Paperjam juillet/août 2017

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ÉDITO

Échappées belles

TH I ERRY RA I Z ER Rédacteur en chef @traizer1

L

e Luxembourg serait-il en passe de remporter plusieurs étapes d’une Grande boucle qui ne dit pas son nom ? En cette période propice aux projets estivaux, le gouvernement savoure quelques succès sans pour autant… crier victoire. À l’instar des coureurs du Tour de France qui passeront par le Grand-Duché les 3 et 4 juillet, des victoires d’étape ne garantissent pas une présence sur le podium. Mais elles favorisent de bons classements. Après une – relative – remontée dans le sondage Politmonitor, les partis de gouvernement gagnent des points supplémentaires dans différents dossiers, étape après étape, à une distance encore raisonnable de la flamme rouge. Le Luxembourg est même, dans certains cas, plutôt bien positionné dans un peloton formé par différents pays : ceux qui veulent profiter du Brexit en attirant des sociétés actives au Royaume-Uni sur leur territoire européen, par exemple. Sans fanfaronnade ni mesures dopées à l’excès de zèle, comme on a pu l’observer du côté de Paris, la Place luxembourgeoise a pourtant su convaincre et attirer de grands noms de l’assurance et du private equity basés dans la City. Un résultat obtenu à la faveur d’une approche « soft » du gouvernement, ministre des

Finances en tête, et d’une mobilisation des acteurs du secteur financier, qui a déjà profité au pays par le passé lorsqu’il a fallu repositionner le principal pilier de son économie. Sans oublier la refonte du cadre entourant l’usage du cloud et de l’externalisation des données dans le secteur financier, opérée par la Commission de surveillance du secteur financier. Échappée belle pour le Luxembourg. Mais le maillot du Roude Léiw ne serait rien sans le destin continental du pays, qui compte parmi les trois capitales européennes. À l’éclairage omniprésent sur Bruxelles comme symbole et cœur de l’Europe ; à la voix des députés européens qui portent l’image de Strasbourg dans l’UE, le Luxembourg peut se targuer de regrouper – entre autres – l’expertise judiciaire de l’Union. Autre victoire d’étape. Si l’opposition à la Chambre a été mesurée dans ses félicitations, la décision obtenue en Conseil européen des ministres de la Justice le 8 juin par Félix Braz tient de la victoire politique de fond. D’ici 2019, le Luxembourg accueillera le Parquet européen nouvellement constitué et ses collaborateurs. Probablement moins médiatique que la Commission ou les eurodéputés, le futur organe chargé « de rechercher, poursuivre et renvoyer en jugement devant les juridictions nationales les auteurs d’infractions portant atteinte aux intérêts financiers de l’Union

européenne », selon le communiqué officiel, renforce le poids du Luxembourg parmi les nations qui comptent dans la construction européenne. D’aucuns entrevoient positivement l’avenir de l’UE au vu des derniers résultats électoraux qui ont relégué le poids des extrêmes en queue de course. À l’image des coureurs cyclistes, la course se gagne sur la durée. Elle est le fruit de plusieurs facteurs. Si à l’été 2017, le Luxembourg peut se féliciter de bien tenir sur la distance, il ne doit pas brûler les étapes. L’arrivée de nouvelles sociétés du RoyaumeUni et d’ailleurs, l’accueil de fonctionnaires travaillant pour le Parquet européen, sans compter la venue chaque année d’habitants supplémentaires et de travailleurs frontaliers, doit pousser le gouvernement et celui qui lui succédera après les élections de l’an prochain à intensifier les efforts pour adapter le pays à sa croissance. Qu’il s’agisse d’infrastructures de mobilité, de son organisation scolaire, de sa gestion de la précarité grandissante ou encore de sa machine administrative qui doit véritablement fonctionner comme fournisseur de services aux citoyens. Les réponses aux problèmes de mobilité et de logement existent. Les solutions pour optimiser la communication entre administrations également. Elles passent parfois par un changement de braquet. Juillet / Août 2017 —

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SOMMAIRE

Juillet / Août 2017

COVERSTORY

Vues sur la capitale À trois mois des élections communales du 8 octobre, la coalition DP-Déi Gréng, aux commandes, défend sa démarche. Tour d’horizon des dossiers qui attendent le futur collège et des projets d’une opposition aux abois.

028 REPORTAGE

BAVARDAGES

132

142

Bien dans ses baskets

En quête d’apaisement social

Notre photographe Romain Gamba a suivi Yves Francis, le managing partner de Deloitte Luxembourg, le temps d’une journée. Au programme : running, réunions, networking et visite de chantier.

Jean-Jacques Rommes (UEL) et Patrick Dury (LCGB) échangent sans concession, mais avec respect, sur les grands dossiers sociaux du moment.

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DUBAÏ

LUXEMBOURG

SUÈDE

SUISSE

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SOMMAIRE

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065

RÉORGANISATION

052 Le LNS a mangé son pain noir EUROPE

056 La « quasi-disparition » de la social-démocratie GRANDE RÉGION

058 L’alternative à la concurrence CHÈQUES-REPAS

060 Le plat du jour passe mal TOUR DE FRANCE 2017

062 La petite reine sur un plateau

081

CYBERSÉCURITÉ

068 Merci, WannaCry ! JOB TODAY

072 «The sky is the limit » LUXTRAM

074 Le compte à rebours est lancé RSE

076 Une question de survie HUMANITAIRE

078 Dirigeants et engagés

RAKUTEN EUROPE BANK

084 La pierre angulaire

de l’écosystème européen PRIVATE EQUIT Y

088 Deux mondes à réunir CONVENTION COLLECTIVE BANCAIRE

090 Second round de négociations MANAGEMENT

092 Horizon dégagé pour SGG STR ATÉGIE

096 La métamorphose de GBL

CARNET DE CAMPAGNE

É TUDE COMPAR ATIVE

063 En route vers les élections

098 Intérêts croisés :

communales 2017

Luxembourg et Lichtenstein REGTECH

076

100 Révolutionner l’industrie des fonds

NOUVELLES PERSPECTIVES

102 Des fonds plus responsables en 5 graphiques

COOPÉR ATION FISCALE

104 Le Luxembourg perd le Nord

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SOMMAIRE

LIFESTYLE

PAPERJAM CLUB

VINS D’ÉTÉ

151 Sélection de rosés

AGENDA

121 Les événements à venir TOURISME

148 Trésors architecturaux du quotidien

MODE

LA VIE DU CLUB

152 L’été made in Lux

124 Retour en images

R E N C O N T R E S D’A R L E S

150 Arles à la luxembourgeoise

DOSSIER DIGITAL

016 Celebrating Luxembourg 018 À suivre 106 Flash-back 114 Carrières 118 Paperjam.jobs 154 Paperjam.lu 160 Ours 2 thé matiq et de ues / 2 su s rép onse jets / 5 in s d’e xper vités ts :

PLACE FINANCIÈRE

110 Luxembourg, hub pour fintech HUMAN CAPITAL

112 Les nouveaux espaces de travail

162 Tableau de bord

Doss iers d i décou gitaux : vre l’exp érien z ce su pap r erjam .lu/d ossi er

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Informer et écouter, les CFL en contact avec les usagers

CFL

De l’information en gare jusqu’aux tweets en ligne, de l’application pour mobile au site internet, les CFL ont su prendre le train de la communication en marche. Avec une clientèle internationale en constante augmentation, l’entreprise a vite compris l’intérêt et l’obligation de moderniser sa relation client. Petit tour d’horizon des services mis à disposition des voyageurs par les Chemins de fer luxembourgeois.

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our après jour, les équipes des CFL sont présentes en gare pour informer leur clientèle. Diverses personnes, qu’il s’agisse des accompagnateurs à bord des trains, des agents de surveillance ou de ceux du CallCenter, sont à la disposition des clients pour répondre à leurs questions.

En gare et sur les quais

Depuis le début de l’année 2016, les usagers des CFL peuvent également compter sur l’InfoPoint situé dans le hall des pas-perdus de la gare centrale à Luxembourg-ville. Sur demande, les agents sur place tous les jours de 06h00 à 21h45 proposent des informations quant aux horaires, tarifs nationaux et internationaux et aux activités touristiques. Pour connaître les travaux futurs et en cours qui pourraient perturber les lignes, c’est également vers l’InfoPoint que les clients peuvent se tourner. Et pour les voyageurs en transit, le personnel est en mesure d’indiquer les connexions possibles par bus ou taxi, et de fournir du matériel d’information pour poursuivre son trajet sereinement. Afin d’optimiser davantage l’information aux voyageurs en temps réel, les CFL utilisent aujourd’hui deux outils techniques avancés, nommés « Aramis » et « Auris ». Aramis, pour Advanced Rail Automation Management and Information System, permet de suivre le trafic ferroviaire en direct. Grâce aux données recueillies, les voyageurs disposent, en temps réel, d’informations concernant la ponctualité de leur train. Ces données sont relayées aussi bien sur le site internet www.cfl.lu que sur l’application CFL mobile et sur le WiFi des CFL (voir ci-dessous). Les données fournies par Aramis sont utilisées par le nouveau système Auris, système ayant pour mission de transmettre de manière automatisée aux voyageurs les informations d’Aramis pour les diffuser sur des écrans d’affichage, ainsi que par des annonces sonores via haut-parleurs sur les quais. Le système Auris est actuellement en phase d’essai.

En direct sur les réseaux

En complément de ces services de proximité revus et améliorés, les CFL proposent désormais à leurs clients une interface digitale complète pour communiquer sur leurs services. En effet,

depuis quelques mois, l’entreprise est présente sur Facebook, Twitter, LinkedIn et Youtube, et anime un blog. Les réseaux sociaux permettent une réactivité inégalée dans la diffusion d’informations d’ordre pratique ou commercial. Ils constituent également une plateforme conséquente de promotion et l’occasion de communiquer de manière inédite sur l’entreprise, son environnement et ses métiers. En publiant sur Facebook des reportages expliquant la raison des travaux sur les lignes, les chantiers, souvent perçus comme un désagrément, prennent plus de sens aux yeux des usagers. Par le contenu informatif et didactique, sur les outils ou les métiers du rail, les clients sont amenés à jeter un coup d’œil derrière les coulisses, instaurant un rapport de proximité avec l’entreprise. La communication et l’interaction avec les usagers sont donc facilitées et les CFL peuvent désormais recevoir et traiter, de façon bien plus rapide et efficace, des suggestions de leurs clients. Par le biais du monitoring — l’analyse quotidienne de ce qui est publié sur les réseaux sociaux en rapport avec les CFL — il est possible d’identifier et de traiter les problèmes perçus ainsi que de répondre aux éventuels commentaires ou propositions des usagers. De son côté, Twitter est le partenaire idéal pour transmettre des informations en temps réel sur les perturbations existantes sur le réseau ferré. Ceci s’avère utile, par exemple, pour les clients qui aimeraient savoir si et pourquoi leur train prendra du retard. À l’aide du hashtag spécifique, par exemple #CFLINFOS90 pour les navetteurs de la ligne 90 (Luxembourg–Thionville–Nancy), ces informations sont directement accessibles. Enfin, avec leur profil LinkedIn, les CFL visent à continuer à se positionner comme un employeur attrayant, proposant des possibilités de carrière intéressantes au sein d’environnements de travail divers.

Les employés des CFL sont à votre écoute pour tout renseignement.

Rendez-vous dans l’InfoPoint CFL, en gare de Luxembourg-ville.

connaître le Groupe CFL ainsi que des sujets d’actualité autour de l’entreprise sont disponibles en langues française, allemande et anglaise. Pour les utilisateurs nomades qui souhaitent rester informés lors de leurs déplacements, il existe également une application pour smartphones – CFL mobile! Via des notifications « Push », des informations concernant les perturbations sur le réseau ferroviaire de la Grande Région sont transmises rapidement à l’utilisateur. Avec le formulaire de contact intégré, les clients peuvent envoyer leurs suggestions et réclamations éventuelles directement aux CFL. L’application trilingue est disponible gratuitement et est compatible avec les systèmes d’exploitation Android et iOS. Le projet pilote WiFi gratuit est en cours dans les gares de Luxembourg-ville et d’Ettelbruck. Grâce à ces projets, les clients peuvent se connecter gratuitement au WiFi et profiter d’une multitude d’informations sur le site au contenu adapté selon la gare visitée. Les informations régulièrement mises à jour pour les voyageurs comprennent les horaires des trains, des infos trafic en direct, des idées de voyage et des bons plans, ou encore les offres d’emploi des CFL. Un formulaire de contact permet aux clients de transmettre instantanément aux CFL leurs idées et suggestions afin d’améliorer cette nouvelle offre. Ce service est disponible aux horaires d’ouverture des gares. Les CFL prendront en compte les résultats recueillis de cette manière pour étendre l’offre WiFi gratuite améliorée à plusieurs autres gares du réseau ferré luxembourgeois, y compris dans les futurs pôles d’échange Pfaffenthal-Kirchberg et Howald.

En ligne et sans fil

Pour acheter un billet, effectuer une recherche horaire ou consulter l’état de la circulation sur le réseau, le site internet de l’entreprise www.cfl.lu reste le point névralgique de l’information en ligne. Les clients et intéressés y trouvent également une multitude d’offres et de propositions pour nourrir leurs idées de voyage. Des informations pour mieux Juillet / Août 2017 —

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RÉGIE MAISON MODERNE

Intégrer les enjeux stratégiques des annonceurs

La régie publicitaire de Maison Moderne se réorganise et dédie désormais à chacun de ses clients un conseiller unique, fort d’une expertise marketing omnicanale. Centrés sur les enjeux stratégiques des annonceurs et des marques, les conseillers accompagnent leurs clients sur la durée, pour plus de complicité dans la relation. 15 marques médias print, digital et live en régie: des owned media brands comme Paperjam, des magazines clients comme City, mais aussi des mandats externes à l’image du Land, et des publications LuxairTours ou du LCTO.

I

ntégrée à Maison Moderne depuis 2010, la régie publicitaire est l’un des quatre piliers de l’entreprise média fondée en 1994 par Mike Koedinger. Son activité commerciale est intimement liée à celles des trois autres business lines : la maison d’édition, l’agence de communication spécialisée en content marketing et le business club (Paperjam Club). Mais pas seulement, puisqu’elle entend encore attirer de nouveaux mandataires externes, à l’image de l’hebdomadaire d’Lëtzebuerger Land, des catalogues LuxairTours ou des brochures touristiques à très forte diffusion du LCTO.

Une nouvelle organisation client-centric

Après avoir longuement écouté et analysé les besoins de ses clients grands comptes, la régie de Maison Moderne a mis en place une nouvelle façon de 014 —

travailler et d’accompagner les annonceurs au quotidien. Désormais, chaque client est conseillé et suivi, tout au long de l’année, par un chargé de clientèle unique. Conscients des enjeux de chacun de leurs clients, ces experts en communication multicanale maîtrisent les spécificités de leur secteur d’activité. Une évolution qui fait écho à celle du secteur de la communication tout entier, où les frontières entre print, digital et live tendent à disparaître au profit d’une meilleure complémentarité. Jusqu’ici spécialisé par média, chaque conseiller maîtrise aujourd’hui l’ensemble des produits et services de la régie, pour proposer des solutions de communication multicanales et transversales aux annonceurs. Au total, l’équipe compte près de 30 experts en communication encadrés par Francis Gasparotto – associé et direc-

MAISON MODERNE

DE G AU C HE À DROITE : Francis Gasparotto dirige la régie aux côtés de son équipe de managers : Pierre-Yves Collin, Luciana Restivo, Nicolas Pouilleux et Vincent Giarratano.

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Aux côtés de ses owned media brands, la plupart des mandataires de la régie sont institutionnels.

teur de la régie – et son équipe de managers composée de Pierre-Yves Collin, Luciana Restivo, Nicolas Pouilleux et Vincent Giarratano.

Publicité, native advertising et sponsoring

L’étendue du portfolio des médias en régie chez Maison Moderne permet aux annonceurs de toucher des cibles variées, avec un focus sur les cibles B2B et CSP+ / CSP++, à l’image des lecteurs au « col blanc » du titre phare de Maison Moderne : le magazine écofin Paperjam. Des decision makers issus de communautés bien identifiées, que ce soit par leur secteur d’activité, leur métier ou d’autres caractères distinctifs et fédérateurs. Par exemple, dès la rentrée, Delano lancera un programme complet d’événements et de formations à destination de la communauté internationale anglophone au Luxembourg à travers le Paperjam Club. De quoi offrir aux entreprises étrangères installées au Grand-Duché de nouvelles opportunités pour atteindre ces cibles. Au-delà de la variété de son offre média et du nombre de points de contact qu’elle permet d’atteindre et d’activer au Luxembourg, l’autre force de la régie

1 Flydoscope (Luxair) 2 City (Ville de

Luxembourg)

3 Merkur (Chambre

de Commerce)

4 Hex (Nordstad) 5 Gudd! (Ministère

de l’Agriculture, de la Viticulture et de la Protection des consommateurs)

installée dans les anciens locaux de l’imprimerie Victor Buck à Leudelange réside dans la variété des solutions multicanales qu’elle propose. De la publicité traditionnelle (print ou digital), du sponsoring des événements du Paperjam Club et, de plus en plus, des solutions de communication dites « natives ». À l’image des advertoriaux (print) et des sponsored news (leur équivalent digital), les solutions de native advertising de la régie prennent la forme du contenu éditorial du média qui les diffuse. Une intégration parfaite du message des annonceurs qui permet de ne pas interrompre l’expérience de lecture, et opère un transfert de valeurs positif du média vers celui qui communique. En contrepartie, le contenu diffusé par un annonceur ou une marque doit être rendu suffisamment captivant pour que le contrat de lecture soit respecté et que le lecteur y trouve un réel intérêt pour lui ou pour son entreprise. Pour y parvenir, les stratégistes et rédacteurs de l’agence de communication de Maison Moderne travaillent en étroite collaboration avec les clients et les conseillers de la régie.

FOCUS SUR LES CSP++ À l’image du lectorat de Paperjam, les médias en régie chez Maison Moderne ciblent essentiellement des decision makers, instruits et à fort pouvoir d’achat. Sources : Étude Plurimedia 2016

Groupe social 1 53,6 % Groupe social 2 21,6 %

75,2 % des lecteurs de Paperjam dans les groupes sociaux 1 et 2

Une régie interne ouverte aux mandats externes

Parmi les 15 marques médias commercialisées par la régie, 5 sont des médias propres à Maison Moderne (Paperjam, Delano, Archiduc, Explorator et Dadada) et 6 des magazines clients réalisés par l’agence (City, Flydoscope, Merkur, Hex, Gudd! et Happen, le futur magazine de Luxinnovation, dont le premier numéro paraîtra à l’automne 2017). Pour le reste, il s’agit de médias externes sous contrat avec la régie, comme le Land, les supports Luxair, LuxairTours, LCTO ou encore le site adada.lu. La plupart des mandataires de la régie sont institutionnels : parmi eux, on compte notamment la Ville de Luxembourg, la Chambre de Commerce, la Nordstad, le ministère de l’Agriculture, de la Viticulture et de la Protection des consommateurs, le Luxembourg City Tourist Office, mais aussi Luxair. Avec sa force commerciale et sa nouvelle organisation, la régie envisage d’attirer de nouveaux mandats externes à court et moyen termes.

« Avant, nos clients étaient sollicités par plusieurs conseillers différents. Aujourd’hui, chaque annonceur dispose d’un conseiller unique, qui le suit sur la durée. » Francis Gasparotto Associé et directeur de la régie

EN RÉSUMÉ POUR R ENCONTR ER U N CONSEI LLER et découvrir toutes les solutions print, digital et live de la régie, rendez-vous sur maisonmoderne.com

La régie de Maison Moderne a écouté ses clients et repensé son organisation pour mieux les accompagner. Les annonceurs disposent désormais d’un conseiller unique, conscient de ses enjeux stratégiques. La régie compte actuellement 15 marques médias de qualité dans son portfolio, qui tend à s’enrichir d’année en année.

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C E L E B R AT I N G LUXEMBOURG MIR WËLLE WEISE WIE MIR SINN LAURENT LOSCHETTER

« Je ne connais pas de pays plus ouvert que le Luxembourg » 2017 est l’année de célébration du Luxembourg pour Maison Moderne, qui met à l’honneur les ambassadeurs du pays à l’étranger. «Celebrating Luxembourg» est consacré cette fois à Laurent Loschetter.

À

la tête de la salle de concert Den Atelier, organisateur de festivals et membre du conseil d’administration du Mudam, Laurent Loschetter a pu faire venir au Luxembourg tous les grands de la musique actuelle et positionner ainsi le pays sur la carte des tournées des groupes de rock et pop internationaux. Monsieur Loschetter, votre travail contribue au rayonnement à l’international du Luxembourg. Quand en avezvous pris conscience pour la première fois ? L A U R E N T L O S C H E T T E R « Bizarrement, quand l’Atelier est apparu sur la navigation intégrée de ma voiture. D’un coup, ce n’était plus une rue et un numéro qui s’affichaient sur le plan, mais un lieu avec un nom, comme la cathédrale ou le Palais grandducal. Comment se positionne la musique luxembourgeoise à l’international ? « Doucement, mais sûrement. Dernièrement, j’ai entendu Greg Lamy en tant qu’invité de l’émission Le grand jazz sur la RTBF, et j’ai pu constater que les tournées de Pascal Schumacher ou de l’OPL deviennent de plus en plus ‘visibles’. Et, bien sûr, il y a Francesco Tristano qui tourne beaucoup... Mais ils donnent des interviews dans la langue du journaliste, et du coup, ils sont moins reconnaissables en tant que Luxembourgeois...

À quelle occasion étiez-vous particulièrement fier du Luxembourg ? « Assez souvent. Un exemple un peu ancien : avant un match de foot Luxembourg-Portugal au stade Josy Barthel, trois filles devant nous ont chanté l’hymne portugais, puis sans hésitation ‘Ons Heemecht’. Une multinationalité tellement assumée qu’elle est devenue évidente. Et, très récemment, le grand sourire de Gauthier Destenay posant entre les improbables dames Trump et Erdogan. Quelle splendide image de marque et de modernité ! » Découvrez l’interview complète de Laurent Loschetter sur Paperjam.lu, ainsi que d’autres ambassadeurs du pays, et participez à l’initiative #CelebratingLuxembourg.

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MAISON MODERNE

Luxembourg est un pays « fiable, dynamique et ouvert ». Reconnaissez-vous Luxembourg dans ces mots-clés retenus par le gouvernement ? « Fiable, oui, vraiment. Au Luxembourg quand on a un accord, on peut compter sur un aboutissement. Ouvert, oui ! Je ne connais pas de pays plus ouvert que le Luxembourg, la preuve est quotidienne. En revanche, dynamique, c’est du wishful thinking. Le dynamisme vient de l’entrepreneuriat, or il est sous-représenté. On a la chance d’avoir en renfort des entrepreneurs non luxembourgeois qui font avancer notre (leur) pays.

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Le cas CSSF

Comme promis par le ministre de 01/07 la Culture Xavier Bettel, les assises culturelles de l’été 2016 auront leur suivi. Le coordinateur de ce travail, Jo Kox, va présenter les avancées en la matière.

L’avocat général de la CJUE rendra 26/07 ses conclusions dans un des volets de l’affaire Madoff au Luxembourg portant notamment sur le secret professionnel de la CSSF.

40e Midi

Géants mondiaux

Les Midi de la microfinance d’Ada en 05/07 sont déjà à leur 40e édition. Signe que le créneau s’inscrit sur le long terme au sein d’une Place qui continue de se diversifier.

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ArcelorMittal doit présenter ses résul 28/07 tats pour le premier semestre, de même que l’un des autres leaders mondiaux basés au Luxembourg : SES.

Quelle tendance ?

RTL Group dévoilera les résultats

30/08 de ses activités pour le premier

semestre, alors que le premier trimestre avait été marqué par des résultats timides.

Rendez-vous de rentrée

La Global Distribution Conference

19/09 de l’Alfi, rendez-vous incontournable de l’industrie des fonds à la rentrée, se déroule les 19 et 20 septembre au Centre de conférence au Kirchberg.

M A I S O N M O D E R N E (A R C H I V E S)

Post-assises

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En pleine réorganisation, le Fonds du logement tente de mieux répondre aux besoins de logements sociaux. La refonte de l’établissement public après le limogeage de Daniel Miltgen n’est pas sans causer quelques remous. Cette mission avait été confiée en mars 2015 à Tania Fernandes, auparavant attachée de gouvernement de premier rang au ministère du Logement et spécialisée dans le budget et l’analyse économique. Tania Fernandes avait accordé à Paperjam sa toute première interview à la mi-mai. Au moment du bouclage de ce magazine, la rédaction de Paperjam a appris son départ pour raisons médicales, selon Marc Hansen, ministre du Logement.

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ous avez été nommée au sein du comité directeur en mai 2014 avant de prendre la tête du Fonds du logement en mars 2015. Pourquoi avoir accepté ce défi alors que l’établissement public est en pleine tempête ? T A N I A F E R N A N D E S Cela peut paraître naïf, mais je crois en la mission qui a été confiée au Fonds. Je ne me suis pas posé 15.000 questions... C’est vraiment quelque chose que je véhicule auprès des collaborateurs et que les gens comprennent, car ils sont conscients que même si nous sommes un acteur parmi d’autres dans le secteur du logement, nous ne sommes pas un petit acteur. Nous sommes le plus grand bailleur social du pays, nous avons l’intention d’agrandir notre parc et il faut en être fier. Dans quel état avez-vous trouvé le Fonds du logement lors de votre prise de fonction suite au limogeage de votre prédécesseur ? Comme tout établissement public qui a déjà un certain nombre d’années, il est nécessaire de faire le point. Je pense que c’était le moment pour le Fonds du logement de se remettre en question, de se réorganiser pour être en phase avec les missions que le gouvernement lui a données, c’est-à-dire de produire plus de logements, de renforcer l’aspect locatif et d’être plus en phase avec sa mission sociale. Ma mission a donc été de mettre le Fonds du logement à la page.

stratégique, et une direction, qui a en charge la mise en place des décisions du conseil et la gestion quotidienne. Vous avez pointé du doigt le besoin de réorganisation du Fonds, qui souffre encore d’une mauvaise image et d’une faible productivité au vu des besoins, mais vous ne semblez pas vouloir évoquer Daniel Miltgen, votre prédécesseur, en charge de cette institution pendant 26 ans. Pourquoi ? Le message que je véhicule tout le temps, c’est que nous sommes tournés vers l’avenir, on ne regarde pas en arrière. Je ne ferai donc pas de commentaire sur mon prédécesseur. On m’a donné une mission et il y a des attentes par rapport au Fonds du logement, il suffit pour cela de regarder la situation du marché. Quand j’ai commencé ici, il y a plus de deux ans, on avait une liste d’attente de personnes ayant besoin d’un logement social d’à peu près 1.800 demandeurs. Maintenant, nous en sommes à plus de 2.500. De notre côté, nous avons un parc de plus de 1.900 logements locatifs, mais par rapport à la demande, nous devrions déjà plus que doubler le nombre de nos logements.

Comprenez-vous que, vu de l’extérieur, le Fonds du logement continue de susciter une certaine défiance ? Oui, je comprends. C’est une chose sur laquelle nous sommes en train de travailler afin d’inverser la tendance. Il faut que le Fonds du logement existe en tant qu’établisseQu’en était-il de l’atmosphère générale au sein de l’établissement public ? ment public. Nous étions à peu près à 60 Je pense que les temps n’ont pas toujours été quand j’ai commencé. Entre-temps, nous ne simples. Le Fonds a été extrêsommes pas loin de 90 permement médiatisé à un sonnes et d’ici la fin de l’anmoment donné et ça a causé née prochaine, nous serons beaucoup de tort. Mais je dois 120. C’est vraiment important Le message que dire que j’ai eu de la chance, de parler de l’équipe et non car les personnes qui y trad’une seule personne. je véhicule tout vaillent ont été et sont toule temps, c’est que jours très motivées et croient Comment votre volonté dans leur mission. Je n’ai de donner à l’établissement nous sommes donc pas eu de souci à les public les moyens de ses tournés vers amener à revoir les procéambitions se traduit-elle en termes budgétaires ? dures. En parallèle à cela, l'avenir, on ne Et avec quels objectifs ? nous avons beaucoup regarde pas recruté, notamment à des Le Fonds du logement vit postes-clés qui n’étaient pas des subventions de l’État, en arrière. attribués. Notre mission étant sur les projets qu’il construit. de produire plus de logeComme la SNHBM, pour le locatif, nous avons droit à 70 % des coûts de ments, il faut aussi se donner les moyens construction et du prix d’acquisition des terde ses ambitions. rains. Pour de ce qui est de la vente, nous avons droit à 50% des frais d’infrastructure Il a également fallu combler des départs, et des frais d’honoraires. C’est dans la vente volontaires ou non... qu’on reverse cette aide aux bénéficiaires de Oui. Je pense qu’à l’époque, l’organisation en place correspondait aux besoins de l’établisse- primes, qui sont donc les personnes en droit d’acquérir les logements qu’on met en vente. ment, mais en dépassant une certaine masse En parallèle à cela, nous recevons pour les critique, il faut revoir certaines choses et préparties non subventionnées des projets une voir certaines fonctions de support, comme dotation, équivalente au capital social d’une un gestionnaire RH, un juriste ou une persociété anonyme. Dans le cadre de la nouvelle sonne en charge de la communication. Sans oublier la loi qui entrera en vigueur le 1er juillet loi, il est prévu que tout ce qui est déficit d’exploitation du Fonds du logement soit égaleet qui prévoit une séparation entre le conseil ment pris en charge par l’État. Car l’activité d’administration, qui assume plutôt un rôle 022 —

BIO EXPRESS 1975 Naissance à Luxembourg-ville. Après une scolarité entière passée au Grand-Duché, Tania Fernandes opte pour des études de sciences économiques. Elle sort de l’Université de Nancy 2 avec une maîtrise en économie industrielle. Très discrète de nature, elle indique avoir fait son entrée dans la vie active par un retour au Luxembourg via « le secteur financier ». Elle y restera 10 ans. 2011 Assermentation au sein du ministère du Logement comme attachée d’administration. 2014 Devenue attachée de gouvernement de 1er rang, elle fait son entrée au comité directeur du Fonds du logement et du Fonds d’assainissement de la Cité Syrdall. 2015 Suite à la mise à pied de Daniel Miltgen, Tania Fernandes lui succède au poste de président du comité directeur du Fonds du Logement et du Fonds d’assainissement de la Cité Syrdall.

DATES-CLÉS 1979 Création du Fonds du logement par la loi du 25 février 1979, destiné à « réaliser de sa propre initiative, en collaboration notamment avec les autorités communales (…), toute opération de développement du logement et de l’habitat ». 1989 Nomination de Daniel Miltgen au poste de président du comité directeur du Fonds du logement. 2015 Après 26 ans à ce poste, le directeur du Fonds du logement est limogé par sa ministre de tutelle, Maggy Nagel (DP). Cette dernière lui reproche notamment son « manque de transparence » et des dysfonctionnements au sein de l’établissement public. La ministre quittera le gouvernement à la fin de cette même année, en raison de la gestion calamiteuse de ses dossiers. 2017 Entrée en vigueur, le 1er juillet, d’une nouvelle loi encadrant le fonctionnement du Fonds. Elle instaure une séparation entre le conseil d’administration, chargé de la stratégie, et la direction, chargée d’appliquer les décisions prises et de veiller à la gestion quotidienne.

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de gestion locative n’est pas très rentable en soi, puisque le but est de mettre à disposition de personnes dans le besoin des logements accessibles, donc avec des loyers assez faibles, ce qui ne permet pas de couvrir entièrement les frais de fonctionnement du Fonds. Quelle est donc l’approche désormais mise en place ? Le but est de parvenir à une opération neutre pour les comptes du Fonds. Or, nous avons une activité variée : nous ne faisons pas que du locatif, même si nous en faisons beaucoup et que nous sommes censés en faire plus, mais nous faisons également de la vente. On récupère donc au moins le coût de revient des logements qu’on vend et nous avons aussi, surtout quand nous réalisons des projets plus grands, le souci de faire d’autres types de structures, comme des surfaces commerciales ou des commerces de proximité. Le but est de donner un peu de vie dans les quartiers que nous réalisons afin de permettre à un bon boulanger de quartier, par exemple, de s’établir. Les loyers demandés sont des loyers qui ne sont pas subventionnés même si nous veillons à ce qu’ils soient un peu plus bas que ceux du marché. Ce qui permet quand même de sortir une petite plus-value qui, jusqu’à maintenant, permettait à peu près de garder les comptes en équilibre.

En termes de construction, concrètement, quels sont les objectifs pour les années à venir ? Il est un peu hasardeux d’annoncer des chiffres... Nous ne sommes pas encore très à l’aise avec ceux dont nous disposons. Nous ne voulons pas nous mettre trop la pression en annonçant que nous allons faire tant de centaines de logements par an parce que, justement, nous sommes dans une phase de réorganisation qui n’est pas encore achevée. Cette fameuse réorganisation, quand estimez-vous qu’elle sera achevée ? Il faut se donner encore au moins deux bonnes années. Disons que le plus gros est déjà passé. Quand on augmente de manière significative sa production et son personnel, cela nécessite forcément la logistique qui va avec. L’implémentation d’un système informatique plus performant ou le fait que les locaux actuels sont trop petits en sont des exemples. Dans ce contexte, nous allons donc déménager.

Le Fonds du logement, tout comme la SNHBM, vise à augmenter l’offre de logements. Or, le nombre de terrains disponibles n’est pas illimité. Quelle est votre stratégie d’acquisition dans ce contexte ? L’acquisition de terrains est souvent une question d’opportunité. En tout cas, il n’y a pas de concurrence avec la SNHBM, car il est rare Vous avez évoqué plus tôt le fait que vous qu’on se voie proposer le même terrain. Pour aviez actuellement 2.500 demandes de perles terrains de grande envergure acquis par sonnes en attente de logement social. Ce l’État, c’est le ministère du Logement qui les chiffre est-il voué à croître sans cesse ? affecte. C’est cette logique qui C’est très difficile à savoir. Je fait que le Fonds travaille sur pense qu’il faut probableles sites de Wiltz et Dudement mettre en parallèle lange, et que c’est la SNHBM cette question du logement « Nous sommes qui développe celui d’Olm. social avec celle du marché dans une phase du logement en général, dont la tendance ira toujours pluAvez-vous quand même une de réorganisation tôt vers le haut. Il n’y a pas de marge de manœuvre sur la qui n’est pas formule miracle. La seule question de l’acquisition ? solution, c’est d’augmenter Si un propriétaire nous encore achevée. » l’offre. Et donc construire, contacte pour nous proposer construire, construire. Autant un terrain dont il a hérité et que possible. que nous estimons que c’est un terrain intéressant, même dans une perspective à long Avec la loi votée le 24 avril 2017, le Fonds du terme, puisqu’on a aussi comme mission de logement a été repris en main par l’État, former une réserve foncière, ce choix est souavec notamment une limitation des mandats mis au comité directeur qui l’approuve, ou et l’arrivée d’un nouvel acteur au sein du pas. Et s’il est approuvé, il est soumis au comité directeur. Était-ce une organisation ministre. Si celui-ci donne son accord, à ce voulue spécifiquement pour le Fonds ? moment-là, on peut faire l’acquisition. À cela Ce n’est pas quelque chose d’unique, ça existe s’ajoute également le droit de préemption, prévu dans le Pacte logement et encadré par dans d’autres établissements publics, comme la loi. le Fonds Belval par exemple, cela tient tout simplement compte d’une réalité où nous devrions être 120 personnes d’ici la fin 2018. L’habitat qui est pensé en 2017 l’est-il Pour ce qui est de la composition du conseil sur le modèle classique de la maison unifad’administration, le Fonds travaille énormémiliale, ou est-il plus dense pour répondre aux contraintes futures en termes de ment avec les communes puisqu’il ne ferait population ? rien sans leur soutien, et par reflet, il est important que leurs intérêts soient représenNous avons tout intérêt, en tant que fonds, tés au sein du conseil d’administration. D’où à tirer un maximum du terrain dont on disla décision de prévoir un membre du Syvicol pose. On ne va pas faire de bungalow de en son sein. plain-pied avec une emprise au sol gigan024 —

VERBATIM

Transparence Nous voulons nous doter d’une ligne de communication basée sur la transparence, ce qui est une évidence puisque nous travaillons avec l’argent du contribuable. C’est donc la moindre des choses.

Nominations La loi qui entre en vigueur le 1er juillet 2017 prévoit que ce sera au conseil d’administration, nommé par le gouvernement, de désigner le directeur et les deux sous-directeurs. Les nominations devraient donc être connues au cours de l’été.

Réserve foncière Les terrains acquis via l’utilisation du droit de préemption nous servent dans une perspective qui s’établit à 10, 15 ou 20 ans. Ce sont donc des terrains dont nous disposons pour les logements de demain ou d’après-demain, ce qui n’est pas à négliger non plus.

Outil mis à disposition Je considère que le Fonds du logement est un outil de la politique du logement. C’est un acteur parmi d’autres pour réaliser de l’habitat et donner à des personnes la possibilité de se loger.

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tesque, mais essayer plutôt de miser sur une maison bifamiliale, deux maisons jumelées ou des maisons en rangée, selon ce qu’autorisent les règlements des bâtisses. On ne peut donc pas mettre des hauteurs partout, même si ce serait une des pistes de réflexion. Toujours en accord avec la commune, qui est notre principal partenaire dans la réalisation de tout projet. Pouvez-vous détailler les projets d’ampleur que le Fonds doit réaliser à Wiltz et à Dudelange, qui doivent voir naître quelque 2.000 unités d’habitation une fois la dépollution des sols effectuée ? À Wiltz, on parle de deux sites: celui du « Wunne mat der Wooltz », celui du fameux master plan qui été présenté à plusieurs reprises au grand public sur 25,5 hectares. Et celui de la Haargarten, qui est à côté de l’ancien site du Circuit Foil que l’État a acquis auprès d’ArcelorMittal. Là, on est dans les 8,3 hectares. Ce qui fait un total de 33,8 hectares. Le Fonds du logement possède 63 % de la « Wunne mat der Wooltz ». Et là, il est question sur ces deux sites de sept PAP pour construire à peu près 1.000 logements. Ce qui fait à peu près 2.500 habitants. Évidemment, nous allons construire avec un phasage qui devrait s’étaler jusqu’en 2032, approximativement. Actuellement, nous sommes en train de préparer l’input pour un projet de loi spécial puisque, quand on a des projets de cette envergure, la loi de la comptabilité de l’État précise qu’il faut une loi spécifique. On espère que ce projet de loi pourra être mis en procédure encore cette année. Et si tout va bien, on espère pouvoir commencer les infrastructures d’ici la fin 2019. Et quid du laminoir à Dudelange ? Là, on est sur 36,5 hectares, et le Fonds est propriétaire d’à peu près 70 %. Quatre PAP sont en cours et cela doit aboutir à la sortie de terre d’un peu plus de 1.000 logements, soit à nouveau des espaces de vie pour 2.500 personnes. Nous allons aussi fonctionner avec un phasage qui prendra fin vers 2030-2032. Et comme pour Wiltz, nous travaillons aussi sur le projet de loi spécial que nous espérons mettre en route d’ici la fin de l’année. Ces deux nouveaux quartiers doivent voir le jour entièrement d’ici 15 ans. Sont-ce des délais normaux pour de tels projets ? Ça me semble assez ambitieux. Car il faut voir qu’à terme, on aura réalisé quelque 2.000logements. En fait, nous avons prévu de manière très théorique pour le moment à peu près 80 logements par an au niveau de Wiltz, et à peu près une centaine au niveau de Dudelange. Il faut prendre conscience que ce sont presque des petites villes qu’on crée, ce qui signifie que nous n’allons pas faire que du logement, il y aura d’autres infrastructures, comme des écoles, des maisons relais, un Kanner Musée à Wiltz, ou un hôtel et un incubateur pour start-up à Dudelange. La mixité des fonctions doit être assurée sur un site aussi vaste. 026 —

DISC RÈ TE Tania Fernandes avait adopté une philosophie très différente de celle de son prédécesseur, Daniel Miltgen.

Ces deux sites seront aussi l’occasion de mettre en place un projet pilote autour de l’économie circulaire… Absolument. Des groupes de travail interministériels sont en cours sur ce thème. C’est un concept qui est encore en train d’être développé et pour lequel je n’ai pas encore tous les détails. Le Fonds du logement a eu, tout au long de son histoire, un rôle de pionnier pour certaines choses d’ailleurs. Nous avons été les premiers à construire une cité écologique à Walferdange, au début des années 90, à un moment où personne ne parlait de développement durable... Dans ce cas précis, c’est un concept nouveau pour nous, auquel nous sommes fiers de participer, mais sur lequel je ne peux pas encore dire grand-chose. Quelle est votre vision dans un pays qui devrait franchir la barre du million d’habi-

tants d’ici 2060 ? Le foncier disponible serat-il suffisant ? La construction en hauteur est-elle l’unique solution ? Je suppose que la réponse se trouve dans la question... Étant donné qu’on ne peut pas annexer la Grande Région à notre pays et s’étendre à l’horizontale, j’imagine qu’il faut plutôt réfléchir autour d’une croissance du logement vertical. Cet entretien a été réalisé le 16 mai, avant l’annonce du départ de Mme Fernandes.

EN RÉSUMÉ

Face à une forte demande et des attentes politiques, le Fonds du logement est en passe de transformer ses structures de décision, son organisation et son approche. Impliqué dans les projets du ministère du Logement sur les terrains ayant appartenu à ArcelorMittal, l’établissement public doit notamment livrer 2.000 unités d’habitation d’ici 2032.

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L’AV E N I R Lydie Polfer (à droite) et Sam Tanson (à gauche) incarnent deux générations et deux couleurs politiques différentes. Depuis 2013, elles dirigent la capitale. Qu’en sera-t-il après les élections ?

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COVERSTORY

VUES SUR LA CAPITALE

Lydie Polfer et Sam Tanson contemplent le Pfaffenthal et le plateau de Kirchberg. Elles savent que la transformation de la capitale pour encadrer sa croissance est un chantier perpétuel. Les électeurs

décideront le 8 octobre qui le poursuivra.

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LUXEMBOURG ANNO 2017 À l’image des tours qui s’y développent, la capitale incarne le succès luxembourgeois. Les croissances économique et démographique représentent néanmoins des défis majeurs, notamment en matière de logement et de mobilité.

À trois mois des élections communales du 8 octobre, la coalition DP-Déi Gréng, aux commandes, défend sa démarche, au travers des regards de la bourgmestre, Lydie Polfer (DP), et de la première échevine, Sam Tanson (Déi Gréng).

AUTEUR FRANÇOIS AULNER PHOTOGRAPHES ANDRES LEJONA

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(COVER)

MIKE ZENARI

L’opposition reproche une politique du « laisser-faire » à la coalition en place et plaide pour plus d’interventionnisme. Tour d’horizon des projets en cours et des alternatives proposées par ceux qui voudraient prendre le pouvoir.

(ENTRETIEN)

ANTHONY DEHEZ

(LIEUX)

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POPU L ATION

DE LA VILLE DE PROVINCE À LA CAPITALE EUROPÉENNE L’évolution de la population de 1871 à nos jours. En milliers d'habitants.

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Partager la croissance ? La croissance économique du pays projetée de 4,8 % pour les années 2017 et 2018 donne la cadence. Outre les défis de mobilité, la ville doit répondre à une demande de logements qui fait flamber les prix immobiliers, étant donné que l’offre ne suit pas. Rien qu’entre 2015 et 2016, le prix du mètre carré d’un appartement neuf a grimpé de 6.834 à 7.587 €. De quoi faire monter au créneau l’opposition à quelques mois des élections communales du 8 octobre. Ses figures de proue sont connues : Serge Wilmes, le candidat chef de file du CSV et député, Marc Angel, candidat chef de file du LSAP, conseiller communal et député, Guy Foetz, le conseiller communal de Déi Lénk, et Marceline Goergen, conseillère communale de l’ADR. Pour les partis d’opposition, la priorité serait de réduire la relation d’1,5 emploi par habitant et d’augmenter l’offre en logements sociaux et logements à prix abordables.

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CROISSANCE CHÉRIE Le quartier du Kirchberg incarne l’expansion de la capitale.

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a ville a beaucoup grandi et elle est devenue plus belle. » Lydie Polfer, bourgmestre libérale de la capitale entre 1982 et 1999, et de nouveau depuis 2013, suite au départ de Xavier Bettel au gouvernement, raconte comment la ville a évolué et se dit « heureuse d’y avoir contribué ». La ville de Luxembourg a indéniablement beaucoup changé en 35 ans. À l’époque, le Glacis était un croisement, l’avenue John F. Kennedy une autoroute, la Cloche d’Or un champ. Lydie Polfer se souvient encore que la Grand-Rue venait d’être aménagée en zone piétonne et de l’allure des autres quartiers : « Regardez de quoi avaient l’air les faubourgs à l’époque. Aujourd’hui, vous ne trouverez pas une maison qui n’a pas été rénovée. » En 1982, la capitale comptait 78.000 habitants, avec une population en léger recul par rapport aux années précédentes. En 2017, elle en compte 114.090 (+30 % entre 2006 et 2016). Côté emplois, elle pointe, selon Lydie Polfer, à 180.000, occupés en grande partie par des navetteurs et des frontaliers. La population totale atteindrait sur un jour ouvrable entre 250.000 et 300.000 personnes. Pendant la journée, les rues de la capitale fourmillent d’hommes et de femmes d’affaires, qui travaillent dans les banques et autres institutions et qui font de Luxembourg-ville une des plus grandes places financières du monde. Une Place qui accueille également des consultants, experts ou avocats d’affaires. Fonctionnaires et employés publics alimentent la machine administrative nationale et européenne, soit autant d’activités qui font tourner le tissu commercial et dynamisent le marché de l’emploi. Sam Tanson, première échevine, qui a repris le relais après le départ de François Bausch au gouvernement en 2013, se réjouit car, désormais, les rues regorgent, du moins plus qu’avant, de cyclistes. Ces derniers doivent néanmoins, tout comme les automobilistes, se frayer un chemin au cœur d’une ville aux

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nombreux chantiers, dont une quarantaine pour la seule remise en état de la voirie et des canalisations, mais aussi des constructions de grands immeubles, de logements, de bureaux et du tram. « La ville est en plein changement », commente Lydie Polfer. À l’image des rails du tram qui viennent d’être posés sur le plateau de Kirchberg et qui doivent, d’ici 2021, connecter Luxexpo à la gare, puis à la Cloche d’Or. La capitale, surnommée par certains « le chantier », se prépare à encadrer sa croissance. Lydie Polfer avertit d’ailleurs à chaque occasion qui se présente ceux qui remettent ce mouvement en question : « J’aimerais bien voir ce qui se passera le jour où l’emploi diminuera. On n’aura plus les mêmes problèmes de circulation, mais on aura d’autres problèmes... Et je crains que ces problèmes ne soient bien plus graves. » Selon la bourgmestre, le niveau de vie élevé serait tributaire de la croissance. Elle aime citer le ministre de l’Économie, Étienne Schneider (LSAP), selon qui il suffirait d’aller voir l’état des écoles et hôpitaux à Mont Saint-Martin, de l’autre côté de la frontière franco-luxembourgeoise, pour se rendre compte du privilège d’être de ce côté-ci.

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« Après avoir été surnommée Gibraltar du Nord, il faut éviter que Luxembourg-ville soit un jour surnommée Monaco du Nord », ironise Serge Wilmes. Guy Foetz observe, lui, le phénomène de « gentrification » des quartiers comme Bonnevoie et Pfaffenthal, derniers refuges pour des jeunes en quête de logement, mais à présent soumis à la flambée des prix. L’analyse de l’étude préparatoire du plan d’aménagement général (PAG) démontre d’ailleurs que 51 % des logements de la ville seraient habités par une seule personne. Face aux reproches de l’opposition que la capitale ne serait plus « une ville pour tous », Sam Tanson répond : « C’est faux, il suffit d’aller voir dans une école en ville. La population est très diversifiée. » Marceline Goergen, quant à elle, s’interroge : « Si Lydie Polfer estime que la croissance est nécessaire pour le niveau de vie élevé, je me demande : ‘Le niveau de vie élevé de qui ?’ » La conseillère communale reconnaît en revanche que la croissance ne se laisserait pas freiner, mais demande qu’on arrête de la promouvoir. Pour soulager la pression sur la capitale, Sam Tanson et Lydie Polfer sont « prêtes à partager » et comptent « sur l’aménagement du territoire national, qui doit veiller à ce que l’emploi ne se développe pas uniquement dans la capitale, mais également à Esch-Belval, dans le nord et à l’est du pays, là où doivent se développer d’autres pôles d’attraction d’entreprises ». Tributaire du gouvernement pour la politique économique, la commune aurait à son niveau « posé les jalons » pour rééquilibrer maintenant la relation entre l’emploi et la population.

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PRIX DU LOGEMENT

FLAMBÉE DES PRIX

L’évolution des prix immobiliers dans la capitale entre 2007 et 2016, telle que communiquée par le Liser. Retrouvez plus de détails sur l’évolution du marché immobilier résidentiel au niveau national dans le supplément Immobilier du Paperjam de juillet-août 2017. Prix au m2 d’appartements existants à la vente Prix au m2 d’appartements neufs à la vente 8.000

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Ces jalons seraient posés dans le PAG adopté le 28 avril 2017 et baptisé le « plan Polfer ». Ce document définissant le mode d’urbanisation de la capitale pour les prochaines années n’élargissant pas son périmètre, au grand dam de l’opposition, prévoit que la capitale grandisse de l’intérieur vers l’extérieur. Sam Tanson le décrit ainsi : « Nous souhaitons préserver notre patrimoine, mais en même temps, nous devons créer plus de logements. Nous disposons encore de beaucoup de superficie non construite dans le périmètre. 27 % pour être exacte. Et c’est là que nous voulons construire avec plus de densité. » Tandis que Serge Wilmes critique la construction de logements à des endroits où la circulation est déjà saturée et réclame la construction d’un grand quartier à l’ouest de Cessange, ainsi que le « boulevard de Merl » reliant Merl à Cessange, Lydie Polfer rétorque : « En 30 ans de CSV au gouvernement, ce boulevard n’a même pas été commencé. » Elle ajoute qu’avant de construire sur les champs à l’ouest de Cessange, il faudrait déjà y poser les infrastructures, comme les canalisations. De l’intérieur vers l’extérieur, la liste de projets de construction de logements est tout de même déjà longue : en tête du classement se trouve le Ban de Gasperich, sur le point d’accueillir ses premiers résidents, qui devrait compter entre 2.300 et 2.500 nouveaux logements. Face aux reproches de l’opposition que le Ban de Gasperich prévoit 20.000 emplois pour 7.000 habitants, Sam Tan-

PROJETS

Extension Réimerwée, Kirchberg

600

Extension Kiem, Kirchberg

850

Les 10 plus grands projets de construction de logements en cours, exprimés en nombre de logements. Ne sont pas inclus les projets qui sont encore en phase de préparation, comme le projet sur les terrains de Villeroy & Boch et sur les terrains du stade Josy Barthel. Le projet Monopol 1 à Cessange est exclu de la liste, étant donné que le nombre de logements n’est pas encore connu. Cela dit, il comprendra au minimum 10.000 mètres carrés de logements.

son indique que le collège échevinal aurait demandé au promoteur, le fonds Olos de Flavio Becca et Éric Lux, de construire davantage de logements : « La surface prévue dans le masterplan était de 52.000 mètres carrés de logements. Désormais, nous tablons sur le quadruple. » L’échevine estime ensuite que les différents projets sur le plateau de Kirchberg (les lotissements près du siège de RTL et ceux de Kennedy-Sud) mèneraient, « à terme », à la diminution du nombre d’emplois par habitant sur le Kirchberg de cinq à « entre un et deux ». Outre le Ban de Gasperich et le Kirchberg, d’autres projets d’envergure seront entamés dans les prochaines années sur les terrains de Heintz Van Landewyck et Paul Wurth sur la route de Hollerich, ainsi qu’à la Porte de Hollerich, à Cessange, sur les terrains de Villeroy & Boch dans le Rollingergrund, sur les terrains du stade Josy Barthel sur la route d’Arlon, sur la place de l’Étoile et à Pulvermühle. La date de début des travaux de certains projets n’est pas encore connue. C’est le cas du projet sur les anciens terrains de Villeroy & Boch, qui doivent encore être assainis, et pour la place de l’Étoile, qui nécessite encore un accord entre le propriétaire principal, un fonds souverain d’Abu Dhabi, et un propriétaire minoritaire, Willy Hein. Et c’est le cas pour le projet « Porte de Hollerich ». Concernant les terrains sur la route d’Arlon, le projet pourra être défini par le prochain collège échevinal, dès que le stade national à la Kockelscheuer sera fini (fin 2019), que le service d’hygiène aura déménagé à Merl et que la nouvelle caserne du service d’incendie et de secours sur le Ban de Gasperich sera opérationnelle. Autant de projets qui, de pair avec des efforts de décentralisation et des nouveaux concepts de mobilité, sont censés soulager la pression sur le logement. Ils prennent du temps à cause des procédures qui pourraient parfois durer des dizaines d’années, regrettent Lydie Polfer et Sam Tanson. Quand on leur demande si elles n’interviennent pas au niveau du gouvernement, qui porte pourtant leurs couleurs politiques, Lydie Polfer explique que d’une part, cette bonne relation permet d’avancer plus vite, et que dans d’autres cas, « nous nous imposons une certaine retenue ». Selon les différents scénarios de l’étude préparatoire du PAG, la population pourrait, d’ici 2030, atteindre entre 120.000 et 170.000 habitants. Avec une vitesse de croisière de 3,32 % de croissance par an (moyenne des cinq der-

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« Les chantiers sont nécessaires, mais doivent être mieux coordonnés. » SERGE W ILM E S (C SV) ET M A RCELIN E G OERGEN (A DR)

ACCÈS INTERDIT Les chantiers prennent du temps. Les travaux pour réaménager les rues derrière l’ancien Casino syndical à Bonnevoie, par exemple, durent depuis près de deux ans.

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nières années), elle dépasserait les 170.000 avant 2030. À 2,64 % (moyenne des 10 dernières années), elle resterait en dessous des 160.000. En cas de ralentissement à 1,5 % (moyenne prévue par le Pacte logement), elle ne franchirait que la barre des 120.000. L’emploi, pour sa part, qui se concentrait en 2012 dans les quartiers du Kirchberg (33.587 salariés), ville haute (28.803) et Gare (21.613), s’élevait à 150.127. En 2017, le chiffre s’élèverait à 180.000 et, selon les estimations de la commission d’aménagement, ce chiffre pourrait atteindre 220.000 en 2030. L’emploi resterait donc supérieur au nombre d’habitants. Sam Tanson relativise et rappelle qu’il ne s’agit là que de « chiffres maximaux » et que ce ne serait « pas nécessairement là où l’on arrivera ».

EMPLOI

LES EMPLOYÉS VIENNENT DE L’EXTÉRIEUR Navetteurs

Frontaliers

44%

42%

Résidents de la ville

14%

Selon l’étude préparatoire du plan d'aménagement général (PAG), la grande majorité des employés dans la capitale seraient soit des navetteurs, soit des frontaliers. L’étude note par ailleurs que «malheureusement, il n’existe – à notre connaissance – ni de données précises, ni d’étude concernant le marché communal de l’emploi et son évolution au cours des 10 dernières années pour la ville de Luxembourg.»

« Une goutte d’eau sur une pierre brûlante » Devant les prix immobiliers élevés, la coalition en place défend également son bilan en matière de logement social locatif et de logements à prix abordables, et déclare avoir intensifié leur construction et leur planification. Le parc locatif de la Ville de Luxembourg – composé de logements sociaux, de logements pour personnes âgées et pour personnes à mobilité réduite, de logements de service, de logements pour associations à vocation sociale, de foyers d’hébergement d’urgence et de chambres meublées – compterait actuellement plus de 700 unités. Au regard de ce patrimoine, Lydie Polfer qualifie la construction de 212 nouvelles unités depuis 2011, la construction en cours de plus de 300 unités et la planification de plus de 200 unités supplémentaires d’« effort colossal ». D’autre part, Sam Tanson énumère les futures habitations à coût modéré : « rue de l’Avenir », « Vivre sans voiture » et un nouveau projet au Neumans Park au Limpertsberg. Elle évoque le lancement du troisième Baulücken dans la rue de Neudorf, la rue de Hamm, la rue Vauban, la rue Jean-François Boch, la rue Auguste Liesch, la rue des Celtes et la rue de Grünewald. Un programme qui prévoit 66 logements, dont 31 destinés à la location et 35 à la vente sur bail emphytéotique, sur des terrains vagues appartenant à la Ville. Lydie Polfer souligne ensuite qu’il ne faut pas limiter la vue au quartier de la ville haute, très petit et très attrayant : « Personne ne dépenserait ces sommes si la ville haute ne plaisait pas. » Et la bourgmestre et l’échevine Sam Tanson de rappeler l’existence de logements sociaux et à prix abordables en plein centre-ville, sur la place Guillaume II (Knuedler), autour de la place des Capucins, ainsi que dans le quartier du Pfaffenthal, très proche du centre. Pour Serge Wilmes, il s’agirait d’« une goutte d’eau sur une pierre brûlante », tandis que Guy Foetz estime que le logement social et à prix abordable ne représenterait que 3 % au maximum du parc immobilier, contre 30 % aux Pays-Bas par exemple. Le nombre de logements à prix abordables ne satisfait pas l’opposition non plus. La conseillère commu-

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INOCCUPÉS La capitale est parsemée de terrains, de maisons et d’immeubles inoccupés. La politique se casse la tête depuis des années pour trouver les moyens de mobiliser le gâchis.

NOUVEAUX LOGEMENTS SOCIAUX

2011 – 2017: 212 En cours: 220 En planification: 88

PRIX MODÉRÉS

2011-2017: 12 En cours: 16 En planification: 65 «Baulücken III»: 66 2017 -2018 «Baulücken III» (projet d’occupation de terrains vagues) : 66 logements

LOGEMENT SOCIAL ET MODÉRÉ

UNE GOUTTE D’EAU SUR UNE PIERRE BRÛLANTE ? Les chiffres sont ceux communiqués par la Ville de Luxembourg lors des réunions de quartier en 2016. Les logements sociaux locatifs sont destinés à des personnes à revenu faible, qui ne sont ni propriétaires, ni usufruitiers. Outre les logements sociaux de la Ville de Luxembourg, les promoteurs publics, le Fonds du logement, la Société nationale d’habitations à bon marché (SNHBM) et l’Agence immobilière sociale (AIS) fournissent des logements sociaux. Contrairement aux logements sociaux, les habitations à

prix modéré s’articulent à travers le Pacte logement, qui impose aux promoteurs 10 % de logements à coût modéré par projet supérieur à un hectare. Par ailleurs, la Ville de Luxembourg initie des projets comme le «Baulücken» (terrains vagues), pour vendre des logements avec bail emphytéotique. Le bail emphytéotique confère au preneur (alors appelé « emphytéote») la pleine jouissance d’un immeuble appartenant à autrui, moyennant paiement d’une redevance à convenir avec le propriétaire du bien.

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nale de l’ADR demande pourquoi la commune n’augmenterait pas le taux minimal de 10 % de logements à coût modéré devant être inclus dans un plan d’aménagement particulier (PAP), élaboré par la commune, dépassant une superficie d’un hectare. Lydie Polfer répond : « Parce que c’est la loi. » Sam Tanson ajoute que le collège échevinal demanderait, comme ce fut le cas pour le Ban de Gasperich, de « construire plus de logements ». Les autorités ne pourraient en revanche pas imposer aux propriétaires de demander des loyers moins élevés. Sam Tanson et Lydie Polfer assurent en revanche qu’elles réserveraient les projets immobiliers publics, comme une partie de Villeroy & Boch et sur la route d’Arlon, essentiellement pour du logement social et pour des habitations à coût modéré. Malgré une superficie de 27 % de terrains libres, l’opposition regrette que le périmètre constructible n’ait pas été élargi. Par ailleurs, l’opposition, à l’exception de l’ADR, demande toujours la taxation des terrains et immeubles inoccupés. Lydie Polfer explique que cela n’est pas si simple. Une étude commandée par son prédécesseur Paul Helminger avait abouti à un échec, la protection des données empêchant les autorités de détecter des logements vides. D’autre part, l’application d’une telle taxe s’avérerait compliquée si le logement était occupé, ne serait-ce qu’occasionnellement. Sam Tanson estime que plutôt que de taxer les propriétaires de logements inoccupés, il faudrait soutenir la coopération avec l’Agence immobilière sociale (AIS). Cette dernière peut gérer la location de biens immobiliers pour les propriétaires.

Ville de Luxembourg, promoteur « Contrairement au gouvernement, Déi Gréng ne souhaitent pas laisser le marché immobilier aux promoteurs », écrivaient les écologistes dans leur programme électoral de 2013 (national). « Ça, je le signe encore aujourd’hui des deux mains », déclare Sam Tanson. Et d’être rejointe par Lydie Polfer : « Moi aussi. » La première échevine explique que la commune coopère là où elle le peut avec les acteurs publics, comme la Société nationale d’habitations à bon marché (SNHBM) et le Fonds du logement, et lance ses propres programmes comme le « Baulücken ». D’autre part, la Ville de Luxembourg aurait franchi « un pas important » en décidant de racheter des logements à coût modéré, que les promoteurs sont obligés d’intégrer dans les projets supérieurs à un hectare. En effet, comme le regrette Guy Foetz, ces logements ne trouveraient souvent pas d’acheteur, et la commune, plutôt que de laisser les promoteurs les vendre au prix de marché, ferait valoir son droit de préemption. Une fois propriétaire, la commune louerait ces logements en appliquant notamment le principe de « location-vente ». « L’année dernière, nous avons décidé de le faire pour la première fois, au Rollingergrund et sur l’ancien terrain de Luxlait à Merl », explique Sam Tanson. Pour Serge Wilmes, cela ne suffit pas : le candidat chef de file du CSV demande des initiatives comme celles à Hesperange, où son collègue et bourgmestre Marc

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Lies avait initié l’investissement de 12 millions d’euros pour construire un lotissement sans promoteur. Déi Lénk veulent pour leur part augmenter l’impôt foncier pour libérer plus de terrains (Guy Foetz cite d’ailleurs le managing partner de PwC, Wim Piot, qui plaide aussi pour). Les socialistes, eux, comptent beaucoup sur le « contrat d’aménagement » adopté par le conseil de gouvernement et en procédure législative. Pour la tête de liste du LSAP, Marc Angel (avec Cathy Fayot), la Ville de Luxembourg devrait par ailleurs s’impliquer davantage dans la conception du paysage urbain : « Nous voulons augmenter la qualité architecturale en misant davantage sur des concours d’architectes avec des cahiers de charges transparents, évidemment. » Pour Lydie Polfer, le style de l’architecture serait indéniablement impacté par les normes environnementales, et « ce qui est vrai aujourd’hui, on doit pouvoir le remettre en question demain ». D’autre part, Marc Angel estime que plutôt que de construire d’abord des logements et des bureaux, il faudrait construire les infrastructures dont auront besoin les riverains. « Le LSAP s’inspire beaucoup de l’urbaniste danois Yan Gehl : ‘Partir des gens, puis concevoir l’espace et les immeubles’. » Lydie Polfer reconnaît que « la charrue a parfois été mise devant les bœufs » : « Il faudrait même déjà avoir le tram, avant de construire de tels projets. » Selon elle, le ministre du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch (Déi Gréng), n’avancerait pas autant qu’il le souhaiterait, « mais ce n’est pas sa faute ».

Klaxonnez si vous aimez les embouteillages À en laisser perplexe tout conducteur qui tente de se frayer un chemin jusqu’au boulot tous les matins, les comptages effectués par la Ville de Luxembourg indiquent que le nombre de véhicules pénétrant sur son terriMOBILITÉ

J’AIME MA VOITURE Selon l’étude préparatoire du Plan d'aménagement général, en 2012, 71 % des personnes se déplaçaient en voiture (60 % en tant que chauffeur et 11 % en tant que passager), 21 % utilisaient les transports en commun et 8 % se déplaçaient avec des véhicules non motorisés. Voiture particulière passager

11% Non motorisé

8%

Voiture particulière chauffeur

60%

Transports en commun

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« La ville a beaucoup grandi et elle est devenue plus belle. » LY DI E P OL F E R

DÉ VELOPPEMENT La ville continue et continuera à grandir. Outre le Ban de Gasperich (photo), on aperçoit actuellement de nombreuses grues sur le plateau de Kirchberg. Prochains grands projets: Cessange et Hollerich.

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400.000

Entrées et sorties

350.000

CIRCU L ATION ROU TIÈR E

PLEIN, C’EST PLEIN

300.000

Les comptages de véhicules sur les pénétrantes de la capitale affichent une stagnation depuis 2005. Ce qui semble une bonne nouvelle n’est en réalité que le reflet de routes saturées.

250.000

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Entrées Sorties

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Les comptages sont effectués les mêmes jours chaque année (mardi – vendredi), en excluant de les réaliser en périodes de vacances scolaires ou durant des jours fériés.

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toire n’aurait pas augmenté au cours des dernières années. S’il est vrai que la population a augmenté, tout comme l’utilisation des transports en commun et du vélo, Lydie Polfer et Sam Tanson expliquent la statistique : « Les pénétrantes sont dans le rouge », « elles sont saturées ». Lydie Polfer ajoute : « Plus que plein n’est pas possible. » Et Sam Tanson de rappeler que le problème « existe depuis très longtemps ». En effet, les nœuds névralgiques du réseau routier et autoroutier sont parfois dépassés du double de leur capacité d’absorption de circulation. Les problèmes de circulation ne seraient pas causés par les résidents, mais par les 120.000 navetteurs et frontaliers qui viennent travailler dans la capitale tous les jours. Selon la bourgmestre, « on le voit bien les week-ends ». Victime de son attractivité, Luxembourg-ville est une fois de plus largement tributaire des projets et mesures gouvernementaux, voire interrégionaux. À l’image des embouteillages particulièrement pénibles le matin et le soir sur l’axe Luxembourg-France, que Lydie Polfer qualifie elle-même de « Blechlawine » (allemand pour « coulée de tôle »), la Ville doit travailler « main dans la main » avec le gouvernement. Objectif : capter les frontaliers aussi près de chez eux que possible et les acheminer par train aux abords de la ville, d’où ils pourront continuer leur trajet en tram, en bus, en vélo ou à pied. Le tram est pour les uns l’épine dorsale du concept « Modu » (25 % de déplacements en transports en commun, 25 % en mobilité douce et 50 % en voiture), élaboré en grande partie par le ministre du Développement durable du dernier gouvernement, Claude Wiseler (CSV), revisité et mis à exécution par François Bausch, son successeur en 2013. Pour les autres, comme Lydie Polfer, il n’est qu’un élément. « Le tram entre le Kirchberg et la gare n’a pas de sens », affirme la bourgmestre, qui s’opposait encore en 2011 au projet « Bus-Tram-Bunn » (bustramway-rail). Sam Tanson, dont le parti Déi Gréng est favorable au tram depuis sa fondation, ajuste : « À lui seul, le tram ne suffit pas. » Lydie Polfer acquiesce : « Le tram seul ne suffit pas, mais combiné à un réseau ferroviaire efficace et plus de parkings ‘Park and Ride’ près des gares et bien en dehors de la capitale, il nous permettra de canaliser le trafic. » Les deux responsables s’accordent pour saluer les investissements du gouvernement dans le réseau ferroviaire, en hausse permanente tous les ans et chiffrés

R I E N N E VA P L U S Aux heures de pointe, les pénétrantes de la capitale sont complètement saturées. Le problème dépasse le territoire de la commune et nécessite des réponses nationales et régionales.

MOBILITÉ DOUCE

J’AIME MON VÉLO

Le comptage de passages de vélos sur 12 endroits différents indique une hausse de leur utilisation.

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« Le tram, seul, ne suffit pas. » LY DI E P OL F E R

TR A MS SCH A PP II Tandis que la bourgmestre estime que le tram ne suffit pas à résoudre les problèmes de circulation, elle reconnaît qu’il joue son rôle dans l’optimisation de la mobilité dans la capitale.

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par le ministère des Finances à 1,418 million d’euros pour la période 2013-2017. Ces investissements, qui continueront les prochaines années, se font ressentir dans la capitale : d’ici fin 2017, des passagers pourront descendre sur les quais de la future gare de Howald, dont la finition est prévue pour 2021. D’ici 2020 s’ajouteront deux quais prolongés à la Gare centrale, tandis que la nouvelle ligne ferroviaire Luxembourg– Bettembourg, qui nécessite de nombreux travaux de préparation, doit être opérationnelle à l’horizon 2022. Pour les décideurs politiques, y compris ceux d’avant 2013, une des pièces maîtresses est la gare PfaffenthalKirchberg, dite « Pont Rouge », qui, avec son funiculaire connectant la vallée et le plateau de Kirchberg, fonctionnera dès le 10 décembre. Là où la commune n’était pas tributaire du gouvernement, c’était pour construire l’ascenseur du Pfaffenthal, qui connaît d’ores et déjà un franc succès et qui permettra aux passagers quittant le train à la gare « Pont Rouge » d’accéder au centre-ville, de l’autre côté de la vallée. La Ville a également, au fil des dernières années, joué son rôle pour augmenter l’offre pour la mobilité douce. Outre la création du système de partage de vélos « Vél’oh » en 2008 par le bourgmestre de l’époque, Paul Helminger (DP), et le premier échevin, François Bausch (Déi Gréng), le réseau de pistes cyclables fut allongé de 165 kilomètres depuis 2011. Le nombre de passages à vélo comptés affiche d’ailleurs une hausse de 4 à 5 %. Ces efforts de Déi Gréng ne sont pas simplement soutenus par son partenaire, le DP : tous les partis d’opposition ont pris le train en marche, ou plutôt le vélo. Serge Wilmes (CSV) souligne même désormais que les pistes cyclables ne sont pas assez sécurisées : « Pour étendre son réseau, la Ville de Luxembourg a simplement mis de la peinture sur le sol. » Le collège échevinal assure que la sécurisation du réseau est en préparation.

TRAM En 2012, le ministre du Développement durable et des Infrastructures, Claude Wiseler, répondait à une question parlementaire de l’ADR, indiquant que le tram pourrait transporter jusqu’à 9.000 passagers par heure, tandis que les comptages sur l’avenue de la Liberté indiqueraient que les 138 bus qui y circulent à l’heure de pointe en direction gare-centre-ville n’en transporteraient que 4.900, sans pour autant desservir tous les arrêts.

Longueur du tracé à l’horizon 2021

Nombre de stations

Libre marché Le commerçant de la Ville de Luxembourg exprime régulièrement ses soucis. L’annonce au mois de mai de la fermeture de la librairie Alinéa (retirée quelques jours plus tard) avait ravivé un débat qui ne date pas d’hier : les problèmes des petits commerçants face aux loyers très élevés et à la concurrence des grandes surfaces. À quoi il faut ajouter l’absence de successeur en cas de départ à la retraite et le changement du comportement des consommateurs. Marc Angel demande un « monitoring » : « Quand un magasin ferme ses portes, on pourrait analyser les raisons. » Et de regretter « que le service ‘city management’, qui fonctionnait si bien sous Paul Helminger, ait été vidé ». Une fois de plus, l’opposition demande plus d’interventionnisme de la part d’un collège échevinal dirigé par un DP trop libéral à ses yeux. CSV, LSAP, Déi Lénk et ADR estiment que la commune devrait augmenter le nombre de locaux qui lui appartiennent et les louer à des commerces de proximité qui deviennent de plus en plus rares dans la ville.

16 km 24 450 5.400

C'est la capacité en nombre de passagers par rame

Rien ne les y oppose, déclarent Lydie Polfer et Sam Tanson : « Évidemment, si l’opportunité se présentait de se procurer davantage de locaux, nous devrions saisir l’occasion. » L’échevine écologiste souligne en revanche qu’il ne faut pas limiter la vue à la ville haute ou même à la rue Philippe II, où on retrouve davantage de magasins de luxe ou chaînes que dans d’autres quartiers : « Il y a une demande pour plus de commerces de proximité, et si on regarde le quartier de la gare, on trouve une offre complémentaire. » Quant à la disparition de certains commerces, comme des boucheries ou des épiceries, Lydie Polfer insiste sur la difficulté de ces métiers, qui trouveraient de moins en moins de gens prêts à les exercer. Contrairement à Marceline Goergen, qui affirme que la commune n’aurait que récemment commencé à louer ses locaux commerciaux à des magasins qui n’offraient pas forcément le loyer le plus élevé, Lydie Polfer et Sam Tanson affirment que cela aurait toujours été le cas. La commune détermine un cahier des charges avec d’autres critères afin de dégager des magasins qui s’insèrent bien dans le tissu commercial.

Voyageurs par heure et par sens à cadence d’un passage toutes les 5 minutes

9.000 € 565 m À cadence d’un passage toutes les 3 minutes

Coût du projet

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COMMERCE

PAS SI MAL QUE ÇA ? Trois faits marquants de l’étude sur le commerce dans la ville, dont la présentation est le lendemain de la parution du Paperjam que vous tenez entre vos mains. Fréquentation des commerces en hausse Chiffre d’affaires en hausse Nombre de formes de commerces en baisse Quelques mesures de la Ville de Luxembourg en faveur du commerce, telles qu’énoncées par l’échevin Patrick Goldschmidt lors du débat du 23 mai sur l’attractivité du commerce dans la capitale.

AT T R A C T I V I T É Les commerces indépendants disent souffrir notamment des loyers élevés et de la concurrence des grandes surfaces.

 Soutien financier de l’Union

commerciale de la Ville de Luxembourg, UCVL (250.000 € par an)  700 événements par an  Navettes gratuites  Ouvertures dominicales supplémentaires  Vide-greniers  Publicité

DI 12 .09

TA B L E R O

.2017

ND

S COMMUN E : ALES Le Pap erjam

ÉLECTION

le 12 se ptem Club les prin bre prochain organise u cipaux prétend n débat accue bourgm il a estre d e la ville nts au poste d lant Avec L e de Luxe ydie Po m b o urg. lfer (Déi Gré ng), Ma (DP), Sam Ta Serge W rc Angel (LS nson AP) et ilmes (C SV). Infos s ur club.p aperjam .lu

L’équipe en place défend par ailleurs les nombreux efforts pour rendre la ville plus attractive : navettes gratuites, quelque 700 événements par an, subside pour l’Union commerciale de la Ville de Luxembourg (UCVL) de 250.000 € par an, ouvertures dominicales. Une fois de plus, la Ville de Luxembourg compte aussi sur les initiatives du ministère de l’Économie. La secrétaire d’État, Francine Closener (LSAP), annonçait au mois de mai, outre des nouvelles aides pour les petites et moyennes entreprises, des programmes d’accompagnement pour les PME, dont le pacte Pro Commerce, pour améliorer leurs services au client et aider à trouver des successeurs, ainsi qu’une plateforme en ligne pour aider les PME à vendre leurs produits sur internet. Tandis que l’étude Cima (bureau de conseil en « city management » allemand) sur le commerce dans la capitale, effectuée en 2008, indiquait que les grandes surfaces constituaient une concurrence pour les commerces

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dans la ville, Lydie Polfer explique que la nouvelle édition (présentée le lendemain de la parution du Paperjam que vous tenez entre vos mains) donne une fréquentation et un chiffre d’affaires global en hausse. L’échevin en charge du commerce, Patrick Goldschmidt (DP), avait par contre ajouté, lors du débat sur l’attractivité des commerces du 23 mai au conseil communal, que l’étude de 2017 n’indiquerait pas comment ce chiffre d’affaires se répartit entre les différents acteurs. Le nombre de « différentes formes de commerces » serait d’ailleurs en léger recul. Aux adversaires des grandes surfaces, Lydie Polfer répond que réduire l’offre en surface commerciale ne ferait que contribuer à la hausse des loyers commerciaux : « C’est le principe de l’offre et de la demande. » Sam Tanson ajoute que le changement de comportement des consommateurs s’exprime par un attrait pour un cadre comme celui des rues de la capitale, qui a du

« C’est le principe de l’offre et de la demande. » LY DI E P OL F E R

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COVERSTORY

R É PA R T I T I O N D E S M A N DAT S D E P U I S 1 9 9 9

LE FIEF DU DP

ADR

DÉI LÉNK

ADR

1

1

DÉI LÉNK

2

ADR

2

1 LSAP

4 LSAP

LSAP

DP

5

11

DP

DP

4

10

11

DÉI GRÉNG

5 DÉI GRÉNG

DÉI GRÉNG

5 CSV

6

1999-2005 « flair », contrairement aux grandes surfaces stériles. Marc Angel se demande alors pourquoi on construirait encore des grandes surfaces dans des malls comme au Ban de Gasperich, alors que les magasins pourraient être implantés au rez-de-chaussée des immeubles.

CSV

CSV

6

5

2005-2011

2011-2017

LES BOURGMESTRES DEPUIS 1946

2013Lydie Polfer DP

L’avenir politique

2011-2013 Xavier Bettel DP

1999-2011

Les partis politiques de la Ville de Luxembourg, l’opposition en tête, n’ont pas attendu le début de la campagne électorale officielle le 9 septembre pour lancer les hostilités. Ils ont dès le mois d’avril présenté leurs candidats, parfois en plusieurs étapes avec l’espoir d’augmenter l’exposition médiatique. Ils ont lancé leurs campagnes. Ils se sont activés sur les réseaux sociaux pour défendre leurs positions ou critiquer plus ou moins ouvertement l’adversaire. Ils ont aussi transmis des messages entre les lignes. Le DP pourra-t-il défendre ses 10 mandats ? La coalition DP-Déi Gréng sera-t-elle reconduite ? Dans les coulisses, certains membres du DP seraient inquiets. L’absence de Xavier Bettel et de Paul Helminger de la liste de candidats (le DP aurait même songé un moment à demander à l’ancienne bourgmestre Colette Flesch de participer), le risque de vengeance de certains électeurs pour le coup porté au CSV au niveau national en 2013, ainsi que la mauvaise presse que génèrent les chantiers et les embouteillages sont aussi évoqués. Et Sam Tanson ? Serait-ce la seule et unique chance pour elle de devenir bourgmestre ? Face à une approche libérale du DP, serait-elle tentée par des partis ouverts à davantage d’interventionnisme ? Mathématiquement, une majorité sans le DP sera sans doute possible après les élections du 8 octobre. Cela était déjà le cas en 2011, prouvant ainsi que le scénario reste peu probable.

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Paul Helminger DP

1982-1999 Lydie Polfer DP

1981-1982 Camille Polfer DP

1970-1980 Colette Flesch DP

1964-1969 Paul Wilwertz LSAP

1946-1963 Émile Hamilius DP

O N S E N T U N E B O N N E E N T E N T E entre Lydie Polfer et Sam Tansom, mais entre les lignes, on lit de légères divergences.

Il faudrait déjà que les électeurs légitiment une telle configuration. Or, on voit mal le DP accuser des pertes significatives étant donné que Lydie Polfer, qualifiée par certains citadins de « Trottoirs-Politikerin » (une expression luxembourgeoise pour « politicienne proche des gens »), et que la politique du DP, qualifiée de « laissezfaire », ne brusquent pas trop les électeurs. Encore faudrait-il que Déi Gréng, avec une liste du renouveau sans François Bausch ni Viviane Loschetter, réussisse à persuader ses électeurs de 2011 et 2005, voire à en gagner. Encore faudrait-il que le CSV mené par Serge Wilmes, actuellement absent du conseil communal, réussisse à convaincre que la ville a besoin d’une autre politique. Encore faudrait-il que le LSAP parvienne à surprendre. D’autre part, on voit assez mal Sam Tanson et Serge Wilmes se mettre d’accord sur qui deviendrait bourgmestre. Pour finir, une coalition contre le parti libéral serait un pari très risqué pour Déi Gréng, et dans une moindre mesure le LSAP qui, au niveau national, est allié du DP. Au soir du 8 octobre, le Knuedler restera probablement, comme depuis 1970, le fief du DP. Avec qui formera-t-il une coalition ? Tandis que certains observateurs la trouvent critique envers les idées des écologistes, Lydie Polfer affirme ne pas être contre une continuation de la coalition avec eux. Sam Tanson, elle, s’en remet aux électeurs et ne souhaite pas donner de préférences. 

S O U R C E S : V I L L E D E L U X E M B O U R G , É T U D E P R É PA R ATO I R E PAG , S TAT E C , L I S E R / O B S E RVATO I R E D E L’ H A B I TAT, C H A M B R E D E S D É P U T É S , M I N I S T È R E D U D É V E LO P P E M E N T D U R A B L E E T D E S I N F R AS T R U C T U R E S , P O N T S E T C H AU S S É E S , L U X T R A M

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jours le moins cher, alors il ne faut pas se plaindre de la réduction du pouvoir d’achat global et du manque de diversité des commerces. Quant aux procédures, on les aime quand elles nous protègent, on les déteste quand elles nous font attendre. On est tous pour le changement, mais on ne veut pas changer nos habitudes.

ÉDITORIAL

Chacun pour soi ?

P

rix du logement élevés et embouteillages à perte de vue : les principaux défis de la Ville de Luxembourg et thèmes majeurs de la campagne électorale dans la capitale résultent d’une croissance économique chérie. La résolution de ces défis peut commencer au niveau local, mais dépasse largement la dimension politique. Les électeurs ont aussi leur rôle à jouer. Les prix immobiliers qui flambent et les routes qui saturent ne sont rien d’autre que les symptômes d’un même phénomène : la croissance économique soutenue du Luxembourg. Pour soulager la capitale des dommages collatéraux de cette croissance, porteuse d’un niveau de vie élevé, les responsables politiques, tous partis confondus, comptent sur l’aménagement du territoire national, sur la décentralisation des activités économiques et de l’emploi, et sur l’optimisation de la canalisation des flux des déplacements. Par ailleurs, ils comptent sur la volonté de créer une économie soutenable, l’étude Rifkin à la main. Au niveau local, ils veulent bâtir plus. La cadence de construction de logements et d’infrastructures ne parvenant pas à suivre le rythme d’une croissance de 4,8 %, la bourgmestre, Lydie Polfer, et la première échevine, Sam Tanson, se disent prêtes à partager cette croissance avec les autres villes, voire régions. Elles rejoignent ainsi la demande de tous les partis d’opposition, désireux que le ratio entre le nombre d’emplois, supérieur au nombre d’habitants, soit réduit. L’approche du pouvoir public tend dans une bonne direction et indique clairement qu’il est conscient des problèmes auxquels font face la capitale et le pays tout entier. Du point de vue des citoyens, il est néanmoins légitime de se demander pourquoi la préparation des plans pour « encadrer » la croissance n’a pas été anticipée.

L'ÉVOLUTION DE L'URBANISATION DE LA VILLE DE LUXEMBOURG 1867

1945

1955

COHÉRENCE

La réponse à cette question est, d’une part, que si les problèmes sont connus, leur résolution ne se fait pas d’un coup de baguette magique. La construction massive de logements demande une planification vigilante, qui doit non seulement mesurer l’impact sur un équilibre urbain et environnemental sensible, mais qui doit aussi prendre en compte des complexités techniques. Elle requiert, d’autre part, le respect de procédures qui garantissent le respect de l’État de droit et les règles censées garantir l’intérêt commun, sans toutefois défavoriser une minorité ou un particulier. Un grand écart souvent mis à l’épreuve quand les intérêts des uns se heurtent aux besoins des autres. La planification une fois accomplie, commencent alors des travaux : l’extension du réseau ferroviaire, la pose des rails du tram, la construction de milliers de logements ou la décentralisation d’activités économiques… Tous ces chantiers ne sont pas terminés du jour au lendemain – et le contraire serait alarmant. Dans toute critique, il faut donc savoir rester cohérent : il ne faut pas se plaindre des bouchons si on circule soi-même tout seul en voiture, alors qu’on pourrait aussi bien utiliser les transports en commun. Si on fait soi-même des plus-values immobilières, alors il ne faut pas se plaindre de la hausse des prix. Si on achète tou-

AUX GRANDS MAUX, LES GRANDS REMÈDES ?

Tandis que l’électeur du 8 octobre devra évaluer si le bilan de la coalition DP-Déi Gréng dans la capitale remplit ses attentes, ou s’il veut faire confiance à une approche plus interventionniste affichée par les partis d’opposition – qui devront encore prouver leur capacité de passer à l’acte –, le réel défi réside au niveau national et il concerne la société luxembourgeoise tout entière. Il s’agit de choisir entre un pays qui poursuit sa croissance à un rythme effréné, et un pays qui souhaite réduire sa dépendance à la croissance. Avec ses initiatives pour une économie plus soutenable, ainsi que l’idée de décentraliser l’emploi, le gouvernement actuel tente de trouver un juste milieu. Ces initiatives risquent néanmoins d’être insuffisantes. Elles risquent de ne pas dépasser le traitement de symptômes et le décalage de choix plus difficiles dans le temps. Au vu des problèmes connus et de l’amplification d’inégalités, un changement de cap dans la politique et dans les mentalités des gens est nécessaire d’une manière ou d’une autre. Car on ne peut pas avoir le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la crémière. Opter pour le statu quo nécessitera notamment des réformes qui permettent une urbanisation du pays plus conséquente, faute de quoi les externalités de la croissance s’amplifieront. L’option numéro 1 impliquerait notamment la remise en question de la protection de la propriété – réelle vache sacrée au Luxembourg – ou encore la protection de l’environnement. Opter pour moins de dépendance à la croissance nécessitera un système social plus modeste. Elle demanderait des sacrifices salariaux et fiscaux – autres vaches sacrées. Elle voudra une autre organisation du travail, mais surtout moins de consommation matérielle.

L’ART DE VIVRE

1965

2000

Le nombre estimé d’électeurs aux communales dans la capitale est de 30.000 à 40.000. Comparé à 114.900 habitants et une population journalière allant jusqu’à 300.000, ce faible nombre illustre le déficit démocratique au Luxembourg, qui rend les choix politiques courageux encore plus compliqués. Comme la plupart des électeurs réclament des décideurs qu’ils agissent dans l’intérêt général et planifient sur le long terme, ils devront – s’ils veulent rester cohérents – garder eux-mêmes ces aspects en tête lorsqu’ils déposeront leur vote. Tandis que le rôle de la politique est de poser le cadre qui favoriserait une économie et une société plus équilibrées, les citoyens, y compris les non-électeurs, doivent signaler leur volonté, éventuelle, d’un changement de cap, non pas en catastrophe mais sur la durée, vers une ville et une société « pour tous » et dignes du terme « soutenable ». Compte tenu du niveau de vie élevé, la question qui se pose, selon (feu) l’économiste John Maynard Keynes, ne devrait plus être comment atteindre la prospérité, mais comment apprendre l’art de vivre. En gardant à l’esprit que cet art ne se limite pas aux seules caractéristiques matérielles de la « qualité de vie », tant vantée au Luxembourg. 

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MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR

GRAND-DUC

Henri

est sous la tutelle du Grand-Duc et du ministère de l’Intérieur, qui doit donner son accord à certaines décisions. D’après la loi communale de 1988, (texte coordonné de 2013), le corps communal se compose du conseil communal, du collège des bourgmestre et échevins, et du bourgmestre.

LE CORPS COMMUNAL

CORPS COMMUNAL BOURGMESTRE

Lydie Polfer DP (12.090*) COLLÈGE ÉCHEVINAL

dirige

Colette Mart Sam Tanson Simone Beissel Patrick Viviane DP (7.104*) Déi Gréng (4.574*) DP (9.850*) Goldschmidt Loschetter DP (6.835*) Déi Gréng (6.194*)

LES SERVICES

Pour remplir les missions qui leur incombent, les communes comptent sur leurs services qui concrétisent leurs compétences, notamment dans le domaine de l’aménagement du territoire, le maintien de l’ordre public, la gestion de l’eau (souvent en groupements de syndicats de communes), la gestion des déchets, l’entretien de la voirie, l’enseignement fondamental et l’encadrement périscolaire, l’état civil, les mariages, les enterrements, ou encore l’assistance sociale. En outre, les communes remplissent des missions facultatives, comme l’offre événementielle et sportive.

10

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Claudine Als DP (7.571)

Isabelle Wiseler-Lima CSV (5.274)

CONSEIL COMMUNAL

Le conseil communal est élu tous les six ans par les résidents nationaux de la commune, ainsi que les résidents non luxembourgeois, à condition qu’ils aient résidé au Luxembourg pendant cinq ans au minimum et qu’ils se soient inscrits sur les listes électorales.

Carlo Back Déi Gréng (4.667) François Benoy Déi Gréng (4.135) Jérôme Goergen DP (6.158)

Martine Mergen CSV (5.977) Laurent Mosar CSV (6.385) Tom Krieps LSAP (4.065)

Vronny Krieps DP (7.001)

Claudine Konsbrück CSV (4.710) Marceline Goergen ADR (1.507)

Mathis Prost DP (6.385) Claude Radoux DP (6.746)

Guy Foetz Déi Lénk (1.555)

Claudie Reyland Déi Gréng (3.616)

Cathy Fayot LSAP (4.216)

Jeff Wirtz DP (6.558)

décide

LE CONSEIL COMMUNAL

Tandis que pour l’essentiel, le conseil communal décide des règlements et des nominations de fonctionnaires, le collège des bourgmestre et échevins est l’organe exécutif qui gère l’administration. Les attributions essentielles des conseils communaux sont l’établissement annuel du budget de la commune, l’arrêté des comptes communaux, la fixation des impositions communales et la confection de règlements communaux.

Armand Drews LSAP (4.055)

Marc Angel LSAP (8.273)

Maurice Bauer CSV (4.740)

Joel Delvaux Déi Lénk (1.500) (* Nombre de voix en 2011)

COMMUNE

VILLE DE LUXEMBOURG

LA COMMUNE

Les 105 communes du Grand-Duché représentent « la seule application du principe de décentralisation territoriale ». Dotée de la personnalité juridique, chaque commune forme une entité autonome, régie par la constitution, la loi communale et diverses lois et règlements catalogués dans le Code communal.

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(S O U R C E S : L EG I L U X . L U , M I N I S T È R E D E L’ I N T É R I E U R , E L E C T I O N S . P U B L I C . L U , C E F I S , V I L L E D E L U X E M B O U R G , PA R Q U E T G É N É R A L)

24

Budget

SYSTÈME DE LA REPRÉSENTATION PROPORTIONNELLE

C’est le nombre de quartiers que compte la ville de Luxembourg. Fin 2016, le plus peuplé était BonnevoieSud avec 12.429 habitants. Le moins peuplé était Pulvermuhl qui ne comptait que 344 âmes. Représentant 33 % de la population, les Luxembourgeois forment la plus grande communauté d’une ville très cosmopolite.

Personnel Une ville qui grandit, c’est aussi une administration qui grandit. Le nombre de fonctionnaires et employés communaux de la Ville de Luxembourg est en hausse constante, et le restera vraisemblablement.

Dans une commune dont la population est supérieure à 3.000 habitants, des groupements de candidats ou des candidats individuels doivent former une liste. Celle-ci reçoit, à la répartition, autant de sièges que le nombre électoral est contenu de fois dans le nombre des suffrages qu’elle a recueillis. Par nombre électoral, on entend le nombre immédiatement supérieur au quotient obtenu de la division du nombre total de suffrages valables des listes par le nombre de conseillers à élire, augmenté d’un. Les sièges sont attribués, dans chaque liste, aux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages.

UN BUDGET À INVESTISSEMENTS ÉLE VÉS

Le budget de la Ville de Luxembourg, d’habitude à l’équilibre, affiche depuis 2016 un déficit, dû à un niveau élevé des investissements dans les infrastructures. 800 700 600 500 400 300 200 100 0 -100 2012

2013

2014

2015

2016

2017

LE BUDGET

3.996

3.949

3.857

3.803

3.709

3.500

3.679

4.000

3.000

2.500

SYSTÈME DE LA MAJORITÉ RELATIVE Dans une commune dont la population est inférieure à 3.000 habitants, les candidats sont élus suivant les voix obtenues jusqu’à ce que tous les sièges à pourvoir soient occupés. Lorsque le nombre de candidats qui se sont déclarés ne dépasse pas celui des mandats à conférer, ces candidats sont tous proclamés élus sans qu’il y ait lieu de procéder au scrutin.

Les recettes majeures de la Ville proviennent du Fonds de dotation globale des communes, de la part de l’impôt commercial communal versé directement aux communes et des paiements d’utilisateurs pour des prestations fournies par la Ville (eau, eaux usées, enlèvement des déchets). Le Fonds de dotation est alimenté par 65 % des recettes provenant de l’impôt commercial communal (ICC), par 18 % des recettes provenant de l’impôt sur les personnes physiques, par 10 % des recettes TVA (déduction faite des sommes dues à l’Union européenne), par 20 % des recettes provenant de la taxe sur les véhicules automoteurs et une somme forfaitaire payée par l’État. La réforme des

finances communales, entrée en vigueur le 1er janvier 2017, a adapté les critères de répartition des dotations. Outre la taille de la population, la répartition prend en compte des facteurs socio-économiques. Les dépenses ordinaires de la Ville de Luxembourg s’élèvent à 536,4 millions d’euros, dont 342,9 millions de dépenses de personnel et 102,4 millions de frais d’exploitation. Les dépenses extraordinaires se chiffrent à 342,2 millions d’euros, dont 115,4 millions pour des dépenses en relation avec les bâtiments, 65,2 millions pour des dépenses d’infrastructures et 67,2 millions pour des dépenses de travaux de réseaux. Les réserves de la capitale se chiffrent à près de 730 millions d’euros.

2.000

Participations de la commune

1.500

Les communes peuvent se regrouper en syndicats de communes en vue d’œuvres ou de services d’intérêt communal, comme c’est souvent le cas pour la gestion de l’eau. Outre les syndicats, la commune tient des participations dans différentes sociétés. En ce qui concerne la ville de Luxembourg, c’est le cas notamment pour les sociétés énergétiques privatisées ou encore la société gestionnaire du tram.

1.000

500

Carsharing Luxembourg SA 97,00 % 0

Creos Luxembourg SA 20,00 %

Encevo SA 15,61 %

Hotcity SA 51,00 %

Luxembourg for Tourism GIE n.i.

Luxexpo SA 17,81 %

Luxtram s.a. 33,33 %

SNHBM SA 7,14 %

2012 2013 2014 2015 2016 2017

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Pour pouvoir voter l‘octobre 2017 aux élections communales comme NonLuxembourgeois, vous devez déjà vivre au moins 5 années au Luxembourg et vous devez vous inscrire au plus tard le 13 juillet 2017 à votre commune! C’est vous qui pouvez être les acteurs de votre commune en choisissant à qui vous déléguez la représentation de vos intérêts. Profitez de cette opportunité! Nous vous conseillons d‘aller à votre commune le plus tôt possible pour que vous ne l‘oubliiez pas. Vous trouvez toutes les informations nécessaires concernant l‘inscription sur la liste électorale sur jepeuxvoter.lu.

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BRÈVES

ÉCONOMIE & POLITIQUE

S É BAS T I E N G O O S S E N S

AU FINDEL Construit en 2004 puis mis en veilleuse en 2008, le terminal B a fait peau neuve avant sa réouverture en juillet, après 10 mois de travaux, « avec un accent particulier mis sur l’accueil et le confort des voyageurs qui l’utiliseront », comme l’a souligné Johan Vanneste, le CEO de Lux-Airport. D’une capacité de quelque 700.000 passagers annuels, le terminal B devrait soulager la croissance des activités voyageurs de l’aéroport du Findel, en progression constante depuis 2009.

5.535 Quelque 5.535 voitures neuves ont été immatriculées en mai au Luxembourg, soit le meilleur résultat enregistré depuis le début de cette année, selon les chiffres officiels communiqués par la Société nationale de circulation automobile (SNCA). Comparativement aux cinq premiers mois de l’an dernier, les immatriculations sont en hausse de 1,0 % en 2017 avec 23.740 voitures, contre 23.209 l’an dernier à la même époque.

LE PARQUET EUROPÉEN À LUXEMBOURG Luxembourg accueillera bien le siège du Parquet européen. Il sera compétent pour rechercher, poursuivre et renvoyer en jugement, devant les juridictions nationales, les auteurs d’infractions portant atteinte aux intérêts financiers de l’UE. 20 États membres participent à la coopération renforcée, prélude à un élargissement espéré à toute l’UE. Certains pays ont décliné la proposition, l’estimant trop intrusive ou pas assez, comme expliqué dans la dernière édition de Paperjam.

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

BRÈVES

BRÈVES

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Selon Jean Asselborn, l’échec de Theresa May pour renforcer sa majorité au Parlement britannique risque de compliquer les négociations sur le Brexit. Si les électeurs ont accordé une majorité de sièges au parti de la Première ministre britannique – 319 sur 650 –, celui-ci ne dispose cependant plus d’une majorité absolue, alors que Theresa May souhaitait au contraire la renforcer. Il s’est également déclaré content que le discours des conservateurs sur un «hard Brexit» n’ait pas séduit les électeurs.

FONDS DU LOGEMENT Une semaine après les révélations de Paperjam.lu concernant les « dysfonctionnements » du Fonds du logement, son ancien président pendant 25 ans, Daniel Miltgen, a refait surface à travers une lettre ouverte envoyée aux médias. Il se verrait bien revenir aux affaires. Coup de théâtre quelques jours plus tard avec le départ, pour raisons de santé, de celle qui lui avait succédé : Tania Fernandes. Elle est remplacée par Claude Wagner.

8 Le Grand-Duché se classe à la 8e place des pays économiquement les plus compétitifs au monde, indique le World Competitiveness Yearbook 2017 de l’institut suisse IMD, dominé par Hong Kong, la Suisse et Singapour. Dans un classement parallèle, on observe cependant de grosses lacunes en matière de digitalisation. Ses plus gros déficits se situeraient dans des domaines tels que l’agilité, la culture organisationnelle, l’intégration des technologies numériques ou encore les services publics numériques.

ÉVASION FISCALE Le Luxembourg compte parmi les 70 pays qui ont signé, début juin à Paris, au siège de l’OCDE, une convention qui empêchera les multinationales de pratiquer l’évasion fiscale. Cette convention multilatérale sur Beps, le plan anti-optimisation fiscale mis au point à la demande des pays du G20, constitue un acte juridique par le biais duquel tous les signataires modifient les conventions fiscales qui les lient. Pour entrer en vigueur, les conventions devront être ratifiées par les parlements nationaux. 050 —

ÉMISSIONS POLLUANTES Quatre mois après avoir porté plainte dans le dossier des constructeurs automobiles ayant enfreint la législation sur les émissions polluantes, une nouvelle fraude chez Audi reste pour l’instant sans suite au Luxembourg. Le ministère du Développement durable et des Infrastructures ainsi que l’importateur de la marque, le groupe Losch, indiquent suivre ce dossier « de près ». Ainsi, le ministère pourrait « inviter » Audi à rappeler les véhicules concernés pour une mise à jour de leurs logiciels de transmission.

DAVID WAGNER, CHEF DE FILE Le parti de gauche a dévoilé les visages de ses 27 candidats aux élections communales de la Ville de Luxembourg. Au total, 13 femmes et 14 hommes, dont 8 non-Luxembourgeois, se présenteront. Le député David Wagner en sera chef de file, épaulé par les deux conseillers communaux Guy Foetz et Joël Delvaux.

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A N T H O N Y D E H E Z , M A I S O N M O D E R N E (A R C H I V E S)

Jean Asselborn, ministre luxembourgeois des Affaires étrangères

L’ÉTAT DE CRISE VOTÉ Les députés de la majorité et du CSV ont voté en faveur de nouvelles dispositions concernant « l’état de crise», en dépit des avertissements de l’ADR et de Déi Lénk. Le nouveau texte élargit le champ d’application aux « menaces réelles pour les intérêts vitaux de tout ou partie de la population ou de péril imminent résultant d’atteintes graves à la sécurité publique ». Ces mesures peuvent déroger à des lois existantes et doivent être nécessaires, adéquates et proportionnées au but poursuivi.

LICENCE CC

« EN POLITIQUE, IL NE FAUT JAMAIS ÊTRE TROP SÛR DE SOI.»

RESSOURCES SPATIALES

De passage à New York pour assister à une conférence intitulée « The Promise of Space Resources: a Luxembourg Public-Private Initiative », le vicePremier ministre a présenté les opportunités d’investissement autour de l’initiative luxembourgeoise Spaceresources.lu. « En tant que centre financier de renommée mondiale, Luxembourg offre des incentives pour les sociétés privées cherchant à développer des opportunités dans le space mining », a déclaré Étienne Schneider.


BRÈVES

ÉCONOMIE & POLITIQUE

BAIL COMMERCIAL Les nouvelles dispositions censées introduire plus d’équité entre le bailleur et le preneur ne résoudraient pas tous les problèmes des commerçants dans la capitale, estime le rapporteur de la réforme, Tess Burton (LSAP), les problèmes étant également liés au changement de comportement des consommateurs et au commerce en ligne. La réforme du bail commercial devrait pouvoir être votée en automne.

« Je ne peux pas, en conscience, soutenir un accord qui punit les États-Unis. » Donald Trump, président des États-Unis

A N T H O N Y D E H E Z , M A I S O N M O D E R N E (A R C H I V E S)

Comme promis lors de sa campagne électorale, Donald Trump a décidé de quitter l’accord international contre le réchauffement climatique signé par plus de 190 pays à Paris fin 2015, lors de la COP21. C’est au nom de la défense des emplois américains et pour relancer l’économie américaine qu’il dit avoir pris sa décision. Au Luxembourg, Carole Dieschbourg regrette profondément la décision du président mais estime que cela peut créer une nouvelle dynamique positive au vu des nombreuses réactions.

RECORD DE CONFIANCE La Banque centrale du Luxembourg a publié son enquête mensuelle de conjoncture auprès des consommateurs, dont les résultats sont au plus haut. Après une petite chute en avril, l’indice de confiance des consommateurs se redresse et atteint le chiffre historique de 17. En 2016, à la même époque, celui-ci était de 8. En mai, l’inquiétude des ménages face au chômage a en effet fortement diminué, passant de -1 en avril à -8. Un taux, lui aussi, historiquement bas puisqu’il était de 8 un an auparavant.

QUO VADIS TÉLÉTRAVAIL ? Le télétravail n’est en rien révolutionnaire, c’est plutôt la possibilité donnée par les appareils connectés qui le rend a priori plus abordable. Vecteur de productivité, d’aucuns estiment même qu’il réduit l’absentéisme. Mais il ne saurait être la solution à tous les problèmes : les échanges physiques sont tout aussi importants. En Grande Région, le plus grand marché du travail transfrontalier de l’UE, les exemples de télétravail transfrontalier restent limités et sa mise en place compliquée.

VOTE À L A CHAMBRE Les députés ont validé le texte visant à « moderniser » et rendre « plus efficace » le Conseil d’État grâce aux voix des trois partis de la coalition, Déi Lénk s’étant abstenu. Il prévoit plusieurs modifications, dont la réduction de la durée des mandats des Sages et une meilleure prise en compte des rapports de force au sein de la Chambre. Désormais, tout parti représenté par au moins trois députés pourra proposer des candidats, avec obligation de soumettre deux profils afin de respecter la présence de 40 % de femmes.

BIL AN ENCOURAGEANT Le Luxembourg Institute of SocioEconomic Research (Liser) a présenté un bilan 2016 marqué par la nomination d’une nouvelle directrice générale, Aline Muller, et un renforcement de son infrastructure. Deux nouveaux outils ont par ailleurs été présentés : un catalogue en ligne de plus de 150 bases de données construites par les scientifiques de l’institution et un site internet interactif dédié à une série d’indicateurs socio-économiques de la société luxembourgeoise.

9,3 % Le taux de chômage s’est établi en avril à 9,3% dans la zone euro, en baisse de 0,1% par rapport au mois de mars et de 0,9% par rapport à avril 2016. Il s’agit du taux le plus faible enregistré depuis mars 2009. Dans l’ensemble de l’Union européenne, il s’est établi à 7,8% en avril, en baisse par rapport aux 7,9% enregistrés en mars et aux 8,7% d’avril 2016. C’est le taux le plus faible dans l’UE depuis décembre 2008. Au Luxembourg, il atteint 5,9% en avril, contre 6,0% le mois précédent. Juillet / Août 2017 —

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

LE BOUT DU TUNNEL

Le LNS a mangé son pain noir CA M I L L E F R AT I |

E

Après plusieurs années de turbulences, le Staatslabo commence à récolter les fruits de sa réorganisation ardue. Le Laboratoire national de santé affiche ses ambitions avec un coup de pouce non négligeable du gouvernement.

052 —

n décembre 2015, le Laboratoire national de santé (LNS) défrayait la chronique pour une erreur lourde de conséquences. Une interversion de deux biopsies avait conduit une patiente à se faire opérer de la poitrine inutilement, la tumeur retirée étant en fait bénigne. Deux mois plus tard, le premier rapport de la Cour des comptes sur le LNS épinglait la pauvreté du plan stratégique, le manque d’implication du conseil scientifique et l’insuffisance des procédures tant budgétaires que scientifiques. Le dernier épisode d’une histoire mouvementée qui a commencé au 19e siècle dans la rue du Nord. Apparu dans les années 1880 comme laboratoire inofficiel du Collège médical, inscrit dans la loi en 1897, le Laboratoire pratique de bactériologie a bourlingué durant plus d’un siècle avant de trouver un port d’attache à sa taille et pérenne à Dudelange. Exit le Verlorenkost, les préfabriqués et l’éparpillement des services sur neuf sites, le Laboratoire national de santé se crée une unité et une identité dans un bâtiment neuf et bien équipé. Ce que

S É BAS T I E N G O O S S E N S

les gouvernements successifs n’avaient similaire était de nature à guider l’étapas voulu ou pu offrir au Staatslabo blissement public vers l’excellence, horidurant un siècle, ils l’ont fait au LNS, zon déclaré depuis 2012. D’où le établissement public depuis 2012. recrutement du Germano-Britannique Derrière les façades vitrées, et alors Friedrich Mühlschlegel, 54 ans, médecin que les ouvriers s’activent encore sur le spécialisé en microbiologie médicale, site qui doit accueillir aussi le Laboratoire débauché de la East Kent Hospitals Unide médecine vétérinaire du ministère de versity NHS Foundation Trust / School l’Agriculture et l’Integrated Biobank of of Biosciences (Royaume-Uni), dont il a Luxembourg (IBBL) à dirigé les services de la fin de l’été, d’autres microbiologie et de chantiers sont toujours diagnostic. à l’œuvre. Restructuré, « Je suis en faveur de « Nous sommes cadré, certifié, le LNS a l’attribution d’un rôle dans la bonne d’excellence au LNS », été repris en main par deux directeurs intériindiquait la ministre de direction. » maires – Marc Fischer, la Santé, Lydia Mutsch, chef du service de cytoà Paperjam l’an dernier Friedrich Mühlschlegel logie, et Philippe Har(édition de mars 2016), Directeur du LNS temann, médecin précisant que si le biologiste, professeur laboratoire ne menait émérite de santé publique, spécialisé en pas à bien les améliorations prévues avec hygiène et relations santé-environnement le ministère, « il sera très difficile de mainà la faculté de médecine de Nancy. tenir cette idée de monopole au profit du Ce dernier n’a pas souhaité rempiler LNS » en matière d’analyses anatomopour un poste permanent, mais son inté- pathologiques. rim probant a convaincu le conseil d’adLa ministre de la Santé estime ministration et le ministère qu’un profil aujourd’hui que le LNS a rempli son

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contrat. « J’ai bien pris soin d’accompagner la mise en place des éléments que j’avais validés dans le plan stratégique actuel parce que je voulais notamment m’assurer que les exigences en matière de qualité de prestation, de délai, d’équipements et de professionnalisation du point de vue ressources humaines, pas uniquement dans le domaine de l’anatomopathologie, mais surtout dans ce domaine, faisaient bonne route, précise Mme Mutsch. Et je peux vous confirmer que je suis très satisfaite du chemin qui a été fait depuis la mise en œuvre du plan stratégique 2016. »

Une ministre satisfaite

Premier motif de satisfaction pour la ministre : les procédures. « Le LNS agit dans un marché de plus en plus complexe, donc il doit s’adapter en permanence, insiste la ministre de la Santé. Il faut bien sûr qu’il puisse mettre en place tous les instruments, tous les équipements pour assurer la qualité et l’excellence à tous les niveaux et au sein de tous les départements. » Le LNS a aussi mis en place un « véritable service de doléances et cela m’importe autant que les autres éléments, selon la ministre. Nous ne sommes plus vraiment dans la logique d’un service public, étant donné qu’il ne s’agit pas d’une administration publique mais d’un établissement public qui doit se positionner dans un marché libéralisé, re c o n n a î t Mme Mutsch. Mais, moi, je me trouve quand même dans la logique de la prestation d’un service public. » Le conseil scientifique a également été revu. « Jusqu’en 2016, il était sollicité très rarement pour donner son avis ou son aval pour des démarches stratégiques, reconnaît Mme Mutsch. Maintenant, il est vraiment composé d’experts internationaux, il est efficace et il se réunit de manière très régulière. Il se concentre surtout sur l’analyse et le développement des projets actuels et futurs du laboratoire. » Forte de ce satisfecit, la ministre de la Santé apparaît comme une vigoureuse défenderesse du LNS – « mais je reste très vigilante et très exigeante », insiste-t-elle – et de sa capacité à atteindre l’excellence et le rôle de référence que remplissent ses homologues d’autres pays. Avec un cadeau à la clé : l’inscription dans le projet de loi sur la planification hospitalière, que vient d’amender la commission de la santé avant relecture par le Conseil d’État, d’un centre de diagnostic en matière d’anatomopathologie et de génétique. Ce centre, c’est le LNS. « C’est très important que ce soit un établissement public qui assure cette nouvelle aire de tests génétiques », souligne Lydia Mutsch, alors que le service d’identité génétique du LNS doit rejoindre Dudelange d’ici la fin de l’année. « Les tests nouvelle génération

EXPÉR I ENCE EXI GÉE Le conseil d’administration du LNS a retenu Friedrich Mühlschlegel, natif de Cologne, pour son expérience médicale, scientifique et managériale étendue, lui qui a été aux commandes de deux laboratoires desservant les 5 hôpitaux universitaires de Kent en Grande-Bretagne.

peuvent à présent être développés et effec- impliqué et dispose d’une grande expertués au Grand-Duché. » De la matière tise. La dimension tellement ‘multifacettes’ pour le futur Centre national de géné- du LNS est un défi, entre les services clitique humaine pour lequel le LNS niques (microbiologie, anatomopatholorecrute activement. gie) et les missions de laboratoire de Également promu centre de dia- référence (contrôle alimentaire, contrôle gnostic en anatomopathologie, le LNS environnemental, médecine légale). » Son conserverait donc son monopole dans leitmotiv : « Une stratégie plus harmoces analyses alors que le secteur privé nieuse et unifiée. » frappe de plus en plus fort à la porte du ministère pour entrer sur ce mar- Transparence et qualité ché. Le tribunal administratif a donné Adepte des entretiens individuels et du raison aux Laboratoires réunis aux- « sur mesure », le nouveau directeur quels la ministre de la Santé a refusé aime à rendre des visites impromptues une autorisation en ce sens. Mais Lydia dans les différents services pour jauger Mutsch ira jusqu’au bout et a interjeté leur quotidien. « C’est aussi important appel de ce jugement. « De par la situa- de parler directement avec les autres tion géographique, l’élaboration des interlocuteurs, comprendre leur point besoins nationaux et l’identification des de vue, leurs priorités, leurs sujets d’inbesoins existants, le LNS est l’acteur qui quiétude », souligne-t-il. En particulier se prête le mieux pour assurer des ana- les hôpitaux, partenaires naturels du lyses anatomopathologiques et dans le LNS. « Ils attendent que nous soyons domaine de la génétransparents, ouverts tique humaine pour et joignables. » Pronotre population », chain succès à atteinréaffirme-t-elle. dre : la transmission « Je me trouve Charge au nouveau des résultats par voie quand même dans électronique. directeur de transformer l’essai. Entré en Cette ouverture la logique de la fonction en février derenvers les hôpitaux, les prestation d’un nier, le Pr Mühlschlegel organisations de a rapidement fait le recherche et le public service public. » tour de l’établissement f i g u re d’a i l l e u r s public qui compte parmi les priorités de Lydia Mutsch maintenant plus de M. Mühlschlegel. « Il Ministre de la Santé 240 collaborateurs. faut faire en sorte que le « Le LNS est en effet un public voie ce qu’est grand navire, mais j’en ai conduit d’aussi vraiment le LNS, sa diversité et le dur tragrands dans le passé », sourit l’ancien vail que font ses collaborateurs. » Un tradirecteur clinique d’un laboratoire de vail qui va passer par la refonte du site 365 personnes desservant cinq hôpitaux internet, devenu obsolète. sur une aire géographique de 700.000 Autre priorité pour atteindre l’exhabitants. Son diagnostic sur le LNS ? cellence : « délivrer un service de qua« J’ai l’impression que le personnel est très lité », que ce soit dans le diagnostic

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

2016

EN HAUSSE Le chiffre d’affaires du LNS est passé de 4,7 millions d’euros en 2014 à 6,2 millions d’euros en 2016. Son budget s’élève à 30,5 millions d’euros en 2017, sans compter les financements de certaines activités par le ministère de la Justice ou encore la Caisse nationale de santé. UNE PREMIÈRE TECHNIQUE

LA TÉLÉPATHOLOGIE DANS TROIS HÔPITAUX

Inscrite dans le plan stratégique 2016-2018, la télépathologie est devenue réalité début janvier dans trois des quatre hôpitaux du pays. Elle permet aux pathologistes du LNS d’examiner en direct les images envoyées par microcaméra en pleine intervention chirurgicale, offrant un gain de temps et d’efficacité puisque le chirurgien sait en moins de 30 minutes s’il a retiré tous les tissus cancéreux par exemple. Une prouesse technique financée par la Fondation cancer. « Le saut qualitatif est inestimable », souligne la ministre de la Santé Lydia Mutsch. D’ICI FIN 2017

UN PLAN NATIONAL ANTIBIOTIQUE

ou les autres activités. Le nouveau directeur se refuse d’ailleurs à déclarer qu’un effort particulier doit être mené au niveau du service d’anatomopathologie. « C’est une discipline très large, avec un process plus ou moins long selon les analyses. Ces derniers mois, nous avons stabilisé et amélioré les délais au regard des standards européens et internationaux. Nous sommes sur la bonne voie. » Et de toute façon, « tous les processus peuvent être améliorés ou modifiés », souligne-t-il. Cap aussi sur le recrutement rendu nécessaire par le développement de la télépathologie et la mise en place du Centre national de la génétique. « Nous avons suscité l’intérêt de profils très qualifiés », se réjouit M. Mühlschlegel, même si les exigences linguistiques (au moins anglais et français) ne facilitent pas le recrutement. 054 —

A CTIVIT É S Le LNS a procédé à près de 500.000 analyses en 2016, un chiffre en progression.

Les ambitions de M. Mühlschlegel sont grandes. « Pour le moment, je mets toute mon énergie dans la mise en place d u p l a n s t ra t é g i q u e p ro m u p a r Mme Mutsch, avec des aspirations et des objectifs très clairs. Dans le futur, des défis supplémentaires nous attendent. Nous les prendrons en compte et trouverons les meilleures solutions possible. » Son objectif ? « À l’avenir, j’aimerais que le LNS soit un centre d’excellence connu au Luxembourg et au-delà de ses frontières pour la qualité et l’engagement fort pour le patient et pour le professionnalisme, dans sa diversité et en bonne intégration avec ses interlocuteurs. » Les paris sont lancés. EN RÉSUMÉ

Le Laboratoire national de santé poursuit sa réorganisation et commence à en retirer les fruits avec de nouvelles missions de haut rang et une visibilité internationale accrue.

Le LNS participe au Plan national de lutte contre la résistance des bactéries aux antibiotiques, en collaboration avec les ministères de la Santé et de l’Agriculture. Une délégation du Centre européen de prévention des maladies (ECDC, Stockholm) et de la Commission européenne a récemment été accueillie par le LNS. « Le LNS répond présent sur les enjeux de santé publique et met à contribution son expertise clinique et scientifique », souligne Friedrich Mühlschlegel, le nouveau directeur du LNS. UN PA S DA NS L A RECHERCHE

UN NOUVEAU CENTRE DE NEUROPATHOLOGIE

Le LNS a créé une unité de diagnostic en neuropathologie en collaboration avec le Luxembourg Institute of Health (LIH) et le Centre de biomédecine (LCSB). Il s’agit du premier projet « Pearl » piloté par le LNS et soutenu par le Fonds national de la recherche. Il associe diagnostic des maladies affectant le système nerveux et recherche en neuro-oncologie et sur les maladies neurodégénératives. À sa tête, le Pr Michel Mittelbronn, qui a pris ses fonctions en janvier dernier.

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

P A S C A L D E L W I T , P O L I T O L O G U E À L’ U L B

La « quasi-disparition » de la social-démocratie CA M I L L E F R AT I |

MAISON MODERNE

Des Pays-Bas à l’Allemagne, du Royaume-Uni à la France, la famille social-démocrate européenne joue son avenir en 2017, une année électorale chargée.

Paperjam a sollicité l’analyse de Pascal Delwit, politologue au sein du Centre d’étude de la vie politique (Cevipol) à l’Université libre de Bruxelles et spécialiste des partis de gauche en Europe.

La social-démocratie semble enchaîner les déconvenues en Europe. Est-ce un mal général ? P A S C A L D E L W I T En termes de performances électorales et d’adhérents, on observe qu’effectivement la situation de la social-démocratie est très mauvaise. En période de paix et de démocratie, c’est quasiment la situation la plus mauvaise qu’elle ait connue depuis sa création, malgré quelques exceptions comme le Parti travailliste maltais, qui vient de gagner les élections en améliorant son score. On observe un affaiblissement tendanciel en Scandinavie, dans certains pays du centre de l’Europe, en Autriche, en Allemagne, au Grand-Duché de Luxembourg et en Belgique. Vous avez aussi des catastrophes comme le cas islandais, où le Parti social-démocrate s’est retrouvé à 6 %, ou plus récemment encore le cas néerlandais, où le PvdA est passé de 25 à 5 %. En Grèce, le Pasok a dégringolé de 40 % à 5 %. La socialdémocratie est dans une situation de quasi-évaporation du système politique dans ces pays. Il y a aussi d’autres affaiblissements très marqués, comme en Espagne, où le PSOE est aujourd’hui à 22 % des voix alors que son étiage normal se situe à peu près à 40 % des voix.

En France, le candidat à l’élection présidentielle n’a atteint que 7 % des voix, et les élections législatives ont été tout aussi catastrophiques. Comment comprendre cette déroute généralisée ? Le retournement socio-économique des années 1970 et du début des années 1980 a profondément affecté la famille social-démocrate. Il y a eu la crise économique, le développement dans les années 1980 de la vague néolibérale, et donc le recul important de l’intervention de l’État dans les affaires économiques dans à peu près tous les pays. Il faut ajouter le nouvel âge de la globalisation qui fait que, progressivement, l’agencement sur lequel s’appuyaient les partis sociaux-démocrates – une croissance économique relativement soutenue, des relations sociales relativement apaisées, une action institutionnelle dans le Parlement et au gouvernement et une action extra-institutionnelle pilotée par l’organisation syndicale – s’est défait petit à petit. La famille social-démocrate s’est aussi trouvée confrontée à une inversion du climat idéologique, devenu beaucoup plus défavorable à la gauche et de manière spécifique à la famille socialiste,

ainsi qu’au dessaisissement – consenti – des prérogatives nationales au profit d’organisations comme l’UE qui n’agissent pas dans une logique permettant facilement de créer les mêmes rapports de force qu’au niveau national. Et puis la base sociale historique de la social-démocratie, la classe ouvrière, a subi un déclin sociodémographique très important dans les pays européens avec une nouvelle répartition internationale du travail, la délocalisation de pans entiers de l’industrie européenne vers le Sud-Est asiatique par exemple. Les citadelles ouvrières ont également disparu. Au-delà de ces tendances longues, il y a encore quelques éléments à plus court terme, et en premier lieu la crise économique et financière. La famille socialiste aujourd’hui n’a plus, aux yeux de segments électoraux et sociodémographiques clairs, une valeur ajoutée telle qu’on puisse ou qu’il faille voter pour elle. Même pire : elle apparaît comme complètement inutile, c’est-àdire que les classes populaires salariées qui votent encore occasionnellement pour elle s’estiment sinon trahies, du moins insatisfaites au terme des législatures et elle est durement sanctionnée. C’est ce qui vient de se passer aux Pays-

LE DÉCLIN ÉLECTORAL INEXORABLE DES PARTIS SOCIAUX-DÉMOCRATES EN EUROPE Résultats aux élections législatives depuis 1966 55 50 Pasok 45

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Bas : le PvdA, dont la ligne d’étiage était à 25-30 %, se retrouve à 5 %. Même chose en Grèce et Espagne avec le gouvernement Zapatero, qui a été le point nodal de l’affaiblissement considérable du PSOE. La percée de la gauche radicale traduit-elle cette déception de l’électorat face à la social-démocratie ? C’est une des indications de ces dernières années. On observe déjà une forme de sortie du jeu électoral par l’abstention, voire en amont, dans les pays où c’est nécessaire, par la non-inscription sur les listes électorales. Si vous regardez le deuxième tour de l’élection présidentielle en France, qui est supposée être l’élection la plus importante, vous avez 12 % d’électeurs non inscrits, 30 % d’abstentionnistes et 4 à 5 millions de bulletins blancs et nuls. Soit autant de personnes que celles qui ont voté pour Emmanuel Macron au deuxième tour. Le vote se déplace effectivement parfois vers les partis de la gauche radicale – ça s’est clairement observé en Grèce, en Espagne, en Islande dans une certaine mesure, en France aussi à l’élection présidentielle, même s’il faut être prudent en raison d’un effet « vote utile » qui a joué pour l’électorat de gauche. Vous avez également des effets de translation vers la droite radicale – regardez en France la bordure septentrionale du pays, traditionnellement à gauche, devenue territoire du Front national. C’est partiellement clair aussi aux Pays-Bas et en Suède.

En période de paix et de démocratie, c’est quasiment la situation la plus mauvaise que la socialdémocratie ait connue depuis sa création.

Que doit faire la gauche européenne pour retrouver un intérêt aux yeux des électeurs ? Son défi est assez simple et en même temps extrêmement compliqué. Son défi, c’est d’exister aujourd’hui. Quand vous regardez au niveau macro-

politique, vous observez une tendance tellement nette à l’affaissement que s’il n’y a pas un mouvement, elle est tout simplement menacée de ne plus exister avec une force politique substantielle. Après, ce qui est aujourd’hui au cœur de la crise de la social-démocratie, c’est la question de son identité. Quel est l’objectif principal de la famille socialiste et social-démocrate quand elle se présente aux électeurs et quand elle est dans l’exercice des politiques publiques ? De sa naissance à la fin du 19 e siècle jusqu’aux années 1970-1980, c’est essentiellement une famille réformiste qui travaille pour faire advenir des avancées sociales au bénéfice des catégories populaires salariées, principalement la classe ouvrière. Elle n’exerce plus cette capacité pour des raisons idéologiques, économiques ou politiques. Comment peut-elle de nouveau incarner une famille politique de défense des catégories populaires, et singulièrement des catégories populaires salariées, dans une alliance par exemple avec les classes moyennes salariées ? Au Luxembourg, on observe aussi ce tiraillement du LSAP entre une ligne assez traditionnelle dans le Sud, et une autre qui s’affranchit de ses racines, incarnée par le vice-Premier ministre Étienne Schneider… Le LSAP a aussi été touché par les évolutions, notamment le déclin très marqué de la sidérurgie, à travers effectivement une oscillation entre une aile plutôt ouvrière et proche du monde syndical et une ligne plus « classes moyennes » et libertaire. La reformulation contemporaine de l’identité socialiste autour d’un profil qu’on pourrait qualifier de « bobo » ou de libérallibertaire est une possibilité. Mais quelle est alors la valeur ajoutée du LSAP par rapport à Déi Gréng par exemple, ou

même dans une certaine mesure au DP ? De même pour les socialistes néerlandais par rapport à Democraten 66 ou à GroenLinks. En Belgique néerlandophone, les Verts sont quasiment au niveau des socialistes et on voit bien que d’élection en élection, il y a des effets de translation entre ces deux partis. Royaume-Uni, France, Allemagne et Italie : c’est une année électorale à haut risque pour la social-démocratie… Ce sont des rendez-vous cruciaux pour ces quatre pays, sans oublier la Pologne et l’Espagne où le PSOE vient de réélire son leader, mais est clairement en crise. Dans une certaine mesure, les six grands pays de l’UE révèlent un peu les cas de figure possibles pour la social-démocratie : sa quasi-disparition en Pologne, son affaissement considérable en Espagne, les questions qui se posent en Italie (avec un Parti démocrate affaibli) et en Allemagne (où le SPD enchaîne les déconvenues aux élections régionales, ndlr), et la grande lessiveuse en France. Au Royaume-Uni, le Labour a sauvé la mise par rapport à ce qui lui était annoncé et Jeremy Corbyn a marqué dans cette élection. Mais le Labour reste dans l’opposit i o n e n d é p i t d’u n e p re s t at i o n catastrophique de Theresa May. Tant que la famille socialiste n’aborde pas frontalement la question de son identité à l’échelle des différents partis et du groupe au Parlement européen, tant qu’elle ne l’éprouve pas dans les politiques publiques, il n’y a aucune raison que la dynamique change. La question doit être progressivement tranchée, parce qu’à force de ne pas trancher, fatalement les électeurs tranchent pour vous. EN RÉSUMÉ

La social-démocratie vit une crise de confiance sans précédent à travers l’Europe, l’amenant à se questionner sur son identité et ses objectifs.

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Périodes durant lesquelles les partis se trouvaient au gouvernement

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

PR ÉSI D ENT Jean-Claude Reding préside le CESGR depuis le 1er janvier 2017, date du début de la présidence luxembourgeoise de la Grande Région.

qui concerne les connexions des trois ou quatre métropoles de la Grande Région avec d’autres régions européennes, on constate en revanche des intérêts communs. La décentralisation de l’emploi envisagée par le gouvernement luxembourgeois est-elle un sujet au CESGR ? Oui, bien sûr. On entend notamment parler de télétravail, mais encore faudrait-il analyser combien de personnes utilisent ce modèle qui ne date pas d’hier. Avec les smartphones, qui n’existaient pas encore il y a quelques années, le concept entre dans une nouvelle dimension. Les questions de l’organisation se posent d’ailleurs toujours, notamment celle de la fiscalité ou celle des cotisations sociales. Je pense qu’à travers nos discussions, nous arriverons à démystifier le télétravail et à dégager d’autres pistes. Cela dit, il nous faudrait encore les moyens pour avancer convenablement dans nos travaux. Le budget actuel nous permet de nous voir deux, voire trois fois par an.

L’alternative à la concurrence F R A N Ç O I S AU L N E R

Le Comité économique et social de la Grande Région (CESGR), constitué il y a 20 ans, est le porte-parole des employés et des employeurs en tant qu’organe consultatif à vocation socio-économique du Sommet de la Grande Région. Son nouveau président, pour deux années, est Luxembourgeois: Jean-Claude Reding, attaché à une coopération optimale entre les différentes parties prenantes.

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e Luxembourg a pris la présidence de la Grande Région le 1er janvier dernier. Au même moment, vous êtes devenu président du CESGR pour une durée de deux ans. Que peut-on dire sur l’avancement des travaux et les thèmes discutés ? J E A N - C L A U D E R E D I N G Les travaux du CESGR vont seulement commencer maintenant, après que nous avons préparé une feuille de route pour nos quatre groupes de travail. Celle-ci se base sur les quatre thèmes d’ores et déjà retenus sous la présidence wallonne. Il s’agit premièrement des possibilités de développement économique et de coopération dans la Grande Région, dont notamment la question de l’intégration de l’aménagement du territoire. Le deuxième thème est celui de la mobilité, où il existe déjà de nombreuses idées et de nombreux projets. Il s’agit maintenant de les mettre en œuvre, mais cela avance très lentement, la question étant toujours de savoir qui est en charge de quoi. Sur le troisième thème, l’éducation, nous avons réussi à avancer

avec des accords contraignants. Le CESGR souhaite désormais approfondir la possibilité d’y intégrer la formation continue. Le quatrième thème est la santé et le changement démographique. Nous devons nous demander comment organiser la mobilité et la coopération sanitaire, qui concernent particulièrement des gens qui habitent dans des régions frontalières. Selon les thèmes, les travaux avancent plus ou moins vite. Est-ce donc possible de coopérer entre des régions si différentes de par leurs législations, leurs cultures et leurs caractéristiques ? Il faut évidemment connaître les autres régions et comprendre leur fonctionnement. C’est justement cela qui est intéressant, car on discute et on apprend les unes des autres. Je plaide toujours pour la coopération, car l’alternative est de percevoir les autres comme des concurrentes. Bien sûr, il existera toujours des sujets sur lesquels on ne s’entend pas. C’est le cas notamment de l’aviation où les positions sont très différentes. En ce

Le dialogue social au Luxembourg a connu au cours des dernières années des moments de point mort, ou alors il fonctionnait tant bien que mal. Qu’en est-il du dialogue social dans la Grande Région ? Comment se porte la relation entre les représentants des employeurs et des employés ? Au sein du CESGR, il n’y a pas de blocages fondamentaux. Les problèmes nationaux ou fédéraux sont tenus à l’écart. Nos collègues allemands ne discutent pas des différentes politiques salariales entre la Sarre et la RhénaniePalatinat. Et nous non plus d’ailleurs. D’un autre point de vue, on observe que lors de discussions sur des sujets européens qui concernent la Grande Région, comme la réforme de la directive sur le détachement de travailleurs, les employeurs se rendent compte qu’il existe un certain dumping économique, et pas seulement social. Le CESGR est dans ce cas-là un endroit intéressant pour en discuter. EN RÉSUMÉ

La coopération est la meilleure alternative à la concurrence, estime le président du Comité économique et social de la Grande Région, Jean-Claude Reding.

M A I S O N M O D E R N E (A R C H I V E S)

GRANDE RÉGION

Vous voulez dire que les gouvernements luxembourgeois et régionaux sont avares en ce qui concerne la Grande Région ? Je pense que oui. Notre budget stagne au même niveau depuis 20 ans. Mais bon, c’est toujours la même chose : les uns veulent économiser et les autres ne veulent pas payer plus.

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

RE VALORISATION DES CHÈQUES -REPAS

Le plat du jour passe mal CA M I L L E F R AT I |

MAISON MODERNE

Six mois après sa validation par le gouvernement, l’augmentation possible de la valeur faciale des chèques-repas concerne à peine la moitié des entreprises affiliées au Luxembourg. Ce retard à l’allumage devrait se dissiper dans les prochains mois et ne jette aucune ombre sur un secteur en constant développement.

L’

utilisation des chèques-repas est une bonne chose pour le secteur de l’horeca, et cette augmentation va doper le pouvoir d’achat des employés », se félicitait Pierre Gramegna en annonçant l’une des mesures les plus populaires de la réforme fiscale en avril 2016. L’augmentation de la valeur faciale du chèque-repas de 8,40 à 10,80 euros constituait en effet un sacré coup de pouce après plus de 20 ans de stagnation. Fixée à 270 francs luxembourgeois (6,99 euros) à son apparition en 1987, elle était passée à 330 LUF (8,18 euros) en 1994 et à 8,40 euros en 2002 lors du passage à la monnaie unique. Une annonce du ministre des Finances qui a donc fait sensation, même si d’aucuns rappellent que, pour couvrir effectivement le prix d’un plat du jour accompagné d’une boisson voire d’un café, le chèque-repas devrait plutôt atteindre 12 euros au vu du coût de la vie au Grand-Duché. Premiers à se réjouir, les émetteurs de chèques-repas – Sodexo, Edenred (ex-Accor Services) et Chèque Resto – ont travaillé plusieurs mois durant à expliquer la réforme à leurs clients et à les accompagner pour la transition possible dès janvier 2017. « Certains de nos clients ont appliqué la revalorisation dès le 1er janvier », indique Marie-Pascale Trévalinet, area manager d’Edenred au Luxembourg. La plupart des sociétés offrant des chèques-repas dans leur package salarial ont toutefois été décontenancées par le revirement surprise du gouvernement. « Il était question au départ que la part des employés augmente aussi et passe de 2,80 à 3,60 euros », explique Aly Schambourg, directeur de Chèque Resto. Sans effort supplémentaire, les entreprises pouvaient donc porter la valeur faciale de leurs chèques-repas à 9,20 euros. « Mais finalement, le 19 décembre, on apprend 060 —

que ce n’est pas le cas et que la part des employés reste à 2,80 euros. Il a fallu informer la clientèle. Certaines sociétés ne savaient plus quoi faire. » Branle-bas de combat dans les services RH : le surcoût s’établit à 518,40 euros par salarié sur l’année, soit 25.920 euros pour une entreprise comptant 50 salariés et 51.840 euros pour une PME de 100 salariés. Une somme certes déductible des impôts, mais qu’il faut avancer. La conjoncture économique n’a pas non plus joué en faveur des entreprises avec une tranche indiciaire échue au mois de janvier 2017, alors qu’elle était plutôt prévue pour le printemps. « Certaines sociétés n’ont pas pu assumer à la fois le passage des chèques-repas à 10,80 euros et l’augmentation indiciaire des salaires, mais cela se fait progressivement, assure Marie-Pascale Trévalinet. Une grande majorité de nos clients passeront au chèque-repas à 10,80 euros d’ici la fin de l’année, et au plus tard début 2018. » Sodexo, l’autre acteur-clé du secteur présent au Luxembourg depuis 1989, estime également que plus de la moitié de ses clients se convertiront au chèque-repas à 10,80 euros avant fin 2017, même s’il attend officiellement l’automne pour divulguer ses statistiques, prévoyant notamment une deuxième vague au mois de juillet. « On compte bien sûr de grandes entreprises, mais ce sont pour l’instant surtout les PME et TPE ayant leur siège social au Luxembourg qui ont franchi le pas, indique Sylvie Favaut, directrice chez Sodexo Benefits & Rewards Services Luxembourg. Le processus peut être plus long pour de plus grandes entreprises lorsque la décision ne se prend pas sur place, d’autant que l’effort de trésorerie est plus élevé. » Le budget de ces entreprises plus imposantes est aussi moins facile à modifier en cours d’année. « Le retour est globa-

lement très positif », insiste toutefois Mme Favaut. Certes, il est parfois délicat de faire comprendre cette réalité à des salariés déçus de voir que leurs chèques-repas affichent toujours 8,40 euros, alors qu’ils pensaient bénéficier dès janvier de la revalorisation. En témoigne le communiqué agacé de l’OGBL en février, s’insurgeant contre la recommandation de responsables patronaux du secteur financier de ne pas répercuter la bonification du chèque-repas à 10,80 euros.

Les restaurateurs en retrait

Difficile de toute façon de résister au mouvement. « C’est la tendance du marché », souligne Mme Trévalinet. Et le chèque-repas demeure une valeur sûre du package salarial proposé dans bon nombre d’entreprises. « Cela revient à augmenter un salarié d’environ 100 euros par mois sans avoir de charges à payer », note Aly Schambourg. D’ailleurs, le marché du chèquerepas se porte plutôt bien. « Le marché grandit, confirme Mme Trévalinet. C’est un avantage extralégal tellement facile à mettre en place et qui produit de la motivation. » Aucun des trois émetteurs n’a souhaité communiquer sa croissance, même si le plus récent, Chèque Resto,

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

60.000 Bénéficiaires au Luxembourg.

86.400 €

Charge annuelle du chèque-repas à 10,80 euros pour une entreprise de 50 salariés, soit 25.920 euros supplémentaires par rapport au chèque-repas à 8,40 euros.

arrivé sur le marché en 2001, ne serait pas loin d’une évolution à deux chiffres. Sodexo et Edenred se partagent pour l’instant les plus grosses parts du gâteau – 60 % pour le premier et 30 % pour le second, selon les chiffres avancés par Chèque Resto, qui revendique 10 %, soit 5.500 à 6.000 bénéficiaires. Un gâteau qui intéresse aussi forcément les restaurateurs, récipiendaires désignés des chèques-repas. « C’est une très bonne nouvelle pour le secteur, car les chèques-repas représentent des recettes non négligeables pour les restaurateurs au quotidien », réagissait François Koepp, secrétaire général de l’Horesca, lors de l’annonce de la revalorisation du chèque-repas. Un an après, l’Horesca ne peut fournir aucun chiffre corroborant une éventuelle augmentation du chiffre d’affaires des restaurateurs. « Beaucoup d’entreprises ne sont pas outillées pour le suivi commercial et ne peuvent pas dire qui paie comment, soupire M. Koepp. Même le Statec nous inclut dans la catégorie des commerces et du tourisme. » Difficile donc pour l’Horesca de confirmer la perte de vitesse des restaurateurs par rapport aux autres enseignes affiliées aux chèques-repas (grandes surfaces, boulangeries, etc.). « Les chèquesrepas sont de moins en moins utilisés

chez les restaurateurs, affirme Aly Schambourg. Beaucoup se plaignent d’ailleurs des travaux en ville, où il est parfois impossible de déjeuner dehors à cause du bruit. » De manière générale, « les gens font peut-être plus attention et en tout cas utilisent leurs chèques-repas plutôt dans les grandes surfaces ». Il faut dire que celles-ci ont étoffé leurs rayons dévolus aux sandwiches, salades et plats à réchauffer, afin de répondre à une demande croissante ces dernières années. Avec certaines dérives à la clé. « Les grandes surfaces peuvent, elles aussi, accepter les chèques-repas pour tout ce qui est alimentaire, beaucoup d’entre elles offrent en plus le service de la restauration, mais si l’on achète de la poudre à laver, cela change complètement l’affectation initiale du chèque-repas », s’agace M. Koepp. Chèque Resto affiche en tout cas un ratio de 60 % de chèques-repas encaissés dans les grandes surfaces, contre 40 % seulement dans les restaurants. Edenred affirme, de son côté, que ces derniers représentent encore plus de la moitié de ses récipiendaires. « Le chèquerepas répond à la problématique des employeurs qui cherchent des solutions fiscalement avantageuses tout en stimulant le pouvoir d’achat des collaborateurs », insiste Mme Trévalinet.

Enjeu crucial pour l’Horesca mais aussi pour les émetteurs de titres-restaurant, coincés entre la volonté de séduire le plus grand nombre de bénéficiaires et celle de maintenir des relations privilégiées avec les restaurateurs. Le respect des dispositions légales pourrait bénéficier des avancées technologiques à venir. Et notamment de la dématérialisation des chèques-repas, en progression en France et complète depuis un an et demi en Belgique. « Le chèque électronique permettrait d’éviter au maximum une mauvaise utilisation », plaide François Koepp. Ainsi, chez nos voisins, le consommateur ne peut pas dépasser une certaine somme journalière et l’utilisation de sa carte peut même être limitée aux jours ouvrés. « Si la carte comportant la contrevaleur des chèques impose trop de contraintes, elle sera contre-productive », craint, au contraire, Aly Schambourg. Sodexo et Edenred ont déjà développé une offre électronique sur les marchés belge et français – respectivement 1,75 et 3,5 millions de bénéficiaires. Mais la prudence est de mise sur un marché nécessairement plus petit, comptant plus de 400.000 travailleurs, mais seulement 60.000 bénéficiaires de chèques-repas. Avec un investissement non négligeable dans les supports numériques. « Nous maîtrisons la technologie puisque nous proposons le Ticket Restaurant® électronique dans de nombreux pays du groupe. Toutefois, la dématérialisation au Luxembourg dépendra du cadre légal et de son application dans le pays, souligne Mme Trévalinet. Mais c’est dans l’air du temps. »

« Une grande majorité de nos clients passeront au chèque-repas à 10,80 euros d’ici la fin de l’année, et au plus tard début 2018. » Marie-Pascale Trévalinet Area manager Edenred Luxembourg

EN RÉSUMÉ

La revalorisation du chèque-repas n’a pas encore été appliquée par toutes les entreprises offrant cet avantage à leurs salariés. Un avantage prisé et amené à évoluer à l’avenir à travers la dématérialisation déjà expérimentée en France et en Belgique.

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Schmëtt

ÉCONOMIE & POLITIQUE Troisvierges TOUR DE FRANCE 2017

La petite reine sur un plateau J E A N - M I C H E L GAU D R O N |

Le passage du Tour de France sur les routes luxembourgeoises constitue toujours un événement sportif exceptionnel. À cette occasion, la machine du nation branding va elle aussi se mettre en branle et exploiter au maximum la vitrine médiatique ainsi offerte.

APP

SPOTICLE DANS LA BOUCLE Le passage du Tour de France sera l’occasion du lancement de l’app Spoticle (gratuite sur Apple Store et Google Play), développée par deux Luxembourgeois, Bob Krier (PrimeResults) et Brice Dondelinger (Brice-Business Project Management et Bamhaus). Il s’agit de créer des «spots» géolocalisés décrivant un lieu dans le détail. Une « Spotmap» sera alors spécialement créée à l’occasion du passage du Tour, compilant les attractions touristiques courant le long du tracé et à ses abords.

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Wincrange Féitsch

Wiltz

MAISON MODERNE

T

out juste 70 ans après avoir découvert les routes du pays (et 11 années après son dernier passage à Esch, ville d’arrivée et de départ lors de l’édition 2006), le Tour de France cycliste refait (ça sera la 8e fois) un passage par le Luxembourg. Venant de Belgique (Verviers), il entrera le 3 juillet au Grand-Duché par le nord (à Schmëtt) et en ressortira quelque 112 km plus tard à Esch-sur-Alzette, laissant les coureurs filer sur l’arrivée à Longwy. Le lendemain, la 4e étape partira de Mondorf-les-Bains et longera presque la frontière française jusque Schengen, où la grande caravane du Tour, après avoir traversé au total une vingtaine de communes dans le pays, le quittera en direction des Vosges. Cette année 2017 est riche de symboles, puisqu’elle marque aussi à la fois les 90 ans de la première victoire d’un Luxembourgeois (Nic. Frantz) sur une étape du Tour, le 100e anniversaire de la Fédération du sport cycliste luxembourgeois, ou encore le 130e de la naissance de François Faber, premier vainqueur national (en 1909) de l’épreuve. La couverture médiatique mondiale exceptionnelle de l’événement (plus d’un milliard de téléspectateurs dans près de 190 pays) offre évidemment une exposition à nulle autre pareille, forcément exploitée dans l’élan naissant de la promotion du pays et de sa « marque », sous la bannière « Let’s make it happen ». Drapeaux géants et bâches déployés tout le long du parcours ; gadgets en pagaille distribués aux enfants ; portrait géant des quatre vainqueurs luxembourgeois de la Grande Boucle (François Faber, Nic. Frantz, Charly Gaul et Andy Schleck) affiché sur le barrage d’Esch-sur-Sûre; œuvres d’art de l’artiste anglais James Straffon disséminées sur le tracé… tout est bon pour montrer le pays sous son meilleur jour. Une asbl, Association des organisateurs du passage du Tour de France 2017 au Luxembourg, a vu le jour fin janvier et regroupe des représentants des ministères des Affaires étrangères, de l’Économie et des Sports, mais aussi de la commune de Mondorf-les-Bains et de la Fédération du sport cycliste. Elle coor-

Eschdorf

Mamer

Esch-sur-Alzette

donne les différents efforts et engagements des uns et des autres, sachant que le comité d’organisation regroupe une vingtaine de personnes provenant également de la police, Ponts & Chaussées ou encore des services de secours, « sans compter qu’au niveau de la police et des Ponts & Chaussées, il y a plein de gens qui travaillent sur le dossier en coulisses », précise Carlo Hastert (Relations publiques au ministère des Sports). Le jour J, plus de 250 policiers et 350 signaleurs seront par ailleurs mobilisés sur le parcours des deux étapes pour canaliser les coureurs et les spectateurs. Le ministère des Sports a investi 100.000 euros dans cette asbl et celui de l’Économie 35.000. À Mondorf, ville-départ, et aux alentours, on se frotte évidemment les mains en termes de réservations hôtelières, la quasi-totalité des chambres ayant déjà été bloquée par deux agences spécialisées il y a plus de six mois. Le syndicat Horesca n’est pas en mesure de donner des chiffres détaillés sur l’impact direct de l’événement, mais on sait déjà que ASO, l’organisateur de la course, a réservé à elle seule à chaque étape du Tour quelque 1.500 lits… « Quelqu’un de chez eux, qui a déjà

Mondorfles-Bains

Schengen

couvert plus de 300 départs d’étape, est venu incognito et a mesuré tous les espaces disponibles sur le site. On a ainsi pu aménager les lieux exactement selon les normes », explique Guido Berghmans, directeur général de Casino 2000 à Mondorf, impatient d’être à début juillet, même si l’incertitude demeure quant à la fréquentation attendue. « Personne ne le sait avec précision. Les responsables d’ASO nous ont dit de nous attendre à 10.000 personnes. On table entre 3-4.000 et 10.000. » Dans le cadre d’une autre asbl, Départ du Tour de France 2017 à Mondorf-lesBains, constituée conjointement avec la commune et le Casino, un riche programme de festivités a été concocté, avec aussi des actions caritatives (ventes d’objets de collection, repas) en faveur de SOS Villages d’enfants. « Pour nous, c’est une chance historique de faire un événement écrit dans les annales du Luxembourg, du Tour de France et de Mondorf. Alors, faisons-le correctement ! » EN RÉSUMÉ

Pendant deux jours, le Luxembourg vivra au rythme du passage du Tour de France cycliste. Une occasion en or pour marquer un grand coup en termes de promotion de l’image du pays.

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

F R A N Ç O I S AU L N E R

VER A SPAUTZ (LSAP)

« LA CROISSANCE NE PEUT PAS ÊTRE INFINIE »

EN ROUTE VERS LES ÉLECTIONS

La campagne menant vers les élections communales débutera officiellement le 9 septembre, mais les partis fourbissent déjà leurs armes. Paperjam vous propose chaque mois un point condensé sur l’actualité.

Vera Spautz, la bourgmestre de la Ville d’Esch-sur-Alzette, est la candidate chef de file du LSAP pour les élections du 8 octobre. Esch-sur-Alzette est le fief du LSAP, qui détient 9 des 19 mandats communaux. Quels sont vos arguments pour que cela reste ainsi, voire que votre position soit renforcée ? Le LSAP a entrepris énormément de choses ces dernières années. Esch est en pleine mutation et le LSAP en était le moteur. L’Université et la Cité des sciences se sont implantées en 2011 et nous avons obtenu le projet de l’« Hôpital du sud », ce qui va générer beaucoup d’emplois, essentiels pour la ville d’Esch. Nous investissons aussi beaucoup dans une multitude de projets dans l’économie solidaire et circulaire où nous collaborons avec le Centre d’initiative et de gestion local (CIGL), la coopérative dans le domaine du développement durable Co-Labor, ainsi que deux nouveaux partenaires, Creavert et le projet « Be New ». Ces projets créeront des emplois pour des personnes moins qualifiées. Nous sommes par ailleurs de plus en plus sollicités par des entreprises qui veulent s’établir à Esch. Il s’agit de grandes entreprises, mais aussi d’hôtels qui sont attirés par le développement de notre offre touristique avec

par exemple le « Galgenberg », la réorganisation du parc d’animaux et la mine Cockerill. Sans compter qu’Esch et les communes du Sud accueilleront la Capitale européenne de la culture en 2022. On dit toujours qu’Esch n’est pas belle, mais Esch est magnifique. Tout le monde qui visite le « Galgenberg » pour la première fois reste sans voix. Esch est située entre la frontière française et ses communes voisines. La coopération avec les voisins fonctionne-t-elle ? Elle fonctionne bien. Vous dites la frontière française, mais Esch était en fait enfermée entre les friches de l’ancienne Arbed. Désormais, ces friches représentent d’incroyables opportunités de développement. C’est le cas pour la friche Esch-Schifflange où, contrairement à Belval, les responsables politiques partagent les responsabilités. Cela nous permet d’avancer sur des questions comme des élargissements de terrains constructibles. Belval n’est d’ailleurs pas terminé et la friche des Terres rouges représente une nouvelle opportunité. Nous aurons enfin plus de place et nous pourrons

construire les infrastructures qui nous manquaient. Il nous faut par exemple plus d’écoles, car la population grandit et devient de plus en plus jeune. Vous évoquiez les entreprises qui s’établissent à Esch. Le gouvernement songe en effet à décentraliser l’emploi pour soulager la capitale qui souffre de bouchons et de prix du logement élevés. Étant donné qu’Esch a déjà des problèmes de circulation, ne faut-il pas préparer la ville à plus de croissance ? Lors de nos discussions avec le gouvernement au sujet des friches Esch-Schifflange et des Terres rouges, nous avons souligné que la croissance démographique d’Esch ne peut pas être infinie. Nous ne pouvons pas grandir plus vite, car nous devons préserver la qualité de vie de nos citoyens et de ceux qui viendront vivre à Esch. Ça veut dire qu’on ne peut pas simplement construire des grands immeubles. Bien sûr, nous prenons nos responsabilités et nous continuerons à développer du logement, mais les prix devront rester abordables pour toutes les strates de la population.

LE SAVIEZ-VOUS ? L’abstentionnisme est interdit au Luxembourg. En théorie, les personnes inscrites sur les listes électorales qui ne se présentent pas à leur bureau de vote risquent une amende de 100 à 250 euros. En cas de récidive, elle peut monter à 1.000 euros. En pratique, les autorités ne punissent néanmoins personne, car l’effort pour répertorier les non-excusés serait énorme.

AU CŒUR DE LA POLÉMIQUE Le DP ayant choisi un cœur pour son slogan, il s’est attiré les foudres de Déi Lénk, qui avait opté pour le même emblème avant les libéraux. Le parti de gauche s’interroge pour savoir si le cœur bleu du DP symbolise le froid social du parti. Le DP tente de désamorcer: «Unis dans le cœur, divisés sur les idées. »

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C’est le nombre d’habitants de Saeul, la plus petite commune du Grand-Duché. À titre de comparaison, la capitale compte 114.090 habitants. Tandis que dans les communes de plus de 3.000 habitants, les élections fonctionnent selon le système de représentation proportionnelle, les plus petites le font selon le système de majorité relative.

Virun de Gemengewahlen ginn et 17 Députés-Maires. Mol gespaant wéi dat no de Wahlen ausgesält. Juillet / Août 2017 —

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BRÈVES

ENTREPRISES

MAISON MODERNE

FAILLITE OFFICIALIS ÉE Début juin, le tribunal de commerce a mis fin à deux mois et demi d’incertitude pour les quelque 70 salariés de l’Hôtel Alfa, en entérinant la faillite de l’établissement après la tenue de l’audience entre Alfa Gestion, propriétaire des murs, et Alfa-Hôtel sàrl, qui détient le fonds de commerce et qui employait le personnel. L’hôtel avait fermé ses portes du jour au lendemain mi-mars en raison d’un conflit financier. AlfaHôtel sàrl accuse depuis 2013 des arriérés de loyer, estimés à quelque 2,5 millions d’euros, auprès d’Alfa Gestion, qui avait obtenu, en mai 2016, une décision de justice l’autorisant à résilier le bail et donc à la fermeture de l’établissement.

« C’est un possible coup de génie. » Nicolas Henckes, directeur de la CLC Le nouveau directeur de la Confédération luxembourgeoise du commerce (CLC) a réagi après l’annonce du rachat de l’enseigne Whole Foods par Amazon. Selon lui, l’acquisition de ces 436 magasins bios pourrait bien être un « coup de génie » et présage « des recompositions importantes du paysage des entreprises en général et du commerce en particulier ».

PREMIER PRÉSIDENT POUR LE CLUSTER BOIS La nouvelle plateforme d’échanges dédiée à l’industrie du bois a nommé l’architecte René Witry du bureau Witry & Witry comme président. Lancé le 29 novembre 2016, le Cluster Bois est un des derniers-nés des plateformes d’échanges de Luxinnovation. Dédié à l’industrie de la production et de la transformation du bois au Luxembourg, l’objectif est de favoriser l’innovation dans un secteur qui représente 1.500 entreprises et emploie 11.000 personnes. Juillet / Août 2017 —

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ENTREPRISES

BRÈVES

BRÈVES

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C’est, en pourcentage, la participation de Cargolux dans Henan Cargo Airlines, joint-venture réalisée entre la compagnie aérienne luxembourgeoise et son actionnaire chinois HNCA. Les premiers vols de la nouvelle compagnie, basée à l’aéroport de Zhengzhou, devraient avoir lieu au 4e trimestre 2018.

SERVICE AUX START-UP L’étude parisienne Alto Avocats annonce son extension au Luxembourg. Fondé en 2015, le cabinet se présente comme une « start-up du droit, en ce sens qu’il évolue dans un écosystème start-up et qu’il a su adapter ses méthodes de travail, comme de facturation, aux start-up qu’il entend assister ». De fait, il se propose de les accompagner dès leurs premiers pas : quel statut juridique adopter, comment lever des fonds, comment protéger sa marque ou déposer un brevet…

PROCÉDURE DISCIPLINAIRE « La procédure disciplinaire médicale et les droits de la défense » étaient au centre d’une conférence organisée par Me François Prum et son associée, à la suite de l’arrêt retentissant prononcé le 15 février dernier par le Conseil supérieur de discipline du Collège médical, qui a pointé du doigt l’acharnement du Collège médical envers cinq orthodontistes depuis 2009, considérant que celui-ci « n’a pas hésité à recourir à des procédés inacceptables pour tenter d’arracher une condamnation à tout prix ».

LE PL ACE D’ARMES CHANGE DE TÊTE Après six années à la direction de l’hôtel Le Place d’Armes, Franck Leloup a annoncé qu’il laisserait sa place à Hubert Bonnier en juillet. Il prend la direction d’un hôtel à Agadir, au Maroc. Formé à l’École hôtelière de Paris, son successeur a été directeur financier dans différents hôtels prestigieux.

FIN D’UN FANTASME ? Les grands opérateurs de l’immobilier de bureaux luxembourgeois observent un intérêt croissant de la part de sociétés de la City. Depuis le début de l’année, des groupes anglosaxons présents à Londres ont effectivement été nombreux à manifester leur intention de prendre pied au Luxembourg. Mais selon les experts, il s’agirait davantage du transfert de certaines activités que d’un déménagement massif.

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E-COMMERCE Amazon pourrait venir jouer les trouble-fête sur le marché automobile. En effet, le géant américain de la vente en ligne serait sur le point de proposer à la vente des véhicules en Europe. Selon Christoph Möller, responsable du département des équipementiers automobiles d’Amazon à Luxembourg, le Royaume-Uni aurait été choisi comme marché pilote de ce nouveau service. Des propos toutefois non officiellement confirmés à ce jour. START-UP EUROPÉENNES Apateq et Vyzvoice, les deux entreprises actives respectivement dans le traitement des eaux industrielles usées et dans la digitalisation, ont été récompensées parmi 10 start-up européennes lors des Startup Europe Awards. À l’échelle de chaque pays, des start-up ont aussi été épinglées pour leur business model, leur proposition de valeur, ou tout simplement la solution qu’elles apportent. Au Luxembourg, six autres entreprises étaient en lice.

L’asbl Women in Digital Empowerment (Wide), qui promeut la place des femmes dans les secteurs des nouvelles technologies, a lancé le programme « Startup Leadership ». Cette initiative vise à soutenir 10 projets entrepreneuriaux féminins, notamment avec l’aide de 15 conseillers très spécialisés. Au-delà de cette mise en relation, l’asbl souhaite organiser des ateliers thématiques qui seront définis en fonction des besoins de chaque participante.

PREMIÈRE PIERRE Début juin a eu lieu la pose de la première pierre de nouvelles tours à Belval : les « Capelli Towers », initiées par le promoteur Capelli et conçues par Architecture & Environnement. Ces tours, hautes de 50 m, présentent un programme mixte d’une centaine de logements, complété par 2.123 m2 de bureaux et commerces. Les logements et bureaux répondront à la classe énergétique ABA. La livraison est attendue pour juin 2019.

CHANGEMENT DE SECTEUR

L’administrateur directeur de la maison Oberweis, Tom Oberweis, succède à Roland Kuhn à la présidence de la Chambre des métiers, qui tenait son assemblée générale mi-juin. Un représentant des produits de bouche succède donc à un représentant de la construction, comme le prévoit la rotation entre secteurs représentés au sein de la Chambre des métiers. Il sera épaulé par deux vice-présidents : Nico Biever (directeur de Genista, à Dudelange) et Paul Nathan (gérant de la société Poeckes, à Rumelange).

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START-UP AU FÉMININ


BRÈVES

JEUNES POUSSES Le prix de la mini-entreprise de l’année scolaire 2016-2017, événement organisé par Jonk Entrepreneuren Luxembourg, a été remis au début du mois de juin à Yammy. La petite affaire, montée par les six élèves du Lycée technique de Bonnevoie, à Luxembourgville, associe souci de rentabilité et développement durable. Elle vend aujourd’hui une dizaine de recettes en forme de cartes, qui sont accompagnées d’un sachet de graines biologiques, pour 2,50 euros, et est en contact avec la Luxembourg House pour distribuer ses cartes dans le concept store.

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S É BAS T I E N G O O S S E N S , L I C E N C E C C

«4 girls, 4 days, 0 emissions». Tel était le nom de l’équipage aux couleurs luxembourgeoises qui s’est élancé quatre jours durant à travers l’Europe pour tenter de batte un record du monde: traverser le continent du nord au sud en voiture électrique. 6.200 kilomètres étaient à parcourir de Nordkapp, en Norvège, pour rejoindre Tarifa, en Espagne.

CYEL AWARDS 2017 Mathilde Argaud a remporté le 15 juin dernier la 11e édition du prix Creative Young Entrepreneur Luxembourg, organisé par la JCI Luxembourg. Elle a convaincu le jury, avec sa start-up Largowind et son application Connected Rope, un outil de surveillance qui s’adresse aux propriétaires de bateaux de plaisance. Son prototype a déjà enregistré une cinquantaine de précommandes et devrait être commercialisé à l’automne.

NOUVEAU PROJET Etix Everywhere annonce la réalisation d’un centre de données au nord de la Suède. L’entreprise fondée en 2012 est spécialisée dans la construction et l’exploitation de data centers de proximité clés en main. Pour la réalisation de ce projet, elle s’est associée à ArcticSites, une agence de développement suédoise spécialisée dans le domaine. Ce data center sera alimenté par une technologie d’« indirect free cooling », qui permet de réduire considérablement la consommation énergétique.

SORTIE DE ROUTE Le fondateur et PDG d’Uber a annoncé sa démission fin juin. Travis Kalanick est notamment accusé d’avoir laissé s’installer une culture d’entreprise sexiste et discriminatoire. « J’aime Uber plus que tout au monde et, dans cette période difficile de ma vie personnelle, j’ai accepté la demande des investisseurs de me retirer pour qu’Uber recommence à se développer plutôt que d’être parasité » par les difficultés, écrit-il dans une lettre citée par le New York Times. ALLIANCE STRATÉGIQUE Un mois après la signature d’un accord entre Cargolux et la compagnie Emirates SkyCargo, le premier Boeing estampillé aux couleurs de la compagnie émiratie a atterri au Findel, inaugurant une connexion qui sera desservie une fois par semaine. Cette alliance doit permettre la mise en place d’un nouveau modèle dans un marché du fret en pleine recomposition. Cargolux aura accès au hub de Dubaï, porte d’accès incontournable aux marchés du Moyen-Orient, d’Afrique de l’Est et du sous-continent indien. RECHERCHE PARTENAIRE Selon plusieurs sources, la marque belge de montres IceWatch est à vendre. Créée il y a 11 ans par Jean-Pierre Lutgen, la société serait à la recherche d’un partenaire. L’Écho indique que son patron aurait confirmé avoir mandaté la banque Degroof Petercam dans le cadre d’une vente ou dans le but de trouver un nouveau partenaire. Mais le nombre de parts ne serait pas encore défini. « Tout dépendra du partenaire sélectionné », peut-on lire dans le quotidien économique. « Il est trop tôt pour parler d’une vente totale d’Ice-Watch », a-t-il ajouté.

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ENTREPRISES

Dans le bureau du CEO... juste avant la cyberattaque WannaCry.

Que faire ? Les fournisseurs externes sont pris de court !

Quelques jours après, le CEO et le CIO en concertation. Nous devons revoir nos priorités.

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ENTREPRISES

PROTECTION DES DONNÉES

Merci, WannaCry ! J O N AS M E R C I E R |

ÉRIC CHAPUIS

L’impact médiatique sans précédent provoqué par la cyberattaque de mai dernier a donné des sueurs froides aux dirigeants d’entreprise du monde entier. Au Luxembourg, où son impact a été limité, WannaCry a surtout permis de sensibiliser l’ensemble des acteurs sur l’importance de la cybersécurité.

L La direction a été confortée dans les investissements qu’elle avait déjà faits.

S C É N A RIO C ATA S T R OP HE La cyberattaque WannaCry a amené nombre de CEO à reconsidérer leurs priorités sur la cybersécurité de leur entreprise.

es plus cyniques diront que WannaCry, ce logiciel malveillant qui a fait des centaines de milliers de victimes dans plus de 150 pays, portait bien son nom. Le vendredi 12 mai, ce ransomware, ou rançongiciel, était envoyé dans des millions de boîtes mail, caché dans une pièce jointe. Une fois celle-ci ouverte, il s’introduisait dans le système et cryptait les données de l’ensemble des ordinateurs connectés sur le même réseau. Une rançon était alors demandée par les pirates pour obtenir un code de déchiffrage. Le service public de santé britannique, le géant américain de livraison de colis FedEx, le ministère russe de l’Intérieur, les chemins de fer allemands, ou encore le constructeur automobile Renault, de très grands noms ont figuré parmi les victimes. Si les dégâts semblent finalement avoir été limités, l’impact médiatique généré par cette cyberattaque a été sans précédent. C’est justement pour cela que de nombreux experts estiment, à l’inverse, que WannaCry a aussi eu un impact positif. Au Luxembourg, il a permis de remettre dans le viseur des entreprises un sujet trop souvent délaissé : la cybersécurité. « Le buzz médiatique autour de cette attaque a permis de créer un regain d’intérêt autour de ce sujet », confirme David Bizeul, le directeur technique de Sekoia,

Le buzz médiatique permet de créer un regain d’intérêt autour de ce sujet.

une start-up française de cybersécurité qui possède notamment des bureaux au Luxembourg. Dès que les premières informations autour de WannaCry sont sorties dans la presse, les téléphones de la société n’ont pas arrêté de sonner. « Nous avons surtout été sollicités par des entreprises qui n’avaient pas été touchées, mais qui voulaient des conseils pour éviter tout risque dans le futur », ajoute l’expert. « WannaCry a eu l’effet d’une piqûre de rappel », confirme Jean-Marc Verdure, le chief information officer (CIO) d’Encevo. Le fournisseur d’énergie, qui emploie plus de 1.500 personnes, a élaboré une stratégie autour de la cybersécurité l’année dernière, qui s’est notamment traduite par la création de la fonction de responsable de la sécurité des systèmes d’information (RSSI). « WannaCry a été l’occasion pour nous de tester notre capacité de réaction face à une cyberattaque, mais aussi et surtout de rappeler à la direction que toutes les mesures que nous avions défendues répondaient à des risques réels, et non pas à des chimères », ajoute Jean-Marc Verdure. Un autre ransomware qui a touché le groupe Cebi International il y a deux ans n’avait rien d’une chimère, lui non plus. Moins médiatique, mais aussi virulent, il a bloqué l’activité du site luxembourgeois du groupe pendant une

grosse demi-journée. Cette attaque a été l’argument ultime pour finir de convaincre au plus haut niveau que la cybersécurité devait devenir une priorité. « En voyant l’ampleur prise par WannaCry et les entreprises qu’il a pu toucher, notamment dans notre secteur, la direction a été confortée dans les investissements qu’elle avait déjà faits », explique Laurent Charpy, le responsable informatique de chez Cebi International.

Vulgariser la cybersécurité

Ces deux cas font toutefois partie des exceptions au Luxembourg, où la cybersécurité est encore très souvent considérée comme un enjeu d’informaticien, voire une dépense non justifiée. Selon le Cyber Securit y Benchmark 2017 de KPMG, plus de 45 % des entreprises luxembourgeoises ne font pas mention de la cybersécurité dans leurs rapports annuels, soit plus que la moyenne européenne, qui est de 40 %. Parmi elles, on retrouve principalement des sociétés issues des secteurs de la santé et des services (100 %), mais aussi de l’industrie (75 %). Cette situation critique, la Fédération des industriels luxembourgeois (Fedil) en est tout à fait consciente. L’organisation professionnelle cherche par tous les moyens à sensibiliser ses membres sur la question. Elle a entre Juillet / Août 2017 —

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ENTREPRISES

CULTIVER LES COMPÉTENCES La cybersécurité n’est pas qu’une affaire d’informaticiens, et les cyberattaques les plus désastreuses sont souvent dirigées vers les non-spécialistes, dans le but de contourner les systèmes de protection les plus sophistiqués. C’est dans l’idée de diffuser une culture de la cybersécurité dans l’ensemble de la société que le ministère de l’Économie va inaugurer le 12 octobre, dans le bâtiment de HSBC, au 16, boulevard

Le dialogue entre les équipes informatiques et la direction passe difficilement.

autres travaillé pendant plus d’un an avec le cabinet EY pour définir 50 règles d’or à respecter au sein d’une entreprise pour réduire au maximum les risques de cyberattaques. Le tout a été résumé dans un livret qui a été présenté au mois d’avril. En parallèle, une plateforme permettant d’évaluer son niveau de cybersécurité devrait bientôt être mise en ligne. « Nous avons observé un réel fossé entre l’importance stratégique de la cybersécurité et la compréhension qu’en ont les chefs d’entreprise, reconnaît Céline Tarraube, en charge de l’ICT à la Fedil. Le dialogue entre les équipes informatiques et la direction passe difficilement, car trop technique. » Si le risque n’est pas suffisamment considéré, ce n’est pas seulement parce qu’il est trop complexe, mais aussi parce qu’il n’est pas correctement expliqué, estime de son côté Vincent Laurens, vice-président et expert en cybersécurité au sein de la société Sogeti Luxembourg. « L’intérêt de ces cyberattaques d’ampleur, qui provoquent un impact médiatique mondial, c’est qu’elles permettent non seulement de sensibiliser, mais aussi et surtout de vulgariser la cybersécurité auprès des décideurs, confie-t-il. Et les effets sont presque immédiats, car nous voyons que de plus en plus d’entreprises viennent nous voir pour externaliser ces services. »

Une mise aux normes bientôt obligatoire

Le Luxembourg occupe une place un peu particulière sur la carte européenne de la cybersécurité. Si ses entreprises sont moins conscientes de son importance que la moyenne, l’État, par contre, est un très bon élève. Il propose en effet tout un set de services aux entreprises à travers Securitymadein.lu. Cette initiative publique regroupe le 070 —

SIX MESURES D’URGENCE Les gestes les plus simples sont souvent les plus efficaces lors de l’attaque d’un ransomware tel que WannaCry. Encore faut-il réagir rapidement. Voici les six mesures que le cabinet EY conseille à ses clients après une infection.

1

Déconnecter les ordinateurs infectés.

2

Activer un plan « incident response ».

3

Identifier et corriger les vulnérabilités de l’écosystème connecté.

4

S’assurer que les systèmes sont sains avant de rallumer les ordinateurs.

5

Activer le plan de continuité d’activité.

6

Recueillir et préserver toutes les preuves de façon intelligente.

d’Avranches, un centre de compétences en cybersécurité. Une initiative qui précédera la Semaine nationale de la cybersécurité, organisée du 16 au 21 octobre. « Il agira comme promoteur de la communauté de la cybersécurité, renforçant les compétences, favorisant le partage d’expertises et les interactions entre les acteurs», déclarait la secrétaire d’État à l’Économie, Francine Closener, en octobre dernier. Gouvernance, scénarios d’attaques, contrôle

Cases (Cyberworld Awareness and Security Enhancement Services), pour les diagnostics et les formations, et le Circl (Computer Incident Response Center Luxembourg), pour l’assistance technique post-incident. Et le gouvernement compte encore améliorer cette offre. Il planche actuellement sur la mise en ligne d’un portail sécurisé sur lequel seront publiées après chaque cyberattaque les mesures d’urgence à prendre. Toutes les entreprises du Grand-Duché y auront accès grâce à un mot de passe. L’objectif de ce système est de permettre une communication plus rapide avec les acteurs économiques. Car pour limiter l’impact d’une cyberattaque, les premières heures sont souvent les plus importantes. « Nous considérons la cybersécurité comme un avantage compétitif pour notre économie, et nous pensons que son importance va aller en grandissant, d’où notre objectif de créer une véritable culture autour de ce domaine », précise François Thill, directeur de la cybersécurité au ministère de l’Économie. Les entreprises luxembourgeoises n’ont, de toute façon, pas vraiment le choix de se mettre à jour. Elles devront bientôt prouver qu’elles peuvent assurer la confidentialité des données de leurs clients. Le règlement général sur la protection des données, adopté par l’Union européenne en avril 2016, sera en effet « obligatoire dans tous ses éléments et directement applicable dans tout État membre » à compter du 25 mai 2018.

de l’efficacité sécuritaire des systèmes : les autorités veulent offrir un set de services destinés aussi bien aux entreprises qu’aux citoyens qui souhaitent obtenir ce genre de compétences. L’initiative s’appuiera sur les ressources de Securitymadein.lu, l’initiative gouvernementale qui regroupe le Cases (Cyberworld Awareness and Security Enhancement Services) et le Circl (Computer Incident Response Center Luxembourg).

La cybersécurité est un avantage compétitif de notre économie.

EN RÉSUMÉ

Si les entreprises luxembourgeoises ne semblent pas toutes suffisamment sensibilisées sur les questions de cybersécurité, la médiatisation de l’attaque WannaCry a permis de remettre ce thème sur leur liste des priorités.

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ADVERTORIAL

RETOUR SUR ...

CEL lance sa nouvelle solution UC-Cloud Photos : Raoul Somers

Lancement réussi pour CEL ! La nouvelle solution CEL Go! UC-Cloud, axée sur la performance et l’économie de coût, a de beaux jours devant elle comme en témoignent les nombreux retours et commentaires recueillis lors de la soirée de lancement.

CEL Go! est une solution facile, flexible et fiable, réellement adaptée aux besoins des entreprises locales, quel que soit le contexte de départ. Avec ses atouts de mobilité et de collaboration, CEL Go! saura séduire les demandes les plus exigeantes.

Carlos Nies, Associé - Directeur commercial de CEL

Grégory Marciano, Presales Engineer IT/UC

Pour plus d’information sur CEL Go! contactez-nous ou rendez-vous sur le site www.cel-go.lu

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Le 1er juin dernier, CEL a lancé sa nouvelle solution Cloud-UC à la faveur d’une belle soirée sur le site exceptionnel des HautsFourneaux de Belval.

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ENTREPRISES

Job Today a effectué, en mars dernier, une levée de fonds de 35 millions de dollars auprès d’investisseurs en Allemagne, dont la branche allemande du groupe RTL.

S TA R T- UP

Pour Job Today, « the sky is the limit » T H I E R RY R A I Z E R |

C H R I S TO P H E O L I N G E R

La start-up dédiée au travail intérimaire se lance sur le marché allemand, après l’Espagne et le Royaume-Uni. Un déménagement vers la route d’Arlon marque une nouvelle phase dans le développement rapide de la start-up née en 2014.

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ob Today deviendra-t-elle une « licorne », une des start-up dont la valorisation atteint ou dépasse le milliard de dollars ? Le cap ne semble pas faire peur à sa cofondatrice et COO Polina Frolova-Montano. « The sky is the limit », répond la jeune femme au sujet des prochains développements de la start-up luxembourgeoise, qui figure parmi les pépites nées au Grand-Duché et qui prennent le chemin des success-stories à l’étranger. Plutôt discrète sur le sol luxembourgeois, Job Today a été créée fin 2014 avec Eugène Mizin et l’appui financier et le soutien de Mangrove Capital Partners (où M. Mizin travaillait préalablement). Entre deux cartons de préparation de son déménagement, la start-up s’apprête à se lancer sur un troisième marché : l’Allemagne. Promettant aux personnes à la recherche d’un emploi « un job dans les 24 heures » grâce à la mise en relation via son app, Job Today semble avoir trouvé son marché en Espagne, où elle est arrivée en mai 2015. En quelque sorte agence d’intérim 2.0, la jeune société vise les marchés de l’horeca et le secteur hospitalier, qui ont besoin d’une main-d’œuvre rapidement pour des tâches de base. « L’Espagne est un marché d’employeurs qui peuvent choisir parmi un nombre important de candidats. C’est l’inverse au Royaume-Uni », constate Polina Frolova-Montano. Job Today est arrivée sur le marché de Sa Majesté il y a un an, ce qui a fait grimper le nombre de candidatures traitées depuis son lancement à 50 millions. Au développement sur le digital sont venues s’ajouter une promotion dans le métro londonien et une opération avec la chaîne de télévision Channel 4 pour capter un marché de l’emploi anglais qui fonctionne encore, comme dans beaucoup d’autres également, autour des médias dits traditionnels. « Nous ‘disruptons’ un marché du recrutement des cols bleus estimé à 270 milliards de dollars, qui se concentre encore offline et où les candidats n’ont pas la possibilité de répondre suffisamment vite », ajoute Polina Frolova-Montano. La prochaine étape de cet agenda international doit se dérouler en Allemagne, dans la foulée d’une nouvelle levée de fonds importante : 65 millions de dollars rassemblés en mars dernier

par différents investisseurs, dont la branche allemande de RTL Group et le fonds private equity German Media Pool. Un apport financier qui suivait un autre, de 20 millions de dollars, bouclé fin 2016, cette fois à destination du marché américain. « Trouver un emploi est une nécessité vitale pour des millions de jeunes, et la population européenne dans son ensemble, relève Polina Montano. Nous croyons en l’apport de la technologie pour résoudre ce problème humain. » Signe d’une autre phase d’expansion en perspective, l’autorisation de dépôt de la marque Job Today aux États-Unis a été réceptionnée par la direction de la start-up, qui vise ce marché pour 2018. Son équipe comporte une cinquantaine de personnes qui sont désormais toutes centralisées à Luxembourg, hormis les commerciaux sur le terrain. Un renforcement au niveau du développement technique a été opéré avec le recrutement du profil international qu’est Aaron McKee, au poste de chief technology officer (CTO). « Nous avons quelqu’un avec nous qui est plus un partner qu’un employé », note Polina Montano. Outre la conquête de nouveaux marchés, Job Today va entrer dans une

phase de monétisation de son offre de services, après deux années qui ont permis de gagner en expérience et de constituer de la liquidité autour de l’application. « Nous ne savons pas encore quand nous serons prêts exactement pour le marché américain, mais nous voulons être certains d’être prêts lorsque nous l’attaquerons », ajoute Polina Montano, qui préparait au moment de cette interview un important et symbolique moment pour une start-up : la sortie de l’incubateur. Exit le Lux Future Lab, bonjour la route d’Arlon et de nouveaux locaux trouvés non sans difficultés dans un marché immobilier pas toujours aisé pour de jeunes structures. Entre formalités pour faire venir des collaborateurs non européens et défis logistiques, le développement d’une start-up, comme toute entreprise, passe aussi par des considérations qui ne sont pas toujours directement liées à son cœur de métier. EN RÉSUMÉ

Job Today s’apprête à conquérir le marché allemand de l’intérim 2.0. Prochaine étape de la start-up: les États-Unis.

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« SIX, la référence du paiement par carte »

Laurent Schonckert, Administrateur – Directeur de Cactus S.A., recommande SIX Payment Services pour la performance ainsi que la fiabilité de ses solutions de paiement.

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Partenaires depuis près de 25 ans, SIX et Cactus entretiennent une relation professionnelle durable, basée sur l’écoute et la proximité. Vous êtes à la recherche d’un partenaire de confiance pour la gestion de vos paiements électroniques ? Contactez-nous par téléphone au +352 355 66 444. www.six-payment-services.com

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ENTREPRISES

LUXTRAM

Compte à rebours lancé avant le 10 décembre JEAN - MICHEL HENNEBERT |

ANTHONY DEHEZ

L’arrivée de la première rame en provenance de Saragosse, début février, a été à ce jour l’aspect le plus spectaculaire du retour du tram à Luxembourg-ville. Mais d’ici à sa mise en service officielle, prévue pour la fin de l’année, de nombreux chantiers se poursuivent. Tour d’horizon des travaux en cours au sein du Neien Tramsschapp, qui fourmille d’activité à quelques mois de l’exploitation commerciale de la future «épine dorsale» des transports en commun de la capitale.

P EIN TURE FRAÎ CHE Même si la première rame du tram a été livrée en début d’année, les personnels de Luxtram ont emménagé dans leurs nouveaux locaux en mai dernier. Actuellement, une cinquantaine de salariés est regroupée sur le site du Kirchberg, près de Luxexpo. Ils devraient être 90 à la fin de l’année. D’ici 2021, leur nombre devrait atteindre les 200 personnes.

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ENTREPRISES

I NF RASTR UCTUR E Bien que les 16 km de la future ligne et ses 32 rames n’entreront en service qu’en 2020 / 2021, le Neien Tramsschapp est d’ores et déjà doté de tous les équipements nécessaires à la gestion de la flotte complète. Outre le centre de remisage, deux ateliers de réparation et une station de lavage ont été construits. Le tout pour un coût de 33,9 millions d’euros sur un projet total de 565 millions d’euros.

SÉCUR I TÉ AVANT TOUT Alors que la trentaine de traminots débuteront leur formation de cinq semaines à partir de la fin du mois d’août, les sessions à destination des services de secours ont déjà débuté. Outre les forces spéciales de la police, les pompiers apprennent à intervenir en cas de problème avec les passagers ou le conducteur. Au total, une quinzaine de scénarios liés à des accidents est prévue.

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ENTREPRISES

ENGAGEMENT DES ENTREPRISES

Une question de survie J O N AS M E R C I E R |

MAISON MODERNE

La définition de la responsabilité sociale et environnementale (RSE) a beaucoup évolué ces dernières années pour devenir une composante essentielle pour la compétitivité de l’entreprise. Des grands groupes internationaux aux PME, les politiques RSE doivent toutefois s’adapter aux réalités socio-économiques du pays pour être réellement efficaces.

L’

enveloppe annuelle de 100.000 euros destinée aux associations existe toujours. Mais elle ne constitue désormais qu’une infime partie de la politique RSE de BGL BNP Paribas. En 2010, la banque a été l’une des premières au Grand-Duché à créer un département dédié à la responsabilité sociale. Aujourd’hui, sept personnes y travaillent à temps plein. L’objectif de cette équipe est non seulement de s’assurer que les grands objectifs en matière de développement durable fixés par le groupe sont respectés, mais aussi de mener des actions locales. « Nous avons engagé une vaste réflexion sur la responsabilité sociale que devait avoir notre banque au Luxembourg et nous sommes arrivés à la conclusion que celle-ci était liée à notre raison d’être : le soutien de l’économie », note Karin Schintgen, director CSR Accelerator. Le Lux Future Lab est donc né. L’incubateur héberge aujourd’hui une trentaine de start-up et se vante d’avoir contribué indirectement à la création de plus de 400 emplois depuis son lancement. Mais la déclinaison locale de la politique RSE de BGL BNP Paribas ne s’arrête pas là. Le département de Karin Schintgen a également mis en place un programme interne d’aide à l’entrepreneuriat. Sur base d’un projet personnel, chaque employé peut ainsi bénéficier d’un accompagnement dans la création de son business plan, ainsi que d’un jour libre par semaine pendant six mois pour s’occuper de son projet. « Plutôt que d’empêcher nos collaborateurs de prendre des initiatives, autant les encourager », explique Karin Schintgen. 076 —

SE FORMER À LA RSE Pour la cinquième année consécutive, l’Institut national pour le développement durable et la responsabilité sociale des entreprises (INDR) propose, en collaboration avec la House of Training, des formations autour de la RSE. Stratégie, gouvernance, social et environnement, tous les aspects de cette politique interne sont décryptés durant trois jours. « Depuis la création de ces modules, nous n’avons jamais dû annuler une formation, se félicite Norman Fisch, le coordinateur de l’INDR. En tout, nous avons accueilli environ 200 entreprises. » Face à l’afflux des demandes, trois cycles sont désormais organisés chaque année. Et pour ceux qui ne seraient pas encore convaincus, une journée de sensibilisation gratuite est également proposée par l’INDR.

Le cas de BGL BNP Paribas pourrait être pris comme exemple par Norman Fisch, le coordinateur de l’Institut national pour le développement durable et la responsabilité sociale des entreprises (INDR). Sur l’initiative de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL), cet institut a été créé en 2010 dans le but de sensibiliser les entreprises luxembourgeoises aux pratiques de la RSE. Plus qu’un engagement, il s’agit, selon l’INDR, d’une « démarche volontaire de conduite des affaires qui reflète la contribution de l’entreprise au développement durable ». Celle-ci s’organise sur trois piliers : la gouvernance, le social et l’environnement. « La RSE doit s’appliquer aux entreprises quels que soient leur secteur, leur taille ou leur marché, mais leurs engagements vont varier en fonction de leurs spécificités et de la société dans laquelle elle se trouve, précise Norman Fisch. Par ailleurs, les attentes de la population envers les entreprises seront différentes dans un pays d’Afrique ou au Luxembourg. »

Un avantage compétitif

Pour encourager le développement de politiques RSE au niveau local, l’INDR a créé le label ESR ou « entreprise socialement responsable », renouvelable tous les trois ans. Celui-ci définit plusieurs critères à remplir pour ceux qui souhaitent l’obtenir, notamment la définition d’une stratégie et la nomination d’un coordinateur RSE. Aujourd’hui, 132 entreprises luxembourgeoises l’ont obtenu. Parmi elles, Nowina, une start-up qui propose des solutions informatiques visant à réduire l’utilisation

du papier. « Étant donné que nous-mêmes n’utilisons plus de papier, les questions environnementales ne nous concernent pas vraiment, explique David Naramski, l’un des trois membres fondateurs. Nous nous sommes donc engagés en interne, à la fois envers nos 15 employés, en les impliquant davantage, mais aussi pour améliorer notre gouvernance, notamment dans la gestion du risque. Car être responsables, c’est aussi assurer la pérennité de l’entreprise. » Aujourd’hui, la politique RSE est considérée comme un avantage compétitif essentiel par les grands groupes. D’ailleurs, il n’est pas surprenant de voir depuis quatre ans Google, Microsoft ou Apple, trois des plus puissantes compagnies au monde, dans le top 10 de l’indice des entreprises perçues comme étant les plus socialement responsables, le CSR RepTrak 100. Selon le Reputation Institute, le cabinet qui réalise cette étude, les politiques RSE d’une société pèsent plus de 40 % dans l’image qu’elle renvoie à l’extérieur. Une image qui permet notamment de recruter plus facilement des talents. Mais au-delà de la réputation, travailler sur une meilleure gouvernance, investir dans le bien-être de ses collaborateurs ou respecter l’environnement apporte des bénéfices encore plus concrets. Dans une interview au site d’information français La Tribune début juin, la directrice du développement durable de L’Oréal, Alexandra Palt, expliquait que « face au danger du changement climatique, changer de modèle économique est désormais un enjeu de survie pour les entreprises : il s’agit, d’une part, d’assurer notre approvisionnement, d’autre part, de protéger nos marchés, car on ne pourra plus vendre de produits s’il n’y a plus personne pour les acheter ! » « Nous ne pouvons pas nous permettre, en tant qu’entreprise cotée en bourse, de ne pas être à la pointe de ce qui se fait en matière de RSE, ajoute Karin Schintgen (BGL BNP Paribas). En investissant dans le Lux Future Lab, nous participons aussi à favoriser l’agilité de nos employés et à rester au plus près de ce qui se fait en termes de nouvelles technologies. » Beaucoup d’entreprises associent toutefois encore la RSE à la philanthropie. Cette dernière pratique n’a certes pas complètement disparu dans les grandes entreprises, mais il s’agit bien souvent de la partie visible de l’iceberg. Or, Norman Fisch (INDR) est formel : « Il est plus important d’être une compagnie éthique que philanthropique. » EN RÉSUMÉ

Souvent liée à la philanthropie, les politiques de responsabilité sociale des entreprises ont beaucoup évolué ces dernières années et constituent aujourd’hui de véritables avantages compétitifs.

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ENTREPRISES

LE CHAMP DE LA RSE

LA MULTINATIONALE Elle mène une politique RSE en s’impliquant la plupart du temps de front dans les trois domaines, à parts plus ou moins égales selon son secteur d’activité.

LA PETITE ENTREPRISE Elle estime qu’elle a, elle aussi, une responsabilité vis-à-vis de la société et cherche à y répondre selon ses moyens, souvent en privilégiant l’aspect social.

SOCI AL

EN VIRO N N EMENT

GOUVER NANCE

LA GROSSE PME Son niveau d’implication peut varier, mais elle préfère en général se concentrer sur un ou deux piliers de la RSE, plutôt que d’essayer de tous les atteindre.

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ENTREPRISES

HUMANITAIRE

Dirigeants et engagés J E A N - M I C H E L GAU D R O N

Ils sont dirigeants d’entreprise, cadres supérieurs ou avocats. Ils ont une carrière déjà bien remplie et réussie. Et ils donnent de leur temps – et souvent bien plus – au profit de causes humanitaires, au Luxembourg ou ailleurs. Portraits de quelques-uns de ces bienfaiteurs, d’habitude généralement plutôt discrets sur leurs engagements.

JOS SALES

« AVOIR UN GRAND CŒUR » À bientôt 50 ans, l’un des deux frères à la tête du voyagiste Sales-Lentz, Jos Sales, préside également l’asbl Study-Help, qui vient en aide à de jeunes adultes en Roumanie issus de milieux défavorisés, pour qu’ils continuent des études supérieures par l’octroi de bourses d’études financées par un système de parrainage. « Pour cette année universitaire, nous sommes fiers de soutenir en tout 42 étudiants, dont 23 sont en train de faire leur master », explique M. Sales. Cet engagement trouve son origine dans de premiers échanges datant d’il y a 10 ans avec le foyer d’enfants St Iosif à Odorheiu Secuiesc, en Roumanie. « Arrivés à l’âge de la majorité, les jeunes adultes doivent quitter leur foyer d’accueil. C’est pourquoi j’ai créé StudyHelp, en 2011, afin de continuer à soutenir quelques enfants doués et motivés à poursuivre des études supérieures. Sans quoi ils devraient abandonner leurs projets et entrer directement sur le marché du travail. Au final, c’est un réel plaisir

d’observer le développement de ces jeunes, leur dynamisme et leurs initiatives pour prendre leur vie en main. » Deux fois par an, M. Sales se rend personnellement sur place pour s’enrichir de ces expériences. Si sa position de dirigeant de grande entreprise lui octroie certaines facilités pour mener à bien son engagement, M. Sales défend évidemment une idée plus universelle de l’engagement personnel. « Il n’y a pas que les gens ‘haut placés’ qui s’engagent. Le critère le plus important est d’avoir un grand cœur. » Désormais bien ancrée dans le paysage, Study-Help entend bien poursuivre sur sa lancée les prochaines années. « Je souhaite maintenir le niveau de soutien actuel et voir si de nouvelles opportunités s’annoncent afin de développer notre soutien », indique M. Sales.

R OUM ANI E Jos Sales au milieu des étudiants et des sœurs les encadrant sur place.

Jos Sales, associate partner, Sales-Lentz Group www.study-help.lu

SUZETTE ELSEN

« L’IDÉE NE M’A PLUS QUITTÉE »

B U R KI N A FA S O Suzette Elsen et le Dr Pierette Huberty (vice-présidente) avec des orphelins.

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Certaines amitiés d’enfance marquent pour toute une vie. Celle qui lie Suzette Elsen avec Elvire Engel en fait partie. À la fin des années 90, Mme Elsen découvre le Burkina Faso, un des pays les plus pauvres du monde. Elle a l’occasion de s’y rendre avec une ONG de développement luxembourgeoise. « Consciente des problèmes de la population de ce pays, l’idée de contribuer à l’amélioration de sa condition de vie ne m’a plus quittée », explique-t-elle. À sa démarche, d’abord individuelle, s’associe bien vite un médecin gynécologue, le Dr Elvire Engel, une amie d’enfance. Plusieurs visites au Burkina Faso permettent la mise en œuvre initiale de quelques projets communs. Mais en 2004, Mme Engel, atteinte d’une maladie incurable, décide de créer la fondation qui porte son nom, afin d’assurer la pérennité de la mission. Elle décédera cinq mois plus tard… Comme elle l’avait souhaité, son projet, lui,

survit : Tond Tenga (« notre terre »), un centre de formation avec internat, d’une capacité de 90 élèves, sélectionnés dans différents villages, permet l’apprentissage de l’autonomie et d’éviter un certain exode rural. « Aux cycles de formations s’enchaîne notre projet de coopératives, au nombre de 36 aujourd’hui. Nous soutenons les jeunes formés à retourner dans leur village natal pour y former des coopératives agricoles et à transmettre leur savoir-faire appris à la population locale », précise Mme Elsen, présidente de la fondation. Autre réalisation : la construction d’une maternité et d’un lycée à Poura, dans le centre-ouest du pays, fréquenté par 600 élèves, dont 55 % de filles, « ce qui est extraordinaire, vu qu’au Burkina Faso, les filles restent souvent exclues du privilège des études ». Suzette Elsen, partner et general manager, Groupe CK www.fondationdrengel.lu

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ENTREPRISES

ROBERT DENNEWALD

« LES PATRONS ONT UN RÔLE CAPITAL À JOUER »

LUXE M B OUR G Robert Dennewald (à droite) avec Kathan Watfa, le réfugié syrien recruté en tant qu’ingénieur au sein du laboratoire d’essais de matériaux.

Lorsque Jean-Claude Juncker, alors Premier ministre, lui dit un jour, droit dans les yeux : « Tu n’es pas un capitaliste, parce que tu traites bien tes gens », Robert Dennewald le prend comme « un compliment inouï, sachant que M. Juncker ne porte pas nécessairement les patrons dans son cœur, et encore moins le président de la Fedil ». Les faits parlent pourtant pour lui : en 2010, préférant maintenir l’emploi de quelque 160 personnes au sein de son entreprise plutôt que la mise en œuvre d’un projet de développement immobilier bien plus rémunérateur, mais assorti de « casse » sociale, M. Dennewald se sépare de ses partenaires financiers d’alors. « L’humanitaire et le social ont prévalu chez moi sur des considérations purement pécuniaires et je suis content de mon choix », résume-t-il, estimant qu’à l’approche de la fin d’une carrière professionnelle bien remplie et humainement riche, « le moment est venu pour moi de rendre un peu à cette société qui m’a soutenu et à qui je dois tout ».

Œuvrer pour l’humanitaire sur le pas de sa porte est une autre façon de s’engager. Inspiré par l’expérience de Pitt Pirrotte, qui a créé, dans une maison lui appartenant, le restaurant Syriously avec des réfugiés syriens, M. Dennewald a lui aussi embauché un réfugié syrien au sein de son entreprise : un ingénieur intégré dans le laboratoire d’essais de matériaux, en charge du développement de produits écologiques. « Les patrons ont un rôle capital à jouer dans l’intégration sur le marché du travail. Si chacun s’engageait à embaucher pour chaque tranche de 200 salariés un réfugié, le problème serait réglé ! Le patronat avait lancé le pacte pour l’emploi en 2014 sur l’initiative de la Fedil et le pari a été largement tenu. Pourquoi ne pourrait-on pas prendre collectivement un engagement similaire pour les réfugiés ? Leur intégration dans le monde du travail constitue la clé pour leur intégration tout court. » Robert Dennewald, président, Chaux de Contern

FRANÇOIS PRUM

« UN VÉRITABLE BONHEUR » Fondée il y a tout juste 20 ans par un groupe d’amis, l’asbl Coopération humanitaire Luxembourg (CHL) visait, dans un premier temps, l’aide de familles défavorisées dans des villages du nord-est de la Roumanie. Mais en 2006, le champ d’activités s’est élargi grâce à l’amitié qui s’est nouée entre l’avocat – l’actuel bâtonnier du Barreau de Luxembourg – François Prum, un des fondateurs de CHL, et Raymond Lindinger, qui avait créé en 2002 l’association SOS Bahini pour venir en aide à des jeunes femmes et jeunes filles abusées dans la région de Pokhara au Népal. De multiples projets y sont ainsi développés depuis une dizaine d’années et d’autres sont encore inscrits à l’agenda. « La joie et le sourire retrouvés de chaque jeune fille hébergée dans nos centres et familles d’accueil et le fait de leur permettre de vivre une enfance digne de ce nom en toute sécurité constituent un véritable moteur à cette action,

explique M. Prum. Les voir grandir et s’épanouir est un véritable bonheur. Et chaque fois qu’une adolescente est bien armée pour intégrer la vie en dehors du milieu protégé que nous lui offrons, nous savons que nous avons accompli notre mission et que nous sommes prêts à accueillir une nouvelle bien plus jeune victime. » L’engagement de M. Prum est communicatif et autour de lui, son cercle de relations et d’amis personnels contribue également aux projets de CHL, et pas uniquement sur un plan financier. « Il n’est pas aisé de collecter année après année les fonds privés nécessaires. Mon engagement personnel au quotidien depuis 20 ans et mes visites régulières des projets au Népal et aux Philippines sont un gage de sérieux. Quelques bons amis me soutiennent également en m’offrant une partie de leur temps précieux. » François Prum, avocat, Turk & Prum www.sosbahini.org

NÉPAL François Prum au milieu des jeunes femmes soutenues au travers de programmes d’éducation.

M A RC ELVINGER

« UNE PARTIE DE MOI-MÊME »

BANGLAD ESH Marc Elvinger au cœur du réseau de services de santé et paramédicaux développé sur place.

« Pour certains, l’engagement social est un élément d’une carrière professionnelle. Me concernant, c’est vraiment une partie de moi-même », explique l’avocat Marc Elvinger, intensément engagé dans l’action de l’asbl Friendship. L’ONG, créée et opérant au Bangladesh (mais qui compte aussi une entité au Luxembourg), est principalement active dans le domaine de la santé – avec trois bateaux-hôpitaux et un vaste réseau d’agents communautaires de santé et de services paramédicaux – et de l’éducation – en faisant notamment fonctionner 78 écoles primaires et centres d’alphabétisation pour adultes. Sensibilisé dès son adolescence à l’aide aux personnes défavorisées dans les faubourgs du Pfaffenthal et du Grund à Luxembourg, Marc Elvinger œuvre depuis toujours sous diverses formes, en local ou à l’international. « Dans les deux cas, l’engagement est dans son essence de même nature et de même valeur. Il

est en fonction des opportunités qui se présentent et des rencontres que l’on fait. » Motivé par le souci de pallier les injustices, souffrances et autres gâchis « intolérables à toute une série de niveaux », M. Elvinger s’attèle à contribuer à faire en sorte que Friendship fonctionne presque à la manière d’une entreprise en optimisant ses ressources. « Ceci dans le meilleur intérêt de ceux que nous avons pour objet de servir en étant ‘payés’ pour cela par nos donateurs. C’est ce que j’appelle le tiers-payant. » Pas question pour autant de faire un quelconque prosélytisme en cherchant à en convaincre d’autres à s’engager comme lui le fait. « Chacun fait ses choix personnels. En plaçant la barre trop haut, on glisse aisément dans l’aigreur tout en gâchant des amitiés. Il s’agit plutôt de contribuer à permettre à tout un chacun de faire au mieux ce qu’il est disposé et intéressé à faire. » Marc Elvinger, avocat, Elvinger Hoss & Prussen www.friendship.lu

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ENTREPRISES

R AY MOND S CH A DECK

« LE BESOIN DE BIEN FAIRE » Depuis qu’il a quitté ses fonctions de CEO d’Ernst & Young Luxembourg en juin 2010, l’agenda de Raymond Schadeck n’a pas désempli, loin de là. Devenu administrateur indépendant, il préside entre autres Luxexpo The Box et Luxinnovation et siège dans différentes autres sociétés (SnapSwap International, Raiffeisen, CDCL…). Mais il est aussi régulièrement par monts et par vaux pour soutenir divers projets humanitaires, notamment de l’asbl MPG Responsibility Now, association montée par ses deux enfants (aujourd’hui âgés de 27 et 25 ans) et quelques-uns de leurs amis, pour créer une école pour des enfants de réfugiés birmans (Myanmar aujourd’hui) au nord-ouest de la Thaïlande. « Je me rends sur place deux fois par an pour aider à la mise en place et au développement de ce projet, un peu comme un mentor », explique-t-il. Cette région et les problématiques humanitaires qui y sont liées, il les a découvertes en 2010 lorsqu’il a vécu, sur place, une expérience de moine bouddhiste. Partie de rien, « tolérée »

sur les terres d’un riche exploitant local, cette école accueille aujourd’hui 74 enfants qui apprennent en trois langues et trois alphabets différents (birman, thaï et anglais). Également vice-président et trésorier de l’asbl EPI (pour l’intégration sociale de jeunes et de jeunes adultes en détresse), membre du CA de la Fondation EME (aide par la musique pour les défavorisés ou les malades) ou vaccinateur contre la polio en Inde, ce Rotarien ressent « ce besoin de bien faire » inspiré du karma, « mais aussi celui d’aider les jeunes à agir de la même façon ». Sa récompense ? « Le regard de ces enfants et de leurs parents en dit beaucoup plus que des mots. Chaque fois que je reviens de Thaïlande, je suis remotivé pour quelques mois ! Cela fait tellement de bien. » Raymond Schadeck, administrateur indépendant www.fr.mpgresponsibilitynow.com

THAÏ LAND E Raymond Schadeck à Fang, près de la Somwang School, à deux pas de la frontière avec le Myanmar.

MICHEL BARBANCEY

« DONNER LES MOYENS DE S’EXPRIMER »

N IG ER Michel Barbancey à l’occasion de l’inauguration d’un centre médical en brousse.

Né en Afrique, Michel Barbancey, ancien cadre dirigeant chez Clearstream aujourd’hui à la tête de sa propre société de conseil, n’a pas besoin d’aller chercher très loin les motivations de son engagement auprès de SOS Sahel International Luxembourg, dont il est aujourd’hui le président. L’association, récompensée en 2014 de l’Oscar Vert Baobab par le gouvernement sénégalais pour ses contributions à l’effort de reboisement et à la gestion des ressources naturelles, travaille également sur un programme d’aménagement de la région d’une mare au Mali, touchant une population de près de 22.000 personnes. « Un moteur de mon engagement, c’est de donner une voix et une visibilité à tous les savoir-faire qui existent au Sahel : ingénieurs agronomes, architectes, médecins, etc. Je pense que nous avons aussi un rôle important en donnant à toutes ces compétences les moyens de s’exprimer », explique-t-il, mettant en avant la « dimension humaine » des projets menés.

M. Barbancey attache également un souci particulier à s’assurer de la destination des dons reçus. « L’argent arrive vraiment là où il est engagé, comme il y a quelques années, lorsque nous avons créé une cantine à l’école de Méouane au Sénégal, où les enfants se nourrissaient d’une poignée de cacahuètes… et ce n’est pas une image. Les statistiques de mortalité ont chuté depuis. » Régulièrement présent sur le terrain, il n’oublie pas non plus le volet pédagogique de ce côté-ci de la Méditerranée, avec l’exposition interactive Déplacez les dunes, qui aborde de façon ludique et interactive – avec un film à 360° – la désertification et les conditions de vie au Sahel. Une expo gratuite installée sur demande dans les entreprises, les écoles, les centres culturels ou les espaces publics souhaitant faire partager l’expérience au plus grand nombre. Michel Barbancey, senior strategic adviser, Tokan Consulting www.sossahel.lu

JEAN HILGER

« FAIRE DU BIEN N’A PAS DE PRIX » Tel père, tel fils. C’est presque naturellement que Jean Hilger, CIO à la BCEE et responsable du cluster Digital Banking and Fintech à l’ABBL, a repris le flambeau de son père, Jos, un des pionniers qui ont contribué à la création d’un réseau d’associations de lutte contre la lèpre, aux côtés de Raoul Follereau. Aujourd’hui président de la Fondation Follereau Luxembourg, Jean n’hésite pas à se rendre lui-même en Afrique (ce printemps au Bénin) pour contribuer à des projets touchant la santé publique communautaire et l’aide à l’enfance en détresse. Motivé par « une capacité de révolte contre toute injustice et la certitude que l’engagement personnel persévérant sait réparer des injustices », M. Hilger réfute toute tentative de faire porter à d’autres certaines responsabilités. « On ne peut plus se cacher. Rendre responsables des institutions, l’ordre mondial ou le voisin qui gagne plus ne sont plus des esquives

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plausibles. On est soi-même en première ligne ! Il est scandaleux, honteux et inacceptable que chaque année, 300.000 femmes meurent de causes évitables liées à la grossesse et à l’accouchement, par simple manque d’accès aux soins, surtout si l’on sait bâtir de manière très efficace des maternités et lorsque l’on a acquis l’expérience de les faire fonctionner. » Pouvoir continuer à disposer de capacités financières et humaines suffisantes pour étendre son action en Afrique, mais aussi faire en sorte que le travail de la fondation soit (re)connu de tous et valorisé sont ses deux chevaux de bataille. « Le seul compliment qui fait réellement plaisir est celui de voir un ami retrousser les manches. Mais au final, tout le bien que l’on peut faire à une personne, un enfant, un village… tout cela n’a pas de prix. » Jean Hilger, CIO, Banque et caisse d’épargne de l’État www.ffl.lu

B ÉNI N Jean Hilger dans le cadre de l’inauguration d’un centre médical à Porto-Novo.

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BRÈVES

PLACE FINANCIÈRE

M A I S O N M O D E R N E (A R C H I V E S)

BANQUE DE LUXEMBOURG CHEZ LUX TRUST La Banque de Luxembourg a annoncé fin juin son entrée au capital de la société prestataire de services de gestion d’identités électroniques Luxtrust. Contactée par Paperjam, Luxtrust précise que la Banque de Luxembourg est actionnaire à 6,99 % de Luxtrust, qui comptait déjà d’autres banques à son capital. Celles-ci ont revu leur participation de 7,52 % à 6,99 % pour permettre l’entrée de la Banque de Luxembourg.

« NOUS AGISSONS DANS UN DOMAINE QUI CONSISTE À DONNER DE LA CERTITUDE À NOS CLIENTS.» David Brosnan, CEO de CNA Hardy Si l’on se demandait la tonalité que pouvait prendre le Brexit pour la Place, elle semble jusqu’ici plutôt positive. Les annonces d’arrivées de sociétés britanniques ou opérant depuis le Royaume-Uni pour leurs activités européennes se succèdent. Un constat particulièrement vérifié dans le domaine de l’assurance, le Luxembourg étant prisé de ce marché, comme le constatait Business Insider. Après Hiscox, AIG et FM Global, RSA et CNA Hardy ont choisi le Grand-Duché pour garder un pied en Europe.

DÉFICIT DÉMOCRATIQUE ? La Cour de justice de l’UE a écouté les plaidoiries des parties adverses dans un des volets de l’affaire Madoff au Luxembourg. Au cœur des débats : la nature de la sanction infligée à l’avocat d’affaires Pierre Delandmeter et la portée du secret professionnel de la Commission de surveillance du secteur financier. L’avocat général Kokott livrera ses conclusions le 26 juillet – une date assez proche, qui devrait vraisemblablement être suivie de l’arrêt, à l’automne.

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PLACE FINANCIÈRE

BRÈVES

BRÈVES

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ART CONTEMPORAIN

« La méthodologie et la façon de travailler de ces petites structures sont beaucoup plus rapides et interactives. »

Selon l’indice établi par le professeur Roman Kräussl de la Luxembourg School of Finance pour la publication allemande Manager Magazin, le marché de l’art contemporain aurait chuté de 21 % en 2016. « La bulle spéculative a éclaté », commente-t-il. Selon lui, les prix des œuvres d’art contemporain et d’après-guerre ont baissé de 21 % en 2016, alors qu’entre 2009 et 2015, ils avaient plus que doublé. Et d’affirmer que les « prix actuels dépassaient légèrement le seuil critique de spéculation ».

Marc Stevens, CEO de OneLife

Un an après son rebranding, OneLife continue son processus de digitalisation. Après le développement d’une application mobile pour ses clients, l’assureur-vie collabore avec la start-up luxembourgeoise KycTech pour automatiser ses processus de risk et compliance. Pour Marc Stevens, CEO, les deux entreprises partagent le même objectif : « développer au plus vite des solutions ».

TRANSFORMATION DIGITALE Selon une enquête menée par Deloitte Digital Luxembourg auprès de 10 banques retail de la Place, le processus de transformation digitale reste encore trop lent. Les banques luxembourgeoises atteignent un bon niveau en matière d’ergonomie et de cybersécurité, mais au niveau du cœur des systèmes, on observe seulement des petits changements peu importants. Par exemple, la procédure d’ouverture de compte prend plusieurs jours, voire semaines, alors qu’à l’étranger, certaines banques le font en 10 minutes.

C’est le montant de l’amende réclamée à la filiale luxembourgeoise de Bayern LB suite au scandale des Panama Papers. Cette dernière avait été démantelée en 2013 sur ordre de Bruxelles, et la Banque de Luxembourg avait repris sa branche banque privée/ gestion de patrimoine. La facture devrait être imputée à Bayern LB, actionnaire à 100% de la partie de LB Lux placée en liquidation judiciaire. Une somme qui sera prélevée sur le montant de la vente de terrains et bâtiments de la filiale au Luxembourg.

LOURDE PEINE La Commission de surveillance du secteur financier (CSSF) a infligé une importante amende à Edmond de Rothschild (Europe) au terme d’une procédure administrative. La banque privée écope ainsi d’une pénalité de 8,9 millions d’euros. La raison n’a pas encore été précisée, mais selon les informations de Paperjam, elle aurait un rapport avec le dossier de corruption présumée concernant le fonds souverain malaisien 1MBD dans lequel Edmond de Rothschild (Europe) aurait joué un rôle.

DIGITALISATION BANCAIRE Après une période difficile durant la crise, la VP Bank a retrouvé le chemin de la croissance et cherche de nouveaux locaux pour s’agrandir. Avec désormais moins de clients, ceux-ci sont cependant beaucoup plus grands et les produits sont d’une tout autre gamme. La banque est désormais dans le structuring, la gérance et le conseil, et souhaite se développer au Luxembourg, seul point d’attache dans l’Union européenne, et leader mondial après les États-Unis sur le marché des fonds de placement.

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20 MILLIONS

7e BANQUE CHINOISE L’installation d’une septième banque chinoise au Luxembourg se précise. Un an après la décision du conseil d’administration d’ouvrir une succursale et une filiale au Luxembourg, la China Everbright Bank (CEB) est entrée en phase de recrutement pour une quinzaine de postes de haut niveau. Le dossier pour l’obtention des licences est actuellement à l’étude auprès de la CSSF. À la mi-2016, elle gérait environ 535 milliards d’euros d’actifs, ce qui la place 14e du classement des banques chinoises.

DENISE VOSS RECONDUITE À L’ALFI

L’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement a tenu son assemblée générale fin juin et confirmé Denise Voss (conducting officer chez Franklin Templeton Investments) comme présidente pour une durée de deux ans. Elle occupe ce poste depuis 2015. Réglementation, travail de lobbying, impact du Brexit, place des fonds dans la création d’emplois, éducation des investisseurs ou encore digitalisation de l’industrie sont les principaux points à l’agenda de Mme Voss pour son deuxième mandat.

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PLACE FINANCIÈRE

RAKUTEN EUROPE BANK

La pierre angulaire de l’écosystème européen JEAN - MICHEL LALIEU |

S É BAS T I E N G O O S S E N S |

MAISON MODERNE

Rakuten Europe Bank (REB) est devenue réalité au début de cette année. Depuis son siège luxembourgeois, elle veut aider les acteurs de ses sites d’e-commerce et les sociétés fintech. REB servira aussi de liant entre les différentes sociétés du groupe pour dupliquer l’écosystème japonais sur le Vieux Continent.

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ès ce mois de juillet, le nom de Rakuten s’affichera en large sur le maillot des joueurs du Barça. Le géant japonais de l’e-commerce et des fintech remplacera en effet Qatar Airways en tant que sponsor global du FC Barcelone. Un accord de 55 millions d’euros par an pour les quatre prochaines saisons. Si vous ne connaissez pas Rakuten, son nom finira fatalement par vous taper dans l’œil à chaque apparition de Lionel Messi. Ceci dit, si vous ignorez vraiment tout de Rakuten, sachez aussi que ce groupe, considéré par Forbes comme un des plus innovants au monde, met d’importants moyens pour implanter son modèle d’affaires en Europe depuis 2008 à partir de son siège luxembourgeois. Première étape : le rachat du site français d’e-commerce Priceminister en juin 2010. Depuis, Rakuten Europe s’est aussi étendu vers l’Allemagne dans le commerce en ligne et a développé des activités dans la vidéo à la demande (Wuaki.tv), les e-books (Kobo) et les services de téléphonie (Viber). « Notre objectif est de recréer le même écosystème que celui développé depuis deux décennies au Japon », explique Toshihiko Otsuka, CEO de Rakuten Europe. Sur son marché domestique, il a en effet développé plus de 70 sociétés dans des domaines aussi larges que le commerce en ligne, la publicité, le sport et la finance, et rassemble plus de 100 millions de consommateurs dans son vaste programme de fidélité. Pour faire le lien entre ses différentes activités européennes, le groupe a lancé au début de cette année un pôle d’ac084 —

tivités bancaires par le biais de Rakuten Europe Bank (REB). « La finance a toujours été considérée comme une partie vitale de notre stratégie européenne, explique M. Otsuka. Nous avons obtenu une licence bancaire de la CSSF en 2015 et nous nous sommes ensuite préparés pour le lancement d’activités commerciales bancaires au début 2017. » L’objectif de REB est d’offrir des services bancaires à travers toute l’Europe. Dans une première phase, elle se concentrera sur l’offre de services (paiements, dépôts et prêts) pour les vendeurs actifs sur la plateforme Priceminister. Ensuite, elle étendra ses activités aux acteurs des autres plateformes commerciales. « REB est positionnée en tant que plateforme bancaire pour les différentes activités qui doivent contribuer à imposer l’écosystème Rakuten en Europe. Elle offrira aussi des services bancaires aux sociétés fintech dans toute l’Europe », précise le CEO de Rakuten Europe, enthousiaste à l’idée de voir le nombre de sociétés fintech qui se développent au Luxembourg. « Ce sont des sociétés très innovantes qui se focalisent souvent sur une seule activité. Elles ont parfois besoin d’aide pour le reste et nous pourrons leur apporter tous les services qu’une banque peut offrir. »

Des liens par les points

Dans l’état actuel des choses, la nouvelle banque n’envisage pas de s’ouvrir aux activités commerciales vers le grand public. « Mais étant donné le succès de nos activités financières au Japon, nous ne voulons pas non plus nous fermer à cette possibilité », admet

Toshihiko Otsuka qui, avant de rejoindre l’Europe, a été un des fondateurs de la banque Rakuten au Japon, en 2005. Sur son premier marché, le groupe est un des leaders dans l’activité bancaire online, où il propose une large variété de services et affiche un bénéfice annuel de plus de 200 millions d’euros. Il est aussi le troisième fournisseur de cartes de crédit avec 14 millions d’utilisateurs de la carte Rakuten. Une activité qui permet de faire le lien entre les différentes activités du groupe et conforter l’idée d’un écosystème fonctionnant comme un tout. Cette image d’ensemble est aussi renforcée par le programme de fidélité Super Points. « Les membres de ce programme obtiennent des points lorsqu’ils recourent à l’un de nos services, ce qui leur permet de les utiliser pour d’autres services et donc de découvrir l’ensemble de nos activités. » Dans le projet de développement de l’écosystème européen, c’est la nouvelle banque qui sera responsable des Super Points, utilisables au sein des différentes entités labellisées Rakuten.

Amazon asiatique

TOSHIHIKO OTSU KA La finance a toujours été au cœur de la stratégie européenne de Rakuten.

Pour simplifier l’image, Rakuten est parfois qualifié d’Amazon asiatique. Comme le géant américain, la plateforme en ligne Rakuten Ichiba est apparue dès 1997, donc aux premières heures d’internet. Fondée par Hitoshi Mikitani, elle a pris la forme d’un centre commercial en ligne sur un modèle B2B2C regroupant, au départ, 13 revendeurs. Aujourd’hui, elle se voit comme un large hypermarché proposant aussi bien des produits ali-

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EN CHIFFRES

RAKUTEN

Création : Février 1997 Capitaux propres : 1,7 milliard d’euros (31 décembre 2016) Employés (consolidés) : 14.000 (31 décembre 2016) CEO : Hiroshi Mikitani

mentaires que technologiques ou textiles. « Le shopping doit générer du plaisir, explique le responsable de Rakuten Europe. Notre idée est que, comme dans un magasin, le consommateur passe d’un rayon à l’autre et découvre de nouveaux produits. » Rakuten a aussi pour ambition de faire croître les producteurs et revendeurs qui rejoignent sa plateforme. M. Otsuka cite ainsi le cas d’un petit producteur d’œufs dont la qualité a été reconnue et qui, via la plateforme, fournit aujourd’hui ses produits à travers tout le Japon. « Ce concept fait de

nous un acteur unique et je suis fier d’avoir pu assister au succès de beaucoup de nos clients. »

Des moyens pour aller vite

Sur le continent européen, c’est l’activité de Priceminister en France qui reste la plus importante actuellement. En Allemagne, Rakuten.de a vu le jour après le rachat de la société d’e-commerce Tradoria. L’enseigne livre à la fois le marché local et s’est étendue à l’Autriche. Pour le reste de l’Europe, par contre, l’extension de l’e-commerce est seulement en phase de réflexion. Mais tout peut aller

très vite. Pour accélérer le rythme par rapport à ses ambitions, le géant japonais procède fréquemment par acquisitions. Ce fut encore le cas pour le fabricant canadien de liseuses électroniques Kobo (2011), de la société espagnole de vidéo à la demande Wuaki.tv, désormais active dans 12 pays européens, et du service de messagerie internet Viber, acquis début 2014 pour 900 millions de livres sterling. « Lorsque nous avons le sentiment qu’une société pourrait apporter une activité intéressante pour notre écosystème, nous explorons les différentes options pour travailler ensemble. Cela peut prendre la forme

Chiffre d’affaires 2016 : 6,3 milliards d’euros Chiffre d’affaires fintech : 34,3 % Chiffre d’affaires services internet : 65,7 % Bénéfice net 2016 : 307 millions d’euros Présence : 29 pays Communauté (loyalty program) : 100 millions de membres au Japon

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ÉCOSYSTÈME

« Notre objectif est de recréer le même écosystème que celui développé depuis deux décennies au Japon. »

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Le sport comme image

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de partenariats, de prises de participation ou d’acquisitions », commente le manager japonais. C’est d’ailleurs comme ça que Rakuten est devenu un véritable acteur de la finance dans son pays d’origine. En achetant une banque, puis une société de cartes de crédit et une de courtage en bourse. Après quasiment une décennie de présence en Europe, Rakuten évalue son écosystème à une quinzaine d’entités. Pas suffisant pour ce sumo des affaires qui se dit aussi ambitieux pour sa croissance sur le Vieux Continent qu’au Japon. Le joli coup réalisé avec le FC Barcelone pour remplacer Qatar Airways sur le maillot officiel devrait l’aider à se faire connaître, à la fois des professionnels de la vente et des consommateurs. Une notoriété que le groupe avait d’ailleurs déjà vu exploser sur son marché domestique depuis la création d’une équipe de base-ball pour le championnat national. Les résultats des Rakuten Eagles dans un sport très populaire dans le pays ont permis à la marque globale d’atteindre le top 10 japonais des marques les plus populaires. « Avant cela, nous étions plutôt vers la cinquantième place », convient M. Otsuka. Au Luxembourg, Rakuten emploie une cinquantaine de personnes réparties entre les activités du siège européen et la banque. En Europe, c’est par contre plus d’un millier de personnes qui travaillent pour la pieuvre de l’internet. Preuve de l’importance du continent pour le groupe, dès 2014 un Rakuten Institute of Technology (RIT) – il y en a cinq dans le monde – a été inauguré. Mais c’est Paris cette fois-là qu’avait choisie le PDG du groupe, Hiroshi Mikitani, comme port d’attache. Un choix qu’il avait justifié à l’époque, dans une interview à La Tribune, par le crédit d’impôt recherche octroyé par le gouvernement français.

E-COMMERCE

Toshihiko Otsuka CEO Rakuten Europe

VIBER LUXEMBOURG

« S’il n’y avait pas eu le crédit d’impôt recherche, (…) j’aurais peut-être choisi une autre ville, peut-être Londres ou Luxembourg », observait-il à l’époque. Aujourd’hui, Toshihiko Otsuka y voit plutôt un choix logique pour des raisons de proximité avec Priceminister, l’activité e-commerce la plus importante du groupe en Europe. « Le RIT concentre ses recherches sur des projets qui doivent aider au développement global de l’e-commerce. L’équipe parisienne étudie plus particulièrement les liens entre les magasins physiques et les services en ligne et explore de nouvelles formes d’interactions digitales. » Ses principaux sujets de recherche sont les magasins de réalité virtuelle, la technologie de reconnaissance visuelle et l’intégration de l’intelligence artificielle.

Le choix de la Ville Lumière a un peu fait peur aux responsables luxembourgeois, il y a trois ans. Mais le développement récent du pôle financier depuis Luxembourg, qui servira de véritable ciment pour relier toutes les entités, actuelles et futures, du groupe en Europe est un signe important des intentions de Rakuten par rapport à son premier point de chute européen. EN RÉSUMÉ

Présent en Europe depuis 2008, le géant japonais de l’e-commerce, Rakuten, avait installé son quartier européen au Luxembourg avant de partir à la recherche d’activités à reprendre pour dupliquer l’écosystème bien en place au Japon. En janvier de cette année, la création de Rakuten Europe Bank au Grand-Duché consolide le modèle.

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PLACE FINANCIÈRE

PRIVATE EQUIT Y

Deux mondes à réunir T H I E R RY R A I Z E R |

La montée en puissance du private equity peut profiter au destin de « start-up nation » du Luxembourg. Des acteurs de la Place remarquent un intérêt croissant de leurs clients pour les projets de nouvelles technologies. Reste à assurer un vivier suffisant de nouveaux entrepreneurs.

PERSPECTIVES Jean-Luc Jourdan, fondateur du groupe GMS, perçoit une convergence d’intérêts vers le Luxembourg.

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L’

année 2017 est-elle celle du private equity au Luxembourg ? Elle pourrait être pour le moins l’année de la confirmation du positionnement de la Place dans ce créneau, dans laquelle elle n’est pourtant pas novice. En cumulant les efforts de promotion de la Luxembourg Private Equity Association (LPEA), l’effet du Brexit qui pousse les acteurs du private equity à rechercher des localisations stables et la réglementation AIFM qui favorise le mouvement des acteurs vers l’onshore, on comprend mieux le ressenti de momentum depui s quelques mois. Mais un autre facteur pourrait expliquer, en partie, le regain d’intérêt pour le private equity, qui était jusqu’ici avant tout synonyme d’administration plus que de prises de décisions depuis Luxembourg. « La Place renaît en quelque sorte de ses cendres en ayant effectué un repositionnement vers les activités dédiées aux plus grandes fortunes, dont le family office », déclare Jean-Luc Jourdan, président et fondateur du groupe GMS (pour Global Management & Services Group). Fondée en 1999, la fiduciaire a pris de l’ampleur, tout en restant dans une configuration à taille humaine, pour désormais agir également en tant que multi-family office. Un positionnement qui se combine à des

ANTHONY DEHEZ

partenariats avec des experts auprès d’une clientèle présente notamment outre-Manche et en Italie. « Cette refonte de la Place nous a poussés, nous les professionnels, à lire la clientèle avec d’autres critères, à ouvrir de nouveaux horizons. C’était une chance de voir beaucoup plus loin et de traiter des opérations beaucoup plus étendues en taille et en intérêt. »

L’attrait pour la boîte à outils

Titrisation, fiar, sàrl-s... les véhicules et outils luxembourgeois ont non seulement permis d’attirer des acteurs aguerris de l’étranger, mais « Ils ont aussi ouvert l’esprit à des entrepreneurs qui ont été à l’origine d’incubateurs ou d’initiatives pour attirer des entrepreneurs de demain et des start-up, note Jean-Luc Jourdan. Le développement du private equity prend sa place dans cette logique de soutien à de nouveaux projets d’entreprises, dans des secteurs en plein essor et à valeur ajoutée. » Le patron de GMS y voit un lien évident avec le développement de l’Université et son pouvoir d’attraction des jeunes talents dans les secteurs en question, les nouvelles technologies en tête. Les opérations d’image menées par le gouvernement pour promouvoir le pays à l’étranger ont par ailleurs mis un peu plus d’éclairage sur le Luxembourg. « Il est important que le pays se reposi-

tionne dans le peloton de tête, ajoute Jean-Luc Jourdan. Les entrepreneurs passent par le Luxembourg, nous voyons des décideurs décider véritablement, y compris dans le private equity. »

Le chaînon manquant

Pour Jean-Luc Jourdan, le Grand-Duché doit faire jouer l’ensemble de ses avantages pour réunir le monde du private equity et celui des nouveaux entrepreneurs, qui se développent grâce et autour d’internet. « L’accès aux professionnels de la Place et aux autorités est plus facile et rapide qu’à l’étranger, nous devons valoriser cet atout », note-t-il. Dans le même temps, le dirigeant réclame plus d’efforts sur l’éducation des entrepreneurs pour que l’Europe ne soit pas – trop – à la traîne face aux autres terreaux de l’étranger qui concentrent les industries nouvelles. « Si l’Europe ne se dote pas d’une école ou de programmes autour de la culture de l’entrepreneuriat, nous serons relégués aux oubliettes. » Comment, en effet, retenir des investisseurs dans le champ du private equity sans projet à leur présenter ? EN RÉSUMÉ

Les retombées du succès du private equity se ressentent sur l’ensemble de la Place. Jean-Luc Jourdan, le patron du groupe GMS, appelle à des efforts dans l’éducation des entrepreneurs.

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Conférences

Stands

Evénements

Service clé en main et organisation

YES, we do. 081_PUB_CODEX.indd 81 139_PUB_CODEX.indd 139 151_PUB_CODEX.indd 151 109_PUB_CODEX.indd 109 43_PUB_CODEX.indd 43 047_PUB_CODEX.indd 47 169.indd 169 081_PUB_CODEX.indd 81 114_PUB_CODEX.indd 114 161_PUB_CODEX.indd 161 141_PUB_CODEX.indd 141

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PLACE FINANCIÈRE

lective sur laquelle est inscrite noir sur blanc « une hausse linéaire des salaires », autrement dit une augmentation générale « et conséquente » des rémunérations, selon Véronique Eischen, membre du bureau exécutif de l’OGBL, l’organisation patronale maintient sa volonté d’introduire la notion de mérite individuel. « Nous pouvons parler de tout, mais il existe une ligne rouge sur ce sujet : nous ne voulons pas de hausse linéaire », martèle pour sa part Serge de Cillia, CEO de l’ABBL. Pour Gilles Steichen, vice-président de l’Aleba, une marge de manœuvre existe cependant, puisque « le patronat sait que les syndicats veulent du linéaire ; reste désormais à définir ce linéaire, car nous sommes conscients du besoin d’adaptation aux évolutions du secteur ».

CONVENTION COLLECTIVE BANCAIRE

Second round de négociations pour la Place JEAN - MICHEL HENNEBERT |

ANTHONY DEHEZ

Alors que les partenaires sociaux sont tombés d’accord sur la prolongation, pour 2017, de la convention collective bancaire 2014-2016, les négociations sur un nouveau cadre «modernisé» se poursuivent. ABBL côté patronat, Aleba, OGBL-SBA et LCGBSESF côté syndicats assurent vouloir «parler de tout» afin de mettre au point «un texte lisible, compréhensible et donc applicable». Explications.

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ébutées fin décembre 2016, les négociations autour de l’élaboration d’une nouvelle convention collective dans le secteur bancaire se poursuivent. Car même si l’ABBL (Association des banques et banquiers, Luxembourg) côté patronat et les syndicats Aleba, OGBL-SBA et LCGB-SESF ont officiellement signé, le 22 juin dernier, un accord qui permet aux salariés de la Place de voir le cadre légal du secteur garanti pour 2017 et de bénéficier du versement d’une prime de signature de 400 euros bruts, le texte « simplifié et modernisé » voulu par les partenaires sociaux reste encore à écrire. Un texte entièrement nouveau qui devrait être en vigueur pour la période 2018-2020.

2. La proportionnalité

Si tous s’accordent sur les lacunes de la convention collective reconduite, certains différends persistent, malgré la volonté affichée de part et d’autre « de ne pas avoir de tabous ». Revue des trois principaux points d’achoppement.

1. La rémunération

Priorité principale du front syndical, qui revendique une hausse des rémunérations « après six années de gel de salaires », comme le rappelle Vincent Jacquet, secrétaire général adjoint du LCGB, cette question se heurte aux visions de l’ABBL. Pas tant sur le principe de la revalorisation que sur celui du mode de répartition. Alors que les syndicats entendent pouvoir présenter une convention col-

PLACE F I NANCI ÈR E La future convention collective qui doit couvrir 2018-2020 sera un texte « modernisé » pour répondre aux défis d’un secteur qui emploie quelque 25.000 personnes.

Cheval de bataille de l’ABBL, cette question pourrait également être à l’origine de longs échanges entre partenaires sociaux. Présentée comme « un moyen de mettre en place un cadre réglementaire lisible et compréhensible où les choses seront clairement exprimées », cette mesure vise, selon l’organisation patronale, à « introduire une marge de manœuvre dans la convention collective pour tenir compte des réalités du terrain ». Autrement dit, de favoriser les accords d’entreprise plutôt que l’accord de branche, « à l’image de ce qu’est en train de faire Emmanuel Macron en France dans sa réforme du Code du travail », estime l’ABBL. Sur ce point, le front syndical n’a pas fait part de son opposition formelle, même si certaines inquiétudes ont été évoquées quant au champ précis d’application de cette notion. Particulièrement en ce qui concerne le respect de la nouvelle loi sur le temps de travail, via « un meilleur contrôle des heures prestées ou des actions contre les dépassements des durées maximales autorisées ».

3. La responsabilité sociale

Mise en avant par les syndicats dans leur cahier commun de revendication, la thématique englobe non seulement le respect « de la philosophie du Code du travail » en termes d’employabilité du personnel lié à la nécessité de formation, mais aussi « la prise en compte des risques psychosociaux ». Autrement dit, de la mise en place de mesures de prévention contre le burnout ou le stress au travail. Non réellement problématique, cette question devrait être l’un des aspects sur lequel un consensus devrait être rapidement trouvé. EN RÉSUMÉ

En cours depuis décembre 2016, les discussions autour de la mise en place d’une nouvelle convention collective se poursuivent pour aboutir à un compromis qui devrait s’étaler jusqu’en 2020 et répondre « aux défis futurs de la Place ». Attractivité du secteur, responsabilité sociale des employeurs ou volonté de flexibilité en tête.

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PLACE FINANCIÈRE

MANAGEMENT

Horizon dégagé pour SGG T H I E R RY R A I Z E R |

STR ATÉGIE

DOUBLER LA MISE

MIKE ZENARI

Jean-Marie Bettinger a pris la fonction nouvellement créée de CEO de SGG Luxembourg il y a un an. Celui qui est familier de l’environnement bancaire entrevoit sa mission avec les lunettes de l’entrepreneur. Entre nouveaux processus et nouveaux outils informatiques, il ajuste la tête de pont du groupe aux ambitions de ses actionnaires.

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n forme, toujours aussi passionné par le métier. » Telle est la réponse livrée d’emblée par Jean-Marie Bettinger lorsque nous lui demandons, un an après son entrée chez SGG en tant que CEO pour le Luxembourg, de qualifier son état d’esprit. Après l’arrivée d’un nouvel actionnaire (voir encadré), 2016 fut marquée par une profonde phase d’adaptation de son fonctionnement et de son organisation pour correspondre aux objectifs définis avec le français Astorg. « Nous disposons d’une clientèle réellement internationale, nous avons besoin d’être proches d’elle, et d’être proches des pays dans lesquels elle investit », déclare Jean-Marie Bettinger. Une proximité qui passe par une revue de la boîte à outils et de la présence territoriale de SGG. Établie au Luxembourg en 1953, l’entreprise est devenue un groupe aux services élargis à destination des acteurs du secteur financier et d’une clientèle fortunée souhaitant structurer son patrimoine. « J’ai été tenté de rejoindre un groupe dont le développement est dicté par l’esprit entrepreneurial, ajoute Jean-Marie Bettinger. Serge Krancenblum a mis en place le groupe il y a 25 ans, nous sommes désormais 800 personnes, et nous voulons continuer à grandir. Nous avions donc besoin d’adapter l’organisation, notamment sur le Luxembourg et les Pays-Bas, en effectuant une refonte totale de notre organisation, de nos processus et de notre système. » En conséquence d’une nouvelle répartition des rôles, Serge Krancenblum a quitté ses fonctions de CEO de l’activité à Luxembourg, qu’il combinait avec celle de CEO du groupe, pour conserver cette dernière. Pour Jean-Marie Bettinger, arrivé tout droit d’Experta, filiale de la Bil, l’un des défis est de s’adapter aux besoins d’une 092 —

clientèle qui évolue. L’émergence des nouvelles générations d’entrepreneurs et les possibilités offertes par le digital poussent les fournisseurs de services tels que SGG à repenser la manière dont ils interagissent avec leurs clients.

Ne pas être victime de son succès

« Cette nouvelle génération d’entrepreneurs et d’investisseurs veut rester connectée, ce qui implique de digitaliser nos processus de communication, ajoute Jean-Marie Bettinger. Nous envisageons aussi de robotiser une partie de nos processus internes, non pas pour réduire l’emploi, mais pour limiter les erreurs et permettre à nos collaborateurs de se concentrer sur leurs tâches essentielles. Ce chantier se conduit au niveau du groupe par notre COO, Christiaan Van Houtven, avec l’intention de tirer profit de la synergie par des solutions adoptées communément. » SGG a aussi revu la manière de gérer son portefeuille de clients et les points de contact avec ceux-ci. « Nous devons nous assurer que la relation soit la plus fluide possible avec les clients, en évitant par exemple de revenir plusieurs fois vers eux avec la même demande d’information. C’est la raison pour laquelle nous avons mis en place une équipe dédiée à leur onboarding. Cette phase se révélait parfois un peu délicate car nous étions en quelque sorte victimes de notre succès », note Jean-Marie Bettinger, qui situe à 10 % le nombre de nouveaux clients chaque année, principalement dans le champ des corporate institutionnels. Les 15 % restants proviennent d’une clientèle privée et fortunée. « Notre clientèle n’est plus forcément la même que par le passé en termes de volume

et de structures, mais ces structures sont à plus forte valeur ajoutée. On peut donc dire qu’elle vient chercher la promesse de l’expertise luxembourgeoise, à laquelle nous devons répondre, notamment en nous entourant de profils internationaux compétents. » Comme d’autres prestataires de la Place, SGG a, parallèlement, toiletté son portefeuille clients pour se concentrer sur les acteurs réellement compliant avec la réglementation d’une Place qui a fait le choix de passer de l’offshore à l’onshore. Un changement de paradigme qui ne l’épargne pas encore des attaques venant de l’étranger. « L’image de la Place est encore écornée, mais nous voyons que le travail de communication porte ses fruits », ajoute Jean-Marie Bettinger qui, lorsque le Luxembourg est pointé du doigt dans la presse étrangère sur des pratiques passées, indique qu’il faut expliquer « que ce sont des structures justement mises en place par le passé, parfois pas forcément morales, mais à chaque fois légales. Par le passé, chaque pays était en quelque sorte le paradis fiscal de l’autre. Désormais, les clients viennent à Luxembourg non plus pour des raisons fiscales, mais pour utiliser sa boîte à outils. » De nouveaux outils, SGG a voulu s’en doter autour de ses activités historiques dans les services à l’intention des corporate et des fonds. À l’instar de la branche family office, qui s’est renforcée ici aussi via l’arrivée d’un recrutement externe : l’ancien associé de Deloitte, Pascal Rapallino, qui a pris la tête de cette ligne de services chez SGG. « Nous avons aussi regroupé les équipes en charge des fonds sur un même plateau, pour en optimiser le fonctionnement, en tenant compte, bien entendu, des séparations réglementaires », cite Jean-Marie

Le groupe SGG continue de grandir, tant de façon organique que par acquisition. « L’objectif est de doubler la taille de l’entreprise tous les quatre ans, non pas pour être plus gros, mais pour être davantage présent et répondre aux besoins d’une clientèle de plus en plus internationale », indiquait Serge Krancenblum en novembre 2016 à Paperjam. Une vision qui concorde avec les ambitions de l’actionnaire français Astorg, une société de capital-investissement indépendante, montée à bord en septembre 2015. La dernière acquisition en date, annoncée le 20 juin 2017, est celle du PSF fondé par Claude Zimmer : Luxglobal Trust Services.

BIO

JEAN-MARIE BETTINGER EN 4 DATES Juin 2016 Managing director SGG Luxembourg Novembre 2013 CEO de la filiale de la Bil, Experta Corporate and Fund Services 2005 Head of wealth planning – Member of the PWM management committee chez Deutsche Bank Luxembourg 1996 Master en droit commercial et privé, droit européen, Université de Metz

PE RSPE C TIVE S Pour Jean-Marie Bettinger, « notre métier va être marqué par une consolidation ».

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Bettinger comme exemple de l’évolution de l’organisation de SGG au Luxembourg, qui dispose depuis peu d’une directrice financière, Cécile Methlin (ex-Bil), et d’un HR leader (aussi pour la France), Laurent Ernens (ex-Lombard International Assurance). « J’ai chaque fois relevé des défis au fur et à mesure des étapes de ma carrière, se souvient Jean-Marie Bettinger. Mon arrivée chez Experta a concordé avec le besoin d’en changer le modèle économique, de réorganiser la filiale de la Bil. J’en garde un excellent souvenir. Dans le cas de SGG, la motivation vient de la participation en tant qu’actionnaire aux décisions stratégiques, avec un esprit d’entrepreneur, qui implique de participer à la réussite de l’entreprise, mais aussi à une certaine prise de risque. »

Acquisitions et prise de terrain

Des risques, mais aussi des opportunités, selon la formule éprouvée. Concerné par le Brexit comme les autres acteurs de la Place, SGG remarque, entre autres, un attrait pour le Luxembourg comme localisation de structures de la part d’asset managers qui veulent rester au sein du marché européen. La sortie annoncée du Royaume-Uni de l’UE coïncide d’ailleurs avec le déploiement sur place d’une équipe commerciale du groupe de services. « Nous avons besoin de profils commerciaux dans les pays-clés, dont l’Angleterre. La même chose est valable aux États-Unis, où nous réfléchissons à mettre en place une plateforme. » En gardant un œil sur d’éventuelles acquisitions au Luxembourg pour compléter son offre – comme ce fut le cas avec le multi-family office W&Cie en décembre 2016 et récemment avec Luxglobal Trust Services –, ou à l’étranger – avec Equitis en France en novembre 2016 –, SGG veut disposer de la taille critique suffisante pour jouer dans un marché qui va poursuivre sa mutation. « Notre métier va être marqué par une consolidation conduisant à l’existence de plus gros acteurs qui pourront supporter le poids réglementaire et les investissements dans de nouvelles compétences, de nouveaux outils. Ce que les petits et moyens acteurs ne seront pas forcément en mesure de faire. » Avec l’objectif d’atteindre 1.200 personnes d’ici 2020, SGG veut conquérir des marchés prometteurs, plus que concentrer son développement sur la seule zone historique du Benelux. « Nous pensons au marché indien, au marché africain, ainsi qu’aux zones anglosaxonnes », lance Jean-Marie Bettinger. EN RÉSUMÉ

Jean-Marie Bettinger continue d’affiner l’organisation de SGG Luxembourg pour correspondre aux ambitions d’un groupe international, dirigé par Serge Krancenblum, qui ambitionne d’atteindre 1.200 personnes d’ici 2020.

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SOLUTIONS INFORMATIQUES

Tech-IT : pionnier de l’hyperconvergence au Luxembourg

« Avec la création de Tech-It Technologies, nous misons sur l’innovation digitalisée et le smartbuilding. » Sébastien Denis Business Unit Manager Tech-IT

Comme le cloud il y a quelques années, l’hyperconvergence est LA technologie informatique du moment. Intégrateur de solutions informatiques créé en 2007, Tech-IT propose des solutions d’hyperconvergence en partenariat avec DELL EMC, le leader mondial en la matière. Bénéficiant de la certification de Professionnel du secteur financier (PSF), Tech-IT a récemment installé le tout premier VxRail au Luxembourg, au sein de la société de conseil ATOZ.

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hyperconvergence consiste à consolider en un seul rack tous les composants d’infrastructure et à y insérer toutes les fonctionnalités nécessaires au traitement des charges de travail déplaçables. « Elle permet aux entreprises une transition tout en douceur entre le serveur traditionnel et le cloud », explique Sébastien Denis, business unit manager chez Tech-IT. Dans ce contexte, la nouvelle appliance VxRail de DELL EMC présente de nombreux avantages. Tout d’abord, il s’agit du seul produit dont tous les composants (hardware et software) proviennent d’un seul et même fabricant, permettant un gain de temps considé-

rable lors des mises à jour. De plus, l’interface d’administration unique en facilite la gestion. Étant donné qu’il s’agit d’un produit full flash, le traitement de l’information est, quant à lui, beaucoup plus rapide. VxRail est aussi une solution qui offre une grande flexibilité en matière de configuration : l’utilisateur est en mesure de choisir la capacité, le nombre de CPU, le type de réseau et les fonctionnalités graphiques nécessaires pour répondre aux exigences de son infrastructure. En tout, il a le choix entre 250 configurations différentes. « Il s’agit également d’une solution économique puisque la machine se présente en une seule lame, au lieu

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PAPERJAM ADVERTORIAL

V X RA I L La nouvelle appliance de DELL EMC offre une grande flexibilité de configuration et permet un gain de place.

10 ANS D’ÉVOLUTION

d’une multitude de serveurs auparavant. Cela permet donc un gain de place et de faire des économies d’énergie », précise Sébastien Denis. Enfin, l’ajout d’utilisateurs supplémentaires pouvant se faire en quelques clics, c’est aussi une offre évolutive.

Une solution d’avenir

Tech-IT a été le premier prestataire à installer un VxRail au Luxembourg, au sein de la société ATOZ. Cette dernière, étant novatrice, est la première société luxembourgeoise à avoir choisi la nouvelle solution de DELL EMC. Une situation amenée à évoluer rapidement puisque beaucoup de clients de Tech-IT commencent à réfléchir à une nouvelle évolution de leur approche informatique. « Si une solution full cloud est rarement envisagée par les PSF, l’alternative hyperconvergée reste rassurante et très compétitive. Elle offre davantage de flexibilité et facilitera le passage au full cloud dans quelques années. »

L’avis d’ATOZ

Fondée en 2004, la société de conseil ATOZ, basée au Luxembourg, a choisi Tech-IT pour implémenter le VxRail. Retour d’expérience avec son directeur informatique, Abderrahim Tamim. Pourquoi avoir choisi Tech-IT pour implémenter le VxRail ? A B D E R R A H I M T A M I M Depuis sa création, ATOZ est un groupe très dynamique et en croissance permanente. Les besoins structurels et l’accompagnement à la transition technologique du tout digital sont essentiels dans le critère de choix de son partenaire IT. Il était essentiel pour nous de nous appuyer sur une société basée au Luxembourg et répondant aux critères de sécurité recommandés par les PSF. À l’instar d’ATOZ, Tech-IT est une société à taille humaine. Il y a donc par nature une plus grande proximité entre nos équipes et une dynamique qui nous convient parfaitement. Avec Tech-IT, nous bénéficions non seulement d’un accompagnement informatique, mais

également de services de veille technologique, grâce auxquels nous pouvons mettre en place des solutions innovantes et inédites comme le VxRail. Comment se passe votre collaboration avec Tech-IT ? Nous collaborons avec Tech-IT depuis 2010 et nous pouvons dire que d’une manière générale, c’est un véritable travail d’équipe. La migration d’une solution informatique de type « traditionnel » vers une solution de dernière génération de type « hyperconvergent » demande un travail en binôme et en toute transparence. Les équipes doivent se connaître ou apprendre à se connaître, déterminer les différents rôles et mettre en place des scénarios afin de ne jamais se retrouver dans une situation délicate. Quelles ont été les grandes étapes du projet ? Nous étions dans le processus « Avec Tech-IT, de définition de notre stratégie informatique pour les cinq nous bénéficions prochaines années et la technologie VxRail avait déjà non seulement d’un retenu toute notre attention. accompagnement Notre partenaire Tech-IT disinformatique, mais posait d’une expertise reconnue sur le sujet et, suite à également de plusieurs entretiens, nous services de veille sommes rapidement arrivés à la conclusion que la solution technologique. » hyper-convergée du VxRail était en totale adéquation avec Abderrahim Tamim la stratégie du groupe. Chief information officer (CIO) Une analyse de l’infrastrucATOZ ture actuelle a permis de mettre en évidence les points d’amélioration et de vérifier que la technologie répondait à l’intégralité de nos critères : fiabilité, mobilité, scalabilité, haute disponibilité et sécurité. L’implémentation de la solution VxRail a également été l’occasion, pour nous, de migrer notre infrastructure informatique primaire vers un data center Tier IV hébergé par Tech-IT, action qui s’inscrit dans notre stratégie globale.

3 QUESTIONS AU CEO DE TECH-IT, HAMID KADDOUR

Tech-IT fête cette année ses 10 ans. Quelle évolution depuis 2007 ? Tech-IT s’est très vite positionné sur un marché très concurrentiel grâce à son pragmatisme et sa valeur ajoutée. Nos activités ont évolué pour s’orienter vers le full service, et ce en apportant de l’innovation technologique. Cela nous a permis de proposer des activités connexes à notre métier de base : cloud, téléphonie, GED, archivage, développement et multimédia, activités qui connaissent une croissance significative depuis 3 ans. En 10 ans, nous sommes passés de 4 à 50 collaborateurs. Ce succès est bien sûr avant tout dû à la confiance de nos clients, sans qui nous n’en serions pas là aujourd’hui. Comment avez-vous marqué cet anniversaire ? Nous avons pris la décision de moderniser notre identité visuelle pour qu’elle soit plus en adéquation avec notre vision et notre stratégie. Cela passe également par la refonte complète de notre site web qui représente désormais plus fidèlement notre positionnement technologique. Nous avons également développé de nouvelles activités comme l’EMM ou le MSSP en passant par l’hyperconvergence et l’enterprise hybrid cloud services provider. Notre rôle d’intégrateur informatique consistant aussi à accompagner nos clients dans la transition technologique sans rupture et en toute sécurité, nous avons créé une nouvelle entité, Tech-IT Technologies, en charge de promouvoir les technologies de demain pour nos clients. Quels sont les grands projets à venir ? Avec la création de Tech-IT Technologies, nous prenons un nouveau virage stratégique dans l’accompagnement de nos clients et prospects vers des solutions digitales plus flexibles, sécurisantes, adaptées et évolutives. Nous préparons pour septembre de nombreuses nouveautés inédites au Luxembourg pour toujours garder une longueur d’avance sur nos concurrents.

Nouvelle identité visuelle et nouveau logo.

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PLACE FINANCIÈRE

STR ATÉGIE

La métamorphose de GBL JEAN - MICHEL LALIEU

Le holding belge GBL a développé une présence au Luxembourg, surtout marquée par son rôle dans le développement de RTL. La nouvelle stratégie développée depuis 2012 a encore donné plus de poids à la base grand-ducale du groupe, qui contrôle 60% des actifs. Après s’être concentré sur la France, GBL veut devenir un groupe paneuropéen.

É

troitement liée à l’image du milliardaire belge Albert Frère, 91 ans, l’histoire du holding GBL (Groupe Bruxelles Lambert) a très tôt fait étape au Luxembourg. Aujourd’hui, ses racines y sont solidement implantées, et 60 % des activités du deuxième plus grand holding européen sont gérés depuis les nouveaux bureaux de la route d’Arlon, à Strassen, où travaillent une dizaine de personnes. «Notre présence ici est le résultat de l’histoire de la société, nous nous sentons extrêmement bien au Luxembourg, et nous bénéficions d’une équipe de grande qualité », insiste Gérard Lamarche, administrateur délégué du groupe, aux côtés de Ian Gallienne. Marié à une Luxembourgeoise, l’homme d’affaires belge est aussi résident grand-ducal. Mais ceci reste anecdotique. GBL, dont le tandem belgo-canadien des familles Frère et Desmarais a pris le contrôle en 1982, est entré au Luxembourg via une participation dans la société sidérurgique Rodange-Athus, finalement intégrée dans Arbed. Par l’intermédiaire de sa société Audiofina, le holding a ensuite pris une participation dans la Bil. Il s’est ensuite concentré sur le secteur des médias, en investissant dans RTL via la CLT, devenue CLT-Ufa à l’époque de la collaboration avec le géant allemand des médias Bertelsmann. En 2006, GBL, qui était devenu un actionnaire important du groupe allemand, lui a finalement revendu sa part de 25,1 %. 096 —

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En 2017, GBL Verwaltung, la société qui regroupe les activités du groupe au Grand-Duché, gère 60 % des actifs. En 2012, lorsque le duo Lamarche / Gallienne a pris la tête du holding, elle ne représentait encore que 45 % du poids total. À l’époque, le groupe affichait par ailleurs un profil fort différent. 97 % de ses investissements étaient concentrés dans des sociétés françaises, et 54 % dans le secteur de l’énergie et les services aux collectivités. L’équipe luxembourgeoise, divisée à l’époque entre GBL Energy et GBL Verwaltung, gérait uniquement les importantes participations dans GDF Suez (devenue Engie en 2015) et Total. «Depuis cinq ans, le groupe s’est largement diversifié, et les activités luxembourgeoises ont suivi cette tendance. L’image est donc un peu plus complexe, avec un ensemble plus large de participations dans des secteurs et des zones géographiques plus larges », explique Serge Saussoy, responsable de GBL à Luxembourg.

LA GALA XIE GBL

UN AXE BRUXELLES-LUXEMBOURG Depuis 2012, GBL a diversifié sa stratégie pour miser de plus en plus sur des sociétés en croissance à travers l’Europe.

45,3 %

31.12.2012

60 %

GBL apprécie l’environnement luxembourgeois et y concentre de plus en plus de participations.

30.09.2016 Burberry 2,95 %

SGS 16,2 %

Total 0,7 %

Sienna 100 % Parques Reunidos 15 % Adidas Group 7,5 %

LUXEMBOURG 60 %

Refonte stratégique

Depuis son entrée dans GBL il y a cinq ans, le duo Lamarche / Gallienne a en effet fondamentalement modifié la stratégie du holding. Avec un certain succès. Au début de la décennie, l’actif net était de 12 milliards d’euros. Aujourd’hui, il est de 18,5 milliards. Deux pistes essentielles ont été suivies : la déconcentration des participations et la diversification géographique. Les quelques grosses participations — Total, Engie, Suez, Arkema

Ontex 19.98 %

BELGIQUE 23,6 % PAYS-BAS 16,4 %

Umicore 17 % Pernod Ricard 7,5 %

LafargeHolcim 9,4 %

Imerys 53,9 %

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PLACE FINANCIÈRE

— versaient des dividendes conséquents. « Notre analyse a été de dire que ces sociétés ne pourraient peut-être pas éternellement maintenir des rendements à ce niveau, explique Gérard Lamarche. Or, on voit aujourd’hui qu’Engie a réduit par trois son dividende, et que Total, à cause de la baisse du pétrole, a payé le sien en titres, ce qui provoque un effet de dilution du capital. » Elles ont donc été progressivement cédées : le retrait définitif d’Engie a été entériné au printemps de cette année, alors que, dans Total, le groupe belge ne garde plus qu’une participation de 0,7 %. Avec l’argent obtenu, GBL a désormais misé aussi sur des sociétés en croissance, avec la volonté de devenir un véritable groupe paneuropéen. En quelques années, le holding a acquis des participations en Belgique, dans Ontex (consommables hygiéniques) et Umicore (technologie des matériaux et recyclage des métaux précieux) ; en Suisse, avec SGS (inspection et certification) ; en Allemagne, grâce à Adidas (équipement sportif ) ; en Grande-Bretagne, via Burberry (textile de luxe) ; et depuis deux mois, en Espagne, par une prise de participation dans Parques Reunidos (parcs d'attractions). «Depuis 2012, nous avons investi 4,7 milliards d’euros dans de nouvelles participations qui, à la fin mars 2017, valaient déjà 7 milliards», précise Gérard Lamarche. À titre d’exemple, le milliard d’euros placé dans Adidas pour obtenir 7,5 % en vaut actuellement le double.

GBL

Des choix exigeants

Or, les équipes en place en Belgique et au Luxembourg continuent de traquer les bonnes opportunités. Même si, selon les critères que le groupe veille à respecter, elles ne sont pas très nombreuses. GBL cherche en effet des sociétés qui détiennent un réel potentiel de création de valeur, qui sont leader ou numéro deux dans leur secteur, dans des secteurs autres que ceux où il est déjà présent, et qui offrent des dividendes, même si la nouvelle stratégie est moins exigeante à ce niveau. Le groupe étant également soucieux de jouer un rôle d’actionnaire professionnel, il évite d’investir dans des sociétés où le capital est verrouillé par un actionnaire trop puis-

« Nous bénéficions au Luxembourg d’une équipe de grande qualité. » Gérard Lamarche Administrateur délégué GBL

« Depuis cinq ans, le groupe s’est largement diversifié et les activités luxembourgeoises ont suivi cette tendance. » Serge Saussoy Responsable de GBL au Luxembourg

sant, qui l’empêcherait de pouvoir distiller ses conseils au sein du conseil d’administration. Bref, au niveau européen auquel le holding entend se limiter, le management estime les cibles potentielles à une vingtaine au total. « Pour l’instant, elles sont inaccessibles, vu les niveaux élevés des cours de bourse, mais nous continuons à les suivre au cas où un événement nous offrirait la possibilité d’y entrer à un prix qui nous convient », explique encore l’administrateur délégué. Parmi les différentes clés de répartition de ses actifs, le groupe belge a scindé son portefeuille en trois grandes catégories : les participations stratégiques, les investissements «pépinière» et un pilier private equity développé au sein de l’entité Sienna Capital, également implantée au Luxembourg. Pour être qualifiée de stratégique, une participation doit être supérieure au milliard d’euros, le management de GBL doit pouvoir obtenir au moins un siège au conseil d’administration, et la société est généralement cotée en bourse. Un investissement pépinière se situe entre 250 millions et un milliard. C’est dans cette section qu’ont été placées au départ les participations dans Adidas et Umicore, qui sont en passe de rejoindre les participations stratégiques. Quant à Sienna Capital, elle regroupe les investissements alternatifs de GBL à travers des fonds de private equity, de dettes, ou des fonds à thématique spécifique.

Des critères stricts

Dans un schéma idéal, les responsables de GBL souhaitent voir le poids des participations stratégiques descendre de 90 %, actuellement, à 75-80 %. La « pépinière » devrait représenter 10 à 15 % de l’ensemble — 5 % aujourd’hui, après les transferts d’Adidas et Umicore —, alors que l’objectif pour Sienna Capital et de doubler sa taille, de 1 à 2 milliards d’euros d’investissements, pour lui conférer un poids d’environ 10 %. « Nous souhaiterions investir plus dans des sociétés non cotées, admet M. Lamarche. Mais, dans le contexte actuel, nous sommes en concurrence avec les fonds de private equity, qui peuvent payer des prix extrêmement importants

parce qu’ils bénéficient du niveau faible des taux d’intérêt. Comme de notre côté, nous agissons avec prudence par rapport à l’endettement, nos offres ne sont pas compétitives. Les choses peuvent évoluer, mais nous entendons maintenir notre discipline financière. » Enfin, dans le grand virage initié par le nouveau tandem, le portefeuille de GBL a aussi été rééquilibré selon les différents secteurs d’activité. Nous l’avons dit, GBL a fait le choix de sortir quasi totalement du secteur énergétique pour diversifier les risques, et parce que le secteur, en France, est soumis à des réglementations de plus en plus strictes et à une présence de plus en plus forte de l’État. En 2017, ce sont désormais les investissements dans les secteurs industriels qui pèsent le plus lourd — 43 % du portefeuille —, avec les participations dans Imerys (transformation de minéraux), LafargeHolcim (matériaux de construction) et Umicore. Mais le holding a aussi fortement misé ces dernières années sur les produits de grande consommation. Il est déjà présent depuis 2006 chez Pernod Ricard, numéro deux mondial des spiritueux, et a investi depuis 2015 dans Adidas et Ontex. Avec le groupe suisse SGS, il augmente son poids dans les services (15 %). Depuis le début de l’année, GBL a aussi pris une participation de 3 % dans la firme anglaise Burberry et dans le groupe espagnol de parcs de loisirs Parques Reunidos, qui gère 61 parcs dans 14 pays. Et ce n’est peut-être pas fini. Le holding présidé par Gérald Frère, le fils d’Albert, détient encore des lignes de crédit pour près de 2 milliards d’euros et une trésorerie d’environ 500 millions. Mais il prend son temps. Il travaille pour le long terme et, contrairement aux investisseurs dans le private equity, ne se sent jamais obligé de céder une participation après un certain nombre d’années. EN RÉSUMÉ

Le holding belge Groupe Bruxelles Lambert (GBL), associé à l’image du financier Albert Frère, gère une part importante de ses investissements depuis le Luxembourg. Une présence historique, liée d’abord à la sidérurgie, puis au groupe RTL, mais qui n’a jamais été remise en question.

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PLACE FINANCIÈRE

É TUDE COMPAR ATIVE

Intérêts croisés J E A N - M I C H E L GAU D R O N

Luxembourg

Grant Thornton a passé à la loupe les sociétés d’investissement du Luxembourg et du Liechtenstein, parfois placées en concurrence en matière de gestion de fortune. Gros plan sur les principaux résultats. CARTE D’IDENTITÉ

590.700 2.586km2 Capitale

Monarchie constitutionnelle

Luxembourg Grand-Duc

LE TOP 3 DES DÉFIS STR ATÉGIQUES

3

2

Les contraintes réglementaires Mettre en œuvre des stratégies de croissance Le risk management

LE TOP 3 DES DÉFIS RÉGLEMENTAIRES Mifid II AML / KYC CRS

88% 58% 58%

Capitale

37.600

Hans-Adam II Alois von und zu Liechtenstein (depuis 1989) Prince

(depuis 2004) Régent

LE TOP 3 DES SOURCES DE REVENUS

Liechtenstein

93% 30% 30%

Frais de gestion Rétrocessions Frais pour conseils financiers

Vaduz

160km2

Principauté constitutionnelle

Henri de Luxembourg

LE TOP 3 DES SOURCES DE REVENUS

1

CARTE D’IDENTITÉ

98% 28% 19%

Frais de gestion Frais pour conseils financiers Rétrocessions

LE TOP 3 DES DÉFIS STR ATÉGIQUES Générer pour les clients des performances supérieures à la moyenne

1

Les contraintes réglementaires Le risk management

2

3

LE TOP 3 DES DÉFIS RÉGLEMENTAIRES 72% 38% 26%

Mifid II 4e directive anti-blanchiment AML / KYC

Étude réalisée par Grant Thornton sur la base d’une soixantaine de questions posées à 33 sociétés d’investissement au Grand-Duché (représentant 29 % du total des employés des sociétés d’investissement du pays) et 47 au Liechtenstein (44 %).

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1

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INS CRI PTIO OBL IGA N TOI PA P RE S ERJ UR AM. CLU B

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OLIVIER BROUWERS

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CLAUDE EWEN

MAUD FAUCONNOT

KELLY HEBERT

Invesco Asset Management

Axa IM Benelux

Threadneedle International

Ethenea Independent Investors

M&G Investments

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LÉON KIRCH

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PLACE FINANCIÈRE

REGTECH

« Changer de paradigme pour gagner en productivité » JONAS MERCIER |

SÉBASTIEN GOOSSENS

Seqvoia travaille sur une intelligence artificielle qui pourrait révolutionner l’industrie des fonds. Objectif: faciliter les processus réglementaire et de compliance. Un projet qui nécessite le soutien de la recherche publique luxembourgeoise, selon Nicolas Buck, CEO de l’entreprise.

C

omment comptez-vous introduire de l’intelligence artificielle dans les processus réglementaire et de compliance de l’industrie des fonds ? La documentation réglementaire émise par l’industrie des fonds d’investissement est largement gouvernée par les directives européennes. Or aujourd’hui, ce sont des personnes qui relisent ces documents pour vérifier leur conformité. Notre ambition est de permettre à la technologie de prendre en charge cette activité. L’intelligence artificielle sur laquelle nous travaillons sera capable de lire des prospectus, de les comprendre et de relever les différences techniques éventuelles qui existent entre deux documents différents qui parlent du même produit. Huit de nos 22 employés travaillent sur ce projet depuis huit mois et nous pensons commercialiser une première version l’année prochaine. Mais c’est un processus qui ne s’arrête jamais, car la réglementation est toujours en mouvement. L’industrie des fonds n’est-elle pas déjà en partie automatisée ? Toutes les données nécessaires aux activités de compliance sont d’ores et déjà intégrées dans des bases qui sont structurées par des logiciels. Les humains ont ensuite la charge de les analyser. Mais la technologie actuelle n’est pas capable de déchiffrer de l’information non struc100 —

turée, de lire un contenu, de le comprendre et de le comparer. Des centaines d’entreprises dans le monde travaillent sur cette problématique, car elle peut être adaptée à de nombreux domaines. Mais dans le secteur des fonds d’investissement, personne n’offre encore cette solution. L’enjeu est donc de changer de paradigme pour gagner en productivité. La vague des regtech est-elle en train de révolutionner ce secteur ? Vous savez, des solutions technologiques existent depuis très longtemps dans le domaine financier, mais les développements technologiques d’aujourd’hui et du futur vont en effet complètement révolutionner l’industrie des fonds, et ceci autant dans le back-office que dans le middle-office et le front-office. Le terme « regtech » ajoute une couche marketing qui les rend plus visibles, mais il ne faut surtout pas sous-estimer la connaissance réglementaire. Ce qui a évolué, par contre, c’est le coût de la technologie, qui a significativement diminué. Par ailleurs, tout va plus vite car les ordinateurs sont beaucoup plus puissants. Le gain potentiel de productivité est donc énorme. Pour développer cette technologie, vous pensez collaborer avec des acteurs de la recherche… Oui, la complexité du projet nous l’impose. Le défi est de trouver les cher-

cheurs qui travaillent sur ce domaine et qui pourront nous aider à adapter cette intelligence artificielle au secteur des fonds d’investissement. Nous cherchons actuellement dans le monde entier. Les instituts de recherche publics luxembourgeois ne pourraient-ils pas répondre à vos besoins ? En partie, mais ce serait présomptueux de penser qu’au Luxembourg, nous disposons de toutes ces compétences. L’industrie financière est l’un des très grands piliers du pays, et il faut aligner nos efforts. Les centres de recherche n’ont pas, aujourd’hui, une compréhension suffisante du monde financier. Il n’y a tout simplement pas assez de spécialistes. Et c’est pourquoi il est très important d’encourager les projets de recherche entre le monde académique et des entreprises de toute taille au Luxembourg. Cela entraînera un transfert de compétences. C’est un enjeu primordial d’arriver à ce que l’industrie financière puisse collaborer plus étroitement avec la recherche publique. Il faut œuvrer pour réduire le décalage entre ces deux mondes. EN RÉSUMÉ

Nicolas Buck, le CEO de Seqvoia, a l’ambition de révolutionner l’industrie des fonds d’investissement en développant une intelligence artificielle particulièrement pointue, mais regrette que les centres de recherche luxembourgeois n’aient pas encore une compréhension suffisante du monde financier.

PION N IE R Si l’utilisation de l’intelligence artificielle pour lire des documents n’est pas nouvelle, elle est pour l’instant absente du domaine des fonds.

LES BANQUES RENCONTRENT LA RECHERCHE L’Association des banques et banquiers, Luxembourg (ABBL) a annoncé fin mai la signature d’un partenariat de recherche avec l’Université du Luxembourg (SnT). L’objectif : développer une technologie basée sur les principes de la blockchain pour servir l’analyse de données liée aux réglementations toujours plus contraignantes KYC (identification et vérification de l’identité des clients des institutions financières). Ce projet s’étalera sur quatre ans et, une fois terminé, bénéficiera à l’ensemble des opérateurs de la Place.

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PLACE FINANCIÈRE

NOUVELLES PERSPECTIVES

1. UNE ÉVOLUTION NOTABLE

Des fonds plus responsables en 5 graphiques

Le nombre de fonds d’investissement responsables connaît une augmentation importante depuis 2010, pointant à 2.413 au 31 décembre 2016. Les actifs sous gestion s’élèvent désormais à 476 milliards d’euros. en milliards d’€ 500 400

1.503

300 251

200

2.413 2.145

2.500 2.000

376 1.500

287

1.000

100

500

AsG

2010

2012

2014

Nb de fonds

2016

2. LUXEMBOURG, LEADER INCONTESTÉ Luxembourg accueille 31 % de ses fonds et concentre 39 % des actifs sous gestion, ce qui fait du pays le domicile leader en Europe.

31 %

36 %

5%

14 % 8% Luxembourg France Belgique Suède

6%

Répartition du nombre de fonds par pays de domicile (en %).

Adoptés soit par biais positif (investir dans des sociétés à impact) ou négatif (investir en évitant des sociétés à l’impact négatif), les fonds ESG (pour Environmental, Social, Governance) cross-secteurs restent majoritaires.

70 %

Le marché européen des fonds d’investissement responsables bénéficie d’ores et déjà des retombées de la COP21.

476

1.784

3. RATISSER LARGE

U

ne niche qui ne devrait plus en être une et dans laquelle le Luxembourg a déjà toute sa place. La contribution aux 14.795 milliards d’euros d’actifs sous gestion que comptaient les fonds d’investissement domiciliés en Europe est encore somme toute relative, mais elle ne fait que croître. Avec une augmentation de 26,6 % de leurs actifs sous gestion depuis 2010, les fonds européens responsables semblent avoir le vent en poupe. C’est en tout cas la conclusion de l’étude que KPMG Luxembourg a réalisée sur le sujet. Depuis 2010 et la dernière version en date du document publiée en mai dernier, la sensibilisation au besoin de financer des projets en faveur du climat a fait son chemin. La COP21 mobilise d’ailleurs différents pouvoirs publics qui veulent mettre en place des mesures incitatives à destination des investisseurs. Ces derniers sont des rouages essentiels pour aider les pays à atteindre leurs objectifs et à passer à une économie à faible émission de CO2, comme le relève Charles Muller, associé chez KPMG, dans l’introduction de l’étude.

17 % 8 % 5 %

ESG Cross-sectoral ESG Environment ESG Social ESG Ethics

4. L’EFFET COP21 L’attrait pour les fonds dédiés à l’environnement a augmenté dans la foulée de la COP21. Luxembourg rassemble 38 % du nombre de ces fonds en Europe et 45 % des actifs. 8% 27 %

Environnementaux et écologiques Dédiés à l’eau

Danemark

Fonds carbone

Autres

Fonds dédiés à la déforestation

4% Luxembourg France Royaume-Uni Pays-Bas

10 %

Allemagne Autres

Type de fonds environnementaux en fonction des actifs sous gestion (en %) Total : 32,7 milliards d’euros

5. MICROFINANCE AVANT TOUT

4% 6%

Répartition des domiciles des fonds à caractère social selon les actifs sous gestion, sur 13,7 milliards d’euros.

20 %

26 %

Énergies renouvelables et changement climatique

Total : 2.413 fonds

19 %

57 %

Dans la catégorie sociale, la microfinance demeure en tête du nombre de fonds (42 %) et des actifs sous gestion (56 %). Quant aux domiciles européens, le Luxembourg, qui a acquis une expérience de plus de 10 ans via l’agence de labellisation Luxflag, est suivi de très loin par la France en raison du nombre de fonds à caractère social et solidaire qui y sont domiciliés.

19 %

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PLACE FINANCIÈRE

COOPÉR ATION FISCALE

Le Luxembourg perd le Nord CA M I L L E F R AT I |

Co opér

MAISON MODERNE

La Cour de justice de l’UE considère que les droits des contribuables doivent être pris en compte en matière de coopération fiscale.

Une position à rebours des principes régissant la lutte contre l’évasion fiscale de ces dernières années, en particulier au Luxembourg.

Level play ing field

L

es législations luxembourgeoises n’ont pas la cote en ce moment à la CJUE. Après le règlement grand-ducal concernant la TVA sur les groupements autonomes, c’est la loi du 25 novembre 2014 sur la coopération fiscale que les juges européens ont retoquée au détour de l’arrêt Berlioz le 16 mai dernier. Symboliquement, c’est un coup dur pour le ministre des Finances Pierre Gramegna (DP), puisque cette loi fait partie de l’arsenal déployé en réaction au désastreux classement du Luxembourg parmi les juridictions « non conformes » selon le Forum mondial sur la transparence et l’échange de renseignements à des fins fiscales de l’OCDE en novembre 2013. « À la lumière de l’engagement pris par le Luxembourg depuis le 13 mars 2009 de se rallier intégralement à la norme internationale et dans l’objectif d’assurer que l’échange de renseignements sur demande puisse être exécuté de façon effective et efficace, le gouvernement a réagi aussitôt et a proposé une adaptation du dispositif légal concernant la procédure applicable aux demandes d’échange de renseignements », précisait Pierre Gramegna en réponse à la question des députés CSV Laurent Mosar et Gilles Roth à propos de l’affaire Berlioz en janvier dernier. La loi du 25 novembre 2014 avait été calibrée pour répondre aux critiques du Forum mondial en retirant toute possibilité de recours contre la décision d’injonction du directeur de l’Administration des contributions directes

(ACD), qui reçoit une demande d’information de la part d’une autre administration fiscale. Une disposition qui vaut aujourd’hui au Grand-Duché la semonce de la CJUE au motif qu’elle viole le droit, consacré par la Charte européenne des droits fondamentaux, de contester la décision d’une administration.

Virage à suivre

Pour François Karolyi, tax partner chez Mazars Luxembourg, l’arrêt Berlioz marque un tournant en matière de coopération fiscale internationale. « Ces trois dernières années ont été marquées par une attention particulière sur les réformes fiscales en rapport avec le projet Beps visant à lutter contre l’évasion fiscale dans un contexte international, commente le fiscaliste. La place dans ce débat laissée aux droits du contribuable était quant à elle limitée. Pourtant, les droits du contribuable font partie des principes fondamentaux européens en étant garantis à la fois dans le traité sur l’Union européenne, le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne ainsi que dans la Charte européenne des droits fondamentaux. » Le fiscaliste a le sentiment que cette notion va revenir dans la discussion, conduisant à un « rééquilibrage entre l’initiative Beps et la nécessité de respecter les droits des contribuables ». Le Grand-Duché va donc devoir réintroduire la possibilité de recours devant la justice administrative. « Ce travail d’arbitrage entre nécessité de lutter contre l’évasion fiscale et le droit du contribuable va probablement devoir se faire au niveau de l’ACD », sou-

Rapidité

Dro its du contribuable

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Règ les Beps

ation

So uveraineté fiscale

Transparence

ligne M. Karolyi. Qui redoute un encombrement au niveau de l’ACD comme des juridictions administratives « par une série de recours qui pourraient être encouragés par cette décision de la CJUE ». Au-delà des difficultés pratiques que pourrait provoquer la jurisprudence Berlioz, « nous pourrions extrapoler cette décision à d’autres problématiques fiscales qui font référence aux droits du contribuable, remarque le fiscaliste, citant le treaty shooping qui consiste, pour une entreprise d’un pays A, à créer une société dans un pays B uniquement afin de bénéficier des avantages conférés par une convention entre A et B. « Si l’administration considère qu’une entreprise n’a pas accès à tel traité entre le Luxembourg et un autre pays parce qu’elle estime sa situation ayant un caractère artificiel, nous pourrions imaginer un recours mettant en avant la liberté d’établissement comme droit fondamental garanti par le droit européen. » Ce rééquilibrage initié par la CJUE ne manque en tout cas pas d’ironie. Pointé du doigt pour sa complaisance fiscale envers les multinationales, mis au pilori en 2013 avec l’infamant classement « non conforme » par le Forum mondial, le Luxembourg s’est engagé dans une course contre la montre législative afin de revenir dans le rang des juridictions fréquentables. Pour se voir finalement reprocher de piétiner les droits des contribuables. De quoi faire tourner la tête au Roude Léiw…

Directives UE

EN RÉSUMÉ

L’arrêt Berlioz de la CJUE remet en question les efforts du Luxembourg pour accélérer le traitement des demandes de renseignements fiscaux émanant de l’étranger.

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31.05.2017 – LUXEMBOURG

KON T Z F Ê TE SES 10 0 ANS A N N A K AT I N A 2 2 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

Le groupe automobile Arnold Kontz a fêté, le 31 mai 2017, son centième anniversaire, au siège de Kontz. Un événement qui a réuni de nombreux passionnés, mais aussi des responsables politiques, du monde de la culture et des médias autour de Tommy et Benji Kontz (photo).

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0 1.0 6. 20 17 – A BB AY E DE NEUMÜNS T ER

2e ÉDITION DES LUXEMBOURG DESIGN AWARDS L U X E M B O U R G D E S I G N AWA R D S 7 3 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

3

30.05.2017 – LUXEMBOURG

INAUGUR ATION DES NOUVE AUX LOCAUX D’ING

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MAISON MODERNE 74 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

1 Étienne Schneider (ministre de l’Économie) 2 Lydie Polfer (Ville de Luxembourg), Xavier Bettel (Premier ministre), Pierre Gramegna (ministre des Finances), Corinne Cahen (ministre de la Famille et de l’intégration) et Colette Dierick (ING Luxembourg) 3 Étienne Schneider, Lydie Polfer, Colette Dierick, Xavier Bettel, Corinne Cahen et Pierre Gramegna

1 Dan Neven et l’équipe d’Apart – Gold (digital design) 2 Kontext – Gold (print design) 3 Paulo Tomas et Laurent Graas (Lola) – Gold (corporate Design) 4 L’équipe de Human Made et Dan Thill (Mad About) – Gold (Space design) 5 Francine Closener (secrétaire d’État à l’Économie) 6 Guillaume Vanoutryve, Sascha Timplan et Guido Kröger (Maison Moderne) entourent Amel Marzoug (NN Investment Partners) 7 Frédérique Buck et José Carsi (Maison Moderne) – Mention du Jury (editorial design et photo) 8 L’ensemble des lauréats 2017 9 Anna Loporcaro (Mudam) et Pierre Kihn (Office Freylinger) 10 Guy Arendt (secrétaire d'État à la Culture)

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PICTURE REPORT

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01.06.2017 – CHAMBRE DE COMMERCE

CONFÉRENCE-DÉBAT SUR LE T ÉLÉ T R AVA IL 6

7 S É BAS T I E N G O O S S E N S 5 9 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

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1 Pierre Cuny (maire de Thionville), Philippe Ledent (UCM Luxembourg), Jeff Weitzel (Solep), Nancy Thomas (IMS Luxembourg), Annemie Maquil (Ville de Luxembourg), Frédéric Scholtus (KPMG Luxembourg), Catherine Janot (SGBT) 2 Jacques Delacollette (OGBL) 3 Roger Cayzelle (Institut de la Grande Région), Corinne Cahen (ministre à la Grande Région) et Carlo Thelen (Chambre de commerce) 4 Sarah Mellouet, Michel-Edouard Ruben (Fondation Idea) et Sabrina Sagramola (Chambre de commerce) 5 Jean-Jacques Rommes (UEL) 6 Carlo Thelen (Chambre de commerce) 7 Philippe Voiry (Région Grand Est) 8 Thierry Raizer (Maison Moderne)

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02.06.2017 – A BB AY E DE NEUMÜNS TER

CONFÉRENCE-DÉBAT DU STATEC S É BAS T I E N G O O S S E N S 2 6 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

1 Božena Bobková (Commission europénne) 2 Serge Allegrezza (Statec), Yves Kuhn (Bil), Thierry Raizer (Maison Moderne), Franz Fayot (LSAP) et Patrick Wies (KPMG) 3 Borek Vasicek (Commission europénne) 4 Serge Allegrezza 5 Daniel Byk (Commission européenne) 6 Ferdy Adam (Statec)

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PLACE FINANCIÈRE

FINTECH

Luxembourg, hub pour fintech

Le mouvement fintech se confirme au Luxembourg. Mais quels sont les modèles et les outils prometteurs? Comment faire en sorte que la dynamique soit pérenne? Regards d’experts sur un secteur en ébullition et échange d’idées avec ceux qui accompagnent les acteurs du secteur.

OLIVIER SELIS

MARINA ANDRIEU

Manager Lux Future Lab

Directrice et cofondatrice Wide (Women in Digital Empowerment Luxembourg)

ÉMILIE ALLAERT Head of operations and projects Luxembourg House of Financial Technology

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Q Quelle stratégie adopter dans le choix d’une solution fintech et quelle approche collaborative pour les intégrer ? Institutions financières et fintech : l’âge de la collaboration Après une période de méfiance et d’appréhension vis-à-vis de la « menace » fintech, les institutions financières sont Partner, head of Advisory – member of the execu- dorénavant prêtes à adopter, voire à encourager, une approche collaborative tive committee avec ces nouveaux acteurs. KPMG Luxembourg PASCAL DENIS

Le moteur de la transformation digitale JEAN-MARIE BETTINGER Managing director SGG Luxembourg

Dans tout projet, pour définir la meilleure approche stratégique et faire le bon choix, y compris lorsque l’on opte pour une technologie, il faut avant tout se poser la question des objectifs que l’on a.

Q Pour vous, les fintech c’est… Keytrade, « human after all »

THIBAULT DE BARSY Administrateur délégué Keytrade Bank Luxembourg

BOB KNEIP Chairman Kneip

Keytrade Bank fait partie de ces entreprises pionnières dans la digitalisation de produits financiers. Le gestionnaire de fortune vient de faire un pas de plus dans cette direction avec un nouvel outil, KeyPrivate, dont l’une des grandes nouveautés a fait beaucoup parler d’elle. En effet, leurs clients disposent à présent d’un robot-conseiller pour la gestion de leurs actifs. Thibault de Barsy, CEO de Keytrade, nous éclaire sur cette cohabitation humain-robot au service du rendement pour les actionnaires.

Quand start-up et technologies se rencontrent ! GAËL DENIS Partner, fintech leader EY Luxembourg

Le développement des fintech au Luxembourg est en pleine accélération. Incubateurs, initiatives et programmes gouvernementaux, ou portés par des entreprises, offrent des conditions favorables aux nouvelles start-up du monde de la finance. Avec une nouvelle directive européenne qui entrera en vigueur dès 2018, la réglementation est, elle aussi, en train d’évoluer. Quelles seront les fintech de demain ?

Cultural change must come before technology

Le Luxembourg : une Fintech Valley

Think of “fintech” and the assumption is that it’ll be a start-up run by a couple of Ivy League graduates wearing shorts and flip-flops. It’s time to dispel this myth.

Les fintech ne sont plus confidentielles, et ce qu’elles couvrent n’est plus réservé à une élite mieux éclairée du milieu financier traditionnel. Au contraire, l’ensemble des professions de service est concerné ; avocats et auditeurs n’y échappant pas. Il suffit pour s’en convaincre d’analyser le programme du très récent ICT Spring Europe 2017, dont un volet intégral était exclusivement consacré aux fintech.

PIERREALEXANDRE DEGEHET Associé Bonn Steichen & Partners

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ités 2 inv erts: ue / p q i x t d’e ma 1 thé éponses r s et de

: itaux g i d s ier Doss couvrez r dé ce su n e i r é l’exp / m.lu

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TR AVAILLER AU BURE AU, DIFFÉREMMENT

H U M A N C A P I TA L

Les nouveaux espaces de travail

Le Luxembourg accueille de nombreux espaces de travail récemment construits. Avec les nouvelles méthodes de travail et différentes approches de collaboration, ces espaces évoluent. Mais dans quel sens? Quelles sont les tendances en matière d’aménagement de bureaux? Les espaces de bureaux sont des lieux de vie qu’il est important de concevoir de manière optimale à la fois pour s’assurer de la productivité de son entreprise, mais aussi du bien-être de ses employés. Partage d’expériences avec ceux qui ont mené ces nouveaux aménagements et avis d’experts sur les bureaux de demain.

PATRICK WIES

FRÉDÉRIC EVRARD

Partner KPMG

Senior change manager ING

Q Achat ou location, comment optimiser et rentabiliser les espaces de travail ?

THIERRY DEBOURSE Head of Retail Belux JLL

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Smart retailing et e-commerce : quels impacts ?

Campus Contern, les bureaux de demain

Nous vivons dans un monde hyperconnecté. Les Gafa (Google, Apple, Facebook, Amazon) sont omniprésents. Nos smartphones permettent d’accéder aux sites des enseignes et d’effectuer nos achats en ligne.

« Damier, Colibri, Bouvreuil et Alouette », vous n’êtes pas dans une volière mais bien sur le Campus Contern, un complexe de bureaux au concept unique. Et si les bâtiments portent des noms d’oiseaux, ce n’est peut-être pas un hasard : la dimension écologique fut une composante fondamentale dans la création de ce projet. Inaugurant sans doute l’immobilier professionnel du futur, Marc Diver, le fondateur du complexe, renverse les codes pour proposer des prestations inédites à ses locataires.

MARC DIVER Directeur Campus Contern

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R

54 PM

LEARNING LEARNINGSTUFF. STUFF. Are Are you you ready ready forfor our our next next workshops? workshops? DOMPTEZ DOMPTEZ LELE CONTENU CONTENU Gestion Gestion dudu CMS CMS

DES DES CHIFFRES CHIFFRES ETET DES DES CLICS CLICS LesLes bases bases Google Google Analytics Analytics

C’EST C’EST LELE MOMENT MOMENT D’INVESTIR D’INVESTIR Référencement Référencement payant payant

06 I06 07I I07 2017 I 2017

14 I14 09I I09 2017 I 2017

21 I21 09I I09 2017 I 2017

DEVENEZ DEVENEZ LELE CERVEAU CERVEAU DEDE L’AFFAIRE L’AFFAIRE Stratégie Stratégie de de com com

LONGUE LONGUE VIEVIE AUAU ROI ROI LesLes bases bases marketing marketing digital digital

ONON NENE VOIT VOIT QUE QUE VOUS VOUS Stratégie Stratégie SEO SEO

05 I05 10I I10 2017 I 2017

12 I12 10I I10 2017 I 2017

HALTE HALTE AUAU HASARD HASARD Stratégie Stratégie emailing emailing

PARLEZ-VOUS PARLEZ-VOUS WEB WEB LesLes bases bases HTML/CSS HTML/CSS

LELE PICASSO PICASSO DUDU WEB WEB Ergonomie Ergonomie & design & design

19 I19 10I I10 2017 I 2017

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VOUS VOUS VOYEZ VOYEZ QUELQUE QUELQUE CHOSE CHOSE LesLes bases bases dudu référencement référencement

LELE COURRIER COURRIER 2.02.0

28 I28 09I I09 2017 I 2017

LesLes bases bases dede l’emailing l’emailing

19 I19 12I I12 2017 I 2017

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ET ET ÇAÇA N’EST N’EST QUE QUE LE LE DÉBUT… DÉBUT… À SUIVRE ! À SUIVRE !

Informations Informations et inscription et inscription sursur nvision.lu/academy nvision.lu/academy

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Fabian Williams, 37 ans, a rejoint Advitek en tant qu’acheteur senior. Titulaire d’un master en géosciences et d’un master 2 en géomarketing & business international, il travaillait depuis 2007 chez SFR.

Bart Speybrouck a rejoint European Fund Administration en tant que business development manager. Il a notamment travaillé pour Morgan Guaranty Trust Co of New York à Bruxelles et Caceis. Fonds d’investissement et services aux fonds

Construction

Florie Bianchi, 30 ans, a rejoint Advitek comme recruteur. Elle a travaillé auparavant comme human resources officer à la Bil, puis chez Capita. Construction

Stéphane Schmidt, 42 ans, a rejoint l’équipe Volvo chez Autopolis en tant que brand manager. Dans l’entreprise depuis 2010, il était responsable des marques du groupe Fiat (FCA).

Madjide Ait Gacem, 33 ans, a rejoint Hoche Partners Trust Services en tant que manager comptable. Diplômé d’un master en comptabilité et gestion, il termine son diplôme d’expertise comptable en France. Business administration, Finance & Legal

Bram Eijsbouts, 41 ans, a rejoint Intertrust Luxembourg au poste de directeur commercial. Avant, il était directeur Business development pour le bureau du groupe à Hong Kong.

Assistance, logistique et mobilité

Alice Scher, 25 ans, a rejoint le bureau d’ingénieurs-conseils Betic en tant qu’ingénieur-technicien. Avant, elle a travaillé chez Gaz Réseau Distribution France en tant qu’ingénieur efficacité énergétique. Construction Espace de travail

PSF

KBL epb a nommé Bruno Lèbre group chief of wealth management solutions. Il a intégré le comité de direction. Il a travaillé auparavant au sein de la Société Générale Corporate & Investment Banking en Suisse. Banques, Fonds d’investissement

Émeline Dehareng, 25 ans, vient de rejoindre l’équipe commerciale de Codipro (groupe Alipa) comme conseiller technique. Elle est titulaire d’un master en traduction en contexte interculturel de l’UMons. Industrie

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Business administration, Finance & Legal

Anne-Julie Bellaize a été nommée counsel au sein du département Tax law. Durant deux ans, elle a notamment été collaborateur senior pour le bureau de New York. Auparavant, elle a travaillé pour PwC. Mehdi Fernane-Jallier a été nommé counsel au sein du département Tax law. Avant de rejoindre le cabinet, il a travaillé pour PwC et Deloitte à Paris et Francfort-sur-le-Main. Il a également travaillé pour SAP. Brian Gillot a été nommé senior associate au sein du service Private equity & Real estate. Il a rejoint le cabinet en juillet 2011 et a travaillé plusieurs années pour le bureau de Hong Kong.

et services aux fonds

Karla Gutierrez, 41 ans, a rejoint l’agence Ludwig en tant que senior account manager. Elle a été directrice Grands comptes au sein du groupe Grey et a travaillé pour BBDO dans les mêmes fonctions. Communication & Marketing

Power of Work

De nouvelles arrivées chez Arendt & Medernach

Vincent Mahler a été nommé counsel au sein du département Tax law. Il a rejoint le cabinet en janvier 2007 où il exerce également en tant qu’avocat à la Cour. Philipp Metzschke a été nommé senior associate au sein du service Private equity & Real estate. Titulaire d’un master en droit des affaires, il est membre du Barreau de Luxembourg depuis 2014. Yves Philippart de Foy a été nommé senior associate au sein du département Tax law. Avant de rejoindre le cabinet d’avocats, il a occupé le poste de tax advisor chez KPMG Luxembourg pendant deux ans et demi.

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Learning designed for me

04/07/2017

Gérer les collaborateurs difficiles 04/07/2017 Revenue Recognition 10/07/2017 Introduction to consolidation under IFRS 11/07/2017 Law of 23 December 2016 and CSSF Circular 17/650 creating the predicate offences of aggravated tax evasion and tax fraud: how does this affect professionals? 12/07/2017 Les 5 principes-clés pour créer une dynamique positive dans mon équipe

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CARRIÈRES Créez ou actualisez gratuitement votre biographie sur www.guide.paperjam.lu. Recherchez parmi plus de 10.000 références et un millier de biographies, classées par catégorie. Services aux entreprises Place financière Public, Associatif et Santé Activités industrielles

Paula Redondo Pereira a rejoint LuxSE comme senior regulatory counsel. Avant, elle a travaillé à la Portuguese Securities Market Commission et au ministère des Affaires étrangères du Portugal. PSF

Jaufre Lafage, 27 ans, a rejoint l’équipe d’Ogier Luxembourg en tant que team secretary. Auparavant, il a travaillé en tant que superviseur pour une plateforme téléphonique durant deux années.

Ça bouge chez Clifford Chance Business administration, Finance & Legal

Business administration, Finance & Legal

Jane Wilkinson a rejoint LuxSE en tant que head of sustainable finance. Par ailleurs, elle préside le groupe de travail Responsible Investing Market Intelligence. Auparavant, elle travaillait chez KPMG.

Nadja Schrader a été promue senior associate au sein du département Fonds d’investissement. Elle travaillait auparavant au sein d’Allen & Overy.

David Carsetti, 47 ans, a rejoint le cabinet de conseil Projets et Performance sàrl en tant que sales manager. Il a notamment travaillé pour Arrow ECS Belux, puis pour Computerland Group.

Laurence Licata, 30 ans, a été promue senior associate au sein du département Banque, Finance et Marchés de capitaux. Elle est par ailleurs admise aux Barreaux de Bruxelles et Luxembourg.

Management

PSF

Guillaume Houba a rejoint l’équipe commerciale de No-Nail Boxes (groupe Alipa). Il est bachelier en commerce extérieur de l’Ephec et termine un master spécialisé en sciences de gestion à HEC.

Arrivée en 2015 chez RSM Audit Luxembourg en tant que senior manager, Isabelle Liépin, 40 ans, a été promue director. Elle possède une expérience de plus de 15 ans acquise auprès de Big Four.

Mélissa Kdyem, 33 ans, a été promue senior associate au sein du département Droit des sociétés. Elle est spécialisée en droit des sociétés et conseille notamment des acteurs du secteur private equity.

Business administration, Finance & Legal

Industrie

Benjamin Devouassoux, 31 ans, a rejoint l’équipe Corporate and M&A d’Ogier comme associate. Il a débuté sa carrière chez Ernst & Young et a également travaillé pour Simpson Thacher & Bartlett LLP et Collin Maréchal. Business administration, Finance & Legal

Audrey Fleurot, 24 ans, a rejoint l’équipe d’Ogier Luxembourg en tant que team secretary. Auparavant, elle a travaillé comme journaliste pour différents médias tels que Lor’FM et Point 24.

Émilie Deloy a rejoint Takaneo Consulting en tant que senior graphic designer. Elle a travaillé auparavant comme directrice artistique au sein notamment du groupe de joaillerie Maty.

Oliver Zwick, 33 ans, a été promu senior associate au sein du département Fonds d’investissement. Son champ d’expertise comprend notamment les fonds Ucits, private equity et les fonds de créances.

Full services

David Buyck, 28 ans, a rejoint UBS en tant qu’investment advisor. Avant de rejoindre la banque suisse en avril, il occupait le même poste au sein de Banque Havilland.

Virginie Stalder, 31 ans, a été promue senior associate au sein du département Banque, Finance et Marchés de capitaux. Elle a notamment travaillé au sein d’OPF Partners.

Banques

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Rejoignez-nous chez l’un ou chez l’autre Dans le cadre du déploiement de leur stratégie de croissance commune, Maison Moderne et Nvision souhaitent renforcer leurs équipes et recrutent de nouveaux collaborateurs. Ensemble, les deux entreprises emploient actuellement plus de 120 passionnés, dont près de la moitié au service des marques : Content marketing, Design, Experience, Digital, Social. www.nicetomeetyou.lu

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BIENVENUE

CLUB

DES FORMATIONS UTILES, c’est aussi ça, le Club

JOURNÉE DE FORMATIONS 15 juin 2017, Neimënster

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LES ÉVÉNEMENTS DES SEMAINES À VENIR

CLUB

J E U D I 1 3 . 0 7. 2 0 1 7

JEUDI 14.09.2017

JEUDI 21.09.2017

Déjeuner Nouveaux Membres

Déjeuner Carrousel

Journée de workshops

MARDI 12.09.2017

MARDI 19.09.2017

M E R C R E D I 2 7. 0 9 . 2 0 1 7

Table ronde Élections communales

Caviar & Vodka (C-level-Only)

10×6 Communication : 100 dos & don’ts

M E R C R E D I 2 7. 0 9 . 2 0 1 7

10×6 Communication : 100 dos and don’ts La communication est partout. Elle véhicule des idées et diffuse des messages qui susciteront l’envie, l’émotion, l’engagement… Lors de ce 10x6, 10 experts de la communication viendront chacun partager 10 conseils sur ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire dans leurs domaines d’expertise.

Fr édérique Buck

Thomas Crépon

Cédric Delahaye

Matthieu Johannsen

Patrick Lesage

Syriously !

TNS Ilres

Elvinger Hoss Prussen

Docler Holding

Takaneo Consulting

Le restaurant Syriously ! est non seulement une belle aventure humaine et solidaire, mais également un endroit parfait pour découvrir la cuisine syrienne. Le restaurant, tenu par des réfugiés, est un lieu éphémère : il sera remplacé par une résidence d’ici quelques mois.

TNS Ilres est une société du groupe TNS, n°1 mondial des études ad hoc. Entre autres choses, elle soutient ses clients en vue d’élaborer des stratégies commerciales et de dégager un positionnement pertinent.

Ce cabinet d’avocats a été fondé en 1964. Il ambitionne de fournir les meilleurs conseils possible aux entreprises, aux institutions et aux entrepreneurs.

Fondée en 2001 au Luxembourg, l’entreprise multinationale Docler Holding compte aujourd’hui plus de 1.000 employés dans le monde, et a créé et développé un grand nombre d’entreprises très diversifiées, regroupées sous un parapluie unique.

Takaneo Consulting est une agence de conseil en communication, marketing et stratégie de marque.

Jérôme Rudoni

Laurent Schonckert

Philipp von Restor f f

Luc Welter

Maison Moderne

Cactus

ABBL

Post

Maison Moderne est la première entreprise média indépendante du Luxembourg.

Enseigne nationale de grande distribution alimentaire et non alimentaire.

L’ABBL est l’organisation professionnelle représentant la majorité des banques ainsi que d’autres intermédiaires financiers établis au Luxembourg. Elle a pour objet la défense et le développement des intérêts professionnels de ses membres.

Premier opérateur de services postaux et télécoms au Luxembourg. Post Luxembourg fournit également des services financiers.

SILV ER SPONSOR

Une idée ? Des suggestions ? club@paperjam.lu

INFOS Lieu : Centre culturel Tramsschapp (Luxembourg-Limpertsberg) Accueil à partir de 18 h 30 Inscription obligatoire sur www.paperjam.club

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LES ÉVÉNEMENTS DES SEMAINES À VENIR

CLUB

MARDI 12.09.2017

Table ronde : Élections communales

L

e Paperjam Club organise un débat accueillant les prétendants au poste de bourgmestre de la ville de Luxembourg. Tous les six ans, les élections communales mettent le personnel politique sous tension. Le 8 octobre prochain, les citoyens inscrits sur les listes électorales se prononceront sur qui sera leur prochain bourgmestre. Ces élections permettent de renouveler le conseil communal, constitué par le bourgmestre, les échevins et les conseillers communaux. Les dernières élections communales ont eu lieu le 9 octobre 2011. Lieu : TBD (Luxembourg) Accueil à partir de 18 h 30 Inscription obligatoire sur www.paperjam.club

Marc Angel

Lydie Polfer

Sam Tanson

Serge Wilmes

LSAP

DP

Déi Gréng

CSV

MARDI 19.09.2017

Let’s taste : Caviar & Vodka (C-level-Only) Pour ce deuxième Let’s taste « C-level » de la Saison 9, le Paperjam Club vous propose, en partenariat avec Boutary, de découvrir l’association des saveurs tout aussi emblématiques que raffinées que sont le caviar et la vodka. Vous êtes membre du comité de direction de votre entreprise ? Celle-ci compte plus de 10 employés ? Si oui, ne manquez pas cet événement !

GOLD SPONSOR Lieu : East-West United Bank (Luxembourg – Ville haute) Inscription obligatoire par e-mail à l’adresse registrations@paperjam.lu

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LES 14 WORKSHOPS DU JEUDI 21 SEPTEMBRE 2017

COMMUNICATION, MARKETING & SALES

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09:30 12:30

Yann Le Douarin & Aurélien Bourdaa MyAgency

Digital et réseaux sociaux : le marketing à l’ère des communautés

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Camille Martins & Patrick Lesage Takaneo Consulting

3 h pour maîtriser le b.a.-ba des relations presse & comprendre comment faire parler de vous dans les médias

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Olivier Lombardo Dennemeyer & Associates

IP Clinic: identifying, protecting and defending your intellectual property assets

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Anne Morel Bonn Steichen & Partners

Utilisation des réseaux sociaux et relations de travail

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Constance Collette Headstart

Payroll management : bien plus que des chiffres !

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Bénédicte Souy Moving People 2 Luxembourg

Recruter à l’international : les permis de travail au Luxembourg

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Pierre Gillet Ordina

Synthèse du corpus des connaissances en management de projet

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Reinhard Schneider, Christophe Trefois, Venkata Satagopam & Wei Gu LCSB

Big data and medicine: towards clinical support systems

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Béatrix Charlier P’OP

À la croisée des mondes X, Y, Z. Comment adapter son management aux nouvelles générations et incarner leurs attentes en tant que leader ?

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Guido Gennen 37.5

Un conflit… comment réagir concrètement ?

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Christine Hansen Sleep Like A Boss

How to sleep like a boss: grasp the power of sleep & optimise your nights to rule your days

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Amaël Meignan & Tim Driscoll EVATraining

Former des adultes : comment me passer de la clé des champs et utiliser la clé du succès !

09:30 12:30

Pascale Kauffman Apollo Strategists

La pertinence de la communication pour les décideurs d’entreprise

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Anne-Lise Demortier SD Worx

Pour une gestion stratégique des ressources humaines : analyse et cartographie des pratiques luxembourgeoises

FINANCE & LEGAL

HUMAN RESOURCES

INFORMATION MANAGEMENT & ENTERPRISE 2.0

LEADERSHIP & MANAGEMENT

PERSONAL DEVELOPMENT

STRATEGY & OPERATIONS

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LA VIE DU CLUB

CLUB

MERCREDI 31 MAI 2017

10×6: le bonheur rime avec rentabilité MAISON MODERNE

Le Paperjam Club a invité 10 grands connaisseurs du bonheur et de ses effets dans l’entreprise. DRH, recruteur ou sophrologue… ils ont chacun leur vision du bien-être au travail, mais ils partagent tous le même constat : des collaborateurs heureux rendent l’organisation plus performante.

Retrouvez toutes ces présentations en vidéo et les photos de cet événement sur www.paperjam.lu.

« Il faut être disponible pour être performant. » Anne-Claire Delval Deep

« Un environnement de confiance libère les talents. »

« La bienveillance, comme état d’esprit, est une valeur essentielle. »

Thibault Beuken Huxley Banking

Stéphanie Simon Ketterthill

« Les ratings de performance sont contre-productifs. » Marielle Stevenot MNKS

« Le bonheur se lit sur les visages. » Nicole Dochen Banque de Luxembourg

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LA VIE DU CLUB

CLUB

« La reconnaissance et l’estime font toute la différence. » Luc Scheer Croix-Rouge luxembourgeoise

« Le bonheur est la dimension la plus durable dans les entreprises. »

« Les collaborateurs pressés comme des citrons deviennent amers. »

Charles Margue TNS Ilres

François Lombard SD Worx

« Un collaborateur épanoui va réussir à satisfaire les clients. » Fabrice Croiseaux InTech

« N’ignorez pas l’impact de la culture de chacun sur votre organisation. »

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Retrouvez toutes les photos de ces événements sur www.paperjam.lu/picture-report.

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MARDI 23.05.2017

SURPRISES VINICOLES MAISON MODERNE 3 0 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U 1

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1 Jean-Jacques Boulanger (Tertia Conseil), Laurent Kreutner et Jules Krause (C Com Cie) 2 Geneviève Coste (Pami), François Henryon (CRH-Lux), Nathalie Thunus (SFC Conseil) et Marie Schneider (Cegecom) 3 Emmanuel Simon et Jean-Yves Maldague (Candriam) 4 Maria Luzaic et Jenna Gadreau (Michael Page) 5 Marie Blanchy et Claude May (Huxley) 6 Michaël Duval et Violaine Bands (IF Group) 7 Marion Knaebel et Sonia Bellissimo (Ikogest) 8 René Hubert et Tristan Hartman (Polygone)

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LE T’S TASTE : T H E L U X E M B O U R G W I N E S ( E X PAT S - O NLY )

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MAISON MODERNE 4 6 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

1 Arnaud Michon (Soludec), Soulaf Boukbiza (Deloitte), Jean-Philippe Dibon (Société Générale), Lionel Servais et Thibaut Barras (Deloitte) 2 Jean-Philippe Dibon (Société Générale) et Jean-François Denis (Lusis) 3 Agnieszka Walczak (Liser) et Jennifer Van Ette (US Embassy) 4 Alexandre Wagner (Caves Gales) 5 Carolina Lazo (Architecte) 6 Stéphane Compain (LuxRelo) 7 Bruno Van de Vloet (Advisory Key) et Simône van Schouwenburg (ING) 8 Stéphane Gidenne (Ketterthill)

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10×6 R H : LE BONHEUR EST RENTABLE !

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MAISON MODERNE 8 8 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U 6

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1 Caroline Stecker (Lyreco) 2 Nathalie de Lira (Xpertize), Frank Simon et Vicky Dos Santos (Ketterthill) 3 Kahina Amriche (Ease) et Charles Monteverdi (Autopolis) 4 Émilie Le Guernic (Bamolux) et Pauline Jacquot (V-Chain) 5 Cristina Picco et Camille Alexandre Gouiffes (Mamie et moi) 6 Pascal Meier (Edouard Franklin) 7 Pierre Gerard (Altran), Géraldine Kadret (Michael Page) et Rémi Fouilloy (Fyte) 8 Olivier Miche (Electrolux) et Philippe Salomon (Berlitz) 9 Caroline Lamboley (BDO), Beatriz Baena et Florence Bastin (Flux) 10 Nadège Ravoux (SoColibris), Alix Bellac (Dress in the City) et Elisabeth Bertrand (Commission européenne) 11 Steve Omes et Connie Schneider (PetroCenter), Christian Bos (IEDRS), Nadine Desarcon et Sofia Lopes (Petro-Center) 12 Emilie Zimer (Colubris), Olivier Marquis et Stéphane Jacquemart (List)

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JEUDI 15.06.2017

JOURNÉE DE WORKSHOPS

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1 Guy Schosseler et Nathalie Thunus (SFC Conseil) 2 Paul Schilling (Deloitte) 3 Stéphane Brun (Gamechanger) 4 Irdelle Lagnide (Arcad) et Edouard Laur (Systemat Professional Services) 5 Sandra Hervy (Editus), Robert Jarvis et Tatjana Schaefer (Luxembourg for Finance) 6 Emmanuel Gay (Resultance), Armando Corrasco (Ricoh) et Damien Petrucci (La Mondiale Europartner) 7 Nicoleta Puscasu (Banice Architectes) et Sarah Halit (The Language Partnership) 8 Thierry Moreau (Whaka) et Fernanda Vidal (Banque de Luxembourg) 9 Steve Schroeder (Nettoservice), Daphné Rodà et Geoffré Gerardi (Indosuez Wealth Management)

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TAÏ-CHI & MANAGEMENT MAISON MODERNE 8 9 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

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1 Florence Benaise (Pur’Com) et Gilles Hempel (Agence Immobilière Sociale) 2 Marta Dos Santos (Polygone) et Geneviève Coste (Pami) 3 Bertrand Géradin et Sandrine Gérard (Ogier) 4 Sébastien Marie (Ethis Consulting) 5 Jessica Henriot (B & F Avocats), Daniela Italia (Capita Fiduciary), Catherine Bourin (ABBL) et Brigitte Czoske (Kaufhold & Reveillaud, Avocats)

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MARDI 20.06.2017

DÉJEUNER CARROUSEL MAISON MODERNE 5 2 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

1 Alessandro Palagiano (Banque Degroof Petercam) 2 Luciana Restivo (Maison Moderne) et Hélène Mahoudeaux (Le Booster’s) 3 Valérie Verdet (ME Business Solutions), Céline Halter (Axis Intérim) et Nicolas Mille (Ogier) 4 Bruno Pagliuca (OFE) et Massimo Del Medico (NDM Architectura) 5 Olivier Nosny (Luxgest-On)

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NOUVEAUX MEMBRES

Bienvenue au Club ! Arendt Cathy European Centre for Judges & Lawyers Fisconsult Gambucci Architects Hire & Higher Key Job Knaetschgum Lux Inter Real Estate Monde Avenir Notaire Jean-Paul Meyers Pouliquen & Carat Associés Property Hunter Reach The First Zeplin Mobile Solutions

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BIEN DANS SES BASKETS Notre photographe Romain Gamba a suivi le managing partner de Deloitte Luxembourg, Yves Francis, l’espace d’une journée entre réunions, networking et visite d’un chantier important pour celui qui quittera son poste l’an prochain : le nouveau siège de la firme à la Cloche d’Or.

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CHEMINS DE TRAVERSE 8:00. En ce début de journée ensoleillée du mois de juin, ne cherchez pas Yves Francis dans les embouteillages. Le managing partner de Deloitte profite déjà des sentiers du quartier de Neudorf, où se situe le siège du cabinet d’audit et de conseil, pour s’adonner à son sport favori : la course à pied.

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ORGANISATION Yves Francis profite du début de journée pour traiter son courrier et passer en revue les titres de la presse financière.

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D.SQUARE En tant que grand architecte de la firme qui emploie près de 2.000 personnes, Yves Francis suit de près le chantier du nouveau bâtiment de Deloitte Luxembourg. Construit à la Cloche d’Or et baptisé D.Square, il doit être livré d’ici 2019. Sa pièce maîtresse sera une tour de 16 étages, haute de 60 mètres.

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PRISE EN MAIN Yves Francis a pris ses fonctions au printemps 2010, succédant à Maurice Lam. À presque 50 ans, l’actuel managing partner de Deloitte passera à son tour le relais l’an prochain, après deux mandats de quatre ans à la tête de la firme.

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D ’ U N M E E T I N G À L’ A U T R E Entre les équipes audit et celles qui ont contribué à une certification de la firme, Yves Francis enchaîne les meetings et les messages-clés.

KEEP CONTACT Dernier rendez-vous de la journée avec des visages croisés sur les bancs de HEC Liège. Le managing partner de Deloitte Luxembourg a rassemblé les alumni de l’école de commerce belge.

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BAVARDAGES

PATRONS VS SYNDICAT S

En quête d’apaisement social J E A N - M I C H E L GAU D R O N |

ANTHONY DEHEZ

Alors que le Luxembourg connaît une croissance de son PIB plus que confortable, la situation sur le front de l’emploi n’en finit pas de préoccuper les observateurs. Patrons et syndicats se renvoient souvent la balle, mais dans le pur esprit du consensus à la luxembourgeoise. Ils savent aussi trouver des terrains d’entente et des intérêts convergents. Jean-Jacques Rommes (administrateur délégué de l’Union des entreprises luxembourgeoises) et Patrick Dury (président national du syndicat LCGB) échangent sans concession, mais avec respect, sur les grands dossiers sociaux du moment.

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BAVARDAGES

DIALOGUE La bonne tenue des relations entre employeurs et employés est un chantier permanent que patrons et syndicats s’emploient à rendre le moins laborieux possible.

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es dernières semaines ont été assez tendues dans les secteurs financier et de la santé. Est-ce à dire que le climat social s’est fortement dégradé ces derniers temps ? P A T R I C K D U R Y Quand on parle du climat social, il faut savoir à quel niveau. Nous traitons actuellement en effet quelques dossiers difficiles, mais je suis convaincu que nous allons trouver des solutions qui donneront satisfaction aux personnels concernés. Maintenant, il est clair que le fond de beaucoup de nos discussions se résume au fait que nous sommes en train de vivre la fin d’un modèle économique basé sur des niches, remis en cause par les nouvelles règles fiscales ou prudentielles ou encore les changements en matière de commerce électronique. À cela s’ajoutent les grands défis induits par la digitalisation, dont tout le monde discute beaucoup, mais sans vraiment en connaître les conséquences sur notre monde du travail. On présume que certains métiers disparaîtront et que d’autres seront profondément modifiés. J E A N - J A C Q U E S R O M M E S Le dialogue social au niveau des entreprises fonctionne généralement plutôt bien, car les intérêts des employeurs et des salariés sont souvent les mêmes. Au niveau national, en revanche, c’est plus difficile à partir du moment où les discussions sont souvent menées à un niveau purement idéologique. Et là, nous avons des difficultés, en particulier avec un des syndicats dont la vision politique, au lieu de se concentrer sur l’intérêt des salariés en entreprise, s’intéresse à la mise en place d’un autre modèle de société. Actuellement, le contexte économique général dans le pays est plutôt bon, avec de bonnes perspectives de croissance. Cela ne devrait-il pas suffire à apaiser les tensions ? J . - J . R . Oui, la conjoncture est excellente, ce qui facilite les discussions. Mais il y a une erreur que font le pouvoir politique et certains représentants du monde syndical : c’est celle de ne pas comprendre que notre croissance est un peu particulière, car largement alimentée par l’apport du capital humain, c’est-à-dire de nouveaux salariés ou autres personnes qui viennent s’ajouter à la main-d’œuvre déjà existante. Ce sont autant de bouches supplémentaires à nourrir, ce qui fait que notre PIB est divisé par plus de bouches à nourrir. Ainsi, le revenu à distribuer par tête de pipe n’augmente pas dans la même mesure que la valeur ajoutée totale. C’est un des messages essentiels que l’UEL veut porter. Mais c’est difficile à faire comprendre, surtout quand, pour des raisons électorales, certains politiques font tout pour que les gens ne comprennent pas. 144 —

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« Le secteur privé est délaissé par la politique au Grand-Duché. » Patrick Dury Président national LCGB

On note souvent, dans le même temps, un jeu d’opposition permanent entre syndicats et patronats, les uns rejetant généralement la faute sur les autres, et inversement. Est-ce une bonne façon d’avancer ? P . D . Ce n’est pas tout à fait vrai. Lors du renouvellement du plan national pour l’emploi (la loi Pan, ndlr), quant à la question de la période de référence et de l’organisation du temps de travail, nous avions trouvé un accord avec l’UEL, et je dois avouer que j’en avais été positivement surpris, pour que les entreprises acceptent le principe de codécision entre la délégation du personnel et la direction pour ce qui est de la gestion du temps de travail. Une bonne organisation du travail est évidemment un élément-clé pour un bon climat d’entreprise. Je suis très déçu de la loi finalement présentée, surtout au regard de tout le travail que nous avons fait pendant un an et demi, presque deux ans. J . - J . R . Je ne pense pas que l’on puisse parler d’opposition par nature, sauf à croire, pour des raisons idéologiques, à une lutte des classes permanente. Ce qui est vrai, c’est que sur la scène publique, oui, en effet, il y a une certaine opposition qui est aussi, quelque part, voulue. Cela plaît toujours aux journalistes, au grand public et peut-être à nous aussi. Il y a une certaine partie « spectacle » que nous assumons : les paroles les moins polies s’expriment sou-

CV EXPRESS

PATRICK DURY Né le 20/04/1965 à Esch-sur-Alzette. De 1989 à 1990 Superviseur de production chez Luxguard. De 1990 à 1998 Ingénieur technicien chez Arbed. De 1998 à 2010 Responsable au sein du syndicat LCGB (Lëtzebuerger Chrëschtleche Gewerkschafts-Bond), successivement pour la fédération banque / assurance, les pilotes de ligne et la sidérurgie. De 2009 à 2011 Secrétaire général du LCGB. Depuis 2011 Président national du LCGB.

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vent en public, alors qu’en coulisse, les échanges restent courtois. Pour revenir à la loi Pan, le résultat final n’est rien d’autre que le résultat d’un marchandage politique entre le LSAP et l’OGBL, au nom duquel le gouvernement a purement et simplement trahi les représentants des entreprises. Cela a d’ailleurs été récemment confirmé publiquement par Étienne Schneider sur la radio 100,7, sans que cela ait fait grand bruit. Ainsi, les observations justifiées du LCGB au cours du débat, tout comme les concessions faites par nous, les représentants des entreprises, ont été escamotées par le gouvernement pour, au final, raconter une histoire fausse autour de ces négociations. Et le résultat est, en effet, une mauvaise loi. Lors de votre allocution le 1er mai, Patrick Dury, vous avez plaidé pour « un changement de paradigmes (…) en ce qui concerne la politique sociale et de l’emploi ». Qu’entendez-vous par là ? P . D . Un reproche fondamental que je pourrais adresser aux employeurs est celui d’un certain manque d’adhésion. Il y a une distance naissante avec notre modèle social. J’ai, par exemple, été choqué de la position de l’UEL de vouloir sortir d’une partie du financement de la Caisse nationale de santé. Notre société a

« Le pays est en train de croître sans pour autant en tirer tous les bénéfices. » Jean-Jacques Rommes Administrateur délégué UEL

CV EXPRESS

JEAN-JACQUES ROMMES Né le 25/05/1957 à Luxembourg. 1982 Maîtrise de droit privé (Université de Nancy). De 1983 à 2004 Occupe diverses fonctions à la Banque internationale à Luxembourg, dont il devient membre du comité de direction en 1990. De 2004 à 2014 Directeur, puis CEO et président du comité de direction de l’Association des banques et banquiers, Luxembourg. Depuis 2014 Administrateur délégué et président du comité exécutif de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL).

besoin d’un bon modèle social, c’est l’une de ses bases. L’autre est que l’on vit tous ensemble dans un pays où il y a 50 % de résidents non luxembourgeois et que la moitié de la maind’œuvre traverse chaque jour la frontière. On a donc besoin d’une intégration très forte des gens qui vivent chez nous, avec nous, ainsi que ceux qui viennent travailler ici. J . - J . R . Il faut remettre les choses dans leur contexte : nous avons fait une proposition comprenant un certain nombre d’éléments entièrement nouveaux, mais par lesquels il n’était pas question de payer moins. Or, on nous a tout simplement refusé le dialogue ! La politique et les syndicats ont tué dans l’œuf toute idée de discussion et n’ont même pas répondu à ces propositions, sauf à faire comprendre que nous étions fous… C’est le contraire du dialogue social ! Le procès que l’on nous a intenté sur cette question est injustifié, tant sur le fond que la forme… Je pense que le gouvernement et les syndicats ont tous les deux eu peur d’avoir affaire directement l’un à l’autre sans nous, les employeurs. Cette peur les a unis dans le refus catégorique de discuter… L’UEL a-t-elle durci sa façon de communiquer ? J . - J . R . L’UEL existe tout simplement de plus en plus ! Nous faisons depuis ces dernières années des progrès permanents dans la coordination et la clarté de nos positions, même si nos membres ne pensent pas tous toujours spontanément la même chose. Nous devenons ainsi plus audibles, et c’est peut-être cela qui donne l’impression que nous nous radicalisons. Mais c’est faux ! Nous sommes attachés à l’économie sociale de marché et au dialogue social. Et ce n’est pas parce que nous disons les choses haut et fort que nous nous radicalisons. J’invite d’ailleurs tout un chacun à juger de cela en prenant connaissance du détail de nos positions qui sont publiques dans le cadre des semestres européens. Comment vous positionnez-vous, chacun, face au processus Rifkin et à cette « révolution industrielle » sur laquelle le gouvernement et les forces vives du pays sont en train de plancher ? P . D . C’est une étude certainement très intéressante, mais au regard du processus de digitalisation qui est en cours, il n’y a pas beaucoup de choses qui, aujourd’hui, sont vraiment prévisibles. Ce que nous savons, c’est que ce sont les salariés qui seront concernés en premier. Personnellement, je ne veux pas vivre dans un monde où l’évolution technologique entraînera un remplacement des outils ou processus de travail de pair avec le remplacement des salariés alors considérés comme obsolètes. Juillet / Août 2017 —

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Beaucoup de groupes de travail ont été lan- voisins soient les mêmes et coordonnées avec P . D . Après la crise financière de 2008 qui s’est cés, mais je voudrais discuter sur du concret les conditions de la sécurité sociale. transformée en crise économique, il y a eu, pour les salariés dans les entreprises. C’est un peu une honte de parler d’un mar- certes, une recrudescence du chômage, mais J . - J . R . Le processus Rifkin est l’occasion de ché unique européen pendant que, dans ce for- sans les dispositions prises en tripartite, le chôprendre conscience d’un mouvement qui est midable laboratoire de la mobilité des mage aurait encore davantage augmenté. Nous inéluctable, qu’on le veuille ou non. Nos écono- travailleurs que représentent le Luxembourg avons donc évité une telle recrudescence du mies et sociétés sont, depuis de nombreuses et la Grande Région, nous nous heurtons à de chômage, mais l’indicateur productivité a baissé. décennies, fortement dépendantes des réseaux tels problème s. C’e st assez absurde… Tout autre choix aurait été inacceptable ! énergétiques, d’une part, et des systèmes finan- Aujourd’hui, nous constatons une Europe qui ciers, d’autre part. Désormais, et de plus en plus, recule plutôt qu’une Europe qui avance. Quels sont les dossiers ouverts actuellement sur vos bureaux respectifs ? nos économies doivent vivre aussi sur les réseaux de l’information, qui deviennent à présent aussi L’Europe, justement… Selon une récente ana- P . D . Il s’agit surtout des conventions collectives importants que les deux autres. lyse de la Commission européenne, « les gains sectorielles, pour les banques et pour le secteur Pour autant, le rapport Rifkin parle très peu de productivité ont été proches de zéro, voire de la santé et des soins… Nous sommes aussi du sociétal et des conséquences sociales. D’ail- légèrement négatifs » pour le Luxembourg. dans l’attente d’initiatives du ministre du Traleurs, Jeremy Rifkin avait dit il y a un certain Comment obtenir ce gain de productivité tout vail au niveau du droit conditionné au temps nombre d’années que le travail allait dispa- en garantissant le bien-être social ? partiel et de la mise œuvre de la loi sur les préraître. Mais dans son rapport P . D . Tout d’abord, rappelons retraites progressives. pour le Luxembourg, il évoque que les gains de productivité Enfin, le dossier de la digitalisation et les la création de beaucoup d’emne sont pas dictés par Bruxelles, restructurations que l’on vit nous préoccupent plois nouveaux pendant la mais réalisés par les salariés au quotidien, tout comme la question de « En coulisse, transition. On a donc du mal dans les entreprises. En dépit l’assurance-dépendance. à être bien certain de la direcdes difficultés que nous avons J .- J . R . Ces dossiers sont aussi les nôtres, même les échanges tion à prendre. évoquées, nous avons une s’ils sont différemment organisés. Plus générarestent courtois. » Selon nous, ce ne sont pas économie qui fonctionne bien. lement, nous constatons une certaine pression les emplois qui vont dispaEt le s recommandations sur les salaires. Ils n’auraient pas augmenté Jean-Jacques Rommes raître, mais ce sont les tâches alarmistes, par exemple, sur beaucoup ces dernières années, dit-on, mais Administrateur délégué qui vont radicalement chanles systèmes de pension ne nous regrettons de constater qu’il n’y a pas eu, UEL ger, et cela de plus en plus tiennent pas compte de la loi dans le même temps, la productivité voulue. vite. Et la formation sera, en de 2012 qui oblige à faire des Certains hommes politiques demandent à ce effet, un élément essentiel calculs actuariels tous les cinq que les fruits des gains de productivité futurs, dans cette nouvelle tendance. Tout le monde ans, lesquels montrent que le système est attendus grâce à la digitalisation, soient distridoit s’y mettre pour concrétiser l’accom- actuellement viable. bués aujourd’hui. Un tel débat faussé en pleine pagnement de ces changements. Nous en Comment mesurer la productivité ? Nous période électorale nous pose un souci et nous sommes actuellement au stade de la prise de sommes en train de travailler sur un avis au devons nous préparer si de mauvais signaux sont conscience, ce qui est bien et nous en discu- niveau du Conseil économique ainsi lancés. Parmi eux, l’évolutons, ce qui est aussi une bonne chose. Mais et social. Cela me rappelle tion salariale dans la fonction on est encore loin du but. qu’au moment des plus fortes publique doit être citée. C’est restructurations au sein de la aussi pour cela que nous suivons « Il y a une L’une des grandes discussions actuelles tourne sidérurgie dans les années 1980 de près ce qui se passe dans le distance naissante secteur de la santé, même si ce autour du télétravail. Tout le monde en loue et 1990, des gains de producles bienfaits, mais sa mise en place se heurte tivité énormes avaient été réan’est pas un secteur que l’UEL du patronat à de nombreuses contraintes administratives, lisés. Il y avait alors au sein des représente directement. avec notre notamment. Comment vous positionnez-vous fédérations syndicales euroIl y a des effets d’osmose à sur ce dossier ? péennes des théories selon lescraindre, car si à la base, l’anamodèle social. » P . D . Il est, en effet, rendu un peu compliqué quelles les revendications lyse économique est fausse, par le fait que 50 % des salariés sont frontaliers salariales devaient s’aligner elle mène à des promesses qui Patrick Dury et que cela pose donc des problèmes au niveau avec ces gains de productivité ! ne peuvent pas être tenues par Président national de la sécurité sociale et de la fiscalité. Le téléTout cela pour dire que nous l’économie dans son ensemble. LCGB travail peut apporter de la flexibilité pour les sommes surtout en présence N’oublions pas que tout ce qui salariés, mais il devra être accompagné d’un de considérations théoriques. est dépensé dans le secteur cadre légal clair pour éviter des abus par les La vraie productivité, on la voit dans les résul- public et parapublic doit être gagné par la valeur employeurs, comme cela a, par exemple, été tats de fin d’année des entreprises et là, ce n’est ajoutée créée par le secteur privé. rapporté en Allemagne où cette activité semble pas vraiment la panique à bord… P . D . Nous vivons dans une société où l’on avoir été utilisée en partie pour créer de faux J . - J . R . Comme expliqué précédemment, le risque de plus en plus de discriminations entre indépendants, avec une relation de travail trans- pays est en train de croître sans gains de pro- les secteurs public et privé. Nous revendiquons, formée en relation de prestataire de services. ductivité et ne peut donc pas tirer tous les béné- par exemple, une égalité de traitement en cas J . - J . R . Techniquement, les difficultés viennent fices de sa croissance. Les entreprises et l’État de maladie des salariés du secteur privé et du du fait que, d’un côté, il y a les règles de la sécurité n’en vivent pas forcément mal, notamment nos secteur public, tout en déplorant que le secsociale qui sont européennes et qui sont donc caisses de sécurité sociale qui en deviennent teur privé soit délaissé par la politique au identiques pour le Luxembourg et ses trois voisins, hyper liquides. Tout cela nous fait miroiter un Grand-Duché… et qu’il y a, de l’autre côté, des règles et pratiques grand bonheur économique, mais on ne peut fiscales différentes pour chacun de ces pays ! Cela pas distribuer ce bonheur, car il l’est déjà entre EN RÉSUMÉ donne une situation chaotique pour les salariés les personnes qui se sont rajoutées. Les gens Climat social, productivité, flexibilité du temps de travail, mais aussi pour les entreprises et rend la généra- ne comprennent pas pourquoi, malgré la crois- télétravail… Jean-Jacques Rommes (UEL) et Patrick lisation du télétravail actuellement impossible. sance, on ne distribue pas plus. Et le gouver- Dury (LCGB) échangent sans langue de bois, cherchant les intérêts communs aux employeurs et aux salariés. Nous travaillons sur ce sujet, mais il devient nement évite le sujet de la productivité évident que le gouvernement devrait obtenir défaillante pour des raisons évidentes d’élec- Retrouvez l’interview dans son intégralité sur paperjam.lu. que les conditions fiscales avec nos trois pays tions qui se rapprochent. 146 —

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Trésors architecturaux du quotidien L’été est aussi l’occasion de découvrir des bâtiments particulièrement intéressants d’un point de vue architectural et que l’on peut aisément visiter. Paperjam a sélectionné cinq lieux dans le pays qui méritent le détour. C É L I N E C O U R BAY 3 1

WAX

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L’ancien moulin de Pétange, qui doit son nom à la famille Waxweiler, a été transformé par Fabeck Architectes en centre socio-culturel et en restaurant dont la table est tout à fait recommandable, puisque menée par le chef Damien Klein avec une carte des vins signée par Tanja de Jager du Dipso. Récemment, la Maison Rouge voisine, reconnaissable à sa toiture asymétrique recouverte d’un alliage en zinc et cuivre, a ouvert ses portes et accueille un lieu de mémoire dédié à la Seconde Guerre mondiale, dont la scénographie est signée par Nathalie Jacoby du bureau NJOY. WWW.WAX.LU

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CHÂTEAU D’EAU AU REBIERG

L’architecte Georges Reuter a réalisé pour le Syndicat des eaux du sud (SES) un étonnant château d’eau en forme de cône au lieu-dit Rebierg à Hivange, sur la commune de Garnich. Ce réservoir, qui a d’ailleurs remporté un Prix de l’architecture en 2004, présente un plan circulaire, une butte et un dôme d’aluminium anodisé. Des visites guidées peuvent être organisées sur demande auprès du syndicat des eaux et comprennent une présentation du SES, une visite des installations, la visite d’une source et la visite du château d’eau. WWW.SES-EAU.LU

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LIFESTYLE

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FONDATION VALENTINY

L’architecte François Valentiny s’est construit un bâtiment pour accueillir sa Fondation et présenter plusieurs de ses maquettes, dessins et esquisses de projets. En ossature bois, la nouvelle construction s’appuie à l’ancienne école du village de Remerschen. Juste à côté, il est possible aussi de découvrir plusieurs réalisations de l’architecte, dont l’auberge de jeunesse juste en face de la Fondation ou le Biodiversum au bord de la réserve naturelle de Remerschen. WWW.VALENTINY-FOUNDATION.COM 4

CHÂTEAU D’EAU DU CNA

L’ancien château d’eau de Dudelange a été transformé par Kaell Architecte pour accueillir la collection The Bitter Years d’Edward Steichen. En plus de l’intérêt artistique de cette collection photographique qui rassemble des noms mondialement reconnus tels que Walker Evans, Dorothea Lange ou Arthur Rothstein, la réhabilitation du château d’eau est particulièrement réussie. Depuis l’ancienne salle des pompes, on accède à la tour. Puis, grâce à un ascenseur, on monte à la terrasse panoramique et à la cuve, transformée en salle d’exposition. Par beau temps, la visite se transforme, avec un retour au rez-de-chaussée par l’escalier extérieur donnant sur les bassins. Au display01, le Centre national de l’audiovisuel (CNA) présente l’exposition temporaire La Forge d’une société moderne. WWW.CNA.PUBLIC.LU

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HAUTS FOURNEAUX À BELVAL

Témoins du passé sidérurgique du Luxembourg, les hauts fourneaux de Belval ont fait l’objet d’une importante restauration et mise en valeur. Le public peut y accéder dans le cadre de visites guidées. Il est ainsi possible de monter sur le haut fourneau A, jusqu’à la plateforme du gueulard à 40 m. De là, une vue époustouflante sur le quartier et ses alentours se dévoile et permet de découvrir les récentes constructions de la Cité des sciences sous un nouvel angle. Une visite combinée haut fourneau / Cité des sciences peut d’ailleurs être organisée. Pour une pause gourmande, le Beeftro attend les affamés au pied du haut fourneau. WWW.FONDS-BELVAL.LU

PAYANT

EXPOSITION

À LA CAMPAGNE

VUE

RESTAURANT

EN VILLE

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S C H R O E D E R & AS S O C I É S , FO N D S B E LVA L , C N A - R O M A I N G I R TG E N , VA L E N T I N Y H V P A R C H I T E C T S , C H R I S TO F W E B E R

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LIFESTYLE

R E N C O N T R E S D’A R L E S

Arles à la luxembourgeoise Du 3 juillet au 24 septembre, se déroulent les Rencontres internationales de la photographie d’Arles. Pour la première fois, le Luxembourg y participe avec une exposition spécifique. Voici quelques suggestions pour passer un agréable séjour « à la luxembourgeoise ». C É L I N E C O U B R AY

QUE VOIR ? FLUX FEELINGS

C’

est dans le lieu central de la chapelle de la Charité que l’association Lët’z Arles organise l’exposition Flux Feelings, composée en trois parties. La première est une vitrine de la scène photographique au Luxembourg, où sont présentées à la fois des photos d’artistes travaillant au Luxembourg, mais aussi des œuvres de photographes internationaux issues de collections luxembourgeoises, ainsi qu’une sélection de livres et de vidéos. Au total, 26 artistes seront représentés dans cette section. La seconde partie est l’exposition Dystopian Circles / Fragments… All along d’Armand Quetsch. Le troisième et dernier volet, plus performatif, est dédié à Daniel Wagener, dont le travail oscille entre photographie et graphisme. Il réalisera une résidence et un atelier éphémère d’édition qui aboutiront à un cahier de photographies.

WWW.RENCONTRES-ARLES.COM

OÙ DORMIR ? HÔTEL JULES CÉSAR Cet hôtel 5 étoiles est situé juste à côté de la chapelle de la Charité et accueille la réception d’inauguration de l’exposition luxembourgeoise. Cet ancien couvent de carmélites du 17e siècle a été réaménagé par un célèbre Arlésien : Christian Lacroix. Les clins d’œil à l’histoire du lieu se conjuguent à des œuvres d’art contemporain. L’hôtel dispose également d’un spa, d’une piscine extérieure et d’une salle de fitness. WWW.HOTEL-JULESCESAR.FR

OÙ MANGER ? LOU MARQUÈS Il s’agit du restaurant de l’hôtel Jules César. À l’occasion des Rencontres d’Arles et de la participation luxembourgeoise, une carte spéciale est réalisée entre les chefs Pascal Renaud et Joseph Kriz du restaurant gastronomique et la chef luxembourgeoise Léa Linster. Ainsi, en plus de la cuisine française habituellement servie au restaurant, il sera possible de commander des plats luxembourgeois revisités par la chef étoilée, accompagnés par quelques vins de la Moselle ou une coupe de crémant.

ARMAND QUETSCH

WWW.HOTEL-JULESCESAR.FR

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VINS D’ÉTÉ

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Sélection de rosés Avec la belle saison vient le temps des pique-niques et des barbecues, des apéros qui durent et… du rosé. Trois sommeliers nous proposent leur sélection avec un vin autour de 10 € et un coup de cœur. F R A N C E C L A R I N VA L |

FAUGÈRES ROSÉ CUVÉE FROU-FROU

MAISON MODERNE

Gildas Royer, In Vino Gildas

ROSAMARA VINO DI UNA NOTTE, MAISON COSTARIPA °Alexandre Proudhon,° °Vinissimo° Provenant des bords du lac de Garde, ce vin rassemble les cépages de groppello, marzemino, sangiovese et barbera. Il présente une robe rose clair et un nez avec des notes subtiles de fruits rouges et des notes de zestes d’agrumes. Il montre un équilibre parfait et une grande fraîcheur en bouche. 12,55 €

MASTRI VERNACOLI PINOT GRIGIO ROSATO Alexandre Proudhon, Vinissimo

Un nez précis, soigné et une bouche fruitée, généreuse, rehaussée par une petite acidité en finale qui lui donne du peps témoignent d’un terroir pittoresque sur schistes, situé en coteau. Le domaine de l’Ancienne Mercerie travaille en bio. 9€

Ce 100 % pinot gris provient de la région des Dolomites. Il est très légèrement rosé et brillant, avec un nez de fruits rouges, de groseilles, de pêches et des notes de petites baies. Sa bouche franche et vive offre une très belle fraîcheur. Idéal en apéritif ou sur du poisson grillé. 6,90 €

BANDOL DOMAINE DE L’OLIVETTE, CUVÉE SPÉCIALE 2016 Gildas Royer, In Vino Gildas° D’une couleur subtile aux reflets gris, ce vin offre un nez minéral de poivre blanc. Sa bouche est tendue avec une pointe de gras et une finale saline. C’est un vin pour une table estivale provenant d’un terroir au sommet d’une colline plongeant sur La Ciotat. 16 €

CHÂTEAU JEAN FAUX BORDEAUX ROSÉ RIECINE ROSÉ BIO Arnaud Vaingre, Vinoteca° Riecine fait partie des plus beaux domaines de Toscane. Travaillé en biodynamie, ce rosé 100 % sangiovese se rapproche des standards de la Provence : gourmand, fin, frais et fruité, avec une jolie couleur claire. L’un de nos plus beaux coups de cœur de cette saison !

Arnaud Vaingre, Vinoteca° Pascal Collotte fait partie de ces vignerons atypiques, amoureux de leur terroir. Il conduit son vignoble en biodynamie et produit seulement quelque centaines de caisses de rosé par an. Un vin sur le fruit, gourmand, avec une belle structure. 10,80 €

14,90 €

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LIFESTYLE

MODE

L’été made in Lux Quatre stylistes de Luxembourg nous livrent une pièce emblématique de leur collection d’été. Elisa joue le modèle d’un jour sous un soleil éclatant. F R A N C E C L A R I N VA L |

MAISON MODERNE

YILESTE EZRI KAHN tisse des couleurs tendres et pastel pour femmes et hommes.

fait voleter les coquelicots avec la robe Kokoma, ajustable au bustier. ROBE 100 % SOIE (465 €), EXISTE EN NOIR.

ÉCHARPE 100 % LIN (180 €), EXISTE EN CINQ COLORIS.

VOL(T)AGE habille pour les soirées plus fraîches avec sa veste kimono à bouclettes. VESTE 86 % COTON, 8 % VISCOSE, 6 % POLYAMIDE (495 €), EXISTE EN NOIR.

LAURIE LAMBORELLE voit la vie en rouille avec sa collection Pina, en hommage à Pina Bausch. TOP 100 % SOIE (227,5 €) ET PANTALON 66 % LIN, 32 % VISCOSE, 2 % SPANDEX (246 €), EXISTE EN NOIR.

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Read Luxembourg in English. Read Delano. Plus d’infos sur maisonmoderne.com

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EN LIGNE

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FACT CHECKING

CITATION

Les conséquences du retrait américain de la COP21 Évolution des émissions de CO2 des principaux pays pollueurs. Données exprimées en millions de tonnes entre 2005 et 2015. Chine

USA

Nasir Zubairi Le CEO de la Luxembourg House of Financial Technology a souligné, dans une interview livrée à L’Usine Digitale, que « la technologie dans le monde de la finance existe depuis très longtemps ».

2015

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Russie Japon Canada 2005

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« Je n’aime pas le mot ‘fintech’. C’est un ‘buzzword’ qui a été inventé par des entreprises qui cherchaient à être plus sexy aux yeux des investisseurs. »

Source: paperjam.lu/rendez-vous/ coups-de-pouce-necessaires-pour-les-pme Chaque lundi sur paperjam.lu/fact-checking

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C’est, en pourcentage, la participation de Cargolux dans Henan Cargo Airlines, joint-venture réalisée entre la compagnie aérienne luxembourgeoise et son actionnaire chinois HNCA. Pierre-Yves Collin :

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À TABLE !

pierre-yves.collin@maisonmoderne.com

QUIZ Combien d’axes routiers sont consultables sur la livestream webcam Paperjam.lu ? a. 17 b. 6 c. 3

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La bonne réponse : b) Ce sont 6 axes routiers, dont vous pouvez surveiller le trafic sur paperjam.lu/services/cita-trafic.

Deux fois par jour dans les newsletters Paperjam, Explorator vous propose une suggestion de restaurant.

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EN LIGNE

PHOTO DU MOIS

TOP 3 Articles les plus lus du 1 er au 22 juin sur p a p e r j a m . l u 1. LOUR D E PÉ N ALITÉ POU R E DMON D D E R OTHSC HILD ( E U ROPE )

La banque s’est vu infliger le 21 juin une pénalité de 8,9 millions d’euros par la Commission de surveillance du secteur financier au terme d’une procédure administrative. 2. LA B OQUER IA E N FAILLITE

La société d’exploitation du restaurant espagnol du Kirchberg avait été déclarée en faillite selon le Wort, avant d’être sortie de l’ornière après une régularisation d’un paiement. Le restaurant demeure ouvert. 3. TESLA B ELU X SE C HE RC HE U N N OU VE AU COUNTR Y MAN AG E R

An de Pauw, responsable de la marque de véhicules 100% électriques pour la Belgique et le Luxembourg, « ne travaillera plus chez Tesla », a confié la société d’Elon Musk en précisant que le processus de recrutement de son successeur « est en cours ».

Xavier Bettel en visite officielle en Chine, du 11 au 14 juin. Le 12 juin, le Premier ministre a été accueilli avec les honneurs par son homologue chinois, Li Keqiang, au Grand Palais du peuple, à Pékin.

IMMATRICULATION

Un record d’immatriculations en mai Quelque 5.535 voitures neuves ont été immatriculées en mai au Luxembourg, soit le meilleur résultat enregistré depuis le début de cette année. Comparativement aux cinq premiers mois de l’an dernier, les immatriculations sont en hausse de 1 % en 2017. Retrouvez toute l’info Auto sur paperjam.lu/auto

CULTURE

TRAFIC

Et vous, vous faites quoi ce week-end ?

Les premières bornes électriques entrent en service

Chaque vendredi, une idée de sortie pour le week-end sur paperjam.lu/ ne-pas-rater-ce-week-end

Depuis le début du mois de juin, une vingtaine de points de recharge pour véhicules hybrides ou électriques sont disponibles. D’ici 2020, ce ne sont pas moins de 800 installations de ce type qui seront implantées à travers le pays, dont 400 au sein de P+R. Vous prenez la route ? Restez vigilants, pensez à contrôler l’état du trafic sur paperjam.lu/services/cita-trafic, et à surveiller la météo sur paperjam.lu/services/meteo

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PICTURE REPORT

S I P / C H A R L E S CA R AT I N I

Téléchargez l’application tablette et smartphone et accédez à l’ensemble des informations et des services de paperjam.lu, où que vous soyez : apple.co/21OUJLJ

Innohub a célébré son premier anniversaire, le mercredi 14 juin à la Bil, en présence de Francine Closener, secrétaire d’État à l’Économie, et de ses invités. L’occasion d’aborder le fonctionnement en réseau pour attirer les start-up lors d’une table ronde en présence d’experts.

Votre entreprise célèbre un événement marquant ? Envoyez votre picture report à press@paperjam.lu

Découvrez toutes les photos de l’événement sur paperjam.lu/picture-report

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INDEX

1,2,3 1Com 3C Payment

131 43

A ABBL 90, 142 Accel 72 Ada 18 Adidas 96 Administration des contributions directes 104 ADR 28, 31, 33, 36, 41, 50 Advitek 114 AIG 81 AIS 32 Ait Gacem Madjide 114 Aleba 90 Alexandre Gouiffes Camille 127 Alfa Gestion 65 Alfa-Hôtel 65 Alfi 18, 82, 102 Alinéa 41 Allaert Émilie 110 Als Claudine 46 Alto Avocats 66 Amazon 65, 66 Amriche Kahina 127 Andrieu Marina 110 Angel Marc 28, 31, 41, 46, 122 Anne-Julie Bellaize 114 Apateq 66 Apple 76 Arbed 142 ArcelorMittal 18, 20 Architecture & Environnement 66 ArcticSites 67 Arendt & Medernach 114 Argaud Mathilde 67 Arkema 96 Arsog 92 ASO 62 Asselborn Jean 50 Association des Organisateurs du passage du Tour de France 2017 asbl 62 Astremedia 72 Atelier (l’) 16 Audi 50 Autopolis 114

B Back Carlo 46 Baena Beatriz 127 Bamhaus 62 Bands Violaine 126 Bank Of China 6 Banque centrale du Luxembourg 51 Banque de Luxembourg 81, 83 Banque internationale à Luxembourg 92 Barbancey Michel 78 Barras Thibaut 126 Bastin Florence 127 Bauer Maurice 46 Bausch François 31, 36, 41, 44 Bayern LB 82 BCEE 78 Becca Flavio 28 Beissel Simone 46 Bellac Alix 127 Bellaize Anne-Julie 114 Bellissimo Sonia 126 Benoy François 46 Berghmans Guido 62 Bertelsmann 96 Bertrand Elisabeth 127 Betic 114 Bettel Xavier 18, 31, 44 Bettinger Jean-Marie 92, 110 Beuken Thibault 124 Bianchi Florie 114

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Biever Nico 66 Bil 8, 96, 142 Bionext 55 Blanchy Marie 126 BMW 19 BNP Paribas 76 Boeing 67 Bonn Steichen & Partners 110 Bonnier Hubert 66 Boqueria 154 Bos Christian 127 Boukbiza Soulaf 126 Boulanger Jean-Jacques 126 Bourdaa Aurélien 123 Brian Gillot 114 Brice-Business Project Management 62 Brosnan David 81 Brun Stéphane 128 Buck Frédérique 121 Buck Nicolas 100 Burburry 96 Burton Tess 51 Business Insider 81 Buyck David 116

C Caisse national de la Santé 142 Campus Contern 112 Capital Felix 72 Cargolux 66, 67 Carsetti David 114, 116 Carsharing 47 Casino 2000 62 CDCL 78 CEL 101, 12, 13 Chambre des métiers 66 Channel 4 72 Charlier Béatrix 123 Chaux de Contern 78 China Everbright Bank 82 Cima 42 CJUE 104 CLC 65 Clearstream 78 Clifford Chance 114, 116 Closerner Francine 42 CNA Hardy 81 Codex 89 Codipro 114 Collège médical 66 Collette Constance 123 Commune de Mondorf-les-Bains 62 Compain Stéphane 126 Conseil économique et social 142 Conseil économique et social de la Grande région 58 Coopération Humanitaire Luxembourg 78 Corrasco Armando 128 Coste Geneviève 126 Cour de Justice de l’UE 81 Creos 47 Crépon Thomas 121 Croiseaux Fabrice 125 CSSF 82, 154 CSV 31, 36, 41, 44, 46, 50, 104, 28 CT Car 105

D Davi Buyck 114 de Barsy Thibault 110 de Cillia Serge 90 de Foy Yves Philippart 114 de Lira Nathalie 127 de Pauw An 154 Debourse Thierry 112 Degehet Pierre-Alexandre 110 Degroof Petercam 67 Dehareng Émeline 114 Déi Gréng 30, 38, 41, 44, 45, 46, 56, 28 Déi Lenk 50, 31, 41, 46, 51, 28 Delahaye Cédric 121

Deloitte 82, 92, 132 Deloy Émilie 116 Delval Anne-Claire 124 Delvaux Joel 46, 50 Delwit Pascal 56 Democraten 66 56 Demortier Anne-Lise 123 Denis Gaël 110 Denis Jean-François 126 Denis Pascal 110 Desarcon Nadine 127 Destenay Gauthier 16 Deutsche Bank Luxembourg 92 Devaoussoux Benjamin 116 Dibon Jean-Philippe 126 Dieschbourg Carole 51 Diver Marc 112 Dochen Nicole 124 Dondelinger Brice 62 Dos Santos Vicky 127 DP 20, 28, 30, 41, 44, 45, 46, 56 Drews Armand 46 Driscoll Tim 123 Dury Patrick 142 Duval Michaël 126

E ECDC Edenred Edmond de Rothschild (Europe) EGB Hornung Eijsbouts Bram Eischen Véronique Elsen Suzette Elvinger Marc Emirates SkyCargo Encevo Engie EPI Equitis Erdogan Emine Ernens Laurent Ernst & Young Luxembourg Etix Everywhere European Fund Administration Evrard Frédéric Experta Corporate and Fund Services EY Luxembourg

52 60 154 163 114 90 78 78 67 47 96 78 92 16 92 78 67 114 112 92 110

F FC Barcelone 84 Faculté de médecine de Nancy 52 Favaut Sylvie 60 Fayot Cathy 28, 36, 46 Fedil 78 Felix Capital 72 Fernandes Tania 20 Fernane-Jallier Mehdi 114 Fiat 17 Findel 49, 67 Fisch Norman 76 Flesch Colette 28, 44 Fleurot Audrey 114 Flint Capital 72 FM Global 81 FNR 52 Foetz Guy 28, 31, 32, 36, 46, 50 Fondation Dr Elvire Engel 78 Fondation EME 78 Fondation Follereau Luxembourg 78 Fonds Belval 20 Fonds du Logement 20, 32, 50 Fouilloy Rémi 127 Francis Yves 132 Franklin Templeton Investments 82 Frère Albert 96 Frère Gérald 96 Friendship 78 Frolova-Montano Polina 72

G Gadreau Jenna 126 Gallienne Ian 96 Gay Emmanuel 128 GBL 96 GBL Verwaltung 96 Gehl Yan 36 Genista 66 Gennen Guido 123 Gerard Pierre 127 Gerardi Geoffré 128 German Media Pool 72 Gidenne Stéphane 126 Gillet Pierre 123 Gillot Brian 114 Global Management & Services Group 88 Goergen Jérôme 46 Goergen Marceline 28, 32, 41, 46 Goldschmidt Patrick 42, 46 Google 76 Gramegna Pierre 60, 104 Grand Jazz 16 GroenLinks 56 Groupe CK 78 Gu Wei 123 Gutierrez Karla 114

H Halit Sarah Hamilius Émile Hansen Christine Hartemann Philippe Hartman Tristan Hastert Carlo HEC Liège Hein Willy Heintz Van Landewyck Helminger Paul Henan Cargo Airlines Henckes Nicolas Henri (Grand-Duc) Henryon François Hervy Sandra Hilger Jean Hiscox HNCA Hoche Partners Horesca Hotxity Houba Guillaume HPE Hubert René

128 44 123 52 126 62 132 28, 32 32, 28 28, 44 66 65 46 126 128 78 81 66 114 60, 62 47 116 35 126

I, J, K Ice-Watch 67 IMD 50 Imeris 96 ING 59, 112 Institut national pour le développement durable et la responsabilité sociale des entreprises (INDR) 76 Intertrust Luxembourg 114 Jacobs Marc 125 Jacquemart Stéphane 127 Jacquet Vincent 90 Jacquot Pauline 127 Jallier Mehdi Fernane 114 Jane Wilkinson 114 Jarvis Robert 128 JCI 67 JLL 112 Job Today 72 Johannssen Matthieu 121 Jonk Entrepreneuren Luxembourg 67 Jourdan Jean-Luc 88 Juncker Jean-Claude 78 Kadret Géraldine 127 Kalanick Travis 67 Karolyi François 104

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Dans cet index sont reprises les entreprises, les personnalités et les publicités apparaissant dans ce magazine.

Kauffman Pascale KBL epb Kdyem Mélissa Keytrade Bank Luxembourg Knaebel Marion Kneip Kneip Bob Kobo Koepp François Kokott Juliane Konsbrück Claudine Kox Jo KPMG KPMG Luxembourg Krancenblum Serge Krause Jules Kräussl Roman Kreutner Laurent Krieps Tom Krieps Vronny Krier Bob Kuhn Roland

123 114 114, 116 110 126 101, 110 110 84 60 81 46 18 112, 164 102, 110 92 126 82 126 46 46 62 66

L L'Écho 67 L’Oréal 76 Lafage Jaufre 114, 116 LafargeHolcim 96 Lagnide Irdelle 128 Lam Maurice 132 Lamarche Gérard 96 Lamboley Caroline 127 Lamy Greg 16 Largowind 67 Laur Edouard 128 Lazo Carolina 126 LB Lux 82 LCGB 142 LCGB-SESF 90 LCSB 52 Le Douarin Yann 123 Le Guernic Émilie 127 Lèbre Bruno 114 Leloup Franck 66 Lesage Patrick 121, 123 Licata Laurence 114, 116 Liépin Isabelle 116 Lies Marc 28, 36 LIH 52 Lindinger Raymond 78 Liser 51 LNS 52 Lombard François 125 Lombard International Assurance 92 Lombardo Olivier 123 Lopes Sofia 127 Losch 50 Loschetter Laurent 16 Loschetter Viviane 44, 46 LPEA 91 LSAP 28, 31, 36, 41, 44, 46, 51, 56, 142 Ludwig 114 Lutgen Jean-Pierre 67 Lux Future Lab 110 LuxAiport 49 Luxembourg (Ville de) 32, 36, 38, 41, 42, 45, 47, 50 Luxembourg for Tourism 47 Luxembourg House 67 Luxembourg House of Financial Technology 110 Luxembourg Private Equity Association 88 Luxembourg School of Finance 82 Luxemburger Wort 154 Luxexpo The Box 31, 47, 78 Luxflag 102 Luxgard 142 Luxinnovation 65, 78 Luxlait 28 LuxSE 114, 116 Luxtram 47, 74 Luxtrust 81 Luzaic Maria 126

M Magazin Manager 82 Mahler Vincent 114 Maison Moderne 14, 15 Maldague Jean-Yves 126 Mangrove Capital 72 Margues Charles 125 Marquis Olivier 127 Mart Colette 46 Martins Camille 123 May Claude 126 May Theresa 50 Mazars 104 McKee Aaron 72 Meier Pascal 127 Meignan Amaël 123 Mergen Martine 46 Methlin Cécile 92 Metzschke Philipp 114 Miche Olivier 127 Michon Arnaud 126 Microsoft 76 Mikitani Hiroshi 84 Miltgen Daniel 20, 50 Ministère de l'Économie 42 Ministère de l’Agriculture 52 Ministère de l'Économie 62 Ministère de la Santé 52 Ministère des Affaires étrangères 62 Ministère des Sports 62 Ministère du Développement durable 50 Ministère du Logement 20 Mizin Eugène 72 Möller Christoph 66 Monteverdi Charles 127 Moreau Thierry 128 Morel Anne 123 Mosar Laurent 46, 104 MPG Responsibility Now 78 Mudam 16 Mühlschlegel Friedrich 52 Muller Aline 51 Muller Charles 102 Musk Elon 154 Mutsch Lydia 52

N, O, P Nagel Maggy Naramski David Nathan Paul New York Times No-Nail Boxes Nowina Nvision Oberweis OCDE OGBL Ogier Luxembourg Olos Omes Steve OneLife Ontex Opel OPL Otsuka Toshihiko Palt Alexandra Paperjam Parques Reunidos Parquet européen Parti démocrate Würth Paul Pereira Paula Reondo Pernod Ricard Petrucci Damien Peugeot Philipp Metzschke Philippart de Foy Yves Picco Cristina Pirrotte Pitt Place d'Armes (le)

20 76 66 67 116 76 113 66 50, 104 142, 90 114, 116 28 127 82 96 27 16 84 76 42, 49, 81 96 49 56 32, 28 114 96 128 39 114 114 127 78 66

INDEX

PnvA 56 Poeckes 66 Polfer Camille 44 Polfer Lydie 28, 30, 31, 32, 36, 37, 38, 40, 42, 45, 122 Post 10 Priceminister 84 Primeresults 62 Projets et Performance 116 Prost Mathis 46 Prum François (maître) 78, 66 PS 56 PSOE 56 Puscasu Nicoleta 128 PwC 115

R Radio 100,7 142 Radoux Claude 46 Raiffeisen 78 Rakuten 84 Rapallino Pascal 92 Ravoux Nadège 127 Reding Jean-Claude 58 Redondo Pereira Paula 116 Renault 23 Reputation Institute 76 Reyland Claudie 46 Rifkin 45 Rodà Daphné 128 Rolex 4, 5 Rommes Jean-Jacques 142 Roth Gilles 104 RSA 81 RSM Audit Luxembourg 114, 116 RTBF 16 RTL Group 32, 28, 18, 96, 72 Rudoni Jérôme 121

S Sales Jos 78 Sales-Lentz 78 Salomon Philippe 127 Satagopam Venkata 123 Saumur 147 Saussoy Serge 96 Schadeck Raymond 78 Schaefer Tatjana 128 Schambourg Aly 60 Scheer Luc 125 Scher Alice 114 Schilling Paul 128 Schintgen Karin 76 Schmidt Stéphane 114 Schneider Connie 127 Schneider Étienne 28, 50, 56, 142 Schneider Marie 126 Schneider Reinhard 123 Schonckert Laurent 121 Schosseler Guy 128 Schrader Nadja 116 Schroeder Steve 128 Schumacher Pascal 16 Selis Olivier 110 Seqvoia 100 Servais Lionel 126 SES 18 SGG Luxembourg 110, 92 SGS 96 Sienna Capital 96 Simon Emmanuel 126 Simon Frank 127 Simon Stéphanie 124 Six Payment 73 SnapSwap International 78 SNCA 49 SNCI 87 SNHBM 32, 36, 47, 28, 20 Sodexo 59, 60, 64 Sommet de la Grande région 58 SOS Bahini 78

SOS Sahel International Luxembourg Souy Bénédicte Spaceresources.lu SPD Speybrouck Bart Stadler Virginie Stecker Caroline Steichen Gilles Stevenot Marielle Stevens Marc Study-Help Syriously

T, U Takaneo Consulting 116 Tanson Sam 28, 30, 32, 34, 36, 38, 44, 45, 46, 122 Tech It 94, 95 Telindus 2 Tesla 154 Thunus Nathalie 126, 128 Tokan Consulting 78 Total 96 Trefois Christophe 123 Trévalinet Marie-Pascale 60 Tristano Francesco 16 Trump Donald 51 Trump Melania 16 Uber 67 UBS 114, 116 UCVL 42 Umicore 96 Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) 76, 142 Université du Kent 52

V, W, Z Van de Vloet Bruno 126 Van Ette Jennifer 126 Van Houtven Christiaan 92 van Schouwenburg Simône 126 Vanneste Johan 49 Viber 84 Vidal Fernanda 128 Villeroy & Boch 32, 28 Vincent Mahler 114 Volvo 25 von Restorff Philipp 121 Voss Denise 82 VP Bank 82 Vyzvoice 66 W&Cie 92 Wagner Alexandre 126 Walczak Agnieszka 126 Welter Luc 121 Whole Foods 65 Wide 66 Wies Patrick 112 Wilkinson Jane 116 William Fabian 114 Wilmes Serge 28, 31, 32, 33, 36, 41, 44, 122 Wilwertz Paul 44 Wirtz Jeff 46 Wiseler Claude 28, 38, 41 Wiseler-Lima Isabelle 46 Witry & Witry 65 Witry René 65 Women in Digital Empowerment Luxembourg 110 Wuaki 84 Zimer Emilie 127

Juillet / Août 2017 —

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78 123 50 56 114 116 127 90 124 82 78 78

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22/06/17 20:57


C E L E B R AT I N G LUXEMBOURG MIR WËLLE WEISE WIE MIR SINN

MERCREDI 13 DÉCEMBRE 2017 — LUXEMBOURG CONGRÈS

Maison Moderne célébrera le Luxembourg lors d’une soirée de gala en présence de nombreux « ambassadeurs » du pays qui participent à son rayonnement à l’international. celebratingluxembourg.com

ORGANISATION

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VIKI GÓMEZ — Originaire d’Espagne, le triple champion du monde de « flat » vit au Luxembourg. Véritable légende dans le BMX freestyle, il a remporté 2 fois les European X Games et 3 fois le Red Bull Circle of Balance.

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Prochain numéro 21 septembre 2017

Juillet-Août 2017 Parution le 29 juin 2017

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Céline Coubray (C. C.) celine.coubray@maisonmoderne.com @celinecoubray

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Etienne Velasti

Maison Moderne est un partenariat de Francis Gasparotto, Jean-Michel Gaudron, Mike Koedinger, Guido Kröger, Rudy Lafontaine et Etienne Velasti. Conseil d’administration : Jean-Claude Bintz (président), Francis Gasparotto, Mike Koedinger, Guido Kröger, Daniel Schneider et Etienne Velasti (membres).

Conformément à l’article 66 de la loi du 8 juin 2004 sur la liberté d’expression dans les médias, la présente mention est obligatoire «une fois par an, au premier numéro diffusé». Nous avons choisi de la publier chaque mois. La société éditrice de Paperjam est détenue indirectement, par une participation excédant 25%, par Mike Koedinger, éditeur domicilié au Luxembourg. La direction générale et la gestion journalière sont de la responsabilité de Mike Koedinger.

— Juillet / Août 2017

21/06/2017 19:51


cile é C r a p ent f. e m h e c t è n r o c s ec dis v é a v r n e o i s é n R e réu n u t n a pend

Trouver et réserver un resto n’a jamais été aussi simple

Guide des restaurants au Luxembourg. Indépendant depuis 1994

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22/6/16 17:44 22/06/2017 16:23


TABLEAU DE BORD

ÉCONOMIE

Tableau de bord

120 MILLIONS C’est, selon Carole Dieschbourg, ministre de l’Environnement, le montant de la contribution luxembourgeoise de 2014 à 2020 aux accords de Paris sur le climat, ce qui fait du Grand-Duché l’un des plus grands donateurs en termes relatifs: 215 euros par habitant.

(en milliards d’euros)

120 3.906,02

3.741,33

3.767,38

3.640,63

3.621,93

3.626,50

3.602,16

3.565,75

3.461,90

3

3.487,98

3.358,48

MARS 17 :

3.395,40

4

3.395,40

6% AVRIL 17 : 6 %

NOMBRE DE FAILLITES

PATRIMOINE GLOBAL DES OPC ET DES FIS

TAUX DE CHÔMAGE

M A I S O N M O D E R N E (A R C H I V E S)

ACCORDS DE PARIS

100 80

2015

2016

2017

108

104

99

87 81 78

75

92

86

82 74

78

73 62

60

53

47 48

50

60 58 56

65 54

53

40 20

2

1

S O U R C E S : E U R O S TAT, S TAT E C , C S S F, BA R R E AU . L U

T1-2017

T4-2016

T3-2016

T1-2017

T4-2016

T3-2016

T1-2016

T2-2016

T4-2015

T2-2015

T3-2015

T1-2015

T4-2014

T3-2014

T2-2014

0 T1-2014

57,63% Résidents

T1-2016

Union européenne Zone euro

0,1

T2-2016

0,2

T4-2015

0,3

T3-2015

0,4

T2-2015

42,37% Frontaliers

T4-2014

0,5

T1-2015

0,6

(en avril 2017)

T2-2014

EMPLOI TOTAL INTÉRIEUR

1,5 1,4 1,3 1,2 1,1 1 0,9 0,8 0,7 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0 T3-2014

(évolution en %)

0,7

(en % entre janvier 2014 et mars 2017)

T1-2014

PIB DE LA ZONE EURO

0,8

430.379

162_tableau-de-bord.indd 162

ÉVOLUTION DU TAUX D’EMPLOIS VACANTS AU LUXEMBOURG

0 Fé v. 1 M 6 ar s1 A 6 vr il 1 6 M ai 16 Ju in 16 Ju il. 1 A 6 oû t1 Se 6 pt .1 6 O ct .1 6 N ov .1 D 6 éc .1 6 Ja n. 17 Fé v. 17

MARS 17 : +1,8 % AVRIL 17 : +0,3 % MAI 17 : +0,1 %

162 —

Ju il. A oû t Se pt . O ct . No v. D éc .

TAUX D’INFLATION

M ai Ju in

Ja n. Fé v. M ar s A vr il

0

— Juillet / Août 2017

22/06/2017 14:34


RECHERCHER. TROUVER. NÉGOCIER. ACCOMPAGNER. PASSER À L’ACTE. ÉTUDIER. DESSINER. CONSEILLER. ESQUISSER. PLANIFIER. CHOISIR. CALCULER. BUDGÉTISER. ADAPTER. CORRIGER. VÉRIFIER. PONDÉRER. AUTORISER. DISTRIBUER. PROGRAMMER. DÉMOLIR. SURVEILLER. RÉUNIR. COORDONNER. DIRIGER. FAIRE EXÉCUTER. INFORMER. LIVRER. LES MOTS-CLÉS D’EGB.

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