PA P E R JA M . L U • N OV E M B R E 2017
« On ne doit pas se cacher quand on a du succès et quand on le partage. » AlexAndre Mars, entrepreneur et philanthrope
ALEXANDRE
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ENTREPRISES Gestion du changement chez les Big Four
PLACE FINANCIÈRE Une balle dans le pied des fonds
POLITIQUE #Communales2017 : quel sens pour les communes ?
ÉCONOMIE Réforme inaboutie sur les pensions complémentaires
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ÉDITO
Choix coperniciens
Thierry Raizer Rédacteur en chef
L
es élections communales terminées, il flotte déjà comme un parfum de précampagne dans la sphère politique. Les résultats locaux ne doivent pas être extrapolés à l’échelon national, même si le vote du 8 octobre donne déjà une indication des forces en présence, en prélude aux législatives de l’an prochain. Les programmes sont loin d’être bouclés, mais cette campagne à venir, et qui sera la première suite à une coalition tripartite, devra traiter d’un enjeu majeur : la planification territoriale pour anticiper la croissance du pays. Le gouvernement sortant voudra probablement réaffirmer sa volonté d’investir dans les infrastructures comme il l’a fait lors de la présentation du budget 2018. Et le principal parti d’opposition, le CSV, devra se positionner clairement sur ce sujet dont il a détenu les ressorts pendant des décennies. L’idée d’une transition vers un modèle économique différent et une évolution de la notion du travail a persisté dans les discours ces derniers mois. Comme une vision en filigrane qui défendrait le « mieux » au lieu du « plus », pour paraphraser le titre du récent post du directeur général de la Chambre de commerce, Carlo Thelen. Sur fond de suivi des travaux menés avec le futurologue Jeremy Rifkin, les candidats devront se prononcer d’ici au
scrutin législatif sur le Luxembourg de 2020 et au-delà. L’une des hypothèses qui animent les débats veut que les secteurs économiques d’avenir nécessitent plus de profils hautement qualifiés et soient plus productifs grâce à la technologie. Ce qui remettrait partiellement en cause le modèle d’importation massive de main-d’œuvre, synonyme d’une gestion compliquée des infrastructures de transport. Mais cette vision semble éloignée de la réalité politique en ce mois d’octobre 2017. Peu de responsables politiques, majorité comme opposition, semblent en effet vouloir s’attaquer à une réforme structurelle des pensions qui sont pourtant la principale crainte des agences de notation à l’égard du Luxembourg. Les agences l’ont rappelé lorsqu’elles ont renouvelé leur AAA d’automne. Quant aux récentes décisions avalisées dans le champ de la politique familiale et des soins de santé, elles ouvrent les vannes des dépenses directes plutôt qu’un investissement du surplus financier ou de réserves dans un véhicule de financement à long terme qui pourrait, par exemple, placer le pays en pointe sur la « green economy ». Comme le souligne le communiqué de presse publié au sortir de la récente quadripartite santé, « la bonne situation financière de l’assurance
maladie-maternité s’explique essentiellement par une politique responsable pratiquée ces dernières années et aussi par une conjoncture récente favorable, entraînant une croissance de l’emploi de l’ordre de 3,3 % pour 2017 et donc du nombre d’affiliés qui cotisent. » En prenant en charge huit jours de « congé paternité » supplémentaires et en octroyant de nouveaux remboursements médicaux, le gouvernement – l’opposition n’a pas critiqué ces mesures – entretient pourtant une forme de dépendance à la croissance et donc au modèle économique actuel. Faut-il pourtant donner plus pour aller mieux ? La question peut se poser dans un pays où la couverture sociale est déjà vaste et… ne doit pas se confondre avec un cadeau déguisé qui reviendrait avant chaque élection.
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SOMMAIRE
Novembre 2017
ESPRESSO
CONVERSATIONS
ENVIES
ENTREPRISES
PLACE FINANCIÈRE POLITIQUE
ÉCONOMIE
18 Big Four Gestion du changement
30 Fonds d’investissement Une balle dans le pied
50 Pensions complémentaires Une réforme « contre-productive »
38 Élections Sens communal
51 Tissu économique La Place reste le moteur 52 Économie circulaire L’impossible pari du Luxembourg ? 40 Justice Un débat superflu 42 Europe Qui refondera l’Union ?
19 Cyberespace Sécuriser les profils
31 Finance verte Shanghai connection
22 Services Consultants tout-terrains
32 Real estate Un appétit pour l’Allemagne
24 Intérim Le travail dans tous ses états
PHOTOS Nader Ghavami, Sébastien Goossens ILLUSTRATIONS Maison Moderne
rendez-vous
rendez-vous
32 Buzzword Regtech
20 Elevator pitch Capturer l’humeur des marchés
34 Opinion Jusqu’où les données fiscales devraient-elles rester confidentielles ?
22 Flash-back Nouvel écrin pour SGBT 26 CEO selfie Jacques Wagner, son équipe sur le pont 26 Carrières
46 Taxation des Gafas Des bénéfices très convoités
54 blockchain Des promesses insoupçonnables
rendez-vous 52 droit du travail Détachement des travailleurs
34 Carrières
rendez-vous 44 Le face-à-face Taxes sur les logements vacants
56 Luxembourg performance index (LPI)
56 Carrières
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SOMMAIRE
Novembre 2017
ESPRESSO
CONVERSATIONS
ENVIES Alexandre Mars
« On peut construire un monde meilleur » Après un parcours fulgurant dans le monde de l’ICT, Alexandre Mars a décidé, en 2014, de se consacrer à la philanthropie en créant la Fondation Epic.
PHOTOS Edwin Tse, Anthony Dehez, Ververidis Vasilis / Shutterstock.com, Anthony Dehez
60
Hugues Delcourt
« Je veux fédérer une équipe autour d’une ambition commune »
Bavardages
Subprimes, populismes et interrogations
À la tête de la Bil depuis 2014, Hugues Delcourt prépare l’arrivée du groupe chinois Legend Holdings.
Pascal Morin, auteur d’un livre sur la question, débat avec le politologue Philippe Poirier sur les causes écono miques de la crise populiste des démocraties occidentales.
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Reportage
Men and work
Pharaonique, le chantier qui donne vie à un nouveau quartier au Ban de Gasperich se déroule sur plusieurs fronts.
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SOMMAIRE
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Novembre 2017
ESPRESSO
CONVERSATIONS
ENVIES Argent comptant Nicolas Steil
« L’argent est fait pour circuler » Ancien présentateur de RTL en télévision et fondateur d’Iris Productions, Nicolas Steil partage son rapport avec l’argent et la place qu’il occupe dans l’industrie cinématographique.
114 Compétences
Weekly meeting efficace
Mener une réunion d’équipe est une dis cipline complexe qui demande beaucoup d’expérience. Exemple avec la réunion hebdoma daire ou weekly meeting.
116
Style
Constanze Pertl et Laurent MartinKirchmann
La personal trainer de Fitnesscoach et le res ponsable des relations publiques d’Eltrona Security Systems par tagent leurs styles.
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Architecture
Culture
Restaurant
En plein cœur de Dommeldange, le bureau Metaform a livré un immeuble résidentiel avec une approche de l’habitat un peu différente…
Martine Feipel et Jean Bechameil présentent une nouvelle exposi tion monographique au Casino Luxembourg, l’occasion de découvrir leur production récente.
Olivier Toth, directeur de la Rockhal, passe à table à la Maison Lefèvre et présente la 10e édition du Sonic Visions qui se tiendra à la Rockhal du 16 au 18 novembre.
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En ville, autrement
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Contrôle libre
À table avec
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IL Y EN A PLUS
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CFL
« Embarquez dans une success-stORY pourvue d’une belle dynamique ! » Les CFL sont l’un des plus grands employeurs du pays, et l’un des plus appréciés. Le département des ressources humaines, dirigé par Yves Baden, est impliqué dans la revalorisation de la marque employeur Groupe CFL.
Yves BADEN Parmi les raisons qui nous ont permis
d’obtenir une telle position dans cette étude se trouvent les grandes tendances relevées par Randstad sur les préférences des employés et qui se manifestent dans tous les pays étudiés. Ils semblent favoriser les entreprises locales et la sécurité de l’emploi, qui sont deux caractéristiques intrinsèques du Groupe CFL. D’autres paramètres privilégiés, tels que l’équilibre travail/vie personnelle et l’ambiance de travail, font également partie de notre ADN. L’étude portait sur l’année 2016, durant laquelle est parue notre campagne « Simply CFL », qui mettait en avant les valeurs avec lesquelles le Groupe CFL s’identifie. Cela a certainement joué un rôle. On peut également citer le développement et la dynamique de nos activités, le soutien politique et la croissance du pays comme facteurs contribuant à notre attrait. es erniers ois une en u te e satis faction a été enée aupr s e os col laborateurs ainsi u aupr s es clients u a e ous conclu e leurs té oi na es
L’enquête faisait partie d’une démarche plus globale lancée en 2016. Dans le cadre de la réorganisation de l’équipe des ressources humaines, nous avons créé entre autres un service dédié au recrutement et à la mobilité interne et avons établi une employer value proposition pour le Groupe CFL. De nombreuses activités ont été développées autour de ce concept, et il en est ressorti en particulier notre nouvelle campagne « Nos clients, notre passion, #myjob ». Avant cela, deux enquêtes ont été réalisées avec l’aide de partenaires externes. Le service 14 —
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Communication a mené un sondage à destination des clients et du grand public pour comprendre leur perception de la marque CFL. Les résultats nous ont encouragés à travailler particulièrement sur la communication externe pour tenir le public informé de nos projets et investissements en cours, des efforts déployés pour améliorer la qualité de service, pour augmenter l’offre et le confort. L’installation d’une connexion wifi dans les gares est aussi une piste que nous avons suivie suite à ce sondage. En interne, une enquête d’opinion a été transmise à l’ensemble de nos collaborateurs dans le but de comprendre leur perception en matière d’engagement, de motivation, de climat, etc. C’était une première. Plusieurs forces partagées par nos collaborateurs ont été identifiées : Le sens d’appartenance fort à l’entreprise ; La confiance envers l’employeur ; Le bien-être au travail ; La sécurité au travail ; La formation et le développement. Nous désirions mettre en place une procédure participative avec nos employés et avons créé des groupes de travail à travers tous les secteurs de l’entreprise en mode bottom-up. Les prochaines étapes visent à déployer les outils nécessaires et à communiquer de façon continue en interne sur les actions concrètes mises en place. Une nouvelle enquête est prévue pour 2019 et nous comptons en faire un outil de travail récurrent. o ent par ene ous aintenir os é uipes oti ées et les pousser ers la réussite
Trois verbes résument notre vision d’engagement durable : engager, faciliter, stimuler. La motivation est inhérente à cette démarche. Les processus mis en place suite à l’enquête interne ne sont évidemment pas des one-shot,
4.400 employés. Les Chemins de fer luxembour geois offrent une diversité de métiers et autant de possibilités d’évolution et de réorientation tout au long de la carri re. Leur r le stratégique pour le Luxembourg et la Grande Région assure la pérennité des activités et donc des emplois qui y sont proposés. Une soixantaine de postes sont encore à pourvoir en 2017. L’an née prochaine, 180 postes seront ouverts, sans compter ceux liés à l’activité fret pour arriver à un total de 250 postes. Le Groupe CFL est à la recherche d’ingénieurs, surveillants de chantier, artisans, contr leurs de gestion, conduc teurs de locomotive, juristes, agents de guichet, accompagna teurs de train, grutiers et conduc teurs d’engin route, informaticiens, spécialistes en logistique…
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millions de voyageurs en 2016.
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mais entrent dans un effort continu. Nous préparons par exemple un outil de gestion par objectifs et un système d’évaluation. Ce processus existait déjà dans nos activités fret et est en train d’être élargi à l’ensemble des collaborateurs dans le but de valoriser et de reconnaître les performances. Une autre partie du plan d’action à exécuter, et qui aura aussi une influence sur le climat au travail, inclut l’organisation d’afterworks et fêtes d’entreprise qui sont actuellement organisés par les managers des équipes. C’est un gros chantier compte tenu de la répartition géographique et des déplacements liés aux métiers de beaucoup de collaborateurs. La motivation est également stimulée par les possibilités de s’épanouir dans un contexte de projets d’avenir et de perspectives business croissantes. onsi ére ous cha ue collaborateur co e partie inté rante e otre réus site sur le lon ter e
Clairement, oui. Ils ne sont pas seulement partie intégrante, ils sont la clé du succès et de la durabilité. La prestation de services est au cœur de nos métiers et elle dépend de nos collaborateurs. Notre business model se construit sur le long terme. Ceci se traduit évidemment dans notre stratégie RH, que ce soit en matière d’évolution de carrière ou d’investissement en formation et développement. Un conducteur de locomotive est par exemple formé durant un an dans notre centre de formation interne avant d’être autonome. Dans la même logique, nous travaillons avec un plan prévisionnel pluriannuel de nos effectifs.
services. Il y a donc une formation en amont de l’introduction de chaque nouvelle technologie. Celle-ci est assurée par notre service IT et par des prestataires externes. De nouveaux métiers ont vu le jour dans le cadre de l’installation du funiculaire qui est équipé de technologies de pointe. Nous avons formé et reconverti des collaborateurs internes afin qu’ils soient prêts à assurer leurs fonctions à ces nouveaux postes. L’installation étant moderne, le degré de digitalisation de ce projet est assez conséquent. Mais les formations ne se limitent pas aux compétences métier. Les soft skills sont également au centre de notre attention. Il faut accompagner ces développements et la gestion des changements par une formation continue pour nos managers. Un dernier aspect lié à la formation est la réorientation professionnelle, en cas d’inaptitude médicale ou professionnelle. Il est impor-
tant dans ce cas de préparer et d’accompagner l’employé dans sa réorientation en interne. ue irie ous en conclusion au can i ats ui hésitent ous en o er leur afin u ils franchissent le pas
Ce qui démarque le Groupe CFL de la plupart des employeurs, c’est son rôle d’acteur-clé de l’activité écoresponsable au Luxembourg en tant que prestataire de services de mobilité. Nous proposons des métiers très diversifiés qui ont du sens pour le particulier comme pour l’avenir du pays. La digitalisation et la perspective de croissance de la population sont au cœur de notre développement et de nos décisions. Rejoindre le Groupe CFL, c’est embarquer dans une success-story pourvue d’une belle dynamique, boostée par un personnel motivé à la recherche d’un beau challenge dans lequel il peut s’investir à fond. Yves Baden, directeur des ressources humaines (à droite) : « Trois verbes résument notre vision d’engagement durable : engager, faciliter, stimuler. »
o ent par ene ous assurer le é eloppe ent u sa oir et u sa oir faire e os e plo és particuli re ent en li ne a ec les é olutions i itales
À côté des formations initiales d’envergure, nous offrons depuis de nombreuses années une formation continue sur de nouvelles technologies, la préparation à de nouveaux métiers, et ce tout au long de la vie professionnelle. Rien que pour l’année 2016, nous avons réalisé 280.000 heures de formation, ce qui inclut les formations initiales. Dans notre domaine, la digitalisation ne concerne pas tant l’automatisation des tâches que le recueil et l’exploitation des données. Nous mettons en place des outils efficaces et encadrons nos employés dans l’apprentissage de ces outils technologiques et de l’analyse des données dans le but constant d’optimiser nos services à la clientèle. Nous digitalisons la collecte des données concernant les degrés d’usure du matériel pour prédire des échéances de maintenance, par exemple, ou encore les informations liées au client et ses habitudes d’utilisation de nos Novembre 2017 —
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espresso conversations envies Toujours plus grandes, toujours plus performantes. Les Big Four doivent néanmoins composer avec un marché en pleine mutation. Leurs solutions en page 18. Les fonds luxembourgeois sontils menacés ? Avec un transfert de supervision envisagé vers Paris, c’est une partie du modèle de la Place qui serait menacée. Une crainte légitime ? Réponse en page 30. Une carte en partie redessinée. Les élections communales du 8 octobre dernier ont produit leurs effets. Les électeurs ont décidé, les partis en tête tranché. Tour d’horizon des conséquences du scrutin en page 38. Novembre 2017 —
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ENTREPRISES
entreprises Mouvement milie SerrurierHo l rem place Sarah Khabirpour à la Banque internationale à Luxembourg (Bil) à la direction du départe ment Stratégie, egu latory affairs, Marketing et Communication. La première était le bras droit de la seconde. Sarah Khabirpour est partie pour la Banque de Luxembourg en sep tembre pour diriger le département Compliance. elais uckSchint en Karin Schintgen va pren dre le relais de Nicolas Buck à la présidence de Nyuko, dans le cadre de la mise en place de la House of Startups par la Chambre de Commerce et la Ville de Luxembourg. ne struc ture dont Mme Schintgen sera aussi la CEO. La barre monte AirxTouch Bar, la tech nologie de signalétique utilisant le principe du tactile sans le toucher et développée par Inui Studio, conquiert le mar ché européen, en colla boration avec Samsung Europe. 14 contrats de revendeurs ont été signés. Et le PMU en France a adopté la techno luxembourgeoise. Arrivée Le cabinet français indépendant TNP – spécialisé dans la trans formation opérationnelle, réglementaire et digitale des entreprises – a décidé de poursuivre son expansion à l’inter national en inaugurant une nouvelle entité au Luxembourg. Elle sera
dirigée par Didier Crugnola, en provenance de CGI Luxembourg.
Gestion du changement
UEL L’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) a trouvé un remplaçant à Nicolas Henckes au poste de secrétaire général. JeanPaul Olinger (39 ans), asso cié chez KPMG et pré sident de la Fédération des jeunes dirigeants d’entreprise, accédera à la fonction en janvier prochain.
, P C et eloitte ont présenté des résultats 2016201 en hausse. Derrière cette dynamique, les Big Four continuent d’adapter leur offre de services et leurs fonctionnements en regardant à travers le prisme du digital.
Préparer l’avenir La Fedil et l’ABBL s’adressent aux jeunes pousses en lan ant res pectivement une offre pour startup et fintech. Le moyen pour les deux fédérations profession nelles de préparer leur avenir et d’encourager leurs membres à colla borer avec les jeunes pousses. La Komet Ceratizit Le groupe luxembour geois a réalisé une acquisition supplémen taire avec le groupe allemand Komet, actif lui aussi dans les outils de coupe. Une opération qui lui permet d’intégrer le top 5 mondial dans son secteur d’activité. Basé à Besigheim, Komet emploie 1.500 personnes, dispose de 22 succursales et est présent dans 50 pays. Après l’intégration de Komet, Ceratizit comp tera près de 9.000 employés et 34 sites de production, intégrant le top 5 mondial sur le marché international des outils de coupe.
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BIG FOUR
Emploi Les Big Four emploient quelque 7.800 personnes au Luxembourg.
A
vec l’automne vient le temps des résultats des Big Four. Un moment choisi par PwC, Deloitte, KPMG et EY pour effectuer le bilan de l’année fiscale écoulée et surtout pour parler perspectives et évolution des métiers. Car c’est bien de gestion du changement dont il est question pour ces quatre navires des services aux entreprises, principalement du secteur financier. Depuis la crise financière, les quatre cabinets ont dû suivre l’évolution – à succès – du secteur bancaire luxembourgeois vers une clientèle fortunée ou encore accompagner leurs clients vers les nouvelles obligations réglementaires. Plus largement, ils ont dû mettre en place les programmes internes nécessaires à la conduite du changement dans la manière de proposer les ser-
vices aux acteurs établis, mais surtout à l’attention de nouveaux entrants ou d’émergents. À l’instar des initiatives qui se sont développées dans leur giron depuis cinq ans pour capter les start-up. Outre les noms de code que peuvent revêtir ces programmes, il s’agit bien pour les comités de direction de PwC, Deloitte, KPMG et EY de penser la croissance de leur firme sur un moyen terme, compte tenu des évolutions du marché.
TRIPLE DISRUPTION
Si les chiffres présentés en ce mois d’octobre pour trois des quatre cabinets (KPMG réalisera l’exercice en décembre) reflètent une croissance qui peut paraître infinie vue de l’extérieur, les principales firmes d’audit et de conseil aux entreprises réaffirment leur
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ENTREPRISES
CRÉATIVES
2.200 volonté de penser « out of the box » afin de tenir compte de la lame de fond qui secoue leurs métiers et qui tient en un mot : « digital ». La technologie bouscule les fondements du conseil fiscal en rendant possible l’automatisation des processus routiniers. Le fiscaliste devra donc approfondir son expertise pour proposer davantage de valeur ajoutée au client. La technologie remet en question le rôle de l’auditeur dont les clients pourraient se passer, par exemple dans un schéma de transactions effectuées via la blockchain. La technologie amène aussi des acteurs de plus petite taille à pouvoir proposer des conseils et services aux grandes entreprises.
EN CHIFFRES Chiffre d’affaires en millions d’euros
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8
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4
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2 0
0 PwC
Deloitte
EY
EY, qui a été le premier cette année à présenter ses résultats – le 9 octobre –, en a profité pour souligner devant la presse cet agenda digital en interne et à destination de clients. « Dans le domaine fiscal par exemple, nous donnons accès à nos clients à un répertoire mondial d’informations fiscales, permettant d’évaluer leurs remboursements d’impôt ou d’automatiser leur reporting de mise en conformité de TVA, mentionne EY dans son rapport annuel. Plus encore, nos clients s’adressent à nous pour la mise en place de robots visant à automatiser leurs processus financiers ou à les assister dans la stratégie
digitale de mise sur le marché de leurs produits ou services. »
Le nombre d’entreprises actives dans le domaine des industries créatives selon le ministère de l’Économie, soit 6 % des entre prises lu e bour eoises ne aleur a outée au P e illions euros et au salariés e la ain u re nationale
EMPLOIS EN JEU
Les Big Four sont à la recherche des nouvelles sources de revenus à la fois en provenance directe et indirecte du digital. Ils entendent également bien se positionner en fonction du contexte qui réserve parfois des surprises, dont la dernière en date est le Brexit. Olivier Maréchal, en charge de l’Advisory chez EY, reconnaissait que la digitalisation pousse le conseil traditionnel à aller vers des managed services comme la prise en charge de reportings pour le compte de clients. « Le contexte est favorable au Luxembourg, notamment grâce au Brexit, ajoutait-il. Nous pouvons aider les clients à redéfinir leur modèle à la lumière du Brexit. » Au vu de leurs résultats (voir tableau), l’année fiscale s’est déroulée sans encombre majeur pour les Big Four. Chaque cabinet affiche une croissance proche ou atteignant les deux chiffres et est en progression constante. Le signe de la bonne forme de l’économie luxembourgeoise et de la compétitivité de l’expertise locale à l’international. Pour maintenir ces niveaux et assurer la livraison des services, les new joiners sont toujours autant convoités par les services RH. « Nous envisageons de recruter encore plus de 400 collaborateurs au cours de l’année fiscale 2018, déclare Patricia Gudiño Jonas, people partner chez EY Luxembourg. En prévision de l’année fiscale en cours, nous avons quasiment multiplié par trois le recrutement de professionnels en conseil afin d’anticiper une plus forte demande en services informatiques et digitaux. »
TRANSITION CHEZ DELOITTE
Au total, PwC, Deloitte, EY et KPMG emploient quelque 7.800
personnes au Luxembourg contre quelque 3.900 dix ans auparavant. Cette année, la séquence des résultats annuels a été précédée par l’annonce d’un nouveau managing partner chez Deloitte. Comme Paperjam l’a révélé le 6 octobre dernier, c’est le Maltais d’origine John Psaila qui a été choisi par les associés actionnaires de la firme parmi quatre candidats. À 40 ans, il s’apprête à prendre le relais d’Yves Francis qui était en poste depuis 2010. Sa prise de fonction se déroulera le 1er juin 2018. « Je compte garder une belle cohésion au sein de la firme, tout
en ayant les yeux ouverts sur ce qui se passe sur le marché, sur les défis auxquels nous devons répondre, déclarait John Psaila. J’aurai aussi à cœur de faire évoluer la firme, entre autres en l’équipant au niveau technique en interne, afin de répondre aux exigences de nos clients. » À la tête d’un navire qui vogue sur des flots parfois chahutés, John Psaila devra, comme ses concurrents, faire en sorte que l’embarcation garde l’agilité nécessaire face aux nouveaux venus parfois moins robustes, mais plus rapides. T. R.
CYBERESPACE
SÉCURISER LES PROFILS Maillon indispensable de la digitalisation de l’économie, le secteur de la cybersécurité est en recherche constante d’experts. Les pro fils spécialisés s’arrachent. Qu’il s’agisse du secteur privé ou public, chacun y va de sa méthode pour s’assurer un recrutement constant.
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l y a des signes qui ne trompent pas. Et l’annonce au mois de septembre de l’installation au Luxembourg de Nes, une société française spécialisée dans la cybersécurité, en dit long sur le potentiel de ce marché au Grand-Duché. Mais avant de commencer ses activités, l’ancienne start-up parisienne doit recruter une équipe locale. « Nous savons que nous allons connaître au Luxembourg les mêmes difficultés qu’à Paris, où la pénurie de spécialistes existe déjà depuis plusieurs années, explique le directeur commercial
de l’entreprise, Julien Champigny. Mais dans un premier temps, nous pourrons faire appel à notre équipe parisienne pour répondre à nos clients luxembourgeois. » Au total, Nes a ouvert une vingtaine de postes. « Nous misons sur un mélange des profils, avec, dans un premier temps, l’embauche de professionnels expérimentés, qui pourront ensuite former des juniors », ajoute M. Champigny. Le recrutement, c’est justement la raison qui a poussé une autre start-up française spécialisée dans la cybersécurité, Sekoia, Novembre 2017 —
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à quitter le Luxembourg il y a quelques semaines, un an seulement après son installation. « Nous n’avons pas réussi à créer une équipe, alors nous avons fermé », lâche Freddy Milesi, le CEO de l’entreprise. En parallèle, Sekoia a racheté une petite société basée à Rennes, en Bretagne. Cette ville a été choisie par le gouvernement français pour devenir un pôle d’excellence en cybersécurité en 2014 et tout un écosystème académique et économique autour de ce secteur s’est depuis développé. « Il a été
« Nous misons sur un mélange des profils avec l’embauche de professionnels expérimentés qui pourront former des juniors. » Julien ha pi n Commercial, Nes.
très simple de recruter sur place les profils dont nous avions besoin, nous avons donc préféré concentrer nos efforts de développement là-bas », ajoute Freddy Milesi.
FORMER EN INTERNE
Il existe deux types de profils d’experts en cybersécurité. Le premier est spécialisé dans les questions techniques liées à l’infrastructure informatique de l’entreprise. Le second se focalise sur l’organisation interne et la mise en place des bonnes pratiques auprès des salariés. « Ces deux métiers ne sont pas nouveaux et on arrive à trouver ces compétences au Luxembourg ou dans la région, mais la demande est également très importante, explique Nicolas Hurlin, le fondateur du cabinet de recrutement spécialisé dans les nouvelles technologies, 20 —
The Recruiter. Du coup, le processus de recrutement est assez long. » La difficulté de trouver la bonne personne est d’autant plus grande que la sécurité des systèmes d’information d’une entreprise est une question sensible, que celle-ci soit traitée en interne ou en externe. Il est donc crucial d’embaucher la bonne personne du premier coup. Telindus, l’un des plus gros fournisseurs de services en cybersécurité du Luxembourg, a choisi de miser sur la formation en interne. « C’est un domaine qui évolue vite et nous recherchons des gens passionnés, témoigne Cédric Mauny, manager du service Cybersécurité de Telindus. Nous n’arrivons pas à satisfaire tous nos besoins en termes de ressources, nous prenons alors beaucoup de stagiaires que nous formons. »
SE TOURNER VERS L’ÉTRANGER
Très impliqué dans la création d’une infrastructure publique de cybersécurité qui puisse assurer un service minimum pour le secteur privé, l’État est également à la recherche d’experts. Mais il utilise une stratégie différente. « Nous nous posons la question de savoir de quoi nous avons besoin et pendant combien de temps, détaille François Thill, le directeur cybersécurité du ministère de l’Économie. Avec l’arrivée de l’e-santé, par exemple, il va falloir sécuriser les données médicales. Nous recherchons donc des entreprises qui sont prêtes à développer avec nous ce type de services et si elles n’existent pas au Luxembourg, nous allons les chercher ailleurs. » En Europe en priorité, notamment en Pologne et en Roumanie, deux pays qui comptent de nombreuses start-up spécialisées en cybersécurité et avec lesquelles le gouvernement luxembourgeois a des contacts avancés. Ou plus loin, notamment en Israël, au Japon et en Corée du Sud, qui sont également des pays où les Luxembourg Trade and Investment Offices sont à pied d’œuvre pour identifier de potentiels partenaires privés. À l’intérieur du pays, les autorités misent sur la formation des ressources existantes pour aider le secteur privé à se protéger.
SESAMM Capturer l’humeur des marchés
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e big data, c’est son dada, mais pas dans son acceptation habituelle. Car ce ne sont pas des chiffres que Sesamm se propose d’analyser, mais des humeurs. Plus précisément celles des traders, éco nomistes et autres journalistes spécialisés dans le secteur boursier. « Nous analysons des milliards d’articles de journaux, de com mentaires sur les réseaux sociaux ou d’ana lyses sur les blogs et les forums pour tenter de prévoir les mouvements des marchés financiers », résume Sylvain Forté, 24 ans, le cofondateur et président de la startup. Pour cela, Sesamm utilise l’intelligence artifi cielle, et plus spécifiquement la technologie du deep learning. Ses algorithmes sont en charge de rassembler des données sur plus de 120.000 sources, puis de les analyser. Sur son interface L’humeur des marchés, Sesamm propose ensuite une visualisation en graphique des résultats obtenus. Pas question de prédire l’avenir, mais bien d’en connaître le pouls.
start-up création Capital social Actionnaires
levée(s) de fonds Chiffre d’affaires Effectifs actuels Objectifs de croissance
Sesamm mai 2014 (France) mars 2016 (Luxembourg) 12.500 euros (Luxembourg) Pierre Rinaldi, Florian Aubry et Sylvain Forté (majoritaires) ; Fonds venture numérique lorrain, Bourgogne angels et autres business angels (minoritaires) 500.000 EUROS – Private equity 425.000 EUROS – prêts d’honneur et avances remboursables N/C 17 personnes Embauche de 10 collaborateurs d’ici à la fin 2018. filiales à Londres en 2018 et New York en 2019
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ENTREPRISES FLASH-BACK
Le groupe d’intérêt économique Smile, pour Security made in Lëtzebuerg, a lancé mi-octobre son centre de compétences C3. « Il s’agit d’un espace de formation pour les équipes qui, dans l’entreprise, sont impliquées dans la gestion d’une cyberattaque, non seulement pour les services informatiques, mais aussi juridiques, de communication et bien sûr la direction, détaille Pascal Steichen, le CEO de Smile.
Nous organiserons également des simulations de cyberattaques régulièrement, comme nous le faisons pour la protection incendie. » Formations internes, recrutements internationaux… L’État comme les entreprises ne délaissent aucune piste, mais la constitution d’un écosystème solide autour de la cybersécurité sera très certainement un travail de longue haleine pour le Luxembourg. J. M.
NOUVEL ÉCRIN POUR SGBT date 3 octobre 2017 lieu Société générale Bank & Trust, boulevard Royal à Luxembourg-ville
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SERVICES
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CONSULTANTS TOUT-TERRAINS Le cabinet d’avocats Arendt Medernach se donne les moyens d’élargir son spectre sur le marché en créant une entité dédiée au conseil stratégique.
A
rendt Business Advisory (ABA) est la nouvelle-née de ce qui prend de plus en plus la forme d’un groupe : Arendt & Medernach. Lancée à la rentrée, l’entité qui s’appelle aussi par son acronyme est le fruit de la volonté de son CEO, Philippe Wery. Disposant d’un background dans les secteurs du conseil et de l’industrie, le dirigeant a voulu faire aboutir sa fibre entrepreneuriale en repartant sur les fondements du conseil stratégique au management des entreprises. « Nous donnons du ‘brain time’ aux dirigeants d’entreprise ou à l’actionnaire pour l’outiller visà-vis d’une décision stratégique à prendre et lui dire qu’il n’est pas seul, déclare Philippe Wery. Sortir de cette solitude par exemple face à la gestion d’une situation de crise peut s’avérer
primordial. » Le cœur de cible d’ABA se situe donc au niveau de la « C-suite » des entreprises, tous secteurs confondus, ainsi que des responsables d’organisations publiques ou paraétatiques.
1 Xavier Bettel, Premier ministre 2 Véronique de la Bachelerie, administrateur délégué de Société Générale Bank & Trust 3 Séverin Cabannes, directeur général délégué du groupe Société Générale.
VECTEUR DE CROISSANCE
Pour Arendt & Medernach, cette offre est aussi un potentiel relais de croissance. « C’est un projet mûri de longue date, mais qui s’est concrétisé en un an et demi, indique Philippe Wery. Nous voulons être un moteur de croissance pour l’étude qui nous apporte une marque assise et de vraies synergies. Nous pensons qu’il existe un créneau à combler en construisant une offre de services dans le management consulting depuis le Luxembourg, ajoute-t-il. Notre but n’est pas de prendre des parts de marché à tout-va, mais
Le nouveau si ge est situé au 1618, boulevard oyal, à l’angle de l’avenue mile euter. 2
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1 Séverin Cabannes, directeur général délégué du groupe Société Générale 2 Nasir Zubairi, CEO de la Luxembourg House of Financial Technology (Lhoft) 3 obert Scharfe, CEO de Luxembourg Stock Exchange 4 Véronique de la Bachelerie, administrateur délégué de Société générale Bank & Trust.
Sens Philippe
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ery veut redonner du sens au métier de conseiller.
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PHOTOS Nader Ghavami / SGBT, Sébastien Goossens
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de construire notre légitimité progressivement et de grandir à moyen terme. » Pour réussir ce pari, la structure devra engager des consultants qui sont avant tout des hommes et des femmes de terrain. « Nous avons voulu engager des collaborateurs expérimentés et qui peuvent également proposer une expertise spécifique. »
PENSER LOCAL
Reste qu’ABA fait son entrée dans un marché concurrentiel, déjà occupé par des acteurs de niche à taille humaine et où l’on retrouve à une autre échelle les Big Four et leur vaste palette de services. « En ayant constaté par le passé l’échec d’une série de conseils ou le manque de connexion de certains conseillers par rapport au terrain, je pense qu’on ne peut pas être consultant sans avoir une expérience préalable du terrain, estime Philippe
Wery. Nous essayons donc de recruter des collaborateurs qui disposent de cette spécificité. » Formée actuellement d’une dizaine de collaborateurs, l’équipe d’ABA veut aussi profiter de l’expertise de l’étude pour faire le lien entre juridique et conseil stratégique, « avec les murs chinois d’usage », précise Philippe Wery. « Nous voulons redonner du sens au métier de conseiller qui est là pour aider le client à prendre la décision et à la mettre en œuvre, sans pour autant mettre en place l’organisation. » La jeune pousse d’Arendt & Medernach veut aussi contribuer à la promotion du Luxembourg en Europe, notamment en aidant les entreprises luxembourgeoises à exporter leurs services en dehors des frontières. L’extension des services d’ABA à l’étranger fait aussi partie de la suite logique des développements de l’équipe. T. R.
PEINTURES ROBIN : 90 ANS Le pro ucteur e peintures poursuit son é elop pe ent en isant sur le urable et en in estis sant dans de nouvelles infrastructures. Zoom sur les o entsclés e l histoire e l entreprise ui e ploie au our hui personnes La société Robin voit le jour avec la mise en service d’une manufacture de cou leurs et vernis à Useldange.
Création d’une filiale à Luxembourgville et début de la commercialisation de laques automobiles Standox.
Emménagement rue de la Déportation.
INTÉRIM
LE TRAVAIL DANS TOUS SES ÉTATS Face aux transformations profondes que subit le marché de l’emploi, le groupe Adecco n’a d’autre choix que de se remettre en question. Zoom sur un éléphant qui cherche à devenir aussi agile qu’une souris.
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e travail est mort. Vive le travail ! Cette petite phrase aux accents historiques pourrait être le slogan d’Adecco. Le groupe, présent dans 60 pays et leader mondial du travail temporaire, est en effet contraint de repenser l’ensemble de ses services dans un contexte global en pleine mutation. C’est dans cet esprit qu’a été lancée début octobre Shakhr, une plateforme digitale destinée aux travailleurs indépendants. « 30 % des employés américains sont des free-lances. En Angleterre, ils sont déjà deux millions. Et cette tendance augmente, explique Alain Dehaze, le CEO du groupe, qui était de passage au Luxembourg début octobre. Grâce à ce nouvel outil digital, que nous avons développé en partenariat avec Microsoft, nous allons pénétrer dans un nouveau marché, trois fois supérieur à celui du travail temporaire. » Les services d’inté24 —
rim appartiennent-ils pour autant déjà au passé ? En partie seulement. Car pour le groupe Adecco, le travail temporaire tel qu’il le pratique depuis plus de 50 ans a encore un beau potentiel. Et plus particulièrement dans un contexte économique qui nécessite toujours plus de flexibilité. La façon de le prester doit par contre évoluer. Et c’est chose faite avec Adia, lancée au début de l’année en Suisse et en Angleterre. Cette application mobile vise à mettre en relation directe employeurs et candidats. Une solution qui n’est pas nouvelle, puisque déjà proposée par la start-up luxembourgeoise Job Today. Mais pour Adecco, il s’agit d’entamer la dématérialisation future de ses agences classiques. Et le groupe franco-suisse veut accélérer cette tendance puisqu’il prévoit d’implanter Adia dans deux autres pays d’ici la fin de l’année.
Prix de l’environne ment de la Fedil dans la catégorie « Produit » pour la gamme Robinhyd®
Début de la construction d’un dép tvente à Leudelange, 2e site de l’entre prise qui s’adresse à cinq secteurs d’activité : b timent, industrie, carrosserie, bois et chimie.
ébut de la cons truction d’une nouvelle usine à Useldange.
Inauguration des deux sites : Useldange et Leudelange, à l’occasion des 80 ans de l’entreprise qui dispose aussi de deux centres de formation pour les peintres et les carrossiers.
Reprise des activités de Couleurs Steinbach.
Commercialisation de Luxlin, huile de lin 100 luxembourgeoise.
Construction d’un nouveau centre de distribution à Bissen. obin écoule ses pro duits 500.000 teintes à raison de 5 sur le marché luxembourgeois et 25 à l’étranger.
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ENTREPRISES
CARRIÈRES PRÉSENTÉES PAR
Un autre challenge auquel se prépare l’entreprise est celui de l’apparition des nouveaux métiers. Un casse-tête qu’Adecco ne peut résoudre pour l’instant qu’au cas par cas. « Un de nos clients luxembourgeois qui construit une nouvelle usine nous a demandé de travailler sur des profils de techniciens qui n’existent pas sur le marché, explique Fabrice Poncé, directeur du groupe Adecco au Grand-Duché. Nous devons donc trouver des candidats qui ont les compétences de base puis les former à ces nouvelles machines. »
DES TALENTS POUR LES AUTRES ET POUR SOI-MÊME
Formation, transition de carrière, conseils : il est urgent de se diversifier. « Nous sommes au cœur de la transformation du travail, complète Alain Dehaze. Nous devons faire face non seulement à l’arrivée des nouvelles technologies, mais aussi aux changements démographiques et sociologiques, car les jeunes ont aujourd’hui une façon différente d’appréhender le travail. »
Arnaud Steinkuhler, 43 ans, a rejoint Talkwalker en tant que head of solutions Europe. Depuis 20 ans, il accompagne les professionnels de la communication et du marketing dans leurs prises de décisions stratégiques. ICT
Laurent Massinon a rejoint l’équipe Banque, finance et régulation du départe ment Financement & Projets de DLA Piper Luxembourg en tant qu’associé. Il est inscrit au Barreau de Luxembourg depuis 2005. BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL
i ersification Depuis quatre ans, Adecco publie un index de la compétitivité des talents, qui lui permet de conforter sa réputation d’expert du marché du travail.
Ce qui a poussé l’entreprise à travailler sur un index de la compétitivité des talents, en partenariat avec l’Institut européen d’administration des affaires (INSEAD) et le Human Capital Leadership Institute. L’étude, qui en est à sa 4e édition, vise à classer pays et villes du monde entier sur leur capacité à attirer, développer et retenir les profils les plus recherchés. Luxembourg (en tant que pays) occupe la 7e position sur 118.
Ce nouveau service offre une visibilité globale à Adecco et lui permet de conforter une réputation d’experte de l’évolution du marché du travail. Des talents, elle en a également besoin pour poursuivre sa mutation. Elle s’applique donc à être elle-même attrayante. « Nous nous classons 2e en Europe au classement ‘Great place to work’ et 7e dans le monde, sur plus de 6.000 multinationales », conclut Alain Dehaze. J. M.
Koen Van de Maele a été nommé global head of investment solutions et membre du comité exécutif de Candriam Investors Group. Il était auparavant responsable de l’ingénierie financi re puis directeur adjoint des investissements du groupe. FONDS D’INVESTISSEMENT ET SERVICES AUX FONDS
SERVICES AUX ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ
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CEO SELFIE
JACQUES WAGNER SON ÉQUIPE SUR LE PONT 1 Jacques Wagner Directeur, Étoile Garage (Citroën)
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2 Albert Toutsch Responsable service apr svente
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3 Gwenaëlle Perez Responsable qualité
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4 Frédéric Fabeck Responsable administratif vente 5 Fred Braquet Responsable marketing 6 David Thielens Responsable commercial vente
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PAPERJAM ADVERTORIAL BIONEXT LAB
À la rencontre du patient Pou e ous nous présenter ione t Lab et son acti ité J.-L. DOURSON BioneXt Lab est avant tout un labo-
ratoire d’analyses médicales. Si l’entreprise est jeune, l’équipe qui la compose, près de 140 collaborateurs, a en revanche une longue expérience dans le domaine de la biologie médicale. Notre modèle économique se base sur la mobilité plutôt que sur le centre de prélèvement. Ce n’est plus le patient qui vient à nous, mais nous qui allons vers le patient. Plusieurs départements spécialisés ont été déployés, notamment en auto-immunité, en fertilité et PMA ou encore en microbiologie, ce qui nous a permis de développer des partenariats et des échanges avec d’autres laboratoires européens réputés. o
ent est né le concept ione t Lab
Il était hors de question pour moi de recommencer ce qui avait déjà été fait. J’ai préféré repartir d’une feuille blanche, fort de mon
expérience passée. L’un des éléments déclencheurs de création de BioneXt Lab fut la signature d’une convention avec le CHEM (Centre hospitalier Émile Mayrisch) pour la prise en charge de leur activité de laboratoire ambulatoire. Ce partenariat a réellement donné de la matière au projet et lancé la structure telle qu’elle existe aujourd’hui. Je tiens d’ailleurs à cet égard à féliciter toutes les équipes qui ont donné de leur temps et de leur énergie sans compter ces six derniers mois. uelle est otre spécificité ans le pa sa e es laboratoires anal ses lu e bour eois
La particularité de BioneXt Lab est de préférer la notion de complémentarité à celle de concurrence : complémentarité des moyens, des services et des hommes. Nous souhaitons dépasser les intérêts propres de chacun pour aboutir à une synergie des expertises. Il y a au niveau du Grand-Duché et de la Grande Région des compétences que l’on peut
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Les machines nouvelle génération permettent un très haut rendement pour un encombrement réduit.
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Si ois apr s son lance ent ione t Lab incarne une nou elle énération e laboratoires anal ses é icales ans le pa sa e ran ucal n té oi ne l application Lab réce ent lancée sur le arché ui renou elle le sui i u patient pour les praticiens et les réseau e soins cette occasion nous a ons rencontré son fon ateur le r JeanLuc ourson
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PAPERJAM ADVERTORIAL
mettre en commun pour améliorer les services à destination des patients et des médecins. Nous souhaitons développer cette proximité entre les différents partenaires. Sous uelles for es se concrétise cette i ension collaborati e
Cela passe par des partenariats de différents types : public / privé, privé / privé, par la sous-traitance d’activités ou la mise à disposition de moyens et de services à des laboratoires tiers. Notre premier partenariat, initié en début d’année avec le CHEM, est de type public / privé. Plus qu’un transfert en sous-traitance, ce partenariat illustre une volonté d’atteindre la masse critique suffisante afin de développer ensemble des outils et des services innovants s’appuyant sur les nouvelles technologies. Du point de vue du patient, il n’y a toujours qu’une seule équipe thérapeutique, car il y a une continuité entre nos services. Le patient est suivi, de sa prise en charge à son domicile jusqu’à l’hôpital puis vers son domicile lorsqu’il rentre chez lui. Il a toujours affaire à la même chaîne d’intervenants avec un suivi des résultats englobant aussi bien l’ambulatoire que le stationnaire. Notre association avec le laboratoire Forges du Sud est un peu différente car il s’agit d’une acquisition. Nous la présentons comme un partenariat, car l’enseigne Forges du Sud demeure et garde son indépendance en tant que centre de prélèvement. Forges du Sud utilise les moyens mis à disposition par BioneXt Lab aux niveaux analytique, informatique et communicationnel. Les moyens sont mutualisés sans pour autant que le nom BioneXt Lab apparaisse. Les solutions que nous avons développées pourraient permettre à des laboratoires européens de rester indépendants des grands groupes financiers. On pourrait très bien imaginer le modèle BioneXt Lab sous forme de franchise : des structures indépendantes, mais
140 collaborateurs expérimentés en biologie médicale.
2.000 tubes analysés par jour.
Fort de son expérience, r JeanLuc ourson réinvente aujourd’hui le modèle du laboratoire d’analyses médicales.
s’aidant mutuellement sans qu’il n’y ait nécessairement de liens au niveau du capital. l a trois ois en iron ous a e lancé l application Lab une interface i i tale totale ent inno ante pour otre sec teur acti ité Pou e ous nous en parler
myLab® est une application gratuite et multilingue pour smartphone (IOS et Android). Basée sur une plateforme web, elle est aussi disponible sur votre ordinateur. Elle s’adresse à la fois aux patients, aux médecins et aux réseaux de soins infirmiers. Concernant l’interface médecin, l’application propose évidemment l’accès aux résultats d’analyse. Les résultats ne sont pas sous forme d’images figées. Chaque résultat est exploitable individuellement, sous forme de statistiques, de courbes d’évolution ou de graphiques d’historiques. Cela change complètement la façon de gérer le dossier médical pour le praticien. L’interface desktop est logiquement plus fournie en fonctionnalités que l’interface smartphone qui a surtout vocation à dépanner le médecin en cas de mobilité. Autre fonctionnalité pionnière en son domaine : la prescription digitale. Le médecin peut générer une ordonnance dématérialisée à son patient que les établissements liés à BioneXt exploitent directement. La prise de rendez-vous pour une prise de sang peut se faire directement par le praticien lorsqu’il est face au patient ou par le patient lui-même qui a accès à ses résultats et prend rendez-vous en quelques clics. La prise de sang se fait à l’adresse de son choix, où nous nous déplaçons gratuitement. myLab® est compatible avec le DSP (dossier de soins partagé) de l’agence E-santé et du ministère de la Santé, il en est d’ailleurs complémentaire.
Enfin pour les réseaux de soins, l’application offre une interface propre à leur métier où ils peuvent consulter l’ensemble des données du patient à prendre en charge. n uoi la i italisation ou retelle e nou elles portes pour os étiers
La dématérialisation permet autant de répondre aux nouveaux besoins médicaux allant vers un développement de la prise en charge ambulatoire du patient qu’à l’évolution de nos modes de vie, de plus en plus mobiles et connectés. L’essor des objets connectés « santé » est significatif à ce niveau. La dématérialisation permet également d’envisager un usage de nos outils qui dépasse les frontières du Grand-Duché, voire de la Grande Région. uelle ision a e ous pour ione t Lab ans cin ou i ans e ran s pro ets sontils l u re
La biologie médicale évolue trop vite pour avoir une vision précise à long terme. L’informatisation et la robotisation ne cessent de révolutionner nos métiers. Les équipements d’aujourd’hui permettent une haute cadence de travail au regard de leur taille plutôt réduite. Ces changements technologiques ouvrent de nouvelles perspectives et le développement de nouvelles expertises. Pour notre part, l’essentiel est de déployer des innovations qui collent aux attentes et aux besoins de leur public cible. Au-delà de l’aspect technologique, c’est l’expérience utilisateur qui prime. Un outil doit être utile, intuitif et faciliter la vie des gens pour être pertinent à nos yeux. D’autres partenariats sont à venir mais je ne peux pas encore tout vous dire. www bione t lu
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PLACE FINANCIÈRE
PLACE FINANCIÈRE Moins deux Selon l’étude annuelle de PwC Luxembourg sur le secteur bancaire, la Place de Luxembourg a perdu deux banques en 2016 et en compte 141. Le total des bilans atteint 770 milliards contre 743 milliards un an plus tôt. Quant au résultat net engrangé par le secteur, il augmente de 18,4 %. Mais sans la vente par eutsche Bank Luxem bourg de sa participation dans Huaxia Bank (741 millions d’euros), la hausse ne serait que de 0,2 %. À la caisse Parmi les plus de 1.000 pages de la directive Mifid II, qui entrera en vigueur en janvier pro chain, une petite mesure est passée quasi inaper ue. lle concerne l’obli gation faite aux banques de faire payer les notes d’analystes sur les socié tés cotées à leurs clients gestionnaires d’actifs. Mais le législateur euro péen craint un conflit d’intér ts les gestion naires de fortune risquent d’envoyer leurs transac tions vers la banque qui leur fournit les meilleures informations à titre gra cieux actuellement – et pas à celle qui pratique les meilleurs tarifs. Gare au fintech La Banque centrale euro péenne prépare peu à peu les banques à une remontée progressive des taux d’intérêt. Elle les met déjà en garde contre un niveau trop faible de fonds propres alors que l’in uence croissante des
fintech rend les co ts de transactions moins éle vés grâce aux banques en ligne. Cette hausse des taux ne semble pas programmée avant la fin 2018, mais elle doit être abordée avec la plus grande prudence. Edis remanié Le système européen unique de garantie des dépôts bancaires (Edis) devrait tre moins ambi tieux que ce que la Commission avait ima giné. Ni le Parlement ni les États membres ne soutiennent la formule proposée actuellement, jugée soit trop co teuse, soit trop complexe. La Commission ne renonce pas, mais pro pose désormais un système progressif qui devrait aboutir à une mutualisation complète via un fonds unique. Le choi e iti Citigroup choisira le Luxembourg comme point d’ancrage pour ses activités de private banking si des barrières douanières avec le oyaume ni sont réta blies suite au Brexit. Pour la banque améri caine déjà présente, le Luxembourg est un centre de gestion de fortune de renommée internationale. Fusion bancaire Le groupe J. Safra Sarasin a repris les activités de banque privée de la Bank Hapoalim en Suisse et au Luxembourg. L’acquisition devrait tre finalisée dans le courant du premier semestre de 2018.
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FONDS D’INVESTISSEMENT
Une balle dans le pied La proposition européenne d’octroyer à l’Esma le contrôle des fonds qui dél guent une part de leurs activités hors de l’ fera augmenter les co ts pour l’investisseur. Justifié ?
L’Esma, basée à Paris, réclame de nouveaux pouvoirs, avant les moyens humains pour les assurer.
L
a place financière luxembourgeoise a tremblé sur ses bases aux premiers jours de l’automne. Le 20 septembre, la Commission européenne a en effet annoncé une série de réformes dans la mécanique des marchés financiers pour « mettre en place une surveillance financière européenne renforcée et plus intégrée pour l’Union des marchés des capitaux ». Dans sa proposition de réglementation, la Commission prévoit notamment de renforcer le rôle de l’Esma, l’autorité européenne des marchés financiers, créée dans le sillage de la crise. Le risque d’une perte de contrôle des autorités luxembourgeoises n’est pas imminent, mais l’industrie des fonds craint quand même qu’il ne s’agisse là que d’une première étape. « La proposition de réglementation de la Commission fait 250 pages. Je ne suis pas sûr qu’on ait déjà repéré tous les impacts qu’elle
pourrait avoir pour le secteur des fonds au Luxembourg », note Charles Muller, partner chez KPMG Luxembourg. Parmi les différentes mesures proposées, celle qui aura l’effet le plus direct sur la Place concerne le contrôle des fonds qui délèguent une part de leurs activités hors des frontières de l’Union européenne. Dans ces cas, fréquents chez les gestionnaires de fonds luxembourgeois, l’Esma aurait pour tâche de vérifier que les autorités nationales – la CSSF au Luxembourg – ont bien respecté les règles en matière de délégation. « On créerait donc un second degré de contrôle en contrôlant les contrôleurs », pointe le spécialiste de KPMG. Dans le monde des fonds, la délégation est fréquente. Elle consiste, pour un grand groupe, à centraliser certaines activités dans un pays ou à recourir à des spécialistes dans certaines zones
ILLUSTRATION Maison Moderne
DIGEST
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PLACE FINANCIÈRE
FONDS D’INVESTISSEMENT
3.987 MDS € géographiques. Une société de gestion luxembourgeoise qui créerait un fonds basé sur des actions asiatiques déléguera probablement sa gestion à une société basée à Hong Kong, et à New York pour des actions américaines. Mais la délégation « hors des frontières de l’UE » vise aussi la Suisse et bientôt… le RoyaumeUni. Il se dit ainsi que l’Esma aurait craint que la compétition entre les différentes Places européennes pour récupérer les parts du gâteau Brexit les pousse à accepter des sociétés boîtes aux lettres au sein de l’espace européen. Une fois le passeport UE en poche, les principales activités auraient été maintenues – donc déléguées – à Londres. Ce qui est sûr, en tout cas, c’est qu’au Luxembourg on s’interroge sur le but de la manœuvre visant à renforcer le contrôle de l’Esma. « Je vois une conjonction d’éléments qui ont amené cette proposition de réglementation », commente Freddy Brausch, partner chez Linklaters Luxembourg et vice-président de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement (Alfi). Il pointe ainsi l’urgence de la Commission qui sait qu’elle n’a plus qu’une année utile, le contexte du Brexit et les ambitions de Place de Paris, mais aussi une certaine frustration de l’autorité de surveillance européenne. « Jusqu’à présent, l’Esma a pour mission d’édicter des normes et de s’assurer de l’harmonisation de vues entre les régul a t e u rs n a t i o n a u x . M a i s visiblement elle veut plus de pouvoirs et entend devenir une véritable autorité de surveillance. Et ce contrôle sur les activités déléguées hors UE pourrait n’être qu’une première étape. » Le juriste s’interroge dès lors sur la précipitation de ce projet et le non-respect des règles européennes : l’absence d’étude d’im-
pact à ce stade et la non-prise en compte de critères de subsidiarité et de proportionnalité qui donnent la priorité au cadre législatif existant (et suffisant en l’occurrence). « Est-il vraiment nécessaire de créer un contrôle européen, alors que les régulateurs nationaux fonctionnent tout à fait correctement et que la délégation est une pratique nécessaire qui a fait amplement ses preuves ? » «Depuis l’annonce de la Commission, on ressent de la nervosité et de l’inquiétude dans le secteur un peu partout en Europe, convient Charles Muller. D’abord parce que cette mesure aura un coût qui se répercutera sur l’investisseur. Pour assurer sa mission, l’Esma entend réclamer des moyens supplémentaires et en faire porter la charge par les gestionnaires de fonds. Ensuite parce que rien ne dit qu’elle n’exigera pas un jour que les activités de délégation restent limitées au sein des frontières de l’UE. » Derrière ce plan, certains voient l’influence du président français Emmanuel Macron, soucieux de renforcer la place financière parisienne. D’un côté, l’Esma est à Paris – son poids plus important rejaillirait donc sur la capitale française. De l’autre, les gestionnaires de fonds français se targuent de bénéficier de suffisamment de spécialistes pour pouvoir gérer la plupart des produits sans avoir à recourir à la délégation. Un avantage pour l’investisseur si les gestionnaires qui recourent à la délégation voient, eux, leurs coûts augmenter à cause du nouvel étage Esma. « Cette décision rajouterait de la bureaucratie, allongerait le time to market (la rapidité avec laquelle un produit entre sur le marché, ndlr) et rendrait les produits d’épargne européens encore plus chers pour l’investisseur final, ainsi que par rapport à des produits concurrents non européens,
u ao t les actifs nets sous es tion ans les fon s in estisse ent lo és au Lu e bour sont proches e la barre s boli ue es milliards d’euros. l a ans en ils a aient franchi la barre es illiar s
regrette Freddy Brausch. In fine, plutôt que de bénéficier à l’Union monétaire, l’initiative de la Commission risquerait, à plusieurs titres, de lui nuire. » Mais l’UE n’en est sans doute pas à une incohérence près. J.-M. L. FINANCE VERTE
Shanghai connection La Bourse de Luxembourg multi plie les collaborations avec les bourses chinoises dans la finance verte. De retour de Shanghaï, son CEO, Robert Scharfe, nous expli que les futurs développements.
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epuis le lancement du Luxembourg Green Exchange (LGX) à la fin septembre 2016, la Bourse de Luxembourg poursuit ses efforts par rapport aux enjeux de la finance verte et responsable. Après un nouveau voyage en Chine à la fin du mois de septembre avec le ministre des Finances, Pierre Gramegna, son CEO, Robert Scharfe, a ramené un nouvel accord avec la Bourse de Shanghaï. Il vise la création d’un green bonds channel entre la Chine et le Luxembourg. Il ne sera pas encore possible d’investir directement dans les instruments verts chinois depuis Luxembourg, mais l’idée est de pouvoir afficher de l’information sur les obligations vertes chinoises au niveau du LGX. « Les informations seront transmises en anglais. Les investisseurs pourront donc s’informer sur ces
produits pour ensuite investir par les voies autorisées par la Chine à cet effet », explique le patron de la bourse grand-ducale. Depuis l’installation du LGX, la Bourse de Luxembourg a déjà fait beaucoup d’efforts pour renforcer les canaux d’information entre les deux marchés, qui sont aussi les deux Places les plus importantes en matière d’investissements verts. En mars dernier, elle avait signé un accord avec la Bourse de Shenzhen, la seconde de l’empire du Milieu, pour la publication simultanée de trois indices basés sur des obligations vertes. Une première étape afin d’informer les investisseurs occidentaux sur les produits verts chinois. Un second a ensuite été ratifié en mai concerLGX
ÉMISSIONS D’OBLIGATIONS VERTES ET DURABLES Le Luxembourg Green Exchange totalise 63 milliards d’euros d’obligations vertes, la moitié du marché mondial. En milliards d’euros ion tat en gm % Au +63
65 59 53 47 41 0
6 6 7 7 7 7 7 . 1 v. 1 v. 1 rs 1 ai 1 let 1 t. 1 pt M Juil Sep No Jan Ma Se
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Social
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PLACE FINANCIÈRE B U Z Z WO R D
nant deux indices avec la Bourse de Shanghaï. Et lors de ce récent voyage, les responsables du Luxembourg Stock Exchange ont encore négocié l’affichage simultané de l’indice CSI 100 Green Leading Stock Index, composé cette fois d’actions vertes de 100 entreprises chinoises. Cet indice, délicat à élaborer, étant donné la difficulté de définir la notion d’« entreprise verte », a été développé conjointement par l’International Institute of Green Finance (université centrale des finances et de l’économie de Pékin) et la China Securities Index Company (filiale commune des bourses de Shanghaï et Shenzhen).
UN MARCHÉ MONDIAL
« Ce sont à chaque fois des pas importants pour créer un pont entre les deux marchés », se félicite Robert Scharfe. Il admet toutefois qu’avant de faire confiance aux produits financiers chinois on puisse s’inquiéter de leur écart éventuel avec les standards internationaux. Une étude est d’ailleurs en cours sur le sujet, elle est menée conjointement par la Banque européenne d’investissement et la Banque centrale chinoise. Ses résultats devraient être délivrés lors de la COP23 sur le climat, qui se déroule à Bonn, en Allemagne, au cours de la première quinzaine de novembre. « Mes contacts fréquents avec la Chine me rendent optimiste, confie le CEO de la Bourse luxembourgeoise. Je pense que nos cri-
tères sont assez proches et que parfois, même, les standards chinois sont plus stricts que les internationaux. » À terme, la communauté internationale voudrait pouvoir définir un cadre global qui fonctionnerait sur base des mêmes critères partout dans le monde. Pour faire un pas dans cette direction, l’Union européenne tente, de son côté, l’élaboration de standards communs pour les « 28 » dans la finance verte. Elle a mis sur pied un groupe de 20 experts (dont fait partie Julie Becker, membre du comité de direction de la Bourse de Luxembourg, ndlr) qui devra faire des recommandations à la Commission en vue de mettre en place un cadre réglementaire pour encourager le développement de la finance verte en Europe. C’est que, si on en parle beaucoup, la finance verte, même en progression constante (voir graphique p. 31), n’atteint encore qu’une faible part des investissements mondiaux. Actuellement, les obligations vertes ne représentent que 1 % de l’endettement global. « Les acteurs, qu’il s’agisse des fonds souverains, des entreprises privées ou des investisseurs, restent trop timides par rapport à ce type d’investissements qui, à l’avenir, devraient pourtant offrir de meilleures performances », observe encore M. Scharfe. Et l’offre trop limitée n’est, selon lui, pas une excuse. « Si les investisseurs réclament des produits financiers verts, le marché suivra. » J.-M. L.
REAL ESTATE
UN APPÉTIT POUR L’ALLEMAGNE La société d’investissement reenman, née en Irlande, prend pied au Luxembourg et progresse en Allemagne dans l’immobilier commercial à vocation alimentaire.
N
é en 2005 en Irlande, le petit homme vert a pris son chemin vers l’Allemagne, dans un marché cible : l’immobilier retail à vocation alimentaire. Greenman Investments – c’est le nom de la société – a vu le jour il y a 12 ans à Dublin avec l’objectif de proposer aux investisseurs irlandais des actifs immobiliers 32 —
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dans le marché rassurant qu’est celui de l’Allemagne. Après l’acquisition d’immeubles à appartements et d’immeubles non alimentaires, c’est bien dans le créneau de l’alimentation que la société a choisi de creuser son sillon. « Nous agissons en tant que propriétaires et managers de nos
Regtech [regtech] noun
er e ui représente une branche es techno lo ies financi res é iées au uestions e la ré ulation ont l ob ectif est auto atiser les processus e confor ité
R
egtech est le « petit frère » de fintech. Le terme est la contraction de regula tory technology et se réfère aux logi ciels et autres technologies qui aident les entreprises de services financiers « à se conformer aux réglementations de mani re efficace et moindre co t », selon une définition proposée par euters. La Luxembourg House of Financial Technology (Lhoft) ajoute que les regtech prot gent efficacement les institutions financi res tout en leur permettant d’avan cer rapidement. Bien souvent redondante et chrono phage, l’activité liée à la mise en confor mité est synonyme pour les entreprises de ressources importantes. Le renforcement du cadre réglementaire de ces dernières années rend cette t che encore plus co teuse. L’arrivée des regtech est donc cen sée faire gagner du temps et de l’argent aux prestataires de services financiers. Certains estiment toutefois que, comme pour les fintech, il s’agit d’un terme de mar keting pour donner un coup de jeune à une activité complexe et difficile à expliquer, arguant que les technologies ont toujours existé dans l’industrie financi re. Pourtant, force est de constater que les solutions proposées par les acteurs reg tech sont de plus en plus innovantes. De nombreuses startup se lancent d’ailleurs sur ce marché en plein boom. Et le Luxem bourg compte bien s’imposer comme une Place incontournable dans ce domaine. On peut noter, par exemple, que le premier prix des Fintech Awards Luxem bourg 201 a été remis à AIFMaps, une jeune pousse chypriote qui facilite la confor mité des prises de décision, principalement pour le secteur des fonds. L’année d’avant, c’est Governance.io, une autre regtech, qui avait reçu cette distinction.
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Jusqu’où les données fiscales devraient-elles rester confidentielles ? « UNE TRANSPARENCE À TOUS CRINS DANGEREUSE POUR LA LIBERTÉ » ME M P L G LL Avocat à la Cour, associée de DSM
Il est reconnu au Luxembourg que la gestion de la fiscalité d’une personne rel ve de sa vie privée. L’autorité qui re oit les informa tions dans le cadre de sa mission légale a l’obligation d’en assurer la confidentialité. La communication de ces données qui serait faite en vertu de dispositions légales doit suivre les principes de la finalité (uniquement pour les besoins de la juste taxation) et de la propor tionnalité (dans la limite stricte des besoins de cette finalité). C’est ce que l’arr t Berlioz de la Cour de justice de l’Union européenne a reconnu. Ces principes fondamentaux d’un État de droit constituent une tradition ancienne au Luxembourg, qui fut de tout temps sou cieux du respect de la vie privée. Aujourd’hui plus que jamais, ils s’av rent essentiels et doivent permettre de résister aux pressions internationales visant à une transparence à tous crins, dangereuse pour la liberté.
« IL EST TEMPS POUR UN RETOUR DE PENDULE » ME J P L S Avocat à la Cour, associé de l’Étude Noesen
Le secret bancaire ne vaut plus que pour cacher son bas de laine envers les créan ciers privés, lisez non étatiques. L’évolution correspond à une profonde mutation de nos sociétés en Europe occidentale et il est clair qu’elles ne peuvent vivre avec l’idée que cer tains aient un bas de laine non fiscalisable », et donc, fini les précautions pour le caract re confidentiel des données qui permettent de fiscaliser. Il est vrai que le vieillissement de la population et la diminution de la quotepart des actifs créent un besoin croissant de reve nus de transfert. Il est temps pour un retour de pendule. Si les États / sociétés / nations européens veulent subsister dans une com pétition de plus en plus globale, il faut défisca liser l’épargne des opérateurs économiques privés, dépénaliser la fiscalité des particuliers et réintroduire la discrétion et la confidentialité pour les données des opérateurs privés.
S DR
différentes villes allemandes, avec un focus sur Berlin et sa région. Dans sa stratégie d’investissement, Greenman compte sur des revenus locatifs fixes grâce à des occupants de renom tels que Edeka (41 % des revenus locatifs), Rewe ou encore Kaufland Aldi. 65 % du portefeuille sont concentrés autour de la grande distribution à vocation alimentaire, loin devant le domaine des soins, 9,3 %. Une position qui permet à Greenman de cerner les évolutions en cours dans la grande distribution et le commerce de détail. « Les centres commerciaux subissent actuellement la concurrence du commerce en ligne, mais l’industrie alimentaire est moins impactée par cette tendance, ajoute John Wilkinson. Nous pensons que cela restera le cas en raison du peu d’intérêt des acteurs en ligne en Allemagne pour l’alimentaire, du peu de marges de profit. La distribution nécessite aussi une logistique importante dans les localités de tailles moyenne et petite. » D’ici 2021, la société d’investissement vise le milliard d’actifs sous gestion. En juin dernier, Greenman Investments, en partenariat avec Quilvest Real Estate, a acquis le RheinBerg Passage, un complexe de 9.500 m2 situé dans la ville de Bergisch Gladbach en Rhénaniedu-Nord-Westphalie. Une opération à 30 millions d’euros qui est passée par les structures luxembourgeoises de Greenman. T.R.
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PH
actifs, déclare John Wilkinson, CEO. Nous avons voulu dès le départ gérer un maximum de compétences concernant nos fonds en interne, afin de maîtriser ce que nous délivrons et nos coûts. » Greenman a été le premier gestionnaire à pouvoir opérer en tant qu’AIFM en Irlande, et son premier AIF a été créé au Luxembourg en 2014 : le fonds Greenman Open. Parallèlement à cette ouverture, une plateforme d’investissement a été créée au Luxembourg via un SIF, Greenman Investments (ING en est la banque dépositaire, SGG en est l’administrateur). Cette plateforme sert d’ombrelle à un ensemble de structures AIF qui sont autant de compartiments détenant un portefeuille d’actifs. Greenman a choisi le Luxembourg pour sa compréhension à l’égard de son projet qui devrait prendre de la substance dans les prochains mois, avec l’appui de fournisseurs de services. Tenzing Partners a été le premier à aider Greenman à s’établir. « Nous sommes confiants dans le développement de nos activités, précisément grâce à la relation avec nos parties prenantes, ajoute John Wilkinson. Nous renforçons notamment les liens avec les family offices, dont beaucoup disposent d’ailleurs d’une structure au Luxembourg. » Greenman gère actuellement 527 millions d’euros d’actifs au sein de six fonds, pour 279.327 m2 dans
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PAPERJAM ADVERTORIAL ÉVÉNEMENT FUJITSU-NVISION
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ardi 17 octobre, soit presque trois ans après l’événement de lancement de l’offre de Transformation Digitale (Digital Sphere), les sociétés Fujitsu et Nvision ont réuni plus de cent personnes à la confiserie Namur à Hamm pour présenter leurs nouveautés, et notamment la méthodologie aidant les clients à aborder des projets de Transformation Digitale. À travers une série de présentations, les différents speakers ont pu démontrer comment, à partir de « challenges clients » posés, l’enchaînement des différentes étapes de la méthodologie permet de conduire à la mise en place de solutions concrètes, alliant expérience utilisateur et efficacité opérationnelle tout en introduisant de nouveaux business models. Avec une quarantaine de projets réalisés dans différents secteurs financiers, industriels et publics, plusieurs clients ont également saisi l’occasion pour partager leurs expériences dans le domaine de la Transformation Digitale. Ainsi, ils ont pu témoigner du succès de l’approche et de la valeur générée pour leurs sociétés.
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1 Marc Payal (Fujitsu) 2 Stéphanie Lamberty (Raiffeisen) et émy tin ysseric (Fujitsu) 3 Yann Dagorn (Fujitsu), Stany Blanvalet (Lombard), Brice Houdard (Nvision) 4 Vanessa Boyer, Camille Bonnet, Anaïs Flaceau et Floriane Lorée (Fujitsu) 5 Pierre ves Lanneau Saint Léger ital riefin , Mike Sergonne (Nvision), Christophe Goossens (RTL) 6 Tomas Majus (SEB), Yann Dagorn (Fujitsu)
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PHOTOS Marie De Decker
« It is time to think big, start small and improve rapidly » Mike Sergonne Managing Partner Nvision
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résente à l’aéroport de Luxembourg depuis 2013, Turkish Airlines propose sept vols par semaine, depuis et vers Istanbul, un rythme amené à s’accélérer. Sa flotte, d’un âge moyen de 6,8 ans, est la plus jeune au monde et est exclusivement composée d’avions de pointe.
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POLITIQUE
politique « Pas pour les élections » C’est dans un contexte économique très favo rable que le ministre des Finances, Pierre Gramegna (DP), a pré senté le 11 octobre le projet de budget pour 2018. Placé « sous le signe de la qualité de vie, la compétitivité et la continuité », il ne serait pas pour les élections, mais pour la prochaine génération. L’opposition critique le déficit budgé taire de l’administration centrale, malgré une croissance économique soutenue. Une pomme d’or Le Luxembourg devra récupérer 250 millions d’euros en avantages fiscaux d’Amazon. La Commission euro péenne décidait le 4 octobre que le rescrit fiscal (ruling) accordé en 2004 et renouvelé en 2011 représenterait une aide d’État illégale. Le gouvernement ne partage pas l’analyse et devrait faire appel de la décision de Bruxelles. Pallage à l’Uni Avec Stéphane Pallage, l’Uni aura dès le 1er jan vier un nouveau recteur. Alors que le style de l’ac tuel doyen de l’École des sciences de gestion de l’Université du Québec à Montréal est décrit par ses anciens collègues comme « auto ritaire », le ministre Marc Hansen (DP) assurait sur 100,7 qu’il est le meilleur choix. Son prédécesseur
Rainer Klump avait démissionné en mai sur fond de dissensions per sistantes sur la gestion financi re de l’ ni. Cotter au Mudam Au Mudam, c’est l’Aus tralienne Suzanne Cotter qui sera directrice à compter du 1er janvier. La succession d’Enrico Lunghi est bouclée. Ce dernier avait démis sionné l’année dernière suite à une altercation avec une collaboratrice de RTL lors d’une inter view manipulée par la suite et qui a déclenché une affaire. entre roit Le Luxemburger Wort s'est séparé le 21 sep tembre de son rédacteur en chef, JeanLou Siweck, car le journal ne serait plus assez centre droit » aux yeux de l’ac tionnaire, l’archevêché. Selon nos informations, la couverture de scan dales financiers aurait également dérangé le conseil d’administration, dont la plupart des membres est issue de la Place. La majorité des journalistes du Wort ont publié le 22 septembre une « prise de position en faveur d’un journalisme indépendant et crédible ». 10 jours Les pères auront droit à dix jours de congé au lieu de deux après la naissance de leur(s) enfant(s), selon les déclarations du ministre du Travail, Nicolas Schmit (LSAP).
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ÉLECTIONS
Sens communal Les socialistes ont subi une claque lors du scrutin communal du 8 octobre, tandis que le CSV est sorti grand vainqueur, notamment dans la capitale.
Même Serge Wilmes ne s’attendait pas à un si bon résultat du CSV.
L
es communales de 2017 auront été marquées par une lourde défaite pour le LSAP. Certes, les socialistes ont préservé leur majorité absolue à Dudelange et Diekirch et gagné un petit peu de terrain à l’est, mais de l’autre côté, ils l’ont perdue à Rumelange, à Mondercange et à Wiltz. Par ailleurs, ils étaient encore réduits davantage dans la capitale et ils se sont inclinés face au CSV à Bascharage. Mais avant tout, et c’était le choc du 8 octobre, ils ont perdu à Esch-sur-Alzette face au CSV, qui gouvernera dans la ville minière avec Déi Gréng et le DP. Pour la première fois depuis près d’un siècle, Esch ne sera pas rouge. Tandis que les dirigeants du LSAP reconnaissaient la défaite, voire la « crise », pour employer les termes de la candidate dans
la capitale, Cathy Fayot, le vice-premier ministre, Étienne Schneider, lui, annonçait qu’il ne tolérerait plus le populisme des chrétiens-sociaux. Celui qui voudrait devenir Premier ministre en 2018 adopte ainsi la même analyse que le CSV en 2013, notait pertinemment le Luxemburger Wort : donner la faute aux autres au lieu de se remettre soi-même en question. Le président du LSAP, Claude Haagen, estimait en revanche que son parti ne serait plus « assez proche des gens ». Selon l’analyse de nombreux dignitaires du parti, les socialistes devraient aiguiser leur profil, car les citoyens ne s’y reconnaitraient plus. D’autres s’expliquaient le mauvais résultat par un manque de « figures », étant donné que l’électeur en serait friand lors d’un scrutin communal.
PHOTO Nader Ghavami
DIGEST
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POLITIQUE
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MondorflesBains Schengen
La carte communale de 2017 est moins rouge qu’en 2011. Le LSAP a perdu des mandats dans de nom breuses localités de plus de 3.000 habitants.
13, 17, 18, 23
De la sorte, les libéraux vont se mettre à dos les écologistes, partenaires loyaux durant 12 années de coalition, et risquent d’empoisonner l’ambiance au sein du gouvernement où le DP et Déi Gréng
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L’évolution de la répartition des sièges au conseil communal d’Esch entre 2005 et 2017 illustre bien la déroute du LSAP et la vague conservatrice.
D’une part, l’argument de la volonté de l’électeur ne serait, selon certains commentateurs comme Nico Graf (RTL), qu’un déguisement pour se rapprocher du CSV, perçu d’ores et déjà comme incontournable à l’issue des législatives de 2018. D’autre part, les libéraux souhaitaient éviter de raviver la rancune du CSV, amer en 2013 d’avoir été écarté alors qu’il tenait toujours le plus de sièges au parlement. Pour finir, le DP aurait opté pour le CSV Novembre 2017 —
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Carte des partis arrivés en tête dans les communes de plus de 3.000 habitants (suffrage proportionnel)
sont partenaires. Lydie Polfer a tranché en fait dès le 8 octobre au soir en déclarant qu’elle ne pourrait pas simplement ignorer le CSV et qu’il fallait respecter la volonté exprimée par les électeurs. Derrière ce choix se cachent trois motivations.
2011
eis ampach
Le DP pour sa part est parvenu tant bien que mal à se maintenir. Tandis qu’il a obtenu deux majorités absolues à Mondorf et à Bertrange et qu’il a gardé la première place dans la capitale, le parti libéral a vécu en revanche des défaites à Walferdange, mais surtout à Differdange. En effet, la troisième ville du Grand-Duché ne sera plus « bleue », mais « verte ». Tandis que le DP mené par Fränz Meisch a perdu cinq mandats, Roberto Traversini et Déi Gréng en ont gagné quatre. Pour Déi Gréng, le scrutin du 8 octobre représente « des hauts et des bas ». Le député-maire de Remich, Henri Kox, a dû céder sa place au DP et au CSV, tandis que dans la capitale, Déi Gréng ne peut qu’être spectateur. Malgré un score stable, les écologistes Sam Tanson et François Benoy ont dû regarder Serge Wilmes et le CSV prendre leur place en tant que partenaires du DP pour les six prochaines années. En effet, la bourgmestre libérale, Lydie Polfer, toujours la « plus élue », et le DP, malgré la perte d’un mandat, toujours « le plus fort » avec un tiers des 27 sièges, se sont tournés au lendemain du scrutin vers le CSV, qui a ravi deux mandats au DP et au LSAP pour en compter désormais sept.
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Le CSV ne peut évidemment que se réjouir de cette vague conservatrice et de la déroute de la gauche. Les chrétiens-sociaux de Georges Mischo se sont emparés du pouvoir à Esch, dans la capitale, ils ont renversé la vapeur, à Hesperange et Bascharage notamment, ils ont conforté leurs positions. Pour ce qui est du total de mandats communaux, le CSV dépasse le LSAP.
C’est, en millions d’euros, le solde global cu ulé e l assurance ala ie aternité estimé par le gouvernement pour 2017. l e rait tre e illions euros fin Une croissance due aussi à la croissance de l’emploi, de l’ordre de 3,3% pour 2017.
2011 2015
LE MALHEUR DES UNS…
CARTE COMMUNALE DE 2017
Troisvierges
incrange
ments du LSAP s’adressent davantage à ceux qui passent leur temps dans les embouteillages ou qui ne peuvent plus se payer de logement, mais qui ne votent pas en ville. Le LSAP a perdu un mandat et n’en compte plus que trois. Avec Déi Lénk, la gauche n’additionne que cinq mandats sur 27.
2017
Tandis que le LSAP cultive, du moins jusqu’à un certain degré, le débat critique, il ne reconnait pas pour l’instant un certain rasle-bol ou désillusion des électeurs. Étant donné que les socialistes participent au gouvernement depuis 2005 et dirigent de nombreuses communes, d’aucuns ont le sentiment qu’ils ne cherchent qu’à s’accrocher au pouvoir. À l’inverse, il se peut que ce soit le discours parfois plus interventionniste du LSAP qui pourrait avoir offusqué certains électeurs. Ce discours ne reflète pas forcément les intérêts individuels d’un grand nombre d’entre eux, notamment les propriétaires. Dans la capitale par exemple, qui ne compte que 30.000 électeurs pour 115.000 habitants et 120.000 navetteurs, les argu-
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POLITIQUE FLASH-BACK
pour éviter le moindre risque d’être lui-même écarté de la Ville de Luxembourg. En effet, une coalition CSV-Déi Gréng-LSAP était toujours mathématiquement possible le 8 octobre. Alors que cette option perdait en probabilité car le LSAP, perdant, se voyait mal écarter son partenaire gouvernemental dans la capitale et parce que Déi Gréng n’avait pas assez tendu la main au CSV, Lydie Polfer savait
sans doute aussi que Serge Wilmes préférait le « chemin sûr » en vue des législatives de 2018 et d’une éventuelle récompense. Le DP évite la casse et augmente ses chances pour 2018, mais pour 2023, sa position est fragilisée. En vue des prochaines communales qui auront lieu en même temps que les législatives, le DP n’a, contrairement aux CSV et Déi Gréng, pas encore sa relève pour la capitale. F. A.
« W AHLOWEND » date 8 octobre 2017 lieux DIPSO, Indies et Paname, les QG lors de la soirée électorale
JUSTICE
Un incident à la Cité judiciaire a brusquement plongé le Luxem bourg dans un débat auquel il n’était pas prédestiné : celui du port du voile pour les avocates.
O
utre un débat importé et un peu superficiel sur le port de la burqa, loin d’être l’enjeu sociétal le plus menaçant du pays, le Luxembourg avait eu l’heur d’échapper au déchirement qui accompagne souvent les discussions sur le voile dans les pays européens. L’immigration choisie n’a amené de musulmans que des Bosniaques dans les années 1990, dont la culture est moins imprégnée du voile qu’au Moyen-Orient et au Maghreb. Mais à force d’insistance du CSV, de l’ADR et même de certaines voix au LSAP, le gouvernement a dû se résoudre à légiférer après avoir tenté de refiler la patate chaude aux communes. Et c’est un ministre Déi Gréng qui a finalement dû présenter en juillet le projet de loi, symbolique et promis à la poussière. Le silence revenu a toutefois été troublé par un retentissant incident intervenu le 21 septembre dernier. Une jeune aspirante avocate a renoncé à se présenter devant la Cour de cassation pour prêter serment après que le bâtonnier, Me François Prum, lui a indiqué qu’elle s’exposait à un refus certain. 40 —
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La bourgmestre sortante, Lydie Polfer, et le Premier ministre, Xavier Bettel, se concertent au Dipso, le QG du DP lors du « Wahlowend ». Les libéraux décidaient d’engager des discussions avec le CSV.
ERRANCES DÉONTOLOGIQUES
Une concomitance suffisante pour que la messe soit dite pour certains. Le Barreau a en tout cas choisi de se positionner, suivant l’exemple de son homologue de Paris, qui a franchi le pas en 2015.
Déi Gréng, qui faisait la course avec une liste du renouveau incarnée par Sam Tanson et François Benoy, fêtait une légère amélioration du score au Indies. Plus tard, le parti apprenait que le DP lui tournait le dos.
« Il ne s’agit pas d’une affaire de voile. » Me François Prum Bâtonnier de l’Ordre des avocats de Luxembourg
Alors que le Conseil national des Barreaux français a reculé, laissant chaque Barreau se débrouiller. Comme à Bobigny, où un compromis a été trouvé : une avocate a troqué son foulard contre la toque, tombée en désuétude,
Dur échec pour le LSAP qui ne compte désormais plus que 3 mandats sur 27 dans la capitale. Rassemblés au Paname, certains militants se consolaient avec un petit verre de vin.
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PHOTOS Anthony Dehez, Nader Ghavami
UN DÉBAT SUPERFLU
Même si le bâtonnier répète qu’« il ne s’agit pas d’une affaire de voile », dans les faits, c’en est devenu une, avec son cortège d’amalgames et de clivages. Surtout lorsque l’on apprend que le conseil de l’Ordre a adopté, la veille de l’incident, un amendement à son règlement intérieur précisant que « l’avocat veillera à se présenter tête nue et en tenue correcte en toutes circonstances » et qu’il « ne peut porter ni décoration, ni signe manifestant une appartenance religieuse, communautaire, philosophique ou politique ».
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POLITIQUE
mais bel et bien admise comme tenue de l’avocat. Le débat a aussi éclaté en Allemagne. Quatre refus ont été opposés par des juges à des avocates voilées entre 2011 et 2013, dans le contexte de la loi interdisant aux enseignants et fonctionnaires de porter le foulard pendant leur service. Le Barreau de Berlin planche encore sur un litige opposant deux avocates à la suite d’une altercation au tribunal, l’une portant plainte pour offense, et l’autre pour atteinte aux règles de la profession. « Aucune règle n’autorise ni n’interdit le port de signes religieux », souligne Stephanie Beyrich, de la Bundesrechts anwalts kammer (Brak), le Barreau fédéral, « qui n’est pas compétent en la matière ».
Certains tribunaux tolèrent le foulard – même si une avocate témoigne dans le magazine du Brak qu’elle se demande, dès qu’elle perd une affaire, si son foulard en est la cause. Le débat semblait plus simple dans le prisme de l’avocat, dont la tenue doit refléter l’indépendance et la neutralité. Mais il n’est finalement aisé nulle part et ne laisse que rancœurs et incompréhension mutuelle. C’est ce qui se produit déjà dans le cas luxembourgeois, qui divise les avocats et aboutira probablement à une action en justice. Avec un débat dont le Luxembourg n’avait pas besoin après les fêlures mises au jour et accentuées par le référendum sur le droit de vote des étrangers. C. F.
EUROPE
QUI REFONDERA L’UNION ? Macron, Juncker, Bettel… Tous veulent relancer l’idée européenne. Tout effort de convergence européenne sera comme toujours freiné par les intérêts nationaux.
N
os conclusions ne sont rassurantes ni pour l’Union, ni pour nos citoyens. » C’était en m a r s 2 0 1 0. L e g ro u p e d e réflexion au Conseil européen présentait ses conclusions et des recommandations toujours pertinentes sur un « projet pour l’Europe à l’horizon 2030 ». Si la crise économique semble surmontée, personne à l’époque n’aurait en revanche imaginé la crise migratoire, le Brexit, ou
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encore l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche. Pas une année passe sans scrutin qui tient les partis traditionnels en haleine. Cette année, Emmanuel Macron faisait barrage au Front national, alors que Marine Le Pen obtenait quasiment deux fois plus de voix que son père en 2002. En Allemagne, la chancelière Angela Merkel était réélue une quatrième fois, mais l’Alternative für Deutschland (AfD) entrait pour la
la Commission européenne déclarait dans son discours sur l’état de l’Union au Parlement européen à Strasbourg : « Nous sommes en train de réparer le toit de l’Europe. Mais, aujourd’hui et demain, nous devons patiemment, étage par étage, moment après moment, inspiration après inspiration, continuer à ajouter de nouveaux étages à la maison Europe. » Face à la menace terroriste et la crise migratoire, sujet de prédilection des partis d’extrême droite, ils s’accordent sur le principe que l’Europe doit avant tout
Tout projet de relance européenne risque de se heurter à l’intérêt national. Faute de progrès, c’est une tout autre Europe qui pourrait remporter la partie.
C’est donc dans ce contexte difficile et à un croisement des chemins que Jean-Claude Juncker et Emmanuel Macron tentaient, au mois de septembre, de « larguer les amarres » et de rallumer l’idée européenne, jugeant qu’au 21e siècle, c’est en s’unissant que les nations européennes pourraient préserver leur position dans le monde. « En 2060, aucun des États membres ne représentera ne serait-ce qu’1 % de la population mondiale », rappelait l’ancien Premier ministre luxembourgeois au mois de mars.
PLUSIEURS VITESSES
« Je ne laisserai rien, rien à toutes celles et ceux qui promettent la haine, la division ou le repli national. Je ne leur laisserai aucune proposition. C’est à l’Europe de les faire, c’est à nous de les porter, aujourd’hui et maintenant », déclarait le président de la République française, le 26 septembre à la Sorbonne. Deux semaines plus tôt, le président de
« protéger » ses citoyens et plaident pour un renforcement de la coopération en matière de sécurité et de défense qui doute encore que la politique du centre s’est décalée à droite n’a qu’à visionner un débat entre les Républicains américains Ronald Reagan et George Bush en 1980 au sujet de la migration. Alors que les deux hommes échangeaient des compliments après leurs discours respectifs, Jean-Claude Juncker ne manquait pas de souligner leurs différences dans le détail. Lors d’une conférence -débat du C2DH (Luxembourg Centre for Contemporary and Digital History) à Esch-Belval le 13 octobre, le président de la Commission européenne commentait l’idée d’un ministre de la zone euro ainsi : « Il y a d’énormes différences entre Juncker, Merkel et Macron, lorsqu’il s’agit de donner du contenu à une idée qui m’est fort sympathique. » Tandis qu’Emmanuel Macron, ainsi que le Premier
PHOTOS Maison Moderne
La robe, rien que la robe Un gage d’indépendance et de neutralité pour le Barreau.
première fois au Bundestag. En Autriche, les ultra-conservateurs de l’ÖVP, menés par le très jeune Sebastian Kurz, gagnaient les élections, tandis que l’extrême droite, le FPÖ, récoltait un quart des voix. Et comme si l’Europe n’avait pas déjà des grandes difficultés à répondre à la globalisation, à la menace terroriste, à la transition numérique, à la transition écologique, au vieillissement de la population et à la croissance des inégalités, l’Espagne est en pleine crise à cause des aspirations indépendantistes de la Catalogne.
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POLITIQUE L E FA C E À FA C E
TAXE SUR LES LOGEMENTS VANCANTS
SOLIDARITÉ DE FAIT
Une fois libérée du Royaume-Uni qui ne freinait que trop souvent les initiatives européennes, l’Union européenne pourra éventuellement mieux avancer, mais devra toujours faire avec la résistance des autres États membres quand il s’agit d’égratigner leurs intérêts nationaux. Ou lorsque la force politique dans un État membre ne partage de toute façon pas le consensus de l’establishment européen. Dans cette « Union dans la diversité », le Luxembourg n’est pas une exception. Si le GrandDuché souhaite « rebooster » l’Union européenne, la moindre tentative d’harmonisation fiscale est rejetée par la quasi-totalité de la classe politique luxembourgeoise. Certes, le Luxembourg n’irait sans doute pas jusqu’à ignorer une décision du Conseil à majorité qualifiée, confirmée par la Cour de justice de l’UE, comme l’ont fait la Hongrie et la Slovaquie en ce qui concerne le mécanisme de répartition des réfugiés. En revanche, le GrandDuché, comme par le passé, n’hésitera pas à utiliser tous les moyens pour défendre les intérêts de la place financière. Lorsque Jean-Claude Juncker dirigeait encore le pays, le Luxembourg s’opposait aussi longtemps que possible à l’échange automatique d’informations bancaires. Lors de la réunion libérale au château de Senningen fin août, Xavier Bettel évoquait la « coopération renforcée » en compagnie de ses amis et alliés, Emmanuel Macron et le Premier ministre belge, Charles Michel : si la France et la Belgique tenaient à une taxe sur les transactions financières, « qu’ils le fassent ». Et d’ajouter, lors d’une interview avec 44 —
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POUR W I M PI OT
« Ce dispositif n’est pas la réponse unique »
CONTRE G EO RG E S K R I EG E R
« Incitation plutôt que répression »
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Wim Piot Managing partner et tax leader chez PwC Luxembourg
Georges Krieger Avocat, Étude Krieger & Associés
ne telle taxe pourrait « participer à la réduction des ac uisitions pure ment spéculatives tout en stimulant la construction et la mise dispo sition de logements ». Le Canada, confronté à un enjeu similaire, notam ment dû à des investissements étrangers, y a répondu en imposant une taxe sur les propriétaires nonrésidents et résidents non permanents à Vancouver : « Effet immédiat, les prix ont baissé de 9 % en un an apr s des années d in ation » Wim Piot reconnaît que « ce dispositif n est pas la réponse uni ue l in ation immobilière et doit être accompagné d autres mesures pour é uili rer le mar ché », mais il plaide pour l’activation du dispositif législatif existant. Depuis 2008, les communes peuvent établir et perce voir une taxe annuelle spécifique sur les immeubles non occupés ou utilisés, ainsi que sur les terrains constructibles non édifiés. S’il est difficile d’isoler les effets de la taxe, Wim Piot constate néanmoins que dans ces communes qui en ont fait usage, « la croissance des prix et loyers (…) est plus modérée qu’ailleurs ». Il évoque aussi l’idée de déductions d’im pôts pour les propriétaires qui mettent leurs logements (construits) et terrains à bâtir à disposition, comme en Allemagne. Concernant la notion de « la propriété oblige », elle serait selon lui soumise à l’interprétation des partis aux com mandes : certains pourraient considérer que l’article 14 inclut une taxe pour des logements inoccupés, et d’autres non.
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emblée, Me Georges Krieger estime que la pression se limite rait à la capitale et à son agglo mération, et rappelle que la taxation de logements ou ter rains vacants est d’ores et déjà prévue dans la loi dite « Pacte logement ». n revanche, elle ne serait jamais appli quée car il est compliqué de définir ce qu’est un logement et quelle est la durée d’inoccupation. Il explique que durant la phase d’éla boration d’un projet, « les promoteurs cherchent parfois à rentabiliser un certain nombre de maisons, dont la démolition est prévue dans le cadre d’un futur lotissement ». Le temps d’ob tenir les permis, ils « doivent toutefois nécessairement garder la faculté de les démolir en temps voulu et conservent ainsi les immeu les inoccupés pen dant un laps de temps de plusieurs mois, voire années ». Pour mobiliser davantage de logements, au lieu de miser sur de vaines mesures répressives, il plaide pour des mesures qui inciteraient à la construction, comme un retour au taux superréduit de TVA sur le deuxième logement. Quant à l’inscription du principe de « la propriété oblige » dans la Constitution, il estime que cela ne servirait à rien, étant donné qu’en étudiant les arrêts de la Cour européenne, on constaterait que « la plupart des interventions législatives limitant ou encadrant le droit de propriété peuvent trou er une ustification ».
PHOTOS Maison Moderne (archives), DR
ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, sont favorables à une Europe à plusieurs vitesses, qui existe déjà de fait en ce qui concerne la monnaie unique ou la zone Schengen, Jean-Claude Juncker avertissait que ce concept serait « dangereux », car des États membres, notamment en « Europe centrale », pourraient se sentir « écartés ».
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POLITIQUE
solidarités de fait », déclarait Robert Schuman en 1950. Les gouvernements nationaux qui refusent toute concession qui nuirait à leur score lors du prochain scrutin devraient tout doucement comprendre que les menaces qui planent sur l’avenir du continent, ne serait-ce que la montée du nationalisme, suffisent largement à légitimer davantage de solidarités de fait. À défaut de réaliser cela, ils risqueront de perdre le temps qu’il leur reste et de définitivement céder le terrain à ceux qui ont d’autres projets pour l’avenir. F. A.
TAXATION DES GAFA
DES BÉNÉFICES TRÈS CONVOITÉS Les quatre géants du numérique se trouvent dans le collimateur des pays européens dans leur chasse aux recettes fiscales.
L’
offensive se précise à l’encontre de la taxation de Google, Apple, Facebook et Amazon. Quatre mastodontes de l’économie digitale dont la taxation occupe de plus en plus de discussions aux niveaux national et européen. La Commission a épinglé Apple et Amazon pour des impôts jugés insuffisants en Irlande et au Luxembourg, où se trouvent leurs sièges européens respectifs. De son côté, le fisc français a échoué cet été à imposer un redressement fiscal de 1,1 milliard d’euros à Google au motif que la société de Palo Alto ne disposait d’aucun établissement stable en France.
La lutte contre l’évasion fiscale légitime la croisade contre les multinationales et aiguise les appétits en période post-crise, entre croissance molle et caisses vides. Le président français Emmanuel Macron a profité de cette actualité pour se faire le héraut de la taxation des Gafa, non plus sur leurs bénéfices, mais sur le chiffre d’affaires réalisé dans chaque pays. Audacieuse, la mesure n’en est pas moins une repique des pistes envisagées par l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) dans son projet Beps. Celle-ci suggérait également une retenue à la source d’un cer-
tain pourcentage sur le paiement par le consommateur — ce que la Commission a repris à son compte en soutenant l’idée d’une taxe sur les transactions digitales. Dernière option : l’élargissement de la définition d’établissement stable, avancé par la présidence estonienne de l’UE. « Cela consiste à tout simplement accepter que si une entreprise n’a pas de présence physique dans un pays, ce qui est souvent le cas dans le monde de l’e-commerce, le simple fait de vendre des produits via son site internet dans différents pays est constitutif d’un établissement stable », explique Wim Piot, managing partner et tax leader chez PwC Luxembourg.
L’OMBRE AMÉRICAINE
Sans oublier l’assiette commune consolidée pour l’imposition des sociétés (Accis), qui prévoit la répartition des recettes fiscales entre les pays en fonction de plusieurs critères (personnel, chiffre d’affaires). Sauf que l’Accis concernerait l’ensemble des entreprises, et plus seulement les géants du numérique. « C’est un peu la cacophonie pour l’instant », constate M. Piot. L’ampleur des bénéfices générés par ces multinationales et la digitalisation croissante du commerce suscitent forcément les
« Un accord sans les États-Unis, ce n’est pas un accord. » Wim Piot Managing partner et tax leader PwC Luxembourg
Division Les États ont du mal à s’accorder face aux géants du numérique.
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convoitises, et aucun accord n’a encore été atteint au sein de l’OCDE, alors que plusieurs pays européens, dont les Pays-Bas, Chypre et le Luxembourg, réclament un consensus au sein de cette instance. « Il s’agit d’une discussion politique de redistribution des revenus fiscaux entre États »,
souligne le fiscaliste. Côté entreprises, « une chose est claire : les formalités administratives vont se multiplier, avec une obligation de reporting dans tous les pays et sans doute une charge fiscale plus importante ». En attendant, l’idée d’une Europe fer-de-lance solidaire d’une telle réforme paraît mal engagée. « Un accord, et pas seulement sur la taxation, sans les États-Unis, ce n’est pas un accord », souligne Wim Piot. Par ailleurs, la réforme fiscale annoncée par le président Trump cet été inclut le rapatriement des revenus réalisés par les sociétés américaines à l’étranger. Une réforme qui aura, si Donald Trump parvient à la faire passer au Congrès, « un impact énorme sur la fiscalité internationale » et qui risque de provoquer le départ d’Europe des mêmes géants du numérique. C.F.
PRÉSENTÉES PAR
CARRIÈRES Jerôme Bernard, 36 ans, a été promu partner dans le département Manage ment Consulting de KPMG à Luxembourg. Il est en charge du développement des services ERP pour les entreprises commerciales et industrielles et le secteur public. Au cours de sa carrière, il a facilité de larges projets de transformation en assistant ses clients dans leurs défis applicatifs. CABINETS D’AUDIT ET RÉVISEURS D’ENTREPRISE
Flora Castellani, 41 ans, a été promue directeur exécutif au sein du dépar tement fiscal de KPMG à Luxembourg. Admise au Barreau de Paris, où elle a commencé sa carrière professionnelle, elle a depuis acquis une large expérience en fiscalité des sociétés en exerçant en France, puis au Luxembourg. CABINETS D’AUDIT ET RÉVISEURS D’ENTREPRISE
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Paperjam, qu’en ce qui concerne l’assiette commune consolidée pour l’impôt des sociétés, il ne s’opposerait pas à des discussions sur l’assiette. Toute initiative au niveau du taux, en revanche, risquerait de nuire à la compétitivité du Luxembourg. Pour résumer, Xavier Bettel expliquait : « C’est la question de l’intérêt national dans un contexte international, et pas qu’européen. » « L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d’abord des
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LE PONT ADOLPHE S’OUVRE À VOUS Agé de plus de 100 ans et malade, le Pont Adolphe, monument historique de Luxembourg, avait besoin de soins. Durant trois ans, Soludec a œuvré pour le guérir et le rénover. Toutes nos forces ont été mobilisées pour rendre au Pont toute sa splendeur
et sa fonctionnalité, lui permettant même d’accueillir désormais le futur tram. Maçonnerie, étanchéité, consolidation sont quelques unes des tâches accomplies avec succès par Soludec, permettant une réouverture du Pont à la circulation fin mars 2017.
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UNE formation linguistique moderne et adaptée
Prolingua propose des formations spécifiques en entreprise mais égale ment des cours dans ses locaux, avenue Monterey.
Fondé en 1983, le centre de langues Prolingua est un précurseur de la for ation lin uisti ue au Gran uché Marc esch irecteur e pli ue co ment l’école a su s’adapter et évoluer avec son temps.
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Prolingua va fêter ses 35 ans l’année pro chaine Pou e ous re enir en uel ues lignes sur son histoire ?
L’école de langues Prolingua a été fondée par Fernand Wolter en 1983. C’était à l’époque le premier établissement de formation linguistique au Luxembourg. Sa création coïncidait avec la demande croissante des sociétés d’organiser des formations en journée. Et les affaires ont tout de suite marché puisqu’au bout d’un an, nous remplissions déjà 20 salles de classe. Au même moment, nous dépassions les 1.000 élèves en un trimestre et franchissions le cap des 100 enseignants. Le début des années 2000 marque un changement dans notre manière de concevoir nos formations puisque les besoins ont Marc Kesch
été redéfinis. Au début de notre activité, en 1983, la première motivation des étudiants était d’apprendre ou d’approfondir une langue pour les loisirs ou le plaisir. Avec les années, la formation est devenue indispensable et incontournable dans le milieu professionnel. Aujourd’hui, dans un esprit de « life long learning », nos formations sont dispensées pour correspondre aux besoins des différentes entreprises, quel que soit le secteur d’activité. De la simple école de langues, Prolingua a donc progressivement évolué vers un centre de formation en langues. Un autre événement marquant a été la sortie de l’ouvrage Alles an der Rei il y a une dizaine d’années. Écrit par notre fondateur, Fernand Wolter, ce classique de l’enseigne-
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PAPERJAM ADVERTORIAL
ment de la langue luxembourgeoise est à ce jour toujours un « best-seller ». Nous travaillons actuellement sur la deuxième version. Par ailleurs, nous sommes particulièrement fiers d’être devenus en 2000 le premier centre de langues au Luxembourg certifié ISO 9001, norme qui témoigne de la bonne organisation d’une société. Nous avons même fait mieux puisqu’en 2009, nous avons été accrédités pour la première fois par l’association Eaquals, qui évalue la qualité de nos formations en langues. La mention « très bien » nous a été attribuée lors du dernier audit en 2016, sur un ensemble de 12 critères. o ent souhaite ous ar uer cet anni ersaire es nou eautés sontelles à l’ordre du jour ?
En début d’année prochaine, nous présenterons une nouvelle identité visuelle qui reflète l’amélioration permanente de nos produits. Nous souhaitons en effet marquer notre différence et montrer à nos clients, existants ou prospects, que nous ne nous reposons pas sur nos acquis. Un autre grand projet pour 2018 sera la mise en place de séminaires en langue anglaise dans le cadre de nos cours collectifs au sein de Prolingua. Le besoin d’apprendre l’anglais « général » (pour un usage quotidien, ndlr) est toujours là. En revanche, le niveau de compétences en anglais des élèves est nettement supérieur à ce qu’il était il y a 10 ou 15 ans. Forts de notre expérience des formations spécifiques en entreprise, nous tenons aujourd’hui à faire bénéficier le grand public de cette compétence. Les particuliers pourront donc s’inscrire dès la rentrée 2018/19
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RÉSULTATS DE L’ÉVALUATION EAQUALS DE DÉCEMBRE 2016 Catégorie Gestion et administration Enseignement et apprentissage Conception des cours évaluation et certification Ressources académiques Environnement d’apprentissage Service clientèle Contrôle qualité Profil du personnel et formation continue Condition d’emploi du personnel Communication interne Communication externe
Note Excellent bien très bien très bien très bien excellent bien très bien excellent très bien excellent bien
à des cours d’anglais des affaires, « English for meetings », etc. Quelle est votre offre pour le jeune public ?
Pour les enfants et les adolescents, Prolingua propose des cours de soutien scolaire individuels dès l’âge de 8 ans. À partir de 13 ans, les élèves peuvent fréquenter notre académie d’été, un programme axé sur la communication qui se déroule de mi-juillet à mi-septembre. Ils y sont répartis en groupes de compétences, ce qui leur permet de gagner en confiance. Depuis les débuts de Prolingua, l’académie est un franc succès. Cependant, dans un monde de plus en plus digitalisé, nous sentons que nous devons adapter ce programme. Mes collègues du département pédagogique y travaillent intensivement. Nous communiquerons les nouveautés au printemps 2018. Prolingua est un leader de la forma tion lin uisti ue au Lu e bour Quels éléments vous différencient des autres écoles de langues ?
Je citerais tout d’abord la longue expérience de l’équipe enseignante et administrative. Par exemple, cette année, trois de nos collaborateurs célébreront leur 20e anniversaire chez Prolingua. Certains nous ont même quittés après plus de 30 ans pour profiter de leur retraite. C’est un grand atout pour nos clients que de pouvoir bénéficier d’un tel savoir-faire acquis grâce à une longue activité professionnelle. La certification Eaquals mentionnée plus haut est un autre élément différenciateur. Dans un métier où le produit n’est pas tangible, la formation est souvent vendue sur base de sympathie entre les partenaires. Nous mettons donc tout en œuvre pour assurer une bonne ambiance dans nos cours, tout en garantissant la meilleure transmission de savoir possible. Et c’est pour cette raison que nous investissons beaucoup de temps, d’énergie et d’argent dans notre label qualité. Car Eaquals est le seul moyen objectif de démontrer notre qualité à nos clients. Quels sont les éléments phares de votre catalogue de formations ?
Je n’aime pas trop parler de produit phare car je pense que tous les types de formations que nous proposons ont leur raison d’être. Si je devais en mettre un en évidence, ce serait notre programme de formations virtuelles. En effet, nous assurons de plus en plus de formations à distance via notre plateforme pédagogique en ligne. Ces cours permettent à l’élève de gagner du temps puisqu’il n’a plus besoin de se déplacer. Bientôt, nous serons aussi en mesure de proposer ces formations virtuelles à nos clients « sociétés ».
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ÉCONOMIE
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Adem 2.0 n passant un parte nariat au mois de septembre avec la startÂup fran aise OpenClassrooms, l’Adem peut dĂŠsormais offrir aux chĂ´meurs quelque 300 formations en ligne, consultables Ă tout moment depuis un ordinateur, une tablette ou un tĂŠlĂŠphone. Chaque module dure entre 5 et 20 heures et se termine par un examen et l’obtention d’une certiďŹ cation. AAA Standard & Poor’s, DBRS et Fitch. Les agences internatio nales de notation ont renouvelĂŠ leur note maxi male pour le rand DuchĂŠ, le fameux triple A. Un niveau d’excel lence que le gouverne ment ne tient toutefois pas pour acquis. ÂŤ Des efforts continus seront nĂŠcessaires Âť, a ainsi rappelĂŠ le ministre des Finances, Pierre Gramegna. De 984 Ă 7.891 euros En 2016, les 10 % de Luxembourgeois les moins aisĂŠs avaient un niveau de vie, ou revenu disponible par ĂŠquivalent adulte, de moins de 1.000 euros, selon le Statec. Alors que pour les 10 % les plus riches, celuiÂci ĂŠtait de 7.891 euros. En d’autres termes, 10 % des individus les plus modestes ne possèdent que 3 % de la masse
totale des revenus des mĂŠnages, contre 24 % pour les 10 % des indivi dus les plus aisĂŠs. L’auto en hausse Au Luxembourg, les ventes de voitures neuves ont augmentĂŠ de 11,2 % sur un an, soit 3.968 automobiles vendues en septembre. Cette hausse atteint 3,8 % pour la pĂŠriode de janvier Ă septembre. Par contre, cette mĂŞme comparaison afďŹ che un recul de 2 % au niveau de l’Union europĂŠenne. Ultra connectĂŠs Près de 90 % des mĂŠnages luxembour geois ont accès Ă des connexions internet par ďŹ bre optique, selon une ĂŠtude de la Commission europĂŠenne parue dĂŠbut octobre, ce qui place le rand uchĂŠ dans le peloton de tĂŞte des pays europĂŠens. CĂ´tĂŠ rĂŠseau mobile, la 4G couvre 99 % du territoire. Accises attractives Si les ventes de carbu rant au Luxembourg diminuent sans disconti nuer depuis cinq ans en raison des prix de plus en plus homog  nes dans les pays voi sins, celles d’alcool sont en hausse. Cette annĂŠe, elles ont dĂŠjĂ rapportĂŠ Ă l’État 45 millions d’euros. Un chiffre qui pourrait dĂŠpasser d’ici la ďŹ n 2017 le chiffre record de 49,5 millions d’euros enregistrĂŠ l’an dernier.
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PENSIONS COMPLÉMENTAIRES
UNE rÊforme  contre-productive  Le secteur de l’assurance juge insuffisant le projet de loi dÊposÊ en mars dernier par le gouvernement.
Flou Les experts jugent le projet ou quant Ă la rĂŠtroactivitĂŠ de ses principes.
D
otÊs d’un cadre lÊgal depuis 1999, les rÊgimes complÊmentaires de pension se sont frayÊ un chemin sur le marchÊ luxembourgeois, même si la gÊnÊrositÊ du premier pilier — un pensionnÊ perçoit 72 % de son salaire moyen, contre 40 à 45 % pour les retraitÊs allemands ou belges — explique leur part rÊduite. Les actifs totaux sous gestion se limitaient à 3,6 % du PIB fin 2015, loin de la moyenne de la zone euro (16,5 %) et de l’UE (25 %).  Le secteur attend une refonte depuis un certain temps , souligne JÊrôme Wiwinius, fondÊ de pouvoir et responsable clientèle grandes entreprises et relations internationales chez La LuxembourgeoiseVie, qui avait lu avec espoir le programme de la coalition gouvernementale promettant une
 rÊvision de la loi de 1999  au motif que  l’extension des rÊgimes complÊmentaires de pension aux professions libÊrales et indÊpendantes, ainsi qu’à certaines catÊgories de salariÊs non affiliÊs à un rÊgime d’entreprise s’avère nÊcessaire . Le gouvernement a finalement profitÊ de la transposition de la directive europÊenne de 2014 relative à l’acquisition et à la prÊservation des droits à pension complÊmentaire pour rÊformer le cadre lÊgal. Mais pas dans le sens voulu par le secteur. Celui-ci trouvait dÊjà contraignante la limitation de la dÊductibilitÊ fiscale à 20 % du revenu annuel. Le projet de loi ajoute un deuxième plafond fixÊ à 23.983 euros par an.  Cette limitation n’a pas de sens, surtout si on veut attirer de grands cadres
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DIGEST
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ÉCONOMIE
INDUSTRIE
+ D’1 MRD de l’Êtranger au Luxembourg , rÊagit Claudia Halmes-Coumont, directrice de Lalux-Vie.  Cela devient un frein au dÊveloppement de la Place au moment oÚ des sociÊtÊs britanniques envisagent de s’installer au Luxembourg. C’est contre-productif.  Le projet de loi demeure Êgalement vague sur la rÊtroactivitÊ de ses principes, plongeant les entreprises dans un flou juridique nÊfaste. Et si le gouvernement a, comme promis, ouvert aux indÊpendants la possibilitÊ de se constituer une pension complÊmentaire, il leur impose Êgalement ce plafond d’environ 1.200 euros mensuels.  Il ne prend pas
 Cela devient un frein au dĂŠveloppement de la Place.  Claudia Hal esÂCoumont Directrice de LaluxÂVie
en compte la forte volatilitÊ, d’une annÊe à l’autre, du revenu net des indÊpendants — qui n’est en outre connu qu’avec une annÊe de retard , notait Carlo Thelen, directeur gÊnÊral de la Chambre de commerce, sur son blog en juillet.  Les indÊpendants devront prendre une certaine marge  pour ne pas risquer de dÊpasser le plafond, estime JÊrôme Wiwinius. Quant aux salariÊs dont l’employeur ne propose aucun rÊgime complÊmentaire, ils n’apparaissent pas dans le projet de loi.  De nouveaux plafonds [ont ÊtÊ] fixÊs pour l’abattement en matière d’assurance-vieillesse dans le cadre de la rÊcente rÊforme fiscale , rÊtorque
Romain Schneider, ministre de la SĂŠcuritĂŠ sociale.
C’est, en euros, la valeur des investissements industriels annoncĂŠs au Luxembourg depuis juillet 2016, selon les calculs de Paperjam. Le ernier en ate a ĂŠtĂŠ ofďŹ cialisĂŠ le octobre par le producteur de porcelaine des Émirats arabes unis Rak Porcelain.
SIMPLIFICATION ADMINISTRATIVE RATÉE
Autre mesure qui ne passe pas : l’abolition pure et simple du rachat des droits acquis, autorisÊ jusqu’à prÊsent pour les salariÊs de plus de 50 ans, les montants rÊduits et les salariÊs Êtrangers. Un système en partie dÝ à la taxation à l’entrÊe de 20 % et visant à Êviter que le salariÊ, en transfÊrant son argent dans un plan de pension à l’Êtranger, n’y subisse une nouvelle imposition.  Le rÊgime complÊmentaire de pension Êtant par nature un instrument de prÊvoyance vieillesse, le but recherchÊ par les nouvelles dispositions (‌) consiste à recentrer le rachat sur des cas exceptionnels , argumente Romain Schneider. De quoi engendrer de n o m b re u x c o Ý t s p o u r l e s employeurs et les assureurs, qui devront garder contact avec les salariÊs ayant quittÊ l’entreprise pour les retrouver à la fin de leur carrière lorsque devront leur être versÊes leurs primes.  Le secteur des assurances est certes très digitalisÊ, mais la protection des donnÊes commence à prendre tellement de poids que nous n’avons plus le droit de recevoir des informations sur les nouvelles adresses des personnes , avertit JÊrôme Wiwinius.  Et gÊrer de petits montants n’est pas non plus facile et aura un coÝt.  Des critiques largement relayÊes par les chambres patronales et l’Association des compagnies d’assurance. Au final, le projet de loi sous examen,  au lieu d’apporter une simplification administrative, en ajoute une couche , rÊsume Mme HalmesCoumont. Le secteur rÊclame une table ronde entre l’Inspection gÊnÊrale de la sÊcuritÊ sociale, le ministère des Finances, et l’Administration des contributions
directes afin de retravailler le projet de loi à la lumière des avis dÊlivrÊs. En espÊrant aussi que le Conseil d’État penchera de son côtÊ. Et ce dans un dÊlai assez court, puisque la directive doit être transposÊe au printemps au plus tard. C. F. TISSU ÉCONOMIQUE
LA PLACE RESTE LE MOTEUR Le nombre de sociĂŠtĂŠs recensĂŠes par le Statec au 1er janvier 2017 a augmentĂŠ de 3,3 % sur un an, principalement sur la Place. Un effet Brexit ?
L’
attractivitÊ du Luxembourg se mesure aussi à la crÊation d’entreprises sur son territoire, donnÊe que le Statec relève annuellement. Selon les chiffres dÊvoilÊs en octobre, la hausse brute du nombre de sociÊtÊs actives au Luxembourg s’est ÊlevÊe à 3,3 % sur un an, ou 1.098 entitÊs. Au 1er janvier, 33.733 entitÊs Êtaient actives sur le territoire. Entre 2015 et 2017, la hausse atteint même les 36 %. Les donnÊes du Statec rÊvèlent que trois quarts des entreprises sont de petite taille. Elles fonctionnent pour la plupart avec un nombre restreint de salariÊs, voire sans. Les 166 entreprises qui emploient plus de 250 personnes ne reprÊsentent que 0,5 % du total. Une donnÊe qui se reflète
dans le classement des plus grands employeurs du pays, dominĂŠ par Post Luxembourg avec 4.350 employĂŠs, devant le groupe CFL (4.170 salariĂŠs) et ArcelorMittal (4.160).
STATU QUO
À l’analyse des secteurs d’activitÊ dominant l’Êconomie nationale, les 1.098 nouvelles entreprises qui se sont crÊÊes au cours de l’annÊe 2016 ont respectÊ à la fois les principaux domiciles privilÊgiÊs, ainsi que les secteurs en prÊsence. Les activitÊs de la place financière ont ÊtÊ largement en tête des raisons de la crÊation d’entreprises, en lien plus ou moins direct avec le Brexit. Les rÊcentes annonces d’investissements industriels – plus d’un ÉVOLUTION
ENTREPRISES EN ACTIVITÉ utre l’effet de la crise, l’Êvo lution du nombre d’entreprises a ÊtÊ globalement favorable depuis 2005. Nombre d’entreprises actives, en milliers 34 33 32 31 30 29 28 27 26 25 24 0
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ÉCONOMIE D RO I T D U T R AVA I L L O I 6 9 8 9
milliard – réalisés depuis l’été 2016 apporteront de nouveaux emplois, mais ne modifieront pas, en proportion de la composition du tissu économique national, le secteur financier regroupant à lui seul près d’un tiers du nombre d’entreprises actives. Comme par le passé, sur les 10 secteurs d’activité les plus représentés, ses différentes composantes – activités spécialisées, activités de services administratifs, activités financières, assurance et autres activités de service – figurent en bonne place. Le commerce, la construction et le secteur de l’horeca complètent
le tableau. Alors que des discussions évoquent de plus en plus le besoin de décentraliser l’activité économique pour juguler les défis de mobilité et de répartition territoriale, l’adresse de la capitale reste prestigieuse. Luxembourgville a attiré à elle seule 30,5 % des entreprises. Avec 10.041 entreprises officiellement présentes sur son territoire, Luxembourg-ville et sa périphérie immédiate restent encore et toujours le principal centre d’attractivité du pays, avec 29,7 % des sociétés présentes, devant Esch-sur-Alzette et la zone Bettembourg-Dudelange. T. R.
ÉCONOMIE CIRCULAIRE
L’IMPOSSIBLE PARI DU LUXEMBOURG ? Alors que le gouvernement cherche à faire du rand uché un exemple en matière d’économie circulaire, il continue de pr ner les bienfaits du libreéchange. eux visions a priori impossibles à faire cohabiter.
N
ous sommes condamnés à l’ouverture, nous n’avons pas d’autre choix que d’encourager le libre-échange. » Ces mots du ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, ont été prononcés le 25 septembre, lors de la visite au Luxembourg de la commissaire européenne au Commerce extérieur, Cecilia Malmström. Alors que les critiques sur les accords commerciaux internationaux se font de plus en plus nombreuses sur le continent, le Grand-Duché est un
allié précieux pour Bruxelles sur ce point. Basée essentiellement sur l’importation et l’exportation de biens comme de services, l’économie grand-ducale a en effet tout à perdre dans l’édification de nouvelles barrières douanières. Pourtant, le Luxembourg s’est lancé depuis quelques années dans un autre combat : le développement de l’économie circulaire. Si la définition de ce concept est aujourd’hui un peu floue, on sait que son objectif est de maximiser la réutilisation des matériaux et
DÉTACHEMENT DES TRAVAILLEURS CONSTAT La loi du 14 mars 201 sur le détachement des travail leurs impose désormais aux entreprises clientes luxem bourgeoises de vérifier que l’entreprise détachante a bien procédé à la déclaration et de collaborer acti vement avec l’ITM pour faire régulariser toute infrac tion à l’ordre public social commise par l’entreprise détachante. Elles s’exposent aux mêmes sanctions (de 1.000 à 5.000 euros par salarié détaché, limitées à 50.000 euros), ainsi qu’au paiement solidaire des salaires et indemnités dus aux salariés détachés.
CE QUE DEVRAIT DIRE LA LOI Se pose la question de la notion de « prestation de services ». Actuellement, les termes mêmes du Code du travail ne sont pas unanimes l’article L. 1411 (3) définit le salarié détaché comme celui qui exécute son tra ail au u em our pendant la durée limi tée déterminée par l e écution de la prestation de ser vices ». Mais selon l’article L. 1422 (1), l’obligation de déclaration à l’ITM incombe aux entreprises étrangères dont les salariés « exercent une activité au Luxembourg, y compris ceux qui font l’objet d’un détachement ». t selon le L. 1423, la communication des documents obligatoires dans ce cadre incombe aux entreprises étrangères dont le salarié exerce « à quelque titre que ce soit des activités au Luxembourg ».
QUE FAIRE ? En principe, on peut retenir que l’envoi de salariés au Luxembourg pour effectuer une simple livraison de mar chandises sans autre prestation de services par le four nisseur étranger, ou pour participer à des séminaires, formations ou réunions de travail sans prestation effec tuée au bénéfice d’une entreprise luxembourgeoise, ne devrait pas être considéré comme du détachement.
L’AVIS
Cecilia Malmström De passage au Luxembourg le 25 septembre, la commissaire européenne n’a pas eu à défendre les bienfaits du libreéchange.
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Ariane Claverie Avocate à la Cour et partner chez CastegnaroIus Laboris Luxembourg. Elle est notamment membre du conseil d’administration de l’Elsa Luxembourg (Employment Law Specialists Association).
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n plus de la nature de l’activité prestée au Luxem bourg, il est important que les entreprises étrangères s’assurent du caractère temporaire de cette dernière. L’enjeu est important car l’exercice d’une activité régu lière au Luxembourg dans le domaine du commerce, de l’artisanat, de l’industrie ou des professions libérales est soumis à une autorisation d’établissement.
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ÉCONOMIE
UN GRAND ÉCART IMPOSSIBLE ?
« Il s’agit d’une politique économique de niche, comme le pays est habitué à en faire, et pour le gouvernement, il n’y a aucune contradiction entre le capitalisme spatial de Spaceresources.lu, le capitalisme sauvage de la place financière et la promotion de l’économie circulaire et du développement durable, estime Katy Fox, anthropologue et fondatrice du Centre for Ecological Learning Luxembourg (Cell). Vu le modèle économique choisi par le Luxembourg depuis maintenant plusieurs décennies, il est difficile d’imaginer que l’économie circulaire devienne une réalité à grande échelle dans notre pays. » Un constat en partie partagé par Jean Lamesch, le vice-président du Conseil supérieur pour un développement durable, qui estime qu’il est illusoire de penser que le Luxembourg peut développer une économie circulaire propre. « Par contre, nous pouvons participer au développement de ce modèle à l’échelle européenne, explique-t-il. Par exemple, en exportant de façon plus systématique nos déchets dans les pays voisins où il existe des infrastructures pour les traiter. » Exemple avec les voitures. Le désassemblage d’automobiles pour la réutilisation de leurs composants nécessite des usines spécifiques, qui ne pourraient pas être rentabilisées pour le seul marché du Luxembourg. D’où le besoin d’une masse critique de véhicules usés. Or, chaque pays pourrait se spécialiser dans un domaine. Dans ce contexte, le libre-échange pour54 —
BLOCKCHAIN
DES PROMESSES INSOUPÇONNABLES Souvent abordée par les monnaies virtuelles ou la finance, la technologie de la blockchain présente de multiples applications. Elle est en train de faire ses preuves dans la mobilité, les assurances et… la pêche.
L
a pêche n’est pas l’industrie qui vient à l’esprit quand on aborde le sujet de la digitalisation. Et pourtant, aux côtés de la finance, elle va très certainement devenir l’une des pionnières en matière de blockchain. Cette technologie devrait en effet lui permettre de mettre en place un système de traçabilité très performant. Une aubaine dans un secteur en quête de pratiques plus éthiques. « La blockchain est, en fait, une chronologie sur laquelle sont enregistrés des événements, qui peuvent être des transactions, mais pas seulement, et dont est témoin chacun des membres qui la composent », simplifie Brian Behlendorf, le directeur exécutif d’Hyperledger, une plateforme collaborative hébergée aux ÉtatsUnis par la fondation Linux. Le but de cette structure créée en décembre 2015, et à laquelle se sont associés de puissants
ENTREPRISES QUI DÉVELOPPENT DES SOLUTIONS BLOCKCHAIN Par secteur d’activité, en 2017 En %
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Secteur financier
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ICT et médias
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Sciences de la vie et santé
rait se rapprocher de l’économie circulaire. C’est du moins l’avis de Benny Mantin, le directeur du Luxembourg Centre for Logistics and Supply Chain Management (LCL), qui rappelle que le GrandDuché souhaite également devenir un hub logistique au niveau de l’Europe. « Le développement de l’économie circulaire passera non seulement par une politique de design des produits mieux adaptée à leur réutilisation, mais aussi par une logistique efficiente », dit-il. Une vision qui permettrait au Luxembourg d’allier ces deux concepts économiques à première vue incompatibles. J. M.
Produits de consommation et industrie
donc, indirectement, de réduire le commerce extérieur. Ce modèle pourrait permettre d’économiser annuellement entre 300 millions et 1 milliard d’euros en coûts d’approvisionnement pour les entreprises du Grand-Duché et de créer jusqu’à 2.300 emplois dans les trois prochaines années, prédisait en 2015 une étude du ministère de l’Économie. Et les conclusions de l’étude Rifkin, présentées à l’automne 2016, sont venues renforcer la volonté du Luxembourg de devenir un pionnier dans ce domaine.
SOURCE Deloitte
groupes comme Cisco, IBM, Intel, ou encore Boeing, est de développer des outils en open source pour permettre l’essor de cette technologie. « Les crypto-monnaies ne sont qu’une application de la blockchain, continue Brian Behlendorf. Le grand intérêt de celle-ci est d’instaurer un degré de confiance très élevé parmi ses utilisateurs car, une fois enregistrés, les événements qui y sont inscrits sont infalsifiables. » Du pêcheur au consommateur, la traçabilité d’un poisson, même pêché à l’autre bout du monde, pourrait donc être totalement transparente grâce à un registre distribué – distributed ledger en anglais –, l’autre nom de la blockchain. Un système qui pousserait non seulement tous les maillons de cette industrie à avoir des pratiques plus éthiques, mais qui constituerait en plus un argument commercial auprès des clients finaux. Et cette logique peut être reproduite à l’ensemble de l’industrie alimentaire ou à celle des diamants, qui est souvent pointée du doigt comme étant source de trafic et d’inégalités. « La technologie de la blockchain change la manière d’appréhender son business et d’enregistrer des transactions », résume Brian Behlendorf.
DES « SMART CONTRACTS » TOTALEMENT AUTOMATISÉS
Cette possible révolution en cours est considérée comme une opportunité à ne pas manquer pour IBM. L’Américain est déjà très actif dans ce domaine, et mène plusieurs projets de recherche en
parallèle avec des partenaires privés ou institutionnels. Ainsi, le groupe travaille en ce moment avec l’autorité en charge des immatriculations des Pays-Bas, la RDW, qui souhaite réglementer les vélos électriques. « Aujourd’hui, quand on se fait voler son vélo, il faut aller faire une déclaration à la police, puis auprès de son assureur en prouvant que son cadenas était bien verrouillé pour avoir droit à un remboursement, détaille Louis de Bruin, responsable pour l’Europe de la technologie blockchain chez IBM. Grâce à la blockchain et à l’internet des objets, qui nous permettent de savoir à tout moment où se trouve notre vélo et s’il est protégé, nous allons pouvoir connecter l’ensemble de ces acteurs, et tous seront au courant d’un éventuel vol au moment même, sans qu’aucune déclaration ne doive être faite. » D’une certaine manière, ce système existe déjà dans le secteur des assurances. Le 13 septembre dernier, Axa a été le premier grand groupe d’assurance à intégrer cette technologie sur une offre permet-
« La blockchain change la manière d’appréhender son business. » Brian Behlendorf Hyperledger
tant de couvrir les retards d’avion. Il s’agit d’un smart contract inscrit dans une blockchain, elle-même connectée aux bases de données du trafic aérien mondial. « Dès lors qu’un retard de plus de deux heures est constaté, l’indemnisation se déclenche automatiquement », précise l’assureur sur son site internet. Malgré la multitude de possibilités qu’elle offre, la technologie de la blockchain rencontre encore
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EZRI KAHN — Après Anvers et Zurich, le créateur belgo-israélien a choisi d’installer son atelier au Luxembourg. Depuis 2013, cet « artisan tailleur pour femmes » est devenu un acteur incontournable de la mode made in Luxembourg.
C E L E B R AT I N G LUXEMBOURG MIR WËLLE WEISE WIE MIR SINN
MERCREDI 13 DÉCEMBRE 2017 — LUXEMBOURG CONGRÈS Lors d’une soirée de gala, Maison Moderne célébrera le Luxembourg à travers celles et ceux qui contribuent à son rayonnement international. Cette grande soirée se déroulera sous le parrainage de Monsieur le Premier ministre Xavier Bettel. celebratingluxembourg.com
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ÉCONOMIE LUXEMBOURG PERFORMANCE INDEX
aujourd’hui une certaine réticence dans le monde des affaires. Immature pour certains, trop complexe pour d’autres, le chemin risque d’être long avant que le « registre distribué » ne s’impose. Pourtant, la technologie est prête, assure Brian Behlendorf. Et de conclure : « Notre objectif est de pouvoir offrir très rapidement une base de programmation qui permette à n’importe quelle entreprise de créer en une journée sa propre blockchain, comme on crée un site internet. » J. M.
(LPI)
NOVEMBRE 2017 CHÔMAGE RETOUR À 6% EN AOÛT
INFLATION EN BAISSE
Le taux de chômage s’élevait à 6 % de la population active au 31 août 2017, contre 6,1 % au 31 juillet. Comparé au mois d’août 2016, il baisse de 3,2 %. ne reprise de l’emploi qui profite majoritairement aux moins de 30 ans (6,4 sur un an).
Le taux d’in ation annuel a atteint 1, 6 en septembre, enregistrant une diminution de 0,16 % par rapport au mois d’août, où il avait frôlé les 2 %. Cette diminution a été possible grâce à la baisse des prix des biens et services (0,23 ). Les produits pétroliers, par contre, ont augmenté de 1,54 .
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CARRIÈRES
Âgé de 39 ans, Tiago ias a rejoint Leap en tant que head of IT ope rations. Il dispose de plus de 15 ans d’expérience dans la sécu rité et les réglementations des sys tèmes de l’information, les solutions informatiques, l’audit et la gestion de l’infrastructure.
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L’économie luxembourgeoise est considérée comme étant la 19e la plus compétitive au monde par le Forum économique mondial dans son dernier Global Competitiveness Report, publié au mois de septembre. À l’échelle de l’Union européenne, le rand uché se classe 7e. Pour la Chambre de commerce, il n’y a toute fois pas de quoi crier victoire. L’organisation professionnelle estime même que « le relatif piéti nement de ces dernières années indique que des défis et des inefficiences structurelles per sistent, et qu’ils ont, au plus, été momentanément occultés par l’embellie conjoncturelle ».
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Lionel Faye, 41 ans, a été promu responsable du département d’ingé nierie patrimoniale au sein d’Indosuez ealth Manage ment Europe. Il avait intégré le département d’ingénierie patrimo niale de l’entreprise en 2005. NT
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P IS S ’INV STISS M NT
Vincenzo Salari, 36 ans, occupe le poste de global head of real estate d’Indosuez Wealth Management urope. Il occupait aupa ravant le poste de senior manager chez KPM Luxembourg, o il était chargé de la création et du déploie ment du département immobilier. NT
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COMPÉTITIVITÉ BIEN, MAIS PEUT MIEUX FAIRE
ominique Moinil, 57 ans, est chief compliance officer d’Indosuez Wealth Management urope. Il était aupara vant secrétaire général de l’ingénie rie métier au sein du même groupe. NT
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FONDS À UN CHEVEU DES 4.000 MILLIARDS La valeur des actifs nets gérés depuis le Luxembourg à la fin du mois d’ao t atteignait les 3.98 milliards, soit une augmentation de 0, 5 , ou 29, 4 mil liards en un mois. Par rapport au 31 août 2016, cette augmentation est de 9,55 . Le nombre des orga nismes de placement collectif ( PC) a par contre diminué à 4.118, contre 4.133 le mois précédent. En milliards d’euros
Classement 25e 24e 23e 22e 21e 20e 19e 18e 17e 16e 15e 14e 13e 12e 11e 10e 9e 8e 7e 6e 5e 4e 3e 2e 1e
SOURCE Forum économique mondial
PRÉSENTÉES PAR
PRODUCTION INDUSTRIELLE LA ZONE EURO CONTINUE DE CROÎTRE La production industrielle de la zone euro a aug menté de 1,4 au mois d’ao t, par rapport au mois précédent, selon les dernières données d’Eurostat. Une augmentation notable lorsque l’on sait que cette progression n’avait été que de 0,3 % au mois de juillet. Comparé au mois d’ao t 2016, ce m me indi cateur affiche une augmentation de 3,8 .
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SOURCE CSSF
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SOURCE Eurostat
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publireportage
PIERRE VON BERG |
SIYOU
HOUSE17 Entre classicisme et modernité, un club de nouvelle génération . Alors qu’il s’apprête à souffler sa 4e bougie, le club de membres privé du centre-ville a trouvé sa vitesse de croisière en redéfinissant les codes propres à l’univers des cercles de gentlemen. Par gentlemen il faut aujourd’hui comprendre « ladies and gentlemen » puisque fort heureusement, l’époque où les honorables membres du Nairobi Club s’offusquaient de la présence de la baronne Blixen est révolue et nombreux sont désormais les cercles qui accueillent hommes et femmes avec les mêmes égards. La question ne s’est jamais posée chez House17 puisque d’emblée, le club a choisi une approche contemporaine que l’on pourrait qualifier de « décontractée chic » : le port de la cravate n’y est pas obligatoire et les jeans n’y sont point bannis …mais l’élégance y est particulièrement appréciée. Esprit club, es-tu là ? Bien ancré dans son époque puisqu’il est possible d’y traiter ses affaires muni de son ordinateur portable, le club attire entre autre une clientèle qui apprécie l’ambiance raffinée de ses salons pour y organiser réunions et conférences avant de profiter du restaurant désormais dirigé par le chef Alexis Julien. Il serait toutefois réducteur de considérer House17 comme un business club : les membres prennent plaisir à profiter du cigare lounge et de la salle de billard et se retrouvent volontiers à l’occasion de soirées musicales, artistiques ou tout simplement festives… Visite guidée de la première exposition jamais consacrée à l’art aborigène au
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Luxembourg, récital du pianiste virtuose Jean Muller, soirées de découvertes gastronomiques et œnologiques sont autant d’opportunités de rencontres et d’échanges très appréciées. Un club de membres privé nouvelle génération pour une nouvelle génération de membres ? Sans doute, puisque la clientèle est relativement plus jeune que dans les clubs ‘traditionnels’ : la moyenne d’âge oscillerait entre 40 et 50 ans, serait de facto professionnellement active et désireuse d’élargir son cercle de contacts. Cela tombe bien : la maison fait de la convivialité un de ses grands atouts : l’accueil y est cordial, le service jeune et sympathique et les rapports facilités par l’ambiance chaleureuse. Et ailleurs ? L’époque bouscule les codes dans tous les domaines et les cercles et clubs à travers le monde ne font pas exception : le formalisme empesé cède progressivement le pas à une élégante simplicité ainsi qu’en témoigne par exemple le succès du Soho House de Londres. De cette modernité qui surprend puis séduit, House17 pourrait bien être l’ambassadeur au Luxembourg .. Infomations : www.house17.lu
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AVEC PEGGY ET RÉMI
L’essentiel de l’actu et de la musique sur 107.7 FM Vous êtes 112 200* à nous écouter chaque jour. Écoutez aussi «L’essentiel Radio» sur votre mobile grâce à l’application «L’essentiel» ou sur lessentiel.lu * Etude TNS ILReS Plurimedia 2017-II et Frontalière 2017, LAV 12 + Audience nette 7 jours.
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espresso conversations envies Multimillionnaire au grand cœur. Détaché d’enjeux pécuniaires, Alexandre Mars est devenu philanthrope pour aider la jeunesse en difficulté. erri re le visage d’éternel jeune premier se cache une vision limpide à découvrir en page 60. Autre secteur, autre vision. Hugues Delcourt se livre en page 74. Le CEO de la Banque internationale à Luxembourg se sent chez lui au sein de l’institution et au rand uché. Des subprimes au populisme, le lien n’est pas évident. Et pourtant. Pascal Morin, auteur d’un livre sur le sujet, confronte son point de vue – pas si éloigné que cela – à celui de l’universitaire Philippe Poirier. Bavardages en page 88. Novembre 2017 —
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Alexandre Mars Entrepreneur philanthrope
« ON P E UT CON STRU I R E U N MON DE M E I LLE U R » Auteur
thierry raizer Photographe
edwin tse
Après un parcours fulgurant dans le monde de l’ICT, Alexandre Mars a décidé, en 2014, de se consacrer à la philanthropie en créant la Fondation Epic. L’entrepreneur qui a fait fortune évangélise désormais aux quatre coins de la planète. Rencontre à l’occasion de son passage au Luxembourg. 60 —
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CONFIANCE Alexandre Mars ambitionne e re onner confiance dans le don en utilisant des méthodes et des outils transparents.
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N O U V E L L E G É N É R AT I O N Alexandre Mars assume son rôle et sa place dans le milieu de la philanthro pie. Un coup de jeune face es fi ures co e ill Gates ou George Soros.
« L E D O N D OI T ÊT R E S A N S D OU L E U R , SY ST É M AT IQU E ET OP T IO N N E L . » 62 —
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M PAPERJAM Monsieur Mars pense ous u un philanthrope sommeille en chaque entrepre neur ou chef d’entreprise ?
Alexandre Mars Il y a trois types d’entrepreneurs ou de patrons. Le premier est celui que j’appelle les activistes du bien social, assez peu nombreux. On peut prendre comme exemple Bill Gates. Peu importe l’impact sur leurs finances, ces activistes vont aller jusqu’au bout de leur projet. Le deuxième type est celui que j’appelle les « Oncles Picsou ». C’est celui qui dira « plus, ce n’est jamais assez » et qui ne veut pas partager. Mais l’immense majorité des leaders et des entrepreneurs sont dans la troisième catégorie : celle des pragmatiques. Souvent, on dit que le bon entrepreneur, c’est le darwinien. Ce n’est pas l’espèce la plus forte qui survit, mais c’est celle qui sait s’adapter. Depuis deux ans, nous assistons à un changement de plus en plus important dans notre monde et ceci grâce à la génération des millennials, qui a moins de 30 ans, qui veut autre chose comme modèle de société et qui demande aux entreprises qu’elles s’impliquent différemment dans la vie de la société. Je pense que les entrepreneurs, les chefs d’entreprise n’ont pas tous une attirance naturelle en eux pour la philanthropie, mais ils se rendent compte qu’elle va être bénéfique pour leur entreprise, pour leurs salariés, pour leurs clients et pour leur famille. C’est pour cela qu’Epic réussit si bien, c’est parce que nous intervenons dans le bon timing.
Ce sont donc les jeunes recrues qui poussent vers ce changement…
Actuellement, lors d’un entretien d’embauche dans les grandes entreprises, la deuxième ou troisième question posée par le candidat ne concerne plus son bureau, la voiture de fonction ou tel ou tel avantage, mais quel est le sens de l’entreprise. Ils veulent savoir ce que l’entreprise va faire avec ses bénéfices et son impact sur la société. Et si l’entreprise ne peut pas
fournir de réponse à cette question, on se rend compte que les candidats passent leur chemin. 50 % de la main-d’œuvre en 2020 aura moins de 30 ans. Ces faisceaux font que le monde change. Comment analyser le don d’un point de vue macroéconomique ? Tout d’abord, le don venant de la religion : pendant des siècles, c’est elle qui aidait, qui était en charge du don en local. Puis, dans les pays développés, l’État a pris ses responsabilités en voulant construire une meilleure protection sociale et a augmenté les impôts des citoyens pour remplir cette mission de service public. Mais depuis la crise pétrolière de 1973-1974, hormis des exceptions comme le Luxembourg, les pays se sont surendettés à tel point qu’ils n’ont plus les moyens de leurs ambitions et font déjà beaucoup. Vient le troisième pouvoir, qui est celui de la société civile. Pendant très longtemps, ce pouvoir ne s’est pas ou très peu intéressé au bien social au sens large. Mais avec cette nouvelle génération qui arrive, les entreprises qui ne le font pas se rendent compte qu’elles éprouvent des difficultés à embaucher et garder les talents, ainsi qu’à vendre leurs produits. C’est dans ce contexte que nous agissons avec une vision simple : nous voulons que le don devienne la norme, que chacun, à chaque niveau, puisse faire quelque chose. o
ent enten e ous par enir
Nous dédions notre action à l’enfance et la jeunesse, entre 0 et 25 ans. Nous avons pris le parti de démontrer au monde que l’on peut sélectionner des organisations qui sont toutes de confiance et qui font un travail extraordinaire. Cependant, nous connaissons tous des retours de personnes qui indiquent qu’elles ne sont pas sûres de la bonne allocation ou du bon usage de leur don pour des raisons normales. Nous avons donc voulu réinstaurer une confiance pour que les gens donnent davantage. C’est pourquoi nous avons développé deux types de solutions. La première est d’impact. Nous n’avons pas voulu réinventer la roue, nous sommes donc allés voir des organisations expertes dans différentes régions du monde afin qu’elles nous servent de relais pour trouver des dossiers de demande de soutien en les présélectionnant. Nous en avions 3.500 à analyser en début de cette année, en provenance d’ONG ou d’entreprises sociales. Nous avons une équipe qui passe sept mois, de janvier à juillet, à sélectionner la crème de la crème de ces dossiers. Et chaque année,
CV
ALEXANDRE MARS EN CINQ DATES 1996
Création, alors qu’il était encore étudiant en management des affaires à Paris auphine et à HEC, de A2X, agence web pionnière en Europe.
19 98
Lancement de Mars Capital, sa propre société d’investissement.
20 0 1
Lancement de Phone alle . En quelques années, elle devient la plus grande société de marketing mobile en Europe, revendue en 2007 à Publicis.
20 0 6
Lancement de Scroon, système de management pour réseaux sociaux, revendu en 2013 à lackberr .
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Se lance dans la philanthropie avec la Fondation Epic qu’il implante à New York, où il vit depuis 2007.
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PAT R I E S Le Français Alexandre Mars a élu o icile rookl n où il vit avec sa famille. Il n’oublie cependant pas ses couleurs natales.
PA RC O U RS
VOYAGES INITIATIQUES Alors qu’il était il y a cinq ans dans la position enviable de pouvoir vivre de l’argent qu’il avait gagné en lançant différentes entreprises, Alexandre Mars a pris le parti de venir en aide aux autres. Un nou veau chapitre dans la vie de cet entre preneur plutôt précoce. À 17 ans, il a lancé sa première société, qui organisait des concerts dans des lycées. À 20 ans, il a le nez creux, puisqu’à l’époque le web n’en était qu’à ses balbutiements au sein des entreprises. En créant l’une des pre mières agences de design web, il a occupé le marché avant tout le monde. Même coup d’avance en créant Phonevalley dans le marketing mobile, revendue ensuite à Publicis. L’histoire se répète lorsqu’Alexandre Mars constate que les entreprises auront besoin de gérer leur présence sur les réseaux sociaux. La startup Scroon était née avant d’être vendue à Blackberry. Arrivé à l’âge de 40 ans, il a donc voulu comprendre les pro bl mes avant de lancer sa startup philanthropique. Une démarche qui l’a amené à partir à la décou verte de populations à travers le monde pendant un an, accompa gné de son épouse et de leurs trois enfants. Un voyage initiatique qui a jeté les fondations d’Epic.
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« L’IMMENSE MAJORITÉ DES ENTREPRENEURS SONT DES PRAGMAT IQU E S . »
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HOLDING
COLONNE VERTÉBRALE Alexandre Mars continue de s’investir dans l’entrepre neuriat et dans la gestion d’un portefeuille qui est cha peauté par sa holding lisce. Celleci investit dans une série de sociétés, plutôt orientées vers le monde des technolo gies, qu’Alexandre Mars connaît bien. ans le portefeuille de la société, on retrouve notam ment des participations dans Pinterest, lablacar ou encore Spotif . Les revenus générés par ces investisse ments permettent de faire fonc tionner la Fondation Epic.
nous sélectionnons une dizaine de nouvelles organisations que l’on aide pendant trois à plus de cinq ans. Nous avons aussi développé une application mobile pour tracer les dons, ce qui permet aux donateurs de suivre les nouvelles liées de l’organisation à laquelle ils ont donné de l’argent. Pourquoi aurionsnous un accès à l’information différent de celui d’une application telle que vous utilisez quotidiennement ? Troisièmement, nous poussons les donateurs à aller visiter les organisations, nous allons aussi les filmer en réalité virtuelle pour engager d’autres personnes à les soutenir. L’utilisation de cette méthodologie et de ces outils vise à redonner confiance aux donateurs. La deuxième solution concerne le « plus » donner. Nous nous rendons dans une quinzaine de villes du monde, comme Luxembourg, Hong Kong, Paris ou encore New York pour évoquer le sujet du don et donner accès à notre sélection et à nos outils aux individus. Vous investissez donc de votre temps et votre argent pour faire fonctionner Epic.
Absolument. Cela me coûte 2 millions, qui vont être nécessaires pour financer les frais de la structure. Quant à Epic, nous n’avons aucun modèle économique. 100 % des dons vont aux organisations.
Outre les individus, vous vous adressez aussi aux chefs d’entreprise.
à ce que 50 % des entreprises proposent à leurs employés de donner une part de leur salaire, que 50% des hôteliers, des restaurateurs, des sites internet proposent à leurs clients d’arrondir la facture à l’euro supplémentaire. Le but, c’est vraiment de faire quelque chose qui devienne la norme. Aux nouveaux entrepreneurs qui ne font pas encore de profit, ou à ceux qui veulent créer leur entreprise, nous proposons de faire une promesse sur les actions, soit de verser un pourcentage de leurs actions uniquement quand ils auront gagné de l’argent. Toutes ces solutions et démarches ont pour ambition de déclencher des actes de don dès aujourd’hui, car nous ne pouvons plus attendre. ue retire ous e os rencontres au Luxembourg ?
D’abord, que les problématiques et les aspirations se retrouvent d’un pays à l’autre, et c’est logique : les millennials, par exemple, sont ultra connectés, donc ils partagent leurs valeurs au-delà des frontières et adhèrent aux élans que l’on voit dans les autres pays. Je vois aussi que les Luxembourgeois ont réellement envie de participer à ces nouvelles initiatives qui mettent le don au cœur de l’activité économique. Maintenant, si l’élan est transfrontalier, la structure de l’engagement doit s’inscrire dans la logique locale, en tenant compte des aspects législatifs. De même que les modalités de la pratique du don, comme pour notre « Sharing Pledge », s’adaptent au secteur d’activité des entreprises, de la start-up au grand groupe, la forme de l’engagement doit aussi épouser les conditions spécifiques des entreprises du Luxembourg. Et c’est pour mieux connaître ces dimensions qu’il est impératif pour moi de rencontrer les dirigeants locaux et d’échanger avec eux.
C’est en effet notre deuxième segment de clients. Nous leur fournissons aussi des solutions, tout d’abord le don sur salaire. Nous proposons aux entreprises d’inciter leurs employés à donner le montant de leur salaire après la virgule et d’organiser un vote entre les employés pour désigner les associations qui leur parlent le plus. C’est un processus génial qui permet de motiver au sein des entreprises. Nous EN INDE venons par exemple de l’implanter chez Dior, car cette démarche était très demandée par leurs clients et les employés. La recette fonctionne, car nous pensons que le don doit être sans douleur, systématique C’est le pourcentage et optionnel. Si nous n’aimons pas payer les impôts, c’est parce de leurs bénéfices nets que les entreprises que c’est obligatoire. Dans indiennes qui génèrent notre cas, c’est le donateur qui des revenus annuels décide, et surtout, ce n’est pas de plus de 78 millions de très douloureux dans le cas du dollars doivent verser montant après la virgule. Nous à des associations à misons aussi sur l’arrondi sur caractère social, selon la facture. Notre objectif est une loi mise en place que le don devienne la norme, dans ce pays de et d’aboutir ainsi, d’ici cinq ans, 1,2 milliard d’habitants.
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Que représente Luxembourg dans votre emploi du temps ?
Mon emploi du temps est assez chargé – c’est vrai aussi le week-end, d’ailleurs ! J’essaie de passer une journée au Luxembourg plusieurs fois par an, de même pour Bruxelles, Londres et Paris, où je me rends régulièrement. Mais ce qui compte, ce n’est pas tant ma présence, mais celle du mouvement Epic, qui se matérialise en trois cercles : l’équipe qui travaille avec moi, et dont certains membres sont basés à Bruxelles et à Paris ; les ambassadeurs d’Epic, qui sont des hommes et des femmes de la société civile qui apportent leur
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expertise et leur réseau pour soutenir Epic ; et toutes les personnes qui se retrouvent dans le mouvement et les initiatives que l’on soutient. Ces personnes-là animent la fondation et la font avancer. Je souhaite que ce mouvement grandisse au Luxembourg, et c’est le sens de ma visite récente. uels essa es a e ous souhaité éli rer en priorité aux audiences rencontrées ?
D’abord, que la philanthropie est stratégique pour les entreprises. Elle est utile pour témoigner de l’alignement des compagnies sur les aspirations des jeunes générations. Elle est aussi nécessaire au sens civique, car on ne peut plus accepter que des gens souffrent et que les entreprises restent uniquement focalisées sur la poursuite des profits. Il faut que les entreprises, et cela veut dire les hommes et les femmes dans les entreprises, prennent pleinement conscience de leur responsabilité sociale et partagent leur succès avec joie et sans douleur. C’est possible, notamment grâce aux solutions dont j’ai parlé durant toutes mes rencontres.
stce en raison e certaines éceptions quant à l’évolution de la société et de l’hu main que vous avez souhaité lancer Epic ?
os actions sontelles l illustration une forme d’impuissance de la part des res ponsables politiques ?
On ne peut pas regarder les pouvoirs publics de loin, comme s’ils étaient sur une autre planète : ce sont les mêmes dirigeants politiques qui cherchent à combler les déficits publics, faciliter l’insertion des personnes sans emploi, défendre et protéger leurs concitoyens et construire les infrastructures de demain. C’est beaucoup. Donc le constat que les responsables politiques ne peuvent pas tout résoudre est plus une observation logique de l’ensemble de leurs obligations qu’un aveu d’impuissance. Comme je le disais, pendant des siècles, ce sont les religions qui tenaient les rênes de la charité, et c’est essentiellement au XXe siècle que les États ont pris la dimension de leur responsabilité sociale. Aujourd’hui, ces États ont du mal, donc la société civile et les entreprises doivent prendre leur part.
Pense ous a ir pour une sorte e capi talisme à visage humain ?
Le capitalisme a toujours un visage humain : chaque personne en situation de responsabilité économique est le visage du capitalisme. On n’invente pas une nouvelle forme de capitalisme, on injecte une dimension sociale dans l’exercice des responsabilités économiques. Lorsqu’un PDG choisit une allocation des profits entre les dividendes, la recherche, le don et l’augmentation du salaire des employés, il montre son vrai visage. Ce sont ces décisions qui définissent le visage du capitalisme.
L’humain, c’est beaucoup de choses. C’est beaucoup d’énergie, d’abord, et en tant qu’entrepreneur, j’ai vu – et j’ai dépensé – beaucoup d’énergie. On ne peut pas changer le monde sans énergie. Ça, ça ne m’a jamais déçu. La deuxième chose qu’on rencontre en étant « serial entrepreneur », c’est aussi la passion de résoudre des problèmes. Quand j’ai fondé Epic, je cherchais à résoudre des problèmes spécifiques à la philanthropie, et il se E N R E C H E RC H E trouve que certaines des soluD’ I M PAC T tions sont massivement applicables avec des effets d’échelle considérables, et c’est le cœur du mouvement pour que le don devienne la norme. Donc, ma démarche avec Epic est inspirée de l’approche entrepreneuriale. C’est la proportion Si j’étais déçu par l’humain, je ne me battrais pas pour fédé- des 1325 ans qui veulent rer les énergies. Je crois fonda- travailler pour une entre prise qui se soucie de mentalement que l’on peut sa contribution à la société, construire un monde meilleur. selon Forbes. Plus de la Si l’on cherche ce qui me déçoit, moitié de ces jeunes c’est surtout le fait que certaines seraient prêts personnes bénéficient d’un suc- à revoir leurs prétentions cès considérable, mais qu’elles salariales à la baisse pour n’en fassent rien pour aider les entamer un travail dans autres. Je ne trouve aucune jus- lequel ils pourraient avoir un impact sur la société. tification humaine à cela.
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Quelles sont les qualités néces saires à un entrepreneur, qui vous sont aussi utiles dans la philanthropie ?
R EV U E D E P R E SS E
MÉDIATIQUE POUR LES BONNES CAUSES Avenant, pédagogue, stratège et déterminé à faire bouger les lignes sans mettre de filtre sa pensée, Alexandre Mars est tout cela à la fois. Et la presse l’a bien compris. Les différents articles de la presse internationale qui relatent l’aventure d’Epic l’abordent d’abord par la personnalité de son fondateur, né le 9 décembre 19 4 à Boulogne Billancourt, en région pari sienne. Un entrepreneur dans l’âme qui se prête naturellement au jeu des questions / réponses. Plus que des projets dévelop pés sur place par les associa tions, il est avant tout question du charisme d’Alexandre Mars et de sa manière d’élargir son réseau de potentiels dona teurs au sein des cercles décisionnels, qu’ils soient politiques ou du monde de l’en treprise. Un biais qui prouve que la philanthropie est loin d’être communément répandue, et qu’elle passe d’abord par des visages qui l’incarnent et qui doivent servir de relais entre les personnes dans le besoin et celles qui peuvent partager leurs succès.
La passion de résoudre des problèmes, de se remettre en question, d’explorer de nouvelles voies, voire le culot de demander ce qui dérange, la patience pour expliquer, le sens du réseau, et l’aptitude à rassembler autour de moi la meilleure équipe possible.
Avec un tel parcours, comment arri e ous ar er les pie s sur terre ?
J’ai trois ancres dans ma vie : d’abord, ma famille – ma femme et mes trois enfants. Je voyage énormément, mais j’essaie de passer un maximum de temps avec eux. Ça, ce n’est pas négociable. Ensuite, j’ai la chance de passer plusieurs mois par an à
BON CHOIX « La problématique n’est pas celle du nombre de causes, mais celle de trouver les meilleures organisations pour avoir un impact réel. »
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« C E QU I M E D É ÇOI T, C ’ E ST QU E D E S P E R S O N N E S B É N É F IC I E N T D ’ U N SUC C È S CO N S I D É R A B L E , M A I S QU ’ E L L E S N ’ E N FAS S E N T R I E N P OU R A I D E R L E S AU T R E S . » Novembre 2017 —
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visiter les organisations que l’on aide ou que l’on envisage d’aider sur le terrain. Et là, je vois à la fois l’amplitude du besoin, mais aussi le potentiel exceptionnel pour parvenir à résoudre ces injustices qui frappent les enfants et les jeunes adultes. Ça me permet de garder des perspectives. Et puis, ma troisième ancre, c’est mon système : je pratique les arts martiaux et je fais du sport régulièrement, j’ai mes habitudes dans certains restaurants. J’ai besoin de la sécurité d’une certaine routine pour me permettre de garder les pieds sur terre, et tous ceux qui m’entourent me permettent cela. Quelle est votre plus grande satisfaction professionnelle ?
« L A P H I L A N T H ROP I E E ST ST R AT É G IQU E P OU R L E S E N T R E P R I S E S . » AVENTURE EPIC
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uelles étu es conseillerie ous jeunes défavorisés ?
es
Plusieurs organisations du portefeuille Epic apprennent aux jeunes de milieux défavorisés à écrire du code. Le code, ça ne discrimine pas. Quand on écrit du code, on est juge sur ce que l’on produit. Et notre économie a énormément besoin de développeurs informatique. C’est ce que je leur conseillerais d’apprendre.
uelles étu es conseillerie ous es jeunes qui ont la chance de grandir dans un environnement « sécurisé » ?
L A F O N DAT I O N
Créée en 2014, la Fondation Epic est devenue une véri table entreprise dédiée à la philanthropie. ncore startup, selon son fondateur Alexandre Mars, elle touche néanmoins déjà 37 organisations dans 13 pays d’Afrique et d’Asie, mais aussi dans des régions d’ urope ou des tats nis, avec des projets par exemple à Londres, San Francisco, Paris et Lyon. Ce qui représente, trois ans après sa création, ossiers anal sés sur base de l’impact social, de la gouvernance et du leadership de l’association. Une méthode qui a permis d’aider 5.676.000 enfants et jeunes.
Professionnellement, c’est de parvenir à mettre en place une idée. C’est cela qui rend entrepreneur. Des bonnes idées, tout le monde peut en avoir. Les faire passer du papier à la réalité, cela exige du travail, de la patience, et encore plus de travail. Donc quand ça marche, ça donne une grande satisfaction.
Pour celles et ceux qui viennent d’un environnement sécurisé, je leur dirais de choisir leurs études pour avoir du succès, mais surtout de faire quelque chose avec ce succès. On n’a pas davantage besoin de travailler dans le secteur social pour cultiver une dimension sociale que d’être prêtre ou religieuse pour pratiquer une religion.
o ent o e ous l é olution pic l’horizon des dix prochaines années ?
CODE Pour Alexandre Mars, le code informatique ne discrimine pas. Il en recom manderait l’apprentissage aux enfants de zones défa vorisées comme outil d’édu cation et d’émancipation.
Notre but est bel et bien de faire en sorte que le don devienne la norme, et nous avons déjà développé plusieurs types de solutions pour cela. Chacune de ces solutions peut elle-même grandir et explorer de nouvelles avenues. Par exemple, nous avons apporté une réponse au besoin d’impact social en créant un portefeuille d’organisations qui aident les enfants et les jeunes adultes en les sélectionnant grâce à une méthodologie sophistiquée. Cette méthodologie pourrait évidemment être utilisée pour sélectionner
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AIR NOUVEAU DANS L’INVESTISSEMENT La BCEE investit dans le fonds « Forestry and Climate Change Fund » et contribue ainsi à la préservation des forêts tropicales. Le fonds finance des PMEs, communautés et organisations regroupant les paysans actifs dans la gestion et l’exploitation durable de forêts tropicales en Amérique du Sud. Il s’agit d’un partenariat public-privé luxembourgeois novateur qui cherche à développer des nouveaux modèles d’affaires mariant des objectifs de rendement avec des cibles concrètes en termes de lutte contre le changement climatique. Cet investissement, qui combine des aspects sociaux, écologiques et économiques, répond parfaitement aux objectifs d’entreprise socialement responsable de la BCEE.
Banque et Caisse d’Epargne de l’Etat, Luxembourg, établissement public autonome, 1, Place de Metz, L-2954 Luxembourg, R.C.S. Luxembourg B 30775 www.bcee.lu tél. (+352) 4015 -1
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des organisations agissant sur d’autres thèmes, comme l’environnement ou les droits des minorités. Ensuite, notre présence dans de nombreux pays fait de nous un observatoire des meilleures pratiques qui pourraient aisément être exportées pour faciliter un partage des solutions qui marchent d’un pays à l’autre au travers de politiques publiques. Ce fut déjà le cas entre la France et la Belgique, d’ailleurs. uels ponts peuton établir entre l action pic et l action autres or anis es ans es créneau co e la icrofinance
Nos actions sont souvent complémentaires. Par exemple, nous sommes partenaires de Microdon, une société française spécialisée dans l’implémentation de solutions de microtransactions, comme le don sur salaire. C’est d’ailleurs elle qui a fourni la logistique lors du lancement du don sur salaire chez Christian Dior, en partenariat avec Epic. Nous sommes en relation avec de nombreux organismes à travers le monde, qui nous permettent à la fois de maintenir un aperçu stratégique du monde de la philanthropie, mais aussi de faciliter les projets à l’échelle locale.
o pte ous sur es places financi res co e Lu e bour pour créer es fon s in estisse ent ou es éhicules a aptés es actions philanthropi ues
Partout où l’on ressent le besoin, on doit mettre en place des solutions d’impact social. Pour le Luxembourg, qui possède un écosystème financier de premier plan, on peut envisager des solutions spécifiques, mais en général, nous cherchons avant tout à placer le don au cœur des systèmes existants plutôt que de créer de nouveaux véhicules. Par exemple, nous proposons aux fonds d’investissement de donner un pourcentage de leurs frais de gestion ou de leur carried interest : cela s’inscrit dans un système qu’ils opèrent, dans un univers qu’ils maîtrisent, et c’est sans doute une solution plus pragmatique. De nouveau, c’est indolore, de nouveau, c’est systématique, et de nouveau, c’est optionnel. Notre modèle est très systémique. Nous voulons démontrer que le don n’est pas si compliqué que cela, nous voulons montrer que les organisations le méritent et que chacun peut le faire.
uel r le peut ouer une place financi re co e Lu e bour ans la philanthropie
Je pense à trois rôles. Tout d’abord, celui d’un pôle d’information et d’éducation rendu possible par la concentration des personnes ; ensuite, un pôle d’innovation
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pour permettre l’émergence de nouvelles pratiques du don et faire du Luxembourg un exemple, et un pôle de don proprement dit, avec un soutien financier pour aider les autres.
TECHNOLOGIE pic utilise la technolo ie autour e son ob ectif résou re le probl e e co unication autour du don.
uelles inno ations technolo i ues ou i ées scrute ous au sein pic pour les utiliser au profit e os actions
La technologie doit toujours être au service d’une idée. Par exemple, lorsque nous avons créé une application d’impact, le but n’était pas d’avoir une app en soi, mais de résoudre le problème du manque de communication autour de l’impact du don. De même que l’usage de la réalité virtuelle n’est pas une fin en soi, mais il permet une meilleure compréhension des résultats sur
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le terrain et une meilleure perception de l’impact. Aujourd’hui, nous explorons comment l’intelligence artificielle peut nous aider à mieux sélectionner les organisations candidates du portefeuille et comme la réalité augmentée pourrait aussi améliorer la perception de l’impact. Le pre ier frein la philanthropie n estil pas or re culturel sa oir une écon naissance e la prati ue
Le premier frein à la philanthropie est de penser que cela concerne les autres : « Je serai philanthrope quand je serai vieux », ou « Quand je serai riche... » La philanthropie est une joie, et cette joie est accessible à tous, quel que soit votre âge ou votre niveau de revenus.
o ent co battre l i ée u il a trop e causes co battre et onc autant e bonnes raisons e ne pas onner
Je ne sais pas s’il y a trop de causes ou trop de façons d’aborder les causes. À New York, où je vis, si on veut donner contre le cancer du sein, on a le choix entre 157 organisations différentes. La problématique n’est pas forcément celle du nombre de causes, mais celle de trouver les meilleures organisations pour avoir un impact réel sur ces causes. C’est toute l’essence de notre processus de sélection. Vous savez, il est prouvé scientifiquement que si on a le choix entre sept options ou plus, on a tendance à ne pas choisir du tout. La « bonne » excuse la plus courante pour ne pas donner est celle de ne pas choisir à qui donner.
autil a apter le ca re lé al entourant la philanthropie
« J E S OU H A I T E QU E L E M OU V E M E N T E P IC G R A N DI S S E AU LUX E M B OU RG. » teindre, sans le dépasser, car dès que cela devient douloureux, ce n’est plus le sens du don. C’est sur ces sujets que je passe 90 % de mon temps. Mon objectif est très clair, c’est de changer la société en espérant que le don puisse devenir la norme. Nous sommes peut-être idéalistes, mais nous pensons que c’est faisable. onsi ére ous ue ous tes encore la t te une startup
Oui. J’appelle cela une start-up philanthropique. J’ai commencé dans mon bureau à la maison, actuellement nous avons sept bureaux dans le monde. Nous sommes dans une phase de croissance que peuvent connaître les start-up. Nous devons garder leur agilité.
l faut onc philanthrope
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POUR TOUS ntrepreneurs et in es tisseurs au Lu e bour peu ent aussi contribuer pic ia l une des solutions e la fon ation lle encoura e nota ent le on sur les profits es sociétés aupr s es sur les actions aupr s es fon ateurs et actionnaires et es venture capitalists en onnant un pourcenta e e leurs frais e estion ou e leur carried interest. nfos epic.foundation
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Il faut être passionné. Nous avons décidé d’avoir une vraie réflexion, supportée par une étude de marché menée pendant des années pour comprendre ce qui marchait et ce qui marchait moins, ou pas du tout. Ensuite est venue l’action, qui est en permanence challengée par de la réflexion. C’est ça être entrepreneur. On ne le fait pas pour gagner plus d’argent, mais uniquement pour que plus de personnes voient leur vie changer.
Certains pays, comme l’Inde, l’ont déjà fait. Là-bas, au-delà d’un certain seuil de revenu, les entreprises doivent donner 2 % de leurs profits. Est-ce qu’on doit légiférer partout ? Je pense qu’on a plus de chance de faire passer le don au cœur de l’appareil économique par la force du marché, c’est-à-dire parce que les millennials l’exigent. Mais la loi peut aménager et faciliter la démarche. Il est prudent de considérer les C HANG E ME NT D E CAP La notion ar ent restetelle ifficile abor er en parlant e circonstances spécifiques de ons chaque pays. Oui, encore plus en Europe qu’aux u estce ue onner suffisa ent États-Unis. Nous sommes ici dans une culture judéo-chrétienne dans C’est toute la question de la doulaquelle on ne communique pas leur du don. Le niveau de douleur de chacun est différent. 20 % des jeunes qui fré beaucoup autour de l’argent que l’on gagne ou que l’on donne. Mais la Nous estimons que chacun doit quentent la Stanford soi-même définir son « niveau University veulent devenir nouvelle génération d’entrepreneurs de douleur » du don. Après des entrepreneurs sociaux bouscule cette tradition. On ne doit pas se cacher quand on a du succès l’avoir défini, nous disons qu’il ou travailler dans le secteur social. faut systématiquement l’atet quand on partage ce succès.
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Claude Wieseler Ă propos de la ne sletter biquotidienne Paperjam.
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es relais de croissance mieux. »
« JE VEUX FÉDÉRER UNE ÉQUIPE AUTOUR D’UNE AMBITION COMMUNE »
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nt la Bil, c’est parce »
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dialogue avec les nous comprendre avant semble. » 74 —
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Auteur
jean-michel lalieu Photographe
anthony dehez
À la tête de la Banque internationale à Luxembourg depuis 2014, le Français Hugues Delcourt prépare activement l’arrivée du groupe chinois Legend Holdings qui vient de racheter les quasi 90 % détenus depuis 2012 par le groupe qatari Precision Capital.
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Hugues Delcourt CEO de la Banque internationale à Luxembourg
Amsterdam Luxembourg
Zurich Milan
Pékin
Séoul
Hong Kong Kuala Lumpur
Monsieur Delcourt, la Bil a été secouée au cœur de cet été par l’annonce d’un changement d’actionnaire de référence. Pou e ous re enir a ec un peu e recul, sur la manière dont s’est passé le deal avec Legend Holdings ? Ce sont eux qui sont venus frapper à la porte ?
Ce qu'il est important de comprendre, c’est que la banque n’a jamais été mise en vente par nos actionnaires. Mais, depuis plusieurs années, on voit que la banque se que c’est une bonne transaction pour la porte assez bien sur ses deux piliers strabanque, parce qu’elle est bonne pour ses tégiques que sont, d’une part, le marché clients et ses employés. Fondamentalement, luxembourgeois où nous servons l’enrien ne changera. La stratégie reste identique, la gouvernance et le management semble des acteurs économiques, et, d’autre part, la banque privée internatione changeront pas non plus. Il s’agit d’un nale sur un nombre limité de marchés. adossement à un nouveau groupe, solide Comme nous nous portons bien et que les financièrement. Ce qui pourrait changer, marchés sur lesquels nous travaillons sont ce serait l’apparition de synergies positives. attractifs, certains acteurs qui ambiDes opportunités d’affaires liées à la Chine tionnent de travailler sur ces marchés nous et aux clients internationaux et des opporont approchés afin de ne pas devoir partir tunités de coopération et de développede zéro. Jusqu’à présent, les tentatives ment avec d’autres sociétés du groupe. d’approche n’avaient pas été convain- Concrètement, ces synergies pourraient cantes. Celle faite par Legend Holdings, à prendre quelle forme ? Ce qu’a souhaité acheter Legend Holdings, la fin 2016, a par contre été jugée probante c’est la Bil, avec sa stratégie, son managepar Precision Capital (actionnaire ment, son plan de développement et son jusqu’alors de la Bil à 90 %, ndlr). plan de transformation. Maintenant, si on n uoi l offre e Le en Hol in s était peut rajouter des relais de croissance supelle différente des autres propositions ? Elle l’était d’un point de vue financier, mais plémentaires, tant mieux. On parle donc elle permettait aussi de respecter l’intébien de synergies positives et pas de synergrité de la banque. Ce n’était pas une offre gies de coûts. Quelles formes peuvent-elles qui risquait d’entraîner sa désintégration prendre… L’exemple le plus évident serait ni une intégration dans un grand groupe de se placer sur les flux des entreprises chinoises qui investissent en Europe. bancaire international. Precision Capital a donc entamé des discussions sur cette Jusqu’à présent, nous n’avons pas les base et, une fois les indicateurs clairement réseaux pour nous positionner sur ce au vert, Luc Frieden, président du conseil business. Mais Legend Holdings, lui, peut d’administration, et moi-même avons été le faire grâce à ses réseaux en Chine. C’est mis dans le secret en février dernier. Une une première piste importante, tout procédure classique de négociation a donc comme celle des grandes fortunes été entamée et elle s’est conclue par la chinoises qui sont intéressées à investir signature d’un accord le 1er septembre, une dans des pays européens comme la Suisse fois que le conseil de gouvernement a et le Luxembourg. Nous allons donc étudonné son aval. Avant cette date, malgré dier ces possibilités. Cela correspond à notre les fuites dans la presse, il n’y avait encore stratégie, mais jusqu’à présent, nous ne rien de signé. Je suis intimement persuadé sommes pas sur ce segment géographique
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Singapour
H UGU E S DELCOU RT
PARCOURS PROFESSIONNEL 1990-1992 Banque Indosuez Pékin
1992-1995 Banque Indosuez Séoul
1995-1997 Crédit Agricole Indosuez Hong Kong
1999-2000 ABN AMRO Amsterdam
2000-2003 managing director ABN AM Malaisie Kuala Lumpur
2003-2004 managing director ABN AM Corée Séoul
2004-2006 managing director ABN AM Luxembourg
2006-2008 head of private banking, Banca Antonveneta ABN AM Milan
2008-2010 managing director ABN AMRO Suisse, global head of private wealth management urich
2010-2011 managing director UBS Luxembourg Luxembourg
2011-2014 managing director ABN AM Singapour
2014-aujourd’hui C
Bil Luxembourg
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Hugues Delcourt imagine de nouvelles opportunités pour la Bil grâce à son nouvel actionnaire.
« Je suis très Luxembourgeois pour un non-Luxembourgeois. » Novembre 2017 —
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« Si Legend Holdings rachète la Bil, c’est parce qu’elle performe bien. » Le patron de la Bil estime que les Asiatiques ont une vision plus optimiste de l’avenir.
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s
le
stce ue e telles opportunités a aient pu être développées avec votre action naire qatari ?
(en millions d’euros)
vous ?
Essentiellement à la différence de mentalité entre les deux continents. En Europe, on regarde demain comme une zone de risques ; en Asie, on voit demain comme une zone d’opportunités. Cela crée une atmosphère un peu différente. Si demain présente des risques, votre niveau d’anxiété sera supérieur. La dynamique est sans doute plus positive en Asie. C’est peut-être aussi pour cela qu’elle avance plus vite : si demain est une opportunité, vous avez envie d’aller la chercher. Je ne dis pas que la mentalité de l’un est meilleure que l’autre, c’est simplement un peu différent.
Je ne regrette rien… Lorsque j’ai pris cette décision en 2015, ce n’était pas parce que j’estimais que l’Asie n’était pas un marché intéressant. Mais il n’était pas pour nous. Une chose essentielle en Asie est de pouvoir atteindre une taille critique. Notre centre de banque privée à Singapour détenait moins d’un milliard d’euros d’actifs sous gestion, alors que je suis intimement persuadé que la taille critique en Asie est à 15 ou 20 milliards. Il aurait été complètement impossible d’atteindre ce niveau u estce ui ous a le plus ar ué au de manière organique. Ou alors en mettant cours de vos nombreuses années en Asie ? une telle pression sur les équipes en place Ce que j’aime beaucoup en Asie, c’est que qu’on risquait de capter les mauvais clients même si les gens peuvent être très critiques, et de réaliser les mauvais crédits. Je pense une fois qu’ils sont convaincus, ils montrent donc toujours que fermer Singapour était un engouement et un optimisme que l’on la bonne décision, d’autant que, dans le ne retrouve pas toujours en Europe. En paradigme actuel de la banque privée, il tant que Français d’origine, je trouve que faut savoir se concentrer. Maintenant, nous sommes extrêmement critiques, voire l’adossement au groupe Legend Holdings cyniques, et nous avons tendance à voir nous permettra d’envisager de nouvelles toujours le verre à moitié vide. La vraie perspectives vers ce continent. Mais cela différence, c’est qu’en Europe on exprime ne veut pas dire que l’on recréera ce que moins son enthousiasme pour quelque nous avons fermé à Singapour il y a trois chose. D’un autre côté, grâce à notre sens ans. Un des flux intéressants, c’est celui des critique, nos processus d’amélioration sont riches familles chinoises qui regardent peut-être meilleurs. Le côté moins positif vers l’Europe. Donc, peut-être est-il opporen Asie, c’est la rotation supérieure parmi tun d’ouvrir un bureau en Asie, mais cerles employés. Ici, si je regarde les chiffres tainement pas sous la même forme. Il avec une loupe asiatique, je les trouve relapourrait s’agir, par exemple, d’un bureau tivement faibles. En Asie, il y a un certain
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LEGEND HOLDINGS
LENOVO COMME PORTE-DRAPEAU Connu aujourd’hui comme un vaste conglomérat chinois diversifié, Legend Holdings tire ses origines du développement, en 1984, d’un fabricant d’ordi nateurs connu aujourd’hui sous le nom de Lenovo. Ce fut son premier pôle d’activité et il lui a offert une aura mondiale après le rachat de la division « Ordinateurs personnels » d’IBM en 2004. Aujourd’hui, le groupe fondé par Liu Chuanzhi pèse 42 milliards d’euros de chiffre d’affaires, est listé à la Bourse de Hong Kong et emploie 70.000 per sonnes à travers le monde. Ses activités sont divisées en quatre grands pôles. Outre l’informatique – il est actionnaire de Lenovo à hauteur de 31,5 % –, Legend est présent dans le secteur de l’agriculture/ alimentation (Joyvio Group investit dans des industries alimentaires de pointe), les services aux consomma teurs (Car Inc. est la plus importante chaîne de loca tion de véhicules en Chine) et les services financiers dont il envisage de faire de la Bil un pilier de ce pôle. Il détient aussi la banque commerciale Hankou Bank, présente en Chine centrale, et Hony Capital, un lea der chinois dans le private equity. En 2016, son résul tat net a atteint 1,1 milliard d’euros. Novembre 2017 —
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On voit toujours les différences, mais je pense aussi qu’il y a beaucoup de similarités. En Asie comme en Europe, le client attend de sa banque une écoute, une proactivité, une transparence, et qu’elle ne lui vende pas des produits mais des solutions. Par contre, il existe des différences en matière d’appétence au risque. Celle des Asiatiques est supérieure à celle des Européens. Des produits ont donc été développés pour répondre à cette appétence plus grande. C’est vrai, par exemple, pour des produits structurés qui ont un risque inhérent plus grand. Les Asiatiques sont prêts à prendre ce risque pour un potentiel de retour plus important. En Europe, ces produits seraient moins vendus. Autre exemple, ils utilisent plus l’effet de levier pour investir.
Arrivée d'Hugues Delcourt à la direction
2014 122,1
Dans la mesure où vous avez longtemps vécu en Asie, quelles différences essen tielles pointerie ous entre les finances asiatique et européenne ?
Precision Capital est venu à un moment où la banque était dans une situation délicate par son appartenance au groupe Dexia. Il fallait faire quelque chose à ce moment-là, et Precision Capital a pris la décision rapide de reprendre notre banque (voir page 81). Nous avons pu développer certaines opportunités de business avec eux, mais à une échelle très différente. Precision Capital n’est pas une holding d’investissement diversifiée comme l’est Legend Holdings, qui a développé un pilier d’investissements financiers qui comprend quelque 700 sociétés, et dont certaines s’intéressent à l’Europe. À quoi sont dues ces différences, selon
Quand vous avez fermé le bureau de la Bil à Singapour en 2015, vous disiez que l’Asie n’était pas pour vous. Et si c’était à refaire dans le contexte actuel ?
RÉSULTATS NETS DE LA BIL
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destiné à canaliser les opportunités de business vers la Suisse ou le Luxembourg, comme nous le faisons à Dubaï. Mais c’est encore trop tôt pour l’envisager.
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là. Cela signifie également, en interne, qu’il faudra détecter et développer les compétences pour assurer ce business. Dans l’autre sens, nous avons été en contact avec des entreprises de la Grande Région intéressées par les marchés asiatiques et avec lesquelles nous n’avons pas ou peu de relations actuellement. Elles voient désormais en nous l’opportunité d’un accès à la Chine. À l’heure actuelle ce sont des pistes, pas encore des autoroutes.
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opportunisme, les gens changent s’ils trouvent quelque chose d’un peu mieux. C’est donc plus compliqué lorsqu’on veut développer un projet d’entreprise sur le long terme. La dimension loyauté est sans doute plus importante en Europe, elle permet de construire sur des bases plus solides.
n fin e co pte fautil a oir peur e la puissance économique de la Chine, deuxième économie au monde après les tats nis
Je ne pense pas. Pour prendre le cas de la Bil, ce qui compte, c’est notre rôle économique au Luxembourg. L’origine d’un nouvel actionnaire n’a pas beaucoup d’importance. Ce qui est important, c’est de savoir si son intention est de modifier l’objectif de l’entreprise qu’il reprend. Or, l’ADN de la Bil est et demeurera son rôle extrêmement important dans le financement de l’économie locale. Mais c’est une réaction naturelle : tout ce qui est loin fait un peu peur. En plus, si on a peur, c’est parce qu’on pense que c’est très différent ou parce qu’on ne connaît pas. Or, comme je viens de le dire, il y a plus de similarités entre les deux cultures que de différences. Et comme j’ai la chance de connaître un peu cette culture, je suis convaincu qu’il
puis l’ensemble du comité de direction. l’avance et en sachant que, de temps en Ce qu’ils ont racheté, c’est une société temps, il faudra prendre des détours. Voilà avec son management et sa gouvernance. comment je vois mon rôle. C’est passionEn fait, tout ce qui va changer dans la nant parce que c’est très varié. gouvernance de la banque, c’est que les Pou e ous nous citer un li re e ana représentants de Precision Capital seront gement qui vous inspire dans votre manière remplacés par ceux de Legend Holdings. de gérer vos équipes ? Rien de plus. Il n’est donc pas à l’ordre du Honnêtement je n’aime pas beaucoup les jour d’installer un représentant de livres de management, je n’en retiens pas Legend Holdings à mes côtés. grand-chose. Mais s’il y en a un qui m’a malPuisqu’on parle du management, vous gré tout inspiré, c’est celui de Jim Collins, occupez des fonctions de direction dans Good to great. L’idée qu’il défend, c’est que le monde bancaire depuis plus de 15 ans. ce qui est important ce sont « les personnes o ent écririe ous otre fonction qui sont dans le bus ». Cela veut dire que le de CEO ? plus important n’est pas l’extrême pertiJe souhaite avant tout être une ressource nence de votre plan, mais c’est la présence pour mes collaborateurs. Quelqu’un qui de bons collaborateurs et le fait qu’ils auront les aide à atteindre leurs propres objectifs. un rôle moteur. Il ne sert à rien d’avoir le Plutôt que d’être un contrôleur, je veux plan le plus léché possible ou la stratégie la être la personne qui les soutient, les encouplus intelligente possible. Ce qui est imporrage. J’aime par exemple accompagner les tant, c’est de bien savoir quelles sont les membres du personnel qui vont à la renpersonnes dont on dispose et de voir si elles contre des clients. Pas pour me faire plaisir, vont toutes pousser pour aller dans la direcmais pour les aider à renforcer une relation choisie. Donc, par rapport à un nombre tion ou expliquer pourquoi telle ou telle défini de ressources, il faut évidemment en chose n’est pas possible. J’aime aussi être consacrer un certain nombre à savoir où on présent lors de procédures de recrutement. veut aller, mais il faut surtout consacrer Ça me permet de voir si la personne pourra beaucoup de moyens pour trouver les bien s’intégrer au sein de l’entreprise et bonnes personnes et les fédérer autour de
« Des erreurs ont été commises, mais seulement par certaines personnes au sein de certaines banques. » ne faut pas avoir peur, qu’il n’y a pas de scénario hégémonique de leur part. Si Legend Holdings entre au capital de la Bil, c’est parce qu’elle performe bien. Et qu’elle entend renforcer son pilier « financial services » qu’elle ne juge pas suffisamment dimensionné. En plus, au sein de ce pilier, elle estime que ses investissements sont trop centrés sur l’Asie et la Chine. La Bil permet donc de diversifier géographiquement ce pôle stratégique.
Le en Hol in s en erratil es ana gers chinois sur place pour contrôler le développement ?
La stratégie de Legend Holdings vise à faire des investissements importants dans des sociétés dans lesquelles ils croient en leur management. D’ailleurs, très tôt dans le processus, ils ont tenu à me rencontrer,
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comprendre sa culture ou la convaincre si elle hésite ou se pose des questions, par exemple par rapport au nouvel actionnaire. J’ai sans doute une vision plus globale de l’entreprise qui peut aider. Ce à quoi je tiens aussi, c’est à fédérer une équipe autour d’une ambition commune. C’est pour moi la meilleure définition de mon job : définir une ambition et fédérer une équipe autour de celle-ci. C’est évidemment un résumé. Pour réaliser tout cela, il faut à la fois trouver l’équipe, recruter les bonnes personnes, en remotiver d’autres, beaucoup communiquer sur cette ambition et, évidemment, avoir des plans. C’est bien de savoir où on veut aller, mais il faut quand même lire sur la carte par où on va essayer de passer. Même si on ne peut pas tout définir à
cet objectif. C’est cela qui me passionne et c’est un travail de tous les jours. Les bonnes personnes ne le restent que si elles sont motivées tous les jours. Il faut donc, jour après jour, renforcer ce niveau d’implication des collaborateurs vers cet objectif. Voilà comment je vois mon job. J’ai horreur de relever les compteurs. Il y a des gens qui aiment faire cela, personnellement ce n’est pas mon truc. De temps en temps il faut s’y résoudre, mais ça me coûte de l’énergie.
L’histoire de la Bil est très fortement liée à celle u Lu e bour stce u on re cette institution chère aux Luxembourgeois comme n’importe quelle autre banque ?
Je suis assez mal placé pour y répondre. Même si je ne suis pas Luxembourgeois – pas encore, parce que j’aimerais acquérir la nationalité – je me sens profondé-
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LA BIL, ENTRE INVESTISSEURS ET SAUVEURS UNE VIEILLE DAME La Banque internationale à Luxembourg (Bil) est fondée en 1856 et logée rue Notre Dame dans la capitale. Les fondateurs sont allemands – le Luxembourg est intégré dans le « Zollverein », une union douanière avec les États germaniques – et font partie des grandes familles de la finance de l’époque. Elle est la première société privée créée dans le pays.
PREMIER SAUVETAGE la suite d’une grave crise liée à la dénon ciation par le Luxembourg de l’union doua nière avec l’Allemagne, en 1919, la Bil est sauvée par la Banque de Bruxelles et la Banque de l’union parisienne qui la recapi talisent. Le capital est porté à 30 millions de francs. En 1926, la Dresdner Bank reprend une partie de leurs actions.
CHANGEMENT DE MAIN ans les années 1980, la Bil enre gistre l’entrée dans son tour de table du Groupe Bruxelles Lambert et de la holding Pargesa. Mais, dès 1991, les parts sont revendues au Crédit communal de
Belgique qui en devient l’action naire de référence. La Bil lui apporte son expertise dans la finance inter nationale et est alors la deuxième banque de la Place derrière la Deutsche Bank.
LA TOURMENTE DEXIA Avec la naissance de Dexia en 1996, par une opération de participations croisées entre le Crédit communal de Belgique et le Crédit local de France, la Bil devient exia Bil en 2000. Mais le groupe bancaire franco belge tangue lors de la crise financi re de 2008. Le coup fatal est porté par la crise des dettes souveraines de 2011.
LA BOUÉE QATARIE En octobre 2011, un accord est trouvé pour assurer l’avenir de la banque. La holding luxembourgeoise Precision Capital, proche de la famille royale du Qatar et représentée au Luxembourg par George Nasra (photo), acquiert 90 % des parts. L’État luxembourgeois se place à ses côtés pour les 10 % restants.
ment attaché au pays. Je pense que si je n’avais pas cet attachement au pays, je n’aurais pas été sélectionné pour devenir le CEO de la Bil. Je ne suis que le deuxième CEO à ne pas être luxembourgeois. Mais je suis très Luxembourgeois pour un non-Luxembourgeois. C’est important : il faut respecter cette institution, ce pays et en comprendre les codes et les forces pour pouvoir les actionner.
otre étier ous e p chetil parfois de dormir ?
Oui, absolument, et cela tient au fait que je suis une personne anxieuse. Quand on gère une entreprise, petite ou grande, il y a toujours des sources de tracas. Tout ne peut pas fonctionner parfaitement tout le temps. Quand on prend des décisions, il faut accepter l’erreur. Mais ce n’est jamais facile. Donc, si demain je dois prendre une décision difficile, cela pourrait jouer sur mon sommeil. En plus, je suis un compétiteur. J’aime bien gagner. Conceptuellement, j’accepte l’échec mais c’est toujours difficile. Enfin, il m’arrivera aussi de mal dormir si je sais que le lendemain matin je vais devoir me séparer d’un collaborateur. Même si la décision est fondée et respectueuse de la personne, ce n’est jamais facile. C’est, pour moi, la pire chose qu’un manager doive faire, même si, souvent, la décision est prise pour le bien de la personne elle-même.
atil es ran s chefs entreprise ue vous estimez particulièrement inspirants ?
Il n’y en a pas vraiment un en particulier qui me vient à l’esprit. Personnellement, je ne me considère pas comme un créatif. J’ai donc beaucoup d’admiration pour des gens que j’estime être de grands créateurs comme Steve Jobs ou Mark Zuckerberg. Ce qu’ils ont apporté est extraordinaire et j’ai beaucoup d’admiration pour eux.
Même si vous avez beaucoup voyagé, vous étiez en poste en Europe lorsque la grande crise financi re a é arré il a tout uste i ans stce ue selon ous on en a tiré toutes les leçons ?
Aujourd’hui, il y a une relative défiance vis-à-vis des banques. Personnellement, cela me touche beaucoup. Ce n’est pas très agréable de vivre dans un secteur dont la réputation n’est pas bonne. Dans une certaine mesure, je trouve tout cela injustifié. Bien sûr, des erreurs ont été commises, mais seulement par certaines personnes au sein de certaines banques. Désormais, parce qu’il y a eu des escrocs, on nous voit tous pareils. C’est beaucoup trop simpliste de tout généraliser. Et si on réfléchit à un monde sans banque, l’image n’est pas très attrayante. Si on se concentre sur le Luxembourg, les banques jouent un rôle fondamental dans son économie et contriNovembre 2017 —
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Le banquier regrette que, avec la crise, toute la profession ait été « peinte avec le même pinceau ».
« Nous avons ouvert le dialogue avec les fintech pour pouvoir nous comprendre avant de faire des choses ensemble. » DA N S L E S C O U L I S S E S D E L A V E N T E D E
D’UN SIMPLE COUP DE FIL Tout a commencé par un simple coup de fil, un vendredi de l’été 2011. Les Qataris de Precision Capital sont sur le point de faire l’acquisition de KBL European Private Bankers (KBL epb, dont l’acquisi tion sera finalement annon cée le 10 octobre), mais on les prévient qu’une autre banque luxembourgeoise est à vendre. Il faut prendre une décision rapidement, leur diton, car le gouver nement luxembourgeois prévoit de nationaliser l’ins titution financi re si aucun repreneur n’est trouvé dans les jours qui viennent. Car cette banque n’est rien d’autre que la Banque internationale à Luxembourg (Bil). r de sérieuses diffi cultés planent sur son ave nir dans le contexte de fin de vie du groupe Dexia, son actionnaire principal. Le rand uché a déjà tissé ses réseaux avec le petit émirat, notamment par le biais de l’avocat Albert Wildgen, souvent présenté comme étant « Monsieur Qatar » au Luxembourg, qui 82 —
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a joué l’intermédiaire dans le rachat de 35 % des parts de Cargolux par Qatar Airways au mois de juin de la même année. Pour l’État, l’opportu nité d’activer de nouveau la piste qatarie était tentante, surtout pour en faire pro fiter la Bil, l’un des bijoux de la place financi re. Luc Frieden a avoué un peu plus tard que « le gouvernement avait cherché quelqu’un qui pouvait sortir la Bil du groupe Dexia ». De son côté, Precision Capital dispose d’importantes liquidités et d’une marge de manœuvre quasiment illimitée. « Les Qataris ne vou laient pas acquérir une deuxième banque au Luxembourg, et surtout pas un établissement local. Mais il s’agissait d’une bonne affaire et ce sont des investisseurs opportunistes, explique une source proche du dossier. Seul un investis seur particulier qui disposait d’énormément de liquidi tés comme l’était Precision Capital pouvait prendre une décision à 656 millions
d euros en un ee end Mais la Bil n’a jamais été un investissement stratégique pour les Qataris. C’est pour cela qu’ils ont toujours rejeté l’option d’une fusion avec KBL epb. » ne vision confirmée par George Nasra le 1er sep tembre dernier, lors de la finalisation du deal avec le Chinois de Legend Holdings : « La cession de la Bil à Legend Hodings n’a aucun impact sur l’investissement de Precision Capital dans la participation de KBL. » Il n’empêche que, avec des résultats en hausse et une nouvelle straté gie, Precision Capital aura récolté une plusvalue de 844 millions d’euros grâce à la Bil. À cette somme s’ajoutent les 193 millions de dividendes qui leur ont été versés jusqu’à mainte nant. Un « coup » qui n’a eu comme origine qu’un simple appel téléphonique inspiré... Retrouvez la version intégrale de cet article sur paperjam.lu
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buent au bien-être de la population. On devrait donc se montrer un peu plus circonspect dans certains jugements. Des abus ont été commis, des corrections ont été apportées, mais on est allé trop vite en besogne en peignant tout avec le même pinceau et en voyant les banquiers comme des gens peu recommandables.
Mais au ni eau es acteurs e la finance estce ue es le ons ont été tirées
Oui, un certain nombre. Cela a donné lieu à de nouvelles réglementations qui, prises individuellement, font beaucoup de sens. Mais il y a deux sujets avec la réglementation. Le premier, c’est la cohérence. On entend souvent dire que les banques devraient plus financer l’économie réelle, qu’elles sont trop frileuses. D’un autre côté, on impose des contraintes en capital telles que vous ne pouvez pas financer plus. Les deux positions se comprennent. C’est vrai qu’il faut financer plus et faire en sorte que les banques soient saines et solides. Mais il faudrait assurer une plus grande cohérence entre ces deux objectifs. Le second sujet, c’est que la volonté de réglementer part souvent d’une très bonne idée, mais les projets de réforme passent par tellement d’échelons de réflexion que l’on finit par créer une mesure qui ne ressemble plus à ce qu’on espérait réaliser au départ. Trop de réglementations tue la réglementation. L’idée de départ est bonne mais la mise en œuvre perd parfois de vue l’objectif initial. Je discute souvent de cela avec le président de notre conseil d’administration, Luc Frieden, qui était de l’autre côté au moment de la mise en place de ces réglementations – il a été ministre luxembourgeois des Finances de 2009 à 2013. Et lui-même a admis, maintenant qu’il voit les conséquences au sein de la banque, que la pratique était loin de l’objectif visé. Je demeure fier de diriger une banque, mais c’est un peu pénible d’être vilipendé, même si on l’est un peu moins au Luxembourg où beaucoup sont conscients que le secteur financier apporte un certain bien-être au pays.
o ent anal se ous la politi ue e la Banque centrale européenne (BCE), notamment le maintien des taux d’intérêt à un niveau très bas ?
Je pense que, par rapport à ses objectifs, la BCE obtient d’assez bons résultats. Cela fait quand même deux ans que la zone euro croît plus vite que les États-Unis. Ce n’est pas toujours l’impression que l’on a de la situation. Mais ce n’est pas arrivé par chance, la BCE a joué un rôle très positif à ce niveau. Ceci dit, la politique de taux extrêmement bas a des conséquences pour les banques. Il est plus difficile d’assurer Novembre 2017 —
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la rentabilité avec des taux aussi bas, sur- De manière récurrente, on entend des tout quand les coûts augmentent à cause annonces de banques qui veulent réduire des exigences réglementaires. Mais le plus la taille de leur réseau d’agences. Où en important aujourd’hui est de savoir com- tes ous par rapport cette ré e ion ment sortir de cette politique. J’estime que Dans notre plan Bil2020, le point des les responsables de la BCE font le bon choix agences est très important. Ce réseau en visant une sortie graduelle. C’est une nous aide à servir non seulement nos période qui présente des risques imporclients retail, mais aussi nos clients cortants et qui pourrait avoir des effets désasporate et wealth management. Depuis treux si elle n’était pas correctement l’avènement des services internet, l’utilisation des agences par notre clientèle envisagée. Mais pour un banquier, un monde avec des taux un peu plus élevés, est évidemment différente, mais cette ce ne serait pas une mauvaise chose. clientèle tient toujours à une certaine Pour recentrer le ébat sur la il ipar proximité. Ces observations nous amènent cours uels ensei ne ents tire ous u donc à revoir en permanence notre réseau, plan Bil 2020, lancé en 2015 ? mais plus quant au format des agences Ce que nous voulions faire c’était renforque sur leur nombre et localisation. Les cer notre modèle multi-métiers au heures d’ouverture changent, les collaLuxembourg et se concentrer à l’internaborateurs présents sont plus axés vers le tional sur le métier de la banque privée conseil. La taille des agences est donc sur un nombre de marchés limité tout en plus petite que lorsque toutes les opérase dotant au passage d’un outil informations se faisaient sur place. Le changetique moderne et innovant. Il y a quelques ment d’actionnaire ne changera rien à ce mois, nous avons opéré une réactualisaniveau, nous respectons notre plan. Peuttion à mi-parcours afin de prendre en être que nous fermerons l’une ou l’autre compte les évolutions récentes, regarder agence parce qu’à un endroit précis elle si nos choix avaient été les bons et repérer ne sera plus nécessaire, mais nous en de nouvelles initiatives à lancer. De toute ouvrirons d’autres. À la Cloche d’Or, par évidence, il semble que nous ayons réussi exemple, nous ouvrirons une deuxième et que nous continuions à être sur la bonne agence car cette zone deviendra un centre voie. La situation de la banque est saine en économique important du pays. matière de profitabilité et de ratios finan- On parle beaucoup innovation dans le ciers, et elle continue de s’améliorer. on e e la finance et e la ban ue en Prenons, par exemple, notre choix de limi- particulier. On sent que l’on vit une ter le nombre de marchés géographiques période charnière à ce niveau. Comment dans l’activité banque privée. On aurait pu o e ous l arri ée es fintech ies craindre qu’il entraîne une croissance assez ou ennemies ? faible de nos actifs sous gestion, voire une L’innovation est effectivement un levier décroissance. Or, nous constatons depuis important et cela ne doit pas rester juste 2014 que les actifs nets sont en forte croisau niveau des mots. C’est d’ailleurs symsance. Cette stratégie a été analysée en pathique de voir que nous sommes considétail par Legend Holdings et, de toute dérés, selon certaines études, comme la évidence, ils y croient. banque la plus innovante au Luxembourg Si l’on voulait dessiner l’architecture et celle qui est le plus au contact avec ces générale de la Bil à l’horizon 2025, à quoi nouvelles entreprises, fintech, regtech, resse bleraitelle etc. En fait, très tôt nous avons compris En matière de business d’abord, il y aura que ça ne servirait à rien de pleurer sur toujours cet ancrage local, cette volonté le fait que certains acteurs allaient disd’augmenter notre part de marché au niveau rupter notre chaîne de valeur. Nous avons de l’économie luxembourgeoise pour l’endonc d’emblée préféré jouer la carte de semble des acteurs qui la composent : les la complémentarité, de la coopération particuliers, les entreprises de toute taille, avec les fintech plutôt que de s’y opposer. les fonds et les institutions financières préC’était l’état d’esprit avec lequel il fallait sentes sur la Place. Ce business reste au cœur démarrer pour s’ouvrir de nouvelles de notre activité. Je pense, ensuite, que notre opportunités. Leurs forces, ce sont la créabusiness à l’international sera plus importivité, l’agilité, l’expérience client ; les tant que ce qu’il est aujourd’hui. Qu’il s’agisse nôtres sont le nombre de clients, la de nouveaux marchés ou de développer confiance – étonnamment les gens n’ainotre taille sur ceux où nous sommes déjà ment pas les banques mais ont confiance actifs. Nous sommes en Suisse, mais nous y en leur banquier –, des moyens financiers sommes encore petits… Pour ce qui est de et la capacité à naviguer dans un environla gouvernance, en revanche, je ne vois pas nement réglementaire complexe. Jouons de changements importants. donc la carte de la collaboration. Nous 84 —
CE QU’IL PENSE DE… …MARIO DRAGHI Économiste brillant et reconnu, c’est aussi un financier expérimenté. À la tête de la BCE depuis 2011, il est parvenu à rassurer les mar chés financiers durant une période difficile pour la zone euro et l’ nion européenne. Sans lui, o serions nous aujourd’hui ? Maintenant, il va devoir manœuvrer la sortie de cette période de taux extrêmement bas avec autant de brio.
…MICHEL BARNIER Gageons que ses talents de négo ciateur et sa connaissance intime des institutions européennes per mettront de trouver une solution au Brexit qui, à défaut d’être in in, ne fera pas de perdants. Le oyaume ni a fait le choix de sortir de l’Union, on peut le regret ter, mais il doit rester un partenaire économique fort.
…EMMANUEL MACRON Souhaitonslui bonne chance et soutenons ses efforts pour enfin réformer la France. Son passage par le secteur bancaire lui aura donné, j’espère, une sensibilité dif férente aux problématiques des entreprises, qui fait souvent défaut dans la classe politique française.
…MOHAMED YUNUS Mohamed Yunus a montré qu’avec une idée simple, le microcrédit, il est possible de changer positive ment la vie des populations les plus démunies. Il est, en quelque sorte, le père de l’impact investing. Si le secteur financier est souvent vili pendé, à tort ou à raison, pour son manque d’âme, ses initiatives rap pellent que finance se conjugue tr s bien avec développement social et environnemental.
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avons ouvert le dialogue avec les fintech pour pouvoir nous comprendre avant de faire des choses ensemble. Nous avons créé un poste de « monsieur innovation », nous soutenons cet écosystème, nous sommes d’ailleurs la seule banque présente dans le Digital Tech Fund et nous sommes partenaires de différents incubateurs. C’est dans notre intérêt : c’est peut-être plus risqué de travailler avec ce genre d’entreprises innovantes, mais cela nous ouvre l’esprit sur certaines technologies et nous permet d’identifier des partenariats éventuels.
Des partages qui ont déjà débouché sur des développements concrets ?
Oui, ces partenariats ont avant tout pour but d’améliorer le parcours client avec la banque. Avec Nexvia, start-up spécialisée dans l’immobilier, par exemple, nous avons développé fin 2016 un site baptisé « myHome ». Sur ce site, les gens trouvent des réponses à beaucoup de questions dans ce domaine. Grâce à ce service, nous voulons que les gens se disent que la Bil leur apporte de la valeur. Nous sommes aussi en train de voir avec quelles fintech nous pourrions travailler pour simplifier la partie onboarding avec le client, la phase d’ouverture de compte qui, jusqu’à présent, reste assez pénible, avouons-le. Donc, oui, la collaboration avec les fintech nous semble très importante. Une partie de notre repas sera peut-être dévorée par ces nouveaux acteurs, mais ça ne sert à rien de se cramponner à la situation actuelle. On finirait par tout perdre.
Vous avez, jusqu’à présent, beaucoup o a é entre l sie et le Lu e bour atil une autre région du monde où vous vous verriez bien poser vos valises à nouveau ?
Après mes études, j’ai toujours voulu travailler à l’étranger. Au tout début, j’ai eu le choix entre un poste aux États-Unis et un en Chine. C’était un choix difficile. La Chine sortait à peine des événements de la place Tian’ anmen et je ne connaissais pas bien l’Asie. Mais je me suis dit qu’on ne pouvait pas dire non à la Chine, et c’est comme cela que j’y suis parti. Mais j’avais la conviction qu’un jour j’irais travailler aux États-Unis. Jusqu’ici ce n’est pas arrivé, mais ça m’intéresserait. D’un autre côté, ma femme m’a beaucoup suivi jusqu’à présent. Nous nous sommes rencontrés en Asie mais elle a été élevée en Angleterre. Comme mes deux filles étudient aussi là-bas, peut-être qu’un jour nous poserons nos valises pour quelques années à Londres. Mais pour l’instant je suis très bien au Luxembourg, c’est mon pays d’adoption. Même si je partais encore ailleurs pour quelques années, je reviendrais de toute manière ici.
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« Je veux être la personne qui soutient et encourage ses collaborateurs. »
Si ous a ie ans ans le on e au our hui ue ou rie ous faire profes sionnellement parlant ?
LA REMISE EN QUESTION SELON BLAISE PASCAL À la question de savoir si un penseur l’inspire particulièrement, Hugues Delcourt n’hésite guère : « Blaise Pascal. Je relis de temps en temps Les pensées a ec eau coup d’intérêt. » Ce qui l’interpelle, c’est la manière dont il parle de l’« action » comme divertissement. « Je ne suis pas forcément d’accord a ec sa ision mais e trou e intéres sant de se poser la uestion ré uli rement de savoir si on se place dans l’action – le travail, le sport, etc. – pour éviter de penser au grand vide de notre vie intérieure. Selon Pascal, le plus grand malheur de l’homme est de ne pas savoir rester assis et de prati uer l intros pection. » Il admet, de son c té, tom ber de temps en temps dans le piège de se jeter dans l’action. « Je pense ue c est on d ré échir »
Très honnêtement, je suis tombé dans la banque un peu par hasard. J’ai fait des études qui allaient dans ce sens, mais pas parce que j’avais toujours rêvé de devenir banquier. J’étais surtout passionné par les carrières internationales, c’était mon premier objectif. Dans les années 1990, le secteur bancaire était celui qui disposait du plus grand nombre d’entités internationales. Je me suis ensuite épanoui dans ce métier et j’y suis resté. Mais, de temps en temps, ce qui me manque, c’est le côté produit, le concret. Si vous fabriquez des tasses, vous pouvez toucher le produit tous les jours, moi, cela me manque. Partant de là, j’ai beaucoup aimé les années où j’ai pu faire du financement de projets. J’ai passé trois ans de ma vie sur le financement du TGV Corée. En 2003, le TGV était là, j’ai pu monter à bord. C’est ce côté tangible que j’apprécie. Un des attraits de la Bil, c’est que nous sommes une grande banque de l’économie locale. Nous avons par exemple beaucoup contribué au financement immobilier à la Cloche d’Or, c’est quelque chose que je peux voir et apprécier. Je supporterais difficilement de travailler dans une banque qui ne ferait que du trading pour compte propre.
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Subprimes, populismes et interrogations Philippe Poirier
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Pascal Morin
Pascal Morin, auteur d’un livre sur la question, débat avec le politologue Philippe Poirier sur les causes économiques de la crise populiste des démocraties occidentales. Novembre 2017 —
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Auteur
Camille Frati et Jean-Michel Lalieu Photos
Maison Moderne
Les racines de la crise Pa s c a l M o r i n Je crois que la crise des subprimes a été l’élément révélateur des dysfonctionnements d’un capitalisme qui est désormais largement financiarisé. Elle est également un élément révélateur de la crise que nous avons eue en Europe, notamment avec la faillite de la Grèce. Et par ailleurs, elle a servi de catalyseur au populisme. Toutes les démagogies se sont largement lâchées et déchaînées. On l’a vu puisqu’on donnait à la vindicte populaire qui les spéculateurs, qui les banquiers – qui ont leurs responsabilités –, qui les marchés financiers. On a trouvé beaucoup de boucs émissaires, mais, par contre, on ne s’est jamais interrogé sur le législateur, pas plus que sur les autorités de régulation. On a un peu parlé des agences de notation qui elles aussi ont leur part de responsabilité. La SEC (autorité américaine de surveillance, ndlr) a modifié leur business model au milieu des années 1970, qui est passé d’un modèle où elles sont rémunérées par les investisseurs à un modèle où elles le sont par les émetteurs. On a aussi passé sous silence les investisseurs, alors que ce sont bien eux qui ont investi dans des produits financiers dont ils ne comprenaient pas le risque ou alors ils avaient une foi aveugle dans les ratings octroyés par les agences de notation. En remontant encore plus loin, le marché immobilier américain, réglementé depuis la crise de 1929, a été doté de nouvelles institutions dans les années 1970, qui ont permis notamment la titrisation des prêts bancaires dans l’immobilier. Le cadre réglementaire a créé les conditions qui ont permis à la fois de repackager ces instruments, de les vendre à des investisseurs et 90 —
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BIO EXPRESS
Philippe Poirier
Diplômé en histoire, droit public et science politique, Philippe Poirier est enseignant chercheur en science politique à l’Université du Luxembourg depuis 2003 après des études en France et au Canada. Titulaire de la chaire de recherche en études parlemen taires de la Chambre des dépu tés, il a dirigé de nombreuses thèses en science politique et intervient comme expert pour le Parlement européen et le Conseil de l’Europe. Son inté rêt de longue date pour les populismes s’est traduit par une thèse et plusieurs ouvrages, le dernier étant prévu pour début 2018 : Le vote popu liste en Europe (collectif), à la Documentation Française.
de les sortir du bilan des banques. Et une loi de 1977 a ouvert l’accès à la propriété pour des emprunteurs qui n’avaient absolument pas les moyens de rembourser. On peut également parler de la Banque des règlements internationaux et des accords de Bâle qui ont permis aux banques de gérer leurs actifs et leurs passifs en se délestant d’actifs moins intéressants à travers la titrisation, pour libérer les fonds propres ou aller dans des activités beaucoup plus rémunératrices, mais beaucoup plus risquées. P h i l i p p e P o i r i e r Ce qu’on constate en fin de compte, c’est l’erreur fondamentale du législateur, l’absence de responsabilité politique qui avait entraîné un cadre réglementaire et légal. Or, justement, les populismes à leur manière, c’est une exigence politique, certes brutale, mais c’est une responsabilisation à outrance d’actes politiques. Et donc ce que votre ouvrage m’a montré, moi qui ne suis absolument pas de ce milieu financier et économique, c’est comment tout un système de gouvernance économique a été déresponsabilisé politiquement, a entraîné des mécanismes qui eux-mêmes déresponsabilisent les acteurs du marché, et ensuite qui déresponsabilisent les citoyens ou les consommateurs. Et cet ensemble produit à la fois une réaction brutale – l’émergence et l’enracinement des mouvements populistes –, mais aussi une démagogie des dirigeants eux-mêmes, qui par exemple accélèrent certaines réglementations dont on sait pertinemment qu’elles ne vont pas permettre de mieux réguler le marché.
Un terreau favorable Pa s c a l M o r i n La crise finalement s’est conjuguée avec une évolution à partir du début des années 2000 : la construction de la zone euro et la globalisation économique avec l’entrée de la Chine comme atelier du monde. Ceci a créé un véritable choc déflationniste dans le monde occidental, mais en Europe en particulier, vu que les Américains peuvent financer leur déficit à volonté en imprimant des dollars. Dans une zone euro où vous ne pouvez plus dévaluer pour gagner de la compétitivité, il n’y a que deux solutions : baisser les salaires de 30-40 %, ce qui n’est pas possible, ou délocaliser. Ces délocalisations ont d’abord touché les ouvriers et les employés les moins bien formés, comme dans l’industrie textile ou de la chaussure. Une première frange de la population a été touchée, elle se situe très souvent à la périphérie ou alors dans des villes de taille moyenne.
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Je crois d’ailleurs que cette dichotomie de plus en plus apparente et de plus en plus large entre les populations bien formées et celles qui ne le sont pas, entre les villes et les périphéries par rapport aux grandes métropoles, entre les populations immigrées parfois tentées par le repli identitaire et le reste de la population est extrêmement dangereuse parce qu’elle forme le terreau du populisme. Quand les gens sont désespérés, ils se raccrochent aux branches qu’ils trouvent et peuvent rapidement être attirés par le discours populiste. P h i l i p p e P o i r i e r Je l’ai vécu personnelle-
ment. Je viens de Fougères en Ille-et-Vilaine, qui était la deuxième ville pour la production de la chaussure. Une ville classique, 30.000 habitants, 40 entreprises de chaussures, une population peu formée. Et puis tout à coup, les chaussures ont été fabriquées en Tunisie, puis en Turquie, et de plus en plus à l’Est. Les populations n’ont pas été accompagnées politiquement. On ne leur a pas expliqué la transformation qui avait lieu, on n’a pas anticipé que la mono-industrie était plutôt condamnée. Et là je rejoins votre analyse. J’opposerais moi les mobiles aux immobiles, pas simplement en termes d’éducation, mais aussi de déplacement. Ils sont aussi rendus immobiles parce que tout un système les rend ainsi. Le seul moyen de sortir, c’est exprimer sa colère et son ressentiment. Ou alors se replier totalement. Aux élections européennes de 2014, le Front national est devenu le premier parti de la ville puisqu’il a franchi la barre des 25 %.
BIO EXPRESS
Pascal Morin
octeur en finance de l’ niver sité Paris I auphine, Pascal Morin a effectué l’essentiel de sa carri re dans le milieu finan cier et a travaillé plus de 20 ans à Londres dans des grandes institutions de la City. Il a éga lement été conférencier pour Euromoney et rédacteur en chef du blog Markets Beyond. Observateur attentif des boule versements politiques et géo politiques qui affectent les marchés, il a récemment publié l’essai Des subprimes au popu lisme aux Éditions Glyphe.
Pa s c a l M o r i n Et vous avez un risque de fragmentation de la société. Or, si la société se fragmente, sa cohésion n’est plus la même – on le voit actuellement avec la Catalogne – et donc vous courez également le risque de perdre la nécessaire solidarité dans un corps homogène. C’est extrêmement dangereux pour de nombreux pays en Europe : la Belgique, l’ex-Allemagne de l’Est et la Bavière, l’Italie du Nord et l’Italie du Sud, le Pays de Galles et l’Angleterre. P h i l i p p e P o i r i e r Effectivement, ce qui se passe en Catalogne illustre une forme de populisme exacerbé. La séance du 9 octobre au Parlement catalan était très symptomatique. Vous avez d’un côté un président de généralité, M. Puigdemont, qui rappelle la notion de conscience des peuples et qui dit : « Ne vous inquiétez pas, une fois que la Catalogne sera indépendante, les réseaux économiques et les entreprises reviendront. Nous serons performants parce que nous sommes indépendants et souverains. » Et
EUROPE 2005
NON ! NEEN! La victoire du « non » en France (54,8 ) et aux PaysBas (61,5 ) enterre le traité constitutionnel de l’UE. Même le très europhile Luxembourg ne vote qu’à 56,5 pour le « oui ». La Constitution sera reprise dans le traité de Lisbonne en 2008 sans campagne référendaire.
de l’autre, un de ses opposants répondait : « Mais nous vivons dans des économies interconnectées : les Catalans ont besoin du marché espagnol, le marché espagnol a besoin de l’Union européenne. Nous avons besoin de mettre en commun des politiques de réformes ou d’innovation au lieu de construire un petit gouvernement pour un État de 7 millions d’habitants. »
Une gouvernance europÉenne inefficace P h i l i p p e P o i r i e r La construction européenne est restée entre deux escaliers. D’un côté, les États ont considéré que dans certains domaines ils étaient toujours capables d’être un acteur important de la fabrication de la loi. Ce ne sont pas les acteurs privés qui font la loi, c’est le Parlement, le gouvernement, en relation avec la société et des groupes d’intérêt, mais il y a une publicisation de la production normative et réglementaire. Et de l’autre côté, vous avez ce que nous appelons la gouvernance européenne, c’est-à-dire un ensemble décisionnel associant des acteurs publics et des acteurs privés sans savoir très bien qui fait quoi. Alors qu’au niveau mondial, nous avons des acteurs très structurés politiquement, les États-Unis d’Amérique, la Chine, la Russie, l’Inde. Des acteurs considérés et considérables sur la scène internationale, alors que notre système de gouvernance européenne n’est plus le modèle au niveau mondial. Si nous ne parvenons pas en Europe à assumer le fait qu’il faut un autre niveau d’échelle de la politique et que les acteurs européens soient responsabilisés, et non pas camouflés dans un système de gouvernance, alors nous aurons des vagues populistes, comme nous avons eu et comme nous avons déjà à la tête de certains gouvernements en Europe. Pascal Morin Je ne peux qu’abonder dans votre sens. Il suffit de comparer la gestion de la crise par les États-Unis par rapport à l’Europe. Aux États-Unis, les mesures ont été prises immédiatement de façon extrêmement forte. Et je me souviens parfaitement des déclarations de Mme Lagarde encore en septembre 2008 : « Le pire de la crise est passé, tout va bien finalement », et c’est cette langue de bois qu’une partie de la population de plus en plus large ne supporte plus. Je crois que les gens sont prêts pour un langage de vérité. Mais il est vrai qu’il y a une certaine tendance de ce qu’on appelle des élites de garder ça entre Novembre 2017 —
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eux, de considérer finalement que ce sont des choses trop importantes pour les expliquer à la population. Il faut absolument avoir une responsabilisation des acteurs et des élites (financières, industrielles, politiques), ce qui veut dire également des sanctions suffisamment dissuasives sans devenir non plus paralysantes. C’est un équilibre extrêmement difficile à trouver, mais à mon avis c’est une nécessité. Philippe Poirier Et en même temps, ce qui me frappe dans le système décisionnel aujourd’hui, c’est un mot qui paraît même galvaudé aujourd’hui : le courage politique. Lorsque la crise a été déclarée officiellement au mois d’octobre 2008, George W. Bush était président des États-Unis et Barack Obama était élu un mois plus tard. Pendant la période de transition, le président sortant et le président élu ont assumé la crise et ont signé un premier plan d’investissement de 900 milliards de dollars. Au même moment, les États membres de l’Union européenne ne s’interrogeaient pas du tout sur la façon de restructurer l’économie, mais sur la manière d’éventuellement sauver les intérêts de quelques banques privées parce qu’elles étaient exposées à une dette souveraine (Crédit Agricole, BNP Paribas, Société Générale, Commerzbank, Deutsche Bank…). Résultat des courses : 10 ans après, nous avons un plan Juncker à 315 milliards d’euros qui n’est même pas financé entièrement, donc un coup d’épée dans l’eau, alors que depuis 10 ans les ÉtatsUnis d’Amérique ont fait trois plans d’investissement et de restructuration. Quelle est la conséquence ? Aux États-Unis, certaines zones périphériques sont déjà restructurées, on leur a redonné une perspective économique. La ville de Detroit est en bonne voie de redressement. Alors qu’en Europe occidentale, cela fait 20, 30, 40 ans que les zones paupérisées ou désindustrialisées sont dans cette situation. Ce qui entraîne l’enracinement de la contestation populiste identitaire. Pa s ca l M o r i n Je pense qu’il y a une question d’horizon. Qu’est-ce qu’on veut faire en Europe ? Quel est le projet commun ? De quelle façon ? Avec qui ? Avec quels moyens ? Si on arrive à avoir une adhésion des populations en leur donnant un projet qui soit clair, visible et qui redonne une ambition, je pense que les gens peuvent adhérer. Mais actuellement, on se complaît dans un système de demi-mesures avec la crise des banques ou la crise de la Grèce. C’est toujours un plan qui sera le dernier et puis deux ans après, on fait un autre plan 92 —
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en sachant très bien que ça ne va rien régler. Les populations ne comprennent plus ceci et n’en veulent plus. C’est une raison pour laquelle les classes moyennes qui sont de plus en plus paupérisées viennent grossir les troupes du populisme. Si on n’y prend pas garde, cela peut se finir d’une manière que nous ne souhaitons pas. P h i l i p p e P o i r i e r Tant que l’Union européenne ne sera pas capable de se projeter politiquement et économiquement, ça va renforcer les cohortes populistes en interne, et en externe, nous serons ce que nous sommes en train de devenir dans certains domaines, c’est-à-dire un acteur mineur dans les relations internationales. Je prends un exemple : lorsqu’on traverse l’Europe, on a un patrimoine formidable. Il y a des mots tabous encore dans nos sociétés, il ne faut pas parler d’industrie culturelle. Mais à un moment donné, il faut faire vivre ce patrimoine. Voilà des pistes qui pourraient donner des poumons économiques à certaines régions quand d’autres seront peut-être tournées vers d’autres innovations technologiques. Mais je considère que la question est proprement politique. Nous n’avons pas de politique économique, de politique d’aménagement du territoire, de politique extérieure – pourquoi nous ne sommes pas allés en Irak alors que les autres y sont allés ? Pourquoi ça fait 15 ans que l’Union européenne accepte d’envoyer des troupes en Afghanistan ? Même moi qui ai beaucoup d’informations, je ne l’ai jamais compris. Comment voulez-vous que la majorité des Européens puisse comprendre ce qu’est l’UE ? Pa s c a l M o r i n Je crois aussi que des personnes, soit parce que ça fait leur carrière, soit parce qu’elles y croient véritablement, ont édifié la construction européenne, telle que nous la connaissons et telle qu’elle évolue depuis Maastricht, en dogme où en fait l’élargissement est devenu une fin en soi pour démontrer que l’euro est un succès. Or, un succès se démontre par le succès de l’organisation elle-même.
L’attitude europÉenne face au Brexit Phil ippe Poirier Le Brexit est un exemple parfait. Nous avons du côté britannique des territoires très disparates : un territoire londonien qui est la première place financière mondiale tournée vers l’extérieur, des territoires de classe moyenne autour des grandes villes et tout un tas de territoires, soit agricoles soit semi-industriels, etc. Des
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Le crédit subprime
Le crédit subprime est un crédit à risque. Il est dit « subprime » parce qu’accordé à des emprunteurs fragiles et peu solvables, empruntant audelà de leurs moyens. L’instabilité financi re de leur situation peut les amener à devoir arr ter le rem boursement de leur emprunt. C’est exac tement ce qui s’est produit aux tats nis, la situation ayant fini par provoquer la crise financi re de 200 . Ces ménages américains à faibles revenus se sont vu offrir des crédits à taux variables pour l’achat de leur logement. Ces crédits ont été rendus possibles par la faiblesse des taux d’intér t aux tats nis au début des années 2000. L’immobilier était en plein boom et les emprunts étaient « rechargeables », le capital emprunté pouvait donc tre aug menté au fur et à mesure de l’évaluation du bien. ne opportunité dont ont profité un nombre impressionnant de ménages subprimes » qui n’avaient jamais ima giné pouvoir s’offrir une maison. Mais avec la hausse des taux d’intér t décré tée par la Fed à partir de 2004, les taux des emprunts ont augmenté, et de plus en plus d’emprunteurs, acculés face à des remboursements trop importants, ont jeté l’éponge. Un mécanisme entraînant l’autre, les prix de l’immobilier ont com mencé à dégringoler face au recul de la demande, réduisant la valeur des biens hypothéqués par les banques.
2010
austérité
n an apr s l’éclate ment de la crise de la dette souveraine, la r ce affiche un endettement de 327 milliards d’euros, soit plus de 150 % de son PIB, malgré un premier plan d’aide de 110 mil liards d’euros. L’UE impose à la Grèce une sévère cure d’austérité qui dopera les mouve ments populistes de gauche et de droite.
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Aube dorée
Syriza
GRÈCE 2012
ALEXIS TSIPRAS
NIKÓLAOS MICHALOLIÁKOS
populisme en grèce 36
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%
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sla t 20 ives 09 Eu ro pé en 20 nes 09 Lé gi s m la ai tiv 20 es 12 Lé gi ju sla in tiv 20 es 12 Eu ro pé en 20 nes 14 Lé ja g nv is ie lat r 2 ive 01 s 5 se pt Lé em g i s br la e tiv 20 es 15
La coalition de partis de gauche et d’extrême gauche, qui formait Syriza en 2004, s’est constituée en parti antiaustérité dans le contexte de la crise de la dette grecque et antisyst me face aux partis his toriques qui ont mené la Grèce et maquillé ses faiblesses depuis 40 ans. Au gouvernement depuis 2015, son meneur Alexis Tsipras a dû plier face aux pressions de la tro ka CommissionBC FMI et appliquer de nouvelles réformes drastiques, malgré le référendum marquant le refus de l’austérité par 61,3 des électeurs. Il devrait tre balayé par les prochaines élections législatives de 2019.
Lé gi
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GRÈCE 2012
Du nom d’un magazine publié en 1980 par des jeunes de l’an cienne organisation fasciste Parti du 4 août, Aube dorée ne connaît d’écho national qu’à partir de la crise de la dette grecque en 2009. 69 militants et députés du parti néonazi affrontent actuellement un procès retentissant pour formation et appartenance à une organisa tion criminelle fondé sur des agres sions d’immigrés et le meurtre d’un rappeur par un cadre du parti. La police grecque a enregistré au moins 2 attaques contre des réfu giés ou immigrants en 2017. Novembre 2017 —
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populations qui n’ont pas en commun de projets de vie personnelle ni même de déplacement, de transport, de consommation, de modes de consommation. Et puis de l’autre côté, nous avons ce que les îles britanniques appellent l’Europe continentale. Pendant toute la campagne du Brexit, la réaction des dirigeants de l’Union européenne était absolument pathétique. Le président du Conseil européen actuel, M. Tusk, a dit : « Si le Royaume-Uni sort de l’Union européenne, c’est la fin de la civilisation. » Nous avons eu des déclarations tonitruantes et grandiloquentes de ce type-là, alors que les Européens continentaux pouvaient à juste titre se demander ce qui allait se passer si jamais le Royaume-Uni quittait réellement l’UE. Réponse : il n’y a pas de plan B, ni C, et on fera tout pour que le Royaume-Uni reste dans l’Union. Si j’avais été un électeur britannique, j’aurais dit : je vote pour le Brexit parce qu’ils vont tout faire pour que je reste après, donc je vais pouvoir négocier. D’un côté, nous avons classiquement le Brexit qui est la production d’un certain type de populisme à l’intérieur de la société britannique et, de l’autre, nous avons une impréparation, une absence de vision de ce qui pourrait se passer pour l’Union européenne.
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BEPPE GRILLO Humoriste, acteur, puis blo gueur, Beppe rillo lance le Mouvement 5 étoiles (M5S) en 2009. Son ambition est de balayer la classe politique traditionnelle. Son discours anticorruption, antieuro et anti urope fait mouche. En 2013, le M5S récolte près de 25 % des voix aux élections législatives et devient le second parti.
n 2016, Virginia aggi, liée au mouvement, remporte la mairie de Rome. Mais son administration est écla boussée par des soupçons de corruption. epuis sep tembre dernier, Beppe rillo est remplacé à la tête du mouvement par Luigi Di Maio. « Un jour, je pense quelque chose, le lendemain son contraire. »
Pa s ca l M o r i n Le Brexit a vraiment été le révélateur de la faiblesse de l’Europe. La manière dont on souhaite punir la GrandeBretagne d’avoir osé faire le choix de la sortie de l’Union européenne est pour moi de la faiblesse absolue. En réclamant 100 milliards de paiement à la GrandeBretagne sachant qu’elle ne peut pas l’admettre, en la mettant dans une situation où elle doit d’abord accepter de payer et ensuite on verra pour négocier l’accord de libre-échange. Quand on se sent fort, quand on se sent suffisamment sûr de soi, je ne crois pas qu’on ait une telle attitude vis-à-vis de la Grande-Bretagne.
L’Union europÉenne et les citoyens Pa s ca l M o r i n Il y a eu un mouvement de panique après le référendum britannique. Lors de la réunion de Bratislava, il s’est dit que l’Europe devait être plus proche des citoyens. Mais les discours depuis un moment, surtout depuis les élections britanniques, montrent qu’on est revenu à un discours pur et dur, dogmatique, et je crains que finalement rien n’ait été appris. Philippe Poirier Cela fait des années que j’organise, pour des projets de recherche, 94 —
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réfugiés
De septembre 2015 à mars 2016, des centaines de mil liers de réfugiés fuyant pour la plupart la guerre en Syrie débarquent sur les côtes grecque et italienne. Les solidarités locales sont rapi dement dépassées et les États membres peinent à s’entendre sur la répartition des réfugiés. L’UE débloque 10 milliards d’euros pour gérer la crise.
HONGRIE 2015
PHOTOS MikeDotta, Ververidis Vasilis / Shutterstock.com, DR
VIKTOR ORBAN Premier ministre depuis 2010, le leader du Fidesz nion civique hongroise se bat, depuis sa réélection en 2014, contre l’im migration en provenance du Moyen rient, dont la Hongrie a été un couloir impor tant. En juin 2015, il construit une barrière à la frontière entre la Hongrie et la Serbie. Il s’oppose à la politique européenne en matière d’immigration. « o ectif est de mettre fin l immi ration par tous les moyens […]. Je pense que l actuelle politi ue li érale en mati re d im mi ration pourtant considérée comme é i dente et moralement fondée, est en fait hypocrite. »
« Il y a une chance pour une Europe politique. Si elle est bien structurée, les mouvements populistes seront ramenés à ce qu’ils sont naturellement. » Phil ippe Poirier
des panels de citoyens constitués de différentes catégories sociales. Cela fait 15 ans qu’on écrit chaque année dans les rapports que les citoyens européens, quels qu’ils soient, sont de plus en plus indifférents ou distancés vis-à-vis de l’Union européenne. Qu’est-ce qui s’est passé dans les 15 dernières années ? Pas grand-chose parce qu’on est habitué à un certain type de développement de l’Union européenne. On est dans une désarticulation totale entre l’offre politique et la demande politique. Par les enquêtes European Values Studies, European Election Studies, Eurobaromètre, on voit que les Européens de base sont même beaucoup plus en avance pour se projeter dans l’avenir que les dirigeants politiques. C’est là le paradoxe : l’Europe semble bloquée par notre structure ancienne du gouvernement, mais en même temps, les citoyens abandonnés ou isolés – ou pas – sont beaucoup plus sensibles aux effets de globalisation. Il y a vraiment une chance pour une Europe politique et si elle est bien structurée, vous verrez que les mouvements populistes seront ramenés à ce qu’ils sont naturellement – vous aurez toujours entre 0 et 5 % de la population qui n’adhérera jamais à un projet politique. Au mois de juillet 2015, il y a eu un débat au Parlement européen entre le Premier ministre grec Alexis Tsipras, les dirigeants européens, les autres chefs de groupe parlementaire, etc. Taux d’écoute sur la chaîne du Parlement européen : 75 millions de téléspectateurs, alors que les débats entre prétendants à la présidence de la Commission européenne n’avaient cumulé que 15 millions de téléspectateurs. Là, il y avait une enceinte visible et compréhensible pour les citoyens. On voit qu’un espace public peut se créer. Lorsqu’on est dans la crise, on peut arriver à faire comprendre qu’il y a des enjeux européens, un devenir européen, et cela rejoint le quotidien des gens.
Pascal Morin Je crois que ceci requiert des explications et beaucoup de pédagogie, ce qui est totalement inexistant en Europe. Je n’ai pas beaucoup d’espoir sur les institutions européennes en tant que telles, mais j’en ai plus notamment avec le discours de M. Macron du 26 septembre à la Sorbonne. J’ai plus d’espoir qu’effectivement la France puisse, avec l’Allemagne, reprendre le leadership et réformer l’Europe, mais la réformer de façon assez profonde. Je suis convaincu que la volonté politique ne viendra que des pays qui sont moteurs en Europe – le reste suivra de toute façon. Philippe Poirier Les discours doivent être accompagnés d’actes. Mon premier cours de politique européenne à la faculté de Droit de Rennes en 1989 concernait l’avancée de l’Europe sociale. En 2017, nous sommes toujours en train de discuter de la directive des travailleurs détachés et nous avons nous-mêmes dans la Grande Région la difficulté de faire respecter les droits sociaux et économiques entre les frontaliers qui viennent travailler au
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eurosceptiques
Montée en puissance des populistes, eurosceptiques et souverainistes au Parlement européen. 75 %
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NIGEL FARAGE Nigel Farage fait partie de ces parlementaires européens qui tentent de détricoter l’Union. Lui a fait mieux puisqu’il a poussé le Premier ministre Cameron à promettre un réfé rendum au peuple britannique, d s janvier 2013, en cas de vic toire du parti conservateur en 2015. Ce qui fut fait et entraîna le Brexit. Si Cameron a fait cette promesse, c’est qu’il crai gnait de se faire étouffer par l’ kip, le parti pour l’indépen dance du oyaume ni, créé par Farage, qui attirait de nom breux déçus de l’Europe. « Quand j’ai dit il y a 17 ans que e oulais mener campa ne pour ue le o aume ni sorte de l’UE, vous avez tous ri de moi. Maintenant, vous ne riez plus, je pense. » Nigel Farage face aux députés européens après le référendum.
AUTRICHE 2016
NORBERT HOFER
n décembre 2016, la lutte pour l’accession à la présidence fédérale de la République d’Autriche s’est jouée entre le candidat des Verts, Alexander Van der Bellen, et le leader du parti de la liberté d’Autriche, Norbert Hofer. Battu au second tour (53, 9 46,21 ), Hofer avait récolté 35 % des voix au premier tour en basant sa cam pagne contre l’immigration. Il avait alors été fortement sou tenu par l’électorat jeune.
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Luxembourg et les Luxembourgeois qui résident en Allemagne, en France et en Belgique et qui reviennent travailler dans leur propre pays. Cela fait que des millions et des millions d’individus soit ne votent pas, soit votent pour des extrêmes. Ou alors il y a un troisième phénomène du populisme : les oscillations électorales monumentales. Regardez la France, l’Italie, l’Espagne, la Pologne… Tous les pays d’Europe centrale et orientale n’ont jamais eu deux gouvernements consécutifs de la même couleur politique depuis la chute du mur de Berlin. Aucune stabilité du gouvernement, donc aucune projection. Et ça c’est une forme de populisme. On l’a même vécu au Luxembourg : au mois d’octobre 2013, les électeurs ont voté pour un certain type de changement ; au mois de juin 2014, alors que le gouvernement n’avait même pas eu le temps de se lancer puisqu’il était dépendant du budget du gouvernement précédent, il s’est fait sanctionner (lors des européennes, ndlr). Ces oscillations électorales sont synonymes de formes de populisme. Pascal Morin Parce que les électeurs vont de déception en déception. P h i l i p p e P o i r i e r Même pas, les électeurs changent comme on zappe à la télévision le soir. Le zapping, c’est une forme de populisme parce que tout le processus de socialisation politique, l’opinion, le débat, ça prend du temps. Et c’est ça l’échec de l’Union européenne : son système décisionnel et institutionnel n’est pas capable d’agir ou de participer à la construction des opinions politiques des citoyens en Europe. Pa s c a l M o r i n Je vous rejoins pour dire qu’au-delà des discours, il faut des actes. Et revenir sur la construction de l’euro avec l’Europe sociale et fiscale. On a construit l’euro en se disant que finalement ce serait un instrument de convergence pour tous les pays vers le mieux-disant. À mon avis, une devise est la conséquence d’une union politique et pas le contraire, et vous ne pouvez avoir une union politique que si vous êtes d’accord pour une union sociale et fiscale. Il n’y a pas le début du commencement du moindre accord sur ces points, et c’est cela qui est absolument dramatique : lorsque vous grattez derrière le discours, il n’y a rien. C’est un des drames de l’Europe. Si effectivement on commence par deux, trois ou quatre pays qui se rapprochent, qui démontrent que cela fonctionne, dans ce cas-là, d’autres pays voudront adhérer. Et je trouve que la construction européenne telle qu’elle s’est faite, notamment depuis
DÉFINITION
populisme
« Le ou les populisme(s) sont tout la fois interpré tés ensem le ou séparé ment, comme : la politisation d an oisses et d anomies économi ues lors d une trans formation ma eure de l or a nisation de la production ; l e pression d une criti ue radi cale de la démocratie repré sentative ; l’admonestation pu licisée de roupes sociau et ou élitaires ui accapare raient le pou oir et en tire raient profit pécuniairement au détriment du peuple la mani festation de erti es identitaires au re ard notamment de l e pansion supposée des valeurs du libéralisme culturel et du multiculturalisme en Occident ; ou bien encore, le révélateur de nou eau modes de consom mation politique au prisme de la société du spectacle ui carac tériserait au ourd hui les s s tèmes politiques en Europe. » e populisme ui est dé pré sent, Philippe Poirier, Le vote populiste en Europe (collectif), Documentation française, 2018.
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FRANCE 2017
MARINE LE PEN Elle a atteint le 2e tour de l’élec tion présidentielle française avec 21,3 % des voix (France). « Soit nous continuons sur la oie d une déré ulation totale les délocalisations l immi ra tion de masse la li re circula tion des terroristes le r ne de l ar ent roi soit ous choisisse la rance des fronti res ui pro t e notre identité e suis la candidate du peuple. »
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GEERT WILDERS
ÉTATS-U N I S 2 0 1 6
Fondateur et président du parti pour la liberté qu’il a fondé en 2004, Geert Wilders a joué les troublef te lors de la cam pagne pour les législatives de mars 2017. Longtemps pointé en t te, il finit en tant que deuxième force politique du pays avec 20 sièges. Depuis une dizaine d’années, le leader politique néerlandais a basé sa communication sur un discours islamophobe. « Ma culture est meilleure que la culture islamique. »
DONALD TRUMP « J’ai été élu non pas pour prendre le pouvoir, mais pour donner le pou oir au peuple américain ui il appartient n tant ue président des tats nis e mettrai toujours l’Amérique en premier. » Novembre 2017 —
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Maastricht, c’est vouloir aller beaucoup trop vite et de nouveau pour des raisons purement dogmatiques.
Les effets d’une nouvelle crise
Populisme et performance Économique
Pascal Morin On en aura une, c’est certain. Mais je ne crois pas que la démocratie soit en danger, parce que s’il est vrai qu’on a une montée dans les élections du populisme, il n’en demeure pas moins qu’il est très divers. Je pense donc qu’il aura beaucoup de mal à se coaguler pour en faire une force qui puisse mettre en danger les démocraties. Deuxièmement, les banques centrales ont quand même des moyens illimités quelle que soit la profondeur de la crise pour mettre en œuvre des politiques qui permettent d’en réduire les effets les plus néfastes sur une durée plus ou moins longue.
Philippe Poirier Le populisme existe dans des pays qui connaissent des crises économiques ou d’infrastructures longues, comme la France, l’Italie, etc. Je ne dirais pas que seules les populations qui sont éloignées de la globalisation votent pour les partis populistes. Il y a aussi des populations qui sont bien ancrées dans la globalisation économique, mais qui dans cette globalisation veulent conserver un instrument politique. Regardez ce qui se passe en Suisse, en Autriche ou dans les États scandinaves. Il se véhicule un discours qu’on a un instrument à soi, qu’on a une identité à soi et qui va conforter les dirigeants économiques ou politiques de ces pays-là. Il n’y a pas besoin d’aller tellement plus loin qu’en Suisse ou en Autriche. Au Grand-Duché, c’est une question taboue. Il y a un populisme économique parmi les élites politiques et économiques luxembourgeoises. Il existe. Les Luxembourgeois ont découvert en 2005 que la moitié de la population – enfin presque, 44 % – n’était pas d’accord avec le traité établissant une Constitution pour l’Europe. Mais est-ce qu’on relevait les discours de l’ABBL de l’époque ou de certains dirigeants économiques de la Place du Luxembourg ? Le populisme n’est pas simplement un refus ou une noncompréhension de la globalisation. Il est indéniablement cela, mais il y a une autre forme de populisme qui se développe cette fois-ci – c’est pour cela que je parle de populisme sophistiqué – dans des élites économiques qui instrumentalisent le discours de l’identité, le discours de la langue par exemple, pour conserver justement leur position élitaire et leurs petites structures dans la globalisation économique. Ce qui fait que vous avez des populismes dans les zones économiques défavorisées paupérisées et des populismes dans des zones économiques qui se portent plutôt bien. Le premier canton qui vote pour l’UDC en Suisse, c’est le canton de Zurich, et ce serait la deuxième région la plus prospère de l’Espace économique européen si la Suisse en faisait partie. Pour autant, parfois la Suisse n’arrive pas à négocier. Quand les États-Unis disent « ça suffit vos histoires de comptes », elle découvre qu’elle est un petit pays – on voit la limite de ce discours populiste souverainiste. 98 —
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Philippe Poirier Je suis plus pessimiste en cas d’une nouvelle crise économique forte sur l’état de notre démocratie. Je rejoins Pierre Rosanvallon, dont je m’inspire, et La Contre-Démocratie. Si une nouvelle crise économique d’ampleur arrive, nous aurons des réactions qui dépasseront simplement le vote électoral pour des partis protestataires. Nous pouvons très bien avoir des zones géographiques entières, des bouts de territoires des États membres de l’Union européenne qui échappent progressivement aux lois d’organisation d’un État en raison de cette crise économique majeure. L’unité italienne n’a jamais été achevée. La moitié de l’Italie fonctionne sans État et a développé une autre forme d’organisation politique et économique qui s’appelle la mafia. En cas de crise économique, vous pouvez très bien avoir des territoires qui se révoltent ou des populations qui s’organisent, par exemple n’utilisant plus la monnaie euro, etc. Ce sont des formes d’autarcie économique qui vont peut-être sauver les populations pendant un, deux ou trois ans, et puis d’un coup le réel les rattrapera. Qu’est-ce qui s’est passé en 2008 ? Nous avons eu des gouvernements dits techniques, comme celui de M. Monti en Italie, qui tout d’un coup s’émancipaient de la responsabilité politique. La déresponsabilisation politique se retrouve encore dans les mécanismes d’autocorrection dans certains traités de la gouvernance européenne. Comment contrôler l’action du sommet de la zone euro constitué des chefs d’État et de gouvernement, une structure informelle qui se réunit depuis le traité sur la gouvernance économique ? En Grèce, nous avons eu une conception rédemptrice de la démocratie, les Grecs ont cru que, par un référendum, ils allaient
ALLEMAGNE 2017
ALEXANDER GAULAND
« Les Allemands ont le droit d tre fiers des performances des soldats allemands pendant les deu uerres mondiales » L’AF entre au Bundestag avec 13,5 % des voix, devenant la troisi me force politique der ri re la C CS et le SP .
CATA L O G N E 2 0 17
CARLES PUIGDEMONT n janvier 2016, il succ de à Artur Mas à la présidence de la Généralité de Catalogne et reprend sa feuille de route vers l’indépendance de la commu nauté autonome. Journaliste avant de passer à la politique dans les années 2000, Carles Puigdemont a toujours reven diqué l’indépendance de la Catalogne. Élu à la mairie de Gérone en 2011, il change le nom de la ville de « Gerona », en espagnol, en iron », en cata lan. Après avoir maintenu le référendum du 1er octobre 2017 malgré l’interdiction de Madrid, il a ensuite reporté la déclara tion d’indépendance pour négo cier avec le pouvoir central. « ous a ons a né le droit d’avoir un État indépendant qui prenne la forme d’une république. »
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« Le cadre réglementaire et légal a une responsabilité très importante dans la crise et dans son ampleur. » Pa sca l M orin
PROSPECTIVE
Les nouveaux risques de crise
Si les signes de l’économie mondiale sont de plus en plus positifs, la crois sance reste fragile et les tensions palpables. Les risques de nouvelles crises ne sont donc pas nuls.
Le krach obligataire
solutionner leurs problèmes économiques, et le discours populiste d’Alexis Tsipras a été d’une démagogie incroyable. Face à cela s’est imposée la réaction non démocratique autoritaire d’un groupe informel qui s’appelle l’Eurogroupe. Chaque ministre est responsable dans son propre pays, me dit-on. Or, les présidents des commissions des affaires économiques des parlements luxembourgeois et néerlandais que j’ai rencontrés à l’époque ne savaient même pas de quoi l’Eurogroupe discutait. Donc il y a un risque à la fois de retirement de la population, un risque de mesures autoritaires en raison de l’ampleur de la crise, et puis aussi la conception d’une démocratie rédemptrice, c’est-à-dire croire que par l’élection ou le référendum, on va réformer et apporter un avenir radieux aux populations, notamment économique. C’est d’une démagogie absolue. Il y avait d’ailleurs dans la Grèce ancienne un terme qui signifiait la démocrature, c’est justement l’idée qu’on va résoudre le problème de la cité par le peuple et rien que par le peuple. Et c’était le pire.
PHOTOS DR
Trump, un repoussoir pour les Électeurs europÉens ? Pascal Morin L’Européen se fout complètement de l’élection de Donald Trump. Ce qui l’intéresse, c’est de savoir si, à la fin du mois, il va pouvoir payer son loyer ou la cantine de ses enfants. L’élection de Trump a eu un retentissement dans l’intelligentsia ou une certaine partie de la population. Mais je ne crois pas qu’elle pourrait avoir une influence sur les élections en Europe. En plus, le système électoral américain n’est pas du tout le même ; Trump n’aurait pas été élu en Europe vu qu’il avait 2,8 millions de voix de moins que Clinton. P h i l i p p e P o i r i e r Sur Trump, ce qui m’étonne toujours, c’est que les Européens
sont plus intéressés par les élections américaines que par leurs propres élections. Les Américains ont élu Trump, c’est leur problème. Je prends un exemple frappant : la première fois que Barack Obama a été élu président des États-Unis, il était venu avant son élection faire un discours à Berlin où 200.000 Allemands sont venus l’acclamer en disant : « C’est ça qu’il nous faudrait comme président. » Mais c’est une aberration absolue. Le président des États-Unis, c’est le président des Américains. Ce que nous devons faire en Europe, c’est savoir s’organiser, choisir, préparer, expliquer, etc., et ensuite se positionner par rapport au reste du monde et savoir s’il est populiste ou s’il n’est pas démagogique. Par rapport à l’élection de Trump, c’est à la fin du mandat qu’on en verra les effets. Si la croissance économique perdure, alors vous aurez des Européens qui jugeront que M. Trump est vulgaire, menteur et même dangereux, mais qu’avec nos traités de gouvernance et des gens si intelligents, nous avons 0,3 ou 1 % de croissance, alors que les États-Unis en auront 3,5 %. Il y a une troisième chose sur le phénomène Trump, c’est que les mouvements populistes en Amérique du Nord et en Europe occidentale ne participent pas des mêmes phénomènes. J’ai fait ma thèse de doctorat sur cette comparaison. En Amérique du Nord, vous avez un populisme qui serait, si on le replaçait en Europe, plutôt de gauche, sur les fermiers contre les gros, etc. Et M. Trump habilement a repris ce discours populiste classique nordaméricain sur l’État social pour mieux critiquer ce qui avait été fait auparavant. Tandis qu’en Europe, les populismes sont principalement identitaires, ce sont principalement des populismes de la dénonciation économique, mais qui ne s’appuient pas sur une volonté de politique sociale. Et puis, ces populismes sont fondamentalement antipolitiques et antiparlementaires, ce qu’ils ne sont pas aux États-Unis.
Il revient comme une menace récur rente et a toujours pu être évité. Mais un jour ou l’autre, il faudra bien que, comme le fait la Fed aux tats nis, la Banque centrale européenne op re une remontée progressive des taux d’intérêt. Cette remontée fera perdre mécaniquement de la valeur aux obli gations et, en cas de remontée trop rapide, provoquera un krach obliga taire, faisant s’évaporer en une fois des sommes colossales. Un coup dur pour les banques et les compagnies d’assurances qui ont engrangé massi vement les obligations souveraines.
La Chine
La Chine connaît encore des taux de croissance enviables 6, calculés pour 2017 par le FMI — mais la croissance de son secteur privé s’est construite à crédit. Un phéno m ne qui s’est fortement amplifié depuis 2008 pour atteindre des pla fonds records. Selon les calculs de la Banque des r glements interna tionaux (B I) début 201 , le crédit au secteur privé non financier atteint 209 du PIB dans l’empire du Milieu. Mais cette politique massive d’in vestissement ne se traduit plus par une croissance proportionnelle, et la deuxième économie mondiale pour rait être contrainte de restructurer des pans entiers d’activité, perdant ainsi son rôle de locomotive mondiale.
L’endettement
La plupart des crises économiques naissent dans un climat d’endette ment trop important. r, celuici n’a jamais été si important qu’actuelle ment. Selon les chiffres de la B I, l’endettement mondial (public et privé) atteint 164.048 milliards de dol lars à la fin du premier trimestre 201 , soit 189 du PIB global. La crise financi re n’a donc pas contribué à réduire la dette. Au contraire, les politiques de taux d’intérêt bas des banques centrales ont poussé ménages et entreprises à s’endetter.
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Au sommet Une réunion de chantier sur le toit du supermarché Auchan, avec vue à gauche sur le nouveau siège de Deloitte Luxembourg conçu par Paul Bretz Architectes et construit par Soludec. Les deux bâtiments sont prévus pour 2019.
Pharaonique, le chantier qui donne vie au nouveau quartier du Ban de Gasperich se déroule sur plusieurs fronts.
Photographe
Anthony Dehez
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Fondations Le nouveau quartier trouve sa genèse en 2004, lorsque le projet d’extension de la ville de Luxembourg a été défini de concert avec le gouvernement.
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Mix L’ensemble urbain sera composé à 55 % de bureaux, à 25 % d’habitations, et à 20 % de commerces, dont les 80.000 mètres carrés du centre signé par Auchan.
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Occupants Selon le développeur du site, 30.000 personnes vivront, étudieront ou travail leront au Ban de Gasperich d’ici 2025.
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Institutions Voisines des entreprises, des logements et des commerces, des institutions publiques sont logées le long du boulevard Kockelscheuer : le Lycée Vauban, qui a déjà ouvert ses portes, et le Centre national d’intervention et de secours (CNIS).
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Vital Le château d’eau, phare du quartier, a été validé par le conseil communal de la Ville de Luxembourg en novembre 2014. Il sert avant tout à alimenter en eau potable le Ban de Gasperich, mais aussi le quartier de Gasperich et une partie de Cessange grâce à ses deux réservoirs de 400 m3 et 600 m3.
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Panorama Depuis le château d’eau se dévoilent le quartier du Ban de Gasperich et, plus loin, le reste de la capitale. Les champs visibles seront dédiés à des bâtiments, mais aussi à l’un des nombreux espaces verts prévus.
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En devenir Décrié par certains en raison de son caractère élitiste, le Ban de Gasperich, dans l’esprit de ses concepteurs, doit être un véritable lieu de vie, plus que d’affaires et de shopping. Une vie à créer et une mixité qui devra dépasser les concepts marketing.
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espresso conversations envies L’argent fait rêver, le cinéma aussi. Ancien de la télévision, Nicolas Steil a fondé Iris Productions. Il partage en page 114 son rapport avec l’argent et la place qu’il occupe dans l’industrie cinématographique. Comment organiser et surtout mener un weekly meeting ? Les conseils en page 116 pour faire de ce rendezvous un moment productif, créatif et fédérateur. Elle se sent bien dans une veste en cuir. Il collectionne les accessoires. Constanze Pertl et Laurent Martin Kirchmann dévoilent leurs styles en page 118. Olivier Toth, le patron de la Rockhal, passe à table en page 124 et annonce le menu du 10e Sonic Visions. Novembre 2017 —
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ARGENT COMPTANT NICOLAS STEIL
« L’argent est fait pour circuler » Les premiers pas
Argent et richesse
Vous souvenez-vous de votre premier salaire ? Oui, parfaitement (rires). 35.000 francs luxembourgeois de salaire mensuel net (900 euros environ). C’était en 1983, j’ai été engagé par RTL Télévision pour présenter le journal télévisé. Rien à voir donc avec les sommes que touchent certains présentateurs de télévision. Mais j’avais 22 ans et ça reste une formidable expérience. J’ai énormément appris au cours de ces années. À l’époque, nous étions diffusés au Luxembourg, en Lorraine, en région parisienne et en Belgique francophone.
Votre devise en matière d’argent ? Même si c’est l’argent qui mène le monde, c’est la culture qui le construit. Il faut garder à l’esprit que la finance doit être au service de l’humain, et pas le contraire. Il a été créé comme un instrument devant permettre les échanges afin que l’on puisse mieux vivre, pas pour créer une société de classes. Il faut trouver un équilibre entre les deux.
Quel est le premier cadeau que vous vous êtes fait ? Avec un montant comme celui-là, je ne pouvais pas me payer grand-chose. Mais comme il n’y avait pas de cantine dans le bâtiment, j’allais manger un plat du jour dans un restaurant du coin le midi. Pour moi, c’était une véritable avancée sociale.
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Qu’est-ce que la richesse ? Je suis plus attentif aux signes de richesse intérieure qu’aux gens qui se baladent dans des voitures hors de prix. Mon père m’a appris que l’argent n’est pas une fin en soi, et il répétait souvent que l’argent est fait pour circuler. Il était très généreux avec ses amis. Moi aussi, je trouve important de faire circuler l’argent. Et dans mon métier, je le fais circuler, puisque je produis des films à travers les sociétés que j’ai dans différents pays. Il circule, crée de l’emploi, de la culture, et permet de développer un produit qui peut encore en rapporter.
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Quel luxe vous payez-vous de temps en temps ? À la fin de l’année, j’essaie d’organiser des vacances au soleil avec ma femme et mon fils. Pour compenser le manque de lumière, nous partons à l’île Maurice. C’est une très belle destination qui, malgré le climat fort différent, me fait toujours penser au Luxembourg. C’est une société très mélangée où vivent des tas d’ethnies différentes qui parlent des langues différentes sur un petit territoire, et ces gens s’entendent très bien. Pour quoi avez-vous récemment craqué ? J’ai une faiblesse pour les restaurants gastronomiques et pour le vin. Ce sont mes deux péchés mignons. J’ai donc craqué récemment pour un séjour de deux jours en Alsace avec, au menu, deux restaurants étoilés. Pour du bon vin aussi. C’est une passion, même si j’estime que les prix du Bourgogne et du Bordeaux sont scandaleux. Mais je n’ai pas de cave à vin. De toute manière, les vins que j’achète, c’est pour les boire. Consacrez-vous beaucoup d’argent à vos loisirs ? Je suis quelqu’un qui travaille beaucoup, les journées sont longues. Mais j’avoue une passion immodérée pour la télévision, et j’ai donc quelques abonnements. J’en consacre aussi un peu pour aller au cinéma et au théâtre, aller au restaurant et sortir avec des amis. Pas plus.
Excès
Investissements
BIO EXPRESS
Investissez-vous à titre personnel ? Depuis la création d’Iris Productions, puis d’Iris Group, je ne me suis jamais versé de dividendes. J’ai tout réinvesti dans la société. Donc oui, j’investis… mais dans l’industrie de la culture. Et ça me suffit. Parfois, je me dis que si j’avais de l’argent, j’investirais bien dans le vin, mais c’est le rêve de tous les producteurs.
Nicolas Steil, 56 ans, a entamé sa carrière chez RTL TV comme journaliste et présentateur du JT. En 1986, il crée Iris Productions pour réaliser des documen taires, des émissions de télévi sion et des films publicitaires. Mise en veilleuse le temps d’un passage à la direction géné rale d’ uro AIM (19911996), une initiative rattachée au pro gramme Media de la Commis sion européenne, il réactive Iris Productions en 1997 et l’oriente vers le cinéma. Il a depuis créé des filiales en France, Belgique, Allemagne et au oyaume ni.
Conseilleriez-vous à vos amis d’investir dans le cinéma ? Oui, mais intelligemment. On peut gagner de l’argent, mais aussi en perdre énormément. Je compare toujours l’exploitation des œuvres audiovisuelles à un train. Vous pouvez faire partie des investisseurs du wagon de queue, du milieu, ou être dans la locomotive. Par rapport aux œuvres qu’on réalise en Europe, un investisseur intelligent ira dans la locomotive, c’est-àdire qu’il participera au risque de la distribution. Un bon film, c’est une question de flair ? Je suis quelqu’un de raisonnable. J’ai appris quelque chose dans ma vie : un producteur qui pense qu’il a du nez est mort avant de commencer. On ne sait jamais ce qui va marcher. On est dans l’aléatoire total. Il faut casser son risque sur plusieurs produits.
Un achat auquel vous avez renoncé sous prétexte que c’était trop cher ? Oui (rires). Je suis passé devant le garage Aston Martin. Je trouve que ces voitures sont extraordinaires de beauté. Mais elles sont aussi très chères. J’ai donc renoncé pour deux raisons. À cause du prix, et parce que je trouve absolument scandaleux de mettre autant d’argent dans une voiture. Alors, oui, l’argent doit circuler pour créer de la richesse, mais c’est sans doute plus important de faire en sorte que les enfants puissent aller à l’école. Est-ce que les montants des salaires des acteurs vous dérangent ? Bien sûr, ça me dérange tous les jours, mais le marché est fait ainsi. Les négociations avec ces stars, au-delà d’un intérêt pour le film, sont exclusivement financières, et d’une brutalité sans nom. Mais le financement d’un film se construit sur la présence ou non d’une star. Si elle en fait partie, d’autres financements viendront en corollaire. Or, l’agent de la star sait cela, évidemment… Ça me dérange donc, vu que je suis en situation de faiblesse. En plus, ce star-system fait qu’on recherche toujours les mêmes. Ces acteurs sont peut-être extraordinaires, mais il y a aussi beaucoup de gens valables qui n’ont même pas reçu leur chance de pouvoir exister.
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TEXTE J. M. L. PHOTO Edouard Olszewski
Un peu de luxe
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COMPÉTENCES ORGANISATION
weekly meeting efficace Les retardataires, les distraits, les endormis, les grincheux… Mener une réunion d’équipe est une discipline complexe qui demande beaucoup d’expérience. Exemple avec la réunion hebdomadaire ou weekly meeting.
L
es cadres passeraient en moyenne près d’un mois par an en réunion chez nos voisins français. Si ces estimations du baromètre Wisembly / IFOP 2016 ne prennent pas en compte les secteurs d’activité, une chose est sûre : que ce soit dans l’industrie ou la finance, les réunions sont un passage obligé pour le fonctionnement d’une organisation. Mais comment être certain qu’elles soient productives ? Cette question, tous les managers d’équipe se la posent, et plus particulièrement avant chaque weekly meeting, ce rendez-vous essentiel pour clôturer la semaine passée et préparer celle qui s’annonce. Entre monologue ennuyeux et dialogue de sourds, le juste milieu existe. Mais il faut savoir suivre quelques règles de base. « Une réunion n’est pas une épreuve d’endurance, rappelle à Paperjam Vincent Frey, professeur consultant à la Kedge Business School. Il faut savoir la limiter à moins d’une heure et ne pas la prévoir après 18 h pour espérer avoir l’attention de tous. » Autre aspect important : la préparation. Pour être constructifs, les points qui seront discutés doivent être envoyés à l’avance par le manager et rappelés brièvement au début du meeting. « À partir de là, il ne faut pas trop vouloir diriger le débat. Même s’il peut paraître un peu chaotique, des échanges fluides et spontanés seront plus intéressants que des réponses toutes faites », ajoute Vincent Frey. Se muer en procureur et tenter de savoir qui est responsable de tel ou tel couac est par ailleurs contre-indiqué. Le manager doit plutôt instaurer une atmosphère de confiance pour ne pas braquer les membres de son équipe, soit contre lui, soit entre eux. « Mieux vaut chercher des solutions, identifier ce qui est améliorable et s’accorder sur de nouvelles méthodes », complète Vincent Frey. 116 —
UNE VUE GLOBALE DU PROGRAMME Christiane Wagner, responsable Marketing et Communication chez Voyages Emile Weber « Je privilégie la transparence dans les réunions d’équipe, que j’orga nise le lundi entre 11 h et 12 h. Nous passons en revue tous les projets à venir et définissons le planning de la semaine, y compris le mien. Je trouve que c’est impor tant que tout le monde puisse avoir
une vue globale du programme de chacun. la fin de chaque réunion, nous nous mettons d’accord sur les projets et les deadlines qui ont été décidés et tout cela est ensuite inscrit dans un fichier xcel que nous partageons. »
Et pour les plus appliqués, un compte« Tout le monde a compris ? Il n’y a pas de question ? » Toutes les réunions ont une rendu peut être rédigé et envoyé à l’ensemble des participants. fin et pour qu’elles ne servent pas à rien, Il ne s’agit là que de conseils qui pouril faut savoir les clôturer méthodiquement. ront être adaptés au style de chacun. Des conclusions doivent être clairement Mais il ne faut pas oublier que les compéénoncées et des délais bien précis convetences de manager ne sont pas innées. nus pour les actions qui seront prises. « Ne Le portail de la formation continue fermez donc pas le ban sans avoir résolu lifelong-learning.lu propose d’ailleurs ces quatre points-clés : que décide-t-on ?, qui fait quoi ?, comment s’organise-t-on ?, sept formations différentes pour dans quels délais ? », précise Vincent Frey. « conduire des réunions efficaces ». J. M.
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30 MINUTES MAXIMUM Amaury de Vivies, CEO de la société de conseil Davidson Luxembourg « Nous essayons toujours de faire des réunions qui ne dépassent pas la demiheure. lles sont courtes mais intenses et chacun est habi tué à aller droit au but sans discus sion super ue. L’idée est de faire un point sur l’activité commerciale en cours ou déjà clôturée.
Nous savons tous pourquoi nous nous retrouvons et chacun parle l’un après l’autre et prend des notes sur les sujets qui le concernent. De ce fait, nous n’envoyons ni les ordres du jour au préalable ni les conclusions après. »
MÉTIER DU FUTUR ARCHITECTE CLOUD Alors que les solutions proposées par les fournisseurs de cloud sont de plus en plus nombreuses, l’intervention d’un e pert pour conce oir l architecture a é quate aux besoins de chaque entreprise devient indispensable.
Que fait-il ? L’architecte cloud accompagne les entreprises dans leur transformation digitale en formulant l’architecture de leur plateforme cloud. Il a un rôle à jouer aussi bien auprès des entreprises consommatrices que des fournisseurs de services cloud.
Quelles sont ses compétences ? Il doit être capable de comprendre les besoins de l’entreprise qu’il sert pour conceptualiser de A à son architecture technique, tout en s’ap puyant sur l’infrastructure proposée par son ou ses fournisseurs de services cloud. n plus de compétences informatiques, il doit donc avoir une bonne compréhension du fonctionnement du milieu des affaires.
Quelle est sa formation ? Comme le domaine du cloud computing est relativement nouveau, il n’y a pas de master en cloud computing comme il en existe pour les sciences de l’informatique. Mais de plus en plus de formations universitaires intègrent les notions de cloud computing dans leur cursus.
Combien gagne-t-il ? Les architectes cloud disposent générale ment de plusieurs années d’expérience dans le domaine IT. Leur rémunération commence à 50.000 euros et dépasse les 70.000 euros après plusieurs années d’expérience (salaire annuel brut, selon le cabinet de recrutement Lancelot).
POUR ALLER PLUS LOIN Animez vos réunions ! Méthodes et outils pour conduire avec succès tous types de groupes, juin 2012, éditions Dunod, 26,73 euros 08 _ LEGENDE-TITRE Situations réelles et conseils pratiques rendent cet ouvrage de 78 pages très facile à parcourir,08_legende mais également très pratique quand et estrunteni inverup il s’agit de trouver des réponsestature, à desoffi questions précises. c te posbien eniscie nimu Les nombreuses sources académiques sur lesquelles se base l’auteur san discid quis a dem inctotate donnent du poids aux méthodologies décrites. ab intibusdae.
Son agilité, car il doit pouvoir répondre aux besoins du métier, proposer des solutions innovantes et élastiques, ainsi que réduire de mani re conséquente les co ts d’exploitation de l’entreprise. Dieter Deramoudt, technology presales director chez racle Benelux « Actuellement, les architectes cloud sont la plu part du temps des personnes ui étaient autre fois des architectes informatiques d’entreprise. Ils ont une connaissance approfondie des s s tèmes et des réseaux, et ils ont pour la plupart déjà conceptualisé des systèmes d’information ui ont été déplo és et disposés a ec l ap proche SaaS (software as a service). »
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STYLE FRIDAYS o ent éfinisse vous votre style ? n journée, c’est évidemment un style sportif. uand je sors, ce sera plut t classique et cool. »
Quelle couleur ne porte ous a ais Je déteste le violet. Ce n’est ni le bleu du désir, ni le rouge de l’amour C’est une couleur de la frustration. »
Quelle est la plus ancienne pièce de otre ar erobe ne veste en cuir achetée en 1990 dans un marché aux puces à Berlin. J’y étais pour un concert de Pink Floyd, j’ai des souvenirs tr s précis de ces moments. »
uel est le fau pas à ne pas commettre ? Mettre des couleurs qui ne vont pas ensemble. u pour les hommes, mettre des baskets avec un costume. »
Avec quel styliste pourrie ous ous pacser ? J’aime beaucoup Patrizia Pepe. Il y a toujours quelque chose qui me pla t dans ses boutiques. »
« Le violet, Ce n’est ni le bleu du désir, ni le rouge de l’amour… »
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uelle pi ce oule vous transmettre ? J’ai deux gar ons, donc je ne pense pas pouvoir leur transmettre grandchose dans la mode. Mais la copine de mon fils adore les vestes en cuir, je pourrais lui en laisser une. »
Quel est votre dernier coup de cœur mode ? « Je me suis fait un cadeau à moim me pour mes 40 ans une bague Herm s en argent. lle est tr s lourde, j’hésite à la porter pour sortir. »
Votre adresse shopping à Luxembourg ? J’ach te surtout quand je voyage, en particulier en Allemagne. Luxembourg, j’aime bien la boutique The Kooples. »
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Quel est votre plus vieux souvenir lié à la mode ? éjà enfant, je regardais les défilés ves Saint Laurent à la télévision avec ma grandm re. C’était fascinant. »
o ent éfinisse vous votre style ? Je ferais mienne la phrase de ves Saint Laurent ‘Les modes passent, le style est éternel.’ isons que je suis un dandy de 201 . »
« Je suis un fou d’accessoires. On n’a jamais trop de boutons de manchettes... »
Quelle couleur ne porte ous a ais J’aime les couleurs vives, mais je ne porte jamais de jaune, cela ne me sied pas au teint. »
Quelle est la plus ancienne pi ce e otre ar erobe C’est un blazer original de ves Saint Laurent de la fin des années 0. Je l’ai déniché à Ne ork dans une boutique de seconde main, il y a une quinzaine d’années. J’aime beaucoup mélanger des pi ces anciennes avec des pi ces actuelles. »
uels sont les in ispen sables e otre ar erobe Je suis un fou d’accessoires. n n’a jamais trop de boutons de manchettes, pochettes colorées, écharpes, gants C’est dans ces détails que l’on voit l’élégance et la recherche. »
Qui vous a donné le sens du style ? J’ai eu la chance de beaucoup voyager, de vivre à l’étranger et ainsi de voir des cultures différentes et avec elles des mani res tr s variées de s’habiller. Cela m’a donné le go t d’essayer des choses, d’oser porter ce que j’aime sans me préoccuper des modes. Au delà de cela, on m’a inculqué qu’il faut s’habiller pour aller d ner ou aller à un cocktail ou au thé tre. n ne peut pas porter la m me chose le soir qu’au travail. »
Laurent Martin-Kirchmann
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ARCHITECTURE LOGEMENTS COLLECTIFS
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ARCHITECTE Metaform Architects INGÉNIEUR STATIQUE SimonChristiansen INGÉNIEUR TECHNIQUE Sit Lux LOCALISATION Luxembourg ommeldange SURFACE 2.000 m² VOLUME 8.000 m3 3
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L
e terrain présente plusieurs caractéristiques : située sur une zone en pente et en courbe, la parcelle présente à l’arrière un important espace vert sur lequel des arbres tricentenaires sont classés au patrimoine national. Ce terrain fait la transition entre l’imposant ensemble des Terrasses de l’Europe et la zone résidentielle composée de maisons unifamiliales. « Nous nous sommes appuyés sur ces caractéristiques pour déterminer la forme de l’immeuble, explique Shahram Agaajani du bureau Metaform. Nous avons choisi de réaliser six volumes qui s’articulent les uns dans les autres pour accueillir 15 unités d’habitation. » L’autre approche qui différencie le projet des autres projets de promoteurs réside dans la réflexion menée sur le fait d’habiter en ville, en
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appartement, alors que beaucoup de familles cherchent des maisons. Cet immeuble présente une alternative qualitative permettant de maintenir la densité urbaine sans diminuer la qualité architecturale. Les espaces de vie sont généreux et dialoguent avec les espaces extérieurs. Toutes les ouvertures ont été travaillées pour maximiser l’apport de lumière naturelle, l’ouverture vers le paysage et le ciel, tout en préservant l’intimité. La distribution verticale est privilégiée aux longs couloirs horizontaux. Ceci permet aux appartements d’être transversaux et orientés sur trois côtés. Autre proposition intéressante : un espace commun est installé, avec cuisine et salle de réception pour offrir aux résidents un espace convivial à utiliser en fonction des besoins (repas nombreux, réception d’amis, fête d’anniversaire, etc.). Ce bâtiment, qui répond à la classe énergétique B-B, est réalisé avec une structure en béton armé. La façade est recouverte de panneaux d’aluminium triangulaires. Le triple vitrage est recouvert d’un film anti-UV pour éviter la surchauffe. Ce projet a été sélectionné pour le prix EU Mies Award 2017. C.C.
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C’est en plein cœur de Dommeldange à Luxembourg que le bureau Metaform a livré un immeuble résidentiel avec une approche de l’habitat un peu diffé rente de ce qui est habituellement proposé sur le marché immobilier.
Depuis la rue, on comprend bien l’imbrication des six volumes les uns dans les autres. À l’intérieur, l’espace de vie est très généreux et largement baigné par la lumière naturelle. l’arri re, on découvre les espaces de terras ses et le lien avec le jardin. La résidence suit à la fois la courbe de la rue et la pente du terrain.
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CULTURE FEIPEL-BECHAMEIL
Contrôle libre
L’ACTUALITÉ DE L’A RT Cet automne est riche de nou veaux événements artistiques.
LUXEMBOURG ART WEEK
Entre hypertechnologie et nostalgie MARTINE FEIPEL & JEAN BECHAMEIL PRÉSENTENT UNE NOUVELLE EXPOSITION MONOGRAPHIQUE
E
AU CASINO LUXEMBOURG, L’OCCASION DE DÉCOUVRIR LEUR PRODUCTION RÉCENTE.
n 2011, Martine Feipel & Jean Bechameil avaient fait un passage remarqué à la Biennale de Venise. Sélectionnée par le jury pour représenter le Luxembourg, leur exposition Le Cercle fermé, qui interrogeait la notion d’espace, de limites et de décalage, avait alors retenu l’attention de nombreux critiques et commissaires. À partir du 28 octobre, ils présentent Theatre of Disorder sur une invitation du Casino Luxembourg. Cette nouvelle exposition monographique souhaite ouvrir une réflexion sur notre espace de vie actuel, sur les liens que les Hommes entretiennent avec la technologie. Dans le monde hyperconnecté et robotisé qui est le nôtre, où même les villes ont perdu leur caractère sensible, devenant, comme l’a analysé Rem Koolhaas, une « ville générique », quelle est la place laissée à l’Homme ? Les artistes s’interrogent ainsi sur les transformations récentes dues à la technologie, questionnant les évolutions techniques et spatiales qui ont peu à peu écarté l’Homme du centre des attentions. Par des formes abstraites mises en mouvement par des mécanismes techniques, conju-
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guées à d’autres moulages d’objets-symboles au contraire très concrets, ils parviennent à créer un univers singulier et caractéristique, une expérience immersive où les installations répondent à leur propre logique tout en établissant une nouvelle relation avec l’humain. Dans cette chorégraphie inédite interprétée par la machine, les artistes s’approprient l’automatisation et la robotisation de manière très personnelle, une approche teintée de nostalgie et de références à la modernité. Ce rapport sensible à la ruine technologique est mis en contraste par l’utilisation de techniques très contemporaines, créant un mix unique et singulier. La contradiction entre autonomie et aliénation se fait de plus en plus forte, l’exposition devenant une sorte de désordre parfaitement contrôlé, où les machines sont à la fois commandées et programmées, et totalement libres. Une nouvelle interaction se met en place entre l’Homme et ces mécaniques, altérant non seulement l’espace, mais également la vie sociale, un rapport de force qui se retrouve dans notre quotidien, aux prises entre tradition persistante et progrès sans limite, entre autonomie et aliénation. C. C. Theatre of Disorder, du 28 octobre 2017 au 7 janvier 2018, au Casino Luxembourg, casinolu em our lu
Du 3 au 5 novembre, www.luxembourgartweek.lu
SU-MEI TSE. NESTED Le Mudam a inauguré l’exposition de l’artiste luxembourgeoise SuMei Tse. Nested regroupe une sélection d’œuvres récentes et de nouvelles produc tions, avec des thématiques chères à l’artiste, comme le rapport à la musique, au langage, au temps et au souvenir. De nouvelles voies d’exploration s’ouvrent récemment, comme la contemplation ou notre relation au végétal et au minéral.
DADADA Un nouvel opus de DADADA (édité par Maison Moderne) est présenté à l’occasion de Luxembourg Art Week. Ce magazine annuel offre à la fois un aperçu de la scène locale et une vision en profondeur de l’art de notre époque. Au sommaire : des conseils pour commencer une col lection d’art, une interview de Bernard Ceysson, un grand entre tien avec SuMei Tse, le témoi gnage d’un collectionneur, et l’agenda 2018.
PHOTO Feipel & Bechameil
Martine Feipel & Jean Bechameil Mechanics of the absent revolution, 2017
Pour la troisième année, Luxembourg Art Week ouvrira ses portes à la Halle Victor Hugo. Les amateurs d’art contem porain auront un bel aperçu du marché local et international. Positions présente des galeries établies et reconnues dans leur secteur, et la section Take Off reste dédiée aux galeries émer gentes et collectifs d’artistes pour des œuvres à prix abordables. Un programme culturel complète la proposition, ainsi que l’exposition annuelle du CAL au Tramsschapp.
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EIPA Luxembourg
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Thank you Luxembourg for your support and cooperation since 1992 Celebrate with us at the annual conference:
Recent Trends in the Case Law of the Court of Justice of the European Union 30 November -1 December 2017 Register at www.eipa.eu
The European Centre for Judges and Lawyers was established under a convention signed in 1992 between the Government of the Grand Duchy of Luxembourg and the European Institute of Public Administration (EIPA).
écile C r a p t n . crètemen avec son chef s i d é v r Rése t une réunio pendan
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Guide des restaurants au Luxembourg. Indépendant depuis 1994
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RESTAURANT À TABLE AVEC
Olivier Toth La 10e édition du Sonic Visions se tiendra à la Rockhal du 16 au 18 novembre avec, comme chaque année, un mélange de conférences, workshops et rencontres pour les professionnels et de concerts pour le grand public. Olivier Toth, le directeur de la Rockhal, passe à table à la Maison Lefèvre pour nous détailler cela.
FILET DE MAQUEREAU, PURÉE AUX
AROMATES, crème de moutarde
pour mon invité comme pour moi, une réussite fondante et au goût est dans le cadre d’une mai- très prononcé. « Une belle surprise, son bourgeoise de la fin du je n’en avais jamais mangé sous 19e, qui rappelle le glorieux cette forme, s’enthousiasme passé industriel d’Esch-sur- Olivier Toth, avant de continuer Alzette, que le restaurant est sur les détails du programme. Le implanté depuis quelques années. Hauteur programme de concerts a tousous plafond, murs blancs, moulures et jours été l’occasion de mettre lustres concourent au charme de l’endroit ensemble des Luxembourgeois et que, curieusement, Olivier Toth ne connais- des internationaux et de valorisait pas : « Je sors rarement pour déjeuner et ser la découverte de groupes qui généralement, je reste à Belval. » Le menu ne sont pas encore connus. » Et le lunch offre le choix entre deux entrées, deux directeur de rappeler que c’est au plats et deux desserts. Nous avons un peu de Sonic Visions qu’on a pu entendre mal à nous décider, mais les conseils d’Estelle Kate Tempest, Oscar and the portent leurs fruits, y compris dans le choix Wolf, The XX ou C2C. Cette année, les Luxembourgeois de du vin : un Crozes-Hermitage blanc. Edsun, Tuys ou Bartleby Delicate POUR SA 10 e ÉDITION , le Sonic Visions se devait de frapper un grand coup. « Le festi- côtoieront Roméo Elvis, Moses Sumney ou val s’invite entre les hauts fourneaux pour Superorganism : « Des groupes dont tout le marquer sa singularité », détaille Olivier monde parlera dans les années à venir. » Une nouveauté de l’année sera la mise en Toth, en dessinant le plan des lieux sur une feuille avant que les entrées n’arrivent. place d’un food market pour que les festivaMouclade au curry, râpé de Granny Smith liers, mais aussi les usagers de Belval, puissent pour moi, soufflé au parmesan avec vinai- se retrouver de manière informelle. EN MATIÈRE DE DESSERT , notre choix grette au viandox pour lui (« très intéressant ce goût de viande »). « En journée, le Sonic s’oriente vers l’intrigant « Ceci n’est pas un vacherin », une manière de revisiter les classiques qui s’avérera LA MAISON LEFÈVRE très séduisante. « J’adore le 138, boulevard J.F. Kennedy citron, ici il est bien présent », à schsurAlzette avoue Olivier Toth. www.lamaisonlefevre.lu La mission de Sonic Visions lui tient particulièrement à Chef avid Formica cœur. Celle d’offrir des conseils, Salle Estelle Sidoni des rencontres et un carnet Son 83 dB Température 23° C d’adresses à des musiciens en Couverts 58 voie de professionnalisation. « On peut parler d’entrepre2 eaux 8,40 E neurs de musique, car de 2 menus lunch 44,00 E nombreux nouveaux métiers 2 desserts 26,00 E sont en train d’émerger et 2 cafés 7,40 E peuvent faire en sorte de vivre 4 verres de vin 24,00 E TOTAL 109,80 E de la musique. » F. C.
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MAIS AUSSI Ma spécialité en cuisine « Je me suis fait une spécialité de me débrouiller avec ce que je trouve dans le frigo. Je cuisine volontiers le pörkölt, un plat hongrois. Une adresse pour tous les jours ? « Le Swagat. On y va régulièrement en famille pour l’accueil chaleureux, la qualité et la variété de plats. Je prends souvent le poulet tikka masala avec un garlic naan. www.swagatrestaurant.lu
Une adresse pour les fêtes ? « Avec mes frères, on sillonne les restaurants gastronomiques du pays. Mon préféré est Ma Langue Sourit pour sa constance et son inventivité. » www.mls.lu
PHOTOS Maison Moderne
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Visions s’adresse surtout aux professionnels de la musique avec un programme de conférences et de rencontres pour aider les musiciens à orienter leur plan de carrière », poursuitil quand le plat arrive.
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A2X 60 ABBL 18 ABN AMRO 74 ADEM 50 ADIA 24 ADR 40 AFD 42, 88 AIRBNB 60 AIRXTOUCH 18 ALFI 30 ALTERNATIVE FÜR DEUTSCHLAND 42 AMAZON 38, 46 APPLE 46 ARCELORMITTAL 51 ARCHEVÊCHÉ DE LUXEMBOURG 38 ARENDT & MEDERNACH 22 ARENDT BUSINESS ADVISORY 22 ARENS ROLAND 18 ASSELBORN JEAN 52 ASSOCIATION DES COMPAGNIES D’ASSURANCE 50 ATOZ 55 AUBRY FLORIAN 20 AUCHAN 102 AUTODIFFUSION LOSCH 131 AXA 54
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BANK HAPOALIM 30 BANK OF CHINA 8 BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE 30, 74 BANQUE DE LUXEMBOURG 18 BANQUE HAVILLAND 74 BANQUE INDOSUEZ 56, 74 BANQUE INTERNATIONALE À LUXEMBOURG 18, 59, 74 BARNIER MICHEL 74 BAYET NICOLAS 56 BCEE 45, 69 BECCA FLAVIO 102 BECKER JULIE 31 BEHLENDORF BRIAN 54 BENOY FRANÇOIS 38, 40 BERNARD JÉRÔME 46 BETTEL XAVIER 22, 40, 42, 44 BEYRICH STÉPHANIE 40 BGL BNP PARIBAS 12 BIONEXT 28, 29 BLABLA CAR 60 BLACKBERRY 60 BLISCE 60 BMW 6, 7
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BRAUSCH FREDDY 30 BUCK NICOLAS 18 B N S CHTSAN ALTS KAMMER 40 BUNDESTAG 42, 88 BUSH GEORGE 42
C
C2DH 42 CABANNES SÉVERIN 22 CAHEN CORINNE 38 CANDRIAM INVESTORS GROUP 26 CAR INC 74 CARGOLUX 74 CASTELLANI FLORA 46 CAVES WENGLER 121 CBL 102 C CS 88 CEGECOM 53 CENTRE FOR ECOLOGICAL LEARNING LUXEMBOURG 52 CFL 14, 15, 27, 51 CHAMBRE DE COMMERCE 3, 16, 18, 56 CHAMPIGNY JULIEN 20 CHANZHI LIU 74 CHINA SECURITY INDEX COMPANY 31 CISCO 54 CITIGROUP 30 CITROËN 26 COLLINS JIM 74 COMMISSION EUROPÉENNE 30, 42, 50, 38 CONSEIL DE L’ORDRE 40 CONSEIL EUROPÉEN 42 CONSEIL NATIONAL DES BARREAUX FRANÇAIS 40 CONSEIL SUPÉRIEUR POUR UN DÉVELOPPEMENT DURABLE 52 COTTER SUZANNE 38 COULEURS STEINBACH 24 COUR DE CASSATION 40 COUR EUROPÉENNE 44 CSSF 30, 56 CSV 38, 40
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D’LËTZERBUERGER JOURNAL 129 DAVIDSON LUXEMBOURG 116 DBRS 50 DE BRUIN LOUIS 54 DE LA BACHELERIE VÉRONIQUE 22 DE VIVIES AMAURY 116 DEHAZE ALAIN 24 DÉI GRÉNG 38, 40 DELCOURT HUGUES 59, 74 DELOITTE 18, 102 DERAMOUDT DIETER 117 DEUTSCHE BANK 30, 74 DGNB 102 DI MAIO LUIGI 88 DIAS TIAGO 56 DIGITAL TECH FUND 74 DIOR 60 DIPSO 40 DLA PIPER LUXEMBOURG 26 DP 38, 40 DRAGHI MARIO 74 DSM 34
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EDEKA EIPA ELTRONA SECURITY SYSTEMS EPIC ESMA ÉTOILE GARAGE EUROSTAT EY
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32 123 118 60 30 26 56 18
FABECK FRÉDÉRIC 26 FACEBOOK 46 FAYE LIONEL 56 FAYOT CATHY 38 FÉDÉRATION DES JEUNES DIRIGEANTS D’ENTREPRISE 18 FEDIL 18, 24 FEYEREISEN CLAUDE 18 FIDESZ 88 FITCH 50 FITNESSCOACH 118 FORBES 60 FORMICA DAVID 124 FORTÉ SYLVAIN 20 FORUM ÉCONOMIQUE MONDIAL 56 FOX KATY 52 FPÖ 42 FRANCIS YVES 18 FRIEDEN LUC 18, 74 FRONT NATIONAL 42, 88 FUJITSU 35
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GATES BILL 60 GAULAND ALEXANDER 88 GÉNÉRALITÉ DE CATALOGNE 88 GILLEN MARIEPAULE 34 GOOGLE 46 GRAF NICO 38 GRAMEGNA PIERRE 31, 38, 50 GREENMAN INVESTMENT 32 GRILLO BEPPE 88 GROSSFELD PAP 102 GROUPE ADECCO 24 GROUPE BRUXELLES LAMBERT 74 GUDIÑO JONAS PATRICIA 18
H Biographie disponible sur guide.paperjam.lu
HAAGEN CLAUDE 38 HALMESCOUMONT CLAUDIA 50 HANKON BANK 74 HANSEN MARC 38 HEC 60 HENCKES NICOLAS 18 HERMÈS 4, 5 HOFER NORBERT 88 HONY CAPITAL 74 HOUSE 17 57 HUAXIA BANK 30 HUMAN CAPITAL LEADERSHIP INSTITUTE 24 HURLIN NICOLAS 20 HUSSEIN KAMAL YOUSEF 74 HYPERLEDGER 54
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IBM 54, 74 ICN BUSINESS SCHOOL 121 IMMOCHAN 102 INDIES 40 ING 32 INSEAD 24 INSPECTION GÉNÉRALE DE LA SÉCURITÉ SOCIALE 50 INTEL 54 INTERNATIONAL INSTITUTE OF GREEN EXCHANGE 31 INUI STUDIO 18 IRIS PRODUCTIONS 113
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J. SAFRA SARASIN JAGUAR
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INDEX
JIM CLEMES, ATELIER D’ARCHITECTURE ET DE DESIGN JOBS STEVE JOYVIO GROUP JUNCKER JEANCLAUDE
102 74 74 42, 88
K KAUFLAND ALDI
32 KAUPTHING BANK 74 KBL EPB 74 KHABIRPOUR SARAH 18 KIA 25 KLUMP RAINER 38 KOX HENRI 38 KPMG 18, 30, 46 KRIEGER GEORGES 44 KURZ SEBASTIAN 42
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LA L MB IS VI 50 LAMESCH JEAN 52 LE PEN MARINE 42, 88 LEGEND HOLDINGS 74 LINKLATERS 2, 30 LSAP 38, 40 LUNGHI ENRICO 38 LUXEMBOURG CENTRE FOR LOGISTICS AND SUPPLY CHAIN MANAGEMENT 52 LUXEMBOURG FOR FINANCE 130 LUXEMBOURG HOUSE OF FINANCIAL TECHNOLOGY 22 LUXEMBOURG STOCK EXCHANGE 22 LUXEMBURGER WORT 38
M
MACKEL NICOLAS MACRON EMMANUEL
130 30, 42, 74, 88 124 52 52 18 59, 60 60
MAISON LEFÈVRE (LA) MALMSTRÖM CECILIA MANTIN BENNY MARÉCHAL OLIVIER MARS ALEXANDRE MARS CAPITAL MARTINKIRCHMANN LAURENT 113, 118 MASSINON LAURENT 26 MAUNY CÉDRIC 20 MEISCH FRÄNZ 38 MERKEL ANGELA 42, 88 MICHALOLIÁKOS NIKÓLAOS 88 MICHEL CHARLES 42 MICRODON 60 MICROSOFT 24 MILESI FREDDY 20 MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE 19, 20 MINISTÈRE DE LA FAMILLE 38 MINISTÈRE DE LA SÉCURITÉ SOCIALE 50 MINISTÈRE DES FINANCES ET L’ADMINISTRATION DES CONTRIBUTIONS DIRECTES 50 MINISTÈRE DU TRAVAIL 38 MISCHO GEORGES 38 MORIN PASCAL 59, 88 MOUVEMENT 5 ÉTOILES 88 MUDAM 38 MULLER CHARLES 30
N NASRA GEORGE
NES NEXVIA NOESEN NOSESEN JEANPAUL NYUKO
O OBAMA BARACK
OCDE OFFICE DE TOURISME OLINGER JEANPAUL OPEL OPENCLASSROOMS ORACLE BENELUX ORBAN VIKTOR ÖVP
74 20 74 34 34 18
88 46 50 18 33 50 117 88 42
P
PALLAGE STÉPHANE 38 PALO ALTO 46 PANAME 40 PARGESA 74 PARIS DAUPHINE 60 PARLEMENT EUROPÉEN 42 PARTI DE LA LIBERTÉ 88 PAUL BRETZ ARCHITECTES 102 PEREZ GWENAËLLE 26 PERRARD 102 PERTL CONSTANZE 113, 118 PHONEVALLEY 60 PINTEREST 60 PIOT WIM 44, 46 PMU 18 POIRIER PHILIPPE 59, 88 POLFER LYDIE 38, 40 PONCÉ FABRICE 24 POST LUXEMBOURG 51 PRECISION CAPITAL 74 PROLINGUA 48, 49 PROMOBE 102 PRUM FRANÇOIS 40 Biographie disponible sur guide.paperjam.lu
PSAILA JOHN 18 PUBLICIS 60 PUIGDEMONT CARLES 88 PWC 10, 18, 30, 44, 46
QL AP
QATAR AIRWAYS QUILVEST REAL ESTATE
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RTL RTL TÉLÉVISION
38 114
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SALARI VINCENZO 56 SAMSUNG ELECTRONICS 21 SAMSUNG EUROPE 18 SCHARFE ROBERT 22, 31 SCHEMELWIRTZ ARCHITECTES ASSOCIÉS 102 SCHINTGEN KARIN 18 SCHLAMMES MARC 18 SCHMIT NICOLAS 38 SCHNEIDER ÉTIENNE 38 SCHNEIDER ROMAIN 50 SCHUMAN ROBERT 42 SCROON 60 SEKOIA 20 SERRURIERHOËL ÉMILIE 18 SESAMM 20 SGG 32 SHAKHR 24 SIDONI ESTELLE 124 SIWECK JEANLOU 18, 38 SIX PAYMENT 41 SMILE (SECURITY MADE IN LËTZEBUERG) 20 SOCIÉTÉ GÉNÉRALE BANK & TRUST 22 SOLUDEC 47, 102 SONIC VISION 124 SPD 88 SPOTIFY 60 STANDARD & POOR’S 50 STANDFORD UNIVERSITY 60 STATEC 50, 51, 56 STEICHEN PASCAL 20 STEIL NICOLAS 113, 114 STEINKUHLER ARNAUD 26 SYRIZA 88
UNION DES ENTREPRISES LUXEMBOURGEOISES UNION EUROPÉENNE UNIVERSITÉ DU QUÉBEC
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VAN DE MAELE KOEN VAN DER BELLEN ALEXANDER VILLE DE LUXEMBOURG VOYAGES EMILE WEBER
W
WAGNER CHRISTIANE WAGNER JACQUES WERY PHILIPPE WILDERS GEERT WILDGEN ALBERT WILKINSON JOHNNIE WILMES SERGE WIWINIUS JÉRÔME WORT
Y
YUNUS MOHAMED
Z
ZUBAIRI NASIR ZUCKERBERG MARK
26 88 18 116
116 26 22 88 74 32 38 50 18
74
22 74
T
TALKWALKER 26 TANSON SAM 38, 40 TATIANA FABECK ARCHITECTES 102 TELINDUS 20, 132 TENZING CAPITAL PARTNERS 32 TESS, ATELIER D’INGÉNIERIE 102 THE RECRUITER 20 THELEN CARLO 3, 50 THIELENS DAVID 26 THILL FRANÇOIS 20 Biographie disponible sur guide.paperjam.lu
56 74 32
RDW 54 RAGGI VIRGINIA 88 RAK PORCELAIN 51 REAGAN RONALD 42 REWE 32 RIFKIN JÉRÉMY 3 RINALDI PIERRE 20 ROBIN 24 ROCKHAL 113, 124 ROSANVALLON PIERRE 88 ROWLAND DAVID 74
TOTH OLIVIER 124 TOUTSCH ALBERT 26 TRAITEUR NIESSES 125 TRAVERSINI ROBERTO 38 TRUMP DONALD 42, 46, 88 TSIPRAS ALEXIS 88 TURK HAYA YOLLARI 36, 37 TUSK DONALD 88
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OURS
Novembre 2017 DIR ECTEUR DE LA PUBLICATION
Richard Karacian R ÉDACTEUR EN CHEF
Thierry Raizer (T. R.) thierry.raizer@maisonmoderne.com @traizer1
RÉDACTION
RÉGIE PUBLICITAIRE
Téléphone (+352) 20 70 70-100 Fax (+352) 29 66 19 E-mail press@paperjam.lu Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg
Téléphone (+352) 20 70 70-300 Fax (+352) 26 29 66 20 Mail regie@maisonmoderne.com Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg
COOR DINATR ICE
Francis Gasparotto (-301)
DIR ECTEUR ASSOCIÉ
Jennifer Coghé (J. C.) jennifer.coghe@maisonmoderne.com Frédéric Antzorn (F. C. A.) frederic.antzorn@maisonmoderne.com @FredAntzorn François Aulner (F. A.) francois.aulner@maisonmoderne.com @Francois_Aulner France Clarinval (F. C.) france.clarinval@maisonmoderne.com @franceclar Céline Coubray (C. C.) celine.coubray@maisonmoderne.com @celinecoubray
CH A RGÉS DE CLIENTÈLE
Marilyn Baratto (-316) Laurent Goffin (-315) ASSISTA NTE COMMERCI A LE
Céline Bayle (-303)
FONDATEUR
CEO
STUDIO GRAPHIQUE
Richard Karacian DIR ECTEUR A DMINISTR ATIF ET FINA NCIER
DIR ECTEUR ASSOCIÉ
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Maison Moderne est un partenariat de Francis Gasparotto, Mike Koedinger, Guido Kröger, Rudy Lafontaine et Etienne Velasti.
Guido Kröger Jeremy Leslie
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Anne Damiani (A. D.) anne.damiani@maisonmoderne.com
JeanMichel Hennebert (J.M. H.) jean-michel.hennebert@maisonmoderne.com @jmhennebert
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Vinzenz Hölzl
CONSEIL D ’A DMINISTR ATION Mike Koedinger (président), JeanClaude Bintz (viceprésident), Francis Gasparotto, Guido Kröger, Daniel Schneider et Etienne Velasti (membres).
STUDIO M A NAGER
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Hilfe trotz Hindernissen
AerowavesTalente
Wat ass d’Katar-Kris?
INTERVIEW Seite 06
KULTUR Seite 15
ZOOM Säit 24
LËTZEBUERGER
Donneschdeg, 6. Juli 2017
70. Joergang N°155
Politik, Finanzen a Gesellschaft
Weg v om l del o m s heit n i E
AM FOKUS
KLOERTEXT
Battre la fin, cultiver le futur Comment SOS Faim soutient les agriculteurs en Afrique k Page 03
reform
Sekundarschul-
POLITIK
„Pappecongé“ regt auf
Statt fünf nun zehn Tage war und ist so nicht abgesprochen k Seite 10
Foto: AFP
UECHTER D’LAND
Aus Alt mach neu
Pläne für die Umgestaltung der „Cité militaire“ in Diekirch k Seite 17
OPGEPIKT
Bravo Fortschritt Was war das vorgestern doch für LSAP-Fraktionschef Alex Bodry ein toller Tag: Eitel Sonnenschein ließ das gänzlich kalt, hatte dieser allenthalben, Ben Gastauer entert doch jetzt die Gelegenheit, vor der einen sensationellen 84. legendären „Astrid LulPlatz bei einer „Tour de ling Lounge“ im EuropaFrance“-Etappe, und am parlament zu posieren, Abend - das Tüpfelchen wo es anscheinend nur auf dem i - gewinnt dann Wein zu trinken gibt. So auch noch der „Fortschritt ernährt sich die rüstige Niederkorn“ (das ist eine Endachtzigerin seit früFußballmannschaft) gehester Jugend fast ausgen die „Glasgow Rangers“ schließlich von Wein: (das ist eine andere Fuß„Mindestens zwei Gläser PASCAL ballmannschaft), was ein am Tag müssen es schon STEINWACHS gewisser Gary Lineker sein. Das ist gesund, und (das ist ein früherer Fußhilft gegen Herzinfarkt, steht auf ballspieler) jedoch auf Krebs und Alzheimer“, Honigbrote. Twitter zur Weißglut wie sie so oder so ähnlich brachte: „Rangers lost to a zigtausend Mal in Interclub in Luxembourg. Not Luxem- views zum Besten gab. Und wenn bourg but a club in Luxembourg. sie hungrig ist, dann schmiert sie Not the best team in Luxembourg, sich ein Honigbrot. Das Leben kann the 4th best in Luxembourg“. so schön sein... journal.lu
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Mit 65 ist Schluss EuGH: Altersgrenze für Berufspiloten ist rechtmäßig LUXEMBURG Die Altersgrenze für
Berufspiloten von 65 Jahren ist nach einem Urteil des Europäischen Gerichtshofes aus Sicherheitsgründen rechtmäßig. Die entsprechende EU-Verordnung schränke zwar die Berufsfreiheit ein, verletzte jedoch nicht den Grundsatz der Verhältnismäßigkeit, urteilten die Richter gestern in Luxemburg. Die Altersgrenze ist demnach durch das Ziel gerechtfertigt, die Sicherheit in der Zivilluftfahrt in Europa zu gewährleisten. Es sei nämlich nicht zu bestreiten, dass die für den Beruf des Verkehrspiloten erforderlichen körperlichen Fähigkeiten mit zunehmendem Alter abnähmen. Geklagt hatte ein früherer Pilot der Lufthansa CityLine. Das Bundesarbeitsgericht hatte sich mit
Grundsatzfragen an den EuGH gewandt. Der Gerichtshof machte allerdings deutlich, dass die Regelung nur für den gewerblichen Luftverkehr zur Beförderung von Fluggästen, Fracht oder Post gilt. Sogenannte Leer- oder Überführungsflüge fallen dem Urteil zufolge nicht unter die Altersgrenze. Ebenso sind auch Ausbildungsoder Prüfungstätigkeiten nicht betroffen, solange der Pilot kein Mitglied der Flugbesatzung ist. Der frühere Pilot der Lufthansa CityLine kann sich aufgrund des Urteils Hoffnungen machen, eine Klage gegen seinen früheren Arbeitgeber zu gewinnen. Mit ihr wehrt er sich gegen die LufthansaEntscheidung, ihn nach Vollendung seines 65. Lebensjahres nicht mehr weiterzubeschäftigen. DPA
WIRTSCHAFT
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OCSiAl investiert 100 Millionen in Karbon-Nanoröhrenproduktion k Seite 25
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#CELEBRATINGLUXEMBOURG
nicolas mackel
C
EO de Luxembourg for Finance, l’enfant de Merl et ancien diplomate est un des porte-drapeaux du pays à l’étranger. De la défense du pays dans les médias à la promotion de la Place dans le contexte du Brexit, Nicolas Mackel est sur tous les fronts. Pouvez-vous nous résumer votre travail en quelques mots ? Il s’agit tout d’abord de diriger une équipe qui sert Luxembourg for Finance, l’agence de développement du secteur financier. Notre mission est de projeter à l’extérieur ce qui se passe au Luxembourg, d’attirer de nouveaux acteurs, ainsi que d’être le porte-parole du secteur financier à l’étranger. Quels sont les principaux obstacles auxquels vous êtes confronté dans votre travail ? Principalement le manque de connaissance du Luxembourg. Il y a un grand travail d’éducation à réaliser sur le pays et les clichés qui l’entourent. Et nous devons faire ce travail. Je passe une grande partie de mon temps à expliquer ce qu’est vraiment le pays et comment il est devenu l’un des principaux centres financiers en Europe.
« Nous avons de belles histoires à raconter. »
Quand avez-vous été pour la dernière fois particulièrement fier d’être Luxembourgeois ? En juin dernier. J’ai eu le privilège d’accompagner le Premier ministre en Chine. Voir que Xavier Bettel et la délégation ont été reçus avec les plus grands honneurs, voir le drapeau luxembourgeois flotter à Beijing m’a rendu fier, car cela reflétait le travail effectué par un collectif, travail qui porte ses fruits sur la scène internationale au sein de pays plus grands. T. R. / J. B.
Découvrez l’interview complète de Nicolas Mackel, ainsi que d’autres ambassadeurs du pays, et participez à l’initiative #CelebratingLuxembourg sur paperjam.lu. L’expérience se poursuit sur celebratingluxembourg.com.
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Quand vous parlez à vos interlocuteurs du Luxembourg, que répondent-ils ? La plupart du temps, ils se montrent réceptifs aux informations que je leur donne. Je pense que nous avons de belles histoires à raconter et grâce à notre équipe, je pense que nous parvenons à les faire passer. À chaque fois que l’occasion nous est donnée de raconter ce qu’est le Luxembourg, ils me font part de leur envie de venir.
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