards d’euros chaque année en raison des fraudes à la TVA intracommunautaire. Or, à peine un tiers des recommandations d’enquête ou de poursuite formulées par l’Office européen de lutte antifraude (Olaf) sont effectivement suivies de mises en examen. De fait, le Parquet européen doit constituer une véritable force de frappe contre les fraudes transfrontières et les atteintes au budget de l’UE, à l’heure où chaque sou versé à l’UE et par l’UE est scruté par des opinions publiques plus vigilantes que jamais, et où des politiques d’austérité ont serré la ceinture de dizaines de millions de citoyens européens. « Les citoyens veulent savoir comment leur argent est dépensé et comment il est investi », rappelait le mois dernier
Klaus-Heiner Lehne, président de la Cour des comptes européenne, lors de la présentation de son rapport d’activité. Les auditeurs européens voient d’ailleurs d’un très bon œil l’arrivée d’un véritable procureur financier. « Le Parquet européen apportera une plus-value dans la lutte contre la fraude », ajoutait M. Lehne, même si ses contours restent à clarifier. « Le Parquet européen est une bonne chose, commentait également François Biltgen, juge à la Cour de justice de l’UE et ancien ministre de la Justice, puisque l’on ne peut pas dire, d’une part, qu’il y a des fraudes aux deniers publics européens et, d’autre part, qu’on ne les poursuit pas. » Le procureur européen sera en tout cas un partenaire privilégié de la Cour des comptes, chargée de vérifier le bon ordre des finances européennes. C’est elle qui transfère à l’Olaf les cas de fraude qu’elle découvre au fil de ses contrôles. Quant à l’Olaf, son articulation avec le Parquet européen reste également à définir. Cette entité administrative dépendant de la Commission enquête sur les fraudes au détriment du budget de l’UE, les affaires de corruption et les fautes graves commises au sein des institutions européennes. Elle est également chargée de réfléchir à une politique antifraude pour la Commission. Elle n’est en tout cas pas appelée à disparaître, souligne la Commission. Reste Eurojust, l’unité de coopération judiciaire de l’UE instituée en 2002, et que d’aucuns auraient bien voulu voir augmentée du Parquet européen. Le traité de Lisbonne ne prévoit-il pas de
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créer le Parquet européen « à partir d’Euro just » ? Cette unité vise pour l’heure exclusivement la criminalité transfrontalière et la coordination des différentes juridictions dans ce domaine.
Le Kirchberg en attente
Ce n’est toutefois pas la direction prise par la Commission ni par les États membres qui ont pris le relais. Du reste, l’unanimité n’a pu être atteinte au sujet du Parquet européen, qui touche à l’organisation judiciaire de chaque pays. Certains, comme les Pays-Bas – après un veto du Parlement – et la Suède, estiment que le Parquet européen compliquerait la lutte contre la fraude sans offrir de gages d’efficacité. D’autres, comme l’Italie, jugent au contraire que la solution retenue n’est pas ambitieuse, et surtout pas assez européanisée. Il faut dire que le concept initial de service centralisé n’a finalement pas été conservé, la plupart des États membres préférant un procureur national décentralisé, épaulant le procureur européen pour les affaires de sa juridiction. Quant à Malte, son enthousiasme a été douché par l’obligation de modifier sa Constitution afin de permettre la reconnaissance des compétences du Parquet européen. Ce sont tout de même 16 pays qui ont notifié le 3 avril dernier leur intention de lancer une coopération renforcée, à savoir la Belgique, la Bulgarie, la Croatie, Chypre, la République tchèque, l’Allemagne, la Grèce, l’Espagne, la Finlande, la France, la Lituanie, le Luxembourg, le Portugal, la Roumanie, la Slovénie et la Slovaquie, rejoints par la Lettonie quelques semaines plus tard. Ils s’engagent ainsi à avancer de concert, espérant que la pleine réussite du Parquet européen à 17 (bientôt 18, dit-on) convaincra les autres de suivre leurs traces. Le Luxembourg s’est montré particulièrement actif dans la relance et l’avancement de ce projet. Est-ce un complet hasard s’il est ressorti des cartons lorsque Viviane Reding était commissaire à la Justice et aux Droits fondamentaux ? Et c’est bien le Luxembourg qui a insisté pour placer ce dossier en haut de la pile lors de sa présidence. Il se dit même qu’il a collecté les signatures afin d’accélérer la coopération renforcée. Dernier indice : les réunions informelles au sujet du Parquet européen lors du dernier conseil des ministres de la Justice étaient organisées et présidées par… le Luxembourg.
EN CAM PAGNE Le Grand-Duché se distingue par son enthousiasme dans l’émergence d’un Parquet européen dont il revendique le siège.
Partisan de la première heure, le Grand-Duché mène un combat dans le combat. Objectif : obtenir le siège du Parquet européen. « Une décision sur le siège est de droit déjà prise, souligne Félix Braz. À l’occasion du Conseil européen en décembre 2003, les représentants des États membres, réunis au niveau des chefs d’État ou de gouvernement, ont décidé que le Parquet européen s’établira à Luxembourg. Cette décision se fonde sur une décision du 8 avril 1965, qui a été confirmée par le protocole n° 6 au traité de Lisbonne. » Cette décision de 1965 indique en effet que « sont (…) installés à Luxembourg les organismes juridictionnels et quasi-juridictionnels ». Pour Félix Braz, pas de doute, « le Luxembourg est donc prêt à accueillir le Parquet européen ». Pourtant, la Commission dit autre chose. Les 17 pays engagés dans la coopération renforcée n’ont encore rien
décidé et se sont, selon elle, accordés pour discuter la question du siège en dernier lieu. Sans oublier que le Parlement européen penchait plutôt pour une installation à La Haye, aux côtés d’Eurojust. L’affaire n’est donc pas pliée pour le Grand-Duché. Prochaine étape : l’accord de coopération renforcée, puis l’aval du Parlement européen. Selon la Commission, le Parquet européen pourrait donc voir le jour d’ici deux ans. Le conseil des ministres de la Justice et des Affaires intérieures qui devrait entériner l’accord aura lieu les 8 et 9 juin à… Luxembourg. Signe du destin ? EN RÉSUMÉ
Le Luxembourg fait figure de meneur au niveau européen afin de concrétiser le Parquet européen voué à poursuivre les fraudes touchant le budget de l’UE et les fonds de l’UE versés aux États membres.
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
L’ A N N É E D E S C H O I X
Quo vadis Uni ? CA M I L L E F R AT I |
Treize ans après sa création, l’Université du Luxembourg traverse un moment de doute, entre un budget retoqué et un recteur démissionnaire. En toile de fond, l’heure est aux tiraillements sur l’avenir de l’Uni, alors que le gouvernement est prêt à lâcher la bride à la faveur d’un projet de loi remaniant en profondeur sa gouvernance.
B I FU R C ATIO N Le recteur Klump quitte le volant au moment où l’Université doit définir ses priorités pour 2018 à 2021.
MAISON MODERNE
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année 2017 restera celle des choix pour l’Uni. Le 3 mai, son recteur depuis deux ans, Rainer Klump, a claqué la porte pour des « raisons personnelles ». Les dissensions autour du budget 2017 n’y sont évidemment pas étrangères. Le recteur a en effet été renvoyé à sa copie par deux fois par le ministre de l’Enseignement supérieur, avant que le budget ne soit finalement approuvé par le conseil de gouvernance le 3 avril. Diffusés dans la presse, les détails du déficit de 26,9 millions d’euros font sensation. Même si pour le SEW-OGBL, il s’agit plutôt de la « différence entre l’augmentation espérée de la dotation budgétaire de l’État par rapport à la dotation réelle », due à une remise à niveau urgente de la sécurité informatique et aux frais de fonctionnement de Belval – qui viennent seulement d’être contractualisés avec le Fonds Belval par le recteur intérimaire Ludwig Neyses. Le syndicat pointe surtout « l’effet de l’approche utilitariste dominant l’orientation de l’enseignement et de la recherche depuis la création de l’Université et qui s’exprime notamment via le surpoids des milieux patronaux luxembourgeois au sein du conseil de gouvernance », incarnés par Yves Elsen (CEO de Hitec), Alain Kinsch (managing partner d’EY Luxembourg) et Gérard Hoffmann (managing
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director Tango / Telindus). Une diversité qui fait toutefois partie de l’ADN de l’Uni. « La meilleure pratique est de nommer des personnes pour leurs compétences et non pour leur appartenance à ceci ou cela, conteste Erna Hennicot-Schoepges, présidente de l’association des Amis de l’Université et ministre de l’Enseignement supérieur entre 1995 et 2004. On ne peut pas dire que, parce que des personnes sont actives dans le secteur privé, cela préjuge de la direction future de l’Université. » Et le conseil de gouvernance présente « une majorité issue du monde académique et de la recherche », souligne son président, Yves Elsen. Les trois missions fondamentales de l’Uni sont réitérées dans le projet de loi déposé le 8 mai : « L’enseignement supérieur, la recherche et le service à la société luxembourgeoise en vue de contribuer à son développement social, culturel et économique. » Une fidèle transposition du « triangle de la connaissance » prôné au niveau européen. Ancrée dans l’économie grandducale, avec des chaires financées par des acteurs locaux, l’Uni est tentée de se concentrer sur les matières jugées rentables, de l’ingénierie à l’IT en passant par le digital et les matériaux – aux dépens de ses composantes en sciences humaines, où les professeurs partants ne sont pas systématiquement rem-
placés. Son rayonnement international dépend pourtant de son excellence académique. « Les vice-recteurs, les doyens et les directeurs des centres interdisciplinaires travaillent à la formulation des priorités pour la recherche et l’enseignement supérieur pour 2018 à 2021, rassure Yves Elsen. Dans un monde qui change très vite, les universités doivent donner des cursus généralistes aux étudiants. » Le cursus médical est sur les rails et l’Uni doit, d’après le projet de loi, accueillir l’Institut universitaire international (IUIL) au sein d’un groupement d’intérêt économique ayant l’État pour actionnaire. Pour Yves Elsen, l’articulation recherche / enseignement supérieur est « bien synchronisée ».
Un recteur rétrogradé
Le gouvernement actuel se montre en tout cas décidé à relâcher la tutelle de l’État. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Marc Hansen, « se tient à l’écart » des turbulences du printemps. Aucun représentant du gouvernement ne siège dans la commission de recrutement du futur recteur. Et le projet de loi abolit le droit du regard du ministre sur le budget, la révocation des directeurs des centres interdisciplinaires ou les questions RH. De fait, c’est le conseil de gouvernance qui va gagner en importance, puisqu’il nommera le recteur, les vice-recteurs et les doyens, et engagera le directeur administratif et financier. Le recteur officiera davantage comme un gestionnaire que comme un visionnaire, perdant même la présidence du conseil universitaire. Un virage critiqué à demi-mot par Erna Hennicot-Schoepges. « Je pense que l’Uni a fait ses preuves. Il faut quand même bâtir sur ce qui a été : des doyens de faculté forts, un recteur précédent (Rolf Tarrach, ndlr) en cheville ouvrière pour mener l’Uni là où elle est, très bien cotée dans les rankings internationaux. » L’ancien recteur emblématique garde le silence. L’ancienne ministre ne souscrit pas non plus à un retrait de l’État. « Notre force, c’est précisément que par l’interaction entre le gouvernement et l’Uni, nous puissions réagir et anticiper des problèmes de société qui se dessinent seulement maintenant, comme le digital, où il est important que les projets du gouvernement pour développer ce secteur et ceux de l’Uni se complètent. » L’Uni doit tout de même renforcer sa collecte de fonds privés et son positionnement sur les fonds européens. EN RÉSUMÉ
L’Université se retrouve sans recteur alors que se profilent des décisions cruciales pour son avenir, entre continuité académique et renforcement de son ancrage économique.
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
FRANÇOIS GEMENNE
« Les migrations posent la question de notre rapport à l’autre » FRÉDÉRIQUE BUCK |
François Gemenne, politologue, spécialiste en migrations et chercheur à Sciences Po Paris et Liège, évoque les dessous de la politique migratoire européenne. Selon le chercheur, l’échec de l’Europe en la matière est cuisant. «Nous avons tendance à juger de la légitimité des migrants en fonction de la catégorie dans laquelle nous les rangeons.»
MIKE ZENARI
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epuis « l’afflux massif » de 2015, le désengagement européen en matière de migration semble progressif. Vous évoquiez déjà à l’époque la « forteresse Europe » sur la question de l’immigration. Quel constat tirez-vous deux ans plus tard ? F R A N Ç O I S G E M E N N E Il semble que l’on ne parvienne pas à sortir de cette logique, malheureusement. L’ouverture des frontières intérieures de l’Europe s’est doublée d’un renforcement de ses frontières extérieures, comme s’il s’agissait de réserver à quelques-uns seulement un espace de paix et de prospérité. Malgré les morts qui s’accumulent, malgré le bilan désastreux de cette logique, on poursuit dans cette voie, faute d’un autre projet politique. Cela fait plus de vingt ans que les autorités européennes tentent, en vain, de mettre en place une politique commune en matière d’asile et d’immigration. Toutes les tentatives, y compris celles qui visaient à instaurer un minimum de solidarité entre États membres, comme le plan de relocalisation, se sont heurtées au refus de coopération des différents gouvernements. Le seul point qui fait consensus, c’est la fermeture des frontières extérieures, qui semble être devenue aujourd’hui l’alpha et l’oméga de toute vision politique en matière d’immigration. C’est dramatique. L’afflux migratoire massif de 2015 à 2017 peut-il être considéré comme étant « sans précédent » sachant que l’UE n’absorbe environ que 10 % des 4,5 millions de réfugiés syriens et 5 % des 60 millions de personnes déplacées dans le monde ? C’est une crise politique, humanitaire et morale sans précédent. Jamais il n’y avait eu autant de morts aux portes de l’Europe – plus de 5.000 en 2016. La gestion européenne de cette crise a joué
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É C HAN G E S Frédérique Buck et François Gemenne échangent sur une thématique à la fois brûlante et centrale pour notre société.
un très grand rôle dans la campagne du Brexit. C’est donc bien plus qu’une crise de l’asile ou qu’une crise politique dont il s’agit, plus que d’une « crise des réfugiés ». Bon nombre de chercheurs, dont vous, proposent l’ouverture des frontières européennes comme solution à l’immigration clandestine. En pratique, comment fonctionnerait cette ouverture ? L’ouverture des frontières, ce n’est pas la fin des frontières : c’est la fin des visas, mais pas la fin des passeports. En pratique, on n’exigerait plus de visa pour l’entrée sur le territoire. L’immigration clandestine n’aurait donc plus lieu d’être, et ce serait aussi la fin du business des passeurs, et surtout des morts en Méditerranée. Cela ne veut pas dire que plus de gens viendraient : toutes les recherches sur la question montrent que les migrations ne sont pas déterminées par le degré d’ouverture d’une frontière, contrairement à ce que l’on croit sou-
vent. Simplement, ceux qui viennent de toute façon pourraient le faire, enfin, de façon sûre et légale. La difficulté, c’est que l’ouverture des frontières doit être une politique concertée : un pays seul aura du mal à la mettre en œuvre. Et aujourd’hui, personne ne veut en entendre parler. Que nous ont appris sur nous-mêmes les migrations et la fermeture progressive des frontières de ces deux dernières années ? Sans doute que nos sociétés étaient en profonde crise d’identité. Faute de parvenir à se projeter dans l’avenir, elles se replient sur elles-mêmes, et donc sur leurs frontières. C’est pour cela que c’est bien le projet européen lui-même qui est en cause ici : l’Europe est à la fois une destination très attractive pour les migrants et les réfugiés, mais aussi la destination la plus dangereuse. C’est tout le paradoxe de nos sociétés aujourd’hui.
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L’attitude des citoyens européens par rapport aux questions migratoires est souvent empreinte d’émotions, parfois extrêmes. D’une part, nous avons connu des élans de générosité et d’ouverture remarquables, de l’autre, des peurs irrationnelles, des mises à feu de centres d’accueil, la montée du racisme et de la xénophobie. Pourquoi ne parvenons-nous pas aujourd’hui à discuter sereinement, rationnellement des politiques migratoires que nous souhaitons pour l’avenir ? Effectivement, la réaction des populations à l’égard des migrations est souvent polarisée autour d’émotions, qu’il s’agisse d’empathie ou de peur et de rejet. Je pense que cela tient au fait que l’immigration questionne notre identité, l’idée collective que nous nous faisons de nousmêmes, comme nation ou simplement comme groupe social. Les migrations sont vues comme une conséquence de la mondialisation, qui cristallise beaucoup de tensions dans nos sociétés. C’est pour cela que nous avons cette obsession des frontières, qui sont vues comme des scories d’un monde ancien pour les uns, et comme des protections face à la mondialisation pour les autres. Nos sociétés sont très divisées autour de cette question, et nos attitudes face aux migrations reflètent ces tensions. Quelle approche préconisez-vous ? Je pense qu’il faut d’abord considérer les migrations comme un fait structurel. Nous restons bloqués, aujourd’hui, dans ce que j’appelle le « paradigme de l’immobilité », c’est-à-dire l’idée que les migrations constituent une anomalie qui n’existerait pas dans un monde idéal. C’est ce qui explique que nous les voyions systématiquement comme un problème à résoudre, ou une crise à gérer. Il faut sortir de cette approche, et accepter qu’elles sont un élément structurel d’un monde de plus en plus globalisé. En Europe, la priorité aujourd’hui est de rétablir des voies d’accès sûres et légales vers le continent, tant en ce qui concerne l’asile que l’immigration. Il faut ensuite aller vers une logique de gestion commune, qui implique aussi les pays d’origine et de transit et les considère comme des partenaires à part entière, et pas comme des sous-traitants. Et il faut encourager la mise en place d’un système de gouvernance mondiale des migrations internationales – le pacte global des Nations unies, mis en place l’an dernier, est un début. Vous avancez que les gouvernements européens se placent régulièrement à la remorque de l’opinion publique au lieu de la façonner, de la guider.
« Aujourd’hui, c’est l’extrême droite qui pose les questions. » François Gemenne
En ce sens, l’ouverture dont a fait preuve Angela Merkel a représenté un exemple : elle a fait ce qu’elle a pensé être juste. Par rapport à cela, la gauche européenne semble tétanisée par l’influence de l’extrême droite dans le champ politique et finit par rentrer dans son jeu. La gauche a-t-elle ployé sous les questions migratoires ? D’une certaine manière, oui. Trop souvent, la gauche a abandonné son projet universel pour penser les luttes sociales dans le strict cadre des frontières nationales. C’est cela aussi qui explique la montée d’un souverainisme de gauche. Et c’est cela qui explique qu’Angela Merkel, une personnalité de droite, soit aujourd’hui devenue la boussole morale de l’Europe. L’extrême droite a-t-elle déjà gagné en pesant sur les prises de positions des autres partis ? Oui. Elle a réussi à imposer ses idées, son vocabulaire, son agenda sur cette question. Aujourd’hui, c’est l’extrême droite qui pose les questions, dans le cadre de pensée qu’elle a défini. Les partis démocratiques doivent d’urgence reprendre la main, et poser à nouveau les questions, plutôt que de se contenter d’y répondre. Aujourd’hui, les pays de l’Union européenne opèrent une distinction très nette entre les politiques d’asile et les politiques d’immigration. La Convention de Genève écarte ainsi de fait la grande majorité des demandeurs d’asile. Or, vous défendez que les migrations sont toujours multifactorielles, hautement complexes et dénoncez la distinction « arbitraire » et « artificielle » qu’opère l’Europe entre les migrants.
Oui, les gens ne migrent plus de façon linéaire, pour une raison précise, comme cela a pu être le cas par le passé. Aujourd’hui les itinéraires sont très fragmentés, et les facteurs de migration se mêlent les uns aux autres, s’influencent les uns les autres. Empiriquement, il est très difficile de distinguer des catégories migratoires en fonction du motif des migrations, que ce motif soit économique, politique ou environnemental. Et cela pose aussi un gros problème éthique, car nous avons tendance à juger de la légitimité des migrants en fonction de la catégorie dans laquelle nous les rangeons. Plus on favorise l’accès au marché du travail pour les nouveaux venus, plus on facilite leur intégration. Un des facteurs d’intégration majeurs des personnes déplacées est l’accès à l’emploi. Selon vous, les migrations dynamisent nos économies… Nos économies sont des économies tertiaires, c’est-à-dire fondées sur la fourniture de services. Cela veut dire que le stock d’emplois dépend largement du dynamisme de la population, alors qu’on a toujours tendance à imaginer que c’est un stock figé, un gâteau à se partager. Plus une population est dynamique, plus le marché du travail va être dynamique. Et donc, plus on favorise l’accès au marché du travail pour les nouveaux venus, plus on facilite leur intégration et leur capacité à déployer leur plein potentiel économique. EN RÉSUMÉ
Lorsque Frédérique Buck, à l’origine de l’initiative iamnotarefugee.lu, rencontre le spécialiste des migrations qu’est François Gemenne, l’échange est à la fois empreint d’humanité et d’enjeux politiques dans une Europe qui se cherche sur sa politique migratoire.
L’auteur de l'interview est à l’origine de la campagne de sensibilisation iamnotarefugee.lu, qui a donné lieu à la parution de l’ouvrage I’m not a refugee édité par Maison Moderne (disponible sur le shop maisonmoderne.com) et financé par l’Œuvre nationale de secours Grande-Duchesse Charlotte dans le cadre de l’appel à projets Mateneen. François Gemenne a signé, aux côtés de Jean Asselborn, ministre des Affaires étrangères, de l’Asile et de l’Immigration, une des préfaces du livre. Informations sur l’initiative : www.iamnotarefugee.lu Retrouvez l’intégralité de cet entretien sur paperjam.lu.
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
Dix ans de rémission CA M I L L E F R AT I |
MAISON MODERNE
Passage obligé pour l’installation d’une entreprise au Luxembourg, le service des autorisations d’établissement traite près de 14.000 demandes par an. Il reflète la bonne santé économique du pays et l’évolution de son tissu d’entreprises. Le service adapte ses outils au volume de travail et aux exigences législatives changeantes après de sombres heures au début des années 2000.
U
n service noyé sous les demandes en attente, accusant trois mois de délai – sinon plus –, dirigé par un homme, Albert Franck, à la réputation sulfureuse, et dont deux anciens agents ont comparu en février devant le tribunal d’arrondissement de Luxembourg pour avoir validé des justificatifs falsifiés dans près de 300 dossiers. Voilà l’image du service des autorisations d’établissement renvoyée par les audiences de ce procès retentissant, qui a braqué les projecteurs sur un service peu connu. Si des malversations ont bien eu lieu, impliquant deux fonctionnaires qui n’ont jamais été mis à pied malgré la demande de Christian Schuller, directeur du service à partir d’août 2004, elles ne concernent qu’une infime partie des milliers de dossiers traités chaque année par ce service du ministère de l’Économie. « Lorsque je suis arrivé à la fin des années 1990, le nombre des
UNE AUTORISATION TRÈS PRISÉE
demandes traitées n’atteignait pas 8.000, et il a augmenté de quasiment 1.000 chaque année jusqu’en 2012, où il a culminé à 13.000, avant de baisser un peu en raison des difficultés économiques en Europe », se souvient Christian Schuller, chargé de la direction générale PME de 2004 à 2014, aujourd’hui conseiller juridique auprès du ministre. Un accroissement notable qui reflète le dynamisme économique du pays dans cette décennie, voyant également exploser l’embauche de résidents étrangers et de travailleurs frontaliers. « Cette tendance traduit le degré d’ouverture du Luxembourg et de son économie », commente M. Schuller. De fait, les demandes d’autorisations d’établissement ont « plus que doublé en 10 ans, avec un délai de traitement qui est passé de trois mois à une semaine seulement, sans augmentation de personnel ». Les effectifs s’élèvent toujours à douze personnes, mais la procédure a été complètement remaniée. Exit les errements sous Albert Franck, qualifiés de « période noire du service » par un ancien agent. Les dossiers ne traînent plus sans raison ou par calcul. En quelques mois, le délai de traitement se réduit à une poignée de semaines. Et la technologie s’invite : depuis 2009, le service numérise tous les dossiers reçus et s’est doté d’archives numériques, avec un gain de temps considérable à la clé. « Depuis 2012, nous donnons la possibilité d’effectuer la procédure entière en ligne » via guichet.lu, ajoute Gilles Scholtus, successeur de Christian Schuller. Même si ce ne sont encore que 20 à 25 % des demandes qui parviennent au service en ligne. « L’accès en ligne requiert une authentification Luxtrust, dont les étrangers ne sont pas forcément munis. » Il est d’ailleurs envisagé un contournement de cette obligation.
Injonctions européennes
En parallèle à la certification ISO, garantissant la qualité de traitement des dossiers, le service a également fractionné l’examen des dossiers par sécurité. « La numérisation, l’encodage, l’instruction et la validation du dossier sont effectuées par des personnes différentes, explique Gilles Scholtus. Si une personne tente de tout faire de A à Z sur un dossier, le système ne l’autorise pas. »
Autre changement de taille : la suppression de la commission consultative composée de représentants des chambres professionnelles et du ministère de l’Enseignement supérieur, vouée à se prononcer sur les dossiers présentant des « particularités », « surtout dans l’artisanat ou pour certaines professions libérales avec des parcours de diplômes complexes », souligne M. Schuller. Une commission écartée par la loi du 2 septembre 2011, en application de la directive Services de 2006 qui interdit l’examen d’une demande d’établissement par des « opérateurs concurrents, y compris au sein d’organes consultatifs ». La directive européenne a surtout imposé d’aligner les exigences opposées aux candidats résidents et non résidents au titre de la libre prestation de services. Une pilule difficile à avaler dans l’artisanat : un brevet de maîtrise était traditionnellement requis des Luxembourgeois pour l’octroi d’une autorisation d’établissement, alors que les non-résidents devaient pouvoir obtenir le même sésame munis d’un justificatif d’expérience ou de diplôme. Six ans après la dernière loi, une nouvelle est en préparation. Car « la matière évolue continuellement », souligne Gilles Scholtus, citant l’apparition de nouveaux métiers et d’autant de procédures à revisiter. Pour les food trucks par exemple, ou les sàrl-s. Dernière avancée en date : la mise en ligne d’un registre des autorisations d’établissement accessible depuis le site guichet.lu. « Nous sommes confrontés à beaucoup de demandes, par exemple une personne qui a reçu une offre de réfection de façade par une société et qui veut savoir si celle-ci est en règle au niveau administratif », indique Gilles Scholtus. La recherche en ligne doit donc encore permettre au service de gagner en efficacité. Une nouvelle étape de digitalisation au service de l’économie. EN RÉSUMÉ
Loin des dysfonctionnements graves et des malversations mises en lumière lors d’un procès contre deux agents en février dernier, le service des autorisations d’établissement du ministère de l’Économie s’est adapté depuis 10 ans à une explosion des demandes et aux changements législatifs.
Demandes traitées Agréments accordés
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E SSOR Le dynamisme économique du Luxembourg, davantage que l’assouplissement des règles, explique la forte progression des demandes d’autorisations d’établissement de la dernière décennie. En 2016, 13.644 demandes ont été traitées, donnant lieu à 9.999 agréments accordés.
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
UN MONSTRE SACRÉ DE LA POLITIQUE
80 bougies pour Jacques Santer
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uelques semaines après Colette Flesch, c’est au tour de Jacques Santer, un des derniers monstres sacrés de la politique luxembourgeoise, de souffler ses 80 bougies. Celui qui fut le plus jeune ministre à intégrer un gouvernement (à 35 ans, en 1972) porte aujourd’hui un regard tout en retenue et en distance sur la politique nationale. « Nous nous sommes émancipés ces dernières années, concèdet-il. Et nous sommes perçus pour cela à l’étranger. Nous n’avons pas attendu le nation branding pour le faire ! » Ancien Premier ministre (entre juillet 1984 et janvier 1995), puis président de la Commission européenne (entre janvier 1995 et mars 1999), M. Santer ressent, pour l’Europe, un mélange d’espoir et de crainte. « Si on laisse libre cours aux extrémismes, oui, l’Europe aura des difficultés. Mais elle a aussi l’opportunité de saisir les difficultés du moment pour se ressaisir et marquer précisément la solidarité de ses États membres. C’est aussi la seule façon pour que les autres puissent la respecter. » Jacques Santer a également occupé, à partir de 2004, la présidence de CLTUfa (groupe RTL). Une fonction qu’il a choisi de quitter en avril dernier. Retouvez notre série d'interviews de Jacques Santer, publieés à l'occasion de son anniversaire, sur paperjam.lu
J.- M. G. |
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
LES MÉDIAS EN DÉBAT
TOUT A CHANGÉ. TOUT VA CHANGER ? F R A N Ç O I S AU L N E R |
S É BAS T I E N G O O S S E N S
DISC U SSION Le débat sur les médias a suscité beaucoup d’intérêt du côté des médias. Ces derniers n’ont cependant pas obtenu beaucoup de réponses aux questions qui se posent dans le secteur.
Le débat de consultation organisé au Parlement le 9 mai au sujet de «l’évolution des médias et la qualité de la presse» ne marque que le début d’une discussion politique sur l’avenir du cadre légal des médias et de l’intervention financière de l’État.
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Le gouvernement souhaite toujours «réformer et adapter» l’aide directe de l’État à la presse écrite, mais les critères et le calcul définissant la répartition divisent.
Entouré de la société civile et des chercheurs, l’exécutif veut élaborer une stratégie nationale pour la compréhension des médias.
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
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n n’arrête pas le progrès. La migration du papier vers le digital continue et continuera à offrir aux médias des chances, mais également à les confronter à de nouveaux défis. Tandis qu’au Luxembourg, les recettes publicitaires ont augmenté entre 2015 et 2016, cette hausse revient surtout aux revenus en ligne. Or, on ne sait pas encore si, à terme, les revenus en ligne ne finiront pas, comme c’est le cas aux États-Unis, principalement dans les poches des opérateurs de plateformes comme Google, Facebook ou Youtube. Les organes de presse choisissent ou devront choisir comment adapter leur modèle économique pour leur permettre de financer le journalisme professionnel dans un petit marché qui limite les options de financement. Outre la question du modèle économique, les médias et les journalistes s’adaptent ou devront s’adapter, tant bien que mal, à une consommation toujours plus rapide de l’information, aux nouveaux moyens techniques, aux réseaux sociaux, à des barrières à l’information, et à l’influence grandissante des communicants. La politique ne pouvant guère dicter aux différents organes de presse quelle stratégie ils ont à adopter, le débat du 9 mai à la Chambre voulu par le Premier ministre (qui a également les médias dans ses attributions) sur « l’évolution des médias et la qualité de la presse » s’est largeP H O TO ment concentré le cadre légal réservé 210 m msur x 250 mm aux médias, sur l’éducation aux médias, et sur les interventions financières de l’État dans le paysage médiatique.
Statu quo dans l’audiovisuel
Cette intervention, Xavier Bettel la chiffrait à 38 millions d’euros par an dès 2021, lorsque entrera en vigueur le nouveau contrat de concession entre l’État, CLT-Ufa et RTL, signé le 31 mars 2017. Dès 2021, et pour trois ans, le gouvernement s’est engagé à compenser, ex post, jusqu’à 10 millions d’euros par an le déficit de RTL Télé Lëtzebuerg, à condition que la chaîne télévisée remplisse une mission de service public et respecte davantage de règles déontologiques (en référence à l’affaire « Lunghi » en novembre 2016). Le débat sur la position monopolistique de RTL Télé Lëtzebuerg étant reporté à plus tard, celui du 9 mai se limitait, en ce qui concerne le secteur audiovisuel, à l’annonce du Premier ministre que les chaînes régionales Nordliicht TV et Radio Ara devraient également pouvoir bénéficier d’aide financière publique, et que le gouvernement chercherait à simplifier les procédures d’autorisation pour les chaînes radio et télévision, en « dépoussiérant » la loi sur les médias électroniques « datant du dernier siècle » (1991). Loi qui avait pourtant pour but d’apporter une forme de pluralisme à l’offre audio-visuelle.
L’idée d’une deuxième chaîne télévisée, soutenue par le LSAP, Déi Gréng et Déi Lénk, le Premier ministre souhaite l’enterrer, estimant lors du débat qu’un tel projet coûterait trop cher. Contre les exemples de l’Islande et Malte, qui jouissent d’un pluralisme télévisuel, avancés notamment par le député LSAP Yves Cruchten, Xavier Bettel rétorquait qu’en France, les contribuables paieraient 130 euros par an pour la télévision publique.
Calcul et critères
vernement au principe de soutien financier de l’État pour la presse, mais ne donnait pas de détails sur les préférences du gouvernement quant aux critères et au calcul de l’aide. Quoi qu’il en soit, le débat sur le futur régime d’aide directe à la presse ne fait que commencer et continuera en commission parlementaire, a indiqué le président de la fraction du DP, Eugène Berger. Les députés auront en tout cas besoin de données permettant d’évaluer l’impact qu’aurait telle ou telle autre TVA option retenue sur le paysage Le Premier ministre médiatique.
Contrairement au secteur annonçait le 9 mai que audiovisuel, la presse écrite dès que la réforme de la peut s’attendre à de plus Plan d’action «fake news » directive européenne sur les taux de TVA serait amples changements, qui Xavier Bettel a déclaré lors adoptée, le gouvernedoivent néanmoins encore du même débat vouloir ment souhaiterait appliêtre tranchés politiquement. mettre en place une « stratéquer le taux superLe régime actuel de l’aide gie nationale pour la compréréduit de 3% aux publications en ligne. «Peut-être publique directe à la presse hension des médias », qui déjà en 2018», espère devrait être élaborée de écrite, qui permet aux plus Xavier Bettel. Une telle petites maisons d’édition de concert avec la société civile adaptation intéresserait survivre, favorise les plus et des chercheurs. Cette strales médias qui proposent du contenu payant grandes en sommes réelles tégie, qui recueille le soutien en ligne, tels que le (voir notre édition de mai de la plupart des députés, y Luxemburger Wort ou le 2017). compris du CSV, devrait Lëtzebuerger Land. Les Tandis que tous les partis permettre aux lecteurs de médias qui souhaitent appuient l’initiative du goumieux distinguer le travail combler le recul des recettes publicitaires par vernement de soutenir la journalistique professionnel davantage de revenus presse en ligne, ainsi que l’anet de qualité de « toutes ces d’abonnement ou paienonce de fusionner aussi autres choses qu’on trouve à ment pour du contenu en rapidement que possible ce droite, à gauche ». Cette nouligne pourront avec un taux super-réduit soit régime transitoire et le velle volonté d’éduquer augmenter légèrement régime d’aide directe de l’État jeunes et adultes aux médias leurs marges, soit offrir à la presse écrite (« papier »), est un peu tardive, étant les produits à un prix le débat du 9 mai ne livrait donné que des programmes moins élevé. pas encore de réponses aux d’éducation aux médias en nombreuses options qui cours étaient jusqu’à présent existent quant aux critères que devront rem- quasiment ignorés par la politique depuis plir les médias qui souhaiteraient profiter de des décennies. l’aide, et quant au calcul du montant alloué. Face à certaines informations circulant Yves Cruchten avertissait que si l’aide sur internet, par exemple, que la Terre est augmentait en fonction de l’apport propre plate, ou que les images du premier pas sur du bénéficiaire, les plus modestes seraient la Lune auraient été enregistrées dans un encore désavantagés par rapport aux plus studio, le Premier ministre estimait par ailgrands. D’autant plus que les grands groupes leurs qu’il faudrait soulever la question de la peuvent plus facilement opérer en « cross-mé- responsabilité des réseaux sociaux au niveau dia », c’est-à-dire sur plusieurs supports. européen. Xavier Bettel s’interrogeait égaleOutre la question de la base du calcul pour ment sur l’influence qu’ont les algorithmes les contenus en ligne, qui ne se laisse pas sur la formation de l’opinion publique. mesurer en pages, la députée du CSV Diane La discussion sur le phénomène des « fake Adehm demandait quel critère linguistique news », en prolifération « exponentielle » selon serait retenu, car pour obtenir l’aide à la Yves Cruchten, demeure donc, tout comme presse écrite, une publication doit être en celle sur l’avenir du modèle économique des luxembourgeois, allemand ou français. Or, organes de presse et la discussion sur l’avece critère n’a pas été retenu pour la presse nir de l’aide directe de l’État à la presse, une en ligne. Par ailleurs, elle estimait que les discussion avec plus de questions que de médias dont les recettes publicitaires dépas- réponses. seraient 50 % des recettes totales ne devraient EN RÉSUMÉ pas pouvoir bénéficier de l’aide. Le débat sur les médias du 9 mai n’est que le début Soucieux de préserver le pluralisme et de discussions qui devraient mener à la fusion de l’aide à la presse «papier» et l’aide à la presse «en l’offre de « journaux de gauche ou de droite », ligne». Reste à savoir quels critères et quels modes Xavier Bettel a répété l’attachement du gou- de calcul seront retenus.
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
F R A N Ç O I S AU L N E R
EN ROUTE VERS LES ÉLECTIONS
LE SAVIEZ-VOUS ?
LE DP DOMINE DANS LA CAPITALE Le parti libéral est aux commandes de la Ville de Luxembourg sans interruption depuis 1970. La bourgmestre actuelle, Lydie Polfer, était d’ailleurs à son poste entre 1982 et 1999, avant de laisser sa place à Paul Helminger puis à Xavier Bettel. Ce dernier ayant pris la fonction de Premier ministre en 2013, Lydie Polfer est retournée à l’hôtel de ville.
« Manque de soutien de l’actuel conseil échevinal à l’égard des petits commerces de proximité. » Déi Lénk Stad a déploré la fermeture annoncée de la librairie Alinéa, une des dernières librairies généralistes indépendantes à Luxembourg-ville (et qui est revenue sur sa décision suite à de nombreux soutiens). Selon le parti de gauche, le DP et Déi Gréng auraient une attitude passive à l’égard de l’explosion des loyers et favoriseraient la concurrence déloyale des multinationales.
NON-RÉSIDENTS INSCRITS
4.512
C’est le nombre de non-résidents inscrits sur les listes électorales de la Ville de Luxembourg au 28 avril. Malgré de nombreux efforts de sensibilisation de la part de la commune, ce chiffre est très faible par rapport aux 40.000 personnes qui pourraient s’inscrire et par rapport aux 5.200 inscrits au 1er janvier 2012. Il est encore possible de s’inscrire sous conditions jusqu’au 13 juillet. Infos: jepeuxvoter.lu
064 —
Luxembourg-ville LUXEMBOURG-VILLE
« LA MOBILITÉ, NOTRE PRIORITÉ » François Benoy est, aux côtés de Sam Tanson, candidat tête de liste pour Déi Gréng dans la ville de Luxembourg. La capitale est dirigée depuis 2005 par le DP et Déi Gréng. Avec quels arguments comptez-vous maintenir votre position, voire la renforcer ? F R A N Ç O I S B E N O Y La ville fait face à deux défis majeurs : premièrement, la population qui grandit, et deuxièmement, l’emploi qui augmente. Dans ce contexte, nous devons garantir une bonne qualité de vie pour les habitants de la capitale et pour les gens qui viennent y travailler. Notre priorité pour les prochaines années restera avant tout la mobilité. Tout le monde sait que nous avons joué un rôle majeur dans la construction du tram, or ce dernier devra encore être davantage développé de la gare à Hollerich, ou encore en direction de Strassen. On peut aussi réfléchir à d’autres extensions. En ce qui concerne les courts trajets, nous voulons donner plus de place au moyen de transport le plus attractif : le vélo. Au cours des dernières années, le vélo a pris beaucoup plus de
place dans la capitale. Maintenant, nous voulons développer sa présence en sécurisant davantage de pistes cyclables à travers tous les quartiers. En donnant plus de place aux cyclistes et aux piétons, les gens sont plus heureux. La qualité de vie, vous l’aviez évoquée lors du vote du nouveau plan d’aménagement général le 28 avril. Selon vous, elle pourrait être préservée grâce aux zones vertes. Or, les zones vertes ne répondent pas à la pression sur le logement ou la mobilité. N’est-ce pas contradictoire ? Nous disposons de nombreux terrains dans la ville de Luxembourg qui sont prêts à accueillir plus de logements, comme ceux du stade sur la route d’Arlon, les terrains autour de Cessange ou encore les terrains près de la porte de Hollerich. Nous pourrons y construire beaucoup de logements. Nous estimons en revanche que là où nous construisons, nous devrons également créer des zones vertes, pour offrir aux gens
des parcs et des chemins pour se déplacer à vélo ou à pied. Pouvez-vous annoncer des nouveautés qui figureront dans le programme des Verts ? Premièrement, nous inscrirons des tracés supplémentaires pour le tram. Ensuite, nous souhaiterions ajouter des pistes cyclables, même si cela signifie la suppression de quelques places de stationnement. Au niveau du logement, nous souhaitons miser davantage sur le locatif. Et en ce qui concerne l’encadrement des enfants, nous sommes en faveur des écoles à pleintemps et de crèches publiques dans chaque quartier. Par ailleurs, nous voulons poursuivre de nouveaux modèles de participation citoyenne déjà entamés. Nous avons par exemple organisé des réunions avec des habitants d’un quartier qui, avant même qu’un architecte ne dessine un trait, pouvaient exprimer leurs souhaits par rapport à une transformation d’une place publique dans leur quartier.
Mir wëllen a mindestens 6 Proporzgemengen fir d'#gw17 untrieden. Deng Gemeng feelt? Engagéier dech fir eng modern.fair.transparent. Gemeng.
L A L A L A P H OTO
La campagne menant vers les élections communales débutera officiellement le 9 septembre, mais les partis fourbissent déjà leurs armes. Paperjam vous propose chaque mois un point condensé sur l’actualité.
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BRÈVES
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FACE AUX CYBERATTAQUES, 10 CONSEILS PRATIQUES Voici 10 conseils pratiques du Clusil (Club de la sécurité de l’information – Luxembourg) pour améliorer sa sécurité face à des attaques informatiques. 1. Sensibilisation : tout utilisateur d’un système informatisé doit savoir qu’il est une cible potentielle, et agir en conséquence. Ne donnez pas suite à des demandes suspectes, douteuses, ou inattendues. 2. Protection : un antivirus et un pare-feu configurés convenablement et tenus à jour régulièrement constituent le niveau de protection minimal. 3. Mises à jour : tout logiciel doit être gardé à jour. 4. Récupération : être préparé au pire, en sauvegardant ses données importantes via une solution adéquate. 5. Sécuriser les comptes : que ce soit pour se connecter localement à une machine ou à un compte en ligne, choisir l’authentification forte (p. ex. code via token ou SMS) est l’idéal. 6. Surveiller vos appareils : ne laissez pas un appareil sans supervision. Avant de vous en éloigner, verrouillez-le ! Pas touche aux connexions wifi, Bluetooth, etc. inconnues. 7. Garder le contrôle sur les informations : garder le contrôle de son empreinte en ligne devient crucial, toute information partagée sans restriction peut être utilisée de manière malicieuse.
MAISON MODERNE
8. Préparation et réaction : être préparé et pouvoir réagir en situation d’incident informatique est primordial. 9. Garder un œil sur les activités : une transaction ou une activité suspecte pourrait révéler une compromission, auquel cas il faut immédiatement mettre à jour le mot de passe. 10. L’information est reine : Visiter régulièrement des sites d’information ou d’actualité spécialisés (p. ex. www.securitymadein.lu) constitue un bon réflexe de protection.
UN LIVRE ET UN NOUVEAU CHAPITRE Le groupe automobile Arnold Kontz publie un livre à l’occasion de son 100e anniversaire. L’ouvrage, intitulé À cent à l’heure, Arnold Kontz Group, déjà un siècle, a été réalisé par Maison Moderne. Séquencé en 10 décennies sur 264 pages et illustré de 345 photos originales, il raconte les moments forts d’une saga familiale débutée en 1917, et qui a longtemps rimé avec BMW et Mini jusqu’en 2016. C’est à ce moment qu’un tournant stratégique a été opéré, avec la revente des activités de ces deux marques, et une réorientation vers les quatre marques anglaises de prestige Jaguar, Aston Martin, Lotus et Rover. Disponible en librairie depuis le 1er juin et sur l'e-Shop de Maison Moderne (eshop.maisonmoderne.lu)
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ENTREPRISES
BRÈVES
BRÈVES
Chaque jour, retrouvez toute l’actualité des entreprises et accédez à de nombreux services en ligne sur paperjam.lu.
« Nous n’investissons pas pour les quelques années à venir, mais nous investissons pour le long terme. » Peter Stadler, directeur général de Kronospan Le groupe d’origine autrichienne, spécialisé dans la production de produits en bois, a annoncé investir quelque 300 millions d’euros pour son site de Sanem, notamment dans une centrale de cogénération basée sur du bois recyclé, ainsi que dans une nouvelle ligne de produits OSB. «Nous allons créer une centaine d’emplois, notamment des profils dont nous n’avions jusqu’alors pas besoin. Je pense, par exemple, à des gens ayant des hautes compétences informatiques ou chimiques », a détaillé le CEO.
BELLE DISTINCTION POUR PAPERJAM ! Jean-Michel Gaudron, pilier de la rédaction depuis de nombreuses années, a reçu le 27 avril le très convoité Citi Journalistic Excellence Award. Attribué tous les ans par la banque américaine dans de nombreux pays, ce prix récompense un travail journalistique sérieux, original et pertinent. Notre journaliste senior et associé de Maison Moderne l’a obtenu pour un dossier écrit en 2016, sur l’économie circulaire : Une évolution qui tourne rond. Un sujet qui le passionne, et qu’il évoque d’ailleurs une nouvelle fois dans un article page 74 de ce numéro de Paperjam.
NOUVEAU PRÉSIDENT
Jean-François Terminaux est le nouveau président de l’association Finance & Technology Luxembourg (anciennement Association des PSF de support). Le directeur général d’Unify Luxembourg succède à Thierry Seignert, directeur d’IBM Luxembourg, qui a assuré la fonction pendant quatre années. Il sera secondé par Denis Stoz, managing director de CSC Computer Sciences Luxembourg, qui assurera la vice-présidence.
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AU POINT MORT Le ministre du Travail a rencontré délégués d’entreprise et représentants des syndicats OGBL et LCGB à la suite de «l’échec des négociations du plan social» chez John Zink. Annoncé fin mars par la direction, celui-ci prévoit le départ de 54 personnes. Les syndicats accusent la direction de ne pas leur avoir livré suffisamment d’informations sur les raisons de ces licenciements. Comme aucun accord n’a été trouvé durant le délai légal réservé aux négociations, ils ont fait appel à l’ONC (Office national de conciliation).
THE BORING COMPANY Face au problème des embouteillages dans les grandes villes, le milliardaire Elon Musk a dévoilé un projet de construction de tunnels. Depuis la voie publique, les voitures utiliseraient ce réseau, « pour lequel il n’y a pas de limites de longueur et de profondeur », via des plateformes mobiles qui pourraient se déplacer à 200 km/h. Ce projet se heurte déjà à sa facture, car le coût moyen au kilomètre serait de 630 millions de dollars. S’y ajoutent d’autres problèmes, législatifs et techniques notamment.
LUCY DUPONG N’EST PLUS Lucy Dupong, avocate, est décédée dimanche 7 mai en raison d’une maladie grave. Elle était associée de son propre cabinet, Dupong, Metzler, Diederich. Membre du Barreau de Luxembourg depuis 1977, elle fut bâtonnier de l’Ordre des avocats du Barreau de Luxembourg en 2002 et 2003. Elle était chef de la délégation luxembourgeoise auprès du Conseil des barreaux européens (CCBE), établi à Bruxelles. Elle était présidente du conseil d’administration du village d’enfants SOS du Luxembourg.
ANTHONY DEHE Z, MAISON MODERNE
ACQUISITION Leasinvest Immo Lux SA, la filiale luxembourgeoise de Leasinvest Real Estate, a acquis 100 % des actions de la société Mercator. Elle récupère ainsi un immeuble de plus de 8.000 m2 de bureaux route d’Arlon, ancien siège de la CSSF. La valorisation du bien s’élève à 35 millions d’euros. Actuellement loué à 42 % pour un montant de loyer annuel de 1,06 million d’euros, Leasinvest Immo Lux aura pour mission d’augmenter le taux d’occupation, ainsi que de le maintenir à un niveau élevé sur le long terme.
À NEW YORK
La galerie Ceysson & Bénétière a ouvert le 6 mai un nouvel espace à New York. Une adresse de l’autre côté de l’Atlantique qui vient compléter leur galaxie, qui a commencé il y a maintenant plus de 10 ans à SaintÉtienne : Luxembourg en 2008, puis Paris et Genève. « Nous avons la chance de présenter des artistes qui n’ont pas de galerie mère aux États-Unis. Nous n’avons donc pas de concurrents directs, et pouvons jouer modestement notre rôle », explique François Ceysson.
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UND DIE WELT ÖFFNET SICH
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ENTREPRISES
ROAMING
C’est Schengen pour la téléphonie mobile JEAN - MICHEL LALIEU |
MAISON MODERNE
À partir du 15 juin prochain, les frais de roaming au sein de l’espace européen s’effaceront des factures. Après 10 années de négociations, les opérateurs de téléphonie mobile ont eu le temps d’adapter leur business model. Mais ils insistent sur le fait qu’ils devront toujours régler des frais pour le transit sur les réseaux concurrents.
R
D É GR I N G O LA DE Depuis 2007, les tarifs du roaming ont déjà fortement diminué au sein de l’UE.
oam like at home. » L’opération lancée par la Commission européenne et qui se concrétisera ce 17 juin fait un peu figure d’open bar pour tous les consommateurs de téléphonie mobile. Bref, pour les quelque 500 millions de citoyens européens. Le grand « ouf » de soulagement qui raisonnera de Tenerife à Stockholm concernera la fin des frais d’itinérance, ou de roaming, que la Commission promet depuis plus de 10 ans. En clair et en bref, l’abolition des frais de roaming veut dire que les détenteurs d’un compte de téléphonie mobile fourni par un opérateur de téléphonie dans un des 28 pays de l’UE ne devront plus lui payer de surcharge lorsqu’ils appelleront depuis un autre pays de l’Union et ne se verront plus non plus taxés d’un supplément lorsqu’ils recevront un appel hors de leurs frontières. Les frais d’itinérance sont apparus en même temps que la téléphonie mobile. Les opérateurs ont bâti un réseau sur un territoire national permettant aux compagnies étrangères de l’utiliser pour faire aboutir des appels vers leurs clients où qu’ils soient dans le monde… moyennant le paiement d’un « droit de passage » tarifé à la minute. Des frais refacturés ensuite aux abonnés… en frôlant parfois les limites de l’abus. Face aux montants colossaux réclamés aux clients itinérants, la Commission s’est lancée dans un long combat contre les opérateurs. Un bras de fer entamé par la Luxembourgeoise Viviane Reding, alors nommée commissaire aux télécommunications. Dans le petit ouvrage que son groupe politique au Parlement européen, le PPE, vient de publier – Roaming, le combat de David contre Goliath – et dans lequel
elle retrace les grandes étapes de cette bataille, on lit notamment que des appels internationaux, mais intraeuropéens, pouvaient être facturés plus de 3 euros la minute au milieu de la décennie 2000. Depuis lors, ils ont quand même été progressivement réduits et, depuis mai 2016, les plafonds des suppléments aux tarifs nationaux ont déjà été fixés par la Commission à un niveau très bas.
Les frais restent, les rentrées cessent
Dans le même bouquin, on voit aussi que ces frais de roaming payés par les consommateurs représentaient des ren-
trées importantes pour les grands groupes de téléphonie mobile. En 2006, ils assuraient 8,1 % du chiffre d’affaires du géant britannique Vodafone, 6,5 % pour le néerlandais KPN et 3,2 % des rentrées de France Télécom. Des chiffres qui appartiennent au passé et que les opérateurs, avertis de longue date, tentent de compenser. « Cette décision est une très bonne chose pour les consommateurs, commente Luis Camara, directeur du marketing chez Tango. Mais elle crée une pression sur la rentabilité des opérateurs qui, eux, doivent toujours assumer des coûts pour le roaming. » Les différentes compagnies continueront en effet à rembourser les frais engagés
ÉVOLUTION DES FRAIS D’ITINÉRANCE DANS L’UNION EUROPÉENNE
0,28 Tarifs plafonnés par l’Union européenne (hors taxes) 0,09 Data Appels 0,06 (MB) SMS (1 min) 2007
0,49
0,28
6,00
2012
0,29
0,09
0,25
2015
0,19
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Tarif national
Tarif national
Tarif national
Depuis mai 2016
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par l’utilisation d’autres réseaux par leurs clients, mais devront cette fois les assumer entièrement. Pour en limiter l’impact, la Commission vient donc, au niveau des prix de gros aussi, de fixer des plafonds qui diminueront encore au cours des prochaines années. La grande crainte du côté des fournisseurs est donc de voir leurs abonnés consommer de plus en plus de minutes d’appel hors des frontières. Jusque-là, les consommateurs luxembourgeois se montraient très prudents et étaient nombreux à ne pas utiliser leur portable à l’étranger par crainte d’une explosion de la facture. Des craintes qui s’effacent désormais puisque d’importantes capacités sont prévues dans leur forfait mensuel. « Si, cet été, la majorité de nos abonnés Scoubido utilisent leurs 30 gigas de data à l’étranger, nous aurions un gros problème de déficit », admet Cliff Konsbruck, directeur de Post Telecom. C’est évidemment une situation extrême qui a peu de chances de se produire. Il n’empêche que, depuis que les tarifs de roaming ont diminué en mai 2016, les professionnels du secteur ont constaté une forte progression des appels émis depuis l’étranger. « Au cours de l’été 2016, on a vu la consommation de data progresser de 400 % en Europe, constate Luis Camara. Ça devrait encore augmenter cet été. » Un effet pervers des abonnements forfaitaires qui font augmenter les coûts sans que les revenus suivent. « Les forfaits télécoms, c’est un peu comme le buffet à volonté dans un restaurant, note Marc Rosenfeld, membre du comité exécutif de Join Experience. Les petits appétits compensent les gros mangeurs. » Mais dans le cas présent, il estime qu’il existe une perte de contrôle sur le mécanisme d’équilibre et qu’il est donc logique que la facturation entre opérateurs soit placée sous contrôle vu les différences existant entre les tarifs de pays à pays. Notons quand même que la réglementation européenne a prévu des mécanismes anti-abus pour éviter que des « consommateurs malins » achètent des abonnements dans des pays bon marché et les utilisent chez eux, où les tarifs sont nettement plus importants. « Ces mécanismes ont le mérite d’exister, mais ils ne seront pas simples à appliquer », poursuit le responsable de Join. Les opérateurs grand-ducaux ne sont en tout cas pas les mieux placés face à la suppression de ces frais. En effet, l’exiguïté du territoire fait que les résidents franchissent fréquemment les frontières et passent des communications à des tarifs internationaux. C’est vrai pour les utilisateurs professionnels comme pour les touristes. « Les statistiques montrent que les Luxembourgeois sont 27 jours à 070 —
NOUVELLE GÉNÉR ATION
LES ENJEUX DE LA 5G SE PRÉCISENT Dans la course interminable à la performance, les acteurs de la téléphonie sont déjà aujourd’hui tous préoccupés par la mise en place de la 5G. Un concept qui permettra d’obtenir des vitesses très élevées et un temps de « latence » – le temps entre l’envoi d’un paquet de data et sa réception – très réduit. La future génération, qui se place en rupture avec les évolutions de la 3G et la 4G, vise avant tout à être en adéquation avec l’internet des objets. « Dans le cas des voitures autonomes, il est par exemple primordial que ce temps de latence soit réduit au
maximum», note Marc Rosenfeld de Join Experience. Prévue pour la fin de la décennie, la 5G exigera de nouvelles infrastructures, notamment de nouveaux réseaux d’antennes encore plus denses. Mais les normes n’étant pas encore définies, les opérateurs attendent et avancent autant qu’ils peuvent. « Notre plateforme est prévue pour être upgradée quand la 5G sera disponible», commente le responsable de Join. Chez Post Telecom, Cliff Konsbruck confirme que l’opérateur public prépare son cœur de réseau et devra consentir à des
l’étranger par an rien que pour des motifs touristiques, note Cliff Konsbruck. À cela, il faut ajouter la clientèle professionnelle, les retraités qui passent une partie de l’année dans le sud de l’Europe et les universitaires qui étudient à l’étranger. » Par contre, les opérateurs luxembourgeois bénéficient de moins de rentrées pour l’utilisation de leurs propres réseaux par des utilisateurs étrangers, les touristes y étant moins fréquents qu’en France ou en Espagne.
« Les forfaits télécoms, c’est un peu comme le buffet à volonté dans un restaurant. » Marc Rosenfeld Membre du comité exécutif Join Experience
Innover pour compenser
Bref, les sociétés de téléphonie mobile basées au Luxembourg vont devoir trouver de nouvelles solutions pour compenser ces coûts non maîtrisables. « Nous misons sur la diminution progressive des prix de gros au cours des prochaines années et nous travaillons sur notre offre multiplay (TV, internet, téléphonie fixe et mobile) », explique Luis Camara pour l’opérateur Tango. Chez Post Telecom, la réflexion semble déjà très avancée au niveau de la nouvelle offre de services. « Nous allons chercher de futures sources de revenus dans le domaine du mobile via des services à forte valeur ajoutée, surtout vers la clientèle professionnelle », poursuit Cliff Konsbruck, son CEO. Il vise par exemple des services de réparation rapide des smartphones, mais veut aussi proposer aux entreprises financières des systèmes d’enregistrement des conversations avec les clients depuis des téléphones mobiles. « Ce sera une exigence avec l’entrée en vigueur de la directive Mifid II en 2018 et pour l’instant, ils ne disposent pas de solutions adéquates. » Acteur plus récent, Join Experience pense qu’il sera peut-être moins impacté
investissements très importants par rapport à cette nouvelle génération. « Nous sommes avancés aussi loin que l’on peut le faire actuellement, confirme de son côté Claude Mihnjak, directeur technique de Tango. Nous avons changé le cœur de notre système en trois phases l’an dernier et nous travaillons de manière très suivie avec les constructeurs sur les avancées de la 5G. » Même si elle n’est qu’en phase préparatoire, on sent en tout cas qu’une nouvelle révolution se dessine dans le domaine des télécommunications.
dans la mesure où ses offres tiennent déjà partiellement compte d’une offre « européenne ». « Nous avons par exemple été les premiers à ne pas facturer les appels entrants en roaming », note Marc Rosenfeld. Mais il convient quand même qu’à l’avenir, il faudra faire preuve d’une efficacité opérationnelle accrue. « Notre atout est de disposer d’une plateforme ultramoderne qui peut déjà tout intégrer, le mobile, le fixe ou le cloud », insiste le directeur de Join. Un atout qui lui permet, par exemple, de travailler en partenariat avec l’énergéticien luxembourgeois Enovos pour la fourniture de gaz et d’électricité sur le marché belge où il est présent. « Le concept de cette plateforme nous permet d’être multi-opérateurs, multi-services et multi-pays », résume-t-il. À deux semaines de l’échéance, les acteurs luxembourgeois semblent en tout cas prêts à affronter cette fameuse date du 15 juin. Les grilles tarifaires sont établies et, dans l’ensemble, tous font part de leur volonté de ne pas augmenter actuellement les tarifs. Reste donc à analyser la manière dont les consommateurs vont se comporter par rapport à la gratuité dans l’espace européen pour en analyser le coût. Mais la complexité des tarifs dans le secteur devrait faire que beaucoup de clients continueront à jouer la carte de la prudence pour éviter les mauvaises surprises au retour de vacances. EN RÉSUMÉ
Les opérateurs télécoms sont prêts à affronter la «fin du roaming» le 15 juin prochain. Une période qui rime avec incertitude, puisqu’ils perdent une importante source de revenus tout en continuant à devoir payer des frais d’utilisation des réseaux étrangers pour leurs clients.
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Tous les voyants sont au vert J E A N - M I C H E L GAU D R O N |
ANTHONY DEHEZ
Le groupe énergétique Encevo sort d’une année 2016 historique en termes de résultats financiers.
I
La restructuration de son capital, il y a tout juste un an, lui apporte une stabilité supplémentaire portée par une présence accrue de l’actionnariat public.
l y a un an, deux des actionnaires de référence d’Encevo (qui s’appelait encore Enovos International à ce moment-là), les groupes énergétiques E.on et RWE, ont cédé leur participation (qui était, respectivement, de 10 % et de 18,36 %), au profit principalement de la Ville de Luxembourg (dont la participation est passée de 8 % à 15,6 %), de la SNCI (de 10,01 % à 14,20 %), de l’État en direct (de 25,44 % à 28 %) et de la Banque et caisse d’épargne de l’État, nouvellement entrée dans le capital à hauteur de 12 %. Ainsi, près de 70 % du capital social du groupe énergétique luxembourgeois est, depuis mars 2016, entre les mains – directement ou indirectement – d’institutions publiques. « Je note d’abord que les actionnaires majoritaires ont eux aussi augmenté leur participation, ce qui est en principe plutôt une bonne nouvelle ! Au final, cela n’a pas changé grand-chose d’un point de vue opérationnel, indique à Paperjam Jean Lucius, le CEO d’Encevo. Nous étions dans une situation très claire où deux actionnaires souhaitent vendre leur participation. Il était important que la transaction se fasse rapidement afin que nous puissions disposer d’un actionnariat stable qui permet un bon équilibre entre investisseurs publics et privés. » Car aux côtés des actionnaires « publics » luxembourgeois, on trouve aussi Ardian, désormais à la tête de 25,48 % du capital. La société de capitalinvestissement (ex-Axa Private Equity, avant de prendre son indépendance en 2013) se présente comme la première société d’investissement privé d’Europe (et la quatrième mondiale), revendiquant quelque 60 milliards de dollars d’actifs gérés ou conseillés. « Les actionnaires luxembourgeois ont une vue à long terme 072 —
Les énergies renouvelables demeurent, plus que jamais, les piliers de la stratégie de développement du groupe.
et nous soutiennent pleinement dans les développements, explique M. Lucius. Ardian, pour sa part, a bien entendu une vue plus financière sur le développement de la société. C’est un bon mix et cela se ressent dans les discussions au niveau du conseil d’administration, où tous les actionnaires sont représentés. Les échanges sont riches et pas du tout unilatéraux. » Devenu Encevo en octobre 2015 (afin de mieux différencier la partie « holding », Enovos International, de la partie opérationnelle et commerciale, Enovos Luxembourg), le groupe a affiché, pour 2016, une solide performance. Avec un bénéfice net de 83,2 millions d’euros, en hausse de 10,3 %, et un Ebitda qui progresse de près de 13 % à 262,3 millions d’euros, Encevo revendique son meilleur résultat depuis sa création. « C’est clairement une bonne année d’un point de vue opérationnel. La société s’est bien développée et, financièrement, on peut parler d’un bon cru », résume presque modestement Jean Lucius. Une performance assortie d’un plan d’investissement maintenu à un niveau toujours très élevé : un total de 196,1 millions d’euros, notamment dans les réseaux et le secteur des énergies renouvelables, qui font suite aux 221 millions déjà injectés l’année précédente. Seul bémol : un chiffre d’affaires en repli de 20,9 % (notamment sur le segment « électricité », avec un recul des volumes vendus de 23 %), qui s’explique par divers facteurs géographiques – moins d’électricité vendue en Allemagne et moins de gaz au Luxembourg, surtout depuis la fermeture de la centrale TGV Twinerg – et économiques, avec la baisse des prix de l’énergie. Le domaine des énergies renouvelables constitue un des piliers de
développement d’Encevo. À la fin de l’année 2016, le parc éolien du pays s’est enrichi d’une quinzaine de nouveaux engins, officiellement inaugurés début mai. Opérées par Soler (Société luxembourgeoise des énergies renouvelables, une co-entreprise entre SEO et Enovos), ces nouvelles éoliennes installées dans le nord du pays ont représenté un investissement de quelque 74 millions d’euros. « Nous avons réussi à développer tous les projets que nous avions définis et nous avons toujours un pipeline pour les années qui viennent. On peut donc dire que notre objectif est atteint. » Hors des frontières, Encevo capitalise également sur des investissements éoliens et photovoltaïques, notamment en Allemagne, où le groupe réalise 60 % de son chiffre d’affaires. « C’est plus difficile, en revanche, en matière de biogaz. Ce sont des installations techniquement plus compliquées. » Également présent en France, via deux sites de production (La Benâte Énergies en Meurthe-etMoselle et Ferme éolienne de la côte du Gibet en Meuse), mais aussi une participation de 10 % prise dans le capital de la société d’économie mixte locale Vialis à Colmar (Alsace). « Dans les renouvelables, on reste un petit acteur en France, concède M. Lucius. On doit se poser la question de savoir si on doit continuer à développer ce marché-là ou pas. » L’une des déclinaisons de cette approche durable se retrouve aussi dans l’électromobilité. Aux côtés de la volonté du gouvernement de créer une solide infrastructure au niveau national, avec l’installation de pas moins de 800 bornes de rechargement prévues d’être installées à travers le pays à l’horizon 2018 (une tâche qui incombe à Creos, filiale d’Encevo), le groupe est également très
PROCESSUS RIFKIN
DANS LES STARTING-BLOCKS
Le volet « énergie » représente un des neuf piliers qui soutiennent le programme de l’économiste américain Jeremy Rifkin en vue d’aborder la troisième révolution industrielle au Luxembourg. « Je pense que cela doit être l’une des priorités, car nous produisons encore très peu d’énergie renouvelable et sommes très largement dépendants d’autres pays», avait noté, en mars dernier, Marc Wagener, directeur des affaires économiques à la Chambre de commerce. Vu du côté d’Encevo, forcément, le défi est attirant et le groupe se tient prêt. « Les objectifs Rifkin sont ambitieux, explique Jean Lucius, CEO d’Encevo. Mais dans l’absolu, les chiffres ne sont pas importants. La volonté est de faire le maximum de ce qu’on peut faire au Luxembourg. On verra alors à combien ça correspond. Avoir une discussion pour dire que 30% d’énergie renouvelable c’est réaliste et 50% pas possible ne fait pas vraiment de sens. Tout ce qu’on peut produire de façon autonome, on le fera. Il y a la volonté politique de le faire. On imagine que cet ambitieux programme va générer beaucoup d’opportunités d’investissements au Luxembourg. Nous donnerons priorité à ces investissements… et s’il y en a à l’étranger, surtout dans les pays où nous sommes actifs actuellement, pourquoi pas? Mais nous n’irons certainement pas nous risquer dans des endroits plus exotiques. »
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ENTREPRISES
« Nous voulons vraiment être l’acteur de référence pour tout ce qui est transition énergétique. » Jean Lucius CEO d’Encevo
actif. « Nous avons aussi des demandes de sociétés privées qui souhaitent installer de telles bornes chez elles et nous prenons en charge directement ces dossiers. Nous en avons déjà installé quelque 600 sur les trois dernières années et nous avons un carnet de commandes bien rempli. D’ici peu, le débat sur le manque d’infrastructures n’aura plus lieu d’être : le Luxembourg disposera d’un excellent réseau en termes de densité qui pourrait constituer un exemple en Europe. » Parallèlement, le groupe est engagé dans une grande opération de remplacement des compteurs électriques et gaz par des compteurs « intelligents ». Les premiers ont été installés – par Creos – le 1er juillet dernier. D’ici à 2020, la firme installera pas moins de 250.000 de ces compteurs électriques et 50.000 pour le gaz. Autrement dit, une moyenne d’un peu moins de 300 par jour ouvré. Une autre façon « moderne » d’aborder l’avenir. « Nous voulons vraiment être l’acteur de référence pour tout ce qui est transition énergétique. Avec le souhait du gouvernement d’aller assez vite et assez loin dans ce domaine, et en y ajoutant le processus Rifkin, le groupe Encevo va jouer un rôle important. » Géant quasi incontournable au Luxembourg, Encevo (qui emploie plus de 1.500 personnes) n’en souhaite pas moins conserver un esprit de start-up. « Améliorer notre souplesse et combiner les avantages de la bonne organisation que nous avons déjà établie avec la flexibilité d’une start-up », résume ainsi Jean Lucius dans le rapport annuel 2016. Mais le groupe regarde aussi forcément de près l’émergence des « vraies » start-up et des initiatives entrepreneuriales en matière d’énergie. « Il y en a tellement qu’il faut un très bon filtre pour sélectionner celles que l’on veut vraiment suivre de plus près, tempère le CEO d’Encevo. Notre but premier n’est pas nécessairement de trop investir dans de telles start-up, mais plutôt de trouver celles qui pourraient nous apporter une vraie valeur ajoutée et avec lesquelles nous pourrions imaginer développer des projets en commun en leur donnant l’accès au marché pour tester des solutions. C’est en général ce qui manque à de telles entreprises. Nous nous verrions alors davantage comme un partenaire pour aider à leur développement, plutôt que comme un investisseur financier. Ce qui n’empêche pas, évidemment, d’imaginer investir concrètement, à condition de trouver la perle rare, avec une offre produits unique et une vraie valeur ajoutée. » EN RÉSUMÉ
Enovos International, devenu Encevo en octobre dernier, a réalisé des résultats historiques en 2016. Le groupe mise plus que jamais sur le développement des énergies renouvelables pour asseoir sa croissance future.
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ÉCONOMIE CIRCULAIRE
Un modèle de financement à (ré)inventer J E A N - M I C H E L GAU D R O N
Si les idées en matière de projets dits «circulaires» ne manquent pas, l’accès aux capitaux, lui, reste parfois problématique.
C
Les réflexions vont bon train afin de permettre une meilleure adaptation des canaux habituels en vue de répondre à de nouveaux besoins.
ela ressemble à un casse-tête chinois. Comment convaincre des organismes financiers (les banques, mais pas uniquement) de lâcher – au moins un peu – les cordons de la Bourse en vue de financer des projets s’inscrivant dans des démarches d’économie circulaire, sachant que la mise de départ est souvent plus « élevée » que pour des projets classiques et que la rentabilité est loin d’être garantie ? Selon une récente analyse du groupe de réflexion économique et industriel le Club de Rome — cité par un autre think tank, Pour la solidarité (PLS), dans une note d’analyses en novembre dernier —, les investissements nécessaires à la transition sont de l’ordre de 3 % du PIB par an, en plus du niveau normal des investissements, à partir d’aujourd’hui jusqu’en 2030. Cela représenterait par
exemple quelque 1,5 milliard d’euros pour le Luxembourg. Pourquoi une telle facture ? Pour adapter les infrastructures, améliorer le système de gestion des déchets, investir dans la R & D et dans la formation. Or, comme le développe PLS dans ses notes d’analyses Transition vers l’économie circulaire : financement et leviers, les entreprises ayant adopté de telles stratégies d’économie circulaire rencontrent plusieurs freins économiques à la transition, notamment financiers. « Pour permettre la transition, l’intervention d’acteurs publics est nécessaire : ils doivent investir là où le risque est trop élevé pour attirer des investisseurs privés, soutenir les entreprises et inciter, via des instruments économiques, l’adoption de logiques circulaires », précise le rapport. Basée au Luxembourg, la Banque européenne d’investissement se posiF I NANCEM ENT La Banque européenne d’investissement se positionne comme un des acteurs « publics » les plus actifs en matière de financement de l’économie circulaire.
tionne comme un des acteurs « publics » les plus actifs en la matière. En janvier dernier a été annoncée la création d’une plateforme d’aide au financement de l’économie circulaire, rassemblant les investisseurs et les innovateurs. Une avancée supplémentaire dans la continuité du plan d’action présenté en 2015 par la Commission européenne et du paquet de mesures relatif à l’économie circulaire. « Nous avons bien progressé et prévoyons de nouvelles initiatives en 2017 », avait annoncé le premier viceprésident de la Commission, Frans Timmermans, chargé du développement durable. Cette plateforme d’aide au financement de l’économie circulaire doit, notamment, renforcer les liens entre les instruments existants (à commencer par le Fonds européen pour les investissements stratégiques) et l’initiative « InnovFin – Financement européen de l’innovation », qui œuvre pour le développement de nouveaux instruments financiers destinés aux projets de l’économie circulaire. « Le financement de la transition vers une économie circulaire représente l’enjeu majeur des prochaines décennies et implique une transformation profonde de la structure de notre économie et le soutien des acteurs publics », estime la note d’analyses de PLS, qui place le volet « fiscalité » au même niveau d’importance que celui du financement direct. « La mise en place de mesures incitatives, à l’image des allègements fiscaux sur les activités de réparation en Suède, et dissuasives (taxation de l’utilisation des ressources) est encouragée par de nombreux experts. L’économie circulaire est un mode de production et de consommation durable et les investissements nécessitent une vision à long terme : c’est un pari gagnant ! » Dans son rapport Thinking finance in a circular economy publié en mai 2015, ING Economic Departments avait établi une liste de points-clés liés à la nécessité d’accroître la capacité financière des projets circulaires, mettant en avant les multiples formes de capital qu’il est possible d’envisager. « Les implications financières peuvent être multiples, allant de la demande accrue de fonds de roulement à l’extension du bilan. Il n’y a pas de taille unique pour toutes les solutions et les modèles commerciaux circulaires nécessitent une approche financière intégrale. » Reste, désormais, à passer de l’analyse aux actes. Ce n’est pas, là, le moindre défi et cela fera aussi partie des thèmes abordés lors du Luxembourg Circular Economy Hotspot, qui se déroulera du 20 au 22 juin prochain. EN RÉSUMÉ
De nombreuses idées de développement dans le champ de l’économie circulaire se heurtent à des difficultés en termes de financement. Au niveau européen, les grandes manœuvres s’organisent pour y remédier.
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ENTREPRISES
INDUSTRIES CRÉ ATIVES
Un designer bien dans ses baskets FR ANCE CL ARINVAL
ANTH O NY DEH E Z
Adrien Wira, un jeune designer français, crée sa société au 1535° de Differdange. Après huit ans chez Adidas, il va lancer sa propre marque de baskets.
A
près le lancement du cluster qui lui est dédié, le secteur des industries créatives en général et du design en particulier se porte bien au Luxembourg. Les divers concours et appels d’offres lancés par des associations (Design Friends pour sa Portfolio Night qui se tiendra le 30 juin), des fédérations (Design Luxembourg pour les Design Awards, remis le 1er juin) ou des instances officielles (par exemple le ministère des Affaires étrangères pour la création d’un objet utile dans le cadre du nation branding) en sont une preuve. Malgré cet engouement, il n’est pas toujours facile pour les designers de s’installer à leur compte et créer leur propre société. C’est pourtant le pari que s’est lancé Adrien Wira, un jeune Lorrain de 35 ans qui vient de s’installer au 1535°, le hub créatif de Differdange. Il a donné son nom à son entreprise, Adrien Wira Design, une sàrl qui a pour but de concevoir et commercialiser ses créations diverses tant dans l’univers de l’objet que du graphisme, de la 3D que de l’art. Car c’est un véritable touche-à-tout qui se lance et ne veut pas devoir choisir entre ces différentes voies : « Si l’essentiel de ma carrière s’est jusqu’ici concentré dans un seul secteur, celui des chaussures de sport chez Adidas, mes mentors et mon inspiration viennent d’autres disciplines comme le design automobile, le concept art, la photo ou le graphisme », explique Adrien Wira. 076 —
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ÉCLECTI QUE Les inspirateurs d’Adrien Wira viennent de différentes disciplines.
Originaire de Briey, c’est vers Metz et sa faculté des Beaux-Arts qu’Adrien commence à se former, « mais [il] n’avait pas envie de devenir professeur d’art » et se tourne vers le Creapole de Paris en design de produits. C’est un stage dans le cadre de ses études qui l’amène à Nuremberg, chez Adidas, dans le département pour enfants. Il fait un brillant travail de fin d’études sur une création en cours et se voit embaucher par la marque aux trois bandes. « Je suis resté un peu plus de quatre ans dans le département Kids. Ce n’est pas forcément le plus prestigieux, mais c’est très varié avec du running, des sandales, les licences pour Disney ou Marvel », détaillet-il. Adrien Wira passe ensuite aux départements Training, puis Running. « Ce sont des départements plus stratégiques, voire politiques, où le travail créatif est beaucoup guidé par les exigences du marketing », regrette-t-il, tout en reconnaissant l’importance des expériences accumulées, notamment à travers les visites dans les usines au Vietnam, en Indonésie ou en Chine, où sont fabriquées ses créations.
Processus créatif
Après huit années passées au sein d’un groupe mondial, Adrien Wira a voulu voler de ses propres ailes. Il a mis ses économies dans l’affaire et a essuyé les plâtres de jeune entrepreneur : « C’est compliqué de se lancer, de savoir à qui
s’adresser, de commencer à démarcher des fournisseurs, de connaître les règles d’administration, de douane… » Le voilà désormais au sein du 1535° qu’il apprécie pour « l’esthétique industrielle des lieux et le mélange de métiers et de parcours qui permet la découverte, l’inspiration ». Son premier objectif est de développer sa propre marque de baskets. Pour l’heure, il ne veut pas dévoiler le style de sa première paire, mais sait déjà qu’il s’adressera à une clientèle pointue de « sneakers addicts », avec une production en petite série, des matériaux de qualité et un packaging innovant. Son expérience lui permet d’aligner des compétences « aussi bien côté lifestyle que dans les aspects de performance » pour prétendre signer des chaussures uniques en leur genre. Il a déjà, dans ses cartons, les esquisses, les dessins techniques et les rendus 3D qu’il garde jalousement des yeux extérieurs par crainte de la copie. Suivront les phases de prototypage, puis de tests et de réglages avec les matériaux réels avant le lancement de la fabrication en série. Adrien espère voir ses baskets prêtes pour la fin de l’année. EN RÉSUMÉ
Le Lorrain Adrien Wira a créé sa société au 1535° de Differdange. Après avoir fait ses armes chez Adidas, il va lancer sa propre marque de baskets et envisage d’autres créations artistiques et graphiques.
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ENTREPRISES
TESLA AU LUXEMBOURG
« Nous en sommes au début de la révolution » JEAN - MICHEL HENNEBERT |
M A R I O N D E S SA R D
Installée depuis septembre 2016 route de Thionville, Tesla entend s’imposer comme référence sur le créneau de la voiture électrique.
Pour cela, la marque américaine mise sur un changement de mentalité et un nouveau modèle, plus abordable.
L
ors de l’inauguration de votre concession, vous disiez que l’ambition était « d’accélérer la transition vers l’énergie renouvelable ». Où en est cet objectif ? A N D E P A U W Nous avons commencé en septembre 2016 et plus de 300 voitures ont déjà été écoulées, soit trois fois plus qu’avant notre arrivée. Désormais, nous avons de grandes ambitions et voulons doubler ce volume d’ici mai 2018. Quelles sont les motivations des personnes qui franchissent les portes de Tesla au Luxembourg ? Si je compare avec les Pays-Bas, où il y a déjà beaucoup de voitures électriques et où les clients viennent vraiment pour une voiture électrique, nos clients du Grand-Duché sont plutôt attirés par la marque, la performance et la notion de voiture de luxe. Le phénomène lié aux voitures propres ne fait que commencer ici, car l’offre de voitures électriques ou de voitures vertes est encore peu développée. Nous en sommes au début de la révolution. Quel est donc actuellement le profil des personnes qui viennent chez vous ? Ce sont beaucoup des patrons de sociétés, des indépendants et des particuliers. Ce qui est une particularité supplémentaire. En Belgique, par exemple, nous avons peu de clients privés, mais des sociétés, en raison de la fiscalité. La réforme fiscale du 1er janvier au Luxembourg favorisant les voitures zéro émission a-t-elle eu un impact positif sur vos ventes ? Non, pas vraiment. Cette réforme aura des effets dès que le Model 3 sera sorti, car elle est surtout intéressante pour l’avantage en nature des conducteurs de voitures de société. La remise de 078 —
Explications des enjeux avec An De Pauw, country manager Benelux de Tesla.
5.000 euros sur les impôts pour les particuliers ne fait pas vraiment une différence pour les Model S et Model X dont l’entrée de gamme est comprise entre 50.000 et 90.000 euros... Mais l’avantage pour une voiture de société — qui peut se traduire par 400 euros de plus par semaine avec une voiture électrique — peut jouer. À l’heure actuelle, vous n’avez toutefois pas d’accord avec des sociétés de leasing… Pour le Model 3 pas encore, vu que nous n’avons pas le prix définitif. Ce dernier, aux États-Unis, sera de 35.000 dollars, mais l’estimation pour l’Europe serait plutôt autour de 40.000 euros, soit le prix d’une part importante des voitures de société proposées ici. Nous avons des voitures en leasing, mais cela concerne plutôt les patrons de sociétés qui roulent avec nos véhicules haut de gamme. ll est vraiment important pour nous de rentrer dans les flottes de leasing, et cela devrait se faire avec le Model 3. En termes de ventes, quel volume annuel ce nouveau véhicule doit-il vous permettre d’atteindre ? Ça dépendra du moment où les voitures arriveront au Luxembourg. À mon avis, nous devrions être capables de vendre minimum 15 voitures par semaine. Ça pourrait donc tourner autour de 800 et 1.000 véhicules par an, sachant qu’un an avant sa sortie, nous avons déjà enregistré une centaine de précommandes. Les taxis sont aussi l’une de vos cibles pour accroître vos parts de marché. Mais pour le moment, seules quelques Tesla sont exploitées à cet usage… Une société a effectivement acheté plusieurs taxis et nous avons eu une hausse des demandes en lien avec l’annonce
« Il est vraiment important pour nous d’entrer dans les flottes de leasing ».
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C’est le nombre de véhicules que Tesla espère écouler chaque semaine après le lancement du Model 3.
de la revalorisation du nombre de licences accordées aux véhicules zéro émission. Mais nous n’avons pas encore vraiment de partenariat pour l’approvisionnement de sociétés de taxis. L’arrivée d’un modèle moins onéreux va-t-elle amener à un changement d’approche des acheteurs luxembourgeois en ce qui concerne les véhicules électriques ? Ce modèle de voiture meilleur marché devrait permettre d’augmenter la demande, ce qui poussera nos concurrents à faire plus d’efforts pour proposer de nouveaux modèles et agrandir l’offre disponible. Il faut aussi signaler que le gouvernement mène une politique progressiste et veut vraiment changer les choses. Mais cette volonté doit encore bénéficier d’un peu plus de buzz à différents niveaux. Vous pensez au rôle que les entreprises doivent jouer dans la mobilité de leurs salariés ? À mon avis, ce qu’il va se passer, c’est que des salariés vont demander à leur patron d’installer des bornes de recharge au travail. Au vu du nombre de travailleurs frontaliers, si ceux qui bénéficient d’une voiture de société ne peuvent recharger leur voiture au travail, ils vont continuer à prendre une voiture diesel parce que c’est dans leur contrat qui précise qu’ils ont droit à une Audi A4 ou une Mercedes classe C. Si cela ne change pas, nous ne pourrons rien faire. Avez-vous des exemples de sociétés qui vont dans ce sens ? Certaines grandes sociétés achètent des Tesla pour les intégrer dans leur pool et d’autres, comme les principaux cabinets de consultants, ont déjà des bornes de recharge. Des structures avec moins de salariés sont aussi concernées, même si c’est plus difficile. Nous sommes toutefois prêts à les aider en fournissant à celles qui achètent plusieurs véhicules par an une solution de recharge. L’infrastructure est donc capitale pour permettre cette transition. Le gouvernement entend installer 800 bornes d’ici 2020, en parallèle de votre réseau… Nous ne sommes pas installateurs de bornes de recharge, nous le faisons uniquement pour les superchargeurs afin d’accélérer la transition vers un transport durable. Ce qu’il faut vraiment, ce sont des bornes de recharge locales. Mais avec la hausse attendue de véhicules, tout le monde ne pourra pas utiliser les bornes disponibles, il faut donc travailler sur les entreprises et les sociétés de leasing pour permettre au plus grand nombre de recharger leur véhicule. La plupart de nos clients le font à
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ENTREPRISES
la maison, car une batterie permet de rouler sur environ 400 kilomètres. Or, la majorité d’entre eux ne roule pas plus de 80 kilomètres par jour. Ce qui signifie que la voiture ne doit être chargée qu’une à deux fois par semaine. Tesla travaille aussi sur la conduite autonome, ce qui intéresse le gouvernement. Des approches concrètes ontelles eu lieu pour des tests sur routes ouvertes au Luxembourg ? Ce qui bloque pour le moment, c’est la législation, parce qu’il faut avoir une autorisation pour permettre aux voitures d’être 100 % autonomes. Et ça, ça doit se passer au niveau européen. Nous avons fait les démarches aux Pays-Bas pour obtenir une autorisation qui sera valable pour toute l’Europe pour notre système d’autopilote de deuxième génération. Nous n’avons pas encore la réponse, mais quand elle viendra, nous pourrons faire des tests. J’imagine alors que le gouvernement luxembourgeois se manifestera. L’idée de créer une deuxième concession est-elle déjà en cours de réflexion ? Cette idée faisait partie de mon plan initial, mais je veux désormais que notre service center actuel atteigne sa capacité maximale. Cela devrait arriver une fois que le Model 3 sera commercialisé. Ce qu’on ne veut pas faire, c’est augmenter nos capacités si le volume de vente ne suit pas. Dans cette logique, nous ne réfléchissons pas forcément à développer une nouvelle concession. Nous pouvons très bien imaginer louer un espace dans un grand magasin, installer des ponts et réparer les voitures là-bas. Ce qui permettrait de répondre plus vite à la demande.
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Pour concrétiser ces réflexions, quels endroits auraient d’ores et déjà votre préférence ? Le sud du pays ? On a effectivement plutôt regardé le sud du pays. Ce qui nous intéresse aussi, c’est d’avoir, comme à Bruxelles, un lieu au sein d’un shopping center, là où beaucoup de gens peuvent nous voir. C’est très intéressant pour nous afin de donner à la marque une plus grande visibilité. Car même si nous sommes bien situés route de Thionville, il n’y a pas vraiment de passage. On regarde donc les possibilités au cours des deux prochaines années pour avoir un showroom et peut-être deux centres de service après-vente… EN RÉSUMÉ M OB I LI TÉ Un peu moins d’un an après son installation au Luxembourg, Tesla a écoulé quelque 300 véhicules, selon An De Pauw, country manager Benelux.
L’arrivée, courant 2018, du Model 3, vendu à partir de 40.000 euros, devrait permettre de populariser la marque de véhicules 100% électriques. Les ambitions affichées de 1.000 véhicules écoulés par an, contre 200 actuellement, visent également à faire entrer la mobilité électrique dans les mœurs des conducteurs et des entreprises, appelées à jouer un rôle via l’implantation de bornes de recharge en leur sein.
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ENTREPRISES
JEUNES POUSSES
Un air de science-fiction J O N AS M E R C I E R
MARTON FULOP
Trois d’entre elles se sont vu récompenser par un jury de spécialistes. Mention spéciale à Aiva, qui utilise l’intelligence artificielle pour produire de la musique. Portraits.
AIVA
REALAB
SPRYFIT
En développant une intelligence artificielle capable de composer des œuvres symphoniques, Aiva repousse encore un peu plus loin les limites de la technologie. La toute jeune start-up luxembourgeoise – elle a été créée l’été dernier – a en effet réussi le pari d’automatiser la création artistique. Comment ? En faisant ingurgiter des milliers de partitions des plus grands compositeurs à son algorithme, grâce à la technologie du deep learning. « Ce n’est pas du plagiat, prévient son fondateur, Pierre Barreau, 20 ans. C’est une approche de l’art différente. » Accompagné de son frère et d’un copain d’université, tous trois musiciens, ce jeune informaticien est conscient qu’il a touché un marché porteur. Le premier client d’Aiva : le géant du graphisme Nvidia, qui souhaitait une mélodie pour accompagner un film de promotion. « Nous pouvons créer une œuvre en 48 h et si le client n’est pas satisfait, nous recommençons », précise Pierre Barreau. Charmé par cette innovation, le gouvernement a commandé une pièce à la start-up pour animer une partie de la Fête nationale du 23 juin, durant la cérémonie civile organisée à la Philharmonie. Un joli coup de pub pour Aiva, entaché toutefois par une polémique. La Fédération luxembourgeoise des auteurs et compositeurs s’est insurgée du choix du ministère de la Culture en parlant d’« affront » à la musique classique.
L’interactivité n’est pas un concept nouveau dans l’univers cinématographique, mais elle devient complètement intuitive avec Virtelio. Il faut se munir d’un casque de réalité virtuelle et s’immerger dans un film à 360 degrés pour apprécier les possibilités qu’offre ce logiciel développé par la start-up luxembourgeoise Realab. « Notre outil permet non seulement de monter ce genre de film, mais également d’y ajouter de l’interactivité, détaille le CEO, Fred Baus, 40 ans. Si, dans une séquence, vous entrez dans un bar où se trouve une femme sur votre gauche et un homme sur votre droite, un simple coup d’œil vers l’un ou l’autre vous permettra de vous plonger dans une histoire différente. » Déjà récompensée lors de plusieurs rendez-vous internationaux, Realab a décidé, pour promouvoir sa solution, de créer son propre concours. Présentée à Cannes quelques jours avant la montée des marches et en présence de son partenaire, le géant du cinéma français MK2, et de l’actrice Julie Gayet, la première édition du Virtelio Award, qui récompensera les meilleurs scenarii de films 360 degrés, débutera le 15 juin. Le gagnant sera annoncé dans le cadre du festival international de courts-métrages Paris Courts Devant, au mois de novembre.
Chris Choi est Sud-Coréen, mais c’est aux États-Unis, où il a étudié, que lui est venue l’idée de Spryfit. « À l’heure actuelle, 66 % de la population américaine est obèse ou en surpoids, explique-t-il. De plus en plus de personnes calculent leurs dépenses énergétiques quotidiennes, mais ne trouvent pas la motivation pour en faire plus. » L’application développée par Chris Choi et son frère, 35 et 36 ans, propose non seulement un programme de fitness sous forme de jeu, mais aussi des récompenses. « C’est très simple, les utilisateurs paient des frais de participation pour rejoindre l’un des jeux proposés par notre application. S’ils atteignent les objectifs, comme faire 10.000 pas par jour pendant trois semaines, nous reversons la cagnotte à parts égales aux gagnants. » Un pourcentage reste dans les poches de Spryfit. Depuis son lancement, il y a deux mois, l’application a été téléchargée 8.000 fois et 800 personnes se sont inscrites pour un défi. Chris Choi et son frère espèrent maintenant conquérir l’Europe. Pitch Your Startup était un premier pas sur le Vieux Continent. Le deuxième est prévu pour le mois de juin, à l’occasion du salon Viva Technology, à Paris.
MUSIQUE TECHNOLOGIQUE
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IMMERGÉ
SPORTIF & LUDIQUE
« AU LIEU DE RIVALISER, NOUS DEVRIONS NOUS UNIR » Qu’avez-vous pensé de la qualité des start-up qui ont participé au Pitch Your Startup 2017 ? Cette année, sur les 160 start-up participantes, au moins 100 méritaient qu’on s’y intéresse, et la plupart d’entre elles n’étaient pas connues au Luxembourg. Le jury a eu un travail difficile pour n’en choisir que 18. Nous avons reçu des candidatures du monde entier, venant de domaines très différents et présentant un large éventail de modèles commerciaux. Nous avons également entendu des pitchs étonnants, présentés par des entrepreneurs très doués pour ce genre d’exercice, surtout ceux qui venaient des États-Unis. La qualité des start-up qui se présentent à notre concours augmente d’année en année. Pour cette édition 2017, nous avons atteint un niveau qui nous permet de dire que Pitch Your Startup est devenu l’événement majeur de ce type au Luxembourg. Notre objectif pour l’année prochaine est de le rendre encore plus visible au niveau européen. Sur quels critères peut-on juger qu’elles présentent un modèle réellement disruptif ? Pitch Your Startup est un événement générique au cours duquel des start-up de domaines très différents sont évaluées sur la base d’une méthode similaire. Être disruptif et innovant est un aspect crucial pour gagner. Pour nous, les membres du jury, le plus important était de voir que la technologie innovante était au cœur du projet et guidait son développement. Certaines start-up ne présentaient pas forcément d’intérêt en termes d’opportunités de business à court terme, mais avaient un grand potentiel sur le long terme. Aiva était l’une d’entre elles. Que doit-on développer au Luxembourg pour attirer encore plus de start-up et les faire grandir ? Depuis que Pitch Your Startup a été lancé, il y a trois ans, de nombreuses initiatives similaires ont suivi. D’un côté, c’est positif d’avoir plus de plateformes pour les start-up, mais je pense qu’au lieu de rivaliser, nous devrions nous unir pour devenir un acteur plus grand dans ce domaine. En même temps, nous devons aussi prendre nos distances. Il est évidemment important de les supporter sur un plan financier et stratégique, mais nous devons aussi les laisser évoluer sur leur propre planète. Marton Fulop, COO de Docler holding, organisatrice du concours
A N T H O N Y D E H E Z (A R C H I V E S) , M A I S O N M O D E R N E , D R
La troisième édition du concours PitchYour Startup, organisée mi-mai par Docler Holding, a mis en lumière 18 jeunes pousses quasiment inconnues du grand public.
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PLAYING SAVAGE & 12 JUILLET
PEACHES HOLOFERNES 20 JUILLET
JUDITH
FESTIVAL OMNI FESTIVAL OMNI FESTIVAL OMNI FESTIVAL OMNI FESTIVAL OMNI FESTIVAL OMNI FESTIVAL OMNI FESTIVAL OMNI FESTIVAL
BOLD BEATS
21 JUILLET
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MARE ADVERTENCIA LIRIKA EMINA
REBEKA WARRIOR
BLUES’N JAZZ 29 JUILLET
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ENTREPRISES
G ILLE S F E ITH Lorsqu’il a reçu son prix, Gilles Feith, CIO of the Year 2017, a d’abord salué son équipe.
CIO OF THE YEAR
Un chef équitable J O N AS M E R C I E R
ANTHONY DEHEZ
Début mai, Gilles Feith, le directeur du Centre des technologies de l’information de l’État (CTIE), a reçu le prix du «CIO of theYear 2017». Discret mais efficace, il mène depuis trois ans un travail de fond pour accompagner la digitalisation du pays.
L
e sourire gêné, les mains tantôt croisées, tantôt le long du corps, Gilles Feith n’est pas très à l’aise quand on parle de lui. Au dernier étage du ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative, en cette matinée ensoleillée de mai, une réception a été organisée en son honneur. Dan Kersch, le ministre de l’Intérieur, le félicite pour le prix de « CIO of the Year » qui lui a été décerné 10 jours plus tôt lors du 10e gala Golden-i, organisé par le média en ligne ITnation. Le tout devant la communauté ICT du pays. Au ministère, une vingtaine de responsables du CTIE sont venus pour l’occasion. L’ambiance est décontractée, presque familiale. Un peu à l’image de celle que Gilles Feith a voulu faire naître au sein du « centre IT du gouvernement », qu’il dirige depuis trois ans. « C’est un chef équitable et toujours très abordable », lâche un de ses collaborateurs. « Il répond à nos mails avec un ‘merci’ et il valorise toujours son équipe », ajoute une autre. « Équipe », justement, a été son premier mot quand il a reçu son prix de « CIO of the Year ». « C’est notre effort à tous qui est reconnu », avait-il alors réagi, comme pour détourner un peu les projecteurs qui étaient braqués sur lui. Car 082 —
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Gilles Feith est, d’habitude, plutôt discret. Ce Luxembourgeois de 40 ans a été nommé en mars 2014 à la direction du CTIE. Depuis, il mène le « prestataire IT de l’administration » comme une entreprise performante. « Il a une vision et il sait où il veut aller, confie l’un de ses directeurs adjoints. Avant, le CTIE ne faisait que répondre aux sollicitations. Aujourd’hui, nous essayons d’être proactifs, de proposer de nouveaux services. »
« Je vis le digital »
À l’image du secteur numérique, Gilles Feith essaie en effet de donner de la souplesse à son institution, de trouver des solutions là où les lourdeurs de l’État rendent parfois tout changement impossible. Et de l’agilité, il en faut quand une attaque informatique cible les serveurs de l’État, comme fin février, ou, plus récemment, quand un ransomware menace le pays. Quelques heures après la diffusion du logiciel malveillant WannaCry sur des ordinateurs du monde entier, Gilles Feith était sur le pied de guerre. « On ne peut pas être bureaucratique dans ces cas-là, expliquet-il. La coordination avec les différents acteurs luxembourgeois de la cybersécurité (Circl, Cases et GovCert, ndlr) se fait très vite, par téléphone. »
EN QUELQUES DATES… 1976 Naissance le 1er juin à Luxembourg-ville. 2001 Obtention d’un diplôme en sciences commerciales et financières à l’école de management Ichec de Bruxelles. 2003 Il quitte le cabinet Arthur Andersen pour rejoindre le groupe Post, où il est attaché de direction. 2007 Il entre à l’État en tant qu’attaché au ministère de la Fonction publique. 2014 Après quatre ans au CTIE en tant que directeur adjoint, il est officiellement nommé directeur au mois de mars.
Avant d’arriver à la tête du CTIE, Gilles Feith a suivi une carrière assez classique. Après des études en sciences commerciales et financières, il entre dans le cabinet d’audit Arthur Andersen, avant de rejoindre Post comme attaché de direction. Mais une passion le ronge : les nouvelles technologies. « Ceux qui me connaissent savent que je vis le digital, et si je trouve aujourd’hui mon job passionnant, c’est parce que nous avons tout le support du gouvernement », raconte-t-il. Car c’est bien là tout l’enjeu du CTIE : accompagner la transformation digitale de l’administration luxembourgeoise. « Gilles Feith est quelqu’un d’extrêmement dynamique, qui positionne le service public comme un service tout court », note Éric Busch, le CEO de ITnation. Une approche qui, sans aucun doute, convient à cette fonction de CIO de la fonction publique. Le dernier grand chantier en date du CTIE est d’ailleurs la mise en place d’un service cloud unique pour toutes les administrations. Un projet qui aurait pu paraître inimaginable il y a encore quelques années. EN RÉSUMÉ
Gilles Feith, directeur du Centre des technologies de l’information de l’État, a reçu début mai le prix de «CEO of the Year» pour son travail d’accompagnement de la digitalisation du pays.
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BREXIT : JP MORGAN INTÉRESSÉE Le CEO de la banque américaine, Daniel Pinto, a expliqué début mai qu’il envisageait de muter des centaines d’employés actuellement basés à Londres vers Dublin, Francfort et Luxembourg. « Nous allons utiliser les trois banques que nous avons déjà en Europe pour ancrer nos opérations (sur le continent, ndlr) », a-t-il indiqué. Pour l’instant, deux gestionnaires de fonds, deux assureurs, et une fintech, qui ont leur siège européen à Londres, ont choisi le Luxembourg (où JP Morgan a déjà des équipes en place de longue date) pour garder un pied dans l’Union européenne. L’assureur américain AIG, lui, a précisé qu’il renforcerait sa présence dans le GrandDuché après le Brexit.
Vers les 4.000 milliards Le patrimoine global net des organismes de placement collectif (OPC, Sif et Sicar) sous gestion au Luxembourg a connu une nouvelle hausse au 31 mars dernier, en passant à 3.906,027 milliards d’euros, contre 3.860,317 milliards au 28 février. Soit une augmentation de 1,18 % sur un mois. Sur un an, la hausse est de 13,78%.
BSI LUXEMBOURG DEVIENT EFG BANK EFG International a indiqué début mai avoir finalisé la reprise de BSI Luxembourg, par le biais d’une fusion. EFG renforce sa présence au Grand-Duché avec une focalisation maintenue sur les services de gestion de fortune et d’actifs. BSI avait annoncé en janvier une réorganisation et la suppression de postes en doublon dans plusieurs de ses centres opérationnels. Au Luxembourg, 14 postes ont été supprimés sur les 50 totaux. Juin 2017 —
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TRUMP FAIT TREMBLER LES GRANDES BANQUES
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« LE BREXIT EST UN SUJET PARMI D’AUTRES, QUI ONT UNE INFLUENCE SUR LE FONCTIONNEMENT DE L’INDUSTRIE ET LA DISTRIBUTION EN EUROPE.» Anouk Agnes, deputy general director de l’Alfi L’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement (Alfi) a organisé, comme chaque année, une grande conférence à Londres, cette fois-ci le 23 mai. Une édition 2017 où il a forcément été question du Brexit, mais pas que. Les tendances protectionnistes observées sur certains marchés ont aussi été débattues, car elles représentent un éventuel frein au développement transfrontalier des fonds luxembourgeois.
KBL EPB RENFORCE SES BASES Le groupe de banques privées KBL epb souhaite consolider ses bases, en se concentrant notamment sur sa structure interne. Investissements IT et réduction des coûts et du personnel ont été annoncés lors de la présentation des résultats 2016, en mai. Son CEO Group, Yves Stein, n’abandonne pas l’idée de former un important groupe européen en banque privée au départ de Luxembourg, mais a affirmé qu’il ne fallait pas s’attendre à de grandes acquisitions en 2017.
PATRICK ZURSTRASSEN AUSSI… Dans le Supplément Fonds d’investissement de notre dernière édition, il était mentionné, page 14, que Claude Kremer était le seul Luxembourgeois à avoir présidé Efama. Il serait injuste d’oublier Patrick Zurstrassen, un des Belges les plus luxembourgeois de la Place, qui présida l’association européenne entre 1994 et 1996, après avoir aussi présidé l’Alfi (entre 1992 et 1995). 084 —
CESSION DE L A BIL : RAS Sur les rumeurs de cession de la Banque internationale à Luxembourg par son actionnaire majoritaire Precision Capital, le ministre des Finances a indiqué début mai qu’aucun acheteur potentiel n’a, pour l’heure, montré un intérêt avancé pour l’acquisition des 10 % détenus par l’État. Et d’ajouter qu’une éventuelle cession de cette part à un acquéreur potentiel serait prise « en temps utile ».
108 C’est le nombre de parties civiles dans le procès Landsbanki Luxembourg, qui s’est ouvert en France le 2 mai. La filiale luxembourgeoise de la banque islandaise Landsbanki aurait trompé en 2008 plusieurs de ses clients en leur proposant des montages financiers frauduleux. Mis à jour par la crise, ces placements s’étaient écroulés.
LUXEMBOURG, UN HUB EUROPÉEN POUR LE CRÉDIT AGRICOLE De visite en mai à Luxembourg, Philippe Brassac, directeur général de Crédit Agricole, a souligné l’importance stratégique que revêtent les activités du groupe bancaire français au Grand-Duché. « Le Luxembourg est pour nous un hub européen à vocation mondiale, notamment pour l’épargne et l’assurance, avec un niveau de sophistication et d’acceptabilité multijuridictionnelles qui est remarquable », a-t-il expliqué à Paperjam. Au Luxembourg, le groupe emploie quelque 1.500 personnes, dont près d’un millier pour la seule entité Caceis (banque dépositaire et administration de fonds).
Le président américain envisage «activement » de mettre en pratique l’une de ses promesses de campagne : séparer les activités de dépôt et d’investissement des principaux établissements bancaires aux ÉtatsUnis. Dans les faits, cette mesure aboutirait au rétablissement de la législation dite « Glass-Steagall », introduite en 1933 et abolie en 1993, dont les dispositions empêchaient aux établissements bancaires de cumuler les activités de banque de dépôt et d’investissement.
HISCOX S’INSTALLE AU LUXEMBOURG La compagnie d’assurances britannique a fait part, début mai, de son intention de créer une nouvelle structure au Luxembourg, avant mars 2019 et la fin des négociations sur le Brexit, pour maintenir ses liens avec les marchés de l’UE. Ses activités à destination des particuliers (retail) y seront transférées. Une nouvelle équipe sera recrutée, essentiellement pour des fonctions de compliance, de gestion du risque et d’audit interne.
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« Si demain une belle société luxembourgeoise familiale cherchait un investisseur (…), nous nous montrerions certainement intéressés. » Jacquot Schwertzer Administrateur délégué Luxempart
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FR ANÇOIS TESCH ET JACQUOT SCHWERTZER, LUXEMPART
« Nous avons connu peu de revers » JEAN - MICHEL LALIEU |
Le holding le plus représentatif de l’économie luxembourgeoise fête cette année un quart de siècle d’activité. Au fil des années, Luxempart a étendu sa sphère d’activités aux pays européens proches. Toujours prudents, ses responsables, François Tesch et Jacquot Schwertzer, envisagent désormais de s’intéresser de plus près aux startup et sociétés technologiques.
JACQUOT SCHWERTZER a repris seul le rôle d’administrateur délégué.
MIKE ZENARI
P
résent dans l’aventure Luxempart depuis le départ, François Tesch a été rejoint par Jacquot Schwertzer en 2001. Ensemble, ils ont manœuvré l’embarcation vers de nouvelles destinations, au gré des opportunités qui se sont présentées. Aujourd’hui, Luxempart gère des investissements pour 1,3 milliard d’euros, injectés dans des sociétés établies au Luxembourg et dans les pays voisins (SES, RTL Group, Foyer, Atenor, ESG, etc.). Depuis l’assemblée générale du 24 avril dernier, Jacquot Schwertzer exerce seul la fonction d’administrateur délégué, alors que François Tesch occupe désormais le poste de président exécutif, et se penchera particulièrement sur la stratégie, l’organisation et la gouvernance de la société. Ensemble, ils dressent le bilan de ces 25 années et avancent des pions pour le futur. Luxempart a 25 ans. Pourriez-vous avant tout nous rappeler ses origines ? F R A N Ç O I S T E S C H Notre histoire remonte à la création de Bil Participations en 1988. À la suite d’une restructuration de la banque en 1992, des personnalités du monde économique luxembourgeois, sous l’égide du Groupe Foyer, ont repris Bil Participations et ont poursuivi l’activité sous le nouveau nom de Luxempart. Au départ, nous avons donc hérité d’un beau portefeuille très diversifié. Un portefeuille de sociétés luxembourgeoises à l’époque ? F . T . Au début des années 1990, il s’agissait d’une véritable photographie de la vie économique luxembourgeoise. Nous détenions notamment des parts dans les sociétés SES, RTL, Paul Wurth, Cargolux… Ensuite, le Groupe Foyer a cédé à Luxempart ses participations dans Cegedel, Bil, BGL et KBL, ce qui a étoffé notre portefeuille. Plus tard encore, Luxempart a investi dans Utopia, Vox et le Groupe Foyer. Au fil des années, beaucoup de ces sociétés dans lesquelles Luxempart avait une participation ont été reprises par un actionnaire de contrôle. Ceci dit, les cessions de nos participations se sont faites à des prix très attractifs et nous ont procuré un montant
de cash non négligeable. Nous avions donc des moyens pour investir, mais au Luxembourg, peu de sociétés correspondaient encore à nos cibles stratégiques. Nous nous sommes donc tournés vers des entreprises dans les pays voisins. Ça a évidemment pris un certain temps pour se faire connaître et créer des alliances. Mais actuellement, les choses se passent de manière plutôt satisfaisante. Vous ne vous sentez plus la vocation d’investir au Luxembourg, ou bien s’agit-il d’une question d’opportunités ? J A C Q U O T S C H W E R T Z E R Nous souhaiterions faire des affaires au Luxembourg, mais encore faudrait-il qu’il existe effectivement des opportunités. Si demain une belle société luxembourgeoise familiale cherchait un investisseur pour renforcer son capital ou sa gouvernance, nous nous montrerions certainement intéressés. D’autant plus qu’il est plus facile pour nous d’opérer dans le pays que vers l’étranger. Notamment à cause de la difficulté des connexions. Actuellement, notre limite géographique tient à la possibilité de réaliser un aller-retour pour une réunion dans la journée. Que regardez-vous en premier dans un potentiel dossier d’investissement ? J . S . En premier lieu, le secteur dans lequel la société est active. A-t-il encore un avenir, permet-il la création de valeur ? Il faut aussi que nous comprenions bien l’activité. Par contre, nous ne nous sommes jamais focalisés sur certains secteurs en particulier, même si nous avons plutôt investi dans des domaines que nous connaissons bien, comme les médias, l’assurance ou l’énergie. Mais votre portefeuille de participations est quand même très diversifié. D’où viennent ces choix ? F.T. À une époque, SES a représenté jusqu’à 30 % de notre portefeuille de participations. C’est une très bonne société, qui a été un des moteurs de notre performance, mais pour diminuer le risque, il était nécessaire de se diversifier. Ce côté hétéroclite vient aussi de notre manière de travailler à l’étranger. Dans des pays
comme la France et la Belgique, nous avons créé des alliances avec une société d’investissement locale et ce sont elles qui proposent les dossiers pour des participations éventuelles. Ceci dit, nous cherchons toujours des leaders dans leur secteur et des sociétés qui affichent un certain degré de maturité. Ainsi, nous n’investissons donc pas dans des start-up technologiques qui requièrent des compétences bien particulières. C’est pourtant en partie sur ce type de sociétés que mise le pays pour son avenir. Vous n’envisagez pas de vous y intéresser ? J . S . Si, c’est effectivement quelque chose que nous envisageons vu le potentiel d’avenir que recèle ce type de sociétés. Mais avant cela, nous devons développer une compétence dans ce domaine. Actuellement, nous investissons déjà à travers des fonds spécialisés qui détiennent ces connaissances. Grâce aux contacts que nous entretenons avec les gestionnaires de ces fonds, nous espérons acquérir ces compétences pour espérer pouvoir investir par nous-mêmes plus tard. Nous avons, par exemple, investi dès le départ dans Mangrove. De quelle manière vous impliquez-vous dans les sociétés dans lesquelles vous investissez ? J . S . Ça dépend des cas. Dans les sociétés cotées dont nous détenons une part significative du capital, nous nous impliquons au niveau des différents organes de la société avec la volonté d’apporter notre savoir-faire. Si notre participation est purement d’ordre financier, notre souci est alors de préserver notre liberté. Si vous intervenez dans les organes de la société, vous devenez un initié et vous ne pouvez plus acheter ou vendre comme vous le voulez. Et les règles à ce niveau deviennent de plus en plus contraignantes. Dans le cas d’investissements de private equity, la plupart du temps, nous prenons des participations majoritaires et nous nous impliquons dès lors dans la définition de la stratégie. Notre but est de travailler en collaboration étroite avec la direction pour créer de la valeur. Juin 2017 —
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Et être une entreprise cotée, c’est également important ? F . T . Bil Participations était déjà cotée, ça répondait à une volonté de nos actionnaires de l’époque. Les contraintes que cela implique augmentent avec les années, mais ça nous oblige à préserver une certaine rigueur. En plus, le fait d’être en bourse assure une certaine liquidité pour nos actionnaires qui peuvent ainsi acheter ou vendre plus facilement les actions Luxempart. Ce qui nous chagrine, c’est que nous subissons actuellement une décote de 30 % par rapport à notre valeur d’inventaire. C’est le cas de la majorité des holdings en Europe, mais cela reste néanmoins dans le haut de la fourchette. Vous l’expliquez comment ? F . T . Au cours des années 1990, la loi Rau – qui permettait, dans une certaine limite, de déduire de son revenu imposable les montants investis en actions dans des sociétés luxembourgeoises – a dopé quelques sociétés et, à l’époque, nous vivions avec une surcote en permanence. Mais elle n’a pas survécu à la réglementation européenne et, depuis son abolition au milieu de la décennie 2000, nous sommes atteints par une décote. Il faut aussi voir que, dans une société holding comme la nôtre, la somme des parties est supérieure à l’ensemble. Ça peut décourager l’investisseur qui n’a pas accès à la valeur du sous-jacent. Enfin, avec une liquidité de 3.000 à 4.000 titres par jour, un gros investisseur institutionnel pourrait considérer cette liquidité limitée comme dissuasive. Mais vous ne remettez pas en question le principe d’être coté en bourse ? F . T . Non, en effet. Nous ne pouvons qu’encourager les investisseurs à acheter du Luxempart, un titre « bon père de famille », attractif et qui offre un bon rendement grâce aussi à cette décote. Le private equity semble avoir de plus en plus la cote auprès des investisseurs. Vous comptez aussi vous y intéresser plus ? J . S . Oui, actuellement nous avons investi entre 250 et 300 millions en private equity, donc un quart de notre portefeuille. Aujourd’hui, nous voulons faire grimper cette part à un tiers. L’avantage en private 088 —
« Nous devons donc trouver de nouvelles opportunités d’investissement, notamment dans les domaines technologiques qui sont plus porteurs d’avenir. » François Tesch Président exécutif Luxempart
FRA N ÇO I S TESCH L’actuel président est actif depuis les débuts de Luxempart.
equity est l’accès aux données de l’entreprise et la possibilité de négocier la détermination d’un prix. En plus, ce type d’investissement est plus résistant. Il est moins affecté par des mouvements violents comme on peut en voir sur les marchés financiers. Lors de la crise de 2008, ces investissements ont souffert nettement moins que les cours de bourse. En 25 ans, vous avez connu des dossiers difficiles ? J . S . Oui, avec le dossier Direct Énergie – Poweo avant la fusion – et les retards dans la libéralisation de l’énergie en France. Cette libéralisation, sur laquelle était basé le modèle économique de Direct Énergie, a beaucoup tardé et nous a fait perdre de l’argent. Mais finalement, sous la pression de la Commission, les marchés se sont ouverts et, aujourd’hui, Direct Énergie est une star dans notre portefeuille. Nous avons ensuite connu un cas malheureux avec la société espagnole Pescanova, qui cachait une escroquerie. Comme elle était cotée en bourse, nous n’avions pas eu accès à toutes les données. Mais à part ce cas et quelques petites lignes de private equity qui n’ont pas bien fonctionné, nous avons connu peu de revers. De manière générale, nous sommes très prudents. La crise de 2008, comment Luxempart l’a-t-elle ressentie ? J . S . Nous avons eu beaucoup de chance. Nos investissements dans le secteur bancaire avaient été pratiquement tous cédés avant son déclenchement. Nous étions juste encore un peu présents dans Dexia. Par contre, les poids lourds de notre portefeuille tels que SES et RTL ont très peu souffert. Un de nos
avantages est aussi que nous ne misons pas sur la dette pour investir. Aujourd’hui, la période est faste pour trouver de nouveaux dossiers ? J . S . L’économie marche mieux en Europe et les sociétés réalisent de bons résultats. Il y a beaucoup d’opportunités, mais les prix sont à nouveau très chers, ils ont retrouvé les niveaux d’avant-crise. En outre, la concurrence est importante. Beaucoup d’acteurs cherchent à placer leur argent. Pour faire la différence, nous misons sur le caractère familial de notre actionnariat et sur le fait que nous ne fixons pas de limite dans le temps à nos investissements. En plus, en tant que Luxembourgeois, nous nous adaptons facilement à la culture des pays voisins. Nous ne sommes pas non plus considérés comme des colonisateurs. Quelles sont désormais vos ambitions pour les prochaines années ? F.T. Lorsque nous avons repris Bil Participations, le titre valait 40 euros. Nous l’avons ensuite divisé par 10 et aujourd’hui, il en vaut à nouveau 45. Notre ambition est de continuer sur notre lancée. Nous devons donc trouver de nouvelles opportunités d’investissement, notamment dans les domaines technologiques qui sont plus porteurs d’avenir. Les jeunes qui nous rejoignent actuellement devraient pouvoir nous aider à ce niveau. EN RÉSUMÉ
Le duo François Tesch-Jacquot Schwertzer, à la tête du holding Luxempart, fait le point pour Paperjam sur les 25 années d’activité depuis la reprise de Bil Participations. Un quart de siècle qui les a convaincus de la nécessité de sortir des frontières, mais sans aller trop loin.
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Être majoritaire, c’est important pour Luxempart ? J . S . Dans le cas de sociétés non cotées, oui. Mais ce n’est pas une absolue nécessité. Si nous sommes co-investisseurs aux côtés de familles ou d’autres acteurs financiers, nous pouvons mettre au point une gouvernance via des pactes d’actionnaires.
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Banque de Luxembourg, société anonyme – 14, boulevard Royal – L-2449 Luxembourg – R.C.S. B5310. © Stocksy
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PLACE FINANCIÈRE
T VA
Une ombre sur les GAP CA M I L L E F R AT I |
MAISON MODERNE
La Cour de justice de l’Union européenne a jugé trop généreuse l’application de la directive TVA.
C’
est une douche froide que le Luxembourg a prise le 4 mai dernier, voyant la Cour de justice de l’UE donner raison à la Commission sur toute la ligne après cinq années de bras de fer. En cause : les exonérations de TVA dont les groupements autonomes de personnes peuvent bénéficier. « L’usage principal des GAP est de faire en sorte que les entités d’un même groupe puissent se partager des services, des compétences de leur personnel, ou l’usage de machines, sans que cela n’entraîne des frottements en matière de TVA, et donc des coûts supplémentaires », indique Erwan Loquet, tax partner chez BDO Luxembourg. Le service rendu par un prestataire auprès d’un groupement est ainsi assimilé, du point de vue fiscal, à une opération réalisée en interne ou intragroupe. Ce n’est pas la loi de transposition de la directive qui pose problème, mais le règlement grand-ducal et la circulaire fixant les détails techniques d’application. La balle est donc dans le camp du ministère des Finances. 090 —
Un coup dur pour le GrandDuché, tant il a misé sur ce régime des GAP pour renforcer son attractivité.
Le gouvernement doit trouver le moyen de se conformer sans se tirer une balle dans le pied.
Deux voies s’offrent à lui, selon Erwan Loquet. La première, « un peu extrême » et « relativement improbable » au vu de l’usage très répandu des GAP : le Luxembourg retire complètement sa législation. « Il faudrait une solution alternative, qui pourrait être d’introduire la consolidation fiscale en matière de TVA telle qu’elle existe dans d’autres États membres comme l’Allemagne. » L’idée n’est pas nouvelle, et figure dans l’arsenal législatif potentiel du ministère des Finances. Deuxième chemin envisageable : un amendement de la législation, à la lumière de l’arrêt de la CJUE, et dans la continuité de celui engagé en 2012. « Mais si le Luxembourg choisit cette voie, la législation va produire moins d’effets bénéfiques pour le secteur financier, et se traduire par un usage probablement moins étendu qu’aujourd’hui. » Alors que le gouvernement a décidé de prendre son temps pour analyser l’arrêt de la CJUE, « beaucoup d’acteurs économiques de la Place plaident pour la
POUR L’ EXEM PLE Le Luxembourg s’est fait épingler pour une législation à l’origine calquée sur celle de ses voisins belge et français.
consolidation de la TVA, parce qu’ils la pensent plus facile à utiliser et à mettre en œuvre, indique Erwan Loquet. J’ai une approche plus nuancée, du fait que la mise en œuvre de la consolidation peut être très différente d’un pays à l’autre. En outre, la Commission a également des vues très précises sur les restrictions qui doivent être apportées à la consolidation. »
Troisième voie
Pour le fiscaliste, la solution résiderait dans une troisième voie : conserver la législation sur les GAP en l’amendant, et introduire progressivement un régime de consolidation de la TVA. « C’est la solution actuellement en vigueur au RoyaumeUni », ajoute-t-il. La question ne se pose pas qu’au Luxembourg, puisqu’il avait pris pour modèle les législations en vigueur en France et en Belgique en 2004. « De manière très étonnante, ces pays n’ont pas beaucoup aidé le Grand-Duché dans son affaire, et n’ont jamais été inquiétés, pour une raison que je ne m’explique pas. » Il était plus aisé pour nos voisins d’attendre la position de la CJUE, quitte à modifier leur législation en catimini, tout en laissant le Luxembourg seul sous les projecteurs. Il faut dire aussi que les affaires concernant l’exonération de TVA des GAP se bousculent actuellement à la CJUE, alors qu’elle n’avait été saisie que trois fois en 10 ans à ce sujet. Trois affaires sont pendantes. Dans la première, la Commission reproche à l’Allemagne d’avoir appliqué la même directive TVA de manière trop restrictive. Les deux autres affaires, intitulées Aviva et DNB Banka, concernent des entreprises en litige avec le fisc en Lettonie et en Pologne. Deux affaires dans lesquelles l’avocate générale Juliane Kokott a livré des conclusions retentissantes au mois de mars. Celle-ci considère tout simplement que ni les groupements d’entreprises d’assurance, ni les groupements d’entreprises du secteur financier ne doivent relever du champ d’application des dispositions sur les GAP de la directive TVA. « Les professionnels de la Place ont trouvé cela très inquiétant », se souvient Erwan Loquet. Certes, les juges de la CJUE ne tranchent pas systématiquement dans le même sens que l’avocate générale, mais ils rejoignent souvent son raisonnement. Comme dans leur arrêt contre le Luxembourg, suivi par l’avocate générale… Kokott. EN RÉSUMÉ
Le Luxembourg s’est fait taper sur les doigts par la CJUE pour une application trop généreuse de l’exonération de TVA sur les groupements autonomes de personnes. Une législation à revoir, alors que d’autres arrêts de la CJUE pourraient interdire tout GAP dans le secteur financier ou des assurances.
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PLACE FINANCIÈRE
DEUTSCHE BANK LUXEMBOURG
Krings ne craint rien JEAN - MICHEL LALIEU |
Alors que le groupe bancaire allemand Deutsche Bank a fortement tremblé sur ses bases au cours de l’année 2016, sa filiale luxembourgeoise semble sur un nuage. Son CEO Frank Krings, en place depuis mars 2016, a lancé un vaste chantier informatique qui se terminera en septembre. Il relativise toutefois le sentiment d’urgence lié à la transformation digitale, et les plaintes quant aux coûts réglementaires.
FRA N K K R I N GS Le nouveau CEO affiche sa « zen attitude » face aux défis que doit affronter Deutsche Bank Luxembourg.
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MAISON MODERNE
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es jours de Deutsche Bank ne s’écoulent pas comme un long fleuve tranquille. La première banque allemande a vécu une année 2016 particulièrement mouvementée. Dans le viseur de la justice américaine pour avoir vendu des crédits immobiliers toxiques en connaissance de cause entre 2006 et 2008, elle était menacée d’une amende de 13,4 milliards d’euros. Deux jours avant Noël, elle a annoncé avoir conclu un accord avec le ministère américain de la Justice pour le paiement d’une amende de 6,9 milliards d’euros. La planète financière a mieux respiré. Le caractère systémique du géant financier laissait craindre — de manière sans doute un peu exagérée — une nouvelle chute de dominos bancaires. Depuis le plateau du Kirchberg, où la filiale luxembourgeoise est solidement installée, l’onde de choc n’a été que faiblement ressentie. « J’admets que l’année 2016 a été intense », commente Frank Krings, son CEO, venu de la filiale thaïlandaise de Deutsche Bank en mars 2016. « Nous avons dû fréquemment expliquer cette question à nos clients ou à des responsables politiques, reconnaît-il. Heureusement, les choses se sont bien terminées et, au Luxembourg, nous avons été très peu affectés. »
Continuer à avancer
Le nouveau responsable a surtout profité de sa première année de présence pour renforcer l’activité de la filiale
grand-ducale, qui a une responsabilité systémique au niveau du pays. Au début de cette année, les fonds propres ont été augmentés de 1 milliard d’euros pour atteindre 6 milliards. « Une base solide », estime le CEO, qui entend faire tourner la machine, mais avec un discours parfois un peu différent de celui qu’on entend généralement sur la Place. Le poids des nouvelles réglementations qui atteignent le secteur bancaire ? Il le subit, mais s’en accommode avec une certaine philosophie. « Il faut accepter ces nouvelles règles et les coûts qu’elles engendrent, se plaindre ne servirait à rien », déclarait-il lors d’une récente conférence de presse pour dresser le bilan de sa première année. Par rapport à la transformation digitale de l’entreprise et aux nouvelles attentes de clients, il ne semble pas plus inquiet. De son point de vue, l’urgence n’est pas de mise : « C’est quelque chose qui viendra tôt ou tard, mais en gestion de fortune ce n’est pas la priorité de la clientèle. » Par contre, depuis son arrivée, le plus important projet a été la mise en place d’une plateforme informatique flambant neuve. Deutsche Bank Luxembourg y consacre un budget de 30 millions d’euros et espère que les travaux, qui ont été entamés à l’automne 2016, pourront se clôturer en septembre prochain. Cet investissement est symptomatique de ce qui guette de nombreuses entreprises. Frank Krings explique en effet que la précédente plateforme infor-
matique datait de plus de 30 ans. « Elle ne nous a jamais lâchés, mais il était temps de glisser vers une technologie à la pointe, résume-t-il. En plus, nous voulions un outil qui soit compatible avec les autres plateformes de wealth management du groupe. » Luxembourg, qui gère les opérations de gestion de fortune pour l’Union européenne, sera donc au même niveau que la Suisse, Singapour, le Royaume-Uni et le Moyen-Orient.
Une Place qui lui convient
À titre personnel, le manager allemand tire aussi un bilan positif de sa première année à Luxembourg. Avec de la famille en Allemagne et en Alsace, et un fils qui étudie à Londres, il juge la localisation stratégique. « Je suis déjà devenu un grand défenseur du Luxembourg », sourit-il. Au niveau business, il admet par contre un monde de différence entre son job actuel et son précédent poste à Bangkok. « L’activité était essentiellement axée sur le trading, avec, comme clients, des compagnies multinationales. Au Luxembourg, que ce soit en asset management, en crédit aux entreprises et en wealth management, toutes nos activités sont orientées sur le long terme. » Une lenteur toute relative qu’il semble en tout cas apprécier. EN RÉSUMÉ
Depuis un an à la tête de Deutsche Bank Luxembourg, Frank Krings avance sereinement. L’avenir est sur le long terme, les urgences sont donc relatives.
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PLACE FINANCIÈRE
DÉVELOPPEMENT
Discrète, mais conquérante T H I E R RY R A I Z E R |
East-West United Bank a ouvert un canal digital pour capter de nouveaux clients.
E
ast-West United Bank a beau recevoir ses invités dans son imposant siège de la Villa Foch, boulevard Joseph II, la banque russe veut afficher un certain dynamisme et une agilité pour conquérir de nouveaux marchés. C’est en tout cas la volonté de son CEO, Sergey Pchelintsev. En poste depuis 2015, il déroule une stratégie validée avec le conseil d’administration de la banque qui a éclos au Luxembourg en 1974, sous l’impulsion d’un certain Pierre Werner à l’époque. « Mon mandat était de revoir la stratégie pour le développement futur de la banque et de la soumettre à notre conseil d’administration, déclare Sergey Pchelintsev. J’ai la chance de pouvoir y côtoyer non seulement des représentants de notre actionnaire qui connaissent très bien le marché russe, mais aussi des professionnels qui connaissent très bien le marché européen et la clientèle. » L’ancien managing partner de PwC Luxembourg, Didier Mouget, est ainsi entré au CA, de même que Hans-Ulrich
A GI L I T É Le CEO de la banque active les 80 collaborateurs en formant des groupes de travail transversaux.
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S É BAS T I E N G O O S S E N S
La banque mise sur son activité de banque privée auprès de la clientèle russophone.
Hügli, précédemment CEO de Crédit Suisse à Luxembourg. Un conseil placé sous la présidence du retraité de la politique qu’est Jeannot Krecké. Il siège aussi depuis 2012 au conseil d’administration du conglomérat Sistema, l’actionnaire d’East-West United Bank, qui est détenu par l’oligarque russe Vladimir Yevtushenkov.
Conservative, mais pas trop
Cette stratégie s’oriente autour d’une maîtrise du risque et d’un développement sur de nouveaux marchés via le digital, le tout pour renforcer l’activité banque privée de la banque (voir encadré). Une plateforme d’épargne en ligne à destination des personnes résidant au Luxembourg ou en Allemagne et ayant un compte dans l’un de ces deux pays a ainsi été lancée récemment comme test grandeur nature. « Nous partageons cette stratégie avec nos 80 collaborateurs, ajoute Sergey Pchelintsev. Nous misons sur l’apport d’experts externes sur des questions
Son CEO déroule une stratégie validée par un conseil d’administration composé de représentants de l’actionnaire, mais aussi de figures de la Place. techniques, par exemple dans la sphère digitale, mais nous comptons aussi sur notre petite taille pour former des groupes de travail transversaux. » L’approche du risque s’est traduite par des investissements dans la fonction de risk management. « Nous prônons une approche conservatrice du risque. Nous avons donc voulu diversifier nos investissements en revoyant la composition de notre portefeuille d’actifs. » Le développement digital est donc un moyen de tester l’appétit de la clientèle avant d’envisager une deuxième étape qui signifiera approcher d’autres marchés, toujours à distance. « Nous nous sentons véritablement une banque européenne, déclare-t-il. Les deux tiers de notre équipe sont Européens, nous sommes régulés par la CSSF… Nous avons besoin d’être plus visibles par un public plus large pour prospecter. » Comme les banques retail, l’entité qui s’adresse à une clientèle fortunée (300 millions d’euros d’actifs sous gestion pour 200 clients) garde un œil averti sur les fintech. « Notre canal digital est déjà un projet fintech en soi, ajoute Sergey Pchelintsev. Les fintech seront probablement mieux implémentées par les banques qui ont à faire à de grandes masses de clients, mais sur des cas précis, nous pourrions aussi rencontrer un intérêt à collaborer avec des sociétés fintech. » À l’instar de la rénovation de la Villa Foch en 2010, East-West United Bank ne veut pas changer de façade, mais entend utiliser les techniques modernes pour dynamiser son fonctionnement et son approche marché dans un contexte qui, d’après le CEO, révèle de nouvelles opportunités : « Nous pensons que l’Europe gagnera de plus en plus en importance et sera capable de capter la croissance qui est de retour. »
OFFRE DE SERVICES
PRIORITÉ : BANQUE PRIVÉE East-West United Bank mise sur ses investissements pour gagner des parts de marché en banque privée. « Depuis un an, nous avons réussi à mettre en place un modèle d’activité très spécifique », souligne Andrey Zaytsev, responsable de EWUB Private Banking, dans un communiqué daté du 15 mai dernier. « L’idée principale est de construire une banque pour la clientèle russophone et de s’assurer qu’elle se sente à l’aise au Luxembourg » sans « cacher des avoirs loin du fisc », mais en proposant des « services qui permettent à chacun de se sentir assuré au niveau de ses opérations bancaires et de ses investissements ». Ticket d’entrée : 500.000 euros d’actifs financiers, avec une clientèle visée jusqu’à 10 millions d’euros. Mais la banque ne refuse pas les clients plus fortunés. « Notre but ultime est de protéger les personnes qui investissent au Luxembourg, que ce soit d’un point de vue légal, fiscal ou au niveau du contrôle des devises, qui constitue une préoccupation majeure pour les Russes », ajoute Andrey Zaytsev.
EN RÉSUMÉ
Présente au Luxembourg depuis plus de 40 ans, East-West United Bank a déployé une plateforme digitale découlant de sa nouvelle stratégie tournée vers les pays européens et matures. Avec le Grand-Duché en tête de pont.
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FINANCE INCLUSIVE
Humaniq, fintech des pauvres JEAN - MICHEL LALIEU |
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Basée au Luxembourg, Humaniq développe une technologie pour «bancariser» les populations les plus pauvres du globe.
Sa technologie permet des transactions entre smartphones, sécurisées par l’authentification biométrique.
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u’ils soient en Afrique, en Asie ou en Amérique latine, un tiers environ des habitants de la planète n'a toujours pas accès à des services bancaires. « On parle de 2,5 milliards d’individus qui n’ont pas l’occasion de pouvoir contracter des prêts bancaires, ni de payer des transactions autrement qu’en liquide », précise Dinis Guarda. Pour les aider, ce Franco-Portugais et une poignée d’entrepreneurs internationaux viennent de mettre sur pied Humaniq, une structure double qui se divise entre une fondation et une société fintech. « Nous ne sommes pas une association de bienfaisance, notre philosophie c’est le capitalisme humanitaire. Nous entendons travailler pour une finance inclusive », précise le CEO. Pour son implantation, les partenaires ont fait le choix du Luxembourg, et plus précisément de la Lhoft. Une localisation adoptée, comme souvent, pour son ouverture internationale et son accueil favorable aux sociétés de technologies de pointe.
Blockchain et biométrie
Le système imaginé par Humaniq est complexe dans sa conception, mais finalement assez simple à l’usage. Une nécessité, dans la mesure où il s’adresse à des gens qui n’ont l’habitude ni des technologies, ni de la finance. Le concept, basé sur la technologie de la blockchain, permettra de réaliser des paiements ou des prêts d’argent entre deux smartphones, donc sans aucun intermédiaire, et sans argent liquide, ce qui annule le risque de vol, très
Pour pouvoir s’inscrire sur Humaniq, l’utilisateur doit se prendre en photo sur son smartphone.
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Elle a aussi créé une monnaie virtuelle pour contourner les fluctuations des devises locales.
important dans les pays pauvres. Une méthode déjà proposée en Afrique par d’autres sociétés, mais qu’Humaniq veut renforcer, par un mode d’identification basé sur la reconnaissance faciale, ce qui est en revanche extrêmement novateur. « Nous avons créé une application de transfert d’argent qui fonctionne à partir de la technologie biométrique, explique Dinis Guarda. Pour y parvenir, nous avons intégré différentes technologies développées par des partenaires extérieurs. » Pour s’intégrer à la « communauté Humaniq », le candidat doit procéder à une inscription via son smartphone. Mais, plutôt que de laisser ses coordonnées, il se fera tirer un portrait officiel lors de sa première connexion via l’application, qui deviendra son mot de passe. « C’est aussi sûr qu’un code de déverrouillage du smartphone, insiste le responsable d’Humaniq. En plus, comme ce système de reconnaissance faciale ne permet pas d’usurper son identité, il empêche toute opération liée à la corruption et au terrorisme. » Pour encore faciliter la popularisation de son système, la fondation Humaniq entend livrer des smartphones avec caméra aux populations qui en auraient besoin. Tout ça, c’est pour dans un futur proche. La plateforme n’est pas encore réellement en service, mais des projets pilotes sont en développement au Ghana, au Nigéria et en Inde. « Nous visons surtout des communautés particulières, comme par exemple des groupes de femmes entrepreneurs », insiste M. Guarda. Autre particularité du concept, la création d’une monnaie virtuelle pour faciliter les transactions : le HMQ. Une unité de mesure financière qui évite les décimales pour simplifier les calculs, et
dont les personnes qui s’inscrivent via l’application reçoivent 100 « pièces ». Elles pourront ensuite en échanger d’autres via l’application, dans les deux sens. Pourquoi une monnaie virtuelle ? « Dans les pays que nous visons, les monnaies locales connaissent d’importantes fluctuations. Une monnaie virtuelle permet de mieux garantir l’activité. » Pour soutenir cette nouvelle monnaie, Humaniq a mené dans le courant du mois d’avril une ICO – Initial Coin Offering – qui lui a apporté 5,16 millions de dollars de fonds propres. 11.860 personnes ont participé à l’opération. « Pour l’instant, on parle de dons, admet Dinis Guarda. Mais si le HMQ prend de la valeur, elles pourront réaliser de belles opérations. »
Les HMQ peuvent ensuite être convertis dans la devise du destinataire.
Crypto-monnaie
Le CEO l’a bien précisé dès le départ, Humaniq n’est pas une ONG. C’est avant tout une société fintech en plein développement. Elle emploie actuellement une cinquantaine de personnes, dont une douzaine qui répartiront désormais leur temps entre Londres et Luxembourg. Pour assurer sa rentabilité, elle compte vendre son modèle en tant que « produit blanc » à d’autres sociétés et fournir des services. Mais le profit à tout prix ne semble plus le but final de ce type d’entreprise d’un genre nouveau. EN RÉSUMÉ
Humaniq est à la fois une société fintech et une fondation qui veut permettre à 2,5 milliards d’individus d’avoir enfin accès à des transactions de type bancaire. Via leur smartphone et un système de reconnaissance faciale biométrique.
L’authentification biométrique permet de valider l’envoi de HMQ, la monnaie virtuelle de l’application.
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PLACE FINANCIÈRE
INVESTISSEMENTS
Le private equity sort de l’anonymat JEAN - MICHEL LALIEU
Le private equity séduit de plus en plus les grands investisseurs à la recherche de performance.
CONFÉRENCE
ATTIRER LES BANQUIERS PRIVÉS
Cette classe d’actifs reste une niche dans le secteur des fonds, mais elle est en forte croissance. Au Luxembourg, les actifs sous gestion ont doublé en moins d’une décennie.
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armi les plus de 3.800 milliards d’actifs gérés par l’industrie des fonds depuis Luxembourg, les Ucits s’arrachent la plus grande part du gâteau. Mais dans cet océan d’argent investi souvent via la Bourse, les acteurs du private equity se font de moins en moins discrets. D’accord, investir dans des sociétés non cotées reste une activité de niche sur la place financière. Selon les estimations de la Luxembourg Private Equity & Venture Capital Association (LPEA), l’organisme de promotion du secteur, elle représente actuellement 400 milliards d’actifs sous gestion. Mais comme le précise son directeur général, Paul Junck, « il y a trois ans, ce montant n’était que de 300 milliards ». Et lors de la création de la LPEA il y a sept ans, il n’était que de 200 milliards. L’industrie du private equity, ou capital-investissement, ne connaît un essor en Europe que depuis une vingtaine d’années à peine. Mais actuellement, le Vieux Continent est déjà son deuxième terrain de jeu après l’Amérique du Nord, mieux rompue à ses usages. Parce que le métier a ses codes. Lorsqu’ils passent par le biais de fonds alternatifs, ce qui est généralement le cas, les investissements proviennent d’institutionnels (banques, assurances, fonds de pension ou fonds souverains). « Ces fonds levés sont alors injectés dans des entreprises non cotées en bourse, et la plupart du temps dans des PME, explique Paul Junck. Leur particularité vient aussi du fait que les investisseurs ne peuvent pas réclamer leur investissement pendant une période prédéfinie, généralement fixée entre cinq et huit ans. » 098 —
Partner et private equity leader chez Deloitte Luxembourg, Nick Tabone note que ce genre d’investissement intéresse les compagnies d’assurance et les fonds de pension qui recherchent particulièrement des projets sur le long terme. « En agissant sur des délais assez longs, les sociétés d’investissement veulent aussi s’impliquer dans l’entreprise en apportant leurs connaissances, et créer de la valeur », note-t-il.
En soutien de l’économie réelle
De manière générale, les gestionnaires de fonds de private equity insistent, au contraire, sur le rôle qu’ils jouent par rapport à la dynamisation du tissu économique. Kharis Capital est une société d’investissement d’origine belge, mais domiciliée au Luxembourg, et dont les fonds viennent de trois familles internationales. Engagée en 2016 pour représenter ses intérêts depuis le Grand-Duché après 15 années dans le secteur, Rajaa Mekouar insiste sur l’aspect « terrain » du métier. « Nous sommes des entrepreneurs avant d’être des financiers, nous nous impliquons réellement dans les sociétés dans lesquelles nous investissons et nous jouons donc un rôle par rapport à la vitalité de l’économie réelle. » En ce qui concerne Kharis, elle pointe la récente transformation du restaurant Quick du quartier Gare dans la capitale en Burger King. La société d’investissement, qui a racheté Quick en Belgique et au Luxembourg, et dispose de la master franchise Burger King pour ces pays notamment, a décidé d’y augmenter le nombre d’employés de 50 unités. Selon les derniers chiffres de Preqin, spécialiste de l’étude des fonds alternatifs, les actifs sous gestion en private
equity ont atteint un record en juin 2016, avec un total de 2.500 milliards de dollars au niveau mondial. « De ce montant, 820 milliards étaient encore disponibles pour de futurs investissements au sein des fonds fin 2016 », note Nick Tabone. D’autre part, il voit aussi une tendance positive pour le private debt. « À partir de 2008, au cœur de la crise financière, les banques ont fortement raboté les prêts consentis aux entreprises, explique le partner de Deloitte Luxembourg. Les gestionnaires de fonds de private equity se sont donc tournés vers le private debt via des prises de participation ou des prêts. » Une autre raison vient des taux d’intérêt historiquement bas que l’on connaît actuellement. « Les investissements rentables sont très difficiles à trouver, pointe Paul Junck. Les grands fonds de pension, ainsi que les autres investisseurs, ont donc procédé à la diversification de leur portefeuille en y incluant des investissements davantage risqués, comme le private equity et le capital-risque. » Ancien de Deloitte Luxembourg, ex-CFO de RTL Group et ex-CEO de RTL Luxembourg, Dan Arendt a rejoint Castik Capital peu après sa constitution au Luxembourg en 2014. Il en est senior advisory partner et membre du conseil de gérance. « Pour un financier qui a une âme d’entrepreneur comme moi, le private equity est un secteur passionnant », résume-t-il. Il note, lui aussi, un fort dynamisme de cette classe d’actifs. « Le niveau de performance moyen est très élevé et les liquidités sont très importantes. » L’attractivité de ce type d’investissement fait donc que, actuellement, les gestionnaires de fonds sont à la recherche de cibles attrayantes à des prix raisonnables.
Soucieuse de mieux faire connaître le secteur, la LPEA a organisé sa première grande conférence le 26 avril dernier. « Un de nos buts est de convaincre les banquiers privés et les gestionnaires de fortune de l’intérêt du private equity », explique Rajaa Mekouar, responsable de Kharis Capital au Luxembourg et cheville ouvrière de la conférence en tant que membre de la LPEA. Jusqu’à présent en effet, ces représentants des familles fortunées se tournent encore peu vers cette classe d’actifs. La raison ? « C’est d’abord une question de méconnaissance du secteur, et donc de prudence, précise Madame Mekouar. Si on regarde à Londres ou vers l’Asie, les banquiers privés sont bien plus en lien avec notre secteur. » Mais elle pointe aussi la question de la liquidité des montants investis. Si, en bourse, on place et on retire son argent comme on l’entend, dans le private equity, les placements se font pour une certaine durée. « Les banquiers aiment pouvoir rassurer leur client en lui disant qu’il peut sortir d’un fonds en cas de problème. » Enfin, elle juge encore que les gestionnaires de fortune ont moins l’habitude des méthodes de reporting du private equity et qu’ils seront donc moins à même d’expliquer à leurs clients l’évolution de leurs investissements. « Mais les choses changent, rassure-t-elle. Des efforts sont faits des deux côtés. Du nôtre, nous devons encore assurer plus de transparence. »
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Une classe d’actifs réservée à des investisseurs professionnels / institutionnels.
Ce qui est de moins en moins évident. « C’est la loi de l’offre et de la demande, résume le responsable de Castik. Statistiquement, en Europe comme aux ÉtatsUnis, les prix atteignent des multiples de 10 fois l’Ebitda. C’est déjà très élevé, et derrière ces moyennes affichées peuvent se cacher des multiples qui vont bien au-delà. »
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Le retour sur investissement annualisé est historiquement bien plus important qu’un investissement en bourse.
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L’investissement n’est pas impacté par la volatilité des marchés.
Chasse aux pépites
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Investissement illiquide, l’argent investi est bloqué pendant plusieurs années.
PRIVATE EQUITY -
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Le retour sur investissement est moins important qu’en private equity.
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Le private equity a un effet direct sur l’économie réelle.
Large ouverture à tous les types d’investisseurs.
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Très forte liquidité des investissements.
BOURSE
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Forte volatilité des marchés.
Le directeur général de la LPEA, Paul Junck, nous livre sa vision des avantages et inconvénients des les investissements en private equity et en bourse.
Les investissements dans les marchés financiers sont parfois déconnectés de l’économie réelle.
Créée en 2014, Castik Capital a clôturé une première levée de fonds de 1 milliard d’euros au milieu 2015 et a déjà investi dans le groupe britannique Waterlogic, un leader mondial des fontaines à eau, et dans Acrotech, spécialiste suisse de micro-composants et outils de très haute précision pour l’horlogerie de luxe notamment. En mai dernier, elle a aussi annoncé un troisième investissement, en Autriche cette fois, dans la société Inet (logiciels de gestion de réseaux complexes et globaux de transport). Des opérations menées depuis le Luxembourg, puisque la société d’investissement a décidé de concentrer l’ensemble de ses activités dans le pays. À la fois Castik Capital, le gestionnaire, et Epic1, son premier fonds, sont basés au Luxembourg. « C’est certainement une de nos particularités, poursuit Dan Arendt. Beaucoup de sociétés se contentent d’installer le back-office ou le middle-office à Luxembourg. Chez Castik, la gestion d’actifs se fait également d’ici. » Une situation que confirme la LPEA – les fonds sont domiciliés au Luxembourg, mais les gestionnaires sont souvent basés à Londres –, en notant toutefois une tendance encourageante à l’intégration des gestionnaires dans les structures créées sur la Place luxembourgeoise. « Nous sommes déjà la première localisation quant au nombre de fonds enregistrés », confirme le directeur de la LPEA. Il note par exemple que les 13 plus grands fonds mondiaux de private equity (Blackstone, CVC Capital Partners, KKR, Apax Partners, Carlyle, etc.) sont déjà actifs depuis Luxembourg. Et, depuis le Brexit, on voit de plus en plus clairement que le Luxembourg est souvent cité parmi les lieux privilégiés pour une relocalisation d’activités au sein de l’Union européenne. « Carlyle et Blackstone ont fait des annonces en ce sens, il devrait y en avoir d’autres », se réjouit Paul Junck qui, depuis le lancement de la LPEA, a déjà dû gérer un afflux massif de membres. D’une dizaine à l’origine à quelque 150 aujourd’hui. Un chiffre qui, lui non plus, ne trompe pas. EN RÉSUMÉ
Le private equity progresse discrètement, mais est désormais une classe d’actifs de plus en plus recherchée par les grands investisseurs qui en apprécient le retour sur investissement. Souvent choisi pour les activités de backoffice, le Luxembourg accueille de plus en plus de gestionnaires de fonds dans ce secteur.
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PLACE FINANCIÈRE
CONFÉRENCE HORIZON
Bénéfice à long terme, actions à court terme T H I E R RY R A I Z E R
Deloitte prépare la 7e édition de sa conférence «Horizon», dédiée au secteur financier. Un regard prospectif qui pointera forcément vers la digitalisation et, agenda politique oblige, le Brexit. Les organisateurs en profiteront pour partager des réflexions à paraître dans un livre blanc consacré à l’évolution de la Place.
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L
e mois de juin est l’un des moments propices à un bilan intermédiaire de l’année. À quelques encâblures de la pause estivale, c’est le mois qu’a choisi Deloitte Luxembourg pour organiser sa traditionnelle conférence « Horizon. » Le cadre reste le même, celui de la Philharmonie, des sujets de fond comme la réglementation ou la compétition internationale seront à nouveau évoqués, mais la conférence reflète aussi dans son programme l’évolution du secteur financier. Celui de la 7e édition organisée le 29 juin laissera naturellement la place à des sujets tels que l’innovation et l’espace, en lien avec la stratégie « space mining » du gouvernement (voir pages 26 à 45) qui semble inspirer tous les acteurs économiques de par l’audace qu’elle représente. « Il est édifiant de voir comme la transformation de l’économie luxembourgeoise s’est opérée durant les dernières années grâce à la vision du gouvernement, déclare Benjamin Collette, talent & innovation leader chez Deloitte Luxembourg. Il faut désormais rester attentif aux sources de croissance exponentielle qui pourront amener du vent frais. » L’une de ces sources pourrait provenir des robots et de leur usage dans
le secteur financier, permettant d’accélérer une meilleure répartition des ressources humaines vers des fonctions-clés pour chaque entité. « La robotique créera notamment de nouveaux jobs localisés à Luxembourg pour contrôler les robots », ajoute Benjamin Collette, qui souligne la nécessité pour le secteur financier de travailler sur les coûts, justement grâce à la robotique. Si la refonte totale de l’expérience client par le canal digital et autres outils d’automatisation représente un chantier sur le moyen terme, l’implémentation de la robotique peut aboutir à des bénéfices plus rapides. « Si à court terme on lance des projets de robotisation, on peut dégager du temps chez certaines personnes pour mener des projets stratégiques », note Pascal Martino, associé en charge de Deloitte Digital au Luxembourg.
Montée en gamme
Dans le même temps, la place financière poursuivra sa transformation vers des couches d’expertise de plus en plus élevées et la montée en puissance de créneaux tels que le private equity, qui vont aussi de pair avec la maîtrise de la base de coût du secteur dans son ensemble. « Nous observons des demandes impor-
tantes en provenance de Londres dans le cadre du Brexit ou des États-Unis dans le cadre de l’AIFM », ajoute Benjamin Collette au sujet du private equity, qui va « générer de nouveaux emplois, entres autres dans les fonctions de compliance ». Diversifiée, en voie de digitalisation, la Place luxembourgeoise a su faire preuve de résilience même en période de turbulences internationales, notent les experts de Deloitte, qui s’apprêtent à boucler un livre blanc sur l’évolution de l’activité du secteur financier depuis 10 ans. « Sur les 10 dernières années, la Place a grandi trois fois plus que le secteur financier dans le reste de l’Union européenne », souligne Benjamin Collette. Avec les récentes arrivées dans le contexte du Brexit, le Luxembourg pourrait conforter sa place de hub européen pour les activités multijuridictionnelles et surtout montrer à l’extérieur qu’il est capable d’importer des acteurs créateurs de véritable valeur. EN RÉSUMÉ
Deloitte prépare la 7e édition de sa conférence «Horizon» dédiée à l’évolution d’un secteur financier luxembourgeois qui ne cesse de se renouveler. Et de maintenir visiblement son succès.
O L I V I E R B O U TO N (A R C H I V E S)
PE RSPE C TIVE S La Place se porte bien, merci. Elle doit néanmoins continuer à travailler sur sa compétitivité, et donc ses coûts.
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T N IO SH T A LI D SL G N EN IDE A V R O T O IN PR
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Luxembourg durable : vers une économie 3.0 ? MERCREDI 28 JUIN Croissance verte, développement durable, protection de l’environnement, économies d’énergie, écotechnologies, nouvelle révolution industrielle, nouveaux modèles économiques, économie circulaire... Au-delà des mots et des slogans, ce 10×6 présentera des initiatives qui préfigurent l’économie et la société de demain ! François Bausch, ministre du Développement durable et des Infrastructures, nous fera l’honneur de son soutien et sa présence.
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PLACE FINANCIÈRE
FINTECH AWARDS 2017
Moisson de candidatures de bon augure T H I E R RY R A I Z E R
Place au travail du jury pour départager des dossiers toujours plus internationaux.
N O U V E A UT É La 2e édition récompensera un talent féminin dans les fintech.
Q
ui succédera à Governance.io en tant que « start-up fintech de l’année » ? Les spécialistes et les acteurs du secteur financier à l’affût d’un nouveau modèle, d’un outil innovant, ou tout simplement d’un partenaire, devront patienter jusqu’au 28 juin. C’est en effet à cette date que seront connus les lauréats des 2es Fintech Awards, dans le contexte de KPMG Plage. La première phase du concours – le dépôt des candidatures – a été clôturée le 1er mai dernier. Pour la Luxembourg House of Fintech et KPMG Luxembourg – les deux organisateurs –, le cru s’annonce « exceptionnel ». Plus de 160 candidatures issues de 46 pays différents ont été reçues, soit près du double par rapport à la première année, avec 20 pays représentés. « Cela confirme l’attractivité et la notoriété du Grand-Duché en termes de fintech et, plus globalement, d’innovation », ajoutent-ils. « Nous sommes très heureux de voir que le succès est à nouveau au rendezvous », déclare Georges Bock, associé
de KPMG, tax leader du cabinet, et l’un des moteurs du concours. « La portée des Awards devient de plus en plus internationale, 22 candidats viennent de Grande-Bretagne, 18 viennent de France, et puis nous voyons des challengers qui sont originaires d’Inde, d’Israël et de Chine. » Une moisson attribuée à la promotion effectuée autour du concours, ainsi qu’au réseautage utilisé via les partenaires : Digital Lëtzebuerg, le Luxembourg ICT Cluster, Luxinnovation et Maison Moderne.
leur année d’incorporation. C’est exactement ce type de candidats qui a besoin, à un moment ou à un autre, de se mesurer à d’autres et de se faire connaître sur la scène fintech », commente Pascal Denis, associé de KPMG. Il endossera à nouveau le rôle de président du jury des Fintech Awards, et aura la lourde tâche, avec les autres membres, de départager les candidats lors de la demi-finale et de la finale, qui auront lieu successivement durant la même journée.
Diversité des secteurs
Nouveauté cette année, les organisateurs ont souhaité mettre les talents féminins à l’honneur et encourager les femmes à s’intéresser aux fintech. C’est ainsi qu’un nouveau prix consacré aux femmes dans la fintech a été lancé dans le contexte du dépôt des candidatures. Les organisateurs parlent également d’un « franc succès auprès des entrepreneuses féminines ». « Lorsque nous avons pris la décision de sponsoriser le prix Women in Fintech, nous étions déjà persuadés que l’engouement serait là. C’est formidable de constater que les femmes occupent des positions de plus en plus seniors dans le monde des fintech », lance Nasir Zubairi, CEO de la Lhoft. Le phare fintech du pays veut, par cette initiative, « continuer à promouvoir les femmes dans les fintech, car nous avons besoin de plus de diversité ». Les organisateurs ne cachent pas leur impatience d’ici au 28 juin pour découvrir les pitchs des jeunes pousses à la croisée de la finance et des technologies. Dans les prochains jours, ils dévoileront les noms des membres du jury qui correspondront à cette intersection des deux mondes.
Si l’origine des candidats représente un panel intéressant de la planète fintech, la diversité de leurs activités est à noter : le secteur des paiements (27 candidats), le domaine du big data / data analytics (21), les services bancaires (21), les regtech (19), l’insurtech (8), le domaine de l’investment management (21), l’activité lending (9) et la blockchain (5). « La plupart des candidats ont une maturité de deux à quatre ans, à dater de
Les dames aussi
Infos : www.fintechawards.lu EN RÉSUMÉ
Décompte final pour la deuxième édition des Fintech Awards. La finale du concours, réservé aux start-up des fintech, se déroule le 28 juin prochain. Plus de 160 candidatures ont été reçues par les organisateurs: KPMG et la Lhoft.
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Les candidatures à la 2e édition des Fintech Awards bouclées, les organisateurs annoncent un intérêt en hausse.
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Il est rare de rencontrer et écouter les stratèges des nombreux fonds d’investissement logés au Luxembourg. Ce 10×6 va remédier à ce manque en rassemblant 10 responsables qui présenteront chacun la stratégie d’un de leurs produits. Une occasion de comprendre comment se décident les investissements, et les perspectives que chacun peut offrir.
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PREMIÈRE PIERRE D’INFINITY MIKE ZENARI 2 4 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
La pose de la première pierre du projet immobilier Infinity au Kirchberg – la première tour résidentielle haut de gamme du pays – s’est tenue en présence de nombreux invités et responsables politiques.
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08.05.17 – SOBOGUSTO
LUXEMBOURG NIGHTLIFE AWA R DS 2 017 3
MAISON MODERNE 1 8 8 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
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1 Marcel Kremer ( Join), au centre à gauche 2 Julien Lion 3 L’équipe du Ënnert de Steiler, Best Bar Clubbing 4 L’équipe du Pygmalion, Best Pub 2017 5 Tiago Nogueira ( Jägermeister), au centre 6 Jacinto Pereira (Le Palais), à gauche 7 Gabriel Boisante
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24.04.2017 HOUSE OF ENTREPRENEURSHIP
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2 7. 0 4 . 2 0 1 7 BANQUE INTERNATIONALE À LUXEMBOURG
MAISON MODERNE 9 3 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
REMISE DU PRIX WOMAN BUSINESS MANAGER OF T HE Y E A R 2 017 5
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MAISON MODERNE 6 4 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
1 Luc Frieden (Bil), Nathalie Dondelinger (Kliber, co-lauréate), Alexandra Fernández Ramos (Travelsify, co-lauréate) et Hugues Delcourt (Bil) 2 Jean-Jacques Rommes (UEL) et Karin Scholtes (Bil) 3 Michaël Mertens (Bil), Yves Hoffmann (Bil) et Nicolas Henckes (UEL) 4 Jean-Louis Schiltz (Schiltz & Schiltz), Hugues Delcourt (Bil) et Marc Hoffmann (CBP Quilvest)
INAUGUR ATION DE L A LUXEMBOURG HOUSE OF FINANCIAL TECHNOLOGY (LHOFT)
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1 L’artiste Sumo 2 Nasir Zubairi (Lhoft), Carlo Thelen (Chambre de commerce) et Pierre Gramegna (ministre des Finances) 3 Nicolas Mackel (Luxembourg for Finance), Marc Lauer (Foyer) et Marc Hengen (Aca) 4 Nasir Zubairi (Lhoft), Nicolas Mackel (Luxembourg for Finance), Pierre Gramegna (ministre des Finances) et Carlo Thelen (Chambre de commerce) 5 Olivier Portenseigne (Fundsquare) 6 Anne-Catherine Ries (Digital Lëtzebuerg) et Natacha Oskian (Allen & Overy) 7 Carlo Thelen (Chambre de commerce) 8 Grégory Weber (PwC Luxembourg)
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04.05.17 M AISON DU S AVOIR À BELVA L
10e GAL A GOLDEN-I ET REMISE DU PRIX CIO OF T HE Y E A R 2 017 3
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MAISON MODERNE 114 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
1 Gilles Feith (CTIE), CIO of the Year 2 Emilie Mounier et Eric Busch (Makana), coupant le gâteau d’anniversaire 3 Xavier Bettel (Premier ministre, au centre) 4 Xavier Vincens (Excellium Services) 5 Philippe Pierre (PwC) 6 Sabrina Lemaire (CA Indosuez Wealth (Europe)) 7 Lionel Thonnatte et Jean-luc Garitte 8 Patrick de la Hamette (Digital Inclusion), lauréat du prix « Coup de cœur » 9 Le trophée de CIO of the Year
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11.05.2017 – BANQUE DEGROOF PETERCAM
30 ANS AU GRAND-DUCHÉ DE LUXEMBOURG M A R I O N D E S SA R D 1 8 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
1 François Masquelier (Atel, RTL Group) et Dr Philippe Lamesch (Luxembourg Centre for Systems Biomedicine) 2 Alain Philippson et Alain Schockert (Degroof Petercam) 3 Une partie du management de la banque : Alain Schockert (président du conseil d’administration), Xavier Van Campenhout, Alain Philippson (chairman), Bruno Houdmont (CEO) et Philippe Masset (ancien CEO) 4 Claude Favre, Patrick Meyer (Belvedere), Véronique Hoffeld (Loyens & Loeff ) et Ina Stark (Drees & Sommer) 5 Xavier Van Campenhout (deputy CEO)
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OÛ G N O B DU E C I V R AU SE
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BLE A T À E C I ITCHEN SERV K G T E N I F V F D - BU G - MO O N I O K F O R E O FING HOW C S E R I A LÉCUL O M E N I S CUI E | MARIAG R U E T I A RIE | TR ges BOUCHE 5 Troisvier 0 9 9 | e u -R 103, Grand 81 03 T: +352 99 RAITEUR T O I rg B | Luxembou CHERIE 0 U 2 4 O 1 B | h O I B eric Gaston Did e u n e v A , 7 13 65 45 T: +352 44 .niessen.lu
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T R A N S F O R M AT I O N D I G I TA L E
Le digital, enjeu prioritaire
Les possibilités offertes par les nouveaux outils digitaux remettent en cause les business models des entreprises et le fonctionnement des services publics. Les individus, en tant que citoyens ou consommateurs, ont de nouvelles attentes pour des réponses plus simples. Des experts nous apportent leur point de vue sur les démarches à entreprendre et trois responsables du secteur dressent l’état des lieux de la digitalisation au Luxembourg.
Q Comment se préparer aux enjeux technologiques liés à la transformation digitale ?
FABRICE CROISEAUX CEO InTech
Digital : un enjeu plus culturel que technologique
Blockchain: the digital transformation under your nose
Comment définir la transformation digitale ? Pourquoi en parle-t-on autant aujourd’hui alors que l’informatique est entrée dans toutes les entreprises depuis une trentaine d’années et que nous utilisons tous des ordinateurs et internet quasi quotidiennement depuis plus de 15 ans ?
You may not be aware of it yet but a digital transformation is underway around the world that could forever change the way we get access to financial services. The disruptive technology driving this change is called blockchain and it has already had a profound impact on how we do business in the fund industry.
MAXIME AERTS Chief operating officer Fundsquare
Q La transformation digitale c’est…
FRANÇOIS VAILLE Expert leader Digital Sogeti Luxembourg
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La combinaison d’un changement de rythme et du passage d’un seuil
Accroître la valeur sans risques pour l’image client
Quelle est notre vision du mot transformation digitale ? Quel est le changement par rapport à l’ère de l’informatisation ? Comment se préparer aux enjeux technologiques liés à cette transformation ?
La transformation digitale a connu une importante généralisation dans les entreprises de plus petite taille au cours des deux dernières années et aujourd’hui, la majorité des décideurs se sentent plus que jamais concernés par cette problématique.
ANTOINE NGO CEO Metrum
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DIGITAL
JORGE SANZ
GILLES FEITH
JÉRÔME MERKER
Responsable de programmes List
Directeur CTIE
Attaché Affaires économiques Chambre de commerce du Luxembourg
Q La transformation digitale, un moyen de fidéliser / conquérir davantage les clients et de renouveler leur expérience produit ou service ? La télématique vient révolutionner l’assurance auto
Expérience client : culture, mesure et ROI
Le secteur de l’assurance automobile au Luxembourg est souvent considéré comme LAURENT HEILES traditionnel et conservateur. Or, ici comme Administrateur directeur ailleurs, la révolution digitale vient bousculer Bâloise Assurances les usages et les attentes des assurés luxemLuxembourg bourgeois. Ceux-ci exigent dans l’assurance le même niveau de personnalisation de leur expérience que ce à quoi les ont habitués les grands noms du web.
L’expérience utilisateur : un atout de fidélisation JULIE COMMANDOUX Head of linc & online solutions Linc
Avec aujourd’hui 47 % de la population mondiale utilisant internet (UIT), la transformation digitale est un élément que vous ne devez absolument pas négliger si vous voulez attirer toujours plus de clients, créer une communauté en ligne et ne pas vous faire dépasser par vos concurrents.
PASCAL MARTINO Partner et digital leader Deloitte Digital Luxembourg
Si aujourd’hui, les approches « orientées client » sont quasiment devenues la norme dans la plupart des secteurs d’activité, ces approches ne sont pas toujours accompagnées par la mise en place de la mesure de l’expérience client et de ses impacts sur les bénéfices de l’entreprise.
Le data management au service de la productivité
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TOMMY LEHNERT Sales account manager SAS Institute
Dans la transformation digitale, on se sert de la technologie afin de transformer sa manière de faire des affaires. Le Luxembourg est bien positionné pour aller vers une transformation digitale.
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DIGITAL
Q Comment accompagner l’évolution de l’organisation de l’entreprise entraînée par la transformation digitale ?
BRICE LECOUSTEY Advisory leader pour le secteur commercial et public EY Luxembourg
JULIEN GANTER Associé KPMG Luxembourg
Business digital : d’abord un état d’esprit
La robotique, le nouveau levier digital
La transformation digitale est un enjeu majeur pour les acteurs économiques luxembourgeois, tous secteurs confondus. Mais de quoi cette mutation business estelle le nom et quels sont les risques pour les entreprises qui ne s’y préparent pas ? Ce sont les questions que nous avons posées à Brice Lecoustey, à la tête du département Conseil pour le secteur commercial et public chez EY Luxembourg, l’occasion également de faire un état des lieux sur le digital, au Luxembourg.
Entre science-fiction et réalité industrielle, le robot évoque dans nos esprits des machines de forme humanoïde ou des bras articulés effectuant des opérations lourdes et répétitives de chaînes de production. Pourtant, une troisième forme existe : des logiciels informatiques viennent se substituer à l’humain dans la réalisation de tâches systématiques et répétitives de nos processus opérationnels.
XAVIER WIESELER Accenture RPA project manager Luxembourg Accenture
Comprendre la RPA et ses atouts pour la finance
Les entreprises doivent jouer le jeu
« RPA », « Digital Labor »... Bien que ces termes soient couramment cités, ils restent sans aucun doute un des concepts les moins bien maîtrisés, comparés à d’autres évolutions digitales qui ont touché le secteur financier. Il est vrai qu’il n’y a aucune définition commune pour le « Digital Labor » en général ou la « Robotic Process Automation », ou RPA, en particulier. Du logiciel qui automatise une partie d’un processus métier à l’interface quasi humanoïde de l’intelligence artificielle, chacun y va de son interprétation. Mais derrière cet acronyme se cache la promesse de gains de productivité substantiels pour l’industrie financière, et l’une des clés pour répondre aux challenges à venir.
Si les grandes organisations ont déjà sauté le pas de la transformation digitale, nombreuses sont les PME à prendre conscience aujourd’hui seulement de la nécessité de ce changement. Comment peuvent-elles y recourir ?
STANY WYRZYKOWSKI Managing director C2D System House Luxembourg
Transformation digitale, personne n’y est immun JERRY WAGNER Managing partner CMD.solutions
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Le paysage digital et technologique change la façon dont nous interagissons avec nos clients, nos employés et nos partenaires. Dans l’entreprise, la « digitalisation » perturbe le quotidien des managers, intrigue les collaborateurs… Évoluer vers une organisation digitale est bien plus qu’une simple adoption de nouvelles technologies, c’est avant tout un changement de culture d’entreprise.
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LET’S GET DIGITAL! Nvision lance Nvision academy. Des workshops 100 % digitaux : 50 % théorique | 50 % pratique RDV le 15 juin à 08h30 sur le thème: « Emailing : les fondamentaux » Informations et inscription sur nvision.lu/academy
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Irina Marinescu, 29 ans, a rejoint l’équipe des consultants d’Advitek en tant que project manager assistant. Auparavant, elle a travaillé pour la Fédération inter-environnement de Wallonie et pour Écoconso. Construction
Fabienne Annet intègre le groupe Alipa en qualité de responsable administrative pour le service des ressources humaines. Auparavant, elle a travaillé plusieurs années pour Norsk Hydro. Industrie
Le cabinet d’affaires Allen & Overy a nommé Julie Carbiener, 33 ans, counsel au sein du département Fiscalité. Elle a pour domaine de prédilection le droit fiscal des entreprises et international. Business administration, Finance & Legal
Jacques Wantz, 33 ans, est nommé counsel au sein du département Fiscalité d’Allen & Overy. Il conseille ses clients sur différents aspects fiscaux. Business administration, Finance & Legal
Xavier Guzman est promu associé de DLA Piper et se place à la tête du département Financement & Projets à Luxembourg. Il a notamment travaillé pour Thomas, Mayer & Associés et Clifford Chance LLP. Business administration, Finance & Legal
Gaëlle Attardo-Kontzler, 35 ans, est nommée directrice Capital markets au sein d’Intertrust. Elle a précédemment travaillé comme avocate pour Arendt & Medernach, Clifford Chance et ATC Group. PSF
Ils ont rejoint Arendt & Medernach Business administration, Finance & Legal
Fouzia Benyahia a été nommée senior associate au sein du service Corporate law, Mergers & Acquisitions. Elle a travaillé précédemment pour le bureau Arendt & Medernach à New York.
Alma Custovic est nommée senior associate du service Administrative law, Property, Construction & Environment. Elle a travaillé précédemment au sein du cabinet ISGE & Associés à Paris.
Laura Archange est nommée senior associate pour le département Bank lending & Structured finance. Membre du Barreau de Paris, elle a été admise au Barreau de Luxembourg pour pratiquer sous son titre français.
Anne-Sophie Ott est nommée counsel au sein du service Employment law, Pensions & Benefits. Elle est membre du Barreau de Luxembourg depuis 2005.
Juliette Feitler est nommée counsel au sein du département Corporate law, Mergers & Acquisitions. Elle a récemment travaillé en tant qu’avocate / avoué au sein de Luther et Wildgen. Alexander Sokolov est nommé senior associate du département Bank lending & Structured finance. Il est également à la tête du bureau de représentation à Moscou, et a travaillé au sein d’AS Consulting. Bishr Shiblaq est nommé counsel. À la tête du bureau de Dubaï de la firme, il est aussi membre du Middle East Working Group de l’Alfi, ainsi que du GCC Chapter of the International Fiscal Association. Sandrine Margetidis-Sigwalt est nommée counsel au sein du service Dispute resolution. Elle est membre du Barreau de Luxembourg depuis 2006.
Thomas Evans est nommé senior associate au sein du service EU & Competition law. Il a travaillé deux ans comme legal assistant pour un juge à la Cour de justice de l’Union européenne au Luxembourg. Elena Bassi est nommée senior associate au sein du service Investment. Avant, elle a travaillé en tant qu’avocate en Investment funds pour Deloitte Luxembourg. Piotr Giemza-Popowski est nommé senior associate au sein du service Investment. Il a travaillé auparavant 10 ans pour Linklaters à Luxembourg et Londres, et pour Olswang. Grégory Beltrame est nommé counsel au sein du service Private equity & Real estate. Il est également à la tête du bureau parisien du cabinet. Il est membre des Barreaux de Paris et Luxembourg.
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Bram Eijsbouts, 41 ans, a rejoint Intertrust Luxembourg au poste de directeur commercial. Avant, il était directeur Business development pour le bureau du groupe à Hong Kong. PSF
Audrey Fleurot, 24 ans, a rejoint l’équipe d’Ogier Luxembourg en tant que team secretary. Auparavant, elle a travaillé comme journaliste pour différents médias tels que Lor’FM radio et le Point 24. Business administration, Finance & Legal
KBL epb nomme Bruno Lèbre group chief of wealth management solutions. Il intégrera le comité de direction. Il a travaillé auparavant au sein de la Société Générale Corporate & Investment Banking en Suisse. Banques, Fonds d’investissement
Jaufre Lafage, 27 ans, a rejoint l’équipe d’Ogier Luxembourg en tant que team secretary. Auparavant, il a travaillé en tant que superviseur pour une plateforme téléphonique durant deux années. Business administration, Finance & Legal
et services aux fonds
Karla Gutierrez, 41 ans, a rejoint l’agence Ludwig en tant que senior account manager. Elle a été directrice grands comptes au sein du groupe Grey et a travaillé pour BBDO dans les mêmes fonctions.
Arrivée en 2015 chez RSM Audit Luxembourg en tant que senior manager, Isabelle Liépin, 40 ans, a été promue director. Elle possède une expérience de plus de 15 ans acquise auprès de Big Four. Business administration, Finance & Legal
Communication & Marketing
Guillaume Houba rejoint l’équipe commerciale de No-Nail Boxes (Groupe Alipa). Il est bachelier en commerce extérieur de l’Ephec et termine un master spécialisé en sciences de gestion à l’HEC. Industrie
Benjamin Devouassoux, 31 ans, a rejoint l’équipe Corporate and M&A d’Ogier comme associate. Il a débuté sa carrière chez Ernst & Young et a également travaillé pour Simpson Thacher & Bartlett LLP et Collin Maréchal. Business administration, Finance & Legal
!
Un départ? Une arrivée? Une promotion? Votre actualité nous intéresse! Envoyez votre biographie et une photo à press@paperjam.lu. L’information sera alors relayée sur l’ensemble de nos supports : sur le site www.paperjam.lu, dans la newsletter électronique quotidienne et dans le magazine.
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Nadja Schrader vient d’être promue senior associate au sein du département Fonds d’investissement. Elle travaillait auparavant au sein d’Allen & Overy. Laurence Licata, 30 ans, vient d’être promue senior associate au sein du département Banque, Finance et Marchés de capitaux. Elle est par ailleurs admise aux Barreaux de Bruxelles et Luxembourg. Mélissa Kdyem, 33 ans, a été promue senior associate au sein du département Droit des sociétés. Elle est spécialisée en droit des sociétés et conseille notamment des acteurs du secteur private equity. Oliver Zwick, 33 ans, vient d’être promu senior associate au sein du département Fonds d’investissement. Son champ d’expertise comprend notamment les fonds Ucits, private equity et les fonds de créances. Virginie Stalder, 31 ans, a été promue senior associate au sein du département Banque, Finance et Marchés de capitaux. Elle a notamment travaillé au sein d’OPF Partners.
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IFRS for Investment Funds 13/06/2017 Governance and valuation for Asset Management 07/11/2016 La comptabilité des sociétés holdings au Luxembourg 16/06/2017 IFRS for banks 21/06/2017 Effective writing skills for professional documents
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LES ÉVÉNEMENTS DES SEMAINES À VENIR
CLUB
JEUDI 08.06.2017
Let’s taste : The Luxembourg wines (Expats-Only)
S A M E D I 1 7. 0 6 . 2 0 1 7
MERCREDI 21.06.2017
J E U D I 0 6 . 0 7. 2 0 1 7
Tai chi & Management
Visite du Salon du Bourget
CEO-Only : Summer Cocktail
JEUDI 15.06.2017
MARDI 20.06.2017
MERCREDI 28.06.2017
14 workshops sur une journée
Déjeuner Carrousel
10×6 Luxembourg durable : vers une économie 3.0 ?
MERCREDI 28.06.2017
10×6 Luxembourg durable : vers une économie 3.0 ? Croissance verte, développement durable, protection de l’environnement, économies d’énergie, écotechnologies, nouvelle révolution industrielle, nouveaux modèles économiques, économie circulaire... Au-delà des mots et des slogans, ce 10x6 présentera des initiatives
qui préfigurent l’économie et la société de demain ! François Bausch, ministre du Développement durable et des Infrastructures, nous fera l’honneur de son soutien et sa présence, et interviendra en tant que partenaire institutionnel.
Illya Cadivel
Abdu Gnaba
Pol Goetzinger
Vanessa Paul
Marc Poncé
Levidac
Sociolab
Sustain
Ouni
Sodexo
La société Levidac est spécialisée dans la recherche, la conception, le développement et la fabrication de véhicules propres et de systèmes clés en main pour l’énergie propre.
Dirigée par Abdu Gnaba, docteur en anthropologie et sociologie comparative, l’agence Sociolab propose aux marques et institutions des méthodologies innovantes pour révéler et interpréter les comportements des consommateurs.
Agrégateur de compétences spécialisées en RSE, Sustain aide les structures à identifier leurs opportunités de croissance afin de monter des projets d’innovation répondant à la logique transversale « Smart City Luxembourg ».
Ouni, acronyme de « Organic Unpackaged Natural Ingredients », signifie « sans » en luxembourgeois. Première épicerie bio sans emballages au Luxembourg, Ouni se pose comme une alternative écologique aux supermarchés conventionnels.
Créé par Pierre Bellon en 1966 à Marseille, Sodexo est passé, en quatre décennies, du statut de petite entreprise familiale marseillaise à celui de leader mondial des services de qualité de vie.
Cristina Picco & Camille Alexandre Gouiffes
Romain Poulles
Gilbert Théato
Nancy Thomas
Ronald Vrancken
Mamie et Moi
PROgroup
Myenergy Luxembourg
IMS Luxembourg
Siemens
Mamie et Moi est une entreprise sociale basée au Luxembourg qui collabore avec des femmes seniors de la Grande Région autour de leur passion pour le tricot.
PROgroup est un bureau d’ingénieurs-conseils d’origine luxembourgeoise, actif de manière globale et intégrée dans le domaine de la construction.
Soutenue par l’État du GrandDuché de Luxembourg, représentée par le ministère de l’Économie, le ministère du Développement durable et le ministère du Logement, Myenergy est le partenaire et facilitateur public de référence pour mobiliser et accompagner la société luxembourgeoise vers une utilisation rationnelle et durable de l’énergie.
Catalyseur d’innovation sociale, IMS – Inspiring More Sustainability – est, depuis 10 ans, le réseau leader des entreprises luxembourgeoises actives en matière de responsabilité sociétale des entreprises (RSE).
L’électrification, l’automatisation et la numérisation sont les domaines de croissance à long terme de Siemens. Afin d’exploiter pleinement le potentiel du marché dans ces domaines, nos activités sont regroupées dans neuf divisions. Le secteur de la santé est géré de façon distincte.
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PARTENAIRE INSTITUTIONNEL
INFOS Lieu : PwC Luxembourg (Luxembourg-Cloche d’Or) Accueil à partir de 18 h 30. Inscription obligatoire sur www.paperjam.club.
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LES ÉVÉNEMENTS DES SEMAINES À VENIR
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CEO-only : Summer Cocktail
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ussi exclusif que décontracté, le CEO-only Cocktail du Paperjam Club est un rendez-vous très apprécié des dirigeants d’entreprise au Luxembourg. Deux fois par saison, dans un cadre à chaque fois différent, cet événement réservé aux CEO des entreprises membres du Club est l’occasion de se rencontrer et d’échanger de manière informelle. Pour cette édition estivale, l’ambassadeur du Royaume-Uni nous ouvrira les portes de sa résidence et nous accueillera dans ses jardins. En plus d’un moment de convivialité, cet événement sera l’occasion rare de découvrir une nouvelle perspective de la vallée de la Pétrusse. Lieu : Résidence de l’ambassadeur du Royaume-Uni (Luxembourg – ville haute) Accueil à partir de 18 h 30 Réservé aux CEO membres. Sur invitation uniquement.
SPONSORS
MERCREDI 21.06.2017
Visite du Salon du Bourget La 52e édition du Salon international de l’aéronautique et de l’espace aura lieu au parc des expositions du Bourget du 19 au 25 juin 2017, et réunira de nouveau l’ensemble des acteurs de l’industrie mondiale autour des dernières innovations technologiques. En partenariat avec Saturne Techno-
logy, le Paperjam Club invite 20 de ses membres à une visite du Salon du Bourget, le mercredi 21 juin. L’inscription comprend le voyage en bus et l’accès au salon. Le départ se fera du P+R Bouillon (parking gratuit) à 5 h 00 du matin. Le retour est prévu pour 22 h 00 le soir même.
Lieu : Paris-Le Bourget (France) Départ à 5 h 00 du P+R Bouillon (Luxembourg-Hollerich) Inscription obligatoire sur www.paperjam.club
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LES 14 WORKSHOPS DU 15 JUIN 2017
COMMUNICATION, MARKETING & SALES
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FINANCE & LEGAL 14:00 17:15 09:30 12:30
Laurent Annet WSI
Pedro Castilho Verbalius
Marie-Aleth Hendessi Tabery & Wauthier, avocats à la Cour Nathalie Thunus et Guy Schosseler SFC Conseil
Emilia Fronczak Loyens & Loeff
HUMAN RESOURCES 14:00 17:15
INFORMATION MANAGEMENT & ENTERPRISE 2.0
LEADERSHIP & MANAGEMENT
PERSONAL DEVELOPMENT
STRATEGY & OPERATIONS
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Paul Schilling Deloitte
Pascal Steichen Securitymadeinlux
Julien Winkin et Renaud Le Squeren Wavestone et DSM avocats à la Cour
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Gia Surly et Christophe Bodelet
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Virginie Scuvée et Marie-Anne Salier
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Quantis
Human Revealator
Stéphane Brun Gamechanger
Florence Leemer-Wintgens Look@Work
Emmanuel Gay Resultance
Robert Krier et Serge Rollinger Muller & Associés
CLUB
Mettre en place une stratégie de « lead generation » Ten rules to be a good networker Chefs d’entreprise et dirigeants : votre responsabilité juridique La clôture des comptes La protection des données dans le milieu professionnel – un éternel défi dans un cadre juridique évolutif Observe – Reflect – Choose – How to help your employees to make conscious choices in their lifes Cybersécurité : less risk, more fun avec la méthode CASES Vue croisée technique et légale sur le nouveau règlement général sur la protection des données – Partie 2 L’agilité, catalyseur de performance pour les organisations Synchronisation des générations en entreprise Optimisez votre image sur Linkedin et les réseaux sociaux ! Osez les couleurs pour une image dynamisée ! Réussir le changement : une approche pragmatique et concrète Le reporting : outil de développement de votre entreprise Juin 2017 —
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LA VIE DU CLUB
CLUB
MERCREDI 26.04.2017
10×6 : les architectes parlent des architectes MAISON MODERNE
Le Paperjam Club a invité 10 architectes à parler de… 10 autres architectes. En dévoilant ses coups de cœur pour des réalisations de confrères, chacun a surtout pu célébrer la communion d’esprit d’une profession où l’art et la poésie côtoient souvent les mesures et les angles. Retrouvez toutes ces présentations en vidéos et les photos de cet événement sur www.paperjam.lu.
« L’architecture, c’est une volonté politique. Il faut avoir une vision, une volonté de le faire. »
« Ils ont créé des liens entre les personnes, les usages et les fonctions. »
Nico Engel (Beng Architectes Associés) à propos du hub créatif 1535° à Differdange (Carvalho Architects)
Philippe Nathan (2001) évoque la Kulturfabrik à Esch-sur-Alzette (Christian Bauer et Jim Clemes)
« Une autre forme d’attraction par les détails et les matériaux utilisés. »
« Deux maisons qui sortent de l’ordinaire par leur expression architecturale. »
Alain Linster (Lëtzebuerger Architektur Musee) à propos de la sacristie de l’église d’Hesperange (Bruck + Weckerle Architekten)
Guittou Muller (G+P Muller Architectes) parle du siège du bureau d’architecture WeB (Bureau d’architecture WeB)
« Cette forme vous coupe le souffle dans le paysage. » Diane Heirend (Diane Heirend Architecture & Urbanisme) parle du château d’eau au Rebierg à Hivange (Georges Reuter Architectes)
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« Le tracé d’un bâtiment en pierre suppose une capacité d’anticipation sur la question des interfaces de la conception. » Stéphane Gutfrind (Atelier d’architecture du Centre) évoque le bâtiment administratif Haron à Munsbach (Fabeck Architectes)
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LA VIE DU CLUB
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« Un bâtiment en bois qui dégage beaucoup de positivisme. » Tatiana Fabeck (Fabeck Architectes) à propos de la Fondation Valentiny (Valentiny hvp architects)
« Le projet a cherché avant tout à plaire, convaincre et séduire. » Michel Petit (Michel Petit Architecte) parle de la résidence d’étudiants de Belval-Nord (Kaell Architecte)
« Paul Bretz est un esthète érudit. »
« Il y a peu d’exemples de ce type de quartier, qui forme avec une telle densité ce niveau d’équilibre entre espace public et privé. » Stéphanie Laruade (Laruade Architecte) évoque la Cité Am Wénkel à Bertrange (Dewey Muller)
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Patrick Wirtz (SchemelWirtz) à propos du Centre national de l’audiovisuel à Dudelange (Paul Bretz Architects)
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CLUB
JEUDI 18.05.2017
Le tsunami de la transformation digitale MAISON MODERNE
La transformation digitale représente le leitmotiv de ces dernières années. Emmanuel Vivier, fondateur du Hub Institute, est revenu sur ce phénomène devant plus de 300 membres et leur a exposé les étapes et méthodes à adopter pour préparer leur entreprise à la réalité numérique de l’économie de demain.
Retrouvez cette présentation en vidéo et les photos de cet événement sur www.paperjam.lu.
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Si on avance, mais que les autres avancent plus vite, on est quand même en train de reculer.
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Innover, c’est aussi accepter de tuer les vaches sacrées.
Avoir le courage de tester avant les autres représente un avantage compétitif en soi.
Derrière les algorithmes, il ne faut pas perdre non plus l’humanité d’une entreprise.
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Retrouvez toutes les photos de ces événements sur www.paperjam.lu/picture-report.
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10×6 QUAND LES ARCHI TECTES PARLENT DES ARCHITECTES MAISON MODERNE 8 9 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
1 Naima Chtati (Protection Feu Pro) 2 Olivier Scarniere, Jean-Marc Joris ( Joris Ingénieur Conseil) et Xavier Dubois (Ikogest) 3 Alain Collette (CDCL) 4 Yves Sibenaler (CDCL) 5 Quentin Linon (Minusines) et Fabio Piticco (Foyer) 6 Marc Feider (Schroeder & Associés) et Tom Nilles (Perrard) 7 Germain Emeringer (Enovos), Patrick Christophory (SIDOR) et Thierry Flies (Schroeder & Associés) 8 Nathalie Morettoni et Guido Moras (Menuiserie Kraemer) 9 Thomas Fullenwarth et Audrey Gollette (Maison Moderne Media Sales) 10 Anne-Elisabeth Loyer (Navas Immo) 11 Amélie Thiel, Rita Rivas et Valérie-Anne Copine (CDCL Promotions) 12 Julien Bossu (CDCL) 13 Sandra Vogel (CRH-Lux) 14 Isabelle Lebrun et Michel Bettel (Tecnibo)
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JOURNÉE DE WORKSHOPS MAISON MODERNE 1 0 6 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
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1 Edsana Vanela (Europ IT Services) et Delphine Buttgenbach (Fiduciary Tucci & Partners) 2 Pierre Gillet (Ordina), Philippe Hamtiaux (Gumption) et Luis Carvalho Da Silva (Bmatix) 3 Olivier Lombardo (Dennemeyer & Associates) et Thomas Crépon (TNS Ilres) 4 Danièle Picard (ActionCoach), Lindsay Claus et Elodie Josse (Vectis ACF) 5 Christel Dumont (Dentons) et Bertrand Moupfouma (Themis Lex) 6 Julie Rosnet (Groupe GET) 7 Cécile Lorenzini (Vanksen) 8 Patrick Goffart (Neurolead)
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DANS LES COULISSES DE LA SOCIÉTÉ GROSBUSCH MAISON MODERNE 4 4 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
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1 Priscilla Hireche et Cathy Linster (TNT Luxembourg) 2 Nicolas Bauduy, Cédric Paint et Frédéric Thomas (Canon) 3 Loïc Lallement (Michael Page), Gaëtane Meilleur (AIBM), Arno Biwer (List) et Quentin Ducreux (Michael Page) 4 Vincent Ruck (Paperjam Club), Patrick Kemper (Ricoh Luxembourg) et René Grosbusch (Grosbusch) 5 Marie-Claire Fecherolle Turbang (MCFT Outsourcing Solutions) et Marion Leborne (Intrasoft) 6 Steve Schroeder, Chris Schroeder (Nettoservice) et Goy Grosbusch (Grosbusch)
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JEUDI 18.05.2017
TR ANSFORMATION DIGITALE MAISON MODERNE 6 0 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
1 Jean-Claude Bintz (Lakehouse) et Luc Biever (TNS Ilres) 2 Laurence Graff (Sodexo), Cécile Lorenzini (Vanksen), Kevin Colas (Autopolis), Guillaume Dollé (Vanksen) et Clément Comaille (Autopolis) 3 Kamel Abid (Sogeti), Jérôme Barbé (Lusis) et Patrice Froment (Sogeti) 4 Magali Zuber (Axa), Francis Gasparotto (Maison Moderne Media Sales) et Sonia Franck (AXA) 5 Olivier Laidebeur (Office Freylinger), Florence Bastin (Fiduciaire du Grand-Duché de Luxembourg) et Pascale Kauffman (Apollo Strategists) 6 Pol Minguet (Keytrade Bank) 7 Julien Gras (Linc) 8 Cathia Gromczyk (INFPC) 9 Marc Meyers (Fiduciaire du Grand-Duché de Luxembourg) et Jérôme Wiwinius (Lalux)
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NOUVEAUX MEMBRES
Bienvenue au Club ! Agacom AKD Luxembourg Armée luxembourgeoise Axiome Services Banque de patrimoines privés Booster’s Bunker Palace C Com Cie Carbon G. Corax IP DSK Systems Eren Groupe Grossfeld PAP Hanin Glass Center Immobilière Diederich Laloux Stores Landimmo Le Cabinet Comptable Luxdates Michael Page NDM Architectura Pro Advisory VTKL Wildgen MEMBERSHIP
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REPORTAGE
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GROSBUSCH NOTRE PHOTOGRAPHE MIKE ZENARI A RÉALISÉ UNE IMMERSION AU CŒUR DE LA FOURMILIÈRE DE MARCEL GROSBUSCH ET FILS, REBAPTISÉE GROSBUSCH. POUR QUE LES ÉTALS ET LES ENTREPRISES SOIENT LIVRÉS À TEMPS LE MATIN, LES ÉQUIPES SE MOBILISENT BIEN AVANT L’AURORE.
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REPORTAGE
STOCKAGE Le primeur a besoin d’un grand espace de stockage pour réceptionner, trier, et parfois transformer sa marchandise. Il vient d’investir 19 millions d’euros dans un nouveau hall, portant la superficie totale à 12.500 mètres carrés.
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REPORTAGE
MAINS VERTES Grosbusch compte parmi les employeurs importants de la région d’Ellange, où elle est basée, au sein de la zone du Triangle Vert. Elle compte quelque 230 collaborateurs. Un important travail de nuit est nécessaire lors de l’arrivage des marchandises dès 3 heures.
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REPORTAGE
CHECK-IN L’entrepôt est le point de convergence de produits arrivant d’Europe et du monde entier. Leur qualité est contrôlée avant qu’ils ne soient répartis selon les commandes, qui sont au nombre de 600 par jour.
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GRANDE RÉGION L’agriculture bio, la formation, la livraison de colis de fruits au bureau sont autant de nouvelles activités qui viennent compléter la palette de l’entreprise, qui livre, naturellement, au Luxembourg, mais aussi dans la Grande Région.
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CENTENAIRE Entreprise familiale, Grosbusch célèbre son centenaire en 2017, avec la 4 e génération aux commandes, aux côtés de René (gérant associé). Ses enfants, Lynn et Goy, sont en effet arrivés progressivement à la direction depuis 2012.
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LUXEMBOURG, QUO VADIS ?
À la table du top 10 T H I E R RY R A I Z E R |
ANTHONY DEHEZ
Paperjam a réuni le top 10 du Paperjam Top 100 2016 pour une rencontre sans langue de bois. Un débat «cartes sur table» sur des sujets sociétaux, politiques et, forcément, concernant le monde de l’entreprise. Pour ces patrons, les chantiers sont nombreux. Ils concernent des investissements à long terme, mais aussi des questions pragmatiques.
PLUSIEURS SERVICES Au menu des dirigeants figurant au top 10 du Paperjam Top 100, des défis du quotidien – dont la mobilité – mais aussi des enjeux stratégiques comme la fiscalité des entreprises.
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éunis au siège de BGL BNP Paribas par l’hôte du jour qu’est Carlo Thill – CEO de la banque –, les dirigeants figurant au top 10 du Paperjam Top 100 ont eu la possibilité de discuter à bâtons rompus sur les sujets importants du moment. Huit des dix dirigeants récompensés sur la scène du Grand Théâtre de la Ville de Luxembourg le 13 décembre dernier avaient pu se libérer. Hasard du calendrier, la rencontre intervenait au lendemain du discours sur l’état de la Nation prononcé par Xavier Bettel à la Chambre des députés. Un sujet idéal pour une mise en bouche. Pour animer ce débat, Mike Koedinger, fondateur et CEO de Maison Moderne, ainsi que Daniel Schneider, membre du conseil d’administration de Maison Moderne, se joignent à la table du déjeuner.
Le discours sur l’état de la Nation
« Je dirais que tous les sujets ont été évoqués, estime Michèle Detaille, administrateur de No-Nail Boxes (groupe Alipa). Le discours donnait de l’espoir, il y avait du souffle. On peut toujours trouver des choses qui manquent, mais je ne pense pas que ce soit forcément le rôle du Premier ministre de se prononcer sur tous les sujets. J’observe qu’il s’est aussi exprimé sur des points qui nous concernent en tant qu’entrepreneurs, dont la réforme du régime IP qui est importante. » « Nous sommes dans un pays où les choses vont bien, il y a certes des problèmes, mais la situation globale est positive, note Carlo Thill. En pensant au patronat (Carlo Thill est aussi vice-président de l’ABBL, ndlr), nous avons trouvé que la réforme fiscale n’était certainement pas en faveur des entreprises en général. Si Donald Trump annonce que l’impôt va baisser et que l’Angleterre veut jouer sur cet élément pour maintenir sa compétitivité post-Brexit, nous restons à des taux élevés au Luxembourg. Je ne dis pas que nous devons aller vers les 12-15 %, mais en restant dans des échelles acceptables pour nos voisins, nous aurions certainement pu être plus ambitieux. Pour l’avenir du pays, il aurait fallu montrer le chemin vers où aller, cela a été manqué. » « On est parfois un peu sévère avec la politique, note JeanLouis Schiltz, associé chez Schiltz & Schiltz et ancien ministre CSV (2004-2009). La politique crée tout de même très souvent les conditions nécessaires au développement de l’entrepreneuriat. » « Le pays va assez bien, l’économie est robuste, ajoute Georges Bock, tax leader de KPMG. Le discours sur l’état de la Nation est là pour faire réfléchir les gens. C’est pour cela que cela fait partie des moments-clés dans l’agenda politique. Il faut en 142 —
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« Il y a tellement de petites choses que l’on pourrait mettre en place. » Marc Giorgetti Gérant de Félix Giorgetti
profiter pour lancer des pistes de réflexion. » On se rend compte que le pays va bien et que sa santé économique est meilleure que celle de ses voisins, sans forcément pointer les challenges ou les attaquer comme il se doit, relèvent les dirigeants qui soulignent tous l’importance de rester compétitifs sur le plan des coûts salariaux. « Il manque probablement un débat par rapport à l’endettement futur du pays en raison du régime des pensions, ajoute par ailleurs Mike Koedinger, fondateur et CEO de Maison Moderne. Il semble qu’aucun politicien ne veuille aborder ce débat sur le fond et livrer à la population les vrais chiffres. » « Une fenêtre de tir en 2010-2011 pour réformer les pensions a été ratée », estime Carlo Thill.
Quel modèle de croissance ?
Le modèle du Luxembourg a été construit sur une évolution démographique, ainsi qu’une croissance économique élevée et permanente qui est absolument nécessaire si l’on veut financer le système social. Est-ce que cette croissance est vraiment soutenable ? La question est partagée autour de la table. « Nous avons besoin de la croissance, estime Carlo Thill. Je ne suis pas de ceux qui disent qu’il faut penser un modèle de société où nous sommes d’accord pour conserver les acquis, mais dans lequel il n’y a plus de croissance. En revanche, je ne crois pas en un modèle où il faut avoir éternellement une croissance supérieure à la moyenne européenne, au risque de faire exploser le système de financement des pensions. » Le chômage est encore trop haut, malgré cette situation positive, notent les participants au déjeuner. Or, cette situation structurelle n’est pas inéluctable tant certains secteurs
« Nous sommes dans un pays où les choses vont bien. » Carlo Thill Responsable pays de BNP Paribas et président du comité de direction de BGL BNP Paribas
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Classement dans le Paperjam Top 100 2016
« On est parfois un peu sévère avec la politique. » Jean-Louis Schiltz Avocat à la Cour et associé de Schiltz & Schiltz
« C’est le client qui décide. » Jos Sales Associate partner de Sales-Lentz Group
« Pour celui qui s’adaptera, le progrès sera très positif. » Georges Bock Associé et tax leader de KPMG Luxembourg
comme la logistique peinent à trouver de la maind’œuvre. « Il faut être attentif au tiers des chômeurs qui ne travaillent pas et qui ne travailleront peutêtre jamais si on n’agit pas sur leur formation, leur motivation, notamment auprès des jeunes qui arrêtent l’école », indique Marc Giorgetti, lauréat du Top 100 et gérant de l’entreprise de construction Félix Giorgetti. « Je ne pense pas qu’il faille trop prendre les gens par la main, estime Daniel Schneider, associé de Tenzing Partners et membre du conseil d’administration de Maison Moderne. Ils doivent aussi pouvoir faire leur chemin de manière autonome. » « Nous assistons à une fonctionnarisation rampante du secteur privé, pointe Paul Mousel, associé fondateur du cabinet d’avocats Arendt & Medernach. Si vous observez les négociations des salaires dans le secteur hospitalier et des soins à la personne, elles se font sur la base d’un ajustement qui tient compte des développements dans la fonction publique. Or, ce secteur compte quelque 10.000 personnes. » Les effets d’échelle sont donc à craindre en matière de compétitivité salariale. « Nous devons rester c o m p é t i t i fs » , t r a n c h e J o h n Parkhouse, CEO de PwC Luxembourg. Cette compétitivité salariale sera-t-elle sacrifiée sur l’autel du socle électoral ? « L’électorat est le fond du problème, nous l’avons vu avec l’exercice du référendum, ajoute Paul Mousel. Tout le monde est pour l’ouverture et malgré cela, 80 % des citoyens ont voté contre. »
Voie sans issue ?
En meilleure santé que ses voisins, le Luxembourg doit néanmoins composer avec des défis qui sont propres à ce succès, en particulier dans
le champ de la mobilité. « Les frontaliers doivent tenir compte d’heures de trajet, souvent en voiture, qui sont interminables. Ces ralentissements les rendent moins productifs, lance Marc Giorgetti, qui milite par ailleurs aussi pour décloisonner le marché du logement limité par les communes. 50 % des habitations au Luxembourg sont occupées par une personne et on oblige les promoteurs à faire des logements à deux ou trois chambres », fulmine le constructeur et promoteur. La compétitivité du pays et son attractivité à l’égard des nouveaux talents dépendent également d’éléments pragmatiques, comme l’offre de logements ou encore des infrastructures routières plus efficaces. L’infrastructure scolaire est également mise sur la table avec la nécessité de disposer d’écoles beaucoup plus internationales. « Il y a des problèmes qui vont au-delà de la question du régime des pensions », s’accordent à dire les dirigeants. Une amélioration de la mobilité est régulièrement citée comme l’un des facteurs pouvant faciliter l’activité dans son ensemble. Les dirigeants sont demandeurs d’actions en la matière de la part du pouvoir politique. Georges Bock préfère relativiser, en comparant la situation sur le sujet qui est bien plus dramatique à Londres. Aussi concrets qu’ils puissent paraître, ces éléments concordent avec la nécessité pour le pays de rester une Place attractive pour y travailler. Mais où aller chercher ces futurs employés ? Le vivier de la zone frontalière semble asséché, sinon tari, selon les interlocuteurs rencontrés. Les patrons misent donc en premier lieu sur une fidélisation des équipes en place, parallèlement à des recherches ciblées à l’étranger. « L’avantage dans notre métier est que le niveau de rémunération est bien supérieur aux pays voisins », déclare Jos Sales, associé du groupe de transport Sales-Lentz.
Digital Lëtzebuerg
Autre sujet à l’agenda des dirigeants réunis et de leurs pairs : la transformation digitale de l’économie. Un voyage vers une réécriture des business models qui se fait par étape. Un voyage qui a aussi permis au Luxembourg d’être sur la carte, avec une volonté de l’État de montrer l’exemple. « Cela ne veut pas dire que moins de gens travailleront pour l’État, mais ils feront autre chose », note Georges Bock. Quant à la nécessité pour l’État de devenir « digital first », pour le représentant du cabinet d’audit et de conseil, la digitalisation est aussi synonyme de transformation du métier d’auditeur, par exemple. « Toute une série de choses seront effectuées par la technologie, je pense notamment aux possibilités Juin 2017 —
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offertes par la blockchain. Cela veut dire que nous pourrons allouer les ressources différemment et en chercher de nouvelles. Pour celui qui s’adaptera, le progrès sera très positif, car il pourra placer son intervention humaine où elle pourra apporter une valeur ajoutée », ajoute Georges Bock. « La créativité ne peut pas être codée, note John Parkhouse. L’intelligence artificielle nous place aussi devant un grand changement en perspective. Nous avons besoin de développer les bonnes compétences en interne pour maintenir la productivité de l’entreprise. Je pense par ailleurs que l’intelligence artificielle doit être développée en la mettant au service du client et de ses besoins. » Reste que les compétences actuelles ne seront peut-être pas suffisantes pour les technologies de demain. L’apprentissage continu deviendra en quelque sorte la règle et les collaborateurs pourront peutêtre exercer différents métiers dans leur vie. « Nous avons décidé que cette année était l’année de la digitalisation au sein de notre entreprise, ajoute Michèle Detaille. Nous nous sommes rendu compte que la première chose à faire est de mettre à jour les connaissances des collaborateurs. Je remarque aussi que les jeunes ont des connaissances plus intuitives. » « Il ne faut pas sous-estimer les salariés non plus, ajoute Mike Koedinger. Même les cols bleus, qui ne travaillent pas sur ordinateur, disposent d’un smartphone et utilisent les médias sociaux. Ils se débrouillent très bien, car l’expérience de l’usage est devenue intuitive et les entreprises pourraient tirer avantage de cette connaissance de leurs collaborateurs, par exemple pour mieux communiquer avec eux. » Pour les banques qui appréhendent l’informatisation, puis la matière digitale depuis plusieurs années, cette révolution est synonyme de changement de paradigme dans la manière de considérer leur architecture informatique, beaucoup plus sur un mode d’ouverture et de collaboration avec des prestataires externes. « La digitalisation nous permet de reconstruire de façon efficace le parcours client en tenant compte de nos contraintes internes, ajoute Carlo Thill. C’est véritablement une refonte à partir du point de vue client en intégrant tous les canaux, y compris l’agence. » Car l’avènement des outils digitaux entraîne une baisse de fréquentation dans les agences bancaires et un changement des demandes qui sont adressées aux conseillers en place. Ce qui ne sera pas sans conséquence sur la répartition et la formation des ressources.
Investir dans le capital… humain
« Ceux qui resteront auront un autre profil, ajoute Paul Mousel. Il restera dans la banque un énorme 144 —
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« Il restera dans la banque un énorme potentiel humain. » Paul Mousel Avocat et associé fondateur du cabinet Arendt & Medernach
potentiel humain sur lequel il faudra capitaliser. L’humain ne va pas disparaître, mais sera consacré à des services précis, tandis que pour entrer en contact quotidien avec sa banque, le canal digital deviendra le standard. La banque qui n’investira pas en ce sens sera perdue. » Les dirigeants s’accordent à dire qu’il est « difficile de dire si cela aura une conséquence radicale à terme sur le niveau de l’emploi », mais que des changements sont à prévoir au niveau de l’allocation des ressources. Intimement liés à la transformation digitale, les investissements dans le système informatique sont indispensables. « C’est comme pour une vieille maison, vous devez la maintenir, l’entretenir tout le temps, observe Carlo Thill. Vous devez dans ce cas séparer les couches basses dans lesquelles le legacy est important des couches supérieures que l’on peut adapter plus rapidement aux changements. » Les dirigeants doivent prévoir les plans de refonte informatique et les investissements ad hoc sur base d’une expérimentation constante. « On peut dire que c’est une période difficile pour diriger une société, mais c’est en même temps une période très motivante, ajoute John Parkhouse. Nous savons que nos activités et nous-mêmes allons être ‘disruptés’, il faut avoir cette donne en tête. Vous devez donc à la fois agir avec agilité tout en étant cohérents dans les changements opérés. » S’agissant des acteurs du secteur financier, il est encore trop tôt pour savoir si, sur le long terme, les nouveaux entrants vont remplacer les banques ou si ceux-ci en deviendront les partenaires. Ce dernier cas de figure est déjà observable sur la Place, alors qu’au niveau international, des acteurs de l’ICT lorgnent le monde bancaire pour étendre leurs activités. « On parle souvent de technologie en évoquant la digitalisa-
« Même les cols bleus sont à l’aise avec leur smartphone. » Mike Koedinger Fondateur et CEO de Maison Moderne, la maison d’édition de Paperjam et organisatrice du Paperjam Top 100
« Nous devons rester compétitifs. » John Parkhouse CEO de PwC Luxembourg
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le modèle des PSF, elle permet aux acteurs étrangers d’avoir une assurance sur la pratique permise au Luxembourg.
Regarder vers l’avenir
« La première chose à faire est de mettre à jour les connaissances des collaborateurs. » Michèle Detaille Administrateur de No-Nail Boxes (groupe Alipa)
« Les collaborateurs doivent pouvoir faire leur propre chemin. » Daniel Schneider Associé de Tenzing Partners et membre du conseil d’administration de Maison Moderne
tion, mais il ne faut pas oublier que les banques disposent d’un gros avantage par rapport aux nouveaux entrants : leurs clients, ajoute JeanLouis Schiltz. Les nouveaux entrants au Luxembourg se sont justement développés sur des modèles grand public pour pouvoir travailler avec les banques. Or, les clients ne vont pas changer de banque du jour au lendemain. » Le consensus s’établit autour de la table pour dire que les clients continueront à confier davantage leur patrimoine à des établissements financiers représentés par des agences qu’à des applications bancaires sans vitrine. Les acteurs bancaires ont donc tout intérêt à s’associer aux jeunes pousses pour améliorer l’expérience de leurs clients qui représentent leurs plus grands actifs. Quant à la directive PSD2 qui permettra de partager certaines données bancaires entre acteurs du secteur, les conséquences demeurent assez floues par rapport aux opportunités qui pourraient en découler pour les institutions luxembourgeoises. « Dans le passé, personne ne parlait de digital et nous avons, en l’espace d’une dizaine d’années, effectué de nombreux investissements, rappelle Jean-Louis Schiltz, qui fut en tant que ministre en charge des Communications à la manœuvre dans ces dossiers. Il ne faut toutefois pas que le Luxembourg se repose sur ses lauriers. » Et les dirigeants de s’accorder sur le besoin de faire évoluer les textes de loi, d’adapter le cadre luxembourgeois de façon pragmatique afin de rester, par ce biais aussi, compétitifs. La référence au fameux « article 41 » concernant le cloud au sein du service financier était explicite. Si la modification de cet article bouscule
« C’est le client qui décide, assène Jos Sales. Mais que va-t-on faire avec les gens en place lorsque la technologie aura transformé nos métiers ? Nous avons des mécaniciens, mais seront-ils capables de mettre en place des pantographes ? Que va-t-on faire de nos chauffeurs si la conduite autonome devient réalité ? », ajoute le patron de l’entreprise de transport. Les dirigeants d’entreprise rencontrés se placent dans une approche réaliste du progrès, sans pour autant négliger d’éventuels impacts sociétaux. « Il ne faut pas oublier d’éduquer les jeunes dans la nouvelle ère du digital pour leur apprendre à être créatifs et pour qu’ils s’adaptent aux nouvelles situations, estime Marc Giorgetti. La formation continue est aussi primordiale pour les générations plus âgées. » Lorsque l’on constate les difficultés pour mettre en place de nouveaux programmes dans les lycées, la tâche est difficile pour le ministère de l’Éducation nationale. Et les lauréats réunis de saluer l’initiative Digital Lëtzebuerg qui, outre les projets transversaux en cours, a permis de mener un large débat à l’échelle nationale et une discussion constructive sur les enjeux du digital pour le pays. Un pays qui se porte mieux, mais qui doit continuellement gérer sa croissance et en maîtriser tant les effets positifs que négatifs. Plus performant que ses voisins, le Luxembourg ne doit toutefois pas vivre sur ses acquis, relèvent les lauréats réunis. Optimistes quant à l’avenir du pays, ils croient à la mobilisation des talents individuels comme premier facteur de compétitivité. L’investissement dans l’éducation et la formation paraît ainsi indispensable pour laisser le moins de personnes « sur le bord du chemin ». Quant au climat politique, il ne se limite pas à la Chambre des députés. Les patrons d’entreprise souhaiteraient en effet davantage de consensus dans le dialogue social national pour que le compromis à la luxembourgeoise qui a fait la force du Grand-Duché par le passé soit retrouvé. Même en mode digital, le pays doit encore pouvoir compter dessus. EN RÉSUMÉ
Les huit lauréats du Paperjam Top 100, réunis par Michèle Detaille et Carlo Thill, partagent de nombreux constats sur un Luxembourg en pleine mutation qui, s’il se porte mieux que ses voisins, ne doit pas se reposer sur ses lauriers.
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LËTZEBUERG CITY MUSEUM
100 ans en mode express À l’occasion de la réouverture du Lëtzebuerg City Museum et de la nouvelle exposition permanente The Luxembourg Story, Paperjam a choisi sept objets emblématiques qui jalonnent ce parcours de 100 ans.
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C É L I N E C O U B R AY
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LA VILLE AU MOYEN ÂGE
C’est en 963 qu’a lieu un échange entre le comte Sigefroi et l’abbaye Saint-Maximin de Trèves pour des terres se situant dans les Ardennes contre un castel au bord de l’Alzette et dénommé « Lucilinburhuc ». Le document attestant de cet échange est volontiers considéré comme l’« acte de naissance » de la ville. Grâce à une nouvelle installation multimédia située au tout début du parcours, les visiteurs peuvent parcourir en détail ce document précieux et découvrir des commentaires sur certains passages difficilement lisibles pour nos yeux contemporains. L’ACTE D’ÉCHANGE ENTRE LE COMTE SIGEFROID ET L’ABBAYE SAINT-MAXIMIN DE TRÈVES, PARCHEMIN, 963/987 2
LA FORTERESSE
C’est au milieu du 16e siècle que Luxembourg se transforme en l’une des premières places fortes d’Europe. Les dominations successives de l’Espagne, la France, l’Autriche, les Pays-Bas et la Confédération germanique mèneront à un site fortifié en constante croissance. On doit les premiers bastions aux Italiens, avant que Vauban ne fasse fortifier les hauteurs entre 1684 et 1698. Puis les Autrichiens ajoutent une deuxième ceinture de forts extérieurs. Jusqu’au 19e siècle, la forteresse s’agrandit avec la garnison prussienne qui y ajoute casernes et hôpitaux. Dans l’exposition, il est possible de découvrir des outils ayant servi à la construction de la forteresse.
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ÉGLISES, COUVENTS ET MONASTÈRES
Luxembourg accueillait de multiples couvents, monastères, églises et chapelles qui occupent de nombreux terrains en ville. Il ne faut pas oublier que ce sont les jésuites qui créent en 1603 le premier collège à Luxembourg, qui deviendra plus tard l’Athénée. Le culte marial est particulièrement important et en 1666, la Vierge Marie est élue patronne de la ville. La procession de l’Octave est aujourd’hui encore très vivace. Cette forte présence de l’Église permet à de nombreux ateliers d’orfèvrerie de se développer dont les plus célèbres sont Félix Scherrer, Alexandre Guerring et Jean-Michel Kutzer. JEAN-MICHEL KUTZER, OSTENSOIR BAROQUE, ARGENT DORÉ ET INCRUSTATIONS DE VERRES COLORÉS, 1746 4
DÉMANTÈLEMENT DE LA FORTERESSE
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Le 11 mai 1867, il y a tout juste 150 ans, le Congrès de Londres décidait du démantèlement de la forteresse de Luxembourg et cesse par là même les hostilités de partage entre la France et la Prusse sur ce territoire. Par ce traité, le Luxembourg obtient le statut d’État perpétuellement neutre avec l’approbation de l’ensemble des autres États signataires: l’Empire austro-hongrois, la Belgique, la France, l’Italie, les Pays-Bas, la Prusse, la Russie et le Royaume-Uni. Avec le démantèlement de la garnison prussienne, la forteresse peut s’ouvrir et la ville commencer son expansion vers de nouveaux quartiers et sa modernisation. ALEXANDRE FALGUIÈRE, SCULPTURE ALLÉGORIQUE DE LA VILLE OUVERTE « AU BIEN-AIMÉ PRINCE HENRI DES PAYS-BAS, LES LUXEMBOURGEOIS RECONNAISSANTS », 1875
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LA VILLE INDUSTRIELLE
Luxembourg accueillait de nombreuses fabriques et usines en ville, dont la manufacture de gants Albert Reinhard. Elle était établie au Grund en 1882 et était toujours active en 1940, date à laquelle fut produite ce long gant en cuir brodé. La manufacture intègre toutes les étapes de la fabrication des gants, depuis le tannage des peaux jusqu’à la couture des gants. Leur spécialité était le gant en peau de chevreau glacé, et leur renommée fut telle que la manufacture exportait à travers toute l’Europe et même en Amérique. BRAS EN BOIS RECOUVERT D'UN LONG GANT BLANC EN CUIR BRODÉ, FABRIQUE DE GANTS ALBERT REINHARD, LUXEMBOURG, 1940
LA CAPITALE EUROPÉENNE
ROGER TAILLIBERT, MAQUETTE DU PROJET NON RÉALISÉ D'HÉMICYCLE EUROPÉEN « CENTRE 300 » AU KIRCHBERG, SURNOMMÉ « KUEB », 1977 6
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LUXEMBOURG D’AUJOURD’HUI ET DE DEMAIN 7
Une nouvelle maquette de la ville de Luxembourg a été réalisée à l’occasion de la réouverture du musée. Elle tient compte du nouveau PAG, et donc du développement urbain actuel de la ville. Par l’intermédiaire d’écrans tactiles, il est possible de découvrir les principaux projets en cours : nouvelle bibliothèque nationale, nouveau stade, les nouvelles écoles, le nouveau quartier de la Cloche d’Or... Sur l’écran, les visiteurs prennent connaissance des principales informations sur ces projets, alors qu’un spot de couleur vient les positionner sur la maquette. Au fur et à mesure que les bâtiments verront le jour, ils pourront être remplacés sur cette maquette qui dessine le profil actuel et futur de Luxembourg. LA NOUVELLE MAQUETTE DE LA VILLE DE LUXEMBOURG
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S TADTA R C H I V T R I E R , FA B R I Q U E D ’ ÉG L I S E SA I N T- M I C H E L , L U X E M B O U R G , L E S D E U X M U S É E S D E L A V I L L E D E L U X E M B O U R G
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Dans la salle européenne se trouve la maquette du « Kueb », qui signifie le «corbeau ». C’est le surnom qui a été donné au projet de Roger Taillibert pour l’hémicycle du Parlement européen au Kirchberg au milieu des années 1970, projet qui n’a finalement jamais vu le jour suite à une violente controverse. Cet édifice à la forme audacieuse devait consolider la position de Luxembourg en tant que siège des communautés européennes. Finalement, c’est un projet bien moins ambitieux qui sera construit. Roger Taillibert pourra par la suite construire le bâtiment de la Coque, aussi au Kirchberg.
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FESTIVAL
L’appel de la sirène Un nouveau festival fait son apparition dans le calendrier : Siren’s Call, organisé le 24 juin, se veut axé sur la découverte et se tient dans différents lieux réputés pour leur cadre : Neimënster, l’église Saint-Jean et le Melusina. La vallée de l’Alzette se pare des couleurs de Mélusine avec concerts, initiatives locales et stands d’alimentation. Sélection. F R A N C E C L A R I N VA L
OSCAR & THE WOLF Le Belge Max Colombie fait partie de ces musiciens dont on ne sait s’ils font de la pop, de la soul ou quelque chose qui vient d’ailleurs. Depuis la sortie d’Entity (2014), son premier album studio, l’auteurcompositeur est allé puiser ses émotions au plus profond de son cœur pour mettre son spleen en musique sur des sons électroniques nébuleux. L’artiste étire son chant, langoureux à souhait, et le pose sur des nappes de synthé.
FRANCESCO TRISTANO
SUPERPOZE
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Associant piano et synthétiseur entre les partitions de Jean-Sébastien Bach, Stravinsky ou Gershwin, Francesco Tristano dévoile une ouverture d’esprit rare où une partition classique peut s’accorder à un morceau de techno. Après avoir finalisé ‘Aufgang’ – deux pianos et percussions avec une pincée de deep house –, ses prochains efforts se concentrent à nouveau sur sa version de la techno, posant les fondations d’une esthétique vaste et indomptée.
Après avoir émergé de la scène électro normande en un temps record, Superpoze, alias Gabriel Legeleux, a enchaîné les étapes de sa carrière comme on avale les kilomètres. Des Transmusicales de Rennes au Dour Festival, il sillonne la France et l’Europe avec son électro élégante. Côté disque, il distille ses EP et albums en s’affranchissant des contraintes d’un label classique, et multiplie les collaborations.
Qui a réussi à détrôner les pointures comme Björk et Sigur Rós dans le panthéon des musiciens islandais ? Le jeune Ásgeir et son album électro Afterglow, qui viennent confirmer le succès de ‘Dýrð í dauðaþögn’, un bijou folk teinté de soul écrit avec son père à tout juste 20 ans. Ce nouvel opus fait entendre la voix sublime du musicien qui rénove le folk par une électronique discrète.
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RECETTES
La tradition revisitée À l’occasion de la Fête nationale, nous avons demandé à la cuisinière Anne Faber de nous proposer un menu typiquement luxembourgeois. Elle a imaginé trois recettes qui redonnent vie à des plats traditionnels. F R A N C E C L A R I N VA L
Cette salade très carnivore se prépare avec de la poitrine de bœuf, une carotte, un demi-poireau, une gousse d’ail, un bouquet garni et des flocons de piment que l’on met à cuire pendant deux bonnes heures dans de l’eau salée. On laisse ensuite refroidir la viande et on la coupe en cubes. La sauce est composée de moutarde, de vinaigre blanc, d’huile de tournesol, de crème, d’un œuf cuit dur, d’herbes aromatiques, de tomates cerises et de cornichons. Le tout est mélangé à la viande froide et maintenu au frais pendant une heure avant de servir.
CORDON-BLEU DE GROMPEREKICHELCHER Une manière originale de marier la galette de pomme de terre et un des plats de brasserie les plus courants. La galette se prépare avec des pommes de terre râpées assaisonnées que l’on fait frire à la poêle avec une huile très chaude. On ajoutera du fromage Roude Bouf de Berdorf râpé et une tranche de jambon de pays.
GÂTEAU PATRIOTIQUE Ce vacherin est revisité avec les couleurs nationales. Il se fabrique avec une meringue (œufs battus en neige et sucrés) teinte en bleu avec du colorant alimentaire et cuite au four pendant 1 h 45 à 120 °C. Vient ensuite une crème glacée à la vanille, puis une crème glacée aux framboises. Les plus doués en pâtisserie réaliseront les glaces eux-mêmes. Le montage est réalisé en couches, et la décoration est faite de fraises et de crème.
LES RECETTES SONT DÉTAILLÉES DANS LE LIVRE HOME SWEET HOME – MY LUXEMBOURG, PARU AUX ÉDITIONS SCHORTGEN, ET SUR LE SITE ANNESKITCHEN.LU.
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LUXEMBOURG NIGHTLIFE AWARDS
Parcours de nuit Luxembourg n’est plus la belle endormie qui se couche avec les poules. La vie nocturne y est de plus en plus active et palpitante. La preuve avec les lauréats de la sixième édition des Luxembourg Nightlife Awards. Ce sont eux qui font nos nuits plus belles que nos jours. F R A N C E C L A R I N VA L |
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HYDER RAZVI
BEST WINE BAR Un incontournable des soirées, les bars à vins font florès à Luxembourg. Vins Fins a été salué pour la justesse de sa sélection (que des vins bios et naturels), son bel emplacement et son bon accueil. Il est suivi de Vinoteca et Dipso. 18, RUE MÜNSTER (GRUND)
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BEST BAR AFTERWORK
BEST PUB
Également salué comme le meilleur nouveau bar, le Paname rafle la mise pour l’originalité de son cadre, la qualité de ses boissons et la bonne ambiance qui y règne à toute heure. La Buvette des Rotondes et le Go Ten occupent les deuxième et troisième places.
Les communautés anglo-saxonnes ont importé leurs pubs et sports bars. Le Pygmalion remporte cette catégorie pour l’ambiance qu’il apporte dans le quartier et la qualité de son service. Oscar’s et The Black Stuff le suivent. 19, RUE DE LA TOUR JACOB (CLAUSEN)
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BEST BARMAN Accueillir avec le sourire, connaître les habitués, gérer le stress, servir de bons cocktails… Les ingrédients d’un bon barman son nombreux. Pierre, qui travaille au Steiler, remporte les suffrages. Dino, au Zulu Blanc, et Octavian, au Franz, sont deuxième et troisième.
BEST BARMAID BEST BAR CLUBBING Quand on a envie de sortir tard, quand les DJ montent le son et tous les chats sont gris, c’est au Ënnert de Steiler que la fête continue. Ses deux étages savent comment retenir les noctambules. De Gudde Wëllen et le Palais n’ont pas démérité non plus.
Les filles ne sont pas si nombreuses dans le métier, et celles qui marquent les clients par leur professionnalisme méritent d’être saluées. C’est le cas de Manon, au Rock Box. Viennent ensuite Fiorella, au Coppers, et Anaïs, au Bellamy.
2, RUE DE LA LOGE (VIEILLE VILLE)
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EN LIGNE
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FACT CHECKING
CITATION
Montant des aides versées aux PME 150.000.000
« J’ai besoin de confiance et que les gens comprennent qu’on ne fait pas ça contre eux, mais bien pour eux. »
100.000.000
Xavier Bettel
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1968-1972
50.000.000
Données en euros entre 1968 et 2016. La rupture de données est liée à un changement de loi en 2004. Chaque lundi sur paperjam.lu/fact-checking
TWEET
Le Premier ministre s’exprimait, lors de la conférence ICT Spring, notamment au sujet de la digitalisation dans l’appareil étatique. paperjam.lu/citations
DÉFINITION
CHIFFRE
Formule native • n. f. Solution de diffusion de contenu d’expert sur paperjam.lu pour les entreprises.
34.100
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Des millionnaires toujours plus nombreux. Selon le dernier Wealth Report du cabinet britannique Knight Frank, le Grand-Duché comptait 34.100 millionnaires en 2016, soit 42 % de plus qu’en 2006.
Pierre-Yves Collin :
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À TABLE !
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QUIZ
CHECKLIST
Qu’est-ce qu’un « Déjeuner Carrousel » au Paperjam Club ?
Les points à vérifier avant d’envoyer vos communiqués de presse :
a. Un lunch sur une table tournante. b. Un repas en trois services, avec un changement de place et de voisins de table à chaque plat, soit neuf contacts en un seul déjeuner. c. Un déjeuner organisé sur un manège.
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La bonne réponse : b) Les Déjeuners Carrousel sont des événements de networking organisés pour les membres du Paperjam Club.
Deux fois par jour dans les newsletters Paperjam, Explorator vous propose une suggestion de restaurant.
Un titre de 50 signes max. Un contenu en français (si possible) Une photo de bonne qualité Et bien sûr… une info pertinente Envoyez vos actualités d’entreprise à press@paperjam.lu
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EN LIGNE
PHOTO DU MOIS
TOP 3 Articles les plus lus du 28 avril au 24 mai 2017 sur paperjam.lu 1. ONECOIN: LE PARI INATTENDU DE PITT ARENS
L’ancien banquier luxembourgeois a surpris tout son monde en devenant le CEO de la très controversée société OneCoin, régulièrement soupçonnée d’abriter un modèle frauduleux de type Ponzi. L’intéressé dément ces allégations et préfère se concentrer sur le potentiel de croissance d’une technologie (les cryptomonnaies) encore méconnue. 2. ALINÉA VA FERMER SES PORTES
Une des dernières librairies de la ville-haute, la librairie Alinéa, va fermer ses portes en août prochain. Dans la foulée de cette révélation, son propriétaire, Edmond Donnersbach, a reçu des marques de soutien et envisage de maintenir l’activité. 3. LES QATARIS ENVISAGERAIENT DE VENDRE LA BIL
La famille royale du Qatar aurait la volonté de se séparer des 90% de parts de la banque luxembourgeoise, selon l’agence Bloomberg. Le montant de la revente est estimé à 1,5 milliard de dollars.
L’ancien champion du monde de foot Christian Karembeu était au Luxembourg lors de l’ICT Spring Europe. Le sportif était venu faire une démonstration de teqball.
AUTOMOBILE
1 million de 911 Porsche a annoncé la fabrication du millionième exemplaire de la 911. Le modèle emblématique du constructeur en est à sa septième génération depuis son lancement en 1963. 70 % de ces voitures produites depuis cette date sont encore en circulation aujourd’hui. Dont 2.489 au Luxembourg. Retrouvez toute l’actualité automobile sur paperjam.lu/auto
CULTURE
TRAFIC
Et vous, vous faites quoi ce week-end ?
Frontaliers belges : abonnements moins chers et parkings gratuits.
Chaque vendredi, une idée de sortie pour le week-end sur paperjam.lu/ ne-pas-rater-ce-week-end
Une récente rencontre entre les ministres belge et luxembourgeois des Transports a abouti à des accords afin d’« inciter plus de Belges à utiliser le train plutôt que la voiture » pour aller travailler au Grand-Duché. Vous prenez la route ? Restez vigilants, pensez à contrôler l’état du trafic sur paperjam.lu/services/cita-trafic, et à surveiller la météo sur paperjam.lu/services/meteo
APP
PICTURE REPORT
ANTHONY DEHEZ
Téléchargez l’application tablette et smartphone et accédez à l’ensemble des informations et des services de paperjam.lu, où que vous soyez : apple.co/21OUJLJ
Docler Holding organisait, mardi 9 mai, la troisième édition « Pitch Your Startup » dans le cadre de l’ICT Spring. 18 start-up venues de 25 pays participaient à ce concours, mais seules trois ont été retenues : Aiva, Virtelio et Spryfit (voir page 80). Découvrez toutes les photos de l’événement sur paperjam.lu/picture-report
Votre entreprise célèbre un événement marquant ? Envoyez votre picture report à press@paperjam.lu
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INDEX
1, 2, 3 1535° 2001 Architecture
76, 122 122
A Abid Kamel 128 Accenture 110 Acrotech 98 Adehm Diane 62 Adidas 76 Advitek 112 Aerts Maxime 108 Agence spatiale européenne 26 Agnes Anouk 84 Agora 48 AIG 83 Aiva 80 Alexander Sokolov 112 Alfi 84, 112 Alipa 112 Allen & Overy 112, 114 Alma Custovic 112 Amnesty international 113 Annet Fabienne 112 Annet Laurent 121 Apax Partners 98 Aramco 26 Archange Laura 112 Ardian 72 Arendt & Medernach 112, 140 Arendt Dans 98 Arnold Kontz 65 Arthur Andersen 82 AS Consulting 112 Association Finance & Technology Luxembourg 66 Aston Martin 65 ATC Group 112 Attardo-Kontzler Gaëlle 112 Axa Private Equity 72
B Bâloise Assurances Luxembourg 108 Bank of China 4 Banque de Luxembourg 89 Banque européenne d’investissement 74 Barbé Jérôme 128 Barreau de Bruxelles 114 Barreau de Luxembourg 112, 114 Barreau de Paris 112 Barreau Pierre 80 Baseley-Walker Ben 42 Bassi Elena 112 Bastin Florence 128 Bauduy Nicolas 127 Bauer Christian 122 Baus Fred 80 BBDO 114 BCEE 72 BDO Luxembourg 90 Bechet Vincent 50 Beng Architectes Associés 122 Beng Nicolas 122 Benjamin Devouassoux 114 Benoy François 64 Besix Red 10, 11 Bettel Xavier 48, 62, 106, 140 Bettel Isabelle 126 BGL BNP Paribas 140 Biever Luc 128 Bil 84, 86 Biltgen François 54 Bintz Jean-Claude 128 Bishr Shiblaq 112 Biwer Arno 127 Blackstone 98 Blue Horizon 42 BMW 17, 65 BNP Paribas 140 Bock Georges 102, 140 Bodelet Christophe 121
156 —
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Bodry Alex Boisante Gabriel Booz & Company Bossu Julien Brassac Philippe Braz Félix Bretz Paul Brun Stéphane Bruno Lèbre BSI Luxembourg Buck Frédérique Buck Xavier Bureau d’architecture WeB Burger King Busch Eric Buttgenbach Delphine
47 105 26 126 84 54 122 121 114 83 58 14 122 98 82, 106 127
C C2D System House Luxembourg 110 Carbiener Julie 112 Caceis 84 Cadivel illya 119 Camara Luis 68 Cargolux 86 Carlyle 98 Carvalho Architects 122 Carvalho Da Silva Luis 127 Cases 82 Castik Capital 98 Castilho Pedro 121 CDCL 53 Cegecom 57 Cegedel 86 Ceysson François 66 CTIE 82 Centre national de l’audiovisuel 122 Ceysson & Bénétière 66 Chaen Corinne 47 Chambre de commerce du Luxembourg 108 Chambre des métiers 49, 60 Chapelle Laurent 127 Choi Chris 80 Christophory Patrick 126 Chtati Naima 126 Circl 82 Citi bank 65, 66 CJUE 90 Claus Lindsay 127 Clemens Marc 105 Clemes Jim 122 Clifford Chance LLP 112, 114 CLT-Ufa 26, 61, 62 Clusil 65 Cluster ICT 102 CMD.solutions 110, 163 CNN 48 CNS 47 Colas Kevin 128 Collette Alain 126 Collette Benjamin 100 Collin Maréchal 114 Comaille Clément 128 Commandoux Julie 108 Commission européenne 54, 61, 74 Consbruck Cliff 68 Copine Valérie-Anne 126 Cour de Justice de l’UE 54, 112 Cour des comptes européenne 54 Crédit Agricole 84 Creos 72 Crépon Thomas 127 Croiseaux Fabrice 108 Cruchten Yves 62 CSC Computer Science Luxembourg 66 CSSF 66, 94 CSV 47, 62 CTIE 108 CVC Capital Partners 98
D d’Lëtzebuerger Land 50, 93 Daniel Pinto 83 Datacenter Luxembourg 14 de Pauw An 78 Deep Space Industries 26, 42 Déi Gréng 47, 50, 62, 64 Delcourt Hughes 105 Deloitte 16, 48, 91, 98, 100, 108, 112 Denis Pascal 102 Detaille Michèle 140 Deutsche Bank Luxembourg 92 Dewey Muller 122 Diane Heirend Architecture & Urbanisme 122 Digital Lëtzebuerg 102 Direct Énergie 86 DLA Piper 112 Docler Holding 80 Dollé Guillaume 128 Dondelinger Nathalie 105 DP 47, 50, 64 DSK Systems 71 Dubois Xavier 126 Ducreux Quentin 127 Dumont Christel 127 Dupong Lucy 66 Dupong, Metzler, Diederich 66
E E.on EADS Astrium East-West United Bank eBrandServices Écoconso École centrale de Paris Editpress Efama EFG Bank Eijsbouts Bram Elsen Yves Emeringer Germain En Marche Encevo Engel Nico Enovos International Ephec Ernst & Young EuroDNS Eurojust Eutelsat Evans Thomas EY
72 44 94 14 112 44 48 84 83 114 26, 56 126 48 72 122 72 114 114 14 54 26 112 56, 110
F Fabeck Tatiana 122 Fabeckarchitectes 122 Faber Anne 152 Favre Claude 106 Fecherolle Turbang Marie-Claire 127 FIW 112 Feider Marc 126 Feith Gilles 82, 106, 108 Feitler Juliette 112 Félix Giorgetti 140 Ferme éolienne de la Côte du Gibet 72 Fernandez Ramos Alexandra 105 Fiat 25 Flesch Colette 61 Fleurot Audrey 114 Flies Thierry 126 Ministère de la Fonction publique 48 Fondation Idea 48 Fondation Valentiny 122 Fonds Belval 56 Fonds européen pour les investissements stratégiques 74 Fonds national de la recherche 26 Fouzia Benyahia 112 France Télécom 68 Franck Albert 60
Franck Sonia Frieden Luc Froment Patrice Fronczak Emilia Front national Fujitsu Fullenwarth Thomas Fulop Marton Fundsquare
128 105 128 121 48 35 126 80 108
G G+P Muller Architectes 122 Ganter Julien 110 Garitte Jean-luc 106 Gasparotto Francis 128 Gaudron Jean-Michel 65 Gay Emmanuel 121 GBL 86 GCC Chapter of the International Fiscal Association 112 Gemenne François 58 Georges Reuter Architectes 122 Giemza-Popowski Piotr 112 Gillet Pierre 127 Giorgetti Marc 140 Gnaba Abdu 45, 119 Goetzinger Pol 119 Goffart Patrick 127 Gollette Audrey 126 GoodYear 42 Govcert 82 Graff Laurence 128 Gramegna Pierre 16, 105 Gras Julien 128 Grégory Beltrame 112 Grey 114 Gromczyk Cathia 128 Grosbusch 130 Grosbusch Goy 127 Grosbusch Guy 130 Grosbusch Lynn 130 Grosbusch René 127, 130 Groupe Alipa 140 Groupe de Rome 74 Groupe Foyer 86 Guardia Dinis 96 Gutfrind Stéphane 122 Gutierrez Karla 114 Guzman Xavier 112
H, I, J Hamtiaux Philippe Hansen Marc Harles Guy HEC Heiles Laurent Heiner Lehne Klaus Heirend Diane Henckes Nicolas Hendessi Marie-Aleth Hengen Marc Hennicot-Schoepges Erna Hireche Priscilla Hiscox Hitec Hoffeld Véronique Hoffmann Marc Hôtel Chatelet Houba Guillaume Houdmont Bruno Humaniq Imnotarefugee.lu ICHEC IGF Infiniti Lentz ING Inowai InTech Intelsat Intertrust ISGE & Associés iSpace
127 56 140 114 108 54 122 105 121 105 56 127 84 26,56 106 105 77 114 106 96 58 82 48 23 85 50 108 26 112, 114 112 42
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Dans cet index sont reprises les entreprises, les personnalités et les publicités apparaissant dans ce magazine.
IT Nation IUIL Jaguar JCI Luxembourg Join Experience Joris Jean-Marc Josse Elodie JP Morgan Junck Paul
82 56 65, 15 16 68 126 127 83 98
K Kaell Architecte Kaku Michio Kauffman Pascale KBL epb Kemper Patrick Kersch Dan Kharis capital Kinsch Alain KKR Klump Rainer Kmiotek Christian Koedinger Mike Kokott Juliane Kontz KPMG Luxembourg KPN Krecké Jeannot Kremer Claude Kremer Marcel Krier Robert Krings Frank Kronospan Kulturfabrik
122 26 128 84, 86, 114 127 82 98 56 98 56 47 140 90 65 16, 102, 110, 140 68 94 84 105 121 92 65, 66 122
L L’Essentiel La Benâte Energies Lafage Jaufre Lafayette SA Laidebeur Olivier Lallement Loïc Lamesch Philippe Landsbanki Luxembourg Laruade Architecte Laruade Stéphanie Lauer Marc LCGB Le Jeudi Le Pen Marine Le Squeren Renaud Leasinvest Immo Lux Leborne Marion Lebrunet Michel Lecoustey Brice Leemer-Wintgens Florence Lehnert Tommy Lemaire Sabrina Leo Burnett Lëtzebuerger Architektur Musee Lëtzbuerger Journal Licata Laurence Liépin Isabelle Linc Linkaters Linon Quentin Linster Alain Linster Cathy List Lombardo Olivier Loquet Erwan Lor’FM Lorenzini Cécile Lotus Loyer Anne-Elisabeth LPEA LSAP Lucius Jean Ludwig Luther et Wildgen Luxembourg Green Exchange Luxembourg House of Fintech
48 72 114 50 128 127 106 84 122 122 105 66 48 48 121 66 127 126 110 121 108 106 26, 122 93 114 114 108 2, 112 126 122 127 75 127 90 114 127, 128 65 126 98 47, 62 72 114 112 48 102
Luxembourg ICT Cluster Luxembourg Space Cluster Luxemburger Wort Luxempart Luxinnovation Luxreal
14 26, 47 86 102 50
M Mackel Nicolas 105 Macron Emmanuel 48 Made In Space 26 Maison Moderne 102, 140 Mangrove Capital 86 Marinescu Irina 112 Martino Pascal 108 Masquelier François 106 Masset Philippe 106 Médecins Sans Frontières 95 Media Properties 50 Meilleur Gaëtane 127 Mekouar Rajaa 98 Mélissa Kdyem 114 Merker Jérôme 108 Metrum 108 Metz Métropole 8 Meyer Patrick 106 Meyers Marc 128 Michel Petit architecte 122 Mihnjak Claude 68 Minguet Pol 128 Mini 65 Ministère de l’Économie 60 Ministère de l’Enseignement supérieur 56 Ministère de la Fonction publique 82 Ministère des Finances 84, 90 Ministère du Travail 66 Moras Guido 126 Morettoni Nathalie 126 Mouget Didier 94 Mounier Emilie 106 Moupfouma Bertrand 127 Mousel Paul 140 Muller Guittou 122 Musk Elon 26, 45
N, O Nathan Philippe Neimenster Neyses Ludwig NGO Antoine Nilles Tom No-Nail Boxes Nogueira Tiago Nordliicht TV Norsk Hydro Nvision O3b OGBL Ogier Olaf Olos Fund Olswang ONC OPF Partners Oskian Natacha Ott Anne-Sophie
122 85 56 108 126 114, 140 105 62 112 111 26 66 114 54 50 112 66 114 105 112
P Paint Cédric Paperjam Parkhouse John Parquet européen Paul Vanessa Paul Wurth Pchelintsev Sergey Pereira Jacinto Pescanova Petit Michel Philippson Alain Picard Danièle
127 48, 65, 66 140 54 119 86 94 105 86 122 106 127
Picco Cristina 119 Alexandre Gouiffes Camille 119 Pierre Philippe 106 Piticco Fabio 126 Planetary Resources 42, Point 24 114 Polfer Lydie 50 Poncé Marc 119 Portenseigne Olivier 105 Post 82, 164 Post Telecom 68 Pour la Solidarité 74 PPE 68 Precision Capital 84 Preqin 98 PwC 94, 115, 140
Q, R Quantum Business Advisory 48 Quick 98 Quotidien (le) 48 Radio Ara 62 Realab 80 Reding Viviane 68 Reuter Étienne 48 Revue 48 Ries Anne-Catherine 105 Rivas Rita 126 Rollinger Serge 121 Rosenfeld Marc 68 Rover 65 RSM Audit Luxembourg 114 RTL 16, 47, 50, 61, 62, 86 RTL Télé Lëtzebuerg 62 Ruck Vincent 127 RWE 72
S Sabbagh Karim Michel 26 Sales Jos 140 Sales-Lentz Group 129, 140 Salier Marie-Anne 121 Margetidis-Sigwalt Sandrine 112 Santer Jacques 61 Sanz Jorge 108 SAS Institute 108 Satlynx Luxembourg & Germany 26 Saumur 151 Scarniere Olivier 126 Schemmel & Wirtz 122 Schilling Paul 121 Schiltz & Schiltz 140 Schiltz Jean-Louis 105, 140 Schneider Daniel 140 Schneider Étienne 26, 42, 50 Schockert Alain 106 Scholtus Gilles 60 Schosseler Guy 121 Schrader Nadja 114 Schroeder Chris 127 Schroeder Steve 127 Schuller Christian 60 Schwertzer Jacquot 86 Sciences Po Liège 58 Sciences Po Paris 58 Scuvée Virginie 121 Securitymadein.lu 65 Seignert Thierry 66 SEO 72 SES 16, 26, 86 SEW-OGBL 56 Sibenaler Yves 126 Simpson Thacher & Bartlett LLP 114 Six Payment 33 SNCI 43, 72 Société Générale Coporate & Investment Banking 114 Sogeti Luxembourg 108 SOS village d’enfants 66 Space Frontier Foundation 34 Spaceresources.lu 26 SpaceX 26
INDEX
Spryfit Stadler Peter Stadler Virginie Stark Ina Steichen Pascal Stein Yves Stoz Denis Sumo Surly Gia
T Tabone Nick Tageblatt Tango Tanson Sam Tarrach Rolf Telindus Tenzing Partners Terminaux Jean-François Tesch François Tesla The Boring Company Théato Gilbert Thelen Carlo Thiel Amélie Thill Carlo Thomas Frédéric Thomas Nancy Thomas, Mayer & Associés Thonnatte Lionel Thunus Nathalie Timmermans Frans TNS Ilres Traiteur Niessen Trump Donald Tumlinson Rick Turkisch Airlines Twinerg
98 46, 48 56, 68 64 56 56 140 66 86 78 66 119 105 126 140 127 119 112 106 121 74 47 12, 13, 107 84 26 21 72
U Unicorn Unify Luxembourg Université du Luxembourg Utopia
97 66 26, 56 86
V Vaille François VanCampenhout Xavier Vanela Edsana Vansteenkiste Frank Vialis Ville de Luxembourg Vincens Xavier Vivier Emmanuel Vodafone Vogel Sandra Vox Vrancken Ronald
108 106 127 48 72 72 106 124 68 126 86 119
W, X, Z Wagener Marc Wagner Jerry Wantz Jacques Waterlogic Wavestone Weber Grégory Whitehead Clay Wieseler Xavier Winkin Julien Wira Adrien Wirtz Patrick Wiwinius Jérôme Wyrzykowski Stany Zubairi Nasir Zuber Magali Zurstrassen Patrick Zwick Oliver
Juin 2017 —
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80 65 114 106 121 84 66 105 121
72 110 112 98 6 105 26 110 121 76 122 128 110 102, 105 128 84 114
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C E L E B R AT I N G LUXEMBOURG MIR WËLLE WEISE WIE MIR SINN
MERCREDI 13 DÉCEMBRE 2017 — LUXEMBOURG CONGRÈS
Maison Moderne célébrera le Luxembourg lors d’une soirée de gala en présence de nombreux « ambassadeurs » du pays qui participent à son rayonnement à l’international. celebratingluxembourg.com
ORGANISATION
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GOLD SPONSORS
INSTITUTIONAL PARTNER
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VIKI GÓMEZ — Originaire d’Espagne, le triple champion du monde de « flat » vit au Luxembourg. Véritable légende dans le BMX freestyle, il a remporté 2 fois les European X Games et 3 fois le Red Bull Circle of Balance.
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Juin 2017 Parution le 1er juin 2017
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Etienne Velasti
Maison Moderne est un partenariat de Francis Gasparotto, Jean-Michel Gaudron, Mike Koedinger, Guido Kröger, Rudy Lafontaine et Etienne Velasti. Conseil d’administration : Jean-Claude Bintz (président), Francis Gasparotto, Mike Koedinger, Guido Kröger, Daniel Schneider et Etienne Velasti (membres).
Conformément à l’article 66 de la loi du 8 juin 2004 sur la liberté d’expression dans les médias, la présente mention est obligatoire «une fois par an, au premier numéro diffusé». Nous avons choisi de la publier chaque mois. La société éditrice de Paperjam est détenue indirectement, par une participation excédant 25%, par Mike Koedinger, éditeur domicilié au Luxembourg. La direction générale et la gestion journalière sont de la responsabilité de Mike Koedinger.
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TABLEAU DE BORD
ÉCONOMIE
Tableau de bord
CHÔMAGE PARTIEL
7
Il s’agit, selon le Comité de conjoncture qui s’est réuni mardi 23 mai, du nombre d’entreprises qui ont demandé et obtenu de pouvoir bénéficier, à compter du mois prochain, des dispositions concernant le chômage partiel. FOTO L IA
Dans ces entreprises, 442 personnes sur un total de 952 salariés travailleront ainsi à horaire réduit dès ce mois de juin. Il en coûtera 672.550 euros au Fonds pour l’emploi.
NOMBRE DE FAILLITES
PATRIMOINE GLOBAL DES OPC ET DES FIS
TAUX DE CHÔMAGE
(en milliards d’euros)
(en %)
120 3.906,02
3.741,33
3.767,38
3.640,63
3.621,93
3.626,50
3.602,16
3.565,75
3.461,90
3.487,98
3.395,40
3
3.358,48
MARS 17 :
3.395,40
4
6% AVRIL 17 : 6 %
2015
100
2016
2017
80
108
104
99
86
81 78
75
87
92
86 74
78
73 62
60
47 48
53
50
60 58 56
65 53
54
40 20
2
Ju il. A oû t Se pt . O ct . No v. D éc .
TAUX D’INFLATION
M ai Ju in
Ja n. Fé v. M ar s A vr il
0
1
Fé v. 1 M 6 ar s1 A 6 vr il 1 6 M ai 16 Ju in 16 Ju il. 1 A 6 oû t1 Se 6 pt .1 6 O ct .1 6 N ov .1 D 6 éc .1 6 Ja n. 17 Fé v. 17
5.000
PIB EN VOLUME
430.379
6
(en avril 2017)
5
6.000
(évolution en %)
4,2
4,0
4 42,37% Frontaliers
4.000
5,6 4,2
3.000
3.065
EMPLOI TOTAL INTÉRIEUR
4,0
3
2.000
2 1
1.000
0 -1
0
-0,4 2012
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A vr il 1 6 M ai 1 Ju 6 in 1 Ju 6 il. A 16 oû t Se 16 pt .1 O 6 ct .1 N 6 ov .1 D 6 éc .1 Ja 6 n. 17 Fé v. 1 M 7 ar s1 A 7 vr il 1 7
57,63% Résidents
2013
2014
2015
2016
2017
S O U R C E S : E U R O S TAT, S TAT E C , C S S F, BA R R E AU . L U
NOUVELLES IMMATRICULATIONS
0
4.864
FÉV. 17 : +1,8 % MARS 17 : +1,8 % AVRIL 17 : +0,3 %
5.233
(en %)
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