Paperjam décembre 2020

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NUMÉRO 207

DÉCEMBRE 2020

Business zu Lëtzebuerg

Michel Reckinger, futur patron des patrons 5 453000 074017 05 12 5€ 4€


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Édito #Médias

Le plus beau métier du monde C’est un métier artisanal. Une profession Depuis 2012, j’ai eu le plaisir de pratiquer ce qui continue de faire rêver. Une vocation métier chez Maison Moderne pour Paperjam, qui donne accès au luxe absolu : être et d’y exercer depuis octobre 2016 la fonc­ rému­néré pour sa curiosité. Ce métier, tion de rédacteur en chef. Le privilège de c’est celui de journaliste. Parfois décrié, côtoyer de grand(e)s patron(ne)s et autres incompris, voire soupçonné d’être complice décideurs institutionnels m’a montré com­ d’autres forces obscures qui dirigaient bien il est important de disposer d’une parole le monde, il a pourtant montré – si besoin médiatique indépendante. Et de poser les en était – son importance durant la nouvelle débats dont la collectivité doit se saisir dans crise que nous traversons. De témoignages un état d’esprit démo­cratique, plutôt que en éclairages, de reportages en interviews, de laisser la plume à ceux qui savent ériger – la profession n’a pas compté ses heures sournoisement – une couche de la popula­ depuis le premier confinement, sans tion contre une autre. Désireux de faire ce rechercher une quelconque gloire sur métier avec une dose d’humilité au cœur l’autel du nombre de clics ou de partages d’une actualité dont nous sommes générale­ via les réseaux sociaux. Se concentrer ment les témoins, j’ai pu travailler aux côtés sur les faits, prendre du recul, donner de journalistes talentueux, de rédacteurs une voix à toutes les parties prenantes en chef et d’une direction inspirants, d’un d’une affaire : ces principes-clés du jour­ studio graphique et des collègues de la régie publicitaire qui ont toujours foi en leurs nalisme n’auront, eux non plus, jamais métiers respectifs. Merci, et bon vent à eux ! été aussi indispen­sables dans un monde où certains dénoncent des fake news Après ce dense chapitre qui m’a permis de mieux comprendre mon pays d’adoption, à longueur de tweets et en sont aussi – sciemment – des émetteurs. Si le Luxem­ j’ai choisi de relever un nouveau défi profes­ sionnel. À quelques jours du passage à l’an bourg reste épargné par le phénomène de suspicion ambiante, de doute persistant neuf, j’en profite pour nous souhaiter une sur des faits ou des vérités qui semblaient année 2021 placée sous de meilleurs auspices. acquis, le pays n’est pas une île. Dans le Chères lectrices, chers lecteurs, merci pour « petit » Grand-Duché aussi, le journalisme votre fidélité à Paperjam. Ce fut un honneur doit être considéré comme un des garants de remettre sans cesse l’ouvrage sur de nos libertés fondamentales, à com­ le métier pour répondre à vos exigences mencer par celle de s’exprimer librement légitimes de citoyens. sur les enjeux sociétaux. Rédacteur en chef THIERRY RAIZER DÉCEMBRE 2020

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Décembre 2020

Ristretto 12 #POLITIQUE 14 GUSTY GRAAS

« Sur la bonne voie pour ne pas miner l’économie » –

16 #ENTREPRISES 18 CARINE SMETS

« Nos compétiteurs sont partout dans le monde » –

20 #PLACEFINANCIÈRE 22 LUC RASSCHAERT

« Un problème lié à l’offre de produits»

p.  28 Michel Reckinger, à la tête d’une PME familiale centenaire et futur président de l’Union des entreprises luxembourgeoises.

Data Dada 24 #GRANDEDISTRIBUTION

Conversations 28 MICHEL RECKINGER

Qui tient le haut du panier ? p.  4 6 Josée Hansen a quitté le métier de journaliste après 25 ans de carrière.

« Le gouvernement a du mal à se fixer des priorités » –

38 SOPHIE LANGEVIN

« Nous devons inventer un vivre-ensemble » –

40 JEAN-PIERRE ZIGRAND

« Je n’entrevois pas d’explosion de la bulle » –

46 JOSÉE HANSEN

« Le débat démocratique est en jeu »

Photos

Andrés Lejona

52 ALEXANDRA KAHN

« C’est plutôt un atout d’être une femme et d’être jeune » DÉCEMBRE 2020

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Décembre 2020 1.200 Tb par semaine

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PROJECTION DE L’ÉVOLUTION DU VOLUME DE DONNÉES MOBILES SUR LE RÉSEAU POST

#Start-up

50 nuances de combat 72

750 Tbps

800

500 Tbps

Enjeux

4G

50 Tbps

La 5G, une coûteuse nécessité face au risque de saturation

Sans passer par la 5G, le réseau serait saturé entre juin 2021 et juin 2023.

350 Tbps

400

PROJECTION

3G

0 2014

2016

2018

2020

2022

2024

2026

p.  72 La 5G devient une nécessité face au risque de saturation du réseau existant. Analyse de la situation dans le dossier Enjeux.

74 RÉSEAU

5G, une évolution plus qu’une révolution

76 CARTE BLANCHE 5G and the future of road safety

78 DANS LES HÔPITAUX

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Portfolio

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Business Club

Reality Reality Reality

ET CENTRES DE SOINS La 5G au chevet de la médecine

80 SMART CITY

10 projets dopés à la 5G

82 MARCHÉ

Cloud gaming, le rush mondial

84 INVESTISSEMENT

D’INFRASTRUCTURE Icix, le futur meilleur ami des opérateurs de télécoms

p.  86 Le photographe Reza Kianpour propose trois réalités, en photos, de cette année 2020.

Lifestyle 106 MA MAISON 108 MON ARGENT 110 MON STYLE 112 MA COLLECTION 114 MA RECETTE 116 MON MENTAL 120 La liste

6 CEO luxembourgeois à l’étranger

Photos

Reza Kianpour et Andrés Lejona

Débat public 10 TILLY METZ

Advertoriaux 26 LALUX

L’innovation, facteur de longévité

p.  106 Carole Schmit et François Thiry ont ouvert les portes de leur maison familiale reconstruite selon les principes de l’économie circulaire.

54 SOLUDEC

Satisfaire tous les besoins de la société DÉCEMBRE 2020

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Débat public Avec une population en vieillissement croissant, l’Europe fait face à une augmentation importante du nombre de maladies. Pour ne citer qu’un exemple, l’Europe compte 15 % des cas de patients souffrant du cancer dans le monde, alors que le Vieux Continent ne représente que 10 % de la population mondiale. Force est de constater que nos systèmes de santé ne sont pas préparés à cette pression grandissante, encore moins en situation de crise sanitaire. C’est pourquoi l’Union européenne doit, à mon sens, saisir l’opportunité de se renouveler et faire de l’accès à la santé un des piliers de sa politique intérieure. Les chantiers sont nombreux : pénurie de médicaments, délocalisation des entreprises pharmaceutiques, manque d’innovation, prix trop élevé des médicaments, problème d’accès aux soins, différences de mécanismes de rembour­ sement, recherche publique lésée... Les inégalités en Europe sont criantes. Alors que la Commission européenne travaille sur sa stratégie pharmaceutique, c’est un moment-clé pour réinventer notre modèle d’accès aux soins afin de le rendre plus solidaire et durable. Le médicament est aujourd’hui considéré comme un bien commercial. Mais pourquoi ne pas en faire un bien commun ? Notre vulnérabilité et notre interdépendance face à la maladie justifieraient de passer d’une logique de marché à une logique solidaire, où l’Union européenne jouerait un rôle crucial pour

Tilly Metz Députée européenne Déi Gréng coordonner les achats des États dès la recherche et dévelop­ pement. Notre dépendance face à l’industrie pharmaceutique ne peut être considérée comme une fin en soi. Nous devons questionner ce qui nous y a conduits : le retrait des finance­ ments de la recherche publique, notamment, et la privatisation croissante de nos systèmes de santé. La crise du Covid-19 l’a bien démontré : le modèle anglo-saxon que nous n’avons eu de cesse de chercher à copier ces dernières années n’est pas un succès en matière de protection sanitaire, au contraire. Il faut que l’investissement en matière de santé soit considéré comme un investissement sociétal prioritaire, que la recherche publique bénéficie d’un soutien important et que des pans du système de production du médicament soient également rendus publics de façon à ce que le contrôle sur la production ne nous échappe pas. Rendre nos systèmes de santé plus solidaires bénéficiera à la cohésion européenne. C’est un projet commun vers plus de bien-être pour les Européennes et les Européens, et c’est ça que l’Europe doit porter !

Tilly Metz est députée européenne et présidente de la Commission d’enquête sur la protection des animaux pendant le transport. PHOTO ANDRÉS LEJONA

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NOVEMBRE DÉCEMBRE 2020

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Ristretto #Politique Sélectionné par CAMILLE FRATI et NICOLAS LÉONARD

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DÉPITÉ

« Le respect de la libre circulation au sein de l’Union européenne, qui est un droit fondamental consacré par les traités européens, a tout d’un coup cessé d’être une évidence, et est devenu un enjeu majeur de notre politique étrangère. » Lors de sa déclaration sur la politique étrangère et européenne à la Chambre des députés, le ministre des Affaires étrangères et européennes, Jean Asselborn (LSAP), a fait part de toute son amertume par rapport aux entraves à la libre circulation suite à la crise sanitaire.  2

ENTHOUSIASTE

Le Premier ministre a été un des premiers dirigeants européens à féliciter le futur président des États-Unis. 3

RÉALISTE

« Le goulot d’étranglement, c’est le personnel. »

Dr Claude Schummer, directeur général des Hôpitaux Robert Schuman, explique que, face à la seconde vague d’infections au Covid-19, les hôpitaux du pays sont bien équipés et mieux préparés. Mais que la recrudescence de cas potentiellement graves crée une vraie tension au niveau du personnel. CONTRAINT

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Sous les feux croisés de tous les syndicats, le gouvernement a dû réagir par rapport au projet de loi qui envisage d’ouvrir les postes de direction des lycées spécialisés aux professionnels du secteur privé. Approuvé en conseil de gouvernement, en commission, le texte sera débattu plus tard à la Chambre. Après de nouvelles concertations.  5

COMBATIF

« L’intérêt général prime sur les intérêts commerciaux. » SOULAGÉ

« Le message le plus important est qu’il n’y a pas de licenciements. » La direction de Luxair, le ministère de la Mobilité et les syndicats sont arrivés à faire atterrir un plan de maintien de l’emploi au sein de la compagnie aérienne dans le cadre de la tripartite « aviation ». 587 des 2.950 salariés de Luxair seront impactés, mais il n’y aura pas de licenciement. 7

RÉSILIENTE

« On plie, mais on ne rompt jamais ! »

En période de crise sanitaire, les difficultés rencontrées par les bénéficiaires des services de Stëmm vun der Strooss sont immenses, explique la directrice de l’asbl, Alexandra Oxacelay. Ses équipes ont réussi à faire preuve d’une grande résilience et à ouvrir les locaux tous les jours, sans exception.

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Photos

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Romain Gamba, Nader Ghavami et Jan Hanrion (archives)

Le Mouvement écologique souhaitait que le MoU (memorandum of understanding) passé entre Google, l’État et la Commune de Bissen dans le cadre d’un projet de data center soit rendu public. Demande rejetée par le tribunal administratif qui avait été saisi. Le Meco a annoncé qu’il ferait appel du jugement rendu.


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Ristretto #Politique

« Sur la bonne voie pour ne pas miner l’économie » Député DP, échevin à Bettembourg, Gusty Graas faisait aussi partie des observateurs luxembourgeois de l’OSCE chargés de surveiller le bon déroulement des élections américaines. Comment l’élection s’est-elle déroulée dans les bureaux de vote américains ? Tout était très bien organisé, avec de nombreuses personnes sur place pour guider les électeurs. Le constat est donc favorable. Mais le problème majeur reste les différences de législation entre États. En quoi cette absence d’uniformité pose-t-elle problème ? Cela explique pourquoi la situation est si compliquée aujourd’hui. Ainsi, avec le vote par correspondance, certains États acceptent les bulletins avec une date d’envoi allant jusqu’au 3 novembre, d’autres non. Il faut une législation uniforme valant pour tous les États. Quelles différences avez-vous remarquées avec le Luxembourg ? Le vote peut se faire soit par bulletin classique, soit par machine électro­ nique. Et il n’y a pas de cabines électo­ rales. Or, comme il n’y a pas de rideaux, en s’approchant, il est possible de voir. J’ai mis cette critique dans mon rapport : selon nous, l’intimité n’est pas garantie. Quelle était l’atmosphère dans le pays ? Elle n’était pas concentrée autour des élections. Sauf devant la Maison-Blanche, avec des manifestations en permanence et une présence policière massive. Mais, à part de petites émeutes la nuit, c’était paisible. Ce qui m’a surpris, c’était autour des bureaux de vote... Qu’y avez-vous observé ? Il est toujours possible d’influencer les électeurs, avec de la propagande, de la musique, la distribution de flyers. Rien de négatif à cela, chacun faisait de son mieux et c’était sympa. Mais c’est impensable au Luxembourg... Cette expérience vous a donné des idées pour le Luxembourg ? Je suis pour notre système électoral, très bien organisé et où la fraude est presque inexistante. Mais nous pourrions discuter du vote électronique sur place. Avez-vous été surpris par la décision de l’entreprise grecque Fage de ne pas s’implanter dans le pays ? Un peu, mais si on analyse le dossier, c’est aussi compréhensible. La pression a augmenté.

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Les décideurs ont dû prendre cette décision parce qu’il y avait trop de problèmes... Fage a-t-elle commis des erreurs ? Fage n’est jamais entrée en dialogue avec le collège échevinal. Ce qui est incompréhensible, car il faut entretenir de bonnes relations. Mais le ministère de l’Économie, qui n’a pas informé Fage des problèmes qui pouvaient survenir, est aussi critiquable. Quelle leçon doit-on tirer de cet échec ? Les procédures doivent être améliorées, avec un cadre strict, un meilleur cahier des charges incluant différents critères, notamment environnementaux. Est-ce un mauvais signal envoyé aux entreprises ? Avec la paix sociale, l’environnement fiscal, des chemins très courts, l’ambiance est positive dans le pays et les entreprises voudront venir. Mais elles devront respecter les critères du développement durable. Après cet épisode, l’ambiance s’est-elle détériorée au sein de la coalition ? Certes, il y a eu des désaccords entre l’écono­ mie et l’environnement. Mais la situation s’est bien réglée avec la décision de Fage. Pour les implantations futures, une bonne coordination entre ministères sera nécessaire. Comment jugez-vous la gestion gouvernementale de la crise sanitaire ? La situation est très délicate. Les chiffres sont alarmants. Mais le pays me paraît en bonne voie pour ne pas miner l’économie tout en protégeant la sécurité des citoyens. Comment le pays s’en sort-il face à la crise économique ? Si on prend le taux d’emploi, l’évolution n’est pas trop négative. Et d’ici quelques mois, il y aura des améliora­ tions. Mais je ne suis pas naïf : la situation est grave et le problème ne va pas se résoudre en une ou deux années... L’impact de la crise sur les finances des communes vous inquiète ? Avec 500 millions d’euros en moins, c’est une petite ca­tastrophe. Des projets devront être adaptés. Et ces inves­ tissements non réalisés auront aussi un impact négatif, notamment sur le secteur de la construction.

Gusty Graas considère que le Luxembourg pourrait s’inspirer du vote électronique américain.

Interview PIERRE PAILLER Photo JULIAN PIERROT


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Ristretto #Entreprises Sélectionné par MATHILDE OBERT

PRÉDICTIF

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« L’avenue de la Liberté va devenir la plus belle rue du pays. » Guy Foetz, coordinateur de projets chez L’Audiophile, qui attend beaucoup de l’arrivée du tram à la gare de Luxembourg, le 13 décembre. 2

ÉTONNÉ

« Ils nous disent clairement, sur place ou par téléphone, qu’ils viennent ici parce que tout est fermé chez eux. »

L’employée d’un hôtel à Grevenmacher. De nombreux frontaliers décident de passer le week-end au Grand-Duché pour profiter des commerces et magasins ouverts. 3

FIER

« Nous sommes ravis d’être soutenus par des investisseurs institutionnels de haute qualité. » Andy Bowyer, CEO de Kleos Space. L’entreprise aérospatiale a annoncé avoir levé 12 nouveaux millions d’euros, au lendemain de la mise sur orbite de ses KSM1. 4

CONQUÉRANT

« Notre ambition, c’est d’avoir un magasin Delhaize accessible dans les 5 à 10 minutes. » Dirk Kirschvink, country manager de l’enseigne de supermarchés belge, qui veut ouvrir quatre nouveaux points de vente au Luxembourg.

OPTIMISTE

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« Alors que Donald Trump n’était pas un adepte du multilatéralisme et n’avait pas une approche proactive pour développer les relations économiques avec l’Europe, les premières déclarations de Joe Biden laissent à penser que le nouveau président va changer cela. » Carlo Thelen, directeur général de la Chambre de commerce.

« Devant la télévision, je ne pouvais plus bouger. Des coups de lance se succédaient dans mon cœur. »

Rida Klink, fondateur de la start-up Augment. Il a obtenu le droit de survoler Beyrouth avec des drones, et que les données soient en open access sur son site pour aider la reconstruction, l’aide d’urgence et la recherche, après les explosions ayant dévasté la capitale libanaise. 7

INQUIET

« Ce serait le coup de grâce pour un certain nombre de commerces, qui ne rouvriraient pas. » Nicolas Henckes, directeur de la Confédération luxembourgeoise du commerce. Mis en place dans les pays voisins, l’hypothèse d’un reconfinement au Grand-Duché l’inquiète.

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Matic Zorman, Nader Ghavami, Maison Moderne (Archives)

INNOVANT

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Ristretto #Entreprises

« Nos compétiteurs sont partout dans le monde » Le Covid-19 a accéléré la présence en ligne de Smets, qui veut encore l’accroître, selon sa fondatrice et CEO, Carine Smets.

Comment se portent les ventes de Smets en cette année 2020 ? Les ventes se portent relativement bien, mais nos marges sont affectées. Pourquoi ? Étant donné que nous avons dû fermer nos magasins au printemps lorsque les stocks étaient au plus haut, nous avons sacrifié notre marge. Nous avons écoulé la marchandise en concédant des remises importantes afin d’être concurrentiels sur les canaux de distribu­ tion en ligne. Les marketplaces sur lesquelles nous sommes présents ont un coût de gestion important, et il nous est apparu essentiel d’améliorer notre propre site internet. Comment ? Nous avons effectué une refonte de notre site web, développé l’application sur mobile, et travaillé le référencement sur les moteurs de recherche. Ce chantier colossal pour une PME est toujours en cours et demande un investissement financier et humain significatif. Dans ce contexte, nous allons présenter un projet radical de modification des processus d’organisation au ministère de l’Économie. Quelle part de vos ventes le web représente-t-il aujourd’hui ? Je préfère parler de ventes internationales, car notre présence en ligne se décline sur diffé­ rentes plateformes. Ces ventes représentent près de 60 % de notre chiffre d’affaires. Nous voulons accroître cette part avec, notam­ ment, le « click & collect » en magasin. Ceci permet de créer une expérience au niveau local, ce qui peut ensuite nous donner de la visibilité au niveau international. Pour Smets, quel est le manque à gagner induit par le Covid-19 ? C’est difficile à dire. Il est évident que la fermeture des magasins au printemps a généré une perte d’activité. Mais je crois que, si on prend en compte l’aide du gouvernement, l’augmentation des ventes en ligne, et les mesures prises au niveau de l’organisa­ tion en interne (adaptation des horaires d’ouverture), nous lisserons les effets de la crise sanitaire sur l’exercice 2020. Les ventes de fin d’année pourront-elles booster votre activité ? On sent que les achats de fin d’année ont débuté. Les gens n’ont pas voyagé, ils ont une certaine soif d’expérience, et donc, ils consomment, c’est clair.

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Est-ce que cela va permettre de compenser un printemps difficile ? On en reparle en janvier. Prenez-vous des dispositions particulières pour gérer un pic d’affluence dans vos magasins ? Nos conseillers de vente disposent à présent d’un smartphone professionnel. Ils utilisent WhatsApp et sont orientés vers le service client. Ils organisent des rendez-vous privilégiés avec leurs clients, qui béné­ ficient de conseils personnalisés. Les clients évitent ainsi de devoir patienter à l’extérieur du magasin. Quels sont vos plus grands concurrents ? Au niveau de la concurrence des magasins multimarques, il n’y en a pas à Luxembourg. Les magasins monomarques Dior, Gucci et Louboutin sont toutefois bien armés face au clienteling et à l’expérience « phygitale ». Un portefeuille de plus de 500 marques, lié à la spécificité du marché luxembourgeois, fait la force du groupe. Nous avons ouvert un corner aux Galeries Lafayette dans le but d’élargir notre clientèle vers un profil plus international. Mais nos compétiteurs se trouvent partout dans le monde. Votre magasin de Bruxelles est fermé pour cause de deuxième confinement. Comment gérez-vous cela ? On a fermé le magasin du jour au lendemain, et l’équipe de cinq salariés est au chômage tempo­ raire. Comme lors du confinement du printemps, nous avons rapatrié la marchandise à Strassen. Les contacts se font via les réseaux sociaux et les newsletters. Les ventes « printemps-été 21 » sont déjà en cours. Quelles sont vos perspectives pour 2021 ? Notre but est de toujours être visionnaires et d’ap­porter une expérience au consommateur. À terme, une option serait de devenir une sorte de galerie pour jeunes créateurs en quête de visibilité. Car, si des multimarques comme nous n’existaient plus, il n’y aurait plus cette pépinière de mixité de nouveaux créateurs avec les anciens. Grâce à l’appui du gou­ vernement et à l’implication de nos équipes, nous sommes relativement confiants pour l’avenir. Carine Smets estime que ses compétiteurs sont partout dans le monde. Interview CATHERINE KURZAWA Photo JULIAN PIERROT


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Ristretto #PlaceFinancière Sélectionné par JEAN-MICHEL LALIEU et THOMAS MANGIN

INQUIET

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« Oui, nous avons des craintes pour l’emploi. Et tous secteurs confondus. [...] Et je vois que pour les banques et assurances, 2020, mais surtout 2021, sont envisagées dans des perspectives assez négatives. »

Alors que les syndicats de la place financière viennent de signer avec le patronat le renouvellement de la convention collective pour le secteur des banques et assurances 2021-2023, Laurent Mertz, secrétaire général de l’Aleba, se montre préoccupé pour l’avenir du secteur dans le contexte de la crise sanitaire. POSITIF

2

«  Investify s’adresse à un futur marché absolu, que je trouve passionnant.» Georges Bock, ex-managing partner de KPMG Luxembourg, a rejoint le conseil d’administration de la fintech allemande Investify, qui a développé un robo-advisor pour les particuliers et les clients institutionnels. 3

PRUDENTS

Une enquête menée en octobre dernier par Luxembourg for Finance auprès de 400 dirigeants et employés supérieurs d’entreprises internationales de services financiers montre qu’ils s’attendent à des résultats très mitigés pour l’année 2020. 60 % des dirigeants prévoient des recettes inférieures aux prévisions pour fin 2020. 75 % n’attendent pas non plus une augmentation des investissements internationaux en 2021. Enfin, 56 % prévoient de réduire leurs budgets opérationnels l’an prochain. ENTHOUSIASTE

4

« Ce n’est sans doute pas le Graal que tout le monde attend, mais c’est quand même un message fort de la part du monde du business.  »

Valérie Arnold, partner chez PwC Luxembourg, se réjouit de voir les Big Four s’impliquer aux côtés du World Economic Forum pour définir des standards communs en matière de financement durable. POSITIF

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« Joe Biden est un pragmatique qui connaît l’importance des hubs financiers comme le Luxembourg, l’Irlande ou le Delaware.  » Le CEO de Luxembourg for Finance, Nicolas Mackel, se montre confiant après la victoire de Joe Biden à l’élection présidentielle américaine. Il est conscient que tout ne deviendra pas plus simple, mais la méthode sera tout autre. 6

PIÉGÉ

RASSURANTE

Photos

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Mike Zenari et Matic Zorman (archives)

Le milliardaire chinois Jack Ma pensait pouvoir réaliser un coup de maître avec l’entrée en bourse d’Ant Group, début novembre, pour une levée de fonds de 35 milliards de dollars, ce qui aurait constitué un record absolu. Mais les autorités de régulation chinoises ont bloqué l’opération à deux jours de l’IPO de la fintech liée au groupe Ali Baba et dont le siège euro­ péen est basé au Luxembourg. Désormais considérée comme une banque, elle devra intégrer dans son bilan un minimum de 30 % des prêts consentis au titre de garantie, alors que ce matelas de sécurité n’est aujourd’hui que de 2 %. Un coup dur !

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Ristretto #PlaceFinancière

« Un problème lié à l’offre de produits » Depuis le début de l’année, les primes dans l’assurance-vie ont chuté de 34 %. Tentative d’explication avec Luc Rasschaert, CEO de l’assureur Wealins.

Comment expliquez-vous la chute importante des primes en assurance-vie sur l’année 2020 ? Elle est en partie causée par un élément exceptionnel survenu au cours de l’année 2019 – un transfert de portefeuille de plus de deux milliards d’euros. Mais je ne vois pas de problème d’attractivité des contrats d’assurance-vie à l’international. Nos clients recon­ naissent toujours l’intérêt des produits d’assurance-vie.

cotés ou le private equity. Les clients cherchent des com­ pagnies qui peuvent leur offrir un conseil sur le planning successoral, mais qui sont aussi capables de gérer des actifs plus complexes. Sans connaître les détails par com­ pagnie, je pense que ce sont les pure players en unités de compte et qui ont su investir dans des actifs complexes qui ont subi le moins de conséquences de cette crise. Les taux bas impactent donc plus le secteur que la crise sanitaire ? C’est en tout cas ma lecture des chiffres du CAA (Commissariat aux assurances) et de la situation chez Wealins. Nous ne proposons pas de produits à taux garantis et nous évoluons favorablement.

Où se situe le problème, dès lors ? Il est plutôt lié à l’offre. L’assurance-vie à l’inter­ national en libre prestation de services (passeport européen) a été dopée par les solutions en fonds euros – à taux garantis – proposées par certaines compagnies. Ces produits ont provoqué une forte croissance du marché de la LPS ces dernières années.

Les produits à taux garantis sont appelés à disparaître ? Je ne pense pas. Les assureurs sont assez créatifs et intelligents pour trouver de nouvelles solutions pour maintenir ces taux garantis. Mais comme cela coûte cher aux compagnies en termes de marges de solvabilité, il est possible que certaines adaptent leur offre et le volume de fonds euros à taux garantis.

Mais la situation a changé... La faiblesse des taux d’intérêt a fait que les fonds euros connaissent de plus en plus de difficultés à fournir un rendement attractif. La crise liée au coronavirus n’a pas amélioré la situation. On a donc observé une forte réduction de l’offre de produits à taux garantis. L’autre solution, c’est l’offre en unités de compte avec des placements à risque. Comment évolue-t-elle ? Elle a été poussée dans le dos par la réduc­ tion de l’offre en fonds euros. Si, aujourd’hui, on constate une baisse des produits en unités de compte (-10,91 % sur 2020 par rapport à une baisse de 62,5 % pour les produits à rendement garanti, ndlr), c’est à cause de produits combinés qui offraient un mix des deux solutions. Chez Wealins, nous sommes un pure player en unités de compte et nous connais­ sons une année positive.

Comment envisagez-vous l’année 2021 ? Positivement, grâce à l’arrivée prochaine de vac­cins et au résultat de l’élection américaine, qui devrait permettre de retrouver plus de stabilité sur les marchés financiers. Ceci dit, il faut s’attendre à ce que certains gouvernements, à la recherche de nouvelles sources de revenus, modifient la fiscalité. Un nouveau type de risque ? Il leur faudra sans doute un peu de temps, mais à moyen terme, je crains de voir disparaître les avantages liés aux contrats d’assurance-vie dans certains pays. Nous avons déjà un exemple en Belgique avec la nouvelle taxe sur les comptes-titres.

La crise a-t-elle modifié le comportement des clients ? Oui, il est clair que pas mal de personnes, conscientes qu’elles peuvent être atteintes par ce virus, se deman­ dent si elles doivent accélérer leurs projets de trans­ mission du patrimoine et adapter la manière dont elles gèrent leurs portefeuilles. Elles regardent dans quels actifs investir pour obtenir un rendement qui leur convient par rapport aux risques qu’elles sont prêtes à prendre. Leurs portefeuilles évoluent fortement ? On voit une tendance à se diriger vers des actifs plus complexes, comme des actifs non

22

DÉCEMBRE 2020

Mais le modèle d’assurance-vie luxembourgeois garde son attractivité ? Oui, rien n’a changé. Au contraire, l’écosystème luxembourgeois, très compétitif, permet d’investir dans des produits plus complexes que je citais plus tôt, ce qui n’est pas le cas dans certains pays ­importants pour la Place luxembourgeoise. Luc Rasschaert craint que les législations changent dans certains pays.

Interview JEAN-MICHEL LALIEU Photo ROMAIN GAMBA


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Data Dada #GrandeDistribution

Qui tient le haut du panier ? Le Luxembourg éveille l’appétit des acteurs étrangers de la grande distribution avec la présence d’enseignes françaises, belges et allemandes. Mais en matière de surfaces commerciales occupées, les acteurs locaux restent solidement implantés. Auteur CATHERINE KURZAWA

2002

Cora

SUPERFICIE TOTALE

18.000 m2

1974

NOMBRE DE SALARIÉS

Match & Smatch

550

NOMBRE DE MAGASINS

2 : 1 Cora à Foetz (1 drive : Coradrive Foetz)  1 Cora Concorde

SUPERFICIE TOTALE

35.000 m

2

NOMBRE DE SALARIÉS

28

800

NOMBRE DE MAGASINS

550

28 : 13 Match 15 Smatch

2

800

2004

Delhaize 55

SUPERFICIE TOTALE

40.000 m2

NOMBRE DE SALARIÉS

1.100 (dont 460 pour les magasins affiliés) NOMBRE DE MAGASINS

2008

Colruyt

55 (11 intégrés et 44 franchisés) : 2 AD Delhaize 8 Delhaize 21 Proxy Delhaize 24 Shop & Go (adossés à des stations-service)

SUPERFICIE TOTALE

6.400 m2

NOMBRE DE SALARIÉS

120

PIPELINE

NOMBRE DE MAGASINS

2 Delhaize (2021) 2 Proxy (2021)

4 (avec service Collect & Go)  PIPELINE

Colruyt à Pommerloch 1 (été 2021)

4

120

1.100

2001

1991

Lidl

Aldi

SUPERFICIE TOTALE

SUPERFICIE TOTALE

11.600 m2

NOMBRE DE SALARIÉS

325

NOMBRE DE MAGASINS

11

PIPELINE

1 Lidl à Dudelange (2022)

15.000 m2 LÉGENDE

NOMBRE DE SALARIÉS

150

Pays où est localisé le siège social de la maison mère de l’enseigne

NOMBRE DE MAGASINS

16

16

LUXEMBOURG BELGIQUE

PIPELINE

Aldi à Mersch 1 (rénovation – mai 2021) 1 Aldi à Dudelange (2021)

Rewe:XL

150

FRANCE

11

2017

ALLEMAGNE

325

SUPERFICIE TOTALE

1.550 m2

SURFACE EN M2

NOMBRE DE SALARIÉS

N. C.

NOMBRE DE MAGASINS

NOMBRE DE MAGASINS

1

1 Rewe:XL Hundertmark

NOMBRE DE SALARIÉS : 1 PERSONNAGE = 100 SALARIÉS

CHRONOLOGIE DE L’APPARITION DES ACTEURS DE LA GRANDE DISTRIBUTION AU LUXEMBOURG SURFACE BÂTIE CUMULÉE EN M2 POPULATION RÉSIDENTE

La Provençale, ouvre sa 1re épicerie

ALIMA Joseph Leesch, fondateur de l’enseigne Cactus, ouvre sa 1re épicerie

1890

24

1900

1910

PALL CENTER

MATCH & SMATCH

Delhaize ouvre sa 1re épicerie CACTUS

1920

DÉCEMBRE 2020

1930

1940

1950

1960

1970

1975

1980

1985


1982

Pall Center

1951

Alima Cactus

2.000 m2

NOMBRE DE MAGASINS

78.000 m2

55

NOMBRE DE SALARIÉS

NOMBRE DE MAGASINS

4.420

5 : 4 Pall Center 1 Emma’s

4

NOMBRE DE MAGASINS

61 (59 implantations) : 15 Cactus 9 Cactus Marché 33 Cactus Shoppi franchisés 4 Hobbi

4

1969

La Provençale

NOMBRE DE SALARIÉS

350

NOMBRE DE SALARIÉS

SUPERFICIE TOTALE

61

SUPERFICIE TOTALE

5.750 m2

SUPERFICIE TOTALE

5.500 m2

Massen

350

55

SUPERFICIE TOTALE

1987

NOMBRE DE SALARIÉS

1.400

NOMBRE DE SALARIÉS

Naturata

NOMBRE DE MAGASINS

5.102 m2

100

5

5 Cactus Shoppi (2021) 2 Cactus Shoppi (2022) 1 Cactus à Roodt-sur-Syre (2023) 1 Cactus Megastore à Esch/Lallange (2024)

1.400

NOMBRE DE SALARIÉS

285

NOMBRE DE MAGASINS

100 1

1 (avec un service drive )

SUPERFICIE TOTALE

1 La Grande Épicerie Massen

PIPELINE

NOMBRE DE MAGASINS

1989

SUPERFICIE TOTALE

3.526 m2

11

11

Match, Delhaize, Cora, Colruyt, Aldi, Rewe:XL, Lidl, Cactus, Alima, Pall Center, Massen, Naturata, La Provençale, Carrefour, Auchan, Grand Frais, Monoprix, Picard

1967

285

4.420

1

2000

Carrefour SUPERFICIE TOTALE

1996

900 m2

Auchan

NOMBRE DE SALARIÉS

N. C.

SUPERFICIE TOTALE

NOMBRE DE MAGASINS

28.300 m2

Picard

2004

2020

Grand Frais

SUPERFICIE TOTALE SUPERFICIE TOTALE 2.630  m2

20214 280 m

100 Picard NOMBRE DE SALARIÉS

NOMBRE DE SALARIÉS

4

1

1 Monoprix (place Guillaume II – janvier 2021 – 2.000 m2)

44

3

1.210

NOMBRE DE SALARIÉS

8

NOMBRE DE MAGASINS

1

PIPELINE

1 Grand Frais à Mersch

1

30

100

Sources

6

Carrefour Express à 1 Niederkorn (2021) 1 Carrefour Market à Strassen (2021)

30

PIPELINE

1

PIPELINE

1.000 m2

6 magasins 280 m2 franchisés : NOMBRE DE MAGASINS 1 Monoprix NOMBRE DE SALARIÉS 2 Naturalia 41 3 Monop’ NOMBRE DE MAGASINS

1

NOMBRE DE MAGASINS

* Magasins exploités par Aral et n’appartenant pas à Auchan

SUPERFICIE TOTALE

NOMBRE DE MAGASINS

SUPERFICIE TOTALE

NOMBRE DE SALARIÉS

8 : 1 Auchan Hyper 1 Auchan Super 1 Auchan Lifestore 3 Auchan Drive  2 MyAuchan* (stations-service)

2014

Monoprix

1.210

3 Carrefour Express (dont 1 fermé momentanément)

en millions

Surface bâtie cumulée en m2

LA PROVENÇALE

3,5 3

ALDI

2,5

AUCHAN NATURATA

2

MONOPRIX

CARREFOUR

MASSEN

LIDL

DELHAIZE

REWE:XL

PICARD

COLRUYT

Population résidente

CORA

GRAND FRAIS 1 0,5 0

1990

1995

2000

2005

2010

2015

DÉCEMBRE 2020

2020

25


Photos

Patricia Pitsch (Maison Moderne), LALUX

BRAND VOICE

Pit Hentgen (Président de LALUX et LALUX-Vie) et Paul Zahlen (historien) devant une armoire symbolique, celle présente lors de la filialisation des activités d’assurance en 1989.

Assurance

L’innovation, facteur de longévité Contenu sponsorisé par LALUX

Grâce à sa capacité à innover, La Luxem­ bourgeoise est parve­ nue à faire face à de nombreux défis. Elle célèbre au­ jourd’hui ses 100 ans et publie un ouvrage.

Très peu d’entreprises survivent sur le long terme. Pour faire face aux nombreux défis et évoluer, les sociétés doivent faire preuve de persévérance quand les choses vont mal et mettre l’accent sur l’innovation. « Il faut un bon équilibre entre une certaine prudence et la prise de décision nécessaire », explique Paul Zahlen, historien. Cette capacité à innover est en effet un facteur de longévité,

MOMENTS-CLÉS DE LA VIE DE LA LUXEMBOURGEOISE

1920

26

DÉCEMBRE 2020

Création de La Luxembourgeoise, Société Anonyme d’assurance et de placement. Démarrage des activités d’assurance non-vie et de banque

1937

en particulier pour les compagnies d’assurances. « Ouvrir des branches d’assurance à certains moments et proposer des produits qui sont devenus de plus en plus complexes avec le temps s’inscrit dans cette démarche », poursuit Paul Zahlen. « L’innovation est un souci permanent, elle se gère avec une démarche structurée. Nous avons des contacts dans différents domaines (technologies, évolution

Démarrage de l’activité vie de la compagnie

1944

Redémarrage de l’activité après la dissolution de la société par l’occupant allemand pendant la Seconde Guerre mondiale

1975

des produits) avec des acteurs de l’étranger afin de comprendre les évolutions liées à notre secteur », explique Pit Hentgen, Président des filiales d’assurances du Groupe LALUX et Administrateur délégué de la Compagnie Financière La Luxembourgeoise. En effet, l’entreprise n’a cessé d’interagir avec la société et a accompagné toutes les grandes évolutions, avec les risques associés,

Reprise du portefeuille automobile luxem­ bourgeois de la compagnie belge A.G. de 1830 (renommée plus tard Fortis)

1981

Reprise du portefeuille luxembourgeois Incendies Accidents de la compagnie française LE GAN


100 ANS D’HISTOIRE DOCUMENTÉE

en proposant des couvertures adéquates. Suite à l’introduction de l’automobile dans les années 20, par exemple, l’assurance responsabilité civile relative à celle-ci est devenue obligatoire. « La fabrication de biens de consommation s’est accompagnée d’une création de richesses. Le besoin d’assurer a aussi augmenté pour couvrir plus de domaines. Nous avons été le miroir de ces évolutions car nous les avons accompagnées. » Aujourd’hui, cette innovation ne se limite plus aux produits mais concerne également les contacts avec les clients et le monde extérieur. « Nous essayons de rester en communication permanente avec le gouvernement sur des phénomènes récents (nouvelles technologies, risques liés au changement climatique, etc.) et nous réfléchissons ensemble à la possibilité q ue le secteur a de couvrir certains de ces risques pour permettre à notre société d’y faire face. » Conserver la confiance des clients Pour perdurer, la relation de proximité avec la clientèle a également toute son importance. Celle-ci est elle aussi en pleine évolution, ce qui représente un défi pour les compagnies à la recherche de la satisfaction des clients. « La relation avec ces derniers devient de plus en plus digitale, leurs exigences se définissent d’une autre manière. Quand vous avez besoin d’une assurance, vous la voulez tout de suite et uniquement pour le temps où vous êtes exposé au risque. Il y aura des changements et celui qui les proposera de la manière la plus adéquate à la clientèle aura un avantage sur les autres », précise Pit Hentgen. La dimension humaine n’est toutefois pas

1989

Filialisation des activités d’assurances et création de 2 nouvelles sociétés : La Luxembourgeoise et La Luxembourgeoise-­ Vie. Nouveau partenaire et actionnaire : Spuerkeess

2011

«  L’innovation est un souci permanent, elle se gère avec une démarche structurée. » Pit Hentgen Président de LALUX et LALUX-Vie

amenée à disparaître mais doit être appuyée par la technologie. Cette évolution sera centrale dans la manière de faire de l’assurance demain. Un siècle de vie sur le marché de l’assurance Afin de souligner ses 100 ans d’existence et son évolution, LALUX a fait appel à Paul Zahlen pour raconter son histoire et les risques auxquels a été exposée l’entreprise. Pour Pit Hentgen, il était intéressant d’avoir le regard d’un historien. « C’était une démarche identitaire car elle nous a permis, à nous qui sommes très liés à l’entreprise, de mieux comprendre qui nous sommes et d’où nous venons. Nous éprouvons une certaine fierté quant à cette histoire, étant donné beaucoup de personnes et de familles qui sont toujours présentes ou dans notre esprit. » Avec son ouvrage, l’historien a souhaité montrer la complexité de la création d’une société en général et d’une compagnie d’assurances en particulier. « Cela montre les facteurs permettant à une société de vivre 100 ans, ce qui n’est pas courant. »

Déménagement du siège social à Leudelange et création de la marque LALUX

2015

Acquisition de DKV Luxembourg

2020

LALUX célèbre ses 100 ans. Reprise de l’activité Employee Benefits de la compagnie Cardif Lux Vie

Rédigé par Paul Zahlen, l’ouvrage composé de deux volumes retrace l’histoire de La Luxembourgeoise. Au travers de 1.300 pages, et plusieurs centaines de photos offrant une lecture indépendante, l’historien revient sur des moments-clés de la compagnie d’assurances. Les débuts de l’entreprise sont ainsi marqués par des aspects politiques et les difficultés de l’activité liée aux placements. La période de la Seconde Guerre mondiale aborde le sort personnel des dirigeants, tandis que la période post-conflit se concentre sur la place du manage­ ment. La question du travail des femmes et de leur rémunération est également étudiée.

ez ouhait age Vous s l’ouvr ander X ? comm ire de LALU o t is r h u l’ s sur z-vous Rende

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DÉCEMBRE 2020

27


Conversation

Interview NATHALIE REUTER

« Le gouvernement a du mal à se fixer des priorités » Portrait ANDRÉS LEJONA

28

DÉCEMBRE 2020


Michel Reckinger

Michel Reckinger, dans les locaux de l’entreprise familiale Reckinger, spécialisée dans le chauffage, le sanitaire, la ventilation, la climatisation...

Michel Reckinger, actuel président de la Fédération des artisans, deviendra le 1er janvier 2021 président de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL). Rencontre avec un entrepreneur pragmatique qui incarne depuis 23 ans la 4e génération à la tête de l’entreprise familiale Reckinger. DÉCEMBRE 2020

29


Conversation

CURSUS DE VIE Eschois Michel Reckinger voit le jour le 7 janvier 1967 à Esch-sur-Alzette. De nationalité luxembourgeoise, marié et père de trois enfants, il est aujourd’hui le patron d’une entreprise familiale de 300 employés, qui fêtera l’année prochaine 110 ans d’existence.

Quand vous êtes-vous rendu sur un chantier pour la dernière fois ? Les journées sans visites de chantiers sont rares. Je suis le patron d’une entreprise artisanale de 300 personnes. En tant que tel, je suis la personne de contact aussi bien pour mes salariés que pour les clients. Je fais cela depuis 20 ans et n’ai donc pas de réticence à aller sur les chantiers, accueillir les clients, ­résoudre des problèmes et donner des conseils.

L’entreprise Après des études en ingénierie mécanique et en gestion d’entreprise à l’École polytechnique fédérale de Zurich de 1986 à 1992, Michel Reckinger débute sa vie professionnelle en 1993 dans l’entreprise familiale Reckinger Alfred SA. Huit ans plus tard, en 2001, il reprend la direction de la société.

Lorsque vous avez repris la société de votre père, était-ce un rêve ou une obligation ? Nous n’avons jamais parlé d’une éventuelle reprise avec mon père. J’ai grandi dans l’entre­ prise. Nous habitions au 2e étage, au-dessus des bureaux. Les ateliers se trouvaient derrière notre maison. Mon père n’a jamais insisté pour qu’un de ses trois enfants reprenne la ­société. Cela s’est fait de manière naturelle. Après mes études d’ingénieur, suivies d’un MBA, il m’a tout simplement proposé de le rejoindre dans l’entreprise, et j’ai accepté. Vous n’avez pas étudié dans le but de reprendre les rênes de l’entreprise familiale ? À Esch, l’Arbed était l’endroit où tous les ingénieurs voulaient travailler. Les hauts-fourneaux, les aspects technologiques me passionnaient…

Les mandats En 1995, il devient membre du comité de la Fédération des installateurs en équipements sanitaires et climatiques (Fiesc). 20 ans plus tard, en 2015, il est élu en tant que président à la tête de la Fédération des artisans (FDA), un poste auquel il est réélu en 2019. Le 1er janvier 2021, Michel Reckinger succédera à Nicolas Buck à la présidence de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL).

débattre, trouver des solutions pragmatiques, faire avancer la cause de l’artisanat. J’espère que ma nouvelle fonction en tant que président de l’UEL me plaira autant. Si c’est le cas, ce ne sera pas du travail non plus, mais un réel plaisir.

Chef d’entreprise et président de la Fédération des artisans durant 5 ans, vous allez devenir, en janvier, le président de l’Union des entreprises. Êtes-vous un bourreau de travail ? Quel type d’entrepreneur êtes-vous ? Honnêtement… non, absolument pas ! Je tra- Je ne corresponds certainement pas au c ­ liché vaille certainement beaucoup, mais j’adore du vilain patron qui roule en Ferrari et posce que je fais. Je ne considère cela aucune- sède un yacht, comme le suggère le ministre ment comme du travail. J’adore mon métier Dan Kersch (LSAP). J’ai un petit véhicule élec­d’ingénieur, résoudre des problèmes et dé- trique, et à la maison, je vis avec ma f­ amille velopper des solutions. À la Fédération des et un réfugié que nous avons accueilli. J’ai un ­artisans, c’est l’aspect politique qui me motive : rapport un peu particulier à la vie. En tant

N DE GÉNÉRATION EN GÉNÉRATIO

Nous sommes face à la 2e vague de Covid-19. Quelle note donnez-vous au gouvernement ? Dans cette situation de crise, le gouvernement consulte largement pour garder le contrôle de la situation et ne verse pas dans l’activisme. Par rapport à la deuxième vague, ils ­méritent même un 10/10. Il fallait oser aller à l’encontre de nos voisins qui ont mis en place des confinements plus ou moins durs. Favoriser la ­distanciation sociale, forcer le dépistage sans arrêt brutal de la vie sociétale et économique étaient pour moi la bonne décision. Dans le contexte actuel, est-ce que vous recommanderiez à des jeunes de s’aventurer à devenir indépendants ? Être indépendant est le meilleur choix professionnel que je puisse imaginer. Faire ce qu’on a envie de faire, même s’il y a de nombreuses contraintes, offre une grande satisfaction. D’un autre côté, la crise a montré à quel point nous sommes vulnérables en tant qu’indépendants, et elle a également révélé le peu de soutien dont on bénéficie au niveau politique. Aucun autre membre du gouvernement ne s’est levé pour s’opposer à Dan Kersch* (ministre du Travail, ndlr). Le travail des indépendants porte notre ­société, et ne pas les considérer dans le cadre du chômage partiel est une Sauerei, un vrai gâchis ! Êtes-vous déçu que les différents partis politiques n’aient pas pris davantage la défense des indépendants ? On a constaté que les déclarations de M. ­Kersch à l’égard des indépendants n’ont pas été contes-

≈1960 Salle d'exposition, rue Victor Hugo

1911

1917

1929

1973

Création d’un magasin de quincaillerie par Octave Reckinger. Ingénieur diplômé de formation, il trans­ forme, en parallèle avec l’évo­lution techno­ lo­gique, l’entreprise en société d’instal­lation de chauffage et de sanitaires.

Décès d’Octave Reckinger à l’âge de 34 ans. La société est alors dirigée par son épouse, Marie Gillen, avec sa sœur Joséphine Gillen (certainement pionnières dans le rôle de femmes entrepreneurs).

Reprise de l’entreprise par Alfred Reckinger, âgé de 18 ans (mineur à l’époque). Investissement dans une salle d’exposition au début des années 50, dans les ateliers et stocks, rue de l’Usine à Esch. Les employés de l’époque sont principalement des ouvriers de l’Arbed qui, après leur travail posté, ont travaillé au sein de la société en tant qu’installateurs.

Reprise de l’entreprise par les fils Paul et François Reckinger, sous la dénomination Alfred Reckinger & Fils sàrl. Large agrandissement de la salle d’exposition. Extension des activités dans tous les domaines de l’HVAC, mais aussi la protection incendie, l’air comprimé. À cette époque, la société emploie environ 30 salariés.

1910 Octave Reckinger

30

qu’entrepreneur, c’est pareil. Je privilégie l’approche participative, je veux entraîner les gens autour de moi, les prendre là où ils sont et les aider à donner le meilleur d’eux-mêmes. Mon entreprise est comme ma famille, et ma porte est toujours ouverte.

DÉCEMBRE 2020

≈1910 Publicité d’avant-guerre

≈1960 Alfred Reckinger


Michel Reckinger

Photos

Reckinger SA

« Le travail des indépen­dants porte notre société, et ne pas les considérer dans le cadre du chômage partiel est une Sauerei, un vrai gâchis ! »

de compte, il est moins coûteux d’investir dans le chômage partiel et dans le maintien des emplois que de payer des allocations ­chômage. Ne rien faire et ne pas investir n’est pas la solution.

tées par d’autres membres du gouvernement. principe d’égalité. Contrairement à ce que dit la CGFP, il ne s’agit pas d’une affaire de C’est parlant. En ce qui concerne les aides directes pour jalousie, mais d’un vrai débat d’égalité soles indépendants, on peut dire que les ambi- ciétale que j’entends mener. tions du gouvernement étaient assez modestes. Le chômage partiel aurait vraiment aidé Toutes les mesures mises en place pour les indépendants, qui alimentent les caisses lutter contre le Covid-19 feront que ­sociales au même titre que les salariés. Au ­final, la dette publique passera à 27,4 % du PIB c’était une décision politique prise au détri- cette année. Que pensez-vous de la politique de relance du gouvernement ? ment des indépendants. En ce qui concerne le chômage partiel en On n’a qu’une seule chance de stabiliser l’écotant qu’instrument de maintien de l’emploi, nomie. Si l’activité s’affaisse, les recettes fisje suis d’avis qu’il devrait être allongé dans cales vont s’effondrer, et le gouvernement la durée, accessible le plus largement à tous risque de ne plus disposer d’une marge de les secteurs et de la manière la moins compli- manœuvre pour mener des politiques volonquée possible pour ne pas poser de barrières taristes. Dans la situation actuelle, on peut comprendre que l’on doive avoir recours à la artificielles aux petites entreprises. D’ailleurs, c’est intenable que nos e ­ mployés dette pour combattre les effets de la pandémie. Pierre Gramegna (DP), le ministre des aient droit au chômage partiel à hauteur de 80 % de leur salaire, alors que les employés ­Finances, ne veut cependant pas que la dette des communes et fonctionnaires publics publique dépasse 30 % du PIB. C’est important, ­bénéficient d’une dispense et doivent rester et même nécessaire, de ne pas se surendetter. à la maison tout en étant rémunérés à 100 %. Or, nous ne savons pas combien de temps Ceci pourrait tout à fait faire l’objet d’une cette crise durera, ni si nous aurons encore discussion avec le syndicat de la fonction besoin du chômage partiel dans 6 mois, ou publique sur une application plus large du si un retour à la normale sera possible. En fin

Comment jugez-vous les aides aux PME ? Globalement, on peut dire que le gouvernement a mis en place tout un arsenal d’aides et de mesures de soutien qui ont permis à la plupart des entreprises de tenir le coup jusqu’à présent, même si elles sont fortement fragilisées. Pour les secteurs les plus lourdement ­touchés, comme l’horeca et l’événementiel, le ­gouvernement a annoncé de nouvelles aides qui prennent en compte l’ensemble des charges qui doivent être supportées par les entreprises. Cela correspond à ce que l’on avait demandé. Toujours est-il que de très nombreuses ­entreprises resteront encore fragiles pour longtemps, car aucune aide ne pourra compenser la baisse de chiffre d’affaires et le manque à gagner auxquels nous sommes confrontés actuellement. Qui dit ralentissement économique dit moins de production, moins d’impôts, moins de recettes pour l’État : d’où doit venir l’argent ? Le business model au Luxembourg, basé sur une économie financière, est toujours porteur. Si peu de PME vont payer des impôts parce qu’elles ne réaliseront pas de bénéfices, ceci ne sera pas le cas – en tout cas pour cette année – du secteur bancaire en ce qui concerne les fonds d’investissement, qui continueront à générer des profits. D’où l’importance d ­ ’arrêter de dénigrer notre industrie bancaire ! Ne scions pas la branche sur laquelle nous sommes assis ! D’où vient l’essentiel de notre richesse ? De l’industrie bancaire et financière. La place financière doit rester attractive et compétitive, sinon les activités risquent de se délocaliser.

1995 Le siège, dans la rue Victor Hugo, à Esch

≈1985 François et Paul Reckinger

1997

2001

2007

2011

2016

2020

Constitution de l’entreprise Reckinger Alfred SA. Jean-Paul, fils de François, et Michel Reckinger, fils de Paul, rejoignent leur père à la direction de l’entreprise. Agrandissement des surfaces de bureaux, début du projet d’exposition commune DeckerRies/Reckinger. Le nombre d’employés se situe aux alentours de 100 personnes.

Michel Reckinger reprend la direction de la société.

Déménagement dans la ZAR à Ehlerange.

L’entreprise Reckinger Alfred SA fête ses 100 ans.

Labellisation ESR.

Chiffre d’affaires : +/- 30.500.000 €

Chiffre d’affaires en 2000 : 400.000.000 LUF

Nombre d’employés : 160

Nombre d’employés : +/- 200

Nombre d’employés : +/- 300

Nombre d’employés : 145

2015 ING Marathon

DÉCEMBRE 2020

31


Conversation Michel Reckinger

Dans votre entreprise, les processus de travail étaient-ils à jour, ou avez-vous eu besoin de digitaliser davantage ? La crise sanitaire n’a pas changé la donne. Notre facturation est déjà entièrement d ­ igitalisée. Disons que le processus de digitalisation a été accéléré. La baisse brutale de l’activité a aussi eu de bons côtés. Je me réjouis des belles journées d’avril que nous avons eues [rires]. Beaucoup de personnes ont apprécié l’arrêt de la course du hamster dans sa roue. Avons-nous compris qu’il ne faut plus y retourner ? Doutez-vous que la crise ait été porteuse de leçons ? Concrètement, nous avons besoin d’un changement de système. Je ne pense pas que nous l’ayons compris. Nous devons changer notre mode de fonctionnement actuel basé sur la production de pétrole et de CO2. Il faut ­décarboner, traiter notre environnement ­différemment, rapidement, dans les 10 ­années à venir, et massivement.

La réforme fiscale a été reportée. Que pensez-vous de l’idée de Frank Engel de créer un impôt sur la fortune ? Je ne pense pas qu’augmenter des impôts ou créer de nouveaux impôts va résoudre un seul de nos problèmes. … et de celle d’une taxation des successions ? L’impôt sur la succession sanctionne des entre­prises comme la mienne, qui est dans sa 4e génération. Les particuliers qui ont ­travaillé toute leur vie pour constituer un héritage à transmettre à leurs enfants ne semblent également pas prêts pour une telle solution. Arrêtons les discussions idéologiques, et discutons du pour et du contre, des avantages et des inconvénients, en tenant compte de toutes les implications possibles.

DÉCEMBRE 2020

Ouverture Rencontre avec Dr. Joanne Liu, présidente de Médecins sans frontières jusqu’en 2019. « Cette femme engagée, intelligente et pleine d’enthousiasme m’a permis de réaliser que tout un chacun peut aider et que les conflits, guerres et catastrophes ne se passent pas dans un monde éloigné, mais bien directement à notre porte et que nous devons tous agir pour un monde meilleur et ne plus fermer les yeux devant la misère humaine. »

Politique migratoire Participation au film Grand H de Frédérique Buck sur le conflit entre la politique migratoire et l’humanité. « Cela m’a donné envie de m’investir encore plus pour aider à l’intégration des réfugiés au Luxembourg. »

Héritage « Pouvoir travailler Le gouvernement se met-il lui-même pendant 27 ans quoti­dien­ parfois des bâtons dans les roues, nement aux côtés de mon père surtout en matière de logement ? a été une chance et un bonheur Le gouvernement a du mal à se fixer inestimable. Il a été un conseiller et des priorités et à agir en conséquence. un guide tout au long de ces années, D’abord, les ministères pensent trop en et je suis fier de pouvoir continuer silos et personne n’ose toucher à l’auà développer l’entreprise familiale, tonomie communale, qui est un frein et au-delà être aussi l’héritier énorme au développement de solutions de ses convictions applicables sur l’ensemble du territoire. sur l’entrepreneuriat et Prenons l’exemple des taxations de terrains. sur les entreprises. » Ces dernières doivent être imposées par le

« Concrètement, nous avons besoin d’un changement de système. Je ne pense pas que nous l’ayons compris. » 32

3 MOMENTS-CLÉS

Maison Moderne (archives), Grand H

De quelle manière votre entreprise a-t-elle été affectée par la crise sanitaire du Covid-19 ? Comme nous faisons du dépannage, nous avons pu continuer à travailler avec une ­p artie du personnel pendant le confinement. Beaucoup de salariés étaient en congé maladie, en quarantaine ou ont pris des congés pour raisons familiales, ce qui fait que l­ ’organisation du travail est devenue une opération très fastidieuse. Le télétravail est certainement une bonne option dans certains secteurs, mais pas dans l’artisanat où tout dépend des équipes sur le terrain.

Une des leçons de la crise n’est-elle pas qu’il vaut mieux travailler dans le secteur public que dans le privé, surtout pour les jeunes ? C’était déjà le cas bien avant le Covid [rires]. Maintenant, cela s’est accentué. L’État pense apparemment qu’il dispose de ressources ­inépuisables et qu’il peut créer des postes, des postes et des postes… Dan Kersch a a ­ nnoncé que plus de mille postes sont disponibles dans les administrations communales et a ­ uprès de l’État. Quand j’entends cela, mes ­cheveux virent au gris. Car où vont-ils chercher ces salariés ? Chez nous, dans les entreprises !

Photos

Un autre angle de relance est d’adopter un modèle économique plus durable. Les ­énergies renouvelables et l’écologie seront des secteurs porteurs dans lesquels nous devons être des précurseurs.


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Conversation Michel Reckinger

« Mais, merde ! Rédigez con­venable­ment vos lois ! » haut, et non pas être laissées au libre arbitre de chaque bourgmestre. Faites-le, taxez-les ! Et veillez à ce que cela coûte cher ! Dans une interview accordée à Paperjam, vous avez dit : « Il faut soustraire à l’État tout ce qui pourrait être fait par le privé. » Avez-vous changé d’avis ? Si l’on reste dans le domaine du logement, l’État ne fait en tout cas pas mieux que le privé. Le nouveau ministre, avec le Pacte ­logement 2, oblige les communes à mettre sur le marché plus de logements à coût modéré. Ils peuvent, pour se faire aider, faire appel au Fonds du logement ou à la SNHBM. P ­ ersonne ne pense à associer les acteurs privés. Le Fonds du ­logement et la SNHBM produisent quelques centaines de logements, alors que le besoin dépasse largement les 3.000 logements par an. Pour moi, la solution serait de traiter tous les acteurs qui souhaitent réaliser des logements sociaux sur un pied d’égalité. Que ce soit le Fonds du logement ou un acteur privé. C’est au ministère d’établir les règles du jeu, et aux promoteurs publics et privés de réaliser un maximum de logements dans le cadre qui a été fixé. Je trouve « super » que le marché privé se fasse toujours taper sur les doigts lorsqu’il trouve une faille dans les lois. Mais, merde ! ­Rédigez convenablement vos lois ! Tenez, ­prenons l’exemple des FIS, les fonds d’investissement spécialisés ! Que des fonds interprètent la loi des FIS en leur faveur, on peut en débattre pour voir si c’est socialement acceptable, mais si la loi avait été rédigée correctement, il n’y aurait pas eu d’ambiguïté. En pleine crise, ce n’est certainement pas le bon moment pour l’État d’attaquer la question épineuse des pensions. ­Combien de temps peut-on encore attendre ? C’est une problématique qui est connue ­depuis bien longtemps et qui ne va pas s’évaporer parce qu’on s’obstine à l’ignorer. C’est l’un des p ­ remiers points à mon agenda en tant que ­président de l’UEL ! Tout le monde sait qu’il est impossible de continuer sur cette trajectoire. Le plan de relance vert proposé par Claude Turmes (Déi Gréng), ministre de l’Énergie, et Carole Dieschbourg (Déi Gréng), ministre de l’Environnement, va-t-il assez loin pour vous ? Dans les grandes lignes, je suis d’accord avec Claude Turmes sur le fait que l’on doit sortir à terme des énergies fossiles. Le gouverne34

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ment fait de grands efforts pour accompagner la transition énergétique en accordant des subventions aux ménages qui veulent investir dans l’efficience énergétique de leur logement. On doit avoir conscience que la transition énergétique demandera des investissements considérables et que le gouvernement devra accompagner cette transition encore pendant de nombreuses années.

L’UEL EXPLIQUÉE EN CINQ POINTS : Quel est son rôle ? L’Union des entreprises luxembour­ geoises (UEL) représente les entreprises du secteur privé, à l’exception de celles du service primaire, et regroupe les cham­bres professionnelles et les organisations d’employeurs du Grand-Duché. De qui est-elle composée ? De l’Association des banques et ban­quiers Luxembourg, l’Association des compa­gnies d’assurances et de réassu­rances, la Chambre de commerce, la Chambre des métiers, la Confédération luxem­bourgeoise du commerce, la Fédé­ration des artisans, la Fedil et l’Horesca. Ces entités représentent près de 80 % des emplois et produisent plus de 85 % du PIB national. Depuis quand existe-t-elle ? Créée en 2000, l’instance faîtière des organisations patronales a ensuite donné naissance à son bras armé écores­pon­sable en 2007, à travers l’Institut national pour le dévelop­ pement durable et la responsabilité sociale des entreprises (INDR), en charge de promouvoir la responsabilité sociale des entreprises. Quelles sont ses missions ? L’UEL dit « œuvrer pour une économie durable et prospère pour le pays, ses habitants et ceux qui y travaillent ». Elle fait reposer son travail pour « une économie attractive pour les investisseurs et les talents » sur 6 piliers : emploi et droit du travail, sécurité sociale, fiscalité, affaires économiques nationales et internationales, sécurité et santé au travail, et responsabilité sociale des entreprises. Comment est-elle financée ? Les recettes sont principalement issues de cotisations, subsides, contributions aux frais et dons. Les cotisations des membres peuvent varier d’une année à l’autre, selon les projets décidés et les dépenses engagées, et selon les membres afin de tenir compte du pourcen­tage de l’économie qu’ils représentent individuellement.

Si l’on parle de politique climatique en g ­ é­nér­ al, il faut agir à l’échelle européenne, s­ inon mondiale. Cela ne sert à rien d ­ ’augmenter le prix du diesel au Luxembourg via une taxe carbone, si cela pousse les gens à aller faire le plein à Audun-le-Tiche ou à Messancy. Faire cavalier seul est toujours une stratégie dangereuse pour le Luxembourg. Si l’on ne fait pas attention, on aura fait beaucoup pour affaiblir notre économie et très peu pour le climat. Je suis en faveur des énergies renouve­ lables : on doit placer des panneaux photovoltaïques sur tous les toits, investir dans les éoliennes, investir dans la mobilité électrique et sortir le CO2 de l’équation. Oui à une taxe CO2, mais nous devons utiliser cet argent afin d’aider les entreprises à réaliser cette transition vers une neutralité carbone. Par contre, une taxe CO2 qui chasse les entreprises, les pousse à la faillite, ou fait en sorte qu’elles ne veuillent plus s’implanter au Luxembourg est contreproductive. Quel est votre point de vue par rapport aux tripartites ? Je suis pragmatique et tourné vers les s­ olutions. Que l’on ait eu les tripartites pendant la crise du coronavirus, c’était une bonne chose. Qu’elles soient win-win, c’est assez rare. Le plus souvent, c’est du win-lose. Il faut arriver à une mentalité du give and take si ce modèle doit rester viable. Dans quelle mesure connaissez-vous les différents ministres, Xavier Bettel (DP), Franz Fayot (LSAP)... ? Comme on connaît les gens au Luxembourg… [rires]. Je connais Xavier Bettel de mon temps à La Table Ronde (La Table Ronde est une ­association sans but lucratif exprimant les idées maîtresses de notre époque que sont la volonté de progrès et de paix, ndlr), je le connais depuis 20 ans. Franz Fayot, je ne le connais pas personnellement. Au total, je l’ai croisé à deux reprises. Avec Dan Kersch, j’ai joué dans le bac à sable. C’était mon voisin. Marc Hansen (DP), je le connais de mes études. J’ai souvent croisé Lex Delles (DP) ces deux dernières années dans sa qualité de ministre des Classes moyennes. On a aussi des échanges réguliers avec Claude Turmes au sujet des dossiers touchant ­l’énergie et l’aménagement du territoire. Globalement, les échanges fonctionnent assez bien. Pierre Gramegna ? Il vient d’Esch. Je le connais grâce au club de tennis d’Esch.



Conversation Michel Reckinger

« Je trouve honteuse la façon dont on traite les réfugiés au niveau européen. »

D’où tenez-vous cette sensibilité ? La situation des demandeurs de protection internationale est une thématique qui me tient à cœur depuis toujours. Nous avons ­embauché une douzaine de réfugiés qui se sont parfaitement intégrés. Danilo, par exemple, loge plusieurs jours par semaine chez nous après son entraînement de basket à Esch. Ce n’est rien de spécial pour moi, alors que cela ne paraît pas être si normal pour d’autres. Je suis croyant. J’ai été élevé dans cette philosophie selon l­ aquelle a ­ imer et aider son prochain est quelque chose de normal. C’est ainsi que je veux vivre. Je suis guidé par mes valeurs. D’où viennent les réfugiés que vous avez engagés ? Danilo vient d’Ukraine, du Donbass. Il est venu au Luxembourg avec ses parents et ses deux frères. Les réfugiés que nous avons engagés viennent de Syrie, d’Irak, d’Iran, d’Afrique. Ils sont quasiment tous d ­ emandeurs de p ­ rotec­tion internationale, et non b ­ énéficiaires. J’ai toujours essayé de ­trouver un moyen pour qu’ils puissent travailler ­légalement au Luxembourg. C’est un non-sens d’enfermer ces ­personnes pendant des mois et des mois sans pouvoir travailler. C’est une aberration, politiquement voulue.

Est-ce que cela aide pour appuyer certaines revendications ? Le président de la Fédération des artisans de Trèves n’a certainement encore jamais parlé avec M. Altmaier (ministre fédéral allemand de l’Économie et de l’Énergie, ndlr) à Berlin. Si l’on se connaît et que les chemins sont plus courts, cela aide. Les ministères vont chercher les informations là où ils peuvent les trouver, dans les fédérations et les Chambres. Ensuite, on peut être d’accord ou non. Cet échange existe en tout cas, et c’est bien ainsi. Croyez-vous votre prédécesseur, Nicolas Buck, quand il dit qu’il ne veut pas faire de politique ? Non, je ne le crois pas. L’avenir nous le dira. Je vois le rôle de président de l’UEL comme une fonction éminemment politique dans le sens où l’on représente les intérêts d’une ­partie importante de notre société que sont les ­entreprises. Les décisions de la politique au sens large impactent directement les ­entreprises. Il est donc évident que nos positionnements par rapport à l’action gouvernementale ont aussi un caractère politique. Ce sont les entreprises qui génèrent la plus-value économique qui sert à financer l’action de l’État, les prestations sociales. Les ­intérêts des entreprises et ceux des ­salariés ne sont pas antagonistes pour autant. Il n’y a qu’une seule économie, et tout le monde en fait partie. Les entreprises ont besoin d’une voix et doivent être entendues. Je vais faire en sorte d’être cette voix aussi à l’UEL. Vous vous êtes personnellement engagé pour l’association Passerell, qui est active dans la défense et l’exercice des droits des demandeurs d’asile. Votre société porte le label RSE (Responsabilité sociétale des entreprises).

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FAST & CURIOUS Bain ou douche ? Douche. Patron ou politicien ? Patron. Bière ou vin ? Vin. Sauna ou sport ? Sport. Russie ou Chine ? Ni l’un ni l’autre. Amazon ou magasins ? Magasins. Train ou avion ? Encore l’avion. Zurich ou Paris ? Zurich. Houmous ou Appenzeller ? Houmous. Concert ou théâtre ? Concert. Retrouvez l’interview vidéo Fast & Curious de Michel Reckinger sur paperjam.lu.

Que pensez-vous de la politique d’immigration du Luxembourg ? La politique européenne d’immigration est une catastrophe. Lors de la Deuxième Guerre mondiale, mon grand-père s’est réfugié avec sa famille dans le sud de la France, et il m’a toujours raconté qu’il y avait été bien accueilli. Les valeurs à l’époque étaient bien différentes des nôtres. Je trouve honteuse la façon dont on traite les réfugiés au niveau européen. Par contre, je trouve génial que Jean ­Asselborn (LSAP, minis­tre des Affaires étrangères, ndlr) fasse avancer la cause des réfugiés sans lâcher prise – tout en s’exposant à des critiques européennes. Au vu du changement climatique, ce qui nous attend dans les 20 ou 50 prochaines années aura une tout autre d ­ imension et sera 100 fois plus difficile que ce que nous vivons à l’heure actuelle. Quel livre lisez-vous en ce moment ? Quand l’improbable surgit , un autre futur ­revient dans la partie !  de Yannick Roudaut, un cadeau d’un ami. *Le ministre du Travail a refusé le chômage partiel aux indé­ pendants, argumentant que « le chômage partiel est un élément pour éviter le chômage… Par définition, seules les personnes salariées ou libres pour le marché du travail sont concernées, ce qui n’est pas le cas de la plupart des indépendants […]. Au-delà de ceci, je suis fermement convaincu qu’il n’est pas possible qu’il y ait des personnes qui ont gagné plein d’argent pendant longtemps qui soient considérées de la même manière que d’autres et profitent des moyens publics. » Ces propos ont provoqué un tollé sur les réseaux sociaux et une lettre ouverte de la CLC, de la Fédération des artisans et de l’Horesca.


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Conversation

« Nous devons inventer un vivre-ensemble » Les Frontalières, au Escher Theater, les 9 et 15 janvier 2021.

La pièce de théâtre documentaire de Sophie Langevin, Les Frontalières, montre le quotidien de ces femmes qui viennent tous les jours travailler au Luxembourg. Des parcours de vie qui existent bien au-delà des chiffres. Interview CÉLINE COUBRAY

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Portrait ANDRÉS LEJONA


Sophie Langevin

BIO

Comment l’idée de travailler sur cette question des femmes frontalières vous est-elle venue ? Il s’agit en fait d’une commande de l’Association de soutien aux travailleurs immigrés (Asti), qui voulait aborder cette question des frontaliers à travers une pièce de théâtre documentaire. La commande est arrivée jusqu’à Carole Lorang (directrice du Escher Theater et metteur en scène, ndlr), qui avait déjà travaillé avec eux, et qui me l’a proposée. L’Asti nous a largement ouvert son réseau et a été très accompagnante dans le travail de mise en relation avec les frontalières. Avec JeanLouis Schlesser (Asti) et le géographe Christophe Sohn du Liser (Luxembourg Institute of Socio-Economic Research), qui soutient aussi le projet, nous avons travaillé sur les questions que nous souhaitions poser à ces femmes frontalières et défini quelles réflexions globales et politiques nous voulions mettre en œuvre, afin de préciser le propos que je mettrais en scène. Quelles sont ces réflexions, justement ? Elles sont de différentes natures. Pourquoi ces femmes ont-elles choisi de mener cette vie ? Quelle est l’identité de la frontalière ? Quel est son ressenti ? Que rapporte-t-on de son pays d’origine au Luxembourg, et que ramène-t-on de sa vie au travail une fois chez soi ? Nous participons tous au même monde, mais que fait-on vraiment ensemble ? Puis, nous avons également sondé les préjugés, ceux qui sont portés au Luxembourg sur les navetteurs, mais aussi ceux qui sont véhiculés par les autres habitants des pays frontaliers sur ces personnes qui travaillent de l’autre côté de la frontière. Puis, nous questionnons les conséquences de ce choix dans la sphère intime. Toutes ces interrogations ont été les pièces centrales de notre questionnement. Ce travail a démarré avant la crise du coronavirus. Est-ce que la pandémie a changé quelque chose au projet ? L’arrivée du Covid-19 a totalement bousculé le projet. Avant, la notion de frontières était présente, mais n’était pas une réalité physique. Avec leur fermeture, en particulier avec l’Allemagne, où cela a été très dur, cette démarcation est redevenue un obstacle, et le paysage s’est tout à coup transformé. On a vu ressurgir des réactions nationalistes, protectionnistes. Cette situation questionne encore plus le faire-ensemble. La Grande Région est un territoire transfrontalier qui fonctionne difficilement. Les embouteillages compliquent les déplacements et rendent le transport de ces hommes et de ces femmes éprouvant et stressant. C’est aussi un territoire où la politique manque de courage, où les décisions sont prises à l’échelle nationale, alors que l’échelle locale ou régionale devrait prendre le dessus.

Formation Sophie Langevin a suivi des cours à la Kleine Academie de Bruxelles et au Théâtre de l’Ombre, à Paris. Elle a aussi été la collaboratrice en mise en scène de Patrice Kerbrat, Laurent Hatat, Marja-Leena Junker et Richard Brunel. Multitalent Elle intervient aussi bien au théâtre, comme metteur en scène (Alice Birch, Ivan Viripaev, Abel Neves, Bernard-Marie Koltès, Marguerite Duras, Marivaux…) et actrice (répertoire classique et contemporain), qu’à la réalisation au cinéma, avec Jacques Raybaut. En 2014, elle est co-curatrice, avec le bureau d’architecture Laruade, du pavillon luxembour­ geois pour la Biennale d’architecture de Venise. Actualité En plus des Frontalières, Sophie Langevin a conçu, avec Ian De Toffoli, AppHuman, qu’elle a mis en scène en novembre 2020 au Théâtre des Capucins.

La présence du virus a soulevé de nouvelles questions, des interrogations qu’il faut clarifier et qui soulignent des manquements et une absence de vision d’être-ensemble. Cette crise doit amener à une prise de conscience d’un même besoin collectif, à la création d’une identité transfrontalière. Ce sont tout de même plus de 11 millions de personnes qui vivent ensemble, sur un territoire qui devrait être un espace de coopération, et non une zone de concurrence. Or, la réalité n’est pas du tout cela. La question actuelle de l’embauche des infirmiers et infirmières est tout à fait révélatrice de ce problème.

sacrifice assumé, et qui relève de la responsabilité de chacun. C’est le sacrifice du temps qui n’est pas passé avec leurs enfants. Ce sont aussi des sacrifices dans leur vie de couple, l’acceptation d’une vie rythmée par la montre. Les incidences sont importantes, et ce modèle capitaliste et matérialiste coûte cher humainement. Une fois ces interviews réalisées, comment les transformer en pièce de théâtre ? Les interviews sont la base du travail. Nous y avons identifié les thématiques qui nous intéressent. Puis, avec l’aide de Frank Feitler et Mani Muller, nous avons travaillé la dramaturgie, opéré une réécriture pour parvenir à unifier ces paroles. J’ai aussi transmis toutes les interviews aux comédiennes pour qu’elles aient accès à cette matière première. Chaque personnage va permettre d’aborder une problématique différente, mais toujours sur base des témoignages récoltés. En complément de ces histoires intimes et personnelles, il y a une partie plus documentaire, qui rappelle l’histoire de ce territoire, son dynamisme économique, sa situation politique. Il me semble important de rappeler ces faits, qui ne sont finalement que peu connus de tous. Cela pose évidemment des questions politiques sur le vivre-ensemble et le partage de ce territoire transfrontalier, et par conséquent, sur la rencontre. Quand est-ce que les frontaliers ont l’occasion de rencontrer les Luxembourgeois ? Finalement, on s’aperçoit qu’il n’y a que très peu d’occasions, car notre système économique ne le permet pas réellement. Or, les préjugés tombent d’eux-mêmes quand on apprend à se connaître, même si des différences culturelles restent, indéniablement. Nous sommes différents, et c’est une richesse, mais cela peut aussi devenir une difficulté dans les rapports quotidiens au travail.

Quels profils de frontalières avez-vous interviewés ? Nous avons rencontré des femmes de tous les horizons : des cadres supérieures en entreprise, des avocates, des femmes de ménage, La pièce est aussi l’occasion de rencontres des caissières, des consultantes en assurance, publiques. Faut-il plus de discussions, du personnel hospitalier... Au total, nous avons à votre avis, sur ce sujet ? interviewé plus de 50 femmes, aussi bien des Absolument. Nous sommes même en train de Belges, des Allemandes, des Françaises, que travailler à une forme de représentation qui des Luxembourgeoises qui habitent de l’autre pourrait être donnée en entreprise, car c’est aussi là qu’il faut ouvrir le débat, se mettre à côté de la frontière. table et discuter. La transformation de ce bassin est une réalité, on ne peut la contourner. Que leur avez-vous demandé ? Ce sont des vies qui ne sont pas si faciles à Les chiffres prévisionnels sont sidérants : on raconter, car ce sont des vies banales, dans le parle de 400.000 frontaliers en 2060. Nous sens où elles n’ont rien d’extraordinaire. Mais devons inventer un vivre-ensemble, collaborer, nous avons posé la délicate question de l’iden- coopérer, et ne pas rester uniquement dans une tité. C’est une interrogation compliquée, pleine vision concurrente. Nous devons arriver à influende préjugés. Beaucoup de ces femmes ne veulent cer cette force économique qui nous dirige pas remettre en question le système dans lequel actuellement. Mais cela demande du courage elles se trouvent. En partie parce qu’elles peuvent et de la vision politique. Pour cela, il faut prividifficilement y échapper. Leur niveau de vie légier la vision territoriale et remettre les hommes dépend désormais de ce salaire, qui est parfois et les femmes au centre des décisions. le double de ce qu’elles pourraient avoir dans leur pays d’origine. Ce sont des prisons dorées. Il y a une forme de sacrifice chez ces femmes, DÉCEMBRE 2020

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Jean-Pierre Zigrand a rejoint la London School of Economics à Londres après ses études et en est devenu l’expert en risques systémiques.


Conversation Jean-Pierre Zigrand

« Je n’entrevois pas d’explosion de la bulle » Directeur du centre de recherche sur les risques systémiques à la London School of Economics, le Luxembourgeois Jean-Pierre Zigrand s’est penché pour Paperjam sur les risques de bulle dans le secteur immobilier grand-ducal. Il se veut rassurant, mais conseille la prudence. Auteur JEAN-MICHEL LALIEU

Portrait JÉRÉMIE SOUTEYRAT

C’est culturel ? Les prix de l’immobilier ont continué C’est difficile à dire. C’est sans doute en partie à fortement grimper au Luxembourg culturel. Au Luxembourg, tout le monde a toumalgré le confinement du printemps. jours possédé sa maison. Mais il faut aussi tenir Comment expliquer cette envolée des prix depuis plusieurs années ? compte d’un effet de renforcement. En obserLes prix de l’immobilier sont en hausse un vant que les prix des maisons grimpent sans peu partout dans le monde, ce n’est pas un discontinuer, les gens sont tentés d’investir. En problème uniquement lié au Luxembourg. Ils Allemagne, par exemple, les prix de l’immobidépendent toujours de la combinaison de lier n’évoluent pas beaucoup, ce qui fait que les différents facteurs. D’un côté, on a la valeur gens ne sont pas tentés d’investir dans la brique. des loyers capitalisés dans la valeur du bien Pour les Allemands, une maison est le lieu que immobilier, qui est déterminée par la santé l’on habite, pas un bien d’investissement. Mais de l’économie réelle. De l’autre, on doit regar- au Luxembourg, parce qu’on a beaucoup investi der le niveau des taux d’intérêt. Le fait que et que l’économie tourne bien, les prix ont beaules taux d’intérêt soient bas actuellement coup grimpé, ce qui renforce à nouveau le désir pousse les gens à investir dans l’immobilier d’y investir. Aujourd’hui, lorsqu’ils regardent parce que les livrets d’épargne ne rapportent 40 ou 50 ans en arrière, les gens se disent qu’ils plus grand-chose et que les bourses sont trop ont bien fait d’investir dans l’immobilier. Ils volatiles. Ils préfèrent donc acheter un bien auraient pu gagner plus en bourse, mais c’est immobilier dont ils peuvent anticiper le loyer. plus risqué et les statistiques d’investissements Au Luxembourg, je pense que c’est vraiment révèlent que les Luxembourgeois ne sont pas ce phénomène de taux d’intérêt qui joue aujourd’hui. Il faut admettre que la situation du pays est étrange. L’économie tourne bien et l’immigration est forte. Les loyers devraient logiquement augmenter. Or, ils ne progressent BIO EXPRESS pas tant que ça. C’est donc moins le besoin Parcours académique de se loger que le souci d’investir qui influe Études universitaires en économie sur les prix de l’immobilier. à l’Université de Louvain-la-Neuve Un réflexe propre aux Luxembourgeois ? Le cas du Luxembourg est assez exceptionnel. Je ne connais pas de comportements similaires dans d’autres pays. Les résidents investissent leurs avoirs quasi exclusivement dans l’immobilier. Pas moins de 84 % du patrimoine des Luxembourgeois est investi dans la brique d’après les dernières études publiques. Bien que les systèmes de pension jouent un rôle, c’est quand même inouï. En France, la moyenne est plutôt de 50 %, et en Grande-Bretagne, elle est de 36 %.

(Belgique) et doctorat à l’Université de Chicago. Après ses études, il entre à la London School of Economics en tant que lecturer dans le département Finances.

Carrière Il y dirige aujourd’hui deux centres de recherche : le Systemic Risk Centre, créé il y a 6 ans, et le Financial Markets Group, le plus ancien centre spécialisé en finances de la LSE. Place financière Ce Luxembourgeois de 51 ans est aussi membre du conseil d’administration de la Spuerkeess.

naturellement enclins au risque. On ne peut donc que leur donner raison. Et il y a de fortes chances pour que les prix continuent d’augmenter par cet effet de renforcement. On considère généralement qu’après huit trimestres d’accroissement continu des maisons, la probabilité que la hausse se poursuive encore un trimestre de plus est de 90 %. Mais est-il logique de voir les prix des maisons et appartements augmenter à un rythme de 10 % par an comme on l’observe ces dernières années ? C’est logique dans la mesure où un nombre important d’investisseurs sont intéressés par l’immobilier. Mais je ne suis pas certain que cela soit sain. Le problème au Luxembourg, c’est que l’on dispose de très peu de données. Cela complique donc mon analyse en tant qu’académique. On ne sait pas exactement qui achète ces biens : les Luxembourgeois fortunés ou des investisseurs étrangers ? Dans la mesure où les loyers augmentent peu, on doit probablement écarter l’idée que c’est le manque de biens pour se loger qui fait grimper les prix. Il s’agit donc en partie probablement d’investisseurs luxembourgeois, mais des investisseurs étrangers qui voient les prix monter au Luxembourg de 10 % par an vont vouloir entrer dans le jeu, c’est naturel. C’est ce phénomène qui contribue aussi à des augmentations supplémentaires de 10 % l’année suivante. Vous pointez un problème de données. Le politique doit donc développer de nouveaux outils de collecte des données afin de mieux maîtriser la situation ? Absolument. Je n’envie pas les politiciens et les régulateurs. Ils n’ont pas accès actuellement à toutes les données nécessaires. J’ignore les raisons de cette situation, mais en règle générale les petits pays manquent de données. Il s’agit DÉCEMBRE 2020

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Conversation Jean-Pierre Zigrand

Justement, comment expliquez-vous ce phénomène des bulles ? Une bulle immobilière peut se développer lorsque les gens achètent une maison ou un appartement dans l’espoir de le / la revendre à un prix plus élevé et pas parce qu’ils espèrent des loyers suffisamment élevés pour rembourser le prix qu’ils ont payé. Dès qu’on n’achète pas un bien en vue de l’obtention d’un loyer, mais avec l’ambition de le revendre à un autre acheteur encore plus optimiste deux ou trois souvent d’une question de coûts fixes trop années plus tard, on contribue à la création importants par rapport à la taille de la popula- d’une bulle. Mais il est toujours très complition, même si, aujourd’hui, ce n’est plus une qué de reconnaître la formation d’une bulle. excuse valable. Ceci dit, l’information s’est amé- Même les milieux académiques ne sont pas liorée depuis 10 ou 20 ans. Jusqu’à une certaine d’accord sur les situations de bulle. On discute époque, le côté secret des données a joué un toujours la question de savoir si la crise de rôle. En Grande-Bretagne, c’est totalement dif- 2000 était liée à une bulle des actifs financiers férent. Tout est public. À partir d’une adresse, ou pas. Pouvoir dire qu’une classe d’actifs est on peut tracer l’évolution des prix pour une surévaluée est toujours très compliqué. même maison ou un même appartement, sans que le nom des acheteurs apparaisse. Mais le Mais ce pourrait être le cas au Luxembourg ? recensement des prix évolue aussi au Luxem- On ne le sait pas exactement. La Banque centrale parle d’une surchauffe de 6 %. Moi, je bourg, c’est important. regarde plutôt les loyers, qui sont purement C’est important de pouvoir retracer l’évolu- le signal de l’offre et de la demande d’habitation de l’immobilier sur le long terme ? tions. Or, ils n’augmentent pas, malgré le manque Oui, certainement. Prenez le cas d’Amsterdam. de biens que tout le monde constate. On peut Les informations concernant les prix de vente donc en déduire qu’un très grand nombre de des maisons remontent à l’an 1650. On peut donc retracer l’évolution des prix au cours des 350 dernières années. Ainsi, on voit par exemple que les prix réels en l’an 1650 sont les mêmes qu’en 2000. Ils ont augmenté à certaines époques, mais ils se sont par contre effondrés entre 1820 L’EXPLOSION DU PRIX DES MAISONS et 1860. Cet exemple permet de voir que toutes Prix moyen pour une maison en euros les évolutions sont possibles dans l’immobilier. 800.000 € Au Luxembourg, le passé de l’immobilier ne remonte pas à plus de 45 ans. Les personnes en charge du risque systémique du pays, par 600.000 € manque de données, ne peuvent pas retourner plus loin que les années 1970. Le passé récent n’ayant recensé aucun épisode difficile pour 400.000 € l’immobilier, il est difficile de proprement calibrer les modèles pour savoir l’étendue réelle de la surchauffe actuelle ou du risque de mener 182.000 200.000 € 154.000 à une explosion.

personnes qui acquièrent un bien le font avant tout pour investir. Si les prix augmentent, c’est sans doute moins à cause d’un besoin d’habitations que d’un souci d’investissement, donc de spéculation. Le fait que les loyers soient déconnectés des prix résonne comme une alarme. Mais ce n’est pas non plus un mouvement forcément irrationnel. Les taux d’intérêt sont très bas et l’argent placé en banque ne rapporte quasiment plus rien. Si on admet l’idée que les prix immobiliers au Luxembourg sont dans une bulle, qu’est-ce qui pourrait provoquer l’explosion de cette bulle ? Je n’entrevois pas d’explosion de la bulle. On connaîtra peut-être un mouvement d’arrêt à un moment donné et les prix commenceront à régresser. Mais je ne vois pas cette situation se produire à court terme. Les bulles ne doivent pas nécessairement éclater du jour au lendemain. Cela peut se produire dans 20 ans. Une bulle n’explose qu’à partir du moment où les gens qui ont acheté des biens avec l’espoir de les revendre plus cher observent que la situation n’est plus favorable et que leurs plans de sortie du marché sont à risque. À partir de ce moment, ils se mettent à céder des biens. Si les taux d’intérêt se remettent à grimper de 1 % ou 2 %, cela va produire des dégâts. En fait, plus les taux d’intérêt sont bas – or ils sont très bas actuellement –, plus la sensibilité des prix à une remontée de ces taux est élevée. Vous ne voulez cependant pas vous montrer trop inquiet ? Le marché de l’immobilier ne fonctionne pas comme celui des obligations et actions. Pour celles-ci, une augmentation des taux d’intérêt entraînerait directement une forte diminution des prix. Dans la mesure où ces actifs sont cotés en bourse, le changement de politique

742.000 619.000 Observatoire de l'Habitat/BRI/Statec

la Revue de stabilité financière de la Banque centrale du Luxembourg, des chercheurs ont conclu, à partir de quatre modèles différents, à une surévaluation des prix d’environ 6 % en 2020 par rapport à la moyenne récente. De là à dire que l’explosion d’une bulle est probable... Il n’y a pas de raison d’envisager de catastrophe au Luxembourg, mais le pays se trouve dans une situation de prix un peu trop élevés parce que les gens achètent en espérant voir les biens s’apprécier, ce qui est toujours dangereux. C’est ce phénomène qui entraîne des bulles.

509.000 433.000

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Ce risque d’explosion, il est réel ? Il existe bel et bien une surchauffe sur le marché immobilier luxembourgeois. Si vous lisez 42

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Source

« Lorsqu’une bulle immo­bilière explose, la diminution des prix s’opère lentement. »


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Conversation Jean-Pierre Zigrand

monétaire se reflète instantanément sur les cours. Ce n’est pas le cas pour les maisons. Il s’agit de biens qui se vendent lentement. Par expérience, on sait que lorsqu’une bulle immobilière explose, la diminution des prix s’opère lentement. La grande exception est cependant la crise de 2007-2008 liée aux subprimes avec des prix qui ont dégringolé de plus de 40 % dans certains pays. Mais, dans l’ensemble, le côté intéressant des biens immobiliers est qu’il s’agit d’une classe d’actifs qui ne réagit pas rapidement. L’augmentation des taux d’intérêt provoquera une baisse des prix, mais celle-ci se fera lentement. Je ne pense pas que beaucoup de gens au Luxembourg seront contraints de vendre leurs biens rapidement. Mais il y aura sûrement des regrets. On ne risquerait donc pas de scénario catastrophe ? Certainement pas. Au Luxembourg, les personnes qui achètent des biens ne sont en règle générale pas des gens très endettés en termes de loan to value (ratio d’emprunt sur la valeur des biens, ndlr) ou en termes de revenus après service de la dette, qui ne pourraient plus payer les intérêts si ceux-ci venaient à augmenter un peu. D’autant que beaucoup de prêts immobiliers sont à taux d’intérêt fixes.

est nettement plus élevé que dans les autres pays, ce qui pose des risques potentiels. Des instances internationales, comme l’OCDE par exemple, s’inquiètent justement du poids de l’emprunt par rapport aux revenus des ménages... Oui, c’est vrai. Mais d’un autre côté, les banques sont protégées grâce aux montants des emprunts qui sont bas par rapport à la valeur des biens. Je ne dis pas que les risques n’existent pas, mais des mesures ont été prises pour minimiser les problèmes éventuels pour les institutions bancaires. Il se peut évidemment que des banques aient fait des emprunts dangereux, mais je n’en ai pas connaissance. Si on regarde les statistiques de la Banque centrale, en moyenne le ratio emprunt / valeur du bien est confortable. Mais cela peut évidemment cacher une distribution assez disparate. Il est possible que des banques aient accordé des prêts à 100 % de la valeur du bien. Mon boulot consiste à réfléchir sur des scénarios qui puissent générer des risques systémiques, et il y en a, mais ce n’est pas mon scénario principal.

Comment analysez-vous le comportement des banques face à l’emballement du secteur immobilier ? En général, les banques se sont montrées raisonnablement prudentes face au risque. Les ratios d’emprunt sur la valeur des biens au Luxembourg sont à un bon niveau. Ce n’est pas le cas dans de nombreux pays. Les gens disposent déjà d’une certaine mise de départ et peuvent généralement se contenter d’emprunter 70 % de la valeur totale. Il s’agit donc d’un important coussin de protection pour les banques. Par contre, le ratio d’emprunt par rapport au revenu

Les banques luxembourgeoises n’accordent pas des prêts trop facilement ? Ce n’est pas dans la tradition, mais il faut se méfier de la compétition dans un environnement de taux bas, toujours nuisible à la rentabilité des banques. Pour ne pas perdre un gros client, il est possible qu’une banque en vienne à accorder un prêt plus élevé que ce qu’elle aurait fait dans le passé. Si vous regardez les conséquences de la crise financière de 2007-2008, la valeur des biens immobiliers a chuté au Luxembourg, mais d’à peine quelques pourcents. Certaines banques ont connu des problèmes, mais ils n’étaient pas liés à des prêts immobiliers accordés au Luxembourg. Cette crise a eu valeur de test et on a observé que les actifs immobiliers luxembourgeois des banques ont bien résisté.

« Il existe bel et bien une surchauffe sur le marché immobilier au Luxembourg. »

Même si la situation reste sous contrôle actuellement, le politique doit-il prendre des mesures pour éviter tout risque lié à une éventuelle bulle ? Oui, tout à fait. Il a d’ailleurs déjà légiféré récemment sur la possibilité d’imposer des mesures macroprudentielles. Si elle le voulait, à travers les recommandations du Comité du risque systémique, la CSSF pourrait désormais imposer des limites aux ratios d’emprunts par rapport aux revenus ou à la valeur des biens. Le pays dispose donc désormais d’outils qui sont déjà utilisés dans la plupart des autres pays. Mais l’intérêt est aussi de ne pas bouleverser l’équilibre trop rapidement. Dans la mesure où les Luxembourgeois ont placé tous leurs œufs dans le même panier, un durcissement des mesures d’emprunt ferait diminuer les prix, et les propriétaires luxembourgeois, qui sont aussi les électeurs, en seraient frustrés. Dans la mesure

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où l’immobilier représente une grande partie du patrimoine au Luxembourg, agir sévèrement serait contre-productif. Les régulateurs font donc face à une situation délicate. Ils doivent pouvoir agir pour éviter une envolée des prix, suivie par des pertes difficilement surmontables et des répercussions négatives dans les agrégats macroéconomiques, mais pas trop sévèrement pour ne pas entraîner des conséquences importantes et évitables sur l’économie du pays. Mais disposer d’outils est quand même nécessaire ? Oui. Il faut pouvoir faire en sorte que la bulle n’explose pas. Si de plus en plus d’investisseurs achètent des biens pour les revendre rapidement, elle va exploser. La bulle a ses limites, surtout dans un pays comme le Luxembourg, qui ne compte que 600.000 résidents. Les responsables politiques doivent donc jouer subtilement en prenant des mesures pour décourager des investissements spéculatifs sans pour autant risquer de détruire le patrimoine national. Ceci inclut aussi des mesures d’imposition, comme renoncer à des impositions régressives tel le subside des dettes par la déductibilité fiscale des intérêts, ou introduire des taxes foncières qui ne créent pas de distorsions. Ces recettes aident à diminuer l’accumulation de positions à haut risque systémique et, en même temps, elles peuvent être utilisées pour réduire les impôts sur le revenu des plus bas salaires. Les acheteurs potentiels doivent-ils commencer à hésiter face aux prix qui leur sont proposés ? Les rendements locatifs sont très bas. Ils sont d’environ 3 %, ce qui veut dire que les prix sont très élevés. Mais les gens anticipent que les taux d’intérêt restent très bas. Donc 3 %, c’est mieux que ce qu’une banque peut offrir. Investir n’est donc pas irrationnel si on anticipe des taux bas pour longtemps et une économie performante qui génère des loyers suffisants, mais il est quand même raisonnable de songer à diversifier ses investissements. Le temps a donné raison aux Luxembourgeois qui ont investi dans la brique, mais désormais, miser tout sur l’immobilier et sur le crédit me semble assez risqué. Or, on le voit dans les statistiques, les Luxembourgeois investissent très peu dans les actions et obligations. Une situation étonnante pour un pays comme le Luxembourg... Oui, c’est étrange. Alors que le pays est un des tout grands centres mondiaux pour les fonds d’investissement, ses citoyens se refusent à envisager autre chose que l’immobilier pour leurs placements. Dr Jean-Pierre Zigrand est l’invité du Paperjam Club le 2 décembre avec sa conférence « Systemic risks in the Luxembourg real estate market ». Inscriptions sur club.paperjam.lu.


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« Les médias indé­pen­dants gardent toute leur légitimité et je crois en l’avenir du print. » Josée Hansen devant un des kiosques du centre-ville.

Légende : 80 signes max


e-Conversation Josée Hansen

« Le débat démocratique est en jeu » Agitatrice d’idées et militante pour moderniser le pays, Josée Hansen, ancienne rédactrice en chef de l’hebdomadaire Land, claque la porte du journalisme après plus de 25 ans de métier. Auteur MIKE KOEDINGER

De : <Mike Koedinger> à : <Josée Hansen> (29.10, 17 h 55)  En 2004, vous nous aviez confié qu’« un journaliste qui quitte un support, c’est une bibliothèque qui brûle ». Vous étiez déjà depuis huit années journaliste culturelle et politique à l’hebdomadaire d’Lëtzebuerger Land… que vous venez de quitter après 24 ans – tout juste après avoir été nommée rédactrice en chef. Dans quel état se trouve aujourd’hui cet hebdomadaire ? Et dans quel état se trouve la presse au Luxembourg, en général ? De : <Josée Hansen> à : <Mike Koedinger> (30.10, 07 h 47)  Le Land va bien, autant que faire se peut dans une triple crise : structurelle, conjoncturelle et sanitaire. Depuis 67 ans maintenant, ce petit hebdomadaire réellement indépendant défend sa place dans une niche de lectorat (aux alentours de 3 %, selon les études de TNS Ilres Plurimedia) cherchant des informations complémentaires au flux incessant de la presse quotidienne, accéléré encore par l’avènement d’internet et des réseaux sociaux. Pour tous les médias, que ce soit au Luxembourg ou à l’international, le contexte est extrêmement difficile : la digitalisation et le tout-gratuit des plateformes de partage absorbent une part toujours grandissante de l’auditoire ; après la crise économique de 2008-2009, les annonceurs ne sont jamais vraiment revenus et la crise sanitaire du Covid-19 et ses conséquences, comme les périodes de confinement ou d’état d’urgence,

Portrait ANDRÉS LEJONA

ont encore ajouté un degré de complexité. Les médias doivent défendre leur existence bec et ongles, et c’est loin d’être gagné, comme le prouvent les crises que traversent aussi les deux grands groupes de presse que sont Saint-Paul et Editpress. Mais je reste persuadée que la presse écrite, que les médias indépendants gardent toute leur légitimité et je crois en l’avenir du print. Pouvoir lire des articles bien recherchés, qui posent des questions auxquelles on n’a peut-être pas pensé soi-même, qui interrogent le pouvoir, l’idéologie et l’esthétique

BIO Formation Josée Hansen est diplômée de l’Université Panthéon-Assas (Paris II) en information et communication. Carrière Après deux ans chez RTL Radio Lëtzebuerg, elle rejoint le Land, où elle a fait toute sa carrière jusqu’à présent. Hyperactive Commissaire d’expositions, membre de jurys, auteur de livres, administratrice d’institutions culturelles et de fondations, en plus d’être journaliste. Membre du conseil d’administration de Radio 100,7 depuis le 20 novembre.

ambiante, participe de la conscientisation citoyenne. Informer n’est pas communiquer. Mon départ du Land n’est pas une preuve d’un désamour, mais un choix personnel. En décembre, j’aurais fêté mes 25 ans au sein de la même rédaction : j’estimais avoir fait le tour de tous les sujets, avoir assisté à l’histoire contemporaine en train de s’écrire, entre les affaires Bommeleeër et Srel, deux référendums (2005 et 2015), les élections anticipées de 2013, deux gouvernements successifs sans CSV, la libéralisation de la politique sociétale (euthanasie, mariage pour tous, réforme du divorce), la succession au trône du Grand-Duc, l’ouverture de nouvelles infrastructures culturelles au tournant du siècle et la libéralisation du paysage médiatique à la fin du 20e siècle jusqu’à la disparition de titres en ce début de siècle. Je suis pour le chan­­gement, en politique, aux postes de pouvoir, partout. Alors, il fallait aussi que je me renouvelle et que le Land puisse se renouveler – ce qu’il est en train de faire. Mais je suis vraiment inquiète pour la diversité du paysage médiatique luxembourgeois : elle dépendra beaucoup de la réforme de l’aide à la presse. Le gouvernement a tout intérêt à la réussir, car le débat démocratique est en jeu. De : <Mike Koedinger> à : <Josée Hansen> (30.10, 09 h 29)  D’autant plus que le gouvernement travaille sur cette loi depuis 2014 ! Un autre pilier de la démocratie, c’est la culture. Vous avez non seulement couvert la scène culturelle comme personne d’autre, en dénichant de nombreux talents.

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e-Conversation Josée Hansen

Vous étiez critique d’art, mais aussi commissaire d’expositions et membre de nombreux jurys (art, architecture, film, théâtre…). Agitatrice d’idées, militante pour moderniser le pays. Vous avez documenté la scène culturelle en tant qu’auteur de multiples publications, dont les livres références sur les musiques amplifiées (RB 94>04 d’Rockbuch), l’art contemporain (Piccolo Mondo) et le théâtre (Piccolo Teatro). Après 10 ans de présidence de la Rockhal (2004-2014), trois ans au conseil d’administration de l’Œuvre (2009-2012), vous claquez en 2016 la porte du conseil d’administration du Mudam après y avoir siégé pendant seulement 10 mois. C’est le moment de l’affaire Lunghi-RTL. Trop, c’est trop ? De : <Josée Hansen> à : <Mike Koedinger> (01.11, 10 h 25)  En lisant votre question au passé, on dirait que je suis morte… Je quitte seulement la rédaction fixe du Land, pour lequel je continue d’ailleurs à écrire en tant que free-lance, en attendant de voir où je vais m’impliquer professionnellement à l’avenir. Femme au foyer n’est pas parmi mes options et je vais certainement encore écrire d’une manière ou d’une autre. Ces livres que vous citez, je les ai écrits pour garder une trace de la passionnante création artistique du moment et témoigner des engagements des artistes que j’ai eu la chance de rencontrer. Mes multiples activités sont le fruit de mon enthousiasme pour les évolutions sociétales et intellectuelles de notre époque. Je suis persuadée qu’il faut vivre dans son époque et l’embrasser pleinement. J’ai toujours tenu à combiner journalisme politique et culturel parce que l’un ouvre d’autres lectures sur l’autre – dans les deux sens. L’art

« Jean-Claude Juncker a introduit la Mammerent pour sa mère. » 48

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jours se dire que ce n’est pas la personne qui est aimée ou haïe, mais le média – certains des journalistes très populaires de RTL qui se sont présentés aux élections ont appris cela à leurs dépens. On écrit pour son public, BIBLIOGRAPHIE pour les citoyens, pas pour faire plaisir à un Après un premier livre RB 94>04 parti politique, à un artiste ou à un annond’Rockbuch consacré aux musiques amplifiées, deux autres ceur. Personnellement, bien que je sois une ont suivi : d’abord, Piccolo Mondo personne très sociable, je me suis toujours sur l’art contemporain imposé une certaine distance avec le pouvoir et, ensuite, Piccolo Teatro sur le théâtre. Ces trois œuvres politique ou économique, et je ne suis par constituent un état des lieux tout exemple jamais restée boire un pot de preà fait exceptionnel de la scène mière lorsque j’écrivais sur les pièces de théâtre. culturelle luxembourgeoise et donnent la parole à de nom­ Alors, bien sûr, les insultes et les shitstorms breux artistes au Luxembourg sur les réseaux sociaux ne sont jamais et à l’international. agréables – ils furent d’ailleurs plus souvent déclenchés par des gens du milieu culturel qui se disaient défenseurs de la liberté d’expression que par des hommes et des femmes permet de lire la politique autrement, et les politiques –, mais si c’est le prix à payer pour enjeux sociaux et politiques dépassent sou- l’indépendance et la droiture, cela en valait vent ceux des carrières dans les institutions la chandelle. Et puis, vous savez, les vrais amis culturelles. C’est ainsi, parce que j’ai beau- se comptent de toute façon sur les doigts coup milité pour la reconnaissance de la d’une main et on ne les a pas grâce à, mais musique pop-rock et la création d’une indépendamment de son métier. infrastructure qui permette à ce public d’assister à des concerts dans des conditions aussi De : <Mike Koedinger> à : <Josée Hansen> luxueuses que celles dont jouissent les fans (02.11, 14 h 59)  de musique classique, que j’ai atterri au conseil Parlons du métier de journaliste. d’administration de la Rockhal – où j’ai tou- Face aux populismes, aux algorithmes jours dit que deux mandats suffisaient, qu’il qui dictent les news feeds, à la désinfor­ fallait renouveler après. Je dois dire que j’avais mation et aux fake news pour manipuler par contre sous-estimé le degré de politisa- les masses, le métier de journaliste tion du Mudam. J’ai quitté le conseil dans la a gagné en reconnaissance sociale. foulée de l’affaire Lunghi-Schram, au moment Mais il est face à de nombreux défis. où le Premier ministre et ministre de la Culture, À l’international comme au Luxembourg, Xavier Bettel (DP), s’est immiscé dans le débat, de nombreux éditeurs suppriment en prenant fait et cause contre Enrico Lun- des postes de journaliste, alors que ghi. En tant que journaliste, je ne pouvais les lecteurs s’attendent à retrouver alors plus me compromettre dans cette affaire leurs marques médias aussi bien en ligne que sur les médias sociaux ou encore devenue trop politique. sur les plateformes de streaming avec des podcasts originaux. L’affaire Claas De : <Mike Koedinger> à : <Josée Hansen> Relotius du Spiegel le prouve, (01.11, 13 h 29)  on n’est pas à l’abri d’imposteurs – même Au fil des années, de vos engagements avec la soixantaine de fact checkers et de vos prises de position, vous dont dispose l’hebdomadaire allemand. vous êtes fait beaucoup d’« amis », Comment réussir ce grand écart entre mais aussi de nombreux « ennemis ». faire « plus » et faire « mieux » ? Est-ce que c’est le prix à payer pour son indépendance ? Est-ce que vous De : <Josée Hansen> à : <Mike Koedinger> vous sentiez parfois incomprise ? (02.11, 16 h 56)  De : <Josée Hansen> à : <Mike Koedinger> Je ne suis pas d’accord avec votre affirmation (01.11, 17 h 21)  que les journalistes auraient gagné en reconOn ne fait pas du journalisme pour « se faire naissance sociale, bien au contraire. La meildes amis », bien au contraire même. Le jour- leure preuve de reconnaissance est toujours naliste indépendant a une mission très impor- celle de l’argent. Or, le métier est en voie de tante de chien de garde ou de quatrième paupérisation, les salaires ne cessent de baispouvoir à jouer dans une démocratie, et ce ser. Même le gouvernement estime, dans son n’est pas que du charabia. Ce qui est plus dif- projet de réforme de l’aide à la presse, qu’un ficile au Luxembourg que dans un grand pays, journaliste ne vaut que 30.000 euros par c’est la promiscuité qu’on a toujours avec les an – soit moins que le salaire social minimum. gens sur lesquels on est censé enquêter ou Alors même que les journalistes ont désorécrire… En exerçant ce métier, on doit tou- mais quasiment tous un diplôme universitaire



e-Conversation Josée Hansen

« Je me suis toujours imposé une certaine distance avec le pouvoir politique ou économique. »

et que n’importe quel rédacteur dans un service communal avec juste un bac et des horaires moins stressants gagne nettement plus. Les éditeurs sont pris de panique en voyant leurs ressources fondre comme neige au soleil et tentent de singer les réseaux sociaux, à faire plus, plus vite et sur tous les canaux en même temps. Or, le journalisme est un artisanat, un métier dans lequel on s’améliore avec le temps, en ayant plus de savoirs sur les coulisses du pouvoir et les enjeux politiques. L’affaire Relotius, que vous citez, a bien prouvé que l’arnaque de cet auteur a fonctionné parce qu’il a servi tous les clichés que son éditeur attendait pour vendre du papier : des sentiments, des images (faussées) et des histoires personnelles pleines de drames (inventées de toutes pièces). En plus, il était la star montante, l’Allemand bardé de prix et de reconnaissances, alors que son collègue sur l’enquête, qui était sur place à la frontière mexicaine et a tenté d’empêcher la publication de cette histoire inventée, n’était qu’un free-lance, d’origine espagnole en plus. Juan Moreno raconte les coulisses de l’affaire dans son livre Tausend Zeilen Lüge: Das System Relotius und der deutsche Journalismus (Rowohlt, septembre 2019) et prouve à quel point même une grande maison d’édition est traversée par des ambitions personnelles et des intérêts de pouvoir. Je suis persuadée que les médias ne peuvent survivre que s’ils offrent des explications approfondies, des enquêtes critiques et des commentaires avisés sur l’actualité, non en 50

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courant derrière le moindre tweet ou en publiant réseaux de distribution hyper performants. tels quels l’information gouvernementale et L’année 2020 posera les jalons de ce paysage les communiqués de presse. Au Luxembourg, qui nous attend d’ici 10 ans. Ce qui est certain, la situation se complique encore par la peti- c’est que la presse ne va pas disparaître, c’est tesse du marché et la fragmentation linguis- un bien trop précieux. On assiste à une période tique du public. Ici, le même nombre de d’adaptation technologique et à une purge journalistes qu’un grand quotidien français commerciale. en compte en tout travaille dans quatre radios, une chaîne de télévision, cinq quotidiens, De : <Mike Koedinger> à : <Josée Hansen> quatre hebdomadaires, un mensuel et plu- (16.11, 19 h 26) sieurs sites d’informations. Or, si le Wort, par Pouvons-nous revenir à la politique exemple, emploie une poignée de journalistes pour clôturer cet échange ? pour son site allemand, autant pour son site Finalement, après 24 années passées francophone, plus la version lusophone et le au Land, vous n’avez connu que deux Luxembourg Times, il aura quatre personnes Premiers ministres en fonction. sur un sujet au lieu de pouvoir travailler sur Jean-Claude Juncker (CSV) est devenu quatre sujets différents. De cette manière, la Premier ministre en janvier 1995 lorsque Jacques Santer (CSV) est parti matière grise s’éparpille. à Bruxelles présider la Commission européenne. Xavier Bettel est entré De : <Mike Koedinger> à : <Josée Hansen> en fonction en 2013. Ils ont comme (02.11, 17 h 29)  point commun d’être arrivés À quoi ressemblera alors le paysage tous les deux très jeunes au pouvoir. médiatique luxembourgeois en 2030 ? En quoi, sont-ils semblables ? En quoi, sont-ils différents ? De : <Josée Hansen> à : <Mike Koedinger> (03.11, 12 h 49)  L’évolution du paysage médiatique est cycli- De : <Josée Hansen> à <Mike Koedinger> que, il y a toujours des périodes fastes – comme (17.11, 14 h 32) les années 1990 pour le paysage audiovisuel – et Tous les deux sont juristes de formation et des périodes maigres – comme celle que vit tous les deux arrivaient au pouvoir à la quaactuellement toute la presse. Quelle que soit rantaine et se voyaient en « modernisateurs » la technologie de diffusion, le web, le satellite, du pays, voulant surtout se démarquer de le papier, ce qui importe, c’est le contenu. leurs prédécesseurs (Jacques Santer et JeanDepuis La Clef du cabinet des princes de l’Eu- Claude Juncker, respectivement) par leur style rope au début du 18e siècle, puis avec la CLR / RTL plus franc et leurs priorités politiques. Après, à partir du début du 20e siècle, le Luxembourg ce sont deux hommes foncièrement différents a toujours été une niche pour les éditeurs qui de par leur idéologie et leur tempérament : voulaient contourner les censures ou mono- Juncker visait toujours une carrière europoles nationaux. La globalisation et la libé- péenne, alors que Bettel aurait adoré rester ralisation ont fait tomber ces avantages et je maire de la capitale ; Juncker était un grand suis persuadée que le siège de RTL Group ne lecteur de journaux et dévorait Rilke, alors sera plus éternellement au Luxembourg – les que Bettel est 100 % réseaux sociaux. Côté 10 millions d’euros que le gouvernement est innovations sociétales, Jean-Claude Juncker prêt à investir pour le service public télévisuel a introduit la Mammerent pour sa mère, alors n’y changeront rien. D’ici 2030, ils risquent que Xavier Bettel s’est marié avec son comd’être partis, mais le pays n’aura pas moins pagnon Gauthier Destenay quelques mois besoin de médias locaux. La presse luxem- après l’adoption du mariage pour tous au Parbourgeoise a ceci de particulier : elle est à la lement. Juncker était un jésuite qui adorait la fois très locale et nationale, elle doit couvrir rhétorique, alors que Bettel parle une langue les faits divers des villages reculés de l’Œsling sentimentale, simple. Mais il ne faut pas se en même temps que les évolutions législatives leurrer : tous les deux défendent la place finanpermettant à la place financière de s’adapter cière, RTL Group et la fonction publique. à la concurrence internationale, faute de quoi son auditoire devient trop petit. Mais, malgré un flux incessant d’informations sur tous les canaux de communication en ligne, le public, les citoyens sont demandeurs de médias fiables et sérieux, qui les aident à s’orienter et à comprendre le monde. Peut-être que ces médias seront des pure players, comme Reporter.lu, peut-être que ce seront des journaux papier vendus très cher (comme le pense Éric Fottorino avec son projet éditorial Le 1) ou des gratuits ayant réussi à mettre en place des


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Conversation

« C’est plutôt un atout d’être une femme et d’être jeune »

Noël n’est pas encore derrière la chocolaterie qu’Alexandra Kahn planche déjà sur Pâques 2021.

Alexandra Kahn jongle entre la prise en main de nouvelles installations, la préparation de commandes et l’internationalisation de Genaveh, la chocolaterie de Steinfort qu’elle a reprise et qu’elle dirige depuis 2017. Interview THIERRY RAIZER

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Portrait ANDRÉS LEJONA


Alexandra Kahn

BIO

Comment se passe cette année décidément particulière ? Nous rencontrons des hauts et des bas. Des peurs, et, en même temps, des bonnes surprises. En plus du Covid, auquel personne n’était préparé, avec un confinement en pleine période de Pâques, nous avons lancé les travaux de rénovation et d’agrandissement de la chocolaterie, qui va passer de 300 à 800 m2. Même si nous travaillons avec un bureau d’études et un architecte, je suis aussi devenue chef de chantier ! Votre défi immédiat est de pouvoir assurer une production qui réponde à la demande pour les fêtes de fin d’année ? Oui, sachant que notre déménagement de l’ancien au nouveau hall a pris du retard. Nous devons encore prendre nos marques, nous faisons face à des coupures d’électricité, ce qui ne plaît pas aux machines… Quant aux prévisions de commandes, nous pensons que les clients vont venir en boutique ou chez nos revendeurs et utiliser notre site internet – dont le nombre de visites a explosé depuis le confinement –, mais la grande inconnue résidait jusqu’à récemment dans les demandes des entreprises. Il s’avère que tout le monde se réveille à la dernière minute, nous devons donc nous adapter, en étant capables de répondre souvent à du sur-mesure. Comment fait-on pour garder le cap dans une période cruciale, et ce, malgré ces aléas ? On garde le sourire ! Nous avons malheureusement aussi connu des dégâts des eaux en une semaine, ce qui nous a fait perdre la moitié d’une production et a entraîné des retards supplémentaires. La dure réalité de la vie d’entrepreneur… J’avais eu beaucoup de chance jusqu’à présent ! Comment faire pour rester zen ? Je peux compter sur une équipe forte qui met la main à la pâte pour colmater les brèches, ainsi que sur les prestataires qui ont travaillé sur le projet, mais je dois avouer que, dans des moments pareils, on dort mal le soir. Heureusement que la famille et les proches sont présents également. Ceci dit, nous sommes repartis dans une spirale positive en rattrapant notre retard grâce à des renforts dans l’équipe – soit 14 personnes –, dont une stagiaire qui m’aide pour la gestion. En dehors de la haute saison, nous sommes sept. La grande majorité de l’équipe permanente était déjà en place avec la fondatrice de la chocolaterie, feu Mme Naveh. Que vous apportent-ils ? De la fidélité, de la loyauté, c’est aussi leur chocolaterie. Je peux compter sur leur dévouement, en particulier durant la haute saison.

De Steinfort à Paris Alexandra Kahn plonge dans le grand bain de l’entrepreneuriat. Celle qui pensait faire de la pâtisserie après un parcours de gestion et finance à l’international se laisse séduire par la reprise de la chocolaterie fondée en 2005 par Geula Naveh, disparue depuis. 2020 Les chocolats « made in Steinfort » attisent l’appétit des responsables de La Grande Épicerie du Bon Marché Rive Gauche de Paris. Et convainquent sous d’autres latitudes, puisque des com­ mandes proviennent d’Israël et du Canada. L’Arabie saoudite et le Japon sont aussi sur le radar.

Comment parvenir à se faire une place lors de la reprise d’une entreprise existante, avec une équipe en place ? Je l’ai pris avec le sourire, sans jouer sur la hiérarchie. C’est comme ça que j’ai gagné leur confiance. Ils ont aussi vu l’ambition que j’ai pour la chocolaterie en la développant, en changeant le packaging… et puis, nous n’avons plus de période véritablement creuse durant l’année. Est-ce un atout d’être une jeune patronne – 29 ans – pour fédérer une équipe ? L’équipe est globalement jeune, tout le monde se tutoie, on se comprend. Je suis facilement abordable, ce qui contribue au climat agréable. J’ai certainement moins de ressources que quelqu’un avec de l’expérience, je prends les choses à cœur, je me cache pour pleurer, mais je commence à savoir prendre un peu de recul.

à la Grande Épicerie du Bon Marché à Paris depuis le mois de mars, c’est notre première porte pour entrer en France. Et je reçois des demandes pour des entrées dans d’autres épiceries grâce à la réputation qui commence à essaimer via la Grande Épicerie. Nous avons aussi mis en place un pop-up store à Bruxelles, chez le traiteur Pandin, qui nous revend officiellement maintenant. Nous allons essayer de nous positionner dans les pays voisins, sans pour autant viser une trop grande taille. L’objectif est d’être bien installés, de bien fonctionner, d’être présents dans des points de vente qui ont du sens, et surtout, de faire du bon chocolat. Nous voulons rester une chocolaterie artisanale. Comment définir le chocolat luxembourgeois ? C’est un vrai mix des techniques belge et française. Ce sont des chocolats assez gourmands, qui correspondent au Luxembourg et aux Luxembourgeois. Ce ne sont pas des petites bouchées à la française de 6-8 grammes, on est sur 11-12 grammes le bonbon. La gamme des saveurs est assez large, pour représenter la diversité du Luxembourg. Quels sont les facteurs qui pèsent particulièrement sur votre rentabilité ? Le cours du cacao et des matières premières, tout d’abord. Au Luxembourg, certains frais fixes sont importants, comme les loyers. La main-d’œuvre est aussi un poste énorme. C’était mon premier défi lors de mon arrivée : parvenir à payer les frais fixes et conserver toute l’équipe, et ce, malgré le fait qu’une partie de l’année était plus creuse. Mon objectif était donc d’augmenter le chiffre d’affaires et lisser la saisonnalité, ce que nous sommes parvenus à réaliser avec l’équipe.

La question « tarte à la crème » : est-ce plus difficile d’être une femme à la tête d’une entreprise artisanale ? Je ne sais pas. Un seul homme travaille chez nous, ce qui est assez rare dans le milieu. Nous en tirons une force, car nos produits sont assez Votre père, Daniel, ainsi que Tenzing raffinés, et on ressent une touche de féminité. Partners, vous a accompagnée et aidée La difficulté résidait plutôt du côté des four- pour monter le projet de la reprise nisseurs et des clients, auprès desquels il a fallu de la chocolaterie. Auriez-vous imaginé négocier, s’imposer, gagner une certaine pouvoir le faire seule ? confiance. Mais finalement, je constate que Avec du recul, je me dis que je n’aurais jamais c’est plutôt un atout d’être une femme et d’être pu le faire seule. Il faut que les banques puissent jeune. Ça ouvre des portes. suivre. Le fait d’avoir des relations par l’entremise de mon père a fortement aidé. Je ne Quelles sont les tendances pour les sais pas comment certains jeunes font pour cadeaux d’entreprise pour la fin de l’année ? monter leur projet... Nous constatons une forte demande pour remercier les employés de leur fidélité en Quelles sont les prochaines portes cette période particulière, plus qu’une demande que vous souhaiteriez ouvrir ? à destination des clients. Les budgets par Maintenant que nous disposons de notre nouemployé sont aussi plus élevés, car les fêtes vel atelier, que la chocolaterie est sur les rails, de fin d’année ont été annulées. je voudrais structurer davantage l’organisation en interne. Un prochain bel objectif serait égaSur quel pilier de votre activité allez-vous lement d’ouvrir un jour une boutique en ville. consentir un effort particulier ? Nous développons particulièrement notre présence à l’étranger. Nous sommes présents DÉCEMBRE 2020

53


BRAND VOICE

1

Construction

Satisfaire tous les besoins de la société Le Luxembourg, terrain privilégié pour développer des ouvrages de référence D’innombrables bâtiments et ouvrages de génie civil qui jalonnent le territoire luxembourgeois sont l’œuvre des équipes de Soludec : le siège de la CSSF, les nouveaux bâtiments de Deloitte et Alter Domus, le bâtiment Bijou à la Cloche d’Or, le tunnel de Micheville à Esch, le Pont Adolphe (rénovation), la Maison du Savoir à Esch, la gare de Belval, la Cour de Justice des Communautés européennes, la Cité judiciaire, l’aéroport de Luxembourg, le complexe Dexia-BIL à Esch, le Mudam, l’Hôtel Royal, le Centre de conférences du Kirchberg, le nouveau Cargocenter, mais aussi de très nombreuses écoles, stations d’épuration et habitations.

Contenu sponsorisé par SOLUDEC

Dans un secteur comme la construction, des demandes très diversifiées peuvent être formulées aux entrepreneurs. Y répondre est tout un art. 2

Soludec fait partie de ces entreprises présentes depuis longtemps dans le paysage entrepreneurial luxembourgeois et qui ont su évoluer avec leur temps et adapter leurs méthodes. « Notre société a été créée en 1949, explique Jacques Brauch, Directeur général de Soludec depuis 2012, après son premier passage dans l’entreprise entre 1992 et 2003. Au départ, nous étions principalement appelés à construire pour les grands groupes industriels. L’Arbed a notamment occupé jusqu’à 700 de nos ouvriers. Nous avons également beaucoup travaillé pour Goodyear et d’autres grands acteurs ­industriels, comme Luxlait, ou lorsque nous avons construit le Cargocenter et les bâtiments de la SES. »

De l’industrie à l’entrepreneuriat général Au fil des années, Soludec s’est toutefois transformée en entreprise générale pour des chantiers très diversifiés, tant pour le public que pour le privé. Soludec couvre aujourd’hui quatre pôles d’activité principaux : le tertiaire (immeubles administratifs et bâtiments publics), le génie civil, les ouvrages d’art (ponts, tunnels, stations d’épuration, etc.), et le résidentiel, à la fois comme constructeur et comme promoteur. « Nous construisons donc tout ce qui est utile au pays. De plus, nous ne faisons pas partie d’un grand groupe et nous avons donc une totale indépendance, précise Jacques Brauch. Avec notre très longue expérience

et notre savoir-faire, nous n’avons jamais eu peur de nous attaquer à des projets très complexes, que d’autres hésiteraient à étudier. C’est par exemple le cas de la construction du Mudam, des travaux de rénovation du Pont Adolphe ou du pont de Pulvermühle, ou encore de la réalisa-tion de chantiers qui constituent un défi mais qui ne sont pas forcément les plus rémunérateurs, comme le skatepark Peitruss au Grund. »

3

1. Le Mudam 2. Le siège de la CSSF de Luxembourg 3. Le Pont Adolphe

70 ANNÉES DE CHANTIERS EMBLÉMATIQUES DE SOLUDEC

1950-1960 Arbed – Belval

54

DÉCEMBRE 2020

1959

Agrocenter – Silos de Mersch

1973

Patinoire de Kockelscheuer

1993

Hôtel Sofitel Kirchberg

1991-1994

Pont Victor Bodson – pont haubané sur l’Alzette à Hesperange


2020, L’HISTOIRE CONTINUE La promotion immobilière, un axe de développement important « Cette activité est à la fois plus rémunératrice, plus valorisante pour la société et plus intéressante pour nos équipes », résume le Directeur général de Soludec. Parmi les projets de promotion, on peut citer plusieurs résidences à Belval, le projet résidentiel Soho à la Gare et les nouveaux bureaux du Luxemburger Wort, à Howald. « Pour ce projet, c’est la configuration la plus simple : nous avions affaire à un seul client qui a acheté l’ensemble du projet. Notre réputation fait que de nombreux clients potentiels nous contactent directement quand ils apprennent qu’un nouveau bâtiment est commercialisé », précise Jacques Brauch. 1

Soludec poursuit aujourd’hui son chemin en dehors du giron de GMH, unique actionnaire depuis 1984. Les Direc­ teurs de la société ont en effet racheté 100 % des actions et ont procédé ainsi à un management buyout (MBO) en juillet 2020. Huit associés détiennent désormais l’entreprise. « Pour nos clients et pour le personnel, rien ne change : le mot d’ordre est la continuité », assure Jacques Brauch.

L’équipe dirigeante de Soludec

La collaboration en « bau team » Autre atout : Soludec travaille aujourd’hui de plus en plus souvent en « bau team », une forme de collaboration transparente entre toutes les parties prenantes à l’ouvrage (maître d’ouvrage, architectes, ingénieurs, entrepreneurs, artisans…). « Un plafond budgétaire est proposé et garanti par l’entreprise et, en fin de chantier, on répartit les optimi­sations au bénéfice de chaque partenaire du projet. Cela crée un excellent climat de collaboration et favorise l’atteinte des résultats attendus en équipe. L’hôtel Mama Shelter et les bureaux ont par exemple été réalisés en ‘bau team’, complète Jacques Brauch. La rénovation du bâtiment historique de Heintz van ­Landewyck, à Hollerich, sera également réalisée sous cette même forme partenariale. »

1

2

1. Projet Belval-Nord

SOLUDEC EN QUELQUES CHIFFRES

+ de 400

Soludec emploie plus de 400 salariés, dont de nombreux intérimaires.

95 millions d’euros Soludec réalise un chiffre d’affaires de l’ordre de 95 millions d’euros.

Soludec investit régulière­ ment dans la sécurité, la qualité et l’environne­ ment, et développe de nombreuses expertises en support de son activité de base (matériel propre, métallerie, serrurerie…).

2. Projet Show à Howald 3. Projet Soho à la Gare

Photos

Jan Hanrion (Maison Moderne), Soludec

3

1999

SES Betzdorf

2003-2015

Maison du Savoir, tunnel liaison Micheville-Esch Belval

2005

Projet Dexia Belval

2018

Deloitte – Alter Domus – Bijou

2020

OBH Kirchberg – ­ Hôtel et bureaux

tions nforma Plus d’i ludec : sur So c.lu

olude www.s

DÉCEMBRE 2020

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Listing #Start-up

Le Covid-19 a fauché leurs clients et refroidi les investisseurs. En remote work en une seconde, les start-up ont revu leurs plans. Tenir et grandir. Se réinventer et se mettre au service de la communauté. 50 histoires de femmes et d’hommes qui se battaient déjà chaque jour.

nuances de combat 56

DÉCEMBRE 2020


Fintech stars START-UP STORIES

QUI APRÈS ILANA DEVILLERS ET F4A ?

APS (2016) Depuis 2013, KEVIN LEE s’est promis de ne plus jamais voir sa carte de crédit piratée. Arrivée au Technoport en 2016, la start-up séduit une vingtaine de grandes banques, de BNP Paribas à Citibank en passant par Deutsche Bank, avec sa solution de protection des données des cartes de crédit. Depuis 2019, APS a lancé un portefeuille froid, Stone-M, à empreinte digitale, qui chiffre et stocke les données, y compris celles de 600 monnaies cryptées, et SafeM, une clé USB chiffrée et à empreinte, pour conserver ses données. LOCALISATION

LEVÉE DE FONDS

EMPLOYÉS

Foetz

N.C.

N.C.

CAPITAL SOCIAL

CHIFFRE D’AFFAIRES

OBJECTIF DE CROISSANCE

228.073 euros

N.C.

À l’heure où vous découvrirez ce numéro de Paperjam, le lauréat de la deuxième édition de nos Start-up Stories sera connu. En earlystage ou déjà bien lancé, fintech, biotech ou tech tout court, le vainqueur est dans cette liste après acvoir passé le cap d'une de nos quatre soirées de qualification : EMP Corp, iTravel Group, ­MyMedBot, SyslorLux, SnapSwap, CleverYak, Molecular Plasma Group, Nium, DigitalUs, Deskover, Cocoonut.

N.C.

Birdee (2017)

CarPay-Diem (2016)

Birdee venait juste d’essuyer les plâtres de 2018 en 2019… mais le Covid-19 est passé par là. Le robo-advisor de BNP Paribas Asset Management, via Gambit, a attaqué le marché français il y a un an via Cardif et n’a pas trop souffert de la première phase de la crise, selon son directeur, GAËL MINON, qui a rejoint GEOFFROY DE SCHREVEL avec RAQUEL GONZALEZ DALMAU (ex-BEI et ex-Amazon), PIERRE MOULIN et ARNAUD SCHWEBEL (tous les deux BNPP AM) le 20 avril. Depuis le 12 juin, l’outil du futur pour épargner a baissé son seuil minimum d’inves­tissement de 1.000 à 50 euros pour drainer davantage de clients.

Un jour prochain, peut-être, un robot ouvrira le bouchon de réservoir de carburant d’une voiture et le remplira sans que l’automobiliste ait besoin de sortir de son véhicule. Pour l’instant, CarPay-Diem, développée par Kwalyo, permet d’éviter de passer en « caisse » pour payer. Près de deux ans après son lancement, la solution développée sous la conduite de FRÉDÉRIC STIERNON et ALAIN TAYENNE va accélérer : cet été, le géant français Edenred s’est offert 10 % des parts contre 2,6 millions d’euros. Numéro 2 en Europe et numéro 1 en Amérique du Sud, il gère 7,6 milliards de litres de carburant via 3 millions de cartes. Surtout, Edenred a clairement indiqué, via son directeur opérationnel, Antoine Dumurgier, qu’il voulait devenir le leader de la digitalisation dans l’industrie des flottes d’entreprise et de la mobilité. Fini d’aller convaincre les pétroliers ou des partenaires – comme la BIL, qui a ajouté ce service à son app depuis un an. Edenred ajoutera 52.000 stations, en Allemagne, en Italie, en Pologne et en Autriche, aux 2.000 stations du Benelux qui utilisent CarPay-Diem. Pour la première fois, la start-up devrait terminer l’année dans le vert.

LOCALISATION

EMPLOYÉS

Luxembourg

10

CAPITAL SOCIAL

OBJECTIF DE CROISSANCE

125.000 euros

LEVÉE DE FONDS

Participation capitalistique de BNP Paribas Asset Management depuis 2017 CHIFFRE D’AFFAIRES

4,3 millions d’euros

Progression de 20 %

LOCALISATION

Luxembourg

CAPITAL SOCIAL

72.266,5 euros

LEVÉE DE FONDS

1,2 million d’euros (2018) CHIFFRE D’AFFAIRES

N.C.

EMPLOYÉS

15

OBJECTIF DE CROISSANCE

N.C.

Auteur THIERRY LABRO Portraits ANDRÉS LEJONA

DÉCEMRE 2020

57


Listing

Fintech stars

EMP Corp (2013)

F IN

A L IS

TE

202 Convaincre profes0 sionnels et particuliers que vous pouvez réunir toutes les solutions de paiement en une seule, sûre, fiable et inclusive, prend du temps. EMP Corp a déménagé non loin du Lux Future Lab cet été. Avec 15,3 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019 et 1,44 million de bénéfice, la start-up, qui comptait alors 18 personnes et emmenée par GILLES MORO, FRANCK PILAREK et HERVÉ ARNOULD, a trouvé sa voie.

LOCALISATION

EMPLOYÉS

Luxembourg

45

CAPITAL SOCIAL

OBJECTIF DE CROISSANCE

350.000 euros

LEVÉE DE FONDS

350.000 euros (2013)

CHIFFRE D’AFFAIRES

Un chiffre d’affaires de 18 millions d’euros en 2021

16 millions d’euros

Governance.com (2011)

Jemmic (2009)

Neuf ans après son lancement, la fintech des frères BOERMAN – BERT, le CEO, et ROB, le directeur technique (CTO) – a à la fois souffert et profité de la crise liée au Covid-19. « Souffert », parce que le déménagement du boulevard Prince Henri vers le boulevard de la Foire s’est fait en plein lockdown et pas de manière aussi sympathique qu’imaginé par ses dirigeants. Mais la même crise et le même confinement ont accéléré le besoin en solutions qui permettent d’assurer la continuité des affaires de la place financière et d’optimiser la gouvernance, le core business de la fintech. Fintech de l’année 2016, Hottest Fintech of the Year 2018, comme Revolut ou Monzo, Governance. com a annoncé une levée de 3 millions d’euros en equity et se retrouve pour la deuxième année de suite dans les 100 regtech à suivre. Mais la meilleure publicité de l’année est venue, fin mars, de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement – et de ses 1.500 membres –, qui a décidé d’adopter sa solution.

Longtemps très en avance sur son temps, Jemmic est devenue une scale-up profitable. Six banques utilisent SecuChat, la solution de messagerie chiffrée, et trois partenariats – un déjà signé et deux autres à venir – donneront à la fintech d’Itzig un accès à des centaines de banques. JEAN-PIERRE SCHMIT s’attend à une crois­ ance du chiffre d’affaires de 50 % à 3,5 millions d’euros. Outre l’intégration de Swisscom et de Luxtrust, Jemmic permet de passer des appels sécurisés directement à l’intérieur d’une banque.

LOCALISATION

Finologee (2017) Une certification ISO 27001 sur la sécurisation des données, un projet développé par son partenaire belge Harmony pour l’assureur Bâloise Belgique : 2020 avance sur les chapeaux de roue pour Finologee. Lancée fin 2017 par RAOUL MULHEIMS et ses trois parte­naires de longue date, la fintech a séduit une centaine de clients – banques ou institutions financières – dans une phase de digitalisation « forcée » et de réglementation euro­pé­enne qui se durcit. Sans oublier ses deux produits satellites, Mpulse et Digicash. LOCALISATION

Leudelange

CAPITAL SOCIAL

300.000 euros LEVÉE DE FONDS

EMPLOYÉS

34

OBJECTIF DE CROISSANCE

+100 % pour 2022

300.000 euros

CHIFFRE D’AFFAIRES

2,6 millions d’euros en 2019

Luxembourg

CAPITAL SOCIAL

OBJECTIF DE CROISSANCE

À la pointe fin 2015, puisqu’elle était une des premières fintech à proposer un robo-advisor aussi bien pour les professionnels que pour les particuliers, avec un onboarding entièrement digital, Investify a acquis ses titres de noblesse en Allemagne sous la conduite d’HARALD BROCK, bien que présente à Wasserbillig depuis ses débuts. L’annonce, en octobre, de l’arrivée du stratège de Governance.com, Georges Bock, marque la volonté du demi-finaliste des premiers Fintech Awards en juin 2016 de développer plus activement ses activités au Luxembourg, où sa solution de conseil à l’investissement peut aussi être vendue en marque blanche à des banques et institutions financières. CHIFFRE D’AFFAIRES

N.C.

EMPLOYÉS

3.073.880 euros

22

LEVÉE DE FONDS

OBJECTIF DE CROISSANCE

N.C.

DÉCEMBRE 2020

71 % pour 2020

Investify (2016)

CAPITAL SOCIAL

58

EMPLOYÉS

LEVÉE DE FONDS

LOCALISATION

CAPITAL SOCIAL

OBJECTIF DE CROISSANCE

50.000 euros

LEVÉE DE FONDS

N.C.

N.C.

CHIFFRE D’AFFAIRES

2,5 millions d’euros (2019)

N.C.

24

Wasserbillig

EMPLOYÉS

25

CHIFFRE D’AFFAIRES

290.354 euros

4 millions d’euros

LOCALISATION

Itzig

N.C.

Lingua Custodia (2019)

F IN

A L IS

201

TE

9

Cinq ans après sa création, à Paris, et un an après son arrivée à la Lhoft, Lingua Custodia poursuit ses dévelop­ pements, avec un pied dans chaque capitale. Les différentes mesures adoptées pendant l’année au Luxembourg et en France n’ont pas facilité la tâche d’OLIVIER DEBEUGNY et de ses équipes, mais l’entrepreneur a poursuivi son évangélisation de la place financière avec sa solution de traduction auto­ matisée et par sous-domaine d’activité dans une dizaine de langues. Avec une belle « prise », dans l’assurance : Foyer. LOCALISATION

EMPLOYÉS

Luxembourg

20

CAPITAL SOCIAL

OBJECTIF DE CROISSANCE

766.061 euros

LEVÉE DE FONDS

2,4 millions d’euros (dont 1,1 million en 2019) CHIFFRE D’AFFAIRES

1 million d’euros

Développer la gamme de produits et poursuivre le développement en Europe


#Start-up

F IN

Stokr (2018)

A L IS

201

TE

9

Pas de « loup de Wall Street ». Pas de requin de la finance. Juste des investisseurs sympa. La promesse de Stokr est de mettre en relation des entr­ep ­ rises de taille moyenne ou des start-up avec des investis­seurs via la blockchain et les technologies modernes. Après deux passages par le CES de Las Vegas, le Fintech 50 d’Abu Dhabi et des débuts réussis avec ParkinGo – même si la levée de fonds a été interrompue à cause du Covid-19 –, ARNAB NASKAR et TOBIAS SEIDL continuent d’attirer des projets sur leur marketplace.

Luxhub JACQUES PÜTZ

LOCALISATION

Luxembourg

CAPITAL SOCIAL

17 millions d’euros LEVÉE DE FONDS

2,25 millions d’euros

OBJECTIF DE CROISSANCE

Devenir d’ici deux ans la place de marché de référence pour les levées de fonds des PME

CHIFFRE D’AFFAIRES

300.000 euros EMPLOYÉS

11

VNX (2018)

Luxhub (2018) Levée de 7,4 millions d’euros, partenariat stratégique avec Six Group, lancement de l’agrégation des comptes des six plus grosses banques de détail au Luxembourg par la Banque de Luxembourg. Ne demandez pas au fondateur et CEO de Luxhub, JACQUES PÜTZ, laquelle de ces trois nouvelles de 2020 il préfère, il ne choisirait pas, goûtant tour à tour la confiance de ses actionnaires historiques, la reconnaissance internationale après celle qu’il avait déjà obtenue grâce à ses partenariats avec Rakuten ou Accenture, et le lancement, enfin, d’une nouvelle étape dans la relation d’une banque avec ses clients. L’ancien Young ICT Talent of the Year 2012 fait profil bas et répète qu’il n’est pas en concurrence avec les banques, mais à leur service. Tout en regardant les perspectives qui s’ouvrent avec le véritable début de l’open banking en Europe.

LOCALISATION

Luxembourg

CAPITAL SOCIAL

4 millions d’euros LEVÉE DE FONDS

7,4 millions d’euros CHIFFRE D’AFFAIRES

3 millions d’euros EMPLOYÉS

30

OBJECTIF DE CROISSANCE

N.C.

La bourse des venture capi­ta­ lists est passée de l’idée à la réalisation. Fin septembre, ALEXANDER TKACHENKO et VNX ont levé 1,1 million d’euros en ERC20 pour le compte de la sud-coréenne Gopax, une bourse de monnaies cryptées qui veut s’imposer dans son pays. Quelques jours après son lancement, fin 2019, VNX avait annoncé que la britannique Sumsub s’occu­­pe­rait du KYC et de l’antiblan­chiment, une question-clé pour rassurer d’éventuels clients à propos de cette solution aux avant-postes de la révo­ lution digitale. LOCALISATION

EMPLOYÉS

Luxembourg

N.C.

CAPITAL SOCIAL

OBJECTIF DE CROISSANCE

36.000 euros

LEVÉE DE FONDS

N.C.

1,1 million d’euros CHIFFRE D’AFFAIRES

N.C.

DÉCEMRE 2020

59


Listing

Good Guys

Food4All (2017)

CheckMath (2019) HIMADRI PATHAK a le culot de ses ambitions. Tout juste sortie de l’Université du Luxembourg, la jeune femme née en Inde lance sa sàrl simplifiée, CheckMath, puis augmente son capital pour se lancer dans le grand bain de l’entrepreneuriat avec sa solution d’apprentissage des mathématiques. En mars, elle avait listé dans une petite vidéo les meilleures solutions d’apprentissage en mode « confinement » avec l’intel­li­ gence d’un entrepreneur expérimenté. Lauréate du Fit4Start de fin 2019, la CEO devrait faire parler d’elle. LOCALISATION

0

CAPITAL SOCIAL

OBJECTIF DE CROISSANCE

10.000 euros

LEVÉE DE FONDS

N. C.

Non

CHIFFRE D’AFFAIRES

N. C.

ExoAtlet (2018) Arrivée en 2018 au Luxembourg, la russe ExoAtlet a remis debout 6.000 personnes. Début octobre, la start-up d’EKATERINA BEREZIY a obtenu sa certification européenne. Paralysie cérébrale, traumatisme médullaire, sclérose en plaques, séquelles d’AVC, « le fait d’utiliser nos exosquelettes permet aux patients de remettre leurs jambes en mouvement. Cela stimule leur circulation sanguine et influence positi­ve­ ment leur santé phy­sique et mentale », explique-t-elle, alors que 70 établissements hospitaliers utilisent ses exosquelettes. LOCALISATION

EMPLOYÉS

Food4All ILANA DEVILLERS

LOCALISATION

11

CAPITAL SOCIAL

OBJECTIF DE CROISSANCE

N. C.

400 euros

CAPITAL SOCIAL

OBJECTIF DE CROISSANCE

N. C.

LEVÉE DE FONDS

N. C.

N. C. N. C.

60

LEVÉE DE FONDS CHIFFRE D’AFFAIRES

300.000 euros en 2019

CHIFFRE D’AFFAIRES

DÉCEMBRE 2020

EMPLOYÉS

Luxembourg

Esch-Belval

400.000 euros

A L IS

201

9

TE

Un tiers de la production alimentaire est jeté sans avoir été consommé chaque année, selon la FAO. Dont une partie dans les supermarchés, à cause de dates de péremption pas assez bien adaptées, ou parce que les légumes et les fruits – le produit le plus jeté sans être consommé – ne sont pas assez « beaux ». Il y a deux ans déjà qu’ILANA DEVILLERS a décidé d’agir pour tenter de limiter ces pertes, alors que des consom­ mateurs n’ont pas accès à de la nourriture pour des raisons de prix. Depuis, son application F4A, pour Food4All, s’enrichit de nouveaux supermarchés qui rejoignent le mouvement. À chaque fois, la possibilité est donnée au consommateur lambda de savoir quels produits sont « en fin de vie » dans les rayons et seront proposés moins cher. Fit4Start, Prix du public du Mind & Market, coup de cœur du Cyel en 2018... la jeune entrepreneuse, lauréate des premiers Start-up Stories Awards de Paperjam, a vu son portrait affiché sur le mur de la tour du Nasdaq, à Manhattan. Diplômée du Milestone Makers Program du centre entrepreneurial du Nasdaq, la jeune femme a touché son rêve : s’attaquer aux États-Unis.

EMPLOYÉS

Esch-Belval

F IN

Concrétiser les contrats avec 1.200 super­marchés en France et 300 en Belgique


#Start-up

LE COUP DE CŒUR DE 2020 F IN

A L IS

Ibisa Network (2019)

LuxAI (2016)

Nium (2019)

Deuxième du concours de pitch au Consumer Electronics Show de Las Vegas, Ibisa Network avait, dans la foulée, signé un contrat avec InPost, la filiale de Post, l’Agence spatiale européenne et l’américaine spécialisée dans la blockchain ConsenSys pour apporter sa technologie en Inde. La start-up vient en aide à des agriculteurs souvent démunis d’assurances grâce à l’observation de la Terre. Fin octobre, les Luxembourgeois se sont illustrés, avec 11 autres start-up, au MassChallenge en remportant 10.000 francs suisses.

Après le break-even en 2019, AIDA NAZARIKHORRAM et LuxAI ont lancé la grande offensive : ses deux certifications, pour les marchés européen et américain, lui permettent de commercialiser QTRobot, son robot social humanoïde qui permet d’apprendre émotions, aptitudes sociales et capacités de communication aux enfants autistes. La start-up a quitté le Lux Future Lab cet été et a levé 1,2 million d’euros dans une augmentation de capital.

Directement et doublement dans le grand bain. À peine ses deux bachelors en informatique et en biologie terminés, ALBERTO NORONHA s’était retrouvé sur la scène du Web Summit de Lisbonne. En mars 2020, l’entre­preneur débutant se lance dans la bataille contre le Covid-19 en modifiant Nutrida pour donner des conseils à toutes les popu­ lations à risque (15 % de plus de 65 ans, 60 % de personnes obèses ou en surpoids, 30 % de diabétiques au Luxembourg). Du Fit4Start au Healthtech Cluster, la spin-off de l’Université est aussi membre du hub EIT Food Accelerator Network de Lausanne.

LOCALISATION

EMPLOYÉS

Luxembourg

8

CAPITAL SOCIAL

OBJECTIF DE CROISSANCE

12.500 euros

LEVÉE DE FONDS

N. C.

LOCALISATION

EMPLOYÉS

Luxembourg

6

CAPITAL SOCIAL

OBJECTIF DE CROISSANCE

173.300 euros

LEVÉE DE FONDS

N. C.

1 million d’euros en 2016

LOCALISATION

Esch-Belval

CHIFFRE D’AFFAIRES

N. C.

N. C.

CHIFFRE D’AFFAIRES

CAPITAL SOCIAL

N. C.

202

Start-up la plus innovante de la grand-messe de l’industrie de la musique à Bilbao, fin 2019, ANote Music y avait réussi un elevator pitch avec le père de Beyoncé. Après une nouvelle levée de fonds en janvier, avant d’aller au Consumer Electronics Show, la petite équipe de Marzio F. Schena a terminé sa plateforme d’échange de droits musicaux dans un pays qui ne parle ­quasiment que de tokens financiers. Un test gran­deur nature avec près de 100 anonymes réussi et, au milieu de l’été, ANote Music se lançait enfin, deux ans après son installation au Technoport. Un bol d’air dans l’actualité asphyxiée par le Covid-19.

0

CHIFFRE D’AFFAIRES

N. C.

EMPLOYÉS

12.000 euros

N. C.

LEVÉE DE FONDS

OBJECTIF DE CROISSANCE

N. C.

ANOTE MUSIC

TE

N. C.

Koosmik (2016) 2020 devait être l’année de la croissance pour Koosmik, qui s’est déjà fait un nom dans la bancarisation des 70 % de Togolais qui n’avaient pas accès à un compte bancaire. Cet été, en réponse à la forte demande et au contexte sanitaire, la fintech luxembourgeoise a ouvert sa première market­place au Togo et compte déjà plus de 120.000 utilisateurs, malgré la lenteur des régulateurs. La start-up de GRÉGOIRE YAKAN ouvrira dans deux nouveaux pays l’an prochain et n’anticipe aucun besoin de financement avant au moins 2022. LOCALISATION

Luxembourg

CAPITAL SOCIAL

3.363.000 euros LEVÉE DE FONDS

3 millions d’euros CHIFFRE D’AFFAIRES

300.000 euros

EMPLOYÉS

5 au Luxembourg (15 au Togo) OBJECTIF DE CROISSANCE

Progression de 15%

Orbitbox (2017)

Startalers (2018)

Fibres, vitamines, minéraux, antioxydants : SANINE MOREIRA aura été un des entrepreneurs qui ont le plus rapidement rebondi sur la crise du coronavirus, en mars dernier. Aux premiers jours du confinement au Luxembourg, le jeune entrepreneur de Dudelange, cofondateur et CEO de la start-up avec MAJD FARES, commence par délivrer… de bons conseils à ceux qui se retrouvent en confinement, assis au moins huit heures par jour pour continuer à travailler. Et modifie les paramètres d’Orbitbox. Sa solution de livraison d’en-cas dans les entreprises, pour éviter de manger des produits qui n’en sont pas, devient un service de livraison de produits sains pour les télé­travail­leurs. Un projet dans l’air du temps, qui a déjà séduit des clients comme Talkwalker ou Mangrove, par exemple.

Elle évangélise, évangélise, et évangélise encore. GAËLLE HAAG, la cofondatrice de Startalers, avec THIERRY SMETS, anime webinaires et autres sessions à distance, à desti­ nation principalement des femmes, autour de l’éducation, de l’épargne et de la gestion des finances familiales. Les deux spécialistes de la finance ont profité de l’entrée dans le capital de la Bourse, fin 2019, pour recruter avec précision les personnes dont l’équipe a besoin pour grandir. Près de 580 milliards dans les mains de femmes, et qui ne sont pas investis.

LOCALISATION

CHIFFRE D’AFFAIRES

42.334 euros

CAPITAL SOCIAL

EMPLOYÉS

500.000 euros

Dudelange

N. C.

N. C.

N. C.

LEVÉE DE FONDS

OBJECTIF DE CROISSANCE

N. C.

LOCALISATION

EMPLOYÉS

Luxembourg

4

CAPITAL SOCIAL

OBJECTIF DE CROISSANCE

LEVÉE DE FONDS

CHIFFRE D’AFFAIRES

N. C.

20.000 clients pour fin 2020 – 50.000 dans cinq ans

N. C.

DÉCEMRE 2020

61


Listing

Trendy Civil Maps (2013)

EmailTree (2019)

Highside (2019)

La pépite de San Francisco avait décidé d’installer son quartier général européen au Luxembourg. Après avoir levé 17 millions de dollars, dont une dizaine auprès de Ford, la start-up spécialisée dans la cartographie à haute définition et dynamique pour la voiture autonome a annoncé en juillet un partenariat avec l’Université du Luxembourg suite à un projet de recherche au SnT. Active en Chine, en Inde et aux États-Unis, elle intéresse l’industrie automobile… ainsi que le Luxembourg et son triangle d’autoroutes pour la voiture autonome.

Les Parisiens ont adoré. Invité à pitcher au Village by CA, l’accélérateur du Crédit Agricole, CASIUS MOREA, le CEO et fondateur d’EmailTree, fait partie des cinq start-up appelées à rejoindre le village parisien. La solution de management intelligent d’e-mails, basée sur différentes techni­ ques d’intelligence artificielle qui interviennent à chaque étape du cycle de vie d’un e-mail, est née des feed-back d’une réunion du Luxembourg Open Innovation Club à la House of Startups. Orange Luxembourg et Indosuez – aussi dans le groupe Crédit Agricole – sont intéressés par cette solution d’automatisation des e-mails qui a discrètement levé 600.000 euros cet été lors d’une augmentation de capital. La start-up avait été retenue dans le programme StartupsVSCovid19 du ministère de l’Économie, soutien original lors du premier confinement.

Le vainqueur de la Coupe du monde des start-up organisée par EY, HighSide, n’a pas eu l’année espérée malgré la présence de son CEO, AARON TURNER, à la RSA Conference à San Francisco. Au Luxembourg, ce natif de l’Idaho a vendu ses parts de cette start-up active dans l’identité distribuée et la collaboration sécurisée… à une autre des sociétés qu’il dirige aux États-Unis (Chaos Enterprises). Son équipe a lancé une cinquième version de sa solution début octobre.

LOCALISATION

EMPLOYÉS

Luxembourg

N.C.

CAPITAL SOCIAL

OBJECTIF DE CROISSANCE

N.C.

N.C.

LEVÉE DE FONDS

17 millions de dollars

LOCALISATION

Luxembourg

CHIFFRE D’AFFAIRES

CAPITAL SOCIAL

N.C.

CHIFFRE D’AFFAIRES

Le programme Fit4Start de Luxinnovation et du ministère de l’Économie a accompagné 78 start-up, dont 32 luxembourgeoises en cinq ans sur 1.835 dossiers. Chacune a reçu un financement de 50.000 euros et un coaching personnalisé. 56 d’entre elles ont été diplômées, parce qu’elles ont complété le programme avec succès et réussi à lever 50.000 euros supplémen­ taires. Elles ont donc eu droit à 100.000 euros en plus. Les jeunes pousses qui ont participé aux neuf premières éditions ont levé, depuis leur création, 15,2 millions d’euros au­près d’investis­ seurs privés.

LEVÉE DE FONDS

OBJECTIF DE CROISSANCE

N.C.

Buyzooka (2020) C’est le calvaire des fashionistas : entamer des achats sur Amazon – qui lisse la personnalité des vendeurs –, ou bien aller visiter nombre de boutiques en ligne et mettre de côté des objets à acheter plus tard, avec un fort taux de perte de paniers pour les commerçants et des difficultés pour les acheteurs non seulement à garder la trace de ce qu’ils veulent, mais aussi à s’inscrire sur les sites un par un en y laissant leurs coordonnées postales et bancaires. Buyzooka, lancée par le fondateur d’Ezbeez, UGO LOUSTALET, est un outil inter­médiaire entre les uns et les autres. Un panier virtuel, tous canaux confondus, qui permet à la fois de garder ses envies d’achat et d’acheter sans avoir rien à fournir de supplémentaire. En very early stage, la start-up a lancé son premier test en situation réelle à la mi-novembre. LOCALISATION

6

CAPITAL SOCIAL

OBJECTIF DE CROISSANCE

LEVÉE DE FONDS

200.000 euros en pré-seed

CHIFFRE D’AFFAIRES

N.C.

62

DÉCEMBRE 2020

EMPLOYÉS

Luxembourg

40.000 euros

CAPITAL SOCIAL

OBJECTIF DE CROISSANCE

12.000 euros

LEVÉE DE FONDS

N.C.

4 millions d’euros CHIFFRE D’AFFAIRES

N.C.

EMPLOYÉS

2

FIT4START

56 START-UP DIPLÔMÉES

EMPLOYÉS

25

N.C.

34.200 euros

400.000 euros en 2020

LOCALISATION

Esch-Belval

Lancer une phase de test et d’acquisition de clients

Kodehyve (2020) Même en early stage – Kodehyve n’a été lancée qu’en milieu d’année et a déjà changé de nom (oublié, noKode) –, les tensions sur le marché im­mo­bilier imposent de s’inté­ resser à cette solution dévelop­ pée par FELIX HEMMERLING et JULIEN CASSE avec une idée : analyser une situation et apporter une réponse globale à un problème. C’est ce que vise Immotool, qui répond à la fois aux besoins de transparence et de fluidité des nouveaux acheteurs et à ceux d’efficacité des promoteurs et construc­ teurs immobiliers. Le logiciel permet de partager des documents (papiers d’identité, plans d’un appartement ou contrat de réservation), d’accéder à un chat, d’émettre des factures ou de gérer des tâches. LOCALISATION

EMPLOYÉS

Roodt-sur-Syre

2

CAPITAL SOCIAL

OBJECTIF DE CROISSANCE

12.000 euros

LEVÉE DE FONDS

N.C.

CHIFFRE D’AFFAIRES

N.C.

+ 2 employés pour 2021


#Start-up

L7 Defense (2017)

Legal Finder (2019)

Motion-S (2015)

Ammune API-WAF pour sécuriser les API contre les menaces, Ammune API-Bot pour sécuriser les API contre les attaques de machines automatisées (bots), et Ammune API-DDoS pour sécuriser les API contre les attaques DDoS applicatives avancées visant à supprimer les API et par conséquent les serveurs applicatifs : l’israélienne L7 Defense, convaincue de prendre part au Fit4Start lors d’une mission économique en Israël, accumule les reconnaissances internationales et anticipe les menaces informatiques de demain. Et ce, quelle que soit la configuration préférée de son client : dans le cloud, sur site, sur les machines ou avec des firewalls. Même si YISRAEL GROSS et DORON CHEMA ont un simple pied-à-terre au Luxembourg, leur start-up reste dans les radars luxembourgeois de la cybersécurité…

Le vainqueur du Startup Weekend Luxembourg en 2018 n’a pas traîné. La solution a été lancée par MATTHIEU SARRAZIN et YANNICK COPIN afin d’aider les clients à trouver un avocat qui corresponde à leurs attentes. Les deux entrepreneurs sont en passe d’ajouter des services pour les avocats, comme la gestion d’un agenda des au­dien­ces, la gestion de dossiers, la facturation, de l’aide à la création d’entreprise ou de l’aide aux démarches juridiques. Longtemps cantonnées à la jurisprudence, les legaltech ont beaucoup plus d’appétit.

Motion-S ne pouvait pas faire au­trement. Spécialisée dans l’analyse de données de con­dui­te, la première spin-off de l’Université du Luxembourg ne pouvait pas changer de con­ ducteur brutalement : GERMAN CASTIGNANI a succédé à Guido von Scheffer pour accompagner en douceur une foule de projets. Elle a un contrat avec Baloise Group, en Suisse, deux autres avec le gestionnaire d’un grand parc automobile, un contrat avec l’institut belge qui permet de récupérer son permis de conduire, mais aussi avec la Febiac ou encore un grand constructeur automobile.

LOCALISATION

Luxembourg

CHIFFRE D’AFFAIRES

N.C.

LEVÉE DE FONDS

N.C.

CAPITAL SOCIAL

EMPLOYÉS

CHIFFRE D’AFFAIRES

25.000 euros

N.C.

LEVÉE DE FONDS

OBJECTIF DE CROISSANCE

N.C.

LOCALISATION

2

CAPITAL SOCIAL

OBJECTIF DE CROISSANCE

12.000 euros

4.000 euros (annualisé pour 2020)

N.C.

EMPLOYÉS

Howald

LOCALISATION

Lancer l’offre en Belgique, en France, au Portugal et en Espagne dans les deux prochaines années

EMPLOYÉS

Mondorf-les-Bains

15

CAPITAL SOCIAL

OBJECTIF DE CROISSANCE

60.100 euros

LEVÉE DE FONDS

1 million d’euros CHIFFRE D’AFFAIRES

342.688 euros en 2019

Expansion de la plateforme pour la modélisation des problèmes de mobilité et recrutements

OrganoTherapeutics (2019)

OrganoTherapeutics JENS SCHWAMBORN JAVIER JARAZO

OrganoTherapeutics, lancée en 2019 par trois chercheurs de l’Université du Luxembourg, l’Argentin JAVIER JARAZO, l’Allemand JENS SCHWAMBORN et l’Italienne SILVIA BOLOGNIN, est en pleine lumière avec sa technologie innovante de reproduction, sur puce 3D, de neurones qui pourraient aider à comprendre et à remédier à la maladie de Parkinson. La biotech des scientifiques du Luxem­ bourg Center for Systems Biomedicine a été invitée à rejoindre tour à tour la cohorte d’été du MassChallenge à Houston, au Texas, le Creative Destruction Lab canadien et, enfin, Luxinnovation et le ministère de l’Économie annoncent que la start-up fait partie de la 10e promotion de Fit4Start. LOCALISATION

Esch-Belval

CAPITAL SOCIAL

500 euros

LEVÉE DE FONDS

Aucune

CHIFFRE D’AFFAIRES

N.C.

EMPLOYÉS

3

OBJECTIF DE CROISSANCE

N.C.

DÉCEMRE 2020

63


Listing #Start-up

Grands frères

Trendy

LA NOUVELLE PROMOTION DU FIT4START

ICT

Passbolt (2016)

Vireo (2016)

Apateq (2016)

Passbolt, la solution de sécurisation des mots de passe, principalement en entreprise, a pleinement profité de la crise, de l’arrêt Schrems… et de son choix du logiciel libre. Le besoin de sécurité du salarié en télétravail s’est traduit par une hausse des utilisateurs quotidiens à 100.000. La start-up du Technoport a annoncé une nouvelle levée de fonds, de 1,1 million d’euros, pour doubler son effectif. Histoire, pour KEVIN MULLER et son équipe, de pouvoir délivrer les nouvelles fonctionnalités attendues par les utilisateurs.

La question était simple : comment attirer de nouveaux talents en les mettant dans les meilleures conditions ? À la tête de Vireo, JONATHAN MARROYEN et OLIVIER ROZET ont développé de nouveaux outils, comme My Tax ou MyMindScan, lancés après un bêtatest pour 3.000 utilisateurs. My Tax permet par exemple de calculer son niveau d’imposition et de récupérer en moyenne plus de 600 euros, affirment-ils. Le test en 15 questions de MyMindScan permet de connaître l’état de santé des équipes sans accéder aux données personnelles.

Il faudra lui dire « au revoir ». Apateq, la petite start-up industrielle de BOGDAN SERBAN, vise les 100 millions d’euros de chiffre d’affaires, principalement avec son MarinePaq, système de purification de l’eau issue du nettoyage des gaz des navires. Une centaine de bateaux en sont déjà équipés, et si le marché est un marché de niche, il est à la fois immense et porteur. L’ingénieur a réor­ganisé sa production pour respecter les règles imposées dans le cadre du Covid-19 et continue d’avancer. Au point que même Bertrand Piccard et sa fondation Solar Impulse l’ont reconnue comme une des 1.000 solutions pour un avenir plus vert.

LOCALISATION

Luxembourg

CAPITAL SOCIAL

42.952 euros

LEVÉE DE FONDS

1,1 million d’euros (septembre 2020) CHIFFRE D’AFFAIRES

N.C.

EMPLOYÉS

De 10 (aujourd’hui) à 20 OBJECTIF DE CROISSANCE

Dépasser 100.000 sociétés utilisatrices dans les 2 prochaines années

Techcyte (2017) Arrivée au Technoport en 2017, dans l’ombre de la start-up créée en 2013 à l’Université de l’Utah, Techcyte travaille… sa discrétion, pour l’instant, en Europe. Sa technologie de reconnais­ sance de certaines pathologies via l’intelligence artificielle pourrait servir d’outil précieux aux médecins chargés de poser un diagnostic. L’administration américaine a accepté son brevet en fin d’année dernière, mais la start-up travaille à des extensions vers la maladie de Lyme, les parasites des animaux et la qualité de l’air. LOCALISATION

EMPLOYÉS

Esch-Belval

4

CAPITAL SOCIAL

OBJECTIF DE CROISSANCE

12.500 euros

LEVÉE DE FONDS

N.C.

N.C.

LOCALISATION

8

CAPITAL SOCIAL

OBJECTIF DE CROISSANCE

12.000 euros

LEVÉE DE FONDS

LOCALISATION

Luxembourg

CAPITAL SOCIAL

CHIFFRE D’AFFAIRES

60.000 euros

N.C.

LEVÉE DE FONDS

4,6 millions d’euros

Wizata (2014) Recapitalisée à hauteur de 2,7 millions d’euros avec une option de 800.000 euros supplé­mentaires, Wizata et son créateur JEAN-PHILIPPE HUGO sont aux avant-postes de l’industrie 4.0 dont on parle souvent, sans toujours voir à quoi elle peut ressembler. La technologie d’analyse des données d’un industriel en temps réel lui permet d’adapter chaque processus pour le rendre plus efficace ou plus efficient en termes énergétiques. Chaque industriel reste le maître de ses données. L’année 2019 s’est achevée sur un chiffre d’affaires de 660.000 euros. LOCALISATION

EMPLOYÉS

Capellen

17

CAPITAL SOCIAL

OBJECTIF DE CROISSANCE

381.350 euros

2,7 millions d’euros en 2020

N.C.

N.C.

N.C.

LEVÉE DE FONDS

CHIFFRE D’AFFAIRES

EMPLOYÉS

Luxembourg

CHIFFRE D’AFFAIRES

660.000 euros

Devenir champion du monde de l’industrie 4.0

42

OBJECTIF DE CROISSANCE

100 millions d’euros pour 2025

PATRICK KERSTEN est parti à l’abordage d’une nouvelle aven­ ture. Sept ans après le lance­ ment de Doctena, l’entrepreneur a ajouté un troisième succès à son CV après celui de Monster et de atHome. La crise du corona­ virus a accéléré un mouvement dans l’air du temps : la prise de rendez-vous médicaux en ligne est devenue possible – rembour­ sable – dès les premiers jours. Présent dans six pays (Luxem­ bourg, Allemagne, Autriche, Suisse, Pays-Bas et Belgique), Doctena génère près de 1,5 mil­ lion de rendez-vous médicaux par mois et permet d’assurer le suivi avec les ordonnances, les attestations et les analyses, depuis avril. LOCALISATION

Bertrange

EMPLOYÉS

CAPITAL SOCIAL

40 au Luxembourg, 50 en Europe

LEVÉE DE FONDS

OBJECTIF DE CROISSANCE

8 millions d’euros en 2018 CHIFFRE D’AFFAIRES

N.C.

DÉCEMBRE 2020

EMPLOYÉS

Doctena (2013)

393.434,03 euros

64

CHIFFRE D’AFFAIRES

25 millions d’euros en 2019

N.C.

Ceasy (Luxembourg / réseau social pour connecter et partager son agenda) ; CleverYak (Luxembourg / SaaS pour mener des interviews en ligne et en direct) ; Cybavo (Taïwan / plateforme de conservation virtuelle d’actifs clés en main) ; EmoHack (Luxembourg / protocole pour tester du contenu numérique mobile) ; iRoboInvest (Bulgarie / robo-advisor) ; Kidola (Luxembourg / digitalisation de crèches) ; Re(D)scue (Luxembourg / pour retrouver facilement quelqu’un ou quelque chose) ; SM Cloud (Slovaquie / gestionnaire de services multicloud) ; TiQuest (Luxembourg / solution de tickets de caisse numériques) ; Zetako (Luxembourg / transport et stockage de données grâce à une technologie de compression).

SANTÉ

Meracle Pte (Singapour / Whizz Spacer, un appareil de feed-back médicaux connecté au téléphone) ; MyelinH (Luxembourg / logiciel de détection et prévision de pandémies) ; OrganoTherapeutics (Luxembourg / puce 3D pour le cerveau) ; PatchAi (Italie / collecte de données de santé) ; Wavy Assistant (Pays-Bas / application de détection de stress pour patients atteints de troubles cardiovasculaires).

ESPACE

Numer8 (République tchèque / OFish, pour des prévisions hyper locales sur la météo) ; Okapi:Orbits (Allema­gne / plateforme de gestion du trafic spatial) ; ReOrbit AB (Suède / satellites « modulaires, flexibles et à bas coûts ») ; SPiN (Allemagne / Magic, un « connecteur multi­tâche d’interfaces génériques d’adapta­teurs ») ; Vingineers (France / données satellites ou issues de drones pour faciliter le travail des viticulteurs).



Listing #Start-up

Grands frères

Petit Bambou (2015)

F IN

A L IS

Au moment où 201 9 Petit Bambou annonçait l’arrivée dans son application de méditation de pleine conscience de Christophe André, expert reconnu, la start-up indiquait 4,5 millions d’utilisateurs réguliers et 800 séances de méditation. C’était fin février, le Covid-19 s’installait. Huit mois plus tard, la start-up a gagné 25 % d’utilisateurs et, selon une dernière étude, en cette période d’incertitude, neuf utilisateurs sur dix assurent qu’ils continue­ront à se déstres­ser via cet outil. Le plus bel aveu pour BENJAMIN BLASCO. Job Today EUGENE MIZIN

LOCALISATION

EMPLOYÉS

Luxembourg

17

CAPITAL SOCIAL

OBJECTIF DE CROISSANCE

215.000 euros

LEVÉE DE FONDS

N.C.

Progression de 30 %

CHIFFRE D’AFFAIRES

N.C.

Talkwalker (2009)

Job Today (2015) Le Covid-19 a redistribué les cartes du recrutement. Dès la mi-mars, Job Today annonce non seulement une hausse spectaculaire des postes dans le domaine de la santé (+ 108 %) et du commerce (+ 32 %), mais dans un billet de blog, un de ses cofondateurs, POLINA MONTANO, insiste sur l’urgence du recrutement, et donc de trouver des solutions modernes à des processus parfois très longs. Trop longs en période de crise et d’extrême tension. Parfait, c’est le cœur d’activité de Job Today, numéro 1 des applications de recrutement en Espagne et au Royaume-Uni, lancée fin avril au Luxembourg, où sera annoncé un partenariat avec l’Adem en octobre. Technology Pioneer du World Economic Forum, la solution de Mme Montano et d’EUGENE MIZIN, CEO, est disponible dans huit pays, dont les États-Unis. Avec plus de 7 millions d’utilisateurs réguliers, Job Today avait trouvé 200 millions de candidats à des employeurs pressés ou trop occupés à gérer d’autres aspects de leur entreprise. 66

DÉCEMBRE 2020

LOCALISATION

Luxembourg

CAPITAL SOCIAL

107.308,88 euros LEVÉE DE FONDS

30 millions d’euros CHIFFRE D’AFFAIRES

N.C.

EMPLOYÉS

Plus de 30 personnes OBJECTIF DE CROISSANCE

Devenir la première marque mondiale pour trouver un travail en 24 jours

C’est la dernière occasion de voir Talkwalker dans un classement des 50 start-up les plus prometteuses. L’ouverture de son bureau à New York, fin 2019, a permis à la start-up de veille de grandir. VivaTech l’a rangée dans les 100 scale-up à suivre. Le Covid-19 a balayé l’organisation de l’événement, mais Talkwalker est là : fin juillet, elle annonçait l’acquisition de Nielsen Social après la mise à jour de son identité visuelle, de l’interface utilisateur, l’ajout de la visualisation des données dans les Conversation Clusters et l’intégration des données de Quora. LOCALISATION

EMPLOYÉS

Luxembourg

400

CAPITAL SOCIAL

OBJECTIF DE CROISSANCE

1 million d’euros LEVÉE DE FONDS

8 millions d’euros CHIFFRE D’AFFAIRES

50 millions d’euros

Progression de 30 %

TE


UNE JOURNÉE DANS LES 6 MAISONS GINKGO ...

Vito Luciano Mancini, de la société Ancile Fund organise le board annuel.

11:00

Emmanuelle Yannakis (Blue like an Orange Sustainable Capital) demande à Pascale de lui réserver un restaurant dans le quartier de THE PLACE

15:00

Quentin Mirablon (The Buyer's Lab), adepte du coworking, fait connaissance avec Mélanie autour d'un café à THE AVENUE

09:30

Hélène Turquey (Actualis) fait passer un entretien de recrutement au centre THE SOUTHLANE, à Belval

14:00

Kevin Hughes (Ered Funds) profite de sa pause de midi pour faire un peu de sport dans la salle de Fitness

16:00

Valérie de Saintignon, coach certifié,

profite des espaces de THE CITY au Limpertsberg pour ses rendez-vous

6 adresses au Luxembourg, faciles d'accès, pratiques, où travailler est aussi devenu un art de vivre.

kosmo.lu

09:00

www.ginkgo-solutions.lu


Listing #Start-up

Emerging tech INFRACHAIN

COMMUNAUTÉ À SUIVRE

FundsDLT (2020)

Compellio (2009)

Mise sur les rails par la Bourse de Luxembourg et sa filiale Fundsquare, FundsDLT a convaincu trois poids lourds des fonds d’investissement. En plein confinement, ses pro­ mo­teurs annoncent avoir réuni un tour de table de Deutsche Börse-Clearstream, de Credit Suisse Asset Management et de Natixis Investment Managers. 12,3 millions d’euros pour commercialiser cette plateforme qui va révolutionner la gestion des fonds d’investissement via la technologie de blockchain (ethereum). De quoi aller plus vite, en toute confiance, en diminuant les coûts opérationnels.

Comment modéliser la propagation du virus pour permettre aux décideurs politiques d’aller plus vite dans le confinement et le déconfinement ? Avec cette idée, dopée à l’intelligence artificielle, à la blockchain et au machine learning, Compellio et ses deux fondateurs, DENIS AVRILIONIS et THEOFILOS PAPASTERNOS, ont réussi à accéder au dernier carré du hackathon de l’Union euro­ péenne au milieu de 898 solutions technologiques concurrentes. Les deux hommes, qui ont créé cette société en 2009, ont mis leur technologie au service de la communauté après avoir, en début d’année, lancé un outil au service des vénérables maisons de vin, pour suivre leurs productions à la trace grâce à la blockchain.

LOCALISATION

EMPLOYÉS

Luxembourg

15

CAPITAL SOCIAL

OBJECTIF DE CROISSANCE

203.000 euros

LEVÉE DE FONDS

12,3 millions d’euros

CHIFFRE D’AFFAIRES

N.C.

Commercialiser la plateforme de gestion des fonds d’investissement appuyée sur ethereum

GomSpace (2017) Filiale au Luxembourg d’une société danoise attirée dans le cadre de la politique spatiale luxembourgeoise, GomSpace vole de succès en succès. Installée en 2017 à Belval avec un contrat à 1,5 million d’euros, GomSpace, confiée à EDUARDO CRUZ, a signé toute une série de contrats : avec l’Agence spatiale européenne (1,3 million pour GomX-5, constellation à basse orbite de 120 nanosatel­ lites), avec l’armée colombienne (700.000 dollars pour la deuxième génération FacSat), ou encore avec l’ESA et l’Agence spatiale luxembourgeoise (1,3 million d’euros pour sa plateforme Hoop). LOCALISATION

EMPLOYÉS

Esch-Belval

7

CAPITAL SOCIAL

OBJECTIF DE CROISSANCE

12.000 euros

LEVÉE DE FONDS

N.C.

0

2

CAPITAL SOCIAL

OBJECTIF DE CROISSANCE

31.000 euros

LEVÉE DE FONDS

N.C.

CHIFFRE D’AFFAIRES

N.C.

F IN

A L IS

OQ Technology (2018)

Rafinex (2019)

En décembre 2019, HQLAx réussit une première avec Deutsche Börse, maison mère de Clearstream : trois poids lourds se sont échangé des titres sur leur plateforme de trading grâce à une technologie de registre distribué et une blockchain (R3) dans un premier test grandeur nature. De quoi rassurer ING, qui met la main au porte-monnaie, début 2020, lors d’un tour de table à 4,4 millions d’euros aux côtés d’UBS, de Credit Suisse, de la Banque canadienne impériale de commerce et de Main Incubator (3.317 actions chacun, contre 23.217 pour les Néer­ landais). GUIDO STROEMER et HQLAx peuvent continuer à attirer de nouveaux gestionnaires de titres.

OMAR QAISE avance masqué. Les concurrents dans le secteur de la 5G pour l’internet des objets sont tous des poids lourds de l’industrie de l’espace ou des télécoms. Développer une technologie native, c’est être à l’avant-garde de ce courant-là. Alors que cet Irakien de Wasserbillig annonce le lancement de ses deux premiers satellites fin 2020 et début 2021, l’entrepreneur ne dit pas qu’il a obtenu 1,4 million d’euros de Poly Sys, un des acteurs à suivre aux Émirats arabes unis. Thales prête en 2021, OQ Technology ne peut pas se rater, même si le marché sera immense.

Dans l’industrie de demain, de gros ordinateurs calculeront toutes les possi­bi­ lités qu’une pièce soit déformée, par le vent, par la chaleur, par toutes les contraintes physiques et environ­nementales. Et les ingénieurs pourront intégrer cela avant la conception de la pièce. C’est ce que fait Rafinex déjà aujourd’hui. La start-up d’ANDRÉ WILMES, JOHANNES NEUMANN et ABEED VISRAM permet, une fois cette modélisation stochastique terminée, de vérifier qu’on peut fabriquer cette pièce, mais aussi d’optimiser la fabrication des objets en fibres et de minimiser les erreurs d’analyse.

LOCALISATION

EMPLOYÉS

Luxembourg

13

CAPITAL SOCIAL

OBJECTIF DE CROISSANCE

25.354 euros

CHIFFRE D’AFFAIRES

N.C.

DÉCEMBRE 2020

Développer des solutions appuyées sur la blockchain

HQLAx (2018)

N.C.

CHIFFRE D’AFFAIRES

EMPLOYÉS

Luxembourg

LEVÉE DE FONDS

460.000 euros (2018)

68

LOCALISATION

Entre un Infrachain Summit de haut niveau, début novembre, et le premier appel à candida­ tures pour le Luxembourg Blockchain Lab, la com­ munauté européenne et internationale qui se fédère autour de l’asso­ ciation créée au Luxem­ bourg, Infrachain, pour une bonne gouvernance des solutions appuyées sur des blockchains, continue à attirer les ­regards. L’intérêt particu­ lier, pour ceux qui déve­ loppent des solutions dans tous les secteurs d’activité, est de pouvoir tester leur solution sur la sandbox luxembour­ geoise, l’Infrachain Test Network.

Générer des volumes de transactions quotidiens et récurrents sur la plateforme

201

TE

9

LOCALISATION

CHIFFRE D’AFFAIRES

CAPITAL SOCIAL

25.000 euros

EMPLOYÉS

10

Luxembourg

6

CAPITAL SOCIAL

LEVÉE DE FONDS

OBJECTIF DE CROISSANCE

62.100 euros

OBJECTIF DE CROISSANCE

Luxembourg

7,5 millions d’euros

N.C.

N.C.

LOCALISATION

LEVÉE DE FONDS

300.000 euros

CHIFFRE D’AFFAIRES

500.000 euros (2020)

EMPLOYÉS

Augmenter le chiffre d’affaires de 50 % par an pendant deux ans


CELEBRATING THE LINKS BETWEEN LUXEMBOURG AND THE UNITED KINGDOM The book #LuxUKLinks written by the British Ambassador to Luxembourg John Marshall contains 150 links between his country and Luxembourg through the chapters Art & Culture, World War I, World War II, Sport and Royal Families.

G et t h e b o in Ernste ok bookshopr s eshop.m

a nd on

aisonmo

derne.lu


Listing #Start-up

Emerging tech

Scorechain (2015) Le KYC / AML du futur… sauf que le futur a bien avancé. Scorechain, créée en 2015, a annoncé début novembre être le premier fournisseur de solutions au monde à pouvoir détecter les transactions décentralisées douteuses dans les monnaies cryptées. Un drapeau rouge adopté par plus de 150 acteurs dans 29 pays. Plus de 12,5 milliards de dollars sont bloqués parce que suspectés d’être de l’argent sale ou de nature à financer le terrorisme (+1.200 % en cinq mois). LOCALISATION

EMPLOYÉS

Esch-Belval

10

CAPITAL SOCIAL

OBJECTIF DE CROISSANCE

45.000 euros

LEVÉE DE FONDS

500.000 euros en 2015

Une progression de + de 50 %

SnapSwap (2015)

TE

0 Depuis qu’elle a été repérée à San Francisco, SnapSwap n’avait qu’une envie : simplifier les échanges monétaires privés ou des entreprises. La start-up de DENIS KISELEV, au CA de laquelle on retrouve Paul Helminger, Raymond Schadeck et Georges Schmit, a lancé Everest, en collaboration avec Mastercard. L’idée ? Offrir des cartes de crédit d’entreprise aux 45 % de sociétés qui deman­ dent à leurs collabo­rateurs de payer avec leurs cartes de crédit avant de les rembourser.

LOCALISATION

Luxembourg

CAPITAL SOCIAL

600.000 euros LEVÉE DE FONDS

N.C.

CHIFFRE D’AFFAIRES EMPLOYÉS

25 (à 50 d’ici la fin de l’année)

N.C.

A L IS

202

N.C.

CHIFFRE D’AFFAIRES

F IN

OBJECTIF DE CROISSANCE

Proposer Everest en Allemagne, en France, et préparer Magic Invoices pour générer des factures cliquables et payables en une seconde

Spire (2017) La « Next Billion-Dollar Startup » de 2017 ne peut pas s’endormir sur ses lauriers. En 18 mois, Spire réussit un pivot remarqué de toutes parts, passant de l’observation des navires et des avions depuis l’espace à la récolte d’autres données tout aussi précieuses, que ce soit la météo, les feux de forêt ou des données du renseignement. Mi-octobre, les Australiens ont annoncé qu’un des satellites lancés sur la Station spatiale internationale allait tester des solutions de machine learning à partir de ces données collectées dans le ciel. Outre ses partenariats avec la Nasa, l’Agence spatiale européenne ou encore Amazon, la start-up a déjà levé 200 millions de dollars, dont 40 en 2019. LOCALISATION

Luxembourg

CAPITAL SOCIAL

833.716 euros

LEVÉE DE FONDS

40 millions de dollars en 2019

CHIFFRE D’AFFAIRES

221.000 euros EMPLOYÉS

25

OBJECTIF DE CROISSANCE

N.C.

Tokeny (2017) Le CEO de la Lhoft, Nasir Zubairi, l’avait prédit. 2020 devait être l’année de la tokenisation des assets. Elle aura été l’année du Covid-19, mais les acteurs luxembourgeois ont tout de même poursuivi leur marche en avant. Du partenariat avec PwC signé en début d’année à l’annonce par Monaco de la création d’une plateforme de financement new age, en passant par la tokenisation d’un fonds immobilier avec WeInvest et le Fintech 50, Tokeny, dirigée par LUC FALEMPIN, est de ces start-up qui ont poursuivi leur marche en avant sans trop se poser de questions. LOCALISATION

Luxembourg

CAPITAL SOCIAL

1.633.907 euros LEVÉE DE FONDS

5 millions d’euros (Euronext N.V.)

70

CHIFFRE D’AFFAIRES

N.C.

EMPLOYÉS

32

OBJECTIF DE CROISSANCE

Minimum 100 % par an

DÉCEMBRE 2020

F IN

Zero.1 (2018)

Tokeny LUC FALEMPIN

A L IS

201

TE

9

Il y a un an exactement, MARC FLESCHEN préparait une levée de fonds de 10 millions d’euros pour mars-avril. Un an plus tard, le CEO de Zero.1, constamment entre la France, le Luxembourg et Dubaï, prépare toujours une levée de fonds de 10 millions d’euros. Le Covid-19 a tout ralenti, explique-t-il, citant en exemple l’Expo universelle de Dubaï, retardée d’un an, et à l’occasion de laquelle il doit démontrer tout l’intérêt de sa technologie de connectivité par la lumière, compatible avec tous les types de LED et tous les types de smartphones. Ralenti seulement. LOCALISATION

Luxembourg

CAPITAL SOCIAL

CHIFFRE D’AFFAIRES

N.C.

EMPLOYÉS

N.C.

N.C.

LEVÉE DE FONDS

OBJECTIF DE CROISSANCE

N.C.

N.C.


POST.LU/5G


1.400 Tb par semaine

Enjeux

La 5G, une coûteuse nécessité face au risque de saturation

1.200

1.000

800

600

400 PROJECTION DE L’ÉVOLUTION DU VOLUME DE DONNÉES MOBILES SUR LE RÉSEAU POST La 4G a une capacité 10 fois supérieure à la 3G, chiffre qui sera atteint dès le milieu de l’année prochaine si l’on imagine le temps nécessaire pour passer de 50 térabytes de don­nées par semaine (2014) à 500 Tb. Même en étant opti­miste et en partant sur une capacité 15 fois supé­rieure, on y serait dès la mi-2023. D’où l’urgence d’agir. Source

7 fois plus de trafic en moins de 6 ans

Post

200

50 Tbps

3G 4G

0 2014

72

2015

DÉCEMBRE 2020

2016

2017

2018

2019


Lancée officiellement le 16 octobre par Post, la 5G sera plus une évolution qu’une révolution au Luxembourg. Après avoir chacun obtenu un bout de fréquence pour 42 millions d’euros au cours d’une vente aux enchères rondement menée par l’Institut luxembourgeois de régulation, les opérateurs investissent des dizaines de millions d’euros… pour rénover leur réseau 4G et éviter sa saturation, annoncée dès l’an prochain. Le consom­mateur, quant à lui, devra encore attendre avant d’en mesurer les effets dans sa vie quoti­dienne, de la smart city à la santé, en passant par la voiture connectée : les opérateurs doivent couvrir 10 points avant la fin de l’année, et 100 % du pays avant 2024.

24 fois plus de trafic en 12 ans

750 Tbps

1 5G, une

évolution plus qu’une révolution

500 Tbps

Décryptage de l’enjeu de la 5G pour les dif­ férents opérateurs au Luxembourg. p. 74

Si on considère que la 4G a une capacité dix fois supérieure à la 3G, le seuil de 500 terabytes par semaine sera atteint dès juin 2021.

350 Tbps

2 5G and

the future of road safety Carte blanche de Raphaël Frank sur la voiture autonome. p. 76

PROJECTION

3 La 5G

Si on estime que la 4G peut supporter 15 fois plus de données que la 3G – version optimiste –, le seuil de 750 Tbps sera atteint en juin 2023.

2020

2021

2022

au chevet de la médecine Quels sont les avanta­ ges du ultra-haut débit en médecine ? Interview avec Reinhard Schneider. p. 78

2023

2024

4 10 projets

dopés à la 5G Les initiatives de smart city deviennent plus concrètes grâce à la 5G. Le point en dix projets. p. 80

5 Cloud gaming,

le rush mondial

Avec l’arrivée massive des offres de cloud gaming, comment la 5G va-t-elle accélérer le marché ? p. 82

6 Icix, le futur meilleur ami des opérateurs de télécoms La start-up propose une solution pour faire économiser de l’argent aux opérateurs. p. 84

2025

DÉCEMRE 2020

2026

73


1 Réseau

5G, une évolution plus qu’une révolution

à peu près les fréquences qu’ils voulaient pour 41,3 millions d’euros pour 15 ans et ont commencé à finaliser leurs plans d’équipement et de déploiement, débat public ou non. « Nous n’avions pas le choix », assure le directeur de Post Telecom, Cliff Konsbruck, comme la CEO d’Orange, Corinne Lozé. « À l’horizon 2023, explique-t-il, la 4G atteindra ses limites, avec une saturation du réseau actuel. Chaque année, les connexions data augmentent de 40 %, et à terme, le réseau 4G ne pourra plus absorber le nombre de connexions grandissantes. Jusqu’à ce que la 5G prenne la relève, notre réseau mobile reposera majoritairement sur le réseau mobile 4G. » L’opérateur historique était prêt « pour commencer le déploiement du réseau 5G et pour lancer les services mobiles déjà fin 2019. Il y a eu des délais à cause du processus de vente aux enchères. »

Deux mois après l’attribution des fréquences pour 41,3 millions d’euros, les opposants à la 5G au Luxembourg ont enfin pu faire entendre leur voix… Les opérateurs étaient déjà lancés dans le déploie­ment à coups de millions d’euros d’investissements pour rester dans le calendrier fixé par l’Union européenne. Avec des business models dans le flou. La pétition est à la démocratie ce que la soupape est à la cocotte-minute : de quoi laisser évacuer la pression sans altérer le goût final. Histoire de montrer qu’il prend au sérieux le débat initié par le collectif Stop5G, le Premier ministre, ministre des Télécommunications et de la Digitalisation, Xavier Bettel (DP), s’est entouré de ses ministres de l’Environnement, Carole Dieschbourg (Déi Gréng), et de la Santé, Paulette Lenert (LSAP), pour aller écouter, le 6 octobre dernier, les objections de C ­ oncetta­ Valvason, devenue l’incarnation du collectif, entourée de deux experts. Il tique, Xavier

Le flash-back de Post Source

74

Post

DÉCEMBRE 2020

Bettel, quand cette dernière évoque aussi fermement que poliment « une dictature digitale ». Sur sa chaise, smartphone vissé à la main, le chef du gouvernement bout, et rappelle à voix haute que le débat se déroule, qu’il y participe, et avec sérieux. À la sortie, le Service des médias et des communications expédie très vite un communiqué dans lequel il salue « l’échange constructif ». La réalité est que 19 mois se sont écoulés entre le dépôt de la première pétition sur le sujet et le débat à la Chambre. Il y a même deux mois et demi que les opérateurs ont reçu

Des autorisations sous contrôle « Plus qu’une amélioration, la 5G représente une nécessité, renchérit le CEO de Proximus Luxembourg, Gérard Hoffmann. Il ne s’agit pas ici d’une simple augmentation des vitesses, même si ce premier point fait partie à part entière de l’équation. Le trafic sur les réseaux mobiles doublant tous les deux ans, sans cet investissement, la capacité des réseaux actuels sera prochainement atteinte, et c’est aujourd’hui que les évolutions doivent être mises en place. La 5G est donc inévitable si nous souhaitons continuer à pouvoir offrir les applications d’aujourd’hui avec la même qualité tout en suivant la croissance du trafic. » Du débat, seuls deux éléments subsistent, promis par Mmes Dieschbourg et Lenert. D’un côté, l’Administration de l’environnement et l’Inspection du travail et des mines examinent à la loupe les demandes d’autorisation, pour un an, au nom du principe de précaution. Ce qui ralentit le déploiement, d’autant que les fonctionnaires sont dans l’incertitude : comment mesurer l’exposition aux ondes de ce nouveau standard de communication ? Les antennes n’envoient des signaux que vers les smartphones et autres appareils, et l’exposition baisse très vite, considérations auxquelles il faut ajouter la position particulière du Luxembourg. Alors que la limitation

Années 1970

1974

1993

2001

2003

Réseaux analogiques

1er système de téléphone de voiture (pour connecter 12 personnes en même temps)

Lancement de la téléphonie digitale (2G GSM)

1er accès à l’internet mobile (IP) et lancement du MMS (2G GPRS)

Envoi de photos, de vidéos et vidéo­-téléphonie (3G)


née 2022, et un minimum de 90 % fin 2024. Cependant, notre calendrier pour le déploiement du réseau 5G de Post est plus serré et plus ambitieux que les exigences minimales prescrites, et nous ciblons de couvrir le territoire fin 2022. » Les deux marques de Proximus visent plutôt 2024, après un déploiement d’abord dans la capitale, puis dans les villes les plus importantes du sud du pays. Ericsson et Nokia ont raflé tous les contrats d’équipements pour la 5G déjà signés auprès d’opérateurs qui n’ont pas eu envie de s’attirer les foudres de l’Administration américaine avec de la technologie du chinois Huawei, mis au ban aux États-Unis.

GÉRARD HOFFMANN CEO, Proximus Luxembourg

Photo

Nader Ghavami (archives)

« Le réseau 4G reste un réseau stratégique. Nous continuerons à investir sur ce réseau, à le développer et à l’optimiser. » internationale du champ électromagnétique est de 41 volts par mètre, elle est ici de 3 V/m par antenne dans les lieux d’habitation. De l’autre, la ministre de la Santé a promis un monitoring des développements scientifiques dans le domaine de l’impact potentiel des champs électromagnétiques. Dans un pragmatisme à la luxembourgeoise, sans attendre, les opérateurs avancent, pas après pas, et ont lancé « leur » 5G, le 13 octobre pour Post, le 23 pour Tango et Telindus, et « quand nous serons prêts à amener de la qualité, car on oublie que la 4G est une technologie qui a 15 ans », assure Corinne Lozé, la CEO d’Orange, encore davantage soucieuse d’améliorer le réseau pour la 4G que de se précipiter, Orange assumant le choix de laisser progressivement tomber la 3G pour des questions financières. Toutes les premières offres incluent la 5G « gratuitement », l’accès à la vitesse record et à un taux de latence très faible étant limité à 10 hotspots au maximum d’ici la fin de l’année. « Avec l’attribution des fréquences 5G de la bande des 700 MHz et de la bande des 3,6 GHz, détaille le directeur de Post Telecom, les opérateurs ont l’obligation de procéder à l’installation d’au moins 10 sites radiotechniques 5G-3,6 GHz sur le territoire de la ville de Luxembourg jusqu’à la fin de l’année 2020, de garantir une couverture d’au moins 50  % sur le territoire luxembourgeois jusqu’à la fin de l’an-

De nouveaux usages en B2B espérés Et comment rentabiliser ces centaines de milliers – ou de millions – d’euros d’investissement, en payant les licences pour 15 ans et sans augmenter les forfaits ? En cherchant les futurs débouchés, probablement davantage en B2B qu’en B2C. « La 5G permettra le développement de nouvelles applications, notamment dans le domaine du B2B, combinées avec l’internet des objets, le machine to machine et l’intelligence artificielle. En tant qu’opérateur de télécommunications, opérateur cloud et intégrateur de solutions ICT, Post vise à étendre sa gamme de produits et de services en saisissant les opportunités de cette évolution technologique, promet Cliff Konsbruck. Pour rappel, nous sommes partenaires du projet européen ‘5GCroCo’, qui vise à améliorer la sécurité des voitures autonomes en utilisant la 5G. Nous sommes également actifs dans 14 des 29 projets 5G présentés dans le cadre de l’appel à candidatures du gouvernement luxembourgeois. » Orange est aussi engagé dans le consortium d’une trentaine de partenaires autour de la voiture autonome dans le triangle franco-luxembourgo-allemand, mais au niveau de sa maison mère française. Et sur la partie B2B, Post se retrouvera face à Proximus, chez qui Gérard Hoffmann ne cache pas que « la 5G est très attendue par les clients comme facteur d’innovation. Les valeurs ajoutées de la 5G sont primordiales pour de nombreuses entreprises, notamment dans les domaines de l’industrie, de l’intelligence artificielle, du médical, du transport, des médias

2013

2016

2017

16 oct. 2020

Accès à l’internet à haut débit (4G)

Augmentation de capacité du réseau 4G à 225 Mbit/s (4G+)

Service voix IP sur les réseaux 4G et wifi (VoLTE / VoWiFi)

Débit internet mobile supérieur à 1 Gbit/s et latence inférieure à 10 ms (5G)

L’autre enjeu pour Post Pour l’opérateur historique, le déploie­ment de la 5G s’inscrit dans son « réseau du futur »… amplement basé sur la fibre optique. Parce que, si les clients « entreprises » trouvent des usages à la 5G dans l’industrie 4.0, dans la santé, ou même autour de la voiture autonome et connectée, la connectivité des particuliers sera probablement davantage issue de la fibre que de la 5G. Lors d’une visite de chantier, fin juillet, à Dudelange, avec le ministre de l’Économie Franz Fayot (LSAP), le directeur général de Post, Claude Strasser, avait indiqué que le groupe investirait 50 millions d’euros en plus des 250 millions d’euros déjà investis dans son plan pluriannuel pour atteindre 75 % de couverture du pays. Aujourd’hui, selon le directeur de Post Telecom, Cliff Konsbruck, l’opé­ra­teur vise plutôt les 80 à 90 % à plus court terme, avec une contrainte : fini d’ouvrir des trottoirs pour tirer la fibre jusqu’aux habitations, l’opérateur profite des travaux d’électricité ou de gaz, par exemple, pour mutualiser les coûts.

audiovisuels, ou pour le développement des smart cities. Les besoins des entreprises sont aussi divers que les stratégies business, mais la 5G va leur apporter l’augmentation de débit, la très faible latence, la densité de connexion et le network slicing, nécessaires pour supporter et transformer leurs activités et les faire entrer dans une nouvelle ère. Telindus, en tant que partenaire des entreprises dans l’innovation digitale, reste présent à leurs côtés pour les accompagner dans cette aventure. » Le CEO de Proximus Luxembourg laisse aussi la porte ouverte au « développement de solutions qui, grâce aux possibilités offertes par la 5G, s’inscrivent dans la chaîne de valeur des entreprises et du secteur public (hôpitaux…) ». Orange, lui, s’est allié à Orange Belgique dans une poignée de projets encore en discussion, avec des bourgmestres et des industriels, et « dont il est encore trop tôt pour parler, dit Mme Lozé, en souriant. Qui aurait imaginé, il y a seulement quelques années, que nous consommerions des films via Netflix, comme nous le faisons ? » C’est tout le paradoxe de la société, où l’utilisation grandit au même rythme que les inquiétudes. Et déjà, l’Institut luxembourgeois de régulation a lancé une consultation publique pour avoir une idée des besoins des fréquences en 26 GHz, probablement utilisées en milieu urbain et dense pour des événements ou pour l’industrie à forts besoins en bande passante. Comme filmer un concert avec 25 caméras et le diffuser en live sur internet pour ceux qui n’auraient pas de ticket ou qui auraient peur du Covid-19. Auteur THIERRY LABRO

DÉCEMBRE 2020

75


2 Carte blanche

“ With the increased amount of information from the collaborative approach, a car can now see a lot more, and deliver a safer driving experience. ”

Broaden the perspective In early versions of autonomous vehicles, information about the environment around a car was collected using sensors on the car Deliver a safer driving experience itself. Then, the data the sensors collected These increased capabilities that collaborawas processed by a computer on board. This tive sensing gives an autonomous vehicle are approach was, and still is, prohibitively expen- best compared to the difference of a human sive because it requires so much onboard driving in a rainstorm or a sunny day. In the technology. The price point would be more earlier versions of autonomy, a car was all similar to a small apartment, not an accessi- alone, receiving just enough data from its ble car designed for mass-market production. sensors to reach its destination, but still has The car was also limited to the data that onboard an obscured view that wouldn’t allow it to sensors could collect within their own range, react as quickly to changing road conditions. from the car outwards. With the increased amount of information That is why we are now looking at how to from the collaborative approach, a car can make that perspective so much broader, while now see a lot more, and deliver a safer ­driving also limiting onboard technology, to work experience for both the passengers and ­other towards a safe vehicle with a realistic market actors in the environment. 76

DÉCEMBRE 2020

Making a driverless commute a reality That is only one example of the support ­Luxembourg offers to autonomous driving, with the work we are doing at SnT (Interdisciplinary Centre for Security, Reliability and Trust) with the 360Lab looking at the ­interdisciplinary questions that arise from autonomous mobility, from AI in the car to social responses to the car. It is an exciting field, and the positive research environment in Luxembourg is beginning to attract more interest, including Civil Maps, a company supplying 3D mapping for autonomous ­driving that recently set up their European headquarters here. We have a long road ahead of us to make the scenario of a driverless commute a reality, and there are multiple factors to achieve it. 5G is only one of these but is crucial to ensure the safety of autonomous vehicles, tying the future of this promising technology to the development of that network.

Auteur RAPHAËL FRANK, assistant professor and senior research scientist, Université du Luxembourg

Université du Luxembourg

In the future, we will be able to work while commuting by car, on a route without traffic. The personal benefits from the saved time and environmental impact from the carbon emissions avoided are attractive. And this is only one example of what it will be like to have self-driving cars on the road. Autonomous driving offers many promises for the future, and the deployment of 5G will be crucial to enable safety protocols. A road is a highly dynamic environment, with conditions that change by the second. Other vehicles, bikes and pedestrians all create a situation that a driver needs to assess and make decisions about. An autonomous vehicle needs to do the same, and what enables this process for the car is data about its environment. Data that is extremely precise, that when pieced together creates the car’s perception.

price point. 5G is a foundational element to achieve this. As a car moves through its environment, connecting it to other vehicles and infrastructure will give the car a significantly increased amount of data and computing power to work with. Other vehicles that are ahead can warn of immediate dangers on the route, and sensors that are stationary can collect different perspectives, altogether allowing a certain amount of predictive modelling. This massive amount of data coming from the sensors in the environment can then be processed in computers close by and sent back to the car as information it can make decisions about. It is a collaborative approach to mobility, instead of an individual one.

A road is a dynamic place though, so all the data needs to be exchanged extremely quickly. The information the sensors collect needs to be sent to the nearby computer for processing and sent back to the cars in time for the cars to make real-time decisions. That is why 5G is crucial as collaborative approaches have already been tested with 4G and the network could not deliver the information fast enough for it to be useful for the vehicle. 5G, and the infrastructure that will be rolled out to deploy it, is predicted to deliver the low latency required for collaborative autonomous driving. And tests are already planned, one site existing in the south-east of Luxembourg as part of the 5GCroCo (Fifth Generation Cross-border Control) project being run by the 5G Infrastructure Public Private Partnership (5G PPP). There, they are looking at the impact of deploying the cooperative sensor technology in a cross-­ border scenario.

Photo

Raphaël Frank is an assistant professor and senior research scientist at the University of Luxembourg. He shows us to what extent 5G will be beneficial for the develop­ ment of the autonomous car. Whether to increase skills or accuracy, 5G is a key element for future innovations.

5G and the future of road safety


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3 Dans les hôpitaux et centres de soins

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DÉCEMBRE 2020

« Le Luxembourg a déjà un bon exemple avec le dossier de soins partagé: le patient a le contrôle sur ses données médicales et choisit qui y a accès. »

Auteur CATHERINE KURZAWA

ScienceRELATIONS

Dans quelles applications pourrait-on retrouver la 5G dans le milieu médical ? La 5G peut être utilisée dans différents lieux et pour différentes tâches. Premièrement, à l’hôpital, pour les infrastructures, le support dans les départements et le suivi du matériel médical, par exemple. Ensuite, la 5G peut servir pour la médecine préventive, avec un suivi des patients 24 h / 24 et une lecture des données collectées pour adapter ce suivi en fonction des besoins. On peut également imaginer une infirmière qui rendrait visite aux patients et qui transmettrait en temps réel des informations au médecin, qui pourrait, à distance, décider de ce qu’il faudrait faire. Elle trouve également sa place dans le service des urgences pour améliorer les délais et les diagnostics. Dans l’ensemble, qui dit davantage de données, dit meilleures informations transférées au corps médical. Et si l’hôpital a moins de charges et de contraintes, il peut davantage se concentrer sur le suivi des problèmes médicaux. Nous verrons probablement aussi des applications de réalité virtuelle dans l’éducation avec le suivi en livestream d’opérations chirurgicales pour des étudiants en médecine et des travaux pratiques réalisés en réalité virtuelle. Des acteurs sont-ils déjà positionnés sur le marché de la santé connectée ? Oui, je pense notamment à VitalTech, qui s’est associé à AT&T pour des systèmes de téléconsultation. On voit aujourd’hui des interventions chirurgicales parfois complexes se faire à l’aide de robots.

la 5G. Et puis, chacun travaille aujour­ d’hui avec un système informatique différent, des langages informatiques différents. La standardisation du secteur médical est une mission très difficile. Vous devez vous assurer que les données sont en sécurité, vérifier qui y a accès. Mais le problème de base aujourd’hui est vraiment l’harQuelle est la prochaine étape ? monisation des données entre les supports Que les robots travaillent à distance. Actuel- digitaux. lement, vous avez un médecin derrière le robot pour le commander. À terme, on pourrait ima- Le Luxembourg est-il un précurseur giner un expert qui commande à distance le en matière de médecine connectée robot depuis Munich, par exemple, tandis que par rapport à ses voisins ? l’appareil et le patient se trouvent en salle Je ne dirais pas qu’il est en avance. Les pays d’opération à Luxembourg. Toutes les données scandinaves, par exemple, le sont. Mais le Lux­embourg a déjà un bon exemple avec le arriveraient en temps quasi réel. DSP (dossier de soins partagé) : le patient a Quand les applications médicales le contrôle sur ses données médicales et choide la 5G deviendront-elles réalité ? sit qui y a accès. Le plus dur est déjà fait. Cela arrive. J’espère que ça ne sera pas une question d’années. La 5G va se développer Qu’en est-il du coût de cette technologie ? vite, elle en est à ses débuts, mais je pense La 5G va devenir très bon marché, comme le que les hôpitaux luxembourgeois seront sont aujourd’hui les données mobiles. Bien capables de l’implémenter rapidement dans sûr, le transfert des données a un coût. Mais leurs systèmes informatiques. cela va en décroissant. Quels sont les obstacles à l’arrivée Permettra-t-elle de réduire de la 5G en médecine ? certains coûts ? Les barrières sont, selon moi, davantage liées À partir du moment où un hôpital veut fournir à l’hébergement qu’à l’échange des données. les meilleurs soins à ses patients, la 5G devrait Il faudra certes des réseaux fiables pour par- faciliter les choses. Au démarrage, pour insvenir à cette très faible latence que procure taller la 5G, il y aura des obstacles en matière d’infrastructures technologiques, il faudra régler les droits d’accès, veiller à la sécurité des données et des réseaux. Mais ensuite, on pourra l’étendre à l’ensemble du corps médical, et elle contribuera à ouvrir la voie. Ces nouvelles applications requièrent par conséquent une formation adéquate du corps médical… REINHARD SCHNEIDER Professeur en bio-informatique Je pense que c’est important de former les Université du Luxembourg jeunes à ces nouvelles technologies. Ils sont déjà beaucoup plus familiarisés avec les avancées, et, à terme, l’ensemble du personnel de soins de santé devra l’être. Quels seraient les éventuels points faibles de l’application de la 5G en médecine ? Je n’en vois aucun. La 5G est à mes yeux la prochaine étape, tout simplement. Si vous ne franchissez pas cette étape, vous resterez en arrière.

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Avec sa faible latence et son ultra-haut débit, la 5G présente de nom­breux atouts pour soulager les maux dont souffre le corps médical. Reinhard Schneider, professeur spécialisé en bio-informatique à l’Université du Luxem­ bourg, en est persuadé. Explications.

La 5G au chevet de la médecine


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4 Smart city

10 projets dopés à la 5G La 5G va donner un coup d’accé­lérateur aux projets en relation avec la smart city, où la taille du Luxem­bourg devrait être un atout de poids pour le nation branding. Au-delà des gros acteurs, comme Cisco, focus sur ces start-up qui y pensent tous les jours. Auteur THIERRY LABRO

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Augment La toute jeune start-up luxembourgeoise de Rida Klink a réussi un coup de maître en apportant sa technologie aux autorités libanaises après l’explo­sion meurtrière du 4 août. Ses drones, autorisés à voler par l’armée, ont permis de réaliser une carte 3D et 2D de 4 km2, précieuse pour les secours et les ONG engagées dans les secours et la reconstruction. Esplendor Le groupe, dans lequel on retrouve Pascal Koster (ex-Join), a créé X-Brain, une sorte de cerveau capable de digérer toutes sortes de données et de les com­ parer avec des données existantes pour dégager un nouveau cas d’usage. Le cerveau à cinq couches présenté au Web Summit il y a tout juste un an a 250 usages possibles, de l’industrie à l’agriculture en passant par l’industrie. Zero.1 Pompéi adore. La technologie de wifi par la lumière, qui peut passer par tous les types de lampes à LED et est compatible avec tous les smartphones, permet de proposer une visite inédite et historique du site. Elle pour­rait être utilisée de la même manière pour le Mudam ou pour un supermarché en période de distanciation et permettre de gérer les flux et les déplacements. Vizz – Zenview De l’idée de fournir des outils de relaxation à des employés à partir de la réalité virtuelle et augmentée, Mathias Keune a fait évoluer son produit vers Vizz, Covid-19 et confinement obligent… Vizz fournit

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des solutions clés en main à base de réalité virtuelle. Comme, par exemple, un tour à 360 degrés en VR pour l’Office du tourisme du sud du pays ou la visite d’une cabine d’hélicoptère.

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Firis L’outil d’excellence opérationnelle est utilisé par Bic, Chanel ou… ArcelorMittal. Il permet de gagner du temps sur de nouveaux concepts. L’Inspection du travail et des mines se servirait de l’outil pour équiper ses inspecteurs qui auraient toutes les infor­mations dont ils ont besoin sur une tablette lors d’un con­trôle. Idem pour la surveillance et la cartographie des mines du Luxembourg. Syndesi – Univo Une des dernières arrivées au Luxembourg-City Incubator est spécialisée dans l’optimisation des infrastructures des opérateurs de télécoms. Les opérateurs engloutissent des millions d’euros d’investissement chaque année pour s’adapter à l’évolution des technologies et des réseaux, là où les algorithmes stochastiques peuvent aider. Polaar Energy Un robinet qui fuit peut perdre jusqu’à 100 litres d’eau par jour, soit une facture de 150 euros par an. Ou jusqu’à 650 euros pour une chasse d’eau. Un tiers des sinistres européens sont liés à l’eau et coûtent près de 2.000 euros. D’où l’idée de Christophe Antoine et Romain Guillaud d’équiper les infrastructures de capteurs pour pouvoir détecter et corriger toute fuite. Urban Timetravel Comment redécouvrir le patrimoine en se plongeant dans l’histoire sans aller ouvrir de vieux livres pous­ siéreux ? Avec une visite guidée inédite, déjà propo­sée par l’Office de tourisme de la ville de Luxembourg. Dans un minibus amélioré et avec des lunettes de réalité virtuelle, le visiteur découvrira le Pfaffenthal de 1867 en traversant les rues d’aujourd’hui. ClearImage Le dispositif de reconnaissance d’images adossé à Nvidia permettra de retrouver un enfant perdu dans un supermarché, d’aider à la logistique des transports, d’éviter les erreurs dans les fabrications de commandes des restaurants et autres fast-foods ou en situation de mobilité. Les cas d’usage sont indéfinis pour cette intelligence artificielle, qui est intégrée dans la caméra. Digital Devotion Group Le groupe de Kaiserslautern, spécialisé dans l’intelligence artificielle, prête régulièrement un coup de main au Luxembourg. Comme pour l’application en réalité augmentée de la Ville de Luxembourg, développée autour de deux axes : des informations en scannant un arrêt de bus et un parcours décou­verte de sept stations avec des photos, des plans 3D ou des maquettes animées.


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5 Marché

Comment aborder le mar­ché du cloud gaming au Luxembourg ? Et pour quels résultats ? Il y a longtemps que les opérateurs télé­coms se posent la question… et trouvent leur voie : héber­ gement de données, ligue d’e-sport, offre avec Blacknut, soutien ponctuel.

Cloud gaming, le rush mondial

avec ce spécialiste du cloud gaming pour avoir une offre intéressante pour nos clients. Eux, ils avaient la possibilité de passer à la 5G dans les règles de l’art avec nous. Évidemment, cela a un prix. Mais derrière, ils sont aussi intéressés par la prochaine étape de ce développement, le passage à la réalité augmentée et virtuelle dans le cloud gaming. C’est comme si nous étions, eux et nous, dans un laboratoire du jeu et de la 5G. » Cloud gaming ? L’idée est simple : au lieu que L’option Blacknut coûte 9,99 euros pour les joueurs dépensent des centaines d’euros un seul joueur, contre 14,99 euros, prix auquel dans de nouvelles consoles lancées chaque le leader français du jeu en ligne la commerannée avec le même renfort d’événements et cialise de son côté. Post trouve ici le moyen de publicités que le dernier iPhone, puis d’autres de rajeunir son image en s’adressant aux adocentaines d’euros pour des jeux qu’ils auront lescents, à leurs grands frères (ou grandes terminés en une journée et demie avant d’aller sœurs), voire à leurs parents, biberonnés aux les abandonner à des revendeurs d’occasion, jeux vidéo depuis le milieu des années 1980 pourquoi ne pas leur « offrir » la possibilité de et ayant connu l’avènement des consoles de jouer à leurs jeux préférés pour quelques euros jeu. Mais aussi et surtout d’amener des clients par mois ? Façon Netflix. potentiels ou actuels à s’intéresser à une offre Jusqu’ici plutôt enclins à accepter de la publi- complète qui passe par la fibre. Car, à la difcité pour jouer gratuitement, 73 % des gameurs férence de pays pas assez bien connectés, ou semblent aujourd’hui prêts à payer pour s’af- seulement dans des centres très urbains, il y a franchir de la publicité. fort à parier que les joueurs luxembourgeois Tandis qu’Apple tente de verrouiller les 50 % passeront davantage par la fibre que par la 5G, de parts de marché à 7 milliards de dollars des confortablement installés chez eux, pour jouer, jeux mobiles et que Sony a atteint autant de seuls ou à plusieurs, à des jeux qui réunissent précommandes de sa PlayStation 5 en 12 heures jusqu’à 45 millions de joueurs en même temps. que de la PS4 en 12 semaines, Post a mis le paquet : L’avantage de l’offre Blacknut est sa simpli12 mois d’accès à Blacknut et ses 400 jeux offerts cité, plus que son prix. La plupart des grands aux 1.000 premiers clients de sa nouvelle offre de cloud gaming, plus une manette S2i offerte aux 200 premiers clients et le doublement du volume de data dans le cadre d’un « Pack Advantage ». Le tout sans avoir à télécharger de jeux ni de logiciels, ni même à posséder une de ces coûteuses manettes de jeu qui ont fait la loi jusqu’à ce qu’Apple et Google se lancent dans le juteux business des mini-jeux mobiles depuis leurs magasins d’applications respectifs. MILLIARDS

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Un sport multigénérationnel « Évidemment, ça a un prix ! », soulignait le directeur de Post Telecom, Cliff Konsbruck, mi-­octo­ bre, pas peu fier d’attirer un des leaders européens du cloud gaming dans ses filets. « Tant qu’à aller chercher des partenaires, autant aller chercher les meilleurs ! Ce qui n’est pas toujours évident quand on travaille sur un petit marché comme le Luxembourg. Nous, nous avions intérêt à signer 82

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Le marché du cloud gaming atteindra 136 milliards de dollars en 2024, porté par le nombre croissant de consommateurs qui ont accès à internet et par les dévelop­ pements comme la 5G ou la fibre. Là où Facebook veut capitaliser sur sa base d’utilisateurs, même sans jeux de premier plan, Amazon, Blacknut ou Google rêvent de devenir le « Netflix du cloud gaming ».

acteurs de ce marché naissant sont positionnés au même niveau : 9,99 euros pour Stadia (Google), mais avec la nécessité d’acheter un Stadia Controller à 129 euros et des jeux parfois jusqu’à 60 euros ; 5,49 euros pour GeForce Now (Nvidia) pour des sessions limitées dans le temps ; 9,99 euros pour PlayStation Now (Sony) avec une PS4 et un débit trop faible ; 14,99 euros pour xCloud (Microsoft) ; de 12,99 à 49,99 euros pour Shadow (Blade) et 5,99 dollars pour Amazon Luna, seulement disponible aux États-Unis pour l’instant, et avec un contrôleur à 49,99 euros. Même Facebook a revisité son magasin à six jeux en se demandant comment faire fructifier son immense communauté sans risquer de la faire fuir vers les jeux sous licence des autres. Un autre positionnement des « challengers » L’offre de Post s’inscrit dans la lignée de son soutien à la naissante ligue d’e-sport au Luxembourg, d’avril à septembre, avec trois fois 20.000 euros de prix à la clé. Presque comme si Post avait damé le pion à Orange, partenaire de 11F Gaming depuis cinq ans déjà. La filiale du groupe français avoue de son côté plutôt apporter un soutien ponctuel via le sponsoring de l’événement Luxembourg Gaming Xperience ou des challenges ponctuels sur Fifa ou Fortnite. « Pour le cloud gaming, nous y travaillons », dit la porte-parole du groupe. Là où Tango a décidé d’adapter ses offres pour matcher avec les besoins des joueurs, leur laissant le soin de choisir un fournisseur de jeux en ligne, Telindus rappelle son passé et dessine son futur. « Innova, l’acteur russe spécialisé dans la distribution de jeux en ligne, le sud-coréen Nexon et l’américain Big Fish Games nous ont fait confiance dès 2012, rappelle le CEO de Proximus pour le Luxembourg, Gérard Hoffmann. Précurseurs au Luxembourg dans ce domaine, nous avons répondu à leur besoin en data center et en connectivité. Aujourd’hui, nous accompagnons les acteurs du jeu en ligne dans leur défi de l’identité grâce à notre solution KYC. Avec l’arrivée de la 5G, le cloud gaming se transforme et promet une expérience de jeu de plus en plus immersive à un nombre croissant de joueurs. Or, depuis le début de cette année, le monde du jeu en ligne est réglementé, créant ainsi un besoin de conformité pour les acteurs de ce secteur, d’où l’importance d’avoir un KYC. Telindus permet ainsi aux acteurs du jeu en ligne d’avoir un KYC à la fois efficace mais également ‘scalable’, du fait du nombre de joueurs, qui ne cesse d’augmenter. » Auteur THIERRY LABRO


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6 Investissement d’infrastructure

La start-up Icix a intégré le Luxembourg-City Incubator avec une idée : faire économiser de l’argent aux opérateurs dans la gestion de leur infra­ structure. Et préparer la box du futur.

Icix, le futur meilleur ami des opérateurs de télécoms

fallait trois. Quand on leur montre nos résultats m ­ athématiques par rapport à ce qu’ils font, ils sont à 50 % ou 60 % inefficaces. La différence entre les endroits où ils avaient décidé d’investir et la réalité est assez importante. Et ce n’est pas nous qui le disons, mais PwC, Accenture La question agace les parents et rend les geeks ou EY, qui ont mesuré les investissements des fébriles. « Y aura-t-il du réseau en vacances ? » opérateurs et leur inefficacité, avance M. RosLa solution viendra, dans quelques années, taing, joint par téléphone depuis l’Andorre où d’une nouvelle génération de box, qui ira cher- il se trouve encore. Mais en général, ça ne corcher de la connexion non pas sur la fibre optique, respond pas, ni en quantités, ni, parfois, en mais sur le réseau 4G ou 5G le plus efficace à termes de saturations. Les opérateurs ne sont proximité. Les vacanciers comme les voyageurs pas aussi riches qu’on le croit, et les abonnés ne embarqueront leur box dans les valises, sans sont pas très heureux de leur service. Soit ça avoir rien à payer de plus, merci l’Europe. marche mal, soit ils n’ont pas beaucoup de couMais ce n’est pas par le fixed wireless access verture alors qu’on pourrait faire beaucoup qu’Olivier Rostaing et Michel Trudelle ont mis mieux avec notre logiciel. » Comment cela fonctionne-t-il ? « Le logien route leur start-up. Icix, qui aurait déjà dû être inscrite au Luxembourg s’il n’y avait eu ciel va chercher des données de performance le Covid-19, proposera un logiciel comme un du réseau, du big data, directement sur le réseau. service, capable, quand le trafic augmente rapi- Et avec un logiciel, il va les analyser, il fait du dement, de détecter quand et où les opérateurs machine learning avec un module d’intellidoivent investir ou modifier leur infrastructure gence artificielle. De quoi pouvoir dire à l’opépour mieux coller à la réalité de leur marché. rateur : ‘Voilà, la performance de votre réseau « Aujourd’hui, les opérateurs essaient de est comme ça.’ C’est déjà quelque chose de mesurer. Ils ont des compteurs approximatifs, ­difficile à faire ! Et la deuxième chose est : ‘Pour et ils ont l’impression que ça sature, alors ils amener les utilisateurs à avoir telle qualité de rajoutent une unité d’équipement alors qu’il en service, il faut tant d’argent à tel endroit, tel endroit et tel endroit’ », explique le CEO de la start-up. Une fois la moulinette passée, le logiciel délivrera son verdict. COMMENT FONCTIONNENT « Notre modèle est construit sur 30 ans de LES ANTENNES ? travaux de recherche à l’Inria, alors que les opérateurs savent que le trafic augmente de 40 %, mais absolument pas combien de boîtes il faudrait mettre pour soutenir la croissance. Dans un cas, ils vont avoir neuf personnes sur dix sur Youtube et un qui passe des coups de téléphone. Et dans l’autre, neuf personnes qui passent des coups de téléphone et un seul qui est sur Youtube. Antenne 2G/3G/4G L’antenne diffuse le signal Ce n’est pas du tout la même chose. » de manière uniforme. Idéalement, les deux entrepreneurs doivent convaincre des opérateurs de télécoms ­d’essayer leur solution qui s’inscrit dans la progres­sive virtualisation des réseaux dopée par la 5G. Puis de l’adopter, avant d’espérer convaincre d’autres opérateurs d’en faire autant. Un challenge. Antenne 5G L’antenne répond uniquement aux besoins de l’appareil.

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Auteur THIERRY LABRO

Petit lexique de la 5G DÉBIT Le débit d’une connexion internet est la quantité de données transférée en un temps donné. Il est dit « montant » ou « ascendant » quand on envoie quelque chose vers internet (un e-mail par exemple) et « descendant » quand on reçoit des données (regarder un film ou se connecter à un réseau social). Le débit sera multiplié par dix, au ­minimum, par rapport à la 4G. DSS (DYNAMIC SPECTRUM SHARING) Il s’agit d’une fonction permettant de faire coexister, sur les mêmes bandes de fréquence, les technologies 4G et 5G. LATENCE Le temps de réaction d’un réseau. Plus le réseau est rapide, plus il est effi­cace, par exemple, pour les voitures autonomes, l’industrie ou la santé. La latence sera dix fois plus faible que la génération de communication précédente. SLICING Le découpage du réseau pour « réser­ver » une partie du réseau à des usages et clients prioritaires… sans toucher à la neutralité du net. VIRTUALISATION DU RÉSEAU La 5G permet de « rationaliser » l’usage du réseau, pour faire face aux variations des besoins des clients ou pour donner naissance à des opérateurs qui n’ont pas d’infrastructures mais qui les louent auprès des opérateurs de télécom­mu­nications. Mais de plus en plus, comme ci-contre avec Icix, voient arriver des solu­tions virtuelles de gestion de la connectivité. EDGE COMPUTING L’analyse « localisée » de données, qui permettra par exemple, dans le futur, d’améliorer la gestion de l’énergie sans forcément passer par un fournisseur centralisateur. CADASTRE HERTZIEN Dans un souci de transparence, le Luxembourg a mis en place un cadas­ tre hertzien qui renseigne sur toutes les installations (antennes) et les auto­risa­ tions qui y sont associées, à partir de geoportail.lu. ONDES MILLIMÉTRIQUES (OU MMWAVE) Ce sont les ondes dont la fréquence est supérieure à 6 GHz et qui offrent des débits équivalents à ceux de la fibre optique. Aujourd’hui, les opéra­ teurs utilisent les fréquences sous 6 GHz (ou Sub-6 GHz), les très basses fréquences (comme les 800 MHz) et les hautes fréquences, comme la bande 2.100 MHz. Comme pour la 4G, elles seront progressivement converties en réseau 5G.


New Deal 2021—2023

Pourquoi le « New Deal » est fait pour vous ? Découvrez-le sur go.paperjam.lu/newdeal


Portfolio

Directeur artistique, entrepreneur, Reza Kianpour est aussi photographe et éditeur du fanzine Cahier d’images. Depuis le début de l’année, il est devenu témoin de la vie urbaine dans la capitale luxembourgeoise. Pour ce portfolio, nous avons sélectionné des images documentant trois réalités : celle d’avant-Covid-19, celle du confinement et celle du post-confinement. Vous pouvez suivre le travail de Reza Kianpour sur Instagram : @g_reza_kianpour. Photographe REZA KIANPOUR Auteur MIKE KOEDINGER

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Avenue de la Porte-Neuve

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Rue des Capucins

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Rue Beaumont

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Avenue Monterey

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Rue Philippe II

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Grand-Rue – rue Aldringen

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Rue Notre-Dame

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Place Guillaume II

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Avenue Emile Reuter

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Paperjam Week-End C’est le moment détente, découverte et plaisir de la semaine avec des bons plans évasion, des conseils bien-être et le podcast du week-end.

La famille Paperjam Paperjam Running Cette nouvelle newsletter mensuelle présente l’actualité running, les meilleurs parcours, ainsi que des conseils sportifs et pratiques.


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Bienvenue au Club ! 98

Business club

Célébrer le Luxembourg et ses décideurs. Qui sont les décideurs écono­ miques les plus influents du Luxembourg, au cœur de cette année si particulière ? Sont-ils issus de la place financière ? Des grandes institutions ? Du secteur de l’immobilier ou de l’ICT ? Voilà quelques-unes des questions qui ont conduit Paperjam à imaginer le Top 100 il y a 14 ans. Un événement exceptionnel qui n’a lieu que tous les deux ans et qui conclura la saison en beauté le 16 décembre prochain. Comme tout classement, celui-ci a une part subjective. En revanche, ce qui est certain, c’est que le Paperjam Club vous conduit à nouveau au cœur du Luxembourg business, au sein du cercle des leaders et dirigeants du Grand-Duché. LA soirée de cette fin d’année, sur une nouvelle plateforme qui vous permettra de rencontrer et d’échanger avec vos pairs. Avant d’arriver à ce point d’orgue, nous vous inviterons entre autres à vous interroger sur les risques systémiques du marché de l’immobilier lors d’un Club Talk avec Jean-Pierre Zigrand le 2 décembre prochain. JULIEN DELPY Director Paperjam Club

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Inspire Venez écouter des experts, décideurs et influenceurs locaux ou internationaux s’exprimer sur des sujets d’actualité variés. Qu’il s’agisse de 10×6, tables rondes, débats ou encore de keynotes, ces rendez-vous vous proposeront une dose d’inspiration pour penser à votre business de demain. Des rendez-vous suivis d’un cocktail dînatoire propice aux échanges et au networking.

Learn Offrez à vos collaborateurs un programme de formations annuel. La Paperjam Academy est un centre de formation continue agréé par l’État offrant un portfolio ambitieux. Un large choix qui se décline par secteur, métier ou de manière transversale, proposé dans des domaines-clés avec notamment 500 heures de formation dispensées sur neuf journées par les experts membres du Club.


Le Club en chiffres

Engage Encouragez l’intégration de vos collaborateurs expatriés au Luxembourg en les faisant participer à nos événements dédiés : Delano lives Live et et Let’s Let’s Taste. taste. Le meilleur moyen de rencontrer la communauté des résidents étrangers au Luxembourg ! Créez de la valeur pour vos employés grâce aux événements événements du du Club. Club

1.300 SOCIÉTÉS

C’est le nombre de sociétés qui composent le Club d’affaires le plus important du Luxembourg.

18.000 PERSONNES

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Jan Hanrion

C’est le nombre de personnes qui font partie de la communauté active du Paperjam Club et avec lesquelles vous aurez le potentiel d’interagir.

Photos

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ÉVÉNEMENTS

Événements physiques et digitaux. Entre conférences, formations, networking, et workshops, ce sont presque 400 événements par an auxquels vous pouvez participer.

500 HEURES

COMMENT PARTICIPER AUX ÉVÉNEMENTS DU PAPERJAM CLUB ?

Network Rejoignez les 1.300 sociétés membres du Paperjam Club et développez votre réseau. Générez de nouvelles opportunités d’affaires dans un cadre convivial et informel avec nos formats Networking Circles, Déjeuners Carrousel, CEO Cocktails, ou encore les visites Dans les coulisses… Pour joindre l’utile à l’agréable !

Heures de formation par an qui couvriront hard skills et soft skills, et qui créeront une valeur supplémentaire pour vos employés.

Vous êtes déjà membre Il vous suffit de vous rendre sur notre site web paperjam.lu, dans la section Club afin de trouver l’événement auquel vous souhaitez participer. Remplissez le formulaire d’inscription en bas de page pour vous inscrire à nos événements physiques ou digitaux.

Vous n’êtes pas encore membre Il vous suffit de contacter l’équipe du Paperjam Club par e-mail via club@paperjam.lu, qui vous mettra en relation avec l’un de nos chargés de compte pour vous faire entrer dans le plus grand business club du Luxembourg.

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1  Fabrice Croiseaux (InTech) et 2  Jad Anbouba (Wavestone). 3  Arnaud Blavier (EIA Group). 4  Nicolas Buck (Ex-UEL, Seqvoia) et 5  Nora Back (OGBL).

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Ne manquez pas

Business Club Décembre

Wednesday 2 December

Tuesday 8 December

Club Talk: Systemic risks in the Luxembourg real estate market

Luxembourg real estate prices continue to rise, but industry players still refuse to consider a real estate bubble that would threaten both borrowers and creditors. On 2 December, the Paperjam Club has the pleasure to receive Jean-Pierre Zigrand, director of the Systemic Risk Centre at the London School of Economics and Political Science, to discuss the systemic risks in the Luxembourg real estate markets, country of the most expensive flats in Europe in 2019. PROGRAMME 18:00 – 19:00 Livestream

Delano Live 2021 preview: what lies in store?

At the end of a tumultuous year, Delano’s journalists and guest speakers will look ahead to the challenges and opportunities Luxembourg faces in 2021. How are companies realigning their scenario planning as they cope with the continued impact of Covid-19? What measures do political leaders need to take to steer Luxembourg through the next 12 months? What are the trends, emerging technologies, major events and new practices that could revolutionise the world around us? PROGRAMME 18:30 – 20:00 Livestream VENUE Knokke Out

Mercredi 16 décembre

Paperjam Top 100

Une fois tous les deux ans, un jury réuni par Paperjam classe les décideurs économiques les plus influents du pays. À chaque nouvelle édition, il offre un portrait des personnalités les plus influentes et des secteurs qu’elles représentent. Par sa répétition – 14 ans depuis le premier classement ! –, il témoigne également de l’évolution de l’économie grand-ducale, de ses ressources et de son dynamisme. Avec près de 1.000 participants en ligne, cette soirée sera celle à ne pas manquer en cette fin d’année 2020 qui aura été si particulière ! PROGRAMME 19:00 – 20:15 Livestream SPONSORS

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Pour vous inscrire, rendez-vous sur le site du Paperjam Club : club.paperjam.lu


CLUB TALK Table ronde Luxembourg Recovery avec Carlo Thelen, CEO (Chambre de Commerce du Luxembourg), Sasha Baillie, CEO (Luxinnovation), Pierre Ahlborn, administrateur et président du comité exécutif (Banque de Luxembourg) et Jean-Marc Ueberecken, managing partner (Arendt & Medernach).

JEUDI

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PROGRAMME

Le thème de la résilience et du recovery de l’économie du Grand-Duché sera au centre de la première table ronde de l’année. Un sujet au cœur de l’actualité et du quotidien de nombreuses entreprises qui sera décliné au travers des expériences de quatre intervenants. En 2020, le Grand-Duché ne devrait pas échapper à sa plus sévère récession depuis 1975, et ce, même si l’économie luxembourgeoise peut sembler légèrement épargnée par la crise du Covid-19 vis-à-vis de certains voisins européens. La crise a causé des dommages immédiats dans de nombreux secteurs de l’économie, de la restauration au tourisme en passant par le retail. Il convient donc de réfléchir dès à présent aux solutions dont disposent les entreprises locales et aux atouts du Luxembourg pour surmonter cette crise. Recover, resilience, reboot, autant de façons de passer la crise sanitaire et économique pour les PME, multinationales ou indépendants du Luxembourg. Autant de pistes et solutions concrètes qui seront discutées autour d’un plateau composé de Carlo Thelen, Sasha Baillie, Pierre Ahlborn et Jean-Marc Ueberecken et animé par deux journalistes de Paperjam.

18:30 Welcome cocktail 19:00 Mot d’introduction 19:05 Table ronde 20:20 Walking & networking cocktail

LIEU Banque de Luxembourg 14, boulevard Royal L-2449 Luxembourg

INFORMATION Nous prévoyons cet événement en présentiel et à distance pour le moment, nous vous préciserons les modalités d’accès ultérieurement.

ORGANISATEUR

INSCRIPTION OBLIGATOIRE SUR PAPERJAM.LU


Le programme

Business Club Décembre / Janvier

Mardi 1er décembre

Jeudi 10 décembre

Let’s Taste : Duel en Loire & Sud-Ouest de la France HORAIRE 18:30 – 21:30 LIEU Paladium Gare Vendredi 11 décembre MARKETING BREAKFAST

Boost sales productivity HORAIRE 08:30 – 09:30 Livestream WEBINAR

CLUB TALK

Partagez plus de valeurs avec vos clients et améliorez la satisfaction de vos employés avec l’Agilité

Mardi 15 décembre

LIEU Banque de Luxembourg

HORAIRE 12:00 – 13:00 Livestream

Vendredi 15 janvier

SPONSOR Agile Partner

Déjeuner Carrousel HORAIRE 12:00 – 14:00

Comment se connecter à de nouveaux prospects en ce temps nouveau ? HORAIRE 13:30 – 14:30 Livestream Mercredi 2 décembre CLUB TALK

Systemic risks in the Luxembourg real estate market HORAIRE 18:00 – 19:00 Livestream

Paperjam Club Lunch

Mardi 8 décembre

Breakfast Nouveaux Membres

HORAIRE 13:30 – 14:30 Livestream

DELANO LIVE

2021 preview: what lies in store? HORAIRE 18:30 – 20:00 LIEU Knokke Out

DÉCEMBRE 2020

Mercredi 20 janvier

Optimiser vos entretiens d’embauche

HORAIRE 13:30 – 14:30 Livestream

HORAIRE 13:30 – 14:30 Livestream

Mercredi 16 décembre

Mardi 26 janvier

Paperjam Top 100

Breakfast Nouveaux Membres

HORAIRE 19:00 – 20:15 Livestream

HORAIRE 09:00 – 09:45 Livestream

WEBINAR

Jeudi 28 janvier

MARKETING BREAKFAST

LIEU Two6Two

Networking

WEBINAR

La reconnaissance, une voie pour muscler vos relations interpersonnelles

Mardi 5 janvier

HORAIRE 12:00 – 14:00

WEBINAR

LIEU À venir

SPONSORS PWC & ING

Jeudi 3 décembre

HORAIRE 09:00 – 09:45 Livestream

Table ronde Luxembourg Recovery HORAIRE 18:30 – 22:30 Livestream

WEBINAR

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Jeudi 14 janvier

Augmenter la croissance des entreprises grâce au marketing HORAIRE 08:15 – 09:30 LIEU À venir Mercredi 6 janvier WEBINAR

Social selling HORAIRE 13:30 – 14:30 Livestream Mercredi 13 janvier

Breakfast Nouveaux Membres HORAIRE 08:15 – 09:30 LIEU À venir

Journée de workshops HORAIRE 09:30 – 17:15 LIEU Abbaye de Neumünster 10�6

Sales & Marketing: 10 omnicanal strategies HORAIRE 18:30 – 22:30 LIEU Athénée de Luxembourg

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Rencontrez les lauréats du Top 100 et les CEO membres du Club !

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MERCREDI

16 décembre La cérémonie sera en livestream, sur une plateforme exclusive.

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Flashback

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“In a Biden administration, Americans will lead by example and rally the world to meet our common challenges that no other nation can meet on its own.” Natalie Bachiri Chair of Democrats Abroad Luxembourg

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Vos événements Le Paperjam Club et Delano ont couvert les derniers jours du dépouillement des urnes des élections américaines, le 21 octobre, dans les locaux de Welkin and Meraki, lors d'un débat opposant les républicains 13  James O’Neal et William Abundes aux démocrates 6  Natalie Bachiri et 7  Amanda Surbey. Ce débat a été ouvert par Son Excellence l’Ambassadeur des États-Unis au Luxembourg, 12  Randy Evans. Nos membres, dont 8  Mathias Guittet (Bureau Center), Stéphanie Schaeffer (Centreon Software Systems), Nathalie Dubois (Geri Management) et Stéphane Compain (LuxRelo), ainsi que 9  Béatrix Charlier (P’OP Consulting) et 10  Eugénie Desmet (Aronova SA), se sont retrouvés lors de notre Paperjam Club Lunch au Knokke Out, le 23 octobre. Un moment idéal pour networker, tout en respectant les gestes barrières, au gré de trois services qui ont su ravir les papilles de nos membres. La série Start-up Stories est arrivée à son terme pour cette saison, avec ses 3e et 4e rounds, les 29 octobre et 10 novembre. 3  Marc Jacobs (Molecular Plasma Group) et 4  Alberto Noronha (Nium) (round 3), accompagnés par l’University of Luxem­ bourg Incubator, avec 2  Pranjul Shah, 11  Francesca Pogliani (Deskover), Aurélien Dobbels et Nicolas Legay (Cocoonut), ainsi qu’Oxana Turtureanu (DigitalUs) (round 4) ont été désignés par notre jury, composé de 1  Diane Tea (LBAN), José Soares (SnT), Lily Wang (Expon Capital) et 5  Vania Henry (Equilibre), comme les grands gagnants en lice pour le prix de cette saison. Nous remercions encore le SnT, qui nous a accompagnés tout au long de cette série. Plus de photos sur

paperjam.lu

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“Bettel said it would be poisonous to raise taxes in the economy... I wish Biden would listen to the Luxembourg prime minister, because [Biden] wants to double capital gains... and control the economy with tax hikes [and] regulations.”

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Crédits

Jan Hanrion, Patricia Pitsch

James O’Neal Chair of Republicans Overseas Luxembourg

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Ma maison

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Carole Schmit et François Thiry, tous les deux archi­tectes, habitent depuis le printemps dernier dans une maison familiale ouverte, généreuse et respectueuse de l’environnement. C’est l’histoire d’une maison qui a été reconstruite selon les prin­ cipes de l’économie circulaire. Une maison en bois entièrement démontable, construite sans colle, dans le respect de l’environ­ nement. Il en résulte une habita­ tion en liaison directe avec le jardin, entièrement ouverte à l’intérieur, à la circulation libre et offrant des espaces pour

chacun. Une maison qui, même si elle est toute neuve, a déjà une âme, est très chaleureuse, et dans laquelle on se sent immédiatement à l’aise. « Cette maison est robuste, dans le sens où les matériaux que nous avons mis en œuvre ne sont pas fragiles et sont traités de manière brute, explique Carole Schmit. C’est une maison dans laquelle on n’a pas peur de vivre, de bouger, d’occuper l’espace. On entre ici sans entrave. Les co­­pains vont et viennent. » En contrebas, l’espace s’ouvre sur la cuisine, puis sur un salon encore quelques marches plus bas. Les tuyaux, les poutres métalliques et les boulons sont visibles. Le sol est en béton, le bois est massif. Les chambres offrent l’intimité nécessaire. D’autres espaces permettent encore la rencontre dans les étages.

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Auteur CÉLINE COUBRAY Photos ANDRÉS LEJONA

VIVRE ENSEMBLE, 106

DÉCEMBRE 2020


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5 1 La cuisine en inox, comme dans les cuisines professionnelles, est un lieu de partage pour toute la famille. Elle est suffisamment longue pour que les trois enfants cuisinent côte à côte. Ici, les casseroles ne sont pas cachées, et les bonnes odeurs invitent à s’attabler. 2 La maison a le moins possible de parachèvement. Les tuyaux ne sont pas cachés derrière les murs de plâtre, le système de construction se laisse lire. Le travail des artisans est montré et participe à la sincérité du projet. 3 Le salon est situé juste en contrebas de la cuisine, au niveau de la terrasse couverte. Le canapé en L se compose de confortables coussins en velours simplement déposés sur une banquette en bois. 4 La chambre des parents sert aussi de salon avec le piano, une bibliothèque, un canapé. On y vient pour échanger des idées, faire de la musique. 5 Tout en haut de la maison, l’atelier. Un espace de travail sous les toits, en liaison avec la salle TV / babyfoot.

SANS ENTRAVE DÉCEMBRE 2020

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Mon argent

Né avec une brique dans le ventre, passion­ né de vieilles pierres, le managing director d’Inowai, Vincent Bechet, cimente ses passions comme ses investis­ sements dans le secteur du bâtiment. Avez-vous une devise par rapport à l’argent ? « L’argent ne fait pas le bonheur, même s’il y contribue. » C’est bateau, évidemment, mais tellement vrai. S’arrêter à la première partie de la phrase serait un peu facile, surtout quand on est du bon côté. Et nier qu’il y contribue, dans la société telle qu’elle a été construite, et à laquelle on parti­ cipe, serait un discours faux. Le montant de votre premier salaire ? Je suis entré à la Société ano­ nyme des minerais, à Luxem­ bourg, en avril 1990. Mon salaire tournait autour de 70.000 LUF (1.800 euros). J’y suis entré en tant que comptable et bras droit du directeur financier. Ce n’était pas vraiment un métier fait pour moi, mais j’y ai appris beaucoup de choses. Un souvenir de ce que vous en avez fait ? Mon premier objectif a été de rembourser mon frère, à qui j’avais emprunté 1.000 euros pour acheter ma première voiture, une Golf d’occasion. De quel objet ne vous séparerez-vous jamais ? Je ne suis pas attaché aux objets. Par contre, en tant qu’amateur de vieilles pierres, j’aurais du mal à me séparer de ma pro­ priété en Belgique. J’ai racheté et restauré un vieux moulin, qui est à l’inventaire des Monu­ ments de Belgique. Si j’y suis attaché, c’est autant pour le lieu et l’ambiance qui en ressort que

Vincent Bechet et son moulin inscrit à l’inventaire des Monuments de Belgique.

pour le bâtiment en tant que tel. C’est un très bel endroit. Êtes-vous collectionneur ? Oui, mais pas d’une seule sorte d’objets. Je suis en permanence à la recherche d’objets de décora­ tion atypiques. Cela va donc du vieux comptoir d’épicerie à la lampe industrielle ou à de vieux fauteuils de cinéma. Globalement, c’est surtout lié à la décoration. On arrive à la période des cadeaux. Ça vous amuse, ou ça vous énerve ? Ça m’énerve. Ça manque totale­ ment de spontanéité. À l’excep­ tion de quelques personnes avec qui je partage une bonne com­ préhension des attentes, il est difficile de savoir si on fait vrai­ ment plaisir. En plus, dans un monde qui a fortement évolué quant à la réflexion sur la limita­ tion des ressources, quel sens cela a-t-il encore d’acheter des

objets qui finiront sur des sites d’enchères sur internet ? En fait, le vrai cadeau, c’est l’échange humain. Un exemple de dépense inutile, stupide… ? Les dépenses autour d’Hallo­ ween, un concept imposé par un consumérisme à outrance importé des États-Unis et abso­ lument pas lié à un facteur culturel ou historique européen. Si vous deviez réduire votre train de vie, à quoi renonceriezvous en premier ? La télévision, c’est déjà fait. Il n’y a pas d’objet spécifique qui me vient en tête, et comme je n’ai pas de hobbies coûteux, je pense que ce serait une diminution globale de mes dépenses : chan­ ger de voiture pour un véhicule moins cher ou plus économique, abandonner les voyages de l’autre côté de l’hémisphère...

Est-ce que tout est permis pour gagner de l’argent ? Absolument pas. D’une part, j’accorde une grande importance à l’éthique dans les affaires. D’autre part, je trouve important de pouvoir distribuer partielle­ ment ce que l’on gagne. Je sup­ porte d’ailleurs à titre privé certaines associations caritatives. Diriez-vous que vous avez « une brique dans le ventre » ? Oui, sans hésiter. Pas dans le sens de construire et déve­ lopper, mais j’ai la connaissance et l’amour de la brique. Je con­ nais son histoire, son évolution, les enjeux. Et quand j’investis, c’est aussi toujours dans la brique. À l’exception des guerres, les bâtiments ont, jusqu’à présent, toujours résisté aux crises. Auteur JEAN-MICHEL LALIEU Photo ANDRÉS LEJONA

L’échange humain comme cadeau 108

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Offrez-vous des fêtes remplies d'étoiles au Place d'Armes. Dégustez les menus de Noël & de la Saint-Sylvestre imaginés par le Chef Fabrice Salvador à La Cristallerie, au Plëss & au Café de Paris & vivez l'expérience d'un séjour 5*.

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DEN TRAM AM HÄERZ VUN DER STAD


Martin Pcola Managing director/CFO, East-West United Bank Qui vous a donné le sens du style ? Ayant grandi dans un pays communiste, la mode était une des priorités de l’époque. C’est au final la découverte d’autres cultures et d’autres moyens de profiter de la vie, peu importe d’où ou de qui ils viennent, qui a influencé mon style. Quelle est la pièce la plus forte de votre garde-robe ? Je dirais un smoking de soirée fait sur mesure pour moi par Gucci et qui figure un superbe dragon rouge brodé dans le dos, ainsi que mon nom à l’intérieur. C’est une pièce à la fois forte et très personnelle !  Quelle est votre approche lorsque vous choisissez une tenue de gala ?  Si je respecte naturellement le standing de l’événement, j’évite toujours l’uniformité et j’aime jouer une petite carte festive, dif­férente du quotidien. J’aime surtout que ma tenue exprime la joie et cela peut passer par une matière unique, un bijou ou une paire de chaus­ sures exceptionnelle. Quel est votre no go absolu ? Tout le monde a le droit de faire ses propres choix stylistiques si chacun se sent heureux dans sa tenue. D’un point de vue per­ sonnel, je ne suis pas friand de chemises colorées, j’aime m’en tenir au blanc. Et j’ai du mal à porter autre chose qu’un blazer, même s’il peut être très original ! Que portez-vous le week-end ? Des classiques confortables : une paire de jeans ou un pantalon sport, un polo, un cardigan et des sneakers, mais là aussi dans des versions plus originales qui donnent du peps !

08_legende de cette photo où l'on apprend qu'Anna porte un manteau en fausse fourrure de chez Zara, des escaprins Versace, un jean Reiko et un sac à main Gucci.

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Gala chic, détail choc 110

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Mon style

Elodie Trojanowski CEO et cofondatrice, Luxfactory

Elodie Trojanowski et Martin Pcola ont été photographiés à la Villa Foch.

Comment définiriez-vous votre style ? Sobre avec une touche décalée. Les vêtements doivent raconter une histoire. Je choisis mes tenues selon l’envie sans faire attention à l’association des couleurs. Je gagne du temps en privilégiant le noir. Une valeur sûre. Quelle pièce iconique de votre garde-robe aimeriez-vous transmettre ? Je n’accorde pas d’importance aux marques. Seul mon sac Lancel Brigitte Bardot avec des matières 100 % bio et véganes, qu’on m’a offert pour mes 20 ans, pourrait éventuellement intéresser des héritiers ! Quelle est votre approche lorsque vous choisissez une tenue pour un événement exceptionnel ? J’essaie de donner du sens à ma consommation. Mes vête­ ments s’inscrivent dans cette démarche. Il faut que les pièces aient une histoire. Je privilégie l’économie réelle locale et c’est toujours sympa d’échanger avec un designer. Avec quel(s) designer(s) rêveriez-vous d’être accompagnée à un gala et pourquoi ? Sans hésitation avec Anaïs Dautais Warmel, designer de la marque Les Récupérables et reine de l’upcycling ! Quel accessoire ne pourriez-vous absolument pas prêter ? Aucun. Le droit de propriété, c’est dépassé, non ?

130 - 160 signes 08_legende de cette photo où l'on apprend qu'Anna porte un manteau en fausse fourrure de chez Zara, des escaprins Versace, un jean Reiko et un sac à main Gucci.

Une adresse shopping coup de cœur au Luxembourg ? J’aime les concept stores. Le pop-up store My Luxembourg s’inscrit dans cette idée de mettre en valeur les créateurs et produc­ teurs locaux. Auteur FABIEN RODRIGUES Photos MIKE ZENARI

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Ma collection

Depuis 2007, Jean-Philippe Robert est un fervent amateur des créations de Jean-Charles de Castelbajac. Tant et si bien qu’il a constitué une véritable « archive vestimentaire ». « Quand j’ai commencé à travail­ler, et donc à avoir un peu plus d’ar­ gent, je me suis intéressé à la mode. La première pièce que j’ai achetée de Jean-Charles de Castelbajac était une veste beige », se souvient Jean-Philippe Robert. « À Luxembourg, ses créations étaient vendues chez Le Fou du Roi. C’est grâce à cette boutique multimarque que j’ai découvert son travail », détaille le collectionneur. Par son intermé­ diaire, il a pu être invité à ses défilés à Paris entre 2008 et 2014, date du dernier événement orga­ nisé par le créateur. « Je n’en ai man­qué aucun ! » Au fil des ans, sa passion ne se tarit pas et il achète régulièrement les vête­ ments de Jean-Charles de Castelbajac. « Les lignes hommes sont restreintes en nombre de pièces, et les prix restaient relativement abordables. Il n’était donc pas trop difficile de parvenir à acheter tous les modèles d’une collection », assure Jean-Philippe Robert. Ce qui lui plaît dans les créa­ tions de JCDC ? L’éclectisme et le mélange des genres. Il est aussi attiré par cette mode colo­ rée, gaie, très 80s. Et le talent du créateur ne s’arrête pas là, puisque Jean-Charles de Castel­ bajac a aussi réalisé des meubles, que Jean-Philippe Robert pos­ sède également. Aujourd’hui, Jean-Charles de Castelbajac ne produit plus de collection en son nom, mais Jean-Philippe Robert porte encore ses vêtements au quotidien. Auteur CÉLINE COUBRAY Photo ANDRÉS LEJONA

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Jean-Philippe Robert a une grande admira­tion pour Jean-Charles de Castelbajac, dont il possède les collections de prêt-à-porter pour hommes et du mobilier.


JCDC forever DÉCEMBRE 2020

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Ma recette

Entre deux inter­ventions, le futur neuro­ chirurgien Maxime Raket aime régaler ses amis grâce à une recette de famille qu’il a perfec­ tionnée au fil des années... Pour 2-3 personnes Préparation : 30 minutes Cuisson : 50 minutes INGRÉDIENTS 2 beaux magrets de canard 3 cuillères à soupe de miel d’acacia 2 cuillères à soupe de sucre en poudre V inaigre de framboise 8 belles pommes de terre type farineuses 3 0 cl de crème fraîche N oix de muscade 2 gousses d’ail frais F romage râpé L égumes frais de saison (carottes, navets, haricots mange-tout, panais) POUR LE VIN P inot noir barrique « Les Terrasses » 2016, Domaine Henri Ruppert

Épluchez et nettoyez les pommes de terre, coupezles en fines lamelles égales. Préchauffez le four à chaleur tournante à 180 °C. Dans un grand plat à gratin beurré, étalez une couche de lamelles de pommes de terre, salez, poivrez et parsemez d’ail émincé. Ajoutez une seconde couche au-dessus de la pre­ mière, ajoutez un peu de noix de muscade et terminez avec une dernière couche de lamelles. Salez et poivrez, parsemez d’une gousse d’ail supplémentaire pour les amateurs d’ail. Nappez généreusement de crème fraîche et d’un volume équivalent en eau, à hauteur de la dernière couche. Couvrez d’une fine couche de fromage à gratiner. Enfournez le gratin pour une durée de 40 à 50 minutes. Quadrillez la couche de graisse des magrets sans couper le muscle. 15 minutes avant la fin de la cuisson du gratin, disposez les magrets de canard dans une poêle côté gras. Faites chauffer la poêle à feu moyen et faites fondre la graisse pendant 6 à 8 minutes. Nappez le magret avec la graisse fondue. Salez et poi­ vrez. Jetez l’excédent de gras de la poêle, retournez les ma­grets et faites caramél­iser l’autre côté. Après 4-5 minutes, ôtez les magrets, découpez-les en biseau pour obtenir des tranches de 3 cm et réser­ vez-les au chaud. La cuisson du magret est terminée lorsque les deux faces sont bien cara­ mélisées et l’intérieur rosé. Jetez le jus de la découpe dans la poêle, déglacez avec un filet de vinaigre de framboise. Ajoutez le cassis, le miel et le sucre. Portez la sauce à ébulli­ tion et laissez cuire 3-4 minutes.

Magret de canard au cassis et gratin dauphinois 114

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Dressez le gratin, nappez les magrets de cassis ou servir à part. Accompagnez éven­ tuellement le tout d’une poê­ lée de légumes. Auteur FABIEN RODRIGUES Photos RICK TONIZZO


IL N’Y A PAS QUE

LE PÈRE NOËL

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Mon mental Margaret Ferns souhaite lever les tabous autour des troubles mentaux.

Après avoir traversé deux dépressions et un burn-out, Margaret Ferns veut partager les leçons de ces expériences. La télévision en sourdine, son chien Lennox couché sage­ ment à ses côtés : Margaret Ferns s’installe sur son canapé et com­ mence à partager son vécu avec cet accent britannique qui rappelle ses racines écossaises. Son objectif ? Lever les tabous autour des troubles mentaux, et en particulier la dépression. Celle-ci l’a touchée au début des années 2000, à un moment où, vu de l’extérieur, elle pous­ sait pourtant un « ouf » de soula­ gement. Son mari, atteint d’une maladie génétique appelée le syndrome de Gardner, venait de guérir d’un long et pénible traitement : deux années marquées par trois opérations,

puis six mois de chimiothérapie. « Il allait mieux et puis moi, je n’en pouvais plus », explique aujourd’hui la quinquagénaire. À l’époque, l’expatriée est installée depuis 1996 au GrandDuché. Arrivée d’Écosse avec ses enfants âgés respective­ ment de 2 ans et 10 mois, elle suit son mari qui a décroché un job sur la place financière. Elle profite de ce changement pour réorienter sa carrière et se forme à l’écriture, après avoir officié en tant que banquière outre-Manche. « Des gens pensent que la dépression est une faiblesse. Mais pour moi, c’était à cause du fait que j’ai été forte pendant trop longtemps et que je n’ai

pas pu demander de l’aide. » Ce n’est qu’après l’accumulation de petits détails qui peu à peu prennent de l’ampleur que Margaret décide de consulter son médecin généraliste. « J’avais de moins en moins d’énergie, j’étais de plus en plus fatiguée, je ne parvenais plus à me con­ centrer sur les choses, tout ce qui me faisait plaisir avant ne m’intéressait plus, je ne trouvais plus rien d’amusant », se souvient-elle. Chez le médecin, elle craque, et il lui prescrit des antidépres­ seurs: « Il existe des médicaments pour soigner toutes les parties du corps. Le cerveau fait partie de notre corps. Pourtant, il existe des préjugés sur les antidé­ presseurs. » Au fil des mois,

elle parvient à remonter la pente, bien qu’une question trotte dans sa tête : et si les enfants étaient eux aussi atteints par cette mala­ die génétique ? Pendant que les prélèvements sont en cours d’analyse, Margaret tente de reprendre une vie normale. Elle s’investit dans sa carrière et entre dans la com­mu­ nication en entreprise. « Je pen­sais au travail 24 h / 24 : mon cœur battait fort tout le temps et à la fin, j’ai commencé à faire des erreurs parce que je ne parvenais plus à me concentrer », relatet-elle. Ces erreurs font monter le stress, qui engendre alors davantage d’erreurs, et un cercle vicieux s’installe. « Après 18 mois, je suis tombée en burn-out. »

Trois épreuves, zéro tabou 116

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Une fois le diagnostic con­ firmé par un médecin, la salariée résilie son contrat de travail à l’amiable avec son employeur. « Je croyais que j’étais incompétente, j’ai vraiment perdu ma confiance », se souvient-elle. S’ensuit une phase de récupé­ ration, puis Margaret décide de reprendre son parcours professionnel, mais en indépen­ dante cette fois. « J’ai décidé de travailler pour moi-même », résume-t-elle.

« Le chien est le meil­leur anti­dépres­seur au monde »

Mission : double guérison Les années passent, les enfants grandissent, et Margaret renoue avec un poste de salariée en 2018. Mais la santé de son mari se dégrade : cette fois, il est atteint d’un cancer. Margaret, de son côté, ne se sent pas bien : migraines et troubles du sommeil se font de plus en plus présents. « J’ai réalisé qu’il s’agissait des symptômes de la dépression. Je me suis dit qu’il fallait arrêter. » Elle démis­ sionne et s’engage dans une double guérison : la sienne et celle de son époux. Sa psychologue lui recom­ mande la thérapie cognitivocomportementale pour

comprendre et déceler les racines de la dépression. « Cela m’a beaucoup aidée à comprendre comment mes pensées pouvaient impacter mes émotions », relate-t-elle. Ce traitement se déroule en français. « Pour moi, c’était fatigant, mais quand j’y repense, cela l’aurait aussi été dans ma langue maternelle », dit-elle avec flegme. Aujourd’hui, le cancer de son mari se conjugue au passé, tout comme sa dépression. Margaret travaille en free-lance, à son rythme, dans la rédaction d’articles en anglais. Des épreuves traversées, l’ex-­patiente tire des leçons qu’elle souhaite partager pour lever les tabous autour des troubles de la santé mentale, qui sont à ses yeux méconnus au Luxembourg. Ses conseils ? Prendre soin de soi, apprendre à dire non, et enfin, ne pas avoir peur de l’opinion que les gens ont de vous. « Je me fais plaisir: j’achète des choses comme des tableaux, ce que je n’aurais pas fait avant », explique Margaret, qui connaît même personnellement certains

de ces artistes dont les œuvres ornent aujourd’hui son salon. « Demander de l’aide, ce n’est pas une faiblesse », insiste Margaret. À son arrivée au Luxembourg, elle ne connais­ sait personne et, éloignée de ses proches, il n’était pas facile pour elle de pouvoir se confier ou se faire conseiller. Mais elle a consulté son médecin traitant qui l’a écoutée et orien­ tée vers des confrères. « Certains pensent que le psy va les enfermer à l’hôpital. C’est faux. Qu’il va les forcer à parler de choses dont ils ne veulent pas parler. C’est faux. Qu’il va les forcer à prendre des pilules qui font planer. C’est faux. Ils nous guident sur notre chemin, ils ne forcent rien. » Mais pour venir à bout de ses deux dépressions et de son burn-out, la médecine n’est pas tout. « Le chien est le meilleur antidépresseur au monde car le mien m’a incitée à sortir de chez moi », explique-t-elle au sujet de Lennox, son com­ pagnon à quatre pattes. Mais tout cela nécessite du temps : pas quelques semaines, mais plutôt plusieurs mois. Auteur CATHERINE KURZAWA Photos ANDRÉS LEJONA

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FO N

PAR MIKE 000 KO ED N2 IN ER G

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ÉDITION DÉCEMBRE 2020

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DIRECTRICE DES DÉVELOPPEMENTS ÉDITORIAUX

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Rédaction

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Maison Moderne s’engage à réduire son empreinte écologique. Le magazine Paperjam a bénéficié d’une impression neutre en CO2, d’un papier recyclé Blauer Engel pour sa couverture et d’un papier intérieur durable, tous deux certifiés Ecolabel et �FSC. Please recycle. Vous avez fini de lire ce magazine ? Archivez-le, transmettez-le ou bien faites-le recycler !

Conformément à l’article 66 de la loi du 8 février 2004 sur la liberté d’expression dans les médias, la présente mention est obligatoire « une fois par an, au premier numéro diffusé ». Nous avons choisi de la publier chaque mois. La société éditrice de Paperjam est détenue indirectement, par une participation excédant 25 %, par Mike Koedinger, éditeur domicilié au Luxembourg. La direction générale et la gestion journalière sont de la responsabilité de Geraldine Knudson.


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La liste

CEO luxembourgeois à l’étranger

Ouvert et cosmopolite, le Grand-Duché attire des talents du monde entier, mais il en exporte également. Paperjam vous propose de (re)découvrir six Luxembourgeois à la tête de sociétés qui comptent sur l’échiquier national, voire mondial.

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Ralph Siebenaler, l’appel de l’Orient

43 ANS, MANAGING PRINCIPAL DE MAGISTANT MEDIA (SINGAPOUR)

57 ANS, CEO DE MOËT HENNESSY (PARIS)

Ingénieur en aérospatiale, Philippe Schaus a finalement choisi une voie proche de la Terre. Après un diplôme en administration des affaires à l’Insead, il a débuté sa carrière en 1987 chez J.P. Morgan, à Bruxelles, avant de rejoindre, en 1990, le Boston Consulting Group, en Allemagne. En 1992, il devient directeur international des ventes chez Villeroy & Boch AG, en Allemagne, avant d’être promu directeur général de la division Arts de la table, puis membre du conseil d’administration. C’est en 2003 que Philippe Schaus rejoint Louis Vuitton, à Paris, en tant que président Europe, avant d’être nommé directeur international, puis, en 2009, directeur général adjoint. En 2011, il devient président Merchandising et Marketing de DFS Group, à Hong Kong – leader mondial de la vente de produits de luxe aux voyageurs internationaux –, puis CEO. Depuis 2017, Philippe Schaus est CEO de Moët Hennessy, l’activité Vins & Spiritueux du groupe LVMH. Il est membre du comité exécutif de LVMH depuis 2012. 120

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Ralph Siebenaler

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Max Koeune, le financier qui a la frite

48 ANS, CEO DE MCCAIN FOODS (TORONTO)

Le Luxembourg était fort surpris, il y a trois ans, de voir l’un de ses enfants à la tête de McCain Foods, leader mondial de la pomme de terre frite surgelée. L’aboutissement d’une carrière commencée en 1995 à Paris, diplôme de l’ESCP en poche, auprès d’ING Barings, en tant que spécialiste en fusions-acquisitions. Il a ensuite rejoint le secteur agroalimentaire en intégrant le géant français Danone en 2001. Il évolue rapidement de la fusion-acquisition à la restructuration d’une co-entreprise entre Danone et ses par­tenaires mexicains, en passant par la mise en place de CPGmarket.com, la place de marché créée en 2000 à Genève par 26 groupes de biens de grande consommation, dont Nestlé, Danone, L’Oréal et Henkel. Il poursuit ensuite sa route, gravissant les échelons de la direction financière du groupe, pour devenir, en 2009, responsable du développement des affaires. Il pilote alors l’expansion de Danone en Russie, au Brésil, en Inde, aux États-Unis et en Asie-Pacifique. M. Koeune quitte Danone en 2017 pour tenir les cordons de la bourse de McCain Foods. Un poste de CFO qui lui ouvre les portes de la fonction de CEO trois ans plus tard, présidant aux destinées de 22.000 salariés et à la distribution de ses produits dans 160 pays.

Moët Hennessy, Ralph Siebenaler, McCain Foods, Luigi Rotunno, Allianz Real Estate, Spacesmith LLP

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Philippe Schaus, l’ambassadeur du luxe

Max Koeune

Photos

Philippe Schaus

Originaire de Wellenstein, Ralph Siebenaler a découvert Singapour et l’Asie du Sud-Est au cours d’un programme d’échange durant ses études à l’école de commerce Solvay, en Belgique. Engagé par RTL Group, il en pilote la stratégie vers l’Europe de l’Est – un job qui le dirige vers Moscou pour y devenir COO de Ren TV. Il prend en charge Klub 100, un bouquet de télévision payant codétenu par RTL à Moscou. C’est en 2010 qu’il se lance de ses propres ailes dans l’aven­­­ture Magistan Media, basé à Singapour, spécialisé dans la production et le dévelop­ pement de contenus, la planification et le conseil stratégique aux groupes audiovisuels de plusieurs continents. En 2015, il devient PDG de la nouvelle Digicel TV en PapouasieNouvelle-Guinée et dans les îles du Pacifique Sud. Il a été l’un des principaux architectes faisant de Digicel le plus grand acteur de la télévision dans cette région. Il est également co-fondateur de a[n]d - the art and design channel et du bouquet de chaînes Club63 que Magistan Media exploite aux Philippines en partenariat avec SES. M. Siebenaler intervient également comme conseiller exécutif de Digicel Play, le plus grand opé­rateur télévisuel des îles du Pacifique Sud.


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Luigi Rotunno, le défricheur

50 ANS, CEO DE KIJEME INVESTMENT ET DE KIJEME TRAVEL E TURISMO LTDA (PORTO SEGURO)

Luigi Rotunno s’est hasardé quelques années dans la banque, bac européen en poche, avant de reprendre le restaurant La Grotta dans les années 1990. Serial entrepreneur, c’est au Brésil qu’il choisit de poursuivre ses rêves au tournant du millénaire et au détour de plusieurs projets, non sans difficulté. « Après trois ans de calvaire pour comprendre un système social et économique complètement différent du modèle européen, j’ai fondé le groupe La Torre, qui s’est spécialisé dans le secteur de l’hospitalité, et administre aujourd’hui un resort, un boutique-hôtel et deux res­tau­­ rants » à Porto Seguro, témoigne-t-il. « Avec un total de 600 employés, nous recevons plus de 50.000 clients par an. Un travail d’excellence reconnu par Trip­ advisor, qui a décerné au resort La Torre son ‘Travellers’ Choice’ pour la septième année consécutive. » Un succès qui lui a apporté la reconnaissance de ses pairs, puisqu’il préside l’Association nationale des resorts au Brésil, et a participé au Conseil national du tourisme pendant deux ans. M. Rotunno a également lancé Imoplanet Empreendimentos Imobiliarios et Imoplanet Service, spécialisées dans le développement et l’administration de projets immobiliers au Brésil, en 2005. En 2016, il a fondé YaaYoo Marketing Digital, qui développe logiciels et applicatifs dédiés à l’hôtellerie (vente en ligne, majordome virtuel, recrutement de personnel).

Luigi Rotunno

Michel Franck, le plus Luxembourgeois des New-Yorkais

66 ANS, MANAGING PARTNER DE SPACESMITH LLP (NEW YORK)

François Trausch

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François Trausch, l’immobilier dans la peau

55 ANS, GLOBAL CEO D’ALLIANZ REAL ESTATE (PARIS, MUNICH), MANAGING DIRECTOR DE PIMCO (LONDRES)

Fils de l’historien regretté Gilbert Trausch, François Trausch s’est fait un nom dans l’immobilier. Diplômé de l’ESCP (école de commerce), à Paris, et détenteur d’un MBA de la Harvard Business School, il a commencé sa carrière dans la finance chez Goldman Sachs, à Londres, puis dans l’immobilier chez le promoteur Tishman Speyer, à New York et à Berlin. Il a ensuite intégré GE Capital en Europe, comme responsable des acquisitions, avant de diriger les activités françaises, puis européennes. Il a pris la tête de Real Estate Asia Pacific, basé à Tokyo, en 2010, avant de rejoindre le groupe Allianz en 2016 pour devenir global CEO d’Allianz Real Estate, une société de 450 collaborateurs qui a la responsabilité des investissements immobiliers du groupe Allianz, avec un portefeuille de 80 milliards d’euros investis à travers le monde. Il préside également le comité exécutif et le comité d’investissement et de financement d’Allianz. Cette année, il est aussi devenu managing director de Pimco, gestionnaire de placements obligataires allié à Allianz Real Estate. Administrateur de l’Urban Land Institute à Washington et jury du prix immobilier du Mipim à Hong Kong, M. Trausch s’intéresse aussi à l’architecture et à l’art contemporain. Il fait notamment partie du comité d’acquisition photographique de la Tate Modern, à Londres.

C’est fraîchement diplômé en architecture et design urbain de l’Institut Saint-Luc, à Bruxelles, que Michel Franck a débarqué aux États-Unis. D’abord à Oxford (Ohio) pour un master en architecture à la Miami University, puis à New York. Engagé en stage par Skid­more, Owings & Merrill, il prend son envol en 1983 et conçoit ses propres projets entre New York et l’Europe. C’est ainsi à lui que l’on doit le plan d’ensemble autour de la place de l’Étoile en 1990 (en voie d’exécution) et de la rocade de Bonnevoie en 1992 (aujourd’hui complétée). D’autres projets incluent le siège de IS Bank de 50.000 m2 à Istanbul, aux côtés du Hillier Group. Il a ensuite pris de l’envergure en rejoignant des cabinets comme Fox & Fowle Architects, développant les projets d’intérieur (Estée Lauder, Sacred Heart University, Merrill Lynch, ou encore IBM), puis Owen & Mandolfo. M. Franck a pris les rênes opérationnelles de Spacesmith LLP en 2007 et y officie toujours, étoffant le portefeuille de projets – commerciaux, résidentiels, hôteliers, ou encore dédiés à l’enseignement supérieur –, de New York à Paris, en passant par Dallas et Londres. Actif dans les confé­rences spécialisées, il publie aussi bien dans les revues grand public que techniques. Fier de sa double culture, il était membre fondateur de la LuxembourgAmerican Chamber of Commerce (LACC), qu’il préside actuellement. Il est également membre de l’organisation European American Chamber of Commerce, de la Luxembourg American Cultural Society et du prix Edward Steichen à Luxembourg.

Michel Franck

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Michel Reckinger est dans les starting-blocks. S’apprêtant à endosser le costume de président de l’Union des entreprises luxembourgeoises le 1er janvier pro­chain, l’actuel président de la Fédération des artisans aiguise ses phrases pour défendre entrepreneurs et indépendants, pointant çà et là des injustices ressenties à travers la gestion de la crise sanitaire. Il entend notamment mener « un vrai débat d’égalité sociétale » con­ cernant les différences de traitement des fonctionnaires et des indépendants, nous précise-t-il, dans une conversation en page 28 Malgré la paralysie ­partielle de l’économie en 2020, les start-up luxembourgeoises ont poursuivi leur développement. Parfois en modifiant leurs objectifs ou stratégies pour offrir de nouveaux services à la communauté. Nous en avons choisi 50, emblé­matiques du monde en devenir, pour une galerie de portraits qui démarre en page 56 Alors que la technologie continue de faire débat au sein de la société quant à sa potentielle nocivité, les grands acteurs des télé­coms au Luxembourg sont désormais en ordre de marche par rapport aux enjeux de la 5G. Notre dossier Enjeux, en page 74, fait le point sur le positionnement des opérateurs et sur ce que permettra le déploiement de la 5G au niveau de la société Le niveau de vie de la population a attiré les acteurs internationaux de la grande distribution dans le pré carré de Cactus. Au point que certains responsables en viennent à tirer la sonnette d’alarme. Qui sont ces acteurs qui se battent pour vous faire remplir vos caddies ? Sont-ils vraiment trop nombreux à vouloir se partager le gâteau ? Le point en chiffres et en graphiques en page 24 En exil volontaire à Londres depuis plus de 20 ans, l’économiste luxembourgeois Jean-Pierre Zigrand dirige le Systemic Risk Center à la London School of Economics. Passionné par les phénomènes de formation des bulles spéculatives, il a analysé spécialement pour Paperjam les risques liés au marché immobilier national. Ses conclusions sont à lire en page 40 Photographe et éditeur du fanzine Cahier d’images, Reza Kianpour, témoin de la vie urbaine luxembourgeoise, nous propose trois réalités proches et tellement différentes : la vie avant le coronavirus, pendant le confinement, et post-confinement. C’est à voir en page 88 En guise de dessert, nous vous offrons encore les réflexions de Vincent Bechet sur l’argent (en page 108), les tendances mode de Martin Pcola et Elodie Trojanowski (page 110), ainsi que la re­cet­te ­originale du futur neurochirurgien Maxime Raket.

Andrés Lejona, Jérémie Souteyrat, Rick Tonizzo et Reza Kianpour

Clin d’œil


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