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CHARLES SCHROEDER
Pour la Luxembourg Event Association (LEA) présidée par Charles Schroeder, le régime 2G+ (vacciné ou guéri avec un test antigénique rapide) représente un gage de sécurité pour les événements.
Comment se porte l’événementiel ? Le secteur a bien redémarré l’été dernier, atteignant 80 % de ce qu’il avait connu en 2019 pour les mois de septembre et octobre. Mais, depuis décembre, l’activité a chuté dans une fourchette comprise entre 20 % et 30 % de la même période en 2019.
La hausse des infections explique-t-elle cette retombée de l’activité ? Le problème, c’est l’incertitude. Décembre est traditionnellement le mois des célébrations de fin d’année pour les entreprises et nombreux sont les dirigeants à redouter que, quelques jours après la fête, un cluster soit déclaré et que la moitié de leurs salariés soit mise en quarantaine.
Que préconisez-vous ? Tout notre secteur est d’accord pour dire qu’il faut serrer la vis, sinon on court le risque de revivre cela encore dans un an avec une énième vague de la pandémie. Le système 2G+, à savoir réserver l’accès aux personnes vaccinées ou guéries en combinaison avec un test antigénique rapide, apporte un deuxième filet de sécurité pour passer une soirée ensemble.
Le CovidCheck n’est pas suffisant, selon vous ? Le CovidCheck a été l’instrument qu’il fallait pour redémarrer notre activité l’été dernier. Mais nous constatons que la seule sortie de crise possible est la vaccination. Le système 2G qui limite l’accès aux seules personnes vaccinées ou guéries est certes limitatif mais, de l’autre côté, organiser un concert dans une salle fermée avec des personnes non vaccinées représente aujourd’hui un véritable risque pour la santé publique.
Qu’attendez-vous du gouvernement ? Qu’il nous tende la main pour remédier à la pandémie. Cela se traduit par le 2G voire l’obligation vaccinale que l’on observe se profiler dans certains pays. En septembre dernier, l’effacement graduel des aides était bien accepté vu la reprise. Mais étant donné le plongeon actuel des activités, le secteur a besoin d’aides financières du même niveau que l’hiver dernier.
Quand anticipez-vous une reprise ? J’espère au printemps. À ce moment-là, la troisième dose de vaccin devrait avoir été injectée et les enfants auront été vaccinés, nous devrions retrouver un peu plus de tranquillité. Sur l’année 2022, nous espérons atteindre de 75 % à 80 % du volume de 2019.
La demande de votre clientèle a-t-elle évolué suite à la crise sanitaire ? Les événements hybrides se sont ajoutés, à savoir des rendez-vous où une partie se déroule en présentiel et une autre partie avec un public connecté à distance. Mais l’événementiel en tant que tel ne pourra jamais être remplacé à 100 % par du digital parce que l’être humain est fait pour se rencontrer et échanger en chair et en os.
Les événements phygitaux sont-ils partis pour durer ?
Oui, certainement, du moins pour une partie du marché comme celui des conférences et présentations de nouvelles stratégies d’entreprises. En revanche, un concert ou un événement privé fonctionne moins bien en mode hybride.
Quels sont les prochains défis de la Luxembourg Event Association (LEA) ? Le défi, c’est de garder notre main-d’œuvre car nous anticipons une reprise au plus tard à Pâques 2022, donc nous avons devant nous un creux avant une saison d’été où l’événementiel devrait tourner à fond. Pour les entreprises, c’est difficile à vivre aussi bien sur le plan financier que moral, pour garder les troupes.
Et, pour 2022, que peut-on souhaiter à votre association ? Que la pandémie puisse être déclarée terminée. Pour cela, nous appelons à une politique qui s’adresse à la population et que celle-ci fasse preuve de confiance et suive cet acte de solidarité qu’est la vaccination. La sortie de crise tient à une solution : un taux de vaccination de 90 % et plus.
Charles Schroeder plaide pour des aides financières et un resserrement des règles.