Paperjam janvier 2021

Page 1

NUMÉRO 208

JANVIER 2021

Business zu Lëtzebuerg

Michèle Detaille, l’influenceuse 5 453000 074017 05 01 5€ 4€


Trader confirmé ou débutant investissez 100% en ligne 0€ de droits de garde Dès14,95€ seulement par transaction Ouvrez un compte gratuitement sur keytradebank.lu

keytradebank.lu Contactez-nous au +352 45 04 39 du lundi au vendredi de 9h00 à 17h30


Édito #LuxembourgRecovery

Résilience, réinvention, reprise… et solidarité Après une année pas comme les autres, le monde se prépare à la reprise économi­ que et au retour des libertés individuelles. Si, pendant 10 mois, les entreprises ont été secouées, des existences menacées, et les « breed Schëlleren » mises au défi, on retrou­ve aujourd’hui de nombreuses orga­nisations transformées. Prêtes à rebondir. Dans le monde, comme au Luxembourg. Alors, Paperjam place 2021 sous le signe de la résilience, de la réinvention, de la reprise et de la solidarité. Durant toute l’année, la rédaction s’intéressera aux entreprises, équipes et projets qui se sont démarqués par leur capacité d’adaptation, de remise en question, de résistance. Ceux qui ont réussi à jouer sur de multiples fronts : adapter leur offre, repenser leur modèle économique, jongler avec la trésorerie, accélérer leur digitalisation, réimaginer leur organisation, motiver leurs équipes et fidéliser leurs clients. Mais aussi à ceux qui ont pensé aux autres, qui ont mis leurs ressources à disposition pour des actions de solidarité. Et ils étaient nombreux. De multiples questions se posent : Comment l’économie luxembourgeoise se relèvera-t-elle ? Quel sera l’impact sur les finances publiques ? Qu’avons-nous appris de cette crise sanitaire et économique ?

Quels sont les acteurs qui ont fait preuve de résilience, de capacité à se réinventer ? Quelles sont les entreprises qui ont réussi à rebondir ? En quatre étapes, nous allons aborder ces sujets tout au long de l’année 2021. Dès aujourd’hui, nous lançons un appel à nos lecteurs pour nous faire part des entreprises et organisations qui ont su rebondir. Ou celles qui ont exprimé leur solidarité. Le 14 janvier 2021, nous organiserons la table ronde « Luxembourg Recovery », durant laquelle Pierre Ahlborn, Sasha Baillie, Carlo Thelen et Jean-Marc Ueberecken débattront autour de ces sujets. Dans son numéro d’été, Paperjam réunira les plus belles histoires entrepreneuriales dont nous aurons pris connaissance. Et pour clôturer 2021, nous organiserons, le 2 décembre 2021, les « Paperjam Recovery Awards », qui seront décernés lors d’une cérémonie de remise des prix organisée dans le cadre d’un dîner de gala, n’en doutons pas un instant.

Directeur de la publication MIKE KOEDINGER

JANVIER 2021

3


What matters for jobseekers? 33%

a better salary package

20%

a more challenging mission

47%

a better work-life balance Source: jobs.lu survey with 838 respondents - October, 2020

Recruitment Made Simple!


Janvier 2021

Ristretto 08 #POLITIQUE 10 FRANÇOIS BENOY

« Faire du Luxembourg un pays plus fort face aux crises » –

12 #ENTREPRISES 14 LUC PROVOST

« Un vrai changement de dimension lié au Covid » –

16 #PLACEFINANCIÈRE 18 YVES BIEWER

« Nous prêtons depuis toujours de manière responsable»

p.  30 Françoise Thoma est une habituée des places d’honneur du Paperjam Top 100. La directrice générale de la Spuerkeess insiste sur le besoin de leaders pour les équipes dans une période aussi troublée que l’a été l’année 2020.

Data Dada 20 #PARTICIPATIONSÉTAT

Le vrai poids de l’État

Classement

Paperjam Top 100 –

26

Méthodologie et présentation du jury –

28

Classement de 1 à 10 –

52

Photo

Andrés Lejona

Classement de 11 à 70 –

68 p.  20 L’État luxembourgeois conserve un important portefeuille de participations dans la sphère économique.

Classement de 71 à 100 JANVIER 2021

5


PUB VIDE PLEINE PAGE 230X298

XXXX


Janvier 2021

1.000 GWh

800

76

Enjeux

PRODUCTION NATIONALE D’ÉLECTRICITÉ À PARTIR DE SOURCES RENOUVELABLES

802 GWh 688 GWh 605 GWh

600

Une transition énergétique à marche forcée

430 GWh

461 GWh

400

200

78 TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

0

Entre production et importation, la quête de l’électricité verte

2015

2016

2017

2018

2019

p.  76

En cinq ans, la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables a pratiquement doublé au niveau du pays.

80 LE RÔLE DES ENTREPRISES Changer le cœur du réacteur

82 PROGRÈS

La transition énergétique en pratique

84 TARIFS « Les énergies renouvelables sont déjà compétitives »

88

98

Portfolio

#LocalOpinion Leaders

Business Club

Lifestyle

p.  88 Ils ont tous des milliers de followers sur Instagram. Découvrez, à travers notre portfolio, qui sont les local opinion leaders du Luxembourg.

106 MA MAISON 108 MON ARGENT 110 MA COLLECTION 114 MA RECETTE 116 MON MENTAL 120 La liste

7 politiciens présents sur Twitter Advertoriaux 22 WINDESHAUSEN

Le luxe s’ouvre à un nouvel espace

Photos

Andrés Lejona et @annagurska_

48 DEGROOF PETERCAM

Question de gouvernance au sein des entreprises

74 TELINDUS

Investir le champ des possibles

86 ILNAS

Un service à la mesure du Luxembourg

p.  110 Pascal Zimmer (Unicum) nous fait partager sa passion pour la mode vestimentaire des années 1930.

112 KICHECHEF

Personnaliser pour se différencier

JANVIER 2021

7


Ristretto #Politique Sélectionné par NICOLAS LÉONARD et PIERRE PAILLER

CONSENSUEL

1

« Même si les reproches publics formulés à son égard ont porté atteinte à son honorabilité tant professionnelle que personnelle, son initiative vise exclusivement à assumer sa responsabilité dans le rétablissement de la sérénité dans les relations entre les collaborateurs eux-mêmes et avec la direction. » Administrateur délégué de la Fondation Kräizbierg, Jeannot Berg a décidé de quitter cette fonction en date du 1er décembre. Tom Wagner, directeur, a aussi remis son poste à disposition du CA. Deux pas de côté qui font suite à de fortes tensions et un climat délétère au sein de l’institution de Dudelange. Le CA a cependant tenu à saluer l’action des deux hommes.  2

ENGAGÉE

La ministre de la Famille et de l’Intégration, Corinne Cahen (DP), a témoigné, sur Twitter, son soutien aux femmes victimes de violences à l’occasion de l’Orange Week. CATÉGORIQUE

3

« Idéalement, il ne faudrait pas passer les fêtes de fin d’année ensemble. »

Lors de la présentation des nouvelles mesures face à la pandémie de Covid-19, la ministre de la Santé Paulette Lenert (LSAP) a rappelé à quel point elle sait qu’elle demande un effort important à tous. Noël et Nouvel An seront bien différents des autres années. Le prix à payer pour qu’une amélioration se profile enfin. AFFIRMATIVE

4

« La présence des agents de sécurité n’est que préventive. »

La bourgmestre de la ville de Luxembourg, Lydie Polfer (DP), a répété ne pas comprendre les critiques envers la décision des autorités locales de faire patrouiller des agents privés dans les quartiers Gare et Ville Haute, en décembre et janvier. Une initiative qui a été très peu au goût du ministre de la Sécurité intérieure, Henri Kox (Déi Gréng), de la ministre de l’Intérieur, Taina Bofferding (LSAP), et du Syndicat national de la police grand-ducale.

6

RASSURANT

« Il n’y a pas de saturation, il y a une forte occupation. »

Le directeur de la Santé, Jean-Claude Schmit, l’a assuré : s’il est plus difficile de trouver de la disponibilité pour se faire tester dans le cadre du large scale testing, ce serait la conséquence d’une plus forte participation de la population, qui « est beaucoup plus sensibilisée à se faire tester ».

8

JANVIER 2021

Romain Gamba (archives), Matic Zorman (archives)

RÉALISTE

Sans surprise, la pandémie de Covid-19 coûte cher à l’État. Le 20 novembre, le ministre des Finances, Pierre Gramegna (DP), a constaté devant les députés une dégradation des finances publiques de 3 milliards d’euros cette année. Conséquence des mesures de lutte contre la crise, les dépenses ont augmenté de 13 % par rapport à octobre 2019, tandis que les recettes ont, quant à elles, connu une baisse de 5,9 %.

Photos

5


INVESTISSEZ AU-DELÀ DES Découvrez les avantages d'un compte multi-devises et accédez à plus de 22 bourses, dès € 14.95/trade. Le tout avec la sécurité du leader suisse de la banque en ligne.

swissquote.lu

Les investissements comportent divers degrés de risque. Swissquote Bank Europe SA – RCS B78729. Banque basée au Luxembourg et régie par la CSSF.


Ristretto #Politique

« Faire du Luxembourg un pays plus fort face aux crises » Rapporteur de la loi sur le budget, François Benoy (Déi Gréng) présente des pistes pour que le pays sorte renforcé de la crise.

Pourquoi avoir décidé d’être rapporteur de la loi sur le budget ? C’est un moment-clé. La loi budgétaire est la loi la plus importante de l’année. Elle permet à l’État de fonctionner, elle fixe les mesures fiscales et impulse les politiques.

Quels sont les deux autres thèmes principaux de votre rapport ? La nécessité d’une transition écologique de notre économie aux niveaux de la place financière, de l’agriculture, mais aussi d’autres secteurs. Et celle d’avoir des finances publiques plus résilientes.

Qu’est-ce qui caractérise ce rapport ? Il est plus politique que les autres rapports. Avant la présentation du projet de budget, il faut faire un état des lieux de la situation du pays et des finances publiques. Je présente ensuite un certain nombre de réflexions politiques.

Quelles sont les conséquences de la crise sur les finances publiques ? D’un côté, une hausse des dépenses, avec les aides à l’économie et les investissements dans le système de santé, et de l’autre, une baisse des recettes, du fait du confinement en début d’année. Ce qui se retrouve dans le déficit budgétaire…

Quel thème avez-vous choisi ? Le sujet principal sera : comment sortir plus forts de cette crise ? Pas seulement de la crise du Covid-19, qui nous a vraiment frappés fort aux niveaux sanitaire, humain et économique, mais aussi des autres crises qui existent.

À quel niveau le déficit budgétaire est-il impacté ? Dans les années à venir, on va atteindre les 30 % de dette publique par rapport au PIB. Mais on reste quand même loin des 60 % qui sont permis par le traité de Maastricht.

Vous pensez à la crise climatique ? Oui, car il y a d’autres crises qui ne sont pas à négliger, comme, en effet, la crise du climat et de la biodiversité, mais aussi celle de la justice sociale. Quelles pistes proposez-vous ? Il faut faire du Luxembourg un pays plus fort face aux crises. Pour cela, je développe quatre thèmes principaux. Tout d’abord, il faut un État fort, qui fait des investissements, car ce n’est pas le secteur privé qui va régler ces crises. Il faut ensuite davantage de justice sociale.

Faut-il malgré tout s’inquiéter ? Le déficit pour l’État central est à 8,6 % du PIB, 3,9 % l’année prochaine. Cela peut encore changer en fonction de l’évolution de la pandémie. Il faut donc rester vigilants, mais les saines politiques budgétaires des années précédentes nous ont placés dans de bonnes conditions pour aborder cette crise.

La justice sociale est un problème au Luxembourg ? La question du logement est de plus en plus problématique, même pour des gens qui ont de bons revenus. Et il y a aussi la question des politiques climatiques…

Quel principal apprentissage tirez-vous de cette expérience ? Cela m'a bien sûr permis de rentrer dans les détails du budget et de la politique des finances publiques, mais le plus intéressant, pour moi, ce sont les 35 entretiens que j’ai eus.

Vous pensez qu’elles peuvent créer un sentiment d’injustice sociale ? Si on fait une politique climatique, il faut absolument qu’elle soit juste au niveau social.

Qui avez-vous rencontré ? Les syndicats, le patronat, des acteurs de l’économie, de la santé, de la société civile, les organisations de l’environnement, les jeunes... J’ai eu beaucoup de chance de pouvoir parler avec tous ces gens. C’est le plus important, personnellement.

Par quels moyens assurez-vous cela ? Il faut soutenir les plus faibles revenus dans la transition écologique, comme, par exemple, avec la taxe CO2. Qu’avez-vous mis en place ? L’augmentation du crédit d’impôt et de l’allocation de vie chère. Selon le Statec, on compense ainsi les surcoûts pour 40 % des ménages qui ont le moins de revenus.

10

JANVIER 2021

La main publique doit investir massivement pour sortir le pays de la crise, selon François Benoy.

Interview PIERRE PAILLER Photo MATIC ZORMAN


THE 8 GRAN COUPÉ.

Informations environnementales: bmw.lu

5,6-11,3 L/100 KM • 148-260 G/KM CO2 (NEDC) 6,4-11,6 L/100 KM • 167-264 G/KM CO2 (WLTP) BMW Belgium Luxembourg SA • Lodderstraat 16, 2880 Bornem • Belgique • contact.lu@bmw.lu • www.bmw.lu


Ristretto #Entreprises Sélectionné par CATHERINE KURZAWA et MATHILDE OBERT

1

GLOBE-TROTTER

« La qualité et le service sont, pour 42 % des entreprises interrogées lors de nos enquêtes, le principal facteur de succès à l’étranger. Ce n’est pas le prix, qui ne représente que 5 % [des réponses]. » Tom Wirion, directeur de la Chambre des métiers. PESSIMISTE

2

« Je m’attends à une hécatombe de faillites de magasins et de restaurants en janvier et février. » Pierre Joppart, expert immobilier, s‘est exprimé lors d’une interview à Paperjam sur l’impact de la crise sanitaire sur le secteur immobilier professionnel.  3

IMPATIENT

« 2020 a vraiment été une année noire pour le commerce. On espère que les soldes 2021 marqueront le début d’une reprise, parce qu’elle est nécessaire à la survie de beaucoup d’entreprises. » Claude Bizjak, directeur adjoint de la CLC.  4

ANALYSTE

« Pour un bien acquis à des fins d’investissement, limiter le prêt hypothécaire à 80 % de sa valeur est une façon de tenter d’inciter les investisseurs à s’intéresser à d’autres secteurs de l’économie. » POSITIF

« 2020 a été une année réellement exceptionnelle pour les biotech. En termes de performances, aux USA ou en Europe, on voit des sociétés qui ont fortement progressé. L’autre tendance, c’est le nombre important de refinancements sur la partie société. À titre d’exemple, en France, on dépasse le milliard d’euros levés par les biotech françaises. C’est un plus haut historique. Le Benelux n’y échappe pas. » Sacha Pouget, directeur associé de Kalliste Biotech Advisors et fondateur de biotechbourse.fr.  6

COMPTABLE

« Cela va bientôt faire trois mois de fermeture en comptant le confinement de mars, soit 6,5 jours de congé à payer (chaque salarié cumule environ 2,167 jours par mois, ndlr). C’est une charge financière pour les entreprises, c’est clair. » Le secrétaire général de l’Horesca, François Koepp, s’est expliqué sur la situation actuelle du secteur et prépare ses revendications.

12

JANVIER 2021

Photos

5

Romain Gamba (archives), Jan Hanrion (archives) et Mike Zenari (archives)

Le président de la Chambre immobilière, Jean-Paul Scheuren, a donné son point de vue sur la décision attendue de la CSSF d’exiger plus de fonds propres pour contracter un prêt hypothécaire.


NOUS SOMMES À VOS CÔTÉS POUR LES DÉFIS À VENIR Chez Société Générale, nos Banquiers sont mobilisés à travers le monde pour vous aider à réinventer demain.

Banque d’investissement Financement Assurance Activités de Marché Banque transactionnelle Gestion d’actifs Conseil Métiers Titres Financement de biens d’équipement Gestion de flotte automobile Société Générale est régulée et autorisée par l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) et l’Autorité des Marchés Financiers (AFM), et à des fins prudentielles par la Banque Centrale Européenne (BCE). Le présent document est communiqué à titre purement informatif et n’a pas de valeur contractuelle. Certains produits et services décrits dans ce document ne sont pas disponibles dans toutes les juridictions. De plus amples informations sont disponibles sur demande. 2020 Société Générale, S.A. au capital de 1 066 714 367,50 € - 552 120 222 RCS PARIS, Siège social : 29, bd Haussmann, 75009 PARIS. © Getty Images – Décembre 2020.


Ristretto #Entreprises

« Un vrai changement de dimension lié au Covid » B Medical Systems fabrique à Hosingen des réfrigérateurs dédiés aux vaccins. Son CEO, Luc Provost, prépare l’entreprise à travailler à un rythme jamais connu.

À quand remontent les premières commandes liées au Covid-19 ? Elles sont arrivées dès le mois d’avril. Il faut savoir que nos appareils peuvent servir non seulement aux vaccins Covid mais aussi à d’autres. Dès avril, des personnes nous ont contactés pour commencer à se préparer. Nous avons par exemple équipé la Bavière et la ville de Phila­ delphie ; nous sommes près de finaliser des projets au Mexique et au Pérou notamment. La crise sanitaire du coronavirus est-elle le plus grand accélérateur pour votre entreprise ? Le Covid-19 est de loin le plus grand vecteur de commandes qu’ait connu B Medical ­Systems dans son histoire. Mais des expériences antérieures, comme la vaccination à grande échelle contre la polio au Nigeria, où nous détenons 100 % de parts de marché, nous ont permis de nous familiariser avec des commandes d’envergure comme celles que nous connaissons aujourd’hui. Quel est votre volume de commandes ? Avant la crise sanitaire, une commande faisait entre 3.000 et 4.000 appareils. Aujourd’hui, nous sommes en train de parler de commandes allant au-delà des 15.000 appareils. C’est un vrai changement de dimension qui a eu lieu à cause du Covid, mais aussi une accélération : les délais de livraison doivent être assez courts, il faut que les pays soient équipés avant l’arrivée des vaccins. Qu’est-ce qui distingue B Medical Systems de la concurrence ? Cela fait plus de quatre décennies que nous sommes le leader mondial dans la chaîne du froid pour la vaccination humaine. Dans les années 1970, nous étions la seule société à avoir répondu au programme EPI de l’Unicef pour assurer les besoins de stockage de vaccins thermosensibles. Nous avons réussi à maintenir notre position de leader grâce à l’innovation technologique. Notre entreprise dispose d’une centaine de brevets, tous hébergés au Luxembourg.

14

JANVIER 2021

Cela éveille-t-il des demandes de rachat ? Nous avons été rachetés et revendus plusieurs fois. Nous avons toujours été détenus par des fonds d’investissement. Le plus gros changement est survenu en 2015, lors du rachat par le fonds malaisien Navis Capital Partners. De quatre ingénieurs en R&D en 2015, nous sommes passés à plus de 30 aujourd’hui. Navis Capital Partners a investi plus de 30 millions d’euros dans l’automatisation de notre site. Comment concilier le travail en flux tendu avec la R&D ? Le développement d’un nouveau produit prend en moyenne deux ans. Nous avons différents projets qui tournent en parallèle. Les 30 ingénieurs de R&D sont sur trois projets seulement. Au lieu d’avoir développé un projet en deux ans, nous l’avons fait en six mois. Nous avons fait preuve de flexibilité. Notre taille plus modeste que nos concurrents nous permet d’être flexibles, que ce soit en déploiement ou en production. Quels sont vos délais de production ? Pour un congélateur à -80°C, il faut compter quelques heures de fabrication. On en a fabriqué plusieurs centaines par semaine, mais on va devoir monter à plusieurs milliers. Il y a vraiment une démultiplication. Nous sommes en étroite collaboration avec le ministère de l’Économie parce que nous souhaitons construire un hall de production dans les six prochains mois pour être opérationnels d’ici fin juin et multiplier notre ligne de production des -80°C par six et la chaîne traditionnelle par trois. Nous devons produire à grande échelle pour être capables de livrer rapidement et de répondre aux besoins cruciaux. On travaille vraiment en flux tendu : c’est premier arrivé, premier servi. Un nouveau hall de production en six mois au Luxembourg, cela rappelle l’hôpital de Wuhan construit en 10 jours… Nous sommes très bien aidés par la commune de Hosingen. Le soutien du bourgmestre (Romain Wester, ndlr) est incroyable, les dossiers sont traités le jour même où nous les déposons. Le ministère de l’Économie est très réactif et nous aide pour les demandes de subsides européens dans le combat contre le Covid-19. Des entreprises de construction ont laissé tomber de gros chantiers pour nous aider à mettre sur pied ce projet. Grâce à ces moyens incroyables, nous parviendrons à monter ce projet d’unité de production endéans les six mois. Luc Provost veut accroître rapidement les capacités de production de B Medical Systems.

Interview CATHERINE KURZAWA Photo MATIC ZORMAN


NEW RANGE ROVER EVOQUE PLUG-IN HYBRID

LE SÉDUCTEUR DISCRET

À PARTIR DE € 55.502 Le Range Rover Evoque Plug-in Hybrid est la preuve que vous n’avez plus à choisir entre l’élégance et l’efficience. Cette icône de modernité est équipée d’une technologie Plug-in Hybride avant-gardiste qui vous assure une autonomie électrique allant jusqu’à 55 km (WLTP). De quoi vous déplacer silencieusement, confortablement et de manière économique dans n’importe quelle ville du monde. landrover.lu

Land Rover Luxembourg - by Arnold Kontz Group Route de Thionville 128, L-2610 Luxembourg T. +352 29.71.74 - www.landroverluxembourg.lu

RANGE ROVER EVOQUE PLUG-IN HYBRID Principaux équipements standard – Transmission automatique à 8 rapports – All Wheel Drive – Pivi Pro Connected incl. navigation – Sièges avant à réglage électrique 12 directions – Sièges en cuir – Jantes en alliage 18’’ – Détecteurs d’obstacles avant et arrière avec caméra périphérique 3D

Land Rover Sud - by Arnold Kontz Group 9 ZAC Haneboesch II, L-4563 Niederkorn T. +352 27.61.60 - www.landroversud.lu

2,0 L/100 KM – CO2: 44 G/KM (WLTP). 2,0 L/100 KM – CO2: 43 G/KM (NEDC). Contactez votre concessionnaire pour toute information relative à la fiscalité de votre véhicule. Donnons priorité à la sécurité. Modèle illustré équipé d’options et d’accessoires.


Ristretto #PlaceFinancière Sélectionné par JEAN-MICHEL LALIEU et THOMAS MANGIN

CONVAINCUE

1

« Nous avons observé une tendance significative vers la banque numérique ces dernières années, et la pandémie de Covid-19 n’a fait qu’accélérer cette tendance. » Commentant la Retail Banking Survey de l’ABBL, Colette Dierick, CEO d’ING Luxembourg et présidente du Retail Banking Cluster de l’association, confirme la tendance toujours plus forte à la digitalisation.  2

PROMUE

Julie Becker, CEO adjointe, remplacera Robert Scharfe au poste de CEO de la Bourse de Luxembourg en avril 2021.  3

DÉTERMINÉ

« Compte tenu de la complexité et de la volatilité de l’environnement réglementaire et commercial actuel, il est essentiel que les clients trouvent un prestataire qui connaisse parfaitement les nuances réglementaires locales. » Didier Delvaux, directeur national pour le Luxembourg, explique les motivations de la banque U.S. Bank.  4

COMBATIF

« Nous ne bougerons pas d’un iota, et si nous avons des gens qui sont prêts à signer, nous signerons. Mais si ce n’est pas le cas, nous avons la possibilité de le faire seuls. » Laurent Mertz, secrétaire général de l’Aleba, à propos du désaccord avec les syndicats nationaux concernant les conventions collectives du secteur financier.

« Une grande partie des porteurs de carte sont déjà équipés d’un moyen d’authentification forte, mais pas tous. Il y a une certaine inertie de la part des clients des banques qui ne répondent pas aux courriers d’information. »

Ananda Kautz, responsable Innovation, Digital Banking and Payments à l’ABBL, rappelle que, pour des raisons de sécurité, à partir du 1er janvier 2021, les e-consommateurs n’auront plus la possibilité de choisir le SMS comme mode d’authentification.  6

AMBITIEUSE

La holding luxembourgeoise Luxempart s’est engagée à investir 40 millions d’euros dans la reprise du groupe français Sogetrel. Elle devrait ainsi détenir 10 % du capital de la société, devenue un des plus importants acteurs dans les domaines de l’intégration des réseaux et des systèmes de communication pour l’irrigation numérique des territoires. 7

RIGOUREUSE

« Mesurer l’impact ESG des fonds, c’était comme marcher dans un épais brouillard. »

Chrystelle Veeckmans, responsable de la gestion d’actifs chez KPMG Luxembourg, a présenté fin novembre un outil développé avec l’université de Cambridge qui permet de jauger l’impact des investissements sociaux et environnementaux. 16

JANVIER 2021

Maison Moderne (archives), Matic Zorman (archives), KPMG et ABBL

PRÉVOYANTE

Photos

5



Ristretto #PlaceFinancière

« Nous prêtons depuis toujours de manière responsable » Après une année 2020 stressante, les banques se préparent à une nouvelle année, pleine de défis. Nouveau président du comité de direction de la Banque Raiffeisen, Yves Biewer fait le point sur les enjeux.

Quel est votre avis sur les nouvelles limitations en matière de crédit hypothécaire qui devraient entrer en application ce 1er janvier ? Nous trouvons toutes ces limitations relativement raisonnables. Je pense qu’il ne faut pas oublier que ces mesures sont décrétées au début de l’année prochaine par le régulateur pour éviter le surendettement des clients. Je dois dire que la Banque Raiffeisen n’a pas attendu ces règles. Nous prêtons depuis toujours de manière responsable. Quelle est votre politique en matière d’octroi de prêts hypothécaires ? Le premier critère que l’on regarde lorsque l’on fait l’analyse d’un dossier de crédit, c’est la capacité de remboursement du client. Un apport de fonds propres est toujours plus que souhaité. Je voudrais aussi dire que la majorité des banques qui octroient des prêts au Luxembourg dans le domaine immobilier le font d’une manière responsable. C’est quelque chose que j’apprécie. Le Covid a impacté les revenus de nombreuses personnes et notamment des indépendants. Constatez-vous des tensions en matière de remboursements ? Très clairement. J’observe une véritable insécurité dans certains domaines d’activité. Une chose importante, selon moi, est que nous accompagnons et suivons nos clients de manière très rapprochée. Nous faisons cela depuis toujours. Nous voulons être le partenaire de nos clients. Si on connaît bien son client et qu’on le suit de très près, il y a moyen d’éviter certaines situations difficiles, qui peuvent s’anticiper. C’est un peu comme dans un couple. Dans un partenariat, il y a une confiance mutuelle, mais il y a aussi des moments où il faut se regarder dans les yeux et définir les limites. Quelles réponses apportez-vous aux clients qui viennent vous voir ? Je dois dire que le gros de la clientèle à un comportement raisonnable. Vous avez toujours des exceptions, des gens qui se laissent tenter par la surconsommation et qui risquent de se retrouver dans une situation proche du surendettement. Un client surendetté pose à terme des problèmes à lui-même, mais aussi aux banques. Lorsque des clients viennent nous voir, dans la mesure où les

18

JANVIER 2021

demandes sont raisonnables, nous les aidons, bien évidemment. Mais nous ne pouvons pas aider tout le monde. Certains clients étaient déjà en difficulté avant la crise et celle-ci a amplifié les difficultés. Comment voyez-vous évoluer le paysage bancaire retail ces prochaines années ? C’est une question qui m’est souvent posée. Il y aura une évolution dans ce domaine, très clairement. Il suffit de citer la digitalisation, qui va prendre de l’ampleur. Elle joue, déjà aujourd’hui, un rôle relativement important au niveau de la manière dont les clients accèdent aux services des banques. Et il faut aussi tenir compte du volet de la gestion des processus, qui se fait en coulisses de façon digitale. Cela aura-t-il fatalement un impact sur les réseaux d’agences ? Il faut s’attendre à une consolidation au niveau des réseaux d’agences des différentes banques retail. Il suffit de regarder ce qui se passe dans les pays qui nous entourent. Personnellement, je ne pense pas que les agences physiques vont disparaître totalement. Le contact humain, dans certains moments-clés, est, à mon avis, important pour beaucoup de clients. Maintenant émerge une clientèle qui aura moins besoin de ce contact physique. Pour les jeunes, le smartphone est l’accès à leur banque, pour ne pas dire leur banque. Craignez-vous l’émergence et la concurrence de nouveaux acteurs non bancaires ? De nouveaux acteurs sont déjà sur la Place et concurrencent les banques. Je pense à certaines fintech dans le domaine des paiements, mais aussi aux entreprises de la grande distribution qui offrent des crédits à leurs clients. Enfin, il y a bien sûr les Gafa, qui ont une grande emprise sur leur clientèle. Ils peuvent s’attaquer à un marché comme le Luxembourg. Ce sont des acteurs qu’il faudra prendre très au sérieux. Comment pouvez-vous résister à de tels acteurs globaux ? Par le contact humain. Il restera important pour une banque comme la nôtre. Nous continuons à miser sur ce contact humain.

Yves Biewer soutient la décision de la CSSF concernant les crédits hypothécaires.

Interview MARC FASSONE Photo MATIC ZORMAN


S’ E NTO U R E R D E PARTE NAI R E S POUR PROGRESSER

Toutes les plantations de café qui ont rejoint notre Programme AAA Sustainable Quality™ font appel à des méthodes de culture durables, respectueuses des normes Fairtrade et Rainforest Alliance.

A G I R AVA N T T O U T


Data Dada #ParticipationsÉtat

Le vrai poids de l’État Qu’elles soient historiques ou opportunistes, les participations de l’État dans la finance, comme dans les entreprises, ont un poids que beaucoup ne soupçonnent pas. Auteur JEAN-MICHEL LALIEU Descente dans les arcanes de la res publica. BCEE Asset Management 90 %

Lux-Fund Advisory

89,67 % LE NIVEAU DE PRÉSENCE DE L’ÉTAT

EFA

Les sociétés dans les cercles sont détenues à 100 % par l’État ou ses satellites. Les rayures bleues indiquent une participation majoritaire.

31,67 %

Europay Luxembourg

BCEE

30,1 %

Luxembourg State and Savings Bank Trust Company

40 %

Lalux Group

Société détenue à 100 % par l’État

Bourbon Immobilière

50 %

Société où l’État est majoritaire

Les parts détenues

Eurobéton Holding

xx % parts détenues par la BCEE

Warehouses Service Agency

xx % parts détenues par la SNCI

CD-PME

Dans quoi l’État investit-il ? Santé

DI SA

Recherche / Technologie Entreprise

Énergie

Culture

50%

Visalux

9,55 %

RTL Group

Luxcontrol LES PLUS GROS DIVIDENDES PERÇUS PAR L’ÉTAT Les dividendes repris sont ceux touchés en 2019 pour l’exercice 2018. Le report des dividendes bancaires en 2020 suite à la crise du coronavirus donne une image tronquée de la situation. Les chiffres sont exprimés en millions d’euros. BGL BNP Paribas 70,6

2

BCEE 40

3

BNP Paribas 39

4

SES 26,2

5

Post 20

6

Encevo 5,3

100 %

22 % 47,15 %

9,15 %

Sisto Armaturen

Eurefi

80 % 20,68 %

Advent Life Sciences Fund

Northstar Europe

Société luxembourgeoise de capital-développement pour les PME

Luxembourg Future Fund

39,44 %

17 %

50 %

IP-R Holding

Visa Inc Raiffeisen

8,67 % 19,75 %

50 %

0,02 %

Editus

0 % 10

7,7 %

VBS Asia PTE International Post Corporation

7 Institut luxembourgeois de régulation 3,9 8

ArcelorMittal 2,3

9

Cargolux 2,2

Informail

1 % 55 %

Victor Buck Services i-Hub

Eurosender

InTech

6,5 %

EBRC

55,25 %

Ainos 37,21 %

Earthlab

34 %

Seqvoia

36,84 %

Elgon

49 %

Hotcity

51 %

ITTM

Digital Transformation Fund Digora

28 %

50 %

Global Sky Park JANVIER 2021

Michel Greco

Post Luxembourg

17,12 %

10 Société électrique de l’Our 0,8

20

LuxHub

SNCI

0,2 %

Divers

1

50 %

34,5 %

Transport

Immobilier

34,66 % 32,5 %

BioTechCube Luxembourg

75 %

xx % parts détenues par Post

Finance

100  %

Spuerkeess Ré

SynEdge

Visual Online


Soler Société électrique de l’Our

44,92 %

Technoport

Luxinnovation

55,08 %

50 %

40,123 %

50 %

75,43 %

Sudcal

List

60,35 %

Creos 12 %

99,4 %

Encevo 14,2 %

2,28 % 28 %

LIH

LuxEnergie

50 %

4,7 %

Energieagence Luxtram

50 %

Liser

Université du Luxembourg

66,67 %

FNR

20 %

SNCA (Société nationale de circulation automobile) 75 %

Société de l’aéroport de Luxembourg

Fonds du logement

Fonds Belval

CFL 94 %

Fonds Kirchberg

Société du port de Mertert 50 %

WDP Luxembourg (Soleil)

Fonds d’assainissement de la Cité Syrdall 45 %

Sipel

Laboratoire national de santé Rehazenter

66,4 %

CHL

Centre hospitalier neuro-psychiatrique

Philharmonie

11 %

SNHBM

Abbaye de Neumünster

51,07 %

Agora

Rockhal

ÉTAT Fonds culturel national

RSC 100.7

50 %

50 %

Film Fund

ArcelorMittal 1,18 %

6zero1

50,25 %

Paul Wurth

10,98 %

Le solde des participations Par manque de place, il n’a pas été possible d’insérer tous les intérêts de l’État dans l’illustration. Voici les autres participations, un peu moins stratégiques, pour lesquelles des pourcentages sont renseignés au niveau de la Trésorerie de l’État : Autorité luxembourgeoise indépendante de l’audiovisuel (100 %), Centre de coordination des projets d’établissement (100 %), Centre de prévention des toxicomanies (100 %), Centre de ressources des technologies et de l’innovation pour le bâtiment (60 %), Centre européen des consommateurs (50 %), Corps grand-ducal d’incendie et de secours (100 %), Cruchterhombusch (36 %), Fonds de lutte contre certaines formes de criminalité (100 %), Fonds de résolution Luxembourg (100 %), Fonds de solidarité viticole (100 %), Fonds national de solidarité (100 %), Fonds souverain intergénérationnel du Luxembourg (100 %), Forestry and Climate Change Fund (actions I : 100 % ; actions J: 83,43 %), InCert (98,656 %), INFPC (100 %), Lux-Development (98,25 %), Luxembourg @ Expo 2020 Dubai (45,313 %), Luxembourg Aviation Safety Agency (100 %), Luxembourg Business Registers (67,079 %), Luxembourg Convention Bureau (50 %), Luxembourg European Research & Administration Support (100 %), Luxembourg for Shopping (100 %), Luxembourg for Tourism (100 %), MyEnergy (100 %), Nordstad Entwécklungsgesellschaft sàrl (100 %), Office national du remembrement (100 %), Servior (100 %), SNCH (12,05 %), Verkéiersverbond (100 %).

Aperam

*

SES

Cargolux 35,1 %

Luxair 21,81 %

13,14 %

9,998 %

5 %

BIL

CSSF

4,98 % 12,39 %

Institut luxembourgeois de régulation

38,575 % 0,7 %

Œuvre nationale de secours Grande-Duchesse Charlotte Centre thermal de Mondorf

LuxGovSat

50 % 50 %

Luxembourg Congrès

8,32%

Master LeaseCo 10,67 %

34 %

BGL BNP Paribas

65,97 %

24,41 %

6,99 %

22,75 %

16,93 %

6,99 %

Fondation de Luxembourg

Luxembourg for Finance

Digital Tech Fund BNP Paribas

Bourse de Luxembourg

Luxtrust Development 6,99 %

d’Coque

1,03 % 84 %

Luxexpo SA

21,41 %

Commission nationale pour la protection des données

50 %

10,9 %

10,67 %

39,05 %

Banque centrale du Luxembourg

LuxConnect

11 %

18,84 %

0,538 %

8,32 %

Office du Ducroire

Commissariat aux assurances

0,85 %

14,58 %

14,7 %

*É tat : actions B : 11,58 % – FRDS : 1,06 SNCI : actions B : 10,88 % – FDR : 1,54 BCEE : actions A : 10,9 % – actions B: 0,82 %

JANVIER 2021

21


BRAND VOICE

Lifestyle

Le luxe s’ouvre à un nouvel espace

22

JANVIER 2021

Comment est née l’idée de ce concept store Windeshausen ? Nous avions déjà des idées d’agrandissement ou de diversification, mais l’occasion s’est réellement présentée il y a un an, avec la reprise d’une cellule de 550 m2 au sein du City Concorde Lifestyle Center. J’ai beaucoup voyagé en 2019, à la recherche de nouvelles idées.

À New York, je suis entré dans un magasin qui présentait un concept assez proche, mais bien moins développé et restreint à une seule marque. J’ai alors pensé : pourquoi ne pas pousser le concept plus loin et pour plusieurs marques ? Après un an de travail et d’étude pour concevoir cet espace unique, nous avons ouvert début novembre 2020.

Photos

Les boutiques de joaillerie et de haute horlogerie sont des lieux où il est parfois intimidant d’entrer. En opposition à cette idée, le joaillier Windeshausen vient d’ouvrir un concept store de luxe inédit, au sein du City Concorde Lifestyle Center. Entretien avec Lionel Windeshausen, dirigeant et fils du fondateur de la maison.

Simon Verjus (Maison Moderne)

Contenu sponsorisé par WINDESHAUSEN


4.

2.

1.

1. Le concept store Windeshausen est agencé telle une rue commerçante, dans laquelle les clients progressent entre les corners de chaque marque.

WINDESHAUSEN EN QUELQUES CHIFFRES :

2. Chaque enseigne dispose d’un espace dédié, dans lequel les conseillers de vente sont à votre service, pour un conseil ou un essayage.

550 m2

de surface de vente

24

3. Des conseillers experts sont à votre service pour répondre à toutes vos demandes et vous proposer des produits qui correspondent à vos envies.

marques représentées

12

corners de présentation

4. Lionel Windeshausen, joaillier de formation et CEO de l’entreprise familiale, vous fait bénéficier de son expertise et d’un savoir-faire maison réputé.

Pouvez-vous nous le présenter ? Ce concept store propose de la haute horlogerie et de la joaillerie. Il est construit autour d’une allée, un peu comme une rue commerçante, encadrée par des boutiques rattachées à une marque, soit d’horlogerie, soit de joaillerie. C’est une expérience client unique en son genre, où l’envie d’en voir plus

17

3.

augmente au fur et à mesure que l’on avance dans l’allée. Chaque marque présente dans le magasin dispose d’un espace dédié et de vitrines personnalisées, qui reprennent les codes couleurs ou les matières chères à la marque. Les clients se retrouvent donc réellement plongés à 100  % dans l’univers de la marque. Ces espaces préservent également l’intimité

des occupants sans être pour autant fermés. Pour conserver cette sensation de légèreté et insuffler notre signature design, les vitrines sont suspendues, accrochées au plafond au lieu d’être posées au sol. Dans la deuxième partie du magasin, nos clients trouvent un salon avec un bar et une fontaine. Nous avons travaillé la dimension feng shui de cet

Conseillers de clientèle à votre service

espace pour que nos visiteurs s’y sentent vraiment bien. Nous avons mélangé des matériaux bruts, comme des vieilles pierres de carrière qui ont été redécoupées, avec des matériaux plus élaborés, plus modernes aussi. Cet espace très construit est-il destiné à évoluer ? Un des corners dispose d’une surface de plus ou moins 20 m2 JANVIER 2021

23


BRAND VOICE

5.

7. 5. Découvrez des réalisations joaillières exceptionnelles de différents styles, sélectionnées pour leur finesse et leur élégance. 6. Les plus grandes marques de haute horlogerie sont présentes et vous proposent d’apprécier leurs garde-temps d’exception.

24

JANVIER 2021

6.


qui peut être modulé. Cela nous permet de mettre en valeur telle ou telle marque durant un moment déterminé, d’accueillir une œuvre d’art ou bien une moto comme nous le faisons actuellement pour une des manufactures horlogères. On peut aussi très bien s’imaginer une voiture au milieu du magasin, dans l’allée par exemple, car l’espace s’y prête. Ce sont des éléments marketing événementiels que de nombreuses marques de luxe apprécient et que nous pouvons mettre en place. Comment avez-vous choisi ces marques, pourquoi ? Si notre réflexion a pris en compte de nombreux critères, on peut dire que ce sont d’abord des marques avec lesquelles nous entretenons une relation de longue date. Nous voulions aussi présenter les douze meilleures marques

« L’envie d’en voir plus augmente au fur et à mesure que l’on avance dans le magasin. » Lionel Windeshausen dirigeant et fils du fondateur de la maison

du monde horloger et du monde joaillier en général. Nous avons sélectionné ces marques car elles sont aussi les marques les plus demandées ici, à Luxembourg, et car ce sont celles qui attirent le plus de clients possible. Ce qui surprend, c’est le contraste entre un endroit très raffiné, luxueux et en même temps très ouvert. Vous vouliez casser le code de la boutique de luxe très « fermée » ? Exactement, notre volonté était que tout le monde puisse accéder à ce magasin. Nous voulions donner cette sensation de pouvoir circuler librement pour « visiter ». Nous avons bien sûr une sécurité optimale au niveau des vitrines, du sas d’entrée. À tout moment, le magasin peut être fermé grâce à un bouton.

8.

Est-il possible de venir prendre un café puisqu’il y a un bar ? Quel est le principe ? Évidemment, le bar n’est pas la principale attraction. Nous l’avons installé pour une question de facilité quand nous avons beaucoup de monde lors d’événements par exemple. Nous pouvons accueillir entre 250 et 300 personnes à l’intérieur. C’est une facilité pour le traiteur, lors de soirées à thème ou de soirées privées pour une dizaine de clients.

9.

C’est un élément primordial dans tous les concept stores à l’heure actuelle, que ce soit dans une bijouterie ou un magasin de vêtements. Quand vous êtes accueilli dans une boutique à l’étranger, vous pouvez être reçu dans un petit bar avec quelques bouteilles de champagne pour donner un côté convivial. Peut-on également venir ici pour faire changer son bracelet de montre par exemple ? En effet, nous avons déplacé nos ateliers dans cette nouvelle boutique et le service aprèsvente dispose de son propre comptoir. Nous avons même fait en sorte que nos clients puissent directement voir nos techniciens et artisans à l’œuvre, dans l’atelier. Le service après-vente complet de chaque marque que nous représentons sera disponible.

7. La boutique dispose également d’un espace après-vente, d’où vous pourrez apercevoir les techniciens et artisans à l’œuvre dans leur laboratoire. 8. Les corners de chaque marque sont des espaces ouverts mais permettent également d’être conseillé en toute quiétude. 9. Luxe, calme et volupté, voici l’atmosphère que vous réserve ce concept store unique, disposant d’un salon, d’une bibliothèque et d’un bar.

ations ’inform ite : d s lu s P itant le en vis

e.lu/ ncord o c . w usenww desha n i w / shop bourg luxem

JANVIER 2021

25


LES PRÉCÉDENTS LAURÉATS DU PAPERJAM TOP 100

Définir une liste des décideurs les plus influents du Luxembourg comme le propose cette 8e édition du Paperjam Top 100 2020 est un véritable parcours du combattant, qui implique la rédac­­ tion, les lecteurs et un jury indépendant. La méthodologie est bien rodée, mais a subi, cette année, une impor­ tante modifica­tion : les sept décideurs classés premiers dans une édition précédente sont désormais devenus inéligibles.

26

JANVIER 2021

L’établissement du Paperjam Top 100 2020 a été le fruit, comme lors des précédentes éditions, d’un travail de longue haleine. La rédaction de Paperjam, sur base du Paperjam Business Guide et des relations de ses journalistes, a d’abord dressé une liste de 1.000 noms, ­soumise à ses lecteurs au cours de l’été. Ceux-ci ont aussi pu suggérer différents candidats. Vient ensuite le travail du jury, composé de sept membres (voir ci-contre) choisis par ­Maison Moderne – la société éditrice – pour travailler en toute indépendance et dans la plus grande confi­dentialité sur une liste de 100 noms, de laquelle il a fallu extraire un top 10 et, ­finalement, un lauréat. La méthode – basée sur une idée ­originale du consultant Carlo Schneider – a ­largement fait ses preuves depuis la première édition en 2006. Pour définir les décideurs les plus ­influents, le jury s’est basé sur des critères ­professionnels (l’importance dans et de ­l’entreprise, la ­carrière, la dimension nationale ou internationale du décideur), extraprofessionnels et sociétaux (influence au sein de réseaux, des lobbies professionnels), sur la situation personnelle (réseau privé, contexte familial, distinction) ou encore sur la capacité à être prescripteur d’opinion au sein de l’économie, voire visionnaire. Les anciens lauréats hors concours Attention, le classement du Top 100 2020 que vous allez découvrir ne vise pas à récompenser un décideur pour sa carrière ou son ­mérite. Il propose une photographie, à un ­moment donné, des décideurs en prise directe avec l’économie du pays via leur ­influence.

ROMAIN BAUSCH

MICHEL WURTH

2006

2008

Sont donc éligibles tous les décideurs qui, par leur fonction ou leur activité, exercent une ­influence tangible sur le monde économique et politique au Luxembourg. En ­revanche, vous ne trouverez, dans ce nouveau classement, aucun des anciens lauréats. Depuis cette édition, le règlement prévoit en effet que ceux-ci ne sont plus éligibles après avoir ­remporté le trophée. Ne vous étonnez donc pas de ne plus les retrouver, même si la plupart continuent à marquer le paysage économique de leur empreinte. Sont également exclus de ce classement les membres de l’actuel jury ainsi que les employés et les responsables de Maison Moderne. ­Enfin, les fonctionnaires et les employés publics ne seront pas pris en compte, sauf exception. Au terme d’un travail minutieux, de l’été à novembre, nos sept membres du jury ont établi une liste qui fait exploser quelques plafonds de verre, mais qui reflète au mieux l’évolution de l’économie luxembourgeoise. Nous vous proposons de la découvrir dans les pages suivantes.

Auteur JEAN-MICHEL LALIEU


ERNST WILHELM CONTZEN

GASTON REINESCH

PIERRE AHLBORN

MARC GIORGETTI

2012

2014

2016

2010

2

3

NORBERT BECKER

2018

5

6

7

4  1

LE JURY

La preuve par sept Composé de quatre femmes et trois hommes, notre jury, animé par Thierry Raizer, ex-rédacteur en chef de Paperjam, et Mike Koedinger, fondateur et président du conseil d’admini­ stration de Maison Moderne, a planché plusieurs mois sur la sélection des 100 personnalités les plus influentes dans des conditions difficiles liées à la crise sanitaire.

1

Aude Lemogne

PRÉSIDENTE DU JURY

Formée à la finance à New York pour le Crédit Lyonnais (1999), partie ensuite à Londres chez Millennium Partners, elle a cofondé Link Management au Luxembourg en 2009. Sa mission est désormais d’acquérir et de vendre des œuvres d’art de valeur pour le compte de collectionneurs ou de family offices. Elle est aussi administratrice indépendante d’AXA Wealth Europe.

2 Thomas Seale Administrateur de socié­ tés et producteur d’huile d’olive depuis 2010 en Provence, il a été CEO de European Fund Administration de 1997 à 2017 et a présidé l’Alfi de 2003 à 2007.

4 Pascale Kauffman Elle gère, depuis 2012, son agence de conseil en communication, Apollo Strategists, après des débuts chez SES et à la Ville de Luxembourg. Elle est aussi administratrice chez Maison Moderne.

3 Nicolas Henckes Défenseur de l’entrepreneuriat, il a été secrétaire général de l’UEL (20132017) et est actuellement directeur de la Confédération luxembourgeoise du commerce.

5 Jean-Louis Schiltz L’ancien ministre est reve­nu au droit en tant que senior partner au sein du cabinet Schiltz & Schiltz, administrateur indépendant et classé dans le Paperjam Top 10 en 2018.

6 Françoise Kuth Elle a exercé comme avocate avant de rejoindre différents ministères ainsi que des conseils d’administration, comme Lux-Airport et le Fonds Belval. Elle est aujourd’hui juriste et associée pour Beiler François Fritsch. 7 Vinciane Istace Entrée chez PwC Luxembourg en 1992, elle est aujourd’hui associée, people process outsourcing (PPO) et diversity and inclusion leader.

EN MARGE DU CLASSEMENT

Mode d’emploi En marge du Paperjam Top 100, le jury a souhaité mettre en avant d’autres décideurs (non présents dans le classement) qui influencent aussi, à leur manière, l’économie. Vous retrouverez égale­ ment, dans les pages sui­ vantes, différents « tops » issus du classement.

JANVIER 2021

27


1

Paperjam Top 100

« Pour être leader, il faut d’abord aimer les gens »

Michèle Detaille succède à Norbert Becker en tant que personne la plus influente.

Interview THIERRY RAIZER

28

JANVIER 2021

Portrait ANDRÉS LEJONA


1

Michèle Detaille TROIS DATES-CLÉS 1957 Naissance le 14 juin à Bastogne (B).

Aux yeux du jury du Paperjam Top 100 2020, cette année a révélé l’influence de celle qui s’investit depuis plus de 30 ans au service d’une industrie qui fait si souvent débat, et qu’elle n’hésite pas à défendre. Entre chose publique et entreprise, Michèle Detaille continue d’avancer avec passion et conviction. Le classement du Paperjam Top 100 représente une reconnaissance de l’influence des décideurs choisis par le jury indépendant de la rédaction de Paperjam. Les chefs d’entreprise ont-ils besoin de reconnaissance ? La reconnaissance – celle qui s’accorde avec la notoriété – est peut-être la seule chose que la plupart des chefs d’entreprise peuvent envier aux hommes et aux femmes chefs politiques. C’est donc quelque chose d’important. Mais cette notoriété n’est pas un but en soi… Non, en effet. Quand quelqu’un crée une entreprise, c’est d’abord pour créer de la valeur, pour soi-même, pour ceux avec qui on travaille, voire pour sa région ou son pays. Après un riche chapitre dans la vie publi­ que et politique en Belgique, vous auriez toutefois pu vous concentrer uniquement sur votre entreprise au Luxembourg… La res publica, la chose publique, m’intéresse vraiment. Je l’ai fait au début de ma carrière, puis en tant que bourgmestre, avant de découvrir la Fedil en arrivant au Luxembourg. On a ça en soi. Vous n’avez jamais eu l’impression, au début, d’être la « femme prétexte » dans des assemblées ou des milieux très masculins ? Je le dis clairement : si je n’avais pas été une femme, je n’aurais certainement pas été choisie à ce moment-là pour être administrateur de la Fedil ! Ce n’est pas grave. Si on vous garde, c’est que vous n’êtes pas qu’un alibi, mais que vous êtes compétente. Mais je suis habituée à avoir beaucoup de gens autour de moi qui sont des hommes. Ceci dit, les mentalités évoluent, cela prend du temps, mais on voit par exemple que des messieurs se battent pour l’égalité. La place des femmes dans la société est une responsabilité qui doit absolument être partagée.

1996 Se lance à son compte en reprenant la société No-Nail Boxes, qui donnera naissance au groupe Alipa, actif dans le domaine de l’emballage, de la logistique industrielle et de la manutention. 2019 Devient la première femme présidente et non luxembourgeoise de la Fedil.

Quels sont les facteurs qui constituent encore des freins ? Souvent, les femmes doivent composer à la fois avec leurs obligations professionnelles et, souvent encore, une certaine charge du ménage, même si des évolutions ont eu lieu en la matière. Si on ajoute à cela le fait que la plupart des femmes dirigeantes ne sont pas résidentes, cela rend les choses compliquées. Mais certaines prennent leur place. Le fait qu’il y ait un peu plus de role models semble aider les femmes à franchir le pas. Cette influence, vous l’avez gagnée en tant que patronne, tout d’abord. Comment fait-on pour durer en entreprise ? Évidemment, quand l’entreprise vous appartient, c’est plus facile de rester, on reçoit rarement son C4 [rires]. Pour durer, il faut essayer de continuer à s’amuser en travaillant. Dans une entreprise, il y a tant de choses à faire, ce n’est jamais fini, c’est un mouvement perpétuel. Là aussi, le collectif est primordial. Il faut parvenir à bien s’entourer. Je ne pourrais pas dédier autant de temps à la Fedil si je ne disposais pas de bonnes équipes dans mon entreprise. Vous dirigez votre entreprise avec votre associé, Bernard Rongvaux. Comment vous répartissez-vous la prise de décisions ? Nous partageons évidemment des valeurs communes, mais nous sommes très différents. Mon associé a plutôt un profil financier, il réfléchit beaucoup avant d’avancer, alors que j’aurais tendance à avancer plus vite. Mais je crois justement à cette complémentarité. Il ne faut pas s’associer à quelqu’un qui vous ressemble. Ce serait tentant, mais ce n’est pas bon pour l’entreprise.

Ce que le jury dit d'elle

« Peu importe sa mission, chef d’entreprise, membre de conseil d’administration ou porte-parole de l’industrie, Michèle s’engage toujours avec résolution et énergie. Les piliers de son engagement restent clairs : faire bouger les lignes, et envisager l’avenir avec sérénité. »

Comment devient-on leader ? On ne le devient que si on en a envie, car tout le monde n’a pas envie d’être leader ou de prendre un poste à responsabilités. Pour être leader, il faut d’abord aimer les gens. Sinon, on risque de ne pas y trouver son compte. Après, il faut être cohérent dans ses décisions pour avoir un leadership qui dure. La communication est aussi très importante. Que faudra-t-il faire pour placer le pays sur les rails lors de la relance économique ? Le gouvernement a d’ores et déjà pris de bonnes mesures pour l’industrie en concentrant des efforts sur les investissements via le plan Neistart Lëtzebuerg. Sur un autre plan, il faudra corriger l’image que le pays a pu donner dans ce que l’on peut interpréter comme un manque d’intérêt pour l’industrie au travers du dossier Fage. Entre-temps, des déclarations politiques ont été formulées dans le bon sens. Le président de la Chambre de commerce, Luc Frieden, proposait, dans une interview accordée à Paperjam, de discuter de ce que l’on veut au Luxembourg sur le plan du développement économique. Sommesnous en panne de vision économique ? D’abord, le pays est petit. Quand on est petit – je sais de quoi je parle, avec mon entreprise –, il faut garder une part d’opportunisme vis-à-vis des entreprises que l’on veut accueillir. Car Luxembourg n’est pas l’endroit où le monde entier a envie d’investir. On peut aussi avoir une wish list, c’est au gouvernement de le dire. Mais si une entreprise fait partie de la wish list, les critères d’exclusion éventuelle ne s’appliquent pas. J’ajoute que ce qui donne la possibilité à une industrie de s’installer, c’est un terrain. Il faut sanctuariser des terrains, et ne plus remettre leur statut en question pour des raisons environnementales. Les « ayatollahs verts » vous font-ils peur ? Oui, pour plusieurs raisons. Je ne parle pas de tous les écolos, mais il y a des gens qui, sous prétexte d’une conviction, vous imposent une façon de vivre. Ils sont, comme tous les ayatollahs, imperméables à tout discours rationnel. Ça me fait très peur. C’est vraiment le contraire de la démocratie. La richesse, la force, l’intérêt de notre Europe est la liberté dont chacun dispose, pour autant que les règles générales soient respectées. Tout ce que j’ai entendu sur le cas Fage, et qui a été instrumentalisé à des fins politiques, m’a fait très peur. Quelle leçon tirez-vous de cette crise ? Je la déteste. Je trouve qu’il n’y a rien de bien dans cette crise qui appauvrit tout le monde, qui rend les gens malheureux car ils ne peuvent plus avoir de contacts, qui isole les personnes fragiles dans les familles. C’est une horreur dont nous devons sortir au plus vite. JANVIER 2021

29


2

Paperjam Top 100

« Un besoin de leaders à visage humain »

Françoise Thoma cherche à mettre en avant la créativité, dans la banque comme dans sa vie privée.

Interview JEAN-MICHEL LALIEU

30

JANVIER 2021

Portrait ANDRÉS LEJONA


2

Françoise Thoma TROIS DATES-CLÉS 1969 Naissance le 25 août à Luxembourg.

Françoise Thoma affiche un style qui lui est propre à la tête de la Spuerkeess. Elle se dit à l’écoute des collaborateurs de la banque et a ressenti, en ces temps troublés, un plus grand besoin de leadership de la part de ces derniers. Vous êtes une habituée des places d’honneur du Top 100. C’est important pour vous ? Je regarde ce classement avec beaucoup d’humilité, mais c’est une belle reconnaissance, effectivement. La Spuerkeess occupant une place centrale dans l’économie luxembourgeoise, il n’est pas anormal que je me retrouve régulièrement au cœur de ce Top 100, mais j’essaie surtout d’être constante et stable dans l’exercice de mes responsabilités, et de donner toujours le meilleur de moi-même. Diriger une entreprise était un but pour vous ? Ce n’était pas un but lorsque j’ai entamé ma vie professionnelle. Mais ce n’est pas un hasard non plus. C’est une voie qui s’est ouverte au fur et à mesure de l’évolution de ma carrière. J’apprécie le fait d’exercer des responsabilités. J’aime gérer des dossiers et être responsable d’hommes et de femmes. Gérer une entreprise et le personnel qui la compose est pour moi un honneur. Est-ce que, en ces temps troublés, le besoin de leadership devient encore plus important ? Oui, absolument. On sent dans l’entreprise que les gens ressentent vraiment un besoin de leadership. Mais ce mot prend aujourd’hui une nouvelle dimension, il est de plus en plus rempli de substance. Il ne s’agit plus uniquement d’être à la tête d’une hiérarchie. Les gens sont surtout à la recherche de leaders qui affichent un visage humain. Être un leader ne veut pas dire être infaillible, mais essayer de comprendre les besoins de l’entreprise et des personnes qui y travaillent. Cette période génère des sentiments d’angoisse et d’insécurité chez un nombre non négligeable de personnes, ce qui rend le leadership d’autant plus important. Les leaders de l’entreprise à tous les niveaux doivent être conscients de cela. Tous les responsables d’équipe doivent se montrer disponibles pour leurs collaborateurs. Cette prise de conscience sera sans doute un des effets bénéfiques de cette crise.

1999 Entrée au service juridique de la Spuerkeess, après avoir travaillé en tant qu’avocat. 2016 Elle est nommée à la direction générale de la Banque de l’État. Elle était entrée au comité de direction en 2009.

Est-ce que le fait d’avoir de l’influence entraîne des responsabilités vis-à-vis de la collectivité ? Bien entendu. L’entreprise est aujourd’hui un acteur sociétal qui a une responsabilité morale et éthique dans une société. On le constate d’ailleurs à travers l’importance que prennent des notions telles que le développement durable et les critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance). Les citoyens sont bien conscients de cette responsabilité, et une société qui se veut durable ne peut pas l’ignorer. C’est peut-être paradoxal, mais cette responsabilité me semble encore plus évidente dans un petit pays comme le Luxembourg, où tout le monde se connaît et où les responsables ont un visage.

Lorsque l’on met en avant le fait que vous êtes une « femme » influente, ça vous flatte ou ça vous embête ? Ni l’un ni l’autre, en fait [rires]. Je suis une femme, j’ai mon style, mais j’exerce ce métier en tant que personne avec les traits de ma personnalité, qui est féminine. Je ne sais pas en quoi mon style aurait été différent si j’avais été un homme. Et comment, alors, définiriez-vous votre style de management ? Je suis ouverte à des propositions externes et j’écoute les autres. Le monde est devenu bien trop complexe pour qu’on prétende tout connaître. Je prends en compte l’avis de mes collègues avant la prise de décision, qui est très souvent commune, mais qui, évidemment, parfois, me revient en dernier lieu. Mais j’ai mes points de vue, et je les exprime et les explique. Je pense avoir un style inclusif et démocratique, mais mes responsabilités m’obligent aussi à prendre des décisions, et cela ne me fait pas peur. Vous lisez des livres de management ? J’en lis, mais je ne les prends jamais comme des « bibles » à suivre à la lettre. C’est une source d’inspiration. C’est toujours intéressant de voir ce que certains ont vécu ou ce que des experts académiques ont établi de manière plus scientifique. Mais je suis assez éclectique, je ne suis donc pas la femme d’une seule doctrine ni d’un programme strict. Il faut avoir des sources d’inspiration, mais, à la fin, construire sa propre philosophie.

Vous êtes à la tête d’une des entreprises préférées des Luxembourgeois. Quel sentiment cela vous apporte-t-il ? Un mélange de responsabilités et de fierté. Nous avons effectivement été reconnus en tant que marque préférée des Luxembourgeois dans le secteur financier. Les gens nous reconnaissent des atouts tels que l’intégrité, la solidité et la compréhension du client. Pour nous, cela crée une grande responsabilité. Nous avons d’ailleurs Si vous n’aviez pas été banquière, réorienté récemment notre image de marque qu’auriez-vous aimé faire ? pour encore mieux illustrer ce lien avec la po- Au départ, j’ai appris le métier d’avocat et je l’ai exercé pendant plusieurs années. J’aime pulation qui vit ou travaille au Luxembourg. argumenter et débattre d’un sujet. Mais je ressens aussi un intérêt particulier pour les Y a-t-il autant de place pour la créativité et l’audace dans une banque contrôlée par métiers créatifs. J’aurais donc très bien pu apl’État plutôt que par un actionnaire privé ? prendre un métier comme joaillier ou fleuriste, Je dirais même qu’il y a plus de liberté pour qui allie la création et l’esthétique. Un de mes la créativité positive, car notre propriétaire loisirs est d’ailleurs la photographie de paya une vue holistique de la création de valeur. sages ; tout ce qui se passe dans la nature m’atCela étant, créativité ne signifie pas prise de tire énormément. Être à la tête d’une banque risque. Quand on a la chance d’avoir un ac- n’empêche pas les loisirs créatifs. tionnaire, public ou privé, qui est capable de voir la valeur de son entreprise au-delà du seul Qu’est-ce qui influence le plus le cours rendement financier, cela offre un champ de du monde ? Le capital ou la politique ? Bonne question… Le capital avait dans de créativité beaucoup plus important. nombreux pays pris le dessus depuis un certain temps, mais les événements récents ont remis la politique au centre du jeu. Une crise Ce que le jury dit d’elle telle que celle que nous connaissons ne peut « Elle est reconnaissable pas être solutionnée par le capital seul, même par son énergie si elle réclame des moyens importants. Les événements actuels exigent beaucoup de déterminée à promouvoir doigté et d’agilité politiques – en prenant la les idées du changement politique au sens noble du terme, celui de la et la nécessité direction de la Cité, devenue un écosystème de se réinventer. » mondial unique. JANVIER 2021

31


3

Paperjam Top 100

« Ce sont les idées qui amènent l’influence »

Nicolas Buck a laissé sa marque lors de son passage à la présidence de l’UEL.

Interview THIERRY RAIZER

32

JANVIER 2021

Portrait ANDRÉS LEJONA


3

Nicolas Buck TROIS DATES-CLÉS 1968 Naissance le 30 août à Luxembourg.

« Son passage à l’UEL a été rapide et violent, mais il a réussi à laisser sa marque qui, comme celle de son prédéces­seur, continuera à imprégner la vénérable institution », résume le jury du Paperjam Top 100. Nicolas Buck livre, pour l’occasion, un entre­tien sous forme de bilan de sa présidence. Vous allez quitter la présidence de l’UEL au 31 décembre pour vous consacrer entièrement à votre entreprise, Seqvoia. Qu’est-ce que ce mandat vous a permis de comprendre sur le Luxembourg ? Quand les enjeux sont particulièrement importants, ceux qui ont des responsabilités arrivent à dépasser leurs clivages pour régler les problèmes immédiats d’une crise telle que celle que nous traversons. À titre personnel, ce fut une grande satisfaction de contribuer à cet effort, bien que la crise ne soit pas terminée. Faut-il une crise pour que tous s’unissent dans un même but ? Pendant les dix dernières années, l’État surfait sur des recettes fiscales tout à fait exceptionnelles, dans un climat de création d’emplois, de confiance dans l’économie. Les postures étaient donc différentes. Il ne faut pas non plus surestimer les désaccords que nous avons eus en public. En réalité, tout le monde se parle. Au sein de l’UEL, comment avez-vous opéré votre influence ? J’avais à l’esprit de servir les Chambres et les fédérations, qui sont en quelque sorte les actionnaires de l’UEL. En tant que structure, l’UEL est donc apparue plus unie que jamais, et les entreprises ont montré toute leur solidarité depuis le début de la crise. Le dialogue social est-il en meilleure forme depuis votre arrivée et celle de Nora Back à la présidence de l’OGBL ? Les acteurs ont changé et l’ambiance a évolué. J’ai beaucoup d’affection pour Nora Back. C’est quelqu’un qui a amené un côté beaucoup plus pragmatique, difficile en négociation, mais avec un sourire angélique ! Ça passe mieux ! Ce qui a fondamentalement changé aussi est la relation positive entre Nora Back et le président du LCGB, Patrick Dury. Nous avons désormais, autour de la table du Comité per-

2012 Fondateur et CEO de Seqvoia (regtech pour les fonds d’investissement).

est que les gens qui l’ont géré ne comprennent pas ce qu’est une politique industrielle, qui nécessite trois éléments : des terrains, une éner2019 gie bon marché et de la main-d’œuvre. EnSuccède en mars à Michel Wurth suite, ce n’est pas comme si 25 projets étaient à la présidence de l’UEL, après avoir été, durant trois ans, en lice pour venir au Luxembourg. Tous ceux président de la Fedil. qui sont venus résultent d’opportunités. Les autres viendront aussi par opportunité. Nous avions le CSV Staat, nous avons le Déi Gréng manent pour l’emploi, des personnes qui ont Staat avec une sorte de prosélytisme éclairé de l’humour, du recul sur elles-mêmes. Ce qui par des convictions très fortes. Je comprends leurs objectifs, mais le cheminement pour y facilite les discussions. parvenir doit pouvoir être discuté. Ces écologistes purs et durs me rappellent les commuQuelle est la différence entre le leadership en entreprise et dans nistes du début du 20e siècle. Ces derniers ont une organisation patronale ? fini par accepter le monde comme il était. Je C’est toujours du leadership. Il faut apporter les ne désespère pas que les écologistes luxemidées. Ce sont les idées qui, in fine, amènent bourgeois aient leur propre Bad Godesberg l’influence, ce n’est pas la négociation. Je pense (congrès du parti social-démocrate allemand en aux idées que nous avons essaimées lorsque 1959 où le ralliement à l’économie de marché a j’étais à la présidence de la Fedil, et que Mi- été acté, ndlr). En outre, la vision industrielle chèle Detaille poursuit : l’importance des dont nous devrions nous doter pour le pays cursus universitaires techniques, l’idée du devrait comprendre les territoires en dehors « Grand Luxembourg » ou encore de la fisca- de nos frontières. Là aussi, ce sont des idées lité… Parfois, on peut amener des idées pré- que nous avons lancées il y a deux ans. maturément, mais à un moment, on se rend compte de leur sens. Pensez à l’idée de la start- La crise a-t-elle ramené l’importance up nation que j’ai lancée en 2015 sur base de de l’économie sur le devant l’exemple israélien. Combien de fois a-t-elle été de la scène pour que l’État social reprise par les responsables politiques ? Et puisse continuer à être généreux ? tant mieux ! Au-delà de la crise, pour préserver notre train de vie, nous devrons continuer à nous améQuid de la vision ? liorer. C’est dur d’imaginer, après 25 ans de La vision économique ne peut jamais être une succès, que les pays voisins puissent vous ratfin en soi, mais offre des moyens financiers à traper. Ce qui est le cas. Nous étions bons, ils un État qui seront ensuite redistribués ou in- étaient en mauvaise posture. Nous allons à vestis. Le développement économique per- présent devoir être très bons. met surtout l’ascension sociale, la création de nouvelles richesses et la destruction de rentes Sur quoi faut-il travailler pour être très bons ? économiques, même si ceux qui détiennent les Nous devrons travailler sur la sécurité jurirentes feront tout leur possible pour ralentir dique – avec comme corolaire la stabilité légisce processus. Ce qui justifie donc que l’État lative et politique – et ce qui est probablement ait le rôle d’intervenir. le plus important : le dialogue avec l’administré. Nous devrons développer la notion de service Qu’est-ce qui est vraiment la « fin en soi » de l’administration à l’égard des administrés au niveau économique, lorsqu’on doit pour être capables de rendre des décisions trancher un dossier d’implantation claires et compréhensibles. d’une usine, comme celui du producteur de yaourt Fage ? Vous pensez avoir secoué le cocotier Je suis en totale opposition avec l’idée de mettre dans le bon sens ? des notes ou des appréciations en tant que cri- Mon objectif n’était pas de secouer le cocotier, tères pour définir le bien-fondé de l’implanta- mais bien de faire entendre la voix des entretion d’une usine. Le problème dans ce dossier prises. Je voulais que le grand public s’intéresse à ce que nous mettions comme sujets sur la table. Mon souhait de parler à la presse allait dans ce sens. Ce que le jury dit de lui

« C’est l’entrepreneur par excellence. Avec un grand ‘E’. Il avance tellement vite que, parfois, on se demande s’il arrive lui-même à suivre. »

À quoi souhaitez-vous désormais consacrer votre influence ? Je veux désormais retourner à l’environnement de l’entreprise. Ce qui constitue un objectif passionnant pour le dernier chapitre de ma vie professionnelle sur le sujet phare de demain : la donnée et sa gestion au sein de l’entreprise. JANVIER 2021

33


4

Paperjam Top 100

« Sans ambition, on n’a pas besoin de l’influence » Laurent Schonckert a une approche terre à terre du leadership.

Interview THIERRY RAIZER

34

JANVIER 2021

Portrait ANDRÉS LEJONA


4

Laurent Schonckert TROIS DATES-CLÉS 1958 Naissance le 25 février à Luxembourg.

En quatre décennies chez Cactus, Laurent Schonckert s’est forgé une place de choix dans la famille du leader de la grande distri­bution. L’esprit sportif est toujours présent chez celui qui n’a jamais caché son ambition, sans prétendre jouer un rôle qui ne serait pas le sien. Quelle est votre définition du leadership ? Si je pense au Prince de Machiavel ou à L’Art de la guerre de Sun Tzu, j’ai une approche plus terre à terre du leadership. Il y a plusieurs sortes de leadership, à commencer par des leaderships négatifs, voire dangereux, comme ceux exercés par certains élus à l’international. Le leadership « à l’ancienne », avec un chef qui détient la vérité absolue, ne correspond pas non plus à ma vision du leadership. Je me considère plutôt comme un team player, probablement du fait de ma pratique du sport, en l’occurrence du football durant ma jeunesse. Avant de pouvoir s’estimer être un leader, il faut aussi être conscient de ses propres forces et faiblesses et rester humble. C’est ma ligne de conduite. Je la dois probablement en partie à « l’école de M. Leesch » (actionnaire du groupe Cactus, ndlr). Cette approche convient aussi à notre métier, qui reste énormément lié au travail humain. L’image de l’entraîneur d’une équipe vous convient donc ? Elle me convient, le sport m’a éduqué de cette manière. J’écoute, j’essaie d’accompagner. Je n’ai pas non plus l’habitude d’élever la voix, j’ai une approche plutôt diplomatique qui correspond mieux, je pense, à l’entreprise dans laquelle je travaille. Je crois, avec un certain recul, avoir réussi à naviguer dans des eaux pas toujours calmes en gardant cette ligne de conduite. L’influence figure au centre du clas­­sement du Paperjam Top 100. Quelle est votre définition de l’influence ? Tout le monde use de son influence à différents niveaux. Je me suis beaucoup investi par le passé dans les organisations professionnelles, partant du principe qu’il vaut mieux influencer les choses dans le sens que vous souhaitez en agissant plutôt que de râler après coup. Pour étendre le sujet de l’influence, je suis inquiet de voir ce qui se passe sur les réseaux sociaux, notamment aux États-Unis, dans le contexte politique, voire électoral. Dans ce cas,

1984 Entre au sein du groupe Cactus. 2002 Devient administrateur-directeur du principal groupe de grande distribution, 3e employeur privé du pays (4.400 employés).

je considère qu’il s’agit de mauvaise influence. La presse joue aussi un rôle dans ce contexte. Or, la lecture de la presse diminue chez une partie de la population. Tout ceci nous amène à nous interroger. Vous faites partie de la grande famille Cactus, mais votre position « en dehors de la famille » vous a justement permis d’apporter un autre regard… Nous sommes plusieurs cadres externes à accompagner les représentants de la troisième génération de la famille qui sont entrés dans l’entreprise. Nous pouvons leur transmettre les subtilités internes. Il est important de transmettre un vécu, d’expliquer pourquoi des décisions ont été prises de telle ou telle manière. À eux de décider par la suite si les choses doivent être modifiées ou non.

On se dirige vers une période d’incertitude… Il faut prendre ce virus très au sérieux pour le faire disparaître, mais il faut aussi dire que la civilisation a déjà connu pas mal de crises par le passé. C’est dans la nature humaine de renaître, de se remettre en question pour survivre. Que restera-t-il de cette crise ? Les philosophes et autres spécialistes sont divisés sur cette question. Certains disent qu’il y aura une fracture vis-à-vis de tout ce que l’homme fera à l’avenir. Je ne le pense pas. Je suis certain que les gens vont quand même retourner au restaurant, partir en vacances… On dit aussi que le local va avoir le vent en poupe. Je m’en réjouis, mais certaines personnes ne peuvent pas changer de mode de consommation, car elles n’en ont tout simplement pas les moyens. Peut-on tout de même, en maintenant ce niveau de vie, progresser sur la question environnementale ? C’est un des grands défis qui planent au-dessus de nos têtes. Tout comme pour la crise du Covid, chacun doit prendre ses responsabilités. Chacun peut adopter des gestes quotidiens qui vont dans le bon sens. L’entreprise peut aussi le faire, je pense par exemple au packaging. Je suis certain qu’on peut trouver un compromis entre l’économie et l’environnement.

L’influence est-elle une conséquence de l’ambition ? Oui, c’est bien résumé. Si on n’a pas d’ambition, On a redécouvert avec cette crise on n’a pas besoin de l’influence (positive). N’est l’importance de certains métiers pas sincère celui qui me dit qu’il n’essaie pas « en première ligne ». Outre le personnel d’influencer ses interlocuteurs de la vie quoti- soignant, je pense aux caissières dienne. C’est un jeu qui doit, dans le meilleur et caissiers dans la grande distribution. des cas, être profitable à tout le monde, même Est-ce que cela vous a surpris ? si ce n’est pas toujours évident. Je considère Ça m’a positivement surpris, je dois l’admettre, l’ambition comme saine. et je dois redire merci à toutes ces personnes. J’ai énormément apprécié que beaucoup de La crise a-t-elle remis monde ait relevé leur importance. en cause le modèle de croissance luxembourgeois ? Le débat sur la manière dont ces métiers Je suis de près les projections du Statec ou l’évo- sont valorisés doit-il être rouvert ? lution des finances publiques. D’un point de Tout dépend de ce qui doit être valorisé. Si vue optimiste, les choses pourraient commen- cela signifie donner plus de salaires, je ne suis cer à s’améliorer l’année prochaine, et surtout pas forcément ouvert à cette discussion – c’est en 2022. D’un autre côté, des dépenses vertigi- l’économiste qui parle. Nous avons une convenneuses ont été effectuées par le gouvernement. tion collective en place qui est généreuse et Elles étaient nécessaires, mais, tout comme qui sert d’ailleurs d’étalon pour le secteur de dans une entreprise, si de l’argent est sorti, il la grande distribution. Ce sont des métiers qui faut que de l’argent rentre. Je suis curieux de sont durs, d’où l’importance de faire preuve voir comment ce trou va être comblé. Ni la d’une certaine souplesse. hausse des impôts ou des cotisations sociales ni la baisse des retraites ne semblent être au Quel est votre prochain défi ? programme. Tout dépendra de la dynamique Je souhaiterais mettre à profit mes dernières et de la rapidité de la reprise. années dans la société pour faire en sorte qu’au moment de mon départ, on puisse dire que j’ai arrêté au bon moment sans faire trop Ce que le jury dit de lui de bêtises.

« Ses décisions impactent notre quotidien. » JANVIER 2021

35


5

Paperjam Top 100

« 80 % des décisions finales sont prises avec le cœur ou le ventre » Fernand Ernster veut donner du sens à toutes ses actions et se tourne résolument vers le futur.

Interview THIERRY RAIZER

36

JANVIER 2021

Portrait ANDRÉS LEJONA


5

Fernand Ernster TROIS DATES-CLÉS 1960 Naissance le 7 mars à Luxembourg.

L’esprit d’entreprendre coule dans ses veines. L’envie de donner du sens à son action également. Directeur général de l’entreprise familiale qu’il a érigée en tant qu’acteur incontournable dans le segment de la librairie, Fernand Ernster s’investit pour l’avenir : celui de la génération qui lui succédera et de l’ensemble du secteur commercial via sa présidence de la CLC. Le Paperjam Top 100 représente une forme de reconnaissance. Est-ce important d’être reconnu en tant que chef d’entreprise ? La reconnaissance est importante pour nous tous. Il suffit de voir combien de gens veulent se démarquer par des accessoires pour être reconnus… À l’inverse, ne pas être reconnu, c’est passer inaperçu. Dans notre vie quotidienne, on ne donne pas assez consciemment de la reconnaissance à ceux qui nous entourent. C’est une leçon que vous tirez de cette crise ? Qu’il faut reconsidérer l’humain ? C’est une leçon que je tire de ma vie, plus que de cette crise. Celle-ci m’a tout de même montré que je n’avais pas tort en suivant ce qui me semblait être juste et a permis à l’entreprise de rester à flot, alors que souvent on peut être face à un certain doute. L’instinct joue encore un grand rôle dans la prise de décision… 80 % des décisions finales sont prises avec le cœur ou le ventre. Il faut sentir les choses. Et qui dit sentir les choses, dit donner un sens à son action. Le travail de la philosophe Julia de Funès m’a beaucoup aidé sur ce sujet de la recherche de sens. J’ai aussi assisté avec mon fils à une réunion de libraires à laquelle nous participons annuellement en Allemagne. Un expert qui était invité pour l’occasion nous a proposé un éclairage sur les techniques de vente autour de la question que nous devrions poser au client : « Wofür », que l’on peut traduire en français par « pour quoi faire ? ». J’ai soudain compris qu’en français, en anglais ou en luxembourgeois, en posant la même question, on ne met pas d’emphase sur la raison pour laquelle on doit faire quelque chose. « Wofür » projette davantage vers le futur que « Warum ».

1989 Reprend la direction de l’entreprise fondée par son grand-père un siècle plus tôt.

pris les décisions nécessaires à la Mutualité de cautionnement et à la House of Entrepreneurship pour aider les entreprises. Au-delà de 2014 mon action, je suis surtout fier que les équipes Devient président de la CLC. aient pu se mobiliser efficacement. Je pense bien entendu aux équipes de la CLC. L’orgaOr, le sens que je veux donner à mon action nisation que nous avions précédemment revue avec le directeur, Nicolas Henckes, et la est résolument tourné vers le futur. confiance en interne ont permis à la CLC de Que recouvre cette notion d’un sens répondre présente dès le premier jour du confitourné vers le futur au regard de votre nement. Notre site internet était parfois plus à parcours et de votre vie ? jour que celui du gouvernement ! J’en suis fier Par le passé, certaines dates ont été très im- non pas parce que je préside la confédération, portantes au point que je les attendais avec mais parce que ce sont les équipes qui se sont impatience. 16 ans pour avoir le permis mo- dévouées alors qu’elles étaient en télétravail. bylette, 18 ans pour le permis voiture… ce qui Voici de la reconnaissance ! a vraiment changé ma vie, c’est le jour où nos enfants sont venus au monde. Ces heureux Qu’attendez-vous de 2021 pour le pays ? événements ont placé mon action à la tête de Ce que j’attends en général, c’est qu’on trouve l’entreprise dans un processus de transmission, une solution pour le virus, qui produit énorméde continuité. La succession entre mon père ment de dégâts collatéraux, visibles et moins et moi-même s’est terminée lorsque j’avais visibles. J’ai beaucoup pensé durant le confi39 ans, il y a une vingtaine d’années. J’ai alors nement à ceux qui n’ont pas la chance de vivre racheté la dernière part de la société à mes dans une grande maison avec un jardin, tout en parents. Depuis ce moment, je me suis de- devant télétravailler et s’occuper des enfants mandé comment j’allais organiser ma future dont l’école ou la structure d’accueil était fersuccession. Les premiers pas en ce sens sont mée. Mon deuxième souhait serait de trouver faits puisque mes trois fils s’intéressent à l’en- des solutions pour ne pas laisser mourir des treprise, chacun en fonction de l’évolution de entreprises dont on aura besoin demain, car, au-delà de leur contribution aux caisses de son cursus et de son apprentissage. l’État, nous savons que les entreprises remplissent un vrai rôle social. Vous vous donnez le temps nécessaire… Oui, mais l’entreprise est en train d’être organisée de façon à ce qu’elle puisse se passer de Faut-il aider les « entreprises en fin de vie » durant la crise ? mon implication directe. Une entreprise a un début de vie, une croissance, peut-être un sommet, un déclin, voire Votre épouse joue aussi un rôle important une fin. La fin de vie d’une entreprise n’est dans le sens que vous donnez à votre vie, à votre entreprise… pas moins naturelle que la fin de vie d’un être Oui, elle joue un rôle important. C’est tout humain. Cette fin de vie n’est pas dramatique d’abord la mère de mes fils. C’est la femme de en soi, en revanche, l’important est de savoir ma vie. L’équilibre familial est très important comment cette fin de vie se passe. Il est abpour avoir une vie professionnelle ou parapro- surde de maintenir artificiellement en vie une fessionnelle réussie. entreprise qui ne présente plus aucun potentiel. La crise a accéléré un mouvement et cette Quelle influence avez-vous souhaité sélection naturelle ne doit pas être artificielavoir pendant la crise au travers lement freinée. Ce que je dis est dur, mais ce de la présidence de la CLC ? n’est pas aux entreprises saines – qui souffrent Il y avait tout d’abord une nécessité : que les également de la crise – de maintenir celles qui organisations ou organismes dans lesquels sont arrivées en fin de vie. je suis impliqué interviennent rapidement. Même avant le premier confinement, on a Que diriez-vous à un entrepreneur qui s’est lancé cette année et qui affronte des doutes existentiels ? Ce que le jury dit de lui Si son idée est bonne et s’il croit en son idée, qu’il ne perde pas courage ! Pour réussir, il faut « L’influence de deux choses : vouloir et pouvoir. La première Fernand Ernster se mesure est liée à la motivation, elle ne peut venir que à son engagement, de toute de l’entrepreneur. Quant au « pouvoir », il se rapporte aux moyens que vous avez à votre évidence inépuisable. disposition : ce que vous savez faire, les moyens Il l’exerce avec une humilité financiers dont vous disposez, les hommes et et une bienveillance les femmes qui croient en vous… Si vous avez exemplaires. » les deux, allez-y ! JANVIER 2021

37


6

Paperjam Top 100

« Nous pouvons faire de certaines opportunités actuelles des réussites »

Sasha Baillie veut faire germer de nouvelles idées pour rendre le pays toujours plus compétitif.

Interview THIERRY RAIZER

38

JANVIER 2021

Portrait ANDRÉS LEJONA


6

Sasha Baillie TROIS DATES-CLÉS 1970 Naissance en avril.

Elle dirige une des pièces maîtresses dans la transi­ tion et la transformation économique du pays. CEO de Luxinnovation, Sasha Baillie entend bien faire de l’agence un exemple dans l’application des principes conseillés aux entreprises qui doivent s’adapter aux réalités d’aujourd’hui et surtout de demain. Comment présenteriez-vous Luxinnovation en une phrase ? C’est l’agence qui permet à nos entreprises d’être à la fois compétitives, efficaces, durables et prêtes pour le monde disruptif de demain. Un de vos objectifs est de mieux faire con­­ naître le pays à l’étranger. Où en est-on ? C’est un grand chantier car il faut d’abord, comme dans le nation branding, mieux identifier nos atouts et nos caractères afin de construire un narratif révélateur et motivant qui permette d’atteindre les différents publics cibles. Nous sommes à ce stade dans la phase d’exploration des atouts et dans la clarification et la mise en valeur de ces atouts. Quels sont les grands chantiers de Luxinnovation pour 2021 ? Il est évident que nous devrons continuer à soutenir et accompagner la transformation de l’économie. Nous analysons actuellement l’impact de la crise sur les entreprises et les secteurs, pour déterminer comment les aider au mieux à se positionner à l’avenir. Je suis convaincue que nous pouvons faire de certaines opportunités actuelles des réussites pour le Luxembourg. Je pense, par exemple, à la valorisation des chaînes de valeur régionales. C’est un chantier sur lequel nous allons travailler en 2021, en collaboration avec les entreprises, les différents secteurs, en nous appuyant sur nos outils et les données internes et externes auxquelles nous avons accès. Un des enjeux, pour le Luxembourg, sera de faire jouer ses « chemins courts » au moment de la reprise économique. Ces « chemins courts » fonctionnentils encore ? Ils fonctionnent encore, mais ce n’est pas suffisant. Nous devons encore travailler sur l’orientation stratégique et la définition claire d’ob-

2014 Devient chef de cabinet adjointe du ministre de l’Économie. 2018 Rejoint Luxinnovation en mai en tant que CEO.

jectifs et des moyens pour les réaliser, sachant que nous devrons choisir nos batailles. Qui doit mener la définition de cette stratégie ? Elle se mène à plusieurs niveaux. On parle d’ailleurs de plusieurs stratégies. Je pense, par exemple, au ministère de la Recherche qui s’est doté d’une stratégie nationale de recherche qui lui permet d’avoir un repère pour donner du sens aux actions… Sans une stratégie, on ne fait que mettre des pansements. Et au niveau économique ? Le ministère s’est aussi doté de stratégies, dont celles de la promotion économique et du développement de l’économie et de l’innovation autour des données. Il mène par ailleurs des concertations en continu avec les autres acteurs comme ceux de la recherche, de l’environnement, afin de disposer d’une stratégie de développement économique qui assure la transition numérique et verte de notre pays. À quoi pourrait ressembler Luxinnovation dans cinq ou dix ans ? L’agence serait l’endroit où une entreprise aurait la capacité de réaliser ses projets d’innovation rapidement, efficacement et en ligne avec les objectifs de développement durable du pays. Elle permettrait aux porteurs de projet d’obtenir rapidement un éclairage sur ce qu’implique leur projet en termes de procédure, d’énergie, de financement… d’avoir une visibilité claire dès le début pour que ce projet d’innovation puisse être mené à bien. C’est à réaliser dans deux ans, pas dans dix ! À un horizon de cinq ans, j’aimerais que Luxinnovation ait réussi à contribuer à ce que le Luxembourg soit reconnu dans le monde entier comme le pays qui a réussi cette transition verte et numérique dont je parlais. Un pays qui est data driven, tout en garantissant la protection de la vie privée en ligne et le respect de nos valeurs démocratiques. Ce que le jury dit d'elle

« Sasha Baillie compte parmi les décideurs luxem­bourgeois qui ne sont plus à présenter, ni au sein du secteur public ni dans le secteur privé. Où qu’elle aille, les idées germent. »

Comment poursuivre la prospection éco­no­ mique à l’étranger dans le contexte actuel ? Nous avons beaucoup appris avec le recours aux instruments digitaux. Ils nous permettent de continuer à positionner le Luxembourg à l’international, tout en filtrant mieux les contacts intéressants pour, in fine, cibler plus efficacement notre communication et nos interactions. Ce n’est que lorsque l’intérêt se confirmera de part et d’autre que nous pourrons, quand les conditions le permettront, envisager de nous déplacer physiquement par petits groupes. C’est ce modèle hybride qui est prometteur. Ceci dit, le contact humain reste très important. Les missions à l’étranger ne devront surtout pas disparaître. Elles donnent une visibilité au Luxembourg dans le pays visité, qu’il serait difficile à atteindre autrement. À l’avenir, nous devrons mixer les différents canaux. Cela renforcera les possibilités de prospection au lieu de les freiner. Qu’est-ce que la crise actuelle va laisser comme trace sur la société ? J’ai peur que les gens se renferment sur euxmêmes et aient peur d’interagir, que la crainte prenne le dessus. Les conséquences psychologiques de la crise me préoccupent, notamment pour les enfants qui grandissent dans un contexte marqué par la peur et la distanciation. Nous devons trouver des solutions à cela pour l’avenir. D’autre part, c’est une crise qui a favorisé le partage d’idées et leur réalisation de manière efficace et rapide, alors qu’auparavant on réfléchissait peut-être trop longtemps sur le « comment » au lieu de tout simplement le faire. Nous devons en tirer des leçons afin d’éviter de retomber dans des automatismes qui freinent l’éclosion de nouvelles idées et finalement l’innovation pragmatique. Seriez-vous tentée de monter votre entreprise ? Oui, j’admire les entrepreneurs qui osent prendre la responsabilité morale et financière de leurs projets. Si je montais cette entreprise, je la verrais volontiers dans le domaine du vin. Je suis fascinée par la création de ce produit qui apporte du plaisir, qui vient de la terre. Une terre bien conservée, cultivée et qui nous permet de savourer un produit de qualité, qui nous rassemble, qui reflète un terroir et la convivialité… Comment accueille-t-on un classement tel que le Paperjam Top 100, et donc cette reconnaissance en tant que CEO ? Je suis très honorée. C’est aussi une reconnaissance pour le travail de l’équipe de Luxinnovation qui compte beaucoup de collaborateurs très motivés, très compétents. J’espère très fort que ce sera là une source d’inspiration pour la génération future de jeunes femmes dans l’économie, l’industrie et le monde des technologies. JANVIER 2021

39


7

Paperjam Top 100

« Nous profitons tous de l’importance du secteur financier »

Nicolas Mackel est, depuis 2013, l’ambassadeur de la place financière luxembourgeoise hors des frontières.

Interview THIERRY RAIZER

40

JANVIER 2021

Portrait ANDRÉS LEJONA


7

Nicolas Mackel TROIS DATES-CLÉS 1970 Naissance le 1er juillet à Luxembourg.

Depuis son arrivée en 2013 à la tête de Luxembourg for Finance, Nicolas Mackel n’a de cesse de miser sur l’union des forces vives pour imaginer le futur d’une Place qui se veut durable. L’ancien diplomate est aussi devenu un interlo­ cuteur régulier des médias à l’étranger. Un atout précieux pour attirer de nouveaux acteurs.

1999 Rejoint le ministère des Affaires étrangères. 2013 Retour au Luxembourg pour diriger LFF après avoir été consul général à Shanghai.

Votre expérience de diplomate vous aide-t-elle au quotidien ? Énormément. C’est un travail dans lequel le relationnel est important. Dans la formulation du message que nous voulons véhiculer à l’extérieur, être diplomate m’a beaucoup aidé également. J’imagine par ailleurs que certains ont pu se demander si je connaissais suffisamment le monde de la finance lorsque j’ai été nommé. Mais être généraliste est une expertise en soi. Cela m’a beaucoup aidé pour prendre un peu de recul, pour considérer la forêt et pas seulement les arbres. C’est ça qui m’a permis, au fil du temps, de définir un message cohérent dans l’ensemble.

Luxembourg for Finance a récemment lancé la campagne Eis Finanzplaz, présenEst-ce important, pour l’agence, tant la place financière au grand public. d’être sollicitée régulièrement par Pourquoi cette démarche ? Nous avons pensé qu’il était important d’ex- les médias internationaux ? pliquer au grand public les différentes activi- On s’est souvent posé la question de la mesure tés du principal secteur économique du pays, de notre succès. Faut-il se donner des KPI (key d’expliquer sa place dans l’industrie financière performance indicators, ou indicateurs-clés européenne, pourquoi les acteurs internatio- de performance, ndlr) portant sur un nombre naux choisissent le Luxembourg… L’idée de d’interactions avec des journalistes ? Je crois cette campagne a germé lorsque le Brexit a que nous avons réussi, avec d’autres acteurs, à entraîné des relocalisations au Luxembourg. sensibiliser plusieurs journalistes et médias à Nous avons senti que les gens ne comprenaient la réalité du pays pour éviter que des choses pas pourquoi nous pouvions nous réjouir de erronées paraissent dans la presse. C’est une notre succès, notamment dans le contexte de grande satisfaction, mais c’est un travail qu’il l’arrivée de nouveaux acteurs. Cette campagne faut continuer à mener constamment. L’autre vise aussi à expliquer que nous profitons tous travail important, mais qui a été freiné par la de l’importance du secteur financier, directe- pandémie, est le business development, à savoir ment ou indirectement. aller frapper aux portes des banques, des gestionnaires, des assureurs à travers le monde. Pourquoi ce succès est-il encore méconnu ? Les gens ont souvent une relation, sinon cri- Quel impact la crise aura-t-elle sur tique, au moins distanciée vis-à-vis de l’in- la manière de communiquer ? dustrie financière. On oublie que, dans sa Elle aura un impact énorme et durable sur grande majorité, elle est une force pour le bien la manière dont nous allons organiser nos commun. Toutes les entreprises et la plupart événements à l’avenir. Nous avons basculé des particuliers contractent des prêts, tout le vers le digital, et nous resterons dans le dimonde investit directement ou indirectement gital, car nous pouvons atteindre un public dans des fonds, les hôpitaux sont financés par bien plus important, à la fois qualitativement exemple via des emprunts obligataires… Et puis – et c’est un phénomène très luxembourCe que le jury dit de lui geois – on prend pour acquis notre niveau de « Véritable ambassadeur vie. On oublie parfois d’où vient la réussite. D’où viendra le succès pour le futur de la Place ? Il viendra de l’approche sustainable, au sens large du terme. Être une place financière durable veut dire non seulement s’occuper des investissements ESG, mais que la Place ellemême essaie d’être durable dans sa gouvernance. Cette approche inclut aussi la compétitivité, car sans compétitivité, il n’y a pas de durabilité.

de la place financière à l’international, il a fait entrer LFF dans une autre dimension, au point de devenir incontournable pour le développement du principal secteur de notre économie. »

et quantitativement. Tous les moyens technologiques pour réaliser des campagnes de promotion digitales facilitent la prise de contact. L’avenir de notre activité événementielle, des roadshows, sera digital. Dans la communication, nous étions déjà sur une voie digitale et nous avons décidé d’arrêter la production de papier. Quant au business development, en revanche, dès que nous pourrons reprendre l’avion, nous le ferons. On n’a pas encore trouvé la parade pour se connecter, surtout avec des gens avec lesquels on n’a pas encore de relations. Quelle est votre ambition pour les dix prochaines années de LFF ? Nous sommes une fabrique d’idées et nous voulons être perçus de la sorte. Notre ambition est de venir constamment nourrir le pipeline sur ce qu’on doit faire pour représenter la Place ou pour attirer de nouveaux acteurs. Ne pas se satisfaire du statu quo pour que le gâteau de l’économie puisse grandir, et que chacun puisse continuer à prétendre en prendre une part. Quelles sont les opportunités qui découleront de cette crise pour la Place ? Puisque nous sommes déjà très bien positionnés dans le durable, et que la crise va accélérer ce mouvement, je crois que le Luxembourg est en pole position dans cette course. La Bourse est notre vaisseau amiral, mais les fonds d’investissement sont déjà très bien positionnés dans cette thématique, ce qui fait que 35 % des avoirs dans les fonds qui investissent dans des énergies renouvelables en Europe sont issus de fonds luxembourgeois. Maintenant, nous devons élargir ce chiffre. La réduction de la taxe d’abonnement pour les fonds durables annoncée par le gouvernement va probablement jouer en notre faveur. Pour le reste, nous devons continuer à développer notre expertise, ce qui passe par la formation. L’Université a redéfini ses curriculums de manière à mieux servir l’industrie financière, avec par exemple un master en sustainable finance. Quid du Brexit ? Le Brexit va continuer à nous occuper. L’ambiance générale dépendra de l’aboutissement d’un accord, bien que l’industrie financière ne soit pas comprise dans celui-ci. Si les deux parties se quittent dans une mauvaise ambiance, cela n’aidera pas l’industrie financière, pour laquelle la Commission devra définir des mesures unilatérales. Quelle importance accordez-vous à votre présence dans le Paperjam Top 100 ? Comme le vent pousse les voiles d’un bateau, ce type de classement et les commentaires positifs que l’on peut recevoir des uns ou des autres sont extrêmement encourageants.

JANVIER 2021

41


8

Paperjam Top 100

« Le Luxembourg a la possibilité de sortir plus rapidement de cette crise »

Marcel Leyers est partisan de l'autonomie pour les employés et de partenariats entre concurrents.

Interview THIERRY RAIZER

42

JANVIER 2021

Portrait ANDRÉS LEJONA


8

Marcel Leyers TROIS DATES-CLÉS 1962 Naissance le 4 juin à Esch-sur-Alzette.

« Il incarne mieux que qui­conque la banque d’au­­ jourd’hui », résume le jury du Paperjam Top 100. CEO de la plus ancienne institution luxembourgeoise, Marcel Leyers ne néglige pas les créneaux tradition­ nels, tout en s’ouvrant à la Chine et aux nouvelles technologies. Un leadership qui est assorti d’une fibre sociétale importante. Quel est votre style de management ? Tous les matins, lorsque je me lève, j’ai un rappel sur mon smartphone : « HTD », pour « how to delegate ». Le plus important est le « how ». En déléguant, je ne demande pas simplement à quelqu’un d’exécuter une tâche, mais bien d’accomplir quelque chose en comprenant l’objectif et ce que le collaborateur peut en retirer pour lui-même. J’accorde aussi beaucoup d’importance au collectif. Quand j’ai créé mon comité exécutif, j’ai conduit mes choix sur la base des compétences de chacun, mais, au final, c’est l’intelligence collective qui allait résulter des interactions entre ces femmes et ces hommes qui m’importait. Or, vous ne pouvez pas obtenir d’intelligence collective sans des intelligences individuelles qui savent s’écouter, se parler et s’enrichir mutuellement. Ce qui rend d’autant plus importante une autre forme d’intelligence : l’intelligence émotionnelle. Celle-ci n’est pas forcément liée à l’expertise de chacun. J’ajoute que je donne une grande autonomie à chacun, en responsabilisant. In fine, je fais confiance, tout en gardant ma porte ouverte en cas de besoin. Comment se passent les interactions avec vos actionnaires ? Mon expérience me montre tout d’abord qu’il y a un vrai projet industriel avec Legend ­Holdings, et du long terme dans leurs ambitions. Ceci diffère de l’actionnaire précédent (le ­qatari Precision Capital, ndlr), dont la logique était principalement financière. Aujourd’hui, la BIL profite de l’expérience de Legend Holdings et de son réseau. De son côté, l’actionnaire peut profiter du savoir-faire de la banque, qui est la plus ancienne sur la Place luxembourgeoise. Nous avançons avec des valeurs communes et un dialogue de haute qualité avec nos deux actionnaires (l’État luxembourgeois est actionnaire à hauteur de 9,99 %, ndlr). Cet alignement nous aide, en particulier en temps de crise.

1983 Entre à la BIL, où il acquiert une expérience tant dans les services aux particuliers que dans ceux aux entreprises. 2019 Devient, le 1er mai, le CEO de la banque fondée en 1856.

Quelles sont vos ambitions à l’international ? Nous avons identifié l’Asie comme étant un marché qui offre la possibilité à une banque comme la nôtre de grandir, comparativement au marché européen, qui présente des taux de croissance limités. Nous pensons que nous pouvons proposer une offre de valeur pour des groupes asiatiques qui voudraient soit s’établir en Europe, soit diversifier leurs risques en venant vers l’Europe via la Suisse, où nous sommes présents. Nous avons fait l’acquisition d’une firme d’asset management à Hong Kong, mais nous n’avons pas encore pris les décisions finales pour évoluer vers une licence bancaire en Asie. Nous nous donnons le temps pour pénétrer sur ce nouveau marché. Comment avez-vous adapté votre management depuis le début de la crise ? Nous avons mis en place un comité ad hoc pour protéger nos employés, puisqu’il s’agit d’abord d’une crise sanitaire, et non d’une crise bancaire. Nous avons fait preuve d’agilité pour permettre à 1.600 équivalents temps plein de basculer immédiatement en télétravail. Ensuite, nous avons accordé une importance capitale à l’accompagnement de nos clients-entreprises. Dès le début de la crise, j’ai souhaité mettre en place des moratoires pour nos clients. Mais il me semblait que la mesure était nécessaire pour soutenir toutes les entreprises du pays qui en avaient besoin. J’ai donc appelé le président de l’ABBL, Guy Hoffmann, pour proposer que les banques se fédèrent en ce sens. Cet appel a, in fine, abouti à un accord signé avec le ministre des Finances pour officialiser la mise en place de moratoires. Il était indispensable que les entreprises disposent de bouffées d’oxygène pour leur trésorerie durant six mois. Cette concorde des différentes banques est tout simplement « du jamais-vu », comme l’a d’ailleurs souligné le ministre des Ce que le jury dit de lui

« L’analyse fine, régulièrement teintée de pointes d’humour, est sa marque de fabrique. Il n’a pas besoin de beaucoup de mots pour convaincre. »

Finances, Pierre Gramegna. Nous nous sommes vraiment entendus en tant que banquiers pour soutenir nos clients. Quelle conséquence la crise aura-t-elle sur votre organisation en interne ? Sur base de l’expérience engrangée avant et pendant la crise, nous voulons désormais beaucoup travailler sur les attentes des employés en termes de work-life balance. Nos collaborateurs se sont engagés de manière remarquable pendant la crise. Si la BIL est une « old lady », elle était déjà perçue comme innovante et alliée des entreprises innovantes, par exemple via les start-up que nous soutenons. Elle a prouvé depuis le début de la crise qu’elle est également agile. Et nous allons le rester. Êtes-vous convaincu par le télétravail ? Oui, car ce mode de travail peut aboutir à plus de productivité, plus de satisfaction pour l’employé. Mais il ne s’applique pas à toutes les fonctions. Certaines équipes éprouvent aussi le besoin de se retrouver pour mener des projets, tandis que d’autres métiers peuvent mieux travailler à partir de la maison. Un cadre qui prévoira 20 % de temps de télétravail me semble être une idée à creuser. Quand vous regardez l’évolution de l’économie du pays, qu’est-ce qui vous rassure, et qu’est-ce qui vous préoccupe ? Nous avons parlé d’agilité… Le Luxembourg est un pays agile à tous les niveaux, ce qui lui a permis de mieux résister que d’autres à la crise. Il doit conserver cette agilité. L’économie a eu la chance d’être basée fortement sur les secteurs des services, qui ont pu et dû fonctionner en télétravail. Bien sûr, d’autres secteurs sont plus durement touchés, et il faut les soutenir. Mais tout cela fait que nous prévoyons un impact moindre de la crise sur le PIB du pays que ce que d’autres pays européens risquent de connaître. Nous avons aussi la possibilité de sortir plus rapidement de cette crise que des pays qui sont plus dépendants de l’industrie. Je crois que nous allons assister à un redémarrage crescendo lorsque le virus sera maîtrisé. Quel regard jetez-vous sur les acteurs non bancaires qui proposent des services bancaires ou qui financent l’économie ? Il faut tout d’abord comprendre vos concurrents. Si vous ne pouvez pas les battre, vous devez vous en rapprocher, voire collaborer. Nous regardons de très près ce qui se fait dans les services de paiement. L’avenir est aux partenariats, dans la mutualisation des forces. Nous allons, par exemple, ouvrir notre nouveau core banking system (un investissement de 400 millions d’euros sur les cinq prochaines années) à des sociétés externes pour intégrer leurs solutions. Cette approche résume mon état d’esprit. JANVIER 2021

43


9

Paperjam Top 100

« C’est la force du collectif qui fait notre réussite »

Philippe Dupont et ses équipes ont pu aborder le télétravail un peu plus sereinement grâce à un projet prévu depuis longtemps.

Interview CAMILLE FRATI

44

JANVIER 2021

Portrait ANDRÉS LEJONA


9

Philippe Dupont TROIS DATES-CLÉS

Associé fondateur de la fir­me juridique Arendt & Medernach, Philippe Dupont en est aujourd’hui le coprésident du comité stratégique aux côtés de Claude Niedner. Cette fine lame du droit bancaire et financier, consulté au niveau national comme inter­na­ tional, croit en la force du collectif et de la diversité. Comment définissez-vous l’influence ? Ce n’est pas un jeu de pouvoirs, ni l’idée de prendre l’ascendant sur quelqu’un. Pour moi, c’est d’abord s’intéresser à la chose publique et s’y impliquer en contribuant à un débat, voire en l’initiant. À l’étude, le simple fait d’être un des cinq associés fondateurs me donne une certaine influence, mais je n’aurais aucune influence si je ne m’impliquais pas dans la vie d’Arendt. C’est pareil à l’extérieur.

1961 Né à Luxembourg, Philippe Dupont étudie le droit à Paris et à Londres, où il a pour professeur Ravi Tennekoon, pointure de la finance internationale. 1988 Me Dupont cofonde Arendt & Medernach. 2020 Me Dupont devient coprésident du comité stratégique d’Arendt & Medernach avec Claude Niedner, succédant à Guy Harles et Claude Kremer, pour un mandat de trois ans.

du groupe. Nos réunions sont extrêmement animées, nous échangeons des idées, et de tout débat ressort une idée que nous soutenons en­ suite tous ensemble. Les deux présidents sont des apporteurs d’idées, mais surtout des ani­ mateurs de débats. Vous faites l’éloge du collectif. Êtes-vous pour autant à l’aise dans la lumière puisque ce Top 100 vous place sous les projecteurs ? Être apprécié par les autres est une sorte de reconnaissance de l’engagement qu’on a pu montrer. J’ai établi une certaine visibilité à ma manière en contribuant beaucoup au dé­ bat public, en m’impliquant dans le processus législatif et en soutenant la place financière. Mais il faut rester modeste et humble. Cette reconnaissance n’est pas celle de mon ego. Je vis pour le collectif.

Quelles valeurs défendez-vous ? Au niveau interne, notre valeur fondamentale est l’humain. Nous sommes un collectif, nous avançons ensemble, sinon nous n’avançons pas. Motiver nos équipes, les former, faire progresser nos collaborateurs, c’est le moteur de tout. Vers l’extérieur, cela se retrouve dans notre ouverture et notre écoute, l’idée étant d’innover et d’anticiper ce dont les clients ont besoin et de partager avec eux. C’est ainsi que nous avons mis en œuvre Arendt Institute, un institut de formation pour nos clients. Nous sommes aussi attachés à l’idée de formation et d’éducation. Enfin, l’ouverture d’esprit : je suis passion­ né d’art, et pour moi, les artistes sont ceux qui jettent sur le monde un regard différent du nôtre, qui le questionnent et le remettent en cause. Les choses changent et nous devons tout questionner, ne rien considérer comme acquis. C’est au cœur de notre métier. Cette ouverture d’esprit tient aussi à la diversité des talents.

Vous siégez notamment dans un comité du Haut Comité de la place financière. Mais vous représentez régulièrement le Luxembourg lors de forums européens et internationaux. Que vous apportent ces expériences ? J’ai représenté le Luxembourg lors de négocia­ tions de conventions internationales et aussi auprès de la Commission européenne pour des sujets très particuliers. Il faut réaliser que les ressources sont limitées au niveau des minis­ tères luxembourgeois : les agents ne peuvent pas être pointus sur tout, et notamment sur les sujets de niche dans le secteur ­financier, qu’il faut avoir pratiqués pour bien les comprendre. C’est intéressant parce que vous pouvez influer sur des textes qui seront demain en application au Luxembourg et le faire de manière à ce que ce soit à l’avantage du pays. Vous ­rencontrez aussi des gens extrêmement brillants. C’est très enrichissant.

Arendt a été fondé par cinq avocats et est dirigé par deux présidents. Comment dirige-t-on un cabinet à plusieurs mains ? C’est la force du collectif qui fait notre réussite. Nous fonctionnons par consensus. Le managing partner gère Arendt au quotidien et le co­ mité stratégique, présidé par Claude Niedner et moi-même et composé d’associés ayant des compétences différentes, prépare la stratégie

Ce que le jury dit de lui

« C’est autant son expertise professionnelle que l’acuité de son jugement que l’on apprécie. Sa discrétion ne le rend pas moins incontournable sur un grand nombre de sujets ! »

Comment Arendt & Medernach a traversé cette soudaine crise du Covid-19 ? Elle nous a pris par surprise, mais par chance nous avions prévu de longue date un projet de télétravail qui devait être lancé le 1er avril dernier. Tout était donc prêt au moment du confinement, même si nous n’avions pas eu le temps de former nos équipes. Désormais, tous nos collaborateurs se sont digitalisés, même les plus récalcitrants. Nous avons continué à servir nos clients et nous nous sommes adap­ tés à l’environnement de chaque collaborateur. Quelles traces laissera cette période sur votre fonctionnement ? Le télétravail fera maintenant partie de notre quotidien. Nous avons réalisé que nous pou­ vions faire énormément par voie digitale et nous voyons la possibilité d’éviter certains déplacements à l’étranger. La digitalisation générale de l’entreprise sera poussée. Et enfin, la crise nous a confirmés dans notre stratégie One Arendt, qui consiste à offrir des services juridiques et non juridiques afin d’aider nos clients à résoudre un problème dans sa globalité, et pas seulement en ce qui concerne la partie juridique du problème. Comment voyez-vous les prochains mois pour le Grand-Duché ? Le gouvernement est intervenu efficacement pour soutenir les entreprises. Après la crise, les caisses seront moins pleines qu’avant et il faudra continuer à agir, mais en ciblant des projets d’avenir, ce qui était déjà entamé avec l’approche de clusters. Début 2021 sera probablement une phase difficile. Le moment de vérité arrivera pour les entreprises ayant bénéficié de reports de remboursement de crédits. Et au-delà du Luxembourg, que change la crise à la mondialisation telle que nous la connaissons ? La crise repose certains débats. L’Europe a ­ainsi réalisé que l’essentiel de ses médicaments sont produits ailleurs, en particulier en Asie. Je pense que la crise doit appeler des réactions, car nous ne pouvons pas être dans une telle dépendance pour notre bien le plus précieux, qui est la santé. Ce sera un long p ­ rocessus pour parvenir à une Europe de la santé. T ­ outefois, l’idée apparaissait déjà dans les discussions qui ont finalement mené au traité sur le char­ bon et l’acier. Ce qui m’inquiète beaucoup et a été exacer­ bé par cette crise, c’est le populisme. L’Europe a pu y faire face jusqu’à présent, mais nous devons faire très attention à défendre nos va­ leurs démocratiques. Trop de scène publique est offerte à des gens qui nient les réalités, ne respectent plus les libertés fondamentales, et c’est un phénomène extrêmement inquiétant.

JANVIER 2021

45


10

Paperjam Top 100

« Nous ne sommes pas aussi dogmatiques que certains veulent bien le faire croire » Nora Back a rapidement importé son style dans les plus hautes sphères de l’OGBL.

Interview THIERRY RAIZER

46

JANVIER 2021

Portrait ANDRÉS LEJONA


10

Nora Back TROIS DATES-CLÉS 1979 Naissance le 17 août à Esch-sur-Alzette.

Représentant une nou­velle génération de syndicalistes, elle n’a pas pour autant coupé le cordon avec la ligne rouge de ses prédécesseurs. Présidente de l’OGBL, Nora Back veut donner une autre image au syn­ dicat, plus en phase avec une période où la lutte se joue moins à la devanture des usines que sur le parvis des bureaux.

2004 Débute à l’OGBL comme secrétaire centrale adjointe affectée au Syndicat santé, services sociaux et éducatifs. 2019 Devient, le 7 décembre, la première femme élue à la présidence de l’OGBL.

Comité permanent du travail et de l’emploi. Nous avons manifesté notre mécontentement et, finalement, tout le monde est revenu autour de la table, ce qui était une bonne chose. Ensuite, la pandémie est arrivée. Le dialogue a été constant durant la crise, nous étions soudés entre partenaires sociaux, unis contre un ennemi commun et invisible. Nous avons mis de côté nos différends pour nous concentrer sur les priorités du moment . Je pense aussi au chômage partiel, que nous avons revendiqué auprès du gouvernement, ainsi qu’aux aides aux entreprises vis-à-vis desquelles nous avons soutenu l’UEL, qui nous a soutenus à son tour dans notre demande de congé familial pour raison extraordinaire. C’était en revanche un peu plus compliqué avec le gouvernement, derrière lequel nous devions courir.

gardé son calme et pris les bonnes décisions au bon moment. Comment avez-vous perçu l’évolution du dossier Fage et l’abandon du projet d’une usine de yaourt à Bettembourg ? Nous avons besoin d’une politique industrielle mieux coordonnée, tant au niveau national qu’européen. Ceci dit, le secteur de l’industrie a contribué fortement à la richesse de ce pays. Le tissu économique évolue vers une place de plus en plus importante consacrée aux services, mais il ne faut pas oublier le rôle essentiel de l’industrie pour nous tous. La crise nous l’a d’ailleurs rappelé avec la question de l’approvisionnement en matériel sanitaire. Comment comptez-vous gagner en influence dans les secteurs des services ? C’est le grand défi, car il n’y a déjà pas de culture de la syndicalisation dans ces secteurs. Au contraire, ils sont imprégnés de la culture individualiste. Mais c’est là où ça se joue, là où l’économie luxembourgeoise va gagner encore plus de poids. Nous devons leur parler avec un autre langage.

Quelle influence voulez-vous avoir au sein de l’OGBL ? Je l’ai toujours dit, ma priorité est de maintenir les lignes politiques de mes prédécesseurs. Le modèle syndical correspond Au niveau de la forme, je veux que l’OGBL de- Je vais vous donner trois noms. à ces secteurs ? vienne surtout plus jeune, plus féminin, plus Dites-nous votre ressenti par rapport Le modèle syndical correspond à 100 % à ces moderne. Ce que nous faisons à l’OGBL ne aux personnes concernées. secteurs. Ce sont des secteurs qui sont beaupeut être plus à la mode, surtout en période Tout d’abord, Nicolas Buck (président de forts changements dans le monde du travail. sortant de l’UEL, ndlr)… coup exposés aux nouvelles formes de maladie Je regrette son départ. Finalement, après des du travail comme le burn-out, des secteurs où débuts compliqués, nous avons trouvé un ter- les conditions de travail sont très dures avec Pour être moderne, il faut peut-être afficher une ligne moins dogmatique… rain d’entente, une manière de travailler. C’était des horaires très flexibles… Nous avons besoin de syndicats pour défendre les intérêts Nous ne sommes pas aussi dogmatiques que cer- un partenaire social ouvert au dialogue. des gens qui y travaillent. tains veulent bien le faire croire. Nous sommes vus comme ceux qui ne veulent pas bouger … Patrick Dury (président du LCGB, ndlr) ? sur certains dossiers ou des problématiques Le seul défaut de Patrick est qu’il ne veut pas La crise va-t-elle remettre en cause sociales ou liées au monde du travail. Mais de syndicat unitaire [rires]. Nous avons de la mondialisation ? nous voulons bouger, dans une direction qui bonnes relations, nous travaillons très étroi- Pas toute l’idée de la mondialisation, mais il correspond à nos valeurs. En ce sens, je pour- tement ensemble à la Chambre des salariés. faudra revoir certains mécanismes qui sont allés rais dire que le patronat est aussi dogmatique. Du côté de l’OGBL, nous restons prêts pour trop loin, qui ont aussi créé la catastrophe clil’idée d’un syndicat unitaire qui figure dans matique dans laquelle on se trouve. Les jeunes notre programme. Comment se préserver d’une forme qui descendent dans la rue vont pouvoir chand’« autoritarisme » ? ger les choses en ce sens. Je vis dans le monde C’est déjà une question de tempérament. J’ai … Xavier Bettel ? tel qu’il est. Nous avons tous besoin du marplutôt tendance à discuter, à faire les choses En temps normal, je ne partage évidemment ché international, mais nous avons peut-être de manière participative. Si je devais faire un pas ses positions, dans la grande majorité des été un peu loin sur certains aspects. effort, ça serait plutôt dans le sens contraire cas. Mais notre gouvernement, avec à sa tête en devant parfois m’imposer. L’élection à la le Premier ministre, a fait un bon travail du- Qu’est-ce que cette crise laissera présidence de la Chambre des salariés m’a ai- rant cette crise. Ce n’était pas évident, et je comme trace dans nos vies ? dée à structurer ma présidence à l’OGBL. La n’aimerais pas être à sa place. Personne ne À titre personnel, j’ai l’impression qu’elle a complémentarité entre les deux postes apporte savait comment agir, mais il a bien réagi, il a vraiment créé un clivage encore plus important entre les gens. Elle laissera des traces évidemment aussi une plus-value à l’OGBL. énormes, même au sein des familles, entre les amis… les uns ont peur, les autres croient Le dialogue social a-t-il évolué suite Ce que le jury dit d’elle à l’arrivée de Nicolas Buck à la présidence à certaines théories quant à l’origine de la pan« Nora Back a rapidement de l’UEL, puis à votre arrivée à la démie… sans parler des restrictions sur nos liprésidence de l’OGBL ? bertés. Le fait de savoir que les gens s’opposent imprimé son style à l’OGBL, Qu’est-ce qu’il a vécu, ce dialogue social, au les uns aux autres me rend triste. L’évolution et cela s’est senti dans cours des derniers mois ! Nous avons connu de cette ambiance dépend de la durée de la les réunions pendant la crise, le « clash » à l’automne 2019 lorsque l’UEL a crise avec laquelle nous allons pourtant devoir voire au CES. » déclaré ne plus vouloir négocier au sein du réussir à vivre. JANVIER 2021

47


BRAND VOICE

ENTREPRISE

Question de gouvernance au sein des entreprises Contenu sponsorisé par DEGROOF PETERCAM LUXEMBOURG

LES 3 PILIERS DE LA GOUVERNANCE

La famille La vision familiale à long terme construite autour d’objectifs communs est incontournable.

L’actionnariat L’organisation de la détention du capital d’une société, le droit de vote dans les AG, les problématiques de transaction du capital, de la valorisation des parts...

Le fonctionnement opérationnel de l’entreprise Le management, la nomination et le renouvellement des organes de direction, la politique de rémunération...

Sujet majeur pour toutes les entreprises, notamment familiales, la gouvernance sert à maintenir un cap commun et éviter les conflits internes. Une gouvernance bien établie est alors synonyme de pérennité pour l’entreprise, qui plus est dans une période aussi bousculée que celle de la crise sanitaire.

48

JANVIER 2021

Interview croisée avec 3 experts de la banque privée Degroof Petercam : Hélie de Cornois, Head of Estate Planning & International Patrimonial Services, Pierre Le Pahun, Senior Estate Planner, et Mickaël Bezagut, Head of Corporate Finance. De quoi parle-t-on lorsque l’on évoque la gouvernance des entreprises ? HÉLIE DE CORNOIS Précisons d’emblée que la gouvernance concerne 3 contextes entrepre-

neuriaux différents. Celui d’une société qui peut être sans liens familiaux en son sein, dans un contexte d’entreprise familiale où le capital est ouvert à des individus extérieurs, mais également dans une entreprise strictement familiale. Évidemment, en tant que banque privée, nos interlocuteurs sont le plus souvent les entreprises familiales et leurs actionnaires, pour lesquels nous nous occupons aussi bien du patrimoine professionnel que privé.


Photos

Laurent Antonelli (Blitz)

Hélie de Cornois Market Leader Southern Europe Canada & UK, Head of Estate Planning & International Patrimonial Services

C’est ce cas que nous traiterons ici. La gouvernance est donc l’organisation de cette entité, quelle que soit sa forme, afin d’optimiser son développement et pérenniser ses actifs. Elle sert également à éviter les conflits entre les différentes parties qui la constituent : l’entreprise familiale (les dirigeants, les salariés…), les actionnaires, et la famille en question. La gouvernance, c’est finalement l’interaction de ces 3 parties entre elles. Une fois dit que la gouvernance est un sujet transversal qui subsume de nombreuses problématiques diverses et singulières, on peut dire qu’il y a autant de modèles de gouvernance que ­ de familles ou d’entreprises. PIERRE LE PAHUN Les acteurs externes qui traitent de ce sujet avec les organisations (avocats, banquiers, notaires…) abordent généralement la gouvernance sous 3 prismes principaux. Tout d’abord l’actionnariat, c’est-à-dire l’organisation de la détention du capital d’une société, le droit de vote dans les AG, les problématiques de transaction du capital, de valorisation des parts, etc. Ces sujets peuvent faire l’objet d’un encadrement par des outils juridiques en amont, notamment pour simplifier les problématiques de succession qui interviennent plus tard. Une autre thématique est celle du fonctionnement opérationnel d’une entreprise : le management, la nomination et le renouvellement des organes de direction, et la politique de

rémunération de ces personnes aussi. Les thématiques liées à la communication sont également fondamentales. Dans certains cas, les processus de communication peuvent être complexes mais doivent rester intelligibles pour tout le monde. Une des sources premières de conflit dans ces organisations familiales est d’ailleurs souvent une communication ou circulation de l’information incomplète ou insuffisante. Des pactes familiaux, des chartes, permettent d’éviter ces écueils. Enfin, la vision familiale à long terme construite autour d’objectifs communs est incontournable. Ce dernier prisme peut être renforcé par différents biais : un conseil de famille régulier, un projet éducatif pour les jeunes générations, ou la création d’un projet philanthropique fédérateur, par exemple. HC La psychologie est donc aussi importante que le droit dans les problématiques liées à la gouvernance. D’ailleurs, c’est parfois le processus décisionnel qui est plus important que la décision en elle-même. La réflexion juridique ne vient souvent que dans un second temps ; elle n’est alors qu’un instrument qui sert à mettre en musique les réflexions prises par la famille. Notre rôle en tant qu’ingénieurs patrimoniaux au sein d’une banque

Pierre Le Pahun Senior Estate Planner (France, Monaco, Switzerland Markets, Southern Europe, Canada & UK Markets)

est donc d’initier des réflexions avec les familles, pour ensuite se tourner vers d’autres experts, comme des avocats ou des notaires, qui mettront en place les solutions préconisées en amont. Quels conseils donneriez-vous aux entrepreneurs pour une gouvernance réussie ? PP Il faut d’abord prendre conscience de la nécessité de se mettre autour de la table pour réfléchir à certains sujets et se rendre compte à quel point ils sont vastes et complexes. C’est le meilleur moyen de prévenir et d’éviter des difficultés futures ou des sources de conflits potentiels, qui pourraient émerger par la suite. Certaines familles sont persuadées d’avoir « réglé le problème » de la gouvernance,

mais en réalité, ce n’est que partiellement le cas. Un sujet comme la succession, au sens de la transmission juridique des titres sociaux, peut effectivement avoir été anticipé, mais il entraîne nécessairement d’autres sujets, qui, eux, ne l’ont pas été. Il faut donc établir une check-list des sujets, réfléchir à des solutions si nécessaire, et accompagner les familles dans ce parcours. HC Les entrepreneurs doivent se projeter dans le temps, par rapport à leur situation particulière et par rapport à ce qu’ils veulent faire de leur entreprise. S’ils souhaitent pérenniser une entreprise, par exemple, ce qui est presque toujours le cas, la question qu’ils doivent se poser, c’est de savoir s’ils ont autour d’eux des enfants ou une famille prêts à s’associer à cette pérennité. Ensuite, il s’agit de mettre en place des processus qui garantissent cette transmission de manière optimale. MICKAËL BEZAGUT Beaucoup d’entrepreneurs, lorsqu’ils arrivent à la retraite, sont satisfaits des résultats de leur société et ne vont pas chercher de nouveaux marchés ou de nouveaux clients. Mon conseil est de constamment chercher de nouveaux axes de développement. Ainsi, lors de la vente, la valorisation de la société sera nettement supérieure si

LA GOUVERNANCE CONCERNE TOUS LES TYPES D’ENTREPRISES

Les sociétés sans liens familiaux

Contexte d’entreprise familiale où le capital est ouvert

Des entreprises strictement familiales

JANVIER 2021

49


BRAND VOICE

des perspectives de croissance apparaissent pour les repreneurs. Prenons l’exemple concret de la cession d’une entreprise. Que recommandez-vous ? MB J’alerte souvent les entrepreneurs sur le fait qu’une cession s’anticipe, notamment car les acquéreurs seront très attentifs aux risques financiers, fiscaux et juridiques identifiés lors de leurs analyses. Si tous ces éléments ne sont pas correctement adressés en amont, cela sera le plus souvent au détriment du vendeur. En anticipant l’analyse de ces différents éléments, il est donc possible d’améliorer sensiblement les offres d’un point de vue financier, mais également les conditions de la transaction. Les situations « d’urgence » sont relativement fréquentes et ne sont évidemment pas optimales dans le cas d’une cession. Être conseillé par des experts est donc fortement recommandé, quitte à repousser la vente pour préparer au mieux la phase d’analyse. La sélection de ces derniers devra se faire sur base de leur expérience en fusion-­acquisition et de leur expertise sectorielle. Ceci afin d’éviter certains écueils particulièrement complexes à appréhender. De leur côté, les acheteurs seront presque toujours accompagnés de conseillers financiers, juridiques et fiscaux, mais ils feront parfois appel à d’autres experts selon les besoins (un expert sectoriel, technologique ou environnemental, par exemple). La crise sanitaire a-t-elle bousculé l’échiquier de la gouvernance ? PP Il est évident que cette soudaine crise sanitaire a mis en lumière les problématiques liées à la gouvernance, d’une part, mais aussi que ces dernières ne s’improvisent pas. C’est un processus qui dure généralement plusieurs mois au minimum. De façon 50

JANVIER 2021

Mickaël Bezagut Head of Corporate Finance

très concrète, nous constatons très souvent que le décès est anticipé par voie de donation ou de testament, mais l’incapacité à gérer son patrimoine pour différentes raisons (déficience physique ou mentale, hospitalisation longue, etc.) ne l’est pas, ou insuffisamment. Dans le cas d’une entreprise opérationnelle qui nécessite une réactivité, cela peut devenir vraiment problématique. HC La dimension internationale d’un pays comme le Luxembourg, mais aussi la mobilité de plus en plus importante des personnes, est un paramètre important à considérer dans la mise en place d’une gouvernance ; les confinements récents dus à la crise sanitaire ont eux aussi mis en lumière cet impératif. Dans l’organisation d’une gouvernance, il est donc clé de pouvoir intégrer de manière efficiente des éléments d’extranéité, qui ont des incidences en matière civile ou fiscale. Quels services Degroof Petercam propose à ses clients au sujet de la gouvernance ? PP Nous proposons à ces entreprises familiales de procéder à des entretiens spécifiques, dans le but de faire un audit de leur situation propre, pour savoir ce qui a été fait, et ce qui ne l’a pas été. Lors d’entretiens complémentaires, nous établissons ce vers quoi les clients souhaitent aller en matière d’actionnariat,

« La gouvernance est un sujet transversal qui englobe de nombreuses problématiques diverses et singulières au sein des entreprises. » Hélie de Cornois

de management et de vision à long terme de leur entreprise. Puis, nous leur proposons de mettre les réflexions et les thématiques évoquées en pratique. La banque intervient alors comme coordinateur et chef d’orchestre. Nous travaillons également main dans la main avec les avocats de la famille, et nous leur en conseillons si elles n’en ont pas. HC Notre force est de pouvoir offrir à nos clients une expertise juridique et fiscale au sein de notre maison, tant au Luxembourg que dans les

autres entités du Groupe. Nous disposons à cet égard d’une trentaine d’ingénieurs patrimoniaux coordonnés sur les sujets internationaux à partir du Luxembourg, mais aussi d’une expertise très complémentaire assurée par l’équipe Corporate Finance. Comment procédez-vous pour accompagner vos clients dans le cadre de la vente de leur société ? MB L’accompagnement à la vente se fait en six étapes. Notre mission consiste LA BANQUE PRIVÉE COMME COORDINATEUR ET CHEF D’ORCHESTRE DE LA GOUVERNANCE

1. Mise en place d’une session d’audit de l’entreprise et des interactions familiales existantes, afin d’établir ou de solidifier un plan de gouvernance

2. Réalisation d’entretiens avec les différents responsables et actionnaires familiaux clés


3 QUESTIONS À

3 QUESTIONS À KRIS DE SOUTER

PRÉNOM NOM

Photos

Laurent Antonelli (Blitz)

Head of Private Banking, Member of the Executive Committee

d’abord à établir une approche adaptée aux prérequis du client, à définir les critères de vente, le type d’investisseur à contacter, puis à réaliser une analyse de marché pour savoir si c’est le moment opportun pour vendre. La deuxième étape est la préparation de la documentation marketing (le mémorandum d’information, en particulier) qui va présenter l’entreprise, son marché, ses clients, sa stratégie, ses concurrents, l’équipe dirigeante, ou encore les éléments financiers. Il faut être transparent et précis, tout en mettant en avant les points forts de la société. La troisième étape est l’établissement de la liste des acquéreurs potentiels et la soumission de la documentation à ces derniers après un engagement formel de leur part en ce qui concerne le respect de la confidentialité de la transaction. Cette phase sera en général actée par la soumission d’offres indicatives. Les candidats acheteurs les mieux positionnés entreront alors dans la phase de « due diligence », et pourront alors accéder à tous les éléments du dossier, tels que les contrats, les déclarations fiscales et la comptabilité. S’en suivra une phase de négociation du contrat de vente relative aux offres formulées. Puis, aura lieu la finalisation effective de la transaction.

« Notre accompagnement se distingue d’abord par sa proximité avec nos clients. » Quelle philosophie distingue Degroof Petercam sur le secteur de la banque privée ? Nous ne sommes pas un mastodonte du secteur, mais nous ne sommes pas non plus un petit acteur du marché. Nous occupons donc une place particulière sur le marché, ce qui présente beaucoup d’avantages pour nos clients, notamment le fait que notre actionnariat soit familial, et ce depuis 1871. Degroof Petercam est une banque humaine et à taille humaine : nos clients ne sont pas des numéros, nous les connaissons et entretenons avec eux des relations personnalisées et dans la durée. Certains d’entre eux sont d’ailleurs des familles pour qui nous travaillons depuis longtemps. D’ailleurs, eux-mêmes connaissent leurs interlocuteurs au sein de la banque. Et puis, nous réfléchissons à moyen et long terme, car nous n’avons pas la pression de la Bourse, comme d’autres acteurs financiers. Nous sommes une banque d’entrepreneurs pour des entrepreneurs dont nous comprenons les problématiques. Dernier point de différenciation, c’est notre avancement sur les thématiques et les produits ESG responsables, pour lesquels nous sommes reconnus en Europe, ainsi que nos services performants en lien avec le Private Equity. Quel type d’accompagnement Degroof Petercam propose-t-il à ses clients ? Notre accompagnement se distingue d’abord par sa proximité avec nos clients, dont nous connaissons parfaitement les

ils conse e lus de Pour p uvernance d ez go ntact ois o c , sur la e e Corn m.lu ris Hélie d roofpeterca entrep onseillers : eg d votre c @ s is o n rno ahun h.deco l’un de e Le P am.lu

exigences et les objectifs. C’est d’ailleurs ce que nos clients apprécient particulièrement, que ce soit au niveau de la banque privée ou de l’Estate Planning. D’autre part, la dimension One-stop Shop de notre accompagnement permet à nos clients de disposer d’une multitude de services à partir d’un même interlocuteur, qui est la banque et le banquier privé. Bien sûr, chacun de ces services est prodigué par un spécialiste, lui-même en relation avec les autres services, toujours pour mettre les meilleures compétences au service de nos clients. La période actuelle a-t-elle modifié l’activité du Private Banking ? La réponse est clairement oui. Même si nous avons fait en sorte que nos services ne soient aucunement altérés, certaines interactions ne sont bien entendu plus possibles avec nos clients, comme, par exemple, les visites chez eux ou un échange autour d’un déjeuner. La proximité s’est alors faite de manière digitale, mais nos clients ont apprécié le fait que, malgré ces événements imprévus et exceptionnels, notre disponibilité et notre communication avec eux n’aient pas changé. Les préoccupations des clients sont les mêmes. Sur le volet financier, leurs objectifs et leurs besoins sont restés identiques. En revanche, la crise leur a fait prendre conscience qu’il est bon d’anticiper sur certains points, notamment sur les problématiques transfrontières, puisque nous sommes aujourd’hui confinés...

1600 signes

Pierr eterc groofp un@de agut m.lu ël Bez Micka roofpeterca eg d t@ u ag m.bez

h p.lepa 3. Proposition des solutions et coordination de leur mise en place avec des experts externes (notaires, avocats, etc.)

JANVIER 2021

51


11

16

11

Paperjam

Guy Hoffmann

Aux portes du Top 10, Guy Hoffmann fait sans conteste partie des décideurs incontour­ nables du secteur bancaire. Élu président de l’ABBL en 2018 et réélu en 2020, il a été en première ligne pour le renouvellement de la convention collective sectorielle, et surtout pour la mise en place des moratoires accordés par plusieurs banques à leurs clientsentreprises afin de les aider à surmonter les premières difficultés de la crise. À la tête de Raiffeisen depuis 2011, Guy Hoffmann (56 ans) a modernisé cette banque qui s’est dotée en 2019 d’un Beirat, un conseil consultatif remplaçant les caisses autonomes présentes sur le territoire et fusionnées à l’entité centrale. « Nous voulions maintenir le lien local, qui était la force des caisses coopératives, déclarait à l’époque Guy Hoffmann. Nous visons une grande diversité géographique, sociale, de qualification, d’âge… je m’attends à ce que ce conseil soit un grand apporteur d’idées et de critiques constructives. » Un conseil dont les membres sont en partie choisis par les membres de la coopérative et qui peuvent faire remonter leurs doléances aux dirigeants d’une banque qui veut diversifier aussi sa gouvernance. Dernier changement en date, il est devenu le président du conseil d’administration de la banque en octobre dernier, suite à la démission d’Ernest Cravatte. Guy Hoffmann est remplacé à son poste de CEO par Yves Biewer. guide.paperjam.lu/biographie/guy-hoffmann

12 Georges M. Lentz Georges Lentz est l’infatigable artisan d’un développement continu de la Brasserie Nationale, en lien étroit avec son directeur général, Frédéric De Radiguès. Dernière-née en date : une eau. Ou comment valoriser différemment l’outil de production et la matière première de la bière. La pérennisation de l’entreprise familiale, Georges Lentz (71 ans) l’assure en s’entourant de ses enfants : Isabelle et Mathias. guide.paperjam.lu/ biographie/georges-m-lentz-jr

13 John Parkhouse Réélu fin d'année 2018 à la tête de PwC Luxembourg et ses 2.875 employés, John Parkhouse (53 ans) a impulsé un nouveau mode de management : plus collaboratif, plus transparent et orienté vers la transformation des métiers. Une attitude précieuse pour gérer les premiers effets de la crise, durant laquelle PwC a dé­claré prendre ses responsabilités en ne faisant pas appel à des aides de l’État et en ne supprimant aucun emploi. guide.paperjam.lu/ biographie/john-parkhouse

14 Michel Reckinger

guide.paperjam.lu/ biographie/michel-reckinger

JANVIER 2021

Les années post-référendum sur le Brexit sont marquées par une arrivée de nouveaux acteurs britanniques ou actifs à Londres dans le secteur de l’assurance. Un mouvement qui n’est pas étranger à l’action du managing director de l’ACA : Marc Hengen (54 ans). Aussi discret qu’ef­fi­ cace, celui qui est en poste depuis 2013 surveille comme le lait sur le feu l’évolution du cadre et du contexte européen dont dépend en grande partie le secteur luxembourgeois. guide.paperjam.lu/biographie/marc-hengen

Ce représentant d’une entreprise familiale fait preuve d’une fibre sociale prononcée, par exemple via son engagement dans l’insertion de réfugiés dans la vie active. Défen­ seur de l’artisanat, Michel Reckinger (53 ans) n’hésite pas à rappeler au gouver­ nement que le pays est aussi une « PME nation ». Reflet de l’influence grandissante du président de la Fédération des artisans, il prendra le relais de Nicolas Buck le 1er janvier prochain à la présidence de l’UEL.

52

15 Marc Hengen

EN MARGE DU CLASSEMENT

New business models Ces (jeunes) entrepreneurs se sont révélés en développant des business models prometteurs. Un jour dans le classement du Paperjam Top 100 ? Sont à épingler : Ilana Devillers et la start-up Food4All, qui lutte contre le gaspillage alimentaire ; Christoph Bumb et Laurence ­Bervard, qui ont lancé le magazine en ligne Reporter.lu, financé à 100 % par son lectorat ; la déni­ cheuse de bons plans Elfy Pins avec Supermiro ; ou encore les associés Antoine Hron et Pit Zens de Klin, la jeune pousse qui révolu­ tionne le nettoyage à sec.

16 Carlo Thelen

Il fait partie des plumes les plus prolixes sur l’évolution écono­mique et sociétale du pays. Entré à la Chambre de com­merce en 1996, Carlo Thelen (49 ans) y a gravi tous les échelons pour en devenir le directeur général en 2014. Un poste d’influence qui le place à la fois comme partenaire et challenger du gouvernement. guide.paperjam.lu/biographie/carlo-thelen


Top 100

17 Pit Hentgen Assurances, immobilier via différents projets menés pour la Compagnie Financière La Luxembour­ geoise qu’il dirige, médias via la présidence de Lafayette qui a vendu le Wort au belge Mediahuis, Pit Hentgen (59 ans) est aussi discret que con­nec­té à différents secteurs et acteurs-clés pour le pays. Celui qui préside aussi Lalux est membre du con­ seil d’administration de la Fondation André Losch et membre du CA de l’assu­reur Liberty Mutual Insurance Europe Limited. guide.paperjam.lu/ biographie/pit-hentgen

18 Robert Glaesener À la tête d’une pépite luxembourgeoise devenue une successstory internationale, Talkwalker, Robert Glaesener (50 ans) continue d’en piloter le développement depuis Luxembourg. « Nous sommes la preuve que cela était possible et le temps reste assez propice pour créer des entreprises et des start-up au Luxembourg », résumait-il lors d’une inter­ view livrée à Paperjam en janvier 2020. guide.paperjam.lu/ biographie/robert-glaesener

19 Thierry Wolter Représentant d’une des trois familles à l’origine de Ceratizit (Lanners et Wolter au Luxembourg, Schwarzkopf en Autriche), il est devenu le visage de Ceratizit depuis que Jacques Lanners a pris du champ en 2018 avec l’opérationnel. Membre du directoire du groupe mondial basé à Mamer, Thierry Wolter (55 ans) est aussi devenu le vice-président de la Fedil en juillet dernier. guide.paperjam.lu/ biographie/thierry-wolter

20 Claude Strasser

De l’Entreprise des P&T à Post Luxembourg, Claude Strasser (48 ans) a fait pivoter le groupe pour le préparer à l’évolution de ces métiers (courrier, télécoms et banque). Outre la création d’une culture d’entreprise commune, le directeur général a poursuivi l’élargissement du groupe au travers de sociétés satellites, au point de faire de Post Luxembourg le premier employeur du pays (4.650 collaborateurs).

23 Marc Lauer

Succéder en 2014 à François Tesch en tant que CEO de Foyer était une gageure. Mais Marc Lauer (55 ans) a réussi le pari d’engager durablement le groupe familial d’assurances dans la voie de la transformation et de la digitalisation des métiers. Une approche d’intrapreneur pour celui qui avait quitté le Commissariat aux assurances en 2004 pour Foyer. guide.paperjam.lu/biographie/marc-lauer

Directeur de la Fedil depuis janvier 2016, il a formé et forme des duos complémentaires avec les présidents successifs, Nicolas Buck (voir page 32) et Michèle Detaille (voir page 28). Homme de dossiers, il n’hésite pas à débattre avec les politiques pour défendre l’avenir d’une industrie souvent vilipendée pour des raisons environnementales et pourtant indispensable pour le pays. guide.paperjam.lu/biographie/rene-winkin

22 Corinne Lamesch

Discrète sur la scène publique et médiatique, la présidente de l’Alfi depuis juin 2019 n’en est pas moins très impliquée dans les dossiers du secteur qui a fait la réputation mondiale de la place financière luxembour­ geoise. Active dans le domaine des fonds depuis plus de 20 ans, Corinne Lamesch (49 ans) dirige aussi Fidelity International à Luxembourg depuis 2017.

24

TOP 5

Les meilleures entrées Sasha Baillie, CEO, Luxinnovation (6e) Nicolas Mackel, CEO, Luxembourg for Finance (7e) Nora Back, présidente, OGBL (10e) Corinne Lamesch, présidente, Alfi (22e) Carole Muller, CEO, Fischer (24e)

guide.paperjam.lu/biographie/claude-strasser

21 René Winkin

17

24 Carole Muller Elle fait sans conteste partie des visages forts parmi les jeunes générations issues des entreprises familiales. Assumant l’héritage du groupe plus que centenaire, Carole Muller (40 ans) y imprime aussi sa marque depuis qu’elle a repris la direction de Fischer en 2014. Arborant un leadership moderne, elle est au four et au moulin pour gérer l’entreprise depuis le début d’une crise qui remet en avant certaines valeurs dans la consommation : « Les gens se rendent compte que consommer local a une importance. On voit de plus en plus de gens sur les réseaux sociaux qui appellent à soutenir les commerçants locaux. C’est une bonne chose. Pour nous, le local est logique, mais cette crise aura peut-être rappelé aux gens à quel point le local, le régional, ont une importance. Mais il faut que ça reste », résumait-elle lors d’une interview livrée à Paperjam en avril dernier. guide.paperjam.lu/biographie/ carole-muller

guide.paperjam.lu/biographie/corinne-lamesch

JANVIER 2021

53


25

Paperjam Top 100

29

25 Christophe Goossens De la prise en main des nouvelles installations au Kirchberg à la montée en puissance continue des canaux digitaux, Christophe Goossens poursuit la transformation des chaînes luxembour­ geoises de RTL. À 43 ans, celui qui a succédé en 2017 à Alain Berwick a aussi pris du galon au sein du groupe RTL, siégeant aussi dans les structures en Belgique. guide.paperjam.lu/biographie/christophe-goossens

26 Christianne Wickler Ce n’est pas une crise qui va entamer l’enthou­ sia­sme de cette entrepre­ neuse née. Active dans le giron du groupe familial Pall Center depuis 1982, Christianne Wickler (60 ans) en a fait un business case exemplaire pour ceux qui veulent développer un modèle alternatif dans la grande distribution. La militante du développement durable, des circuits courts et de la diversité en entreprise vient de lancer une nouvelle enseigne résumant son approche : emma’s. guide.paperjam.lu/ biographie/christianne-wickler

27 Romain Poulles Il est devenu une figure de proue de l’économie circulaire au Luxembourg via le projet immobilier Solarwind, ainsi que l’Ecoparc Windhof et le Luxembourg Center for Circular Economy. Romain Poulles (51 ans) n’a de cesse de plaider pour une autre approche écono­mique, à la croisée du progrès technologique et du développement durable. À 51 ans, il est justement devenu en mai dernier le président du Conseil supérieur pour un développement durable. guide.paperjam.lu/ biographie/romain-poulles

54

JANVIER 2021

28 Luc Frieden S’il s’est mis en retrait de la politique partisane après une longue carrière, qui l’a notamment vu occuper les fonctions de ministre du Trésor et du Budget (1998-2009), de la Justice (1998-2009) et des Finances (2009-2013), Luc Frieden (57 ans) reste en prise directe avec la chose publique. La présidence de la Chambre de commerce qu’il exerce depuis avril 2019 (succédant à Michel Wurth) offre à l’ancien ministre CSV une tribune idéale pour contribuer au débat sur l’évolution du pays. « Il faut constamment revoir si nous faisons suffisamment en termes de simplification administrative, en termes de rapidité dans nos décisions, déclarait-il lors d’un entretien à Paperjam en octobre dernier. L’incident très malheureux de Fage (abandon par l’investisseur d’un projet d’usine de yaourt à Bettembourg, ndlr) a montré que, indépendamment de la décision qui fut prise par l’investisseur, le drame est de ne pas disposer de critères clairs et que cela ait duré six ans. » Et d’ajouter : « Il faut un vrai débat entre les forces politiques et économiques pour savoir ce que nous voulons faire au Luxembourg. C’est la question du Luxembourg de 2030. » Mobilisé depuis le début de la crise pour soutenir les entreprises, il est aussi un président actif à la Banque internationale à Luxembourg (BIL), en plus d’être partner au sein du cabinet d’avocats Elvinger Hoss Prussen (EHP). Il a également été vice-président du groupe Deutsche Bank à Londres (2014-2015) et président du conseil d’administration du groupe Saint-Paul (2016-2019). guide.paperjam.lu/biographie/luc-frieden

EN MARGE DU CLASSEMENT

Dans la lutte contre le Covid-19 La crise actuelle a révélé l’importance cruciale de certains acteurs pour la continuité du système de santé et la gouvernance scientifique du suivi de l’évolution de l’épidémie de Covid-19. Le jury du Paperjam Top 100 2020 souligne ainsi l’action de Ulf Nehrbass (CEO du Luxembourg Institute of Health et CEO ad interim de l’Integrated Biobank of Luxembourg), de Dr Philippe Turk et de Paul Wilmes (porte-parole de la taskforce Covid-19).

29 Jean-Jacques Rommes

Celui qui a défendu âprement les intérêts du patronat à l’ABBL puis à l’UEL par le passé redonne depuis deux ans des couleurs à cet organe important pour le dialogue social qu’est le CES, dont il assure la présidence jusqu’en 2021. Jean-Jacques Rommes (63 ans) aura notam­ ment réussi à faire de l’enjeu de la pratique du télétravail un sujet de consensus. Ce dernier a été matérialisé par la signature d’une convention avec les syndicats et le patronat en septembre dernier.

guide.paperjam.lu/biographie/ jean-jacques-rommes

TOP 5

Les plus fortes progressions Georges Lentz Jr, administrateur délégué, Brasserie Nationale (63e 12e) René Winkin, directeur, Fedil (57e

21e)

Laurent Schonckert, administrateur-directeur, Cactus (38e 4e) Eric Lux, CEO, Iko (78e

50e)

Jos Sales, associé, SalesLentz Group (59e 31e)


Which switch are you? Sequence 5. A signature piece, handcrafted in France. You don’t compromise on style. Neither do we. Discover your switch style from our vast range of creations.

schneider-electric.com/interiordesigners


30

Paperjam

34

30 Romain Wolff

Les sorties médiatiques du prési­dent de la CGFP et de la Cham­bre des fonc­tionnaires et employés publics ne laissent jamais indifférent, tant du côté patronal que politique. De la défense de la fonction publique à la justice sociale en passant par les problématiques du marché immobilier, Romain Wolff (59 ans) sait qu’il peut compter sur une base syndicale forte pour influer sur les enjeux de notre société.

31 Jos Sales Autour du paquebot qu’est l’activité de transport par autobus, il a mis à la mer d’autres petits navires dans l’optique d’une stratégie de diversification de Sales-Lentz Group. Aux côtés de son frère Marc, avec qui il conduit la direction du groupe familial, Jos Sales (53 ans) pense B2B, low cost ou encore expansion en dehors des frontières du pays. guide.paperjam.lu/ biographie/jos-sales

guide.paperjam.lu/biographie/romain-wolff

EN MARGE DU CLASSEMENT

Toujours à l’ouvrage… Disposant d’une longue carrière dans leur secteur et reconnus par leurs pairs, ces décideurs économiques sont souvent au-dessus de la mêlée et occu­ pent des postes ou sont en charge de missions qui reflètent leur sagesse et leur expérience : Marie-Jeanne Chèvremont (administratrice indépendante), Charles-Louis Ackermann (Accumalux), François Tesch (Foyer, Luxempart), Hubert Clasen (Bernard-Massard), Paul Helminger (Cargolux, SnapSwap), Claude Kremer, Guy Harles et Paul Mousel (Arendt & Medernach), Henri Grethen (Fondation de Luxembourg), Jeannot Waringo, Max Leesch (Cactus), Georges Schmit (SpaceResources.lu), Charles Krombach (Heintz van Landewyck), Jacques Lanners (Ceratizit, List), Robert Dennewald (Contern), René Elvinger (Cebi), Freddy Brausch (Linklaters), Tommy Kontz (Arnold Kontz Group), Maurice Lam (administrateur indépendant), Raymond Schadeck (Sacred Heart University, Luxexpo The Box, administrateur indépendant) et Pierre Krier (Banque européenne d’investissement).

32 Romain Schmit Jamais avare d’une bonne formule en conférence de presse ou d’un tweet cinglant à l’égard du gou­ vernement ou des repré­ sentants de la fonction publique, le secrétaire général de la Fédération des artisans depuis 2001 est un défenseur acharné des secteurs dont il s’occupe. À 57 ans, Romain Schmit s’implique aussi dans la mise en place de centres de compétences dédiés à la formation profession­ nelle continue. guide.paperjam.lu/ biographie/romain-schmit

33 Robert Scharfe CEO de la Bourse de Luxembourg depuis 2012, Robert Scharfe (67 ans) a su faire pivoter l’institution pour la positionner dans des niches en lien avec la stratégie de dévelop­pe­ ment de la Place. Prise de participation dans la start-up Origin, accords internationaux (notam­ ment avec la Chine), obli­ gation sociale de l’UE ou, plus récemment, sou­tien aux obligations Covid-19 traduisent l’impulsion qu’il a voulu donner à l’institution. Sa mission accomplie, il passera le flambeau à son adjointe, Julie Becker, en avril 2021. guide.paperjam.lu/ biographie/robert-scharfe

56

JANVIER 2021

34 Julie Becker Deputy CEO de la Bourse de Luxembourg, Julie Becker (45 ans) a été nommée au poste de CEO de l’institution le 8 décembre dernier. Elle prendra ses nouvelles fonctions le 21 avril 2021 pour remplacer Robert Scharfe. Arrivée du secteur bancaire en 2013, elle est devenue membre de l’executive committee deux ans plus tard et a surtout laissé son empreinte à travers la fondation, en 2016, du Luxembourg Green Exchange (LGX), la première plateforme mondiale de cotation dédiée exclusivement aux obligations vertes. Une initiative qui a été récompensée par de nombreux prix et distinctions dans le monde entier. « Je pense que la crise va contribuer à une demande accrue de transparence, déclarait-elle lors d’une interview accordée à Paperjam, en octobre dernier. De plus en plus d’obligations vertes et sociales, durables ou de transition verront le jour. La finance va devenir durable par défaut. Même si la démarche n’est pas évidente, car elle induit des contraintes non négligeables et implique des efforts de chacun de nous, je suis convaincue de la nécessité de repenser nos sociétés, en incluant ces enjeux de responsabilité, d’impact environ­ nemental et social, de vision à long terme dans tout ce que nous faisons. » Spécialiste confirmée des questions réglementaires, juridiques et de marché liées aux transactions sur les marchés de capitaux, Julie Becker a également été nommée, en 2016, dans le Groupe d’experts à haut niveau de l’Union européenne sur la finance durable. Avant de rejoindre la Bourse de Luxembourg en 2013, elle a occupé différents postes au sein du service juridique de la Commission européenne et dans le secteur bancaire, notamment chez Dexia et la Banque centrale du Luxembourg.

guide.paperjam.lu/biographie/ julie-becker


Top 100

35 Frank Krings

35

37 Xavier Buck

Ce Franco-Allemand s’était fixé un objectif à son arrivée au Kirchberg, en 2016 : redynamiser Deutsche Bank Luxembourg. Une institution présente depuis 50 ans au Luxembourg (première filiale à l’étranger), mais qui avait besoin d’une nouvelle impulsion, notamment via la transformation de l’outil informatique. Elle est venue de celui qui peut compter sur une expérience à l’international et sur un goût pour l’action. Frank Krings (48 ans) s’est frayé une place dans le secteur financier en représentant une banque qui fut longtemps associée à l’em­ blé­matique Ernst Wilhelm Contzen (lauréat du Paperjam Top 100 en 2010). Un bilan positif qui l’a conduit récemment à endosser le rôle de CEO du groupe pour l’Europe de l’Ouest, puis de directeur général de Deutsche Bank et, à partir de janvier 2021, celui de chief country officer du groupe pour la France. Il est égale­ ment membre du conseil de surveillance de DWS Investment depuis 2019. Le lien avec le Luxembourg n’est donc pas rompu puisqu’il siègera au conseil de surveillance de Deutsche Bank Luxembourg. guide.paperjam.lu/biographie/frank-krings

Précurseur dans l’ICT au Luxembourg depuis 1996, Xavier Buck (50 ans) continue d’en accom­­pa­gner l’évolution. Dernier exemple en date : une prise de participation dans la structure de coworking The Office, sur fond de transfor­ma­ tion du monde du travail et des besoins en espaces et infrastructures de bureaux. guide.paperjam.lu/ biographie/xavier-buck

38 Mark Tluszcz De New York, avec K Health, à Luxembourg, avec Mangrove Capital Partners dont il est le cofondateur et managing partner, en passant par Israël avec Wix ou encore Barcelone où il a son port d’attache, Mark Tluszcz (54 ans) garde un temps d’avance sur les dévelop­ pements technologiques. Celui qui a participé (avec Gerard Lopez et Hans-Jürgen Schmitz) au succès de Skype s’inté­resse notamment aujourd’hui à la révolution digitale du monde de la santé. guide.paperjam.lu/ biographie/mark-tluszcz

36 Nasir Zubairi

D’un buzzword, il a fait un axe majeur pour le développement du secteur financier. Les fintech n’ont en effet pas de secret pour Nasir Zubairi (45 ans), le CEO de la Lhoft depuis 2016. De structure de conseil et incubateur pour jeunes pousses, il a transformé la Lhoft en un véritable centre d’expertise, à la croisée des chemins entre la finance « traditionnelle » et la technologie. guide.paperjam.lu/biographie/nasir-zubairi

TOP 5

Jeunes (- 40 ans) Carole Muller, 40 ans, CEO, Fischer (24e) Antoine Clasen, 38 ans, directeur général, Caves Bernard-Massard (47e) Alexa Ballmann, 35 ans, présidente, Jonk Handwierk (53e) Benji Kontz, 39 ans, CEO, Arnold Kontz Group (62e) Larissa Best, 40 ans, CEO, Equilibre (92e)

39 Steve Collar Steve Collar dispose du privilège de diriger, depuis avril 2018, un des fleurons mondiaux luxembour­geois de l’ICT. En même temps, ce vétéran de l’industrie des satellites doit réussir la mise sur orbite de SES pour les prochaines années, sur fond de changements profonds du cœur historique de l’activité qu’est la consommation de vidéos. guide.paperjam.lu/ biographie/steve-collar

40

EN MARGE DU CLASSEMENT

Hauts fonctionnaires Dans les coulisses de la politique, ils n’en sont pas moins influents pour la bonne marche des cabinets, départements ou administrations qu’ils supervisent : Paul Konsbruck (chef de cabinet du Premier ministre), Anne-Catherine Ries (directeur du Service des médias et des communications), Anouk Agnes (conseiller économique du Premier ministre), Tom Theves (chef de cabinet du ministre de l’Économie), Mario Grotz (chargé de la Direction générale Recherche, propriété intellectuelle et nouvelles technologies au ministère de l’Économie), Maggy Nagel (commissaire générale du Luxembourg auprès de l’Expo 2020 Dubaï), Patrick Nickels (chargé de la Direction générale Industrie, logistique, infrastructures et de la politique régionale au minis­ tère de l’Économie), Bob Kieffer (coordinateur général du ministère des Finances, directeur du Trésor), Etienne Reuter (directeur de l’Inspection générale des finances), Serge Allegrezza (directeur du Statec), Félicie Weycker (chargée de la coordination générale du Département de la mobilité et des transports au ministère de la Mobilité), Tom Weisgerber (chargé de la coordination générale des Travaux publics), Marc Widong (directeur du Fonds Kirchberg), Roland Fox (directeur des Ponts et chaussées), Isabelle Schlesser (directrice de l’Adem), Diane Dupont (coordination générale au ministère du Logement), Romain Martin et Léon Diederich (coordination générale au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche), et Beryl Koltz (responsable stratégique de la promotion de l’image de marque du pays au ministère des Affaires étrangères et européennes).

40 Bob Kneip

Figure incontournable de la Place (4e au Paperjam Top 100 2018), il a créé, en 1993, ce qui allait devenir un champion interna­ tional des services à l’industrie des fonds. Depuis 2017, son groupe éponyme a amorcé une transformation digitale (avec une réduction d’effectifs) et un changement de gouvernance. Bob Kneip (58 ans) en est devenu le vice-président, et la présidence a été confiée, en janvier dernier, à l’ancien CEO de la BIL, Hugues Delcourt. guide.paperjam.lu/biographie/bob-kneip

JANVIER 2021

57


41

45

Paperjam Top 100

TOP 5

Commerce Laurent Schonckert, administrateur-directeur, Cactus (4e) Fernand Ernster, directeur général, Librairies Ernster (5e) Michel Reckinger, président, Fédération des artisans (14e) Claude Strasser, directeur général, Post Luxembourg (20e) Carole Muller, CEO, Fischer (24e)

41 Giovanni Giallombardo

Disposant d’une expérience dans le secteur financier au Luxem­bourg depuis 1984 (il a notamment dirigé Unicredit Luxembourg), Giovanni Giallombardo (65 ans) est devenu le président du conseil d’administration de Luxair en mai 2019. Il y représente l’actionnaire Delfin, la holding luxembour­geoise de la famille Del Vecchio à la tête du groupe Essilor­Luxottica, leader mondial dans l’optique, où M. Giallombardo siège au conseil d’administration.

EN MARGE DU CLASSEMENT

À Luxembourg, mais pas uniquement De Luxembourg à Londres, du Kirchberg à Cologne ou aux États-Unis, du Findel aux origines transalpines, ces d ­ irigeants de groupes internationaux ayant leur siège mondial ou européen au Grand-­ Duché partagent leur agenda entre plusieurs latitudes : Aditya Mittal (président et chief financial officer) et Lakshmi Mittal (chairman et chief executive officer) chez ArcelorMittal, Thomas Rabe (chairman et CEO, chez RTL Group), Xavier Garambois (directeur général Europe) chez Amazon, et Lapo Civiletti (CEO) chez Ferrero.

42 Carine Feipel Présidente de l’ILA (Institut luxembourgeois des administrateurs) depuis juin 2019 (succédant à Raymond Schadeck après son second mandat), elle est l’exemple incarné d’une vocation pour le métier d’administrateur, qui a pris une importance dans la gouvernance des entreprises depuis quelques années. Un rôle qui s’est professionnalisé et que Carine Feipel (50 ans) a choisi d’embrasser à plein temps en janvier 2014, après que cette avocate de formation (Université Libre de Bruxelles) a officié au sein du cabinet d’avocats Arendt & Medernach (à Luxembourg et à New York). Sa spécialisation dans le droit des assurances se reflète dans son portefeuille de mandats puisqu’elle siège comme administrateur indépendant au sein de différents conseils, notamment la Banque de Luxembourg, AIG Europe, CNP Luxembourg, deux entreprises d’assurances du groupe Swiss Re, Morgan Stanley Investment Funds et Fidelity Funds. Carine Feipel milite aussi pour une plus grande diversité au sein des conseils d’administration, condition sine qua non pour comprendre et saisir les enjeux du monde actuel. « Je suis encore la seule femme dans certains conseils où je siège. Mais, globalement, le progrès est en marche, et il se remarque nettement. La sensibilisation doit se poursuivre, et l’impulsion doit venir des shareholders ainsi que des chairmen. Il revient aussi aux femmes de se mettre plus en avant. Nous devons aussi, via l’ILA ou dans les médias, montrer qu’il y a des femmes qui sont également disponibles pour ces responsabilités », déclarait-elle dans une interview livrée à Paperjam en mars 2020. guide.paperjam.lu/biographie/carine-feipel

43 Camille Thommes Représentant de la prin­ cipale industrie de la Place, Camille Thommes est, depuis 2007, le directeur général de l’Alfi, qu’il représente d’ailleurs au sein du conseil d’administration de l’EFAMA. Auparavant, il était responsable du service des fonds d’investiss­ement de la Spuerkeess. Camille Thommes (59 ans) est aussi membre du conseil de la CSSF et du Haut Comité de la place financière. guide.paperjam.lu/ biographie/camille-thommes

44 John Penning John Penning est devenu le managing director de Luxempart en mars 2020. Il était déjà membre du comité exécutif de l’entreprise depuis plusieurs années et fait partie de la famille d’actionnaires principale. Il est aussi cofondateur de la société d’investis­ sement Saphir Capital Partners et membre du conseil d’admini­ stration de la holding de Luxaviation.

45 Tom Oberweis Le président de la Chambre des métiers qui dirige, avec son frère Jeff, la maison éponyme est un fervent supporter des centres de formation sectoriels, essentiels pour des métiers en panne de main-d’œuvre quand elle ne vient pas de l’étranger. Pour son entreprise, Tom Oberweis (56 ans) con­tinue de prôner une appro­che artisanale tout en industria­ lisant les proces­sus et en tentant de nou­vel­les expériences, com­me la récente ouver­ture d’une boutique à Trèves. guide.paperjam.lu/ biographie/tom-oberweis

58

JANVIER 2021


FOCUS ON YOUR CORE BUSINESS INSTITUTIONAL & FUND SERVICES: State of the art solutions from an asset manager for asset managers Edmond de Rothschild is a leading convictiondriven investment house addressing the needs of an international clientele of wealthy families, entrepreneurs and institutional investors. In addition to asset management, Edmond de Rothschild provides a wide variety of high valueadded services for third-party fund managers. From traditional long only funds to private equity, real estate, infrastructure and debt funds, Edmond de Rothschild Asset Management offers unique solutions across the entire value chain. Edmond de Rothschild Asset Management is the fund service provider with the DNA of an asset manager.

"Our teams are driven by an entrepreneurial

AIFM AND UCITS MANCO SERVICES

EOS PORTFOLIO MANAGEMENT FULL FRONT TO BACK-OFFICE SOLUTION

EOS DISTRIBUTION MANAGEMENT

DEDICATED TEAM FOR SERVICING ILLIQUID STRATEGIES (PE, RE, INFRA, DEBT)

culture which combines good listening skills, responsiveness and high quality, innovative and bespoke solutions." Serge WEYLAND Head of Institutional & Fund Services and CEO Edmond de Rothschild Asset Management (Luxembourg).

NEED MORE INFORMATION ?

Alessia LORENTI Head of Business Development Edmond de Rothschild Asset Management (Luxembourg) a.lorenti@edr.com / +352 24 88 23 12

FUND ADMINISTRATION

DEPOSITARY SERVICES

CUSTODY, FX AND TREASURY SERVICES

EdeRothschild edmond-de-rothschild www.edmond-de-rothschild.eu


46

49

Paperjam

46 Colette Dierick ING n’a plus de secrets pour Colette Dierick (60 ans), qui travaille au sein du groupe bancaire depuis 1984 – à l’époque, la BBL – dans divers postes, que ce soit dans la banque de détail, la banque privée, la banque de gros ou encore dans les opérations et l’informatique. Avant son arrivée en 2016 au Luxembourg en tant que CEO (succédant à Luc Verbeken), elle était managing director et membre du comité exécutif d’ING Belgique en charge du retail et du private banking, des canaux digitaux et du marketing. Encourageant l’accès des fem­mes aux postes décisionnaires, elle est une des rares patronnes de banque de la place financière luxembourgeoise. L’investissement dans le digital constitue logiquement une priorité dans son action au siège luxembourgeois. « Chez ING, nous savons que les clients n’ont pas besoin de banques, mais qu’ils ont besoin de services bancaires, déclaraitelle lors d’un 10�6 du Paperjam Club organisé en septembre 2020. C’est pourquoi nous avons développé une approche spécifique pour répondre aux besoins des clients, en s’inspirant de ce que les start-up proposent. » Une manière « agile de travailler » qui a prévalu depuis le début de la crise, tant à l’égard des clients par la mise en place de moratoires que par l’organisation interne de la banque, qui a fait passer 85 % de l’effectif en télétravail en pleine pandémie pour continuer d’accompagner parti­ cu­liers et entreprises en difficulté. « Nous avons toujours eu une stratégie multi­canale, où nous disions que l’essentiel devait se faire de manière digitale. Eh bien, cela deviendra encore plus la réalité demain, résumait Colette Dierick en avril dernier. Parce que le digital sauve des vies. Avant, quand il y avait beaucoup de cash en agence, il y avait beaucoup de braquages. Ce n’est plus le cas depuis qu’on est passé au digital. Maintenant, c’est la même chose du point de vue de la santé. » guide.paperjam.lu/biographie/colette-dierick

47 Antoine Clasen Il incarne la nouvelle géné­ration à la tête des Caves Bernard-Massard et, plus largement, dans le secteur viticole. En pleine crise qui met le secteur horeca – et l’esprit de fête – sous tension, Antoine Clasen (38 ans) peut sans nul doute compter sur les conseils de son père Hubert (président de l’entreprise), à qui il a succédé en 2016. Antoine Clasen préside également, depuis juin 2016, la Fédération luxem­ bourgeoise des vins et spiritueux. guide.paperjam.lu/ biographie/antoine-clasen

48 Serge Krancenblum De ses débuts par hasard en 1985 chez KBL à la sortie de ses études à la présidence du groupe IQ-EQ (anciennement SGG) présent sur quatre continents, Serge Krancenblum reste un des entrepreneurs charisma­ tiques de la Place. À 59 ans, le Français préside aussi la société d’inter­ médiation en assurancevie internationale Gatsby & White, qu’il a cofondée en 2013. Il est également président de plusieurs associations profes­sion­ nelles, dont la Luxem­ bourg Association of Family Offices (LAFO). guide.paperjam.lu/ biographie/serge-krancenblum

49 Flavio Becca Multientrepreneur dans le sport (propriétaire du club F1 Dudelange) ou encore l’horeca, proche de certains milieux politiques, ce sont surtout ses affaires dans l’im­ mobilier qui interpellent et intriguent le grand public. Administrateur délégué de Promobe Finance, acteur de la promotion immobilière au niveau national et international, Flavio Becca (58 ans) ne laisse jamais indifférent. guide.paperjam.lu/ biographie/flavio-becca

60

JANVIER 2021

TOP 5

Place financière Françoise Thoma, directrice générale, Spuerkeess (2e) Nicolas Mackel, CEO, Luxembourg for Finance (7e) Marcel Leyers, CEO, Banque internationale à Luxembourg (8e) Guy Hoffmann, président, ABBL (11e) Marc Hengen, managing director, ACA (15e)

EN MARGE DU CLASSEMENT

Récemment nommés Depuis la dernière édition du classement, l’économie luxembourgeoise a continué d’accueillir de nouveaux décideurs venus de l’étranger. En toute logique, le principal secteur économique qu’est la place financière est bien loti : Niccolo Polli (CEO de HSBC Luxembourg), Eduardo Gramuglia (CEO de State Street Bank Luxembourg), Béatrice Belorgey (CEO de BGL BNP Paribas), Mirjam B ­ amberger (CEO d’AXA Luxembourg). D’autres visages, déjà connus, ont endossé de nouveaux rôles, comme l’ancien ministre de l’Économie (LSAP) Étienne ­Schneider (au conseil d’administration d’ArcelorMittal et de Sistema). Claude Niedner est devenu coprésident d’Arendt & Medernach ; Valérie Dupong a été choisie par ses pairs pour être la nouvelle bâtonnière de l’Ordre des avocats ; Benjamin Collette est passé de Deloitte, où il était partner, à Arendt Services pour en devenir le CEO ; Romain Muller a mis son expérience dans l’immobilier au profit de Firce Capital Fund, qu’il dirige ; Jeanne Duvoux est passée de la banque privée chez Société Générale au monde des fonds en dirigeant Amundi Luxembourg ; Stéphane Pesch a remplacé Rajaa Mekouar au poste de CEO de la LPEA ; Martin Wolfram a pris le relais de Vanessa Müller à la direction d’Accenture, et Pascal Rogiest a quitté Luxtrust pour RHEA System. Quant à Laurent Jossart (ex-Luxair), il a pris la direction de G4S. À suivre aussi le parcours de Nadia Manzari (Schiltz & Schiltz) et de Philippe Linster (House of Startups).


Top 100

50 Eric Lux Fan de sport moteur, ce qui l’a conduit à investir dans la Formule 1 via Genii Capital (cofondée avec Gerard Lopez), Eric Lux (53 ans) est avant tout un dévelop­peur de projets immo­biliers d’envergure au Luxembourg et à l’étranger. Son approche combine vision futuriste et développement durable. L’ambitieuse reconversion du site industriel de la « Rout Lëns », à Esch-sur-Alzette, illustre l’action du CEO d’Iko. guide.paperjam.lu/ biographie/eric-lux

51 Gerard Lopez Si le Luxembourg demeure son port d’attache sentimental, Gerard Lopez (49 ans) conduit ses affaires sous plusieurs latitudes, avec comme point de chute stratégique Londres. Cofondateur de Mangrove Capital Partners, de Genii Capital, il est aussi le fondateur et CEO de Nekton et est également présent dans le domaine du sport, avec la reprise du club de Lille (F) en 2017, puis celui de Mouscron (B) en juillet 2020 et Boavista, au Portugal, en octobre dernier. guide.paperjam.lu/ biographie/gerard-lopez

52 Roland Bastian « Nous voulons que la sidérurgie ait un avenir au Luxembourg. Nous y croyons, si nous prenons les mesures nécessaires maintenant », résumait en septembre dernier Roland Bastian (57 ans) à Paperjam. Head of country Luxem­ bourg d’Arcelor­Mittal depuis 2016, il doit adapter l’organisation luxem­bourgeoise à la stratégie globale du groupe qu’il a intégré en 1988.

53 Alexa Ballmann Elle est devenue le visage de ces jeunes qui « croient en eux », même en temps de crise. Ces jeunes artisans qui n’ont pas tous les épaules larges et qui osent entreprendre. Présidente de Jonk Handwierk (la fédération des jeunes artisans) depuis juin 2019 (succédant à Sébastien Steffes), Alexa Ballmann (35 ans) est montée au front, arguments à l’appui, pour que la crise ne sonne pas le glas de PME qui se sont révélées vitales pour les jeunes qui les fondent, mais aussi pour l’économie et le pays dans son ensemble. Celle qui a pour ambition de faire changer le regard porté sur un artisanat qui s’est fortement modernisé et qui offre de nom­ breuses opportunités a souligné combien la crise était injuste pour les commerçants durant le premier confinement : « En temps normal, les indépen­dants sont leur propre patron. Mais là, on nous a dit de ne plus travailler. On a dû faire avec. Et on a eu le sentiment d’être mis à l’écart et que personne ne nous comprenait, a-t-elle souligné dans une interview à Paperjam en juillet dernier. En temps normal, évidemment qu’on a les épaules larges pour faire fonctionner nos entreprises, nous trouvons chaque jour des solutions. Mais je remarque que les entreprises sont toujours considérées comme une chose par le monde politique alors que pour nous, artisans, nous avons investi toute notre vie dans notre entreprise. » Des circons­tances qui n’ont pas entamé la détermination de la patronne de l’institut de beauté qui porte son nom et qui a, entre-temps, ouvert une nouvelle adresse. guide.paperjam.lu/biographie/alexa-ballmann

50

55

54 Philippe Seyll

Ce Belge de 57 ans a rejoint Clearstream en 2005 avec pour mission d’élargir le secteur d’activité des fonds d’inves­tis­ sement. Disposant d’expé­ riences précédentes à Londres et Bruxelles, il est devenu en novembre 2018 le PDG de Clearstream Banking et président du conseil d’admini­ stration de LuxCSD. guide.paperjam.lu/biographie/philippe-seyll

55 Laurent Loschetter

Entre l’informatique, sa société DSL (qu’il a fondée en 1986 à l’âge de 18 ans) et la culture avec l’Atelier et le Mudam, Laurent Loschetter reste ancré et influent dans la société luxembourgeoise. Président durant deux ans du conseil d’administration de la radio 100,7, il a démissionné du poste après avoir posé les fondations d’une organisation plus sereine en interne. Il siège au conseil d’administration du Mudam.

guide.paperjam.lu/biographie/ laurent-loschetter

TOP 5

Industrie Michèle Detaille, présidente, Fedil (1re) Georges M. Lentz Jr, administrateur délégué, Brasserie Nationale (12e) Thierry Wolter, membre du directoire, Ceratizit Group (19e) René Winkin, directeur, Fedil (21e) Carole Muller, CEO, Fischer (24e)

JANVIER 2021

61


56

61

Paperjam Top 100

56 Gilles Feith Qui aurait signé pour devenir le CEO d’une compagnie aérienne en pleine crise sanitaire paralysant tout un secteur ? L’ancien bras droit (en tant que directeur de cabinet) de François Bausch au ministère de la Défense avait convaincu par sa gestion de la chaîne logistique durant la première phase de la crise sanitaire. Le repositionnement du Centre des technologies de l’information de l’État (CTIE) en tant que véritable pôle d’expertise digitale au service de l’État lors de sa direction (entre mars 2014 et décembre 2018) a aussi dû peser dans la balance pour conduire les actionnaires de la compagnie aérienne nationale à proposer à Gilles Feith de succéder à Adrien Ney en tant que CEO. Faut-il voir un signe dans le fait qu’il a pris ses fonctions le 1er juin dernier, soit le jour de ses 44 ans ? Plutôt que de baisser simplement la voilure en attendant des jours meilleurs, Gilles Feith a profité de la crise pour donner un coup de frais à l’image et à la com­muni­ cation de la compagnie aérienne, notamment via une collaboration avec l’artiste Sumo, qui a décoré un avion. Autre axe de travail : proposer de nouvelles destinations aux voyageurs tout en maintenant l’ADN de la compagnie autour de la qualité en modernisant son offre de services. « Je suis quelqu’un qui veut essayer et qui veut travailler avec le personnel. Luxair doit être plus audacieuse. C’est une nécessité. Je veux travailler sur de nouvelles destinations. Avec nos partenaires, nous avons pensé à de nouveaux concepts, comme des charters dynamiques, où on partage le risque », comme expliqué dans Paperjam. guide.paperjam.lu/biographie/gilles-feith

57 Shahram Agaajani

Le bureau qu’il a cofondé, Meta­ form, a signé l’architecture du pavillon national qui sera ouvert lors de l’Exposition universelle de Dubaï en 2021. Une réussite impor­tante pour Shahram Agaajani (44 ans), qui milite pour une approche audacieuse de son métier. Très écouté dans la profes­ sion, il n’hésite jamais à partager son point de vue quant au déve­ lop­pement d’un marché immobi­ lier qui laisse apparaître le profit de certains, au détriment d’une qualité architecturale et du bâti.

JANVIER 2021

guide.paperjam.lu/ biographie/gilles-dusemon

guide.paperjam.lu/biographie/ shahram-agaajani

58 Jacquot Schwertzer

Discret dans les médias, il occupe néanmoins une placeclé en tant que vice-président de Luxempart, la société de capital-investissement dont il a été l’administrateur délégué de 2015 à mars dernier, cédant sa place à John Penning. Fils d’un autre entrepreneur bien connu, Gaston, Jacquot Schwertzer est un proche de François Tesch, le patron du groupe Foyer et président exécutif de Luxempart.

60 Isabelle Lentz « Rester soi-même » pour avancer en entreprise. Telle est la devise d’Isabelle Lentz, en charge de l’horeca au sein du groupe Brasserie Nationale. Le père, Georges, veille toujours au grain, mais les enfants, Mathias et Isabelle, peuvent compter sur leur expérience en dehors du giron de l’entreprise familiale pour apporter leur vision personnelle.

EN MARGE DU CLASSEMENT

Dans la recherche Formant un véritable écosystème et coordonnant leurs actions stratégiques locales et internationales, les acteurs de la recherche continuent de prouver leur influence et leur plus-value pour l’économie : Björn Ottersten (CEO du SnT), Rudi Balling (CEO du Luxembourg Centre for Systems Biomedicine), Stéphane Pallage (recteur de l’Université), Thomas Kallstenius (CEO du List) et Aline Muller (CEO du Liser). Le FNR démontre aussi son importance pour soutenir financièrement l’émergence de projets applicables à l’économie via sa présidente Martine Reicherts et son secrétaire général, Marc Schiltz.

62

59 Gilles Dusemon Avocat au Barreau de Luxembourg depuis 1997, Gilles Dusemon (50 ans) fait partie des experts reconnus sur la Place dans un secteur qui, après avoir été une niche, dispose d’un avenir prometteur : l’alternatif. Très impliqué dans ce domaine au sein de l’Alfi, l’associé chez Arendt & Medernach est en effet actif dans la pratique Private Equity & Real Estate du cabinet.

61 Yves Elsen Yves Elsen (62 ans) est le managing partner depuis 2004 de Hitec Luxem­bourg, une société techno­logique active dans différents secteurs, dont le management du trafic routier et des systèmes satellitaires. Investi dans différentes causes sociétales, il fut le prési­ dent du FNR entre 2010 et 2016, avant d’être nom­ mé, en juillet de la même année, à la présidence du conseil de gouvernance de l’Université du Luxembourg. guide.paperjam.lu/ biographie/yves-elsen


Nous rendons vos fêtes de fin d’année étincelantes

E , L U X E M B O U R G | T É L  : +3 52 2 7 4 4 9 5 9 1

W W W.W I N D E S H AU S E N . L U


62

Paperjam Top 100

67

62 Benji Kontz

64 Tom Wirion

Sur deux ou quatre roues, il conduit le groupe familial depuis 2011, lorsqu’il a repris – à l’âge de 30 ans – le poste de CEO du groupe Arnold Kontz. Poursuivant la lignée d’entre­preneurs qui l’ont précédé, Benji Kontz (40 ans) a reposi­ tionné l’entreprise autour de marques exclusives comme Aston Martin, Jaguar, Land Rover et Lotus, après un long chapitre avec BMW. En juillet dernier, Benji Kontz a annoncé le rachat d’une entreprise en province de Luxembourg, « une très belle opportunité pour, d’un côté, consolider notre collaboration avec Jaguar Land Rover sur un marché adjacent au Luxembourg, et de l’autre côté, représenter désormais avec Kia une marque complémentaire avec une gamme très intéressante de modèles et un excellent potentiel de développement », déclarait-il à cette occasion. Début mars, le groupe (qui emploie quelque 230 personnes) regagnait le quartier Gare à Luxembourg-ville qui l’avait vu naître, avec l’ouverture des Cycles Arnold Kontz. « Nous pouvons encore plus apporter de passion au travers des cycles, les gens viennent ici véritablement pour Arnold Kontz plus que pour des marques de voiture », a-t-il pointé lors d’une interview avec Paperjam. guide.paperjam.lu/biographie/benji-kontz

Son passé d’avocat avoué du Barreau de Luxem­ bourg (entre 1994 et 1999) l’aide à plaider la cause des artisans en tant que directeur général de la Chambre des métiers, où il est rentré en tant que conseiller juridique en 1999 pour en devenir le directeur général en février 2014, après avoir gravi plusieurs échelons. Tom Wirion (51 ans) est également membre du CES et du comité exécutif de l’UEL. Et siège au conseil d’administration de la SNCI. guide.paperjam.lu/ biographie/tom-wirion

65 Denise Voss Présidente de l’Alfi entre 2015 et 2019, Denise Voss (62 ans) a travaillé dans l’industrie financière depuis 1990, jusqu’à quitter, en mars dernier, Franklin Templeton, où elle était conducting officer à Luxembourg. Elle préside depuis 2019 une autre association capitale pour le futur de la Place : l’agence de label­ lisation Luxflag, active dans le champ de la finan­ce responsable et durable. Elle est égale­ment prési­­dente de la plate­ forme d’éducation des investisseurs de l’Efama.

EN MARGE DU CLASSEMENT

À suivre… Représentants d’une nouvelle génération, descendants d’une entreprise familiale parfois centenaire, ils constituent en quelque sorte la relève à suivre : Jean Muller (Moulins de Kleinbettingen), Mathias Lentz (Brasserie Nationale), Georges Krombach (Heintz van Landewyck), Goy et Lynn Grosbusch (Grosbusch), Patrick Muller et Manou Emringer (Panelux), Christophe Thiry (Karp-Kneip), Paul et Lynn Elvinger (Cebi), Laura Ferber (Ferber), Raymond Ackermann (Accumalux), Laurent F. Decker (Baucenter Decker-Ries), Max Koster (City Concorde), Willy Hein (Groupe Hein) et Tom Steffen (Groupe Steffen). Ces dirigeants d’entreprise ou de leur propre structure sont aussi sur le radar : Lucile Barberet (Nyuko), Michèle Vallenthini (Wild Solutions), Jean-Pierre Schmit (Jemmic) et François Mousel (PwC).

guide.paperjam.lu/ biographie/denise-voss

63 Patrick Hansen

Il peut se targuer d’avoir donné naissance à un champion mondial luxembourgeois dans le secteur de l’aviation privée. CEO de Luxaviation depuis 10 ans, Patrick Hansen (48 ans) a développé tout un univers autour de cette marque. Il est aussi le cofondateur et associé des sociétés d’investissement Saphir Capital Partners et Edison Capital Partners. Il est enfin président de European Capital Partners, société de gestion de fonds. guide.paperjam.lu/biographie/patrick-hansen

64

JANVIER 2021

EN MARGE DU CLASSEMENT

Les régulateurs À la tête de l’un des régulateurs d’un secteur ou d’un do­maine d’activités, leurs décisions, voire leurs sanctions, influent en direct sur l’économie : Tine A. Larsen à la présidence de la CNPD, Luc Tapella, le direc­teur de l’ILR, Claude Marx, le directeur général de la CSSF, et Thierry Flamand, le nouvel­le­ment désigné directeur du Commissariat aux assurances.

66 Gérard Hoffmann Il fait partie des incon­ tournables du secteur ICT. Président honoraire d’ICT Luxembourg, intervenant dans des dossiers im­por­tants pour le dévelop­pement du secteur, Gérard Hoffmann (57 ans) fait jouer son expérience depuis 2002 à la tête de Telindus. Depuis janvier 2019, il est le CEO de Proximus Luxembourg, qui regroupe les activités de Telindus et de Tango. guide.paperjam.lu/ biographie/gerard-hoffmann

67 Keith O’Donnell

Avec une poignée d’associés – dont Norbert Becker –, Keith O’Donnell (52 ans) a fait d’Atoz (dont il est le managing partner) une marque reconnue dans son expertise : la fiscalité. Il s’inté­resse aussi au dévelop­ pement économique et sociétal du pays en contribuant régu­ lièrement à des réflexions et des enquêtes d’opinion con­ duites à l’initiative du cabinet. guide.paperjam.lu/biographie/keith-o-donnell


SPUERKEESS.LU

Banque et Caisse d’Epargne de l’Etat, Luxembourg, établissement public autonome, 1, Place de Metz, L-2954 Luxembourg, R.C.S. Luxembourg B30775

Envie d’étendre vos activités ?


68

Paperjam Top 100

70

68 Morgan Gromy Fan de sports de glisse, il a dû slalomer pour contourner les difficultés d’une crise qui mal­mène le secteur de l’événementiel. CEO de Luxexpo The Box, Morgan Gromy a intégré la structure d’organisation et d’accueil d’événements du Kirchberg en 2003. De fil en aiguille, il en est devenu le chief operating officer en 2008, pilotant les équipes Marketing, Communication, Techniques, Administration des ventes, Ventes et Gestion des projets. Avant de devenir le CEO en 2018. Un poste qui lui a permis de conduire le rebranding de l’infrastructure. Depuis le début de la crise, il a œuvré pour repenser l’utilité et l’utilisation de Luxexpo The Box dans un monde Covid et post-Covid. Une chose est certaine : le site restera « un site de rencontres », résumait-il dans une interview accordée à Paperjam en juin dernier. « Avant la crise, la notion de plaisir tirée de la venue à un événe­ ment était très importante. Il faudra conserver un niveau de plaisir élevé, mais probablement différemment. Les thèmes abordés seront proba­ blement aussi différents. Mais nous attirerons les gens avec du contenu fort, puissant et adapté. » Et d’entrevoir une accélération de la forme hybride des événements. « On a souvent voulu opposer l’online et l’offline, mais les deux sont interconnectés. En utilisant à nouveau l’image d’un site de rencontres, la connexion en ligne est sacralisée au moment de la rencon­ tre réelle », déclare celui qui a été nommé administrateur délégué lors de l’assemblée générale qui s’est tenue au cœur de la crise. Un signal de confiance. guide.paperjam.lu/biographie/morgan-gromy

69 Vincent Bechet

Managing director d’Inowai depuis septembre 2006, Vincent Bechet (56 ans) fait partie des personnalités influentes au sein du secteur immobilier. Son expé­rience d’entrepreneur l’amène aussi à prendre position sur l’évolution économique du pays, son aménagement du territoire et sa mobilité par exemple. Il n’hésite pas non plus à provoquer le débat en ques­tion­ nant le sacrifice de la jeune génération et de nom­breux emplois durant la crise actuelle. guide.paperjam.lu/biographie/vincent-bechet

TOP 5

Conseil Philippe Dupont, partner, Arendt & Medernach (9e) John Parkhouse, CEO, PwC Luxembourg (13e) Romain Poulles, CEO, Progroup (27e) Gilles Dusemon, associé, Arendt & Medernach (59e) Keith O’Donnell, managing partner, Atoz (67e)

JANVIER 2021

Abréviations utilisées dans le classement ABBL Association des banques et banquiers, Luxembourg Aca  Association des compagnies d’assurances et de réassurances Alfi  Association luxembourgeoise des fonds d’investissement CES  Conseil économique et social CGFP  Confédération générale de la fonction publique CHL  Centre hospitalier de Luxembourg CNPD  Commission nationale pour la protection des données CSSF  Commission de surveil­ lance du secteur financier CTIE  Centre des technologies de l’information de l’État Efama  European Fund and Asset Management Association FNR Fonds national de la recherche Ifen  l’Institut de formation de l’éducation nationale ILA Institut luxembourgeois des administrateurs ILR  Institut luxembourgeois de régulation INDR  Institut national pour le développement durable et la RSE

70 Fabrice Croiseaux

Du monde bancaire chez BGL à l’intérêt porté à la blockchain, Fabrice Croiseaux (51 ans) mise sur les technologies de pointe au service de l’économie luxem­ bour­geoise. CEO d’Intech, il pré­side le conseil d’administra­tion d’Infra­chain, est adminis­trateur de Earth­lab, administrateur indé­pen­ dant de la société Ease, adminis­ tra­teur de Tokeny, admi­nis­trateur de Telecom Nancy et respon­sable du groupe de travail block­chain de la Fédé­ration des tiers de confiance du numérique à Paris. guide.paperjam.lu/biographie/fabrice-croiseaux

66

LEXIQUE

Lafo  Luxembourg Association of Family Offices Lhoft  Luxembourg House of Financial Technology Liser Luxembourg Institute of Socio-Economic Research UEL  Union des entreprises luxembourgeoises


Toutes les 5 secondes, un enfant de moins de 15 ans meurt de causes évitables.*

*https://news.un.org/fr/story/2018/09/1023832

En 5 secondes vous pouvez faire en sorte que l’eau potable soit accessible à tous.

SCANNEZ CE CODE AVEC VOTRE APP DIGICASH

VOUS AUSSI, FAITES UN DON SUR WWW.MSF.LU


71

Paperjam Top 100

80

76 Marc Hoffmann    71

Discret par nature, Marc Hoffmann (62 ans) reste très écouté dans le secteur financier qu’il connaît si bien pour avoir dirigé la BIL entre 2001 et 2006. Le virus de l’entrepreneuriat l’a rattrapé puisqu’il a fondé, avec un groupe d’entrepreneurs, sa propre banque privée dont il est toujours l’administrateur délégué : la Compagnie de banque privée (CBP). Depuis 2010, elle a fusionné avec le groupe d’inves­tis­sement international Quilvest pour devenir CBP Quilvest.

LAURENT PROBST

71 Laurent Probst

Laurent Probst fait partie des précurseurs dans l’introduction d’idées porteuses pour la transformation de l’économie. Il fut ainsi à l’initiative, en 2013, du PwC’s Accelerator, un accélérateur pour les entreprises technologiques prometteuses qui veulent s’envoler vers l’international. Ces dernières années, outre son action auprès d’autorités européennes, l’associé de PwC (Economic Development, Digital Transformation and Innovation) a notamment concentré ses efforts sur les programmes de mise à niveau de compétences et de transformation des entreprises en agissant, aux côtés du ministre du Travail de l’époque (Nicolas Schmit), pour la mise en place du programme Luxembourg Digital Skills Bridge. Laurent Probst prône ainsi une autre approche de l’acquisition de compétences.

72

SANDRA LEGRAND

guide.paperjam.lu/biographie/ marc-hoffmann

77 Nico Hoffeld

JEAN-PAUL OLINGER

Avec son associé Guy Kerger, il a réussi à faire de Mindforest – dont il est le managing partner depuis 2002 – un cabinet reconnu dans le change management. À 58 ans, il est en charge du business development de l’entreprise et de sa représentation auprès des clients et de ses parties prenantes.

73

guide.paperjam.lu/biographie/ nico-hoffeld

TATIANA FABECK

72 Sandra Legrand

74    7 7

En provenance de PwC Luxembourg où elle a travaillé durant 14 ans, Sandra Legrand a rejoint Alter Domus en février 2013. Elle a pris la direction de la firme en 2016 et a notamment piloté l’important projet de déménagement vers le nouveau siège au Ban de Gasperich. À 44 ans, elle vient de devenir regional executive Europe. Elle supervise ainsi l’activité du groupe dans 12 pays, dont le siège luxembourgeois.

NICO HOFFELD

guide.paperjam.lu/biographie/ sandra-legrand

79 Alex Reding

Comme il le dévoilait lors d’une série d’interviews estivales menées par Paperjam, il partirait volontiers en vacances avec l’astronaute français Thomas Pesquet. Mais, au quotidien, Jean-Paul Olinger (42 ans), le directeur de l’UEL et de l’INDR, doit traiter avec des sujets plus terre à terre, du droit du travail à la fiscalité, en passant par la préparation de la tripartite qui a été sollicitée en raison de la crise. Il y a représenté le patronat aux côtés du président, Nicolas Buck.

76

CLAUDE SEYWERT

MARC HOFFMANN

80 Manou Hoss

La signature de son bureau, Fabeck Architectes (fondé en 2012), est très prisée pour des réalisations qui concernent tant les espaces de travail que le commerce. Depuis 2014, Tatiana Fabeck (50 ans) est présidente de la Fondation Valentiny et membre du CA de la Rockhal. En juin 2019, elle a intégré le CA de LuxReal.

HJOERDIS STAHL

Avocate au Barreau de Luxembourg depuis 1990, Manou Hoss occupe, depuis 2006, la fonction de managing partner chez Elvinger Hoss Prussen, un des deux principaux cabinets d’avocats luxembourgeois indépendants. Responsable de la conduite de la stratégie du cabinet, de son business development et de sa politique de ressources humaines, elle dirige aussi le management board en étroite collaboration avec Jacques Elvinger et Pit Reckinger. Sensible aux questions de diversité, d’inclusion et d’égalité au sein de la société dans son ensemble, Manou Hoss est membre du conseil d’administration de la Croix-Rouge luxembourgeoise et présidente de la section de Luxembourg-ville.

78

guide.paperjam.lu/biographie/tatiana-fabeck

CEO du groupe énergétique Encevo, Claude Seywert (49 ans) dirigeait jusqu’en 2018 le gestionnaire des réseaux d’électricité et de gaz Creos. Il siège aussi au conseil d’administration de la Fondation Hôpitaux Robert Schuman.

80

MANOU HOSS

guide.paperjam.lu/biographie/manou-hoss

guide.paperjam.lu/biographie/claude-seywert

68

JANVIER 2021

Galeriste avec la Galerie Nosbaum Reding qu’il dirige, Alex Reding (49 ans) a fondé, en 2015, Luxembourg Art Week, la foire internationale d’art contem­porain du Luxembourg. Un événement drainant un grand nombre de partenaires institu­tion­nels et privés qui permet de mettre le Luxembourg sur la carte de l’art contemporain et qui favorise aussi l’émergence de talents. guide.paperjam.lu/biographie/ alex-reding

75

74 Tatiana Fabeck

75 Claude Seywert

Femme d’action, Hjoerdis Stahl (54 ans) a rejoint le groupe Post Luxembourg en 2013 après avoir travaillé dans le secteur aérien chez Lufthansa, en Allemagne, puis chez Luxair, où elle s’occupait des branches Cargo puis Handling. Chez Post, elle a pris en charge l’activité postale et l’a configurée aux nouveaux besoins du marché. En avril 2016, elle est devenue membre du comité exécutif du groupe et, deux ans plus tard, a été nommée directrice générale adjointe. guide.paperjam.lu/biographie/ hjoerdis-stahl

73 Jean-Paul Olinger

guide.paperjam.lu/biographie/ jean-paul-olinger

78 Hjoerdis Stahl

79

ALEX REDING



81

Paperjam Top 100

90

81 EX-ÆQUO Romain Nati Claude Schummer

CLAUDE SCHUMMER

81    81

Ils sont tous deux médecins. Tous deux en première ligne pour lutter contre le Covid-19 en prenant en charge des patients dans les structures hospitalières dont ils assurent la direction générale. Romain Nati (61 ans) au CHL (depuis 2012), et Claude Schummer (55 ans) aux Hôpitaux Robert Schuman (depuis 2017). Sous leur impulsion et en lien étroit avec les équipes dirigeantes, les deux infrastructures hospitalières ont adapté rapidement leur mode opératoire lors de la première phase de la crise et en ont tiré les enseignements pour la seconde, avec pour objectif de pouvoir conjuguer médecine « normale » et prise en charge des patients Covid.

ROMAIN NATI

86

84

83

NICO HOFFMANN

PIERRE BLEY

86 Diego De Biasio

guide.paperjam.lu/biographie/ dr-romain-nati

À la tête du Technoport depuis 2012, Diego De Biasio a fait évoluer l’incubateur pour start-up qui propose aussi du coworking et un « fab lab ». Diego De Biasio est aussi membre de l’advisory committee de Tomorrow Street, une jointventure fondée en 2017 par Vodafone Procurement Company (basée au Kirchberg) et le Technoport.

guide.paperjam.lu/biographie/ claude-schummer

83 Pierre Bley

Ancien directeur de l’UEL, maréchal de la Cour honoraire ou encore adminis­ trateur de la Fondation de Luxembourg, Pierre Bley est un fin connaisseur des mécanismes institutionnels du pays. Avec l’Œuvre nationale de secours Grande-Duchesse Charlotte qu’il préside depuis 2009 – après en avoir été le secrétaire général –, il est à la tête d’un important pourvoyeur de fonds à destination de projets sociaux et sociétaux grâce aux gains générés par la Loterie nationale.

87 Stéphanie Jauquet

STÉPHANIE JAUQUET

Son appétit pour l’entrepreneuriat ne semble pas avoir de limites dans son domaine de prédilection : la restauration. Stéphanie Jauquet (48 ans) a étudié et travaillé son sujet avant de devenir sa propre chef au Luxembourg, où elle est installée depuis plus de 20 ans. Propriétaire et directrice des restaurants Um Plateau et Tempo, elle est surtout reconnue pour l’enseigne de restauration rapide Cocottes. Une volonté d’entreprendre qui lui a valu d’être la lauréate, en juin 2019, du 10e Business Woman of the Year, concours récompensant l’entrepreneuriat au féminin, organisé par la BIL.

87

84 Nico Hoffmann

Président de l’Union luxembourgeoise des consommateurs (ULC) depuis 2010, Nico Hoffmann continue de disposer d’une certaine aura et d’une écoute attentive de la part des pouvoirs publics lorsqu’il exprime son mécontentement à l’égard d’une pratique commerciale ou de l’évolution du droit du consommateur.

guide.paperjam.lu/biographie/ stephanie-jauquet

85 Véronique Hoffeld

Avocate au Barreau de Luxembourg, associée depuis 2009 (en charge de la pratique Contentieux et Risk Management) ainsi que membre du comité de management chez Loyens & Loeff Luxembourg, Véronique Hoffeld exerce aussi la présidence du Liser depuis décembre 2019, après avoir été, depuis 2016, la présidente du FNR. guide.paperjam.lu/biographie/ veronique-hoffeld

DIEGO DE BIASIO

85

VÉRONIQUE HOFFELD

88 Richard Forson

CEO de Cargolux depuis 2016, Richard Forson (58 ans) a creusé son sillon chez l’opérateur de fret national. La crise actuelle a montré l’importance de Cargolux pour l’acheminement de matériel médical et logistique au Luxembourg grâce à des ponts aériens avec l’Italie et la Chine. guide.paperjam.lu/biographie/richard-forson

88

89 Jacques Elvinger

RICHARD FORSON

90

MARIANNE DONVEN

Avocat au Barreau de Luxembourg depuis 1984, il représente une des trois branches fondatrices de l’étude Elvinger Hoss Prussen, dont il est membre du comité de direction (avec Manou Hoss et Pit Reckinger). Jacques Elvinger s’est spécialisé dans le secteur des fonds d’investissement dont il supervise le département au sein de l’étude. guide.paperjam.lu/biographie/ jacques-elvinger

90 Marianne Donven

JACQUES ELVINGER

70

JANVIER 2021

89

Elle est la cofondatrice de Chiche !, un restaurant de spécialités libanosyriennes. Une entreprise à vocation sociale pour laquelle Marianne Donven a fait le pari d’intégrer des réfugiés et des immigrés par le travail. Un succès qui a permis d’ouvrir une deuxième adresse à Esch-sur-Alzette.


PROCHAIN DÉFI, LE WEALTH MANAGEMENT

PUBLIREPORTAGE

Paolo Faraone, CEO de Notz Stucki Europe, présente la nouvelle stratégie de développement de la Management Company (ManCo) luxembourgeoise. Spécialisée en structuration et ingénierie de fonds d’investissements depuis 20 ans, la société vise une croissance significative de l’activité de gestion de fortune sous la supervision de Patrick Sermaize, Head of Wealth Management Notz Stucki Europe – Luxembourg. QUEL TYPE DE CHANGEMENT ENVISAGEZ-VOUS DANS VOTRE STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT? P.F : Il serait plus correct de parler du renforcement d’un secteur d’activité, le Wealth Management, qui faisait déjà partie de notre offre et qui a toujours été le « core business » historique du groupe, plutôt que de changement. Notz Stucki est de fait une société de gestion fondée à Genève il y a 56 ans, totalement indépendante et dont le métier principal est la gestion de fortune. Avec plus de 120 employés, répartis à travers 8 bureaux dans le monde, Notz Stucki gère plus de 10 milliards de CHF d’actifs. Ses trois lignes principales de métiers sont : Wealth Management, Asset Management et ManCo Services - Ingénierie de fonds d’investissements. A Luxembourg, Notz Stucki Europe, centralise toutes les activités de management company, ayant à la fois la licence UCITS Chapitre 15, la licence AIFMD, et les licences étendues. Jusqu’à maintenant, la stratégie de Notz Stucki Europe a été axée sur les fonds et moins sur le Wealth Management. Avec l’arrivée de Patrick Sermaize, actif depuis plus de 20 ans et spécialisé dans ce métier à Monaco et à Luxembourg, nous souhaitons renforcer cette activité et nous donner les moyens de nos ambitions. QUEL EST DONC EN DÉTAILS LE PLAN POUR RENFORCER LE WEALTH MANAGEMENT? P.S : Le pôle Wealth Management en Europe est basé à Luxembourg, avec deux succursales, une à Madrid et l’autre à Milan, sur lesquelles nous allons nous appuyer pour atteindre nos objectifs de croissance. Dans les autres pays européens, où nous ne sommes pas présents, des succursales pourraient voir le jour en fonction des opportunités. Notre stratégie consiste aussi à développer l’équipe Wealth Management au Luxembourg en recrutant des gérants de fortune partageant nos valeurs, assumant réellement leurs responsabilités et ayant une véritable approche entrepreneuriale. Le client doit rester réellement au cœur du Wealth Management : dans un environnement de plus en plus complexe, et face à une régulation stricte, notre rôle en tant que gérant d‘actifs et de relationship manager, est de fournir un service global sur mesure et de qualité irréprochable.

La confiance est le facteur essentiel de notre partenariat avec nos clients sur le long terme. « Le client doit rester réellement au cœur du wealth management » QUELS SONT LES ATOUTS DE NOTZ STUCKI QUI VOUS RENDENT ATTRACTIF DANS LE CONTEXTE EUROPÉEN? P.S : Notz Stucki est un groupe totalement indépendant : son expérience internationale, sa connaissance de la gestion depuis plus de 50 ans et sa taille critique en font un acteur incontournable. Depuis sa création en 1964, Notz Stucki n’a jamais cessé d’innover afin d’offrir à ses clients les meilleures solutions d’investissement possibles. Pionnier des fonds de hedge funds, la société a pratiquement initié la sélection de fonds alternatifs et la multigestion. Notz Stucki a notamment co-créé en 1974 l’un des tout premiers fonds de hedge funds qui existe encore aujourd’hui. Notz Stucki a également développé une riche gamme de fonds de placement plus ‘conventionnels’. Cela permet d’avoir une plus grande variété de solutions, mais également de diversifier les types de clientèle. L’Asset Management exerce également une fonction essentielle de support du Wealth Management : les échanges sont permanents et il y a, là aussi, un réel partenariat entre les relationship managers et l’asset management. Les 3 activités de la société sont donc très complémentaires et lui donne une assise solide et bien équilibrée.

Notz Stucki Europe

MAIS LA GESTION DE FORTUNE N’EST PAS LE SEUL DÉFI DANS L’AVENIR DE LA SOCIÉTÉ… P.F : Exactement, le « core business » luxembourgeois de fonds d’investissement restera au centre de nos efforts entrepreneuriaux. Nous aimons rappeler que Notz Stucki Europe a été la première ManCo à obtenir en 2013 la licence de Super ManCo avec la licence étendue. Nous avons donc la possibilité d’intervenir grâce à nos agréments sur des fonds régulés et non régulés, allant du long only, aux stratégies alternatives dans un format UCITS, fonds alternatifs, fonds de fonds, mais aussi fonds de Real Assets, notamment Private Equity et Real Estate. Notre activité d’investissement est destinée certes aux fonds du groupe mais aussi au « white labelling » (fonds externes sur-mesure) que nous avons fortement développé. Grâce à notre Super ManCo vous pouvez créer facilement votre propre véhicule de placement. A ce jour, Notz Stucki Europe administre à Luxembourg plus de 50 fonds, dont 30 en « white labels ». Fonds Maison et White Label comptent pour plus de 4 milliards de CHF et notre but est de doubler la taille du White Label dans 3 ans. Nous sommes des investisseurs avant tout et concentrons nos ressources et notre énergie sur la génération d’alpha. Je pense que Notz Stucki est un partenaire idéal : qu’il s’agisse d’offrir des solutions d’investissement performantes, d’ouvrir les portes des meilleurs gérants ou d’offrir un service de qualité dans la gestion de fortune.

11, bd de la foire 1528 Luxembourg

Tél : + 352 26 27 11 1 Luxembourg@notzstucki.com


91

Paperjam Top 100

100

96 Gabriel Boisante

FRANTZ WALLENBORN

91    96

GABRIEL BOISANTE

91 Frantz Wallenborn

Celui qui se définit comme un « véritable natif » a grandi dans le giron de l’entreprise familiale, entre les voitures et les camions, où il a commencé à travailler en 1982. Frantz Wallenborn l’a reprise en 1998 pour en faire un des acteurs européens majeurs dans le domaine du transport routier, en liaison avec le transport cargo aérien.

LARISSA BEST

92

guide.paperjam.lu/biographie/gabriel-boisante

guide.paperjam.lu/biographie/ frantz-wallenborn

97 Damon Damiani

92 Larissa Best

Larissa Best (40 ans) est actuellement chef de projet en digitalisation à l’IFEN – l’Institut de formation de l’Éducation nationale –, mais elle est surtout connue pour avoir cofondé, en 2017, la plateforme et le laboratoire d’idées Equilibre (dont elle est la CEO) pour contribuer à l’évolution de la complémentarité des genres dans le milieu des affaires.

98

Damon Damiani reste fidèle aux princ­ip ­ es d’André Losch, l’entrepreneur qui a bâti l’empire automobile Losch et qui est décédé en 2016. Après une expérience chez Mercedes-Benz au Canada, Damon Damiani est revenu au sein du groupe Losch en 2009 pour prendre la direction de la distribution, puis la direction générale en 2016. Au 1er janvier, il cédera son poste de CEO à Thierry Beffort, actuel COO Import.

STÉPHANE BAILLY

CLAUDE WAGNER

guide.paperjam.lu/biographie/ larissa-best

94

98 Stéphane Bailly

93 Stéphanie Damgé

Elle a repris la direction de l’asbl Jonk Entrepreneuren en 2013 avec une mission gratifiante : propager l’esprit d’entreprendre aux plus jeunes, dès les premiers pas scolaires. Stéphanie Damgé (40 ans) est également membre du conseil d’admi­nistration du Fonds national de la recherche et de la Fondation Idea asbl.

NAÏM ABOU-JAOUDÉ

95

guide.paperjam.lu/ biographie/stephanie-damge

94 Claude Wagner

Il est l’archétype du multi(ent)repreneur. Claude Wagner (55 ans) est notamment le CEO du groupe Bati C, présent au Luxembourg et en Belgique. Il a aussi repris Bâtiself et possède les magasins Citabel et Intersport. Son groupe CWA compte ainsi 25 entre­prises et emploie plus de 800 personnes. Une dynamique qui a valu à l’ancien employé de banque de recevoir, en 2016, le prix de l’Entrepreneur de l’année décerné par EY Luxembourg.

99

STEVE KRACK

D’une entreprise familiale automobile fondée en 1920, Stéphane Bailly a fait progressivement un groupe à vocation européenne baptisé Car Avenue. Âgé de 47 ans, le président de ce paquebot navigue sur la Grande Région en reprenant des enseignes, dans une optique d’offre complémentaire autour de plusieurs marques comme Peugeot, Citroën, Nissan ou encore Toyota. Depuis 2006 et sous son impulsion, la société est passée de 12 à plus de 100 concessions, elle emploie 2.000 col­labo­rateurs et commercialise 70.000 véhi­­cules par an. Le tout avec une base luxembourgeoise où le groupe a son siège. Dernière réalisation en date : une nouvelle concession à Leudelange de 20.000 m2 sur quatre niveaux, la vitrine la plus importante du groupe. guide.paperjam.lu/biographie/stephane-bailly

99 Steve Krack

STÉPHANIE DAMGÉ

Actif dans le secteur immobilier qu’il a découvert en autodidacte à l’âge de 20 ans, Steve Krack (46 ans) est un entrepreneur à l’esprit curieux. Fondateur de la société de promotion immobilière Unité d’Habitation, il accorde une importance à la qualité des projets qu’il gère, comme avec l’hôtel Graace qu’il a ouvert en mai 2020 en lieu et place d’un ancien atelier de métallurgie.

93

guide.paperjam.lu/biographie/steve-krack

100 David Capocci

guide.paperjam.lu/biographie/ claude-wagner

Il est passé d’un Big Four (Deloitte, où il était associé) à un autre (KPMG) pour en devenir, en l’espace de trois ans, le mana­ ging partner. Spécialisé dans le secteur alternatif, David Capocci (46 ans) entre­voit son rôle comme celui du chef d’or­ches­tre, gardien d’une partition dont la réalisation dépend de tous les musiciens.

95 Naïm Abou-Jaoudé

Originaire du Liban, Naïm Abou-Jaoudé (54 ans) est, depuis 2007, le CEO du gestionnaire d’actifs Candriam. Il est aussi le chairman, depuis septem­bre 2015, de New York Life Investment Management International, la branche internationale de New York Life Investment Management LLC, responsable du développement des activités de NYLIM hors des États-Unis. DAMON DAMIANI

72

Comédien, présentateur, entrepreneur, homme politique… Gabriel Boisante est un touche-à-tout. Avec une certaine dose de succès. Ce Franco-Luxembourgeois de 42 ans, « Européen convaincu », s’est lancé en politique sous les couleurs socialistes dans la capitale et a remplacé l’eurodéputé Marc Angel au conseil communal en janvier 2020. Il préside aussi la section communale du parti. Côté affaires, c’est principalement dans l’horeca qu’il s’est fait remarquer avec les ouvertures de Mama Loves You, Mamacita, Coppers, Mamacita Differdange, Paname, Urban, Bazaar. Gabriel Boisante a aussi développé la bière Twisted Cat et la société de travaux généraux Worx.

JANVIER 2021

guide.paperjam.lu/biographie/david-capocci

Les biographies ont été rédigées par Thierry Raizer.

97

100

DAVID CAPOCCI


Moving forward, new horizons

The law firm with global reach and local depth

Thank you for your continued support over the past 30 years! allenovery.com


BRAND VOICE

Digitalisation

Investir le champ des possibles Contenu sponsorisé par TELINDUS

Quand l’inimaginable est survenu, il a alors fallu composer avec. » Beaucoup d’acteurs n’étaient pas prêts à affronter un choc aussi soudain et d’une telle intensité. Quelques mois plus tard, la plupart des organisations se sont adaptées et poursuivent leurs opérations dans un contexte inédit. « Cela n’a pas été facile pour tout le monde, mais globalement la plupart des acteurs dans le domaine des services sont parvenus à mettre en place

une nouvelle organisation, en se dotant des outils et des solutions de connectivité adaptés, poursuit Christian Haux. Souvent, le niveau de productivité a pu être maintenu. Dans certains cas, il a même progressé. » Nouvelles configurations En matière de transformation numérique, la société a fait un pas conséquent en avant. Sans la pandémie, plusieurs années auraient sans doute été nécessaires pour qu’une telle

Telindus

La crise sanitaire a profondément transformé notre rapport à la technologie. Le numérique aura en tout cas permis de la traverser, de préserver l’activité économique, de maintenir le lien malgré la nécessité de rester à distance. « Le risque pandémique figurait souvent au cœur des plans de continuité d’activité, assure Christian Haux, Chief Enterprise Market Officer au sein de Telindus. Le plus souvent, il était toutefois appréhendé de manière théorique, uniquement sur papier.

Photo

Au-delà de 2020, les organisations ont intérêt à préserver la dynamique de transformation engagée avec la crise en cherchant à optimiser leurs performances.

SE DIGITALISER, C’EST AUSSI… Changer sa façon de penser, de penser l’entreprise et ses process.

Former ses collaborateurs à la nouveauté, et ce dans la durée.

S’entourer d’un partenaire expert qui accompagne le changement.

Fixer des objectifs clairs, précis et surtout partagés.

Adopter les bons outils, ceux qui correspondent à votre activité.

74

JANVIER 2021

Informer vos clients, se mettre à leur place, en amont et durant le changement.


TELINDUS ET LA DIGITALISATION EN 3 DATES

16 mars

transformation s’opère. « Ces derniers mois, de nombreux processus ont été adaptés pour faciliter et fluidifier les opérations à distance. L’adoption d’outils comme la visio-conférence, connus pourtant depuis des années, a été fulgurante, commente Christian Haux. Les fournisseurs de matériel, les intégrateurs ainsi que les éditeurs de logiciels ont multiplié les efforts pour répondre à la demande croissante et satisfaire de nouveaux besoins. » Au-delà des solutions de collaboration traditionnelles, les plateformes ont évolué pour mettre en place des événements ou des ateliers d’idéation en maintenant l’ensemble des participants à distance. La signature électronique a intégré les processus, pour sécuriser et accélérer la validation des démarches. Changements durables « De nombreuses habitudes prises pour faire face à la pandémie vont s’installer durablement. Nous ne reviendrons pas en arrière. Il nous faut désormais construire une nouvelle réalité, entre télétravail et présence au bureau. Nous serons à l’avenir plus mobiles que jamais, avec cette idée d’être au bon moment au bon endroit, commente le responsable de Telindus. Pourquoi ne pourrait-on pas commencer sa journée de travail à la maison, puis rejoindre le bureau pour une réunion en évitant de cette manière les heures de pointe ? Pourquoi ne pourrait-on pas décider de rester à la maison pour accomplir une tâche qui exige calme et isolement et se rendre au bureau ou chez le client quand la situation l’exige ? Aujourd’hui, les outils technologiques permettent d’envisager tous les cas de figure, l’enjeu est de permettre à nos clients d’adopter les meilleures solutions en fonction des besoins. » Une dynamique à préserver Dans cette perspective, et au-delà des adaptations nécessaires pour maintenir

Télétravail généralisé. Mise à disposition d’un environnement de travail numérique pour les entreprises qui tentent d’assurer la continuité de leurs activités.

15 septembre

Lancement de Telindus Zero Office pour permettre aux entreprises de poursuivre leur travail quotidien en toute sécurité, peu importe l’endroit où se trouvent les collaborateurs et depuis quel appareil ils se connectent.

23 octobre

Telindus annonce le lancement de sa 5G pour les entreprises.

l’activité au cœur de la crise, les entreprises ont tout intérêt à préserver la dynamique mise en place en cherchant à activer des leviers d’optimisation de la qualité, de l’efficacité, de l’expérience utilisateur. « Aujourd’hui, c’est essentiellement avec l’adoption du cloud, le déploiement d’outils de collaboration adaptés aux besoins spécifiques de l’activité et l’adaptation nécessaire des processus que les entreprises peuvent considérablement améliorer leur performance », explique Christian Haux. Nous entrons dans un nouveau cycle d’adoption du cloud. L’opérateur et intégrateur entend accompagner la migration des acteurs au départ de sa plateforme U-flex qui simplifie la gestion d’un environnement hybride, composé de plateformes privées et de clouds publics. La technologie, si elle est bien appréhendée, doit soutenir les collaborateurs dans la réalisation de leurs missions, leur faciliter la vie. « Le champ des possibles va continuer à s’élargir, avec le développement de la 5G et l’émergence de nouvelles opportunités liées à l’Internet des Objets. Dans ce contexte, chaque entreprise doit parvenir à fixer des priorités claires, à la poursuite de bénéfices directement perceptibles à la fois pour le business, les collaborateurs et les clients, en cherchant à maximiser le retour sur investissement », conclut-il.

3 QUESTIONS À

CHRISTIAN HAUX

Chief Enterprise Market Officer

«  Il faut pouvoir adapter la sécurité aux évolutions technologiques » Au cours de ces derniers mois, comment la perception de la technologie a-t-elle évolué ? Elle a fondamentalement changé. Les entreprises ont pu déployer le télétravail en s’appuyant sur la technologie. Même les personnes les plus réfractaires ont progressé dans leur raisonnement. L’état d’esprit a changé, avec une plus grande ouverture sur les possibilités offertes par le numérique. De nombreux outils sont disponibles et sont désormais envisagés comme des moyens permettant d’aller plus loin. Quels sont les grands challenges qui attendent les entreprises vis-à-vis du numérique ? Les entreprises vont devoir s’inscrire davantage dans une dynamique de transformation, ne serait-ce que pour se différencier sur le marché ou pour attirer des talents. Avant la crise, certains candidats posaient de temps à autre la question de la possibilité de faire du télétravail. Désormais, celle-ci est systématique. Les entreprises doivent évoluer, en impliquant à la fois leurs collaborateurs et leurs clients dans l’adoption de nouvelles solutions. Si l’on parle de cybersécurité, comment se transformer tout en garantissant la pérennité de l’activité ? En quelques mois, le contexte dans lequel l’entreprise opère a profondément changé, et avec lui ses systèmes d’information. Les mesures visant à garantir leur sécurité n’ont pas toujours été suivies, exposant davantage les acteurs aux menaces. Dans les mois à venir, il va donc falloir s’adapter, en travaillant tant sur la protection des systèmes, aujourd’hui plus exposés, que sur la sensibilisation des collaborateurs de plus en plus mobiles.

es servic ez les r r v u o Déc us su Telind

us.lu

telind

JANVIER 2021

75


Le gouvernement ne ménage pas ses efforts pour assurer la transition énergétique. Et l’électricité verte est au cœur de l’évolution. La produc­tion nationale d’électricité à base d’énergies renouvelables a d’ailleurs presque doublé en cinq ans. Les entreprises doivent aussi être les acteurs de cette transition. Beaucoup l’ont compris, s’adaptent et inno­vent pour une meilleure efficacité énergétique. Et, selon le ministre de l’Énergie, Claude Turmes (Déi Gréng), leur compétitivité ne devrait pas en souffrir.

800 PRODUCTION NATIONALE D’ÉLECTRICITÉ À PARTIR DE SOURCES RENOUVELABLES Portée par la croissance de la production de l’énergie éolienne (de 102 à 314 GWh par an entre 2015 et 2020) et celle du pho­to­ voltaïque (de 110 à 150 MW entre 2014 et 2019), la production nationale d’électricité à partir de sources renouvelables a presque doublé en 5 ans, pour atteindre 12,2 % de la consom­ mation nationale.

600

Source

605 GWh

ILR

430 GWh

461 GWh

400

200

0 76

2015 JANVIER 2021

2016

2017


Enjeux

Une transition énergétique à marche forcée 802 GWh

688 GWh

1 Entre production et importation, la quête de l’électricité verte

Le Luxembourg ne ménage pas ses efforts pour augmenter sa production d’électricité verte. Analyse. p. 78

2 Changer le cœur

du réacteur

Les entreprises ont un rôle essentiel dans la transition énergétique du pays. p. 80

3 La transition

énergétique en pratique Panneaux photovoltaïques, économie circulaire, chaleur ou encore biomasse, quatre cas d’entreprises en transition. p. 82

4 « Les énergies renouvelables sont déjà compétitives »

2018

2019

Interview avec le ministre de l’Énergie, Claude Turmes. p. 84

JANVIER 2021

77


1 Transition énergétique

« Le Luxembourg a déjà la production électrique du monde décarbonisé, assure le ministre de l’Énergie, Claude Turmes (Déi Gréng). Il ne nous reste presque que du solaire, des éoliennes et des réseaux de chaleur, déjà convertis en bonne partie sur la biomasse. » De fait, sur les 1.043 GWh d’électricité nette produits en 2019, 802 GWh, soit près de 77 %, proviennent d’une source d’énergie renouvelable, selon le dernier rapport de l’Institut luxembourgeois de la régulation (ILR). La conséquence d’une forte augmentation ces dernières années : depuis 2015, la capa­cité de production sur base d’énergies renouvelables a presque doublé. Certes, le gaz compte toujours pour 18 % dans la production d’électricité en 2019. Mais l’énergie éolienne est désormais la première source d’électricité (27 % de la production nationale en 2019). La biomasse (15 %) et le photovoltaïque (13 %) suivent de près. Cette dynamique, c’est l’Union européenne qui l’a impulsée. Notamment en fixant, avec une directive de 2008, un premier objectif pour le Luxembourg : 11 % d’énergie produits à partir de sources renouvelables dans la consommation finale pour 2020 – la part était de seulement 1,7 % en 2010. 78

JANVIER 2021

Si les exigences de l’UE ont été nécessaires à l’origine – comme d’ailleurs pour tous les autres pays européens –, le Luxembourg, avec le Plan national en matière d’énergie et de ­climat (PNEC), « a repris les devants », selon Claude Turmes. Le PNEC, qui a été adopté en conseil de gouvernement en mai 2020, se fixe en effet des objectifs plus ambitieux que ceux de l’UE : 55 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre – au moment où l’Europe ne fixait que 40 % comme objectif –, 25 % d’énergies renouvelables et 40 à 44 % d’efficacité énergétique d’ici 2030. Si l’Europe d’Ursula von der Leyen a désormais revu à la hausse ses objectifs, « il faut comprendre qu’avec le PNEC, le Luxembourg était un précurseur de ce que l’UE a fait récemment », estime le ministre. De fait, la transition énergétique est un enjeu prégnant au Luxembourg, d’autant plus que « le gâteau énergétique est énorme », selon les propres mots de Claude Turmes. Surtout du fait du transport, amplifié par le phénomène du tourisme à la pompe, qui représente de très loin la plus grande partie de la demande totale d’énergie (61,8 % de la consommation finale d’énergie en 2018, selon le Statec). Mais aussi parce que le Luxembourg, relativement

CONSOMMATION FINALE D’ÉNERGIE par secteur (en 2018)

Tertiaire 11 %

Agriculture 0,2 %

Ménages 12 %

Industrie 15 %

Transport 61,8 %

Statec

L’électricité verte est un acteur majeur de la transition énergétique. Et le Luxembourg, avec 77 % de sa production nationale issus d’énergies renouvelables, ne ménage pas ses efforts. Reste que plus de 84 % de l’électricité consommée dans le pays sont importés, en majorité d’Allemagne, qui n’a pas la même exemplarité.

au nombre d’habitants, est un pays très industrialisé, avec des acteurs imposants, tels ­ArcelorMittal, DuPont de Nemours ou ­Goodyear. Le secteur industriel représente ainsi 15 % de la consommation finale d’énergie en 2018. Le secteur tertiaire, essentiellement du fait de la présence de la place financière, n’est pas en reste, avec plus de 11 % de la consommation d’énergie. Soit presque autant que les ménages, dont l’ensemble, par comparaison, n’atteint que 12 % de la consommation totale d’énergie. Si l’enjeu de la transition énergétique est donc de taille, l’énergie électrique – verte, bien sûr – pourrait être un des acteurs majeurs de celle-ci. « C’est quoi, la transition énergétique ? C’est éliminer au plus vite toutes les énergies fossiles en les remplaçant par des énergies renouvelables, explique Claude Turmes. Or, les énergies renouvelables qui ont le plus réussi à baisser leurs coûts, ce sont les énergies renouvelables électriques. » L’objectif est donc de remplacer le fuel, le gaz, le charbon – qui ne joue plus un très grand rôle dans le pays –, l’essence et le diesel par du tout-électrique renouvelable. « Ce remplacement, combiné à une meilleure efficacité énergétique, va diminuer de façon extraordinaire notre demande d’énergie totale, tandis que notre demande d’électricité va en parallèle légèrement augmenter », se projette Claude Turmes. Au sein du gâteau énergétique, la part de l’électricité reste pour le moment assez faible au Luxembourg, entre 20 % et 25 %. Une part qui devrait cependant augmenter ces prochaines années, notamment par la croissance de l’éolien et du photovoltaïque. Une hausse qui s’est déjà fortement accélérée ces dernières années : de 110 MW en 2014, la production par le photovoltaïque est passée à 150 MW en 2019, selon l’ILR. Le Luxembourg se classe désormais 7e en Europe quant à la production d’électricité

Source

Entre production et importation, la quête de l’électricité verte


solaire, c’est l’efficience, mais aussi des coûts de Le certificat renou­ production qui ont beaucoup baissé. » velable, ou comment Mais ces chiffres exemplaires se confrontent CLAUDE TURMES verdir son électricité à un écueil de taille : la production nationale Ministre de l’Énergie est loin d’être suffisante pour répondre à la Le certificat renouvelable, ou certificat de garantie d’origine, peut être utilisé demande. Le Luxembourg doit donc massipar un fournisseur d’électricité pour vement importer. En 2019, 84,1 % de son élecindiquer l’origine de l’électricité fournie. tricité étaient ainsi importés depuis l’Allemagne, À l’origine, c’est le producteur d’élecla France et la Belgique. ­tri­cité qui se voit octroyer ce certificat Et, selon l’ILR, sur 5.607 GWh d’électrisous forme de titre élec­tronique. Mais celui-ci, doté d’une existence cité importés en 2019, 4.029 GWh proviennent propre, peut être vendu séparément d’Allemagne, soit près de 72 % du total. Or, de l’électricité. Il peut ainsi éventuelle­ en Allemagne, le charbon est la source de ment être cédé lors d’une transaction, puis utilisé par un four­nisseur d’élec­40 % de la production d’électricité… tricité. En fin de parcours, il sera Des moyens permettent au Luxembourg de « réassocié » à l’électricité consommée contourner en partie le problème. ­Notamment au moment de la vente de celle-ci au client final. avec le système des certificats renouvelables via le solaire par habitant. Et cette hausse ne (voir encadré) : « Presque tous les revendeurs « Une telle traçabilité présente les devrait pas faiblir : le PNEC envisage à terme d’électricité au Luxembourg achètent des avantages de permettre une compta­ bilité rigoureuse des quantités d’énergie jusqu’à 100 MW installés chaque année. ­L’éolien ­certificats renouvelables pour verdir l’électrirenouvelable produites et consommées n’est pas en reste : de 80 GWh produits en 2015, cité qui arrive dans le pays, explique Claude et une possibilité d’améliorer, quoique modestement, les conditions de con­curla production est passée à 314 GWh en 2020. Turmes. Ce n’est pas un système parfait, mais rence sur le marché de l’élec­tricité », Et il se situe désormais un peu au-dessus de c’est quand même une façon pour les acteurs explique l’Institut luxembourgeois de la moyenne européenne. luxembourgeois de promouvoir des importarégulation (ILR), par qui les acteurs du pays doivent passer pour participer au Pourquoi cet engouement pour ces tech- tions d’énergies renouvelables. » marché de ces certificats électroniques. nologies ? « Chaque nouvelle éolienne construite Et de nouveaux instruments européens peréquivaut à neuf hectares d’énergie solaire. Et mettent de faciliter la coopération entre États. chaque panneau solaire remplace du charbon C’est le cas du Renewable Energy Financing allemand ou du nucléaire français ou belge. Mechanism, une plateforme européenne Donc il faudra avancer à la fois sur les éoliennes ­permettant à un pays comme le Luxembourg, et le solaire, explique Claude Turmes. Et comme qui n’a pas accès à la mer, de pouvoir, via des on a pas mal de réseaux de chaleur, il faudra appels d’offres européens, investir de l’argent nationale totale, pourrait, avec les objectifs du aussi compter sur la biomasse, avec bien sûr des et facilement participer à des projets européens PNEC, augmenter, mais sans aller au-delà de critères environnementaux et l’objectif de rester d’éoliennes en mer. « En répondant à l’appel 30 % de la demande. « Nous allons rester un avec un approvisionnement en Grande Région. » d’offres, le pays paie une partie des surcoûts de pays importateur », admet Claude Turmes. L’avenir pourrait tout de même s’éclaircir, Les innovations de ces dernières années ont l’éolien par rapport au marché dans un fond et aussi permis une nette augmentation de l’effi- va obtenir en retour des potentiels renouvelables, l’Allemagne ayant prévu de sortir du nucléaire cacité de l’éolien et du photovoltaïque. « Ce sont comptabilisés chez nous », explique le ministre. en 2022 et du charbon à l’horizon 2038. « Ce sera Mais, in fine, le Luxembourg reste dépen- le pays autour de nous avec la plus grande part deux technologies qui sont matures, estime le ministre. Une éolienne d’aujourd’hui en rem- dant de ses voisins. Et devrait le rester. de renouvelable », estime Claude Turmes, qui place trois ou quatre d’il y a 10 ou 15 ans, et elles La ­production nationale, qui ne compte actuel- assure que ce voisin demeurera le partenaire sont beaucoup plus silencieuses. Tandis que le lement que pour 15,9 % de la consommation privilégié. La politique énergétique au Grand-Duché peut donc se résumer ainsi, selon Claude Turmes : « Faire au Luxembourg tout ce qui est SOURCES D’ÉNERGIE DANS LA PRODUCTION D’ÉLECTRICITÉ raisonnablement possible aujourd’hui en matière en 2019 d’éolien et de solaire, ainsi qu’avec un certain nombre d’entités biomasse pour la cogénéra30 % Énergie éolienne tion, explique-t-il. Et, pour le reste, importer 27 % depuis des pays où il y a le plus de chances Incinération d’avoir du renouvelable. » de déchets fraction Donc si les efforts pour garantir une élecrenouvelable 5 % tricité verte au niveau de la production natioGaz naturel 20 % nale sont indéniables, l’avenir dépendra 18 % Biomasse largement du succès de la transition dans les 15 % Énergie solaire pays voisins, en particulier l’Allemagne. Mais 13 % la lutte contre la crise climatique et environÉnergie hydroélectrique nementale est ainsi : chacun doit y contribuer Incinération 10 % de déchets Biogaz 10 % à son niveau, mais le succès ne sera possible fraction 7 % que si l’effort est collectif. non renouvelable

Photo

Matic Zorman (archives)

« Une éolienne d’aujourd’hui en remplace trois ou quatre d’il y a 10 ou 15 ans, et elles sont beaucoup plus silencieuses. »

Source

ILR

5 %

0

Auteur PIERRE PAILLER

JANVIER 2021

79


2 Le rôle des entreprises

Les entreprises luxem­ bourgeoises ont un rôle important à jouer dans la transition énergétique du pays. Le changement est sans doute trop lent, mais le mouvement est lancé. Il vise à la fois la production verte et l’efficacité énergétique. En 2019, les entreprises luxembourgeoises ont consommé 5.500 térawattheures d’électricité. Un volume d’électrons qui représente 85 % de la consommation nationale (6,45 TWh). À elle seule, la grande industrie absorbe 3,75 TWh. C’est dire l’importance de trouver des solutions efficaces pour modifier leur mix énergétique, mais aussi de les pousser à adopter de nouvelles technologies moins voraces en énergie. Ces statistiques sont toutefois à préciser : le groupe ArcelorMittal représente, à lui seul, 25 % de l’électricité consommée dans le pays. Une fois et demie la quantité nécessaire à l’ensemble des ménages. Le leader mondial de la sidérurgie est conscient de ses besoins et met en place des mesures pour tenter de les réduire. En octobre 2019, il a ainsi signé un accord sur cinq ans avec le Luxembourg Institute of Science and Technology (List) pour travailler conjointement sur la recherche et le développement de projets et de services innovants dans les domaines de l’efficacité énergétique et de l’utilisation responsable des ressources. Des ­projets sont aussi envisagés dans la récupération de chaleur et la production d’électricité à partir de la chaleur excédentaire de ses fours. Autre manière de participer aux efforts vers la transition énergétique du pays, le sidérurgiste a passé un accord avec Enovos Luxembourg pour lui assurer la location d’un bassin de refroidissement sur son site de Differdange. Étalé sur une surface de trois hectares, il ­permettra l’installation, par le fournisseur et producteur d’énergie luxembourgeois, d’une vaste plateforme flottante de panneaux photovoltaïques. « C’est une opération intéressante dans la mesure où ce bassin, qui servait aux procédés de refroidissement de l’usine, permettra désormais de produire de l’électricité verte », observe Anouk Hilger, head of renewable energies chez Enovos Luxembourg. Elle verra le jour en 2021. 80

JANVIER 2021

Changer le cœur du réacteur

Énergies renouvelables d’Enovos. En 2021, nous projetons d ­ ’installer 20 MW. » Pour les entreprises, le choix est double : soit elles louent la surface – toiture, terrain, étang – à l’énergéticien, qui investit à 100 % dans l’installation et prend en charge la gestion ; soit elles co-investissent tout en laissant à ­Enovos la gestion du parc. Quant à l’électricité produite, elle est la plupart du temps réinjectée dans le réseau pour des raisons de rentabilité. Mais une modification prochaine du système de taxation en place rendra plus intéressante ­l’injection des électrons localement produits dans le circuit de l’entreprise.

Surfaces contre mégawatts Pour la division Énergies renouvelables du principal groupe énergétique du pays, cette manière de collaborer avec les entreprises est au cœur de sa stratégie pour la production d’électricité à partir de l’énergie solaire. L’exemple de la ­collaboration avec le groupe de distribution Cactus est bien connu. L’enseigne recense près Efficacité énergétique de 11.000 panneaux photovoltaïques placés sur Ça, c’est la face visible des efforts effectués les toitures de quatre supermarchés et de sa par les entreprises. Mais de plus en plus de centrale logistique de Windhof. Des installa- responsables sont également conscients que tions qui représentent l’équivalent de la consom- des changements dans les installations ou les mation de 630 maisons unifamiliales, selon les technologies de production peuvent permettre statistiques du groupe. des économies d’énergie et, de là, des réduc« Nous observons un intérêt croissant de la tions des dépenses. Mais pour y parvenir, il part des entreprises pour des investissements de faut évidemment investir. « Les actions les plus ce type, note Mme Hilger. Elles sont aujourd’hui importantes se font au niveau de l’éclairage des bien conscientes du fait que de telles réalisations bâtiments, confirme Laurent Magi, responsont possibles dès que l’on possède une certaine sable du département Efficacité énergétique surface. Sur de nouvelles constructions, les struc- chez Enovos. Depuis cinq ans, beaucoup ­ ’entreprises ont investi dans les LED, ce qui tures nécessaires pour accueillir des panneaux d photovoltaïques sont d’ailleurs désormais inté- permet des économies de plus de 50 %. » Une fois opérée cette transformation relatigrées dès la phase de conception. » Outre Cactus, Enovos affiche également des réalisations de vement simple, et pour laquelle des primes intéce type avec RTL Group, les logisticiens Arthur ressantes peuvent être octroyées, les responsables Welter et Kuehne + Nagel, la boulangerie d’entreprise envisagent alors de s’attaquer à industrielle Panelux Fischer, Luxtram ou l’amélioration de l’outil, d’un point de vue énerencore le centre de tri de Post Luxembourg gétique. Un processus qui demandera plus de à Bettembourg. « Sur l’année 2019, nous avons temps, mais qui connaît un certain intérêt, ­surtout développé des installations photovoltaïques de la part des entreprises de plus grande taille. pour un total de 14 MW, précise la ­responsable « Il se passe des mouvements intéressants au niveau du pays, note encore Laurent Magi. Rien que chez Enovos, nous avons pu dégager des é­ conomies d’énergie équivalentes à 130 ­gigawattheures sur l’année 2019. » Un chiffre qui englobe le ­marché des particuliers, mais la part des économies ­réalisées en entreprises est cependant d’environ 100 GWh. Ce n’est pas rien. La transition énergétique n’est donc plus seulement un objectif vague et lointain dans le monde des entreprises. Certaines ne sont évidemment pas – pas encore ! – prêtes à considérer les économies d’énergie comme un investissement essentiel, mais l’accord de Paris sur le climat (2015) a quand même fait Au Luxembourg, 212 clients consomment évoluer les mentalités dans la bonne direcplus de 2 GWh d’électricité par an. Ces clients tion. Le tout est de comprendre que, au final, industriels représentent à eux seuls près de 60 % de la consommation du pays. tout le monde se retrouve gagnant.

212

Mais le sidérurgiste ArcelorMittal, avec 25% de la consommation totale nationale, y est évidemment pour quelque chose.

Auteur JEAN-MICHEL LALIEU



Enjeux Énergies

1

5.000 t Sudcal économise 1,6 million de litres de mazout par an et évite l’envoi de 5.000 tonnes de CO2 dans l’atmosphère.

La Philharmonie s’éclaire à l’énergie solaire La culture passe au vert. À l’été 2018, la Rockhal s’est équipée de 2.300 panneaux photovoltaïques. Depuis, la salle de concert d’Esch-Belval peut assurer 60 % de ses besoins en électricité grâce au soleil. Deux ans plus tard, c’est au tour de la Philharmonie. Depuis le mois d’août, l’État investit dans l’installation de panneaux sur le toit du joyau architectural du Kirchberg. « Nous disposons d’une puissance maximale de 111 kW peak, explique Laurent Watgen, son directeur technique. Cela équivaut à l’éclairage du plafond acoustique qui surplombe la scène principale. » Sauf que l’essentiel de l’énergie est produit en journée alors que la salle fonctionne plutôt en soirée. Une partie de l’énergie produite est donc réinjectée dans le réseau.

111 kW

L’électricité des panneaux photovoltaïques installés sur la toiture de la Philharmonie est en partie réinjectée dans le réseau.

3

Solarwind cumule les sources renouvelables

2

Les fumées d’ArcelorMittal pour chauffer Belval

À Belval, c’est depuis juillet 2018 qu’ArcelorMittal alimente le réseau de chaleur de Sudcal, qui fournit en chaleur le site universitaire. Pour ce faire, un récupérateur de chaleur a été installé entre le four et les cheminées du site de production de palplanches tout proche du sidérurgiste. La chaleur du four de fonte du métal, qui est de 450 degrés à la sortie, est mise en contact avec le circuit d’eau via un échangeur. Simple mais efficace. Le système permet à Sudcal d’économiser 1,6 million de litres de mazout par an et donc d’éviter 3 le rejet dans l’atmosphère de 5.000 tonnes de gaz Progrès à effet de serre.

La transition énergétique en pratique

4

Auteur Depuis 2012, les entreprises de JEAN-MICHEL LALIEU services ont le choix de s’installer dans un bâtiment neutre en émissions Kiowatt refroidit le data de CO2. L’immeuble Solarwind, conçu par center de LuxConnect PROgroup et situé au sein de l’Ecoparc Windhof, À Bissen, le data center DC 2 de LuxConnect, qui propose en effet le recours à l’ensemble des énergies accueillera le supercalculateur Meluxina au cours du renouvelables disponibles : le soleil grâce à l’implandeuxième trimestre 2021, est intégré dans un modèle d’économie circulaire avec l’entreprise Kiowatt. Son voisin, tation de panneaux photovoltaïques en façade, le producteur de pellets, dispose en effet d’une centrale de cogévent via des éoliennes urbaines, la biomasse par nération qui lui permet de produire de l’électricité en brûlant des un chauffage à pellets, la géothermie, et l’eau bois de rebut et en faisant passer la vapeur produite à haute presvia une climatisation adiabatique. L’éclairage sion dans une turbine. À la sortie, la chaleur n’est pas perdue. Elle sert, entre autres, à refroidir le DC 2 pour lui permettre de mainteest également régulé grâce à une sonde de nir une température de douze degrés. Comment ? « Nous utilisons luminosité. Un bâtiment modèle pour un phénomène inverse du frigidaire, qui extrait la chaleur pour développer l’efficience énergétique créer du froid. Grâce à un absorbeur, la chaleur en vient, ici, à produire du froid, que nous récupérons pour assurer le maindans les autres surfaces tien de la température dans l’ensemble de notre bâtiment », de bureaux. explique Roger Lampach, CEO de LuxConnect.

Ce système, en place depuis le milieu de la décennie, fonctionne sept à huit mois par an. Pour le reste de l’année, le centre de données utilise la technique du free cooling, qui lui permet d’assurer ses besoins en tirant profit de l’air ambiant plus froid.

82

JANVIER 2021


We give you the energy You write the future

Ensemble vers la transition énergétique Nous avons tous un rôle à jouer. Générations actuelles, générations futures, nous sommes tous concernés par la transition énergétique. Chez Enovos, nous soutenons vos efforts du quotidien en vous fournissant l’énergie la plus verte possible. Ensemble, construisons un avenir durable. Energy for today. Caring for tomorrow.


4 Tarifs

Dans quelle mesure le coût de l’électricité produite à base d’énergies renouvelables a-t-il diminué ? Par exemple, l’éolien en mer coûtait, il y a 10 ou 15 ans, 15 centimes par kW. Désormais, on trouve des appels d’offres entre 4 et 6 centimes. Toujours dans l’éolien, l’État essaie de garder un prix garanti et des primes à l’investissement pour permettre un retour sur investissement honnête. Et le tarif du solaire aussi a diminué. Donc il n’y a plus aucune raison économique de ne pas accélérer le déploiement des énergies renouvelables. Quels ont été les efforts effectués au niveau du photovoltaïque ? Nous avons augmenté les prix garantis pour les petites installations et pour les coopératives. 84

JANVIER 2021

La compétitivité des entreprises installées au Luxembourg ne risque-t-elle pas d’être pénalisée ? Les entreprises au Luxembourg ont un prix électrique très compétitif, parce qu’elles ont accès à ce qu’on appelle le tarif C, qui est un tarif plus avantageux pour les clients industriels. Par conséquent, ces derniers financent en revanche moins les énergies renouvelables que, par exemple, un particulier. Au niveau de l’électricité, il n’y a donc pas de problème de compétitivité pour les industriels luxembourgeois. Sur ce point, nous sommes vraiment parmi les meilleurs en Europe. Quelle part de la consommation finale d’élec­ tricité représente l’industrie dans le pays ? Il faut rappeler que nous sommes un pays très industrialisé. Or, ArcelorMittal, qui s’est largement converti à l’électrique, représente à lui seul plus de 40 % de la demande d’électricité du pays. En comparaison, l’ensemble des ménages du pays ne représentent même pas 20 % de la demande d’électricité. Ce qui est aussi atypique au Luxembourg, c’est l’importance du secteur tertiaire avec la présence de la place financière. Donc, par rapport au nombre d’habitants, nous avons plus d’industries – et c’est très bien –, plus de tertiaire et, par conséquent, une demande d’électricité qui est proportionnellement plus élevée que dans d’autres pays. Donc, au vu de leur consommation, inciter les entreprises à réaliser leur transition énergétique est indispensable.

Que conseillez-vous aux entreprises qui veulent opérer leur transition énergétique ? Celles qui ne l’ont pas encore fait doivent contacter Energieagence. C’est là où il y a le plus de compétences pour organiser cela. Mais si, dans le pays, nous fonctionnons déjà très bien sur tout ce qui est consommation énergétique et processus de production, la prochaine étape pour la transition énergétique des entreprises, c’est le chantier « zero-carbon logistic », sur la base de l’électromobilité ou de l’hydrogène vert, pour les entreprises pour lesquelles la facture carburant et l’empreinte carbone du transport sont élevées. Et la bonne nouvelle, c’est qu’il y a une démarche proactive de la part des acteurs de la logistique, qui sont venus de leur propre initiative me contacter. Les discussions sont en cours et nous travaillons désormais ensemble pour accélérer cela. Est-ce que vous êtes confiant par rapport à la transition énergétique ? Ce qui nous manquait, c’est le consensus international pour bouger rapidement sur le changement climatique. Et le fait qu’on ait remplacé un climatosceptique aux États-Unis par Joe Biden et sa nouvelle équipe, ça, c’est génial. Désormais, l’Europe, les États-Unis et la Chine sont tous engagés sur la transition énergétique et sur le climat. Et Joe Biden vient de nommer John Kerry (en qualité de représentant spécial pour le climat, ndlr), qui est, comme je le dis toujours, motivé comme Carole Dieschbourg (Déi Gréng) et moi-même pour avancer, mais avec beaucoup plus d’influence politique que nous. Donc c’est un très bon message ! Auteur PIERRE PAILLER

Matic Zorman (Archives)

La volonté d’aller vers de l’électricité produite à partir d’énergies renouvelables n’augmente-t-elle pas le coût de l’électricité pour les Luxembourgeois ? C’est une discussion très complexe. Car le charbon, par exemple, n’a jamais payé sa pollution. 20, 25 ou 30 euros par tonne, ça ne paie pas les dommages faits au climat. Il faudrait des coûts de 100, voire 150 euros par tonne. Et, à ce momentlà, le renouvelable serait beaucoup moins cher par rapport au charbon. Et c’est la même chose pour le nucléaire, puisqu’il ne paie ni l’assurance en cas d’accident, ni le démantèlement, ni la gestion des déchets. Donc, selon les études qui ont été faites, une fois l’ensemble des coûts indirects payés, les énergies renouvelables sont aujourd’hui déjà compétitives. Et même moins chères que les autres. D’autant plus que leur coût diminue…

Et, alors qu’avant il n’y avait un prix garanti au-delà de 30 kW installés que pour les coopératives, nous avons aussi facilité les investissements dans la catégorie de 30 kW à 200 kW pour les entreprises et les agriculteurs. Nous faisons aussi des appels d’offres réguliers pour les grandes installations. Nous avons lancé le précédent début octobre, dont les résultats tomberont jusqu’en mars prochain. Et les très bons succès sur le solaire, avec presque 20 MW de plus l’année dernière, contre en moyenne 5 MW sur les années précédentes, montrent que ces instruments portent leurs fruits.

Quels sont les instruments mis en place ? Une soixantaine d’entreprises installées au Luxembourg font partie de ce qu’on appelle l’accord volontaire. C’est un accord qui est une contrepartie au tarif C et au fait qu’ils ont des tarifs en électricité plus favorables que les particuliers. Cet accord les oblige à prendre des mesures d’efficacité énergétique. Et la bonne nouvelle, c’est que les industriels luxembourgeois jouent le jeu. C’est aussi dû au fait que les revendeurs d’électricité sont obligés de faire des efforts d’efficacité énergétique. Donc on a un mariage entre les savoir-faire des fournisseurs d’électricité de type Enovos, Eida ou autres, qui se réunissent avec des industriels pour changer l’éclairage, faire des moteurs et des systèmes de ventilation plus efficients, etc.

Photo

La transition vers une électricité issue d’une production à base d’énergies renouvelables ne pénalise pas la compétitivité des entreprises luxembour­ geoises, selon le ministre de l’Énergie, Claude Turmes (Déi Gréng). La conséquence de tarifs à la baisse et d’instruments garantissant des prix abordables.

« Les énergies renouvelables sont déjà com­ pétitives »



BRAND VOICE

Métrologie

Un service à la mesure du Luxembourg Contenu sponsorisé par ILNAS

Disposer d’indicateurs de mesure fiables est un enjeu capital pour un grand nombre d’acteurs économiques au Luxembourg. Pour répondre à ces besoins, les nouveaux laboratoires de l’ILNAS offrent des services d’étalonnage et de vérification des instruments de mesure, reconnus au niveau européen et international. Si le mot « métrologie » peut sembler obscur, sa définition est en réalité très simple : c’est la science de la mesure et de ses applications. Une discipline très ancienne dont les premières traces remontent à la Mésopotamie et que l’on enseigne aujourd’hui dans les écoles techniques, d’ingénieurs ou à l’université. Cette science est dite transversale car elle concerne de nombreux domaines et est liée à de nombreuses technologies. On peut même dire qu’elle est omniprésente dans nos vies quotidiennes. Une science de la mesure Dans la mesure où, comme vous l’aurez compris, la métrologie a, entre autres, trait à la mesure de la masse, de la longueur ou des quantités, les acteurs éco­nomiques qui y ont recours sont nombreux. Pour construire une route ou un bâtiment, pour vendre des biens solides ou liquides, la mesure au sens large est indispensable. Les applications sont innombrables, il suffit

86

JANVIER 2021

de s’attarder sur la construction d’une maison pour bien s’en rendre compte : mesure en mètres pour la structure, mesure en kelvin pour l’isolation thermique et la dispersion de chaleur, mesure en décibels pour l’isolation phonique, etc. Les réglementations à ce sujet sont strictes et les fabricants sont donc tenus de proposer des matériaux éprouvés selon des standards de mesure précis. Ces standards sont raccordés à ce que l’on appelle des étalons primaires, dans les laboratoires de métrologie. Les étalons dits primaires matérialisent les 7 unités du système international (le kilogramme / le mètre / la seconde / l’ampère / le kelvin / la mole / la candela), d’où dérivent toutes les autres unités secondaires, donc. Évidemment, les outils impliqués sont très précis, comme les lasers qui matérialisent les longueurs. Un acteur essentiel L’ILNAS est une administration publique sous la tutelle du Ministre de l’Économie qui est,

entre autres, l’Institut national de métrologie (INM) en charge de toutes les questions relatives aux trois domaines reconnus de la métrologie : légale, industrielle et scientifique. Précisons qu’avant la loi de 2014 relative à l’ILNAS, aucune infrastructure nationale de métrologie regroupant ces trois domaines n’existait au Luxembourg. Il existait bien la métrologie légale, qui s’applique à tous les instruments réglementés, comme les balances dans les supermarchés par exemple. La mission principale de ce service consiste à la vérification des instruments de mesure utilisés dans tous les échanges commerciaux, afin d’en assurer la loyauté. Mais la métrologie industrielle et scientifique, en revanche, était absente. Il n’y avait pas d’étalons nationaux, de laboratoires nationaux auxquels on pouvait se fier et qui permettaient de faire le lien avec le système de métrologie en place au niveau mondial, ce qui pénalisait fortement les professionnels, les industriels et les laboratoires publics ou privés. Les acteurs économiques luxembourgeois devaient donc s’adresser à l’étranger, la plupart du temps dans les pays limitrophes. C’est donc pour répondre à une demande forte du marché, pour pallier ces carences et apporter un support nécessaire au développement et à la compétitivité de ses entreprises, que le Grand-Duché de Luxembourg a décidé de confier à l’ILNAS la mission de développement d’une infrastructure nationale adaptée. Une infrastructure solide Aujourd’hui, les laboratoires de métrologie sont construits, certains sont équipés, deux d’entre eux sont déjà accrédités. Les premiers services sont à présent disponibles aux entreprises et couvrent les grandeurs des masses & pesage et de temps & fréquence, fréquemment utilisées dans le circuit économique pour le

«  Les laboratoires de l’ILNAS offrent des services d’étalonnage et de vérification d’instruments de mesure. » commerce, les industries, les laboratoires de santé, les universités et la recherche, l’environnement, et bien d’autres secteurs. Le second laboratoire propose les services de temps & fréquence, garantit le lien avec le temps atomique international et fournit des services d’étalonnage des fréquences dans une gamme de 1 Hz à 40 GHz, pour un grand nombre d’instruments utilisés dans les secteurs des télécommunications terrestres ou par satellite, les radiocommunications, les équipements radio­ électriques, etc. Il propose aussi un service de synchronisation d’horloges professionnelles aux acteurs du secteur financier. Deux autres laboratoires sont en cours de développement et proposeront bientôt des services d’étalonnage dans les domaines des températures et des grandeurs électriques. Ces nouveaux laboratoires de l’ILNAS offrent donc des services d’étalonnage et de vérification d’instruments de mesure facilement accessibles, couverts par la garantie d’un service de l’État, d’une fiabilité et d’une compétence reconnues par leurs pairs européens et internationaux.

s vez plu site : Retrou le r u ns s rmatio d’info e.

it l-qual portai fr . w w w .lu/ public


SERVICES FOURNIS PAR LES LABORATOIRES D’ÉTALONNAGES DE L’ILNAS

ÉTALONNAGES TEMPS & FRÉQUENCE

ÉTALONNAGE DE MASSES - Étalons de masse selon les classes définies par l’OIML R111 ;

- Compteurs et Fréquencemètres ;

- Disques cylindriques et masses à fente ;

- Générateurs synthétisés, basses et hautes fréquences ;

- Délivrance de certificats d’étalonnages avec constats de vérification selon les EMT définies par l’OIML R111-1.

- Générateurs d’intervalles de temps ; - Chronomètres et minuteries ; - Tachymètres optiques ; - Horloges locales ou distantes.

ÉTALONNAGE D’INSTRUMENTS DE PESAGE - Balances réglementées selon les classes définies par l’OIML R76-1 ; - Balances de précision et balances de laboratoire ;

SERVICE DE SYNCHRONISATION NTP DES HORLOGES PROFESSIONNELLES Avantages pour l’utilisateur : - Connexion authentifiée ; - Synchronisation précise et fiable ; - Garantie de la traçabilité à UTC(LUX) par connexion directe au serveur national ; - Délivrance d’un certificat traçable à UTC(LUX) ; - Monitoring constant de la synchronisation.

- Pèse-personnes ; - Prestations sur site ; - Délivrance de certificats d’étalonnages avec constats de vérification selon les EMT définies par l’utilisateur.

www.portail-qualite.lu

Les laboratoires d’étalonnages de l’ILNAS disposent d’un système qualité conforme à la norme ISO/IEC 17025:2017. Les certificats d’étalonnages et constats de vérification émis répondent aux exigences métrologiques internationales et garantissent la traçabilité au Système international d’unités (SI). Le détail des portées d’accréditation de nos laboratoires peut être consulté sur le site de l’OLAS.

ILNAS, Institut Luxembourgeois de la Normalisation, de l‘Accréditation, de la Sécurité et qualité des produits et services INSTITUT NATIONAL DE MÉTROLOGIE Southlane Tower I · 1, avenue du Swing · L-4367 Belvaux · Tél. : (+352) 247 743 - 84 · E-mail : clients.labo@ilnas.etat.lu


Portfolio Anna @annagurska_

Personal blog – Photographer – Illustrator / Artist 1.277 posts – 1.425 followers – 711 following

88

JANVIER 2021


Anna Katina aka Anna Ze Monkey @annaktina Digital creator – Photographer – Digital entrepreneur Travel fashion blogger – Hotel restaurant food tester 916 posts – 11,2K followers – 2.052 following

Alors que les regards sont tournés vers le classement des décideurs économiques les plus influents, ailleurs, dans un monde parallèle, l’influence sur les réseaux sociaux continue. Sur Instagram, le réseau social où se met­tent en scène les beaux moments de la vie, ces 10 micro-blogueurs ont réussi à attirer notre attention pour une raison ou pour une autre. Si, dans le monde du marketing, on parle surtout de KOL (key opinion leaders), nous vous présentons 10 LOL (local opinion leaders) avec un nombre de followers qui va de moins de 2.000 à plus de 225.000. À titre de comparaison, 46.400 personnes ont choisi de suivre Xavier Bettel (@xavier.bettel), 116.000 Bob Jungels (@bobjungels) et 884 Jean-Claude Juncker (@jeanclaudejuncker.official). Sans oublier l’artiste Benjamin Lasnier, né au Luxembourg en 1999, suivi, quant à lui, par 753.000 personnes. Les données relatives aux posts / followers / following datent du 8 décembre 2020.

JANVIER 2021

89


Jeff Schuh Photo

Melody @melody_funck

Community – Beauty – Fashion – Inspo 286 posts – 11,7K followers – 663 following

90

JANVIER 2021


Olivier Gerges Photo

Anna Roslily @annaroslily

Digital creator – Luxembourg – #maximalism – FASHUN 4EVER 1.013 posts – 16,6K followers – 629 following

JANVIER 2021

91


@r_oss Photo

__CALL ME JENN @jennboistelle

Entrepreneur – Founder @golden__rule & Consultante Creative director @wandertea – Formatrice réseaux sociaux 641 posts – 22K followers – 709 following

92

JANVIER 2021


LOUVE @thelouvestory

Blogger – Your potential is endless – Go do what you were created to do 919 posts – 24,3K followers – 1.327 following

JANVIER 2021

93


Anna @aso_photography_luxembourg Photo

Sin @fiftyshadesofsin

Digital creator – Social media specialist – Hypnotherapist 3.275 posts – 42,2K followers – 5.791 following

94

JANVIER 2021


S T E P H A N E @rodriguessteph

Digital creator – Creative director – Model – Photographer 1.508 posts – 61,9K followers – 999 following

JANVIER 2021

95


Stéphane Rodrigues Photo

Jade @jade_leboeuf

Public figure – Fashion – Beauty – Travel 1.000 posts – 110K followers – 848 following

96

JANVIER 2021


Ram Bherwani Photo

Niharica Raizada @official_niharica_raizada

Artist – India taught me patience, Luxembourg taught me diversity 559 posts – 225K followers – 1.635 following

JANVIER 2021

97


Bienvenue au Club ! 98

Business club

Merci ! La Saison 12 touche à sa fin et avec elle vient le temps des remerciements. Merci avant tout aux près de 19.000 membres et invités qui ont réservé des billets pour un de nos événements. Nos équipes ont pris un plaisir fou à se réinventer et à continuer d’être à vos côtés au fur et à mesure des évolutions de l’année. Merci également à l’ensemble des orateurs et formateurs qui nous ont permis une program­ mation diverse et de qualité. Ensemble, vous avez contribué au succès du Paperjam Club, à la richesse des rencontres, des découvertes et du networking. La saison à venir sera celle du déploiement du New Deal et sera marquée par la thématique de la résilience et du recovery, que vous retrouverez en fil rouge dès le 14 janvier avec une table ronde qui y sera consacrée et les Paperjam Recovery Awards en point d’orgue en décembre. Nous vous accueillerons toujours plus et toujours mieux avec plus de 100 jours d’événe­ ments au programme, intégrant à la fois des événements physiques et en digital.

JULIEN DELPY Director Paperjam Club

JANVIER 2021

1

2

Inspire Venez écouter des experts, décideurs et influenceurs locaux ou internationaux s’exprimer sur des sujets d’actualité variés. Qu’il s’agisse de 10×6, tables rondes, débats ou encore de keynotes, ces rendez-vous vous proposeront une dose d’inspiration pour penser à votre business de demain. Des rendez-vous suivis d’un cocktail dînatoire propice aux échanges et au networking.

Learn Offrez à vos collaborateurs un pro­ gramme de formations annuel. La Paperjam Academy est un centre de formation continue agréé par l’État offrant un portfolio ambitieux. Un large choix qui se décline par secteur, métier ou de manière transversale, proposé dans des domaines-clés avec notamment 500 heures de formation dispensées sur neuf journées par les experts membres du Club.


Le Club en chiffres

Engage Encouragez l’intégration de vos collaborateurs expatriés au Luxembourg en les faisant participer à nos événements dédiés : Delano lives Live et et Let’s Let’s Taste. taste. Le meilleur moyen de rencontrer la communauté des résidents étrangers au Luxembourg ! Créez de la valeur pour vos employés grâce aux événements événements du du Club. Club

1.300 SOCIÉTÉS

C’est le nombre de sociétés qui composent le club d’affaires le plus important du Luxembourg

18.000 PERSONNES

Jan Hanrion

C’est le nombre de personnes qui font partie de la communauté active du Paperjam Club et avec lesquelles vous aurez le potentiel d’interagir.

Photos

383

ÉVÉNEMENTS

Événements physiques et digitaux. Entre conférences, formations, networking et workshops, ce sont presque 400 événements par an auxquels vous pouvez participer.

500 HEURES

COMMENT PARTICIPER AUX ÉVÉNEMENTS DU PAPERJAM CLUB ?

Network Rejoignez les 1.300 sociétés membres du Paperjam Club et développez votre réseau. Générez de nouvelles opportunités d’affaires dans un cadre convivial et informel avec nos formats Networking Circles, Déjeuners Carrousel, CEO Cocktails ou encore les visites Dans les coulisses… Pour joindre l’utile à l’agréable !

Heures de formation par an qui couvriront hard skills et soft skills, et qui créeront une valeur supplémentaire pour vos employés.

Vous êtes déjà membre Il vous suffit de vous rendre sur notre site web paperjam.lu, dans la section Club afin de trouver l’événement auquel vous souhaitez participer. Remplissez le formulaire d’inscription en bas de page pour vous inscrire à nos événements physiques ou digitaux.

Vous n’êtes pas encore membre Il vous suffit de contacter l’équipe du Paperjam Club par e-mail via club@paperjam.lu, qui vous mettra en relation avec l’un de nos chargés de compte pour vous faire rentrer dans le plus grand business club du Luxembourg.

4 3

1 2 3 4

Daniel Eischen (Concept Factory)  Nathalie Moreau (Luxcontrol)  Nasir Zubairi (Lhoft)  Marc Hengen (ACA)

JANVIER 2021

99


Ne manquez pas

Business Club Décembre

Jeudi 14 janvier

Jeudi 28 janvier

CLUB TALK

Table ronde Luxembourg Recovery

Le thème de la résilience et du recovery de l’économie du Grand-Duché sera au centre de la première table ronde de l’année. Un sujet au cœur de l’actualité et du quotidien de nombreuses entreprises décliné au travers des expériences de quatre intervenants : Carlo Thelen (Chambre de commerce du Luxembourg), Sasha Baillie (Luxinnovation), Pierre Ahlborn (Banque de Luxembourg) et Jean-Marc Ueberecken (Arendt & Medernach). PROGRAMME 18:30 – 22:30 Livestream 10�6

Sales & Marketing: 10 omnicanal strategies

Adoptez le flou. Les silos ont leur place dans les exploitations agricoles. Après le retail, d’autres secteurs sont touchés par la vague de l’omnicanal. Si la complémentarité des différents canaux paraît primordiale, beaucoup d’acteurs sont encore coincés dans leur réflexion centrée sur leur canal d’origine, et leurs organisations en demeurent le reflet. Ce 10�6 vous présentera 10 stratégies omnicanales répondant aux nouveaux besoins d’aujourd’hui. PROGRAMME 18:30 – 22:30 Livestream

Jeudi 11 février CLUB TALK

Leadership, décider en temps de crise

La décision est précédée de phases incontournables soumises à l’impact de biais cognitifs qui sont autant de pièges prêts à se refermer sur le décideur. Maîtriser le processus est une chose, mais le vivre en est une autre. Patrick Desjardins développera les différentes caractéristiques de la prise de décision en situation de crise, les méthodes d’application ainsi que les obstacles rencontrés et les possibles solutions à appliquer. PROGRAMME 18:30 – 22:30 Livestream

100

JANVIER 2021

Pour vous inscrire, rendez-vous sur le site du Paperjam Club : club.paperjam.lu


Boost and protect your exports The one stop-shop of the Luxembourg Government that offers financial support for exploring new markets as well as insurance solutions for international trade and investment risks.

www.odl.lu


Le programme

Business Club Janvier / Février

Mercredi 6 janvier

Mardi 26 janvier

Mardi 9 février

Breakfast Nouveaux Membres

Journée de workshops

HORAIRE 09:00 – 09:45 Livestream Jeudi 28 janvier

HORAIRE 09:30 – 17:15 LIEU Abbaye de Neumünster Mercredi 10 février

Déjeuner Carrousel HORAIRE 12:00 – 14:00 LIEU À venir Jeudi 11 février

WEBINAR

Social selling

CLUB TALK

Leadership, décider en temps de crise

HORAIRE 13:30 – 14:30 Livestream Mercredi 13 janvier

HORAIRE 18:30 – 22:30

Breakfast Nouveaux Membres

Journée de workshops

HORAIRE 08:15 – 09:30

LIEU Abbaye de Neumünster

HORAIRE 09:30 – 17:15

LIEU À venir Vendredi 12 février

LIEU Novotel Luxembourg Centre 10�6

Jeudi 14 janvier CLUB TALK

Table ronde Luxembourg Recovery

Sales & Marketing: 10 omnicanal strategies HORAIRE 18:30 – 22:30 LIEU Athénée de Luxembourg

HORAIRE 18:30 – 22:30 Livestream LIEU Athénée de Luxembourg

Mardi 2 février

Vendredi 15 janvier

Delano Breakfast Talk HORAIRE 08:15 – 09:30 LIEU À venir

Breakfast Nouveaux Membres HORAIRE 08:15 – 09:30

Networking Circle

LIEU Novotel Luxembourg Centre

HORAIRE 18:30 – 21:30

Mercredi 17 février

LIEU À venir Mercredi 3 février WEBINAR

Déjeuner Carrousel HORAIRE 12:00 – 14:00 LIEU À venir

WEBINAR

Légal HORAIRE 13:30 – 14:30 Livestream

Finance & Comptabilité HORAIRE 13:30 – 14:30 Livestream Jeudi 4 février

Mercredi 20 janvier WEBINAR

Lancer un new deal dans vos entreprises HORAIRE 13:30 – 14:30 Livestream

Arendt we live #3 HORAIRE 13:30 – 14:30 Livestream SPONSOR Arendt

Marketing Breakfast HORAIRE 08:15 – 09:30 LIEU Silversquare

102

JANVIER 2021

Pour vous inscrire, rendez-vous sur le site du Paperjam Club : club.paperjam.lu


W H AT W I L L N E X T - GENERATION EVENTS LO OK LIKE?

Technological advances, environmental awareness and changing consumer behaviour are pushing businesses to transform across the event industry. Another layer of complexity was added by the outbreak of COVID-19. To stay ahead of the game, innovation, adaptability, and collaboration are key in responding to disruption. The need for event organisers to come together to connect, exchange knowledge, gain insights and build lasting relationships has therefore never been greater. Whether you are an event coordinator, a member of the event or marketing department, or a start-up with groundbreaking ideas, be sure to get in touch. LET’S SHAPE OUR FUTURE TOGETHER!

JOIN T H E C O N V E R S AT I O N: next-generation@thebox.lu


Flashback « N’hésitez pas à faire savoir que vous êtes compétentes et utilisez les bons leviers et réseaux internes et externes pour accéder aux comités exécutifs qui vous amèneront plus naturellement aux conseils d’administration. » Marie-Jeanne Chèvremont-Lorenzini Independent director & independent advisor

104

JANVIER 2021


Photos

Jan Hanrion, Patricia Pitsch

Retour sur une année pas comme les autres Après un début de saison aussi riche que prometteur, rythmé par un CEO Cocktail inédit mettant en scène Nora Back et Nicolas Buck pour un débat haut en couleur, et des Media Awards, cérémonie incontournable des marcoms du GrandDuché, l’année 2020 a été marquée par un 10×6 Women on board record, tant en termes de participation que de satisfaction des membres. La première partie de l’année vit aussi l’apparition d’un nouveau format avec le « déjeuner-conférence », qui accueillit pour sa première édition Taina Bofferding, ministre de l’Intérieur et de l’Égalité entre les femmes et les hommes. Le chamboulement du mois de mars poussa ensuite le Club à évoluer et à saisir cette opportunité de redessiner une grande partie de son concept avec une offre digitale. Les membres purent participer à plus de 90 webinars afin de continuer à se former et rebondir face à cette situation particulière grâce aux conseils d’experts variés. Une occasion de collaborer davantage avec la rédaction au travers du lancement des Paperjam Live Chats, avec pour point d’orgue l’interview exclusive de Xavier Bettel menée par Nathalie Reuter, qui sut rassurer nos membres et répondre à leurs interrogations. Les formats phares du Club, 10×6 et Club Talks ne furent pas en reste, et furent réinventés sous une formule « phygitale », réunissant chaque expert sur place pour une audience virtuelle concernant les 10×6 Finance, Architecture ou encore Innovation. L’évolution sanitaire nous ramena à du full digital pour notre dernier 10×6 de l’année portant sur les smart factories, qui fut organisé cette fois-ci directement entre les murs de Maison Moderne, tout comme le Top 100 que vous avez pu voir au travers de votre écran. C’est une nouvelle Saison qui commence en 2021 et c’est avec optimisme que nous espérons vous revoir en physique sur nos différents formats. Plus de photos sur paperjam.lu

“F4A is not only a brand, not only the B2C side. We leverage our network and use our environment. Thanks to this both combination we can enter a growing scaleability of our business and actually use growth hacking to the maximum.” Ilana Devillers F4A

JANVIER 2021

105


Ma maison

2 3

1

Depuis 17 ans, Claudine Arendt habite à Walferdange une ancienne ferme qui accueille, en plus d’une famille élargie, des œuvres d’art. « Cette maison se trouvait sur le terrain à côté de chez mes grands-parents. Un jour, nous avons eu l’opportunité de pouvoir l’acheter. Aujourd’hui, mon frère habite dans la maison de famille et moi ici », explique Claudine Arendt. Mais la maison était en très mauvais état. Par ailleurs, le terrain de la propriété se situe dans une zone verte protégée. Aussi, le choix d’une reconstruction, mais qui conserve le carac-

tère authentique de l’ancienne bâtisse, est fait. Aujourd’hui, elle y vit avec ses deux grands enfants et leurs partenaires. « Avec cette maison, je développe mon côté créatif », explique Claudine Arendt, qui a fait des études en fashion design et marketing et qui est désormais institutrice. « J’ai toujours été passionnée par l’art et le design, et cela se retrouve dans ma maison. » En effet, partout sont accrochées des œuvres d’art, dont beaucoup réalisées par des artistes luxembourgeois ou ayant exposé au Luxembourg. Un soutien aux artistes, qu’elle apprécie et qu’elle n’hésite pas à accueillir chez elle quand l’occasion se présente.

Auteur CÉLINE COUBRAY Photos ANDRÉS LEJONA

ESPRIT ARTISTIQUE 106

JANVIER 2021


4

1 Dans le jardin, l’horizon s’ouvre sur un large panorama et permet de profiter à la fois de la proximité de la maison et d’une vue lointaine. 2 Dans l’ancienne grange, la famille a aménagé un atelier, qui est réguliè­ rement occupé par des artistes qui y trouvent un lieu de travail atypique. 3 La longue table de la salle à manger sert aux grands repas de famille et à accueillir les amis, sous le regard bienveil­ lant d’un chien anthropomorphe. 4 La chambre de Claudine est un havre de quiétude. Les enfants ne s’y trompent pas et retrouvent souvent leur mère ici pour discuter dans cette atmosphère douce et apaisante. 5 Avec son coin chemi­ née, le salon est l’espace où la famille se retrouve en hiver. « En été, nous sommes tout le temps dehors, sur la terrasse, mais le reste de l’année, c’est ici, bien au chaud, que nous aimons être. »

5

À LA FERME JANVIER 2021

107


Mon argent

Avocate de formation, managing partner de PwC Legal, Cindy Arces tire le plus grand profit des aventures de la vie. Avez-vous une devise par rapport à l’argent ? Le temps et les souvenirs sont des choses que l’argent n’achète pas. Pour moi, avoir du temps est ce qu’il y a de plus précieux, et, malheureusement, ça ne s’achète pas. Vous souvenez-vous du montant de votre premier salaire ? Mon premier salaire en tant que stagiaire avocat était de 45.000 LUF (environ 1.100 euros). Ça me permettait tout juste de payer mon loyer, qui, à l’époque, était déjà conséquent au Luxembourg. Quel est le premier « cadeau » que vous vous êtes offert ? Comme ce salaire me permettait de payer mon loyer, il m’a offert l’indépendance, ce qui était très important pour moi. Avez-vous des passions coûteuses ? Les voyages et les bons res­taurants gastronomiques, plus précisément la cuisine gastronomique traditionnelle japonaise. Ça peut coûter cher... Le prix de certaines choses vous dérange-t-il ? Je suis toujours à la recherche d’un niveau de qualité par rapport au prix à payer. Si la qualité est au rendez-vous, ça ne me dérange pas que quelque chose puisse coûter cher. Une dépense qui énerve, mais à laquelle il faut bien se soumettre ? Les amendes pour station­ nement. J’essaie d’y faire attention, mais le risque zéro n’existe pas. Et comme je suis souvent pressée...

Cindy Arces au restaurant Nonbe, à Belval. Elle admet avoir un faible pour la cuisine gastronomique japonaise.

Avez-vous un rêve irréalisable, faute de moyens ? Si j’avais des moyens financiers suffisants, je les engagerais, ainsi que mon énergie, pour développer des innovations disruptives. Je trouve inspirant de voir des entrepreneurs milliardaires tels que Bill Gates ou Elon Musk avoir de grands rêves et investir pour les accomplir. De quel objet ne vous sépareriez-vous jamais ? J’aime les beaux objets, mais je n’y suis pas vraiment attachée. Si je devais en retenir un, ce serait mon smartphone, mais surtout par rapport aux données relatives à ma vie personnelle qu’il me permet de conserver. Les pho­tos de mes enfants, les messages de mes amis, mon carnet d’adresses, mes playlists... Y a-t-il des choses pour lesquelles vous ne regardez pas à la dépense ?

Je suis assez épicurienne, je suis sensible au « bien-manger ». En famille, nous ne regardons pas à la dépense pour des produits de qualité. À quel luxe sacrifiez-vous de l’argent à l’occasion ? Même si je n’en manque pas, je résiste parfois difficilement à un nouveau sac à main ou à une paire de chaussures. Votre dernier « achat plaisir » ? Nous avons emménagé récemment dans un nouveau logement. La période Covid nous a amenés à nous pencher sur le bien-être à la maison. Nous avons donc investi dans du mobilier et l’une ou l’autre toile d’artiste trouvée dans une galerie. Un « coup de folie » que vous ne regrettez pas ? Un tour du monde d’un an en famille en 2012. C’était évidemment coûteux, et nous n’avons

pas eu de revenus pendant un an. Mais c’est impossible de le regretter, vu tout ce que ça nous a apporté. Si vous deviez réduire un poste de dépenses personnelles ? Je suis entrée depuis un certain temps dans la réflexion d’acheter moins de choses inutiles, je fais donc attention aux vêtements. J’en ai suffisamment actuellement. Investissez-vous à titre personnel ? Oui, surtout dans la pierre. L’immobilier me semble être une classe d’actifs plus stable. Derrière cela, on trouve aussi l’idée de la préparation de l’avenir et de la transmission d’un patrimoine.

Auteur JEAN-MICHEL LALIEU Photo ANDRÉS LEJONA

La richesse de l’expérience 108

JANVIER 2021



Ma collection

er l Zimm Pasca ne n io t e collec es de mod c les piè ées 1930. nn des a

La passion des années 1930 110

JANVIER 2021


On connaît le Pascal Zimmer de l’immobilier, avec Unicum, mais il est aussi actif dans le sec­teur de la mode avec la boutique Basics & Bespoke. Une mode qui le passionne et qu’il col­lec­tionne, en particu­ lier celle pour hommes des années 1930. « Je nourris cette passion depuis que je suis très jeune. En tant qu’ancien judoka de haut niveau, j’ai eu la chance de beaucoup voyager et de découvrir différentes modes, divers savoir-faire et techniques. » En autodidacte passionné, Pascal Zimmer a aussi énormément lu de livres sur les codes vestimentaires, l’histoire du costume... « J’aime les habits de qualité, qui prennent une certaine patine avec l’âge. Cela doit être une déformation issue de l’architecture, mais je prête une très grande attention aux proportions, à la coupe et aux matières. C’est pour cela que j’aime le vestiaire mas­ culin anglais des années 1930. » Pourtant, Pascal Zimmer est définitivement un homme de son temps. Son attachement à ces vêtements d’une époque révolue est avant tout une recher­che esthétique, et « parce qu’ils correspondent mieux à ma carrure ». Parmi ses pièces rares, un costume ayant appar­ tenu à Edward VIII, ancien roi d’Angleterre. En plus des costumes, Pascal Zimmer collectionne aussi les chapeaux, les montres à gousset, les gants, les cannes… Un vestiaire qu’il porte au quoti­ dien et dont il prend grand soin. « Il n’y a que les chaussures que j’achète neuves », avoue-t-il.

Auteur CÉLINE COUBRAY Photo ANDRÉS LEJONA

JANVIER 2021

111


BRAND VOICE

Mêler élégance et poésie, tout en réchauffant l’atmosphère et en variant les textures.

Décoration

Personnaliser pour se différencier Contenu sponsorisé par KICHECHEF

Un choix pléthorique Parmi les sociétés les mieux connues dans ce segment 112

JANVIER 2021

de l’aménagement d’intérieur, on trouve Kichechef. Plus que toute autre entreprise, l’enseigne a bien perçu l’évolution des produits et des mentalités. « Nous avons été fondés en 1976 et, à l’époque, la cuisine équipée n’était pas très répandue, explique Marc Hilgert, qui, avec sa sœur Mireille, a succédé à ses parents, Josée et Henri, à la tête de la société. Les catalogues des années 80 faisaient 5 centimètres d’épaisseur. Aujourd’hui, ce sont des briques ! » Depuis cette époque, Kichechef a déjà considérablement évolué. Son installation

à Capellen en 2000 a notamment mis un coup d’accélérateur au développement de la société, qui, au-delà des cuisines, fournit aujourd’hui de très nombreux autres articles d’aménagement intérieur. Une façon de répondre, en un seul endroit, à tous les besoins des clients et des curieux en quête d’idées. Home sweet home Une société familiale comme Kichechef ne peut en effet pas se reposer sur ses lauriers. Depuis 2000, l’entreprise a pris le parti d’offrir à ses clients

Kichechef

En quelques décennies, le visage du commerce a bien changé, au Luxembourg comme ailleurs. Dans un monde où l’information est à portée de main, les clients sont devenus plus exigeants et veulent obtenir des produits uniques, particulièrement lorsqu’il s’agit d’aménager leur maison. Pour les entreprises familiales luxembourgeoises, il est essentiel de s’adapter, voire de se renouveler, pour faire face à ce nouveau contexte.

Photo

Face à une clientèle plus exigeante et mieux informée que jamais, certaines entreprises familiales misent sur l’ambiance et le sur-mesure.


KICHECHEF EN CHIFFRES

des choses dont il n’avait pas forcément idée, et en le conseillant par rapport à ses projets. » Pour le client, c’est un réel moment d’évasion qui est proposé, loin du modèle de la surface commerciale aseptisée. Cette volonté d’inspirer sera aussi visible dans la nouvelle boutique en ligne lancée prochainement par l’enseigne. Complémentaire à l’offre physique de Kichechef,

Table basse Zuiver.

un service et des produits complètement personnalisés, qui leur permettent d’obtenir à chaque fois un résultat unique. « Dès 2003, nous avons investi dans la production de granit afin de pouvoir proposer autre chose que des produits standards à nos clients, poursuit Marc Hilgert. Nous offrons également du sur-mesure pour nos plans de travail en céramique ou composite. Et la démarche est la même pour d’autres produits. » Plus que des produits, Kichechef cherche à présent

«  Il est important de pouvoir guider le client dans ses choix. » Mireille Hilgert

à incarner une certaine ambiance, celle qu’on retrouve dans le cocon de sa maison. « Kichechef est une entreprise familiale, où tout le monde se sent comment à la maison. Et c’est ce que nous voulons que nos clients ressentent également. C’est ce qui explique notre nouvelle baseline : Home Sweet Home », indique Mireille Hilgert.

«  À notre fondation, la cuisine équipée était très peu répandue ! »

Une nouvelle expérience en ligne Pour être en accord avec cette nouvelle identité, le côté chaleureux de Kichechef a d’ailleurs été renforcé dans le magasin de Capellen, qui constitue la plus grande surface dédiée à l’ameublement au Luxembourg et dans la Grande Région. « Notre volonté, dès l’entrée, est d’inspirer le client, souligne Mireille Hilgert. Il est important de pouvoir le guider dans ses choix, en lui proposant

1976

Date de la fondation de Kichechef.

222

Le nombre d’employés que compte la société aujourd’hui. Ils n’étaient que 120 en 2000.

Marc Hilgert

elle proposera, au départ de photos dépeignant certaines ambiances, une série d’articles qui seront livrés en 5 jours par les équipes de l’enseigne elles-mêmes. Cette nouveauté ne constitue toutefois pas un virage vers du 100 % digital. « Notre volonté est de tout faire pour satisfaire le client, et, pour certains projets, le conseil de nos vendeurs, en magasin, est juste indispensable. Mais notre boutique en ligne permet d’aller un peu plus loin, de toucher les jeunes et les expatriés, qui ne connaissent peut-être pas Kichechef », conclut Mireille Hilgert.

2003

Kichechef investit dans la production de granit afin de pouvoir personnaliser ses plans de travail.

5

Le nombre de jours nécessaires pour vous faire livrer un article commandé sur la nouvelle boutique en ligne de Kichechef.

Mireille Hilgert, Henri Hilgert, Josée Hilgert & Marc Hilgert

ef.lu

chech

ki www.

Photo

Kichechef

de nivers rez l’u chef sur v u o c Dé Kiche tique la Bou

JANVIER 2021

113


Ma recette

Lorsqu’elle n’aide pas les PME à se digitaliser, Marie Krust (q-leap) con­ cocte volontiers de délicieux « escargots à la viande » typiques de son Alsace natale. Pour 4 / 5 personnes Préparation : 1 h 30 Cuisson : 30 minutes POUR LA PÂTE 4 00 g de farine 4 œufs 2  cl d’eau 1  / 2 c. à c. de sel POUR LA FARCE 6 00 g de viande à pot-au-feu (cuite) ou de viande hachée de bœuf 2 oignons 1 œuf 1 gousse d’ail 2 c. à s. de chapelure P ersil haché S el P oivre

Réaliser tout d’abord la « pâte à nouilles ». Pour cela, mettre dans un récipient la farine, les œufs, le sel et l’eau. Mélanger jusqu’à l’obtention d’une pâte homogène. La filmer et la réserver au frais pendant au minimum une heure. Pendant ce temps, préparer la farce. Hacher la viande à pot-au-feu. Éplucher et émincer les oignons. Les faire revenir dans une poêle. Ciseler le persil. Mélanger le tout à la viande, ajouter la chapelure et l’œuf. Saler, poivrer et réserver. Sortir la pâte du réfrigérateur et l’étaler au rouleau en forme de rectangle sur une épaisseur de 2 à 3 mm environ. Garnir la pâte de farce en veillant à laisser 1 cm de pâte pour souder les bords. À l’aide d’un pinceau, mouiller légèrement le bord avec un peu d’eau et rouler la pâte dans la longueur. Mettre le boudin de pâte dans du film alimentaire (le boudin peut être coupé en deux s’il est trop long) et le placer au frais 30 minutes pour faciliter sa découpe.

POUR LA CUISSON Le bouillon du pot-au-feu ou un bouillon de légumes, mais avec des clous de girofle !

Sortir la pâte du réfrigérateur, couper des tranches d’environ 2 cm d’épaisseur et les saupoudrer de farine des deux côtés.

POUR LE VIN Pinot noir d’Alsace, domaine Jacques Bauer et Fils

Faire dorer les tranches à la poêle dans un peu de beurre ou d’huile. Verser 1 / 2 litre de bouillon chaud sur le dessus et laisser mijoter encore 30 minutes environ. Dresser dans une jolie assiette creuse (en général par trois) avec un peu de bouillon de cuisson et une salade verte en accompagnement. Bon appétit !

« Fleischnakas » alsaciens 114

JANVIER 2021

Auteur FABIEN RODRIGUES Photos JULIAN PIERROT


UN ENDROIT MERVEILLEUX

POUR FAIRE DES CADEAUX

Un nouveau concept de magasin dynamique. Découvrez artisans, boutiques inédites et concepts novateurs dans le Pop-Up Esch ! 121, rue de l’Alzette | Esch-sur-Alzette

pop-up.esch.lu


Mon mental

Maggy Hippert a traversé une dépression suite à un divorce douloureux. Aujourd’hui, elle remonte la pente. C’est l’histoire d’une famille luxembourgeoise paisible en apparence : un père dont l’activité professionnelle permet de subvenir à tous les besoins, une mère au foyer, et deux enfants de 11 ans et 17 ans qui grandissent dans une maison. Mais un jour du printemps 2014, tout s’écroule pour la mère, Maggy Hippert : « Mon mari m’a dit qu’il ne reviendrait pas et qu’il avait besoin de réfléchir. » Au passage, il prie sa désormais ex-compagne d’en informer les enfants. « Je lui ai dit : ‘Non, c’est toi qui vas le faire’ », explique-t-elle aujourd’hui.

Un déclic inattendu a permis à Maggy de sortir de sa dépression et de reprendre le contrôle de sa vie.

Pour la cuisinière de formation, cette rupture brutale la pousse à repartir de zéro à la fois pour retrouver un logement, mais aussi un travail. « Je n’avais pas le temps d’être sous le choc, de trop réfléchir là-dessus, car je devais aller travailler et gagner de l’argent », se souvient-elle. Âgée, à l’époque, de 44 ans, Maggy va enchaîner les jobs, que ce soit dans la puériculture, la vente ou encore la cuisine, le tout entrecoupé de passages par la case chômage. L’épineuse question du logement se pose aussi, et après de longues recherches, elle trouve un propriétaire qui lui propose

de verser d’emblée un an de loyer pour être « rassurée ». Une autre épreuve arrive, devant le tribunal cette fois : il faut régler les modalités du divorce et de la garde des enfants. « Ma fille disait qu’elle ne voulait pas aller chez son père. C’est dur à entendre, moi je voulais quand même qu’elle garde le contact », explique Maggy. Et puis, les difficultés se font sentir à l’école, où l’adolescente est orientée à regret vers le modulaire. « J’ai dit à sa professeure : ‘Mais pourquoi vous ne lui donnez pas la chance d’aller au lycée technique ?’ Je me suis battue, mais ça n’a rien donné.

Repartir de zéro 116

JANVIER 2021

Je vivais une accumulation d’échecs », se souvient-elle. Son corps commence à le lui signaler avec des sifflements, des vertiges et des battements cardiaques marqués : ces symptômes la poussent à consulter son médecin. « Il m’a dit : ‘Madame, vous faites une dépression.’ C’était la première fois de ma vie que j’entendais le mot dépression. » Maggy est alors suivie par un psychiatre, qui souhaite l’envoyer en cure. « Mais je ne pouvais pas car je devais m’occuper de mes enfants. » Une sorte de compromis est trouvé : la patiente est traitée en hôpital de jour au CHL.


«  Il faut toujours travailler sur soi, à petits pas. »

« Cela ne m’a pas beaucoup aidée parce que c’était très général, on était en groupe, on nous faisait dessiner des trucs autour de certains thèmes, mais ça ne m’apportait rien du tout. Une fois par mois, on voyait le psychiatre, qui n’avait pas le temps. » Deux mois plus tard, une épicerie fine dans laquelle elle avait travaillé brièvement la recontacte : « Pour moi, c’était soit le chômage, soit travailler. » Le choix est vite fait, mais avec ce retour à la vie professionnelle, le suivi thérapeutique s’interrompt. Un déclic inattendu Un jour, une amie également mère célibataire divorcée lui parle d’un outil de développement personnel : les Constellations. « J’étais plutôt sceptique, mais je l’ai accompagnée. Je me suis dit que j’allais voir ce que c’était. » Elle découvre d’abord la méthode en tant que spectatrice. Des thèmes sont abordés et des participants peuvent représenter les émotions et le personnage-clé de la situation, ce qui permet aux spectateurs de prendre la mesure du problème. « Je l’ai fait une fois sur moi avec la question : pourquoi je

tourne toujours en rond et rien n’avance, quoi que je fasse ? Une participante jouait ma personne et moi, spectatrice, je réalisais ‘Comment elle peut savoir ce que je ressens ?’ Elle était tellement dans ma personnalité que c’en était troublant », se souvient Maggy. Cette Constellation lui ouvre les yeux : « En fait, c’était mon divorce qui m’empêchait encore d’avancer parce que j’étais encore sous le choc. » L’organisatrice de cette méthode l’invite alors à consulter un psychologue. « J’en ai vu assez, ça n’a rien donné du tout. Vous parlez et puis vous sortez et puis plus rien », réagit la participante. Après réflexion, elle change d’avis. « C’est la première fois que quelqu’un m’a comprise, je me sentais toujours toute seule, même en famille. Mais ensemble, on a pu concrétiser certaines choses et la psycho­ logie m’a permis d’avoir une autre approche, je me sens beaucoup mieux maintenant », explique-t-elle aujourd’hui. Mais reste sa fille, aux parcours scolaire et relationnel difficiles depuis le divorce. « Je veux juste voir », a-t-elle dit.

Au final, elle s’est jetée dans le grand bain le temps d’une Constellation, sans sa mère, partie s’isoler vu les liens qui les unissent. « Ma fille a trouvé son chemin pour ses thèmes et ça lui fait vraiment du bien », assure la participante. Aujourd’hui, Maggy estime avoir pu avancer hors de sa dépression même si « avec la crise en ce moment, ce n’est pas évident. Je me suis toujours battue, même si je n’ai pas réussi. Mais il faut se battre pour y arriver. Et je suis certaine qu’un jour, je pourrai dire : ‘Maintenant, je suis bien, et je suis arrivée là où je voulais être.’ Il faut tou­ jours travailler sur soi, à petits pas. » Selon elle, la méthode des Constellations lui a donné confiance en elle, et permis de dire non en se mettant des limites. « Tout dans la vie arrive pour une bonne raison », conclut la quinquagénaire.

Auteur CATHERINE KURZAWA Photos ROMAIN GAMBA

JANVIER 2021

117


Mensuel Abonnez-vous sur www.eshop.maisonmoderne.lu

Paperjam Hors-Série

Suppléments

11 numéros par an.

Classique, Booklet, Journal

Architecture + Real Estate Publication annuelle de plus de 300 pages reprenant une sélection de projets architecturaux intéressants.

Les suppléments de Paperjam se déclinent en trois formats distincts et adaptés en fonction de leur usage, de leur contenu, de leur diffusion.

PROCHAINE PARUTION : 21 OCTOBRE 2021

Paperjam Guide  2.300 biographies et 6.900 entreprises + institutions sur www.paperjam.lu/guide

Paperjam.lu

Générateur de business depuis plus de 20 ans. Publiez ou mettez à jour votre biographie en ligne. Publiez ou mettez à jour votre fiche d’entreprise en ligne.

L’actualité business et politique non-stop.

PROCHAINE PARUTION : 26 JANVIER 2021

covers à Écosystème mettre à jour

Paperjam Club  Découvrez le programme sur www.paperjam.lu/club

Newsletters Abonnez-vous sur www.subscription.maisonmoderne.com Newsletter biquotidienne (8h - 16h) Foodzilla (jeudi) Trendin’ (vendredi) Architecture + Real Estate (bimensuelle) Week-end (mensuelle, le samedi) Finance (mensuelle, le mardi) Green (mensuelle, le mercredi) Running (mensuelle, le jeudi)

Le premier club d’affaires au Luxembourg en live et en digital. Paperjam Cercles, Academy, Talks, Shows, Activation, Social, Communication, Assistance. Devenir membre Devenir intervenant Devenir sponsor

Podcasts

Paperjam.jobs Rendez-vous sur www.paperjam.jobs

À écouter sur www.paperjam.lu/list/podcasts

Grands Dossiers

Candidats, trouvez votre prochain poste. Recruteurs, publiez vos offres.

Écoutez ou réécoutez les nombreux podcasts proposés par Paperjam. De nombreux thèmes sont abordés avec un panel d’experts et de décideurs qui font l’actualité.

À lire sur www.paperjam.lu/dossiers Retrouver les derniers : Innovation & Nouvelles technologies, AI data & Cybersécurité, Private equity, Green business Participez aux prochains : Digital banking & Payment systems, Funds, Digital transformation

Social Paperjam

@Paperjam_lu

Paperjam Foodzilla Paperjam Club

Paperjam

Paperjam

Paperjam Architecture + Real Estate

@paperjam_lu

@paperjam_architecture

PaperjamFoodzilla @Paperjam_Club

@paperjam_foodzilla Paperjam Club

JANVIER 2021

119


7

La liste

politiciens présents sur Twitter

Davantage présents sur Facebook ou Instagram, les politiciens luxembourgeois sont loin d’avoir tous adopté Twitter. Et leur activité est, dans la plupart des cas, parcellaire ou strictement officielle. Mais certains sont actifs sur le réseau social. Tour d’horizon des différents partis.

2

Djuna Bernard

28 ANS, DÉI GRÉNG, PRÉSIDENTE DE DÉI GRÉNG, DÉPUTÉE

Alex Bodry

62 ANS, LSAP, CONSEILLER D’ÉTAT, ANCIEN DÉPUTÉ ET ANCIEN MINISTRE

Au niveau de sa carrière politique, Alex Bodry a tout fait, ou presque : con­ seiller communal de la ville de Dudelange, échevin puis bourgmestre, il a aussi été, au niveau national, président du LSAP 10 ans durant, député et ministre à de nom­breuses reprises (Aménagement du territoire, Communications, Énergie, Force publique, Sports, Environnement, Jeunesse). Président du groupe parlementaire socialiste jusqu’en janvier 2020, Alex Bodry a toutefois quitté la politique dernièrement pour rejoindre le Conseil d’État. Il reste par contre très actif sur Twitter, où ses plus de 3.000 abonnés peuvent lire ses réactions à chaud sur la politique nationale et inter­ nationale, en luxembourgeois, en français et parfois même an anglais. Il y a suivi de très près les rebondissements des élections américaines et critiqué les outrances de Donald Trump. Et il ne manque pas de s’inquiéter de l’évolution de l’épidémie de Covid-19 au Luxembourg quand le nombre de cas positifs remonte. 120

JANVIER 2021

Djuna Bernard

3

Sven Clement

31 ANS, PIRATEN, DÉPUTÉ

La liberté d’internet est un sujet phare des partis pirates en Europe. Le Piratepartei luxembourgeois ne fait pas exception. C’est peut-être la raison pour laquelle les deux jeunes députés du Piratepartei, Marc Goergen (35 ans) et Sven Clement (31 ans), les premiers de ce récent parti élus à la Chambre lors des dernières élections législatives en 2018, sont parmi les plus actifs sur les réseaux sociaux, et notamment sur Twitter. Sven Clement, ancien étudiant en informatique et cofondateur du Piratepartei en 2009, est connu pour sa faconde naturelle, dont il gratifie aussi ses presque 3.500 abonnés sur Twitter. Plus de 22.000 tweets sont ainsi répertoriés sur son compte depuis sa création en 2009, soit plus du double que son dauphin en la matière, Laurent Mosar. Les sujets sont le plus souvent politiques – protection des données, technologies, droits fondamentaux – mais le député n’hésite pas à poster des messages plus légers, comme sur ses chaussettes de sport à motifs très excentriques ou son régime alimentaire.

LSAP, Déi Gréng, Nader Ghavami, ADR, Déi Lénk, Anthony Dehez et Romain Gamba pour City

1

Sven Clement

Photos

Alex Bodry

En plus d’être un parti politique où la jeunesse est très représentée, Déi Gréng est peut-être aussi le parti au sein duquel les représentants politiques sont les plus présents sur Twitter. Le ministre de l’Énergie et de l’Aménagement du territoire, Claude Turmes (près de 10.000 abonnés), le député François Benoy ou l’eurodéputée Tilly Metz en sont des exemples. C’est aussi le cas des deux jeunes présidents du parti Déi Gréng, Meris Sehovic (29 ans) et Djuna Bernard (28 ans). Plus jeune députée au sein de la Chambre, qu’elle a intégré en 2018 lors des dernières élections législa­tives et où elle préside la commission de la culture, Djuna Bernard, malgré son jeune âge, ne manque pas d’ambition et n’a pas sa langue dans sa poche. Et si la majorité de ses tweets en anglais, français et luxembourgeois sont strictement professionnels, elle n’hésite pas non plus à partager par ses retweets à ses presque 1.200 abonnés recommandations d’articles ou commentaires sur l’actualité internationale.


5

Laurent Mosar

62 ANS, CSV, DÉPUTÉ ET CONSEILLER COMMUNAL

Préno Roy Reding Nom

4

Roy Reding

55 ANS, ADR, DÉPUTÉ

Rares sont les représentants du parti politique Alternativ Demokratesch Reformpartei (ADR) qui sont présents sur Twitter. Ni l’homme fort du parti, Gast Gibéryen, ni le président de l’ADR, Jean Schoos, ni le secrétaire général, Alex Penning, n’ont de comptes. Et le président de la fraction parlementaire, Fernand Kartheiser, s’il est hyperactif sur Facebook, a bien un compte Twitter, mais ses 19 abonnés n’ont jamais lu le moindre tweet, puisqu’il n’en a jamais posté. C’est finalement l’avocat et membre de la Chambre des députés Roy Reding, élu en 2013, qui semble être le plus actif sur le réseau social avec ses 603 abonnés et 2.239 messages postés sur son compte depuis qu’il l’a rejoint en 2014. Ses posts sont réguliers, même s’il utilise essentiellement la fonction retweet, en ne prenant que de manière très occasionnelle, et toujours succincte, la parole personnellement.

Avec pas loin de 10.000 tweets à son actif, Laurent Mosar figure indéniablement parmi les politiciens luxembourgeois les plus actifs sur Twitter. Chaque journée apporte son lot de nouveaux posts. Et le député n’hésite pas à communiquer son avis sur l’actualité nationale et internationale et les questions de société, avec des sujets de prédilection comme l’islam ou le climat, qu’il partage avec ses plus de 8.000 abonnés. Avocat en début de carrière, Laurent Mosar est membre du parti chrétien-social (CSV) depuis 1979. Il a intégré la Chambre des députés en 1994, en a occupé la présidence de 2009 à 2013 et en est le vice-président depuis. Aussi conseiller communal de la capitale depuis 1997, il est actuellement échevin, avec comme ressorts la topographie et les finances.

7

Corinne Cahen

47 ANS, DP, PRÉSIDENTE DU DP, MINISTRE DE LA FAMILLE, DE L’INTÉGRATION ET À LA GRANDE RÉGION

Laurent Mosar

6

Gary Diderich

38 ANS, DÉI LÉNK, PORTE-PAROLE DE DÉI LÉNK, CONSEILLER COMMUNAL DE LA VILLE DE DIFFERDANGE

Gary Diderich

Corinne Cahen

Il est peut-être normal qu’en tant que porte-parole de Déi Lénk, Gary Diderich soit très présent sur les réseaux sociaux, et notamment sur Twitter – davantage même que les deux députés Déi Lénk David Wagner et Marc Baum (ce dernier n’y est d’ailleurs pas inscrit). Gary Diderich a même deux comptes Twitter : un professionnel, lié à son activité de professeur, et un politique. Sur ce dernier, le conseiller communal de la ville de Differdange, élu en 2012, use de tous les outils disponibles sur Twitter pour communiquer avec ses 1.270 abonnés, avec des posts presque quotidiens, à base de retweets, de threads ou de commentaires à chaud, sur des sujets allant des expulsions de locataires au climat en passant par l’Europe et le racisme.

Comme le mentionne la description de son compte Twitter, Corinne Cahen est une ex-chef d’entreprise (gérante d’un magasin de chaussures à Luxembourg-ville) et une ex-journaliste (chez RTL et à l’AFP). Ce n’est qu’en octobre 2013 qu’elle participe à ses premières élections, où elle est élue députée au sein de la fraction DP. Un mandat qu’elle n’occupe que peu de temps, puisqu’elle est presque immédiatement nommée – en décembre – ministre de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région. Au sein du DP, Corinne Cahen ne peut bien sûr pas rivaliser avec les plus de 89.000 abonnés du compte Twitter du Premier ministre, Xavier Bettel, qui est hors compétition. D’ailleurs beaucoup plus active sur Instagram, où elle n’hésite pas à partager des posts plus personnels, Corinne Cahen est aussi très présente sur Twitter. Ses près de 5.000 abonnés suivent par contre davantage le compte officiel de la présidente du parti démocratique et surtout celui de la ministre en poste, qui relaie essentiellement des tweets en rapport avec ses fonctions.

JANVIER 2021

121


122

JANVIER 2021

Photos

Pour la huitième fois, un jury indépendant, à l’invitation de Maison Moderne, a défini une liste des 100 décideurs les plus influents du pays et désigné parmi eux un lauréat, qui, pour la première fois, est une lauréate. Le jury du Top 100 2020 a d’ailleurs fait la part belle aux femmes puisque, outre le sacre de Michèle Detaille, présidente de la Fedil et CEO du groupe Alipa, on dénombre encore trois autres personnalités féminines parmi les 10 premiers décideurs. Les plafonds de verre ont explosé et cet événement est incontestablement dans l’air du temps. Les interviews et les classements sont à lire à partir de la page 26 L’État luxembourgeois reste largement impliqué dans la vie économique, sociale et culturelle du pays. Un coup d’œil, en page 20, sur notre infographie établissant ses participations directes ou à travers ses grands satellites – Post Luxembourg, la SNCI et la Spuerkeess – confirme sa forte présence, pouvant être vue comme une aide aux différents secteurs de la société grand-ducale ou comme un investissement dans de grandes sociétés génératrices de dividendes qui viennent alimenter le budget du gouvernement L’énergie est au cœur du combat mondial contre le réchauffement de la planète. Le Luxembourg doit jouer son rôle, multiplier les efforts et accélérer la mise en place d’un parc le plus vaste possible d’outils de production d’énergie renouvelable. La courbe est ascendante depuis plusieurs années et l’État entend soutenir cet effort, comme nous le confirme le ministre de l’Énergie Claude Turmes. Un dossier qui fait aussi le point sur les solutions développées dans le monde des entreprises, à lire en page 76 Ils et elles auraient pu rester anonymes. Ils se sont lancés sur Instagram et ont, en peu de temps, récolté des milliers de followers. Qui sont aujourd’hui les local opinion leaders du Luxembourg ? Réponse par l’image à travers notre portfolio en page 88 Il suffit parfois de peu de choses pour que l’équilibre de toute une vie se mette à vaciller. Exemple d’une belle reprise en main de soi dans la rubrique « Mon mental », en page 116, à travers l’expérience de Maggy Hippert, qui nous raconte sa découverte des « constellations » comme outil de développement personnel Nous avons aussi dressé la liste des politiciens nationaux les plus présents sur Twitter en page 120, interrogé Cindy Arces, la managing partner de PwC Legal, sur son rapport à l’argent – à voir en page 108 – et découvert avec Pascal Zimmer (Unicum) la passion qu’il entretient pour les tenues vestimentaires des années 1930, à lire en page 110.

Andrés Lejona, Matic Zorman (archives) et Romain Gamba

Clin d’œil


livraison gratuite au Luxembourg ernster.com

plan K

Chez Ernster tous nos clients sont premium.


pwc.lu

Paperjam Top 100 from a different angle PwC Luxembourg is proud to support the (virtual) celebration of Paperjam’s Top 100 influencers. No matter the angle, these are the women and men recognised as helping to make Luxembourg shine on the world stage.

© 2020 PricewaterhouseCoopers, Société coopérative. All rights reserved.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.