PA P E R JA M . L U • M A I 2019
Luc Frieden Président de la Chambre de commerce
TOUJOURS POLITIQUE POLITIQUE L’addition salée des congés supplémentaires
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ENTREPRISES Quartz, la nouvelle aventure de SES
PLACE FINANCIÈRE Les rendements de l’assurance-vie en berne
ÉCONOMIE Le Luxembourg fait la chasse au plastique
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ÉDITO
À la table Des grands chefs Thierry Raizer Rédacteur en chef
I
maginer Michèle Detaille, Nicolas Buck et Luc Frieden autour d’une même table de réunion, chacun avec une casquette présidentielle, n’aurait pas encore été envisageable il y a quelques mois. Cette configuration patronale est pourtant devenue réalité depuis qu’un ancien ministre CSV des Finances, autrefois désigné comme potentiel, voire probable successeur de l’ancien Premier ministre Jean-Claude Juncker, vient de reprendre la présidence de la Chambre de commerce, occupée pendant 15 ans par Michel Wurth. Une réalité aussi depuis que Michèle Detaille a été désignée pour prendre le relai ce 25 avril de Nicolas Buck à la présidence de la Fedil. Ce dernier a endossé à son tour une autre présidence, celle de l’organisation faîtière du patronat, l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL). Dans le cas de M. Frieden comme dans celui de Mme Detaille, le changement de présidence s’est fait en cénacle, avec une approche consensuelle. Si le signal positif envoyé avec l’arrivée d’une femme non luxembourgeoise à la tête d’industriels – la Belge Michèle Detaille – a été immédiat, le «come-back» sur l’avant-scène de la vie publique de Luc Frieden a fait grincer des dents. La surreprésentation d’un secteur financier (Luc Frieden est par ailleurs avocat chez Elvinger Hoss Prussen et président du conseil d’administration de la Bil) déjà bien servi par l’ABBL ou encore
l’Alfi dans les instances patronales a en effet été brocardée par les défenseurs de l’idée d’un président de la Chambre de commerce issu de secteurs «traditionnels» et véritable capitaine d’entreprise. Le débat semble clos. Rentrez dans les rangs. À charge désormais de chaque nouveau président de faire ses preuves, d’agir avec l’agenda propre à son organisation mais dans l’intérêt général du pays, présent et surtout à venir. À charge de chacun de mettre ses ambitions ou opinions personnelles de côté autant que possible. Car Luc Frieden et Nicolas Buck revendiquent tous deux une position « au-dessus de la mêlée ». La patronne du Groupe Alipa a, quant à elle, combattu en d’autres temps les positions du parti de Luc Frieden. Ces trois nouveaux «patrons des patrons» disposent pourtant d’une longue expérience et de compétences complémentaires. Tous les trois ont évidemment intérêt à agir selon un certain alignement des agendas si le front commun patronal veut se faire entendre auprès du gouvernement. Et jouer son rôle de contrepoids nécessaire vis-à-vis des syndicats. Après un premier trimestre 2019 durant lequel les patrons ont eu des difficultés à avaler la pilule des deux jours de congé supplémentaires et autres mesures sociales en martelant leur besoin d’écoute de la part
de l’équipe Bettel-Schneider-Braz, le temps est désormais aux propositions. L’UEL sous Nicolas Buck a d’ores et déjà renforcé son équipe et a appelé les forces vives du pays à se projeter dès aujourd’hui vers un Luxembourg de 2040 qui compterait 960.000 salariés, dont 580.000 frontaliers. Luxembourg, havre de paix… sociale. Pour que la quiétude persiste, l’économie devra continuer à tourner et le pays s’adapter à la donne internationale. À quelques jours du 1er mai, gageons que les grands chefs patronaux et leurs homologues politiques se mettent d’accord sur les réponses, sinon la méthode à consacrer aux enjeux du pays avant que l’urgence ne les pousse à agir dans la douleur. Retraites, compétences, compétitivité et attractivité composent les plats d’un menu qui pourrait se révéler indigeste s’il n’est pas préparé avec le soin apporté par les chefs étoilés.
La conversation continue en ligne : @paperJam_lu Paperjam Paperjam Entreprise
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SOMMAIRE grands dossiers 58
Mai 2019
ESPRESSO
CONVERSATIONS
ENVIES
POLITIQUE 16 Économie De si chers congés 18 BUDGET 2019 Une baisse d’impôts à 100 millions 18 JUSTICE Européenne Le premier procureur européen se fait attendre
Picture report 17
Stand Speak Rise Up !
CARRIÈRES 18
20 Élections européennes Il y a urgence(s) pour l’Europe 26 10 listes en lice Demandez le programme !
ENTREPRISES
DU CHALLENGE À LA SOLUTION 32
36 L’actu de l’écosystème
30 TECHNOLOGIES Quartz, la sécurité tombée du ciel
38 Ressources humaines L’infobésité gagne les boîtes mail
en condensé
Star-up corner
34 Management Plus de liberté pour le bien-être au travail
44 ÉPARGNE Les rendements de l’assurance-vie s’étiolent
47 conférence horizon Une femme d’affaires contre le Brexit
46 DISTRIBUTION Pourquoi la banque directe ne prend pas
48 QUAND LA FINANCE LUXEM-
La dentelle s’affiche
CEO SELFIE 40
eLfy Pins, Supermiro
OPINION 45
Faut-il investir dans l’or ?
BUZZWORD 46
Dim sum bond
CARRIÈRES 48
BOURGEOISE S’EXPORTE
Le havre suisse de Quilvest
ÉCONOMIE 52 ENVIRONNEMENT Le Luxembourg fait la chasse au plastique 56 RGPD, UN an APRÈS La CNPD veut sévir
ELEVATOR PITCH 36
CARRIÈRES 40
PLACE FINANCIÈRE
PHOTOS Shutterstock, Matic Zorman, AXA
Les chatbots : un gain de temps
30 SERIAL ENTREPRENEUR Michel Greco, l’infatigable
LUXEMBOURG PERFORMANCE INDEX 53 DROIT DU TRAVAIL 54 Le congé extraordinaire
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SOMMAIRE reportage 102
Mai 2019
ESPRESSO
LUC FRIEDEN
« Je serai un président actif »
PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne), Edouard Olszewski, Anthony Dehez, Romain Gamba
Le nouveau président de la Chambre de commerce compte bien faire entendre sa voix et élever le débat sur l’avenir du Luxembourg.
CONVERSATIONS
KEITH O’DONNELL
« Notre indépendance fait la différence » Le cabinet Atoz fête ses 15 ans. Son managing partner revient sur cette aventure et dessine les enjeux fiscaux qui attendent le pays.
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DAN KERSCH
ANABEL WITRY
« Les salaires doivent augmenter et le temps de travail diminuer »
ENVIES
« Le logement durable passe par le facteur social »
Le nouveau ministre LSAP du Travail, de l’Emploi et de l’Économie sociale et solidaire se définit comme un socialiste « pur et dur ».
La nouvelle patronne du cabinet d’architectes Witry & Witry livre sa vision d’un habitat moderne et écoresponsable au Grand-Duché.
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Mai 2019
ESPRESSO
CONVERSATIONS
ENVIES ARGENT COMPTANT JACQUES CHAHINE
« Payer les choses à leur juste valeur » Jacques Chahine n’a jamais été impressionné par les signes ostentatoires de richesse. Le président de Chahine Capital nous parle de son rapport à l’argent.
100 COMPÉTENCES MOTIVATION
Insuffler du dynamisme La motivation au travail ne s’improvise pas. Les clés du succès : communication et reconnaissance.
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Carole Miltgen et Shafik Dridi La CEO de Prisma et le directeur artistique de Smets illuminent leur look avec audace et caractère.
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CULTURE LITTÉRATURE
RESTAURANT À TABLE AVEC
L’architecte Jo Lorang a imaginé une maison faite de béton, de ferronnerie en acier, de verre et de bois.
Ça bouge sur la scène littéraire luxembourgeoise grâce au talent d’une nouvelle génération d’auteurs.
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Subtil jeu de matériaux
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Stimuler les jeunes plumes
Marco Godinho
PHOTO Edouard Olszewski
IL Y EN A PLUS
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LA CLUBLETTER
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T IN RA T N P O SL R O E N AT V G IO ID L N E ISH D
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LES COMPÉTENCES POUR DEMAIN À L’ÈRE DU DIGITAL Avec l’avènement de l’automatisation et de la digitalisation, les entreprises et salariés vont devoir réinventer l’organisation du travail. De nouvelles fonctions et de nouveaux métiers vont émerger. Comment anticiper et se former pour accompagner cette mutation numérique du milieu de travail ? Ce 10×6 vous proposera 10 démarches. AVEC, ENTRE AUTRES, LA PARTICIPATION DE :
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espresso conversations envies Promesse phare du gouvernement, l’octroi d’un jour férié et d’un jour de congé supplémentaires inquiète les entreprises. On vous présente l’addition, en page 16. Tous aux urnes pour l’Europe le 26 mai ! Gros plan sur les listes et les programmes en présence dans notre dossier spécial, en page 20. Les rendements de l’assurancevie sont en berne. À qui la faute ? Doit-on en profiter pour placer son argent ailleurs ? Éléments de réponse en page 44. RGPD, un an après... Pourquoi et comment la CNPD veut sévir. Sa présidente s’explique page 56. Mai 2019 —
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POLITIQUE
politique DIGEST
La voie royale pour Nora Back La nouvelle assemblée plénière de la CSL devra désigner son président. Jean-Claude Reding, président sortant, a été réélu, mais cette fois dans le groupe représentant les pensionnés. Il ne sera plus en lice pour la présidence. André Roeltgen, président de l’OGBL, aurait pu y prétendre. Mais il n’a été élu que suppléant. La voie royale s’ouvre donc devant Nora Back, secrétaire générale de l’OGBL depuis
On discutera de l’impôt des célibataires L’imposition des célibataires sera bien débattue, à terme, à la Chambre. La pétition publique qui le réclamait a en effet récolté très rapidement les 4.500 signatures nécessaires. Elle en comptait même plus de 6.500, alors qu’il restait encore 20 jours pour y participer. Des étincelles entre Schneider et Wolter La peste porcine qui sévit dans le sud de la Belgique inquiète au Luxembourg. Le ministre de l’Agriculture Romain Schneider (LSAP) a donc décidé de prendre plusieurs mesures afin de protéger le territoire. Dont l’installation d’une clôture temporaire de 8 km entre Grass et Linger, ainsi que la délimitation d’une zone « blanche ». Ce qui a suscité la colère de Michel Wolter (CSV), bourgmestre de Bascharage, qui a déploré la mauvaise communication du ministre et l’illégalité de son initiative. Ce qui est contesté par Romain Schneider, affirmant qu’il bénéficie, de par une loi de 1912, « d’une liberté d’action élargie ». Avant de prédire, hélas, que « l’arrivée d’un animal infecté sur le sol luxembourgeois n’est qu’une question de temps ».
À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez informé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.
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De si chers congés
juillet 2018. Elle est aussi l’immense favorite pour devenir la présidente du syndicat en décembre.
Un jour de congé payé et un férié légal de plus le 9 mai. Les salariés se frottent les mains. Les patrons, eux, font les comptes. Coût moyen d’une heure de travail par secteur
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affaire a été rondement menée. Le 27 mars, après une petite heure consacrée à la présentation du rapport de la commission et aux discussions, le projet de loi 7399 était voté à l’unanimité. Il consacre l’instauration au Luxembourg d’un jour de congé payé supplémentaire – 26 au lieu de 25 auparavant – et d’un jour férié légal de plus, le 9 mai, afin de fêter l’Europe, faisant passer ceux-ci de 10 à 11. Ce qui propulse le pays, avec 37 jours non travaillés, dans le top 3 européen des plus généreux. Derrière l’habillage social de la mesure – une diminution du temps de travail – se cachait un véritable enjeu politique. Le LSAP avait fait de ce projet un des thèmes majeurs de sa campagne législative. Sa participation au gouvernement, et donc l’existence même de la coali-
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tion DP-LSAP-Déi Gréng 2, était conditionnée à son vote rapide. Voilà qui est fait.
PAS DE CONCERTATION
Menée à la hussarde, la modification du Code du travail laissera des traces. « Il n’y a tout simplement eu aucune concertation », déplore Marc Gross, directeur du département des affaires sociales de la Chambre des métiers. Carlo Thelen est tout aussi amer. « Je pense que c’est la première fois qu’il n’y a vraiment eu aucune discussion avec les secteurs », déplore le directeur général de la Chambre de commerce. Les deux institutions patronales ont donc rendu des avis « très radicaux » aux membres de la commission parlementaire du travail. Sans effet. L’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) a aussi très vite
SOURCE Statec – Enquête CMO
L’Aleba sous les 50 % Outre l’élection des membres des délégations du personnel, les élections sociales devaient aussi renouveler l’assemblée plénière de 60 membres de la Chambre des salariés (CSL). Si l’OGBL continue à disposer de la majorité avec 35 élus (3 de moins qu’en 2013), le LCGB peut revendiquer la victoire globale, passant de 15 à 18 sièges. Dans le groupe 4, celui des services et intermédiation financiers, l’Aleba conserve ses quatre élus, mais passe sous la barre des 50 %. Il ne sera pas question de nouer une alliance avec l’OGBL (trois élus) ou le LCGB (un élu), a déjà fait savoir le syndicat, qui compte cependant revendiquer la majorité sectorielle auprès du ministère du Travail. Ce qui l’autoriserait à signer seul des conventions collectives.
ÉCONOMIE
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POLITIQUE P I C T U R E R E P O RT
fait ses calculs. « Nous avons pris pour base les chiffres de 2016 : coût du travail, nombre d’équivalents temps plein... Et le résultat est que chaque journée de travail non prestée coûtera 100 millions d’euros aux entreprises luxembourgeoises du secteur privé », explique Nicolas Simons, économiste à l’UEL. La Chambre de commerce est parvenue au même résultat. « Et il est en dessous de la réalité, c’est évident, note Carlo Thelen. Cela ne tient en effet pas compte des suppléments en prime à payer à ceux qui travailleront tout de même lors de ces journées, le nombre d’employés toujours plus important, la hausse des salaires... » Une hausse des salaires que la Commission européenne a chiffrée à 13% au Luxembourg entre 2016 et 2018. Sans oublier, disent les patrons, « la hausse du coût moyen du travail, de 2,3 % en moyenne par an depuis les huit dernières années, selon le Statec. Même si les différences sont fortes d’un secteur à l’autre, avec une moyenne de 38,7 euros par heure, nous sommes là aussi dans le haut du classement européen. »
PHOTOS Anthony Dehez et Cour grand-ducale / Sophie Margue
AU MOINS 200 MILLIONS
À hauteur d’au moins 200 millions pour les deux jours, mais sans doute bien plus, l’addition sera donc salée. « Et cela ne tient pas compte de l’activité dans l’enseignement privé, la santé ou l’action humaine », ajoute Nicolas Simons. Si les trésoreries des entreprises vont encaisser un rude coup, la productivité aussi. « C’est regrettable, alors qu’elle est déjà atone depuis des années, poursuit Carlo Thelen. Nous avons un marché de l’emploi où les fonctions sont peu automatisables. Que vont dès lors pouvoir faire les entreprises si le coût du travail ne cesse d’augmenter, les congés également, que la flexibilité n’évolue pas et que la productivité baisse ? » Selon la Chambre des métiers, 1,36 million d’heures de production seront perdues pour le seul secteur de l’artisanat. L’UEL noircit un peu plus encore un tableau déjà très sombre, pointant la désorganisation que ces nouveaux jours non travaillés vont inévitablement créer. « Il va y avoir une rupture au niveau de la production chez certains, des ‘ponts’,
mais aussi des pertes au niveau des ventes, des contraintes dans la gestion des stocks et des flux », relève Nicolas Simons. Le secteur public s’en tirerait bien mieux. La fiche financière déposée à la Chambre indique en effet que « le jour de congé n’aura pas d’impact sur le budget de l’État ». Tandis que le nouveau jour férié ne nécessitera pas de recrutement dans les administrations, mais imposera tout de même de tenir compte, « le cas échéant, des suppléments à accorder aux fonctionnaires, employés et salariés qui devront travailler ». Cependant, « il est très difficile de prévoir l’envergure de ces suppléments ».
LE BLUES DES PATRONS
Jours de congé en plus, salaire social minimum augmenté, projet de nouveau congé parental... Tout cela donne le blues aux patrons. Au point que Carlo Thelen hausse le ton. « Le message au gouvernement est : ‘Maintenant, ça suffit.’ Les mesures prises ne sont plus équilibrées. Les PME et TPE souffrent. » Alors que, toujours selon le directeur général de la Chambre de commerce, les groupes internationaux se posent des questions. « Avec les mesures prises au fil des années, les grands patrons me demandent ce qui se passe dans ce pays. En termes de nation branding, ce n’est pas très bon... » Une analyse se démarque des autres, sans que ça ne soit une surprise. Michel-Edouard Ruben, senior economist à la Fondation Idea, regrette en effet, au sujet du férié du 9 mai, que « l’on parle des ponts, des coûts induits, de la position des syndicats qui se félicitent de ce premier pas vers un plus grand équilibre vie privée / vie professionnelle », alors qu’« on devrait en parler comme d’un élément en faveur de l’union des fêtes en Europe ». Il y voit une belle idée, à même de célébrer « ce que l’Europe nous apporte », et espère que le Luxembourg, précurseur, saura convaincre les autres membres de l’UE de lui emboîter le pas. Le 9 mai deviendrait à l’Europe ce qu’est le 4 juillet aux USA, un jour férié dans l’ensemble des États. N. L.
STAND SPEAK RISE UP ! date DU 26.03.2019 AU 27.03.2019 lieu EUROPEAN CONVENTION CENTER LUXEMBOURG (ECCL) – KIRCHBERG
Pendant deux jours, l’European Convention Center Luxembourg (ECCL) a accueilli le forum international « Stand Speak Rise Up ! », pour dénoncer le viol de guerre. S.A.R. la Grande-Duchesse, à l’origine de l’initiative, a modéré l’une des tables rondes, composée de Nadia Murad (prix Nobel de la paix 2018), Iryna Dovhan, Fulvia Chunganá Medina, Aline Munezero et Ekhlas Khudhur Bajoo.
Le forum a pu compter également sur la présence du second prix Nobel de la paix 2018, le gynécologue Denis Mukwege, qui a tenu à « saluer et à féliciter les survivantes qui ont le courage d’être debout », lors de la keynote qui lui était dédiée.
Le forum s’est clôturé en musique après deux jours intenses et remplis d’émotion autour de témoignages de victimes. Et S.A.R. la Grande-Duchesse a terminé ce forum en déclarant : « Mes premières pensées vont aux survivantes qui ont exprimé leur courage à chaque moment. » À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez informé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.
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POLITIQUE
Une baisse d’impôt à 100 millions Dans son avis sur le projet de budget 2019, la Banque centrale du Luxembourg estime à 100 millions d’euros le coût de la baisse de 1 % de l’impôt des sociétés. Le patronat s’étonne de l’optimisme affiché par le gouvernement.
C’
était l’un des avis les plus attendus. L’avis de la Banque centrale du Luxembourg (BCL) sur le projet de budget de l’État 2019, dévoilé le 8 avril dernier, a permis de boucler le round d’auditions et de rencontres préparatoires à la finalisation du travail du rapporteur du budget, le député André Bauler (DP). Ce dernier aura eu un peu plus de deux semaines pour mettre la dernière main à son avis sur la feuille de route budgétaire proposée par le gouvernement et en particulier son camarade de parti, le ministre des Finances, Pierre Gramegna. C’est en effet le 25 avril que le budget sera voté à la Chambre, une fois qu’André Bauler aura fait part de ses remarques et suggestions aux députés, deux jours plus tôt.
OPTIMISME DÉMESURÉ ?
Dans son avis de 250 pages, la BCL s’étonne pour sa part que le gouvernement n’ait pas pris la peine de calculer l’impact de l’abaissement de 1 % de l’impôt des sociétés, soit une diminution du taux de 18 % à 17 %. « Compte tenu de son ampleur, cette omission est tout de même surprenante », interpelle l’institution. D’autant, précise-t-elle, que les administrations et ministères se sont donné la peine de chiffrer le coût budgétaire de mesures dont l’impact est nettement moindre. La BCL évalue le coût de cette mesure budgétaire à 0,17 % du PIB pour l’année d’imposition 2019, soit environ 100 millions d’euros. Durant les dernières semaines, le projet de budget aura suscité 18 —
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différents avis des organisations patronales, qui mesurent toutes l’ampleur prise par les recettes et les dépenses de l’État, comme l’observait le président de l’Union des entreprises luxembourgeoises, Nicolas Buck, au moment de sa prise de fonction le 7 mars dernier : « Nous commençons à frôler les 20 milliards de dépenses et de recettes. Qui
l’aurait cru… ? Cela implique une énorme responsabilité des différents acteurs politiques, économiques, des corps intermédiaires… » Quant à la Chambre des métiers, qui a rendu son avis le même jour, elle s’accorde sur un budget aux chiffres rédigés sur fond d’un optimisme surévalué, « surtout face aux incertitudes internationales ». T. R.
à s’exprimer dans la presse et a interdiction de quitter le pays. Le ministre de la Justice roumain s’est même fendu d’une missive à ses homologues visant à les dissuader de voter pour elle.
PAS DE CONSENSUS
Mi-février, le Conseil européen s’est prononcé en faveur du candidat français à une grande majorité. Mais le Parlement européen a donné sa préférence à Mme Kövesi. JUSTICE EUROPÉENNE À l’issue d’une troisième ronde de négociations, le Conseil estime dans un communiqué « que le Parquet européen a besoin d’un professionnel expérimenté et indépendant capable de mettre en place le Parquet (…), en particulier de construire la structure admiUn énième rebondissement entre le Conseil européen et le Parlement européen vient entraver la désignation du premier procu- nistrative et opérationnelle, et d’établir de bonnes relations de reur européen qui doit entrer en fonction fin 2020 au Luxembourg. travail avec les autorités judivoqué pour la première fois Pologne, l’Irlande et le Danemark ciaires nationales. » Autant dire que la candidate en 2013 par Viviane Reding, demeurent les derniers réfractaires alors commissaire européenne à cette institution qui aura son siège roumaine est jugée trop clivante politiquement, du moins pour le en charge de la Justice, le Parquet au Luxembourg. choix du premier procureur euroeuropéen devait initialement être péen. Dans l’impasse, les discusinstallé en 2018 ou 2019. Après un TROIS MAGISTRATS sions devront probablement coup d’accélérateur donné par la DE HAUT RANG EN LICE présidence luxembourgeoise du Reste la question – centrale – de reprendre après les élections Conseil de l’UE en 2015, le dossier son incarnation par un procureur européennes, puisque le Conseil a dû surmonter l’écueil de la réti- assisté de deux adjoints. Trois et le Parlement européens doivent C. F. cence de plusieurs États membres. candidats se disputent le poste. parvenir à un consensus. Après près de deux ans et un Le Français Jean-François règlement européen définissant les Bohnert, 57 ans, actuellement détails de ce nouvel organe qui aura procureur général près la cour PRÉSENTÉES PAR comme mission d’enquêter sur les d’appel de Reims, spécialisé dans fraudes portant atteinte au budget la criminalité financière, s’expride l’UE, six pays ont rejoint le mou- mant en six langues et étant passé vement entrepris par les 16 qui par l’organisme européen de cooétaient prêts à se lancer. Outre le pération judiciaire Eurojust. Thibault Labrunie, 33 ans, Ensuite, l’Allemand Andrés Royaume-Uni sur le point de sortir vient renforcer l’équipe de l’UE, la Suède, la Hongrie, la Ritter, procureur de Rostock – le médicale et scientifique plus international des procureurs de Bionext Lab en tant que allemands puisqu’il a grandi au pharmacien biologiste. Il est titulaire Chili, étudié en Allemagne, travaillé d’un doctorat en pharmacie et d’une en biologie médicale. pour la Commission européenne à spécialité LABORATOIRE Bruxelles et conseillé des États Cynthia Mitidieri, 26 ans, d’Amérique latine en droit pénal. a rejoint Cushman Enfin, la Roumaine Laura & Wakefield Luxembourg Codruta Kövesi, 45 ans, à la tête du en qualité de consultante Parquet anticorruption roumain junior pour renforcer l’équipe jusqu’à sa destitution en juillet der- Retail Luxembourg. nier. Aux commandes des pour- CONSTUCTION suites contre plusieurs milliers SERVICES AUX ENTREPRISES d’élus depuis 2013, la candidate PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ n’est pas soutenue par le gouvernement roumain et a été destituée l’été dernier. Elle fait l’objet de poursuites. Placée sous contrôle Créez ou actualisez votre biographie La candidate roumaine, sur guide.paperjam.lu. judiciaire, elle n’est pas autorisée Laura Codruta Kövesi.
LE PREMIER PROCUREUR EUROPÉEN SE FAIT ATTENDRE
É
CARRIÈRES
PHOTO Shutterstock, Bionext Lab, Wakefield & Cushman Luxembourg
BUDGET 2019
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POLITIQUE
ÉLECTIONS EUROPÉENNES
Il y a urgence(s) pour l’Europe Le climat, la montée des populismes, la lutte contre les inégalités... Ce sont quelques-uns des thèmes qui seront inévitablement à l’ordre du jour des prochains députés européens. Ce ne sont pas les seuls. Finance, fiscalité, recherche, ICT et aide aux PME / TPE sont d’autres urgences, soumises par Paperjam à l’analyse d’experts et de candidats.
résistances auparavant. Avec Luxflag, on a élaboré en son temps un label qui excluait d’entrée tout ce qui avait trait au nucléaire et aux énergies polluantes. On voulait être au moins aussi bon que l’Europe, mais avant. »
Comment faire autrement puisque suffit de voir les nouveaux produits l’ensemble de la communauté qui sont proposés. Hubert Vedrine, internationale s’est engagé avec ancien diplomate et ministre franMeris Sehovic l’objectif de limiter le réchauffe- çais, évoque fort justement ce qu’il Déi Gréng ment à 1,5 °C ? Il faut donc trans- appelle la ‘compétitivité écologique’. former le défi en opportunité. Les Je suis totalement en phase avec jeunes qui sont descendus dans les cela. Le monde appartiendra à rues en Europe ont montré la voie. » ceux qui seront efficaces en ce sens, LES FONDS CHANGEMENT DE PARADIGME Meris Sehovic considère que la pas à ceux qui seront dépendants Dans le domaine des fonds, il ne fait lutte pour le climat est en réalité une des énergies primaires. » N. L. nul doute à ses yeux que l’on est face chance pour les pays et les entreRetrouvez le témoignage in extenà un changement total de para- prises. « Et les maisons de gestion so des partis sur paperjam.lu. digme. « Désormais, on part du cli- de fonds ont bien compris cela. Il eris Sehovic, co-tête de liste mat et on fait converger les flux Déi Gréng avec l’eurodéputée financiers en ce sens. Les fonds étasortante Tilly Metz, a toujours été tiques ne peuvent plus investir surpris de ce constat : « On parle dans le pétrole ou le charbon, ce beaucoup du fameux tourisme à L’EXPERTISE ne serait plus toléré, mais bien la pompe, de ses effets sur les dans les énergies renouvelables. ACTIFS VERTS ET PEPP finances, la mobilité et l’environQuand je dis que les choses sont Inutile d’encore souligner l’importance de la gestion d’actifs nement. Mais selon moi, la place pour l’économie du pays. Fin février, la Commission de surveiltotalement inversées, c’est parce financière luxembourgeoise a un lance du secteur financier (CSSF) évaluait à 4.262,65 milliards impact bien plus grand sur le clid’euros le total des actifs sous gestion, pas très loin donc AMBITION du record de juillet 2018. mat. » Il voit donc le Luxembourg La crise financière, la lutte contre le blanchiment, les scandans l’obligation « de se réorienter dales et autres affaires ont contribué à renforcer la législation vers un modèle de place financière et les mesures de transparence, à surveiller les transactions à risque... Les mesures européennes auraient aussi produit verte. C’est possible. Le Luxemun impact positif sur le « business » des fonds au Luxembourg. bourg n’a-t-il pas été le premier Un exemple ? C’est la réglementation AIFM (Alternative Invespays à émettre un green bond ? » tment Fund Managers) qui, en créant un contexte de sécurité, Un autre bon exemple est à a fait exploser la gestion des fonds alternatifs au Luxembourg. À l’Association luxembourgeoise des fonds d’investischercher du côté de Luxflag, qui sement (Alfi), on estime évident que pour maintenir sa position, fait notamment la promotion de la le Luxembourg devra continuer à innover. Ce sera le cas au finance durable. « On a gagné une Meris Sehovic cours des prochaines années dans deux domaines. Tout Déi Gréng grande bataille en ce début du d’abord, celui des produits de pension paneuropéens (PEPP). « Le Luxembourg semble se positionner comme un hub en ce mois d’avril avec l’adoption en predomaine, qui sera un enjeu de demain », confirme l’Alfi. Ensuite, mière lecture au Parle ment que désormais, investir dans un celui des actifs durables, pour lesquels l’appétit des maisons européen de la directive sur la fonds qui n’est pas vert est un de gestion est de plus en plus grand. « Les problématiques environnementales, sociales et de gouvernance deviennent des taxonomie de la finance verte, investissement à risque. » Et le composantes essentielles des critères d’investissement par rapc’est-à-dire un classement qui éta- risque, les investisseurs, c’est bien port auxquels on se positionne », souligne ainsi le cabinet EY. blit si une activité économique ou connu, aiment autant l’éviter. « Le Le plan d’action de la Commission européenne sur la financière est durable ou pas, verte climat doit donc être vu comme finance durable a été une étape dans la volonté de réguler le secteur de la gestion d’actifs, la classification des actifs ou pas. C’était même assez inat- une réelle opportunité dans le durables une autre. Ce n’est sans doute pas fini. tendu, car il y a eu de nombreuses domaine de la finance également.
« Un impact sur le climat »
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« Le climat doit être vu comme une opportunité. »
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POLITIQUE
Charles Goerens DP
ICT
« La 5G en priorité »
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andidat à un troisième mandat à Bruxelles et Strasbourg, Charles Goerens (DP) a toujours été et demeure évidemment un Européen convaincu. Mais ce politicien expérimenté sait aussi que l’institution se trouve face à des défis de taille : « Contrairement à ce qu’on entend, l’Europe n’est pas finie, loin de là. Mais elle connaît des problèmes qui pourraient devenir existentiels si on n’y prend pas garde. Il va falloir consolider nombre de choses. Je pl a i d e p o u r u n v é r i ta bl e ‘aggiornamento’ institutionnel. Le Brexit sera à ce titre révélateur. On verra suite à celui-ci qui veut d’une Europe avec des liens encore plus étroits entre les États, et qui se cachait derrière le Brexit. »
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« PLUS D’EUROPE »
Pour lui, il est évident qu’il faut « plus d’Europe », notamment car, dans un monde multipolaire, la voix européenne ne pourra se faire entendre que si ceux qui la composent sont unis. « D’autant qu’en ce moment, nous sommes face, par exemple, à un président américain qui est le premier à remettre en cause les démarches multilatérales. On le voit avec l’Unesco, avec l’Otan... » De plus, « face à des géants affirmés comme la Chine ou la Russie, ou d’autres en phase émergente, comme l’Inde, seule l’Europe aura la taille pour pouvoir jouer des coudes ». Cette convergence des intérêts trouve tout son sens dans le domaine ICT. « Un des dossiers prioritaires aura évidemment trait à la 5G. La première question à se poser n’est pas ‘en a-t-on vraiment besoin ?’, mais bien ‘est-on prêt à en accepter les risques ?’. Si c’est oui, il faut alors
une mise en commun de nos moyens et une approche commune », plaide Charles Goerens. Ce qui sera aussi une obligation, « afin de ‘manager’ celui qui a la capacité technique, c’est-à-dire la Chine. Si l’Europe est prête à prendre le risque de déployer la 5G avec ce partenaire, il faudra aussi mettre en place des gardefous. Pour éviter qu’une puissance étrangère ait les moyens de pioDÉFI
« Il faut réglementer sans que cela devienne un frein. » Charles Goerens DP
cher dans des données sensibles pour les États ou des informations privées qui appartiennent aux citoyens européens. C’est à l’Union européenne de travailler sur ce sujet. » Qui devra aussi éviter que la 5G, son déploiement et sa technologie ne soient détenus par des monopoles. « Sur ce point, je m’exprime à titre totalement personnel. Je suis pour que l’on empêche les grands monopoles. Google ne peut, par exemple, être le seul actif dans un domaine. Je cite cette firme, mais on connaît aussi les autres qui pourraient être dans la même situation. Si des fusions ou acquisitions mènent à avoir un monopole sur la planète entière dans le domaine des nouvelles technologies, je ne suis pas d’accord. Encore une fois, l’Europe dispose du savoir-faire et des mécanismes législatifs pour empêcher cela. » Charles Goerens plaide aussi pour plus de transparence. Qui s’empare de nos données ? Pour quoi faire ? À destination de qui ? Ce sont des questions sensibles, de plus en plus mises en avant par les citoyens. « Tout se développe très vite, de plus en plus vite. Et les réglementations doivent
L’EXPERTISE
UN RETARD À COMBLER Le domaine ICT et son développement feront partie des enjeux européens majeurs des prochaines années. Gérard Hoffmann, CEO de Proximus Luxembourg et membre du CA d’ICT Luxembourg, estime que l’Europe devra pourtant encore rudement batailler pour rattraper son retard sur les grandes puissances mondiales. « Il y a eu une prise de conscience. Mais il faut continuer à évoquer ce retard pour... ne pas le perdre de vue. La Commission européenne a bien travaillé sur le marché unique numérique, qui date de 2015. On relève une trentaine d’initiatives ou propositions législatives dans ce domaine », dit-il. Preuve de sa détermination, la Commission veut mettre en place un budget spécifique ICT pour la période 2021-2027. « Dans ce cadre, je vois cinq domaines déterminants : les calculateurs à haute performance, l’intelligence artifi cielle, la cybersécurité, le développement des compétences humaines et la certifi cation à l’échelle de l’Union européenne. Le dernier point cité est très important pour le Luxembourg, car c’est chez nous que pourrait s’installer l’agence de certifi cation ICT, ce qui serait logique car nous hébergeons beaucoup de data centers », analyse Gérard Hoffmann. La 5G occupera aussi l’actualité au cours des prochaines années. « C’est ultra-important pour le développement de l’économie numérique. L’Europe a un rôle à jouer, notamment afi n de résoudre les problèmes autour des équipements. Je suis favorable à une approche positive des propositions chinoises. Il faut faire comprendre aux États-Unis que ce n’est pas parce qu’on va vers les Chinois qu’on est contre eux. J’espère que le nouveau Parlement sera ouvert à la mondialisation. Quand on se replie sur soi, on ouvre la porte aux populismes. Les États-Unis peuvent se le permettre car leur industrie est forte, la nôtre beaucoup moins. »
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LA FR
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Charle DP
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suivre. Je trouve qu’en ce qui concerne la transparence, il y a eu des améliorations importantes, des contraintes imposées, des règles mises en place. Le défi est de réglementer sans que cela ne devienne un frein, ni pour l’usager ni pour le secteur ICT. Et c’est assez compliqué. » Et là, Charles Goerens renvoie la balle dans le camp de ceux qui réclament plus de règles : « La transparence totale, c’est une chimère. Bien entendu, l’Europe doit mettre des protections. Mais c’est aussi à chacun de se protéger. Ce sont souvent les individus eux-mêmes qui mettent trop d’informations à disposition de tiers via les réseaux sociaux, les sites de vente, en acceptant les cookies... »
niveau de l’OCDE, a entraîné le fait que certains pays ont décidé de jouer cavalier seul et d’avancer. Notamment la France, qui a entamé le parcours législatif de son projet de loi. « Moi, je félicite la France. Je trouve que c’est important qu’elle continue à jouer un rôle de pionnier quant à cette question de la taxation des Gafa. Le risque était grand de voir ce dossier faire du sur-place », note Charles Goerens. À qui n’a pas échappé le fait qu’Angel Gurria, secrétaire général de l’OCDE, a annoncé lors du dernier sommet de Davos souhaiter une taxation des géants du numérique dès 2020. « Il faut en tout cas avancer et aller vers une fiscalité pour le 21e siècle. Les règles actuelles ne sont plus appropriées à la situation de terrain. Il est inconcevable LA FRANCE PIONNIÈRE Enfin, nul doute que la fiscalité que les classes moyennes paient de l’ICT en général, des géants du le prix le plus fort tout en étant web en particulier, occupera la exposées aux dangers les plus prochaine Commission euro- grands », conclut celui qui n’exclut péenne. Un dossier qui, tardant pas l’idée d’un régime d’imposià se concrétiser au niveau euro- tion « numérique » unique dans péen où on attend un accord au l’ensemble de l’Europe. N. L. Mai 2019 —
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POLITIQUE
PME ET TPE
« Il faut plus d’entreprises »
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icolas Schmit sera la tête de proue de la liste du LSAP lors du prochain scrutin européen. Ministre de 2004 à 2018, c’est aussi un connaisseur avisé des matières européennes. L’accord passé entre le DP, Déi Gréng et le LSAP au niveau national prévoit que le poste de commissaire européen revienne à un socialiste, si la composition du futur Parlement européen offre cette possibilité. « Et il y a une décision de nos instances internes qui me désigne comme candidat à la Commission », confirme Nicolas Schmit. Qui, si le choix lui était laissé, se verrait bien prendre la responsabilité des affaires sociales. Un domaine étroitement lié à celui de l’économie, des entreprises, de l’industrie.
SOUTENIR LA RÉINDUSTRIALISATION
L’industrie, justement, il y voit un enjeu majeur. « La réindustrialisation est importante et l’industrie a un avenir en Europe, martèle-t-il sans la moindre hésitation. On a besoin d’une base industrielle. Aller exclusivement vers les services n’est pas un modèle économique durable. Mais l’industrie est en mutation aussi et il faut en tenir compte. Elle va fonctionner avec moins de salariés, c’est clair. Il faut donc investir dans la formation et mettre en place une vraie politique industrielle européenne. » Qui se trouvera un allié dans les nouvelles technologies. « Elles vont contribuer à freiner les délocalisations, développe Nicolas Schmit. Pourquoi ? Car ces délocalisations étaient basées sur le coût de la main-d’œuvre. Mais si vous employez moins de monde, d’autres critères deviennent plus importants : les délais, les coûts 22 —
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ENJEU
« Créer de la concurrence sur le seul facteur social n’est pas admissible. » Nicolas Schmit LSAP
pact européen sur les PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire) en 2018 : 23,3 milliards investis auprès de 374.000 entreprises qui comptent 5 millions de salariés. Cela via plus de 260 aides possibles différentes. « Les PME constituent l’épine dorsale de toutes les économies européennes, c’est vrai, concède Nicolas Schmit. Je vois aussi que c’est un vecteur d’innovation et un moteur pour l’entrepreneuriat. » Car, selon lui, « en Europe, on ne crée pas assez d’entreprises. Si on compare avec les États-Unis par exemple, c’est tout à fait insuffisant. Ma conviction est claire : on doit créer plus d’entreprises. » Le besoin est là, notamment dans le domaine des nouvelles technologies. « Cela a été reconnu par l’Europe, mais il faut continuer. La BEI continuera pour cela à jouer un rôle décisif dans les années à venir. » Nicolas Schmit pointe un danger : le fait que l’entrepreneur ou la collectivité locale « est souvent perdu face à la multiplicité des instruments d’aide. Et même quand ce risque est repéré, les potentiels demandeurs sont souvent déses-
mique qu’un salaire soit, par exemple en Roumanie, trois fois inférieur à celui proposé en Allemagne. Je ne dis pas qu’ils doivent être les mêmes. Mais il faut tenir compte de différents critères, dont les conditions de travail et la protection sociale, afin que les gens puissent vivre de manière décente », analyse Nicolas Schmit. Qui ne se montre pas un grand supporter d’une mesure comme celle de possibles appels d’offres de marché liés à des critères sociaux, « car créer de la concurrence sur le seul facteur social n’est pas admissible ». Il préfère insister sur les progrès à faire dans le détachement des travailleurs et « multiplier les contrôles. C’est nécessaire ». Le social, et donc en corollaire l’économie, sera donc le prochain grand chantier européen. « Il y a eu une bonne amorce via la ComDYNAMIQUE À PRÉSERVER mission Juncker, sous l’impulLa demande est claire en faveur de sion des socialistes. Il faut veiller convergences économiques. Mais à ne pas stopper cette dynaaussi sociales. « C’est étroitement mique. Sinon, j’ai des craintes lié. Il n’y a aucune raison écono- pour l’Europe. » N. L.
pérés face à la bureaucratie qui entoure ces ins tru ments. » La charge administrative exigée est aussi clairement trop lourde aux yeux du candidat socialiste, « et si le coût administratif est plus important que ce que cela peut rapporter, on laisse alors tomber. Évidemment, si cette lourdeur administrative est née, c’est pour limiter les abus et les fraudes, et c’est louable. Mais il faut simplifier, en mettant des contrôles après. » C’est non seulement une question d’efficacité, mais aussi une question d’image, « car finalement, cela donne une image déplorable de l’Europe et on doit changer cela ». Cela constitue donc un défi de taille car il s’agit, exercice difficile, de « simplifier des procédures qui sont souvent de bonnes procédures, les restructurer et en diminuer le nombre ».
L’EXPERTISE
UN SCRUTIN QUI SERA DÉCISIF Pour l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL), les prochaines élections européennes ne seront pas importantes. Elles seront décisives. « Nous avons synthétisé nos demandes dans un appel lancé fi n janvier », explique Nicolas Simons, en charge du département Économie. La structure faîtière du patronat confirme que « la politique européenne a vu son infl uence croître sans arrêt, et est devenue d’une importance capitale pour l’économie luxembourgeoise, le bien-être de ses citoyens et de ses entreprises ». Quatre chantiers sont prioritaires pour l’organisation présidée par Nicolas Buck : un approfondissement du marché intérieur européen, la mise en place d’un cadre législatif, un soutien actif à la transition digitale et, enfin, « la promotion d’une position équilibrée en matière de droits sociaux européens ». À la Chambre des métiers, on a synthétisé les revendications européennes en 10 points. « L’Europe a besoin de l’artisanat, des PME et des TPE. Mais celles-ci ont aussi besoin de l’Europe », souligne Marc Gross, directeur du département des affaires sociales. L’achèvement du marché intérieur, l’amélioration de l’accès aux compétences et à la formation, l’instauration d’une politique numérique ambitieuse font partie des demandes. « On souhaite également un Small Business Act 2.0, développe encore Marc Gross. Pour créer un cadre vraiment favorable au développement des PME. » Surtout, ce qui prime est « que l’on prenne en compte les priorités des PME lors de l’élaboration des règles européennes et qu’on les adapte via des dérogations pour les grosses entreprises. Pour le moment, on fonctionne de manière inverse. » Il est vrai que « le lobby des grosses entreprises est beaucoup plus puissant que celui de l’artisanat ».
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Nicolas Schmit LSAP
de transport, la stabilité de l’environnement de votre activité et la proximité du marché. Quand Goodyear veut implanter son usine 4.0, elle le fait au Luxembourg pour ces raisons. » En Europe, PME et TPE constituent 99 % du tissu économique et emploient deux tiers des salariés européens. Les chiffres de la Banque européenne d’investissement décrivent à suffisance l’im-
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POLITIQUE
un cinquième du total des investissements mondiaux en R & D ». Ce Christophe Hansen que Christophe Hansen tempère CSV de suite : « Une fois que l’on dit cela, on n’a rien dit, car année après année, nous n’atteignons pas l’objectif qui nous permettrait de compter réellement, c’est-à-dire consacrer 3 % du PIB en R & D, en RECHERCHE raison notamment du manque d’investissement des entreprises privées. En 2017, l’Union dans son ensemble y a consacré 2,07 % de son our évoquer l’avenir de la PIB quand la Corée du Sud y recherche au niveau européen, consacre 4,55 %, le Japon 3,20 % et Christophe Hansen, co-tête de les États-Unis 3,20 %. Le nombre liste du CSV avec Isabel Wiseler, de brevets déposés en Europe est était quasi incontournable. trois fois moins élevé qu’au Japon. » Assistant de la députée européenne Astrid Lulling durant sept PLUS DE COOPÉRATION ans, il a aussi présidé le groupe de L’enjeu des années à venir sera travail « environnement » lors de donc aussi de combler ce déficit la présidence luxembourgeoise d’investissement. « Ce sera possible du Conseil de l’Union européenne notamment en favorisant la cooen 2015, avant de remplacer pération entre les États membres Viviane Reding au Parlement et les instituts de recherche, en européen en septembre 2018. Il harmonisant les différences entre connaît donc bien les arcanes de États membres, en augmentant les Bruxelles et Strasbourg. Son diplôme en géosciences, environOBJECTIF nement et risque décroché à l’Université Louis Pasteur de Strasbourg assure son autorité dans le domaine scientifique.
« Une question de survie »
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PLUS DE MOYENS
Il ne fait évidemment aucun doute à ses yeux que l’Europe doit continuer à jouer un rôle moteur dans le domaine de la recherche et développement. « Ce n’est pas un choix, c’est une question de survie !, lance-t-il. C’est l’un des enjeux cruciaux de la décennie à venir. L’investissement dans la recherche, le développement et l’innovation fera de nous, ou pas, une puissance économique du 21e siècle. C’est d’ailleurs pour cette raison que le budget européen en la matière a augmenté de manière significative : de l’équivalent de 4 milliards d’euros en 1983 à 100 milliards pour Horizon Europe 2021-2027. » Des efforts qui ont déjà payé, puisque si l’Europe ne représente que 7 % de la population mondiale, « nous produisons un tiers des publications scientifiques. Nous comptons également parmi nous le plus grand nombre de chercheurs, 1,8 million, et nous représentons
« Le Luxembourg est un champion de l’innovation et doit le rester. » Christophe Hansen CSV
L’EXPERTISE
DES CHIFFRES TRÈS ATTENDUS Il serait exagéré d’affirmer que les acteurs de la recherche et du développement sont fébriles. Mais il y a néanmoins un peu d’anxiété qui est ressentie. La raison ? Le programme européen « Horizon 2020 » de soutien à la recherche et au développement arrive tout doucement à son terme. Engagé en 2014, il va laisser place à Horizon Europe. « Ce nouveau plan est en phase de fi nalisation. Ce qui manque, ce sont les chiffres », confie Marc Schiltz, directeur exécutif du Fonds national de la recherche. Or, ces chiffres ne sont pas anodins. Horizon 2020 a ainsi soutenu pas moins de 325 participations luxembourgeoises dans des projets divers à hauteur de plus de 104 millions d’euros. « Horizon Europe sera installé pour sept ans. La Commission a beaucoup travaillé dessus et on sait qu’il y aura des nouveautés, dont la mise en place d’un conseil européen pour l’innovation. L’inconnue reste le budget. L’Europe développe trois grandes politiques : la politique agricole, la politique ‘cadre’ qui est composée des fonds structurels, et la politique de la recherche et du développement. Il y aura donc des équilibres à trouver entre les trois », note encore Marc Schiltz. Un budget de 100 milliards d’euros est avancé par la commission pour la recherche, « mais le Parlement aimerait un peu plus ». L’intérêt du Luxembourg va en tout cas dans le sens d’une augmentation du budget de R & D, car « on en profi te en effet de plus en plus. Alors que notre pays est assez peu concerné par les fonds structurels. » Il faudra donc peser en ce sens. Avec un allié de taille : l’Allemagne, qui a annoncé faire de la recherche une priorité. L’urgence est indéniable, car « si l’Europe est ambitieuse pour la recherche, on reste encore à la traîne. La Chine, par exemple, vient encore d’augmenter ses budgets dans ce domaine. »
cohabiter avec le principe de précaution, est une bonne chose. Ce principe d’innovation exprime, selon moi, notre valeur ajoutée européenne : une éthique sociale de l’innovation, une éthique européenne de l’innovation », note encore Christophe Hansen. Qui plaide pour une révision des procédures d’octroi des aides. « Réduire le nombre de projets n’est pas une fin en soi. L’étendue de l’impact doit être prise en compte. Selon l’examen à mi-parcours du programme-cadre Horizon 2020, 64 milliards d’euros additionnels auraient été nécessaires pour financer tous les projets prometteurs et qui répondent aux critères très stricts d’éligibilité, des opportunités manquées. En revanche, oui, les procédures doivent être révisées : selon le même rapport, 636 millions d’euros par an ont été consacrés, par les demandeurs, à faire évaluer leurs projets en amont. C’est trop cher et trop lent. Une des clés de la réussite est la rapidité. Nous pouvons et nous devons faire mieux », justifie-t-il.
partenariats public-privé », développe Christophe Hansen. Le Conseil européen de l’innovation, décidé par la Commission Juncker, est un outil qui aidera à aller dans ce sens. « Aujourd’hui, l’Europe est l’espace de recherche et d’innovation le plus ouvert au monde. Nous devons renforcer ce climat attractif doté d’un cadre réglementaire solide qui attire nos innovateurs, des talents étrangers, et facilite les relations avec les chercheurs des pays tiers. Le ‘principe d’innovation’ introduit dans le prochain IA ET SUPERORDINATEURS programme de recherche Horizon Christophe Hansen appelle donc Europe, principe que je veux voir de ses vœux une souveraineté
numérique européenne. Ce qui passera « par la maîtrise de l’intelligence artificielle, c’est un enjeu primordial pour notre avenir. Dans les TIC, et avec le bouleversement des relations internationales que nous connaissons actuellement, comment pouvons-nous nous croire encore à l’abri des puissances étrangères en dépendant à ce point de Google, de Microsoft ou de Huawei ? La science des superordinateurs nous démarquera également. » Et le Luxembourg aura toute sa place dans cette stratégie. « Le Luxembourg est un champion de l’innovation et il faut le rester ! Par exemple dans les fintech, ou plus récemment dans le secteur spatial. Nous devrions, puisque nous en avons les capacités, donner le bon exemple en Europe en atteignant 3 % de notre PIB en R & D. Pourtant, au cours des 10 dernières années, l’investissement a diminué de 0,33 point de pourcentage. Enfin, en tant que hub international avec un savoir-faire reconnu internationalement, le Luxembourg devrait également encourager et pousser l’Europe à débloquer davantage de capital-risque vers l’innovation », conclut-il. N. L. Mai 2019 —
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POLITIQUE
FISCALITÉ
« La justice fiscale, enjeu majeur »
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omment doit-on voter les sujets fiscaux en Europe ? À l’unanimité ou à la majorité ? Les candidats luxembourgeois aux élections européennes fourbissent en tous cas leurs arguments sur cette question. L’idée portée par Pierre Moscovici, commissaire européen chargé des Affaires économiques et financières, de la fiscalité et des douanes, qu’il a communiquée le 15 janvier dernier, est la suivante : instaurer le vote à la majorité qualifiée des questions fiscales, au lieu du vote à l’unanimité. Ce pour pouvoir « trouver des compromis sur les questions fiscales de manière plus rapide ». Le pouvoir décisionnel du Parlement européen sur les sujets fiscaux s’en verrait alors renforcé, lui qui n’avait jusque-là qu’un rôle consultatif.
CLAUSE PASSERELLE
Les raisons de la modification de la procédure de vote : « On ne peut pas accepter pour l’éternité que le veto d’un seul bloque l’intérêt général ou la volonté de tous, déclarait Pierre Moscovici dans une interview à Paperjam en décembre 2018. Je ne dis pas que la fiscalité doit être partout la même. À chacun de déterminer ses marges de manœuvre au sein d’un cadre commun. Mais avoir un business model fondé sur l’évasion, la fraude ou l’optimisation fiscale agressive et sur des règles secrètes n’est pas sain. » Reste un obstacle majeur : du fait de la clause dite « passerelle », pour mettre fin au vote à l’unanimité et adopter le vote à la majorité qualifiée, il faut un vote... à l’unanimité. Si le vote à la majorité qualifiée parvient cependant à être entériné, 24 —
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plaide en faveur d’un taux d’imposition minimal effectif de 18 % sur le revenu des collectivités à l’échelle européenne. Ainsi, un modèle économique qui se focalise sur la concurrence fiscale et la quête effrénée de profit à court terme doit appartenir au passé », nous confie le parti socialiste. Quant à Déi Lénk, il soutient clairement la proposition de Pierre Moscovici. « Bien que certains pays FAIRE AVANCER LES membres le nient, des propositions GRANDS PROJETS importantes sont régulièrement Sur le principe même d’harmo- bloquées ou diluées par une minonisation fiscale en Europe, les rité au Conseil. L’introduction partis luxembourgeois ont des d’une base fiscale commune et avis tranchés. consolidée pour les entreprises en Le DP est vent debout contre est un parfait exemple », affirme l’annonce d’une telle mesure : « Au David Wagner, député Déi Lénk. fil des dernières années, l’Union européenne et le Luxembourg PAS UNE SOLUTION MIRACLE en particulier ont réalisé des pro- Même si la Commission eurogrès considérables en matière de péenne ne vise pas la levée de l’unanimité sur tous les sujets fiscaux, le passage à un vote à la majorité quaVOTE SUR LA FISCALITÉ lifiée divise autant les partis que le principe même qui le sous-tend. Déi Lénk se place du côté des pour : « Cette proposition est à nos yeux proportionnée et clairement en phase avec le principe de subsidiarité. Pour nous, la jus-
« Des propositions importantes sont régulièrement bloquées ou diluées. » David Wagner Déi Lénk
transparence et de lutte contre l’évasion fiscale. Le DP est d’avis que la Commission, en proposant d’abolir le vote à l’unanimité au profit d’un vote à la majorité qualifiée, méconnaît ces avancées récentes », déclare le parti. Et de citer les directives Atad (Anti Tax Avoidance Directive) et l’implémentation des mesures du projet Beps (Base Erosion and Profit Shifting) qui prouvent, selon le DP, « la capacité des États membres à trouver un consensus et à faire avancer les grands projets fiscaux, et ce malgré le vote à l’unanimité ». De son côté, le LSAP dit adopter « une approche volontariste », afin de reconsidérer la règle d’unanimité en matière fiscale. « Le LSAP
tice fiscale est un enjeu majeur. La Commission avance un chiffre estimé à 1.000 milliards d’euros qui seraient annuellement perdus pour les trésors publics à travers la fraude et l’évasion fiscale. Inutile de dire qu’une telle somme pourrait faire avancer bien des choses, par exemple en matière sociale ou en matière de transition énergétique », constate David Wagner. Le DP reste, lui, du côté des contre : « L’abandon de l’unanimité pourrait même s’avérer contreproductif dans la mesure où la privation du droit de veto risque d’affecter négativement l’esprit de compromis. » Et le LSAP s’avère finalement mitigé. Si, sur le principe, il appelle de ses vœux une fiscalité plus juste et plus progressiste, le vote à la majorité qualifiée ne lui paraît pas une solution satisfaisante : « En cas de basculement des rapports de force en faveur des libéraux ou de la droite, qui ne se soucient guère des enjeux d’équité et de solidarité, la majorité qualifiée risque au contraire de faire le jeu du moins-disant fiscal », explique le parti. N. L.
L’EXPERTISE
COORDONNER, PLUS QU’HARMONISER « Cette proposition a été faite par un commissaire européen sortant, en fi n de législature. De surcroît avec une approche clivante des choses, ce qui semble particulièrement inopportun en période de Brexit et de tensions internationales », estime Philippe-Emmanuel Partsch, partner chez Arendt & Medernach. Au sein de l’Union européenne, les États membres restent entre autres responsables de la gestion de leurs finances publiques et de la mise en œuvre de leurs politiques sociales. Pourvu que l’équilibre de leurs finances publiques soit assuré. D’où les différences d’approches et de niveaux de services publics. « Pierre Moscovici pourrait alors tenter, avec sa proposition de vote à la majorité qualifi ée, d’imposer une certaine conception de la fi scalité, qui aboutirait à exporter un problème essentiellement franco-italien de déséquilibre budgétaire et des fi nances publiques. Mais l’Union européenne n’a pas été créée pour multilatéraliser les problèmes individuels ! », martèle Philippe-Emmanuel Partsch. Les 28 États membres se trouvent par ailleurs dans des situations économiques différentes. « Pour parvenir à développer leur activité économique, certains pays, notamment d’Europe centrale, doivent ainsi veiller à maintenir une fi scalité basse », remarque-t-il. De plus, Philippe-Emmanuel Partsch relève que l’un des problèmes majeurs de l’UE en matière de fiscalité tient plus à une absence de coordination entre les États qu’à un manque d’harmonisation. Ce qui peut aboutir à des problèmes d’imposition de ménages ou d’entreprises. « Il existe enfi n une tendance, ces dernières années, à confondre la fraude fi scale, l’évasion fi scale et l’optimisation fi scale. Et nous entrons dans une ère de suspicion généralisée de fraude et de complot autour de l’optimisation. Il faut dédramatiser ce débat », conclut Philippe-Emmanuel Partsch.
PHOTO Maison Moderne (archives)
David Wagner Déi Lénk
le commissaire européen souhaite ensuite une mise en œuvre progressive d’ici 2025. Il s’agirait d’abord de moderniser des règles européennes déjà harmonisées, comme celles régissant la TVA et les droits d’accise. Puis de mettre au vote des projets fiscaux, comme l’assiette commune consolidée pour l’impôt sur les sociétés (Accis) et la taxation de l’économie numérique.
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POLITIQUE
DIX LISTES EN LICE
LSAP
CSV
NICOLAS SCHMIT « Nous sommes pro-européens et nous avons une vision pour l’Europe », fait valoir Nicolas Schmit. Qui estime que « le Luxembourg n’a pas d’alternative ». Une Europe unie, aux liens renforcés, qui fera du climat et du social deux priorités. « Deux thèmes que l’on ne peut d’ailleurs séparer », affirme encore le candidat LSAP.
Dix partis présenteront des listes au Luxembourg. Tous nourrissent de grandes ambitions, mais les différences sont grandes entre ceux qui veulent plus d’Europe, ceux qui veulent la restructurer et ceux qui veulent la faire disparaître.
DÉI LÉNK
DÉI GRÉN
CHRISTOPHER LILYBLAD
DAVID WAGNER
MERIS SEHOVIC
P IR A T E N
PA R T E I
STARSKY FLOR L’ensemble des partis Pirates en Europe ont un programme commun. « Notre programme est articulé autour de dix points majeurs », explique Starsky Flor, qui appelle de ses vœux une Europe plus proche des citoyens. « Notre souhait est de ramener les citoyens dans le processus décisionnel. »
Du programme de Déi Lénk, David Wagner met en avant : « Nous faisons partie de ceux qui remettent en question les traités. Tout simplement car ils rendent impossible tout changement en faveur d’une politique de gauche. » Déi Lénk veut donc « batailler contre les aspects antisociaux des traités ».
ADR
FERNAND KARTHEISER Un élément distingue l’ADR des autres partis présents à la Chambre luxembourgeoise et en live lors des élections européennes : « Nous sommes les seuls à vouloir une Europe des nations ». Une Europe restructurée, avec une Commission dépolitisée, ferme dans le domaine migratoire et avec des frontières rétablies.
Retrouvez l’ensemble des candidats des dix listes sur paperjam.lu.
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Le CSV veut en revenir à un fondamental de l’Union européenne : « La protection des citoyens. Les protéger physiquement, économiquement, socialement, écologiquement », révèle Christophe Hansen, une des têtes de liste. L’ambition est aussi « d’inscrire l’Europe dans le monde contemporain et de lui donner les moyens d’y prendre sa place ».
G
V O LT
« Notre programme est notre déclaration européenne dite ‘d’Amsterdam’ », explique Christopher Lilyblad. Celui-ci se décompose en trois priorités. « On veut tout d’abord une réno vation de l’Europe. Ensuite, faire de l’Europe un moteur économique. Enfi n, mettre en place une société plus juste, avec une vraie transition écologique. »
CHRISTOPHE HANSEN
Via un programme très détaillé de 40 pages, Déi Gréng veut « rapprocher les citoyens de l’Europe ». Ce qui est « un enjeu évidemment majeur. Et ce qui se fera naturellement, notamment par le biais de trois dossiers majeurs : le changement climatique et ses enjeux, la digitalisation et l’Europe sociale de demain. »
KPL
GILBERT SIMONELLI
DP
CHARLES GOERENS Les priorités du DP ? « Le respect des droits fondamentaux, explique Charles Goerens. Et de vraies sanctions contre les états qui les violent. » Le climat « est aussi en haut de notre liste. Avec une volonté de traiter cette question dans une démarche multilatérale et la mise en œuvre d’une stratégie irréversible. »
DÉI KONS
E R V A T IV
JOE THEIN
Pour le vice-président du Déi Konservativ vient de fêter ses deux ans, mais compte déjà, KPL d’Kommunisten, « l’Union selon son fondateur Joe Thein, européenne doit être dissoute. Son fonctionnement n’est pas « 150 membres ». Il définit démocratique et elle n’est pas la ligne de son parti comme réformable. Opposés à la domi- « conservatrice et économiquenation économique et militariste, ment libérale, pro-européenne et à l’exploitation néocoloniale, avec une volonté de réforme nous souhaitons une Europe de l’Union, mais certainement sociale, au service des travailpas d’extrême droite, avec leurs et non du capital. » qui nous rejetons tout lien. »
PHOTOS Maison Moderne (archives) TEXTE Nicolas Léonard
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constaté que les besoins de nos clients allaient au-delà des solutions de nettoyage adaptées. C’est ainsi que nous avons progressivement développé des services complémentaires et une véritable capacité à coordonner et piloter l’ensemble de ces métiers liés à la gestion immobilière. Nous sommes ainsi passés du mono-métier au multi-métier », confie Julien Dailland. Aujourd’hui, Samsic maîtrise un large panel de services, que ce soit en interne ou en collaboration avec d’autres sociétés partenaires, qui peuvent être coordonnés et pilotés par un seul interlocuteur. « Pour l’entreprise, cette possibilité de s’adresser à un seul prestataire permet de bénéficier d’une réelle expertise, de réaliser des économies d’échelle importantes et de se soulager de toute la gestion administrative liée à la gestion des différents métiers », indique Julien Dailland. En tant que groupe européen, Samsic est également capable de déployer des processus standardisés et de servir ses clients présents au Luxembourg, mais aussi en France, en Belgique, en Espagne, au Portugal, au Royaume-Uni, en Suisse ou encore en Serbie ainsi que dans plus de 15 autres pays.
Bien plus qu’un fournisseur de services, Samsic Facility accompagne ses clients de manière personnalisée, en les conseillant sur les meilleurs processus à mettre en place et en déployant des solutions conçues sur mesure, selon les problèmes rencontrés. À cet égard, l’entreprise déploie une forte culture de l’innovation, qui se traduit, d’une part, par les nouveaux services qu’elle ne cesse de développer – conception et réalisation d’espaces verts par exemple –, et d’autre part, par les technologies utilisées pour mener à bien ses différentes missions ou mises à disposition de ses clients, telles que la signature olfactive ou la réduction des impacts sonores dans les open spaces. « C Cee sont nos clients qui nous poussent à raisonner et innover, souligne Julien Dailland. Pour y parvenir, nous avons la chance de nous appuyer sur des talents passionnés et dévoués. Fortess de dynamisme et de réactivité, nos équipes envisageront toujours des solutions et actions pour répondre aux challenges quotidiens rencontrés par nos clients. »
2003 C’est la première année de l’entreprise au Luxembourg.
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sam
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Julien Dailland Country Manager Samsic
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PHOTO : Patricia Pitsch
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ENTREPRISES
entreprises Post transforme son réseau Le directeur général de Post, Claude Strasser, a annoncé début avril la fermeture de quatre bureaux de poste cette année, dans le cadre de sa stratégie 2015-2025. Après les 35 premiers bureaux fermés sur 97, l’opérateur historique s’apprête à clore ceux de Bertrange, Hosingen, Clervaux, et également celui du Centre hospitalier de Luxembourg, où Sodexo et un ATM viendront remplir les fonctions essentielles avec des horaires plus étendus. Post regarde les chiffres différemment : 33 nouveaux Points Post ont ouvert depuis 2015, en partenariat avec Cactus, Cactus Shoppi ou d’autres commerces de proximité, soit 49 au total qui ont réalisé 400.000 transactions en 2018. Production record pour ArcelorMittal Dans un tweet, ArcelorMittal Luxembourg s’est réjoui d’un chiffre de production record pour l’unité de Belval en mars dernier. À la pointe de la technologie, le site proche de l’université assure la production de palplanches, ces grandes pièces de métal plat qui servent à séparer l’eau des terres sur les grands chantiers partout dans le monde. Malgré ses craintes, la filiale du premier sidérurgiste mondial ne souffre donc pas encore trop de la
politique américaine qui rend les produits étrangers moins intéressants.
Michel Greco, l’infatigable
Lancement réussi pour SES SES a mis sur orbite les quatre derniers satellites de sa constellation O3b début avril depuis Kourou, en Guyane. O3b, une constellation de 20 satellites, est un point de rupture parce qu’elle offre jusqu’à 10 gigabits par seconde de connectivité, là où moins de la moitié de la planète atteint un gigabit. Et SES ira encore beaucoup plus loin en 2021 avec les sept super satellites fabriqués chez Boeing. « Ça n’a l’air de rien, mais c’est l’une des meilleures vues que vous puissiez avoir du lancement des quatre satellites d’O3b », a commenté son CEO Steve Collar, avec une photo d’un écran d’ordinateur sur son compte Twitter où il a publié régulièrement des nouvelles du lancement.
Michel Greco a tourné la page de l’entreprise éponyme qu’il a fondée à la fin des années 80. L’occasion de jeter un regard sur son parcours et d’évoquer ses projets à venir.
Cargolux double vers Budapest La compagnie Cargolux a annoncé qu’elle doublerait ses liaisons vers la capitale hongroise, passant de trois à six connexions hebdomadaires. Ces dernières se feront via les aéroports de Hong Kong et de Zhengzhou. Cet accroissement des activités s’explique par « le développement du marché et la demande du client », a indiqué la compagnie aérienne à Paperjam, sans donner de chiffres.
À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez informé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.
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SERIAL ENTREPRENEUR
Carrière Il y a 32 ans, Michel Greco prenait la pose aux débuts de sa société, qu’il a cédée au groupe Post. L’entrepreneur entame un nouveau chapitre de sa vie.
L
oin de lui la nostalgie. En tournant le grand album de ses 30 dernières années, Michel Greco regarde les images avec la satisfaction d’avoir, au Luxembourg, ouvert la voie à un métier : celui de coursier. Fin des années 80, grâce à l’aide de ses parents et de leur voiture, il se lance et part pour ses premières missions. Son objectif : faciliter la vie des patrons d’entreprise en prenant en charge la gestion de leur courrier et autres envois express. Son premier client ? « DuPont de Nemours, et il est encore client aujourd’hui, précise Michel Greco à Paperjam. C’était important d’avoir une première référence. D’autres sont venus s’ajouter et sont toujours là, je pense à la Bil, qui a été mon deuxième client. »
Le 9 avril dernier, Michel Greco a assisté au dernier conseil d’administration de sa société en tant qu’administrateur délégué. Un passage de relais planifié de longue date, depuis qu’un partenariat stratégique et un rachat progressif ont été conclus avec le groupe Post Luxembourg au tournant des années 2000. À l’époque, Michel Greco était à la recherche d’un partenaire financier et stratégique pour développer la livraison express de colis. Il faut dire que l’entreprise unipersonnelle créée en 1987 avait de quoi intéresser le groupe détenu par l’État, ses 248 employés et sa flotte de 160 véhicules reflétant une activité notable même si, en 30 ans, le secteur est devenu hautement concurrentiel avec l’arrivée et la
PHOTO Matic Zorman
DIGEST
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ENTREPRISES
naissance de nombreux nou veaux acteurs. « J’ai toujours fonctionné par vision, et en même temps, j’ai toujours une sorte de phobie du ‘backup’, ajoute Michel Greco. Je voulais faire avancer l’entreprise sur plusieurs piliers afin d’éviter que les difficultés de l’un puissent porter préjudice à l’ensemble. » Nouvelles formules de livraison express, agrément PSF pour approfondir les services aux acteurs du secteur financier, logistique de la santé… la diversification a permis de tester, de confirmer certaines visions, et aussi d’apprendre des échecs. Quelle valeur 30 ans après ? « La valeur financière est une chose, mais elle n’est rien sans l’équipe, les deux ont d’ailleurs une valeur quasiment équitable. La réussite n’aurait pas été possible sans l’équipe que j’ai eue. »
UN GRAND ALBUM DE FAMILLE
Après avoir cédé, le 31 décembre 2018, les 10 % restants de sa société à Post et ses mandats opérationnels, Michel Greco ne va pas tout à fait couper le cordon. « Je vais rester au conseil d’administration et j’aurai une fonction de consultant pour aider la société à continuer d’avancer. » Au moment de la rencontre avec Paperjam précédant sa dernière réunion en tant que patron, l’entrepreneur ne laisse pas transparaître ses émotions. Car il connaît les différents cycles et moments de la vie d’une entreprise. « Il faut savoir tourner la page, travailler de manière rationnelle pour ‘ garder le lead’ . Cela apporte aussi du sang neuf, de nouvelles idées. Aux jeunes que j’aide ou à qui je donne des conseils, je dis toujours de faire la différence entre le cœur et la réalité. » Certains noms restent évidemment plus gravés que d’autres dans la mémoire de l’homme, dont ceux de Luigi Denigro (directeur financier) et Tony Cardao (directeur opérationnel). Michel Greco va désormais réduire – un peu – le rythme et profiter davantage des siens. Mais n’attendez pas de cet autodidacte qu’il arrête toute activité. « Je suis encore très motivé, je suis content
de garder le lien avec Post, mais je vais continuer à travailler, ça maintient jeune », lance-t-il, non sans humour. D’où vient cet appétit pour la chose entrepreneuriale ? D’idées qu’il cultive en permanence, certainement... Peut-être aussi des gènes de sa grand-mère espagnole, qui avait fait affaire avant que le régime de Franco n’y mette un frein. Actif dans l’immobilier depuis plusieurs années, il n’avait pas attendu la vente de sa société éponyme pour explorer d’autres secteurs, comme avec la création en 2003 d’une société de nettoyage revendue par la suite au groupe ISS, la distribution et la vente de CD et DVD vierges ou, plus récemment, le site d’e-commerce Zakzak qui va continuer à l’occuper.
DE LA TRANSMISSION À LA FILIATION
Il envisage aussi de poursuivre son parcours de « serial entrepreneur ». Avec la même approche. « Je dois comprendre ce que fait la société dans laquelle je vais investir ou que je vais créer », ajoute Michel Greco. « Certaines ont été créées dans l’optique de les revendre à court terme, d’autres ont été rachetées dans le but de les gérer sur un plus long terme. » C’est le cas de Propper, la société de nettoyage tombée dans son escarcelle en 2017. « Je recherchais des métiers qui ne seront pas victimes de la digitalisation. Or, je pense que ce n’est pas demain que des robots vont nettoyer des locaux de sociétés », estime celui qui veut diversifier les activités de la structure vers la clientèle domestique, de résidence et d’administration, en plus des bureaux. Des services de jardinage et d’aide à la personne viendront s’ajouter au catalogue d’une entreprise qui emploie quelque 160 personnes, sous la houlette d’un certain Tony Cardao. L’entrepreneuriat, une histoire de famille qui pourrait se transmettre à la prochaine génération, via ses deux fils. Mais Michel Greco ne veut pas brûler les étapes. La succession devrait aussi s’étendre à de jeunes promoteurs de start-up qui viendront à leur tour le convaincre de leur vision. T. R.
INVESTISSEMENT
36 C’est le montant, en millions d’euros, que Goodyear s’apprête à investir dans son usine de Colmar-Berg afin d’accroître la production de pneus tout-terrain pour le génie civil et les camions, et améliorer les procédés de fabrication.
TECHNOLOGIE
QUARTZ, LA SÉCURITÉ TOMBÉE DU CIEL D’ici cinq ans, SES aura ringardisé l’industrie hollywoodienne du cinéma avec Quartz. Cette technologie futuriste mélange calculateur quantique, laser et satellite.
C
ostume sombre et visage fermé, l’agent secret ne traîne pas : la mallette menottée à son poignet droit contient des codes secrets. Arme nucléaire, comptes en banque, codes de coffre-fort, Hollywood a tout exploré dans le meilleur des films d’espionnage, des Trois Jours du Condor avec Robert Redford aux James Bond, en passant par Enigma ou La Mort aux trousses. Progressivement, la technologie a remplacé les deux livres identiques que les deux contacts devaient avoir pour décoder les messages. Et la Société européenne des satellites (SES) va redonner du grain à moudre à l’industrie du cinéma avec le projet européen Quartz, un projet futuriste qu’elle dirige depuis Betzdorf pour le compte de l’Agence spatiale européenne. Depuis mai dernier, dix partenaires sont officiellement réunis et apportent leur part à ce projet, dont les Luxembourgeois de LuxTrust et d’itrust consulting. Six instituts de recherche, l’Institut autrichien de technologie, le Centre aérospatial allemand (DLR), l’Université Ludwig-Maximilians, le Max Planck Institute pour la science de la lumière, l’Organisation néerlandaise pour
la recherche appliquée ou encore l’Université tchèque de Palacky aideront les trois sociétés privées luxembourgeoises et la filiale allemande de Boeing spécialisée dans les terminaux de communication au laser Tesat-Spacecom.
TROIS TECHNOLOGIES EN UNE
L’idée naît de l’un de ces groupes de travail que SES organise régulièrement pour imaginer comment renouveler son cœur de métier et apporter de nouveaux services à ses clients, qu’ils soient des opérateurs télécoms, des compagnies maritimes ou aériennes ou des agences gouvernementales. Quartz, c’est l’étonnant mélange de trois technologies : un calculateur quantique, un laser et un satellite. Le premier est capable de fournir des clés de cryptage aléatoires et très longues, donc beaucoup plus difficiles à décrypter. Le deuxième permet de transmettre la clé, via un photon. Le code est envoyé à 2 ou 100 interlocuteurs qui veulent pouvoir communiquer sans que le reste de la planète n’en soit avertie. Le troisième permet d’embarquer à la fois l’ordinateur pour émettre la clé et le laser pour la transmettre au sol. Mai 2019 —
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ENTREPRISES DU CHALLENGE À LA SOLUTION
Si quelqu’un intercepte le photon, l’ordinateur génère une autre clé jusqu’à ce que les deux parties soient en sécurité. Ces rayons laser sont invisibles et les destinataires des clés sont difficilement repérables sans des technologies de pointe entre les mains de seulement quelques acteurs…
LA CHINE DÉJÀ PIONNIÈRE
Avec la perspective des quatre derniers satellites d’O3b puis de la deuxième génération des sept satellites superpuissants d’O3b mPower, à moyenne et haute orbite et dotés d’une flexibilité totale, SES se retrouve en position idéale pour jouer les fournisseurs de sécurité. « Le projet devrait passer du stade scientifique à la réalité d’ici deux ans, deux ans et demi », promet Heike Poignand, l’ingénieure de SES en charge du projet. Deux autres années seront nécessaires entre la démonstration et la commercialisation. « Mais nous avons déjà constaté des marques d’intérêt
de la part de nos clients. C’est pour cela que le travail a véritablement commencé », assure la vice-présidente Global government chez SES, Nicole Robinson. La cinquantaine d’experts réunie dans le consortium européen est pressée : en juin 2017, la Chine a « transporté » ses premiers photons via son satellite Micius, lancé en 2016. Le code a permis à des scientifiques de l’Académie des sciences de Pékin et à leurs homologues de Vienne d’organiser une vidéoconférence sécurisée. Le photon, réputé impossible à transmettre sur plus de 200 km, venait d’effectuer 7.600 km. Mais la Chine n’est pas vraiment une concurrente si ce type de produit s’adresse particulièrement à des agences gouvernementales ou militaires. Et SES l’assure : la technologie pourrait également être précieuse au secteur bancaire et financier, par fibre optique cette fois. Les espions vont pouvoir oublier leurs mallettes et regarder les étoiles. T. L.
DISTRIBUTION DE CLÉ CRYPTÉE PAR LASER
Position 1
LES CHATBOTS : UN GAIN DE TEMPS entreprise fondation secteur d’activité nombre de salariés
post luxembourg 1842 courrier, télécom, services financiers 4.320
CHALLENGE LIBÉRER LES EMPLOYÉS Les entreprises sont sollicités via de nombreux appels et e-mails. Des demandes de renseignements qui ne nécessitent pas toujours une intervention humaine. En confiant ces tâches à un chatbot, l’employé peut se consacrer pleinement à d’autres tâches. L’objectif de Post, en intégrant cet outil, est d’apporter une aide supplémentaire aux clients en cas de problème ou de panne mais aussi de proposer des services et produits.
MÉTHODE ANALYSER LES BESOINS Dans le cas de Post, l’entreprise souhaitait intégrer la langue luxembourgeoise au système. Elle s’est donc adjoint les services d’une filiale qui a déjà mis en place des chatbots pour le gouvernement. Le travail en interne sur la langue luxembourgeoise prend du temps mais va permettre à l’entreprise de répondre à l’ensemble de ses clients. L’analyse effectuée a également mis en lumière le besoin d’ajouter à cet outil un second qui est le chat en live, afin de permettre aux clients de basculer d’une interface robotisée à une autre qui met en relation avec un vrai conseiller.
SOLUTION FORMER LE PERSONNEL Pour lancer cet outil, Post a fait une étude de marché avec sa filiale sur les outils existants. Elles se sont décidées sur une combinaison de deux outils qui permet d’allier la langue luxembourgeoise aux chatbots. Post souhaite sortir ce dispositif rapidement, mais sur des thèmes limités. Ils visent un sous-ensemble de conseils sur certains produits et services préciblés. L’outil devrait être mis en place dans les six mois.
Communication sécurisée Site B 32 —
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ROI TRAVAILLER DE FAÇON PLUS EFFICIENTE L’implémentation de chatbot répond à une demande forte des clients. Les call centers vont changer d’outil et faire évoluer leur manière de communiquer. Actuellement, les conseillers fonctionnent avec leur voix, et ont donc un seul client à la fois. Le live chat permet de traiter plusieurs clients en même temps. Et les robots vont permettre qu’il y ait moins d’appels pour des demandes simples afin que le call center puisse se charger des appels plus compliqués et sensibles.
ILLUSTRATION Maison Moderne
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DES EDU EMBA NIVE RSAL
TÉMOIGNAGE Charlène Zacherie Présidente de Zack School (EMBA Promo 13)
Devenir Creactive leader by ICN, c’est être le manager ou l’entrepreneur de demain. C’est celui ou celle qui portera son entreprise, ses propres ambitions, vers une dimension à la fois globale, agile et créative. Le tout en intégrant la question cruciale de la responsabilité sociétale et environnementale. Le nouvel Executive MBA by ICN Artem propose une approche innovante et pluridisciplinaire du management, avec en fil rouge la RSE et l’approche Artem, éléments fondamentaux de l’ADN d’ICN Business School : innovation, management et créativité. La pédagogie proposée permet à chaque participant de se réinventer et réinventer son savoirfaire en entreprise dans sa dimension structurelle et culturelle.
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Dispensé en anglais et en français, jalonné de séminaires à l’étranger (Allemagne, États-Unis et Chine) en anglais, accrédité AMBA, le programme a été construit par une équipe d’enseignants-chercheurs et de professionnels évoluant dans des structures innovantes en France et dans la Grande Région européenne (Belgique – Luxembourg – Allemagne). L’Executive MBA Artem répond aux contraintes de chaque manager puisqu’il s’effectue à temps partiel (à raison de 3 à 4 jours par mois) sur 18 mois à Nancy, sur le campus Artem de 97 000 m².
J’ai choisi la formation à ICN pour son réseau mais aussi pour les choix de modules et de séminaires variés. Les intervenants de tous horizons ont été un des points essentiels quant à ma prise de décision. J’attendais de cette formation de pouvoir acquérir des compétences dans des domaines que je n’avais jamais auparavant étudiés. Je voulais que cette formation m’apporte des idées, des solutions et surtout de nouvelles ambitions. L’Executive MBA by ICN Artem m’a apporté bien plus : plein de nouvelles idées pour le développement de mon entreprise, des solutions à mes questions, un réseau varié, une ouverture d’esprit, de nouveaux amis, et enfin de superbes nouveaux projets et ambitions que je compte bien mettre en place rapidement. Le seul conseil que je peux donner, c’est de ne jamais lâcher, que si une bonne organisation est mise en place pour gérer les cours, la famille et le travail, c’est plus que possible. Profitez de chaque instant car ils sont tous mémorables. CONTACT SAMANTHA NGUYEN Talent Acquisition EMBA +33 (0)3 87 56 37 36 samantha.nguyen@icn-artem.com Plus d’infos sur icn-artem.com/emba
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ENTREPRISES
PLUS DE LIBERTÉ POUR PLUS DE BIEN-ÊTRE AU TRAVAIL Si le Luxembourg reste un pays très attractif professionnellement, le bien-être au travail y a reculé l’an dernier. Florilège de bonnes pratiques avec Intech, entreprise lauréate du prix « Great Place to Work for All ».
S
elon l’enquête effectuée fin 2018 par la Chambre des salariés (CSL) en collaboration avec un institut de sondage et l’Université du Luxembourg, le bien-être au travail a diminué depuis l’an dernier. Nous sommes passés de 55,7 à 54,5 sur 100. L’enquête menée auprès de 1.500 personnes actives au Luxembourg évoque toutefois une certaine stabilité des chiffres ces cinq dernières années. Parmi les facteurs qui ont un impact négatif sur la qualité de vie au travail, le rapport pointe les aspects psychosociaux comme les charges mentale et émotionnelle, le travail dans l’urgence et le harcèlement moral. À l’inverse, les facteurs qui impactent favorablement le bien-être au sein de l’entreprise montrent une diminution en 2018. Pourtant, ce sont également les aspects psychosociaux
qui aident à développer le sentiment de bien-être professionnel : la coopération, la participation aux décisions, le feedback et l’autonomie dans le travail.
L’HUMAIN AVANT L’ARGENT
Des points essentiels que quelques entreprises développent au sein de leurs équipes. À l’instar d’Intech, société de conseil et d’expertise en technologies et systèmes d’information du groupe Post, installée à Kayl. Lauréate – parmi d’autres – du prix « Great Place to Work for All », cette entreprise de 120 personnes a choisi de placer le travailleur au centre des décisions. Les mots d’ordre restent inchangés depuis leurs débuts en 1995 : partage, écoute, transmission et développement des compétences. L’entreprise mise donc sur ses travailleurs et leur implication au quotidien en leur laissant un espace
Workspace Des locaux colorés, propices à la communication entre les équipes.
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de liberté conséquent. « Nous avons mis en place des collectifs participatifs pour tous les collaborateurs qui le souhaitent. Il s’agit de groupes de réflexion qui ont pour but de faire évoluer les process. Ils sont une dizaine au sein de chaque groupe et disposent d’un pouvoir de décision. Par
« Nous avons mis en place des collectifs participatifs. » Julien Ledoux
Senior manager, Intech
exemple, on a ouvert un collectif pour le télétravail l’an dernier. Cela devrait être mis en place dans les mois qui viennent grâce à leur travail en amont », détaille Julien Ledoux, senior manager.
AUTONOMIE ET PASSION
L’entreprise de services a également lancé des ateliers en interne. Fonctionnant de façon autonome et autogérée, ces groupes englobent une vingtaine de personnes et sont chargés d’identifier les bonnes pratiques et celles qui
Implication Julien Ledoux explique qu’Intech a placé ses collaborateurs au centre des décisions.
pourraient être améliorées dans l’entreprise. Grâce à ces workshops, Intech a mis en place un système de collecte des aspirations personnelles. « Cela permet d’adapter au mieux les missions que l’on peut proposer à nos collaborateurs, en fonction de leurs aspirations », explique notre interlocuteur. En complément de leur activité principale, Intech accompagne aussi les collaborateurs qui le souhaitent pour devenir formateurs en interne ou en externe, pour être speakers dans des conférences européennes, pour développer de nouvelles expertises au travers de groupes de passionnés…
AFTERWORKS
L’entreprise va même plus loin avec le comité des fêtes et loisirs. Entièrement gérée par les collaborateurs, cette cellule met en place une trentaine d’activités chaque année. Soirée bowling, initiation au golf, cours de cuisine, escape game : tout est offert par la société, qui a alloué un budget conséquent pour ces sorties l’an dernier. Les collaborateurs profitent également de deux voyages par an grâce à ce système : un week-end famille (parc d’attractions, ski dans les Alpes) et un second entre collègues. « Cette année, on part à la Pentecôte pour une destination surprise. On est déjà parti en Sicile, à Lisbonne ou à Majorque », se souvient Julien Ledoux, qui se félicite d’avoir trouvé une entreprise qui avance dans une démarche d’amélioration continue. T. R.
PHOTOS Matic Zorman
MANAGEMENT
— Mai 2019
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ENTREPRISES E L E VAT O R P I T C H
L’ACTU DE L’ÉCOSYSTÈME EN CONDENSÉ
START-UP CORNER #Supermiro #Ibisa #Hub@Luxembourg #Finologee #Loic #Food4All #GlobalVenturesSummit
800.000 euros pour partir à l’abordage « On fait quoi ce week-end ? » Quatre ans après son lancement, 80.000 utilisateurs viennent chercher des idées de sorties sur l’application Supermiro. 4.000 événements et 600 bonnes adresses sont référencés. La start-up a annoncé mi-mai avoir levé 800.000 euros auprès de trois business angels luxembourgeois pour poursuivre son développement, d’abord à Bruxelles, puis en Belgique, et peut-être en France. Ibisa dans le top 10 La start-up de Jesus Pena Garcia et Maria Mateo Iborra a été repérée par Consensys Ventures, le bras armé financier de Consensys. À la clé, une participation dans l’accélérateur de start-ups qui travaillent avec la blockchain à Berlin. Dix semaines pour passer du stade de projet à celui de projet minimum viable. Ibisa s’adresse aux 500 millions de petits fermiers qui nourrissent deux milliards de personnes et veut leur offrir une assurance à bon prix en mixant blockchain avec imagerie satellitaire.
connecteurs échangent les informations vitales pour ce processus. Finologee signe avec Foyer. La fintech Finologee a annoncé avoir signé son premier contrat important avec le groupe Foyer en lien avec la nouvelle directive sur la distribution d’assurances. L’échange de documents, authentifiés par Luxtrust, se trouve fluidifié entre le client et l’assureur par l’intermédiaire de la plateforme de Finologee. Grosbusch rejoint le Loic Le Luxembourg Open Innovation Club, cercle de 40 innovateurs luxembourgeois qui travaillent dans de grandes sociétés, s’est enrichi d’un nouveau membre : Grosbusch. Représentant la 4e génération de la famille, Lynn et Goy rejoignent leurs pairs de la Bil, Bâloise, Goodyear, Encevo, Post ou encore Luxair, réunis autour de l’échange de bonnes pratiques.
Food4All récompensée à l’Arch Summit Ilana Devillers et Xénia Ashby ont reçu le prix de l’impact social à l’occasion de la 2e édition d’Arch Summit, organisé les 3 et 4 avril Nouvelle CEO pour derniers. La start-up incubée au le Hub@Luxembourg Le réseau d’accélérateurs français LuxFutureLab participe à la lutte du Crédit Agricole a confié la direc- contre le gaspillage alimentaire en tion de son antenne luxembour- récupérant les produits des supergeoise à Amélie Madinier. Analyste marchés proches de leur date de de crédit dans la banque française péremption. il y a 10 ans, la nouvelle CEO est passée chez Orange puis Visa, avant Les 100 plus gros VC de rejoindre Innohub Luxem- au Luxembourg bourg ces quatre dernières années. La Lhoft et Parkpine Capital ont signé un accord pour organiser le premier Global Ventures Summit L’Uni rejoint l’université Ripple européen, en octobre prochain. Les Déjà parmi les 17 universités sélec- 100 plus gros venture capitalists tionnées par l’initiative de recher- seront présents lors de cet événeche sur la blockchain de l’université ment, organisé une fois par an au Ripple, l’Université du Luxembourg Luxembourg jusqu’en 2022. Plus a annoncé mi-avril rejoindre cette de 1.500 personnes de 50 pays sont initiative consacrée au développe- attendues. Dix deals de plus de 50 ment des micropaiements. Le SnT millions de dollars avec des start-up sera chargé d’étudier comment les européennes sont espérés. T. L .
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GLAMUSE La dentelle s’affiche
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a lingerie est devenue un produit à part… vendu comme un autre. Même la lingerie de luxe peut être commercialisée par un site d’e-commerce et une application. Le pari pris par Laetitia Monaco et Patrice Legrand est en passe de réussir. Avec 150.000 clients, à 80 % des femmes, Glamuse est la plus grande boutique de lingerie haut de gamme au monde. « Aucun magasin physique ne pourrait vous offrir autant de références que glamuse.com ! Par exemple, pour PrimaDonna, marque de luxe pour grandes tailles, nous avons 65 tailles par modèle de soutiens-gorge à plus de 150 euros », explique le cofondateur, dont la réputation n’est plus à faire après la réussite de Boursorama, qu’il a aussi lancée. La start-up, à cheval entre Hesperange pour la technologie, la recherche et l’administratif, et Nancy pour la partie logistique, vend des produits de 80 marques de prestige, comme Aubade, Lise Charmel, Chantal Thomass, Chantelle ou Simone Pérèle, à destination de 48 pays. 2019 sera l’année d’une nouvelle montée en gamme et d’une conquête des marchés français et mondial grâce à une version en anglais.
Start-up Création Localisation Capital social Fondateurs Chiffre d’affaires Employés Objectifs de croissance
Glamuse 2011 à Nancy, 2015 au Luxembourg Hesperange 250.000 euros Laetitia Monaco et Patrice Legrand 10 millions d’euros 43 (20 à Luxembourg, 23 à Nancy) étoffer l’équipe au Luxembourg et entreprendre le développement international
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ENTREPRISES
L’INFOBÉSITÉ GAGNE LES BOÎTES MAIL Des centaines, voire des milliers d’e-mails en attente dans la boîte de réception : une situation que connaissent bon nombre de travailleurs au Luxembourg. Et pour cause, le pays est en tête des pays les plus connectés. Décryptage d’un phénomène en évolution constante, qui pousse à l’overdose.
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n 2019, chaque jour dans le monde, 293 milliards d’emails sont envoyés selon une étude menée par The Radicati Group, qui évoque le chiffre hallucinant de 347 milliards d’e-mails journaliers en 2023. Quand on sait que le Grand-Duché est le pays le plus connecté d’Europe selon IMS Luxembourg (52 % des salariés déclarent travailler quotidiennement sur des appareils numériques), on imagine aisément l’incroyable masse de données qui transite continuellement dans le pays. La structure dédiée à la RSE en entreprise vient de lancer un grand projet sur le sujet, 40 % des utilisateurs de boîtes mail reçoivent plus de 100 messages par jour. Des alertes qui détournent le travailleur de son acti vité puisqu’il faut compter 64 secondes pour re prendre le fil de nos pensées après avoir été interrompu par l’arrivée d’un e-mail. Plutôt que de faciliter la communication, ils auraient donc tendance à freiner l’avancée du travail. D’autant que cette overdose ne s’arrête pas aux portes du bureau compte tenu de la connexion des boîtes mail professionnelles sur les smartphones.
L’infobésité fait désormais partie des risques psychosociaux qui conduisent à déclarer certaines maladies liées au travail, dont le burn-out.
UN ROBOT RÉPOND À VOTRE PLACE
Pour éviter de crouler littéralement sous les e-mails, des solutions existent. L’intelligence artificielle permet en effet d’apporter une réponse adaptée aux besoins de chaque entreprise. C ’e s t n o t a m m e n t l e c a s d’Emailtree, un robot gestionnaire d’e-mails mis au point par Casius Morea à Luxembourg. « Quand un e-mail arrive, il est lu et compris en termes de requête du client. Ensuite, la machine va chercher des 48 éléments complémentaires dans les bases de données – internes et / ou externes – pour comprendre au mieux le contexte de la demande. Enfin, l’intelligence artificielle va répondre seule à la demande », détaille son concepteur. Plus évolué qu’un chatbot (programme capable de converser avec un internaute), ce système permet de traiter plusieurs demandes au sein d’un seul
Distraction Il faudrait, en moyenne, 64 secondes pour se concentrer à nouveau après avoir été interrompu par un e-mail.
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e-mail et d’apporter une réponse différenciée. Le robot peut également détecter le phishing et placer de lui-même les mails tendancieux à la corbeille. Un premier tri pour laisser ensuite à l’IA le soin de traiter uniquement les demandes sérieuses. « On peut également ajouter un mot de passe pour ouvrir les e-mails qui relèvent du phishing pour que l’administrateur système soit le seul à pouvoir les traiter et ainsi éviter la propagation de virus », ajoute Casius Morea. 27 Enfin, l’outil permet également d’adapter les bases de données. Imaginons qu’un client change d’adresse et envoie un e-mail afin de modifier ses données, le robot pourra le faire de façon tout à fait autonome, après avoir vérifié la véracité des informations communiquées. Un assistant qui offre donc un service adapté dont le coût varie entre 20.000 et 100.000 euros annuels, selon les besoins de l’entreprise et le flux de données à gérer. Il faut compter environ un mois pour qu’Emailtree emmagasine les données et soit fonctionnel dans une entreprise.
Deuxième étape essentielle : créer un dossier spécial pour y glisser l’ensemble des e-mails restants. Tous datés de moins de trois semaines, ces e-mails peuvent être rangés dans d’autres dossiers si on prend cinq minutes par jour pour boucler cette tâche rébarbative. En attendant, la boîte de réception est enfin totalement vidée et l’esprit du travailleur plus léger de quelques octets. Ensuite, il restera à trier chaque e-mail dès sa réception et son traitement.
DES APPLIS GRATUITES
Si cela semble insurmontable, il existe néanmoins des sociétés et des logiciels qui proposent de trier pour vous l’ensemble de votre boîte mail, même si les plus conservateurs risquent d’avoir des difficultés à déléguer cette tâche. Ces derniers peuvent alors tenter les applications de gestion de boîtes mail qui foisonnent sur la toile, la plupart étant gratuites. Leur principe ? Transformer votre boîte de réception en liste de conversations pour rendre le suivi plus fluide, grâce notamment aux photos des contacts qui apparaissent. Ce système trie également les newsletters et tout ce qui est généré automatiqueOBJECTIF : ZÉRO E-MAIL ment pour les placer dans un dosSi vous ne souhaitez pas investir sier à part. une somme importante, il Enfin, l’employeur peut 53 également faire installer existe d’autres astuces, plus un réseau interne de mesabordables et transposagerie et de gestion des sables, aux e-mails privés. Une méthode plutôt radiinformations pour décharcale fait fureur en ce moment : ger ses salariés des e-mails Inbox zero. L’objectif étant que propres à son entreprise. Mais le la boîte de réception des e-mails collaborateur devra toutefois les reste vide en permanence. Cela trier et y répondre dans la foulée, semble impensable de prime sans l’aide d’un robot. abord, mais en accordant une Toutes ces solutions existent heure de son temps à un premier et sont expérimentées actuelletri drastique, il suffit ensuite de ment au Luxembourg. En cas de maintenir le rangement au quo- doute entre ces différentes tidien. L’un des précurseurs de ce méthodes, IMS Luxembourg système, Merlin Mann, blogueur et devrait pouvoir aider à faire un écrivain américain, conseille de tri puisque la société vient de lancommencer par supprimer ou cer une vaste enquête auprès de archiver tous les e-mails qui datent ses membres afin de réaliser un de plus de trois semaines. Il ne faut baromètre autour de l’infobésité. pas craindre ce nettoyage dras- Un test des différentes solutions tique car vos interlocuteurs sont existantes est également au proforcément déjà revenus vers vous gramme. D’ici quelques mois, les s’ils attendaient une action de votre employeurs luxembourgeois part. Le but est de ne plus se sou- n’auront plus que l’embarras du cier de ces vieux messages. choix ! F. J.
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RESSOURCES HUMAINES
— Mai 2019
23/04/2019 16:29
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23/04/2019 16:34
ENTREPRISES
PRÉSENTÉES PAR
fourniture de services de paiement, et en particulier les services énumérés au point 3 de l’annexe de la loi sur les services de paiement, ainsi que les services auxiliaires, incluant, sans limitation, les services de change ».
STRATÉGIE
AIRBNB SE POSE AU LUXEMBOURG La plate-forme de location de logements entre particuliers a créé une filiale centrée sur les paiements pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique, et a commencé à recruter.
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n tournée dans la Silicon Valley du 7 au 10 avril dernier, le ministre des Finances, Pierre Gramegna (DP), a tweeté à chacune de ses rencontres, façon « Étienne Schneider », son collègue de l’Économie (LSAP) qui s’en est fait une spécialité. Ce qu’a donc fait Pierre Gramegna après avoir rencontré le directeur de l’activité Logements du groupe Airbnb. Ce dernier a d’ailleurs passé une dizaine d’années à établir la présence d’Amazon en Europe. La discussion n’était pas seulement une visite de c ourtoisie, puisqu’Airbnb a décidé d’installer une filiale spécialisée dans le paiement pour la zone Europe, MoyenOrient et Afrique au Luxembourg. Le 12 décembre a été créée Airbnb Payments Luxembourg SA, qui
TROIS RECRUTEMENTS EN COURS
sera domiciliée au 4, rue Henri Schnadt, à quelques dizaines de mètres de BDO Luxembourg, à la Cloche d’Or, et non loin de PwC Luxembourg, qui va auditer ses comptes. Parmi les administrateurs de cette société au capital de 350.000 euros figurent David Charles Bernstein, chief accounting officer et controller du groupe, Sharda Mehta, qui dirigeait Airbnb Payments UK à Londres, et Mary Aisling Hassell, vice-présidente d’Airbnb en charge du soutien aux communautés depuis cinq ans. Selon le texte publié au registre du commerce, où la société a été immatriculée le 4 janvier, l’objet de cette société est « l’émission, l’acquisition, la distribution et l’échange de monnaie électronique », ainsi que « la
Il y a un mois, Airbnb a publié une première annonce pour recruter un directeur des opérations, suivie plus récemment par deux autres, concernant des nouveaux postes : celui de managing director de la structure et celui de chief compliance officer. Airbnb est présente dans 65.000 villes et 191 pays. Le chiffre d’affaires mondial de l’économie du partage devrait atteindre 335 milliards de dollars d’ici 2025, contre 15 milliards de dollars en 2015. Et la manière dont le paiement de la transaction s’effectue entre particuliers sera au cœur des discussions à venir. Airbnb Payments SA ne figure pas encore sur la liste des entités surveillées par la CSSF. Nul doute que la visite du ministre à San Francisco s’inscrivait dans ce contexte. T. L.
CARRIÈRES CBRE Luxembourg a accueilli Pierre-Antoine Chapusot, 26 ans, qui vient renforcer le département Valuation en tant que surveyor. AGENCE ET CONSEIL BUSINESS
Elise Percerou, 34 ans, rejoint le département Workspace de CBRE Luxembourg en tant que senior project manager. Auparavant, elle a travaillé plus de 10 ans en France au sein de la société Elan, spécialisée dans le conseil et le management de projets immobiliers. AGENCE ET CONSEIL BUSINESS
Laurine Cremer, 22 ans, vient renforcer l’équipe de comptabilité et des ressources humaines au sein du Groupe Alipa en qualité d’employée administrative. Elle s’occupe majoritairement de la comptabilité, avec l’encodage des factures et des notes de frais, et les relances de paiement. INGÉNIERIE, SERVICES ET GRANDE DISTRIBUTION SERVICES AUX ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ
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CEO SELFIE
ELFY PINS SUPERMIRO Fondée en 2015 par la Française eLfy Pins, l’application Supermiro recense tous les bons plans de sorties au Luxembourg et en Grande Région proche.
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1 eLfy Pins CEO (chief entertainment offi cer) 2 Jérémy Back-end engineer senior (backbotteur, chat specialist, aîné de la famille)
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3 Rémi Junior back-end developer (crashtesteur) 4 Mélanie Business developer (chouchouteuse de clients)
5 Louise Content marketer (super marketeuze et dompteuse d’algorithmes) 6 Mathilde Business developer (chouchouteuse de clients) 7 Richard Mobile strategist & developer (iOS lover, danseur de Java et de Swift) 8 Christophe CTO (informagicien)
PHOTOS Supermiro, CBRE Luxembourg, Groupe Alipa
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INSUFFLER L’ESPRIT START-UP AU CœUR D’UNE GRANDE STRUCTURE De plus en plus de sociétés de taille importante tentent de développer certains projets en fonctionnant comme des start-up. Ces dernières sont des sociétés de taille réduite qui développent des solutions ou services novateurs dont le mode de fonctionnement – horizontal, flexible, axé sur l’innovation – est de plus en plus fréquemment adopté. Pour y parvenir, trois valeurs essentielles restent à développer. Le lancement d’AXA Wealth Europe est une illustration parfaite de cet état d’esprit. CONTENU SPONSORISÉ PAR AXA WEALTH EUROPE
DES ÉQUIPES RESPONSABILISÉES
« ASSURER UNE PÉRENNITÉ QUI REPOSE SUR LA CONFIANCE, LA RÉACTIVITÉ, LA PROACTIVITÉ ET L’EXPERTISE DE SES ÉQUIPES MULTICULTURELLES. »
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Cette manière de fonctionner a séduit les candidats, puisque AXA Wealth Europe est passée de 3 à 15 collaborateurs en l’espace de trois ans et demi. Il faut dire que, loin d’offrir un poste avec un cahier des charges gravé dans le marbre, la société propose de participer à une aventure entrepreneuriale au sein de laquelle chacun participe activement à l’amélioration des process. Le collaborateur comprend rapidement qu’il est un maillon essentiel de la chaîne de valeur. En contrepartie, un réel investissement est demandé aux collaborateurs. Leur disponibilité et l’attention portée au respect des délais doivent en effet permettre de satisfaire entièrement le client. « La qualité de service est une course sans ligne d’arrivée. Nous visons le toujours mieux et, pour s’en approcher, l’humain et le digital travaillent de concert chez AXA, comme des moteurs à réaction qui sont tous les deux indispensables pour nos clients. ‘Front is back and back is front’ est une expression qui nous caractérise bien, explique encore Laurent Gayet, Deputy CEO. Pour garantir un service de haut niveau et garantir la confiance de sa clientèle, une charte de qualité a par ailleurs été créée et doit être respectée à chaque instant.
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BRAND VOICE
LA CRÉATIVITÉ, MOTEUR DES START-UP
LA FLEXIBILITÉ AU CŒUR DE L’ORGANISATION
« L’essentiel est d’inculquer une culture d’entreprise différente, qui repose sur une plus grande proximité vis-à-vis des distributeurs, qui met en place des circuits de décision courts, le tout pour nourrir la créativité des équipes et leur obsession pour le service client », explique Laurent Gayet. La société s’est implantée au Luxembourg en adoptant une culture start-up qui a aiguisé son esprit de conquête. Une nécessité dans l’environnement très concurrentiel du wealth management au Luxembourg, dans lequel il s’agissait de s’aménager rapidement une place. « L’esprit start-up, c’est aussi d’oser, précise Laurent Gayet. Cette attitude était absolument nécessaire dans ce marché de la libre prestation de services au sein duquel nous sommes les derniers arrivés au Luxembourg. »
Mais qu’implique concrètement le mode de fonctionnement « start-up » ? « Cela a d’abord à voir avec l’organisation, le management, poursuit Laurent Gayet. Notre équipe, y compris le management, travaille en plateau, dans une optique collaborative. Ensuite, nous demandons à nos collaborateurs d’être des experts, sans pour autant se limiter à leur domaine de compétences. Il faut pouvoir être flexible. Notre juriste spécialiste du droit des sociétés et du droit des assurances se transforme, par exemple, en juriste de banque lorsqu’il s’agit de travailler sur les nantissements… » Ce mode de fonctionnement répond aux critères d’une jeune entreprise : peu de collaborateurs, mais disposant d’une expertise très pointue et d’une forte capacité d’adaptation. Dans la phase de démarrage, cela implique de pouvoir compter sur une grande autonomie des collaborateurs. « Cette organisation doit constituer un accélérateur de business, explique encore Laurent Gayet. Finalement, nous obtenons en effet le meilleur des deux mondes : d’une part, nous pouvons compter sur la puissance d’un grand groupe et la force de nos deux actionnaires – AXA France et AXA Luxembourg – et, de l’autre, nous disposons de l’agilité d’une petite structure. »
« ÊTRE DIFFÉRENCIANT NE SUFFIT PLUS, IL FAUT ÊTRE DISRUPTIF. »
ir plus, Pour en savo te contac z : yet Laurent Ga axa.lu t@ ye a laurent.g 4329 4 2 + 352 44 24
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PLACE FINANCIÈRE
place financière Bitstamp à New York Bitstamp, la plus grande bourse de monnaies virtuelles en Europe, a reçu, début avril, une licence BitLicense de l’État de New York, l’autorisant à y effectuer des transactions en monnaies virtuelles. Un élément-clé pour augmenter la présence aux États-Unis afin de pouvoir collaborer avec des investisseurs institutionnels, estiment les dirigeants de la jeune société, qui a fait le choix de baser son pôle européen au Luxembourg, en 2016. Restructuration Le groupe bancaire français Société Générale a annoncé un plan de restructuration, le 9 avril. La banque prévoit de supprimer 1.600 postes dans le monde. L’impact devrait cependant être minime au Luxembourg, où l’institution emploie 1.455 personnes. Le plan d’économie vise majoritairement les activités de la BFI (banque de financement et d’investissement), un secteur dans lequel la division grand-ducale est peu impliquée. BGL BNP Paribas Pour l’année 2018, BGL BNP Paribas a affiché un bénéfice net en recul de 7,4 %, à 338,9 millions d’euros. La banque l’explique par un changement dans les normes comptables et du périmètre d’activité pris en compte, mais aussi par des investissements importants, notamment dans le
processus de digitalisation. À la veille de fêter son centenaire, l’institution a vu son produit net bancaire progresser de 8 %, à 1,45 milliard d’euros. Le volume des dépôts a gonflé de 12 %, alors que les encours moyens de crédits ont grimpé de 8 %. Spuerkeess La Spuerkeess a, elle aussi, souffert de l’application des nouvelles normes comptables. En 2018, son résultat net a dégringolé de 27,2 %, à 175,4 millions d’euros. Mais outre cette nouvelle norme IFRS 9, la banque de l’État a subi une diminution du dividende perçu dans l’action SES (-15 millions), et pointe aussi une diminution de la marge d’intérêt de 1,8 %, en raison du contexte de taux d’intérêt bas. La BCEE a aussi constaté une hausse de ses frais généraux de 4,3 %, en lien avec le poids croissant des salaires. Une licence pour PPRO La fintech londonienne PPRO, qui avait décidé de créer une implantation au Luxembourg pour pallier les effets du Brexit, a obtenu sa licence pour pouvoir opérer dans le domaine de l’« e-money ». Une nouvelle entité, PPRO SA, a été créée dans la foulée. PPRO propose des services de paiement alternatifs et transfrontaliers aux entreprises, comme des cartes prépayées ou encore des comptes de monnaies virtuelles.
À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez informé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.
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ÉPARGNE
Les rendements de l’assurance-vie s’étiolent Le faible niveau des taux d’intérêt, couplé à une réglementation qui restreint les marges de manœuvre des compagnies d’assurances, a comme conséquence logique une baisse des rendements des contrats à taux garanti.
Scénarios Selon Philippe Bonte (Foyer), « les compagnies craignent deux scénarios : une remontée brutale des taux d’intérêt ou leur maintien à 0 % ».
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es rendements des contrats d’assurance-vie baissent, baissent, baissent... Il y a une dizaine d’années, les contrats « classiques » taquinaient les 4 %. Mais pour 2018, Foyer annonce entre 1,75 % et 1,80 % de rendement brut de frais, AXA Luxembourg 1,75 % brut, et CNP Assurances 1,60 % net sur son contrat luxembourgeois. Selon un observateur du marché, les autres compagnies annonceront des performances similaires. En 2017, le marché avait en moyenne servi des taux de 1,79 %, selon le Commissariat aux assurances (CAA). Résultat : en termes de rendement « réel », les épargnants ne sont pas loin de perdre de l’argent. En prenant en compte l’inflation (1,5 %
pour l’année 2018 selon le Statec) et les frais de gestion, il ne reste en effet pas grand-chose des 1,75 % servis par les compagnies...
TAUX D’INTÉRÊT PLANCHERS
La faute à qui ? « Les rendements restent stables ou baissent légèrement. Étant donné le niveau des taux obligataires, il ne faut pas attendre de miracle ! », constate Jean-Marc Nothomb, product manager Vie d’AXA Luxembourg. Car les fonds versés par les épargnants sur les contrats d’assurance-vie classiques sont ensuite réinvestis majoritairement dans les obligations souveraines par les compagnies. Or, en Europe, du fait du taux directeur de la BCE tombé à zéro, les obli-
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DIGEST
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PLACE FINANCIÈRE OPINION
gations françaises à 10 ans ont terminé l’année 2018 à 0,68 %, et les allemandes à 0,24 %. Pourquoi les compagnies placent-elles toujours autant sur ces placements à faible retour quand elles pourraient investir sur des actions d’entreprises et servir un rendement plus attractif à leurs assurés ? Parce que le régulateur, dans le cadre de la directive Solvabilité 2, bride leurs investissements en actions. Les assureurs ont aujourd’hui peu de marge de manœuvre pour augmenter les taux de leurs contrats. Les gérants doivent alors rivaliser d’ingéniosité pour trouver de la performance dans des classes d’actifs peu coûteuses en fonds propres. Autre possibilité : « Nous bénéficions des investissements réalisés dans le passé, ce qui nous permet de continuer à verser des taux intéressants », note JeanMarc Nothomb.
« L’avantage fiscal du contrat d’assurancevie est encore important. » Jean-Marc Nothomb AXA Luxembourg
PHOTOS ING, Maison Moderne (archives)
ÉPARGNANTS FRILEUX
Enfin, les compagnies tentent de restreindre les souscriptions et les versements sur ce type de contrat. Car plus les épargnants versent d’argent sur ces contrats, plus il devient difficile de les piloter et donc de servir un taux de rendement attractif. D’où le fait que les compagnies tentent de les pousser à souscrire des contrats d’assurance-vie comportant une part d’unités de compte (souvent des OPCVM). En vain. L’opportunité de rendement s’accompagnant toujours d’un minimum de risque (et des frais de gestion supérieurs) : « Les assureurs poussent à l’investissement
LÉGISLATIF
LA FAUSSE BONNE IDÉE DU TRANSFERT DE CONTRATS En France, pour pallier la baisse de rendements, le projet de loi Pacte permet de transférer son épargne d’un contrat d’assurance-vie à un autre au sein d’une même compagnie sans perdre ses avantages fiscaux. Une initiative politiquement compréhensible, mais techniquement discutable pour les assureurs. Ceux-ci vont devoir adapter leur gestion d’actifs à ce risque de transfert d’épargne, avec un possible effet pervers : s’ils se tournent vers des actifs plus liquides, cela fera baisser les rendements. « Cela peut paraître bien intentionné, mais c’est un chemin pavé vers l’enfer... », estime Philippe Bonte, qui s’en remet au pragmatisme du régulateur luxembourgeois pour que l’idée d’une telle mesure ne passe pas la frontière...
en actions, mais ça ne fonctionne pas si facilement avec la clientèle retail, qui a peu de marge de manœuvre avec son épargne et qui n’est pas forcément prête à prendre des risques, en particulier avec son épargne retraite », souligne JeanMarc Nothomb. Même constat chez Foyer : « D’un point de vue rationnel, il faudrait inciter tous les investisseurs à long terme à investir sur les unités de compte. Mais allez convaincre quelqu’un qui a perdu 20 % au dernier trimestre 2018... », lance Philippe Bonte, son chief actuary, bien qu’un tiers des nouvelles souscriptions de Foyer se fassent sur les unités de compte.
ENCORE DES AVANTAGES
Autre raison notable de conserver son contrat : « Jusqu’à 3.200 € de primes versées par an, l’avantage fiscal lié à ce produit est encore important », précise JeanMarc Nothomb. Vivement donc que la BCE remonte ses taux (fin 2019, voire 2020)... mais pas trop vite. « Les compagnies craignent deux scénarios extrêmes : une remontée brutale des taux d’intérêt, qui aurait un effet fortement déstabilisateur pour la structure des portefeuilles, ou un maintien des taux à 0 % pendant des décennies. Là, les assureurs qui n’ont pas suffisamment anticipé cette situation pourraient connaître des difficultés », conclut Philippe Bonte. L. F.
Faut-il investir dans l’or ? « UNE VALEUR SÛRE EN FIN DE CYCLE » LAURENT SIMEONI Head of portfolio management Private banking, ING
L’investissement en or reste une valeur sûre. Pour trois raisons : les marchés sont instables ; le dollar est sous pression car les rendements à 10 ans baissent aux États-Unis. Les exportateurs américains perdent en compétitivité ; les marchés émergents, nécessaires à la performance de l’or à long terme, mettent en place des réformes pour pérenniser leur croissance et leur place sur l’échiquier mondial. La performance de l’or à court terme est influencée par la perception du risque, l’orientation du dollar et l’impact des réformes économiques structurelles. À plus long terme, l’or sera soutenu par le développement de la classe moyenne dans les pays émergents, par son rôle en tant qu’actif défensif et par son utilisation croissante dans le secteur de la technologie. L’or conserve aussi ses qualités en termes de liquidité, diversification, faible corrélation aux autres actifs et permet d’ajuster le ratio risque / rendement du portefeuille.
« UN AMORTISSEUR DE CHOCS » ALEXANDRE GAUTHY Macroéconomiste, Degroof Petercam Luxembourg
L’or étant un actif financier qui ne génère pas de flux, son prix réagit positivement lorsque le coût d’opportunité de sa détention diminue. Lorsque la prochaine récession américaine apparaîtra, il n’est pas exclu que les taux de la Fed atteignent à nouveau le seuil de 0 %. Si l’inflation reste positive, les taux d’intérêt à court terme, ajustés par l’inflation, redeviendront fortement négatifs. Le prix de l’or est également sensible aux risques financiers et géopolitiques. L’or garde sa propriété de valeur refuge en cas de guerre, de faillite bancaire, de récession et de questionnement sur la viabilité du système financier, comme c’était le cas en 2008. Il agit donc comme un amortisseur de chocs. Dans le contexte actuel où les menaces protectionnistes, les tensions géopolitiques et les taux d’endettement élevés constituent des risques pour l’économie mondiale, l’or a toujours sa place dans un portefeuille diversifié.
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PLACE FINANCIÈRE B U Z Z WO R D
DISTRIBUTION
POURQUOI LA BANQUE DIRECTE NE PREND PAS Les banques retail directes ou sans guichet n’existent pas au Luxembourg, du fait notamment d’un problème de taille critique du marché et de la concurrence des pays frontaliers.
V
ous n’avez pas réussi à ouvrir de compte courant auprès d’une banque 100 % mobile ? Rien d’anormal : l’équivalent luxembourgeois d’une banque directe, comme les françaises Boursorama Banque (Société Générale) ou Fortuneo (Crédit Mutuel), ou d’une néobanque, comme l’allemande N26, est encore introuvable. La première raison concerne la taille du marché : avec 613.894 habitants, selon le Statec, le développement d’une banque directe ne serait pas rentable. « Il y a peu de place pour de nouveaux entrants sur le marché de la banque directe vu la taille du pays », confirme Frédéric Kieffer, responsable de la banque retail chez ING Luxembourg. Autre explication : « Les frais bancaires de base sont plus élevés en France qu’au Luxembourg : les résidents luxembourgeois sont donc moins à la recherche du tarif le plus bas », explique Frédéric Kieffer.
CONCURRENCE ÉTRANGÈRE
Et les adeptes de la banque directe peuvent facilement aller chercher leur bonheur ailleurs. Hello bank! (BNP Paribas), par exemple, est notamment accessible en France, en Belgique et en Allemagne. « Les banques digitales n’ont pas besoin de s’implanter au Luxembourg. Les frontaliers ou les expatriés n’ouvrent pas forcément de compte courant local : c’est là que la concurrence des N26, Revolut ou des banques directes étrangères intervient », remarque Adrien Kirschfink, directeur général chez Accenture, chargé de la practice Banque digitale pour la Belgique et le Luxembourg. Le Grand-Duché compte 71 % d’étrangers dans sa population active, dont 45 % de frontaliers et 46 —
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26 % de résidents étrangers, selon le Statec. « Les utilisateurs de banques directes étrangères conservent souvent celles-ci pour la gestion de leur compte courant et s’adressent aux banques luxembourgeoises plutôt pour des opérations de crédit ou de placement, ce qui en fait un pays avec des clients plus multibancarisés qu’ailleurs. Mais cela reste difficile à quantifier », ajoute Adrien Kirschfink.
MANQUE DE MOYENS
« S’ajoute à cela le fait que les banques belges ou françaises disposent de plus de moyens que les établissements luxembourgeois pour rendre leurs applis mobiles plus performantes », constate Adrien Kirschfink. Rien d’étonnant, donc, au fait que les nouveaux arrivants conservent l’appli de la banque directe de leur pays d’origine. Les banques retail du GrandDuché ont beau tenter de peaufiner leurs services digitaux, elles manquent de ressources et d’agilité pour faire évoluer leurs solutions mobiles aussi rapidement que les banques directes ou les néobanques. Il existe en effet une pression importante sur les coûts pour les acteurs traditionnels. Au final, les banques traditionnelles concentrent majoritairement leurs efforts sur un conseil s o i g n é e t su r le u r ré s e au d’agences. Certes, la fréquentation des guichets et leur nombre sont en baisse. Mais le défi consiste à en faire des agences de conseil, de rencontre, voire des experience stores. Alors qu’ING n’a plus d’agence physique en France, elle en a conservé 16 au Luxem bourg. « Nous n’avons pas prévu de les supprimer, au contraire, nous les modernisons constamment », estime Frédéric Kieffer. L. F.
Dim sum bond [dɪm sʌm bɒnd] noun
Le Luxembourg est la première Place mondiale pour les « dim sum bonds », des obligations émises depuis Hong Kong en monnaie chinoise.
I
nvestir en Chine est de plus en plus recherché, mais pas toujours aisé. Pour les investisseurs cherchant des opportunités d’investissement en yuans – ou renminbis –, un nouveau type d’obligations a été émis depuis Hong Kong en 2007, afin de se soustraire aux réglementations chinoises très strictes. On les appelle « dim sum bonds », en référence au plat traditionnel chinois, composé de petites portions de mets salés ou sucrés. Jusqu’en 2010, seules les banques chinoises et de Hong Kong étaient autorisées à émettre de telles obligations. Profitant de la déréglementation, le géant américain McDonald’s a été la première entreprise étrangère non financière à en émettre. Son intérêt ? Obtenir des devises chinoises pour assurer son développement dans le pays à un meilleur taux que celui proposé par les banques locales. Depuis, de nombreuses entreprises occidentales cherchent à capter les renminbis que certains investisseurs ont en réserve. Les obligations « dim sum » offrent aussi aux investisseurs la possibilité de diversifier leurs avoirs ou de miser sur une appréciation de la monnaie chinoise. Pour certains pays qui ont décidé de commercer en renminbis plutôt qu’en dollars avec la Chine, elles offrent aussi la possibilité de placer les devises chinoises en réserve. En 2011, la Bourse de Luxembourg a coté la première obligation « dim sum » émise en Europe. Elle s’en est fait, depuis, une spécialité. En 2018, elle est devenue le premier marché mondial de cotation d’obligations « dim sum ». Avec une part de marché de 26 %, elle est désormais plus importante que Hong Kong.
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PLACE FINANCIÈRE
CONFÉRENCE HORIZON
UNE FEMME D’AFFAIRES CONTRE LE BREXIT Connue pour sa liberté de ton, la femme d’affaires Gina Miller est la voix des anti-Brexit au Royaume-Uni. Elle analyse sans filtre les impacts politiques, économiques et sociétaux d’un départ retardé mais qui paraît inévitable. Rencontre en marge de la conférence Horizon organisée par Deloitte le 4 avril.
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PHOTO Matic Zorman
es partisans du Remain ont-ils encore un rôle à jouer dans les négociations du Brexit ? Plus que jamais, selon Gina Miller, femme d’affaires et figure emblématique de la lutte contre le Brexit au Royaume-Uni. Elle s’est notamment illustrée en 2016 en saisissant la Cour suprême de justice (où elle a obtenu gain de cause) pour que le Parlement britannique puisse voter l’accord de sortie de l’Union européenne (UE). Et elle ne compte pas baisser les bras, considérant que chaque étape du Brexit et chaque interrogation qu’il soulève donnent encore l’occasion d’éduquer les citoyens et de décrypter le fonctionnement de l’UE. Via sa société Centrum Campaign, Gina Miller a déjà lancé deux campagnes anti-Brexit : « End the chaos » en septembre 2018 et « Lead not leave » fin janvier 2019. L’atteinte du Brexit à l’image de son pays et les conséquences qui en découlent font partie de ses préoccupations majeures. « Aux frontières ou dans les aéroports, nous n’avons pas recruté suffisamment de personnel, et cela devient
difficile au Royaume-Uni, parce que nous avons maintenant la réputation de ne pas aimer les étrangers. Il y a donc beaucoup de gens basés à l’étranger qui ne candidatent plus au RoyaumeUni. Notre réputation est ternie dans le monde entier, ce qui se traduit par une réelle pénurie de talents », constate Gina Miller, rencontrée par Paperjam le 4 avril après son intervention lors de la 9 e édition de la conférence Horizon organisée par Deloitte pour alimenter les débats sur l’avenir de la place financière. Autre motif d’inquiétude : la supervision de certains secteurs d’activité, une fois que le RoyaumeUni ne fera plus partie des différentes agences européennes comme l’Agence européenne des médicaments (EMA), Euratom, ou l’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA). Car celles-ci n’ont pas encore été répliquées au niveau national. Gina Miller se bat également pour que les impacts du Brexit sur le secteur tertiaire soient davantage pris en compte. « Les services sont complètement igno-
Inquiétudes Gina Miller s’inquiète que les services soient ignorés dans les discussions sur le Brexit.
rés dans l’équation, alors qu’ils représentent 85 % de notre économie. J’imagine que la majorité de la population assimile les services aux services financiers, c’est-à-dire aux riches banquiers ou aux gestionnaires de fonds de pension. Or, quel politicien voudrait défendre ces personnes ? Les services ne sont pas protégés par les politiciens parce que cela n’aide pas leur carrière », lancet-elle, avec son franc-parler habituel.
DÉCALAGE PSYCHOLOGIQUE
Les répercussions du Brexit dans la vie quotidienne des Bri tanniques motivent tout autant son
« Avec le Brexit, nous avons contaminé l’Europe avant même d’en être partis. » Gina Miller
Femme d’affaires britannique, leader anti-Brexit
activisme. « En choisissant d’être membre de l’UE, nous nous sommes adaptés à tous les niveaux de notre vie quotidienne. Maintenant, nous devons inverser cela. Mais comment revenir sur 44 ans d’adaptation en l’espace de 2 à 4 ans ? », s’interroget-elle. Elle rappelle par ailleurs que les trois principales appréhensions des citoyens britanniques concernent avant tout leur quotidien, à savoir des questions liées aux animaux de compagnie (alimentation, passeport, soins vétérinaires...), les voyages et les médicaments. Des sujets trop rarement abordés par les dirigeants politiques selon elle. Enfin, concernant les atermoiements politiques en cours, Gina Miller déplore les écarts de vision
CALENDRIER
« HALLOWEEN BREXIT » À l’issue du Conseil européen extraordinaire du 10 avril, un « report flexible » du Brexit au 31 octobre 2019 a été acté. Une date qui a inspiré la nouvelle expression : « Halloween Brexit » ! Plusieurs scénarios ont été imaginés. En effet, si le gouvernement britannique parvient à faire ratifier l’accord de sortie avant cette date, le Brexit entrera en vigueur « le premier jour du mois suivant » le vote de l’accord. Mais si aucun vote sur l’accord n’intervient avant les élections européennes (du 23 au 26 mai), le Royaume-Uni sera dans l’obligation de participer à celles-ci. Et s’il ne veut pas se plier à cet exercice, le « no deal » refera surface, avec une sortie du Royaume-Uni de l’UE le 1er juin. Une sorte de « clause guillotine », selon Xavier Bettel.
et de posture des différents camps. « Il y a un décalage psychologique entre les politiciens britanniques et l’UE, parce que le Royaume-Uni ne parle que d’argent, de ce qu’il peut retirer du Brexit. Il n’est jamais question de paix, d’harmonisation, de protection ou des grands enjeux d’avenir comme le changement climatique. » Avant de poursuivre : « L’UE a déjà fait preuve d’une patience incroyable, tandis que les effets du Brexit entachent déjà tous les États membres, par exemple en encourageant la montée du populisme. Nous avons donc contaminé l’UE avant même d’en être partis. »Le Luxembourg constitue-t-il alors une sortie de secours opportune pour les sociétés britanniques ? Gina Miller, dont la société de gestion de patrimoine SCM Direct dispose déjà d’une licence pour opérer sur place, en est convaincue. Elle souligne notamment le fait que le Grand-Duché soit particulièrement attractif pour les entreprises qui souhaitent profiter de leur déménagement pour innover. Ce qu’elles ont du mal à faire au Royaume-Uni en raison des nombreuses barrières réglementaires. L. F. Mai 2019 —
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PLACE FINANCIÈRE
LE HAVRE SUISSE DE QUILVEST
QUILVEST SWITZERLAND
FAIRE MOUSSER LE HOUBLON
Parti pour l’Argentine, l’homme d’affaires allemand Otto Peter Bemberg crée la bière Quilmes à Buenos Aires et en fait un succès national. C’est donc pour gérer son succès et sa tant que family office, explique nouvelle fortune que la famille son CEO. Notre activité bancaire se dote d’un bras financier, est assez récente, nous n’avons Quilvest, qui se développe notre licence que depuis 2012. » en Europe avec le retour de Créée par la famille franco-argen- certains héritiers. En Suisse, tine Bemberg dans les années 1930 le family office de la famille (voir encadré), l’entité suisse a se développe à partir des donc longtemps servi de family années 1930. Aujourd’hui, office pour les intérêts de la si la bière Quilmes reste toufamille, qui doit sa fortune au jours la préférée des Argentins, développement d’une importante elle est intégrée depuis 2002 activité brassicole en Argentine. dans la gamme du leader mon« Nous n’avons donc pas déve- dial belgo-brésilien AB Inbev. loppé une activité de banque pri- Mais les descendants d’Otto vée classique, comme peuvent en Bemberg continuent à confier proposer les autres banques une partie de leurs avoirs suisses, poursuit Stéphane à Quilvest Switzerland.
Les groupes financiers de la Place étendent leur empreinte à l’étranger pour différentes raisons. Ce mois-ci, rendez-vous à Zurich avec Stéphane Chrétien, le CEO de Quilvest Switzerland, la filiale helvétique de Quilvest Wealth Management.
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epuis la fusion, fin 2010, entre la Compagnie de Banque Privée (CBP) et les activités de banque privée de Quilvest, le groupe Quilvest Wealth Management repose sur trois piliers géographiques : le Luxembourg, où il est basé, la France et la Suisse. Installé à Zurich depuis avril 2018, Stéphane Chrétien, le CEO de Quilvest Switzerland, connaît particulièrement bien la maison. Arrivé au Luxembourg en 1989, il a d’abord travaillé 17 ans pour la Société Générale. Mais en 2010, il fait le choix de rejoindre le projet de Marc Hoffmann et Norbert Becker : la création d’un nouvel acteur financier local. « J’ai donc compté parmi les membres fondateurs de CBP », explique-t-il. Après la fusion avec le groupe Quilvest, il prend, dans le courant de l’année 2011, la présidence de Quilvest Banque Privée à Paris, avant de rejoindre l’entité suisse l’an dernier. Située à Stockerstrasse, dans le quartier bancaire de la grande cité de Suisse alémanique, Quilvest Switzerland se démarque des autres acteurs bancaires par son histoire et ses activités. « Nous nous positionnons surtout en
Stéphane Chrétien gère Quilvest Switzerland, basée à Zurich.
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Chrétien. Notre licence bancaire nous permet surtout de proposer une large palette de services et de produits à nos clients, du conseil en gestion de fortune à l’activité de crédit. »
HISTOIRE DE FAMILLES
Au départ fondée pour les intérêts d’une seule famille, Quilvest Switzerland en sert aujourd’hui plusieurs centaines et gère environ 8 milliards de dollars d’actifs. Pour définir ses activités, son responsable cite trois grandes particularités : une cible constituée de très grandes fortunes familiales, l’expertise dans le private equity et le fait de sélectionner exclusivement des produits de tiers pour des clients internationaux, surtout basés en Amérique latine. Elle dispose en effet de deux filiales au sein du sous-continent latino américain, en Uruguay (Quilvest Montevideo) et au Chili (Quilvest Wealth Management Chile). La première est un family office qui apporte des services localement à des familles sud-américaines, alors que la filiale chilienne se concentre sur les grandes fortunes locales. « D’où l’importance pour nous d’être en Suisse, poursuit le CEO. Les clients latinoaméricains, comme ceux du
Moyen-Orient, sont très attachés au modèle suisse pour sa sécurité et sa stabilité. » La banque couvre aussi une certaine clientèle suisse depuis son bureau de Zurich. Mais elle n’envisage pas l’ouverture de nouvelles succursales dans le pays pour s’en rapprocher. Une démarche que Stéphane Chrétien estime plus judicieuse dans le secteur du retail. De même, il estime que la place du nord du pays reste judicieuse pour les activités de Quilvest. On voit d’ailleurs que certaines banques rapatrient des activités genevoises en bordure du lac de Zurich, où se situent souvent les maisons mères. Pour l’ensemble de ses activités, Quilvest Switzerland emploie une centaine de personnes, dont 80 au sein de son siège helvétique. C’est évidemment peu par rapport aux 100.000 postes encore occupés dans l’important secteur bancaire du pays. Mais si la concurrence existe, encore une fois, l’institution l’analyse par rapport aux autres family offices. Et sur ce marché, elle fait confiance à son histoire et sa réputation acquise sur des décennies d’expérience depuis l’installation de la famille Bemberg, qui reste
d’ailleurs toujours fidèle à son ancienne structure. En revanche, le fait d’être reliée à un groupe luxembourgeois n’influence en rien l’activité de la banque. « Ici, malgré notre appartenance au groupe Quilvest Wealth Management, nous sommes considérés comme une banque suisse, note le CEO. Mais c’était également le cas lorsque j’étais à la tête de Quilvest Banque Privée à Paris. Nous étions alors perçus comme une banque française. » Ayant longtemps travaillé au Luxembourg, M. Chrétien est aussi particulièrement bien placé pour comparer les deux grandes places financières. « On peut dire que, depuis le virage pris par le Luxembourg vers les grandes fortunes, elles sont assez similaires. Avec un avantage pour le Luxembourg, par rapport à sa large offre de fonds. » Et donc l’avantage pour Quilvest Wealth Management d’être présente des deux côtés. J. -M. L.
PRÉSENTÉES PAR
CARRIÈRES Thierry van Mons, 49 ans, a rejoint Alpha Patrimoine en janvier 2019 en tant que directeur, afin d’accompagner la société dans la croissance de ses activités de gestion de patrimoines privés. ENTREPRISE D’INVESTISSEMENT
Stéphane Goeury, 45 ans, a été nommé directeur général de la filiale Kymco Lux. Précédemment directeur commercial, il a intégré Kymco Lux en janvier 2013 en tant que country manager. CONCESSION
Patrick Weiland, 51 ans, a rejoint Saro Recruitment comme country manager Luxembourg. Il a créé et développé plusieurs sociétés internationales spécialisées dans le recrutement des cadres en Allemagne et aux États-Unis. RECRUTEMENT SERVICES AUX ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ
Créez ou actualisez votre biographie sur guide.paperjam.lu.
PHOTOS Quilvest, Alpha Patrimoine, Kymco Lux, Saro Recruitment
QUAND LA FINANCE LUXEMBOURGEOISE S’EXPORTE
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Contactez Angela Murrell, Conseillère Banque Privée Tél. : 499 24 3752 www.banquedeluxembourg.com
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Banque de Luxembourg, société anonyme – 14, boulevard Royal – L-2449 Luxembourg – R.C.S. B5310
“Pas besoin de crash test pour évaluer la résilience de notre gestion.”
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BRAND VOICE
MÉDIAS
INVESTIR DANS L’ÉNERGIE DE DEMAIN
Claude Simon Head of Sales chez Enovos
Principal fournisseur d’énergie au Luxembourg, Enovos fête ses 10 ans d’existence. Tout au long de cette décennie, l’entreprise n’a cessé d’investir dans la production d’énergies renouvelables, mais également de chercher à mieux cerner les attentes et besoins de ses clients, afin d’anticiper et répondre aux défis du marché. Claude Simon, Head of Sales, nous explique.
Nous mettons «un point d’honneur à
CONTENU SPONSORISÉ PAR ENOVOS
Enovos a pour leitmotiv « Energy for today. Caring for tomorrow ». Comment cette ambition se traduit-elle au quotidien dans vos activités ?
bien servir l’ensemble de nos clients.
»
PHOTO MAISON MODERNE (Jan Hanrion)
Claude SIMON Enovos est une entreprise jeune et
dynamique qui peut se prévaloir d’un riche héritage et d’une grande expérience comme acteur et fournisseur d’énergie de référence du pays. Catalyseur de la transition énergétique, nous jouons un rôle crucial dans le déploiement des énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et la protection de l’environnement. Les renouvelables sont un pilier fondamental de nos activités, nous investissons en continu et en priorité dans l’éolien et le photovoltaïque. La Fondation Enovos marque notre volonté d’agir de façon responsable envers les générations futures. La Fondation comprend aussi le fonds nova naturstroum, par lequel des projets écoresponsables réalisés sur le territoire luxembourgeois sont soutenus. À travers nos offres naturstroum, nova naturstroum et nova naturgas, nous mettons à la portée de tout le monde de l’électricité et de l’énergie vertes. Parallèlement à cette volonté d’accompagner la transition énergétique, Enovos a le désir de toujours mieux servir ses clients. Quelles sont les démarches mises en place dans ce but ?
C.S. Nous mettons en effet un point d’honneur
à bien servir l’ensemble de nos clients. Un
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exemple est notre centre d’accueil : les collaborateurs qui y travaillent parlent plusieurs langues et peuvent ainsi aider et renseigner toutes les communautés vivant dans le pays. Nous avons également créé plusieurs enoshop pour être au plus proche de nos clients et assurer un contact direct et personnel pour toutes leurs questions. Cerner et comprendre les attentes de nos clients passe par l’étude et l’écoute de leurs besoins ou la prise en compte de leurs retours par le biais de workshops et d’enquêtes de satisfaction, par exemple. C’est primordial si l’on veut être dans une démarche d’amélioration continue. Comment Enovos inclut-elle des acteurs luxembourgeois dans la création d’un avenir plus durable ?
C.S. Le cadre législatif amène les fournisseurs
d’énergie à améliorer leurs offres de services pour encourager chacun à consommer mieux. Enovos a créé un programme de subvention à la rénovation et à l’optimisation énergétiques. Les consommateurs entreprenant des travaux afin de rendre leur logement plus efficace au
niveau de l’énergie peuvent bénéficier d’enoprimes. Nous travaillons main dans la main avec les acteurs locaux, tels que la Fédération des artisans, qui regroupe tous les entrepreneurs capables de réaliser ces travaux. Nos experts en énergie collaborent en véritable partenariat avec nos clients professionnels pour améliorer leur efficacité énergétique. Que ce soit pour leurs processus de fabrication, pour leur fonctionnement ou pour des projets individuels. Nous avons aussi des partenariats qui visent l’innovation, notamment avec le List, dans le cadre de la Fondation Enovos. Ainsi, nous mettons tout en œuvre pour répondre ensemble aux challenges du futur.
Pour en s sur no avoir plus s ser consu vices, ltez :
enov os.lu
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Mini MBA
N E W E D IT IO N
s
mini MBA 2019 FUTURE-PROOF YOUR BUSINESS 8-day Leadership & Innovation Programme · Luxembourg City
Après une première édition réussie, le Paperjam Club est fier de reconduire son offre de formation, en partenariat avec Solvay Brussels School of Economics & Management : le mini MBA Leadership & Innovation. Différents modules seront organisés lors de huit journées complètes, de septembre à novembre 2019. R NS SU M AT I O R BA O M F D ’I N MINI / U L . PLUS JA M APER G O. P
À ces dates, quatre modules distincts seront proposés aux participants : Strategy, Finance & HR, Innovation, Customer Development. DATES 23 et 24 septembre 2019 7, 8, 21 et 22 octobre 2019 4 et 5 novembre 2019
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rg
ÉCONOMIE
économie DIGEST Le Luxembourg, 2e économie la plus productive Le Grand-Duché arrive au 2e rang du classement de la productivité des économies développées en 2018, réalisé par The Conference Board. Publié le 15 avril, celui-ci prend en compte la productivité du travail et les niveaux de revenus par habitant, auxquels s’ajoutent les heures de travail et le taux d’utilisation de la main-d’œuvre. Selon les dernières estimations du cabinet, le taux annuel moyen de croissance mondiale de la productivité du travail devrait baisser, passant de 2,9 % entre 2000-2007 à 2,3 % entre 2010-2017. Le Luxembourg est d’ailleurs l’économie développée qui accuse la plus forte baisse de croissance de sa productivité totale en 2018 (-1,9 %). Le salaire horaire moyen franchit la barre des 40 euros Selon une étude publiée ce jeudi par Eurostat, le coût horaire de la main-d’œuvre a atteint 40,6 euros au Luxembourg en 2018. Une augmentation de 1,9 % en un an. L’enquête concerne les entreprises de plus de 10 salariés et ne tient compte ni de l’agriculture ni des administrations publiques. Elle place le Luxembourg en deuxième position, derrière le Danemark (43,5 euros) et devant
la Belgique (39,7 euros), la Suède (36,6 euros), les Pays-Bas (35,9 euros) et la France (35,8 euros). Un coût horaire qui place le pays au-dessus de la moyenne de l’UE (27,4 euros) et de la zone euro (30,6 euros). La croissance ralentit Le trimestre 2018, qui avait vu l’environnement financier international se dégrader sensiblement, a pesé sur la performance du secteur financier luxembourgeois, selon le Statec. Au dernier trimestre, le PIB luxembourgeois a progressé de 0,3 % sur un trimestre. Ce résultat, « qui constitue une première estimation, porte la croissance de l’économie luxembourgeoise à 2,6 % pour l’ensemble de l’année ». C’est un peu moins que les 3,0 % escomptés par le Statec dans ses dernières prévisions. Les émissions de CO 2 en hausse Selon de nouvelles données fournies ce 26 mars par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les émissions mondiales de CO2 liées à la consommation d’énergie ont encore augmenté en 2018. L’AIE observe que les émissions avaient pu être stabilisées entre 2014 et 2016 grâce à d’importants progrès en termes d’efficacité énergétique et de déploiement de technologies bas carbone.
À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez informé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.
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ENVIRONNEMENT
Le Luxembourg fait la chasse au plastique Alors que la gestion des plastiques à usage unique inquiète tous les gouvernements, l’Europe vient d’adopter une directive pour supprimer une dizaine de produits parmi les plus polluants d’ici 2021. Le Luxembourg se veut encore plus ambitieux en se fixant des objectifs plus forts et des délais plus courts. Explications.
Interdiction Le plastique à usage unique disparaîtra du paysage européen d’ici 2021, mais le Luxembourg s’engage à le faire pour fin 2020.
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es plastiques à usage unique viennent de faire l’objet d’une interdiction de la Commission européenne d’ici 2021. Pailles, cotons-tiges, assiettes et couverts ou encore tiges à ballon... La proposition se concentre sur les 10 produits les plus répandus sur les plages européennes, qui représentent 86 % de tous les déchets de ce type retrouvés sur les côtes et environ la moitié de tous les déchets marins à base de plastique. Mais pour le Luxembourg, ce n’est pas encore assez ambitieux. La ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable Carole Dieschbourg souhaite en effet
que le Grand-Duché devienne l’un des leaders mondiaux de la gestion des déchets. « Les gens attendent de nous des décisions courageuses pour réduire vraiment les plastiques à usage unique. La directive concerne des choses qui sont simples à réduire. Mais il reste encore beaucoup à faire », estime-t-elle.
PLUS LOIN QUE L’EUROPE
Pour dépasser les interdictions de cette directive trop frileuse selon la ministre de l’Environnement, le Luxembourg va s’approprier la loi climat : « On veut aller plus loin. On va, encore cette année, déposer une loi en retravaillant la loi climat
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ÉCONOMIE L U X E M B O U RG P E R F O R M A N C E I N D E X
AVRIL 2019 CHÔMAGE EN LÉGÈRE HAUSSE
INFLATION EN LÉGÈRE HAUSSE
Le taux de chômage connaît une légère augmentation, mais reste stable puisqu’il s’établit à 5,2 %.
L’indice des prix à la consommation national calculé par le Statec progresse de 0,16 % par rapport au mois de février 2019. Cette augmentation s’explique par un rebond des produits pétroliers, qui ont augmenté de 2,4 % par rapport au mois précédent.
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UNE LONGUEUR D’AVANCE POUR LES ENTREPRISES
Une conviction que partage également la directrice d’IMS Luxembourg, le réseau des entreprises luxembourgeoises engagées en matière de RSE, qui a mis en place un manifeste avec une cinquan-
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POPULATION EN CROISSANCE
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La population grand-ducale a augmenté de 11.889 personnes au cours de l’année 2018, passant ainsi à 613.894 habitants. Cette augmentation est majoritairement due à l’immigration. 47 % des résidents ne possèdent pas la nationalité luxembourgeoise.
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CONFIANCE DES CONSOMMATEURS REBOND
FAILLITES TAUX RECORD
L’indicateur de confiance des consommateurs de la Banque centrale du Luxembourg (BCL) a rebondi en mars 2019. D’après la BCL : « Toutes les composantes de l’indicateur ont évolué de manière favorable (…), à l’exception de celle relative à la situation économique générale au Luxembourg, qui a légèrement reculé. »
Les faillites continuent d’augmenter au Luxembourg et ont atteint un chiffre record pour le mois de mars 2019, avec un total de 150 déconfitures. 150
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SOURCE Creditreform Luxembourg
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actuelle et introduire aussi les détails de la directive européenne pour la réduction des déchets et des plastiques. Et, en parallèle, on va élaborer avec la population une stratégie zéro déchet au Luxembourg », indique la ministre, qui n’a pas communiqué les détails de cette consultation populaire. L’un des grands défis que se fixe Carole Dieschbourg, « c’est de mieux collecter et séparer les plastiques. Mais il faut commencer par la réduction du nombre de plastiques et la prévention pour en finir avec l’utilisation unique. » Le prochain grand chantier du gouvernement dans ce domaine sera de s’attaquer aux sacs en plastique dans les supermarchés. Les grands modèles ont déjà été supprimés des rayons, mais il reste la problématique de ceux qui sont distribués au rayon fruits et légumes. « On peut les remplacer par des sachets en papier, mais le bilan n’est pas forcément meilleur pour l’écologie », estime-t-elle. Le gouvernement planche donc actuellement sur une solution de remplacement plus efficace et positive pour l’environnement via des cellules de réflexion. Aucune date n’a toutefois été clairement définie pour le remplacement définitif du plastique dans les supermarchés luxembourgeois.
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Ambition La ministre Carole Dieschbourg souhaite aller plus loin que ce que prévoit l’interdiction européenne.
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DES SOLUTIONS ADAPTÉES À LA RÉALITÉ
Du côté d’IMS aussi, on travaille à apporter des solutions pour réduire ses déchets au quotidien. Comment se passer des plastiques qui entourent les chips et autres snacks salés ou sucrés ? « Dans l’audit, on a déterminé qui en utilisait et quels étaient leurs fournisseurs. On va maintenant échanger avec les fournisseurs pour voir ce qu’ils peuvent proposer comme alternative », explique Nancy Thomas. Les Luxembourgeois semblent prêts à s’investir pour leur planète. « On espérait avoir une vingtaine d’entreprises dans ce groupe de travail pour le climat et nous en avons finalement 50 qui ont démontré une vraie volonté de changement. On aura aussi notre grand forum le 25 avril prochain où ce sujet sera mis à l’honneur, en appuyant sur les solutions que nous avons trouvées. On publiera ensuite les meilleures pratiques pour partager cela avec toutes les entreprises qui souhaitent diminuer leur empreinte écologique. » Un premier pas conséquent pour le Luxembourg, qui espère servir d’exemple auprès de l’Union européenne pour un meil leur futur. F. J. 54 —
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on n’en a juste pas besoin, et si nécessaire, on propose des pailles en inox ». Autre façon de réduire la consommation de produits polluants : ne plus les distribuer systématiquement. L’entreprise met également à disposition des bâtonnets en bois à côté de la machine à café.
4.300 ÉCOBOX EN CIRCULATION Lancée l’an dernier par le gouvernement luxembourgeois, l’Écobox fait également des émules chez Sodexo. « On a 4.300 Écobox en circulation sur le site, pour remplacer la barquette en alu que l’on propose généralement pour les plats à emporter. Les gens les ramènent après utilisation, ça fonctionne plutôt bien », se réjouit-elle. Depuis le mois dernier, Sodexo remplace aussi les serviettes en papier par d’autres faites à base de fibres recyclées et brunes, car non blanchies au chlore, ce qui les rend recyclables à 90 %. Là aussi, la firme insiste pour arrêter la distribution systématique. Enfin, l’entreprise travaille au remplacement des couverts en plastique. Pour ce faire, elle vend des kits Écobox avec des couverts en inox. Idéalement, chaque travailleur devrait prendre ses propres couverts et les nettoyer. Sodexo vend aussi des couverts en bois à l’unité. « C’était une demande d’un client au départ, mais on va la généraliser pour l’été en supprimant les couverts en plastique de nos références. »
LE CONGÉ EXTRAORDINAIRE CONSTAT Lorsqu’il décide de licencier, l’employeur doit convoquer le salarié à un entretien préalable dans les entreprises de plus de 150 salariés. Il n’est alors pas rare de constater dans la lettre de convocation une clause de type « congé extraordinaire à ne pas confondre avec une mise à pied », bien que de congé, le salarié n’en ait jamais demandé. La pratique, très discutable, permet en fait à l’employeur d’éloigner le salarié de son poste de travail en coupant notamment ses accès à sa boîte mail et/ou GSM, et ce avant le licenciement, le mettant ainsi sciemment dans l’impossibilité de se préconstituer des preuves sur les motifs de licenciement à venir.
CE QUE DEVRAIT DIRE LA LOI L’essentiel du travail revient au juge : condamner ce genre de pratiques qui contreviennent gravement au respect des droits de la défense et, partant, à l’article 6 de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme. Il n’y a juridiquement pas de raison légitime à dispenser un salarié de travail tant que ce dernier n’est pas licencié et en préavis. Accepter cette pratique revient à empêcher un salarié licencié pour motifs personnels de se constituer des preuves strictement nécessaires à l’exercice des droits de la défense.
QUE FAIRE ? L’employé qui sait qu’il va être licencié et qui n’a pas encore reçu de lettre de convocation sera bien inspiré de se ménager des preuves pour anticiper les accusations dont il pourrait faire l’objet. À noter que le vol de données professionnelles ne doit plus en être un dès lors qu’il répond à un état de nécessité. Seul le mobile compte.
AVIS Cette pratique qui consiste faussement à faire croire à un salarié qu’il est mis en congé extraordinaire doit être assimilée à un licenciement avec effet immédiat abusif. Le salarié n’a demandé aucun congé et on le prive par la même occasion de se défendre contre un licenciement à venir. Pareille pratique doit être abusive et doit rendre le licenciement qui l’accompagne pareillement non fondé.
David Giabbani Avocat à la Cour et fondateur de l’étude Giabbani spécialisée en droit du travail et en droit de la sécurité sociale. Il est aussi le rédacteur en chef de la revue L’actualité du droit du travail au Luxembourg.
PHOTO Étude Giabbani
taine de ses membres. « On leur a proposé, sur la base du premier CAS PRATIQUE texte de la directive, de s’engager à supprimer tous les plastiques à L’EXEMPLE (À SUIVRE) usage unique pour fin 2020. On va DE SODEXO beaucoup plus loin que le texte voté, Parmi les 50 entreprises signataires qui ne comprend pas les bouteilles du manifeste contre le plastique on retrouve, entre autres, ou les gobelets par exemple », se d’IMS, Sodexo. En adhérant à cette charte, réjouit Nancy Thomas. l’entreprise de services souhaite En parallèle, IMS a réalisé un se poser en exemple auprès de ses audit pour déterminer la quantité clients pour ce qui est de la réduction déchets. L’an dernier, elle a déjà de plastique consommée par ses des supprimé les gobelets en plastique membres. Les 50 entreprises ont qu’elle proposait pour les distribudéclaré utiliser plus de 2 millions teurs automatiques en les remplaçant de gobelets en plastique ! Une par les tasses personnelles des clients ou par des gobelets en carton, goutte d’eau à l’échelle du Luxem- dans les hôpitaux notamment. bourg. La part de déchets plas« On a vraiment supprimé tout tiques dans les déchets résiduels ce qui est sacs en plastique, pailles, au Grand-Duché plafonne tout agitateurs en plastique de nos références. Mais on ne remplace pas de même à 29.600 tonnes pour un déchet par un autre donc on 2016, selon l’administration de passe à des sacs réutilisables. l’environnement. Une matière qui Certaines entreprises ont parfois propres sacs, il y a aussi est, de plus, très peu recyclée : leurs des kits ‘développement durable’ 32,6 % des résidus plastiques que certaines sociétés offrent connaissent une seconde vie. à leurs collaborateurs », détaille Alors que pour le verre, on atteint Laurence Graff, directrice Marketing et Communication. Quant aux pailles, 98,3 % de recyclage. elle estime que « la plupart du temps,
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LA CNPD VEUT SÉVIR Un an après le lancement du RGPD, la Commission nationale pour la protection des données devrait se montrer progressivement moins compréhensive, avertit sa présidente, Tine A. Larsen.
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a présidente de la Commission nationale pour la protection des données (CNPD), Tine A. Larsen, lâche l’avertissement à voix basse, mais fermement. « Ce n’est pas parce que, jusqu’à présent, on ne nous a pas trop entendus que cela va rester comme ça. La période de transition va tout doucement se terminer ! » Un an après le lancement du règlement général sur la protection des données (RGPD), la présidente salue le travail des instances représentatives, comme la Chambre de commerce ou la Confédération luxembourgeoise du commerce, pour sensibiliser professionnels et grand public. « La grande peur s’est un peu calmée, mais cette panique a eu un effet bénéfique : la sensibilisation. Nous, nous n’avons pas montré le bâton. Mais les consultants, si. ‘ Les autorités de contrôle vont sanctionner tout de suite. Préparez-vous ! Prenez beaucoup de mesures ! Mettez beaucoup de contrôles en place ! ’, disaient-ils à leurs clients. » Les fuites à répétition, de Cambridge Analytica à celles de Facebook, et le grand effort de certaines organisations et des médias ont achevé la prise de conscience individuelle. Parfois
au prix d’énormités. « En Irlande, les autorités ont recensé toutes les stupidités qui ont été dites. Au sujet du coiffeur, ils ont eu une plainte d’une personne qui appelait son coiffeur parce qu’elle devait prendre un rendez-vous en urgence et qu’il n’y avait plus de place. Elle a dû aller chez quelqu’un d’autre. Elle voulait juste s’assurer qu’elle avait la bonne référence du produit utilisé pour sa couleur. Le premier coiffeur lui a répondu qu’il ne pouvait pas la lui donner… en raison du RGPD ! », raconte-t-elle depuis ce bureau qui surplombe Belval et que la CNPD devrait abandonner afin de réunir ses 40 employés.
465 RÉCLAMATIONS EN SIX MOIS
« En allant moi-même chez des médecins ou en prenant des rendez-vous avec des corps de métier, j’ai vu des choses assez curieuses… Des formulaires qu’on me fait signer qui ne servent pas à grand-chose. Celui qui me le fait signer essaie de dégager sa responsabilité ou de collecter mon consentement. Au moins, ils font ce qu’ils peuvent. Le RGPD n’a pas pour ambition de faire arrêter le commerce, mais au contraire, de protéger les données personnelles
et de les faire circuler. Il faut trouver la bonne balance entre ces deux objectifs. » La CNPD a commencé par répondre aux demandes d’informations. Des centaines de demandes. Puis à se pencher sur les réclamations. « Depuis le 25 mai 2018, on a reçu 465 réclamations. Jusqu’à l’entrée en vigueur du RGPD, on était à 17 par mois, aujourd’hui, à 51 par mois », explique la juriste, qui ne se déplace jamais sans les textes de références ni ses notes. « On les a analysées. Certaines ne sont pas fondées. Si on conteste devoir donner sa carte d’identité à un institut financier… C’est une obligation légale au Luxembourg, pas comme en Allemagne. Vous devez le faire. D’autres questions relèvent du droit de la consommation et pas du RGPD. Pour ce qui est des plaintes de résidents, c’est souvent le droit d’accès auprès de sociétés ou d’institutions étatiques, communales ou hospitalières qui est visé. On écrit aux responsables de traitement et on leur demande une prise de position. Certains fournisseurs de services en ligne établis au Luxem bourg ont des clients partout en Europe. Des Britanniques, surtout, nous écrivaient directement, ou les dossiers nous étaient donnés par les Länder allemands. Maintenant, ça passe par le système de coopération européen. Chacun insère sa plainte sur laquelle on doit se positionner. Sauf accord volontaire des parties sur un différend, nous devons ouvrir une enquête. »
PREMIER GRAND AUDIT EN COURS
Tine A. Larsen et ses équipes devraient publier prochainement les résultats d’un premier grand audit auprès de 25 administrations, organisations et entreprises.
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Doucement, la commission a entamé un travail proactif. « On a actuellement un grand audit, qui a 25 volets, parce que 25 grandes ‘ institutions ’, entreprises, administrations ou organisations choisies, en raison du nombre des employés ou du nombre / de la nature des données qu’ils traitent. On a lancé un audit sur le DPO, le data protection officer. C’est un audit d’une certaine envergure, avec un questionnaire assez détaillé. On a réuni les réponses.
3 QUESTIONS À
VIVIANE REDING Commissaire européenne à la Justice à l’époque, vous avez été à l’origine du RGPD. Quel bilan en tirez-vous ? On avait déjà une législation européenne, une directive de 1995. Le RGPD est basé sur trois piliers. Premièrement, c’est un droit fondamental de l’UE, les données appartiennent à la personne. Ensuite, il évite une balkanisation du droit au respect de la vie privée avec potentiellement autant de lois nationales contradictoires que d’États membres, et il a des effets d’extraterritorialité importants. Ma grande erreur a été d’accepter que les États membres aient deux ans pour le mettre en pratique : des brasseurs d’affaires ont procédé à une surenchère totalement inutile. Cela pose les bases d’un marché européen digital… Oui, pour l’ouverture du marché, c’est un plein succès grâce aux juges nationaux ou européens. Dès le début, en janvier 2012, les Américains avaient envoyé à Bruxelles 80 avocats pour saborder le règlement. Aujourd’hui, ils ont compris. La Californie a adopté une législation similaire ! Le RGPD est devenu le gold standard aux États-Unis, mais aussi au Canada ou au Japon.
PHOTOS Matic Zorman, Maison Moderne (archives)
RGPD, UN AN APRÈS
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ÉCONOMIE
Est-ce qu’il y a un DPO ? Quelle est sa formation ? Quelle est sa MÉLANIE GAGNON (MGSI) responsabilité dans la structure ? Quel accès a-t-il à la direction « LES PME DOIVENT ÊTRE pour faire valoir ses problèmes ? PRAGMATIQUES » Comment forme-t-il ses employés « Les grandes sociétés en ont fait de l’institution ? Parfois, on mène beaucoup, mais j’ai l’impression des entretiens sur place quand que les choses n’avancent pas les réponses ne sont pas claires. beaucoup pour les PME ! » On a choisi ce sujet parce que c’est Spécialisée dans la protection celui sur lequel il y avait beaudes données, la Québécoise coup d’informations depuis le Mélanie Gagnon a choisi le début, beaucoup de guidance. On Luxembourg il y a quatre ans, veut en tirer toutes les bonnes et dans la perspective des débuts moins bonnes leçons, et écrire du règlement européen sur une guidance pour les besoins la protection des données. nationaux. C’est la première « Soit elles sont paralysées faute étape d’une grande envergure de savoir quoi faire, soit elles que nous ayons faite. » pensent que la CNPD ne s’est Mais l’autorité luxembourpas encore manifestée, qu’il geoise est aussi l’autorité euron’y a eu des sanctions que pour péenne la plus saisie sur la de grands groupes comme plate-forme européenne : 78 fois Google et autres, et qu’il n’y a depuis le lancement du RGPD. pas le feu. » Pourtant, assure l’exDes plaintes qui ont débouché sur perte, appelée à intervenir à la deux enquêtes seulement. « Il y a Chambre de commerce début actuellement deux enquêtes mai, la question n’est pas tant de ouvertes et d’autres vont suivre. savoir si une PME sera touchée, Je suis au courant d’une doumais quand la petite entreprise zaine de cas qui ont été clôturés. sera confrontée à un incident. La plupart sont relatifs au « Une simple erreur humaine, un consentement qui n’a pas été rese-mail envoyé à la mauvaise perpecté. Certaines demandes ne sonne ou une perte de données, sont pas fondées. La conclusion d’un dossier ou d’une clé USB, des collègues européens, dans un peut endommager la réputation document de janvier, était que d’une entreprise. Elles devront le système fonctionnait assez notifi er à la CNPD qu’elles ont bien et offrait une nouvelle colperdu le contrôle de certaines laboration quotidienne. Ça données. Elles ne se rendent pas implique plus de ressources compte. » Au-delà de la sensibilisafinancières et humaines. »
PHOTOS Openfield, Betic Ingénieurs-Conseils
FACEBOOK ET LES CONTRAINTES IRLANDAISES
Pour quels résultats ? La présidente de la CNPD reconnaît que les consommateurs attendent de fortes sanctions financières. « Les règles du RGPD sont assez compliquées. On ne peut pas, sur un coup de tête, infliger une sanction financière. C’est ce que voient les individus. ‘ Oh, ils ont été sanctionnés ! Ils doivent payer ! ’ Mais certaines entreprises, ça ne les gêne pas de payer une certaine somme. Les 50 millions de Google, ça ne va pas leur faire mal. Si la Commission nationale de l’informatique et des libertés avait prononcé une interdiction et avait les moyens d’imposer cette
la CNPD, comme ses pairs européens, laisse les critiques fuser sur son inutilité. Après sept ou huit violations des règles, Facebook semble s’en sortir sans dommage. « C’est encore un troisième volet. Facebook est établi en Irlande. Le réseau social a des utilisateurs partout, mais l’Irlande a inséré les cas dans le système européen pour la coopération et l’Irlande nous tient informés. Ils doivent travailler selon les procédures nationales irlandaises, très lourdes. Pour certaines démarches, ils doivent passer par le Parquet pour obtenir des autorisations d’investigation et de sanctions. Dans notre cas, le Luxembourg s’est déclaré autorité concernée. Une fois que l’Irlande aura fini son enquête, elle devra poster un projet de décision dans le système et les 27 pays pourront tous le commenter et proposer des changements. L’Irlande peut faire ce qu’elle veut, mais si on n’est pas d’accord, on peut demander au Comité européen de la protection des données de trancher l’affaire. Aucune procédure n’est encore arrivée aussi loin. » Mark Zuckerberg peut tranquillement demander davantage de régulation en attendant… « Il est sur la bonne voie et il prend le RGPD comme quelque chose de sérieux, comme une bonne législation dont les autres parties du monde devraient tion, la dirigeante de MGSI aps’inspirer. Le plus compliqué, en pelle aussi au pragmatisme. « Si réalité, c’est de comprendre où leur budget n’est pas extensible, est la réalité entre ce qu’il dit et elles doivent au moins regarder ce qu’il fait dans son entreprise… les points les plus sensibles. Elles Peut-être que Facebook va disn’ont pas le même besoin de proparaître tôt ou tard… Facebook tection pour tout, mais veiller aux s’est développé pour être beaudonnées de leurs employés et de coup plus commercial, avec les leurs clients paraît le minimum. salons de coiffure, les restauEt commencer par ça ! » rants et les autres qui l’utilisent comme page internet. Je vois interdiction, là… » Pourquoi bien Facebook devenir un presest-ce que la CNIL le fait alors ? tataire de services pour le com« Des mesures correctrices sont merc e. Dans le cadre des prévues. Il y a une ribambelle de élections européennes, la mesures, parfois beaucoup plus Commission européenne a lancé utiles pour amener le respon- un paquet de mesures pour sable de traitement à faire ce que garantir des élections équitables nous attendions. » et qui se déroulent sans interféCoincée par son interdiction rence, ni par la cybersécurité, ni de communiquer avant que la par des fake news ou abus de décision soit devenue définitive, données personnelles et envois
de publicités non sollicitées, assure-t-elle encore. Les données personnelles sont devenues l’or qui fait tourner l’économie. L’Europe a été un précurseur mondial. La Californie a mis en place une législation similaire. D’autres États américains y réfléchissent, surtout après les dépositions de Zuckerberg au Congrès. Dans les pays asiatiques, comme le Japon, il y a une nouvelle législation à l’instar du RGPD. La Corée aussi va dans cette direction. Les pays africains s’en inspirent, et on a beaucoup de sollicitations de ces pays qui construisent leur législation de zéro. On est sur la bonne voie. » T. L.
PRÉSENTÉES PAR
CARRIÈRES Thomas Kadelis, 27 ans, intègre l’équipe Consultance au sein d’Openfield en qualité de junior business analyst. Il est diplômé en transports & logistique et est également spécialisé en intelligence économique. BUSINESS STRATEGY
Kelly Quesada Vega rejoint, à 26 ans, l’équipe GDPR au sein d’Openfield. Elle est diplômée de droit européen à l’Université de Maastricht et s’est également spécialisée en globalisation and law. BUSINESS STRATEGY
Florent Pignatiello, 25 ans, a rejoint le bureau de Betic Ingénieurs-Conseils en tant qu’ingénieur-technicien. Il est diplômé de l’École nationale supérieure d’électricité et mécanique de Nancy et a travaillé auparavant chez Engie Solelec. BUSINESS STRATEGY
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GRANDS DOSSIERS
Recrutement & Employee benefits Vivez l’expérience sur paperjam.lu/dossiers-editions
Yves Baden Directeur des Ressources humaines et Organisation, CFL
INTERVIEW
« CFL : plus de 400 postes à pourvoir cette année » Le développement continu des activités des Chemins de fer luxembourgeois (CFL) s’accompagne d’une croissance soutenue des effectifs. En 2019, l’entreprise a prévu d’engager plus de 400 nouveaux collaborateurs, à des postes très variés, et la même tendance est attendue pour 2020. Mais comment attirer autant de talents en si peu de temps ?
u coude à coude avec Post pour occuper la première place du classement des plus grands employeurs du pays, le groupe CFL compte aujourd’hui quelque 4.600 collaborateurs en ses rangs. Afin d’accompagner le développement de ses activités, l’entreprise est en recherche permanente de nouveaux profils. « Nous avons clôturé l’année 2018 sur un chiffre qui avoisine les 420 recrutements. La tendance est à la hausse par rapport à 2017. On s’attend par ailleurs à rester sur ce même rythme de plus de 400 engagements en 2019 et en 2020. Si environ 150 embauches sont liées chaque année à des départs à la retraite ou à des remplacements, le reste concerne de nouvelles créations de postes », détaille Yves
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Baden, directeur des Ressources humaines et Organisation des CFL. Les travaux d’infrastructures en cours ou à venir, l’augmentation des services à la clientèle et l’amélioration continue de la qualité des prestations conduisent le groupe CFL à partir à l’assaut du marché de l’emploi. « Du 18 au 24 mai 2019, nous organiserons, pour la deuxième année, le Job Dating, explique Yves Baden. Durant une semaine, nous serons présents dans sept gares du pays. Durant huit minutes, les candidats pourront rencontrer un recruteur et découvrir l’univers des CFL. À côté de cela, nous sommes présents lors des principaux événements et foires du pays, nous nous déplaçons également dans
les écoles et les universités afin de travailler en amont, de montrer l’envers du décor via des stages, et de donner envie à des jeunes de nous rejoindre plus tard. »
UNE CENTAINE DE MÉTIERS DIFFÉRENTS
L’une des particularités du groupe CFL est d’offrir une très large panoplie de métiers, dans des domaines très variés. « En 2017, nous avons construit une campagne ‘Employer Branding’, qui est toujours d’actualité. Nous avons mis le focus sur les hommes et les femmes qui sont et font les CFL, et nous continuerons à le faire à l’avenir. » Grâce à cette campagne et à la création d’une marque employeur forte, le groupe CFL
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GRANDS DOSSIERS
réussit à séduire davantage de candidats. « En termes de volume de candidatures, nous n’avons pas réellement de problèmes. Celui-ci a presque doublé en deux ans. Par contre, le challenge se trouve dans la sélection des profils et du cru qu’on obtient à la fin du processus de recrutement, précise Yves Baden. Notre volonté est de construire une approche durable, de travailler sur le long terme, de veiller au bien-être de chacun, de fidéliser pour mieux performer. Nous avons d’ailleurs très peu de turnover. » Engagé dans un programme ambitieux de transformation digitale, le groupe CFL doit aujourd’hui relever un nouveau défi. « Un projet de transformation comme celui-ci s’accompagne de changements importants à tous les niveaux. Cela nécessite une transformation culturelle. Quand on œuvre dans une entreprise dont le business model est de construire à long terme, on se retrouve à devoir gérer ce que j’appelle le ‘generation bridge’. Nous devons adapter notre culture pour mieux accompagner nos collaborateurs dans la réalisation de nos objectifs. Il faut surtout les mettre à l’aise face à ce nouveau challenge pour éviter des sentiments comme la peur du changement ou l’angoisse, et jouer sur l’engagement, la motivation et la performance. »
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LES STRATÉGIES DES RESSOURCES HUMAINES QUI ATTIRENT ET FIDÉLISENT
CARTES BLANCHES
Arthur Meulman General manager Jobs.lu
2 contribution
Laurence Nicolet Local market sales manager Cardif Lux Vie Sylvie Favaut Managing director Sodexo Benefits and Rewards Services Annie Elfassi Partner, avocat à la Cour, Litigation and risk management practice group Loyens & Loeff Luxembourg
EMPLOYEE BENEFITS – LES AVANTAGES POUR LES COLLABORATEURS Jérôme Wiwinius Responsable Corporate Lalux Assurances-Vie
PHOTOS Maison Moderne
LE DÉFI DE LA TRANSFORMATION DIGITALE
À l’œuvre dans tous les domaines, les nouvelles technologies apportent de nombreux changements dans la manière de travailler ou de concevoir de nouveaux projets. « Nos métiers évoluent, et nous avons besoin de créativité et d’agilité pour permettre cette transformation. Alors que nous avons toujours évolué dans une culture ‘no failure’ et que nous ne pouvons nous permettre de faire autrement de par la nature de notre business, le défi est d’introduire dans certains domaines une culture ‘Silicon Valley’. Tout cela s’inscrit dans un contexte particulier où les jeunes générations nous poussent à gérer de nouvelles attentes et à trouver des réponses à des besoins de flexibilité accrus, qui ne facilitent pas toujours l’organisation de l’entreprise. Le challenge est important, et nous nous consacrons intensément au développement de la culture d’entreprise, nécessaire pour en faire un vrai succès. » M. P.
RENDEZ-VOUS
LES PROCHAINS GRANDS DOSSIERS 16.05.2019
Family financial services
20.06.2019
Private equity
09.07.2019
Fintech
Retrouvez tous les mois sur paperjam.lu et dans la newsletter Coffee Break un Grand Dossier qui comprend une table ronde et des contributions d’experts.
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GRANDS DOSSIERS
Wealth management Vivez l’expérience sur paperjam.lu/dossiers-editions
siblement de l’un à l’autre, poursuit Fabio Mandorino. En outre, si transformation digitale il y a, celle-ci est progressive. La volonté est de parvenir à établir de meilleures combinaisons entre interactions physiques et digitales. On parle donc davantage de transformation ‘phygitale’. »
LA GESTION DE LA COMPLEXITÉ PASSE PAR L’HUMAIN
INTERVIEW
« Placer la technologie au service de l’humain » L’avenir de la banque privée sera davantage « phygital », selon Fabio Mandorino, conseiller en charge du métier Banque privée à l’ABBL. La clientèle très fortunée et internationale que servent les métiers de la gestion de fortune souhaite encore et avant tout pouvoir compter sur un conseiller tout ce qu’il y a de plus humain. La technologie, derrière le conseiller, sert cette relation et l’amélioration du service.
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u’en est-il de la transformation digitale de la banque privée au Luxembourg ? Récemment, le cluster Banque privée de l’ABBL (Private Banking Group, Luxembourg – PBGL) a souhaité évaluer la perception des acteurs du métier au Luxembourg vis-à-vis de ces enjeux. « La digitalisation de la banque privée figure en effet parmi les priorités de nos membres. Toutefois, avec la volonté de mesurer l’ampleur du chantier en la matière, il nous semblait opportun de faire un état des lieux de la situation, confie Fabio Mandorino, conseiller en charge du métier Banque privée à l’ABBL. Nous avons donc demandé à KPMG de réaliser une étude pour voir com-
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ment les acteurs du secteur appréhendaient les enjeux numériques. »
MIEUX SERVIR LA RELATION À DISTANCE
Si le métier de la banque privée se digitalise progressivement, le changement générationnel à l’œuvre l’amène à proposer de nouveaux outils COMBINER INTERACTIONS à une clientèle plus jeune, qui a grandi avec un HUMAINES ET DIGITALES smartphone dans la main. « De plus en plus, le Le cabinet de conseil est allé à la rencontre client souhaite pouvoir accéder à son ported’une vingtaine de banques privées qui, en- feuille quand il en a envie, disposer d’une inforsemble, représentent trois quarts des actifs sous mation actualisée en permanence, explique gestion confiés à des acteurs luxembourgeois. Fabio Mandorino. Il souhaite aussi pouvoir ana« Il en ressort que les banques privées s’en- lyser lui-même certaines opportunités, mieux gagent progressivement dans une démarche interagir directement avec son portefeuille. » Le client de la banque privée luxembourde transformation digitale qui ne dépend pas de la seule volonté des acteurs au geois est avant tout international. 80 % des Luxembourg, mais souvent de leur maison assets sont détenus par une clientèle ne résimère à l’étranger. La maturité des acteurs dant pas au Luxembourg, les outils digitaux vis-à-vis du numérique peut donc varier sen- doivent aussi contribuer à entretenir plus faci-
PHOTO ABBL
Fabio Mandorino Conseiller en charge du métier Banque privée ABBL
La clientèle de la banque privée, en effet, tient toujours beaucoup à la relation qu’elle entretient avec son gestionnaire. « On constate d’ailleurs que plus le volume d’actifs sous gestion est important, plus la relation humaine compte pour le client », poursuit Fabio Mandorino. Or, aujourd’hui, la banque privée luxembourgeoise sert avant tout des clients disposant d’un très large patrimoine. 90 % des clients des banques privées luxembourgeoises ont un volume d’actifs sous gestion supérieur à 1 million d’euros. « Plus le patrimoine est important, plus sa gestion est complexe et plus elle exige une approche personnalisée, basée sur l’interaction humaine. Une technologie comme le robo-advising s’inscrit davantage en réponse à des besoins standards, poursuit Fabio Mandorino. Toutefois, il apparaît évident que l’humain peut s’appuyer sur la technologie afin de gagner en efficacité. En automatisant la gestion d’une partie du portefeuille, le banquier privé pourra concentrer ses efforts sur les éléments les plus complexes à gérer et s’impliquer davantage dans la relation client. »
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GRANDS DOSSIERS
lement le lien entre le client et son conseiller. « La base du métier, c’est la communication. Aujourd’hui, des solutions de vidéoconférence ou de messagerie sécurisées doivent permettre de construire une relation à distance, poursuit Fabio Mandorino. Ces outils permettent aujourd’hui au banquier, et même à toute une équipe autour de lui, d’être beaucoup plus proche du client quand il a besoin d’un conseil, où qu’il soit. »
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contributions
DES CLIENTS DE PLUS EN PLUS EXIGEANTS
CARTES BLANCHES
Julien Milinkiewicz Wealth Planner France Wealins
COLLABORER AVEC LA FINTECH
L’investissement dans la technologie, quand on parle de wealth management, doit donc avant tout aider le banquier à mieux s’impliquer dans la relation et mieux servir chaque client. Des solutions innovantes doivent désormais permettre d’améliorer l’expérience vécue par chaque client, comme celles permettant de faciliter l’entrée en relation (onboarding), par exemple. « Les banques privées luxembourgeoises doivent évidemment innover si l’on veut que la place financière préserve sa position dans le domaine de la gestion de fortune. Il faut qu’elles investissent davantage dans la technologie en veillant à renforcer la confiance que l’on place en elles », précise Fabio Mandorino. L’ambition de la communauté des banquiers privés est de faire du Luxembourg une des Places les plus sûres au monde pour tout ce qui touche à la gestion du patrimoine. « L’environnement actuel, avec d’importants investissements du gouvernement dans le secteur ICT, particulièrement dans le domaine de la cybersécurité, contribue à cette image », ajoute Fabio Mandorino. « Le développement de la fintech doit par ailleurs faciliter l’évolution des métiers du wealth management. Il est aujourd’hui important que les banquiers privés se rapprochent des start-up pour mieux envisager les solutions de demain. »
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Romain Chevalier Chief commercial officer OneLife
Olivier Maréchal Partner et Financial Services Advisory leader EY Luxembourg Simon Gorbutt Director – Wealth Structuring Solutions Lombard International
Odile Lefevre-Serpault Senior wealth planner AXA Wealth Europe Stefano Torti Group Head of Asset Management & Advisory Banque Havilland Carlo Cocuzzoli Chief wealth management officer Cardif Lux Vie
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LUXEMBOURG, L’ÉCOSYSTÈME DE RÉFÉRENCE ? Vanessa Müller Managing director Accenture
PHOTOS Maison Moderne
RENFORCER LA CONFIANCE
S’il est difficile pour un banquier privé de mettre en place une culture de l’expérimentation, le développement d’une relation gagnant-gagnant entre les banques privées et les acteurs innovants doit permettre de placer plus facilement la technologie au service du renforcement de la confiance qu’une clientèle fortunée peut avoir envers le wealth management « made in Luxembourg ». S. L.
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À LA UNE
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Le Luxembourg, 2e économie la plus productive
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Le Luxembourg fait partie des pays les plus productifs parmi les économies matures, selon une étude publiée le 15 avril par The Conference Board. La tendance globale est cependant à la baisse.
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espresso conversations envies Il a été député, ministre, avocat, banquier... Le voici aujourd’hui président de la Chambre de commerce. Entretien avec Luc Frieden, page 64. Retour sur une success-story luxembourgeoise avec Keith O’Donnell, managing partner d’Atoz, page 74. Socialiste « pur et dur », le ministre du Travail Dan Kersch compte bien marquer de son empreinte la politique gouvernementale, page 84. Elle vient de reprendre les rênes du cabinet d’architectes familial. Interview d’Anabel Witry, page 94. Une journée comme les autres dans la vie de la nouvelle patronne des patrons, Michèle Detaille, page 102. Mai 2019 —
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Auteurs
camille frati & thierry raizer Photographe
patricia pitsch (maison moderne)
«
JE S E RA I UN PRÉSIDENT A C T I F
»
Avocat, député, ministre, président de la Bil… Luc Frieden multiplie les casquettes, mais revendique une « très grande continuité » dans son parcours. Le voici de retour sur le devant de la scène en tant que président de la Chambre de commerce. Un nouveau mandat durant lequel il voudrait élever le débat sur l’avenir du Luxembourg. 64 —
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T Politique S’il veut désormais remiser ses opinions politiques dans la sphère privée, Luc Frieden entend bien toutefois peser dans les débats.
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Luc Frieden L’élu
Europe Sujet de son ouvrage co-écrit avec Nicolaus Heinen et Stephan Leithner, l’avenir de l’Europe suscite autant d’espoirs que de craintes pour Luc Frieden.
L
e 3 avril dernier, à peine élu, vous avez prononcé votre premier discours, loin du pupitre, micro à la main, sans cravate ni notes. Voulez-vous donner un nouveau style à la présidence de la Chambre de commerce ?
Chacun son style, mais je voulais aussi montrer que la Chambre de commerce est la Chambre de l’économie du 21e siècle, donc une Chambre digitale, au service des entreprises, très présente dans le débat sur le développement du pays et forte dans sa communication. Il faut s’adapter à l’air du temps puisque l’environnement médiatique a changé.
Vous nous disiez en prélude de cette interview que dans votre parcours, « on est souvent venu vous chercher ». Est-ce le cas aussi pour la présidence de la Chambre de commerce ?
Tout à fait. Ce sont effectivement des représentants du secteur financier qui ont estimé que je serais un bon candidat pour les représenter. J’y ai réfléchi et je me suis dit que c’était bien dans la continuité de ce que j’ai fait depuis ma sortie de l’université. J’aime le monde de l’entreprise et j’aime contribuer au développement économique de mon pays. La Chambre de commerce est une institution respectée qui veut mettre l’intérêt général économique au cœur du débat politique. Par la suite, d’autres personnes ont estimé que, vu mon parcours et mes intérêts, je pourrais être la voix de toutes les entreprises du commerce, de l’industrie, des services financiers et de l’hôtellerierestauration au Luxembourg et à l’étranger. Et je
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Bio express
D’UNE CHAMBRE À L’AUTRE
1963 Naissance à Esch-sur-Alzette. 1989 Clôture ses études de droit à la Sorbonne, puis à Cambridge et Harvard. 1989-1998 Avocat associé chez Bonn & Schmitt / professeur de droit public luxembourgeois. 1994 Devient le plus jeune député de la législature 1994-1999. 1998-2009 Entre au gouvernement. Ministre du Trésor et du Budget, ministre de la Justice. 2009-2013 Ministre des Finances, il est aux avant-postes des sauvetages de la Bil (Dexia) et de la Banque générale (Fortis), ainsi que de la vente des parts de Cargolux à Qatar Airways et du rachat de KBL epb par Precision Capital. 2013-2014 Député de l’opposition et chef de file éphémère du CSV. 2014-2015 Vice-président du groupe Deutsche Bank à Londres. 2016 Devient président du conseil d’administration de la Bil et du groupe Saint-Paul, partner chez Elvinger Hoss Prussen. 2018 Annonce son retour en politique avec en ligne de mire les élections au Parlement européen de mai 2019. 2019 Élection à la présidence de la Chambre de commerce. Se désengage du groupe Saint-Paul et renonce aux élections européennes.
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Agenda La présidence de la Chambre de commerce ne devrait pas occuper plus d’un jour par semaine Luc Frieden.
note avec satisfaction qu’après un certain nombre de discussions tout à fait naturelles, il y a eu une unanimité autour de mon nom pour la présidence.
Fernand Ernster aurait-il fait un bon président ?
Oui, je pense que plusieurs dirigeants d'entreprises auraient fait un bon président; mais la vraie question fut celle de savoir qui parmi ces dirigeants pouvait faire le consensus de tous les secteurs et je suis heureux qu'après discussion, il y ait eu consensus autour de mon nom.
Vous avez compris les critiques qui ont été formulées lorsque votre nom a été évoqué publiquement, notamment du fait que vous êtes issu du secteur financier ?
Je n’ai pas considéré cela comme des critiques mais comme des réflexions naturelles et utiles dans la mesure où mes trois prédécesseurs ont tous été des dirigeants de la sidérurgie. Or, depuis quelques décennies, l’économie luxembourgeoise a évolué et il fallait d’abord créer un consensus sur le profil de la personne qui pourrait au mieux incarner l’économie luxembourgeoise dans son ensemble, tant au Luxembourg qu’à l’étranger. Je souhaite être le président de toutes les entreprises représentées par la Chambre de commerce. Le cloisonnement des différents secteurs ne correspond pas à la réalité économique de notre pays puisqu’il y a de très fortes intersections entre les secteurs : le secteur de l’industrie a besoin du secteur financier pour financer ses investissements, la finance a besoin de l’industrie parce que ce sont ses clients. Et si l’industrie et le secteur financier se portent bien, évidemment, le commerce, les services et l’horeca en profitent.
« La vraie question Non, je ne vois aucune disposition dans la loi qui était : interdirait à un avocat d’exercer une telle fonction, ce qui a d’ailleurs été confirmé par le bâton- quelle est nier. La fonction de président de la Chambre de commerce est accessoire à celle de président de la personne la Bil ; elle est non exécutive et bénévole. Cette question ne se pose donc ni en droit ni en termes qui peut déontologiques. faire le Vous avez toujours votre carte au CSV. N’avez-vous pas peur que cela nuise à la neuconsensus tralité de la Chambre de commerce ? Mes opinions politiques, comme celles des autres de tous les membres de la Chambre de commerce, font désormais partie de ma sphère privée. La Chambre de secteurs ? » La question d’éventuels conflits d’intérêts a été soulevée. Avez-vous songé à vous retirer de l’étude Elvinger Hoss Prussen dont vous êtes un des avocats associés ?
commerce représente l’intérêt des entreprises, qui est par nature politiquement neutre, même si elle s’exprime dans un contexte politique.
Donc la politique partisane, pour vous, c’est fini ?
Je ne vais plus participer à des élections politiques.
… dans les cinq prochaines années, les quinze prochaines années ou jamais plus ?
J’ai participé à cinq élections législatives. Je crois que cela suffit.
À la Chambre de commerce, vous voyez-vous comme un président « hands-on » ?
Certainement, tout comme mon prédécesseur Michel Wurth, qui a fait un excellent travail, je compte bien donner des impulsions concrètes au travail de la Chambre de commerce. Comme à la Bil, je serai un président actif et pas simplement protocolaire. Mai 2019 —
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Ma première mission consistera à consulter les différents groupes représentés à la Chambre de commerce afin de bien saisir quelles sont leurs attentes pour les cinq années à venir, ainsi que les défis pour leurs secteurs respectifs. La deuxième mission que je me suis fixée est effectivement d’identifier quelques priorités. D’abord la digitalisation, l’intelligence artificielle, la robotique, des sujets qui n’existaient pas il y a une dizaine d’années et qui vont profondément changer la vie de presque tous les secteurs économiques. Viennent ensuite l’Europe et le monde, c’est-àdire le commerce international, puisque le Luxembourg vit tout naturellement des marchés européen et international. La voix des entreprises doit être entendue dans le débat européen. Et troisièmement, je crois que tous les secteurs au Luxembourg sont confrontés à des problèmes de recrutement, de formation. La Chambre de commerce est déjà, dans une large mesure, un acteur-clé pour soutenir les efforts de l’État dans ce volet.
Durant ces dernières années, la Chambre de commerce a également multiplié les initiatives avec le lancement des House of Training, House of Entrepreneurship, House of Startups ou encore de la Fondation Idea. Ce mouvement doit-il se poursuivre ?
Toutes ces initiatives sont excellentes et ont été couronnées d’un grand succès. Il faut les soutenir, mais aussi les évaluer après un certain temps. C’est plutôt à l’intérieur de ces initiatives que je souhaite que la Chambre de commerce soit force de proposition. Elle me semble être un endroit idéal pour se demander, par exemple, s’il faut ou non une législation encadrant et soutenant la technologie blockchain.
Comptez-vous aller sur le terrain pour visiter les entreprises ? Faire une sorte de « Frieden on tour » ?
[Rires] Il y aura un « Frieden on tour » – j’aime bien l’expression –, parce que je crois qu’il faut parler aux chefs d’entreprise des différents secteurs. Je souhaite être le président de tous les secteurs, donc je commencerai par ceux que je connais peut-être le moins. Ce sera à la fois intéressant et utile.
Les autres représentants du patronat se plaignent depuis quelques mois d’un manque de communication, voire de confiance, de la part du gouvernement. Partagez-vous ce ressenti ?
Non, je crois qu’il y a un contact étroit et une oreille attentive du Premier ministre, du ministre de l’Économie, du ministre des Finances et du
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ministre des Classes moyennes sur ces sujets. J’ai pu m’entretenir avec eux et je sais qu’ils sont à l’écoute des entreprises.
Europe
CE QU’IL PENSE DU BREXIT
Comment la Chambre de commerce peut-elle se positionner par rapport à l’UEL en tant qu’organisation centrale du patronat ?
« C’est un échec majeur du leadership politique britannique à deux titres : d’abord le fait d’avoir organisé un référendum alors que ceux qui votaient pour le Brexit ne savaient pas quel modèle allait venir, et ensuite les grands partis politiques britanniques n’ont pas de vision claire vers où ils veulent aller, ce qui est incompréhensible pour un pays aussi développé que le Royaume-Uni. Le Brexit, à court terme, a montré l’attractivité du Luxembourg, ce qui est en fait positif puisque cela permet d’accroître les activités qui se font à partir du Luxembourg pour l’Europe. À long terme, j’espère que le débat du Brexit ne va pas empêcher l’Europe d’évoluer et de s’attaquer à ses propres défis. J’espère que nous pourrons continuer à avoir, au Luxembourg, des relations économiques fortes et structurées avec le RoyaumeUni à l’avenir. C’est essentiel pour notre économie. »
La Chambre de commerce doit toujours avoir l’intérêt général économique en tête et ne va pas faire la même chose que fait l’UEL, qui est un peu plus la voix « syndicale » du patronat et qui s’occupe prioritairement du droit du travail, de la sécurité sociale et de la fiscalité dans un contexte de dialogue social. La Chambre de commerce agit à un niveau plus institutionnel, plus officiel, sur les sujets plus larges de l’économie luxembourgeoise au Luxembourg et à l’étranger.
Pourtant, Nicolas Buck, nouveau président de l’UEL, aspire lui-même à dépasser cette approche syndicale pour parvenir à un niveau de discussion plus élevé. Allez-vous travailler en parallèle ?
Nous allons travailler en étroite concertation, mais sur des sujets différents.
L’UEL a récemment publié ses projections dans le cadre du semestre européen et évoquait justement les défis de la digitalisation et de la formation, dans un Luxembourg avec 875.000 habitants en 2040. Qu’en pensez-vous ?
Je partage l’analyse, mais il n’y a rien de nouveau là-dedans. Pendant ma vie professionnelle, le nombre de salariés au Luxembourg a plus que doublé, la population aussi, ce qui est atypique pour un pays européen. Les réponses à ces défis ne sont pas faciles et je souhaite un débat national sur l’avenir du pays. Et la Chambre de commerce a un rôle-clé à jouer dans ce débat. Je crois que toutes les forces vives devraient exprimer leur avis sur un certain nombre de sujets qui concernent notre pays à long terme : digitalisation, croissance économique, aménagement du territoire, commerce international, formation... Sachant que les réponses ne peuvent venir ni d’une seule mesure, ni du jour au lendemain.
L’enjeu est aussi de se projeter tout en prenant des mesures de transformation dès maintenant.
Tout à fait. Mais je crois qu’il vaut mieux évaluer pour chaque mesure ses effets à long terme. C’est là que les avis et les propositions de la Chambre de commerce sont essentiels. Parfois, on oublie aussi le fait que toutes les mesures que nous prenons à Luxembourg doivent toujours être évaluées dans un contexte de concurrence avec les économies des autres pays de l’Union européenne.
Passé politique
LA DOUBLE NATIONALITÉ EN HÉRITAGE
« Je suis très fier d’avoir mené, en tant que ministre de la Justice, l’introduction de la double nationalité. Cela a permis aux gens de rester attachés à leur pays d’origine tout en montrant qu’ils veulent contribuer au développement du Luxembourg à long terme. » Les naturalisations ont bondi au Luxembourg depuis 2008. 1.200 1.000 800 600 400 200 0 2006
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SOURCE Statec
Quelles sont vos ambitions et priorités pour la Chambre de commerce ?
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UN BUREAU ÉPURÉ
« Le Luxembourg doit toujours être meilleur que les autres en termes d’attractivité économique, de fiscalité, de rapidité, puisque nous sommes une toute petite économie extrêmement ouverte. »
Sans fioritures mais réfléchie, la décoration du bureau de Luc Frieden est à son image.
Souvenir politique La seule photo personnelle dans son bureau est celle sur laquelle il remet le premier euro au Grand-Duc héritier de l’époque, Henri. « L’une des rares photos réunissant les trois chefs d’État, passé, présent et futur », commente M. Frieden.
Actionnaires Souvenir de la vente des parts de Precision Capital à Legend Holdings en 2018.
Sa lecture du moment Le dernier opus de l'historien américain Francis Fukuyama, Identity: The Demand for Dignity and the Politics of Resentment.
À portée de main Son propre ouvrage, Europa 5.0, hérité de sa parenthèse londonienne.
Défis à venir Luc Frieden se fixe comme priorités la digitalisation, l'ouverture à l'international et l'attraction et la formation des talents.
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Faut-il s’attendre à des avis spontanés de la Chambre de commerce sur ces sujets ?
sont le pilier du développement économique et social d’un pays.
Oui, la loi le prévoit et je pourrais très bien m’ima- Vous retrouvez-vous dans le travail de votre giner qu’elle se prononce sur des sujets comme le successeur au ministère des Finances, marché unique européen ou d’autres questions Pierre Gramegna ? d’intérêt général pour tous les secteurs de l’écoJe crois qu’il y a une grande continuité avec ce qu’il nomie, y compris évidemment les aspects liés à la fait, notamment en ce qui concerne la promotion digitalisation. de la Place et le Haut Comité de la place financière. Le ton de ces avis va-t-il changer ? C’est d’ailleurs essentiel pour que le Luxembourg Pas fondamentalement, puisque la Chambre de reste une place de choix comme centre financier commerce s’exprime au nom de ses ressortissants. européen. Je ne viens pas pour changer tout ce qui a été bien Dans une récente interview au Land, fait, mais je peux apporter de nouvelles impulsions. M. Gramegna a attribué la paternité de la fin Cela restera un ton libre, consensuel, mais surtout du secret bancaire au gouvernement utile pour les forces politiques et économiques, DP-LSAP-Déi Gréng. À qui doit-on l’attribuer ? pour tous ceux qui s’intéressent à l’avenir de ce La paternité revient aux Américains, puisque ce pays. J’ai toujours estimé qu’il fallait alimenter le sont les règles américaines de l’époque (Fatca, débat. C’est déjà ce qui m’animait lorsque j’ai publié ndlr) qui ont forcé l’Europe, y compris le Europa 5.0, le livre que j’ai écrit avec deux collèLuxembourg, à modifier son approche fondamengues à Londres et qui incite les entreprises à mieux tale sur le secret bancaire. Nous avons démarré profiter du marché unique européen. cela en 2013. Nous aurions pu le faire avant, ce qui Vous étiez justement plutôt attendu m’aurait rendu les conseils des ministres Écofin dans la campagne électorale européenne, plus agréables, mais j’ai toujours estimé qu’il falavec la perspective d’un poste à la lait une transition douce et qu’il fallait préparer Commission à la clé. Quel portefeuille cela en étroite concertation avec les acteurs du auriez-vous brigué ? secteur financier. Cette question ne s’est pas posée. Ce qui m’a tou- Vous avez quitté le ministère des Finances jours intéressé, et c’est pour cela que mon nom a au moment où le Luxembourg a été jugé été cité dans ce contexte, c’est que je trouve la « non conforme » par le Forum mondial construction européenne extrêmement impor- sur la transparence et l’échange d’informatante pour des raisons de paix, de stabilité, mais tions à des fins fiscales. Cela ne vous aussi de développement économique et social. agace-t-il pas de voir le gouvernement Contribuer au débat européen est quelque chose DP-LSAP-Déi Gréng se poser en précurseur qui m’a toujours fasciné. Il faut contribuer là où en matière de transparence ? on a la possibilité de le faire. Pas du tout. Ça a été une évolution internationale Vous avez été le plus jeune député de la qui a conduit le Luxembourg à modifier un certain Chambre en 1994. Dans quelle optique vous nombre de règles, mais il ne faut pas oublier que étiez-vous lancé dans la politique à l’époque ? ces règles sont venues comme conséquence de la Toujours la même : je m’intéresse aux questions crise financière et ont été largement inspirées par d’intérêt général. Et je crois que la politique a cette le G20. C’est une démarche que je soutiens et que possibilité extraordinaire de pouvoir façonner le j’avais déjà entamée durant mon mandat au minisdéveloppement d’un pays. Par exemple, ce que tère des Finances. j’ai pu faire notamment comme ministre en charge Cela ne vous dérange-t-il pas d’être de la place financière pendant 15 ans est à l’origine présenté comme le dernier parangon de son développement extraordinaire. La création de l’opacité du Luxembourg ? de la Sicar (société d’investissement à capiJe suis fier que nous ayons pu développer un systal-risque), du SIF (fonds d’investissement spétème qui protège et respecte les données privées cialisé) ou encore de la société en commandite et qui a rendu le Luxembourg compétitif et attracspéciale ont été à l’origine du développement de tif. Si nous avions fait la même chose que nos voitoute une industrie du private equity à Luxemsins il y a 20 ans, le Luxembourg ne serait pas ce bourg et de la création de centaines d’emplois. qu’il est aujourd’hui en termes de prospérité. Mais C’est un exemple qui démontre que la politique le contexte international a exigé une certaine évopeut établir le cadre pour que des emplois puissent lution de nos critères d’attractivité, une évolution être créés. Je vois aussi la Chambre de commerce qui était dans l’air du temps. Je continue à croire comme un soutien à l’effort du gouvernement que le Luxembourg doit toujours être meilleur que pour développer l’économie. Car les entreprises les autres en termes d’attractivité économique, de
Élections
NOUVELLES VOIX PATRONALES Le départ de l’incontournable Michel Wurth après 15 années d’incarnation du patronat luxembourgeois laissait vacantes deux places de choix : la présidence de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) et celle de la Chambre de commerce. Deux casquettes désormais dissociées et dont les titulaires doivent s’emparer en fonction de leurs traits de personnalité. Forcément différents. Après la Fedil, Nicolas Buck est donc devenu le président de l’UEL, avec l’ambition de ne pas être seulement la voix syndicale du patronat. C’est pourtant à ce rôle qu’il devrait se cantonner si l’on en croit Luc Frieden, nouveau président de la Chambre de commerce. Changement de ton également à la Fedil qui s’est offert une double révolution avec la nomination de la première femme, de surcroît non Luxembourgeoise, à ce poste : la dynamique Michèle Detaille. Sera-t-elle aussi bouillonnante que Robert Dennewald en son temps ? Comment gérer les réunions autour de la table de l’UEL avec un ex-ministre CSV dont elle a souvent combattu les idées ? L’intérêt général devrait réunir ces personnalités expérimentées mais aux opinions bien tranchées. De son côté, Michel Reckinger pourra apporter une certaine forme de continuité, lui qui vient d’être reconduit pour deux ans supplémentaires à la tête d’une Fédération des artisans qui se modernise.
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Inspiration Luc Frieden évoque Singapour ou Hong Kong en imaginant le futur visage de la capitale.
Chambre de commerce
UNE DAME DE 178 ANS
D’après la loi du 26 octobre 2010 portant sur sa réorganisation, la Chambre de commerce est un établissement public qui dispose de la personnalité juridique et jouit de l’autonomie financière et administrative. Son budget est abondé par les cotisations de ses ressortissants, à savoir toutes les sociétés commerciales, toutes les personnes physiques exerçant une activité commerciale, industrielle ou financière au Grand-Duché de Luxembourg et toutes les succursales de sociétés étrangères ayant une activité commerciale, industrielle ou financière. La Chambre de commerce compte 90.000 ressortissants. Sachant que les cotisations sont plafonnées à 500 euros pour une personne morale et 3.000 euros pour une société de participation financière, la question du montant des réserves de l’établissement public revient régulièrement dans le débat public. Interrogé par Paperjam, Luc Frieden indique qu’il n’a pas encore eu le temps de se pencher sur la situation financière de l’établissement, tout en se montrant ouvert à une éventuelle communication ultérieure.
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fiscalité, de rapidité, puisque nous sommes une important à jouer pour alimenter ce débat et pour toute petite économie extrêmement ouverte. Pour aboutir à un large consensus sur le développement attirer des investisseurs, pour permettre aux proéconomique et social du pays. ducteurs luxembourgeois de vendre à l’étranger, Cet avenir est aussi intimement lié à celui de l’Union européenne. il faut être un peu différent des autres. Cela passe-t-il par de nouvelles mesures L’Union européenne est essentielle pour le fiscales, qui étaient au programme du CSV Luxembourg. Il faut absolument que les forces durant la campagne électorale des pro-européennes soient consolidées lors des prodernières législatives ? chaines élections puisque le marché unique, mais La question est en fait de savoir quel est le niveau aussi les valeurs que représente l’UE – la paix, l’État approprié pour que Luxembourg soit attractif par de droit, le multilatéralisme, la coopération sur rapport à l’étranger. C’est ce critère-là qui doit l’énergie et le climat – exigent une action commune guider toute éventuelle réforme fiscale, en tenant pour que les pays européens puissent continuer à compte également d’un certain nombre de chanjouer un rôle-clé à l’avenir. L’UE est non seulement la réponse aux deux gements au niveau international, comme Beps. Ce qui pose la question du modèle guerres mondiales, mais aussi à la digitalisation et de croissance du Luxembourg. Peut-on à la globalisation qui, elle, exige une stratégie euroimaginer à long terme un Grand-Duché plus péenne face à la Chine, la Russie et les États-Unis. digitalisé, avec un peu moins de frontaliers C’est dans l’intérêt des entreprises que l’UE foncet une mobilité exemplaire ? tionne bien. Je voudrais que les PME luxembourNon, je crois que le Luxembourg aura toujours geoises puissent facilement vendre leurs produits besoin des frontaliers. Nous vivons en Europe et et services au-delà des frontières, et que les grandes la frontière dans ce contexte ne joue aucun rôle. sociétés financières et industrielles puissent pleiLa robotisation et l’intelligence artificielle vont nement utiliser ce marché européen sans lequel le changer notre façon de travailler ; et puis il nous Luxembourg n’aurait pas pu se développer comme faut des modèles nouveaux pour ne pas tous venir il a su le faire. Il faut ensuite le courage d’améliorer travailler à Luxembourg-ville ou construire davanle fonctionnement de l’Europe, notamment de pastage vers le haut. Regardez Singapour, Hong Kong. ser à la prochaine étape de l’Union économique et Il y a des modèles dont on peut s’inspirer pour monétaire, pour éviter de nouvelles crises finangérer une croissance économique forte sur un petit cières ou économiques. Il ne faut pas se laisser freiterritoire. La Chambre de commerce a un rôle ner par ceux qui veulent détruire l’Europe.
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The Luxembourg Commercial Internet eXchange
For our 10th anniversary, we could use big words and long speeches. But we like to keep it simple so...
Thank you! Paperjam_PJ_2019_05 73
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« Notre indépendance
Atoz fêtera bientôt ses 15 ans d’existence. Une success-story « made in Luxembourg » bâtie sur le pari d’une poignée de spécialistes : concurrencer les Big Four dans le domaine de la fiscalité. Managing partner, Keith O’Donnell revient sur les grandes étapes du cabinet et sur les événements de la vie politique et économique du pays qui l’ont influencé.
Auteur
Photographe
Jean-Michel Lalieu
Edouard Olszewski
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Head office Le managing partner d’Atoz, dans ses bureaux du Findel.
fait la différence » Paperjam_PJ_2019_05 75
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Keith O’Donnell La passion fiscale
A toz fête ses 15 ans. Vous vous souvenez encore des premiers moments ?
Oui, très bien. La société a été fondée le 14 juin 2004, après une réflexion de six mois. Nous nous sommes donc retrouvés à cinq avec quelques cartons et quelques chaises, et rien d’autre. Nous avions dès le départ décidé de servir un marché assez haut de gamme, en visant les multinationales et les grands investisseurs. Nous devions donc atteindre rapidement la masse critique et nous avons très vite recruté. À la fin de la première semaine, nous étions déjà 25 personnes. Beaucoup de nos anciens collaborateurs nous ont aussi rapidement rejoints après avoir observé la situation. L’investissement initial des fondateurs aux niveaux financier et personnel était significatif. Au démarrage, les associés étaient payés au Smic, jusqu’à ce que le cabinet devienne bénéficiaire. Il y avait une prise de risque entrepreneuriale, mais nous n’avons pas hésité, étant convaincus du projet.
C’était un concept assez novateur pour le Luxembourg...
À l’époque, nous avions constaté un vrai besoin pour un conseil fiscal indépendant. Or, sur le marché luxembourgeois, personne n’opérait dans cette voie. Les Big Four et certains cabinets d’avocats le faisaient, mais
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plutôt en tant que métier secondaire. Nous Quels genres de services pouvez-vous avons donc décidé de remplir cet espace apporter dans ce secteur ? dans le marché et cela a très bien foncNous offrons une activité de conseil sur le tionné. Nous avions estimé que la moitié financement. Une compagnie aérienne qui des réseaux des clients nous suivrait. Mais achète une série d’avions programme un à la fin de la première année, 80 % nous budget énorme. Nous pouvons mettre en avaient suivis. Ils étaient convaincus de place une série de solutions techniques comme le leasing ou des joint-ventures. Ce l’intérêt du conseil indépendant et voumétier collait finalement assez bien avec laient poursuivre avec les équipes qui nous notre activité existante. Ce sont des strucavaient rejoints. tures de financement qui ressemblent à Mais quatre ans plus tard arrivait déjà la grande crise financière... des structures d’investissement de fonds. De manière générale, notre démarche phiCela a été une période charnière, le vrai losophique est de regarder les activités test du modèle. Nous avons fait le choix de auxquelles nous pouvons apporter une ne pratiquer aucun licenciement éconosolution, celles où des synergies avec notre mique. Nous avons plutôt conseillé aux activité existent. À ce moment, nous gens de prendre des congés sabbatiques. sommes prêts à les soutenir et nous encouCertains en ont profité pour faire le tour rageons toujours nos associés à nous faire du monde ou pour réaliser d’autres propart des possibilités qu’ils imaginent. jets personnels. Une fois le creux de la crise passé, la croissance a repris jusqu’à Comment résumer les différentes aujourd’hui, et nous sommes désormais activités développées par Atoz plus de 200 personnes dans l’entreprise. en 15 ans ? Le premier métier reste le conseil fiscal. On peut donc parler d’une success-story Le second, c’est l’exécution, la documenbasée sur un projet entrepreneurial. Nous tation des structures que nous avons avons préservé cette fibre d’entrepreneurs, conçues. Ensuite, au niveau des opérations, nous n’avons pas peur d’investir si nous on entre dans le rôle d’Atoz Services qui repérons des projets intéressants, et nous restons à l’écoute du marché. gère la comptabilité et assure le secrétariat social des différentes structures. Nous Dans quels types de projets pourriez-vous investir ? avons aussi un métier de corporate finance pour conseiller les entreprises sur la Nous avons par exemple investi dans Fideos, un cabinet que nous avions monté et qui assurait des activités de corporate trust ou de domiciliation et de fiduciaire. Il était assez spécialisé sur le marché de l’investisK E I T H O’D O N N E L L sement. Il a compté une centaine de personnes mais nous avons fait le choix à un moment de le céder à Alter Domus, nos ° Né en Irlande clients souhaitant que le cabinet puisse le 12 janvier 1968 agir sur cinq à dix juridictions. Mais après trois ou quatre ans, nos clients ont à nou° Diplômé en droit, National University veau insisté pour que nous assurions ces of Ireland métiers, ce qui nous a amenés à lancer Atoz Services début 2018, avec l’objectif de pou° Associé au cabinet voir élargir les services pour comprendre Arthur Andersen à Luxembourg de 1999 à 2002 la conception, la mise en place et l’opération de structures d’investissement com° Associé au sein d’EY plexes. À partir de ce modèle, nous pouvons de 2002 à 2004 conseiller nos clients sur la manière de ° En 2004, il devient associé monter un fonds et de réaliser l’opération. fondateur et managing Avec Atoz Services, nous assurons aussi des partner d’Atoz opérations de domiciliation, reporting, compliance, etc. Enfin, récemment, nous ° Président du groupe de travail « Double tax avons investi dans le financement de l’aétreaties » de l’Alfi ronautique. Cela peut paraître étonnant, mais il existe une certaine expertise au ° Président de l’AssoLuxembourg, notamment grâce à la préciation luxembourgeoise d’études fiscales sence de Cargolux ou de Luxaviation.
BIO EXPRESS
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Brexit Pour cet Irlandais qui passe une journée par semaine à Londres, la sécession britannique est une « catastrophe ».
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P O I N T S D’I N F L E X I O N
CRISE, BREXIT ET NOUVELLES NORMES Keith O’Donnell est revenu sur les grands événements qui ont jalonné l’histoire d’Atoz. La crise financière « Certains clients, très impliqués dans l’immobilier notamment, ont été fortement affectés. Ce furent des années assez dures. Mais finalement, ce fut un bon apprentissage pour tout le monde. La crise a été un phénomène très marquant dont on perçoit encore les conséquences aujourd’hui. Il n’y a qu’à regarder le bilan des banques italiennes qui contiennent encore des créances de cette époque. » La longue période de taux d’intérêt très faibles « Ce phénomène a alimenté une partie du marché de l’investissement dans lequel nous sommes très actifs. L’importance de ces politiques monétaires est parfois sous-estimée. Cela pousse les gens à investir dans des catégories d’actifs plus complexes. » La révolution dans les pratiques fiscales des multinationales « Cette révolution s’est notamment concrétisée à travers le programme Beps de l’OCDE dont nous vivons encore les effets. Il s’agit d’un réel changement de paradigme dans le monde fiscal. L’accent a été fortement placé sur la transparence, la substance et la création de valeur. » La vague réglementaire « Émanant principalement de l’Union européenne, elle a conditionné les structures sur lesquelles nous apportons des conseils. La directive AIFMD a par exemple une influence très importante sur notre activité et est très positive pour le Luxembourg. » Le Brexit « Il a redistribué les cartes d’une façon assez inattendue. Nous avons un nombre important de clients basés à Londres et, actuellement, j’y passe une journée par semaine pour les conseiller, notamment s’ils envisagent de déplacer une partie de leur activité au Luxembourg. » 78 —
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« Je consacre encore au moins la moitié de mon temps à travailler avec des clients.» valorisation, l’acquisition ou la cession d’entreprises. Enfin, le dernier métier est donc celui lié à l’aviation, sans oublier des sous-spécialisations comme le conseil réglementaire en asset management ou le conseil en prix de transfert.
Et si on voulait définir les clients que vous servez ?
La palette est très large mais les grandes catégories reprennent des gestionnaires de fonds et des investisseurs dans ces fonds, tels que des fonds de pension, des sociétés d’assurances, des fonds souverains voire, parfois, des familles très fortunées. Nous servons aussi des entreprises, surtout des multinationales et des particuliers qui peuvent être des entrepreneurs ou des grandes familles disposant d’actifs importants et qui raisonnent un peu comme un investisseur institutionnel dans leur organisation et leur gouvernance. C’est d’ailleurs un marché en croissance. À la suite des grands changements réglementaires et fiscaux, les familles s’organisent de façon plus professionnelle et plus transparente.
Est-ce qu’en 15 ans, des métiers ont disparu ?
la Chine. La majorité de nos clients sont d’ailleurs basés majoritairement hors du Luxembourg, mais ils ont des activités et des employés au Luxembourg.
Ce réseau, c’est Taxand ?
Oui, il s’agit d’un réseau de cabinets de fiscalistes comme le nôtre. Son objectif est de fournir aux clients un conseil fiscal coordonné et harmonisé sur une cinquantaine de pays. Lors de la création d’Atoz, nous étions conscients que nous devions assurer du conseil fiscal au niveau international. Nous sommes entrés en discussion avec des cabinets qui avaient une histoire similaire à la nôtre. Nous sommes arrivés à la conclusion qu’il manquait, dans le marché, un réseau de conseil en fiscalité internationale. Taxand a donc été créé en 2005 et est basé dans nos bureaux.
Est-ce qu’aujourd’hui, alors que l’environnement a fortement changé, une success-story comme Atoz pourrait encore voir le jour ?
Je pense que cela reste possible si des personnes sont assez motivées pour y parvenir. Mais il est aussi vrai que, dans nos métiers, les barrières à l’entrée sont assez importantes. Lorsque nous avons fondé le cabinet, nous avions estimé que, pour couvrir l’ensemble de la palette de conseils en matière fiscale, il fallait une équipe de 20 à 30 personnes. Aujourd’hui, il en faudrait au minimum le double. Mais foncièrement, je pense qu’il y a toujours une appétence pour ce marché.
Nous avons eu une activité de real estate, qui ressemblait à du conseil en gestion de projets immobiliers. Nous avons aussi eu une activité de consulting qui visait le secteur gouvernemental. Nous ne les avons pas conservées, par manque de synergies, et les équipes concernées ont opéré des managements buy-out. Nous étions plutôt un frein par rapport à leur développement. Qu’est-ce qui différencie Atoz
Le périmètre de compétences d’Atoz se limite-t-il à la fiscalité luxembourgeoise ?
C’est le cœur du système, mais notre expertise et notre réputation est aussi basée sur l’international. L’objectif est de voir comment le Luxembourg interagit avec des systèmes fiscaux étrangers. Donc, même si nous ne nous considérons pas comme des experts en fiscalité chinoise, nous bénéficions d’un réseau international qui nous permet de disposer de ces compétences pour conseiller quelqu’un au sujet d’un investissement à partir de l’Europe vers
d’un Big Four ?
Nous nous différencions par plusieurs aspects. Le premier, c’est notre indépendance. Nous avons fait du conseil en fiscalité un métier à part entière sans être influencés par d’autres éléments. Ce que nos clients semblent aussi apprécier, c’est que nous avons maintenu une structure relativement simple qui permet à nos associés de continuer à travailler en direct avec leurs clients. Personnellement, je consacre encore au moins la moitié de mon temps à travailler avec des clients. L’écho que j’ai des grands cabinets est que les associés
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Contacts emilie.mounier@itnation.lu cyrielle.pinalie@itnation.lu
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ÉTYMOLOGIE passent plus de temps à gérer la complexité Le Brexit a-t-il consommé beaucoup du cabinet que celle des dossiers de leurs de votre temps ces dernières années ? clients. Ensuite, c’est un métier d’hommes Sur le plan humain et politique, c’est une et, là encore, j’entends de nos clients que catastrophe. Mais nous devons désormais Lors de la création d’Atoz, les fondateurs ne voulaient nous sommes un peu plus disponibles, gérer cette situation au niveau de nos pas d’un nom qui agglutine flexibles et créatifs. C’est l’avantage d’avoir clients. Certains ont dû se restructurer au les leurs, comme c’est la traune équipe à taille humaine et un modèle cours des deux dernières années en dépladition au sein des Big Four. çant des équipes et des structures. Nous relativement simple. On leur a donc conseillé de devons donc gérer ces déplacements avec Par contre, sur les 17 associés démarrer par un A pour se d’Atoz, on ne compte qu’une seule toute l’incertitude qui a régné autour de placer au début des listings. femme. À quoi cela est-il dû ? cet événement. Maintenant, si nos clients Eux voulaient aussi que ce soit de l’industrie des fonds sont impactés, leur C’est lié au métier mais franchement, c’est assez court et facile à prononsituation n’a toutefois rien à voir avec des une situation que nous trouvons lamencer. « Dans la discussion, nous entreprises qui doivent déplacer physiquetable. Nous constatons le déficit, mais ce avons aussi imaginé une référence au magicien d’Oz et à la ment des matières premières ou des pièces n’est pas voulu. Au contraire, nous préroute vers Oz », explique Keith entre l’Europe et le Royaume-Uni. férerions compter 50 % de femmes parmi O’Donnell. D’où le « At Oz ». les associés. Ce constat, qui n’est pas La gestion d’un tel événement Enfin, le nom rendait aussi propre à notre société, est d’autant plus vous a-t-elle demandé l’idée de « A à Z ». « Ce qui est étonnant qu’aux étages en dessous, la des compétences spéciales ? assez drôle pour une firme Nous avons dû nous investir pour comsituation est relativement équilibrée. Et spécialisée dans un seul prendre toutes les problématiques liées dans les facultés de droit et d’économie, domaine », observe, amusé, au Brexit, mais nous avons pu le gérer avec là où nous recrutons principalement, plus le managing partner. Mais notre équipe constituée de juristes, de de la moitié des diplômé(e)s sont des cela donne au final, un nom fiscalistes et d’experts réglementaires. femmes. Nous avons donc fait en sorte à la richesse insoupçonnée. d’assurer plus de flexibilité au niveau des On s’est un peu trop acharné associés pour que certains n’aient pas à au niveau international envisager un choix entre vies profession- sur la fiscalité luxembourgeoise ? Tout à fait ! Mais cela cache aussi un autre sonne ne s’est concentré sur la solution nelle et personnelle. J’espère donc qu’avec phénomène qui est l’acharnement sur la pour gérer les inégalités croissantes. Et si le temps, nous allons commencer à entrefiscalité des sociétés. Pendant cinq ans, la l’on regarde tous les étudiants qui sont voir un rééquilibrage. Mais nous devrons fiscalité des entreprises a été une réelle dans la rue pour protester contre l’inacaussi convaincre nos clients de l’intérêt obsession. Si je dis que c’est exagéré, c’est tion au niveau climatique, je ne pense pas d’une certaine flexibilité qui rend les assoparce qu’au niveau international, une énerque la fiscalité des entreprises soit leur ciés un peu moins disponibles sur cergie très importante a été dépensée sur les première préoccupation. taines plages horaires. Mais de manière questions de fiscalité des sociétés. Or, si Le changement dans le secret très limitée. l’on regarde à l’échelle de l’OCDE, l’impôt bancaire luxembourgeois vous Avez-vous perçu des changements dans les profils des sociétés ne représente que 8 % en a-t-il beaucoup impacté ? que vous recherchez ? Non, pour la simple raison que nous poumoyenne de l’impôt total. Les grands enjeux du moment sont plutôt l’environvions le voir comme de la concurrence Oui mais cela s’opère de manière relativenement et les inégalités financières pour déloyale. Si la stratégie de certaines perment naturelle. Nous recrutons encore lesquels la fiscalité peut avoir un impact sonnes est de cacher quelque chose, elles majoritairement des juristes, des positif. Mais en misant sur l’impôt des n’ont pas spécialement besoin d’un économistes et des comptables. Nous sociétés, on a à peine déplacé le curseur conseiller fiscal. Notre rôle est justement recherchons désormais une certaine compour disposer de plus de moyens. Luxemd’apporter du conseil dans des montages pétence technologique mais en général bourg a donc été dans l’œil du cyclone. transparents. La disparition du secret fisles gens que nous recrutons, en tant que C’était malsain, mais tout cela était lié à cal a impacté les banques qui étaient nos digital natives, en disposent déjà. Parfois un courant politique général, les gens clientes. Mais le fait que la clientèle de la au point que nous devons les former à se jugeant injuste que de grandes sociétés banque privée ait dû se réorganiser n’était plonger dans les textes de loi plutôt que paient peu d’impôts. À côté de cela, perpas mauvais pour nous. Elle a compris l’inde vouloir tout chercher sur internet. térêt du conseil fiscal plutôt que de se cacher. Cela a donc créé de l’activité pour nous, même si la pression a été plus forte sur le bilan de certaines banques. De notre côté, nous étions depuis longtemps convaincus que le secret fiscal ne pouvait plus tenir très longtemps.
A COMME ATOZ
« Cette harmonisation fiscale risque de nous tirer vers le bas en termes de gestion budgétaire.»
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Or, on s’oriente vers une harmonisation de l’impôt des sociétés au niveau européen...
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Réseau Le managing partner d’Atoz a cofondé, en 2005, un réseau de conseil en fiscalité internationale, Taxand.
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« On ne devrait pas critiquer une entreprise qui a respecté toutes les lois et qui ne paie pas beaucoup d’impôts. »
C’est la tendance et ce n’est pas toujours pour de bonnes raisons. Avec la directive Atad, on voit une volonté d’harmoniser la base fiscale. Mais on entend aussi des voix s’élever pour une harmonisation des taux. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée au niveau européen, et ce n’est en tout cas pas positif pour le Luxembourg qui a su créer un pays très prospère, bien organisé et bénéficiant d’un budget, en général, le bas en termes de gestion budgétaire. équilibré. Mais cela, il a pu le réaliser en profitant de son indépendance. Si on nous Ce serait pénaliser certains pays qui ont enlève cette indépendance en fixant la eu une gestion saine pendant des années et les ramener au niveau des mauvais élèves base et le taux, la capacité à attirer des entreprises et des talents au Luxembourg qui jugent plus facile d’augmenter les sera fortement réduite. Or, il est moins impôts que de réduire les dépenses. évident d’attirer quelqu’un à Luxembourg Le Luxembourg a-t-il raison de freiner qu’à Paris. Nous devons donc pouvoir jouer la course au moins-disant fiscal ? de nos atouts. Selon moi, cette harmoniIl y a un équilibre assez fin à trouver. L’idée sation fiscale risque de nous tirer vers n’est pas que le Luxembourg devienne directement le régime fiscal le plus favorable en Europe, mais entre un taux de 10 % et un de 25 %, il y a de la marge. Le Luxembourg n’est pas très attractif actuellement, même avec U N P E U D’H I S T O I R E une réduction de 1 % du taux facial. Au niveau du cabinet, nous pensons que l’on pourrait encore réduire l’impôt des sociétés pour attirer des entreprises, ce qui crée Au départ, ils étaient cinq : de la richesse, en relevant l’impôt foncier Alex Sulkowski, Paul Chambers, qui est à des niveaux ridiculement bas. La Olivier Remacle, Olivier Ferres question est de savoir si l’on veut favoriser et Keith O’Donnell. Un quintet comles entrepreneurs ou les personnes qui ont posé d’anciens du cabinet Arthur déjà le plus profité de la richesse du pays.
L’APRÈS-ARTHUR ANDERSEN
Andersen, intégré par Ernst & Young (EY) au Luxembourg après l’affaire Enron, auquel il faut bien entendu ajouter Norbert Becker. Figure emblématique d’Arthur Andersen, revenu d’une longue carrière internationale, il est sorti d’une brève pause professionnelle pour se lancer en 2004 dans l’aventure Atoz, dont il est toujours le président. Leur idée était simple : créer un cabinet indépendant, uniquement centré sur le conseil fiscal. Ils en avaient ressenti l’intérêt après le vote de la loi Sarbanes-Oxley aux États-Unis en 2002, censée mieux protéger les investisseurs vis-à-vis des entreprises cotées. Les grands cabinets de conseil se sont donc retrouvés confrontés à des conflits d’intérêts à répétition face à leurs clients. « En tant que conseillers fiscaux, notre objectif était de travailler sur dix ans avec nos clients. Mais avec désormais la menace de devoir tout arrêter si une filiale, quelque part dans le monde, recourait au même cabinet pour des missions d’audit », explique Keith O’Donnel. 82 —
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Quelles ont été les conséquences de LuxLeaks sur la politique fiscale du pays ?
Je vois trois aspects. Premièrement, au niveau de l’échange d’informations que l’Union européenne a mis en place en partie en réaction à LuxLeaks, la transparence est devenue le « new normal ». Nous avons un programme d’échange de rulings et un échange d’informations sur des structures transfrontalières. Sur ce plan, LuxLeaks a foncièrement transformé le Luxembourg – nous avons assisté à un changement de paradigme, comme pour le secret bancaire. Deuxièmement, sur le plan strictement national, la mise en place d’une structure formelle pour la demande de rescrits a créé un cadre beaucoup plus clair et lisible pour des acteurs locaux mais aussi pour les institutions internationales qui nous regardent de près. Troisièmement, aspect moins positif, LuxLeaks a eu pour effet d’affaiblir la position du Luxembourg dans des débats fiscaux européens et internationaux et de lui enlever une partie de sa légitimité.
Le Luxembourg attire toujours le soupçon au niveau international. Comment analysez-vous ce phénomène ?
Il s’est beaucoup atténué. Le pays a été enlevé de toutes les listes noires ou grises, ce qui montre sa volonté de s’aligner sur les principes internationaux. On traîne toujours cette réputation, effectivement : certaines personnes reviennent sur LuxLeaks, et d’autres, toujours sur le secret bancaire. Il faudra donc encore quelques années pour que la trace ait totalement disparu. Par contre, sur le plan institutionnel, la réputation est très bonne. Les grands investisseurs tels que les fonds de pension ou les fonds souverains montrent une grande confiance dès qu’un projet est en lien avec le Luxembourg. Son environnement réglementaire et sa stabilité sont vus comme de réels atouts.
Voyez-vous des limites à l’optimisation fiscale ou pensez-vous que tout est permis tant que c’est légal ?
C’est une question difficile. Il y a effectivement des limites, mais c’est un terrain glissant, car très subjectif. Comment juger de ce qui est éthique et de ce qui ne l’est pas ? Sur le plan de la philosophie politique, on trouve des positions idéologiques diamétralement opposées. Dès lors, parler d’une norme éthique objective en fiscalité relève de la naïveté ou du dogmatisme. Moi, personnellement, je préfère m’en tenir à la loi. J’estime qu’on ne devrait pas critiquer une entreprise qui a respecté toutes les lois et qui ne paie pas beaucoup d’impôts. Cela revient à lui demander de pratiquer des contributions volontaires. Dans la pratique, certaines limites ont été fixées de nos jours par des contraintes de relations publiques. Nous devons être sensibles au fait que certaines pratiques, parfaitement légales, peuvent avoir des conséquences réputationnelles, et nous conseillons nos clients en conséquence. Je perçois d’ailleurs un brin d’hypocrisie chez certains gouvernements qui sont les premiers à critiquer les entreprises, alors que ce sont les gouvernements eux-mêmes, qui ont rédigé les lois que suivent les entreprises.
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ENJOY THE FEST, WE DO THE REST.
www.apex.lu
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« Les salaires doivent augmenter et le temps de travail diminuer » Auteur
Photographe
Nicolas Léonard, avec Thierry Raizer
anthony dehez
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— Mai Mars2019 2019
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Salaire social minimum augmenté, jour de congé payé en plus et jour férié légal le 9 mai nouvellement créé... Dan Kersch, nouveau ministre LSAP du Travail, de l’Emploi, de l’Économie sociale et solidaire et ministre des Sports, a déjà marqué la nouvelle législature de son empreinte. Ce socialiste « pur et dur », comme il se définit lui-même, ne compte pas en rester là. C’est ce qu’il a expliqué à Paperjam dans son style toujours très direct.
Réflexion Prendre le pouls du terrain, se donner du temps pour réfléchir et trancher. Dan Kersch dévoile sa méthode.
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Q Dan Kersch
Sur plusieurs fronts
Que signifie le travail pour le ministre du Travail ?
Le travail est avant tout la seule possibilité pour la majeure Bio express partie des gens de gagner leur vie. Il y en a évidemment UN HOMME qui n’en ont pas besoin. Mais la plupart sont dans l’obliga- DE GAUCHE tion de travailler. Personnellement, je trouve d’ailleurs né dans les derniers jours qu’il est bien que l’homme travaille car c’est aussi cela qui Ildeest1961 à Esch. Il est issu d’une le différencie des autres espèces, et qu’il développe son famille de gauche. Son père trapotentiel. vaillait à l’Arbed et était en pre-
Dès lors, faut-il plus valoriser ce qui est gagné grâce au travail que ce qui est gagné via le capital ?
Oui, pour moi c’est clair. Le capital, on en a besoin pour faire tourner l’économie. Mais ni le capital ni l’économie ne sont des choses en elles-mêmes. Ce sont juste des outils qui doivent servir à développer la société et à développer l’être humain.
Il y a le travail, mais aussi la productivité. Or, ces deux notions semblent souvent s’entrechoquer. On entend beaucoup que la productivité est en berne au Luxembourg. Quel est votre avis ?
mière ligne pour défendre les ouvriers des hauts fourneaux des Terres Rouges en tant que délégué syndical. « Je sais donc d’où je viens et ne le perds jamais de vue », dit-il. Dan Kersch fourbit aussi ses premières armes au sein du syndicat, de manière précoce. « Je me suis en effet inscrit à 12 ans au sein du LAV, l’ancêtre de l’OGBL », confie-t-il. Il s’inscrit également au sein de la Jeunesse communiste, qu’il quitte cependant « en raison des méthodes staliniennes au sein du parti, je n’étais plus d’accord
avec cela ». Fonctionnaire au sein de l’administration de Bettembourg, il rejoint le LSAP en 1991. Il est élu conseiller communal à Mondercange de 2000 à 2005, puis bourgmestre en 2006. Il le restera jusqu’en 2013. Élu député, il est appelé au gouvernement et devient ministre de l’Intérieur, de la Fonction publique et de la Réforme administrative. Suite aux élections d’octobre 2018, il est nommé ministre du Travail, de l’Économie sociale et solidaire, des Sports. Dan Kersch a été auparavant président du Syndicat des villes et des communes luxembourgeoises, membre du Conseil d’État. Du côté de sa vie privée, Dan Kersch a épousé en 2018 Dany Hardt, qui est sa compagne depuis des années. Il est le papa de deux filles, son épouse, elle, est maman d’une petite fille.
Moi, je vois les chiffres et je crois qu’ils sont contraires à ce que l’on dit. Visiblement, il y a des gens qui ont intérêt à nous raconter que la productivité est en régression. À Et ce n’est pas le cas ? mon avis, ce n’est pas le cas. Les chiffres objectifs ne J’observe un nombre croissant de salariés qui travaillent démontrent pas ce que disent certains économistes et cersans convention collective, pour le salaire social minimum... tains patrons. On en est maintenant à 60.000 personnes qui touchent ce Les fruits de la productivité, même faibles, salaire social minimum, cela dans une économie qui se sont-ils bien partagés ? modernise et se digitalise toujours plus. On a donc un sacré Il y a un partage du gain de la productivité à faire en trois problème. On ne peut tout de même pas fermer les yeux parts. Primo, je suis d’accord, il y a l’investisseur. Secundo, là-dessus. les entreprises elles-mêmes, qui doivent réinvestir leurs Le salaire social minimum deviendrait-il gains. Et, last but not least, il y a le salarié. Il y a depuis ces un standard pour certains patrons ? dernières décennies un déséquilibre dans ce partage, d’où Tout à fait. Tout en sachant que, même si le salaire social cette ambiance de « malaise » dans la société. minimum peut paraître élevé par rapport à certains pays, Que voulez-vous dire ? vivre au Luxembourg coûte cher : loyer, prix des maisons Que certains ne sont plus d’accord quand ils comparent et des appartements, coût de la vie... leur salaire et leurs heures de travail par rapport aux gains Quelle solution voit le ministre du Travail ? de leur entreprise. C’est une question qui n’est pas nouIl faut que de plus en plus d’entreprises concluent des velle. Il faut toujours essayer de trouver le bon équilibre conventions collectives avec leurs salariés. Cela permetentre la force de travail et ce qu’elle rapporte. tra d’une part aux salariés d’y gagner, et d’autre part,
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Sur le terrain Dan Kersch en visite le 3 mars dernier sur le chantier du nouveau stade national de football et de rugby.
cela les liera plus étroitement à leur entreprise. On doit avancer dans cette direction-là. Je ne crois pas qu’il y ait une seule entreprise qui ne se plaigne pas d’une pénurie de main-d’œuvre, mais d’un autre côté, on n’est pas prêt à payer les gens convenablement : c’est aussi pour cela qu’ils changent de travail.
Faut-il encore augmenter le salaire minimum dans les années à venir ou bien faut-il jouer sur les aides : au logement, à l’éducation des enfants... ?
Ce ne sont pas des choses à mettre en opposition. La politique sociale du Luxembourg s’est toujours définie par un haut standard et ce sera encore le cas dans le futur. Mais il y a aussi la responsabilité sociale des entreprises dans le paiement des salaires. Il ne faut donc pas mélanger les deux. Le mot d’ordre est simple : avoir un salaire équitable pour un bon travail.
Que répondez-vous aux patrons qui se plaingnent de nouvelles conventions collectives, de salaires plus élevés, qui relèvent de plus en plus de coûts qui leur sont imposés, avec des marges qui diminuent ?
J’observe une économie luxembourgeoise qui explose. C’est tout le contraire de ce qu’ils disent. Qu’est-ce que je peux affirmer d’autre ? Le Luxembourg est tout de même attractif, me semble-t-il, pour son économie. On ne peut pas le nier.
L’écart semble se creuser de plus en plus entre gouvernement, patronat et syndicats. Quelle serait votre méthode pour remettre tout le monde autour de la table ?
Le rôle du gouvernement est d’être un médiateur entre les deux autres parties. S’il échoue dans cette mission, il doit alors prendre ses responsabilités et faire le nécessaire pour que les relations restent équitables.
Les patrons disent qu’ils n’ont plus l’oreille du gouvernement, qu’ils ne savent plus à qui s’adresser... Qu’en pensez-vous ?
« Je ne suis pas contre le capital, je suis pour que l’économie génère les moyens d’une politique sociale forte. »
La même chose que lorsque ce sont les syndicats qui le disent. C’est de la propagande. Et c’est presque normal puisque chacun essaie de tirer la couverture à soi. En fait, dans la pratique, je vois que mes relations avec les syndicats sont excellentes et que mes relations avec les organisations du patronat le sont aussi. Je pense qu’il y a toujours une marge de manœuvre que l’on peut utiliser. Dans le passé, le discours entre les patrons et les syndicats était idéologique et je suis convaincu que l’on doit retourner au pragmatisme. Il faut identifier des situations « win-win » et il y en a beaucoup. Puis réaliser ce qu’il est possible de réaliser, sans arriver à une situation telle qu’il n’est plus possible de discuter ensemble.
Quelles sont ces solutions « win-win » ?
Un traitement équitable, c’est pour moi une situation de « win-win ». Il y en a d’autres. Dans le droit du travail, il y a des choses qui n’arrangent ni les uns ni les autres : changeons-les donc ensemble !
La porte est donc ouverte pour faire évoluer le droit du travail ?
C’est même l’une des priorités des cinq années à venir. Des modes de travail se développent, des statuts hybrides apparaissent, dont certains un peu à la marge... Il faut donc adapter le droit constamment. Et il faut trouver des solutions au mieux ensemble, via des compromis. Sinon, ce Mai 2019 —
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les salariés, qui doivent être conscients que la formation de base ne suffira plus.
La formation continue doit donc aussi évoluer ?
Amitiés
UN TRIO AVEC ANDRÉ ROELTGEN ET MICHEL RECKINGER
Ce n’est pas un secret, Dan Kersch est proche de l’OGBL, la première force syndicale du pays. Il a été en son temps membre du LAV, duquel naîtra l’OGBL en 1979, et son épouse, Dany Hardt, y travaille. Surtout, son président, André Roeltgen, est un ami depuis les années 70. De quoi se demander s’il est toujours facile de faire la part des choses. « Je réponds très facilement : je suis aussi ami avec
Michel Reckinger, le président de la Fédération des artisans, réplique Dan Kersch. Nous habitions à 30 mètres les uns des autres. Même avant d’avoir la moindre activité politique, je connaissais Michel Reckinger et André Roeltgen. Je ne vais tout de même pas renier mes relations personnelles parce que je suis devenu ministre. » André Roeltgen avait par ailleurs expliqué que les discussions entre lui et le ministre pouvaient être franches et parfois dures. « Je discute avec lui comme avec d’autres : Michel Reckinger, Nicolas Buck... Et on se dit les choses, en effet. Parfois on est d’accord, et parfois pas. » Et, tordant le cou aux insinuations : « Je ne suis pas l’attaché de presse de monsieur Roeltgen. »
sera au gouvernement de prendre ses responsabilités. Le droit du travail est quand même là en priorité pour protéger les salariés, ce n’est pas une nouveauté. Les protéger face au patronat, qui est toujours le plus fort. C’est encore comme cela qu’il faut voir les choses.
On est toujours dans une lutte entre patrons et salariés ?
La notion de classes est idéologique et je ne crois pas que cela nous aide beaucoup d’évoquer ces définitions. Mais il est évident que, parfois, il y a des intérêts tout à fait opposés. Il faut alors que quelqu’un tranche. C’est le rôle du politique.
Est-ce que cela arrive souvent ou bien est-il plus fréquent que le bon sens s’impose entre les parties ?
Il y a toujours les intérêts des uns et des autres. Mais ce sont aussi toujours des affaires d’hommes ou de femmes qui discutent ensemble ou qui ne discutent pas ensemble. En tout cas, je constate un langage différent dans les rangs du patronat de celui que l’on entendait encore il y a 15 ans. Maintenant, il faut y aller, il faut avancer. Nous devons être pragmatiques.
Un autre sujet du moment : le digital. Il impactera le droit du travail, les manières de travailler, les business models des entreprises...
La digitalisation, il faut le rappeler, n’est pas le fruit d’une volonté politique. Mais la digitalisation, que cela plaise ou non, est déjà là et elle va poursuivre son expansion dans tous les domaines du monde du travail et beaucoup plus vite que ce que nous pensons. Il n’est donc plus question de se positionner entre digitalisation on non-digitalisation, mais de se préparer, à tous les niveaux, aux changements qu’elle va encore provoquer. Les entreprises doivent s’adapter, modifier leurs modes de production... C’est aussi un défi pour le monde politique, qui doit faire évoluer le droit du travail. C’est un défi également pour
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Certainement. Quand on regarde les chiffres de l’Adem des inscrits au chômage, on constate que la plupart des chômeurs ne sont en fait pas prêts pour le monde du travail. Il faut donc leur redonner la chance de la formation continue, ce qui se fera avec les entreprises, car elles y ont aussi un intérêt, celui de disposer d’un réservoir de recrutement.
Il faudra aussi tenir compte du profil du chômeur...
Bien entendu, même si la première chose sera de lui dire de quelle façon le monde du travail va évoluer. Il faut ensuite lui présenter les jobs libres et, s’il est d’accord, il entamera un parcours de formation individuelle.
Certains pays sanctionnent les chômeurs qui refusent de se former. Est-ce envisagé ?
J’ai 57 ans et une certaine expérience de la vie. Je peux dire que forcer les gens, cela ne marche jamais. Il faut promouvoir, expliquer... Mais forcer, cela n’est pas la bonne voie.
Faut-il donner plus de moyens à l’Adem ?
J’ai eu plusieurs réunions récemment avec la directrice, le chef d’agence, mais aussi avec les acteurs de terrain, et j’en ai régulièrement. C’est important de pouvoir avoir leur ressenti. Alors, bien entendu, des choses différentes sont dites, parfois contradictoires... C’est normal quand il y a 150 personnes. En tout cas, tous soulignent que les réformes initiées ces dernières années étaient utiles. Malgré cela, les agents continuent à rendre compte de difficultés : ils me disent qu’il y a un manque de personnel par rapport au travail qu’il y aurait à faire. Mais aussi que l’on est occupé à changer beaucoup de choses en même temps.
C’est la méthode Kersch que d’aller sur le terrain et d’écouter les doléances qui en émanent ?
Oui, car selon moi, celui qui n’est pas capable d’écouter n’est pas capable de progresser. Même si cela ne veut pas
« Si on n’y arrive pas via les conventions collectives, on pourrait imposer les formations par la loi. »
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« La semaine de travail de 38 h ne figure pas dans l’acte de coalition. »
dire que je suis toujours du même avis. Il faut écouter, cerner les choses, puis décider. Et les meilleures décisions sont celles qui sont prises avec les gens de terrain.
Le nouveau règlement européen imposera au Luxembourg le paiement du chômage des frontaliers. C’est une nouvelle tuile qui vous tombe sur la tête ?
Mais on paie déjà et on paie beaucoup pour le chômage des frontaliers. Je trouve cela normal puisque les cotisations sociales sont versées ici. L’État luxembourgeois a donc une responsabilité à leur égard. On a payé par le passé, on paiera encore à l’avenir. Certes un petit peu plus, mais ce n’est pas un problème. Je le répète : payer ce chômage n’est pas un problème financier pour le Luxembourg.
Cela l’était visiblement pour d’autres pays ?
La France a joué un rôle assez étonnant et a usé de pressions auprès de presque tous les autres États membres pour faire admettre ce règlement qui, je le rappelle, n’est pas encore passé. Pour la France, il est clair que c’est avant tout un gain d’argent : les estimations évoquent 700 millions chaque année.
C’est une petite revanche de la France sur le Luxembourg ?
Non, car bien d’autres pays sont concernés, même la Suisse. J’ai lu l’intégralité du règlement 883 sur les prestations de chômage et je ne vois pas où est le progrès social là-dedans. D’ailleurs, les frontaliers français disent la même chose. Au Luxembourg, cela va encore. Mais un frontalier français qui va s’inscrire dans une agence allemande alors que souvent, il ne parle pas la langue et qu’il ne comprend pas ce qu’on lui demande... Qu’est-ce que vous croyez qu’ils vont faire pour lui ? C’est pour cela que les frontaliers français sont contre ce règlement. Ils se sont rendus à Paris, mais on ne les a même pas écoutés.
Qu’est-ce que ce nouveau règlement va coûter au Luxembourg ?
On évoque la somme de 80 à 100 millions d’euros. Mais le vrai défi est au niveau de notre Agence, qui a déjà fait des efforts énormes et qui offre un service presque individualisé pour chaque entreprise partenaire et bientôt pour chaque chômeur qui a son conseiller : c’est quasiment du coaching personnalisé.
Cette qualité de service ne sera plus possible ?
À partir du moment où l’on double le nombre de chômeurs, non, ce ne sera plus possible. Il ne suffit pas d’augmenter le nombre de conseillers, il faut aussi les former. Et revoir certaines procédures. C’est pour cela que le Luxembourg a demandé une clause d’exception et un délai jusqu’en 2026.
Cela suscite des craintes au sein du personnel ?
Bien entendu. Nous n’avons pas les locaux, pas les bureaux... Les gens doivent s’adapter à une nouvelle méthode d’inscription, à un nouveau système informatique. Heureusement, il y a une grande solidarité entre les services et entre les agents. Mais même avec cette envie de bien faire, ils me disent qu’ils sont à la limite de leurs capacités.
Quelles sont vos priorités pour l’Inspection du travail et des mines (ITM) ?
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Discussion Dan Kersch en pleine discussion au cœur du futur stade national avec la bourgmestre de la capitale, Lydie Polfer (DP).
Nous avons un problème avec l’Inspection du travail, raison pour laquelle une nouvelle loi est en préparation. Il y a 21 inspecteurs pour 420.000 emplois au Luxembourg, cela suffit à comprendre la situation. 16 personnes sont
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Sport
« FAIRE DU SPORT DURANT LE TEMPS DE TRAVAIL » Le ministère des Sports, il le voulait vraiment. « C’est peut-être une bouffée d’oxygène, mais aussi un ministère très exigeant, technique. Ce qui m’intéressait, c’était qu’il était aussi assez proche du ministère du Travail. Ainsi, nombre d’entreprises permettent à leurs employés de faire du sport durant leur temps de travail. C’est une bonne chose et je suis ouvert à ce qu’on discute de cela pour les autres », explique Dan Kersch. Cerise sur le gâteau : pour l’heure, le sport luxembourgeois a le vent en poupe en football, tennis, karaté.... Mais le Luxembourg
rêve-t-il assez grand ? Est-il assez ambitieux ? « On a augmenté les budgets des fédérations et j’en ai déjà rencontré une vingtaine. Toutes se plaignent du manque d’encadrement professionnel. Tant au niveau des entraîneurs que du personnel administratif. C’est un vaste chantier. La Coque a un rôle central à jouer, mais il y avait des problèmes, notamment car il fallait assumer des activités commerciales pour être rentable. Pour moi, le LIHPS (Luxembourg Institute for High Performance in Sports) aura un rôle central à jouer à l’avenir, décisif pour le sport de haut niveau. Je veux qu’il soit réservé aux athlètes de haut niveau, et rien qu’à eux, et donc qu’il soit indépendant budgétairement de la Coque. Il ne peut donc pas accueillir d’autres activités, c’est pourquoi j’ai logiquement presque doublé son budget pour cela. »
voie. Avec la digitalisation, la productivité va encore augmenter, et cela encore plus rapidement que jusqu’ici. Et donc, on va aussi avancer encore plus rapidement vers une hausse des salaires et vers une baisse du temps de travail.
Avec une semaine de 38 h de travail pour un même salaire ?
Le programme gouvernemental est clair et ne prévoit pas d’introduire les 38 h. Mais cela existe déjà, car les 38 h figurent dans beaucoup de conventions collectives. C’est la démonstration que cela n’est pas impossible.
Mais il n’y a des conventions collectives que dans 50 % des entreprises ?
Et les autres 50 % vont vite comprendre qu’elles vont avoir de plus en plus de mal à trouver des salariés, qui préféreront aller dans des entreprises où il y a une convention collective, avec soit un meilleur salaire, soit de meilleures conditions de travail.
À titre personnel, vous regrettez que la semaine de 38 h ne figure pas dans l’acte de coalition ?
Je suis ministre et je n’ai pas à donner d’opinion personnelle. Mais ce n’est pas trop compliqué de le deviner puisque j’ai incité mon parti à inscrire cette demande dans notre programme. Mais il y a aussi un programme de coalition et il ne le prévoit pas.
actuellement en stage et vont être intégrées dans les effectifs très vite, mais cela ne suffira encore pas. Voilà pourquoi je souhaite créer une catégorie intermédiaire sous Fallait-il absolument voter un jour de congé payé l’inspecteur qui pourra aider celui-ci dans son travail. On et un jour férié légal aussi vite ? pourra notamment recruter des personnes qui étaient Nous avions trois impératifs : ne pas toucher à l’indexation dans l’armée, qui est un réservoir potentiel de recrutement. des salaires, améliorer le salaire minimal dès le 1er janvier Durant leur période dans l’armée, on pourra déjà leur diset diminuer le temps de travail. Pour moi, et je l’ai dit lors penser des formations en droit du travail. des négociations, il était important d’avoir un progrès au Le grand danger pour le Luxembourg, niveau du temps de travail très rapidement.
c’est le travail au noir ?
Est-ce qu’à terme, nous aurons une économie
l’on travaille trop au Luxembourg ?
Que va-t-il advenir du programme Digital Skills Bridge mis en place par votre prédécesseur et collègue de parti, Nicolas Schmit ?
Le travail au noir et le dumping social. Mais aussi le déta- luxembourgeoise qui, plus digitale, aura moins chement via ces firmes qui viennent au Luxembourg et besoin de la main-d’œuvre frontalière ? qui ne respectent pas les législations locales, créant une Cela va évoluer partout, pas seulement au Luxembourg. concurrence déloyale. Et là, je suis prêt à faire tous les Des secteurs seront-ils impactés avant d’autres ? efforts nécessaires pour combattre ces manières de faire. Cela ira plus vite dans la finance que dans la construction, Faut-il des sanctions plus fortes ? c’est évident. Celles qui sont possibles sont déjà fortes et j’en ai déjà signé Une crainte est de voir, notamment dans la finance, certaines. Le véritable enjeu est de contrôler plus et plus régu- du travail humain réalisé à terme par des robots... lièrement... Ceux qui ne respectent pas la loi doivent savoir Voilà pourquoi il faut s’interroger sur le système d’impoque le risque d’être pris est grand. C’est cela mon objectif. sition. Est-ce encore la bonne voie que d’imposer les reveLe Statec a révélé que l’on travaillait en moyenne nus et le travail ? Ne faut-il pas imposer les entreprises 1.700 heures par an au Luxembourg, soit plus autrement, notamment via une taxe sur la digitalisation ? que dans les pays voisins. Pensez-vous aussi que Les idées sont là, il faut les mettre en place. Je crois que le Statec a lu attentivement le programme électoral de mon parti qui livre aussi une statistique de ce genre. C’est la raison pour laquelle nous demandons une diminution du temps de travail.
Les deux jours de congé en plus s’inscrivent dans cette volonté de diminuer le temps de travail ?
On va le poursuivre. C’est très intéressant. Voilà un vrai programme que je qualifie de préventif, où l’on prépare les entreprises et les salariés aux grands défis qui seront là dans 5 ou 10 ans. C’est un projet pilote que l’on poursuit encore sous cette forme durant une année. On effectuera ensuite une analyse détaillée afin de définir les mesures uniformisables pour le monde du travail.
C’est une première mesure, prise par le législateur sans concertation avec les partenaires sociaux. Cela a été critiqué, mais j’assume. Cela a été fait après les élections et durant la campagne : il y avait un parti qui disait qu’il allait Se posera alors la question du financement... s’investir dans une diminution du temps de travail, le mien, En effet, et presque tous les participants pourraient finanle LSAP. Nous avons intégré le gouvernement et nous avons cer eux-mêmes ces formations. Il faudra donc faire la part donc commencé à baisser le temps de travail. Mais ce n’est des choses. Toutes les entreprises pourront en profiter, pas notre dernier mot, car pour mieux répartir les gains mais il faudra voir ce que l’on paiera en tant qu’acteur de la productivité, soit on diminuera le temps de travail, public. Je ne vois pas pourquoi nous devrions financer la soit on augmentera les salaires. Il n’y a pas de troisième formation des agents d’une quelconque banque qui se Mai 2019 —
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porte bien financièrement. Mais, par contre, je n’ai pas de souci à financer la formation d’une entreprise artisanale, car je sais qu’elle ne peut pas le faire. Les entreprises ont une responsabilité par rapport à leurs salariés et elles doivent investir dans la formation.
Pourrait-on le leur imposer ?
Si on n’y arrive pas via les conventions collectives, on pourrait imposer les formations par la loi, en effet. Sinon, ceux qui n’ont pas de convention collective seront à nouveau lésés par rapport aux autres.
L’économie sociale et solidaire, qui est aussi de votre ressort, cela représente quoi au Luxembourg ?
Pas assez, seulement 0,1 % du budget. Selon moi, l’idée n’est pas encore intégrée, sauf parmi les acteurs du secteur social. Mais pas dans l’économie réelle, où l’on ne trouve pas de partenaires. Pourtant, l’idée n’est pas de ne plus gagner d’argent, mais d’en gagner pour le réinvestir dans l’entreprise ou pour les salariés. On va donc lancer une campagne de sensibilisation à destination des entreprises pour réexpliquer les choses.
Quels sont les arguments qui pourraient les convaincre ?
Sans doute que l’on peut avoir une branche de son entreprise où l’objectif primaire n’est pas de gagner de l’argent, mais de faire fonctionner une activité économique au seul profit de l’entreprise et des salariés. On pourrait imaginer favoriser certaines entreprises sous statut SIS (société d’impact sociétal) dans le cadre de certains marchés publics.
Les entreprises du secteur de l’économie sociale n’ont pas su être reconnues lors des élections à la Chambre de commerce...
C’est bien la preuve que le message n’est pas passé, n’a pas été entendu ou bien qu’on n’a pas voulu l’entendre. Elles ont été vues comme des concurrentes alors que la seule idée était de travailler de manière complémentaire.
Votre parti, le LSAP, va-t-il mieux se porter sous la présidence de Franz Fayot ?
« Payer le chômage des frontaliers ? On le fait déjà, ce n’est pas un problème financier pour le Luxembourg. » direction du parti. Chez les deux premiers, on trouve des professionnels de la politique qui ne doivent pas dominer les troisièmes. J’ai toujours dit cela, déjà quand je travaillais au sein du parti de 2000 à 2004, sans être membre du groupe parlementaire. On est en train de le comprendre et c’est très bien. Il y a aussi la question du programme. Lors des dernières élections, on avait émis des conditions très claires : s’il n’y a pas ceci, nous n’irons pas au gouvernement. Et l’électeur a remarqué cela. On nous prédisait des pertes de 5, 5 à 7 %. Pertes il y a eu, mais à hauteur de 2 %. Il faut être offensif dans ses revendications, ne pas avoir peur et surtout, se rappeler d’où l’on vient et quels intérêts on doit défendre.
Le LSAP va mieux se porter quand il se donnera les moyens pour réussir. Peu importe qui est à la tête du parti, il faut rééquilibrer la relation entre les membres du gouvernement, les membres de la fraction et les membres de la Est-ce parce que certains l’ont oublié
Commentaire
PAS TOUJOURS SIMPLE AVEC MR KERSCH
Tout comme le dieu Janus de la mythologie romaine, Dan Kersch a deux visages. Avec le premier, il peut se révéler charmant, posé, affable et peu avare du temps qu’il vous consacre. Avec le second, il est parfois cassant, cynique et sait se fendre de la petite phrase inattendue qui vous coupe les jarrets, sourire en coin. Un exemple ? Lors d’une récente rencontre officielle avec un responsable syndical, il l’accueille en lui tendant la main et en lui indiquant de suite ne pas avoir la même sensibilité « syndicale » que lui. « Ce qui, de la part d’un ministre, qui doit être
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le ministre de tous, est un peu surprenant. Bon, la suite s’est cependant bien déroulée », nous indique le principal concerné. Paperjam a pu expérimenter aussi ce caractère particulier de Dan Kersch. Alors que le ministre a été généreux de son temps afin de réaliser cette interview, il n’a pas souhaité réaliser de shooting photo, à moins que Paperjam ne lui cède les clichés pour son usage privé. De même, alors que Dan Kersch a souligné sa très bonne collaboration avec l’ITM et l’Adem, Paperjam aurait aimé approfondir ces aspects (pour illustrer l’interview du ministre) avec leurs responsables. Ce qui n’a pas été possible. L’ITM nous a vite fait savoir que « le ministère du Travail, malheureusement, s’y opposait ».
qu’ils ont été quasi rayés de la carte, comme le PS français ?
On ne peut pas comparer le PS français et le Parti socialiste luxembourgeois. Le premier était juste une créature hybride née pour qu’un certain personnage soit élu président. Nous sommes plus proches du SPD allemand, avec une histoire, et des progrès sociaux emportés... Mais il est évident que si les gens ne comprennent plus à un moment que c’est le LSAP qui se bat pour leurs intérêts, ils iront trouver un autre parti.
C’est difficile d’être socialiste au Luxembourg ?
Pour moi, c’est très simple : il suffit de savoir ce que l’on veut et de quel côté on est. Si on ne le sait pas, c’est, de fait, plus difficile.
Votre ennemi, c’est le capital ?
Non, moi je veux que l’économie tourne car cela génère des impôts et on peut alors mener une politique sociale sérieuse. Le problème actuel est que l’économie tourne, mais que les entreprises veulent payer de moins en moins d’impôts. Je suis pour la finance réelle, pas pour la spéculation. Pour que les banques retrouvent leur véritable rôle.
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Auteurs
CĂŠline coubray & Thierry Raizer
Photographe
Romain Gamba
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« Le logement durable passe par le facteur social » Fille d’architectes, elle avait commencé à tracer sa voie, parallèle à celle de l’entreprise familiale Witry & Witry. La transition d’une génération à l’autre permet à Anabel Witry d’apporter sa vision, nourrie par une expérience dans la communication. Une approche qu’elle partagera sur la scène du 10×6 Green Architecture, le 7 mai. Mai 2019 —
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A Anabel Witry
Architecte humaniste
Avec des parents architectes, fondateurs de leur propre bureau, vous n’avez pourtant pas choisi de les rejoindre au début de votre carrière…
J’ai toujours baigné dans l’architecture, mais je ne voulais pas forcément faire la même chose... bien que j’aie réalisé mon travail de fin d’études en communication sur la réglementation entourant la publicité des architectes, à l’époque où les interdictions étaient en train d’être levées en Allemagne. Par la suite, j’ai travaillé pour différents bureaux pour assurer leur communication, au Luxembourg et en Allemagne.
L’histoire de la famille vous a ensuite rattrapée…
Mon conjoint est aussi architecte. Mon père a pensé à la relève il y a quelques années. Il nous a demandé si nous voulions reprendre la direction, à terme. On s’est lancé. Dans une structure de 30 personnes, il y a de la place pour que chaque talent puisse s’exprimer. De mon côté, je me place au niveau des concepts généraux, mais pas des détails techniques. Je ne suis pas architecte.
Le fait qu’il y ait une équipe a-t-il joué en faveur de votre envie de poursuivre l’aventure familiale ?
Absolument. Sans une équipe, cela n’aurait pas été possible. Il faut compter sur le savoirfaire des architectes. Sans ça, je serais restée en charge de la communication pour un bureau ou une biennale… [rires]
Comment se passe le processus de transmission, ou de transition ?
Chacun doit faire preuve de patience, c’est un processus continu. Nous devons trouver de nouveaux modes de fonctionnement. Nous expérimentons. Il nous faudra encore probablement cette année pour trouver notre nouveau modus operandi.
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BIO EXPRESS
Com & Archi
Diplômée de l’Université de Munich en communication et médias, communication interculturelle et psychologie organisationnelle, Anabel Witry (41 ans) a tourné son activité vers l’architecture, domaine dans lequel ses parents sont actifs depuis 40 ans avec leur bureau Witry & Witry. Avant de rejoindre la société familiale comme directeur commercial en 2008, elle avait – dès 2007 – ouvert sa société, Witry Communications. Une structure dédiée à la communication pour le secteur de l’architecture et la branche de la construction. Disposant d’une expérience auprès de bureaux d’architecte au Luxembourg et en Allemagne, elle représente désormais la nouvelle génération, amenée à prendre en charge l’avenir du bureau.
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Une histoire de famille La nouvelle direction du bureau d’architecture et d’urbanisme Witry & Witry mise en place en février dernier (de gauche à droite) : Anabel Witry, Pit Kuffer (conjoint d’Anabel et actif dans le bureau depuis une dizaine d’années), Ursula Witry (mère d’Anabel), Ulrich Burch (collaborateur depuis 20 ans) et René Witry (père d’Anabel).
Quels sont les écueils à éviter pour faire en sorte que l’entreprise fonctionne bien ?
Sur le plan architectural : ne pas choisir des fenêtres en plastique, ou préconiser une petite tour pour la construction d’une maison ! Je privilégie plutôt la construction en bois, qui a toujours été très présente chez nous, de même qu’une approche très réfléchie vis-à-vis des matériaux. Quant à notre structure, nous devons adapter notre manière de travailler aux changements induits par la réglementation ou les innovations technologiques. Mais nous pouvons profiter d’une structure déjà rodée et de collaborateurs expérimentés pour les aborder avec une certaine sérénité.
Connaissez-vous les mêmes difficultés à recruter que les autres entreprises du pays ?
Nous accueillons régulièrement des stagiaires pour nous assurer un certain pool de collaborateurs potentiels. D’une manière générale, le fait que nous ne soyons pas basés en ville, mais à Echternach, représente un avantage pour les candidats, d’un point de vue de la mobilité. Beaucoup de gens postulent chez nous, car ils ne veulent plus passer du temps dans les bouchons autour de la capitale.
Vous présenterez votre réalisation au quartier Kiem du Kirchberg lors du 10×6 Green Architecture, organisé par le Paperjam Club, le 7 mai prochain. Un projet – encore en phase d’étude – qui a été conduit avec une approche collaborative voulue par le Fonds Kirchberg. Quels enseignements tirez-vous de cette méthode ?
Nous sommes partis sur la base d’un PAP qui datait de 2008, très contraignant sur
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Équipe La nouvelle génération à la tête du bureau compte sur l’expérience de la trentaine de collaborateurs pour pérenniser l’aventure familiale.
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certains points et conçu avec une place encore importante dédiée à la voiture. Nous avons eu l’opportunité de formuler des modifications ponctuelles au PAP, elles sont en cours. Elles vont nous aider, le cas échéant, à faire des adaptations qui donnent plus de qualité au projet. Nous ne demandons pas des changements énormes, mais leur impact peut être important.
Peut-on parler d’une nouvelle approche vis-à-vis de la voiture ?
Nous avons voulu, en effet, apporter une autre approche, plutôt que de penser le projet autour d’une voiture par habitant. Nous pensons davantage à des solutions comme le carsharing, qui sera utilisé par la communauté d’habitants que nous imaginons. Ce qui enlèverait aussi l’obligation, pour tous les candidats propriétaires, d’acheter un parking. C’est un changement de paradigme.
Vous nous disiez avoir comme projet initial de construire des serres sur le toit…
Nous l’avons abandonné, car les serres seraient rentrées dans la mesure de la surface constructible brute, ce qui aurait impacté le projet dans son ensemble. Nous gardons la porte ouverte si la réglementation en question évolue. En alternative, nous avons pensé à un « jardin vertical », qui doit encore être confirmé par une phase d’étude.
AU KIRCHBERG
Un quartier en mode « co-création » La seconde phase de construction voulue par le Fonds Kirchberg au quartier Kiem concerne 23.700 mètres carrés sur trois terrains. Ce nouvel ensemble en projet est conçu selon la méthode dite de « co-création », qui implique les spécialistes concernés plus en amont. « C’était un défi, se souvient Anabel Witry. La démarche nous a poussés à faire des réflexions générales sur le Luxembourg, sa croissance, la densification… Tout devient toujours de plus en plus compliqué sur le plan technique ou de la réglementation, cela fait du sens de se mettre autour de la table dès le début. » Les partenaires retenus pour le projet sont Witry & Witry, Search, Betic, SGI Ingénierie et Areal.
Quelle est l’approche retenue pour les espaces communs ?
Nous voulons privilégier la vie en communauté autour de différentes surfaces, comme un atrium ou des salles qui peu-
« Il reste d’autres possibilités pour densifier avant de construite
en hauteur. » 98 —
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vent être louées, par exemple, pour des fêtes de famille. Ce qui permet aussi d’agir sur la densité des logements, en réduisant un peu leur surface. Un socle de règles pour la vie en communauté sera défini, mais ces règles pourront être adaptées au fil du temps par les habitants eux-mêmes. Le mieux serait qu’ils participent au développement des règles pour favoriser leur appropriation. Nous prévoyons, par ailleurs, certains espaces multifonctionnels dont l’usage pourra être défini par la suite par les habitants, en fonction des besoins exprimés par la communauté.
L’architecte a donc aussi un rôle d’animateur de la vie sociale ou en société au sein du bâtiment…
Dans ce projet, en tout cas, nous voulons l’assumer. Si on parle d’un bâtiment durable, nous sommes convaincus que le facteur social est un des facteurs les plus importants. Les bâtiments appréciés par leurs occupants durent le plus longtemps. Dans ce cas, nous voulons aller dans un sens nouveau. Peut-être que chacun n’a pas besoin d’une table pour 20 personnes dans son propre appartement. Mais mettre à disposition une salle multifonctionnelle disponible pour organiser une fête avec la famille ou des amis fait du sens. On pourrait craindre une sorte de réflexe conservateur vis-à-vis de l’usage de ce genre de surface commune, mais c’est à nous de proposer, de montrer de nouvelles solutions, pour provoquer un nouvel usage.
Comment dénommer ce projet ? Un quartier, un lieu de vie ? Un ensemble d’appartements ?
C’est comme un petit quartier. Si l’on considère les autres espaces du quartier du Kiem déjà en construction, on pourrait s’imaginer que l’ensemble fonctionne comme un quartier. C’est une expérimentation, mais cela s’est déjà vu en Suisse ou en Allemagne. Pourquoi pas au Luxembourg ?
Autre innovation dans l’approche de ce projet, le promoteur va rentrer plus tôt dans la conception…
L’objectif est d’éviter que nos idées ne lui conviennent pas, en raison des demandes du marché ou de ses prérogatives en matière de construction. Dans ce cas, nous voulons réaliser une construction en bois, mais avec des piliers en acier-béton. Nous avons longtemps discuté de ce point. Nous voulons nous laisser la possibilité de densifier, via deux étages supplémentaires, qui pourraient être construits ultérieurement.
En prenant le projet avec un peu de recul, en quoi ce quartier sera-t-il un modèle ?
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Proximité Le bureau Witry & Witry marque aussi sa ville de son empreinte. Anabel Witry pose ici au lycée d’Echternach.
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Il le sera surtout sur le volet social, avec les espaces partagés. Ces facteurs sensibles, qui sont les relations humaines, sont devenus des questions compliquées à traiter en architecture aujourd’hui. Nous souhaitons réaliser un environnement bâti orienté vers les besoins des êtres humains en plus des volets écologique et économique.Nous avons aussi misé sur la flexibilité dans sa conception en pouvant l’adapter à l’avenir avec un minimum d’intervention et de travail dessus. Les logements dessinés sont aussi modulables en fonction des besoins. Le choix des matériaux participe aussi à cette démarche, en tenant compte du cycle entier de la construction, du début jusqu’au recyclage, si on regarde à long terme.
Parle-t-on d’approche cradle to cradle ou d’économie circulaire ?
Nous préférons le terme d’économie circulaire, pour vraiment concevoir le projet de bout en bout. C’est une approche qui est relativement nouvelle, puisque nous devons prendre des hypothèses sur les matériaux qui seront recyclables, à terme. Nous faisons en sorte de penser le bâtiment pour qu’il puisse être déconstruit, même dans ses parties a priori plus difficiles à cet égard, comme les chapes.
La technologie est incontournable dans la conception des bâtiments… encore faut-il trouver les solutions réalistes qui conviennent aux projets…
L’économie circulaire a une incidence directe sur ce point. Je pense notamment au câblage, qui peut se concevoir en apparent, et non dans les murs, pour faciliter toute intervention ultérieure. Nous privilégions avant tout des solutions qui correspondent aux besoins réels des occupants, comme des panneaux photo voltaïques. Il est encore possible de réaliser des choses de façon pragmatique. Le danger est de trop « charger » le bâtiment en technologies sans forcément savoir comment l’ensemble va évoluer avec le temps.
Les constructeurs suivent-ils ces mouvements de fond ?
Beaucoup d’entre eux entrent dans la construction en bois. Je pense que le futur va aller dans le sens d’une économie circulaire. Les différents ministères veulent d’ailleurs pousser le sujet. Nous voulons contribuer à ce mouvement au sein de notre bureau.
Faut-il construire des unités d’habitation plus petites, compte tenu de la croissance de la population du pays ? 100 —
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USAGES
Vous avez dit cradle to cradle ? Archiduc, la publication de la maison d’édition de Paperjam – Maison Moderne – dédiée à l’architecture, avait eu l’occasion de rencontrer, en janvier 2018, le « père de la notion de cradle to cradle », qui préconise une approche circulaire des matériaux dans la construction. L’architecte américain William McDonough résumait les matériaux cradle to cradle comme suit : « Ce sont des matériaux qui ne sont pas dangereux, qui sont sains. C’est une précondition. Ensuite, il faut les utiliser dans le cadre d’une économie circulaire, pour qu’ils deviennent les nutriments biologiques ou technologiques d’autres produits. Si on met dans le système de l’économie circulaire des produits qui ne sont pas adaptés, alors on ne fait que continuer à produire du mauvais. L’économie circulaire n’est pas une qualification, c’est une quantification. La qualité d’abord, puis la quantité. Alors, on a de l’énergie renouvelable, de l’eau propre, et des finances sociales. » ÉVÉNEMENT
10 projets « green » sur scène Est-il vraiment possible d’allier écologie et fonctionnalité d’un bâtiment ? Existe-t-il des solutions écologiques et respectueuses de l’environnement dans le contexte de l’économie circulaire ? Ces questions, et bien d’autres, seront abordées le 7 mai, lors de l’événement mensuel 10×6 du Paperjam Club, consacré cette fois à la « Green Architecture ». Outre ANABEL WITRY, seront sur scène pour partager leurs retours d’expérience : JULIEN BERTUCCI, Responsable développement durable et innovation de la Société nationale des habitations à bon marché (SNHBM) ; PHILIPPE NATHAN, associé fondateur du bureau 2001 ; ALBERT GOEDERT, membre fondateur & architecte associé du bureau Beng Architectes Associés ; NICO STEINMETZ, architecte associé du bureau Steinmetzdemeyer architectes urbanistes ; FRANÇOIS THIRY, architecte urbaniste, managing partner, Polaris Architects ; GUILLAUME DUBOIS, cadre dirigeant, Schroeder & Associés ; ANNICK ELISABETH MEIERS, architecte free-lance ; MATHIEU NICOL, director partner, Jim Clemes Associates ; PHILIPPE GENOT, Wood Cluster manager, Luxinnovation. La soirée se déroulera au Théâtre d’Esch. Infos : club.paperjam.lu
Oui. Cela passe par une réflexion ouverte. On ne doit pas forcément appliquer une norme, mais remettre en cause une certaine notion du confort, comme disposer de deux salles de bains, revoir la taille des chambres… On devrait aussi construire un peu plus dense. Il reste beaucoup d’espaces entre les grandes maisons. Le projet du Kirchberg conduit à un ensemble de blocs avec des espaces libres ou verts et un parc généreux commun, plutôt que de multiplier les espaces verts pensés pour être utiles.
Faut-il construire plus haut au Luxembourg ?
Pensons déjà à utiliser les surfaces vides existantes dans le tissu urbain, qu’il s’agisse d’ici à Echternach ou des Baulücken dans la capitale. La construction en hauteur pourrait du reste s’appliquer, par exemple, dans des quartiers qui s’y prêtent, comme le Kirchberg. Mais il reste d’autres possibilités pour densifier avant de passer par une hauteur supplémentaire.
Quelle est votre vue sur la crise du logement, ou plutôt sur un marché qui n’est pas abordable pour tout le monde ?
Les prix commencent en effet à être problématiques, surtout pour les jeunes qui veulent acquérir leur premier bien. Des terrains constructibles appartiennent encore à l’État. C’est une grande chance, mais c’est la partie la plus faible parmi les terrains vierges disponibles.
Cela vous inquiète pour l’avenir du pays ?
On trouvera des solutions, comme les coopératives. Les solutions naissent souvent de l’urgence. Les modèles de vivre-ensemble, de colocation, de cohabitation, devront se mettre en place comme dans d’autres pays. Construisons plus dense et pas si grand… Faut-il toujours des maisons de 300 m2 pour quatre personnes ?
Vous considérez-vous comme privilégiée via votre métier ?
Les contraintes sont parfois difficiles à gérer. On pourrait parfois rêver de construire comme au Japon ou en Amérique du Sud, mais certaines choses doivent être construites, et d’autres ne peuvent pas l’être comme à l’étranger. Je vois plutôt ces contraintes comme des éléments qui font partie du challenge de concevoir de beaux projets.
L’architecture est au service de…
Elle vise la société en général, car tout le monde voit ce que nous avons imaginé. Mais nous sommes avant tout au service des utilisateurs ou des habitants des bâtiments que l’on conçoit.
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Le magazine qui cultive l’attitude et l’altitude
Plus d’informations sur maisonmoderne.com
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Auteur
Photographe
Jean-Michel lalieu
anthony dehez
Michèle Detaille est la nouvelle présidente de la Fedil. Notre photographe a suivi la patronne du groupe Alipa durant une de ses longues journées, qui démarrent et s’achèvent dans la capitale, mais toujours avec un œil rivé sur le Nord et ses unités de production basées à Wiltz. 102 —
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VINGT-QUATRE HEURES DANS LA VIE D’UNE FEMME PATRONNE Mai 2019 —
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Dans les murs Michèle Detaille programme généralement ses réunions à Luxembourg-ville avant son départ pour sa société à Wiltz, le groupe Alipa, ou à son retour. Déjà bien active au niveau de la Fedil en tant que vice-présidente, elle rencontre l’équipe du programme « Hello Future » qui vise à intéresser les jeunes au secteur de l’industrie.
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Femme-orchestre La patronne d’Alipa le sait depuis longtemps, un manager est au four et au moulin. Il faut à la fois être à l’écoute et prendre des décisions. Savoir gérer les relations humaines et les contraintes techniques. Et visiblement, ça marche.
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Tour du propriétaire Michèle Detaille n’hésite jamais à faire un tour de l’unité de production, surtout lorsqu’une nouvelle machine vient d’être installée. C’est aussi l’occasion de prendre le temps de discuter avec l’un ou l’autre membre du personnel.
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Femme pressée Habituellement, le déjeuner se passe avec un sandwich au volant de la voiture. Mais une pause-déjeuner permet aussi de se connecter au monde et de répondre à quelques e-mails.
De bureau en bureau Chez Office Freylinger, elle vient signer un document pour un nouveau partenariat aux États-Unis.
Collaboration Au ministère de l’Économie, rencontre avec les responsables du List et de Luxinnovation au sujet d’un logiciel d’autoapprentissage qui sera testé sur une machine d’Alipa. Michèle Detaille y voit une manière de participer à l’effort collectif.
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Médias Politicienne avant d’être femme d’affaires, elle assume parfaitement son côté public.
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Avant-première La présidente de la Fedil effectue une visite de la future Proximus House à Bertrange, en compagnie de Christian Haux, sales & marketing director chez Telindus.
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Connexions Michèle Detaille estime qu’elle devra désormais consacrer environ une journée par semaine à la Fedil. Ce qui n’est pas rien pour une responsable de PME déjà débordée.
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Le hasard des rencontres Luxembourg est un village. La rencontre avec Sasha Baillie, CEO de Luxinnovation, en face du ministère de l’Économie, n’est pas programmée. Mais les deux femmes qui se connaissent et s’apprécient en profitent pour discuter le coup.
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It’s a new De(a)lano!
LUXE MBO UR G IN E NGLISH, SINCE 20 11
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Photo Franklin Delano Roosevelt, taken in 1944 by Leon A. Perskie [edited]
New editorial formula. Out now.
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espresso conversations envies À 80 ans, Jacques Chahine préfère toujours les petits plaisirs aux signes ostentatoires de richesse. Confidences en page 114.
Mais non, ça ne grossit pas ! Mais non, ça n’est pas difficile à porter ! Osez les imprimés dans votre look comme le font nos modèles du mois, en page 118. Qui a dit que le Grand-Duché manquait de jeunes écrivains ? Gros plan sur les jeunes plumes qui montent en page 122. Il représente l’art luxembourgeois à la Biennale de Venise. Déjeuner avec le gourmet et gourmand Marco Godinho à L’Avenue, en page 124. Découvrez la start-up du mois en page 130 : Tetrao. Mai 2019 —
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ARGENT COMPTANT JACQUES CHAHINE
«Payer les choses à leur juste valeur » Plus de liberté Une devise liée à l’argent ? « L’argent ne fait pas le bonheur. » Il fait seulement plaisir à l’instant où on le reçoit. Mais un million en plus ou en moins, ça ne change pas la vie. Il ne faut pas être obnubilé par le désir d’argent. Moi-même, je ne travaille pas dans le but ultime de gagner un salaire à la fin du mois, mais pour le plaisir du challenge et l’émulation que me procurent des collaborateurs passionnés. Votre premier salaire ? Jeune cadre dynamique fraîchement diplômé, j’ai été embauché chez Nielsen, où j’ai touché 750 francs (114 euros). Et c’était déjà beaucoup à l’époque ! Que vous êtes-vous offert avec ? Une petite voiture : une Isetta Velam. Juste après, j’ai acheté une Renault 4L, et maintenant je roule en BMW hybride. Je ne suis pas attiré par les grosses voitures.
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Archéologie biblique
Pas d’arnaque Une dépense qui vous énerve, mais à laquelle il faut pourtant se soumettre ? Ce qui m’agace le plus, c’est de ne pas payer les choses à leur juste valeur. Par exemple : j’ai les moyens de voyager en classe affaires, mais je veille néanmoins à ne pas me faire arnaquer. Je paie seulement quand le prix est justifié. Je peux acheter des tomates à huit euros le kilo si ce sont de « vraies » tomates ! Des choses pour lesquelles vous ne regardez pas à la dépense ? Je ne me prive de rien, mais je ne jette pas pour autant l’argent par les fenêtres. Je ne suis ni flambeur, ni « m’as-tu-vu ». Par contre, j’aime bien voir les gens heureux autour de moi et je n’hésite pas à les aider tant professionnellement que matériellement.
Tour du monde ou villa en Provence ? Les deux ! Nous avons une villa en Provence, à Cotignac, avec 300 oliviers qui nous donnent une belle récolte d’huile d’olive. Mais nous aimons aussi les voyages à thème, en particulier les voyages historiques. Je ne me lasse jamais de l’Italie, en particulier Venise, quelle que soit la période. Nous voyageons aussi beaucoup en Israël, où nous avons de la famille. Là, je peux profiter de ma passion pour l’archéologie ancienne, et notamment l’archéologie biblique. À quels signes extérieurs de richesse êtes-vous attentif ? Les signes ostentatoires de richesse ne m’impressionnent pas. Mon épouse y prête plus attention que moi. Je suis davantage frappé par la capacité de personnes fortunées à rester humainement accessibles.
BIO EXPRESS Jacques Chahine (80 ans) est docteur en statistiques (ENSAE Paris). Il débute sa carrière chez Nielsen, où il reste 23 ans, notamment comme responsable du développement international. En 1987, il fonde le groupe Jacques Chahine Finance (JCF), qui fournit alors des données financières via une plate-forme dédiée aux gestionnaires de fonds, puis développe un logiciel de gestion d’actifs. Après la vente de JCF à la société américaine FactSet, Jacques Chahine crée en 2005 la société Chahine Capital, qu’il préside toujours, et dont le moteur demeure la gestion des fonds de la sicav Digital Funds.
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Déco soignée Un objet pour lequel vous pourriez avoir le dernier mot à une vente aux enchères ? Je ne suis pas connaisseur d’art, donc je ne m’y risquerais pas. J’aime néanmoins avoir une belle maison avec une décoration soignée et des meubles de qualité. J’aime beaucoup les architectes designers. Comment préparez-vous votre retraite ? Je suis officiellement à la retraite depuis 1998 ! Je prépare donc davantage ma succession que ma retraite. Et je le fais dans le cadre de mon family office.
Immobilier intelligent Des conseils d’investissement pour vos enfants ? Dès qu’on en a la capacité, l’immobilier doit jouer un rôle important dans une stratégie d’investissement. Mais de l’immobilier « intelligent » ! L’immobilier résidentiel n’est par exemple pas le placement le plus malin. L’immobilier de bureaux et l’hôtellerie sont plus porteurs. J’ai ainsi beaucoup investi dans la pierre au Luxembourg et à l’étranger, par exemple en construisant un hôtel à Miami Beach.
TEXTE Laura Fort PHOTO Edouard Olszewski
Un investissement coup de cœur ? Le Palácio Ludovice, que j’ai acheté en 2015. Il s’agit d’un immeuble classé du 18e siècle, situé dans le centre de Lisbonne. Nous sommes d’ailleurs en train d’y effectuer des excavations archéologiques à la demande des Monuments historiques. Nous allons le transformer en palace 5 étoiles.
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COMPÉTENCES MOTIVATION
« insuffler du dynamisme » La motivation au travail, ça ne s’improvise pas. Quels en sont les facteurs-clés ? Une bonne communication, bien sûr, mais aussi un environnement de travail sain. Voici plusieurs pistes.
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our Nathalie Cravatte, coach de vie professionnelle et consulting, la motivation des employés est intimement liée à la motivation du leader : « C’est le manager qui fait l’équipe, et non l’inverse. Il doit avoir envie de donner le maximum, pour que l’équipe ait envie de le suivre. Le leader doit donner du sens. D’où l’importance de définir des objectifs clairs. Si on ne sait pas pourquoi on fait les choses, le risque, c’est de voir décroître la motivation au sein de l’équipe. » La clé pour insuffler du dynamisme ? « La communication et l’exemplarité, poursuit Nathalie Cravatte. Le patron montre l’exemple, ‘ Je vais au combat avec vous ’. Les employés ne doivent pas non plus avoir peur de venir pousser la porte du leader. La communication doit être saine, claire et facile. Or, le principal problème observé en entreprise, c’est le manque de communication. Le leader doit également donner des feed-back à ses employés, les valoriser. Les personnes doivent sentir qu’elles aussi sont actrices des bons résultats de l’entreprise. » Un environnement sain Bien communiquer, c’est aussi expliquer. « Dans le cas où une personne introduit une demande de congé tous les samedis, si le patron lui répond ‘ non ’, sans aucune explication, la personne risque de ne pas comprendre. Il faut lui expliquer que le samedi est tout simplement le jour le plus rentable pour l’entreprise. » Le sentiment d’incompréhension est source de démotivation. « Le leader doit être un bon observateur, capable de déceler les comportements qui traduisent une baisse ou un manque de motivation, comme lorsque le travail ne fait pas / plus sens ou la personne ne se sent pas à sa place. » 116 —
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MAXIME DURANT Directeur, Michael Page Luxembourg « Les leviers de motivation ont clairement changé ces 10 dernières années. Les possibilités d’évolution et le salaire ne sont plus les priorités absolues des salariés / candidats (même s’ils restent des leviers importants). Aujourd’hui, les salariés ont besoin de se sentir responsabilisés, d’une part, de pouvoir mener à bien leur mission en autonomie, et d’avoir le sentiment d’être utiles à leur société, d’autre part. Ainsi,
le micro-management n’a plus de raison d’être. Le manager doit, certes, poser un cadre précis et contrôler, mais tout en responsabilisant le salarié sur les moyens mis en œuvre pour assurer l’atteinte des objectifs. Au-delà de ce besoin d’autonomie et d’utilité, l’autre cause de départ d’une entreprise est le fait de travailler dans un environnement de travail qui n’est pas épanouissant, selon ses standards. »
Tout comme la communication, l’enviécoutées, le regain de motivation est ronnement général doit être, lui aussi, positif. tangible. « Le personnel a besoin de recon« Il faut laisser aux employés la possibilité naissance, de valeurs, d’identité et de sentid’exprimer leurs idées, peu importe le ment d’appartenance. Bien que la prise niveau hiérarchique. Il arrive que certains en compte des besoins des employés puisse employés soient en attente de formations, être considérée comme une perte de temps ou même d’un frigo, depuis plusieurs par certains patrons, cette dimension années, l’impact sur l’atmosphère générale signifie moins ou plus du tout de congé peut se faire ressentir. » Selon Nathalie maladie et de turnover, et donc, entre 10 Cravatte, lorsque les personnes se sentent et 20 % de chiffre d’affaires en plus. » J. B.
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RITA KNOTT Directrice, Rita Knott Coaching Mentoring Consulting « Favoriser l’entraide entre les collaborateurs, et même la compétition (dans certains cas), peut aider à donner un regain à la motivation. La communication est aussi essentielle. Il est important que le leader puisse avoir un moment ‘ privilégié ’ avec ses employés, un entretien individuel permettant de donner un feed-back constructif. Les jeunes générations, par exemple, sont très attentives à l’équilibre vie
privée / vie professionnelle. Il est très intéressant d’ouvrir les échanges avec eux sur, par exemple, comment exécuter les tâches le plus efficacement possible, comme via le développement de solutions de home offi ce. Néanmoins, le télétravail ne satisfait pas tout le monde, d’autres préféreront venir au bureau et entretenir le contact avec les autres collaborateurs. D’où l’importance d’être à l’écoute. »
MÉTIER DU FUTUR GÉOMATICIEN À la croisée de la géographie et de l’informatique, le géomaticien joue un rôle-clé dans les nombreux secteurs qui ont besoin d’analyses spatiales.
Que fait-il ? Il participe à la constitution et à l’exploitation de bases de données associant des cartes, des images aériennes et satellites, du texte et des statistiques... Il produit des cartes thématiques et des analyses spatiales, véritables outils d’aide à la décision. Les systèmes d’information géographique (SIG) permettent de simuler des évolutions urbaines, des risques naturels, des programmes d’exploitation minière...
Quelles sont ses compétences ? Il doit être rigoureux et observateur, polyvalent et méthodique, adaptable et résistant, responsable et conciliateur, et autonome et communicant. Lorsqu’il établit ses relevés sur le terrain, rien ne doit lui échapper : surfaces, reliefs, volumes, altitude, etc. Il doit donc avoir le sens de l’espace, en particulier pour appréhender les reliefs.
Quelle est sa formation ? La géomatique, science entre géographie et informatique, regroupe les méthodes d’acquisition, de gestion, de traitement, d’analyse et de diffusion de l’information spatiale (ou géographique) sous forme numérique. Des masters ou des écoles spécialisées existent dans les pays frontaliers.
Il peut débuter à 2.000 euros mensuels net en début de carrière, puis passer à 2.500 euros net après trois à cinq ans, 3.000 euros net après 10 ans d’expérience, suivant son évolution au sein de l’entreprise.
Une qualité-clé ? Il doit être pluricompétent, maîtriser l’analyse spatiale et statistique, ainsi que les règles de représentation cartographique. Il doit posséder des bases solides en conception et en structuration de bases de données géographiques et, idéalement, en développement informatique.
Avis d’expert POUR ALLER PLUS LOIN À travers divers exemples et analyses, l’ouvrage explore les différentes facettes de la motivation au travail et les limitations pratiques que la gestion de la motivation ne manque pas de soulever lorsqu’il s’agit de l’instrumentaliser fidéliser les collaborateurs. 08 _pour LEGENDE-TITRE Face à ces impasses difficiles à08_legende surmonter, une autre approche et estrunteni inverup de gestion des attitudes au travail est offi proposée. tature, c te pos eniscie nimuMotivation et satisfaction au travail : Mythes etsan réalités, Danielquis Matzkin, EMS, 22,50 euros discid a Éditions dem inctotate
« La géomatique, c’est l’utilisation de l’informatique au service de la géographie. Le géomètre- expert est toujours très important, il réalise les mesures sur site, mais la géomatique a pris de l’ampleur parce qu’elle met en forme les éléments recensés à travers les logiciels. » Jean-Michel Vandenbranden, gérant de Geotop Luxembourg
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PHOTOS Michael Page Luxembourg, Anne-Sophie Lindström ILLUSTRATION Hadi Saadaldeen (Maison Moderne)
Combien gagne-t-il ?
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STYLE IMPRIMÉ « J’ai dû trouver mon propre style. »
Quel est votre dernier achat mode ? «Deux pinces à cheveux ‘Angel’ et ‘Cosmic’ ».
Avec quels créateurs aimeriez-vous passer une soirée ? « Avec Coco Chanel à Deauville pour parler de style et de féminisme. »
Quelle est la plus ancienne pièce de votre garde-robe ? « Mon sac Birkin or d’Hermès. Quand j’étais petite, j’ai vu Grace Kelly à la télé avec un très beau sac au bras. Je savais qu’un jour j’en aurais un et j’ai travaillé dur pour l’avoir. Quand finalement je l’ai tenu dans mes bras, j’ai eu la larme à l’œil. »
Qui vous a donné le sens du style ? « Je pense l’avoir forgé moi-même. J’ai grandi dans une maison où les femmes portaient des tabliers fleuris. J’ai donc dû trouver mon propre style. »
Quel est votre plus vieux souvenir lié à la mode ? « Je suppose que ce fut quand j’ai vu Grace Kelly à la télé avec son Kelly bag. À part ça, quand je vivais à Londres, j’ai vu un style qui me plaisait beaucoup. Le mélange de couleurs et de motifs me fascinait. »
Quelle pièce voudriezvous transmettre ? « Tout sauf mon Birkin ! Je ne suis pas très attachée aux choses et je donne généralement beaucoup de vêtements aux personnes autour de moi. »
Que porter pour une soirée de gala ? « Des chaussures avec lesquelles on peut danser. Je déteste quand les femmes enlèvent leurs chaussures à un moment de la soirée car elles n’arrivent plus à marcher avec. »
Carole Miltgen
CEO de Prisma et business mentor, House of Entrepreneurship Luxembourg TEXTES Fabien Rodrigues
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Comment définir votre style ? « J’aime le définir comme fluide, une approche qui évolue avec mon environnement. Je porte des pièces fortes qui ont chacune une histoire et qui allient streetwear et élégance. »
Avec quel type de pièces assortir un imprimé fort ? « Du noir. Il faut savoir rester sobre sur le reste de la tenue lorsqu’on porte un imprimé. Pour ajouter de la texture, on peut jouer avec le denim et le cuir. »
La pièce que vous ne prêterez jamais ? « Une veste en satin Fear of God, je ne serais vraiment pas tranquille ! »
Quelle pièce voulezvous transmettre ? « La même veste en satin Fear of God, parce que c’est une pièce inspirée de la nostalgie des années 90 et qui m’apporte tellement de joie que je souhaiterais transmettre ce sentiment à quelqu’un, à un moment. »
Avec quels créateurs aimeriez-vous passer une grosse soirée ? Un dîner ? « Tout d’abord j’aimerais beaucoup passer une bonne soirée posée avec les Daft Punk, échanger sur leurs inspirations et leur philosophie musicale, ou encore sur la Révolution française. Pour le dîner, j’hésite entre Kanye West et Salvador Dali... »
« Je préfère les gens qui osent avec une audace qui rend heureux. »
Qui vous a donné le sens du style ? « Il y a quelques années, un pote à moi portait un perfecto issu de la collab’ H&M et Versace. J’ai trouvé ça risible, mais il a su me convaincre de la force de cette pièce. Depuis, j’ai du mal à me passer d’un perfecto. »
Quel faux pas à ne pas commettre ? « Je ne suis pas un adepte de la notion de faux pas ! Je préfère les gens qui osent avec une audace qui rend heureux, sans qu’on leur colle une étiquette pour autant. »
Shafik DRidi
Directeur artistique, Smets PHOTOS Mike Zenari
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ARCHITECTURE MAISON UNIFAMILIALE
Subtil jeu de matériaux 1
CLIENTS Privés
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ARCHITECTE Jo Lorang Bureau d’architecture INGÉNIEUR Mycon ingénieurs, Thomas Mirkes LOCALISATION Luxembourg LIVRAISON 2019 SURFACE 240 m2
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La cour intérieure présente un caractère minéral. Le bois est plus présent dans l’espace cuisine-salle à manger. Dans la salle de bains, on retrouve le jeu des matériaux. L’espace de vie est généreux et offre une double hauteur sous plafond.
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PHOTOS Chris Schuff
une sensation de volume, et n’ont de limite que le toit à double pente. Les murs sont laissés en béton et créent une enveloppe d’une seule et même matière qui protège les habitants. Au sol, le parquet apporte de la chaleur. Pour gagner en fluidité, les couloirs sont évités au maximum. Les espaces se referment ôté rue, la maison reste discrète par de larges portes coulissantes en bois qui et sobre. Les murs aveugles et le recloisonnent le bureau, le salon, la cuisine garage protègent les habitants et les chambres. Dans la cuisine, le bois est des regards indiscrets vers l’inté- beaucoup plus présent et vient habiller l’îlot rieur de cette villa. Pour rejoindre central et les portes des placards. Les la porte d’entrée, il faut passer par la cour chambres sont orientées vers le sud, côté intérieure au caractère minéral et un passage jardin. Une terrasse en bois fait la transition couvert. La maison, de plain-pied, est déli- vers le jardin. Les matériaux, laissés bruts mitée par des arcades en béton. Entre les pour la plupart, ont été choisis avec soin, prearches, des éléments de ferronnerie en acier nant en considération les sensations qu’ils corten de l’artiste Denis Brassel confèrent un procurent. « Les matériaux n’ont pas besoin caractère unique à cette partie du projet et d’être parfaits, la maison respire, elle vit créent un jeu d’ombres et de lumière quand comme si elle était déjà là depuis 100 ans », le soleil passe au travers. Dès les premiers pas a déclaré Jo Lorang, architecte en charge de dans la maison, les sensations du visiteurs cette réalisation qui convoque tous les sens. sont sollicitées grâce aux différents matériaux Le chauffage de cette construction pasqui sont mis en œuvre pour aiguiser les sens. sive est géré par une pompe géothermique. Le salon et la cuisine s’ouvrent sur la cour Elle est également équipée de panneaux à travers 12 fenêtres tout en hauteur, créant photovoltaïques, de cellules thermo-solaires un dialogue entre intérieur et extérieur. Les et d’un système de ventilation mécanique. espaces de vie sont généreux, avec une La maison a été meublée avec l’aide de Reed grande hauteur sous plafond qui apporte & Simon. C.C. C’est à Kockelscheuer que se trouve cette nouvelle maison unifamiliale au caractère prononcé. Elle a été conçue par l’architecte Jo Lorang.
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ENVIES
CULTURE LITTÉRATURE
Stimuler les jeunes plumes
PRIX SERVAIS 2019 TROIS JEUNES AUTEURS JEFF SCHINKER, « SABOTAGE », HYDRE ÉDITIONS « Oui, c’est de mauvais goût. Excusez-moi. Mais j’aime ça, moi, le mauvais goût. La vie, en général, c’est d’assez mauvais goût, non ? » Voilà qui résume assez bien la démarche de ces quatre textes et six narrateurs qui questionnent l’inepte folie du monde du travail, sabotent leur vie ou celle des autres et traversent des épisodes au cours desquels chacun se découvrira un imposteur... Jeff Schinker
Le cycle de lectures « Désœuvrés » Une habile et festive combinaison de textes originaux et de défis littéraires.
HYDRE ÉDITIONS
ELISE SCHMIT, « STÜRZE AUS UNTERSCHIEDLICHEN FALLHÖHEN », HYDRE ÉDITIONS Elise Schmit
La double lauréate du Concours littéraire national présente pour ce premier ouvrage un recueil qui aborde d’une manière emprunte de philosophie et de poésie les notions de chute et de fractures de vie sous différentes perspectives. Que l’on tombe d’un rocher ou d’un nuage, comment la vie peut-elle continuer après ce traumatisme personnel ?
L
a relève littéraire luxembourgeoise est assurée. En atteste la shortlist du prix Servais 2019, probablement le plus influent au Grand-Duché, qui compte trois auteurs sur cinq ayant moins de 35 ans, pour deux desquels il s’agit là d’une première publication, et où figure aussi une œuvre enlevée, qui s’éloigne comme il faut de la pudibonderie relative d’autres ouvrages plus traditionnels. Mais, alors que dans d’autres pays, les agences d’export culturel incluent d’office la littérature, à l’instar de la Suisse avec la plate-forme institutionnelle Pro Helvetia qui permet à ses auteurs d’obtenir un maximum de résidences d’écriture et de programmes subventionnés, au Grand-Duché, la promotion des nouveaux ouvrages se fait encore un peu « à l’ancienne » avec les sacro-saints Walfer Bicherdeeg, ce
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qui fonctionne encore pour le petit marché national mais qui n’ouvre que peu de portes à l’étranger. Toutes et tous regardent donc avec impatience vers Jo Kox, la ministre Sam Tanson et le tant espéré « Arts Council », qui devrait a priori changer un minimum la donne. En attendant, la scène n’est pas si figée dans le temps que cela et des événements plus confidentiels permettent de mettre en lumière les talents d’écriture de demain. Le cycle de lectures « Désœuvrés », par exemple, qui se déroule au Rocas à Luxembourg-ville, propose de conjuguer lectures de textes inédits à certaines contraintes ou collaborations sur la forme : un « barathon » pour l’ouverture de chaque saison, un groupe d’acteurs messins pour l’interprétation d’une édition ou la création de bandes originales par des compositeurs luxembourgeois pour accompagner les dernières élocutions en date... La Kulturfabrik apporte aussi sa pierre à l’édifice avec « Word In Progress », tout comme Jérôme Konen au Kinneksbond de Mamer avec « Story Time », sans oublier le Centre national de littérature de Mersch qui offre une visibilité bienvenue aux plumes locales en invitant des auteurs plus connus originaires des pays limitrophes... F. R.
HYDRE ÉDITIONS
SAMUEL HAMEN, « V WÉI VRECKT, W WÉI VITESS », ÉDITIONS GUY BINSFELD Le premier livre de Samuel Hamen narre l’histoire de Devid Risch, qui commence sa quatrième thérapie avec pour devise « sauver ce qui peut être sauvé », une délicieuse dose d’humour et d’ironie. Mais ce récit est aussi capable de frapper le lecteur en plein cœur avec une brutalité et une franchise qui tranchent singulièrement avec l’ambiance enlevée qui y règne.
PHOTOS Lou Horvat, Éditions Binsfeld, Hydre Éditions
Littérature. Un mot encore impressionnant, voire rédhibitoire pour beaucoup. Mais pas pour la jeune scène littéraire luxembourgeoise qui regorge de talents frais et qui en veulent, toutes langues confondues.
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ENVIES
RESTAURANT À TABLE AVEC
Marco Godinho probablement cette inclination pour la mer qui le pousse à opter, en entrée, pour le risotto Acquarello, scampis et basilic frit pour ce menu spécial Resto Days tout à fait à la hauteur de la réputation de L’Avenue, où le chef Arnaud Deparis propose une cuisine savoureuse et franche, avec une pointe d’audace qui fait souvent mouche. LE PARTAGE. L’artiste luxemarco Godinho est très certainement l’un des artistes bourgeois d’origine portugaise luxembourgeois qui font le fait, depuis un petit moment déjà, plus rayonner le Grand-Duché l’unanimité tant quant à son traà l’international. Québec, vail qu’à sa personnalité pleine France, Portugal... il amène son approche à d’un enthousiasme jovial et comla fois poétique et lucide de l’art et des plice. Aussi gourmand que gourHommes partout où il le peut, sans jamais met, Marco Godinho l’affirme : oublier de faire une place à sa seconde pas- « J’essaie au maximum d’intégrer un bon repas dans ma journée ou sion : la gastronomie ! dans mes déplacements. » Il aime LA MER, DANS LA TÊTE ET L’ASSIETTE. Alors qu’il était situé depuis « toujours » dans une d’ailleurs la bonne cuisine, petite maison bordant le Grand Canal, le comme son art : partagés. Dans pavillon luxembourgeois pose ses valises une volonté d’inclure l’humain à pour la première fois, cette année, à l’Arse- sa démarche, il a ainsi invité son nal, l’un des centres névralgiques de la frère Fabio, mais aussi des gens Biennale. C’est là que Marco mettra en place de passage, à participer à l’avenson projet « Written by water », qui interroge ture, à interpréter l’imaginaire la portée romanesque, humaine et géopoli- de la mer avec d’autres sens que tique de la mer et des voyages qu’elle a géné- la vue, qu’avait perdue l’auteur rés à travers les époques. Il a ainsi, entre de L’Odyssée. Goût et odorat ont en l’occurautres, parcouru plusieurs villes côtières rence été savamment stimulés grâce au plat autour de la Méditerranée dans lesquelles il de résistance : un pavé de merlu, purée de a laissé les flots inscrire leur histoire physique butternut et croquette de crevettes grises. LE SCHNAPS DE L’OUBLI. Voilà qui aurait pu sur les pages d’un des grands voyages de l’histoire littéraire : L’Odyssée d’Homère. C’est servir de dessert. Mais il s’agit là d’un produit artistique qui n’existe pas encore : « Dans le cadre de cette L’AVENUE exposition, je me suis rendu à 41B, avenue J. F. Kennedy Djerba pour retrouver le jujube, L-1855 Luxembourg considéré par certains comme Tél. : 28 99 29 29 le fruit de l’oubli. Je le ferai macérer dans une eau-de-vie Chef Arnaud Deparis luxembourgeoise pendant toute Direction la durée de la Biennale et nous Christopher Rahme la dégusterons au finissage. » Couverts En lieu et place de ce breuvage 90 (120 en terrasse) futur, Marco Godinho se décide Addition du jour pour le « finger macaron », sa compotée de mangue et son cré2 menus Resto Days 66,00 € meux citron vert et ananas. Frais 2 verres de vin 14,00 € et coloré. Cela nous rappelle 2 eaux 8,00 € Total 88,00 € quelqu’un... F. R.
Tous les deux ans, Venise rassemble les amoureux d’art contemporain lors de son incontournable Biennale. Pour cette édition 2019, c’est Marco Godinho qui sera en charge du pavillon luxembourgeois. Nous l’avons invité à déjeuner chez Arnaud Deparis, à L’Avenue.
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MAIS AUSSI OÙ MANGER À LUXEMBOURG ? « J’aime beaucoup la cuisine japonaise, et mon endroit préféré ici est le Yamayu Santatsu, dans la rue Notre-Dame. Les produits y sont frais, le service vraiment sympathique, et le chef est une figure emblématique en ville. »
PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne)
UNE TRADITION VÉNITIENNE ? « J’ai hâte de pouvoir m’arrêter au Bacareto da Lele, non loin de l’école d’architecture. C’est un petit établissement traditionnel où tu peux manger toute une variété de petits snacks frais et prendre un verre de vin sur le pouce, à la vénitienne... »
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INDEX
A AB INBEV
ENTREPRISES PERSONNES PUBLICITÉS
48 46 52, 84 26
ACCENTURE ADEM ADR AGENCE EUROPÉENNE DE LA SÉCURITÉ AÉRIENNE 47 AGENCE EUROPÉENNE DES MÉDICAMENTS 47 AGENCE INTERNATIONALE DE L’ÉNERGIE 52 ALEBA 16 ALTER DOMUS 74 APEX 101 ARBED 84 ARCELORMITTAL LUXEMBOURG 30 ARCHIDUC 94 ARENDT & MEDERNACH 24 ASHBY XÉNIA 36 ATOZ SERVICES 74 AUBADE 36 AUTODIFFUSION LOSCH 149 AXA LUXEMBOURG 44 AXA WEALTH MANAGEMENT 42, 43 AIG EUROPE 30 ALFI 34 ALIBABA 60 ALLEN & OVERY 17, 116 ALLIANZ LUXEMBOURG 30 APOLLO STRATEGISTS 24 ARCHEVÊCHÉ 12 ARHS 26 ARIANE 60 ASSELBORN JEAN 60 ASSELBORNBINTZ SIMONE 12 ATENOR 26 AUTORITÉ BANCAIRE EUROPÉENNE 32 AUTORITÉ DES MARCHÉS FINANCIERS 30
B
BACK NORA 16 BADEN YVES 58 BAILLIE SASHA 102 BÂLOISE 36 BANK OF CHINA 8 BANQUE CENTRALE DU LUXEMBOURG 18, 52 BANQUE DE LUXEMBOURG 49 BANQUE EUROPÉENNE D’INVESTISSEMENT 24 BGL 64 BAULER ANDRÉ 18 BCE 44
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Biographie disponible sur guide.paperjam.lu
BECKER NORBERT 48 BEMBERG PETER OTTO 48 BENG ARCHITECTES ASSOCIÉS 94 BETIC INGÉNIEURSCONSEILS 57 BERTUCCI JULIEN 94 BETTEL XAVIER 47 BGL BNP PARIBAS 44 BIL 30, 36, 64 BIONEXT LAB 18 BITSTAMP 44 BMW 4, 5, 114 BNP PARIBAS 46 BOHNERT JEANFRANÇOIS 18 BONN & SCHMITT 64 BONTE PHILIPPE 44 BOURSE DE LUXEMBOURG 46 BOURSORAMA 36, 46 BRASSEL DENIS 120 BUCK NICOLAS 18, 24, 64, 84 BURCH ULRICH 94
C
CACTUS 30 CAMBRIDGE ANALYTICA 56 CARDAO TONY 30 CARDIF LUX VIE 58 CARGOLUX 30, 64, 74 CEETRUS 2 CEGECOM 25 CENTRE NATIONAL DE LITTÉRATURE 122 CENTRUM CAMPAIGN 47 CFL 58 CHAHINE CAPITAL 114 CHAHINE JACQUES 114 CHAMBRE DE COMMERCE 16, 56, 64, 84 CHAMBRE DES ARTISANS 84 CHAMBRE DES DÉPUTÉS 16, 18 CHAMBRE DES MÉTIERS 16, 18, 19, 24 CHAMBRE DES SALARIÉS 16, 34 CHANTAL THOMASS 36 CHANTELLE 36 CHRÉTIEN STÉPHANE 48 CHUNGANÁ MEDINA FULVIA 16 CNP ASSURANCES 44 CODRUTA KÖVESI LAURA 18 COMITÉ EUROPÉEN DE LA PROTECTION DES DONNÉES 56 COMMISSARIAT AUX ASSURANCES 44 COMMISSION DE SURVEILLANCE
DU SECTEUR FINANCIER 24 COMMISSION EUROPÉENNE 16, 18, 24, 56 COMMISSION NATIONALE POUR LA PROTECTION DES DONNÉES 56 COMPAGNIE DE BANQUE PRIVÉE 48 CONFÉDÉRATION LUXEMBOURGEOISE DU COMMERCE 56 CONSEIL D’ÉTAT 84 CONSEIL EUROPÉEN 18 CONSENSYS VENTURES 36 COUR SUPRÊME DE JUSTICE 47 CRAVATTE NATHALIE 116 CRÉDIT AGRICOLE 36 CRÉDIT MUTUEL 46 CREDITREFORM LUXEMBOURG 52 CSV 16, 26, 64 CUSHMAN & WAKEFIELD LUXEMBOURG 18
D
DEGROOF PETERCAM LUXEMBOURG 44 DÉI GRÉNG 24, 26, 64 DÉI KONSERVATIV 26 DÉI LÉNK 24, 26 DELOITTE 47 DENIGRO LUIGI 30 DEPARIS ARNAUD 124 DETAILLE MICHÈLE 102 DEUTSCHE BANK 64 DEVILLERS ILANA 36 DIDRI SHAFIK 118 DIESCHBOURG CAROLE 54 DIGITAL FUNDS 114 DOVHAN IRYNA 16 DP 24, 26, 64 DUBOIS GUILLAUME 94 DUPONT DE NEMOURS 30 DURANT MAXIME 116
E
ÉDITIONS GUY BINSFELD ELFASSI ANNIE ELVINGER HOSS PRUSSEN ENCEVO ENOVOS ENSAE ERNSTER FERNAND ÉTUDE GIABBANI ÉTUDES MARTIN AVOCAT EURATOM EUROJUST EUROPEAN CONVENTION CENTER LUXEMBOURG EUROSTAT EY
122 58 64 36 50 114 64 54 55 47 18 16 52 24
F
FACEBOOK FACTSET FARVEST FAVAUT SYLVIE FAYOT FRANZ FEDIL FIAT FIDEOS FINKELSTEIN ISRAËL FINOLOGEE FLOR STARSKY FONDATION IDEA FONDS KIRCHBERG FONDS NATIONAL DE LA RECHERCHE FOOD4ALL FORTUNEO FOYER FRIEDEN LUC
G
32, 56 114 79 58 84 64, 102 6, 7 74 114 36 26 16, 64 94 24 36 46 36, 44 64
GAGNON MÉLANIE 56 GALERIE CEYSSON 10 GAUTHY ALEXANDRE 44 GENOT PHILIPPE 94 GIABBANI DAVID 54 GILLOT CHRISTIAN 130 GLAMUSE 36 GODINHO MARCO 124 GOEDERT ALBERT 94 GOERENS CHARLES 24, 26 GOODYEAR 24, 30, 36 GOOGLE 24, 56 GRAFF LAURENCE 54 GRAMEGNA PIERRE 18, 64 GRECO MICHEL 30 GROSBUSCH 36 GROSS MARC 16, 24 GROUPE ALIPA 102 GROUPE POST 34 GROUPE SAINT-PAUL 64 GURRIA ANGEL 24
H
H2U 94 HAMEN SAMUEL 122 HANSEN CHRISTOPHE 26 HARDT DANY 84 HAUT COMITÉ DE LA PLACE FINANCIÈRE 64 HAUX CHRISTIAN 102 HELLO BANK! 46 HOFFMANN GÉRARD 24 HOFFMANN MARC 48 HOUSE OF ENTREPRENEURSHIP 64, 118 HOUSE OF STARTUPS 64
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INDEX
HOUSE OF TRAINING HUAWEI HUB@LUXEMBOURG HYDRE ÉDITIONS
I-J
64 24 36 122
IBISA 36 ICN BUSINESS SCHOOL 33 ICT LUCEMBOURG 24 IMS LUXEMBOURG 38, 54 ING 44, 46 INNOHUB LUXEMBOURG 36 INSPECTION DU TRAVAIL ET DES MINES 84 INTECH 34 ISETTA 114 ISS 30 JACQUES CHAHINE FINANCE 114 JCI 41 JEUNESSE COMMUNISTE 84 JIM CLEMES ASSOCIATES 94 JOBS.LU 58
K-L
KARTHEISER FERNAND KBL EPB KERSCH DAN KETTERTHILL KHUDHUR BAJOO EKHLAS KIEFFER FRÉDÉRIC KINNEKSBOND KIRSCHFINK ADRIEN KNOTT RITA KONEN JÉRÔME KOX JO KPL D’KOMMUNISTEN KUFFER PIT KULTURFABRIK L’ESSENTIEL L’AVENUE LABRUNIE THIBAULT LALUX ASSURANCES-VIE
26 64 84 37 16 46 122 46 116 122 122 26 94 122 93 124 18 58
Biographie disponible sur guide.paperjam.lu
LARSEN TINE A. LAV LCGB LEDOUX JULIEN LEGRAND PATRICE LIHPS LILYBLAD CHRISTOPHER LISE CHARMEL LISER LIST LORANG JO LOYENS & LOEFF LUXEMBOURG
56 84 16 34 36 84 26 36 94 102 120 58
LSAP 16, 24, 26, 64, 84 LU-CIX 73 LULLING ASTRID 24 LUXAIR 36 LUXAVIATION 74 LUXEMBOURG HOUSE OF FINTECH 36 LUXEMBOURG INSTITUTE FOR HIGH PERFORMANCE IN SPORTS 84 LUXEMBOURG OPEN INNOVATION CLUB 36 LUXFLAG 24 LUXFUTURELAB 36 LUXINNOVATION 94, 102 LUXTRUST 36
M-N-O
MADINIER AMÉLIE 36 MANN MERLIN 38 MATEO IBORRA MARIA 36 MCDONALD’S 46 MCDONOUGH WILLIAM 94 MEIERS ANNICK ELISABETH 94 METZ TILLY 24 MEULMAN ARTHUR 58 MGSI 56 MICHAEL PAGE LUXEMBOURG 116 MICROSOFT 24 MILLER GINA 47 MILTGEN CAROLE 118 MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE 102 MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE 84 MINISTÈRE DES FINANCES 64 MINISTÈRE DU SPORT 84 MINISTÈRE DU TRAVAIL 84 MIRKES THOMAS 120 MITIDIERI CYNTHIA 18 MONACO LAETITIA 36 MOREA CASIUS 38 MOSCOVICI PIERRE 24 MUKWEGE DENIS 16 MUNEZERO ALINE 16 MURAD NADIA 16 MYCON INGÉNIEURS 120 N26 46 NATHAN PHILIPPE 94 NICOL MATHIEU 94 NICOLET LAURENCE 58 NIELSEN 114 NOTHOMB JEANMARC 44 O’DONNELL KEITH 74 OCDE 24, 74 OFFICE FREYLINGER 102 OGBL 16, 84 ORANGE 36
P-Q-R PAPERJAM CLUB
94 PARKPINE CAPITAL 36 PARLEMENT EUROPÉEN 18, 64 PARTSCH PHILIPPEEMMANUEL 24 PENA GARCIA JESUS 36 PINS ELFY 40 PIGNATELLO FLORENT 57 PIRATENPARTEI 26 POST 30, 32, 36, 27 PPRO 44 PRECISION CAPITAL. 64 PROPPER 30 PROXIMUS LUXEMBOURG 24 QUILVEST SWITZERLAND 48 QUILVEST WEALTH MANAGEMENT 48 RAHME CHRISTOPHER 124 RECKINGER MICHEL 64, 84 REDING JEANCLAUDE 16 REDING VIVIANE 18, 24 REED & SIMON 120 RENAULT 114 REVOLUT 46 RIPPLE 36 RITA KNOTT COACHING MENTORING CONSULTING 116 RITTER ANDRÉS 18 ROCAS 122 ROELTGEN ANDRÉ 16, 84 RUBEN MICHELEDOUARD 16 RW CONSULT 94
S-T SAMSIC
28, 29 SAUMUR 123 SCHILTZ MARC 24 SCHINKER JEFF 122 SCHMIT ELISE 122 SCHMIT NICOLAS 24, 26 SCHNEIDER ROMAIN 16 SCHROEDER & ASSOCIÉS 94 SCM DIRECT 47 SEHOVIC MERIS 24, 26 SES 30, 44 SGI INGÉNIERIE 94 SHABANA AHMED 36 SIMEONI LAURENT 44 SIMONE PÉRÈLE 36 SIMONELLI GILBERT 26 SIMONS NICOLAS 16, 24 SKYPE 32 SMETS 118
SNCI 35 SNT 36 SOCIÉTÉ GÉNÉRALE 44, 46, 48 SOCIÉTÉ NATIONALE DES HABITATIONS À BON MARCHÉ 94 SODEXO 30, 54, 58 SPUERKEESS 44 STATEC 16, 44, 46, 52, 84 STEFFEN TRAITEUR 125 STEINMETZ NICO 94 STEINMETZDEMEYER ARCHITECTES URBANISTES 94 STRASSER CLAUDE 30 SUPERMIRO 36, 40 SYNDICAT DES EAUX DU BARRAGE D’ESCH-SUR-SÛRE 94 SYNDICAT DES VILLES ET DES COMMUNES LUXEMBOURGEOISES 84 TANSON SAM 122 TAXAND 74 TELINDUS 102 TETRAO 130 THE CONFERENCE BOARD 52 THE RADICATI GROUP 38 THEIN JOE 26 THELEN CARLO 16 THIRY FRANÇOIS 94 Biographie disponible sur guide.paperjam.lu
THOMAS NANCY TRAITEUR NIESSEN TURKISH AIRLINES
U-V-W-Y-Z
UNION DES ENTREPRISES LUXEMBOURGEOISES 16, 18, 24, 64 UNION EUROPÉENNE 26, 47 UNIVERSITÉ DE MUNICH 94 UNIVERSITÉ DU LUXEMBOURG 34, 36 VISA 36 VOLT 26 VOSS DENISE 24 WAGNER DAVID 24, 26 WHATSAPP 32 WITRY & WITRY 94 WITRY ANABEL 94 WITRY COMMUNICATIONS 94 WITRY RENÉ 94 WITRY URSULA 94 WIWINIUS JÉRÔME 58 WOLTER MICHEL 16 WURTH MICHEL 64 YAMAYU SANTATSU 124 ZAKZAK 30
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OURS
Mai 2019 DIR ECTEUR DE LA PUBLICATION
Richard Karacian DIR ECTEUR ÉDITOR I A L
Matthieu Croissandeau R ÉDACTEUR EN CHEF
RÉDACTION Téléphone (+352) 20 70 70-100 Fax (+352) 29 66 19 E-mail press@paperjam.lu Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg SECR ÉTA IR E DE R ÉDACTION
Jennifer Coghé (J. C.) jennifer.coghe@maisonmoderne.com Frédéric Antzorn (F.C. A.) frederic.antzorn@maisonmoderne.com @FredAntzorn Jamila Boudou (J. B.) jamila.boudou@maisonmoderne.com Céline Coubray (C. C.) celine.coubray@maisonmoderne.com @celinecoubray Laura Fort (L. F.) laura.fort@maisonmoderne.com Camille Frati (C. F.) camille.frati@maisonmoderne.com @camillefrati Jennifer Graglia (J. G.) jennifer.graglia@maisonmoderne.com Fanny Jacques (F. J.) fanny.jacques@maisonmoderne.com Megane Kambala (M. K.) megane.kambala@maisonmoderne.com
Thierry Raizer (T. R.) thierry.raizer@maisonmoderne.com @traizer1
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Téléphone (+352) 20 70 70-300 Fax (+352) 26 29 66 20 E-mail regie@maisonmoderne.com Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg Francis Gasparotto (-301) Marilyn Baratto (-316) Laurent Goffin (-315) ASSISTA NTE COMMERCI A LE
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Maison Moderne est un partenariat de Francis Gasparotto, Richard Karacian, Mike Koedinger et Etienne Velasti. CONSEIL D ’A DMINISTR ATION Mike Koedinger (président), Jean-Claude Bintz (vice-président), Richard Karacian, Daniel Schneider et Etienne Velasti (membres).
DIR ECTEUR DE CR ÉATION
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JEUDI 11 JUILLET 2019
Le Paperjam Open, c’est LE tournoi de golf du magazine Paperjam. Une opportunité unique de rencontrer des personnalités influentes de la communauté business autour d’une passion, le golf. Le Paperjam Open, ce sont également des solutions de sponsoring créatives et impactantes pour associer l’image de votre société à un événement premium.
PL U S D E RE N SE IG N
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JA M . L U / C
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L U B / PA P E
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Envie de jouer ou de sponsoriser ? Contactez-nous à l’adresse suivante : club@paperjam.lu LIEU Kikuoka Country Club Scheierhaff L-5412 Canach
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LA START-UP DU MOIS TETRAO
Quand l’IA investit le secteur bancaire La fintech installée à la Lhoft a développé une technologie qu’elle décrit comme unique, afin d’insérer l’automatisation dans le secteur bancaire en utilisant l’intelligence artificielle.
EN BREF Tetrao en six points : 2014 : Année de création de Tetrao Localisation : Luxembourg House of Financial Technology (Lhoft) Fondateur : Christian Gillot Décembre 2017 : 1er prix du hackathon international organisé par BNP Paribas, dans la catégorie « Expérience client » Octobre 2018 : Ouverture de la filiale à Bras-sur-Meuse (France) Nombre d’employés : 14
A
Belle progression Créée en 2014, Tetrao a séduit le top management de BNP Paribas, qui lui a remis en décembre 2017 le 1er prix du hackathon international organisé tous les ans par la 130 —
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banque, dans la catégorie « Expérience client ». « BNP est aujourd’hui notre principal client mais nous travaillons également avec d’autres acteurs bancaires dans plusieurs pays comme les États-Unis, la France, la Belgique, le Luxembourg ou l’Espagne », précise Christian Gillot. Elle a notamment ouvert une filiale à Barcelone quelques mois après sa création. C’est depuis là-bas que sont gérés les serveurs et les sites internet de ses clients. La fintech s’intéresse aujourd’hui aux assurances, qui se retrouvent également face à un besoin de transformation digitale. « Nous avons également des contacts avec des institutions comme les régulateurs, dont le travail est encore beaucoup réalisé à la main et ils ont donc tout intérêt à automatiser ». En un an, Tetrao a embauché 10 employés « sans levée de fonds, et nous entendons poursuivre notre croissance, appuie le CEO. Tetrao (qui emploie actuellement 14 personnes, ndlr) va recruter dans les mois à venir des informaticiens et des annotateurs. » Et l’équipe veut continuer à créer et à développer, puisqu’elle possède un projet de moteur de recherche privé, capable de faire de la veille spécialisée, à l’image des flux RSS, notamment dans le domaine de la prospection commerciale. I. S.
BIO EXPRESS Christian Gillot Christian Gillot, actuel CEO, a fondé Tetrao en 2014. Il ne vient pas du monde de la finance puisqu’il est informaticien de formation. La problématique de l’automatisation des tâches lui est apparue lorsqu’il travaillait dans le secteur du livre électronique. « Dans l’industrie, les robots de recherche informatique doivent changer à chaque fois que le site ou le document change. L’idée de base de Tetrao consiste à calquer le comportement d’un être humain. Après deux ans de R&D, il a fallu convaincre les investisseurs et trouver un marché où appliquer notre technologie. Et quand on se trouve à Luxembourg, quoi de plus naturel que de se tourner vers le secteur bancaire et fi nancier ! », explique-t-il.
PHOTO Marion Dessard (archives) ILLUSTRATION Ellen Withersova
près le Luxembourg et l’Espagne, Tetrao a mis un pied en France mi-octobre, dans un espace de coworking situé à Bras-surMeuse, un petit village près de Verdun. La fintech incubée à la Lhoft y possède une équipe d’annoteurs, actuellement composée de quatre personnes et qui devrait atteindre une vingtaine de personnes en 2019, selon les prévisions de son fondateur et CEO, Christian Gillot. « Le choix d’ouvrir une filiale dans une zone rurale en France est principalement lié à des questions de niveau de salaire et de main-d’œuvre disponible », avait-il expliqué lors de l’ouverture de cette filiale. Concrètement, les annotateurs ont pour mission d’entraîner les algorithmes d’intelligence artificielle avant qu’ils puissent être utilisés. Car la technologie basée sur l’IA et conçue par Tetrao est capable de prendre le contrôle d’un navigateur en le manipulant, comme le ferait un être humain lors de l’ouverture d’un compte bancaire entreprise. En d’autres termes, le programme qu’elle développe est capable de collecter et d’interpréter des documents disponibles en ligne ou apportés par l’utilisateur. La start-up luxembourgeoise s’adresse à l’industrie bancaire et sa technologie peut également être utilisée dans la rédaction de prospectus pour l’industrie des fonds. Mi-février, Tetrao annonçait un million d’annotations réalisées par son équipe meusienne. « Un million de réponses à un million de questions sur des documents variés portant par exemple sur les fonds d’investissement, les statuts de sociétés, les sites d’entreprise, etc. », expliquait la start-up.
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Clubletter mai juin 2019 Bienvenue aux nouveaux membres Audit et Maintenance Belvedere Architecture Care In Luxembourg Colt Technology Services Delux Fund Recruitment Eurotransfert FKP Services G Advisor Grow to Excellence HD33 Real Estate Lancelot Recruitment Liberty Specialty Markets LK Real Estate Merbag Luxembourg Prodware Luxembourg SD Worx StĂŠphanie Bourhis Vistra (Luxembourg) Zarabina
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sharing inspiration programme 2019 MAI
mardi 07 10×6 Architecture mardi 14 Journée de workshops mardi 14 Marketing Breakfast
Évolution d’une entreprise pour être plus centrée sur le client mercredi 15 Table ronde Élections européennes 2019 jeudi 16 Delano Breakfast Talk mardi 21 Breakfast Nouveaux Membres mardi 21 Think global, act local : une conversation avec Nicolas Mackel mercredi 22 10×6 HR: Les compétences pour demain à l’ère du digital jeudi 23 Networking Circle mercredi 29 Let’s Taste Surprises vinicoles
JUILLET
NOVEMBRE
mardi 02 Breakfast Nouveaux Membres mercredi 03 Networking Circle mardi 09 Delano Live mercredi 10 CEO Cocktail -
Summer Edition
jeudi 11 Tournoi de golf
JUIN
mardi 04 Networking Circle mercredi 05 Start-up Stories Round 2 jeudi 06 Déjeuner Carrousel mardi 11 Delano Live jeudi 13 Club Talk
Voice & intelligence artificielle par Emmanuel Vivier jeudi 13 Dans les coulisses samedi 15 Journée Découverte Survie & Management jeudi 20 Journée de workshops jeudi 20 Matinale RH mercredi 26 10×6 vendredi 28 Déjeuner Carrousel
SEPTEMBRE
mardi 10 Delano Live mercredi 11 Matinale RH jeudi 12 Networking Circle
Surprises vinicoles mardi 17 Start-up Stories Round 3 mercredi 18 10×6 Mobilité jeudi 19 Journée de workshops vendredi 20 Déjeuner Carrousel mardi 24 Delano Breakfast Talk mercredi 25 Club Talk Blockchain jeudi 26 Breakfast Nouveaux Membres samedi 28 Journée Découverte
OCTOBRE
mardi 01 Déjeuner Carrousel mercredi 02 Marketing Breakfast jeudi 03 Let’s Taste
Mixologie chez Maison Moderne mardi 08 10×6 Space mercredi 09 Networking Circle Vini Vegas mardi 15 Journée de workshops jeudi 17 Club Talk Architecture vendredi 18 Breakfast Nouveaux Membres mercredi 23 10×6 Entrepreneurship mercredi 23 Delano Breakfast Talk vendredi 25 Déjeuner Carrousel
jeudi 07 Networking Circle Surprises vinicoles mardi 12 Delano Live mardi 12 Journée de workshops mardi 19 Matinale RH mercredi 20 Breakfast Nouveaux Membres jeudi 21 Déjeuner Carrousel mercredi 27 10×6 Keytrade Bank jeudi 28 Dans les coulisses
DÉCEMBRE
vendredi 06 Déjeuner Carrousel mardi 10 Delano Live mercredi 11 Marketing Breakfast
Création d’un plan marketing et vente sur la méthodologie Funnel Planning jeudi 12 Breakfast Nouveaux Membres jeudi 12 Let’s Taste mercredi 18 Start-up Stories Awards
get inspired too Le plus grand club d’affaires du Luxembourg, avec 250 événements par an. club.paperjam.lu
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ÉDITO FORMATION(S) CONTINUE(NT)
A FR
ccompagner les entreprises membres et leurs salariés est au cœur de nos préoccupations, davantage encore à un moment où l’activité professionnelle évolue vers de nouvelles fonctions et compétences en raison de mutations technologiques majeures. Cette thématique sera centrale au mois de mai au sein du Paperjam Business Club. En effet, comme chaque mois, vous pourrez développer vos aptitudes et celles de vos collaborateurs lors d’un de nos 18 workshops mensuels. Cette saison, un parcours certifiant entrepreneur a été mis en place avec succès. Le 10×6 du 22 mai aura pour thème les ressources humaines, et pour sujet les compétences à l’ère de la digitalisation et de l’automatisation. L’occasion d’être inspiré par 10 orateurs aux points de vue variés. Pour terminer, après une première édition réussie, nous sommes fiers de poursuivre nos formations certifiantes accélérées avec Solvay Business School. Cet automne, nous aurons le plaisir de reconduire notre Mini MBA sur huit jours et d’y ajouter une formation marketing et business analytics de quatre jours ainsi qu’un module d’une journée pour les RH. Comme chaque mois, le Paperjam Club est votre partenaire business.
LES AVANTAGES DU CLUB MEMBER
INSPIRE Ouvrez vos perspectives et stimulez vos idées par l’inspiration
S EN
upporting member companies and their employees is at the heart of our concerns, even more so at a time when professional activity evolves towards new functions and skills by reason of major technological changes. This theme will be central in May at the Paperjam Business Club. Indeed, as every month, you will be able to develop your skills and those of your collaborators during one of our 18 monthly workshops. This season, an entrepreneur certified course has been successfully implemented. The 10×6 on 22 May will focus on human resources and skills in the era of digitalisation and automation. An opportunity to be inspired by 10 speakers, all with various points of view. Finally, after a successful first edition, we are proud to continue our accelerated certification training with Solvay Business School. This fall, we will have the pleasure of renewing our eight-day Mini MBA and adding a four-day marketing and business analytics training course as well as a one-day module for HR. As every month, the Paperjam Club is your business partner.
LEARN Développez vos compétences et celles de vos collaborateurs
NETWORK Développez votre réseau professionnel et la marque de votre société
ENGAGE Julien Delpy Director Paperjam Club
Renforcez l’engagement de vos collaborateurs Mai / Juin 2019 —
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CLUBLETTER
MERCREDI 27 MARS 2019 TRAMSSCHAPP
10×6 Female Leadership
« On est sa propre pire ennemie par manque de confi ance. » Caroline Mart RTL
De gauche à droite : Hedda Pahlson-Mohler (Tiime) Julie Lhardit (Paperjam Club) Anne Canel (HLD Europe) Virginie Kuenemann (Miyo Family Concept Store) Carine Feipel (Administratrice indépendante) Caroline Mart (RTL) Runa Khan (Friendship) Vinciane Istace (PwC) Djuna Bernard (Déi Gréng) Lucienne Thommes (Fondation Cancer) Sandra Visscher (Unicef)
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PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne)
Le Paperjam Club a souhaité mettre les femmes à l’honneur lors de ce 10×6 Female Leadership : 10 oratrices d’exception ont partagé leurs expériences et leur vision lors de cette conférence inspirante, à laquelle plus de 500 membres ont participé. Une soirée impactante et inspirante.
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Fabrice Bianco (BNP Paribas), Merouane Hamidi, Yassmine El Ouadoudi, Eleonora Brigitte Capobianchi et Christophe Gaire (J.P. Morgan Bank Luxembourg) Alexa Ballmann (Institut de beauté Alexa Ballmann) et Jérôme Wiwinius (Lalux)
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Gaetane Meilleur (AIBM), Géraldine Clarisse (IN Design) et Chantal Renson (Bene) Claudine Arendt, Manon Wenner et Marylène Didier (Banque de Luxembourg) Marion Carratero et Charlotte Salanon (Wyld) Richard Karacian (Maison Moderne), Runa Khan (Friendship) et Philippe Depoorter (Banque de Luxembourg)
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More pictures on paperjam.lu
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CLUBLETTER
MERCREDI 13 MARS 2019 LA LUXEMBOURGEOISE
Rencontre avec le Dr Joanne Liu 1
Le Paperjam Club a accueilli le docteur Joanne Liu, présidente internationale de Médecins Sans Frontières, pour la première fois au Grand-Duché afin d’échanger sur les enjeux actuels de l’institution. Près de 70 personnes étaient présentes afin d’assister à cette conversation passionnante.
« L’interdiction de sauver des vies en Méditerranée constitue une contradiction humaine choquante au 21e siècle. » Joanne Liu Présidente internationale de Médecins Sans Frontières 2
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Antoinette Probst (Post), Carine Lilliu (Médecins Sans Frontières), Jean B. Wagner Virginie Kremer (Artemis) et Auban Derreumaux (Innov’ICTion)
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Nelle Koos (Fondation Caritas) Sandrine Fouassier (Ferrero) Pierre Van Wambeke (SeeZam) et Adrien Penoy (Delphi)
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PHOTOS Jan Hanrion (Maison Moderne)
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CLUBLETTER
MARDI 19 MARS 2019 NEIMËNSTER
Gold sponsor
Propriété intellectuelle, en pratique L’Office Freylinger, en collaboration avec le Paperjam Club, a proposé une journée complète de formation sur la propriété intellectuelle et sur ses applications face à des sujets phares. De la détection et l’appropriation des droits de PI dans les projets à l’application dans le milieu start-up et le space mining, en passant par les changements liés au Brexit et bien d’autres thèmes encore, ce sont plus de 70 personnes qui ont pu développer leurs connaissances sur cette variété de sujets.
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Olivier Laidebeur (Office Freylinger) et Davide Pizzicotti (Enjoint-Tridente)
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André Rifaut (List)
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David Muller (DSK Systems) et Gaëlle CorneLemaire (Groupe NUXE)
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Henri Kihn (Office Freylinger) Romain Peter (Gip Development), Nathalie Cailteux, Marylin Lichtenberger, Pierre Kihn (Office Freylinger) et Nicole Gehlsen (Gip Development)
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paperjam.lu More pictures on paperjam.lu
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CLUBLETTER
MERCREDI 20 MARS 2019 HOUSE OF STARTUPS
Gold sponsor
Start-up Stories : Round 1 La série « Start-up Stories » a lancé la première étape de sa compétition : son concours de pitchs percutants et passionnés. Laurent Kratz, multientrepreneur du net, a ouvert ce premier round avec une keynote autour de son parcours et ses expériences entrepreneuriales devant 180 personnes. Nous félicitons à nouveau Zortify et Zero.1, les deux start-up gagnantes de ce round.
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Gosia Kramer (The Office) et Pierre-Olivier Rotheval (BIL) Marc Fleschen (Zero.1) Eros Sharma et Gaia Pempinello (Aperinetwork) Melody Parsa (Esplendor Group) Martin Guérin (Luxembourg-City Incubator) et Marie Schaeffer (Zap)
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Florian Feltes (Zortify) Frederic Vanholder, Jean-Yves Marié et Carine Deroo (Bim-Y) Pierre-Olivier Rotheval (BIL), Diane Tea (LBAN), Eugene Mizin (Job Today), Laurent Kratz (Scorechain) et Vania Henry (Legitech)
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PHOTOS Jan Hanrion, Patricia Pitsch (Maison Moderne)
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JEUDI 14 MARS 2019 CANON
Gold sponsor
Networking Circle Les États-Unis sont aujourd’hui le quatrième producteur mondial de vin derrière la France, l’Italie et l’Espagne. Lors de cet événement, près de 60 membres ont pu goûter à ces saveurs outre-Atlantique tout en découvrant les solutions de digitalisation et gestion documentaire proposées par Canon.
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Christophe Guerchoux (Canon), Vincent Goffinet (Goffinet Energies) et Sylviane Goffinet. Anne-Sophie Greden (Greden Avocat), Céline Corbiaux (Avocat à la Cour), Geneviève Regis (Fiduciaire Rege Lux), Pierre Anthony (Perspective Architecture
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Intérieure), Laure Stachnik (Avocat à la Cour) et Belinda Barbey (Étude Collarini) Philippe Fantauzzo (Canon)
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THURSDAY 21 MARCH 2019 SOFITEL LE GRAND DUCAL
Gold sponsors
Delano Breakfast Talk If 2015 was the year blockchain’s huge potential hit home, 2018 was the year regulators took it seriously. 18 participants assisted to this keynote where expert Stefano Rossi of BTO Research outlined the advantages and disadvantages of private versus public blockchain technology.
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Iraklis Symeonidis (SnT)
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Iulian Nita (Grant Thornton) Cécile Nivlet (HLD Associés Europe) Stefano Rossi (BTO Research) Frederic Hernu (Neurocom) et Loïc Fébrissy (Atos)
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More pictures on paperjam.lu
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CLUBLETTER
TUESDAY 2 APRIL 2019 KNOKKE OUT
Gold sponsor
Delano Live The Delano team has invited Christophe Hansen (European Parliament – CSV), Joanne Goebbels (European Parliament – LSAP) and Fiona Godfrey (European Parliament – Volt) to share their vision about the future of Europe with 139 participants.
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MERCREDI 3 AVRIL 2019 BILIA-EMOND
Alison Didier (Talantlers) Sanae Aiboudi (Memola & Partners) Michel-Edouard Ruben (Fondation Idea) et Stéphane Ambrosini (Marks & Clerk)
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Chris Watters (British Embassy) Jimmy Ferrière (SEGMA)
Gold sponsor
Networking Circle Plus de 100 personnes ont eu le privilège de découvrir la nouvelle BMW X7, ainsi que la Série 7 en avant-première chez Bilia-Emond. Ce fut l’occasion de partager goûts et émotions autour des champagnes d’exception Craft et Compagnie. Convivialité, opportunités et découvertes gustatives étaient à l’honneur lors de cet événement.
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Karl Pardaens et Ulrike Prinz Vincent Bechet (Inowai), Nathalie De Smedt et Philippe Emond (Bilia-Emond) Carole Henrar (Grow to Excellence)
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Luc Schroeder (MOB ART studio) Frank Yünlü et Roland Vetter (Bilia-Emond)
PHOTOS Jan Hanrion (Maison Moderne)
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JEUDI 4 AVRIL 2019 ALVISSE PARC HOTEL
Gold sponsor
journée de Workshops Près de 160 membres sont venus acquérir ou développer de nouvelles compétences à travers huit cycles différents lors de notre Journée de workshops à l’Alvisse Parc Hotel. Une journée riche en partage ainsi qu’en networking.
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Yulia Voyloshnikova (PwC) Vincent-Emmanuel Mathon (VEMconsulting)
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Béatrix Charlier (P’OP) Patricia Streber (XXA Architecture)
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MARDI 9 AVRIL 2019 ELCH RESTAURANT
Déjeuner Carrousel De l’entrée au dessert, 32 membres étaient présents lors de cet événement, afin de networker au gré des différents services dans un environnement convivial.
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More pictures on paperjam.lu
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Mai / Juin 2019 —
Michaël Damasio (MyJobest) Sophie Pierini (RJ Gaito Law Firm), Frédéric Gattaux (SERIS Security) et Danièle Picard (PYXIS Management) Arnaud Baillieux (Fideis Luxembourg) Gilles Morgado (Renault Luxembourg) Elias Chbeir (ELIAS Luxembourg)
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CLUBLETTER
MAI - JUIN 2019
LE PROGRAMME TABLE RONDE ÉLECTIONS EUROPÉENNES Comment rendre l’Europe plus efficace, transparente, solidaire et plus démocratique ? C’est le défi qui attend les futurs parlementaires européens. LIEU
ING Lux House
10×6 GREEN ARCHITECTURE
10×6 RH LES COMPÉTENCES POUR DEMAIN À L’ÈRE DU DIGITAL
À PARTIR DE 18:30
Est-il vraiment possible d’allier écologie et fonctionnalité d’un bâtiment ? Existe-t-il des solutions écologiques et respectueuses de l’environnement dans le contexte de l’économie circulaire ? Théâtre d’Esch
LIEU
LIEU
À PARTIR DE 08:15
À PARTIR DE 18:30
Maison Moderne
MARKETING BREAKFAST
LIEU
BREAKFAST NOUVEAUX MEMBRES
Avec l’avènement de l’automatisation et de la digitalisation, les entreprises et salariés vont devoir réinventer l’organisation du travail. De nouvelles fonctions et nouveaux métiers vont émerger. Comment anticiper et se former pour accompagner cette mutation numérique du milieu de travail ? Ce 10×6 vous proposera 10 démarches. PwC
LIEU
À PARTIR DE 18:30
Maison Moderne À PARTIR DE 08:15
DELANO BREAKFAST TALK VENUE
Sofitel Le Grand-Ducal
13E BAL TCHÉCOLUXEMBOURGEOIS
STARTING AT 08:15
LIEU
Casino 2000
JOURNÉE DE WORKSHOPS
À PARTIR DE 19:30
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Alvisse Parc Hotel
LET’S TASTE : SURPRISES VINICOLES
À PARTIR DE 09:30
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Vinoteca À PARTIR DE 18:30
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CLUBLETTER
2 ROUND
CLUB TALK VOICE ET INTELLIGENCE ARTIFICIELLE PAR EMMANUEL VIVIER Emmanuel Vivier, cofondateur du HUB Institute, est l’un des experts du numérique les plus reconnus au niveau international. Il exposera, pour les membres du Paperjam Club, les principes et impacts de l’intelligence artificielle et des technologies vocales (Amazon Echo, Google Home...) sur les entreprises.
START-UP STORIES ROUND 2
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Neimënster À PARTIR DE 18:30
JOURNÉE DÉCOUVERTE SURVIE ET MANAGEMENT
LIEU Pour ce deuxième « round », après une keynote d’ouverture À venir de 20 minutes, 10 entrepreÀ PARTIR DE 18:30 neurs sélectionnés par l’incubateur partenaire pitcheront, en 3 min chacun, l’histoire de leur start-up et l’origine de leur idée.
Vivez une expérience hors du commun grâce à une mise en situation de survie croisée avec le management. LIEU
Vallée du Mullerthal
DANS LES COULISSES DE LUXEMBOURG AIR RESCUE
À PARTIR DE 09:00
LIEU
Luxembourg Air Rescue À PARTIR DE 18:30
NETWORKING CIRCLE LIEU
Samsic
DÉJEUNER CARROUSEL
À PARTIR DE 18:30
LIEU
MATINALE RH
Notaro
Developpez l’agilité de vos employés pour relever vos défis de demain.
À PARTIR DE 12:00
LIEU
Silversquare À PARTIR DE 08:15
DELANO LIVE LIEU
Knokke Out À PARTIR DE 18:30
JOURNÉE DE WORKSHOPS LIEU
Alvisse Parc Hotel
DÉJEUNER CARROUSEL
À PARTIR DE 09:30
LIEU
À venir À PARTIR DE 12:00
JUIN 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 Mai / Juin 2019 —
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JOURNÉE DE WORKSHOPS MARDI 14 MAI 2019 09H30 COMMUNICATION, MARKETING & SALES
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FINANCE & COMPTABILITÉ
1•2•3
Activation des leviers marketing pour faire croître et développer son entreprise
CRDV/Bâle3 – Défis apparents et cachés, comment les relever ?
Formation marketing pour développer votre entreprise, créer de la valeur pour vos clients et vos activités commerciales. OBJECTIFS Construire une stratégie marketing efficace au sein de votre entreprise · Identifier et qualifier des opportunités commerciales
F. Delvaux (Minds&More)
HUMAN RESOURCES
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Comment relever les défis et éviter les écueils, apparents et cachés, de l’implémentation du CRDV/Bâle3 d’ici 2022 ? OBJECTIFS Identification des défis et des écueils apparents et cachés des CRDV · Relever ces défis
X. Dubois (Wolters Kluwer)
STRATÉGIE & OPÉRATIONS
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Responsable IT : mon meilleur ennemi
Recruter autrement grâce à la psychomorphologie
Les responsables IT ne sont pas tous égaux en termes de compétences et aptitudes. Ils sont rarement pris au sérieux dans les entreprises, trop souvent considérés comme des inconnus.
Les entreprises se tournent vers des outils experts d’analyse permettant d’évaluer efficacement les candidats, sous peine de les voir partir vers la concurrence. D. Herickx (Testa-RH Consulting)
PERSONAL BRANDING
OBJECTIFS Comprendre les bases de la psychomorphologie · Comprendre son application dans le recrutement
1•2
OBJECTIFS Définir une gouvernance de l’IT, les rôles et responsabilités, ainsi que les fonctions IT dans une entreprise moderne et évolutive · Aider à mieux comprendre la fonction de responsable IT
M. Russo (Open Field)
PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE
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Décoder la complexité de la communication interpersonnelle pour des relations plus sereines en entreprise
Pitch impactant Le pitch est une présentation efficace et percutante de soi ou d’un projet, pour susciter l’envie d’en savoir plus en peu de temps. OBJECTIFS Construire un pitch efficace et convaincant · Comprendre les mécaniques pour retenir l’attention et adopter la bonne posture
V. Scuvée (Kumquat)
Un workshop ludique et pratique pour comprendre les enjeux de la communication et en décoder les pièges. OBJECTIFS Appréhender la communication interpersonnelle · Décoder les pièges dans la communication interpersonnelle
I. Ferlin et L. Margeat (If Conseil et Coaching)
MARDI 14 MAI 2019 14H00 COMMUNICATION, MARKETING & SALES
1•2•3
FINANCE & COMPTABILITÉ
1•2•3
Fund Finance Developments in Luxembourg
Stratégie marketing : osez l’innovation ! Le département Marketing joue un rôle essentiel dans la stratégie de l’innovation, qui est synonyme de pérennité pour l’entreprise. OBJECTIFS Comprendre la démarche du marketing d’innovation · Maîtriser les outils marketing pour générer de nouvelles idées · Avoir des pistes innovantes pour faire évoluer son business model
S. Lemaire (Post)
HUMAN RESOURCES
1•2•3
To provide an overview of the available and most commonly used Luxembourg investment fund vehicles. A. Fortier, M. Meyers and V. Zanev (Loyens & Loeff) STRATÉGIE & OPÉRATIONS
OBJECTIVES Identify and understand key structuring, regulatory and contractual considerations in fund finance transactions 1•2
Gérer les logiciels comme des actifs de l’entreprise
Intelligence artificielle et recrutement On parle beaucoup de l’intelligence artificielle dans le domaine du recrutement, mais qu’est-elle exactement et que peut-elle apporter dans ce domaine ? R. Barbier (Strategy and Management Consulting) PERSONAL BRANDING
OBJECTIFS Découvrir et comprendre l’intelligence artificielle · Faire le point sur les outils existants · Désamorcer les peurs
1•2•3
Ce workshop a pour but d’expliquer les bases de la gestion des actifs logiciels, suivant la méthodologie proposée par l’IAITAM. Y. Reginster (Act Expert)
PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE
In our professional lives, it pays to have a strong personal brand. It influences how we are perceived, how we do our jobs, which values we represent.
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OBJECTIVES Understand what gives you meaning and energy · Create your vision for your professional future · Understand how your vision helps others
1•2•3
La communication au service de la qualité de nos relations interpersonnelles
Own your “Why”
S. Battey (All About Talent)
OBJECTIFS Prendre connaissance des principes de base de la gestion des actifs logiciels · Sensibiliser aux enjeux de cette gestion
L’entreprise est un système vivant d’échanges et de relations entre les individus qui la composent. M. A. Salier (Cofondatrice Human Revealator)
OBJECTIFS Comprendre les mécanismes de la communication · Savoir reconnaître et comprendre le cadre de référence de votre interlocuteur
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PREVIEW JEUDI 20 JUIN 2019 09H30 LÉGAL
1•2
L’investissement immobilier au Luxembourg Le compromis de vente, ses conséquences juridiques, les éléments et précautions à prendre en compte. Faut-il investir à titre personnel ou via une société ?
A. Lorang (Étude Lorang & Wingerter)
MANAGEMENT & LEADERSHIP
OBJECTIFS Mettre en évidence les principales étapes d’un investissement immobilier au Luxembourg · Insister sur les étapes juridiques essentielles et les règles fiscales à prendre en compte pour obtenir le meilleur rendement 1•2•3
Gérez avec sérénité et efficacité les facteurs complexes que sont les comportements humains. OBJECTIFS Comprendre les « moteurs » du comportement humain dans votre organisation · Les gérer grâce au leadership positif
WELCOME TO LËTZEBUERG!
NEW
FINANCE & COMPTABILITÉ
L. Galveias (LPEA)
Private equity accounting LÉGAL
Legal protection of trade secret and know-how
J. Elombo (Jackye Elombo – Independent Lawyer)
Les permis de travail pour le recrutement non européen
B. Souy (Moving People to Luxembourg)
MANAGEMENT & LEADERSHIP
L’engagement des collaborateurs, comment le créer et le mesurer ?
C. Brignoli (Great Place to Work)
PERSONAL BRANDING
K. Amoss (Keith Amoss Coach and Mentor)
What next for my career?
1•2•3
Education & Family No matter you came here alone or with the family, you could definitely use this information session when you try to discover this country or put your kids in the local school. L. Crosby (Ministère de l’Éducation)
G. Claessens (Knewledge)
Google Ads
HUMAN RESOURCES
Leadership positif & état d’esprit de développement pour apprendre, changer et aller de l’avant
J. S. Desjonqueres (Neurolead)
COMMUNICATION, MARKETING & SALES
OBJECTIVES Know Luxembourg educational environment · Know possibilities and activities for your kids
PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE
La data et moi : comprendre pour m’adapter
A. Derreumaux (Innov'ICTion)
WELCOME TO LËTZEBUERG!
Sorting out the accommodation and insurance
Coming soon
STRATÉGIE & OPÉRATIONS
RGPD – 1 an déjà... où en êtes-vous, déjà ?
M. Gagnon (MGSI)
JEUDI 20 JUIN 2019 14H00 LÉGAL
1•2•3
COMMUNICATION, MARKETING & SALES
E. Ragot (Wildgen)
MANAGEMENT & LEADERSHIP
T. von Bonkewitz (Hofstede Insights)
La culture de l’anticipation juridique dans la gestion de vos risques
SEO sémantique & rédaction web : maîtriser les fondamentaux
Découvrez une vision différente et novatrice de la gestion des contrats et abordez les risques juridiques liés à une relation contractuelle.
FINANCE & COMPTABILITÉ
OBJECTIFS Comprendre les risques juridiques liés à une relation contractuelle · Anticiper et réduire les risques de litiges
LÉGAL
2•3
Structuring securitisation transactions in Luxembourg – Analysing recent legal and tax developments Intellectual property issues and strategies in digital projects
C. Lorenzini et T. Jamil (Vanksen)
A. Sedlo et O. R. Hoor (Sedlo & Atoz)
S. Ambrosini (Marks & Clerk)
HUMAN RESOURCES
How to deal effectively with change in a multicultural environment
A mindset for VUCA – developing the mindset to lead in the VUCA world!
People and organisations react differently to change, so how can we as leaders adapt our storyline to audiences from different cultures?
MANAGEMENT & LEADERSHIP
OBJECTIVES Learn how to build bridges across cultures · Learn how to lead, manage and implement change successfully in a multicultural environment
Langage non verbal et micro-langage corporel : venez découvrir la BodySystemics
S. Arend (Change Focus)
A. Despinoy (Arnaud Despinoy)
PERSONAL BRANDING
P. Van Wambeke (FLI)
Osez l’imprévu ! PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE
T. Delperdange (Thierry Delperdange Coaching)
Lâcher du lest STRATÉGIE & OPÉRATIONS
Tirez le meilleur de votre adhésion au club !
E. Bertoni (Maison Moderne)
Parcours certifiant : Niveaux : 1 • débutant
2 • intermédiaire
3 • expert
Mai / Juin 2019 —
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23/04/2019 16:34
CLUBLETTER
INSPIRE, LEARN, NETWORK, ENGAGE
INSPIRE Le Club met en place de nombreux événements inspirants tout au long de l’année. Découvrez au travers de nos formats phares, tels que les 10×6, les Club Talks, les CEO Cocktails et d’autres shows, des personnalités locales et internationales qui sauront vous inspirer sur une grande variété de sujets. 146 —
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PHOTOS Maison Moderne ILLUSTRATIONS Oriane Pawlisiak (Maison Moderne)
LA VIE DU CLUB
— Mai / Juin 2019
23/04/2019 16:34
CLUBLETTER
ÉVÉ NEMENT
START-UP STORIES CHALLENGERS JANVIER 2020
Notre nouvelle série d’événements Start-up Stories a débuté avec son premier « round » le 20 mars dernier au Luxembourg-City Incubator. Vous êtes de plus en plus de start-up à nous demander s’il est possible de s’inscrire à cette compétition. Notre prochain rendez-vous aura lieu le 5 juin, et vous pouvez déposer votre candidature par e-mail à club@paperjam.lu avant le 17 mai.
PROGRAMMATION
2020 EN PRÉPARATION Le premier trimestre s’achève à peine et pourtant, le Paperjam Club prépare déjà la saison 2020. Si vous connaissez quelqu’un dont l’étoffe d’orateur ou de formateur mériterait une place dans la programmation de la saison prochaine, vous pourrez nous en faire part via un questionnaire qui vous parviendra prochainement Impatients ? Vous pouvez d’ores et déjà nous envoyer un e-mail à club@paperjam.lu.
650 CHIFFRE
C’est le nombre d’ambassadrices membres du Club parmi les 1.755 ambassadeurs recensés, soit près de 40 % pour cette Saison 11. Un chiffre symbolique qui fait écho à la loi européenne sur la parité imposant le quota de 40 % de femmes sur les listes électorales. La Saison 12 verra-t-elle une parité au sens propre du terme en se rapprochant des 50 % ?
NOS CONSEILS
LE SAVIEZ-VOUS ?
#7 INVITEZ VOS CLIENTS !
INTERVIEW 10×6 SECONDES
Suivant la taille de votre société, vous avez la possibilité d’inviter des personnes pour vous accompagner aux événements. Profitez-en pour remercier un partenaire ou un client, approcher un prospect, partager un moment agréable tout en vous inspirant. Recommandez le Club et faites grandir par la même occasion votre réseau. Pour plus d’informations sur vos avantages, contactez Emilie Bertoni : emilie.bertoni@maisonmoderne.com.
Emilie Bertoni Paperjam Club Relationship manager
Depuis janvier 2019, les orateurs des 10×6 sont soumis à un second challenge lors des événements 10×6. L’exercice de résumer son sujet en seulement six minutes nous semblait encore trop facile, c’est pourquoi nous avons développé les 10×6... secondes ! Chaque intervenant tente donc de résumer son intervention en vidéo pendant ce court laps de temps. Vous pouvez visionner nos dernières vidéos sur paperjam.lu/list/video. Mai / Juin 2019 — Mai
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CLUBLETTER
MATINALES RH DES SOFT SKILLS AU PETIT-DÉJEUNER La Saison 11 aura vu le Club s’investir de plus en plus dans les formats de petits-déjeuners en donnant la première note avec les Marketing Breakfasts et les Delano Breakfast Talks pour les sujets autour de la finance et de la technologie. C’est au tour des ressources humaines d’être mises à l’honneur depuis le mois de février, en partenariat avec Vistim. Gérard Sinnes (founder / CEO) et Virginie Boyard (partner / executive director) se sont prêtés pour ce numéro au jeu de l’interview.
D
ans la continuité des formats breakfasts, nous lancions le 19 février 2019 la première Matinale RH au Paperjam Club, en partenariat avec Vistim : « Les Matinales RH sont l’occasion d’apprendre et de bénéficier d’un échange d’expériences sur une problématique RH précise », nous explique Virginie Boyard (partner / executive director). Les Matinales RH, à l’instar des Marketing Breakfasts, trouvent leur force dans un « format court qui n’empiète pas sur la journée de travail, qui oblige à la précision et reflète très bien la manière dont nous aimons travailler chez Vistim : nous apportons des solutions très concrètes et pragmatiques aux problématiques RH de nos clients et les accompagnons jusque dans l’implémentation ». Des facteurs qui caractérisent clairement l’identité de la société : VIsion, STratégie, IMplémentation. Fidèle à la coutume des événements Paperjam, l’intervention est suivie d’un moment pour le networking et les échanges informels. Des objectifs concrets L’objectif principal de ces événements, grâce à notre partenaire, est d’« apporter des 148 —
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réponses à des problématiques liées aux compétences comportementales, les fameuses ‘soft skills’ ». Dans un contexte où la digitalisation prend de plus en plus de place, Vistim est convaincue que l’importance de ce type de compétences ne cessera de se développer dans les années futures : « Elles seront le facteur déterminant de la compétitivité des entreprises de demain, alors que les compétences techniques auront tendance à être aux mains d’une poignée d’experts. » Via ce format, Gérard Sinnes et Virginie Boyard souhaitent engager le dialogue sur cette thématique pour aider les entreprises à optimiser leur gestion des compétences comportementales. Des retours 100 % positifs Les participants sont unanimes : les Matinales RH sont un format concis, pragmatique et avec une vraie valeur ajoutée : « Le retour a été positif, dans le sens où les participants ont dit
avoir eu des réponses précises à une problématique qui les touche et qui est délicate à gérer ! Un rendez-vous matinal, 100 % efficace ! » De nouvelles thématiques pour cette année Pour la deuxième édition, la matinale du 17 avril a traité de la gestion des comportements non appropriés dans l’entreprise : comment en parler à l’employé, comment l’aider à modifier son comportement et, le cas échéant, quelles mesures disciplinaires appliquer. « Concernant les Matinales à venir, nos réflexions nous portent vers des sujets tels que le développement de l’agilité en entreprise, l’engagement des employés en temps de changements, les nouvelles compétences des managers, ou encore l’entreprise ‘libérée’. » J. D. Pour vous inscrire, rendez-vous sur le site du Paperjam Club : club.paperjam.lu.
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DISCOVER MORE: ASIA from Luxembourg
KHUJAND
TABRIZ
AL-QASSIM
ASHGABAT
MOSSUL SULAYMANIYAH ERBIL BAGHDAD ISFAHAN TEHRAN DAMASCUS ALEPPO KERMANSHAH TEL AVIV BEIRUT NADSCHAF SHIRAZ KUWAIT AMMAN AHVAZ AKABA BASRA
MASHAD
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