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Économie Politique Entreprises Place financière
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juin 2013
Luxembourg en quête d’image
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éDITO
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par Marc Gerges, conseiller éditorial – paperJam
Fos
L
es syndicats d’enseignants SEW (affilié à l’OGBL) et Apess réussiront-ils à faire grève avant que ne débutent 10 longues semaines de vacances, le 15 juillet prochain ? Actuellement, les deux syndicats ont dû prolonger le délai de renvoi des listes et intensifier les actions de mobilisation pour garder espoir. Car ils tiennent à « leur » grève, contrairement aux syndicats des enseignants affiliés à la CGFP, SNE et Feduse. Une école publique performante est l’épine dorsale de la démocratie, de la cohésion sociale et du développement économique d’un pays. L’école publique a une mission noble, celle de transmettre le savoir, d’enseigner la réflexion, d’expliquer le fonctionnement de notre société. Les finalités de cette mission sont multiples. Aider les jeunes à trouver leur place au sein de la société et les préparer à leur vie professionnelle en font partie. Donner la même chance à tous les enfants, annihilant les différences sociales et leur influence sur le parcours scolaire, devrait en faire partie aussi.
s r u e y o s
Que l’école d’aujourd’hui ne parvienne plus à remplir sa mission est une évidence. Le taux d’échec de l’enseignement au Luxembourg est l’un des plus importants en Europe, alors que les coûts de cet enseignement sont de loin les plus élevés. Par les temps de crise qui courent, un enseignement public de qualité apparaît cependant fondamental pour le futur du pays : donner une perspective professionnelle aux jeunes ; garantir la formation d’une main-d’œuvre qualifiée aux employeurs ; stimuler les secteurs d’activité créés pour diversifier l’économie, à l’image de celui de la recherche, en pleine éclosion ; accroître l’attractivité du pays ; assurer l’égalité des chances aux enfants ; garantir la cohésion sociale… Aujourd’hui, on est parfois très éloigné de ces idéaux. Ainsi, l’alphabétisation et l’apprentissage des langues, au lieu d’être un facteur d’inclusion, s’avèrent un facteur d’exclusion. Or le refus du changement des syndicats est davantage lié à la réforme de la fonction publique, donc à leur statut et aux nouvelles obligations qui en découlent – comme celle d’être évalué – qu’à la réforme : Liberté
pédagogique, c’est le dogme qu’il s’agit de défendre bec et ongles, et qui permet à chaque enseignant d’avoir son interprétation du changement. Car cette liberté pédagogique accorde une autonomie et une indépendance des plus totales à l’enseignant. L’éducation que recevra l’enfant n’est dès lors plus basée sur un programme défini, mais devient tributaire des capacités pédagogiques, de la motivation et des états d’âme de l’enseignant. Avec un peu de chance, cela se passe bien… Ce comportement égoïste et dogmatique est inacceptable de la part de personnes dont le métier est de former nos enfants. Car il permet aux concernés de rester figés dans leur monde, basant leur enseignement sur leur propre vécu, tout en ignorant la composition hétéroclite de leurs classes et les véritables besoins des élèves. La conséquence est dramatique, car de plus en plus de familles ayant les moyens envoient leurs enfants dans l’enseignement privé, et ne considèrent même plus l’école publique. En refusant le changement, les syndicats vont ainsi devenir un des fossoyeurs de la cohésion sociale. Juin 2013 —
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sommaire
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On en parle
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14 Systèmes d’information
Créer une culture de la sécurité Alors que la structure Cases du ministère de l’Économie fête ses 10 années d’existence, la protection des systèmes d’information des entreprises demeure une préoccupation majeure, surtout au regard de l’augmentation permanente des menaces potentielles. Mais une bonne maîtrise de la sécurité passe d’abord par des comportements adaptés de la part des utilisateurs.
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& politiqu
économie
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28 Secteur ICT
Plus que jamais en ligne
Le Luxembourg accueille, par paquets, grands acteurs mondiaux et start-up ambitieuses, qui s’allient ou se font concurrence. Le secteur ICT vit du mélange des genres et du mix des métiers. La pépinière fourmille, les projets sortent. Et le pays a encore plus d’un tour dans son sac de promotion.
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34 Droit du travail
« La paix sociale égratignée »
Selon l’avocat luxembourgeois Guy Castegnaro, président de l’Eela (European Employment Lawyers Association), l’actuel projet de loi réformant le dialogue social risque fort de creuser un fossé plus grand entre les partenaires sociaux.
COVERSTORY
38 Nation branding
En quête d’image
Comment le Luxembourg se voit-il ? Comment voit-on le Luxembourg ? Le jour où il y aura adéquation de réponses à ces deux questions, le travail d’image du pays sera couronné d’un total succès. On en est encore loin et ce n’est pas tout à fait étonnant. Difficile de se débarrasser des clichés et des étiquettes ! Mais il faut regarder de près le travail qui est mené. Le Grand-Duché est d’abord passé du stade de l’image brouillée (voire mauvaise) à celui de la panne d’image… Il entre désormais dans celui de la quête d’image. Il y a un frémissement. Une coordination qui tente de s’installer. Une coordination bienvenue, tant il y a d’acteurs. D’une manière ou d’une autre, sciemment ou non, ils véhiculent des éléments qui, assemblés tels des pixels plus ou moins grossis, forment l’image globale du pays.
40 Image à l’étranger
Quid du Luxembourg bashing ? Les médias internationaux n’ont jamais autant considéré le Grand-Duché comme un paradis fiscal que depuis le déclenchement de la crise financière. Sur place, on rejette évidemment fermement l’appellation et on espère que la fin du secret bancaire aidera à tourner la page.
46 Un plumage, mais pas de message
Redorer son blason
C’est quoi le Luxembourg ? Comment vendre à l’étranger un pays dont l’identité même n’est pas bien définie ? Les nombreuses institutions concernées à tous les niveaux oscillent entre craintes et satisfecit. Entre les deux, le Luxembourg éprouve toujours des difficultés à déterminer quelle image donner et à travers quels canaux.
52 Coordination et stratégie
Raconter une nouvelle histoire Sur fond d’abandon du secret bancaire, le Luxembourg tente de se donner les moyens de créer un nation branding intégré et cohérent.
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SOMMAIRE
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06/ SOMMAIRE 2013
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66 ENTREPRIS
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66 JEUNES ET ENTREPRENEURS
À LIRE AUSS
I
Vers le 7e CYEL 12 AGENDA La 7 cérémonie de remise des prix du concours CYEL À suivre… (Creative Young Entrepreneurs Luxembourg) se déroulera e
le 5 juin au Parc Belle-Vue. Une initiative lancée par JCI Luxembourg pour récompenser les visions innovantes de jeunes entrepreneurs. paperJam vous propose un portrait des trois finalistes.
68 + 70 FACE À FACE
Georges Lentz et Gaston Schwertzer
L’administrateur délégué de la Brasserie nationale et le président de Luxempart se sont exprimés sur paperJam.TV. Retour sur quelques citations.
72 START-UP
Une infrastructure de connectivité sociale
Forte d’un objet métier dans l’air du temps, OneAll jouit déjà, en un an d’exercice, d’une solide réputation dans le social login. Elle cherche maintenant à gagner en substance et en crédibilité pour attirer des grands comptes et transformer l’essai.
Événements et invitations, à toutes fins utiles.
114 OPINION
Le rôle clé du conseiller fiscal Par Keith O’Donnell, founding & managing partner d’Atoz
Top 5
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agenda
À suivre 12-13 /06
de 15 00 à 18h
B2B
GR Business Days 2013
Espace
C’est depuis le Cosmodrome de Baïkonour (Kazakhstan) que sera lancé le 53e satellite de la flotte SES. Portant le nom de SES-6 et remplaçant le satellite NSS-806 (lancé en 1998) en position 40,5° Ouest, ce satellite couvrira l’Amérique du Nord et du Sud, l’Europe et l’océan Atlantique. SES-6 sera le sixième satellite de la série Eurostar (construite par Astrium, filiale d’EADS) de la flotte SES. Trois autres du même modèle sont actuellement en phase finale d’intégration et d’essai pour SES dans les installations du constructeur, à Toulouse.
18h
Anniversaire
Les Verts ont 30 ans Le parti Déi Gréng est l’un des plus jeunes des principaux partis du pays. Créé le 23 juin 1983, il est pourtant une des composantes clés de la vie politique du pays. Il fait notamment partie de la coalition qui dirige Luxembourg-ville, aux côtés du parti libéral. Il compte également pas moins de sept députés à la Chambre et s’est positionné, lors des élections européennes de 2004, en 3e position derrière le CSV et le LSAP, mais devant le DP. Organisation : Déi Gréng Lieu : Cercle Cité, place d’Armes Infos : www.greng.lu
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18h
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Table ronde
Lecture
Une tentative d’esquisse du Luxembourg
Le cycle de conférences organisé, depuis octobre dernier par la Sacred Heart University, avec le soutien de paperJam, touche à sa fin. L’initiative s’achève par une table ronde à laquelle participent d’éminents acteurs de la vie économique et sociale du pays, parmi lesquels Nicolas Schmit (ministre du Travail et de l’Emploi), Didier Mouget (PwC Luxembourg, photo), Guy Harles (Arendt & Medernach) ou encore Marc Wagener (coordinateur général 2030.lu). Lieu : Chambre de Commerce Organisation : Sacred Heart University Informations et inscriptions : www.shu.lu
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Datatorial – Infographics in the editorial field
Design Friends invites Nicolas Bourquin for a lecture about editorial design. Mr Bourquin (38) founded (in 2000) the graphic design studio onlab in Zürich and works and lives since 2002 in Berlin where he initiated the first onlab Summer School in Berlin (in 2011). He will show that in spite of (and because of) the financial crises, editorial designers are involved in a rethinking process to understand the differences between earlier forms of collaboration and more sustainable contemporary working methods. “Design is a narrative that can change how people approach the world”, he says. Location: Mudam Organisation: Design Friends Info & registration: www.designfriends.lu
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18h0
Promotion économique
Mission officielle en France Une délégation luxembourgeoise emmenée par le grand-duc héritier et son épouse, ainsi que par le ministre de l’Économie, Étienne Schneider, passera la frontière pour se rendre à Paris puis à Lyon. L’un des points d’orgue de cette visite sera, le 18 juin, la visite du Salon international de l’aéronautique et de l’espace, la plus importante foire du monde dans le domaine.
Photo : designfriends.lu
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Deuxième rendez-vous, désormais incontournable, pour les PME et les start-up innovantes de la Grande Région, au cœur d’un salon B2B interactif qui permet aux entreprises participantes de bénéficier, d’une manière dynamique et interactive, de toute une série de services sophistiqués et à valeur ajoutée, dans une ambiance professionnelle interrégionale et internationale (lire aussi en page 61). Lieu : Luxexpo Organisation : Chambre de Commerce Infos et inscriptions : www.gr-businessdays.com
Photo : Charles Caratini (archives)
Lancement du satellite SES-6
Tour d’horizon des événements à ne pas manquer dans les prochaines semaines au Luxembourg. Séminaires, conférences, séances académiques…
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Anniversaire
Les 100 ans du Tageblatt Photo : Jessica Theis (archives)
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Photo : Charles Caratini (archives)
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Le quotidien eschois a choisi le cadre du Grand Théâtre de la capitale pour fêter son centenaire. L’occasion de revenir sur un siècle d’histoire, forcément étroitement liée à celle du pays. Le premier numéro, paru le 30 juin 1913, s’appelait encore Escher Tageblatt, et se présentait en tant que « Demokratisches Organ für die Interessen des Kantons Esch ». Son actuelle directrice, Danièle Fonck (photo) n’est que la 7e à occuper ce poste depuis 100 ans.
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actualité ÉCONOMIE & politique entreprises place financière
Photo : Étienne Delorme (archives)
n on ele par
Créer une culture de la sécurité Systèmes d’information
Alors que la structure Cases du ministère de l’Économie fête ses 10 années d’existence, la protection des systèmes d’information des entreprises demeure une préoccupation majeure, surtout au regard de l’augmentation permanente des menaces potentielles. Mais une bonne maîtrise de la sécurité passe d’abord par des comportements adaptés de la part des utilisateurs. Texte Jean-Michel Gaudron
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actualité ÉCONOMIE & politique entreprises place financière
Photo : Jeannot Berg, ministère de la Justice
et développer des actions de sensibilisation et de prévention. Nous avons privilégié cette approche pédagogique plutôt que répressive. Ce n’est pas avec un bâton que l’on apprend à quelqu’un à marcher. Le nom même de Cases avait été imaginé par les Belges. Nous l’avons repris et nous avons alors été les seuls à nous lancer. Aujourd’hui, la Belgique n’a toujours rien fait de concret en la matière. » La mission de Cases est aussi simple dans son descriptif qu’elle est tentaculaire sur le terrain : coordonner les domaines de la sensibilisation et de la prévention en matière de sécurité des systèmes et réseaux d’information. Dix ans plus tard, sa raison d’être ne se discute même pas et l’activité ne manque pas dans la « fourmilière » de ses bureaux délocalisés du ministre, dans le vétuste Centre Mercure de l’avenue de la Gare. L’être humain, le maillon faible À la tête de Cases depuis 10 ans, François Thill (à gauche) en a vu passer des cyberattaques. Dans le même temps, sous la houlette de François Biltgen, alors ministre des Communications et des Médias (ci-dessus, au conseil européen Télécoms de juin 2011 à Bruxelles), le gouvernement a élaboré une stratégie globale en matière de cybersécurité.
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ui se souvient encore du virus « I Love You » ? C’était le 4 mai 2000. Presque la préhistoire à l’échelle de l’évolution des technologies de l’information. Le monde « connecté » venait de passer sans trop d’encombres la grande peur du bug de l’an 2000, et se retrouva, en l’espace de quelques jours, frappé par un « simple » code malicieux, du type « ver », initialement attaché à ce qui ressemblait à une lettre d’amour. Le type de déclaration dont des millions de gens se seraient bien passés. En l’espace de quelques jours, les machines endommagées par ce virus se sont comptées par millions et les pertes engendrées par milliards de dollars. Un mal pour un bien ? C’est à la suite de cette « pandémie » planétaire qu’ont été jetées les bases de la création de Cases Luxembourg (Cyberworld Awareness and Security Enhancement Structure), un projet eLuxembourg, adopté par la Commission nationale pour la société de l’Information le 21 juillet 2003, et qui fête donc ses 10 années d’existence légale sous l’égide du ministère de l’Économie et du Commerce extérieur. « Les spécialistes en matière de sécurité étaient restés bouche bée de voir qu’un code aussi simpliste avait pu faire tellement de dégâts », se souvient François Thill, attaché de gouvernement 1er en rang au ministère et responsable de Cases. Il travaillait déjà, à l’époque, au sein du ministère, en tant que spécialiste dans le domaine de la cryptographie, affecté à la mise en place des systèmes d’accréditation pour les infrastructures à clés publiques. « Nous savions que le régulateur belge souhaitait mettre en place une structure d’alerte pour ce type de codes malicieux. L’idée était très bonne, mais nous avons voulu, au Luxembourg, aller encore plus loin
Stratégie nationale
5 axes prioritaires En juillet 2011, le gouvernement a décidé la mise en place d’une stratégie globale en matière de cybersécurité, visant à renforcer la protection des infrastructures et systèmes de communication et de traitement de l’information, sous l’égide d’un Cyber Security Board créé, pour l’occasion, au sein du ministère d’État. Cinq axes ont été définis pour mener à bien cette stratégie : assurer la protection opérationnelle des infrastructures et systèmes de communication et de traitement de l’information ; moderniser le cadre légal ; développer les coopérations nationale et internationale ; informer, éduquer et sensibiliser sur les risques encourus et, enfin, mettre en place des normes et des standards contraignants. Au cours de l’année 2012, ce Cyber Security Board s’est réuni à six reprises et a notamment créé quatre groupes de travail chargés, entre autres, de la création d’un portail unique permettant de centraliser le signalement des incidents en matière de cyber sécurité effectuée par les citoyens et de permettre de centraliser le signalement d’incidents pour les rediriger vers les acteurs en charge d’en assurer le suivi. J.-M. G
Régulièrement, il est fait état, dans l’actualité, de « cyberattaques » de plus ou moins grande envergure, plus ou moins destructrices et plus ou moins médiatisées à des fins commerciales. En tout début d’année, l’éditeur de logiciels d’origine russe Kaspersky avait révélé une attaque mondiale baptisée Octobre Rouge, qui passa également par le Luxembourg, mais avec des effets plus que limités, puisqu’officiellement, selon les investigations menées par le Governmental Computer Emergency Response Team (CERT), seule une machine du réseau informatique de l’État a été touchée. « Ce n’est pas la première attaque du genre et ce ne sera certainement pas la dernière, avait commenté, sur paperjam.lu, Jean-Paul Zens, le directeur du Service des médias et des communications au ministère d’État. Cela nous incite, en tous les cas, à faire toujours plus en matière de sécurisation de nos infrastructures. » Sécuriser les infrastructures, c’est une chose. Mais la vulnérabilité la plus sensible reste et restera sans doute pour longtemps l’être humain. On a coutume de dire que 90 % des problèmes informatiques sont dus à une mauvaise connexion entre le clavier et la chaise. Cela concerne également tout ce qui a trait à la sécurité des données et des systèmes. Quoi de plus tentant que de regarder par-dessus l’épaule d’une personne en train de tapoter sur son clavier dans une salle d’embarquement d’un aéroport ou sur son siège dans un train ? Quoi de plus naturel que de vouloir ouvrir un mail censé contenir des photos prises la veille lors d’une fête d’entreprise ? Ces deux exemples sont pour le moins banals, mais ils illustrent la très grande fragilité de la sécurisation des données d’une entreprise, au travers de comportements totalement innocents… mais pas pour tout le monde. Une récente étude publiée en août 2012 au Luxembourg dans le cadre de la campagne européenne « Eastereggs and Toothbrushes » de sensibilisation à la sécurité de l’information a donné, en la matière, des résultats assez édifiants… Sur 1.206 personnes (toutes possédant un ordinateur) interrogées, dans la rue, à Esch, Juin 2013 —
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actualité ÉCONOMIE & politique entreprises place financière
« Les gens et les entreprises sont clairement mieux informés. Mais il y a encore beaucoup à faire. » François Thill (Cases)
Acteurs
Souriez, vous êtes protégés Les actions en matière de sensibilisation, d’éducation, de standardisation ou d’analyse et de réaction se déclinent en plusieurs axes au niveau de l’action gouvernementale. En 2010 a été créé le GIE Smile (Security made in Lëtzebuerg), regroupant trois ministères (Économie et Commerce extérieur, Famille et Intégration, Éducation nationale et Formation professionnelle), ainsi que les syndicats intercommunaux Syvicol et Sigi. Trois piliers sont actifs sous cette structure faîtière, dont la coordination a été confiée au ministère de l’Économie : Bee-Secure, qui a pour vocation la sensibilisation et l’éducation du grand public ; Cases, orienté entreprises, et qui vise la démocratisation des méthodologies et des bonnes pratiques en matière de sécurité informatique, et, enfin, le Circl (Computer Incident Response Center Luxembourg), qui intervient après un incident de sécurité touchant aux réseaux et systèmes d’information pour en analyser les tenants et les aboutissants. Parallèlement existe le Governmental Computer Emergency Response Team (GovCert), dépendant du ministère d’État, dont la création fut décidée par le conseil de gouvernement du 15 juillet 2011 sur proposition du ministre des Communications et des Médias, qui était alors François Biltgen. Cette cellule, composée d’une demi-douzaine d’experts, est dédiée à la lutte, au sein des administrations gouvernementales et publiques, contre les cyberattaques et la prise en charge d’incidents d’envergure en relation avec les systèmes de communication et de traitement de l’information. Elle est également active pour les opérateurs d’infrastructures critiques du pays. Le GovCert fait partie des trois composantes du portail CERT officiel du Luxembourg, aux côtés du Circl et de Restena-CSIRT (Computer Security Incident Response Team), le réseau d’interconnexion de l’ensemble des institutions de l’éducation et de la recherche au Luxembourg. Plusieurs autres initiatives privées existent et cohabitent de manière la plus efficace possible avec toutes ces structures publiques : le Clusil (Club de la sécurité de l’information – Luxembourg), le CPSI (Collège des professionnels de la sécurité de l’information, qui vise une meilleure reconnaissance de la profession de responsable de la sécurité de l’information au sein des entreprises) ; le chapitre luxembourgeois de l’Isaca (Information Systems Audit and Control Association) ou encore Hack.lu, un groupe qui organise, chaque année, une grande conférence en matière de sécurité. Enfin, LuxTrust, société spécialisée dans la garantie de l’identité digitale et la sécurité des données électroniques des entreprises et des citoyens, s’intègre également dans ce schéma. Aujourd’hui société anonyme (détenue aux deux tiers par l’État), Luxtrust avait été constituée en 2003 sous forme de GIE entre l’État et un consortium de banques. J.-M. G
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Diekirch et Luxembourg-ville, 78 % d’entre elles ont reconnu avoir déjà partagé des coordonnées personnelles (nom, date de naissance, numéro de téléphone), ce qui constitue déjà une première prise potentielle pour tout cybercriminel en quête de porte d’entrée dans un système. Mais il y a bien pire : 30 % de ces sondés n’ont pas hésité à révéler aux étudiants qui réalisaient ce sondage, leurs mots de passe, certains allant même jusqu’à l’inscrire sur le formulaire d’enquête ! Et si 95 % des personnes interrogées reconnaissaient se servir d’un mot de passe sur leur ordinateur au travail, 56 % se disaient prêts à le dévoiler à l’un de leurs collègues… « Les différents projets de sensibilisation que nous avons menés ont tout de même montré une réelle prise de conscience de la chose, constate M. Thill. Les gens et les entreprises sont clairement mieux informés, ils écoutent les alertes qui sont diffusées en matière de virus et ils sont davantage conscients des différents vecteurs d’attaque possibles. Mais il y a encore beaucoup à faire. » La structure Cases fonctionne avec une dotation annuelle de quelque 2 millions d’euros apportée par le ministère de l’Économie et du Commerce extérieur. L’équipe est relativement réduite (une douzaine de personnes), « mais avec que des seniors experts », précise M. Thill. Et il n’y aura jamais trop d’expertise en la matière, tant les possibilités de commettre des actes délictueux se démocratisent. Responsabilité pénale
Pour quelques milliers d’euros, il est aujourd’hui très facile d’acheter un code malicieux chez un professionnel avec un service de maintenance très poussé qui permet de rendre quasi indétectable ledit code. Il suffit ensuite de composer avec les sources de vulnérabilité d’une entreprise, principalement via ses employés et leurs activités sur les réseaux sociaux par exemple. Et à l’heure où l’approche BYOD (Bring your own device) devient très répandue en entreprise, les points d’entrée pour des menaces potentielles se multiplient au rythme des terminaux mobiles utilisés par les salariés. Des appareils souvent partagés, d’ailleurs, entre des utilisations professionnelles et privées. « Le comportement des gens, leur insouciance par rapport à leurs données et la totale méconnaissance de ce qui peut leur arriver vraiment demeurent les facteurs principaux de risques, confirme Carlo Harpes, actuellement director, senior security consultant chez itrust consulting, et grand spécialiste de la question, qui fut aussi par le passé vice-président du Clussil (le Club de la sécurité des systèmes d’information – Luxembourg, devenu en 2012 le Clusil, Club de la sécurité de l’information – Luxembourg). Souvent, les gens savent que de tels problèmes de sécurité peuvent survenir, mais ils pensent que ça n’arrive qu’aux autres. Certaines entreprises agissent pourtant de manière proactive en faisant des tests, mais pas toujours assez poussés. Le management pense avoir bien fait son devoir, mais c’est parfois insuffisant. » Peut-être aussi les dirigeants d’entreprises ne sont-ils pas tous au courant qu’ils sont, aux yeux de la loi, pénalement responsables en cas de manquement en matière de protection des données à caractère personnel détenues au sein de leur société ? Selon les termes de la loi du 2 août 2002 relative à la protection des personnes à l’égard du traitement des données à caractère personnel, ils encourent jusqu’à un emprisonnement de huit jours à six mois et / ou une amende de 251 à 125.000 euros, en cas de manquement à leurs obligations. « Cette législation est très sévère en la matière, et condamne parfois l’entreprise plus lourdement que le fraudeur, note M. Harpes. Il est dommage que le cadre légal ne soit pas plus proactif pour encourager et vérifier que les entreprises se protègent suffisamment à l’avance. Mais peut-être le législateur n’a-t-il pas d’autres choix que d’attendre
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actualité ÉCONOMIE & politique entreprises place financière
Source : www.bgpranking.c ircl.lu
Sur le site internet du Circl, une carte du monde indique le niveau de sécurité des fournisseurs d'accès internet (du blanc, très sécurisé, au noir, très poreux) et, par extension, des zones géographiques d'où proviennent préférentiellement les cyberattaques. Sans surprise, l'essentiel de la menace vient de l'Est...
qu’un incident ait eu lieu et ait été déclaré pour agir. » Or, en matière de fraude informatique, rares sont les entreprises qui ont le courage de faire la démarche d’étaler leurs éventuelles mésaventures sur la place publique. Il y a quelques années, une banque de la Place avait perdu plus d’un million d’euros suite à un piratage informatique, mais s’était contentée de faire passer son préjudice en pertes et profits sans faire de vagues… En 2012, le Circl (Computer Incident Response Center Luxembourg, voir encadré) a tout de même traité près de 11.000 « événements » déclarés (contre 4.500 en 2011) et mené un millier d’investigations techniques. C’est dire l’ampleur du phénomène… La « guerre » est déclarée
L’une de ces démarches proactives, qui peuvent être entreprises, réside dans la norme ISO 27001, la seule qui fournit les exigences pour la mise en place de système de management de la sécurité de l’information. Elle compile 39 objectifs de sécurité, décomposés en 133 mesures de sécurité, et relatifs à 11 domaines (politique de sécurité, sécurité du personnel, contrôle des accès…). Au Luxembourg, le site du Mouvement luxembourgeois pour la qualité (www.mlq.lu) recense cinq sociétés étant certifiées 27001 : Loterie Nationale, Codasystem Benelux, Ebrc, Euroscript International et IFOnline. Une sixième est venue rejoindre cette liste en avril dernier : Luxcloud, certifiée pour ses activités cloud. — Juin 2013
Autant dire que la démarche est loin d’être vraiment entrée dans les mœurs. « Tout le travail de prévention consiste aussi à expliquer aux entreprises que ça vaut la peine de dépenser de l’argent pour la sécurité, note M. Harpes. Et dans ce domaine, il ne faut pas raisonner en termes de retour sur investissement, car il est souvent bien difficile de mesurer le coût que pourraient avoir les conséquences d’une cyberattaque. Il est essentiel que ce concept de sécurité fasse partie intégrante de l’ADN d’une entreprise et de sa façon de fonctionner. Une entreprise ne se pose que rarement la question du ROI quand il s’agit de se conformer à la loi. La même réflexion devrait se faire pour la sécurité des données. Bien sûr, la sécurité à 100 % n’existe pas. Mais ceux qui estiment être sécurisés à 99 % doivent réfléchir aux investissements nécessaires pour passer à 99,9 %. » La prévention et l’information, c’est également la tâche quotidienne à laquelle s’attachent les quelque 250 membres du Clusil. Présidé depuis 2010 par Jean Goetzinger, head of risk prevention section à la Banque Centrale du Luxembourg. « Les menaces auxquelles les entreprises doivent faire face dépendent bien souvent des comportements de chacun, résume-t-il. Il est essentiel de créer une culture de la sécurité, afin de mieux se rendre compte des réels dangers. Et cette sensibilisation doit se faire à tous les niveaux de l’entreprise, de la simple personne en charge de l’accueil jusqu’à la direction générale. Aujourd’hui, les attaques sont de plus en plus sophistiquées et les réseaux collaboratifs du type de Facebook sont autant de sources de menaces potentielles. » Actif depuis 1996, bien
avant la création de Cases et la mise en place du plan gouvernemental pour la sécurité des systèmes et réseaux de l’information, le Clusil mise essentiellement sur la force de son réseau de membres, tous spécialisés sur la question. Deux groupes de travail planchent actuellement sur les questions de business continuity management, d’une part, et d’information security management d’autre part. D’autres groupes plus « techniques » (gestion des logs, sécurisation des systèmes) vont être progressivement mis en place. L’objectif est double : publier des « bonnes pratiques » sur les sujets traités, mais surtout asseoir la reconnaissance du Clusil en tant que centre d’excellence. Ce qui, pour l’heure, n’est pas encore le cas. « C’est un peu notre point faible : notre visibilité ne reflète pas tout le travail que nous faisons, malgré nos collaborations extérieures, en particulier avec le CRP Tudor », regrette M. Goetzinger. La tenue au Luxembourg, les 24 et 25 juin prochains, d’un symposium international réunissant les « clubs » de plusieurs pays (France, Belgique, Italie, mais aussi des pays du Maghreb), pourrait contribuer à y remédier en partie. Mais c’est évidemment sur le terrain que « ce combat », comme l’appelle M. Goetzinger, se mène. Et sur le terrain, Cases va proposer, à partir de cet été, une amélioration de sa plateforme d’analyse de risques déjà active depuis 2012. Il s’agira notamment de proposer aux entreprises des méthodes basées sur la norme ISO 27005 pour les systèmes de management des risques liés à la sécurité de l’information.
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actualité ÉCONOMIE & politique entreprises place financière
économie & Politique
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actualité ÉCONOMIE & politique entreprises place financière
Urbanisme
Destins croisés
Visuels : archives paperJam
Ban de Gasperich et Centre Hamilius : deux projets urbanistiques majeurs pour la Ville de Luxembourg. Deux destins qui se croisent dans les méandres administratifs… Pour le premier, la voie est désormais libre, puisque le dernier différend qui opposait le promoteur de ce gigantesque projet de 750.000 m2, Flavio Becca (via la société de développement Grossfeld PAP), et le propriétaire d’un terrain, en l’occurrence la paroisse de Cents, a été réglé à l’amiable. Le chantier du boulevard Raiffeisen, un des axes majeurs du futur quartier, peut donc enfin être lancé. C’est loin d’être le cas pour le Centre Hamilius, complexe immobilier du centre-ville, devant donner une aura exceptionnelle au boulevard Royal, avec 18.000 m2 de commerces, 9.000 m2 de bureaux et 70 appartements. Début mai, le tribunal administratif de Luxembourg a annulé le plan d’aménagement particulier (PAP) du projet, suite à un recours administratif déposé par des riverains concernant les 10 % d’espaces verts prévus dans le nouvel ensemble. Du coup, la date d’aboutissement des travaux, prévue pour fin 2017, n’est plus du tout garantie…
Jean-Claude Juncker et Viviane Reding sont deux des six personnalités nommées pour recevoir le European leader of the year award 2013 qui sera décerné le 6 juin par le European Executive Council. Le député européen luxembourgeois Claude Turmes fait partie des experts auxquels le gouvernement français a choisi de faire appel pour le conseiller dans sa politique énergétique. Selon le Statec, avec 81 % des résidents qui se connectent tous les jours à la toile, le Luxembourg est leader européen dans l’utilisation d’internet.
Artisanat
UEL
Le défi de la qualification
Priorité à la compétitivité
Avec près de 80.000 personnes employées dans plus de 6.000 entreprises, et une personne active occupée sur cinq, le secteur de l’artisanat confirme, plus que jamais, son statut de premier employeur national. En présentant le bilan et les perspectives du secteur, Françoise Hetto-Gaasch, la ministre des Classes moyennes, a rappelé que la recherche d’une main-d’œuvre qualifiée faisait partie des défis les plus cruciaux qui se profilaient. Nul doute que le volet formation / apprentissage figurera en bonne place dans le quatrième plan d’action en faveur des PME en cours d’élaboration.
L’Union des entreprises du Luxembourg (UEL) a demandé le retrait pur et simple du projet de loi sur le dialogue social à l’intérieur des entreprises. Face à une réforme jugée « contre-productive » et nuisant à la compétitivité, le front patronal s’affiche contre un projet « purement d’opportunité politique pour faire plaisir aux syndicats ». Face aux défis du pays, l’UEL plaide pour une priorité absolue à la compétitivité et la mise en œuvre « sans tarder » d’un plan de réforme qui s’attaque, notamment, à la lutte contre l’inflation et la maîtrise du coût salarial. L’UEL prône « une désindexation générale de l’économie ».
Photo : Luc Deflorenne (archives)
F
H RES
« J’espère que nous allons pouvoir trouver des solutions, quitte à parfois devoir reculer pour mieux rebondir. » Le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, Étienne Schneider, en a appelé à la bonne volonté de tout un chacun, à l’occasion de son discours d’ouverture de la Foire de printemps.
Juin 2013—
actualité ÉCONOMIE & politique entreprises place financière
Luxinnovation
En attendant le déménagement
Photo : Charles Caratini (archives)
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Secret bancaire
Deux pas en avant, un pas en arrière Luc Frieden n’en finit plus de décontenancer ses pairs du Conseil européen. Après avoir annoncé, à la surprise générale au début du mois d’avril, que le Luxembourg n’était plus opposé à l’échange automatique d’informations, le ministre des Finances a surenchéri à la fin du même mois d’avril. Il a alors indiqué qu’il était « disposé à partager les informations relatives aux multinationales, en plus de celles concernant les individus ». Selon ses propos du 30 avril, le gouvernement était alors prêt à étendre l’extension du champ d’application de la directive sur la fiscalité de l’épargne dans le cadre de laquelle il est d’ores et déjà entendu que l’échange automatique
d’informations bancaires s’appliquera à partir du 1er janvier 2015 aux personnes physiques non résidentes de l’Union européenne. Mais le 14 mai, au Conseil Écofin à Bruxelles, le Luxembourg – via son ministre des Finances encore – surprenait une nouvelle fois son monde. Le gouvernement luxembourgeois rejetait la nouvelle mouture de la directive sur la fiscalité de l’épargne, avec l’assiette élargie, sous le prétexte qu’elle laissait prétendument place à de trop nombreux vides juridiques. En revanche, Luc Frieden donnait son accord pour que la Commission négocie les termes de l’échange automatique d’informations avec cinq États tiers, dont la Suisse.
Luxinnovation s’est montrée satisfaite de ses actions de promotion en 2012 pour sensibiliser les entrepreneurs aux aides disponibles. 102 dossiers ont ainsi été déposés par 69 entreprises (dont 38 PME) pour accéder à ces aides. Luxinnovation entend aussi viser les start-up : sept d’entre elles ont bénéficié de plus de 4,6 millions d’euros de soutien. À mi-chemin dans son contrat de performance, le GIE entrevoit déjà son déménagement en 2014 à EschBelval, dans la Maison de l’innovation, comme une opportunité d’être aux côtés de l’université et des centres de recherche. Politmonitor
La majorité en difficulté L’édition de printemps du Politmonitor montre les difficultés actuelles du gouvernement, qui entre dans sa dernière année d’action. Les résultats indiquent ainsi une baisse de confiance de 7 % à l’égard de l’exécutif qui ne recueille plus que 55 % d’opinions favorables. L’opposition est en revanche en hausse (+7 %), pointant à 38 % d’avis positifs. Le DP affiche la plus forte progression (+3 %) et atteint un score de 14 % d’intentions de vote. Du côté des scores individuels, Xavier Bettel (DP) devance Jean-Claude Juncker (CSV) en termes de compétences (85 % contre 82 %) et de popularité (85 % contre 73 %). Le grand perdant est le ministre des Finances, Luc Frieden, dont la cote de popularité baisse de 59 à 46 %.
Making Luxembourg
Aux politiques de jouer !
Sérgio Ferreira
— Juin 2013
Six mois après son lancement, l’initiative « Making Luxembourg », pilotée par l’Asti (l’Association de soutien aux travailleurs immigrés) – et dont Maison Moderne est l’un des partenaires –, rencontre un certain succès. Chiffres à l’appui : près de 500 diffusions du spot radio ou 70 spots TV / cinéma ; 24 nouveaux partenaires, portant le total à près de 100 ; 724 personnes qui ont créé leur t-shirt ou sweat-shirt personnalisé ; plus de
1.200 personnes qui ont « liké » la page Facebook ; près de 1.500 avatars créés sur makingluxembourg.lu… « Nous avons déjà touché des milliers de personnes et nous en toucherons encore beaucoup d’autres », se réjouit Sérgio Ferreira, porte-parole de l’association. Ce tableau est néanmoins terni par une relative indifférence du monde politique. « Il est, au moins pour l’instant, encore un peu loin de ce débat », regrette M. Ferreira, qui espère bien que la campagne électorale à venir remettra au premier plan les discussions sur l’intégration sociétale au Luxembourg.
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actualité ÉCONOMIE & politique entreprises place financière
Harcèlement moral
Épuration
Chômage
Un coût de 16,5 millions par an
Le Luxembourg condamné ?
Le Luxembourg sur le podium
Selon les statistiques de Mobbing asbl, créée il y a 12 ans par les syndicats LCGB et Syprolux, l’année 2012 a fait apparaître un accroissement des cas de harcèlement moral au travail, avec 9 % des salariés concernés (contre 3 % en 2010), soit 11.400 personnes, en majorité (70 %) des femmes. Sachant que plus de la moitié (54 %) des personnes se disant victimes de mobbing étaient en arrêt de travail lors de leur première consultation, et que leur absence dure près d’un mois en moyenne, l’association a estimé à quelque 16,5 millions d’euros le coût du phénomène pour l’économie nationale.
Le Luxembourg risque d’être condamné par la Cour de justice de l’Union européenne pour non-respect d'une directive relative au traitement et à l’élimination des eaux urbaines résiduaires. Une situation déjà dénoncée par la Cour en... 2006. Près de cinq ans après cet arrêt, quatre agglomérations du pays (dont la capitale) ne se sont toujours pas mises en conformité avec la législation de l’UE. Le pays risque une sanction financière de 2,2 millions d’euros minimum et une astreinte journalière de 11.340 euros tant que ne seront pas respectées ces obligations. Verdict en juin.
Selon les chiffres d’Eurostat, le taux de chômage est à 12,1 % dans la zone euro et à 10,9 % dans l’UE27. Le Luxembourg vient en troisième position, dans la hiérarchie des pays aux taux les plus faibles. Son taux de 5,7 %, calculé par l’institut européen de statistiques, se situe derrière ceux de l’Autriche (4,7 %) et de l’Allemagne (5,4 %). La différence de calcul avec le taux communiqué par l’Adem (6,6 %) provient de différences méthodo logiques dans l’établissement de ces statistiques.
Législation
Photo : David Laurent (archives)
Photo : Olivier Minaire (archives)
Les taxis à tarif libre
L’amélioration du réseau des bus et l’extension du réseau « P+R » font partie des priorités visées par le plan d’action.
Climat
Plan d’action approuvé La stratégie européenne 20/20/20 (20 % de couverture des besoins énergétiques par l’utilisation d’énergies renouvelables ; 20 % d’augmentation de l’efficacité énergétique ; 20 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre par rapport à l’année de référence, 1990), venue en sus du protocole de Kyoto, demeure toujours un sujet de préoccupation au niveau du gouvernement luxembourgeois. Après concertations et consultations, l’exécutif a ainsi approuvé un nouveau plan d’action en matière de changement climatique, le 2e du nom. Outre des instruments déjà existants, ce plan préconise de miser davantage sur les écotechnologies et la recherche, mais aussi de reconfigurer et refonder la mobilité. Cela passera, entre autres, par l’extension et l’amélioration des infrastructures en matière de transports publics, en particulier l’amélioration du réseau ferré et des bus, ou encore l’extension du réseau « P+R ». Le gouvernement souhaite par ailleurs que les communes soient intégrées dans le champ d’efforts à fournir en vue du développement d’une stratégie d’adaptation au changement climatique.
Le conseil de gouvernement a validé le projet de loi « Wiseler », réorganisant les services de taxis. Il prévoit la fin de la compétence communale sur la délivrance des autorisations, l’État prenant la relève. Le projet, au risque de faire hurler certaines communes ou instances, « introduit le principe de la liberté tarifaire » et donc, clairement, « les tarifs appliqués par les taxis ne font plus l’objet d’une réglementation fixant des tarifs maxima ». Par ailleurs, si les exploitants et chauffeurs de taxis devront toujours s’aligner sur les emplacements réservés, dans l’ordre d’arrivée, le client pourra librement choisir, dans la file, le taxi et le tarif affiché par celui-ci.
Juin 2013—
actualité ÉCONOMIE & politique entreprises place financière
Énergie verte
Loin des objectifs
% 9 , 2
Avec 2,9 % d’énergie verte dans la part de la consommation finale d’énergie, le Luxembourg se situe, selon Eurostat, très loin des objectifs de l’UE (20 %), mais aussi très loin de ses propres ambitions (11 %)…
Chômage
Nouveau record
6,6 %
Triste record pour le taux de chômage luxembourgeois corrigé des variations saisonnières en mars 2013. Le nombre de demandeurs d’emploi résidents inscrits à l’Adem (Agence pour le développement de l’emploi) et non affectés à une mesure pour l’emploi est passé de 16.146 à 17.031 en un mois (+5,5 %).
Confiance
Léger regain
-6
Selon la Banque centrale de Luxembourg, l’indicateur de confiance des consommateurs luxembourgeois, corrigé des variations saisonnières, a légèrement progressé en avril, à -6 contre -7 le mois précédent. Le même baromètre s’établissait à -11 en janvier, à -12 en décembre et à -15 en octobre.
Inflation
En baisse annuelle
% 2 7 , 1
En glissement annuel, le taux d’inflation mesuré par le Statec a atteint 1,72 % en avril, contre 1,96 % un mois plus tôt. Néanmoins, les prix à la consommation ont augmenté de 0,09 % en avril, avec une hausse significative (+2,2 %) dans les services financiers.
— Juin 2013
Martine Hansen et Marc Spautz ont prêté serment devant le Grand-Duc Henri le 2 mai. Un an, presque jour pour jour, avant les prochaines élections législatives.
Photo : Charles Caratini
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Remaniement
Rêves exaucés, ministres comblés Au revoir François Biltgen et Marie-Josée Jacobs. Bonjour Martine Hansen et Marc Spautz. L’exécutif s’offre deux nouvelles têtes pour sa dernière année…
En espérant réaliser son « rêve de toujours », c’est-à-dire rejoindre la Cour européenne de Justice, François Biltgen a laissé en héritage au sein du gouvernement pas moins de cinq ressorts : Justice, Fonction publique et réforme administrative, Enseignement supérieur et Recherche, Communications et Médias, ainsi que les Cultes. En même temps, Marie-Josée Jacobs, ministre de la Famille et de l’Intégration et ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire, s’est elle aussi retirée des affaires politiques. Hormis leurs responsabilités ministérielles, les deux partants constituaient aussi des garanties électorales pour le parti chrétien social (CSV). Aux législatives de 2009, M. Biltgen est sorti 2e de la circonscription Sud avec plus de 7.000 voix d’avance sur le 3e. Au Nord, Mme Jacobs était incontestée en tant que première élue tous partis confondus. Pour le CSV, il fallait donc saisir l’opportunité pour rafraîchir ses troupes et offrir un peu de popularité à de nouveaux visages en vue des élections de 2014, en espérant que le bonus ministériel suffise à récolter le même nombre de voix. Si d’aucuns s’attendaient à ce que le député de la circonscription Sud, et flèche montante du parti, Gilles Roth devienne ministre, c’est Marc Spautz (fils du ministre Jean Spautz, membre des gouvernements successifs de 1980 à 1995) qui a remporté la partie, après d’âpres manœuvres en coulisses. Au Nord, fief électoral de Marie-Josée Jacobs, personne n’était vraiment attendu. Du coup, c’est une nouvelle venue qui commence sa carrière politique directement au gouvernement : Martine Hansen, qui officiait jusque-là en tant que directrice du lycée agricole d’Ettelbruck. Quant à la redistribution des ressorts, là encore, les marchandages politiques en coulisses ont été intenses. Au final, un autre ministre a vu son rêve se réaliser : Luc Frieden qui hérite du ministère de la Communication et des Médias. Octavie Modert, seule juriste CSV du gouvernement après son chaperon politique Jean-Claude Juncker, se voit attribuer par ce dernier le ministère de la Justice et, à temps plein, celui de la Fonction publique et de la Réforme administrative. Le Premier ministre reprend lui-même le ressort des Cultes. Quant aux deux petits nouveaux, ils récupèrent l’Enseignement supérieur et la Recherche (Martine Hansen) et les deux portefeuilles de Mme Jacobs pour Marc Spautz. Avec, en prime, les Relations avec le Parlement dont Octavie Modert est désormais déchargée. Au final, Jean-Claude Juncker s’est déclaré très satisfait de ce remaniement. C’est déjà ça.
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Photo : Luc Deflorenne
actualité ÉCONOMIE & politique entreprises place financière
Luxembourg Business Compass
Photo : Olivier Minaire (archives)
Les entrepreneurs moyennement confiants
OPE
Fin de réseau Triste fin de parcours pour l’asbl OPE (Objectif Plein Emploi), en pleine déconfiture financière et « lâchée » par son ministère de tutelle. Des drames humains se jouent parmi le personnel licencié, face à la probable incapacité de l’asbl en fin de vie de payer tout ou partie des préavis et indemnités négociées. Tout cela sur fond de polémique sur une débandade qui aurait pu être évitée si la mesure des ennuis de gestion avait été prise plus tôt, et alors que les responsables de l’asbl se sentent « lynchés ». Nicolas Schmit, ministre du Travail et de l’Emploi, rappelle que la convention avec OPE a été résiliée « aussitôt que la situation financière et les problèmes de gestion internes au réseau l’ont requis,
tout en prenant les mesures pour assurer aux personnes occupées dans les CIG la sécurité de l’emploi ». Les personnes licenciées par l’asbl OPE (le centre de ressources du réseau) « peuvent avoir, d’après la loi, droit à l’aide au réemploi », souligne le ministre. Le ministère a prévu d’organiser un ‘job day’, permettant aux anciens salariés d’OPE de rencontrer des employeurs potentiels, y compris les responsables des CIG. Il rappelle aussi que les salariés licenciés vont bénéficier des droits réservés à toutes les personnes ayant perdu leur emploi dans des circonstances semblables : inscription à l’Adem, indemnités de chômage, aide au réemploi, accompagnement en vue de trouver un nouvel emploi.
Deux fois par an depuis 2009, le cabinet KPMG, associé à l’Institut für Demoskopie Allensbach, se penche sur l’état de santé de l’économie luxembourgeoise. Pour la dernière livraison de cette étude, menée auprès de 66 décideurs et chefs d’entreprises parmi les entreprises les plus grandes (en termes de salariés), interrogés online entre le 18 avril et le 2 mai, la défiance est de mise de la part des dirigeants interrogés. Présentés à l’occasion de la conférence Luxembourg Business Compass (photo), les résultats de l’étude indiquent notamment que le niveau moyen de confiance à court terme reste sous le niveau de zéro : -0,3 (contre -0,6 mesuré en octobre 2012), alors qu’il est demandé à chacun de donner une note entre -5 et +5. Et le discours sur l’état de la Nation de Jean-Claude Juncker ne leur a pas spécialement servi de remontant, puisque seulement 8 % des répondants estiment que la feuille de route proposée par le Premier ministre permettra au pays de relever les défis qui se dressent devant lui. Ils sont 46 % à penser que la réussite sera partielle, mais 39 % à craindre qu’elle ne soit pas du tout au rendez-vous.
Nomination
Pierre Bley, prochain maréchal de la Cour C’est une page qui se tourne au sein de la Cour grand-ducale. Pierre Mores (63 ans), ancien président du Conseil d’État, qui avait pris, en octobre 2007, les fonctions de maréchal de la Cour, a en effet fait valoir ses droits à la retraite. À compter de septembre 2013, c’est Pierre Bley, l’actuel directeur de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL), qui lui succédera. Âgé de 58 ans, il n’est pas un inconnu de
la maison grand-ducale, puisqu’il préside, depuis 1999, l’Œuvre nationale de secours Grande-Duchesse Charlotte, dont il était secrétaire général depuis 1997. Également membre du Conseil économique et social et membre du conseil d’administration de la Fondation de Luxembourg, il dirige l’UEL depuis janvier 2011, après en avoir été, pendant 10 ans (c’est-à-dire depuis sa création), le secrétaire général.
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Secteur ICT
Plus que jamais en ligne Le Luxembourg accueille, par paquets, grands acteurs mondiaux et start-up ambitieuses, qui s’allient ou se font concurrence. Le secteur ICT vit du mélange des genres et du mix des métiers. La pépinière fourmille, les coulisses s’agitent, les projets sortent. Et le pays a encore plus d’un tour dans son sac de promotion. Texte Alain Ducat Photos Luc Deflorenne
eux acteurs de carrure mondiale qui s’allient stratégiquement, avec le Grand-Duché pour point de convergence de leur développement. À gauche, Rakuten, plateforme de e-commerce d’origine japonaise, avec quartier général au Luxembourg depuis 2008 et qui y développe, depuis l’an dernier, son infrastructure IT. À droite, Yapital, nouveau système de paiement électronique porté par le groupe allemand Otto (spécialisé dans la vente par correspondance), qui se déploie avec ambition depuis le Luxembourg. Entre les deux, une synergie actée depuis quelques semaines à peine, pour permettre aux clients du premier de payer via le système du second. Ce n’est qu’un exemple, emblématique, du véritable trampoline que constitue le pays qui, parmi ses axes de développement, a misé sur le secteur ICT. Bingo ! Depuis quelques années – singulièrement depuis 2008-2009 – et avec un débit accéléré ces derniers mois, c’est un véritable flot, dense, varié. Le secteur ICT cultive ses avantages, le moindre n’étant pas son côté « no limit ». « Au niveau européen, il n’existe pas encore de définition précise du secteur ICT », dit-on au Statec, qui s’évertue cependant à quantifier l’ampleur et l’impact des entreprises. « Nous utilisons la nomenclature européenne NACE pour le classement par branches d’activité. » Pour tenter de peser le secteur, il faut donc piocher dans l’existant, repérer les activités classables dans ce tiroir très large et, en parallèle, essayer de différencier par exemple les géants planétaires qui passent par le Luxembourg financier de ceux qui s’appuient sur les atouts multiples du pays pour s’implanter et croître vers des horizons multiples.
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Un inventaire à la Prévert !
Ainsi, on croise du monde et du beau. La « digital security » accueille notamment Regify, Lumension, Symantec, McAfee. La VoIP (voice over Internet Protocol) court dans la foulée de Skype, Dellmont ou Nymgo. Dans le gaming, on retrouve des éditeurs comme Zynga, Kabam, Innova, OnLive, BigFish, Moyasoft et Bigpoint. Dans la gestion de contenu en ligne, il y a les e-bookstores (Sony, Kobo, Barnes & Noble, Bilbary, TEA…), la musique (7 Digital Europe, Pleimo), la vidéo à la demande ou VOD (Netflix, Mubi), — Juin 2013
avec une spécialité qui prend du corps, dans les contenus pour adultes (comme DuoDecad ou le sulfureux empire Manwin – voir encadré page 32)… Sans occulter évidemment ceux qui touchent un peu à tout, comme iTunes, MS Digital Download (groupe Media-Saturn) ou bien sûr Amazon. Ces listings – révélateurs, à défaut d’être exhaustifs ! – peuvent aussi s’attarder sur des sous-secteurs aussi divers que les bouquets satellites, les éditeurs de logiciels en tous genres, le « dating and meeting », les réseaux sociaux, le conseil et la recherche, la banque ou le trading en ligne (lire aussi l’article en page 86), la gestion de noms de domaine ou de la propriété intellectuelle, l’hébergement de données, les télécommunications ou encore, bien entendu, les très prometteurs « online and digital payments »… Dans ce véritable inventaire à la Prévert, on peut aussi isoler quelques cas qui résument bien le joyeux et grand mélange du secteur ICT. Sait-on que le leader mondial de la généalogie, Ancestry.com, a sa base européenne au Luxembourg ? Qu’un acteur comme Play.com, un e-commerçant bien placé aux États-Unis et au RoyaumeUni et qui appartient à Rakuten, y est logé aussi ? Comme la plateforme de billetterie Stubhub, filiale de eBay ? Ou la librairie en ligne danoise Saxo, qui fonctionne avec le hub européen d’Amazon « made in Luxembourg » ? Ou le géant multimédia planétaire Getty Images ? Ou le leader mondial du online dating, Match.com, qui a notamment avalé le célèbre Meetic via un véhicule luxembourgeois ? Start-up ou tête de pont d’une multinationale en quête d’optimisation, on trouve un peu de tout. On trouve même de plus en plus de substance. Même si ces spécialistes du virtuel n’ont en général pas besoin d’énormes plateaux grouillant de main-d’œuvre, les annonces de recrutement tournent à plein régime. Bémol : faute de recul et de données, il est délicat d’évaluer, fût-ce à la louche, le nombre d’emplois que l’ICT a créés ces dernières années dans le pays. Sur base des chiffres de 2008 (fatalement dépassés !), le ministère de l’Économie et Luxinnovation évoquent près de 6 % de la population active travaillant dans le secteur privé de l’ICT, sans compter les personnes actives dans les départements informatiques et employées directement par d’autres
actualité ÉCONOMIE & politique entreprises place financière
Le Lux Future Lab est un écrin d’accueil pour des entreprises qui débarquent au Luxembourg. Une pépinière, parmi d’autres, qui compte déjà quelques acteurs emblématiques de l’ICT, et qui est prête pour de nouvelles sociétés ambitieuses.
secteurs. Les mêmes sources voient l’importance du secteur à son poids grandissant dans l’économie luxembourgeoise, évalué à près de 7 % du PIB – « C’est une des contributions les plus élevées en Europe. » – pour plus de 1.800 entreprises (données de 2010 exploitées par le Statec, voir tableau page 32). Comme les temps sont plutôt à la disette du côté de l’embauche globale, et que ces entreprises du vaste secteur ICT sont aussi génératrices d’une incontestable valeur ajoutée (quoique, deuxième bémol, difficilement mesurable en termes d’impact financier pour cause de données confidentielles), il n’y a aucune raison que le Luxembourg s’arrête au milieu du gué stratégique. L’attractivité et l’optimisation, en surmultipliée
Luc Frieden, ministre qui, à son statut de grand argentier du pays, a ajouté récemment la charge des Communications et des Médias,
« Nous misons toujours sur un mix entre PME et gros acteurs. » Étienne Schneider
ne dit rien d’autre dans le débat sur la compétitivité. Il souligne notamment un objectif : « maintenir un climat d’affaires stable et propice à la création d’emplois générateurs de croissance, tout comme de rentrées fiscales appropriées par le biais de l’impôt sur le revenu et de l’impôt indirect de la production des biens et services ». Porteur de la casquette des Finances, il rejoint directement « une réflexion permanente sur l’économie du futur et sur la fiscalité de celle-ci », en ce compris « l’économie numérique ». Limpide, Luc Frieden insiste : « La propriété intellectuelle ainsi que l’informatique y prendront une part de plus en plus importante. Dès lors, le gouvernement procède à une réflexion en vue de l’adaptation de l’article 50bis relatif au traitement fiscal de la propriété intellectuelle. Par ailleurs, un processus de réflexion est en cours sur les possibilités d’améliorer l’encadrement fiscal des entreprises innovantes et notamment la mise initiale de capital que ces start-up requièrent. » Et le registre fiscal entend, de plus, donner un coup de pouce aux « experts qui viennent pour une durée limitée Juin 2013 —
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1.838
Source : Statec, Statistiques structurelles sur les entreprises en 2010
C’est, selon les statistiques structurelles sur les entreprises (Statec, chiffres disponibles de 2010), le nombre total des « activités de commerce et de services liées aux TIC ».
5,4 % Parmi les sous-secteurs émergents de l’ICT, les activités de « traitement de données, hébergement et activités connexes ; portails internet » occupaient déjà 3,2 % (58 entreprises) du secteur en 2010. Alors que 2,2 % revenaient à l’édition de logiciels.
renforcer depuis l’étranger le savoir-faire de notre économie, largement tributaire des secteurs à haute valeur ajoutée nécessitant souvent le recours à une main-d’œuvre très qualifiée ». Le ministre enfonce le clou du potentiel de croissance à exploiter dans les domaines électroniques, considérés comme des facilitateurs ou des accélérateurs de croissance pour d’autres domaines. « Les entreprises qui sont à la recherche d’un site pour organiser efficacement leur présence en Europe procèdent souvent à une analyse comparative segmentée en quatre volets, explique Luc Frieden. Ceux-ci correspondent à une logique de business process optimisation ». Une politique orientée business
Le gouvernement souhaite positionner le Luxembourg comme un pôle d’excellence pour cette optimisation, avec un accent particulier — Juin 2013
68 %
de ces entreprises sont dans les nomenclatures de « Programmation, conseil et autres activités informatiques » (NACE J 62.0).
Sous-secteurs émergents Les données exploitables de 2010 donnent une idée de base. Cela a bien évolué depuis, d’autant plus que le e-commerce (et donc des acteurs comme Amazon par exemple) n’y figure pas. Mais on voit l'émergence de sous-secteurs forts et la marge de progression qui reste au pays.
« sur l’excellence des réseaux de communication et des centres de données sécurisés ». De quoi laisser un vaste champ des possibles aux futures implantations ; de quoi alimenter la coulée continue d’entreprises et sociétés liées à l’ICT qui choisissent le Luxembourg pour y poser leurs valises. L’attractivité en surmultipliée permet, du coup, à d’autres acteurs de se placer dans le circuit, en amont comme en aval. BGL BNP Paribas, par exemple, s’est positionnée en facilitateur d’affaires et en pépinière d’entreprises, via les centres et bureaux fonctionnels du Lux Future Lab. Sur le versant politique, le ministère de l’Économie et du Commerce extérieur joue la carte de la promotion tous azimuts. L’ICT luxembourgeoise se retrouve en vitrine dans des foires et salons dédiés. Et 2012 a vu des missions en Israël, aux ÉtatsUnis, au Canada, en Chine, au Japon, en Corée
Fedil ICT
Un plan d'action Quelles niches de compétences explorer au Luxembourg ? Comment renforcer l’écosystème local en adaptant l’existant ? Comment booster la dynamique de l’entreprise, son financement, ses débouchés, ses synergies, dans le secteur ICT ? Fedil ICT, task force de la fédération des industriels, entend apporter des réponses et des pistes exploitables à échéance raisonnable, pour donner un coup d’accélérateur. « On travaille sur un plan d’action », confirme Romain Lanners, secrétaire général de Fedil ICT. Et les entrepreneurs sont allés s’inspirer des bonnes pratiques, dans la Silicon Valley et à Seattle (fief de Microsoft). La mission voulait « comprendre la dynamique de cette Silicon Valley, que d’aucuns prétendent à bout de souffle, mais que l’on a sentie en ébullition permanente ». A. D.
du Sud, à Taiwan, mais aussi en Europe (Allemagne, France, Malte ou Pays-Bas), déboucher sur des contacts concrets dans le online gaming, le e-commerce, le paiement électronique ou les télécommunications. Dans son rapport 2012, le ministère note que « presqu’une dizaine de nouveaux projets se sont réalisés en 2012 » et cite « l’établissement de la société russe Alawar, de la coréenne Moyasoft, des canadiennes Kobo et Opentext, de l’américaine Barnes & Noble, de la britannique Play.com, de l’allemande Bigpoint ou encore l’extension de la présence des opérateurs comme Level3 et TeliaSonera. Des sociétés déjà établies, comme Nexon, Kabam et Innova, ont renforcé leur présence soit par une augmentation de leurs effectifs, soit par la mise en place d’une infrastructure technologique supplémentaire. » Et pour 2013 ? « Nous avons des projets dans le pipeline, de nouveaux prospects, mais aussi des
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actualité ÉCONOMIE & politique entreprises place financière
Les indicateurs-clés des entreprises issues des activités de commerce et de services liées aux TIC ainsi que leur part dans l’économie luxembourgeoise en 2010 Indicateur
Activités de commerce et de services liées aux TIC (1)
Économie totale
Part (en %) dans l’économie totale
Nombre d’entreprises
1.838
31.581 (2)
5,8
Nombre de personnes occupées
14.952
359.700 (3)
4,2
Chiffre d’affaires (en millions d’euros)
8.999
non disponible
non disponible
Valeur ajoutée au coût des facteurs (en millions d’euros)
2.632
35.761 (4)
7,4
Source : Statec (1) Statistiques structurelles sur les entreprises en 2010 (2) Démographie des entreprises en 2010, nombre d’entreprises actives par branche (à l’exception des activités agricoles) (3) Comptes nationaux annuels 2010, tableau E2309 Emploi total (ETO) par branche (NaceR2) (4) Comptes nationaux annuels 2010, tableau E2202 Compte I-II: Production et distribution du revenu de l’économie totale (prix courants), PIB au coût des facteurs
projets d’entreprises déjà établies au Luxembourg qui réaliseront des extensions de leurs activités », ajoute Étienne Schneider, ministre de l’Économie et du Commerce extérieur. « Il faut aussi comprendre que les missions de prospection économique ne sont souvent que la pointe de l’iceberg, observe ce dernier. Il y a aussi un travail de préparation voire de démarchage, pour détecter des entreprises qui ont des projets pour le marché européen. Cette prospection initiale est réalisée par nos bureaux LTIO (Luxembourg Trade and Investment Offices) en collaboration étroite avec les équipes en charge du secteur ICT au sein de mon ministère et du Service des médias et des communications. » Étienne Schneider revendique aussi l’effet boule de neige. « Nous misons toujours sur un mix entre PME et gros acteurs. Il est vrai qu’il est devenu plus difficile d’attirer encore d’autres gros acteurs, puisque beaucoup sont déjà établis au Luxembourg ! Mais nous les encourageons à étendre leur présence et leurs activités dans notre pays. En outre, ils sont les meilleurs ambassadeurs et n’hésitent pas, dans des séminaires par exemple, à expliquer pourquoi ils ont choisi le Luxembourg pour se développer. » Le Luxembourg diversifie le panier en misant sur toutes les pistes de l’ICT. « On se positionne aussi particulièrement bien pour tout ce qui a trait à la sécurité, poursuit le ministre Schneider. Nous vendons le Luxembourg comme secure hub — Juin 2013
Réputation
Risque d’effets pervers L’un ou l’autre exemple – Manwin en tête – a démontré qu’il pouvait y avoir des effets pervers. Le Luxembourg, sans se voiler la face, court un « risque de réputation », en se révélant terre d’implantation pour de grosses plateformes web spécialisées dans les « contenus pour adultes ». « Il faudra être particulièrement vigilant à ne pas démarcher activement des entreprises qui risquent de nuire à notre réputation, admet volontiers le ministre Schneider. En revanche, nous nous trouvons dans une économie de marché et nous ne pouvons pas interdire des activités qui ne sont pas contraires à la loi. » Le ministre se dit sûr que ses services « ne contacteront pas de manière proactive de telles entreprises. Les entreprises cibles de notre politique de prospection ne tombent pas sous ce champ. Nous sommes aussi très prudents dans le choix des prospects afin de ne pas risquer la violation de la législation sur la protection des données. De plus, nous travaillons, dans ces cas, étroitement avec la Commission nationale pour la protection des données. » A. D.
pour le cloud computing. La modification du Code de commerce n’est qu’un élément parmi d’autres, notamment l’accès à des datacenters certifiés Tier 4 (hautement sécurisés), la législation sur les PSF, les connexions redondantes en fibres des zones d’activités économiques et j’en passe. » Il y a donc bien un « package Luxembourg » et le gouvernement parie sur un pays référence en Europe, « où les entreprises peuvent optimiser les procédures à tous les niveaux : autorisations, permis de travail et de séjour, cadre réglementaire et fiscal, protection des données, etc. », dit encore Étienne Schneider. « Lors du débat du 16 mai à la Chambre des députés, j’ai fait des propositions pour la compétitivité, pour offrir des services que je qualifierais de ‘lean government for process and procedure optimisation’ aux entreprises et écouter les recommandations reçues. L’idéal serait de profiter d’un réseau où tous les acteurs (ministères, administrations, CSSF, CNPD, chambres professionnelles…) travaillent étroitement pour faire avancer rapidement l’implantation d’un nouveau projet, à tous les niveaux, et assister aussi les entreprises de manière proactive dans leur développement, une fois celles-ci établies au Luxembourg. Ainsi, nous pourrons créer une véritable image du Luxembourg vers l’extérieur dans le sens ‘more business, less bureaucracy’. » Car être online, c’est aussi être en ligne avec ses objectifs.
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Guy Castegnaro
« La paix sociale égratignée » L’avocat luxembourgeois, président de l’Eela (European Employment Lawyers Association), observe l’évolution du droit du travail en Europe et au Luxembourg. Selon lui, l’actuel projet de loi réformant le dialogue social risque fort de creuser un fossé plus grand entre les partenaires sociaux. Interview Jean-Michel Gaudron
M
aître Castegnaro, le contexte économique et social pour le moins délicat en Europe, actuellement, va-t-il influer sur le contenu de la conférence annuelle d’Eela, début juin, à Anvers ? (voir encadré) « Il est évident que le sujet sera au cœur de nos échanges. Il y a, du reste, une session qui va justement traiter de la façon dont les différents États membres gèrent la crise actuelle sur le plan du droit du travail. En quoi l’approche des pays est-elle différente en la matière, alors que l’on pourrait imaginer que l’objectif d’une amélioration de la situation est le même pour tous ? « Il y a clairement deux tendances qui se dégagent. D’un côté, on a les États qui réglementent encore davantage le droit du travail pour mieux protéger les salariés et éviter les licenciements. Ils préfèrent mettre en place des mesures de maintien dans l’emploi. C’est le cas, par exemple, du Luxembourg, mais aussi de la France, de la Belgique ou de l’Allemagne. D’un autre côté, on a les pays plutôt du Sud où c’est le contraire : le droit du travail est libéralisé, ce qui rend Guy Castegnaro la possibilité aux entreprises de se (Eela) restructurer, et donc de licencier plus facilement ou bien d’avoir recours de manière plus systématique à des contrats à durée déterminée (CDD) ou bien intérimaires, afin de flexibiliser davantage le travail.
« Plus la crise durera, plus le droit du travail bougera. »
Cela veut dire qu’il n’y a pas de vérité absolue en la matière ? « Non, et il suffit aussi de regarder au-delà des frontières de l’Europe pour s’en rendre compte. Regardez aux États-Unis, par exemple : le taux de chômage est beaucoup moins élevé qu’en Europe, mais les gens sont souvent obligés d’avoir plusieurs emplois, afin d’avoir un revenu décent. Et encore, avec deux ou trois emplois, ils n’arrivent pas toujours au même niveau de salaire qu’un seul emploi en Europe. Il n’y a donc pas vraiment, en Europe, de tendance à l’harmonisation en la matière ? « Dans certains domaines, en tous les cas, c’est totalement exclu, puisque cela ne figure pas dans le Traité de l’Union européenne. C’est le cas, par exemple, du droit du licenciement ou des retraites, où chaque État reste souverain. Ce qui n’est pas sans poser parfois de sérieux problèmes. Ainsi, un travailleur qui aura fait une partie de sa carrière en France et une autre partie au Luxembourg, et qui fait valoir ses droits à la retraite à 60 ans, ne touchera dans un premier temps que la partie de sa — Juin 2013
pension correspondant à sa carrière en France. Il devra attendre d’avoir 65 ans pour être également considéré comme retraité vis-à-vis du droit luxembourgeois… À côté de cela, il y a tout de même d’autres sujets pour lesquels des directives européennes existent, comme les conditions de travail, la durée du travail ou les questions de santé et de sécurité au travail. De même, les dispositions nationales en matière de congé parental, par exemple, trouvent leurs origines dans les directives européennes. Il existe tout de même des comités d’entreprises européens pour les grands groupes internationaux… « Oui, et sur le même principe, il y a actuellement des réflexions concernant des conventions collectives, qui seraient applicables dans toutes les entités d’une entreprise de dimension européenne et qui concerneraient l’ensemble des salariés. Ce serait alors le pays où se situe le siège social qui déterminerait le droit selon lequel ces conventions seraient mises en place. Le droit du travail est-il le seul à évoluer en fonction du contexte de crise ? « Par rapport à d’autres matières de droit, il est un de ceux qui ont tendance à beaucoup évoluer dans ce contexte. Au Luxembourg, par exemple, on note des interventions assez régulières et assez fortes du législateur, surtout dans les mesures de maintien dans l’emploi, ce qui doit permettre d’éviter des licenciements secs. C’est la même chose pour toutes les mesures mises en place en vue d’éviter le chômage des jeunes et des seniors. Par exemple, il y a des dispositifs tels que le contrat initiative emploi, établi avec l’Adem : il incite les entreprises à embaucher des jeunes avec, en contrepartie, des avantages au niveau des charges sociales. À l’issue de ces contrats, l’idée est de pouvoir permettre des embauches sur base de contrats classiques. On peut également citer la récente loi concernant la protection des travailleurs âgés. Là aussi, il y a eu un certain interventionnisme de l’État, pour justement mettre un peu d’ordre dans le marché du travail, suite notamment à la crise économique. C’est très intéressant. La crise est-elle alors le principal moteur de l’évolution du droit du travail ? « Historiquement, les temps de crise ont en tous les cas toujours été propices à ce genre d’évolutions dans le droit national. On l’a vu avec la sidérurgie : toutes les dispositions applicables en matière de préretraite datent de la crise de l’Arbed. On a toujours taillé sur mesure la législation, ce qui est plus facile à faire dans un pays de la grandeur du Luxembourg.
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Photo : Olivier Minaire (archives)
actualité ÉCONOMIE & politique entreprises place financière
Plus la crise durera, plus le droit bougera. Il existe, depuis 2009, plein de mesures provisoires qui, tous les ans ou tous les deux ans, sont encore prolongées. N’oublions pas non plus les instruments tels que la tripartite, elle aussi créée en période de crise. La mise en œuvre du plan d’action national en faveur de l’emploi, il y a quelques années, était une transposition des accords trouvés dans le cadre de la tripartite des partenaires sociaux. Les uns saluent l’existence du modèle social luxembourgeois. Les autres pourront toujours regretter que l’on contourne le pouvoir législatif puisque, dans le cas présent, ce sont les partenaires sociaux qui ont guidé la législation, et non pas les parlementaires élus par les citoyens. La réforme sur le dialogue social, actuellement en cours, s’inscrit-elle dans cette logique ? « Cette réforme est évidemment très importante, mais je me pose la question de savoir si c’était le bon moment pour la mettre en place, surtout à quelques mois de la tenue des élections sociales. Je pense qu’il y avait d’autres problèmes à régler auparavant. Mais le législateur en a décidé autrement. Tous ces changements réguliers dans la législation ne risquent-ils pas de créer un climat d’instabilité qui pour-
rait poser problème aux entreprises, surtout celles susceptibles de venir s’établir au Luxembourg, mais qui ne sauraient pas d’avance à quel régime elles seraient soumises ? « Jusqu’à présent, on n’avait pas vraiment touché à la substance même du droit. Ce sont surtout des mesures d’aides à l’emploi qui avaient été mises en place. Mais avec le projet de loi sur le dialogue social, oui, les entreprises peuvent en effet se demander si cela est avantageux ou non pour elles, qu’elles soient déjà établies au Luxembourg ou intéressées de le faire.
Guy Castegnaro (Eela) : « Au Luxembourg, par exemple, on note des interventions assez régulières et assez fortes du législateur. »
Quels sont les points les plus cruciaux de ce projet ? « Cette réforme se base sur une implication plus importante des représentants du personnel dans la vie des sociétés. Cette présence accrue des syndicats dans les sociétés ne plaît pas à tout le monde, et surtout pas à des entreprises venant de pays où la culture sociale et syndicale est différente. Sur ce point-là, il peut clairement y avoir un effet négatif. Mais cela reste sans doute marginal par rapport à d’autres sujets qui risquent de poser plus de problèmes, comme le principe de l’indexation que beaucoup d’entreprises étrangères n’aiment pas. Mais, là aussi, il y a des pour et des contre. Je pense que si nous Juin 2013 —
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actualité ÉCONOMIE & politique entreprises place financière
observons si peu de grèves dans le secteur privé au Luxembourg, c’est aussi en raison de cette indexation automatique des salaires. Sans cela, il y aurait certainement plus de gens à manifester dans les rues pour réclamer des adaptations et des hausses de salaire. Là, on touche directement au fondement même du modèle social luxembourgeois, qui privilégie de toute façon la concertation plutôt que le rapport de force… « Il est vrai qu’avant de déclencher une grève, les partenaires sociaux doivent saisir l’Office national de conciliation. En règle générale, les problèmes sont résolus avant, ce qui limite le recours à la grève. C’est pareil dans le cadre des conventions collectives : il y a le principe de trêve sociale qui interdit de faire grève tant que la convention est en vigueur. Et là, on revient alors à cette notion de stabilité évoquée précédemment, qui est forcément appréciée par les investisseurs étrangers. Cela va-t-il être remis en cause par l’actuel projet de loi portant réforme du dialogue social à l’intérieur des entreprises ? « L es deux parties semblent pour l’heure tellement éloignées sur leurs positions que l’on peut en effet s’interroger sur le devenir de la paix sociale au Luxembourg. On l’a vu dans certaines grandes entreprises où les conventions collectives ont été dénoncées par les employeurs. C’est prévu par la loi, mais aux yeux des syndicats, c’est évidemment inacceptable. Doucement, mais sûrement, le dialogue social et ce principe de la paix sociale qui l’accompagne ont quelques égratignures. Ça ne veut évidemment pas dire que cela sonne le glas du dialogue social, mais la situation est très délicate, et il y a beaucoup en jeu. Le Luxembourg se démarque-t-il beaucoup des autres pays en matière de droit du travail ? « Ici, le droit n’est pas aussi restrictif que cela. Par exemple, si un employeur perd un procès concernant un licenciement qui serait jugé abusif, les dégâts sont généralement limités et les indemnités qu’il aura à payer seront généralement inférieures à ce qui se passerait en Belgique ou en France. Notre droit du travail n’est pas excessif, au contraire. Beaucoup regrettent, en revanche, un certain manque de flexibilité dans le droit du travail luxembourgeois. Est-ce le cas ? « Il existe beaucoup d’instruments ou de moyens à disposition des entreprises qui permettent d’aller très loin dans la flexibilisation. Mais les entreprises ne les connaissent pas toujours. Il y a évidemment toujours des limites, et le principe de base du droit du travail au Luxembourg reste le contrat à durée indéterminée. Pour le Premier ministre, Jean-Claude Juncker, qui fut ministre du Travail, c’est un principe sacro-saint. Et tout ce qui n’est pas CDI est assimilé à de la précarité, de la pauvreté et source d’insécurité au niveau financier. — Juin 2013
« Notre droit du travail n’est pas excessif. »
Au Luxembourg, le CDD reste et restera Guy Castegnaro probablement longtemps (Eela) une exception. D’ailleurs, à chaque fois qu’un ministre a voulu mettre davantage de poids dans l’application des CDD, cela n’est pas passé. Du reste, quand on compare le Luxembourg avec les pays dans lesquels le recours aux CDD a été rendu plus systématique ou, du moins, facilité, on se rend compte qu’il y a très peu de différence dans le taux de chômage. Il n’est pas possible de prouver qu’une flexibilisation accrue du droit du travail entraîne automatiquement une baisse du chômage. Je pense que, pour lutter contre le chômage, il faut savoir à la fois prendre des mesures protectrices et éviter, dans le même temps, une trop grande rigidité ou une trop grande réglementation du droit du travail. Je pense qu’en la matière, nous ne sommes pas trop mal lotis au Luxembourg. »
EELA
Un think tank, pas un lobby Fondée en 1996, mais officiellement active depuis 1998, l’Eela (European Employment Lawyers Association) vit surtout au rythme de sa grande conférence annuelle, point de rencontre de centaines d’avocats spécialisés en droit du travail. Il y est question non pas de problématiques « nationales », mais bel et bien de sujets transnationaux. Au menu du rendez-vous 2013, à Anvers (du 6 au 8 juin), l’encouragement des actions positives envers les femmes dans les entreprises, mais aussi des sujets récurrents concernant, par exemple, les restructurations et les licenciements collectifs. Avec un orateur de marque : Michael Rubenstein, le grand spécialiste anglais des questions de droit, se penchera sur les derniers arrêts rendus par les juridictions européennes. « Il s’agit de lancer des discussions entre membres, sans volonté de faire pression sur qui que ce soit. Nous nous considérons comme un think tank et non pas comme un lobby », assure Guy Castegnaro. L’avocat luxembourgeois, membre fondateur de l’association, en est, depuis 2012, président, après avoir été vice-président les deux années précédentes. Eela, compte plus de 1.300 membres au sein de l’Union européenne et des pays de l’Espace économique européen, dont 24 pour le seul Luxembourg : Sabrina Alvaro, Cindy Arces et Marielle Stevenot (MNKS) ; Nadège Arcanger, Guy Castegnaro, Ariane Claverie, Céline Defay et Christophe Domingos (Castegnaro) ; Nadine Bogelmann, Paulo Lopes Da Silva et Michel Molitor (Molitor Avocats à la Cour) ; Isabelle Comhaire et Albert Moro (Clifford Chance) ; Mario di Stefano (DSM Di Stefano Sedlo Moyse Avocats) ; Annie Elfassi (Loyens & Loeff) ; Pierre Elvinger, Léon Gloden et Caroline Lootvoet (Elvinger, Hoss & Prussen) ; Anne-Laure Jabin (Wildgen, Partners in Law) ; Christian Jungers (Kleyr Grasso Associés) ; André Marc (Allen & Overy) ; Anne Morel (Bonn Steichen & Partners), Anne-Sophie Ott (Arendt & Medernach) et Georges Wirtz (Étude Georges Wirtz). J.-M. G.
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COVERSTORY
Question d’image Textes France Clarinval, Alain Ducat, Thierry Raizer, Pierre Sorlut
— Juin 2013
COVERSTORY
Comment le Luxembourg se voit-il ? Comment voit-on le Luxembourg ? Le jour où il y aura adéquation de réponses à ces deux questions, le travail d’image du pays sera couronné d’un total succès. On en est encore loin et ce n’est pas tout à fait étonnant. Difficile de se débarrasser des clichés et des étiquettes ! Mais il faut regarder de près au travail qui est mené. Le Grand-Duché est d’abord passé du stade de l’image brouillée (voire mauvaise), à celui de la panne d’image… Il entre désormais dans celui de la quête d’image. Il y a un frémissement. Une coordination qui tente de s’installer. Une coordination bienvenue, tant il y a d’acteurs. D’une manière ou d’une autre, sciemment ou non, ils véhiculent des éléments qui, assemblés tels des pixels plus ou moins grossis, forment l’image globale du pays. Ces acteurs sont publics (ils ont pour mission de promouvoir les atouts touristiques du pays, les charmes de sa place financière ou l’efficacité de son accueil technologique, par exemple). Ils sont aussi privés. Et parmi ces derniers, il y a les acteurs luxembourgeois et les acteurs internationaux implantés dans le pays. Dans cette galaxie de « communicants », on ne trouvera sans doute jamais complètement le même alignement de planètes, puisque leurs intérêts ne sont pas tous convergents. Au niveau des acteurs publics, chargés de « vendre » le pays, cette coordination est possible et, surtout, souhaitable. C’est un chantier en cours. Si on veut que, un jour, l’image dont le Luxembourg souhaite se doter ressemble à l’image que le monde extérieur reçoit, le prix à payer est celui de l’identité. Il faut la définir, la (re)dessiner, la préciser. Et être cohérent avec elle. Car la plus grande agence du monde ne pourra que répercuter les messages qu’on lui demande de mettre en valeur. Et, quelle que soit l’audace éventuelle des créatifs chargés de façonner cette image, la validation finale du produit de communication reviendra toujours au client qui veut communiquer. L’image se construit donc à la base. Ici. La question est de savoir qui s’y attèle, dans quelles conditions, et pour dire quoi. Après, la projection fera son œuvre. Et la perception suivra.
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COVERSTORY
Image à l’étranger
Fin du secret bancaire. Quid du Luxembourg bashing ? Les médias internationaux n’ont jamais autant considéré le Grand-Duché comme un paradis fiscal que depuis le déclenchement de la crise financière. Sur place, on rejette évidemment fermement l’appellation et on espère que la fin du secret bancaire aidera à tourner la page. texte Pierre sorlut
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ui mieux que la presse internationale permet de refléter l’image du Grand-Duché à l’étranger ? Rien, très probablement. Et les récents développements liés à la crise ont donné la mesure de la propension des médias à taper sur le Luxembourg dès que l’occasion se présente. À tort ou à raison. Les exemples de traitement à l’emporte-pièce ont, tout récemment, été monnaie courante. Comme l’indique Paul Lesch, historien des médias, « ces dernières années, le Luxembourg a subi des attaques médiatiques d’une agressivité jamais égalée ». Pour ne citer que la couverture médiatique de l’Écofin du 14 mai et du Conseil européen du 22, il apparaît que les observateurs étrangers s’émeuvent de l’opposition du gouvernement luxembourgeois au vote immédiat du nouveau texte de la directive sur la fiscalité de l’épargne élargissant les domaines c onc erné s par l’échange automat ique d’informations. Cet étonnement tiendrait au fait que le Luxembourg avait annoncé le 10 avril qu’il introduirait, à partir du 1er janvier 2015, ce même échange automatique d’informations, mais seulement dans le cadre de la forme actuelle de cette même directive, et donc sur les seuls revenus de l’épargne des personnes physiques. Ainsi les engagements du ministre des Finances, Luc Frieden, devant les membres du G20 ou devant le secrétaire général de l’OCDE, en vue d’une généralisation à terme de l’échange automatique d’informations entre administrations fiscales, ont été balayés d’un revers de la main par la presse internationale pour reprocher au Luxembourg
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d’avoir fait des effets de manche et finalement de revenir à une situation de blocage. Ce que rejette fermement le Premier ministre, JeanClaude Juncker. Sans vouloir balancer. L’Autriche, qui a moins avancé que le Grand-Duché en la matière et qui s’oppose exactement au même titre à la nouvelle mouture de la directive, s’en sort quasiment indemne. Tout juste est-elle évoquée… et quand elle l’est, on passe volontiers l’éponge, car avec des élections à l’automne, il serait délicat pour le gouvernement de dire adieu au secret bancaire autrichien auquel, dit-on, les gens sont très attachés. Comme si les questions de politique intérieure ne se posaient pas au Luxembourg… mais passons. Car il faut admettre que le pays a un lourd passif dont il doit aujourd’hui payer les intérêts. Déjà en 2002, le rapport Peillon-Montebourg, deux députés français devenus ministres aujourd’hui, soulignait que « le Grand-Duché de Luxembourg figurait au rang des paradis fiscaux », dont la liste de 42 pays avait été établie en mai 2000 par le Forum de stabilité financière (FSF). Jouissant de la publicité offerte par le journaliste Denis Robert dans le cadre de la première affaire Clearstream, il y était même écrit que « plus encore qu’un paradis fiscal, le Grand-Duché se présentait comme un paradis financier au carrefour géographique de l’Europe ». Mais les choses se sont tassées… jusqu’à la crise financière. Celle-ci a poussé les gouvernements européens à reconsidérer les centres financiers qu’ils avaient laissés se développer sur le Vieux Continent. Jusqu’alors, tous ou presque partageaient la conviction – que seul le gouvernement
Différences de perception
À l’emportepièce
Syndrome du petit État martyrisé ou réelle volonté des journalistes de se payer le Luxembourg à peu de frais ? Au cours du mois de mars, l’hebdomadaire allemand die Zeit avait considéré le Grand-Duché comme une menace pour la stabilité de la zone euro du seul fait de l'hypertrophie de son secteur financier. En début d’année, le d’habitude très respecté journaliste français Jean Quatremer, correspondant à Bruxelles pour le quotidien français Libération, titrait un article sur un cas de harcèlement moral non signalé à la Cour des comptes européenne « Au Luxembourg, on ne vous entend pas crier »... faisant alors se demander si les choses auraient été bien différentes si l’institution avait été basée dans un autre État membre. Difficile de dire, parfois, si les traitements médiatiques font preuve de l’objectivité qui s’impose ou si depuis le Grand-Duché, on ne se sent pas un peu trop facilement persécuté. P. S.
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« J’ai utilisé des films de propagande payés par le gouvernement luxembourgeois dans lesquels on voit des hommes d’affaires se passer une valise. Là on ne peut pas reprocher à un journaliste français mal intentionné ces images. Ce sont les clichés que les Luxembourgeois eux-mêmes véhiculent. Ils jouent vraiment là-dessus.» Édouard Perrin, journaliste pour France 2.
luxembourgeois défend aujourd’hui – selon laquelle l’Union européenne avait besoin d’un État capable d’attirer des capitaux en Europe (continentale) pour qu’ils y soient potentiellement réinvestis sans trop de frottement fiscal. Mais à partir de 2008, il fallait rapatrier les capitaux évadés pour remplir des caisses publiques sonnant désespérément creux. Il faut dire que le Luxembourg avait également largement profité de la liberté des mouvements de capitaux pour accueillir les économies non déclarées du « dentiste belge ». Alors s’il fallait choisir un traitement médiatique du sujet de l’évasion fiscale, ce reportage réalisé par France 2 en 2008 – dans lequel le Luxembourg est comparé à un vulgaire blanchisseur d’argent sale – figurerait en tête de liste. Invité à s’exprimer après sa diffusion, Jean-Claude Juncker y réagissait avec une virulence qui lui est peu familière, au moins en public. « Je récuse la façon caricaturale dont vous présentez, avec la condescendance bien franco-française, la réalité luxembourgeoise. Votre reportage est tout simplement ridicule. Je ne me sens pas accusé par un documentaire superficiel d’un journalisme primaire qui ne fait pas honneur à votre chaîne. La France n’est pas plus exemplaire en matière de moralité financière que le Luxembourg », avait-il rétorqué, non sans créer de dommages à la chaîne. Plus récemment, le documentaire Cash Investigation diffusé sur France 2 (encore) en 2012 a lui considérablement nui à l’image du Luxembourg. Il ne concernait cette fois plus la fraude, mais l’optimisation fiscale, un terme pudique visant à désigner la manière dont les groupes internationaux parviennent à choisir la voie la moins imposée… au
moyen de structurations parfois très complexes et / ou artificielles. Pour mieux aider à comprendre l’angle et le pays choisis, son réalisateur, Édouard Perrin, explique sa genèse : « On part de la thématique des paradis fiscaux, largement reprise durant la campagne électorale française, et de l’utilisation des juridictions à palmiers par les multinationales. Je n’ai pas de choix géographique prédéfini, mais en rétrécissant le spectre d’enquête, je me rends compte qu’un nombre incalculable d’IDE (les investissements directs à l’étranger sont une donnée statistique permettant de mesurer les prises de participation significatives des sociétés dans des filiales étrangères, ndlr) passe par le Luxembourg. Que s’y passe-t-il donc ? Il y a un ensemble d’intérêts. Il s’agit d’un État fondateur de l’UE. La Cour de justice de l’Union européenne y est basée. Cela pose beaucoup de questions sur un seul endroit. On sait évidemment tout ce qui s’y est passé avant avec la mission Peillon-Montebourg en 2001 ou encore l’affaire Karachi (scandale lié à un système occulte de vente d’armes effectuée via le GrandDuché par le gouvernement français et qui aurait selon certaines sources servi au financement de partis politiques, ndlr) dont un maillon important, la société Heine, était domicilié au Luxembourg… mais je ne me suis pas dit, je vais me payer le Luxembourg. » Pour l’occasion, Élise Lucet, journaliste et présentatrice de l’émission, avait même sollicité l’avis du ministre des Finances luxembourgeois sur la perception que l’on peut avoir du Grand-Duché. « Vous désapprouvez complètement le terme paradis fiscal ? – Tout à fait. C’est une insulte à mon pays » , avait-il répondu. Le traitement a en tout cas convaincu. Honoré du prix Louise Weiss 2012 du journalisme européen,
Cash Investigation
Deuxième coup de lame
Suite au succès de sa première virée luxembourgeoise, l’équipe de Cash Investigation (France 2) remet ça. L’émission n’est pas encore bouclée, mais on sait déjà qu’elle concernera la planification fiscale agressive des groupes internationaux via le GrandDuché. Elle devrait être diffusée dans les prochaines semaines. Élise Lucet et sa troupe ont profité de la conférence de presse du Premier ministre luxembourgeois au sortir du sommet européen du 22 mai pour lui poser quelques questions. Sur la photo ci-dessous, la journaliste surveillée de près par Guy Schuller (directeur du SIP) et Carole Ensch (conseillère à la Représentation permanente luxembourgeoise à Bruxelles). P. S.
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“Most people are not quite sure where Luxembourg is or what it looks like. This gives the small, hilly country and its capital an inestimable advantage: surprise.”
Les hommes politiques luxembourgeois semblent privilégier les chaînes ou fréquences allemandes pour s’exprimer. Au ministère d’État, on explique simplement cet état de fait par un nombre plus élevé de sollicitations venant d’outre-Moselle. Le 12 mai, Jean-Claude Juncker participait à l’émission philosophique Precht de la ZDF pour s’exprimer sur le sujet « Wer ist schuld an den Schulden? » (ou « qui est responsable de la dette ? »).
The New York Times, 11/06/1995.* mention décryptage, il a également été exploité par la BBC anglaise. Et les firmes concernées par le reportage – comme le géant britannique du médicament GlaxoSmithKline – continuent de se justifier. D’autres, comme Starbucks, Amazon ou encore Apple, ont même été prises dans la tourmente de la lutte contre l’évasion fiscale et ont été invitées par les parlements nationaux à s’expliquer. Pas étonnant, donc, que l’équipe remette ça (voir encadré page 41). En Union européenne, le Luxembourg est donc de plus en plus stigmatisé… alors que d’autres comme les Pays-Bas ou l’Irlande, également présents sur le terrain de l’optimisation fiscale, passent entre les gouttes. Dans une récente contribution au mensuel luxembourgeois Forum, Michel Heintz, conseiller politique de l’eurodéputée Astrid Lulling, constatait ce changement de perception : « Depuis le déclenchement de la crise en 2007, le Luxembourg est passé du stade très enviable d’élève modèle à celui de souffre-douleur occasionnel. Ses qualités d’hier sont perçues aujourd’hui comme autant de défauts. Son habileté passe pour de l’égoïsme, son pragmatisme pour de l’opportunisme et son engagement pro-européen pour un paravent trop commode qui cache des intérêts très particuliers. » La boîte de Pandore est dorénavant ouverte et « on attaque souvent le Luxembourg sans vraiment le connaître », regrette Paul Lesch qui suit depuis longtemps la couverture médiatique du Grand-Duché (il a d’ailleurs relevé les citations en marge du texte). Les choses bougent et le Luxembourg a annoncé vouloir se conformer aux impératifs de transparence en matière d’informations financières. Ce n’est cependant pas nouveau. Déjà, lors de son intervention sur France 2 en 2008, le Premier ministre luxembourgeois avait répondu au journaliste David Pujadas que le Luxembourg réfléchissait à un éventuel abandon du secret bancaire. « Nous sommes en discussion à ce sujet, sur
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l’échange d’informations, sur les vertus du précompte mobilier, des prélèvements à la source… nous ne sommes pas obligés, mais tout à fait ouverts pour discuter des vertus du secret bancaire ou de tout autre système de compensation transfrontalière. Je ne suis cependant pas prêt à me mettre volontairement sur un banc d’accusé », avait-il conclu. Or, depuis, la crise s’est enracinée, les déficits publics se sont creusés et le Luxembourg n’a pas réellement bougé. La seule amélioration, aux yeux des observateurs internationaux, est prévue pour 2015. On commence ainsi à se méfier. Le Luxembourg martyrisé, le Luxembourg brisé, mais le Luxembourg libéré ? On aurait pu le croire dans les rangs du gouvernement après « l’annonce du 10 avril » de l’introduction de l’échange automatique d’informations bancaires. Le quotidien économique français, Les Echos, s’attardait, dès le 22, sur les axes de diversification économique du Grand-Duché et plus particulièrement sur l’abondance d’opérateurs de paiement mobile. Pour ce qui concerne le secret bancaire, l’index était alors pointé vers l’Autriche… où se déplaçaient – ironie du sort – le Grand-Duc et des représentants du gouvernement. Mais la lune de miel avec la presse étrangère a été de courte durée. Au conseil Écofin des 13 et 14 mai, le Luxembourg (et l’Autriche) refusait d’élargir le domaine d’application de l’échange automatique d’informations dans le cadre de la directive sur la fiscalité de l’épargne avant que les autres places financières internationales ne se mettent, elles aussi, à ce système de coopération entre administrations fiscales. Au conseil européen du 22 mai, les caméras étaient à nouveau braquées sur le représentant luxembourgeois, cette fois le Premier ministre. Elles le seront jusqu’à ce que le Luxembourg cède sur ce point. Normalement avant la fin de l’année. Il restera ensuite 18 mois pour faire oublier l’image de paradis fiscal et passer pour le plus vertueux des États de l’UE.
“Survive the first day and you will enjoy,and regret, your last.” Maynard Owen Williams, National Geographic, 1924.
« Cette monarchie benoîtement familiale est à plus d’un titre une république à peu près irréprochable. »
Le Monde, 02/02/1985.
*Les citations sont extraites d’un travail d’archivage réalisé par Paul Lesch.
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Le gouvernement face caméra Face aux attaques, les autorités politiques ne restent ni insensibles ni inactives. Au-delà du travail quotidien, un plan d’action se met en place.
“The average Luxembourger’s favourite passtime — making money.” The Guardian, 19/04/1989.
“One catch phrase compares Luxembourg to a Gruyère cheese – lots of holes for the clients, lots of cheese for the bankers.” The New York Times, 21/05/1989.
« Cosmopolitisme bon enfant, une Babel bon enfant. »
Le Monde, 19/04/1989.
texte Pierre sorlut
Selon un avis assez largement partagé localement, le prisme médiatique étranger déforme l’image du Grand-Duché. Et ce n’est pas bon pour les affaires. Les VRP de la finance ou d’autres secteurs font souvent face à cette vision péjorative du Luxembourg. Ils regrettent qu’une société craigne de s’y installer sous prétexte que clients, prospects ou même administration fiscale nationale pourraient lui reprocher de vouloir éviter l’impôt. En revanche, ils applaudissent quand la levée du secret bancaire est annoncée. Celle-ci leur permettra, disent-ils, d’adopter une stratégie plus offensive en matière de communication. À ce titre, le gouvernement tente de prendre les devants. Après tout, la meilleure défense n’est-elle pas l’attaque ? Le 29 février 2012, une conférence organisée par un groupe de réflexion interministériel – donc gouvernemental – avait permis de lancer le débat et de sonder acteurs privés et publics sur un éventuel besoin de se doter d’un plan d’action en matière d’image de marque. Commandée pour l’occasion, une enquête réalisée auprès de personnes ayant travaillé au ou via le Luxembourg faisait valoir que 82 % de l’échantillon jugeaient que le pays pâtissait d’une image déficitaire. Et 31 % d’entre eux associaient le Luxembourg à un paradis fiscal et au secret bancaire. Ces dernières années, les autorités politiques ont mesuré l’importance du message diffusé via la presse et ont travaillé sur le sujet en conséquence. Le conseiller communication du ministère d’État, Ady Richard, indique ainsi que le gouvernement n’a pas « de stratégie de communication fixe et statique, mais plutôt une stratégie ouverte et évolutive afin de mettre en phase réalités politiques et sociales avec la perception médiatique ». L’intéressé voit davantage la communication comme un travail quotidien sur le terrain pour progressivement arriver à cette « mise en phase ». Il faut avouer que Jean-Claude Juncker se débrouille très bien devant les médias étrangers, aussi hostiles soient-ils. « Nous luttons en permanence, politiquement, contre l’assimilation du Luxembourg à un paradis fiscal ou encore contre sa simple réduction à une place financière », indique M. Richard. Tous les niveaux du gouvernement et de l’administration sont impliqués. Et la perspective de la présidence du Conseil de l’Union européenne au deuxième semestre 2015 amène à « tout remettre en question » au préalable. Le Grand-Duché sera alors en principe blanchi de son assimilation à un paradis fiscal puisqu’au 1er janvier de l’année en question, l’échange automatique d’informations bancaires aura été – au moins partiellement – introduit. Et à la question de savoir si Jean-Claude Juncker surfe sur la vague de la transparence financière, le conseiller en communication du ministère d’État répond que « le Premier ministre a plutôt intégré cette vague ». Depuis le déclenchement de la crise financière, le chef du gouvernement aurait, selon ses dires, assimilé ce changement de paradigme. Maintenant que le Grand-Duché est, dans les faits, sur la voie de la transparence, il doit également veiller à le devenir dans les têtes. Ainsi, depuis 2012, le SIP (Service information et presse du gouvernement) travaille-t-il à l’image de marque du pays. Les débats, nous l’avons vu, ont été ouverts l’année dernière. L’heure est bientôt à l’action. Une cellule de coordination générale, permanente, va bientôt être créée. Elle veillera à ce que les actions des acteurs publics et privés en termes de communication soient en ligne avec la stratégie gouvernementale. Renseignements ont été ou sont en train d’être collectés auprès d’agences opérant dans le nation branding, en Finlande, en Islande et en Suisse. Selon le rapport annuel du SIP, d’ailleurs, la Confédération helvétique et le Luxembourg « ont beaucoup de choses en commun, car ils doivent tous deux faire face à des stéréotypes qui sont difficiles à redresser ». Reste à déterminer si la Suisse ne jouit pas de qualités que le Grand-Duché ne saurait arborer. L’avenir dira en tout cas qui de l’un ou de l’autre sortira le plus à son avantage de l’ère du secret bancaire.
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Coordination
Une galaxie, des satellites
Appareil étatique : sa mission est de promouvoir l’image du Luxembourg.
La constellation des acteurs impliqués dans la promotion du pays à l’échelle internationale illustre combien d’énergie est dépensée, pour atteindre des publics parfois similaires. Texte Thierry Raizer
e reproche ne pourra pas être fait aux acteurs luxembourgeois, ni à à ceux, étrangers, établis dans le pays, de ne pas communiquer. Mais l’une des raisons d’échec en matière de nation branding d’un pays est la multiplication des acteurs, sans réelle coordination. C'est globalement le cas. Force est de constater qu’une certaine fédération, présentée comme telle en tout cas, est affichée depuis 2007 dans certains secteurs. Lors de la création de Luxembourg for Business (LFB), un Comité consultatif pour la promotion du Luxembourg (CCPL), sorte de comité « nation branding » avant l’heure, avait été imaginé pour conseiller LFB sur ses actions de promotion. Créée la même année, Luxembourg for Finance (LFF) fera l’objet, dans les prochains mois, d’un « repositionnement international », selon les vœux du ministre des Finances et président de LFF, Luc Frieden. Cela passera par une meilleure coordination au sein de l'appareil étatique. L’arrivée de Nicolas Mackel, consul général du Luxembourg à Shanghaï, en juillet prochain en tant que nouveau CEO, est le reflet de cette nouvelle démarche. Au-delà de ces exemples, deux éléments restent, plus que jamais, prépondérants pour réussir un nation branding : l’implication forte des parties prenantes et le leadership assumé d’une autorité nationale. « Le travail autour du nation branding peut être mené par un collectif, mais cette personne représentant l’autorité doit donner l’impulsion et indiquer la direction générale », déclare Boz Temple-Morris, consultant britannique et spécialiste international de la communication. Symboliquement, la personne du Grand-Duc pourrait représenter cette « m arque nationale » , le Grand-Duc héritier jouant d’ailleurs son rôle d’ambassadeur lors de missions économiques. En politique, Jean-Claude Juncker est, de facto, le vecteur d'image du pays au gré des événements. Mais une gestion, façon campagne de communication, de la visibilité du pays à l’étranger fait encore défaut. « Il faut une nouvelle gouvernance du branding, mais le secteur privé doit aussi donner son avis et prendre ses responsabilités en la matière », note un observateur et acteur de la vie économique amené à promouvoir le pays lors de missions régulières à l’étranger. Avec LFB et LFF, ainsi que les nombreux acteurs locaux (dont la Chambre de Commerce) qui partent à la rencontre d’investisseurs potentiels lors de missions économiques, c’est autant de « VRP » de haut vol qui proposent une image du pays, souvent similaire, mais pas forcément coordonnée. Or, tant que ces différents acteurs n’agiront pas davantage de concert, il sera difficile de mettre en place une réelle partition du nation branding.
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Bofferding UCVL Secteur hôtelier
Guardian
Voyages Emile Weber (Schengen Travel)
Luxair Goodyear
ArcelorMittal
Husky Kneip
DuPont
Genii Business Exchange
Leurs rôle et mission sont indissociables de la représentation du pays. — Juin 2013
EuroDNS
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Une liste représentative, mais non exhaustive, des influences (public et privé) La galaxie des porte-drapeaux du pays est composée de nombreux satellites qui la rendent polycentrique, mue par des intérêts variables. En son noyau, on retrouve l’appareil étatique de facto lié à cette promotion. Dans le même temps, des sociétés étrangères, mais basées au Luxembourg, contribuent aussi à faire rayonner l’image du pays, à leur façon. Quelques exemples d’étoiles et autres astres, sans prétention d'exhaustivité.
Acteurs locaux qui représentent le pays via leurs activités économiques, académiques ou de recherche.
Chambres de commerce internationales (Amcham, BCC, CCIL...)
Écoles internationales
Fonds national de la recherche
CFL
Film Fund
Alfi
Ambassades étrangères
Luxinnovation Les centres de recherche publics
ABBL
Institutions européennes Université du Luxembourg
Banques
Syndicats d’initiatives locaux
Pavillons officiels (Shanghai, Venise...)
d’stater muséeën
Cour grand-ducale Luxembourg trade and investment offices Ministère des Finances
Clusters économiques
Service information et presse
ONT
Luxembourg Congrès
Commission des Vins & Crémants Luxembourg
CCRN Abbaye de Neumünster
Festivals (musique, cinéma...)
Théâtre National du Luxembourg
Fedil CLC
Lotus F1 Team Female Entrepreneurship Ambassadors Luxembourg
iTunes Productions théâtrales et cinématographiques
Grand Théâtre de Luxembourg Trifolion Echternach
Skype SES
d'Coque
Ministère des Affaires étrangères
Big Four
RTL Group
Rockhal
Luxembourg for Business
Service des médias et des communications
Ministère d’État
Cabinets d’avocats
eBay
Philharmonie
Luxexpo
Sportifs et équipes sportives de haut niveau
Médias Music: LX
Ministère du Tourisme
Luxembourg for Finance
Amazon
PayPal
Groupe nation branding
Ambassades et représentations du Luxembourg à l’étranger
Ministère de l’Économie et du Commerce extérieur COSL
Récompenses et prix internationaux (architecture, design...)
LCTO
The Family of Man Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain
lux-Airport
Ville de Luxembourg
Mudam
Chambre de commerce
Chambre des métiers
Participations luxembourgeoises privées et publiques aux foires et salons internationaux Clearstream
Organismes et sociétés étrangers présents au Luxembourg qui apportent une image positive et parfois négative au pays. Juin 2013 —
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Un plumage, mais pas de message
Redorer son blason C'est quoi le Luxembourg ? Comment vendre à l'étranger un pays dont l'identité même n'est pas bien définie ? Les nombreuses institutions concernées à tous les niveaux oscillent entre craintes et satisfecit. Tantôt, on se gargarise de constats élogieux (ville la plus sûre du monde, qualité de vie…), tantôt on s’affole et parle de recadrer l'image. Entre les deux, le Luxembourg éprouve toujours des difficultés à déterminer quelle image donner et à travers quels canaux. Texte France Clarinval
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C’est la moyenne d’âge des nouveaux visiteurs, soit 10 ans de moins que la moyenne de tous les visiteurs.
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our la première fois, toutes les personnes concernées par la promotion du Luxembourg à l’étranger se mettaient d’accord pour travailler ensemble avec une signature commune, une même identité visuelle indépendamment des spécificités de chacun » , se rappelle Pierre Barthelmé, conseiller de gouvernement au ministère des Classes moyennes et du Tourisme. C’est en effet en 2009 que le groupe de travail interinstitutionnel Nation branding a été mis en place, rassemblant pour la première fois des partenaires aussi différents que les ministères des Affaires étrangères, du Tourisme, de la Culture, de l’Économie, des agences comme Luxembourg for Finance ou Luxembourg for Business et le Service Information et Presse. En janvier 2010 sortait la première salve de films promotionnels Is it true what they say about Luxembourg ? Avec un montage et une musique rythmés façon clip vidéo, des images techniquement bien faites, ces films jouent du décalage de perception des stéréotypes du pays pour renforcer ses points forts, supposés méconnus : du business et de la culture, de l’histoire et du contemporain, de la nature et de l’architecture, des étudiants et des banquiers, des restaurants et des vins… le tout au cœur de l’Europe. Beaucoup d’efforts pour peu de résultat ? C’est ce que l’on est tenté de penser en entendant le constat du professeur Julia de Bres, linguiste (et anglophone) à l’Université du Luxembourg, qui souligne encore l’usage abusif de la majuscule, comme si c’était de l’allemand : « La première chose que je remarque sur cette campagne, c’est l’usage d’un anglais disons luxembourgeois, avec des tournures, certes justes, mais qu’un anglophone n’utiliserait pas, surtout dans la publicité. La langue n’est pas très créative et reste dans la description. » Spécialiste du multilinguisme et ayant analysé l’emploi de différentes langues dans les campagnes publicitaires au Luxembourg, Julia de Bres souligne aussi « la dichotomie permanente entre l’ancien et le
nouveau, la tradition et le business, les symboles nationaux (lion, Gëlle Fra, monarchie…) et l’image internationale (drapeaux au Kirchberg, aéroport, langue anglaise…). Ce sont des messages incompatibles et contradictoires, mais qui correspondent cependant à l’image brouillée que les étrangers, notamment les frontaliers que j’ai interviewés, ont du Luxembourg. » Le professeur s’étonne encore de cette interrogation « Is it true… ? » ou de l’usage du mot « inattendu » (ou « unexpected » en version anglaise) dans la récente campagne de l’ONT (Office national du tourisme) : « C’est comme si on s’excusait par avance en disant : ‘vous verrez, ce n’est pas si mal que ça’. »
« On ne se définit pas par ce que l’on veut communiquer, mais pour ce que l’on fait et ce que l’on est réellement sur le terrain. » Pierre Barthelmé (ministère des Classes moyennes et du Tourisme)
Un des écueils de ces campagnes tient au nombre impressionnant de parties prenantes à vouloir (à devoir ?) en bénéficier, ayant pourtant des cibles très variées (du touriste chinois à l’investisseur arabe, du producteur de cinéma français au couple de retraités allemands…), et aux intérêts parfois contradictoires. Or, le Luxembourg ne peut pas être tout à la fois. C’est une des raisons pour
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lesquelles la deuxième vague de films promotionnels est signée Luxembourg for Business (toujours « en concertation étroite avec le groupe de réflexion Nation Branding », nous dit le communiqué de presse) et plus clairement orientée vers cette cible. L’objectif principal de cette campagne internationale consiste à promouvoir l’image de marque du Luxembourg et de son économie à travers la qualité de vie. Trois spots télévisés de 20 secondes sont prévus, dont le premier a été présenté en avril dernier. Les premières diffusions ont lieu sur des chaînes internationales (dans 59 pays, via Eurosport). Progressivement, ces spots accompagneront les missions économiques menées dans le monde entier et devraient d’ailleurs être traduits notamment en russe ou en turc. Souvent forcé de communiquer a posteriori aux attaques, notamment sur le terrain des paradis fiscaux, le Luxembourg cherche ici à montrer « une autre image » du pays. « En effet, la perception du Luxembourg à l’étranger se heurte trop souvent à des préjugés et autres idées reçues, voire à une méconnaissance générale des atouts du pays », expliquait-on lors de la présentation du film au ministère de l’Économie. Aussi, l’authenticité et la qualité du cadre de vie, l’offre culturelle et l’ouverture aux besoins des investisseurs sont au cœur du scénario qui met en scène une tablée dans un restaurant où les convives
viennent autant pour se régaler que pour signer un contrat. Si on peut saluer la dimension proactive de cette communication, on pourra cependant émettre quelque doute quant à sa singularité. « Je ne vois pas bien ce que l’on va pouvoir tirer de ce film. Le message que l’on reçoit, c’est que l’on peut faire des business lunches à Luxembourg… Quelle est la singularité de la Place ? Pourquoi venir ici plutôt qu’ailleurs ? Rien de tel dans le spot », analyse Julia de Bres avec un brin d’ironie. Elle pointe aussi les quelques images de la fin qui rejouent les symboles nationaux « t rop courts pour être lisibles par des personnes qui ne les connaissent pas ».
La Gëlle Fra, image d'Épinal et de Luxembourg ! Elle fait partie des classiques de l'iconographie du pays.
Les touristes recommandent Si Luxembourg for Business a mis en place une nouvelle communication, l’ONT n’est pas en reste et entend donner une impulsion nouvelle aux annonces et aux messages envoyés à l’étranger, dans la presse spécialisée notamment. Le réveil date aussi de 2010 avec l’audit commandé à Ernst & Young mettant en évidence le manque de stratégie à long terme ainsi que l’éparpillement des moyens et des messages. La nouvelle directrice, Anne Hoffmann, a pris la mesure de l’enjeu et a décidé de cibler des marchés spécifiques en termes géographiques et sociologiques. Pour cela, « c’est par l’analyse de notre clientèle et ses attentes que nous
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Pratiquement tout le monde s'accorde sur un fait : il faut susciter l'envie de découvrir un pays au-delà des clichés.
avons commencé » , explique-t-elle. Une vaste enquête auprès de 3.000 touristes a ainsi été menée. Elle dévoile notamment que 34 % des visiteurs passant la nuit et 33 % des visiteurs à la journée viennent pour la première fois au Luxembourg. « Cela nous montre qu’il y a une belle progression possible. » Autre motif de satisfaction : « La moyenne d’âge des nouveaux visiteurs se situe à 41 ans, soit 10 ans de moins que la moyenne de tous les visiteurs », signe évident de dynamisme. Désirant « s usciter l’envie de découvrir un pays au-delà des clichés » , la campagne publicitaire réalisée par Concept Factory, martèle le message « Découvrez le Luxembourg inattendu » . L’ONT a abandonné les photomontages douteux (ballons et grappes de raisin, VTT et grande roue, forteresse et Kirchberg…) pour proposer « des visuels forts, des images authentiques de lieux emblématiques ». « On est encore une fois dans cette dichotomie ancien / moderne, national / international, nature / culture », souligne la linguiste Julia de Bres. Outre ces affiches et annonces publicitaires, les moyens de promotion classiques restent d’actualité (foires touristiques, annonces, brochures, etc.). L’ONT a en outre développé son marketing sur internet (optimisation vers les moteurs de recherche, achats de mots-clés…) pour valoriser son site
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visitluxembourg.com qui a été complètement remanié et est notamment disponible en chinois. Enfin, c’est sur les touristes eux-mêmes que le Luxembourg doit pouvoir compter. « Rien de tel qu’un proche qui vous conseille une destination » , constate Anne Hoffmann. « Notre enquête montre que 61 % des visiteurs qui passent la nuit recommanderaient ‘très certainement’ le Luxembourg comme destination », se réjouit-elle. Ils sont 29 % à répondre « probablement » et 8 % à dire « peutêtre ». Les visiteurs d’une journée se montrent un peu moins enthousiastes, puisqu’ils sont 44 % à affirmer recommander très certainement, 39 % probablement et 15 % peut-être.
Et ailleurs ? Les acteurs du secteur du tourisme (ministère du Tourisme, Office national du tourisme, Luxembourg City Tourist Office, syndicats d’initiatives locaux…) continuent cependant à faire entendre des voix discordantes, en multipliant brochures, affiches, annonces et sites web avec des niveaux de graphisme, de qualité de photos et de variété d’offres d’une disparité incroyable, certains étant restés coincés dans une imagerie des années 70. C’est notamment le cas du site du
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« Je ne vois pas bien ce que l’on va pouvoir tirer de ce film. Le message que l’on reçoit, c’est que l’on peut faire des business lunches à Luxembourg. » Julia de Bres (Université du Luxembourg)
LCTO, et du film qui y est présenté, indigne d’une capitale qui tente de mettre l’accent sur ses atouts les plus contemporains. Gageons que le nouveau directeur, Tom Bellion, aura à cœur de remédier à cela. Pour comprendre les messages produits par le Luxembourg, il est intéressant de se pencher sur ce que font d’autres pays. Cette notion de nation branding est en effet de plus en plus répandue dans les stratégies des États qui cherchent à se faire connaître sur la scène internationale, avec pour objectif la promotion du pays en tant que destination de tourisme et / ou d’affaires. Certains utilisent des slogans accrocheurs, mais totalement interchangeables : « Incredible India », « Malaysia Truly Asia » ou « L’Australie, comme nulle part ailleurs » pourraient concerner bien d’autres pays. D’autres misent sur des événements d’envergure, les positionnant au cœur d’un dispositif médiatique. Les Jeux olympiques à Pékin, puis l’Expo universelle à Shanghai ont fait beaucoup pour la promotion de la Chine, de sa culture, de sa capacité économique et de son dynamisme contemporain. La Coupe du monde de football a ainsi popularisé l’Afrique du Sud dont l’image était surtout liée à Mandela et donc au passé de l’apartheid. Certains pays mettent en avant leur production. L’Allemagne a parfaitement réussi à véhiculer l’image d’excellence industrielle, notamment à travers ses marques automobiles. Une voie dans laquelle la Corée du Sud est aussi largement engagée. La France, par contre, est plutôt présentée comme un pays de terroir, de traditions alimentaire et culturelle, n’en déplaise à ceux qui préféreraient la doter d’une image plus moderne. Les pays les plus inventifs sont souvent ceux qui n’ont, à l’instar du Luxembourg, pas une image très définie ou de grands monuments ou lieux exceptionnels déjà connus. L’Irlande mélangeant
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ses verts pâturages et ses pubs animés réussit aussi à faire parler d’elle en termes élogieux. Avec son slogan « 100 % Pure » et ses paysages directement inspirés du Seigneur des Anneaux, la NouvelleZélande tire son épingle du jeu et est très souvent citée comme un exemple de réussite. Cependant, à l’intérieur du pays, la campagne a été très critiquée et a soulevé des polémiques. L’image d’un environnement pur et préservé se heurte en effet à la réalité d’un pays où la pollution, notamment par les engrais et pesticides, est très élevée par tête. La carte postale ne collerait donc pas à la réalité. Le piège de ces stratégies de marketing nationales est d’offrir une version déformée, voire caricaturale, de la réalité des pays. La promotion d’un savoirfaire, d’un art de vivre ou de contrées spectaculaires, mais souvent supposés, artificiels, peu vérifiables, risque de forger une image trompeuse et contreproductive du pays. Il ne suffit pas de dire ce qu’on aimerait être ni d’énoncer comment on voudrait être perçu, encore faut-il être dans le vrai, donner des preuves de ce que l’on avance et ne pas décevoir ceux qui écoutent le message. Les efforts qui sont entrepris pour vendre la marque « Luxembourg » sur la scène internationale ne masquent pas toujours le décalage entre l’image donnée et l’image vécue. Car, au moins autant que les slogans et autres tag-lines, les citoyens d’un pays sont les vecteurs du message qui doivent « vivre la marque » pour qu’elle réussisse. Le phénomène de la construction du « s oi » à vendre soulève des questions sur la façon dont l’identité nationale est définie dans le contexte, de la mondialisation notamment. « On ne se définit pas par ce que l’on veut communiquer, mais pour ce que l’on fait et ce que l’on est réellement sur le terrain », disait Pierre Barthelmé dans une interview à Désirs, il y a un an. Il faut donc savoir... qui nous sommes.
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des visiteurs qui passent la nuit recommanderaient « très certainement » le Luxembourg comme destination.
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Coordination & stratégie
Raconter une nouvelle histoire Sur fond d’abandon du secret bancaire, le Luxembourg tente de se donner les moyens de créer un nation branding intégré et cohérent. Le positionnement passé du pays ne doit pas éluder les belles histoires qu’il est possible d’écrire grâce aux atouts d’aujourd’hui. Texte thierry raizer
A Gouvernement Investissements et immigration
Tourisme
Exportations
Culture et héritage culturel Population
Mesure
Une identité, plusieurs facettes Plusieurs modèles existent pour définir et mesurer un nation branding. Celui de Simon Anholt est parmi les plus utilisés. La marque d’un pays est composée de plusieurs éléments qui lui sont propres. En cas d’utilisation de ce schéma, le Luxembourg devrait aussi certainement tenir compte d’éléments entrants, comme les investissements étrangers ou les frontaliers pour affiner son nation branding.
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vec une économie fortement tournée vers l’extérieur, de nombreux acteurs des secteurs industriel, commercial ou, plus récemment, de l’industrie ICT ont, depuis de nombreuses années, emprunté les chemins qui mènent vers des partenaires potentiels. Des voyages d’affaires et missions économiques menés avec des arguments vantant les avantages du pays, en fonction des intérêts du moment. Si certains sont récurrents (voir page 55), leur utilisation non coordonnée à l’échelle du pays indique un premier effort à fournir afin d’aboutir vers une « marque Luxembourg », autrement dit un nation branding. Une notion définie comme une stratégie de positionnement d’un pays en utilisant les outils marketing et de communication appliqués aux produits de consommation dits classiques. Plusieurs sources proposent leur propre définition, mais le nation branding repose sur trois piliers essentiels : l’identité (ce qu’est le pays), l’image (sa perception à l’étranger) et la communication (les moyens de transformer une identité en image). « La question de la mise en place du nation branding doit être discutée de manière nuancée pour le Luxembourg, déclare Jürgen Stoldt, directeur d’un cabinet de conseil en stratégie de communication. Le concept peut être utilisé pour un pays qui n’existe que très peu sur le plan de l’image internationale. Or le Luxembourg possède déjà une image. »
Écrire de nouvelles histoires De nombreux pays se sont adjoint les services d’agences de communication pour coordonner cette problématique, souvent au départ d’enjeux économiques. À l’instar de la mission menée actuellement par le publicitaire Philippe Lentschener pour créer une « marque France ». Une voie qui n’a pas encore été explorée au Luxembourg et qui pourrait mettre à l’honneur la créativité des agences via un concours national, par exemple. Connu dans des régions concernées par la place financière, a fortiori
par l’industrie des fonds d’investissement, le Luxembourg est en revanche parfois inconnu, voire mal perçu, dans d’autres pays. « La question clé vis-àvis de la cible B2B est de présenter l’offre de valeur du pays pour aider les entreprises à se développer à l’international », déclare un acteur de l’économie locale. Il s’agirait donc, dans un premier temps, d’un travail pédagogique. « L orsque nous présentons la panoplie des avantages du pays, nous arrivons à convaincre, surtout lorsqu’il s’agit d’un nouveau projet », déclare Xavier Buck, CEO d’EuroDNS. Cette approche s’apparente à ce que des spécialistes qualifient d’« investment branding » consistant à mettre
« L’un de nos soucis à communiquer vient du positionnement de notre place financière » Jürgen Stoldt (Stoldt Associés, conseil en communication)
en avant un secteur dans lequel le pays est historiquement fort ou à l’égard duquel il veut se positionner. Or l’image du pays a été, et reste, liée au paysage bancaire, autrement dit au secret bancaire. « L’un de nos soucis à communiquer vient du positionnement de notre place financière, relève Jürgen Stoldt. L’évolution des positions en la matière brouille parfois les messages, il faut donc tout d’abord clarifier les contenus, la communication est juste un outil. » Annoncée pour 2015, la fin du « secret » est l’occasion de repositionner différemment le Luxembourg et, pourquoi pas, de développer un nation branding coordonné. Une sorte de tabula rasa qui serait menée à la lumière de la nomenclature du pays en 2013.
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Selon Étienne Schneider
Source vidéo : promoteluxembourg.com
« Un exercice de longue haleine »
« L’élément le plus important qui compose la marque du pays est la réalité, ajoute Jürgen Stoldt. Or les choses ne sont pas aussi simples qu’il n’y paraît. Une image se fabrique par un jeu d’influence et de pouvoir et moins par des plans de communication. » Les éléments encourageants pour y parvenir ne manquent pas. Le secteur ICT, par exemple, semble présenter de nombreux atouts et séduit même la presse étrangère. Le journal français Les Echos présentait en effet dernièrement le Luxembourg comme laboratoire des solutions d’e-paiement. « Concernant des structures établies au Luxembourg, nous ciblons les spécificités de l’offre du pays comme le coût de l’énergie liée à l’exploitation de services de data centre, qui représente environ 50 % des frais. La performance des centres d’hébergement et des infrastructures nous permet d’être très compétitifs », ajoute Xavier Buck. D’autres histoires peuvent aussi s’écrire dans un pays qui doit sa
prospérité à l’industrie. « Il ne faut pas oublier que le Luxembourg est un pays industriel et donc un pays réel, note Jürgen Stoldt. L’histoire de la recherche, de la technique, de l’innovation avec les investissements à Belval serait intéressante à raconter et illustrerait le fruit d’une vision. »
Ça (re)tourne Or la clé de voûte d’une réussite autour de la marque du pays réside certainement dans une vision. Mais que serait-elle sans coordination ? À défaut de pouvoir l’opérer de manière transversale, des organismes l’ont prise en charge par pan d’activité. Comme le Groupement d’intérêt économique (GIE) Luxembourg for Business (LfB) créé en 2007, dans la continuité de la stratégie de diversification économique voulue par le gouvernement. LfB a été
Le premier spot estampillé « Truly Good » répond à un besoin précis selon le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur (coordonnant l'opération avec Carole Tompers, à ses côtés sur la photo). « Mes déplacements à l’étranger, les échanges avec des investisseurs internationaux ainsi qu’avec des acteurs économiques au Luxembourg m’ont clairement démontré le besoin et, surtout, la volonté de mieux mettre en valeur et de communiquer davantage sur les déterminants de l’attractivité du Luxembourg. (…) Nous avons un savoirfaire certain, mais nous avons, dans une certaine mesure, négligé sa promotion. » L’objectif poursuivi serait aussi d’attirer des talents, une des clés pour « réussir la mutation économique du pays », selon son homologue du Travail, Nicolas Schmit, qui s’exprimait le 22 mai lors d’une soirée « 10X6 » du paperJam Business Club. « Au niveau international beaucoup de gens ont des préjugés à l’égard du Luxembourg ou ignorent tout simplement ses atouts en termes de qualité de vie. Il s’agit donc d’un phénomène plutôt structurel que nous nous efforçons de redresser. » Selon le ministre, la campagne s’intègre dans les réflexions autour du nation branding pour lequel il reconnaît que la définition est simple, mais la mise en pratique est plus complexe. « Il faut tenir compte d’une multitude de variables telles que l’économie, le tourisme, la diplomatie, la culture et bien sûr la réputation d’un pays. Cette liste est loin d’être exhaustive. Il me semble évident que le nation branding ne se laisse pas réduire à la définition d’un simple slogan. C’est un exercice de longue haleine, une véritable stratégie politique consistant à identifier, dans un souci de coordination et de cohérence, les thématiques prioritaires du pays. » Celui qui fait partie des ambassadeurs du pays conclut que cette vision nécessitera des moyens et outils pour aboutir à « la réalisation d’une véritable stratégie de communication internationale. » T. R.
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Communication
Plan média B2B
Outre le lancement de trois spots TV, Luxembourg for Business entend passer à une vitesse supérieure dans ses relations presse et sa communication. « Nous nous efforcerons d’organiser, dans le cadre de nos missions économiques à l’étranger, des visites de journalistes ou encore des petits-déjeuners économiques », précise Carole Tompers, secrétaire générale de LfB. Des outils en ligne et sur les réseaux sociaux devraient compléter la stratégie, ainsi que d’autres vidéos de témoignages d’expatriés vivant au Luxembourg. « Nous y ajouterons également un renforcement de la promotion plutôt verticale, mettant en valeur les atouts spécifiques des secteurs économiques clés », avec le nouveau site internet dédié à la logistique (www.logistics.lu), par exemple. Le budget de la campagne TV « Truly Good » reste cependant non précisé. « Le budget alloué par Luxembourg for Business à cette campagne est alimenté par une dotation exceptionnelle du gouvernement qui résulte du solde restant du Pavillon de Shanghaï, qui est dédié à la promotion de l’économie luxembourgeoise. »
Les précieux classements Corollaire des échanges entre pays à l’échelle mondiale, le besoin de se comparer et de se mesurer n’a fait que se renforcer ces dernières années. D’où une utilisation régulière des classements établis sur différents sujets, allant du cadre de vie aux performances énergétiques, en passant par la tant convoitée compétitivité. Le Luxembourg n’est pas en reste. Différents sites internet affichent en effet le positionnement du pays sous forme chiffrée. On notera, entre autres, sa 22e place (sur 50 pays) dans le classement Nation Brands Index présenté en 2012 lors de la conférence sur le sujet organisée à la Chambre de commerce. Jouant sur la dualité, ville et pays, à l’égard de son image, le Luxembourg peut aussi bénéficier des résultats de sa capitale. Elle est ainsi considérée comme la 3e ville la plus agréable au monde pour son cadre de vie à l’intention des expatriés, selon l’organisme ECA International, derrière Berne et Copenhague. Plus récemment, en avril dernier, le Luxembourg pointait à la 16e position, sur 142 pays, du 12e Global Information Technology report du World Economic Forum mesurant l’impact de l’ICT au sein des sociétés observées. Autant d’éléments qui peuvent représenter des maillons d’un nation branding cohérent en devenir. T. R.
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chargé, notamment, de « p romouvoir l’image de marque du Grand-Duché de Luxembourg à l’étranger », particulièrement sur le plan économique. Parmi ses activités, figurent l’élaboration et la production de supports promotionnels. Lancée en 2010, une série de 10 clips d’une durée de 3 à 5 minutes et déclinée sous le slogan « I s it true what they say about Luxembourg? » s’inscrivait dans cette logique et avait pour ambition de casser l’image du pays. S’il est facile de juger après coup, on peut, avec le recul, se poser la question du choix de certaines images (une femme nue sur un canapé rouge, un homme d’affaires et son attaché-case prenant la pose sur un château, des singes en réunion, une valise transmise au-dessus d’une falaise, entre autres…) sélectionnées par les
« L’un des défis est de retranscrire la manière dont le pays s’est transformé durant les 20 dernières années. » Boz Temple-Morris (consultant international)
auteurs pour mieux remettre en cause les préjugés autour du pays. Des images qui n’ont d’ailleurs pas manqué à la sagacité de journalistes de France 2 (voir page 41). Le travail a toutefois reçu des prix à l’étranger (Russie, Allemagne, Portugal, France) et le spot dédié à la « vie » au sens large comptabilise presque 190.000
vues sur YouTube. « Les 10 premiers clips sont encore utilisés lors de missions économiques ou durant des événements, note Xavier Thillen, head of production, BCE Luxembourg, en charge de la production des films. Nous avions aussi eu l’occasion d’en projeter un condensé au pavillon luxembourgeois de l’Expo universelle de Shanghai. Le nouveau spot a nécessité d’importants efforts de production, dont une déclinaison en plusieurs langues (anglais, allemand, russe et turque, ndlr). » Le premier d’une nouvelle campagne de trois spots de 20 secondes a en effet été lancé le 9 avril (moins de 100 vues au 23 mai dernier sur la chaîne YouTube de Luxembourg for Business) autour de la qualité de vie, à destination d’un public essentiellement B2B afin, pourquoi pas, de se différencier des pays concurrents. Le réalisateur luxembourgeois, vivant en Afrique du Sud, Thomas Neunreither, déjà à l’œuvre en 2010, est à nouveau derrière la caméra, poursuivant la thématique de « Is it true » à « Truly Good ». « J e suis persuadé que nous nous devons de communiquer davantage sur ces valeurs, en toute sincérité et en évitant de nous adonner à la surenchère, déclare Carole Tompers, secrétaire générale de Luxembourg for Business. Alors que le premier spot a, en quelque sorte, touché à l’ensemble de dimensions ayant trait à la qualité de vie, les deux prochains courts métrages (présentés en juin, ndlr) seront focalisés sur un aspect spécifique de ce sujet. » Le premier chapitre a d’ores et déjà été diffusé dans 59 pays via Eurosport « p endant des évènements sélectionnés, tels les championnats mondiaux d´équitation, des tournois de golf, les classiques du calendrier international de cyclisme ou encore des marathons ». L’action s’est produite avant la mission économique menée en Autriche par le ministre de l’Économie, dont les équipes analysent les premiers retours qui détermineront les prochains créneaux et canaux de diffusion. La volonté de rayonnement international
Source vidéos : promoteluxembourg.com
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Des images issues des spots de 2010 illustrent la volonté des producteurs de remettre en cause certains préjugés. Elles ont le mérite d'interpeller, même si l'authenticité nécessaire à un nation branding n'est pas vraiment atteinte via ces choix.
Argumentaire
10 atouts partagés Les conversations avec des acteurs économiques, les interviews livrées dans la presse par les décideurs politiques et autres actions de communication d’organisations font ressortir des arguments qui apparaissent comme incontournables dans la sémantique autour de l’image du pays : • sa position géographique, au cœur de l’Europe et ses connexions en termes de transport ; • la stabilité politique et sociale ; • le niveau de sécurité satisfaisant ; • un accès aisé aux décideurs politiques et aux pouvoirs publics pour les investisseurs ;
affichée, on peut se demander si les arguments business mis en avant au début du spot ne renvoient pas à une image que le Luxembourg essaie d’éviter : une place offrant des solutions d’affaires propres au pays et difficilement compréhensibles de l’extérieur. La vision des deux autres spots apportera peut-être, par ailleurs, plus de fraîcheur et d’envie de découverte quant à la « vie réelle » au Luxembourg.
Un potentiel important L’autre ingrédient de la recette du nation branding est en effet l’authenticité. « Certains projets de nation branding échouent car le public n’accepte pas le résultat, ajoute Boz Temple-Morris, spécialiste de la communication corporate. Cela se produit lorsque l’écart et la réalité d’une campagne est trop important. » L’idée de « vérité » déclinée dans les clips tendrait à se rapprocher de cette idée d’authenticité. Un nouveau film de Lf B lancé courant mai (hébergé sur son site internet), moins médiatisé cette fois, poursuit cette recherche via des témoignages d’expatriés, au profil socioprofessionnel plutôt élevé (dont l’ancien managing partner de Deloitte). Des résidents qui se sentent désormais chez eux au Luxembourg. On peut se poser la question de l’opportunité de décliner ce type d’initiative à l’attention d’une cible plus large, en utilisant de « vrais » témoignages, plus spontanés par exemple. « L’un des défis est de retranscrire la manière formidable dont le pays s’est transformé durant les 20 dernières années, note Boz Temple-Morris. Il faut par ailleurs éviter de se concentrer sur un seul aspect ou d’exprimer les choses d’une manière trop simplifiée. » Car si, à terme, une synthèse doit être effectuée autour d’un nation branding, les différents atouts, plus spécifiques, devront continuer de faire l’objet d’actions dédiées. « É tant donné son historique lié au secret bancaire, le Luxembourg a l’image d’un centre de
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protection des données, ajoute Xavier Buck. Il faut parvenir à capitaliser sur cette image pour la vendre à l’étranger. » Et le spécialiste de l’ICT de citer les infrastructures du secteur, les autoroutes des données, comme l’un des éléments sur lesquels il faudra compter. Cette vision rejoint le constat d’experts en nation branding qui estiment que le succès d’une telle opération dépend aussi de la qualité du produit que le pays tente de vendre à l’étranger.
Gestion du message et du temps À la croisée des intérêts, parfois divergents, des parties prenantes, l’aboutissement d’un nation branding est aussi, et avant tout, dépendant du temps consacré et disponible. L’opération, devant être menée comme un projet en tant que tel, doit être vue dans la durée plutôt que par épisodes consécutifs à des événements. Le temps politique, synonyme de cycles électoraux, ne joue pas forcément en faveur d’une vision à long terme. Mais la stabilité politique, érigée en argument économique, place pourtant, à priori, le pays en position plus favorable qu’il n’y paraît pour gérer sa « m arque » . Reste que la coordination générale des énergies de la sphère culturelle aux milieux économiques est actuellement un vœu pieux. Les événements et le temps (encore lui) amèneront peut-être à davantage de dialogue. À l’image des discussions autour de la réforme constitutionnelle, on verrait mal comment la gestion de l’image du pays pourrait faire l’économie d’une consultation, ne fût-ce que partielle, de la population. « La marque d’un pays doit être le fruit d’un consensus de toute une société », conclut Jürgen Stoldt. L’utilisation des réseaux sociaux à cet effet permettrait aux pouvoirs publics de refléter leur modernité tout en suscitant les idées autour d’un projet. Sans oublier le plus important : fédérer autour d’une représentation commune d’un pays.
• son cadre réglementaire favorable aux entreprises ; • son régime fiscal compétitif ; • sa main-d’œuvre internationale hautement qualifiée et plurilingue ; • le soutien à l’investissement et à la R & D ; • ses attractions touristiques et culturelles ainsi que le patrimoine ; • sa population multiculturelle. Les arguments ne devant pas être considérés comme des acquis, certains d’entre eux font régulièrement débat. Comme l’amélioration des connexions aériennes avec des grandes villes hors Europe ou encore les investissements privés dans la R & D. T. R.
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Images d’enquête, en quête d’image texte Alain Ducat
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u Luxembourg, surtout dans les milieux gouvernementaux, financiers, voire médiatiques, on se souvient du désastreux effet qu’avait eu l’image de la lessiveuse, dans laquelle un journaliste de la télévision française, enquêtant sur les pratiques bancaires du pays, avait mis une valise censée contenir de l’argent sale… Le trait n’avait fait rire personne. Mais, quelques années plus tard, l’étiquette de « paradis fiscal », maintes fois galvaudée, à chaque fois démentie, colle encore à la peau du Luxembourg. On notera au passage que, ces derniers temps, c’est précisément sur ce terrain que le pays s’est engagé, en annonçant se dégager du secret bancaire. Mieux, par la voix de ses poids lourds ministériels, il invite d’autres places financières à emprunter la voie de l’éthique fiscale. Pour un peu, on serait passé de la laverie automatique à Mr Propre. Après tout, que ce soit vrai ou faux, ce n’est, pour le consommateur d’image, pas le vrai problème. Les spécialistes de la communication savent que les images sont multiples : il y a celle que l’on voudrait donner, celle que l’on donne, celle qui est perçue… et encore cette dernière dépend-elle aussi de l’endroit où elle est reçue, et de la personne, selon ses a priori, son humeur ou sa culture. Le Grand-Duché a, manifestement, un problème d’image. Au moindre coup de vent, conjoncturel ou politique, le petit pays se fait aisément matraquer. Et le Luxembourg bashing frappe, sans doute d’autant plus facilement que la cible, à défaut d’être victime expiatoire, ne se révèle pas être le plus costaud de la cour de récréation. Ce n’est pas nouveau. D’ailleurs paperJam s’intéressait déjà au sujet en 2007. Qu’est-ce qui a changé depuis ? Peut-être pas grand-chose, à première vue. Question de regard ? Pourtant, le pays travaille son nation branding, comme on se crée une marque de fabrique. Reste que ce n’est pas simple. Il faut fédérer les acteurs, et ils sont nombreux, pas tous du même avis. Et quand on se trompe, en la matière, le flou n’a rien d’artistique. Alors le Luxembourg veut sortir du registre de l’imagerie d’Épinal. Il essaie, fait des efforts. Avant, il était en panne d’image. Aujourd’hui, il est en quête. C’est un pas…
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actualité ÉCONOMIE & politique entreprises place financière
entreprises
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actualité ÉCONOMIE & politique entreprises place financière
Plan Schneider-Marshall
2,5 milliards d’euros dans l’économie
Photo : Julien Becker (archives)
2,5 milliards d’euros, dont 2,2 milliards venant directement des sociétés dans lesquelles l’État détient une participation : c’est le montant des investissements programmés d’ici à 2017 pour booster l’économie, réalisés par le « renoncement », par l’État, à une partie de ses dividendes. Le plus gros de ces investissements (968,5 millions d’euros, soit plus d’un tiers du total) sera engagé par les P&T, majoritairement pour le déploiement de la fibre optique dans le pays. L’autre grand acteur de ce plan d’action sera Creos, qui contribuera à hauteur de 603 millions pour le développement des réseaux électriques (431 millions) et de gaz (47 millions). Enovos, pour sa part, consacrera 300 millions à la production d’énergies renouvelables, alors que 260,9 millions d’euros seront investis par la Société électrique de l’Our pour la modernisation et le développement d’installations de production. Enfin, Luxconnect prévoit 109,41 millions d’investissements dans les cinq prochaines années, dont 91,2 millions consacrés au développement des data centres. À tous ces montants s’ajoutent 210 millions qui seront consacrés aux différents régimes d’aides aux entreprises et 70 millions pour la future zone d’activités logistique sur les anciennes installations de WSA à Bettembourg.
Le cabinet d’avocats d’affaires Mosar-De Wolf & Partners, qui regroupe plus de
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70 spécialistes, change de nom pour ne garder que l’appellation De Wolf & Partners. Yves Jeanbaptiste a été promu nouveau directeur général de l’Imprimerie Fr. Faber, où il était arrivé en 2005. Après avoir reçu durant quatre années consécutives le Best All-Cargo Carrier award, Cargolux a une nouvelle fois été récompensée par le magazine spécialisé anglais Air Cargo News en tant que « Best Freighter-Only Airline ».
Rakuten et Yapital
Join Wireless
Alliance stratégique
Sur la bonne voie
La plateforme de e-commerce d’origine japonaise Rakuten, qui a établi son quartier général au Luxembourg en 2008 et y développe, depuis 2012, son infrastructure IT, et le nouveau système de paiement électronique Yapital, porté par le groupe allemand Otto (spécialisé dans la vente par correspondance), également basé au Grand-Duché, ont signé une alliance stratégique. Les clients du premier peuvent désormais payer via le système du second. L’offre porte sur plus de 16 millions d’articles de Rakuten disponibles dans plus de 6.500 points de vente. Les deux sociétés ne comptent pas en rester là et ont déjà annoncé, pour les mois à venir, une coopération étroite dans de nombreux domaines.
Comme prévu, le tout nouvel opérateur de téléphonie Join Wireless, dont paperJam vous révélait le mois dernier, en exclusivité, le lancement, a participé à la consultation concernant l’octroi d’une licence pour les bandes de fréquences des 2,6 GHz, permettant de développer un réseau mobile de 4e génération. L’Institut luxembourgeois de régulation (ILR) a également accusé réception de trois autres contributions (les trois opérateurs déjà en place : Entreprise des P&T, Orange et Tango), mais a recommandé au tout nouveau ministre des Communications et des Médias, l’octroi d’une licence à Join Wireless en tant que nouvel entrant sur le marché.
« Comme disait Coluche : ‘Les portes de l’avenir sont ouvertes à ceux qui savent les pousser.’ Mais s’il le faut, ces portes, nous les enfoncerons. » Raymond Schadeck, le président de Luxexpo, au sujet du plan d’investissement sur cinq ans destiné à moderniser les infrastructures du centre d’expositions.
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Netcore
Progression made in Luxembourg
+8,8 % Photo : David Laurent (archives)
Netcore, filiale à 100 % de P&T, a réalisé en 2012 un chiffre d’affaires en hausse de 8,8 % par rapport à 2011, réalisé quasiment à 100 % au Luxembourg. Depuis 2009, la société revendique une croissance de son chiffre d’affaires de plus de 51,5 %, passant de 16,8 millions à 25,5 millions.
Tango
Croissance continue
% 1 +7,
L’opérateur de téléphonie Tango, filiale de Belgacom, enregistre pour le 1er trimestre 2013 une hausse de ses revenus en glissement annuel de 7,1 %, à 29 millions d’euros. Le nombre de clients s’établit désormais à 273.000 (+3.000 en trois mois), pour un revenu moyen par client (Arpu) de 30 euros (+6,1 % en un an).
SES
Résultat trimestriel en baisse
-6,4 % L’opérateur de satellites voit son résultat net part du groupe reculer, au 1er trimestre 2013, de 6,4 % à 141,5 millions d’euros. Mais à taux de change constants, et en excluant l’effet de l’arrêt des transmissions analogiques en Allemagne, le chiffre d’affaires croît encore de 5,7 % et l’Ebitda de 5,5 %.
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Cargolux
Une actu bien chargée La compagnie nationale de fret aérien a vécu un mois agité avec l’annonce de ses pertes (35,1 millions de dollars), la résurrection de la convention collective dénoncée et la livraison d’un huitième Boeing 747-8F (à 200 millions de dollars l’unité). Reste cependant toujours l’incertitude sur l’identité du futur actionnaire désirant reprendre les 35 % portés aujourd’hui par l’État depuis le départ de Qatar Airways. Richard Forson, CEO par intérim, et Paul Helminger se sont rendus ce mois-ci en visite en Chine, où siègent deux candidats potentiels. Claude Wiseler, ministre des
Prix Office Freylinger de la Propriété Intellectuelle
Plus que quelques jours… Officiellement lancé fin avril, en partenariat avec Maison Moderne, le Prix Office Freylinger de la Propriété Intellectuelle bat son plein. Les entreprises désireuses de participer ont jusqu’au 14 juin pour déposer leur dossier de candidature (www.freylinger. com). Des prix d’une valeur de 3.200 euros, remis le 18 septembre prochain à l’occasion du Maison Moderne Show à Utopolis, récompenseront les meilleures pratiques en matière de protection par la propriété intellectuelle d’un projet de communication ou marketing.
Infrastructures et du Développement durable, faisait également partie du voyage. Pratiquement en même temps, la direction de la compagnie a accédé, fin mai, à la demande des syndicats de prolonger la convention collective dénoncée en septembre 2012 jusqu’au 31 décembre 2012. En échange, elle attend des représentants des syndicats de comprendre l’impératif de réaliser 12,5 millions d’économies par an sur les dépenses en personnel. Il faudra au management, en 2013, trouver 10 millions d’euros d’économie dans d’autres secteurs que la réduction du coût salarial ou l’amélioration de la productivité. Et 27 millions d’ici 2014.
Paul Wurth
Paul Wurth à 100 % derrière CTI La société Paul Wurth, désormais détenue majoritairement par le groupe allemand SMS, a réalisé, en 2012, 17,8 millions d’euros de résultat consolidé avant impôt, pour un chiffre d’affaires de 452,2 millions d’euros. Mais surtout, le montant des nouvelles commandes enregistrées en 2012 par le groupe a dépassé de 20 % celui de l’année précédente à 507,6 millions d’euros. Dans la foulée de la présentation de ses résultats, Paul Wurth a également annoncé la prise de contrôle à 100 % de l’équipementier industriel CTI, basé à Lentzweiler, dont la SNCI détenait encore 25 %. C’est la fin d’un processus de reprise qui avait été lancé en 2009.
actualité ÉCONOMIE & politique entreprises place financière
Les 20 ans de Maison Moderne
GR Business Days
Photo : Charles Caratini (archives)
Un tremplin pour les PME
Le succès, en 2012, des tous premiers GR Business Days (plus de 160 exposants et 1.650 visiteurs participant à plus de 3.000 rendezvous d’affaires) ont largement incité la Chambre de Commerce à renouveler l’expérience en 2013 (les 12 et 13 juin), avec l’ambition de faire de ce rendez-vous B2B un événement incontournable pour les PME et micro-entreprises au cœur de la Grande Région. « L’idée est d’offrir aux entreprises un salon ‘à la carte’, afin qu’elles puissent se concentrer sur ce pour quoi elles sont là », explique Sabrina Sagramola, responsable des affaires européennes à la Chambre de Commerce et coordinatrice d’un salon pour lequel sont également attendus un certain nombre de représentants politiques allemands, français, belges et luxembourgeois. Cette deuxième édition des GR Business Days
proposera, au total, une dizaine d’événements clés, sous forme de conférences, tables rondes et autres événements thématiques (notamment le e-Business Planet, le 12 juin et le MarCom Business Day le lendemain). Le concept de « rendez-vous d’affaires » sera porté à la fois par la Bourse internationale de contacts b2fair, mais aussi par la Chambers’ Academy, qui réunira une quinzaine de chambres de commerce bi- ou trinationales, reliant le Luxembourg aux quatre coins de la planète (Arménie, Chine, Maroc, Canada, Espagne…). « Notre approche est concentrique. Nous voulons, à partir du Luxembourg et, au-delà, de la Grande Région, servir de tremplin aux entreprises désireuses de nouer des contacts à l’international », précise Mme Sagramola. Inscriptions possibles en ligne (www.gr-businessdays.com).
Exprimez-vous ! À l’occasion du lancement de son nouveau site web, Maison Moderne, premier groupe de presse indépendant au Luxembourg propose un appel à témoignages pour ses lecteurs, clients, partenaires et (anciens) collaborateurs (« Pour moi, Maison Moderne est… »), en vue d’un prochain livre à paraître en avril 2014. L’ouvrage sera consacré aux 20 ans de Maison Moderne, puisque c’est en 1994 qu’est née cette maison d’édition, sous le nom de Mike Koedinger Éditions (MKE, alors entreprise unipersonnelle), devenue Maison Moderne en 2010 suite à la fusion avec sa régie commerciale Tempo et son studio graphique INgrid. Elle est, aujourd’hui, le premier groupe de presse indépendant au Luxembourg, qui emploie aujourd’hui plus de 70 personnes et continue de recruter en permanence. www.maisonmoderne.lu Procap
Acquisition de SCS Procap, acteur européen majeur de l’industrie des bouchages plastiques, établi à Wiltz, a procédé à l’acquisition de l’entreprise allemande Schoeller Cap Systems (SCS). La société franchit ainsi « une nouvelle étape en se dotant d’une infrastructure locale de production », comme l’explique son communiqué. Les 40 salariés de SCS vont ainsi rejoindre les 450 employés du groupe qui compte déjà des unités de production en Belgique, France, Hongrie, Irlande, Luxembourg, Espagne et Allemagne, pour un chiffre d’affaires de 118 millions d’euros.
Enovos
Le vent en poupe, mais pas plein gaz Entreprise des P&T
Newco : rendez-vous le 15 juin C’est à l’occasion d’une grande manifestation organisée à la Rockhal pour l’ensemble de son personnel que l’Entreprise des P&T va dévoiler la nouvelle dénomination de ses services de télécommunications. Depuis bientôt trois ans, l’EPT a progressivement regroupé, sous la bannière de LuxGSM, l’ensemble de ses services de téléphonie (fixe, mobile, ainsi que la Télé des P&T) et planche, depuis, sur une nouvelle organisation dénommée, depuis « NewCo ». Aux yeux des dirigeants du groupe, ce changement va bien au-delà d’un simple « coup de peinture » sur un logo, mais va également permettre de dévoiler la stratégie à venir du groupe pour les prochaines années.
Le groupe Enovos dégage un bénéfice net bien en ligne et son chiffre d’affaires 2012 progresse bien : il atteint 2,642 milliards d’euros (+6,3 % par rapport à 2011). Cependant, les résultats opérationnels sont en retrait en raison des conditions de marché difficiles, sur les prix du gaz notamment. En revanche, un facteur énergisant pour les comptes réside dans le marché allemand, où le groupe luxem– bourgeois a enregistré une progression sensible de ses ventes d’électricité.
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actualité ÉCONOMIE & politique entreprises place financière
Root (XBT)
Castegnaro
Goodyear
L’hébergeur hébergé à Bissen
Double récompense
Conventions collectives renouvelées
Root, filiale du groupe XBT, déplace une partie de ses infrastructures de solutions d’hébergement dans le DC2, sur le « ICT Campus » de LuxConnect à Bissen-Roost. Une étape de plus dans la stratégie de croissance de Root, acteur discret, mais très présent au Luxembourg, depuis 2003. C’est un gros porteur IT, de solutions d’hébergement, filiale de XBT Holding. Avec XB comme Xavier Buck, qui, outre ses activités dirigeantes de DNS, entre autres, est président du conseil d’administration de Root depuis 2011.
Le Cabinet d’Avocats Castegnaro, membre du réseau international Ius Laboris, et spécialisé dans le droit du travail, vient de recevoir une double distinction, émanant de deux publications juridiques majeures : Legal 500 et Chambers and Partners Europe. Tout comme en 2012, ces deux ouvrages de référence ont classé le cabinet parmi les meilleurs cabinets d’avocats spécialisés en droit du travail au Luxembourg.
Les employés de Goodyear et de Goodyear Dunlop Tires Operations peuvent se réjouir : leurs conventions collectives de travail ont été renouvelées pour une durée de trois ans, pour la période du 1er janvier 2013 au 31 décembre 2015. Parmi les éléments de ces conventions, une hausse du salaire d’embauche horaire pour tous les salariés payés à l’heure, de 11,30 à 12,30 euros pour ceux travaillant régulièrement le samedi et de 11,09 à 12,09 euros pour les autres. En outre, ce salaire d’embauche horaire sera adapté avec l’indice appliqué à l’ajustement du salaire social minimum.
IBBL
Choisi par l’Union européenne
Photo : Andrés Lejona (archives)
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Concurrence
Pas d’abus de la part des P&T Après presque une année d’instruction, le Conseil de la concurrence a débouté Telecom Luxembourg Private Operator dans sa plainte déposée à l’encontre de l’opérateur historique, l’Entreprise des P&T, concernant une offre d’accès à internet large bande. Il était reproché à l’opérateur historique de pratiquer des « prix prédateurs », c’est-à-dire inférieurs aux coûts nécessaires à la fourniture des services. Une position que l’autorité nationale de la concurrence s’est évertuée à analyser, à l’aide d’un bureau d’experts indépendants (Van Dijk Management Consultants). Se basant sur une méthode de « réplicabilité », c’est-à-dire en décomposant l’offre étudiée en différents éléments constitutifs isolés pour lesquels il existe déjà un tarif appliqué par les P&T au travers d’autres offres de gros, le Conseil a ainsi montré que dans tous les cas de figure, les tarifs de l’offre incriminée sont largement supérieurs aux coûts occasionnés par la réplication. La différence mesurée va même de 17 % à 158 % selon les critères étudiés. Informé de cette décision par paperJam, Jérôme Grandidier, le CEO de Telecom Luxembourg, a indiqué en prendre acte : « Nous resterons vigilants sur les prochaines offres qui seront amenées à être annoncées », a-t-il indiqué, précisant qu’une réflexion allait être menée quant à l’éventualité de faire appel dans le délai imparti de trois mois. — Juin 2013
L’IBBL (Integrated Biobank of Luxembourg) vient d’être choisie comme la seule biobanque européenne pour l’hébergement d’une importante collection d’échantillons biologiques et de données dans le cadre du programme de recherche commun sur les maladies neurodégénératives (JNPD, Joint Programme in Neurodegenerative Disease Research) de l’Union européenne. Ce programme réunit des organismes de recherche, des ministères et des centres d’excellence de 25 pays européens et constitue la plus grande initiative mondiale axée sur ce type de maladies. Des échantillons provenant de 25 sites européens seront stockés, à partir de juin 2013, chez IBBL et mis à disposition des 55 membres du consortium ou d’autres chercheurs. « Ceci renforce la crédibilité d’IBBL en tant qu’infrastructure de recherche pour des projets multinationaux, ce qui est très satisfaisant étant donné qu’IBBL n’est opérationnel que depuis trois ans », a pu se réjouir Catherine Larue, la directrice d’IBBL.
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Luxexpo
Modernisation en route
Photo: Luc Deflorenne
Le président de Luxexpo, Raymond Schadeck, a présenté, à l’occasion de l’inauguration de la Foire de Printemps, le plan de modernisation pluriannuel du site, baptisé NECCL (New Exhibition & Congress Center) 2018. À la clé : quelque 15 millions d’euros dédiés à des améliorations concrètes sur des aspects fonctionnels, de confort et esthétiques, destinés à remettre au goût du jour une grande partie de l’infrastructure de la société qui date des années 70. « Un centre d’exposition apporte une véritable bouffée d’oxygène à des entreprises qui, plus que jamais, en ont besoin », a-t-il rappelé, indiquant que hors transactions commerciales, l’impact de Luxexpo sur l’économie luxembourgeoise est estimé à plus de 120 millions d’euros par an. « Plus de 3.000 sociétés et plus de 400.000 visiteurs se rencontrent chaque année sur le site. Oui, notre pays a besoin d’un centre d’expositions moderne et performant. »
Médias
« Nous sommes Saint-Paul »
Hjoerdis Stahl
Le bouleversement à la tête du premier groupe de presse du pays marque une spectaculaire montée en puissance de l’archevêché dans le paysage médiatique.
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Wort. Erny Gillen a comparé la situation économique de Saint-Paul avec la situation dans laquelle se trouve le Grand-Duché (« Nous sommes le Luxembourg ») pour annoncer le rôle phare que prendra le Wort dans le façonnage du Luxembourg de demain : un journalisme d’opinion, couplé à une gestion efficace de la société. Dans l’entretien qu’il a donné dans ses propres colonnes, au lendemain de son coup de balai, M. Gillen annonce d’ailleurs clairement la couleur : « Saint-Paul doit faire ce qui devra être fait au niveau du pays : il est impossible que les salaires soient de 20 % plus importants au Luxembourg que dans les pays limitrophes. Nous devons nous libérer des automatismes ! » L’archevêché continue ainsi à repositionner en ordre de bataille ses activités et à (re)prendre la main dans les institutions et organisations qui répondent de l’Église. Après la fusion annoncée des hôpitaux congréganistes de la capitale (Kirchberg et Zitha), la création de la Fondation Sainte Irmine (promotion du développement pastoral de l’Église) et la réorganisation d’Élisabeth (services sociaux), c’est donc au tour de son entreprise phare et de ses médias rattachés (Luxemburger Wort, Wort.lu, Télécran, Contacto, DNR).
Photo: Olivier Minaire (archives)
Pour se « débarrasser de la poussière qui s’est accumulée depuis 165 ans » ( !), le président du Groupe Saint Paul (premier groupe de presse du pays, propriété de l’archevêché) et vicaire général Erny Gillen a destitué le directeur général du groupe, Paul Lenert, et son directeur financier, Paul Meyers. À la place a été nommée une équipe dirigeante à neuf têtes, mais où personne ne semble émerger pour prendre réellement en mains les destinées du groupe. Paul Lenert, jusqu’alors rédacteur en chef du Wort, avait pris la tête du groupe en 2009, avec la mission de stabiliser le groupe alors en mauvaise santé financière, héritage d’antérieures visions mégalomanes de certains dirigeants qui avaient engagé de très lourds investissements. Erny Gillen reproche aujourd’hui son immobilisme et son inadaptabilité au changement à Paul Lenert. Celui-ci avait pourtant conduit plusieurs plans sociaux et pris ses décisions (dont celle d’arrêter La Voix et Point24), sur base de plusieurs audits externes initiés par l’ancien conseil d’administration. Alors que la presse quotidienne se trouve dans une crise profonde, M. Lenert fait surtout les frais d’un repositionnement radical du groupe et de son média phare, le Luxemburger
De Luxair aux P&T !
Ce n’est pas souvent que l’Entreprise des P&T (EPT) recrute des directeurs hors du « sérail ». La nomination, il y a un an, de Claude Strasser, à la tête de l’entreprise, avait déjà marqué un tournant historique. L’arrivée de Hjoerdis Stahl en tant que nouvelle responsable du métier postal et des activités logistiques est également remarquable. Âgée de 47 ans, elle occupait, depuis 2007, la fonction de directrice de Luxair Cargo et membre du comité de direction de Luxair Group. Au sein de l’EPT, elle succède à la tête du métier postal à Paul Peckels (appelé à de nouvelles fonctions au sein du comité de direction), alors que depuis janvier dernier, le secteur est entièrement ouvert à la libéralisation au Luxembourg.
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La nouvelle Mercedes Classe S 03
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Un jour avant la communication officielle de la marque à l'é toile, le Luxembourg a pu découvrir, en avant-première mondiale, la nouvelle Mercedes Classe S, présentée le 16 mai au Château de Septfontaines. Photos Jessica Theis
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01. Wolfgang Bremm (Mercedes-Benz Luxembourg) 02. Francois Koepp (Horesca) 03. Gerry Wagner (Arval) 04. Roly Heinisch (Voyages Emile Weber) 05. Nicole Müller et Joseph Treis (Joseph Treis Sàrl)
06. Marcel Tamai (EVC Sàrl) et Serge List (List Joaillier) 07. Nicolas Comes (Carrosserie Comes & Cie) 08. Henri Lugen et Jean-Paul Baumert (Jean-Paul Baumert Sàrl) 09. La restauratrice Léa Linster interviewée par Dan Spogen (RTL)
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Jeunes et entrepreneurs
Vers le 7 CYEL e
La 7e cérémonie de remise des prix du concours CYEL (Creative Young Entrepreneurs Luxembourg) se déroulera le 5 juin au Parc Belle-Vue. Une initiative lancée par JCI Luxembourg pour récompenser les visions innovantes de jeunes entrepreneurs. paperJam vous propose les trois finalistes en portrait. Texte Thierry Raizer Photos Luc Deflorenne
Qu’ils concernent une nouvelle entreprise ou une structure existante, les 10 projets présentés au jury du concours Creative Young Entrepreneur Luxembourg (CYEL) 2013 ont, une fois de plus, démontré que l’esprit d’entreprendre offre des perspectives intéressantes pour ceux qui osent prendre des risques. « Les différents projets étaient très peu comparables, mais nous avons eu le plaisir de constater que ces jeunes gens présentaient des idées très originales et faisaient preuve d’assurance à l’égard de leur projet, ce qui est important, notamment pour trouver des partenaires financiers, déclare Patrick Wies, associé chez KPMG Luxembourg et président du jury 2013 composé d’acteurs du monde économique et académique local. Je suis convaincu que certains projets vont faire leur chemin et que l’on en entendra parler à l’avenir. » Au terme d’une séance de sélection organisée le 24 avril dernier, le jury a sélectionné trois entrepreneurs sur base de leur talent de persuasion, de la complétude de leur dossier ainsi que de leur esprit entrepreneurial. Voici les trois finalistes, auxquels un prix « coup de cœur » devrait s’ajouter durant la cérémonie.
« Je suis convaincu que certains projets vont faire leur chemin et que l’on en entendra parler à l’avenir. » Patrick Wies (président du jury, concours CYEL 2013)
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Nom : Scalais Prénom : François Société : Neo Medical Systems Création : 2009 Nombre d'employés : 5 associés Secteur d’activité : équipements médiaux pour le bloc opératoire
La révolution chirurgicale en 3D Ancien employé de grands noms du secteur médical, François Scalais a senti que le moment était venu, à l’âge de 35 ans, de voler de ses propres ailes. « Ma dernière expérience a nourri mon esprit d’entrepreneur et m’a donné l’envie de lancer ma propre société. » Ce diplômé de médecine de l’Université catholique de Louvain, également titulaire d’un MBA de l’école de commerce Solvay (Bruxelles), reconnaît qu’un certain courage est nécessaire. « Il faut une grosse dose de confiance en soi car on n’imagine pas à quel point c’est stressant, notamment en raison des investissements financiers nécessaires. » Outre la fourniture de tout le matériel « classique » pour équiper un bloc opératoire, Neo Medical Systems, active au Luxembourg et en Belgique, ambitionne de réaliser une révolution autour de la technologie 3D. « L’émergence de la chirurgie miniinvasive montre le besoin de développer une nouvelle génération d’écrans en trois dimensions qui ne nécessitent pas le port de lunettes lourdes, fatigantes pour la vision et non stériles. » Avec la collaboration d’un
partenaire allemand, l’entreprise s’est lancée dans une course technologique pour concrétiser un prototype final sur base des premiers retours des chirurgiens qui ont pu tester une première version du produit. « Nous effectuons beaucoup de démonstrations dans les hôpitaux et nous recherchons actuellement les fonds complémentaires pour finaliser le développement. » Cette recherche de capital, partagée par d’autres candidats au concours CYEL, pose à nouveau la question de la capacité à produire des technologies innovantes en Europe. « Contrairement aux écrans de cinéma où l’image est sortante, la chirurgie en 3D se base sur une image rentrante qui donne de la profondeur et qui est donc moins agressive pour les yeux. Je suis convaincu que cette technologie sera adoptée par tous d’ici cinq ans. » La différenciation par une image de marque originale pour le secteur a certainement pesé dans la balance du jury. Neo Medical Systems entend en effet miser sur un look proche du secteur du luxe et décliné en actions de marketing et de communication.
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Être créatif dans un sect Nom : Muller Prénom : Laurent Société : Muller & Associés Création : 2006 Nombre d'employés : 50 Secteur d’activité : services financiers
La science, en mode libre accè L’open access (libre accès à l’information) dans l’édition scientifique, favorisé par internet et les réseaux sociaux, conduit à une véritable révolution. Des millions de références, dont de nombreux articles, sont désormais accessibles à une très large audience alors que leur consultation nécessitait auparavant des abonnements… souvent onéreux. C’est dans ce contexte qu’a germé l’idée de MyScienceWork, une plateforme d’accès à de l’information scientifique au sens large. « Je me suis rendu compte durant ma thèse que je passais souvent plus de temps à rechercher l’information plutôt qu’à la traiter », déclare Virginie Simon, cofondatrice (avec Tristan Davaille) et CEO. La jeune femme, qui s’est intéressée aux nanotechnologies à l’Université Pierre et Marie Curie, a développé son entreprise autour d’un moteur de recherche dédié au monde scientifique. « Trois mots clés définissent le projet : réseau social professionnel, open access et multidisciplinarité. » Lancée en France en 2010, la plateforme MyScienceWork a pris ses quartiers au Kirchberg fin 2012 en raison de la volonté de ses
« Nous devons être créatifs dans un marché qui ne l’est pas », résume Laurent Muller, fondateur, avec son frère Frédéric, de la société Muller & Associés. Le timing imposé par le jury du CYEL pour se présenter – sept minutes, ni plus ni moins – se révèle être bénéfique. « Cela permet d’aller droit au but et d’être précis. J’ai souhaité montrer au jury comment nous avions pu passer d’une étape du projet à une autre. » En rachetant le fonds de commerce de la fiduciaire créée par son père, l’idée était de réorienter ses activités dans un contexte réglementaire changeant. « Nous nous sommes positionnés comme un fournisseur global de services financiers en misant sur une approche créative autour de secteurs de niche et de produits réglementés. » La société s’est ainsi intéressée aux fonds alternatifs, moins rentables pour les grandes banques. Ces dernières se sont d’ailleurs montrées intéressées de recourir à un prestataire de services prenant en charge ce créneau. Cette créativité va aussi de pair avec une
eur réglementé
empathie pour le client. « Pour notre activité de fiduciaire, par exemple, je me mets à la place du client pour fixer nos propres exigences. » Issu de la sphère industrielle à l’entame de son projet entrepreneurial, Laurent Muller a souhaité créer des satellites autour d’une structure principale pour se prémunir des risques éventuels. « Nous avons séparé nos différentes entités légales pour limiter les risques. Nous sommes en phase de croissance, notre autofinancement est une sécurité supplémentaire, mais nous voulons rester prudents. » Les activités connexes se sont développées dans les services informatiques ou encore les énergies renouvelables. Optimiste, le chef d’entreprise garde un œil ouvert en permanence sur le marché. Celui qui est par ailleurs l’un des créateurs de la société de participations Sting attache une importance au networking auprès des différents acteurs luxembourgeois. Il fait également partie du collectif « 5 vir 12 », montrant un souci de réflexion autour des défis que le Luxembourg doit relever pour assurer sa pérennité.
s
créateurs de lui donner une dimension plus européenne et, si possible, d’effectuer des levées de fonds. En quelques mois d’existence dans une forme aboutie, l’outil dénombre plus de 50.000 inscrits et devrait permettre de nouer de nouveaux partenariats locaux, d’autant que l’Université du Luxembourg vient d’opter pour une approche collaborative en rejoignant une plateforme de l’Université de Liège : ORBi. « La science ne peut pas être humaniste si elle n’est pas partagée. Un article scientifique publié en open access est 30 fois plus cité que s’il était publié dans une revue traditionnelle. » Cette perspective ouvre la voie à de nouveaux développements pour l’entreprise qui capitalise sur des services annexes au contenu (vulgarisation scientifique, offres d’emploi, banners…) pour augmenter son chiffre d’affaires. La participation au CYEL apportera peut-être de nouveaux prospects. « Nous avons un besoin de visibilité, et de nous faire connaître au Luxembourg. » Quel que soit le résultat, les trois finalistes auront tous certainement déjà gagné sur ce terrain.
Nom : Simon Prénom : Virginie Société : MyScienceWork Création : août 2010 Nombre d'employés : 15 Secteur d’activité : édition scientifique
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Regardez la vidéo de Georges Lentz sur paperJam.TV
Les dix vérités de
Georges Lentz L’administrateur délégué de la Brasserie nationale, interviewé sur paperJam.TV, estime qu’il y a de la place pour des « petites brasseries » régionales auprès des grands acteurs internationaux.
« Il vaut mieux avoir un concurrent à Diekirch plutôt qu’à Louvain. J’ai tout de même un certain doute sur la pérennité de la brasserie à Diekirch. Avec tout le respect que je dois à ce projet, cela me semble 3 un investissement courageux. » « Entre les pattes d’éléphant des géants du marché, nous avons une petite place pour avoir un peu d’herbe fraîche. On y arrive avec pas mal de succès. »
Interview Jean-Michel Gaudron
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« C’est plus facile de couler une entreprise que de la construire. Quand on est dirigeant d’une entreprise familiale, on se doit de la transmettre dans un meilleur état que celui dans lequel on l’a reçue et ne pas regarder ses intérêts personnels et égoïstes. »
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« La Chine est un pays fascinant. Ce n’est pas stratégiquement important pour nous, mais c’est une opportunité que l’on nous a présentée. Il y a 1, 5 milliard de Chinois. Imaginez qu’ils ne boivent qu’une seule goutte de notre bière par an ! Ce serait déjà pas mal… »
PAPERJAM TV
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« Il est de notre responsabilité, en tant que chefs d’entreprises, de soutenir ceux qui ont le courage de créer leur propre entreprise : communiquer avec eux et même les accompagner, peut-être, dans l’échec, s’il le faut. »
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« Notre brasserie était la 2e plus petite brasserie du pays, derrière Simon et devant Battin. Aujourd’hui, nous sommes de loin les premiers au Luxembourg. Si nous devions recommencer, je pense que nous referions les mêmes bêtises. »
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« Il y aura encore une diminution à terme du nombre de brasseries dans la région. Nous comptons faire partie de ceux qui restent. »
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« Le consommateur veut avoir des brasseries à taille plus humaine, plus proches de lui. »
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« Nous faisons à peu près 150 tests par jour : nous sommes au top niveau de la qualité et de la traçabilité du produit. »
« Toutes les brasseries luxembourgeoises auraient dû fusionner. On aurait pu alors construire une brasserie plus forte encore. Malheureusement, dans les entreprises familiales, il y a beaucoup de décisions qui n’ont rien à voir avec l’objectivité. C’est le grand échec de ma carrière de ne pas avoir réussi à créer ce groupe grand-ducal qui aurait pu jouer un rôle en Europe. »
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Regardez la vidéo de Gaston Schwertzer sur paperJam.TV
Les dix vérités de
Gaston Schwertzer Le président de Luxempart, interviewé sur paperJam.TV, approuve la façon dont l’État a géré le dossier Dexia Bil.
« En 1988, en tant que Bil-Participations, nous sommes entrés dans le capital de SES à raison de 0, 50 euro par titre. Cela tenait compte du risque considérable que représentait la société à ses débuts. L’État avait insisté pour que nous prenions 3 cette participation. » « Je ne comprends pas pourquoi un instituteur belge gagne beaucoup moins qu’un instituteur luxembourgeois, pour le même métier. »
Interview Jean-Michel Gaudron
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« Dans le dossier Pescanova, nous perdons à peu près 48 millions d’euros. Nous avons provisionné cette somme et nous avons digéré les conséquences. Nous avons même pu augmenter le dividende. La diversification de notre portefeuille est un signe de santé et de résistance. »
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« Je me demande souvent ce qui me fait encore avancer. J’ai demandé à mes collègues de Luxempart si j’étais encore utile. Je leur avais dit que je ferais une année de plus, mais ils m’ont finalement élu pour trois ans. Une année vient de s’accomplir, mais je me suis réservé de demander ma décharge plus tôt le cas échéant. »
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« L’investisseur Albert Frère ne croyait pas dans la SES. En revanche, il tenait beaucoup à la CLT. Il nous a alors repris la CLT à un prix de famine, mais il nous a laissé SES à un prix de 0, 50 euro par unité. Cela donnait un certain équilibre. »
« Il ne faut pas que ce soit trop facile d’obtenir des crédits auprès des banques. Une dette est destinée à être remboursée. Avoir un crédit trop facilement, ce n’est pas bon. »
« Nous trouvons moins d’opportunités au Grand-Duché qu’à l’époque où j’ai commencé. Les dossiers sont plus compliqués. Il en faut une vingtaine pour en trouver un valable. »
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« En 1956, lorsque j’ai été assermenté avocat, nous étions sept dans cette même promotion. Un de mes camarades était Gaston Thorn. »
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« L’investissement qatari dans la Bil, avec 10 % de l’État, était la seule solution présentée et viable. On dit qu’il y en avait d’autres, mais non. Luc Frieden a fait son devoir en mettant en place cette formule-là. »
« Chez Cargolux, il y a toujours eu des oppositions d’intérêt pour le handling. Il en a résulté une non-conformité des prix pratiqués aux conditions de marché. Si, à la base, il y a un conflit d’intérêts, ce n’est pas bon. Les Qataris l’ont compris et cela a été à l’origine de leur départ. »
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Informatique
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Une infrastructure de connectivité sociale Forte d’un objet métier dans l’air du temps, OneAll jouit déjà, en un an d’exercice, d’une solide réputation dans le social login. Elle cherche maintenant à gagner en substance et en crédibilité pour attirer des grands comptes et transformer l’essai. Texte Pierre Sorlut Photos Olivier Minaire
Chaque mois, paperJam propose un gros plan sur une start-up luxembourgeoise qui sera peut-être un fleuron de l’économie de demain. Ce mois-ci : OneAll
Fiche technique
CV
Hébergement
OneAll
L’informatique et l’entrepreneuriat dans la peau
Dans le nouveau Technoport
Objet : Start-up développant un logiciel de social login Création : décembre 2011 Chiffre d’affaires 2013 (prévisionnel) : >50.000 euros 1 salarié Siège : Bettembourg, puis Esch-Belval
À 33 ans, Claude Schlesser bénéficie déjà d’une expérience significative dans l’informatique. Après l’obtention, haut la main, de son DUT en informatique (en 2005), il a ensuite passé six années chez le registraire EuroDns ; années durant lesquelles il a multiplié les formations web (MySQL associate, Zend Certified Engineer) et les aventures entrepreneuriales, notamment la fondation de Dimdom.fr, une des premières entreprises de location de jouets pour enfants sur internet.
Les anciens vestiaires des hauts fourneaux de l’Arbed (dorénavant ArcelorMittal) accueillent depuis juillet 2012 des start-up à vocation technologique. En septembre, OneAll y sera officiellement basée. En attendant, Claude Schlesser y exploite déjà un terreau propice au développement de sa société, à commencer par la possibilité d’échanger avec ses pairs et des professionnels aguerris dans l’encadrement de jeunes pousses, comme Diego De Biasio, CEO du Technoport. « J’y vais moins pour travailler que pour nouer des liens », confie ainsi le jeune entrepreneur, qui y voit aussi un moyen de rompre avec la monotonie du bootstrapping.
Sociétés actives dans le même secteur Janrain Société offrant un SaaS de social login États-Unis, 2005
— Juin 2013
Gygia Société offrant un SaaS de social login États-Unis, 2006
LoginRadius Société offrant un SaaS de social login Canada, 2011
Elcentra Société offrant un SaaS de social login Australie, 2011
actualité ÉCONOMIE & politique entreprises place financière
raîchement arrivé en Europe en provenance des États-Unis, le concept de social login ne jouit pas encore de traduction française. Et, puisqu’il ne se limite spécifiquement qu’à la sphère informatique et aux réseaux sociaux, le profane pourrait n’y voir qu’un gadget pour geeks. Pourtant ce que la page Wikipedia (en anglais) définit comme « une identification en ligne unique utilisant des identifiants et données déjà enregistrés sur un réseau social, comme Facebook, pour se connecter à des sites tiers » peut largement faciliter la vie de ceux qui perdent vite patience devant leur écran. Le social login apporte une sorte de liquidité, non seulement aux réseaux sociaux, mais aussi à la vie – et au marché électronique – en permettant l’échange d’informations entre sites, sans contraindre les utilisateurs à multiplier les enregistrements de leurs données. Combien d’entre eux décident en effet de quitter un site quand il devient question de taper pour la énième fois leurs coordonnées privées ? Pour créer ce lien entre les différents portails, un logiciel doit récupérer les informations déjà utilisées dans un formulaire électronique pour ensuite automatiquement les intégrer dans un autre formulaire en vue, par exemple, d’une inscription sur un site ou d’un achat en ligne.
F
Analyse SWOT Strengths (= forces)
Weaknesses (= faiblesses)
– Produit innovant – Flux financiers réguliers
– Besoin de se faire connaître – Manque de collaborateurs
– Essor du marché international – Peu de concurrence
– Marché jeune – Faible taux de conversion au payant
Opportunities (= opportunités)
Threats (= menaces)
« On le fait aussi, mais en mieux. » Claude Schlesser
David contre Goliath
Depuis le milieu des années 2000, deux sociétés américaines (voir infographie page 72) ont créé cette infrastructure et opèrent sur le marché. En 2011, attestant d’une demande croissante et jugeant que ce que proposaient ses pairs américains était soit « trop complexe », soit « trop cher », un entrepreneur européen a décidé de se lancer à son tour. « Je me suis dit, on peut le faire aussi, mais en mieux », glisse, espiègle, Claude Schlesser, jeune fondateur de OneAll. Partant du principe que 56 % de la population mondiale dispose d’au moins un compte auprès d’un réseau social, que 98 % des 18-30 ans y sont connectés et que le temps moyen passé sur un site augmente de 50 % pour les visiteurs logués via un compte social, ce jeune Luxembourgeois (alors 31 ans) s’est mis en ordre de marche… sur les platebandes des géants Gygia et Janrain. Encouragé par Xavier Buck, alors son patron chez EuroDns et aujourd’hui associé chez OneAll, Claude Schlesser a ainsi fondé sa deuxième start-up (voir CV page 72). Et, en 12 mois, celle-ci a déjà fait bon nombre d’émules. 150.000 sites ont installé son plug-in. Plus de 30.000 l’utilisent sur une base régulière. Mais ces utilisateurs exploitent pour l’instant le logiciel dans sa version bêta… gratuite. La start-up, offrant entre autres, des services de social login
Focus
Business mentoring Investissant tout son temps et tout son capital dans son projet d’entreprise, Claude Schlesser entend bien profiter des structures existantes au Grand-Duché pour maximiser ses chances de réussite. Il s’est ainsi inscrit au « Business mentoring », un programme d’accompagnement d’un jeune dirigeant par un chef d’entreprise confirmé. Inspiré d’une méthode québécoise qui a fait ses preuves, la formule consiste en des échanges réguliers entre l’un et l’autre, mais aussi des ateliers thématiques en compagnie d’autres participants. « Cela m’apporte beaucoup, témoigne le CEO en herbe, nous échangeons non seulement avec des gens expérimentés, mais nous pouvons également y rencontrer des prospects ou des partenaires d’affaires. » P. S.
(identification avec le compte du réseau social sur un site tiers) et de social sharing (partage de contenu d’un site tiers avec ses contacts du réseau social), souhaite maintenant convertir ces prospects au payant. S’adressant notamment aux entreprises, OneAll propose ainsi des solutions, de 8 à 156 dollars par mois, adaptées à leurs besoins… de l’inscription unique à l’étude de données utilisateurs, en passant par le partage d’informations sur les réseaux sociaux. Doublement du chiffre d’affaires
L’objectif est le doublement annuel du chiffre d’affaires. Pour y parvenir, Claude Schlesser envisage à moyen terme le recrutement d’un commercial, de deux informaticiens chargés du développement et d’un collaborateur pour la gestion. Mais pour l’instant se pose la question du financement d’un tel projet. Le jeune entrepreneur arrive aujourd’hui au bout de la logique du « family, friends and fools » et envisage deux voies de développement. Continuer sur le sentier du bootstrapping, une méthode à l’économie, ou choisir la rapidité grâce à un investisseur extérieur capable d’apporter entre 100 et 500.000 euros. Les résultats de l’exercice en cours permettront de prendre la décision. Une chose est sûre, Claude Schlesser ne voudra pas devenir minoritaire dans le capital, dont il détient aujourd’hui 65 % (Xavier Buck en détient 25 % et Robert Schlesser, le père, 10 %). Il aurait même déjà repoussé une offre d’acquisition. D’ici la fin de l’année cependant, le siège aura migré au Technoport d’Esch-Belval et un employé aura été recruté. L’intérêt ? Donner de la substance à la start-up. Celle-ci lui permettrait de gagner en crédibilité et d’aider à convaincre les grandes entreprises de lui faire confiance. Aujourd’hui, le serpent se mord encore la queue puisqu’un potentiel grand compte pourrait attendre qu’un business angel vienne donner des gages de stabilité à la société, et réciproquement. En attendant, le jeune entrepreneur se nourrit des conseils prodigués par son mentor dans le cadre du programme business mentoring (voir encadré) et reste attentif aux évolutions du marché pour ajuster la direction de sa société. Pour l’instant la prudence est de mise, du fait de la nouveauté du sujet et du faible taux de conversion, en général, du Freemium au logiciel payant. Et si la conjoncture devait ajouter encore aux craintes, il est cependant clair que, sur le long terme, ce type d’outils sera nécessaire à la fluidité des mouvements sur le marché en ligne dont l’information est – comme sur le marché traditionnel – l’une des principales composantes. Juin 2013—
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actualité ÉCONOMIE & politique entreprises place financière
place financière
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actualité ÉCONOMIE & politique entreprises place financière
Banques
Un peu KO, mais OK dans l’ensemble
Photo: Étienne Delorme (archives)
La présentation du rapport annuel de l’Association des banques et banquiers Luxembourg a donné l’occasion à son président, Ernst Wilhelm Contzen, de largement commenter l’actualité, en particulier l’annonce du passage à l’échange automatique d’informations pour le 1er janvier 2015. La nouvelle a quelque peu assommé les banques qui s’inquiètent d’une manière générale des coûts réglementaires. M. Contzen n’a pas caché – ce n’est pas son genre – son énervement devant ce qu’il considère comme un abus de position dominante. « Les États-Unis imposent leur loi pour mieux imposer leurs produits », a-t-il estimé. Un changement réglementaire qui générera nombre de dépenses, qu’elles soient informatiques, réglementaires ou de personnel, lesquelles influeront forcément sur les marges. Du reste, entre les fins 2011 et 2012, la somme des bilans accuse une chute de 790 millions à 735 millions d’euros. Quant au résultat net des banques de la Place, l’augmentation en un an de 2,8 à 3,5 milliards d’euros tient, pour partie, à une augmentation substantielle des revenus extraordinaires et l’absence de provisions bancaires, qui avaient été importantes en 2011, dans le cadre de la restructuration de la dette souveraine grecque.
Signe des liens de plus en plus étroits de la finance luxembourgeoise
SH
avec la Chine, l’Alfi lance une section de son site internet en mandarin. Sixième mois consécutif de hausse pour le patrimoine global des fonds domiciliés au Luxembourg, qui établissent un nouveau record à 2.468,070 milliards (+12,02 % en un an).
Evonik
KBL
Entrée en Bourse réussie
Ambitions affichées
Une nouvelle valeur a été admise à la négociation sur le marché réglementé en Bourse de Luxembourg : la société allemande Evonik Industries (leader mondial de la chimie industrielle qui emploie 33.000 personnes dans plus de 100 pays), introduite le 24 avril. La cotation de 466 millions d’actions ordinaires avait été précédée par la cession d’environ 67,5 millions d’actions représentant 14,5 % du capital en termes de flottant 2013. Avec un prix initial de 32,86 euros, la capitalisation boursière de la société est estimée à 15 milliards d’euros. En 2012, Evonik a réalisé un chiffre d’affaires de 13,6 milliards d’euros et un bénéfice net de 1,2 milliard.
La banque privée du boulevard Royal a digéré son acquisition par la famille royale qatarie. Après avoir procédé à un plan social ayant affecté 136 personnes et réalisé un recrutement galactique, KBL a affiché ses ambitions : devenir l’une des 20 principales banques privées européennes d’ici trois ans. Elle est 30e aujourd’hui. Il s’agira pour la banque d’atteindre 50 milliards d’euros d’actifs sous gestion et 100 millions d’euros de bénéfices dès 2015. En 2012, les bénéfices devraient déjà s’élever à 50 millions d’euros. Un changement de nom est également actuellement à l’étude.
Photo: Charles Caratini
FRE
« On peut assimiler cette date de 1963 à un vrai décollage de Luxembourg. » Hubert Grignon-Dumoulin, membre du comité de direction de la Bourse de Luxembourg, à propos du 50e anniversaire de la naissance des Eurobonds.
Juin 2013 —
actualité ÉCONOMIE & politique entreprises place financière
Trois questions à René Mottas (UBS)
Bil
À nouveau rentable et en expansion « Une performance 2012 solide. » C’est ainsi que la Bil a commenté son exercice 2012, qui marque un clair retour à la rentabilité avec un résultat net de l’ordre de 30 millions d’euros (78 millions hors éléments non récurrents). La progression des actifs sous gestion de 10,4 %, à 30 milliards d’euros, donne également un signe encourageant, surtout que « près des trois quarts de cette hausse ont été engendrés par de nouveaux flux d’entrée nets », a souligné François Pauly, l’administrateur délégué de la banque. Désormais sous pavillon qatari, la Bil annonce même de belles performances au premier trimestre 2013, dépassant les prévisions initiales. De quoi conforter la banque de la route d’Esch dans le démarrage de son plan stratégique d’expansion en Europe, au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est. Il est notamment prévu, avant la fin de l’année, l’ouverture de succursales à Bruxelles et à Dubaï, ainsi qu’un renforcement de la présence à Singapour.
ING Belgique
Rik Vandenberghe promu numéro 1 ! Deux mois après son départ de son poste de CEO d’ING Luxembourg (qu’il a dirigée pendant six ans et dont il est toujours membre du conseil d’administration) pour rejoindre le comité de direction d’ING Belgique, Rik Vandenberghe, 52 ans, a été promu aux fonctions de CEO de la banque à Bruxelles, où il succède à Ralph Hamers. Il a donc désormais la responsabilité globale des entités belge et luxembourgeoise.
Fiscalité
Le Royaume-Uni surveillé Le chancelier de l’Échiquier britannique, George Osborne, a annoncé au cours du mois de mai vouloir lutter contre la finance illicite. Pour ce faire, il a notamment demandé à tous les territoires britanniques outremer (îles Caïmans, Anguilla, Bermudes, îles Vierges, Montserrat et îles Turqueset-Caïques) d’accepter l’introduction de l’échange automatique d’informations bilatéralement avec le Royaume-Uni et multilatéralement avec le G5 (Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie et Espagne).
— Juin 2013
« Un business en transformation » En marge des 40 ans de la filiale luxembourgeoise du groupe bancaire suisse, son CEO évoque le futur immédiat, avec la disparition du secret bancaire.
Photo : Blitz (archives)
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Monsieur Mottas, UBS a récemment annoncé vouloir procéder à une restructuration de ses activités conduisant à terme à la disparition de 10.000 emplois, principalement dans la branche de la banque d’affaires. La filiale luxembourgeoise sera-t-elle affectée ? « Nous avons au Luxembourg un tout petit groupe de personnes dépendant du département Investment Banking du groupe UBS. Mais ces personnes se consacrent ici essentiellement à des produits et solutions apportées à nos clients de la gestion de fortune. Et cette activité va rester primordiale dans les mois à venir. Car quand nous parlons d’UBS Luxembourg et des trois piliers sur lesquels la banque se base, il est clair que le wealth management figure en tête de liste. Nous avions d’ailleurs commencé par le private banking il y a 40 ans. Ce business est en train de vivre une transformation. Mais pour que la gestion de fortune continue d’être le cœur de métier de notre groupe, nous avons investi depuis quelques années. Et nous continuons de le faire.
Vous parlez de transformation de l’industrie de la gestion de fortune. Faites-vous référence à l’introduction en janvier 2015 au Luxembourg de l’échange automatique d’informations ? « Tout devient plus transparent. La différence se fait aujourd’hui sur le conseil et les services apportés aux clients. Peut-on le faire de manière holistique ou doit-on se focaliser sur des niches ? UBS a fait le choix de la première solution. L’introduction de l’échange automatique d’informations va simplement accélérer cette transformation. Mais celle-ci avait commencé bien avant. Le ministre des Finances luxembourgeois, Luc Frieden, l’avait annoncé depuis déjà quelques années. Nous voulons que les acteurs du centre financier luxembourgeois puissent parler ouvertement à leurs clients. Et chez UBS, à Luxembourg comme dans les autres centres financiers, l’essentiel de notre clientèle veut travailler avec nous de cette manière.
Comment se profile l’avenir immédiat ? « En regardant en arrière, nous pouvons être fiers. Nous avons traversé des périodes difficiles, mais la banque est aujourd’hui en bonne position. Toutefois, pour regarder loin devant, il faut commencer par évaluer les défis qui sont de différentes natures. Et s’il faut en évoquer un, c’est celui de la régulation, qui devient de plus en plus pointue et exige de nombreux investissements. Heureusement, nous bénéficions d’une taille suffisante pour l’assumer. Même dans cet environnement changeant, nous continuons de faire des affaires transfrontalières, en Europe, mais aussi au MoyenOrient, où nous voyons de belles opportunités. Il y a donc beaucoup à venir. »
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BGL BNP Paribas
1er trimestre porteur
% +11
Conférence Horizon
Se projeter vers l’avenir
Pendant que sa maison mère publiait un résultat net de 1,6 milliard d’euros (supérieur aux attentes) pour le 1er trimestre 2013, BGL BNP Paribas affiche, pour les trois premiers mois de l’année, une hausse de 4 % de son encours des prêts et surtout de 11 % des dépôts, due notamment à des flux importants de la part des entreprises.
Raiffeisen
% 7 6 +
La banque Raiffeisen a le vent en poupe. En 2012, elle a réalisé un résultat de 42,9 millions d’euros, en hausse de 67 % par rapport à 2011. Une croissance liée à une restructuration du périmètre de participation de la banque, qui a mené à un revenu non récurrent fiscalement exonéré de 25,5 millions d’euros. Le résultat ordinaire, lui, dépasse légèrement le résultat record de l’exercice précédent qui était de 17,2 millions d’euros.
Luxempart
Pescanova digérée
% +10
Les actionnaires de Luxempart sont contents : le dividende par action accordé au titre de l’année 2012 (0,7014 euro net) est en hausse de 10 % par rapport au 0,64 euro de 2011. Une façon de se remettre des quelque 48 millions de pertes sèches, suite à la débâcle de la société espagnole Pescanova dans laquelle Luxempart avait investi.
— Juin 2013
Photo : Blitz (archives)
Périmètre de participation restructuré
Pour la 3e année, Deloitte organise à la Philharmonie – en partenariat avec paperJam – la conférence Horizon, dédiée aux perspectives de l’industrie des services financiers au Luxembourg. Le rendez-vous, fixé au 19 juin, devrait attirer entre 250 et 300 décideurs de la Place et aura forcément un parfum particulier quelques semaines après l’annonce de l’introduction du système d’échange automatique d’informations à l’échéance 2015. « Personne ne pourra prétendre que le dossier n’était pas dans les tiroirs depuis un bon moment, observe Yves Francis, le managing partner de Deloitte. Sur les deux dernières années, pas mal de choses se sont déjà passées. Mais le Luxembourg est toujours positionné sous le signe de l’optimisme et de la détermination à conserver sa position. » Et dans l’obligation de devoir se réinventer, la Place semble, aux yeux de M. Francis, disposer de
solides atouts, « à condition de maintenir un consensus fort au niveau des acteurs du pays », prévient-il. « La tendance à l’harmonisation réduira la possibilité d’exploiter des niches de souveraineté, mais la stabilité du pays, son agilité à réagir et le maintien d’accès rapides aux décideurs politiques doivent permettre de conserver de nombreux atouts. » Les changements de paradigme sont donc inéluctables, mais « s’ils sont bien exploités, ils peuvent permettre de solidifier la place du Luxembourg », estime le managing partner de Deloitte. Au menu de cette édition 2013, outre la traditionnelle intervention du ministre des Finances Luc Frieden, une table ronde sur l’avenir de la distribution à l’international des produits financiers et une présentation du futur Freeport de Luxembourg.
Assurances
La Mondiale Europartner s’offre MassMutual Le groupe d’assurances AG2R La Mondiale a finalisé, via sa filiale luxembourgeoise La Mondiale Europartner, l’acquisition de 100 % du capital de la société d’assurance vie luxembourgeoise MassMutual Europe. L’intérêt de cette transaction réside notamment dans l’ouverture, pour La Mondiale, vers le marché italien où MassMutual est déjà très actif. La fusion des deux entités donnera naissance à un ensemble employant 150 personnes et gérant plus de 6,8 milliards d’euros d’actifs.
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Outsourcing
Photo: Charles Caratini
33 emplois menacés chez UBS
Luc Frieden, ministre des Finances, et Tonika Hirdmann, directrice générale de la Fondation de Luxembourg.
Philanthropie
Un soutien appuyé à la Fondation Créée en 2009, la Fondation de Luxembourg a clôturé, en 2012, son troisième exercice plein. L’occasion pour le président de son conseil d’administration, le ministre des Finances Luc Frieden, de confirmer son soutien à l’organisme qu’il juge être « une vraie success story ». En l’espace de trois ans et demi, pas moins de 32 fondations ont été placées sous l’égide de la Fondation, alors qu’une centaine seulement, selon M. Frieden, avait été créée depuis 1928 et la loi permettant de le faire. Le total des dotations administrées s’élève à quelque 70 millions d’euros, apportés pour 80 % par des personnes physiques. À l’heure où la philanthropie s’affiche comme partie intégrante de la boîte à outils de la banque privée (un cours y est même dédié dans le nouveau master en wealth management de la Luxembourg School of Finance), la Fondation vient efficacement appuyer l’axe de diversification « banque privée » de la stratégie gouvernementale. Le ministre des Finances se félicite donc de l’investissement de l’État (2,5 millions d’euros de capital de dotation ajoutés à la même somme apportée par l’Œuvre Grande-Duchesse Charlotte) et lui prédit même « de beaux jours ». Objectif : abriter 10 nouvelles fondations chaque année pour arriver à 90 fondations en 2018.
Gestion de fortune
H CTG liquidée
UBS Luxembourg a annoncé sa volonté d’externaliser le service de traitement de données financières à destination de la clientèle. « Le service informatique n’est en revanche pas liquidé », a-t-on précisé du côté du siège d’UBS Luxembourg au Kirchberg. 33 emplois sont concernés par la décision de recourir aux services du sous-traitant informatique indien Mahindra Satyam. Cette annonce qui aura surpris les principaux concernés vient, en revanche, confirmer l’ambition des banques de la Place de maîtriser leurs coûts, particulièrement en matière de back-office. « Nous sommes en discussion avec les syndicats, a confirmé René Mottas dans un entretien à paperJam.lu. Je peux seulement signaler que ces 33 postes affectés ne vont pas tous être externalisés. Un certain nombre de personnes pourront même avoir des rôles plus intéressants chez leur potentiel nouvel employeur Mahindra Satyam. Et nous ferons en sorte que d’autres puissent bénéficier de nouveaux emplois en interne. » Cela étant, les syndicats, méfiants, ont décidé de prolonger le bras de fer en appelant à la conciliation.
Fonds d’investissement
Fund Market Infrastructure devient Fundsquare Lancée l’année dernière par la Bourse de Luxembourg, Fund Market Infrastructure, l’infrastructure de marché dédiée à la distribution transfrontalière des fonds d’investissement, porte désormais le nom de Fundsquare. Officiellement présentée lors de la Journée boursière 2013, et prévue d’être lancée au 3e trimestre, cette solution globale et innovante, développée par les professionnels du secteur, entend répondre notamment à la pression croissante sur les coûts imposée par une réglementation de plus en plus forte et une situation économique peu favorable.
Le 30 avril, à l’échéance des six semaines de la période de sursis de paiement où elle était placée depuis le 20 mars, le tribunal d’arrondissement a définitivement placé la société d’investissement luxembourgeoise H CTG en liquidation judiciaire. Depuis janvier, l’un de ses fondateurs, Fabien Gaglio, est accusé de fraude. Une plainte avait d’ailleurs été déposée au Luxembourg par H CTG elle-même. 82 millions d’euros auraient été détournés dans la Confédération helvétique et au Grand-Duché.
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actualité ÉCONOMIE & politique entreprises place financière
Diversification
L’oasis au bout du désert Ces dernières années, les représentants de la place financière luxembourgeoise ont multiplié les déplacements dans la péninsule arabe. À l’exclusion de deux coups d’éclat qataris, les liens tissés tardent à produire leurs effets. À l’automne cependant, un projet d’ampleur largement financé par des investisseurs institutionnels arabes devrait sortir de terre à Luxembourg : une banque islamique. Texte Pierre Sorlut
Photo : Licence CC
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S
eule la Russie trouve autant de grâce aux yeux des VRP de la finance luxembourgeoise. Les pays de la péninsule arabique regorgent de promesses mirifiques. Si le Yémen fait encore figure de vilain petit canard dans la région, les autres États, tous membres de l’alliance politicoéconomique du Conseil de coopération du Golfe (GCC selon le sigle anglais, voir encadré), revêtent de nombreux atouts aguichant tout particulièrement banquiers privés et professionnels des fonds d’investissement. Pour les premiers, la péninsule rassemble de plus en plus d’individus fortunés. Les rapports Capgemini RBC World Wealth y font valoir les plus forts taux de croissance mondiaux en HNWI (high net worth individuals)… des prospects qui pourraient venir compenser l’érosion de la clientèle du Vieux Continent dont les actifs rentrent au bercail à mesure que le secret bancaire s’évapore. Pour les seconds, les investisseurs institutionnels y sont légion. Et le Luxembourg se poserait comme un hub permettant de placer leurs investissements internationalement. — Juin 2013
Cependant, pris individuellement, les pays du GCC présentent certaines singularités plus ou moins intéressantes pour les affaires. L’Arabie saoudite (monarchie islamique et absolue) pourrait être, au niveau des agrégats, le plus attractif de ces États. Avec un PIB élevé (740,5 milliards de dollars) largement (pour 45 %) nourri par la manne pétrolière – représentant 17 % des stocks mondiaux – l’économie saoudienne fait miroiter bien des promesses, d’autant que le gouvernement veille à la diversification économique. Mais ce même gouvernement, la famille Al-Saoud en fait, semble également protéger ses bijoux royaux en n’autorisant pas l’accès à son marché au premier venu. Le Luxembourg a néanmoins tout récemment réussi à signer avec l’Arabie saoudite une convention de non double imposition. C’était le 7 mai. Luc Frieden, ministre des Finances, venait d’y mener une mission de promotion de la Place. Le format se voulait novateur par rapport à des éditions passées qui n’avaient suscité qu’un engouement limité de la part des investisseurs sur place. Cette fois, les classes d’actifs traditionnellement investies par les Arabes
Sceller des accords avec la péninsule arabique ou travailler sur la finance islamique depuis le Luxembourg a pu parfois ressembler à une traversée du désert. Un havre fertile semble néanmoins poindre à l'horizon.
actualité ÉCONOMIE & politique entreprises place financière
PIB des pays de la péninsule arabique
PIB par habitant dans les pays de la péninsule
(en dollars courants)
(en dollars courants)
(en millions de $) 600.000
100.000
500.000
80.000
400.000 60.000 300.000 40.000
Source : Banque mondiale
200.000
20.000
100.000 0
2003
Arabie saoudite
2004
2005
Bahreïn
2006
2007
2008
2009
2010
Émirats arabes unis
2011
Koweït
2003
2004
2005
Moyenne pays OCDE à revenus élevés
2006
2007
2008
Oman
2009
2010
2011
Qatar
fortunés, à savoir l’immobilier et le luxe, avaient été mises à l’honneur. Sur ces deux secteurs, le Luxembourg pouvait faire valoir des atouts, respectivement des véhicules d’investissement et le port franc. Avant de se poser à Riyad, la caravane de la finance luxembourgeoise s’était déjà rendue la veille pour une journée de conférence promotionnelle (un « roadshow » dans le jargon de l’agence Luxembourg for Finance) à Dubaï, où le Grand-Duché avait déjà pris pied dès 2005 au moyen d’un bureau de promotion commerciale. La création de ce Luxembourg Trade and Investment Office (LTIO) avait d’ailleurs précédé l’installation d’un autre bureau du même type à Abu Dhabi, attestant de l’importance des Émirats arabes unis pour le Luxembourg qui, dès les années 2000, en a fait une zone de prospection à part entière. Aucun autre pays, à l’exception des ÉtatsUnis, ne compte deux LTIO. Depuis lors et à l’initiative du ministre de l’Économie de l’époque, Jeannot Krecké, le gouvernement luxembourgeois cherche à densifier son réseau dans le monde arabe. Des traités de non double imposition ont été signés ou paraphés avec tous les pays du GCC. Parfois très tôt. Dans le cas du Koweït, la monarchie du Golfe Persique avait, dès 2007, envoyé son ministre des Finances au Grand-Duché pour y rencontrer les plus hauts représentants de l’État.
même filiale de l’entité luxembourgeoise du groupe bancaire franco-belge. Aujourd’hui la Bil, émancipée, envisage pour cette fin d’année ou le début de la suivante l’ouverture d’une succursale à Dubaï avec l’intégration à terme de la première dans la seconde. « À partir de cette base, indique François Pauly, CEO, nous pourrons nous montrer opérationnels dans tous les pays de la région. Nous offrirons des services en gestion de fortune, soit pour des expatriés, soit pour des fortunes locales, en offrant toute la gamme de produits luxembourgeois y inclus la structuration et, le cas échéant, le financement de leurs investissements en Europe. » Si beaucoup de banques non arabes opèrent d’ores et déjà aux Émirats ou dans la péninsule, « seulement très peu d’acteurs luxembourgeois tissent des liens directs avec des équipes en place là-bas », relève François Pauly. Ces quelques années ont en apparence surtout donné lieu à des coups d’épée dans l’eau, comme la création en janvier 2011 du Luxembourg-Saudi Arabia Business Council, dont on n’a plus jamais entendu parler ensuite, ou à des coups d’éclat, comme l’acquisition la même année par la famille royale qatarie de 100 % de KBL European private bankers (pour 1,05 milliard d’euros) et de 90 % de la Bil (pour 657 millions). Cette double prise de participation dans deux institutions phares du paysage financier luxembourgeois continue de faire jaser, mais semble, au fond, n’avoir constitué qu’un feu de paille. En réalité – et les observateurs du marché arabe s’entendent Dans le sillage du gouvernement sur ce point – les relations d’affaires s’y construisent sur et du Grand-Duc la durée et sur une certaine confiance. Voilà pourquoi, les projets liant des parties européennes et arabes Des initiatives privées ont également vu le jour. peuvent prendre un certain temps. La lente Outre les partenariats industriels (Paul Wurth, multiplication et la timide densification Arcelor, etc.) contractés dans le sillage de ces liens sont d’ailleurs, dans une certaine Des relations de la promotion étatique (le Grand-Duc et sa mesure, comparables à la prudente construites sur expansion internationale de la finance famille ont d’ailleurs maintes fois participé), la place financière luxembourgeoise a islamique. Si l’augmentation du volume la confiance commencé à s’implanter sur place, avec de ses actifs est indéniable (150 milliards notamment l’ouverture, dès 2005 à Bahreïn, de dollars en 1995, 1.600 en 2012), sa d’une succursale de feu Dexia-Bil Suisse, elleconcentration dans le monde arabe est Juin 2013 —
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Décomposition des actifs islamiques par région (chiffres de 2011 en milliards de dollars) Région
Actifs bancaires
Sukuk émis
Actifs de fonds islamiques
Actifs de Takaful
Actifs totaux en finance islamique
Asie
144,8
120,8
16,2
2,4
284,2
Conseil de coopération du Golfe (GCC)
411,1
55,6
27,1
6,4
500,3
Moyen-Orient (hors GCC) et Afrique du Nord
462,6
0,1
0,5
6,0
469,2
Afrique subsaharienne
14,5
0,2
1,5
0,4
16,6
Autres
42,9
1,5
14,6
0,0
59,1
Total
1.075,9
178,2
60,0
15,2
1.329,3
Les fonds islamiques en Europe en 2011 : Pays
Actifs (en millions de dollars)
Nombre de fonds
Irlande
1.887
47
Luxembourg
1.353,4
68
Jersey
manifeste (voir tableaux). Les produits islamiques en Europe et en Amérique du Nord ne représentent qu’une soixantaine de milliards de dollars, soit une goutte d’eau dans l’océan de richesses. Golfe club grand-ducal
Si le Luxembourg n’a pas à rougir du 1,353 milliard de dollars placés dans ses 68 fonds islamiques (chiffres de 2011) ou de ses 16 Sukuk (obligations) cotés à la Bourse locale (contre 42 à Londres et neuf à Dublin), ses banquiers commencent néanmoins à s’inquiéter du faible ancrage de la finance Sharia compliant au Grand-Duché. Pourtant, un développement – aussi embryonnaire soit-il – fait du bruit dans le Landerneau luxembourgeois. Il concerne la future création d’une banque islamique made in Luxembourg. Sous l’impulsion d’Ammar Dabbour, fondateur d’Excellencia Investment Management (une société spécialisée dans la « finance éthique de l’islam »), le projet conduirait à la naissance d’une banque privée islamique dont le cœur de métier serait la gestion d’actifs et de patrimoine, « pour les clientèles européenne et internationale, musulmane et non musulmane, privée et institutionnelle », indique M. Dabbour. « Nos économies, en Europe, ont besoin d’un second souffle et d’initiatives neuves, de sortir des sentiers battus et de rechercher, partout où cela est possible, des relais de croissance et de développement », indique l’ancien responsable MENA (Middle — Juin 2013
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Sources : Banques centrales, Institutions individuelles, IFIS, Bloomberg, Zawya, World Islamic Insurance Directory 2012, The Banker, KFHR et calculs de Islamic Finance Global Review.
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Source : Bloomberg, KFHR
Union régionale
Conseil de coopération du Golfe L’organisation régionale regroupe six pétromonarchies (Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar) dans une alliance politique, économique et militaire depuis 1981. Ces États visent à terme l’émergence d’une zone de libre-échange régionale et d’une union monétaire comparable à l’Union européenne. P. S.
East & North Africa) chez KBL. Les actionnaires clés de l’établissement, dont le capital s’établirait autour de 60 millions d’euros, sont d’ailleurs des investisseurs institutionnels arabes dotés d’une solide assise financière, dit-on. Mais leur identité est pour le moment protégée et le dossier est pour l’instant entre les mains de la CSSF. Fernand Grulms, CEO de Luxembourg for Finance, indique cependant « que le projet se dessine très bien ». Une ouverture à l’automne ne serait pas improbable. Le business plan prévoit, lui, la création de 64 emplois à moyen terme. L’envergure du projet peut paraître anecdotique comparé aux 44.000 employés du secteur financier que compte le Luxembourg. Mais il atteste en tout cas de la matérialisation (en plus des sommes faramineuses injectées par les Qataris dans l’économie locale) de projets ambitieux, basés sur la croyance qu’il y a une vie après le secret bancaire. François Pauly s’en félicite d’ailleurs dans une certaine mesure : « Tout investisseur de cette région qui peut propager le sérieux et le professionnalisme de la place génère des retombées positives sur d’autres acteurs. La concurrence entre les banques – puisqu’il s’agit bien de concurrence – attire ainsi d’autres professionnels. Il s’agit donc plutôt d’une bonne nouvelle. » Ainsi, le Golfe club grand-ducal doit-il se préparer à accueillir de nouveaux membres en cas de dénouement heureux pour le projet de banque islamique. Il s’apparenterait, le cas échéant, à une oasis après la traversée du désert.
A F U L L R AN G E OF D I R E C T A N D I N D I R E C T TAX C OM PL IAN C E S E R V I C E S FO R Y O UR L U X E M B OU R G C O M P A N I E S
O N E OF TH E M O S T C O M P E T I T I V E TAX C OM PL IA N C E P A C K A GE S IN L U X EM BO UR G
Aerogolf center • 1B, rue Heienhaff • L-1736 SENNINGERBERG Postal Adress : P.B. 2071 • L-1020 LUXEMBOURG Phone : (+352) 278 476 1 www.ltco.lu
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Les 40 ans d’UBS Luxembourg Le 3 mai, la banque suisse a fêté, au château de Septfontaines, ses 40 ans de présence au Grand-Duché.
01. René Mottas (UBS Luxembourg) 02. Tonika Hirdmann (Fondation de Luxembourg) 03. Xenia Welbes et Flemming Andersen (VP Lux) 04. Quartet, London Symphony Orchestra 05. Jean-Jacques Rommes (ABBL)
Photos Charles Caratini
07. Philippe Hoss (Elvinger, Hoss & Prussen) et Gilbert Schintgen (UBS Luxembourg)
09. Michèle Musty (Infinity Management) et Charline de Level (Alter Domus) 07
06. Michele Schock (MC3 Consulting) et Christian Schock (Dynargie Belux)
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Online banking et trading
Derrière l’écran, une convergence des métiers Le modèle de banque en ligne reste discret, alors que de grands opérateurs matraquent le chaland dans les pays limitrophes. Au Luxembourg, quelques « pure players » font surtout dans le trading. Mais les banquiers traditionnels évoluent au fil des atouts et des besoins du client. Texte Alain Ducat Photo Jessica Theis
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es messages sont clairs et aguichants. Ils parlent de frais réduits et de rendements intéressants. Ils parlent aux clients, en direct : « Le banquier, c’est vous. » La communication publicitaire arrose copieusement les ondes, dans les pays frontaliers. Et le modèle de la banque en ligne a littéralement explosé, en France notamment : poussé par l’éclosion d’acteurs nés du web, le marché, balbutiant à l’aube des années 2000, connaît une croissance accélérée pour une dizaine de nouveaux établissements financiers en autant d’années. C’est beaucoup moins le cas au Luxembourg, dont le pré carré ne semble guère reluqué par les loups voisins d’un secteur par définition sans frontière… — Juin 2013
Le modèle serait-il moins intéressant dans une place financière aussi réputée et aussi ouverte que celle du Grand-Duché ? La réponse est, évidemment, un peu plus contrastée et elle échappe aux caricatures. « Le marché est étroit », se risquent plusieurs observateurs. Dans les faits, l’ABBL (Association des banques et banquiers, Luxembourg) n’a pas de données spécifiques sur le sujet. Quant à la CSSF (Commission de surveillance du secteur financier), elle identifie trois « pure players ». On considère généralement que, derrière cette appellation, se tiennent des opérateurs qui proposent des services bancaires exclusivement à distance, sur internet, et donc sans avoir de guichet voire d’agence physiques, à la différence des
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Combiner performance technique pour les opérations bancaires automatisables et conseil personnalisé pour les transactions plus complexes : c’est probablement là que se nichent les éléments de valeur ajoutée et, donc, de croissance.
institutions de retail traditionnelles. Les trois pure players recensés sont Keytrade Bank, TD International (un groupe canadien, ex-Internaxx) et WH Selfinvest (courtier, commissionnaire, gérant de fortunes, la société dispose d’un passeport européen et revendique des clients, particuliers ou institutionnels, de 28 nationalités différentes). D’emblée, on perçoit que l’on a plutôt affaire à des institutions de trading. TD Bank International possède néanmoins le statut de banque, dont le compte courant, dixit sa communication online, « est un moyen efficace pour gérer des liquidités et régler le coût de transactions internationales, tout en générant des intérêts ». « L’agrément de ces acteurs n’a rien de spécial en soi, précise-t-on à la CSSF. C’est un agrément de banque et / ou d’entreprise d’investissement. Mais il va de soi que, s’agissant d’opérateurs à distance, utilisant des plateformes web pour une clientèle locale et internationale, le volet IT du dossier est très épluché à la source et suivi à chaque étape, pour garantir la sécurité. » On peut ajouter à ce trio numérique HMS Lux, spécialisée dans le marché interbancaire et l’online trading, qui dessert banques, hedge funds ou investisseurs dans le monde entier. Société indépendante, elle est enregistrée en « commissionnaire et courtier en instruments financiers ». Du ‘do it yourself’ boursier à la plateforme bancaire
Les acteurs eux-mêmes sont peu diserts. Question de positionnement stratégique ou de confidentialité n’incitant pas à la communication ? Philippe Voortman, administrateur délégué de Keytrade Bank Luxembourg, joue cartes sur table. Malgré son statut de banque de droit luxembourgeois, Keytrade Bank ne fournit, au Luxembourg, que des services de courtage boursier en ligne, « sans droit de garde et avec des frais réduits », souligne le patron de la société d’origine belge, intégrée depuis sept ans dans le groupe français Crédit agricole. « Nos clients sont des investisseurs particuliers et institutionnels, résidents et internationaux. Ce sont des clients directs, qui gèrent leur patrimoine sans intermédiaire. Ou des gestionnaires, auxquels nous offrons une plateforme technique. En fait, nous sommes une machine à placer des ordres. »
La logique est d’abord technique, une maîtrise en temps réel, dans une structure très souple. « Nous avons des bureaux, mais pas de vitrine. C’est un front-office qui accueille le client, pour une ouverture de compte par exemple, dans les règles de l’art. C’est une équipe réactive, compétente pour résoudre les éventuels petits soucis que peut rencontrer le donneur d’ordres sur l’infrastructure opérationnelle. Nous ne faisons pas de conseil en placement à proprement parler. Nous sommes un facilitateur, une courroie de transmission. » Le client est en mode « do it yourself » mais peut trouver une aide en ligne, des informations via un fil continu sur le site… Ainsi, le front-office est présent mais discret au Luxembourg, alors que l’infrastructure de back-office se trouve à Bruxelles. « La logistique y est très importante et, ce qui est vital pour nous, tous nos systèmes sont développés et maîtrisés en interne. Et nous sommes évidemment Mifid compliant », ajoute M. Voortman. Sur ce marché de niche, l’opérateur francobelgo-luxembourgeois se sent à l’aise. Mais réfléchit à sa croissance. « En Belgique notamment, nous faisons aussi de la banque directe. Il n’est pas exclu qu’un jour nous augmentions nos services ici, en important ce savoir-faire. » Pas demain, consent-on chez Keytrade Bank, car il faut analyser, laisser passer les orages, la crise bien sûr, mais aussi les avatars du changement de paradigme autour du secret bancaire. L’évolution dépendra également du monitoring d’une clientèle en mutation, voire de l’importance – croissante a priori – que pourra prendre la clientèle locale, résidente, au cœur d’une population dont tout indique qu’elle ira toujours en augmentant ces prochaines années. Ne pas imposer, ne pas opposer
Mais il paraît clair que les métiers du trading et de la banque traditionnelle vont faire bouger les lignes, online justement, dans une convergence orientée client. La fragmentation du marché en général n’est d’ailleurs pas aussi hermétique que ça. À côté des pure players, de la génération 2.0, il y a les filiales spécialisées ou les marques développées par les banques et les assurances traditionnelles. Et il y a les services en ligne que ces derniers ont intégrés depuis longtemps dans leur stratégie de proximité… C’est aussi ce que l’on pratique chez ING Luxembourg, qui s’est lancée parmi les Juin 2013 —
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pionniers de la banque en ligne (avec Orange Account), en plus de son réseau conventionnel. « Rien n’oppose les modèles ! Ce sont les clients qui décident, résume Pierre Knoden, à la tête du Retail chez ING Luxembourg. Nous devons être à l’écoute. Il est évident que l’online est incontournable. Nos adolescents ont-ils déjà mis les pieds dans une agence ? Pour nous, il est clair que l’on doit être transparent et proactif, proposer les outils et les services, la machine et l’humain. Il faut laisser le choix, sans rien imposer. » Le modèle suivi par ING en banque directe au Luxembourg est « tout simplement complémentaire, dans le prolongement de l’existant, appuie Barbara Daroca, responsable marketing & direct channels. On est dans le ‘anytime, anyhow, anywhere’ : le client peut choisir son canal transactionnel et pouvoir faire ses opérations à tout moment. Et on s’inscrit dans un savoir-faire reçu du groupe, ce qui représente toujours un avantage. » Le groupe batave a en effet une expérience appréciable. Il a attaqué des marchés « vierges » pour lui par le biais de web banks (ING Direct en France, Espagne ou Italie, ING DiBa en Allemagne). Le modèle direct s’est imposé là où il n’y avait ni briques, ni vitrines. Mais les banques exclusivement directes, qui offrent également des produits plus complexes commencent à ouvrir des agences nouvelle formule, à l’image des ING Cafés à Paris ou Lyon, pour aller vers le face-to-face et offrir des conseils personnalisés à leurs clients. À l’inverse, un groupe peut se servir des outils appliqués au direct pour enrichir son offre classique. Ainsi, ING Mobile a été développée sur base de l’app d’ING Direct France… De nouveaux contours pour la croissance
« Le monitoring du marché montre une évolution naturelle, poursuit Pierre Knoden. Elle implique une évolution des profils des employés en agences, — Juin 2013
À l’affût
Saxo Bank et le broker C’est un important acteur du marché des banques en ligne, qui fait figure d’Arlésienne au Luxembourg : Saxo Bank, ex-sponsor des cyclistes les plus suivis du Grand-Duché, avait annoncé puis aussitôt démenti son ancrage au Luxembourg, il y a juste trois ans. Depuis lors, la banque danoise reste une ombre, planant régulièrement sur la Place. En avril dernier, à l’occasion d’un déplacement pour rencontrer ses partenaires d’affaires, le CEO Lars Christensen confirmait dans une interview à paperJam.lu vouloir « ouvrir une filiale au Luxembourg, un jour ». Le patron danois précisait attendre une « opportunité stratégique » : « Nous voulons identifier un broker à acquérir pour faire office de point d’ancrage. Cette chance ne s’est pour l’instant pas présentée au Luxembourg. Car, que cela soit clair, si nous n’y avons pas de bureau, ce n’est pas par manque de volonté. » Saxo Bank est cependant présent via des produits disponibles sur des plateformes de trading et d’investissement opérant du GrandDuché. « Nous partageons certaines d’entre elles avec d’autres institutions financières comme Citibank, avec CitiFX Pro, ajoutait M. Christensen. Nous cherchons un potentiel d’affaires qui offre une valeur ajoutée. Nous voulons simplement travailler avec une plateforme compétitive et nous recherchons continuellement de nouveaux partenaires. » A. D.
qui doivent se former continuellement pour répondre efficacement aux besoins les plus complexes des clients. Loin des caissiers de jadis, ils sont des généralistes de haut niveau qui bénéficient au besoin de l’encadrement de spécialistes logés dans des desks spécifiques (companies, private advisory, private banking, domiciled companies, business development) au service du retail banking. De plus, les employés sont très ouverts au développement du direct, ils le voient comme un canal complémentaire. » Combiner performance technique pour les opérations bancaires automatisables et conseil personnalisé pour les transactions plus complexes : mine de rien, c’est probablement là que se nichent les éléments de valeur ajoutée et, donc, de croissance. Voilà qui permet de dessiner les contours, au Luxembourg, de métiers en convergence. Le direct banking gagne en importance, comme partout ailleurs, voire plus au Grand-Duché où l’on se montre très réceptif aux mobile devices. « Les modèles sont différents à la base, résume M. Knoden. Mais ce qui est en train de se passer, c’est la rencontre de ces deux modèles. Beaucoup de banques prennent des mesures pour offrir des produits via des canaux directs, dans la logique de la responsabilisation du client. » Alors, sans doute, le direct banking, finalement plus répandu qu’on ne le pense et appelé à l’être davantage, a-t-il de beaux jours devant lui… et des parts de marché à prendre ou à défendre. Idem pour le trading, malgré les taxes sur les opérations boursières… ou grâce à elles dans un environnement compétitif et réglementé. S’il est vrai que le Luxembourg risque de connaître les limites – pas nouvelles, mais modifiées par une clientèle internationale réorientée – de la masse critique du marché indigène, il n’y a pas de frein particulier à la banque virtuelle, au pays des banquiers évolutifs. « Le seul frein, conclut Barbara Daroca, serait de ne pas suivre le client assez vite, voire de ne pas le précéder dans ses besoins, de ne pas être assez novateur. »
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Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu/kpmg22052013 Perspectives
LBC Conference Organisé à la Philharmonie par KPMG, cet événement a été l’occasion, le 22 mai, de la présentation de la 9e édition de l’étude menée auprès des décideurs du pays, ainsi que d’un exposé du futuriste Gerd Leonhard. 05
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Photos Luc Deflorenne 01. Gerd Leonhard (The Futures Agency) 02. Luc Frieden (ministre des Finances) en visioconférence 03. Olivier Mortelmans (Coromandel Conseil)
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04. Georges Bock (KPMG) 05. Laurent Turmes (Villeroy & Boch) 06. Darren Robinson (Badenoch & Clark) et Stephen Nye (KPMG)
07. Gérard Bais (Erste Europäische Pfandbrief- und Kommunalkreditbank) et Matthias Achilles (Hypo Pfandbrief Bank International) 08. Roland Steies (BHF-Bank) 09. Roger Molitor (Conseil d’État) 10. Marc Hostert (Cour des Comptes européenne) 11. Urs Hammer (ambassadeur de Suisse), Andreas Neugebauer (Neugebauer Advisory) et Jean Jacques Rommes (ABBL)
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Regardez la vidéo de François Pauly sur paperJam.TV
Les dix vérités de…
François Pauly Le président du comité de direction de la Bil revient sur le rachat de la banque par les Qataris de Precision Capital et se projette dans un avenir qui s’annonce riche en développements.
« La priorité aujourd’hui est notre projet de succursale en Belgique. Nous n’avions pas pu le lancer plus tôt, puisque nous avions des ‘frères’ en Belgique. D’ici le 3e trimestre, nous aurons une succursale sur Bruxelles. Puis, au 4e trimestre, nous 3 devrions aussi en ouvrir « Avant le week-end qui a une à Dubaï. » vu la nationalisation des autres entités du groupe Dexia, la Bil avait déjà une solution avec des actionnaires qui avaient un intérêt à investir dans notre banque. »
Interview Jean-Michel Gaudron
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« À très court terme, il y a entre 3.000 et 5.000 postes de travail qui risquent de disparaître dans le secteur bancaire. À moyen terme, je ne suis pas très optimiste sur le niveau d’emploi dans les banques. Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de poches de croissance importantes dans le secteur financier en tant que tel. »
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« Chaque fois que j’ai eu la chance de relever un nouveau défi, il y a eu un événement externe qui a changé le monde. Cela m’a appris qu’il faut toujours être préparé pour le pire afin de bien gérer le quotidien. »
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« L’union bancaire ne doit pas être isolée. Il faut aussi un système européen de protection des déposants, pour ne pas avoir une compétition entre différentes juridictions. »
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« Il y a un travail énorme à faire pour bien positionner le Luxembourg à l’étranger. Luxembourg for Finance va avoir un très grand défi à relever, avec le gouvernement et l’ABBL, pour reconstruire la Place sur ses forces. »
« Precision Capital et l’État ne sont pas des actionnaires qui veulent uniquement un résultat à très court terme. »
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« Le rapprochement avec KBL n’est pas à l’ordre du jour du conseil d’administration de la Bil. Ce n’est pas dans les priorités de Precision Capital. »
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« J’aurai 68 ans le 30 juin 2032. Selon les simulations, ce sera alors ma première possibilité de partir en retraite. Mais je doute fort que ce soit mon dernier jour de travail… »
« SES est un leader mondial. ArcelorMittal est un leader mondial. Il n’y a jamais eu d’acteur luxembourgeois à l’échelle internationale dans le secteur bancaire, malgré le fait que nous soyons la 7e place financière mondiale. Ce que les Suisses ont fait, ou d’autres places avec un marché domestique important... »
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Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu/farad18042013 Inauguration
Farad dans ses murs Le 18 avril, le courtier spécialisé dans le private life insurance a accueilli clients et partenaires dans les nouveaux bureaux où il a récemment emménagé. Photos Charles Caratini
01. Marco Caldana (Farad International) et l’artiste Julia Binfield
06. Stefan Fank (Farad International) et Marc Nicolas (Vitis Life)
02. Fabio Morvilli (Camera di Commercio ItaloLussemburghese) et Marco Claus (FIA Asset Management)
07. Vincenza De Almeida (Farad International) et Jacques Emsix (Unitedbrokers)
03. Serge D’orazio (KBL European Private Bankers) et Philip Elston (Lombard International Assurance) 04. Marco Cipolla (Selectra) et Philippe Burgener (EHP)
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08. Ivett Ortiz (FIA Asset Management) et Carlos Antunes (Fund Market Infrastructures) 09. Rolando Alfieri (Farad International) et Onelio Piccinelli (Société Européenne de Banque)
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05. Valentina Lo Re, Christophe Kadi et Elena Frigeri (FIA Asset Management)
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Photo : David Laurent
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Catherine Lorent C’est à une artiste protéiforme que Luxembourg a confié les clés de son pavillon pour la Biennale d’art de Venise. Catherine Lorent associe peinture, dessin, sculpture, performance, musique et mise en scène dans des installations d’images et de sons aux connotations multiples. Elle a intitulé son installation vénitienne Relegation, en écho à tout ce qui est, dans l’art, poussé vers les marges, « relégué au rang mineur ou banni de la scène principale », comme elle l’explique. « Je présente des dessins monumentaux, des décors scéniques et des instruments de musique dont l’action est déclenchée par le public. » Avec son projet musical Gran Horno, Catherine Lorent se montre autant musicienne que plasticienne. Elle proposera d’ailleurs une performance Du 1er juin au 24 novembre à la Ca’ del Duca à Venise
sonore avec Nataša Gehl, le soir du vernissage. Plus globalement, le titre et l’approche de Catherine Lorent renvoient à la manière dont l’art baroque a été vivement rejeté à Venise aux 17e et 18e siècles. L’artiste joue ainsi des contrastes entre des formes abstraites et de la figuration, entre cultures élitiste et classique (les pianos de concert) et références populaires (les guitares Gibson), entre improvisation et concept rigoureux… Comme dans plusieurs autres installations de l’artiste, l’implication du visiteur est très importante. Ce sont ses mouvements qui vont mettre en œuvre les sons de guitares et pianos, à travers un dispositif électromagnétique. C’est donc à une œuvre totale, qui fait appel à plusieurs sens et qui englobe le spectateur, que Catherine Lorent nous convie.
www.labiennale.org
Les immanquables Chaque mois, nos coups de cœur parmi les sorties culturelles. arbi Sidi L i kaou Cher
on f se a s End o party
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Beaucoup de spectacles, mais aussi des expositions, workshops ou masterclasses pour ce festival au succès confirmé puisqu’il s’agit déjà de la huitième édition. Du 7 au 15 juin à la KulturFabrik à Esch-sur-Alzette
Le chorégraphe belgo-marocain poursuit sa quête humaniste mystique et dévoile un spectacle intitulé Puz/zle pour 11 danseurs, sept chanteurs et un musicien en direct. Les 13 et 14 juin au Grand Théâtre de Luxembourg
Une fois par an, la philharmonie se transforme en dance floor vibrant où les genres se mélangent et les bons DJ se succèdent : A Boy Named Seb, Peter Kruder, Spinderella (Salt-N-Pepa), Kevin Saunderson. Une fête qui connaît un grand succès. Le 28 juin à partir de 21 h dans le Grand foyer de la Philharmonie
Pour cette édition intitulée Futura Bold?, la Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie a choisi de consacrer son festival au devenir du bâti au Grand-Duché. Du 13 juin au 14 juillet, www.futurabold.lu
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Photos : Koen Broos, Matteo Da Fina
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Culture
Trois œuvres « n oires » Un choix de trois œuvres dans les expositions temporaires organisées actuellement à Luxembourg, avec comme point commun l’utilisation du noir. Un prétexte pour découvrir la diversité culturelle et la richesse artistique qui se trouvent juste autour de nous. ie Atel
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Cette œuvre d’Anne Weyer est une lithographie ayant servi d’affiche pour la Loterie nationale en 1978. Elle est présentée dans l’exposition Atelier Weyer qui regroupe près de 70 affiches réalisées par la famille Weyer (Lex, Pit, Anne et Lex junior). La production très variée de l’Atelier Weyer permet de suivre l’évolution de l’art graphique au Luxembourg sur plus de 50 ans. Cette affiche annonce le tirage de la 9e tranche de 1978, chaque tranche étant promue par une affiche spéciale jusqu’en 1997. Les affiches sont sélectionnées à l’aide d’un concours annuel auquel participent graphistes renommés et artistes amateurs. Musée d’histoire de la Ville de Luxembourg, jusqu’au 31 décembre
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L’installation Voidhanger (Twin Channel) / All Tomorrows Graves (2006) de Banks Violette représente une scène de concert et fait directement référence au black metal. La structure scénique calcinée renvoie aux églises incendiées en Norvège, événements revendiqués par des fans de black metal. Par conséquent, cette installation se fait paysage et joue en écho avec la forêt dessinée sur le mur telle une ombre chinoise, le paysage étant un des grands thèmes du genre musical. Cette œuvre est à découvrir dans l’exposition Altars of Madness qui révèle l’œuvre réunie d’une génération d’artistes marquée par le metal extrême. L’exposition pose sans détour cette question de l’extrême, puis explore le genre musical sous les angles tour à tour de la politique, de la mort et d’un rapport païen au paysage.
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Cette œuvre de Felix Gonzalez-Torres, Untitled, est une sculpture qui requiert la participation du public puisqu’il est invité à prendre avec lui un exemplaire de cette affiche représentant la mer en noir et blanc. C’est une œuvre qui combine art conceptuel, activisme politique et art « démocratique » puisque l’affiche peut être reproduite au besoin. Elle est présentée, ainsi que d’autres œuvres de cet artiste, dans l’exposition L’image papillon qui s’intéresse aux relations complexes qui lient l’image et la mémoire. Mudam, jusqu’au 8 septembre
Casino Luxembourg, jusqu’au 15 septembre
Sélection
À VOIR SUR SCÈNE La saison culturelle touche à sa fin et les festivals d’été commencent. La musique a donc tous ses droits. Quels sont les concerts à ne pas manquer en ce mois de juin ? Nous avons demandé sa sélection à Sébastien Cuvelier, critique musical et photographe.
Sin Fan
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« La florissante scène islandaise est mise à l’honneur pour un double concert sans prétention, mais qui, sur base de mes souvenirs de l’Iceland Music Airwaves festival, devrait faire naître plus d’un sourire sur les visages des spectateurs. » Le 1er juin à l’Exit07
Ghostpoet
« Difficilement classable, mélangeant hip-hop, électro, pop et jazz, c’est un artiste anglais encore peu connu sur le continent, à la voix unique et au style bigarré. À voir pour la créativité dont il peut faire preuve en live. » Le 4 juin à l’Exit07
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« Ce groupe anglais prouve qu’on peut encore être original et créatif, tout en faisant de la pop. Une voix à part et une vision intègre de la musique avec, en bonus, le Mercury Prize du meilleur album britannique de 2012. Immanquable. » Le 19 juin à la Rockhal
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« Un des ‘Belleville Three’, les trois fondateurs historiques de la techno de Detroit. La plupart des kids qui bricolent des beats sur leur ordi n’étaient pas nés quand il a sorti les singles Big Fun et Good Life. Et je mixe pour le warm up avec mon projet A Boy Named Seb. » Le 28 juin à la Philharmonie
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« Il a 18 ans et il chante comme s’il en avait 50. Ce gamin a tout compris, tout synthétisé : Johnny Cash, Bob Dylan, les Beatles. On n’a plus entendu pareille voix en Angleterre depuis Alex Turner (Arctic Monkeys). Ce gamin va conquérir le monde. » Le 30 juin au Rock-A-Field
Photos : MHVL ; Courtesy Vanhaerents Art Collection, Brussels ; The Felix Gonzalez-Torres Foundation, Sophia Spring
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HOMMAGE À ZAO WOU-KI « LITHOGRAPHIES, EAUX-FORTES, LIVRES ILLUSTRÉS ET AQUARELLES »
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L a r e c et t e d
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Mamacita, extension et ouvre uipe poursuit son éq eurs surpenantes me sav s mê de la u, its, yo eur dans les produ Après Mama loves îch fra la de les tacos et om xicain qui pr ent en Europe que un restaurant me connaît généralem ne n o ’ ampis qu sc rs x Alo au … s tonnants e recette de Taco et des cocktails dé ef nous livre ici un . ch les le s, up so ide rig blé es de qu ou s galettes de maïs sous la forme de co tite pe s s, ce be ns cu da vir tits gue à ser d’ananas en pe salsa ananas man dans un bol 250 g riandre, z co ge de lan g mé 50 , us elé vo lsa, oignon rouge cis tit Pour réaliser la sa pe un , le temps ge o rou frig ée, 1/2 poivron ez reposer au 1/2 mangue coup ron vert. Vous laiss cit ent de pim jus mi de de e up un re à so pouvez y ajouter du sel et une cuillè on ever la salsa, vous cti rel ur fon Po . en z pis ste am ent et aju de préparer les sc ent progressivem dans le sens ent. Ajoutez le pim vous les coupez is pu s, cru coupé très finem pis am sc de g 0 ir dans une en 50 rev lez us sa Vous les faites de votre goût. Vo eue jusqu’au 2/3. qu la ez un avocat de up nt co rta us pa Vo . de la longueur en usse d’ail hachée go e un et e sans matière liv o d’ êle t d’huile tillas dans une po poêle, avec un file réchauffez les tor , z de salsa. ge vre nta ou mo le rec is ur Po elques scampis, pu en fines lamelles. qu t, ca vo d’a es y deux lamell grasse. Déposez e cuisine mexicain Mamacita – Bar & entre-Ville) (C rg ou mb xe Lu à 9, rue des Bains
C’est à l’étage du centre commercial Pall Center à Oberpallen que le restaurant Foxy a réouvert ses portes. Repris en main par une nouvelle équipe jeune et motivée, le restaurant propose une restauration basée sur des produits de qualité (fournis par Kirsch et Grosbuch) et des cuissons réalisées dans un four à très haute température. L’orientation des plats oscille entre tradition et métissage : côte à l’os, tartare de saumon façon thaï, Hammeschmier mat Kachkeis, assortiment de wraps. La décoration est contemporaine et un rien girly (beaucoup de coussins, des porte-menu en forme de macaron, des horloges coucou au mur…). Les enfants sont les bienvenus et disposent d’une vraie salle de jeux. Une belle qualité d’assiette à laquelle on ne s’attend pas dans un centre commercial. 2, Arelerstrooss à Oberpallen
Viticulture
Millésime 2012 : Maigre mais bon Les viticulteurs luxembourgeois ont été mis à rude épreuve en 2012. En effet, la météo a été particulièrement capricieuse et peu prévisible. Les gels importants de février avaient déjà provoqué des dégâts, renforcés par une nouvelle vague de froid au printemps alors que les bourgeons commençaient à gonfler. De fortes pluies et peu d’ensoleillement ont été à l’origine d’une floraison étalée et contrastée. Les maladies de la vigne ont été plus virulentes… Mais le bel été a permis de redresser une situation mal engagée. Les grappes étaient maigres et les fruits petits, ce qui a donné une récolte de raisins inférieure de -20 à -50 % selon les cépages.Pourtant, le travail de vinification mis en œuvre par les maîtres de chai a permis de réaliser des vins ouverts et fruités. Par exemple, chez Bernard Massard, la bonne surprise vient du pinot blanc du domaine Thill – Château de Schengen, qui affiche une belle élégance en même temps qu’un côté un peu beurré qui lui fera très bien accompagner les poissons. Le riesling Ahn Palmberg, vendangé plus tardivement dans les meilleures parcelles, s’avère être particulièrement équilibré, révélant des arômes de fleurs blanches et de pêche. www.bernard-massard .lu
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Fast food
Kebab de luxe Après le centre commercial Auchan et le centre-ville, c’est au Limpertsberg qu’OrientX vient d’ouvrir sa troisième adresse, toujours dans l’esprit lounge contemporain, sain et frais. Dans ce quartier où passent beaucoup d’étudiants, l’endroit ne dispose que de peu de tables et permet surtout le take-away. Au menu, on retrouve les classiques qui ont fait le succès de la chaîne dorums, au veau, au poulet ou au boeuf, et les salades (taboulé, salades grecques et coban). Les végétariens seront ravis de trouver un « veggie-kebab » avec des boulettes de pois chiche et des haricots. 40A, avenue du Bois à Luxembourg (Limpertsberg) www.orientx.com
Photos : OrientX, Jessica Theis
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pause gourmande
C’est de saison
DÉJEUNER sur l’herbe Déjeuner sur l’herbe ne se réduit pas à manger son sandwich dehors. Cela peut être l’occasion d’un agréable déjeuner entre amis, autour de bons plats préparés à la maison et servis dans de la vaisselle de circonstance.
Kyosk sans viande
Le pa nier C a panie Pani r mult rrie (Desig er e t vélo, tabl peut s iusage puis n House S e t e por q ter à l’ u’il s’accro ockholm) transf est un épaule orme che a u en tab g le d’ap râce à une guidon du point a une fo nse ou se is reto urné.
Élégance à la française
Fidèle à la maison Hermès, ce kit à pique-nique est très chic. On y trouve une serviette, une fourchette, une cuillère, un tire-bouchon et un couteau, le tout avec un manche en liège, pliable et disposé dans une petite pochette à pression qui se glisse aisément dans les sacs.
tim Compar
Ecofrie
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pratique : x est très tée, ppétit Bo A n ar o p B m timen La ique est co les aliments ét m er h la boîte séparer nt ainsi de ltiplier les permetta autant mu r u o p s n sa t prévue es e ch co ts. Une en ie avec an rn n u te fo n co fourchette rter le tout, la ir n te re o pour pour transp nt inventé la boîte. Et mo black+blu e d s er en nappe les design ansforme tr se i u q s is déplié. se fo an e à n c u un sa d’appoint x u ea rr ca à
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ique es en plast Ces gourd équipées dans nt Bobble so tre à eau. on d’un fil du robinet leur bouch ité de l’eau d’acheter al u q la si Ain évite rée et on les. est amélio ’eau jetab d es ill te u être t des bo eu p e ts sé, le filtr Une fois u en différen le ib n o p is .D cé la p m re couleurs. formats et
Au cœur du plateau du Kirchberg, le Kyosk a su, en quelques années, s’imposer comme un endroit incontournable dès les beaux jours. On y va pour déjeuner et on reste toute l’aprèsmidi ; on arrive à deux, on mange à 10 ; on vient pour une partie de pétanque et on passe à table. Cette année, Manu Da Costa a réorienté la cuisine et s’est associé avec Le Boucher Végétarien qui, comme son nom l’indique, propose des produits sans viande qui ressemblent à de la viande. Burgers, boulettes, brochettes sont donc préparés avec du poulet, thon ou viande hachée végétariens, en grande partie à base de soja. Les salades et les desserts complètent l’offre mise en œuvre par le chef Harold Sturm. www.kyosk.lu
C’est de saison
Où manger en terrasse ?
Toit pour toi
Owstellgleis
Le Grillon
2, rue du X Septembre (Schouweiler)
9, rue de la Gare (Hostert)
22, rue Principale (Osweiler)
Le Bistrot gourmand
Pavillon Madeleine
77, Wäistrooss (Remerschen)
30, rue du Moulin (Kayl)
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Photos : archives Explorator
On aura attendu cet été avec impatience. Si les averses veulent bien céder du terrain aux rayons de soleil, on pourra enfin déjeuner, puis même dîner en terrasse. Nous avons sélectionné quelques adresses qui offrent à la fois un cadre ravissant et une carte de bonne facture. Le tout hors de la capitale pour prendre le temps d’en profiter pleinement.
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Clin d’Œil
Dites-le avec des fleurs
Le 9 juin, les petits Luxembourgeois trouveront mille astuces pour fêter les mamans… Les fleurs restent les cadeaux les plus plébiscités à cette occasion, comme pour tant d’autres. Carmen, fleuriste chez Iris, nous précise quelques règles à suivre pour ne pas commettre d’impair quand on offre des fleurs. En matière d’impair, d’ailleurs, pour les petits bouquets en dessous de 10 fleurs, on choisira toujours un nombre impair pour assurer un bel équilibre à la composition. Mais c’est en matière de couleurs qu’il faut être vigilant : les fleurs, et notamment les roses, ont leur langage codé. Iris – Art floral
35, allée Scheffer à Luxembourg (Limpertsberg)
r et e mou e l’a courag tion im r p u ra x d la e c e e é onn ed oug Le r sion. Il d faire un s ur la pa ilise po imée. t ’u ea s n et on pers à la
ur uce a do e des l e ffr qu évo . On o imer ose ité pr Le r roxim our ex ion. p p ct a l s e t e s e aff rs ro son fleu mitié, a son
www.fleurs-iris.lu té, mais e la pure c incarn gance. lé l’é t Le blan e t en raffinem rfaites le a i p t ss n u a nches so n la b rs u q e n ue l’o Les fl dmiratio primer l’a elqu’un. u q r u o pour ex p ressent
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ce er
Bose en ville Bose vient d’ouvrir son Store monomarque qui rassemble tout l’assortiment pour l’équipement personnel et la maison. Les points forts du magasin, en plus des produits, sont bien entendu le conseil, l’information et le service après-vente. 99, Grand-Rue à Luxembourg Sp o
rt
Photos : Julien Becker
Pour les amateurs de golf
la profondeur Le violet, c’est st une manière C’e . nts me nti des se nne. pense à la perso de dire que l’on let vio le , res ltu cu Dans certaines deuil. est synonyme de
Le jaune évoq ue le soleil, le talent artis tique. Les fleur s jaunes sont considér ées comme la promesse d’un bonheur. Mais attention , le jaune peut aussi être un symbole d’i nfidélité !
Accessible à tous les joueurs, du débutant au golfeur de compétition, le Lux Golf Center vient d’ouvrir ses portes à la Kockelscheuer. Une nouvelle approche de l’enseignement de ce sport y est pratiquée, du green vers le tee de départ et quatre zones d’entrainement spécifiques permettent de travailler des points techniques précis. L’établissement est ouvert aux novices et met à leur disposition un système de location de club, ainsi que des offres tarifaires adaptées pour découvrir ce sport de plein air. 18, route de Bettembourg à Luxembourg www.luxgolfcenter.com Luxe
Design
Vent nouveau chez First Floor
Photo : Luc Deflorenne
Trop d’objets tuent l’objet. C’est la réflexion qu’a menée Ingrid Bettendorf, à la tête du magasin First Floor, pour réorienter son activité. L’endroit ne sera plus un concept store, où sont mélangés arts de la table, vêtements, objets décoratifs et mobilier, pour devenir un magasin de meubles, centré sur les marques de design. À côté des grands noms comme Vitra, Kartell ou Moroso, on trouvera des éditeurs moins connus comme Objekten, Chevalier Édition, Marcel by, Punt ou Super-ette. Particuliers et architectes pourront donc trouver une gamme de mobilier signé des meilleurs designers connus ou en devenir. Centre commercial Laangwiiss II à Junglinster www.firstfloor.lu
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Un garage pour ses précieuses Le Haras des Éternelles offre un gardiennage sur mesure pour les voitures haut de gamme, de luxe et de collection. Différentes formules d’abonnement de storage sont disponibles avec un grand panel d’options (maintien de charge du véhicule, caméra de surveillance unique sur le véhicule, service et entretien, administration en lien avec le véhicule, Kiss & Fly à l’aéroport de Luxembourg, etc.). Le lieu de gardiennage est uniquement dévoilé aux abonnés. Ouvert 24 h sur 24 h sur rendez-vous ou du lundi au vendredi de 8 h à 19 h. 90, rue de Cessange à Luxembourg Tél. : 27 48 90 55
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DÉCOUVERTE
Une nuit ailleurs
Pour un dépaysement garanti, le temps d’un week-end en famille, dans un hôtel vraiment pas comme les autres. Trois adresses insolites qui raviront les enfants.
La Balade des Gnomes : 10 chambres thématisées autour d’un univers onirique et fantastique, où les gnomes rencontrent les nomades du désert, l’expédition dans la lune jouxte un cheval de Troie ou une hutte africaine. Tout l’hôtel situé à Durbuy (Belgique) a été sculpté, modelé, façonné par le propriétaire et des artisans locaux, mettant en scène de nombreux objets venus d’ailleurs, sans jamais oublier le confort des hôtes (baignoires à bulles, salon, frigo-bar, etc.). www.labaladedesgnomes.be
V8 : Amateurs de belles carrosseries et de grosses cylindrées, voici l’adresse qu’il vous faut. À proximité de Stuttgart, sur le site de l’ancien aéroport, l’hôtel V8 (quatre étoiles) est entièrement dédié à l’amour de l’automobile, avec humour. Ancienne Mercedes transformée en cadre de lit et entourée de rouleau de lavage automatique, chambre « drive-in », lit-coccinelle au milieu d’une station à essence. Au total, 10 chambres sont thématisées (sur un total de 34) et les espaces de réception accueillent également des voitures anciennes et scooters. www.v8hotel.de
Nuits insolites : Vous voulez dormir dans une cabane en haut des arbres, une pyramide translucide pour admirer le ciel, un chariot de western, un grenier rempli de foin ou encore une caravelle de 1955 réaffectée en gîte atypique ? Tout cela est possible ! Dans les Vosges, à la Chapelle aux Bois, Nuits insolites offre différents hébergements vraiment pas comme les autres. Et pendant la journée, les enfants peuvent s’amuser à la Ferme Aventure voisine. De quoi passer un week-end bien occupé ! www.nuitsinsolites.com
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Photo : David Laurent
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zoom sur
Wheelcome on board Un loisir, un sport, un art, une culture, un style… le skate, c’est tout ça à la fois. Cela fait, cette année, 50 ans que la planche à roulettes a été inventée en Californie par des surfeurs qui y voyaient une bonne alternative aux jours sans vagues. C’est pour faire connaître cet univers aux multiples facettes que Samuel Levy et Lowic Villa ont monté l’événement Wheelcome on board. Le mot « événement » n’est pas usurpé, tant ils ont conçu une manifestation vaste et qui rassemble des personnes variées. « Il y a, en fait, deux volets à notre projet : une approche artistique et graphique et une partie vraiment skate », explique Samuel Levy, artiste et grapheur. « L’idée est de donner de la visibilité à cet univers au Luxembourg et de fédérer les skateurs et les artistes », complète son acolyte DJ, photographe et skateur. D’une part, l’histoire du skate, l’évolution de la planche, sa fabrication (en direct) seront présentées à côté de portraits de skateurs et d’explications détaillées de figures essentielles de cet art. Une géographie Du 13 au 20 juin au CarréRotondes
des « spots » du Luxembourg sera aussi mise en image. « On ne sait pas assez que Luxembourg est connu à travers le monde pour les bons et beaux endroits où skater, pas tant dans les skate parks, mais aussi dans des rues et des places », détaille Lowic Villa, qui fera aussi des démonstrations sur une mini rampe installée pour l’occasion avec d’autres skateurs. Par ailleurs, une trentaine d’artistes, grapheurs, graphistes, designers ont été invités à s’exprimer autour du skate. « Il ne s’agit pas seulement de montrer des planches peintes et dessinées, mais d’inviter les créateurs à réfléchir et travailler à partir de ce matériau », précise Samuel Levy. On pourra ainsi trouver une planche à manger, une planche végétale, une chaise longue en planches et bien d’autres décorées, customisées, transformées. L’occasion est aussi offerte aux artistes d’exposer leurs œuvres personnelles et de faire connaître leur travail. Un événement chic et branché pour un large public.
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interview
Bijoux sur peau
Cela fait près de 15 ans que Dan Sinnes tatoue à Luxembourg et un peu partout dans le monde. Il a ouvert sa propre enseigne, Luxembourg Electric Avenue, il y a un peu moins d’un an. Passionné et toujours ouvert, il nous raconte son parcours et sa vision de l’univers du tatouage. Interview France Clarinval Photos David Laurent
Dan Sinnes ne compte plus ses tatouages mais il se souvient de ceux qui les ont réalisés.
Comment avez-vous mis le premier pied dans le monde du tatouage ? « Je devais avoir 12 ou 13 ans au début des années 90, et c’est par le biais des magazines que j’ai découvert la scène du tatou. J’aimais déjà le dessin, le graffiti et j’ai été attiré par le fait de dessiner sur les corps. Progressivement, je me suis cultivé, j’ai rassemblé des magazines, des livres. Je me suis mis à collectionner les tatous et à entrer en contact avec cette scène. Il faut dire qu’à l’époque, c’était beaucoup moins facile qu’aujourd’hui : il n’y avait pas internet pour collecter les informations et les images, pas de plateforme, de forum. Surtout au Luxembourg où cet univers était très maigre. Vous pensiez quand même pouvoir en faire un métier ? « Pas tout de suite. Je me suis d’abord entrainé au dessin. Je dessinais tout le temps, j’inventais des motifs, je regardais les livres et les magazines pour comprendre les styles, m’en inspirer… Il n’existe pas vraiment d’école ou de diplôme pour devenir tatoueur : on progresse en regardant les autres faire, comme un apprentissage, un compagnonnage. Il faut se trouver un maître qui vous laisse suivre, regarder, qui vous apprenne les règles d’hy— Juin 2013
giène, la relation avec les clients, etc. C’est comme ça que j’ai commencé chez Diablo Tattoo à Esch-sur-Alzette et que j’ai commencé avec mon premier tatouage… sur moi. Sur vous ? C’était quoi ? « C’est la tradition. Ce n’est pas une obligation, mais traditionnellement, on expérimente le tatouage sur soi-même. C’est une manière de ressentir ce que ça fait, la douleur, l’implication que cela suppose… C’était un petit kanji (caractère japonais, ndlr) sur ma jambe. Depuis, je n’ai plus arrêté d’en faire et de m’en faire faire. Je ne compte plus combien j’en ai, mais je me souviens de la circonstance de chacun. Comment ont réagi vos proches ? « Plutôt bien. Mon père m’a dit ‘ça ne fait pas trop prisonnier’ (rires). Je dois dire que mes parents m’ont toujours soutenu dans cette démarche, et je les en remercie vivement. J’ai fait une formation en optique pour avoir une porte de secours et pour prouver que j’étais capable de faire des études… Mais je suis heureux chaque jour d’avoir pu poursuivre la voie qui me plaisait vraiment.
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Dans son atelier, Dan Sinnes présente une collection impressionnante de tatouages du monde entier.
« Certains banquiers portent aussi des tatouages, mais ils ont des manches longues ! » Vous avez ouvert votre propre enseigne il y a un peu moins d’un an… L’aboutissement d’un rêve ? « Un rêve, certainement. Mais pas l’aboutissement. Quand on est tatoueur, on n’arrête jamais d’apprendre. Chaque peau est différente, chaque dessin est différent, chaque client est différent. Il faut pratiquer, pratiquer, pratiquer. Dessiner tous les jours, se documenter, rencontrer les autres tatoueurs… Ça ne peut pas être un hobby ou un passe-temps : tatoueur c’est un métier que l’on pratique à plus que plein temps. À quoi reconnaît-on un bon tatoueur ? « Il faut avoir un bon contact avec les clients, savoir les mettre en confiance, comprendre ce qu’ils attendent, trouver des solutions pour que leur idée puisse être concrétisée. Certains viennent avec un dessin élaboré, précis qu’ils ont imprimé. Il faut alors voir comment l’adapter parce que je ne copie pas un dessin existant et parce que chaque corps nécessite une adaptation. Certains ont fait un croquis ou ont juste une idée. Alors on cherche ensemble, on regarde des catalogues, je dessine des projets… Je pense aussi qu’un bon tatoueur doit être capable de refuser de faire un tatouage s’il croit qu’il ne va pas y arriver ou s’il pense que c’est une mauvaise idée : une personne trop jeune, un mauvais endroit, un mauvais dessin. Il faut aussi respecter les règles indispensables d’hygiène. Mais surtout, je le répète, un bon tatoueur est celui qui tatoue tous les jours et qui a accumulé de l’expérience. C’est pour cela que vous avez beaucoup voyagé ? « C’est une obligation. Impossible de rester dans son coin et sa petite bulle, surtout au Luxembourg où la scène est quand même assez discrète. Il faut voir du monde, apprendre au contact des autres, observer les différents styles, travailler, travailler encore… Ainsi, j’ai voyagé aux États-Unis, au Mexique, au Japon, un peu partout en Europe, notamment en GrandeBretagne, et j’ai participé à des conventions dans différents endroits. Je continue d’ailleurs de le faire. Quels sont les différents styles qui existent en matière de tatouage ? « En gros, on peut parler de cinq styles essentiels. Le tatouage tribal, qui vient des îles du Pacifique, Nouvelle Zélande, Samoa, Polynésie française…, est composé d’aplats noirs ou gris, généralement des motifs abstraits. Il était très à la mode dans les années 2000, mais se demande moins
maintenant. Les tatouages traditionnels ou old school sont des dessins figuratifs, souvent colorés, avec des traits marqués, des ombres… Dans le temps, c’était pour les marins une manière de marquer leur parcours et de rapporter un souvenir des ports où ils descendaient. Les black and grey chicanos tatoos sont un peu les dérivés de cette tradition. Ils viennent des États-Unis et du Mexique, comprennent souvent des écritures. Le tatouage japonais est généralement grand et coloré. Historiquement, il était lié aux sociétés secrètes. On y trouve des motifs traditionnels asiatiques. Enfin, il y a les tatouages réalistes qui reproduisent des photos, souvent des portraits. Ceux là, je ne m’y risque pas… c’est trop difficile. Lesquels préférez-vous ? « J’aime beaucoup les écritures. C’est élégant et je ne m’en lasse jamais. J’adore les tatouages japonais parce qu’ils racontent une histoire et coulent littéralement sur les corps. On peut avoir l’impression d’un serpent ou d’un dragon en réel mouvement… J’aime aussi le old school : c’est simple, direct avec un message clair. L’image et l’appréhension du tatouage ont beaucoup évolué ces dernières années. Comment expliquez-vous cela ? « C’est vrai. Il n’y a pas si longtemps, les tatouages étaient l’apanage des bad boys, des taulards, des rockers… Progressivement, cet univers s’est ouvert et a été médiatisé. On a vu de plus en plus de gens ‘normaux’ qui portaient des tatouages. La mode, la télévision, la variété ont banalisé le fait. Aujourd’hui, c’est accepté un peu partout et toutes les classes sociales et tous les âges osent se faire tatouer. Bien sûr, dans certaines professions, on se fera plus discret et on choisira des endroits que l’on peut cacher sous les vêtements, au travail. Certains banquiers portent aussi des tatouages, mais ils ont des manches longues ! Au Luxembourg, on reste assez classique, voire discret, avec des tatouages dans le dos, sur les bras et les jambes. Mais dans les grandes villes, comme Londres ou Amsterdam, on voit de plus en plus de grands tatouages, visibles, dans le cou, sur les mains… Je crois que le tatouage dépasse la mode ou la tendance : c’est une manière de se démarquer des autres, de porter un ‘truc en plus’, de se placer un cran au-dessus des autres, un peu comme un bijou… mais qu’on porte en permanence. » Luxembourg Electric Avenue
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e l y St ch t a w
age r niss n e v u d , o Lors l’expositi c Chenal i de e d’Ér t yl e Insid eurs de s e. e t i Wh es chass l’æuvr l nt à étaie
NIChOLAS porte un gilet Energy et une veste Chaps
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Photos : Olivier Minaire
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gilles réajuste la robe Karen Miller de ASIA
Alice et Louis toisent Bernard
JÉROME et MICHEL avec un manteau Thierry Mugler et une veste Burberry
daliah et azadeh ont trouvé leurs tenues en Inde
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JUIN 2013 Paru le 30 mai 2013
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Luxembourg en quête d’image
Dossier : OUTSOURCING
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Cahier « Économie & Finance » Directeur de la publication Mike Koedinger Directeur de la rédaction, rédacteur en chef Jean-Michel Gaudron Conseiller éditorial Marc Gerges Directeur artistique Maxime Pintadu ISSN 1992-4275
Management
S’adapter au nouvel ordre
Business Administration
Des défis en pagaille pour les CFO
ICT
Un secteur entre deux (m)ondes
Human Resources
L’intérim à l’aube d’un rebond
Communication
Le succès, enfant de l’audace
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INDEX
Index A À Fleur de peau 103 ABBL 75, 84, 86, 89, 90 Achilles Matthias 89 Ada 33 Adem 24 Aerium 4 AG2R La Mondiale 78 Air Cargo News 59 Alawar 28 Alfi 75 Alfieri Rolando 92 Allen & Overy 34 Alter Domus 12, 84 Alvaro Sabrina 34 Amazon 28 Ancestry.com 28 Andersen Flemming 84 Anholt Simon 52 Antunes Carlos 92 Apple 40 Arbed 34 Arcanger Nadège 34 Arcelor 80 ArcelorMittal 72, 90 Arces Cindy 34 Arendt & Medernach 12, 34 Art Collection 97 Arval 65 Asti 22 Astrium 12 Atoz 6, 114
B Badenoch & Clark 89 Bais Gérard 89 Banque de Luxembourg 49 Barnes & Noble 28 Barthelmé Pierre 46 Baumert Jean-Paul 65 BBC 40 BCE Luxembourg 52 BCL 14, 24 Becca Flavio 21 Bee-Secure 14 Bettel Xavier 22 Bey Pierre 25 BGL BNP Paribas 28, 66, 78 BHF-Bank 89 BigFish 28 Bigpoint 28 Bil 76, 80, 90 Bilbary 28 Billon Christian 12 Biltgen François 14, 24 Binfield Julia 92 BMW 19 Bock Georges 89 Bofferding 68 Bogelmann Nadine 34 Bonn Steichen & Partners 34
Bourquin Nicolas 12 Bourse de Luxembourg 75 Brasserie Diekirch 68 Brasserie nationale 68 Bremm Wolfgang 65 Broadcasting Center Europe 93 Buck Xavier 52, 72 Burgener Philippe 92
C Caldana Marco 92 Camera di Commercio Italo-Lussemburghese 92 Capgemini 80 Cargolux 59, 60, 70 Carrosserie Comes & Cie 65 Cases Luxembourg 14 Castegnaro Cabinet d’avocats 34, 62 Castegnaro Guy 34 Cercle Cité 93 Chambers and Partners Europe 62 Chambre de commerce 12, 52, 61 Chambre des métiers 57 Christian Billon & Associés 12 Cipolla Marco 92 Circl 14 Citibank 86 Claus Marco 92 Claverie Ariane 34 Clearstream 40 Clifford Chance 34 Clinique Zitha 64 CLT 70 Clusil 14 Clussil 14 CNPD 28 CNSI 14 Codasystem Benelux 14 Comes Nicolas 65 Comhaire Isabelle 34 Conseil d’État 25, 89 Conseil européen 22 Contacto 64 Coromandel Conseil 89 Cour de justice de l’Union européenne 23, 24 Cour des comptes européenne 89 CPSI 14 Crédit agricole 86 Creos 59 CRP Tudor 14 CSSF 86 CSV 12, 22, 24 CTG 63 CTI 60 Cyber Security Board 14
491 personnalités & entreprises ont été citées sur les 116 pages de ce cahier « Économie & Finance ».
D D’orazio Serge 92 Dabbour Ammar 80 Daroca Barbara 86 De Almeida Vincenza 92 De Biasio Diego 72 de Bres Julia 46 de Level Charline 84 De Wolf & Partners 59 Defay Céline 34 Déi Gréng 12 Dellmont 28 Deloitte 52, 78 Design Friends 12 Dexia-Bil 80 di Stefano Mario 34 DNR 64 Domingos Christophe 34 DP 12, 22 DSM Di Stefano Sedlo Moyse Avocats 34 DuoDecad 28 Dynargie Belux 84
E EADS 12 eBay 28 eBRC 14 ECA International 52 Eela 34 Elcentra 72 Elfassi Annie 34 Elston Philip 92 Elvinger Pierre 34 Elvinger, Hoss & Prussen 34, 84, 92 Emsix Jacques 92 Enovos 59, 61 Entreprise des P&T 59, 60, 62, 64 Erste Europaeische Pfandbriefund Kommunalkreditbank 89 Étude Georges Wirtz 34 EuroDns 52, 72 European Executive Council 21 Euroscript International 14 Eurosport 52 Eurostat 23, 24 EVC 65 Evonik Industries 75 Excellencia Investment Management 80
Dans cet index sont reprises les entreprises, les personnalités et les publicités apparaissant dans ce cahier.
F Fank Stefan 92 Farad International 92 Ferreira Sérgio 22 FIA Asset Management 92 Fonck Danièle 12 Fondation de Luxembourg 25, 79, 84 Fondation Sainte Irmine 64 Forson Richard 60 France 2 40 Francis Yves 78 Freiden Luc 70 Frère Albert 70 Frieden Luc 22, 24, 28, 40, 76, 78, 79, 80, 89 Frigeri Elena 92 Fund Market Infrastructure 79, 92 Fundsquare 79
G Gaglio Fabien 79 Garage Intini 31 Getty Images 28 Gillen Erny 64 Glaxo Smith Kline 40 Gloden Léon 34 Goodyear 62 Goodyear Dunlop Tires Operations 62 GovCert 14 Grandidier Jérôme 62 Grignon-Dumoulin Hubert 75 Grossfeld PAP 21 Groupe Saint-Paul 64 Grulms Fernand 80 Gygia 72
H H CTG 79 Hamers Ralph 76 Hammer Urs 89 Hansen Martine 24 Harles Guy 12 Harpes Carlo 14 Heine 40 Heinisch Roly 65 Heintz Michel 40 Helminger Paul 60 Henri Grand-Duc 24 Hetto-Gaasch Françoise 21 Hirdman Tonika 79, 84 HMS Lux 86 Hoffmann Anne 46 Hôpital de Kirchberg 64 Horesca 65 Hoss Philippe 84 Hostert Marc 89 Hubert Éric 84 Hypo Pfandbrief Bank International 89
I IBBL 62 IFOnline 14 ILR 59 Imprimerie Fr. Faber 59 Infinity Management 84 ING Belgique 76 ING Direct 86 ING Luxembourg 76, 86 INgrid 61 Innova 28 Institut für Demoskopie Allensbach 25 Isaca 14 Itrust Consulting 17, 31 iTunes 28 Ius Laboris 62
J Jabin Anne-Laure 34 Jacobs Marie-Josée 24 Jacques Rommes Jean 89 Janrain 72 JCI Luxembourg 66 Jeanbaptiste Yves 59 Jean-Paul Baumert Sàrl 65 Join Wireless 59 Joseph Treis Sàrl 65 Juncker Jean-Claude 21, 22, 24, 25, 40, 52 Jungers Christian 34
K Kabam 28 Kadi Christophe 92 Kaspersky 14 KBL European Private Bankers 75, 80, 92 Keytrade Bank 86 Kleyr Grasso Associés 34 Knoden Pierre 86 Kobo 28 Koepp François 65 KPMG 25, 66, 89 Krecké Jeannot 80
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INDEX
L La Mondiale Europartner 78 La Voix 64 Larue Catherine 62 LCGB 23 LTCO 83 Le Monde 40 Legal 500 62 Lenert Paul 64 Lentschener Philippe 52 Lentz Georges 68 Leonhard Gerd 89 Les Echos 52 Lesch Paul 40 Level3 28 Linster Léa 65 List Joaillier 65 List Serge 65 Lo Re Valentina 92 LoginRadius 72 Lombard International Assurance 92 London Symphony Orchestra 84 Lootvoet Caroline 34 Lopes Da Silva Paulo 34 Loterie Nationale 14 Louis Vuitton 13 Loyens & Loeff 34 LSAP 12 Lucet Élise 40 Lugen Henri 65 Lulling Astrid 40 Lumension 28 Lux Future Lab 28 LuxairGroup 64 Luxcloud 14 Luxconnect 59 Luxembourg for Business 46, 52 Luxembourg for Finance 80 Luxembourg School of Finance 79 Luxemburger Wort 64 Luxempart 70, 78 Luxexpo 59, 64 LuxGSM 62, 116 Luxinnovation 22, 28
Ministère de la Famille et de l’Intégration 14, 24 Ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative 24 Ministère de la Justice 24 Ministère des Communications et des Médias 24 Ministère des Cultes 24 MLQ 14 MNKS 34 Mobbing asbl 23 Modert Octavie 24 Molitor Avocats à la Cour 34 Molitor Michel 34 Molitor Roger 89 Montebourg Arnaud 40 Morel Anne 34 Mores Pierre 25 Moro Albert 34 Mortelmans Olivier 89 Morvilli Fabio 92 Mosar-De Wolf & Partners 59 Mottas René 76, 79, 84 Mouget Didier 12 Moyasoft 28 MS Digital Download 28 Mubi 28 Mudam 12 Muller & Associés 66 Muller Laurent 66 Müller Nicole 65 Musty Michèle 84 MyScienceWork 66
N National Geographic 40 Neo Medical Systems 66 Netcore 60 Netflix 28 Neugebauer Advisory 89 Neugebauer Andreas 89 Neunreither Thomas 52 Nexon 28 Nicolas Marc 92 Nye Stephen 89 Nymgo 28
M Mahindra Satyam 79 Maison Moderne 26, 27, 60, 61, 85, 113 Mamma Bianca 101 Manwin 28 Marc André 34 MassMutual Europe 78 Match.com 28 MC3 Consulting 84 McAfee 28 Mercedes-Benz Luxembourg 65 Meyers Paul 64 Mike Koedinger Éditions 61 Ministère d’État 14 Ministère de l’Économie et du Commerce extérieur 14 Ministère de l’Éducation nationale et Formation professionnelle 14 Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche 24 Ministère de la Coopération et de l’Action humanitaire 24
P
S
Paul Wurth 60, 80 Pauly François 76, 80, 90 Peckels Paul 64 Peillon Vincent 40 Perrin Édouard 40 Pescanova 70, 78 Piastrelli Valérie 84 Piccinelli Onelio 92 Play.com 28 Pleimo 28 Pochon Lawyers & Associés 115 Point24 64 Precision Capital 90 Prefalux 8 Prêt d’Union 51 Procap 61 Promoculture 37 Pujadas David 40 PwC Luxembourg 12, 84
Q Qatar Airways Quatremer Jean
60 40
R Raiffeisen 78 Rakuten 28, 59 RBC 80 Reding Viviane 21 Regify 28 Restena-CSIRT 14 Richard Ady 40 Robert Denis 40 Robinson Darren 89 Rommes Jean-Jacques 84 Root 62 Roth Gilles 24 RTL 65 Rubenstein Michael 34
O O’Donnell Keith 114 OCDE 114 Œuvre nationale de secours Grande-Duchesse Charlotte 25, 79 Office Freylinger 60 Office national de conciliation 34 OneAll 72 Onlab 12 OnLive 28 ONT 46 OPE 25 Opentext 28 Orange 2, 3, 59 Ortiz Ivett 92 Osborne George 76 Ott Anne-Sophie 34 Otto 28, 59
Sacred Heart University 12, 77 Sagramola Sabrina 61 Saxo Bank 86 Saxo.com 28 Scalais François 66 Schadeck Raymond 59, 64 Schintgen Gilbert 84 Schlesser Claude 72 Schlesser Robert 72 Schmit Nicolas 12, 25 Schneider Étienne 12, 21, 28, 52 Schock Christian 84 Schock Michele 84 Schoeller Cap Systems 61 Schwertzer Gaston 70 Selectra 92 SEO 59 Service des médias et des communications 14 SES 12, 60, 70, 90 Simon Virginie 66 Sinnes Dan 104 SIP 46 Skype 28 Smile GIE 14 SMS 60 SNCI 60 Société Européenne de Banque 92 Sony 28 Spautz Marc 24 Spogen Dan 65 Stahl Hjoerdis 64 Starbucks 40 Statec 21, 24, 28 Steies Roland 89 Stevenot Marielle 34 Sting 66 Stoldt Jürgen 52 Strasser Claude 64 Stubhub 28 Symantec 28 Syprolux 23
T Tageblatt 12 Tamai Marcel 65 Tango 59, 60 TD International 86 TEA 28 Technoport 72 Telecom Luxembourg Private Operator 62 Télécran 64 TeliaSonera 28 Temple-Morris Boz 52 Tempo 61 The Futures Agency 89 The Guardian 40 The New York Times 40 Thill François 14 Thillen Xavier 52 Thorn Gaston 70 Tompers Carole 52 Treis Joseph 65 Turmes Claude 21 Turmes Laurent 89
Dans cet index sont reprises les entreprises, les personnalités et les publicités apparaissant dans ce cahier.
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U UBS 10 UBS Luxembourg 76, 79, 84 UEL 21, 25 Union européenne 22, 62, 114 Unitedbrokers 92 Université de Liège 66 Université du Luxembourg 66 Utopolis 60
V Van Dijk Management Consultants 62 Vandenberghe Rik 76 Ville de Luxembourg 21 Villeroy & Boch 89 Vitis Life 92 Voortman Philippe 86 Voyages Emile Weber 65 VP Lux 84
W Wagener Marc 12 Wagner Gerry 65 Welbes Xenia 84 WH Selfinvest 86 Wies Patrick 66 Wildgen, Partners in Law 34 Wilhelm Contzen Ernst 75 Williams Maynard 40 Wirtz Georges 34 Wiseler Claude 23, 60 World Economic Forum 52
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Keith O’Donnell Founding and managing partner – Atoz
Le rôle clé du conseiller fiscal A
u cours des derniers mois, nous avons pu constater une pression accrue en matière de planification et de fraude fiscale. Ces deux concepts sont souvent confondus par les médias et les politiciens, parfois à des fins politiques. Notons d’abord que le métier de conseiller fiscal se limite – et s’est toujours limité – à la planification. Certains se sont interrogés sur la légitimité, la nécessité, voire la moralité du conseiller fiscal. Personnellement, je répondrai à deux questions : pourquoi existons-nous ? Et pourquoi conseillons-nous ? Pourquoi existons-nous ? La relation entre le citoyen et l’État s’exprime de différentes manières, en fonction de la philosophie politique et de la constitution de l’État. Il existe, d’une part, des droits qui incluent la liberté individuelle, le maintien de l’ordre public, la représentation politique et la propriété privée ; et, d’autre part, des obligations incluant le respect des lois, des droits des concitoyens et la contribution au budget de l’État. L’équilibre entre ces droits et obligations fait partie des défis qui définissent l’État moderne. — Juin 2013
L’équilibre entre le respect des lois et libertés individuelles est un élément crucial (l’État ne peut conclure à la culpabilité du citoyen et l’emprisonner arbitrairement). Un équilibre analogue doit se retrouver dans la relation entre le droit à la propriété privée et l’obligation du paiement de l’impôt (l’État ne peut arbitrairement fixer et collecter l’impôt ou saisir les biens du citoyen). Afin de préserver l’équilibre entre ses droits et obligations, le citoyen doit pouvoir bénéficier du droit d’être convenablement conseillé et représenté dans ses relations à l’État. Le conseiller fiscal joue donc un rôle fondamental dans l’équilibre entre les droits et obligations du citoyen. Pourquoi conseillons-nous ? À plusieurs reprises dans le débat sur la fiscalité, il a été soutenu que la planification fiscale était critiquable en soi sur un plan moral. Il a aussi pu être avancé que si le droit fiscal était suffisamment simplifié, alors il n’y aurait nul besoin de conseils spécialisés. Sur le plan moral, les entreprises et leurs conseillers doivent-ils faire de la planification fiscale ? Pour une entreprise, l’impôt est une dépense comme une autre, réduisant d’autant
le bénéfice disponible qui aurait pu être réinvesti ou distribué aux investisseurs. Une mauvaise gestion des dépenses, y compris fiscales, compromet la pérennité de l’entreprise. En matière de simplification, nos clients et nous-mêmes sommes les premiers à demander plus de clarté dans les codes fiscaux. J’ai moi-même milité à plusieurs reprises en faveur d’une simplification aux niveaux européen et international, au sein des différents groupes de travail organisés par l’Union européenne ou l’OCDE, mais en vain. La politique fiscale est un outil des politiques sociale, économique et environnementale, sur le plan national et international, et reflète bien la complexité de ces dernières. Cette complexité nécessite le regard avisé d’un expert pour conseiller les individus ou les entreprises. C’est pourquoi notre responsabilité en tant que conseil est de guider au mieux parmi cet ensemble fascinant et complexe de règles. Il s’agit d’une responsabilité importante que nous exerçons avec fierté, au meilleur de nos capacités et dans l’intérêt de nos clients.
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