14 minute read
MICHELLE GLORIEUX
Michelle Glorieux se félicite d’un partenariat avec le plus gros réseau de librairies aux États-Unis, Barnes & Noble.
« Nous avons eu une incroyable année 2021 ! »
La Belgo-Américaine Michelle Glorieux, CEO de Ta-Da!, a remporté la troisième édition des Start-up Stories organisées par Paperjam, en devenant la Start-up de l’année. Une récompense décernée le 15 décembre et qui vient couronner une année de succès pour sa solution d’apprentissage du langage à partir de papier interactif sonore.
Interview THIERRY LABRO Photo GUY WOLFF
Michelle, commençons par le début : que fait votre start-up, hébergée au Luxembourg-City Incubator ? Nous développons des livres intelligents, des livres et, depuis peu, des dictionnaires, mais aussi d’autres supports, grâce auxquels les très jeunes enfants peuvent apprendre le langage par le son. Ils touchent le livre qui émet le son, et ça les entraîne.
On vous voit beaucoup sur les réseaux sociaux, mais assez peu dans des événements ou des concours. Vous êtes focus sur le développement ? Je n’ai pas le temps. C’est la vie des entrepreneurs du monde des startup. Nous avons, par exemple, ouvert une campagne sur Kickstarter (où la start-up a déjà largement dépassé son objectif initial de récolter 12.000 dollars, avec une collecte de 18.395 dollars de la part de 173 contributeurs, ndlr). Et nous voulons lever 2 millions d’euros. En fait, le ministère de l’Économie nous apportera une subvention d’un million si nous levons un million d’euros par nousmêmes. C’est pour un projet spécial sur lequel nous commençons tout juste à travailler.
Quel est ce projet ? Peut-on en savoir un tout petit peu plus ? Nous travaillons sur l’intelligence artificielle et la reconnaissance vocale. Nous avons déjà des prototypes qui fonctionnent très, très bien.
À quoi cela va-t-il servir, pour vos dictionnaires audio, riches de 1.000 mots, déclinés en 23 voix différentes ? Cela amènera un autre moyen d’accéder à la joie de se lancer dans l’aventure du langage et de la culture sans écran. Et, ce qui nous excite encore bien davantage, c’est la possibilité d’avoir un outil de reporting beaucoup plus évolué dans le cadre de l’apprentissage. Prenez le dictionnaire, par exemple. Cela permettra d’envoyer un rapport, la nuit, au professeur, pour lui indiquer ce que l’enfant maîtrise vraiment bien ou pas, afin de vraiment customiser, personnaliser l’expérience d’apprentissage. C’est pour cela que nous n’avons pas participé à beaucoup d’événements. Nous avons eu une année très intense, avec de nombreux succès.
BIO EXPRESS
Journaliste d’investigation Michelle Glorieux a commencé sa carrière comme journaliste d’investigation pour une télévision de Nashville (États-Unis), où son enquête Tired Trucks : Cristiana a failli lui rapporter un Emmy Award.
Triple casquette Professeur de langue globe-trotteuse, mère de famille multilingue, Michelle Glorieux a ajouté corde à son arc, en 2018, en devenant la fondatrice et CEO de Ta-Da! Language Productions.
Vitaminée « Make it happen », « Enjoy the ride », « Never give up ». Tous ceux qui approchent l’entrepreneure prennent une dose de vitamines pour un mois. Elle a conservé un tempérament américain qui bouscule les codes… et ouvre les portes. Le livre sans contact – touchless, en anglais – a une spécificité… Oui, il n’existe aucun produit sur le marché pour apprendre le langage aux enfants de moins de 5 ans. Or, c’est le moment où les enfants sont les plus réceptifs à l’apprentissage des langues. Sans compter qu’être trop « collé » aux écrans, à cet âge, n’est pas bon pour la santé.
Pour ceux qui n’auraient pas suivi cette fantastique année, pourriez-vous nous en résumer les points principaux ? Ça ne tient plus sur deux slides ! Mais allonsy ! Nous avons recruté un directeur opérationnel au Luxembourg, Del Lloyd, un directeur technique dans la Silicon Valley, Alex Freed, et un chief revenue officer à New York, Tim McCall, et des étudiants de l’Université du Luxembourg. Nous avons levé 400.000 euros auprès de neuf investisseurs pour imprimer nos six premiers titres, avec lesquels nous sommes allés sur le marché, en avril. Depuis, nous avons vendu 11.000 exemplaires sans le moindre effort de marketing.
... L’effet de cet incroyable accord avec la chaîne Barnes & Noble, aux États-Unis ? Oui, ce sont 700 librairies dans tous les ÉtatsUnis, le plus gros réseau de librairies. Mais nous avons aussi eu la possibilité de vendre nos livres chez Ernster, au Pall Center, chez Sichel Home, à la librairie Bicherhaischen, au magasin de jouets Holzhaischen, dans les pharmacies locales, à la librairie Du Tiers et Du Quart – et bientôt chez Abitare Kids. Nous avons aussi élargi notre gamme de livres de six à onze. Dix autres seront bientôt prêts. Ces livres sont disponibles en français, en allemand, en espagnol, en anglais (pour les ÉtatsUnis), en mandarin, et nous
avons notre premier livre en luxembourgeois qui attend d’être imprimé. Nous avons aussi développé 18 ebooks pour Apple. Un de nos livres est entré pour la première fois en 16e position dans la liste des bestsellers d’Amazon aux ÉtatsUnis, encore une fois sans marketing.
Qu’est-ce que vous avez dans les tuyaux, comme on dit, en dehors du premier livre en luxembourgeois ? Nous sommes en discussion avec le système scolaire américain à Tampa, en Floride, pour intégrer notre série The Language Adventures, qu’ils ont découverte chez Barnes & Noble. Le premier dictionnaire parlant en anglais, développé par un linguiste de Harvard, Jesse Lewis, qui a reçu quatre Grammy Awards pour YoYo Ma, doit sortir sous peu. Nous sommes à quelques semaines de finaliser à la fois le dictionnaire parlant en allemand avec l’École internationale allemande de la Silicon Valley, et le dictionnaire parlant en espagnol avec l’Université autonome de Mexico et le triple lauréat des Latin Grammy Awards, Andres Landinez.
Autre fait amusant : au moment où le Luxembourg complète son dispositif pour développer les start-up de l’espace et, de manière générale, l’économie de l’espace, vous aussi, dans ce domaine de l’éducation par des livres sonores et interactifs, vous avez un projet « spatial »… Oui. Disons que nous nous intéressons à l’espace comme sujet. Nous venons de terminer le quatrième titre de la série The Language Adventures, Space, avec la même équipe primée. La semaine dernière, nous nous sommes associés à Brian May, le guitariste de Queen et astrophysicien de l’Asteroid Foundation, pour assurer la richesse pédagogique de ce sujet très pertinent et apporter également le vocabulaire de l’espace dans une variété de langues différentes à nos enfants de 0 à 5 ans et plus, dans le monde entier. L’astronaute de la Nasa, Nicole Stott, nous a donné son accord pour être l’invitée vedette de la version anglaise de Space. Nous travaillerons aussi à des expositions interactives pour la Journée mondiale des astéroïdes dans deux musées, un dans la Silicon Valley et l’autre au Luxembourg. Nous serons également présents aux côtés de l’Asteroid Foundation, lors de cette journée, qui a traditionnellement lieu en juin.
Depuis le début – et c’est probablement une bonne approche parce que le marché luxembourgeois est petit par nature –, vous revendiquez être une société globale… sans renoncer à votre attachement au Luxembourg, n’est-ce pas ? Oui. Cette année, comme nous l’avons vu, nous avons développé nos relations avec les ÉtatsUnis, à différents niveaux. Tout le monde est très investi dans le projet. Mais le Luxembourg reste définitivement the place to be. Nous sommes
Diane Tea
Jérôme Wittamer José Soares
LES CHOIX DU JURY
Après Ilana Devillers et Food4All contre le gaspillage alimentaire en 2019 ; Nicolas Legay et Aurélien Dobbels dans le coliving avec Cocoonut en 2020, le jury des Start-up Stories a choisi l’éducation avec Ta-Da! pour l’édition 2021 du concours organisé par le Paperjam + Delano Club. Le jury qui a décerné le grand prix du concours et le Coup de cœur à WEO était cette fois composé de Diane Tea (LBAN), José Soares (SnT) et Jérôme Wittamer (Expon Capital).
Même si Ta-Da! a encore de nombreux défis devant elle, l’énergie déployée par sa fondatrice, les contrats signés avec d’importantes maisons et les résultats d’ores et déjà obtenus à l’international ont séduit le jury. Des signaux prometteurs auxquels s’ajoute un apport concret aux problématiques d’éducation et d’inclusion dans des pays tels que le Luxembourg, puisque ses livres d’apprentissage s’adressent à des enfants de différentes cultures.
en train de voir comment organiser un événement avec un casting de voix d’enfants locaux. Nous avons aussi déjà établi des partenariats, au Luxembourg, pour lancer un programme préscolaire sur du papier tactile autour de la phonétique, des jeunes lecteurs et d’affichages pour la classe.
Tout est sur d’impressionnants rails. C’en est même étonnant ! Nous n’avons pas de problème. Seulement de belles choses à apporter.Notre seul souci, cependant, est que nous avons besoin d’argent. De beaucoup d’argent, parce que nous sommes un acteur global. Aujourd’hui, nous avons beaucoup de marques d’intérêt pour notre technologie de la part de très nombreux pays, et nous sommes obligés de refuser, de dire non, de rester concentrés pour lever un million d’euros, de manière à toucher un autre million d’euros, à savoir la subvention de Luxinnovation.
Un million, ce n’est pas tant que cela, en ce moment, avec vos développements, aussi bien en termes de ventes que de partenariats ou de projets, si ? De ce côtéci de l’Atlantique, quand même… Le Luxembourg, c’est ma communauté. C’est ici que l’on m’a apporté tout le soutien dont j’avais besoin. Nous devons avancer. Si nous ne le faisons pas, quelqu’un d’autre va le faire. Le confinement a montré l’impact de la technologie sur l’apprentissage, mais nous avons besoin de davantage de technologies. Tous les jours, je participe à des séminaires où les gens disent avoir besoin de solutions. Et tous les jours, je réponds que j’ai ces solutions.
WEO veut prendre encore plus de hauteur
La start-up luxembourgeoise WEO a reçu le Coup de cœur du jury des Start-up Stories 2021, en guise d’encouragement. Elle réalise des analyses environnementales sur la base de données spatiales. Une niche qui cible une clientèle large et aux besoins variés. Explications avec sa fondatrice et dirigeante, Imeshi Weerasinghe.
Qu’est-ce que les Start-up Stories peuvent vous apporter ? L’élément principal, c’est le networking et la couverture médiatique. WEO est encore à un stade précoce, puisque nous avons démarré en mars 2020. Mais nous sommes à la recherche d’une potentielle augmentation de capital dans un futur proche, car nous pensons que si nous voulons croître, cela doit se faire avec davantage de clients.
Combien de clients compte WEO ? Notre start-up a déjà convaincu deux clients de souscrire un abonnement, et nous avons actuellement sept autres clients pilotes qui, eux, n’ont, à ce stade, pas souscrit d’abonnement.
Quels sont vos prochains défis ? Attirer davantage de clients étrangers, en particulier à l’échelle du Benelux, de l’Europe, puis du monde. Nous ciblons les municipalités, les entreprises privées, les autorités régionales, les opérateurs de réseaux ferroviaires, les cabinets d’ingénieurs, mais aussi les gestionnaires d’actifs axés sur la finance verte, puisque nous proposons des outils qui évaluent les indicateurs ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance, ndlr).
Comment gérez-vous l’exploitation de données spatiales pour réaliser des analyses environnementales ? Nous utilisons des données ouvertes (open data) de l’ESA (European Space Agency) pour en extraire des données environnementales pour nos clients. Avec cette source, nous pouvons proposer un tarif abordable et rendre le service accessible au plus grand nombre. Notre valeur ajoutée est de parvenir à extraire les données pertinentes d’une masse ouverte et de les proposer à nos clients.
L’été dernier, des inondations d’envergure ont frappé l’Europe. Ces événements ont-ils boosté votre activité ? Pour les inondations, nous collaborons avec la start-up RSS-Hydro, qui travaille avec des drones pour des observations proches. WEO travaille avec des données d’observations effectuées depuis l’espace pour des prédictions environnementales. Les deux start-up sont complémentaires.
Auteur CATHERINE KURZAWA
Maison Moderne Photos
UNE ANNÉE DE ROUNDS ET DE PITCHS
Les Start-up Stories se déroulent en quatre phases, sous forme de rounds qui permettent à plusieurs start-up de pitcher et de tenter de convaincre le jury du potentiel de leur projet. Avant de décerner le prix de Start-up de l’année et le prix Coup de cœur, le jury a déterminé différents finalistes par round, que voici :
24 février 2021 ROUND 1
Matteo Ressa, ChefPassport Michelle Glorieux, Ta-Da! Zied Tayeb, Myelin-H
1er avril 2021 ROUND 2
Casius Morea, EmailTree Farzam Molkara, EmoHack Alan Ames, Vingineers
8 juin 2021 ROUND 3
Imeshi Weerasinghe, WEO Dan Romescu, Xcope
26 octobre 2021 ROUND 4
Filip Westerlund, Our Choice – Circular Fashion Rushank Bardolia, Green Earth Trading Joe Sapienza et Sergio Sionis, Schilz
Simon Verjus, Matic Zorman Photos
L’Université du Luxembourg, au travers de sa Faculté des sciences, des technologies et de médecine vise l’excellence en recherche et en formation biomédicale. Dans ce contexte, l’Université recrute :
Professeur de médecine clinique - oncologie médicale
La/le titulaire aura une activité clinique significative dans l’un des quatre hôpitaux. La répartition liée à l’enseignement académique et à l’activité clinique sera discutée et adaptée au besoin du candidat et de son projet. L’ambition est de créer un centre national de référence dans une surspécialisation à déterminer.
Votre profil : Le/la professeur/e ordinaire engagé/e à l’Université répondra aux critères suivants : • Titulaire d’un grade de docteur (MD ou MD-PhD) et disposant d’une réputation et d’une expertise de recherche internationalement reconnues et objectivées par des publications internationales. • Dans le cas d’un engagement en tant que professeur/e adjoint/e en prétitularisation conditionnelle : Titulaire d’un grade de docteur (MD ou MDPhD) et disposant d’une réputation fondée sur la qualité de ses travaux de recherche objectivée par des publications internationales. Une promotion au titre de professeur/e ordinaire est possible après cinq ans dans le respect des dispositions légales. • Expérience d’enseignement à tous les niveaux de la formation médicale. • Profil de recherche en onco-immunologie avec expérience de la recherche fondamentale, translationnelle et clinique. • Surspécialisation dans un domaine clinique de l’oncologie et volonté de s’intégrer à un groupe hospitalier. • Réputation et expertise de recherche internationalement reconnues sur base de la qualité de ses recherches dans des publications internationales. • Connexion à des réseaux européens d’essais thérapeutiques et/ou à l’industrie pharmaceutique. • Responsabilités dans les sociétés savantes Européennes. • Profil linguistique : L’Université du Luxembourg est située dans un contexte multilingue. La personne choisie à ce poste doit maîtriser la langue anglaise ainsi qu’une des deux langues suivantes : le français ou l’allemand. Une préférence est cependant donnée à la langue française. L’Université encourage son personnel à apprendre l’autre langue et fournit un accès à des cours de langue à cette fin.
Professeur de médecine générale
La partie universitaire se répartira entre charge d’enseignement et charge de recherche. La/le titulaire pratiquera de manière significative la médecine générale au Luxembourg, soit seul/e, soit en association de groupe dans un centre médical, et interviendra personnellement en tant que maître de stage. La répartition entre les différentes activités (académique/recherche et professionnelle) sera adaptée en fonction du profil de la/du titulaire.
Votre profil : Le/la candidat/e idéal/e engagé/e à l’Université est un/e enseignant-chercheur/ enseignante/chercheuse qui répondra aux critères suivants : • Titulaire d’un grade de docteur (MD ou MD-PhD) et disposant d’une réputation et d’une expertise de recherche internationalement reconnues sur base de la qualité de ses travaux de recherche objectivée par des publications internationales. • Dans le cas d’un engagement en tant que professeur/e adjoint/e en prétitularisation conditionnelle : Titulaire d’un grade de docteur (MD ou MDPhD) et disposant d’une réputation fondée sur la qualité de ses travaux de recherche dans objectivée par des publications internationales. Une promotion au titre de professeur/e ordinaire est possible après cinq ans dans le respect des dispositions légales. • Expérience de terrain dans la formation de spécialiste en médecine générale, concernant l’enseignement théorique et l’encadrement de stagiaires. • Expérience de la recherche en médecine générale et la supervision de recherche ou de thèse de doctorat. • Connexion à des départements de formation en médecine générale dans les universités à l’étranger. • Responsabilités dans les sociétés savantes européennes de médecine générale. • Profil linguistique : L’Université du Luxembourg est située dans un contexte multilingue. La personne choisie à ce poste doit maîtriser la langue anglaise ainsi que deux des trois langues suivantes : français, allemand, luxembourgeois. L’Université encourage son personnel à apprendre la troisième langue et fournit un accès à des cours de langue à cette fin.
Un de ces profils vous intéresse ? Postulez en scannant le QR-code ci-dessus.
Nous encourageons à ne pas tarder à postuler. Afin d’assurer une considération complète des candidatures, merci de postuler avant le 15 janvier 2022. Les candidatures doivent comprendre :
Curriculum vitae détaillé / Lettre de motivation / Bilan des travaux de recherches / Bilan d’expérience en enseignement / Liste complète des publications et au moins 4 noms d’experts pouvant produire des lettres de référence sur demande de la faculté. Pour plus de renseignements, veuillez-vous adresser au Professeur Gilbert Massard, Directeur des Etudes Médicales gilbert.massard@uni.lu. L’Université du Luxembourg considère l’inclusion et la diversité comme des valeurs clés. Nous nous engageons pleinement à supprimer toute barrière discriminatoire.