PA P E R JA M . L U • D ÉC E M B R E 2017
JACQUES
LANNERS
FAIT
CARBURER
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PERSONNES
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ENTREPRISES Des stations et des services PLACE FINANCIÈRE Les fonds vers le prochain cap
POLITIQUE Finances publiques en question
ÉCONOMIE Il était une fois, le succès d’un pays
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#letsgolux © 2017 PricewaterhouseCoopers, Société coopérative. All rights reserved.
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ÉDITO
Thierry Raizer RĂŠdacteur en chef
Dans le champ des possibles V
oir un robot faire un salto arrière au dÊpart d’un bloc en hauteur. La scène paraÎtra peut-être banale dans 10 ans, mais voir ce robot effectuer des exercices sportifs comme un humain est l’une des illustrations spectaculaires du progrès technologique qui est en marche. Ou plutôt qui s’accÊlère à une vitesse exponentielle. Avec les possibilitÊs combinÊes du digital et de l’intelligence artificielle, des pans entiers de notre Êconomie, voire de notre vie, se transformeront dans les prochaines annÊes. Et le changement se dÊroule en direct. L’utilisation de l’intelligence artificielle rend dÊjà les formations de base de codeur quasiment obsolètes, les machines sophistiquÊes pouvant effectuer certaines opÊrations à leur place. Et que dire des avocats, dont une partie du travail sera effectuÊe à court terme par des robots ? Pour les entreprises, mieux vaut investir pour ne pas se laisser distancer ou être obligÊ de couper drastiquement dans les effectifs, comme certains acteurs du secteur bancaire ont dÝ le faire. Les Êchanges durant une confÊrence organisÊe rÊcemment sur les consÊquences de la digitalisation sur l’Êconomie et le marchÊ de l’emploi de la Grande RÊgion l’ont montrÊ, les entreprises qui ne  pensent pas digital  risquent d’être relÊguÊes en queue de peloton. Voire de disparaÎtre. Leur prioritÊ doit être l’adaptation de leurs profils, autrement dit la formation de leurs employÊs. Certains mÊtiers, minoritaires, vont disparaÎtre. De nouveaux mÊtiers seront crÊÊs.
La rÊvolution digitale est une rÊvolution industrielle qui touche tous les secteurs, souvent en dÊcalage avec l’arsenal lÊgislatif. Dans un tel contexte, le mot d’ordre est à l’expÊrimentation, tout en essayant de dresser au fur et à mesure des garde-fous. Les villes ne seront-elles bientôt plus que des citÊs de donnÊes ? Le marchÊ semble a priori juteux pour un gÊant comme Cisco, qui a investi un milliard de dollars dans les villes connectÊes, les  smart cities . Quant aux Gafa (Google, Amazon, Facebook et Apple), ils poursuivent leur expansion dans diffÊrents domaines. Alphabet, la maison mère de Google, avance concrètement dans les tests de voitures autonomes en Arizona, aux États-Unis. Et l’Europe ? Outre l’impÊrieuse question de la juste contribution de ces gÊants aux caisses des États, l’Union europÊenne aurait tout intÊrêt à expÊrimenter à grande Êchelle pour produire des champions technologiques, sinon de la taille des Gafa, au moins capables de reprÊsenter un contrepoids crÊdible. Les places financières auraient un rôle majeur à jouer pour favoriser les levÊes de fonds dans les nouvelles technologies. Un objectif qui peut paraÎtre utopique, mais qui renvoie à l’Êtrange impression de concentration autour d’acteurs globaux qui est apparue durant les dernières annÊes, tant du côtÊ amÊricain que du côtÊ asiatique. Favoriser la concurrence entre les acteurs est sain pour le consommateur, qui doit d’ailleurs être formÊ aux codes de cette nouvelle
Êconomie qu’est celle de la donnÊe. Mais cette concurrence doit pouvoir s’exercer selon les mêmes règles minimales pour tous afin de ne pas appauvrir certains acteurs locaux moins lotis face au digital. Pour le Luxembourg, le salut pourra venir d’une combinaison des forces en prÊsence : entreprises, acteurs technologiques et responsables politiques. Du secteur de la santÊ à celui de la crÊation en passant par la place financière, le pays pourrait renforcer sa position à l’international à condition de continuer à agir, comme cela a dÊjà ÊtÊ le cas par le passÊ, sans esprit de clocher, et de poursuivre dans des niches clairement dÊfinies. Le champ des possibles s’ouvre à tous, encore faut-il semer avec parcimonie pour rÊcolter les fruits du labeur.
La conversation continue en ligne : @paperJam_lu Paperjam Paperjam Group
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SOMMAIRE
Décembre 2017
ESPRESSO
CONVERSATIONS
ENVIES
ENTREPRISES
PLACE FINANCIÈRE POLITIQUE
ÉCONOMIE
14 Médias Repenser l’aide à la presse
30 Record Des fonds en trombe
46 Publication Deux siècles d’histoire et une économie unique
15
38 Finances publiques Jusqu’ici tout va bien
47 Industries créatives À l’écoute des acteurs
Manufacture
« No business as tobacco business’ »
48 droit du travail Motivation précise du licenciement
16 Juridique L’IA pour rester dans la course 18 Secteur pétrolier Le plein de bonnes affaires
31 Enquête La voie digitale de l’assurance-vie
39 Stock-options Attractivité vs justice fiscale
rendez-vous
32 PSF Un pic atteint
16 Du challenge à la solution Le « paperless »
34 FIAR Nouvelles vedettes des fonds alternatifs
42 Communales 2017 La lente féminisation des conseils communaux
18 Elevator pitch Passbolt 20 CEO selfie Colette Dierick, ING Luxembourg 20 Carrières
PHOTOS Maison Moderne, Marion Dessard, Anthony Dehez, Gaël Lesure
22 écosystème La galaxie fintech au Luxembourg
rendez-vous 50 Luxembourg performance index (LPI)
50 Carrières
rendez-vous 32 Opinion Réduire le taux d’imposition des sociétés pour attirer les investisseurs ? 36 Buzzword Microfinance 36 Carrières
44 Étude « Rifkin » « On ne peut pas s’arrêter là »
rendez-vous 40 Le face à face Plus de protection pour les whistle blowers 44 Carrières
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SOMMAIRE
Décembre 2017
ESPRESSO
CONVERSATIONS
ENVIES Jacques Lanners
« Quand j’ai un coup de blues, je vais voir les machines » À la présidence du directoire de Ceratizit, Jacques Lanners conduit le groupe austro-lu embourgeois dans un style direct teinté d’une profonde passion pour son métier. t pour l’ umain.
PHOTOS Gaël Lesure, Anthony Dehez, Maison Moderne
54
Juliane Kokott
Tom Oberweis
La femme qui fait trembler « L’artisanat doit changer la Place de visage » Avocat général à la Cour de justice de l’Union européenne, Juliane Kokott a rendu des conclusions devenues des références dans des affaires sensibles comme le port du voile au travail ou la fiscalité des entreprises.
Administrateur-directeur, en duo avec son frère, d ber eis, Tom ber eis a aussi pris en uin la présidence de la ambre des métiers et affic e la volonté de défendre et promouvoir l’artisanat.
66
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reportage
Peinture fraîche Le décembre verra non seulement la mise en service officielle du tram, mais aussi celle de la nouvelle gare faffent al- irc berg. eu pro ets intimement liés qui devront faciliter les déplacements dans et autour du quartier d’affaires.
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SOMMAIRE
index 118 ours 120 Celebrating Luxembourg 122
Décembre 2017
ESPRESSO
CONVERSATIONS
ENVIES Argent comptant Keith O’Donnell
« Pas besoin de dépenser beaucoup pour me faire plaisir » « Earn it slowly and enjoy it slowly », telle est la devise en matière d’argent du managing partner d’Atoz, qui dépense le sien avec raison.
106 Compétences Communication
Maîtriser les réseaux sociaux
Certains y sont très à l’aise, d’autres n’y voient aucun intérêt. Être sur les réseaux sociaux est un exercice moins facile qu’il n’y paraît.
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Style
Carlo Schneider et Gigja Birgisdottir
Architecture
Le general manager d’Ace Entertainment et la fondatrice de Gia in Style nous présentent leur look pour les fêtes.
110
Exceptionnelle sobriété
C’est sur le terrain d’un ancien verger que Polyform a pu faire construire deu nouvelles maisons unifamiliales jumelles, Mad et Baksteen.
112
Culture
Restaurant À table avec
Dans le cadre des C r s t eeg am t ea ter, une commande a été passée à l’auteur Ian de Toffoli, qui livre une version personnelle du conte Rumpelstilzchen.
Le directeur de l’Œuvre nationale de secours rande- uc esse arlotte passe à table au Fin Gourmand.
Noël au théâtre
114
Gilles Rod
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PHOTO Edouard Olszewski
IL Y EN A PLUS
Ce mois-ci avec Paperjam : les suppléments ICT et Tastes
ET AUSSI
La Clubletter Décembre 2017 —
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PAPERJAM ADVERTORIAL
CARSHARING CFL
Jürgen Berg, gérant de CFL Mobility, présente le premier système d’autopartage à l’échelle nationale.
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Une voiture quand j’en ai besoin
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PAPERJAM ADVERTORIAL
En décembre prochain, CFL Mobility, filiale des CFL, a prévu de lancer le premier système d’autopartage à l’échelle nationale. Les usagers des trains et bus auront désormais la possibilité de poursuivre leur voyage en voiture, sans contrainte horaire. FLEX CARSHARING
J
ean se rend tous les jours en train sur son lieu de travail. Ce soir, il doit passer au supermarché car il organise un dîner à l’occasion de son anniversaire. Problème : impossible de transporter toutes ses courses en train. Julie a régulièrement des rendez-vous clients. Elle aussi utilise quotidiennement sa voiture car ses clients sont situés en plein cœur de la zone industrielle, loin de la gare. Elle pourrait cependant optimiser son emploi du temps si elle avait la possibilité de prendre le train chaque matin et d’y préparer ses rendez-vous. Pour simplifier la vie de tous les usagers, CFL Mobility lancera un système d’autopartage pensé comme une extension logique de l’offre des CFL. « Avec FLEX, nous souhaitons compléter l’offre de services des clients des transports publics en ajoutant un élément à la chaîne de mobilité. L’autopartage offrira ainsi davantage de possibilités et de flexibilité aux clients, qui pourront atteindre des destinations loin des lignes ferroviaires et des arrêts de bus et ce, sans contrainte horaire », explique Jürgen Berg, gestionnaire de CFL Mobility.
pourront aussi récupérer une voiture à la station A et la rendre à une station B.
UTILISATION SIMPLE
Après avoir réservé son véhicule, le client FLEX pourra récupérer son véhicule dans la gare sélectionnée. La voiture sera directement accessible, puisque son ouverture et sa fermeture se feront au moyen de la carte client FLEX (compatible avec la mKaart qui permet en même temps de charger son abonnement de train et bus ou encore l’accès aux mBox). Donc plus besoin de clé. Il suffira d’approcher la carte client du lecteur qui se trouve derrière le pare-brise. L’électronique embarquée vérifiera alors si la réservation est enregistrée et déverrouillera le véhicule. Le client pourra alors démarrer.
TARIFS TOUT INCLUS
Afin de répondre aux besoins du plus grand nombre, le service FLEX propose divers abonnements à des tarifs abordables (de 0 à 20 euros par mois) pour les utilisateurs occasionnels, réguliers ou pour les abonnés des À L’ÉCHELLE DU PAYS transports en commun. Des packs sont égaLe client pourra ainsi utiliser les transports en lement disponibles pour des occasions spécommun et disposer d’une voiture à son arri- ciales. Le décompte se fait par quart d’heure vée à la gare, selon ses besoins. « Notre objectif réservé (2,50 à 3 euros/quart d’heure) et selon est de diminuer les barrières pour l’utilisa- le kilométrage réalisé (0,35 à 0,45 euros/km). tion des transports en commun », complète À noter que tous les frais courants sont comJürgen Berg. Pour commencer, les voitures pris dans les tarifs. Ainsi, il n’y a pas de surcoût seront disponibles dans une vingtaine de sta- pour les frais d’assurance, d’entretien ou de tions réparties au sein des principales gares carburant. Un service client disponible 24h/24 du pays, mais aussi à proximité des zones et sept jours sur sept est également inclus. industrielles. Dès le lancement du système, une flotte de 84 véhicules sera mise à dispo- VÉHICULES SÛRS ET MOBILITÉ DURABLE sition à l’échelle du Luxembourg. Celles-ci Parce que le service FLEX n’est pas limité pourront être réservées via une application aux agglomérations mais s’étend sur tout le mobile, le site internet dédié ou encore le territoire du Grand-Duché, les clients auront FLEX-Servicecenter. Les modalités d’utili- besoin de véhicules confortables et sûrs pour sation seront quant à elles très flexibles : du se déplacer sur les routes nationales et de déplacement de courte durée jusqu’au voyage campagne ainsi que sur les autoroutes de de plusieurs heures. « Il sera par ailleurs pos- la Grande Région. Tous les véhicules seront sible de rentrer à la maison et de ne rendre la équipés d’un système de navigation intévoiture que le lendemain ». À terme, les clients gré et d’une connexion Bluetooth. Parmi les
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le plein (essence ou électrique), l’assurance complète, les révisions, entretiens et usures, le nettoyage interne et externe, un service clientèle 24/7
2e PHASE
prévue en 2018
84 voitures mises à disposition (BMW i3, BMW 118i et Seat Leon TSI), 11 seront électriques. Lors de sa réservation, l’utilisateur pourra d’ailleurs choisir, sous réserve de disponibilité, entre une motorisation thermique ou électrique. À moyen terme, le nombre de véhicules électriques augmentera, de même que l’installation de bornes électriques sera déployée sur tout le réseau.
DE L’UTILISATEUR PARTICULIER AUX ENTREPRISES
Si le lancement est prévu en décembre 2017, CFL Mobility envisage déjà une deuxième phase pour l’année prochaine. Ainsi, dès mi-2018, les clients auront la possibilité de déposer le véhicule à une autre station que celle de départ. Il est également question d’installer des stations à des endroits clés pour les frontaliers. Une autre évolution sera la création d’offres spécifiques aux entreprises. .c -mo ility.lu . ex.lu
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espresso conversations envies L’aide de l’État à la presse a fait débat. Les acteurs du secteur et des politiques ont formulé leurs propositions à lire en page 14. duquer et simplifier. ’est par ces deux notions que l’industrie luxembourgeoise des fonds d’investissement veut franchir le prochain cap : les 5.000 milliards d’actifs sous gestion. Explications en page 30. Dos ou face au mur ? Les finances publiques font l’objet de différentes projections. Tour d’horizon en page 38 des scénarios possibles qui se re oignent sur le besoin d’agir. Reste à savoir quand et comment. Décembre 2017 —
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ENTREPRISES
entreprises 44.000 Doctena s’est ouverte à un marché potentiel de 44.000 praticiens en reprenant les activités de Mednanny en Autriche. La société luxembourgeoise spécialisée dans les réservations médicales en ligne devient l’un des leaders européens du créneau, après des acquisitions effectuées en Belgique, au ays- as et en Allemagne. Double fermeture Deux enseignes vont baisser le rideau : la librairie Libo au quartier de la gare, propriété du groupe aint- aul. Faber Digital Solutions (FBS), ancienne filiale de l’imprimerie aber ellemême disparue – et spécialisée dans les contenus digitaux, a arrêté ses activités, laissant 15 salariés sur le carreau. Plus Klin que clean ne start-up a vu le our au Technoport dans un créneau inattendu : le nettoyage à sec. Marchant sur le marc é quasi monopolistique de 5àsec, Klin veut se différencier par une garantie de délai et une approche écologique, le tout via une stratégie et une communication pensée autour du canal digital. Consulting ean- ierre Lequeu a rejoint la branche consulting de Deloitte Luxembourg en tant qu’associé pour faire bénéficier le cabinet de
son expertise, en tant qu’expert immobilier. Ancien managing direc tor de DTZ Luxembourg, ean- ierre Lequeu (52 ans) dispose de plus de 20 ans d’expérience dans l’immobilier au Luxembourg et en Belgique. Voisins et partenaires Le Business Club Belgium – Luxembourg (BCBL), a été lancé le 6 novembre à Bruxelles, dans les locaux de la aison du rand- uc é de Luxembourg. Comme les business club ouverts à Berlin et Paris, il a pour objectif de renforcer les liens d’affaires de part et d’autre de la frontière. Le BCBL est présidé par Rik Vandenberghe (ancien CEO de ING Luxembourg, désormais CEO de Besix), Arlette Conzemius (ambassadrice auprès de l’OTAN) et Carlo Thelen (directeur général de la Chambre de commerce) qui en sont les vice-présidents. Et de deux Alter Domus a révélé avoir scellé un accord le 10 novembre pour l’acquisition de la société Cortland Capital Market Services, dont le siège est à Chicago. Une reprise qui voit l’effectif de la société luxembourgeoise de services aux sociétés et acteurs du secteur financier qui employait déjà 1.300 personnes sur cinq continents augmenter de 420 unités.
À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez informé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.
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MÉDIAS
Repenser l’aide à la presse L’aide à la presse imprimée et plus généralement le soutien financier de l’État aux médias ont animé un débat durant lequel le digital a joué le rôle de filtre de pensées.
Outre l’aide à la presse imprimée, l’ensemble des aides directes et indirectes, soit quelque 40 millions d’euros du budget de l’État, a occupé les discussions.
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ualité du journalisme, gestion des commentaires en ligne, presse people, concordance entre l’offre et la demande… Le débat sur la réforme de l’aide de l’État à la presse a laissé apparaître des questions qui vont au delà des aspects budgétaires du sujet, signe des préoccupations légitimes des lecteurs en cette période où le digital rebat les cartes. C’est aussi autour du digital qu’ont tourné une partie des discussions lors de ce débat organisé le 14 novembre dernier par le Paperjam Club, coproduit avec les Rotondes où il s’est déroulé. Il a réuni des responsables de médias ou de maison d’édition (Claude Karger, directeur et rédacteur en chef du Lëtzebuerger Journal ; Mike Koedinger, fondateur et président du conseil d’administration de
Maison Moderne ; Christoph Bumb, fondateur du nouveau magazine en ligne Reporter.lu ; Robert Garcia, gérant de radio Ara et cofondateur de Woxx et Paul Peckels, directeur général du groupe Saint-Paul, éditeur notamment du Luxemburger Wort). Trois élus étaient aussi invités : Claude Wiseler (CSV), Yves Cruchten (LSAP) et Claude Adam (Déi Gréng). Chacun disposait de trois minutes pour effectuer trois propositions (à lire en intégralité sur Paperjam.lu) pour une réforme, alors que cohabitent actuellement deux régimes d’aides directes : un premier à la presse imprimée (7.434.032 euros versés en 2016 à 10 titres) et le récent régime transitoire d’aide à la presse en ligne créé en janvier par le gouvernement afin de promou-
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DIGEST
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ENTREPRISES
COLLABORATION
82”% voir les  nouveaux  mÊdias, comme il l’avait promis dans son programme de coalition.  Les 100.000 euros (par an, par mÊdia en ligne Êligible, ndlr) sont un bon dÊbut, mais il faut revoir tout cela (‌), avoir un texte qui permette le cross-mÊdia, à des maisons d’Êdition de voir leurs publications ensemble et d’avoir une subvention sur l’ensemble de ces publications me paraÎt être une rÊflexion à mener‚, a dÊclarÊ Claude Wiseler, chef de la fraction parlementaire du CSV et prÊtendant au poste de Premier ministre aux Êlections lÊgislatives de 2018. Celui qui est actuellement en place au ministère d’État et en charge des mÊdias et des communications a livrÊ un message vidÊo à l’assistance. Xavier Bettel y a expliquÊ qu’il faut  rÊformer le système de promotion de la presse en gÊnÊral , ajoutant qu’il  s’agit certainement aussi d’une des prioritÊs en tant que ministre des MÊdias pour l’annÊe à venir.‚ Claude Wiseler et Xavier Bettel se rejoignent dans l’esprit d’une convergence entre les aides. Reste
40 C’est, en millions, le montant investi chaque annÊe par l’État dans les mÊdias. Il s’agit de l’aide à la presse Êcrite imprimÊe (dont 75 % sont touchÊs par le Tageblatt et le Wort), l’aide indirecte de l’État à la presse (payÊe à POST en compensation d’un tarif avantageux accordÊ à la presse pour la distribution des titres aux abonnÊs), l’aide pour la presse en ligne, le budget de la radio 100,7, la publication des avis officiels dans la presse Êcrite, les investissements publicitaires des diffÊrents ministères, la subvention accordÊe au filiale de LT- A), la valorisation des frÊquences internationales accordÊes sans paiement à LT- A, et enfin la subvention de RTL TÊlÊ LÍtzebuerg.
à s’accorder sur les critères d’attribution ou plutôt de les redÊfinir.
Selon une Êtude menÊe par le cabinet P’OP, spÊcialisÊ dans les dynamiques du marchÊ du travail, et le List, 82 % des rÊpondants pointent les bienfaits du travail collaboratif comme source d’amÊlioration des compÊtences de l’entreprise.
QUELS CRITĂˆRES”?
Pour Xavier Bettel, il ne faut pas  rÊduire les investissements dans ce pilier de la dÊmocratie qu’est la presse , ce que n’ont pas contredit les autres responsables politiques, Yves Cruchten s’engageant même à augmenter les budgets. Le dÊputÊ LSAP – avare en propositions concrètes – propose par ailleurs la crÊation d’une agence de presse nationale dÊdiÊe par exemple aux informations gÊnÊrales et qui pourrait  constituer un gain considÊrable pour les organes de presse . Pour Claude Adam, la question n’est pas de savoir si le changement va venir en raison du digital, mais  est-ce qu’on va trouver la bonne voie pour faire le changement qui va venir‚?‚ Le dÊputÊ DÊi GrÊng veut Êviter une nouvelle forme de concentration :  C’est là que la politique jouera un rôle important pour garder le pluralisme.‚ Le nombre de pages entrant en compte dans le montant de l’aide a aussi animÊ la discussion, suite à la suppression en 1999 du plafond de 4.000 pages par an, par organe de presse.  Se focaliser sur les montants est trop simpliste‚, a dÊclarÊ Paul Peckels, qui estime qu’il ne faut pas faire la distinction entre presse imprimÊe et digitale, mais entre presse payante et gratuite, les titres payants Êtant synonymes, selon lui, d’une plus grande valeur qualitative.
DIGITAL”=”INVESTISSEMENTS
Mike Koedinger a rappelÊ que pour les Êditeurs qui se dÊveloppent en ligne, les investissements sont  Ênormes , tandis que la valeur publicitaire en ligne est infÊrieure à celle que l’on peut percevoir via les mÊdias impri-
mÊs :  Les habitudes de lecture changent, on doit tenir compte de la rÊalitÊ.‚ Christoph Bumb et Claude Karger se sont rejoints dans l’idÊe de voir des fonds dÊdiÊs à l’innovation dans le journalisme crÊÊs.  Il ne faut pas se tourner seulement vers l’État, mais aussi vers des fondations cofinancÊes par l’État et le secteur privÊ , indique Christoph Bumb. Claude Wiseler a aussi ouvert la rÊflexion sur le soutien aux mensuels, de même que la langue :  Pourquoi ne pas subventionner un titre en anglais ou en portugais, des langues bien Êta-
blies.  Et d’ajouter que les mÊdias Êligibles ne seraient plus forcÊment uniquement ceux capables de donner une information dans diffÊrents champs, de l’Êconomie à la culture. PointÊ par l’Êtude europÊenne Media Pluralism Monitor pour la concentration rencontrÊe dans les mÊdias, le Luxembourg pourrait gagner dans cette rÊforme le statut de laboratoire de nouvelles formes d’aides. Et ce au sein d’un marchÊ qui connaÎt de moins en moins de frontières, mais de plus en plus de maisons d’Êdition en phase de transformation. T.”R
MANUFACTURE
 NO BUSINESS AS TOBACCO BUSINESS’  Jan Vandenneucker veut s’inscrire dans la tradition des fondateurs de Heintz Van Landewyck pour faire en sorte que le groupe de 170 ans puisse exister face aux multinationales du tabac.
N
ous sommes le plus petit parmi les grands, le plus grand parmi les petits. Jan Vandenneucker a fait sien l’adage d’Heintz Van Landewyck (HVL), le groupe dont il a pris les rênes le 1er juillet dernier. Le Belge a travaillÊ auparavant pour le groupe Imperial Tobacco en Autriche et Cinta en Belgique qui fut propriÊtaire notamment de feu les cigarettes Bastos. Ses dernières expÊriences en date furent dans la logistique chez Bpost avant de
rejoindre le groupe HVL pour en diriger la filiale grossiste : Fixmer au Luxembourg et Lyfra en Belgique.  Je connais la culture de l’entreprise qui est typique d’une structure familiale. C’est motivant de savoir que les actionnaires ont une vue sur long terme, contrairement aux sociÊtÊs cotÊes en bourse , estime Jan Vandenneucker qui en veut pour exemple la construction de la nouvelle usine dans la Nordstad qui s’Êtendra sur 36.000 m2, pour DÊcembre 2017 —
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ENTREPRISES DU CHALLENGE À LA SOLUTION
un investissement de quelque 60 millions d’euros. Début des opérations sur place fin 2018 pour un fonctionnement total d’ici 2020. « Nous sommes un groupe qui a déjà beaucoup investi durant les dernières années dans des modèles de chaînes de production dernier cri, il ne faut pas croire que notre usine est un musée ! Nous avons aussi repensé notre système de warehousing à l’occasion de ce déménagement. Nous nous dirigeons vers une solution dynamique, flexible et unique dans le milieu », promet Jan Vandenneucker. Le joueur de niche mise notamment sur une gestion des stocks optimisée pour répondre aux besoins des clients. Modernisé, le site emploiera-t-il toujours autant de personnel ? « Dire qu’il n’y aura pas d’impact serait mentir. Nous essayerons de ménager au mieux les choses, sachant que nous avons beaucoup d’ancienneté parmi notre personnel. Nous tablons beaucoup sur les pensions et les prépensions pour avoir une transition aussi fluide que possible. » Les ajustements se feront aussi en fonction de la production pour « limiter les conséquences sociales et s’il y en a, l’employeur assumera son rôle. » Les premiers plans prévoient d’employer 300 personnes contre 370 actuellement (les services administratifs resteront à Hollerich). Dans le même temps, le CEO veut poursuivre une croissance avec des produits qui n’ont pas bonne presse pour des raisons de santé et un nombre de consommateurs qui diminue. « Nous nous devons de rester très attentifs à tout ce qui touche de près ou de loin à l’acte de fumer. Nous sommes occupés à tester le marché au niveau de la cigarette électronique qui est loin d’être sur arrivé à maturité. » Pour naviguer dans ce contexte, le paquebot HVL entend maintenir certaines spécificités comme son imprimerie, Novaprint, qui emploie une quarantaine de personnes dédiées au packaging des produits de HVL. « C’est un métier dans lequel nous investissons, car il fait partie de notre chaine de valeur. » Un outil qui « pourrait commercialiser une 16 —
partie de ses activités. Il n’est pas exclu de mettre à profit nos outils pour les besoins d’autres sociétés. » L’expédition et le métier de grossiste demeurent donc aussi assurés en interne par son grossiste et distributeur de produits « annexes » que sont les boissons – alcoolisées ou non – et snack que l’on peut trouver en stations-services. C’est l’ancien de L a ga r d è re T r ave l R e t a i l , Guillaume Beuscart, qui vient d’en prendre la direction. T. R. JURIDIQUE
L’IA pour rester dans la course Legitech a engagé un nouveau CEO, avec un actionnariat recentré autour de Nicolas Buck et une volonté d’investir dans la technologie pour écrire les nouveaux chapitres de son histoire.
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nze ans après sa création, Legitech repense ses activités dans un contexte profondément marqué par les évolutions technologiques. Après la fin du marché du Memorial C – remplacé par le Resa en ligne – dont il avait la gestion, l’éditeur juridique se recentre sur son cœur de métier : l’expertise dans le domaine des actualités juridiques et de la jurisprudence. À la faveur d’une reprise en main de l’actionnariat de la société par Nicolas Buck (elle avait été créée par l’imprimerie Victor Buck et l’Imprimerie centrale), un nouveau CEO a été recruté. C’est le Belge Marc-Olivier Lifrange, 48 ans, qui a été choisi pour être le visage de l’entreprise au quotidien. L’ancien de Larcier et Wolters Kluwer en Belgique, informaticien de formation, a été conquis par l’opportunité. « À chaque étape de ma carrière, j’ai fait de la mise sur le marché, du développement de produit numérique et de la réorganisation », déclare Marc-Olivier Lifrange. C’est donc sur base de ce triptyque que le nouveau CEO veut conduire Legitech, en concordance avec son actionnaire dont il partage la fibre entrepreneu-
LE «PAPERLESS» Entreprise Fondation Secteur d’activité Nombre d’employés
EY Luxembourg 1973 Conseil, comptabilité, fiscalité et administration 1.350 à Luxembourg 247.570 à l’international
CHALLENGE GAGNER DE L’ESPACE Notre environnement de travail moderne doit être créatif et agréable pour nos collaborateurs et n’est tout simplement pas compatible avec des bureaux remplis de classeurs et d’armoires de rangement. Notre stratégie paperless est également un élément censé contribuer à notre engagement à construire un monde du travail meilleur, ainsi qu’à promouvoir la durabilité.
MÉTHODE IMPLIQUER TOUS LES SERVICES Nous avons créé un projet doté d’une gouvernance dédiée, établi des objectifs, un plan de travail et réparti les responsabilités. Nous avons cherché des compétences multidisciplinaires et fait appel à nos analystes en business et processus, à nos experts IT, à nos avocats et à nos gestionnaires de projets et du changement.
SOLUTION INSTAURER DES RÉFLEXES Trois éléments fondamentaux sont ressortis de notre programme de travail. L’envoi et l’accès d’informations au format électronique. Éviter d’imprimer. Nous avons investi dans des écrans supplémentaires pour les postes de travail, nous avons formé notre personnel à l’utilisation des documents PDF et amélioré notre approche d’impression «Follow Me». Éviter de conserver ou de stocker le papier. Nous avons équipé les bureaux et les équipes de solutions de numérisation qui envoient directement les scans dans un dossier sélectionné. Nous avons également fourni des scanners portatifs pour les équipes qui se trouvent chez des clients pour éviter le papier le plus tôt possible dans le processus.
ROI EN PARTIE MESURABLE Notre stratégie de dématérialisation nous a permis de réduire notre consommation et nos coûts de papier d’environ 30 à 50 %. Les coûts de nos archives papier restantes (documentation papier légalement exigée) diminueront également progressivement au cours des prochaines années, pour atteindre environ 10 %. De plus, le temps consacré par les employés à la préparation et à l’exécution de l’archivage papier a été réduit d’environ 70 %.
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JAGUAR F-PACE BUSINESS EDITION
UN MODÈLE DE BON BUSINESS.
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ENTREPRISES E L E VAT O R P I T C H
riale. « J’ai rencontré un entrepreneur, Nicolas Buck, et aussi une équipe jeune et volontaire, le tout dans une société qui dispose des bonnes bases numériques et qui a de nouvelles ambitions de développements. » Des développements qui passeront par le renforcement des liens avec les juristes spécialistes qui sont autant de contributeurs et rédacteurs pour Legitech. Plus largement, le dirigeant de l’entreprise veut passer en revue son offre par rapport à la demande, tant en on qu’en offline. « Nous allons lancer dans deux mois une base de données qui sera révolutionnaire dans son ergonomie afin d’accéder au contenu de haut niveau grâce à nos partenariats avec des juristes », annonce Marc-Olivier Lifrange. Développée avec trois prestataires, cette base de données doit être la colonne vertébrale de la société qui emploie actuellement une douzaine de personnes. « Notre cœur de marché est le Luxembourg, mais dans un deuxième temps, nous voulons nous adresser à la Grande Région, précise Marc-Olivier Lifrange. Nous envisageons aussi une
gamme de produits en droit européen. » Les « legaltech » sont à l’horizon de l’éditeur qui envisage de se doter des outils capables de traiter des informations et de les formuler à l’utilisateur en vue de prendre des décisions. Le mouvement opéré par Legitech vers de nouveaux outils rappelle les investissements effectués par différents cabinets d’avocats dans des logiciels sinon d’intelligence artificielle de gestion automatisée de données. Elles permettent de gérer des opérations standardisées comme la préparation de contrats. L’éditeur juridique luxembourgeois doit évidemment aussi se positionner par rapport à ses concurrents qui considèrent aussi les outils d’intelligence artificielle pour améliorer la recherche dans des bases de données et exploiter la jurisprudence pour des analyses prédictives. En mettant à profit l’expertise humaine et des outils technologiques adaptés dans un environnement sécurisé, les éditeurs juridiques peuvent maintenir leur place dans une niche qui, elle aussi, tremble en raison du passage du tsunami numérique. T. R.
SECTEUR PÉTROLIER
LE PLEIN DE BONNES AFFAIRES Aral célèbre ses ans au Lu embourg dans le conte te de l’émergence de nouvelles solutions de mobilité. as de quoi effrayer le pétrolier sur le court terme.
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utre son statut d’employeur important (plus de 2.600 personnes), son apport reste non négligeable pour les caisses de l’État, même si la manne financière s’érode en conséquence de la fin du tourisme à la pompe. Le secteur pétrolier – donc des stations-service – a permis à l’État d’engranger 828 millions d’euros sur les accises de 2016. « Sur la vente de carburant, plus de 50 % de notre chiffre d’affaires va vers l’ É t a t » , d é c l a r e R o m a i n Hoffmann, administrateur délégué d’Aral au Luxembourg. C’est dans un contexte de réflexions sur la mobilité pour juguler les embouteillages et maîtriser les
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coûts en infrastructures et de mise sur le marché de voiture électrique qu’Aral s’apprête à fêter ses 60 ans au Luxembourg. Le patron de l’enseigne, propriété de groupe BP depuis 2002, se souvient des discussions dans les années 2000 sur l’hydrogène comme carburant du futur. Il reconnaît le besoin de remédier aux impérieux problèmes environnementaux, mais prône un réalisme face à l’électrique qui, faute d’offre suffisante, ne pourra pas répondre à la demande à court terme. « La qualité des carburants est au centre de nos préoccupations avec des gammes, tous carburants confondus, qui nettoient le moteur
PASSBOLT Gérer les accès de toute l’entreprise
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n post-it, un SMS ou un mail les mots de passe les plus sensibles d’une entreprise transitent parfois à découvert. ne faille potentielle que assbolt tente de combler en développant une solution de gestion des clés digitales. on u spécialement pour les sociétés, cet outil, actuellement proposé gratuitement en open source, se concentre sur le partage de ces informations entre collaborateurs et vise non seulement à combler les failles de sécurité engendrées par ces pratiques, mais aussi à améliorer la compétitivité, en particulier dans le secteur I T. « Il suf t u’un ef e ro et en arge es mots e asse arte en a an es our u’une ui e e elo eurs se retrou e ans l’im asse , e plique evin uller, le cofondateur de la start-up. t il connaît bien cette problématique, car pendant 10 ans, lui et son associé, édric Alfonsi, ont dirigé une agence de conseil eb à e el i, dans laquelle ils s’étaient résolus à développer une solution interne pour résoudre ce problème. assbolt était en train de germer.
start-up création Capital social Actionnaires levée(s) de fonds Effectifs actuels Objectifs de croissance
Passbolt Décembre 2016 13.335 euros N/C 210.000 euros (privé et public) 4 personnes à plein temps 2 free-lances Lancer une offre payante du produit en fin d’année, atteindre le seuil de rentabilité courant 2018 et passer la barre des 10.000 utilisateurs actifs avant la fin 2017.
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ENTREPRISES
PRÉSENTÉES PAR
dès le premier plein, enlève les dépôts, améliore la combustion et donc la longévité du moteur », indique Romain Hoffmann.
MULTIPLES FACETTES
Investir d’une part pour améliorer ses produits et moderniser, d’autre part, ses installations en permanence : Aral n’échappe pas au double défi du secteur, avec ses 47 stations dont deux tiers lui appartiennent. Les autres sont gérées par des indépendants. Cela fait longtemps que ces points d’arrêts ne sont plus uniquement dévolus au plein. « Gérer une station-service signifie gérer un commerce aux multiples facettes », ajoute Romain Hoffmann qui cite les différentes normes à intégrer, ne fût-ce que pour la préparation des 500.000 sandwichs frais chaque année. « Nous avons été, en 1995, les premiers à introduire la notion de convenience dans notre station de Bascharage avec un grand assortiment de produits qui n’étaient pas liés à la voiture », se souvient Romain Hoffmann.
Romain Hoffmann, administrateur délégué d’Aral à Luxembourg, évoque les projets du pétrolier qui s’apprête à f ter ses ans au rand- uc é.
Nous sommes dans un secteur très concurrentiel. Si le prix du carburant est identique entre les marques, le client fera son choix en raison de la localisation, mais aussi des services connexes proposés par la station-service. » Et d’ajouter que, en fonction de la station, « la moitié du chiffre d’affaires voire plus » est réalisée hors carburant. Les ventes de tabac figurent en bonne position. En 2008, le pétrolier a lancé sa
propre marque, Petit Bistro, qui se déploie dans une vingtaine de stations pour proposer une offre de supérette, tendance que l’on retrouve aussi chez les concurrents dont certains se sont alliés avec des chaînes de supermarchés. Implantée à l’origine avec un bureau de vente de produits industriels, la marque a vendu différents produits liés au pétrole par le passé. Depuis une vingtaine d’années, elle s’est recentrée sur les stations-service. Depuis l’ouverture de la première au Findel, Aral, qui revendique 18 millions de clients et embauche 200 personnes, continue de mener différents projets de front. « Des projets de nouvelles implantations sont à l’étude, mais nous modernisons aussi nos stations, comme la construction d’une plus grande station à Differdange. Nous y installerons notre premier car-wash en tunnel. » Un changement devrait aussi intervenir autour des Petit Bistrot pour « continuer à être perçu comme une marque luxembourgeoise. » T. R.
CARRIÈRES Nathalie Leyns a rejoint l’étude Ogier en tant qu’associate. Elle est spécialisée en droit des fonds d’investissement, en droit bancaire, droit commercial et droit immobilier. Elle est membre du Barreau de Luxembourg depuis 2014.
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BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL
Emmanuel Adam a rejoint Computer Task Group Luxembourg en tant que competence developer. Il s’occupera plus particulièrement d’un staff de consultants en lien direct avec la ligne ITSM. PSF
o n- evin Ted a été promu au poste d’associate au sein de Castegnaro – Ius Laboris Luxembourg, qu’il avait rejoint en 2016 en tant que junior associate. Il est inscrit au Barreau de Luxembourg depuis 2014. BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL
SERVICES AUX ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ
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CEO SELFIE
COLETTE DIERICK ING LUXEMBOURG 4
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6
5
1 Katleen Van Gheel CRO
3 Sandrine De Vuyst Head of private banking 4 Damien Degros Head of wholesale banking 5 Philippe Gobin CFO 1 3
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6 Frédéric Kieffer Head of retail banking 7 Colette Dierick CEO
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PHOTO Nader Ghavami, ING Luxembourg
2 Bernard Lhermitte CIO – COO
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ENTREPRISES
ÉCOSYSTÈME
CARTOGRAPHIE
La galaxie fintech au Luxembourg Pièces devenues clés dans le grand puzzle du secteur financier luxembourgeois, les fintech ont généré ces 10 dernières années un véritable écosystème. En constante croissance, celui-ci a atteint une taille critique. Mais il garde encore certains points faibles.
D’UN COUP D’ŒIL En se basant sur les travaux de l’Association des banques et banquiers, Luxembourg (ABBL), qui a lancé en octobre nte ma .lu, un site qui cartographie l’ensemble des acteurs associés de près ou de loin au secteur de la fintec pour contribuer « sa romotion ans l’int r t e ses mem res et u elo ement e la la e nan i re », a er am vous propose un plan d’ensemble non exhaustif de cet écosystème.
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Luxembourg Future Fund
financements Publics Taleo Reporting Digital Tech Fund
Compliance & reporting
U IT Have-a-Portfolio Solutions (GIE) AxiomSL Finologee
Nadi Solutions InTech
Wolters Kluwer Financial Services
Atos
Fujitsu Technology Solutions
engagement du client
Inui Studio Luxoft
WDX
Victor Buck Services
Heico (Houser)
Syncordis
IT
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e n’est pas la Silicon Valley, mais vu son jeune âge, l’écosystème fintech du Luxembourg est déjà crédible sur le plan européen et dispose d’arguments solides pour se faire une place au niveau international. Ce constat est celui de Denis Kiselev, le CEO de Snapswap, une start-up spécialisée dans les systèmes de paiement. Et cet entrepreneur sait de quoi il parle. Après avoir fondé en 2012 sa société à San Francisco, il a décidé de la déménager en 2015 au Grand-Duché. « Le phénomène que l’on nomme aujourd’hui Silicon Valley a pris environ 50 ans pour se développer. L’argent qui a été attiré dans cette région a été investi, puis réinvesti dans des compagnies technologiques pendant au moins trois générations d’entrepreneurs, expliquet-il. Grâce aux efforts coordonnés du gouvernement et du régulateur, le concept de ‘start-up nation’ prend tout son sens au Luxembourg, mais il faut garder à l’esprit qu’il s’agit d’un écosystème encore très récent. » Pourtant, le Luxembourg possède une expertise financière reconnue et le pragmatisme de son régulateur est envié par de nombreux autres hubs dans le monde. La Commission de surveillance du secteur financier (CSSF) a en effet su s’adapter très tôt à la particularité des start-up actives dans les fintech pour leur offrir un cadre propice. « Au-delà
Intesa Sanpaolo Servitia
Equifax
Jiway Tata Consultancy Services
Real estate eProseed Europe Fonds Banques BHS Services
Secteur financier Wealth management
Nexvia
Amazon payments Europe
First Data Corporation
Onpex
PPRO
Crosslend Securities
Paypal Europe
Payconiq International
Paysecure Worldwide (SYD.cloud) Assurances
Mamooble
Rakuten Europe
HSO Kwalyo (Carpay-Diem)
Euroloan
Iris
ACI Worldwide
Europay
Mangopay
Cyberservices Europe (Klik&Pay)
prêts
Diebold Belgium
Paiements
Escalion
Cashcloud Budget Insight
EMP Corp
Numen Europe
Visa Stubhub Services
Snapswap international
Regify
APS
Emergent Payments
Paygate Incert (GIE)
Cybersécurité
Digicash Payments
Pingpong Europe
RCDevs ICTK
Jemmic
Luxtrust
FIA-Net Europe Cybelangel International
LPEA (Luxembourg Private Equity & Venture Capital Association) Apsi (Association des professionnels de la société de l’information)
Eurocloud Luxembourg
Olky Payment Service Provider
Wide (Women in Digital Empowerment)
Aca (Association des compagnies d’assurances)
ICTLuxembourg
Alfi (Association luxembourgeoise des fonds d’investissement)
Muller &
Opal (Fédération des opérateurs alternatifs du Luxembourg)
LBAN (Luxembourg Business Angel Network) Fedil-ICT
Paycash Europe
Molitor
Nowina Solutions Verizon Business Security Solutions
Mpulse
Six Payment Services Europe
Organisations professionnelles ABBL (Association des banques et banquiers, Luxembourg)
FDI (Fédération des intégrateurs en télécommunication, informatique, multimédia et sécurité) Chambre de commerce Finance & Technology Luxembourg Lu-Cix (Luxembourg Commercial Internet Exchange)
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ENTREPRISES
SnT (Interdisciplinary Centre for Security, Reliability and Trust)
Université du Luxembourg List (Luxembourg Institute of Science and Technology)
BitBank
Mybucks
Recherche BlockEx
Luxembourg National Research Fund Luxembourg School of Business
Blockchain
Luxembourg for Finance Luxinnovation
Alternative banking
CNPD (Commission nationale pour la protection des données)
Koosmik
Sqope
Scorechain Fircosoft
CDDS International
SNCI (Société nationale de crédit et d’investissement)
Digital Lëtzebuerg
Humaniq
i-Hub
Logos Inc. (iDetect)
Fintech Awards
KYC & AML KYC Technologies
Infrachain
organismes publics
CSSF (Commission de surveillance du secteur financier)
Insurtech Summit
Algoreg ICT Spring
Murex International Much-Net Financial Software & Services
Global Compliance (TruthTechnologies)
KYC3 IP Devhold
Profidata Services CGI
Expersoft Systems
Diamos 2Gears
Oriskany
Golden-i Temenos
ERI Bancaire
Kneip
Forsys
Événements
Misys International Banking Systems
Investify
Alphasearch
Assetlogic
Real Solutions
Bitflyer Europe
Arkus Financial Services
HolyTransaction
Seqvoia Ripple
Bravura Solutions
Vermeg
Gambit
cryptomonnaies
UME
Multifonds
Neoxam
BTO
Linedata Services
Big data & analytics
Spallian
Lhoft
Lux Future Lab
Fundchain Neopixl Finnolux
Tomorrow Street
Mangrove Capital Partners
Wishbox
EQT Ventures
Chameleon Invest
MNKS
Maison Breedewee
accélérateur Nyuko
venture capital
2be.lu Venture Investments
Docler Investments BIP Investment Partners
Expon Capital
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Innohub
Incubateurs
360 Capital Partners
Saphir Capital Partners
Microsoft
PwC
Paul Wurth Incub
IBM
The Office
Euraxess
Oxiane
Mind & market
Services
Funds DLT
Technoport
Ellipsys Mosaïc
Wildgen
House of Entrepreneurship
Luxembourg School of Finance
Sesamm
Trasys (PSF)
Deloitte
The Greenhouse
Webforce3
99 Advisory
KPMG
Muller & Associés
Lidit (Luxembourg Institute for Digital Training)
Institut universitaire international
House of Training
Telindus EY
Formations
SAS Institute
Cognizant Technology Solutions
Simcorp Molitor Startup Desk
DataThings
International Financial Data Services
Business Training
Fit4Coding
Bitstamp Europe
PrimeResults
Nomura Research Institute Europe The Markets Trust
Fundsquare
Duco Technology Limited
Elgon
Blockchain
SS&C Technologies eFront Software
Devoteam
Isec (Institut supérieur de l’économie)
secteur bancaire
Comarch
AMS Training
Orsys
Avaloq
Keytrade Bank Anywealth by Deloitte and Touche
investissements & fonds
Sopra Banking Software
Digital Leaders Ventures
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ENTREPRISES
VUE D’ENSEMBLE COMMENT LES PROFESSIONNELS DE LA FINANCE DU MONDE ENTIER VOIENT-ILS LE FUTUR DES FINTECH ?
NADIA MANZARI
Création 2012
En charge de l’écosystème ntech pour la hoft
esponsa le de l’innovation à la CSSF
Effectif 16
Création 2016
Création 1998
naps ap est une start-up d’origine américaine qui développe une plateforme de paiement utilisant la technologie de la lo ain et baptisée Gloneta.
Effectif 6
Effectif 750
Fintech en résidence 27
La Commission de surveillance du secteur financier est le régulateur du secteur. Elle a repris les prérogatives de l’Institut monétaire luxembourgeois, qui était actif depuis 1983.
CE
de naps ap
du cadre réglementaire, c’est l’approche même de la CSSF qu’il faut mentionner. Les fintech étrangères sont très souvent étonnées par la possibilité de converser avec le régulateur pour connaître son opinion et recevoir des conseils, explique Alex Panican, en charge de l’écosystème fintech pour la Luxembourg House of Financial Technology (Lhoft). Aux dires des sociétés que nous accueillons, c’est unique en Europe. » Le dialogue permanent avec les nouveaux entrants est en effet une des clés utilisées par la CSSF depuis maintenant plus de 10 ans pour les accueillir en douceur. « Cela nous permet de comprendre leurs demandes et de leur faire comprendre nos impératifs. Et jusqu’à maintenant, nous avons toujours trouvé des solutions tant d’un point de vue technique que réglementaire », précise Nadia Manzari, responsable de l’innovation à la CSSF.
La Luxembourg House of Financial Technology (Lhoft) est la plateforme fintec lu embourgeoise par excellence. Issue d’un partenariat public / privé, elle gère notamment un incubateur.
ver qu’elles ne sont pas du tout prêtes pour entrer sur le marché, confirme Nadia Manzari. Je pense que nous devons nous concentrer sur les acteurs qui sont conscients des exigences réglementaires du secteur financier et qui ont construit un business model solide, car ce sont eux qui obtiendront une licence et qui auront une chance de se développer. » D’ailleurs, la CSSF est catégorique : elle ne fait et ne fera pas de faveur aux jeunes pousses sous prétexte qu’elles présentent des innovations. « On ne doit pas jouer sur une différenciation du cadre réglementaire entre les acteurs nouveaux et anciens. À service presté égal, toutes les entreprises doivent respecter le même cadre », ajoute Mme Manzari. La présence d’un régulateur ouvert ne suffit toutefois pas pour attirer les fintech étrangères. L’agence Luxembourg for Finance (LFF), en charge de la promotion de la Place à l’étranger, en est bien consciente. L’un EN PHASE AVEC LA CHINE Ce même régulateur fait par ail- de ses arguments favoris quand leurs figure de filtre. En effet, si elle présente les avantages du le Luxembourg souhaite attirer pays est de mettre en avant sa le plus possible de start-up pour position de hub ou de porte d’enrenforcer son écosystème, il ne trée pour le marché européen. peut pas se permettre d’accepter Une stratégie qui lui permet d’aln’importe qui. « Souvent, nous ler chercher en dehors des fronrencontrons des start-up sur- tières de l’Union européenne, prises par les règles que nous leur notamment en Chine. « Nous présentons et nous pouvons obser- avons avec Pékin des relations
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très fortes dans le secteur financier, qui se vérifient avec l’installation au Luxembourg du siège européen des plus grandes banques chinoises, rappelle Frédéric Becker, conseiller pour le développement fintech à la LFF. Ces liens poussent certaines fintech chinoises à penser que le Luxembourg est le bon endroit pour servir l’Europe. » Début septembre, Pingpong annonçait ainsi avoir obtenu de la CSSF la première licence d’établissement de paiement pour une fintech chinoise. Plus récemment, c’est le leader chinois des paiements par carte China Unionpay qui a décidé de venir créer au Luxembourg une filiale dans le but de développer son activité sur le marché européen. Alors qu’Ant Financial, le bras financier du géant du commerce en ligne Alibaba, a quant à lui fait part de son adhésion à l’initiative luxembourgeoise Infrachain, à la suite d’une mission de prospection effectuée par le ministre des Finances, Pierre Gramegna, en octobre. La Lhoft est, elle aussi, tout à fait consciente de l’opportunité que les relations entre les deux pays représentent. L’année prochaine, elle lancera en partenariat avec une société d’investissement chinoise un programme d’accélération pour les fintech provenant de l’empire du Milieu désireuses de lancer leurs activités en Europe. Mais gare aux
Banque de détail (72 %) Transferts et paiements dans les fonds Investissement et gestion de fortune (36 %) Banque commerciale Assurance (2 Services de courtage (19 %) Intermédiaires d’assurance (16 %) Opérateurs de marché et boursiers (12 %) Opérateurs de fonds (9 %) Banque d’investissement (7 %) Fonds de pension (3 %) Réassurance (2 %)
Quelles sont les entités qui sont susceptibles d’être les plus disruptives dans les cinq prochaines années ? tart-up Médias sociaux et plateformes internet Entreprises du secteur de l’I T -distributeurs Sociétés d’infrastructure financière Institutions financières traditionnelles (28 %)
Quelles sont les technologies dans lesquelles vous comptez investir au cours des 12 prochains mois ? Data analytics (74 %) obile Intelligence artificielle (34 %) Cybersécurité (32 %) Automatisation de processus robotiques (30 %) Biométrique et management de l’identité (21 %) Blockchain (20 %) Infrastructure de cloud public (14 %) Internet des objets (IoT) (14 %) En % 0
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Quelles sont les tendances des cinq prochaines années dans le secteur de la gestion d’actifs ? Très important Important Ni l’un ni l’autre Pas vraiment important Pas de réponse Augmentation des solutions digitales Développement des expériences numériques Accélération de l’innovation pour une meilleure prise des décisions d’investissement
’s global fintec survey
ALEX PANICAN
Émergence de nouveaux services et solutions pour des clients encore non servis Automatisation de l’allocation d’actifs et de la façon de gérer les fortunes En % 0
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SOURCE
DENIS KISELEV
uelles parties du secteur financier sont susceptibles d’être les plus impactées par les fintec au cours des cinq prochaines années ?
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SOCIETE GENERALE SECURITIES SERVICES
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Societe Generale Securities Services is a marketing name for the securities services businesses of Societe Generale and its affiliates worldwide. Societe Generale is regulated and authorised by the French Autorité de Contrôle Prudentiel and Autorité des Marchés Financiers. This material has been prepared solely for information purposes and does not constitute an offer to enter into a contract. Not all products and services offered by Societe Generale are available in all jurisdictions. Please contact your local office for any further information. 2016 Societe Generale Group and its affiliates. © GettyImages - FRED & FARID Paris
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ENTREPRISES
MARC HEMMERLING
FRÉDÉRIC BECKER
LEE GODFREY
BERT BOERMAN
eneral counsel igital an ing, intech & Payments de l’ABBL
Conseiller pour le développement ntech à la LFF
CEO de Kneip
CEO de 2Gears
Création 1993
Création 2011
Effectif 308
Effectif 17
Création 1939
Création 2008
neip est l’une des fintec istoriques du Lu embourg. a tec nologie supporte la production des rapports réglementaires pour plus de . fonds à travers le monde.
ears est la start-up qui a développé la plateforme overnance.io, lauréate des premiers intec A ards. elle-ci facilite la gouvernance des fonds d’investissement en proposant une vue d’ensemble sur leur c a ne de valeur.
les sociétés de capital-risque. Le reste devrait suivre naturellement. « Nous recevons de nombreux investisseurs américains, israéliens, français ou chinois qui nous demandent une mise en relation avec les start-up de la Place, note Alex Panican. Avec l’arrivée de fintech d’envergure mondiale, nous assistons à une augmentation de l’intérêt de venture capitalists étrangers. »
breux groupes de travail créés par les organisations professionnelles en interne ou sur la base de collaborations. En juin, c’est l’ABBL qui lançait un projet de recherche sur la blockchain au bénéfice des acteurs de la place financière en partenariat avec l’Université. Une approche collaborative entre acteurs privés et publics qui est aussi l’une des signatures bien spécifiques du Luxembourg. Même s’il est encore jeune, l’écosystème fintech du GrandDuché jouit donc d’un énorme potentiel et toutes les conditions sont réunies pour qu’il continue à se développer. L’importance du secteur financier historique constitue, dans ce contexte, à la fois un formidable atout et un handicap majeur pour les start-up qui souhaitent se faire une place. « Un écosystème a besoin d’un nombre d’acteurs critique pour prospérer, fait remarquer à ce propos Bert Boerman, le CEO de la regtech 2Gears, qui développe la plateforme Governance.io. Nous avons tous la tâche commune de secouer le secteur financier qui reste conservateur dans l’adoption de l’innovation. Et plus nous serons nombreux, plus notre influence sera grande. Car je ne pense pas que nous devons utiliser le terme disruption quand nous parlons des fintech, mais plutôt celui d’irruption. » J. M.
Effectif 37
Effectif 17
Membres 140
Missions financières à l’étranger 4
L’Association des banques et banquiers, Lu embourg est la plus ancienne et la plus importante du secteur financier.
Lu embourg for inance est l’agence publique de développement et de promotion à l’international de la lace.
traitements préférentiels accordés à certains, prévient Marc Hemmerling, general counsel Digital banking, Fintech & Payments de l’Association des banques et banquiers, Luxembourg (ABBL). « Il est primordial que les efforts du gouvernement et des différentes agences de promotion concernent l’ensemble des fintech étrangères intéressées de s’installer sur place, explique-t-il. Le profil de l’écosystème doit refléter la demande réelle pour les solutions proposées par ces entreprises financières. Et chaque nouvel entrant doit pouvoir trouver son marché de niche. »
financier local », reconnaît Frédéric Becker (LFF). Pour lui, il est primordial d’attirer en priorité les start-up qui cherchent les compétences que le Luxembourg peut offrir. Un point de vue largement partagé par Lee Godfrey, le CEO de Kneip, fintech historique créée il y a 24 ans au Luxembourg et qui développe des technologies utilisées aujourd’hui par quelque 10.000 fonds d’investissement. « Si quelque chose manque à l’heure actuelle dans l’écosystème luxembourgeois, c’est la capacité d’attirer et de maintenir des talents, comme des ingénieurs, des développeurs ou des responsables de produits, constate-t-il. Or, l’attraction de ces profils passe par la création d’une réputation raisonnable du secteur local des fintech, et celle-ci ne peut se faire qu’avec la mise en avant des grands succès que le Luxembourg a su générer au fil des années. » La question du financement des start-up est un autre aspect sur lequel il faut travailler. Mais là aussi, il s’agit d’un marché international très compétitif. Il est important dans ce sens d’avoir des outils pour aider les très jeunes pousses, ou early stages, à se développer et les faire atteindre un seuil critique qui leur permettra de devenir intéressantes pour
LE CAPITAL-RISQUE EN EMBUSCADE
Il est toutefois important de ne pas brûler les étapes. L’écosystème fintech du Luxem bourg n’est en effet pas encore suffisamment solide pour accueillir trop de fintech. S’il possède des atouts non négligeables comme les programmes d’aide publics et privés proposés aux jeunes pousses, il a également son talon d’Achille : les talents. « Il existe une vraie guerre à l’international sur ce point. Partout où l’on va, c’est une thématique récurrente et qui fera la différence entre les hubs. Ceux qui réussiront le mieux à attirer ces talents seront les leaders de demain. C’est pour moi le grand challenge du secteur 26 —
DISRUPTION OU IRRUPTION ?
L’une d’entre elles est sans aucun doute Paypal. Leader du paiement en ligne, la multinationale a installé en 2007 son siège européen au Luxembourg. Dix ans plus tard, une chaire universitaire locale au nom de l’entreprise américaine a vu le jour, offrant une visibilité décuplée à la recherche appliquée. Le List (Luxembourg Institute of Science and Technology) et le SnT (Interdisciplinary Centre for Security, Reliability and Trust), tous les deux rattachés à l’Université du Luxembourg, travaillent en partenariat avec le secteur privé sur des projets bien spécifiques. Des soutiens précieux pour les fintech qui cherchent à porter sur le marché rapidement leurs innovations dans des technologies en plein développement, comme le big data, le machine learning ou la blockchain. Cette offre académique est complétée par de nom-
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le plus grand événement du secteur ICT en Europe L
e rendez-vous annuel de Fujitsu à Munich attire plus de 12.000 professionnels ICT et représente ainsi le plus grand événement du secteur en Europe. Le thème de cette année : « Digital Co-creation », une combinaison optimale entre les nouvelles technologies et l’expertise sectorielle, permet de relever les défis de la transformation digitale. Olivier Onclin, COO de Belfius, a été invité par le président Tanaka à participer à la keynote d’ouverture. En effet, l’équipe de Fujitsu Luxembourg avait contribué à la création de l’application d’ouverture de compte (de mise en relation) par smartphone. Il est également à noter la commercialisation d’une nouvelle génération de processeurs, inspirée des technologies « Quantum Computing », produisant des performances 17.000 fois supérieures aux processeurs standards du marché. 2
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PAPERJAM ADVERTORIAL
igital o-creation, t e best combination of digital tec nologies and sectorial e pertise. Tatsuya Tanaka, President de Fujitsu.
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1 Tatsuya Tana a résident de Fujitsu 2 érémonie d’ouverture . personnes 3 oirées d natoires . personnes 4 uan aria orcar, arc ayal, Viren Agra al, eorges de Voisins Fujitsu) 5 space de co-création 6 space salon 7 r. osep eger - T ief Tec nology fficer de Fujitsu
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PLACE FINANCIÈRE
PLACE FINANCIÈRE RECORD
Ouverture La Chine s’apprête à accepter des prises de participation majoritaires de compagnies étrangères dans ses sociétés financières, ce qui aura pas mal d’effets dans le secteur bancaire. Actuellement, un investisseur étranger n’a pas le droit de détenir plus de 20 % d’un établissement bancaire chinois, et une banque chinoise doit encore être contrôlée à au moins 75 % par des actionnaires nationaux.
partie du groupe MS & AD, un des plus importants assureurs japonais.
Des fonds en trombe
o o-advisor La Banque et caisse d’épargne de l’État (BCEE) se lance dans la course au robotsconseillers. Elle vient de lancer Speedinvest, un produit digital et automatisé destiné aux investisseurs prêts à accepter une gestion discrétionnaire automatisée. Le seuil d’investissement minimal est fi é à 500 euros.
L’industrie luxembourgeoise des fonds d’investissement vaut actuellement 4.000 milliards d’euros. Pour aller encore plus loin, il faudra désormais éduquer et simplifier.
CO2coin Selon une étude de la plateforme Digiconomist spécialisée dans l’analyse des cryptomonnaies, chaque transaction en bitcoin exigerait autant d’énergie que celle consommée par huit ménages américains en une journée. Le problème vient de l’emploi d’ordinateurs superpuissants afin de valider les transactions. Aujourd’hui, l’écosystème du bitcoin représente 0,12 % de la consommation énergétique mondiale.
Powell power Jerome Powell (64 ans) a été choisi par Donald Trump pour remplacer Janet Yellen à la présidence de la Réserve fédérale américaine en février 2018. Cet e -banquier d’affaires, républicain modéré, devrait assurer un changement dans la continuité, avec l’avantage pour Trump de ne pas avoir été nommé par Barack Obama.
Et de huit ! L’assureur japonais Aioi Nissay Dowa Insurance a annoncé début novembre son souhait d’établir son quartier général européen au Luxembourg. Une décision adoptée dans le contexte du Brexit qu’avaient déjà prise avant lui sept compagnies basées à Londres. Aioi fait
Dur Brexit Selon un récent rapport de la Banque d’Angleterre, en cas de « Brexit dur », la City pourrait voir disparaître jusqu’à 75.000 emplois dans les services financiers. Il s’agit de l’option la plus pessimiste, mais l’institution escompte quand même la perte de dizaines de milliers d’emplois. Leur nombre dépendra de la négociation menée par le gouvernement britannique avec ses futurs e partenaires européens.
À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez informé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.
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enise oss estime que le secteur doit rendre l’accès à ses produits plus simple pour les investisseurs.
O
n pressentait que le record allait tomber. Depuis le 30 septembre, c’est officiel : les actifs sous gestion dans les fonds d’investissement logés au Luxembourg ont dépassé la barre des 4.000 milliards d’euros. 4.037 milliards très exactement. Une évolution impressionnante si on se souvient que la ligne des 1.000 milliards avait été franchie au cours de l’année 2004 et celle des 2.000 en 2007. « Pour passer de 3.000 à 4.000 milliards d’actifs, il n’a fallu à nouveau que trois ans, observe Denise Voss, présidente de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement (Alfi). Nous avons évidemment été poussés dans le dos ces derniers mois par la bonne santé des bourses. Mais par contre, au cours de ces trois ans, elles ont aussi connu des périodes difficiles liées à la Chine
et à la chute des prix pétroliers. » Elle note d’ailleurs que sur les 228 milliards d’euros engrangés par l’industrie des fonds luxembourgeoise depuis le début de l’année – une croissance de 8 % –, environ 97 % du montant a été assuré par de nouveaux apports d’argent frais. STATISTIQUES
OPC (SEPTEMBRE 2017) Nombre d’OPC 4.000
3.000
Actifs nets (en milliards d’euros) 4.037
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PHOTO Marion Dessard
DIGEST
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PLACE FINANCIÈRE
RENSEIGNEMENT FINANCIER
30.710 Les raisons de ce succès sont fréquemment évoquées par les acteurs de la Place : la stabilité politique, économique et sociale du pays pour apporter la confiance, le support du gouvernement aux acteurs financiers qui garantissent la croissance du pays et un écosystème qui offre aux acteurs potentiels la panoplie de professionnels la plus large sur un périmètre relativement restreint. « Nous devons aussi pointer les atouts de la diversité des acteurs et des produits, ajoute la représentante de l’Alfi. Tant les investisseurs que les gestionnaires d’actifs proviennent de quelque 70 pays, alors que les produits sont répartis de manière équilibrée entre différents modes d’investissement. Nous avons des fonds basés sur les obligations, d’autres sur les titres cotés ou encore des fonds alternatifs. » Sans
oublier que la faiblesse des taux d’intérêt de l’épargne a aussi poussé des investisseurs plus avertis à s’orienter vers les fonds au cours des dernières années.
MARGE DE PROGRESSION
Mais malgré ces preuves de succès, Madame Voss pointe avant tout la marge de progression envisageable « si tout le monde fait des efforts ». Elle note ainsi qu’en Europe, à peine 8 % des ménages placent une partie de leurs économies dans des fonds d’investissement. Aux États-Unis, le taux est trois fois plus élevé (plus de 24 %). « Il reste un important travail à réaliser pour les convaincre, convient-elle. C’est probablement lié à la mentalité de l’Européen qui mise encore sur le soutien de l’État providence, mais nous avons aussi notre res-
ZOOM
ORIGINE DES INITIATEURS DES OPC LUXEMBOURGEOIS Actifs nets (en milliards d’euros)
Belgique 4,2 %
900.000 Lux. ays- 2,1 % Danemark Bas 2% 2,3 % tats- nis 20,6 %
600.000 Autres 6,2 %
300.000 Italie 8,5 %
oyaume- ni 17,4 %
France 8,6 % 300.000
Suisse 16,6 %
600.000 Allemagne 14,5 %
SOURCE CSSF
900.000
En , la Cellule de renseignement nancier a re u . déclarations d’opérations suspectes, soit , de plus qu’en . . a grande ma orité . concerne des soup ons de lanchiment de capitaux et les autres sont relatives au nancement du terrorisme.
ponsabilité pour rendre notre secteur plus accessible. » Par rapport à l’épargne, voire aux placements boursiers, les fonds ont clairement une mission pédagogique à développer pour toucher le plus grand nombre. Leur fonctionnement reste en effet assez peu clair pour le citoyen lambda. Pour y remédier, le gouvernement a adopté en juillet une stratégie nationale pour l’éducation financière afin, notamment, de rendre la population plus ouverte aux techniques d’épargne et d’investissement. « Il faut se rendre dans les écoles, mais aussi dans les sociétés pour expliquer aux employés comment assurer leur retraite », insiste la présidente de l’Alfi. Une stratégie déjà bien engagée en Suède, par exemple, et qu’elle espère pouvoir réellement faire avancer au Luxembourg. « Le développement des technologies digitales nous offre aussi des opportunités de simplifier notre modèle et notamment de faciliter un lien direct entre des investisseurs de détail et les gestionnaires d’actifs », commente encore Denise Voss. Elle estime que quelqu’un qui veut investir dans des fonds devrait pouvoir rentrer directement en contact avec un gestionnaire d’actifs via internet plutôt que de devoir transiter par une banque ou un autre acteur chargé de la distribution. La pratique se répand déjà aux États-Unis et elle permet notamment de séduire les jeunes qui veulent pouvoir tout régler avec leur téléphone portable. Mais elle avance encore d’autres
pistes comme la possibilité d’investir de petites sommes de manière automatique. « Nous devons rendre l’accès aux fonds d’investissement plus facile. Il doit p o u v o i r ê t r e p o ss i b l e d e permettre aux gens d’ouvrir un compte chez un gestionnaire d’actifs en le liant à leur compte bancaire. » Par prélèvement automatique, ils pourraient injecter trimestriellement de tout petits montants dans des fonds qu’ils ont eux-mêmes choisis. Une pratique qui convaincrait peut-être les plus jeunes d’investir assez tôt dans ce type de produits. « Ça existe déjà en Allemagne et, en tant que présidente de l’Alfi, j’aimerais vraiment pouvoir instaurer rapidement ce système au Luxembourg. » J.-M. L. ENQUÊTE
La voie digitale de l’assurance-vie Selon une récente étude Aca Van sen, les assureurs-vie ont entamé le processus de digitalisation. Mais ils s’estiment ralentis par le poids des réglementations et le manque de ressources internes.
L
e secteur de l’assurance se montre assez discret par rapport aux enjeux de la digitalisation. Ce qui ne veut pas dire pour autant qu’il ne s’en préoccupe pas. Dans le secteur non-vie, la plupart des grandes compagnies présentes au Luxembourg ont Décembre 2017 —
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PLACE FINANCIÈRE OPINION
finaux pour le suivi du contrat et de ses rendements. « Mais elles ont toutes prévu de se doter d’un tel outil à destination des end-users à court terme », précise l’étude. Parmi les promesses faites, 78 % des répondants disent avoir pour projet de digitaliser et simplifier la collecte des données par les distributeurs. Deux tiers ont également dans leurs cartons le développement de moyens non conventionnels de prise de contact (autres que l’e-mail et le téléphone, donc) pour faciliter la relation avec le distributeur lors de l’identification d’un besoin des clients. Ils citent le portail / espace sécurisé (93 %), la vidéoconférence (33 %), le chat (20 %) ou le chatbot (13 %). La volonté est donc claire : intensifier la digitalisation, avant tout pour améliorer l’efficacité opérationnelle. Mais les acteurs de l’assurance-vie pointent deux écueils : la lourdeur de la transposition des nouvelles réglementations et le manque de ressources internes. Ainsi, selon l’étude Aca / Vanksen, 84,62 % des compagnies qui ont répondu « estiment que les freins réglementaires représentent un facteur bloquant de la transformation digitale ». Elles sont en phase de digestion de Solvabilité II et doivent déjà préparer le terrain pour Priips et IDD. Enfin, elles sont 77 % à regretter le manque de ressources qui les empêche d’avancer à la vitesse voulue. J.-M. L.
PSF
UN PIC ATTEINT Le Luxembourg compte 300 sociétés qualifiées de « professionnels du secteur financier ou . Le secteur vit une relative concentration et subit, lui aussi, les affres réglementaires.
E
ntre le poids des fonds d’investissement et la puissance des banques, la place des professionnels du secteur financier dans l’écosystème financier luxembourgeois reste parfois dans l’ombre. Les PSF, cette spécialité typiquement grand- ducale, jouent pourtant un rôle capital dans les rouages de l’industrie financière et ils subissent, eux 32 —
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aussi, le poids imposant des contraintes réglementaires. Dans sa toute récente étude sur les PSF, Deloitte Luxembourg analyse l’évolution de ce secteur. « À première vue, l’activité est stable », notait Adil Sebbar, audit director et PSF community coordinator chez Deloitte, lors d’un séminaire sur le sujet organisé récemment par le cabinet luxem-
Réduire le taux d’imposition des sociétés pour attirer les investisseurs ? « NOTRE COMPÉTITIVITÉ EST PLUS QUE MENACÉE » JEAN SCHAFFNER Associé chez Allen & Overy Luxembourg
La pression fiscale ne se limite pas à l’imp t sur le revenu des collectivités – impôt que les autorités se sont efforcées à baisser lors de la récente réforme fiscale. Le Lu embourg pourrait certainement gagner à avoir un impôt commercial communal beaucoup plus faible. L’imp t sur la fortune, par nature antiéconomique, est également un frein à la capitalisation de structures lu embourgeoises. nfin, la retenue à la source sur dividendes constitue un frein au rapatriement des investissements. La fiscalité des salariés et des particuliers est en général très forte au Luxembourg. Nous nous targuons d’avoir une sécurité sociale faible, mais offrons peu d’incitations pour attirer des cadres étrangers. ne fiscalité trop forte diminue l’attrait international du Luxembourg, alors que notre compétitivité est plus que menacée.
« PLUS DE SÉCURITÉ JURIDIQUE » RAYMOND KRAWCZYKOWSKI Tax leader chez Deloitte Luxembourg
On observe une tendance à la baisse des taux d’imposition des sociétés dans différents pays européens, dont le Lu embourg. Toutefois, en présence d’une forte in ation législative en matière fiscale, les investisseurs ont besoin de plus de sécurité juridique. Alors que de nombreu c angements fiscau vont tre effectifs prochainement, la Commission européenne a également proposé l’assiette commune pour l’impôt sur les sociétés et l’assiette commune consolidée. Beaucoup pensent que trop de modifications comple es interviennent dans l’Union européenne dans un laps de temps court, créant de l’insécurité uridique. ès lors, la mise en place de nouvelles mesures d’ armonisation fiscale devrait être appréhendée différemment. L’environnement idéal serait de continuer à baisser le taux d’imposition des sociétés tout en assurant une sécurité juridique effective. Découvrez la version intégrale sur paperjam.lu
PHOTOS DR
développé des outils pour faciliter les rapports avec la clientèle. Dans l’assurance-vie, la percée technologique est plus lente. À l’occasion de l’Aca Insurance Day du 23 novembre, l’Association des compagnies d’assurances (Aca) s’est associée à l’agence de communication Vanksen, spécialiste du digital, pour mener une enquête auprès des distributeurs de l’assurance-vie luxembourgeoise et des compagnies ellesmêmes, afin de faire le point sur les attentes et les réalisations. « Les résultats montrent qu’en matière de digitalisation les assureurs-vie sont conscients des impératifs, qu’ils ont pris le train en marche et que les projets prennent forme actuellement », résume Sarah Lentini, porteparole de l’Aca. On ne peut donc pas parler de retard, mais la difficulté semble être de savoir placer ses priorités dans un domaine aussi vaste. Une unanimité se dégage pour dire que les outils digitaux permettront d’augmenter l’efficacité des distributeurs et de réduire les coûts. Et, selon les chiffres de l’étude, 70 % des compagnies d’assurances proposent déjà une plateforme de suivi des performances du contrat d’assurance-vie aux distributeurs pour leur permettre de consulter les contrats de leurs clients. Par contre, elles ne sont plus qu’une sur deux (56,25 %) à mettre des outils à disposition des clients
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PLACE FINANCIÈRE
bourgeois. À la mi-juillet de cette année, selon les données de la CSSF, on comptait 298 sociétés bénéficiant d’un agrément de PSF sur la Place. À la fin 2016, il y en avait 304 et, encore un an plus tôt, 308.
« Entre fin 2015 et fin 2016, nous avons enregistré 19 créations d’entités sous statut PSF. » Adil Sebbar Audit director et PSF community coordinator, Deloitte
« Cette relative stabilité cache pourtant des mouvements importants, poursuit le consultant. Entre fin 2015 et fin 2016, nous avons enregistré 19 créations d’entités sous statut PSF, alors que, dans le même temps, 24 autres ont abandonné leur agrément. » Selon lui, les principales disparitions de PSF sont liées à des opérations de fusion entre acteurs du secteur. « Nous sommes en effet face à un processus de concentration de la part d’entreprises à la recherche de plus d’efficacité et de compétitivité », note encore Adil Sebbar. Le secteur des professionnels du secteur financier comprend des entités réglementées qui proposent des services financiers, à l’exclusion de la réception de dépôts du public, une activité réservée aux établissements de crédit. Sous cette définition très large, on trouve trois grands types d’acteurs : les entreprises d’investissement (gérants de fortune, conseillers en investissement, commissionnaires et courtiers en instruments financiers), les PSF spécialisés (domi34 —
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ciliataires de sociétés, agents teneurs de registre et family offices) et les PSF de support (sous-traitants de fonctions opérationnelles). Pour compléter le portrait, on peut donc noter que les PSF spécialisés représentent 40 % de l’ensemble, les entreprises d’investissement 35 % et les PSF de support 25 %. « Au niveau des principaux agréments délivrés, la situation est assez similaire d’une année à l’autre, pointe M. S ebbar. Le plus demandé reste l’agrément de family office. En 2016, 95 PSF spécialisés l’ont demandé. Mais seulement un tiers l’utilisent dans leur activité. » Comme les banques et les fonds d’investissement, les PSF subissent les désagréments de la mise en place des nouvelles réglementations européennes imposées au secteur financier. Après Mifid II, qui entrera en application début janvier et pour laquelle beaucoup de sueur et de larmes ont été versées, la prochaine échéance viendra le 25 mai 2018 avec l’entrée en vigueur de la directive concernant la protection des données personnelles – baptisée GDPR pour General Data Protection Regulation. RÉSULTAT NET DES PSF
À LA HAUSSE EN 2017 (en millions d’euros) 600
553
550 511
514
500 450 412 400 350
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7 01 t2 ille Ju
SOURCE CSSF
Un ensemble de mesures destiné à mieux préserver les différents renseignements qui peuvent être disponibles sur les individus et qui concerne également les PSF. « Ils pourront être considérés comme ‘responsables’ du traitement ou ‘sous-traitants’ selon
l’activité, mais auront en tout cas des obligations par rapport à cette nouvelle directive », insistait au cours du même séminaire Georges Wantz, directeur Advisory & Consulting chez Deloitte Luxembourg. La vigilance s’impose donc pour les PSF aussi, et e lle devra être très large. « La portée de la directive sur les données personnelles ne se limite pas aux clients, observe le consultant. Elle vaut pour n’importe quelle personne
physique, y compris les employés et les représentants d’entreprise avec lesquels vous pourriez entrer en contact. » Pour lui, la solution ne passe pas seulement par de nouveaux développements techniques. « Il faut surtout assurer la documentation pour prouver qu’on est en règle avec la directive. Chaque acteur concerné devra d’ailleurs pouvoir le prouver, selon le principe d’inversion de la preuve instauré. » J.-M. L .
FIAR
NOUVELLES VEDETTES DES FONDS ALTERNATIFS Un peu plus d’un an après leur introduction dans l’arsenal de fonds luxembourgeois, les fonds d’investissement alternatifs réservés remportent un succès grandissant.
T
rente ans après les Ucits, une nouvelle success-story mijote sur le feu grand-ducal. En un peu plus d’un an, 217 Fiar ont été créés, d’après la liste mise à jour sur le site du Registre de commerce et des sociétés. C’est en effet la spécificité et l’attrait de ce nouveau véhicule d’offrir une grande flexibilité et de bénéficier d’une supervision indirecte par l’intermédiaire de l’AIFM autorisé. « La directive AIFMD a placé la réglementation au niveau du gestionnaire de fonds alternatifs, alors que la logique adoptée jusque-là au Luxembourg était de réglementer directement le produit, à l’instar des véhicules comme les fonds d’investissement spécialisés (Fis) ou les sociétés d’investissement en capital à risque (sicar), explique Lucienne Andring, senior business development manager – Professional banking services à la Banque de Luxembourg. Cette double réglementation ne faisait pas de sens, alors que ces produits s’adressent à des investisseurs professionnels ou avertis. » Désiré par l’industrie des fonds, le Fiar se présente donc comme un avatar du Fis et de la sicar, en plus flexible puisque « chaque AIFM autorisé peut, en théorie, gérer
des Fiar et par conséquent les distribuer », indique la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF). Le lancement du Fiar requiert donc un peu moins de temps – même s’il ne faut pas s’attendre à ce qu’un fonds se lance en quelques jours. « Il ne faut pas oublier que la banque dépositaire va quand même réaliser un travail de due diligence sur l’initiateur du fonds, l’AIFM et toutes les parties impliquées, et l’onboarding prend un minimum de temps, précise Lucienne Andring. Nous gagnons vraiment du temps lorsque l’initiateur lance une série de Fiar puisque nous avons des économies d’échelle en termes de due diligence. » Et il faut encore que l’AIFM soit déjà agréé auprès de la CSSF. Les fonds alternatifs représentent déjà 40 % des actifs en dépôt au niveau des fonds d’investissement à la Banque de Luxembourg. « Deux tiers des projets de fonds qui nous sont soumis concernent les fonds alternatifs et trois quarts d’entre eux concernent des demandes de Fiar ou de sociétés en commandite simple ou spéciale », note madame Andring. Le Fiar confirme ainsi la solidité du marché des fonds alter-
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PLACE FINANCIÈRE B U Z Z WO R D
2017
Microfinance
ÉVOLUTION DU NOMBRE DE FIAR
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Ju il. 16 Ao ût 16 Se pt .1 6 O ct .1 6 No v. 16 Dé c. 16 Ja nv .1 7 Fé v. 17 M ar s1 7 Av ril 17 M ai 17 Ju in 17 Ju il. 17 Ao ût 1 Se 7 pt .1 7 O ct .1 7
0
natifs et la place de choix que s’est ménagée le Luxembourg. « La Place est connue pour le savoirfaire et l’expertise de ses asset servicers, et le Fiar est un instrument supplémentaire dans la boîte à outils du Luxembourg », conclut madame Andring. « Un bon quart des Fiar est géré par des AIFM hors du Luxembourg, ce qui veut dire que le produit est attractif dans un environnement cross-border », renchérit Marc-André Bechet, directeur Legal & Tax à l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement (Alfi). Le rythme d’enregistrement des Fiar s’est accéléré au fil des m o i s, p o u r at te i n d re u n e moyenne de 20 fonds créés par mois depuis l’été 2017. « La grande
majorité de nos initiateurs de fonds ont déjà lancé des Fis auparavant et créent maintenant des Fiar pour gagner une flexibilité supplémentaire, commente Mme Andring. Ce sont davantage ceux qui lancent leur premier fonds qui hésitent entre Fis et Fiar, parce que les Fis sont déjà bien connus de la part des investisseurs. » Ces hésitations des débuts sont en train de se dissiper face à un modèle plutôt rassurant puisque les Fiar sont utilisables pour les mêmes classes d’actifs que les Fis, à savoir le private equity, l’immobilier, le venture capital, mais aussi les fonds de dette et l’impact finance. Qui sait, ils les supplanteront peut-être d’ici quelques années... C. F.
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Total de Fiar
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Benoit Charpentier a rejoint le cabinet d’avocats SJL Jimenez Lunz en tant que senior legal counsel. Auparavant, Benoit dirigeait le département juridique de l’European Fund Administration S.A. et de Catella Bank.
Dorothée Vincey a été promue au poste d’associate au sein de Castegnaro – Ius Laboris Luxembourg, qu’elle avait rejoint comme juriste en 2013. Elle est inscrite au Barreau de Luxembourg depuis 2014.
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Annabelle De Lima a été promue au poste d’associate au sein de Castegnaro – Ius Laboris Luxembourg, qu’elle avait rejoint en 2016. Elle est inscrite au Barreau de Luxembourg depuis 2014.
Lauri Paal a rejoint Kneip en tant que chief product of er. Il aura pour rôle d’aider au développement de l’industrie. Auparavant, il a travaillé chez Microsoft et chez Skype.
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AUX FONDS
FONDS D’INVESTISSEMENT ET SERVICES
a micro nance permet aux populations aux revenus fai les et non réguliers d’avoir acc s à des instruments nanciers classiques crédit, assurance, épargne mais adaptés à leurs esoins et capacités.
L
a microfinance s’est popularisée depuis les années 1970 sous l’impulsion de Muhammad Yunus, qui a développé les premières expériences au Bangladesh. Le système s’est, depuis, largement répandu parmi les couches les plus pauvres des pays en développement et, plus récemment, dans les pays riches. La pratique s’adresse aux personnes qui, par absence de revenus fi es, donc de garanties à pouvoir fournir, n’ont pas accès au système financier classique. Et sont parfois victimes d’usuriers. elon la situation financière des populations concernées, des microcrédits peuvent être accordés — à partir de quelques dizaines d’euros — pour soutenir la création d’activités génératrices de revenus et entraîner économiquement les couches les plus faibles dans une spirale positive. L’expérience de la Grameen Bank de Muhammad Yunus a démontré que les micropr ts accordés bénéficiaient d’un taux de remboursement très élevé. À noter que, comme des pr ts bancaires classiques, les microcrédits sont aussi soumis au paiement d’intérêts. Axée au départ uniquement sur l’octroi de microcrédits, la microfinance a désormais élargi son spectre à d’autres produits tels que l’épargne et l’assurance. La microépargne permet de développer des filets de sécurité, et certains plans développés par des institutions de microfinance peuvent démarrer avec des montants très bas (aux alentours d’un euro). uant au contrats de micro-assurance, ils ont été plus difficiles à établir pour des questions réglementaires. ais leur développement récent permet de protéger les populations faibles contre des accidents, le décès d’un proche, la maladie ou des catastrophes naturelles. Autant d’éléments qui les empêchaient parfois de rembourser leurs microcrédits.
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POLITIQUE
politique « Quelle honte » Les Paradise Papers ont révélé le 5 novembre de nouvelles pratiques agressives d’optimisation fiscale. Le lendemain, c’était une fois de plus Jean Asselborn (LSAP) qui s’y collait pour encaisser la critique. Invité de la chaîne allemande ARD, le ministre des Affaires étrangères, à maintes reprises chambré, a admis qu’il avait eu honte lors des révélations « LuxLeaks », en 2014. En revanche, il déclarait que, désormais, « il n’y aurait plus de sociétés ‘boîte aux lettres’ au Luxembourg » (sic). Luc Frieden béni L’actionnaire principal du groupe aint- aul, l’archevêché, défend le limogeage du rédacteur en chef du Luxemburger Wort, ean-Lou i ec , en septembre. « Luc Frieden (le président du conseil d’administration du groupe aint- aul et ancien ministre CSV, ndlr a ma confiance totale , a déclaré l’arc evêque de Luxembourg ean- laude olleric , dans un entretien avec RTL le 29 octobre. « Erreur historique » ans un entretien e clusif avec Paperjam le novembre, le président de la Commission européenne qualifiait la position réticente du gouvernement lu embourgeois par rapport à la fiscalité des multinationales du numérique
« d’erreur historique ». ean- laude unc er se faisait rattraper par Xavier Bettel (DP) sur RTL. Le Premier ministre estime que c’est ustement son gouvernement qui aurait pris la voie de la transparence depuis 2013. Il invitait la « fraction du CSV à Bruxelles » à être plus discrète. Journalistes réunis L’Association lu embourgeoise des journalistes professionnels (ALJP) a vu officiellement le our le 24 octobre. La fusion des trois syndicats de journalistes ALJ, UJL et -L met un terme à des années de division de la profession. Luc Caregari, ournaliste de l’ ebdomadaire Woxx, élu président pour deux ans, a évoqué ses priorités : le pro et de loi sur l’accès à l’information et la défense des journalistes free-lances. leu-noir Le DP et le CSV se sont entendus le jeudi 9 novembre sur les grandes lignes de leur programme de coalition dans la capitale. Lydie Polfer (DP) restera bourgmestre, et Serge Wilmes (CSV) sera premier échevin. Maurice Bauer (CSV) disait « assumer la décision de son parti de le nommer chef de fraction, alors qu’il avait obtenu plus de voix que Laurent Mosar, qui, lui, entrait au collège échevinal.
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FINANCES PUBLIQUES
Jusqu’ici tout va bien Les finances publiques se portent bien. À court et moyen termes. À long terme, en revanche, la perspective est sombre.
Après moi, le déluge ? l’avenir en politique ?
P
u est-ce tout simplement trop difficile de prédire
ierre Gramegna (DP), ministre des Finances, l’assurait le 27 octobre dernier : « Il n’y a pas d’urgence à agir. » La veille, le Conseil national des finances publiques (CNFP) présentait son Évaluation de la soutenabilité à long terme des finances publiques. Une évaluation qui retient notamment que la « politique actuelle n’est pas soutenable à long terme ». Le président du CNFP, Yves Nosbusch (chef économiste chez BGL BNP Paribas), commentait : « Nous révélons l’ampleur des défis, mais ne nous prononçons pas sur le meilleur moyen de les surmonter. » Et d’évoquer la question de l’« équité intergénérationnelle ». En fait, l’institution confirmait dans son rapport un constat partagé par de nombreux économistes au Grand-Duché depuis un bout de temps : dans les prochaines décennies, les coûts liés
au vieillissement de la population ne sauront être compensés entièrement par la croissance de l’emploi et de l’économie. On pense notamment au président de la Caisse nationale d’assurance pension (CNAP), Robert Kieffer, qui a répété à maintes reprises au cours des dernières années que la promesse de pension, donc les dépenses auxquelles l’État s’engagerait, dépasserait du double les recettes par voie de cotisation. Et à aller jusqu’à comparer le système des pensions avec un système de Ponzi « à la Madoff ». Tandis que le CNFP confirmait que les perspectives à court terme sont très favorables et celles à moyen terme (horizon 2030) satisfaisantes, c’est bien le long terme qui inquiète, à savoir l’horizon 2060. La situation excédentaire des finances publiques résulte actuellement du solde positif de
ILLUSTRATION Maison Moderne
DIGEST
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POLITIQUE
COALITION
39% la caisse des pensions. Or, une fois déficitaire et les réserves épuisés, celle-ci ne pourrait qu’être financée par de la dette.
RESPONSABILITÉ POLITIQUE
En effet, le CNFP estime que « l’allongement de la durée de vie et l’arrivée à la retraite des générations du baby-boom entraîneront une augmentation du poids des dépenses de pension, de santé et d’assurance-dépendance dans le PIB ». À politique inchangée, mais en prenant en compte les mécanismes prévus dans la législation actuelle et la réforme de l’assurance-pension de 2012, les dépenses liées au vieillissement passeraient de 19,2 % du PIB en 2018 à 25,9 % du PIB en 2060. Ces coûts supplémentaires au niveau des pensions et de l’assurance-dépendance mèneraient à une dette publique de 161 % du PIB en 2060, à condition que la population atteigne 1,14 million d’habitants d’ici là. Or, selon les dernières prévisions de la Commission européenne, la population du Grand-Duché n’atteindrait qu’un million,. Ainsi, le ratio de la dette par rapport au PIB culminerait même à 209 %. À noter qu’une croissance démoDETTE PUBLIQUE
RISQUE ÉLEVÉ Les coûts liés aux pensions mèneraient à une dette publique de 161 % du PIB en 2060. PIB (%) 175 150 125 100 75 50 25 0 18 20 20 20
30 20
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graphique à un million représenterait la plus forte enregistrée dans l’Union européenne. Dans huit des neuf scénarios dessinés par le CNFP, qui se basent sur des « projections actuelles des autorités publiques », le pays serait exposé à un « risque élevé ». Partant de ce constat, le CNFP « recommande d’ores et déjà que l’objectif budgétaire à moyen terme, qui devra être fixé en avril 2019 pour les exercices 2020 à 2022, se situe dans une fourchette de +0,25 à +1,00 % du PIB ». Un tel ajustement ne garantissant que le respect de l’objectif à moyen terme (OMT) préconisé par l’UE et qui prévoit le financement d’un tiers des coûts dus au vieillissement, le CNFP rappelle que les deux tiers restants demanderont aussi à être financés : « Des choix politiques s’imposeront évidemment au-delà de cette seule fixation de l’OMT. »
PAS DE PANIQUE
« Le message du CNFP est de dire que si nous ne faisons absolument rien d’ici 2030, alors nous risquons de devoir prendre des mesures drastiques et impopulaires », estimait Pierre Gramegna. Selon le ministre des Finances, la situation serait « fantastique », car contrairement à certains États qui « paient les pensions avec l’argent courant, voire de l’emprunt », le Luxembourg aurait actuellement une réserve de pensions de 17 milliards d’euros. De quoi laisser une marge pour débattre « dans le calme », estimait le ministre de la Sécurité sociale, Romain Schneider (LSAP), dans un entretien avec Paperjam. Il rejoint le vice-Premier ministre, Étienne Schneider (LSAP), qui exclut toute idée de baisse des prestations ou d’augmentation de l’âge de départ à la retraite. Romain Schneider précise néanmoins que les recommandations du groupe de travail
Selon un sondage publié par le Tageblatt le 14 novembre, 39 % des 827 sondés seraient pour une coalition CSV–LSAP. 39 %, c’est aussi le résultat du CSV dans le même sondage.
chargé en décembre 2016 de discuter de la soutenabilité du système des pensions devraient être présentées dans les prochains mois. De quoi fournir des idées aux différents partis en vue des législatives du 14 octobre 2018. À l’image du président de fraction du CSV, Claude Wiseler, qui promet d’inscrire une réforme du système des pensions au cours des cinq prochaines années dans le programme électoral de son parti, le camp conservateur s’est d’ores et déjà accaparé le discours de la responsabilité envers les futures générations. Un discours qui pourrait séduire certains électeurs, tandis qu’il restera à prouver qu’un gouvernement puisse
dès à présent prendre des décisions impopulaires. Connaissant l’action politique luxembourgeoise, il est fort probable que les partis d’opposition, lors de la prochaine mandature 2018 – 2023, quels qu’ils soient, pourront adopter le même discours. L’action politique viendra quand elle sera urgente et inévitable. Plus le temps passe, plus les mesures qui s’imposeront seront douloureuses. En revanche, la transition écologique et numérique mènera peut-être avant l’échéance à un nouveau modèle social, qui supposerait néanmoins une refonte de la redistribution des gains de productivité. Là encore, c’est sans compter sur des imprévus. F. A.
STOCK-OPTIONS
ATTRACTIVITÉ VS JUSTICE FISCALE D’ici la fin de l’année, l’Administration des contributions directes signera une nouvelle circulaire concernant le régime des stoc -options.
L
e ministre des Finances, Pierre Gramegna (DP), l’annonçait lors de la présentation du projet de budget de l’État : le régime des stock-options serait modifié dans l’objectif d’être « plus juste et cohérent ». Ainsi, le ministère prévoit d’aligner le taux d’imposition actuel au demi-taux global de 21 %, la moitié donc, du taux maximal de 42 %. Le mécanisme, qui remonte à la réforme fiscale de 2002, permettrait actuelle-
ment aux cadres supérieurs qui en bénéficient de réduire leur taux effectif jusqu’à 10,5 %. Dans sa réponse du 28 février à une question parlementaire du CSV, le ministère estimait que le déchet fiscal se situerait entre 150 et 180 millions d’euros par an. En 2016, l’Administration des contributions directes aurait enregistré 617 plans stockoptions, dont 85 % concerneraient des options « souvent Décembre 2017 —
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POLITIQUE L E FA C E À FA C E
rattachÊes à des actions de l’employeur même , ce qui correspond plus ou moins à l’objectif du rÊgime. Le rÊgime s’Êtant nÊanmoins ÊcartÊ de ses objectifs, à savoir d’être  un moyen efficace pour renforcer la motivation et la loyautÊ du personnel d’une entreprise, ainsi que pour attirer des profils hautement spÊcialisÊs , le ministère confirmait quelques ajustements, mais ce par voie d’une circulaire de l’Administration des contributions directes, et non une loi. InterrogÊ par Paperjam, le ministère expliquait qu’une circulaire n’excluait pas la possibilitÊ de lÊgifÊrer plus tard. Avant de lÊgifÊrer, le ministère estime nÊanmoins nÊcessaire de disposer de toutes les donnÊes pour l’annÊe 2017. Les donnÊes sur les bÊnÊficiaires et les montants que les entreprises fournissent depuis janvier 2016 à l’Administration des contributions directes sont donc jugÊes insuffisantes. Face aux critiques, le ministère estime que le plus simple aura dÊjà ÊtÊ d’adapter le taux par circulaire, plutôt que de ne rien faire du tout.
”CHER PIERRE”
On apprenait dans l’hebdomadaire d’LÍtzebuerger Land du 20 octobre qu’en date du 28 septembre, le prÊsident de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL), Michel Wurth, envoyait une lettre au ministre. Dans son courrier, qui dÊbute avec  Cher Pierre , le reprÊsentant du patronat plaide pour un rÊgime des stock-options  aussi attractif que possible  et estime que les adaptations ne devraient  pas nÊcessairement faire l’objet d’une loi . Et de poursuivre :  Un dÊbat lÊgislatif exige du temps et provoque maintes remises en question, alors que les acteurs Êconomiques demandent à être rassurÊs.  Tandis que le ministère ne souhaite pas commenter ce courrier, le prÊsident de fraction du LSAP, Alex Bodry, jugeait sur 100,7 que la lettre de Michel Wurth serait une tentative de dÊfendre le point de vue d’un lobbyiste et que le gouvernement n’aurait aucune raison de se laisser impressionner. La prÊsidente 40 —
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PLUS DE PROTECTION POUR LES WHISTLE BLOWERS ? POUR
CONTRE
G EO RG E S BAC H
FRANK ENGEL
ÂŤ Surmonter la crainte de reprĂŠsailles Âť
L
e 24 octobre, Georges Bach votait en faveur de la rÊsolution du Parlement europÊen sur des mesures lÊgitimes pour protÊger les lanceurs d’alerte qui agissent dans l’intÊrêt public . L’eurodÊputÊ du CSV estime que, trop souvent, des employÊs renoncent à dÊnoncer des faits ou des situations qui relèvent de l’intÊrêt public, par crainte de reprÊsailles. Il rappelle notamment l’affaire LuxLeaks et le sort d’Antoine Deltour, l’ancien employÊ de PwC condamnÊ par la ustice pour avoir volÊ, puis transmis, des donnÊes à des journalistes. Or, selon l’eurodÊputÊ, dans certains cas, alerter la presse est indispensable, Êtant donnÊ que  quiconque ayant travaillÊ dans une entreprise sait qu’alerter la hiÊrarchie n’aboutit que rarement à un changement . Tandis qu’il reconnaÎt que  c’est un dÊbat sensible , car  i emment les atrons eu ent s’in quiÊter que quelqu’un divulgue des informations sensibles , il estime que si une source n’est pas protÊgÊe, elle n’osera pas rÊvÊler de mÊfaits. Même dans ces entreprises qui disposent d’une structure d’Êcoute neutre, un employÊ doit toujours surmonter une certaine inhibition, estime Georges Bach qui Êvoque la dizaine de cas de harcèlement dÊnoncÊs au Parlement europÊen. Un nombre bien infÊrieur au nombre rÊel. Preuve selon lui que les lanceurs d’alerte, essentiels pour assurer le bon fonctionnement des institutions, des entreprises et de la dÊmocratie en gÊnÊral, doivent être mieux protÊgÊs. Georges Bach ÊputÊ europÊen
V-
ÂŤ Ne pas professionnaliser la dĂŠnonciation Âť
F
ran ngel, lui, votait contre la rĂŠsolution du Parlement europĂŠen sur la protection des lanceurs d’alerte car, selon lui, la rĂŠsolution ÂŤ dĂŠpasse de loin l’objectif Âť. ÂŤ Je suis le premier Ă dire qu’il faut protĂŠger une personne qui dĂŠnonce un dĂŠlit Âť, assure l’eurodĂŠputĂŠ du CSV, qui ĂŠvoque Daphne Caruana Galizia, la journaliste maltaise qui fut assassinĂŠe alors qu’elle avait demandĂŠ la protection de la police. ÂŤ En revanche, je suis tout aussi rigoureusement o os la rote tion e erson nages ui nissent eu Âm mes e qu’est l’intĂŠrĂŞt public Âť, poursuit Frank Engel, qui se demande comment un individu peut avoir la prĂŠtention de pouvoir juger Ă lui seul ce qui est dans l’intĂŠrĂŞt public. En effet, il s’interroge sur le motif que peuvent avoir des employĂŠs pour vouloir dĂŠnoncer leur patron. Selon lui, la dĂŠnonciation peut servir d’ arme Âť, utilisĂŠe par un employĂŠ mĂŠcontent contre sa hiĂŠrarchie. Il aurait lui-m me constatĂŠ que des personnes innocentes pouvaient ĂŞtre accusĂŠes de harcèlement sexuel. D’autre part, il estime qu’il y a un ÂŤ risque que le statut de lanceur d’alerte soit instrumentalisĂŠ par des adversaires politiques ou ĂŠconomiques. ÂŤ Nous sommes en train e r er un s st me e non ciation, juge l’eurodĂŠputĂŠ. Nous avons ni ar rofessionnaliser le lan eur d’alerte. ran ngel estime par ailleurs que certaines informations, dĂŠfinies comme ÂŤ confidentielles par la loi, ne devraient pas ĂŞtre publiĂŠes, ÂŤ mĂŞme si certains se lĂŠcheraient les babines s’ils les avaient Âť.
Frank Engel ĂŠputĂŠ europĂŠen
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POLITIQUE
en 2011, alors que tous les collèges Êchevinaux ne sont pas encore mis en place.  Pour ce scrutin, le Mega avait adoptÊ une stratÊgie globale en finançant des projets aux côtÊs de sa propre campagne, incluant sensibilisation par l’information, encouragement des femmes à se porter candidates et tÊmoignages d’une cinquantaine de personnalitÊs de la vie politique, culturelle, Êconomique, associative, etc.  J’Êtais particulièrement fière de ce volet de la campagne, sur
de la fraction de DÊi GrÊng, Viviane Loschetter, demandait pour sa part que le ministre prÊsente les informations dont il dispose au Parlement. Selon le rÊdacteur en chef de la radio de service public, JeanClaude Franck, ce courrier serait un exemple de  lobbyisme Êconomique rÊussi . Alors qu’il existe des options d’ajustement qui permettraient de recadrer le
rÊgime des stock-options sur son objectif rÊel, le journaliste dÊplorait qu’en optant pour la voie d’une circulaire, le gouvernement Êcarte le Parlement et le Conseil d’État de la codÊcision, Êtouffant ainsi le dÊbat. De la sorte, le gouvernement donnerait l’impression qu’il ne souhaite tout simplement pas priver les gros salaires de leurs cadeaux fiscaux. F.”A.
COMMUNALES 2017
LA LENTE FÉMINISATION DES CONSEILS COMMUNAUX La progression du tau de femmes Êlues a repris, dopÊe par la multiplication des campagnes et initiatives en faveur de la paritÊ au sein des e Êcutifs politiques.
F
aut-il voir le verre à moitiÊ vide ou à moitiÊ plein ? Certes, le taux de femmes candidates aux Êlections communales n’a atteint que 35,78 %, bien en deçà du seuil admis pour parler de paritÊ, soit 40 %. Et le taux de femmes Êlues s’Êtablit à 24,75%, contre 75,25% pour les hommes.  Nous avions notÊ une stagnation lors des Êlections de 2011 du point de vue des Êlues, donc nous sommes au moins contentes de voir de nouveau une petite reprise, bien qu’effectivement, la progression soit très lente , commente Monique Stein, responsable de la politique communale au sein 42 —
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du Conseil national des femmes du Luxembourg (CNFL). Il est plus aisÊ pour les partis les plus grands de trouver des candidates à suffisance – DÊi GrÊng remportant la palme, avec 48,7 % de candidates et 40,2 % d’Êlues.  Le lien entre le nombre de femmes sur la liste et le nombre d’Êlues existe, en tout cas pour les grands partis , souligne Monique Stein.  Cela va dans la bonne direction, assure de son côtÊ Lydia Mutsch, ministre à l’ÉgalitÊ des chances (Mega). Nous sommes passÊs de 22 % à presque 25 % d’Êlues depuis 2011, et nous comptons dÊjà 47 Êchevines, contre 45
VERS UNE ”CULTURE DE VOTE EN FAVEUR DES FEMMES”
Parmi les initiatives financÊes par le Mega, le programme de mentoring  Pace  et le sÊminaire  Authentic political leadership ,
 Un meilleur Êquilibre dans le processus dÊcisionnel engendre un meilleur Êquilibre dans tous les domaines de la sociÊtÊ.  Lydia Mutsch Ministre à l’ÉgalitÊ des chances
lequel nous avons eu un retour très positif, insiste Mme Mutsch. Nous sommes tous convaincus qu’un meilleur Êquilibre dans le processus dÊcisionnel engendre un meilleur Êquilibre dans tous les domaines de la sociÊtÊ, et est bÊnÊfique pour cette dernière dans son entièretÊ.  Pour la ministre, le dÊbat sur la fÊminisation de la vie politique va en effet plus loin que le taux d’Êlues, amenant des discussions sur  la rÊpartition des tâches dans la vie
organisÊs par la Maison du coaching, mentoring et consulting. Une offre combinant mentorat et formations sur la prise de parole en public, le leadership d’opinion, etc.  40 personnes se sont inscrites, dont 36 femmes et 4 hommes , indique Rita Knott, directrice de l’asbl.  55% des femmes ont dÊposÊ leur candidature pour les Êlections, deux ont ÊtÊ Êlues, et un homme a ÊtÊ Êlu , sachant que certains n’ont pas ÊtÊ retenus sur la liste qu’ils visaient.
Colette Flesch, bourgmestre de la capitale entre et , et Lydie Polfer, bourgmestre par intermittence depuis , vont à l’encontre des clic Ês.
PHOTOS ĂŠbastien oossens, Ant ony e e
Pierre Gramegna reste plutôt Êvasif en ce qui concerne la rÊforme des stoc -options. Avant de lÊgifÊrer, il se contente d’une nouvelle circulaire.
privÊe, les femmes sur le marchÊ de l’emploi, dans les conseils d’administration, le fait que les enfants ne doivent pas constituer un obstacle à la carrière de la mère, ni du père‌  La ministre se rÊjouit de ce  revirement des mentalitÊs  enfin amorcÊ.
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E E CH NC AR LE M IO DE A V AN E L GR NTR CO
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VIOLENCE
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le icip Vil un g- rc M ur Pa bo du m trée xe l’en Lu de is, près lac lacis u G du G e a vis br ar m le p ve sur no h30 25 à 10 Le -vous
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STOP AGAINST
WOMEN
Dans le cadre de l’Orange Week, le Ministère de l’Égalité des chances soutient le ZONTA Luxembourg dans la lutte contre la violence à l’égard des femmes.
Programme intégral de l’Orange Week : www.mega.public.lu
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POLITIQUE
1963-2017
ÉVOLUTION DU TAUX DE FEMMES CANDIDATES ET DU TAUX DE FEMMES ÉLUES 40 %
Candidates (%) Élues (%)
30 % 20 % 10 % 0%
63 69 75 81 87 93 99 05 11 17 19 19 19 19 19 19 19 20 20 20
SOURCE CNFL
Une autre initiative avait dÊfrayÊ la chronique :  Madame on Tour , organisÊe par la patronne de la circonscription Centre du LSAP, la dÊputÊe CÊcile Hemmen.  Il y a quand même eu
11 candidates sur 15 du LSAP à Hesperange, et dans ma commune, à Weiler-la-Tour, 5 des 11 candidats Êtaient des femmes, alors que j’Êtais la seule en 2011, se rÊjouit CÊcile Hemmen. Plusieurs femmes ont pris la dÊcision de se prÊsenter à la suite d’un Êchange avec nous.   Ce sont des campagnes à reconduire et à Êlargir pour crÊer une vÊritable culture de vote en faveur des femmes , conclut Monique Stein, qui œuvre maintenant à maintenir la pression sur les conseils communaux pour qu’ils veillent à la paritÊ au sein de leurs diverses commissions de travail. Rendez-vous aux prochaines communales, puisque les Êlections lÊgislatives et europÊennes obligent de facto les partis à soumettre des listes paritaires, sous peine de voir leur financement tronquÊ. C.”F.
ÉTUDE ”RIFKIN”
 ON NE PEUT PAS S’ARRÊTER LÀ  Un an après l’Êtude dite  Rifkin , beaucoup de travail reste à faire pour aboutir à un modèle de dÊveloppement soutenable.
L
e 9 novembre, une confÊrence-dÊbat et un rapport intermÊdiaire faisaient Êtat de l’avancement du processus participatif de l’Êtude stratÊgique de la troisième rÊvolution industrielle. Étude produite par le futurologue amÊricain Jeremy Rifkin et prÊsentÊe un an auparavant. L’Êtude est censÊe servir de guide à la  transition vers un nouveau modèle Êconomique dÊfini notamment par le couplage des technologies de l’information, des Ênergies renouvelables et des rÊseaux de transport intelligents et en dÊduire une stratÊgie d’ensemble cohÊrente . En 63 pages, le rapport intermÊdiaire reprend certaines mesures concrètes, pour la plupart envisagÊes avant le rapport  Rifkin , comme par exemple l’internet de l’Ênergie, la promotion de l’ÊlectromobilitÊ, ou encore le dÊveloppement de quartiers dans l’esprit de l’Êconomie de partage. En outre, les neuf plateformes thÊmatiques prÊ-
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sentent de nouvelles pistes pour promouvoir tout ce qui va de l’Êconomie circulaire à l’Êconomie de partage, en passant par des incitations à faire du consommateur un  prosommateur . Le rapport conclut que  beaucoup de travail complÊmentaire reste à opÊrer pour avoir une vue holistique et intÊgrative satisfaisante et garante d’un dÊveloppement dÊfinitivement soutenable de l’Êconomie luxembourgeoise à long terme  et que  beaucoup de questions demeurent en suspens et requièrent que les composantes luxembourgeoises s’en saisissent, car les enjeux restent nombreux . Les auteurs du rapport Êvoquent la croissance dÊmographique, le mode de vie et ses standards, le rôle de la jeunesse et sa prise en considÊration dans les dÊcisions publiques, l’empreinte Êcologique, le système d’Êducation, le chômage, la pauvretÊ et l’exclusion sociale, le caractère intelligent de l’Êconomie nationale, et de nouveaux paradigmes à concrÊtiser.
Dans un Grand-DuchÊ de plus en plus crispÊ face à la croissance dÊmographique et la pression qui en rÊsulte sur le logement et la circulation, le processus Rifkin, dÊsormais dÊclinÊ à la sauce luxembourgeoise, est supposÊ  amortir  les effets collatÊraux de cette croissance. D’autre part, on tente d’encadrer les effets de la digitalisation, comme la connectivitÊ permanente des salariÊs, ou encore une spÊcialisation de plus en plus forte que tout le monde ne saurait suivre, et d’anticiper la robotisation et l’intelligence artificielle, qui pourraient bel et bien dÊtruire plus d’emplois qu’elles n’en crÊent.
LA RÉPONSE EST EN NOUS
Dans ce contexte, l’initiateur du processus, le vice-Premier ministre Étienne Schneider (LSAP), estimait lors de la confÊrence-dÊbat du 9 novembre que  les droits et acquis valables dans le monde analogue d’aujourd’hui doivent le rester dans un monde digital . Le ministre socialiste – qui estime qu’il faut  retrouver une narrative positive  pour faire bÊnÊficier tout le monde de la croissance – revendiquait à nouveau, lors de la confÊrence, une redistribution des gains de productivitÊ, Êventuellement sous forme de rÊduction du temps
du travail. Tandis qu’à un an des lÊgislatives, le LSAP revendique une approche plus sociale et que son partenaire, le DP, nuance cette dÊmarche, patronat et syndicats maintiennent leurs positions, souvent diamÊtralement opposÊes, en ce qui concerne la compÊtitivitÊ et productivitÊ et la redistribution de leurs gains. Pour remettre en question la notion même de la croissance, il ne reste que le Mouvement Êcologique, qui souligne que, même si elle Êtait qualitative, elle ne saurait être durable dans un Êcosystème limitÊ. Même si Étienne Schneider osait lancer l’idÊe qu’une augmentation intelligente du salaire social minimum serait une option pour rendre le Grand-DuchÊ moins attractif, le consensus politique demeure dubitatif quant à l’idÊe même de vouloir freiner le dÊveloppement Êconomique, même si les rÊelles retombÊes positives de l’arrivÊe de nouvelles entreprises restent souvent à dÊmontrer. En attendant, le modèle social luxembourgeois est financÊ par la croissance. Toute alternative nÊcessiterait la remise en question du mode de vie même des Luxembourgeois. La question est timidement lancÊe par les politiques. À la sociÊtÊ tout entière de rÊpondre. F.”A.
PRÉSENTÉES PAR
CARRIĂˆRES
StÊphane Haot, 41 ans, est le nouveau senior partner de Carlisle Management. Il va soutenir l’accroissement rapide des fonds de l’entreprise. Il Êtait prÊcÊdemment membre de la direction de SGG Group. FONDS D’INVESTISSEMENT ET SERVICES AUX FONDS
Charles de Kerchove a rejoint le cabinet Collin MarÊchal en tant que counsel. Il possède une vaste expÊrience en matière de fusions et acquisitions, de rÊorganisation de groupes internationaux
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et de litiges entre actionnaires. Il a Êgalement dÊveloppÊ de solides relations avec le Benelux et les pays de l’Est membres de l’Union europÊenne. BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL
NoÊmie Haller, avocate à la Cour, a rejoint Castegnaro – Ius Laboris Luxembourg en tant que senior associate. orte d’une e pÊrience de cinq annÊes en droit du travail, Me Haller est inscrite au Barreau de Luxembourg depuis 2012. BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL
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ÉCONOMIE
économie Reportée Suite à une révision de ses prévisions d’in ation pour 2017 et 2018 – respectivement 1,7% et 1,4%, soit 0,1% de moins que prévu pour cette année et 0,2 % pour l’année prochaine –, le Statec a indiqué début novembre que l’indexation des salaires initialement prévue au 2e trimestre 2018 sera reportée de trois mois. u-dessus Sans surprise, les prévisions de croissance de l’UE pour la période , dévoilées début novembre, sont particulièrement optimistes pour le Lu embourg. Bruxelles voit une hausse du PIB du rand- uc é de , en 2017, de 3,5 % en 2018 et de 3,3 % en . ’est bien au-dessus de la moyenne européenne, qui se situe à 2,3 % en 2017, à 2,1 % en 2018 et à , en , mais en dessous des prévisions de la ommission européenne, qui prévoyait ce printemps pour le Luxembourg 4,3 % de croissance en 2017 et 4,4 % en 2018. la hausse Après plusieurs années de stabilité, les émissions de gaz à effet de serre sont reparties à la hausse en 2017, selon les résultats du Global Carbon Project, une étude réalisée par des scientifiques du monde entier et publiée début
novembre en marge de la 23e conférence climat de l’Onu à Bonn, la . t si la ine et les tats- nis sont les plus gros pollueurs, l’UE arrive en 3e position avec 10 % du total des émissions produites à l’échelle de la planète. Un résultat qui rend la révolution industrielle encore plus urgente. Encourageant Même si les inégalités salariales existent toujours entre les deux sexes, elles ont beaucoup diminué ces dernières années. Selon Eurostat, les hommes sont encore payés 5,5 % de plus que les femmes au rand- uc é. n chiffre très encourageant, car il place le Lu embourg en première position au niveau européen, où la moyenne de cet écart est de 16%. Une 1re place partagée avec l’Italie, juste devant la Roumanie (5,8%) et la Belgique (6,5%). Peut mieux faire… Le climat des affaires luxembourgeois n’est pas si propice que ce qu’on pourrait croire. ’est en tout cas l’une des conclusions de la dernière édition du rapport Doing Business, que la Banque mondiale a publié début novembre. Le rand- uc é y occupe la 63e place. La protection des investisseurs minoritaires et les difficultés d’obtention de prêts sont les deux aspects qui tirent le pays vers le bas.
À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez informé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.
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PUBLICATION
Deux siècles d’histoire et une économie unique L’économiste Gérard Trausch s’intéresse dans un livre publié par le Statec à l’histoire économique, mais aussi sociale et politique, du Luxembourg. Une manière très pertinente d’éclairer les débats actuels.
ur le site d’ rcelor ittal à ifferdange, la roussgasmac inn (moteur à explosion) témoigne du patrimoine industriel du pays.
omment est-ce qu’un petit État, né à peu près il y a 200 ans, a pu franchir un ensemble d’étapes qui l’ont mené d’une économie agraire et pratiquement fermée vers une économie très ouverte et des plus prospères au monde ? La question que pose Patrice Pieretti, professeur d’économie internationale à l’Université du Luxembourg, dans sa préface du livre de Gérard Trausch, a le mérite de rappeler que pour savoir où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient. L’auteur de l’ouvrage comm e n c e do n c p a r rap p e le r qu’avant même la création du Grand-Duché, en 1815, c’est la Révolution française qui a amené
la modernité au Luxembourg, grâce à l’apport des Codes civil (1804), de commerce (1807) et pénal (1810). La France a également établi une nouvelle administration et favorisé la naissance d’une classe bourgeoise puissante qui va diriger le pays durant tout le 19e siècle, souvent aux dépens des ouvriers. Il explique ensuite que le régime néerlandais qui débute en 1815 et ne finira qu’en 1939 a représenté une période de régression économique pour le Luxembourg. À l’époque, le pays est très pauvre et les Pays-Bas imposent une fiscalité très lourde sans réinvestir dans les infrastructures locales, notamment rou-
PHOTO Gaël Lesure
DIGEST
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ÉCONOMIE
VALEUR
27 % tières, qui sont dans un état déplorable et constituent un frein au commerce.
L’IMPORTANCE DES CAPITAUX ALLEMANDS
L’indépendance du Luxembourg en 1839 et son passage sous influence prussienne marquent le début de l’émancipation économique du Grand-Duché. « En entrant dans l’union douanière allemande du Zollverein en 1842, le pays accède à un territoire économique bien plus large que ses frontières », rappelle Gérard Trausch. Cette première ouverture vers l’étranger va s’inscrire dans l’ADN du pays et permettre au Grand-Duché de se constituer une santé économique tout en se structurant comme État. Des infrastructures sont construites, notamment ferroviaires, et les communes mieux dotées. C’est dans ces années que s’organise également le crédit, avec la création en 1856 de la Banque internationale et de la Caisse d’épargne. La création d’un système bancaire permet de consolider l’activité économique luxembourgeoise, désormais prête à l’arrivée de l’industrialisation. Celle-ci débute doucement dans les années 1870, avant de s’accélérer à partir de 1879. En 1886, la première aciérie est érigée à Dudelange. « Il ne faut pas oublier l’intervention de l’étranger dans ce développement et rappeler que ce sont les capitaux allemands en majorité qui ont industrialisé le pays », note toutefois Gérard Trausch. La Première Guerre mondiale, qui se soldera par la fin du Zollverein, est un réveil douloureux pour le Grand-Duché. L’entre-deux-guerres est marqué par des évolutions sociales majeures dans la société, qui est encore contrôlée par la bourgeoisie et très inégalitaire. « Cette période est en effet caractérisée
par l’intégration du monde salarié dans la société civile », précise l’au te u r. O n n ote pa r exemple l’introduction du suffrage universel en 1919, puis l’instauration du dialogue social. Alors que la 2e révolution industrielle bat son plein en Europe avec l’arrivée de l’électricité et de l’automobile, le Luxembourg n’en profite que partiellement. Il est durement touché par la crise de 1929 du fait d’une économie trop dépendante de la sidérurgie. Mais c’est aussi l’époque de l’arrivée des premiers capitaux allemands et américains, qui fuient la mise en place de législations moins avantageuses. Ils trouvent au Luxembourg un contexte favorable dû, tout simplement, à l’absence d’un cadre financier. « Ce n’est pas le Luxembourg qui a cherché à devenir un paradis fiscal, mais ce sont des conditions extérieures qui l’ont ainsi entraîné », rappelle Gérard Trausch.
ANTICIPER LA 3e RÉVOLUTION INDUSTRIELLE
L’industrie sidérurgique du pays sortira intacte de la Seconde Guerre mondiale, ce qui permet au Luxembourg de retrouver rapidement la croissance. À l’époque, entre 80 % et 85 % de toute l’activité économique provient de la sidérurgie. La crise mondiale de ce secteur, dans les années 1970, place une nouvelle fois le pays devant les risques de la mono-industrie. Mais devant l’urgence, on choisit de répéter ce modèle en misant tout sur le secteur financier. L’auteur finit son ouvrage avec la troisième révolution industrielle. Le gouvernement semble avoir compris les leçons du passé en cherchant à diversifier son économie et à la faire reposer sur un modèle durable. Ce vaste chantier en cours est encore bien incertain. J.
M.
l s’agit de l’augmentation de la richesse mondiale en ans, selon le Global Wealth Report du Crédit suisse, pu lié mi-novem re. ien que pour la derni re année, cette augmentation s’él ve à , . Cette hausse re éterait notamment les gains importants enregistrés sur les marchés des actions.
INDUSTRIES CRÉATIVES
À L’ÉCOUTE DES ACTEURS Arrivé à la t te du luster industries créatives il y a si mois, Marc Lis a eu l’occasion d’aller à la rencontre des acteurs du secteur et de lancer plusieurs projets.
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a manière de penser de Marc Lis, directeur du Cluster industries créatives depuis le mois de mai, rejaillit sur la manière de travailler du cluster : inclusion, collaboration, workshops, rencontres… avec la volonté d’écouter la base et l’ensemble des acteurs avant de décider quoi que ce soit. « Ma philosophie n’est pas de dicter aux gens quoi faire et comment faire. M’adressant à des créatifs, je sais qu’ils ne manquent pas d’idées. » Pendant les premiers mois, Marc Lis, issu lui-même du secteur de l’audiovisuel, a donc rencontré « tout le monde » en visitant les entreprises et en écoutant les préoccupations de chacun. Il faut dire que le secteur est assez vaste, avec 12 branches d’activité qui ont été recensées avec des protagonistes de tailles très variées qui représentent au total pas loin de 7.000 personnes (6.600 en 2014), dont 40 % d’entreprises d’une personne ou d’indépendants. Après un premier workshop en janvier et le travail de Marc Lis avec le « comité de pilotage » (Jan Glas, Anna Loporcaro, Tania Brugnoni, Olivier Zephir, Gilles Scholtus), trois axes prioritaires ont été définis, dont le premier verra bientôt
le jour, à savoir la création d’un site internet qui a pour mission de rassembler tous les créatifs du Luxembourg sur une plateforme centralisée. Chacun pourra y créer un profil géolocalisé avec ses réalisations, ses compétences et ses projets. « Le but est de pousser à la rencontre et à la collaboration entre les créatifs, mais aussi de permettre aux clients potentiels de chercher des partenaires et de donner de la visibilité aux acteurs du secteur vers le grand public et les professionnels… », détaille Marc Lis. Le prestataire a été choisi : 101 Studios et Lightbulb vont travailler ensemble, et le premier minisite verra le jour avant la fin de l’année. « On espère pouvoir lancer le site fin mars 2018. » Le deuxième axe est celui de l’export, pour épauler les créatifs dans leurs démarches vers l’international. Un premier workshop a déjà eu lieu. « Il faut voir quels sont les outils et organismes existants, les faire connaître aux bénéficiaires potentiels, puis comprendre où sont les manques pour développer peut-être de nouveaux outils », avance-t-il. Enfin, le troisième dossier est celui du statut de l’indépendant. « L’une des voies est de changer le système des avances de cotisaDécembre 2017 —
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ÉCONOMIE D RO I T D U T R AVA I L
ÉNERGIE
Un mix encore bancal Avec Malte, le Luxembourg est l’ tat européen qui enregistre les plus faibles proportions d’énergies renouvelables dans sa consommation finale d’énergie. t dans la configuration actuelle, l’objectif de 11 % fixé par l’Union européenne d’ici 2020 semble difficilement atteignable.
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ne fois n’est pas coutume, le Grand-Duché est le mauvais élève de l’Union européenne. En 2009, Bruxelles fixait au pays l’objectif le moins ambitieux de tous les États membres en termes d’énergies renouvelables, après celui de Malte. Le Luxembourg devait ainsi atteindre d’ici 2020 une part des sources renouvelables dans sa consommation totale d’énergie de 11 %. À deux
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ans de l’échéance, le GrandDuché est, toujours aux côtés de Malte, l’État qui enregistre les plus faibles proportions d’énergies renouvelables dans son mix énergétique, soit 5 % selon Eurostat ou 5,59 % selon les chiffres du ministère de l’Économie. En 2004, l’énergie consommée au Luxembourg provenant de sources renouvelables ne représentait que 0,9 %. « Rien n’a été fait, par exemple, pour diminuer le tourisme à la pompe. Or, les carburants représentent plus de la moitié de l’énergie consommée sur notre territoire, même si les véhicules qui s’approvisionnent dans nos stations-service ne circulent pas forcément ici », est d’avis Paul Polfer, le spécialiste des questions énergétiques pour le Mouvement écologique. Si aucune décision politique n’a encore été prise pour réduire ce phénomène, il faut reconnaître que le gouvernement a multiplié les efforts ces dernières années pour encourager la production d’énergie verte. Devant le succès de l’installation de 4.590 panneaux photovoltaïques sur le toit de l’Atert-Lycée, l’exécutif promettait en décembre 2016 une répétition de ce projet sur 15 bâtiments publics, en construction ou existants, dans les deux années à venir. Et d’annoncer en septembre dernier, lors du lancement d’une nouvelle campagne de promotion de l’énergie photovoltaïque, que « pour la première fois en 2017, les énergies renouvelables produites au Luxembourg couvriront plus de la moitié de la consommation électrique des ménages ».
UN TOUR DE PASSE-PASSE
Mais le compte n’y est pas et les autorités sont bien conscientes qu’elles ne parviendront jamais à atteindre les 11 % fixés par Bruxelles d’ici 2020 dans les conditions actuelles. Dans son Plan d’action national en matière d’énergies renouvelables présenté en 2011, le gouvernement prévoyait déjà de réaliser 2 % de cet objectif en important de l’énergie propre d’autres pays de l’Union européenne. Et c’est chose faite. Le 26 octobre, le ministre de l’Éco-
MOTIVATION PRÉCISE DU LICENCIEMENT CONSTAT Aux termes de l’article L, « l’employeur est tenu d’énoncer avec précision par lettre recommandée, au lus tar un mois a r s la noti ation e la lettre recommandée, le ou les motifs du licenciement (…) fon s sur les n essit s u fon tionnement e l’en treprise, de l’établissement ou du service qui doivent être réels et sérieux ».
CE QUE DEVRAIT DIRE LA LOI La jurisprudence précise que les motifs doivent être rédigés avec une précision telle que leur énoncé même en révèle la nature et la portée exactes et permette tant au salarié d’en apprécier le caractère légitime ou non et de faire preuve de leur fausseté ou de leur inanité, qu’au uge de vérifier si les motifs s’identifient effectivement à ceux énoncés par l’employeur à l’appui du licenciement.
QUE FAIRE ? L’employeur doit donc prendre garde à la rédaction des motifs, prohibant ainsi les formules de style dans la lettre de motivation. Il ne suffit pas d’invoquer une baisse du chiffre d’affaires par rapport à l’année de référence choisie à son gré. Une fois le degré de précision requis par la loi et la jurisprudence atteint, l’employeur doit établir que les motifs sont réels et sérieux. Les pouvoirs de décisions quant à l’organisation ou à la réorganisation de l’entreprise, quant au choix discrétionnaire dans le licenciement ne souffrent e ception que lorsque le congédiement est sans lien avec la réorganisation et est exercé avec une légèreté blâmable.
L’AVIS Les employeurs doivent particulièrement être attentifs à la rédaction des motifs qui, bien qu’ils soient réels et sérieux, pèchent trop souvent par imprécision. Ils ne doivent pas faire l’économie d’une formation ou d’une assistance. Le prix à payer peut être lourd de conséquences dès lors qu’un licenciement serait déclaré abusif, soit que les motifs manquent de précision, soit qu’il ne présentent pas les caractères réels et sérieux requis par la loi.
avid ia ani Avocat à la our et fondateur de l’étude Giabbani spécialisée en droit du travail et en droit de la sécurité sociale. Il est aussi le rédacteur en chef de la revue L’actualité du droit du travail au Luxembourg.
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tions, d’impôts et de TVA pour être plus proche des situations en temps réel. Cela permettra d’éviter d’avoir à payer des avances trop importantes après une bonne année. » Les autres axes seront de mieux valoriser les acquis de l’expérience et de prendre en compte des nouveaux métiers qui n’existent pas encore dans la nomenclature des chambres professionnelles. « Des changements de loi devront être mis en place. La balle sera donc dans le camp des politiques, mais je sais que nous avons le soutien du ministère de l’Économie et de Francine Closener en particulier », affirme Marc Lis, en espérant voir passer le projet avant la fin de la législature. « Ces changements de statut dépassent le domaine des industries créatives et pourront avoir des incidences sur d’autres professions, comme coach sportif ou pédicure. » Développement d’un BTS autour du gaming, liste de tarifs, check-list pour lancer ou répondre à un appel d’offres ou un concours, mise en place d’événements pour « célébrer la créativité au Luxembourg »… La liste des projets du cluster est encore longue. F. C.
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ÉCONOMIE
(LPI)
LUXEMBOURG PERFORMANCE INDEX
DÉCEMBRE 2017 CHÔMAGE STAGNATION À 6 %
INFLATION LÉGÈRE HAUSSE
Le tau de c mage se maintenait à de la population active au 30 septembre 2017, lorsque demanl’Adem enregistrait dans ses listes . deurs d’emploi disponibles. Par rapport au même mois de l’année dernière, ce c iffre est en diminution de , . ette baisse profiterait au demandeurs d’emploi de moins de 30 ans, selon l’Adem.
Le tau d’in ation a connu une augmentation de , au mois d’octobre, appréciant la moyenne annuelle à , . ette ausse serait essentiellement due à l’augmentation des prix des produits pétroliers , , estime le tatec. our le reste, la variation a été très faible , .
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Johan Léonard a rejoint le département fiscal de NautaDutilh Avocats Luxembourg en tant que counsel. Il traite en particulier des aspects fiscau des fonds d’investissement, du private equity et du droit immobilier. Il est inscrit au Barreau de Bruxelles depuis 2011 et au Barreau de Luxembourg depuis 2014. Il est également membre de l’Association fiscale internationale (IFA).
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À ceux qui pensent que les Luxembourgeois n’ont pas l’esprit d’entreprise, l’étude internationale Global Entrepreneurship Monitoring, réalisée au Luxembourg par le ministère de l’Économie et la Chambre de commerce, prouve le contraire. n effet, plus de des - ans se sont lancés dans l’entrepreneuriat en ce qui place le pays au-dessus de la moyenne européenne. L’Estonie est l’élève modèle de l’ , avec , .
SOURCE Global Entrepreneurship Monitoring
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Part des nouveaux entrepreneurs dans la population gée de à ans.
CONFIANCE DES CONSOMMATEURS OPTIMISTES
FONDS UN SEUIL PSYCHOLOGIQUE EST PASSÉ
L’indicateur de confiance des consommateurs établi par la Banque centrale du Luxembourg (BCL) a significativement progressé au mois d’octobre pour atteindre son sommet historique de mai dernier (17). Ainsi, « toutes les composantes de l’indicateur ont olu fa ora lement e mois i l’e e tion e elle relati e la situation nan i re es ménages », note la BCL.
L’industrie lu embourgeoise des fonds a franc i la barre des . milliards d’euros d’actifs sous gestion et affic ait fin septembre un montant total de 4.037 milliards d’euros. Sur les 12 derniers mois, la croissance aura été de , . t, comme le pointe l’Association lu embourgeoise des fonds d’investissement Alfi , il n’a fallu que trois ans pour passer de 3.000 à 4.000 milliards.
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ENTREPRENEURIAT LE LUXEMBOURG SE DÉFEND BIEN
CARRIÈRES BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL
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SOURCE Statec
PRÉSENTÉES PAR
Hugo Arellano, avocat à la Cour, a été promu senior associate au sein du département Droit du travail et contentieux de l’étude CMS Luxembourg. Il a rejoint CMS en 2015 et est spécialisé dans la gestion de contentieux en droit commercial et civil. Il est inscrit au Barreau de Luxembourg depuis 2012.
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Estonie Lettonie Chypre ays- as Irlande Pologne Autriche Slovaquie Luxembourg oyaume- ni Croatie Portugal Slovénie Hongrie Suède Finlande Grèce France Espagne Allemagne Bulgarie Italie
nomie, Étienne Schneider, a signé avec son homologue lituanien le premier accord de ce type. Il permettra au Grand-Duché d’importer entre 2018 et 2020 de l’énergie propre – la quantité exacte n’a pas été communiquée. Un autre partenariat du même type devrait être signé avec l’Estonie d’ici la fin de l’année. Mais cette solution ne résout que partiellement le problème. Car les professionnels sont d’accord : le potentiel du Luxembourg en matière d’énergies renouvelables est bien là. « Les réglementations doivent être allégées, c’est clair, notamment pour accélérer les procédures nécessaires à l’installation d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques, qui durent aujourd’hui en moyenne trois à quatre ans, pointe le directeur commercial d’Enovos Luxem bourg, Jean-Luc Santinelli. Mais des progrès ont été faits, c’est indéniable. Nous sommes sur la bonne route. » J. M.
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espresso conversations envies Il a dormi à côté de ses machines. D’ingénieur à manager, Jacques Lanners a connu toutes les étapes du groupe familial Ceratizit, qui emploie désormais 9.000 personnes. Rencontre d’un président technicien en page 54. e vous fie pas à son calme apparent. Juliane Kokott n’a pas la main qui tremble lorsqu’il faut rendre des arrêts qui vont faire trembler la Place. Rencontre en page 66 au cœur de la Cour de justice de l’Union européenne. Dans la famille Oberweis, je demande Tom ! Président de la Chambre des métiers depuis quelques mois, celui qui se définit spontanément comme artisan pâtissier sait de quoi il parle, en page 80. Décembre 2017 —
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QG Le siège central du groupe Ceratizit est situé à Mamer où travaillent 1.300 personnes.
DE BLUES, JE VAIS
VOIR
LES MACHINES» C’est un des hidden champions du Luxembourg, ces quelques géants à l’international qui sont habituellement discrets dans leur propre pays. À la présidence du directoire de Ceratizit, Jacques Lanners conduit le groupe austro-luxem ourgeois dans un style direct teinté d’une profonde passion pour son métier. Et pour l’humain. Décembre 2017 —
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Jacques Lanners Président technicien
Monsieur Lanners, avec quelle méthode réalisez-vous vos acquisitions ou prises de participation à l’international ?
de l’argent afin de pouvoir continuer à s’autofinancer et satisfaire les actionnaires. Quels sont les produits qui vous permettent de gagner le plus d’argent ?
Nous passons vers un modèle autour de solutions globales, plus que des produits de masse. Auparavant, nous produisions des pièces standard, pour tout le monde. Les clients veulent à présent des produits spéciaux, ce qui fait que nous ne pouvons plus entièrement compter sur des économies d’échelle. Nous développons des produits avec les clients, en leur proposant toute la chaîne de production adéquate. Dès le moment où les clients valident une commande, les ingénieurs de part et d’autre sont mis en relation pour aboutir au produit final. Faire de beaux produits ne suffit plus, il faut qu’ils correspondent au besoin précis du client. Nous ne sommes plus à l’époque de Henry Ford, où une voiture était produite et puis vendue. Désormais, nous produisons ce que nous vendons. D’où la nécessité de disposer des bonnes compétences en interne et de faire preuve de flexibilité et d’innovation. La qualité du produit dépend du professionnalisme de nos équipes.
JACQUES LANNERS Nous utilisons un tableau reprenant des acquisitions potentielles, des entreprises qui pourraient bien fonctionner avec nous. L’acquisition de Komet en octobre dernier, en Allemagne, est le ous dé nissez-vous comme un leader fruit d’une relation entretenue depuis plus pragmatique ? de 20 ans. Komet était notre client. Il y a Disposant d’un background technique, je me définis volontiers comme pragmatique, trois ans, ils ont décidé de se lancer euxmêmes dans la fabrication du carbure. Nos avec les avantages et les inconvénients. ingénieurs les ont aidés à bâtir leur usine. Quels sont les avantages ? En 2006, nous les avions déjà approchés Le pragmatique a une vision assez carrée. dans le cadre d’une prise de participation, L’inconvénient est peut-être d’avoir des mais ils n’étaient pas prêts. Récemment, vues toutes faites rapidement. Mais il faut ils nous ont contactés pour nous faire part savoir écouter, ce que je fais. de leurs disponibilités. Comment passe-t-on d’un pro l
Quelle est votre grille de sélection pour ces éventuelles acquisitions ?
Nous voulons rester dans la métallurgie des poudres. C’est notre cœur de métier. Partant de ce socle, nous avons voulu élargir nos activités à la fabrication d’outils finis, par exemple les fraises ou les mèches en carbure monobloc, ce qui nous a permis d’élargir notre gamme de produits. Aujourd’hui, nous pouvons offrir un programme d’usinage complet à nos clients.
On parle donc de solutions globales et plus uniquement de produits…
La vision est en effet de ne plus offrir des produits, mais des solutions globales pour une application déterminée, afin d’aider le client à créer de la valeur ajoutée.
uelle est votre dé nition de cette fameuse valeur ajoutée ?
C’est tout ce qui rapporte, au sens large. Pourquoi investit-on dans l’industrie plutôt que dans la banque ? Parce que nous attendons un rendement supérieur. Et pour l’entreprise, la valeur ajoutée c’est créer
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technique à un rôle de président du directoire ?
BIO EXPRESS
JACQUES LANNERS EN CINQ DATES 1958 Naissance à Lu embourg-ville 1983 Un an après son entrée en tant qu’ingénieur en R&D chez Cerametal, il prend en charge le pro et d’une nouvelle filiale à Livange MSM (Master in Science of Management) à la Boston University 2001 Managing director de Cérametal 2017 Président du directoire de Ceratizit
équipe. Quand on regarde mon cursus, j’ai commencé en tant qu’ingénieur en mécanique, avant de passer en production. J’ai ensuite monté notre filiale à Livange que j’ai dirigée pendant sept ans. Ce fut une expérience formidable pour apprendre les aspects inconnus de la technique, mais aussi tout ce qui concerne l’administration, la gestion d’un bilan… J’y ai appris les notions de trésorerie et l’importance de faire des beaux produits, mais surtout des produits qui rapportent. Je suis ensuite revenu sur le site de Mamer pour prendre des responsabilités de production, puis de gestion de l’ensemble du site et du groupe. Quand j’ai commencé à Mamer, j’étais le 250e employé sur le site et le 400 e dans tout le groupe. À l’époque nous effectuions bien moins d’un milliard de chiffre d’affaires en francs luxembourgeois. En 2016, nous avons réalisé 850 millions, en euros.
J’ai d’un côté un bagage technique et d’un autre côté un MBA. Mais j’avoue que quand j’ai un coup de blues, je vais voir les Quelle est la recette de ce succès ? machines. Je suis directement requinqué. J’ai avec moi les bonnes personnes. J’aime aussi travailler avec les autres, en Vous n’aimez pas vous mettre en avant… J’ai pour principe d’engager des personnes qui ont des compétences supérieures aux miennes dans leur domaine. Choisir la bonne personne signifie trouver quelqu’un qui est loyal, qui croit en la société et qui a les compétences nécessaires. C’est ce que j’adore dans mon métier. Ceci me fait penser au livre Good to great. Son Depuis sa création il y a auteur, Jim Collins, dit que ce qui fait la plus de 95 ans, Ceratizit différence entre une bonne entreprise et développe et fabrique des une entreprise fantastique est le choix des produits en carbure, un bonnes personnes au bon poste. J’ai cette composé issu du carbone chance. Naturellement, il y a régulièrequi est associé avec ment « d es coups de bec », comme dans un d’autres matériaux pour mariage. Mais je préfère que le problème former des alliages en soit réglé plutôt qu’il soit latent, ce qui fonction de la destination pourrait mener au divorce. du produit ou de l’outil.
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R&D Le groupe a choisi de répartir sa recherche appliquée dans ses business units. Sa recherche fondamentale est en revanche centralisée au Luxembourg.
« Faire de beaux produits ne suffit plus, il faut qu’ils correspondent au besoin précis du client. » Décembre 2017 —
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SUR LA CARTE
ÉCONOMIE
CERATIZIT, LEADER MONDIAL Le groupe emploie, en direct, en participation ma oritaire ou en oint-venture, plus de 7.000 personnes à travers le monde. 9.000 lorsque les équipes allemandes de Komet seront intégrées. Le site luxembourgeois en compte 1.300. Détenues entièrement Participations majoritaires
Mamer (LU), 1.300 Ceratizit Luxembourg
Besigheim (GE), +1.500 Komet Puchheim / Munich (GE), 70 Becker Diamantwerkzeuge
Rancho Cordova (US), 80 Promax Tools
Los Angeles (US), 100 Best Carbide Cutting Tools
ptez-vous pour un management « interventionniste » ?
Reutte (AT), 850 Ceratizit Austria
Bangalore (IN), 45 Cobra Carbide India
échéant, à des partenaires financiers, en l’occurrence des banques qui nous suivent relativement facilement en raison de l’assise financière de notre groupe que j’évoquais.
Avec mes trois collègues du directoire, nous sommes là pour tracer les lignes ou dresser les remparts de sécurité. Mais nous laissons Qui sont vos concurrents ? évoluer l’équipe dans ce cadre, avec la resIl y a deux sortes de concurrents. D’un côté, ponsabilisation de chacun. La seule excepcertains plus gros comme Sandvik tion est une éventuelle période de crise. Il Coromant ou Kennametal, contre lesquels faut alors reprendre le volant en direct au nous nous battons en essayant d’être plus niveau de la direction du groupe. C’est ce rapides, plus proches du client. D’un autre que nous avons fait suite à la crise de 2008côté, il y a une multitude de petits qui ne 2009, lorsque la demande a chuté du jour disposent pas de la structure ni des capaau lendemain de 50 %, avec des répercuscités en recherche et développement. Nous sions sur le chiffre d’affaires, tout en devant essayons de les battre par le service et la composer avec des coûts fixes. qualité du produit. Suite à l’acquisition de D’où l’importance d’avoir aussi une Komet, nous sommes désormais 5e au assise nanci re suf sante pour tenir niveau mondial. le choc.
Cela a toujours été le leitmotiv de la maison. Nous voulons garder notre indépendance financière, pour ne pas être à la merci des banques. Nous sommes peu endettés. En tant que groupe familial, nous raisonnons à long terme, contrairement aux entreprises cotées en bourses. Nous disposons aussi de chemins de décision très courts, ce qui est un avantage significatif.
ur quelles ases nanci res sont réalisées vos acquisitions ?
Elles le sont majoritairement sur fonds propres. Nous faisons aussi appel, le cas
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Pas de doute, Jacques Lanners a son secteur et son entreprise dans le sang. À la question de la réindustrialisation du pays, sa réponse est sans ambiguïté : « Il faut réindustrialiser le pays car les services ne créent pas de la valeur ajoutée, ils jouent avec. » uant à la question sur la stratégie dite « Rifkin » d’implantation de la troisième révolution industrielle au Lu embourg, notre interlocuteur préfère « changer de sujet ».
Xiamen (CH), 2.000 - erati it Joint Venture -
Balzheim (GE) Günther Wirth, 450 Klenk, 120
Kempten (GE), 500 WNT
« RÉINDUSTRIALISER LE PAYS »
Quels sont les secteurs porteurs pour votre groupe ?
rons parmi les leaders dans l’usinage des jantes en alliage ou des disques pour freins. Nous sommes aussi actifs dans la construction, autour du bois et de la pierre. Hilti, le géant de l’outillage, est un de nos grands clients. Si vous disposez d’un foret à béton de chez Hilti, vous êtes sûr d’avoir du carbure fabriqué par Ceratizit. Si vous avez un rabot électrique, un grand pourcentage du carbure est fait par Ceratizit. Nous sommes aussi actifs dans la réduction d’usure, nous fabriquons des couteaux rotatifs utilisés dans la fabrication de couches pour bébé, de serviettes hygiéniques. Nous sommes aussi actifs dans la fabrication de moules pour les cannettes en aluminium, qui sont des pièces de très haute précision. Ce sont des domaines très intéressants.
Nous avons été historiquement actifs dans Comment est organisée votre division des produits de masse, comme des billes Recherche & Développement ? pour une célèbre marque de stylos. Nous Les headquarters de notre R&D sont nous sommes bien développés dans l’ausitués à Mamer. Dans le groupe, nous tomobile et l’aéronautique avec le travail occupons une centaine de chercheurs à du titane, de l’aluminium. Nous dévelopcette fonction. Le hub de la recherche pons des forets spéciaux pour le rivetage fondamentale est à Luxembourg, tandis dans l’aéronautique, ou encore des plaqu’une équipe de développement est en quettes pour l’usinage des pièces en alliage place par business unit pour s’occuper de titane que l’on retrouve dans le train de la recherche appliquée. Ce sont ces d’atterrissage ou dans les commandes des équipes qui développent des applications flaps d’un avion. En automobile, nous figuavec nos clients. Nous travaillons aussi
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ère
édition
Save the date
LES SAPINS DE NOËL DES CRÉATEURS À LUXEMBOURG Le Grand-Duché de Luxembourg accueille la 1ère édition des Sapins de Noël des Créateurs au profit de la recherche contre le cancer sous le patronage de Son Altesse Royale la Grande Duchesse de Luxembourg, Présidente de la Fondation Cancer.
Mercredi 6 décembre 2017 Hôtel Le Places d’Armes, 18, Places d’Armes 1136 Luxembourg – Grand-Duché de Luxembourg 18:00 à 20:00
Présentation des Sapins aux médias
Jeudi 7 au jeudi 14 décembre 2017 Hôtel Le Places d’Armes, 18, Places d’Armes 1136 Luxembourg – Grand-Duché de Luxembourg 12:00 à 19:00
Exposition ouverte au public.
Vendredi 15 décembre 2017
Contact : Stéphane Mockels lessapinsdenoeldescreateurs@vew.lu T. +352 621 880 990 Contact presse : Isabelle Remigius isabelle.remigius@republicain-lorrain.fr
Cercle Cité, Place d’Armes 2012 Luxembourg – Grand-Duché de Luxembourg 18:30 19:00 20:00 20:30
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Accueil des invités et visite de l’exposition Vente aux enchères, sur invitation Cocktail Dîner de gala, sur invitation
Visuel 2017 créé par Marc-Antoine Coulon@Galuchat
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« Nous voulons garder notre indépendance financière, pour ne pas être à la merci des banques. »
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QUO VADIS INDUSTRIE ?
PRÉPARER LE TERRAIN
4.0 Ceratizit est l’un des exemples de l’industrie luxembourgeoise actuelle : automatisée, orientée vers des produits de pointe et de niche. Des orientations qui nécessitent différents profils tec niques.
Jacques Lanners verrait volontiers la reconduction du gouvernement actuel au sortir des urnes l’an prochain. Il note en tout cas son engagement pour attirer de nouvelles industries au Luxembourg, de même que son action, couplée à celles d’acteurs du secteur privé, pour attirer des start-up. À son niveau, Ceratizit se rapproche aussi de jeunes pousses avec la perspective de l’évolution de son métier. « Nous analysons les évo lutions de l’industrie pour garantir la pérennité de l’entreprise dans les 20 pro chaines années. Il ne faut pas oublier que ce n’est pas avec les trophées d’hier qu’on va gagner les guerres de demain. » Décembre 2017 —
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ulti-casquettes, Jacques Lanners est aussi président du conseil d’administration du groupe automobile Losch. Il est membre du conseil d’administration d’AXA Luxembourg et des CFL.
« Le pays sans les frontaliers serait mort. C’est très clair. »
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beaucoup avec plus d’une douzaine d’universités, nous accueillons en permanence des étudiants en master ou des doctorants. Si nous voulons maintenir le site en Europe, nous ne pouvons plus faire des produits de commodities, il faut des produits à haute valeur ajoutée, ce qui passe obligatoirement par de la recherche et développement. Je vois un grand avenir à Luxembourg, avec l’attrait que le pays exerce au niveau de la Grande Région. Quand nous montrons à des chercheurs nos équipements, nous arrivons à attirer des gens de très haut niveau, car nous sommes équipés comme un laboratoire universitaire. Il faut dire que notre stratégie de recherche remonte à 1975. Nous avions déjà décidé de grandir en développant, et non en copiant. Ce socle est essentiel lorsque l’on sait que le cycle de vie des produits actuels est de plus en plus court. Le client est en permanence à la recherche de nouveautés, il devient en quelque sorte américain. Il nous dit : « I want it, and I want it now ! » Le client veut des délais courts, et ne veut plus avoir de stocks. La capacité à anticiper et à s’adapter est donc primordiale. tes-vous demandeur de davantage de souplesse au niveau de la gestion du temps de travail ?
Nous demandons un peu plus de souplesse au niveau des horaires variables, de la période de référence. Sur ces points, Luxembourg est un peu en arrière par rapport à d’autres pays. Nous gardons l’avantage de disposer d’une semaine de 40 heures et d’avoir cinq semaines de congés. Je salue d’ailleurs l’action du gouvernement en place, qui a effectué des améliorations conséquentes en matière de rapidité de livraison des autorisations et de réactivité des différentes administrations. Cela va dans la bonne direction.
LA POLITIQUE ?
« J’Y CROIS TOUJOURS » Engagé au sein de son entreprise, Jacques Lanners l’est aussi au niveau politique. Adhérant au DP, il s’est présenté en 2013 aux élections législatives, et cette année, il était aussi candidat lors du scrutin local d’octobre, dans sa commune de Steinsel. « Je me suis engagé en politique pour soutenir des copains. Je l’ai aussi fait pour changer les choses de l’intérieur, au lieu de toujours cri tiquer. J’y crois toujours. » Le patron de Ceratizit est l’un des quatre conseillers communaux élus sous les couleurs du DP.
a question du temps de travail revient réguli rement dans les discussions politiques. Comment concevez-vous cette notion en tant qu’industriel ? aut-il la repenser en profondeur ?
Je rappelle souvent au niveau du groupe qu’on paie nos équipes pour travailler huit heures. Il y a, certes, des moments nécessitant un effort supplémentaire, mais il est primordial que les gens puissent équilibrer leur gestion du temps. La work-life balance est très importante à mes yeux. Il faut que les employés à qui on demande un travail intensif puissent se découpler du travail, avoir des périodes de récupération, et éviter qu’ils soient encore en contact avec le boulot après le boulot. J’ai donné comme mot d’ordre de ne plus faire de mails après les heures de travail, car cela met les gens sous pression et ne rapporte rien. Avec les nouveaux outils de communication dont nous disposons, si nous ne fixons pas les règles du jeu, nous n’avons plus de vie privée.
DIVERSIFICATION
« NOUS POURRIONS ÊTRE FOURNISSEUR DANS LE SPACE MINING » Jacques Lanners souscrit volontiers au projet de space mining de l’exécutif, qu’il considère comme courageux sur ce dossier. « Quand on a lancé SES en 1985, tout le monde était dubitatif. Regardez maintenant la puissance que SES a prise au niveau mon dial, c’est fantastique. Je pense que le space mining va aller dans la même direction. » Et les retombées du projet pourraient aussi profiter à des acteurs locau comme Ceratizit. « Nous pourrions être des fournisseurs d’outils d’entreprises actives dans le space mining, estime Jacques Lanners. Les débouchés sont donc potentiellement importants. »
uelle est la technique qui pourrait disrupter votre secteur ?
avoir une taille critique par unité et répartir Il y en a plusieurs. Une d’entre elles s’appelle les productions en fonction de ces synere-mobility, la mobilité électrique. Si du jour gies. Nous avons ainsi dédié nos unités de au lendemain on arrêtait de produire des production en Europe par produit afin de voitures avec des moteurs à combustion, ne pas avoir de redondance et favoriser les nous perdrions 30 % de notre business. Un économies d’échelle. autre point important est l’industrie 4.0, Au niveau global, nous employons par exemple 2.000 personnes en Chine pour, qui permet de contrôler la production de manière intelligente. Selon nos calculs, si d’une part, servir le marché asiatique, mais tout le monde utilisait les outils de manière aussi pour produire des commodities pour optimale, on utiliserait 20 % d’outils en lesquelles les coûts sont trop élevés en moins. Nous devons composer avec ces tenEurope. Les produits high-tech sont en dances. C’est pour cette raison que nous revanche fabriqués en Europe. Il y a d’ailsommes actuellement occupés à travailler leurs une demande très importante pour autour de la fabrication de moules pour des cette gamme de la part de la Chine. artagez-vous le constat d’un dialogue moteurs électriques ou électroniques, pour compenser la fin éventuelle du moteur à social luxem ourgeois dif cile au niveau combustion. Ceci dit, je reste d’avis que le national, mais plus facile au niveau des moteur électrique n’est pas le moteur d’ave- entreprises ? Le problème, c’est que c’est toujours diffinir, ce n’est pas la bonne solution. cile. Il ne faut pas oublier qu’entre parteJe prêche contre les vents actuels, mais le véritable moteur vert est celui qui va n a i re s s o c i au x , l e s v i s i o n s d e s consommer moins de 3 litres d’essence par problématiques sont différentes. Si le patron 100 km. Dans le même temps, on parle de et le syndicat étaient toujours d’accord, un ne plus faire d’électricité nucléaire, ce qui des deux ferait mal son travail. Ce qui est veut dire exploiter des centrales à charbon important, c’est d’arriver à un résultat grâce comme c’est le cas en Allemagne. J’ai des à un compromis. Il faut aussi vivre et laisser doutes sur le caractère écologique de ce vivre. Il ne faut pas tout visser au maximum, mode de production. Quid, par ailleurs, de il faut que les gens qui travaillent dans le la production et du recyclage des batteries groupe puissent se permettre d’acheter des nécessaires aux moteurs électriques ? choses, de participer à l’économie locale. Si on paie des gens avec des clous, ils nous ’am ition du groupe à long terme estelle de rester avec un ancrage local fort ? répondront avec des clous. Nous voulons être à l’écoute du client, cela ue pensez-vous du dé at récurrent, passe par un ancrage local. Nous avons aussi mais important, de la soutena ilité du besoin d’une assise globale pour bâtir des syst me des pensions ? synergies au sein du groupe. Il ne faut pas Il y a certainement des gens plus intelligents oublier que nous avons une entreprise intenque moi pour faire des projections. La seule sive au niveau du capital, nous devons donc chose que je peux dire, c’est qu’il y a 20 ans, Décembre 2017 —
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HISTOIRE DE FAMILLES Ceratizit est le fruit de la fusion, en 2002, de deux entreprises familiales. D’une part, l’autrichienne Plansee Tizit, et d’autre part, la luxembourgeoise Cerametal.
POUR LA POSTÉRITÉ
1963 : UNE BILLE QUI CHANGE TOUT
RECONNU ET HONORÉ
Suite à la naissance de Ceratizit, le capital est resté au mains des actionnaires familiaux : la famille autrichienne Schwarzkopf à hauteur de 50 %, et les deux familles luxembourgeoises Lanners et Wolter, qui se partagent les 50 % restants. De gauche à droite, uy et T ierry olter, ean- aul et acques Lanners, Anne Lanners-de Rycker et Hilde Schwarzkopf et Michael Schwarzkopf.
C’est en 1963 que Ceratizit a inventé la bille pour stylo, qui sera ensuite utilisée par la – très – célèbre marque dont le nom ne peut plus être cité. « Ce marché a été un gros débouché », se souvient Jacques Lanners.
De nature plutôt discrète, Jacques Lanners avait été mis sous les feux des projecteurs en 2009 par l’intermédiaire du concours de l’ ntrepreneur de l’année organisé par EY. Autre moment d’émotion, le 23 juin 2017, lorsque le chef d’entreprise s’est vu remettre des mains du rand- uc et du Premier ministre Xavier Bettel le titre de commandeur de l’Ordre de mérite dans le cadre de la Fête nationale. « C’est une marque symbolique qui m’a vraiment touché », se rappelle Jacques Lanners.
on disait qu’on ne passerait pas le cap des années 2000 avec le régime des pensions, et ainsi de suite. Je ne suis pas compétent pour ce type de projection, je dis cependant qu’il faut faire attention, car on hypothèque tout de même l’avenir. aut-il maintenir le mod le de croissance du pays tel quel ?
Pour maintenir notre richesse, nous avons besoin d’une certaine croissance annuelle, d’un minimum de 4 à 5 %. Si la population active n’augmente pas, ou si l’on ne crée pas des méthodes qui permettent de réduire le pourcentage de population par rapport au PIB, nous allons avoir un problème. Arriverat-on à maintenir cette croissance en automatisant le processus, ou en faisant venir des travailleurs en plus ? La question est ouverte.
’intégration des étrangers qui ha itent au uxem ourg est aussi un su et récurrent qui vous occupe. Comment peut-on réussir ce pari ?
Le pays sans les frontaliers serait mort. C’est très clair. Au sein de notre site de Mamer, nous avons 80 % de frontaliers. Sur les 20 % restants, plus de la moitié sont des résidents non-luxembourgeois. Notre langue véhiculaire sur le site est le français.
a-t-il d s lors un faux dé at qui s’est installé sur l’intégration des étrangers ? 64 —
Lorsque nous organisons des activités extra-professionnelles, nous constatons que les collègues se retrouvent, que les familles viennent de partout pour participer. L’intégration est selon moi un faux problème. i c’était à refaire, signeriez-vous pour le parcours que vous avez vécu, avec un investissement personnel important ?
Ça fait 35 ans que je suis dans le métier et j’ai l’impression que j’ai commencé hier. Pour moi, la pire des choses serait de rechigner à effectuer 8 heures de travail en se levant le matin. Je n’ai jamais eu ce sentiment, le temps est passé très vite. Naturellement, il y a des hauts et des bas, mais quand on fait le bilan global, on se dit que c’était superbe.
ensez-vous dé à à votre succession ?
Oui.
ensez-vous souvent à vos prédécesseurs, à votre papa en particulier ?
qu’était ce métier, j’ai répondu que j’allais demander à mon papa ! À la maison, tout tournait autour de l’usine, papa était ingénieur, et pour moi, c’était évident qu’ingénieur était le métier que je devais faire, alors que je ne savais pas vraiment ce que c’était. Or, nous étions différents, car je n’aurais jamais pu composer avec tous les rôles comme il l’a fait. Il était directeur de l’entreprise, chef des ventes, chef de la recherche, chef de la production… Quand j’ai repris le flambeau, l’entreprise avait une telle taille que je n’aurais pas pu exercer tous ces rôles. La transition s’est bien passée, car mon père ne pouvait quasiment faire confiance qu’à lui-même en raison du développement historique du groupe, alors que je ne pouvais que me reposer sur des collègues lorsque j’ai pris mes fonctions. C’est là que la différence entre le spécialiste et le manager a joué. Papa était beaucoup plus le spécialiste, et moi, j’étais plus manager, malgré une approche technique.
Je pense souvent à mon papa. C’est lui qui ous lui dites merci de vous avoir donné m’a amené dans cette branche. Quand on entre à l’école maternelle, un des sujets de ce go t pour l’entreprise ? Absolument. Je lui dis aussi merci d’avoir discussion est le métier que l’on veut faire été très strict, beaucoup plus avec ses fils quand on sera grand. Certains disaient : « Je qu’avec les autres. C’est aussi ça qui nous a veux être avocat, pompier, etc. » J’ai renforcés. On n’est pas là que parce qu’on répondu, lorsque j’étais enfant, que je vous’appelle Lanners. lais être ingénieur. On m’a demandé ce
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« Si nous voulons maintenir le site en Europe, nous ne pouvons plus faire des produits de ‘commodities’. »
9.000 Le groupe Ceratizit emploie 7.000 personnes, et bientôt 9.000, avec l’ajout des effectifs de Komet.
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vocat génér 14 ans, Julia al à la Cour de ustic dans des af ne Kokott a rendu dese de l’Union européenn des entrepr faires sensi les comm conclusions devenues e depuis is e encontre av es le uxem ourg es le port du voile au travdes références ec un magis t a trat curieux ien placé pour le savoil ou la fiscalité , passionné et qui manieir. le mot uste .
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Auteur
Photographe
Camille Frati
Anthony Dehez
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Juliane Kokott Gardienne du droit européen
BIO EXPRESS 1957
naissance à Sankt Ingbert (Sarre, Allemagne) -
études de droit à Bonn et Genève
Madame Kokott, vous avez grandi à onn. uels souvenirs gardez-vous de votre enfance ?
J’ai passé mon enfance dans la Sarre. Je suis venue à Bonn plus tard. Ce que je retiens de l’après-guerre, c’est aussi le sort des membres de ma famille, qui n’avaient rien du tout et qui étaient venus comme réfugiés. Mon père est devenu maire à Sankt Ingbert. C’était comme une seconde naissance pour mes parents parce qu’ils avaient vraiment tout perdu. Finalement, il y a eu les années 1970 avec l’Allemagne qui devenait plus prospère. Mon père était humaniste, il parlait le grec ancien et le latin. Il m’a ainsi fallu apprendre le français parce que la Sarre était très attachée à la France. Il y avait pas mal d’industriels, des maires et des consuls de France à la maison. Mon père parlait finalement assez bien le français parce qu’il écoutait toujours des disques français à la maison.
’o venait votre famille ?
De Kaliningrad, qui est en Russie maintenant, pour ma famille du côté maternel. Du côté paternel, c’est Brieg, qui est en Pologne désormais, plus précisément en Silésie. J’ai visité Kaliningrad lors du 450e anniversaire de l’université début 1990 et j’ai aussi visité Brieg (qui s’appelle Brzeg de nos jours) avec l’avocat général polonais Maciej Szpunar. Il avait de bonnes relations à Brieg et a fait en sorte que je puisse voir la ville natale de mon père et la rue où se trouvait sa maison. Je ne connaissais pas l’adresse exacte mais j’ai cherché « Karl Kokott, juge » sur internet et j’ai trouvé un annuaire des années 1930. C’était incroyable. C’est une histoire de l’après-guerre. Mes parents étaient des réfugiés, puis il y a eu le rideau de fer qui les a empêchés de revenir. Malheureusement, ils sont morts et n’ont plus eu la possibilité de revoir ces endroits.
urant vos années de lycée en arre, est-ce que vous étiez dé à quelqu’un de tr s studieux, ou de plutôt fêtard ?
J’avais beaucoup d’énergie donc je pouvais faire les deux. Je ne sais pas si j’étais particulièrement studieuse, mais la littérature m’intéressait, les mathématiques aussi, j’adorais le sport. C’est facile si on est vraiment intéressé.
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master en droit à l’American University de Washington et assistance auprès de Thomas Buergenthal, juge à la Cour internationale de justice, ancien président de la our interaméricaine des droits de l’Homme diplôme de l’Académie internationale de droit constitutionnel à Tunis passage du Barreau doctorat en sciences juridiques à l’université de Harvard 1991
professeur visitant à l’université de Berkeley -
professeur dans les universités de Augsburg et Heidelberg -
titulaire d’une chaire à l’université de Düsseldorf -
titulaire de la chaire de droit international public, de droit international des affaires et de droit européen à l’université de aint- all uisse E U
avocat général à la CJUE
e droit sem le être une histoire de famille
Mon grand-père était juge et mon père a été maire, puis conseiller juridique de la Croix-Rouge allemande. Du côté maternel, c’est la théologie et l’économie qui dominaient. Mais je crois que ma mère a simplement décidé que je ferais du droit... Quand j’avais 7 ans, je signais « Dr. iur. » (docteur en droit, ndlr) parce qu’elle me disait que je ferais cela plus tard. Elle me disait aussi que j’aurais mes enfants pendant mon doctorat. Elle avait des idées très claires. En outre, je devais aussi apprendre le piano pour stimuler mon intellect lorsque je n’étudiais pas. Elle a fait de la germanistique, mais elle disait que c’était trop ennuyeux pour moi et que je n’y rencontrerais que des filles, alors qu’à cet âge-là, il fallait aussi que je rencontre de jeunes hommes [sourires]. Elle a pensé à tout. Et ça s’est passé un peu comme ça.
ous êtes tr s o éissante alors
[rires] Oui.
u-delà de cette prédisposition familiale, est-ce que vous aviez vraiment une appétence pour le droit ?
J’aime rechercher et aller au fond des choses. Ce sont un peu les hasards de la vie.
uand vous avez commencé vos études de droit, est-ce qu’il y avait une mati re qui vous intéressait plus particuli rement ?
J’ai toujours voulu ouvrir mon horizon vers les autres systèmes de droit, les autres cultures juridiques et les autres pays. Cela m’a naturellement conduite vers le droit international à cette époque. Maintenant, chaque matière est internationalisée, mais autrefois, c’était du droit international public. J’ai commencé avec les droits de l’Homme et le droit constitutionnel.
ous avez étudié en llemagne, en uisse, en unisie, ensuite aux tats-Unis
Par curiosité. Cela m’intéressait.
onc à l’époque, vous n’aviez pas de plan de carri re.
J’avais deux choses en tête : diplomate et professeur. Au début, je voulais être maire, comme mon père, parce que, dans cette fonction, on voit ce qu’on fait, on peut réaliser des choses concrètes. Après, j’ai voulu devenir diplomate, parce qu’à Bonn, tout le monde était fils ou fille de diplomate, et tous les quatre ans, on découvre le monde. Je trouvais cela attirant. Puis j’ai commencé à me pencher plus profondément sur le droit et j’ai découvert que j’aimais les bibliothèques. Maintenant, ce sont les ordinateurs. J’utilise notamment ma tablette pour lire les jugements, pour travailler, etc.
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« L’enjeu actuel est de distribuer d’une façon équitable les revenus du monde. »
Co-doyenne Juliane Kokott a été nommée avocat général par le gouvernement allemand en 2003, en même temps que la juge espagnole Rosario Silva de Lapuerta.
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ourquoi votre choix de carri re s’est-il nalement arrêté sur le droit plutôt que la diplomatie ?
La diplomatie requiert trop de communication. Il faut constamment communiquer, et cela va à l’encontre de mon envie de recherche. Je ne pouvais pas combiner mon amour pour les bibliothèques avec tous les événements, les réceptions qui accompagnent la vie de diplomate. J’aime bien communiquer, mais j’ai besoin de temps pour réfléchir.
ous avez également effectué plusieurs sé ours aux tats-Unis, notamment comme doctorante à arvard et comme professeur visitant à Berkeley. a vie américaine vous a plu ?
Ça m’a beaucoup plu, oui. Washington est une ville très agréable, très ouverte, très chaleureuse. De plus, si on travaillait bien, on avait vraiment beaucoup plus de possibilités qu’en Allemagne où, à cette époque, devenir professeur en étant une femme était vraiment exceptionnel. En Allemagne, il y avait toutes sortes de préjugés, et tout était difficile et hiérarchisé. Il y avait une autre approche face à tout cela aux États-Unis, moins compliquée, moins hiérarchisée, plus ouverte.
ur quoi votre doctorat à arvard a-t-il porté exactement ?
La question des droits de l’Homme en droit international et droit comparé avec la charge de la preuve.
C’était aussi une époque o la ustice internationale était moins reconnue qu’au ourd’hui.
Il y a des vieilles cours, comme la Cour internationale de justice. La Cour de justice de l’Union européenne, alors appelée Cour de justice des communautés européennes, avait quant à elle beaucoup moins de compétences.
uelque part, cela mêlait un peu votre go t pour la diplomatie et pour le droit
Oui, c’est vrai. La CIJ combine les deux aspects. Je le réalise seulement maintenant. Si on me demande ce que je fais ici, il y a, je pense, un bon pourcentage de diplomatie aussi.
Et n’avez-vous pas eu envie de vous installer dé nitivement aux tats-Unis pour éné cier de ces ouvertures ?
JULIANE KOKOTT AU SEIN DE LA CJUE C U Un à deux avocats généraux parmi les 11 nommés rédigent des conclusions retraçant les enjeux soulevés par chaque affaire.
JU E De 5 à 28 juges siègent en fonction de la complexité de l’affaire.
COUR Juliane Kokott se voit attribuer par le premier avocat général une quarantaine d’affaires chaque année.
QUESTION PRÉJUDICIELLE POSÉE PAR UNE JURIDICTION NATIONALE
POURVOI APRÈS UN ARRÊT DU TRIBUNAL DE L’UE
RECOURS EN MANQUEMENT, EN CARENCE OU EN ANNULATION
Affaires traitées par Mme Kokott
Affaires traitées par Mme Kokott
Affaires traitées par Mme Kokott
L’affaire Achbita, née du licenciement d’une agente d’accueil de G4S refusant d’ôter son voile au travail, a été portée devant la CJUE par la Cour de cassation belge.
Dans l’affaire Global Steel ire , plusieurs entreprises de l’acier contestent devant la Cour la confirmation par le tribunal de l’amende in igée par la Commission pour entente illicite entre 1984 et 2002.
ans l’affaire , la Commission a déposé un recours en manquement contre le rand- uc é pour avoir transposé la directive TVA de manière trop généreuse envers les groupements autonomes de personnes.
Nous n’avons pas beaucoup le temps d’enseigner ici. En tout cas, pas de façon régulière. C’est impossible. Je pense qu’il y a vingt ans, on pouvait peut-être donner un cours le lundi, mais maintenant, le travail est trop intense. En plus, du point de vue géographique, c’est un peu compliqué parce que ma famille est toujours à Heidelberg. Je donne des conférences de temps en temps à Oxford, Yale, Michigan et Cambridge. À Yale, il s’agit d’une rencontre entre les juges des cours constitutionnelles du monde entier. Il y a environ deux tiers de juges constitutionnels, un tiers de professeurs de la faculté de Yale et quelques autres personnalités comme des juges de la Cour suprême américaine. Nous échangeons sur les différentes approches, sur la question des réfugiés, des prisons, la gestion des affaires. Toutes sortes de choses auxquelles nous sommes confrontés.
cute avec des juges ou académiciens des États membres, parce qu’ils connaissent des détails de la jurisprudence. Je trouve que les fiscalistes sont des gens spéciaux, ils sont très critiques et je fais de mon mieux pour défendre la Cour [rires]. a scalité fait d’ailleurs partie de vos su ets de prédilection.
Oui, et je trouve ça très intéressant, parce que l’enjeu actuel est de distribuer d’une façon équitable les revenus du monde. Et ça renoue avec mon intérêt originel du droit international public, dans une matière qui touche toute personne ou presque.
n est vraiment sur une nouvelle évolution de cette mati re, alors que, pendant longtemps, il n’y avait pas de réelle remise en cause.
Une des raisons pour lesquelles je suis reveAbsolument, c’est incroyable. nue est que je préfère le droit allemand. Je partir de quand avez-vous ressenti la montée en puissance de cette mati re ? le trouve plus systématique que le droit américain, avec sa case law, ses treaties. ors de ces rencontres-là, quelle image Cela remonte déjà à mon entrée à la Cour de la CJUE recueillez-vous ? Trop de mots, trop de phrases… en ce qui concerne les questions de fiscalité Ils ne suivent pas tellement les détails. Et ous êtes revenue en llemagne et avez directe. Mon mentor m’avait dit à l’époque pendant longtemps enseigné à l’univeren général, je pense que l’image de la Cour que je devais m’occuper du droit fiscal eurosité de aint- all, en uisse. Continuezest relativement bonne. Les discussions péen et même écrire un livre sur le sujet. vous à le faire ? sont plus intenses naturellement si on disC’était en 2003. Il était constitutionnaliste 70 —
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veille
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et spécialisé en droit international public, mais il a vraiment été clairvoyant à cet égard. C’était l’époque des grands arrêts sur les libertés fondamentales et le système des impôts directs. Les entreprises pouvaient transférer leurs gains dans des pays avec peu de taxes et transférer leurs pertes dans des pays avec une haute taxation. C’était juste avant l’arrêt Marks & Spencer de 2005 (selon lequel l’exclusion de la possibilité pour une société mère britannique de pouvoir imputer sur ses résultats les pertes subies par une filiale résidente d’un autre État membre de l’Union européenne alors qu’elle peut imputer sur ses résultats les pertes subies par une filiale résidente du Royaume-Uni constitue une atteinte à la liberté d’établissement dans cet autre État membre, ndlr), qui était un peu un compromis. Cela a toujours été intéressant. Aujourd’hui, avec la digitalisation de l’économie, les liens traditionnels comme la résidence, cela devient plus difficile de savoir où taxer. En plus, il y a ces tendances internationales telles que la lutte contre le Beps au niveau de l’OCDE ; l’Union européenne s’oriente beaucoup dans cette direction et tout le monde parle de la lutte contre les abus. Et puis, on peut se demander ce qu’il advient des droits du contribuable. Ce qui me ramène aux droits de l’Homme. ’ailleurs, l’arrêt erlioz se place ustement dans cette optique, en mettant en balance les droits du contribuable et la nécessité de lutter contre l’évasion scale.
Oui, cet arrêt est très important pour la protection des données. Il peut être un modèle, parce que l’échange des données n’intervient pas seulement dans l’Union européenne, mais dans le monde entier.
Est-ce que vous choisissez vos affaires ?
Non. Les avocats généraux peuvent indiquer leur intérêt pour une matière ou une affaire, mais en général tout le monde s’intéresse aux mêmes sujets – sauf peut-être la TVA... En principe, nous sommes vraiment généralistes. Je traite aussi bien des affaires de concurrence, d’environnement, de droit européen privé que de droits de l’Homme, avec l’affaire du foulard.
imeriez-vous vous spécialiser davantage, vous concentrer sur certaines mati res ?
Je trouve fascinant de pouvoir toucher à toutes les matières. C’est peut-être une des rares positions où on a la chance d’avoir une vue générale, un peu comme les juristes d’autrefois. Mon père me disait toujours de lire aussi la Neue juristische Wochenschrift, parce qu’il ne fallait pas que je me concentre sur une seule matière. Et à la CJUE, c’est possible.
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CE QU ’IL PE NS E D’E LLE
ANTONIO TIZZANO, VICE-PRÉSIDENT DE LA CJUE « J’ai le plaisir de co nnaître Juliane o ott depuis ans, c’est-à-dire depuis que, en tant que premier avocat général, e l’a i accueillie à la our, o elle est parve nue à l’issue d’un parcours profes sionnel riche et prestigieux, ponc tué de succès universitaires incontes tables. Je me rappelle que Madame Kokott s’est installée à la our av ec la discrétion qui lui est propre , mais également avec une volon té forte et claire d’exercer pleinement des fonctions qu’elle avait longuem ent souhaitées. J’ai rapidement admi ré son sens du devoir, son dévo uement absolu au travail, le soin dé ployé dans la gestion de son cabin et et de ses référendaires. Mais Juliane Kokott n’est pas qu’une impressionnante ma chine de travail et une infatigable au trice de conclusions, dont on peut légitimement discuter les résultats , jamais la qualité, la profondeur d’a nalyse et l’exhaustivité des reche rches. Elle est également une collè gue attentive, toujours aimable et disponible pour les autres. »
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«J’aime rechercher et aller au fond des choses. »
Généraliste et spécialiste Comme les autres avocats généraux, uliane o ott s’intéresse à toutes les matières juridiques, avec une préférence pour la fiscalité.
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Le droit fiscal m’intéresse. C’est vraiment une matière dynamique. Le droit bancaire et la surveillance prudentielle des banques sont également intéressants, mais moins tangibles. Le droit de la concurrence aussi. Le droit fiscal revêt quant à lui une certaine technicité, il est un tout petit peu mathématique, et cela me plaît. À l’inverse, vous avez aussi livré des conclusions très attendues – et suivies par la Cour dans l’affaire ch ita, l’une des deux affaires ayant pour en eu le port du voile islamique au travail. Ce sont des sujets vraiment très délicats, tr s sensi les actuellement.
Extrêmement. C’est aussi un sujet de longues années de recherche pour moi, d’autant plus qu’à Tunis, je côtoyais des femmes en foulard, ainsi que différentes cultures.
On sent beaucoup de précautions dans vos conclusions. Comment procédezvous pour ces affaires particuli rement sensi les ?
J’essaie de peser chaque mot.
Comment travaillez-vous sur une affaire ?
Nous avons un dossier assez volumineux que nous lisons. Nous élaborons nos idées. Nous discutons. J’ai toujours un référendaire qui lit le dossier en même temps que moi, donc je discute avec lui, et si c’est quelque chose de vraiment très controversé, nous organisons une petite table ronde, par exemple dans l’affaire du foulard ou pour l’adhésion de l’UE à la Convention européenne des droits de l’Homme. Mais c’est plutôt l’exception, parce qu’on a beaucoup d’affaires.
Cela vous arrive-t-il de vous réunir avec les autres avocats généraux ?
Non, pas vraiment. Chacun rédige ses propres affaires.
iriez-vous que ce travail repose davantage sur la ré exion que sur la recherche ?
problèmes nouveaux, alors qu’ici, on rencontre toutes sortes de questions inédites, par exemple la question de savoir si une imposition progressive peut constituer une aide d’État (la Commission ayant adopté cette approche). On peut discuter avec des collègues, se demander si nos réflexions ont du sens. Mais en général, il n’y a jamais beaucoup d’articles, de livres ou de travaux académiques qui peuvent nous aider. Et c’est une ré exion qui s’affranchit de ce que peuvent dire à l’audience, par exemple, les États qui interviennent ou même la Commission, comme dans l’affaire de la sur les ap.
Je dois dire que l’argumentation de la Commission était vraiment bizarre. Elle a présenté une vue spéciale de la genèse de l’article 132. Mais en effet, nous ne sommes pas obligés de suivre la Commission, pas plus que les autres parties ou les États membres. Pas du tout.
Les juges ne sont pas non plus tenus de suivre votre argumentation.
Non, et un autre avocat général avait une autre opinion dans l’affaire que vous venez d’évoquer.
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CONNECTÉE Juliane Kokott parle de ses « amis électroniques - deu smartp ones, une tablette, une liseuse et un ordinateur portable. « Je lis les arrêts sur un téléphone, les conclusions sur l’autre, des articles sur la tablette. J’utilise la liseuse pour consulter du droit romain, de vieux livres, John Stuart Mill par exemple. t l’ordinateur pour rédiger ses conclusions. « C’est formi dable, on arrive à travailler sur tellement de choses en très peu de temps ! Autrefois, il fallait monter sur un escabeau pour chercher un livre, etc. »
… Et une autre argumentation qui aurait plu davantage au secteur nancier luxem ourgeois.
[rires]
Le Luxembourg a également connu cela, avec l’arrêt sur les bourses d’études pour les frontaliers. Et c’est quelque chose que peut-être le grand pu lic ne comprend pas ien il n’y a pas qu’une seule fa on d’interpréter les choses. a Cour peut changer de urisprudence. ar exemple, concernant la sur les ap, elle est allée beaucoup plus loin dans ses arrêts Aviva et DBN Banka que dans sa décision sur le recours en manquement Commission contre uxem ourg.
Personne ne l’avait prévu. Sans doute aussi C’est plus de réflexion, parce qu’il y a en parce que la Cour est plus libre de général peu d’articles – hormis sur le foulard, où il en existe un millier. S’agissant de répondre dans le cadre d’un renvoi préjul’affaire du foulard, je suis vraiment spéciadiciel que dans celui d’un recours en lisée dans cette matière : depuis 20 ans, j’écris manquement. des commentaires sur le droit constitution- Les juges ne suivent pas toujours les nel dans le Kommentar Sechs en Allemagne, conclusions de l’avocat général. ue j’ai discuté à de nombreuses reprises avec ressentez-vous lorsque cela vous arrive ? mes collègues de la Cour constitutionnelle, En général, dans le processus juridique et j’ai même échangé sur cette question avec des Cours constitutionnelles, il y a des opides archevêques. Je ne suis donc pas partie nions dissidentes, mais nous ne connaisde zéro dans cette affaire. sons pas cela à la CJUE. Je trouve cela Pour d’autres affaires, comme Aviva normal que les juges ne suivent pas systé(TVA sur les Gap dans les assurances, ndlr), matiquement mon opinion, mais cela ne il n’y avait tout simplement rien. Dans ce doit pas arriver trop souvent, parce qu’il cas, c’est essentiellement de la réflexion. faut être utile à la Cour, et on n’est utile Est-ce cela qui vous pla t aussi, lancer que si la Cour suit dans la plupart des cas une ré exion nouvelle sur un su et ? ce que l’on propose. D’un autre côté, les Je trouve cela très intéressant. Lorsqu’on est juges ne doivent pas toujours suivre aveuglément les conclusions de l’avocat professeur, on ne trouve pas tellement de
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CLIN D’ŒIL
VISITE DE PRESTIGE « J’accompagnais souvent mon père lorsqu’il recevait de la visite en tant que maire de Sankt Ingbert, dans la Sarre. Cela nous faisait plaisir à tous les deux. Sur cette photo, j’ai environ 4 ans et j’accueille Konrad Adenauer (chancelier de la RFA, ndlr). »
VU À LA TÉLÉVISION «Cette photo me représente lors de l’émission Die sechs siebeng’scheiten (‘Les sept futés’, ndlr) sur ZDF en mars 1975. Il s’agis sait d’une compétition entre écoles. »
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DES AFFAIRES RETENTISSANTES Juliane Kokott a eu l’occasion de rédiger des conclusions dans des affaires sensibles et emblématiques.
LE PORT DU VOILE AU TRAVAIL Conclusions dans l’affaire Achbita, arrêt du 14 mars 2017 « Alors qu’un travailleur ne peut pas ‘laisser au vestiaire’ son sexe, sa couleur de peau, son origine ethnique, son orientation sexuelle, son âge ou encore son handicap dès qu’il pénètre dans les locaux de son employeur, on peut en revanche attendre de lui une certaine retenue pour ce qui concerne l’exercice du culte au travail, que ce soit en matière de pratiques religieuses, de comportements motivés par la religion ou, comme en l’espèce, de tenue vestimentaire. »
LES SERVICES FINANCIERS ET LES ASSURANCES PRIVÉS D’EXONÉRATION DE TVA SUR LES GAP Conclusions dans les affaires Aviva et DNB Banka, arrêt du 21 septembre 2017 « Une interprétation extensive de la notion de ‘groupement’ aboutit à un modèle d’optimisation fiscale très facile à mettre en place, en particulier pour les groupes qui opèrent à l’échelle mondiale. Il leur suffirait [...] de créer avec leurs entreprises opérant dans l’Union un groupement ayant son siège dans un pays tiers sans TVA [...] qui se procure tous les services de tiers qui étaient jusqu’alors acquis dans l’Union grevés de la TVA. »
LE FISC FRANÇAIS ET LA DIRECTIVE MÈRE-FILLE Conclusions dans l’affaire Eqiom, arrêt du 7 septembre 2017 « La réglementation litigieuse va au-delà de ce qui est nécessaire pour lutter contre l’évasion fiscale, en ce que son application a pour résultat que les sociétés qui entendent bénéficier de l’exonération de la retenue à la source, du simple fait qu’elles sont directement ou indirectement contrôlées par une personne qui ne réside pas dans l’Union, voient peser sur elles la charge de la preuve de l’absence d’abus. »
28 pays, un droit européen Juliane Kokott estime qu’il est aisé de surmonter les cultures pour appliquer un seul et même droit dans toute l’UE.
général, parce que le droit permet sou- Comment vous détachez-vous de votre vent différentes interprétations et le nationalité, de votre culture, pour public doit aussi voir les diverses possibi- essayer d’avoir une vision européenne ? lités de raisonnement. C’est pour cela que Nous appliquons le même droit, et cela la Cour désigne deux avocats généraux si facilite énormément les choses. C’est la l’affaire a trait à une question très controbase des discussions. Les méthodes sont versée comme le foulard. peut-être un peu différentes, mais en principe, c’est moins difficile qu’on ne le pense. C’était aussi le cas dans les affaires des mères « commanditaires » – deux femmes Mon professeur américain, Thomas qui ont fait appel à des mères porteuses à Buergenthal, qui était juge à la Cour interl’étranger et se sont vu refuser le congé nationale de justice et auparavant prédes professeurs et des collègues. En maternité dans leur État membre (arrêts sident de la Cour américaine des droits de Allemagne, on a souvent pris des profesC.D. et Z, 18 mars 2014, ndlr). C’était assez l’Homme, a toujours dit : « Les bons juristes seurs de droit public pour ce poste. controversé. J’étais pour le congé materde tous les systèmes arrivent au même Mon prédécesseur, M. Siegbert Alber (avonité afin de laisser la possibilité à la mère résultat. » Peut-être que le chemin est difcat général allemand de 1997 à 2003), était de mieux connaître son enfant. Mais la férent, mais en principe, ils arrivent au politicien. Günter Hirsch (juge de 1994 à Cour ne m’a pas suivie. M. Nils Wahl (l’avomême résultat. 2000) était magistrat. Mais maintenant, cat général suédois, ndlr) a conclu dans Il y a aussi des cultures où on discute Thomas von Danwitz et moi sommes tous l’autre sens, faisant une analogie avec beaucoup avec les représentants des États les deux des professeurs d’université. lors des audiences, et d’autres cultures où Est-ce que vous pensiez rester si l’adoption. Personnellement, je trouve on discute moins. Mais les points sur les- longtemps lorsque vous êtes entrée qu’il y a une différence, car l’adoption intervient en général à un âge plus avancé. quels nous discutons et le résultat sont à la CJUE ? Vous êtes intervenue au printemps dans souvent sensiblement les mêmes. J’ai toujours pensé que c’était vraiment une conférence de l’Union internatioVous êtes la doyenne des avocats généune position fascinante. Mais on ne peut nale des avocats sur les femmes et l’État raux et co-doyenne des magistrats, jamais savoir. Mon prédécesseur avait effecde droit. Cela fait-il partie du rôle d’un puisque Rosario Silva de Lapuerta, la tué un seul mandat. avocat général de la CJUE, selon vous ?
juge espagnole, est arrivée en même
Oui, je le pense, parce qu’il ne faut pas res- temps que vous, en octobre 2003. ter isolé du monde, dans sa tour d’ivoire. Comment êtes-vous entrée à la CJUE ? Il faut savoir ce qui se passe dans les États Je n’avais pas postulé. Je ne sais même pas membres, quelles sont les sensibilités, ce si cela se fait maintenant. C’était la ministre que pensent les confrères des autres juride la Justice qui m’avait téléphoné à dictions. Le droit est écrit, on l’applique, l’époque. J’étais surprise qu’elle m’ait troumais il y a quand même des contextes à vée, car j’enseignais à Saint-Gall (en Suisse, connaître et des effets très importants sur ndlr). Ses collaborateurs ont cherché sur la société. Il ne faut pas l’oublier. internet et elle a ensuite demandé l’avis
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Est-ce que vous vous voyez continuer ?
Oui ! Je suis contente ici. Et c’est plus calme : mes enfants sont déjà grands. C’est aussi plus de travail. Il faut souvent être ici du dimanche jusqu’au vendredi ou au samedi. C’est beaucoup, et c’est un peu dur, notamment en raison de mon fils qui a 12 ans. Ma famille est restée à Heidelberg parce qu’en 2003, j’avais des enfants en bas âge ainsi que d’autres qui allaient passer leur
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bac et cela aurait été assez compliqué de déménager. De plus, on ne savait pas que ça allait durer 18 ans. Est-ce que vous aimez votre vie à uxem ourg ?
Oui, mais il fait un peu froid [rires]. Même à Heidelberg il fait plus chaud, il y a plus de lumière. Mais la Sarre est très proche, le dialecte est un peu similaire et j’aime bien la mentalité. Les gens ne sont pas compliqués, ils sont ouverts. Ce n’est pas trop grand, un peu comme en Suisse. On se connaît vite. C’est bien.
ous parliez de vos enfants. ous en avez six. Comment conciliez-vous un poste aussi prenant et une famille tr s nom reuse ?
C’est une question de chance, de bonne santé et d’énergie. Aucun de mes enfants n’a de maladie grave. J’ai une famille qui n’est pas compliquée et qui m’aide. Et nous formons une très bonne équipe avec mon
mari. Et puis, j’ai cette volonté très forte qui fait que je ne peux simplement pas faire autre chose que de la recherche. ous êtes pourtant une exception en llemagne, o le triptyque inder, irche, che enfants, église, cuisine impr gne encore profondément la société.
Oui, c’est vrai que les « trois K » sont encore très forts. Ils l’étaient surtout quand j’ai eu mon premier enfant. Avec Mme Van der Leyen (ministre allemande de la Famille qui a multiplié les places en crèche, ndlr), cela a beaucoup changé : les Kindergarten ont ainsi été ouverts de 9 h à 12 h 30, puis de 14 h 30 à 16 h. C’était incroyable. Maintenant, même les Waldorfkindergarten, qui en principe étaient très « trois K », accueillent les enfants jusqu’à 19 h. Malgré toutes ces avancées, les femmes allemandes ont encore mauvaise conscience de laisser leurs enfants à la
«Je trouve normal que les juges ne suivent pas systématiquement mon opinion, mais cela ne doit pas arriver trop souvent, parce qu’il faut être utile à la Cour. » 78 —
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crèche. Elles pensent que c’est mauvais pour la psychologie des enfants. tes-vous tentée de parler de votre exemple pour contrecarrer cette pression sociale ?
J’ai justement donné plusieurs interviews à des magazines pour montrer aux femmes qu’on peut avoir les deux, une carrière et une famille. Il y a beaucoup de gens à 60 ans qui regrettent de n’avoir que deux ou trois enfants. Il faut savoir, dès l’âge de 20 ou 30 ans, qu’il est possible de concilier vie professionnelle et privée. C’est pour cela que j’ai accepté de faire ces articles.
a parité n’est pas encore acquise au sein de la CJUE puisqu’il y a femmes et hommes, en comptant les magistrats et les avocats généraux. imeriez-vous pousser davantage de femmes à postuler ?
Ce serait bien, mais ce sont les États membres qui décident des nominations. Ce débat doit avoir lieu dans les États membres. Peut-être que la Cour pourrait dire que ce serait très apprécié.
vec le rexit, la Cour va être amenée à perdre des magistrats, mais aussi des affaires. u point de vue des droits fondamentaux, est-ce regretta le que le oyaume-Uni veuille se défaire de la CJUE ?
Je n’apprécie pas le Brexit. Personne ne l’apprécie. Mais on verra seulement ce qui se passera avec les compétences de la Cour une fois que les négociateurs auront trouvé un accord. Pour le moment, il y a beaucoup de spéculations.
es attri utions d’avocat général gagneraient-elles, selon vous, à être étoffées ou renforcées ?
C’est un peu de la cuisine interne. En principe, je suis contente de l’état actuel des choses. On ne manque pas de travail [rires].
eut-être un peu de temps...
Oui, surtout le temps de se concentrer sur les grandes questions.
a solution viendrait-elle d’un accroissement du nom re des avocats généraux ?
Trois avocats généraux viennent d’être ajoutés. Nous sommes 11 maintenant, et je pense que ça suffit. Nous sommes une grande Cour. Il faut se consolider.
Un récent rapport spécial de la Cour des comptes européenne indique que la CJUE peut encore gagner en ef cacité.
Cela se réfère peut-être plus au tribunal, qui a beaucoup d’affaires complexes à traiter. Pour la Cour, je pense que nous sommes vraiment efficaces. Avec toutes ces langues et tous ces juges, nous sommes assez efficients et beaucoup plus rapides que de nombreuses autres instances telles que les cours constitutionnelles nationales et la Cour européenne des droits de l’Homme.
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Auteur
Photographe
Jean-Michel Lalieu
Edouard Olszewski (reportage) Maison Moderne (food)
Administrateur-directeur, en duo avec son frère, de l’entreprise familiale Oberweis, Tom Oberweis a aussi pris en juin la présidence de la Chambre des métiers. Une volonté de défendre et promouvoir les différentes facettes de l’artisanat, en partageant son savoir, et de convaincre les jeunes de son attrait.
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Tom Oberweis Artisan pâtissier
onsieur er eis, comment vous décririezvous professionnellement ?
Je suis pâtissier et je suis fier de l’être. Mon métier reste avant tout créatif, même si Oberweis est une entreprise qui a beaucoup grandi et doit donc parfois utiliser des procédures différentes, notamment pour agir sur la productivité. Notre core business n’a pas changé, et nous nous battons au quotidien pour la qualité.
a veut donc dire que vous mettez encore régulièrement la main à la pâte ?
J’interviens encore tous les jours dans la production, tout comme mon frère Jeff. En général, le matin, nous travaillons au niveau de la production, pour le contrôle de la qualité. Le samedi matin, nous venons encore à l’atelier pour nous occuper de la cuisson. Je tiens vraiment à encore être actif au niveau de la fabrication. J’ai arrêté de le faire pendant un moment, mais j’y suis revenu, ça me manquait. En plus, c’est important pour les équipes de montrer l’exemple et d’être là en cas de problème. Nous travaillons avec un produit vivant qui change tous les jours, il faut pouvoir le contrôler. Ce qui veut dire qu’en semaine, la journée commence à 6 heures du matin, et le samedi, à 4 heures… En général, je travaille aussi le dimanche. Il n’y a rien à faire, c’est l’amour du métier. En plus, dans une entreprise familiale, il y a des liens qui se créent avec le personnel.
Oberweis, c’est une histoire familiale déjà longue…
Oui, mes parents ont commencé en 1964. Mon père reste à la base d’une grande part de la production actuelle. Il a beaucoup travaillé au niveau de la recherche. Il a souvent voyagé, il a très vite rejoint des associations telles que Relais Desserts et les Croqueurs de chocolat, à Paris. Il était très lié à Gaston Lenôtre en France, à Wittamer en Belgique, et à Heinz-Richard Heinemann en Allemagne. Donc, quand mon frère et moi avons pris la décision de devenir pâtissiers, il nous a d’emblée conseillé de nous rendre à l’étranger pour apprendre le métier et tirer de nouvelles expériences de ce qui se fait ailleurs. Encore aujourd’hui, nous continuons à nous informer des nouvelles tendances qui se développent hors de nos frontières.
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u’avez-vous tiré de ces expériences à l’étranger ?
Elles m’ont avant tout donné un esprit d’ouverture qui m’a permis de mieux percevoir ce qu’il faut proposer aux gens au Luxembourg. Cet esprit d’ouverture est important dans la pâtisserie, comme dans tout domaine. En général, nous sommes très orientés vers ce qui se fait en France et en Belgique, mais j’ai aussi développé pas mal de choses à partir de ce qui se fait en Allemagne. La pâtisserie fine, c’est d’ailleurs en Allemagne que je suis allé l’apprendre. À partir de cela, nous avons vraiment développé un artisanat luxembourgeois.
epuis vos dé uts, comment avez-vous vu évoluer votre métier ?
Notre situation est assez atypique. Nous employons un peu moins de 400 personnes, nous sommes donc une des plus grandes entreprises familiales du Luxembourg. Nous restons des artisans tout en ayant développé des structures qui nous permettent d’être organisés comme une industrie. Nous avons un service de recherche & développement qui emploie quatre personnes à temps plein, nous avons développé la logistique et l’automatisation des commandes. Ce sont donc toujours des artisans qui fabriquent les produits, mais autour d’eux, les processus ont été industrialisés. Avec l’objectif d’optimiser l’organisation. Oberweis a déjà poussé très loin le processus de digitalisation. Nous sommes donc des industriels, mais nos produits sont fabriqués manuellement. Dans l’artisanat, la logique actuelle est d’essayer d’améliorer les fonctions satellites pour rendre le travail plus aisé pour les gens, mais la production reste manuelle. L’automatisation de certaines opérations rend le métier plus attractif pour les jeunes. La pâtisserie reste un métier dur, mais nous pouvons désormais développer davantage le côté créatif. Nous profitons également de l’expérience de nos employés seniors pour développer au mieux l’automatisation des procédures. Ce sont les gardiens de nos recettes. Et nous poussons beaucoup l’accompagnement des plus jeunes par les personnes qui ont le plus d’expérience. C’est important pour nous.
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« Les artisans ont compris la nécessité d’innover. »
BIO EXPRESS Tom Oberweis (53 ans) a fait ses premières armes de p tissier-confiseur c e ean- laude resson, à arny, près de et , puis en elgique, au sein de la maison bru elloise Wittamer. Il intègre ensuite la société ber eis, fondée par ses parents en 1964, et passe son brevet de ma trise. Au ourd’ ui,
il dirige l’entreprise familiale en duo avec son frère eff. epuis ans, il a aussi multiplié les mandats dans les différentes fédérations professionnelles en rapport avec sa profession. n uin dernier, il a été élu à la présidence de la ambre des métiers, o il a succédé à oland u n. Décembre 2017 —
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ous êtes donc désormais à la tête d’une importante PME de près de 400 personnes. Quels sont vos grands principes de management ?
Personnellement, j’ai grandi dans l’entreprise et je n’ai pas vraiment appris de principes de management. Ce que j’aime avant tout, c’est de pouvoir parler avec les gens. Je mise d’abord sur le contact, c’est assez naturel chez moi. Mais mon frère et moi avons mis en place une équipe juste au niveau en dessous de nous. Nous lui déléguons pas mal de tâches, tout en restant en permanence en contact avec eux. Nous échangeons beaucoup et nous établissons des programmes pour l’avenir. Actuellement, nous sommes déjà occupés à réaliser les programmes pour Pâques.
Certains mod les d’entreprises vous ont-ils inspiré pour faire gravir les échelons à Oberweis ?
Je regarde beaucoup la manière dont travaillent les Japonais. Les Asiatiques sont vraiment très forts pour parvenir à encore faire de l’artisanat de qualité dans des entreprises de très grande taille. Les Japonais n’ont sans doute pas le génie de l’invention comme peuvent l’avoir les Français, par exemple, mais quand ils développent un produit, ce qu’ils font est toujours de très grande qualité. Beaucoup d’entreprises japonaises travaillent selon la méthode « kaizen », une manière de distribuer les tâches en de multiples ateliers pour préserver justement ce côté artisanal et obtenir de façon simple des améliorations continues. Je suis allé voir le modèle développé chez Toyota, ainsi que chez le célèbre pâtissier nippon Juchheim, qui emploie 2.000 personnes et réalise toujours des produits de grande qualité. Chez Oberweis, nous travaillons aussi en petits ateliers sur ce modèle du « kaizen ». Nous avons, par exemple, un atelier pour les petits fours, où tout le monde est autour d’une table et travaille encore à la main. Ce n’est qu’à partir du moment où il faut acheminer la production dans d’autres unités de l’entreprise que l’automatisation prend le relais afin d’assurer la meilleure productivité.
ous gérez l’entreprise avec votre fr re depuis touours. uel ilan tirez-vous de ce travail en duo ?
Une entreprise familiale se gère différemment d’une autre entreprise. Que ce soit au niveau des ressources humaines ou des finances, ce n’est en rien comparable avec une autre entreprise. Nous formons un très bon binôme, nous travaillons beaucoup ensemble. Jeff est surtout actif au niveau de la recherche, il voyage beaucoup afin de découvrir de nouveaux produits. Je suis plus impliqué dans le management et la gestion quotidienne de la société. Mais nous sommes parfaitement capables d’assumer les tâches de l’autre. Et aujourd’hui, nous préparons pas à pas l’entrée dans l’entreprise de la génération suivante. Nos enfants doivent savoir qu’à côté des avantages de travailler dans une entreprise familiale qui fonctionne bien et qui a de l’avenir, ils devront aussi faire face à certaines obligations. Nous avons commencé à leur en parler très tôt, il y a déjà
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plus de cinq ans, alors que nous ne les attendons pas avant cinq ans. Mais une transmission d’entreprise, ça se prépare très tôt. er eis doit-elle encore grandir ?
C’est une bonne question [rires]. En fait, même si ça paraît bizarre, notre volonté est avant tout de freiner son développement. Notre souci a toujours été de donner du plaisir aux gens grâce à nos produits. Mais notre succès draine évidemment de plus en plus de demandes. Depuis des années, nous travaillons avec un réseau de cinq boutiques, et nous ne souhaitons pas un développement plus important. Même si nous recevons beaucoup de propositions pour des ouvertures de vitrines en franchise, que ce soit à Metz ou Tokyo. Nous voulons préserver la qualité et le service et, pour cela, nous ne pouvons pas nous permettre de trop grandir. Nous avons déjà changé suite à l’afflux des demandes. Nous avons développé un service traiteur parce que les gens qui venaient en magasin nous demandaient si nous travaillions à domicile. Nous avons maintenant une large clientèle pour notre activité traiteur sur la Grande Région, malgré une concurrence locale importante, et ça me rend particulièrement heureux. C’est vraiment le signe que nous sommes appréciés. Évidemment, la croissance, le succès, ce n’est pas toujours totalement contrôlable, mais nous ne souhaitons en tout cas pas étendre notre réseau de magasins à l’infini. Nous voulons rester une entreprise à taille humaine.
Justement, l’artisanat, c’est pour vous un état d’esprit, ou ça doit être mis en lien avec la taille de l’entreprise ? eut-on encore parler d’artisanat face à une société de 400 personnes...?
JEFF ET TOM DANS LE MÊME BATEAU ans la famille ber eis, l’ambiance est au beau fi e. eff, ans, le cadet d’un an de Tom, e plique que les deu frères ne se sont pratiquement amais quittés. « Sauf entre 1984 et 1989, parce que nous n’avons pas appris le métier au même endroit. » De Tom, il parle tou ours comme d’« un frère, plutôt qu’un partenaire professionnel . « ous is u tons très souvent ensemble et renons les isions en om mun. ais s’il le faut nous ou vons les prendre seul, l’autre sera certain que nous avons fait le meilleur choix possible. » Tom, il le décrit comme quelqu’un de ré éc i, de posé. « Moi, je suis
le plus créatif du duo, je ne suis pas très bien organisé, mais j’aime l’organisation. Tom m’aide beaucoup à ce niveau, c’est lui aussi qui parvient à maintenir l’entre rise sur le l rouge qui a été décidé. » Autre différence « Tom aime re r senter l’entre rise l’e t rieur, alors que moi, ce n’est pas ce que je préfère. Même si j’admets que c’est important de mieux faire connaître Oberweis. n duo complémentaire qui s’interroge peu à peu sur la manière dont leurs enfants respectifs reprendront un our le ambeau. « Des cousins, ce n’est sans doute pas la même chose que des frères », s’interroge eff.
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C’est clairement un état d’esprit. Et c’est souvent ce qui fait la différence entre une entreprise familiale et une autre. Dans certaines sociétés, on regarde d’abord l’argent. Chez nous, ce n’est pas le cas. Récemment, mon frère voulait un type de pistaches qui coûtait une fortune, il a insisté et nous les avons achetées. Nos noisettes du Piémont sont deux fois plus chères qu’une noisette classique. Tant que nous chercherons la meilleure qualité avant le plus grand profit, nous resterons des artisans. Nos croissants sont aussi encore faits à la main, même si des machines existent. Comme je le disais précédemment, nous essayons de garder notre côté artisanal en nous donnant les moyens sur certaines tâches d’être mieux organisés. De manière plus formelle, en prenant ma casquette de président de la Chambre des métiers, je dois aussi préciser qu’au Luxembourg, contrairement à d’autres pays, le statut d’artisan ne se décrète pas selon le nombre de salariés. C’est essentiellement lié à la manière de travailler.
ous êtes fournisseur de la Cour. C’est important pour Oberweis ?
Nous le sommes effectivement depuis 1999. Nous en sommes d’abord fiers, mais ça apporte aussi beaucoup à notre maison. C’est un logo très exigeant en termes de qualité, mais qui est vraiment apprécié à l’étranger. Les Asiatiques et les Japonais en particulier sont très sensibles à ce statut de fournisseur de la Cour. C’est une véritable charte de qualité, les critères et les contrôles sont très stricts. Notre société est d’ailleurs considérée comme un ambassadeur du Luxembourg, et pas seulement pour son statut de fournisseur de la Cour ; c’est une responsabilité. L’artisanat contribue aussi au « nation branding ».
Mais dans ce projet de « nation branding », parle-t-on, selon vous, suf samment des produits luxembourgeois ?
En fait, mon impression est que, globalement, le Luxembourg bénéficie d’une image plus positive à l’étranger que celle que nous nous donnons chez nous. Nous sommes trop sévères avec nous-mêmes.
epuis le mois de uin, vous êtes président de la Cham re des métiers. ais vous avez tou ours été actif au sein d’associations professionnelles. C’est important pour vous ?
Oui, tout à fait. Je suis déjà présent au sein de la Fédération des boulangers-pâtissiers depuis 25 ans. Dès que j’ai obtenu mon brevet de maîtrise, mon père m’a demandé d’y prendre sa place. C’est important pour moi effectivement de m’engager et de ne pas rester simplement actif dans l’entreprise. C’est à la fois utile pour défendre la profession, partager des expériences, également avec des confrères étrangers, et dégager des solutions face à certaines problématiques propres au métier, par exemple l’augmentation des normes d’hygiène. Je pense aussi qu’au sein de ces fédérations, une entraide doit exister entre petits et grands acteurs. Nous avons chez
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DU MOULIN AU FOUR Quelques chiffres concernant la production d’Oberweis (à l’année)
MATIÈRES PREMIÈRES
78
tonnes
Beurre du Luxembourg
52.000 L
Crème fraîche du Luxembourg
57,3
tonnes Chocolat
258
tonnes
Farine du Luxembourg
PRODUITS
200.000 Croissants
« Nous sommes des industriels, mais nos produits sont fabriqués manuellement. »
145.000 Pains au chocolat
32.000 Boîtes de macarons
SOURCE Oberweis
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« Je regarde beaucoup la manière dont travaillent les Japonais. » Oberweis trois personnes qui s’occupent de la qualité. Pour un petit pâtissier, investir dans cette recherche de qualité est moins évident. J’ai donc contribué au sein de la fédération à la mise en place d’un guide des bonnes pratiques qui profite à tout le monde. Si nous n’agissons pas de cette manière, de petites entreprises vont disparaître sous le poids des réglementations. La Chambre des métiers aide ses plus petits entrepreneurs afin qu’ils puissent continuer à vivre malgré cette pression. Il sera trop tard de le regretter quand ils ne seront plus là.
’avenir s’annonce-t-il compliqué pour les petits oulangers-p tissiers ?
Je n’ai pas de boule de cristal, mais c’est en tout cas de plus en plus compliqué. Et quand l’un d’entre eux disparaît, il est remplacé par un grand groupe disposant de moyens nettement plus conséquents. Résister à de tels acteurs devient alors de plus en plus complexe pour ceux qui continuent. C’est donc un de nos rôles, en tant que Chambre des métiers, d’aider ces jeunes à s’installer et à fonctionner.
u’est-ce qui vous a poussé à accepter la présidence de la Cham re des métiers ?
J’ai toujours eu la volonté de m’engager pour défendre et promouvoir l’artisanat. Ceci dit, je pourrais m’en passer, j’ai certainement assez de travail pour faire tourner Oberweis. Mais je ne veux pas être lâche. Si tout le monde reste chez soi, rien ne bougera. L’artisanat a besoin d’entrepreneurs qui le représentent. Personnellement, je voulais rendre à l’artisanat une partie de ce qu’il m’a apporté et le rendre attractif pour les jeunes. C’est une manière de représenter le secteur en tant qu’entrepreneur et de lui apporter de la crédibilité. Personnellement, je viens du monde des fédérations, je ne connaissais donc pas toutes les facettes du travail de la Chambre des métiers. Je suis seulement en train de les découvrir, et leur action et leur motivation m’impressionnent. Contrairement à une fédération, qui est un syndicat des patrons, ce qui est très bien, la Chambre des métiers représente tout l’artisanat. Les patrons, mais aussi les jeunes qui en sont aux études. Ils donnent des avis, font des enquêtes et préparent des réformes, notamment concernant le cadre des études. Leur mission est donc très large.
uels sont les grands o ectifs que vous vous êtes xés par rapport à ce mandat ?
La première priorité, c’est de donner des perspectives aux jeunes dans l’artisanat et de restaurer l’attractivité de ce secteur. À la Chambre des métiers, beaucoup de projets vont déjà dans ce sens. Nous travaillons sur les brevets de maîtrise et nous regardons même la possibilité de diplômes en artisanat au sein de hautes écoles.
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L’autre point important, c’est la sensibilisation des entreprises aux enjeux de la digitalisation. Enfin, je voudrais aussi moderniser la structure de la Chambre des métiers, parce qu’elle doit évoluer dans la même direction que l’artisanat. De nouveaux départements ont déjà été créés, dont un orienté vers la digitalisation, justement.
e manque de motivation des eunes pour le secteur de l’artisanat, c’est le chantier le plus vaste ?
Oui, c’est la grande question du moment. Dès le plus jeune âge, il faut aller dans les écoles et présenter les différentes facettes de l’artisanat. En règle générale, les gens ne connaissent pas les différents métiers de l’artisanat. Or, la palette est très large. La Chambre des métiers mène différentes actions qui vont dans ce sens, comme l’exposition De mains de maîtres, en décembre 2016, par exemple, qui a accueilli plus de 10.000 visiteurs. Mais tout ne se fera pas en un jour…
es métiers qui sont actuellement confrontés à une pénurie de main-d’ uvre
Oui, au Luxembourg, l’accès à ces métiers est orienté par l’éducation et l’échec. Beaucoup y viennent par défaut, parce qu’ils ne sont pas à niveau dans les matières générales, comme les mathématiques ou le français. C’est une mentalité qui ne changera pas facilement, mais il faut y travailler. Avec le Service jeunesse de la Chambre des métiers, nous voulons vraiment aller dans les écoles pour donner des exemples, montrer les côtés attrayants de l’artisanat. Mais c’est un vaste travail.
ace à un auditoire de eunes, quels arguments employez-vous pour les convaincre de l’intérêt de l’artisanat ?
Je leur dis souvent que, dans les métiers artisanaux, on travaille avec ses mains et on voit vraiment ce qu’on a réalisé. Nous voyons parfois venir vers nous des jeunes sortis de l’université avec un beau diplôme, mais qui rêvent d’un travail plus concret. Dans nos métiers, on peut véritablement développer une passion. Que ce soit dans la boulangerie, la menuiserie, ou la mécanique… Ce n’est peut-être pas le cas avec tous les métiers. Enfin, je le répète souvent aussi, les jeunes qui ont obtenu un brevet de maîtrise ou effectué un parcours d’apprentissage trouvent très rapidement du travail. Au Luxembourg, ces profils d’artisans sont vraiment recherchés. Ce qui veut dire que, selon le principe de l’offre et de la demande, ils s’en tirent très bien au niveau de la rémunération.
Concr tement, au niveau de la Cham re des métiers, quelle stratégie déployez-vous par rapport à la motivation des eunes ?
Comme je l’ai dit, nous développons un programme pour nous rendre dans les écoles dès le plus jeune âge. Nous avons aussi lancé un vaste projet de réforme du brevet de maîtrise,
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en accord avec le ministère de l’Éducation nationale. Il existe actuellement 37 brevets, divisés par métier. Or, aujourd’hui, dans les entreprises, il faut pouvoir offrir plus de compétences différentes. Nous venons ainsi de développer un brevet pilote d’« artisan en alimentation », qui remplace les brevets de boulanger, pâtissier et traiteur. Il a été lancé à la dernière rentrée et a connu un important succès, avec des inscriptions en hausse de 45 %. Le ministre de l’Éducation, Claude Meisch, nous a désormais demandé de réaliser le même travail pour l’ensemble des brevets. Le prochain changement concernera les brevets en électricité, chauffage et électronique, qui seront aussi rassemblés en un seul. ous évoquez aussi le dé de la digitalisation. a Cham re des métiers doit aussi se retrousser les manches à ce niveau pour convaincre les artisans de cet en eu ?
Effectivement, et nous sommes en permanence confrontés à la même problématique : les petits artisans manquent de moyens et travaillent la tête dans le guidon. Ils n’ont pas le temps de prendre le recul nécessaire pour évaluer leurs besoins par rapport à la transformation digitale en cours. Notre nouvelle cellule Digitalisation, qui emploie actuellement deux personnes, se rendra dans les entreprises pour montrer, métier par métier, ce qui est possible à partir des nouveaux outils qui existent déjà. La prise de conscience devra se faire rapidement. Nous sommes réellement confrontés à une tendance de fond. Une entreprise qui ne voudrait pas y réfléchir et agir dans ce sens sera un jour, plus ou moins proche, contrainte à l’arrêt de ses activités. L’artisanat n’est certainement pas voué à disparaître, mais il doit changer de visage. Il faut s’y préparer maintenant.
en est-on par rapport à la formation professionnelle ? es progr s suf sants ont-ils été faits ?
Au cours des dernières années, il y a eu des réformes qui sont allées dans tous les sens. Des jeunes ont été oubliés en cours de route. J’ai donc demandé au ministre Claude Meisch de surtout garder le cap actuel en perfectionnant le système tel qu’il est. Aujourd’hui, nous disposons d’une base, certes perfectible, mais sur laquelle il est possible de commencer à travailler. J’espère donc que le prochain gouvernement ne viendra pas tout chambouler. En ce qui concerne les brevets de maîtrise, nous sommes sur la bonne voie, nous avons le soutien du ministre par rapport aux nouveaux programmes sur lesquels nous travaillons.
’artisanat est encore le premier employeur du pays, avec plus de . personnes. ’avez-vous pas l’impression d’être un peu négligé au niveau politique face au poids de la place nanci re ?
Dans l’ensemble, quand on rencontre des députés ou que l’on parle avec le ministre du Travail, l’impression qui se dégage est que tous connaissent les problématiques de l’artisanat. Mais c’est à nous de leur rappeler en permanence. Lors de mon entrée en service, je suis allé voir l’ensemble des ministres du gouvernement.
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UN DÉMÉNAGEMENT POUR MUNSBACH EN VUE Installé à la Cloche d’Or depuis le début des années 2000, Oberweis se sent un peu à l’étroit dans ses murs. Le pâtissier a donc fait le choix de s’offrir de nouveaux espaces. Une propriété de deux hectares a déjà été acquise à unsbac , et une unité de production ambant neuve sera construite, en principe, d’ici 2022. Le point de vente de la rue Guillaume Kroll restera, lui, bien évidemment en service. « ous e ons mieu orga niser les u e ersonnes et de marchandises, explique Tom Oberweis. ous onstatons ’im ortantes ertes e ro u
ti it et nous e ons aussi r oir es mesures our mieu garantir la ualit et l’ gi ne. » Deux hectares en bordure d’autoroute à l’entrée de la capitale, ce n’était pas évident. Pour le patron d’Oberweis, c’est une situation intéressante pour rester proche des différentes boutiques et assurer des facilités de mobilité pour le personnel, grâce à la proximité d’une gare et de lignes de bus. « Nous avons eu de la an e e ou oir saisir ette o ortunit , admet M. Oberweis. out le mon e sait ue trou er un em la ement e ette taille ro imit e u em ourg ille est tr s om li u . »
Ils connaissent bien le sujet, mais agissent en fonction de leurs électeurs. Notre rôle est donc de revenir à la charge avec les sujets qui nous préoccupent. Nous sommes sans doute mieux entendus aujourd’hui, mais pas encore suffisamment. a cinqui me édition du rix de l’innovation dans l’artisanat, organisée par la Cham re des métiers, a connu un eau succ s de participation, avec trois fois plus de participants que lors de la derni re édition en . uelle impression retirez-vous de la lecture des différents dossiers de candidature ?
J’ai été à la fois étonné et content de lire tous ces dossiers. J’observe qu’il y a du mouvement dans la bonne direction. Les dossiers présentés étaient vraiment intéressants. Je n’étais pas dans le jury, mais il semble que ça a été très compliqué de déterminer des lauréats. J’estime qu’il est vraiment de notre devoir de pousser les artisans dans le sens de l’innovation. Ceci dit, on constate que, désormais, beaucoup d’entreprises luxembourgeoises ont compris qu’il fallait agir à ce niveau. Ce qui est aussi intéressant à constater, c’est que, parmi les lauréats, le spectre est très large entre les différents métiers. Cela veut donc bien dire que la prise de conscience du besoin permanent d’innovation n’est pas uniquement liée à un secteur en particulier. C’est de manière générale que les artisans ont compris la nécessité d’innover.
uestion su sidiaire, en guise de dessert. uelle est votre p tisserie préférée ?
Il n’y en a pas une qui se détache vraiment du lot [rires]. En fait, je les goûte encore toutes très souvent. Mais je suis avant tout un très grand amateur de chocolat. Je dois en manger tous les jours et de toutes les origines. Et comme ça me donne de l’énergie…
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Auteur
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Le 10 décembre verra non seulement la mise en service officielle du tram, mais aussi celle de la nouvelle gare faffent alKirchberg. Deux projets intimement liés qui devront faciliter les déplacements dans et autour du quartier d’affaires.
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1 La nouvelle gare L, construite pour , millions d’euros, sera desservie par quatre trains par heure dans chaque sens jusqu’en 2020. 2 Les travaux entamés le long du Kirchberg ont abouti à une réorganisation de l’espace entre piétons, cyclistes, bus et désormais tram. 3 Desservant dans un premier temps un tronçon situé entre Luxexpo et la gare faffent al- irc berg, le tram fait la jonction en 11 minutes. 4&5 Les deu c antiers, entamés en 2015 et livrés dans le timing prévu, doivent permettre de repenser la mobilité pour favoriser les transports en commun et la mobilité douce. 6 Des centaines d’ouvriers se sont relayés le long du boulevard ennedy pour transformer cette artère où travaillent quelque 38.500 salariés et fonctionnaires. 7 La nouvelle gare permettra de faire gagner 25 minutes au voyageurs venant du nord et une dizaine à ceux venant du sud. 8 La gare sera reliée au plateau par un funiculaire, capable de transporter 12.000 personnes toutes les 10 minutes. Temps de trajet : 63 secondes. 9 & 10 Placées sous la responsabilité des CFL et de Lu tram, les deu infrastructures doivent fonctionner avec la même amplitude horaire. 11 Les neuf rames du tram utilisées sur le premier tronçon ont été construites par l’entreprise CAF à aragosse, en spagne, avec un design spécifique pour Lu embourg-ville. 12 Leur entretien, tout comme leur utilisation, est géré depuis le eien Tramssc app, dimensionné pour accueillir les 33 rames qui devront circuler sur les 16 km de ligne entre le Findel et la loc e d’ r, en .
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KULTUR Seite 15
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Donneschdeg, 6. Juli 2017
70. Joergang N°155
Politik, Finanzen a Gesellschaft
Weg v om l del o m s heit n i E
AM FOKUS
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Battre la fin, cultiver le futur Comment SOS Faim soutient les agriculteurs en Afrique k Page 03
reform
Sekundarschul-
POLITIK
„Pappecongé“ regt auf
Statt fünf nun zehn Tage war und ist so nicht abgesprochen k Seite 10
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UECHTER D’LAND
Aus Alt mach neu
Pläne für die Umgestaltung der „Cité militaire“ in Diekirch k Seite 17
OPGEPIKT
Bravo Fortschritt Was war das vorgestern doch für LSAP-Fraktionschef Alex Bodry ein toller Tag: Eitel Sonnenschein ließ das gänzlich kalt, hatte dieser allenthalben, Ben Gastauer entert doch jetzt die Gelegenheit, vor der einen sensationellen 84. legendären „Astrid LulPlatz bei einer „Tour de ling Lounge“ im EuropaFrance“-Etappe, und am parlament zu posieren, Abend - das Tüpfelchen wo es anscheinend nur auf dem i - gewinnt dann Wein zu trinken gibt. So ernährt sich die rüstige auch noch der „Fortschritt Niederkorn“ (das ist eine Endachtzigerin seit frühester Jugend fast ausFußballmannschaft) gegen die „Glasgow Rangers“ schließlich von Wein: (das ist eine andere Fuß„Mindestens zwei Gläser PASCAL ballmannschaft), was ein am Tag müssen es schon STEINWACHS gewisser Gary Lineker sein. Das ist gesund, und (das ist ein früherer Fußhilft gegen Herzinfarkt, steht auf ballspieler) jedoch auf Krebs und Alzheimer“, Honigbrote. Twitter zur Weißglut wie sie so oder so ähnlich brachte: „Rangers lost to a zigtausend Mal in Interclub in Luxembourg. Not Luxem- views zum Besten gab. Und wenn bourg but a club in Luxembourg. sie hungrig ist, dann schmiert sie Not the best team in Luxembourg, sich ein Honigbrot. Das Leben kann the 4th best in Luxembourg“. so schön sein... journal.lu
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Mit 65 ist Schluss EuGH: Altersgrenze für Berufspiloten ist rechtmäßig LUXEMBURG Die Altersgrenze für
Berufspiloten von 65 Jahren ist nach einem Urteil des Europäischen Gerichtshofes aus Sicherheitsgründen rechtmäßig. Die entsprechende EU-Verordnung schränke zwar die Berufsfreiheit ein, verletzte jedoch nicht den Grundsatz der Verhältnismäßigkeit, urteilten die Richter gestern in Luxemburg. Die Altersgrenze ist demnach durch das Ziel gerechtfertigt, die Sicherheit in der Zivilluftfahrt in Europa zu gewährleisten. Es sei nämlich nicht zu bestreiten, dass die für den Beruf des Verkehrspiloten erforderlichen körperlichen Fähigkeiten mit zunehmendem Alter abnähmen. Geklagt hatte ein früherer Pilot der Lufthansa CityLine. Das Bundesarbeitsgericht hatte sich mit
Grundsatzfragen an den EuGH gewandt. Der Gerichtshof machte allerdings deutlich, dass die Regelung nur für den gewerblichen Luftverkehr zur Beförderung von Fluggästen, Fracht oder Post gilt. Sogenannte Leer- oder Überführungsflüge fallen dem Urteil zufolge nicht unter die Altersgrenze. Ebenso sind auch Ausbildungsoder Prüfungstätigkeiten nicht betroffen, solange der Pilot kein Mitglied der Flugbesatzung ist. Der frühere Pilot der Lufthansa CityLine kann sich aufgrund des Urteils Hoffnungen machen, eine Klage gegen seinen früheren Arbeitgeber zu gewinnen. Mit ihr wehrt er sich gegen die LufthansaEntscheidung, ihn nach Vollendung seines 65. Lebensjahres nicht mehr weiterzubeschäftigen. DPA
WIRTSCHAFT
Wundermaterial
OCSiAl investiert 100 Millionen in Karbon-Nanoröhrenproduktion k Seite 25
LIFE & STYLE
Badespaß und Eier
Sicherheitskameras, Lautsprecher und mehr im „Gadget Corner“ k Seite 30 1,40 EUR
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Das Journal immer up-to-date im WEB, Highlights auf FACEBOOK und per TWITTER
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espresso conversations envies Plutôt fourmi dans son travail, Keith O’Donnell dépense en comptant, sans oublier de se faire plaisir. En page 106, le patron du cabinet Atoz parle de son argent. Tweeter n’est pas jouer. Mieux vaut saisir les codes et notions de base pour communiquer sur les réseaux sociaux lorsqu’on est un Cle el. Les incontournables en page 108. Carlo Schneider et Gigja Birgisdottir partagent en page 110 leur look pour les fêtes et détaillent leurs goûts en matière de mode. Gilles Rod, directeur de l’Œuvre nationale de secours randeDuchesse Charlotte, passe à table au Fin Gourmand en page 116. Décembre 2017 —
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ARGENT COMPTANT KEITH O’DONNELL
«Pas besoin de dépenser beaucoup pour me faire plaisir » En théorie
Vous êtes plutôt…
Que représente l’argent pour vous ? Deux choses. C’est d’abord un moyen de faire autre chose, de pouvoir acheter des biens ou des services. Ça peut aussi être une forme de liberté, ça permet d’économiser du temps, ce qui pour moi est la denrée la plus précieuse, ou de s’offrir des expériences insolites. Enfin, l’argent permet aussi parfois de mesurer le succès de quelque chose. Si je parviens à vendre un produit ou un service à tel prix, c’est sans doute qu’il est bon. Pour certains, il est aussi un indicateur de succès, mais je ne rentre pas dans cette démarche. C’est une question de personnalité et de culture.
Cigale ou fourmi ? Fourmi. J’ai tendance à avancer, à beaucoup travailler… mais à m’amuser en même temps.
Avez-vous une devise en matière d’argent ? Elle est en anglais : « Earn it slowly and enjoy it slowly. » Je pense qu’il ne faut pas essayer de gagner trop rapidement de l’argent et pas non plus le dépenser en une fois. Je ne me considère pas comme quelqu’un qui a le souci de l’épargne, mais je n’ai pas non plus besoin de dépenser beaucoup pour me faire plaisir.
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Tacticien ou flambeur ? Plutôt tacticien. J’aime bien réfléchir avant de faire quelque chose. Je préfère gagner après avoir réfléchi plutôt que par hasard. Tour du monde ou villa en Provence ? Tour du monde. J’aime voyager en famille. Nous nous offrons chaque année un beau voyage, à la découverte de nouveaux lieux et de nouvelles cultures. Berline ou voiture de sport ? Voiture de sport, même si ça ne colle pas avec le reste [rires].
BIO EXPRESS
Associé et managing partner de la société de conseil aux entreprises Atoz Tax Advisers à Luxembourg, Keith O’Donnell est né en Irlande et a étudié le droit au University College de Dublin. Après des débuts chez Arthur Andersen en Irlande, il s’est lancé dans
une carrière internationale, passant par les tats- nis et atterrissant au Luxembourg il y a 25 ans. En 2004, après deux années chez EY en tant que partner, il a été parmi les membres fondateurs d’Atoz. Il est marié et a deux enfants (13 et 15 ans).
Raison et cœur
Est-ce que vous investissez à titre personnel ? Oui, mais de manière très variée et probablement pas très bien structurée. Je le fais selon les opportunités qui se présentent. J’investis pas mal dans des petites sociétés en croissance, dans des fonds d’investissement, parfois dans des actions cotées. Souvent, c’est d’abord par intérêt pour une société en particulier. J’essaie alors de comprendre s’il existe des perspectives de progression de la valeur. Parfois, j’investis aussi dans une société dont le cours dégringole sans véritable raison sur le long terme. Dans quoi conseilleriezvous à votre meilleur ami d’investir ? Tout dépend évidemment de son horizon de temps, de ce qu’il recherche. Ce que je constate, c’est que parfois des gens investissent en bourse et paient donc une prime pour la liquidité de leur investissement. Quand on n’a pas besoin de cet argent tout de suite, mieux vaut le placer à long terme et toucher alors la prime d’illiquidité. Avez-vous un investissement coup de cœur ? Il y a quatre ou cinq ans, j’ai placé de l’argent dans un terroir en Bourgogne sur lequel je touche des dividendes en nature, en clair une cinquantaine de bonnes bouteilles par an. C’est un très bon investissement et je prends énormément de plaisir à toucher mes dividendes [rires].
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Impulsions
À quels signes extérieurs de richesse êtes-vous sensible chez les autres ? Ce que je remarque d’abord, ce sont les chaussures. En partie parce que j’aime bien ça, mais aussi parce qu’elles m’indiquent quelque chose sur la personne. Ce n’est pas ce qui est le plus visible, c’est très différent d’une grosse montre ou d’une grosse voiture, mais ça montre un certain rapport aux choses bien faites. Il existe des gens qui portent de belles chaussures parce qu’ils n’ont pas besoin de prouver quelque chose par des symboles plus tape-à-l’œil. Dans une étude récente réalisée par Atoz, on observe que les Luxembourgeois se montrent discrets par rapport à l’argent. Êtes-vous d’accord ? Oui, tout à fait. C’est une question de valeurs. Se définit-on par rapport à sa richesse ? Moi pas en tout cas. Je pense aussi que c’est comme ça dans la culture luxembourgeoise et ça me semble sain. Il existe aussi ici une volonté de discrétion que j’opposerais à des signes ostentatoires de richesse, que l’on peut voir dans certains quartiers de Londres par exemple, et qui sont souvent vulgaires. Approuvez-vous les cultures où les gens déclarent ostensiblement leur salaire ? Non, c’est quelque chose qui fait partie de la vie privée et pour lequel il faut respecter une certaine discrétion. Je ne vois pas d’intérêt à rendre ça public.
Si un supermarché vous offrait trois minutes d’achats gratuits, vous iriez dans quel rayon ? Probablement dans le rayon poisson, j’adore le poisson. Je préfère penser à ce que je vais manger dans les deux jours qui viennent que de collectionner des objets inutiles. Je n’irais en tout cas pas me chercher le plus grand téléviseur écran plat. J’aurais plus de satisfaction à manger un bon repas en famille que d’avoir un grand écran dans mon salon. Mais je me ferais plaisir, je prendrais les meilleurs morceaux ! Pour quoi êtes-vous prêt à ne pas regarder à la dépense ? Pour une œuvre d’art, un tableau probablement. Sans être collectionneurs, nous en achetons parfois avec mon épouse et le plaisir ressenti est tel que ça n’a pas de prix. Le concept de valeur est très difficile à cerner pour un tableau, il vaut mieux fonctionner au coup de cœur.
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PHOTO Edouard Olszewski
Apparences
Quel est votre plus récent achat « plaisir » ? Un crayon. Mais un bel objet, particulièrement bien conçu, avec taille-crayon et gomme intégrés. J’ai vraiment du plaisir à écrire avec. Je dois avouer que j’ai une véritable passion pour les crayons. Quand j’étais jeune, je dessinais beaucoup avec des crayons. J’aime leur toucher, leur côté tactile sur le papier. Quand je suis en voyage, j’en achète toujours, ce sont des souvenirs, ils évoquent quelque chose. J’en ai qui traînent partout. Certains sont plus mythiques. Donc, oui, on peut être fanatique de crayons. Et sur un plan philosophique, je dirais que c’est un outil ancien, qui marche très bien et, quoi qu’on invente, on revient toujours au crayon.
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COMPÉTENCES COMMUNICATION
maîtriser les réseaux sociaux Certains y sont très à l’aise, d’autres n’y voient aucun intérêt. ou ours est-il qu’assurer une présence sur la toile est un exercice moins facile qu’il n’y paraît, surtout quand on représente une entreprise. Les erreurs peuvent vite arriver et sont ien souvent difciles à réparer.
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acebook, Twitter, LinkedIn… Aujourd’hui, les réseaux sociaux font partie intégrante de la communication des entreprises, qui y vantent leur marque employeur ou présentent leurs réalisations. Mais il faut savoir respecter quelques règles pour ne pas perdre le contrôle de son image, surtout quand on occupe un poste à responsabilité. Et c’est justement parce qu’il s’agit d’un domaine où tout va très vite qu’il faut savoir prendre le temps de bien réfléchir avant de se lancer. L’utilisation des réseaux sociaux n’est en effet pas aussi simple qu’elle n’y paraît, et commencer maladroitement peut générer des moqueries de la part d’utilisateurs plus avertis qui scruteront vos moindres faux pas sur la toile. Un CEO peut ainsi faire preuve d’humilité et, pourquoi pas, demander de l’aide aux « millennials » de son équipe pour rédiger ses premiers « tweets » ou « posts ». Le reverse mentoring peut en effet s’avérer une bonne solution pour faire des débuts en douceur. Autre conseil d’Emmanuel Vivier, cofondateur du Hub Institute : choisir le thème dans lequel on souhaite se spécialiser. « C’est en montrant qu’on s’intéresse à une ou deux thématiques en particulier qu’on va acquérir une certaine crédibilité et qu’on arrivera à augmenter sa communauté de suiveurs. » Car une présence sur les réseaux sociaux ne prend de sens que si elle est suivie. Or, pour devenir intéressant, il est essentiel de poster du contenu qui attise la curiosité. L’un des écueils les plus fréquents est de ne parler que de soi ou de son entreprise. « Les réseaux sociaux ne sont pas un fil d’informations, mais un lieu d’échange. Il est important de retweeter des choses qui nous ont intéressées, de partager la vision d’autres personnes si elle nous paraît pertinente », complète l’expert en marketing digital. 108 —
ROMAIN SCHMIT Secrétaire général de la Fédération des artisans « Ma communication sur la toile n’est pas structurée, mais spontanée. Personnellement, je préfère Twitter car c’est un réseau sur lequel on est sûr d’atteindre les journalistes comme les politiques. e rédige moi-m me mes t eets et quand j’écris quelque chose d’un peu salé, je suis sûr d’avoir des retours rapides. C’est parfois bien plus efficace qu’une conférence de presse pour communiquer avec les médias. »
Le ton utilisé est aussi important. Trop cool ou très coincé ? Il faut viser le juste milieu. Les prises de position d’un dirigeant doivent être dans la même ligne que celle de son entreprise, tout en gardant un aspect personnel qui les différenciera des informations postées par le compte officiel de la société. « On peut par exemple saluer le vote d’une nouvelle loi qui concerne son secteur d’activité ou bien féliciter l’un de ses confrères pour
une promotion, mais il ne faut surtout pas perdre son sang-froid face à d’éventuelles critiques en postant des commentaires trop provocants. Les erreurs peuvent prendre des proportions importantes en très peu de temps ». Que ce soit en interne, devant ses collaborateurs ou face à ses clients, à la presse ou aux politiques, un CEO doit savoir représenter son entreprise. Les réseaux sociaux ne font pas exception. J. M.
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MÉTIER DU FUTUR INGÉNIEUR EN INTEL LIGENCE ARTIFICIELLE
PATRICK KERSTEN Fondateur et CEO de Doctena « J’utilise les réseaux sociaux pour communiquer les succès de Doctena, bien sûr, mais aussi pour partager des sujets qui ont trait à la santé digitale. ous sommes une petite communauté au niveau européen à s’intéresser à ce domaine et ça me permet de rester au courant des dernières avancées. Mais je ne suis pas un sc éma défini à l’avance. C’est le vrai Patrick Kersten qui communique. »
Il construit des liens entre l’humain et la machine pour permettre aux ordinateurs de gérer des tâches de plus en plus complexes. Grâce aux algorithmes, il est capa le de tirer pleinement pro t du big data.
Que fait-il ? L’ingénieur en intelligence artificielle IA élabore et crée les programmes informatiques qui vont permettre à des ordinateurs de reproduire les raisonnements humains pour résoudre des problèmes comple es, abituellement difficilement solubles pour l’informatique classique.
Quelles sont ses compétences ? pert en informatique, il doit également tre capable de comprendre le raisonnement du cerveau umain sur des problèmes spécifiques et ainsi choisir le bon algorithme pour résoudre au mieux l’équation à laquelle il fait face.
Quelle est sa formation ? i l’intelligence artificielle a commencé à envair nos quotidiens il y a quelques années seulement, les recherches dans ce domaine e istent depuis plus de ans. Il e iste donc de nombreu masters en sciences et tec nologies spécialisés dans l’IA, tant en urope qu’au tats- nis.
Combien gagne-t-il ?
ILLUSTRATION Maison Moderne
Sa rémunération débute à partir de 60.000 euros pour un profil en début de carrière mais peut grimper bien plus haut en fonction de son niveau d’e périence. alaire annuel brut selon le cabinet de recrutement The Recruiter .
POUR ALLER PLUS LOIN Devenir un expert dans le monde du numérique ne s’improvise pas et une bonne formation n’est pas un luxe tant les outils 08 _sont LEGENDE-TITRE et techniques à connaître variés. 08_legende et estrunteni Au Lu embourg, la vision Academy propose inverup tature, c te posdigital eniscie nimude nombreux workshops, du offi marketing san discid quis a dem inctotate à l’utilisation de Google Analytics en passant ab intibusdae. par les bases de l’emailing. Très utile !
Une qualité-clé ? L’ingénieur en IA doit tre capable d’avoir un esprit critique et suffisamment de recul pour estimer objectivement si les résultats obtenus par son algorithme durant la phase de test répondent à la problématique de départ.
Avis d’expert « Le développement de l’IA a pris beaucoup d’ampleur avec l’arrivée du big data, car elle constitue sans doute l’un des moyens les plus performants d’en extraire des connaissances complexes. Cela lui permet de toucher un am e ossi ilit s immense ui a u se teur de la santé jusqu’à l’industrie 4.0, ou la nan e et la gestion es r seau ’ nergie d’eau ou informatiques. » Benoît Otjacques, responsable de l’unité « e-science au List.
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STYLE FĂŠTES
Comment dĂŠ nissezvous votre style ? ÂŤ Ne portant que des costumes et chemises sur mesure, faisant attention Ă assortir pochette et chaussettes, je dirais que mon style est sop istiquĂŠ et raffinĂŠ.
uelle pi ce aimeriezvous transmettre ?  a fille lorgne dÊ à une montre. C’est ma première Rolex, je la lui destine. 
ue portez-vous le ee -end ?  Je porte des jeans ou des chinos de couleur, avec un pull ou un hoo die, pas de chemise. 
Quels sont les impairs à ne pas commettre ?  Il m’est inadmissible de ne pas assortir chaussures et ceinture. J’ai une vingtaine de ceintures pour être sÝr que ça n’arrive pas. Par ailleurs, je trouve que les ommes s’ abillent souvent avec des vestes trop grandes, dont les manches tombent sur les mains
ÂŤ faisant attention Ă assortir pochette et chaussettes, je dirais que mon style est sophistiquĂŠ et raffinĂŠ. Âť
Quelle est la plus ancienne pièce de votre garde-ro e ?  Je n’ai rien d’ancien. Il y a deux ans, lors d’un dÊmÊnagement, j’ai complètement renouvelÊ ma garde-robe. epuis, si j’achète une nouvelle pièce, j’en sors une autre que je donne ou je jette. 
Quel est votre plus vieux souvenir liĂŠ Ă la mode ? ÂŤ J’avais 16 ou 17 ans, je suis parti Ă Londres juste après NoĂŤl et mon père m’a donnĂŠ de l’argent (je pense que c’Êtait beaucoup en me disant ‘tu vas dans la capitale du st le a teÂtoi e eau vĂŞtements’. C’est ce que j’ai fait, j’ai dĂŠcouvert la mode new wave de l’Êpoque et les magasins autour de Bond Street. Âť
Quelle est votre couleur prÊfÊrÊe ?  Je porte toujours quelque c ose de bleu, c’est une couleur qui me va. En revanche, je ne porte jamais de noir. 
Carlo Schneider
General manager, Ace Entertainment
PHOTO Anna Katina
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Comment dÊ nissezvous votre style ?  J’aime la mode, mais je ne suis pas une fashionista. J’ai dÊveloppÊ mon propre style, en partie inspirÊ des annÊes 70. 
uelle est la onne hauteur pour des talons ? ÂŤ Pour le travail, 5 Ă 7 cm sont suffisants. our sortir, on peut se permettre 12 voire 15 cm si on sait marcher avec. Personnellement, je ne mets plus rien au-dessus de cm.
 Après un certain âge, il y a des choses qu’on ne peut plus porter. 
Votre adresse shopping Ă uxem ourg ? ÂŤ Je trouve dommage que les crĂŠateurs lu embourgeois ne soient pas plus prĂŠsents dans les boutiques. Je suis heureuse de voir que vol t age et ileste ont leur boutique.
Un conseil de mode ?  Il faut porter des choses qui correspondent à votre morphologie et votre âge. Investir dans la qualitÊ plutôt que la quantitÊ. Avoir quelques basiques de couleur à accessoiriser avec des pièces à motifs. 
Avec quel styliste pourriez-vous vous pacser ?  Je suis une inconditionnelle d’Emilio Pucci pour la variÊtÊ de couleurs, le côtÊ joyeux et festif. Les anciennes pièces de Courrèges sont aussi très belles.
Quel est votre dernier coup de c ur mode ?  ’ai ac etÊ des bottes mi- autes bleues en velours. 
Quelle est couleur votre couleur prÊfÊrÊe ?  J’aime surtout les couleurs chaudes. Pendant longtemps, j’ai travaillÊ dans la finance o e ne portais que du noir et du gris. Au ourd’ ui, e les ai bannis de ma garde-robe.
uel est le faux-pas à ne pas commettre ?  Après un certain âge, il y a des choses qu’on ne peut plus porter : les jeans à trous, les mini-s orts
Quelle est la plus ancienne pièce de votre garde-ro e ?  J’ai un manteau de fourrure, du loup, que j’ai reçu en . e devais avoir ans. ’Êtais beaucoup trop jeune pour porter cela. Au ourd’ ui, e peu enfin le porter. 
Gigja Birgisdottir
Fondatrice de Gia in Style DÊcembre 2017 —
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ARCHITECTURE MAISONS UNIFAMILIALES
Exceptionnelle sobriété 1
DÉVELOPPEUR olyform
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ARCHITECTE a auer, en collaboration avec A INGÉNIEUR Icone LOCALISATION ridel LIVRAISON 2017 SURFACE BRUTE m2 JARDIN a auer, en collaboration avec Vereal 3
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ans ces maisons unifamiliales, rien n’est laissé au hasard. La géométrie est poussée à son plus haut degré, l’orthogonalité à son paroxysme. D’un dessin parfait, toutes les lignes se répondent et se prolongent les unes les autres. La même précision est appliquée aux matériaux, qui sont strictement les mêmes dans toute la maison : de la pierre naturelle au sol, du bois pour le caractère chaleureux sur les murs, du marbre blanc pour tout ce qui est cuisine et salle de bains. « Le dessin intérieur de la maison est basé sur l’unité de mesure de 15 cm, multipliée un certain nombre de fois : des carreaux de 60x30 cm au sol, des planches de bois de 15 cm… », explique Max Bauer, l’architecte de la maison passé par le bureau de Paul Bretz Architectes. En toute logique, le mobilier a été réalisé sur mesure pour s’intégrer parfaitement à la maison.
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La façade présente un travail poussé de longues briques flamandes, autorisant une légère variation de gris. La maison s’ouvre totalement côté sud, alors qu’au nord, elle est aveugle. À l’ouest, des baies en hauteur permettent de profiter de la lumière du soir, et à l’est, deux petites fenêtres verticales ouvrent discrètement le mur. Les fenêtres sont tout en hauteur et sans encadrement, dans un souci de recherche esthétique et de minimalisme. Pour le programme, le nécessaire : au rezde-chaussée, on trouve un garage et un grand séjour-salle à manger qui se prolonge avec un espace cuisine, qui lui-même peut devenir un espace plus cloisonné grâce à un très discret système de panneaux coulissants. Dans le salon, l’artiste Vhils est intervenu directement dans le mur pour y apposer une œuvre (5 x 3 m), une section de visage piquée directement dans le béton du mur où se dessine un regard bienveillant. À l’étage, on trouve quatre chambres à coucher avec leur salle de bains. Au sous-sol, une piscine se déploie sur toute la longueur de la maison et est complétée par un espace wellness. Une maison d’exception, mais tout en rigueur et sobriété. C. C.
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PHOTOS Lu as ot , olyform
C’est sur le terrain d’un ancien verger que Polyform a pu faire construire deux nouvelles maisons unifamiliales jumelles, Mad et Baksteen.
Au re -de-c aussée, le salon-salle à manger bénéficie d’un vaste volume en double auteur. ans le salon, une uvre de l’artiste V ils a été spécialement commandée par le ma tre d’ouvrage. La fa ade de la maison, dont la structure est en béton, est un fin travail de briques longues. l’intérieur, les aménagements sont réalisés dans une gamme de matériau restreinte qui se répondent.
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CULTURE IAN DE TOFFOLI
Noël au théâtre
MAIS AUSSI CHRËSCHTDEEG AM THEATER Marc Lorenzini joue cette créature étrange et inquiétante qu’est le Rumpelstilzchen.
Comme chaque année, les Théâtres de la Ville de Lu embourg s’associent aux Rotondes pour un programme autour de Noël. À Bonnevoie, on pourra voir du théâtre, du mime, du cirque, du théâtre d’objets et un atelier musical pour parents et enfants. Les spectacles sont destinés à un large public familial à partir de 3 ans. www.rotondes.lu
TIAMAT
DANS LE CADRE DES CHRËSCHTDEEG AM THEATER, UNE COMMANDE A ÉTÉ PASSÉE À L’AUTEUR IAN
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DE TOFFOLI, QUI LIVRE UNE VERSION PERSONNELLE DU CONTE RUMPELSTILZCHEN.
es Théâtres de la Ville de Luxembourg ont demandé à l’auteur Ian de Toffoli et à la metteuse en scène Myriam Muller d’adapter un conte de fées populaire pour le théâtre en luxembourgeois. « J’ai choisi Rumpelstilzchen parce qu’il est très court, ce qui laisse beaucoup de place à des développements et des questionnements », explique l’auteur qui jongle régulièrement entre roman et théâtre et entre français et luxembourgeois. « Retravailler des mythes ou des contes permet de jouer avec des fonctions archétypales reconnaissables. Cela permet d’aller plus loin dans la profondeur psychologique et les motivations des personnages. » Ainsi, ce conte met en scène la fille d’un meunier dont le père promet qu’elle peut transformer la paille en or, un roi cupide qui n’a jamais assez d’or et une créature surnaturelle qui aide la jeune fille dans l’espoir secret de s’emparer du premier-né. L’amour, l’avarice, la trahison, le désir, la volonté de plaire et de s’élever sont les thé114 —
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matiques intemporelles et universelles que la pièce met en jeu. « On a voulu une création spectaculaire, avec des effets spéciaux, de la machinerie, de la vidéo, beaucoup de comédiens et l’univers du conte, avec ce qu’il faut de noirceur et de fantastique qui convenaient bien à cette ambition. » Cette création est aussi l’occasion de voir plusieurs comédiens du cru dans des rôles inhabituels. « On a fait la distribution en fonction de l’aura de chacun, de la sensibilité et du physique », explique Ian de Toffoli, qui précise qu’il y a 16 comédiens sur scène, dont Marco Lorenzini, Elisabet Johannesdottir et Pitt Simon dans les rôles principaux. Si la pièce est jouée en luxembourgeois, elle sera surtitrée en français et en anglais pour que tous les publics y trouvent leur compte. « Malgré l’aspect conte de fées, c’est une pièce de genre où j’ai voulu respecter les codes de l’épouvante et de l’horreur. Les enfants (à partir de 10 ans, ndlr) aiment aussi frissonner. » F. C. Les 15, 16 et 17 décembre au Grand Théâtre de Luxembourg www.theatres.lu
www.theatrecentaure.lu
HYDRE ÉDITIONS Également fondateur de la maison d’édition Hydre, spécialisée dans les textes dramatiques et dans les textes courts, Ian de Toffoli souligne deux parutions récentes. Subridere. Un aller simple de Nathalie Ronvaux, court roman poétique qui suit une femme dans la description d’un burn out, et Che Guevara war ein Mörder de Rafael Kohn, nouvelle violente sur la descente aux enfers d’un loup solitaire. www.hydreditions.eu
PHOTO Sven Becker
Conte spectaculaire
Totalement à l’opposé du projet du conte Rumpelstilzchen, Ian de Toffoli présentera en mars une nouvelle pièce de théâtre intitulée Tiamat . « Il s’agit du monologue d’un avo cat d’affaires qui confesse des malversations autour d’œuvres d’art», résume l’auteur pour qui les références à des événements récents ne sont pas fortuites. « J’ai effectué un important travail de recherche en amont pour écrire cette pièce qui se situe au Luxembourg.» Valéry Plancke campera le personnage que Jean Boillot (du Nest à Thionville) mettra en scène.
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RESTAURANT WASABI MOUTFORT
Fassadenarbeiten· Malerarbeiten· Wärmedämmung· Trockenbauarbeiten· Bodenbelagsarbeiten· Dämmung : vom Dach bis zum Keller· Licht- und Spanndecken· Elektroinstallationen· Schreinerarbeiten· Gardinen & Sonnenschutz· Exklusive Gartenmöbel· Fenster, Türen & Tore
Le chef Tang signe une carte qui fait un tour de l’Asie, avec des spécialités chinoises, thaïes et
japonaises 104, rue de Remich L-5330 Moutfort (Luxembourg)
marcwilmesdesign.lu // Bild: © BOEN
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Tel : 35 72 81 - Fax : 26 35 04 20 wasabi@pt.lu - www.wasabi.lu Ouverture du mardi au samedi de 11:00 à 14:30 et de 18:30 à 22:30
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RESTAURANT À TABLE AVEC
Gilles Rod
I
l n’est en poste que depuis deux mois, mais Gilles Rod a déjà une bonne connaissance du secteur social auquel l’Œuvre vient en aide, puisqu’il a longtemps été à la tête du Comité national de défense sociale (CNDS) : « Je peux continuer à valoriser mon expérience de terrain et mes contacts. » Notre déjeuner a lieu dans un restaurant qui affichera 30 ans d’existence l’année prochaine et qui est toujours impeccablement tenu par la famille Szele, père et fils, mère et belle-fille. Il n’est donc pas difficile de se laisser faire quand on nous propose le menu de saison, en trois services. DOUBLE MISSION . Il est important de rappeler que l’Œuvre, fondée en 1944 pour venir en aide aux victimes de la guerre, a une double casquette : « L’établissement public organise les jeux de loterie pour récolter de l’argent et gère la distribution des fonds, soit entre 20 et 30 millions chaque année, qui bénéficient aux secteurs du social, de la culture, du sport, de l’environnement et de la mémoire de la guerre », détaille Gilles Rod, avant d’être interrompu par l’arrivée des entrées. Un cappuccino de cèpes et sa mousse relevée à l’ail, coulis basilic et chapelure de jambon Serrano. Autant dire une
soupe crémeuse et onctueuse où le fumé du jambon se marie parfaitement avec le côté terreux du champignon. POUR L’AVENIR , Gilles Rod voudrait améliorer la visibilité des projets soutenus. « Nous lançons régulièrement des appels à projets, comme ‘Mateneen’ pour le soutien et l’encadrement des réfugiés ou ‘Yes We Care’ pour l’environnement et l’économie circulaire. » En outre, certaines associations reçoivent une dotation récurrente, d’autres pour des projets spécifiques, toujours analysés « en termes d’engagement, de nouveauté et de valeur ajoutée sociétale », précise le directeur quand le plat arrive. Gigue de chevreuil sauce saint Hubert, pommes dauphines et garniture hivernale. Un plat de saison, très goûteux et bien assaisonné. Il importe aussi à Gilles Rod de créer plus de réseaux entre les bénéficiaires pour qu’ils se connaissent, travaillent ensemble et échangent sur leur expérience. « L’évaluation de l’impact des projets est aussi un point qui me tient à cœur. Nous sommes en train de travailler avec le Liser pour mettre en place des procédures d’évaluation. » Des projets cohérents et durables qui apportent une réelle valeur ajoutée pour les bénéficiaires, voilà ce qui est plébiscité. LE MENU LAISSE LE CHOIX
LE FIN GOURMAND
2, route d’Esch Luxembourg (Hollerich) .le ngourman .lu Chefs Gérard et Nicolas Szele Salle Pucky et Pauline Szele Son 90 dB Température 24 °C Couverts 110 Addition du jour 2 eaux 2 menus 2 cafés 2 verres de vin Total
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entre fromage et dessert. Nous optons pour les fromages affinés, une généreuse assiette de quatre beaux morceaux, bien que l’entremet pistache et citron vert, mascarpone, glace café soit tentant. Avant le café, Gilles Rod tient encore à présenter le fonds stART-up destiné aux artistes jusqu’à 35 ans et qui « leur permet de lancer un projet et d’aller vers la professionnalisation ». F. C.
MAIS AUSSI Ma spécialité en cuisine « Je me débrouille en sushis. C’est un moment qui me détend, presque méditatif. » Une adresse pour les fêtes ? « Quand on a quelque chose à célébrer, nous allons au Kamakura. C’est une superbe adresse où c’est toujours bon et qui me rappelle un voyage au Japon. » www.kamakura.lu
Manger solidaire « Plusieurs associations ont créé des restaurants où ils font travailler leurs bénéficiaires. C’est bon et ça leur vient en aide. Je conseille d’aller voir chez ATP à Kehlen, à la Ligue HMC à Capellen ou encore le Bistro Sënnesräich à Lullange. »
PHOTOS Maison Moderne
Gilles Rod, le directeur de l’Œuvre nationale de secours rande- uchesse Charlotte depuis septembre dernier, passe à table au Fin Gourmand pour nous présenter ses missions et ses projets dans le domaine de la philantropie.
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C CAISSE NATIONALE D’ASSURANCE PENSION (CNAP) 38 CAREGARI LUC 38 CARLISLE MANAGEMENT 44 CARRÉE CYRIL 14 CARUANA GALIZIA DAPHNE 40 A T A -I LA I LUXEMBOURG 20, 36, 44 CATELLA BANK 36 CAVES BERNARD MASSARD 89 CELLULE DE RENSEIGNEMENT FINANCIER 31 CERAMETAL 54 CERATIZIT 54 CFL 10, 11, 54, 92 CHAMBRE DE COMMERCE 14 CHAMBRE DES MÉTIERS 80 CHARLES DE KERCHOVE 44 CHARPENTIER BENOIT 36 CHINA UNIONPAY 22 CHOUX DE BRUXELLES 85 CINTA 15
CLAUDE MEISCH 80 CLOSENER FRANCINE 47 LT- A CLUSTER INDUSTRIES CRÉATIVES 47 CMS LUXEMBOURG 50 CNFL 42 COLLIN MARÉCHAL 44 COLLINS JIM 54 COMMISSION EUROPÉENNE 38 COMPUTER TASK GROUP LUXEMBOURG 20 CONSEIL NATIONAL DES FINANCES PUBLIQUES 38 CONZEMIUS ARLETTE 14 COROMANT 54 CORTLAND CAPITAL MARKET SERVICES 14 CRÉDIT SUISSE 47 CROQUEURS DE CHOCOLAT 80 CRUCHTEN YVES 14 CSSF 22, 32, 34 CSV 14, 38, 39, 40 CUSHMAN & WAKEFIELD 113
D D’LAND 39 DAN BECK 75 DE LIMA ANNABELLE 36 DE TOFFOLI IAN 114 DE VUYST SANDRINE 20 DEGROS DAMIEN 20 DÉI GRÉNG 14, 42, 39 DELOITTE LUXEMBOURG 14, 32 DELTOUR ANTOINE 40 DENNEWALD ROBERT 54 DIERICK COLETTE 20 DIGICONOMIST 30 DOCTENA 14, 108 DP 38, 39, 44, 54 DTZ LUXEMBOURG 14
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G GARCIA ROBERT GB LIFE GIABBANI DAVID GLAS JAN GOBIN PHILIPPE GODFREY LEE GRAMEEN BANK GRAMEGNA PIERRE GRANDDUC AI T- A L GSK
14 6 48 47 20 22 36 22, 38, 39 54 , 37
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I ICN BUSINESS SCHOOL 117 IMPERIAL TOBACCO 15 IMPRIMERIE CENTRALE 16 IMPRIMERIE VICTOR BUCK 16 INFRACHAIN 22 ING LUXEMBOURG 14 INTERDISCIPLINARY CENTRE FOR SECURITY, RELIABILITY AND TRUST 22 INTERTRUST 33
J JAGUAR 17 JOAILLERIE WINDESHAUSEN 8 JOHANNESDOTTIR ELISABET 114 JOURNAL 103 JUCHEIM 80
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LIS MARC 47 LISER 116 LIST 14 LOPORCARO ANNA 47 LORENZINI MARCO 114 LOSCHETTER VIVIANE 39 LSAP 14, 38, 39, 42, 44 LUXEMBOURG FOR FINANCE 22 LUXEMBOURG HOUSE OF FINANCIAL TECHNOLOGY 22 LUXEMBOURG INSTITUTE OF SCIENCE AND TECHNOLOGY 22 LUXEMBURGER WORT 14, 38 LUXEXPO 92 LUXTRAM 92 LYFRA 15
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KARGER CLAUDE KEEP CONTACT KENNAMETAL KERSTEN PATRICK KIEFFER FRÉDÉRIC KIEFFER ROBERT KISELEV DENISE KLIN KNEIP KNOTT RITA KOEDINGER MIKE KOMET KUHN ROLAND KUSSBUS
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14 71 54 108 20 38 22 14 22, 36 42 14 54 80 14
L LAGARDÈRE TRAVEL RETAIL LALUX LANNERS JACQUES LANNERS JEAN PAUL LANNERSDE RYCKER ANNE LEGITECH LENÔTRE GASTON LENTINI SARAH LÉONARD JOHAN LEQUEUX JEANPIERRE LËTZEBUERGER JOURNAL LEYNS NATHALIE LHERMITTE BERNARD LIBO LIFRANGE MARCOLIVIER LIGHTBULB
15 45 54 54 54 16 80 31 50 14 14 20 20 14 16 47
MAISON DU COACHING, MENTORING ET CONSULTING 42 MAISON MODERNE 14 MANZARI NADIA 22 MARTIN AVOCAT ASSOCIÉS 51 MEDNANNY 14 MEGA 42 METALLWERK PLANSEE GMBH 54 MICROSOFT 36 MINISTÈRE DE L’ÉGALITÉ DES CHANCES 43 MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE 48 MOSAR LAURENT 38 MOUVEMENT ÉCOLOGIQUE 44, 48 MS&AD 30 MSF 121 MULLER KEVIN 18 MULLER MYRIAM 114 MUTSCH LYDIA 42
N NAUTADUTILH NEAM NOÉMIE HALLER NOSBUSCH YVES NOVAPRINT
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106 30 80 80 80
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P P’OP 14 PAAL LAURI 36 PANICAN ALEX 22 PARKHOUSE JOHN 122 PARLEMENT EUROPÉEN 40 PASSBOLT 18 PAUL BRETZ ARCHITECTES 112 PAUL PECKELS 14 PAYPAL 22 PEINTURE PHILIPPS 115 PETIT MICHEL 14 PETITCARRÉE ARCHITECTES 14 PIERETTI PATRICE 46 PINGPONG 22 POLFER LYDIE 38 POLFER PAUL 48 POLYFORM 112 POST 14 POWELL JEROME 30 PWC 2, 27, 40, 122
R RADIO ARA RELAIS DESSERTS REPORTER.LU RIFKIN JEREMY ROD GILLES ROLEX ROTONDES RTL RTL TÉLÉ LËTZEBUERG
14 80 14 44 116 124 114 38 14
S SANDVIK COROMANT 54 SANTINELLI JEANLUC 48 SCHMIT ROMAIN 108 SCHNEIDER CARLO 110 SCHNEIDER ÉTIENNE 38, 44, 48 SCHNEIDER ROMAIN 38 SCHOLTUS GILLES 47 SCHWARZKOPF HILDE 54 SCHWARZKOPF MICHAEL 54 SEBBAR ADIL 32 SEQVOIA 12 SES 54 SIMON PITT 114 SIWECK JEANLOU 38 SJL JIMENEZ LUNZ 36, 38 SKYPE 36 SNAPSWAP 22 SOCIÉTÉ GÉNÉRALE 25 STATEC 46 STEIN MONIQUE 42 STÉPHANE HAOT 44
TAGEBLATT 14, 39, 49 TECHNOPORT 14 TED JOHNKEVIN 20 THÉÂTRES DE LA VILLE DE LUXEMBOURG 114 THELEN CARLO 14 TOYOTA 80 TRAUSCH GÉRARD 46 TRUMP DONALD 30
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John Parkhouse
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EO de PwC Luxembourg depuis le 1 er juillet 2015, John Parkhouse a rejoint la firme en 1994 et en est devenu l’un des associÊs en 1999. Il s’est spÊcialisÊ dans l’industrie des fonds d’investissement, ce qui l’a amenÊ à reprÊsenter le pays à l’Êtranger.
Monsieur Parkhouse, votre travail contribue au rayonnement à l’international du Luxembourg. Quand en avez-vous pris conscience pour la première fois ?  Depuis mon arrivÊe au Luxembourg en 1994, je n’ai cessÊ de voyager pour aller à la rencontre de mes clients. Je suppose donc que je suis un ambassadeur du pays depuis le premier jour. Cela dit, je me souviens de mes dÊbuts ici, lorsque nous avions l’habitude chaque annÊe d’organiser, avec quatre banques amÊricaines et un cabinet d’avocats, un roadshow de prÊsentation de l’industrie des fonds aux États-Unis. C’est probablement la première fois que je me suis senti comme un ambassadeur du Luxembourg et de notre secteur des fonds. Quelle est la marque de fabrique du Luxembourg à l’international ?  Selon moi : la stabilitÊ, l’esprit d’innovation, son incroyable capacitÊ à s’adapter rapidement au changement. Mais par-dessus tout, le Luxembourg est au centre de l’Europe, en son cœur, pas seulement gÊographiquement, mais aussi par les cultures et les langues qu’il accueille.
DÊcouvrez l’interview complète de John Parkhouse, ainsi que d’autres ambassadeurs du pays, et participez à l’initiative #CelebratingLuxembourg sur paperjam.lu. L’expÊrience se poursuit sur celebratingluxembourg.com.
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 C’est vraiment incroyable de voir ce que ce petit pays peut faire. 
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À quelle occasion êtes-vous particulièrement fier du Luxembourg ?  Le 23 juin, jour de Fête nationale, quand nous nous rÊunissons tous pour cÊlÊbrer à quel point il est agrÊable de vivre au Luxembourg et se rappeler la chance que nous avons d’être ici. T.”R.
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