Paperjam Mai 2016

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MAI 2016

Aux petits soins pour les PME 5 453000 074017 05 4€

CSSF

PANAMA PAPERS

POLITIQUE

Claude Marx, première !

Un trait à tirer sur le passé

Les hostilités ont commencé


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ÉDITO

L’avantage du pire JEAN-M I CHEL G AUDRON Rédacteur en chef @jmgaudron

O

utre un talent technique et stratégique hors du commun l’ayant élevé au rang de légende absolue du football international, Johan Cruijff – paix à son âme – avait le verbe haut, parfois arrogant, mais faisant presque toujours mouche comme ses coups de patte de génie. « Chaque inconvénient a son avantage » fait partie des saillies les plus remarquables du stratège néerlandais, au point d’être pratiquement devenue, paraît-il, une expression courante au pays des tulipes, qu’elles soient en pot ou en verre. Il est toujours possible de disserter sur la pertinence philosophique de cette citation, déclinée sous de nombreuses formes, depuis ceux qui trouvent qu’« à quelque chose malheur est bon » jusqu’à ceux qui se font fort de transformer chaque menace en opportunité. Mais cela pourra en tout cas toujours donner matière à soulagement pour les représentants d’une profession qui, à en croire une étude réalisée par le site américain spécialiste en ressources humaines Careercast.com, est de nouveau la « pire » de l’année (comme elle le fut en 2015) : celle de journaliste. Ainsi, aux inconvénients suscités par, entre autres, des horaires

parfois compliqués et un niveau de stress supérieur à la moyenne, est-il tout à fait loisible d’opposer les avantages d’un métier capable de contribuer, modestement, à rendre le monde meilleur ou, à défaut, moins mauvais. Les dernières révélations de l’International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ) sur les Panama Papers, faisant suite à d’autres dossiers plus anciens comme LuxLeaks ou SwissLeaks, ont mis une fois de plus en lumière, et à très grande échelle, ce rôle. D’aucuns le jugent comme glorieux quand d’autres fustigent un déballage parfois aveugle et sans discernement de documents et d’informations en tous genres, mélangeant allègrement des pommes et des poires. Comme souvent, la vérité est forcément entre les deux. Et si aucun média luxembourgeois ne figure dans ce consortium international regroupant près de 200 journalistes de plus de 65 pays, cela ne signifie pas pour autant que les journalistes du pays se tournent les pouces et se contentent de compter les points. Le Prix Falcone 2016 pour la démocratie, attribué à notre collègue Véronique Poujol (partagé avec un autre journaliste d’investigation, le Français Pierre Péan) pour l’ensemble de son œuvre, ne peut que le confirmer. Elle figurait déjà il y a deux ans, avec une dizaine d’autres confrères, dans la

sélection du premier prix du journalisme d’investigation décerné par l’Association luxembourgeoise des journalistes. La nouvelle voie professionnelle qu’a choisi de suivre notre collègue, désireuse de s’investir dans une autre noble cause, celle de la défense du droit des femmes, doit donc, au final, susciter autant d’avantages que d’inconvénients. Même si toute vérité n’est pas bonne à dire, de Livange au bureau de Jean-Claude Juncker en passant par l’héritage de la vicomtesse Amicie de Spoelberch, les errements de DSK ou certaines dérives clientélistes malvenues, nous continuerons à nous efforcer de la dire. Mais il faudra aussi pour cela que le gouvernement y mette un peu du sien et revoie le contenu de son projet de loi relatif à l’accès des citoyens aux documents détenus par l’administration. Un texte préparatoire dans lequel le droit élémentaire à l’information est particulièrement mis à mal par l’ensemble des restrictions envisagées. Le Luxembourg est, à ce jour, l’un des derniers États européens à ne pas disposer d’une telle légis­ lation et il serait donc bienvenu qu’il rejoigne la cour des grands. Pour que de cet inconvénient-là puisse aussi en sortir un avantage pour la démocratie. Et pour rendre moins « pire » la belle profession de journaliste… Mai 2016 —

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SOMMAIRE

Mai 2016

COVERSTORY

GRAND ENTRETIEN

026 Aux petits soins pour les PME La secrétaire d’État à l’Économie, Francine Closener, a présenté Mai 2016 — le 4e plan national pour le soutien des PME. Une feuille de route — 027 rédigée en étroite concertation avec les fédérations professionnelles et les acteurs sur le terrain. 026-040_Coverstory.indd 27

22/04/16 16:16

REPORTAGE

018 « Il faut moderniser la loi organique de la CSSF » Depuis le 5 février, la Commission de surveillance du secteur financier compte à sa tête – et c’est une première – un directeur général venu du secteur privé : Claude Marx. BAVARDAGES

130

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Parcours de santé

L’Europe, du bleu au blues

Plongée avec notre photographe Armand Quetsch au cœur de l’action de la fondation Hëllef Doheem, un des plus gros organismes de soins et de services de santé du pays.

Où va l’Europe ? Cette question était au centre du débat que nous avons suscité entre les députés européens Frank Engel (PPE) et Claude Turmes (Les Verts).

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SOMMAIRE

041

063

089

LEGAL

AVA NT- GOÛ T DE C A MPAGNE LÉGISL ATIVE

46 Devine qui vient

dans mon « stuff » ce soir ? 1 ER M A I

50 Le syndicalisme

en ordre dispersé C O U R D’A P P E L

52 La onzième chambre ÉCHANGE AUTOMATIQUE DE RULINGS

53 Les devoirs de printemps de Pierre Gramegna

LA SANTÉ DE DEMAIN DÈS AUJOURD’HUI

56 Une révolution très discrète MINIS T ÈRE DE L A CULT URE

58 De Walferdange

aux Terres rouges MISSION ÉCONOMIQUE

59 En Finlande,

sans rêver au Père Noël PROSPECTIVE

60 Une vision à un million

TÉLÉCOMS

68 Join trace sa route PLAN JUNCKER

72 En phase de réglage MÉDIAS

74 Une vision commune ÉDUCATION DIGITALE

76 Services académiques à numériser FEDIL

78 Coup de jeune DOMAINES VINSMOSELLE

80 50 ans qui pétillent NOUVEAUX DÉVELOPPEMENTS

82 Abitare Kids joue

à saute-frontières UN CLUB D’UN NOUVEAU GENRE

84 Rouler les belles mécaniques SENSIBILISATION

86 Intensifier la diversité

MORAL

PANAMA PAPERS

92 Le moment de vérité ENE A SICAV

96 Sif comme… siphonage MUTATION

98 Les PSF de support voient grand UNE BANQUE D'ENTREPRENEURS

99 « Le Luxembourg

était une évidence » AFFAIRE LE YNE STR AUSS -K AHN

100 La Bâloise relance les hostilités BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE

102 Débat sur les taux bas BIL / BCEE

104 Histoires parallèles PORTRAIT

106 L’itinéraire bis

de Marc Hoffmann MICROFINANCE

108 Des initiatives pour l'éducation

SUCCESS-STORY

87 Intelligence exponentielle

R É F L E X I O N A U T O U R D E L’ É C O L E

62 Penser l’avenir autrement

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SOMMAIRE

LIFESTYLE

ART CONTEMPORAIN

146 Basquiat, fédérateur d’énergie LES PANIERS DE SANDRINE

150 Un jardin de légumes

PAPERJAM CLUB

DESIGN CITY

151 Designer et artisan : un couple créatif NIGHTLIFE

152 Portrait-robot du barman idéal

AGENDA

121 Les événements à venir ÉVÉNEMENT

124 10×6 : passeurs de frontières LA VIE DU CLUB

126 Retour par l’image

DOSSIER DIGITAL

110 114 118 154 156 158 160 162

Flash-back Carrières Paperjam.Jobs Paperjam.lu Afterwork Index Ours Tableau de bord

1 thé et de matiqu e s rép onse / 4 invité s s d’e xper ts

DÉBAT

112 Avantages à géométrie variable

Doss ie une t rs digitau out x : expér e nouvelle ience sur pap doss erjam.lu ier-e / ditio ns

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Le Grand-Duc héritier et le vice-Pre01-06/05 mier ministre, ministre de l’Économie, Étienne Schneider, retournent en mission en Chine, notamment dans le cadre de la China Import and Export Fair. Il sera, entre autres, question de la liaison ferroviaire directe entre Bettembourg et Zhengzhou.

Assemblée générale d’ArcelorMittal

Les actionnaires d’ArcelorMittal 04/05 devront, entre autres, se prononcer sur le renouvellement du mandat d’administrateur de Jeannot Krecké, qui expire cette année, pour une durée de trois années supplémentaires. L’ancien ministre de l’Économie y siège depuis 2010.

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Communication de crise

Xavier Bettel s’expliquera devant la 09/05 commission parlementaire de l’enseignement supérieur, de la recherche, des médias, des communications et de l’espace sur l’état d’avancement de la réforme du service s’occupant de la communication de crise et de la nouvelle circulaire réglant la collaboration entre journalistes et administration publique.

Mission économique en Finlande

À l’initiative de la Chambre de com09-12/05 merce, et en collaboration avec le ministère de l’Économie, Luxembourg for Finance et Luxembourg for Business, une mission économique se déroulera en Finlande. Il sera principalement question d’innovation, autour des secteurs ICT, écotechnologies et finance (lire aussi en p. 59).

Joli dividende pour Brederode

L’assemblée générale des actionnaires de Brederode devrait voter, pour l’année 2015, un dividende de 0,7 euro par action, en hausse de 8 % par rapport à l’exercice 2014. La société d’investissement en private equity avait communiqué, début mars, un résultat annuel de 224,27 millions d’euros. 11/05

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Les actionnaires de la discrète et néanmoins cotée Société électrique de l’Our se réunissent en assemblée générale, à peine deux semaines après la publication des résultats annuels de la société. 13/05

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GRAND ENTRETIEN

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GRAND ENTRETIEN

 GRAND ENTRETIEN – CLAUDE MARX DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA CSSF

« Il faut moderniser la loi organique de la CSSF » V É R O N I Q U E P O U J O L E T J E A N - M I C H E L GAU D R O N |

MIKE ZENARI

Depuis le 5 février, la Commission de surveillance du secteur financier compte à sa tête – et c’est une première – un directeur général venu du secteur privé. Pour sa première interview dans les médias, Claude Marx évoque la façon dont doit évoluer une institution prise, elle aussi, dans le tourbillon législatif et réglementaire ambiant.

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GRAND ENTRETIEN

C

omment se retrouve-t-on publique, il y a évidemment des différences, à la tête de l’organisme mais aussi beaucoup de similitudes dans l’asde surveillance du secteur pect organisationnel et technique du métier. financier après une longue Sur ce dernier point, je dois dire que nous carrière de dirigeant de avons un grand nombre de managers ayant banque et de compagnie déjà une très grande expérience, de 15, 20 ou 25 ans. Quant à mes trois collègues direcd’assurances ? c l a u d e m a r x Je dois d’abord dire que c’est teurs, ils cumulent 102 ans d’expérience ! un honneur. Nous sommes le plus grand Pour ce qui est du volet organisationnel, centre financier de la zone euro et un des quand on parle de knowledge management, de 10  plus grands du monde ; un centre qui ressources humaines, d’informatique, de gesn’a en tous les cas rien à voir avec la taille du tion des finances, ou encore de communicapays. Pendant plus de 20 ans, j’ai moi-même tion interne ou externe, on touche à des été contrôlé par la CSSF et par le Commissathèmes que l’on retrouve aussi dans une entreprise privée. Et puis la riat aux assurances, et j’ai CSSF a connu ces dernières beaucoup d’estime pour ces années une croissance très deux institutions qui, avec rapide et cela génère des relativement peu de challenges identiques à ceux moyens, font un travail très Il ne faut surtout que peut connaître une compétent. pas que le risque entreprise privée. J’ai entendu parler de la En revanche, en termes de vacance de poste de directeur fiscal qui, gouvernance, contrairement général en juin 2015 et j’ai aujourd’hui, au secteur privé où un comité alors réfléchi à l’opportunité de direction doit rapporter à de relever un tel défi. Le cheappartient à un conseil d’administration minement intellectuel a été l’histoire, soit lui-même nommé par les assez compliqué, car je paractionnaires, nous sommes tais vraiment vers une grande remplacé par un totalement indépendants inconnue, ne connaissant nouveau risque : dans notre fonctionnement, personne sur place. Je me dans la loi et dans la pratique. suis aussi renseigné pour celui du nonLe conseil n’est là que pour savoir pourquoi ce poste était respect des règles les questions budgétaires. ouvert à l’externe, et suite à Par ailleurs, la fonction toutes ces réflexions je suis antiblanchiment. publique requiert un devoir arrivé à la conclusion que ça de réserve, d’impartialité et pourrait en effet m’intéresser, de discrétion. Nous ne pouà un moment où j’avais envie de faire autre chose. En outre, j’ai aussi senti vons pas nous exprimer sur les mêmes sujets une volonté émanant du ministère des comme pourrait le faire un chef d’entreprise Finances de recevoir une telle candidature dans le privé. Nous ne sommes pas là pour venant de l’extérieur. Je me suis donc décidé porter tous les sujets sur la place publique et au début de l’été. avoir une opinion publique sur tout. Mais J’avais aussi essayé de savoir s’il y avait des quand il y a des sujets sur lesquels il est imporprécédents, mais je n’ai trouvé que quelques tant de communiquer, nous le faisons évidemcas de personnes ayant migré du secteur ment. public vers le privé. Mais pas l’inverse. Et c’est d’ailleurs dommage, car les deux parties Vous avez pourtant récemment retweeté auraient beaucoup à gagner avec de tels un article de Forbes évoquant une sanction échanges. de 547 millions de dollars à l’encontre de la banque Julius Baer aux États-Unis. Cela a pu surprendre. L’auriez-vous fait avec une Quand vous évoquez une volonté émanant sanction prononcée à l’encontre d’un étadu ministère des Finances de recevoir une candidature telle que la vôtre, cela veut-il blissement financier au Luxembourg ? dire que vous aviez le soutien de Pierre Il y a une différence entre la personne publique Gramegna ? Que vous étiez son « favori » ? et la personne privée Claude Marx, qui a aussi Pas du tout ! Mais je sais que cela a beaucoup son propre compte Twitter et LinkedIn. Ce sont deux choses très différentes. Du reste, il été dit. Du reste, je ne connaissais pas partiest bien indiqué sur mon compte « views are culièrement bien M.  Gramegna. Ce que je my own ». J’y exprime mes propres vues, ce voulais dire, c’est que j’avais eu l’occasion que je trouve intéressant de relayer à d’interroger un de ses proches conseillers, d’autres personnes à titre privé. Cela n’est en l’occurrence Isabelle Goubin (directrice pas à mettre en relation avec ma fonction à du Trésor, ndlr). Mais je ne suis par ailleurs la tête de la CSSF. membre d’aucun parti politique et je ne le Il faut savoir qu’à mon arrivée, la CSSF serai jamais. n’était pas du tout présente sur les réseaux sociaux. C’est maintenant le cas. Nous ne Quel état des lieux avez-vous fait de la sommes pas dans une tour d’ivoire, coupés du CSSF en arrivant ? Avez-vous ressenti un monde. Nous sommes ouverts et quand nous choc en matière de gestion managériale ? l’estimons, nous communiquons sur le sujet. Entre une société privée et une institution 020 ­—

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BIO EXPRESS

DU PRIVÉ AU PUBLIC 1990 Né le 11 novembre 1966, Claude Marx est diplômé d’une maîtrise en droit de l’Université de Paris II Panthéon-Assas et d’un Master of Law in International Business Law à l’Université de Londres. Il commence sa carrière en 1990 en tant qu’avocat à la Cour au sein de l’étude Zeyen Beghin Feider (devenue ensuite Allen & Overy). 1994 Il rejoint la banque Safra Republic Holdings en tant que secrétaire général. Après le rachat en 2000 par le groupe HSBC, il est promu directeur général adjoint de HSBC Private Bank. 2011 Il choisit de quitter le secteur bancaire pour aller chez les « voisins » de l’assurance : il devient administrateur-délégué de Lombard International Assurance. 2015 Il quitte ses fonctions en septembre 2015 et réfléchit à l’un ou l’autre projet entrepreneurial dans le secteur financier. Mais son dossier de candidature à la direction générale de la CSSF, déposé en juin, est finalement retenu. Sa nomination est annoncée en conseil de gouvernement le 16  décembre 2015. 2016 Il prend officiellement ses fonctions le 5  février 2016, après un mois de transition passé aux côtés de son prédécesseur, Jean Guill.


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GRAND ENTRETIEN

La communication faisait justement partie des points faibles de la CSSF jusqu’à présent… Mais il faut considérer la chose dans son contexte et son époque. Il fut un temps où il était mieux pour la CSSF de ne pas communiquer. Aujourd’hui, il est exact qu’une non-communication crée un vide comblé par d’autres. Et cela n’aide pas la commission. Nous estimons qu’aujourd’hui, il faut communiquer de façon proactive et réactive. Cela fait partie de nos chantiers organisationnels du moment. Nous sommes d’ailleurs en train de recruter un cinquième directeur qui aura notamment en charge ce volet communication interne. Il y a eu plus d’une vingtaine de candidats qui ont postulé (les dossiers devaient être remis pour le 31 mars, ndlr).

Le nom de l’avocate Simone Retter, membre du conseil de la Banque centrale du Luxembourg, est cité dans les Panama Papers, où l’amalgame est vite fait entre structurations légales et fraudes avérées. Le risque de réputation est de plus en plus sensible dans le milieu des affaires. Cet aspect des choses a-t-il été ouvertement discuté au moment de votre nomination, sachant que vous avez une longue carrière dans des établissements privés, notamment à la banque HSBC, qui a, elle aussi, été montrée du doigt ? Oui : pendant le processus de recrutement, j’ai été interrogé sur ces fonctions antérieures, le rôle que j’ai eu et les expériences professionnelles qui ont été les miennes dans ces postes que j’ai occupés. En tant que dirigeant de banque ou de compagnie d’assurances, il faut déjà remplir des conditions d’honorabilité et de compétences. Cela a déjà été analysé en ce qui me concerne, que ce soit les quatre dernières années passées chez Lombard ou les 17 précédentes chez HSBC.

Quels sont vos autres chantiers du moment ? En même temps que recruter un cinquième directeur, nous recrutons aussi un responsable informatique. C’est un poste-clé tant nous sommes dépendants de l’informatique. Jusqu’à présent, cette fonction existait, mais elle était partagée avec d’autres resMais une affaire telle que 1MDB, dans laquelle appaponsabilités. Là, nous voulons clairement un poste Nous avons imposé raît le nom de Marc 100 % IT. Ambroisien, un ancien dirices cinq dernières Il y a bien sûr tous les geant de la banque Edmond chantiers réglementaires, années 3,6 millions de Rothschild à Luxemqu’ils soient liés à la toute montre tout de d’euros d’amendes bourg, jeune Union bancaire euromême que ces conditions d’honorabilité et de compépéenne, qui n’existe que pour les entités depuis un an et demi, ou bien tences ne mettent pas à surveillées, dont aux différents textes et réglel’abri de tout… mentations en cours d’impléJe ne peux évidemment pas 1,1 million pour la commenter cette affaire par mentation. Le tsunami seule année 2015. principe, et la CSSF, tout réglementaire qui est un comme le Parquet, se sont challenge pour les acteurs déjà exprimés à ce sujet. Je l’est aussi pour le régulateur rappelle tout de même qu’il s’agit à la base pour suivre cette masse de directives et de d’une affaire pénale et que l’enjeu est de règlements communautaires, ainsi que les savoir concrètement si de l’argent présumé mesures de niveaux deux et trois y liées. de la corruption a pu être blanchi, entre autres, par le système financier. Cette avalanche de tâches réglementaires La position de la CSSF est très claire : risque-t-elle de nuire à la qualité de vos nous attendons de voir les résultats de l’encontrôles ? Le grand défi qui nous attend est, en tout quête pénale du Parquet, mais nous ne nous cas, d’effectuer davantage de contrôles sur intéressons qu’au seul volet de surveillance place et de nous préoccuper notamment prudentielle, c’est-à-dire de savoir si la des business models et des stratégies mises banque citée, ou bien d’autres, ont respecté en place. Nous devons notamment rester ou pas leurs obligations professionnelles en vigilants et faire en sorte que ces nouveaux matière de lutte contre le blanchiment et le modèles n’amènent pas les entreprises à financement du terrorisme, qui semble être au cœur de cette affaire. se diriger vers des marchés qu’elles ne maîÀ partir du moment où une banque ne restrisent pas. Il ne faut surtout pas que le risque fiscal qui, aujourd’hui, appartient pecte pas ses obligations et qu’elle a été abuà l’histoire, soit remplacé par un nouveau sée pour des délits ou des crimes, alors il y a risque : celui du non-respect des règles des sanctions que nous pouvons prendre antiblanchiment, notamment dans son volet contre cette banque ou contre ceux qui sont sur la connaissance du client (les procédures agréés par la CSSF comme étant honorables KYC, ndlr). Je pense que des affaires comme ou compétents. Et nous le faisons ! Nous reti1MDB ou Petrobras en sont des exemples. rons régulièrement leur honorabilité à des dirigeants fautifs – et nous sommes d’ailleurs Il y a tout un tas d’obligations professionparfois attaqués pour ce fait – et nous avons nelles de base qui existent depuis longimposé ces cinq dernières années 3,6  millions temps, mais qui reviennent plus que jamais d’euros d’amendes pour les entités surveildans l’actualité. 022 ­—

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VERBATIM

Public-privé Claude Marx est un des très rares cas d’un dirigeant de société privée passant dans le secteur public. « J’avais essayé de savoir s’il y avait des précédents, mais je n’ai trouvé que quelques cas de personnes ayant migré du secteur public vers le privé. Mais pas l’inverse. Et c’est d’ailleurs dommage, car les deux parties auraient beaucoup à gagner avec de tels échanges. »

Dialogue Le nouveau directeur général de la CSSF entend perpétuer, voire développer encore davantage la tradition de dialogue existant entre les différents acteurs de la Place. « Je crois à ce modèle de bonne collaboration, même si chacun doit rester dans son rôle. Quand la CSSF dit quelque chose, elle le dit forcément dans son rôle de régulateur. Mais ce n’est pas incompatible avec un bon dialogue franc entre les parties concernées. »

Contrôle Le renforcement annoncé des contrôles sur place n’est pas à mettre en relation avec un quelconque constat de manquements dans le chef des acteurs concernés. « Mais il est important de les accompagner dans les nouveaux défis qui les concernent, en particulier en matière de gouvernance. Il y a des prescriptions très précises dont nous devons pouvoir contrôler l’application, ce qui est assez intensif en personnel. Cela ne se fait pas du jour au lendemain, mais cela devra se faire obligatoirement ! Et nous devrons veiller à ce que cela soit le cas. Et ça, c’est nouveau. »


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GRAND ENTRETIEN COMMUNICATION Claude Marx tient absolument à ce que la CSSF garde un contact étroit avec les acteurs du marché et les instances politiques. « Nous ne sommes pas dans une tour d’ivoire, coupés du monde », martèle-t-il.

lées, dont 1,1 million pour la seule année 2015. Et la tendance est croissante. Il ne faut pas faire d’amalgame entre le rôle des uns et des autres : il n’est pas impossible qu’une banque soit abusée pour tel ou tel délit. Mais après, il y a la question du respect des procédures, et c’est là que nous entrons en scène. D’où notre attitude non émotionnelle pour une affaire qui est extrêmement grave et qui concerne plusieurs pays et un Premier ministre qui est encore en fonction. Par beaucoup d’aspects, cette affaire nous préoccupe et nous la suivons de très près. Il ne s’agit certainement pas d’une affaire Rothschild, mais plutôt d’une affaire d’un fonds malaisien avec des implications internationales, complexes et de grande envergure. Votre prédécesseur a également laissé deux projets de loi en cours, l’un concernant la gouvernance de la CSSF et l’autre sur les sanctions. Dans une réponse à une question parlementaire, Pierre Gramegna avait évoqué une réforme progressive selon « une approche incrémentale ». Où en sont ces dossiers aujourd’hui ? Nous sommes confiants que ces projets aboutissent vite. Pour ce qui est des sanctions, nous en avons absolument besoin, puisqu’il y a différentes directives, comme Ucits V, qui prévoient des sanctions plus importantes que celles dont nous disposons aujourd’hui en général. CRD IV, par exemple, prévoit des sanctions pouvant aller jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires. C’est connu, l’arsenal de sanctions de la CSSF est trop léger. Vous allez donc enfin avoir de vraies armes contre les contrevenants ? Je ne suis pas forcément d’accord sur ce constat. Les sanctions ne sont pas que pécuniaires. Un retrait d’honorabilité est déjà très important, par exemple. Un retrait de licence aussi ! Nous n’avons jamais retiré de licence à des banques, mais nous l’avons déjà proposé pour d’autres sociétés financières. Et puis, au sein d’un groupe, il n’est jamais bien vu qu’une filiale locale ou l’un de ses dirigeants se fasse sanctionner. Cela peut aussi amener d’autres sanctions internes au groupe. Mais effectivement, là où je vous rejoins, c’est que dans certains cas la sanction doit faire mal et les montants doivent être plus importants. Sinon, ce n’est pas une vraie sanction. Cet outil sera donc le bienvenu. Et pour ce qui est de la gouvernance ? Nous en avons aussi besoin, mais pour d’autres raisons. Nous nous sommes vu confier de nouvelles missions ces dernières années et l’exercice de ces missions s’est vu modifier par diverses règles européennes. Par exemple, nous avions par le passé un seul organe de direction. Aujourd’hui, nous avons en plus le conseil de résolution et la garantie des dépôts et des investisseurs. Nous avons pour ainsi dire une direction à 024 ­—

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géométrie variable, car pour certains thèmes, le directeur Résolution siège au sein de la direction CSSF… Et la CSSF donne le support opérationnel à la résolution, tel que c’est défini dans la loi. En outre, dans le cadre du mécanisme de surveillance européen, certaines de nos missions sont profondément modifiées. Pour un tas de raisons, il faut donc moderniser la loi organique de la CSSF avec un texte qui prend en compte notre nouveau rôle et nos nouvelles missions. Quelle est votre position concernant les taxes de surveillance ? Vont-elles bientôt augmenter ? C’est un thème qui revient très régulièrement. Oui, il faudra augmenter les taxes. Nous sommes passés en quelques années de 300 à 630 agents et nous avons encore besoin de personnel. C’est le poste budgétaire le plus important. Or, nous sommes financés à 100 % par les taxes. Il faudra donc le faire. Quand ? Nous en discuterons avec le conseil en octobre lorsque nous présenterons le budget 2017. Nous n’avons pas encore établi les calculs d’évaluation de nos prévisions et de nos besoins. Nous évitons d’augmenter les taxes tous les ans de manière linéaire et progressive, car cela crée des discussions avec les entités surveillées. Ce n’est pas une approche pragmatique. Je précise que notre volonté est que ces taxes restent raisonnables. Elles le sont et le resteront, même si nous les augmentons… Comment la CSSF se positionne-t-elle devant les développements de thèmes tels que les fintech, qui semblent prendre une place de plus en plus importante aujourd’hui ? Il faut d’abord voir qu’au Luxembourg, on fait du fintech depuis 30 ans. Mais maintenant se pose clairement la question de la réglementation des fintech. Et là, c’est évidemment un domaine dans lequel nous cherchons le dialogue avec toutes les parties concernées. Nous devons distinguer deux

axes de réflexion. D’un côté, identifier les nouveaux acteurs et définir les besoins éventuels d’une nouvelle licence, ou non. Et de l’autre côté, accompagner les profonds changements qui se profilent dans les processus d’organisation interne des entités surveillées. Je pense par exemple au thème de l’outsourcing dans des régions plus ou moins lointaines ou décentralisées, difficiles à identifier. Ensuite va se poser une autre question à la réflexion de laquelle nous devons participer, même sans être l’acteur principal : qu’est-ce qui doit être réglementé ? Et qu’est-ce qui ne doit pas l’être ? Et à quel endroit faut-il de la réglementation là où il n’y en a pas aujourd’hui ? Nous allons donc créer un groupe de travail sur le volet des regtech, c’està-dire l’utilisation des fintech à des fins réglementaires. Il ne sera pas forcément très grand ni très formel, mais avec les bonnes personnes pour réfléchir uniquement à ces aspects de la question. Un groupe de travail fintech de plus… L’ABBL, l’Alfi, LFF ont déjà le leur. Cela n’en fait-il pas un peu trop ? Je ne pense pas qu’aucun de ces groupes ne considère vraiment l’aspect réglementaire et régulation. Outre les questions liées à l’outsourcing, d’autres problèmes commencent à être identifiés. Est-il par exemple judicieux pour un établissement financier d’utiliser un cloud public pour ses activités de back-office ? Il est essentiel d’y réfléchir dès maintenant afin que, lorsque les demandes viendront dans les prochains mois, nous soyons préparés. Retrouvez la version intégrale de cet entretien sur www.paperjam.lu.

EN RÉSUMÉ

Après une longue carrière de dirigeant de banque et de compagnie d’assurances, Claude Marx est passé de l’autre côté du miroir et dirige désormais l’autorité de surveillance du secteur financier. Un changement de carrière radical qui intervient à un moment charnière dans l’existence de l’institution, aux attributions toujours plus complexes et nombreuses.


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Services : 30.369

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sans 1-4 5-9 10-49 50-249 >250 87 % des 34.771 entreprises du Luxembourg sont actives dans le secteur des services. 39 % des entreprises sont sans salariés et 38 % ne comptent qu’entre 1 et 4 salariés. Seules 166 entreprises du pays ont une taille supérieure à 250 salariés. Répartition des entreprises par nombre de salariés

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Plan d’action national

Les PME en ordre de marche Le 4e plan d’action national en faveur des PME a été dévoilé fin mars. Piloté par le Haut Comité pour le soutien des PME et de l’entrepreneuriat, le document reprend largement des revendications exprimées par les principales fédérations professionnelles. La volonté de relever les nombreux défis est partagée. Mais la vérité sortira du terrain...

u’elle semble bien loin cette année 1995. Souvent citée en référence comme le véritable point de départ du développement des activités culturelles dans le pays (le Luxembourg fut l’hôte de l’Année européenne de la culture), elle marque aussi le lancement du tout premier plan d’action national pour les PME, par le ministre des Classes moyennes, du Tourisme et du Logement de l’époque, le « dinosaure » CSV Fernand Boden (également ministre, au même moment, de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural). Élaboré avec les organisations et chambres professionnelles, ce plan d’action était inscrit pour une durée de cinq années. En 2001, un deuxième plan fut élaboré, fort d’une centaine de propositions, puis un troisième au printemps 2008. Repris entre-temps par Françoise Hetto­ Gaasch, le ministère des Classes moyennes commença à plancher sur un 4e plan avant de voir son élan coupé net par la tenue des élections anticipées d’octobre 2013. Mais il n’était pas question pour autant de tout jeter à la corbeille et le programme gouvernemental s’en porta garant. C’est ainsi que le 16 mars dernier, le conseil de gouvernement approuva ce 4e plan d’action national en faveur des PME. « Ce plan arrive à point nommé au milieu de la législature, de sorte que le gouvernement a le temps de mettre en œuvre ses dispositions », se réjouit Tom Wirion, directeur de la Chambre des métiers, une des parties prenantes dans la réalisation de ce projet. Car l’approche bottom-up voulue par le gouvernement a permis à l’ensemble des acteurs concernés

(Chambres de commerce et des métiers, la CLC et l’Horesca) d’apporter un input direct pour l’élaboration des 99 propositions finalement compilées dans le document de 26 pages. Cette approche a particulièrement été appréciée par les professionnels. « Il faut voir que l’on vit dans un monde qui, depuis la crise de 2007-2008, est perturbé et en perpétuels changements, observe Gérard Eischen, directeur Formation et Services aux PME de la Chambre de commerce. Les intérêts de chacun sont différents et cela se reflète dans ce plan. C’est un acte politique fort, car c’est la première fois que le gouvernement a jugé utile d’impliquer autrement les forces vives par l’intermédiaire des fédérations représentatives. Il n’existe pas d’image unique et unilatérale des PME. D’où la difficulté d’un tel plan d’action. Mais planifier est toujours une bonne chose pour le commun des mortels. Ça veut dire transparence et clarté des objectifs, même si on ne peut pas tout planifier évidemment. »

Tom Wirion

Directeur de la Chambre des métiers

« La situation est globalement bonne, mais il ne faut pas louper les défis, notamment en matière de digitalisation et d’écotechnologies. »

Et de se rappeler que la responsabilité des plans précédents incombait principalement au ministère des Classes moyennes et que même si les fédérations patronales étaient consultées, « il demeurait toujours une certaine distance et nous ne nous estimions, au final, qu’indirectement impliqués, explique-t-il. Quand on lit ce 4e plan, on remarque que le texte est davantage imprégné par des éléments que les fédérations ont à cœur depuis un certain temps. »

Un plan dynamique

La Chambre de commerce se réjouit, par exemple, du soutien apporté dans la création d’un guichet unique physique pour les entreprises, dans le cadre de la House of Entrepreneurship. Il devrait devenir réalité à partir de cet automne et permettra à tous les entrepreneurs de trouver, en un seul endroit, les réponses à toutes leurs questions en matière de création d’entreprises, d’autorisation d’établissement ou d’aides et subventions. Ce qui n’empêchera pas chaque ministère de disposer de son propre guichet pour ses compétences spécifiques. « Le guichet unique virtuel est déjà une référence en Europe, se réjouit M. Eischen. Mais un guichet physique est indispensable pour les activités plus simples. Il y a un réel besoin d’un tel encadrement par un conseiller en chair et en os. » La promotion de l’esprit d’entreprise et de l’entrepreneuriat ; l’adaptation de réglementation aux évolutions du marché du travail ; la promotion d’une réglementation intelligente ; l’amélioration de la qualité du service public et la promotion de la simplification administrative ; une meilleure accessibilité des financements pour les PME ; le soutien du développement Mai 2016 —

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« On a évidemment besoin d’une impulsion de la part de l’État, mais c’est la société tout entière qui doit se mouvoir. »

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économique et sectoriel y a eu un certain nombre du Luxembourg ; le rapde remises en forme… et prochement de l’enseid’autres aspects qui n’ont gnement avec le monde pas forcément été repris, des entreprises et l’acmais pour lesquels nous croissement de la qualiavons la garantie qu’ils pourront toujours être fication professionnelle des salariés ; la mise en rediscutés plus tard. Il faut place d’un environnesavoir être réaliste : on ment propice à l’innovapeut toujours tout demantion et à la recherche ; la der, mais on ne peut pas promotion des technotoujours tout avoir. » Gérard Eischen logies de l’environneIl est prévu, deux à Directeur Formation ment et la facilitation trois fois par an, de faire et Services aux PME pour les PME luxemun suivi détaillé de de la Chambre de commerce l’avancement de ce bourgeoises de s’internationaliser : voilà les 10 axes définis par ce plan plan. D’ici à la fin de la législature, en octobre qui, désormais posé, va pouvoir commencer à 2018, il est évident qu’il ne sera pas possible de vivre, même si certaines mesures qui y sont pré- tout mettre en œuvre. Mais la cause « nationale » sentées sont déjà lancées. que représentent un tel plan et son suivi par le « C’est un document qui ne sera jamais d’ac- Haut Comité pour les PME semble être une tualité, car il ne sera jamais complet, prévient garantie que les efforts entrepris survivront à Thierry Nothum, le directeur de la Confédéra- un possible changement de gouvernement suite tion luxembourgeoise du commerce. Le monde aux prochaines élections législatives. tourne et les défis se dressent avec une rapidité Il n’empêche que pour la grande majorité, étonnante. Dans cette perspective, ce doit être un les mesures envisagées ne pourront vraiment plan dynamique. Ce n’est pas parce que certaines être efficacement mises en œuvre que si elles choses sont écrites une fois qu’elles seront encore sont accompagnées d’un changement profond vraies dans deux ans. Et dans deux ans, d’autres des mentalités concernant les métiers et prosujets qui ne figurent pas dans ce plan mériteront fessions du secteur privé et de l’entrepreneuriat. peut-être une tout autre attention. » « Même si le gouvernement croit dans la pertinence C’est désormais au Haut Comité pour le sou- de certaines des mesures envisagées, il n’a pas la tien des PME et de l’entrepreneuriat de jouer. main sur tous les autres acteurs, prévient Officiellement lancé en juin 2014, cet organe M. Nothum. Ce n’est pas parce que le ministère regroupe, sous la présidence de Francine Close- décide qu’il faut améliorer la qualité du service ner, secrétaire d’État à l’Économie, des repré- dans l’économie que cela se fera directement. Le sentants des Chambres de commerce et des gouvernement ne peut pas changer les attitudes métiers, de la Fédération des artisans, de la et les mentalités. Encourager les jeunes à se lanConfédération du commerce et de l’Horesca. cer dans les affaires est une volonté générale. Mais Début juillet, il devrait déterminer les ce n’est pas nous qui allons obliger les jeunes à le grandes priorités de ce 4e plan. Un arbitrage faire. Nous resterons toujours dépendants des qui ne sera pas forcément aisé, compte tenu de réactions des autres. » sa richesse et de son ambition. « Tout est imporUne observation partagée par Gérard tant, évidemment, concède M. Nothum. Mais Eischen, qui, lui aussi, dédouane par avance le c’est aussi une question d’opportunités. Pour tout gouvernement en cas de freins dans certaines le volet financier et fiscal, par exemple, c’est le bon évolutions. « Beaucoup d’éléments de réflexion moment pour transposer toutes les déclarations sont sociétaux. On a évidemment besoin d’une faites dans le projet de loi qui va être annoncé. » impulsion de la part de l’État, mais c’est la société « Je préfère qu’on définisse 4-5 priorités plutôt tout entière qui doit se mouvoir. Oui, bien sûr, il que 20, enchaîne Tom Wirion… Il faut également faut plus d’entrepreneurs. Mais ça ne veut pas non faire la différence entre des mesures où il faudra plus dire que tout un chacun doit devenir entrelégiférer et d’autres où il est avant tout question preneur ! Il est important que, d’abord, toute notre de sensibilisation ou de promotion qui peuvent Thierry Nothum être mises en œuvre dès demain. Les 99 mesures Directeur de la CLC présentées ne seront pas 99 lois. »

Le Haut Comité en première ligne

Représentatif de la grande majorité des revendications des uns et des autres, ce plan national pour les PME a au moins le mérite d’inscrire, noir sur blanc, une grande palette d’idées et d’intentions qui ont globalement satisfait les acteurs concernés. Si la version finale post-­arbitrages du gouvernement est, forcément, un peu différente des versions provisoires antérieures, le résultat reste largement cohérent. « Il y a bien sûr eu des sacrifices qui ont été faits et des consensus politiques qui ont été trouvés, témoigne Thierry Nothum. Mais cela ne concerne pas la majorité des points. Il 030 ­—

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« Il faut savoir être réaliste : on peut toujours tout demander, mais on ne peut pas toujours tout avoir. »

société adopte cet esprit d’entreprendre qui préfigure l’esprit d’entreprise. Entreprendre, chacun doit le faire : un écolier, un étudiant, un salarié… D’où des réflexions à mener quant à une autre orientation du système scolaire. » À ses yeux, il est temps de tirer un trait sur cette « idéologie historique » qui veut que l’entrepreneur vive sur le dos de ses employés.

Des virages à ne pas rater

L’état des lieux du tissu des PME au Luxembourg n’est pas trop mauvais. Les derniers chiffres publiés par l’artisanat fin avril en sont une preuve tangible : entre 2010 et 2015, le nombre d’entreprises artisanales a augmenté de 4 % pour atteindre 6.890, employant quelque 86.000 personnes (salariées et non salariées), un chiffre également en progression de 4 % sur cinq ans. Une croissance portée à la fois par l’augmentation progressive de la population (et donc du nombre de clients potentiels) et du pouvoir d’achat, une demande croissante émanant d’autres secteurs, comme le secteur financier et l’industrie, ou encore le maintien à un niveau élevé des investissements publics. « L’artisanat offre des perspectives de carrière importantes et joue par ailleurs un rôle important dans la lutte contre le chômage, en ce qu’il crée un nombre important d’emplois stables et offre également des débouchés aux personnes qualifiées et moins qualifiées », s’enthousiasme la Chambre des métiers dans la dernière livraison de ses chiffres-clés. Reste que sur 80.000 emplois salariés dans l’artisanat, seuls 14 % sont occupés par les Luxembourgeois. Un taux qui était encore de 21 % en 2000. « La situation est globalement bonne, mais il ne faut pas louper les défis, notamment en matière de digitalisation et d’écotechnologies, prévient Tom Wirion (Chambre des métiers). Et il ne faut pas non plus rater le virage de la transmission d’entreprise. Ce serait dommage que trop d’entreprises doivent fermer faute d’avoir trouvé un repreneur. En plus des emplois, ce sont les savoir-faire qui se perdraient. » En 2020, selon les estimations de la Chambre, 29 % des entreprises seront à reprendre, occupant 41 % des quelque 80.000 salariés du secteur. En 2025, ce sont 41 % des entreprises et 59 % des salariés qui seront concernés. Autrement dit, au cours des 10 prochaines années, plus de 3.000 chefs d’entreprise occupant 47.000 salariés chercheront un successeur... « Il faut rester vigilant, mais pour le pays entier, note M. Wirion. Si l’artisanat se porte bien, c’est aussi parce que le pays se porte bien en général. Si demain le pays est moins attractif, cela aura aussi un impact dans l’autre sens… » 

EN RÉSUMÉ

Directement impliqués dans la rédaction du 4e plan pour les PME, les acteurs du terrain se réjouissent de la volonté affichée par le gouvernement de faire avancer les lignes. Mais des bonnes intentions à la réalisation concrète, les efforts seront jugés sur pièces… en attendant, peut-être, d’en ajouter d’autres au gré de l’évolution de l’économie.


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M I K E Z E N A R I (A R C H I V E S)

« Ce 4e plan n’en restera pas au stade des intentions. »

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J E A N - M I C H E L GAU D R O N

Francine Closener

Ministère de l'Économie

« Il est important de démystifier les choses pour les PME » La secrétaire d’État à l’Économie, qui pilote le 4e plan d’action national en faveur des PME, plaide pour un changement des mentalités à tous les niveaux. Les jeunes doivent davantage s’ouvrir l’esprit et les PME doivent aussi prendre conscience des possibilités qui s’offrent à elles.

Le 3e plan pour les PME mené par le précédent gouvernement attendait son successeur depuis quelques années. Comment est né ce 4e plan ? f r a n c i n e c l o s e n e r Les trois premiers plans ont bien fonctionné, mais il fallait continuer en impliquant davantage les acteurs euxmêmes. C’est ce que nous avons fait. Nous avons donc en premier lieu entrepris la démarche de faire des entrevues et des consultations avec les chambres professionnelles, mais aussi les entrepreneurs pour avoir des idées et des impressions venant directement du terrain. La nouveauté a ensuite été l’instauration d’un Haut Comité pour les PME, dans le même esprit que celui créé peu de temps avant pour l’industrie. C’est lui qui a pris en charge la coordination du projet et instauré les groupes de travail sur les thématiques spécifiques. Une fois tous les avis collectés, il a évidemment fallu faire le tri avec les ministères et les administrations concernés. Au final, je pense que le document représente un bon compromis, un équilibre entre ambition et réalisme. Je suis de toute façon de nature pragmatique, et cela n’aurait aucun sens de faire un document avec que des bonnes intentions, sans que rien ne puisse être mis en œuvre. Jusqu’à présent, les plans PME avaient une durée de vie définie et étaient renouvelés. Mon souhait est que ce document soit vivant et dynamique. Peut-être même que ce sera le dernier plan et qu’il sera adapté en permanence. Le fait que ce soit le Haut Comité qui en assure le suivi donne en tout cas l’assurance que ce document n’en restera pas au stade des intentions. Il ne s’agit évidemment pas d’un document idéologique ! Ce sont des points remontés du

terrain, dans une approche que nous avons voulu bottom-up plutôt que top-down. Ce modèle participatif était essentiel, car il responsabilise les acteurs.

Sur quels postulats vous êtes-vous basés pour lancer les discussions ? L’idée était de rassembler toutes les solutions possibles, en marge du Small Business Act européen lancé en 2008. D’ailleurs, le 3e plan était un peu précurseur en la matière, puisqu’il a été lancé au même moment. Nous n’avons rien inventé sur ce plan-là : les 10 grands chapitres du 4e plan sont virtuellement repris de ce Small Business Act. La couche additionnelle ayant apporté de la valeur ajoutée, c’est bien évidemment la création de ce Haut Comité et l’instauration des groupes de travail qui ont élaboré les contenus. Au final, il n’y a pas une grande problématique, mais 99. Ce document doit être utilisé comme une feuille de route pour les politiques PME à mener lors des prochaines années. Nous avons aussi mis en avant le principe du think small first et nous allons rédiger une sorte de charte que les ministères devront respecter. Il est essentiel d’appliquer ce principe auprès des ministères et administrations pour chaque nouvelle réglementation ou directive européenne. D’autant plus que les textes prévoient justement des exemptions pour les plus petites structures. Prenez par exemple la directive européenne sur l’étiquetage des produits alimentaires. Il est désormais obligatoire que soit inscrit un certain nombre d’informations sur les teneurs en graisse, les valeurs nutritionnelles… Pour une grosse industrie agro­alimentaire, cela est fai-

sable, mais pour un petit commerce, un artisan-boucher ou un boulanger, cela est presque impossible. Le secteur a peur que ces exceptions ne soient pas prises en compte. Nous devons donc veiller à ce qu’au Luxembourg, il y ait clairement une telle exception pour les petites structures dans l’implémentation de la directive, afin de pouvoir appliquer ce principe du think small first.

Les changements législatifs que cela implique ne sont pas tous du ressort de votre ministère… Non, et c’est pourquoi le ministère de l’Économie se doit de jouer le rôle d’ambassadeur, voire de médiateur auprès des autres ministères afin qu’ils soient tous pleinement au courant des possibilités qui existent. Le Haut Comité, là aussi, jouera un rôle très important dans la formulation des problèmes qu’il conviendra de solutionner. Certaines revendications initiales venues justement du terrain vous ont-elles semblé surprenantes ? On ne peut pas vraiment dire ça. En revanche, on a découvert certaines problématiques dont nous n’avions pas forcément conscience. Par exemple, sur un plan administratif, notamment vis-à-vis de la sécurité sociale, il est très compliqué pour un traiteur d’engager un extra pour quelques heures seulement, en vue d’un banquet. Et donc, il ne le fait pas et trouve d’autres solutions, au risque de ne pas forcément être parfaitement en règle. Alors nous avons trouvé une mesure qui permet d’arriver à une démarche très facile, un peu de la même Mai 2016 —

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façon que des particuliers font appel ponctuellement à une aide ménagère. Il y avait aussi un vide juridique concernant les réunions de vente privée à domicile. Nous sommes en train de le combler.

Comment se fera la priorisation de ces 99 mesures décrites dans le plan ? Le plan comprend des mesures à court, moyen et long termes. La réforme du droit d’établissement, par exemple, est un travail de longue haleine qui nécessitera d’en discuter profondément avec tous les milieux concernés, surtout dans la perspective du développement de l’économie partagée. Mais il faut démarrer très vite, tout en sachant que cela ne sera pas clôturé avant la fin de l’année. Début juillet, une réunion du Haut Comité va fixer les priorités de ce plan avec des groupes de travail qui vont plancher spécifiquement sur cela. Avec une telle démarche, nous devrions avancer plus vite. Beaucoup d’axes développés par le plan tournent autour de la promotion de l’entrepreneuriat. Comment comptez-vous vous y prendre ? On constate en effet que les jeunes visent surtout le secteur public et para-étatique, qui reste très attractif. Nous voulons changer cet état de fait. Je suis personnellement une grande fan des mini-entreprises. Nous devons encore bien réfléchir à d’autres idées et faire voir aux jeunes les secteurs nouveaux existant au Luxembourg. La Maison de l’orientation, c’est très bien qu’elle fonctionne, mais il faut créer encore plus d’idées. Et ce sont aussi les secteurs eux-mêmes qui doivent nous dire comment faire. J’étais récemment à la cérémonie Fit4Start. J’ai regretté que les Luxembourgeois y soient minoritaires. Les jeunes des autres pays ont conscience qu’on peut faire beaucoup de choses au Luxembourg, mais les Luxembourgeois eux-mêmes ne s’en rendent pas compte. Il est important de montrer les débouchés qui existent, non seulement aux jeunes, mais aussi aux parents ! Il n’y a pas que l’État et les banques au Luxembourg. On peut aussi faire de belles carrières d’ingénieur, par exemple, car les biotech ou l’ICT sont des secteurs porteurs. C’est aussi à l’État d’intervenir et de faire la promotion de ces secteurs. Qu’en est-il de l’artisanat ? Sa promotion me tient aussi à cœur. J’ai récemment discuté avec un jeune de niveau 13e dont les parents voulaient qu’il suive un bac général. Lui veut faire quelque chose de ses mains ! Mais il ne sait pas à qui s’adresser. L’attraction des profils hautement qualifiés pour l’artisanat est aussi un défi. Mais tout est question de valorisation des métiers. Dans les pays germanophones, l’artisanat a une forte valeur de reconnaissance au sein de la société. Ce n’est pas le cas chez nous. Or, c’est maintenant qu’il faut bouger, car on sait que dans les 15 prochaines années, il y aura un tiers des entreprises artisanales à reprendre. Être patron aujourd’hui, dans une 034 ­—

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entreprise artisanale, cela n’a plus rien à voir avec l’image de l’artisanat des 20 ou 30 dernières années. Des campagnes de promotion comme « Hands-up » sont très réussies et il faut continuer sur cette voie. En tout état de cause, nous soutiendrons toutes les initiatives, que ce soit d’un point de vue moral ou financier.

Il y a aussi la peur de l’échec qui reste très présente… Oui, elle est en effet très importante auprès des Luxembourgeois de souche. Ça domine encore. J’ai lu récemment un article sur l’entrepreneuriat en Israël. C’est tout à fait autre chose ! Et même s’il y a un échec, on ne perd pas. Au contraire, on gagne en expérience. Ici, comme le pays est petit et que tout le monde se connaît, l’échec est plus difficile à gérer. On est loin du réflexe Silicon Valley où il est de bon ton de connaître trois échecs avant de tirer le gros lot. Ici, si on a trois faillites de suite, on a du mal à s’en remettre. D’où l’importance de changer aussi le statut de l’indépendant et de le rapprocher du statut de salarié pour ce qui est de l’indemnisation du chômage notamment. C’est aussi très important. Sinon, personne ne voudra jamais se lancer. L’accès aux crédits est également régulièrement avancé comme étant un des freins majeurs à l’esprit d’entreprendre. Comment remédier à cela ? Il y a deux volets à cet aspect des choses. Il y a le financement au moment de se lancer, et les accès au financement pour les entreprises qui ont un déjà certain vécu. Pour la première catégorie, il existe déjà un arsenal bien complet. Mais là encore, c’est davantage sur les mentalités qu’il faut travailler. L’accès au financement est tout de même aisé au Luxembourg, très loin de la situation que certains pays du sud ont pu connaître. C’est évidemment un point essentiel. En revanche, il est vrai aussi que dans des domaines tels les business angels ou le venture capital, on peut encore s’améliorer. Le LBAN (Luxembourg Business Angel Network, ndlr) a relancé récemment ses activités. Le système fonctionne mieux, mais il y a du potentiel pour faire davantage de dossiers. Le problème ne vient-il pas, globalement, d’un défaut d’information ? Il y a en effet beaucoup de choses qui existent dans beaucoup de domaines, mais qui ne sont pas toujours bien connues. Prenez l’exemple de l’innovation. Trop de PME croient encore aujourd’hui que ce n’est pas fait pour elles, alors que des programmes tels que Fit4Innovation existent. Quant aux aides financières, elles sont très nombreuses, c’est un peu la jungle. Via le guichet unique, on veut instaurer un assistant virtuel qui permette de guider un chef d’entreprise ou un entrepreneur : en renseignant sur la taille de l’entreprise et sur les besoins en investissements, on obtient le descriptif des aides possibles et les voies pour les solliciter.

UN BILAN TRÈS HONORABLE Mesuré pour la période 2008-2013, le bilan du 3e plan national pour le soutien des PME est, dans les chiffres, plutôt positif. Sur un total de 108 mesures recensées dans le document, 89 ont été réalisées ou étaient, au 31 décembre 2013, en cours de réalisation. Parmi les mesures jugées d’une importance élevée ou moyenne, on peut noter l’abaissement du coût et des délais d’enregistrement d’une entreprise ; l’accès pour les créateurs d’entreprise à des sources de financement d’amorçage ; l’adaptation du soutien financier en faveur des entreprises grâce à de nouveaux instruments introduits par la SNCI ; l’adaptation des heures d’ouverture en tenant compte des exigences de la population et de l’évolution de la situation de concurrence ; ou encore le projet de réforme de la loi concernant l’aménagement communal et le développement urbain afin de simplifier la procédure de plan d’aménagement général et plan d’aménagement particulier. En revanche, quelques mesures sont restées en plan. Il s’agissait, par exemple, de veiller à ce que les PME ne soient pas pénalisées par l’application des règles de Bâle II, notamment en limitant la complexité des charges financières et administratives à un strict minimum ; ou bien d’accorder une bonification d’impôts aux business angels en exonérant les intérêts qu’ils reçoivent sur les sommes prêtées et de déduire les intérêts débiteurs de leur revenu imposable pour certains projets. De même, la possibilité d’introduire le « contrat de travail partagé » selon le système français du « groupement d’employeurs » n’avait pas été concrétisée.

Actuellement, nous travaillons sur une analyse des aides existantes en vue d’en fusionner certaines pour être encore plus performants. Nous avançons aussi dans la conception du guichet physique unique entreprises, qui sera opérationnel après les congés d’été dans des locaux en face de la Chambre de commerce. Ce point d’accueil permettra d’avoir tous les services et les contacts utiles réunis en un seul endroit, y compris concernant les demandes d’autorisation. Il est important de démystifier les choses pour les PME. Avec un conseil, surtout : se faire conseiller ! Les grandes entreprises l’ont bien compris et le font déjà. Et un tel accompagnement n’est pas nécessairement hors de prix, d’autant plus qu’il existe, pour cela aussi, des aides financières.  EN RÉSUMÉ

La secrétaire d’État à l’Économie, Francine Closener, défend les bienfaits du 4e plan d’action national en faveur des PME, en privilégiant une approche bottom-up dans laquelle les acteurs de terrain ont été directement impliqués.


3 2.500 m BÉTON ARMÉ

2 3.300 m ETANCHÉITÉ

15 m

200 t. ARMATURES

450 m GARDE-CORPS

213 m

15.000

1.700 t.

2.000 t. POIDS TOTAL DE

PAR JOUR

CHARPENTE MÉTALLIQUE

LARGEUR DU TABLIER

LONGUEUR DU PONT

L’OUVRAGE

113,8 m PORTÉE ENTRE 2 PILES

« Pont frontalier à Grevenmacher » - travaux exécutés en tant qu’entreprise générale


COVERSTORY

CA M I L L E F R AT I |

Walter Grzymlas

J E S S I CA T H E I S

Saturne Technology

« Les banques ont peur d’investir dans la technologie » Soutenues par le gouvernement, les sociétés innovantes se heurtent toutefois à la frilosité des établissements financiers pour accompagner leur développement.

L

es sociétés innovantes sont mieux accueillies aujourd’hui qu’il y a 5  ou 10 ans », constate Walter Grzymlas, CEO de Saturne Technology, qui salue les « efforts concrets du ministère de l’Économie pour favoriser le développement » de ces sociétés à forte plus-value pour le Grand-Duché et « pour les mettre en avant, y compris lors des missions économiques à l’étranger ». L’action de Luxinnovation est particulièrement appréciée. « Les pôles d’incubation sont intéressants avec des loyers très réduits et des subsides pour les sociétés innovantes depuis un ou deux ans », juge le chef d’entreprise. Autre initiative louée par M. Grzymlas : la mise en place annon-

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cée d’un pôle de compétitivité sur la haute technologie et l’impression 3D. Du haut de ses 16 ans d’existence, Saturne Technology, qui fabrique des pièces métalliques découpées au laser pour l’aéronautique, l’aérospatial, l’automobile ou encore l’armement, cherche plutôt un soutien à son développement rapide. Elle pourrait prétendre à des subsides afin de financer l’achat d’une machine au titre de l’investissement dans un moyen de production, mais se trouve acculée entre des clients pressés et un gouvernement qui met du temps à répondre. « Dans l’industrie mondiale aujourd’hui, il faut être proactif : dès que le client a pris sa décision, il faut être prêt – et il peut s’agir de commandes de millions de pièces. » À un ou deux millions d’euros la machine, l’investissement est de

Walter Grzymlas •  49 ans •  Fondateur et CEO de Saturne Technology •  10 employés

taille. Un préaccord du ministère concernant l’éligibilité aux subsides constituerait déjà un grand progrès pour les sociétés innovantes et leur donnerait davantage de visibilité sur leurs besoins de financement. « Il faut que les banques suivent aussi, poursuit Walter Grzymlas. Le ministère pourrait pousser les banques et se porter garant du prêt. » Car aujourd’hui, « les banques ont peur d’investir dans la technologie. Si vous ouvrez demain 15 boulangeries traditionnelles à Luxembourg, elles vous prêteront un million d’euros, car en cas de souci, elles savent qu’elles pourront revendre les fours, etc. » Alors que les machines utilisées par l’industrie de pointe trouveront difficilement preneur… Un argument purement financier qui désole le CEO de la PME. « Nous gagnons des parts de marché chaque année, notre chiffre d’affaires progresse de 30 à 40 % par an et il doublera tous les ans dans les cinq prochaines années. Nous mettons sur la table des contratscadres de 20 ans… » Il a aussi essuyé des refus parce que sa société avait connu des pertes à ses débuts, alors qu’elle se constituait une clientèle. « Les banques ont une mauvaise connaissance des besoins des sociétés innovantes. C’est pénalisant. » Même les institutions ouvrant des fonds pour l’innovation, comme ING et la Bil, ne se montrent pas plus ouvertes. Les PME innovantes sont donc condamnées à se tourner vers des banques étrangères ou des fonds d’investissement européens. Quant au gouvernement, « il ne va pas tarder à ruer dans les brancards, car il est exaspéré par le pouvoir financier des banques au Luxembourg », assure le chef d’entreprise. « Le gouvernement veut y aller, le Grand-Duc héritier aussi. Mais ce sont les banques qui bloquent. » 


F LO R E N C E T H I BAU T |

J E S S I CA T H E I S

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Camille Groff

Mikado Publicis

« Sensibiliser à la formation » Le constat d’un manque d’intérêt pour la mise à jour des compétences est criant. Pourtant, les aides publiques en la matière existent, mais ne sont pas toujours connues ni utilisées par les patrons du pays. haque PME est le produit de son contexte. L’histoire de Mikado, démarrée il y a plus de 25 ans, en est une bonne illustration. L’attaque du World Trade Center en 2001, puis la crise financière en 2008 ont constitué des tournants. « Notre secteur est particulièrement sensible aux crises. On reste tributaires du marché. Après le 11 septembre, le monde entier a été sous le choc. Pendant six mois, plus personne n’a communiqué ni osé faire de la pub, explique Camille Groff, qui a rejoint l’agence quelques mois après sa création par Jean-Luc Mines. Des commandes planifiées de longue date ont été brusquement supprimées. Le monde de la communication ne s’est réveillé qu’en avril 2012. » Pour se sortir de cette mauvaise passe, 80 % des collaborateurs ont accepté de diminuer leur salaire afin de conserver leur poste. « L’engagement de nos collaborateurs a été fort. Ceux qui restent sont les plus motivés. » Outre la flexibilité de l’équipe, ce qui a fait la différence face à la concurrence, c’est la mise à jour permanente des compétences, garantie pour le futur. Si l’agence n’a pas reçu d’aide à la création, elle bénéficie, par contre, d’une participation financière fréquente aux formations délivrées en interne comme en externe. « Le secteur de la communication a beaucoup évolué ces dernières années. Comme toute société, nous avons connu des moments difficiles. Y faire face ensemble nous a soudés. La clé du succès, c’est les gens. Il faut aussi être à jour en matière de tendances pour rester dans la course. Cela passe par des formations soutenues et fréquentes. »

Certains profils n’existant pas ou peu localement, par exemple des graphistes pointus ou des directeurs artistiques, Mikado Publicis doit fréquemment recruter à l’étranger. Plus de 50 % de sa vingtaine de collaborateurs est d’origine étrangère. Si les initiatives ne manquent pas pour aider les PME, pour Camille Groff, c’est la sensibilisation qui fait encore défaut. « Il y a encore des efforts à faire pour inciter les patrons à investir en formation. Il y a des programmes qui existent, mais je constate un certain

Camille Groff •  56 ans Managing •  director de Mikado Publicis •  18 employés

manque d’information. En se formant, on fait aussi avancer la société. Autre déficit, le programme scolaire qui est un peu vieillot au Luxembourg. Celui-ci, très traditionnel, ne répond pas aux besoins directs des entreprises. Tout le monde est concerné par ce problème. On aurait également besoin d’une orientation plus précise des élèves et de perspectives de stages sur le terrain plus étendues. Il faut donner aux jeunes, parfois futurs entrepreneurs, la possibilité de voir ce qu’est une entreprise. »  Mai 2016 —

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Timothé Fuchs

CA M I L L E F R AT I |

J E S S I CA T H E I S

Fuchs & Associés Finance

« On ne peut pas concurrencer l’État » Les PME peinent à s’aligner sur les grandes entreprises ou, pire, l’État, afin d’attirer les compétences dont elles ont besoin pour se développer.

i le plan PME s’adresse davantage aux sociétés non financières, les entreprises de tous les secteurs connaissent des difficultés semblables, comme le recrutement. « Je vois beaucoup d’entreprises comme la mienne qui ont du mal à recruter des jeunes, car ils adorent l’État qui leur apporte la sécurité de l’emploi pour un très bon salaire, déplore Timothé Fuchs, membre de la direction du PSF spécialisé Fuchs & Associés Finance et CEO de Fuchs Asset Management, créée en 2014. Pourquoi iraient-ils dans le privé où ils gagneraient moins et travailleraient plus ? En tant que PME, on ne peut pas concurrencer l’État. Le plan indique qu’ils essaieront d’éviter les conflits, mais je ne vois pas comment le problème peut être résolu. » Le jeune CEO imaginerait bien une aide à l’embauche, « et pas que pendant six mois parce qu’il faut plusieurs années pour développer une société ». Une aide à la formation aussi, « qui inciterait les PME à continuer à se développer et qui les aiderait pour la formation en interne comme en externe, d’autant que dans le secteur financier nous avons une obligation de formation continue ». Ou alors des crédits d’impôt. « Les multinationales ont eu droit jusqu’à maintenant à des rulings, mais ceux qui essaient de développer des sociétés locales sont énormément taxés, ironise-t-il. La première année où vous générez un bénéfice, on vous félicite avec un impôt qui impacte 30 % de votre résultat ! » Timothé Fuchs se dit en revanche « plutôt agréablement surpris par la proactivité de la CSSF, qui accueille favorablement le fait que des jeunes se lancent dans le métier », comme lui, lorsqu’il a lancé Fuchs Asset Management il y a deux ans. Le secteur financier n’est toutefois pas aisé à intégrer, 038 ­—

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Timothé Fuchs •  32 ans •  CEO de Fuchs Asset Management •    Membre de la direction de Fuchs  & Associés Finance •  130 employés au Luxembourg

puisque les autorités de régulation imposent certaines barrières à l’entrée (organisation, compétences, fonds propres…). Reste que l’accès au financement reste un enjeu crucial pour la plupart des PME. « Un ami me disait que ce qu’il manquait au Luxembourg, c’est, comme en Californie, un vivier d’investisseurs qui veulent bien investir ou prêter de l’argent pour inciter les start-up à démarrer. Le Luxembourg a un fonds pour les nouvelles technologies, mais il faudrait en développer pour les autres activités. »

Aide à la création, sensibilisation du grand public, accessibilité du financement… Autant de mesures en faveur des PME qui vont dans le bon sens pour Timothé Fuchs. « C’est vraiment très bien de mettre en place un plan pour les PME, mais il faut le mener jusqu’au bout, prévient-il. J’ai souvent l’impression que si une PME essaie de se démarquer avec une idée innovante, aucune différence n’est faite avec une autre entreprise et rien n’est fait pour vous aider. Ce plan est le bienvenu. » 


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Jean-François Terminaux

F LO R E N C E T H I BAU T |

J E S S I CA T H E I S

Unify

« Laisser de la place aux petits acteurs » Le CEO d’Unify depuis 2009 constate un important changement dans le modus operandi du marché de l’IT. Plus qu’un plan PME, c’est de parts de marché dont ont besoin

É

les sociétés devant lutter avec le mastodonte Post.

troitement liée à la réussite du groupe Siemens jusqu’en 2013, Unify est active dans tous les domaines qui touchent à la voix et aux communications unifiées. Après quelques années sous contrôle d’un investisseur américain, elle est revenue, depuis son intégration au sein du géant Atos début 2016, dans le giron d’un groupe européen. « Depuis 2009, la taille de l’équipe a fortement changé. Quand j’ai repris la direction de la société, nous étions 55. Nous sommes aujourd’hui 22, explique Jean-François Terminaux, actuel managing director de Unify, entré dans l’entreprise il y a 15 ans. Certains services non cœur ont dû être externalisés pour des questions de rentabilité. Je pense notamment au câblage structuré pour les bâtiments. Autre étape dans la diminution des services : la création d’un shared service center RH, procurement and finance basé en Bulgarie et au service de toutes les antennes de Unify. Les profils qui sont restés au Luxembourg, ce sont les commerciaux et les techniciens de pointe. » Pour s’en sortir face à une concurrence devenue de plus en plus féroce, Unify s’est bâti un réseau de six partenaires, dont des électriciens, afin de disposer de toutes les compétences requises pour traiter les demandes des clients. Cet écosystème local lui permet de faire front et de mobiliser des compétences à la demande. « En tant que PME, il faut être créatif. Certains clients me demandent, par exemple, des services de hosting dans un data center ; je les renvoie vers des partenaires, tout en gardant le project management chez moi. Nous avons dû changer notre stratégie de go to market. »

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En mutualisant certains aspects et en développant une approche globale, c’est aussi une manière de faire corps face à de grands acteurs. « Post est le plus gros concurrent des PME, note M. Terminaux. Elle est présente partout dans l’IT et forme une nébuleuse assez opaque. Sa force de frappe est énorme. Depuis trois ou quatre ans, je constate que le marché luxembourgeois manque d’ouverture. C’est devenu plus difficile pour les petits acteurs, qui sont nombreux à souffrir de cette étatisation de certains pans. En ce sens, le plan PME me fait un peu sourire. C’est un texte politique, on a besoin de concret. » Parmi les points non couverts par le plan en question, Jean-François

Jean-François Terminaux •  48 ans Managing •  director   de Unify Luxembourg •  22 employés au Luxembourg

Terminaux déplore un manque d’initiatives liées à la Grande Région, pourtant lieu de résidence de nombreux partenaires commerciaux. « Avant d’aller au bout du monde, je pense qu’on pourrait prospecter davantage dans les pays frontaliers, affirme-t-il. Un autre élément à développer, c’est le télétravail hors des frontières, qui pose toujours autant problème fiscalement. D’autant plus que la situation est très différente que l’on soit en France, en Belgique ou en Allemagne. La mobilité au Luxembourg est devenue un vrai problème. La majorité des emplois locaux étant issus du secteur tertiaire, une présence physique n’est pas toujours nécessaire. C’est une des pièces du puzzle. » 


BRÈVES

ÉCONOMIE & POLITIQUE

J U L I E N B E C K E R (A R C H I V E S)

ÉNERGIE VERTE Pour combler son retard en matière d’énergie verte, le pays lance trois projets qui à eux seuls doivent représenter près d’un dixième de l’objectif 2020 pour lequel le Luxembourg a fixé à 11 % la part d’énergies renouvelables dans sa consommation énergétique totale. Réalisés dans le cadre de partenariats public-privé pour un budget de 131 millions d’euros, les projets concernent l’éolien et la biomasse et seront menés à la centrale de cogénération du Kirchberg, chez Kronospan à Sanem ainsi que sur les parcs éoliens de Hengischt, RulljenGéisdref et Housen-Pëtschent.

1.711 Tel est le nombre d’affaires qui ont été introduites en 2015 devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), dont 713 pour la seule Cour qui dépasse pour la première fois le seuil des 700 dossiers. Parallèlement, la CJUE a clôturé 1.755 dossiers l’an dernier. « La productivité annuelle de l’institution se situe à un niveau sans précédent », a souligné Koen Lenaerts, nouveau président de la CJUE.

ILR L’Institut luxembourgeois de régulation, qui contrôle l’organisation des marchés de l’électricité, du gaz, des services postaux, ferroviaires et aéroportuaires, a dégagé en 2015 un bénéfice net de 826.500 euros pour un chiffre d’affaires de presque 14 millions.

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

BRÈVES

BRÈVES

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Si les prix des produits pétroliers, après 3 mois de baisses consécutives, ont légèrement progressé en mars (+2,5 %), ils sont toujours inférieurs de 16,1 % à ce qu’ils étaient il y a un an. Cela combiné à des biens et services dont les prix se sont repliés de 0,08 %, le taux d’inflation annuel est passé à 0,1 % en mars – contre 0,2 % en février – maintenant toujours à distance le déclenchement de la prochaine tranche indiciaire.

ASSURANCE-MAL ADIE (2) Sur le même sujet, l’Association des médecins et médecins-dentistes (AMMD) soutient l’actuel financement tripartite de l’assurance-maladie, considérant que ce système a fait ses preuves. « Mais la part du patronat peut être discutée », note l’AMMD, qui réclame toujours d’être représentée au sein des instances dirigeantes de la Caisse nationale de santé. Ces thèmes devaient revenir sur la table lors de la quadripartite santé programmée le 27 avril.

ASSURANCE-MAL ADIE (1) Les syndicats se sont déclarés opposés à la proposition de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) de réformer l’assurance-maladie. L’UEL suggère de faire peser les prestations en nature sur les salariés et l’État tandis que les entreprises financeraient uniquement les prestations en espèces. Mais pour les syndicats, « une désolidarisation de la part des employeurs dans le cadre des prestations en nature de l’assurance-maladie ne constituerait qu’un premier pas en vue de se défaire de leur responsabilité sociale ainsi que de leur obligation de cofinancement dans le système de sécurité sociale ».

30 Mios € Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche vient de procéder à la révision du contrat d’établissement de l’Uni­versité du Luxembourg et des conventions pluriannuelles du List et du Fonds national de la recherche. Cette révision introduit une rallonge budgétaire de 30 millions d’euros qui doivent permettre de développer de nouvelles activités comme le Luxembourg Center of Logistics et l’Institut d’histoire du temps présent, ce centre interdisciplinaire qui doit voir le jour le 1er juillet au sein de l’Uni.

Contraventions Dans le cadre de la mise en service des radars automatiques et d’une moyenne de 2.000 avertissements taxés mensuels qui devraient être bientôt traités, un projet de loi prévoit la création d’un poste supplémentaire de substitut du procureur au Parquet de Luxembourg. Trois autres fonctionnaires « de la carrière moyenne auprès des Parquets de Luxembourg et de Diekrich » et « issus du numerus clausus » doivent venir compléter ce dispositif judiciaire. 042 ­—

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CHAUVES-SOURIS

Une association opposée à la construction d’un village de containers pour réfugiés à Steinfort a vu le jour sous la dénomination « Keen Containerduerf am Duerf ». Pour parvenir à ses fins, elle s’appuie sur de prétendues considérations environnementales, dont la protection d’une colonie de chauves-souris qui aurait élu domicile là où il est projeté d’accueillir et d’héberger quelque 600 personnes ayant fui des zones de guerre…

CIT YSHOPPING INFO POINT L’Union commerciale de la Ville de Luxembourg (UCVL) a dévoilé le nouvel espace Cityshopping Info Point qui a fait peau neuve et répond à un nouveau concept d’accueil. La banque d’accueil et l’atmosphère feutrée sont abandonnées au profit d’une ambiance beaucoup plus lumineuse et claire où ce sont avant tout les produits qui sont mis en avant. « Avec nos cinq ans d’expérience, l’équipe a pu faire évoluer le concept de cet espace dédié à la promotion commerciale et aux informations en lien avec le shopping à Luxembourg », explique Anne Darin, directrice de l’UCVL.

L I C E N C E C C / F L I C K R , J E S S I CA T H E I S (A R C H I V E S) , A N N A K AT I N A

Inflation


BRÈVES

PAVILLON LUXEMBOURGEOIS Deux marins, un russe et un nigérian, qui avaient été enlevés fin février par des pirates – sur un bateau battant pavillon luxembourgeois dans des eaux proches des côtes ouest-africaines – ont été libérés il y a peu. Avec 10 autres collègues, ils avaient été attaqués alors qu’ils se trouvaient sur le Bourbon Liberty 251, un navire de la flotte du groupe Bourbon qui utilise le pavillon luxembourgeois pour une partie de ses 500 navires.

LICENCE CC, LICENCE CC / FLICKR

ITM La réorganisation de l’Inspection du travail et des mines (ITM) va bon train à en croire la commission du travail, de l’emploi et de l’économie sociale et solidaire qui a entendu, pour un premier bilan, son directeur Marco Boly. Celui-ci a évoqué des enjeux cruciaux « face au travail de plus en plus complexe de l’ITM », confrontée notamment au dumping social, mais aussi aux rigidités spécifiques de la carrière administrative. Il a aussi réclamé la création d’une véritable filière professionnelle pour les inspecteurs du travail, dont les connaissances doivent être pointues dans le domaine juridique comme technique. DG COMMERCE EX TÉRIEUR Daniel Da Cruz, actuellement basé à Genève, prendra la tête – en septembre – de la direction générale du Commerce extérieur et des investissements du ministère de l’Économie. Il y remplacera Pierre Franck, sur le départ pour occuper le poste de consul général à San Francisco.

ÉCONOMIE & POLITIQUE

VOITURE AUTONOME Le développement de la voiture autonome va nécessiter une adaptation de la législation routière au Luxembourg, a indiqué le ministre du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch. Cette adaptation est d’autant plus nécessaire que le Luxembourg pourrait être un terrain favorable pour des projets pilotes dans ce domaine, notamment au regard du futur Luxembourg Automotive Campus.

« NOTRE PLUS GRAND SOUHAIT SERAIT QUE CATTENOM FERME. » Xavier Bettel, Premier ministre À l’occasion de la visite de travail qu’a effectuée le Premier ministre français Manuel Valls à Luxembourg, Xavier Bettel a plaidé une nouvelle fois pour la fermeture de la centrale nucléaire française, précisant à son homologue que si un « problème » s’y produisait, « tout le Luxembourg serait rayé de la carte ». Le Grand-Duché « serait prêt à s’engager financièrement dans un projet transfrontalier pour faire à Cattenom quelque chose qui soit différent de celui du nucléaire », a encore dit M. Bettel.

CONGÉ PARENTAL (1) La Chambre des salariés Luxembourg salue la réforme du congé parental tout en suggérant que quelques améliorations y soient apportées. Elle plaide notamment pour que ce congé puisse être pris jusqu’aux 12 ans de l’enfant – au lieu de 6 actuellement – pour permettre aux parents d’« avoir recours au congé parental pour leur enfant déjà plus âgé, mais qui aurait par exemple un besoin particulier d’encadrement, que ce soit au niveau scolaire, médical ou autre ».

SEMESTRE EUROPÉEN Gouvernement, patronat et syndicats se sont réunis dans le cadre du semestre européen pour évoquer certaines remarques adressées par la Commission européenne au Luxembourg, même si la note attribuée au pays est globalement bonne. En matière de fiscalité, vis-à-vis de laquelle Bruxelles a réclamé des efforts, le gouvernement a mis en avant différentes mesures mises en place, dont la hausse de la TVA en 2015 ou encore la prochaine réforme fiscale qui, en complément d’autres mesures, devrait apporter des solutions à la problématique de l’immobilier et de ses prix qui, elle aussi, chiffonne la Commission.

CONGÉ PARENTAL (2) La Chambre de commerce a rendu un avis des plus mitigé concernant la réforme du congé parental, s’opposant notamment à l’interdiction de licencier avec préavis un salarié bénéficiant d’un congé parental à temps partiel ou fractionné. Pour les représentants des entreprises, cette situation « n’est ni conforme à l’accord-cadre européen sur le congé parental, ni objectivement justifiable pour les employeurs et les autres salariés sur le plan du droit du travail ». Mai 2016 —

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BRÈVES

(IN)ÉGALITÉ DE TRAITEMENT Souffrant d’une certaine ignorance de la part des politiques et du grand public, et d’un budget en chute libre, le Centre pour l’égalité de traitement a présenté un bilan 2015 en demi-teinte, regrettant de ne pas être assez souvent consulté, malgré l’utilité de ses actions. L’an dernier, il a traité près de 150 dossiers. Plus d’un quart ont eu trait à une discrimination sur le handicap, 22,1 % sur le racisme, 22 % sur le sexe, 6,7 % sur l’âge, 5,4 % sur les convictions religieuses et 3,4 % sur l’orientation sexuelle.

UNIVERSITÉ L’Université du Luxembourg vient à nouveau de se distinguer à travers un classement publié par le Times Higher Education et dédié cette fois aux 150 meilleures universités de moins de 50 ans. Elle y occupe le 14e rang mondial. Elle s’illustre notamment dans le critère « orientation internationale » (avec une note de 99,8 sur 100).

INS

L’Institut national des sports (INS) fera peau neuve d’ici l’été 2018. Le site de la rue de Trèves sera doté d’un nouveau hall sportif, mais aussi, et surtout, d’un stade dédié à l’athlétisme, avec une tribune de 444 places assises, dont le toit sera recouvert d’installations photovoltaïques. Le coût de l’ensemble du site avoisinera les 12 millions d’euros, compris dans le programme 2013-2017 des infrastructures sportives.

CONSEIL D’ÉTAT En place depuis décembre 2014, Viviane Ecker (64 ans) a tiré sa révérence à la présidence du Conseil d’État, laissant sa place à Georges Wiwenes, procureur général d’État adjoint. À cette occasion, plutôt qu’un traditionnel dîner d’adieu, elle a préféré troquer celui-ci contre un don qu’elle a choisi de faire à des organisations caritatives, notamment pour soutenir les femmes réfugiées. Par ailleurs, le second siège vacant devrait revenir à l’ADR, conformément à la décision prise par le gouvernement – en juillet 2015 – de réformer la haute corporation et de permettre une représentativité plus équitable des courants politiques siégeant à la Chambre des députés.

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FORMATION PROFESSIONNELLE Pour proposer aux élèves comme aux entreprises un regard nouveau sur la formation professionnelle, la Chambre de commerce met en place deux initiatives : d’une part la campagne se sensibilisation « win-win », constituée de spots publicitaires et d’un site internet ; d’autre part l’outil d’orientation TalentCheck, destiné à tout candidat intéressé par la formation professionnelle en vue de préparer son projet d’avenir. Cet outil vise aussi à faire gagner du temps aux entreprises pour la sélection des candidats.

PANORAMA SOCIAL L’accroissement des inégalités figure une fois de plus au cœur du dernier « Panorama social » que vient de présenter la Cham­ bre des salariés Luxem­bourg. Passant l’année 2014 en revue, le rapport souligne notamment que le risque de pauvreté a connu une forte progression et que, situé à un taux de 6,4 %, il se rapproche de la moyenne de l’Union européenne. Touchant 83.000 personnes au Luxem­ bourg, ce risque prévaut surtout pour les personnes seules avec enfant(s) à charge. EINFACH LËTZEBUERG L’État a décidé de mettre en place le programme Einfach Lëtzebuerg pour aller plus loin dans ses efforts de simplification administrative et réglementaire. Par rapport à la loi omnibus qui cherchait à modifier et à simplifier ponctuellement les choses, l’approche du projet Einfach Lëtzebuerg est plus généralisée, indique le ministère de la Réforme administrative. « Elle ne poursuit pas seulement les efforts de simplification et de modernisation de l’État, mais cherche également à transmettre la méthodologie nécessaire pour atteindre ces objectifs ».

NOUVEAUX LOGEMENTS

Le programme de construction d’ensembles de logements subventionnés par l’État vient de s’enrichir de 47 nouveaux projets. Ceux-ci concernent au total 345 nouveaux logements, dont 168 seront destinés à la vente et 177 à la location. Selon le gouvernement, 60 % de ces nouveaux projets seront initiés par les communes. L’ensemble fait désormais partie d’un programme qui porte au total sur 493 projets représentant 10.880 logements, dont une majorité (6.385 unités) sera proposée à la vente.

CONFIANCE En hausse depuis novembre 2015, l’indicateur de confiance établi par la Banque centrale du Luxembourg a encore progressé en mars. Les ménages se montrent ainsi de plus en plus confiants quant à la situation économique générale du Luxembourg, leur propre situation financière et l’évolution du chômage. Il n’y a que face à leur capacité à épargner qu’ils se montrent un peu plus soucieux.

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AVA NT- GOÛ T DE C A MPAGNE LÉGISL ATI V E

Devine qui vient dans mon « stuff » ce soir ? VÉRONIQUE POUJOL |

C H R I S TO P H E O L I N G E R

La guerre des tranchées a commencé à l’instigation du parti chrétien-social deux ans et demi avant le scrutin législatif d’octobre 2018. Le Premier ministre, empêtré dans un mini-scandale Srel, a dû s’expliquer devant les députés sur une rencontre privée avec un agent du renseignement.

L’

affaire Bettel / Kemmer, qui nements du Service de renseignement n’en est peut-être pas une, luxembourgeois (Srel) vient de démarrer sera en tout cas un marqueur ses travaux après la publication par l’hebdans la vie politique luxem- domadaire d’Lëtzebuerger Land d’une bourgeoise, deux ans et demi avant les conversation secrète entre le Premier prochaines élections législatives. L’oppo- ministre d’alors, Jean-Claude Juncker, et sition CSV ne tire plus de balles à blanc, Marco Mille, le directeur du Srel. Ça chauffe rudoyant une majorité qui collectionne pour le matricule de celui qui a quitté le les maladresses. La presse, elle, plus par- service par la petite porte tout en réussistisane que jamais, est à cran. Le tout sur sant l’exploit de prendre la direction de la fond d’un autre scansécurité du groupe dale qui, parce qu’il n’a Siemens. Un job en prinjamais été vraiment élucipe réservé aux anciens cidé, s’invite régulièredirigeants du renseignement dans le débat ment allemand. Cette affaire politique. Et jette le Marco Mille n’est Bettel /Kemmer doute sur l’intégrité des pas seul en cause dans partis de l’actuelle coal’enregistrement illégal risque d’empoi­ lition et surtout leur de cette conversation, sonner encore capacité à faire mieux, réalisé en 2008 avec ou à tout le moins longtemps le débat une montre-espion du autrement, que leurs re l . D e u x au t re s politique et de coller Shommes prédécesseurs chrésont sur la seltiens-sociaux. lette : André Kemmer, à la peau du Cette « non-affaire » policier détaché au SerPremier ministre B ettel / Kemmer a vice de renseignement, donné en tout cas le psychologiquement frapendant la spectacle de dirigeants gile, et Frank Schneicampagne des qui, aux antipodes de der, directeur des leurs promesses électoopérations, froid, callégislatives de rales, sont loin d’avoir culateur et ambitieux. l’automne 2018. rompu avec la manière Lorsque Juncker de faire de la politique apprendra l’existence de leurs aînés, dans les « stuff » ou aux de cet enregistrement, les trois hommes comptoirs des cafés du commerce. Mais seront limogés du Srel. La commission plutôt dans l’entre-soi, sur un mode clien- de contrôle parlementaire du Srel en fut téliste teinté de provincialisme. également informée, mais l’affaire n’aura Raconter les dessous d’une affaire pas de suite. qui a obligé le Premier ministre Xavier En quête de rachat de sa conscience, Bettel à venir s’expliquer pendant deux c’est André Kemmer qui fit l’aveu de heures à la Chambre des députés, mardi l’enregistrement à Jean-Claude Junc19 avril, en dit long sur le fonctionne- ker, encouragé par un de ses collègues ment des réseaux au Luxembourg. policiers, Roger Mandé, ancien chaufDécembre 2012. La commission d’en- feur et garde du corps du Premier quête parlementaire sur les dysfonction- ministre, passé lui aussi au Srel. L’his046 ­—

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toire est décidément une succession de répétitions. Kemmer, qui avait failli échouer à l’examen d’entrée à la police judiciaire, précisément pour des raisons de fragilité de sa personnalité, fut recasé au ministère de l’Économie et chargé de sensibiliser les entreprises aux questions de sécurité. À l’époque, il était présenté comme un des fonctionnaires les mieux informés du Luxembourg. Après les révélations des écoutes, Kemmer deviendra un des témoinsclés de l’affaire du Srel et sera suspendu de ses fonctions au ministère de l’Économie. La direction de la police ne souhaita pas le réintégrer dans ses anciennes fonctions. Comme l’a indiqué Étienne Schneider, ministre de la Sécurité, lors du débat du 19 avril dernier à la Chambre des députés, l’exagent du Srel est payé depuis quatre ans à ne rien faire en attendant une possible rédemption. En mars dernier, Kemmer lui a bien demandé de réactiver son retour. « Je lui ai dit que si son affaire était classée, il pourrait revenir. Je suis son patron en tant que ministre de la Sécurité », a fait savoir celui qui est aussi le vice-Premier ministre. Devant les députés, Félix Braz, le ministre de la Justice, s’est refusé, au nom de la séparation des pouvoirs, à livrer le moindre indice sur l’état d’avancement de l’enquête judiciaire visant Mille, Kemmer et Schneider, et ouverte il y a trois ans. C’est dans le contexte de cette enquête que Kemmer s’est livré à quelques confidences devant le juge d’instruction et raconté qu’il avait rencontré en décembre 2012, à son domicile de Bonnevoie, Xavier Bettel, en marge de la commis-


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ÉPR EUVE D U F EU Xavier Bettel a dû s’expliquer devant les députés sur sa rencontre privée avec l’agent Kemmer.

sion d’enquête, alors que ce dernier en était le vice-président. Le magistrat luxembourgeois a voulu se faire confirmer la rencontre et ses circonstances en convoquant Bettel en octobre dernier. Le procès-verbal de son audition comme témoin a fait l’objet de fuites dans le Luxemburger Wort. Ce dossier risque d’empoisonner encore longtemps le débat politique et coller à la peau du Premier ministre pendant la campagne des législatives de l’automne 2018. Retour en décembre 2012 : Mike Gira, policier que l’on présente comme un proche du DP, est chauffeur et garde du corps de la ministre de la Culture Octavie Modert (CSV). Bettel, lorsqu’il entre au gouvernement en décembre 2013, le recrute. Les deux hommes se connaissent bien. Gira a été également convoqué comme témoin devant le juge d’instruction pour donner sa version de la réunion avec Kemmer dans la salle à manger de Xavier Bettel et voler au secours de son patron. Le policier a raconté, selon les informations relayées par RTL Radio Lëtzebuerg, s’être fait interpeller par Kemmer au comptoir du café Urban. L’agent du Srel, en disgrâce, lui aurait demandé de jouer les intermédiaires auprès de Bettel. Gira s’exécute de bonne grâce et organise la rencontre, sans, assure-t-il, fournir le nom du « collègue » et ex du Srel qui a des problèmes. Lorsqu’il ouvre la porte aux deux hommes, Bettel assure être surpris, mais il les invite quand même dans son « stuff » et interdit même à Gira d’aller fumer une cigarette dans son jardin, de peur de se retrouver seul face à Kemmer. Il était de toute façon à mille lieues de se douter que cette rencontre serait connue et serait au cœur d’une polémique au milieu de son mandat à la tête du gouvernement. Que se sont-ils dit ? « Ce n’est pas dans mon salon qu’André Kemmer a fait sa déposition, mais à la Chambre des députés », s’est justifié Xavier Bettel, balayant la thèse du CSV d’un complot ourdi de longue date, entre autres par le DP, pour faire tomber Jean-Claude Juncker. Claude Wiseler, le chef de la fraction des chrétiens-sociaux à la Chambre, n’a pas obtenu de réponses satisfaisantes lors du débat du 19 avril. Il voulait que le Premier ministre explique le sens des propos que Kemmer lui a attribués en déclarant que « ça suffisait avec Juncker ». Bettel ne s’est pas laissé entraîner sur ce terrain boueux, laissant un des lieutenants du DP aller au feu à sa place. Eugène Berger, le chef de la fraction DP, presque gêné par sa propre audace, a assuré que derrière cette formule se cachait le ras-le-bol de la classe poliMai 2016 —

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tique envers l’ancien Premier ministre, de la commission d’enquête parlemensans manière et parfois vulgaire. « Vous taire », a-t-il assuré. vouliez parler sur la place publique d’afLa fraction Déi Gréng a aussi montré faires du Srel ? », a demandé Berger à la sa solidarité avec le Premier ministre : tribune, à l’adresse des députés du CSV. « Il n’y a pas d’affaire Bettel / Kemmer. Cela « On va parler des prorelève de la démagogie blèmes d’alcool de Juncpénible », a souligné Viviane Loschetter ker », a-t-il poursuivi, faisant référence à la depuis la tribune de la production littéraire Comme beaucoup Chambre. d’A n d ré Ke m m e r, Xavier Bettel a en de choses au relayée en son temps tout cas dû s’expliquer par Paperjam, qui sur le temps qui s’est Luxembourg, écoulé (quatre mois) racontait un entretien c’est dans les auquel il avait assisté entre sa rencontre avec avec un Juncker ne Kemmer en décembre arrière-salles tenant plus debout et 2012 et sa démission, des cafés, autour invectivant à coup de en avril 2013, de la noms d’oiseaux Marco vice-présidence de la de conversations Mille, le chef du Sercommission d’enquête souvent bien vice de renseignement. parlementaire sur les Un ange est passé. dysfonctionnements arrosées, que C’est d’ailleurs, du Srel. l’histoire selon la doxa officielle, Le Premier minis­tre après cet entretien avait fourni des expli­ Bettel / Kemmer que Mille décida de cations contradictoires s’est jouée. retourner dans le sur les raisons de son bureau du Premier remplacement par ministre muni de sa montre-espion. Lydie Polfer, évo­quant d’abord la presCe fut ensuite au tour d’Alex Bodry, sion insup­portable du CSV qui pesait LSAP et ancien président de la commis- sur les débats, avant d’admettre que ses sion d’enquête parlementaire, de craintes de se faire manipuler par Kemdéfendre Bettel : « Cette rencontre n’a mer, l’un des principaux témoins du pas eu la moindre influence sur le travail scandale du Srel, avaient été sa princi048 ­—

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CLAUD E WI SELER Le chef de la fraction CSV n’a pas obtenu les réponses à ses questions concernant les intentions de Bettel en 2012.

pale motivation à quitter la commission d’enquête. Car, comme beaucoup de choses au Luxembourg, c’est dans les salles et arrière-salles des cafés, autour de conversations souvent bien arrosées, que l’histoire Bettel / Kemmer s’est jouée et que l’existence de la rencontre de décembre a commencé à fuiter. L’ancien agent du Srel, véritable électron libre, fréquentait assidûment les zincs, traînant avec lui son désœuvrement, se laissant volontiers aller aux confidences. C’est là qu’il s’est vanté d’être un « protégé » de Xavier Bettel, auprès de qui l’information fut relayée, l’acculant à démissionner de la commission d’enquête et à devoir s’expliquer trois ans plus tard devant un juge d’instruction, puis à se justifier devant les représentants du peuple. Cette fois, Xavier Bettel s’en est bien sorti, mais la campagne électorale du CSV pour reconquérir le pouvoir ne fait que commencer. EN RÉSUMÉ

Comme un air de campagne électorale, alors qu’il reste plus de deux ans et demi avant le prochain scrutin législatif. À la demande du CSV, chauffé à bloc, le Premier ministre a dû s’expliquer le 19 avril devant les députés sur une rencontre privée qu’il a eue en décembre 2012 avec un des témoins-clés de l’enquête parlementaire sur le Srel, alors que Xavier Bettel en était le vice-président.


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Le syndicalisme en ordre dispersé La Fête du travail continue à être une journée hautement symbolique pour les syndicats, même si le traditionnel défilé n’est plus la norme. Le mouvement syndical libre, centenaire cette année, a évolué au gré des mutations profondes de l’économie luxembourgeoise.

DÉSUNION La manifestation unitaire n’a jamais été le mot d’ordre pour les syndicats luxembourgeois. Plusieurs, dont l’OGBL, ont abandonné le traditionnel cortège pour une célébration plus festive.

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e 1er Mai représente à lui seul 126 années de lutte pour les droits des travailleurs. Au Luxembourg aussi, puisque les ouvriers de la sidérurgie l’ont célébré dès son apparition en 1890, en même temps que leurs frères français, allemands ou italiens. Cette première journée commémore le massacre de Haymarket Square à Chicago en mai 1886, une manifestation pour la journée de 8 heures réprimée dans le sang. La même revendication est défendue par les ouvriers en 1890. Sauf au Luxembourg, où les travailleurs réclament le suffrage universel et secret. La célébration de cette journée reste néanmoins sporadique au Luxembourg, jusqu’à l’émergence des premiers syndicats libres en 1916. Le 1er Mai est alors observé de manière plus suivie, malgré une interruption sous l’Occupation. En 1946, il est déclaré férié. Pour Henri Hoffmann, un ancien sidérurgiste qui a décroché à 70 ans un master en histoire européenne à l’Uni avec un mémoire de recherche sur l’Histoire du 1er Mai au Grand-Duché de Luxembourg des origines à nos jours, cette date symbolique reste le « catalyseur du progrès social », permettant aux travailleurs d’obtenir le dimanche chômé (1913), la journée de 8 heures (1918) et le suffrage universel (1919). La Fête du travail était principalement célébrée le matin dans les sections locales du Sud, mais aussi à Diekirch et Wiltz. « Une manifestation plus importante était organisée l’après-midi à Esch », indique Henri Hoffmann dans Aktuell, la publication de l’OGBL, en mai 2014. Ce n’est qu’en 1956 que les syndicats libres réussirent à organiser une seule grande manifestation centrale ce jour-là. » Et encore, les autres mouvements tiennent à défiler séparément, en particulier les communistes de RGO (1928-1935) et du FLA (1947-1965). Le LCGB commence à descendre dans la rue en 1966 sur son propre parcours. Depuis les années 1970, chaque syndicat célèbre le 1er Mai avec ses militants. « C’est révélateur des divisions du syndicalisme luxembourgeois : le 1er Mai est une

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occasion d’affirmer la force de chaque organisation syndicale plutôt que l’unité du mouvement syndical », remarque Adrien Thomas, chercheur au sein du département Marché du travail du Liser.

Les masses se défilent

Mais les traditions ont la vie dure. Au début des années 2000, l’OGBL remplace le défilé par un rassemblement interrégional avec d’autres syndicats de SaarLorLux. « C’était une réponse au constat que le 1er Mai attirait de moins en moins de monde, devenait routinier et ne donnait pas une image très dynamique du syndicalisme », note Adrien Thomas. Une initiative abandonnée en 2005 « devant les réticences de la base », qui jugeait cette vision interrégionale « éloignée des préoccupations quotidiennes ». Loin de revenir battre le pavé, l’OGBL lance le 1er Mai 2006 sa « Fête du travail,

des cultures et du dialogue » à l’Abbaye de Neumünster. Un virage tout aussi controversé, comme le rappelait son président André Roeltgen en ouverture du programme des festivités de 2015 : « Il n’y a pas eu qu’approbation au sein de notre syndicat, mais également des critiques. Avant tout, dans les rangs des syndicalistes méritants de longue date qui ont participé activement aux cortèges du 1er Mai depuis la fondation de l’OGBL en 1979, et déjà auparavant à l’époque du LAV, nombreux étaient ceux qui ont critiqué cette rupture. (…) Ils craignaient que le 1er Mai de l’OGBL perde de sa substance politique. » Dix ans après, l’OGBL estime avoir gagné son pari avec une moyenne de 3.000 participants. Quant à la « substance politique », elle a été dissociée de la fête avec un discours effectué un ou deux jours avant. C’est aussi l’option choisie par Syprolux. « Dans le temps, nous nous ralliions à la manifestation du LCGB, mais depuis quatre ou cinq ans, nous organisons une Fête des familles, sans pour autant négliger l’aspect syndical », explique sa présidente Mylène Wagner-Bianchi. Syprolux livre son message politique quelques jours avant le 1er Mai qui, lui, est réservé à un rassemblement festif à Rosport. « Le travail syndical devient de plus en plus complexe et demande beaucoup d’investissement des travailleurs, nous avons donc choisi de partager la Fête du travail avec les familles et les amis qui nous soutiennent. » Le défilé du 1er Mai survit pour les inconditionnels comme le LCGB ou la FNCTTFEL. « Il faut défiler le 1er Mai, c’est un must », défend Jean-Claude Thümmel, président du Landesverband. Le syndicat des cheminots marchait historiquement aux côtés de l’OGBL et a choisi de continuer sans lui. Le discours politique est prononcé au Casino syndical à Bonnevoie, avant le défilé qui rejoint le centre culturel du quartier « pour quelques heures de convivialité ». Le Landesverband réunit plus de 300 personnes dans la rue. « Pour un syndicat de 6.500 personnes, c’est bien », assure son président. Quant au LCGB, il revendique encore près de 800 personnes dans la rue pour

A R C H I V E S O G B L   /   L A N D E SV E R BA N D

CA M I L L E F R AT I


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ARCHIVES OGBL

I D ENTI TÉ Le secteur financier, nouveau moteur de l’économie luxembourgeoise, n’a pas pris la relève de la sidérurgie ; les courageux « métallos » exerçaient une puissante force de rassemblement des travailleurs du pays.

le 1er Mai. « C’est une tradition syndicale que l’on doit maintenir », affirme Christophe Knebeler, secrétaire général adjoint du syndicat chrétien. Même si « ce n’est pas facile de mobiliser » les militants et leurs proches, glisse Francis Lomel, secrétaire général. « Les gens se sont battus pour les congés, pour leurs droits, pour obtenir ce jour férié. Si on ne défile pas, ce sera remis en cause. »

Une fête de l’entre soi

Finalement, un seul point commun subsiste entre les différentes manifestations :

le discours de revendications politisées. « C’est un véritable baromètre pour la politique », souligne Christophe Knebeler. Les syndicats ne manqueront pas de rebondir sur le discours sur l’état de la Nation prononcé le 26 avril par le Premier ministre Xavier Bettel, et en particulier sur la réforme fiscale. Celle de l’assurance-dépendance, comme les propositions patronales sur le financement de l’assurance-maladie, aura aussi sa place. Le Landesverband devrait revenir en outre sur les effets néfastes de la réforme de la fonction publique sur les cheminots.

Pour autant, lorsqu’il s’agit de descendre dans la rue pour une revendication précise, le 1er mai n’apparaît pas comme une date fédératrice. « La grande manifestation ‘Nous ne paierons pas pour votre crise’ en 2009 a eu lieu le 16 mai et non le 1er », relève Adrien Thomas (Liser). Deux organisations manquent toutefois à l’appel : la CGFP, syndicat dominant de la fonction publique, et l’Aleba, pour les salariés du secteur financier. « Ils ne semblent pas se reconnaître dans le mouvement ouvrier, souligne Adrien Thomas. On peut aussi y voir l’héritage de la séparation des employés privés et des ouvriers avant le statut unique, les employés bénéficiant d’un rapport moins conflictuel avec leur employeur. » Surtout, le secteur financier, qui a pris la relève de la sidérurgie comme moteur de croissance, ne bénéficie pas de la même visibilité ni de la même aura. « C’est un secteur très complexe, entre les guichetiers, les banquiers privés, les professionnels du secteur financier, les fonds… » La mutation de l’économie luxembourgeoise a aussi entamé la représentativité des syndicats historiques. Le Grand-Duché compte encore 33 % de syndiqués, mais cette proportion tend à diminuer. « Les dernières tentatives de mobilisation n’ont pas abouti : la manifestation contre la réforme des retraites en 2012 était timorée, le vote sur la grève à ArcelorMittal et chez les enseignants a échoué », rappelle Adrien Thomas. Les syndicats, confrontés à des missions plus complexes comme la négociation de conventions collectives, se sont professionnalisés. Exit le syndicat porte-voix de la société, place aux services individualisés pour répondre aux besoins des salariés, frontaliers ou résidents étrangers pour une bonne partie. Les syndicats sont à l’image des salariés d’aujourd’hui, le 1 er Mai aussi. « L’Histoire montre une chose : rien n’est jamais figé », conclut Adrien Thomas.

100 ANS DE SYNDICATS LIBRES 2016 marque le centenaire des premiers syndicats libres, le Berg- und Hüttenarbeiterverband et le Metallarbeiter­ verband ayant vu le jour à quelques jours d’intervalle en septembre 1916. Ils sont nés des conflits sociaux dus à la flambée des prix alimentaires subie à l’arrivée de l’occupant allemand durant la Première Guerre mondiale. Ils fusionnent dans le Luxemburger Berg-, Metall- und Industrie­ arbeiter­verband dès 1921, qui deviendra le Lëtzebuerger Arbechter­ verband (LAV en 1944), refondé sous le nom d’OGBL en 1979. Le centenaire donnera lieu à un ouvrage de l’historien Denis Scuto et à un documentaire d’Andy Bausch, Streik !, à l’affiche à partir du 11 mai dans les salles des distributeurs Utopia et Caramba.

EN RÉSUMÉ

S’ils restent attachés au symbole du 1er  Mai, les syndicats se laissent de plus en plus tenter par une célébration davantage festive que politique afin d’attirer les foules.

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

C O U R D’A P P E L

La onzième chambre VÉRONIQUE POUJOL

Le Conseil supérieur de la sécurité sociale (CSSS) va devenir une juridiction permanente, bien qu’un peu spéciale. La création d’une nouvelle chambre de la Cour d’appel permettra aux magistrats de se spécialiser et à la justice d’être plus rapide.

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arce que le Conseil supérieur ne fonctionne pas comme il le devrait, que les magistrats ne se bousculent pas au portillon pour y siéger, faute de disponibilité, et que le contentieux en matière de sécurité sociale porte sur des questions juridiques de plus en plus complexes, le gouvernement a choisi de mettre sur les rails une onzième chambre de la Cour d’appel. Celle-ci prendra le relais du CSSS, la juridiction d’appel en matière de sécurité sociale. Le projet de loi a été déposé à la mi-décembre par le ministre de la Justice, Félix Braz, après avoir pris le pouls des magistrats et des organisations professionnelles. La Chambre de commerce et la Chambre des métiers ont salué dans un avis commun une initiative « tendant à améliorer le fonctionnement du CSSS et qui sera profitable à l’ensemble des justiciables ». Le patronat ne trouve rien à redire à un texte plutôt technique, qui ne devrait pas donner lieu à polémique. « Les attributions du Conseil supérieur de la sécurité sociale sont exercées par une

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chambre de la Cour d’appel, désignée chaque année par l’assemblée générale de la Cour supérieure de justice (et non plus par le Grand-Duc, ndlr). La fonction de président du Conseil supérieur de la sécurité sociale est exercée par le magistrat qui préside la chambre de la Cour d’appel (…) » : c’est désormais ainsi que se lira l’article 454 du Code de la sécurité sociale. Il y aura donc trois magistrats dans un CSSS qui deviendra une juridiction permanente, mais un peu spéciale aussi, car dotée de deux assesseurs nommés pour cinq ans par le ministre de la Sécurité sociale. L’un vient des rangs des employeurs et le second représente le camp des employés. Du coup, la loi sur l’organisation judiciaire sera modifiée pour tenir compte de l’ajout d’une chambre supplémentaire et du fait que la Cour d’appel aura compétence dans les « affaires civiles, commerciales, criminelles et correctionnelles, ainsi que les affaires jugées par les tribunaux du travail et du contentieux » du Conseil. Le profil atypique du CSSS ressortira aussi dans la procédure : son caractère

EN RÉSUMÉ

Le Conseil supérieur de la sécurité sociale ne fonctionne pas bien, faute de magistrats disponibles pour traiter les affaires de plus en plus complexes de contentieux de la sécurité sociale. Le ministre de la Justice a déposé en décembre un projet de réforme, salué par les organisations patronales.

LICENCE CC

CONTENTI EUX En matière de sécurité sociale, le contentieux devient de plus en plus complexe.

oral sera ainsi maintenu (ce qui exclut l’application des règles de la mise en état et la production de conclusions écrites, fait savoir l’exposé des motifs du projet de loi) et le recours à un avocat sera facultatif. Aussi, les assurés sociaux pourront-ils continuer à comparaître en personne ou se faire représenter. « Ces dispositions, se félicitent la Chambre de commerce et la Chambre des métiers, permettent d’assurer un accès plus facile à la justice pour l’ensemble des justiciables en réduisant au maximum les coûts de la procédure devant le CSSS. » Les organismes de sécurité sociale auront, de leur côté, l’option de se faire défendre par un de leurs agents. La création de la chambre de la Cour d’appel s’inscrit dans une logique d’efficacité. La spécialisation des magistrats en droit de la sécurité sociale devrait garantir « une évacuation des affaires dans un délai raisonnable », avancent les rédacteurs du projet de loi. Selon les chiffres disponibles les plus récents du portail internet de la justice, le CSSS a rendu 204 décisions en 2013. Il y a eu 251 appels interjetés contre des jugements du Conseil arbitral de la sécurité sociale (lequel a rendu 2.007 décisions), la juridiction de première instance. Le Conseil a tenu 810 audiences en 2013 et 232 dossiers restaient en suspens. À l’heure actuelle, le CSSS « connaît des problèmes de fonctionnement » qui tiennent notamment dans les difficultés « pour se composer utilement ». Pour les trois magistrats qui le composent (un président et deux assesseurs-magistrats, à côté de l’assesseur­- assuré et l’assesseur­ employeur), le contentieux de la sécurité sociale ne constitue pas leur activité principale. Il s’agit plutôt d’un « à-côté », alors que les litiges qui les occupent portent sur des questions juridiques complexes. Le cadre actuel du CSSS, notamment le régime de nomination par le GrandDuc pour un mandat de trois ans renouvelable du président et des assesseurs­-magistrats, n’offrirait pas, toujours selon le ministère de la Justice, « toutes les garanties en termes d’indépendance de la justice et d’inamovibilité ». Les rédacteurs du projet de loi admettent que le législateur, dans l’ancien régime, n’avait pas prévu l’avis de la Cour supérieure de justice, pourtant obligatoire pour la nomination aux fonctions judiciaires d’un certain niveau hiérarchique. L’erreur originelle va donc être réparée.


ÉCONOMIE & POLITIQUE

ÉCHANGE AUTOMATIQUE DE RULINGS

Les devoirs de printemps de Pierre Gramegna VÉRONIQUE POUJOL

Sans trop faire de bruit, le ministre des Finances a déposé le projet de loi sur l’échange automatique des rulings pour application à partir de janvier 2017. Le texte prévoit des exceptions : il n’y aura pas d’échange de rescrits des personnes physiques.

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E C  /   J E A N - F R A N Ç O I S BAD IAS

ans tambour ni trompette, le ministre des Finances Pierre Gramegna a déposé le 22 mars dernier le projet de loi transposant la directive du 8 décembre 2015 sur l’échange automatique et obligatoire de rulings. Le texte entrera en vigueur le 1er janvier 2017, mais vu le rythme de travail des députés sur des projets à la fois techniques et sensibles et le caractère de millefeuille de la législation bancaire et financière du Luxembourg, mieux vaut partir avec un peu d’avance pour transposer la directive et respecter les engagements internationaux du Luxembourg dans les délais requis. C’est aussi une question d’image. Après la déferlante du scandale des LuxLeaks fin 2014, Pierre Gramegna s’était dit « déterminé » à faire aboutir les négociations sur l’échange automatique des rulings sous présidence luxembourgeoise du Conseil de l’UE. Il y est parvenu « en un temps record », se félicita-t-il lorsqu’il fit le bilan de « sa » présidence, avec l’accord politique trouvé le 6 octobre dernier, puis sa concrétisation avec la directive (UE) 2015/2376 du 8 décembre.

Pour autant, l’accord a été présenté comme un minima par les députés du Parlement européen, dont les propositions ont été écartées par l’Ecofin. Markus Ferber (PPE), rapporteur au PE de l’avis sur la directive, regrette que le texte retenu le 6 octobre par les 28 soit limité aux rulings transfrontaliers et que la rétroactivité de l’échange porte sur cinq ans, alors que les eurodéputés en voulaient 10. En outre, ceux-ci déplorent que la Commission européenne, pourtant centralisatrice des décisions fiscales anticipées, n’y ait pas accès, pour vérifier par exemple leur conformité avec les règles sur les aides d’État. Bruxelles se contentera de mettre en place « un répertoire central sécurisé », où toutes les informations sur les rulings seront enregistrées. Si cette plateforme ne devait pas être opérationnelle au 1er  janvier prochain, les échanges se feront provisoirement via un formulaire type. Les États membres pourront réclamer des informations supplémentaires plus détaillées, notamment le texte intégral de la décision fiscale anticipée en matière transfrontalière ou d’un accord préalable en matière de prix de transfert.

F I ER TÉ ET D I SCR ÉTI ON Pierre Gramegna, ici avec le commissaire à la fiscalité, Pierre Moscovici, n’était pas peu fier d’avoir fait passer sous présidence luxembourgeoise la directive sur l’échange automatique de rulings fiscaux.

Pierre Gramegna jugeait que cette rétroactivité des rulings de cinq ans avant le 1er janvier 2017 et concernant des accords toujours valables au 1er janvier 2014 représentait déjà un travail administratif « énorme » pour les administrations fiscales de l’UE. Alors 10 ans… Ces cinq ans représentent aux yeux de Pierre Gramegna « un bon compromis » qui permet de conserver « une certaine confidentialité », sans fermer la porte à des adaptations de la directive en cours de route. Le projet de loi 6972 est conforme en tout point à la directive du 8 décembre dernier. Il est nécessaire pour la transposer d’adapter la loi modifiée du 29 mars 2013 sur la coopération administrative dans le domaine fiscal sur l’échange automatique d’informations fiscales. Le texte soumis à la Chambre des députés (pour lequel il n’y avait pas, à l’heure du bouclage de cette édition, d’avis émis par les organisations professionnelles ni de rapporteur désigné) prévoit des exceptions à la règle de l’échange automatique : il ne vaudra pas pour « les personnes spécifiques ou les groupes de personnes dont le chiffre d’affaires net annuel au niveau de l’ensemble du groupe est inférieur à 40 millions d’euros ». Une autre exclusion « pour des raisons de sécurité juridique » est prévue « dans certaines conditions très strictes » lorsque les dispositions des traités conclus avec des pays tiers n’autorisent pas la divulgation des informations à un pays tiers lui aussi. La troisième exception porte sur les décisions fiscales anticipées impliquant des personnes physiques, qui ne sont donc pas concernées par l’échange automatique. Le coût de l’introduction de l’échange automatique a été budgété par le ministre des Finances : 350.000  euros de frais informatiques initiaux, montant auquel il faudra ajouter les coûts récurrents en personnel pour l’Administration des contributions directes. Une enveloppe de 290.000  euros par an a été prévue, mais le projet de loi ne fournit aucune indication sur le nombre d’agents qui seront affectés à l’échange des rulings à partir des nouveaux locaux de la division « Échange de renseignements et retenue d’impôt sur les intérêts », situés au 1, rue Auguste Lumière à Luxembourg-Verlorenkost et inaugurés en février par Pierre Gramegna et Guy Heintz, le directeur de l’ACD.

CINQ DATES - CLÉS

DE LUXLEAKS À LA DIRECTIVE (UE) 2015/2376 2014 5 novembre Le site du consor­ tium des journa­ listes d’investiga­ tion, ICIJ, publie des centaines de décisions fiscales anticipées prove­ nant de PwC, copiées par l’ex­ auditeur Antoine Deltour, dont le procès devait démarrer fin avril au Luxembourg. 28 novembre La France, l’Alle­ magne et l’Italie réclament une directive sur l’opti­ misation fiscale dans le sillage des travaux du G20 sur la transparence fiscale et la lutte contre l’évasion fiscale. 2015 18 mars La Commission européenne pré­ sente sa proposi­ tion sur l’échange automatique d’in­ formations sur les décisions antici­ pées. Bruxelles espérait que le texte entre en vigueur le 1er jan­ vier 2016. Ce sera avec un an de retard, le 1er janvier 2017. 8 décembre Le Conseil de l’UE adopte la directive (UE) 2015/2376 sur l’échange automa­ tique et obligatoire des décisions fis­ cales anticipées au sein de l’UE. 2016 22 mars Pierre Gramegna, le ministre DP des Finances, dépose le projet de loi n° 6972 transposant la directive.

EN RÉSUMÉ

Le ministre des Finances a déposé dans la dis­ crétion le projet de loi sur l’échange automa­ tique et obligatoire des décisions fiscales anti­ cipées qui entrera en vigueur le 1er janvier 2017. Le texte prévoit des exceptions, strictement encadrées.

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ADVERTORIAL

« Notre ambition est de nous positionner comme le partenaire du dirigeant, au service de l’entreprise et des intérêts des actionnaires. » Eric Chinchon Chief executive officer de MEBS

LES DIRIGEANTS DE MEBS De gauche à droite: Didier Morin, Emmanuel Bégat, Michael Lange, Eric Chinchon et Alexandre Bruncher.

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ADVERTORIAL

ME BUSINESS SOLUTIONS

Incontournable de la gouvernance  « Un administrateur indépendant n’a pas pour vocation d’occuper un siège et de signer des papiers 4 fois par an. La vraie gouvernance génère de la plus-value pour le client. »

 « Proactivité est peut-être le terme qui caractérise le mieux

notre état d’esprit. Nous sommes, avant tout, des entrepreneurs. »

 « La responsabilité et l’engagement font partie intégrante de notre ADN. »

C

réée en 2008 par Eric Chinchon et Michael Lange, la société ME Business Solutions (MEBS) est spécialisée dans la mise à disposition d’administrateurs indépendants pour les entreprises. Et force est d’avouer qu’en même pas 10 ans, MEBS s’est constitué un beau portefeuille de clients, dans l’univers des fonds d’investissement, au départ, mais aujourd’hui actifs dans tous les secteurs d’activité (y compris les sociétés commerciales). Un succès que cette PME, qui emploie actuellement une quinzaine de collaborateurs, a bâti en développant une gamme de services à forte valeur ajoutée. « Notre ambition est de nous positionner comme le partenaire du dirigeant, au service de l’entreprise et des intérêts des actionnaires », souligne Eric Chinchon, chief executive officer de MEBS.

Services sur mesure

Cette valeur ajoutée en matière de gouvernance se décline au travers de la mise à disposition de professionnels et d’experts dans leur domaine. Des administrateurs indépendants, tout d’abord. « Leur rôle est de participer à la définition de la stratégie de l’entreprise, d’en assurer la gestion quotidienne et d’assurer le suivi de la conformité, par exemple. L’intérêt pour notre client est d’avoir la possibilité de bénéficier d’un expert, disponible selon ses besoins. Nous sommes dans le ‘sur-mesure’, en termes de service et de disponibilité. Un administrateur indépendant n’a pas pour mission d’occuper un siège et de signer des papiers quatre fois par an. La vraie gouvernance génère de la plus-value pour le client, en toute indépendance. La responsabilité et l’engagement font partie intégrante de notre ADN. » De la même manière, MEBS propose également des services de professionnels dans des fonctions de dirigeants responsables ou liées au risk

management et à la compliance. À cela s’ajoutent également des services de conseil et accompagnement en matière de lancement d’activité ou de fonds, de création d’outils dans le domaine du marketing ainsi que de liquidation. « Nous accompagnons nos clients dans la durée, de la conception de leur structure à son développement. MEBS est PSF », précise Emmanuel Bégat, chief operating officer.

Savoir pour anticiper

Pour générer de la plus-value dans ces différentes missions, l’équipe de MEBS (en interne comme en ce qui concerne les administrateurs affiliés) n’est composée que d’experts reconnus. Ceux-ci couvrent aussi bien les fonctions de gestion d’actifs que d’administration centrale et de suivi des risques et de la conformité, en passant par le marketing, le développement commercial international et la stratégie. « Au-delà des parcours des uns et des autres, nous sommes en permanence à la pointe des évolutions réglementaires et ‘business’ concernant aussi bien nos clients, la gouvernance que nos autres domaines d’expertise. Cela passe, bien entendu, par la formation continue, mais également par une présence active dans les organisations et réseaux professionnels. Nous sommes membres de l’Alfi (Association luxembourgeoise des fonds d’investissement), au sein de laquelle nous présidons ou co-présidons plusieurs commissions, de l’Ila (Institut luxembourgeois des administrateurs) et de la Fecif (Fédération européenne des conseils et intermédiaires financiers). Nous fonctionnons en réseau ouvert, fondé sur le partage des connaissances et des expériences, et avons développé une veille stratégique et réglementaire particulièrement efficace. Nous avons,

INTERACTIVITÉ « Nous sommes tous des spécialistes de notre domaine. Nous avons mis en place, en interne, un mode de fonctionnement qui favorise les échanges et le partage d’expérience. Nous sommes en permanence dans l’interactivité. Cet état d’esprit nous permet d’être extrêmement réactifs et de servir au mieux les intérêts de nos clients », Emmanuel Bégat, chief operating officer de MEBS.

>160

Portefeuille client de la start-up au fonds souverain.

28

Seize collaborateurs. Douze affiliés.

par exemple, été les premiers à parler de PRIIPs ou encore de Beps à nos clients... », précise Emmanuel Bégat.

Esprit d’entreprise

La croissance de MEBS, largement alimentée par le bouche-à-oreille et les recommandations, est également portée par un état d’esprit. « Proactivité est peut-être le terme qui caractérise le mieux notre état d’esprit. Nous sommes avant tout des entrepreneurs et des précurseurs. Ainsi, nous avons été les premiers à convertir nos mandats en équivalent-temps, de façon transparente, ou encore à appliquer la TVA à nos honoraires d’administrateurs indépendants. Nous veillons à entretenir ce dynamisme : il peut parfois être intelligent de proposer un autre membre de l’équipe sur un mandat que vous servez depuis longtemps. Ceci permet d’apporter une autre vision, complémentaire, alors que la force de l’habitude vous guette. Le danger, c’est de ne pas se poser les bonnes questions », insiste le CEO. MEBS sert actuellement plus de 160 clients de toutes origines. Ses clients représentent la diversité du Grand-Duché, aussi bien en termes de nationalité et de culture qu’en termes d’activités et de taille. En évolution permanente, MEBS est constamment en recherche de nouveaux talents. Pour conclure, MEBS applique à elle-même ce qu’elle prêche : un indépendant siège à son conseil de gérance.  EN RÉSUMÉ

Créée en 2008 par Eric Chinchon et Michael Lange, la société ME Business Solutions (MEBS) est spécialisée dans la mise à disposition d’administrateurs indépendants, de dirigeants responsables et de professionnels très pointus en risk management et en compliance. En moins d’une décennie, la PME s’est fortement développée pour servir plus de 160 clients.

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

LA SANTÉ DE DEMAIN DÈS AUJOURD’HUI

Une révolution très discrète CA M I L L E F R AT I |

MAISON MODERNE

En trois ans, l’agence eSanté a su montrer son efficacité en mettant en place un dossier de soins partagé qui fait déjà l’unanimité parmi les professionnels. D’autres défis lui sont délivrés par le contrat d’objectifs et de moyens 2016-2018, avec le même mot d’ordre : la dématérialisation au service de la santé du patient.

5 millions

de budget annuel pour l’agence eSanté entre 2016 et 2018, financée par la CNS et le ministère de la Santé.

44.868

pages consultées au premier trimestre 2016.

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C’

est dans quelques bureaux sans éclat du rez-de-chaussée de la CNS à Hollerich que se joue l’avenir de la santé des patients. Créée en 2012, l’agence eSanté avait pour objectif premier de définir une stratégie nationale d’interopérabilité des systèmes d’information de santé. Autrement dit, un outil numérique permettant aux professionnels de santé de s’échanger des informations sur les patients en toute sécurité. L’élément le plus visible de cette stratégie est le dossier de soins partagé (DSP). Une interface numérique permettant aux professionnels de santé qui s’occupent d’un même patient d’accéder aux informations qui leur seront utiles pour assurer la meilleure prise en charge possible. Le patient décide des documents apparaissant dans son DSP, comme des résultats d’analyse ou ses antécédents médicaux et familiaux. Il décide aussi de qui y aura accès, que ce soit son médecin référent et/ou d’autres professionnels de santé en fonction de leur implication. Encore un joujou numérique trop coûteux, diront certains. « Les politiques mettent de l’argent dans ce projet, parce que beaucoup de patients décèdent par accident évitable, à cause d’une information qui a mal circulé, rappelle Hervé Barge, directeur de l’agence. Ce chiffre est de 10.000 à 18.000 par an en France et en Allemagne. » Autant que de morts sur les routes en 1986 dans ces mêmes pays… sauf qu’une action coordonnée impliquant notamment les politiques et les constructeurs a fait chuter ce chiffre à 3.500 aujourd’hui. Dans le domaine, le Luxembourg surclasse aujourd’hui ses voisins. L’agence a commencé à travailler sur le DSP en septembre 2012 avec cinq personnes – contre plus de 125 pour ses homologues française et portugaise. « En quatre ans, nous avons atteint un niveau de mise en place satisfaisant, se félicite Hervé Barge. Beaucoup de pays constatent que l’on a réussi en un temps très court », alors que la France multiplie les faux départs depuis 10 ans. Surtout que le ratio du coût par habitant ne semblait pas à l’avantage du Grand-Duché. Lancé officiellement en juin 2015, le DSP affiche déjà 23.000 dossiers ouverts. « Cela veut dire que les médecins passent l’information à leurs patients. On a gagné une partie du challenge de la confiance »,

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LES DOSSIERS DE SANTÉ DÉMATÉRIALISÉS DSP (dossier de soins partagé)

Consulte et insère des informations

Consultent les informations sur autorisation du patient

Patient : Maîtrise le contenu et l'accès à son DSP

Médecin référent

se réjouit Hervé Barge. Depuis l’automne dernier, les patients sans médecin référent peuvent aussi activer leur DSP. Un règlement grand-ducal doit en officialiser la généralisation en 2017. Objectif : atteindre les 50.000 DSP d’ici 24 à 36 mois. En plus du service téléphonique d’aide et du site esante.lu, le guichet 22 de la CNS et du Centre commun de la sécurité sociale renseigne les assurés et active leur DSP sur demande.

La dématérialisation continue

Sa réussite, Hervé Barge la doit à ses collaborateurs expérimentés et surtout à un partenariat fructueux avec les professionnels de santé. « L’Association des médecins et médecins-dentistes et le Cercle des médecins généralistes nous ont largement appuyés. Nous avons aussi fréquemment rencontré le Collège médical et la Commission nationale pour la protection des données. » Hervé Barge revendique un « travail en partenariat » nécessaire avec ceux qui utiliseront les applications sur le terrain, notamment les oncologues au sein de la Plateforme nationale cancer et de l'Institut national du cancer. « Il s’agit de leur apporter des outils système experts. Certains m’ont parlé d’outils d’intelligence artificielle… Ils ont vraiment une vision stratégique sur 5 ou 10 ans. »

Autres professionnels de santé

Signe de cette confiance acquise auprès des professionnels de santé comme de la ministre de tutelle, Lydia Mutsch, cette dernière a donné 12 à 24 mois à l’agence pour développer le suivi informatisé des réunions de concertation pluridisciplinaires, qui réunissent autour d’une table les professionnels de santé impliqués dans le traitement d’un patient (oncologue, anatomopathologiste, chirurgien, pharmacien pour la chimiothérapie, etc). Ce suivi, qui s’inscrit dans le Plan national cancer, inclut également de proposer des pratiques observées ailleurs pour en informer les praticiens. Prochains défis : développer le carnet de vaccination et le carnet de radiologie numériques, ainsi que l’epres­cription, qui consiste à échanger les ordonnances de médicaments, de radiologie ou d’analyses sous forme dématérialisée, diminuant ainsi le risque d’erreur (écriture illisible, etc.). L’e-facturation, visant à faciliter les échanges entre les médecins et la CNS, figure également dans les projets du contrat d’objectifs et de moyens 2016-2018. EN RÉSUMÉ

Active depuis 2012, l’agence eSanté travaille activement à mettre la dématérialisation au service de la santé du patient. Son contrat d’objectifs et de moyens 2016-2018 la conforte dans cette mission.


POST Golf Circuit 2016 01.05 05.06 03.07 18.09

Golf de Belenhaff à Junglinster Golf de Clervaux Golf de Preisch Golf Club Kikuoka à Canach

Réservé aux membres des clubs et invités.Catégories hommes et dames. Handicap 0-18 // 19-36 // +36


MINIS T ÈRE DE L A CULT URE

De Walferdange aux Terres rouges F R A N C E C L A R I N VA L

Nommé à la surprise générale comme secrétaire d’État à la Culture, Guy Arendt prend ses marques aux côtés de Xavier Bettel, son ministre de tutelle. Si sa personnalité n’est pas réelle­ ment remise en question, le monde de la culture s’interroge sur le pilotage du ministère.

U

Un remaniement ministériel, si maigre soit-il, est forcément l’occasion de commentaires et de prises de position. Le départ de Maggy Nagel du ministère de la Culture en décembre a été suivi de rumeurs plus ou moins fondées. Celle selon laquelle Lex Delles, son jeune (32 ans) successeur à la mairie de Mondorf, avait été pressenti, est réelle. En revanche, il n’a jamais été question d’un profond remaniement permettant à un socialiste d’accéder aux Terres rouges. Toujours est-il que c’est le Premier ministre en personne qui a endossé le costume de ministre de la Culture. Face à l’ampleur de la tâche, s'ajoutant à la gestion de ses autres portefeuilles, Xavier Bettel s’est adjoint les services de Guy Arendt, jusque là discret bourgmestre de Walferdange (depuis 2003) et récent député (en décembre 2013). Avocat entré au Barreau en 1980, Guy Arendt est aux côtés du parti libéral (DP) depuis la même date. Au sein du parti, il a plutôt œuvré sur des questions financières grâce à sa proximité avec les milieux bancaires que lui a conféré sa position d’associé, entre 1988 et 2013, au sein de l’influent cabinet Bonn & Schmitt. Il a ainsi été rapporteur du projet de loi sur l’échange automatique d’informations et du texte sur la garantie des dépôts et du Fonds de résolution bancaire.

OM N I P R É S E N T Depuis sa nomination, en décembre dernier, Guy Arendt multiplie les apparitions dans les événements culturels, comme ici à l’ouverture du Luxembourg City Film Festival.

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Rien de tout cela ne semblait donc prédisposer Guy Arendt à devenir secrétaire d’État à la Culture, si ce n’est l’organisation annuelle, au sein de sa commune de Walferdange, des Journées du livre luxembourgeois, rendez-vous aussi culturel que populaire où dédicaces se mêlent aux conférences, dictées aux ateliers pour enfants et anthologies aux votes pour les meilleurs livres. « Le fait qu’il n’ait pas d’antécédent, qu’il arrive vierge et neutre est plutôt un avantage, même auprès d’un milieu réputé hostile et difficile avec ceux qui ne sont pas du sillage », commente un observateur avisé. « Les gens s’inquiétaient de ma personne et de mon profil d’avocat, mais Pierre Werner, Robert Krieps, Jacques Santer et Octavie Modert sont tous sortis du milieu juridique et ont eu des responsabilités dans la culture », répond l’intéressé à Paperjam.

Qui pilote quoi ?

Passés l’appréhension ou le bénéfice du doute sur la personne, force est de constater en effet que le secrétaire d’État est présent dès qu’il peut, aux vernissages, aux anniversaires, aux concerts, aux remises de prix, aux festivals. « J’ai des responsabilités dans la culture, donc je suis présent et je ne m’en lasserai pas. C’est important d’être sur le terrain, de voir ce qui se passe et d’entendre les éventuels

critiques et commentaires. D’autant que maintenant j’ai le temps de le faire, cela fait partie de ma mission. » Une mission qu’il décrit tant bien que mal : « Le Premier ministre a pris les rênes du ministère de la Culture et a souhaité m’avoir à ses côtés pour l’assister, préparer les dossiers, le remplacer quand il ne peut pas être là. » Cela laisse peu ou pas de marge de manœuvre au secrétaire d’État que d’aucuns décrivent surtout comme « un bon petit soldat, qui sait lire entre les lignes, comprend vite et retient tout ». Quant aux axes que le ministère veut défendre, il est difficile d’aller au fond des choses : « Gérer la politique culturelle du pays, donner les impulsions politiques, être à l’écoute des gens de la culture et comprendre leurs soucis », répond Guy Arendt quand on lui demande de décrire ses fonctions. Mais pour ce qui est du concret de ladite politique culturelle, c’est aux quelques lignes du programme du gouvernement qu’on est renvoyé : culture accessible pour tous, éducation à la culture, soutien aux artistes… Une vision évidemment libérale où le privé prend de plus en plus de place, où les termes de « gestion » et de « management » sont de tous les jobs descriptions, et où l'on ne craint qu’une chose, « les artistes fonctionnaires ». « Le fond du problème n’est pas tel ou tel ministre. Il manque un vrai pilote dans cet avion, d’autant que le directeur du ministère, Bob Krieps, n’est pas encore remplacé alors qu’il est en ‘congé de récréation prolongé’ avant son départ à la retraite », commente un témoin qui fustige encore et toujours le manque « de ligne directrice, de vision, d’outils et critères de gouvernance. » Une des issues viendra peut-être des fameuses Assises culturelles qui ont été reportées aux 1er et 2 juillet à cause du changement de ministre. Huit groupes de réflexion par secteur ont été mis en place et se sont déjà en partie réunis. « Les réunions préparatoires sont très positives : enfin on se parle ! » souligne un responsable de structure culturelle qui craint seulement que les attentes, très élevées, soient déçues « en deux demi-journées ». Restent divers dossiers plus ou moins brûlants que l’expertise juridique de Guy Arendt devrait permettre de faire avancer : loi sur le patrimoine, statut de l’artiste, Archives nationales, évolution des missions du Focuna, établissements publics… Le secrétaire d’État est très attendu. EN RÉSUMÉ

Peu ou pas connu du secteur culturel, le secrétaire d’État Guy Arendt est en train de gagner des points par sa présence sur le terrain. L’attente vis-à-vis de la politique culturelle est cependant énorme et la marge de manœuvre, entre un ministre très présent et des fonctionnaires peu enclins au changement, est mince.

M A R I O N D E S SA R D (A R C H I V E S)

ÉCONOMIE & POLITIQUE


ÉCONOMIE & POLITIQUE

loppement. Il est ainsi devenu un acteur de premier plan mondial au niveau des jeux vidéo avec, comme premier ambassadeur, Rovio Mobile et son succès planétaire « Angry birds ». « Il y a des similitudes entre les deux pays qui font l’attrait de cette mission, poursuit la conseillère de la Chambre. L’économie du Luxembourg est aussi dépendante d’un grand secteur d’activité et doit pouvoir se diversifier. Analyser le rebond de la Finlande paraît donc opportun. » Et, comme le Grand-Duché, elle a aussi mis l’accent sur le développement des data centers. Les représentants des deux pays se rencontreront donc afin de partager les bonnes pratiques dans ce domaine et discuter d’éventuels partenariats.

Bernard-Massard le pionnier

I NNOVATI ON Considérée comme leader mondial de l’innovation, la Finlande est, entre autres, à l’origine des « Angry birds ».

MISSION ÉCONOMIQUE

En Finlande, sans rêver au Père Noël JEAN - MICHEL LALIEU

Une nouvelle mission écono­ mique luxem­bour­ geoise se rendra à Helsinki du 9 au 12 mai.

LICENCE CC

Elle y observera l’écosystème des start-up qui s’y est développé. Un des intérêts de la Finlande est que le pays s’est longtemps appuyé, comme le Luxem­bourg, sur un secteur dominant.

L

a prochaine mission économique organisée par la Chambre de commerce sera moins une opération de prospection que d’exploration. En se déplaçant en Finlande, du 9 au 12 mai prochains, les acteurs économiques luxembourgeois tenteront avant toute chose d’analyser comment l’économie finlandaise a opéré pour se réinventer après la chute de sa locomotive technologique. En 2013, Nokia, après avoir raté le virage du smartphone, avait en effet dû licencier plus de 10.000 personnes et céder sa filiale de téléphonie mobile à Microsoft. Un séisme pour le pays qui, depuis, a subi une crise économique, amplifiée par les sanctions de l’Union européenne à l’encontre de la Russie après l’annexion de la Crimée. Moscou est en effet le premier partenaire économique de la Finlande, dont

l’économie est fortement basée sur les exportations. La débâcle de Nokia a eu ceci de bon qu’elle a remis sur le marché des milliers d’experts en technologies qui ont contribué à l’émergence de nombreuses start-up dans le pays. « Cette mission se distinguera des autres par l’accent qui sera donné à l’innovation, explique Violaine Mathurin, conseillère à la Chambre de commerce. Elle nous permettra d’analyser l’écosystème des start-up qui se développe dans le pays. » Une bonne partie de la mission sera ainsi consacrée à cet objectif qui intéresse hautement le Luxembourg par rapport à ses futurs projets de diversification de son économie. Selon le rapport du World Economic Forum, le pays scandinave est d’ailleurs considéré comme le leader mondial de l’innovation. En 2014, il a investi 3,2 % de son PIB dans la recherche et le déve-

Preuve de l’intérêt suscité par un tel voyage, 23 entreprises s’y sont inscrites, de même que 11 associations et institutions publiques. Une mission qui comprend, au total, une cinquantaine de personnes dont trois membres du gouvernement : le minis­tre de l’Économie, Étienne Schneider, le ministre des Finances, Pierre Gramegna, et la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, dont ce sera la première mission économique à l’étranger. Parmi les représentants des entreprises, on retrouve pas mal d’acteurs technologiques (Apateq, Teralink Solutions) et du monde des start-up (Nicolas Buck de Nyuko et des jeunes pousses hébergées par le Technoport). Mais pas uniquement. On note aussi la présence du producteur luxembourgeois de vins Bernard-Massard, qui est parvenu à s’imposer sur un marché où les boissons alcoolisées sont pourtant fortement réglementées. Le pays nordique est devenu son troisième marché à l’exportation et, au cours de la future mission, il fêtera les 10 ans de présence de sa « Cuvée de l’Écusson ». Jusqu’à présent, c’est un des rares succès d’entreprises luxembourgeoises dans ce pays. Selon les données connues par la Chambre de commerce, aucune société grand-ducale n’y est encore installée. Tout reste donc à faire dans cette contrée scandinave qui, comme le Luxembourg à nouveau, jouit d’un des PIB par habitant les plus élevés au monde. Mais qui a en revanche perdu son « triple A » en octobre 2014, S&P l’ayant jugée trop vulnérable par rapport à la Russie. EN RÉSUMÉ

Une mission économique forte d’une cinquantaine d’acteurs économiques se rend en Finlande. Le pays scandinave a dû rebondir après la chute de sa locomotive, Nokia, et constitue donc un beau terrain d’observation pour le Luxembourg.

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

PROSPECTIVE

Une vision à un million T H I E R RY R A I Z E R

Champion de la croissance, le Luxembourg va devoir se doter d’un nouveau modèle à l’aune du cap du million d’habitants. Entre l’approche économiste et écologique, la notion de développement durable apparaît comme le trait d’union. Les politiques sont appelés à faire preuve de vision.

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n million ! Le palier semble lointain, Le temps du « reboot » du modèle luxembourmais avec une croissance de 2,3 % de geois est-il venu ? Les interlocuteurs rencontrés sa population pour 2014 (selon Euro- en appellent en tout cas aux responsables polistat), le Luxembourg est en tête des tiques pour dessiner une vision dans un monde pays les plus dynamiques de l’Union eurooù les ressources se raréfient et où les péenne sur le plan démographique. notions de richesse et de propriété évoAlors que le pays affiche actuellement luent. « Nous devons développer une quelque 576.000 résidents, des projections culture participative, les habitants ne d’Eurostat tablent sur le passage du milliosavent pas vraiment dans quelle direcnième habitant à l’horizon 2060. De quoi tion le pays va se développer. Or, nous remettre la question du développement savons que le changement est souhaidurable au centre du débat. « Sur cette lancée, le table », ajoute Blanche Weber. million devrait même être atteint aux alentours de Reste à s’accorder sur un modèle 2046, indique Marc Wagener, directeur de référence. Le fameux « projet chargé des affaires courantes de la Fon- Rifkin » et l’application de la troisième dation Idea. Cette croissance pose plu- révolution industrielle au Luxemsieurs questions. » bourg pourraient à cet égard servir Car la capacité d’un pays à croître d’échelle de mesure dans un monde se mesure en premier lieu au quoti- dominé par l’internet et la notion de dien, par des élépartage. « L’étude ments concrets. A Rifkin a l’avantage de fortiori dans un bien appréhender les Luxembourg marqué changements technologiques, énergétiques, environnemenpar les flux de frontaliers. « D’un « Sur cette lancée, point de vue des infrastructures, taux… tout en étant conduite dans le million devrait de l’écologie, de la qualité de vie, un schéma de partenariat publicle modèle luxembourgeois tousse privé, ajoute Marc Wagener. Ce être atteint aux déjà, prévient Blanche Weber, peut être l’occasion de alentours de 2046. » projet présidente du Mouvement écoprouver que l’on peut faire de la logique. Il y a un clivage qui s’acpolitique participative en actiMarc Wagener croît en matière d’équité. Nous vant l’intelligence collective. » Directeur chargé pensons donc que dans un monde Plutôt orienté vers les entredes affaires courantes qui a ses propres limites, nous ne prises et leurs dirigeants, le proFondation Idea pouvons pas nous perjet Rifkin aurait tout intérêt à se mettre une croissance prolonger vers une action illimitée. » citoyenne, notamment à l’égard « On pense encore pouvoir continuer des jeunes générations, aux avant-postes de l’écodans la logique de la croissance qui résout nomie de partage, des projets durables et d’un tous les problèmes, or on ne fait que repous- monde ultra-connecté. « Nous devons impératiser les problèmes », estime pour sa part vement avoir une discussion sur les Marc Wagener. valeurs que nous souhaitons promou060 ­—

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voir, ajoute Blanche Weber. Il ne faut pas non plus perdre de vue l’effet de rebond de consommation en cas d’amélioration technologique, synonyme de baisse de prix et donc un accès plus important d’un produit à une partie de la population. » En attendant une transition du modèle politique – qui montrerait que l’État-providence ne sera pas éternel –, le pays peut puiser dans ses propres ressources et compétences pour se réinventer ou évoluer. « Il ne faut pas s’attendre à un big bang, mais plutôt à une transition progressive, ajoute Marc Wagener. Les secteurs prioritaires pour la diversification économique du pays me semblent en ligne avec les challenges. » « La mouvance citoyenne est faramineuse, se réjouit Blanche Weber. Il y a de bons exemples de courage dans la société. Nous devrions recréer des cercles de consommation régionaux pour certains produits. Dans certaines branches, la mondialisation fait sens, pas dans d’autres. » Et la présidente du Mouvement écologique de citer l’exportation du bois de nos forêts en Asie plutôt que de l’utiliser sur place, ou encore la faible part de la production de fruits et légumes luxembourgeois dans nos assiettes. Un pragmatisme en provenance du terrain qui pourrait servir d’exemple et imaginer une société où la croissance se conçoit sur le plan local. EN RÉSUMÉ

Pour dessiner l’avenir et un Luxembourg à un million d’habitants, partons du concret. C’est en somme le message partagé par Blanche Weber (Mouvement écologique) et Marc Wagener (Fondation Idea), qui voient respectivement dans les mouvements citoyens et la diversification du pays des axes de développement intéressants vers un modèle plus durable.


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ÉCONOMIE & POLITIQUE

en partenariat avec les entreprises situées à proximité. Le troisième scénario, enfin, mise sur une accélération des mouvements migratoires qui se traduit, au Luxembourg, par la présence d’un million d’habitants sur le territoire (lire aussi en p. 60). L’enseignement y est collaboratif afin de réduire les tensions entre communautés et l’accent est mis sur les projets sociaux. « Tous ces éléments ont pour but de documenter l’incertitude dans laquelle nous nous trouvons, note Claude Meisch, ministre de l’Éducation nationale. À l’heure actuelle, nous n’avons aucune idée des métiers pour lesquels nos élèves doivent être préparés ou les problèmes économiques ou sociétaux auxquels ces futurs adultes seront confrontés. » Mais au-delà du jeu de prospective, le programme tire sa différence dans la volonté de ses créateurs d’impliquer le maximum d’acteurs, de tous horizons, afin de mettre en place une réflexion bénéfique à différents niveaux.

R É F L E X I O N A U T O U R D E L’ É C O L E

Penser l’avenir autrement JEAN - MICHEL HENNEBERT |

MAISON MODERNE

Depuis 2013, le Conseil supérieur pour un développement durable et l’Uni ont lancé un concept participatif. Ce dernier a abouti en 2016 à la création de scénarios d’évolution possible du système scolaire à l’horizon 2030. Une première au niveau mondial destinée non pas à aboutir à des solutions clés en main, mais à inciter les acteurs à produire le contenu le plus adapté à leurs besoins.

R

égulièrement pointé du doigt pour ses résultats, le système éducatif luxembourgeois pourrait prochainement être montré en exemple. Ou, du moins, être évoqué au niveau international en raison de l’expérimentation qui s’y déroule. Initié en 2013 par le Conseil supérieur pour un développement durable en collaboration avec l’Uni, le processus de réflexion engagé vise à « trouver une manière d’influencer le futur ». Loin de vouloir prédire l’avenir, le programme tente avant tout de « donner aux différents acteurs du système éducatif la possibilité de trouver les bonnes pistes et de collaborer en vue d’élaborer le contenu le plus adapté à leurs besoins », estime Ariane König, chercheur de l’Uni et fer de lance de cette première au niveau mondial.

Basé sur des workshops collaboratifs auxquels ont participé 150 à 200 personnes issues aussi bien du monde de l’éducation que des employeurs, des partis politiques ou des syndicats, le programme a abouti à la mise en place de trois scénarios très différents. Tous considérés comme plausibles et cohérents.

Mondialisation, régionalisation ou coopération

Alors que le premier table sur un renforcement de la concurrence entre individus et se traduit par des attentes élevées en termes de mobilité ou d’apprentissage tout au long de la vie, le deuxième met l’accent sur le développement de l’aspect collaboratif qui se traduit par une grande autonomie des écoles, capables de délivrer leur enseignement

Dans un n an, l’expérime l’expérimentation me m e yé débutera dans trois lycées. elle lll pr d llement. ment nt fi n off iciellement. ns quinze qquinze inze e ans, ans, ns, lele Luxembourg Luxe Dans ans, leLu Luxembourg pourrait êtrecité cité en exemple t être it éen enexemple exemp emp mp p à travers leldmonde. r rav mond d

Trois lycées pour expérimenter

150 À 200

C’est le nombre de participants aux workshops collaboratifs instaurés pour mettre en place trois scénarios très différents.

« La petite échelle de notre pays est très avantageuse, car elle permet d’observer un lien entre l’apprentissage individuel, l’apprentissage organisationnel et le changement systémique », estime Ariane König, qui plaide pour que « ce schéma complexe aboutisse, mais pas forcément d’une manière traditionnelle ». Selon elle, « le cheminement participatif adopté pour arriver à une ou plusieurs solutions peut être tout aussi intéressant, voire plus, que les résultats appliqués dans les établissements participants ». De quoi transformer pour les années à venir le Luxembourg en centre d’expérimentation de nouvelles pratiques dans un monde en pleine mutation et en accélération constante. Après une table ronde qui s’est tenue début mars, où les différents cas de figure ont été présentés, la prochaine étape du processus devrait intervenir début 2017. Avec la signature d’une convention entre l’Uni et le ministère de l’Éducation nationale destinée à lancer l’expérimentation sur le terrain. Trois lycées devraient ainsi se porter volontaires pour s’approprier certains éléments présentés dans chacun des scénarios et les adapter auprès de leurs élèves pour une durée totale de quatre ans. Deux futurs doctorants de l’Uni seront en charge du suivi du processus, qui pourrait intégrer, au fil du temps, d’autres établissements. EN RÉSUMÉ

Pour repenser le système scolaire luxembourgeois, le Conseil supérieur pour un développement durable et l’Uni ont lancé en 2013 une série de workshops qui a abouti sur trois scénarios adaptables qui devraient être testés à partir de 2017.

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BRÈVES

ENTREPRISES

NAOS À BELVAL L’immeuble Naos va voir le jour à Belval. C’est le promo­ teur belge Atenor qui est à la manœuvre du projet. Le nou­ vel immeuble de 14.000 m2 est d’ores et déjà réservé à 40 % par ARHS, société informa­ tique, et A3T, société d’audit, de services comptables et de conseils fiscaux, qui quitteront la capitale pour s’installer plus au sud. À elles deux, elles occuperont 40 % de la surface. La mission d’architecture a été confiée au bureau Beiler + François Architectes à Luxembourg.

N AO S

20 Mios € Afin de financer et d’accompagner le développement de nouvelles sociétés ICT, le Digital Tech Fund a été officiellement lancé mi-avril et doté de 20 millions d’euros. Fruit d’un partenariat public-privé, ce fonds d’amorçage entend apporter son soutien financier à des projets à la fois novateurs et suffisamment avancés pour être prometteurs. Il vise à prendre des parti­cipa­ tions dans des entreprises innovantes prometteuses créées il y a moins de sept ans et qui développent des produits qui existent déjà, de préférence sous forme de prototype fonctionnel.

BÉTONNER LES BASES Le géant japonais du commerce électronique Rakuten consolide sa base européenne au Luxem­ bourg. L’entreprise, qui emploie actuellement une cinquantaine de personnes au Luxembourg, y a développé un véritable éco­ système. À quelques semaines d’intervalle, elle a obtenu deux nouvelles licences : une licence bancaire de la CSSF qui a per­ mis de créer Rakuten Europe Bank SA et une du Commis­ sariat aux assurances pour effectuer des opérations de réassurance via Rakuten Reinsurance Europe SA. Mai 2016 —

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ENTREPRISES

BRÈVES

BRÈVES

Chaque jour, retrouvez toute l’actualité business et accédez à de nombreux services en ligne sur paperjam.lu. LES STATS S’ENVOLENT

Markus Bunk, directeur général de l’aéroport de Francfort-Hahn Dans une interview au Trierischer Volksfreund, le directeur général de l’aéroport de Francfort-Hahn a relancé la rumeur d’une arrivée prochaine de la compagnie low cost au Findel. De son côté, Ryanair se contente d’affirmer « être toujours intéressé par de nouvelles routes ».

DANS L A BOÎTE La reprise des salles belges du groupe Utopia par Kinepolis a été validée par l’Autorité belge de la concurrence. L’enquête portait sur quatre salles en Flandre, à Aarschot, Lommel, Malines et Turnhout. L’autorité belge a voulu s’assurer spécifiquement auprès de Kinepolis du maintien de l’activité dans les salles de Turnhout et Lommel, et ce durant une période minimale de trois ans. Le reste du deal, concernant les salles au Luxembourg, aux PaysBas et en France, avait déjà été officialisé en novembre dernier.

20.000 m

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Abu Dhabi Investment Authority vient de jeter son dévolu sur des terrains situés sur le site de la place de l’Étoile. Le fonds souverain a acquis fin mars un ensemble de quelque 20.000 m2 situés à l’entrée Ouest de la capitale. Ces terrains étaient préalablement détenus par la société Andromeda Investissement. Il devrait s'y dresser un site mixte bureaux / logement.

MAIN-D’ŒUVRE En réponse à une question parlementaire, le ministre du Travail, Nicolas Schmit (LSAP), a confirmé que certains secteurs sont demandeurs de maind’œuvre. Selon les données fournies par le ministre, les secteurs qui ont le plus frappé à la porte de l’Adem pour des besoins de main-d’œuvre sont l’hébergement et la restauration, les services, le commerce, la construction et la santé.

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Lux-Airport, société en charge de la gestion de l’aéroport du Findel, a fait part d’un taux de croissance « spectaculaire » de ses activités au cours des trois premiers mois de cette année. La fréquentation du site a ainsi progressé de 22,2 % en début d’année. Lufthansa, avec ses huit vols quotidiens de et vers Munich et Francfort, contribue à elle seule à l’envol des statistiques avec une progression de 419 % !

SATELLITES La Société européenne des satellites (SES) a conclu un accord avec la société néerlandaise TV Entertainment Reality Network (Tern) pour des capacités supplémentaires permettant à celle-ci de poursuivre la diffusion de sa chaîne en haute définition Insight TV sur la plateforme numérique Sky via un satellite Astra. Insight TV, déjà diffusée via un autre satellite Astra depuis 2015, est ainsi désormais disponible pour les abonnés de Tern résidant en Irlande et au Royaume-Uni.

« NOUS VOULONS RESTER DANS DES EMPLACEMENTS ‘TRIPLE A’. » Cyrille Derouaz, administrateur de Lux-Paul L’enseigne de restauration Paul se sent visiblement bien au Luxembourg. Un quatrième point de vente de la marque française vient en effet d’ouvrir à la Cloche d’Or, dans les infrastructures renouvelées du garage Citroën. Le boulanger-traiteur, dont la marque est exploitée par la société Lux-Paul, est aussi présent à la gare, dans la galerie du centre commercial Auchan ainsi que place d’Armes.

M A R I O N D E S SA R D (A R C H I V E S)

« Ryanair (…) devrait opérer depuis le Luxembourg à partir de l’horaire d’hiver. »

RÉSEAU GAZIER Selon l’agence Reuters, Enovos figurerait parmi les candidats à la reprise du réseau gazier allemand Thyssengas, dont la banque australienne d’investissement Macquarie a décidé de se séparer. Le réseau est évalué à quelque 600 millions d’euros. Il comprend 4.200 km de conduites et emploie 270 personnes. Les projets d’offre devaient être remis pour le 4 avril.


BRÈVES

ENTREPRISES

CAMPUS AUTOMOBILE Le futur site industriel spécialisé en R & D pour les composants automobiles a été présenté le 24 mars dernier. Implanté sur le territoire de la Commune de Bissen, le Luxembourg Automotive Campus accueillera Goodyear et IEE. Cette dernière y transfère ses activités de R & D situées à Contern. Goodyear y déménagera les 1.500 collaborateurs de son Innovation Center. En attendant l’arrivée d’autres entreprises.

10 %

B E LV E D E R E R E A L E S TAT E  /  C H R I S TO P H E O L I N G E R

Luxempart a annoncé un résultat net global consolidé en baisse à 63 millions d’euros (-36 %), mais un dividende en hausse de 10 % pour l’année 2015. L’an dernier, Luxempart a notamment pris une participation dans Veritas, une enseigne belge de magasins spécialisés en mercerie. Pour l’année 2016, la société holding luxembourgeoise parle de perspectives favorables.

VITRINE HIGH-TECH À l’occasion de la semaine franco-allemande, début avril, sept start-up luxembourgeoises ont participé à Metz au Startup Show 42. Ce salon a réuni une sélection de jeunes entreprises innovantes de la Grande Région, actives dans les objets connectés, les fintech, l’e-commerce, les réseaux sociaux, les jeux vidéo ou encore l’e-santé. Pour représenter le GrandDuché, la Ville de Luxembourg a fait appel à Nyuko pour réunir une série de start-up : Continuous PHP, 2Gears, Digicash, Linc, Ellypsis, Snapswap et Pingvalue.

BONNE VAGUE POUR PAPERJAM La première vague 2016 de l’étude d’audience des médias luxembourgeois permet à Paperjam de réaliser une double progression, à la fois dans sa version magazine et en ligne. Le mensuel Paperjam a connu une progression de son lectorat de 11 % et atteint 51.600 lecteurs résidents pour chaque numéro, soit une pénétration de 11 % sur cette tranche de la population. En extrapolant auprès du lectorat frontalier (non concerné par l’étude téléphonique de TNS Ilres), le lectorat par numéro de votre magazine économique et financier est estimé à 68.800 personnes. Le site internet paperjam.lu, lui, qui était entré dans le sondage Plurimedia lors de la vague précédente, confirme sa position de référence dans le secteur B2B et passe à 14.000 lecteurs résidents, soit 18.500 lecteurs quotidiens, frontaliers compris.

NOUVEAU SIÈGE

La multinationale américaine Guardian, basée dans le Michigan et spécialisée dans le verre, a fêté ses 35 ans et inauguré son nouveau siège européen à Bertrange. Celui-ci rassemblera environ 120 personnes en charge des activités régionales de l’entreprise dont la chaîne d’approvisionnement, la logistique, la planifi­cation des demandes, le marketing, la gestion des produits et les finances.

NOUVEAUX NOMS Les actionnaires du géant mondial des satellites SES ont nommé trois nouveaux administrateurs lors de l’assemblée générale annuelle. Exit Marc Colas, Jacques Espinasse et Victor Rod. Place à Pascale Toussing, Victor Casier et JeanPaul Senninger. À noter également qu’au même titre que Tsega Gebreyes, Romain Bausch et François Tesch, JeanClaude Finck a été renouvelé dans son mandat. L’ancien directeur général de la BCEE continuera donc à siéger chez SES… au nom de la Spuerkeess, actionnaire à hauteur de 10,88 % de l’opérateur satellitaire luxembourgeois.

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ENTREPRISES

BRÈVES

10.000 € La Cour de cassation française a confirmé, le 15 mars, la condamnation d’un entrepreneur lorrain à une amende de 10.000  euros pour travail dissimulé. Une partie de ses salariés dépendait du payroll d’une société boîte aux lettres de Pétange. Il a été dénoncé par un de ses employés. La décision de la chambre criminelle de la Cour de cassation française n’a fait que confirmer un arrêt de la Cour d’appel de Metz datant de décembre 2014. LIDL TISSE SA TOILE

ROUTES BELGES

Après une première ouverture pour 2016 à Strassen, en février dernier, Lidl a ouvert son neuvième point de vente luxembourgeois à Beggen le 20 avril. Le groupe allemand a repris une ancienne concession automobile et l’a transformée en un magasin nouvelle génération étendu sur 1.285 m2 de surface nette. 24 personnes ont été engagées pour le faire tourner. L’objectif de l’enseigne est de disposer de 19 magasins au Grand-Duché d’ici 2023.

DÉMÉNAGEMENT Le groupe Vistra, actif dans les services financiers, déménage après son rapprochement avec Orangefield Group. Les deux entités poursuivent leur rapprochement au Luxembourg en emménageant sous un même toit, celui de l’immeuble Kennedy D, au 4, rue Edward Steichen, au Kirchberg. Sur les conseils de JLL, l’opération, qui concerne tout de même 4.475 m2 en location, va permettre à Vistra et à Orangefield Group de réunir leurs 220 collaborateurs au Luxembourg.

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La Belgique n’applique plus l’Eurovignette pour les camions de plus de 3,5 tonnes. Le royaume l’a remplacée par une taxe kilométrique plus coûteuse pour les transporteurs, notamment luxembourgeois. Jusqu’au 31 mars dernier, les sociétés faisant circuler leurs véhicules de plus de 3,5 tonnes déboursaient 3,5 euros par jour, kilométrage illimité, selon les tarifs de l’Eurovignette. Depuis le 1er avril, le tarif varie entre 7,4 centimes et 20 euros du kilomètre, en fonction du poids et de la pollution du véhicule. Des coûts qui pourraient inciter des transporteurs à éviter les routes belges et, de là, luxembourgeoises. Et ainsi faire chuter le « tourisme à la pompe ».

Cosmo-polite

Un peu plus de 18 mois après son implantation au GrandDuché, le conseil d’administration de Cosmo Pharmaceuticals, poids lourd italien du secteur pharmaceutique, a validé le départ de son siège vers l’Irlande et la cession de ses activités à sa filiale néerlandaise. Objectif : bénéficier des avantages fiscaux des deux pays. L’opération doit encore être validée par les actionnaires, qui se réuniront le 12 mai prochain à Luxembourgville. Elle aura peu d’impact, la direction opérationnelle étant déjà active depuis l’Irlande.

FONDATION L’ensemble de la constellation fondée par la famille Losch est transféré à la fondation André Losch, une fondation d’utilité publique de droit luxembourgeois, selon la volonté du patriarche qui s’est éteint le 24 mars dernier à 81 ans. L’objectif est que la continuité des entreprises Losch (principalement le distributeur automobile Autosdiffusion) et l’œuvre de son fondateur soient assurées pour l’avenir. Il s’agit d’un montage juridique original créé en 2009.

D R / SV E N B E C K E R (A R C H I V E S) / L I C E N C E C C ( F L I C K R)

POST NEW LOOK Deux jours après l’entrée en vigueur de la loi sur la nouvelle gouvernance de Post Luxembourg, le 21 mars, le conseil d’administration de l’entreprise publique a validé les choix du directeur général Claude Strasser sur la composition du nouveau comité exécutif. Ils sont six, au lieu de cinq sous l’ancien régime. La question de leur statut, privé ou fonctionnaire, n’a pas encore été tranchée. Le patron de Post Luxembourg estime la nouvelle structure « plus simple, plus flexible et plus transparente ». Quant aux 32 bureaux de poste excédentaires, ils sont fermés depuis le 11 avril. Les 20 personnes concernées ont été recasées dans le groupe.


puBlireportage

Avec Camber, vous allez adorer ranger ! ce printemps, découvrez que le rangement ne doit pas rimer avec moment déplaisant… la douceur est de retour, les journées rallongent, votre lieu de vie est à nouveau baigné de lumière et d’un coup l’envie vous prend de respecter la tradition en vous lançant dans un grand nettoyage de printemps. votre objectif cette année est d’accorder une réelle importance au rangement de vos vêtements ! Face à ce défi vous êtes un peu perdu ? pourquoi ne pas venir nous voir pour bénéficier de notre expertise. nos architectes d’intérieur chez camber regorgent de bonnes idées et d’astuces afin de créer des placards et des dressings pratiques et vraiment à votre image. car structurer son lieu de vie, c’est aussi structurer sa pensée et se sentir beaucoup plus serein et plein d’énergie. voici donc deux de nos conseils tirés des nombreuses solutions que nous serions ravis de discuter avec vous.

Vous voulez vous adonner sans arrière-pensée au plaisir du shopping et avoir une garde-robe au top pour l’été ? Camber vous conseille d’opter pour des placards avec une double profondeur lorsqu’ils se trouvent sous pente, et pour l’optimisation de coins en penderie lorsqu’ils sont en L. Ainsi, les espaces que vous pensiez « perdus » sont utilisés et optimisés. Comme par magie, vous pourrez facilement « cacher » vos pulls en laine, vos vestes de ski et dire au revoir à l’hiver en créant plein de place pour vos tenues estivales !

Le printemps est synonyme de floraison, la nature reprend des couleurs et cela vous donne la pêche ! Pourquoi vos placards ne participeraient-ils pas à cette dynamique. Camber possède la plus large gamme de couleurs en mélaminé et verre laqué du pays, ainsi que des matériaux comme le MDF qui peut être peint à souhait. Il est temps d’oser jouer avec la couleur dans votre intérieur en accord avec votre décoration et la peinture de vos murs. Soit par petites touches en personnalisant certains accessoires de vos placards (tiroirs, montants, niches) ou en voyant plus grand en amenant la couleur sur les portes de vos rangements (pour jouer le contraste ou au contraire amener une cohérence avec l’ensemble).

C’est certain, cette année, vous allez aimer ranger et le printemps va réellement passer le seuil de votre porte pour dynamiser votre quotidien ! suivez-nous facebook.com/camber.concept instagram.com/camberconcept pinterest.com/camberconcept

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ENTREPRISES

REC RU E L’ex-directeur général de Post Telecom rejoint l’aventure Join.

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ENTREPRISES

TÉLÉCOMS

Join trace sa route J E A N - M I C H E L GAU D R O N |

SV E N B E C K E R

Trois ans après l’annonce de sa création, l’opérateur 3.0 établi au Luxembourg poursuit son développement international. Après Didier Rouma (ex-Tango) en 2014, c’est au tour de Marc Rosenfeld (ex-Post Telecom) de rejoindre le navire, avec des ambitions toujours plus fortes.

C’

est encore un joli coup réalisé par l’opérateur Join. Un an à peine après s’être offert les services de Didier Rouma, alors fraîchement débarqué de ses fonctions de directeur général de Tango, l’un de ses concurrents, le dernier venu sur le marché des opérateurs téléphoniques au Luxembourg a recruté le directeur général de… Post Telecom, Marc Rosenfeld, pour venir enrichir son comité de direction depuis le 1er avril dernier. Le contexte est évidemment différent, car dans sa position chez Post (il était également membre du comité de direction du groupe), M. Rosenfeld n’était déjà pas très loin de Join, sachant que depuis novembre 2013, Post, via sa filiale P & T Capital, avait pris une participation de 50 % dans le capital de Join Experience. L’opération s’était faite via l’injection de 4,5 millions d’euros (dont 2,5 millions au titre de la prime d’émission) et l’entrée au conseil d’administration de trois membres supplémentaires issus du nouvel actionnaire : Claude Strasser (le directeur général du groupe), Jos Glod (l’un des deux directeurs généraux adjoints) et Gabriel de La Bourdonnaye (directeur des affaires juridiques). Pour l’anecdote, c’est d’ailleurs à l’occasion de cette prise de participation que le nom de Join Experience était « officiellement » entré dans la danse, puisque la structure de départ s’appelait Blue Communications. Entre Join et Post, les relations sont donc, d’une certaine façon, bipolaires. « Nous avons toujours considéré Join comme une filiale sur un plan purement financier et non pas opérationnel, si l’on exclut le fait que Join utilise le réseau de Post en tant que MVNO (mobile virtual network operator, ndlr), explique Marc Rosenfeld à Paperjam, en évoquant sa vie d’avant. Nous nous sommes évidemment toujours tenus à l’écart des décisions stratégiques et opérationnelles. J’ai, per-

sonnellement, été tenu informé des intentions de Join dès le tout début. Mais à partir du moment où ce projet est devenu réalité, j’ai pris mes distances. » Les circonstances et les questions d’agenda ont fait le reste. Fin mars est entrée en vigueur la loi sur la nouvelle gouvernance de Post Luxembourg, ce qui a donné l’occasion d’une refonte de l’organigramme de la direction. Refonte, mais aussi rajeunissement : Marc Rosenfeld se voit ainsi « détaché » de Post pour intégrer le comité de direction de Join ; Jean-Marie Spaus (l’autre directeur général adjoint), lui, sort complètement du jeu pour devenir project manager au sein du ministère de l’Économie, en charge du développement du projet de supercalculateur européen pour lequel le Luxembourg a annoncé, en janvier dernier, prendre l’initiative. Et voilà donc comment M. Rosenfeld se retrouve finalement « de l’autre côté », après une carrière de plus de 30 ans au sein de la même « entité » (qui fut une administration publique avant de devenir une entreprise en 1993). Avec un regard plein d’enthousiasme et d’ambition. « Ce que Join a fait dans un laps de temps si court est remarquable, constatet-il. Mais il reste encore plein de choses à faire, énormément de synergies dont chacun pourrait profiter, mais que nous n’avons pas réussi jusqu’alors à mettre en œuvre. Join et Post Telecom étant deux concurrents, il n’était pas toujours possible de se parler. Mais là, il faut savoir faire la part des choses. La concurrence ne joue que sur les services et les produits. En revanche, sur les infrastructures, il y a énormément à faire, ne serait-ce que pour les achats en commun ou pour l’exploitation des plateformes techniques. » La plateforme technique du Chinois ZTE sur laquelle se base Join fait justement partie de ses points forts. Configurée pour être capable d’accueillir quelque 50… millions de clients, elle est destinée

NOUVEAU SERVICE

LIQWID, C’EST DU SOLIDE !

Début mai, Join va franchir un nouveau pas en termes de services innovants, en proposant un nouveau service multimédia baptisé Liqwid, dont la première caractéristique est d’être accessible autant aux clients prepaid que postpaid. Développé avec un grand acteur dans le domaine des médias et de la musique, ce service est une sorte de « super » Spotify, développé avec les artistes eux-mêmes, mais offrant une gamme plus large de services : en plus d’un accès à tous types de musiques – le partenaire de Join couvre 70 % des artistes mondiaux –, il proposera également de suivre des « channels » dédiés à un artiste, un sport, une équipe… « Nous sommes les premiers à le faire au niveau mondial », précise Pascal Koster. Plus de 20.000 radios du monde entier seront également écoutables. Liqwid sera non seulement accessible pour les abonnés de Join, mais également pour les abonnés de n’importe quel autre opérateur, avec néanmoins des possibilités moindres. L’intérêt sera aussi pour Join, en cas de succès de cette offre, de pouvoir l’exporter dans d’autres pays, auprès d’autres opérateurs, et de se proposer en tant qu’hébergeur.

principalement à être mise à disposition d’autres opérateurs pour leurs besoins technologiques, y compris la facturation. « Une plateforme qui est véritablement ‘state of the art’, se réjouit M. Rosenfeld. Les vrais coûts qu’elle engendre ne viennent pas du hardware ou des licences, mais plutôt de son exploitation et de son développement. Ce qui implique des connaissances très spécifiques. Cela fait alors du sens de partager ces connaissances et de travailler ensemble. » Attirer des clients afin de valoriser et davantage développer cette plateforme fait partie du périmètre de la mission de Marc Rosenfeld, notamment dans le cadre de l’émergence de nouveaux domaines d’activités comme l’internet des objets ou les applications M2M (machine to machine). « Notre ambition est de devenir la 5e plateforme M2M en Europe, derrière les très gros acteurs qui font des volumes incroyables, prévient Pascal Koster, l’un des trois associés fondateurs de Join (avec Claude Lüscher et Frank Fischer), aux ambitions toujours bien marquées. Nous ne visons pas nécessairement d’offrir une connectivité européenne pour un gros client international, mais plutôt de lui apporter une solution intégrée complète et flexible qui puisse à la fois concerner les communications human to human, prépayées ou postpayées, ou le M2M. Le tout en nous intéressant aussi à des ‘petits’ clients auxquels les gros acteurs ne prêtent généralement pas attention. » Ces développements caractérisent l’approche globale de Join qui s’est toujours présenté comme un opérateur 3.0, focalisé sur la convergence entre télécoms et IT. Aussi, le développement de ses activités en tant qu’opérateur mobile n’est pas forcément le plus significatif, même si elles constituent, forcément, sa meilleure vitrine. Pour l’heure, Join revendique environ 65.000 clients pour ses deux Mai 2016 —

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ENTREPRISES

« Il y aura toujours des opportunités pour des petits acteurs comme nous. » marchés luxembourgeois (en s’appuyant sur le réseau de Post, donc) et belge (en partenariat MVNO avec Base, passé officiellement sous le giron de Telenet). « Nous voulons nous concentrer sur la Wallonie. Nous sommes un peu le matador venu du Luxembourg pour conquérir cette région ! », s’amuse Pascal Koster. Les taux de croissance sont, actuellement, trois fois plus importants en Belgique qu’au Luxembourg, de sorte que l’ambition, d’ici à cet été, est d’arriver à un équilibre entre les deux marchés en termes de nombre de clients. Actuellement, pour le Belux, Join en compte 50.000 en mode postpaid et 20.000 en prepaid, pratiquement à parité entre les deux pays. « Nous avons comptabilisé quelque 4.000 clients nouveaux en moyenne par mois en 2015 », indique M. Koster, qui vise la barre des 100.000 pour la fin de l'année. Début mai, Join va toiletter son offre de forfaits prépayés Banana et va introduire un nouveau service qualifié de « révolutionnaire » (lire page 69), faisant, en quelque sorte, du Belux une région pionnière en la matière. « C’est là que l’on voit tout l’intérêt pour nous d’une telle approche internationale : nous sommes de plus en plus souvent pris au sérieux par les ‘grands’ acteurs, alors que le Luxembourg, considéré en solo, n’attire pas. » Cette reconnaissance progressive se retrouve aussi, par exemple, dans la dernière livraison du magazine belge TestAchats. Dans l’étude Tarifs 3G et 4G, lequel choisir ? menée auprès de quelque 70 opérateurs en Belgique (en tenant 070 ­—

— Mai 2016

BUS IN ES S Join compte plus de 70.000 clients au Belux servis par 16 points de vente.

compte de tous les MVNO) et 167 formules tarifaires, Join se positionne au final dans le trio de tête. « Nous voulons être perçus comme un opérateur de qualité et innovant, et certainement pas comme un opérateur low cost », prévient M. Koster, qui ne peut que constater que la sauce Join est en train de bien prendre en Belgique. Ce n’est là, évidemment, qu’un des axes de développement visés par l’opérateur. L’enrichissement de l’offre IT via le cloud est également dans le viseur et là aussi, les opérateurs commencent à s’intéresser de près aux capacités de la plateforme utilisée par Join. D’ici à la fin de l’année, le montant des investissements atteindra quelque 30 millions d’euros. « Le potentiel est clairement là, constate Marc Rosenfeld. Il est important de nous concentrer sur la monétisation de ce que nous avons. Il y aura toujours des opportunités pour des petits acteurs comme nous. Avec la disparition programmée du roaming et la volonté de la Commission européenne de consolider le marché, il y a des mouvements et des tendances que nous ne pourrons pas empêcher. Mais il restera toujours un potentiel de niche. Et au Luxembourg, nous sommes plutôt bien placés pour trouver ces niches. » EN RÉSUMÉ

En recrutant l’ex-directeur général de Post Telecom, l’opérateur 3.0 Join Experience franchit un nouveau pas dans ses ambitions d’expansion. Un rayonnement à l’international, à partir du Grand-Duché.

Marc Rosenfeld Membre du comité de direction Join

« Nous sommes de plus en plus souvent pris au sérieux par les ‘grands’ acteurs. » Pascal Koster Membre du comité de direction Join


INTENSÉMENT MILLÉSIMÉ


PLAN JUNCKER

En phase de réglage

BIKE4 3

ENTREPRISES

JEAN - MICHEL LALIEU

Huit mois après son lancement officiel, le Fonds européen pour les investissements stratégiques atteint les entreprises. Au Luxembourg, une poignée de PME seulement a déjà pu bénéficier de ses facilités. Des efforts restent à faire pour sa promotion.

L

ancée en 2013 par Patrick Kersten, Doctena, la plateforme de rendez-vous médicaux en ligne, commence à être bien connue des résidents luxembourgeois. Mais elle voit plus grand. Déjà implantée sur le Benelux, elle souhaite encore se développer dans d’autres pays, dont la Suisse parmi les priorités. Des projets qui demandent des fonds. Pour en obtenir, la start-up est allée frapper à la porte de la Banque internationale à Luxembourg (Bil). En juillet 2015, l’institution bancaire avait en effet signé un accord avec le Fonds européen d’investissement (FEI) aux termes duquel elle a pu disposer d’un montant de 60 millions d’euros, dont la moitié bénéficiant de la garantie du FEI, afin de soutenir financièrement les PME innovantes. Un accord intervenu dans le cadre du plan Juncker qui vise justement à soutenir ce type de financements. Au terme de ses négociations avec la Bil, Doctena a obtenu un prêt de 3 millions d’euros. Une opération dont Patrick Kersten calcule la portée : « Financer les start-up et l’innovation, c’est ce qu’il y a de plus risqué. Or, le métier de banquier n’est pas de prendre des risques. » De là, la difficulté d’obtenir des fonds lorsqu’on est une jeune entreprise qui a encore tout à prouver. Mais grâce au soutien du FEI, qui prend la moitié du risque à sa charge, l’opération est nettement moins dangereuse pour la banque. « Cet effet de levier, annoncé par le plan Juncker, a vraiment fonctionné dans notre cas, poursuit le CEO. Ça a permis de doubler les moyens mis à notre disposition et, au final, d’accélérer notre croissance. » Depuis l’obtention de ce prêt, Doctena est déjà passée de 22 à 35 collaborateurs.

De l’audace dans le crédit

La grande idée de Jean-Claude Juncker, lancée dès l’annonce de sa nomination 072 ­—

— Mai 2016

en tant que président de la Commission européenne, est donc sur les rails. C’est en effet en juillet 2014, sans attendre son entrée officielle en fonction – le 1er novembre de la même année – que le Luxembourgeois a expliqué son intention de mettre en place un fonds pour assurer la relance du financement des entreprises européennes. Et notamment des projets plus risqués. Depuis la crise financière, les conditions de crédit se sont en effet resserrées et beaucoup d’entreprises ont vu leurs dossiers refusés par des banques devenues très frileuses. Ce plan, qui vise la mise en place d’un Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS), aussitôt rebaptisé « plan Juncker », est présenté devant le Parlement européen dès novembre 2014. Son géniteur y explique comment il pense pouvoir lever 315 milliards d’euros pour financer des grands projets porteurs d’avenir et des dossiers d’innovation venant de PME et d’entreprises intermédiaires. Ce plan est basé sur un solide effet de levier puisque l’idée est que l’Union européenne n’injecte « que » 21 milliards d’euros sous forme de garanties de prêts. 16 milliards viennent du budget de l’Union et cinq autres de la Banque européenne d’investissement (BEI), également chargée de l’analyse des dossiers. Dans sa phase de lancement, le plan Juncker a pris la voie rapide. Qu’en est-il aujourd’hui de son impact dans l’économie réelle ? Au niveau du Luxembourg, dès juillet 2015, la Société nationale de crédit et d’investissement (SNCI) a signé un memorandum of understanding avec la BEI afin de renforcer leur collaboration dans le cadre du FEIS. À cette occasion, la banque publique a annoncé qu’elle disposait d’une enveloppe de 80 millions d’euros pour soutenir les entreprises grand-ducales dans le cadre du plan Juncker. Une somme

destinée à aider des entreprises de toutes tailles. Huit mois plus tard, aucun dossier n’a pourtant été conclu. « Les projets qui nous ont été proposés n’étaient pas assez ambitieux pour entrer dans ce cadre, explique Eva Kremer, directrice adjointe à la SNCI. Mais nous avons toutefois pu les aider avec des produits déjà existants. » Madame Kremer observe aussi que la SNCI est en contact fréquent avec la BEI pour voir si les dossiers rentrent dans le cadre du FEIS. « C’est un processus plus compliqué et qui prend donc plus de temps à se mettre en place, ajoute-t-elle. Mais nous pensons pouvoir bientôt annoncer un projet d’envergure qui absorbera une part significative de l’enveloppe. »

La mécanique tourne

La Bil, grâce à son accord avec la FEI dans le cadre du programme InnovFin destiné aux PME innovantes, a eu plus de succès. Depuis la signature, en juillet dernier, une vingtaine de dossiers ont été ouverts. Outre Doctena, quatre autres entreprises ont déjà signé un prêt avec la banque. « Nous avons aussi émis une offre vers trois entreprises et une douzaine d’autres dossiers sont ouverts », note Paul Faltz, relationship manager à la Bil, en charge des dossiers InnovFin. Par rapport à son objectif de 60 millions de prêts en deux ans, la banque s’estime en ligne avec son plan. « Nous avons déjà signé pour 12,65 millions d’euros de prêts, calcule Marcel Leyers, head of Corporate & Institutional banking à la Bil. Nous avons promis de libérer 13,5 millions pour le mois de juin, nous sommes donc dans les clous. » Les prêts que la banque peut accorder doivent se situer dans une fourchette comprise entre 25.000 et 7,5 millions d’euros. « Actuellement, la moyenne de nos prêts est de 3 millions d’euros mais avec des différences assez grandes selon


ENTREPRISES

les cas », poursuit M. Leyers. Ces prêts sont réservés aux entreprises implantées au Luxembourg et dans la Grande Région. Mais leur attrait vient parfois de beaucoup plus loin. La Bil est en effet en contact avec le développeur de jeux de simulation de courses automobiles Slightly Mad Studios (SMS). Basée à Londres, l’entreprise, qui compte 115 salariés à travers le monde, devrait dès lors installer une partie de ses activités au Luxembourg pour pouvoir profiter du plan Juncker. « Elle s’est déclarée prête à le faire, confirme Paul Faltz. Elle parle d’y développer la propriété intellectuelle, la technologie et un centre de recherche. Cela se traduirait par de nombreuses créations d'emplois au Luxembourg. »

Créer des relais

Même si le plan Juncker a fait beaucoup de bruit en termes d’effets d’annonce, les entreprises restent encore trop peu informées des nouvelles possibilités qui leur sont offertes. « Dans notre cas, les entreprises nous ont parfois contactés en direct, mais nous travaillons aussi avec des partenaires qui les dirigent vers nous », explique encore M. Leyers. La Bil collabore avec des sociétés comme Nyuko, Luxinnovation, Innohub et le Technoport et se montre très présente au sein des différents clusters. « Nous travaillons avec Nyuko depuis un certain temps et ce sont eux qui nous ont avertis de cette possibilité de prêt avec garantie », expose Jean-Michel Mertz, CEO et fondateur de Bike43. Cette PME , lancée au Luxembourg il y a environ quatre ans, a développé un vélo électrique au cadre modulable qui permet à un adulte de transporter deux enfants. Trois prototypes ont été conçus et, désormais, la jeune société est en phase de commercialisation de son engin destiné aux familles urbaines. « Nous en vendons déjà en Flandre, en Allemagne et en Suisse », pointe le responsable. Le prêt finalisé début avril avec la Bil, dont le montant reste bien caché, sera destiné à assurer le fonds de roulement. « L’industrie du cycle est capital intensive, pointe M. Mertz. Il faut des moyens importants pour investir dans les composants. » Quant à l’intérêt de la formule du prêt, il l’explique par la latitude qu’elle offre. « Dans les cas classiques, une banque vous demandera toujours ce que vous pouvez donner en garantie contre la somme qu’elle vous prête. La garantie du FEI sur la moitié du montant rend la conclusion plus facile. » F I NANCEM ENT Bike43 avait besoin de moyens importants pour assurer rapidement la commercialisation de son vélo dans plusieurs pays.

EN RÉSUMÉ

Le plan Juncker a pour objectif de relancer l’innovation dans les entreprises européennes en facilitant l’investissement. Quelques entreprises en bénéficient déjà au Luxembourg, mais la vitesse de croisière est loin d’être atteinte.

Mai 2016 —

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ENTREPRISES

Une vision commune J E A N - M I C H E L GAU D R O N

Maison Moderne, la société éditrice de Paperjam, entre dans le capital de l’agence digitale Nvision. Un rapprochement stratégique entre deux acteurs très proches dans leurs histoires respectives.

I

l y a du mouvement en ce début de printemps, dans le monde des médias luxembourgeois. L’agence digitale Nvision a ainsi ouvert son capital à l’entreprise média Maison Moderne (éditrice, entre autres, de Paperjam). L’opération entre les deux sociétés, en gestation depuis une année, a été annoncée le 27 avril dernier. Il s’agit concrètement d’une prise de participation « significative, mais minoritaire », comme l’explique Mike Koedinger, fondateur et CEO de Maison Moderne. « Cet investissement et cette collaboration permettront à Nvision d’accélérer son développement », précise-t-il. Dans les faits, Maison Moderne va transférer l’ensemble de ses projets digitaux (aussi bien pour ses propres marques médias que pour ses clients) et de son équipe digitale chez Nvision à Leudelange. « C’est un rapprochement stratégique, explique pour sa part Mike Sergonne, co-fondateur et managing partner de l’agence Nvision. Au-delà d’une simple prise de participation, il s’agit avant tout d’une collaboration de deux entreprises parfaitement complémentaires. » Complémentaires et, quelque part, complices, tant leur histoire s’écrit en parallèle, en se croisant parfois, puisque Nvision a directement accompagné les premiers dévelop­pements majeurs du site internet paperjam.lu, et en particulier de sa newsletter électronique. La société a vu le jour en 1999, alors que la bulle internet grossissait de plus en plus, mais n’en était pas encore à éclater. À l’origine : quatre amis étudiants, impliqués dans l’animation du chat luxusbuerg.lu sur internet. Deux de ces pionniers sont encore bien présents et actifs aujourd’hui dans la société : Raoul Mulheims et Mike Sergonne. Leur aventure entrepreneuriale ne s’est pas limitée à cette seule activité d’agence web, puisqu’une activité mobile fut bien vite développée, devenue la spin-off Mpulse en 2006 : une 074 ­—

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S T RAT ÉG IE Le triomphe de Nvision (ici avec Mike Sergonne) aux derniers Media Awards est aussi le succès de la mutation de la société, passée de « simple » agence web à véritable créatrice d’expériences pour le monde digital.

société qui propose des services dans le domaine des SMS et du paiement mobile. C’est elle qui est à l’origine de la solution de paiement Digicash (en 2012). Aujourd’hui, Nvision emploie une trentaine de personnes et réalise un chiffre d’affaires de deux millions d’euros. Initialement active en tant que « simple » agence web, la société a plus récemment élargi son champ de compétences en tant que créatrice d’expériences pour le monde digital, se positionnant à la croisée entre le design, les technologies et les émotions. Un développement pour le moins réussi, comme en témoigne la razzia effectuée en février dernier à l’occasion des derniers Media Awards. Nvision y fut récompensée par pas moins de cinq prix (trois Gold et deux Prix du public) pour sa fabuleuse campagne The Legend, réalisée pour Sources Rosport. Une consécration qui a couronné plusieurs mois d’étroite collaboration avec l’annonceur en vue de redéfinir et repositionner sa marque.

Pour Maison Moderne, cette prise de participation dans le capital de Nvision est loin d’être anecdotique. C’est, du reste, la toute première opération de ce genre pour l’entreprise créée par Mike Koedinger en 1994. La société, première entreprise média indépendante du Luxembourg, est aujourd’hui en plein déploiement de sa stratégie de diversification et de croissance. Outre son travail d’édition (livre et presse) et de régie publicitaire connu et reconnu, Maison Moderne exploite aussi une agence spécialisée en content marketing ainsi qu’un business club, le plus important du pays en termes de membres corporate (plus de 650). La société emploie aujourd’hui 95 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros. « Ce rapprochement permettra aussi de mutualiser notre offre de services envers les marques et entreprises, précise Mike Sergonne. Dès à présent, Nvision et Maison Moderne peuvent proposer des services allant de la stratégie à la production digitale et print avec des spécialisations en création d’expériences, de design et de contenu. » Avec la mise en commun des équipes « agence », ce seront plus de 50 collaborateurs spécialisés qui seront désormais au service des marques. À noter qu’à l’occasion de cette prise de participation, Mike Koedinger et Etienne Velasti, directeur financier et assoc ié de Mai son Moderne, rejoignent le conseil d’administration de Nvision. EN RÉSUMÉ

Maison Moderne prend une participation « stratégique » dans le capital de l’agence digitale Nvision. Un rapprochement destiné à favoriser le développement des deux parties.

M A I S O N M O D E R N E (A R C H I V E S)

MÉDIAS


Une nouvelle image et toujours le même service. Le 1er janvier 2014, la société a quitté le réseau Point-S pour renforcer sa propre image de spécialiste du pneu exclusif et renommé tout en se donnant une nouvelle identité visuelle.

Delta-Pneus offre aux conducteurs un service pick-up pour véhicules en leasing opérationnel et aux flottes en nom propre ayant un compte client à facturation différée ouvert chez nous.

Établie à Luxembourg depuis 1988, la société vous reçoit sur deux sites accessibles et équipés d’un vaste parking, à Luxembourg et à Leudelange.

Delta-Pneus doit sa notoriété à ses investissements techniques et humains quasi permanents. Le personnel qualifié et expérimenté est formé à l’utilisation d’équipements à la pointe de la technologie tels que le banc de géométrie hautes performances et les équilibreuses à rouleau de pression. De plus, chaque atelier dispose de chaînes de montage et de ponts élévateurs qui assurent la fluidité du travail tout en soulageant physiquement ses 22 monteurs. Les 22 ponts élévateurs répartis sur deux sites permettent de satisfaire un maximum de personnes en un minimum de temps.

Recommandée par les plus grandes sociétés de leasing, Delta-Pneus vous propose son expérience pour le montage et l’équilibrage de pneus pour véhicules légers, tourisme, camionnettes, 4x4 et SUV. Delta-Pneus vous conseillera pour l’achat de pneus parmi les plus grandes marques : Bridgestone, Continental, Dunlop, Goodyear, Hankook, Michelin, Pirelli, Vredestein, Yokohama. DeltaPneus vous reçoit sans rendez-vous et vous permet d’équiper votre véhicule dans les meilleurs délais grâce à quelque 20.000 pneus de stock. Delta-Pneus propose un service de gardiennage de vos pneus été / hiver dans des conditions de stockage adaptées.

Siège social et atelier :  494, route de Longwy  L-1940 Luxembourg

Une équipe commerciale de 12 personnes réparties sur les deux sites vous accueille du lundi au vendredi de 8 h à 18 h. L’atelier de Luxembourg est également ouvert tous les samedis de 8 h à 12 h. Delta-Pneus vous remercie pour votre confiance passée et à venir !

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Succursale :  Z.A. Am Bann 10, rue Jean Fischbach L-3372 Leudelange


ENTREPRISES

ÉDUCATION DIGITALE

Services académiques à numériser F LO R E N C E T H I BAU T

AR CHI VAG E É LE C TRON IQU E Tous les dossiers étudiants de l’Uni depuis la rentrée 2006 ont été numérisés. L’objectif : un accès illimité aux documents.

Le chantier central est la numérisa­tion des dossiers étudiants, étape vers la création d’un « one-stop shop » pour toutes les démarches. Numen et Labgroup, ses partenaires technolo­giques, lui assurent un niveau de qualité « PSDC », une première au Grand-Duché.

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N

ée en 2003, l’Université du Luxembourg s’est d’emblée conçue comme une institution digitale, moderne et orientée « technologies ». Dès 2008, elle a entamé une réflexion autour de l’efficacité de ses processus. La première étape fut la mise en place d’un nouveau système de gestion comptable et financière. « La question de savoir s’il fallait numériser l’ensemble de nos archives ou démarrer l’exercice par un projet précis s’est ensuite posée, se rappelle Eric Tschirhart, vice-recteur académique à l’Uni. Les volumes de documents ‘étudiants’ étaient alors plus importants. En les numérisant, on améliorait à la fois l’encadrement de nos inscrits et on facilitait la tâche de nos collaborateurs. C’est ce qui l’a emporté. » L’Université a déjà numérisé les dossiers de toutes les années universitaires depuis 20062007, soit l’équivalent de 20.000 dossiers pour chaque rentrée. Grâce à ce système, les inscrits, comme les jeunes actifs fraîchement diplômés, pourront accéder à leurs relevés de notes, leurs

copies de diplômes ou encore attestations d’inscription en ligne et de n’importe où. « Le but est de créer un ‘one-stop shop’ pour nos 6.172 étudiants afin qu’ils puissent avoir accès à toutes leurs données à la demande et depuis une plateforme unique, explique le vice-recteur académique. Une grande partie de nos étudiants vient de l’étranger – nous avons 115 nationalités représentées –, c’est d’autant plus confortable pour eux. Dans 50 ans, ils pourront encore retrouver tous leurs attestations et diplômes en quelques clics. Le moteur du projet est de leur faciliter la vie. Ce sont eux nos clients finaux. C’est un progrès immense et une étape-clé dans notre transformation digitale. »

Gage de qualité

C’est le duo Numen-Labgroup, déjà partenaires de l’Uni depuis trois ans, qui se charge de la numérisation et de la conservation des dossiers. « Un des problèmes soulevés par l’Université lors de nos échanges préalables était la conservation des documents à très long terme, soutient David

CC NUMEN EUROPE

Engagée dans un vaste projet de digitalisation depuis 2008, l’Uni veut doper l’efficacité de ses processus.


ENTREPRISES

Gray, general manager chez Numen Europe. Il n’y aura à présent plus de limite à leur accès. » Pour la première fois au Luxembourg, le niveau de qualité délivré par les deux partenaires peut être assimilé à celui exigé par le récent statut de prestataire de services de dématérialisation ou de conservation (PSDC) créé par la loi du 25 juillet 2015 relative à l’archivage électronique, venue réformer celle du 22 décembre 1986. Cette nouvelle famille de professionnels du secteur financier (PSF) assure un niveau de protection et d’intégrité des documents maximal. Si on attend encore le choix d’un « auditeur » externe qui contrôlerait les procédures mises en place en vue de l’obtention du label, les exigences de qualité de service sont connues de longue date. « Nous sommes ‘PSDC-ready’, indique Jean Racine, chief business development officer chez Labgroup. C’est un gage de sécurité inédit. L’Uni est pionnière en étant la première organisation à faire ce choix. Ses dossiers seront forcément intacts dans 40 ou 50 ans, la durée moyenne dans ce type de contrat. » Numen et Labgroup, qui se sont associés en vue d’obtenir le fameux statut, ont également contribué à la réussite du déménagement dans l’ancien bassin industriel de Belval. « Nous avons préparé 320 mètres linéaires d’archives à transvaser sur le nouveau site. Cela a été du travail de précision », partage encore Jean Racine. Chaque mètre linéaire compte en général 5.000 pages.

« Il n’y aura à présent plus de limite à l’accès aux documents. » David Gray General manager Numen Europe

Transformer l’Uni

En digitalisant une partie de ses archives, l’Uni a aussi modifié l’environnement de travail de son personnel administratif. Formations dispensées par Numen et change management ont été nécessaires en amont pour accompagner la transition requise. « C’est un effort qui doit être continu, conseille Jean Racine. Il ne faut surtout pas provoquer un big bang, mais accompagner les utilisateurs en douceur dans les nouvelles procédures. » Le grand challenge était de développer une approche « client » dans toutes les équipes. Ensuite, autre prérequis : pouvoir accéder aux enregistrements académiques rapidement et en étant sûr de l’intégrité des documents pour garantir la qualité des processus de gestion étudiante. « Le premier point d’attention a été de faire comprendre la nécessité d’avoir des dossiers bien préparés à la fois par les étudiants (exhaustivité des documents demandés), mais aussi par nos collaborateurs lors de la numérisation, en introduisant une véritable approche qualité, afin de garantir l’exploitation présente et future des dossiers numérisés, cadre Eric Tschirhart. Depuis lors, tout l’aspect de transferts de document ou de gestion du courrier est éliminé. Pousser du papier offre peu de valeur à nos collaborateurs. Le succès du projet, rendu possible grâce à une excellente collaboration interne entre les services, donne de l’air à nos équipes. » Parmi ces étapes-clés, l’indexation est réalisée à l’Uni et la numérisation est assurée par Numen, avec livraison des dossiers au niveau des chaînes de scanning et genèse des images électroniques. L’ensemble de chaque dossier est indexé et numérisé.

ENCADREMENT LÉGAL

UN ÉCOSYSTÈME EN COURS DE CONSTITUTION À l’image d’une banque qui stockerait de l’information et s’inscrivant dans l’univers des PSF, le PSDC (prestataire de services de dématérialisation ou de conservation) est un statut qui garantit un haut niveau de sécurité et d’intégrité des données. Né avec la loi du 25 juillet 2015 sur l’archivage électronique, après des années d’attente du côté des acteurs de l’archivage, ce statut sera accordé par l’Office luxembourgeois d’accréditation et de surveillance (Olas). Il manque néanmoins un dernier maillon à la chaîne avant l’attribution effective : le choix d’un auditeur externe qui rapportera à l’Office. « Il est difficile de préciser le calendrier des prochaines étapes, notamment de l’audit de certification des premiers PSDC, puisqu’il n’y avait pas officiellement de candidat à l’accréditation par Olas. Cependant, des informations récentes nous donnent l’espoir d’être certifiés avant l’été au plus tôt et à la rentrée au plus tard », prévoit Jean Racine, chief business development officer chez Labgroup. La société, en cours de candidature, s’est déjà alignée sur ISO 27001, choisie comme norme de référence. D’après l’Olas, cinq entreprises seraient actuellement en lice.

« Le but est de créer un ‘one-stop shop’ pour nos 6.172 étudiants. » Eric Tschirhart Vice-recteur académique Uni

« Nous sommes ‘PSDC-ready’, c’est un gage de sécurité inédit. » Jean Racine Chef business development officer Labgroup

Associé à un portail en ligne, le projet devrait permettre d’augmenter l’attractivité de l’Uni. « In fine, nous voulons nous passer de papier dans toutes nos communications, partage encore Eric Tschirhart. Nos étudiants ont une vingtaine d’années. Ils vivent dans un monde très différent et ont l’habitude d’interagir de manière électronique. Nous essayons de nous adapter à leur mode de fonctionnement. La location de salles, par exemple, peut déjà se faire sur tablette ou smartphone. Nous voulons leur offrir un maximum de confort en toute sécurité. »

Servir les étudiants

Autre étape répondant à la même logique : une nouvelle carte d’étudiant attendue pour le semestre prochain et donnant accès à différents services. Le vice-recteur académique poursuit : « Son rôle sera multiple : prouver l’inscription, permettre le paiement au restaurant de l’Université, donner accès aux bibliothèques à Luxembourg et gérer l’accès aux locaux pour certaines populations d’étudiants. In fine, elle permettra de rendre le titre de transport de l’étudiant valable sur tout le territoire national. » Les cartes, en cours de création, seront progressivement distribuées lors des prochaines inscriptions. Autre atout : l’authenticité des diplômes stockés sera établie et assurée, facilitant le recrutement des futurs entrants sur le marché du travail. En plus d’un meilleur accès à l’information et d’un contrôle plus précis, la plus-value de la digitalisation de l’Uni est aussi écologique et financière. « Nous sommes un établissement public, nous devons tenir compte de notre impact sociétal. Nous ne sommes pas épargnés par des logiques d’efficacité et de qualité de service. Dans les prochaines étapes, nous pensons à la signature électronique pour les contrats des logements étudiants », conclut M. Tschirhart. EN RÉSUMÉ

Pour faciliter la vie de ses 6.172 étudiants, l’Uni a numérisé près de 20.000 dossiers étudiants. Nouveauté du contrat, c’est le premier partenariat qui s’insère dans un cadre « PSDC ».

Mai 2016 —

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ENTREPRISES

FEDIL

Coup de jeune J E A N - M I C H E L GAU D R O N

E

n l’espace de quelques semai­ nes, la puissante Fédération des industriels luxembour­ geois a tourné deux pages importantes de sa longue histoire (elle sera centenaire en 2018) et rajeuni de 15  ans ses cadres dirigeants. Après le départ en retraite, fin décembre, de Nicolas Soisson, qui affichait plus de 35  années de maison (dont 22 en tant que directeur), remplacé par René Winkin (47 ans, entré à la Fedil il y a 25  ans), c’est au tour de son bouillant et emblématique président de céder sa place. Le 22 mars dernier, Robert Dennewald (62 ans) n’a pas renouvelé le mandat de président du conseil d’administration qu’il occupait avec une certaine énergie depuis 2006. Et comme cela était prévu depuis presque trois ans, il a été rem­ placé par Nicolas Buck (47 ans), déjà nommé vice-président. C’est d’ailleurs la seconde fois que le passage de témoin se fait entre les deux hommes, puisqu’en 2012 le second avait déjà succédé au premier à la présidence de l’asbl Business « S'opposer au Initiative, initiatrice du parcours changement est d’affaires 1,2,3 Go. Récompensé en 2004 par le une des maladies Prix de l’entrepreneur de l’an­ luxembourgeoises. » née décerné par Ernst & Young (il n’avait alors que 36 ans), M. Buck incarne cette génération Nicolas Buck de golden boys luxembourgeois Président à qui tout réussit, ou presque. Fedil S’il n’a pas été en mesure de sau­ ver l’imprimerie familiale Victor Buck, devenue Qatena, dont il avait repris les commandes en 1995 (il avait… 27 ans), il a créé et développé parallèlement la société VBS (gestion et traitement de données financières), aujourd’hui propriété de Post Group, puis Seqvoia (logiciels et services pour l’industrie des fonds). Franc-parler et esprit visionnaire caractérisent le personnage, qui préside aussi parallèlement Nyuko, la plateforme d’accompagnement des entreprises en développement, créée par la fusion de Business Initiative et d’Impactory. Le tout dans un esprit start-up nation dont il est l’un des plus ardents promoteurs. « Devenir un prestataire de services, au service de l’industrie d’aujourd’hui et de demain » : tel est le leitmotiv de la nou­ velle stratégie que Nicolas Buck a pré­

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F RANC-PAR LER Nicolas Buck n’est pas réputé pour avoir la langue dans sa poche. Une qualité qui pourrait s’avérer très précieuse au vu des ambitions affichées pour sa présidence de la Fedil.

sentée lors de son intronisation. Et d’annoncer qu’il entend partir en croi­ sade contre trois « maladies » qui affectent le patient Luxembourg : l’in­ capacité de travailler ensemble sur des sujets d’avenir, les lenteurs d’exécution entre une idée initiale et le produit final et, enfin, les faiblesses d’un système édu­ catif qui, malgré une prise de conscience de la problématique au niveau politique, n’arrive pas encore à former suffisam­ ment les talents dont le pays aura besoin aujourd’hui et demain. « Plutôt que de toujours évoquer nos limites, il faut défendre les possibilités.

Montrer ce qui fonctionne bien. S’opposer au changement est une des maladies luxembourgeoises », indiquait-il aussi d’ailleurs dans la dernière édition de Paperjam, dans le cadre d’un « bavar­ dage » avec le ministre de l’Économie Étienne Schneider, lui aussi issu de la même génération montante. Les échanges avec les « forces vives du pays » seront, évidemment, au cœur de l’action à venir de Nicolas Buck. « Je lui souhaite d’avoir des relations moins tendues avec le monde politique que moi », indiquait, à paperjam.lu, son prédéces­ seur Robert Dennewald, dont les der­ niers temps de mandant furent en effet plus complexes sur ce plan-là, notam­ ment autour de la sempiternelle ques­ tion de l’indexation. EN RÉSUMÉ

Avec un directeur et, désormais, un président tous deux âgés de 47 ans, la puissante Fedil nourrit de nouvelles ambitions, portée par un certain élan de fraîcheur.

M I K E Z E N A R I (A R C H I V E S)

À la présidence de la Fédération des industriels luxembourgeois depuis le 22 mars, Nicolas Buck complète le mouvement de jeunisme engagé en début d’année.


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ENTREPRISES

DOMAINES VINSMOSELLE

50 ans qui pétillent F R A N C E C L A R I N VA L

Fondés en 1966 par la fusion de cinq caves coopératives, les Domaines Vinsmoselle fêtent leurs 50 ans avec en ligne de mire des évolutions structurelles importantes.

P

our comprendre l’histoire des Domaines Vinsmoselle, il faut se frotter à l’histoire du Luxembourg. On se souviendra que jusqu’à la Première Guerre mondiale, le Luxembourg était membre du Zollverein, l’union douanière allemande. L’essentiel des moûts était vendu de l’autre côté de la Moselle où on les utilisait pour faire du mousseux. « Après la guerre et la fin du Zollverein, les vignerons luxem­ bourgeois ont dû s’organiser et c’est ainsi qu’est née, en 1921, la première coopé­rative du pays, à Grevenmacher », détaille Constant Infalt, qui fut directeur de Vinsmoselle de 1978 à 2011. On célèbre donc également les 95 ans dans la coopération viticole au Luxembourg, un mode de fonctionnement qui sied aux exploitations de l’époque où environ 1.700 vignerons étaient actifs. Stadtbredimus (1927), Greiveldange (1929), Wellenstein et Wormeldange (1930) et enfin Remerschen (1948) suivent le même modèle. Le marché est essentiellement local et les vins de qualité moyenne, issus de cépages traditionnels, elbling et rivaner.

Dans les années 50, les importations commencent à affluer, la grande distribution change les modèles de consommation, la demande évolue, les caves se retrouvent avec d’importants stocks, des prix en baisse. L’État prend conscience de la gravité de la situation et commande une série d’études. Un expert suisse préconise le plan Michaux qui propose de rassembler les coopératives pour vendre en commun. Après des années de tergiversations et de négociations, naît le Groupement des caves coopératives. Puis, avec l’appui de la Centrale paysanne, les Domaines Vinsmoselle voient le jour le 16 avril 1966, regroupant cinq caves coopératives, Wormeldange ne rejoignant l’ensemble qu’en 1988. Amélioration de la qualité, commercialisation commune, mutualisation des moyens de production : la coopérative des coopératives réussit à stabiliser les prix et à tranquilliser les vignerons sur leurs revenus. Parallèlement aux investissements considérables des Domaines – 70 millions d’euros sur 50 ans –, l’évolution du vignoble luxembourgeois a permis une hausse de qualité des vins.

SOUTI RAGE Même si les techniques ont évolué, la surveillance de la qualité est toujours de mise.

GR EVENM ACHER a été, en 1921, la première entité à se fédérer en cave coopérative.

Le remembrement, entamé en 1967 à Ahn, a été salutaire en poussant à revoir l’encépagement pour remplacer les cépages à haut rendement (qui ne représentent plus que 25 % aujourd’hui) par des cépages plus nobles (riesling, pinots…) et en permettant de réduire de manière spectaculaire le travail en passant de 1.600 heures nécessaires par hectare à 400 aujourd’hui. « C’est cette voie de l’amélioration de la qualité que nous avons poursuivie et qui nous guide encore aujourd’hui », explique Patrick Berg, l’actuel directeur. Depuis les années 90, une prime de qualité a été introduite et le contrôle du vignoble est effectué en permanence. Autre avancée, en 1991, le crémant rejoint la Marque nationale selon les règles strictes en vigueur encore aujourd’hui, en particulier d’être issu de raisins uniquement luxembourgeois. La marque Poll-Fabaire naît la même année avec le succès que l’on sait. « En 1987, nous avons créé la série Art et Vin. Ont suivi de nombreuses appellations, marques et séries pour mettre en avant un terroir ou un cépage », complète Henri Streng, le président des Domaines : Edmond de la Fontaine, Sixty-Six, noms de lieuxdits, Charte Schengen, jeunes vignerons, vieilles vignes… Le défi pour l’avenir est de maintenir cette qualité, mais surtout de la faire connaître à l’étranger. « Aujour­ d’hui, l’export représente 60 % des volumes, mais seulement 40 % du chiffre d’affaires, il nous faut mieux vendre les vins de qualité », estime Patrick Berg, qui mise sur une communication autour de l’émotion, la passion et le travail du viticulteur. EN RÉSUMÉ

Nés de la volonté des vignerons de prendre leur destin en main et de s’organiser en coopératives, les Domaines Vinsmoselle ont réussi, en 50 ans, à augmenter la qualité de leurs vins et à les promouvoir de façon moderne. Reste à s’imposer sur le marché international.

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— Mai 2016

V I N S M O S E L L E (A R C H I V E S)

Pour l’avenir, les caves misent sur la qualité des vins et crémants qu’elles souhaitent exporter davantage.


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ENTREPRISES

NOUVEAUX DÉVELOPPEMENTS

Abitare Kids joue à saute-frontières T H I E R RY R A I Z E R |

SV E N B E C K E R

Abitare Kids, magasin dédié à la petite enfance, entame une phase d’internationalisation.

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l y a des rencontres qui marquent une vie, une carrière aussi. Celle de Pierre Friob avec Peter Handstein pourrait bien entrer dans cette catégorie. Depuis plusieurs mois, les deux entrepreneurs, l’un luxembourgeois, l’autre allemand, discutent, partagent et se rencontrent pour concrétiser une vision : repenser le commerce retail dans le domaine de la petite enfance. Avec un concept central : Abitare Kids. La marque, le magasin et le canal digital nés au Luxembourg dans l’esprit de Pierre Friob servent en effet de socle à ce qui pourrait devenir une nouvelle aventure européenne. « En tant que producteur, un de nos défis est la distribution », déclare Peter Handstein, CEO de Hape, un des leaders mondiaux du jouet en bois et matériaux durables. Face à la concurrence des prix qui sévit sur internet, et à la nécessité pour certaines marques présentes en ligne de revoir à la hausse leurs critères de qualité pour perdurer, Abitare Kids doit proposer une nouvelle expérience client. « Nous visons des clients qui sont aussi des millennials, ajoute Pierre Friob. Pour eux, le shopping n’est pas fun s’il n’y a pas d’expérience. » 082 ­—

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Production propre, digital et qualité sont les axes de développement de Pierre Friob.

Leur vision, les entrepreneurs la fondent sur une approche premium, avec une importance du passage en magasin qui subsistera. Celle-ci sera étroitement liée au canal digital. À la croisée des chemins et de la notion de partage d’expérience mue par les réseaux sociaux, les « ventes privées » sur le modèle des démonstrations à domicile sont aussi dans les cartons. « La qualité ne veut pas forcément dire vendre des produits chers, déclare Pierre Friob. Pour vous positionner dans le premium, vous devez tout d’abord avoir un bon produit et le présenter dans un bon environnement. » Entre des justes prix et un projet de production propre, les entrepreneurs veulent profiter de leurs connaissances respectives pour avancer vite et ajuster les paramètres le cas échéant. Les premiers efforts ont été portés vers l’Espagne, marché que connaît bien Peter Handstein et qui présente une taille et un caractère cosmopolite intéressants pour tester des produits. Six magasins et trois sites internet ont été repris, ainsi qu’une holding créée au Luxembourg pour piloter l’ensemble de l’internationalisation de la marque. Onze ans après sa création, cette dernière restera donc ancrée au Luxembourg.

L’entrepreneur luxembourgeois a trouvé en Peter Handstein un partenaire solide. « Les racines sont importantes », affirme, en marge de l’interview, Peter Handstein. Et le CEO de Hape sait de quoi il parle en tant que descendant d’une lignée de maréchaux-ferrants en Allemagne (il a lui-même quitté l’école à 14 ans pour débuter dans cette filière). Investi dans la fabrication de jouets en bois depuis 1986, ce self-mademan s’est forgé une solide place en débutant en tant que représentant commercial pour une société de jouets éducatifs approvisionnant les écoles maternelles, avant de créer sa propre société avec sa sœur et une amie proche. Hape, qui est devenu un groupe international distribué dans plus de 50 pays, emploie actuellement un millier de collaborateurs et est présent depuis 1987 en Chine. Une expérience et un parcours qui ne peuvent être que bénéfiques pour une phase d’internationalisation telle que celle envisagée pour Abitare Kids.

EN RÉSUMÉ

Abitare Kids, le concept dédié à la petite enfance né au Luxembourg, s’exporte. Associé au leader du jouet en bois, Pierre Friob veut étendre la marque, à la fois physiquement et dans le digital, à travers l’Europe.


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UN CLUB D’UN NOUVEAU GENRE

Rouler les belles mécaniques T H I E R RY R A I Z E R |

MIKE ZENARI

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Deux jeunes entrepreneurs veulent partager leur passion des « classic cars » en fondant leur société. The Car Tell se veut avant tout un point de rencontre, plus qu’un club de location de voitures.

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ls ont la passion des belles voitures dans la peau et l’envie de la partager. En évoquant Cathie, Poppy, Lilly, ou encore Lisa, Marie Guerre et Renaud Kieffer ont les yeux qui brillent. Il faut dire que leurs ancêtres, auxquelles ils ont donné des noms aux références cinématographiques, ont le charme pour attirer les amateurs de belles mécaniques et de carrosseries au caractère bien trempé. Les deux jeunes passionnés, respectivement 28 et 32 ans, ont même décidé de franchir un pas supplémentaire et ô combien décisif : vivre de leur passion. Couple dans la vie et associés en affaires, Marie et Renaud ont décidé de mutualiser leurs compétences acquises lors d’expériences à l’international (les finances pour madame, le marketing et la vente pour monsieur) afin de donner naissance à un club d’un nouveau genre au Luxembourg : The Car Tell. « Nous voulons profiter de notre passion pour les ‘classic cars’ pour en faire un vecteur de rencontre et favoriser les contacts entre les expatriés et les locaux », déclare Renaud. Le couple franco-luxembourgeois a jeté son dévolu sur un local de 700 m2 route d’Esch, quasiment prédestiné puisqu’il était occupé auparavant par le Grand Garage Jean Muller. Le futur clubhouse, ouvert le 22 avril, servira de point de ralliement pour les membres (particuliers ou entreprises), désireux de découvrir le Grand-Duché ou de « networker » au volant de voitures de caractère. Outre les expatriés, les décideurs font en effet clairement partie de la cible visée par The Car Tell. « Le membership annuel donne droit à un solde de points utilisables pour réserver des voitures », précise Marie Guerre. Avec un ticket d’entrée à 6.000 euros TTC pour l’abonnement de base, les entrepreneurs ont prévu, en moyenne, l’équivalent d’une quarantaine de jours de conduite. Pas moins de 10 véhicules sont actuellement dans le parc constitué avec la complicité et l’aide technique de Fernand Lelong de la société Longspeed. « Notre sélection de voitures s'est basée sur le ‘feeling’. Nous voulons proposer aux

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PASSI ON Marie Guerre et Renaud Kieffer, associés dans la vie et en affaires.

membres des véhicules qu’ils souhaiteraient conduire, mais qu’ils ne peuvent pas acheter », ajoute Renaud Kieffer, dont la passion pour les ancêtres a débuté à 18 ans, avec une Mini. Achetés sur fonds propres, les engins reflètent les efforts et sacrifices du couple qui mise beaucoup dans cette aventure. « Nous avons avancé une partie du capital, mais nous avons eu besoin rapidement d’un apport extérieur », ajoute Renaud Kieffer. Bénéficiant de l’appui de mentors qui jouent volontiers le rôle de conseillers, les entrepreneurs ont dû, comme pour toute start-up, passer par la délicate phase du premier tour de

table. Une recherche de financement qui s’est conclue par l’apport d’investisseurs financiers situés en-dehors des frontières grand-ducales, exemple supplémentaire du besoin de changement de culture du financement des jeunes pousses au Luxembourg. « Il faut y croire à un point où l’on risque tout », lance Renaud qui, de retour au pays, veut aussi apporter sa contribution à un Grand-Duché qui bouge. D’ici cinq ans, The Car Tell ambitionne de passer à une vingtaine de voitures en catalogue pour une centaine de membres maximum « pour maintenir le niveau de service », avec l’ambition d’étendre le concept en Europe. EN RÉSUMÉ

The Car Tell, un nouveau club fondé par deux jeunes entrepreneurs, utilise les « classic cars » comme vecteur de rencontre entre expatriés et locaux.


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SENSIBILISATION

Intensifier la diversité F LO R E N C E T H I BAU T

Le Diversity Day Lëtzebuerg fera son retour le 12 mai, avec une nouvelle session de signature de la Charte. Le fil rouge restera le partage d’expériences d’entreprise à entreprise, avec une attention soutenue aux critères moins couverts, comme l’intégration du handicap.

L’

intérêt social et financier de la diversité en entreprise n’est plus à démontrer. Nationalités, cultures, religions, parcours social, genres ou générations, le sujet est multifacette et souvent délicat. Si la sensibilisation progresse au Luxembourg, y compris dans les conseils d’administration, certains de ses aspects, comme l’intégration du handicap, des travailleurs plus âgés ou la prise en compte des préférences sexuelles, sont encore peu traités. La parité reste souvent la porte d’entrée pour parler de diversité dans son entreprise. « Il faut s’intéresser aux critères légaux, mais ne pas s’arrêter là. La diversité est bien plus large », affirme Paula Marques, chargée de communication à l’IMS. Pour faire avancer le débat et attirer l’attention sur des problématiques moins connues, l’IMS, anciennement Institut pour le mouvement sociétal devenu Inspire More Sustainability, avait organisé en mai 2015 la première journée nationale dédiée à cette thématique. Bénéficiant du réseau de la Charte de la diversité, fleuron de la plateforme, la

journée était parvenue à mobiliser 70 organisations et avait touché près de 90.000 personnes d’après les chiffres de l’IMS. Le clip vidéo créé pour l’occasion a été vu 3.800 fois. « C’est une très belle réussite pour une première édition. Nous espérons un effet boule de neige et impliquer toujours plus d’organisations. Une dynamique s’est enclenchée, à nous de la faire vivre. » Parmi les actions organisées pour la première édition, citons le concours de dessins d’Onet, une entreprise de nettoyage, un livre de cuisine valorisant la richesse culturelle des collaborateurs d’Axa ou encore un match de basket disputé par une équipe de Société générale Bank & Trust et celle des Special Olympics d’Arlon.

Marquer son engagement

Signée pour la première fois à l’hiver 2013 par une quarantaine d’organisations, la Charte de la diversité Lëtzebuerg, qui encadre l’événement, compte aujourd’hui 146 membres de toutes tailles, qui, ensemble, emploient 15 % de la population active locale. Simple et décrit en six points, le texte d’engage-

SOCI ÉTÉ CI VI LE La Journée nationale de la diversité entend mobiliser tout type d'organisation pour sensibiliser le plus de monde possible.

ment a été inspiré par d’autres chartes européennes plus anciennes. On en compte aujourd’hui une douzaine au sein de l’UE, vivement encouragée par la Commission européenne. Parmi les signataires actuels de la charte grandducale : la Ville de Luxembourg, Arcelor­ Mittal, la commune de Strassen, la Kulturfabrik ou encore CDCL... « Aujourd’hui 14 % de nos membres proviennent du secteur public, 11 % des asbl et du non marchand, et 75 % du secteur privé, précise Paula Marques. 27 % d’entre eux emploient moins de 50 salariés, 46 % entre 50 et 250 et 27 % au-delà. Cette variété est essentielle. » Le signataire s’engage publiquement à encourager l’inclusion sociale et à lutter contre toute forme de discrimination et préjugés. Point d’orgue de la journée du 12 mai prochain, la session de signature annuelle – la sixième en date – aura lieu le jour même à 18 h et remplacera la cérémonie de remise des Diversity Awards, attribués tous les deux ans. Ces derniers avaient récompensé en 2015 quatre pratiques jugées inspirantes, des valeurs défendues à l’environnement de travail jusqu’aux procédures mises en place en matière de recrutement. Les lauréats primés se nommaient BGL BNP Paribas, la Ville d’Esch, le Mouvement pour l’égalité des chances, Onet et la Ville de Luxembourg. Sur le slogan « Agir pour la diversité », le même qu’en 2015, la journée fera également la part belle aux visites de terrain et échanges concrets. La ministre de la Famille et de l’Intégration Corinne Cahen, marraine de l’initiative, se rendra ainsi à nouveau dans les entreprises. Pour contribuer au mouvement, il suffit d’être actif sur le territoire grand-ducal. Au niveau du timing à respecter, les entreprises, signataires de la Charte ou non, avaient jusqu’à la fin du mois d’avril pour faire remonter leurs projets. Comme l’an dernier, chaque participant se verra remettre un tool kit listant les bonnes idées de 2015 ainsi que des nouvelles perspectives. Toutes les organisations candidates pourront aussi utiliser logos et outils de communication communs créés lors de la préparation à la première journée. « Notre but n’est pas de réinventer la roue à chaque édition. Le concept reste fondamentalement le même. Nous avons simplement adapté les outils et pensé à de nouvelles sources d’inspiration et exemples locaux. » Le workshop de préparation à l’édition 2016 du 18 février accueillait déjà 80 sociétés, témoignant d’un intérêt de bon augure.

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— Mai 2016

IMS

EN RÉSUMÉ

Pour sa deuxième édition, le Diversity Day Lëtzebuerg aura pour temps fort une cérémonie de signature de la Charte diversité. Visites sur le terrain, activités et conférences auront lieu toute la journée du 12 mai dans les organisations du pays.


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SUCCESS-STORY

Intelligence exponentielle F LO R E N C E T H I BAU T |

À cheval entre NewYork et Luxembourg, Talkwalker connaît un boom impressionnant de ses activités. En 2016, 50 per­ sonnes devraient grossir les rangs de la start-up devenue une PME de belle taille.

MIKE ZENARI

S

urfant sur l’appétit grandissant des entreprises pour le big data, Talkwalker est un outil de veille et d’analyse des médias sociaux. Fondée en 2009, la start-up est née (sous le nom de Trendiction) de l’imagination de Christophe Folschette, aujourd’hui global sales director, et Thibaut Britz, CTO. Un duo rapidement rejoint par un CEO, Robert Glaesener, venu du web et monté à bord début 2010. Depuis, la jeune start-up a bien grandi et s’appuie sur une équipe multi­ lingue de 90 personnes représentant une vingtaine de nationalités : une croissance pour le moins impressionnante. « Quand j’ai rejoint les deux créateurs, les bureaux étaient installés dans une petite salle au Technoport d’Esch. J’étais alors le 3e membre de l’équipe, se rappelle le CEO. Nous sommes rapidement passés à six personnes les mois suivant mon arrivée. J’ai tout de suite adhéré au projet, même si, à l’époque, des tendances comme le ‘social media analytics’, la ‘social data intelligence’ ou encore le ‘social media search’ étaient encore balbutiantes. » Un des tournants de son histoire a été la reconnaissance comme programme certifié par Twitter en juin 2014. « L’Allemagne, la France, le Benelux, l’Italie, les États-Unis ou encore le RoyaumeUni font partie de nos marchés centraux, indique Robert Glaesener. La plateforme existe, quant à elle, en cinq langues : français, allemand, anglais, néerlandais et espagnol. » Tous les jours, ses 1.500 serveurs traitent 500 millions de publications en provenance de 147 pays. Actualités, blogs, forums sont scrutés et monitorés dans 187 langues.

Année faste

Benetton, Coca-Cola, Microsoft ou encore Publicis font partie des 500 clients séduits, en très grande majorité situés hors du Luxembourg. Ces poids lourds utilisent la solution pour optimiser leur présence en ligne et y gérer leur réputation. « Avec les années, nos clients sont devenus plus matures. Nous avons de plus en plus de gros contrats qui courent sur un ou deux ans. Dans tous les secteurs B2C, mais aussi B2B, le potentiel des médias sociaux est bien compris. » Autre

DÉ MÉ N AG E ME N T AU C ŒU R DE LA VILLE Sur trois étages, le nouvel écrin de Talkwalker va lui permettre d’accueillir 50 nouveaux collaborateurs en 2016.

partie de l’écosystème Talkwalker, des partenaires comme KPMG ou Deloitte la proposent également à leurs propres clients. Après un lancement réussi aux États-Unis en février 2015, la constitution d’une équipe locale de cinq personnes et le choix de Todd Grossman comme CEO USA, Talkwalker s’est dotée de nouveaux locaux. Le tout frais déménagement dans un bâtiment avenue Monterey lui donne plus d’espace et de nouvelles zones de collaboration sur trois étages. « Nous mettons un point d’honneur à ce que nos équipes échangent, se parlent et partagent ce qu’elles vivent. Chaque collaborateur doit savoir comment notre outil fonctionne. » Le défi pour 2016 sera de recruter une cinquantaine de nouveaux collègues, dont 2/3 de juniors. Ils sont 30 à avoir déjà commencé en janvier. Parmi la vingtaine de postes ouverts en ce moment, on trouve des commerciaux germanophones, néerlandophones ou arabophones, un copywriter ou encore un web designer. « Nous ne sommes à présent plus une start-up, même si nous continuons à croître, affirme Robert Glaesener. À mes yeux, ce sont nos collaborateurs qui font la différence. À la fin de l’année 2014, nous étions 45. Ce chiffre

ne cesse de progresser. La puissance de notre outil est une autre force. C’est un des meilleurs qui existent au niveau mondial. » Une R & D soutenue fait ainsi partie de l’ADN de la société. Au début du mois de mars 2016, Talkwalker dévoilait une nouvelle option de veille des logos, allant plus loin dans l’intelligence artificielle et prédictive. Celle-ci permet à 30.000 marques de détecter quand leurs identités visuelles sont utilisées en ligne. Désormais bien implantée à New York, la société n’envisage pas une seconde de quitter le petit Luxembourg, excellente rampe de lancement, pour son CEO. « Toute notre infrastructure y est hébergée et nous bénéficions de sa main-d’œuvre très qualifiée. Le marché luxembourgeois est une excellente plateforme de vente pour toute l’Europe. Étant en contact quotidien avec les États-Unis, le décalage horaire est un atout appréciable pour servir nos clients américains. Je ne vois pas du tout pourquoi on quitterait le pays ! » EN RÉSUMÉ

Créé en 2009, Talkwalker, leader dans l’analyse des réseaux sociaux, emploie aujourd’hui 90 personnes, dont 20 nouvellement engagées, et compte des clients dans le monde entier, servis depuis le Luxembourg.

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L I C E N C E C C  /   W I K I M E D IA

1MDB AUSSI AU LUXEMBOURG Après la Suisse, c’est au tour de la justice luxembourgeoise de se saisir du scandale de corruption présumée lié au fonds souverain malaisien 1MDB. L’enquête viserait des virements effectués par l’homme d’affaires aboudhabien Khadem Al Qubaisi sur une société offshore auprès de la Banque privée Edmond de Rothschild Europe. Le nom de l’actuel premier ministre de Malaisie Najib Razak a été cité dans ce scandale.

« Le Luxembourg s’est fait un nom dans le monde islamique, notamment grâce à l’attitude proactive et accueillante de son gouvernement. »

UN BOND AU CL ASSEMENT GFCI La place financière luxembourgeoise apparaît dans le 19e Global Financial Centres Index comme le centre financier dominant dans la zone euro, le second dans l’UE après Londres et le troisième européen en termes de compétitivité. La Place a amélioré son classement de cinq places, pointant au 14e rang au niveau mondial, et affiche un potentiel de développement significatif selon l’étude.

Tom Theobald, directeur général adjoint de Luxembourg for Finance La Place est ouverte à la finance islamique depuis 1978 et se positionne aujourd’hui comme le plus important domicile européen de fonds d’investissement islamiques dont les produits doivent respecter la charia.

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PLACE FINANCIÈRE

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« NOUS AVONS CONSTRUIT NOTRE PROPRE SYSTÈME ENCRYPTÉ POUR PERMETTRE CES TRANSACTIONS INSTANTANÉES,TOUT EN VÉRIFIANT LA COMPLIANCE DES PARTIES IMPLIQUÉES. » Denis Kiselev, fondateur et CEO de SnapSwap

Arrivée de San Francisco début 2016, SnapSwap a déployé une première version de son application Gloneta, qui propose un transfert immédiat d’argent couplé à une fonction de communication de type chat. Les services de base seront gratuits, l’entreprise tirant ses revenus de services additionnels ou des campagnes de promotion au sein de l’application.

229,8 Mios € La banque publique annonce un bénéfice net au 31 décembre 2015 de 229,8 millions d’euros, en hausse de 5,2 % par rapport à 2014. Ses dépôts clients ont grimpé de 7,4 %. Elle attend toujours la validation de la nomination de Françoise Thoma à la direction générale par la Banque centrale européenne.

Espirito Santo La justice luxembourgeoise confirme s’être dessaisie en octobre 2015 de l’affaire pénale Espirito Santo au profit des autorités portugaises au nom de la « bonne administration de la justice ». Le naufrage financier du groupe dont les holdings faîtiers se trouvaient au Grand-Duché remonte à l’automne 2014. 090 ­—

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L’AFFAIRE L ANDSBANKI REBONDIT Le collectif des victimes de Landsbanki Luxem­ bourg a déposé une plainte pour blanchiment, intimidation et harcèlement auprès du procureur de la République du tribunal de grande instance de Paris, contre la banque et sa liquidatrice, l’avocate Yvette Hamilius. La liquidatrice a initié des démarches pour récupérer l’argent emprunté par les clients de la banque dans le cadre de prêts toxiques pour lesquels la banque a été renvoyée à l’automne 2015 devant un tribunal correctionnel en France pour escroquerie.

L U C D E F LO R E N N E (A R C H I V E S)

COMPLIANCE Le directeur général de la CSSF, Claude Marx, a loué lors de l’assemblée générale de l’Association des compliance officers (Alco) un métier essentiel dans la chaîne de contrôle, évoquant des « conseillers précieux », alors que la transparence est de mise au sein des organisations dans un environnement de plus en plus complexe. De nouveaux défis accompagnent notamment le développement des fintech (voir aussi notre grand entretien page 18).


BRÈVES

L’AFFAIRE L ANSK Y S’ESSOUFFLE Les archives de l’avocat autrichien Gabriel Lansky resteront aux mains de la police luxembourgeoise. La Cour d’appel de Linz a annulé la troisième demande d’entraide de la justice autrichienne, faute de preuves autorisant la perquisition initiale dans un centre de données du Grand-Duché. Ces archives contiendraient, d’après la veuve de Rakhat Aliyev, ancien gendre du président kazakh Nursultan Aliyev, des preuves du complot mené contre son défunt mari afin de l’accuser du meurtre de deux banquiers.

C H R I S TO P H E O L I N G E R / M A I S O N M O D E R N E (A R C H I V E S)

PROTECTION DES INVESTISSEURS La magistrate Karin Guillaume entre au conseil de résolution et au conseil de protection des déposants et des investisseurs de la CSSF, organisme en charge de l’administration du système de garantie des dépôts. Elle fut longtemps juge au tribunal siégeant en matière commerciale – notamment en charge du dossier de la faillite Landsbanki – avant d’être promue récemment à la Cour d’appel comme premier conseiller.

L A STRATÉGIE FINTECH DE L’ABBL Le cluster Digital Banking and Fintech Innovation de l’ABBL s’est doté d’un conseiller fintech, Andrey Martovoy, ex-chercheur au List, afin de « passer à l’action » et d’accompagner les banques dans la révolution technologique en cours. Le cluster vise également à répertorier les fintech déjà présentes et à faciliter les contacts entre acteurs tradi­tionnels et nouveaux entrants en vue de collaborations fructueuses.

EN VERVE Banque de Luxembourg, filiale du groupe français Crédit mutuelCIC, affiche une année 2015 plutôt faste, avec un bénéfice net de 68,8 millions d’euros (+8,8 % par rapport à 2014) et un bénéfice net consolidé de 75,1 millions d’euros (+16,3 %), en incluant dans le périmètre de calcul BLI-Banque de Luxembourg Invest­ments, Compagnie financière de gestion Luxem­bourg et Conventum Asset Management. Dans le métier historique de la banque privée, Banque de Luxembourg a poursuivi le déve­loppement de sa succursale belge basée à Bruxelles, appuyée, depuis octobre, par l’ouverture d’un nouveau bureau à Gand.

PLACE FINANCIÈRE

FUSION OPÉRATIONNELLE

Quelques mois après la fusion entre Banque Degroof et Petercam en Belgique, le rapprochement est également effectif au GrandDuché. Début avril, les 36 employés de Petercam ont rejoint les locaux de Banque Degroof à la Cloche d’Or. La nouvelle entité, active dans trois lignes de métier (administration de fonds, banque privée et banque d’affaires) emploie quelque 330 personnes.

5,41 € BGL BNP Paribas a réalisé une solide performance en 2015 avec un résultat net consolidé de 357,9 millions d’euros (+5 % sur un an) et 1,4 milliard d’euros de produit net bancaire (+2 %). Ces résultats financiers permettent en tout cas à la banque de verser un dividende à ses actionnaires de 5,41 euros par action, soit au total 151,3 millions d’euros (contre 174,8 millions en 2014), dont 51,5 millions pour l’État luxembourgeois, actionnaire à 34 %.

HARO SUR L’OPTIMISATION FISCALE Le fiscaliste Arnauld Spiner a signé une tribune dans Le Monde répondant à un article dénonçant la présence et les profits des grandes banques françaises au GrandDuché. La tribune, rapidement dépubliée, déplore l’opprobre moral jeté sur l’optimisation fiscale trop souvent prise pour de la fraude et réprouve le discours politique français qui vend la lutte contre cette optimisation comme un moyen de renflouer les caisses de l’État.

KBL EN FORCE AUX PAYS-BAS KBL epb vient de signer un accord préliminaire pour l’acquisition de la banque privée anglo-néerlandaise Insinger de Beaufort. En la fusionnant avec sa filiale Theodoor Gilissen, le groupe luxembourgeois veut créer une nouvelle banque qui entrera dans le top 3 en banque privée aux Pays-Bas avec 20 milliards d’euros d’actifs sous gestion. Cerise sur le gâteau, l’opération lui permet aussi de se renforcer sur le marché britannique, IDB disposant d’une succursale à Londres qui gère 1,9 milliard d’euros d’actifs. Les autorités néerlandaises de la concurrence doivent encore valider la fusion. Mai 2016 —

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PLACE FINANCIÈRE

BASC U L E ME N T Les Panama Papers ont définitivement enterré la ligne de défense historique du Luxembourg qui se réclamait de pratiques légales.

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PLACE FINANCIÈRE

PANAMA PAPERS

Le moment de vérité CA M I L L E F R AT I |

MAISON MODERNE

Les révélations des Panama Papers rappellent le passé ténébreux de la place financière luxembourgeoise. La légalité ne suffit plus, le climat international comme la société civile imposent désormais au Luxembourg d’adopter une attitude plus morale.

U

n an et demi après LuxLeaks, le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) a publié le 4 avril de nouvelles révélations aux retombées mondiales à travers les Panama Papers, mettant cette fois en lumière la vertigineuse industrie de la domiciliation de sociétés offshore. Les 11,5 millions de documents épluchés concernent 214.000 sociétés structurées par le cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca entre 1977 et 2015. Première réaction du ministère des Finances : un grand soulagement, le Luxembourg n’étant plus classé comme paradis fiscal pour les enquêteurs. « Le dossier montre l’intérêt du principe du level playing field dont le Luxembourg est un fervent défenseur », rappelle-t-on rue de la Congrégation. Il faut dire que son locataire s’est démené durant deux ans pour sortir le pays du côté obscur de la finance après les classements sans appel du Gafi et du Forum mondial sur la transparence et l’échange de renseignements à des fins fiscales fin 2013. Les Panama Papers reflètent en trompe-l’œil des pratiques passées, alors que le pays s’est battu pour se racheter une conduite et une honorabilité. Parmi les 10 entités les plus prolifiques en termes de structuration de sociétés offshore, quatre sont basées au Luxembourg : Experta Corporate & Trust Services (filiale de la Bil), Banque J. Safra Sarasin, Société Générale Bank & Trust Luxembourg et la défunte Landsbanki. « C’est la finance d’hier », commente quelques jours plus tard Carlo Thill, président du comité de direction de BGL BNP Paribas, qui a l’heur de ne « jamais avoir structuré de société au Panama ». Les personnalités et les sociétés impliquées répètent à l’envi – et le gouvernement panaméen aussi – qu’il n’y a rien d’illégal à constituer une société offshore. Un argument qui n’est pas sans rappeler la ligne de défense historique du Luxembourg. « Les pratiques des rulings sont com-

CHRONOLOGIE

LE CHAUD ET LE FROID

Mai 2012 Diffusion de l’émission Cash investigation intitulée « Paradis fiscaux : les petits secrets des grandes entreprises » l

Octobre 2013 Le Luxembourg jugé non compliant par le Forum mondial sur la transparence et l’échange de renseignements à des fins fiscales de l’OCDE l

Mars 2014 Les efforts du Luxembourg reconnus par le Gafi dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et contre le financement du terrorisme

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Juin 2014 Enquête approfondie de la Commission européenne sur les rulings accordés à Fiat Finance & Trade

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Novembre 2014 Publication des LuxLeaks – 37.000 documents détaillant les décisions anticipées accordées à des grandes entreprises par le bureau 6 de l’ACD

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l Octobre 2015 Les rulings de Fiat déclarés illégaux par la Commission européenne / Le Luxembourg retiré de la liste des paradis fiscaux de l’OCDE l Avril 2016 Révélation des Panama Papers – 11,5  millions de documents concernant 214.000 sociétés structurées par le cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca entre 1977 et 2015

patibles avec les standards communautaires et ceux de l’OCDE », martelait le ministre des Finances, Pierre Gramegna, au lendemain de la parution des LuxLeaks en novembre 2014. « Ce gouvernement est celui de la justice fiscale et de la transparence », avait appuyé le Premier ministre, Xavier Bettel. « Les décisions anticipées ne sont pas propres au Luxembourg, d’autres pays en Europe les pratiquent aussi. » La même réaction avait prévalu après la mise en cause par la Commission européenne des rescrits accordés à Fiat Finance and Trade en juin 2014. Rien de bien nouveau, donc, par rapport au discours de l’ancien hôte du ministère des Finances, Luc Frieden, qui arguait sans ciller dans l’émission de France  2 Cash investigation en mai 2012 que les sociétés boîtes aux lettres n’étaient pas « contraires au droit européen ».

Ménage de printemps

Aujourd’hui, le climat international a définitivement changé et la ligne de la légalité n’est plus tenable. Place désormais aux considérations morales. Est-ce une illumination ou tout simplement l’influence de son nouveau directeur général ? En tout cas, la CSSF, après avoir « pris note des Panama Papers » dans un com­ muniqué laconique, a dès le lendemain des révélations pressé en sous-main les banques du pays de recenser les sociétés offshore créées pour leurs clients au Panama ou ailleurs. « Recourir à une structure légale ne suffit plus pour justifier une opération », assène Claude Marx interrogé par Le Jeudi. « Il faut désormais avoir cela à l’esprit : la légalité ne fait pas tout », il faut donc « s’assurer que ce qui est légal ici l’est également dans le pays de résidence du client et que celui-ci est en règle vis-à-vis de son administration fiscale ». Changement de ton également au ministère des Finances. Devant la commission parlementaire compétente, Pierre Gramegna a annoncé que la Place et le gouvernement comptaient se positionner durablement du côté de la moralité et du

level playing field. L’état des lieux demandé par la CSSF aura donc des conséquences concrètes pour les banques. « Si les structures offshore ont été utilisées à des fins légales, il n’y a pas de problème, précise le ministre. Si ce n’est pas le cas, le régulateur pourra soit prononcer des amendes, soit demander des explications, soit dénoncer les affaires au Parquet. » Dans le même esprit, le ministère des Finances indique, à l’issue de la session de printemps du G20 à Washington, à la mi-avril, que le Luxembourg « partage pleinement (…) l’engagement du G20 en faveur de la transparence financière » et soutient la « définition de règles communes relatives à la transparence au niveau des bénéficiaires effectifs » comme un élément du level playing field. Au-delà du discours, un grand ménage de printemps pourrait bien être utile à la Place, histoire de balayer définitivement les soupçons liés aux sociétés offshore structurées depuis Luxembourg. L’avocate Simone Retter, qui siège au conseil de la Banque centrale du Luxembourg, a ainsi été mentionnée dans les Panama Papers par l’intermédiaire de son client Stefano Pessina, golden boy de l’industrie pharmaceutique mondiale, à propos du montage autour d’une société offshore dans le cadre d’un prêt avec Dexia.

Des lois sous surveillance

Contactée par Paperjam, Me  Retter a assuré que la société était totalement compliant du point de vue fiscal et juridique, et que la détention de cette société était également totalement transparente. Se pose alors la question de l’intérêt de telles sociétés extraterritoriales domiciliées au Panama ou dans les Îles Vierges britanniques : si elles étaient réellement légales de bout en bout, si elles respectaient les règles fiscales du pays de résidence du bénéficiaire effectif, elles auraient tout aussi bien pu être domiciliées au Luxembourg avec de la substance. Pourquoi n’est-ce pas le cas ? Mai 2016 —

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PLACE FINANCIÈRE

Le Luxembourg a choisi de rentrer dans le rang, mais il doit se montrer à la hauteur de ses engagements. Les occasions de le prouver ne manquent pas cette année, à commencer par la publication des rulings, au cœur des LuxLeaks, et de leurs 37.000 documents révélant une véritable industrie derrière la porte du bureau 6 d’imposition des sociétés de l’Administration des contributions directes (ACD). Dotés d’un cadre légal depuis le règlement grand-ducal du 23  décembre 2014 « relatif à la procédure applicable aux décisions anticipées rendues en matière d’impôts directs », entré en vigueur le 1er janvier 2015, les rescrits de 2015 devraient être quantifiés et publiés sous une forme anonymisée dans le rapport d’activité 2015 de l’ACD. Un rapport qui se fait attendre. Pressé par le député Justin Turpel (Déi Lénk), le ministre des Finances avait également promis davantage de transparence sur les décisions anticipées depuis 1989. Sans suite à ce jour. Ces rescrits restent donc un sujet sensible pour le ministère, qui a longtemps opposé le secret fiscal aux demandes de la Commission européenne de communiquer la liste des sociétés ayant bénéficié de ces pratiques. Le Luxembourg n’a plié qu’en contrepartie d’une proposition de directive européenne sur l’échange automatique des rulings dans l’UE, Bruxelles reconnaissant ainsi l’existence de rescrits dans tous les pays et leur légalité. La Commission a d’ailleurs rappelé qu’ils étaient « parfaitement légaux en soi », tout en retoquant ceux accordés à Fiat. L’ACD a toutefois recadré les rescrits en les rendant payants (de 3.000 à 10.000 euros l’unité) et en les soumettant à l’approbation d’une commission. Le Luxembourg sera aussi attendu au tournant concernant le régime qui

« Il faut désormais avoir cela à l’esprit : la légalité ne fait pas tout. » Claude Marx Directeur général CSSF

remplacera l’exonération actuelle de 80 % applicable aux droits de propriété intellectuelle. La loi sur le budget 2016 a en effet prévu la disparition du fameux article 50bis de la loi sur l’impôt sur le revenu, introduit en 2007, mais impossible à maintenir en l’état dans le contexte des LuxLeaks, des travaux de l’OCDE sur l’érosion de la base fiscale et des bénéfices (Beps) et des enquêtes au niveau européen menées par la Commission et le Parlement sur les pratiques d’optimisation fiscale agressive des multinationales. D’ici 2021, les contribuables exonérés des droits de propriété intellec­tuelle seront soumi s à un « régime de transparence renforcée ». Mais pour l’heure, le gouvernement n’a pas encore indiqué quel régime serait mis en place après 2021. Entre la volonté d’attirer de la substance et la nécessité de rentrer dans les clous européens, la marge de manœuvre s’avère étroite, avec la menace de perdre des contribuables.

Un procès qui tombe mal

Dernière législation très sensible : celle sur la constitution des fondations patrimoniales. Le projet de loi, prêt à passer devant la Chambre en novembre 2014, n’a pas quitté son tiroir depuis. Forgé pour concurrencer le trust anglosaxon et attirer les grandes fortunes qui souhaitent voir leur patrimoine privé administré selon leurs souhaits, il a été frappé de plein fouet par le scandale des LuxLeaks et l’opprobre mondial qui s’en est suivi. La coalition gouvernementale a alors choisi d’attendre la finalisation de la 4e directive européenne sur la lutte contre le blanchiment d’argent afin de présenter aux députés un projet de loi d’emblée conforme, plutôt que de devoir le modifier a posteriori.

Sonné par le classement sur la liste grise de l’OCDE en 2013 et les LuxLeaks en 2014, le Luxembourg marche sur des œufs. Ses efforts et progrès sont internationalement reconnus, mais il reste sous une vigilance accrue de la Commission européenne, comme de ses voisins facilement enclins à dénigrer sa Place. Les Panama Papers ont fait ressurgir des décennies de pratiques légales, mais moralement questionnables. Ils viennent aussi rappeler la valeur et l’utilité des lanceurs d’alerte, ces quidams qui dévoilent des pratiques dommageables au grand jour. Une temporalité bien inconfortable pour le Luxembourg, alors que le procès des lanceurs d’alerte des LuxLeaks s’ouvre fin avril. Il aurait été compréhensible que la justice grand-ducale reporte les audiences afin d’éviter une concomitance embarrassante. Car à l’heure où le rôle des lanceurs d’alerte est reconnu sur la scène internationale, et où le comité d’enquête post-Panama Papers du Parlement européen veut se pencher sur leur protection, trois personnes comparaissent pour avoir contribué à révéler une réalité qui a forcé le Luxembourg à se réformer. Ce procès vaut d’ailleurs aussi au Luxembourg de perdre des points dans le classement annuel de Reporters sans frontières, puisque l’un des inculpés, le journaliste Édouard Perrin, agissait dans le cadre de son enquête pour l’émission Cash investigation. L’image du Luxembourg ne peut qu’être ternie par ces poursuites contre des personnes qui ont agi dans l’intérêt général. Le gouvernement doit aussi tenir compte d’une nouvelle variable : la société civile luxembourgeoise, plus vigilante qu’auparavant sur les pratiques de ses dirigeants et de ses élites. Depuis l’affaire du Srel, celle de Livange-Wickrange ou encore Cargolux, l’aveuglement n’est plus de mise et les élites doivent rendre des comptes. Le gouvernement se doit aussi de convaincre. La débâcle du référendum en est la preuve criante. Les questions fiscales concentrent en particulier la grogne croissante des contribuables et des petits entrepreneurs, désabusés de voir des multinationales prospères imposées au taux minimum. Les réactions à la réforme fiscale récemment annoncée trahissent aussi la distance qu’a prise la société avec le secteur financier, qui lui a offert trois décennies de croissance insolente. EN RÉSUMÉ

LEGAL

MORAL

UN VI SAGE NOUVEAU Les dernières interventions de Pierre Gramegna montrent que le GrandDuché a officiellement changé de camp.

Les Panama Papers ont, par ricochet, obligé le Luxembourg à tourner la page de pratiques légales, mais moralement questionnables. Ce nouveau chemin s’annonce toutefois semé d’embûches, entre la volonté de préserver l’attractivité de la Place et la nécessité de respecter les règles européennes et internationales, sous l’œil d’une opinion publique plus exigeante que dans le passé.



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ENE A SICAV

Sif comme… siphonage

E N FAILLITE L'hôtel San Leonardo à Vibo Valentia a été financé grâce à des subventions de la région calabraise.

Le fonds d’investissement spécialisé Enea a été placé en faillite, après des années de combat des investisseurs pour retrouver leur argent. Frais de gestion gigantesques et un rapport de révision qui pointe tous les compartiments en violation de la loi de 2007 sur les Fis.

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L

e 12 mars dernier, par petite annonce dans le Wort, Max Mailliet, l’un des avocats de la Place les plus réputés dans la lutte contre la criminalité financière, communique la faillite sur aveu, la veille, de Enea sicav. Censé investir dans des petites capitalisations en Italie, ce fonds d’investissement spécialisé (Fis en français et Sif en anglais) était en liquidation volontaire depuis avril 2013, après avoir investi dangereusement l’argent de ses clients dans une seule société, au mépris des règles de la diversification des actifs. Un premier liquidateur, Kinetic Partners (Luxembourg), avait jeté l’éponge au bout de cinq jours. Le relais fut assuré par l’avocate Mélanie Sauvage, qui après trois ans de travail à tenter de récupérer des actifs pour les investisseurs du fonds, a, à son tour, fait aveu d’impuissance. Elle jugea alors qu’il était temps de saisir le tribunal de commerce, de déposer le bilan et de demander aux juges la désignation d’un curateur ayant des compétences en matière de fraude financière pour se pencher sur le fonctionnement de deux fonds d’investissement régulés au Luxembourg et deux

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sociétés de titrisation, ayant également pignon sur rue au Grand-Duché. Contacté par Paperjam, M e Max Mailliet n’a pas souhaité commenter la décision du 11 mars. Le jugement est inédit pour une société financière tombant sous le contrôle de la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF). D’ordinaire, ce type de sociétés, banques, PSF ou fonds d’investissement échappe aux lois de la faillite « banale » et passe au régime de la liquidation judiciaire. Si Enea sicav n’a pas été soumis à ce sort, c’est parce que le fonds d’investissement avait perdu son agrément, assure-t-on. Pour autant, les investisseurs, victimes de ce qui apparaît comme une fraude au Fis, ont longtemps attendu une réaction un peu plus résolue, ou à tout le moins plus visible, de la part du régulateur du secteur financier pour mettre face à leurs responsabilités les principaux protagonistes des fonds au cœur du scandale. Or, les Fis sont des instruments financiers à risque, censés être réservés aux investisseurs dits « avertis », le ticket d’entrée étant de 125.000 euros. Selon des témoignages d’investisseurs, les mises

de fonds n’ont pas atteint ce seuil. L’enquête le déterminera, si le curateur de la faillite d’Enea devait décider de poursuivre la procédure judiciaire qui avait été engagée en septembre 2015 par la liquidatrice volontaire Me Mélanie Sauvage qui, elle aussi, s’est refusée au moindre commentaire sur cette affaire.

Mille-feuille juridique

Dans une lettre datée du 9 mars 2016 adressée au juge commissaire de la 2e chambre de la section commerciale du tribunal d’arrondissement de Luxembourg, et que Paperjam s’est procurée, l’avocate a décrit le mécanisme mis en place par les promoteurs du Fis, schéma à l’appui (voir notre graphique). En haut de l’affiche, Enea sicav Luxembourg dont tous les actifs avaient été investis dans un autre Fis, toujours à Luxembourg, Equi Specialized Asset Management SA et son compartiment I4BL (Innovation for Best Life Fund). Celui-ci avait lui-même réinvesti indirectement la quasi-totalité de l’argent dans la société suisse en faillite, Enea Investment Management, appartenant à Dario Luca Spitale.

H ÔT E L SA N L E O N A R D O

VÉRONIQUE POUJOL


PLACE FINANCIÈRE

LE MÉCANISME DE FRAUDE Les deux administrateurs d’Equi, Fabrizio Montanari et Walter Panzeri, auraient activement participé à la fraude, ce dont ils se défendent.

ENEA SICAV (Luxembourg)

EQUI SPECIALIZED ASSET MANAGEMENT SA (Luxembourg)

EQUI SICAV SIF SCA (Luxembourg)

MISIU CAPITAL MANAGEMENT SA (Luxembourg)

KLEO CAPITAL SA (Luxembourg)

QualitGest Forex Fd H Cap

Multi Asset Fd E Cap

Private Equity

I4BL

Ce sont plus de 6 millions d’euros cultés de trésorerie. L’assignation pour qui sont ainsi partis en fumée, pour des fraude et violation de la loi sur les investissements intervenus entre 2011 fonds d’investissement spécialisés et 2013, lesquels ont été faits au mépris (absence de diversification) lancée par de la législation sur la gestion collective. Enea sicav remontait au 24 septembre Celle-ci impose en effet aux gestion- 2015 et visait Equi sicav Sif, Equi Spenaires des règles de diversification des cialized Asset Management ainsi que portefeuilles pour ne pas mettre tous MM. Montanari et Panzeri. Cette proles œufs dans le même panier et répar- cédure n’eut aucun effet, pas plus tir les risques. C’est un préalable à l’ob- qu’elle ne produisit la compassion des tention du statut de Fis, plus soft en promoteurs pour les pousser à rendre termes d’investissements que les fonds l’argent volatilisé dans un mille-feuille conventionnels. juridique destiné précisément à tromLa loi de 2007 sur les fis pose un seuil per les investisseurs. de diversification de 30 %. Or, Enea sicav Sif a investi, à travers I4BL, plus de 80 % Fin de partie pour les investisseurs de ses avoirs dans un seul et même actif, Dès le 1er mars 2013, les investisseurs cette société Enea Investment Manage- sentent déjà une odeur de brûlé et ment en Suisse. Une structure en faillite demandent le rachat de leurs actions et au cœur d’une enquête initiée par les par le fonds. La valeur nette d’invenautorités suisses. taire globale des titres pointe alors à L'entité suisse a ensuite réinvesti les 6,6 millions d’euros. Mais le Fis fait actifs dans deux sociétés luxembour- la sourde oreille. Du coup, Enea se geoises de titrisation, Misiu Capital saborde et le 23 mars, le fonds est Management et Kleo placé en liquidation Capital. Deux ressorvolontaire. C’est une tissants italiens, Fabripériode d’incertitude zio Montanari et qui s’ouvre pendant D’ordinaire, Walter Panzeri, font plus de deux ans. ce type de sociétés, des apparitions croiLe 16 juin 2015, les sées dans les conseils victimes, organisées, banques, PSF ou d’administration de adressent une mise fonds d’investis­ Kleo, Misiu et Equi en demeure à Equi, Specialized Asset qui l’ignore. Les sement échappe comptes sociaux Management Luxemaux lois de la faillite d’Equi n’avaient pas bourg, la société de gestion du Fis. C’est, là été déposés en 2013 et « banale » et passe aussi, contre l’intérêt 2014 et faisaient déjà au régime de social du Fis. craindre une série de « Deux administramalversations. Les la liquidation teurs d’Equi (M. Moninvestisseurs prennent judiciaire. tanari et M. Panzeri) les devants en saisisont activement partisant le tribunal lux­em­ cipé à cette fraude : en bourgeois, réclamant leur qualité d’adminisle remboursement de trateurs des sociétés intermédiaires, ils 6,6 millions d’euros. avaient connaissance de ce schéma », Le 5 février 2016, lors de l’assemblée écrivait la liquidatrice volontaire dans générale d’Equi, les comptes du fonds sa lettre adressée au juge le 9 mars et font encore état d’une valeur nette d’inqui a abouti à la mise en faillite deux ventaire de 6,65 millions pour le seul jours plus tard. « Les actionnaires, compartiment I4BL. Les investisseurs poursuivait-elle, soupçonnaient que reprennent espoir. Enea sicav détenant l’intégralité des fonds avait été investie la quasi-totalité de ce compartiment, ils frauduleusement et j’avais donc assigné pensent que les fonds suffiront à remEqui sicav Sif sca., ainsi que les deux bourser leurs demandes de rachat. administrateurs les plus impliqués, M. Or, 10 jours après l’AG, c’est la douche Montanari et M. Panzeri. » froide : un courrier d’Equi adressé à la Contacté par Paperjam, M. Panzeri liquidatrice signale une diminution d’au a démenti formellement toute implica- moins 90 % de la valeur nette d’invention dans des investissements fraudu- taire. Le rapport sur les comptes 2013 leux et se dit surpris des accusations. du réviseur Laurent Decaen, de Grant Le fonds Enea avait été constitué en Thornton, signe l’arrêt de mort du fonds. août 2009 par les promoteurs Dario Cinq compartiments d’Equi, dont I4BL, Luca Spitale, Emmanuele Di Cillo et ont été investis dans l’entité suisse, liquiPaolo Andrea Scandella. Tout a fonc- dée en 2014. Et son liquidateur en Suisse tionné comme sur des roulettes les fait savoir que la valeur des investissepremières années, jusqu’à ce qu’Enea ments directs et indirects est « proche Investment Management en Suisse, la de zéro ». Le réviseur confirme en outre société de Spitale, connaisse des diffi- les soupçons de fraude : une plainte

ENEA INVESTMENT MANAGEMENT SA (Suisse)

Transferts de fonds vers Enea Suisse   Transferts de fonds vers structures intermédiaires   Administrateur / gérant

pénale a été déposée par le représentant légal de Global Investment Advisor, le gérant du Fis à Lugano. Le rapport annuel 2013 rend compte de l’ampleur du désastre et des erreurs d’aiguillage. Les comptes de cinq compartiments sont faux, ceux de sept autres compartiments font l’objet d’une « no opinion ». Deux autres compartiments font l’objet d’un rapport qualifié, deux autres sont assortis de commentaires. À titre d’exemple, le compartiment Xantho Funds avait été investi directement à 99 % dans Xantho Investment, une sàrl au Luxembourg détenant l’hôtel San Leonardo à Vibo Valentia dans la région de Calabre. Un hôtel en faillite initialement valorisé à 15 millions d’euros dans les comptes du Fis et pour lequel le propriétaire a touché des subventions régionales. Grant Thornton fait remarquer que sa valeur était encore actée à 5 millions d’euros dans les livres d’Equi, alors qu’une petite annonce le mettait au même moment à 4 millions à la vente… EN RÉSUMÉ

Le naufrage du fonds d’investissement spécialisé Enea sicav Sif et son placement en faillite début mars interrogent sur le contrôle de la politique d’investissement de ce type de fonds par le régulateur et les réviseurs d’entreprises. Il a fallu des mois pour que le Sif publie ses comptes et que la fraude à l’investissement apparaisse au grand jour. Avec peu d’espoir de récupération pour les victimes, censées être des investisseurs avertis.

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PLACE FINANCIÈRE

MUTATION

Les PSF de support voient grand J E A N - M I C H E L GAU D R O N

I

l ne faut plus dire APSFS, Association des PSF de sup­ port. Suite à la dernière assemblée générale du 16  mars, cette fédération représentative, originellement, des seuls professionnels du secteur financier dits « de support » tels que définis par la loi du 2 août 2003, Une évolution liée a en effet décidé de s’ouvrir à une nou­ à l’élargissement velle catégorie d’acteurs : les sociétés de son activité aux fintech. « Ce changement intervient à un sociétés fintech, moment charnière au niveau de la régude plus en plus lation », explique Thierry Seignert (IBM présentes en Services Financial Sector Luxembourg), périphérie du le président de ce qui s’appelle désor­ secteur financier. mais Finance & Technology Luxembourg (F&TL). « Le monde change, le Luxembourg change. Les PSF changent aussi. Cela fait 14 mois que nous travaillons sur la façon dont nous, PSF, pouvons nous nourrir de ces changements et nous inscrire dans ce mouvement de globalisation. » Car s’il est indispensable, en effet, de « s’inscrire dans ce mouvement », cela ne doit pas se faire n’importe comment, selon M. Seignert. « On doit notamment réfléchir à la notion de relaxation géographique : qu’est-il possible de délocaliser hors du Luxembourg ? Il ne faut pas perdre de vue que de nombreux investissements ont « Nous devons aider été réalisés au Luxembourg, en termes de data ces fintech à mieux notamment centers. Il faut encore garder une nous stimuler et certaine cohérence. » l’heure, les PSF de sup­ apporter une réelle portPour sont regroupés en six caté­ valeur ajoutée pour gories : quatre sont issues de la du 2 août 2003 : les agents nos clients. » loi de communication à la clientèle (art. 29-1), les agents adminis­ Thierry Seignert  tratifs (29-2), les opérateurs de Président systèmes informatiques pri­ Finance & Technology maires (29-3) et secondaires (29Luxembourg 4). Les deux dernières ont été créées par la loi du 25 juillet 2015 (prestataires de services de dématérialisation (29-5) et de conser­ vation (29-6)), mais ne comptent, pour l’heure, aucun acteur agréé. Ce sont les opérateurs de systèmes informatiques secondaires (63) et pri­ maires (41) qui sont les plus nombreux, devant les agents de communication (34) et les agents administratifs (16), pour un total de 78 entreprises placées sous 098 ­—

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PR ÉSI D ENT Thierry Seignert (IBM Services Financial Sector Luxembourg) est à la tête de l’association depuis 2013.

la surveillance de la CSSF, certaines pou­ vant évidemment cumuler plusieurs catégories. Au 31 décembre 2015, ces PSF de sup­ port affichaient une somme de bilan cumulée de 1,1 milliard d’euros pour un résultat net provisoire total de 68 mil­ lions d’euros. Avec 46 membres inscrits, F&TL est, en tous les cas, parfaitement représen­ tative du secteur. Et son président, élu en 2013, nourrit trois ambitions légitimes pour les prochaines années. En premier lieu, prendre sa place au sein d’un envi­ ronnement déjà très fourni en initiatives tournant autour des fintech. « Il y a beaucoup d’énergie mise en œuvre, mais cela manque encore un peu de structure globale, note-t-il. Nous voulons clairement partager un maximum d’informations avec les autres associations. Nous avons commencé à travailler de manière structurée. Nous mouillons bien la chemise et nous sommes en train de définir notre feuille de route. » Ensuite, il s’agit de ramener de l’in­ novation vers le Grand-Duché. De la même façon que le cloud, qui est long­ temps apparu comme un effet de mode, est désormais parfaitement bien établi, les acteurs fintech sont en passe de deve­

nir incontournables sur le marché, au bénéfice de leurs clients, mais aussi de l’écosystème tout entier. Et de là découle la troisième ambition légitime affichée par Thierry Seignert : le développement du business au Lux­ em­bourg. «  Peut-être avons-nous actuellement une future entreprise de l’envergure d’Apple ? Je ne peux que l’espérer. Mais en tout état de cause, le mouvement est bien lancé. Nous sommes à un moment de l’histoire où le monde appartient aux ambitieux. Il y a des réticences, mais on ne pourra pas l’éviter. » L’intégration des fintech dans le giron de l’ex-Association des PSF de support fait, en tout état de cause, du sens, même si le périmètre de ces fintech est encore un peu flou, y compris pour les acteurs du marché eux-mêmes. « Il faut ramener de l’innovation sur le marché, que ce soit pour les PSF ou pour nos propres clients. Nous devons donc aider ces fintech à mieux nous stimuler et apporter une réelle valeur ajoutée pour nos clients. Il ne s’agit pas de réinventer la roue, mais plutôt de partager et d’aider. » Cet élargissement du périmètre s’ac­ compagnera de l’entrée, au conseil d’administration de l’asbl, de trois repré­ sentants des fintech qui, au moment où nous clôturions cette édition, n’étaient pas encore connus. EN RÉSUMÉ

L’Association des PSF de support s’ouvre au secteur fintech, et change même de nom. Avec pour ambition d’apporter davantage de valeur ajoutée pour l’ensemble du secteur financier.

O L I V I E R M I N A I R E (A R C H I V E S)

L’Association des PSF de support change de nom et s’appelle désormais Finance & Technology Luxembourg.


PLACE FINANCIÈRE

UNE BANQUE D’ENTREPRENEURS

« Le Luxembourg était une évidence » T H I E R RY R A I Z E R |

Pâris Bertrand Sturdza, la plus récente des banques suisses, vient d’établir une société de gestion au Luxembourg. La structure poursuit la philosophie d’architecture ouverte du siège genevois.

C H R I S TO P H E O L I N G E R

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e balancier de la Suisse vers le Luxembourg continue de produire des effets positifs dans le secteur financier, avec l’établissement de nouveaux acteurs. L’un des derniers exemples en date réside dans l’arrivée de la banque Pâris Bertrand Sturdza (PBS) fin 2015. Entre la licence obtenue au Luxembourg, l’évocation par la presse helvète d’une acquisition sur le marché domestique et la poursuite de la croissance, la plus jeune banque suisse (fondée en 2009, en plein contexte de crise) creuse son sillon. Avec plus de quatre milliards de francs suisses sous gestion, PBS a progressé en 2015, notamment grâce à l’arrivée de 600 millions de « new money ». Basée sur une architecture ouverte, PBS veut capitaliser sur son indépendance

et une approche à taille humaine, en sortant des modèles proposés par certaines structures plus importantes pour revenir vers certains basiques. « Le point de départ de notre aventure a été les clients, se souvient Olivier Bertrand, l’un des associés fondateurs. La frustration d’une partie de la clientèle nous a poussés à créer une structure plus en ligne avec ses besoins. » Partageant la philosophie des family offices quant à la dispense de conseils de façon indépendante, la banque a pris le parti de se focaliser sur la gestion de patrimoine à destination de la clientèle fortunée, désormais cœur de cible du private banking 2.0 luxembourgeois. « Nous vendons du conseil, c’est une approche qui s’était perdue », ajoute Olivier Bertrand. « Nous pratiquons le multi-booking, car nos clients évoluent PAR TENAI R ES PBS est l’une des rares banques à fonctionner sous la forme d’un partenariat, incluant Benoît Renson, Pierre Pâris et Jean-Marc Robinet.

sur plusieurs localisations, précise Pierre Pâris, cofondateur de la banque. Notre structure nous permet aussi de créer des partenariats autour de projets spécifiques, notamment dans la sphère du private equity. » Des club deals sur mesure qui prennent par exemple la direction de l’immobilier, avec des acteurs reconnus comme le groupe de Bernard Arnault. Un succès rapide que les entrepreneurs ont voulu répliquer au Luxembourg avec Pâris Bertrand Sturdza Europe, fondée aussi sous la forme d’un partenariat. Jean-Marc Robinet et Benoît Renson sont tous deux managing directors de l’entité qui emploie à ce stade cinq personnes. Les deux dirigeants viennent respectivement de la banque privée Edmond de Rothschild Europe et de la Bil. Car PBS a ceci de particulier qu’elle a été fondée par des banquiers devenus entrepreneurs. « Beaucoup de nos collègues proviennent de grandes maisons, ajoute Pierre Pâris, ancien d’UBS (avec Olivier Bertrand). Il nous a paru nécessaire de nous entourer de collaborateurs qui ont une expérience duale, entre la rigueur d’un grand groupe et la fibre entrepreneuriale. » « Le Luxembourg est apparu comme une évidence pour nous, note Pierre Pâris. L’environnement réglementaire suisse a été essentiel pour notre développement, nous avons ressenti le même accueil et professionnalisme auprès de la CSSF. » Un établissement supplémentaire qui conforte le positionnement de hub européen du Luxembourg en matière de wealth management et place encore un peu plus le rôle de la CSSF comme déterminant pour le futur de la Place. EN RÉSUMÉ

Pâris Bertrand Sturdza franchit les frontières de son marché domestique qu’est la Suisse en se dotant de sa société de gestion luxembourgeoise, à vocation européenne. La banque, fondée en 2009, en pleine crise, veut conserver une approche à taille humaine et une architecture ouverte.

Mai 2016 —

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PLACE FINANCIÈRE

AFFAIRE LE YNE STR AUSS -K AHN

La Bâloise relance les hostilités VÉRONIQUE POUJOL

L’assureur La Bâloise, présenté comme le « tombeur » du holding financier LSK, assigne les ex-dirigeants pour des fautes de gestion. La Bâloise évalue son préjudice matériel à 3,2 millions d’euros et moral à 2 millions d’euros.

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ouvelle épreuve judiciaire pour Dominique StraussKahn et le holding Leyne Strauss-Kahn (LSK) qu’il a présidé avant son naufrage à l’automne 2014. Le coup vient cette fois de Luxembourg et de Bâloise Vie Luxembourg, qui fut son « tombeur » à l’été 2014. L’assureur assigne une seconde fois en justice tous les anciens dirigeants de LSK et du gestionnaire d’actifs Assya Asset Management Luxembourg (AAML), ainsi que le liquidateur Me Laurent Fisch pour des fautes de gestion engageant leur responsabilité solidaire ainsi que pour l’exercice illégal d’une profession réglementée. L’assignation devrait intéresser les juges français ayant ouvert en mars dernier une instruction judiciaire pour des soupçons de fraude et d’abus de biens sociaux contre LSK, en faillite

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le 7 novembre 2014. L’intérêt des magistrats français va sans doute se focaliser sur les dates : « Les agissements des conseils d’administration de LSK et AMML [ont été] effectués en parfaite connaissance de cause, ayant connaissance au moins depuis 2009 de l’ébranlement définitif de crédit et de la cessation des paiements du groupe LSK. » Voilà qui relativise la thèse de Dominique Strauss-Kahn, qui défend son ignorance de l’état de délabrement du groupe financier dans lequel il détenait une participation de 9,8 %, aux côtés de son partenaire feu Thierry Leyne (32,4 %). L’assureur considère que le nombre des déclarations de créances, leur diversité et leur montant (100 millions d’euros pour LSK et 3 millions pour Assya) « prouvent que la situation financière de LSK et AMML était gravement compromise depuis plusieurs années, sans que les

EN RÉSUMÉ

Les ennuis judiciaires continuent pour les anciens dirigeants de la société financière LSK, présidée par Dominique Strauss-Kahn. Après l’ouverture d’une instruction à Paris, un autre front s’ouvre à Luxembourg où tout avait commencé. L’assureur La Bâloise vient d’assigner les dirigeants pour « faute de gestion ».

S É N AT. F R

D OM I NI QUE STRAUSS-KAHN L’ancien président de LSK a toujours soutenu ignorer la situation financière du groupe.

membres des conseils d’administration des structures concernées n’en tirent les conséquences ». « Bien au contraire, écrit Karine Vilret, l’avocate de Bâloise, ils ont tenté, par une attitude dolosive, de maintenir le navire à flot, ce qu’ils ont réussi tant bien que mal à faire jusqu’à ce que La Bâloise permette, par ces initiatives judiciaires couronnées de succès, de mettre fin à la supercherie. » L’assignation détaille méthodiquement cette supercherie derrière la création de LSK, qui a émis à une échelle industrielle des titres obligataires en trichant sur son bulletin de santé, faisant croire au marché aux capacités de ce simple holding à devenir une banque d’affaires. Autre étape de la mystification, lorsque le 18 octobre 2013, LSK envisage de se transformer en banque d’affaires et d’intermédiation financière. La résolution fut reportée à l’unanimité des actionnaires et le sujet ne fut jamais plus remis à l’ordre du jour, alors que le site internet de la société mentionnait le fait que « DSK [prenait] la tête de LSK pour développer une banque ». Une présentation jugée « trompeuse, voire mensongère » sur la nature des activités de LSK. En mars 2011, l’assureur confie à AAML la gestion des actifs de fonds d’investissement internes et externes, supports de contrats d’assurances-vie. Le gestionnaire reçoit mandat de gérer les actifs « en bon père de famille ». En réalité, il investira l’argent des clients dans les sociétés du groupe LSK, en violation des règles de la diversification des portefeuilles. « Sur 39 fonds gérés par AAML, 24 étaient investis dans des titres rattachés au groupe LSK », signale Bâloise, qui pointe la « faute de gestion pour avoir procédé à des investissements sans aucune perspective de gain et en parfaite connaissance de cause ». Pour ne pas avoir procédé aux aveux de faillite dans le délai légal et en jouant les prolongations avec l’argent des clients de la Bâloise, les administrateurs de LSK et d’AAML pourraient voir leur responsabilité civile délictuelle engagée et devoir mettre la main au portefeuille. L’assureur réclame réparation à AAML, à LSK et à chacun des anciens administrateurs, et demande leur condamnation solidaire. La facture s’élève à 3,267 millions d’euros pour le préjudice matériel, auxquels s’ajoute un montant de 2 millions d’euros de préjudice moral pour « atteinte à l’image ».



PLACE FINANCIÈRE

« Par contre, les banques ont l’obligation d’offrir des taux positifs à leurs clients », poursuit le responsable de l’ABBL. Au Luxembourg, la situation n’inquiète pas trop encore. Les banques sont toujours capables d’assurer leur rôle de fournisseur de crédit, même si le taux de l’épargne n’incite guère à y placer son argent. « Les gens sont de plus en plus séduits par le cash et visiblement la demande pour la location de coffres-forts est en augmentation », poursuit Serge de Cillia. Pourquoi, en effet, payer pour des frais de gestion de comptes qui ne rapportent rien ?

BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE

Débat sur les taux bas JEAN - MICHEL LALIEU

Les taux bas décrétés par la BCE atteignent-ils vraiment leur cible ? Ils ont en tout cas modifié certains comportements des consommateurs. Les prêts hypothécaires à taux fixe sont à nouveau pris en compte et les coffres-forts remplacent parfois les comptes à vue. Les banques, confrontées à cette chute de taux, sont loin de s’en réjouir. Et pas seulement parce que leurs clients se plaignent auprès d’elles de ne plus rémunérer leur épargne. « Un des problèmes est que les marges d’intérêt sont en baisse pour les crédits accordés alors que les banques subissent des coûts importants, notamment au niveau des investissements dans l’informatique et des nouvelles réglementations », commente Serge de Cillia, CEO de l’Association des banques et banquiers, Luxembourg (ABBL). En mars, le taux de dépôt, soit celui qui calcule l’intérêt que les banques reçoivent – en principe – lorsqu’elles placent de l’argent auprès de la banque centrale, s’est encore enfoncé un peu plus en territoire négatif : de -0,3 % à -0,4 %. Les institutions bancaires doivent donc payer pour faire garder leur argent.

ÉPAR GNE Certains clients préfèrent désormais louer un coffre-fort pour y placer du cash que de continuer à payer des frais pour leur compte en banque.

Autre tendance en hausse, elle, la demande de taux fixes dans la négociation de prêts hypothécaires. « Traditionnellement, les Luxembourgeois sont demandeurs de taux variables pour l’achat de biens immobiliers, mais désormais ils se montrent intéressés par des taux fixes à 10 ou 15 ans qui permettent de diminuer le risque », observe Jean-Paul Scheuren, président de la Chambre immobilière du Grand-Duché de Luxembourg. Logique, la différence est devenue minime et on peut avoir sur le marché des crédits à taux fixes aux alentours de 2 %. « Les taux bas stimulent aussi l’investissement immobilier, poursuit-il. Les privés y voient une alternative à l’épargne à taux très faible tandis que les promoteurs profitent de financements bon marché. » Seul point faible pour l’achat immobilier, dans le contexte actuel, l’inflation qui reste trop peu élevée. Elle a en effet une influence sur la capacité de remboursement des ménages, surtout dans un pays où les salaires sont indexés en fonction du coût de la vie. La politique de taux plancher décrétée par la BCE a notamment pour objectif de faire en sorte que les ménages se mettent à consommer plutôt qu’à épargner. À changer par exemple de voiture et permettre ainsi la relance du secteur dans son ensemble. Mais est-ce vraiment le cas ? « Les taux sont effectivement intéressants pour l’achat d’un véhicule, mais cette donnée-là, les consommateurs l’ont plus ou moins intégrée depuis un certain temps, ils s’y sont habitués », convient Alain Petry, conseiller de l’Association des distributeurs automobiles luxembourgeois (Adal). Selon lui, l’achat d’une voiture reste un achat réfléchi et les offres faites par les concessionnaires lors de l’Autofestival, en janvier, jouent nettement plus sur la décision d’achat que le taux du crédit. EN RÉSUMÉ

Les taux bas ne relancent peut-être pas la consommation. Mais, au Luxembourg, ils ont contribué à remettre au goût du jour l’attrait pour les crédits hypothécaires à taux fixes et ont fait rentrer les épargnants dans les salles des coffres.

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SV E N B E C K E R (A R C H I V E S)

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ou r ou c o n t re l e s t au x bas ? Le 10 mars dernier, la B a n qu e c e n t r a l e e u ro péenne (BCE) a poursuivi sur sa lancée en abaissant simultanément ses trois taux directeurs. Une tendance que son président, l’Italien Mario Draghi, a promis de soutenir jusqu’au printemps 2017, au moins, et à laquelle il n’a en tout cas rien changé lors de la dernière réunion du Conseil des gouverneurs, le 21 avril dernier. En agissant ainsi, il espère relancer la mécanique économique en zone euro, en faisant glisser l’argent des carnets d’épargne vers l’économie réelle. Mais les taux bas, c’est comme l’euro fort : selon leur position, certains s’en frottent les mains pendant que d’autres grincent des dents.

L’attrait du taux fixe


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PLACE FINANCIÈRE

BIL / BCEE

Histoires parallèles J E A N - M I C H E L GAU D R O N

Les deux plus anciennes banques luxembourgeoises fêtent leur 160e anniversaire. Au travers de leurs dévelop­ pements, c’est toute l’histoire du Grand-Duché qui défile.

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BIL La Banque internationale à Luxembourg a démarré ses activités le 31 juillet 1856 au Veräinshaus, rue Notre-Dame.

B CEE La Banque et caisse d’épargne de l’État a occupé en 1859 ses premiers bureaux dans la Maison Ketter rue de Chimay. Elle y restera deux ans.

nyme du Grand-Duché. Dotée d’un capital initial de 6  millions de francs, elle démarre ses activités le 31 juillet 1856 au Veräinshaus, rue Notre-Dame. La Bil se voit également dotée du droit d’émission de billets de banque. Mais le premier billet émis (d’un montant de 10 thalers), en date du 1er  septembre 1856, n’eut pas tout de suite de successeur, car dès 1857, la circulation de billets étrangers fut interdite sur le territoire, en raison d’une législation venant de Prusse n’acceptant pas les billets non prussiens. La banque occupe bien vite de nouveaux locaux administratifs Villa Gillard (côte d’Eich au début du boulevard Royal), avant de prendre, en 1902, possession du somptueux bâtiment à l’entrée du boulevard Royal, occupé aujourd’hui par la Banque centrale. Elle y reste jusqu’en 1989, date à laquelle elle fait construire son actuel siège, le bâtiment « L’Indépendance » (inauguré l’année des 150 ans de la déclaration d’indépendance) sur le Plateau Maria à Hollerich. C’est de là que la banque vivra quelques-unes de ses heures les plus mouvementées, avec le passage en fanfare sous le giron de Dexia en 2000, mais surtout le sauvetage de dernière minute, en septembre 2008, par le gouvernement suite à la déconfiture de la maison mère

franco-belge. En 2011, les Qataris de Precision Capital prennent 90 % du capital (les 10 % restants appartenant toujours à l’État), relançant l’élan d’une banque employant aujourd’hui quelque 2.000 employés, ce qui en fait le deuxième plus important employeur du secteur financier, derrière la BGL et devant… la BCEE. Forte d’un peu moins de 1.800 personnes, la Spuerkeess a eu, pour sa part, une vie moins mouvementée, cadrant parfaitement avec son image de banque « de bon père de famille ». Elle siège depuis fin 1913 dans le majestueux bâtiment de la place de Paris (imaginé par l’architecte luxembourgeois Jean-Pierre Koenig), après être passée par la rue Clairefontaine, l’avenue de l’Arsenal et l’angle rue Aldringen / rue NotreDame. Ce n’est qu’en 1989 que la Caisse d’épargne devient la BCEE, banque universelle à part entière, par l’entremise de la loi du 24 mars. Elle aussi 150 ans après la déclaration d’indépendance. Une façon de boucler la boucle, en quelque sorte… EN RÉSUMÉ

La Bil et la BCEE ont toutes les deux été créées en 1856. 160 ans plus tard, deux des fleurons de la Place sont toujours bien présents, témoins, mais aussi acteurs, de l’histoire du pays.

ARCHIVES BIL / ARCHIVES BCEE

I

nstitutions de référence au Luxembourg, la Banque et caisse d’épargne de l’État (BCEE) et la Banque internationale à Luxembourg (Bil) partagent une même année de naissance : 1856. Une année charnière dans l’histoire du pays, car elle marque, d’une certaine façon, ses premiers pas dans sa modernisation et son émancipation, moins de 20  ans après la proclamation de son indépendance par le Traité de Londres de 1839. La volonté de développement d’un pays jusqu’alors très largement rural, seulement animé par quelques entreprises préindustrielles (forges, tanneries, textiles…), pousse les gouvernements en place à développer un nouveau système de crédit devant aider à financer tous ces efforts à venir. À ce moment-là, les « maisons de banque » du pays se limitent à la filiale de la Maison de commerce et de banque Wagner & Schoeman (Trèves), et la Banque Guillaume Pescatore & Cie, créées au milieu des années 1840. En mars 1853, une première tentative législative est lancée avec une loi instituant une caisse de prévoyance comprenant, entre autres, une caisse d’épargne. Mais techniquement trop complexe, cette loi est abrogée trois ans plus tard par le texte du 21 février 1856, qui constitue l’acte fondateur de la Spuerkeess. Il faut cependant attendre août 1859 pour que la Caisse d’épargne entre concrètement en action, sous la direction de Nic Martha (également président d’un conseil d’administration où siège, entre autres, Victor Buck). Les premiers bureaux (deux pièces louées rue Chimay) sont ouverts les mardis et vendredis, de 14 h à 15 h, et le dimanche de 10 h à 12 h ! Parallèlement, les milieux d’affaires s’activent. Le 3 mars 1856, un projet de statuts pour la création d’une banque à Luxembourg (basé sur le modèle de la banque allemande de Saxe-Weimar) est soumis au Prince Henri, lieutenant-représentant du Roi Grand-Duc Guillaume III de Hollande. Ces statuts sont approuvés cinq jours plus tard par arrêté grand-ducal, faisant de l’Internationale Bank Luxemburg la première société ano-



PLACE FINANCIÈRE

VE N T E N POU PE Marc Hoffmann le reconnaît lui-même : il n’est pas né entrepreneur, mais il l’est devenu au fil de son parcours.

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PLACE FINANCIÈRE

POR TR AIT – M A RC HOFFM A NN (CBP QUILV E S T )

Itinéraire bis J E A N - M I C H E L GAU D R O N |

MIKE ZENARI

Marc Hoffmann aurait voulu être journaliste. Il a finalement choisi d’être banquier, sans jamais abandonner l’idée d’entreprendre. Il y a 10 ans, il a pris le pari de créer sa propre banque privée, après une carrière déjà bien remplie. Pari gagnant...

I

l aurait aimé devenir journaliste. Mais Marc Hoffmann, 58  ans dans un mois, a finalement épousé la carrière de banquier. On ne saura jamais si le monde des médias aura manqué quelque chose, mais il est certain que le secteur financier, lui, a gagné au change. Car un entrepreneur, dans le secteur bancaire, ce n’est pas chose courante. Or c’est exactement l’esprit d’entreprendre qui l’a poussé, il y a 10 ans, à se remettre totalement en question alors qu’il occupait depuis cinq ans la fonction pour le moins prestigieuse de président du comité de direction de Dexia-Bil. Et pourtant, il aurait aimé devenir journaliste… « À l’époque du lycée déjà, j’étais fort intrigué par ce métier et c’est ainsi que j’ai décidé de participer à un concours organisé par plusieurs médias luxembourgeois. Vu que nous étions au tout début de l’explosion du secteur bancaire à Luxembourg, j’ai choisi tout naturellement d’écrire et de comprendre ce qui se passait dans ce domaine. » Son article, intitulé Les rois du boulevard Royal, fut même publié parmi les gagnants. « Comme un véritable journaliste, j’avais noué mes propres contacts et me suis mis en relation avec le président du comité de direction de la Bil, à l’époque Albert Dondelinger, qui m’avait gentiment accordé un entretien en m’accueillant dans son bureau situé boulevard Royal. Cette visite dans une grande banque luxembourgeoise a été, pour le jeune homme que j’étais, prémonitoire à de nombreux égards. » C’est à la fin de ses études d’économie à Paris que la voie professionnelle de Marc Hoffmann se dessine, mais pas forcément celle escomptée au départ.

« Ma priorité a été de partir vivre à New York, se souvient-il. Une fois sur place, j’ai vite compris que, pour obtenir un visa, il fallait un employeur prêt à en faire la demande. Or, les banques étaient les seules entreprises prêtes à faire ce genre de démarche. » C’est donc auprès des établissements bancaires qu’il décide d’entreprendre ses démarches et c’est Morgan Guaranty Trust Company of New York (devenu JP Morgan depuis) qui choisit de le recruter. Les portes de la Big Apple s’ouvrent alors, après un crochet par Bruxelles. Sa passion pour le journalisme, elle, trouvera un temps une sorte d’exutoire lorsque M. Hoffmann sera, quelques années plus tard, membre du conseil d’administration du groupe Saint-Paul, éditeur notamment du Wort. Son retour en Europe se fait d’abord via Londres et Paris, au sein du groupe AIG, avant de poser ses bagages au Grand-Duché en 1995, à la Bil, en tant que conseiller du comité de direction, en charge des marchés financiers. Un an plus tard, il devient membre à part entière de ce comité dont il est propulsé président en 2001, à l’âge de 43 ans. Une ascension vertigineuse, donc, mais qui ne l’a jamais empêché de garder, quelque part dans un coin de sa tête, l’idée de voler un jour de ses propres ailes. « Au début de ma carrière, j’étais loin de me douter qu’un jour je créerais ma propre banque. La chose aurait été démesurée à l’époque. Pourtant, l’idée de créer ma propre entreprise et de devenir un jour mon propre patron n’a jamais quitté mon esprit. Je me suis, finalement, engagé dans la voie de la finance et j’ai entamé une carrière stimulante durant une quinzaine d’années en dehors du

TROIS PHASES

UNE GENÈSE BIEN RODÉE

De la théorie à la réalité, la création de Compa­ gnie de banque privée est le résultat d’un che­ minement en plusieurs étapes bien distinctes. « La première a été de trou­ ver la vision commune de ce que devrait être une ‘nou­ velle’ banque privée », se souvient Marc Hoffmann. Ceci s’est principale­ ment fait à l’occasion d’un déjeuner avec Norbert Becker, son par­ tenaire de la première heure dans ce projet (et qui est toujours pré­ sident du conseil d’admi­ nistration de CBP Quilvest). La deuxième phase a ensuite consisté à attirer l’ensemble des parte­ naires opérationnels pour définir, avec eux, une stratégie en chiffres et en lettres. « Même si nous étions tous intime­ ment convaincus du bienfondé de notre projet, il fallait également convain­cre les investisseurs, ce qui a fait de la levée des fonds un point critique dans la maturation de ce projet. » Il s’est agi, enfin, d’obte­ nir la licence accordée par la CSSF. « Ce fut le dernier point crucial dans la genèse du projet. » Un point officiellement levé le 13 décembre 2006.

Luxembourg, mettant ainsi, pour une longue période, mes idées d’entrepreneuriat en arrière-plan. » Le contexte forcément particulier des relations entre Bruxelles et Luxembourg au sein de la maison Dexia (qui contrôle la Bil depuis 2000) sert, quelque part, de révélateur dans la volonté de remettre ces idées au premier plan. Avec l’envie, partagée avec des « visionnaires » tels que Norbert Becker, de créer une « nouvelle banque privée ». Envie concrétisée en 2006 avec l’avènement de Compagnie de banque privée (CBP). « Il a alors fallu créer de toutes pièces un cadre opérationnel avec une plateforme système, un back-office, un cadre de procédures… Jusqu’alors, je n’avais été qu’un utilisateur de plateformes existantes et ce qui paraissait simple s’est avéré beaucoup plus compliqué. De manière générale, lorsque l’on bascule d’une grande entreprise vers une start-up, on n’a plus à sa disposition cette armée de gens spécialisés dans quasiment tous les domaines ; il a fallu se résoudre à tout faire nous-mêmes. Il ne s’agissait plus de prendre simplement son téléphone afin d’obtenir une réponse rapide auprès d’un spécialiste, mais plutôt de trouver la réponse de façon autonome. En réalité, les obstacles sont très différents de ce qu’on pourrait imaginer au départ. » Dix ans plus tard, CBP, fusionnée depuis avec la société financière Quilvest, tient bon la barre sur le segment des banques privées, occupant une place de choix dans le paysage,en dépit de vents pas toujours porteurs, alors que les effets de la crise de l’été 2007 – quelques mois après le début des activités de CBP – continuent encore aujourd’hui de se faire sentir. « Mais seule une telle crise peut offrir à une jeune petite entreprise, sans passif et capable d’en profiter, la flexibilité et les opportunités nécessaires. » Lorsque Marc Hoffmann se retourne, aujourd’hui, sur ces 10 années d’entrepreneuriat, il nourrit comme seul regret celui de ne pas avoir franchi le pas plus tôt. « Je ne peux que recommander, à tous celles et ceux qui pensent posséder la fibre d’entreprendre, de se lancer et de prendre le risque. Le jeu en vaut vraiment la chandelle. D’ailleurs, ne pas prendre ce risque équivaudrait à prendre un autre risque. Je ne pense pas être né entrepreneur, je le suis plutôt devenu avec la volonté d’être responsable de ma propre destinée et de ne plus devoir dépendre de l’arbitraire d’autrui. » EN RÉSUMÉ

C’est dans l’accomplissement d’une carrière réussie de dirigeant de banque que Marc Hoffmann a laissé grandir la graine entrepre­ neuriale qui germait en lui depuis toujours. Au point de franchir le pas il y a 10 ans et de créer sa propre banque privée, aujourd’hui un des acteurs majeurs du marché.

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PLACE FINANCIÈRE

MICROFINANCE

Des initiatives pour l’éducation JEAN - MICHEL LALIEU

Le 7e Prix européen de la microfinance récompensera un projet lié à l’éducation. Initié par différents acteurs luxembourgeois liés au développement, il espère mettre en avant des approches originales à dupliquer.

D

ans les pays moins avancés, les institutions de micro­ finance sont bien connues pour permettre la mise sur pied d’activités économiques de petite taille et ainsi faire sortir des familles ou des communautés locales de la préca­ rité. Mais certaines d’entre elles apportent déjà un soutien plus en amont, au niveau de l’éducation. Ce sont celles-ci que le European Microfinance Award a choisi de mettre en avant pour la 7e édition de ce Prix européen de la microfinance. Parrainé par le ministère luxembourgeois des Affaires étrangères et européennes, la plateforme euro­ péenne de microfinance e-MFP et l’asbl grand-ducale Infine (Inclusive Finance Network), ce prix d’une valeur de 100.000 euros sera remis à un des trois finalistes le 17 novembre prochain, au cours de la Semaine européenne de la microfinance, qui se tiendra à Luxem­ bourg du 16 au 18 novembre. À noter

que, si l’événement est encore assez éloi­ gné, les dossiers de candidature sont à remettre pour le 1er juin. « Si cette initiative ambitieuse est venue du Luxembourg, c’est que, sur 110 fonds d’investissement en microfinance répertoriés au niveau mondial, 42 sont domiciliés au Luxembourg et ils représentent 60 % des actifs sous gestion », observe Catherine Van Ouytsel, coordinatrice d’Infine et responsable de l’événement. Cet award s’adresse donc aux institu­ tions de microfinance établies dans les pays les moins avancés, ceux à faible revenu ou à revenu intermédiaire. Avec un spectre d’activités défini de manière très large pour que toutes les initiatives qui tentent de soutenir l’accès à l’édu­ cation puissent présenter un dossier. L’idée de ce prix n’est justement pas de se contenter de récompenser des pra­ tiques bien connues qui donnent de bons résultats, mais bien de placer sous les projecteurs des approches originales

GRANDE RÉGION

MICROLUX OUVRE LA VOIE

Les besoins en micro­ finance ne concernent pas que les pays du Sud. Certains projets indivi­ duels ou d’entreprises sociales n’ont pas accès au crédit bancaire clas­ sique et se réjouissent donc de voir des institu­ tions de microfinance essaimer également dans les pays dévelop­ pés. Une première initia­ tive vient ainsi de voir le jour au niveau du Luxembourg et de la Grande Région sous le nom de Microlux. À l’ori­ gine de ce projet, quatre acteurs : l’Ada (Appui au développement auto­ nome), l’Adie (Association pour le droit à l’initiative écono­ mique en France), BGL BNP Paribas et le Fonds européen d’investisse­ ment (FEI). La volonté de Microlux est avant tout d’offrir un soutien spéci­ fique aux entreprises sociales sous la forme de crédits couplés à des services de coaching et d’encadrement des clients pour assurer le succès de leurs opéra­ tions. Microlux démar­ rera officiellement ses activités en juin de cette année avec deux collaborateurs.

qui pourraient être répétées dans d’autres contextes. « Nous ne pouvons effectivement pas nous contenter de la vision de l’enseignement que nous avons dans le Nord, note encore la responsable d’Infine. Le prix couvre donc les acteurs de la microfinance qui ouvrent les portes à l’enseignement classique, mais aussi à la formation permanente et à ceux qui permettent l’accès au monde professionnel. » De nouvelles pistes de financement des étudiants pauvres ont été explorées et elles se répandent sous la forme de crédits de financement des études, de produits d’épargne pour les études, de micro­ assurances (en cas de décès ou de han­ dicap d’un parent), voire de programmes d’envoi de fonds de la part des membres de la famille travaillant à l’étranger. Mais les sociétés actives dans la microfinance soutiennent aussi les pres­ tataires d’enseignement afin de pallier les insuffisances des infrastructures ou du matériel pédagogique et d’éliminer, autant que possible, les barrières qui limitent l’accès à l’école dans les milieux les plus pauvres. L’enjeu reste de taille. Même si des progrès importants ont été accomplis en matière d’éducation, notamment depuis l’instauration des « Objectifs du millénaire » par les Nations unies, les responsables du Prix européen de la microfinance pointent que 57,8 millions d’enfants en âge de fré­ quenter l’école primaire et 62,9 millions d’enfants en âge de fréquenter l’école secondaire ne sont pas scolarisés. Pour tout renseignement : www.european-microfinance-award.com

AI D E F I NANCI ÈR E Pour les familles pauvres, l’accès à l’enseignement demande des efforts très lourds à financer.

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INFINE

EN RÉSUMÉ

Différentes institutions basées au Luxem­ bourg soutiennent un prix destiné à récom­ penser des initiatives de microfinance dans les pays moins avancés. La septième édition récompensera des projets liés à l’éducation.


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ARCHITECT@WORK Avec 130 industriels inscrits, plus de 450 nouveautés présentées et 1.729 prescripteurs, la deuxième édition de Architect@Work – ponctuée par une soirée 10x6 du Paperjam Club – organisée à Luxexpo au Luxembourg fut un plein succès.

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P H OTO J O O S T | 1 3 1 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

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PICTURE REPORT

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22.03.2016 – CASINO LUXEMBOURG 1

20 ANS DU CASINO LUXEMBOURG

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M A R I O N D E S SA R D | 1 2 9 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U 5

6 3

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1 Christiane Setzen (Ville de Luxembourg) 2 Jo Kox (Casino Luxembourg) 3 Paul Reiles (président du conseil d'administration Casino Luxembourg) 4 Brigitte Reuter (Casino Luxembourg) et Claudia Passeri (artiste) 5 Alex Reding (Galerie Nosbaum Reding) et Françoise Poos (Uni.lu) 6 Jo Kox et Guy Arendt (secrétaire d’État en charge de la Culture) 7 Anne Kieffer (Studio delle Alpi), à gauche, et Joanna Grodecki (Monopolka), au centre 8 Reza Kianpour, David Brognon, France Clarinval (Maison Moderne) et Gabriel Boisante

4

2

19-20.03.2016 – D’COQUE

1

RELAIS POUR LA VIE L A L A L A P H OTO | 3 0 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

1 Alessandra Pasquarelli, Noémie Colletin, Jasmine Pescheux et Ivo Mouro (représentant l’équipe du Lycée technique Mathias Adam) 2 Elina Tourunen et Claudia Dambax (représentant l’European Investment Fund) 3 Nelson Martins et Sara Martins 4 Monique Jorge, Faustino Lino, Fernando Pinto, India Dos Santos et Dulce Pinto (représentant la Fondation luxembourgeoise contre le cancer) 5 Emmanuel Lemal, Séverine Ernst et Gregory Lemal 6 Heike Sinwell et Annette Gerges (représentant la Commune de Schengen)

5

3

6

Mai 2016 —

— 111


DIGITAL

és invit e / 4 xperts u q i mat s d’e 1 thé éponse sr e d t e

: itaux g i d lle iers Doss ute nouve o une t rience sur expé .lu/ rjam s pape -edition r e i s s do

EMPLOYEE BENEFITS

AVA N TAG E S À G É O M É T R I E VA R I A B L E

Vers des packages souples et personnalisés

Facteurs de rétention et d’attraction, les avantages en nature peuvent permettre de fidéliser, voire récompenser, ses collaborateurs. Très présents dans les packages du tertiaire, ils tendent à s’effacer au profit de solutions de mobilité, d’aménagement du temps de travail et d’offres « bien-être » et santé. Reste à faire évoluer le cadre fiscal encore peu adapté aux combinaisons multimodales. Considérés comme partie intégrante de la rémunération, les « avantages en nature » visent les prestations, biens ou services fournis par un employeur à ses collaborateurs. Le choix des options proposées, la flexibilité offerte dans leur combinaison et la population cible concernée dans l’entreprise, parfois uniquement les cadres, varient sensiblement

selon les secteurs d’activité et les types d’entreprises. Dans les grands classiques, on retrouve les tickets-restaurant ou une cantine subsidiée, les GSM et ordinateurs portables professionnels, les assurances diverses, mais aussi la voiture de société, la carte essence et le logement de fonction, dans une moindre mesure.

Q Comment optimiser le cadre réglementaire à la réalité des packages proposés ? « Fixer les conditions d’attribution et d’utilisation »

CHRISTOPHE DOMINGOS Junior partner au sein du cabinet Castegnaro

Par souci d’attractivité, les employeurs développent de plus en plus le package salarial en intégrant à la rémunération numéraire (salaire de base, bonus, 13e mois) des avantages en nature. Les plus courants sont les chèques-repas,

téléphone portable, voiture de fonction, carte essence, ordinateur portable. Les employeurs doivent garder à l’esprit que les avantages en nature font partie intégrante de la rémunération.

« Avantages en nature, l’embarras du choix ! »

NADINE CAMBONIE

L’employeur qui souhaite gratifier ses salariés, au-delà du simple salaire et outre les avantages fréquemment choisis, tels que la mise à

disposition d’un véhicule ou l’affiliation à un plan de pension, dispose d’une large palette d’options.

Associée chez DCL Avocats

« Un facteur de sécurité et de stabilité décisif »

ALEXANDRE CHATEAUX

Les pensions s’organisent au Grand-Duché selon trois modalités : d’une part, la pension légale organisée par l’État, d’autre part, les

Avocat chez SCRM

112 ­—

—Mai 2016

pensions complémentaires organisées par les entreprises pour leur personnel et, enfin, l’épargne personnelle.


DIGITAL

FABRICE DELCOURT

PIERRE KNODEN

SYLVIE NOTARNICOLA

FRÉDÉRIC SCHOLTUS

Deloitte

ING

CFL Multimodal

KPMG

Q L’assurance-pension, une thématique inexploitée ? « Régime complémentaire de pension, un élément majeur »

MATHIEU VIALETTE Directeur Retail & Employee benefits chez Cardif Lux Vie

En l’espace de 15 ans, le RCP (régime complémentaire de pension) s’est imposé comme un élément indissociable du package salarial pour 95 % des institutions financières de la Place

luxembourgeoise. Cette tendance se généralise aujourd’hui à d’autres secteurs d’activité tels que l’industrie ou les sociétés de services.

« Les plans de pension, une thématique aux multiples atouts »

GEORGES BIVER Directeur Vie et Santé chez Axa Luxembourg

La mise en place d’un plan de pension par l’employeur semble au Grand-Duché être un avantage salarial largement reconnu et utilisé pour compléter le package nécessaire pour attirer les meilleurs collaborateurs. Le cadre légal et fiscal

très avantageux pour le salarié renforce certainement cette position, bien qu’il reste des points d’amélioration en discussion depuis des années avec les autorités.

« La solution : une communication digitale et directe »

PIERRE DUBRU Directeur Vie entreprises chez Bâloise Assurances Luxembourg

Si l’apparition des nouvelles technologies a provoqué un changement de comportement chez les jeunes générations, le portail transactionnel constitue toujours le maillon essentiel pour une

communication réussie, et ce, dans un contexte où les employeurs confient de plus en plus la gestion de l’épargne à leurs affiliés.

Q Comment construire une offre à la carte et originale ? « Les pratiques et les usages évoluent »

HÉLÈNE MARCHON CEO de John Paul Luxembourg

Une récente étude montre que 87 % des moins de 30 ans sont persuadés que leur environnement de travail joue sur le sentiment d’être valorisé. Face à ce constat, les entreprises qui ne s’adapteront

pas aux exigences des nouvelles générations auront du mal à résister à la concurrence, faute de pouvoir retenir leurs talents.

Mai 2016 —

— 113


Wifak Kammachi, 29 ans, vient compléter l’équipe d’Advitek au poste de recruteur. Elle a notamment travaillé pour Van Turenhoudt & Partners en Belgique.

Yves Baustert vient compléter le comité de direction du Commissariat aux assurances. Il était jusqu’alors conseiller de direction 1re classe. National

Cinq promotions chez Allen & Overy

ICT

Norbert Tran Phat, 27 ans, a rejoint atHome en tant que senior front end developer. Auparavant, il a notamment travaillé chez Jamendo en tant que web developer.

Jean-Yves Thomas, 40 ans, a rejoint Concept Factory au poste de media planner. Il a travaillé au sein de l’agence Vous et de Maison Moderne. Communication & Marketing

Le cabinet d’avocats de la Place a promu cinq collaborateurs au rang de counsel. Business administration, finance & legal

Communication & Marketing

Mélanie Dhondt, 26 ans, a rejoint AME Life Lux en tant qu’assistante technico-commerciale. Assurances

Daniel Becker, 42 ans, a été nommé secrétaire général du Conseil économique et social. Il a travaillé à l’Institut luxembourgeois de régulation, à l’Inspection de la concurrence et chez Ernst & Young. National

Felix Heuss, 27 ans, a rejoint l’équipe marketing de Doctena. Il a acquis sa première année d’expérience au sein d’Alter Domus.

Cisco a engagé Arnaud Spirlet en qualité de directeur général de son entité belgo-luxembourgeoise. Il succédera début mai à Pol Vanbiervliet. Il a notamment travaillé au sein de Logicalis et Unify.

Soins & santé

Kamal El Adib, 31 ans, a rejoint DTZ Luxembourg en tant que project manager. Il a précédemment travaillé au sein de AIB Vinçotte en tant que contrôleur technique des constructions.

ICT

Yves Jost, 22 ans, vient de rejoindre l’équipe de Codipro (groupe Alipa), en tant que commercial pour le marché allemand. Il a précédemment effectué plusieurs stages et jobs d’étudiant au sein du groupe Alipa.

Espace de travail

Elian Fiduciary Services a nommé Stephen Osmont directeur associé de son département Immobilier au Luxem­ bourg. Il a précédemment travaillé au sein d’Ogier Fiduciary.

Industrie

Alberto Morpurgo, 44 ans, a rejoint le cabinet d’avocats Collin Maréchal, en qualité de Tax partner. Il a auparavant exercé au Luxembourg et en Italie chez PwC et Deloitte, et plus récemment chez Intertrust.

Business administration, finance & legal

Florence Maudet, 39 ans, a rejoint FDLV Advisory & Technology en qualité de HR & account manager. Elle a travaillé au sein de SD Worx, Steria et Vedior Luxembourg.

Business administration, finance & legal

ICT

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— Mai 2016

Audrey Scarpa, 35 ans (ex-Link­laters), en charge de l’organisation du know-how et du risk management au sein du cabinet. Thomas Berger, 33 ans (ex-Arendt & Medernach), spécialisé dans les contentieux et précontentieux domestiques et internationaux. Christopher Dortschy, 36 ans (ex-Dechert), spécialisé en matière de fonds d’investissement. Catherine Di Lorenzo, 37 ans (ex-Université du Luxembourg), dans l’équipe IP/TMT. Elle est experte en droit des technologies de l’information. Gilles Dall’Agnol, 33 ans, spécialisé en droit du travail. Il a rejoint la société en 2008.


IFRS - Fundamental Concepts and Introduction to Current Hot Topics

FR : 4 mai 2016 EN: 19 May 2016

Cadre réglementaire des fonds d’investissement au Luxembourg 4 mai 2016

Business Lunch & Cocktails: Etiquette serving the networking FR : 10 mai 2016 EN: 7 June 2016

11, 18 and 23 May 2016

Comment mieux gérer son stress ?

Unlisted Securities Held in Life Insurance

10 juin 2016

30 May 2016

Self Empowerment The Shaolin Way 12 May 2016

Lux GAAP vs IFRS: Key similarities and differences

La Société en Commandite Simple (SCS) et la Société en Commandite Spéciale (SCSp)

27 May 2016 La gestion de conflits

31 mai 2016

Training makes the difference!

The law of 18 December 2015

9 mai 2016

Private Equity Debt Funds 9 May 2016 Le Monde des Produits Dérivés

8 modules entre mai et juillet 2016

Further Information The training calendar is available on: www.pwcacademy.lu T +352 49 48 48-4040 F +352 49 48 48-2900 e-mail: pwcacademy@lu.pwc.com

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CARRIÈRES Créez ou actualisez gratuitement votre biographie sur www.guide.paperjam.lu. Recherchez parmi plus de 10.000 références et un millier de biographies, classées par catégorie. Services aux entreprises Place financière Public, Associatif et Santé Activités industrielles

Frank Genot a rejoint la Fedil en tant que conseiller pour renforcer le département Commu­ nication. Il a été stagiaire au sein de l’Alfi et de Poseco (Bruxelles) et a travaillé chez OpenGraphy à Bruxelles.

David de Mas, 38 ans, a été promu directeur opérationnel au sein de Intys Consulting. Depuis 2003 au Luxembourg, il a notamment travaillé pour PwC et Eri Bancaire. Management

Giovanni Perna, 41 ans, a rejoint Q-Leap en tant que senior solution architect manager. Il a précédemment travaillé pour la Cour de justice européenne en tant que software architect. ICT

Organisations

Michèle Vallenthini, 31 ans, a rejoint la Fedil en tant que responsable de communication. Elle a travaillé comme journaliste-documentaliste auprès du Tageblatt, avant d’intégrer le groupe germano-autrichien Roncalli. Organisations

Julie Rosnet, 27 ans, a rejoint le groupe Get en tant que directrice de clientèle. Elle a travaillé, à Paris, au sein de Extrême. Communication & Marketing

Tobias Niehl a rejoint Loyens & Loeff Luxembourg en tant qu’avocat pour les fonds d’investissement. Il est diplômé en droit à l’université Konstanz en Allemagne. Business administration, finance & legal

Philippe Thiebaud, 38 ans, a rejoint Molitor Avocats à la Cour en tant que counsel. Il a travaillé chez Allen & Overy après avoir réalisé un doctorat en droit privé à l’Université Panthéon-Assas à Paris. Business administration, finance & legal

Caroline Minguez a rejoint le cabinet de recrutement et de chasse GoToFreedom comme talent researcher. Auparavant, elle a créé son entreprise de formation en langue anglaise pour adultes en France. Ressources humaines

Adem Azak, 47 ans, a rejoint PROgroup en tant que chef de projet. Il a une expérience de 24 ans dans les bâtiments multiétages, entre autres chez Astron et MBS Building en tant qu’indépendant.

Francesco Costadura, 51 ans, prendra la fonction de VP corporate HR pour le groupe RTL le 1er août prochain. Il est actuellement senior vice-président RH au siège luxembourgeois du groupe. Communication & Marketing

Georges Hilbert a rejoint le groupe Sales-Lentz en tant que directeur technique. Il était jusqu’alors directeur d’Autocenter Goedert. Transports

Vanksen a nommé Mélissa Condé au poste de legal advisor. Elle a notamment travaillé pour The Walt Disney Company France et Lagardère Studios Distribution (anciennement Lagardère Entertainment Rights). Communication & Marketing

Espace de travail

Michel Verwaerde a été nommé country manager Belux pour Interoute. Il a travaillé chez T-Systems (Deutsche Telekom), Tree Associates et Pendax International.

Charles Aoueli a rejoint Q-Leap en tant que test specialist. Il a travaillé entre autres pour les sociétés Sogeti, Digitick et Amadeus en tant que test automation engineer.

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Un départ ? Une arrivée ? Une promotion ? Votre actualité nous intéresse ! Envoyez votre biographie et une photo à press@paperjam.lu. L’information sera alors relayée sur l’ensemble de nos supports : sur le site www.paperjam.lu, dans la newsletter électronique quotidienne et dans le magazine.


DANS VOS SALLES À PARTIR DU 22 AVRIL

UN PORTRAIT DE L’HOMME POLITIQUE UN AMUSANT JEU DE MIROIR ENTRE LA SCÈNE INTERNATIONALE ET LA PROVINCE DE LUXEMBOURG

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CLUB

BIENVENUE

RASSEMBLER UNE COMMUNAUTÉ C’est aussi ça, le Club


LES ÉVÉNEMENTS DES SEMAINES À VENIR

CLUB

JEUDI 02.06.2016 MERCREDI 11.05.2016

JEUDI 19.05.2016

10×6 Leadership : lessons learned, lessons shared

Let’s taste : bières Simon & fromages

10×6 RH : projets d’aujourd’hui, défis de demain

M A R D I 1 7. 0 5 . 2 0 1 6

MARDI 24.05.2016

JEUDI 16.06.2016

CEO-only : workshop mixologie

14 workshops sur une journée

CEO-only : Summer Cocktail

MERCREDI 11.05.2016

10×6 Leadership : lessons learned, lessons shared Gestion de crise, d’équipe, de projet... Définition et mise en œuvre de stratégies, développement de partenariats... Au quotidien, managers et dirigeants doivent prendre des décisions et relever des défis sans cesse renouvelés. Certains d’entre

eux sont plus marquants que d’autres, et laissent une trace importante dans l’esprit de celui qui a dû y répondre. Cela peut venir de sa complexité, de la difficulté à trouver la bonne réponse, de la nécessité de repenser certains de ses principes...

Cet apprentissage se fait tout au long de la vie. Cet événement sera l’occasion pour 10 dirigeants de présenter les leçons qu’ils ont retenues au cours de leur carrière. Autant de leaders, autant de sujets, autant d’expériences partagées.

Jean-Claude Bintz

Xavier Buck

Jo sé e Ly nda Denis

Marc Lemmer

Bernard Lhermitte

Lakehouse

DCL Group

Funds Partnership

Business development advisor

ING

Lakehouse est une société d’investissement et de conseil en communication, marketing et relations publiques.

DCL Group est une société de conseil en management des TIC (technologies de l’information et de la communication).

Justifiant d’une expérience professionnelle de plus de 20 ans dans des structures financières et de conseil (Standard Chatered Bank, PwC), Josée Lynda Denis est une experte du domaine de la finance internationale.

Avec plus de 15 ans d’expérience, Marc Lemmer est un professionnel reconnu dans les domaines du développement stratégique et de l’innovation, de la gouvernance et de la gestion du changement.

ING Luxembourg offre une gamme complète de produits et services financiers.

Sophie Mitchell

John Parkhouse PwC Luxembourg

Raymond Schadeck

Laurent Schonckert

David Schrieberg

Deloitte

Independent director

Cactus

Anciennement CEO chez Ernst & Young, Raymond Schadeck est actuellement président du conseil d’administration de Luxexpo et de l’Ila.

Cactus est une enseigne nationale de grande distribution alimentaire et non alimentaire.

Deloitte fournit des services à haute valeur ajoutée, dans les domaines de la vérification, de la fiscalité, du conseil et du conseil financier. GOLD SPONSOR

PwC Luxembourg, plus grand cabinet de services professionnels au Luxembourg, fournit des services d’audit, de fiscalité et de conseil. SILV ER SPONSOR

VitalBriefing

VitalBriefing propose des produits et services en matière de business intelligence.

INFOS Lieu : Centre culturel Tramsschapp Accueil à partir de 18:30. Inscription obligatoire sur www.paperjam.club.

Mai 2016 —

— 121


LES ÉVÉNEMENTS DES SEMAINES À VENIR

CLUB

M A R D I 1 7. 0 5 . 2 0 1 6

CEO-only : workshop mixologie

D’

où vient le cocktail ? Si l’origine du mot reste floue, l’avènement du cocktail se situe au 19e siècle aux ÉtatsUnis et désigne un mélange à base d’alcool, d’eau, de sucre et de bitter servi dans un coquetier. De coquetier à cocktail, il n’y a qu’un pas... En une vingtaine d’années, le cocktail a fait son chemin au point de susciter une vraie culture de l’art du mélange. Nous organisons une séance de mixologie avec Herman van de Keer, vice-champion du monde en mixologie, pour apprendre à créer des cocktails classiques et modernes. Il nous enseignera les gestes que tout bon barman doit maîtriser, et comment trouver l’équilibre d’un cocktail parfait. Au menu de la soirée : mojito & caipirinha, old school daïquiri, whiskey sour et enfin le cosmopolitan. Intervenant : Herman VAN DE KEER, président du Whisky Club Luxembourg, vice-champion du monde de mixologie Lieu : Hôtel Cravat (Luxembourg) Accueil à partir de 18:30 GOLD SPONSOR

JEUDI 19.05.2016

Let’s taste : bières Simon & fromages Savez-vous que la croûte de certains fromages (boulette d’Avesne, fromage de Bergues ou encore plusieurs fromages d’abbayes) est lavée… à la bière ? L’alliance entre ces deux produits, loin d’être farfelue, constitue un véritable mariage de raison et est d’ailleurs traditionnelle dans certains pays comme la Belgique ou le Danemark. C’est un secret de moins en moins bien gardé : la bière s’accorde

avec le fromage aussi bien que le vin. En partenariat avec la Brasserie Simon, fleuron de l’univers brassicole luxembourgeois, nous vous proposons une dégustation alliant authenticité et créativité, au cours de laquelle Betty Fontaine, associée-directeur général et gardienne de l’âme d’une bonne bière, nous invitera à découvrir les saveurs de ses breuvages en les associant à différents fromages. PARTENAIRES

Lieu : à définir. Accueil à partir de 18:30

122 ­—

— Mai 2016


LES 14 WORKSHOPS DU MARDI 24 MAI 2016

COMMUNICATION, MARKETING  & SALES

09:30 12:30 14:00 17:15

Mike Sergonne & Mike Koedinger Nvision & Maison Moderne

Daniel Eischen Interact

09:30 12:30

Caroline Notté

14:00 17:15

Olivier Laidebeur et Pierre Kihn

NautaDutilh Avocats Luxembourg

CLUB

Réussir sa communication interne pour un meilleur engagement de ses collaborateurs Marketing and communicating to millennials Mise en place d’ « incentive plans » pour les cadres de direction de sociétés

FINANCE & LEGAL

09:30 12:30

Office Freylinger

Laurent Chapelle RH Expert

HUMAN RESOURCES 14:00 17:15

INFORMATION MANAGEMENT  & ENTERPRISE 2.0

LEADERSHIP  & MANAGEMENT

PERSONAL DEVELOPMENT

STRATEGY  & OPERATIONS

09:30 12:30 14:00 17:15 09:30 12:30 14:00 17:15 09:30 12:30 14:00 17:15 09:30 12:30 14:00 17:15

Claudia Martins VO Consulting

Renaud Vanderoost Post Luxembourg

Patrick Ittah Up-CRM

Véronique Di Maria Nexum

Kamel Mnisri ICN Business School

Frédérique Genton FTS Global

Olivier Treinen Coaching

Solveig Ellefsen Training & Mentoring in Personal Development

Danièle Picard ActionCoach

Management de la propriété intellectuelle Droits et devoirs des employeurs avec les représentants du personnel au Luxembourg : win-win ? Exercer à l'étranger : impacts sociaux et fiscaux pour l’employeur dans un contexte transfrontalier Panorama des défis de l’information management Smarter. Faster. Mobile. Agilité et transformations organisationnelles Leadership skills through creative thinking L’art de la précision Create change with Lego® Serious Play® Assertivité et innovation en entreprise Pilotage d’entreprise et valeurs, vision et mission Mai 2016 —

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LA VIE DU CLUB

CLUB

MERCREDI 23.03.2016

10×6 : passeurs de frontières MAISON MODERNE

Pour les PME luxembourgeoises, exporter une partie de sa production est quasiment une question de survie. Mais partir à la conquête des marchés internationaux est plus facile à dire qu’à faire. Le succès dépendra bien souvent du choix des partenaires locaux, de la capacité d’adaptation à la culture de ses nouveaux clients comme de la maîtrise des langues. Certains parviennent pourtant à écouler hors des frontières l’essentiel de leur production. Une expérience et une expertise que 10 d’entre eux sont venus partager lors du rendez-vous 10×6 de mars du Paperjam Club, consacré à l’exportation. Une soirée qui a boosté les rêves de voyages et de succès. Retrouvez toutes ces présentations en vidéo et les photos de cet événement sur www.paperjam.lu.

« Le ‘made in Luxembourg’ n’est pas assez reconnu. » Pierre Thein Hein

« La qualité des agents commerciaux est aussi importante que le produit. »

« Il ne faut pas partir à l’aventure. » Marie-Christine Mariani MCM Steel

Laurent Devosse Codipro

« Adapter notre technologie à l’environnement international. » Oliver Brück Waagner-Biro Luxembourg Stage Systems

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— Mai 2016

« L’exportation reste un défi. » Ursula Greffrath Fast Track Diagnostics Group


LA VIE DU CLUB

CLUB

« Le risque d’être copié est très important. » Olivier Raulot Inui Studio

« Comment un fabricant luxembourgeois parvient-il à séduire quelqu’un comme Tim Cook ? » Marc Cardinael Wood Optic Diffusion

« La recherche de l’excellence dans les produits et les services. »

« Ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier. » Dirk Martin Apateq

Philippe Osch Hitec Luxembourg

« Le Luxembourg se distinguera en créant de nouveaux services pour les exportateurs. »

GOLD SPONSOR

Malik Zeniti Cluster for Logistics

Mai 2016 —

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Retrouvez toutes les photos de ces événements sur www.paperjam.lu.

LA VIE DU CLUB

CLUB

7

MARDI 15.03.2016 – NEIMËNSTER

JOURNÉE DE WORKSHOPS 2

MAISON MODERNE 14 3 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

3

5

1

1 Tommy Lehnert (SAS) 2 Roger J. Claessens (Claessens & Partners) et Catalina Fievéz (House of Training) 3 Dirk Evenepoel (2Theaudience) 4 Antoine Detante (Intech), Cédric Groscolas (Post) et Eric Pantalone (Bourse de Luxembourg) 5 Gauthier Crommelinck (RBC) 6 Virginie Echelin (Securex) 7 Aurélie Bertrand (Mikado)

6 4

4

3

1

J E U D I 0 7. 0 4 . 2 0 1 6 – V I N O T E C A

LET’S TASTE : SURPRISES VINICOLES 5 MAISON MODERNE 41 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

1 Frédéric D’Hoest (Sodexo) 2 Philip Grother (Stepping Stone) et Brunot Robert (Advitek) 3 Vincent Soetens, Estelle Kondratuk et Frédéric Thomas (Canon) 4 Cyrielle Piezanowski, Aurélie Daguenet et Quentin Vialette (ING) 5 Emmanuel Riggi (Censea Consilium) 6 Guy Tabourin (Vinoteca) 7 Kamel Abid (Sogeti)

2 7

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— Mai 2016

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LA VIE DU CLUB

CLUB

1

7

2

4 8

MERCREDI 23.03.2016 – C EN T RE CULT UREL T R A M S S C H A PP

1 0 × 6 E X P O R T C H A M P I O N S  : À L’ A S S A U T D U M O N D E 5

6 5

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MAISON MODERNE 8 1 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

1 Guy Kirsch (économiste) 2 Frédéric Helleputte (Resultance) 3 Pierre Thein (Hein) 4 Julie Conrad ( Julie Conrad Design Studio) 5 Stéphane Lahaye (Hewlett Packard Enterprise) 6 Gregory Demeulenaere (TNT) 7 Hervé Poinsignon (Ubiclouder.com) et Michèle Detaille (Alipa) 8 Xavier Kieffer (DHL Express Luxembourg) et Jacques Piroux (Human Made) 9 Alizée Delcourt (Profiler Consulting), Patrick Babé (Champagne Patrick Babé) et Aurélien George (Antidote) 10 Sophie Lafleur (Anticip Consult), Nathalie Duchesne (Kinua) et Catherine Kotsis (Epimelia) 11 Sonia Gea (CBC Communication) et JeanPhilippe Sartore (E-Time Corp) 12 Türkan Dagli (Dagli Atelier Architecture) 13 Dirk Martin (Apateq), Claude Poos (SGBT) et Michael Kockelmann (SGBT) 14 Wilhelm Geisler (Amplexor) 13

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LA VIE DU CLUB

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Bienvenue au Club ! Banque Havilland Bois & Acier Engineering Caritas – Jeunes & Familles Caritas Accueil et Solidarité Dentons Étude Maître Laurent Ries Faber Digital Solutions Fondation Caritas Luxembourg Groupe Mirwault Hoche Partners Trust Services IBLux Informatique LPEA Ludwig Communications Luxoft Marks & Clerk Mateco OneCoach4U Orsys Quest SAS Institute SGF Group Studio MO2 3D Teddy Tout Court Traiteur Niessen TrAxxion Victor

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Pa rcours de sa nté

Que ce soit au domicile des patients ou dans les établissements de jour, la fondation Hëllef Doheem assure, chaque jour, des milliers de missions de soins. Notre photographe Armand Quetsch a suivi un infirmier, Thomas, tout au long d’une journée presque type. Voici une plongée au cœur d’un des plus gros organismes de santé du pays.

J E A N - M I C H E L GAU D R O N |

ARMAND QUETSCH


REPORTAGE

BRIEFING La journée de Thomas commence dès 6 h 30, avec le survol des dossiers de la journée et un échange avec son élève. Au total, Hëllef Doheem emploie quelque 1.900 personnes, personnels soignants et administratifs.

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REPORTAGE

ON THE ROAD AGAIN La mobilité est au cœur de l’action de la fondation. Chaque année, 750 véhicules parcourent un total de plus de 16 millions de kilomètres à travers le pays.

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PATIENTS Ce sont, majoritairement, les personnes âgées – et parfois dépendantes – qui composent la clientèle de Hëllef Doheem. Au total, en 2015, pas moins de 18.550 personnes ont reçu des soins et de l’aide tout au long de l’année.

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REPORTAGE

FOYERS La fondation Hëllef Doheem n’intervient pas qu’au domicile des patients / clients. Elle gère également 25 centres d’aide et de soins, 10 centres psychogériatriques (foyers de jour, comme ici) et cinq dispensaires.

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REPORTAGE

SERVICES En plus des soins spécialisés et des activités de proximité, la fondation propose un service national d’appel d’assistance externe, Sécher Doheem, qui compte quelque 5.000 personnes connectées via une téléalarme.

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REPORTAGE

SOUTIEN Les infirmiers comme Thomas ne sont pas que des « techniciens » de la santé. Ils ont aussi un rôle de soutien psychologique essentiel, tant pour la personne soignée, parfois atteinte de graves maladies, que pour sa famille qui est parfois à bout de force.

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BAVARDAGES

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BAVARDAGES

DE CRISE EN CRISE

L’Europe, du bleu au blues JEAN - MICHEL LALIEU |

C H R I S T IA N AS C H M A N

 Les dirigeants européens multiplient les sommets, mais ne semblent plus capables de conduire le navire étoilé.

 Où va l’Europe ? Cette question était au centre

du débat que nous avons suscité entre les députés européens Frank Engel et Claude Turmes.

 Il en ressort des prises de position sans concession, mais aussi des raisons d’espérer.

RENCONTRE Les députés européens luxembourgeois Frank Engel et Claude Turmes (de face) ont débattu de l’avenir de l’Europe pour Paperjam.

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BAVARDAGES

L

e rêve européen prend l’eau. Depuis la crise financière de 2008, l’Union européenne s’est contentée de colmater les brèches qui mettaient son avenir en péril. La crise grecque a été le révélateur des égoïsmes nationaux. La promesse de David Cameron d’organiser un référendum sur le maintien du Royaume-Uni parmi les 28 en cas de réélection en 2015 a confirmé que les Britanniques n’étaient décidément pas un partenaire fiable, et la crise des réfugiés en provenance du Moyen-Orient a pris la forme d’un sauve-quipeut bien peu glorieux. Bref, l’idée d’un État-continent, née au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et élargie après la chute du mur de Berlin, ne se porte pas bien. Agonie ou crise de croissance ? Pour faire le point sur l’état de santé de l’Union, Paperjam a ouvert le débat entre les députés européens Frank Engel (PPE) et Claude Turmes (Les Verts). Discussion passionnée et sans langue de bois.

L’Union européenne est en crise L’état de santé de l’Europe est lié à celui du monde. Nous sommes dans une période où le monde se cherche un difficile équilibre. Après le communisme et l’hégémonie des États-Unis qui s’en est suivie, au début des années 1990, on se retrouve avec des contours de l’Europe qui sont en feu au MoyenOrient, en Libye et en Ukraine. À cela s’ajoute la donnée des flux migratoires. On recense actuellement 60 millions de migrants et l’Europe en accueille très peu. Pourquoi est-on aussi peu généreux ? Je ne me l’explique pas. Pour moi, tout part de la mauvaise gestion de la crise Lehman Brothers qui s’est transformée en crise financière, économique et sociale. Et en fin de compte, c’est le doute sur l’essor de l’Union européenne qui s’est installé. f r a n k e n g e l Si je repars de la crise en Ukraine, j’observe que, pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, un pays – la Russie – membre du Conseil de l’Europe se permet d’arracher une portion de territoire (la Crimée, ndlr) à un État voisin. Et si nous n’applaudissons pas, en fin de compte nous nous en accommodons. De même, par rapport à la situation dans l’est de l’Ukraine, nous avons pris des sanctions économiques, mais nous avons raté toutes les occasions qui se présentaient de faire pression sur les dirigeants russes. Mais comment réagir autrement que par des pressions ? Nous n’avons pas d’armée, pas de défense européenne et pas d’infrastructures de sécurité dignes de ce nom. L’histoire des migrants le prouve d’une autre manière. cl aude turmes

L’Europe ne parvient plus à parler d’une seule voix f. e .

L’Europe n’est pas gouvernée. Elle n’a pas de gouvernement. Les sommets européens, qui connaissent actuellement une forte inflation, sont censés donner des impulsions à la politique européenne. Mais comment faire avec des 142 ­—

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gens dont le job à temps plein est de gouverner un pays ? Ils se rencontrent tous les mois ou tous les deux mois, de nuit, pour gouverner l’UE à mi-temps. Ça ne peut pas donner grandchose. c . t . Effectivement, et le traité de Lisbonne, le dernier à avoir réformé les institutions, a commis une grave erreur en créant un poste permanent de président du Conseil. Rien qu’à cause de ça, on aurait dû le rejeter. J’avais sous-estimé la dynamique que cela allait générer. Or, ça renforce l’égoïsme des États-nations et ça affaiblit la Commission. Il ne faut pas surestimer les Premiers ministres dans leur dimension européenne. Ils n’ont tout simplement pas le temps. Quand ils viennent à Bruxelles, ils ont en tête les trois dossiers qui les intéressent à titre personnel et pas ce qui est important pour l’UE de manière générale. Le traité de Lisbonne a vraiment provoqué une régression institutionnelle. f . e . Nous observons une éternelle confrontation avec la Commission, qui voudrait jouer le rôle de gouvernement, mais n’y est pas autorisée. Quant au Parlement européen, il semble n’avoir rien de mieux à faire que de s’occuper à longueur de journée avec des broutilles, raison pour laquelle nous sommes en session tout le temps. On ferait mieux de s’interroger sur notre pouvoir constitutionnel. Nous n’en avons pas le moindre. Et nous n’avons pas non plus le moindre pouvoir budgétaire, ni fiscal. Nous ne disposons donc d’aucun des trois pouvoirs qui caractérisent un parlement. c . t . Ceci dit, l’Europe fonctionne quand même. Nous avons arraché à Paris un bon traité international sur le changement climatique. Avec l’aide de la diplomatie européenne, nous avons travaillé avec les États-Unis, la France et la Chine pour arriver à faire exister un traité international, même s’il reste à le mettre en œuvre. f . e . Je suis d’accord, ça a été l’un des rares moments de grandeur européenne. c . t . Il y a aussi la directive sur la protection des données. La menace terroriste aurait pu faire qu’elle ne voie jamais le jour. Or, l’Europe s’est dotée de la meilleure législation mondiale sur la protection des données. f . e . C’est vrai… c . t . Par contre, si les institutions européennes n’ont pas correctement géré la crise économique, c’est aussi parce que le budget européen est trop étroit. 1 % du PIB européen, c’est ridicule. f . e . Et il ne peut pas y avoir non plus de monnaie commune sans budget conséquent. Sans un budget qui équivaudrait à au moins 5 à 10 % du PIB européen, aucune monnaie européenne ne sera soutenable à long terme.

Immigration : l’Europe a reporté le problème sur la Turquie c .t.

Nous sommes carrément face à un recul de nos valeurs, voire des conventions internationales. On est en train de casser des points essentiels des valeurs européennes. La solution passe par un triptyque : une frontière bien gérée – ce qui ne veut pas dire qu’elle doit être her-

métique –, un soutien à l’espace Schengen et une politique d’asile européenne. Il faut parler franchement : les pays qui ne sont pas prêts à accepter une politique d’asile européenne devront être pénalisés, voire mis hors du système Schengen. L’Europe est face à une population vieillissante, elle a besoin de migrants. Arrêtons donc de jouer la politique du bouc émissaire et voyons dans le migrant le citoyen de demain. Il faut se saisir de cette crise pour construire une politique migratoire européenne qui ouvre des canaux légaux de migration et cesser de parler de seuils maxima. f . e . D’accord, nous avons un problème démographique. Mais nous n’allons pas le résoudre par l’immigration. Nous devons surtout prendre conscience des impossibilités que nous avons créées au fil des années au niveau de la sécurité sociale. Il faudra pouvoir revenir sur un certain nombre d’acquis. Ce qui était conçu comme une assurance est devenu un mode de vie.


BAVARDAGES

« L’Europe fonctionne quand même. Nous avons arraché à Paris un bon traité international sur le changement climatique. » Claude Turmes

CV EXPRESS

CLAUDE TURMES Né à Diekirch le 26 novembre 1960  1979-1983 Licence en éducation physique et sportive, Louvain-la-Neuve  1983-1999 Professeur en éducation physique et sportive  1989-1990 Diplôme européen en sciences de l’environnement, Nancy  1989-1991 Membre de l’exécutif du Bureau européen de l’environnement  1989-1999 Membre du Mouvement écologique du Luxembourg  1995-1997 Secrétaire de Friends of the Earth Europe  1999 Professeur de yoga  1999 Député européen, Les Verts

c’est qu’il affaiblit la législation concernant la régulation financière et réduit les droits sociaux des citoyens européens. Ça, c’est une Europe néo-libérale dont je ne veux pas. Moi, je veux une Europe qui protège les citoyens et qui crée du rêve européen en développant l’économie. Au niveau du Parlement, on ne nous a pas demandé notre position, même si nous aurons un vote à émettre pour changer la loi. À titre personnel, je ne me sens pas obligé par l’accord qu’Angela Merkel et les autres ont négocié avec David Cameron. f . e . Moi non plus. Sur chaque élément par rapport auquel nous serons appelés à nous prononcer, mon vote sera négatif. Ce qui est dangereux pour la politique commune, c’est d’avoir au sein des 28 un pays membre qui n’est pas vraiment un pays membre. Si, comme c’est manifestement le cas en Grande-Bretagne, il existe une proportion non négligeable de citoyens qui ne conçoivent pas qu’on partage la souveraineté au-delà de la nation, qu’ils s’en aillent ! Il n’y a aucune raison qui ferait que l’Europe serait plus faible sans les Britanniques. Ils ne sont ni dans l’euro, ni dans Schengen, ils ne sont pas intégrés dans la collaboration policière et judiciaire et n’ont jamais adopté la charte sociale. Tout ce qui, substantiellement, fait l’Europe politique ne les concerne pas. c . t . Si c’est « goodbye Britain », c’est peut-être par contre « welcome Scotland ». La petite Angleterre risque de se retrouver dans une situation pas très drôle, nettement moins que l’Europe. Nous subirons quelques secousses, mais ce sera peut-être aussi l’occasion de se décider à avancer plus loin, une fois les Britanniques partis, par rapport au rêve européen.

Panama Papers : l’Union européenne et la transparence fiscale c .t.

Ceci dit, pour revenir à l’immigration, si on ne parvient pas à faire accepter aux Européens l’idée d’accueillir 20 millions d’immigrés, en accepter 2 voire 3 millions, largement composés de réfugiés, me semble de l’ordre du raisonnable. Ce n’est pas cela qui risque de changer la nature de nos sociétés. Mais il faudra ensuite faire l’effort de les intégrer. Pas les assimiler, mais bien les intégrer. En étant clairs avec ceux qui ne veulent pas être intégrés. Il y en a et ils n’ont pas leur place ici. c . t . Ce sera une très petite minorité… f . e . Je le crois aussi. La majorité de ces immigrés cherche un avenir économique meilleur pour eux et leur famille, ce n’est pas criminel ! Mais on ne peut pas prendre tout le monde, il faut des critères de sélection, des procédures propres et dignes aux frontières et respectueuses du droit. Puis, il faut que tous les pays acceptent d’en prendre. Qu’on ne me dise pas que la Pologne, avec 40 millions d’habitants, sera altérée au

plus profond d’elle-même parce qu’elle accepte 10.000 réfugiés. Si elle s’y refuse, il faut faire cesser le support dont elle bénéficie via les fonds structurels et l’éjecter de Schengen.

Brexit : les Britanniques votent le 23 juin f. e .

Personnellement, je n’ai pas compris comment le Conseil européen a pu perdre autant de temps à tenter de confectionner un arrangement avec David Cameron par rapport au Brexit, au cours d’une période où il y aurait vraiment eu d’autres chats à fouetter. Nous sommes face à un afflux migratoire substantiel, mais nous trouvons le loisir pendant une demi-année de nous préoccuper de l’état de santé politique d’un Premier ministre qui ne maîtrise plus son propre parti et qui a cru devoir négocier quelque chose qui, espère-t-il, va le sauver. Ce ne sera pas le cas et, pour ma part, j’espère que le résultat de ce référendum sera la sortie. c . t . Ce qui est le plus gênant dans cet accord,

Depuis l’affaire LuxLeaks, l’Europe essaie de mettre en place un certain nombre de règles, notamment pour faire en sorte que les multinationales paient plus d’impôts. La directive blanchiment est de toute manière en voie de révision. C’est la bonne directive pour repérer les dispositions qui sont déjà valables et voir sur quels aspects on doit encore pousser la réglementation. f . e . Je proteste contre l’idée que toutes ces révélations soient une bonne chose. L’affaire des Panama Papers est de nouveau basée sur un crime, il y a eu effraction et donc appropriation illégale d’informations. c . t . Mais ça a quand même permis, entre autres, de voir comment le régime syrien a contourné les sanctions internationales. Ça va plus loin que l’évasion fiscale. f . e . Je ne dis pas le contraire, mais on met tout dans le même sac. Les contournements d’embargos sont des choses graves. Il y a aussi probablement des opérations visant à éluder l’impôt qui ont pu être dévoilées. Mais, parfois, dans les dossiers rendus publics, il y a des opérations qui n’ont absolument rien d’illégal. c . t . Ce système parallèle de finance n’est pas une bonne chose pour le monde. Depuis Mai 2016 —

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BAVARDAGES

« Comment le Conseil européen a-t-il pu consa­ crer autant de temps au Brexit ? Il y avait vraiment d’autres chats à fouetter. » Frank Engel

CV EXPRESS

FRANK ENGEL Né à Luxembourg le 10 mai 1975  1994-1998 Diplôme de droit de l’Université de Metz  2001-2009 Secrétaire général du groupe parlementaire CSV  2006 Consul honoraire d’Arménie  2009 Député européen, groupe PPE

25-30 ans, on crée de plus en plus d’inégalités. Avec l’ère Reagan-Thatcher, on est entré dans une phase pudiquement appelée de concurrence fiscale, mais c’est une machine qui fait en sorte que les couches les moins aisées s’appauvrissent et que les riches s’enrichissent. Ça doit cesser. Il faut changer certaines choses pour rendre le monde moins inégalitaire. Un monde inégalitaire est un monde qui génère trop de tensions. Je défends donc le principe du lanceur d’alerte, du gars qui, à un moment donné, dit que ça va trop loin. f . e . Je suis d’accord sur le principe et sur le fait qu’on peut avoir des doutes par rapport au fait de disposer de sociétés dans certaines juridictions utilisées pour cacher des choses. Mais je m’interroge sur l’utilité de la contestation permanente. Tous les six mois, on ébranle la confiance en tout. Ici, de nouveau, on est en train de dire que tous les politiciens sont corrompus, qu’ils trichent, ce qui réduit la participation aux élections. On fait de même avec les dignitaires des monarchies pétrolières et avec les sportifs. Je pose donc la question : pourquoi la mise à mal de tout ce qui rythme les structures de notre vie en société ? 144 ­—

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L’Union européenne, championne de la lutte contre le changement climatique c .t.

Notre dynamisme vis-à-vis de la transition énergétique a permis de développer de nouvelles solutions technologiques, a fait baisser les coûts de ces technologies et a donc fourni la base pour que le monde puisse gagner la bataille contre le réchauffement climatique. Nous sommes le numéro un mondial dans l’éolien onshore et offshore. Dans l’énergie solaire, les Chinois ont investi massivement, mais c’est quand même grâce à de l’innovation européenne, reprise par les Chinois, que les prix ont pu être divisés par 10 et qu’on peut aujourd’hui amener l’électricité dans les villages africains. Enfin, l’Europe a aussi fait bouger la géopolitique de l’énergie. Il faut bien voir que si le prix du pétrole est bas aujourd’hui, c’est effectivement à cause du ralentissement de la croissance chinoise, du développement des pétroles de schiste aux États-Unis, mais aussi parce que l’Union européenne s’est dotée d’une loi sur l’efficacité énergétique des voitures, qui a été reprise par les Américains. f . e . C’est l’un des domaines où nous pouvons

encore rattraper un peu du terrain que nous avons perdu et éviter que le continent ne bascule dans l’insignifiance totale. J’ose affirmer que je n’ai aucune idée de la part de responsabilité de l’humain dans le changement climatique actuel, je ne fais pas partie de ceux qui croient qu’on arrête ce changement… Mais je me dis simplement que si le doute nous pousse à pratiquer une économie plus intelligente, plus efficiente, moins dispendieuse en ressources naturelles, ce serait relativement idiot de ne pas vouloir le faire. c . t . Par rapport à la volonté de relance de l’Europe, du rêve européen, il ne faut pas sous-estimer la donne écologique et les technologies vertes. Le monde entier en aura besoin et le fait de s’être lancés les premiers dans le créneau nous place dans une situation confortable. 

EN RÉSUMÉ

Au cours d’un débat animé, les députés européens Claude Turmes (Les Verts) et Frank Engel (PPE) ont balayé les différents sujets qui renvoient de l’Europe l’image d’une région en crise. La situation n’est sans doute pas désespérée, mais il va falloir agir énergiquement pour retrouver les valeurs et la mécanique qui ont donné vie à l’Union.


GRÂCE À VOUS, NOUS SECOURONS, SOIGNONS, ET SOULAGEONS. MERCI. www.msf.lu Partenaires 30 ème anniversaire : Deloitte Luxembourg / BGL BNP Paribas / Royal Hamilius, Groupe Codic / Paul Wurth S.A. / Maison Moderne.


LIFESTYLE

ART CONTEMPORAIN

Basquiat, fédérateur d’énergie Pour la première fois au Luxembourg, une exposition des œuvres de Jean-Michel Basquiat est organisée. Non pas dans un musée, mais dans une galerie, la galerie Zidoun-Bossuyt. Nous avons rencontré les partenaires de cette exposition, Serge Krancenblum de SGG et Keith O’Donnell d’Atoz, en compagnie de la galeriste Audrey Bossuyt.

V

ous venez respectivement d’univers professionnels plutôt éloignés de l’art contemporain. Comment êtes-vous entrés en contact avec la galerie Zidoun-Bossuyt ? k e i t h o ’ d o n n e l l Nous connaissons la galerie et ses deux associés depuis un certain temps, donc le contact s’est fait aisément. s e r g e k r a n c e n b l u m En ce qui me concerne, je connaissais Nordine Zidoun par l’intermédiaire de sa famille et j’ai connu Audrey Bossuyt lors de son expérience précédente en Angleterre, à l’occasion de visites de foires d’art. a u d r e y b o s s u y t C’est en fait grâce à Serge que j’ai rencontré Nordine Zidoun. Qu’est-ce qui vous a incité à devenir partenaire de cette exposition ? s . k . J’ai commencé à m’intéresser à Basquiat grâce à Nordine Zidoun, qui est un des grands spécialistes de ce peintre. Il m’a accompagné dans la découverte de cet artiste au parcours si singulier et intense, et l’œuvre m’a interpelé par sa puissance sous-jacente. En parallèle, un des fers 146 ­—

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de lance de notre communication chez SGG se positionne autour de l’art. Nous invitons nos clients à la Tefaf (The European Fine Art Fair à Maastricht) ou à Art Basel pour passer un moment privilégié ensemble. Et lorsqu’Audrey est venue me voir pour me proposer de participer à cette exposition unique, j’ai bien entendu accepté. k . o ’ d . Il nous a semblé important de sponsoriser une exposition locale sur un artiste d’envergure internationale ; c’est pourquoi nous avons tout de suite voulu être de la partie. Nous estimons qu’il est important que, sur le plan international, Luxembourg soit vu comme étant un lieu où il y a une large offre culturelle qui corresponde ainsi à son positionnement de ville et pays – le nation branding culturel si vous préférez. Le secteur privé, qu’il s’agisse d’une galerie privée ou d’une entreprise privée sponsor, a son rôle à jouer aux côtés des instances publiques.

Vous voulez dire que nous n’avons pas encore au Luxembourg d’exposition suffisamment ambitieuse pour attirer un très large public international ?

a . b .

Je pense en effet qu’au niveau des arts plastiques, il y a encore beaucoup de choses à faire pour que Luxembourg rayonne à travers le monde. s. k. Mais je pense que cette exposition peut être un déclencheur, même s’il faut bien être réaliste et se rendre compte que nos musées locaux n’ont pas réellement les moyens d’organiser une exposition Basquiat. D’une part parce que la galerie a des contacts auprès des collectionneurs qu’un musée ne peut pas avoir, et d’autre part parce que cette exposition représente un budget qui est compliqué à rassembler pour un musée.

Peut-on connaître le budget de cette exposition ? a . b . Nous avons dû rassembler 100.000 euros, dont la plus grosse partie est dédiée aux transports et aux assurances. À cette occasion, je dois aussi préciser que nous pouvons également compter sur le soutien d’Axa Art, ce qui est d’une grande aide. Et combien de collectionneurs ? a . b . Un peu moins d’une quinzaine.

J E A N - M I C H E L BAS Q U IAT & A N DY WA R H O L , C O L L A B O R AT I O N N O .1 9 , 1 9 8 4 -1 9 8 5 , C O L L E C T I O N P R I V É E

C É L I N E C O U B R AY


ATOZ , J U L I E N B E C K E R  /  O L I V I E R M I N A I R E  /  M A I S O N M O D E R N E (A R C H I V E S) © T H E A N DY WA R H O L FO U N DAT I O N FO R T H E V I S UA L A R T S , I N C . / ADAG P, PA R I S 2 0 1 6 © T H E E S TAT E O F J E A N - M I C H E L BAS Q U IAT / ADAG P, PA R I S 2 0 1 6

LIFESTYLE

Est-ce que cela a été facile de les convaincre ? a .  b . C’est le fruit d’un long travail et d’une grande confiance qu’ils nous accordent. Une fois le prêt accordé, il a fallu réagir vite et saisir l’opportunité qui se présentait à nous. Nous avons eu la chance de trouver Keith et Serge, qui ont tout de suite compris l’intérêt du projet et avec qui nous avons pu travailler en bonne intelligence, dans un esprit d’entrepreneuriat.

exposition » Basquiat, car nous ne sommes pas la Fondation Beyeler ou le Centre Pompidou, nous allons attirer l’attention. Nous réalisons aussi un catalogue qui comprend des textes de spécialistes de Basquiat, à savoir Enrico Navarra et Tony Shafrazi. Par ailleurs, nous aurons l’opportunité de rencontrer les clients de SGG et d’Atoz qui seront peut-être, qui sait, de futurs clients de notre galerie.

Combien de temps cela vous a-t-il pris pour monter cette exposition ? a . b . La mise en place réelle, nous y travaillons depuis environ six mois, mais cela fait plus de deux ans que nous caressons ce rêve.

Monsieur O’Donnell, comment percevez-vous le fait que SGG soit aussi partenaire de cette exposition ? k .  o ’ d . Nous en sommes très satisfaits. Nous connaissons Serge et son équipe de très longue date et il y a un grand respect mutuel entre nous. Comme nous, SGG est une société qui a son siège de direction au Luxembourg, mais qui sert une clientèle internationale.

Atoz a été partenaire de la Luxembourg Art Week. Ce partenariat pour l’exposition s’inscrit de nouveau dans le domaine de l’art contemporain. Est-ce que cela signifie qu’Atoz souhaite être plus présent dans ce domaine ? k . o ’ d . Tout à fait. Nous avons toujours eu pour objectif de contribuer à notre communauté au-delà du contexte purement business. Pour ce faire, nous avons entamé plusieurs démarches dans ce sens. Premièrement, nous avons créé la chaire Atoz en droit fiscal européen et international auprès de l’Université du Luxembourg. Il s’agit de la première chaire financée par une entreprise du secteur privé. Deuxièmement, nous avons créé la Fondation Atoz, qui est active dans le secteur de l’éducation. Notre implication dans la culture, et surtout l’art contemporain, est une troisième initiative qui va également dans ce sens. Quel retour attendez-vous de ce par­te­­nariat  ? k . o ’ d . Pour nous, il s’agit d’un véritable vecteur de communication avec nos clients et partenaires. Que ce soit à travers les événements organisés autour de l’exposition, ou l’envoi du catalogue à des clients notamment, nous pouvons communiquer en ligne avec nos valeurs d’excellence et d’innovation. L’exposition nous permet de communiquer d’une autre façon et de tisser des liens différents par rapport à notre cœur de métier qui peut être très technique et abstrait. De plus, au niveau de nos équipes, il y a une réelle fierté d’être associé à un tel événement. s .  k . Je suis impatient de découvrir l’énergie qu’il y aura autour de cette exposition. Grâce à elle, nous allons réussir à faire venir à Luxembourg des personnes importantes dans nos domaines d’affaires et qui, habituellement, envoient plutôt leurs collaborateurs. De plus, nous savons que nous pouvons compter sur la passion d’Audrey et Nordine pour transmettre leur amour de l’art à nos clients. Ceci est une importante plus-value. Et pour la galerie, qu’attendez-vous de cette exposition qui, il faut le souligner, n’est pas commerciale ? a . b . Cette exposition est avant tout un rêve de Nordine Zidoun et le cadre de la galerie du Grund a permis de la faire. Elle va aussi offrir un rayonnement important de la galerie au niveau international. Même s’il s’agit d’une « petite

Et vous Monsieur Krancenblum ? s .  k . Une grande partie des associés principaux sont des amis, donc la relation est excellente et ce sont des personnes avec qui nous avons des atomes crochus, parfois même des clients en commun. Nous partageons la même éthique de travail. Est-ce que ce partenariat peut être un outil de différenciation par rapport à vos concurrents ? k. o’d. Oui, cela nous permet d’être associés à un événement unique au Luxembourg. Basquiat est un artiste qui se positionne au premier rang des artistes modernes. C’est comme si, sur le plan sportif, on accueillait un match entre le Bayern et le Real Madrid. En soutenant cette exposition, nous renforçons notre positionnement de cabinet de premier rang en matière de fiscalité luxembourgeoise et internationale et nous développons aussi un vecteur de communication avec nos clients et nos équipes. Après, comme tout exercice de communication, les résultats s’apprécient et se mesurent sur le court terme à travers les contacts que nous développons, mais aussi sur le long terme en matière d’« Atoz branding ». s. k. Pour nous aussi, cette exposition est un outil intéressant. Nous choisissons nos partenariats en fonction de nos valeurs internes, mais aussi en fonction de l’image que nous souhaitons transmettre. La différenciation se fera à plusieurs niveaux. Nous essayons d’avoir une relation la plus intime possible avec nos clients pour parvenir à aller au-devant de leurs besoins, et la proximité avec l’art permet cela. C’est une démarche différente que de faire de la publicité ou de mettre son nom sur un événement global. Nous voulons que nos clients se sentent privilégiés et le partenariat pour cette exposition correspond bien à notre philosophie d’affaires.  a . b . Pour leurs clients, qui sont des gens fortunés et qui peuvent tout avoir, il est important de pouvoir leur offrir une expérience. Et quelle belle expérience que de pouvoir fréquenter de manière intime des œuvres de Basquiat !  JEAN-MICHEL BASQUIAT, NOW ! LUXEMBOURG, DU 4 MAI AU 4 JUIN, 6 RUE SAINT-ULRIC À LUXEMBOURG (GRUND)

« Le secteur privé a son rôle à jouer aux côtés des instances publiques. » Keith O’Donnell Managing partner Atoz

« L’ œuvre m’a interpelé par sa puissance sous-jacente. » Serge Krancenblum CEO SGG

« Il y a encore beaucoup de choses à faire pour que le Luxembourg rayonne à travers le monde. » Audrey Bossuyt Partenaire Galerie Zidoun-Bossuyt Mai 2016 —

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Business Summer

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a maison BRAM, référence de la mode business au Luxembourg, est située au Shopping Center City Concorde de Bertrange. Depuis 40 ans, l’entreprise offre un savoirfaire et un service uniques à sa clientèle. Première adresse luxembourgeoise à proposer des articles inspirés des dernières tendances vestimentaires, la Maison ne cesse de nous surprendre. La qualité haut de gamme de ses produits et prestations lui a permis d’asseoir sa réputation et de séduire ses clients business. BRAM, c’est plus 11.000 m2 de marques et de pièces incontournables à découvrir.

L’art du Style Coach

240 employés s’attellent quotidiennement à offrir le meilleur de leur expertise. La Maison est réputée pour son sens de l’esthétisme, la qualité et le service haut de gamme qu’elle présente. Pour cela, ses Style Coaches promulguent 148 —

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des conseils personnalisés et sur mesure aux clients afin de garantir un look sans fautes, première arme dans le milieu des affaires. Ces professionnels du style sont régulièrement formés par les marques qu’ils représentent pour proposer de nouveaux articles de mode qui s’adaptent parfaitement à la morphologie de chacun. Être habillé de manière élégante et adaptée, telle est la devise du magasin, très orienté business. Car en matière de style et d’affaires, l’erreur n’est pas permise.

L’antre du businessman

À travers sa large sélection de marques exclusives, BRAM met en scène plusieurs espaces d’inspirations internationales. Ses gammes Business-Outfits séduisent la plupart des hommes d’affaires : un éventail de confections de haute qualité, costumes, vestes et chemises, qui conviennent à chaque occasion. D’autres

accessoires business viennent compléter les tenues : une vaste collection de cravates, pochettes et nœuds résolument tendance. L’expertise du personnel est un atout pour recevoir un conseil individualisé et répondre à une envie particulière en termes de fashion piece ou de business style.

www.bram.lu s’offre une nouvelle vitrine

Le dernier-né de la boutique haut de gamme est la refonte de son site internet bram.lu. Résolument fashion, le portail offre une sélection de vêtements dernier cri dans les neuf marques de luxe qu’elle présente en magasin. Plus encore, l’interface web met en scène la mode à travers des compositions singulières de la collection été sous toutes ses coutures. Des étiquettes originales, un sens du détail pointu, une combinaison parfaite des différents styles à la mode font la particularité du support. 


ADVERTORIAL

LE PLUS GRAND SHOP BOSS DE LUXEMBOURG Le shop BOSS de BRAM, réparti sur plus de 200 m2 , est unique au Luxembourg et en Grande Région. En s’emparant de l’élégance souveraine, l’ADN type de BOSS, la Maison présente en toute saison des collections à la fois classiques, raffinées et modernes. La marque Premium BOSS renvoie au chic urbain : traditionnel, avec une juste dose de subtilités et de détails. Enfin, BOSS séduit aussi par ses coupes slim qui soulignent la saison.

ET DES MARQUES HAUT DE GAMME... BRAM représente depuis plusieurs années les marques Tiger of Sweden, Drykorn, BOSS, HUGO, Tommy Hilfiger Tailored, JOOP! et Strellson, connues mondialement pour leur originalité et qualité. Corneliani et Z ZEGNA représentent les deux étiquettes très haut de gamme du show-room, choisies pour la confection manuelle des pièces produites sur place en Italie, la finesse des détails et des coupes.

TENDANCES DE LA SAISON

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L’été se prépare dans des harmonies de vert, ocre et gris. Il signe aussi le retour de la marinière, la juxtaposition de tons clairs ou foncés, et l’attitude bohème chic. Messieurs, oserez-vous l’association costume / sneakers ? Le look casual est à l’honneur !

« MU ST HAVE » DE LA SAISON

La marinière revient en force. Cet été, on aime les rayures, les couleurs bleu marine / blanc ou foncées. À l’inverse, on ose les associations ton sur ton avec des chemises claires, ou dans des nuances de gris à travers des mélanges de tissus et de structures.

2

DE S M OTI F S ESTI VAUX

Ils donnent du caractère à votre tenue et permettent de jouer sur les contrastes entre les différentes pièces sans changer de matières… Cette saison, vos tenues se parent d’imprimés en tout genre. Des motifs d’inspiration végétale aux imprimés graphiques et ethniques, voici un bon moyen de se différencier et d’exprimer ses envies.

3

TI SSUS : LI N OU LAI NE LÉGÈR E

De légères vestes ou blazers en lin ou laine fine. On aime aussi les tissus délavés et les vestes déstructurées avec des associations de matières.

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5

LONGUEUR D ES PANTALONS

STYLE COACH : MO N T E I R O A N TON I

Conseils experts pour les hommes d’affaires • Multilingue • Formations spécialisées régulières sur les dernières tendances • Expérience pointue de la mode • Spécialité : conseils pour les styles aussi bien classiques, sportifs que tendance

Désormais, le pantalon ne se dépose plus sur la chaussure. Cet été, le pantalon appelé « feu de plancher » fait rage. De nombreux designers ont misé sur cette coupe que l’on retrouve désormais dans le vestiaire des hommes. Porté généralement étroit ou droit, il met la cheville à nu, il faut donc porter une attention particulière à la chaussure.

DE S SN E AK E RS « MORE C ASU AL »

Pourtant loin du style « chic », adoptez des baskets avec un costume classique. Si choisies en blanc, vous présenterez un look très casual. Les fashion addicts les associeront à un pantalon blanc et une cravate.

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LIFESTYLE

LES PANIERS DE SANDRINE

Un jardin de légumes Depuis 2012, Sandrine Pingeon cultive 4 ha de jardin bio à Munsbach. Elle fournit les tables des grands chefs comme les particuliers. F R A N C E C L A R I N VA L |

L A L A L A P H OTO

N

ée dans une famille d’agriculteurs et en ayant épousé un, pas de doute que Sandrine Pingeon est proche de la terre. Elle est sensible aux bons produits et aux saisons. Après avoir travaillé plusieurs années pour Co-labor, elle a décidé de se lancer elle-même dans la production de légumes. « En fait, j’étais partie sur l’idée d’acheter chez des producteurs locaux pour réaliser des paniers de saison à vendre aux clients. Mais je me suis vite prise au jeu quand j’ai plongé dans un catalogue de graines », se souvient-elle. Elle imaginait faire des pommes de terre, des oignons et des potirons, la voilà avec 4  ha de jardin et des dizaines de références. Son entêtement à rechercher des produits exceptionnels, rares ou oubliés, son énergie et son charisme lui apportent vite une certaine notoriété. Les clients s’abonnent à ses paniers (15, 22 ou 30 € selon la taille) qu’ils viennent chercher chaque semaine, découvrant quels légumes elle y a fourrés, en fonction de la saison. Le vrai coup de pouce a été de séduire certains chefs par la qualité de ses produits : Cyril Molard (Ma langue sourit) ou René Mathieu (La Distillerie), parmi d’autres, lui font confiance et valorisent ses légumes sur leurs menus. Tant et si bien qu’en début de saison, elle décide avec eux ce qu’elle va planter. « J’ai ajouté des herbes (plantain, shiso, pimprenelle…) et des fleurs, j’ai retrouvé des variétés de tomates anciennes ou de courges peu connues… » En saison, ce ne sont pas moins de 24 variétés de tomates ou 11 de courges et potirons que l’on peut trouver chez Sandrine. Elle n’hésite pas à donner des conseils de recettes à ses clients et ajoute à son étal quelques produits de producteurs locaux comme des œufs, du miel, des pâtes. Progressivement, l’entreprise se développe au gré des investissements et des idées. Un projet original et écologique d’aquaponie est en train de voir le jour, où poissons et plantes vivent en système clos. Accueil de scolaires, développement d’une restauration à emporter, amélioration de l’irrigation sont encore dans les tuyaux pour cette passionnée qui n’aime rien tant que faire apprécier ses produits.  WWW.LESPANIERSDESANDRINE.LU

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LIFESTYLE

DESIGN CITY

Designer et artisan : un couple créatif À l’occasion de la biennale Design City 2016, le Cercle Cité présente In Progress: Local craft meets design. Cette exposition est l’occasion pour des designers et des artisans du Luxembourg de réaliser ensemble des prototypes. Voici une sélection de quatre projets. C É L I N E C O U B R AY |

D E S I G N C I T Y  : I N P R O G R E S S

LUXEMBOURG(ISH)

ISABELLE MATTERN

Ce projet s'appuie sur les différences et similarités du luxembourgeois, du français et de l'allemand tout en ayant en tête les caractéristiques et l’histoire du pays. Par l’intermédiaire d’un système typographique, le langage est intégré sur des objets en verre réalisés à la main par Pascale Seil. Ces objets permettent une superposition visuelle, mais pas physique. Ils reflètent le concept d’une communauté et d’une interaction dans un pays multiculturel. ARTISAN PARTENAIRE : PASCALE SEIL

PEBBLE CHAIR

OLAF RECHT

Venant du design de consommation et de l’univers médical, tout comme du design d’interface et de stratégie, Olaf Recht a ouvert son horizon quand il s’est rapproché du design de meubles. Pour cette première aventure dans le monde du design de mobilier, il a conçu un fauteuil composé d’un exosquelette en bois pour la structure extérieure et d’une structure interne pour le rembourrage des coussins. PARTENAIRE : MODULOR MENUISERIE

FRANCESCO

IRINA MOONS La grande majorité des producteurs locaux n’ont pas les moyens de communication adaptés pour se rendre visibles sur des marchés déjà en forte compétition. Le projet « Francesco » vise à améliorer cette situation en donnant aux producteurs luxembourgeois l’opportunité de présenter leurs produits de qualité et leur mode de vie au public. PARTENAIRE : 100 % LËTZEBUERG

COULEURS-SUR-SÛRE

SARAH MEYERS ET LAURA FÜGMANN

Conçue par le studio Meyers & Fügmann en collaboration étroite avec la Duchfabrik du Parc naturel de la Haute-Sûre, la collection de couvertures « Couleurs-sur-Sûre » est réalisée à partir de laine de la région, teintée avec une majorité de plantes locales et tissée grâce à l’équipement de la Duchfabrik. Ces couvertures sont fabriquées selon la technique appelée « ikat », connue pour créer des motifs à partir de fils partiellement teintés. PARTENAIRE : DUCHFABRIK DU NATURPARK ÖEWERSAUER

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LIFESTYLE

NIGHTLIFE

Portrait-robot du barman idéal Derrière le comptoir, il est non seulement celui qui sert, mais aussi celui qui fait vivre l’endroit. En prévision de la 5e édition des Luxembourg Nightlife Awards, nous nous sommes demandé à quoi ressemble le barman idéal. F R A N C E C L A R I N VA L |

MAISON MODERNE

Il prépare sa soirée Son bar est propre, les citrons sont coupés, la menthe équeutée, les frigos pleins. Le sens du détail et de l’anticipation peuvent faire la différence.

Il a l’œil partout Face à son comptoir noir de monde, il sait qui était là en premier, qui a commandé, qui a son verre bientôt vide, qui a payé, qui a trop bu…

Il sait faire des cocktails Pas seulement mettre du cola dans du rhum, mais inventer des recettes, soigner la présentation, connaître les produits, trouver des ingrédients de qualité…

Il connaît les limites Ce n’est pas sa fête, ce n’est pas son alcool, ce n’est pas sa copine…

Il est efficace

Il sourit

Il réduit le nombre d’allers-retours d’un bout à l’autre du bar parce qu’il retient plusieurs commandes et centralise ses actions. Il maintient une cadence rapide quand il y a du monde.

Être avenant, convivial, charismatique, plaisanter avec les clients, ça ne se décrète pas. Si on n’aime pas le monde et le service, on fait autre chose.

Il connaît ses clients

On le suit

Il sait vous faire sentir spécial. Qui boit quoi, qui paie des verres à qui, qui ne veut pas voir qui ? Il a vu, mais il ne dit rien.

Parce qu’il a toutes ces qualités, ses clients suivent le barman quand il change d’établissement. On dira qu’on va chez Untel plutôt que au Bar Truc.

Il sait servir des bières Ça n’a l’air de rien, mais un verre propre et froid, de la mousse, pas trop et qui ne dégouline pas partout, ça fait la différence. LUXEMBOURG NIGHTLIFE AWARDS, LE 8 MAI AU SOBOGUSTO À LUXEMBOURG (HOLLERICH)

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En bonus : il est joli garçon Ça fait plaisir aux filles d’être servies par un beau gosse. Et quand les filles sont contentes, les clients restent plus longtemps. La barbe bien taillée et les tatouages sont une option à ne pas négliger.


Actuellement en kiosques. www.maisonmoderne.com


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FACT CHECKING

CITATION

Évolution du niveau d’émissions de CO2 du Luxembourg Données exprimées en tonnes, entre 1990 et 2013 15,000 10,000

Nicolas Schmit

5,000 1990

« La burqa n’est pas compatible avec nos valeurs. » Le ministre du Travail, via son compte Twitter, s’est exprimé contre le voile intégral, qu’il fallait « interdire dans la clarté ».

2000

2010

Près de 20 ans après avoir ratifié les accords de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre, le Luxembourg peine encore à tenir ses engagements. Chaque lundi sur paperjam.lu/fact-checking

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QUIZ Quel est le plus grand parking du centre-ville de Luxembourg ? a. Monterey b. Glacis c. Saint-Esprit

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Sur paperjam.lu, vous pouvez vérifier en temps réel la disponibilité des 26 parkings de Luxembourg. La bonne réponse : le parking du Glacis, avec 1.106 places.

Les sorties, le top 10, les films prochai­nement à l’affiche… L’actualité du cinéma est disponible en un coup d’œil sur paperjam.lu/services/cinema

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TOP 3 Les articles les plus lus 1. L E SCAND ALE 1M D B É C LABOU SSE LE LUXEM B OUR G

Après la Suisse, la justice luxembourgeoise s’est saisie du scandale de corruption présumée liée au fonds souverain malaisien 1MDB. 2. Q UAND M OSSACK F ON SE C A DÉ N ON Ç AIT LA F RAUD E F I SCALE AU LU X E MBOU RG

En 2011, la firme accusait son ancien représentant au Luxembourg de fraude et escroquerie fiscale. L’affaire s’est terminée deux ans plus tard en eau de boudin devant la 12e chambre du tribunal correctionnel. 3. P ANAM A PAPER S : À L’ OMBRE DE L’ OF F SHOR E M OND I ALE

Les Panama Papers, une enquête sans précédent coordonnée par 107 rédactions de médias, a mis en lumière l’usage par des personnalités politiques et publiques de structures panaméennes pour échapper aux radars.

Le 15 avril dernier, les plus hautes instances étatiques ont reçu le conseiller d’État chinois Yang Jiechi, accompagné d’une importante délégation. L’occasion de réitérer les liens entre les deux pays.

LE MOT

CULTURE

« Offshore »

Et vous, vous faites quoi ce week-end ?

De l’anglais off shore, au large des côtes. Se dit du secteur bancaire établi à l’étranger et non soumis à la législation nationale. Par extension, une société offshore n’est pas simplement extraterritoriale, elle est de plus en plus frappée d’une suspicion de fraude fiscale.

TRAFIC

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Organisée par IMS Luxembourg en collaboration avec l’Institut de la BEI, la conférence (Handi)Cap Emploi a eu pour objectif de démystifier le sujet du handicap. (Photos : Institut de la BEI) Découvrez toutes les photos de l’événement et bien d’autres sur paperjam.lu/picture-report

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AFTERWORK

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AFTERWORK

THE OWL

Flou artistique et bagage de cabine FA B I E N R O D R I G U E S

Gare aux micros cachés ! Chaque mois, notre collaborateur Fabien Rodrigues laisse traîner ses oreilles dans les afterworks les plus animés de la capitale pour nous offrir un condensé des ambiances les plus intenses et des thèmes qui font débat.

e n’est pas nouveau : l’ambiance des afterworks luxembourgeois a toujours suivi de près ou de loin l’actualité et l’atmosphère générale qui règne à un instant t au GrandDuché... Le mois dernier, tout le monde était tendu à la sortie d’un non-hiver bien maussade, mais en avril, la tendance est tout autre... Quoi ? Ah oui ? Aucune idée... L’afterwork printanier se couvre de mystère et s’enveloppe dans un joli poncho d’oubli, de circonspection, voire d’ignorance. Des plus sérieux aux plus anodins, certains sujets font mouche tant par leur intérêt potentiel que par le voile de brume qui les entoure... Et c’est l’un de ceux-là qui est sur toutes les lèvres dans un pub très populaire du Grund ce soir-là, notamment au sein du groupe de Magdalena, Heiko et Victoire. Le caractère multiculturel de leurs patronymes n’est pas

dû au hasard : à peine 25 ans au compteur, les trois jeunes sorteurs du mercredi sont en VIE à Luxembourg depuis peu, et le hot topic qui les fascine tant est l’arrivée – ou non – de la célèbre compagnie aérienne à bas coût sur le tarmac du Findel... « Ce serait quand même génial de pouvoir rentrer chez nous tout le temps, à Madrid, à Hambourg ou à Nantes, pour une cinquantaine d’euros. Tu te rends compte, un vol qui serait moins cher qu’une tournée ici ! », s’esclaffe Magdalena, tout enthousiasmée de cette rumeur persistante. Victoire acquiesce tout de go : elle aime ce statut plutôt sexy de volontaire internationale – mieux que stagiaire et plus libre qu’employé –, mais voir son chéri resté seul au bord de la Loire presque chaque semaine la comblerait... Heiko est plus sceptique quant à ces allées et venues. Après tout, la solution n’est-elle pas de s’intégrer à la ville où l’on réside, même pour le temps d’un contrat ? Une question courte et difficile, à l’image d’un vol discount. Au-delà d’un manque cruel d’information quant aux sujets qui font débat, c’est parfois l’ignorance la plus absolue qui transpire de certains afterworkers du centre-ville, à l’image de « Nico » et « Filou », qui se ruent chaque lundi, en costume et accompagnés de quelques collègues, dans un des hauts lieux alternatifs du quartier des Bains. Les jeunes cols blancs s’intéressent très peu à ce qui se passe dans le bar, ils sont là pour une heure et demie d’happy hour mojitos avant de se ruer à la gare ou au P+R et détonnent nettement avec la clientèle habituelle du lieu. Tous parlent très fort. Le sujet dérive sur le mariage pour les couples de même sexe. Filou s’interroge : « Les gays peuvent se marier ici ? »

Nico le regarde perplexe, il n’en sait fichtre rien... Une jeune fille tatouée se permet d’intervenir : le Premier ministre luxembourgeois est marié. À un homme. Les deux jeunes hommes sont bouche bée. Alors que les discussions reprennent, Nico trouve l’audace d’une dernière question : « C’est qui déjà le Premier ministre ici ? » Pas mieux. Enfin, qui dit mystère en avril dit forcément scandale et Amérique centrale, et on ne parle en aucun cas de la dernière telenovela produite par Eva Longoria, mais bien des sulfureux Panama Papers. Ce jeudi soir, dans son bar d’hôtel préféré du Kirchberg, il n’est pas peu dire que Hildegarth, notre avocate férue d’actu et de bon rhum, se fait du souci quant au sort de certains de ses partenaires en affaires... Sans informations, Hildi n’arrive pas à travailler. Elle aime y voir clair et exècre voyager en eaux troubles. « Bien sûr que le Luxembourg va apparaître dans ces papiers, c’est pas comme si on clamait à qui veut l’entendre qu’on a jamais fait de offshore », invective-t-elle auprès de deux amies apparemment peu au courant elles-mêmes des tenants et aboutissants du dossier. Mais les élégants verres successifs de son breuvage fétiche faisant peu à peu leur effet, la femme de loi fait doucement place à une curieuse comme les autres qui n’a qu’une envie : se payer une bonne tranche de rire en découvrant les portraits peu flatteurs de connaissances épinglées dans la presse internationale pour avoir profité de ce système opaque : « Je ne sais pas si tu as vu, mais ils prennent rarement la jolie photo que tu as mis sur LinkedIn ! » Comme quoi le mystère a aussi du bon parfois...  Mai 2016 —

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INDEX

Dans cet index sont reprises les entreprises, les personnalités et les publicités apparaissant dans ce magazine.

1, 2, 3 100% Lëtzebuerg 151 2Gears 65

A A3T 63 ABBL 18, 91, 102 Abitare Kids 82 Abu Dhabi Investment Authority 64 Accenture 95 Ada 108 Adal 102 Adem 64 Adie 108 Administration des contributions directes 53, 92 ADR 44 Advitek 114 AIG 106 Al Qubaisi Khadem 89 Aleba 50 Alfi 18 Aliyev Nursultan 91 Aliyev Rakhat 91 Allen & Overy 18, 114 AME Life Lux 114 Andromeda Investissement 64 Aoueli Charles 116 Apateq 59 ArcelorMittal 16, 50, 86 Arendt Guy 58, 111 ARHS 63 Association des médecins et médecins-dentistes 42 Association des PSF de support 98 Assya Asset management Luxembourg 100 Atenor 63 atHome 114 Atos 26 Atoz 146 Auchan 64 Autosdiffusion 66 Axa Luxembourg 86, 112 Azak Adem 116

B Bâloise Assurances Luxembourg 112 Banque centrale du Luxembourg 18 Banque de Luxembourg 91 Banque Degroof Petercam 39, 91 Banque Guillaume Pescatore & Cie 104 Banque J. Safra Sarasin 92 Banque privée Edmond de Rothschild Europe 89, 99 Barge Hervé 56 Bausch Andy 50 Bausch François 43 Bausch Romain 65 Baustert Yves 114 BCE 18, 102 BCEE 65, 90, 104, 163 Becker Daniel 114 Becker Norbert 106 BEI 72 Beiler + François Architectes 63 Benetton 87 Berg Patrick 80 Berg- und Hüttenarbeiterverband 50 Berger Eugène 46

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Berger Thomas 114 Bertrand Olivier 99 Bettel Xavier 16, 43, 46, 50, 58, 92, 157 BGL BNP Paribas 45, 86, 91, 108 Bike 43 72 Bil 72, 99, 104, 106 Biver Georges 112 BLI 91 BMW 10 Boden Fernand 26 Bodry Alex 46 Boisante Gabriel 111 Boly Marco 43 Bossuyt Audrey 146 Bourbon 44 Brederode 16 Britz Thibaut 87 Brognon David 111 Buck Nicolas 59, 78 Buck Victor 104 Bunk Markus 64

C Cahen Corinne 86 Camber 67 Cambonie Nadine 112 Cameron David 140 Caramba 50 Cardif Lux Vie 112 Casier Victor 65 Casino Luxembourg 111 Castegnaro 112 Caves Bernard-Massard 59, 71 CBP 106 CBP Quilvest 106 CDCL 35, 86 Cegecom 79 CEL 116 Centre pour l’égalité de traitement 44 CFL Multimodal 112 CGFP 50 Chambre de commerce 16, 26, 43, 44, 52 Chambre des députés 16, 44, 53 Chambre des métiers 26, 52 Chambre des salariés 43 Chambre immobilière 102 Chateaux Alexandre 112 Cisco 114 Clarinval France 111 CLC 26 CLK Home 61 Closener Francine 26 CNS 42, 56 Coca-Cola 87 Codipro 114 Colabor 150 Colas Marc 65 Colletin Noémie 111 Collin Maréchal 114 Commissariat aux assurances 63, 114 Commission européenne 43, 53, 86, 92 Compagnie financière de gestion Luxembourg 91 Concept Factory 114 Condé Mélissa 116 Conseil économique et social 114 Conseil supérieur de la justice 52 Conseil supérieur de la sécurité sociale 52 Conseil supérieur pour un développement durable 62 Continuous PHP 65 Conventum Asset Management 91

Cosmo Pharmaceuticals 66 Costadura Francesco 116 Cour d’appel de Metz 66 Cour de cassation française 66 Crédit mutuel-CIC 91 CSSF 18, 63, 90, 91, 92, 99 CSV 16, 46

D D’Lëtzebuerger Land 46 Dall'Agnol Gilles 114 Dambax Claudia 111 Darin Anne 42 DCL Avocats 112 de Cillia Serge 102 de La Bourdonnaye Gabriel 68 de Mas David 116 Decaen Laurent 96 Delcourt Fabrice 112 Deloitte Luxembourg 112 Delta Pneus 75 Dennewald Robert 78 Derouaz Cyrille 64 Dexia-Bil 106 Dhondt Mélanie 114 Di Cillo Emmanuele 96 Di Lorenzo Catherine 114 Dieschbourg Carole 59 Digicash 65 Digital Tech Fund 63 Doctena 72, 114 Domaines Vinsmoselle 80 Domingos Christophe 112 Dondelinger Albert 106 Dortschy Christopher 114 Dos Santos India 111 DP 46, 53 Draghi Mario 102 DTZ Luxembourg 114 Dubru Pierre 112 Dulce Pinto 111

E e-MFP 108 Ecker Viviane 43 Eischen Gérard 26 El Adib Kamal 114 Elian Fiduciary Services 114 Ellypsis 65 Enea Investment Management 96 Enea sicav Sif 96 Engel Frank 140 Enovos 64 Equi Specialized Asset Management 96 Ernst Séverine 111 eSanté 56 Espinasse Jacques 65 Espirito Santo 90 European Investment Fund 111 Eurostat 60 Experta Corporate & Trust Services 92

F Faltz Paul 72 FDLV Advisory & Technology 114 Fédération des artisans 26 Fedil 78, 116 FEI 108 Ferber Markus 53

Fernando Pinto 111 Fiat 31 Fiat Finance and Trade 92 Finance & Technology Luxembourg 98 Finck Jean-Claude 65 Fischer Frank 68 FLA 50 FNCTTFEL (Landesverband) 50 Folschette Christophe 87 Fondation André Losch 66 Fondation Idea 60 Fondation luxembourgeoise contre le cancer 111 Fonds européen d’investissement 72 Fonds national de la recherche 42 Ford 8-9, 23 Frieden Luc 92 Friob Pierre 82 Fuchs Asset Management 26 Fuchs Timothé 26 Fügmann Laura 151

G Gafi 92 Galerie Nosbaum Reding 111 Galerie Zidoun-Bossuyt 146 Gebreyes Tsega 65 Genot Frank 116 Gerges Annette 111 Get 116 Gira Mike 46 Glaesener Robert 87 Glod Jos 68 Goodyear 65 GoToFreedom 116 Goubin Isabelle 18 Gramegna Pierre 18, 53, 59, 92 Grand-Duc Héritier Guillaume 16, 26 Grant Thornton 96 Gray David 76 Grodecki Joanna 111 Groff Camille 26 Grossman Todd 87 Groupe Saint-Paul 106 Grzymlas Walter 26 Guardian 65 Guerre Marie 84 Guill Jean 18 Guillaume Karin 91

H Hamilius Yvette 90 Handstein Peter 82 Hape 82 Haut Comité pour les PME 26 Heintz Guy 53 Hermès 4-5 Hetto-Gaasch Françoise 26 Heuss Felix 114 Hilbert Georges 116 Hoffmann Frères 85 Hoffmann Henri 50 Hoffmann Marc 106 Hoffmann's 25 Horesca 26 HSBC Private Bank 18

I I4BL (Innovation for best Life Fund) IBM Services Financial Sector

96


INDEX

Luxembourg 98 ICIJ 92 IEE 65 Impactory 78 IMS 86 Infalt Constant 80 Infine 108 ING Luxembourg 112 Innohub 72 Insinger de Beaufort 91 Institut d’histoire du temps présent 42 Institut national des sports 44 Interoute 116 Intys Consulting 116 ITM 43 Iwi 17

J JCI 101 JLL 66 John Paul Luxembourg 112 Join Experience 68 Jorge Monique 111 Jost Yves 114 JP Morgan 106 Juncker Jean-Claude 46, 72

K Kammachi Wifak 114 KBL epb 91 Keen Containerduerf am Duerf 42 Kemmer André 46 Kersten Patrick 72 Kianpour Reza 111 Kieffer Anne 111 Kieffer Renaud 84 Kinepolis 64 Kinetic Partners (Luxembourg) 96 Kiselev Denis 90 Kleo Capital 96 Knebeler Christophe 50 Knoden Pierre 112 Koedinger Mike 74 König Ariane 62 Koster Pascal 68 Kox Jo 111 KPMG 112, 164 Krancenblum Serge 146 Krecké Jeannot 16 Kremer Eva 72 Krieps Bob 58 Kulturfabrik 86

L La Bâloise Vie Luxembourg 100 La Distillerie 150 Labgroup 76 Landsbanki 90, 92 Lansky Gabriel 91 LBAN 26 LCGB 50 Lelong Fernand 84 Lemal Emmanuel 111 Lemal Gregory 111 Les Films Fauves 117 Les paniers de Sandrine 150 Les Verts 140 Lëtzebuerger Arbechterverband (LAV) 50 Leyers Marcel 72 Leyne Strauss-Kahn 100 Leyne Thierry 100 Lidl 66 Linc 65 Lino Faustino 111 List 42, 91 Lombard International Assurance 18 Lommel Francis 50 Longspeed 84 Loschetter Vivianne 46 Loyens & Loeff 116 LSAP 64 Lufthansa 64 Lüscher Claude 68 Lux Events 81

Lux-Airport 64 Lux-Paul 64 Luxembourg Center of Logistics 42 Luxembourg for Business 16 Luxembourg for Finance 16, 89 Luxembourg School of Finance 2 Luxemburger Berg-, Metall- und Industriearbeiterverband 50 Luxemburger Wort 46, 106 Luxempart 65 Luxinnovation 26, 72 Lycée technique Mathias Adam 111

M Ma langue sourit 150 Mailliet Max 96 Maison de commerce et de banque Wagner & Schoeman (Trèves) 104 Maison Moderne 74, 111 Mandé Roger 46 Marchon Hélène 112 Marques Paula 86 Martha Nic 104 Martovoy Andrey 91 Marx Claude 18, 90, 92 Mathieu René 150 Mathurin Violaine 59 Mattern Isabelle 151 Maudet Florence 114 Médecins sans frontières 103 Meisch Claude 62 Mercedes 21 Merkel Angela 140 Mertz Jean-Michel 72 Metallarbeiterverband 50 Meyers Sarah 151 Microlux 108 Microsoft 87 Mikado Publicis 26 Mille Marco 46 Minguez Caroline 116 Ministère de l’Économie 16, 26 Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse 62 Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche 42 Ministère de la Culture 58 Ministère des Classes moyennes 26 Ministère des Finances 18, 53 Misiu Capital Management 96 Modulon Menuiserie 151 Molard Cyril 150 Molitor 116 Monopolka 111 Montanari Fabrizio 96 Moons Irina 151 Morgan Guaranty Trust Company of New York 106 Morpurgo Alberto 114 Moscovici Pierre 53 Mouro Ivo 111 Mouvement écologique 60 Mouvement pour l’égalité des chances 86 Mpulse 74 Mulheims Raoul 74 Mutsch Lydia 56

N Naturpark Öewersauer 151 Niehl Tobias 116 Nokia 59 Notarnicola Sylvie 112 Nothum Thierry 26 Numen 76 Nvision 74 Nyuko 59, 65, 72, 78

O O'Donnell Keith 146 OCDE 92 OGBL 50 Olas 76 Onet 86 Optique Thill 49

Orangefield Group Osmont Stephen

66 114

P Panzeri Walter 96 Pâris Bertrand Sturdza 99 Pâris Pierre 99 Parlement européen 53, 92 Pasquarelli Alessandra 111 Passeri Claudia 111 Perna Giovanni 116 Pescheux Jasmine 111 Pessina Stefano 92 Petry Alain 102 Philips 109 Pingeon Sandrine 151 Pingvalue 65 Polfer Lydie 46 Polyform Varenna 12 Poos Françoise 111 Post Group 57, 66 Post Telecom 26, 68 PPE 53, 140 Precision Capital 104 PROgroup 116 Prolingua 83 Publicis 87 PwC 115

Q Q-Leap 116

R Racine Jean 76 Rakuten Reinsurance 63 Razak Najib 89 Recht Olaf 151 Reding Alex 111 Reiles Paul 111 Renson Benoît 99 Retter Simone 92 Reuter Brigitte 111 Reuters 64 RGO 50 Robinet Jean-Marc 99 Rod Victor 65 Rosenfeld Marc 68 Rosnet Julie 116 Rouma Pascal 68 RTL Group 116 RTL Radio Lëtzebuerg 46 Ryanair 64, 157

S S&P 59 Safra Republic Holding 18 Sales-Lentz 116 SAP 109 Saturne Technology 26 Sauvage Mélanie 96 Scandella Paolo Andrea 96 Scarpa Audrey 114 Scheuren Jean-Paul 102 Schmit Nicolas 64 Schneider Étienne 16, 46, 59 Schneider Frank 46 Scholtus Frédéric 112 SCRM 112 Scuto Denis 50 Seignert Thierry 98 Seil Pascale 151 Senninger Jean-Paul 65 Seqvoia 78 Sergonne Mike 74 Service de renseignement de l’État 46 SES 64 Setzen Christiane 111 SGG 146 Siemens 26 Sinwell Heike 111 Slightly Mad Studios 72 Snapswap 65, 90 SNCI 72

Société électrique de l’Our 16 Société Générale Bank & Trust 86, 92 Soisson Nicolas 78 Solazzi Laurent 26 Sources Rosport 74 Spiner Arnaud 91 Spirlet Arnaud 114 Spitale Dario Luca 96 Srel 92 Strasser Claude 66, 68 Strauss-Kahn Dominique 100 Streng Henri 80 Studio delle Alpi 111 Syprolux 50

T Talkwalker 87 Tango 14, 68 Technoport 59, 72 Teralink Solutions 59 Terminaux Jean-François 26 Tesch François 65 The Car Tell 84 Theobald Tom 89 Theodoor Gilissen 91 Thiebaud Philippe 116 Thoma Françoise 90 Thomas Adrien 50 Thomas Jean-Yves 114 Thümmel Jean-Claude 50 Thyssengas 64 TNS Ilres 65 Tourunen Elina 111 Toussing Pascale 65 Traiteur Niessen 129 Tran Phat Norbert 114 Trendiction 87 Trierischer Voksfreund 64 Tschirhart Eric 76 Turmes Claude 140 Turpel Justin 92 TV Entertainment Reality Netowk (Tern) 64

U UBS 99 UCVL 42 UEL 42 Unify 26 Université de Londres 18 Université de Paris II Panthéon-Assas 18 Université du Luxembourg 42, 44, 62, 76, 111 Utopia 50, 64

V Vallenthini Michèle 116 Valls Manuel 43 Van Ouytsel Catherine 108 Vanksen 116 VBS 78 Velasti Etienne 74 Veritas 65 Verwaerde Michel 116 Vialette Mathieu 112 Ville d’Esch 86 Ville de Luxembourg 86, 111 Vilret Karine 100 Vistra 66

W-X-Y-Z Wagener Marc Wagner-Bianchi Mylène Weber Blanche Winkin René Wirion Tom Wiseler Claude Wiwenes Georges Xantho Funds Xantho Investment Zeyen Beghin Feider

Mai 2016 —

60 50 60 78 26 46 43 96 96 18

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Un trait à tirer sur le passé

Les hostilités ont commencé

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160 ­—

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Etienne Velasti Maison Moderne est un partenariat de Francis Gasparotto, Jean-Michel Gaudron, Mike Koedinger, Guido Kröger, Rudy Lafontaine et Etienne Velasti. Jean-Claude Bintz (président), Francis Gasparotto, Mike Koedinger, Guido Kröger, Daniel Schneider et Etienne Velasti (membres).

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TABLEAU DE BORD

ÉCONOMIE

Tableau de bord CHIFFRE DU MOIS :

576.249 En un an, la population du pays a évolué de 2,4 %, principalement au profit des résidents étrangers, qui représentent aujourd’hui 46,7 % des 576.249 habitants que compte le Luxembourg. Les Français ont représenté la plus grande part dans le flux migratoire enregistré (20,5 %). Mais ce sont toujours les Portugais qui représentent la plus importante communauté étrangère (16,2 %), devant les Français (7,2 %).

PATRIMOINE GLOBAL DES OPC ET DES FIS

TAUX DE CHÔMAGE

NOMBRE DE FAILLITES

(en milliards d’euros)

90

86

81

80 3.371,00

3.589,67

3.506,201

3.513,39

3.366,83

3.583,11

3.422,99

3.528,13

3.601,53

3.538,59

3.524,79

3.403,87

6,5 %

100

3.227,01

120

3.094,99

(en février 2016)

2014 2015 2016

63 60

60

62 47 38

40

99

92

89 71

71 58

52 56

86

81

64 65 62

60 47

30

25 28

20

M ar s A vr il M ai Ju in Ju il. A oû t Se pt . O ct . No v. D éc . Ja n. Fé v. M ar s

0

TAUX D'INFLATION (en %)

NOUVELLES IMMATRICULATIONS

D éc .1 4 Ja n. 15 Fé v. 1 M 5 ar s1 A 5 vr il 1 5 M ai 15 Ju in 15 Ju il. 1 A 5 oû t1 Se 5 pt .1 5 O ct .1 5 N ov .1 5 D éc .1 5 Ja n. 16

FÉV. 16 : 0,17 % MARS 16 : 0,05 %

5.040

5.046

6.000

5.000

PIB EN VOLUME

411.922

(évolution en %)

5

4,3

4 57,89  %

4,8 4,1

3.000

3,4

3

2.000

2 1 42,11  %

1.000

0 -1

0

-0,8 2012

Source s  : Statec  &  CSSF

162 ­—

— Mai 2016

M ar s1 A 5 vr il 1 M 5 ai 1 Ju 5 in 1 Ju 5 il. 1 A 5 oû t1 Se 5 pt . O 15 ct .1 N 5 ov .1 D 5 éc .1 Ja 5 n. 16 Fé v. 1 M 6 ar s1 6

173.441 travailleurs frontaliers

2013

2014

2015

2016

S H U T T E R S TO C K

(en février 2016)

2.636

EMPLOI TOTAL INTÉRIEUR

4.000


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