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SEPTEMBRE - OCTOBRE 2014
L’économie digitale, deuxième pilier pour le Luxembourg ? 5 453000 074017
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Editorial Septembre - Octobre 2014
POUVOIR(S)
S
i, à en croire l’homme politique et intellectuel audience a connu, entre juillet 2013 et juillet 2014, une profrançais du milieu du 20e siècle André Malraux, gression de presque 25 %, avec un niveau record de 51.500 le pouvoir doit se définir par la possibilité d’en lecteurs résidentiels, auxquels il convient d’ajouter entre abuser, certains se sentent, au Luxembourg 8.000 et 10.000 lecteurs frontaliers non repris dans l’étude. et au-delà, particulièrement omnipotents. Paperjam passe ainsi pour la première fois la barre des Nous ne pouvons évidemment que penser à 60.000 lecteurs par numéro (et 83.500 lecteurs résidents ces dirigeants – français eux aussi – d’une sur trois numéros). société financière établie au Luxembourg et dont le pré- Des chiffres qui, au-delà du plaisir brut qu’ils ont pu suscisident du conseil d’administration n’est autre qu’un ancien ter à leur première lecture, montrent également que les directeur du Fonds monétaire international, qui aurait peut- ambitions éditoriales et journalistiques élevées qui sont les être pu devenir président de la République française si sa nôtres trouvent un écho favorable auprès de la population carrière et son image publiques n’avaient pas été balayées active. Les performances également réalisées par d’autres par quelques comportements « inappropriés », comme l’in- médias visant ces mêmes ambitions (d’Land et la radio socioculturelle 100,7 pour ne pas les citer) suffisent à s’en téressé les a lui-même définis. Inapproprié, c’est aussi le mot très politiquement correct convaincre définitivement. qui pourrait définir l’incroyable et inacceptable tentative Ce n’est pas pour autant que les bouchons de champagne ont de bâillonnement médiatique dont l’éditeur Maison volé et que les bulles ont envahi les esprits. À l’heure où étaient Moderne et son site d’information Paperjam.lu ont été vic- publiés ces résultats Plurimedia, toutes les équipes de Paperjam étaient engagées à fond dans le nouveau projet éditimes de la part de cette société financière fin août. Scandaleux, indécent ou encore méprisant sont autant torial dont vous découvrez, aujourd’hui, le résultat, que ce d’autres qualificatifs que l’on pourrait ajouter à une liste qui soit avec ce magazine que vous tenez entre les mains ou avec ne sera jamais exhaustive pour exprimer dans leur entiè- notre site internet qui a subi un profond lifting. reté les sentiments qui ont animé la direction et la rédac- Toujours plus d’actualité économique et financière brute, au quotidien, sur le site, supporté par une newsletter toution de Paperjam devant un tel procédé. Sans doute est-ce là le « prix à payer » (on ne parle évidem- jours biquotidienne, et désormais enregistrable et impriment pas de l’astreinte demandée de 50.000 euros par mable comme un véritable petit journal ; toujours plus infraction constatée, avec un maximum de 2,5 millions d’eu- d’analyse et de recul dans le « print », qui se veut, plus que ros, en cas de publication d’un article faisant état d’un litige jamais, le complément magazine indispensable pour aller de cette société avec un grand groupe d’assurances, voir plus loin, mais aussi autrement. Le tout avec une place de page 94) quand on est foncièrement indépendant – finan- choix de nouveau redonnée aux visuels. cièrement et idéologiquement – et que l’on a la prétention Paperjam1, son deuxième cahier Paperjam2, publié en décalage de croire en la pratique d’un journalisme un tant soit peu de deux semaines, et le site Paperjam.lu continuent plus que sérieux et de qualité. Cela ne peut, en tous les cas, que ren- jamais à creuser le sillon commencé il y a bientôt 15 ans (le titre forcer nos convictions et notre assurance que cette approche fêtera son anniversaire en juin prochain), avec comme ambiest la bonne, tout comme le font tion, plus que jamais, de vouloir les résultats de la dernière étude offrir le meilleur de l’information. Par Jean-Michel Gaudron Plurimedia TNS-Ilres, qui consacrent On dit souvent que vouloir, c’est Rédacteur en chef de Paperjam le succès grandissant d’une publipouvoir. Et ce « pouvoir »-là, nous en jean-michel.gaudron@maisonmoderne.lu Twitter : @jmgaudron abuserons autant qu’il le faudra… ◄ cation telle que Paperjam. Son
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Paperjam Advertorial Interview Casa4Funds
Casa4Funds – Regard vers le futur
► Création en 2005. ► 25 employés répartis dans deux bureaux, 2 milliards d’actifs prochainement, 20 fonds et 60 compartiments ou sous-fonds. ► L’obtention de la licence AIFM offre un degré de possibilité de gestion supérieure à l’entreprise. ▲ De gauche à droite : Céline Gutter, Sylvain Feraud et Arnaud Bouteiller.
This information, does not contain an offer or invitation or the basis on which any offer or invitation may be made to subscribe or purchase any shares in M&A Capital SICAV SIF S.A. (‘’Fund’’). The information contained herein is subject to updating, completion, revision, further verification and amendment from time to time. This document may only be issued to a person to whom this document may lawfully be issued or passed on. Only a well-informed investor as defined in article 2 of the Luxembourg SIF Law of 13 February 2007 as amended from time to time can subscribe to shares.
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En 2014, l’actualité financière à Luxembourg a été largement dominée par des interrogations et attentes quant au changement fondamental du paysage financier luxembourgeois que pourrait induire la transposition de la directive AIFM dans le droit national. Deux mois plus tôt, nous avions demandé à la direction de Casa4Funds son point de vue sur l’impact de cette nouvelle directive sur sa société et sur l’industrie au sens large. Quelles ont été les principales évolutions pour Casa4Funds depuis début 2014 ? Sylvain Feraud : « Un nouvel actionnaire, un nouvel espace de travail une nouvelle licence, de nouveaux employés et de nouveaux clients institutionnels ! Nous avons un nouvel actionnaire majoritaire, Banor Capital Limited. Basé à Londres, son investissement dans Casa4Funds témoigne de sa confiance à la fois dans le Luxembourg comme domiciliataire de fonds, mais aussi dans le professionnalisme de l’équipe Casa4Funds en tant que prestataire de services. En janvier 2014, nous avons emménagé dans de nouveaux bureaux, situés rue
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de la Vallée à Luxembourg, afin de faire face à la croissance de nos équipes, qui comptent dorénavant 25 collaborateurs répartis entre nos deux bureaux, basés à Luxembourg et en Suisse. Nous sommes d’ailleurs très fiers d’afficher un taux de rotation de notre personnel proche de zéro. Casa4Funds a également été tout récemment autorisée en tant que gestionnaire de fonds d’investissement alternatifs, devenant, grâce à cette licence AIFM, une ‘Super-ManCo’ pouvant offrir des services de ManCo de tiers à des Ucits et fonds alternatifs. Nous sommes actifs au Luxembourg depuis 2005 et gérons actuellement 19 fonds pour un total de 55 compartiments pour un total de 1,2 milliard d’euros. Notre longévité atteste de notre stabilité et de notre expertise dans la structuration, création et distribution de fonds. Quels sont les services d’un « Third Party ManCo » ? Rita Balerna Bommartini : « Les fonds d’investissement domiciliés au Luxembourg sont soumis à autorisation règlementaire et
Paperjam Advertorial Interview Casa4Funds
doivent, pour beaucoup, satisfaire diverses exigences de reporting et de substance. Certains ouvrent leurs propres bureaux, postulant eux-mêmes au statut d’AIFM. Nous proposons, en tant que Third Party ManCo, la prise en charge sous notre responsabilité de tous les aspects administratifs, y incluant l’autorisation règlementaire, ainsi que la mise en place du processus de délégation auprès des prestataires de services et du réseau de distribution. Nous pouvons assurer également la gestion quotidienne des fonds et l’exécution de leurs opérations de portefeuille. En quoi Casa4Funds est-elle différente des autres sociétés de gestion ? Arnaud Bouteiller : « Notre longévité parle d’elle-même : depuis bientôt 10 ans, Casa4Funds est spécialisée en gestion de fonds ! Dirigée par quatre directeurs, Rita Bommartini, Céline Gutter, Sylvain Feraud et Arnaud Bouteiller, la société regroupe cinq départements qui travaillent conjointement : finance, investissements, juridique, gestion de risques et compliance. Notre gamme de services ne se restreint pas à quelques volets, mais propose au contraire un éventail complet de prestations. Nous prenons les fonds en charge de A à Z. Notre business model permet une prise en charge efficace de nouveaux fonds et leur lancement rapide. Comment expliquez-vous votre évolution ? Céline Gutter : « Notre développement est doublement guidé par les besoins des clients, d’une part, et notre réponse apportée aux événements financiers des dernières années, d’autre part. Être à taille humaine nous permet justement d’être différents et d’offrir à nos clients des alternatives stratégiques dans le cadre de nos services. C’est cette force qui nous anime tous les jours. Quelle est votre philosophie ? S. F. : « Nous avons une approche de type family office qui nous amène à proposer des services personnalisés à nos clients : nous nous adaptons à leur demande et veillons avant toute chose à répondre à leurs besoins. En cela, notre philosophie repose sur quatre piliers : responsabilité, confiance, flexibilité et adaptabilité. Le fait que Casa4Funds agisse comme une société tierce, totalement indépendante, signifie que nous ne promouvons pas de fonds maison et nous concentrons uniquement sur les aspects de contrôle et veille règlementaire pour en extraire des solutions innovantes et toujours dans l’anticipation. Ainsi sommes-nous perçus par nos clients comme des partenaires, et nous dédions notre activité à leur succès.
Qui sont vos clients ? R. B. B. : « Comme nous sommes capables d’administrer tout type de fonds, nous travaillons avec des gestionnaires qui investissent dans un large éventail d’actifs liquides plus ou moins complexes. À court et moyen termes, nous pourrions également collaborer avec des gestionnaires spécialisés dans le real estate et le private equity. Notre marge de progression étant très grande, nous tendons donc à nous développer continuellement. Vous parliez de responsabilité... Quels sont vos obligations ou devoirs ? A. B. : « Nous sommes une société de surveillance, de contrôle. Chaque dirigeant est tenu par des mandats régis par des lois et générant, de plus, des responsabilités contractuelles. Chacune de nos actions peut induire des conséquences. Nous sommes également tenus d’assumer des responsabilités face à la loi, aux régulateurs et à nos actionnaires. En tant que spécialistes de l’industrie de fonds, nous devons veiller au bon contrôle et à la bonne marche de ces véhicules d’investissement. Il a été suggéré que les coûts associés à l’augmentation actuelle de la règlementation rendraient les fonds domiciliés en Europe moins attractifs pour les gestionnaires non européens. Avez-vous été confronté à cela ? C. G. : «Depuis la crise financière récente, une augmentation très importante de la règlementation a rendu déterminant pour des sociétés comme la nôtre de se réinventer et de s’adapter pour apporter des réponses concrètes. Comme nous l’indiquons régulièrement à nos clients, cette règlementation croissante peut impliquer très souvent de nouvelles opportunités de développement plus que de simples coûts additionnels. Nos clients sont situés dans plusieurs régions du monde et rien ne nous apparaît montrer qu’ils essaient d’éviter l’Europe pour lancer leurs fonds, bien au contraire ! Quel challenge représente selon vous la transposition de l’AIFMD au Luxembourg ? R. B. B. : «En dépit de sa taille, la Place de Luxembourg est parvenue, grâce à son professionnalisme et sa réputation de bonne gouvernance, à s’inscrire comme l’une des places financières majeures en matière de fonds d’investissement. À titre d’illustration, il suffit de contempler le chemin parcouru depuis la transposition de la première directive Ucits en 1988. Nous sommes convaincus que les acteurs de la Place sont capables de rééditer cette success story avec la transposition d’AIFMD, et Casa4Funds entend bien s’inscrire comme l’un des contributeurs de ce nouveau développement ! » ◄
« Nous avons une approche de type family office. » Sylvain Feraud, Managing Director
« Notre longévité atteste de notre stabilité et de notre expertise. » Rita Balerna Bommartini, Conducting Officer – Branch Manager de la succursale Suisse de Casa4Funds
« Nous prenons les fonds en charge de A à Z. » Arnaud Bouteiller, Conducting Officer
« Notre développement est guidé par les besoins des clients. » Céline Gutter, Head of Legal and Compliance
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Paperjam Advertorial Interview TOOLBOX
La passion de l’événementiel ► Création en 2009. ► 120 à 150 projets sont organisés chaque année au sein de l’agence. ► TOOLBOX a reçu les prix de la meilleure agence événementielle 2011, 2012 et 2013 attribués par la Communauté Marketers. TOOLBOX était en charge des Media Awards durant trois années consécutives au Luxembourg.
Comment est née l’agence TOOLBOX et sur quelles bases l’avez-vous édifiée ? Dany Lucas : « Nous avons commencé en pleine crise, en 2009, l’année où il ne fallait surtout pas créer une agence événementielle ! Mais dès le départ nous y avons cru car TOOLBOX est l’alliance de plusieurs compétences. J’ai moi-même 14 années d’expérience dans le domaine. Carine a travaillé au début de sa carrière pendant huit ans dans le commerce international ainsi que dans l’hôtellerie de luxe avant de rejoindre le monde de l’événementiel il y a sept ans. Si je suis la figure publique de TOOLBOX, elle en est le fer de lance interne ! Et autour de nous, d’autres passionnés professionnels de l’événementiel… TOOLBOX est donc bien une alliance non matérielle de personnes qui créent, fédèrent et réalisent, ce doit être déjà une partie de notre secret ! Carine Pierdon : « Architecte de formation et doté d’un esprit très créatif, Dany porte un regard particulier sur les choses. Pratiquement chaque idée émane de lui ! Il imagine, cherche, conçoit chaque détail pour apporter à chacun de nos événements la même valeur ajoutée ; c’est une collaboration enrichissante et motivante ! Je gère, coordonne, administre chaque projet et m’assure du bon respect de toutes nos procédures. Nos régisseurs sont en charge sur le terrain de la bonne exécution et coordination de l’ensemble des postes prévus afin d’assurer un déroulement sans faille. Nous ne laissons rien au hasard, notre démarche étant de bien cibler le besoin et d’y répondre par la prestation justement adaptée, en faisant appel à des professionnels qualifiés dans chaque corps de métier requis.
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Comment parvient-on à faire sa place en pleine crise ? D. L. : « Pour arriver à nous développer, nous avons créé un modèle de crise dont la transparence est le maître mot. Nous menons une gestion saine et efficace de chaque projet en participant à toutes les étapes du processus, en véritable technicien de l’événementiel qui développe lui-même le concept et le réalise sur le terrain. Nous pouvons alors réellement assister et conseiller le client. Ce dernier sait exactement ce qu’il achète et à quel prix. Quand il choisit d’investir dans l’événementiel, il lui faut pouvoir confirmer un retour sur investissement. Nous travaillons donc au bénéfice de l’efficacité et de la réussite de l’événement !
« Chez TOOLBOX, on connaît le métier depuis la base. » C. P. : « Avec la crise, le modèle d’achat a changé et les solutions « maison » sont souvent utilisées à l’instar du service des agences… La bonne gestion du budget et son optimisation sont donc des critères essentiels au bon jugement de notre travail. Mais TOOLBOX répond en plus par le consulting événementiel allié à une présence permanente sur le terrain ; une approche personnalisée pour accompagner réellement le client dans sa démarche événementielle, le conseiller judicieusement pour des solutions adaptées au budget fixé et à la cible définie. Ainsi, nous ne proposons pas de package. Le client prend ce dont il a réellement besoin, profite de notre expertise et laisse de côté le superficiel, au profit d’une relation plus solide, empreinte de confiance.
Paperjam Advertorial Interview TOOLBOX
D. L. : « Quand un devis est présenté, il n’y a donc jamais de mauvaises surprises ou de prix démesurés car il reprend tous les postes souhaités dans un budget que le client lui-même définit. Nous travaillons sur un bon rapport qualité - prix - expérience. Enfin, nous n’engageons que des partenaires fidèles, spécialistes dans leur domaine avec lesquels la communication est facilitée. Comment l’agence se démarque-t-elle des autres ? Comment affirmez-vous votre identité sur le marché ? D. L. : « Tout d’abord, nous avons pu asseoir notre réputation grâce à l’organisation d’événements majeurs au Grand-Duché comme les Media Awards par exemple, mais aussi pour nous une belle vitrine de notre savoir-faire. Mais en parallèle de ces gros projets, nous accordons toute l’importance requise à l’ensemble de notre clientèle et savons nous rendre disponibles et réactifs tout au long de l’année. Deuxièmement, on se revendique comme des techniciens de l’événementiel. En effet, nous sommes en mesure de proposer une multitude de solutions, produits et technologies à nos clients que nous maîtrisons parfaitement. Nous proposons des installations complètes et différentes en fonction du but avoué de l’événement et de l’ambiance à créer, tout en assurant la coordination. Finalement, nous intervenons dans chaque corps de métier : traiteur, artistique, technique. C’est un atout majeur qui permet au client de se sentir en confiance et d’avancer plus rapidement. Dany Lucas, Managing Director
Carine Pierdon, Office Manager, Event Supervisor
le monde, sur la vie pour trouver de nouvelles inspirations, accepter de se remettre continuellement en question et se dire qu’il n’y a aucune limite à sa créativité. Tout est réalisable, dans la mesure du possible. Au Luxembourg, il n’existe pas de réelle industrie de l’événementiel comme en Angleterre, par exemple. De fait, à l’exception de la Rockhal peut-être, les salles culturelles n’ont jusqu’ici pas été conçues dans cette logique. Il faut donc parvenir à s’adapter et cela représente souvent une contrainte et donc un défi ! Mais nous réussissons toujours ! Par ailleurs, si elles faisaient défaut à Luxembourg, nous n’avons pas peur d’aller chercher nos ressources à l’étranger pour garantir une originalité. Cela demande un bon réseau de compétences et des recherches perpétuelles. C. P. : « Nous nous démarquons par une maîtrise de notre métier, mais également par la valeur ajoutée que nous apportons à la prestation fournie, de la préproduction jusqu’au jour J. Une fois l’événement fini, nous débriefons avec le client... Évidemment, le client aurait la possibilité d’engager chaque poste indépendamment, mais, sans une vision globale du projet, c’est beaucoup plus compliqué à gérer ! Il faut penser au moindre détail pour une parfaite coordination. En tant que commanditaire, c’est sur nous que repose tout le bon déroulement d’un événement ; nous n’avons jamais le droit à l’erreur. Notre équipe est très soudée, chacun met du sien pour atteindre les objectifs fixés et jusqu’au dernier moment, nous ajustons le moindre détail et cherchons encore celui qui va faire mouche, le « petit plus » qui apportera sa valeur ajoutée à l’événement. Motivation et qualités humaines, c’est cela aussi l’identité de TOOLBOX ! D’ailleurs, c’est un point que nos clients relèvent souvent et ils nous complimentent pour notre cohésion.
« Notre but : partir d’une page blanche pour créer un concept, un décor, une ambiance, et finir avec de belles images et de l’émotion. » Comment parvenez-vous à vous renouveler ? D. L. : « C’est vrai qu’il serait plus facile de proposer chaque année le même type de prestation. Mais pour nous, c’est inconcevable ! Nous sommes une équipe de créatifs, de passionnés qui aime s’enrichir de ses voyages et de ses expériences. Il faut être ouvert sur
C. P. : « Nous tirons notre épanouissement professionnel dans le renouvellement des projets, des idées et des challenges. Il ne me paraitrait dès lors pas cohérent de travailler « sur catalogue ». Nous faisons l’effort de nous renseigner sur le client, sa culture d’entreprise, voire même de nous en imprégner, et en tirons les conclusions qui s’imposent. Dès lors, les idées se renouvellent naturellement, s’adaptent, s’élaborent et nous concevons les projets dans une vision globale, claire et visionnaire de l’événement à produire. Pourquoi l’intervention de l’agence est à vos yeux indispensable dans la démarche événementielle ? D. L. : « L’apport de notre expertise est indéniable et reste une réelle valeur ajoutée dans la réalisation générale de l’événement. Notre indépendance et notre objectivité nous permettent d’apporter une vraie analyse sur les différentes prestations et les offres reçues en amont. Sans remettre en question les compétences de chacun, il serait illusoire de croire que chaque intervenant puisse arriver le jour J et assurer un service sans faille, sans la base indispensable d’une coordination générale. Une certaine actualité démontre qu’aujourd’hui, l’un ou l’autre acteur de la Place démarche directement nos clients afin d’éviter les intermédiaires ( les agences, ndlr ), qui n’apporteraient pas de plus-value à l’organisation d’un événement. Or la démarche événementielle reste particulière, complète et complexe. Nous pourrions citer de nombreux exemples où l’agence a justement dû recourir d’urgence à d’autres ressources car un prestataire ne parvenait pas à honorer son contrat. Sans l’agence, ses compétences et son réseau, garantir le succès d’un événement devient tout simplement aléatoire. » ◄
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Sommaire Septembre - Octobre 2014
016
Grand entretien ÉTIENNE SCHNEIDER
« Nous sommes sur la bonne voie » Le vice-Premier ministre et ministre de l’Économie constate le redressement, même si la reprise reste fragile. Le débat sur la compétitivité de l’économie luxembourgeoise reprendra à l’automne. D’ici là, le budget new look aura été présenté. « Je ne doute pas que nous serons en mesure de mener une discussion vraiment constructive avec le patronat et les syndicats », confie Étienne Schneider. Par Jean-Michel Gaudron
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Coverstory 024 DIVERSIFICATION
L’économie digitale, deuxième pilier pour le Luxembourg ? Secteurs public et privé se mettent en ordre de bataille. Par Jean-Michel Gaudron
026 SECTEUR PUBLIC
Un nouveau visage se dessine La stratégie Digital Lëtzebuerg du gouvernement se précise. Par Jean-Michel Gaudron
030 SECTEUR PRIVÉ
Objectif smart nation Les initiatives du secteur privé doivent encore surmonter quelques crises de jeunesse.
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Économie & Politique 040 CLC
Le C de confédération Avec Fernand Ernster à sa présidence, la CLC se positionne plus que jamais en interface rassembleuse, bien au-delà du « commerce ». In fine, elle entend travailler autant pour ses fédérations que pour les consommateurs, tous créateurs de valeur. Ferme mais pas bloquée dans ses positions, discrètement active en coulisses, la confédération mise avant tout sur les solutions souples et adaptées au terrain. Par Alain Ducat
062
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Entreprises
Place Financière
068 STEFFEN
À la table du développement durable Le groupe familial Steffen a 25 ans, se déploie et investit dans un nouveau centre opérationnel à Niederkorn, où il rassemblera ses activités, aujourd’hui sur cinq sites. Les métiers cultivent les idées et lancent des nouveautés, comme la cantine certifiée bio pour les écoles. Steffen mise sur le long terme et les circuits courts pour relever les challenges de l’authentique et de la qualité.
092 KBL
Être là sur la durée Pour Yves Stein, Group CEO de KBL, l’annonce de l’échange automatique d’informations est une excellente chose pour la Place luxembourgeoise. La banque annonce être en avance sur ses objectifs de croissance, visant à devenir l’une des meilleures banques privées en Europe. Par Jean-Michel Gaudron
Par Alain Ducat
Par Jean-Michel Gaudron
― Septembre - Octobre 2014 ― 009
Sommaire Septembre - Octobre 2014
094
Le groupe LSK a tenté de faire interdire la parution d’un article de Paperjam. En vain. Le litige commercial avec La Bâloise demeure.
034
Économie & Politique 044 UN NOUVEL ORGANISME
Visions pour bâtir en durable Annoncé dans le programme gouvernemental, le Centre national de la construction durable (CNCD) a vu le jour cet été. François Thiry, son président, présente cet organisme rassemblant les acteurs privés et publics du secteur.
053 DÉBAT D’IDÉES
072 EHP
Rester dans l’ADN du droit Elvinger, Hoss & Prussen célèbre son 50e anniversaire. L’histoire du cabinet va de pair avec la croissance d’une Place qui compte sur le concours des experts privés, dont les avocats.
Par Véronique Poujol
074
058 ADAL
Une frénésie de déontologie La Chambre des députés et le gouvernement ont adopté leurs codes pour circonscrire les interférences d’intérêts personnels. Quelques cas, issus de l’« ancien régime », ont accéléré les travaux.
CODE DE CONDUITE
Redistribuer l’auto dans la mobilité Ed Goedert, concentré désormais sur la présidence de l’Adal, aimerait porter davantage la voix des concessionnaires à l’échelon européen. Adepte du lobbying réaliste, il s’entend avec le ministre et se veut force de proposition.
Par Véronique Poujol
Par Alain Ducat
086
Entreprises
Du bon sens pour améliorer la justice L’avocat Guy Perrot, membre du Conseil de l’ordre du barreau de Luxembourg, a des idées personnelles sur la manière dont la justice pourrait s’améliorer sans qu’il n’en coûte rien aux contribuables.
Par Céline Coubray
046
062
Par Thierry Raizer
WOMAN BUSINESS MANAGER OF THE YEAR
Courage et détermination à l’honneur La Bil se lance à la recherche d’une nouvelle représentante de l’entrepreneuriat au féminin, en élargissant la 8e édition de son concours aux cadres d’entreprises. Par Thierry Raizer
Place Financière 076 ÉTUDE D’EY
101
094 LSK VS BÂLOISE
La longue marche de l’entrepreneuriat Le cabinet de conseil a étudié le tissu entrepreneurial du Luxembourg et identifié l’ADN de ses acteurs. Pour améliorer les choses, « l’impulsion doit venir de tous les niveaux de la chaîne, y compris du secteur public ».
Une affaire dans l’affaire Un litige commercial entre deux sociétés financières est devenu une véritable affaire médiatique. Le groupe LSK, présidé par Dominique Strauss-Kahn, a tenté de faire interdire la publication d’un article par Paperjam.lu.
Par Jean-Michel Gaudron
Par Véronique Poujol
080
098
ÉTUDE PLURIMEDIA 2014
FONDS D’INVESTISSEMENT
Triple ban pour Maison Moderne Dans un marché stagnant, voire baissier, les publications du premier groupe média indépendant du Luxembourg s’affichent en forte hausse d’audience. Par Jean-Michel Gaudron
RELATIONS INTERNATIONALES
Quand l’Afrique s’éveillera… L’asbl LuxAfrica se veut un premier pas vers une véritable Chambre de commerce LuxembourgAfrique. Une vingtaine de professionnels de la finance et de juristes se sont associés. Par Jean-Michel Gaudron
104 DIVERSIFICATION
Un cercle toujours plus vertueux À la veille de la Global Distribution Conference, l’industrie des fonds surfe sur une vague de succès. « Investir dans les fonds pourrait facilement garantir un pay back pour l’État », estime Marc Saluzzi (Alfi). Par Jean-Michel Gaudron
Le family office, version ballon rond L’ancien footballeur international Louis Saha vient de lancer, depuis Luxembourg, une structure pour venir en aide aux joueurs dans les matières extrasportives. Les enjeux économiques se gèrent comme un match. Par Thierry Raizer
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Sommaire Septembre - Octobre 2014
108
Désirs 108 CULTURE
En bref Les rendez-vous culturels incontournables, les personnalités à suivre, les dates à retenir.
109 ZOOM SUR
Zidoun et Bossuyt Misant sur le fort potentiel de Luxembourg, Nordine Zidoun et Audrey Bossuyt se sont associés pour ouvrir Zidoun & Bossuyt, une galerie d’art contemporain qui se déploie dans un espace rénové du Grund. Par Céline Coubray
110 SÉLECTIONS
Prêts pour la rentrée Pour affronter la rentrée du bon pied, la rédaction a sélectionné cinq objets design et utiles. De son côté, le Grand Théâtre de Luxembourg a choisi trois dates de spectacles dans le calendrier à venir. Par France Clarinval
112 GASTRONOMIE
LA RECETTE DE GIOVANNI VACCARO L’actualité des restaurants est passée à la loupe. Pour célébrer l’ouverture de son restaurant Art Monie, le chef Giovanni Vaccaro nous livre sa recette de la lotte au chorizo.
116 Patrick Bernatchez présente Les temps inachevés au Casino Luxembourg à partir du 27 septembre.
Par France Clarinval
114 SHOPPING
On a testé les Google Glasses Cette monture de lunettes est équipée d’un prisme-écran au-dessus de l’œil droit, d’un pavé tactile sur la branche, complété par un bouton, une caméra, un micro, du wi-fi et du Bluetooth. Par Céline Coubray
116 INTERVIEW
Patrick Bernatchez L’artiste plasticien canadien sera à l’honneur avec une grande exposition au Casino Luxembourg. Il nous parle de sa relation au temps, à la finitude et à l’image. Par France Clarinval
TOP 5
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Smets : fermetures et réorientation stratégique (Vu 7.413 fois)
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Arrestation brutale d’une avocate fiscaliste (Vu 6.581 fois)
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Le groupe financier de DSK veut museler la presse (Vu 5.035 fois)
4
Landsbanki : la liquidatrice visée pour blanchiment (Vu 4.972 fois)
5
Bâloise assigne LSK pour 2 millions d’euros (Vu 4.162 fois)
― Septembre - Octobre 2014 ― 013
Agenda Événements à ne pas manquer dans les prochaines semaines
À SUIVRE SEPT/OCT
16/09
EUROPE
GOUVERNANCE
Les commissaires en audition
Travailler sur un meilleur équilibre entre femmes et hommes dans le processus décisionnel constitue une préoccupation des gouvernements, quels qu’ils soient. Surtout depuis la présentation, en mars 2012, d’un rapport sur la question, par la vice-présidente de la Commission européenne Viviane Reding et la consultation publique qui a suivi. La ministre LSAP de l’Égalité des chances, Lydia Mutsch, présentera devant la commission parlementaire ad hoc, présidée par Cécile Hemmen (LSAP) les stratégies envisagées par le gouvernement en la matière.
Pendant près d’un mois, les différents commissaires désignés par les États passeront leur audition, individuellement, devant les différentes commissions du Parlement européen. Une obligation qui est loin d’être une formalité, les candidatures les plus litigieuses pouvant être recalées. Le Hongrois Tibor Navracsics, au cœur du différend entre Bruxelles et Budapest sur la réforme de la justice, ou encore l’Espagnol Miguel Arias Cañete, auteur de propos considérés comme sexistes, pourraient être dans le collimateur. Le vote final du Parlement est attendu entre le 20 et le 23 octobre.
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Égalité hommes-femmes, mode d’emploi
15/09
17/09
29/09
14/10
ENSEIGNEMENT
RAPPORT
PROJET DE LOI
PARLEMENT
C’est la rentrée !
Les élections législatives à la loupe
Quels moyens pour le Max Planck Institute ?
Les députés en public
Les petites têtes blondes et les plus grandes reprennent le chemin de l’école et de l’université. Les élèves de l’enseignement fondamental et de l’Université du Luxembourg sont les premiers à s’y coller. Le lendemain, ce sont les élèves des classes de 7e qui suivront le mouvement, précédant d’une journée toutes les autres classes de l’enseignement secondaire et secondaire technique. Un peu moins de 100.000 élèves dans tous ces niveaux d’enseignement sont concernés.
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Le bureau de la Chambre des députés, présidé par Mars Di Bartolomeo, prendra connaissance du rapport de l’étude parlementaire menée sur les élections législatives anticipées de 2013. Un document complet qui décortique la campagne, le profil des candidats et les résultats sortis des urnes qui ont porté une coalition tricolore au pouvoir.
― Septembre - Octobre 2014
Le financement du Max Planck Institute Luxemburg for International, European and Regulatory Procedural Law a fait l’objet d’un projet de loi adopté par le conseil de gouvernement en avril dernier. Il est prévu un investissement de l’État de l’ordre de 8,3 millions d’euros pour 2014. Une enveloppe appelée à être portée, à terme, à 12 millions par an pendant 30 ans. Le texte, critiqué par la Chambre de commerce, sera examiné par la Commission de l’enseignement supérieur, présidée par Simone Beissel, DP.
Si le travail parlementaire a repris depuis un moment déjà, avec les dossiers étudiés en commissions parlementaires, la première séance publique aura lieu à la mi-octobre seulement. D’ici là le gouvernement aura évidemment annoncé la date à laquelle serait présenté le budget de l’État pour l’année 2015. Un budget new look, particulièrement attendu aussi bien par la classe politique – l’opposition en tête – que par l’opinion publique.
Grand entretien Étienne Schneider ― Interview : Jean-Michel Gaudron ― Illustration : Anne Mélan
« Nous sommes sur la bonne voie » ► Le vice-Premier ministre et ministre de l’Économie constate le redressement de l’économie, même si la reprise reste fragile. ► Le débat sur la compétitivité de l’économie luxembourgeoise reprendra à l’automne. D’ici là, le budget new look aura été présenté. ► « Je ne doute pas que nous serons en mesure de mener une discussion vraiment constructive avec le patronat et les syndicats. »
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onsieur le ministre, comment se présente la première rentrée politique d’automne pour le nouveau gouvernement ? « La rentrée sera bien chargée, puisque nous allons présenter toutes les mesures de modernisation budgétaire. Il y en a des centaines qui vont être présentées très rapidement. Nous entamerons alors les discussions avec les partenaires sociaux pour voir ce qu’ils en pensent et nous pourrons ensuite les adopter définitivement. J’entends également reprendre le dialogue social des deux côtés, aussi bien avec les syndicats qu’avec l’UEL (Union des entreprises luxembourgeoises, ndlr). Nous allons essayer d’améliorer la situation et de reprendre la relation qui a pris un petit coup lors de la discussion sur l’indexation au début de l’été, afin de réintroduire des dialogues constructifs. Comment fonctionne l’attelage LSAP-DP-Déi Gréng, en place depuis décembre ? « Très bien, et je n’ai d’ailleurs jamais eu de doutes à ce sujet. L’ambiance est excellente et la coopération entre les trois partis est formidable. Cela est principalement lié au fait que l’on discute beaucoup ensemble. Chacun connaît bien les sensibilités des uns et des autres. Il n’y a aucune raison pour que cela ne continue pas de la sorte, même si je sais qu’il y a des gens qui ne sont pas contents que cela fonctionne aussi bien.
Énergie renouvelable
De nouveaux tarifs Le règlement grand-ducal du 1er août 2014 relatif à la production d’électricité basée sur les sources d’énergies renouvelables a fixé de nouveaux tarifs d’injection pour les producteurs de telles énergies, garantis pour une durée de 15 ans. Et (presque) tous les tarifs sont en hausse : 11 % pour la biomasse solide, 13 % pour l’éolien, 31 % pour le biogaz, 44 % pour les gaz des stations d’épuration d’eaux usées et 56 % pour l’hydroélectrique. Pour ce qui est du photovoltaïque, en revanche, compte tenu de la baisse très conséquente des coûts d’investissement de ces installations ces dernières années, la nouvelle réglementation, dans la continuité de l’approche du précédent gouvernement, prévoit une dégression continue des tarifs d’injection pour les installations dont la puissance électrique de crête est inférieure ou égale à 30 kW. J.-M. G.
Vous estimez-vous largement libéré du poids des dossiers « en cours » du précédent gouvernement ? « Il en reste encore, évidemment. Mais je n’ai pas de souci avec ces dossiers-là, puisque le LSAP faisait partie du précédent gouvernement. Bien évidemment, à chaque changement de coalition, il y a des projets à terminer et faire aboutir, pour autant que l’on soit d’accord avec le contenu. Certains, nous les avons ainsi modifiés. Je me demande d’ailleurs toujours pourquoi le parti chrétien-social nous fait parfois le reproche de continuer des dossiers qu’il a lui-même lancés. Il devrait être content, au contraire… Parmi les projets de loi déposés avant l’été, il y a ceux concernant les marchés du gaz et de l’électricité. Quelles en sont les grandes lignes ? « Il s’agissait avant tout de moderniser la législation qui était en vigueur jusqu’alors. Mais le plus important, à mes yeux, c’est le règlement grand-ducal relatif à la production d’électricité basée sur les sources d’énergies renouvelables qui a été publié le 8 août. C’est un grand bond en avant pour développer massivement ces énergies alternatives au Luxembourg, et ceci de façon qualitative. 016 ―
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Étienne Schneider Illustration : Anne Mélan peinture à l'huile 50x40 cm, 2014.
L’idée est de soutenir davantage et de relancer le développement des énergies renouvelables qui coûtent le moins, comme l’éolien, l’hydroélectrique ou encore le biogaz, sachant que, pour ce qui est du photovoltaïque, la production est toujours en décroissance, car cette énergie reste chère et au rendement trop faible, faute de soleil suffisant. En ce qui concerne le biogaz, par exemple, pas mal d’installations ont déjà été réalisées, mais sur la base d’un business plan qui n’a pas fonctionné. Nous avons négocié longtemps avec la Commission européenne pour avoir l’accord d’augmenter les tarifs d’injection garantis (lire ci-contre). Et nous l’avons obtenu ! Jusqu’au dernier moment, le sujet a été l’objet de discussions en direct avec Joaquín Almunia (vice-président de la Commission européenne, chargé de la concurrence, ndlr ). Je suis content d’y être parvenu, surtout pour les producteurs qui ont de nouveau un réel avenir dans ce secteur. Ils n’auront pas investi pour rien.
Cette réglementation suffira-t-elle à rattraper le retard du Luxembourg en la matière ? « Oui. Lorsque je suis arrivé en 2012, j’avais déjà annoncé l’intention de doubler la part d’énergie renouvelable au Luxembourg. Les statistiques montrent que nous y sommes parvenus. On est aujourd’hui à un peu plus de 4 % (Eurostat avait indiqué, en mars dernier, que la part des énergies renouvelables au Luxembourg n’était, en 2012, que de 3,1 %, ndlr). Je suis convaincu que nous allons tenir notre objectif de 11 % à l’horizon 2020. Parler d’énergie amène tout naturellement à évoquer le cas d’Enovos. Le départ annoncé des actionnaires historiques allemands RWE et E.on va-t-il radicalement changer la donne ? « Pour l’heure, nous sommes toujours dans l’attente du ‘kick off’ de la part des vendeurs, ce qui devrait intervenir dans les deux mois à venir. À partir de ce moment-là, nous pourrons réellement commencer les négociations. Mais il est évident que l’État va faire valoir son droit de préemption pour reprendre, directement ou indirectement, la majorité du capital. Il est clair, en outre, que nous allons essayer de racheter ces parts sans passer par le budget de l’État : soit en faisant appel à un autre actionnaire public, soit à travers la SNCI (la Société nationale de crédit et d’investissement, ndlr). N’oublions pas non plus que la Ville de Luxembourg est également actionnaire dans Enovos. Nous verrons si elle utilise son droit de préemption en même temps que nous. En tout état de cause, il est essentiel que le secteur public ait la main sur Enovos. Une telle mainmise sur la four-
Grand entretien Étienne Schneider
niture d’électricité et de gaz et sur les développements des réseaux, c’est essentiel pour le développement économique du Luxembourg, et je veux avoir toutes les garanties possibles dans l’intérêt de la sécurité de l’approvisionnement du pays. Je citerai l’exemple de Post Luxembourg pour faire un parallèle : en tant qu’actionnaire unique, l’État a réussi à faire réaliser des investissements très importants, de plusieurs centaines de millions d’euros, dans les réseaux, afin de développer le secteur ICT. Nous avons aujourd’hui un des meilleurs réseaux au monde et cela a été rendu possible par le fait que l’État actionnaire n’a pas eu besoin de toucher des dividendes, lesquels ont alors été réinvestis. Je vois d’un même œil cette reprise de la société Enovos, qui restera toujours gérée comme n’importe quelle autre entreprise privée…
Les entreprises seront mieux loties lors des cinq prochaines années.
On ne risque donc pas de se retrouver dans une situation « à la Cargolux » ? « Il restera de toute façon des parts qui pourront être reprises par un autre actionnaire industriel. Mais il faut encore attendre et voir qui pourrait être intéressé. C’est peu dire que vous avez été énervé par la démarche du président de la Fedil, Robert Dennewald, qui a adressé à tous ses membres un courrier leur demandant d’envoyer une lettre aux Premier ministre et ministre de l’Économie pour demander l’abolition de l’indexation automatique des salaires… « J’ai en effet été très fâché de cela. Pour commencer, je ne comprends pas pourquoi une telle action n’a pas été menée au niveau de l’UEL (dont la Fedil est une des organisations membres, ndlr). Ensuite, je pense qu’il ne s’agit ni plus ni moins que de l’acharnement contre une décision gouvernementale qui ne sert ni la Fedil ni les entreprises qui l’ont fait. En matière d'indexation, les entreprises seront mieux loties lors des cinq prochaines années qu'au cours des quatre années précédentes.
La composition de l'actionnariat d'Enovos (dont le nouveau siège social est désormais au Schlassgoart à Esch) est un enjeu majeur : « Il est essentiel que le secteur public ait la main sur Enovos », prévient Étienne Schneider.
Doit-on alors parler de maladresse de sa part ? « Non, je ne pense pas que M. Dennewald soit maladroit. Il a bien réfléchi son geste. J’attends qu’il nous explique pourquoi fin septembre. Dans le contexte économique actuel, qu’attendezvous comme comportement de la part du patronat ? « Je n’attends rien d’autre que d’être en mesure de mener un débat constructif. Il nous a fait parvenir un catalogue de revendications. Je rencontre régulièrement des représentants de l’UEL et nous avons convenu de reprendre les discussions fin septembre. Nous allons aborder les points qui sont chers aux patrons et qui sont importants pour le développement de la compétitivité au Luxembourg… Je suis forcément ouvert à cette approche et je ne doute pas que nous serons en mesure de mener une discussion vraiment constructive. En outre, ce n’est pas comme si nous n’avions rien fait. Pas mal de choses ont été entamées. Les prix de l’énergie pour l’industrie, par exemple, qui n’étaient pas du tout compétitifs quand je suis devenu ministre (en février 2012, ndlr ), sont maintenant parmi les meilleurs. Nous sommes aussi en train de réaliser le plan Marshall de 2 milliards d’euros dans le développement des infrastructures critiques. Juste avant l’été, Dan Kersch (en sa qualité de ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, ndlr) a déposé le projet de loi omnibus qui modifie 16 lois pour améliorer la simplification administrative, alors que le projet initial de l’ancien Premier ministre n’en modifiait que trois. Mais cette loi soumise au Parlement ne constitue qu’un début dans le processus de réformes. Les travaux vont continuer et sans doute donner lieu à un deuxième projet de loi omnibus. D’autres exemples ? Nous avons amélioré les moyens de finan-
Cela illustre d’autant plus les difficultés relationnelles que vous avez avec le patronat ? « Selon mes informations, cette initiative est vraiment propre à M. Dennewald. Sinon, encore une fois, ça aurait été une initiative de l’UEL. Encore une fois, cette initiative ne sert à rien, d’autant plus que la situation des entreprises s’est améliorée ces dernières années et non pas le contraire. Et elle est encore moins logique intervenant quelques semaines après les discussions tripartites. Par ailleurs, sur 60 députés, il n’y en a pas un seul qui veut abolir l’index. Il va bien falloir s’en rendre compte… 018 ―
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PHOTO : CHRISTOPHE OLINGER
Combien de lettres avez-vous reçues au final ? « Nous avons reçu 33 lettres (au 3 septembre, ndlr) sur les 550 membres qui composent la Fedil. Sur les 25 entreprises représentées au conseil d’administration de la Fedil, quatre nous ont écrit et une seule, celle de Robert Dennewald, sur les neuf du conseil de l’UEL. Cela montre bien que cette initiative n’est soutenue ni par son propre conseil à la Fedil ni par l’UEL. Fin septembre, nous tirerons un bilan définitif et nous adresserons nos remarques directement à la Fedil.
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Grand entretien Étienne Schneider
cements de la SNCI à disposition des entreprises et nous avons mis les moyens pour subvenir aux projets de recherche et développement luxembourgeois. N’oublions pas non plus les aides fournies pendant la crise pour sauver les entreprises en nécessité, ou bien encore les plans sectoriels et zones d’activités économiques qui vont augmenter le nombre d’hectares disponibles de façon vraiment massive, ce qui va nous permettre d’avoir des terrains jusqu’en 2030 pour attirer les entreprises. Je citerai enfin la décision de ne pas avoir augmenté les impôts des entreprises durant toute la législature. Il s’agit là d’une prévisibilité qui donne un réel avantage compétitif, alors que beaucoup de pays autour de nous ne l’ont pas fait. Mais il y a évidemment toujours d’autres idées pour améliorer la compétitivité du Luxembourg.
Vous aviez été très déçu de ce qui était sorti du débat parlementaire que vous aviez initié au printemps 2013 sur la compétitivité. Allez-vous renouveler l’expérience ? « Oui, et d’ailleurs, nous avons instauré le principe d’un tel débat chaque année, comme cela se fait au sujet de la politique étrangère, de la politique de la coopération ou encore de l’état de la Nation. 020 ―
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La volonté du gouvernement est de soutenir davantage et de relancer le développement des énergies renouvelables qui coûtent le moins, comme l’éolien.
Ce débat concernera la compétitivité de l’ensemble de l’économie luxembourgeoise, aussi bien la ‘classique’ que la place financière. Il devrait avoir lieu en novembre et j’espère que, cette fois-ci, il y aura un vrai débat et non pas seulement un discours ex cathedra, comme ce fut le cas en 2013, où il n’y avait pas eu une seule prise de position au sein de la Chambre pendant les discussions, pas une seule voix pour m’adresser la moindre objection. En revanche, beaucoup s’étaient ensuite exprimés devant la presse pour critiquer ce que j’avais dit.
Et les syndicats ? Qu’en attendez-vous, alors que l’on a l’impression qu’ils ont souvent tendance à rester figés sur leurs positions ? « Je n’ai rien à reprocher aux syndicats. Jusque-là, ils se sont toujours montrés ouverts à un débat constructif. Nous l’avons bien constaté lors des échanges sur l’indexation. Ils sont évidemment en faveur du mécanisme, mais à bien y regarder, ce sont eux qui ont accepté le plus grand sacrifice, puisqu’ils voulaient au départ le rétablissement pur et simple de l’ancien mécanisme. Maintenant, nous savons que nous aurons beaucoup de pain sur la planche lorsque nous annoncerons les dif-
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Grand entretien Étienne Schneider
férentes mesures budgétaires. Ce ne sera pas facile sur tous les points, mais si tout le monde garde une certaine ouverture d’esprit, nous trouverons des solutions.
Il n’empêche que le modèle tripartite tel qu’on le connaissait semble avoir vécu. L’échec des discussions sur l’index au début de l’été semble une nouvelle fois le montrer… Comment y remédier ? « Je ne dirais pas qu’il a vécu. Je dirais simplement qu’il a changé, tout simplement. Et Xavier Bettel (le Premier ministre, ndlr) l’a rappelé récemment, il était plus facile d’obtenir des accords en accordant des compensations à l’une ou l’autre des parties concernées, c’est-à-dire à un moment où nous avions les moyens de le faire. Or, par les temps qui courent, il n’y a plus les moyens budgétaires pour le faire, c’est forcément plus difficile. C’est aussi là que le politique est sollicité pour prendre des décisions lorsqu’aucun accord n’est intervenu. La création d’un Haut Comité pour le soutien des PME et de l’entrepreneuriat au Luxembourg a été annoncée en juin dernier. Vous attendez-vous à ce qu’il fonctionne comme celui concernant l’industrie ? « Je suis vraiment content des résultats obtenus par le Haut comité de l’industrie. Il y a eu presque une centaine de mesures qui ont été retenues en vue d’être approfondies, voire réalisées dans l’intérêt du développement de l’industrie. Certaines ne le seront pas, mais ce ne sont pas les plus nombreuses. J’imagine qu’il y aura la même approche de la part du Haut Comité pour les PME : il y aura des groupes de travail et des propositions soumises au gouvernement. À chaque fois, on met les acteurs et les ministres compétents autour d’une même table… L’exercice en soi est extrêmement positif. Pourquoi les travaux de ces Hauts Comités restentils confidentiels ? Il n’y a aucune transparence sur la teneur des discussions et des orientations choisies… « Je ne suis pas opposé à plus de transparence sur le principe, mais il faut savoir que, parfois, quand on discute de certains sujets sur la place publique, il y a le risque qu’ils ne voient jamais le jour, car il y aura toujours un tas de gens qui vont s’immiscer dans les discussions et faire en sorte que ça n’aboutisse pas… Revenons à ce budget 2015 en pleine préparation. Il est attendu comme rarement, compte tenu des promesses d’un budget nouvelle génération. Comment se passent les premières discussions pour son élaboration ? « Nous sommes à une étape où il faut différencier les diverses mesures que nous envisageons. Certaines ont été retenues par le gouvernement telles quelles et seront présentées en septembre. D’autres font encore l’objet d’analyses approfondies pour savoir si elles sont réalisables. Et puis il y a une troisième catégorie de mesures : celles dont on ne connaîtra leur impact que dans les années à venir. Avez-vous des exemples de ces mesures en cours de réflexion ? « Je ne vous parlerai pas de celles qui sont arrêtées ou encore en cours d’analyse. Cela viendra en 022 ―
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LSAP
L’expérience compte Avec 11,73 % des voix obtenues lors des élections européennes du 25 mai dernier, le parti socialiste, en perte de près de 8 % par rapport au scrutin de 2005, est sorti en quatrième position du scrutin derrière le CSV (37,66 %), les Verts (15,01 %) et le DP (14,77 %). Une claque brutale vécue par bon nombre de cadres du parti comme un désaveu devant amener à une profonde introspection au sein du parti. Mais Étienne Schneider tient à relativiser ce résultat. « Sans pour autant banaliser les choses, nous avons simplement connu le phénomène inverse qu’en Allemagne, où le SPD (le parti social-démocrate, ndlr) n’a pas bougé d’un millimètre dans les sondages, mais a gagné 7 % le jour des élections, tout simplement parce que son représentant, Martin Schulz, était candidat à la présidence de la Commission européenne. La même chose s’est passée au Luxembourg avec JeanClaude Juncker. » Pas de panique, donc, aux yeux du vice-Premier ministre, qui rappelle que le parti a déjà engagé un mouvement de « renouvellement » de ses forces, « que ce soit au niveau du parti, du gouvernement ou de la Chambre ». Mais pas question non plus de faire table rase du passé et de se passer de l’expérience des grands « anciens » : Alex Bodry a quitté la présidence du parti, mais dirige la fraction parlementaire ; Jean Asselborn, l’ancien vice-Premier ministre, s’est effacé au profit d’Étienne Schneider, mais reste un ministre des Affaires étrangères très reconnu par ses pairs européens… « Pourquoi chercher à tout prix à remplacer toutes ces personnes expérimentées par des jeunes sans expérience ? C’est la même chose avec Mars Di Bartolomeo. Son expérience politique passée le préqualifiait pour la présidence de la Chambre. » J.-M. G.
son temps. Pour les autres, je citerai l’exemple du regroupement des commissariats de police (Étienne Schneider est également ministre de la Sécurité intérieure, ndlr). Cela permet d’économiser entre 300.000 et 500.000 euros par commissariat fermé, mais cela ne veut pas dire que le service sera moins bon. Au contraire : il y aura un effet positif, car il y aura davantage de personnel dans le commissariat fusionné que dans les deux séparés. Il y aura donc des heures d’ouverture plus larges et une plus grande présence effective sur le terrain. L’idée a été retenue, mais il y a encore des négociations avec les responsables communaux pour pouvoir mettre en œuvre toutes ces fusions. Peut-être y aura-t-il des tirs qui seront légèrement modifiés.
Certaines mesures déjà annoncées de longue date ont fait grincer des dents, notamment en matière de TVA. Le maintien du pouvoir d’achat, qui fait partie du programme du LSAP et des intentions gouvernementales, sera-t-il compliqué à gérer ? « Mais le maintien du pouvoir d’achat est justement garanti à travers le maintien de l’indexation automatique des salaires. Et comme elle est reportée d’octobre 2014 à mars 2015, cela prouve qu’il n’y a justement pas eu de perte de pouvoir d’achat, même s’il est clair que les gens ont souvent une autre impression. Les statistiques, qui sont la seule chose sur laquelle on peut se baser, montrent qu’il n’y a pas de hausse généralisée des prix au Luxembourg. Même avec la hausse de la TVA, les trois quarts des produits achetés dans les grandes surfaces sont des produits de première nécessité, pour lesquels la TVA reste à 3 %. Il s’agit d’ailleurs d’un taux que l’on ne trouve pas ailleurs. Je n’ai donc aucun souci avec ça. Globalement, dans quel état jugez-vous l’économie luxembourgeoise d’aujourd’hui, comparée à celle d’il y a un an, alors que se profilaient les élections ? « Elle est en meilleur état ! Et encore mieux qu’il y a cinq ans. Mais nous savons que cette reprise économique qui se profile est toujours fragile. Il y a un sujet qui me donne vraiment des soucis : c’est la situation en Ukraine et en Russie et les sanctions qui sont en discussion. Cela aura forcément des conséquences sur la reprise économique en Europe, et spécialement au Luxembourg. Pour le reste, même si la situation est fragile, les 3 % de croissance que l’on observe depuis deux ans me laissent espérer que nous sommes sur la bonne voie. Et pour ce qui est du chômage ? « Je pense qu’il n’y aura pas beaucoup d’évolution jusqu’en 2016, avant une baisse pour 2016-2017. Les réformes actuelles pour adapter les chômeurs au marché du travail sont importantes pour les faire accéder aux emplois libres. » ◄ En résumé Neuf mois après l’entrée en fonction du gouvernement et à la veille d’une rentrée politique qui sera marquée par la présentation d’un budget « nouvelle génération » par l’exécutif, le vice-Premier ministre et ministre de l’Économie dresse un bilan positif de l’action gouvernementale, alors que les signes de reprise – même fragile – se font sentir.
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“What ??!! Who?“ GROSS mISCONduCT OR FREEdOm OF ExpRESSION? The employer must act wisely when thinking about dismissing an employee for publishing negative comments about the employer, taking into account that privacy and freedom of expression are fundamental rights. Making employees aware of the risks linked to negative comments on social networks may be a first step to preventing those risks. Niche employment law firm CASTEGNARO - Ius Laboris Luxembourg represents employers only. Through Ius Laboris, a global alliance of leading human resources law practitioners, CASTEGNARO assists employers worldwide.
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C’est peu dire que la société d’aujourd’hui est ultra-connectée. Plus de 3 milliards d’internautes dans le monde ; plus de 6,9 milliards d’abonnements de téléphonie mobile en circulation ; 1,3 milliard de smartphones vendus en 2013 et 215 millions de tablettes ; plus de 700 millions de joueurs online qui devraient dépenser, en 2014, quelque 24 milliards de dollars… Sans compter le nombre de personnes, terminal mobile greffé en main, victimes du syndrome Fomo (Fear of missing out). Le data est devenu, pour beaucoup, une denrée de première nécessité. Derrière ces chiffres vertigineux se cache une réalité technologique qui échappe à la plupart des citoyens « lambda ». Mais à l’échelle des entreprises et des États, l’enjeu est évidemment colossal. Et il devient même grande cause nationale pour une économie aussi concentrée que celle du Luxembourg, alors que le pays est sans cesse à la recherche de pistes de diversification pour alléger le poids du secteur financier. Activité transverse par excellence, l’ICT est plus que jamais un des enablers majeurs de l’économie de demain. Infrastructures, talents, services : secteurs public et privé se mettent en ordre de bataille pour relever le grand défi tant économique que sociétal. Le Luxembourg 2.0 est en marche, mais les acteurs du marché devront être capables de surmonter leurs propres agendas et ego personnels pour bâtir solidement ce nouveau pilier économique.
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C O V E R S T O R Y
UN NOU VEAU VISAGE SE DES SINE
TEXTES : JEAN-MICHEL GAUDRON PHOTO : MIKE ZENARI
ICT
En annonçant la stratégie Digital Lëtzebuerg, le gouvernement entend concrétiser dans les faits les bonnes intentions qui existent déjà çà et là. Pas moins de trois ministères (État, Économie, Finances) coordonnent la mise en œuvre de cette stratégie devant toucher toutes les couches de l’économie. « Faire du Luxembourg un synonyme de pays hautement connecté et paré pour une économie – une société – numérique », explique Xavier Bettel.
R « Renforcer et consolider à terme la position du pays dans le domaine de l’ICT et hisser le Luxembourg en réel centre d’excellence ‘high tech’. » Les ambitions gouvernementales en matière de développement des technologies de l’information et de la communication pour le pays tiennent en une seule phrase. Mais derrière ces 26 mots, c’est tout un écosystème et une stratégie d’ensemble qui est en train de se mettre en mouvement de manière de plus en plus ordonnée. Il serait évidemment erroné de croire que rien n’a été fait depuis plus d’une décennie. Mais l’annonce par le gouvernement, début juin, du lancement d’une stratégie nationale Digital Lëtzebuerg – dans le sillage de l’agenda digital européen lancé en 2012 – constitue, à n’en pas douter, un signal fort qu’il convient désormais de convertir dans les faits. Il faut dire que le pays vient de très loin en la matière. Pour ne pas dire de nulle part. Certes, lors de son discours sur l’état de la Nation prononcé en mai 1997, l’ancien Premier ministre Jean-Claude Juncker aspirait déjà à faire du Luxembourg « une plateforme pour les nouvelles technologies ». C’était il y a 17 ans. Autrement dit, le temps de la préhistoire, quand on se rappelle qu’à ce moment-là, il n’y a, au Luxembourg, qu’un seul réseau de téléphonie mobile (les procédures d’évaluation pour l’attribution du deuxième réseau de téléphonie mobile ne furent lancées que trois mois plus tard) ; les PC dominent encore la planète et l’iMac n’en est encore qu’au stade du développement ; à peine 3.000 sites internet « .lu » existent au Grand-Duché ; Yahoo commence à peine à faire parler de lui ; Google n’existe pas encore et Marc Zuckerberg n’a que 13 ans… Le pays fut pourtant le premier État membre à transposer, dès l’été 2000, les directives sur le commerce électronique et sur la signature électronique, permettant ainsi une sécurisation des transactions électroniques. « L’adoption du texte sur le commerce électronique est certainement un bon début pour permettre aux nombreux acteurs impliqués dans la nouvelle économie du web de mettre en place leurs projets », pouvait-on lire dans le tout premier numéro de Paperjam, qui y consacra un large dossier spécial.
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« NOUS NE SOMMES PAS ENCORE PARTOUT LÀ OÙ NOUS VOUDRIONS ÊTRE. » Jean-Paul Zens, service des Médias et des Communications
DES EFFORTS RÉCOMPENSÉS
Le Global Information Technology Report 2014, étude réalisée à l’initiative du World Economic Forum et relayée, au Luxembourg, par la Chambre de commerce, positionne le pays en 11e position (sur 148 pays) parmi les économies les plus globalement avancées dans le domaine ICT. « Le fruit des efforts significatifs menés pour développer le secteur en tant qu’élément stratégique clé pour diversifier son économie », note le rapport publié au printemps dernier. C’est surtout la progression qui est remarquable (+5 places par rapport au classement précédent) pour le Luxembourg qui affiche les meilleures performances possibles en matière législative et en accès internet à large bande (1er). Il est en revanche beaucoup moins bien positionnée pour ce qui est de l’environnement entrepreneurial : il pointe, par exemple, à la 89e position pour ce qui est du délai nécessaire à démarrer une activité ou à la 59e position pour ce qui est du nombre de procédures. Il reste également positionné assez loin (entre la 35e et la 45e place) pour les critères liés aux compétences. J.-M. G
Le lancement, en février 2001, de la stratégie eLuxembourg, s’était inscrit dans cette logique et était censé propulser le Luxembourg sur la grande autoroute des communications électroniques… Le moins que l’on puisse dire, 13 années, plus tard, c’est que le bilan est très mitigé : très positif sur le plan des infrastructures, nettement moins en ce qui concerne les services publics en ligne, alors qu’à l’origine, le programme d’action eLuxembourg s’était donné comme objectif principal de « faire profiter les citoyens et les secteurs privé et public des potentialités offertes par la société de l’information ». Ce ne sont pas les réunions de (bonnes) intentions ni les groupes de travail – une task force dédiée avait même été créée en 2002 – qui ont manqué. « Tout le monde voulait y aller, mais personne ne savait trop quoi faire », observe, avec recul, Jean-Paul Zens, le directeur du service des Médias et des Communications rattaché au ministère d’État. « La chose était plus compliquée que prévue : il ne suffisait en effet pas d’y mettre le paquet en termes de technologies informatiques, mais il fallait surtout revoir l’ensemble des procédures administratives et des textes réglementaires qui constituaient autant de barrières à la modernisation. » Aujourd’hui encore, le sujet constitue une priorité pour le gouvernement, qui, d’ailleurs, a inscrit dans son programme sa volonté d’« amplifier » les efforts pour digitaliser l’ensemble des services publics, « en donnant priorité aux procédures qui permettent aux citoyens de tirer pleinement profit des applications en ligne ».
INFRASTRUCTURES À LA HAUTEUR Le formidable coup de pouce législatif de juillet 2003, avec l’entrée en vigueur de la directive 2002/38 CE relative au commerce électronique, a heureusement eu un rôle prépondérant dans le développement du secteur au Luxembourg. Soumettant les services de e-commerce à la TVA du pays de localisation du prestataire, le Luxembourg, fort d’un taux attractif (alors 15 %), a bénéficié d’un formidable levier, qui a permis, dans un premier temps, d’attirer les grands noms tels que AOL (qui était alors un des premiers fournisseurs mondiaux d’accès à internet), Apple ou encore Amazon. L’effet « boule de neige » a ensuite fait le reste. Parallèlement, sur le terrain, les grandes manœuvres furent lancées pour donner au pays une existence internationale, ses infrastructures étant alors très limitées. 59 gigabits de capacité, dont 10 utilisés ; à peine 10.000 m2 de data centers et seulement trois connexions vers l’extérieur (deux vers Bruxelles et une vers Francfort) : pas de quoi vraiment susciter de l’intérêt au-delà des frontières, en particulier à destination d’acteurs très demandeurs en capacité de stockage et de transfert de données en tous genres (image, sons, vidéo…). Aujourd’hui, ce sont pas moins de 23 « autoroutes » en fibre optique qui mènent au Grand-Duché (neuf liaisons avec Francfort, huit avec Bruxelles, trois avec Paris, deux avec Strasbourg et une avec Amsterdam), avec des capacités gigantesques de quelque 75 térabits. De même, en ce qui concerne les data centers, le pays en compte aujourd’hui pas moins de 19, tous certifiés Tier III ou Tier IV, les plus hauts niveaux de qualité en la matière. « Le Luxembourg se situe au 5e rang mondial en termes de surfaces disponibles de data centers, juste derrière Amsterdam », rappelait Edouard Wangen, le CEO de Luxconnect, il y a à peine un an, lors du lancement du chantier du 4e centre de données géré par l’opérateur détenu à 100 % par l’État. « Il faut aussi savoir que 10 % des centres de données de type Tier IV se situent au Luxembourg. C’est une donnée qui compte. » C’est, évidemment, en misant sur cette infrastructure de qualité, renforcée par de grands plans d’investissements lancés en 2009 (200 millions d’euros dans les réseaux) et en 2010 (lancement du plan internet à ultrahaut débit) que le Luxembourg a pu, au fil des ans, attirer bon nombre d’acteurs internationaux dans bon nombre de domaines : Rakuten, plateforme de e-commerce d’origine japonaise ; Yapital, système de paiement électronique porté par le groupe allemand Otto (spécialisé dans la vente par correspondance) ; DuoDecad, fournisseur international de contenu ; Zynga, Kabam, Innova, OnLive, Big Fish, Moyasoft ou encore BigPoint, actifs dans le gaming ; Sony, Kobo, Barnes & Noble, Bilbary ou encore TEA, grands noms des e-bookstores… la liste est loin d’être exhaustive et a été complétée, en début d’été, par trois nouvelles arrivées : celles de la société japonaise Chatwork (plateforme de communication d’affaires) et de la sud-coréenne SK Broadband (opérateur télécom et fournisseur d’accès internet), ainsi que la création d’une structure locale MTX Connect internet mobile à destination du secteur du voyage. ►
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C O V ► E LA FINANCE DANS LE COUP R « Nous avons fait des progrès considérables. Nous sommes bien mieux posiS tionnés dans bon nombre de domaines et nous avançons rapidement dans les benchmarks. Mais nous ne sommes pas encore partout là où nous vouT drions être, notamment en matière de services gouvernementaux en ligne. O Il nous faut rapidement avancer sur ces domaines-là », note M. Zens. sera là une des pistes qui sera suivie de près dans le cadre de la straR Ce tégie Digital Lëtzebuerg annoncée début juin. Mais elle est loin d’être Y la seule : compétences numériques, adaptation des instruments de soutien financier, développement de nouvelles niches de compétences et de nouveaux marchés : le programme est pour le moins copieux. « Digital Lëtzebuerg se veut l’affirmation d’un nouveau visage assumé du pays et d’une action stratégique cohérente, déterminée et conséquente pour faire du Luxembourg un synonyme de pays hautement connecté et paré pour une économie – une société – numérique », a expliqué, en substance, le Premier ministre Xavier Bettel (également ministre des Communications et donc doublement impliqué au premier chef ), au sortir du Conseil de gouvernement qui a entériné le principe d’un programme. On n’attend désormais plus que de connaître la feuille de route précisant les grandes lignes directrices, qui ne sont pas révolutionnaires en soi : valoriser les initiatives déjà en cours dans les différents secteurs et les regrouper dans une stratégie globale pour augmenter leur visibilité ; mettre en avant et promouvoir les projets réalisés ou en cours au niveau des différents ministères ; identifier des opportunités de collaboration et les chantiers puis d’éventuels nouveaux axes de développement. Le grand intérêt de cette démarche consiste dans l’implication commune de trois ministères : le ministère de l’Économie et le ministère d’État – via son service des Médias et des Communications –, qui travaillent depuis longtemps déjà main dans la main (en leurs temps, François Biltgen et Jeannot Krecké ont donné une impulsion décisive en la matière) sont désormais associés au ministère des Finances. Ainsi, un des sujets qui intéressent au plus haut point les responsables politiques s’appelle Fintech. « C’est un sujet stratégique. Il faut se positionner sur ce créneau », confirme Isabelle Goubin, récemment nommée directeur du Trésor, également en charge de Digital Lëtzebuerg au sein du ministère des Finances. « Avec les nouvelles technologies, le modèle d’affaires traditionnel va changer. Il faut au plus vite reconnaître les trends et les tendances pour se positionner sur ce créneau. Ceux qui ne suivent pas les développements connaîtront forcément des répercussions négatives sur leur rentabilité. Il faut être dans l’air du temps et toujours aller de l’avant pour pouvoir se positionner. » Au sein du Haut comité de la place financière, il existait déjà un groupe de travail qui s’intéressait tout particulièrement à la monnaie électronique. Depuis juillet, ce groupe est désormais plus largement consacré à cette thématique Fintech. Présidé par Nicolas Mackel, le CEO de Luxembourg for Finance, ce groupe de travail réunit des représentants de l’industrie, du ministère et de la CSSF. « La réflexion est globale, pour savoir comment prendre en compte les nouveaux développements technologiques dans les modèles d’affaires des acteurs financiers. Notre rôle, en tant que gouvernement, sera de déterminer comment nous pouvons appuyer, encadrer et accompagner ces acteurs dans leurs démarches. Cela entre tout à fait dans la philosophie luxembourgeoise de partenariats de type public-privé. »
UNE PROMOTION À SOIGNER Le programme du gouvernement donne déjà quelques pistes pour raffermir davantage l’image de marque de European Trusted Information Center que le pays est en train de se forger au vu des efforts de ces dernières années. Il mise sur le développement des prestataires de services via le renforcement du cadre législatif et réglementaire, souhaite favoriser le développement des entreprises utilisatrices de services électroniques, en particulier dans un contexte où l’attrait de la TVA aura disparu dès le 1er janvier 2015 et entend poursuivre les efforts déjà consentis en matière de développement des infrastructures et de déploiement d’un réseau internet à haut débit. Le tout, évidemment, sans oublier les efforts de prospection et de promotion en tant que tels, au travers la plateforme Luxembourg for Business – Proud to promote ICT. « Nous savons qu’il y a beaucoup de potentiel », estime le ministre de l’Économie, Étienne Schneider, interrogé par Paperjam. « Beaucoup d’acteurs ont déjà pris des initiatives, mais il faudra bien aussi développer une straté-
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gie commune. Ce qui est prioritaire, pour nous, c’est de mettre en place des initiatives qui rapportent quelque chose au budget de l’État. Nous constatons qu’il y a de plus en plus d’entreprises étrangères qui s’intéressent au Luxembourg. Mais il faut aussi s’intéresser aux solutions pour attirer les personnes hautement qualifiées dans le pays, car nous connaissons un problème de recrutement des personnels nécessaires. C’est aussi par le nation branding que nous y arriverons : faire en sorte de ‘vendre’ le pays en tant que pays intéressant pour s’y installer et non pas uniquement comme une place financière forte. » Parallèlement, évidemment, le gouvernement annonce travailler sur des pistes en matière d’éducation, de formation, de réorientation professionnelle ou encore de recherche pour développer toutes ces compétences nécessaires à l’essor de la société numérique. Le chantier s’annonce bien vaste. Après les bonnes intentions, ce sont désormais les actes qui sont attendus. ◄ En résumé L’annonce par le gouvernement, à la fin du printemps, de la mise en œuvre d’une stratégie Digital Lëtzebuerg, confirme l’importance qu’accorde l’exécutif à un secteur dont le poids ne cesse d’aller en grandissant. Autour des (bonnes) infrastructures existantes, c’est désormais tout un écosystème qui doit être mis en place.
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C O V E R S T O R Y TEXTES : JEAN-MICHEL GAUDRON PHOTO : MIKE ZENARI
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Le secteur privé tente tant bien que mal de fédérer ses forces pour une même cause commune : faire du Luxembourg une économie hautement connectée et « intelligente ». La récente création d’ICTluxembourg s’inscrit dans une logique d’efficacité, mais l’initiative doit encore surmonter quelques crises de jeunesse. « L’heure est à la construction d’une nouvelle industrie qui n’existe pas encore au Luxembourg », observe Gary Kneip, le président sortant de la CLC.
A Avec plus de 15.000 emplois estimés par le Statec, le secteur de l’ICT au Luxembourg représente environ 4 % du total de la population active au Grand-Duché. C’est, selon la Fedil, l’un des plus haut taux relatifs observés dans les pays de l’OCDE. Le secteur pèse environ 7 % du PIB. Le nombre d’entreprises actives est de l’ordre de 2.300, dont la très grande majorité (70 %) est active dans le domaine de la programmation et du conseil. À celles-là, on peut ajouter des grandes firmes internationales (telles Amazon), dont l’activité au Luxembourg est essentiellement, voire purement, administrative et / ou financière, mais dont on ne peut évidemment pas nier le lien étroit avec le secteur. Ces quelques données, pour planter le décor, permettent de se faire une idée du poids conséquent que représente le domaine des technologies de l’information et des communications, « source de croissance et générateur d’emplois pour l’avenir », comme le résume la Fedil dans son enquête Les TIC, ton job d’avenir publiée en début d’année. La forte représentation des associations et fédérations professionnelles constitue, à elle seule, une autre marque de la richesse du secteur, en même temps qu’elle peut aussi être source d’interférences et de manque de visibilité. Entre l’Association des professionnels de la société de l’information (Apsi), la Fédération des intégrateurs (FDI), Eurocloud, FedilICT, voire le Luxembourg ICT Cluster, il n’était pas toujours facile d’y retrouver ses petits. En 2011, tout ce beau monde a franchi un premier pas en se regroupant dans une structure informelle baptisée ICTluxembourg, avec pour objectif avoué, lors de la présentation en novembre 2011, « de mieux s’entendre, afin de développer des synergies pour défendre des intérêts communs », comme l’expliquait alors Jean Diederich, président de l’Apsi. Mais il restait encore un pas à franchir : celui de la formalisation de cette « méta-fédération ». Une étape qui aura tout de même pris trois années avant que les choses ne se précipitent quelque peu, sous l’impulsion de Fedil-ICT à la fin du printemps dernier.
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« JE VOIS LE RÔLE D’ICTLUXEMBOURG DANS LE DOMAINE DU LOBBYING ET DE L’INTERFAÇAGE ENTRE SECTEUR PUBLIC ET PRIVÉ. » Gérard Hoffmann, ICTluxembourg
SINGAPOUR, LE DÉCLIC
MÉTA-FÉDÉRATION
ICTLUXEMBOURG, MODE D'EMPLOI
« Rassembler les organisations actives dans le domaine des services numériques, des TIC et des médias en vue de promouvoir et de représenter les intérêts des secteurs susvisés aux niveaux national et international » : tel est l’objet premier de l’asbl ICTluxembourg, dont les statuts ont été approuvés le 15 juillet dernier. Six membres constituent le socle fondateur de l’initiative : l’Association des PSF de support (APSFS), l’ABBL, l’Association des professionnels de la société de l’information (Apsi), Eurocloud, Fedil-ICT et la Fédération des intégrateurs (FDI). En tant que membres fondateurs-initiateurs, l’Apsi et Fedil-ICT disposent de deux voix et tous les autres membres une. On retrouve donc, sans surprise, des représentants de ces deux fédérations dans les instances dirigeantes : Gérard Hoffmann (Fedil-ICT) est le président et Jean Diederich (Apsi) est l’un des deux vice-présidents. L’autre vice-président est une femme, Amal Choury (Eurocloud). Le conseil est complété par Rita Goffin (APSFS), Marc Hemmerling (ABBL), Claude Lüscher (Apsi), Claude Strasser (Fedil-ICT) et Nico Binsfeld (FDI). ICTluxembourg ne compte pas, pour l’heure, de salarié à temps plein, mais par le biais de conventions avec la CLC, la Fedil et la FDI, trois personnes sont détachées à 75 % (chacune) pour le compte de l’asbl : Rafael Raimondo (en charge de la promotion et de la communication), Nima Azarmgin (lobbying, cadre législatif et réglementaire) et une troisième restant à désigner, qui s’occupera du volet formation et RH.
Après une première « mission » de prospection menée à San Francisco, les acteurs majeurs du secteur se sont retrouvés, en mai dernier, dans la chaleur moite de Singapour, à l’invitation de la branche IT de la fédération des industriels. « Nous voulions montrer à tout le monde comment une confédération pouvait fonctionner. Nous avons créé une ambiance propice aux négociations et à la mise en commun de moyens », se réjouit aujourd’hui Gérard Hoffmann, président de Fedil-ICT, mais également président de la « nouvelle » ICTluxembourg. Car à Singapour, un accord de principe fut signé pour la création d’une véritable structure faîtière, fédérant tous les acteurs clés du marché. Et voilà comment l’association informelle ICTluxembourg est devenue l’asbl ICTluxembourg, présentée officiellement le 15 juillet dernier. Autour de la table, les mêmes membres fondateurs (voir encadré), plus que jamais convaincus de la nécessité de parler d’une seule voix. Car ICTluxembourg n’est pas une association de plus : elle se profile comme LA voix du secteur privé, aussi bien vis-à-vis du gouvernement que des instances internationales. « Nous représentons désormais une contrepartie homogène aux autorités publiques », estime pour sa part Jean Diederich, un des deux vice-présidents de l’association. Il était temps, serait-on tenté de dire. Car les réflexions en la matière ne datent pas d’hier, avant même que le secteur ICT au Luxembourg ne prenne de l’ampleur. Dans le numéro zéro de Paperjam, paru en juin 2000, Jean Diederich, alors director and member of the Benelux management board d’EDS Luxembourg, listait les 10 facteurs critiques de succès pour booster les « e-companies » du Luxembourg dans ce qui s’appelait encore le « dot.com world ». Le premier concernait la création d’une instance gouvernementale dédiée à la « nouvelle économie » et le deuxième plaidait pour la création d’une « e-commission » regroupant acteurs publics et privés… « Notre histoire est très récente, tempère Gérard Hoffmann. Le secteur en tant que tel n’existe pas depuis très longtemps. Il y a 10 ans, il représentait à peine la moitié des 7 % du PIB et les acteurs étaient majoritairement des sous-traitants travaillant pour d’autres secteurs. Nous n’avions pas une vocation de locomotive industrielle comme nous l’avons maintenant. C’est pourquoi toutes les fédérations existantes se sont créées. C’était davantage une approche bottom up. Les choses ensuite ont trop traîné. Nous aurions dû créer une telle fédération globale au moment de la création de Luxconnect (en 2006, ndlr), qui a marqué un véritable point de départ. » Derrière l’asbl ICTluxembourg, c’est près d’une année de négociations « intensives » et de traitements de demandes « parfois surréalistes » (Gérard Hoffmann dixit) qui ont été nécessaires pour aboutir à la structure présentée le 15 juillet et qui permet, notamment, à toutes les sociétés du secteur de rester membres de leurs fédérations ou associations d’origine. Mais malgré une apparente cohésion, l’agitation continue en coulisse, certains membres du comité fondateur étant connectés au tout à l’ego, allant jusqu’à remettre en cause les statuts mêmes de l’association et les conditions de l’élection du président (par cinq voix sur les huit votants, soit 62,5 %, alors que les statuts prévoient un minimum de 66,6 % pour acter une décision). Une situation que Gérard Hoffmann a du mal à comprendre. « Après les négociations et la signature des statuts, pourquoi encore discuter ? Une fois qu’un mariage est prononcé, il est prononcé… »
AU-DELÀ DE L’ICT Pas question, en tous les cas, de laisser passer l’occasion d’ancrer les acteurs ICT du secteur privé de manière visible dans le paysage global. L’ambition première d’ICTluxembourg est de contribuer à la mise en place d’un plan directeur pour une stratégie nationale. Des réunions ont déjà eu lieu en juillet avec les représentants du gouvernement, permettant de tracer les grandes lignes de ce que sera la collaboration entre les deux pôles, via l’instauration de groupes de travail qui seront définis à la rentrée. « Nous attendons beaucoup de cette démarche et de l’action du nouveau gouvernement, explique M. Hoffmann. Le fait, dans un premier temps, que le ministre des Communications soit aussi le Premier ministre, est un signal fort. La reconduction d’Étienne Schneider en tant que responsable de la promotion du secteur l’est tout autant. » L’action d’ICTluxembourg devrait s’articuler autour de quatre grands thèmes : les infrastructures, le cadre légal, réglementaire et fiscal, les ressources humaines au sens large et l’environnement entrepreneurial ►
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C O V E R S T O R Y
pour favoriser l’éclosion de start-up. « Mais je vois aussi le rôle d’ICTluxembourg dans le domaine du lobbying et de l’interfaçage entre secteur public et privé. Dans un secteur fort régulé comme le nôtre et où une seule loi peut faire toute la différence, le rôle de l’État est aussi important que pour la place financière. Face à lui, il est essentiel que le secteur privé parle d’une seule et même voix. » Cette unification était appelée de ses vœux par l’ensemble du secteur. Et sans doute l’étape singapourienne n’est-elle pas venue par hasard sur le chemin d’ICTluxembourg, même si, pour autant, il n’est pas question de vouloir faire du copier-coller. Il ne déplairait pourtant pas à ICTluxembourg de faire sien le concept de smart nation en vogue sur la petite île d’Asie du Sud-Est. « Entre l’approche américaine très libérale, avec un rôle indirect de l’État, et l’approche de Singapour très top down organisée par le gouvernement, il y a certainement une voie médiane à trouver », estime M. Hoffmann. Une vingtaine de CEO de grandes entreprises du secteur était présente, au printemps dernier, à Singapour. Parmi eux, Georges Muller, CEO de l’opérateur Cegecom et vice-président de la Fédération des opérateurs alternatifs du Luxembourg (Opal, qui n’est pas – encore – membre d’ICTluxembourg). « Il s’y fait beaucoup de choses cohérentes dont nous rêvons, témoigne celui qui, depuis juillet, a ajouté à ses responsabilités la casquette de membre du comité exécutif de la CLC en tant que vice-président, en charge spécifiquement des questions ICT. Il y a notamment une volonté de pousser l’innovation au maximum. Comment le faire au Luxembourg ? En attirant des talents de l’étranger et en développant davantage les systèmes d’aide pour les start-up. Oui, nous avons le pouvoir de créer de nouvelles idées et de nouvelles plateformes et de faire en sorte que l’ICT devienne un deuxième pilier pour l’économie nationale après le secteur financier. » Cet aspect « attractivité » constitue, aux yeux d’Amal Choury (présidente d’Eurocloud et l’autre vice-présidente d’ICTluxembourg) une des priorités majeures dans les développements à venir, consciente néanmoins qu’il « s’agit d’un très grand chantier, qui va au-delà du seul secteur ICT ».
QUEL RÔLE POUR L’ÉTAT ? La façon dont la stratégie doit concrètement se mettre en place constitue, au stade actuel, la grande inconnue. Les infrastructures sont là et plus grand-chose ne manque à ce niveau. En revanche, sur la couche « services », beaucoup reste à faire. Et si en la matière les idées ne manquent pas, aucune ligne n’est encore réellement tracée. Actions détaillées et deadlines précis sont désormais attendus. « Le déplacement à Singapour a permis des échanges fructueux et sincères avec tout le monde, résume M. Muller. Il est important que le Luxembourg devienne plus performant et plus effectif, en créant de la valeur ajoutée pour l’ICT. C’est bien de vouloir positionner le pays à l’étranger, mais aussi que le secteur privé se positionne par rapport au gouvernement. » Surtout que l’apparente bonne santé du secteur dans son ensemble cache peut-être certains lendemains plus difficiles. « La valeur ajoutée par entreprise active dans le secteur diminue dans le temps, » constate Gary Kneip, président sortant de la CLC et qui fut un des interlocuteurs « ICT » du gouvernement en formation pendant les discussions de coalition. « Le gâteau ne croît pas dans la même proportion que le nombre d’acteurs. On pourra toujours fédérer et re-fédérer, ce n’est pas ça qui va changer cette situation-là. Ce trop-plein d’acteurs dépend évidemment très largement d’autres secteurs. Imaginez de fortes coupes dans le secteur financier… la moitié des acteurs ICT n’aurait plus d’existence. Ce qui manque, ce sont des acteurs ICT qui sont tournés vers l’exportation. Certains le font, mais ce n’est pas encore le mouvement général. » À ses yeux, l’heure est, désormais, « à la construction d’une nouvelle industrie qui n’existe pas encore au Luxembourg et qui nécessite la mise en œuvre d’un programme excessivement volontariste. En positionnant le Luxembourg comme terre d’accueil de nouvelles entreprises de haut niveau, on peut pérenniser le secteur. Pour l’heure, on a le problème de l’œuf ou de la poule : il y a une quarantaine de venture capitalists présents ou représentés au Luxembourg. Mais depuis Skype (suivi par Mangrove et revendu à eBay en 2005 pour plus de 4 milliards de dollars, ndlr), les projets financés au Luxembourg sont très rares. » Si l’exemple du succès de la place financière est très tentant, il n’est cependant pas certain qu’il soit le plus pertinent comme source concrète d’inspiration. Le succès de la Place est dû à la mise en œuvre efficace d’un cadre légal bâti sur un contexte européen, un peu plus rapidement que les autres et dans un contexte de collaboration intime avec
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10 START-UP À SUIVRE
Elles commencent à faire leur trou sur le marché ou ont déjà acquis une certaine notoriété : voici 10 jeunes pousses qui pourraient être les grands succès entrepreneuriaux de demain.
AIRBOXLAB (getalima.com), développeur, depuis 2013, du produit Alima, un objet connecté qui mesure la qualité de l'air dans un espace fermé et donne des conseils personnalisés pour l'améliorer. ALLSQUARE (allsquaregolf.com), un réseau social dédié à l’univers du golf, créé fin 2012 par Patrick Rahme et Arthur de Rivoire. La plateforme a bénéficié, en 2013, du partenariat signé entre l’État et le Plug and Play Tech Center de Sunnyvale, en Californie. FLASHIZ (flashiz.com), plateforme de paiement mobile par QR Code, créée en 2011. Elle a été récompensée à plusieurs reprises, y compris dans la Silicon Valley. Son CEO, Alexandre de Rochegude, a reçu le Creative Young Entrepeneur Luxembourg Award (Cyel) 2014. INUI STUDIO (inui-studio.com), spécialisée dans les « natural user interface », créée en 2010 par Olivier Raulot, lauréat Cyel 2011. Inui a, depuis, développé des partenariats avec des banques et des sociétés d’affichages urbains. MYSCIENCEWORK (www.mysciencework.com), réseau social dédié à la communauté de la recherche, créé en 2010. Sa SEO, Virginie Simon, a été finaliste du Cyel 2013. La société a été sélectionnée par le gouvernement pour un séjour à la Silicon Valley en 2014. NEO MEDICAL SYSTEMS (neoms.com), spécialisée dans la fourniture de matériel pour bloc opératoire et dans la chirurgie mini-invasive en 3D. Créée en 2009 par François Scalais, lauréat Cyel en 2013, la société a bénéficié de plusieurs levées de fond pour un total de 800.000 euros. NEOPIXL (neopixl.com), développeur de logiciels pour des marchés de niche et expertise en matière de communication mobile, créé en 2011 par Patrick Dewasmes, finaliste Cyel 2012. SOUNDYTICS (soundytics.com), solution de recommandation de musiques selon l'humeur et / ou le moment de la journée, créée en 2013. Hugo Bon, son fondateur, a été finaliste du Cyel 2014 et sa société nommée au Start-up corner de la Berlin Music Week, début septembre. TADAWEB (tadaweb.com), outil de veille et d’extraction de données web, créée fin 2011. A déjà levé plusieurs centaines de milliers d’euros de fonds et compte, parmi ses clients, le gouvernement luxembourgeois. TRENDICTION (trendiction.com), spécialisée dans le domaine de l’agrégation de données et en technologies de recherche sur internet. Créée en 2009 par Thibaut Britz (lauréat Cyel 2012) et Christophe Folschette, la société vient d’intégrer le très sélectif « Twitter Certified Products Program ».
les acteurs du terrain. « Avant que la place financière ne se développe, on avait déjà des banques au Luxembourg », rappelle M. Kneip. Et d’attendre désormais un « acte volontaire impliquant directement les acteurs et dans lequel l’État devra jouer un rôle important, en tant que contributeur financier, et en garantissant un certain retour pour les acteurs privés qui auront la volonté de s’engager. Cela nécessite une réflexion et une discussion globale. Mais aujourd’hui, il faut agir vite : il n’y a aucune raison que ça traîne avec le temps. » ◄ En résumé Les acteurs privés du secteur ICT veulent désormais parler d’une seule voix et fédérer tous leurs intérêts au sein d’une même structure, pour une cause nationale : faire du Luxembourg un hub international des technologies de la communication. Les chantiers ne manquent pas…
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Plaidoyer pour un dépositaire alternatif décomplexé Parler de valeur ajoutée au sujet de l’activité de dépositaire peut paraître déraisonnable alors que certains n’hésitent pas à la considérer comme destructrice de valeur. En effet, l’obligation de nommer un dépositaire dans un fonds institutionnel, droit venue de l’industrie des fonds traditionnels, est souvent perçue par les gérants de fonds alternatifs comme une absurdité, résultant d’une obligation règlementaire. En somme, un coût et un mal nécessaire.
Pour autant, le dépositaire peut avoir un rôle clé et contribuer à la chaine de valeur. Ceci à la condition qu’il ne se comporte pas comme une simple partie prenante mais comme un véritable partenaire indépendant.
Tout d’abord parce que, en supportant, avec le gérant et le fonds, certains risques (opérationnels ou de contrepartie par exemple), il contribue à la recherche d’un équilibre visant à gérer et réduire ces risques au mieux. Ensuite parce qu’il doit, au travers de ses différentes missions, s’assurer d’un fonctionnement optimal des opérations. A la croisée des chemins entre actifs, front office et back office, il est idéalement positionné pour ce faire. Le dépositaire doit être une force de proposition organisationnelle visant à allier flexibilité opérationnelle et limitation des risques et ainsi devenir un catalyseur d’efficacité et donc de valeur. Cependant, il est clair que seuls certains acteurs atteindront ces objectifs avec succès.
Un dépositaire, pour jouer son rôle, doit avoir une excellente connaissance de la classe d’actif concernée et des instruments utilisés. Loin du modèle hautement automatisé des global custodians, être dépositaire d’actifs alternatifs requière une approche sur-mesure et une implication directe de toute la chaine de management dans la vie transactionnelle du fonds. Finalement, une forte intégration des fonctions de dépositaire, d’administration et d’agent de transfert, rendue possible par le développement de système IT intégré et ad hoc, est la clé d’une mise sous contrôles des éléments liés à cette activité.
Rares sont les prestataires qui réunissent tous ces éléments. Avec une structure managériale plate, une culture de forte implication du management dans la conduite des opérations, fort d’une expertise dans l’administration de fonds Private Equity et Real Estate et doté d’un système intégré, SGG est parfaitement positionné pour apporter à l’industrie le renouveau qu’elle attendait.
We support your ambitions.
A ce titre, en permettant à des acteurs non bancaires de devenir dépositaire d’actifs alternatifs, le Luxembourg aura sans doute contribué à renforcer l’image de ce secteur en lui permettant de devenir plus efficient.
Cette proposition a d’ailleurs déjà séduit différents gestionnaires qui ont placé leur confiance en SGG pour plus de 3 milliards d’euro.
Maria Chiapolino
Arnaud Bon
Depositary Services Leader SGG Group
Private Equity & Real Estate Industry Leader SGG Group
M maria.chiapolino@sgggroup.com T +352 466111 3733
M arnaud.bon@sgggroup.com T +352 466111 6379
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Économie & Politique Voici un aperçu des principales informations de ces dernières semaines, à lire en détail sur www.paperjam.lu. Retrouvez ensuite 11 sujets clés sélectionnés par la rédaction. Le gouvernement a approuvé le logotype officiel de la présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Union européenne, qui se tiendra lors du second semestre 2015. Il s’agit d’une adaptation du visuel déjà destiné à la promotion du Luxembourg à l’étranger, signé par l’agence Binsfeld. Le Statec publie ses premières prévisions pour le premier trimestre 2014 : la hausse du PIB enregistrée par rapport au dernier trimestre 2013 Croissance annuelle du PIB est de 0,8 %. En (est. T1 2014) glissement annuel, la croissance de l’économie nationale a été de 3,8 %.
3,8 %
Avant même la nomination officielle de Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission européenne, le parti chrétien-social prépare sa succession : l’ancien ministre Claude Wiseler deviendra chef de fraction, alors que Laurent Zeimet, secrétaire général du parti, occupera le siège de député laissé vacant. « Il n’y a pas plus européen que le Luxembourg » : tel est le slogan de promotion du Luxembourg proposé par Idea, le laboratoire d’idées créé par la Chambre de
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commerce, dans le cadre d’une réflexion menée autour du nation branding et du positionnement de l’image du Luxembourg. L’introduction de la notion de faillite civile dans la loi sur le surendettement (près d’un millier de nouveaux cas sont déclarés chaque année en moyenne au Luxembourg) vient de faire l’objet d’une publication (Surendettement, sûr d’avoir vos finances en main ?) du ministère de la Famille qui présente les désormais trois types de règlements collectifs qu’une personne privée concernée peut solliciter. La loi réorganisant le fonctionnement du Fonds national de la recherche a été adoptée par les députés. Le texte introduit notamment des initiatives en matière de valorisation des résultats. Le bilan intermédiaire du premier semestre du Fonds culturel national présente une augmentation du nombre de projets soutenus (146 projets contre 111 au premier semestre 2013, soit +31,5 %), parallèle à une diminution du montant global accordé (-30,1 % à 280.000 euros).
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L’ancien avocat Jeannot Biver a été condamné à cinq ans de prison, dont trois ans ferme, pour détournement des fonds de ses clients. Récidiviste, il a été été confronté à plus de 40 plaintes de clients spoliés…
L’Union luxembourgeoise des consommateurs, à quelques jours des vacances, juge « contreproductives et antisociales » les décisions du gouvernement relatives à la hausse de la TVA et à l’index.
140 millions d’euros : c’est le montant de la première enveloppe accordée par l’État à l’Université pour équiper (mobilier, matériel informatique, laboratoire) la Cité des sciences, le cœur du futur campus universitaire de Belval. Une deuxième enveloppe devrait suivre pour couvrir l’achat d’autres équipements spécifiques.
Suite à l’annonce de l’instauration d’une vignette automobile pour les étrangers empruntant les autoroutes allemandes, le ministre luxembourgeois en charge des Transports, François Bausch, doute de la légalité du texte au regard du droit communautaire. « Je ne pense pas que le texte va dans la direction d’une politique des transports commune de l’Union européenne. Bien au contraire, il risquera de susciter une réaction de dépit auprès des partenaires de l’Allemagne », explique-t-il.
Le Centre pour l’égalité de traitement a rendu un avis Le prix très critique sur le paquet de moyen d'un mesures en matière de politique appartement d’âges, censées favoriser les est de séniors. Il prie le gouvernement 4.501 euros /m2. « de revoir sa copie », notamment en ce qui concerne l’idée d’imposer un plan de gestion des âges aux entreprises de Les dernières statistiques 150 salariés, alors qu’une large majorité des entreprises du pays publiées par l’Observatoire de l’habitat indiquent une sont en dessous de ce seuil. tendance toujours haussière des prix du résidentiel, ainsi que la poursuite d’un assèche-
Économie & Politique Brèves
1,4 million ment du marché de l’offre par petites annonces (-22 % pour les maisons et -23 % pour les appartements par rapport au 1er trimestre 2013). Le prix moyen au m2 des maisons est de 3.696 euros / m2 (+6,09 %) et celui des appartements de 4.501 euros / m2 (+4,35 %). Les effectifs de la Commission nationale de protection des données seront renforcés de deux postes supplémentaires, portant ses effectifs à 15. Le Premier ministre, Xavier Bettel, a annoncé la conversion de deux CDD en postes fixes. Dans la foulée, un appel à candidatures a été lancé pour la nomination d’un nouveau président pour succéder à Gérard Lommel, arrivé en fin de mandat. La Commission européenne et le gouvernement ont tranché : les occupants du bâtiment historique Jean Monnet devront quitter les lieux plus vite que prévu, en raison des risques liés à l’amiante. Une décision accélérée suite à l’annonce de deux cas avérés de maladie professionnelle. Une première vague de départs est prévue pour la mi-septembre. Les députés luxembourgeois ont adopté (55 voix pour et 5 contre) le projet de loi sur la gouvernance des finances publiques. Celle-ci posera comme règle d’or un « contrôle plus sévère de l’équilibre des finances publiques ». Cette loi doit cependant encore faire l’objet d’un examen au niveau communautaire pour déterminer sa conformité avec la réglementation européenne qu’il était censé transposer. « Les Européens peuvent s’attendre à une croissance supplémentaire annuelle de 0,5 %, une augmentation du revenu disponible de 545 euros par ménage et une hausse des exportations vers
Le directeur de la Chambre de commerce, Carlo Thelen, voit d'un plutôt bon œil l’accord commercial TTIP.
Selon Eurostat, le Luxembourg a connu en 2013 la plus importante hausse démographique de toute l’Union européenne, avec une croissance naturelle de 4,2 % et une progression de son solde migratoire de 19 %. Ce n’est en revanche pas sur la forte hausse de sa natalité que peut miser le pays : son taux de 7 % est l’un des plus faibles de l’UE.
les États-Unis de 28 %, chaque milliard d’euros découlant du commerce extérieur soutenant 15.000 emplois européens. » Le directeur général de la Chambre de commerce, Carlo Thelen, anticipe un effet positif de la mise en place de l’accord commercial TTIP actuellement en cours de négociation entre l’Union européenne et les États-Unis.
Jusqu’au dernier moment, l’aide financière de l’État pour les étudiants a fait l’objet de nombreux débats et demandes d’amendement. Mais au final, le projet de loi 6670 a été voté. Le nouveau système s’appuie sur une partie prêt et une partie bourses à composantes multiples. Un site dédié (http://aides.etudes.lu) permet à chacun de faire ses calculs…
Le Cluster Luxembourg EcoInnovation et KPMG Luxembourg ont signé un protocole d’accord définissant le cadre d’efforts conjoints pour tenter de contribuer, au Luxembourg, à la promotion de l’économie circulaire. Objectif : produire des biens et services tout en limitant la consommation et le gaspillage des matières premières et de l’énergie.
L’avocate du Barreau de Luxembourg Beatriz Garcia a été arrêtée à Luxembourg dans le cadre d’un mandat d’arrêt émis par l’Espagne. Il s’agit d’une affaire de blanchiment, corruption, faux et usage de faux présumés ayant des liens avec l’Angola. L’avocate a été à l’origine de montages de sociétés sur lesquels la justice luxembourgeoise enquête depuis 2009. Elle a extradée à Madrid et attend la rentrée judiciaire pour connaître la suite des événements.
La Chambre immobilière du Luxembourg annonce le toilettage en profondeur de son site internet, désormais positionné en tant que plateforme de petites annonces immobilières réservées à ses 125 membres et portant un label de qualité. Objectif : « Pouvoir se réapproprier l’information dans le secteur de l’immobilier et avoir la maîtrise des contenus des annonces et de leur qualité », précise Jean-Paul Scheurer, le président de la Chambre.
Le nombre de nouvelles immatriculations enregistrées au Luxembourg est en hausse de plus de 4 % par rapport à 2013 : pour les sept premiers mois de l’année, il s’est élevé à 31.621, contre 30.314 en 2013. Selon le Statec, les voyages de loisirs ont été plus fréquents en 2013, par rapport à 2012, au point d’avoir même retrouvé un niveau comparable à celui
de voyages effectués en 2013.
d’avant la crise. L’an dernier, la part de la population âgée de 15 ans et plus ayant entrepris au moins un voyage a ainsi atteint 83 %, soit son niveau de 2009. Au total, les résidents ont effectué 1,4 million de voyages pour 9,7 millions de nuitées. Dans le cadre du programme universitaire européen de mobilité, rebaptisé Erasmus+, 546 étudiants étrangers sont venus au Grand-Duché en 2013. Dans le même temps, 405 étudiants luxembourgeois sont partis à l’étranger dans 17 pays, principalement la France et l’Allemagne. L’équipe rapprochée du Premier ministre Xavier Bettel s’étoffe avec l’arrivée d’un conseiller économique : Marc Baltes. Cet « économiste généraliste » arrive de Vienne où, depuis 2011, il a conseillé le think tank indépendant International Peace Institute, puis dirigé le bureau autrichien de l’Institute for Environmental Security (IES) à La Haye. Le CEO de Seqvoia, Nicolas Buck, 46 ans, a été désigné comme nouveau second vice-président de la Fedil. Selon toute vraisemblance, il devrait donc, en 2016, succéder à Robert Dennewald à la tête de la Fédération des industriels luxembourgeois.
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Selon les chiffres communiqués par le ministre des Finances, Pierre Gramegna, à la Commission parlementaire des finances et du budget et celle du contrôle de l’exécution budgétaire, l’Administration centrale enregistre, au 30 juin, un déficit de 162,2 millions d’euros. Comparé à la situation au 30 juin 2013, ce déficit a fondu de l’ordre de 57 %, en grande partie grâce à une baisse des dépenses. D’ici 2018, le parking souterrain du Knuedler, en plein centre-ville, va passer de 405 à 751 emplacements. La Ville a voté un budget de 37,3 millions d’euros pour ces travaux d’extension qui devraient débuter l’an prochain pour se terminer en 2018. Tessy Scholtes, jeune maman, a choisi de ne pas reprendre le siège laissé vacant à la Chambre des députés suite au départ de Luc Frieden pour la Deutsche Bank. C’est Martine Mergen, une autre habituée des lieux, qui rejoindra donc les rangs des députés du CSV.
« Je ne veux pas avoir l’assentiment de ceux qui rejettent et de ceux qui excluent, merci Madame de ne pas voter pour moi ». Jean-Claude Juncker a, non sans humour, remercié Marine Le Pen, la présidente du parti d’extrême droite français Front national, de ne pas lui apporter ses voix dans le cadre du vote devant le désigner comme président de la Commission européenne (voir aussi en page 52). Entre janvier et avril, par rapport à la même période de l’année écoulée, le Luxembourg a réduit sensiblement son déficit commercial qui, dans la moyenne européenne, est passé de -2,2 à -1,7 milliard d’euros. Les exportations du pays ont progressé de 8 % en même temps que les importations reculaient de 3 %. Après de nombreuses années de tergiversations, il a finalement été décidé qu’un nouveau lycée technique agricole sera construit à Gilsdorf. Ce projet avait été présenté en 2009 par l’ancienne ministre Mady Delvaux, mais n’avait seulement été adopté qu’en mai 2012.
Martine Mergen succédera, en septembre, à Luc Frieden en tant que députée CSV.
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L’Académie de France à Rome, l’une des plus prestigieuses résidences artistiques, a choisi pour la première fois, parmi plus de 500 candidats, un artiste luxembourgeois : la plasticienne luxembourgeoise Su-Mei Tse. Elle sera accueillie pendant plus d’un an dans la prestigieuse Villa Médicis. Un environnement des affaires sophistiqué et une créativité soutenue ont permis au Luxembourg de progresser au classement 2014 du Global Innovation Index où il pointe désormais en 9e position générale. Le pays obtient ses meilleurs résultats dans la sophistication de son environnement des affaires (2e rang mondial) et dans sa créativité (3e). Le ministre des Communications, Xavier Bettel, doit attribuer en octobre prochain des licences pour exploiter des fréquences GSM encore disponibles sur la bande de 2,1 GHz. Mais il y a plus de candidats que de fréquences à attribuer : y aura-t-il un concours de beauté ou des enchères ? L’ancien directeur fiscalité du ministère des Finances, Alphonse Berns, a repris ses fonctions aux Affaires étrangères, précisément à Rome pendant la présidence italienne du Conseil de l’Union européenne. Il a remplacé au pied levé Janine Finck, l’ambassadrice attitrée, arrêtée pour raisons de santé. La Banque centrale du Luxembourg revoit à la hausse – comparé à sa dernière livraison de fin 2013 – ses projections macroéconomiques. La progression du PIB réel en 2014 est attendue entre 2,4 et 3 %, soit 0,7 % de plus qu’anticipé. La croissance pour 2015 et 2016 s’élèverait aux environs de 3 %.
L’agence de notation Fitch a renouvelé son AAA et donc sa confiance au Grand-Duché. Elle entrevoit une perspective stable, tout en attendant que les mesures annoncées par le gouvernement soient respectées. C’est le tout jeune député socialiste Franz Fayot, 42 ans, élu pour la première fois en octobre dernier, qui sera le premier rapporteur de budget de l’actuelle législature. Présenté cet automne, ce budget sera le premier élaboré selon une nouvelle méthodologie, faisant table rase du passé. Maggy Nagel, ministre de la Culture, a annoncé que l’artiste Filip Markiewicz (34 ans) représenterait le Luxembourg à la Biennale de Venise 2015 avec son projet Paradiso Lussemburgo. Le ratio de la dette publique du Luxembourg par rapport à son PIB s’est fixé à 22,8 % au terme du premier trimestre 2014. C’est 0,3 % de mieux par rapport au trimestre précédent et 0,5 % de mieux par rapport au 1er trimestre 2013. La moyenne de la zone euro est de… 93,9 %. Le syndicat OGBL s’oppose à l’introduction d’une contribution de 0,5 % sur les salaires pour financer de nouveaux projets en matière d’éducation. Quant à la réforme des allocations familiales, il est d’accord sur le principe pour autant que le budget des prestations – à revaloriser selon lui – soit maintenu.
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L’Administration de la navigation aérienne (ANA) a sondé les utilisateurs de l’aéroport pour leur demander d’évaluer ses services. L’enquête, réalisée auprès de 219 usagers (dont les compagnies aériennes), révèle que 87 % des professionnels de l’aéroport sont satisfaits, voire très satisfaits, de l’ANA. Une enquête menée par le Statec indique que la consommation des ménages est repartie à la hausse, ayant sensiblement progressé en 2012, par rapport à 2011, retrouvant même son niveau d’avant la crise. L’effet soldes mis à part, les prix à la consommation ont reculé de 0,04 % en août par rapport à juillet. L’inflation annuelle chute, elle, de 1 % à 0,6%, selon les données fournies par le Statec. Selon les dernières données de l’Institut luxembourgeois de régulation, l’électricité livrée au Luxembourg en 2013 a été produite à 57,9 % par des centrales utilisant les énergies renouvelables. L’hydroélectrique (18,4 %) est en tête. L’éolien (13,3 %) et le photovoltaïque (11,8 %) se tiennent. Selon les prévisions du ministère des Finances, la hausse de 2 % du taux de TVA en janvier 2015 aura un effet assez limité sur l’inflation. Il devrait être inférieur à 0,8 %. Le nombre d’offres d’emploi publiées au Luxembourg a progressé de 29 % sur un an selon le dernier European Job Index édité par le cabinet Robert Walters. C’est toujours l’industrie des services financiers qui recrute le plus.
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Le taux de chômage a encore augmenté en juillet, passant à 7,3 %.
Selon l’Adem, au 31 juillet dernier, le pays comptait 18.103 demandeurs d’emploi, soit un taux de chômage de 7,3 %, d’un dixième de point supérieur à celui du mois précédent. Selon UCM Lux, « le site des indépendants, des PME et des chefs d’entreprise » de la province belge du Luxembourg, 400 citoyens belges se lanceraient chaque année dans l’entrepreneuriat au Grand- Duché, ce qui représente 13,5 % des nouvelles sociétés créées l’an dernier au Luxembourg. Le Statec a ramené sa prévision d’inflation pour 2014 de 1 % à 0,9 %. En revanche, pour 2015, il la maintient à 2,2 %, sur la base de la hausse de la TVA qui sera d’application dès le 1er janvier prochain, ainsi que sur un scénario moyen d’évolution des prix des produits pétroliers. À compter de septembre, ce même Statec va mettre en œuvre la version 2010 du système européen de comptabilité, prenant en compte la capitalisation des dépenses en R&D. Conséquence attendue : un impact à la hausse de 1,3 % sur le PIB luxembourgeois… Selon les derniers chiffres du Comité de conjoncture,
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13 entreprises vont bénéficier en septembre des dispositions relatives au chômage partiel. 1.023 salariés sont concernés. L’indice de confiance des consommateurs, morose en juillet, a encore plongé un peu plus en août, selon la dernière enquête de conjoncture de la Banque centrale du Luxembourg (BCL). De -3, il est descendu à -7. L’ancien journaliste de RTL Frank Kuffer est désormais attaché de presse des trois eurodéputés chrétiens-sociaux Viviane Reding (ancien commissaire européen), Georges Bach et Frank Engel. Il avait été candidat au scrutin du 25 mai, mais avait comptabilisé, dans le Nord, le plus faible score (8.528 voix). Le ministre de l’Économie, Étienne Schneider, s’est rendu en Turquie pour l’ouverture de la 83e édition de la Foire internationale d’Izmir, afin de tenter d’intensifier les relations économiques qui existent entre les deux pays. Son homologue lui rendra visite au Grand-Duché fin novembre. Martine Reicherts, qui remplace Viviane Reding à la Commission européenne, se défend d’être en passe de
toucher un demi-million d’euros pour l’intérim qu’elle va prester jusqu’en octobre à Bruxelles, comme l’a affirmé l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. Ce montant est en réalité celui susceptible d’être touché par un commissaire en fin de mandat et sans travail après. Mme Reicherts, elle, conserve son poste de directrice générale de l’Office des publications européennes à Luxembourg. En gagnant trois places par rapport à l’an dernier dans le classement établi par le World Economic Forum, le Luxembourg intègre, à la 19e place, le classement des 20 économies les plus compétitives au monde. Un positionnement encourageant, d’autant qu’il reste une belle marge de progression dans certains domaines évalués, notamment sur le marché du travail. Le Conseil de gouvernement a validé la mise en place d’un contrôle de la vitesse des véhicules sur les routes et autoroutes d’ici l’an prochain. Vingt radars fixes seront installés à travers tout le pays, en plus de six appareils embarqués. Les lignes bougent autour du projet de loi sur l’archivage électronique. La Commission de l’économie a planché, début septembre, sur les amendements proposés par le ministre Étienne Schneider. Entre allers-retours avec Bruxelles et le Conseil d’État, le texte, très attendu notamment par la place financière, pourrait être validé avant la fin de l’année.
Économie & Politique CLC
01 Le C de confédération
► Avec Fernand Ernster à sa présidence, désormais, la CLC se positionne plus que jamais en interface rassembleuse, bien au-delà du « commerce ». ► In fine, la CLC entend travailler autant pour ses fédérations que pour les consommateurs, tous créateurs de valeur. ► Ferme mais pas bloquée dans ses positions, discrètement active en coulisses, la confédération mise avant tout sur les solutions souples et adaptées au terrain. ― Texte : Alain Ducat ― Photo : Sven Becker
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Le 1er septembre dernier, Thierry Nothum, le directeur de la Confédération luxembourgeoise du commerce (CLC), y passait le cap des 20 ans de présence. Un peu plus tôt, le 7 juillet, les 21 membres du conseil d’administration de la CLC, (ré)élus le 24 juin, désignaient le nouveau comité exécutif. Et, à la présidence, Fernand Ernster prenait la succession – pour un mandat de trois ans – de Gary Kneip (lire aussi pages 41). Fernand Ernster, 54 ans, directeur général du groupe de librairies éponyme, connaît bien la maison, logée dans le grand vaisseau de verre et d’acier de la Chambre de commerce, au Kirchberg, qu’il arpente depuis près de 25 ans. Et puis, évidemment, il siégeait déjà à la CLC en tant que président de la Fédération luxembourgeoise des libraires. Par ailleurs vice-président de la Chambre de commerce (dont la CLC est un des piliers), il préside en sus le conseil de gérance de son organisme de formation, la Luxembourg School for Commerce. Voilà un mot qui revient souvent, « commerce ». Presque trop ? En tout cas, si la CLC ne veut évidemment pas renier son objet, elle va vers un positionnement plus large. « On se doit de valoriser la CLC davantage en tant que
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▲ Parmi les chantiers importants, Fernand Ernster (le président) et Thierry Nothum (le directeur) pointent la gestion, émotionnelle aussi, de la hausse de la TVA.
fédération de fédérations d’entreprises de proximité, de PME qui constituent le tissu de l’économie quotidienne du pays », explique Fernand Ernster. C’est là une des priorités, d’image et de perception, que se donne le nouveau bureau, une voie qu’avait d’ailleurs déjà bien entamée la gouvernance précédente. « Il y a un potentiel de plus en plus large dans les services, notamment ceux liés à l’IT, qui conditionnent évidemment le e-commerce », poursuit le président. « Il y a un brassage énorme et, pour nous, assez naturel, prolonge Thierry Nothum, entre les entreprises estampillées commerce, transports ou services. Ce cloisonnement est là, mais c’est un héritage. Les choses sont complètement interpénétrées aujourd’hui.
Économie & Politique CLC
Progrès et frustrations de patron
Elles ont surtout des points communs que nous validons comme une philosophie de travail : chacune apporte des solutions aux demandes du consommateur. » La CLC, plus discrète que d’autres organisations peut-être, se place ainsi dans un intervalle d’interaction : elle sert les entreprises, membres des fédérations qui la constituent, et ces entreprises servent leurs clients, ce qui met quelque part la CLC au service du consommateur. Et donc de l’intérêt général. CQFD.
Discrète, la CLC ? « C’est une question d’approche, résume Fernand Ernster. Quand on identifie un problème, le plus en amont possible et de préférence avant même qu’il ne devienne un problème, on doit réfléchir à la solution et la proposer à qui de droit. L’entrepreneur fonctionne comme ça. » Cela pourrait être une des définitions du lobbying, une fonction que la CLC revendiquerait plutôt, nonobstant le côté péjoratif que véhicule parfois le terme. « Bien sûr que nous agissons dans les coulisses, c’est un rôle clair, souligne Thierry Nothum. Il y a une interaction permanente avec les décideurs de terrain et les responsables politiques. Mais le lobbying peut être discret. C’est même mieux… Ce qui est intéressant, c’est de faire avancer le dossier, jusqu’au résultat, pour le plus grand nombre. » « Nous ne sommes pas là pour viser tel ou tel, ajoute Fernand Ernster. Le rôle du lobbyiste est noble. C’est celui d’un apporteur de solutions. »
DONNER LES BONS SIGNAUX Les chantiers ouverts ou à venir ne manquent pas. Fernand Ernster et Thierry Nothum en identifient un qui sautera aux yeux de tous au 1er janvier 2015 : la hausse de TVA. « Les implications sont multiples. Et elles vont bien au-delà des adaptations de tiroir-caisse et d’étiquetage », glisse le directeur de la CLC. « C’est typiquement un dossier sur lequel il faut beaucoup communiquer, intelligemment, sans excès, et informer au plus juste », poursuit le président. Pour la CLC, ce qui est fondamental, ce n’est pas tant le défi technique que la perception générale qu’une augmentation tarifaire peut entraîner. « La façon dont on va vivre le changement sur le terrain, c’est le vrai challenge. C’est un passage obligé, mais il faut que cela se passe bien », dit Thierry Nothum. Toutes proportions gardées, la crainte du bug de l’an 2000 et le gué à passer du franc à l’euro peuvent nourrir la réflexion et la manière d’aborder la hausse de TVA, fatalement répercutée sur la vie de tous les jours. « On se doit, à tous les niveaux, d’expliquer, de garder la confiance du consommateur.
PHOTO : JESSICA THEIS ( ARCHIVES)
Le rôle du lobbyiste est noble. C’est celui d’un apporteur de solutions.
Président sortant de la CLC, Gary Kneip brosse un bilan en cinq mots clés, en pesant le pour et le contre.
► Gary Kneip : « Parfois, reculer sert à mieux avancer ».
1. Positionnement « On a progressé : la CLC est reconnue comme le représentant du commerce, sans le moindre doute, du transport aussi, mais il reste quelques bémols au niveau du secteur des services et en particulier de l’ICT, du fait qu’il se livre avec la Fedil une course aux adhérents. » « La CLC est une structure qui représente un terrain extrêmement large : commerce de détail, de gros, alimentation, négoce, transport de personnes, de marchandises, leasing, professions proches de la médecine, informatique, communication, sociétés de services, de marketing… C’est un amalgame parfois très difficile à réaliser. » 2. Patronat « Nous avons traité de grands dossiers et nous avons été impliqués dans les travaux de restructuration du patronat luxembourgeois, même si elle aurait pu aller plus loin. Mais il faut aussi s’en tenir aux possibilités des uns et des autres : la patronat est très hété rogène et ce n’est pas facile d’aligner les structures d’un seul tenant… Nous avons instauré un comité de direction où siègent tous les directeurs des associations et qui les pousse à travailler davantage ensemble. » 3. Politique « Sur le fond, nos positions traditionnelles sur l’index se défendent, mais il faut toujours peser le pour et le contre. Parfois, reculer sert à mieux avancer. Il faudrait, sur certains sujets, avoir une approche plus politique. Nos adhérents attendent que l’on soit plus durs. Ce n’est pas toujours la chose la plus subtile à faire. » « Le nouveau gouvernement a pris un certain nombre de positions surprenantes et décevantes vis-à-vis du patronat, comme couper court dans le soutien à la mutualité. Un affront hors norme. »
4. Dialogue social « J’ai un problème avec le fait d’orchestrer un dialogue social qui n’en est pas vraiment un… J’ai le sentiment que le gouvernement tient à la façade, au décor, mais sans volonté de s’exposer à une argumentation contradictoire. C’est forcément le cas entre nous et les syndicats. Le gouvernement prend ensuite position dans une dynamique qu’il risque de ne pas maîtriser et qui risque de faire ressortir les incohérences et les faiblesses du pacte entre les trois parties. On discute en petits comités et on fait ensuite des annonces plus ou moins bien formulées aux différents partenaires. C’est frustrant. » « Là, c’est le patronat qui a payé le prix fort. Les syndicats sont conscients que la prochaine fois, ce sera peut-être leur tour de recevoir un message sans vraiment pouvoir se positionner. Or, vu les échéances, notamment le semestre européen, il faudrait un dialogue social plus efficient. La nouvelle structure de l’UEL devrait permettre d’être plus efficace. » 5. Absents « Je suis globalement satisfait de la contribution à la restructuration du patronat. Nous étions volontaires dans cette démarche. Elle porte ses fruits et c’est très favorable au dévelop pement général. Mais il faut se poser d’autres questions. Dans l’UEL, ne sont pas présents un certain nombre d’acteurs, comme l’agriculture et ses assimilés, mais aussi et surtout les professions libérales, qui se tiennent toujours à une bonne distance de l’UEL. Elles sympathisent à l’action, mais en marquant leur indépendance… On peut aussi dire ça des fonds d’investissement, très indirectement représentés via la Chambre de commerce ou l’ABBL. Il faudrait qu’à terme, ces structures reviennent… » J.-M. G.
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Économie & Politique CLC
PHOTO : SIP / CHARLES CARATINI
ballotté au sein du bassin de vie de la Grande Région. Notamment en appuyant la promotion et la démarche Shopping in Luxembourg. « Le e-commerce est également un dossier chaud, qui nous concerne bien entendu, plaide Fernand Ernster. Tous les acteurs économiques en parlent. Mais il est clair que le tissu des PME a des cartes à jouer, dans la manière de développer les affaires, de se positionner sur la toile, de vendre en ligne à l’échelle nationale en y apportant le service que les grands logisticiens internationaux ne peuvent pas garantir parce qu’ils n’ont pas le contact et la connaissance du terrain, en développant les services d’infrastructures, etc. »
LE CERCLE VERTUEUX
▲ Il y a 10 ans, la CLC était de l’aventure éco-sac. La success story reste un bon exemple de coordination réussie pour l’intérêt général.
C’est un baromètre économique incontestable », ajoute le directeur de la CLC. Pour le président Ernster, la confédération a la responsabilité de « donner les bons signaux ». Amortir les chocs ou, mieux, les prévenir. Le dossier du tram illustre parfaitement la chose. « Ce n’est pas la peine de se lamenter, les décisions sont prises, résume-til. Il faut accompagner, coordonner. » Et revendiquer aussi, par exemple un fonds de compensation pour les PME, qui souffriront, voire péricliteront, victimes d’accès malmenés par les travaux inévitables de ce colossal chantier urbain. « Nous revendiquons la création de ce fonds par les pouvoirs publics, explique Thierry Nothum. Mais l’idéal est de ne pas y recourir. Car ce sont des deniers publics, donc ceux du contribuable que chacun est… L’objectif est de ne pas devoir utiliser cette forme d’assurance, tout en sachant que, en cas de coup dur, il y a un filet. » Les dossiers, tous de longue haleine, qui sont sur les tables de travail à la CLC, ne manquent pas. En cette rentrée, on va notamment reparler du plan en faveur des PME. Ou des problèmes de circuits d’approvisionnement, souvent liés aux importateurs belges. « On est dans un problème de marché intérieur, c’est une question qui doit pouvoir remonter au plus haut. M. Juncker y a été sensibilisé depuis un certain temps », glisse-t-on à la CLC. La confédération continue aussi son soutien au pôle de consommation luxembourgeois,
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Dans une sorte de zoom arrière, Thierry Nothum prolonge la réflexion : « On doit intégrer toutes les données, avoir une vue globale. Par exemple, dans le développement des plans sectoriels. On suit les choses de très près, en amont. Une zone d’activités est stratégique et, pour qu’elle fonctionne, elle doit être bien située, équipée de fibre optique, d’une bonne couverture de téléphonie, d’accès aisés pour les livraisons et pour les clients… Bref, au-delà de délimiter des zones sur une carte, il y a une préparation, un accompagnement qui se fait maintenant. » Le bureau de la CLC, par sa représentativité, est doté d’une palette de compétences au spectre assez large. « Et on n’hésite jamais à appeler des experts, nos membres en comptent beaucoup », sourit Thierry Nothum. Le directeur rappelle volontiers que cette politique de proximité et cette approche pragmatique ont donné de nombreux fruits. « Il y a 10 ans, on s’impliquait, notamment avec Valorlux, dans un processus qui occupait beaucoup les esprits. L’éco-sac est né d’un partenariat qui a servi à tous, est entré dans les mœurs et a apporté des solutions aux sacs plastiques. Le modèle luxembourgeois a fait école. Et cela reste une belle success story. » Dans tous les cas de figure, la CLC revendique une pugnacité de bon aloi, au profit, in fine, de la société dans son ensemble. « Nous représentons des entreprises qui créent de l’emploi. C’est un mauvais procès de nous voir en patrons opposés aux salariés au nom d’intérêts soidisant divergents. Nos employés sont les premiers contacts des clients. Nous défendons les uns et les autres. Nous encourageons l’employabilité, la formation, l’embauche », énonce Fernand Ernster, qui conclut : « Un salarié a un revenu qui lui permet de consommer. C’est le cercle vertueux le plus évident ! Toute personne qui pourrait travailler est un créateur de valeur qui sommeille. » ◄ En résumé Fernand Ernster a succédé à Gary Kneip à la présidence de la CLC. Bien au-delà du « commerce », la confédération se pose en courroie de transmission entre décideurs politiques, tissu économique et consommateurs. Elle revendique son rôle de lobbyiste à vocation positive pour l’intérêt général. Les dossiers ne manquent pas.
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En guise de tripartite, chacun a discuté dans son coin avec le gouvernement. Ici, lors d’une réunion entre partenaires sociaux le 11 juillet dernier : Fernand Ernster (CLC), Yves Maas (ABBL), Robert Dennewald (Fedil) et Norbert Geisen (Fédération des artisans).
58 C’est le nombre de fédérations que rassemble la CLC. Les entreprises (environ 11.000) y couvrent trois grands secteurs, aux frontières parfois floues, du commerce, des transports et des services. Des entrepreneurs indépendants sont aussi membres de la confédération.
22 % C’est, selon la CLC, le pourcentage du PIB (produit intérieur brut) que génèrent ses entreprises affiliées, qui emploient environ 60.000 personnes.
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Économie & Politique Nouvel organisme
02 Visions pour bâtir en durable ► Annoncé dans le programme gouvernemental, le Centre national de la construction durable (CNCD) a vu le jour cet été. ► François Thiry, son président, présente ce nouvel organisme rassemblant les acteurs privés et publics du secteur, élargi et sensibilisé au rôle sociétal de penser globalement le bâti. ― Interview : Céline Coubray ― Photo : Eric Chenal
Monsieur Thiry, le Centre national de la construction durable (CNCD) était annoncé depuis décembre 2013 dans le programme gouvernemental, mais il n’est effectif que depuis le 27 juin 2014. La rentrée est l’occasion de lancer les premiers groupes de travail. Pouvezvous dans un premier temps nous présenter cette association ? « Le CNCD est le résultat d’une volonté commune portée d’une part par le secteur privé de la construction et le secteur public d’autre part. Notre objectif est de favoriser une approche concertée des représentants du secteur de la construction au Luxembourg face aux évolutions et opportunités auxquelles le secteur devra répondre. Les membres fondateurs de l’association regroupent les associations de professionnels, à savoir le CDEC (Conseil pour le développement économique de la construction), LuxReal (Real Estate Association of Luxembourg), le GFMC (Groupement des fabricants de matériaux de construction) et l’OAI (l’Ordre des architectes et ingénieurs-conseils). À ces membres vient s’ajouter le gouvernement qui est représenté par les ministres ayant dans leurs attributions l’Environnement, les Travaux publics, le Développement économique et l’Énergie, ainsi que le Logement. Il faut également savoir que la présidence du CNCD est assurée en alternance pendant deux ans par chacune des organisations membres. Quelle est la raison d’être du CNCD ? « Nous nous sommes donné comme objectif de promouvoir la construction durable, de contribuer au développement des compétences des acteurs de ce secteur et à sa visibilité. Nous défendons l’idée de nous concerter, de nous fédérer en amont des processus législatifs, pour que les professionnels du secteur puissent s’exprimer, s’informer des tendances qui vont influencer le marché, des mega trends au 044 ―
▲ Ils font partie des têtes chargées d'aider à bâtir le Luxembourg durable : Bruno Renders (Conseil pour le développement économique de la construction), François Thiry (LuxReal), Marc Feider (Ordre des architectes et ingénieurs-conseils) et Tom Eischen (ministère de l’Économie).
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niveau international qui vont changer nos pratiques professionnelles. Cette proposition a favorablement été accueillie par l’État et c’est pourquoi les trois ministères concernés sont représentés dans le conseil d’administration du CNCD.
Quelles sont ses fonctions au juste ? « Elles sont au nombre de trois : un observatoire, un think tank et une vitrine. À travers nos groupes de travail, nous allons encourager la mise en place d’un observatoire du secteur de la construction qui fournira à la fois au secteur et au gouvernement des données d’analyse objectives sur
Économie & Politique Nouvel organisme
Comment allez-vous opérer ? « L’idée est de commencer à discuter dès que les tendances, les processus de changements sont identifiés. Cela nous permettra de pouvoir exprimer en amont vis-à-vis du gouvernement une position qui reflète la vision du secteur. Nous ne souhaitons
L’idée est de commencer à discuter, dès que les tendances et les processus de changements sont identifiés. pas être dans une position réactive, mais proactive. Nous travaillons en amont des changements réglementaires pour que les processus de changements ne soient pas subis, mais souhaités.
Le Centre n’interviendra donc pas sur l’application des nouveaux règlements. « Non, le CNCD ne s’appesantira pas sur des préoccupations techniques qui sont suivies par d’autres organismes. On se positionne en complément de ceux-ci et surtout on intervient en amont des décisions. Cela répond à un besoin qui n’était pas satisfait. Quels sont les sujets abordés dans un premier temps ? « Il y aura bien sûr des questions autour de la transposition sur la directive des performances énergétiques applicable en 2017. Nous accompagnerons ce changement vers la prochaine étape qui est le zero energy. Comme nous n’avons pas encore beaucoup de bâtiments référence, il faut encore travailler en ce sens. Un autre grand sujet sera la nouvelle certification environnementale Lunaz applicable pour le domaine résidentiel et qui sera pilotée par le ministère du Logement. Jusqu’à présent, les certifications environnementales concernaient principalement l’immobilier professionnel – Breeam, Lead, HQE, etc. – mais prochainement, elles toucheront aussi les particuliers. Un troisième sujet est la prise en compte des critères extra financiers dans
les marchés de travaux. Jusqu’à présent, les offres les moins chères prévalaient. Or il y a des changements en cours au niveau européen. Notre objectif est que d’autres critères soient pris en compte pour évaluer les offres des entreprises comme la RSE, la situation géographique, l’énergie grise. Je peux encore citer un sujet qui est l’analyse du cycle de vie des bâtiments avec la dimension du recyclable et de l’économie circulaire qui vont être pro chainement le sujet de nouvelles réglementations et qu’il faut anticiper.
Notre secteur peut contribuer positivement à l’image du Luxembourg. Tout cela concerne les futures réglementations. Avez-vous d’autres zones de travail ? « Oui, la formation et les qualifications, qui sont évidemment étroitement liées avec les changements de réglementation dont nous venons de parler. Nous souhaitons formuler des recommandations pour éviter les doublons, trouver les synergies entre les différents acteurs de la formation. Nous pourrions même aller encore plus loin en nous penchant sur l’enseignement supérieur et secondaire. Il y aura donc un groupe de travail qui se consacrera à cette thématique. Par la suite, des partenariats seront certainement établis avec des établissements tels que le CRP Henri Tudor, l’Université du Luxembourg, la Chambre des métiers. Un autre groupe de travail se consacrera à la promotion du secteur de la construction durable à Luxembourg au niveau international. C’est donc la question de l’exportation des services. Mais pour cela, il faut que Luxembourg apparaisse comme un lieu de référence. Est-ce que le nation branding intègre bien ces valeurs dans la communication ? Et inversement, est-ce que notre secteur peut contribuer positivement à l’image du Luxembourg ? Notamment en montrant que nous construisons un cadre de vie de grande qualité, que nous respectons notre environnement de vie. C’est d’ailleurs à travers ce sujet que nous sommes arrivés à déterminer notre concept générateur qui est Luxembourg for better living. On peut souligner que cela dépasse le simple cadre de la construction, mais qu’il s’agit bien d’améliorer notre qualité de vie en général. » ◄ En résumé François Thiry, président du CNCD, présente cette nouvelle organisation qui rassemble l’ensemble des acteurs de la construction durable dans la perspective de promouvoir cette façon de penser le bâti, dans l’esprit du développement durable. Le CNCD entend aussi contribuer à développer les compétences de ses acteurs et améliorer sa visibilité au niveau international.
L’ANF, projet pilote, plus proche de la nature
PHOTO : ANF
l’évolution du secteur de la construction, et permettra de se positionner par rapport aux autres pays. Le think tank produira des recommandations en amont des processus réglementaires et législatifs sur les sujets émergents. La vitrine prendra principalement forme à travers des partenariats avec les organismes existants de promotion du Luxembourg comme Luxembourg for Business, Luxembourg for Finance ou les équipes qui travaillent sur le nation branding, pour leur donner des informations, des argumentations.
Le nouveau bâtiment de l’Administration de la nature et des forêts (ANF) à Diekirch est un projet pilote mené par le ministère du Développement durable et des Infrastructures et l’Administration des bâtiments publics. La nouvelle Construction répond au concept de bâtiment à énergie positive. Ce bâtiment produira, pendant sa durée de vie, plus d’énergie qu’il n’en consomme pour son fonctionnement. Et c’est un bon exemple de signal public. C. C.
CNCD, 10 membres au Conseil Président : François Thiry (LuxReal – Real Estate Association of Luxembourg) Vice-président : Mario Grotz (ministère de l’Économie) Diane Dupont (ministère du Logement) Tom Eischen (ministère de l’Économie) Marc Feider (Ordre des architectes et ingénieurs-conseils) Georges Gehl (ministère du Développement durable et des Infrastructures) Christian Rech (Groupement des fabricants de matériaux de construction / Fedil) Bruno Renders (Conseil pour le développement économique de la construction) Max von Roesgen (Ordre des architectes et ingénieurs-conseils) Ricky Wohl (ministère du Développement durable) et des Infrastructures)
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Économie & Politique Code de conduite
03 Une frénésie de déontologie ► La Chambre des députés et le gouvernement ont adopté leurs codes pour circonscrire les interférences d’intérêts personnels. ► Quelques cas, mettant en scène des cadors de l’« ancien régime », ont accéléré les travaux. ► Il reste quelques « boîtes noires ». ― Texte : Véronique Poujol
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De son côté, le gouvernement a finalisé son code de déontologie (via un projet de règlement grand-ducal), conformément aux engagements de campagne. Le ministre de la Fonction publique, Dan Kersch, a également annoncé que dans le cadre de la réforme communale, un code de conduite s’appliquerait spécifiquement aux élus locaux. En rédigeant un projet de règlement grand-ducal fixant les règles déontologiques, Félix Braz, le ministre de la Justice, a forcément suscité des frustrations, notamment chez ceux qui souhaitaient imposer de lourdes contraintes aux hommes et femmes ayant eu des hautes responsabilités dans le public et passant dans le secteur privé, tout en continuant à traiter les mêmes sujets. Comme l’a dit Félix Braz, il ne peut pas empêcher un transfuge du gouvernement de poursuivre sa carrière professionnelle. Aussi, les règles imposeront seulement aux ministres sortants l’utilisation pendant deux ans d’informations non accessibles au public obtenues dans le cadre de leurs fonctions. Reste à connaître l’efficacité du contrôle qui sera effectué par le comité d’éthique, censé être indépendant. Deux ans, « c’est long en comparaison avec d’autres pays qui ne prévoient pas de tels délais de carence », a fait savoir le ministre de la Justice, qui ne veut pas céder à l’hystérie collective dans le contexte actuel de défiance d’une opinion publique doutant de la moralité et de la probité de
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▲ Luc Frieden et Lucien Lux font partie des anciens ministres qui trouvent des débouchés dans le privé. Ils ne sont pas les seuls. Mais la déontologie veillera mieux désormais.
la classe politique, après les révélations des affaires sous l’« ancien régime ». Le passage de l’ex-ministre des Finances, Luc Frieden, à la Deutsche Bank dont il est désormais vice-président et conseiller à Londres, a donné un coup d’accélérateur aux travaux du gouvernement. On a beaucoup moins évoqué le cas de l’ancienne ministre de la Famille (elle aussi CSV), MarieJosée Jacobs, qui avait quitté le gouvernement quelques mois avant les élections d’octobre 2013. Comme l’avait révélé le Land, elle est devenue présidente de la fondation Caritas, qui est l’un des plus importants prestataires de services (foyers scolaires, accueil des personnes âgées, soins à domicile) travaillant avec le ministère de la Famille. D’autres cas continuent à choquer l’opinion publique, comme celui de l’ancien ministre LSAP et ex-député, Lucien Lux, partie prenante dans l’affaire Wickrange / Livange qui avait mis en exergue ses étroites relations avec le promoteur immobilier Flavio Becca. Passé conseiller d’État, Lucien Lux va arrondir ses fins de mois en fournissant des conseils, via la société Minga
qu’il a constituée en mars dernier, et qui compte pour principal, sinon seul client, le groupe Becca. Lucien Lux n’a pas eu honte de l’annoncer lui-même au Wort. Dans son rapport, le Greco avait signalé que les lobbies dans leur forme classique étaient quasi inexistants au Luxembourg, mais que, en revanche, les activités complémentaires de parlementaires (essentiellement les avocats, qui forment un gros contingent à la Chambre des députés) dans le conseil constituaient une « porte dérobée » pour influencer la réglementation. Peu de monde évoque encore la conduite des membres du Conseil d’État et l’influence de certains lobbies sur eux, lorsqu’ils ne constituent pas eux-mêmes les groupes de pression. Le fait que nul ne sait qui des Sages travaille sur quel projet de loi et qu’on ignore l’identité des rapporteurs aggrave encore le caractère apparent de la « boîte noire »... ◄ En résumé La Chambre des députés a adopté en juillet un nouveau code de déontologie et le ministre de la Justice s’apprête à faire passer un règlement grand-ducal qui durcira les règles pour les ministres. Les édiles communaux seront mieux encadrés. Reste les conseillers d’État.
PHOTO : LUC DEFLORENNE (ARCHIVES)
À la mi-2015, le Groupe anticorruption du Conseil de l’Europe (Greco) devrait rendre ses recommandations sur la mise en œuvre par le Luxembourg d’un dispositif de prévention contre la corruption de la classe politique. Les experts européens avaient publié en juillet 2013 un état des lieux de la déontologie des parlementaires et des magistrats, demandant au gouvernement de renforcer le contrôle du financement des partis et des ressources de la classe politique. Le rapport intervenait dans le contexte particulier de l’affaire des dysfonctionnements du service de renseignement (Srel) mais les experts, qui avaient fait leur tournée grand-ducale bien avant l’éclatement de ce scandale, avaient surtout essayé de tirer les enseignements de l’affaire Wickrange / Livange, le projet de centre commercial et d’un stade de football national mêlant intérêts de promoteurs privés et immixtion de la classe politique. Dans l’intervalle, un nouveau gouvernement a pris pied, en promettant de mettre de la transparence dans les relations entre le pouvoir et les citoyens. Le Greco ne manquera sans doute pas de féliciter le gouvernement Bettel pour ses progrès dans la moralisation de la vie politique : la Chambre des députés a adopté en juillet un nouveau code de déontologie visant à éviter les conflits d’intérêts, à rendre plus visibles les intérêts financiers de ses membres, sans toutefois aller très loin dans le détail du patrimoine des élus.
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Économie & Politique Promotion et attraction
04 Banques chinoises : et de six !
La Place poursuit la mue de sa communication, vers plus de proactivité dans un monde financier censé devenir plus transparent.
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Il y avait comme un parfum de pré-rentrée le 2 septembre lors d’une conférence de presse organisée par le ministère des Finances et Luxembourg for Finance (LFF). L’occasion pour Pierre Gramegna d’exprimer sa confiance dans le principal secteur de l’économie qui a « relativement bien résisté à la crise ». « Nous voulons continuer à mettre le Luxembourg sur la carte », a-t-il ajouté au sujet de la promotion coordonnée avec LFF. « Nous allons intensifier nos contacts avec la presse internationale et organiser des événements spécifiques pour expliquer ce qu’est le Luxembourg dans son ensemble », a déclaré Nicolas Mackel, le CEO de l’agence. Nul doute que la présence de banques étrangères sur le sol luxembourgeois sera utili-
sée comme un argument de vente. « Nous allons accueillir une sixième banque chinoise, la Bank of Communications, la 5e plus grande banque chinoise », s’est réjoui Pierre Gramegna, avant d’ajouter qu’il avait, la veille, discuté avec le vice-ministre des Finances de l’Empire du Milieu d’une participation du Luxembourg en tant qu’actionnaire fondateur d’une banque d’investissement asiatique destinée à financer les colossaux besoins en infrastructure en Asie du sud-est. Un projet « accueilli avec un préjugé favorable » que le gouvernement devra avaliser. À noter que New York et Boston figurent à l’agenda du ministre et de LFF qui y tiendront des rendez-vous bilatéraux du 8 au 12 octobre. T. R. ◄
PHOTO : CHRISTOPHE OLINGER
► La place financière continue d’intensifier ses contacts avec les marchés de référence, dont l’incontournable Chine, sans délaisser ceux dont la croissance rime avec opportunités.
Économie & Politique Promotion
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2 millions dans le tuyau Doucement, mais sûrement, l’élaboration de la stratégie de promotion de la « marque » Luxembourg prend corps. Dans une réponse à une question posée par la députée DP Joëlle Elvinger, la secrétaire d’État à l’Économie Francine Closener (LSAP) en a livré les premiers détails. D’ici à 2016, un budget global prévisionnel de 1,5 à 2 millions d’euros y sera consacré, dont 380.000 pour la première étape, en cours, consacrée à la définition de ladite « marque ». Les premières actions interviendront dans le cadre de la présidence luxembourgeoise du Con seil de l’UE, au second semestre 2015. « L’après-présidence sera consacrée à l’élaboration d’une identité qui traduira (…) le positionnement de marque élaboré à partir des valeurs centrales, identité qui devra être partagée par les diffé-
rents acteurs sectoriels actifs dans la promotion et qui se déclinera dans leurs activités de promotion respectives », précise Mme Closener. En attendant, la presse étrangère, souvent critique, se montre parfois un allié précieux dans la « promotion » du pays. Ainsi le London Magazine (fondé en 1732) a-t-il consacré une carte postale quasi idéale. Le journaliste Steven O’Brien y fait l’éloge des rives de la Moselle, de bonnes tables ou de l’atmosphère régnant au Knuedler un samedi matin de marché. Partagé sur son compte Facebook par Francine Closener ellemême, l’article salue la modestie des habitants, le calme du pays et les saveurs locales. Il recommande même la destination, à quelques encablures de Londres via les airs, « comme un endroit adéquat où passer son week-end ». J.-M. G. ◄
L’ambiance du marché du Knuedler séduit même jusque Londres…
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PHOTO : OLIVIER MINAIRE (ARCHIVES)
► Une enveloppe budgétaire globale est dédiée, d’ici à 2016, au développement de l’image du Luxembourg.
Économie & Politique Grande Région
06 Une autre Grande Région ► La Lorraine, partenaire naturel du Luxembourg dans la Grande Région, s’accouple avec l’Alsace et la ChampagneArdenne. Un non-sens, selon Patrick Weiten, président du Conseil général de la Moselle. ► Côté belge, le nouveau pouvoir wallon s’est enfin doté d’un « Monsieur Grande Région ». ― Texte : Frédéric Antzorn et Alain Ducat
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pour les citoyens de la Grande Région en général, et les frontaliers lorrains en particulier ? « L’État français n’est plus en mesure de s’engager et d’être un véritable interlocuteur de proximité, rebondit M. Weiten. J’ai de très bons rapports avec votre Premier ministre et son gouvernement, nous nous retrouvons sur de nombreux points. Nous souhaitons porter de nombreuses réflexions communes mais il nous faut vaincre les administrations centrales de la France. » Parmi les exemples qu’il met en avant, le président du CG57 évoque la mobilité, notamment le cadencement ferroviaire et la ligne à grande vitesse. Ou encore les aéroports. « L’Europe nous dit que nous ne pouvons avoir plus d’un aéroport dans un rayon de 100 km. Regardez Zweibrücken.
René Collin, le « Monsieur Grande Région » wallon
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Il nous faut anticiper cette nouvelle directive et agir. Dans la super nouvelle future méga région, combien y a-t-il d’aéroports de Vatry à Mulhouse ? Que fait-on ? Quel type de gouvernance sachant que nous avons déjà une Grande Région dans laquelle se trouvent d’autres aéroports ? » C’est le type de questions et, surtout, de cas concrets, qui ne risquent pas de faciliter le dialogue dans une Grande Région où la multiplicité des acteurs et des niveaux de pouvoir a toujours été vue comme un frein. La redistribution des cartes (géographiques et politiques), telle qu’elle s’opère dans l’Hexagone, arrive au moment où, a contrario, le partenaire wallon, côté belge, s’est enfin doté d’un ministre explicitement chargé de la Grande Région. Une première due à l’émergence, après le scrutin du 26 mai et les accords du 22 juillet, de gouvernements nouveaux pour la Wallonie et la Communauté francophone Wallonie-Bruxelles. Si, au quotidien, cela ne peut guère émouvoir au Luxembourg, il arrivera évidemment que les dirigeants du Grand-Duché aient à croiser les idées, voire les dossiers ou les budgets (pilotés par les fonds européens notamment), avec leurs homologues wallons, dans le cadre de préoccupations communes. Ministre-président du gouvernement wallon, Paul Magnette (PS) est le nouvel homme fort. Il est notamment en charge de la coordination des dossiers « relatifs aux fonds structurels européens,
▲ Patrick Weiten (Conseil général de la Moselle) : « Nous souhaitons porter de nombreuses réflexions communes, mais il nous faut vaincre les administrations centrales de la France. »
de leur mise en œuvre et de leur évaluation, y compris les relations avec les institutions européennes, nationales et régionales ». Mais il ne représentera pas le gouvernement wallon au sein des instances de la Grande Région. Cette représentation spécifique fait partie des attributions d’un Luxembourgeois, entendez d’un représentant du Luxembourg belge. René Collin (CDH), nouveau venu dans le cénacle namurois, était jusqu’ici député provincial. C’est un homme de terrain, sans frontière, ayant entre autres arpenté les matières touristico-économiques (il a notamment été impliqué dans la mise en place du label Ardenne, trait d’union entre régions étrangères). Et il est du coup l’interlocuteur wallon privilégié que Corinne Cahen, ministre luxembourgeoise en charge de la Grande Région, avait elle-même appelé de ses vœux jusque dans la campagne belge… ◄ En résumé La Lorraine est partenaire de la Grande Région. Mais quid d’une méga région Lorraine-Alsace-Champagne-Ardenne dans ce contexte ? Le président du Conseil général de la Moselle ne décolère pas. Pendant ce temps, la Wallonie s’est dotée d’un ministre à la Grande Région, qui connaît bien le terrain.
PHOTOS : CG57 – F. DONCOURT / CDH – COLLIN
La Grande Région d’un côté. Une nouvelle Grande Région de l’autre. La réforme territoriale en cours en France brouille les cartes, en imaginant une fusion de la Lorraine avec l’Alsace et la Champagne-Ardenne. Patrick Weiten (UDI), président du Conseil général de la Moselle, n’est pas ravi du tout. Notamment dans le contexte de la collaboration transfrontalière. Il s’en est d’ailleurs ouvert récemment, lors d’une rencontre à Luxembourg avec le Premier ministre Xavier Bettel et d’autres représentants politiques. « On a associé des régions qui n’ont aucun point commun, ni historique, ni économique, ni culturel, peste M. Weiten. On a imaginé à l’Élysée un mariage contraint entre la ChampagneArdenne, l’Alsace et la Lorraine, en faisant fi de la réalité des territoires et des bassins de vie. Pensezvous sérieusement que dans les administrations centrales de l’État, ils connaissent les problématiques qui lient le Luxembourg à la Moselle ? Par exemple l’envie que nous avons de créer Monsieur Xavier Bettel et moi-même un collège franco-luxembourgeois ? La nécessité d’uniformiser l’accès aux services pour les transfrontaliers ou une reconnaissance mutuelle des droits ? La difficulté de développer plus de TGV ? Non ! Regardez le travail de la commission interministérielle franco-luxembourgeoise : il est proche du néant. Nul ne peut cependant nier la nécessité absolue d’avoir une politique transfrontalière. » Un redécoupage territorial est-il susceptible de chambardement
LUXEMBOURG LIFELONG LEARNING CENTER : CENTRE DE FORMATION POUR ADULTES
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DOUBLE DIPLÔME UNIVERSITAIRE : Master Management de Projets Logistiques
avec l’IUT Longwy de l’Université de Lorraine
avec l’Université Panthéon-Assas Paris II et
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OBJECTIFS :
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Acquérir une connaissance technique et approfondie en contrôle de gestion avec une connaissance de l’environnement juridique. › Pratique approfondie de la technique comptable et des travaux d’inventaire ; › Compétences en contrôle de gestion avec tableaux de bord stratégiques et calcul des coûts ; › Aptitude à la détermination d’une rentabilité prévisionnelle ; › Capacité d’analyse des problèmes liés à la gestion comptable.
› Acquérir la maîtrise de techniques et des technologies ayant trait à l’optimisation des flux matériels, financier et d’information ; › Acquérir la maîtrise de gestion et de statistiques en logistique ; › Identifier des besoins en approvisionnement ; › Effectuer la prospection, l’analyse, la sélection et l’évaluation du marché des fournisseurs ; › Respecter la législation nationale et internationale s’appliquant à la logistique et aux achats. Salariés qui exercent ou qui vont exercer des activités liées à la logistique et/ou à l’achat.
Salariés qui exercent ou qui ont pour objectif d’exercer des activités liées à la gestion d’entreprise ou à la comptabilité.
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LICENCE Sciences de Gestion avec l’Institut supérieur d’administration et de management (ISAM-IAE Nancy) de l’Université de Lorraine
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By the end of the training, all participants will have a strong financial background, enabling them to : › Optimise all cash management techniques ; › Master the techniques used in both money market and foreign exchange operations ; › Make use of reporting latest technologies by selecting the most appropriate ERP/TMS system ; › Manage financial risks, make use of hedging instruments and structured derivatives ; › Understand the IAS-IFRS accounting standards related to treasury plus SEPA and EMIR ; › Master treasury fiscality related to cash pooling and pricing transfer methods.
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PUBLIC CIBLE : Détenteurs d’un Bac+2 (120 ECTS,DEUG, DUT, BTS, etc.) dans le domaine de la gestion et de l’économie.
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Économie & Politique Commission européenne
07 Juncker, un destin semé d’embûches
La présentation de l’équipe est pour début octobre. La Commission Juncker sera sur les rails. Le Luxembourgeois n’a pas eu que des autoroutes dégagées sur la voie menant à son destin présidentiel ! Le processus aura été fait de contrariétés multiples, de quelques coups. Toujours soutenu par le Grand-Duché, et par le gouvernement, Premier ministre Xavier Bettel en tête (photo : le 30 août dernier à Bruxelles), Jean-Claude Juncker a taillé sa route. Après avoir évité les élus ou les États qui ne voulaient pas de lui à la tête de la Commission, l’ex-Premier luxembourgeois a encore dû batailler pour former son équipe de commissaires, où la représentation féminine faisait défaut. À présent, Juncker prépare son entrée dans une nouvelle ère, et une certaine idée de l’Europe avec lui. ◄ 052 ―
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PHOTO : COMMISSION EUROPÉENNE / UE 2014
― Texte : Alain Ducat
Économie & Politique Débat d’idées
Du bon sens pour améliorer la justice, sans frais
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► L’avocat Guy Perrot, associé de l’Étude OPF et membre du Conseil de l’ordre du barreau de Luxembourg, n’a pas la langue dans sa poche. ► Il a surtout des idées personnelles sur la manière dont la justice pourrait s’améliorer au Luxembourg sans qu’il en coûte un seul euro aux contribuables. ― Texte : Véronique Poujol ― Photo : Mike Zenari
« Je ne suis pas là pour faire de la figuration » : même s’il s’exprime à titre personnel, l’avocat Guy Perrot, associé de l’Étude OPF Partners, qui vient d’être réélu au Conseil de l’ordre du barreau de Luxembourg, a bien l’intention de faire partager, au sein d’une maison surtout caractérisée par son conservatisme, ses vues – parfois iconoclastes – sur la manière dont la justice pourrait mieux fonctionner au Luxembourg sans « dépenser globalement plus d’argent ». Il s’agit surtout de règles de bon sens. Une des premières pistes d’amélioration passe par la mise en place de procédures de communication avec le tribunal, par exemple dans le cadre de l’échange de conclusions écrites entre les avocats et leurs demandes de délais supplémentaires, lorsque les deux parties sont d’accord entre elles. Plutôt que de se déplacer inutilement à la cité judiciaire pour solliciter une remise de l’affaire et surcharger ainsi les audiences, pourquoi ne pas envisager que la veille des audiences, l’avocat sollicitant un délai en informe le tribunal ou le greffier par e-mail ou par télécopie ? Lesquels magistrats ou greffiers n’auraient plus qu’à émettre un nouveau bulletin de refixation. Au bénéfice de tout le monde. Les greffiers d’abord, qui pourraient ainsi alléger la pile des dossiers qu’ils doivent porter à chaque
Pour Guy Perrot, tout se passe comme si les magistrats avaient oublié que le mail et internet ont été créés.
Guy Perrot (OPF) est membre du Conseil de l’ordre du barreau de Luxembourg. Et il a des idées pour la justice au quotidien.
audience (lorsqu’ils sont volumineux, on les voit même pousser des chariots). Pour les clients ensuite, puisque chaque déplacement, même vain, d’un avocat à l’audience (il faut compter deux heures) se facture. « Compte tenu de la jurisprudence de la Cour de cassation de 2012 sur le caractère indemnisable des honoraires d’avocats, celui qui va perdre l’affaire n’aura plus à payer de déplacements inutiles », soutient Me Perrot. « Or, poursuit-il, tout le monde reste à de vieilles formules et un mode de fonctionnement ancien,
comme si on avait oublié que le mail et internet étaient passés par là. » Dans le même ordre d’idées qui permettrait de faire gagner du temps aux avocats (et de l’argent aux clients) : plutôt que d’émettre des bulletins via le papier et de les poster dans les cases des avocats, ce qui implique un déplacement physique de leur part à la cité judiciaire, pourquoi ne pas leur communiquer l’information sur leurs boîtes mail ? Deuxième piste à explorer dans le cadre des audiences de référé consacrées aux
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Économie & Politique Débat d’idées
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Ouvrir l’accès aux documents L’accès aux décisions de justice reste aussi un point de controverse.
Moins d’allées et venues au palais, ce serait aussi utile à la bonne justice civile.
Guy Perrot juge « anormal » que les décisions de justice ne soient pas accessibles en ligne gratuitement – cela se fait en France – et mises à disposition des petites études qui n’ont pas toujours les moyens de payer des abonnements, alors que des grandes firmes en disposent parfois avant la communication aux parties. La question de
l’anonymat des décisions, souvent avancée pour justifier les restrictions de diffusion des arrêts et jugements, ne doit pas être un obstacle insurmontable à l’heure du traitement de texte pour effacer les noms des parties en cause. L’absence de politique uniforme devant les différentes chambres du tribunal débouche parfois sur des situations pénibles, à l’exemple des
l’instruction d’une affaire, il arrive que l’injonction ne soit pas respectée. Or, le Nouveau code de procédure civile prévoit que lorsqu’un avocat ne remplit pas ses devoirs dans les délais impartis, le juge peut d’office, ou à la demande de la partie adverse, prononcer la clôture, à moins que le juge rende une ordonnance motivée. « Cette disposition, déplore Me Perrot, n’est jamais appliquée. On se retrouve avec des dispositions permettant aux juges de veiller à ce que l’avancement des affaires se fasse régulièrement et de prononcer des injonctions mais, souvent, les juges ne tirent aucune conséquence de leurs propres injonctions. » L’avocat réclame « une véritable politique » de la part de la présidence du Tribunal d’arrondissement pour décourager les méthodes d’obstruction et de « pourrissement » des procédures. Un exemple est le cas des affaires Madoff qui traînent en longueur et finissent par peser sur la crédibilité de la justice luxembourgeoise, des victimes de l’escroquerie financière
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magistrats qui se montrent très à cheval sur la terminologie employée par les avocats lorsqu’ils requièrent, par exemple, la remise d’une affaire « au rôle général », lequel n’existe plus. Il convient donc de demander à un tribunal, selon la Chambre, de « tenir en suspens » une affaire, au risque de ne pas se faire comprendre par les juges. « Si on a le malheur
de ne pas choisir la bonne formule, vous passez vite pour un idiot », signale l’avocat. Il déplore aussi les demandes des tribunaux aux avocats de fournir des conclusions récapi tulatives, alors que celles-ci ne sont obli gatoires qu’en appel. « Que les magistrats se concertent sur des règles communes », conclut l’avocat. V. P.
n’hésitant plus désormais à parler de déni de justice. D’ailleurs, parlant de place financière, l’avocat considère que l’existence d’une seule et unique Chambre commerciale à la Cour d’appel constitue une « anomalie » par rapport à l’importance du centre financier luxembourgeois. Il faut parfois compter quatre ans avant d’obtenir un arrêt, et encore, toujours dans les cas Madoff, ils portent uniquement sur une question de recevabilité. « La création d’une 2 e Chambre commerciale serait la bienvenue dans un pays qui mise son attractivité sur les sociétés financières », conclut-il, en assurant qu’à part ces quelques « recommandations », les avocats au Luxembourg n’étaient pas « globalement très contrariants ». ◄ En résumé L’avocat Guy Perrot a des idées pour améliorer le fonctionnement de la justice au quotidien. Il propose et suggère des pistes concrètes, sans coût pour le contribuable, en s’appuyant sur des bonnes pratiques, une meilleure coordination de la magistrature ou une mise à niveau des procédures à l’ère numérique.
PHOTO : DR / PAPERJAM
provisions (il existe plusieurs types de référés, mais les référés provisions, qui sollicitent au provisoire des sommes d’argent difficilement contestables, comme des factures impayées, ne sont pas considérés comme des affaires à traiter en priorité) : ces cas sont toujours traités en fin d’audience et, de ce fait, font souvent l’objet de remises successives (il n’est pas rare qu’il y ait quatre à cinq renvois successifs avant qu’une telle affaire soit enfin entendue), faute de temps pour les évacuer, et se rajoutent aux autres recours en référés qui se greffent dans l’intervalle. Ce qui les repousse de semaine en semaine sans qu’elles ne puissent être plaidées et que ses avocats puissent obtenir un titre exécutoire en paiement. C’est d’ailleurs la raison qui encourage certains avocats à saisir plutôt le Tribunal de commerce, qui offre des délais de réponse entre quatre et six mois, alors qu’on ne peut avancer aucun délai en matière de référé provision. « Or, le fait qu’un créancier ne soit pas payé, ça conditionne aussi la santé d’un système économique. Certains opérateurs économiques se trouvent assaillis par des débiteurs qui ne les paient pas », avance l’avocat en estimant qu’il « serait judicieux de réserver au moins une fois par mois des audiences rien que pour les référés provision ». De sa boîte à idées, Guy Perrot sort aussi des propositions iconoclastes. « Mais un avocat, dit-il, n’est pas là pour plaire aux juges. » Il dresse un état des lieux sans concession de la réforme de la procédure civile intervenue en 1996, qui a mis en place le juge de la mise en état, censé superviser l’instruction des affaires et déterminer le rythme de la procédure. Or, les juges de la mise en état n’assureraient pas toujours le suivi qui était attendu de leur part, se contentant le plus souvent de suivre les échéanciers, alors que leurs interventions devraient se faire à ce stade précoce au niveau des problématiques juridiques et des moyens de procédure soulevés par les avocats en rendant des jugements interlocutoires (i.e. intermédiaires). Au lieu de ça, il arrive que des affaires traînent jusqu’à deux ans pour qu’au final les juges les déclarent irrecevables et que les délais de prescription n’autorisent plus aucune autre action. « Il faudrait que les juges de la mise en état mettent vraiment leur nez dans les dossiers, ordonnent la jonction des rôles ou la production de pièces, posent des questions. Or, on a le sentiment qu’ils ne lisent pas ce qu’on fait », souligne Me Perrot sans vouloir non plus généraliser. « Si le juge de mise en état, ajoute-t-il, avait fait ce pourquoi il a été créé sur inspiration française, ça éviterait de perdre du temps. » Il s’agit aussi de déterminer des règles identiques réplicables par toutes les chambres et valables également pour toutes les études d’avocats, quelles que soient les relations de certains de leurs associés avec la magistrature. Ainsi, lorsque le tribunal émet un bulletin enjoignant des avocats de conclure endéans le mois et permettre la clôture de
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Économie & Politique Corée du Sud et Japon
09 Networking et matchmaking en terrain reconnu
► Présidée par le Grand-Duc héritier et emmenée par Étienne Schneider, une mission économique sera, du 5 au 11 octobre, en Corée du Sud et au Japon. ► Multisectorielle, elle intéressera tout particulièrement les acteurs de la logistique, de l’ICT et de l’audiovisuel. ► Les relations économiques avec ces deux pays ont bien progressé au cours de ces trois dernières années, et ce n’est manifestement pas fini… ― Texte : Fabrice Barbian
1,46 C’est, en milliard d’euros, le montant des échanges commerciaux en 2014 dans les services entre le Japon et le Luxembourg.
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Rakuten (Kenji Hirose, au centre, CEO de Rakuten Europe) a son cœur continental à Luxembourg. Le géant japonais fait partie des partenaires hameçonnés ces dernières années par les ambassadeurs du business grand-ducal.
Aujourd’hui, une dizaine d’entreprises luxembourgeoises sont directement ou indirectement actives en Corée du Sud, parmi lesquelles ArcelorMittal, Paul Wurth, Genii Capital, Skype ou Cargolux qui dessert la Corée du Sud avec trois vols hebdomadaires vers Séoul. Une dizaine de sociétés coréennes sont également implantées au Luxembourg, parmi lesquelles Sam HWA Steel (fil à ressort) et Kiswire International (acier). Les échanges de biens entre les deux pays ont atteint 48 millions d’euros en 2013. « En ce qui concerne les services, après une diminution suite à la crise économique et financière internationale, ils ont connu une croissance importante ces dernières années. En 2013, ils ont atteint 272 millions d’euros, dont plus de 70 % de services financiers », précise Carlo Thelen. Le Japon est, quant à lui, le deuxième partenaire asiatique du pays, derrière la Chine, avec près de 204 millions d’euros de biens échangés en 2013. Cinq banques japonaises sont établies au Luxembourg. S’y ajoutent différents groupes comme Rakuten, Fanuc, Teijin qui a une usine commune avec DuPont, Brights Consulting ou Toyo Engineering Corporation. Cargolux, ArcelorMittal, Swiss RE Luxembourg et LuxControl sont quelques-unes des entreprises luxembourgeoises implantées au pays du soleil levant. Le commerce bilatéral est marqué par les importations en provenance du Japon, qui représentent près de 72 % des échanges. Le commerce de services, largement alimenté par les services financiers, a représenté 1,46 milliard d’euros en 2013. Le fait que
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l’industrie luxembourgeoise des fonds d’investissement figure à la deuxième place au niveau des juridictions étrangères pour la création de fonds d’investissement n’y est pas étranger... Comme le confirme le programme, l’ambition est de favoriser les échanges et les prises de contact entre les participants des trois pays. À Séoul comme à Tokyo, sont programmés un séminaire et des workshops sectoriels, une réception officielle, une séance de matchmaking (rendez-vous individuels préprogrammés entre entreprises) ainsi que des visites d’entreprises. La dimension plus ludique n’a pas été omise, avec différentes visites culturelles. « À Tokyo, la Chambre de commerce organisera également un dîner de networking, avec la collaboration de la Chambre belgo-luxembourgeoise au Japon », précise également la Cham bre. Cette mission économique officielle, la première dans ces pays depuis 2011, sera présidée par S.A.R. le Grand-Duc héritier du Luxembourg et dirigée par le ministre de l’Économie, Étienne Schneider. La signature de contrats figure dès lors, peut-être, au programme. Mais pour l’heure, rien n’a filtré sur ce point. ◄ En résumé Le Luxembourg sera en mission officielle à Séoul et à Tokyo du 5 au 11 octobre. La logistique et la production audiovisuelle, mais également l’ICT, l’automobile, le tourisme ou les sciences de la vie bénéficient d’un focus particulier. Mais cette mission économique se veut multisectorielle, à l’image des relations commerciales et d’affaires qu’entretient le Luxembourg avec la Corée et le Japon, en net progrès au cours de ces trois dernières années, dans les biens comme dans les services, notamment financiers.
PHOTO : SVEN BECKER (ARCHIVES)
« Lors de notre séjour en Corée du Sud se tient la 27 e édition du International Air Cargo Forum and Exposition (Tiaca), un des événements les plus importants et prestigieux dans le domaine du fret aérien, où le Luxembourg sera représenté avec un stand collectif. Les entreprises du secteur logistique ont un double intérêt à participer à cette mission. La semaine précédant le salon débute également, à Busan (Corée), le Festival international du film de Busan (BIFF), anciennement Festival international du film de Pusan (PIFF), considéré aujourd’hui comme le plus important festival du genre en Asie », souligne Carlo Thelen, le directeur général de la Chambre de commerce du Luxembourg à propos de la mission économique officielle organisée du 5 au 11 octobre, à Séoul et Tokyo. Un événement qui est organisé par la Chambre, en étroite collaboration avec le ministère de l’Économie, les Luxembourg Trade and Investments Offices à Séoul et à Tokyo, et Luxembourg for Business. Si la logistique et la production audiovisuelle, mais également l’ICT, l’automobile, le tourisme ou les sciences de la vie bénéficient d’un focus particulier, cette mission économique se veut multisectorielle, à l’image des relations commerciales et d’affaires qu’entretient le Luxembourg avec la Corée et le Japon. Des relations qui ont fortement progressé au cours de ces trois dernières années, et cela tant dans le commerce de services que de biens.
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Économie & Politique ADAL
10 Redistribuer l’auto dans la mobilité
Ed Goedert, homme passionné et amateur de volants, n’entend pas juste regarder dans le rétroviseur. Son expérience, il souhaite la mettre au service de ceux qui veulent aller de l’avant, avec vision et courage.
► Ed Goedert se concentre désormais sur la présidence de l’Adal et se voit bien porter davantage la voix des concessionnaires au sein de la Fédération européenne. ► Adepte du lobbying réaliste, il s’entend avec le ministre Bausch et se veut force de proposition, pour la mobilité en général. ― Texte : Alain Ducat ― Photo : Sven Becker
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« Il y a un lien fusionnel avec la voiture. Mais la mobilité a évolué et se trouve face à de grands défis. Et qu’on le veuille ou non,le secteur automobile doit s’y préparer. » Ce n’est pas un ministre écologiste des Transports qui parle, mais ces propos sont – curieusement, diront certains – le fait d’un grand patron de l’automobile. Ed Goedert, passionné s’il en est, a tourné une page en passant la main à la tête de son entreprise, Autopolis (Marc Devillet a repris les commandes), mais il n’a pas lâché le volant du secteur automobile luxembourgeois. Il est plus que jamais président de l’Association des distributeurs (l’Adal), qui forme, avec Fegarlux (la Fédération des garagistes) l’essieu moteur d’un « lobby » spécial dans un pays très attaché aux bagnoles, où l’on immatricule bon an mal an quelque 50.000 véhicules. Mais justement, en 2013, ces chiffres n’avaient jamais été aussi bas depuis 10 ans… Précisément, Ed Goedert connaît par cœur le métier. « Jusqu’ici, j’étais un peu juge et partie, concessionnaire et patron des concession-
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naires. On représente toujours un peu son entreprise… Désormais, je ne suis plus dans l’opérationnel et je peux vivre la situation du marché avec du recul. Je représente le métier, à 150 %. Et il doit être représenté avec conviction : face aux constructeurs, le concessionnaire est le vassal des temps modernes. » Vis-à-vis des (ex-)collègues, le Ed Goedert nouveau se sent perçu différemment, plus neutre, plus libre. « Ma première mission, c’est d’aller visiter la soixantaine de membres de l’Adal. Il faut voir les choses in situ, dans les grandes concessions, mais aussi dans les moyennes, les petites. La réalité du terrain, c’est la diversité de ses acteurs. Et aller écouter, avoir un vrai contact, capter les valeurs humaines, cela me semble fondamental. Tout n’est pas mécanique… » Pour autant, l’homme ne se voit pas en « chevalier blanc » de service. Encore moins dans le rôle du béat. « Les concessionnaires connaissent toujours leurs droits, parfois moins leurs devoirs », cligne-t-il.
Économie & Politique ADAL
« Demain, il y aura moins de voitures, d’autres besoins. L’automobile doit se penser autrement et les distributeurs doivent s’adapter ou subir. » Entouré d’une garde rapprochée, Alain Petry comme conseiller au sein de la CLC (Confédération du commerce) et d’un jeune distributeur, Benji Kontz, à la vice-présidence, il veut que l’Adal, en tant que « syndicat des concessionnaires », soit l’interface, parfois discrète, toujours efficace, avec les ministères, les assurances, les banques, les gestionnaires de flotte… Autant dire avec un pan important de l’économie du pays. Et ce d’autant que le secteur automobile représente à lui seul quelque 5.000 personnes employées. Quand on lui parle de groupe de pression, Ed Goedert ne récuse pas le terme. Et assume en tout cas le pouvoir d’infléchir les décisions. « Le lobbying a fait ses preuves. Adal et Fegarlux ont été entendus, notamment par Mme Hetto-Gaasch quand elle était aux Classes moyennes. On s’est fait entendre à différents niveaux. La directive sur la distribution sélective, passée à Bruxelles, était favorable aux constructeurs. La loi luxembourgeoise, adaptée, permet de rendre plus de liberté aux distributeurs. » (Lire aussi l’encadré ci-contre). Dans un ordre d’idées similaire, l’Adal se réjouit de la souplesse apportée au con trôle technique, avec l’abolition du premier contrôle et la possibilité d’effectuer le service directement chez le concessionnaire, par exemple. Fort de ces succès, le patron croit dans l’exportation du modèle grand-ducal. « Ici, nous avions déjà adapté le modèle autrichien à notre sauce spécifique. Et l’adaptation luxembourgeoise de la directive européenne a fait école au sein du Cecra », soit le Conseil européen du commerce et de la réparation automobile, où Ed Goedert est déjà délégué. Avec davantage de temps disponible et une volonté de mettre son expérience au service de ses pairs, il ne cache pas qu’il se verrait bien « porter le lobbying à Bruxelles » – le président du Cecra (qui regroupe 22 syndicats professionnels européens) est, depuis 2010, le Français Jean-Paul Bailly. Mais, pour Ed Goedert, le plus gros chantier est sociétal et il est lié à la place même de l’automobile. « Plus personne ne peut ignorer les questions d’écologie, de mobilité au sens large. Demain, il y aura moins de voitures, d’autres besoins. L’automobile doit se penser autrement et les distributeurs doivent s’adapter ou subir. » Grand amateur de motos, de voyages hors des sentiers battus et de débats d’idées, Ed Goedert entend poser un regard lucide sur la mobilité. « La voiture, c’est une
possession. La mobilité, c’est une question d’utilisateur et de logique de déplacement. On va vers la location, le car-sharing, la diminution du nombre de véhicules par foyer… On peut pester contre la politique des transports en commun. Ou faire en commun une politique des transports. » Avec son sens de la formule, le sage patron des concessionnaires en rajoute une : « On a le choix de rester sur le quai ou d’être dans le bon train. Et moi, je préfère être dans la locomotive. » Il en parle volontiers, y compris avec le ministre Vert du ressort : « On m’avait dit : ‘Bonne chance pour discuter avec François Bausch.’ Je n’ai aucun souci pour travailler avec lui. Je pense même que l’on peut creuser des pistes plus novatrices. » Et d’évoquer son enfance, quand on pouvait sillonner le pays en empruntant les chemins de fer vicinaux, remplacés par des bus et des sentiers auto-pédestres, « alors que les uns n’excluent pas les autres ».
« On peut pester contre la politique des transports en commun. Ou faire en commun une politique des transports. » Dans tous les cas, le patron des distributeurs automobiles sait que la conception actuelle des choses entraîne déjà des changements. « Lors de l’Autofestival, on constate que les 18-25 ans sont peu présents. Les jeunes ont un rapport différent à la mobilité et sont plus sensibilisés à l’environnement. Ils seront plus réceptifs à de nouveaux concepts, qui vont au-delà des voitures électriques. Les mentalités changent, il faut s’adapter. » Dans ce contexte, le remuant Goedert entend « se battre pour les statuts, valoriser les métiers de l’artisanat, la formation… L’entrepreneur mérite le respect. Les jeunes méritent d’être entreprenants ». Si les distributeurs automobiles luxembourgeois, aujourd’hui, « ne peuvent pas trop se plaindre par rapport aux marchés voisins », Ed Goedert en appelle au rebond, à tenir compte aussi, pour bien penser l’avenir, de l’augmentation de la population, rési dente et économique. Et à ajouter des idées aux idées, pour avancer. « Il faut de la vision et il faudra du courage. » ◄ En résumé Ed Goedert, le patron des concessionnaires automobiles, est à fond dans la défense du secteur et, plus largement, des indépendants. Adepte du lobbying au plus juste niveau, il se voit bien porter davantage le fer à Bruxelles. Et il parle sans détour de sa vision de la mobilité au Luxembourg, avec moins de place pour ses chères voitures.
Accords verticaux : soutien politique bienvenu Dispensé du second vote constitutionnel par le Conseil d’État après avoir été adopté le 8 juillet par la Chambre, le projet de loi 6592/07 « relatif aux règles spécifiques s’appliquant aux accords verticaux de distribution dans le secteur automobile » a voie ouverte. Les commerçants du secteur sont d’avis que « l’adoption de cette législation renforcera la position des distributeurs automobiles luxembourgeois face à la prédominance des constructeurs et importateurs automobiles ». La question de « l’entente verticale » est sensible. Il fallait appliquer des règles et exceptions cohérentes eu égard aux directives communautaires. Le droit de la concurrence applicable aux accords de distribution avait fait l’objet d’une profonde refonte en 2010, la Commission ayant adopté un « paquet automobile » donnant une nouvelle base de droit à la distribution, pour une période censée couvrir jusqu’à 2023. Pour protéger l’indépendance des distributeurs – les vendeurs sur le marché local, donc – par rapport aux fournisseurs – notamment les constructeurs et importateurs –, les balises sont posées pour des actes comme la durée minimale des accords, les délais de préavis, la libre cession intraréseau, le droit de recourir à un arbitrage indépendant en cas de litige, etc. Pour le législateur luxembourgeois, l’enjeu était bien de « maintenir la situation relativement équilibrée qui existait dans le passé entre fournisseurs et distributeurs automobiles », dit l’exposé des motifs du projet adopté. Avec le nouveau régime européen, la suppression des règles protectionnistes pouvait conférer une plus grande souplesse de gestion aux constructeurs et considérablement affaiblir les distributeurs, sur le marché national spécifiquement dépendant, qui risquaient de se faire imposer des clauses beaucoup moins favorables. Alors, le texte actuel entend « déterminer par voie légale certains points qui, dans le passé, furent prévus par le règlement 1400/2002/CE ». En fait, la majeure partie des conditions générales, qui ne sont plus reprises dans le paquet de textes européens, ont ainsi été regroupées au sein d’une loi luxembourgeoise. A. D.
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Économie & Politique Tripartite
11 Le dialogue social et la pilule ► Le gouvernement s’apprête à annoncer des pistes d’économies impopulaires pour boucler le budget 2015. ► Pour les faire passer, l’équipe Bettel a intérêt à remettre le patronat et les syndicats à la même table. ► Les initiatives récentes n’ont pas donné un contexte très favorable au consensus qu’il faudra pourtant trouver. ― Texte : Véronique Poujol
UN EFFET COURT-CIRCUIT Le budget de la Mutualité des employeurs (une institution de la Sécurité sociale financée par les entreprises et le budget pour payer les salariés en congé de maladie) et son mode de financement feront en revanche
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Les partenaires s’étaient aussi retrouvés durant l’été. Entre sorties de piste et pilule à faire passer, les portes de la tripartite vont être délicates à rouvrir.
partie des sujets qui fâchent à peu près tout le monde. On se souvient que, pour boucler le budget 2014, et à la surprise générale, le ministre des Finances Pierre Gramegna avait retaillé le budget de la Mutualité, alors même que celui-ci avait été ficelé et approuvé par son collègue de la Sécurité sociale. Au lieu des 86 millions d’euros nécessaires pour combler le trou, Gramegna mettait seulement 41 millions dans le pot – les patrons s’en sont aperçu à l’adoption du budget. Face à la décision unilatérale des Finances, le patronat est bien sûr furieux, car dans les accords de 2008 ayant débouché sur le statut unique, les organisations patronales avaient cautionné la création de cette Mutualité à condition que leurs contributions au financement aux indemnités maladie des salariés restent identiques. Ne souhaitant pas raviver la polémique sur l’absentéisme, les décideurs restent discrets sur cette affaire. Mais l’iconoclaste président de la Fedil, Robert Dennewald, a décidé de partir en croisade, via une sortie remarquée sur les antennes de RTL : il y lance l’idée du jour de carence pour les employés en congé de maladie (qui ne seraient donc pas indemnisés le premier jour), afin de permettre à la Mutualité des employeurs de retrouver l’équilibre financier. Totalement isolé dans sa démarche (il l’est aussi sur la question de l’indexation, son initiative de faire écrire les patrons au ministre de l’Économie, pour faire pression,
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a fait un flop), le patron des patrons s’est aussi mis à dos les syndicats et la centrale du LSAP, froissant au passage d’autres patrons moins radicaux. Ceux-ci penchent plutôt pour faire partager le coût des indemnisations de maladie par les employés et, ainsi, les responsabiliser. Alors, tripartite ? Le gouvernement ne fermera pas la porte, mais la sortie de piste improductive de Robert Dennewald aura pour effet immédiat de court-circuiter toute discussion sereine entre les patrons, les syndicats et le gouvernement. Reste à savoir si l’équipe Bettel osera mettre sur la table des propositions, qui mettraient par exemple les salariés à contribution pour financer leur absentéisme. On pourrait laisser le mot (provisoire) de la fin au député LSAP Franz Fayot, qui écrivait sur son blog : « Il est à espérer que les dirigeants de la Fedil relâchent désormais leur fixation excessive sur l’index et se remettent à renouer avec un dialogue plus constructif dans l’intérêt de l’économie luxembourgeoise ». ◄ En résumé Le gouvernement Bettel a consacré une partie de l’été à plancher sur les économies nécessaires pour boucler le budget 2015. Peu d’informations ont filtré sur les mesures qu’il compte prendre. Une chose est sûre : il lui faudra trouver le consensus des partenaires sociaux et donc, relancer la tripartite. Alors que le contexte n’est pas très serein.
PHOTO : CHARLES CARATINI / SIP
Le gouvernement, qui peine à « revitaliser » l’institution de la tripartite, devrait logiquement convoquer les partenaires sociaux pour faire valider le programme de réformes sur lequel il a planché au cours de l’été. Certaines risquent, dit-on, de faire grincer des dents car il faut des rentrées pour boucler le budget 2015. Le gouvernement de Xavier Bettel, qui a passé la période de grâces, peut difficilement se permettre d’imposer au forceps des mesures d’économie. En convoquant à la table des négociations les syndicats et le patronat, le Premier ministre veut trouver des soutiens. Ce n’est peut-être pas, dès lors, à l’automne, que le gouvernement taillera des croupières dans le portefeuille des ménages. Les mesures sur les transferts sociaux, avec l’introduction d’une contribution sur les revenus de 0,5 % pour financer l’éducation et la petite enfance, ont déjà été confirmées. Le mystère plane en revanche sur les autres dispositions censées dégager de l’argent. On évoque des coupes dans les subventions aux entreprises ou la remise en cause de la déductibilité fiscale des crédits à la consommation. On ne devrait pas toucher aux pensions (pas dans l’immédiat en tout cas), mais le gouvernement pourrait être tenté de tailler dans les dépenses de l’assurance dépendance et, par exemple, renoncer à faire rembourser certains frais liés à des installations de maintien de personnes âgées à domicile. Dans la série des petites économies sans avoir l’air d’y toucher, il n’est pas improbable non plus que le gouvernement propose de fusionner la Caisse de santé des fonctionnaires avec la Caisse nationale de santé, ce qui ferait du sens et ne devrait pas faire trop de tapage syndical.
THE BUSINESS OF ART En novembre 2013, le triptyque « Three Studies of Lucian Freud »du peintre britannique Francis Bacon fut adjugé pour 124,4 millions de dollars (frais compris) à New York, le record absolu pour une œuvre d’art vendue aux enchères. Les records du marché de l’art explosent et près de 15.000 nouveaux records d’artistes ont marqué l’année 2013. Où se situent les limites de ce marché en pleine ébullition ? Dix orateurs de qualité nous proposent une plongée dans cet univers fermé et feutré, afin de décrypter les mécanismes du marché de l’art.
Date MERCREDI 1ER OCTOBRE 2014
10 X6 1 soirée, 10 experts, 6 minutes par orateur
Hubert D’URSEL Degroof Structured Finance
Erna HECEY Office Erna Hecey Project & Consulting agency
Christine VENDREDIAUZANNEAU Louis Vuitton
Alex REDING Galerie Nosbaum & Reding
Lieu Banque Degroof 12 r. Eugène Ruppert Luxembourg (Cloche d’or)
Adriano PICINATI DI TORCELLO Deloitte tax & consulting
Yann KERLAU Groupe Gucci
Programme 18:30 Welcome cocktail 19:00 Mots de bienvenue 19:15 10 présentations 20:20 Walking & networking dinner
Delphine MUNRO European Bank of Investment Institute
Serge KRANCENBLUM SGG
Inscription obligatoire :
Aude LEMOGNE Link Management
www.Paperjam.club
Événement organisé par :
En collaboration avec :
Enrico LUNGHI Mudam
Entreprises Voici un aperçu des principales informations de ces dernières semaines, à lire en détail sur www.paperjam.lu. Retrouvez ensuite neuf sujets clés sélectionnés par la rédaction. Selon le Corporate Vehicle Observatory Barometer 2014, chaperonné par le groupe BNP Paribas, le marché luxembourgeois anticipe une solide croissance des flottes automobiles professionnelles, avec un goût de plus en plus prononcé pour les formules all-in. Le leasing opérationnel gagne du terrain (de 16 à 19 %, entre 2008 et 2014), alors que le leasing financier décline (de 37 à 30 %). À l’initiative du World Economic Forum, le Luxembourg s’est également impliqué dans le réseau des « Global Shapers », des jeunes de 20 à 30 ans identifiés comme ayant le potentiel pour jouer un rôle majeur dans l’économie de demain. Sous la houlette de Carolina Parisi (ArcelorMittal), curatrice de l’initiative au Grand-Duché, un advisory board a été constitué pour réaliser la sélection. Le premier shaper est déjà connu : Patrick Rahme, 26 ans, champion de golf et cofondateur de la start-up All Square. Selon Creditreform, le nombre de faillites observées au 1er semestre au Luxembourg est en recul : 398 firmes ont dû fermer leurs portes lors des six premiers mois 2014, soit un repli de 23,75 % par rapport à 2013. Plus de la moitié de ces faillites (55,28 %) proviennent du secteur des services.
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Sans surprise, ArcelorMittal reste le premier employeur privé du pays. Les dernières statistiques publiées par le Statec, recensant les entreprises occupant au moins 90 personnes et couvrant les activités de l’industrie, de la construction, du commerce et la plupart des activités de services, indiquent que le groupe sidérurgiste emploie encore 4.600 personnes au Luxembourg. Il devance BGL BNP Paribas (4.060), Cactus et le groupe Post Luxembourg (3.990 chacun). La secrétaire d’État à l’Économie, Francine Closener, a présenté une étude sur l’entrepreneuriat pilotée principalement par l’Université du Luxembourg avec le soutien du Statec. Le document met en avant un paradoxe : il y a un potentiel important de gens qui aimeraient lancer leur propre entreprise (19 % des gens concernés dans l’étude), mais, de l’autre, peu de candidats osent franchir le pas : à peine 10,9 % des personnes interrogées étaient en passe de devenir leur propre patron. Le centre commercial Belle Étoile de la route d’Arlon à Bertrange a célébré son 40e anniversaire en grande pompe, le même jour que l’anniversaire de son fondateur, Paul Leesch. Étendu à l’origine sur 13.000 m2, le site s’est élargi progressivement à 40.000 m2 après la troisième importante phase d’agrandissement finalisée en 2013, après celles de 1988 et 1996.
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Selon le groupe de médias du Kirchberg, un amendement apporté à une loi sur les médias en Hongrie, supprimant la possibilité de déduire du revenu imposable les pertes des années précédentes, devrait priver RTL Group d’un montant compris entre 9,7 et 15 millions d’euros de recettes en publicité pour 2014. Le groupe compte contester cette décision devant la justice européenne. Selon des informations du quotidien de la City, le Financial Times, la Commission européenne s’apprête à ouvrir une enquête sur les pratiques fiscales d’Amazon, dont le siège social européen est au Grand-Duché. Dans la ligne de mire de Bruxelles, la pratique des tax ruling, des décisions anticipées négociées avec l’Administration des contributions directes sur le traitement fiscal d’une opération ou d’une entité. CFL Multimodal ouvre une nouvelle ligne de trains combinés reliant Bettembourg au port de Lyon (France). Lancée avec trois convois, cette liaison pourrait accueillir six trains par semaine d’ici à la fin de l’année. Cette
Rosario Grasso est le nouveau bâtonnier de l'Ordre des avocats.
nouvelle destination s’ajoute à celles déjà existantes d’Anvers, Lübeck, Trieste et Le Boulou, en attendant Duisbourg. Selon le média spécialisé allemand Cargo Forwarder Global, la société de transport et de logistique Wallenborn, établie à Munsbach, étudie la possibilité de développer ses activités en Chine, dans la province de Zhengzhou. Elle pourra y bénéficier, entre autres, de l’effet Cargolux, qui devrait, d’ici à deux ans, y opérer pas moins de 25 vols hebdomadaires. Seul candidat au bâtonnat, l’avocat Rosario Grasso, vice-bâtonnier depuis 2013, a comme prévu été élu haut la main (474 voix pour, 34 votes blancs et 0 nul) par ses pairs pour un mandat de deux ans pour succéder au bâtonnier sortant René Diederich. L’assemblée générale a aussi permis à François Prum, qui se présentait au poste de vice-bâtonnier, d’être élu avec 371 voix contre 136 pour son concurrent Aloyse May.
11,8 % Selon une étude menée par le Statec, 11,8 % des salariés au Luxembourg perçoivent une partie de leurs revenus en nature (quelle qu’en soit la nature justement, à l’exception du logement de fonction, non comptabilisé). Un « avantage » salarial qui touche principalement les cadres (40 %) et les « professions intellectuelles supérieures » (21 %). Le commerce équitable a connu un fort développement l’an dernier au Luxembourg. Les produits du commerce équitable Fairtrade ont dépassé, en 2013, le montant record de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires (+17,65 % en un an). Une forte progression de l’activité, portée par les roses, les bananes et le café, qui permet au GrandDuché de se hisser au sixième rang dans le classement international de la consommation de produits « Fairtrade », par personne, avec 16,64 euros de dépenses annuelles. 140.000 euros de primes ont ainsi pu être reversés l’an dernier aux organisations de producteurs en Afrique, Asie et Amérique latine, en plus du prix minimum garanti. L’Automobile Club du Luxembourg met fin à son service taxi Yellow Cab, qui a contribué à accélérer le mouvement de transparence dans les prix des courses. Le projet de loi sur les taxis, devant mettre fin au cloisonnement du marché au Luxembourg, rend en effet désormais obsolète le service offert par l’ACL. Tous les voyants de l’opérateur télécom Telindus sont au vert et les perspectives de dévelop-
Entreprises Brèves
François Scalais, cofondateur et associé de Neo Medical Systems, a le vent en poupe.
pement et de croissance sont très positives. L’entreprise filiale de Belgacom a réalisé en 2013 un chiffre d’affaires historique de 80,6 millions d’euros et table pour l’année 2014 sur 100 millions, avec un nombre de salariés atteignant les 400. La Conférence du jeune barreau de Luxembourg, qui réunit les avocats ayant moins de 11 ans de barreau, a élu Anissa Bali (Castegnaro) à sa présidence. Cette spécialiste du droit social âgée de 36 ans succède, pour un mandant d’un an, à Alex Penning (Étude Frank & Penning). La Chambre de commerce, qui a le statut d’établissement public, a publié son compte des profits et pertes pour 2012 et 2013. L’organisation patronale a dégagé un résultat d’exploitation de 12,12 millions l’année dernière. Les litiges liés aux bulletins de cotisation n’ont pas plombé le bilan. Leur part a même augmenté de 5,6 % à 38,92 millions d’euros. À noter que les cotisations encaissées en 2013 portaient sur les bilans de 2011 des entreprises membres. L’Association des professionnels de la société de l’information (Apsi) renouvelle son conseil d’administration et reconduit à sa tête Jean Diederich (Kurt Salmon). Mais il est désormais épaulé par trois vice-présidents : Philippe Pierre (PwC), déjà en place précédemment, Claude Lüscher ( Join, qui était le précédent président de l’Apsi) et Gary Kneip (Data4). Après deux premières levées de fonds de 150.000 euros chacune, la start-up luxembourgeoise Neo Medical Systems (commercialisation et dévelop-
Esch-Lallange, dont l’électricité produite alimentera le réseau de distribution de Sudstroum.
pement de matériel médical high-tech) bénéficie d’une nouvelle levée de fonds de 500.000 euros qui devrait lui permettre d’accélérer son développement et de réorganiser son activité de distribution. Le projet de loi modifiant le fonctionnement du soutien à la production audiovisuelle a été adopté à une large majorité, entérinant notamment l’abandon – déjà effectif sur le terrain – des certificats d’investissement en audiovisuel, jugés peu adaptés à la situation actuelle, au profit d’une aide sélective souhaitée par toute la profession. 75 % des entreprises de la filière de la construction sondées par la Chambre des métiers s’attendent à un impact « important » ou « très important » de l’abolition du taux superréduit de TVA sur les logements destinés à la location, en le faisant passer de 3 % actuellement à 17 % à compter de 2015. La coopérative TM ErnerCopp, qui milite pour la promotion des énergies renouvelables dans le bassin minier, annonce le lancement de son premier projet d’ici l’automne : une installation photovoltaïque sur le toit du hall sportif de
Henri Grethen, ancien ministre de l’Économie et actuel membre de la Cour des comptes de l’UE, a été choisi pour succéder à Guy Dockendorf à la présidence de l’Institut Pierre Werner, qui regroupe sous sa houlette trois instituts culturels français, allemand et luxembourgeois. La saignée continue au sein du personnel d’encadrement du laboratoire d’analyses médicales Ketterthill, depuis le limogeage de Jean-Luc Dourson en janvier. Netty Klein, conseillère de direction, ainsi que la DRH, Anne Lambolez, ont à leur tour quitté l’entreprise. Dans son rapport annuel 2013, le CEPS / Instead note une courbe ascendante des recettes issues de ses partenariats. Son niveau de financement en recherche externe a connu une hausse de 40 % par rapport à la période de financement précédente. Le centre « est en mesure de faire face avec succès à de nouveaux défis », se réjouit son directeur Hilmar Schneider. La start-up belgo-néerlandaise Efficy, éditrice d’un logiciel CRM qui commence à faire ses preuves un peu partout en Europe, a décidé de s’attaquer au marché luxembourgeois. Elle y installe son siège européen et en confie, pour l’heure, sa gestion à Jappe Kieckens. Elle emploie 60 collaborateurs et travaille avec une vingtaine de partenaires qui desservent
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AIS Airlines : une nouvelle compagnie qui opère depuis le Findel.
près de 1.600 clients pour quelque 40.000 utilisateurs. Le promoteur immobilier belge Codic, présent depuis 25 ans au Luxembourg, a été acquis par les familles Descours et Mulliez, deux noms intimement liés à l’entrepreneuriat familial en France. Pas de quoi remettre en cause les projets en cours (Auchan à Gasperich ou encore le projet Hamilius au centre-ville). En raison d’un contrat de bail venant à échéance en octobre et qui ne sera pas prolongé, 13 des 19 salariés de la Brioche Dorée, située dans la galerie marchande du supermarché Auchan, au Kirchberg, vont être licenciés. Une indemnité extra-légale a été négociée pour les personnes concernées. 35,2 millions d’euros : c’est le montant des aides au secteur audiovisuel versées par le Fonds de soutien à l’audiovisuel. Sur 94 projets déposés, 58 ont reçu une aide, dont quatre dans une fourchette de 2-2,5 millions d’euros : Baby (a)lone (Donato Rotunno, Iris Productions), La justice ou le chaos (Vincent Garenq, Samsa Film), Die Revolution (Virgil Widrich, Amour fou) et Le dernier diamant (Éric Barbier, Bidibul Production). Le tribunal administratif a annulé une décision prise par le Statec de reclasser unilatéralement la société de participations financières BIP Investment Partners dans la catégorie « autres activités de services financiers, hors assurances et caisses de retraite ». Une nomenclature qui a son importance notamment dans le montant des cotisations dues à la Chambre de commerce, très faibles pour les Soparfis.
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Pour la deuxième année consécutive, l’Archevêché (propriétaire du groupe Saint-Paul et de biens immobiliers) a publié ses comptes. L’exercice 2013 s’est terminé sur des pertes limitées à 1,8 million d’euros, contre 50 l’année précédente (dues, alors, essentiellement, à une dépréciation des goodwills de Saint-Paul Luxembourg et de réajustement de valeurs immobilières). L’Agence spatiale européenne (ESA) vient de valider la commande par l’opérateur canadien ExactEarth de deux microsatellites, dont la fabrication a été confiée à LuxSpace, à Betzdorf. Le montant de la commande s’élève à 30 millions d’euros. Sur le point de quitter « physiquement » le territoire (au profit des Pays-Bas, en janvier 2015), la plateforme américaine de vidéos en streaming Netflix annonce le lancement de ses services sur le marché luxembourgeois au troisième trimestre. Dans le même temps, un accord est annoncé avec la Sacem pour « l’utilisation des œuvres du répertoire de la Sacem », permettant ainsi aux bénéficiaires de profiter de cet accord lorsque leurs œuvres seront diffusées dans les contenus distribués par Netflix. Autopolis change de mains : Ed Goedert, le dirigeant historique du distributeur automobile et tout nouveau président de l’Adal (lire aussi l’article page 58), passe le flambeau à Marc Devillet, jusqu’alors directeur des opérations. Depuis le 1er septembre, la compagnie néerlandaise AIS Airlines propose un vol quotidien direct à destination
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de Brême depuis l’aéroport de Luxembourg. Une liaison qui s’adresse tout particulièrement à une clientèle d’affaires. Malgré plus d’un demi-siècle d’expérience, Thermolux, un des leaders du secteur chauffage et sanitaires, acculé financièrement, a déposé le bilan ce mercredi. 60 personnes sont sur le carreau. La société avait été entièrement rachetée il y a trois ans par le Famis Gruppe, une société allemande. La rédactrice en chef adjointe du Tageblatt, Michèle Cloos (qui était arrivée en 2009, en charge de la rubrique de politique étrangère), a quitté le quotidien eschois pour se diriger vers « quelque chose de complètement différent ». Les opérateurs mobiles font grise mine : Orange (filiale du groupe belge Mobistar) annonce un chiffre d’affaires semestriel de 30,7 millions (-18,4 %) et Tango (filiale de Belgacom) de 28 millions (-12,6 %). Dans les deux cas, le recul est largement imputé aux taux de terminaisons mobiles imposés par l’Institut luxembourgeois de régulation en début d’année. Au premier semestre 2014, l’opérateur de satellites SES affiche une progression de 6 % de son chiffre d’affaires (938,9 millions d’euros) et un Ebitda (693,8 millions) en hausse de 7,4 %. La société annonce également un carnet de commandes de 7,2 milliards d’euros, ce « qui équivaut à
quatre ans de chiffres d’affaires », précise Karim Michel Sabbagh, le CEO de SES. Les hôtels Château de Schengen et Am Klouschter (à Mondorf ), exploités avec succès par le groupe hôtelier Goeres, ont pourtant fermé leurs portes cet été, après quatre années d’activité. Une décision précipitée par la sainte volonté de la Congrégation des sœurs de sainte Élisabeth de Luxembourg (CSSE), la société propriétaire des deux bâtiments, qui va procéder à la vente du Château de Schengen et ne souhaite pas reconduire les baux avec Goeres Group. Le leader mondial de l’acier ArcelorMittal pourrait cesser définitivement ses activités à Schifflange. Depuis septembre 2011, le four électrique et la coulée continue y sont arrêtés. La société Telespazio, jointventure entre l’Italienne Finmecannica (67 %) et la Française Thales (33 %), négocie avec le gouvernement luxembourgeois un partenariat pour développer, au Grand-Duché, une société prestant des services d’observation par satellite dans une optique de gestion des risques, industriels et naturels. Plusieurs dizaines d’emplois sont en jeu. Le groupe Genii Capital de Gerard Lopez et Éric Lux, qui contrôle entre autres l’écurie de F1 Lotus, a publié ses comptes consolidés pour 2011 et 2012 : ils affichent une perte de 52,8 millions d’euros et des capitaux négatifs de 128 millions d’euros, soit plus de 4.000 fois son capital social de 31.000 euros.
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À 9 h 35 le jeudi 31 août, la page Facebook de Paperjam a accueilli son 5.000e « Like ». C'est symbolique et sympathique : la rédaction espérait bien ne pas finir la saison sans avoir franchi ce cap et remercie tous ses nombreux fans. Le ministre du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch, annonce que l’exploitation de la ligne de tramway par Luxtram (société mixte entre l’État et la Ville de Luxembourg) créera, à terme, 240 emplois.
commerciale grand public. 140 emplois nouveaux sont annoncés.
dans le contexte de redéfinition, par le CEO Dirk Reich, de la gouvernance de Cargolux.
Dans la perspective d’importants travaux dans sa galerie marchande, le groupe Utopia a mis fin au bail de location détenu par la Brasserie Bofferding. Par ricochet, les restaurants Meneghino, Club 5 am Kino, Tie-Break, le billard-café Q-45 et le café-restaurant Coyote, sous-locataires, ont fermé leurs portes fin août… Une petite centaine d’emplois est dans la balance.
L’ancien ministre socialiste Lucien Lux a trouvé un vrai travail dans le privé en marge de ses fonctions de conseiller d’État : il a constitué une société de conseil en tout genre, avec pour principal client le groupe de Flavio Becca, dont il est ami de longue date.
La société d’aviation d’affaires Luxaviation et T&E Gefahrgutlogistik, spécialisée dans le traitement et le transport de substances et de biens dangereux, ont signé un partenariat en matière d’expédition rapide et sûre de biens précieux pour la biomédecine. Le spécialiste et numéro sept mondial de l’acier inoxydable, Aperam, a annoncé un résultat supérieur à ce qu’il attendait pour le deuxième trimestre, avec notamment un Ebitda de 164 millions de dollars, le double de celui mesuré au 30 juin 2013. Malgré un bénéfice net de retour dans le vert à la fin juin (52 millions de dollars), ce qui n’était plus le cas depuis deux ans, ArcelorMittal a révisé à la baisse (de 8 à 7 milliards) le résultat brut d’exploitation (Ebitda) attendu pour l’ensemble de 2014, du fait de la faiblesse des prix du minerai de fer. Le groupe allemand de bricolage Bauhaus annonce sa prochaine implantation sur la zone d’activités de Capellen, où il développera une activité
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Selon le rapport semestriel du cabinet Cushman & Wakefield,
Le Club 5 am Kino a dû fermer ses portes.
RTL Group enregistre, au premier semestre, un chiffre d’affaires en léger recul à 2,68 milliards d’euros (-2,5 %) et un Ebitda quasiment stable à 519 millions (-0,5 %). Le groupe explique cette baisse par des effets de change négatifs, à des recettes publicitaires « en berne » sur le marché français et à des contributions moindres de ses filiales FremantleMedia et UFA Sports. Yves Germeaux, vice-président chargé des questions de financement Cargolux, a démissionné. Il est désormais CFO du leader européen de l’aviation d’affaires Luxaviation. Ce départ s’inscrit
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le marché de l’immobilier de bureaux reste stable au Luxembourg : 427 millions d’euros y ont été investis au premier semestre 2014, soit un niveau comparable à celui de 2013. Sur la radio socioculturelle 100,7, un porte-parole d’Électrabel, actionnaire majoritaire (65 %) de la centrale gaz-vapeur Twinerg d’Esch, confirme la fin de l’activité du site à partir d’octobre, faute d’une rentabilité suffisante. Il n’est pas encore déterminé si le site sera revendu ou définitivement fermé. La société de participations Luxempart a publié son bilan à mi-parcours pour 2014, avec
une forte hausse du résultat net consolidé à 101,8 millions d’euros (contre 40,21 millions l’an dernier) et une valeur de l’actif net par titre de 48,03 euros, en progression de 11 % depuis le 31 décembre. L’ancien économiste du Statec Guy Schuller est décédé fin août, des suites d’une longue maladie. Il avait été l’un des piliers de l’institution au sein de laquelle il a œuvré plus de 35 ans. Les nouveaux propriétaires (bruxellois) pour le Benelux de la licence du géant américain des agences immobilières Century 21 annoncent vouloir étendre la marque au marché luxembourgeois. Les premières estimations font état de l’ouverture potentielle de 10 à 12 agences. RTL Group vient de s’offrir, pour 107 millions d’euros, 65 % de l’un des géants de la publicité vidéo en ligne, l’Américain SpotXchange. Le groupe parle d’un investissement dans un marché en pleine expansion.
Tatiana Fabeck photographiée à la Maison des Sciences Humaines à Belval par Julien Becker.
Tatiana Fabeck lit Paperjam depuis 2000. Merci
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Entreprises Steffen
01 À la table du
développement durable
Tom Steffen travaille avec son père, Frank, et prolonge une longue tradition familiale. De Steinfort aux quatre coins du pays, les arts de la table et les métiers de bouche sont les fers de lance de la maison. Et les développements sont au menu.
► Le groupe familial Steffen a 25 ans, se déploie et investit dans un nouveau centre opérationnel à Niederkorn, où il rassemblera ses activités, aujourd’hui sur cinq sites. ► Le traiteur, la boucherie, les salaisons cultivent les idées et lancent des nouveautés, comme la cantine certifiée bio pour les écoles. ► Steffen mise sur le long terme et les circuits courts pour relever les challenges de l’authentique, de la qualité, des services et de l’accompagnement. ― Texte : Alain Ducat ― Photo : Luc Deflorenne
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Le cœur des Steffen bat toujours à Steinfort. Mais l’activité du groupe familial, piloté par Tom, le fils, depuis 2009, et Frank, le père, depuis les origines en 1989 (dans la lignée des aïeux au savoir-faire boucher réputé dans le secteur), est un peu partout dans le pays, voire de plus en plus dans les contrées limitrophes. Aujourd’hui, les différents centres nerveux, si l’on excepte bien sûr les vitrines et comptoirs en boucherie, ainsi que le restaurant La Table de Frank à Steinfort, sont répartis sur cinq sites : l’implantation historique de Steinfort héberge, outre les bureaux, les activités de boucherie, les pâtisseries… ; les salaisons se préparent à Hagen, les cuisines du traiteur sont à Kleinbettingen ; et le stockage du matériel, parfois volumineux et impressionnant, que le traiteur peut amener sur place pour les banquets et les événements les plus divers, se fait juste de l’autre côté de la frontière belgo-luxembourgeoise, sur la zone de Weyler-Arlon. « La maison a 25 ans. C’est un âge où l’on investit, où l’on prépare le futur, durablement. »
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Tom Steffen, en droite ligne avec son paternel, explique ainsi la logique de développement qui anime, plus que jamais, l’enseigne de bouche avec tous ses dérivés. « L’idée a toujours été d’apporter du nouveau, de diversifier, avec l’objectif de créer un effet de synergie entre les activités et d’offrir les services pour coller à la demande, voire pour précéder l’air du temps. » En ce mois de septembre 2014, un nouveau site, rassembleur, commencera à vivre, à Niederkorn (Differdange), sur la zone Haneboesch II où le groupe familial consent « un investissement historique », glisse pudiquement le jeune dirigeant. Les bâtiments, qui se veulent fonctionnels, ergonomiques, adaptés à une PME en plein développement qui compte déjà quelque 150 personnes, rassembleront à terme toutes les activités de production et de logistique.
CINQ SITES EN UN Le stock matériel y sera le premier opéra tionnel, avec quelque 7.000 m2, sur quatre niveaux. Boucherie, salaisons, traiteur et
Entreprises Steffen pâtisserie y occuperont un deuxième bâtiment « production » (environ 5.500 m2), et les bureaux s’installeront dans une troisième aile d’environ 1.200 m2. Réaliste, Tom Steffen évoque, pour la production et l’administration, une migration effective dans la zone sudiste au courant du quatrième trimestre de 2016. « Nous devions bien ça à notre personnel. Car notre succès, on leur doit. Nous faisons un travail d’équipe et, dans nos métiers, ce n’est vraiment pas une simple formule. »
Des vertus pédagogiques Très présent dans les événements du pays, Steffen Traiteur va aussi vers les cantines scolaires et les cuisines familiales.
Au-delà du rassemblement fonctionnel et stratégique des forces de production – au cœur d’une zone artisanale ouverte sur la collectrice du Sud et l’autoroute vers Esch, aux confins des communes de Differdange, Pétange, Käerjeng et Sanem –, il y a une logique de développement. Le plan de financement a été élaboré sur base de l’activité, saine et stable, telle qu’elle se présente aujourd’hui. Mais les locaux ont été pensés avec un coup d’avance, à l’image des idées qui grouillent dans les esprits dirigeants de la famille et qui sont porteuses d’activités diversifiées et développées. Certaines éclosent dès cet automne, comme le concept de cantine bio proposé aux écoles (lire encadré ci-contre). D’autres ont à la fois une logique économique et une destination qui fait sens pour les défenseurs de l’artisanat et du goût.
« L’idée a toujours été de diversifier, avec l’objectif de créer un effet de synergie entre les activités. » Ainsi, les salaisons labélisées devraient se développer (Steffen est déjà un des deux producteurs, avec Meyer de Bascharage, de jambon Marque nationale) et proposer de nouvelles gammes de produits. « Nous voulons aller plus loin dans l’accompagnement de la clientèle. Par exemple sensibiliser à la boucherie de qualité et à la diversité des produits, qui fait que l’on peut manger moins de viande mais mieux », se délecte Tom Steffen, pour résumer un des leitmotive de l’entreprise. Les services du traiteur veulent aussi mettre en vitrine les alternatives, en combinant le côté épicerie et « fait maison », à la carte ou « en kit », et proposer par exemple davantage de possibilités autour de la « grosse pièce »,
PHOTO : JESSICA THEIS (ARCHIVES)
« L’authentique, ce n’est pas juste du marketing. »
Steffen Traiteur ne cesse de créer. Pas seulement en cuisine et pas uniquement pour une clientèle événementielle, tant les idées se bousculent, et ce toujours dans le sens d’une qualité qui se partage, de l’accompagnement de la demande, du service à la clientèle présente et à venir. L’avenir, justement, est aussi pédagogique, avec une nouveauté proposée en cette rentrée
2014-2015 : la cantine scolaire bio. Steffen propose aux gestionnaires d’écoles et infrastructures d’accueil pour enfants d’apporter des menus santé, équilibrés, à base de produits issus de l’agriculture biologique. « Nous avons obtenu une certification allemande, très exigeante, détaille Tom Steffen. Mais on veut aller au-delà du label bio et proposer une forme
des légumes oubliés, cuisinés ou non, des vrais fonds de sauce… Le tout « en relevant le challenge des bons produits et des bons fournisseurs, que l’on peut valoriser, au Luxembourg et dans les régions voisines ». Steffen veut être à la hauteur de « métiers de plaisirs et de services, de la confiance et du respect qui fait que tout le monde s’y retrouve », et le faire, comme on dit, de la fourche à la fourchette, en suivant les courts chemins. « L’authentique, ce n’est pas juste du marketing. La grande distribution joue de plus en plus cette carte. Fort bien… Nous, on l’a toujours fait et on est là pour durer dans cette optique. » Il y a donc une série d’atouts qui se mijotent, pour tous les métiers du groupe Steffen. Aujourd’hui, quelque 90.000 couverts et
d’éducation au goût, à la nutrition et à la qualité. On mise sur le frais, les produits locaux, les valeurs nutritionnelles, l’équilibre des repas... Sans exploser les prix évidemment. Cette sensibilisation commence dès le plus jeune âge. Alors c’est à ce public, exigeant, que l’on veut s’adresser. » Pour l’heure, le projet est au stade pilote, mené en partenariat avec la com-
mune de Steinfort. En ce début d’année scolaire, les cantines de la localité proposeront à quelque 300 élèves les menus estampillés bio du traiteur maison… « Il y a des enjeux de société et une volonté de faire prendre conscience. Nous allons aller vers les décideurs, dans ce sens. » Et il y a de belles perspectives de développement dans un marché où la demande s’accroît. A. D.
900 événements constituent le menu annuel de l’activité traiteur, qui représente grosso modo la moitié du chiffre d’affaires général du groupe familial. Avec les nouvelles pistes, Steffen peut entrevoir de belles perspectives… Et les développements se préparent, sans recette miracle, mais avec l’instinct et le savoir-faire des chefs. ◄ En résumé Depuis 25 ans, le groupe Steffen, Frank le père et Tom le fils – depuis 2009 –, prolonge une tradition familiale bouchère. Mais les activités ont pris de l’ampleur et ne cessent de se développer. Alors que se prépare un regroupement des cinq sites de production en un vaste espace en construction à Niederkorn, le groupe se déploie avec un maximum d’idées, de nouveaux produits et, toujours, le sens de la qualité et de l’éducation au goût.
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Entreprises Eurobéton
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Tous les regards vers la machine L’investissement est aussi imposant que son objet : Eurobéton met 3,2 millions d’euros dans une unité de fabrication de regards monolithiques et de tuyaux en béton armé (800 à 1.200 mm). Une machine à commande numérique a été mise en service, pour les regards, en janvier 2014, sur le site de production de Contern. Et une spectaculaire opération – menée le 3 septembre (photo) – a permis l’incorporation d’une machine destinée à fabriquer des tuyaux (venant de la société BFS d’Ulm). Il a fallu une grue de 300 tonnes pour faire entrer 070 ―
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la machine par une ouverture dans le toit, et venir la déposer sur son socle. « Nos investissements nous permettront d’augmenter sensiblement notre productivité », commente le patron d’Eurobéton (qui est aussi celui de la Fedil), Robert Dennewald. « Nous serons en mesure d’offrir des produits de bien meilleure qualité à nos clients luxembourgeois, et la nouvelle machine nous offrira des opportunités d'augmenter sensiblement nos exportations en France et en Belgique », conclut-il.
PHOTO : CHAUX DE CONTERN
― Texte : Alain Ducat
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Entreprises EHP
03 Rester dans l’ADN du droit
Pit Reckinger, Jacques Elvinger et Manou Hoss forment le trio de la direction opérationnelle d’Elvinger, Hoss & Prussen.
► Elvinger, Hoss & Prussen célèbre son 50e anniversaire. ► L’histoire du cabinet va de pair avec la croissance d’une Place qui compte sur le concours des experts privés, dont les avocats. ► Les praticiens du droit sont confiants pour le secteur financier si les chantiers législatifs et réglementaires suivent le bon tempo. ― Texte : Thierry Raizer ― Photos : Julien Becker
« Le droit des sociétés présente encore des marges de manœuvre. Nous plaidons pour une réglementation en la matière aussi flexible qu’au Delaware. »
Pit Reckinger
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En 50 ans, la place financière a profondément évolué. Les métiers qui accompagnent son développement, voire le façonnent, ont quant à eux dû s’adapter aux changements du marché. Alors rencontrer les dirigeants du plus ancien cabinet d’avocats d’affaires du pays et qui célèbre cette année son demisiècle d’existence passe forcément par un exercice d’introspection. « En tant que profession indépendante, le métier d’avocat continue de nécessiter le sens de l’entrepreneuriat, c’est primordial », déclare Manou Hoss, managing partner du cabinet Elvinger, Hoss & Prussen (EHP) qu’elle codirige aux côtés de Jacques Elvinger, partner investment funds et Pit Reckinger, partner corporate, banking & finance. Confrontés à la mobilité et à la rareté des talents qu’il faut aller chercher de plus en plus loin (EHP regroupe 17 nationalités), les experts du droit doivent aussi composer avec une concurrence croissante entre eux. Tout en devant tenir compte des aspirations des nouvelles générations. « Les attentes des jeunes juristes ne diffèrent pas fondamentalement de leurs prédécesseurs, estime Manou Hoss. Nous percevons en revan che un changement dans la pérennité de leur parcours, il n’y a plus forcément la même pro-
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jection sur le long terme de leur part quant au développement personnel au sein de l’entreprise. » « Nous nous distinguons des autres cabinets en nous concentrant sur le droit, alors que certains de nos confrères ont une vue plus extensive de leurs services en investissant par exemple dans des activités de domiciliation », ajoute Jacques Elvinger, s’agissant du métier tel qu’il évolue selon les maisons. Au-delà de leurs positionnements respectifs, les cabinets d’avocats, à l’instar des firmes d’audit, ont adopté des stratégies de croissance en fonction des développements de la Place ou, à l’inverse, du ralentissement d’activité pour cause de crise financière par exemple. La question de l’indépendance s’est aussi posée pour nombre d’entre eux. Alors que certains ont été absorbés par des membres du magic circle qui souhaitaient mettre un pied au Grand-Duché, EHP et Arendt & Medernach, l’autre grand nom local, revendiquent leur indépendance. « Au moment de la crise de 2008, les cabinets anglo-saxons ont freiné leur développement et des bureaux dans certains pays comme le Luxembourg ont souffert. Nous avons préféré maintenir nos investissements et notre dynamique d’embauche », se souvient Pit Reckinger. L’effectif actuel d’EHP atteint 250 personnes
Entreprises EHP (dont 30 associés) contre 128 en 2007, à noter que l'entreprise emploie davantage de femmes (170) que d’hommes (80). Mais indépendance ne veut pas dire solitude. Aux réseaux mondiaux, les cabinets détenus par les capitaux locaux préfèrent les best friends, un cercle de correspondants à l’étranger qui jouent le rôle d’apporteur d’affaires au Luxembourg, et vice-versa. EHP compte aussi sur son bureau à Hong Kong ouvert en 2012 pour prospecter dans cette région du globe. Motivée par les besoins de la clientèle, cette représentation permanente n’est pas appelée à être transposée dans d’autres régions. Du moins pas pour l’instant. Car si les décennies précédentes permettaient d’envisager une croissance d’activité sans véritable stratégie de business development et de promotion, la période actuelle pousse chaque structure à vocation internationale à exporter ses compétences et à devenir en quelque sorte une ambassadrice de la Place.
UN GOUVERNEMENT « DANS LA CONTINUITÉ » « La perception du Luxembourg à l’étranger dépend du domaine d’activité, mais la Place reste considérée comme incontournable pour la distribution transfrontalière de fonds, ajoute Jacques Elvinger. L’annonce de l’adhésion à l’échange automatique d’informations dans ce domaine-là contribue à améliorer l’image du pays à l’étranger. » Un effet positif pour l’image à long terme, mais des conséquences directes sur le secteur bancaire qu’il faut gérer au quotidien, entre le départ des petits porteurs et l’arrivée progressive d’une nouvelle clientèle plus fortunée pour contrebalancer les montants perdus et développer de nouveaux services. Stabilité politique, pragmatisme des régulateurs, proximité des acteurs via les « chemins courts », l’argumentaire employé par Elvinger, Hoss & Prussen pour vendre les atouts du Luxembourg se place dans la droite ligne de celui utilisé par les gouvernements successifs. « Le gouvernement travaille dans la continuité du précédent, il n’a pas donné de signaux de changement de cap qui auraient eu des répercussions négatives. Nous observons avec satisfaction certains éléments de la politique du nouvel exécutif comme le fait que le Haut Comité pour le développement de la place financière ait trouvé un nouvel élan », note, au chapitre politique, Jacques Elvinger. L’analyse des marges de manœuvre législatives est à l’agenda du groupe de travail public-privé coordonné par le ministère des Finances, afin de cibler les niches dans lesquelles la Place pourrait proposer de nouveaux services. « Le droit des sociétés présente encore des marges de manœuvre, estime à cet égard Pit Reckinger. Nous plaidons pour une réglementation en la matière aussi flexible qu’au Delaware pour positionner le Luxembourg comme une juridiction idéale, notamment
pour établir une structure commerciale en partenariat afin d’effectuer des acquisitions et mettre en place l’organisation adéquate. » L’agilité dans la transposition des directives européennes et la capacité à produire les lois attendues par le secteur plus rapidement que dans d’autres pays restent donc primordiales. À l’instar de la création de la fondation patrimoniale, l’outil luxembourgeois qui permettra de concurrencer le trust anglo-saxon. « Beaucoup de nos clients sont intéressés par ce type de véhicule, sous réserve que le régime fiscal s’y rapportant soit neutre, précise Pit Reckinger. La loi qui doit le mettre en place est attendue depuis longtemps et figure à l’ordre du jour de la rentrée de la Chambre, il ne faut donc pas traîner sur ce point. » Occupé historiquement par les fonds d’investissement (voir ci-contre), EHP estime que le Luxembourg peut convoiter de nouveaux succès dans le domaine alternatif via la directive AIFM, sur fond d’onshorisation. « Un certain nombre de dossiers en provenance des pays non réglementés ont été relocalisés au Luxembourg, mais il serait exagéré de parler d’une arrivée massive, en raison des dispositions de la directive qui permettent aux structures non européennes de poursuivre leurs activités pour le moment, ajoute Jacques Elvinger. Au-delà du nombre, il faut plutôt se réjouir de voir les acteurs établis considérer positivement le Luxembourg dans ce contexte. » En dehors de la sphère financière, l’ICT constitue un autre cheval de bataille du cabinet. Les publications sur le sujet sont légion sur son site internet, en attendant que la niche produise des retours sur investissement sur la durée. Tout en étant orienté vers le futur, Elvinger, Hoss & Prussen entend rester fidèle à son ADN, forgé sur celui du secteur financier, et à sa marque de fabrique : la discrétion. Quitte à ne pas embrasser totalement les changements induits par les nouveaux outils de communication. « Nous croyons très fort dans les relations humaines tant en interne, qu’en externe avec nos best friends, conclut Manou Hoss. Ce relationnel, combiné aux opérations de promotion à l’étranger, doit nous permettre d’envisager l’avenir avec sérénité. » À l’heure des réseaux sociaux et des communautés globales qui y sont liées, le secret résidera dans l’utilisation à bon escient des outils à disposition et le recours aux contacts interpersonnels au moment opportun. Ce qui est valable dans la communication le sera aussi probablement dans l’évolution du droit dans les 50 prochaines années. ◄
Historique
D’un trio à l’autre
Dirigé au quotidien par un trio qui se répartit le travail selon les domaines d’activité, le cabinet Elvinger, Hoss & Prussen doit son origine à l'alliance de trois jeunes avocats de l’époque. C’est en effet en septembre 1964 qu’André Elvinger et Jean Hoss se sont associés pour fonder, Grand-Rue, le premier cabinet luxembourgeois fonctionnant au-delà des logiques familiales. Ils sont rejoints 10 ans plus tard par le médiatiquement discret Yves Prussen. Si l’opérationnel est désormais dans le giron de la « deuxième génération » des dirigeants, les trois fondateurs continuent de garder un œil plus que vigilant et actif sur l'entreprise qui aura transité durant les années 80 par la côte d’Eisch avant de s’installer en 1990 place Winston Churchill où se situe toujours son siège social ainsi que plusieurs de ses bureaux.
1966 Deux ans après sa création, EHP joua le rôle de conseiller juridique pour la création du premier fonds d’investissement luxembourgeois, sur base de la législation du droit des sociétés, faute d’instruments ad hoc à l’époque. On retrouve les associés du cabinet quelques années plus tard, en 1983, à la manœuvre avec l’autorité de contrôle pour établir ce qui sera le premier cadre réglementaire luxem bourgeois entourant l’industrie des fonds.
En résumé Le plus ancien cabinet d’avocats d’affaires célèbre ses 50 ans. L’occasion de jeter un regard prospectif sur l’avenir d’une place financière qui continue de constituer son principal secteur d’activité. Un secteur auquel Elvinger, Hoss & Prussen continue de contribuer aux côtés d’autres acteurs privés et publics.
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Entreprises Woman Business Manager of the Year
04 Courage et détermination à l’honneur
► La Bil se lance à la recherche d’une nouvelle représentante de l’entrepreneuriat au féminin, en élargissant la 8e édition de son concours aux cadres d’entreprises.
Qui pour succéder à Marie-Christine Mariani ? La question est posée jusqu’au 15 octobre, date limite de remise des dossiers de candidature à la 8e édition du Prix Woman Business Manager of the Year. Une récompense qui sera décernée le 15 janvier 2015 par la Bil, organisatrice du concours avec le soutien de PwC Luxembourg et de Maison Moderne, société éditrice de Paperjam. L’an dernier, c’est donc la fondatrice et patronne de MCM Steel qui avait été choisie parmi les candidates pour son dynamisme, sa détermination et surtout son investissement dans un créneau plutôt dévolu à la gent masculine : l’acier. Fondée en 1998, sa société basée à Dudelange s’occupe en effet de recycler l’acier dont ne veut plus l’industrie, notamment pour des raisons de norme, et le transforme en nouveaux produits sous forme de bobines (laminées à chaud, décapées, laminées à froid et revêtues), de tôles de fortes épaisseurs ou encore de poutrelles et de matériel en acier inoxydable. Le modèle semble porteur puisque la selfmade-woman autrefois responsable relations publiques sur le Tour de France est devenue l’une des ambassadrices du made in Luxembourg à l’étranger, partageant ses vols entre les marchés européen et asiatique. Destiné aux cheffes d’entreprise (on compte parmi les lauréates Françoise Folmer – architecte –, Amal Choury – e-Kenz – ou encore Christiane Wickler – Pall Center) depuis sa création en 2006, la Bil a décidé cette année d’élargir le cercle des récipiendaires potentielles de l’award. « Cette année, toute femme cadre dirigeante ou cheffe d’entreprise ayant contribué au développement d’une entreprise implantée au Luxembourg pourra participer au concours », précise la banque, en indiquant que « le jury récompensera la qualité, mais également l’originalité des parcours professionnels des candidates ». ◄ Informations via téléphone au 45 90 53 33 ou par e-mail : gaby.tezoantunes@bil.com.
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PHOTO : CHARLES CARATINI (ARCHIVES)
― Texte : Thierry Raizer
▲ Détentrice du prix, Marie-Christine Mariani s’est vu aussi remettre l’Export award de l’Office du Ducroire en janvier 2014 pour son rapide et brillant parcours à l’international.
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Entreprises Étude
05 La longue marche
de l'entrepreneuriat
▲ Savoir bien s'entourer fait partie des atouts essentiels à la réussite d'un entrepreneur. Au sein de Cebi International, René Elvinger, lauréat du Prix de l'entrepreneur 2013, l'a bien compris...
► Le taux d’activité entrepreneuriale au Luxembourg est jugé « encoura geant » par la secrétaire d’État Francine Closener. ► Pourtant, selon les analystes d’EY, l’esprit d’entreprise souffle encore trop modestement au Luxembourg, en dépit des bonnes intentions affichées par chacun. « L’impulsion doit venir de tous les niveaux de la chaîne, y compris du secteur public. » ► Le cabinet de conseil a étudié le tissu entrepreneurial du Luxembourg et identifié l’ADN de ses acteurs. ― Texte : Jean-Michel Gaudron ― Photo : Sven Becker
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Entreprises Étude Naît-on entrepreneur ou le devient-on ? Presque aussi récurrente que celle de la poule ou de l’œuf, cette question a toujours occupé les esprits dès qu’il s’agit de creuser un peu la thématique et d’identifier les vents porteurs qui poussent les créateurs (ou repreneurs) d’entreprises. Dans leur étude menée en marge de l’organisation, en 2013, de la quatrième édition de l’Entrepreneur de l’année, et publiée en cette rentrée d’automne, les analystes d'EY ont néanmoins répondu à cette question : on devient bel et bien entrepreneur. « Cela veut dire consentir d’énormes efforts, être passionné et convaincu de son idée, mais aussi accepter de prendre des risques, y compris personnels, et savoir s’entourer de personnes compétentes pour ne pas le faire seul. Même en grandissant dans une famille entrepreneuriale, on n’est pas automatiquement entrepreneur », résume Yves Even, entrepreneurship, SME and family business leader chez EY Luxembourg, en charge du programme « Entrepreneur de l’année » au Grand-Duché. Et de constater que plus de la moitié des entrepreneurs ayant participé à l’étude a effectué une transition par (au moins) un poste en entreprise avant de monter leur propre affaire. Difficile de ne pas reconnaître le caractère essentiel de l’entrepreneuriat au sein d’une économie, surtout au regard des taux de chômage toujours plus élevés dans les États de l’Union européenne. L’une des réponses à cette situation réside dans la capacité – mais aussi la volonté – de chacun de prendre son destin en mains et de s’approprier soi-même son futur, plutôt que d’attendre qu’il lui soit plus ou moins imposé. Dans une économie aussi géographiquement concentrée que celle du Luxembourg, le phénomène prend sans doute d’autant plus d’ampleur. « Qui donne les emplois, ici ? Ce ne sont pas uniquement les multinationales, fait remarquer M. Even. Au Luxembourg, 45 % des emplois sont apportés par l’entrepreneuriat en général… N’oublions pas qu’il y a 30.000 PME au Luxembourg qui emploient environ 170.000 personnes et cumulent un chiffre d’affaires de près de 60 milliards. L’entrepreneuriat est donc nécessaire ici. » Du reste, une autre étude, internationale, le Global entrepreneurship monitoring, présentée début juillet par la secrétaire d’État à l’Économie, Francine Closener, montre qu’en matière d’entrepreneuriat, la perception des atouts que représente le fait de se lancer à son propre compte est bien réelle. Ainsi, 45,6 % des personnes interrogées au Grand-Duché (un échantillon de 2.005 personnes) dans le cadre de cette étude y voientelles une réelle opportunité. Cela place le Luxembourg en 3e position du classement international ! Mais ils ne sont dans le même temps que 39,4 % à estimer que cela constitue un bon choix de carrière, soit un des plus faibles totaux de l’échantillon. Ce paradoxe se retrouve dans une autre paire de chiffres : 19 % des personnes interrogées se déclarent prêtes à lancer leur entreprise
Le profil de l'entrepreneur Quelques données extraites de l'enquête réalisée en 2013 par EY auprès de 685 entrepreneurs au Luxembourg.
Formation suivie
Secteur d'activités
Secteur quaternaire 11%
Formation professionnelle/ spécialisée 14 %
Secteur primaire 16%
Autodidacte 32 % École de commerce 18 %
École d'ingénieurs 9 %
Secteur secondaire 26%
Secteur tertiaire 47% Universitaire 27 %
59 % des entrepreneurs sont soit autodidactes, soit universitaires. 72 % des entrepreneurs interrogés sont membres de cercles entrepreneuriaux ou autres. Quatre traits de caractère de l'entrepreneur se sont dégagés des différents entretiens : passionné, chef d'orchestre, stratège, novateur.
85 % des entreprises anticipent une augmentation de leur chiffre d'affaires et plus de 40 % des entrepreneurs envisagent à la fois une augmentation de plus de 10 % du chiffre d'affaires et de plus de 10 % de la rentabilité.
Importance des différents aspects des ressources humaines (notées de 1 à 7) Le patron
La flexibilité (rapidité d'adaptation aux changements)
Les collaborateurs (loyauté, engagement, qualité) 5
5,5
6
6,5
7
Enjeux de la croissance de l'entreprise (notées de 1 à 7) Nouveau produit / service ou nouvelle technologie, possession d'un savoir-faire particulier Ambitions personnelles
La pérennité de l'entreprise 4
4,5
5
5,5
6
6,5
7
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Entreprises Étude dans les trois ans à venir, mais ils ne sont que 10,9 % à être en passe de, concrètement, devenir leur propre patron. Le taux d’activité entrepreneuriale au Luxembourg (8,7 %) est néanmoins jugé « encourageant » par Mme Closener, puisqu’il est supérieur à la moyenne communautaire et à ce qui est observé chez les proches voisins (moins de 5 % pour la France, la Belgique ou encore l’Allemagne). Mais il ne masque pas le fait que, comme le souligne Yves Even, « l’esprit entrepreneurial est sousdéveloppé au Luxembourg et il ne faut pas arrêter de le mettre en évidence. Le modèle luxembourgeois, celui où l’on fait de l’argent avec de l’argent, ne peut pas continuer. Le temps a changé et l’esprit entrepreneurial doit revenir au Luxembourg. » Il faut pour cela être en mesure de surmonter bon nombre d’obstacles. Ce n’est pas un hasard si le volet luxembourgeois du GEM indique qu’ils sont plus de la moitié (54 %) à estimer qu’il est « difficile », voire « très difficile » de démarrer un business au Luxembourg.
LES MOYENS D’INVESTIR Ces obstacles sont connus et mis en exergue par l’analyse réalisée par EY et qui se base, lui, sur un échantillon de quelque 685 entrepreneurs, ainsi que sur des entretiens approfondis parmi les candidats et les finalistes du Prix (décerné, au final, en décembre dernier, à René Elvinger, CEO du groupe
Cebi International, alors que Norbert Friob – Prefalux – a reçu le prix spécial du jury). Le financement, les ressources humaines et le savoir-faire sont ainsi identifiés comme étant les principales embûches rencontrées sur la route entrepreneuriale. L’argent reste, bien évidemment, l’un des principaux nerfs de la guerre. « Les sociétés établies, en particulier les structures familiales, se financent essentiellement via leurs banques, relève Yves Even (EY). Mais les jeunes qui se lancent ne peuvent pas vraiment le faire. Avec les nouvelles dispositions réglementaires con cernant les fonds propres, les banques sont de plus en plus amenées à investir dans des portefeuilles sûrs, composés d’obligations d’États ou d’actions de sociétés disposant d’un bon rating. Il existe bien sûr quelques initiatives au Luxembourg, via la SNCI, par exemple, ou certains investissements de type private equity, mais elles ne sont pas suffisantes. » À noter tout de même que la santé financière des entrepreneurs repris dans l’étude d’EY est plutôt bonne, puisque leur structure laisse apparaître un ratio de dette à long terme d’à peine 20 % du bilan, et des capitaux propres de 36 % du bilan. « Cela donne une énorme stabilité financière à ces entreprises, note M. Even. Ces sociétés et ces entrepreneurs ont les moyens pour investir dans leur développement. Et ils le font ! » Pour accéder aux capitaux, les pistes ne manquent pas : venture capital, business angels, crowd-financing, microfinance… mais elles ne sont pas toujours connues ou toujours accessibles. « L’impulsion doit venir de tous les niveaux de la chaîne, y compris du secteur public qui devrait davantage promouvoir les possibilités de financement qui existent, estime M. Even. Il ne s’agit pas uniquement de subventionner l’une ou l’autre machine, mais aussi les compétences. »
VALORISER L’HUMAIN
« Nous sommes de moins en moins dans un schéma de transmission d’informations de type ‘top-bottom’. » Nicolas Manconi (EY)
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Le capital humain constitue évidemment un autre des piliers majeurs de la problématique entrepreneuriale. Savoir s’entourer des bonnes personnes, les attirer et les retenir… « Les entrepreneurs rencontrés ont tous conscience que pour faire évoluer leur société, il faut capitaliser sur l’humain, confirme Nicolas Manconi, EoY responsible manager chez EY Luxembourg. Cela passe par une adhésion à la culture d’entreprise, une flexibilité, une capacité d’adaptation aux changements et, évidemment, une véritable expertise. » Et de noter que le management des entreprises a davantage le souci d’une plus grande visibilité et transparence vis-à-vis des employés. « Nous sommes de moins en moins dans un schéma de transmission d’informations de type ‘top-bottom’. Au contraire, on écoute aussi davantage ce que le personnel a à dire pour faire avancer la société. Cela passe également par la mise en place d’outils internes de communication tels les intranets ou les messageries internes. » Et cela se traduit aussi par
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« Ces sociétés et ces entrepreneurs ont les moyens pour investir dans leur développement. Et ils le font ! » Yves Even (EY)
une plus grande attention dans le développement des compétences et une meilleure motivation par la valorisation de leurs tâches. Une fois l’assise financière et humaine bien en place, les entrepreneurs ont, évidemment, pour ambition de générer de la croissance, aussi bien pour assurer la pérennité de leur entreprise que pour répondre à une ambition personnelle. Une croissance que les intéressés définissent prioritairement par une augmentation de la valeur ajoutée, du savoir-faire et de la qualité. Parallèlement à ces facteurs « internes », les grands sujets récurrents relatifs à l’environnement des affaires reviennent régulièrement au premier plan. « Plus de la moitié des entrepreneurs estime que leur écosystème pourrait s’améliorer s’ils étaient directement impliqués ou consultés pour l’élaboration des réglementations les concernant », note M. Even. Le dépôt, en juillet, du projet de loi omnibus sur la simplification administrative constitue, certes, un premier pas, « mais il est encore loin d’être suffisant. Il y a un certain nombre de propositions qui avaient été faites en amont qui n’y ont pas été reprises », regrette M. Even. ◄ En résumé L'esprit d'entreprendre au Luxembourg a toujours eu du mal à se développer, même si les résultats de certaines études internationales sont encourageants. Mais dans un contexte économique délicat, les obstacles semblent plus nombreux que les pistes d'élan sur le chemin qui mène vers l'indépendance.
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Entreprises Étude Plurimedia 2014
06 Triple ban pour
Maison Moderne Taux d'audience comparés 2005/2006 et 2013/2014
► Dans un marché stagnant, voire baissier, les publications du premier groupe média indépendant du Luxembourg s’affichent en forte hausse d’audience.
-17,2 %
■ 2013/2014 ■ 2005/2006
40 %
-32,9 %
― Texte : Jean-Michel Gaudron ― Visuel : Maison Moderne Studio
(Source : TNS-Ilres plurimedia)
50 %
30 %
-34,0 %
080 ―
-43,3 % +126,0 % +55,6 %
10 %
-8,3 %
dernière livraison de Plurimedia, hormis pour le Wort, qui enraye le déclin de ces dernières années, avec une hausse de son lectorat de 3 % et un taux d’audience qui remonte à 39 %. Peut-être faut-il y voir l’un des effets directs du changement de direction et de rédaction en chef opéré au sein du quotidien du groupe Saint-Paul l’été dernier. Le cas le plus critique est celui du Tageblatt, deuxième quotidien « payant » du pays, qui, pour la première fois de son histoire, voit son taux d’audience passer sous la barre des 10 % (9,3 %) et le nombre de ses lecteurs baisser de plus de 5 %. D’une manière générale, donc, les titres « payants » n’ont guère récupéré les lecteurs des journaux récemment disparus (Point24 et La Voix du Luxembourg). La hausse des audiences des sites internet (l’audience totale progresse de plus de 9 % pour un taux de la population passant de 67,2 % à 71,8 %) permet en revanche de supposer qu’une partie du lectorat print (payant) perdu se retrouve dans les médias digitaux (gratuits)… Le seul quotidien gratuit, L’essentiel, après de spectaculaires progressions ces dernières années, voit logiquement son audience se tasser, avec un pourcentage de population qui recule, passant de 30 % à 29,5 %. Mais cela en fait toujours, et de très loin, le deuxième journal quotidien le plus lu dans le pays. Les autres « gros tirages » périodiques ont tous les voyants au rouge, en particulier la presse
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▲ En 10 ans, l’audience des médias "print" a baissé pour pratiquement tout le monde... sauf pour les publications de Maison Moderne.
― Septembre - Octobre 2014
+200,0 %
+31,0 %
-25,0 %
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L’étude annuelle d’audience TNS-Ilres Plurimedia (neuvième édition pour la période 2013/2014) a rendu son verdict fin août, consacrant largement les publications de Maison Moderne, première entreprise média indépendante du Luxembourg, éditrice (entre autres) de Paperjam. Cette étude, commanditée chaque année par les trois principaux groupes médias du pays (Editpress, IP Luxembourg/CLT-UFA et Saint-Paul Luxembourg), recense les audiences des médias (presse écrite, radio, cinéma, TV et internet). Elle a été réalisée en trois phases entre septembre 2013 et mai 2014 auprès d’un échantillon représentatif de 2.528 personnes résidant au Luxembourg. Les – nombreux – lecteurs frontaliers ne sont donc pas pris en compte. Alors que la tendance générale est à un tassement, voire une baisse, du lectorat et des taux d’audience pour la très grande majorité des titres de la presse écrite, ceux édités par Maison Moderne tirent très largement leur épingle du jeu. Ainsi, Paperjam enregistret-il une progression de presque 25 % de son audience, avec un niveau record de 51.500 lecteurs résidentiels, soit 11,3 % de la population résidente âgée de 15 ans et plus. « À cela, il faut ajouter encore entre 8 et 10.000 lecteurs frontaliers selon les dernières études disponibles », commente Mike Koedinger, fondateur et CEO de Maison Moderne. De son côté, City Mag, le mensuel coédité avec la Ville de Luxembourg, voit son audience progresser de 21 % pour arriver à 43.900 lecteurs résidentiels (auxquels, là aussi, il convient d’ajouter les frontaliers, mais aussi les touristes). Quant à Flydoscope (coédité avec Luxair), il enregistre une hausse de 6 % de son lectorat, qui se chiffre désormais à 50.500 lecteurs résidentiels, sans compter les passagers inbound de la compagnie aérienne. En comparant les chiffres 2013/2014 avec ceux d’il y a 10 ans, la bonne santé des publications de Maison Moderne se confirme, avec trois des quatre titres « majeurs » à s’afficher en progression (voir graphique). Le tassement du lectorat des journaux quotidiens et hebdomadaires se confirme dans la
20 %
automobile (Autotouring, Auto Revue, Auto Moto) dont les replis sont à deux chiffres. Du côté des hebdomadaires, les « affaires » politico-judiciaires (Srel, Bommeleeër) de ces 12 derniers mois ont un peu profité au Neie Feierkrop (+3,4 % de lecteurs), mais surtout au d’Land, qui enregistre un bond de près de 7 % du lectorat. « Il est intéressant de constater que deux médias de niche aux ambitions journalistiques élevées gagnent en audience », note Mike Koedinger. Car à côté du d’Land, la radio socioculturelle 100,7 voit aussi son nombre d’auditeurs (de 12 ans et plus) bondir de plus de 30 %. Si, sur les ondes (où il y a un acteur de moins, DNR, depuis le mois de mars 2014), RTL Radio est toujours ultra dominant (avec un taux d’audience de 36,8 % de la population), il perd quand même du terrain par rapport aux 40,6 % enregistrés un an plus tôt, soit près de 14.000 auditeurs de moins. Des auditeurs que l’on retrouve en partie chez Eldoradio (également contrôlée par le groupe RTL), dont le taux d’audience passe de 17,6 % à 19,6 %, et chez RTL Radio (en langue allemande), qui progresse de 6,6 % à 8,5 %. ◄ En résumé Mesurée sur 10 années, l’audience des médias « traditionnels » décline partout. Sauf chez Maison Moderne, dont les trois publications mesurées, dont Paperjam, con naissent de belles progressions. Un coup d’œil analytique sur les chiffres officiels éclaire le débat.
Vivez de belles fêtes de fin d’année dans vos cinémas Utopolis & Ciné Utopia! • Projections ou avant-premières privées (sous conditions) • Christmas catering • Animations aux couleurs des festivités •…
Sortie en salle le 22 oct.
Sortie en salle le 19 nov.
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Sortie en salle le 3 déc.
Sortie en salle le 10 déc.
Entreprises Fonds immobilier
07 Odeur de soufre chez Olos ► Le fonds d’investissement immobilier 100 % luxembourgeois des familles Becca et Lux doit refinancer son endettement colossal auprès des banques. ► Le réviseur PwC évoque des incertitudes sur la poursuite de l’exploitation. ― Texte : Véronique Poujol ― Photo : Olivier Minaire La vie du fonds immobilier Olos Fund des promoteurs Flavio Becca et Éric Lux, exclusivement investi dans des biens au Luxembourg, ne suscite plus de débats citoyens enflammés. Mais l’endettement de la société, dont l’importance pour le secteur reste toujours aussi déterminante, demeure inquiétant. Et le réviseur du fonds d’investissement spécialisé (FIS), produit non ouvert au grand public, met lui-même en question le respect de la loi sur les sociétés commerciales. Après avoir réalisé en août certaines manœuvres destinées à alléger son endettement en transférant une partie de ses actifs vers une société contrôlée à 80 % par Promobe, du groupe Becca, Olos doit toujours beaucoup d’argent aux banques, à court terme. Du reste, tous les obstacles en travers de son chemin pour le développement de grands projets commerciaux et résidentiels, pour l’essentiel sur le Ban de Gasperich – et ainsi des rentrées de cash – sont loin d’être levés. Il faudra sans doute plus que le coup de main de la société conseil de l’ancien ministre Lucien Lux (lire aussi page 46) pour faire avancer les autorisations liées à l’urbanisation de ces centaines d’hectares du quartier sud de la capitale. Le rapport annuel 2013 d’Olos Fund, publié le 1er août, montre que son endettement bancaire, même s’il s’est un peu résorbé entre 2012 et 2013 (13 millions d’euros), demeure colossal à l’échelle nationale : il pointait à 471 millions d’euros au 31 décembre 2013, contre 484,8 millions d’euros fin 2012. Si les dettes bancaires à un an avaient été érodées de près de 50 millions d’euros, l’endettement à plus d’une année s’est alourdi, à 283,727 millions en 2013. L’endettement total, autour des 500 millions d’euros, est à mettre en relation avec des actifs de 712,771 millions d’euros. Il y a deux ans, le FIS s’était fait octroyer deux crédits de 70 millions d’euros au total par la BCEE, remboursables en août 2016. Le rapport annuel signale du reste que la banque publique n’occupe plus la fonction de banque dépositaire. La banque privée CBP Quilvest, dans laquelle le groupe Becca avait eu une participation avant de la céder
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▲ Olos Fund est de bien des projets, surtout sur le Ban de Gasperich. Le développement et l’endettement sont intimement liés.
(comme le fit aussi la Spuerkeess), est désormais dépositaire, agent d’enregistrement et de transfert, ainsi qu’agent payeur du fonds. Le portefeuille immobilier a été évalué sur base de la considération que « le financement adéquat mis en place permettra à la société de mettre en œuvre sa stratégie à long terme », c’est-à-dire la conservation des actifs jusqu’à leur stade final de développement (mise sur le marché des terrains avec permis de construire et constructions érigées). Comme souligné également, il est peu vraisemblable qu’une réalisation directe, à court terme, de l’ensemble des actifs immobiliers, permettrait de réaliser un prix dépassant « notablement » le prix d’acquisition. Aussi, pour créer de la valeur, Olos doit pouvoir aller au bout de ses projets, avec le soutien des banques. Les produits de réalisation d’actifs n’ont pas été mirobolants en 2013 : 13,9 millions d’euros, contre 57 millions un an plus tôt. Selon le bilan 2013, les investissements évalués à la juste valeur pointaient à 503,056 millions d’euros pour le prix d’achat ou de revient des terrains et constructions. Le fonds compte six compartiments répartis en fonction de la nature des biens à développer ainsi que de leur propriétaire (Groupe
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Becca ou Groupe Lux), sans toutefois que les rapports détaillent ce qui appartient à qui, ni la localisation des parcelles. À l’exception du sixième compartiment « mixte » qui affiche une valeur nette d’inventaire (VNI) de 213,322 millions d’euros, supérieure à la VNI à la souscription en 2011 (42,787 millions), tous les autres compartiments montrent des VNI inférieures aux valeurs à la souscription, en décembre 2009. Dans le rapport 2013, le réviseur PwC indique que l’incertitude plane sur le refinancement des dettes envers les banques remboursables encore cette année, et pointe l’impact sur la continuité d’exploitation d’Olos. Pour autant, les dirigeants du fonds se disent confiants de voir prolongées certaines lignes de crédit. En 2012 déjà, la poursuite de l’activité avait été posée par le réviseur. Toujours est-il que PwC note que le conseil d’administration de la société de gestion d’Olos (distinct du FIS) n’a pas approuvé de rapport d’activité « tel que requis par la loi luxembourgeoise ». On peut interpréter cette formule comme un aveu du non-respect de la réglementation, avec toutes les conséquences pratiques qui vont avec. Ça semble en tout cas sentir de plus en plus le soufre entre les familles Lux et Becca. ◄ En résumé Le fonds d’investissement spécialisé Olos, dédié à 100 % à de l’immobilier luxembourgeois, refait parler de lui, sans pour autant déclencher la polémique des années précédentes. Des questions se posent toujours sur l’endettement du fonds, qui doit renégocier très vite sa dette avec les banques.
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08 L’autoroute aime le fast-food
► Les aires développent les lieux de consommation. La preuve à Capellen où Dunkin’ Donuts jouxte Burger King. La chaîne de fast-food sucré Dunkin’ Donuts a ouvert sa première enseigne au Luxembourg sur l’aire de Capellen (A6), rejoignant un autre géant américain, Burger King. À leur tête, on trouve Michael Berger qui détient l’exclusivité des deux franchises pour la région, via l’Allemagne. C’est également lui qui avait ouvert le Burger King de l’aire de Wasserbillig en 2011. L’implantation de Dunkin’ Donuts serait une étape avant la conquête du marché belge, où la marque recherche des partenaires pour développer une vingtaine d’enseignes. Cet engouement pour les aires d’autoroute n’a rien de spécifique au Luxembourg. Les analyses internationales montrent que de plus en plus de chaînes de supermarché et de franchises alimentaires s’y intéressent. En France, Leclerc gagne des concessions sur les aires de voies rapides,
PHOTO : CHRISTOPHE OLINGER
Entreprises Business
y vendant carburant et de nombreux autres produits. L’idée est de proposer aux automobilistes, qui s’arrêtent au moins autant pour se détendre que pour le plein, une offre commerciale plus attractive. Ainsi, on voit pousser des aires d’un type nouveau où des marques de loisirs (Virgin, Decathlon) et de restauration (Hippopotamus, Colombus Café, Paul, Subway…) apportent un côté mall, le lieu de passage devenant lieu de vie. Et c'est plutôt rentable : on parle d’augmentation de 10 à 20 % du chiffre d’affaires des aires de ce type (1 à 1,5 million d’euros annuels hors carburant, selon Les Échos). Troisième station au monde en termes de passage et de débit, l’aire de Capellen pourrait attirer d’autres enseignes, en particulier sur son côté nord (direction Belgique) qui accueille déjà un Delhaize. F. C. ◄
Les géants de la restauration rapide rejoignent les géants du carburant.
09 Guy Rollinger, le 500e 499 + 1 = 500. Le Paperjam Club (ex-paperJam Business Club) a franchi la barre cet été. L’heureux élu ? Le Groupe Guy Rollinger. Cette structure de gestion et de développement immobilier et urbanistique a 30 ans d’expérience et regroupe l’Alliance des artisans, Immoglobal, Victus, Euro-Innovation. Elle est à l’image du Paperjam Club et de sa communauté : ouverte à tous les secteurs de l’économie et à toutes les tailles d’entreprises. Lancé en 2008, le « Business Club » adossé au magazine a vu une progression soutenue des adhésions : les
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500 membres de septembre 2014 sont à comparer aux 350 de la rentrée 2013, plus de 7.000 personnes ayant participé aux 40 dates de la saison 6. Pour les mois à venir, parmi les nouveautés, le nombre de workshops passe de 70 à 140, qui seront répartis sur les mardis et les jeudis, matins et après-midi. Sans compter que le Club est agréé par le ministère de l’Économie en tant qu’organisme de formation professionnelle continue. Une nouveauté de la saison 7 sera également le lanceGuy Rollinger ment de débats
en anglais dans le style de la Oxford Union Society, la très prestigieuse union de débats. Cet exercice intellectuel de haute qualité proposera des débats opposant différentes personnalités autour de thèmes économiques et politiques. Il faut enfin mentionner la série de « déjeuners carrousel », qui permettront de nouer au minimum neuf nouveaux contacts au cours d’un déjeuner. Les conférences 10x6, elles, déménageront rapidement vers des espaces plus grands, pour y accueillir plus de participants. Le premier 10x6 se déroulera à la Banque Degroof, le 1er octobre, et traitera du Business of art. Enfin, la saison sera marquée par de grandes dates, comme l’organisation des 20 ans de Maison Moderne en octobre ou le Top 100 en décembre. V. R. ◄
PHOTO : ROLLINGER / DR
► Au milieu de l’été, le Paperjam Club a franchi la barre des 500 entreprises membres.
Entreprises Start-up
LA BONNE MESURE DE L’AIR ► Installé au Technoport, AirBoxLab a développé un objet connecté mesurant en permanence la qualité de l’air intérieur. La phase de commercialisation ouvre aussi des perspectives plus globales. ― Texte : Sébastien Lambotte ― Photos : Olivier Minaire
Chaque mois, Paperjam propose un gros plan sur une start-up luxembourgeoise qui sera peut-être un fleuron de l’économie de demain. Ce mois-ci : AirBoxLab Ses cofondateurs : Jacques Touillon (photo) Inouk Bourgon
1 / LE CONCEPT
AirBoxLab a inventé un objet de monitoring des taux de pollution de l’air intérieur, et principalement les composés organiques volatils et les particules fines.
« Notre solution s’appuie sur deux capteurs principaux et deux secondaires, permettant de réaliser des mesures de la qualité de l’air intérieur. Les données recueillies sont directement envoyées dans le cloud, sont analysées et traitées, pour être restituées vers le client à travers une application smartphone », explique Jacques Touillon, fondateur d’AirBoxLab. La solution d’AirBoxLab permet de rendre visible cet ennemi invisible que constitue la pollution de l’air, et donc à chacun d’en prendre conscience. « Au-delà des résultats de la mesure, poussés à l’aide de notification, l’application pourra formuler des recommandations à ses utilisateurs pour les aider à améliorer la qualité de leur air intérieur. »
2 / LE DÉVELOPPEMENT
Les deux associés, Jacques Touillon et Inouk Bourgon, ont pris conscience des enjeux inhérents à la qualité de l’air ambiant en matière de santé et ont eu recours au financement participatif.
« Avec les avancées technologiques récentes, le cloud, l’analyse de données et la prédiction, la connexion des objets…, le champ des possibles est beaucoup plus ouverts », explique Jacques Touillon, qui travaille depuis une vingtaine d’années sur des questions environnementales, en marketing et communication, ainsi que sur les mécanismes de changement de comportement. « Dès février 2013, nous avons commencé à itérer autour des questions relatives à la santé, au bien-être, à la pollution. » En juillet 2013, AirBoxLab lance une campagne de crowdfunding, trouvant avec ses 100 premiers investisseurs des bêtatesteurs. Six mois plus tard, la solution leur a été livrée.
3 / LA COMMERCIALISATION
4 / LES PERSPECTIVES
Après plusieurs mois d’expérimentation, tenant compte des commentaires et recommandations des testeurs, AirBoxLab a pu affiner son produit, tant en termes de fonctionnalités que de design. Jacques Touillon se veut confiant pour la phase de commercialisation. « Nous avons anticipé en proposant de souscrire à des précommandes, mais aussi en développant des partenariats en B2B2C. Pour des développeurs de systèmes de traitement de l’air ou d’aération par exemple, notre solution peut intégrer leur gamme de produits, en amont et en aval de leur utilisation, de manière pertinente. Elle est complémentaire. Pour ces partenariats, nous développons donc une gamme de produits en co-branding. Nous avons déjà pu signer un partenariat important dans ce contexte. »
L’intérêt pour le produit sera certainement plus vif dans des pays où la concentration de pollution dans l’air est plus importante, comme la Chine. Mais la conscience des enjeux liés à une atmosphère saine suscite déjà l’intérêt pour le concept. De fait, AirBoxLab va disposer de nombreuses données, issues de l’ensemble des récepteurs installés chez ses clients. « C’est une source d’informations riche à analyser, qui va nous permettre de définir des modèles, de mieux comprendre les problématiques, de développer de nouveaux services à l’égard de nos clients, mais aussi servir la recherche », explique Jacques Touillon. La connectivité des objets permet aussi d’imaginer que la solution d’AirBoxLab pourra être mise en relation directe avec des systèmes de traitement de l’air et de ventilation, pour un assainissement permanent et automatisé.
La start-up s’apprête à lancer sa commercialisation, prévue en novembre.
Le marché d’AirBoxLab est global.
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Place Financière Place Financière Brèves
Voici un aperçu des principales informations de ces dernières semaines, à lire en détail sur www.paperjam.lu. Retrouvez ensuite neuf sujets clés sélectionnés par la rédaction. Le 1er juillet 2014 marque la date officielle de la mise en place du traité Fatca (Foreign Account Tax Compliance Act) : les institutions financières de nombreux pays, dont le Luxembourg, doivent désormais mettre en place des procédures afin d’identifier les clients américains. Ce n’est pas pour autant un « tremblement de terre » pour la Place, comme l’ont relayé certains organes de presse. À l’occasion de la mission économique menée en Chine, le ministre des Finances, Pierre Gramegna, a confirmé la volonté de la China Merchants Bank de lancer son processus d’implantation à Luxembourg. Dans le même temps, un Memorandum of Understanding (MOU) a été signé entre la Banque centrale du Luxembourg et son homologue chinoise, en vue de la désignation prochaine d’une Chambre de compensation pour le renminbi (RMB) au Grand-Duché. Alors que le groupe BNP Paribas est condamné à une amende record de 8,97 milliards de dollars aux États-Unis, il assure que le niveau de dividende pour 2014 restera inchangé par rapport à 2013. De quoi, a priori, rassurer l’État luxembourgeois, actionnaire, et qui touchera donc quelque 20 millions d’euros.
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Pierre Gramegna et Li Zhenjiang (Agricultre Bank of China).
Toujours depuis la Chine, le ministre des Finances, Pierre Gramegna, annonce deux autres arrivées majeures d’acteurs chinois au Luxembourg : Alipay, la plateforme chinoise de e-payment liée au groupe Alibaba, et Agricultural Bank of China. La Banque centrale européenne a publié un avis décapant sur le projet de loi devant créer le Comité de risque systémique chargé de veiller à la stabilité du système financier luxembourgeois. Francfort réclame une remise à plat du texte et remet à sa place le Conseil d’État, qui veut raboter les pouvoirs de la Banque centrale du Luxembourg. Si la consolidation des banques allemandes établies au Luxembourg (22 filiales et 15 succursales) s’est poursuivie
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l’an dernier, celles-ci ont enregistré un recul de leurs résultats bien plus important (-43,9 % à 519,8 millions d’euros) que celui enregistré pour l’ensemble de la place financière (-0,9 %), indique l’étude de PwC Luxembourg réalisée sur ce segment. « La société luxembourgeoise fait vraiment confiance à notre faculté » : à l’heure de faire le bilan de fin d’année universitaire, Stefan Braum, le doyen de la faculté de Droit, d’Économie et de Finance de l’Université du Luxembourg, se réjouit du récent accord de coopération signé entre la Chambre de commerce et l’Uni pour la mise sur pied d’une Business School à Luxembourg. Au 31 décembre 2013, la faculté, créée en 2005, comptait 2.628 étudiants, soit 886 de plus que l’année académique précédente.
Le projet de loi 6631, rebaptisé le projet « Sukuk », a été voté. Il porte autorisation d’aliénation de trois immeubles administratifs, en vue de leur location et de leur rachat. Cette procédure s’avérait nécessaire, pour garantir l’émission d’une obligation de type finance islamique. « Un jalon supplémentaire dans le développement de la finance islamique au Grand-Duché de Luxembourg », se réjouit le ministère des Finances. La circulaire Cazeneuve, qui vise à permettre aux citoyens français disposant d’avoirs cachés à l’étranger de se mettre en règle avec Bercy avant l’échange La part « luxembourgeoise » automatique des dossiers traités par la cellule française d’informations, de régularisation fiscale. a déjà rapporté un milliard d’euros à l’État français. 80 % des dossiers traités par la cellule de régularisation fiscale instituée à ces fins proviennent de Suisse. 7 % du Luxembourg.
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Dans la première partie de ses « perspectives économiques sectorielles à moyen et long termes dans une optique de durabilité », le Conseil économique et social (CES) montre sa confiance dans l’avenir de la
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place financière et de l’industrie, estimant qu’une adaptation des forces en présence suffirait à assurer la croissance du PIB. Le groupe d’investissement américain Blackstone s’offre, pour 399 millions d’euros, l’assureur vie luxembourgeois Lombard International Assurance, propriété depuis 10 ans de Friends Life Group. La vente doit encore recevoir l’approbation des autorités de réglementation et sera finalisée avant la fin de l’année. La Cour de cassation a rendu un nouvel arrêt qui donne à des victimes de la faillite de la banque Landsbanki une nouvelle chance face à la justice de voir leurs doléances examinées en appel. Elle a estimé que la précédente décision de la Cour d’appel avait violé des dispositions du Nouveau code de procédure civile. L’affaire va donc retourner devant la Cour d’appel, mais sans doute pas avant 2015. Luc Frieden n’est plus député. L’ancien ministre des Finances, qui se morfondait quelque peu sur les bancs de la Chambre depuis le mois de décembre, a trouvé une prestigieuse porte de sortie : un poste de vice-président du groupe Deutsche Bank, la plus grande banque allemande. Il y conseillera, depuis Londres, le comité de direction sur des aspects stratégiques liés aux affaires européennes et internationales.
Toujours dans le cadre de l’affaire Landsbanki, la Chambre du conseil de la Cour d’appel s’est prononcée contre un non-lieu prononcé précédemment et a demandé l’ouverture d’une enquête pour blanchiment, faux bilans et association de malfaiteurs visant la liquidatrice Yvette Hamilius. En réponse à une question parlementaire de la députée CSV Diane Adehm, le ministre des Finances Pierre Gramegna n’a pas encore précisé si le gouvernement envisage des adaptations des droits d’accises sur les carburants pour neutraliser la hausse de la TVA sur ces produits. La loi « est encore en cours d’élaboration », a-t-il indiqué. En 2013, selon les chiffres communiqués par le Commissariat aux assurances, la Belgique a perdu sa place de premier client de l’assurancevie avec un encours de 26,27 milliards, devancée par la France, désormais premier marché avec 29,11 milliards, mais suivie par l’Italie (14,28 milliards) et l’Allemagne (12,52 milliards). Suite à des rencontres successives avec les syndicats OGBL et LCGB, le ministre des Finances Pierre Gramegna a annoncé qu’il comptait les associer à l’avenir aux travaux du Haut Comité de la place financière qui porteront sur les questions d’emploi et de qualifications. En votant la loi immobilisant les actions et parts aux porteurs (58 voix pour et deux contre), les députés ont mis fin
La liquidatrice Yvette Hamilus est visée par une enquête.
à la possibilité d’anonymiser des bénéficiaires économiques de sociétés luxembourgeoises et placé le Grand-Duché encore un peu plus sur le chemin de la transparence fiscale.
pour la délégation de gestion et les compagnies en run off. Le dossier est désormais entre les mains du ministre des Finances, qui doit valider définitivement ledit agrément.
La société de structuration patrimoniale, Luxinvest Capital Advisors, annonce le lancement d’un fonds, PassionProtect, destiné à titriser des actifs tangibles tels que des œuvres d’art ou des vins fins. L’obligation émise par le compartiment du fonds serait intégrée dans un contrat d’assurance-vie, ce qui lui assure un traitement fiscal favorable et une meilleure protection des biens.
Au terme de mois de consultations préliminaires avec différents établissements intéressés par une coopération avec le CCP, Post Group a finalement annoncé vouloir entamer des négociations approfondies avec la Banque Raiffeisen en vue d’un rapprochement de leurs services financiers.
L’une des plus importantes banques israéliennes, Leumi, annonce vouloir céder ses activités de banque privée au Luxembourg et en Suisse au groupe Julius Baer, déjà présent au Grand-Duché. L’opération, menée par échange de capital (soit une valeur de quelque 34 millions d’euros fin 2013), est attendue d’être bouclée pour le 1er trimestre 2015. Le Commissariat aux assurances a donné son aval au premier PSA (Professionnel du secteur de l’assurance), la société Pack Assurance Management,
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La Société nationale de crédit et d’invesmillions tissement a dédié la C'est le montant de majeure l'intervention financière de la SNCI en 2013. partie de son intervention financière en 2013 (27,9 millions) à l’augmentation du capital de Cargolux (pour 26,3 millions d’euros). Elle peaufine par ailleurs trois nouveaux instruments de financement destinés à mieux soutenir les entreprises.
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Place Financière Brèves
La BCL devra encore patienter avant d'avoir accès à tous les chiffres dont elle a besoin.
lesquelles 215 demandes d’agrément et 558 demandes d’enregistrement de GFIA.
La demande de la Banque centrale du Luxembourg de se faire ouvrir grand l’accès à toutes les statistiques sera examinée par le gouvernement dans le cadre des discussions budgétaires, préviennent le Premier ministre, Xavier Bettel, et son ministre des Finances, Pierre Gramegna. Ce point n’a pas été repris dans le vote de la loi sur la règle d’or des finances publiques.
L’agence de notation Fitch a mis à jour son évaluation des crédits de la BGL BNP Paribas et de la Bil : la première conserve son A+ (la 5e meilleure note) avec une perspective stable ; la seconde son A- (7e note), et une perspective qui demeure négative.
Deux ans et demi après le dépôt d’une plainte pour faux et usage de faux avec constitution de partie civile de victimes de la fraude Madoff, le juge d’instruction directeur classe l’affaire en la déclarant irrecevable. Du coup, les plaignants n’ont plus la possibilité d’agir au niveau pénal, indépendamment des procédures engagées par les liquidateurs.
Georges Arendt, l’ancien président du comité de direction de BGL BNP Paribas (BGL à l’époque) est décédé à l’âge de 94 ans. Banquier paternaliste, il a participé à l’âge d’or de la place financière et surtout à l’internationalisation de la banque. Il était le père de trois enfants, dont David Arendt, actuel directeur général du Freeport Luxembourg.
La CSSF a publié les statistiques en relation avec la récente transposition de la directive AIFM : à la date butoir du 22 juillet, la Place comptait 151 entités agréées en tant que gestionnaires de fonds d’investissement alternatifs (GFIA). Le régulateur annonce avoir au total 773 demandes, parmi
La société de gestion Global Green Management, qui ciblait ses investissements dans la plantation de forêts éthiques, notamment au Brésil, a été déclarée en faillite en juillet. Une déconfiture qui pourrait masquer un montage financier de type Ponzi et des centaines d’investisseurs britanniques lésés…
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Selon Pierre Gramegna, la loi transposant l’accord intergouvernemental Fatca sur l’échange automatique d’informations fiscales devrait être votée à la Chambre à l’automne. Le premier échange aura lieu avant septembre 2015. La CSSF a publié son estimation des résultats avant provision du secteur bancaire, pour le 1er semestre 2014. Ils s’affichent en hausse de 0,8 % par rapport au 1er semestre 2013, avec un montant de 2,936 milliards d’euros. De son côté, la Banque centrale estime à 484 le nombre d’emplois perdus en un an, avec 25.897 personnes employées dans les établissements de crédit au 30 juin. Selon la dernière livraison de l’étude produite par la coopérative financière Swift, le Luxembourg figure dans le Top 5 international en matière de paiements (en valeur) internationaux effectués dans la devise chinoise renminbi. La progression entre juillet 2013 et 2014 a été de 41,9 %. La somme des bilans bancaires, communiquée par le Statec, progresse de 1,5 % entre fin juin et fin juillet pour atteindre 746.441 millions d’euros (+0,7 % en glissement annuel). Celle des fonds monétaires progresse de 1,8 % à 199.237 millions d’euros, mais baisse de 5,2 % sur 12 mois.
De mois en mois, les actifs nets des OPC et des fonds spécialisés progressent au Luxembourg. Dernier record en date, fin juillet : 2.904 milliards d’euros, en hausse de 1,73 % en un mois et de 15,10 % en un an. La banque KBL annonce un bénéfice semestriel de 50,1 millions d’euros (+19 %) et table sur un résultat net de 100 millions à l’horizon 2015. (Lire aussi l’interview du CEO Group Yves Stein, en page 92). Les résultats financiers de BGL BNP Paribas sont en retrait au premier semestre : 176 millions d’euros de résultat net consolidé part de groupe (-16,6 %, notamment en raison des activités de leasing) et un produit bancaire en repli de 5 %. Mais Carlo Thill, président du comité de direction, est satisfait : les chiffres sont meilleurs qu’attendu et le wealth management est opérationnel pour conquérir une nouvelle clientèle. À l’issue d’un appel d’offres, Rothschild & Cie Gestion a choisi Caceis pour être le dépositaire et l’administrateur de fonds en Belgique, en France et au Luxembourg, de sa gamme de fonds d’investissement alternatifs. Le mandat comprend également la compensation des dérivés listés, une prestation de services sur le périmètre Fatca et le reporting réglementaire
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Luxembourg - the head traffic control of fund distribution
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La rupture du contrat de travail
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Place Financière Brèves
Marc Lauer, le CEO de Foyer.
Le groupe d’assurances Foyer, sur le point de quitter (au 31 octobre) les Bourses de Luxembourg et Bruxelles, affiche pour le premier semestre un chiffre d’affaires consolidé (primes acquises brutes) en hausse de 28,1 % à 307,17 millions. Les revenus générés par les contrats d’investissement au sein de l’activité Vie en LPS ont progressé du même taux à 191,70 millions. Le bénéfice net consolidé, lui, est en hausse de 7 % à 37,63 millions. Et de six ! C’est au tour de Bank of Communications (la 5e plus grosse banque chinoise) d’annoncer son arrivée au Luxembourg, ce qui en fait la 6e banque chinoise à poser ses valises au Grand-Duché. Dans le même temps, l’État luxembourgeois a annoncé sa participation en tant qu’actionnaire fondateur à la création d’une banque asiatique d’investissement dédiée aux infrastructures de la région du sud-est asiatique. ING Luxembourg annonce, pour le premier semestre 2014, un bénéfice net de plus de 50 millions d’euros et revendique « une excellente croissance commerciale », avec un ratio coûts / revenus contenu à 47 %. Les dépôts ont globale-
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ment progressé de 15 %, la croissance concernant tous les métiers : le commercial banking (+16 %), le retail banking (+12 %) et le private banking (+9 %). Dans le même temps, la banque orange enregistre une croissance globale des crédits à la clientèle de 12 %, plus prononcée dans le commercial banking (+17 %) que dans le retail (+5 %) et le private banking (+3 %). Avant même que soit adopté le projet de loi sur la fondation patrimoniale qui devrait offrir au Luxembourg un nouvel outil au service des grandes fortunes, le ministre de la Justice, Félix Braz, règle par anticipation, et via un règlement grand-ducal, les détails de la réglementation. Cela concerne les tarifs qui seront prélevés par le Registre de commerce et des sociétés pour l’immatriculation et les dépôts électroniques (obligatoires) de comptes et documents des fondations patrimoniales. La nouvelle ministre française de la Culture et de la Communication, Fleur Pellerin, a expliqué, sur la radio France Inter, qu’il ne fallait pas « vilipender » les multinationales pratiquant l’optimisation fiscale, puisque celles-ci font le choix de la « rationalité économique ». « La situation doit être réglée en essayant d’harmoniser la fiscalité au niveau européen », a-t-elle expliqué.
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Au 30 juin, le revenu de la Bil a augmenté de 9 % (de 258 à 281 millions d’euros) par rapport à la même date en 2013. La profitabilité est confirmée, autour de 67 millions d’euros, mais elle est affectée par plusieurs événements non récurrents. Il s’agit notamment de 21 millions d’euros de provisions et frais de contentieux, dont 6 millions d’euros de « provisions spécifiques » sont à lier à des pertes sur certains dossiers liés à l’activité commerciale. Le dépositaire central LuxCSD, soutenu par la Banque centrale du Luxembourg, lance son service d'attribution de LEI (Legal Entity Identifier), un code d'identification unique permettant de déterminer sans ambiguïté les entités juridiques impliquées dans les transactions financières. « Le système s'inscrit dans les efforts entrepris aux niveaux international et européen en faveur d'une plus grande transparence et stabilité du système financier », se réjouit le ministre des Finances, Pierre Gramegna.
La Bil a augmenté ses revenus semestriels de 9 % entre 2013 et 2014.
Microfinance and Development Fund annonce son engagement dans le Higher Education Finance Fund, un fonds de microfinance qui accorde des prêts aux enfants de micro-entrepreneurs de différents pays d’Amérique latine. Une démarche originale qui doit encore confirmer sa pertinence et sa rentabilité.
Kenneth Hay, le président du Luxembourg Microfinance and Development Fund.
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Place Financière Yves Stein (Group CEO de KBL)
01 Être là sur la durée
Yves Stein est confiant : le processus vers une intégration progressive du groupe KBL en « une seule banque » est en bonne voie.
► Pour Yves Stein, Group CEO de KBL, l’annonce de l’échange automatique d’informations est une excellente chose pour la Place luxembourgeoise. ► La banque annonce être en avance sur ses objectifs de croissance, visant à devenir l’une des meilleures banques privées en Europe. ― Interview : Jean-Michel Gaudron ― Photo : Julien Becker
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Monsieur Stein, comment KBL vit-elle les changements réglementaires récents survenus au Luxembourg, en particulier en matière d’échange automatique d’informations ? « Nous croyons, d’une certaine façon, que cet arrangement est presque la meilleure chose qui pouvait arriver au Luxembourg. Il y a 20 ans, dans tous les pays, les clients non résidents étaient considérés comme des clients spécifiques par rapport à la clientèle résidente classique, quitte à être tax neutral. Mais petit à petit, les places financières se sont un peu défaites de ce business. Le Luxembourg a rendu attentif au fait que la finance est internationale. Aujourd’hui, on peut prétendre qu’il y a un consensus au sein de toutes les places financières majeures que les critères de transparence au sens de l’OCDE devront s’appliquer. Cela fait que nous allons rapidement évoluer dans un environnement où le Luxembourg va pouvoir jouer de ses forces classiques,
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sans être trop exposé à des critiques parfois peu objectives sur la typologie des affaires de la place financière du Grand-Duché. À la KBL, nous avons été probablement précurseurs dans l’anticipation de cette tendance. Nous avions déjà informé tous les clients sur lesquels nous n’avions pas de compréhension certaine sur leur situation fiscale quant à la nécessité de la transparence fiscale de leurs avoirs et nous l’avons fait déjà bien avant certains confrères. Les décisions du gouvernement luxembourgeois n’ont finalement été qu’une accélération et une confirmation de notre stratégie métier.
« Notre vocation est, notamment, de devenir l’employeur préféré du marché de la banque privée. »
Place Financière Yves Stein (Group CEO de KBL) Une fois que l’échange d’informations sera en place, nous pourrons travailler de façon ouverte à travers notre groupe sans que ce clivage entre une activité domestique et internationale se fasse ressentir. Pour nous, ce qui est important, c’est de se voir comme un groupe présent dans presque 50 villes en Europe. C’est cela qui est notre vision idéale : un processus vers une intégration progressive de notre groupe en 'une seule banque'. Combien avez-vous concrètement perdu de clients ? « On peut estimer que cela concerne quelques milliers de clients au Luxembourg, mais ils ne représentent pas, en termes de volumes, un total très important pour le groupe. L’avantage est que nous récupérons une bonne partie de ces clients dans les pays voisins d’où ils viennent et où nous sommes présents. Nous avions budgétisé ces départs, mais au final, nos prévisions étaient plus pessimistes que l’impact réellement constaté. La majorité des clients à Luxembourg ont finalement décidé de rester. Ceux qui sont partis sont ceux qui n’avaient pas la taille requise et qui n’avaient pas vraiment d’intérêt à maintenir une relation internationale. L’impact est davantage ressenti en matière d’organisation. Celle-ci était en partie prévue pour accueillir cette masse de clients, importante en nombre. Notre priorité consiste donc en la reconversion, au mieux, du personnel attaché à cette clientèle historique vers la 'nouvelle' clientèle qui se développe. La restructuration liée à ce mouvement se répercutera aussi dans la structure coûts. Nous allons notamment augmenter nos budgets de formation pour accompagner la reconversion de nos activités à Luxembourg. Faut-il s’attendre de nouveau à des plans sociaux ? « Non. Nous fonctionnons dans la continuité du dernier plan social que nous avons eu fin 2012. Si, dans un service donné, nous nous rendons compte que des gens ne sont pas disponibles pour la reconversion proposée, les conditions de départ que la banque offre sont connues et négociées avec les partenaires sociaux. Je me permets de dire qu’elles sont très raisonnables. Notre objectif est de reconvertir un maximum de personnes en interne en augmentant nos volumes d’activités à travers nos différents segments de clients au Luxembourg. Sur quels piliers basez-vous votre stratégie de croissance à long terme ? « Nous distinguons deux catégories de clients : les clients privés et les clients professionnels, semi-institutionnels et institutionnels. Au Luxembourg, nous investissons davantage dans la seconde catégorie de clients, car c’est l’une des plus dynamiques de la Place. La répartition en termes d’avoirs est à peu près équilibrée, avec environ
42 milliards d’euros d’actifs sous gestion pour chacune des deux catégories. Je pense, à titre tout à fait personnel, que cet équilibre devrait perdurer dans le temps. Votre objectif est de devenir l’un des meilleurs groupes européens de banque privée. Sur quels critères basez-vous cet objectif ? « Il tient à la fois à des éléments qualitatifs et quantitatifs. Dans le monde de la banque privée, il faut distinguer les banques privées de banques à réseau et les banques privées pures, sans réseau de détail ou de banque commerciale et qui se développent à partir des clients existants et de leurs équipes commerciales. Selon des consultants internationaux comme McKinsey, aucun des deux modèles n’est plus performant que l’autre. Mais leurs règles de développement sont parfois différentes : les premières essaient d’élargir l’offre de services pour les clients ayant une fortune plus marquée, mais l’activité de banque privée n’est pas nécessairement la principale priorité dans la stratégie de leur groupe.
« Nous donnons une priorité certaine à nos activités au Luxembourg. » Une banque privée pure player n’a que la satisfaction de ses clients et de ses équipes professionnelles comme critère d’évaluation. Être reconnu comme une des meilleures banques privées veut quantitativement dire que la croissance est en phase avec les marchés – idéalement supérieure –, ce qui signifie aussi que l’on est attractifs pour les clients, pour qui nous fournissons de la valeur ajoutée, et pour les professionnels de ce marché, qui nous voient comme un employeur de choix. Notre vocation stratégique prioritaire est ainsi notamment de devenir l’employeur préféré du marché de la banque privée. Et où en êtes-vous dans cette quête d’excellence ? « Dans notre stratégie, nous avons défini trois blocs de pays. Le premier regroupe les pays phares : la Belgique, l’Angleterre et l’Allemagne. Nous y recrutons comme jamais nous n’avons recruté auparavant et nous y établissons des équipes reconnues sur le marché comme étant les plus professionnelles. En Belgique, par exemple, nous sommes la banque privée la plus présente dans la presse… Forts de ce constat, nous allons consacrer le 2e semestre à investir fortement dans nos développements dans ces pays-là pour renforcer encore nos positions. Le deuxième groupe concerne les pays où nous n’avions pas encore la masse critique : les Pays-Bas, la France et l’Espagne. Nous
avons été élus meilleurs gestionnaires de fortune aux Pays-Bas en 2013 et nous nous sommes tellement développés que le pays est passé dans la première catégorie. Nous y ouvrons de nouveaux bureaux et nous y recrutons massivement. En Espagne, où nous avons récemment lancé nos activités, nous sommes proches du break even et en France, nos résultats sont très bons… Enfin, il y a les entités internationales où il convient de se réinventer : le Luxembourg, la Suisse et Monaco. Les Places y connaissent une transformation profonde de la clientèle. Nous devons aussi devenir une référence dans le marché et un 'employeur préféré' qui fait que nos prospects s’intéressent à nous… Nous allons dans la bonne direction, à commencer par le Luxembourg, où nous avons l’avantage non négligeable d’avoir, sur place, notre centre de décision. Et comme notre développement y est un peu meilleur que prévu, nous donnons une priorité certaine à nos activités ici. Comment se passe la relation avec votre actionnaire qatarien Precision Capital ? « Très bien ! Il est important de dire en premier lieu que notre actionnaire a acquis la banque après une due diligence profonde en se posant la question de savoir si cela avait du sens d’acheter un tel groupe bancaire. La réponse a été positive, partant du principe que l’on se trouve en phase de consolidation de la place financière en Europe. Or, pouvoir disposer d’une plateforme au Luxembourg avec un réseau en Europe constitue un très bon point de départ pour bénéficier d’une telle consolidation. C’est là la logique stratégique de la décision d’acquérir ce groupe. Comme nous sommes aujourd’hui à même de montrer des résultats et notre capacité à augmenter notre valeur, notre actionnaire se voit confirmé dans son hypothèse de travail au moment de l’achat. Les relations sont donc très bonnes, car nous sommes en phase, voire en avance sur le plan stratégique. Tous les collaborateurs seniors du groupe apprécient aussi le nouvel actionnaire. In fine, nous sommes un peu un groupe familial, avec une vocation à long terme et un actionnaire convaincu du bien-fondé de notre métier. Autant pour les clients que pour les banquiers privés, il est très important que l’actionnaire de leur banque privée croie en cette activité. Nous avons ainsi clairement la vocation d’être là sur la durée. » ◄ En résumé En marge de la publication des résultats semestriels de KBL (présentant un bénéfice de 50,1 millions d’euros au 30 juin), Yves Stein, Group CEO, détaille la stratégie de croissance du groupe dans sa quête d’excellence sur le marché européen et se réjouit de l’entrée en vigueur du système d’échange automatique d’informations en matière de fiscalité.
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Place Financière LSK vs. Bâloise
02 Une affaire dans l’affaire
Le litige a doublement rebondi devant la justice luxembourgeoise, notamment du fait que LSK ait tenté d’interdire la parution d’un article relatant les faits.
► Un litige commercial d’apparence assez banal entre deux sociétés financières est devenu une véritable affaire médiatique. ► Le groupe financier LSK, présidé par l’ancien directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a tenté de faire interdire la publication par Paperjam.lu d’un article relatant ses déboires avec l’assureur Bâloise. ― Texte : Véronique Poujol ― Photo : Luc Deflorenne
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La holding financière Leyne Strauss-Kahn, présidée par l’ancien directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a provoqué un tapage médiatique sans précédent au Luxembourg – ce qu’elle avait pourtant cherché à éviter en utilisant des méthodes contestables au regard du droit à la libre expression – en assignant devant le tribunal des référés Maison Moderne, l’éditeur de Paperjam, en vue de faire interdire la publication d’un article relatant un litige l’opposant à l’assureur Bâloise-Vie Luxembourg. Refusant de céder à la pression du groupe financier et y voyant une tentative inacceptable de museler la presse, Paperjam et son éditeur ont choisi de publier, mardi 2 septembre dernier, l’article incriminé sur son site internet et dans sa newsletter matinale, et ce la veille de l’appel de l’affaire devant le juge des référés. À l’audience du 3 septembre, l’avocat de LSK a demandé à la juge de rayer l’affaire, ce à quoi les avocats de Maison Moderne, Mes Pierre Hurt et Marc Kohnen, se sont opposés en demandant au contraire à la juge de fixer l’affaire pour qu’elle soit si possible plaidée le 10 septembre, en même temps que les autres dossiers mettant le groupe LSK aux prises avec l’un de ses clients, Bâloise-Vie.
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Les conseils de Maison Moderne ont par ailleurs choisi de contre-attaquer, avec l’intention de réclamer à LSK 10.000 euros de dommages et intérêts pour procédure abusive et vexatoire.
LITIGE IMPORTANT Alors que LSK cherchait à mettre le couvercle sur un contentieux qui ne manque pas d’interpeller (un gestionnaire d’actifs mettant ses propres titres dans des portefeuilles est, de façon générale, en contradiction avec les dispositions de la directive Mifid), c’est l’effet contraire qui s’est produit. On cherche ainsi à comprendre les raisons pour lesquelles la holding luxembourgeoise (qui à terme vise une transformation en banque d’affaires, ce qui requiert une licence de la part de la CSSF) et sa filiale Assya Asset Management ne tiennent pas leurs engagements de rembourser 2 millions d’euros à Bâloise, alors que cette dette n’est pas contestée et qu’elle a fait l’objet d’un accord en 2013. Quoi qu’il en soit, l’éclairage médiatique qui est désormais donné au litige engagé début août a fait apparaître une série d’autres dossiers pour lesquels un arbitrage de la justice a également été demandé. Mercredi 3 sep-
Place Financière LSK vs. Bâloise tembre, plusieurs affaires furent appelées par la juge, dont des référés liés à des saisiesarrêts sur les comptes de Leyne Strauss-Kahn auprès de trois banques luxembourgeoises. Des litiges qui ne vont d’ailleurs pas que dans un seul sens, puisque, à son tour, LSK a assigné Bâloise et a fait procéder à des saisiesarrêts suite à un contentieux sur des commissions de gestion impayées. Les montants en jeu sont toutefois bien inférieurs à ceux liés au litige principal. Dans l’assignation de LSK contre Maison Moderne, l’avocat de la holding financière explique que le litige avec l’assureur est « important », alors que dans un premier temps, son dirigeant, Thierry Leyne, le décrivait comme une affaire purement « locale », ne méritant pas de ce fait l’attention de la presse luxembourgeoise. Or, le litige principal entre Bâloise et LSK-Assya, sous ses apparences de banalité, mérite un focus particulier, parce qu’il met le pointeur sur des postures tout aussi particulières ayant encore cours dans le secteur financier. Car, ce que reproche au final l’assureur au gestionnaire d’actifs Assya, c’est d’avoir trop investi dans des titres et actions de son propre groupe.
Il est difficile de comprendre pourquoi, à moins d’avoir quelque chose à cacher, les intéressés se sont opposés si farouchement à la publication d’un article. Bâloise avait confié en externe, au PSF (professionnel du secteur financier) Assya Asset Management, selon différents mandats de gestion, des portefeuilles sous-jacents de contrats d’assurance liés à des fonds dédiés. À la suite d’investissements réalisés par le gestionnaire dans son propre groupe – ces investissements sont, précisons-le, antérieurs à l’arrivée de DSK comme partenaire de Thierry Leyne –, Bâloise était devenue propriétaire d’obligations, d’actions et de titres de sociétés liées à la galaxie Leyne StraussKahn. Il s’agissait, entre autres, d’obligations de la société française Deauville Diamond Properties, spécialisée dans la détention et l’exploitation de résidences hôtelières à Deauville et ancienne filiale de Global Investor Services (GIS), une société d’intermédiation financière qui a été placée début août en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Paris et qui était cotée sur Alternext. Des actions de GIS faisaient également partie du portefeuille de Bâloise. Deauville a fait récemment l’objet d’une cession. L’assureur a reproché à son gérant externe de ne pas s’être conformé aux politiques
◄ À la base, c’était un litige commercial entre LSK (Leyne & Strauss-Kahn), le groupe financier luxembourgeois visant le statut de banque d’affaires, et l’assureur Bâloise.
d’investissement établies par les mandats de gestion et d’avoir concentré les investissements « de manière trop importante » sur les sociétés du groupe LSK et de ses sociétés satellites, créant ainsi « une surexposition non souhaitée du portefeuille ».
RACHAT DE TITRES Bâloise avait conclu en septembre 2013 un contrat de vente dans lequel LSK s’engageait à lui racheter tous les titres, parmi lesquels les obligations Deauville et des titres de GIS. Le rachat devait se faire selon des échéances fixées, mais plus aucun paiement n’était intervenu depuis le 30 novembre 2013. Or, le contrat prévoyait qu’en cas de défaillance de LSK, Bâloise pouvait réclamer le paiement immédiat des sommes correspondant à l’intégralité des titres de LSK. À la suite de ces défauts de paiement, l’assureur a renégocié de nouvelles échéances de paiement, mais seules deux échéances de 300.000 euros au total furent honorées. Bâloise avait d’abord mis en demeure, le 29 juillet dernier, LSK de lui payer sans délai le montant restant de 2,026 millions d’euros. Aucune suite n’ayant été donnée, la compagnie a ensuite saisi le tribunal des référés pour exiger le paiement, qui est incontestable. « Les reports successifs annoncés par Assya Management et LSK depuis de nombreux mois font craindre à La Bâloise des difficultés pour le recouvrement de sa créance certaine, liquide et exigible », souligne l’assureur
dans son assignation. « L’urgence, précise encore l’assignation, est également motivée du fait de la position de La Bâloise, laquelle doit exécuter des demandes de rachat exprimées par des souscripteurs de police d’assurance-vie pour les titres visés par le contrat de vente et en assurer le paiement en numéraire. » Contacté par Paperjam.lu, Thierry Leyne, tout en contestant formellement tout problème de liquidité du groupe, a souligné le caractère commun de ce type de contentieux commercial en précisant que LSK n’était initialement pas tenue de racheter ses titres à l’assureur. Dans une étape ultérieure, LSK, Assya ainsi que Thierry Leyne ont assigné Maison Moderne devant le tribunal des référés pour empêcher la publication de notre article relatant le litige. S’agissant d’une affaire entièrement commerciale et de surcroît publique, il est difficile de comprendre pourquoi, à moins d’avoir quelque chose à cacher, les intéressés se sont opposés si farouchement à la publication d’un article. Il est certain que le fait, pour un mandataire, d’acquérir de manière occulte ses propres titres, s’il ne constitue pas fatalement une faute contractuelle, apparaît toutefois problématique du point de vue du conflit d’intérêts. ◄ En résumé Comment un litige commercial opposant l’assureur Bâloise au groupe LSK, présidé par Dominique Strauss-Kahn, a basculé en une affaire médiatique autour de la liberté d’expression.
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03 Norbert Becker
monte en grade chez PayPal
Une nouvelle casquette pour Norbert Becker ! L’homme d’affaires vient d’être promu comme président non exécutif du Conseil de surveillance de PayPal Europe. Il était déjà administrateur de la société depuis 2007, date de son établissement au Luxembourg en tant que banque. Il présidait notamment le comité audit, risk et compliance, ainsi que celui des rémunérations et des nominations. « L’expérience considérable de Norbert a été un atout inestimable pour PayPal depuis que la société a reçu sa licence bancaire des autorités luxembourgeoises », commente Rupert Keeley,
PHOTO : DAVID LAURENT (ARCHIVES)
Place Financière Gouvernance
directeur général de PayPal Europe. « Sous sa gouvernance, nous sommes impatients de déverrouiller de nouvelles opportunités de croissance pour l’ensemble de l’entreprise, à partir de notre base ici au Luxembourg. » Norbert Becker, 60 ans, est toujours, par ailleurs, président des conseils d’administration d’Atoz, CBP Quilvest, Lombard International Assurance et Friends Provident. J.-M. G. ◄
► Norbert Becker siégera pour son premier conseil à la Silicon Valley à la mi-septembre.
04 Dernières prières jusqu’au 8 octobre
La Banco Espirito Santo est la partie visible du groupe portugais basé au Luxembourg.
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Le conglomérat portugais Espirito Santo a explosé suite à des manipulations financières dans sa holding de tête luxembourgeoise, Espirito Santo International (ESI). Le responsable présumé : Ricardo Espirito Santo Salgado, le banquier à la tête de la galaxie depuis le début des années 1990, aujourd’hui mis en examen pour fraude, abus de confiance et blanchiment de capitaux. Lui et tous les membres de la famille ont dorénavant quitté leurs sièges du conseil d’administration d’ESFG, la holding financière du groupe. C’est dorénavant le Luxembourgo-Suisse Roger Hartmann qui dirige et préside cette entité dont les derniers instants de vie sont dorénavant comptés. Pour sauver le joyau bancaire, les actifs sains de Banco Espirito Santo ont été rassemblés dans une entité baptisée Novo Banco. Ce qui était considéré comme toxique a été mis de côté dans
une banque résiduelle. ESFG en possède 20,1 % et son nouveau management cherche dorénavant à vendre ses différentes entités au meilleur prix. Roger Hartmann a ainsi mené son pèlerinage et parcouru le globe sur les traces financières de la famille Espirito Santo – à Lisbonne, en Suisse, à Panama ou à Dubaï – pour sauver ce qui peut l’être. Contacté, il a consenti à un seul commentaire, concernant son « obsession et sa foi pour protéger les meilleurs intérêts des créanciers » alors que des fonds vautours approchent pour récupérer ses actifs pour des sommes dérisoires. Roger Hartmann a jusqu’au 8 octobre pour convaincre que sa stratégie est la bonne. Si ce n’est pas le cas, à cette date, le tribunal de commerce du Luxembourg pourrait donner la main à un liquidateur dans le cadre d’un redressement judiciaire. P. S. ◄
PHOTO : LUC DEFLORENNE
► Roger Hartmann, CEO et nouvellement président, accompagnera la holding Espirito Santo Financial Group (ESFG) jusqu’à son dernier souffle… qu’il espère repousser un maximum.
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Place Financière Fonds d’investissement
05 Un cercle toujours plus vertueux
► À la veille de l’édition 2014 de la Global Distribution Conference (les 23 et 24 septembre), l’industrie luxembourgeoise des fonds d’investis sement continue de surfer sur une vague de succès. ► Les professionnels de la Place restent prudents, au vu des défis réglementaires et législatifs en cours. ► « Investir dans les fonds pourrait facilement garantir un pay back pour l’État », estime Marc Saluzzi, le président de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement.
▲ Pour Marc Saluzzi (Alfi), au-delà des records symboliques, il faut se concentrer sur la solidité du centre financier dans son ensemble.
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Ils seront encore plusieurs centaines à converger des quatre coins du monde vers le centre de congrès de LuxembourgKirchberg, pour l’édition 2014 de la Global Distribution Conference, organisée par l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement (Alfi), en collaboration avec la Nicsa (National Investment Company Service Association) et HKIFA (Hong Kong Investment Funds Association). Un événement majeur dans l’univers des fonds d’investissement, qui permet un large tour d’horizon des dernières tendances et meilleures pratiques, ainsi que des évolutions dans les dossiers réglementaires. Le focus, cette année, sera fait sur les produits de pension, avec quelques cas concrets, notamment venus d’Australie, dont le système est souvent cité en exemple. Et l’intervenant sur le sujet est à ranger dans la catégorie des « gros calibres » : l’ancien ministre australien Nick Sherry, qui fut le premier à avoir eu en charge les superannuation (le régime des retraites) et qui, depuis fin 2012, est senior advisor chez Citigroup à Sidney. Il sera également question du lancement d’une initiative en collaboration avec la Luxembourg School of Finance (LSF) et, ultérieurement, probablement d’autres acteurs : la mise en place d’une base de données la plus exhaustive possible sur l’industrie des fonds. « Nous avons des fonds souscrits en provenance du monde entier et nous nous sommes rendu compte que nous disposions d’une mine d’or en termes d’informations qu’il serait très pertinent de pouvoir exploiter au niveau académique, explique Marc Saluzzi,
PHOTO : JULIEN BECKER (ARCHIVES)
― Texte : Jean-Michel Gaudron
Place Financière Fonds d’investissement le président de l’Alfi. Cela nous tient à cœur et pourrait ainsi renforcer la valeur ajoutée du centre fonds. » En termes de valeur, la Place luxembourgeoise n’a, pour l’heure, pas grand-chose à envier à ses concurrentes. Bien au contraire. Les dernières statistiques montrent une progression quasi permanente (voir encadré), principalement portée par des souscriptions nouvelles. Et alors que la tendance générale internationale est plutôt à une diminution du nombre de fonds, le total reste relativement stable au Grand-Duché. L’écosystème est, par ailleurs, en train de s’enrichir dans le sillage de la transposition de la directive AIFM. Selon les données publiées par la Commission de surveillance du secteur financier fin juillet, pas moins de 151 gestionnaires de fonds d’investissement alternatifs (GFIA) ont reçu l’agrément, alors que 64 autres dossiers étaient, à ce momentlà, encore en cours d’instruction.
Une grande inconnue plane toujours sur la potentielle taxe sur les transactions financières. Parallèlement, 487 autres entités se sont vu attribuer le statut de GFIA enregistrés. « Ce sont des chiffres qui sont très bons, se réjouit M. Saluzzi. Ils nous placent en deuxième position en Europe derrière la France. Mais il faut savoir qu’à la base, la France compte un nombre de sociétés de gestion considérable qui est presque le double qu’au Luxembourg. » La grande crainte des professionnels de la Place était surtout que les fonds alterna tifs se tournent vers d’autres juridictions, compte tenu des exigences initiales élevées en matière de « substance ». « Nous avons mis 30 ans pour créer une telle substance pour les fonds Ucits. Ici, il a fallu que ce soit tout de suite le cas. Et globalement, ça se passe bien. On le remarque aussi en termes d’emploi : pendant très longtemps, le nombre de person nes employées dans les sociétés de gestion tournait autour de 3.000. On est passé à plus de 3.200 emplois en quelque temps. Ce n’est peutêtre pas spectaculaire, mais cela représente tout de même une progression de 7-8 % de l’emploi total. Nous allons évidemment surveiller le phénomène pour voir s’il se confirme. » Cela ne sera évidemment pas le seul point surveillé de près par l’Alfi au cours des prochains mois. Car même si tous les voyants sont au vert, la pression réglementaire reste encore très intense. À commencer par la grande inconnue qui plane toujours concernant la potentielle taxe sur les transactions
financières. À moins d’être devin, impossible de savoir à quelle sauce pourraient être mangés (ou pas) les fonds d’investissement domiciliés au Luxembourg. Beps fait également partie des autres préoccupations du moment. Derrière cet acronyme se cache l’initiative Base Erosion and Profit Shifting (« Érosion de la base d’imposition et transfert de bénéfices ») lancée par le G20 et pilotée par l’OCDE et qui se penche sur la dualité entre les bénéfices de groupes internationaux déclarés à des fins fiscales et le lieu géographique où se déroule réellement l’activité générant ces bénéfices. « Beps n’a pas été écrite pour des fonds d’investissement vendus sur un modèle crossboarder, mais elle pourrait tout de même s’imposer à nous », s’inquiète M. Saluzzi, qui plaide depuis longtemps pour une amélioration du statut fiscal des fonds d’investissement, en particulier autour de la taxe d’abonnement qui continue d’être prélevée au Luxembourg. Peut-être le président de l’Alfi aura-t-il été rassuré par des récentes déclarations de Pierre Gramegna. Rappelant qu’en 2010, l’OCDE avait adopté un rapport pour accorder le bénéfice des conventions fiscales aux revenus des OPC, le ministre des Finances a affirmé, dans le cadre d’une réponse à une question parlementaire de Laurent Mosar (CSV) que le plan d’action lancé pour lutter contre l’optimisation fiscale des multinationales n’irait donc pas à l’encontre dudit rapport. « Ceci a été expressément mentionné et confirmé dans le groupe sur l’usage abusif des conventions », a précisé M. Gramegna. Enfin, certaines dispositions évoquées dans la version II de la directive Mifid sont, elles aussi, susceptibles d’avoir un impact non négligeable sur le marché, en particulier sur des questions de rémunération et de commissions. Pas de quoi, pour autant, détourner les acteurs de l’industrie de leurs objectifs initiaux : multiplier par deux (de 250 à 500 milliards) les actifs gérés dans la sphère alternative, en particulier en matière de hedge funds et d’equity funds ; renforcer la compétitivité de la Place vis-à-vis des autres centres financiers et attirer, voire former, les talents clés. « Cela passe par encore davantage de promotion, estime M. Saluzzi. C’est fondamental ! Pour l’heure, on dépense beaucoup sur le sujet, mais on n’investit pas… Quand on voit que l’on a augmenté les actifs gérés de plus de 200 milliards d’euros depuis le début de l’année, on se rend compte qu’investir dans les fonds pourrait facilement garantir un pay back pour l’État. » ◄
3.000 milliards : « Pas un objectif en soi » Le président de l’Alfi garde la tête froide devant la perspective du prochain franchissement d’un cap hautement symbolique. 2.904,136 milliards d’euros : le patrimoine global des organismes de placement collectif et des fonds d’investissement spécialisés mesuré fin juillet est au plus haut de l’histoire de l’industrie. Au rythme de croissance observé depuis le début de l’année, hors cataclysme sur les marchés financiers, le cap des 3.000 milliards devrait être franchi avant la fin de l’année. La barre des 1.000 milliards avait été avalée en 2004 et celle des 2.000 milliards en 2010. La perspective de ce nouveau record symbolique ne suscite pourtant pas chez Marc Saluzzi un enthousiasme démesuré. « Nous devrons rester extrêmement modestes et humbles quand ça arrivera, insiste-t-il. Ce n’est en tous les cas à nos yeux pas une étape cruciale, même si la symbolique est forte. Il faut plutôt se concentrer sur la solidité du centre financier dans son ensemble et sur les cercles vertueux que nous avons mis en place depuis plusieurs années : une plateforme de distribution globale qui donne un dynamisme d’ensemble et la mise à disposition, pour les asset managers et les investisseurs, d’une toolbox qui n’a pas d’équivalent dans le monde et qui permet de trouver la solution adaptée en termes de structures, de forme légale et de fiscalité. »
En résumé Deuxième Place mondiale en termes d’actifs, le Luxembourg et ses fonds d’investissement affichent une santé toujours florissante, s’appuyant sur un modèle d’affaires éprouvé. Cela n’empêche pas une certaine prudence dans la façon d’aborder l’avenir, sur fond de bouleversements réglementaires et législatifs.
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Place Financière HSBC
06 Un plan social plutôt « smooth » ► HSBC s’est réorganisé pour renforcer le positionnement du groupe. Securities Services a dû réduire coûts et personnel. ► 31 personnes sont dans un plan social ; certaines sont déjà réaffectées. ― Texte : Alain Ducat
À la mi-juillet dernier, HSBC Securities Services annonçait un plan social : une « réorganisation des services en vue de garantir un renforcement de la position du groupe » menait vers une restructuration du business lié à l’échange de titres et, partant, à une diminution d’emploi, 10 % des effectifs au maximum, disait-on. Divers métiers devaient être concernés, mais seulement dans la branche Securities Services du groupe du boulevard d’Avranches, qui certifiait que la priorité irait au reclassement en interne des membres du personnel concernés par les postes perdus. Sans tapage, la négociation a rapidement mené à un accord, conclu le 31 juillet, avec les syndicats Aleba, LCGB-SESF et OGBLSBA. Des 38 licenciements initialement redoutés, 31 restaient dans le plan social négocié. Le redéploiement interne de salariés avait déjà pu limiter la casse. Diverses mesures d’accompagnement sociales et financières ont en outre été prévues : indemnités extra-légales liées à l’ancienneté et à la situation familiale, possibilités de préavis prolongé au terme du préavis légal, budget pour outplacement ou formation…
« Le suivi du plan social se fera par une commission paritaire. Les syndicats resteront vigilants quant aux conséquences sur la charge de travail des autres salariés de l’entreprise », disait le communiqué de fin juillet. Depuis, HSBC Luxembourg a encore pu replacer quelques éléments licenciés dans d’autres branches du groupe. Cela semble aller dans le sens de transferts stratégiques
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▲ Le plan social chez HSBC a été mené sans tambour ni trompette. Sans véritable casse sociale non plus.
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sur la branche PLC de HSBC, ce qui permettrait notamment une plus robuste capitalisation et une meilleure compliance vis-à-vis des exigences de ratios de solvabilité. « La stratégie du groupe mise plus que jamais sur l’expertise de la Place luxembourgeoise. Et le but est bel et bien de grandir », confirme un porteparole de HSBC Luxembourg, qui compte quelque 400 employés. ◄
PHOTO : JESSICA THEIS (ARCHIVES)
TRANSFERTS VERS LA BRANCHE PLC
Place Financière Relations internationales
Quand l’Afrique s’éveillera…
► Une vingtaine de professionnels de la finance et de juristes se sont associés afin de développer et renforcer les relations entre le Grand-Duché et le continent africain, notamment sur le plan des investissements. ► L’asbl LuxAfrica se veut un premier pas vers la création d’une véritable Chambre de commerce Luxembourg-Afrique. ► Pour l’heure, le Luxembourg ne compte que cinq conventions de non-double imposition avec des pays du continent africain. ― Texte : Jean-Michel Gaudron ― Photo : Mike Zenari
L’épouvantable épidémie de fièvre Ebola qui sévit actuellement en Afrique de l’Ouest a de nouveau donné un sombre coup de projecteur dont le continent se serait évidemment bien passé. Plombés par un passé pas toujours flatteur – et par un présent qui, pour certains, ne l’est toujours pas – et généralement catalogués entre « tiers-monde » et « en voie de développement », les pays africains ont le double défi de devoir surmonter un contexte économique pas forcément favorable et une image qui ne l’est pas davantage. Pourtant, le dernier rapport de Perspectives économiques en Afrique (PEA, réalisé conjointement par la Banque africaine de développement, le Centre de développement de l’OCDE et le Programme des Nations unies pour le développement) indique que le taux de croissance moyen du continent (composé de 54 pays) s’est maintenu autour de 4 % en 2013, soit un point de mieux que les 3 % de croissance enregistrés par l’économie mondiale. « Les deux régions les plus dynamiques en 2013 sont l’Afrique de l’Est
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▲ Valère Twagirayezu (le président), Keith Burman et Bertrand Moupfouma, membres du conseil de LuxAfrica, sont conscients d’être au pied d’un colossal défi : formaliser et développer les relations d’investissements entre le Luxembourg et le continent africain.
et l’Afrique de l’Ouest, où la croissance a atteint, voire dépassé les 6 % », indique le rapport. Et selon une autre étude, établie celle-là par le cabinet McKinsey, entre 2010 et 2015, sept des dix économies à plus forte croissance dans le monde seront en Afrique. Quant au FMI, ses prévisions sont tout à fait en phase avec ces données, puisque le Fonds monétaire international table sur une croissance entre 5,5 % et 6 % d’ici à 2017, portée par le dynamisme de la consommation. Cette agitation économique a de quoi, évidemment, susciter un intérêt grandissant de la part des économies du reste du monde. Et il n’y avait aucune raison
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Place Financière Relations internationales qu’il n’en soit pas de même au Luxembourg. La création, en début d’année, de l’asbl LuxAfrica, réellement entrée dans sa phase active au cours de cet été, s’inscrit dans cette logique. « Cela faisait quelques années que les cercles de rencontre des Africains existant au Luxembourg évoquaient l’idée de créer, au-delà de ce qui existait déjà, une association qui soit vraiment orientée business, explique Valère Twagirayezu, aujourd’hui senior manager chez Deloitte Luxembourg et président de l’association. L’Afrique est en train de se réveiller économiquement et que le potentiel y est énorme, en particulier dans le secteur financier. »
UN POTENTIEL ÉNORME À l’origine de ce projet LuxAfrica, on trouve 19 professionnels actifs au Luxembourg, majoritairement belges et français, pour la plupart juristes, comptables ou auditeurs. Parmi eux, aux côtés de M. Twagirayezu, Keith Burman (partner chez ManagementPlus Group, administrateur indépendant et ancien senior managing director AIS, private equity and real estate chez State Street) et l’avocat Bertrand Moupfouma (partner chez Themis Lex) qui occupent les fonctions de vice-présidents. Le poste de secrétaire, lui, a été confié à Frédéric Gnabro, audit manager chez Deloitte Luxembourg. L’ambition de LuxAfrica est simple, au moins sur le papier : promouvoir et développer les relations économiques et commerciales entre le Grand-Duché et l’ensemble du continent africain et promouvoir, auprès des acteurs africains, le formidable potentiel de développement que peut représenter l’expertise du Luxembourg en matière de services financiers. Derrière la grande locomotive que représente l’Afrique du Sud et, à un degré moindre, les pays du Maghreb, c’est tout un continent qui est à la recherche de passerelles renforcées avec le reste du monde. « L’Afrique du Sud n’est plus la plus grande économie africaine. C’est désormais le Nigeria, précise M. Twagirayezu. D’autres pays de l’Afrique sub-saharienne, tels que le Kenya ou l’Ouganda, attirent aussi de plus en plus d’investissements. » Et puis il y a évidemment le centre financier de l’Île Maurice qui, en quelques années, au gré de conventions fiscales avantageuses, s’est aussi forgé une forte réputation et constitue aujourd’hui une porte d’entrée pour bon nombre d’investisseurs venus notamment de Chine, attirés par ce hub reconnu en matière de structuration de fonds d’investissement. Une compétence qui, alliée à l’expertise du Luxembourg en matière de services et produits financiers, « peut tout à fait représenter une force pour des acteurs africains », estime Habiba Boughaba (quality assurance leader chez SGG), une des membres fondatrices de LuxAfrica, en charge de la communication et du marketing de l’association.
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L’idée serait donc de faire en sorte que le Luxembourg devienne à son tour un hub à travers lequel des investisseurs passeraient pour aller en Afrique. « Nous estimons que le Luxembourg peut faire aussi bien que l’Île Maurice à travers la position financière qu’elle a déjà sur d’autres régions, explique M. Twagirayezu. En l’occurrence, Maurice peut même être vue comme un réel partenaire. » Il faudrait, pour cela, que certains développements soient accélérés. Pour l’heure, le Luxembourg ne compte que cinq traités de non-double imposition avec des pays africains (Afrique du Sud, Île Maurice, Maroc, Seychelles et Tunisie) et cinq autres sont en préparation. L’Île Maurice en compte déjà 12 et autant sont dans le tuyau… En 2009, selon les données récoltées par Lipper et compilées par PwC, sur 233 fonds d’investissement distribués en Afrique, 128 fonds (soit 55 %) étaient domiciliés au Luxembourg. En 2013, la proportion est montée à plus de 73 % (201 fonds sur 274), avec une majorité de fonds (124) distribués vers l’Afrique du Sud, principale destination loin devant l’Île Maurice (55) et le Botswana (21). Plus largement, l’Afrique du Sud est toujours le premier partenaire économique du continent, pointant en 46e position en termes d’importations et 34e pour ce qui est des exportations. C’est du reste le pays d’origine de la seule grosse entreprise du continent (l’intégrateur ICT Dimension Data) présente au Luxembourg.
Les deux régions les plus dynamiques en 2013 sont l’Afrique de l’Est et l’Afrique de l’Ouest, où la croissance a atteint, voire dépassé, les 6 %. L’Égypte (63e) et le Burkina Faso (65e) complètent le podium des importations, alors que l’Algérie (39e) et le Maroc (44e) sont les deux autres principales destinations économiques « africaines ». Le secteur des métaux et celui des machines sont ceux qui, globalement, génèrent le plus d’échanges. Il n’est pas étonnant de retrouver, parmi les sociétés luxembourgeoises présentes en Afrique, les grands noms tels ArcelorMittal, Cargolux, Millicom International Cellular ou encore SES. Mais un acteur plus « local » tel Luxlait dispose également de points de chute sur place (au Congo, au Ghana et en Mauritanie). Il reste, bien évidemment, à surmonter encore bon nombre d’obstacles, notamment psychologiques, au regard d’un continent souvent montré du doigt pour ses pratiques parfois douteuses. Le Corruption perception
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index 2013 de l’organisation Transparency International, mesuré sur 177 États, place ainsi huit pays africains parmi les 20 plus « corrompus » dans le monde (avec, en première position, la Somalie). « Cela fait en effet partie des challenges que représente le fait d’aller investir en Afrique, reconnaît le président de LuxAfrica. L’Afrique n’est pas encore assainie au niveau de la bonne gouvernance et de la bonne gestion, même s’il y a tout de même des améliorations notables comparées à il y a 10-15 ans. De plus en plus de pays se démocratisent et adoptent des règles conformes aux standards internationaux. Le simple fait qu’on en parle est déjà bon signe ! Des esprits se sont réveillés, des gens sur place dénoncent certaines pratiques. Non, on ne peut pas dire que tout est réglé et que tout va bien, mais avec les années, cela va en diminuant. Il est surtout intéressant de noter l’émergence de nouvelles générations de dirigeants, beaucoup moins corrompus et moins enclins à développer des pratiques qui ne sont pas transparentes. C’est sur cette génération que les investisseurs potentiels doivent capitaliser. »
LE GOUVERNEMENT AU DIAPASON Les dirigeants de LuxAfrica ont donc pris leur bâton de pèlerin pour rallier à leur cause les instances gouvernementales au Luxembourg. Des rencontres avec les ministères des Finances et de l’Économie, ainsi qu'avec LFF, ont déjà eu lieu et l’intérêt d’un développement de ces relations financières avec l’Afrique a clairement été prononcé. On se rappelle d’ailleurs que le Luxembourg a adhéré, en mai dernier, à la Banque africaine de développement et au Fonds africain de développement. Si le volet « coopération » est, dans ce cadre, le principal pôle attracteur, le ministre des Finances, Pierre Gramegna, avait profité de l’occasion pour annoncer l’organisation « dans un futur proche » d’un séminaire sur les opportunités d’affaires découlant des financements du groupe de la banque. Une manifestation à laquelle LuxAfrica souhaiterait évidemment apporter son écot. En attendant, une grande conférence est prévue en novembre au Luxembourg et est en phase de finalisation sur le thème « African business and investment opportunities ». Une première étape vers un objectif qui ne manque pas d’ambition lui non plus : la création d’une véritable Chambre de commerce africaine au Luxembourg, avec un vrai rôle actif. ◄ En résumé En créant l’asbl LuxAfrica, une vingtaine de professionnels de la Place ont pour ambition de bâtir de nouveaux ponts entre le Luxembourg et le continent africain, notamment en matière d’investissements financiers. Vis-à-vis d’un continent aux performances économiques en croissance, les opportunités qui se profilent semblent très prometteuses.
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L’objectif du fonds est d’assurer un rendement absolu à l’investisseur, indépendamment de la performance des marchés. La SICAV est destinée à tout investisseur désireux de profiter des opportunités qu’offrent les marchés internationaux en terme d’actions, de taux, de crédits, de devises, de matières premières et de tous supports financiers et ce, tout en plaçant la protection du capital au cœur de sa démarche d’investisseur.
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Place Financière Diversification
08 Le family office,
version ballon rond
► Les lumières des stades éteintes, les enjeux économiques gravitant autour du football continuent. ► Pour les joueurs, mieux vaut bien s’entourer, comme l’a constaté Louis Saha. ► L’ancien international vient de lancer, depuis Luxembourg, une structure pour venir en aide aux joueurs dans les matières extrasportives. ― Texte : Thierry Raizer
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Grosses cylindrées, photos dans les magazines people, villas au soleil… La vie des footballeurs évoluant dans le cercle très restreint des clubs prestigieux paraît plutôt dorée. Côté média du moins. Car le contrechamp du « bling bling » laisse place à un univers où le joueur, épaulé tantôt par le cercle familial, tantôt par un agent, se retrouve souvent seul face à de nombreux enjeux qui sont pour le moins éloignés de son cœur de métier, en l’occurrence participer au succès des couleurs qu’il défend. Une expérience vécue par le joueur français Louis Saha, 36 ans, qui a raccroché les crampons en 2013 au terme d’un parcours international (entre autres, Manchester United, Everton, Lazio de Rome). « Le monde du football ne se limite pas aux terrains, confirme-t-il. En vivant la réalité de l’intérieur, j’ai été confronté à des problèmes, notamment d’ego, qui peuvent empêcher le joueur et son agent de fournir un travail de qualité. » Les as du ballon rond doivent en effet dribbler avec les questions sociales, fiscales et patrimoniales qui les concernent. L’exercice, plus que périlleux, place nombre d’entre eux en situation délicate au sortir de leur carrière professionnelle.
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Un constat qui a poussé celui qui possède les gènes de l’entrepreneuriat à mettre entre parenthèses la reconversion en tant qu’entraîneur pour remplir un rôle manquant, celui de conseiller ad hoc. Et cette démarche l’a progressivement mené vers le Luxembourg. Lancée discrètement au Grand-Duché, la sàrl Axis 10 Sports Consulting Group a vu le jour officiellement le 3 avril dernier. Outre Louis Saha via sa société LS8 Consulting, une dizaine d’associés, dont l’agent basé au Luxembourg, Fernando Mendes, figurent aux statuts de la structure. Un autre ancien des terrains est aussi de l’aventure. Il s’agit de Dieter Prestin, joueur allemand autrefois défenseur au FC Cologne et reconverti avec succès dans la niche des assurances pour sportifs. Sa société Dieter Prestin Sportversicherungsmakler (DPS) bat en effet le fanion du géant Lloyds.
UN NOUVEAU STADE POUR LA PLACE Pas forcément connu à l’international pour les performances de ses clubs, le Luxembourg est en revanche apparu sur la carte du projet
PHOTO : AFRICATOSPORTS / DOSSEY
À 36 ans, l’ancien international Louis Saha entame une nouvelle carrière de consultant dans le monde du football qu’il connaît bien.
Place Financière Diversification en raison des compétences de la Place. Des premiers contacts entrepris par les deux sportifs, le cercle s’est élargi à des partenaires tels que ING Luxembourg, les assureurs Bâloise et Foyer ou encore PwC Luxembourg, avec pour objectif de couvrir toute la chaîne de valeur de ces véritables entreprises que deviennent les joueurs de football. Gestion des droits divers, aspects immobiliers, sponsoring, investissement, projets personnels… Les questions ne manquent pas. « Nous ne sommes pas des agents, déclare Serge Saussoy, associé chez PwC Luxembourg. Nous privilégions une approche de family office à destination du monde du football et du sport en général. Nous centralisons les demandes en provenance des clubs, des joueurs, des agents, voire des sponsors, les analysons et tentons de donner les meilleures solutions grâce à notre réseau international pour trouver les meilleurs fournisseurs de services en toute neutralité. Ils ne seront donc pas toujours les mêmes et se situeront, le cas échéant, en dehors du Luxembourg. » Visant depuis quelques années la clientèle fortunée, et encore davantage depuis l’annonce de la fin du secret bancaire synonyme du départ des petits porteurs, la place financière peut voir dans ce projet un nouveau levier de croissance. D’autant que les produits semblent correspondre au CV des joueurs pros, qui sont aussi de grands nomades.
« Plus de 50 % des joueurs finissent leur carrière en faillite. Que cela plaise ou non, nous voulons changer la donne. »
« Le Luxembourg représente une neutralité bien perçue dans le monde du sport, ajoute Serge Saussoy. À titre d’exemple, la flexibilité des produits d’assurance luxembourgeois convient à un joueur de football qui peut être amené à changer de pays plusieurs fois dans sa carrière. Il en est de même pour les fonds d’investissement qui géreraient la fortune des sportifs. » Ambitionnant d’instaurer un certain professionnalisme dans la gestion extrasportive des joueurs, Axis 10 devra mesurer son succès à sa capacité à faire bouger les lignes. Quitte à bousculer certaines pratiques plus ou moins obscures et autres dessous de table. « Nous voulons faire baisser le taux de plus de 50 % de joueurs qui finissent leur carrière en faillite, martèle Louis Saha. J’ai toujours eu du mal à comprendre cet état des lieux. Que cela plaise ou non, nous voulons changer la donne. » Parmi les acteurs qui profiteraient de cette situation, le joueur formé à Metz pointe du doigt les prestataires de services, banques
entre autres, qui proposeraient des produits peu compréhensibles du grand public et donc des jeunes pousses du ballon rond âgées d’une vingtaine d’années lorsque leur carrière décolle. Parallèlement au consulting, la mission d’éducation est évoquée comme une prolongation logique. « À l’instar de la structure existante dans le monde du tennis, nous caressons l’idée de participer à l’ouverture d'une académie qui sensibiliserait les jeunes joueurs à leur façon de manger, de se comporter, mais aussi d’investir ou d’appréhender la fiscalité, prévoit Serge Saussoy. L’objectif n’est pas de les transformer en fiscalistes aguerris, mais de les sensibiliser aux réalités qui les entourent. »
Nouvelles activités
Sport & business depuis Luxembourg
JOUER LA CARTE DE L’IMAGE En phase de développement, la structure prend le pouls du terrain en permanence et semble convaincre progressivement. Après la version asiatique en mai dernier, Axis 10 vient de se présenter lors du chapitre organisé à Manchester du 6 au 10 septembre de Soccerex, l’événement réunissant le « tout football ». Louis Saha et ses partenaires sont, dans le même temps, à la recherche d’ambassadeurs qui apporteraient un gage supplémentaire. Pas d’indication pour l’heure sur d’éventuels grands noms, mais il se murmure que d’anciens internationaux sont « dans le pipeline ». Ce séquençage et le démarrage progressif semblent traduire une volonté de ne pas brûler les étapes. Car si le projet rencontre un premier écho favorable, même auprès des instances supranationales du football, la communication qui en sera faite devra être correctement agencée pour éviter que le choix de localiser la structure au GrandDuché ne charrie une image purement fiscale. Chaînon manquant pour des talents attirés par les lumières des stades et qui se concen trent, à raison, sur leurs performances sportives, Axis 10 sera une réussite pour le pays s’il est considéré à l’extérieur comme l’un des exemples de l’utilisation des compétences de la Place à destination d’une cible en particulier. Dessiné pour le loisir le plus populaire, le modèle devrait être transposé à d’autres sports. Mais cette phase de prospection interviendra dans un second temps, préciset-on du côté d’Axis 10. Car, tout comme sur le terrain, la réussite est surtout fonction de la gestion de l’effort. ◄ En résumé La diversification de la Place se construira en fonction de l’imagination de ses acteurs. Séduit par les compétences luxembourgeoises, l’ancien footballeur international Louis Saha a fondé, avec des associés, Axis 10 Sports Consulting Group. Son objectif : venir en aide aux pros du ballon rond, souvent démunis face aux enjeux extrasportifs liés à une carrière qui se construit rapidement et peut les amener en peu de temps vers la fortune.
Le projet porté par Louis Saha n’est pas le seul à situer le Grand-Duché à l’intersection des chemins de la finance et du monde sportif. En février dernier, le fonds Fair Play Capital annonçait avoir obtenu son agrément auprès de la Commission de surveillance du secteur financier. Poussée par Laurent Pichonnier, le managing director de la société de conseil en investissement Global Finance Consult, par ailleurs l’un des directeurs de Mangrove Capital Partners, l’initiative a pour objet le transfert de joueurs. La start-up Sportunity d’Irina Aleksandrova (photo) caresse quant à elle l’ambition de dénicher les talents sportifs dans les pays défavorisés ou émergents en leur proposant un encadrement adéquat pour les mener sur la voie du professionnalisme. Une sorte d’accompagnement des athlètes et autres joueurs en phase de start-up avant de devenir de véritables PME, telles que visées par Axis 10. L’éclosion de jeunes pousses concerne aussi The Pollock Formula, la structure grandducale dont la figure de proue est Craig Pollock, l’ancien manager de Jacques Villeneuve et fondateur de l’écurie de F1 BAR. Pensée pour réunir les financements nécessaires au milieu automobile et atteindre potentiellement la Formule 1, la société ambitionne de couvrir tout le spectre de la carrière des coureurs, voire d’autres sportifs. Elle s’est adjointe les services de V&V, fondée par l’ancien pilote de rallye finlandais Ari Vatanen, pour couvrir les aspects de gestion opérationnelle et de management des droits autour des épreuves. Le tout en attirant dans son escarcelle le champion de rallye Sébastien Ogier. T. R.
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Les « portraits de ciment » d’Alexandre Farto contribuent au look soigné de ce port franc, nouvel outil du Findel.
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Place Financière Port franc au Findel
09 Arrivé à bon port ► Après 20 mois de travaux, le Freeport ouvre ses portes. ► Une nouvelle ère commence pour l’aéroport du Luxembourg. ― Texte : Jean-Michel Gaudron ― Photo : Sven Becker
Pari tenu ! Annoncée pour septembre 2014 lors du lancement du chantier en novembre 2012, l’ouverture officielle du port franc a bel et bien lieu dans les temps, ce mercredi 17 septembre, soit, presque jour pour jour, trois ans après la publication au Mémorial (c’était le 12 septembre 2011) de la loi du 28 juillet 2011 concernant la taxe sur la valeur ajoutée et créant le principe d’une zone franche d’exonération de la TVA, aussi bien pour le stockage que pour les opérations exercées dans ces entrepôts. Le complexe est un hub logistique hautement sécurisé pour l’entre posage, dans des conditions de conservation et de préservation optimales, d’œuvres d’art et antiquités, de métaux précieux, diamants, bijoux, vins fins, livres et autres manuscrits précieux. Propriété du groupe suisse Natural Le Coultre, qui exploite déjà des sites similaires à Genève et à Singapour, le Freeport luxembourgeois est sorti de terre et a été construit sous la responsabilité de la compagnie de construction CDCL en tant que maître d’ouvrage. Un projet dont la première phase représente 22.000 m2 (dont la moitié dédiée au seul stockage) et a demandé un budget de l’ordre de 55 millions d’euros. Le bâtiment est signé de l’Atelier d’architecture 3BM3 (Genève), avec une exécution, sur place, par le cabinet Architecture et aménagement. Le chantier, qui a mobilisé environ 250 travailleurs actifs sur le site, a nécessité 16.400 m3 de béton et pas moins d’un total de 47.400 m2 pour un poids d’armatures installées de 1.700 tonnes. « La spécificité et la qualité première du port franc ne sont pas cet aspect fiscal qui existe dans des dizaines d’autres zones. Notre point fort est d’avoir été conçu et d’être dédié spécifiquement aux œuvres d’art, y compris monumentales », tient à préciser David Arendt, administrateur du Luxembourg Freeport. Tous les aspects liés à la sécurité et à la conservation des œuvres ont été particulièrement étudiés. Ainsi, la climatisation n’est pas réalisée avec de l’eau, qui risquerait d’endommager certaines œuvres, mais avec de l’azote. Pour permettre l’entreposage d’œuvres de (très) grande taille, l’ouverture principale est de 5�5 m. Portes blindées, portiques aussi sensibles que dans les aéroports, zone de quarantaine pour les œuvres qui risquent d’être contaminées… Tout est prévu. Le Freeport abrite, par ailleurs, dans son lobby de 700 m2, une fresque monumentale réalisée par l’artiste portugais Alexandre Farto (également connu sous le nom d’artiste Vhils) : cinq portraits de ciment de 26�10 m. ◄ En résumé Annoncée pour septembre 2014 lors du lancement du chantier en novembre 2012, l’ouverture officielle du port franc a bel et bien lieu dans les temps, ce mercredi 17 septembre. L'espace de stockage y est à la fois fonctionnel et soigné, à l'image des œuvres qu'il pourra contenir.
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Désirs Culture, sélections, gastronomie, shopping, interview
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La 56e exposition internationale d’art contemporain de Venise 2015 aura lieu du 9 mai au 22 novembre 2015. Le Mudam est chargé de l’organisation de la participation luxembourgeoise.
Photographe, critique musical, organisateur de concerts et DJ, Sébastien Cuvelier a rassemblé dans un livre une collection de portraits de musiciens pris avec un Polaroïd entre 2008 et 2014. Instant Star nous offre ainsi une vision très personnelle qui attrape les artistes hors de la scène, dans la magie du moment qui ne se reproduira pas. Quelques anecdotes ponctuent aussi le livre.
Jusqu’au 25 octobre à la Galerie Clairefontaine et au Cercle Cité www.photomeetings.lu
Signals sera la première exposition monographique au Luxembourg pour Paul Kirps. L’univers plastique de l’artiste dresse le portrait, non sans ironie, des formes du design du tournant de siècle, lorsqu’appareils, supports et formats technologiques apparaissaient et disparaissaient de manière fulgurante avant de se dématérialiser complètement dans le grand nuage numérique. Peintures, estampes numériques et objets constituent une réflexion sur l’iconographie des interfaces et objets culturels qui nous entourent. Un volet inédit de sa pratique calée entre arts plastiques, graphisme et design. À partir du 1er octobre à la Galerie l’Indépendance (Bil, 69, route d’Esch à Luxembourg) www.paulkirps.com
Pour tout savoir sur la saison de théâtre et de danse, la cinquième édition de la Theaterfest est un moment incontournable. Savant mélange de petites avant-premières insolites, de spectacles de rue et de stands d’informations, cette journée rassemble les professionnels et le public autour de l’amour commun de la scène. Les 21 membres de la Theater Federatioun investiront l’Abbaye de Neumünster le temps d’une journée. Le jardin comme le cloître, les salles de conférences autant que les espaces d’exposition, la chapelle aussi bien que le parvis accueilleront des petites performances théâtrales et chorégraphiques. Le dimanche 28 septembre à partir de 11 h au CCRN www.theater.lu
www.sebweb.org
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Encore un peu de soleil au programme de la rentrée à la Philharmonie avec le concert Best of Spain (avec notamment le Concierto de Aranjuez de Joaquín Rodrigo). Mais surtout l’occasion de découvrir Gustavo Gimeno, le chef d’orchestre espagnol qui sera le nouveau directeur musical de l’OPL dans quelques mois. Le vendredi 26 septembre à la Philharmonie www.philharmonie.lu
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À la prochaine conférence de la Fondation de l’architecture et de l’ingénierie, Luxembourg invite l’architecte luxembourgeois Michel Petit à présenter ses projets récents et partager sa vision de l’architecture. Faire de l’architecture pour lui est avant tout une affaire de contexte, de solutions proposées à des questions posées. On pourra également retrouver un portfolio de ses travaux dans le numéro 9 d’Archiduc qui sort le même jour. Le jeudi 9 octobre à l’auditorium de la Banque de Luxembourg (14, boulevard Royal)
PHOTO : FILIP MARKIEWICZ / MARCO BORGGREVE / SÉBASTIEN CUVELIER / ANDRÉ NITSCHKE / PATTY NEU
Vitrine incontestable de l’art contemporain au niveau international, le pavillon luxembourgeois à la Biennale de Venise attise les convoitises et ce sont quelque 17 dossiers qui ont été remis au jury. C’est le projet Paradiso Lussemburgo de Filip Markiewicz, avec comme commissaire Paul Ardenne qui a finalement été retenu. C’est la lecture complexe des réalités contemporaines – et notamment luxembourgeoises – grâce à l’inté gration de disciplines différentes (dessin, installation, vidéo et performance) qui a séduit le jury.
Cette année, ce sera la 10e édition du grand rendez-vous annuel que sont les Photomeetings. Conscience environnementale et nostalgie seront les thématiques abordées à travers conférences, workshops et expositions. Les photographes internationaux John G. Morris, Herlinde Koelbl ou Stefan Hunstein seront notamment présents.
Désirs Culture
ZOOM SUR…
ZIDOUN & BOSSUYT ― Texte : Céline Coubray ― Photo : Julien Becker
Misant sur le fort potentiel de Luxembourg, Nordine Zidoun et Audrey Bossuyt se sont associés pour ouvrir Zidoun & Bossuyt, une galerie d’art contemporain qui se déploie dans un espace rénové du Grund. Les premiers pas de l’aventure ont commencé rue Adolphe Fischer, à la gare. Après la fermeture d’Alimentation générale (Alex Reding), Nordine Zidoun reprend le local et ouvre en 2010 Zidoun Galerie. Nouvellement arrivé sur la scène culturelle luxembourgeoise, mais ayant déjà derrière lui un parcours assuré, cet autodidacte passionné présente de jeunes artistes afro-américains méconnus en Europe. Les choix sont sûrs, l’œil avisé : Jin Meyerson, Terry Adkins, Tomokazu Matsuyama sont exposés avant qu’ils n’explosent sur le marché et auprès des grandes institutions. Audrey Bossuyt, quant à elle, œuvre depuis plus de 15 ans sur le marché de l’art. Elle a travaillé pendant de nombreuses années avec l’influent galeriste Xavier Hufkens, à Bruxelles et à Londres. Puis elle s’est orientée pendant quelques années vers le conseil en art avant de déménager à Luxembourg pour des raisons familiales. Audrey Bossuyt visite alors naturellement les galeries de
la capitale et découvre avec étonnement le travail de la Galerie Zidoun. « J’ai été interpellée par la sélection d’artistes soutenus par la galerie. Beaucoup étaient déjà présents dans d’importantes collections internationales. Après avoir rencontré Nordine Zidoun et appris à faire connaissance, nous avons décidé de nous associer et d’ouvrir ce nouveau lieu dans le Grund. » 400 m2 dans un immeuble rénové par Stefano Moreno, avec un patio intérieur, des salles à géométrie variable. L’endroit est prometteur. « Étant à Luxembourg, il nous semble naturel de soutenir la scène locale. Nous allons donc ouvrir avec un solo show de Martine Feipel et Jean Bechameil », explique Audrey Bossuyt. Par la suite, la programmation évoluera en s’ouvrant à d’autres horizons, comme la scène allemande. « Nous avons également l’ambition d’être présents aux grandes foires internationales », affirme la jeune femme. « Nous allons faire parler de Luxembourg. »
6-8, rue Saint-Ulric à Luxembourg (Grund)
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Désirs Sélections Sélection design de la rédaction de Désirs
UNE RENTRÉE BIEN RANGÉE
Pour bien commencer l’année scolaire, rien de tel qu’une chambre ordonnée et fonctionnelle. Quelques nouveautés en matière de design nous y aident.
Le designer danois Simon Legald a créé une solution de rangement pratique et décorative. Sa silhouette sobre et rebondie confère à ces petites poches murales une allure conviviale et accueillante. Elles trouveront leur place dans chaque pièce où un rangement supplémentaire est nécessaire. Existe en six coloris et quatre formats à mixer. Normann Copenhagen, 14 euros pièce.
SNOW JUNIOR
La chaise emblématique de Odo Fioravanti continue son parcours avec une version conçue pour les enfants. L’esthétique douce et confortable a inspiré une adaptation au monde des plus petits, sans perdre la force d’une forme désormais incomparable. La table Snow existe aussi en version basse pour accompagner la chaise.
JOSETTE
À la fois table d’appoint et lampadaire, cette création de Pauline Gilain et Pierre-François Dubois mélange harmonieusement les matériaux, le bois naturel (hêtre massif) et la couleur (bleu, jaune, vert ou blanc) de la tablette en métal et de l’abat-jour. Hartô, 450 euros.
STOOL & STORAGE
Pourquoi choisir entre un tabouret et un coffre de rangement ? Cette pièce de Christian Flindt fait les deux à la fois. On pourra y glisser des jouets ou du linge et s’asseoir dessus ensuite. Réalisée en plastique ABS, elle est résistante aux chocs et à l’humidité. Hauteur 42 cm. Existe avec des poignées de plusieurs couleurs. Design Letters, environ 130 euros.
Pedrali, environ 50 euros.
Anne Legill Relations publiques, les Théâtres de la Ville
Sélection théâtrale d'Anne Legill
SUR LES PLANCHES
Portes ouvertes
Renert
Les 20 et 21 septembre au Grand Théâtre et au Théâtre des Capucins.
Les 9, 16 et 21 octobre au Théâtre des Capucins.
Partons à la découverte des coulisses du théâtre. Un grand spectacle de danse (Belles de sommeil par les 12 danseurs de Opus Firenze), une passion nante histoire du hip-hop (par le chorégraphe Sylvain Groud et la danseuse Céline Lefèvre), des visites guidées des ateliers de décor, un concert commenté pour les enfants (Den Zaff an d’Zauberflütt par Dan Tanson) et des ateliers de maquillage.
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Le classique de Michel Rodange n’en finit pas d’inspirer nos contemporains. Steve Karier reprend ce spectacle à succès où le rusé renard fait la nique au lion, à l’oie, à l’ours, à la poule ou au chat, comme autant de caractères humains transposés dans le règne animal. Une performance physique et intellectuelle époustouflante, un texte au potentiel hautement comique.
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A.M. Qattan Foundation et C de la B
Avec Badke, les chorégraphes Koen Augustijnen et Rosalba Torres Guerrero ainsi que la dramaturge Hildegard De Vuyst explorent la dabke, danse populaire palestinienne, pratiquée notamment dans les mariages. Ils se sont rendus à plusieurs reprises dans les Territoires Occupés et ont travaillé en collaboration avec le groupe de performeurs palestiniens. Un spectacle bondissant, un ouragan d’énergie, de sourires, de corps et de musiques. Les 14 et 15 octobre au Grand Théâtre.
PHOTOS : GILLES PEREZ / BOHUMIL KOSTOHRYZ / DANNY WILLEMS / OLIVIER MINAIRE
La rentrée théâtrale s’annonce riche et éclectique. Voici une sélection de spectacles des Théâtres de la Ville de Luxembourg, entre danse et théâtre.
U. V. M.
BRAM
Shopping Center City Concorde
80, Route de Longwy L-8060 Bertrange
www.bram.lu
Désirs Gastronomie
VINS FINS
Rostislava Petkova et François Dickes proposent des crus uniquement issus du travail en biodynamie ou en biologique. Ces vins ne souffrent d’aucun ajout de produits, y compris les sulfites qui sont très peu présents. Une offre complétée par des bières et des sodas artisanaux, bio et non industriels. Le tout accompagné de charcuteries et fromages à déguster sur place. Coup de cœur pour le « Bien Luné » du domaine Terre des chardons, un rouge aux tanins soyeux qui peut se boire frais ou tempéré. 18, rue Münster à Luxembourg (Grund), www.terrae.lu
LA RECETTE DE GIOVANNI VACCARO
LOTTE AU CHORIZO
CAFÉ DES CAPUCINS
C’est une nouvelle équipe qui a repris l’établissement situé dans la cour des Capucins, sous la houlette de Chris Rahmé, Ilan Moreno et Roger Hertz. Un décor contemporain aux murs de bois et de vert canard, un mobilier confortable et une assiette fraîche et légère. Salades, tartares, assortiments et quiches trouveront preneur tout au long de la journée, à moins que l’on ne préfère le bar et ses cocktails. 1A, rue Beaumont à Luxembourg (Centre-ville)
PHOTO : BENJAMIN CHAMPENOIS
KATHY’S DELI
Originaire de Melbourne, Kathy Liebl vit à Luxembourg depuis 17 ans. Passionnée de pâtisserie, la voilà qui lance sa propre échoppe où découvrir ses cupcakes et autres créations. Elle a réhabilité un espace de stockage où l’on peut trouver, dès le petit déjeuner, bagels, yaourts, muesli et salades de fruits. Au déjeuner, les sandwichs américains, les salades et les assiettes variées calmeront les appétits. Et on n’hésitera pas à embarquer un de ces petits gâteaux colorés qui nous font de l’œil.
À l’occasion de l’ouverture de son restaurant Art Monie, le chef Giovanni Vaccaro nous livre une de ses recettes emblématiques : lotte au chorizo, fines carottes et asperges vertes glacées, sauce homardine. Pour quatre personnes. INGRÉDIENTS: 600 g de lotte 8 tranches de chorizo 16 carottes fines 16 asperges vertes 80 g de beurre Huile d’olive extra vierge Sel, poivre 120 g de riz à risotto 1 g de safran poudre ½ litre de bouillon de volaille Mélange d’épices marocaines raz-el-hanout 3 dl de sauce homardine 4 bouquets d’herbes pour la décoration
9, rue de Strasbourg à Luxembourg (Gare)
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― Septembre - Octobre 2014
► Découper la lotte en huit tranches. Poser dessus les tranches de chorizo, piquer avec un cure-dent et réserver au frais. ► Éplucher et nettoyer les carottes et les asperges. ► Cuire les asperges dans de l’eau bouillante salée et les rafraîchir directement dans de l’eau glacée. Les asperges doivent rester croquantes, soit deux à trois minutes de cuisson selon leur taille. ► Dans un sautoir, démarrer la cuisson des carottes à feu doux avec un fond d’eau, une noix de beurre et sel et poivre. Ne pas faire colorer les carottes. À mi-cuisson, ajouter les asperges et laisser frémir. ► Préparer le risotto au safran en versant progressivement le bouillon. Le finir avec une noix de beurre. ► Pendant ce temps, rôtir les escalopes de lotte sur les deux faces à la poêle et chauffer la sauce homardine. ► Disposer les asperges et les carottes côte à côte, en alternance sur l’assiette. Placer les escalopes de lotte dessus et saucer. Servir le risotto à part. Restaurant Art Monie 12, place du Marché à Differdange www.artmonie.lu
DEPUIS
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Désirs Shopping On a testé
GOOGLE GLASS
À l’occasion de l’ICT Spring 2014, nous avons essayé les Google Glasses. Cette monture de lunettes est équipée d’un prisme-écran au-dessus de l’œil droit, d’un pavé tactile sur la branche, complété par un bouton, une caméra, un micro, du wi-fi et du Bluetooth. Tout en conservant le champ de vision, l’écran apporte des informations supplémentaires à son utilisateur. Il peut recevoir des messages (SMS, e-mails), téléphoner, faire des recherches sur internet, obtenir des indications GPS, gérer des applications. Ainsi, les Google Glasses accompagnent les activités sportives, diffusent des informations, indiquent le chemin, prennent des photos, des films, font des recherches sur internet… www.google.com/glass
Les + ► La commande vocale qui se déclenche en disant « ok glass » et permet de libérer les mains tout en recevant l’information cherchée. ► Le design de la deuxième version des lunettes s’est considérablement amélioré et il est possible d’y mettre des verres correcteurs ou solaires. ► Un fort potentiel de développement et d’applications à mettre en œuvre (lecture de QR code, introduction d’un second écran, contrôle de drone par mouvement de tête, etc.).
Les – ► La capacité de la batterie est encore très faible : impossible actuellement de porter les lunettes toute une journée sans les recharger. ► Pour le moment n’est disponible qu’aux États-Unis et en Grande-Bretagne. ► L’écran est petit et la qualité du micro dans un environnement bruyant n’est pas optimale.
Shopping
Inside Group a ouvert un nouveau magasin et showroom dédié à l’aménagement intérieur. Agencé comme un appartement réel, avec la cuisine, le salon, la chambre et la salle de bain, les clients peuvent se rendre compte du savoir-faire de la menuiserie et acheter du mobilier et accessoires contemporains (Piet Boon, Fritz Hansen, Louis Poulsen, Iittala, When objects work, Studio delle Alpi, Cloud 7). Le partenariat avec l’Audiophile complète l’offre pour les installations multimédia de haut niveau. 16, côte d’Eich à Luxembourg (Centre-ville)
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Pour un monde plus doux
La célèbre marque de cachemire Éric Bompard a choisi d’ouvrir une boutique au centre-ville de Luxembourg. 170 m2 sur deux étages sont réservés à la présentation des collections pour hommes, femmes et enfants. On retrouve les grandes bibliothèques dans lesquelles les pulls sont rangés par couleur. Leur qualité irréprochable et la douceur des pièces font la réputation de la marque. La boutique vend également la ligne plus exclusive LABO, composée de six pièces plus créatives et innovantes. 17, rue Philippe II à Luxembourg (Centre-ville)
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Nouvel amiral Guess
La marque de prêt-à-porter Guess s’offre une nouvelle adresse en plein milieu de la Grand-Rue, dans l’ancien magasin Loft laissé vacant suite à la faillite de ses propriétaires. Seul le rez-de-chaussée est utilisé pour présenter les collections pour hommes et femmes, ainsi qu’une sélection d’accessoires. Cette boutique vient compléter celle du Kirchberg et celle dédiée aux sacs, également dans la Grand-Rue. 54, Grand-Rue (Centre-ville)
PHOTOS : BENJAMIN CHAMPENOIS
Inside
AGLINI ° ADRIANO GOLDSCHMIED ° CALIBAN ° BETTER RICH ° BELSTAFF ° VELVET ° JAN MAYEN ° KUDIBAL ALLUDE ° STONE ISLAND ° DUVETICA ° PATRIZIA PEPE ° HUGO BOSS ° WOOLRICH 7 FOR ALL MANKIND ° TIGER OF SWEDEN ° MONOCROM ° PEUTEREY ° HACKETT ° DOUCAL’S ° DONDUP
Désirs Interview – Culture
PHOTO : PATRICK BERNATCHEZ
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PATRICK BERNATCHEZ
LES TEMPS INACHEVÉS
La grande exposition de rentrée au Casino Luxembourg sera organisée autour de l’œuvre du plasticien canadien Patrick Bernatchez qui interroge notamment la notion de temps et de finitude. Il nous en dit plus. ― Interview : France Clarinval Monsieur Bernatchez, votre œuvre est multiple et complexe. Comment s’articulent les différentes parties de Lost in Time, entre cinéma, dessin, objet, son… ? « Dans les échanges que j’ai menés avec Kevin Muhlen, le directeur du Casino Luxembourg et commissaire de l’exposition pendant la préparation, il a évoqué l’aspect ‘rhizomique’ de mon processus de travail. Ce terme emprunté à Deleuze et Gattari met en avant une manière de penser très organique et évolutive aux racines multiples qui s’entrecroisent et se déplient dans tous les sens pour former des structures de formes diverses. Ça me semble assez juste pour définir ma façon de travailler. Il y a souvent un élément déclencheur, une idée qui surgit
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et qui met du temps à prendre forme. Pendant cette gestation, qui peut parfois durer plusieurs années, germent de nouvelles pièces qui n’auraient pu voir le jour autrement… et finalement, tout s’influence et progresse à des rythmes différents dans une forme de chaos plus ou moins contrôlé… ceci dit, j’ai le sentiment que c’est un processus courant chez les créateurs. D’où vient le titre de l’exposition Les Temps inachevés ? « Justement de cette façon de travailler. Les œuvres évoluent lentement, s’entrecroisent pour en générer de nouvelles et me laissent difficilement entrevoir une fin. Dans cette multiplicité, la notion d’achèvement me
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semble un exercice vain. Mon ensemble Lost in Time se déploie depuis plus de quatre ans, et chaque projet issu de cet ensemble s’ouvre sur un nouveau. Je pense que prétendre à l’achèvement d’une œuvre est pour chaque artiste un moment très particulier : à quel moment considère-t-on un tableau terminé ? Un roman abouti ? Une chorégraphie achevée ? Et si on pousse plus loin cette idée, j’ai le sentiment que peu d’êtres humains, face à la mort, ont le sentiment d’avoir terminé leur vie… Ainsi, en plus d’évoquer les ‘temporalités parallèles, multiples et infinies’, le titre rappelle la multiplicité des possibilités, des formes et des projets tout en suggérant une continuité, une ouverture, une suite. Je vois tous mes projets, y compris ceux qui sont considérés comme ‘terminés’, comme autant d’ébauches imparfaites condamnées à l’inachèvement. La mort est en effet très présente dans votre œuvre, ou disons, la finitude des choses… « Le temps qui passe n’est pas une question plus obsessionnelle pour moi que pour l’ensemble des gens. Mais, personne n’y échappe, vous comme moi, nous ne faisons que passer. Vous ne trouvez pas ça étrange ? Et pourtant, on court et on court… stressés par tant d’informations ingérées au quotidien, pris dans nos situations, attirés par nos rêves et
Désirs Interview – Culture
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4 1. Extrait de Lost in Time 2. Extrait de Chrysalides 3. Extrait de Lost in Time 4. La montre BW, dans le cadre de Lost in Time
« Je pense que, face à la mort, peu d’êtres humains ont le sentiment d’avoir terminé leur vie. »
nos désirs, déchirés par nos amours perdues, nos drames personnels ou tout simplement trop occupés à survivre dans une structure aliénante, hiérarchique et injuste. Bref, à chercher du sens à tout ce bordel… que les étoiles ne me révèlent jamais quand je les observe, dépassé par elles. Votre univers semble renvoyer à la sciencefiction, aux codes du cinéma populaire… Qu’est-ce qui vous inspire ? « Ça peut sembler étrange, mais je ne m’intéresse pas particulièrement à la science-fiction. Ou alors, timidement, à une vision rétrofuturiste et une certaine esthétique. Certes, je suis fasciné de voir à quel rythme progressent les technologies et comment évolue la situation géopolitique et économique… Les sociétés évoluent à un rythme accéléré qui laisse peu de place à une analyse fine. Il me vient dès lors des visions d’un futur rapproché et certaines inquiétudes. Mais ce qui a inspiré le dernier ensemble, par exemple, c’était un état dans lequel je me suis retrouvé à un moment : un sentiment de perte de repères. J’étais en transit depuis un moment, en rupture amoureuse, à vivre dans une autre langue que ma langue maternelle, dans un espace qui n’était que provisoire… L’idée de traiter de la notion de temps, des différents temps possibles, est née d’un état bien précis, d’un bref instant finalement qui a servi d’élément déclencheur.
Vous accordez une grande importance à la musique. Vous avez notamment prévu une performance dans le cadre de l’exposition… « Ce sera pour moi un grand moment qui viendra ponctuer une série d’expérimentations sonores. J’en suis au cinquième volet de ces expériences autour des Variations Goldberg, dont quatre feront partie de l’exposition au Casino. La performance impliquera huit pianistes sur autant de pianos. Cette œuvre découle d’un travail de fragmentation et d’échantillonnage effectué à l’origine sur huit tourne-disques. J’ai expérimenté ce dispositif à travers des performances et des installations pendant un peu plus de deux ans et j’ai fini par y voir les bases d’une œuvre écrite distincte qui peut suggérer la flexibilité d’une matière jusqu’ici restée à peu près intacte au fil des siècles. Cette exposition est la première de cette importance sur le territoire européen. Est-ce que cela revêt une dimension particulière par rapport à montrer votre travail, chez vous au Canada ? « J’ai déjà exposé plusieurs fois en Europe depuis 2009, mais ce sera mon exposition la plus conséquente des dernières années. La dimension particulière tient du fait qu’elle implique une collaboration entre différentes institutions, en Amérique et en Europe, durant un long processus de plus de deux ans. En plus, le Casino Luxembourg jouit d’une
belle reconnaissance (à juste titre) et je me considère extrêmement privilégié d’y montrer mon travail. Exposer à l’étranger laisse toujours entrevoir des possibilités nouvelles, mais à mon avis, que ce soit ici ou ailleurs, les enjeux restent à peu près les mêmes : il s’agit chaque fois d’une mise à nu et c’est pour ma part chaque fois assez traumatisant. Quels sont vos projets pour la suite ? « Plusieurs projets seront poursuivis. Je pense à un retour sur Chrysalides, avec la suite d’une série de dessins et de gravures. Mon projet Piano Orbital se poursuivra à travers des œuvres pour piano mais aussi une œuvre symphonique. J’ai plusieurs projets de sculptures, un film aussi… je ne sais trop lesquels prendront forme. Vous ne voyez donc pas de fin à Lost in Time ou à Chrysalides ? « Si, l’exposition marque un moment clé. Mais tant que je resterai actif, il me sera possible de replonger dans les deux univers pour en peaufiner certains angles ou en révéler de nouvelles facettes. Et même considérées comme étant finies, mes œuvres m’apparaîtront toujours comme autant d’ébauches. » Les Temps inachevés Exposition au Casino Luxembourg, du 27 septembre au 4 janvier. www.patrickbernatchez.com
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PHOTOS : TONI HAFKENSCHEID_COURTESY DIAZ CONTEMPORARY TORONTO / BRIGITTE HENRI
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510 personnalités & entreprises ont été citées sur les 124 pages de Paperjam1.
INDEX 1, 2, 3 100,7 80 3BM3, Genève 106
A ABBL 40 Aberdeen 79 ACL 63 Adal 58, 64 Adehm Diane 87 Adem 38 Administration de la nature et des forêts 44 Administration de la navigation aérienne 38 Aéroport du Luxembourg 64 Agence spatiale européenne 64 Agricultural Bank of China 86 AIS Airlines 64 Aleba 100 Aleksandrova Irina 104 Alfi 98 Alibaba 86 Alipay 86 All Square 62 Alliance des artisans 84 Almunia Joaquín 16 Amazon 26, 30, 62 Amour fou 64 AOL 26 Aperam 66 Apple 26 Apsi 30, 63 ArcelorMittal 56, 62, 64, 66 Archevêché 64 Architecture et Aménagement 106 Arendt & Medernach 72, 89 Arendt David 88, 104 Arendt Georges 88 Arias Cañete Miguel 14 Asselborn Jean 16 Assya Asset Management 94 Auchan 64 Autopolis 58, 64 Axis 10 Sports Consulting Group 104
B Bach Georges 38 Bailly Jean-Paul 58 Bali Anissa 63 Bâloise 104 Baltes Marc 35 Bank of Communications 89 Banque africaine de développement 101 Banque centrale chinoise 86 Banque de Luxembourg 91 Banque Degroof 84 Banque Raiffeisen 87 Barbier Éric 64 Barnes & Noble 26 Barreau de Luxembourg 54, 62 Bauhaus 66 Bausch François 34, 58, 66 BCE 86 BCL 36, 38, 86, 88, 89 Becca Flavio 46, 66, 82 Beissel Simone 14 Belgacom 63, 64 Berger Michael 84 Bernatchez Patrick 106 Berns Alphonse 36
Bettel Xavier 16, 26, 35, 36, 46, 50, 52, 60 BGL BNP Paribas 21, 62, 88 Bidibul Production 64 BigFish 26 BigPoint 26 Bil 10, 74, 88, 89 Bilbary 26 Biltgen François 26 Binsfeld 34 BIP Investment Partners 64 Biver Jeannot 34 Blackstone 87, 101 BMW 19 BNP Paribas 62, 86 Bodry Alex 16 Boughaba Habiba 101 Bourgon Inouk 85 Bram 111 Brasserie Bofferding 66 Braum Stefan 86 Braz Félix 46, 89 Brights Consulting 56 Brioche Dorée 64 Burger King 84 Burman Keith 101 Business Initiative 97
C-D-E Caceis 88 Cactus 62 Café Knopes 113 Cahen Corinne 50 Caisse nationale de santé 60 Cargo Forwarder Global 62 Cargolux 56, 62, 66 Caritas 46 Carlyle 101 Casa4Funds 4, 5 Casino Luxembourg 116 Castegnaro 23, 63 CDCL 106 CDEC 44 Cebi International 76 Cegecom 30 Cellule de régularisation fiscale 86 Centre pour l’égalité de traitement 34 Century 21 66 CEPS / Instead 63 CES 86 CFL Multimodal 62 Chambre de commerce 34, 40, 56, 63, 64 Chambre des députés 16, 87, 88 Chambre des métiers 44 Chambre des salariés 51 Chambre immobilière du Luxembourg 35 Chatwork 26 China Merchant Bank 86 Choury Amal 30, 74 City Mag 80 CLC 40, 58 Cloos Michèle 64 Closener Francine 62, 76 Club 5 am Kino 66 Cluster Luxembourg EcoInnovation 35 CNCD 44 CNPD 35 Codic 64 Collin René 50 Comité de conjoncture 38 Commission européenne 14, 35, 36, 52, 62
Communauté francophone Wallonie-Bruxelles 50 Conférence du jeune barreau de Luxembourg 63 Congrégation des sœurs de Sainte-Élisabeth de Luxembourg 64 Conseil d’État 46 Conseil de gouvernement 38 Conseil général de Moselle 50 Costa 39 Cour de cassation 87 Coyote 66 Creditreform 62 CRP Henri Tudor 44 CSSF 26, 88 CSV 16, 87 Cushman & Wakefield 66 D'Coque 75 D’Land 80 Data4 63 DBR 80 Déi Gréng 16 Delhaize 84 Deloitte Luxembourg 101 Delvaux Mady 36 Den Neie Feierkrop 80 Dennewald Robert 16, 35, 40, 60 Der Spiegel 38 Deutsche Bank 36, 46, 87 Devillet Marc 58, 64 Di Bartolomeo Mars 14, 16 Diederich Jean 30, 63 DLA Piper 47 Dockendorf Guy 63 DP 16, 60 Dunkin’ Donuts 84 DuoDecad 26 DuPont 56 Dupont Diane 44 E.on 16 EDS Luxembourg 30 Efficy 63 Eischen Tom 44 Eldoradio 80 Électrabel 66 Elvinger André 72 Elvinger Jacques 72 Elvinger René 76 Engel Frank 38 Enovos 16 Ernster Fernand 40 État luxembourgeois 66, 86 Étude Frank & Penning 63 Euro-Innovation 84 Eurocloud 30 Eurostat 35 Even Yves 76 ExactEarth 64 EY 76
Fegarlux 58 Feider Marc 44 Financial Times 62 Finck Janine 36 Finmecannica 64 FIRME 68 Fitch 36, 88 Flydoscope 80 FMI 101 FNR 34 Folmer Françoise 74 Fonds africain de développement 101 Fonds culturel national 34 Fonds de soutien à l’audiovisuel 64 Foyer 89, 104 FremantleMedia 66 Frieden Luc 36, 46, 87 Friends Life Group 87 Friob Norbert 76 Front national 36
F
Hamilius Yvette 87 Haut Comité de la place financière 87 Hay Kenneth 89 Hemmen Cécile 14 Hetto-Gaasch Françoise 58 HKIFA 98 Hoffmann Gérard 30 Hoss Jean 72 Hoss Manou 72 Hôtel Am Klouschter 64 Hôtel Château de Schengen 64 HSBC 100 Hurt Pierre 94
F1 BAR 104 Faculté de Droit, d’Économie et de Finance 86 Fair Play Capital 104 Fairtrade 63 Famis Gruppe 64 Fanuc 56 Farto Alexandre 106 Fayot Franz 36, 60 Fédération des artisans 40 Fédération des intégrateurs 30 Fedil 16, 30, 35, 40, 44, 60 Fedil-ICT 30
AU CINÉ, FLASHEZ C’EST PAYÉ ! www.flashiz.lu
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16/04/14 15:21
G
Grasso Rosario Bâtonnier de l'Ordre des avocats
Garage Arnold Kontz 15 Garage Intini 29 Garcia Beatriz 35 Garenq Vincent 64 Gehl Georges 44 Geisen Norbert 40 Genii Capital 56, 64 Germeaux Yves 66 GFMC 44 Global Finance Consult 104 Global Green Management 88 Gnabro Frédéric 101 Goedert Ed 58, 64 Goeres Group 64 Goubin Isabelle 26 Gramegna Pierre 36, 48, 60, 86, 87, 88, 89, 98, 101 Grasso Rosario 62 Greco (Groupe anticorruption du Conseil de l’Europe) 46 Grethen Henri 63 Grotz Mario 44 Groupe CK 65 Groupe Guy Rollinger 84 Groupe Saint-Paul 64 Guillaume Trier 115
H
Dans cet index sont reprises les entreprises, les personnalités et les publicités apparaissant dans ce cahier.
I-J-K
Luxtram 66
ICTLuxembourg 30 Idea 34 ILR 64 Immoglobal 84 Infiniti Lentz 8 ING Luxembourg 89, 104 Innova 26 Institut Pierre Werner 63 Iris Productions 64 Jacobs Marie-Josée 46 Jacques Touillon 85 Join 63 Julius Baer 87 Juncker Jean-Claude 26, 34, 36, 52 Kabam 26 KBL 2, 92 KBLM 88 Kersch Dan 46 Ketterthill 63 Keytrade 124 Kieckens Jappe 63 Kiswire International 56 KKR 101 Kneip Gary 30, 40, 63 Kobo 26 Koedinger Mike 80 Kohnen Marc 94 Kontz Benji 58 KPMG Luxembourg 35 Krecké Jeannot 26 Kuffer Frank 38 Kurt Salmon 63
L L’essentiel 80, 121 La Voix du Luxembourg 80 Landsbanki 87 Lauer Marc 89 LCGB 87, 100 Le Pen Marine 36 Leesch Paul 62 Leumi Bank 87 LFF 48 Lipper 101 Lloyds 104 Lombard International Assurance 87 Lommel Gérard 35 Lopez Gerard 64 LSAP 16, 60 LSK 94 Lüscher Claude 63 Lux Éric 64, 82 Lux Lucien 46, 66, 82 Luxair 71 Luxaviation 66 Luxconnect 26, 30 LuxControl 56 LuxCSD 89 Luxembourg for Business 44 Luxembourg for Finance 26, 44 Luxembourg Freeport 106 Luxembourg ICT Cluster 30 Luxembourg School for Commerce 40 Luxembourg School of Finance 98 Luxemburger Wort 80 Luxempart 66 Luxexpo 113 Luxinvest Capital advisors 87 LuxReal 44 LuxSpace 64
M-N-O Maas Yves 40 Mackel Nicolas 26, 48 Magnette Paul 50 Maison Moderne 74, 80, 84, 94 ManagementPlus Group 101 Manconi Nicolas 76 Mangrove Capital Partners 30, 104 Mariani Marie-Christine 74 Markiewicz Filip 36 Max Planck Institute 14 May Aloyse 62 McKinsey 101 MCM Steel 74 Meneghino 66 Mergen Martine 36 Microfinance and Development Fund 89 Mikado 37 Ministère d’État 26 Ministère de l’Économie 26, 44 Ministère de la Famille 34 Ministère des Finances 26, 36, 48 Ministère du Développement durable et des Infrastructures 44 Ministère du Logement 44 Mobistar 64 Mosar Laurent 98 Moupfouma Bertrand 101 Moyasoft 26 MTX Connect 26 Muller Georges 30 Mutsch Lydia 14 Mutualité des employeurs 60 Nagel Maggy 36 Nations unies 101 Natural le Coultre 106 Navracsics Tibor 14, 116 Neo Medical Systems 63 Netflix 64 Nicsa 98 Northern Trust 43 Nothum Thierry 40 OAI 44 Observatoire de l’habitat 34 OCDE 92, 98, 101 Office des publications européennes à Luxembourg 38 OGBL 87, 100 Ogier Sébastien 104 Olos Fund 82 OnLive 26 Opal 30 OPF 54 Orange 64 Otto 26
P Pack Assurance Management 87 Paperjam 66, 74, 80 Paperjam Club 84 Parisi Carolina 62 Parlement européen 14 PassionProtect 87 Paul Wurth 56 Pellerin Fleur 89 Penning Alex 63 Perrot Guy 54 Petry Alain 58
Pichonnier Laurent 104 Pierre Philippe 63 Point24 80 Pollock Craig 104 Post Group 123 Post Luxembourg 62, 87 Prefalux 76 Preqin 101 Prestin Dieter 104 Prolingua 83 Prum François 62 Prussen Yves 72 Pure Capital 103 PwC Luxembourg 63, 82, 86, 101, 104
Étienne Schneider Ministre de l'Économie
Q-R-S Q-45 66 Radio socioculturelle 100,7 66 Rahme Patrick 62 Rakuten 26, 56 Rech Christian 44 Reckinger Pit 72 Reding Viviane 14, 38 Reich Dirk 66 Reicherts Martine 38 Renders Bruno 44 Robert Walters 38 Rollinger Guy 84 Rothschild & Cie 88 Rotunno Donato 64 RTL 38, 60 RTL Group 62, 66 RTL Radio 80 RTL Radio Lëtzebuerg 80 RWE 16 Sacem 64 Saha Louis 101 Saluzzi Marc 92 Sam HWA Steel 56 Samsa Film 64 Saussoy Serge 104 Scalais François 63 Scheurer Jean-Paul 35 Schneider Étienne 16, 26, 38, 56 Schneider Hilmar 63 Scholtes Tessy 36 Schuller Guy 66 Schulz Martin 16 Secolux 55 Seqvoia 35 Service des Médias et des Communications 26 SES 64 SGG 33, 101 Sherry Nick 98 SK Broadband 26 Skype 30, 56 SNCI 16, 87 Sodexo 57 Sogeti 97 Sony 26 SPD 16 Sportunity 104 Sportversicherungsmakler 104 SpotXchange 66 Statec 30, 34, 38, 62, 63, 64, 66, 88 Steffen Frank 68 Steffen Tom 68 Stein Yves 85
Strauss-Kahn Dominique 94 Swift 88 Swiss RE Luxembourg 56
Thiry François Président du CNCD
T T&E Gefahrgutlogistik 66 Tageblatt 64, 80 Tango 64 TEA 26 Teijin 56 Telecom Luxembourg 67 Telespazio 64 Telindus 63 Thales 64 The Luxembourg Freeport 12 The Pollock Formula 104 Thelen Carlo 35, 56 Themis Lex 101 Thermolux 64 Thierry Leyne 94 Thill Carlo 88 Thiry François 44 Tie-Break 66 TM ErnerCopp 63 TNS-Ilres Toolbox 6, 7 Toyo Engineering Corporation 56 Transparency International 101 Tse Su-Mei 36 Twagirayezu Valère 98 Twinerg 66
U-V-W UCM Lux 38 UEL 16 UFA Sports 66 Union luxembourgeoise des consommateurs 34 Université du Luxembourg 14, 34, 44, 62, 86 Utopia 66, 81 V&V 104 Vatanen Ari 104 Victus 84 Ville de Luxembourg 66 Villeneuve Jacques 104 von Roesgen Max 44 Wallenborn 62 Wangen Edouard 26 Weiten Patrick 50 Wickler Christiane 74 Widrich Virgil 64 Wiseler Claude 34 Wohl Ricky 44 World Economic Forum 38, 62
Y-Z Yapital 26 Zeimet Laurent 34 Zens Jean-Paul 26 Zuckerberg Marc 26
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― Septembre - Octobre 2014 ― 119
Septembre 2014 Paru le 15 septembre 2014
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Directeur administratif et financier Étienne Velasti Maison Moderne est un partenariat de Francis Gasparotto, Jean-Michel Gaudron, Mike Koedinger, Guido Kröger et Rudy Lafontaine.
PROCHAIN NUMÉRO :
17 octobre 2014
PA P E RJ A M 2
Sortira le 26 septembre 2014
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120 ―
― Septembre - Octobre 2014
Quand le Luxembourg résoudra ses soucis de logement... vous l´apprendrez par L´essentiel
Le Luxembourg en chiffres
300.800
549.700 OPC (en millions d'euro) 2.854,64
2.815,87
2.742,21
2.709,21
2.468,07
2.405,93
2.528,92
2.584,10
2.565,26
2.523,19
2.486,58
2.498,84
248.900 étrangers
5.000
3.000 2.000
4.4 76
1.000
Ju il. 1 Ao 3 ût 1 Se 3 pt .1 3 Oc t. 13 No v. 1 Dé 3 c. 13 Ja n. 14 Fé v. 1 Ma 4 rs 14 Av ril 14 Ma i1 4 Ju in 14 Ju il. 14 Ju il. 1 Ao 3 ût 1 Se 3 pt .1 Oc 3 t. 1 No 3 v. 1 Dé 3 c. 1 Ja 3 n. 14 Fé v. Ma 14 rs 1 Av 4 ril 14 Ma i1 Ju 4 in 1 Ju 4 il. 14
PIB en volume (évolution en %)
T3 2013
T4 2013
T1 2014
2,1
1,9
(2013) +6,45 % par rapport à 2012
Taux de chômage
Faillites
14 20
13 20
12 20
0,1
-0,4
31
40
JUILLET 2014 : 81
0 MAI 2014 : 90
60
20
150
20
14
13 20
12 20
11 20
10 20
Ao ût 1 Se 3 pt .1 3 Oc t. 13 No v. 1 Dé 3 c. 13 Ja n. 14 Fé v. 14 Ma rs 14 Av ril 14 Ma i1 4 Ju in 14 Ju il. 1 Ao 4 ût 14
394.079
44.008
Emploi total intérieur en juillet 2014 59 %
41 %
dont travailleurs frontaliers
162.926
Emploi du secteur financier au 2e trimestre 2014 (hors assurance)
26.237
emplois dans le secteur bancaire 122 ―
Nombre de banques
(en juillet 2014)
-0.8
0
7,3 % (en juillet 2014) +5,7 % par rapport à juillet 2013
0.2 septembre 2013 : 108
80
11
Capacité / Besoin de financement (% du PIB)
120 100
20
20
10
-0,2 T2 2013
23,1 %
SOURCES : CSSF, STATEC
4.217,73
4.882,05
5.408,05
2,7
4.230,01
5.375,60
Dette publique (en % du PIB)
3,1
4.191,84
5.047,89
Prix moyen au mètre carré (en euros) ancien neuf
4.209,36
Ju il. 1 Ao 3 ût Se 13 pt .1 3 Oc t. 13 No v. 1 Dé 3 c. 13 Ja n. 14 Fé v. 1 Ma 4 rs 1 Av 4 ril 14 Ma i1 4 Ju in 14 Ju il. 14
0
0
― Septembre - Octobre 2014
40 % 60 %
17.771
emplois dans les autres secteurs
SOURCES : CSSF, STATEC
0,5
0,99
45 %
6.000
4.000
Mai 2014 : 1,03
1
décembre 2013 : 1,54
juillet 2013 : 1,84
2
1,5
55 %
Nouvelles immatriculations
2,5
2.904,14
Taux d'inflation (en %)
Luxembourgeois
SOURCES : CSSF, STATEC
2
Avril 2014 : 5.220
2.586 km
Population totale (au 1er janvier 2014)
octobre 2013 : 4.499
Superficie
SOURCE : STATEC
TABLEAU DE BORD
CCP
POSTCHÈQUE
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