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ÉDITO
Fête et défaite
JEAN-M I CHEL G AUDRON Rédacteur en chef @jmgaudron
L
es hasards du calendrier sont parfois bien facétieux. À l’heure où le Luxembourg sortira les flûtes de champagne et savourera – idéalement en terrasse – le jour férié marquant les célébrations de la fête nationale, de l’autre côté de la Manche, on sortira les stylos pour cocher une case qui décidera de l’avenir du Royaume-Uni au sein de l’Union européenne. Ce joyeux 23 juin au Luxembourg pourrait bien aussi devenir une funeste date de référence dans l’histoire du Vieux Continent. L’euroscepticisme est une tradition profondément ancrée dans l’ADN britannique. Brillant par son absence dans les discussions préparatoires et les premiers accords signés dans les années 50, la Grande-Bretagne traîna longtemps des pieds avant de se rendre tout de même compte d’un intérêt certain à devoir se rapprocher de l’Europe continentale, surfant alors sur la vague des Trente Glorieuses. Avec l’Irlande et le Danemark, le Royaume-Uni fut ainsi intégré le 1er janvier 1973 (sous l’impulsion du gouvernement conservateur d’Edward Heath), dans le premier mouvement d’élargissement de la CEE, qui porta de six à neuf le nombre de ses États membres. Mais à peine
un an plus tard, le parti travailliste de Harold Wilson, qui retrouva le pouvoir perdu quatre années plus tôt, organisa un référendum – le premier à se tenir dans l’histoire du pays – portant sur le maintien, ou non, du pays au sein des communautés européennes. Certes, le « oui » l’emporta largement (à 67,23 %, avec un taux de participation de 64,5 %), mais la vivacité des débats – y compris au sein même du gouvernement d’alors – ne laissa rien présager de bon. 42 ans plus tard, l’eau a coulé massivement sous les ponts de la Tamise. Et la Grande-Bretagne a, en de maintes circonstances, affirmé un particularisme parfois aussi déroutant que peut l’être la conduite à gauche en vigueur sur ses routes. Européenne quand ça l’arrange et Britannique sinon, elle n’est ainsi pas membre de la zone euro, n’est pas signataire des accords de Schengen ni du pacte budgétaire européen, et elle ne contribue pas autant que les autres à l’effort collectif européen. Le « nous sommes avec vous, mais pas des vôtres » prononcé par Winston Churchill en 1946 reste, aujourd’hui encore, plus que jamais d’actualité. Prisonnier d’une promesse électorale évoquée dès 2011, le Premier ministre David Cameron n’a finalement pas eu d’autre choix que de passer des paroles aux actes en imposant ce référendum du 23 juin,
sur fond de pagaille politicienne locale, mais avec l’idée de vouloir maintenir la présence de son pays dans une Europe « réformée » selon quelques-unes de ses volontés. Un catalogue de revendications, en partie validé par les 27 autres États membres dans le cadre d’un accord arraché au début de l’année, destiné à prévenir tout risque de « Brexit ». Avec aussi, en filigrane, la volonté de s’affranchir le plus possible du condominium de fait exercé sur le Vieux Continent par l’axe Paris-Berlin. Au final, même en cas de victoire du « non », toute l’agitation qui aura entouré les débats depuis plus d’un an n’aura guère servi la cause d’une Europe qui a toujours bien du mal à digérer sa boulimique croissance et qui semble s’éloigner, un peu plus chaque jour, de l’idéal affiché par les six membres fondateurs il y a bientôt 60 ans. La désastreuse gestion de la crise des migrants en est l’énième exemple particulièrement frappant. Il est des victoires qui garderont toujours un goût amer d’échec. L’intensité du dépit provoqué par le constat que la cause européenne ne parvient plus, à elle seule, à faire rêver est proportionnelle à la noblesse et aux bonnes intentions initialement affichées. Et il est à craindre qu’il faudra sans doute attendre longtemps avant de ressortir les flûtes de champagne pour savourer l’instant… Juin 2016 —
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SOMMAIRE
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GRAND ENTRETIEN
COVERSTORY
028 R.I.P. déchets Alors que l’économie linéaire arrive à bout de souffle, les premiers pas de l’économie circulaire, prônant la réutilisation et le surcyclage d’un maximum de produits, sont très prometteurs. Tous les modèles économiques et de production existants sont remis en cause. REPORTAGE
020 « Le consommateur final doit être davantage visé » Luc Tapella tire un premier bilan un an après sa nomination en tant que directeur de l’Institut luxembourgeois de régulation.
BAVARDAGES
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Bettel en coulisses
Une classe politique dans tous ses états
Notre photographe Eric Chenal nous fait découvrir l’envers du décor de la préparation du discours sur l’état de la Nation du 26 avril dernier.
Eugène Berger (DP) et Claude Wiseler (CSV) reviennent sans langue de bois sur les principaux éléments de la réforme fiscale et les grands défis qui attendent le Luxembourg.
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SOMMAIRE
041
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MODERNISATION DE L A JUSTICE
46 Ménage de printemps sauce Biever
PROCÈS LUXLEAKS
50 Coup de barre pour le nation branding ALAIN RODERMANN
52 « The sky is the limit » LIBRE-ÉCHANGE
54 Le TTIP, c’est pas gagné RÉFORME DES TA XIS
56 Remettre les compteurs à zéro NOUVELLE LOI
57 Un reclassement interne contraignant
DIVERSITÉ SOCIALE
58 Inviter le handicap dans l’entreprise
083
ESPRIT D’ENTREPRISE
66 Prêts pour le grand saut BATIMENT SMOINSCHERS.COM
70 Succès en kit 10E ÉDITION DU CYEL
71 Une décennie de pieds mis à l’étrier CK
72 Un septuagénaire bien portant INNOVATION APPLIQUÉE
73 Remuer les concepts de mobilité LUXCADDY
76 À l’assaut de la Grande Région UPGRADE 2016
77 Réseaux gagnants LOGISTIQUE
78 Nouvelle ère chez Dachser
FONDS D’INVESTISSEMENT
86 Acte V pour Ucits LSF
90 « Entrer dans le top 5 au niveau européen » CERTIFICATION
92 Business must go on FINTECH LION AWARDS
94 À chacun son package GESTION DE FORTUNE
95 Orcadia joue l’expérience et la différence ART & FINANCE
96 Les banques se mettent à l’œuvre
FINANCE INCLUSIVE
98 Créer de nouvelles connexions financières
PORTRAIT RÉCOMPENSES
60 BHP 2016
80 René Elvinger, la foi intacte
CONFÉRENCE HORIZON
100 D’un tsunami à l’autre C O MI T É S D’AU DI T
101 Passage à la vitesse supérieure
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SOMMAIRE
LIFESTYLE
PAPERJAM CLUB
REPAS SUR ROUES
AFTERWORK
148 Camions gourmands
151 Un bar par jour
EXPOSITION
150 Urhausen, l’homme-orchestre
DESIGN CITY 2016
152 #lookinbetween
AGENDA
117 Les événements à venir ÉVÉNEMENTS
120 10×6 : Architectes et Leadership LA VIE DU CLUB
124 Retours en images
DOSSIERS DIGITAUX
102 Flash-back 110 Carrières 114 Paperjam.Jobs 154 Paperjam.lu 156 Afterwork 158 Index 1 thé et de matique s rép onse / 3 invité s s d’e xper ts :
106 Transformation digitale 108 Wealth management : mutation d’un modèle
Doss ie une t rs digitau out x: expér e nouvelle ience sur pap
160 Ours 162 Tableau de bord
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PAPERJAM ADVERTORIAL
L ABOR ATOIRES KE T TERTHILL
Les patients et les médecins d’abord Docteur Gidenne, comment s’est organisé le déménagement du laboratoire qui a débuté il y a un an, en juin 2015 ? s t é p h a n e g i d e n n e , administrateur délégué des Laboratoires Ketterthill : Nous avons commencé à investir nos nouveaux locaux en juin de l’année dernière, mais l’installation s’est étalée sur plusieurs mois. Il ne s’agissait pas uniquement de transférer des cartons et des machines d’un lieu à un autre. «Nous sommes résolument L’un des plus gros chantiers que nous orientés patients. avons eu à piloter était celui de l’inC’est notre formatique. Nous avions fait le choix priorité.» d’externaliser nos serveurs. Dans le même temps, nous avions l’obligation de faire évoluer notre système d’information de laboratoire (SIL) vers une toute nouvelle version afin de piloter en direct nos futurs équipements. Le chantier était de taille ! Premièrement, nous souhaitions ne pas interrompre nos activités pendant ces migrations… Et c’est ce que nous avons réussi à faire, en toute sécurité. Ennous étions le « L’interprétation des suite, premier laboratoire à résultats ou bien encore les installer en routine la version du préconisations qui nouvelle SIL. Autant dire que découlent de ces résultats notre équipe IT, soupar les ingéet qui visent à aider le tenue nieurs informatiques médecin à affiner son de nos fournisseurs, été largement sollidiagnostic, ce sont les acitée. Les enjeux hommes qui les assument. » étaient de taille. Aujourd’hui, toutes Stéphane Gidenne les migrations sont Administrateur délégué terminées et nous traLaboratoires Ketterthill vaillons afin d’améliorer les performances de l’ensemble.
«Nous évoluons
dans un domaine où la technologie est omniprésente, mais ce sont les femmes et les hommes qui sont au cœur de notre activité.»
Quels ont été les autres chantiers menés et où en êtes-vous dans votre installation ? Plusieurs semaines ont été nécessaires pour procéder aux installations techniques. Nous avons implémenté de nouveaux équipements (dont une chaîne de convoyage des échantillons) et déménagé certains équipements depuis notre ancien site. Après la mise 016 —
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en place de la chaîne robotique, nous avons procédé à de nombreux réglages puis aux validations de nos méthodes d’analyses. Cette période de mise en place du nouveau matériel s’est déroulée en parallèle de nos activités de routine qui, elles, se sont poursuivies dans notre ancien laboratoire. Le déménagement des différents départements techniques a débuté en juin. Du fait du déploiement progressif de cette chaîne de convoyage, nous avons poursuivi nos activités parallèlement sur les deux sites, à savoir l’ancien laboratoire et le nouveau laboratoire. Cette situation a été préparée en amont afin de ne pas interrompre nos activités, et ceci dans des conditions de sécurité maîtrisées. Nous avons pu ainsi conserver une même qualité de service, en particulier en ce qui concerne les délais de rendu des résultats. Notez que 96 % des analyses devant être rendues dans la journée le sont avant 19 h. Bien sûr, nous gérons de façon plus fine les examens et résultats urgents. C’est grâce à l’ensemble des employés que nous pouvons remplir ces exigences.
Au j ou rd’ hu i , l e s L a b o rato i re s Ketterthill sont pleinement opérationnels ? Nous sommes effectivement opérationnels sur les plans humain, technique et logistique. En novembre 2015, nous avons passé, avec succès, la visite des auditeurs visant à confirmer notre accréditation selon la norme ISO 15189, que nous détenons depuis 2009. Il nous reste néanmoins à procéder à des améliorations techniques et informatiques afin de gagner en performance et en efficience. En début d’année 2015, la Caisse nationale de santé a modifié son niveau de remboursement. Avec quelles conséquences pour votre activité ? La loi budgétaire de 2015 nous a imposé, sans concertation préalable, une diminution brutale et inattendue de nos remboursements de 20 %. La Fédération luxembourgeoise des laboratoires d’analyses médicales (FLLAM), qui nous représente auprès des tutelles (ministère de la Santé, ministère de la Sécurité sociale et Caisse nationale de santé), a exprimé son désaccord tant sur le fond que sur la forme. Nous n’avons jamais
PAPERJAM ADVERTORIAL
été opposés à une maîtrise des dépenses de santé, mais de façon argumentée et dans le dialogue. L’utilisation de la loi budgétaire pour court-circuiter les mécanismes de négociations avec la CNS ainsi que l’ampleur de la mesure illustrent le problème fondamental de perception du travail des laboratoires et de leur rôle dans les domaines de la santé et de l’économie au Luxembourg. Suite à cette mesure, nous avons été contraints de geler les recrutements. Certains centres de prélèvements ont fermé et les investissements ont été fortement revus à la baisse. Profitons de cette question pour rappeler le rôle essentiel des laboratoires en matière de diagnostic et de suivi des pathologies et le potentiel économique que nous représentons au Luxembourg. Les laboratoires ont participé à des projets de recherche, ont investi dans l’innovation et développé avec succès certains services et produits dans et en dehors du domaine de la santé publique.
96 %
des analyses devant être rendues le jour même le sont avant 19 h.
220 Concrètement, comment votre réseau de centres de prélèvements 1 million a-t-il évolué ? L’approche n’a pas été comptable. Sur les 70 centres existants, nous en avons fermé deux. Nous nous sommes surtout attachés à transformer cette contrainte en opportunité afin d’améliorer le service à nos patients. Nous avons notamment effectué un audit de l’ensemble du réseau afin de modifier les horaires d’ouverture des centres avec une double ambition : adapter les horaires aux besoins des patients et réduire nos charges (dans un contexte de baisse des remboursements). Ces changements ont eu pour conséquence une réorganisation logistique. L’activité est intense, mais, dans le même temps, vous avez choisi d’ouvrir le laboratoire au public. Quel est le but de cette initiative ? L’objectif est de faire découvrir nos nouvelles installations, notamment notre nouvelle chaîne robotisée. Les
employés.
de tubes de sang analysés en un an.
LES RH À LA MANŒUVRE Le service RH du laboratoire a été très sollicité ces derniers mois. Réussir un tel déménagement repose sur la mobilisation et l’implication de toutes les équipes. En parallèle, au cours de l’année 2015, nous avons travaillé sur la réorganisation du service Prélèvements afin de mieux répondre aux souhaits des patients. Ce travail a mobilisé plus de 50 personnes et a abouti à de nouveaux horaires d’ouverture de nos centres.
Laboratoires Ketterthill font partie aujourd’hui des quatre laboratoires les mieux équipés au monde. Il nous a semblé également important de mettre en lumière le fait que si nous évoluons dans un domaine où la technologie est omniprésente, ce sont les hommes qui sont au cœur de notre activité. Notre équipe technique est particulièrement importante et performante. Elle est composée de 7 biologistes et de 30 techniciens de laboratoire. La technologie fournit des outils qui permettent d’automatiser des tâches rébarbatives à faible valeur ajoutée et donc de libérer du temps pour ce qui est important, d’éviter les erreurs de manipulation, d’accélérer le processus d’analyse et d’élargir notre palette de tests qui est très large puisque nous pouvons assurer 500 analyses différentes. Mais les prélèvements, les nombreux contrôles internes et externes, visant à garantir la sécurité à toutes les étapes, l’interprétation des résultats ou bien encore les préconisations qui découlent de ces résultats et qui visent à aider le médecin à affiner son diagnostic, ce sont les hommes qui les assument. Cette initiative rencontre un véritable succès, nous avons accueilli de nombreux groupes, des associations de patients et de médecins, des fournisseurs, des business clubs, sans oublier la presse.
Ces nouvelles installations s’accompagnent d’une offre élargie, vous l’avez souligné. Mais portez-vous également des innovations sur le plus long terme ? Comme je viens de l’indiquer, de nombreux chantiers ont été lancés afin de gagner en efficience et en qualité de service, tant en direction des patients que des médecins. Nous avons également totalement repensé notre site internet en décembre 2015 et nous travaillons actuellement au développement d’une nouvelle application mobile, qui sera disponible d’ici à la fin de l’année. À plus longue échéance, nous développons un nouveau service à destination des médecins pour une aide à la prise en charge de certains patients, mais je ne peux pas tout dévoiler dans l’immédiat car nous sommes en phase d’élaboration. En résumé, nous sommes résolument orientés patients. C’est notre priorité. EN RÉSUMÉ
Les Laboratoires Ketterthill, qui fêtent cette année leur 70e anniversaire, ont investi 14 millions d’euros dans un nouveau laboratoire installé à Esch-Belval. Plusieurs mois ont été nécessaires pour procéder à l’installation des équipements et réorganiser l’entreprise, afin d’optimiser la qualité du service au profit des patients. Aujourd’hui, le laboratoire est opérationnel et est dans une phase d’optimisation des performances.
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Sept mois après son dépôt par l’en03/06 semble des partis de la Chambre, le débat d’orientation sur l’avenir de l’Union européenne et de la zone euro passe enfin par la case « commission parlementaire » pour une après-midi complète de discussions et d’échanges.
Un ciel à réorganiser
Les services de la navigation aérienne 09/06 ont fait l’objet d’une analyse devant déterminer la façon dont ils devront s’organiser à l’avenir dans le contexte très tendu de « ciel européen ». Les résultats seront présentés devant la commission parlementaire du développement durable présidée par Josée Lorsché (Déi Gréng). 018 —
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Quilvest : dividendes en hausse
Fir de Choix vs Aha
L’assemblée générale des action10/06 naires de Quilvest devrait entériner le paiement d’un dividende de 2 dollars US par action pour l’exercice 2015 (contre 1,5 dollar US pour 2014). Dans le même temps, la rémunération des membres du conseil d’administration passera de 1,1 million (2014) à 840.000 (2015).
Laurent Schley, président de l’Association des athées, humanistes et agnostiques (Aha), sera fixé sur son sort. Poursuivi pour diffamation pour avoir qualifié de « fanatiques » les sympathisants de l’asbl Fir de Choix, il encourt jusqu’à deux mois de prison avec sursis, requis par le Parquet.
Saison pleine pour les Rotondes
Yes or No ?
Les Rotondes et son nouveau direc14/06 teur Steph Meyers, présentent leur programme pour la saison 2016/2017, un an après l’ouverture au grand public. Arts de la scène, concerts, expositions, conférences et soirées thématiques rythmeront une nouvelle fois ces lieux empreints d’histoire.
16/06
Pendant que le Luxembourg savourera sa fête nationale, l’Union européenne aura les yeux rivés sur Londres, dans l’attente du résultat du référendum devant décider de l’avenir de la GrandeBretagne au sein de l’UE. Jeudi noir de Brexit ou bien prolongation de bail ? Les derniers sondages sont encore très serrés… 23/06
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GRAND ENTRETIEN
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GRAND ENTRETIEN
GR AND ENTRE TIEN – LUC TAPELL A D I R E C T E U R D E L’ I N S T I T U T L U X E M B O U R G E O I S D E R É G U L A T I O N
« Le consommateur final doit être davantage visé » J E A N - M I C H E L GAU D R O N |
MIKE ZENARI
Il y a un an, l’ILR changeait de tête, avec l’arrivée d’un nouveau directeur issu du privé. Actif dans la régulation et la surveillance de pas moins de sept secteurs d’activité, l’institut doit sans cesse jongler entre spécificités nationales et réglementations européennes. Si le dialogue et les échanges avec les acteurs sont déjà privilégiés, la communication vers l’extérieur doit encore être améliorée.
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GRAND ENTRETIEN
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ourquoi avoir choisi de revenir à l’ILR où vous avez travaillé pendant cinq ans avant d’occuper les fonctions de directeur financier et administratif au sein du groupe Wagner ? l u c t a p e l l a Il est vrai que je connaissais déjà l’ILR, mais il est clair que lorsque je suis parti en 2010, mon but n’était pas de revenir. C’est par hasard que j’ai appris que le poste de directeur était libre. J’ai alors réfléchi au défi que cela représenterait de pouvoir occuper ces fonctions et œuvrer en parallèle pour sept secteurs d’activité différents, avec un volet national et un international, des dossiers européens et des échanges avec les autres régulateurs nationaux. C’est tout cela qui m’intéressait beaucoup dans la fonction. L’ILR que vous avez retrouvé était-il très différent de celui que vous aviez quitté ? Oui. Mon prédécesseur, Paul Schuh, avait déjà fait un excellent travail. Nous étions une quarantaine d’employés lorsque je suis parti. Nous sommes aujourd’hui une soixantaine. Nous travaillions à l’époque beaucoup avec des consultants externes, car nous n’avions pas toutes les compétences en interne. Mais depuis nous avons acquis les connaissances et avons engagé davantage de spécialistes hautement qualifiés, ce qui fait que notre savoir-faire a fortement augmenté. Nous sommes donc désormais moins tributaires des gens extérieurs. Évidemment, les marchés aussi ont changé.
tion des investissements ou des dépenses prévues, il faut respecter des procédures d’appel d’offres sur des marchés publics, des timelines précises, des réglementations. Une décision que je prends aujourd’hui ne commencera peut-être à être mise en œuvre que dans cinq ou six mois, si tout se passe bien. Ça fait un peu moins de flexibilité et demande un peu plus de patience. Quelle « touche » apportez-vous à la façon dont vous dirigez l’ILR aujourd’hui ? Si on remonte une dizaine d’années en arrière, l’institut était plutôt renfermé sur lui-même. Il était beaucoup plus discret et ne communiquait que très peu. Paul Schuh, ensuite, a davantage ouvert l’ILR vers les acteurs du marché. J’ai l’intention d’accélérer cette même tendance, en misant sur plus de communication, d’abord en interne, mais aussi en externe. Nous allons plus souvent à la rencontre des opérateurs des différents marchés pour les informer de nos réflexions et de nos décisions. Nous les mettons moins devant le fait accompli qu’il y a 10 ou 15 ans. Cette communication externe concernera-t-elle aussi le grand public, qui ne vous connaît finalement que très peu ? Il est vrai que le consommateur final doit être davantage visé. Et c’est sur quoi nous travaillons actuellement. Nous avons un service statistique qui détient beaucoup d’informations sur les évolutions des différents marchés régulés. Quand notre plan de communication sera mis en place, nous pourrons donner plus d’informations au grand public, aussi bien sur les produits que sur les services auxquels ils ont droit. Nous prévoyons pour la rentrée d’automne de mettre en ligne notre nouveau site internet qui ciblera différents publics, que ce soit des opérateurs, des consommateurs ou des investisseurs. C’est un gros chantier, car si nous sommes un institut unique, nous avons sept marchés de compétences bien distincts. Nous sommes également en train de modifier et moderniser notre charte graphique. Cela peut paraître anecdotique, vu que nous n’avons rien à vendre ni à promouvoir à travers notre logo, mais il n’empêche qu’il est important pour nous d’être connus et reconnus.
Je ne suis pas venu pour faire la révolution.
La complexité grandissante des réglementations va-telle amener l’institut à continuer à recruter ces profils hautement spécialisés ? Pour l’instant, non. Je juge le nombre de personnels suffisant. Bien sûr, pour les départs ou les personnes qui partent à la retraite, des remplacements se feront. Mais trouver des personnes hautement qualifiées, ce n’est pas évident. Sans compter que, dans le secteur privé, je peux engager des personnes au salaire que je décide, correspondant à la valeur de ses compétences et savoir-faire. Mais dans un établissement public, il y a des carrières et des grades à respecter. Si je souhaite, par exemple, recruter un juriste qui compte quelques années d’expérience, il devra accepter, d’une certaine façon, de recommencer à zéro son parcours, car il devra repasser par une période de stage. N’y a-t-il pas là un problème crucial pour le bon développement de l’institut ? Disons que c’est un challenge supplémentaire. Tout comme est différent le facteur temps dans les prises de décision. Dans le privé, lorsqu’une décision est prise un jour, elle est appliquée le lendemain. Ici, en fonc022 —
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Qu’en est-il de l’organisation interne à l’ILR ? Il n’y a pas grand-chose à changer. Nous nous occupons de sept secteurs d’activité, ce qui fait que nous avons sept départements distincts qui fonctionnent bien. Peutêtre faut-il simplement revoir un peu les méthodes de travail et voir comment mieux gérer certains dossiers. Nous avons déjà, par ailleurs, notre service juridique qui agit de manière transversale,
BIO EXPRESS
PARTIR, REVENIR Âgé de 47 ans, Luc Tapella connaît bien l’ILR pour y avoir été, entre 2005 et 2010, attaché à la direction en tant qu’économiste. En charge des volets économiques de tous les secteurs, il s’est plus spécifiquement occupé du secteur postal et a aussi travaillé sur le déménagement de l’institut, passé de l’allée Scheffer à la rue du Fossé, où l’institut a pris ses quartiers dans la superbe maison de Raville. Il avait, ensuite, migré vers le secteur privé, occupant la fonction de directeur financier et administratif chez Wagner Management, la société qui gère l’ensemble du groupe Wagner, soit une cinquantaine de sociétés. Commencée au sein du cabinet Coopers & Lybrand (devenu PwC depuis), sa déjà riche carrière l’avait ensuite conduit à la BCEE pendant trois ans, puis chez SES où il a, pendant six ans, occupé diverses fonctions chez Astra, puis Satlynx. Il y fut le bras droit du directeur général.
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SEPT SECTEURS, UNE MISSION La mission de l’Institut luxembourgeois de régulation (ILR) est d’assurer et de superviser, dans l’intérêt du consommateur, le bon fonctionnement des marchés sur base d’une concurrence effective et durable, tout en garantissant un service universel de base. L’ILR, autorité indépendante, est en charge de la régulation des réseaux et services de communications électroniques, du transport et de la distribution d’énergie électrique et du gaz naturel, des services postaux, du transport ferroviaire et des redevances aéroportuaires. L’institut assure en outre la gestion et la coordination des fréquences radioélectriques.
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GRAND ENTRETIEN
ce qui permet de faire bénéficier à l’ensemble des secteurs les informations qui, à la base, auraient été obtenues pour un seul. Je ne suis de toute façon pas venu pour faire la révolution, mais plutôt pour garantir la continuité de ce qui se faisait jusqu’alors. Votre prédécesseur revendiquait volontiers d’être « plus sec » et « moins consensuel » qu’Odette Wagener, à qui il succéda. Et vous ? Comment vous positionnez-vous ? Je suis plutôt dans la même lignée que Paul Schuh, tout en favorisant une communication constructive auprès des opérateurs. Je crois que nous les informons toujours davantage le plus tôt possible, afin qu’ils soient au courant de ce qui se passe. Mais après, oui, s’ils ne respectent pas les règles, alors on devient plus sec. Cela veut-il dire que vous êtes davantage dans la pédagogie ? L’ILR n’est en tout cas clairement pas un gendarme. Nous suivons les évolutions des marchés, les différentes directives européennes et réglementations mises en place par le gouvernement. On fait en sorte que tout le monde respecte les règles du jeu, en étroite collaboration avec les acteurs eux-mêmes. On se positionne d’abord en arbitre, et on ne sanctionne que lorsque les joueurs ne respectent plus du tout les règles. La sanction doit rester un recours ultime et nous essayons au maximum d’éviter de l’utiliser. Ce n’est dans l’intérêt ni de l’opérateur ni du consommateur.
jour au lendemain. C’est la conclusion d’un long processus avec plusieurs étapes et rappels. Nous invitons même les opérateurs concernés à venir jusqu’à l’ILR pour qu’ils se justifient. Si une amende tombe, cela veut dire qu’il y a plusieurs mois de perdus en amont et qu’il y a aussi, peut-être, quelque part, une certaine mauvaise volonté de la part du contrevenant. Bien sûr, en cas de contestation, il y a toujours un recours possible devant le tribunal administratif. Mais nous avons toujours eu gain de cause, ce qui prouve que nos décisions ne sont jamais prises à la légère. Nous avons conscience de l’impact que peuvent avoir sur le marché des décisions que nous prenons. Elles sont toujours bien réfléchies… Où en sont justement les derniers recours intentés par les opérateurs de téléphonie mobile dans le cadre de la tarification des terminaisons d’appels mobiles ? Pour celui remettant en cause le benchmark sur lequel nous nous sommes basés, nous avons eu gain de cause en appel. Un autre a ensuite été déposé pour ce qui est de la méthode de calcul. Nous avons gagné en première instance et les opérateurs ont encore jusque début juin pour interjeter appel. Nous attendons.
L’ILR n’est clairement pas un gendarme.
Disposez-vous d’un arsenal de sanctions assez dissuasives ? Tout comme cela est le cas pour la Commission de surveillance du secteur financier, on a le sentiment que les amendes financières, par exemple, sont plus symboliques qu’autre chose… Cela dépend des secteurs. Nos sanctions peuvent être un simple blâme ou une sanction financière, mais peuvent aller aussi jusqu’au retrait de l’autorisation d’exercer. Nous n’avons jamais été aussi loin et il est vrai que, comparé à ce qui se fait à l’étranger, le montant de nos amendes peut paraître symbolique. Mais le contexte et l’envergure des pouvoirs ne sont pas les mêmes non plus à l’étranger. La menace d’une très lourde sanction financière, pourquoi pas calculée en fonction du chiffre d’affaires, ne constituerait-elle pas pourtant une réelle arme de dissuasion ? Cela est bien sûr une possibilité. Encore une fois, on peut aussi aller jusqu’au retrait de l’agrément ! Mais pour le marché, pour le consommateur, il n’y aucun intérêt à arriver à cette extrémité. Il faut aussi savoir que la sanction d’une amende ne tombe pas du 024 —
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L’opérateur Join a également, pour sa part, déposé un recours afin de ne pas être considéré comme un « opérateur puissant » et de plaider pour un traitement différencié du fait de leur récente création. Que pensez-vous de cette analyse ? Il existe différents critères d’appréciation des textes et pratiques législatives et cet opérateur tombe sous le coup de ces réglementations. En outre, il compte un grand nombre d’experts dans ses dirigeants et ses fondateurs ont une longue expérience sur le marché et ont déjà même souvent travaillé pour d’autres opérateurs. Je ne connais pas dans le détail sa situation financière, mais je n’oublie pas qu’il compte aussi Post comme actionnaire principal. Et au vu de leurs différentes communications con cernant le chiffre d’affaires ou le nombre d’abonnés, je constate qu’il évolue plutôt bien… On a le sentiment que vous avez surtout à vous occuper des télécoms et ensuite de six autres secteurs… Il est vrai que le secteur télécom est le plus visible de l’extérieur. Le secteur de l’énergie est important, car il touche aussi bien les professionnels que tout citoyen privé qui utilise de l’électricité ou du gaz. Mais nous nous occupons aussi beaucoup de fréquences, par exemple. Il y a un très gros travail qui est fait dans ce domaine et pas uniquement au Luxembourg. Nous sommes ainsi très présents dans les réunions internationales lorsqu’il s’agit de préserver et défendre les
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Statistiques Observateur privilégié du programme Digital Lëtzebuerg, l’ILR n’a pas de rôle direct à jouer, mais il peut en être un relais-clé. « Les sociétés étrangères que le gouvernement veut attirer vont avoir besoin, à un moment donné, de données précises sur les marchés qui les concernent, explique M. Tapella. Nous disposons, depuis quelques années, de données chiffrées qui ne servent actuellement que dans le cadre des échanges avec la Commission européenne ou, parfois, en interne. Clairement, nous souhaitons rendre accessibles et publiques ces statistiques sur le marché luxembourgeois, notamment via notre site internet. Les investisseurs étrangers y trouveront ainsi matière à s’informer dans le détail. »
Retard rattrapé Fin 2013, la Commission européenne avait adressé un avis motivé au Luxembourg en raison de son retard dans la mise en œuvre d’un cadre réglementaire datant de 2009. Un « couac » réglé depuis. « Il y avait à l’époque des problèmes de ressources qui étaient clairement identifiés, indique M. Tapella. Nous étions clairement bien moins lotis que nous le sommes aujourd’hui. Nous n’avons, désormais, plus de retard et nous sommes en train de respecter toutes les deadlines imposées. Nous venons par exemple de lancer le troisième cycle d’analyses de marché pour le secteur des télécoms et cela sera fait dans les délais prescrits… »
Partage d’expérience Les échanges avec les régulateurs des autres pays sont incessants et, par la force des choses, enrichissants. « Nous bénéficions de leurs retours d’expérience, concède M. Tapella. Ils ont d’autres moyens que nous et ont déjà eu l’occasion de travailler sur certains dossiers ou certains modèles. Alors nous essayons, quand cela est possible, de nous baser sur ce qui a déjà été fait, ce qui nous évite de recommencer à zéro et d’engendrer des coûts supplémentaires. »
PUBLIREPORTAGE
Galbani, Giovanni Rana… Mondialfood S.A. l’ambassadeur de la gastronomie italienne au Grand-Duché et bien au-delà.
En 1989, Massimo, le fils de Fernando Salciccia, rejoint l’entreprise familiale. Il occupe successivement tous les postes de travail de la société pour apprendre les défis particuliers de la logistique du frais en alimentation. En 1992, la société étend ses activités avec l’intégration de Giovanni Rana, leader en Italie des pâtes fraîches, qui représentent aujourd’hui un volume de quelque 450 tonnes produites annuellement. En 1997, l’entreprise s’établit dans la z.i. Schéleck à Bettembourg, au sein des locaux qu’elle occupe actuellement. Massimo Salciccia, administrateur-délégué de Mondialfood S.A. En 1972, Fernando Salciccia obtient la représentation de Galbani, la marque de référence en Italie non seulement au niveau des fromages, mais également de la charcuterie italienne. À l’époque, les produits typiques italiens ne sont pas encore aussi populaires qu’ils le sont aujourd’hui et Fernando Salciccia multiplie les initiatives pour les faire connaître et référencer dans les magasins. Il n’hésite pas à proposer aux distributeurs de les prendre en dépôt et de ne payer que les produits qui ont effectivement été vendus. Cette tactique s’avère être la bonne. Peu à peu, les clients luxembourgeois font connaissance avec les spécialités italiennes et les quelques centaines de kilos commercialisés au début sont aujourd’hui devenus une cinquantaine de tonnes qui transitent toutes les semaines par le dépôt de l’entreprise.
Au-delà du frais En 1999, la société anonyme Mondialfood S.A. est créée. Elle regroupe à l’origine les activités de distribution des produits alimentaires de la gamme dite « sec », notamment la représentation de Danesi Caffè. Deux ans plus tard, elle intègre le fonds de commerce de la société René Ries et reprend également les marques Schwartau, Twinings Tea et Kaiser. À côté des produits frais, quelque 1.200 tonnes de produits secs transitent par les halls de la société.
La qualité, seule garantie pour le succès à long terme Massimo Salciccia se félicite d’une grande fidélité aux marques qu’il a en portefeuille, particulièrement à Galbani qui fait aujourd’hui partie du groupe alimentaire français Lactalis. Face aux produits des distributeurs, les marques doivent se défendre par une qualité irréprochable. Selon Massimo Salciccia, « Il n’y pas de miracle, ce sont les ingrédients qui font la différence. Prenez par exemple nos pâtes fraîches Giovanni Rana, il n’y a que de la viande du terroir, grana padano d.o.p. et d’autres matières premières de grande qualité qui sont utilisées dans la farce. La qualité au niveau de l’alimentaire frais passe également par une chaîne du froid sans faille avec un monitoring permanent et des partenaires spécialisés de premier niveau. »
Un vrai partenariat avec la BIL Depuis le début des années 80, la BIL est la banque principale de la société. Massimo Salciccia souligne l’esprit de partenariat qui caractérise la relation avec la banque. « La BIL a toujours été présente et nous a soutenus dans les différentes phases de développement. Elle est pour nous un partenaire fiable qui nous écoute et s’intéresse à nos activités. Depuis le 1er janvier 2015, la société en nom propre Salciccia a été entièrement intégrée dans Mondialfood S.A. ; une opération dans laquelle la BIL nous a également donné tout son support. »
L’entreprise familiale se développe Au départ, le produit-phare est la Mozzarella qui est peu à peu rejoint par d’autres fromages et charcuteries typiques comme la Mortadella.
En 2012, la société étend à nouveau ses activités en ouvrant le restaurant Giovanni Rana à Foetz. Outre les clients luxembourgeois, Mondialfood S.A. livre aujourd’hui vers la Belgique, la France et l’Allemagne. La société emploie 21 personnes à Bettembourg et 14 personnes au restaurant de Foetz. Avec un rythme de rotation du stock de 2 jours pour le frais et de 2 semaines pour le sec, la société ne s’arrête jamais.
Stéphanie Camporesi, Responsable de relation PME à la BIL
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différentes fréquences dont se servent, par exemple, les acteurs de l’industrie du satellite. Il est essentiel que nous ayons un service hautement qualifié pour pouvoir négocier avec les pays étrangers, et cela est possible, car nous avons de très bonnes relations avec nos homologues de tous pays. Nous sommes tous confrontés aux mêmes problématiques et cela constitue un grand défi pour nous de pouvoir y répondre avec la même efficacité, sachant que nous ne disposons pas des mêmes moyens, notamment humains. On parle souvent des spécificités du marché luxembourgeois, en raison justement de sa taille. Quelle est votre marge de manœuvre par rapport aux réglementations et directives édictées par Bruxelles afin de pouvoir tenir compte de ces spécificités ? La marge de manœuvre, c’est le gouvernement qui nous la donne dans sa façon de transposer les directives européennes. C’est à ce niveau-là que peuvent être intégrés certains aspects spécifiques au pays sans être contraires aux règles européennes. Clairement, les attributions des régulateurs sont différentes d’un pays à l’autre. Cette flexibilité existe et dans la limite du pouvoir que le législateur a donné à l’ILR, nous pouvons faire des règlements qui prennent en compte les spécificités du marché luxembourgeois. Êtes-vous consultés lors des transpositions des textes dans le droit national ? Il faut savoir qu’en tant que membre de différents groupements européens de régulateurs, nous donnons déjà des avis au moment où les directives elles-mêmes sont en cours de discussion et d’élaboration. Ensuite, au stade de la transposition, il peut en effet arriver que le ministère de tutelle qui est en charge du dossier nous demande notre avis. Mais ce n’est clairement pas nous qui rédigeons les textes. Nous ne faisons que les appliquer… Le rapprochement entre l’Institut luxembourgeois de régulation et le Conseil de la concurrence fait partie des idées émises par le gouvernement dans son programme. Où en est ce dossier ? À ma connaissance, nulle part. Il ne m’a en tout cas pas du tout été présenté depuis que je suis en fonction. Mais comme avait déjà eu l’occasion d’expliquer M. Schuh, au vu des différences de statut et de fonctionnement, je ne pense pas qu’un tel rapprochement ferait actuellement du sens. En outre, je rappelle que dans le cadre des consultations publiques que nous faisons pour les études de marché, par exemple, nous devons consulter le Conseil de la concurrence pour avis. Il est donc nécessaire qu’il reste totalement indépendant. On parle aussi de rapprochements sur le marché de la téléphonie mobile. Dans pratiquement tous les grands pays, il y a des mouvements de concentrations et de 026 —
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TE RRAIN C ON N U Luc Tapella connaît bien l'ILR : il y a été économiste entre 2005 et 2010 et a notamment travaillé sur le déménagement de l’institut vers son actuelle adresse de la rue du Fossé, dans la maison de Raville.
fusions d’opérateurs. Comment percevez-vous la situation au Luxembourg ? Il faudrait demander directement aux opérateurs quelles sont leurs intentions. Je ne suis personnellement pas au courant d’éventuels rapprochements. Je note simplement qu’il y a au Luxembourg trois opérateurs avec leurs propres réseaux (Post, Tango et Orange, ndlr) et un quatrième qui loue un réseau existant (Join, qui utilise les infrastructures de Post, ndlr). La concurrence fonctionne très bien, même si, du coup, il y a beaucoup d’offres sur le marché et qu’il est dès lors très difficile pour le consommateur de choisir, car ces offres ne sont pas toujours comparables. Évidemment, pour le consommateur, c’est intéressant, puisque les prix baissent et encore plus depuis le 30 avril avec les baisses pratiquées en matière de roaming. Cela devrait apporter une nouvelle dynamique, puisque les clients vont avoir tendance à davantage consommer, ce qui permettra alors aux opérateurs de compenser en partie les pertes tarifaires par le volume des appels. Qu’en est-il de la réflexion au sujet des taxes que vous percevez auprès des différents opérateurs ? Faut-il s’attendre à des hausses particulières compte tenu de l’augmentation régulière du volume de vos missions ? Non. Nous essayons de rester dans la stabilité. Nous avons en effet la chance d’être financés directement par le marché. Par rapport à une société privée, c’est évidemment un souci en moins, puisqu’il n’y a pas besoin d’établir de business plan. C’est le marché
qui couvre nos coûts de fonctionnement. Nous avons cependant le souci de conserver ces taxes raisonnables et relativement stables d’une année sur l’autre. Il faut savoir aussi que, dans la mesure où nous faisons de plus en plus de choses en interne, sans faire appel à des consultants extérieurs, nous avons une meilleure maîtrise de nos budgets. Cela nous permet de travailler correctement avec le minimum nécessaire. Au final, quel bilan tirez-vous de cette année de présence à la tête de l’ILR ? Je dois d’abord dire que les choses sont allées très vite et que je ne me suis pas vraiment rendu compte que cela faisait un an ! Il y a tellement à faire. Il est un peu tôt pour tirer un vrai bilan. Je note tout de même que les choses que je voulais mettre en place sont en cours, que ce soit en interne ou dans le cadre des bonnes relations à entretenir avec les opérateurs. Tout cela va dans la bonne direction. Mais tous les jours, je découvre de nouvelles choses et, parfois aussi, de nouveaux problèmes. C’est justement tout l’intérêt de la fonction de devoir réagir et prendre les bonnes décisions dans ces cas-là. Si tous les jours étaient identiques, ce serait évidemment moins intéressant. EN RÉSUMÉ
Luc Tapella dresse un premier bilan d’un an à la tête de l’Institut luxembourgeois de régulation. S’inscrivant dans la lignée de son prédécesseur, Paul Schuh, il prône notamment le dialogue avec les acteurs de terrain et souhaite donner davantage de visibilité à une institution mal connue.
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Alors que les ressources naturelles de la planète sont amenées à disparaître à plus ou moins brève échéance, un nouveau modèle économique, inspiré des cycles de la nature, commence à entrer dans les mœurs. Basée sur la revalorisation et la réutilisation des produits, cette approche bouleverse totalement les paradigmes existants et ouvre d’immenses perspectives. Le Luxembourg veut profiter de son échelle réduite pour être performant et efficace dans sa mise en œuvre. Des milliers d’emplois et des économies substantielles sont en jeu.
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e plus court chemin d’un point à un autre a toujours été la ligne droite. Pour aut ant , l’économie dite « linéaire » telle que les sociétés industrialisées la connaissent depuis la fin d u 1 8 e s i è c l e ( ext ra i re - f a b r iquer-consommer-jeter) est sans doute en train de vivre ses derniers instants. Ce qui, à l’échelle de l’Histoire, représente tout de même sans doute encore quelques décennies, mais guère plus. L’heure semble en effet venue de prendre un grand virage, de changer radicalement ses modes de pensée et de fonctionnement afin que les choses continuent de tourner rond et, surtout, qu’elles tournent encore longtemps. Inspirée des cycles biologiques naturels généralement exempts de déchets (selon le principe du « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme »), l’économie circulaire soutient le principe de conservation de la valeur des produits et ressources utilisés le plus longtemps possible. On ne parle alors plus de « fin de vie » d’un produit, mais de « fin d’utilisation », avec une recherche permanente de revalorisation et de réutilisation de tous les éléments le composant. Aujourd’hui, selon la fondation britannique Ellen MacArthur, la plus en pointe sur la question de l’économie circulaire, le recyclage des matériaux et la revalorisation énergétique des déchets n’exploite que 5 % de la valeur initiale des matières premières. La marge de progression est donc pour le moins immense. Si les 19e et 20e siècles ont été ceux de la productivité du travail, animés par des efforts incessants pour produire de plus en plus de biens avec le même nombre de personnes (voire moins…), le 21e siècle – et les suivants ? – se doit d’être celui de la productivité des ressources. « Si on ne parvient pas à faire les mêmes bonds en avant que ces dernières décennies, alors on aura de graves problèmes environnementaux », est persuadé Camille Gira, le secrétaire d’État Déi Gréng au Développement durable et aux Infrastructures. Le modèle d’économie circulaire n’en est encore qu’à ses balbutiements. Le premier rapport sur ses impacts économiques ne date que de janvier 2012. Commandité par la Fondation Ellen MacArthur et réalisé par McKinsey, il pré-
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Une révolution qui tourne rond
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sente quelques chiffres déjà vertigineux à l’échelle européenne. Le secteur manufacturier au sein de la seule Union européenne pourrait ainsi réaliser des économies de quelque 630 milliards de dollars US par an en dépenses de matériaux à l’horizon 2025 ; celui des biens de consommation courante de plus de 700 milliards en matières premières… En décembre dernier, d’autres chiffres ont été avancés lorsque la Commission européenne a annoncé l’adoption d’un train de mesures qualifié d’« ambitieux » sur l’économie circulaire : « La prévention des déchets, l’écoconception, le réemploi et d’autres mesures similaires pourraient faire économiser quelque 600 milliards d’euros nets aux entreprises de l’UE, soit 8 % de leur chiffre d’affaires annuel, tout en réduisant le total annuel des émissions de gaz à effet de serre de 2 à 4 % », est-il expliqué dans le préambule du document de synthèse. Il y est également indiqué, à titre d’exemple, que le coût lié à la refabrication des téléphones mobiles pourrait être diminué de moitié s’il était plus facile de les démonter et que la collecte de 95 % des téléphones mobiles permettrait d’économiser plus d’un milliard d’euros sur les coûts liés aux matières entrant dans leur fabrication. Ou encore que le passage du recyclage à la remise en état des véhicules utilitaires légers pourrait permettre d’économiser 6,4 milliards d’euros par an…
2.200 nouveaux emplois en vue
Préservation de l’environnement, lutte contre le réchauffement climatique, économies pour le moins substantielles : les chiffres ne manquent pas et peuvent se décliner à l’infini. Mais ils sont aussi et surtout rattrapés par une autre évidence, incontournable : la disparition programmée d’un certain nombre de gisements de ressources naturelles à une échéance relativement courte. D’ici à 50 ans, or, zinc, lithium, plomb, étain, cuivre, uranium, nickel, et autres pétroles et gaz naturels (liste non exhaustive) ne seront plus disponibles autrement qu’en stock. Il n’est pas nécessaire d’énumérer l’ensemble des biens de consommation ayant besoin de l’une ou l’autre de ces ressources pour exister pour se rendre compte du haut degré de préoccupation que génère cette situation. J E A N - M I C H E L GAU D R O N |
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C’est la croissance du PIB à l’horizon 2030 (et 27 % d’ici à 2050) en suivant les principes de l’économie circulaire, contre respectivement 4 et 15 % dans le modèle linéaire actuel.
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C’est, en dollars, les opportunités de réduction des coûts nets de matériaux dans le secteur de production des biens complexes à durée de vie moyenne (électroménager, informatique, mécanique…).
« Passer de l’économie linéaire vers l’économie circulaire constitue un grand changement de paradigme. C’est même une petite révolution, estime M. Gira. Il faut passer à la pensée systémique, alors que toute notre société est encore trop souvent bâtie selon un modèle de pensée cartésienne : une cause, un effet. Or, on voit qu’une seule cause peut avoir plusieurs effets ou bien qu’un effet peut être dû à un ensemble de causes. » À l’échelle du Luxembourg, les impacts économiques semblent encore bien modestes, mais ils sont loin d’être négligeables. La secrétaire d’État à l’Économie, Francine Closener, rappelait il y a un peu plus d’un an qu’environ 15.000 emplois au Grand-Duché relèvent déjà de modèles circulaires, principalement dans l’industrie sidérurgique et la construction. Selon l’étude Luxembourg as a Knowledge Capital and Testing Ground for the Circular Economy, réalisée par l’institut allemand EPEA – Internationale Umweltforschung pour le compte du ministère de l’Économie et présentée en février 2015, l’implémentation rigoureuse de l’économie circulaire générera à moyen terme des économies estimées entre 300 millions et un milliard d’euros par an en coûts d’approvisionnement pour les entreprises luxembourgeoises et sera susceptible de créer plus de 2.200 emplois dans les prochaines années. Le jeu en vaut largement plus que la chandelle, surtout si elle-même est recyclée… Dans le même temps, un groupement stratégique interministériel dédié à l’Économie circulaire a été constitué, regroupant notamment des spécialistes des ministères de l’Économie et du Développement durable et des Infrastructures, mais aussi de trois administrations (Eau, Nature et forêts et Environnement). « Nous sommes passés très vite de la théorie à l’opérationnel, indique M. Gira. Nous avons énormément de compétences au sein de ce groupe et les discussions portent déjà leurs fruits, même si les horizons et les manières de penser sont parfois différents. »
Dans les starting-blocks
Certains projets sont déjà bien sur les rails. Outre les développements à Wiltz, ville destinée à devenir le futur « hotspot » de l’économie circulaire au Luxembourg (lire page 36), des travaux de recherche sont, par exemple, menés avec le List afin d’extraire les éléments phosphores des eaux usées en vue de les réutiliser dans la filière agricole, sachant que se profile (mais pas avant la fin du siècle prochain) une probable pénurie de cette ressource indispensable dans la chaîne alimentaire. Autres travaux en cours : ceux menés dans le cadre de la planification des futurs nouveaux hôpitaux du pays, afin de prévoir, dès la conception du bâtiment, un système de séparation entre eaux usées « classiques » et eaux usées « médicamenteuses », afin d’éliminer ces « déchets » qui ne sont pas traités dans les stations d’épuration traditionnelles. « Il faut vraiment apprendre à penser à long terme, ce qui va clairement à contre-courant de notre société où tout va très vite, note encore M. Gira. Envisager déjà maintenant l’élimination de matériaux dans un bâtiment qui ne sera peut-être pas
déconstruit avant 100 ans n’est pas inné. Dans toute cette approche, le politique a une grande responsabilité. Pousser à appliquer d’une manière plus systématique et conséquente la responsabilité des acteurs de terrain va forcément engendrer des résultats. Les chemins courts du Luxembourg sont favorables pour implémenter rapidement certaines choses. De toute façon, l’économie circulaire sera participative ou ne sera pas. Il faut sortir de la pensée en silo et se dire que l’innovation ne vient plus d’un chercheur enfermé dans une tour d’ivoire. C’est par l’échange de différents horizons que les choses pourront avancer. » Petit à petit, les éléments du puzzle se mettent en place aux prémices de la troisième révolution industrielle décrite par Jeremy Rifkin et qui s’appuie, entre autres, sur l’hyperconnectivité des objets et des êtres humains et le partage des informations. « La numérisation est aussi un élément-clé pour faire avancer l’économie circulaire, détaille Camille Gira. Il s’agira d’apprendre à s’organiser différemment et à fonctionner de manière décentralisée. » Dans cette optique, bientôt, le plus important pourrait alors non plus être de « posséder », mais tout simplement de pouvoir « utiliser » quand et comme on en a besoin et/ou envie. « Un an et trois mois après la présentation de l’étude par Mme Closener, on est en plein dans la phase de sensibilisation de beaucoup d’acteurs », témoigne Romain Poulles, administrateur délégué de PROgroup et président du Luxembourg EcoInnovation Cluster. Nous avons par exemple effectué, début mai, une visite aux Pays-Bas avec 17 représentants de fédérations ou d’organisations professionnelles du pays : Fedil, Chambre des métiers, Chambre de commerce, OAI… Le président de la Fedil, Nicolas Buck, nous a fait part de sa volonté d’intégrer fondamentalement cette approche au
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PRÉSIDENCE LUXEMBOURGEOISE
Benelux, le laboratoire de l’Europe ? Depuis le début de l’année – et pour la deuxième fois depuis l’entrée en vigueur du nouveau Traité Benelux en 2012 –, le Luxembourg assure la présidence du comité de ministres de l’Union Benelux. Une prise de rênes qui intervient quelques semaines après la tenue, à la mi-décembre 2015, d’une table ronde organisée sous ce qui était encore la présidence belge. L’événement a notamment servi à introduire de manière formelle la dimension de la durabilité dans la coopération économique entre les trois pays. Deux piliers coopératifs ont été identifiés : la création d’un marché interne durable « Benelux » (avec les ressources et l’écoconception comme domaines d’attention prioritaires) et un travail sur les attitudes / comportements en termes d’implémentation top-down, que ce soit en matière éducative, financière ou administrative (et contrôle). L’ambition affichée est honorable : servir d’exemple au sein de l’Union européenne et endosser, à ce titre, le rôle de véritable laboratoire de l’Europe. Intervenant lors de cette table ronde, le secrétaire d’État au Développement durable et aux Infrastructures, Camille Gira, a notamment lancé l’idée d’une collaboration entre les différents centres de recherche du Benelux.
Camille Gir a, secrétaire d’État au Dév eloppement durable et au x Infrastructu res
« Il faut pa sser à la p ensée systémiqu e, alors qu e toute notre soci été est enc ore trop souvent b âtie selon un modèle de pensée cartésienn e. »
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Recyclage
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Redistribution, réemploi / Mutualisation
Maintenance préventive / curative Consommation
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Reconditionnement / Réusinage
EN RÉSUMÉ
L’économie linéaire arrive en bout de piste. C’est l’heure du décollage pour l’économie circulaire, mettant en œuvre le principe de conservation de la valeur des produits et ressources utilisés le plus longtemps possible. Le Luxembourg se lance avec enthousiasme dans l’aventure et pourrait très vite en récolter de nombreux fruits.
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n point u à s e m som « Nous en lle que e t a r e s n ratio où l’accélé in dans o l z e s s a s n nous sero mps. » e t e d u e p très
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sein de la Fédération des industriels. La compétitivité même du secteur va en dépendre. Pour l’instant, on ne peut pas dire que l’on est très avancé. Mais en termes de prise de conscience, nous en sommes à un point où l’accélération sera telle que nous serons assez loin dans très peu de temps. » Le programme Fit for Circularity, initié par Luxinnovation, fait partie de ces leviers susceptibles de contribuer à ce que cette accélération soit spectaculaire. Il s’agit d’une adaptation du modèle Fit for Innovation déjà existant, et devant inciter les PME à s’engager dans une démarche d’économie circulaire. L’objectif est double : limiter l’utilisation de matières premières et maximiser les sources renouvelables d’une part, et développer des produits et services innovants pour assurer la pérennité et la croissance durable des entreprises d’autre part. Ce programme prévoit un cofinancement jusqu’à 50 % des coûts (notamment en matière de consultance) engagés dans cette démarche. À un degré moindre, car davantage marqué « durable », le Pacte climat, établi par la loi du 13 septembre 2012, s’inscrit également dans le mouvement. Permettant à chaque commune participante de s’engager à mettre en œuvre un système de gestion de qualité au niveau de sa politique énergétique et climatique, il propose un soutien financier étatique non négligeable. À ce jour, seules quatre communes (Leudelange, Septfontaines, Waldbredimus et Weiswampach) ne l’ont pas signé, preuve d’une volonté très marquée de la part des administrations locales de s’impliquer dans cette grande cause que l’on pourrait qualifier de supranationale. « Les bases sont posées et nous travaillons à rendre ce Pacte climat ‘circulaire’. Si on y parvient et que les signataires s’engagent, alors le pays sera le premier à avoir un paysage communal engagé sur une telle voie », se réjouit M. Poulles. La gestion de l’espace est, pour le Luxembourg, un enjeu crucial et de plus en plus d’anciennes friches industrielles sont désormais elles-mêmes « revalorisées » en vue d’y développer des zones d’activité et/ou des logements. « C’est ça, aussi, l’économie circulaire, commente Camille Gira. S’il y a une ressource rare au Luxembourg, qu’il convient de correctement recycler, c’est bien l’espace ! La nouvelle version des plans sectoriels, et surtout le plan logement, visera en priorité à utiliser des friches ou des surfaces à l’intérieur même des villes plutôt que d’aller vers l’extérieur. Le premier défi pour le pays consiste donc à identifier ces endroits qui feront que les gens auront envie de revenir en ville. Sinon, nous ne résoudrons pas le problème de la mobilité. Avant, on pensait que séparer les fonctions ‘habiter’, ‘travailler’, ‘acheter’ et ‘se distraire’ était une bonne chose. Mais on voit le résultat aujourd’hui, où tout le monde se retrouve sur la route dans des voitures. D’où l’importance de refaire des quartiers mixtes. Sinon, nous allons suffoquer. »
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C’est la réduction de la consommation d’engrais chimiques d’ici 2050 par la mise en œuvre des principes de régénération.
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48%
C’est le niveau de réduction des émissions de CO2 qu’il serait possible d’atteindre d’ici à 2030 par la mise en place d’un modèle de développement circulaire dans la mobilité, les systèmes alimentaires et l’environnement bâti.
ROMAIN POULLES
« Une nouvelle conception fondamentale des produits » Administrateur délégué de PROgroup et président du Luxembourg EcoInnovation Cluster, ce grand spécialiste de l’économie circulaire plaide pour la mise en œuvre de logiques d’impacts positifs dans les approches business.
En quoi l’économie circulaire se distingue-t-elle de toutes les notions déjà liées au développement durable et à l’économie verte ? r o m a i n p o u l l e s Ça va bien plus loin, et c'est même en rupture avec les approches actuelles, même si, au départ, on place naturellement l’économie circulaire dans une case verte, un concept de plus, moralisateur. Les gens n’écoutent qu’à peine quand ils ne connaissent pas. Mais il faut bien voir que tant que l’on reste sur une voie verte, une approche green business, on ne va pas arranger les choses en profondeur. Et on va même aggraver encore certains soucis. Cette approche revient toujours à être moins mauvais, à générer moins d’impact, à alléger l’empreinte carbone et à rejeter moins de CO2. Mais quand on essaie seulement d’être moins mauvais, on reste mauvais et on ne fait que reporter l’échéance. Ça reste évidemment un premier pas intéressant, mais je ne le considère comme acceptable pour autant que si l’on met ensuite en place une vraie stratégie de rentrer dans la logique d’impact positif. On sait que l’on va au-devant de quelque chose de très important, même si on a encore du mal à le cerner. Mais il n’est plus question d’avoir sans cesse au-dessus de la tête des épées de Damoclès que l’on risque en plus de transmettre aux générations futures. En entrant dans une vraie logique d’économie circulaire, on enclenche véritablement le plan B en matière de développement, à défaut d’avoir une planète B. D’ailleurs, quand on voit que le gouvernement commence à poser un cadre juridique pour soutenir l’utilisation future de ressources spatiales, c’est bien la preuve qu’on s’approche de la fin ici ! On est donc au-delà de la seule notion de recyclage et de revalorisation ? L’idée est d’éliminer, dès la conception d’un produit, la notion même de déchet. On doit donc intégrer dans l’ensemble des cycles de produc034 —
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tion des moyens de récupération des produits, tout ou partie, ou de la matière première. Il y a deux éléments-clés pour que l’économie circulaire fonctionne. Tout d’abord, une révision fondamentale de la manière de concevoir chaque produit. Et je ne parle pas d’éco-design. Prenons l’exemple de l’aluminium : c’est une matière première 100 % « surcyclable », c’est-à-dire réutilisable à qualité égale ou meilleure. Si on reste dans le principe d’éco-conception, on essaie de réduire au maximum l’utilisation de cette matière première. Sauf que pour y parvenir, on ajoute des adjuvants – le zinc par exemple –, ce qui a pour conséquence que l’aluminium devient alors non recyclable ! Ce mode de réflexion à court terme n’est pas acceptable. Ensuite, il faut combiner cette nouvelle forme de conception avec une nouvelle forme de modèle économique. Car si un produit est conçu pour être surcyclable, il faut faire en sorte que les modèles économiques permettent de récupérer toutes ses composantes et de les réinjecter dans le cycle technologique. Car un produit conçu pour être entièrement recyclable, mais qu’on finit par jeter, reste un déchet. Combiner le design et le modèle économique constitue l’enjeu : l’économie circulaire va faire basculer très vite le marché traditionnel linéaire. La réparation va devenir un vrai marché. L’occasion aussi. Ce n’est pas un hasard s’il se vend plus de voitures d’occasion que de voitures neuves. La génération Y et les suivantes sont déjà davantage détachées de la notion de propriété d’un bien que les générations précédentes. On entre dans une approche « Produit comme service ».
Est-il utopique d’imaginer dès lors un modèle économique sans déchet ? Le cycle biologique de la nature est le modèle inspirant : il n’y a pas de déchet ! Pourquoi ne pas en effet établir un cycle technique et économique qui soit aussi sans déchet ? On ne vend alors plus le produit, mais le service assoJ E A N - M I C H E L GAU D R O N |
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33%
C’est la réduction des frais des consommateurs par cycle de lavage si les machines à laver haut de gamme étaient louées à un groupe d’utilisateurs plutôt que vendues. Dans le même temps, la hausse des bénéfices pour les fabricants serait aussi de 33 %.
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Quand on essaie seulement d’être moins mau vais, on reste m auvais.
cié au produit, ou alors la performance que génère ce produit. Le groupe Philips, par exemple, développe actuellement un modèle économique où il ne vend plus d’ampoules, mais de la luminosité ! Le consommateur achète un nombre de lux (l’unité de mesure de l’éclairement lumineux qui caractérise le flux lumineux reçu par unité de surface, ndlr) qu’il paie un peu comme dans un système de leasing. Michelin travaille également sur des modèles où il ne vend plus des pneus, mais des kilomètres parcourus par les pneus… Il faut bien savoir qu’un produit a une durée de vie limitée : 80 % des produits fabriqués ont une durée de vie de moins de six mois (en nombre de produits). D’une certaine façon, chaque produit a ses quelques heures ou jours de gloire, mais après, il n’est rien d’autre qu’un déchet. J’aime bien provoquer les designers en leur disant que bien souvent, ils ne font rien d’autre que du design de déchet. En rendant possible l’utilisation de la matière première pour autre chose, on bouleverse tout le système. Et pour un team créatif, il devient passionnant de se voir confier un projet où le but est de créer des produits ayant des impacts positifs sur l’Homme et sur la nature… Si on réussit ce prérequis, alors la consommation deviendra elle aussi un élément positif pour l’Homme.
CONVICTIONS Pour Romain Poulles, on entre dans une ère de « Produit comme service ».
On a le sentiment qu’il faudra tout de même attendre un bon moment avant de retirer pleinement les bénéfices de cette approche circulaire… Non, certaines choses peuvent aller très vite. Dans chaque maison, par exemple, on compte en moyenne quelque 3.000 objets, dont 80 % sont utilisés moins d’une fois par mois. Nous avons récemment procédé à une analyse et une identification de 50 objets parmi les plus volumineux et qui sont utilisés moins de deux fois par an : mobilier de jardin, échelles, escabeaux, outils… Ces 50 objets représentent en moyenne une surface de stockage de 10 m2. Si on développe un service hyper fonctionnel qui permette à chacun de pouvoir réserver ces matériels, se les faire livrer dans l’heure qui vient ou bien aller les chercher quelque part ailleurs dans le quartier quand ils en ont besoin, ils auront non seulement économisé le prix d’achat, mais ils auront aussi gagné 10 m2 supplémentaires dans leur logement. Et à 5.000 euros le m2, ça fait encore 50.000 euros d’économisés ! À Olm, il y a un projet de développement de quartier résidentiel avec un lotissement d’un millier de maisons. Ce genre de logique va y être déployée. Même les parkings privés seront centralisés afin de gagner encore de l’espace. Et on peut tout à fait imaginer, au même endroit, la mise en place de services de location de véhicule, par exemple. Et depuis quelques semaines, le Fonds Kir-
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chberg envisage un projet de développement se basant sur un modèle similaire, mais sur une surface plus réduite de 60 ares, avec quatre bâtiments et une place centrale. À l’horizon 2017, il souhaite y construire un hôtel, des lofts et des espaces commerciaux permettant notamment le développement de pop-up stores.
L’immobilier constitue-t-il le terrain idéal pour développer des concepts circulaires ? Il concentre en tout cas un très grand nombre de problématiques concrètes. Il est par exemple connu que la qualité de l’air est généralement plus mauvaise à l’intérieur qu’à l’extérieur d’un bâtiment. Dans la logique « linéaire », on a cinq intervenants différents pour tout ce qui touche aux questions de ventilation : le concepteur, l’installateur, le propriétaire, l’utilisateur et le chargé de maintenance. Un entretien peut être fait selon toutes les normes existantes, il n’est pas le garant d’un respect des critères réels de la qualité de l’air. Le producteur de revêtements de sol Desso, que Tarkett a racheté en 2015, a dès lors développé un polymère qui fixe les particules fines : plus de 50 % sont ainsi retenues dans la fibre et peuvent ensuite être éliminées d’un simple coup d’aspirateur. Ainsi, ce revêtement de sol a un impact positif sur la santé de l’Homme et en plus, il est recyclable à l’infini. Tous les autres acteurs du revêtement de sol s’y seront mis dans quelques années. On peut aussi imaginer des gains importants en matière de recyclage de verre, en rendant possible la récupération des gaz rares qui sont présents dans les vitrages des immeubles, mais qui sont jusqu’à présent perdus lorsque le verre est recyclé. Il est clairement indispensable de basculer d’une approche statique vers une approche dynamique des bâtiments. On ne construit plus aujourd’hui pour une durée de 200 ans ! Rien qu’en l’espace de 30-40 ans, il y a énormément de flux entrants et sortants dans un bâtiment presque tous les jours. Il fait donc intégrer cette dynamique dès le stade de la conception. On entre dans une approche Lego. Un concept comme celui d’Heliosmart permet de montrer que même sans gagner un concours d’architecte, on peut construire en quelques mois un projet circulaire suivant une logique de déconstruction, avec des matériaux de qualité pour un prix de 20 à 25 % moins cher qu’un produit standard. Cela permet donc d’offrir aussi des loyers moins chers. EN RÉSUMÉ
Spécialiste des questions liées à l’économie circulaire, Romain Poulles, administrateur délégué de PROgroup et président du Luxembourg EcoInnovation Cluster, ne lâche pas son bâton de pèlerin et ne doute pas du formidable effet levier que constitue cette nouvelle approche dans la manière de faire du business.
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Wiltz, laboratoire grandeur nature
La « capitale des Ardennes » s’est positionnée en ville pilote pour de nombreux projets d’économie circulaire. La réhabilitation des friches industrielles constitue un projet phare dans le redéploiement du tissu économique local. Sur la zone d’activités de Salzbaach déjà existante, les principes circulaires commencent à prendre racine.
PIONNIER Fränk Arndt, bourgmestre de Wiltz, revendique le statut de pionnier et espère susciter d'autres initiatives similaires.
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iltz, ville martyre d’hier ; Wiltz, ville modèle de demain ? Nichée dans le nord du pays au cœur des Ardennes, dont elle arbore fièrement le titre de « capitale » qui lui fut attribué par le prince Henri des Pays-Bas en 1866, elle a longtemps gardé les stigmates d’une Seconde Guerre mondiale qui lui fut particulièrement funeste. Berceau de la grande grève générale nationale de 1942 qui suscita bon nombre de représailles de l’occupant allemand, elle fut aussi lourdement touchée lors de l’hiver 1944-1945, pendant l’ultime contre-offensive des troupes du IIIe Reich. S’étendant lascivement au pied d’un château maintes fois détruit et reconstruit, la commune, forte aujourd’hui de 6.500 habitants et constituée de sept localités (Erpeldange, Eschweiler, Knaphoscheid, Roullingen, Selscheid, Weidingen et Wiltz), a jadis vécu au rythme de grandes industries manufacturières depuis longtemps disparues : tanneries, fabriques de colle forte, draperies, filatures… Aujourd’hui, elle préfère évidemment davantage regarder droit devant. Et cet avenir qu’elle espère radieux va passer par l’économie circulaire. Car la ville de Wiltz a été élevée au rang de « ville pilote » pour devenir le futur « hotspot » communal de l’économie circulaire. « Nous sommes à la base une ville ouvrière, explique Fränk Arndt, le bourgmestre socialiste depuis 2009 (après en avoir été conseiller entre 2000 et 2005, puis échevin). Mais il n’y a plus de place pour accueillir des grandes usines et de toute façon, nous n’avons pas vraiment de demande allant dans ce sens. Nous préférons avoir 10 petites entreprises qu’une seule
3.000 €
C’est la hausse du revenu disponible moyen pour les foyers européens si un modèle circulaire était mis en place en matière de mobilité, de systèmes alimentaires et d’environnement bâti (+11 % comparé au modèle linéaire actuel).
grosse. Alors, nous nous sommes posé la question de savoir vers quelle direction amener notre ville. Et cela s’est concrétisé au travers de notre plan ‘Wiltz – CAPitale 2030’. » Ce programme, basé sur le développement durable, « vise à fournir aux citoyens et aux visiteurs de la ville une meilleure qualité de vie », comme l’expliquent les brochures d’information. Une grande partie des réflexions s’est évidemment focalisée sur quelque 35 hectares de friches disponibles sur le territoire de la commune. « La nécessité d’assainir le terrain et le temps qu’il a fallu pour le faire ont évidemment constitué un obstacle. Mais ensuite, les choses sont allées assez vite. » Et c’est ainsi que le Fonds du logement a prévu des centaines d’unités de logement sur une superficie de 28 hectares. « Mais nous ne voulions pas non plus trop de voitures dans cette zone. Juste le strict minimum, explique M. Arndt. Nous avions l’avantage de pouvoir planifier la surface comme nous le voulions. Et c’est en échangeant avec Romain Poulles (voir p. 34) que nous en sommes venus à développer l’idée d’économie circulaire. »
circulaire, directeur du Lycée du Nord mais aussi président du Syndicat Wiltz / Winseler qui gère le zoning artisanal de Salzbaach. Il faut dire que ce zoning bénéficie de deux locomotives de poids : la société Tarkett, un des leaders mondiaux dans les revêtements de sol et les surfaces sportives, qui dispose d’un efficace centre de R & D dirigé par Anne-Christine Ayed, vice-présidente Recherche et Innovation au sein du groupe ; et le groupe Alipa, piloté par la charismatique Michèle Detaille. Deux fortes personnalités qui ont été d’une grande importance dans le développement de ce projet. « Il y a un an, nous avons commencé à mettre ensemble les entreprises, car celles qui étaient là et, encore plus, celles qui s’implantaient ne se connaissaient pas bien et allaient parfois acheter des services très loin alors qu’elles les avaient sous la main, explique M. Koppes. L’entraide fait d’ailleurs partie des idées de base de l’économie circulaire. »
Tarkett et Alipa, les locomotives
Diverses enquêtes ont été menées auprès des entreprises afin d’identifier les thématiques communes susceptibles de les intéresser, mais aussi de mettre en place un management des ressources pour les questions d’énergie (avec des possibilités d’achats groupés) et de gestion des déchets, certaines entreprises étant intéressées à récupérer les déchets d’autres de leurs congénères. « Nous avons aussi mutualisé un certain nombre de services, avec des choses parfois très basiques, comme un service de poste commun qui évite de devoir se rendre en ville, ou bien des formations collectives pour des fonctions-clés telles que celle de délégué à la Sécurité. Nous sommes aussi en train d’établir une base de données de matériels détenus par les entreprises et qu’il sera possible de mettre à disposition des autres sous certaines conditions. Et nous sommes en train de mettre en place l’organisation d’un système de covoiturage sur le zoning. L’économie circulaire commence par des questions de bon sens, avec des choses qui ne sont pas exclusivement réservées à l’économie ! Beaucoup passe dans l’échange, le collaboratif. Les entreprises sont tellement prises par leur core business qu’elles ne pensent pas toujours aux petits détails. » Pour coordonner le tout, c’est même une salariée de l’entreprise Tarkett qui donne une partie de son temps pour assurer un suivi et une animation des dossiers. « Nous espérons bien inspirer d’autres entreprises, lance Anne-Christine Ayed. C’est pour cela que nous participons activement au cluster EcoInnovation. Et c’est pour cela que nous nous investissons dans ce projet à Salzbaach. Personne ne se connaissait il y a quelques années encore et personne n’avait une telle approche solidaire. Nous souhaitons donner du sens à cette zone artisa-
La décision de faire construire sur le lieu-dit Batzendelt la première résidence zéro émission et à coût modéré du Luxembourg par la société Heliosmart fut alors votée en conseil municipal. Composé de six appartements de 90 m2 conçus pour accueillir chacun deux adultes et un enfant, ce bâtiment est conçu sur le principe de la « banque de matériaux » : structure principale en bois ; façades en caissons de bois emplis d’ouate de cellulose ; châssis de fenêtres en aluminium recyclable… Tout le projet est développé avec la vision d’anticipation du jour où le bâtiment sera « déconstruit » et l’ensemble de ses éléments constituants récupérés et réutilisés. La production d’énergie solaire thermique et photovoltaïque doit assurer l’autonomie énergétique du bâtiment et les consommations d’énergie seront consultables en temps réel pour chaque appartement, grâce à une application sur smartphone permettant aux habitants d’adapter leur comportement de manière responsable. Le tout proposé à des ménages aux faibles ressources pour un loyer d’environ 30 % inférieur aux prix de référence du marché. « Low cost », mais certainement pas « low quality », pour un coût de production au mètre carré volontairement bridé autour de 1.100 euros là où des projets « traditionnels » tournent plutôt autour de 3.500-4.000 euros. En suivant ce fil rouge, les responsables politiques de Wiltz ont alors poussé la réflexion jusqu’au bout et proposé le projet de « hotspot » au ministère du Développement durable et des Infrastructures, autour de la réhabilitation des friches industrielles, mais aussi de l’intégration des modèles d’économie circulaire dans la zone d’activités existante Salzbaach. « Ce zoning est un peu le fer de lance du projet, là où nous sommes le plus avancés et où nous avons déjà des résultats concrets », indique Pierre Koppes, échevin LSAP de la commune, en charge du développement de l’économie
Un fil rouge
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nale dans ce contexte d’économie circulaire. » Ces premiers pas franchis, l’heure est désormais à la mise en œuvre de principes plus fondamentaux qui seront directement applicables lors de l’aménagement de ces quelques hectares de friches encore nus et pour lesquels toutes les initiatives et les décisions seront prises sous le sceau de la circularité. Un dossier de subvention européenne est même en cours de préparation et devrait être déposé d’ici à la fin de l’année. « Ce fil rouge que nous sommes en train d’instaurer doit aussi se prolonger dans les services communaux, prévient Fränk Arndt. Je pense notamment aux travaux de rénovation des bâtiments historiques, comme l’hôtel de ville, qui doivent se faire dans cette philosophie. » D’autres projets entrant dans le cadre de ce « hotspot » sont déjà bien identifiés pour la ville de Wiltz : l’ouverture d’un Repair Café (à l’emplacement de l’Internetstuff, au centre-ville) où des bénévoles et adeptes du bricolage tiennent le rôle de réparateurs d’objets hors d’usage que leurs propriétaires souhaitent réutiliser plutôt que remplacer ; l’intégration, dès la rentrée 2016/17, d’une formation « économie circulaire » dans les programmes de la future école d’enseignement supérieur à Wiltz dans les domaines de l’architecture d’intérieur ou du design ; ou encore l’ouverture d’un Fab Lab (laboratoire de fabrication) présentant à des utilisateurs privés, et surtout aux jeunes et aux élèves des établissements scolaires situés à Wiltz, des machines telles qu’une imprimante 3D. « Une soixantaine de personnes, majoritairement venant d’Objectif Plein Emploi, travaille par exemple avec l’antenne locale du College of Advertising and Design (CAD) pour récupérer des vieux meubles, les retraiter et les remettre sur le marché, explique M. Koppes. Nous venons pour cela de construire un hall avec des ateliers qui seront inaugurés en septembre. » Parallèlement, des discussions sont en cours avec Nyuko en vue d’adapter une structure locale susceptible de soutenir des projets entrepreneuriaux. Car in fine, c’est du réveil économique de toute une ville dont il s’agit. « Nous sommes un laboratoire et nous sommes persuadés que les autres communes vont suivre, s’enthousiasme M. Arndt. Quelque part, nous nous considérons comme des pionniers et nous avons envie de l’être. »
idérons s n o c s u o « Nous n ionniers p s e d e m com s envie n o v a s u o et n de l’être. »
EN RÉSUMÉ
La ville de Wiltz ne veut plus se lamenter sur son passé glorieux disparu ni sur sa souffrance lors de la Seconde Guerre mondiale. Son avenir se dessine désormais autour de l’économie circulaire, pour laquelle Wiltz se positionne comme une ville pionnière au Grand-Duché. Avec l’ambition d’inspirer bon nombre d’autres communes, voisines ou pas.
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C’est la réduction possible du coût par hectolitre de bière vendu sur l’ensemble des marchés dans le monde, par la seule utilisation de bouteilles en verre réutilisables (jusqu’à 30 fois).
ÉTUDES DE CAS
L’économie circulaire, ça marche !
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EFFICACITÉ 68 % des matières qui entrent dans les productions de Tarkett sont renouvelables ou minérales.
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Pionnier, mais encore méconnu Engagé depuis cinq ans dans une démarche prônant le respect et la santé, le groupe Tarkett (production de revêtements de sol pour bureaux et installations de sport) a établi à Wiltz ses activités de recherche et développement de la plupart de ses usines au niveau mondial. « Notre responsabilité est que les utilisateurs vivent, travaillent et/ou pratiquent leur(s) sport(s) bien dans leur environnement, en tenant compte de la biodiversité », explique Anne-Christine Ayed, vice présidente Recherche et Innovation au sein du groupe. Suppression des phtalates et des biocides ; introduction de polyvinyle butyral (PVB) récupérable après utilisation d’une moquette ; récupération du carbonate de calcium de l’eau pour le réinjecter dans le processus de production ; solutions de fixation sans colle ; réduction très intense des émissions de composés organiques volatils… Les axes de développement sont multiples. « Aujourd’hui, 68 % des matières qui entrent dans nos productions sont renouvelables ou minérales. Et non seulement nous travaillons sur des produits qui n’ont pas d’impact négatif, mais qui génèrent aussi des impacts positifs. » Le groupe a aussi développé des machines qui permettent, sur chantier, de séparer et traiter les sables et caoutchoucs provenant de moquettes ou revêtements récupérés, évitant ainsi de nombreux déplacements inutiles de matériaux. « L’une des difficultés réside dans la compréhension de notre modèle par le marché : nous sommes quelque part des pionniers, mais cela ne va pas aussi vite qu’on le voudrait », note Mme Ayed.
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Bien qu’il en soit, à grande échelle, à ses balbutiements, le modèle circulaire connaît déjà de vraies réussites, laissant envisager des perspectives tout à fait attirantes. Gros plan sur cinq sociétés déjà très avancées en la matière au Luxembourg.
100 MIOS
C’est, en tonnes, le potentiel de minerai économisé d’ici à 2025 si un modèle circulaire était mis en œuvre dans le secteur de l’acier.
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BOSON ENERGY
De l’énergie à revendre C’est fin 2008 que Boson Energy a vu le jour à Luxembourg avant d’émigrer à Grevenmacher en 2015. Également présente en Suède, en Pologne et en Israël, la société est spécialisée dans des solutions intégrées de distribution d’énergie basées sur un procédé écologique de gazéification à haute température. Ses unités compactes et décentralisées de refroidissement et de production combinée de chaleur et d’électricité fonctionnent à base de biomasse ou de déchets. L’utilisation de tels combustibles solides permet
A R C E L O R M I T TA L
Services compris
M I K E Z E N A R I (A R C H I V E S)
Quand on est leader mondial de la sidérurgie, on se doit aussi de mettre en œuvre un maximum d’initiatives pour insuffler de nouvelles tendances, de nouveaux modes de fonctionnement, voire de nouveaux modèles économiques. ArcelorMittal s’est ainsi engagé, en particulier, aux côtés des acteurs de l’industrie automobile, pour privilégier une utilisation « en boucle » des matériaux selon le principe des 4 R : réduire (en utilisant moins d’acier présentant une plus haute résistance, le poids des véhicules fabriqués a été réduit en moyenne de 25 % en moins de 30 ans) ; refabriquer (les produits, après utilisation, sont réusinés « à neuf » et reviennent sur le marché avec les mêmes caractéristiques qu’initialement) ; réutiliser (les produits qui ne sont pas refabriqués peuvent servir de pièces de rechange après nettoyage et vérification, comme les moteurs ou les panneaux de carrosserie) ; et enfin recycler (tous les aciers automobiles sont entièrement recyclables et peuvent être facilement séparés des autres matériaux et récupérés avec un aimant. La demande de nouvelles matières premières naturelles est alors réduite drastiquement). Autre initiative dans un tout autre domaine, celui des palplanches laminées à chaud en acier, dont il est aussi le premier producteur mondial. Produites à partir d’acier recyclé à 100 %, pouvant être réutilisées plusieurs fois et recyclées indéfiniment en fin de cycle de vie, elles s’intègrent désormais dans un processus commercial également en plein bouleversement, basé sur la fourniture d’un service global comprenant une possibilité de location de ces palplanches.
non seulement de renforcer la sécurité énergétique, mais aussi de contribuer à la prospérité économique des collectivités locales. Le concept a séduit Paul Wurth, qui a non seulement décidé de prendre une participation de 20 % dans le capital de la société, mais a aussi annoncé une coopération directe pour la commercialisation d’un concept de gazéification développé et testé avec succès par Boson Energy. « Le Luxembourg a un certain nombre d’atouts à faire valoir pour prendre les choses en main en matière d’économie circulaire, estime le
Suédois Jan Grimbrandt, l’un des cofondateurs de la société. Le pays possède notamment une solide base industrielle qui peut aider pour innover et réinventer des produits et des procédés industriels. Nous avons pu trouver, avec Paul Wurth, mais aussi SAB et Apateq, des partenaires stratégiques compétents ayant eux aussi l’ambition d’innover. » Boson annonce également bénéficier du support du ministère de l’Économie pour créer au Luxembourg un pôle de compétence en matière de production d’énergie décentralisée.
TERRA-COOP
De la terre à la terre LE ADER ArcelorMittal est le premier producteur mondial de palplanches laminées à chaud.
Si elle s’inspire largement des écocycles biologiques, l’économie circulaire peut aussi y être entièrement intégrée. Ainsi est né, en 2014, le centre agro-écologique Terra, acronyme de Transition and Education for a Resilient and Regenerative Agriculture. C’est sous la forme d’une Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) que Marko Anyfandakis, Pit Reichert et Sophie Pixius ont porté ce projet de coopérative, s’appuyant sur un champ de 1,5 hectare à Eicherfeld, sur le
territoire de la Ville de Luxembourg. Moyennant l’acquisition de parts sociales, les clients – qui sont 185 aujourd’hui contre 30 au commencement – reçoivent chaque semaine un panier de fruits et de légumes directement issus de la terre. Plutôt que de payer au kilo un prix de marché, ils paient (18 à 24 euros par semaine) pour le service de l’agriculture à l’avance. Cela permet au producteur de planifier son travail et de minimiser le gaspillage de la production. « Tout le concept repose sur l’autogestion, la
permaculture et la biodiversité avec récupération des eaux de pluie et des déchets pour le compost », explique M. Anyfandakis. La société est la première à Luxembourg à fonctionner selon le modèle ASC (Agriculture soutenue par la communauté) et espère bien ne pas être la dernière. « Le but n’est pas de faire plus, mais d’inciter d’autres à faire pareil. » Terra a été récompensée à double titre en 2015 dans le cadre du parcours d’affaires 1,2,3 Go Social : sélection par le jury et Prix coup de cœur du public.
PEINTURES ROBIN
La peinture à l’huile, c’est plus joli… Attentif depuis plus d’une décennie aux questions environnementales (la société reçut en 2002 le Prix de l’environnement décerné par la Fedil), Peintures Robin est rapidement entré de plain-pied dans l’économie circulaire. « Il y a 5-6 ans, nous avons fait le constat que 100 % de nos peintures étaient faites à base de pétrole. Nous avons donc décidé à ce moment-là de sortir de l’ère fossile », explique Gérard Zoller, directeur du groupe Robin. Et pour passer des intentions aux actes, le laboratoire de développement de la société, qui occupe six
personnes sur la centaine d’employés, a planché sur la conception de peintures à base d’huile végétale ou d’huile minérale. C’est ainsi qu’est née la gamme Verdello, la première peinture biosourcée, qui de plus est basée à 100 % sur des matières premières européennes. Le tout à qualité et prix équivalents des peintures classiques. Un développement une nouvelle fois récompensé par le Prix de l’environnement de la Fedil en 2013 et qui a permis à la société de s’ouvrir à de nouveaux marchés.
En attendant « une dizaine d’années » avant que l’ensemble de la gamme Robin soit exempte de pétrole, la société, qui utilise déjà de l’énergie électrique 100 % éolienne et travaille en circuit hydraulique fermé, réfléchit également à des applications « fonctionnelles » de ses futures peintures. Et M. Zoller de plaider pour une plus large connaissance de l’économie circulaire auprès des citoyens. « Le modèle est encore un peu trop élitiste. Il faut qu’il devienne un grand mouvement de masse. »
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LES GRANDES PERFORMANCES SE MESURENT AVEC PRÉCISION DS 3 PERFORMANCE B.R.M Chronographes
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
UNE NOUVELLE ROUTE Le ministre du Développement durable, François Bausch, a détaillé le projet de N3, cette nouvelle route qui reliera la gare de Luxembourg au Ban de Gasperich et à Howald, moyennant une transformation du rond-point Gluck en carrefour à grande capacité. Le pont Büchler (ci-contre) sera aussi transformé pour l’occasion et accueillera quatre voies pour les voitures et camions, deux pour le tram et deux pistes cyclables. Livraison de la nouvelle N3 prévue en 2018.
MDDI
55 La loi agraire a finalement été votée à la Chambre avec près de deux ans de retard et une procédure laborieuse jalonnée d’oppositions du Conseil d’État. Elle fixe un cadre légal pour la période 2014-2020 en matière d’aides étatiques. L’enveloppe budgétaire de cette septième loi agraire depuis 1965 est de 55 millions d’euros pour cette année et quelque 75 millions d’euros par an entre 2017 et 2019, dont un quart provient du budget de l’UE. (lire aussi l’article paru dans notre édition d’avril)
FRONTALIERS Le tribunal administratif a condamné l’État à rembourser un jeune résident français, fils de frontaliers, à qui il avait refusé les aides financières pour études supérieures au motif qu’il percevait des aides au logement en France. Les juges ont donné droit au plaignant, puisque ces aides étaient de natures différentes. Plusieurs dizaines d’étudiants français sont dans le même cas.
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
BRÈVES
BRÈVES
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« Il est souvent fait état de la nécessité de créer des places de garde d’enfants afin de permettre aux femmes, et non pas aux parents, de concilier vie familiale et vie professionnelle. » Conseil national des femmes du Luxembourg (CNFL)
LE ROAMING DÉCLINE
Nouvelle étape intermédiaire avant la fin des frais d’itinérance, programmée au niveau de l’Union européenne pour juin 2017 : les tarifs ont fondu depuis le 1er mai, passant de 19 à 5 cents maximum la minute dans le cas d’un appel émis, de 5 à 1 cents pour un appel reçu, de 6 à 2 cents pour un SMS et de 20 à 5 cents par MB de données. Les opérateurs craignent que la prochaine gratuité de l’itinérance n’amène à une utilisation intensive, notamment par les frontaliers, plus coûteuse que rentable.
Le CNFL ne présente aucune opposition formelle à l’encontre du projet de réforme du congé parental, mais déplore des formulations qui portent atteinte à l’égalité entre femmes et hommes. La question de la garde et de l’éducation des enfants « continue à se conjuguer au féminin », le congé parental comme le temps partiel semblant devoir rester une affaire de femmes dans l’esprit de la loi.
8 millions d’euros Le conseil d’administration du Fonds national de soutien à la production audiovisuelle a accordé de nouvelles aides financières à 14 projets sur 22 en lice pour un montant total de 8.097.084 euros.
Au programme De nombreux invités de prestige et quelques nouveautés sont attendus lors de la saison 2016-2017 de la Philharmonie et de l’Orchestre philharmonique du Luxembourg, après une année record en 2015 où la Philharmonie a accueilli 191.705 spectateurs pour 446 manifestations. Reconduction des concerts à « l’heure de pointe », nouveaux abonnements, festival lusophone, grands orchestres et solistes renommés sont au programme.
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L A CSL À BONNEVOIE Les travaux de démolition de la Coopérative de Bonnevoie ont débuté en face des Rotondes. Un nouveau bâtiment réalisé par Theisen Architectes (qui avait déjà réalisé la transformation et rénovation du Casino en 2008) accueillera le nouveau siège de la Chambre des salariés du Luxembourg d’ici un peu plus de deux ans.
DIGITAL LËTZEBUERG Un an après son lancement, l’initiative Digital Lëtzebuerg compte déjà des projets aboutis, comme le Hackathon ou le wifi urbain gratuit durant la présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Union européenne. Elle s’attelle à de nouveaux défis comme l’internet des objets, la 5G et le cloud computing. Une campagne internationale accompagnera le salon Digital Plug&Work 2016, destiné à recruter des diplômés de l’ICT.
J E S S I CA T H E I S (A R C H I V E S)
LE LUXEMBOURGEOIS SE DÉFEND Selon une étude du Statec, la pratique du luxembourgeois comme langue principale progresse selon la durée du séjour des résidents d’origine étrangère. Ceci vaut surtout pour les Allemands, dans une moindre mesure pour les Français et les Italiens, et pas du tout pour les Portugais, dont la langue principale reste le portugais, quelle que soit la durée de leur présence au Luxembourg. Le français reste prédominant dans le milieu du travail.
BRÈVES
L A SÀRL-S PIÉTINE Présenté en février 2015, le projet de loi visant à mettre en place une société à responsabilité simplifiée est retourné en commission juridique, après les doutes émis par le Conseil d’État quant à la viabilité de telles sociétés. « Rien d’insurmontable », selon le rapporteur Franz Fayot (LSAP), qui espère un vote à la Chambre avant les congés estivaux.
CONGÉ PARENTAL La Chambre des métiers rejette la réforme du congé parental proposée par le gouvernement, demandant que la flexibilité introduite dans le texte soit suivie de mesures dans le cadre d’une flexibilisation générale du temps de travail. Elle demande notamment la possibilité pour l’employeur de refuser sans avoir à se justifier le congé parental fractionné.
ÉCONOMIE & POLITIQUE
DÉMÉNAGEMENT Inauguré en juillet 2015 place de l’Europe, le pavillon qui centralise les informations autour des chantiers du tram s’est installé sur le boulevard Roosevelt, face au Casino. Son écran tactile géant propose de nouveaux éléments comme les images du début du chantier de part et d’autre du Pont Rouge et une maquette au 1/20e du tram. De nombreux visuels interactifs donnent à voir le futur tram.
« JE NE DIS PAS ‘NON’. JE DIS ‘OUI’, MAIS SOUS CONDITIONS.» Luc Frieden, ancien ministre CSV
C H R I S TO P H E O L I N G E R (A R C H I V E S) , M A I S O N M O D E R N E (A R C H I V E S)
Il figure parmi les quatre candidats à l’investiture du CSV sélectionnés par le Conseil national élargi du parti dans la perspective des élections législatives d’octobre 2018. Pour autant, Luc Frieden réclame « une réflexion à moyen terme concernant le Luxembourg ou l’Europe » au sein du parti avant de se prononcer. Les autres prétendants sont Claude Wiseler, le seul à s’être déjà déclaré, Viviane Reding et Martine Hansen. Le choix du parti devrait être fixé avant la pause estivale.
ESPACE
Le projet d’exploitation des ressources spatiales poursuit son avancée avec la signature d’un protocole entre le gouvernement et Deep Space Industries. La construction d’un vaisseau de repérage est prévue pour 2020. Le Dr Simon « Pete » Worden, brigadier général de l’armée américaine à la retraite et ancien de la Nasa, est venu se joindre à JeanJacques Dordain, ancien directeur de l’Agence spatiale européenne (ESA), au sein du comité consultatif de Spaceresources.lu qui se réunira pour la première fois le 3 juin prochain. Une troisième pointure internationale, a priori chinoise, devrait s’ajouter dans les prochaines semaines.
SYNDICATS La pétition « Stop au favoritisme syndical » déposée par un délégué du personnel affilié au LCGB n’a réuni que 133 signatures. En cause, la loi sur le dialogue social en entreprise entrée en vigueur le 1er janvier dernier. Celle-ci permet en effet au syndicat majoritaire dans une entreprise de prendre à son compte l’intégralité des 40 h de délégation, privant ainsi les autres syndicats d’heures de délégation pour leurs représentants. L’accusation vise clairement l’OGBL, syndicat majoritaire dans le privé.
LA RÉFORME DE LA POLICE DIVISE
La passe d’armes entre Michel Wolter (CSV) et le ministre de la Sécurité intérieure, Étienne Schneider, se poursuit. Si la réforme adoptée en conseil de gouvernement en 2013 par l’ancienne coalition et conduite par l’actuelle « Gambie » fait l’unanimité, les deux audits commandés par le gouvernement nourrissent la polémique. L’audit interne est entaché de doutes quant aux con ditions de sa réalisation de la part du Syndicat national de la police grand-ducale (SNPGL), tandis que le CSV voit « la main de la direction derrière la signature de l’auditeur » externe. Un audit confié à MindForest après un appel d’offres mené dans les règles, a souligné Étienne Schneider. La nouvelle organisation de la police doit s’étaler sur deux ans et demi.
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
BRÈVES
« Les gens nous donnent le mauvais rôle. » Jean-Jacques Rommes, administrateur-délégué de l’UEL L’Union des entreprises luxembourgeoises considère que le gouvernement prête – à des fins électoralistes – davantage l’oreille aux syndicats qu’au patronat à l’heure où la conjoncture est propice à la mise en place d’indispensables réformes. Le patronat peine à avaler la décision du gouvernement quant à l’organisation du temps de travail et au financement de la Caisse nationale de santé.
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Le gouvernement a confirmé l’échange de terrains avec ArcelorMittal. L’entreprise cède cinq anciennes friches industrielles dans le cadre des négociations sur l’installation de son futur siège sur le plateau de Kirchberg. Ce sont 1.500 logements qui devraient être construits in fine. Certains sites sont déjà en cours d’assainissement, comme celui du Laminoir à Dudelange ou de «Wunne mat der Wooltz» à Wiltz. D’autres viennent s’ajouter: «Circuit Foil» à Wiltz, rue de l’Usine à Belvaux et Esch/Lallange, qui accueillera de nouveaux locaux pour la police et les services d’incendie et de secours. CHINE
Le couple grand-ducal héritier a mené en mai une mission économique dense dans l’Empire du Milieu, générant de précieux contacts dans les secteurs du tourisme, de l’automobile ou encore du commerce international. Le gouvernement espère accueillir le quartier général européen de grandes sociétés comme China UnionPay ou encore ZTE.
RÉFUGIÉS La storyteller Frédérique Buck a lancé le site web iamnotarefugee.lu, une série de portraits humains et une initiative citoyenne menées avec le photographe Sven Becker. Objectif : réhumaniser ces réfugiés, leur rendre leur identité et susciter des rencontres avec les résidents. Retrouvez Mustafa, Wafaa ou encore Modi sur Paperjam.lu.
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PHIL ANTHROPIE La Fondation de Luxembourg a réellement atteint sa vitesse de croisière. Elle a vu ses actifs croître de 20 % en 2015 et ses moyens injectés dans les différents projets ont grimpé de 70 % à 6 millions d’euros. L’organisme créé conjointement par le gouvernement et l’Œuvre nationale de secours Grande-Duchesse Charlotte pour développer les opérations de philanthropie des grandes fortunes gérées par les banques de la Place a créé de nouvelles fondations pour arriver à un total de 60.
249 Le Business Club France-Luxembourg frôle les 250 membres à l’approche de son premier anniversaire. Dans les cartons, la création d’un hub French Tech au Luxembourg et d’une communauté Silicon Duchy en France.
FUNICUL AIRE Lancé en mai 2015, le chantier de l’arrêt Pfaffenthal-Kirchberg suit son cours, respectant pour l’instant le budget comme les délais. Le funiculaire, dont l’inauguration est prévue en décembre 2017, doit absorber un flux de voyageurs pouvant atteindre 12.000 personnes toutes les 10 minutes. Il reliera en effet la nouvelle gare ferroviaire au plateau de Kirchberg, sur lequel les usagers pourront prendre le tram ou le vélo pour rejoindre leur lieu de travail. DIVORCE Le ministre de la Justice, Félix Braz, a présenté en commission juridique les détails du projet de réforme du divorce : création d’un juge aux affaires familiales, délais de procédure plus courts, abandon du divorce pour faute, l’introduction du principe de coparentalité et rachat rétroactif des droits de pension. Certaines fautes graves seront toutefois prises en compte afin de déterminer les conséquences du divorce.
FEU VERT La loi agraire a finalement été votée à la Chambre avec près de deux ans de retard et une procédure laborieuse jalonnée d’oppositions du Conseil d’État. Elle fixe un cadre légal pour la période 2014-2020 en matière d’aides étatiques. L’enveloppe budgétaire de cette septième loi agraire depuis 1965 est de 55 millions d’euros pour cette année et quelque 75 millions d’euros par an entre 2017 et 2019, dont un quart provient du budget de l’UE.
L U C D E F LO R E N N E (A R C H I V E S) , C F L , N AT U R & Ë M M W E LT
NON-LIEU POUR ROBERT WEBER L’ancien président du LCGB a été blanchi face à des accusations de malversations portées à son encontre alors qu’il présidait l’asbl ProActif. En 2011, il avait fait l’objet de poursuites dans le cadre d’une affaire de corruption, de faux et d’usage de faux. Il lui était reproché des manœuvres frauduleuses en lien avec l’association, dont les dépenses auraient été gonflées dans le but d’obtenir davantage de subsides de la part de l’État. Il se réserve le droit de poursuivre en justice le ministre du Travail, Nicolas Schmit, pour diffamation.
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
SIMPLIF IC ATION Rosario Grasso estime, comme Robert Biever, que la fusion des deux arrondissements judiciaires du pays permettrait d’uniformiser les pratiques et de rendre la justice plus lisible et plus efficace.
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
MODERNISATION DE L A JUSTICE
Un ménage de printemps très attendu CA M I L L E F R AT I |
MIKE ZENARI
L’ancien procureur général Robert Biever a rendu mi-avril ses Pistes de réflexion pour une justice plus efficace. Des suggestions adoubées pour la plupart par Rosario Grasso, le bâtonnier du Barreau de Luxembourg.
L
e mandat confié en octobre 2015 par le ministre de la Justice, Félix Braz, à l’ancien procureur général évoquait « une modernisation de l’organisation, des structures et du renforcement des juridictions judiciaires à l’avenir, afin d’améliorer l’efficacité de la justice et de simplifier l’accès à la justice ». Robert Biever l’a bien compris comme une « invitation à faire des suggestions en vue d’améliorations à apporter à la qualité de la justice au Grand-Duché », et non à imaginer une véritable réforme en profondeur – même s’il a son idée sur la question, notant qu’« on pourrait concevoir qu’il n’y ait dans un pays ayant l’envergure du nôtre qu’une seule juridiction au sein de laquelle les différentes matières seraient réparties en différentes chambres spécialisées ». L’ancien procureur général pointe en premier lieu une « organisation juridictionnelle actuelle quelque peu particulière et dès lors difficilement compréhensible ». Un point en partie résolu par la création d’une Cour suprême envisagée dans le contexte de la révision imminente de la Constitution. Cette nouvelle juridiction constituerait l’instance de cassation manquante au-dessus du tribunal administratif et de la Cour administrative, et garantirait, en se substituant à l’actuelle Cour constitutionnelle, une uniformité entre les jugements en dernier ressort des juridictions judiciaires et administratives d’une part, et entre ces jugements et la Constitution d’autre part – évitant ainsi des jurisprudences contradictoires comme ce fut le cas concernant l’adoption plénière d’un enfant par un célibataire. Robert Biever recommande également au législateur de se ressaisir, fustigeant le fait que « le législateur ne soit pas intervenu, dans de nombreuses
affaires, pour modifier certaines lois déclarées contraires à la Constitution par des arrêts [de la Cour constitutionnelle] datant de nombreuses années ». Une « anomalie » qui devrait être éradiquée en imposant au législateur de corriger toute loi retoquée par la Cour constitutionnelle « dans un délai à déterminer ». Par ailleurs, si la Cour constitutionnelle devait perdurer, l’ancien procureur général recommande de lui donner la possibilité de siéger en formation complète de neuf juges au lieu de cinq actuellement, et ce afin d’« associer tous les juges à l’élaboration des décisions – toujours importantes et fixant la jurisprudence pour très longtemps ». Le rapport Biever préconise encore d’instituer un Conseil national de la justice chargé de « proposer au Grand-Duc la nomination et la promotion de tous les magistrats, tant ceux du siège que des ministères publics », retirant ainsi au gouvernement son pouvoir de nomination « guère compatible avec le principe de l’indépendance de la justice ». Dans la même optique, il faudrait inscrire le fonctionnement du ministère public dans une loi, consacrant son indépendance par rapport au pouvoir politique, mais garantissant aussi une « bonne coopération » entre le ministère public et les « administrations qui participent aussi à la conduite ou à la mise en œuvre de la politique pénale ». L’ancien magistrat aborde ensuite « la principale critique que les justiciables émettent régulièrement à l’encontre de la justice », à savoir la longueur des délais. Le rapport avance une série d’ajustements à adopter afin de soulager des juridictions submergées en répartissant mieux les compétences et les affaires. Les juges de paix pourraient ainsi voir leur compétence en première instance
portée de 10.000 à 25.000 euros et les batailles d’assurances concernant l’indemnisation des accidents de la route seraient renvoyées à un bureau d’arbitrage pour un règlement extrajudiciaire. La procédure de liquidation des sociétés commerciales serait également scindée en deux étapes : un fonctionnaire publierait les avis dans la presse et sur internet et prononcerait la liquidation, le juge n’intervenant plus que dans les cas où la liquidation prononcée serait contestée. « À partir du moment où l’on essaie de simplifier les choses tout en accordant au justiciable la possibilité d’exercer une voie de recours, cela ne pose pas de problème », réagit Me Rosario Grasso, bâtonnier du Barreau de Luxembourg.
« On pourrait concevoir qu’il n’y ait dans un pays ayant l’envergure du nôtre qu’une seule juridiction Une déjudiciarisation raisonnée Au pénal, le rapport Biever prône égaau sein de lement une déjudiciarisation des affaires laquelle les de circulation routière. « Il est anormal qu’à peu près 1/3 des affaires dont les Pardifférentes quets sont saisis annuellement soit en relamatières tion avec la circulation routière », commente l’ancien procureur général. seraient ministère public pratique déjà des réparties en Le réquisitoires standardisés, c’est-à-dire que pour des infractions comme le différentes dépassement de la limitation de vitesse chambres autorisée, « les condamnations sont plus spécialisées. » ou moins les mêmes », indique M Grasso. e
Robert Biever Ancien procureur général d’État
Dès lors, un service de police spécial pourrait être habilité à émettre ces peines forfaitaires. « Cette piste aura très certainement la possibilité de désengorger les juridictions », souscrit Me Grasso, toujours à la condition que la peine puisse être contestée devant le juge. Robert Biever revient encore sur une utilisation plus fréquente de la procédure de l’ordonnance pénale qui permet au juge de prononcer la peine requise par le Parquet sans débat contradicJuin 2016 —
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
toire. « L’avantage est que cela permet au justiciable d’économiser les frais d’avocat, les frais de trajet et le congé qu’il aurait dû prendre » pour se présenter au tribunal, souligne Me Grasso. « Mais c’est quand même du travail pour le magistrat qui doit rédiger un réquisitoire et pour les juges qui rédigent l’ordonnance. » Autre moyen de rendre la justice « plus efficace » : l’extension des affaires dans lesquelles le juge peut siéger seul plutôt qu’en formation collégiale. Robert Biever relativise la qualité supérieure imputée aux décisions prises en collégialité, pointant une tendance générale chez nos voisins à privilégier les juges uniques par rapport aux formations de trois juges. Mais « si l’aspect évacuation des affaires est très important, il n’y a pas lieu de tomber dans le productivisme effréné et confondre vitesse et précipitation », prévient-il. Il suggère donc d’« étendre la compétence du juge unique aux affaires de vol simple, de vol domestique, de port et détention d’armes prohibées, étant donné qu’il s’agit de matières en principe simples sur le plan juridique mais donnant lieu à un contentieux assez important ». Une proposition également soutenue par le bâtonnier. Me Grasso estime que « ces pistes vont dans le bon sens » et partage encore l’avis de Robert Biever concernant la simplification de la carte judiciaire luxembourgeoise actualisée divisée en deux arrondissements : celui de Luxembourg – près de 53.000 nouveaux dossiers en 2015 – et celui de Diekirch – sept fois moins. L’émergence d’un arrondissement unique avec un seul Parquet et un seul tribunal d’arrondissement à Luxembourg aurait comme avantage corollaire de « libérer des magistrats et leur permettrait d’occuper des postes supérieurs où leur savoir-faire serait beaucoup plus utile », estime le bâtonnier. Il pense notamment à la future Cour suprême qui bénéficierait de juges fixes alors qu’aujourd’hui, deux conseillers de la Cour d’appel siègent à tour de rôle pour compléter la formation de la Cour de cassation. Le transfert du Parquet du tribunal d’arrondissement de Diekirch vers Luxembourg offrirait aussi, selon Me Grasso, la possibilité de renforcer l’effectif des magistrats spécialisés dans les affaires économiques et financières. Le rapport Biever préconise justement le recrutement de magistrats, que ce soit au niveau du siège ou du ministère public, afin de faire face à l’augmentation des affaires entrantes et aux demandes de coopération internationale. Dernier avantage pour le bâtonnier : un Barreau unique pourrait uniformiser les pratiques des avocats – ceux de Luxembourg ont ainsi renoncé au droit 048 —
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L'ORGANISATION DE LA JUSTICE AU LUXEMBOURG COUR CONSTITUTIONNELLE Juridictions judiciaires
Juridictions sociales
Juridictions administratives
Conseil supérieur de la sécurité sociale
Cour administrative
Cour supérieure de justice Cour de cassation
Cour d’appel Siégeant en matière civile, commerciale et pénale
Siégeant en matière de droit du travail
Tribunaux d’arrondissement Siégeant en matière civile, commerciale et pénale
Tribunal de la jeunesse et des tutelles
Conseil arbitral de la sécurité sociale
Tribunal administratif
Justices de paix Justice de paix siégeant en matière civile et commerciale
Tribunaux de police
Tribunal du travail
L'ancien procureur général Robert Biever est de ceux qui soutiendraient une fusion des juridictions pour davantage de lisibilité.
« Simplifier les choses tout en accordant au justiciable la possibilité d’exercer une voie de recours. » Rosario Grasso Bâtonnier Barreau de Luxembourg
de rétention qui leur permettait de conserver le dossier d’un client en garantie jusqu’au paiement de leurs honoraires, une pratique qui a pu bloquer certaines procédures, alors que le Barreau de Diekirch ne l’a pas fait. Mais, comme le constate Robert Biever, la suppression de l’arrondissement de Diekirch « demandera très certainement un certain temps et il faudra vaincre les objections y opposées qui sont de nature plus psychologique que rationnelle ». En attendant, il devrait lui aussi bénéficier de magistrats supplémentaires pour « pouvoir travailler normalement ». Me Grasso insiste sur un autre moyen de désengorger les juridictions de première instance : la médiation. Rarement utilisée en matière pénale, elle a un réel intérêt en matière civile et commerciale puisqu’elle permet aux deux parties de trouver un terrain d’entente à moindre coût et souvent dans des délais bien inférieurs à ceux de la justice. Seul point de discorde entre le bâtonnier et l’ancien procureur général : la question de la répétibilité des honoraires des avocats, c’est-à-dire la condamnation de la partie qui a perdu un procès à rembourser les frais d’avocat de l’autre partie. Elle se justifie par le fait que la partie qui, en intentant une action en
justice, a obligé l’autre à solliciter un avocat doit la rembourser si elle n’obtient pas gain de cause. « À ce jour, les seules affaires où il y a eu condamnation à la répétibilité des honoraires étaient en relation avec l’État », souligne Me Grasso. Le ministère de la Justice avait d’ailleurs convoqué le procureur général et le bâtonnier à une réunion à ce sujet. Robert Biever « préconise une intervention du législateur » sur le modèle de ce qui a été fait en Belgique en 2007, c’est-à-dire une répétibilité qui s’adapte au montant des honoraires effectivement payés et à la valeur du litige, alors qu’en Allemagne la loi prévoit un remboursement selon une grille forfaitaire. Pour Me Grasso, d’autres systèmes existent déjà dans le droit luxembourgeois, comme l’allocation d’une indemnité de procédure ou encore la possibilité de demander des dommages et intérêts pour procédure vexatoire et abusive. La répétibilité des frais d’avocat devrait se limiter aux affaires nées d’un « dysfonctionnement » de l’État. EN RÉSUMÉ
Le bâtonnier du Barreau de Luxembourg approuve les mesures proposées par l’ancien procureur général afin de rendre la justice plus efficace, hormis celle concernant la répétibilité des frais d’avocat.
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Les trois semaines de procès ont permis de décortiquer les actes des trois prévenus et leurs intentions avant la vague LuxLeaks.
U
ne fois de plus, le Luxembourg a fait à son corps défendant la une des journaux télévisés et des quotidiens internationaux. Quatre ans après l’émission Cash Investigation sur les « petits secrets des grandes entreprises », 18 mois après le séisme LuxLeaks, la 12e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg s’est penchée durant trois semaines sur les protagonistes des enquêtes de Premières lignes et de l’ICIJ. Sur le banc des accusés, deux anciens de PwC Luxembourg : Antoine Deltour, 31 ans, ex-auditeur devenu fonctionnaire à l’Insee (le Statec français), et Raphaël Halet, 40 ans, ex-agent administratif aujourd’hui sans emploi. Dans le rôle de l’invité-surprise, le journaliste Édouard Perrin, 45 ans, dont l’inculpation en avril 2015 avait déjà attiré les foudres des médias internationaux et des ONG sur le Parquet de Luxembourg. Le procès s’est ouvert le 26 avril, soit trois semaines après la publication des Panama Papers, une nouvelle déferlante de révélations visant cette fois la domiciliation massive de sociétés offshore suspectées de servir des fins d’évasion fiscale. Le contexte était moins que jamais propice à la tenue d’un procès déjà décrié, surtout lorsque les lanceurs d’alerte des Panama Papers furent encensés par les médias et les dirigeants politiques. Même la France s’est tardivement rangée derrière ses ressortissants par la voix de son ministre des Finances, Michel Sapin, évoquant par exemple une prise en charge des frais d’avocats des lanceurs d’alerte. Le parvis de la cité judiciaire n’aura en tout cas jamais connu autant d’effervescence, entre les 45 organes de presse accrédités et les ONG – Transparency International, Attac, Anticor, Plateforme paradis fiscaux et judiciaires... « Je suppose que les magistrats et l’État auraient 050 —
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Au-delà des faits matériels, c’est bien la pratique des rulings par l’administration fiscale luxembourgeoise et PwC qui a été mise au pilori.
aimé éviter ce procès, estimait au premier jour d’audience Denis Robert, qui s’était frotté à la justice luxembourgeoise lors de l’affaire Clearstream. Mon seul souhait est qu’il y ait un peu de tolérance et de clairvoyance chez les magistrats et qu’Antoine Deltour soit relaxé. » La seule tenue du procès ravive aux yeux des médias et de l’opinion internationale le cliché de paradis fiscal combattu avec peine depuis fin 2013 et le placement du pays sur la liste grise de l’OCDE. Le Luxembourg, héraut tardif de la transparence, redevient le pays qui défend les artisans de l’optimisation fiscale douteuse. Une impression renforcée en plein procès par l’apparition du cabinet Penning, Schiltz & Wurth (dont l’un des avocats défend Antoine Deltour) comme intermédiaire de sociétés offshore dans les Panama Papers. Les amalgames sont aisés et desservent l’image du pays. De fait, le vice-président de la 12e chambre, Marc Thill, et le procureur d’État David Lentz n’ont eu de cesse d’empêcher que le procès ne devienne celui de PwC, des rulings et des sombres années du Luxembourg. Le juge s’est employé à recadrer les témoins de la défense, des eurodéputés Fabio De Masi (die Linke) et Sven Giegold (Verts) à Benoît Majerus, universitaire venu témoigner du réveil de la société luxembourgeoise après LuxLeaks. Une intervention superflue, une « personne quelconque » pour le juge Thill. Il a même refusé certaines questions de la défense à ses témoins, soutenu par le procureur d’État – « Nous nous égarons », s’est insurgé celui-ci lorsque Fabio De Masi évoquait les 50 milliards d’euros de pertes dues à l’évasion fiscale chaque année en Europe. Les autres témoins ont pour leur part été protégés avec force. Qu’il s’agisse d’Anita Bouvy, auditrice interne chez PwC, du commissaire Roger Hayard ou du directeur de l’Administration des
Un épisode douloureux pour l’image du Grand-Duché après tant d’efforts pour redorer son blason au «Roude Léiw».
contributions directes (ACD), Guy Heintz, les avocats de la défense se sont souvent heurtés à l’intervention du juge. « Prochaine question », « le témoin a déjà répondu », « vous avez le droit de ne pas répondre »… La défense a peiné à élargir les débats sur les répercussions de LuxLeaks, en particulier au niveau de la politique fiscale européenne. Le juge Thill ne s’est pas non plus ému de la non-présentation de Marius Kohl, ancien préposé du fameux bureau 6 de l’ACD, qui a indiqué devoir demander l’autorisation de son ministère avant de produire un certificat de maladie couvrant la durée du procès. Et ni le juge ni le procureur d’État n’ont partagé les réserves de la défense quant à l’enquête privée menée par PwC, moyennant tout de même une perquisition ordonnée par un juge français à l’insu de la justice luxembourgeoise. « Notre section ‘Nouvelles technologies’ aurait eu beaucoup de difficultés pour accéder au même résultat », relève au contraire le procureur d’État.
Un jugement très attendu
Au fil du procès, le juge Thill s’est montré davantage à l’écoute des témoins de la défense, laissant ainsi Sven Giegold détailler l’importance de LuxLeaks pour la commission taxe du Parlement européen. Tout en minimisant le rôle des lanceurs d’alerte. « Vous n’avez pas utilisé directement les documents publiés par l’ICIJ », a-t-il appuyé face à l’eurodéputé, retenant aussi qu’aucun pays ne respectait finalement l’obligation de coopération fiscale. Les effets de manche des avocats français ont manifestement agacé le tribunal. Le juge a plusieurs fois interrompu des défenseurs plaidant avant l’heure. Ni lui ni le procureur d’État n’ont apprécié l’indignation des avocats d’Édouard Perrin et de Raphaël Halet quant à la perquisition chez PwC annoncée au préalable – une pratique inédite en France. « C’était
ÉCONOMIE & POLITIQUE
D OM M AGES COLLATÉRAUX Au-delà d’Antoine Deltour, de Raphaël Halet et d’Édouard Perrin, c’est aussi l’image du Luxembourg qui est en jeu dans le procès LuxLeaks.
plutôt une discussion au coin du feu », considère Me Olivier Chappuis. Les avocats ont toutefois porté le débat au-delà d’une querelle franco luxembourgeoise. « PwC a menti à la justice, pointe Me Bernard Colin. PwC, c’est qui dans cet État ? Elle est au-dessus des lois ? C’est une société privée, mais ce n’est pas le Luxembourg ! » Antoine Deltour avait aussi expliqué dès ses premières apparitions en public qu’il ne souhaitait pas viser le Luxembourg tant les pratiques condamnées dépassaient ses frontières. S’adressant aux juges, Me William Bourdon s’enflamme : « Votre décision sera inscrite au plumitif de l’histoire du droit européen. Vous pouvez devenir la boussole et la balise de tous les lanceurs d’alerte pour le 21e siècle, telle est votre chance, tel est votre privilège. » Dans son réquisitoire, le procureur d’État s’est enferré dans la matérialité des faits : le vol de documents. Ce qui fera dire à Me Colin, défenseur de Raphaël Halet, que le ministère public tente de réduire le procès à celui de vulgaires « voleurs de voitures ». Le ministère public reconnaît au détour d’une phrase qu’Antoine Deltour et Raphaël Halet dénonçaient des « pratiques douteuses », mais refuse d’y voir des actes mus par la défense de l’intérêt général. Le juge, pour sa part, a semblé partager l’ahurissement général devant le caractère industriel de la pratique des rulings entre PwC et l’administration fiscale, devant l’impression des décisions anticipées par PwC sur papier à en-tête du fisc. Le ministère public s’est aussi offusqué des commentaires extérieurs sur le bien-fondé du procès, notamment de Sven Giegold et Fabio De Masi, sur les réseaux sociaux. Alors que Transparency International Luxembourg s’est démarquée en estimant qu’« une ingérence par la société civile ou les médias dans le travail (du) pouvoir judiciaire, notamment par l’émission d’avis avant que le pouvoir judiciaire n’ait eu l’occasion de se prononcer, est inacceptable et constitue une tentative d’influence sur l’indépendance de ce pouvoir judiciaire ». Si le tribunal doit juger en fonction du seul droit pénal luxembourgeois, et donc condamner les prévenus, l’image du Luxembourg sera de nouveau entachée en pleine campagne de nation branding. Les avocats de la défense ont offert une porte de sortie aux juges en s’appuyant sur une jurisprudence fournie de la Cour européenne des droits de l’Homme. Le jugement du 29 juin fixera le sort de trois hommes, mais aussi d’une réputation nationale. EN RÉSUMÉ
Le procès LuxLeaks a de nouveau braqué les projecteurs internationaux sur le Luxembourg, malgré les efforts du juge et du procureur d’État pour le limiter à une simple affaire de vol.
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
AL AIN RODERMANN – E XPON CAPITAL
« The sky is the limit » JEAN - MICHEL HENNEBERT |
Fruit d’un partenariat public-privé, le Digital Tech Fund va financer et suivre de nouvelles pousses ICT, via un pot commun de 20 millions d’euros. Le fonds est géré par Expon Capital. Explications avec son managing partner, Alain Rodermann.
MAISON MODERNE
Q
uelques semaines après la mise en route du Digital Tech Fund, combien de projets se trouvent sur vos radars ? a l a i n r o d e r m a n n Il y en a des dizaines et des dizaines. Le fonds n’en est qu’à ses débuts et nous sommes amenés à l’opérer pendant des années. Nous allons investir petit à petit en fonction des projets qui naissent. Celui que nous choisirons dans 24 mois n’existe probablement pas encore. Nos estimations tablent sur le fait que nous aurons au moins 200 opportunités par an. Le rôle du fonds est de soutenir les entrepreneurs déjà présents au Luxembourg ou ceux qui décident de venir s’y implanter en y créant ou en y transférant une société. Les secteurs en ligne de mire, de la santé aux fintech, sont vastes. Quels seront les critères directeurs ? Nous ne nous intéressons qu’aux sociétés digitales. Nous n’allons pas investir dans une entreprise qui s’apprête à mettre sur le marché un nouveau médicament ou un nouveau matériel. En revanche, nous pourrions nous pencher sur des appareils électroniques de radiographie ou des systèmes de surveillance par satellite dans le domaine agricole. La liste de thèmes qui a été annoncée correspond aux intérêts de nos investisseurs (l’État, l’Uni, Arendt & Medernach, la Bil, Expon Capital, High Capital, Post Capital, Proximus et SES, ndlr). Cet intérêt commun ne risque-t-il pas d’engendrer une compétition entre les différents investisseurs ? Je ne dirais pas qu’il y a un pacte de non-agression, mais s’ils ont décidé de se mettre tous ensemble, c’est pour ramer dans le même sens. Notre partenariat public-privé répond à une action de la Place, car tous ont la volonté de faire émerger un écosystème favorable à l’entrepreneuriat. À l’heure actuelle, ce dernier génère 40 sociétés nouvelles par an. On ouvrira une bouteille de champagne quand nous en aurons 100 et un magnum après avoir atteint les 200.
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ALAI N R OD ER M ANN espère voir la création de 100 ou 200 start-up par an au Luxembourg dans les prochaines années.
Cela signifie que le Luxembourg est loin d’avoir atteint la masse critique nécessaire à l’essor de ce secteur… En effet ! À partir d’une certaine taille, la Place fera émerger des acteurs verticaux, spécialisés, qui feront naître des start-up. Les services de leveur de fonds, par exemple, ne peuvent pas survivre à l’heure actuelle, car le marché est trop petit. Mais avec 100 ou 200 start-up, il est probable qu’il y en ait un ou deux qui exercent cette activité à temps plein. Idem pour les incubateurs. Je vois bien, d’ici quelques années, la présence de six ou sept acteurs là où sont actifs aujourd’hui Nyuko, le Technoport et le Lux Future Lab. Dans ce contexte, le Digital Tech Fund est une pierre indispensable pour construire cet édifice. C’est une des pierres. Il en faudra d’autres. Quel serait le volume idéal à atteindre pour aboutir à un écosystème performant ? The sky is the limit! Quand j’ai commencé, en 1997 à Paris, on comptait cinq venture capitalists. Pour chacun d’entre eux, il y avait entre 300 et 400 opportunités par an. 15 ans plus tard, il y en a des milliers chaque année. Grâce à la formation, la création de ruches pour entrepreneurs et le financement, il y a eu une explosion de l’entrepreneuriat. Ce sont ces trois piliers
fondamentaux qui doivent progresser, car ce qui a fonctionné à Paris fonctionnera au Luxembourg. Comment parvenir à faire venir les start-up ici, plutôt qu’à San Francisco, Paris ou Séoul ? La Place n’est pas dépourvue d’atouts. À l’inverse de San Francisco, au Luxembourg, la concurrence n’est pas trop agressive et on peut avoir une écoute plus forte, notamment des pouvoirs publics. Pour les fintech, la question de la rapidité d’obtention d’un agrément de la CSSF est la plus importante. Pour l’espace, c’est l’existence de SES et la volonté gouvernementale de créer de nouveaux SES. Ce qu’il faut, c’est rester compétitif au niveau des sociétés, mais aussi au niveau des entrepreneurs. Aujourd’hui, au Luxembourg, un entrepreneur qui possède 50 % de sa société et qui la vend va payer plus d’impôts que s’il était en Belgique ou en France… Retrouvez la version intégrale de cet entretien sur www.paperjam.lu. EN RÉSUMÉ
Opérationnel depuis le début du mois de mai, le Digital Tech Fund, conçu comme un «outil marketing», doit faire émerger «des succès luxembourgeois», comme l’explique Alain Rodermann, managing partner d’Expon Capital, gestionnaire du fonds.
ÉCONOMIE & POLITIQUE
TTI P ET CETA Les craintes citoyennes se sont exprimées sur la place publique au Luxembourg aussi.
Délégué aux affaires européennes pour l’Union luxembourgeoise des consommateurs, Bob Schmitz craint de son côté la négociation du volet réglementaire qui risque d’amener les Européens à faire des concessions sur la sécurité alimentaire ou environnementale. « Dans ces matières, les principes de base sont totalement différents entre les États-Unis et l’Europe. Il ne faudrait donc pas que le ‘principe de précaution’ bien établi chez nous soit mis en balance pour obtenir, par exemple, le droit pour nos entreprises de participer à des appels d’offres internationaux. » Fondamentalement, il s’interroge aussi sur l’intérêt d’élargir encore l’offre de produits en faisant sauter une fois pour toutes les barrières commerciales entre les deux entités. « Les pays européens commencent à mettre en place des règles prônant l’économie circulaire, qui doit permettre de limiter les déchets mais aussi de jouer sur la proximité et les circuits courts, tandis que le TTIP va à l’inverse, en faisant valoir plus de concurrence et plus de variétés de produits. »
LIBRE-ÉCHANGE
Le TTIP, c’est pas gagné JEAN - MICHEL LALIEU
L
Les discussions entre les ÉtatsUnis et l’Union européenne risquent l’enlisement. De plus en plus de citoyens craignent une érosion des normes de sécurité alimentaires et environnementales. En termes pure ment écono miques, le TTIP pourrait néan moins faire grimper le PIB luxembourgeois de 0,7% et favoriser les PME.
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a pression monte sur le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement , plus connu sous l’acronyme anglo-saxon de TTIP ou encore Tafta. En négociation depuis bientôt trois ans (juillet 2013) entre les États-Unis et l’Union européenne, il doit créer la plus importante zone de libre-échange au monde (près de la moitié du PIB mondial) par la suppression des droits de douane entre les partenaires et l’harmonisation progressive des réglementations en vigueur des deux côtés de l’Atlantique. Si les négociations ont été menées dans une relative indifférence jusqu’ici, le caractère « secret » des tractations entre les deux plus grands pôles commerciaux de la planète commence à irriter la société civile. Pour tenter de rompre ce silence, l’antenne néerlandaise de l’ONG environnementale Greenpeace a publié au début du mois de mai un document de 250 pages reprenant des éléments des négociations qui montreraient une menace sur les règles en vigueur en Europe aux niveaux agroalimentaire et environnemental.
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Faut-il avoir peur du TTIP ? Le débat est cette fois largement ouvert entre partisans et opposants. « Je ne prétends pas que tout est bon dans cet accord, on ne sait d’ailleurs pas tout, mais je vois dans la création de cette vaste zone de libre-échange une grande opportunité, notamment pour les PME européennes, qui pourront plus facilement pénétrer le marché américain », avance Marc Wagener, directeur des affaires économiques de la Chambre de commerce du Luxembourg.
Principe de précaution
Selon lui, l’accord en discussion n’est pas plus mystérieux que ceux que l’UE a signés avec d’autres pays. « Mais il s’agit des États-Unis… Il y a un côté émotionnel à ce débat où on fait remonter des sujets comme le bœuf aux hormones et les cultures OGM. » Il dit « comprendre les appréhensions », mais pointe surtout les avantages qui permettraient de faire croître le PIB européen de 0,5 %. « Et en tant qu’économie ouverte, le Luxembourg serait un des principaux bénéficiaires », insiste M. Wagener, qui envisage une croissance de PIB de 0,7 % grâce à ce TTIP.
Pour Marc Wagener, le premier intérêt du traité ne serait pas la suppression des barrières tarifaires – « les droits de douane ont déjà beaucoup diminué » – mais la reconnaissance mutuelle de standards qui permettrait de réduire les coûts de conformité plutôt que d’en créer de supplémentaires. « Les deux camps ont beaucoup à gagner à fixer ensemble les règles du jeu du commerce mondial, insiste-t-il. S’ils n’y parviennent pas, elles seront fixées ailleurs. Et si les deux plus grandes économies mondiales parviennent à s’accorder sur des normes communes, il devient plausible que les autres pays du monde finissent par se greffer dessus. » Alors ? Passera, passera pas ? « Il y a actuellement une fenêtre d’opportunités, observe le responsable de la Chambre de commerce. Mais elle risque de se refermer avec le successeur d’Obama. » Au niveau européen, l’accord devra aussi être voté par les 28 parlements nationaux, ce qui n’est pas gagné d’avance. « Pourquoi ne pas commencer par le Ceta, l’accord de libre-échange négocié entre l’UE et le Canada, et voir les effets qu’il provoque, avant d’aller plus loin ? », interroge Bob Schmitz. Mais en voisin nord-américain des États-Unis, le Canada risque l’amalgame et n’est pas plus sûr de voir le Ceta arriver à bon port. EN RÉSUMÉ
L’accord de libre-échange entre les États-Unis et l’Union européenne, le TTIP, fait des vagues. Les sentiments oscillent entre crainte pour la sécurité alimentaire et environnementale et conscience des nouvelles opportunités qu’il pourrait offrir aux PME.
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Remettre les compteurs à zéro JEAN - MICHEL HENNEBERT
À compter du 1er septembre, le fonctionnement des taxis sera revu de fond en comble via l’entrée en vigueur d’une nouvelle loi très attendue. Outre une hypothétique baisse des prix, le texte vise surtout à donner un grand coup de balai dans un milieu marqué par l’opacité et les conflits internes.
O PAC IT É D E S P RAT IQ U E S Selon la Fédération des taxis, la sous-location des licences à l'aéroport permet aux propriétaires de gagner entre 1.500 et 2.000 euros par mois.
E
n gestation depuis 2013, la loi introduisant de nouvelles règles dans le monde des taxis a finalement été adoptée à la fin du mois d’avril. Outre la refonte totale du maillage, la libéralisation des prix ou l’obligation de délivrer des factures issues directement du taximètre, le texte entend mettre de l’ordre dans le milieu. Autrement dit, réguler un secteur régi jusqu’à présent par un système communal avec 520 licences, exploitées par 144 sociétés et un nombre inconnu de chauffeurs. Et ce, de l’aveu même du ministère du Développement durable. Seule une estimation vague de « moins de 300 personnes » ressort ainsi des données officielles. Ce manque d’information illustre d’ailleurs l’une des particularités de ce secteur, familier des règles opaques, ou du moins difficiles d’accès aux non-initiés. Pour s’en rendre compte, une consultation des données publiées au Registre du commerce suffit. Sur les trois principales sociétés, seule Colux a déposé tous ses bilans annuels, comme l’exige la loi. De son côté, Inter-Taxis n’avait pas, début mai, rendu publics ses comptes pour les années 2013 et 2014. Quant aux actionnaires de Benelux Taxis, ils ont fait le choix de ne pas faire apparaître les données liées aux taxis dans les résultats consolidés de Voyages Emile Weber, la maison mère, depuis 2013…
Afin de freiner ces mauvaises habitudes, la nouvelle loi entend « mettre fin au flou législatif » qui règne actuellement. Un flou qui explique notamment les tarifs appliqués au Grand-Duché, où le prix moyen flirte avec les trois euros du kilomètre. Contre un peu moins de la moitié de l’autre côté des frontières. « L’image du taxi n’est pas bonne et c’est normal au vu des magouilles qui ont lieu », résume Olivier Gallé, à la fois président de la Fédération des taxis et à la tête de Colux et de Taxi.lu. Cette situation serait, selon lui, le fruit « du laxisme des autorités communales qui ont délivré les licences » et du fait que la loi actuelle considère « comme délit toutes les infractions commises par les chauffeurs ». Ce qui « engorge le Parquet ». Ces deux éléments auraient développé un sentiment d’impunité chez certains, renforcé notamment par l’absence de pouvoir réel de l’Inspection du travail et des mines ou de la police en la matière.
Contrôles au sein même des entreprises
Du point de vue du législateur et des principaux acteurs du secteur, la refonte des systèmes ne pourra donc s’opérer que par un renforcement des contrôles. La nouvelle loi octroie d’ailleurs aux Douanes et accises, ainsi qu’à la police, de nouvelles compétences, leur permettant notamment d’immobiliser les véhicules non conformes, mais aussi de
réaliser des contrôles au sein même des entreprises. « Ce qui va changer pas mal de choses », estime Olivier Gallé qui voit là une manière efficace « de repartir de zéro en permettant réellement de savoir qui fait quoi, avec quel personnel et dans quelles conditions ». Autre mesure à venir : le renforcement des vérifications lors de l’enregistrement d’un véhicule comme taxi lors de son passage au contrôle technique. Une manière pour les autorités de lutter contre le phénomène des sous-locations qui gangrène la profession, exercée à 55 % par des exploitants ne disposant que d’un seul véhicule. Selon un membre de la Fédération des taxis, cette pratique est « très fréquente dans les petites structures qui sont présentes à l’aéroport », où les licences s’arrachent à prix d’or. À en croire ce professionnel, les propriétaires des licences délivrées pour le Findel percevraient entre 1.500 et 2.000 euros mensuels pour sous-louer leur licence, contre 1.000 euros au sein de la capitale et 500 euros dans le reste des communes. Une pratique qui impacte directement les clients, puisqu’« avant de pouvoir gagner leur propre revenu, les chauffeurs doivent multiplier les courses et les heures de conduite mais peuvent aussi augmenter de manière conséquente le prix », juge le département Transport du ministère. Faire payer 90 euros pour avoir parcouru moins de 10 kilomètres entre l’aéroport et le Kirchberg ne semble ainsi pas être une pratique inédite, selon plusieurs acteurs du secteur. À ce phénomène vient se superposer une autre spécificité luxembourgeoise, liée à la clientèle cette fois-ci : selon les estimations de la Fédération des taxis, les hommes d’affaires représentent « entre 65 et 70 % » des usagers des services des sociétés de transport. Or, ces derniers ne sont guère regardants sur le montant débité par le taximètre, la facture étant au final payée par leur entreprise. Selon les estimations du ministère, la libéralisation des prix appliquée à compter du 1er septembre ne se fera toutefois pas sentir de suite. « La plupart des sociétés vont continuer avec les tarifs actuels, même si certains vont tenter d’en profiter, assurent les fonctionnaires. Mais le ministre s’est engagé à faire un bilan des effets de la loi deux ans après son application pour effectuer les adaptations nécessaires. » Au vu du bouleversement qui attend le secteur, il est probable que le sujet revienne sur le devant de la scène bien avant la date annoncée de 2018. EN RÉSUMÉ
La nouvelle loi sur les taxis doit permettre de faire le ménage dans le milieu. Des contrôles plus rigoureux, notamment au sein même des sociétés, sont supposés mettre fin à certaines pratiques, qualifiées de «magouilles»par le président de la Fédération des taxis.
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O L I V I E R M I N A I R E (A R C H I V E S)
ÉCONOMIE & POLITIQUE
RISQU E S ÉCONOMIE &À POLITIQUE
Sans surprise, le secteur de la construction reste le plus concerné par les reclassements professionnels avec 15,7 % des demandes en 2015.
PREMIERS PAS DE L A NOUVELLE LOI
Un reclassement interne contraignant CA M I L L E F R AT I
SV E N B E C K E R (A R C H I V E S)
La loi du 23 juillet 2015 sur le reclassement professionnel est entrée en vigueur le 1er janvier dernier.
C
inq mois après son entrée en vigueur, la loi sur le reclassement professionnel en est encore à ses premiers pas. Difficile d’obtenir des statistiques claires concernant le nouveau régime. « C’est relativement frais », commente le Dr Nicole Majery, chargée de direction L’élargissement du Service de santé au travail multisecdes obligations toriel (STM). Au point que la Chambre des entreprises des métiers a organisé deux séances d’inen termes de formation pour les employeurs au mois reclassement de mai afin de leur expliquer les tenants interne interpelle et les aboutissants du texte. les chambres Cette loi du 23 juillet 2015 vise à antiprofessionnelles ciper le retour au travail d’un salarié en et les médecins arrêt depuis plusieurs mois, en predu travail. nant en compte qu’un salarié déclaré inapte à son poste de travail n’est pas pour autant dans l’incapacité d’exercer tout type de travail. Encore faut-il préparer le teravant le fameux seuil des « Le législateur rain 52 semaines d’arrêt maladie n’a pas pensé sur une période de référence 104 semaines, synonyme de aux entreprises de fin du contrat de travail. Les et à leurs précédentes réformes de 2002, et 2005 concernant l’indifficultés. » 2004 capacité de travail et la réinDr Nicole Majery sertion professionnelle avaient Chargée de direction déjà tenté d’améliorer l’évaluaSTM tion de l’aptitude du salarié en arrêt, notamment au moyen du R4, un rapport médical établi après 10 semaines d’arrêt par le médecin référent. Le bilan d’évaluation de l’Inspection générale de la sécurité sociale en 2008 a toutefois pointé l’insuffisance des contrôles, parmi d’autres faiblesses. Un groupe de travail réunissant les départements de la sécurité sociale et du tra-
vail et de l’emploi a dégagé plusieurs propositions, comme l’accélération de la procédure ou encore le réexamen du constat d’(in)aptitude du médecin du travail par un médecin de la Division de la santé au travail. La nouvelle loi se montre particulièrement exigeante à l’égard des entreprises, avaient protesté les Chambres des métiers et du commerce dans leurs avis respectifs. Premier grief : l’impossibilité de refuser un reclassement au motif que l’entreprise a atteint son quota de travailleurs handicapés et/ou reclassés (un salarié pour les entreprises de 25 à 49 salariés, 2 % de l’effectif à partir de 50 salariés).
Médecins du travail circonspects
Le législateur a donc enfoncé le clou alors qu’en 2015, 27 % des reclassements internes avaient été imposés par la commission mixte à un employeur n’ayant pas atteint son quota. L’obligation de reclassement interne a également été élargie aux entreprises de 25 à 50 salariés. « Ceci n’est absolument pas réaliste pour les entreprises de plus petite taille, alors que leur marge de manœuvre en termes de mobilité interne est extrêmement réduite », commentait la Chambre des métiers dans son avis. « Le législateur n’a pas pensé aux entreprises et à leurs difficultés, renchérit le Dr Majery. Des situations difficiles vont se présenter lorsque nous déciderons qu’une entreprise ne peut pas demander de dispense de reclassement. Comment une société de transport qui n’a que des chauffeurs et une secrétaire pourra-t-elle reclasser un chauffeur ? » La Chambre de commerce avait de son côté
fustigé l’alourdissement de la taxe de compensation réclamée aux employeurs refusant un reclassement interne : elle est passée de 50 % du salaire social minimum à l’équivalent de l’ancien revenu cotisable au titre de l’assurance-pension du salarié. Par ailleurs, une nouvelle voie d’accès à la procédure de reclassement est introduite pour les entreprises de moins de 25 salariés : le médecin du travail peut saisir lui-même le Contrôle médical de la Sécurité sociale lorsqu’il juge inapte un salarié ayant plus de 10 ans d’ancienneté et occupant un poste à risques. Des conditions pour le moins restrictives. Même les médecins du travail ne sont pas convaincus par cette nouvelle procédure. « C’est ce que l’on faisait déjà sous une autre forme », remarque le Dr Majery. L’heure reste donc à l’incertitude, alors que les dossiers les plus complexes introduits en 2016 ne sont pas encore arrivés à la dernière étape de la procédure, celle de la décision finale sur le reclassement interne d’un salarié. « On ne sait pas comment la commission mixte va réagir aux arguments des entreprises sur l’impossibilité de reclasser un salarié », souligne le Dr Majery. En filigrane, la loi sur le reclassement professionnel invite aussi les entreprises à se conformer à leur obligation de présenter chaque salarié à un médecin du travail – avant l’embauche pour les postes à risques, et dans les deux mois qui suivent pour les autres. EN RÉSUMÉ
La loi sur le reclassement professionnel interne et externe, en vigueur depuis le début de l’année, laisse les acteurs concernés dans l’expectative.
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
DIVERSITÉ SOCIALE
Inviter le handicap dans l’entreprise F LO R E N C E T H I BAU T
Multiforme, le handicap reste un sujet tabou. Mal connu, il est le plus souvent invisible à l’œil nu.
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arent pauvre des critères légaux de la gestion de la diversité, l’intégration du handicap en entreprise progresse lentement au Luxembourg. « Embaucher une personne en situation de handicap sur le marché du travail ordinaire n’est, à ce jour, toujours pas un acquis », admet Catia Fernandes, project manager à l’IMS, qui organisait récemment le premier Café pour l’emploi dédié aux travailleurs handicapés, (Handi)Cap Emploi, ayant abouti à neuf recrutements. Sensible et ultra délicate, la thématique souffre d’un manque de chiffres précis et actualisés. Autre élément de complexité rapporté par les acteurs de terrain : un éclatement des initiatives, principalement pilotées par des asbl, microstructures spécialisées dans une thématique bien précise comme l’Association d’aide aux personnes épileptiques, Adapth ou Autisme Luxemboug, ou plus généralistes comme Handicap International ou Info-Handicap. Plusieurs d’entre elles dénotent une faible implication générale des entreprises, malgré une sensibilisation grandissante. « C’est un sujet difficile à cerner, explique Andrea Di Ronco, conseiller juridique chez Info-Handicap, plateforme d’information nationale et ombrelle abritant 57 associations. Il existe très peu de données chiffrées et d’études précises sur le handicap au Luxembourg. Un autre grand problème est le manque d’application des sanctions légales lorsque les quotas ne sont pas atteints. Il semble y avoir un manque de volonté politique, mais aussi dans le chef des entreprises. Certaines sociétés souhaiteraient engager un travailleur handicapé, mais ne savent pas du tout comment faire. Plus de la moitié des demandes que nous traitons concernent la sphère professionnelle, et touchent plus particulièrement au système d’aides 058 —
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Une large palette d’acteurs doit collaborer, des asbl de quartier aux institutions publiques.
financières. Il y a un vrai besoin d’information et de transparence. » Une des difficultés majeures quand on s’intéresse à l’intégration des travailleurs moins valides dans l’entreprise, c’est la multitude de réalités derrière la notion même de handicap. L’image mentale répandue d’une personne en chaise roulante ne concerne ainsi que 2 % des personnes handicapées. La majorité des handicaps est invisible. Pour aider les employeurs du pays à remplir leur rôle social, l’Adem entend s’impliquer plus en amont dans le recrutement. Son service « Parcours personnalisé des demandeurs d’emploi » se charge de faire se rencontrer recruteurs et salariés potentiels.
Structurer l’inclusion
En moyenne, environ 20 % des demandeurs d’emploi inscrits sur ses listings (le chiffre varie selon les bulletins de l’emploi) sont des travailleurs handicapés. Chacun d’entre eux est pris en charge de manière individualisée par un conseiller qui suit son parcours et établit un diagnostic précis de ses compétences et aptitudes. Et Gaby Wagner de spécifier : « Comme pour tout autre demandeur d’emploi, l’Adem effectue une présélection avant de proposer un candidat. Celle-ci garantit à l’employeur que la personne correspond bien au profil demandé et que cela vaut la peine de lui octroyer un entretien d’embauche. Il est important de se focaliser sur la compétence de la personne et non sur sa ‘différence’ afin de lui donner une chance. » Deux nouvelles mesures coup de pouce ont fait leur apparition fin 2015 : le stage de professionnalisation et le contrat de réinsertion emploi. Parmi les autres aides : l’attribution d’une participation de l’État au salaire, aux frais de formation ou de transport, la mise à disposition de matériel ou encore une prime d’encou-
En avril 2016, 22,6% des demandeurs d’emploi résidents inscrits à l’Adem étaient handicapés.
ragement. En 2015, les frais salariaux et d’aménagement des postes de travail comptabilisés par l’Adem s’élevaient à 8.802.239 euros. Dans certains cas, par exemple une perte de mobilité ou d’audition, des adaptations mineures permettent de mettre au travail ou conserver un salarié handicapé, notamment après un accident. « Il faut souvent se montrer créatifs dans la distribution des tâches et l’aménagement de l’horaire. La confiance fait beaucoup », note Andrea Di Ronco. Dans d’autres situations, à l’instar des maladies psychiques, le chemin est plus long. Pour l’IMS, partenaire récurrent de l’Adem, la communication interne et externe est centrale pour que tout le monde se sente bien. « La première étape est l’offre d’emploi : idéalement elle devrait être ‘handi-accueillante’, c’est-à-dire contenir des informations qui permettraient d’attirer des talents en situation de handicap, conseille Catia Fernandes. Au-delà de la nécessaire préparation, il est primordial de sensibiliser l’équipe qui sera directement en lien avec le nouveau collaborateur. » Et Andrea Di Ronco de terminer : « Le handicap fait toujours peur. Pour que l’inclusion des moins valides progresse, il faut le démystifier. Pour ce faire, il faudrait analyser avec précision les freins qui demeurent dans les entreprises. Une enquête de ce type, que j’estime coûter entre 20 et 30.000 euros, soit l’équivalent d’une campagne de sensibilisation, n’a encore jamais été faite au Luxembourg. C’est pourtant une étape essentielle. » EN RÉSUMÉ
Multifacette et particulièrement délicate, la question du handicap met mal à l’aise de nombreuses entreprises. Pour les aider, des acteurs comme l’Adem et l’IMS tentent de les sensibiliser aux réalités vécues par les salariés handicapés et ainsi déconstruire les clichés.
1 Art & Experience Director 2 Editorial Art Directors 1 Marketing Operations & Advisory Expert 2 Content Strategists 1 Brand Designer 2 Gestionnaires de projets éditoriaux 1 UX/UI Web Designer 1 Corporate Storyteller (français) 1 développeur php (drupal/symfony) 2 Senior Desktop PublisherS 1 Expert réseaux sociaux 1 Réalisateur vidéo (stagiaire) 1 Project manager digital
Rejoignez-nous chez l’un ou chez l’autre Dans le cadre du déploiement de leur stratégie de croissance commune, Maison Moderne et Nvision souhaitent renforcer leurs équipes et recrutent de nouveaux collaborateurs. Ensemble, les deux entreprises emploient actuellement plus de 120 passionnés, dont près de la moitié au service des marques : Content marketing, Design, Experience, Digital, Social.
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
RÉCOMPENSES
BHP 2016 1 C É L I N E C O U B R AY
C
Un prix qui connaît un succès croissant, en témoignent les 344 inscriptions enregistrées pour cette édition.
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Lauréat 2012 de la catégorie Bâtiment à vocation commerciale/ artisanale/industrielle : bâtiment de l’Admini stration des bâtiments publics par Moreno architecture et associés et Ney + Partners et Felgen et associés.
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Lauréat 2012 de la catégorie Logement individuel ou collectif nouvelle construction : projet de la famille Ley-Fransissi avec Besch da Costa architectes et Daedalus Engineering.
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Lauréat 2012 de la catégorie Aménagement intérieur : transformation de la Schéiss appartenant à la Ville de Luxembourg par Jean Petit architectes avec Daedalus Engineering, Schroeder & associés et Goblet Lavandier & associés.
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omme les Jeux olympiques ou l’Euro de football, le Bauhärepräis organisé par l’Ordre des architectes et ingénieurs-conseils (OAI) revient tous les quatre ans. Tout comme pour ses quatre devancières, l’édition 2016 vise à récompenser le travail fructueux qui s’est mis en place entre un maître d’ouvrage et un architecte afin de réaliser une architecture contemporaine de qualité. L’organisation de ce Bauhärepräis s’inscrit donc dans la continuité du travail que mène l’OAI pour promouvoir la qualité architecturale et développer la culture du bâti. Les prix sont ainsi décernés à des maîtres d’ouvrage qui soutiennent cette qualité architecturale et contribuent par le biais de leurs réalisations remarquables et durables à promouvoir la culture de la construction, de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme au Luxembourg. Cette cinquième édition marque un intérêt particulier de la part des participants, puisque de 260 inscrits en 2012 on grimpe à 344 inscriptions qui se sont transformées en 317 projets remis pour le prix 2016. Un travail important a dû être mené pour le jury, dont les 15 membres sont constitués des présidents (ou leurs représentants) des Ordres des architectes et des Ordres des ingénieurs-conseils de la Grande Région, de Paul Weidig (Syvicol, président du jury), Tom Eischen (ministère de l’Économie), Franz Fayot (député, président de la commission parlementaire de l’économie), Robert Garcia (directeur des Rotondes), Mike Koedinger (CEO de Maison Moderne, éditeur, entre autres, de Paperjam), Patricia Lippert (artiste et lauréate du Bauhärepräis 2012) et Michel Reckinger (président de la Fédération des artisans).
Neuf catégories et des prix spéciaux
Rappelons par ailleurs que les catégories primées sont : Logement individuel, Logement collectif, Aménagement intérieur, Bâtiment à vocation commerciale/ artisanale/industrielle, Bâtiment à vocation administrative/lieu de travail/santé, Bâtiment à vocation éducative/culturelle/sportive, Ouvrages d’art/infrastructures, Aménagement du territoire/
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2
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urbanisme/espaces paysagers et enfin Équipements techniques/énergétiques. Le Bauhärepräis 2016 introduit une nouveauté avec les Prix spéciaux du jury. Certains d’entre eux récompensent la prise de risque ou l’innovation, comme le Prix spécial courage maître d’ouvrage, qui récompense un maître d’ouvrage ayant attribué une mission à un bureau jeune / sans références attendues ou le Prix spécial nouvelles formes d’habitat. En plus de la remise des prix qui sera célébrée le 6 juin au Cercle Cité, l’OAI souhaite sensibiliser le plus grand nombre à la question de la qualité architecturale contemporaine et l’importance du rôle du maître d’ouvrage dans la construction d’un bâtiment. Pour ce faire, il a choisi de mettre en place des panneaux présentant les différents projets candidats. C’est ainsi que du 23 mai au 15 juillet, les usagers de la place Guillaume II et de la place d’Armes à Luxembourg peuvent découvr ir cette
exposition en plein air. Une initiative qui vient ainsi compléter la visibilité du concours, également mis en valeur au travers d’un catalogue compilant les 317 projets soumis. L’Ordre a également fait réaliser des interviews filmées des maîtres d’ouvrage lauréats, visibles sur le site www.bhp.lu. Enfin, le public a été invité à participer en votant pour le Prix coup de cœur du public wortimmo.lu parmi les projets enregistrés dans la catégorie Logement individuel. Autant d’initiatives qui incitent les futurs maîtres d’ouvrage à prendre conscience de l’importance du rôle de l’architecture dans la qualité de notre cadre de vie quotidien. EN RÉSUMÉ
Début juin seront connus les lauréats du Bauhärepräis 2016 organisé par l’Ordre des architectes et ingénieurs-conseils. Objectif: récompenser et promouvoir la qualité architecturale et développer la culture du bâti.
OA I
Les lauréats du Bauhärepräis OAI 2016 seront connus le 6 juin.
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ENTREPRISES
MAISON MODERNE
RÉVEIL POUR LE TERMINAL B Ouvert en mai 2004, puis mis en sommeil en mai 2008, le terminal B reprendra du service « le 1er juillet 2017 au plus tard », selon François Bausch, ministre du Dévelop pement durable et des Infrastructures. Destiné à accueillir exclusivement les vols issus de l’espace Schengen, le bâtiment sera modernisé et raccordé au terminal A via le prolongement de la passerelle existante. Coût annoncé des travaux qui doivent débuter en septembre : 4,5 millions d’euros.
« Le prochain rendez-vous est le 1er avril 2017. » Kenny Jacobs, directeur Marketing de Ryanair Suite à l’annonce de vols pour Londres et Porto par la compagnie low cost à Luxembourg pour septembre, le directeur Marketing de Ryanair a fixé rendez-vous pour la prochaine annonce. La compagnie irlandaise ambitionne de devenir la deuxième compagnie la plus importante au Luxembourg, derrière Luxair.
RECHERCHE SPÉCIALISTES ICT Xavier Bettel a annoncé la mise en place d’un salon de recrutement spécialisé qui n’aura qu’un seul but : combler le déficit connu et dénoncé en spécialistes ICT. Luxembourg Congrès accueillera l’événement, intitulé Digital Plug&Work, le 15 novembre prochain. Le futur salon mise sur un concept qui entend favoriser une atmosphère conviviale et informelle. Moovijob, partenaire du projet aux côtés de la cellule Digital Lëtzebuerg, procèdera préalablement à une sélection de candidats potentiels. Juin 2016 —
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ENTREPRISES
BRÈVES
BRÈVES
Chaque jour, retrouvez toute l’actualité business et accédez à de nombreux services en ligne sur paperjam.lu.
« Nos résultats du premier trimestre reflètent les conditions extrêmement difficiles du deuxième semestre 2015. » Lakshmi Mittal, PDG ArcelorMittal
La situation reste difficile pour le sidérurgiste. Au niveau du groupe, l’Ebitda est en baisse de 15,9 % au 1er trimestre 2016 par rapport au dernier trimestre 2015, à 0,9 milliard USD, et une perte trimestrielle a à nouveau été enregistrée (0,4 milliard). Une reprise des écarts sur les marchés principaux à des niveaux plus viables a cependant été constatée, ce qui devrait entraîner de meilleurs résultats dans les trimestres à venir.
SPOTIF Y VOIT ROUGE La société spécialisée dans le streaming musical, dont la holding se trouve au Luxembourg, a annoncé une hausse de 81 % de ses revenus en 2015, contre 45 % en 2014. Dans le même temps, ses pertes se sont creusées de 6,7 %, en lien direct avec les investissements réalisés pour son expansion internationale. En 2015, ses revenus ont atteint 1,95 milliard d’euros contre 1,08 milliard l’an passé. Lancée en 2006, la société annonce 89 millions d’utilisateurs fin 2015, dont 28 millions d’abonnés à son service payant qui offre l’écoute de musique sans aucune interruption publicitaire.
DISTRIBUTION DE THÉ
SÉCURITÉ IT L ABELLISÉE Un projet de label certifiant la qualité de la sécurité informatique dans les entreprises au Luxembourg a été lancé. Il est porté par l’initiative Secure Luxembourg créée dans le giron de l’Apsi. Pour Irdelle Lagnide, membre du groupe de travail, cette pièce du puzzle est indispensable pour faire du pays un hub ICT pour le continent. Le label devrait être géré par une structure étatique neutre, par exemple l’Ilnas ou Smile.
La nouvelle machine à thé de Lipton – semblable aux machines à café à capsules – sera distribuée en Europe depuis les installations de Kuehne + Nagel, à Contern. Le contrat décroché avec Unilever, propriétaire de Lipton, concerne la prise des commandes et la distribution des machines à l’échelle européenne. Les services connexes, comme le suivi des commandes et la possibilité de personnaliser le packaging, semblent avoir pesé en faveur de Kuehne + Nagel.
+0,1 % La fin de l’anonymat pour les cartes prépayées a fait souffrir l’opérateur de téléphonie Tango au cours du premier trimestre 2016. Après quatre trimestres de croissance en 2015, la filiale du groupe belge Proximus a vu son chiffre d’affaires stagner à 31 millions (+0,1%) entre janvier et mars. Ce dernier a vendu 7.000 cartes prépayées en moins au cours du premier trimestre.
CAMPAGNE GL ACÉE La campagne « Poll on Ice » pour les crémants des Domaines Vinsmoselle a déclenché une vive opposition du Cid-Femmes, qui estime que l’image de la femme est bafouée. La commission d’éthique publicitaire a demandé son retrait. En réponse à cette demande, la direction des Domaines Vinsmoselle a expliqué qu’une publicité avec un modèle masculin suivra sous peu et que l’intention n’était pas de nuire à la dignité des femmes. 062 —
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Lancé en 2015, le Surface Hub de Microsoft sera livré au Luxembourg d’ici l’été. La plateforme, qui entend s’adapter à tous les contextes de travail, est commercialisée localement par Inui Studio. Toutes les applications disponibles sur tablette ou ordinateur y sont accessibles sans autre contact nécessaire que celui de la main. Le Surface Hub est particulièrement prisé des conseils d’administration, mais aussi des salles de contrôle.
DOMAINES VINSMOSELLE, MICROSOF T
LE TACTILE AU BUREAU
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ENTREPRISES
GIN MADE IN LUX Ils sont 11 copains golfeurs à s’être associés pour créer leur propre gin : Claude Trierweiler, Marco Moes, Frantz d’Huart, Bob Olinger, Bob Biver, Alain Engel, Tom Felgen, Claude Hoffmann, Claude Soumer, Paul Winandy et François Feipel. Un gin, c’est une base d’alcool, du genièvre et quantité d’herbes aromatiques, épices ou fruits. Ginix contient 19 ingrédients (symbolisant les 18 trous du parcours, plus le genièvre). Distribué par Heintz, il sera vendu dans les bars et restaurants du réseau, ainsi que dans les supermarchés Cactus.
AD D E D VA L U E , L U X- A I R P O R T
LE LIVREUR NE LIVRE PLUS En cessation d’activité depuis la fin avril, le distributeur de courrier et de colis BPM-Lux a confié la distribution de son courrier et de ses colis à Post Luxembourg. Le 1er mai, BPM-Lux confirmait via Facebook qu’elle ne pouvait plus assurer ses services habituels, renvoyant ses clients – invités à ne plus échanger avec elle que par mail – vers les magasins ou les expéditeurs où ils avaient effectué leurs achats. Elle indiquait aussi que tout colis réceptionné par BPM-Lux avait été ou serait livré à domicile par la société DC Postal Service.
CL AP 3 POUR JEANNOT KRECKÉ L’assemblée générale d’ArcelorMittal a validé la reconduction de trois administrateurs, dont celle de l’ancien ministre de l’Économie, Jeannot Krecké, qui continuera d’occuper ce siège pour un troisième mandat de trois ans. Les mandats de Vanisha Mittal Bhatia (la fille de Lakshmi), actuellement chief strategist officer chez Aperam, et de Suzanne Nimocks, administrateur non exécutive et indépendante, ont aussi été prolongés pour cette même durée. L’ancien homme politique belge Karel de Gucht fait quant à lui son entrée.
-5,1 MDS € Une opération fiscale au Luxembourg a plombé les comptes du groupe télécom britannique Vodafone. Il affiche pour son dernier exercice une perte de 5,1 milliards d’euros. Selon ses explications, il a subi une réduction de plus de 3,2 milliards de livres (4 milliards d’euros) de ses actifs d’impôts différés au Luxembourg, en raison de la réévaluation d’investissements qui y sont comptabilisés.
SES SE DIFFÉRENCIE Possédant déjà 49,1 % de la société spécialisée dans la connectivité internet par satellite O3b Networks, SES va finalement devenir l’actionnaire unique de la société afin de renforcer sa « stratégie de différenciation » qui doit lui permettre de « renforcer [notre] positionnement unique sur les marchés centrés sur les données », explique le CEO Karim Michel Sabbagh. En avril dernier, l’opérateur luxembourgeois avait annoncé sa volonté de passer majoritaire à 50,5 %, visant un accroissement de sa flotte de satellites de 12 à 20 d’ici fin 2019.
DUT Y FREE Oberweis (restaurant et boutique), Comptoir du bon pays, Lux Brewery, Le Moselier, Le Petit Moselier, Panopolis, Lagardère Travel Retail, House of Delights : avec neuf nouveaux points de vente inaugurés en mai, Lux-Airport a complété son renouveau commercial, troisième étape de son développement stratégique entamé en 2014. Les 13 nouveaux points de vente du Findel, désormais gérés par le groupe Lagardère, sont tous opérationnels.
SITUATION SATISFAISANTE Le groupe Paul Wurth devait s’attendre à une année difficile, mais c’est finalement une situation « satisfaisante » que le président du conseil d’adminis tration, Michel Wurth, a présentée à l’assemblée générale. Le chiffre d’affaires a effectivement baissé, de 485,3 millions à 427,9 millions, mais le niveau des commandes atteint un volume 27 % supérieur à celui de l’exercice 2014, soit 456 millions d’euros. Le résultat net affiche 13,7 millions d’euros contre 0,8 million en 2014.
RENDEZ-VOUS BELUX Les plateformes belge et luxembourgeoise DocBook et Doctena ont fusionné leurs équipes, donnant naissance à un nouvel acteur de poids sur le marché des rendez-vous médicaux en ligne, sous l’identité de Doctena Belgique. Le mariage permettra d’étoffer l’équipe – passée de 20 à 35 personnes – et les moyens au Luxembourg. C’est Patrick Van de Mosselaer, fondateur de la solution belge, qui assumera la fonction de CEO de la nouvelle structure.
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#CIOOFTHEYEAR La 9e édition du gala Golden-i organisée à la Maison du savoir de Belval a récompensé Guy Segalla, CIO de Nordea Bank. Kneip s’est quant à lui vu remettre le Flagship Award, alors que KYC3 a été mis en avant par un prix de l’Apsi. Enfin, les prix Eurocloud ont aussi mis en lumière l’excellence d’entreprises de l’ICT. Telindus a été récompensée du « Best business impact provided by cloud services » pour son projet mené pour le compte d’Autopolis. EBRC a reçu le prix « Best cloud transformation methods » et CMD.solutions celui de « Best cloud services provided by startups ». (voir aussi en p. 103)
ENQUÊTE CHEZ AUCHAN Des soupçons de fraude fiscale et de blanchiment de fraude fiscale ont conduit des enquêteurs à effectuer des perquisitions – notamment à Luxembourg – dans des propriétés et des bureaux de la famille Mulliez, détenant des supermarchés Auchan et quatrième fortune de France.
WIN-WIN CMD.solutions propose une nouvelle offre coup de pouce pour les start-up. Elle propose d’offrir ses services pendant un an après la publication des statuts, pour autant que la start-up s’engage ensuite à une relation avec le fournisseur pendant deux ans. Le but étant de s’occuper de l’environnement ICT pendant que la jeune pousse se concentre sur son cœur de métier.
+9,5 %
PROXIMUS REVIT Telindus et Tango, les deux filiales luxembourgeoises du groupe belge Proximus, ont annoncé unir leurs forces pour mieux servir les marchés local et international. Les deux acteurs « pèsent », ensemble, quelque 550 personnes (hors sous-traitants et consultants externes). Convergence, donc, mais pas fusion. Une opération quasi impossible compte tenu des statuts et des réglementations différents entre un opérateur télécoms (Tango, soumis au contrôle de l’ILR) et un PSF de support (Telindus, surveillé par la CSSF).
Le chiffre d’affaires de RTL Group a augmenté de 9,5% au 1er trimestre pour atteindre 1.432 millions d’euros, tandis que l’Ebita a connu une hausse de 18% (229 millions d’euros). Des hausses principalement dues aux acquisitions de 2015. Mais les deux dirigeants, Anke Schäferkordt et Guillaume de Posch, ajoutent un bémol à ces chiffres, considérant que «le premier trimestre n’est pas nécessairement un indicateur pour l’année entière, et ce particulièrement pour les années chargées en termes d’événements sportifs comme en 2016 ».
TOP RESTAURANT
Thomas Murer, demi-finaliste de l’émission française de télévision Top Chef, a ouvert le restaurant Aal Schoul à Hobscheid, installé dans l’ancienne école du village. Il propose une cuisine simple, de terroir, avec des produits locaux. À commencer par la viande du boucher Guy Kirsch, un des actionnaires de la maison.
COMARCH RECRUTE Après cinq ans d’équipes à cheval entre Bruxelles, Cracovie et Luxembourg, le groupe polonais Comarch entend étoffer ses équipes localement – en recrutant plusieurs informaticiens – et être plus visible sur le marché luxembourgeois. Actif dans les télécoms, l’industrie, le secteur financier ou le secteur public, et ce dans 24 pays, Comarch compte 25 personnes sur son payroll Benelux, dont deux à plein temps au GrandDuché, où les deux piliers sont les solutions pour les fonds et les plateformes bancaires.
FAILLITE POUR MENG DROGERIE+
Créée sur les ruines de Schlecker puis de Dayli, Meng Drogerie est à son tour en faillite. La liquidation de la société « mère » Meng Drogerie+ SA, dont le siège est situé à Mondorf-les-Bains, a en effet été prononcée. Les inquiétudes avaient été ravivées après la fermeture de quatre magasins – à Mersch, Grevenmacher, Troisvierges et Differdange – après que quatre autres avaient fermé l’an dernier.
Eau pure, ici aussi
Après quelques succès à l’international, la société Apateq, spécialisée dans le traitement des eaux, a décroché son premier chantier au Luxembourg auprès du Syndicat de Grevenmacher, Remich et Echternach (Sigre) « pour la gestion des déchets ménagers, encombrants et assimilés ». Les eaux traitées seront ensuite déversées dans une nouvelle station d’épuration communale à Grevenmacher, dont la construction est assurée par Chaux de Contern. La finalisation de l’ensemble des travaux est prévue pour octobre 2016. 064 —
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« ON NE DOIT JAMAIS ARRÊTER D’INNOVER, SURTOUT DANS LE MARCHÉ ACTUEL.» Maurice Treinen, directeur de production, Brasserie nationale Le maître-brasseur et directeur de production de Brasserie nationale est fier de la nouvelle bière tout juste lancée : la Bofferding Hop. 100 % naturelle, sans additifs ni conservateurs, elle est réalisée avec un houblon américain, le Citra, et passe par un houblonnage à cru (« dry hopping », d’où son nom).
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ENTREPRISES
ESPRIT D’ENTREPRISE
Prêts pour le grand saut F R É D É R I C A N T ZO R N E T T H I E R RY R A I Z E R
Le programme Fit4Entrepreneurship met le pied à l’étrier à des candidats entrepreneurs.
« QUAND JE RELIS MES NOTES, TOUT Y EST ! »
Leur point commun: être demandeur d’emploi. Coiffure, coaching, animaux domestiques… la variété des projets reflète une envie d’entreprendre qui ne demande qu’à être accompagnée.
D
e demandeur d’emploi à chef d’entreprise, un pari qui mérite d’être relevé. Qu’ils soient anciens cadres dans le secteur financier, disposant d’un MBA ou d’un bac technique, des demandeurs d’emploi se sont lancés dans le parcours Fit4Entrepreneurship. Un programme en plusieurs étapes qui allie bilan de compétences, formations et accompagnement personnel et qui complète l’offre dans l’écosystème de l’entrepreneuriat au Luxembourg. De ces différentes étapes, et parmi les 120 participants ayant suivi à ce jour l'ensemble de la formation, ont émergé des projets concrets d’auto-entreprise, dans des secteurs aussi variés que la coiffure, la boulangerie ou encore le coaching en organisation. Le signe d’une envie d’entreprendre qui ne demande qu’à être accompagnée, en s’appuyant sur les compétences existantes dans les organismes du pays, ainsi qu’auprès de coaches qui sont euxmêmes cadres ou chefs d’entreprise. On retrouve ainsi la Chambre de commerce en tant que coordinatrice du projet, en collaboration avec l’Adem et la Chambre des métiers et avec le soutien du Fonds social européen (FSE). Zoom sur huit entreprises qui ont vu le jour grâce à Fit4Entrepreneurship.
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Nom : Lucie Aziadjonou Âge : 33 ans Société : Plume Pro Activité : traduction, relecture et correction Début : octobre 2015 Nombre d’employés : 0 Investissement : 120 euros
« TROUVER SON CHEMIN DANS LE CHANGEMENT » D’un passage difficile dans sa vie professionnelle, Ulla Schröttle a tiré des enseignements et trouvé un second souffle. Et surtout l’envie d’aider les autres à mieux respirer. Peu répandu dans nos contrées, le coaching en organisation permet de voir clair dans sa vie, dans son chemin professionnel, notamment au moment d’un changement, d’une envie « d’autre chose ». La formation Fit4Entrepreneurship lui a permis de confronter son projet à la réalité. « Je me suis rendu compte que beaucoup de personnes sont dans une période de transition professionnelle et qu’elles veulent changer quelque chose, prendre un nouveau chemin, sans pour autant avoir le temps, l’énergie, ni savoir par où commencer. » Nécessitant une confiance mutuelle pour que le coach puisse pénétrer dans la vie de la personne en recherche sur soi, le concept doit encore faire ses preuves, mais l’entrepreneuse est confiante suite aux premiers échos reçus. « Souvent, les personnes se sentent démunies face au changement. Mais on peut débuter avec des petits pas. »
C’est parce qu’elle n’arrivait pas à concilier vie professionnelle (elle était traductrice technique à Luxembourg-ville) et vie familiale (elle habite dans le Nord et a un enfant) que Lucie Aziadjonou s’est retrouvée au chômage, avec un master en traduction littéraire en poche. L’opportunité de pouvoir exercer son métier à son rythme, de chez elle, en étant à son propre compte, était donc trop belle… « Grâce au programme, j’ai pu suivre des ateliers et des cours, de marketing et de comptabilité notamment. J’ai appris à faire attention aux cotisations, aux impôts et à la TVA alors que jusque-là les chiffres n’étaient pas particulièrement naturels chez moi ! C’est un bon cadre et une formation très pratique. Quand je relis mes notes, tout y est ! » Mme Aziadjonou a également pu bénéficier de l’accompagnement personnalisé d’un coach, centré sur ses besoins, notamment sur le plan marketing. « Elle m’a aidée sur le démarchage des clients en direct, chose que je n’avais jamais pratiquée. » Aujourd’hui, elle preste notamment pour le compte de deux agences de traduction, « mais j’aimerais développer ma clientèle directe et travailler sur des projets un peu plus longs, ainsi que pouvoir aider des étudiants dans la rédaction de leur mémoire. »
Nom : Ulla Schröttle Âge : 45 ans Société : Roomtobreathe Activité : conseillère en organisation Début : novembre 2015 Nombre d'employés : 0 Investissement : 3.000 euros
ENTREPRISES
Nom : David Soner Âge : 41 ans Société : Pschhh! et Caligrafizm Activité : art urbain et studio graphique Début : septembre 2015 Nombre d’employés : 0 Investissement : quelques centaines d’euros
« CRÉER UNE ENTREPRISE RELEVAIT DU FLOU LE PLUS TOTAL » Quelques centaines d’euros ont suffi à David Soner pour se lancer au moment où il s’est retrouvé à l’Adem. Fort d’une longue carrière artistique – « J’ai été parmi les premiers dans la Grande Région à pratiquer l’art urbain et à développer l’art du graffiti » –, il n’avait en revanche absolument aucune notion de la vie d’entreprise. « On a cru en mon projet et on a décidé de m’aider à le mettre en pratique, car je reconnais que de ce côté-là, je n’y connaissais rien. Pour moi, créer une entreprise relevait du flou le plus total. On peut toujours trouver des informations, sur internet, sur les démarches à suivre. Mais rien ne vaut les rapports humains, les explications de vive voix, et les échanges comme ceux auxquels j’ai eu droit lors de ces trois mois de formation. » Après n’avoir jusqu’alors pensé qu’à luimême, M. Soner a aussi appris à penser au client, à se mettre à sa place. « Je me suis éclipsé derrière lui. Avant, j’avais une démarche d’artiste indépendant. Aujourd’hui, cette démarche est celle d’un entrepreneur que je mets en pratique tous les jours. » Proposant également des activités de team building, il revendique déjà quelques belles références (PwC, Bil, RBC ou encore Knauf ). « C’est plutôt encourageant comme premier bilan ! »
Nom : Anne Matinet Âge : 48 ans Société : Tartefine Luxembourg Activité : boulangerie – pâtisserie – salon de thé Début : 19 avril 2016 Nombre d’employés : quatre employés à temps plein et un à mi-temps Investissement : 120.000 euros
« LES BANQUES SONT FRILEUSES » Ancienne hôtesse de l’air, devenue directrice du personnel navigant dans une compagnie aérienne, Anne Matinet avait aussi mis à profit un congé sabbatique pour suivre un certificat d’aptitude professionnelle de pâtissier, chocolatier et confiseur glacier. Lorsqu’elle s’est retrouvée au chômage après une dernière expérience en tant que responsable RH et formation au sein d’une société de gardiennage, elle n’a pas hésité à se porter candidate au programme Fit4Entrepreneurship. « Cela m’a permis d’avoir davantage confiance en moi, et surtout de mettre en pratique et de concrétiser mon idée. » L’une des principales difficultés fut l’obtention d’un prêt bancaire, en dépit de l’apport d’un petit pécule initial. « Les banques sont frileuses. Très frileuses même. Et sans garantie, je pense que cela aurait été difficile. Le fait que la Chambre de commerce vous suive et vous mette le pied à l’étrier ne suffit pas. Au même prix, il est plus simple d’obtenir un prêt pour un luxueux 4X4 que pour lancer sa propre entreprise. »
« VOUS POUVEZ TOUJOURS APPRENDRE QUELQUE CHOSE DE NOUVEAU » Après 30 ans d’expérience dans le secteur bancaire, Dorthe Brandt a choisi de changer radicalement d’univers pour se consacrer aux animaux, en particulier les chiens. Un rêve d’enfance. Elle leur accorde d’ailleurs plusieurs heures par semaine depuis 2014, en tant que volontaire dans un refuge. Après plusieurs formations, elle s’est sentie prête pour le challenge. « J’ai obtenu un diplôme pour travailler avec les chiens en difficulté, et j’ai suivi des séminaires pour connaître les gestes qui sauvent les animaux. J’étudie actuellement le comportement canin. » Sa devise : « Vous pouvez toujours apprendre quelque chose de nouveau », raison pour laquelle elle a franchi le pas de Fit4Entrepreneurship. La série de modules lui a permis d’échanger avec les autres participants sur leurs expériences, leurs idées, élargissant ainsi son réseau de connaissances professionnelles… qui sont aussi, pour certains, devenus des amis. Dans une phase de start-up, Mme Brandt veut proposer des services de prise en charge de chats et de chiens lorsque leurs maîtres sont au travail ou en vacances.
Nom : Dorthe Brandt Âge : 53 ans Société : 4PawsWalking Activité : prise en charge d’animaux domestiques Début : en cours Nombre d'employés : 1 Investissement : 15.000 euros
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Nom : Borys Bilan Âge : 38 ans Société : BB Moving Activité : déménagement et transport Début : mai 2015 Nombre d'employés : 0 Investissement : 35.000 euros
ENTREPRISES
« UNE FABULEUSE OPPORTUNITÉ »
« UN IMPORTANT TRAVAIL À RÉALISER CHEZ SOI » Licencié quelque temps après avoir été en longue convalescence suite à un accident de la circulation, Lionel Chaudier, diplômé en électricité, comptait une solide expérience en maintenance de bâtiments administratifs. Les circonstances lui ont donc permis de réaliser une chose à laquelle il songeait depuis pas mal de temps déjà : travailler à son propre compte. « Je n’y connaissais rien en matière d’administratif et cela me rebutait. Mais là, l’occasion était trop belle. Au tournant de la quarantaine, je me suis dit, ‘c’est maintenant ou jamais’. Et j’ai décidé de me jeter à l’eau. » Si la formation lui a permis de s’armer en matière de gestion, comptabilité, management, sécurité sociale ou encore fiscalité, elle ne constitue pas tout non plus. « Il y a aussi un important travail à réaliser chez soi, notamment au niveau du business plan. Il représente un peu le cœur de cette formation. » Au final, ce programme lui a permis une immersion rapide dans le concret, porté par l’enthousiasme du groupe qui lui a encore plus donné envie de passer de la théorie à la pratique. « Ce n’est qu’une première étape. On ne vous fait rien miroiter en vous mettant, au contraire, en face de la réalité. »
Nom : Lionel Chaudier Âge : 43 ans Société : Immo Dépannages Activité : petits travaux et rénovation Début : 24 mars 2016 Nombre d’employés : 0 Investissement : 12.500 euros
Chauffeur de bus, guide touristique, ouvrier, sales manager en Pologne, aux Pays-Bas, en Irlande, à Chypre, à Luxembourg… Borys Bilan a pas mal bourlingué dans sa carrière avant de se retrouver au chômage. C’est à l’Adem qu’il a présenté son projet et été parmi les premiers intégrés dans le programme Fit4Entrepreneurship. « J’avais une idée très précise de la manière dont je pouvais créer une société, et – franchement – je pensais tout savoir. Mais là, Fit4Entrepreneurship m’a fait prendre conscience qu’en réalité je ne connaissais rien ! » Il a notamment beaucoup appris du marketing, mais aussi – et surtout – en matière de business plan. « Je l’ai mis en pratique et, aujourd’hui, je le respecte toujours scrupuleusement. » Avant même la fin de sa formation, il s’était acheté une camionnette et un équipement de bureau, en puisant dans ses économies. Misant sur les services personnalisés, il s’est déjà constitué une petite clientèle et se donne 36 mois pour réussir, « et je vais y arriver ! Mon bilan est positif, même s’il reste beaucoup à faire. Et à investir. »
Nom : Dina Nzambi Âge : 48 ans Société : Astrid Coiffure Activité : coiffure afro et européenne mixte et onglerie Début : 7 mai 2015 Nombre d’employés : un temps plein, un mi-temps Investissement : 5.000 euros
« MES PAS SONT PLUS SÛRS » Après une expérience de 20 ans dans la coiffure au Portugal, Dina Nzambi est arrivée au Luxembourg où elle a été employée dans des sociétés de nettoyage, puis dans un salon de coiffure à Bonnevoie, avant de se retrouver sans emploi avec 472 euros d’allocations de chômage et des allocations familiales pour ses deux enfants. C’est grâce à un microcrédit accordé dans le cadre du programme « Coup de pouce » de la Fondation des universitaires en sciences économiques (Fuse) qu’elle a pu se lancer, poussée ensuite par Fit4Entrepreneurship. « À l’époque où je travaillais au Portugal, il y avait un certain laisser-aller qu’on ne peut se permettre ici. Dans la gestion d’une entreprise ou d’une PME, les choses sont carrées, précises et encadrées. Cela nécessite donc certaines notions dont je ne disposais pas. Aujourd’hui, mes pas sont plus sûrs. » Mme Nzambi garde aussi un souvenir très fort de l’ambiance « groupe » qui a accompagné ce programme. « C’est un moteur. On échange des conseils, on évoque ensemble nos projets. On se donne de la force, du courage. Et puis, des amitiés se sont nouées. Et certains sont aujourd’hui devenus des clients ! »
ENTREPRISES
LOCAL Vincent Lyonnet et sa société sont aussi actifs au Luxembourg (ici à Buderscheid).
BATIMENT SMOINSCHERS.COM
Succès en kit LY D I E G R E C O E T J E A N - M I C H E L GAU D R O N |
JULIEN BECKER
Établie à Strassen, C2I Commerce vend en Europe et en Afrique des bâtiments en kit à prix largement concurrentiels. Sous l’enseigne batimentsmoinschers.com, la société poursuit son développement depuis le Grand-Duché et entend notamment être davantage présente sur le continent africain.
L
e savoir-faire luxembourgeois ne s’exporte pas uniquement dans les grandes sphères de l’économie de services. Au Sénégal, pays lancé dans la mise en place d’un grand programme national d’auto suffisance en riz, la société C2I Commerce, établie à Strassen, a été retenue pour l’installation d’un hangar de stock age agricole à Saint-Louis, dans la région nord du pays. Si le nom de C2I n’est pas en luimême très connu, sa marque commerciale batimentsmoinschers.com donne une meilleure idée de la spécificité de la société, spécialisée dans la commercialisation de bâtiments faciles à monter soi-même, basés sur toute une gamme de charpentes métalliques en kit. À l’origine, les frères Lyonnet : Dominique, l’aîné, et Vincent, le cadet. « Nous travaillions à l’époque plutôt sur du trading, car nous avions des contacts en Europe centrale (Tchéquie, Slovaquie et autres pays à faibles coûts en maind’œuvre) pour toute la partie métallique, explique Vincent Lyonnet, directeur commercial et Marketing. Nous répon070 —
— Juin 2016
dions aux demandes de professionnels du secteur. Nous consultions des fournisseurs extérieurs qui répondaient au cahier des charges. Notre rôle se limitait alors à être intermédiaire. » C’est dans le but d’optimiser le ratio superficie / fonctionnalité et d’avoir une synergie entre la réalisation des plans et la production que les deux associés ont standardisé un certain nombre de gammes de produits, réalisant ainsi des économies d’échelle substantielles. « Nous avons également décidé de nous adresser au client final. » Aujourd’hui, la société est active tout aussi bien auprès des professionnels que des particuliers, avec des relais de croissance non négligeables sur le continent africain où elle réalise quelque 20 % de son chiffre d’affaires. « Nous participons à des projets les plus divers, explique M. Lyonnet : des bases logistiques ou de stockage, des bâtiments à vocation agricole, etc., et ce aussi bien pour des acteurs dans l’agroalimentaire que dans la production pétrolière ou l’import / export. » Si le site internet (www.batimentsmoinschers.com) ne brille pas par son
« Pour un bâtiment de 700 m2, il faut compter en moyenne 10 à 15 jours de montage. » Vincent Lyonnet Directeur commercial et Marketing C2I Commerce
attractivité ni par son design (il en va de même pour les deux autres sites français du groupe, elfratech.fr et directbatiment.fr), il n’en constitue pas moins une plateforme d’accès permettant l’entrée de commandes venues de pas moins de 45 pays. Les demandes professionnelles proviennent des milieux agricole, industriel et équestre, des PME-PMI, des artisans, mais aussi d’un certain nombre de ministères français et luxembourgeois. « Ainsi, pour le ministère luxembourgeois des Infrastructures, nous avons livré un bâtiment galvanisé à chaud traité anticorrosion, garanti 80 ans minimum, qui permet de stocker du sel de déneigement », explique M. Lyonnet. La force commerciale de la société est basée à Strassen. Les structures métalliques (pour des bâtiments allant d’une superficie de 16 à 15.000 m2) sont faciles à ériger, même par des non-professionnels, en suivant simplement la notice de montage. « Nous mettons à disposition un technicien dédié pour apporter une assistance depuis nos bureaux. À titre d’exemple, pour un bâtiment de 700 m2 (hangar complet avec bardage sur les quatre côtés et les portes), il faut compter en moyenne 10 à 15 jours de montage », indique le cofondateur de la société. Pour les moins habiles de leurs mains, des partenariats existent également au Luxembourg, en France, en Allemagne et en Belgique avec des architectes et/ou des techniciens sur place. « Nos gammes standard couvrent une très grande partie des besoins des clients. Nos structures sont robustes, fonctionnelles et faciles à monter et le client ne paie que ce dont il a besoin. À qualité égale, nos prix sont entre 20 et 30 % moins chers que ceux de nos concurrents », affirme M. Lyonnet. Labellisée « Made in Luxembourg » pour la conception et le design de ses bâtiments au printemps dernier, la société revendique plus de 800 bâtiments vendus par an. En 2013 (dernières données disponibles au Registre du commerce), son chiffre d’affaires avait atteint 13,5 millions d’euros (en hausse de 22 % par rapport à 2012), pour un résultat de 1,2 million d’euros. Ce résultat avait bondi à 1,7 million en 2014. Si le cœur de marché de batimentsmoinschers.com se situe en Europe, les ambitions sont de développer les affaires en Afrique – francophone et anglophone – mais aussi au Royaume-Uni et en Allemagne, où la société vient d’obtenir un agrément lui permettant d’y commercialiser ses bâtiments. EN RÉSUMÉ
C’est depuis Strassen que l’enseigne batimentsmoinschers.com pilote, en Europe et en Afrique, la livraison de bâtiments et hangars industriels en kit. Un concept qui connaît un succès grandissant.
ENTREPRISES
10e ÉDITION DU CYEL
Une décennie de pieds mis à l’étrier F LO R E N C E T H I BAU T
Conçu par la Jeune Chambre économique, le prix Cyel récompense des entrepreneurs émergents depuis 2007. Dans le palmarès, on trouve des visages bien connus de la Place. Lauréate 2015, Alexandra Kerckhof est le seul talent féminin salué.
É
vénement phare de la JCI Luxembourg, antenne locale d’un réseau mondial, le prix Creative Young Entrepreneur Luxembourg fêtera ses 10 ans cette année. Son moteur depuis le début : partager des idées créatives, stimuler l’économie locale et récompenser ceux qui osent. Au fil du temps, ce rendez-vous a trouvé sa place auprès des entrepreneurs du pays. Quand on examine la liste des gagnants dotée d’une forte orientation technologique, on y trouve des serial entrepreneurs aujourd’hui confirmés comme Xavier Buck d’EuroDNS, lauréat 2008, Sylvain Zimmer de Jamendo, gagnant en 2009, ou encore Alexandre Rochegude, à l’initiative de Flashiz, en 2014. Chaque édition distingue également deux finalistes. L’an passé, c’était au tour d’Alexandru Panican pour son site Malin Shopper, répertoriant des bonnes affaires de commerces locaux, et Cyrille Gerhardt, créateur de Smell Marketing, une entreprise active dans le marketing olfactif. Pour la première fois en 2015, un prix du jury était aussi attribué à Tom Wecker, pour son portail Livraison.lu. Autre grande première : une victoire féminine. C’est Alexandra Kerckhof qui a obtenu les faveurs du jury, quant à lui entièrement masculin. Fondatrice d’Editions 9, une société éditrice de guides pour les
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DES JEUNES POUSSES PROMETTEUSES 2016 : Rendez-vous le 30 juin 2015 : Alexandra Kerckhof (Editions 9) 2014 : Alexandre Rochegude (Flashiz) 2013 : François Scalais (Neo Medical Systems) 2012 : Thibaut Britz (Trendiction) 2011 : Olivier Raulot (Inui Studio) 2010 : Djalil Coowar (Axoglia Therapeutics) 2009 : Sylvain Zimmer (Jamendo) 2008 : Xavier Buck (EuroDNS) 2007 : Roger Assaker (e-Xstream) (de gauche à droite)
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2011
parents, et du site web Quoi de 9, elle a également créé plusieurs marques dont Cupcake Babies, qui vend des baignoires pour enfants. « Mon parcours est atypique, je ne pensais pas être choisie. D’autant plus qu’on voit rarement des sociétés de puériculture mises en avant dans ce type de concours. J’étais très heureuse. C’est une belle reconnaissance du travail accompli, confie-t-elle. Je pense que ce surplus de visibilité m’a aidée auprès des distributeurs. Cela donne une image positive. » Ces 12 derniers mois, Editions 9 s’est bien développée, en particulier à l’international, notamment en Asie.
Extra dose d’énergie
Globalement, on peut dire que le Cyel a porté chance à ses lauréats. Heureux élu de la moisson 2011, Olivier Raulot, fondateur d’Inui Studio, une start-up spécialisée dans les natural user interfaces, décrit sa nomination comme un booster d’énergie pour la suite. « C’était la première fois que je participais à un concours et que je présentais notre solution de reconnaissance de gestes, ancêtre de notre AirxTouch. En 2011, c’était vraiment nouveau. J’ai ressenti un vrai stress, mais l’effet ‘wow’ était là. » L’année qui a suivi la remise du prix fut riche en rebondissements et moments de réflexion. « C’est surtout dans l’incertitude que ce prix nous a aidés. Il nous a offert un surplus de crédibilité, partage Olivier Raulot.
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La répercussion médiatique a suscité la curiosité des entreprises. Après, nous étions systématiquement reçus en entretiens. » Partenaire de longue date de Microsoft, le studio luxembourgeois a été choisi cette année comme unique revendeur local de l’outil Surface Hub, dernière innovation du géant américain. À la fois coup de projecteur et carte de visite une fois obtenu, le Cyel permet de susciter des regards critiques sur son projet. En préparant sa candidature, on revient sur ce qui fait le sel de sa société. « L’exercice permet de se rappeler qui on est et où on veut aller. On s’oblige à prendre le temps de réfléchir », note encore Alexandra Kerckhof. Pour Thibaut Britz, gagnant 2012 et co-fondateur de Trendiction, à l’initiative de Talkwalker, l’aventure permet aussi de mettre en lumière des initiatives locales. « Remporter cette récompense a été un grand moment pour notre entreprise. Je me rappelle surtout d’une belle soirée et d’un moment de partage avec mon équipe. Si la majorité de nos clients sont à l’étranger, le Cyel a contribué à nous faire connaître ici. Le Luxembourg est un terreau fertile pour l’innovation, c’est important de le souligner. » Née en 2009 au Technoport, sa start-up est devenue une PME de belle taille, qui emploie à présent 90 personnes entre New York et Luxembourg-ville. Coordonnée par Frédéric Sabban, responsable du projet à la JCI, la cérémonie aura lieu cette année le 30 juin. Ouverte le 9 mars, la sélection s’est clôturée le 27 mai afin de laisser un mois de réflexion au jury. Et Olivier Raulot de s’adresser au futur lauréat : « Je conseille au gagnant d’être gentiment paranoïaque, car le monde des start-up n’est, contrairement aux apparences, pas un milieu facile. De manière générale, il est important d’être agile face aux événements et de ne pas craindre d’adapter son plan, voire de se contredire, si le contexte change. » « Ce qui importe, ce n’est pas de gagner un prix, mais le nombre de clients que vous êtes parvenu à convaincre, renchérit Thibaut Britz. Quoi qu’il arrive, il faut s’accrocher ! » EN RÉSUMÉ
Après neuf éditions, le concours Cyel de la JCI a trouvé sa place dans l'écosystème luxembourgeois. Rendez-vous le 30 juin pour connaître le prochain gagnant.
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ENTREPRISES
DES COPIEURS AUX TERRAINS DE SQUASH
Un septuagénaire bien portant CA M I L L E F R AT I |
Le groupe CK souffle cette année ses 70 bougies.
C H R I S TO P H E O L I N G E R
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our ses 70 ans, le groupe CK s’offre une réception avec une centaine de convives, dont des personnalités du monde politique et économique. Et une allocuIl perpétue tion du Premier ministre, Xavier Bettel. l’héritage de son Excusez du peu. Il faut dire que le sepfondateur, Charles tuagénaire affiche une santé éclatante, Kieffer, dans un avec 165 salariés et un chiffre d’affaires environnement de 33 millions d’euros. « Depuis 1999, en pleine ébullition. l’effectif a doublé, se souvient Patrick Mergen, associé du groupe CK. Et le chiffre d’affaires a été multiplié par trois. » Charles Kieffer avait commencé l’aventure seul en 1946, se positionnant d’abord sur le marché de l’image et de l’impression. Il élargit son périmètre en 1980 en ouvrant une branche dédiée au sport, avec la construction du CK Sportcenter à Kockelscheuer. Une façon d’assouvir sa passion pour l’ancien féru de sport. Cette dualité caractérise encore le groupe, même si son fondateur s’est éteint en 2013 à l’âge de 91 ans et sans jamais avoir pris sa retraite. Son portrait, cigare à la bouche et œil malicieux, trône d’ailleurs « Nous restons un toujours au premier étage du administratif du Familienbetrieb. » bâtiment groupe à Leudelange. « Son mot favori est toujours valable », Patrick Mergen remarque Suzette Elsen. Car Associé Charles Kieffer aimait citer un CK autre Charles (Darwin) et son mantra : « Les espèces qui survivent ne sont pas les plus fortes ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements. » Une maxime plus que jamais d’actualité à l’ère du numérique. « Peut-être que dans six ou huit ans, nous allons connaître une révolution totale au niveau de l’impression et de l’image, remarque Patrick Mergen. Nous avons créé un catalogue reprenant une grande quantité de solutions autour des copieurs. » Un positionnement crucial, puisque les copieurs pèsent pour 70 % dans l’activité de la branche CK Business, contre 30 % pour les autres départements bureautiques (audiovisuel, impression grand format, finition et façonnage). L’avenir du groupe passe donc plus que jamais par le service. Il est ainsi envisagé de proposer à certains clients, après audit de leur infrastructure bureautique, 072 —
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TRAVAI L D ’ ÉQUI PE Patrick Mergen, Suzette Elsen, Bernard Hugo et Josy Frisch s’inscrivent dans la continuité du leitmotiv de Charles Kieffer : s’adapter pour survivre.
de mettre à leur disposition du personnel CK à demeure pour répondre à leurs besoins quotidiens. Autre service disponible : une numérisation de tout le courrier entrant et sortant afin de faciliter la distribution dans les étages et d’anticiper l’archivage électronique. Le groupe prévoit encore des solutions hybrides, intégrant informatique et copieurs, en vue de faciliter la vie des entreprises avec un seul fournisseur à gérer. Pour répondre aux besoins du marché, CK réalise l’impression de production (production printing), délocalisée sur le site du client ou dans ses locaux du CK Business Center. Tout cela dans la ligne du nouveau slogan du groupe : « More than solutions ». « Les solutions viennent des hommes et non des machines », souligne Patrick Mergen.
Affaire de famille
Déjà agréé en tant que PSF de support depuis 2008, CK se positionne également comme un potentiel prestataire de services de dématérialisation ou de conservation (PSDC), un statut créé par la loi sur l’archivage électronique votée en juillet 2015. Sans pour autant se précipiter. « Nous avons beaucoup de clients dans le scanning d’archives, mais personne ne
nous oblige à avoir le label aujourd’hui », indique Patrick Mergen. Pour ses 70 ans, CK s’est offert un nouveau logo alliant stabilité et rayonnement, continuité et diversité de ses activités. Le sport reste dans l’ADN de la PME, même s’il représente une mince part du chiffre d’affaires – moins de 5 millions d’euros sur 33 millions pour l’ensemble du groupe. Le CK Sportcenter a été rénové en 2014 et CK Sport compte ouvrir deux nouveaux centres de fitness dans les prochaines années. Le sport restera aussi au cœur des célébrations : les salariés sont conviés à des olympiades pour une journée d’anniversaire familiale, réunissant deux valeurs historiques du groupe – le sport et la famille. « Nous restons un Familienbetrieb », insiste Patrick Mergen, jouant sur le double sens entreprise familiale / affaire de famille. Plusieurs salariés ont en effet été rejoints par des proches. Certains affichent plus de 40 ans de services chez CK, avec une ancienneté moyenne de 10 ans. Une continuité qui se ressent au sein du comité de direction sélectionné par Charles Kieffer bien avant son départ : Suzette Elsen, Josy Frisch, Bernard Hugo et Patrick Mergen. Ces quatre-là ont décidé de mener la barque ensemble plutôt que de nommer un successeur au fondateur « irremplaçable ». EN RÉSUMÉ
Le groupe CK a traversé sept décennies en s’adaptant à un environnement de plus en plus numérique tout en préservant les valeurs de son fondateur, Charles Kieffer, décédé en 2013: l’adaptation, le sport et la famille.
ENTREPRISES
I NCUB ATEUR Dominique Roger et Pierre-Yves Meert ont créé Shaker, un incubateur pour start-up actives dans la mobilité.
INNOVATION APPLIQUÉE
Remuer les concepts de mobilité T H I E R RY R A I Z E R |
ALD Automotive a lancé un programme d’accompagnement de start-up. Deux jeunes pousses, CarCoach et CarPay-Diem, sont déjà dans ses locaux. Une approche pragmatique de l’innovation autour de la mobilité au sens large.
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MIKE ZENARI
uand l’innovation se mesure aussi à des progrès, aussi petits soient-ils... C’est avec une approche pragmatique et réaliste de la notion d’innovation qu’ALD Automotive a choisi de participer à sa manière à la « start-up nation » luxembourgeoise en lançant Shaker, son incubateur pour start-up. Trois jeunes pousses seront ainsi accueillies par le leader du leasing professionnel au Luxembourg, qui préfère réfléchir plutôt que de subir les enjeux liés à la mobilité et aux nouvelles tendances qui marquent son activité. « Notre métier n’a pas beaucoup évolué ces dernières années, déclare Dominique Roger, administrateur délégué d’ALD Luxembourg. Nous devons passer de l’amélioration de l’existant à la création de choses nouvelles. » Une remise en question qui doit passer par la confrontation de la vision des personnels de l’entreprise à celle de start-up. D’où l’idée d’ALD d’en héberger au sein de ses murs et de profiter des échanges d’expériences des deux côtés.
« Nous voulons créer un espace collaboratif entre nos équipes et les start-up, ainsi que nos clients », ajoute Pierre-Yves Meert, marketing & innovation manager d’ALD Automotive. Car Shaker entend accélérer la mise sur le marché de solutions innovantes dans le domaine de la mobilité, face aux soucis quotidiens d’une part et au changement progressif de consommation de l’automobile d’autre part.
Repenser l’expérience de l’auto
CarCoach et CarPay-Diem ont déjà posé leurs cartons route d’Arlon. Ingénieur pendant 20 ans dans l’industrie automobile, spécialiste des tests auto, Antonio da Palma Ferramacho a choisi de franchir le pas de l’entrepreneuriat en devenant coach pour conducteurs, aguerris ou débutants. Son objectif : guider ses clients dans le choix de leurs véhicules et surtout corriger ces habitudes qui entraînent de mauvais comportements sur les routes, voire une consommation abusive de carburant.
« Mon concept est orienté vers l’écoconsommation, mais aussi la sécurité », cadre M. da Palma Ferramacho. Seul ou accompagné d’instructeurs freelances qui font partie de son réseau, il vise notamment les entreprises qui disposent d’un certain nombre de voitures de fonction et qui sont donc potentiellement clientes d’une société de leasing. Avec parfois un problème de sinistralité. « J’ai eu besoin de deux ans pour être connu et commencer à me faire une place sur le marché, principalement via mon networking. » Un facteur déterminant aussi pour Frédéric Stiernon. L’ancien cadre de Flashiz vole désormais de ses propres ailes avec un concept qui s’adresse à l’industrie pétrolière, ô combien con centrée autour de quelques géants. Baptisé CarPay-Diem, il fonctionne comme une application de paiement pour faire son plein, sans passer par la caisse ni même le terminal de paiement. « Personne ne fait le plein de gaieté de cœur, surtout lorsque l’on doit attendre longuement à la caisse, relève Frédéric Stiernon. Dans le même temps, les pétroliers se rendent compte que pas mal d’industries subissent des innovations disruptives. » Inutile de citer l’exemple des taxis ou de l’hôtellerie… L’entrepreneur a donc choisi d’approcher les grands groupes pétroliers via leurs fournisseurs de solutions pour les convaincre de prendre le train de l’innovation en marche. « Nous allons procéder à un test pilote dans les prochaines semaines en Belgique, un autre devrait suivre au Luxembourg », ajoute Frédéric Stiernon. Un intérêt qui va pousser le chef d’entreprise à se doter d’une équipe, plus rapidement que prévu, et à procéder à une levée de fonds pour passer au stade suivant du développement de l’application qui s’est effectué avec le support d’InTech, filiale de Post Luxembourg. Les « petites » innovations faisant parfois les grands succès, le développement d’incubateurs de ce type dans différentes sociétés, en fonction de leurs possibilités, serait, outre une autre forme de responsabilité sociétale, une manière d’ajouter des briques supplémentaires à cette « start-up nation » que le pays veut devenir. Un concept qui fait déjà des émules au sein du réseau ALD, puisque l’entité russe a intégré le concept et que la brésilienne y jette un regard plus qu’attentif. EN RÉSUMÉ
CarPay-Diem et CarCoach sont les deux premières start-up incubées chez ALD Automotive, qui a lancé Shaker, un programme d’accompagnement et d’échange d’expériences autour de la mobilité.
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PAPERJAM ADVERTORIAL
RE TAL LUXEMBOURG
State of the art packaging Passion for
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ounded in 1994, Retal Group has been in the plastic packaging market already for 22 years. This multinational company produces PET pre Care for environment forms, HDPE closures, films, as well and social as PET resin and polyols. To give you a responsibility notion of the scale of this key player in the industry, the turnover of Retal Group and NEO Group for 2015 alone was around Dynamic growth €700 million and €300 million respectively, and number of staff amounts to 2,500 employees worldwide. PET, also known as polyethylene terephthalate, is the most ecological and popular raw material for the packages of drinks and other products and has unique physical and mechanical features: transparency, strength, lightweight, and is widely recycled. As a consequence, it’s one of the most common consumer plastics used. NEO Group produces 330 thousand tonnes of PET resin per year. NEO capacity will be “The plant in Luxembourg Group increased by 150 thouis a state of the art plant sand tonnes by 2018 will reach 480 with latest technologies and thousand tonnes. The production of and energy efficient beverage packaging equipment. Retal is one of includes innovative the fastest growing ways of developing closures companies in the global preforms, and bottles, as well as packaging industry. ” prototyping, lab validation and industrial Gerardo Chiaia validation. President Beverage Packaging To illustrate the Husky scale of their production: to date Retal delivers to the market 18 billion preforms and 11 billion closures, including the new Luxembourg plant. “We traditionally start with the production of preforms and caps for the beverage, food, cosmetics and technical industries. There are plans to add new products and services in the near future,” excellence
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explains Valérie Mure, general manager of Retal Luxembourg. Retal is one of the largest players in the world of plastic packaging manufacturing. Their rapid growth and high standard products have earned them major customers and dominance across key markets. Retal supplies all global leaders, trademark owners and local producers of beverages, food, oil and household products.
Passion for excellence
Retal Group is full of talented people who provide exceptional service and high quality products for the plastic packaging industry. The means to success for any company includes high standard customer support. Retal is not only reliable and flexible in its approach, but also offers assistance in start-up, trouble shooting as well as capping, blowing and filling expertise to its customers.
Retal is committed to excellence and engages in best manufacturing practices. The group has quality assurance labs, in-line inspection, manages its own packaging warehouse and uses nothing but state of the art equipment.
Care for environment and social responsibility
At Retal, care for the environment is of paramount importance. Technologies such as Husky RF are used to increase recycled resin content. Retal is constantly searching for and developing new ways to reduce container weight. Mrs Mure states: “In terms of green management, energy consumption reduction is a continuous process, and our goal is to be the best in the industry.” In order to achieve this, Retal regularly upgrades its equipment. Retal is likewise committed to social responsibility. It participates in a green office campaign and is involved
PAPERJAM ADVERTORIAL
at a community level by providing sponsorship for local municipal programmes.
Dynamic growth
Retal Luxembourg opened officially in May 2016 and occupies a 4,000m2 production hall in Foetz. “If we take the last three years, the annual growth of Retal Group has an average of more than 10%. Our strategy is to continue this trend further, to be closer to our partners, to offer new innovative products and to enter new markets. Strategically, we decided to strengthen our position in the markets of Benelux, Germany and France. We evaluated that Luxembourg is the optimal place. I would like to add, the products will also be sold in other EU countries and will be exported,” reveals Mrs Mure. The Luxembourg plant has two preform and three closure systems. “The plant is equipped with latest technology from Husky and Corvaglia. Our experience and energy-saving technologies make the plant well-organised, highly efficient and environmentally
10%
Retal annual growth has an average of 10% over the last three years.
25
The multinational company operates 25 production sites in 14 countries, including 5 partner sites and NEO Group. NEO Group (Lithuania), a member of the Group, is one of the biggest manufacturers of PET resin and polyols in Europe.
friendly,” confirms Mrs Mure. Retal Luxembourg is going to fulfil its role as a Centre of excellence for R&D (Research and Development) and implement advanced manufacturing and energy saving technologies in its production processes. These include dryers with heat pumps, an advanced chilling system and machines with electric clamps. “To go from the idea to realisation of the project only took us a year. We are grateful to the Luxembourg government organisations that supported us, issued the necessary permits without delay and contributed to the rapid and prompt company opening.” The official opening ceremony took place on 20 May followed by presentations and a gala dinner at the Mondorf Domaine Thermal. As for Retal’s future plans and expectations, Mrs Mure states: “We focus on dynamic growth. At the end of 2016, we will launch our first plant in the United States. With regard to Luxembourg, this is only the first phase. We are confident that we will expand our production very soon.”
COMPANY HISTORY/GROWTH Retal Group has developed fast since its inception in 1994. Preform production started in 1997, closure production in 1998, PET resin and film production in 2004. From 2005 to 2015, the company expanded from Europe, opening plants in Czech Republic, Italy, Spain, France, the Balkans, Germany and Cyprus, and to Caucasus and Central Asia. 2016 alone sees the launch of Retal in Luxembourg and the entry to the markets of USA and Canada. Headquarter of Retal Industries LTD is located in Limassol, Cyprus.
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5.000 PR OD UI TS Luxcaddy a démarré avec 650 références en 2007. Neuf ans plus tard, les stocks comptent 5.000 produits, qui seront bientôt également disponibles au-delà des frontières grand-ducales.
LUXCADDY
À l’assaut de la Grande Région F LO R E N C E T H I BAU T
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Après avoir sillonné tout le Luxembourg, Luxcaddy, ex-epicerie.lu, prépare son expansion dans les pays limitro phes pour la rentrée. Prévue pour début 2016, la conquête européenne a été repoussée suite à l’afflux massif de clients de feu Cactus@home. L’équipe a été étoffée, le site web européen est en développement et le matériel est prêt.
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remier supermarché en ligne du pays, Luxc addy e st aujourd’hui une belle success-story locale. L’histoire débute en avril 2007 sous la bannière epicerie.lu après un an d’intenses préparations. Portée par l’énergie de deux fondateurs venus du web et amis de longue date, Jacques Lorang et Georges Kraft, également premiers livreurs de la jeune société, l’e-épicerie a débuté avec 650 références. Le premier employé les rejoint en octobre 2008. Lors de la première année de rodage, le chiffre d’affaires s’élève à 95.000 euros. « Au début, on ne faisait même pas 10.000 euros par mois. Aujourd’hui, c’est le produit d’une journée moyenne », se rappelle Jacques Lorang. Rapidement, ce sont les produits laitiers, les fruits et légumes et les boissons qui sont les plus commandés. Les livraisons démarrent dans les alentours proches de la ville de Luxembourg avant d’être étendues à tout le territoire. La marque Luxcaddy est, quant à elle, adoptée en avril 2010. Le chiffre d’affaires passe la barre du million d’euros en 2011. Aujourd’hui, les rayons virtuels de Luxcaddy comptent 5.000 produits, de la viande à la pâtisserie en passant par des produits locaux gourmets ou la nourriture pour les animaux. Une quinzaine de collaborateurs est employée par l’enseigne, dont cinq
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récemment embauchés pour répondre à l’afflux de demandes suite à la fermeture du service Cactus@home en février dernier. « Si depuis plusieurs années, nous avons connu une croissance annuelle de 20 %, pour 2016, si on compare le premier trimestre avec celui de 2015, nous avons déjà connu un boom de 60 %. Rien qu’en mettant en perspective les deux mois de mars, la progression a été de 70 % », dévoile le fondateur. Pour le cofondateur, également membre fondateur de la fédération eCom, c’est le système IT, « maison » et amélioré en permanence, qui est la source du succès renouvelé. Autres points forts, le stock qui se gère automatiquement et le tracking en temps réel des livraisons. « Nous avons choisi, dès le départ, de réaliser nos propres livraisons. Notre flotte compte six camionnettes réfrigérées. 70 % des commandes se font après 17 h pour le lendemain, notre équipe doit être constamment sur le qui-vive. Je pense que c’est l’offre de produits locaux et bio, grâce au soutien de 20 producteurs locaux, et la simplicité d’utilisation de notre site qui nous ont aidés à sortir du lot. » Des efforts en marketing ont également contribué à cet élan.
Extension européenne
Si les débuts ont été intenses, la formule a aujourd’hui conquis les acheteurs
luxembourgeois, ouvrant la porte à une expansion régionale. « Nous allons ouvrir Luxcaddy.eu à toute l’Europe, même si nous visons particulièrement la France, la Belgique et l’Allemagne. Les conditions tarifaires y seront plus intéressantes, indique encore Jacques Lorang. Le portail est actuellement en cours de développement. » Planifié de longue date, le projet a pris un peu de retard. « Nous sommes en phase de finalisation. L’équipe est prête et nous avons déjà acheté une machine pour l’emballage des colis. » Géré en interne, le projet de développement nécessite peu d’investissements. « À l’étranger, on va redémarrer à zéro. Cela dit, le risque est limité. Au Luxembourg, les revenus sont là. Je ne vois pas pourquoi on ne se lancerait pas. L’étape la plus compliquée sera sans doute la communication et la promotion de notre initiative pour attirer les visiteurs sur notre e-shop. Le tout sera d’être trouvable. » Pour servir les nouveaux marchés, c’est un logisticien luxembourgeois qui se chargera de l’envoi des commandes. Et Jacques Lorang de commenter : « Nous sommes actuellement en négociations avec un prestataire. Choisir le bon partenaire est un des facteurs décisifs. Le prix est le premier critère. » N’ayant pas de valeur ajoutée sur les produits frais, la gamme sera d’emblée réduite et mettra en avant des achats « plaisir », comme de l’huile d’olive, des biscuits ou du vinaigre de qualité. Toutes les références seront proposées aux mêmes tarifs quelle que soit l’origine des commandes. « Ce sera avant tout des produits d’épicerie fine. Notre raison d’être sera d’offrir des produits français coups de cœur aux Allemands et vice versa. Gastronomiquement, le Luxembourg est un bon mix des deux. Le chocolat Côte d’Or, par exemple, est très apprécié en Allemagne, mais est pourtant difficilement trouvable dans certaines zones. C’est sur la rareté et le choix que nous pourrons faire la différence. Pour ce type de commandes, la rapidité de livraison et le prix sont moins importants. La compétition sera moins frontale avec les commerçants locaux. » Ambitieux quant à leurs activités à l’étranger, les fondateurs de Luxcaddy ne comptent pas pour autant négliger le marché local. « Il est encore en croissance et nécessite attention et énergie. Notre visibilité doit constamment être surveillée. Malgré la confiance de nos clients, on ne peut pas se reposer sur nos acquis. » Le déménagement du siège en mai 2015 à Kehlen dans un entrepôt de 750 m2 offre une certaine marge de croissance à l’e-shop. EN RÉSUMÉ
Après avoir trouvé leur vitesse de croisière au Luxembourg, les fondateurs de Luxcaddy préparent d’arrache-pied son expansion dans la Grande Région. Un portail sera ouvert à toute l’Europe à la rentrée.
SV E N B E C K E R (A R C H I V E S)
ENTREPRISES
ENTREPRISES
PION N IE R Pierre-Yves Franck (Opal Systems) fut le premier lauréat d'Upgrade en 2014.
UPGRADE 2016
Réseaux gagnants J E A N - M I C H E L GAU D R O N |
C H R I S T IA N AS C H M A N
Organisé par les Rotary Clubs de la région, le concours Upgrade offrira à l’entrepreneur lauréat l’accès à un réseau de contacts propice à accompagner son développement.
L
Les candidats ont jusqu’au 20 juin pour déposer leur dossier de candidature.
es concours et autres awards ne des différents Rotary Clubs partenaires, l’initiamanquent pas en matière d’entrepre- tive a aussi – et surtout – pour objectif d’accomneuriat. Moins prestigieuse, peut-être, pagner, pendant un an, l’entrepreneur lauréat et que le Prix de l’entrepreneur de l’an- lui ouvrir un accès privilégié à un important née décerné par EY (lire en page 80), l’initiative réseau de contacts formé par les partenaires de Upgrade pilotée par les sections Rotary Clubs l’initiative. Le tout assorti, également, d’un soud’Attert, de Sûre et Semois, de tien financier. Les partenaires Bastogne et de Neufchâteau, en « luxembourgeois » d’Upgrade collaboration avec des acteurs sont l’initiative BusinessMentoinstitutionnels de la région, n’en ring (Chambre de commerce du « La sphère reste pas moins attirante. Luxembourg), le bureau de S’adressant à tous les entrel’Awex au Grand-Duché, Luxinéconomique est preneurs en activité dans la novation et le Technoport, mais aussi l’affaire de Province de Luxembourg et aussi les Rotary Clubs de Luxemau Grand-Duché, Upgrade est bourg-Vallées et d’Esch-surla société civile. » une initiative unique dans la Alzette. Jean-Pol Michel région, car elle cible la période Lors de la première édition, Président de développement : « Cette en 2014, pas moins de 15 entreCommission Upgrade phase est assurément une période prises avaient postulé : neuf de du Rotary très critique dans la vie d’un entrela Province de Luxembourg et preneur, indique Jean-Pol Michel, six du Grand-Duché. Mais les business development director au trois finalistes étaient tous sein du List et président de la commission Upgrade belges, le prix ayant finalement été attribué à du Rotary. Outre des conseils et des financements, Opal Systems, créée à Arlon en 2009 et active il a aussi, et surtout, besoin de reconnaissance, de dans la conception et le développement d’un confiance, d’un réseau humain, qui peut être le coup système de chaleur par le sol. de pouce qui aide à passer le cap. » Les entrepre« Ce programme Upgrade était parfaitement neurs intéressés ont jusqu’au 20 juin pour adapté à la situation dans laquelle nous nous troudéposer leur candidature en ligne (www.upgrade. vions, témoigne Pierre-Yves Franck, administrarcass.be). Les trois finalistes seront dévoilés le teur et directeur technique d’Opal Systems. Nous 30 juin et le gala de récompense du lauréat final sommes une jeune société et la notion de réseau aura lieu le 12 octobre. restait encore assez théorique. Or cela constitue Outre la mise en lumière de trois projets entre- une nécessité pour nous, afin d’être en prise directe preneuriaux finalistes et un accès aux réseaux avec tous les corps de métiers du bâtiment qui sont
concernés par nos installations. Grâce à cette initiative, nous avons pu renforcer notre image et notre crédibilité, ce qui est toujours crucial quand on développe des produits vraiment nouveaux. » Daniel Lessire, gérant de la brasserie Millevertus, un des finalistes de l’édition 2014, met également en avant la valeur inestimable du réseautage. « Il est rare qu’on ait le temps de prendre du recul sur son activité. Mais lorsqu’on est amené à échanger avec d’autres entrepreneurs, on se rend compte qu’on est souvent dans le même bateau. Mais il est clair que réseauter demande aussi un investissement personnel conséquent. C’est aussi un choix de vie. » « Ça booste toujours d’être amené à relever de tels défis, note pour sa part l’autre finaliste, Nicolas Gilson, repreneur en 2014 de l’entreprise de construction Yves Gavroy. Et inconsciemment ou pas, cela permet d’ouvrir certaines voies. C’est clairement une expérience positive. » Le jury de cette édition 2016 d’Upgrade sera présidé par le nouveau gouverneur de la Province de Luxembourg, Olivier Schmitz, épaulé par la présidente de 2014, la cheffe d’entreprise Michèle Detaille. « Nous sommes convaincus que la sphère économique est aussi l’affaire de la société civile. C’est pourquoi nous pensons qu’il est urgent d’agir ensemble, pour une économie à visage humain », affirme M. Michel. EN RÉSUMÉ
La deuxième édition du concours Upgrade, dédié aux entrepreneurs de la région, permettra aux lauréats l’accès à de nouveaux réseaux et soutiens humains pour le développement de leurs activités.
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ENTREPRISES
PAR COUR S Depuis janvier 2015, Janine Weber pilote la succursale luxembourgeoise de Dachser. Engagée à 19 ans par le groupe allemand, elle y a fait toute sa carrière.
LOGISTIQUE
Nouvelle ère chez Dachser F LO R E N C E T H I BAU T |
Engagée par le logisticien allemand Dachser dès ses études, Janine Weber y fait ses premières armes. Partisane d’un management de proximité, elle est nommée à la tête de la filiale luxembourgeoise à seulement 28 ans. Sa mission depuis le 1er janvier: accélérer la croissance locale du groupe fondé en 1930.
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N
MIKE ZENARI
ée en Allemagne, Janine Weber s’éprend du transport et de la logistique dès la fin du lycée lorsqu’elle choisit d’étudier cette discipline en alternance à la Duale Hochschule Baden Württemberg. « Très complet, ce baccalauréat me donnait l’occasion de toucher aussi à l’économie et aux bases de la finance. C’était passionnant. » Elle démarre sa carrière professionnelle à 19 ans au sein du groupe Dachser à Munich, un des poids lourds de la logistique européenne, environnement qu’elle n’a pas encore souhaité quitter depuis lors. « Je n’ai pas de CV, je n’en ai jamais eu besoin ! J’ai commencé dans le cadre d’un contrat en alternance lors de mes études et j’ai trouvé chez Dachser une deuxième famille. J’ai, jusqu’à présent, toujours eu de nouvelles sources d’apprentissage. Je ne me suis pas ennuyée une seconde. » Fondée en 1930 à Kempten, lieu actuel de son siège social, Dachser, petite entreprise familiale, est devenue une multinationale dotée d’une force de frappe de plus de 25.000 employés et 437 sites sur 42 pays, pour un chiffre d’affaires global de 5,6 milliards. « C’est son aspect familial qui m’a séduite à mes débuts et qui me plaît
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toujours autant. On en est à la troisième génération. Malgré sa taille, la diversité et le respect des personnes font partie de l’ADN. » Une fois son diplôme en poche, la jeune Allemande choisit de s’expatrier au Luxembourg en 2011. « J’ai pris ma décision très rapidement. En quatre semaines j’étais ici », se rappelle-t-elle. Elle occupe alors le poste d’operations manager dans la cellule « petites distances » et participe aux débuts de la succursale à Grevenmacher. « C’est une fonction qui demande une grande flexibilité, ainsi qu’une bonne capacité d’adaptation pour gérer les imprévus. Chaque jour était différent. C’était une expérience intense et très formatrice. »
Goût du terrain
À Grevenmacher, Janine Weber poursuit son apprentissage managérial, apprend le luxembourgeois et y découvre la culture du travail locale. À 28 ans, elle accepte, un peu plus de quatre ans après ses débuts luxembourgeois, l’ambitieux challenge de piloter la succursale. Se faisant, elle succède à Joop Landman en poste depuis 2013 et parti en retraite, et devient alors la plus jeune CEO du groupe. « J’ai pris cette proposition comme une preuve de confiance de la part du
groupe. Je me sens entièrement soutenue par le management », partage Janine Weber. Elle endosse cette nouvelle responsabilité au 1er janvier 2016 et reporte directement à Aat van der Meer, le managing director de Dachser Benelux. Aujourd’hui, Dachser Luxembourg pèse 8,6 millions de chiffre d’affaires. Pour l’année 2015, il y a eu 182.200 expéditions représentant 60.100 tonnes. « Cinq ans après notre création avec une poignée d’employés du siège ainsi que quelques talents locaux, nous connaissons aujourd’hui le marché luxembourgeois. Situé entre Luxembourg-ville et Trèves, notre site de Grevenmacher est parfaitement positionné. » La succursale y possède une plateforme de cross-docking de près de 2.800 m2, ainsi qu’une surface de 800 m2. Partisane d’un management de terrain et proche de ses 31 collaborateurs, Janine Weber met un point d’honneur à se montrer disponible pour chacun, d’autant plus que sept d’entre eux travaillent de nuit. « Il y a toujours quelqu’un dans l’entrepôt de minuit à 21 h. Des marchandises arrivent et partent en permanence, ce qui demande des workflows précis et constamment optimisés. Ma porte est toujours ouverte. » Elle est secondée dans sa tâche par un responsable des opérations et un directeur commercial. Et Janine Weber de souligner l’importance des relations à l’intérieur de la succursale : « Notre équipe est multinationale. On y trouve toutes sortes de parcours et d’expériences. C’est une de nos forces. Tout comme la formation de nos talents, qui concerne chacun d’entre nous, l’étendue de notre réseau et nos outils IT développés en interne. Nos standards de qualité sont très élevés. Écouter l’équipe me prend beaucoup de temps, mais ce n’est jamais perdu. Tout le monde échange beaucoup. La taille de l’entreprise nous le permet encore. Si mes commerciaux sont heureux, mes clients le seront aussi. Je défends une gestion d’équipe positive. » Cette première année en poste, outre des cours de néerlandais pour dialoguer avec ses homologues des Pays-Bas, interlocuteurs forcément réguliers, Janine Weber entend bien accélérer le développement du site. « Dans les métiers logistiques, on ne s’ennuie jamais. Plutôt que de viser le succès à court terme, nous essayons d’adopter une vision à long terme dans tout projet. Rendre nos clients épanouis sous-entend d’innover en continu et d’opérer une veille technologique précise. J’envisage la relation avec eux comme un partenariat gagnant-gagnant, honnête et transparent. Je ne crois pas en la vente agressive. Il faut être prêt à se remettre en question. » EN RÉSUMÉ
À 28 ans, Janine Weber dirige la filiale luxembourgeoise du logisticien Dachser. Entrée dans le groupe dans le cadre de ses études, elle ne l’a plus quitté.
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ENTREPRISES
RENÉ ELVINGER
La foi intacte JEAN - MICHEL LALIEU |
R ENÉ ELVI NGER Le patron de Cebi International passe encore beaucoup de temps au sein de l’unité de production de Steinsel.
J E S S I CA T H E I S
À 60 ans, René Elvinger a racheté l’entreprise qui l’employait depuis 35 ans. Cinq ans plus tard, le patron de Cebi International dit ne rien regretter. Il vient d’ailleurs de pousser ses pions en Chine et au Mexique.
L
e 2 mars dernier, René Elvin- Au cours des premières années, sa préger aurait officiellement pu sence est surtout requise sur le site, situé fêter son départ à la retraite. à Steinsel. « Je ne suis pas ingénieur, mais Champagne ? Pas tout de j’ai quand même voulu comprendre la techsuite ! À la place, il s’est offert, en mai, nologie présente dans nos produits. C’était un tour du monde professionnel, pas- sans doute plus facile il y a 40 ans », sant par Shanghai et le Mexique où il a raconte-t-il, en faisant le tour du proinauguré la 11e unité de production du priétaire, zigzaguant entre les robots groupe, près de Puebla. Champagne recrachant à l’heure des dizaines de quand même ! Et le 14 juin prochain, il micro-moteurs. Des machines, préfêtera en grande pompe les 40 ans de cise-t-il, toujours conçues grâce à du son entreprise au Luxembourg, qui cor- savoir-faire maison. « Par la suite, les respondent aussi à quatre décennies de actionnaires ont repris d’autres sites à carrière pour lui, d’autant plus qu’il en l’étranger et je me suis mis à voyager afin fut le premier employé ! Champagne et de mieux les intégrer. » re-champagne… Mais le réel tournant de sa carrière, Naissance à Walferdange, éducation c’est en 2011 qu’il le vit, à une époque où à Walferdange (avec, quand même, un beaucoup commençaient à lui demander passage par l’Université de Strasbourg comment il comptait occuper son temps pour un master en économie), résidence après la retraite. À la mort de l’actionnaire actuelle toujours à principal de l’entreWalferdange et présiprise, son fils a posé la dence du basket club question à René Elvinde… Walferdange penger de savoir s’il ne « Faire ce qui dant de nombreuses serait pas intéressé de est possible années... Même s’il reprendre l’ensemble ressemble à un long des activités. Sacré défi ! pour maintenir fleuve tranquille sur les « Je lui ai fait remarquer une activité rives de l’Alzette, le que lui n’avait que 30 parcours du patron de ans, et donc toute l’énerindustrielle au Cebi International est gie pour le faire, mais il Luxembourg. » loin d’être banal. m’a répliqué que j’avais toujours tout fait pour Les grands débuts son père. C’était en quelque sorte un geste Après deux premières années de carrière de reconnaissance de sa part. » chez Goodyear, il rejoint Elth LuxemVoilà comment le premier salarié de bourg comme directeur adjoint en juin la firme de Steinsel s’est retrouvé, à 60 1976, soit quelques jours après l’acte de ans, à la tête d’un petit ensemble indusnaissance de l’entreprise. Il y fait toutes triel qui emploie aujourd’hui près de ses classes, obtenant le poste de direc- 3.000 personnes et contrôle, depuis teur en 1985, et contribue largement à Steinsel, des usines en Italie, en Espagne, son développement. Celle-ci se concentre en Suisse, au Brésil, en Pologne, en d’abord sur la production de thermostats Chine et, désormais, au Mexique. Et il bimétalliques pour l’électroménager, continue à investir pour son développeavant de s’orienter de plus en plus vers ment. L’unité mexicaine, récemment les thermostats et les petits moteurs inaugurée, a ainsi été décidée pour se (ouvertures de fenêtres, pompes lave- rapprocher d’une importante usine vitres, etc.) pour le secteur automobile. Volkswagen et être près d’une future 080 —
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ENTREPRENEUR D E L’ A N N É E
QUEL SUCCESSEUR POUR RENÉ ELVINGER ? Le 12 décembre prochain, le nom du cinquième lauréat du Prix de l’entrepreneur de l’année sera dévoilé. Organisé mondialement depuis 30 ans et décerné par le cabinet EY dans quelque 150 villes et 70 pays, il récompense des entrepreneurs qui détiennent une participation d’au moins 10 % dans leur entreprise. Il faut aussi que leur société affiche trois ans d’existence et un chiffre d’affaires minimum de 2,5 millions d’euros. Dans la plupart des pays, le prix est annuel. Au Luxembourg, la taille du pays ne permet pas la même fréquence. Depuis sa première édition, en 2004, il n’a donc encore couronné que quatre lauréats : Nicolas Buck (pour Victor Buck Services) a été le premier. En 2006, c’est Abbas Rafii (Ireco) qui l’a reçu, suivi en 2009 par Jacques Lanners (Ceratizit). Enfin, en 2013, c’est le patron de Elth (devenu depuis Cebi International), René Elvinger, qui l’a obtenu pour son coup d’éclat dans la reprise du groupe où il a fait l’ensemble de sa carrière. Parmi les candidatures reçues (les inscriptions sont clôturées depuis le 27 mai), les six meilleurs dossiers seront retenus pour la finale. La sélection se fait sur des critères tels que l’esprit entrepreneurial, la capacité d’innovation, mais aussi la dimension sociale de l’entrepreneur.
ENTREPRISES
unité d’assemblage de l’Audi Q5. « En Chine, nous ne sommes pas suffisamment grands, analyse encore le patron luxembourgeois. Or, ce pays abrite un quart de la production mondiale de voitures. Nous avons donc pris des mesures pour augmenter la production. »
Apôtre de l’industrie
De cet ensemble orienté vers les mêmes types de production, mais peu intégré, il a rapidement fait un groupe cohérent, jusque dans son appellation. Depuis le 1er septembre 2015, toutes les activités sont regroupées sous le nom de Cebi International, déjà bien connu des clients. Rétrospectivement, le patron luxembourgeois n’émet aucun regret à avoir fait le grand saut. « Il faut encore faire ce qui est possible pour maintenir une activité industrielle au Luxembourg et en Europe de l’Ouest de manière générale », convient-il. Or, en 2011, chez Elth, c’était lui… ou un groupe chinois. « À long terme, ils ne seraient pas restés chez nous. » Une décision rapidement saluée par l’attribution en 2013 du titre d’Entrepreneur de l’année (voir encadré). « En termes de marketing, ce n’était pas utile vu que nous exportons l’ensemble de notre production, mais c’est par contre une grande satisfaction personnelle », admet M. Elvinger. Au moment du choix, il a aussi reçu le soutien unanime de sa famille. Et depuis, deux de ses trois enfants l’ont rejoint dans l’aventure. La troisième, Joëlle, est actuellement députée (DP), mais siège au conseil d’administration de Cebi. Lui succéderont-ils un jour ? Actuellement ce n’est pas le propos. Parce que, même s’il se retire peu à peu de la gestion quotidienne, René Elvinger reste bel et bien à la barre. Et parce que l’entreprise n’est pas dans la famille depuis suffisamment longtemps pour en faire une affaire de transmission familiale. « Mon père était cultivateur, rappelle-t-il. Le business n’est pas une tradition dans la famille. » Un jour pourtant, il songera à s’offrir plus de vacances – dans le sud de la France qui le séduit – et à reprendre avec plus d’assiduité les randonnées cyclotouristes. « L’entreprise doit pouvoir vivre sans moi », insiste-t-il. Depuis le début de l’année, il a d’ailleurs nommé un directeur général, alors que lui reste président et CEO. « Mais au-delà d’un certain montant, c’est toujours moi qui signe les investissements. » EN RÉSUMÉ
En 2011, après 35 années passées au sein de l'entreprise dont il fut le premier employé, René Elvinger est devenu le propriétaire de Elth, renommée depuis Cebi International. Un défi immense à l’heure où beaucoup auraient songé à prendre leur retraite. Mais il ne regrette rien.
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“DAS TAG E B L AT T IST EINE DER MODE RNSTEN ZEITUNGEN EUROPAS” NORBERT KÜPPER J urypräsident d e s Eu r o p e an N e w sp ap e r A w ar d s Da s T age bl at t , au s ge ze ic h n e t mit 5 Aw ar ds of E xcellence be i de n E ur o p e a n N e w sp a p e r Aw a rd s * *Größter e u ro päis c h e r Ze it u n gs k o n gre s s Werden Sie Teil unserer Lesergemeinschaft auf tageblatt.lu
BRÈVES
PLACE FINANCIÈRE
S T E V E E AS T WO O D (A R C H I V E S)
JOLI DIVIDENDE L’assemblée générale de la Banque internationale à Luxembourg (Bil), qui s’est tenue le vendredi 29 avril, a validé l’entrée de l’ancien ministre des Finances Luc Frieden à la présidence du conseil d’administration. Maurice Lam, l’ancien patron de Deloitte Luxembourg, l’y a aussi rejoint. Au niveau du dividende, les actionnaires se sont montrés gourmands en le fixant à un montant de 69,9 millions d’euros. L’action naire qatari (90 % des parts), Precision Capital, encaissera environ 60 millions et l’État luxembourgeois 7 millions.
« NOUS AVONS LANCÉ UN PRODUIT QUI OFFRE UNE BONNE RÉMUNÉRATION DEPUIS NOTRE ACCORD AVEC POST LUXEMBOURG AU DÉBUT DE CETTE ANNÉE ET IL ATTIRE PAS MAL DE NOUVEAUX CAPITAUX.» Guy Hoffmann, président du comité de direction de la banque Raiffeisen Lors de la présentation de ses résultats annuels, la banque coopérative Raiffeisen a estimé avoir connu un bon niveau d’activités pour l’année 2015. Les dépôts et crédits sont tous les deux en hausse. Mais la rentabilité a souffert, notamment à cause des taux bas. Le résultat net a effectivement reculé de 2,3 %.
DEUXIÈME VAGUE Le lundi 9 mai, le consortium de journalistes d’investigation ICIJ a livré de nouveaux résultats issus de son enquête sur les structures offshore en proposant un moteur de recherche pour comprendre les ramifications entre différentes Places et les destinations offshore. 10.877 entités en lien avec Mossack Fonseca ont été comptabilisées. Au niveau du Luxembourg, le listing pointe 411 intermédiaires qui ont œuvré pour la mise en place de structures offshore. Juin 2016 —
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PLACE FINANCIÈRE
BRÈVES
BRÈVES
AVOCATS VISÉS
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« Les collaborateurs doivent être les premiers ambassadeurs de la marque. »
Une cinquantaine de cabinets d’avocats luxembourgeois apparaît dans la base de données des Panama Papers sur le site de l’ICIJ. Les noms sont cités avec le détail des sociétés qu’ils ont structuré ou contribué à créer au titre de clients. Sur la liste, on trouve notamment le cabinet Penning-Schiltz-Wurth, dans lequel officie Me Philippe Penning, défenseur d’Antoine Deltour dans le procès LuxLeaks. Une activité dont s’est du reste défendu l’avocat avec conviction.
Nadine Schweyen, directrice Marque, communication & qualité chez BGL BNP Paribas
La toute nouvelle directrice Marque, communication & qualité de BGL BNP Paribas compte mettre l’accent sur la compréhension des attentes de chaque public, en interne comme en externe. « Un travail étroit, collaboratif et transversal se fait avec le Marketing pour la communication produit, avec les Ressources humaines en matière notamment de communication interne, ou encore avec l’ensemble des métiers et fonctions en matière de relations presse. »
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Au 31 mars dernier, 26.136 personnes étaient employées dans les différents établissements de crédit du pays. Tant en comparaison trimestrielle qu’annuelle, l’emploi dans les établissements de crédit établis au Luxembourg continuerait à progresser, selon des données récemment publiées par la Banque centrale du Luxembourg. 26.136 personnes, c’est 239 de plus qu’au 31 décembre 2015. Par rapport à la même période de l’année précédente, cette augmentation atteint 454 unités. PAS DE RULINGS VERBAUX Selon la presse belge, l’Administration des contributions directes du Luxembourg aurait conclu des « accords verbaux » avec plusieurs grandes entreprises afin de contourner l’échange automatique des données lié aux rulings. Une information démentie par le ministère des Finances. L’ACD a précisé « appliquer depuis le début de l’année l’échange de données avec la Belgique de manière anticipée » et assure n’avoir, pour le moment, « aucune demande en attente de la part des autorités belges ».
MISSION RENFORCÉE
Swiss Life International a mis en place un nouveau modèle opérationnel pour son secteur d’activité Corporate Clients, avec une nouvelle équipe dirigeante ainsi qu’une nouvelle structure organisationnelle basée au Luxembourg. Swiss Life Luxembourg a ainsi vu son rôle se renforcer en devenant le centre d’expertise du groupe pour l’assurance transfrontalière.
I N G L U X E M B O U R G , J E S S I CA T H E I S (A R C H I V E S)
NOUVELLE TÊTE CHEZ ING Luc Verbeken cédera les rênes d’ING Luxembourg à Colette Dierick le 15 juillet prochain. Il retourne en Belgique en tant que head of transformation office d’ING Belux. La nouvelle CEO est une fidèle de la ban que orange dans la mesure où elle travaille depuis 32 ans au sein de sa division belge. En janvier 2011, elle avait été nommée head of retail and private banking au sein du comité de direction d’ING Belgique. Elle est également membre du conseil d’administration d’ING Luxembourg depuis 2010 et maîtrise donc déjà bien les rouages de la Place luxembourgeoise.
FINANCE INCLUSIVE La Grande-Duchesse a participé à la réunion annuelle du Consultative Group to Assist the Poor (CGAP), le centre de référence mondiale pour la finance inclusive, qui s’est tenue à la Chambre de commerce du Luxembourg du 9 au 11 mai. Invitée à la cérémonie d’ouverture, elle y a rappelé l’« attachement profond » qu’elle porte à l’objectif d’accès universel aux services financiers de base pour les plus pauvres.
BRÈVES
CONFIANCE POUR LE PRIVATE EQUIT Y La LPEA, l’association luxembourgeoise de défense du private equity et du capital-risque, a dévoilé lors de sa dernière assemblée générale les prémisses de son étude GP Survey 2016 qui sera publiée in extenso à la rentrée prochaine. Les répondants se montrent plutôt positifs puisqu’ils confirment que la Place reste prisée pour le métier de private equity, malgré un environnement fiscal agité. Le principal sujet d’inquiétude des sondés reste les incertitudes qui demeurent autour des mesures Beps de l’OCDE, bien qu’ils s’accordent pour dire que le marché luxembourgeois absorbe plutôt bien les changements réglementaires.
PLACE FINANCIÈRE
BERD Le ministre des Finances, Pierre Gramegna, a été élu à la présidence de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd). Fondée en 1991 pour accompagner la transition post-guerre froide des pays de l’ancien bloc soviétique vers une économie de marché, la Berd investit dans 13 secteurs d’activité différents, avec un focus sur l’agriculture. Elle intervient des pays de l’Europe centrale et orientale à l’Asie centrale et à la partie méridionale et orientale du bassin méditerranéen. DISCORDANCE Les résultats d’une étude internationale menée par EY – y compris au Luxembourg – mettent en évidence les différences entre les perceptions des professionnels de la gestion de fortune et les attentes de leurs clients. Les mêmes questions ont été posées à des banquiers privés et des wealth managers mais aussi à 2.000 clients. Les réponses sont parfois fort différentes. Les premiers estiment par exemple encore très importante la notion de relation personnelle, individualisée et de contact physique alors que les clients sont de plus en plus attirés par les possibilités offertes par les applications numériques et autres technologies mobiles.
30 Mios € La société d’investissement Luxempart a vendu pour environ 30 millions d’euros de titres de l’opérateur de satellites luxembourgeois SES. Mais Luxempart a quand même précisé que SES restait une participation importante dans son portefeuille. La société a aussi pris une participation majoritaire (mais au montant non communiqué) dans Eurochiller, une société italienne active dans la production et la distribution de systèmes de refroidissement de lignes de production.
SV E N B E C K E R (A R C H I V E S) , I M M O B E L
GROS BILLETS
Le ministre des Finances, Pierre Gramegna (DP), défend désormais la position de la Banque centrale européenne quant à la fin des émissions de billets de 500 euros. Un choix entériné le 4 mai dernier et qui s’appliquera à partir de la fin 2018. Ces billets sont accusés d’être utilisés majoritairement par des trafiquants pour transporter en toute discrétion des sommes élevées. Selon un rapport 2015 d’Europol, un million d’euros transporté avec des billets de 500 euros ne pèse que 2,2 kg. Avec des billets de 50 euros, le poids grimpe à 22 kg.
TRANSACTION La succursale luxembourgeoise du gestionnaire de fortune russe UFG a repris à Immobel 100 % des actions du WestSide, société qui détient la phase 2 du complexe immobilier WestSide Village, au parc d’activités de Capellen. Une opération chiffrée à 34,5 millions d’euros qui concerne trois immeubles totalisant 11.667 m2 de bureaux, 457 emplacements de parking intérieur et 77 emplacements de parking extérieur. Juin 2016 —
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PLACE FINANCIÈRE
FONDS D’INVESTISSEMENT
Acte V pour Ucits JEAN - MICHEL LALIEU
Elle prévoit de nouvelles mesures pour protéger l’investisseur lambda.
Les acteurs de la Place sont déjà bien préparés à ces changements.
La chute de la ba de Bernard M nque Lehman Brothers adof f en 2008 et la marchés fin ont prouvé qu découverte de la vaste anci es de la directiv ers. L’Union européenne ’il restait des failles à co croquerie e Ucits pour mbl a donc dévelo y répondre. ppé une nouv er sur les elle version
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— Juin 2016
A N D R E W W I N N I N G / R E U T E R S , H I R O KO M AS U I K E / E D S TO C K
Avec un léger retard, la directive Ucits V a été adoptée par le Parlement luxembourgeois.
PLACE FINANCIÈRE
C
inq ans après l’entrée en vigueur de la directive Ucits IV au niveau européen ( juillet 2011), Ucits V vient renforcer la sécurité autour des fonds d’investissement de type OPCVM. La nouvelle réglementation concernant les véhicules d’investissement destinés au grand public – donc potentiellement à des gens peu initiés à l’industrie des fonds – a été présentée en 2014 par la Commission européenne avec obligation pour les États de la retranscrire dans leur propre législation pour mars 2016. Avec un léger retard, qui contraste avec le rang de « pionnier » du pays au moment de mettre en œuvre la toute première directive du nom (en 1988), ou encore la 4e du nom (en décembre 2010), le Parlement luxembourgeois l’a adoptée fin avril et elle est inscrite dans la loi nationale depuis ce 1er juin. Que prévoit-elle ? Alors que Ucits IV visait à favoriser la distribution transfrontalière des fonds Ucits, la nouvelle directive revient sur la protection des investisseurs. « Ucits IV avait été conçue avant la crise financière. Depuis, les marchés financiers ont connu deux chocs importants : la chute de la banque Lehman Brothers en septembre 2008 et le scandale Madoff un peu plus tard », pointe Olivier Renault, directeur général adjoint de Société Générale Bank & Trust en charge du métier Titres et country manager Société Générale Securities Services.
Trois grands volets
Pour protéger au mieux les investisseurs, le législateur a modifié les règles liées au produit Ucits sur trois grands volets : la responsabilité des banques dépositaires, la politique de rémunération des socié-
tés de gestion et le régime de sanctions. pas de barrières à l’entrée pour la profes« En fait, précise Marc-André Bechet, sion, étant donné les montants potentieldirecteur Legal & Tax de l’Association lement en jeu en cas de fraude. » Pour Jean-Yves Maldague, CFO de la luxembourgeoise des fonds d’investissement (Alfi), la Commission européenne a société de gestion de fonds Candriam et observé que les mesures prises par la direc- responsable de la division luxembourtive AIFM à la suite de la crise, pour mieux geoise, cet aménagement législatif est contrôler les fonds alternatifs, allaient logique. « Il est normal qu’ils soient resdésormais plus loin que les règles Ucits. ponsables de problèmes éventuels au Elle a donc voulu les replacer au même niveau de sous-dépositaires dont les invesniveau. Mais c’est une directive qui prend tisseurs ignorent bien souvent l’existence. en compte l'évolution du secteur et qui ne En revanche, note-t-il, nous sommes vigilants face à leur volonté représente pas une d’augmenter leurs tarifs grande révolution. » en lien avec leurs nouDe nouvelles règles velles responsabilités. pour les banques dépo« L’industrie Aujourd’hui, nous n’y sitaires. Le grand chanfinancière va devoir s o m m e s p a s fa v o ge m e n t c o n c e r n e rables. » l’obligation stricte pour entrer dans un Mais des procéle dépositaire, à qui sont mode de fonction dures existent aussi confiés les actifs du fonds, de pouvoir les nement beaucoup pour que les banques dépositaires puissent restituer au fonds. En plus intrusif. » dénoncer des investiscas de fraude ou de perte de l’instrument sements de sociétés de Olivier Renault gestion dans des pays financier au niveau de Directeur général adjoint hors Union européenne la chaîne de conservaSociété Générale qui ne présentent pas tion, il devra faire en Bank & Trust des garanties de sécusorte que l’investisseur rité suffisantes. « C’est ne perde rien de sa une procédure d’escamise. « Nous devons donc renforcer les contrôles vers les sous-dé- lade entre le dépositaire et l’asset manager positaires chez qui est déposée une partie qui peut remonter jusqu’à la CSSF », des fonds sous notre responsabilité et mettre explique le directeur général adjoint de en œuvre des plans de contingence pour SGBT en charge du métier Titres. La politique de rémunération des sécuriser les actifs », explique Olivier sociétés de gestion. Un des buts pourRenault. Un choix qui suscite le débat. suivis par Ucits V est de rendre transpa« Était-ce vraiment justifié ?, s’interroge rentes les règles de rémunération des Hermann Beythan, associé, investment assets managers de la part des investismanagement group au sein du cabinet seurs. « Il a été prétendu, avec la crise Linklaters. On peut se demander si, en se financière, que certains gestionnaires ont renforçant, cette réglementation ne crée pris trop de risques, explique
DE UCITS À UCITS V
TROIS DÉCENNIES DE TRANSPOSITIONS
Hormis le retard pris pour la mise en œuvre dans le droit national de la dernière directive européenne Ucits V, Le Luxembourg a toujours été très prompt à sauter sur la balle, ce qui a largement contribué à faire de la Place le numéro un européen de l’industrie des fonds d’investissement. Chronologie.
Première directive européenne 85/611/CE sur les organismes de placement collectifs (Ucits)
Le Luxembourg est le premier État européen à transposer la directive Ucits en droit national.
20 décembre 1985
30 mars 1988
Échec des discussions autour d’une directive dite « Ucits II » censée élargir le texte aux fonds de fonds et aux fonds « maîtres-nourriciers » (master-feeder)
Package dit « Ucits III » avec deux directives : 2001/107/CE introduisant une réglementation relative aux sociétés de gestion et au prospectus simplifié (Directive Gestion) et 2001/108/CE modifiant la législation sur les placements des OPCVM (Directive Produits).
1995
21 janvier 2002
Juin 2016 —
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PLACE FINANCIÈRE
Marc-André Bechet. La Commission a donc voulu s’assurer qu’ils n’aillent pas trop loin, qu’ils ne prennent pas de risques susceptibles de mettre en péril l’intégrité des marchés financiers dans le but de générer une bonne performance. » Une mesure qui avait déjà été intégrée dans la directive AIFM et qui, à quelques éléments près, a été collée dans Ucits V. « On peut à nouveau se demander si cette mesure a du sens, souligne Hermann Beythan. Le produit Ucits bénéficie déjà d’un certain nombre de caractéristiques destinées à en faire un produit sûr pour l’investisseur. Il ne se prête pas à la prise de risques. Mais la protection contre les excès est pour l’instant une tendance généralisée dans le secteur financier et, dans le cas de Ucits, ces mesures ne sont pas très problématiques. » Un régime de sanctions renforcé. « Le régime de sanctions n’est pas nouveau dans les règles Ucits, précise d’emblée monsieur Bechet. Mais avec Ucits V, il a été très nettement renforcé et harmonisé pour éviter que les autorités nationales de supervision aient des approches divergentes. » La volonté est de renforcer le sentiment de responsabilité des acteurs du marché. Mais certains se demandent toutefois si le législateur n’a pas poussé trop loin en prévoyant un système de publication par l’Esma, l’autorité de contrôle européenne, de l’identité des personnes prises en défaut. « La tendance est que les sanctions doivent être d’un montant et d’une nature suffisants pour faire mal », indique Hermann Beythan. Mais pour l’avocat de Linklaters, cette règle pose pourtant quelques problèmes. « Dans le droit pénal, une inscription sur le casier judiciaire n’est pas publique et s’efface après un certain délai. Dans ce cas-ci, la
Le Luxembourg est le premier État européen à transposer le « paquet » Ucits III en droit national. 20 décembre 2002
088 —
UCITS VI ?
ON TEMPORISE ! Les produits Ucits, nés de la volonté de l’UE de proposer un produit pour les investisseurs de base, ont eu 30 ans en 2015. « On voit donc bien que, derrière le succès actuel, il y a eu un énorme travail de maturation et d’adaptation au marché, commente MarcAndré Bechet, de l’Alfi. Ucits a progressé par essais et erreurs, mais atteint désormais un grand degré de perfectionnement. » Ce qui ne veut pas dire qu’un Ucits VI ne verra jamais le jour. Un document de discussion peu élaboré aurait déjà circulé au niveau de la Commission afin de voir dans quoi les Ucits pouvaient investir, faire le point sur les long term investment funds et lancer l’idée d’un passeport pour les banques dépositaires. À suivre… « Mon souhait est que Ucits V dure au moins 10 ans », insiste pourtant Hermann Beythan (Linklaters). Il y voit une question de confiance dans le produit, notamment hors des frontières de l’espace européen, où il est largement distribué. « Les modifications apportées par Ucits V sont justifiées, mais tout changement en soi est nuisible, argumente-t-il. À force de modifications, un jour l’autorité de contrôle de Hong Kong ou les fonds de pension chiliens finiront par s’interroger sur la pertinence d’un produit qu’ils ne comprennent plus. »
sanction sera visible sur internet et aucun droit à l’oubli ne sera permis. Ça me semble poser un problème au niveau des droits de l’Homme. »
Contrôles et indépendance
Au-delà de ces trois grands volets, Olivier Renault note aussi que Ucits V exige de plus grandes garanties d’indépendance entre asset managers et banques dépositaires – « cette indépendance entre les différents acteurs de la chaîne avait fait défaut dans le cas de l’affaire Madoff » – et impose des contrôles entre eux. « La nouvelle directive précise les types de contrôle sur les sous-dépositaires et, ce qui est vraiment nouveau, elle impose des procédures de due diligence croisées entre la société de management et la banque dépositaire. L’industrie financière va donc devoir entrer dans un mode de fonctionnement beaucoup plus intrusif et les acteurs vont devoir se montrer plus transparents l’un envers l’autre. » Et, en tant que responsable ultime des défauts dans le fonctionnement de la chaîne, la banque dépositaire devra se montrer particulièrement vigilante vis-à-vis des différentes entités impliquées. Le léger retard enregistré par les autorités luxembourgeoises dans la transposition de la directive Ucits V – au moment du vote, le Grand-Duché était le 11e pays sur 28 à la transposer – a-t-il posé problème au secteur dans sa volonté de se mettre rapidement en conformité ? « La CSSF avait anticipé la directive en publiant une circulaire dès 2014 qui balisait bien le terrain et qui a permis aux différents acteurs de bien se préparer, note encore Marc-André Bechet. Dès le mois de mars, certains avaient déjà appliqué les principes de la
directive et d’autres ont déjà revu les contrats en fonction, notamment, des nouvelles responsabilités des banques dépositaires. » Au niveau des asset managers, Jean-Yves Maldague se montre aussi rassurant, jugeant par ailleurs que Ucits V ne présente guère de nouvelles contraintes. « En ce qui concerne les nouvelles règles de rémunération, nous les avions déjà adoptées suite à la directive AIFM, commente-t-il. C’est donc presque un non-événement. »
Du travail en plus
Les dépositaires se déclarent en revanche plus impactés. « Au Luxembourg, nous administrons 150 milliards d’euros d’actifs, dont 90 % en fonds Ucits. Nous sommes donc fortement concernés », convient Olivier Renault de SGBT. Il pointe que le projet a mobilisé une centaine de personnes au niveau du groupe, pour comprendre la portée des changements, mettre en place les systèmes de contrôle et travailler les aspects contractuels avec les clients. Enfin, Hermann Beythan note que, pour les avocats aussi, Ucits V a apporté un surcroît de travail. Vis-à-vis des clients pour les aider à s’adapter, mais pas seulement. « Des changements tels que Ucits et AIFM exigent aussi du temps pour comprendre les nouvelles réglementations, ce n’est pas toujours ce qu’il y a de plus rémunérateur, quoi qu’on en pense », sourit-il. Mais ce n’est pas non plus le but premier. EN RÉSUMÉ
L’industrie des fonds d’investissement se prépare activement à la nouvelle mouture des fonds Ucits. Elle ne provoquera pas de révolution mais devrait encore mieux protéger le petit investisseur.
Directive européenne 2009/65/CE (Ucits IV) qui abroge la directive 85/611/CE
Le Luxembourg est le premier État européen à transposer la directive Ucits IV en droit national.
Directive 2011/61/UE sur les gestionnaires de fonds d’investissement alternatifs (AIFM)
Le Luxembourg est le deuxième État européen (après Malte) à transposer la directive AIFM en droit national.
Directive européenne 2014/91/CE (Ucits V)
Le Luxembourg est le 11e État européen à transposer la directive Ucits V en droit national, avec deux mois de retard sur la date prévue par le texte initial.
13 juillet 2009
16 décembre 2010
8 juin 2011
11 juillet 2013
28 août 2014
10 mai 2016
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PLACE FINANCIÈRE
JA N G S C HILT Z ( DIREC T EUR DE L A LU X EMB OURG S C H O OL OF FIN A N C E )
« Entrer dans le top 5 au niveau européen » LY D I E G R E C O |
MIKE ZENARI
Depuis le 1er juin, la Luxembourg School of Finance (LSF) compte un nouveau directeur. Son ambition: donner à l’école un rayonnement tant au niveau national qu’international et la hisser parmi les meilleures du Vieux Continent. L’un de ses plus grands défis sera de faire en sorte d’attirer au Luxembourg d’éminents professeurs pour donner à la LSF l’élan suffisant.
Q
uelle est la nouvelle orientation que vous voulez donner à la Luxembourg School of Finance ? J A N G S C H I L T Z Tout en continuant à faire la meilleure recherche académique possible, je veux améliorer la visibilité de la LSF à l’intérieur du pays et notre collaboration avec la place financière. Actuellement, mes collègues et moi sommes en phase de discussion avec des acteurs essentiels du monde du travail pour faire une étude de leurs besoins, mais aussi pour leur expliquer ce qu’est un département universitaire en finance académique. Avec le but d’affiner notre collaboration et d’établir une stratégie commune. Nous essayerons de concentrer nos activités sur un certain nombre de thématiques de recherche, choisies en fonction de l’importance au niveau mondial dans la recherche académique, mais aussi en fonction de leur utilité pour le Luxembourg. Je pense aux fintech, à la gestion de fortune, aux fonds d’investissement ou encore à la gestion des risques. Comme notre équipe est actuellement beaucoup trop petite, nous devons recruter de nouveaux collègues de haut niveau et organiser de nouvelles formations autour de ces thèmes. Comment souhaitez-vous asseoir cette nouvelle stratégie ? Tout d’abord, la structure de gouvernance de la LSF a été changée. Mon prédécesseur était un directeur nommé par le conseil de gouvernance de l’Université et il devait uniquement rendre 090 —
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compte de ses actions au rectorat et audit conseil. Moi, j’ai été élu par l’ensemble des professeurs de la LSF, ce qui implique que le processus de décision sera différent de ce qu’il a été par le passé. Dorénavant, nous allons davantage travailler en équipe et nous mettrons l’accent sur la concertation. La structure exacte de la LSF est en cours de définition et s’inscrira également dans la restructuration de notre faculté qui est en cours. Il y aura, par exemple, des responsables pour chaque domaine important (recherche, éducation, relations avec la place financière, etc.). De nombreuses réunions sont prévues pour affiner cette restructuration.
Que vous faut-il faire pour que la LSF devienne une référence à l’international ? Notre objectif est d’entrer dans le top 5 au niveau européen. Nous sommes actuellement seulement une dizaine de professeurs. Si nous voulons y parvenir, nous devons absolument recruter de nouveaux collègues de haut niveau, ce qui est très difficile en finance avec les structures actuelles. Dans le domaine de la finance, les salaires à l’Université du Luxembourg sont très inférieurs à ceux des universités américaines et aussi plus petits que dans les meilleures universités et écoles de commerce en Europe. Pour avoir des chances de recruter au niveau nécessaire pour atteindre nos buts, nous aurons absolument besoin d’un système de tenure track (titularisation condition-
nelle), comme c’est la norme presque partout dans le monde. Cela veut dire que les jeunes chercheurs talentueux sont recrutés après leur doctorat en tant qu’assistant professor. Après un certain nombre d’années, ils sont alors évalués et, en cas d’évaluation positive, promus vers associate professor puis, plus tard, vers le poste de full professor. Nous avons effectué une étude qui montre que dans les 10 meilleurs départements de finance au monde, plus de 95 % des professeurs ont fait toute leur carrière sur place, avec ce système. Nous devrons également installer un mécanisme de récompenses financières pour des publications dans les meilleures revues. Un tel système existe également dans la plupart des universités au niveau mondial. En finance, publier un article dans une des meilleures revues peut prendre six à sept ans, et cela correspond à un effort titanesque qui mérite récompense.
Comment entendez-vous donner plus de visibilité à la LSF sur la place financière ? Nous avons commencé à organiser des entrevues individuelles, mais aussi des tables rondes avec les acteurs de la Place, ainsi qu’avec les décideurs politiques du pays pour définir les besoins de chacun. Un département de finance académique a pour mission essentielle la formation, tant celle des étudiants dits « normaux » que celle des cadres de banques impliquant l’obtention de certificats pointus. C’est dans ce dernier
PARCOURS
UN PUR PRODUIT LSF Jang Schiltz a entamé sa carrière à l’Université du Luxembourg en 2002 et il est entré à la Luxembourg School of Finance en 2007. Il est assistant professeur en mathématiques appliquées avec une spéciali sation en statistique et mathématiques financières. Nommé depuis le 1er juin au poste de directeur de la LSF pour un mandat de quatre ans, ce Luxembourgeois de 47 ans souhaite continuer à enseigner, considérant qu’il s’agit là d’un aspect important du travail universitaire. « J’aime beaucoup enseigner et cela me permet de rester en contact avec les étudiants et leurs préoccupations. » Aux fonctions de directeur de la LSF, il succède à Christian Wolff, débarqué de son poste au milieu du printemps.
PLACE FINANCIÈRE
domaine que nous allons développer une plus forte activité. Par ailleurs, puisque les deux grands piliers de la place financière au Luxembourg sont les fonds d’investissement et la gestion de fortune, nous allons développer des projets de recherche dans ces domaines. Nous avons ainsi déjà commencé à constituer une base de données sur les fonds d’investissement en collaboration avec l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement. Nous allons aussi organiser des conférences internationales et des séminaires qui permettront le rapprochement du monde académique du monde des affaires, comme notre série de séminaires mensuels en finance et technologie qui a débuté en avril 2016.
Y aura-t-il des nouveautés au niveau des programmes d’études ? Comme annoncé précédemment, nous allons axer nos activités autour d’un nombre restreint de piliers thématiques et nous pensons offrir un master spécialisé pour chacun de ces piliers. Actuellement, nous proposons deux masters, un en wealth management (M. Schiltz en est le directeur d’études depuis avril, ndlr) et un autre en banking and finance. Ces deux formations attirent chaque année une centaine d’étudiants venant du monde entier. Nous prévoyons d’organiser prochainement également un master en gestion des risques et un master en finance digitale et big data. De plus, pour tenir compte de la grande importance des questions de régulation pour la Place, nous allons contacter nos collègues du département de droit pour l’organisation conjointe d’un master en droit et finance. Au niveau du bachelor, notre faculté offre pour l’instant deux formations, une en économie et une en gestion, dont les étudiants viennent essentiellement de la Grande Région. Nous sommes en train de discuter sur l’organisation d’un bachelor en finance en langue anglaise. Cela permettrait d’attirer des jeunes du monde entier pour créer un réservoir de talents pour nos masters et l’école doctorale que nous organisons en commun avec nos collègues du département d’économie. Pour toutes ces formations sera établi un comité d’accompagnement composé d’acteurs de la place financière, dont la mission est essentiellement de veiller à ce que les programmes proposés restent adaptés aux besoins du marché du travail. ÉVOLUTI ONS Jang Schiltz a intégré la LSF en 2007 en tant qu’assistant professeur, avant d’être nommé directeur le 1er juin 2016. Il compte mener l’école vers le top 5 européen.
EN RÉSUMÉ
Promu directeur de la Luxembourg School of Finance au 1er juin, Jang Schiltz entend mieux positionner l’institution sur l’échiquier international et espère avoir les moyens d’attirer les talents dans ses équipes pédagogiques.
Juin 2016 —
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PLACE FINANCIÈRE
CERTIFICATION
Business must go on JEAN - MICHEL LALIEU |
Arendt Services et EBRC viennent d’obtenir la certification ISO 22301. Les deux PSF ont travaillé en partenariat pour obtenir le sésame qui garantit la continuité des entreprises. Ils y voient un outil de marketing pour leurs activités, mais aussi pour la Place.
CONT INUI T É GA RA N T I E Olivier Hamou et Yves Reding ont travaillé pendant un an, en partenariat, à l’obtention de la norme ISO 22301.
L
C H R I S TO P H E O L I N G E R
es derniers mois l’ont suffisamment montré : tout ce que l’on croyait sûr ne l’est peut-être pas. Et la digitalisation en marche à tous les niveaux d’activités ne simplifie pas les opérations de protection et de confidentialité des données. Pour rassurer leurs clients, deux entreprises luxembourgeoises ont dès lors décidé de travailler main dans la main à une stratégie qui assure la continuité de leurs activités même en cas de crise. Depuis un an, Arendt Services, PSF spécialisé, et EBRC, PSF de support, ont travaillé en partenariat à l’obtention de la norme ISO 22301. Une norme récente, en application depuis 2012, qui permet d’implémenter un système de management de la continuité des activités (SMCA) garantissant la pérennité des processus critiques de toute organisation devant faire face à un sinistre majeur. Les deux sociétés viennent de l’obtenir et, au niveau du Luxembourg, c’est une première. « À l’échelle mondiale, à peine un millier de sociétés, très souvent des grosses structures, sont déjà certifiées. À titre d’exemple, la France n’en compte qu’une dizaine », pointe Olivier Hamou, CEO de Arendt Ser-
vices. « Cette norme, explique-t-il, offre une réponse pertinente et prévisible aux crises et assure le maintien des activités vitales et les fonctions essentielles de l’entreprise. » Pourquoi avoir travaillé avec EBRC ? Parce qu’elle opère des data centers offrant les plus hauts niveaux de sécurité et de disponibilité, avec un site de repli lui-même certifié. « Après avoir analysé les potentiels impacts d’interruption des processus métiers et leur criticité par rapport aux risques opérationnels qui surviennent aujourd’hui, nous avons poussé la démarche le plus loin possible », se félicite M. Hamou. Au cours de la phase préparatoire qui a mené à l’obtention de la certification, Arendt Services a ainsi identifié différents types de crises qui pourraient porter atteinte à l’organisation – incendie, inondation, attaque terroriste – et a effectué des tests grandeur nature à la fois de basculement des systèmes informatiques, mais aussi de déploiement de collaborateurs sur le site de secours. Arendt Services et EBRC collaborent de longue date. Le partenariat dans ce contexte de certification ISO 22301 était donc naturel et logique. « Quand nous avons démarré nos acti-
vités en 2000, avec la volonté de devenir un centre d’excellence en Europe dans la gestion de l’information sensible, nos secteurs phares ont bien entendu été la banque et la finance, précise Yves Reding, CEO d’EBRC. Puis, notre sphère s’est étendue à l’e-commerce, au secteur de la santé, aux institutions européennes et à la défense. Mais il clair que, pour des bureaux d’avocats et des fiduciaires, la confiance est un facteur-clé de succès. La confidentialité et la sécurité sont particulièrement critiques pour les acteurs du secteur financier…»
Outil de marketing
Les deux CEO, qui se déclarent convaincus de l’intérêt des labels de qualité et des certifications internationales, affirment aussi que ces garant i e s s o n t d eve nu e s u n é l é m e n t essentiel par rapport aux clients internationaux, notamment américains ou moyen-orientaux, qui ne situent pas toujours le Luxembourg sur la carte du monde. « Cela constitue un élément différenciateur fort et nécessaire, qui renforce la confiance des clients », poursuivent-ils. Les deux partenaires s’alignent d’ailleurs pour dire que, dans un futur proche, des normes telles que ISO 22301 seront un prérequis pour pouvoir intervenir dans des appels d’offres internationaux. Au-delà de la volonté de répondre aux attentes de leurs clients, Olivier Hamou et Yves Reding estiment encore que la certification qu’ils viennent d’obtenir après un an de travail permet aussi de renforcer la crédibilité et la visibilité de la Place de Luxembourg. « Elle s’inscrit parfaitement dans la stratégie gouvernementale de renforcer le positionnement du pays dans le domaine de l’ICT et de hisser le Luxembourg en tant que centre d’excellence high-tech », insiste Olivier Hamou. « Je ne peux que conseiller aux autres clients de la Place de se lancer dans une telle démarche, insiste Yves Reding. Nous sommes à l’ère de la digitalisation, et encore nous n’en sommes qu’au début. Désormais, chaque client doit assurer la continuité de son fonctionnement face aux nouveaux risques. » Mais il admet que le processus est rigoureux et demande des efforts permanents pour conserver cette certification, auditée tous les ans. EN RÉSUMÉ
Arendt Services et EBRC sont les deux premières entreprises luxembourgeoises à obtenir le label ISO22301 qui couronne un système de management de la continuité des activités. Un gage de qualité qu’elles jugent essentiel pour assurer une reconnaissance sur le plan international.
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FINTECH LION AWARDS
À chacun son package T H I E R RY R A I Z E R |
MAISON MODERNE
La demi-finale des Fintech Lion Awards a permis de découvrir des start-up prometteuses. Vision et marketing sont essentiels pour faire mouche auprès des investisseurs… et du régulateur. Les Places se positionnent pour capter les modèles qui feront la différence dans la finance d’aujourd’hui et de demain.
BRAN DIN G Pour attirer des fintech, chaque pays fourbit ses armes.
I
ls ont trois minutes, pas une de plus. Les habitués des « pitches » ont passé l’épreuve haut la main. Pour d’autres, elle fut l’occasion de confronter leur vision et leur passion à un jury d’experts et de représentants de la Place, durant la demi-finale des Fintech Lion Awards, le 9 mai dernier chez KPMG Luxembourg. La première édition des awards à destination des start-up fintech n’a pas encore livré le nom des trois grands gagnants que l’on peut déjà parler d’un succès quant au nombre de candidatures reçues. Et donc de l’engouement suscité par un concours qui permettra – pour le lauréat principal – de remporter 50.000 euros. 80 dossiers avaient ainsi été rendus, en provenance de la Grande Région, mais de plus loin aussi. Le montant en jeu n’est pas étranger à la motivation des candidats. « Ce type de concours est un moyen d’attirer des sociétés étrangères, de se positionner dans l’écosystème national, confirmait Diego De Biasio, le CEO du Technoport, en marge de la demifinale. Les organisateurs se sont donné les moyens d’attirer des candidats via des prix conséquents. Quand on lance un appel à candidatures, la question en retour est ‘qu’y a-t-il à la clé ?’ » L’idée de développer un business depuis le Luxembourg (la constitution d’une structure luxembourgeoise est une condition sine qua non pour les trois lauréats) contribue aussi à l’intérêt du concours. Ils sont d’ailleurs nombreux, parmi les 10 finalistes rete094 —
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nus au sortir de la soirée, à avoir décliné les avantages du Luxembourg pour développer des modèles fintech. Déjà des ambassadeurs de la Place en quelque sorte. Or, les Fintech Lion Awards ont aussi pour objectif de faire rayonner davantage à l’international la réputation fintech du Luxembourg.
EN LICE
Paris s’aligne
l 1001pact (France)
Car pour capter les nouveaux modèles d’affaires représentés par ces start-up et peut-être servir de rampe de lancement à l’une d’entre elles qui proposerait LE modèle « disruptive », chaque Place affûte ses armes. On a souvent, à juste titre, mis le Luxembourg en concurrence (et vice versa) avec Londres sur ce créneau. Nos voisins directs ne sont pas en reste. On notera ainsi des initiatives privées en Belgique, dont le lancement par la banque ING d’un incubateur en partenariat avec Deloitte. Londres a été choisie par une autre banque belge, Belfius, pour signer un accord de coopération sur le sujet fintech avec Accenture. Les deux parties vont étudier des idées qui pourraient déboucher sur des solutions concrètes et des créations de fintech. Celles-ci seraient ensuite aidées par la banque et le cabinet de conseil. Autre positionnement notable, celui des deux gendarmes du secteur financier français : l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (rattachée à la Banque de France) et l’Autorité des marchés financiers. Dès
ET LES 10 FINALISTES SONT l Scaled Risk (France) l Crosslend
(Grande-Bretagne)
l Sesamm (France) l Neurodecision
(Luxembourg / France)
l Investify (Luxembourg) l Governance.io
(Luxembourg)
l Almax Analytics
(Grande-Bretagne)
l Birdee (Belgique)
l Empcorp (Luxembourg)
Les 10 finalistes des premiers Fintech Lion Awards concourent pour trois prix : 1) Fintech Start-up of the Year (50.000 euros et quatre mois d’hébergement au Technoport), 2) Fintech Entrepreneur of the Year (une semaine à San Francisco et dans la Silicon Valley) et 3) Best Pitch (un an d’affiliation au KPMG Hub for Entrepreneurship et une campagne média). Le concours est organisé par KPMG Luxembourg, en collaboration avec Maison Moderne, le Luxembourg ICT Cluster, Luxinnovation, Digital Lëtzebuerg et le Technoport.
le mois de juin, les start-up fintech pourront s’adresser à un pôle commun, sorte de guichet unique. Pour les régulateurs français, mieux vaut appliquer les mêmes règles à tous en tenant compte de la jeunesse de l’entreprise. Une approche prorégulation et une écoute attentive qui sont déjà d’application au niveau de la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF). Son rôle est tout sauf négligeable dans le « package » que le Luxembourg peut offrir aux fintech, la régulation étant un atout pour les jeunes pousses qui veulent miser sur leur souplesse pour réussir, tout en disposant d’une licence importante sur les marchés. Souvent citée lors de l’arrivée de nouvelles sociétés – SnapSwap et Bitstamp par exemple –, la CSSF l’était aussi par les candidats des Fintech Lion Awards. Outre l’épineux problème du financement, le Luxembourg se dote progressivement d’un package fourni auquel il faudra ajouter une dose de promotion sur base de success-stories. Les organisateurs des Fintech Lion Awards comptent bien en dénicher le 21 juin, date de la grande finale organisée dans le cadre de KPMG Plage. EN RÉSUMÉ
Les Fintech Lion Awards ont permis de découvrir des talents potentiels lors de la demi-finale. Les ultimes pitches du 21 juin devraient mettre en lumière des success stories potentielles dont la Place a besoin pour affiner sa promotion.
PLACE FINANCIÈRE
GESTION DE FORTUNE
Orcadia joue l’expérience et la différence JEAN - MICHEL LALIEU |
Quatre ex-Degroof créent Orcadia Asset Management au Luxembourg. Tiré par Étienne de Callataÿ et Geert De Bruyne, ce nouveau joueur dans la gestion de patrimoine mise sur des placements et une gestion durables.
E XP É R I E N CE Geert De Bruyne et Étienne de Callataÿ se disent à la tête d’une équipe de passionnés de la finance.
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MIKE ZENARI
umulant pas loin d’un siècle d’expérience dans la finance, ces quatre anciens de la Banque Degroof ont fini par se réunir pour créer leur propre projet sur le sol luxembourgeois. Une aventure qu’Étienne de Callataÿ, Geert De Bruyne, Jacky Goossens et Patrick Keusters ont imaginée à l’écart des grands schémas classiques de la gestion de patrimoine. Rien que le nom – Orcadia Asset Management – en dit long sur la volonté de se démarquer. Il a été choisi en référence aux îles Orcades, au nord-est de l’Écosse, originales par le fait qu’elles produisent plus d’énergies renouvelables que leurs besoins propres. « Elles ont gardé tout le confort, mais il est assuré par des énergies renouvelables. Notre but à nous est de préserver le confort financier de nos clients tout en assumant nos responsabilités sociétales », expliquent Étienne de Callataÿ et Geert De Bruyne, respectivement président du conseil d’administration et administrateur délégué. En se ralliant autour de ce nouveau projet, les quatre partenaires se sont entendus sur deux grands axes : la spé-
cialisation de l’activité et l’orientation vers des valeurs sociétales. La spécialisation d’abord : « Notre volonté est que la totalité de l’équipe soit dédiée à la gestion financière d’actifs », résume Geert De Bruyne. Tous les autres pans d’activité que l’on retrouve dans ces métiers – tout ce qui concerne le dépôt d’actifs, l’informatique, la partie légale, etc. – sont sous-traités. Les valeurs ensuite : Orcadia a fait le choix pour ses clients d’investir dans des actifs qui répondent le mieux aux critères éthiques, regroupés sous l’étiquette ESG pour environnement, social et gouvernance. L’approche choisie est celle du best-in-class : dans chaque secteur d’activité, choisir les actifs qui respectent le mieux ces critères. « Dans le monde de la finance, le choix de valeurs sociétales est généralement fait au détriment de la performance, analyse le président du CA. Nous voulons mettre nos capacités au service d’une finance à la fois compétitive et éthique. C’est inscrit dans notre ADN. » Le projet Orcadia a commencé à germer vers la fin 2015 et la licence de la
CSSF a été obtenue le 11 avril dernier. Le modèle de gestion est, lui aussi, original. La société prévoit de se rémunérer uniquement à travers une commission de gestion qui augmentera selon les résultats des placements. Mais le taux sera le même pour tous les clients et le nombre de transactions n’intervient pas dans la facture finale. « Nos mots-clés sont la transparence du système de tarification et l’alignement d’intérêts avec le client », insiste Geert De Bruyne.
Un modèle durable
Les valeurs sociétales sont aussi déclinées dans le modèle. Les partenaires ont souhaité un système qui limite les écarts de salaires entre les différents membres du personnel et ils ont prévu que 10 % de leurs futurs bénéfices soient dédiés à des actions philanthropiques choisies en concertation avec un comité de clients. Enfin, cerise sur le gâteau, « nous avons la chance d’avoir pu intégrer le bâtiment Solarwind (à Windhof, ndlr), qui correspond à notre souhait de réduire notre empreinte environnementale », se réjouissent les deux associés. S’ils ont fait le choix du Luxembourg, c’est, expliquent-ils, parce que la moitié de l’équipe était déjà sur place. Installé dans le pays depuis 1991, Geert De Bruyne n’a quitté sa fonction de directeur général de Degroof Luxembourg qu’à la fin 2015. Quant à Jacky Goossens, il est aussi actif sur la Place depuis 25 ans. « La seconde raison, précise M. de Callataÿ, est liée à notre business model basé sur la sous-traitance. Nous voulions nous situer dans un écosystème riche en sous-traitants et, à ce niveau, le Luxembourg s’imposait. » En pleine phase de lancement, les deux partenaires se disent satisfaits des premiers contacts établis. Ils entendent faire valoir l’expérience de l’équipe – qui devrait rapidement monter à 10 personnes – et sa notoriété dans le monde de la finance pour attirer les grandes fortunes dans un périmètre délimité au Benelux et à la France. Ancien chef économiste de Degroof, Étienne de Callataÿ est un des consultants les plus renommés au sein de la presse belge. Il est également conférencier et professeur d’université. « Nous sommes sereins, précise-t-il. Avec les parcours que nous avons déjà derrière nous, nous ne sommes pas contraints à une rentabilité rapide. Et même si le développement devait être lent, nous ne doutons pas qu’Orcadia trouvera son public. » EN RÉSUMÉ
Quatre anciens cadres de la Banque Degroof se sont réunis pour lancer la société de gestion de patrimoine Orcadia Asset Management. Un acteur d’un genre nouveau, qui se veut durable dans ses placements et dans son fonctionnement.
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(I NF RA)STR UCTUR E Le Luxembourg possède déjà un atout avec le Freeport installé près de l'aéroport, mais a besoin à présent de réglementation pour structurer le secteur.
ART & FINANCE
Les banques se mettent à l’œuvre JEAN - MICHEL LALIEU
Les grandes fortunes font de plus en plus le choix de placer une partie de leurs avoirs dans l’art. Les gestionnaires de fortune en prennent conscience et imaginent développer des services pour protéger ces patrimoines. Le Luxembourg a une carte à jouer à partir du Freeport pour créer un nouveau pôle d’expertise.
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our les grandes fortunes, placer une partie de son patrimoine dans l’art et les biens de collection est devenu de plus en plus courant. Le poids de ces placements a grimpé de 26 % au cours des 10 dernières années et la demande devrait encore progresser. « Face à ce phénomène, les besoins en services pour la gestion de ce patrimoine vont aussi devenir plus importants », observe Adriano Picinati di Torcello, art & finance practice director chez Deloitte Luxembourg. Dans le récent rapport Art & Finance 2016 publié par Deloitte Luxembourg en collaboration avec ArtTactic, 73 % des gestionnaires de patrimoine interrogés affirment que leurs clients souhaitent inclure des actifs en rapport avec les objets d’art et de collection dans leur patrimoine. Ils n’étaient « que » 58 % en 2014. « Et pour la première fois, souligne le responsable de l’étude, on voit un consensus se dégager entre le wealth management, les collectionneurs et les professionnels de l’art pour estimer que les activités de gestion de patrimoine devraient intégrer des services liés à l’art. »
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Près de trois collectionneurs sur quatre affirment que s’ils investissent dans l’art, c’est avant tout par passion et pas pour obtenir un rendement. « Mais la composante financière ne doit pas pour autant être sous-estimée, insiste M. Picinati di Torcello. Il faut au minimum protéger la valeur de ce patrimoine. » Les services à développer concernent donc à la fois la protection du patrimoine (inventaire, documentation, valorisation, assurance et stockage), sa transformation en revenus (via notamment des prêts garantis sur les œuvres) et la planification successorale.
Un pôle d’expertise
Des services que les banques offrent déjà pour d’autres types de biens, mais pas pour l’art. « Le problème, admet le responsable de l’étude de Deloitte Luxembourg, est que les sociétés de wealth management et les family offices n’ont pas développé ces compétences en interne et ne le feront probablement pas. Mais elles peuvent faire appel à des partenaires externes. » Développer des services liés à l’art sera donc utile pour attirer ou fidéliser sa clientèle.
Mais Adriano Picinati estime que l’enjeu est globalement lié à la Place luxembourgeoise, qui mise sur les grandes fortunes (les fameux ultra high net worth individuals) pour poursuivre son développement et pourrait en faire un nouveau pôle de compétence. « Si nous créons un pôle d’expertise dans l’art, nous pourrions attirer les clients étrangers des groupes bancaires actifs au Luxembourg. » Les premiers jalons sont déjà en place grâce à l’infrastructure du Freeport, inauguré en septembre 2014, et qui permet le stockage en franchise de biens de valeur. « Une infrastructure de premier plan mondial qui s’inscrit déjà dans un écosystème intéressant, à proximité de l’aéroport du Findel, des installations de Cargolux et des douanes. » Le problème est que l’image de ces installations a souffert à cause de déboires en justice de son principal actionnaire, le Suisse Yves Bouvier, avec un milliardaire russe au sujet de la vente d’œuvres d’art. À ce sujet, l’étude de Deloitte Luxembourg met aussi l’accent sur le besoin de réglementations ressenti par les acteurs du secteur. 62 % des gestionnaires de patrimoine y affirment ainsi que l’absence de réglementation du marché reste le principal défi à leur intégration dans leurs offres de services. Mais trois sur quatre sont avant tout favorables à l’autorégulation du secteur. « Développer un pôle Art et finance exigera de bien l’encadrer pour assurer la confiance et donc la croissance », note encore le responsable de l’étude. Autre sujet qui monte chez les gestionnaires de fortune européens : l’offre de prêts garantis sur les œuvres d’art. La pratique prend de l’ampleur aux États-Unis, où ce marché est estimé entre 15 et 19 milliards de dollars. Il permet aux collectionneurs de continuer à profiter de leurs acquisitions tout en obtenant des fonds pour lancer d’autres activités. En Europe, les lois sont plus restrictives, elles obligent le débiteur à céder provisoirement les pièces de collection en guise de caution. « On commence quand même à percevoir une réflexion par rapport à ce type de prêts, note monsieur Picinati di Torcello. De la part des collectionneurs, mais aussi de banques qui se posent la question de se lancer ou pas. » Et pour lui, c’est une nouvelle carte à jouer pour le Luxembourg. Parce que si la dépossession des objets est exigée, le port franc est là pour les accueillir. EN RÉSUMÉ
Les grandes fortunes investissent de plus en plus dans l’art. Par passion pour la plupart, mais sans pour autant négliger les aspects financiers. Les gestionnaires de fortune en prennent conscience et imaginent la mise en place de services liés à la gestion des œuvres d’art et objets de collection.
SV E N B E C K E R (A R C H I V E S)
PLACE FINANCIÈRE
MON PATRIMOINE GÉRÉ PAR MA BANQUE PRIVÉE À LUXEMBOURG R MON PROJET IMMOBILIER À BRUXELLES R LE MBA DE MA FILLE À LONDRES R MA RÉSIDENCE SECONDAIRE À CANNES R LA START-UP DE MON FILS À MUNICH R MON VOILIER À MONACO
Réseau européen. Siège luxembourgeois.
PLACE FINANCIÈRE
FINANCE INCLUSIVE
Créer de nouvelles connexions financières S É BAS T I E N L A M B OT T E |
Le professeur Dirk Zetzsche est le premier titulaire de la chaire universitaire dédiée à l’inclusion financière et supportée par l’association Ada. Un cours rassemblera de jeunes avocats locaux et des acteurs issus des pays en voie de développement.
MIKE ZENARI
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n frein aux investissements dans les pays en voie de développement réside aujourd’hui dans le manque d’accès aux outils financiers traditionnels des acteurs locaux. Consciente de ces enjeux, l’association Ada, centre de compétences luxembourgeois en finance inclusive, investit depuis plusieurs années dans la recherche. En 2014, l’organisation annonçait la création d’une chaire universitaire en droit financier consacrée à l’inclusion financière. En mars dernier, l’Université du Luxembourg a accueilli le premier titulaire de la chaire : le professeur Dirk Zetzsche. « La recherche académique dans le domaine de l’inclusion financière est quasiment inexistante, commente le titulaire de la chaire, heureux d’embrasser ce nouveau défi, quelque peu éloigné du champ du droit financier traditionnel qu’il a largement exploré. Un seul pourcent des actifs sous gestion dans des fonds au Luxembourg pourrait permettre de faire de grandes choses s’il était investi dans des projets locaux dans des pays en voie de développement. »
PRE MIÈ RE Mise en place en mars dernier, la chaire Ada consacrée à l’inclusion financière est menée par Dirk Zetzsche, professeur à l’Uni.
cière vise à donner aux acteurs locaux les moyens d’accéder plus directement à l’argent et, surtout, de sécuriser leurs avoirs et investissements. Cela ne pourra se faire qu’en travaillant sur le long terme, en créant de la confiance, sur plusieurs générations. » Le champ de la recherche dans le domaine de l’inclusion financière doit donner la possibilité d’explorer les pistes légales pour permettre à cette nouvelle forme de finance d’émerger.
« L’inclusion finan cière vise à donner Créer des connexions La chaire a pour objectif d’exaux acteurs locaux plorer les voies qui pourraient les moyens d’accéder rendre cela possible. Or, les Entre idéalisme et efficience freins empêchant la réalisation Un des premiers projets menés par le plus directement de tels investissements sont titulaire de la chaire financée par Ada à l’argent et de nombreux. « Souvent, les inves- sera de rassembler à Luxembourg 12 pertissements ne sont pas adaptés, sonnes, professionnelles du droit, chasécuriser leurs avoirs les chemins entre les investisseurs cune issue d’un pays développé, et 12 et investissements. » et les porteurs de projet sont trop autres venues d’un pays en développelongs, les pays ne partagent pas les mêmes normes et systèmes légaux… Dans beaucoup de cas, il n’existe tout simplement pas de connexions », indique le professeur de l’Uni. Il faudra dans un premier temps bien identifier les barrières avant d’envisager les moyens de les dépasser. Et celles-ci peuvent être de diverses natures : business, légale, technologique… « Dans de nombreux pays en voie de développement, la plupart des ressources sont accaparées par une poignée de personnes très riches, alors que la quasi-totalité de la population doit se contenter de peu, ajoute le professeur. L’inclusion finan-
Dirk Zetzsche Titulaire de la chaire Ada Université du Luxembourg
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ment. « L’idée est de leur proposer un cours et, surtout, de permettre des échanges entre ces personnes pendant deux semaines », explique-t-il. Actuellement, le professeur cherche les futurs participants à cette session prévue à l’automne. « Les frais de participation à cette formation, avec les vols et l’hébergement, peuvent difficilement être assumés par les participants venus des pays en voie de développement. Nous avons choisi de demander à chaque participant venu des pays développés de financer la venue d’un des 12 autres participants. Plus qu’un geste philanthropique, il s’agit d’établir des connexions avec ces pays, de s’inscrire dans un réseau. » Les connexions de confiance sont un élé-
ment-clé aux yeux du Pr Zetzsche. Ce cours, qui rassemblera de jeunes avocats, doit permettre de partager les expériences de chacun et de chercher les solutions liées aux problématiques identifiées. « À long terme, s’ils veulent trouver des financements pour leurs projets, les acteurs locaux dans les pays en voie de dé veloppement auront besoin de connexions vers l’Europe », poursuit-il. Un autre défi est de réduire le nombre actuel d’intermédiaires par lesquels il faut passer pour financer un projet dans les pays en voie de développement. Plus il y a d’intermédiaires, plus les frais d’investissement sont élevés, moindre est l’appétit des investisseurs européens. « Le développement d’une finance inclusive implique peut-être un peu d’idéalisme, mais surtout de travailler à mettre en place des solutions efficientes permettant à un marché d’émerger. Je suis persuadé, cela dit, qu’il est possible de trouver les moyens de financer des projets qui contribuent à la prospérité des acteurs locaux à long terme dans les pays en développement, tout en répondant aux attentes d’investisseurs occidentaux. » EN RÉSUMÉ
Le professeur Dirk Zetzsche a pris en mars dernier ses fonctions de titulaire de la chaire en droit financier consacrée à l’inclusion financière au sein de l’Uni. Celle-ci s’attellera notamment à identifier les barrières à l’émergence de projets d’inclusion financière dans les pays en développement.
EXPOSITION
« UN ART AUTRE » : L’AVENTURE DE MICHEL TAPIÉ 11.06.2016 – 29.07.2016 Un catalogue reproduisant les oeuvres exposées et comprenant les textes de Juliette Evezard, Docteur en Histoire de l’Art, sera édité à l’occasion de cet évènement.
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ACCROCHAGE DE GROUPE : Antonio Saura SÉLECTION D’OEUVRES Giuseppe Capogrossi
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Otto Wols Ruth Francken Lucien Wercollier Enrico Donati Léon Ferrari Picasso Karel Appel Pablo Valerio Adami Hans Bischoffshausen Jeanne LaganneDietrich-Mohr Jacques Doucet \Xe$D`Z_\c 8kcXe Artistes : G`\ii\ 8c\Z_`ejbp 07.11.2015 - 23.12.2015
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Mehdi Moutashar Corneille Arthur Unger
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Henri Michaux Georges Mathieu Arthur Unger Jean Fautrier Horia Damian Philippe Hosiasson Camille Bryen Hossein Zenderoudi
François Arnal Jaroslov Serpan Luigi Boille Claire Falkenstein Alfonso Ossorio James Budd Dixon Paul Jenkins Mark Tobey
Insho Domoto Atsuko Tanaka Hideko Fukushima Hisao Domoto Sofu Teshigahara Toshimitsu Imai Sadegh Barirani Mohammed Ehsai
21 rue Astrid | L–1143 Luxembourg | T (+352) 27 28 12 77 | www.galeriefhessler.lu
CONFÉRENCE HORIZON
D’un tsunami à l’autre T H I E R RY R A I Z E R
La 6e édition de la conférence Horizon de Deloitte se déroule le 14 juin. Si la crise n’est pas de mise à l’agenda, ses conséquences réglementaires demeurent. L’innovation appliquée au secteur financier apparaît comme le fil rouge de l’événement et de l’agenda de la Place pour les prochaines années.
I
nnover ou disparaître. L’alternative n’aura jamais été aussi vraie en 2016, transformation digitale oblige. Sur fond d’innovations induites par internet, le secteur financier luxembourgeois doit à la fois effectuer les investissements nécessaires en matière de digitalisation, tout en continuant à digérer la régulation post-crise. Un agenda à double focale qui se retrouve dans celui de la conférence Horizon, organisée pour la 6e fois par Deloitte Luxembourg, le 14 juin à la Philharmonie. Un rendez-vous durant lequel les acteurs de la Place en profitent pour faire le point sur les sujets réglemen-
taires, mais surtout pour s’inspirer des pratiques locales et internationales, à quelques encablures de la pause estivale. « Les mots-clés sont innovation et digital, déclare Pascal Martino, associé et responsable de Deloitte Digital Luxembourg. Nous proposons des visions de l’extérieur pour partager avec l’assistance ce qui se passe dans le monde entier. D’un autre côté, nous aborderons aussi les réponses des acteurs locaux aux problématiques actuelles. » Le speech d’ouverture du ministre des Finances, Pierre Gramegna, ainsi que l’intervention du directeur général de la CSSF, Claude Marx, seront donc les bienvenus dans un contexte où le
B ENJ AM I N COLLETTE Le financial services leader et associé de Deloitte Luxembourg voit un important potentiel dans le développement de la blockchain, au-delà du bitcoin.
régulateur doit aussi s’adapter aux nouvelles technologies. À l’instar de Blockchain, qualifiée de « nouveau Google » par William Mougayar, venture capitalist, spécialiste des start-up et auteur de deux livres sur le sujet. Dans le dernier en date, il décrit la blockchain, cette nouvelle technologie qui remet en cause les traditionnels canaux de distribution financiers et le rôle des intermédiaires, comme un « tsunami qui avance lentement et qui englobe tout sur son passage par la force de sa progression », qualifiant la technologie de « deuxième couche significative dans l’internet, comme le web le fut en 1990 ». Outre le tsunami réglementaire que le secteur a dû suivre et la marche forcée vers la transparence fiscale qui a poussé le gouvernement à se positionner comme « fast mover », la finance doit aussi anticiper le tsunami technologique. Ou du moins, ne pas se laisser surprendre par la vague. « Pour l’instant, blockchain rime avec bitcoin dans l’esprit collectif. Mais le potentiel – qui est notable pour l’industrie financière – va bien au-delà, observe Benjamin Collette, financial services leader et associé chez Deloitte Luxembourg. La vraie valeur ajoutée de la blockchain est d’enlever les couches superflues et de se concentrer sur l’essentiel, à savoir la réduction des coûts et une meilleure efficience. » « Blockchain: evolution or revolution for the Luxembourg financial place? », la réponse à la question sera justement donnée par Nicolas Cary, le cofondateur de Blockchain. Le spécialiste de la créativité appliquée au business, Fredrik Härén, évoquera quant à lui cette question : « Innovation in financial services: a game changer? » On notera aussi l’intervention de Nicolas Mackel sur les fintech, ainsi que le rôle de modérateur, tout au long de la conférence, d’Hugues Delcourt, le CEO de la Bil. Un rôle qui arrive à point nommé, tant les banques sont à la croisée des chemins réglementaires et technologiques. Lors du résultat annuel des banques luxembourgeoises – en recul de 6 % par rapport à 2015, à 3,9 milliards d’euros –, l’ABBL expliquait cette récession « principalement par l’augmentation des frais généraux. Les investissements nécessaires pour être en règle avec les exigences légales ont constitué des charges importantes et en augmentation de 8,5 %. » De nouveaux acteurs fintech pourraient justement leur permettre de juguler ces difficultés. Reste à les attirer au Luxembourg. EN RÉSUMÉ
La conférence Horizon de Deloitte propose cette année un important versant technologique, reflet d’un agenda du secteur financier marqué par les fintech.
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L U C D E F LO R E N N E (A R C H I V E S)
PLACE FINANCIÈRE
PLACE FINANCIÈRE
OB LI GATI ONS La gouvernance des entreprises est de plus en plus pointue et les comités d’audit doivent travailler plus que jamais en collaboration avec les conseils d’administration (ici, la salle de réunion de celui de la Bil) auxquels ils sont étroitement liés.
C O MI T É S D’AU DI T
Passage à la vitesse supérieure J E A N - M I C H E L GAU D R O N |
Le 17 juin entre en vigueur un règlement euro péen renforçant le rôle des comités d’audit au sein des entreprises. Désormais, de plus en plus de sociétés d’intérêt public devront disposer d’une telle instance dans leur gouvernance.
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C H R I S T IA N AS C H M A N
n peu moins de huit ans après le déclenchement d’une crise économique et financière dont il est difficile de dire, aujourd’hui, qu’elle a vraiment bien été digérée, législations et réglementations continuent d’évoluer à tous les étages, notamment en matière de contrôle légal des comptes annuels et des comptes consolidés. Ainsi, dans la continuité du livre vert Politique en matière d’audit : les leçons de la crise, publié en octobre 2010, la Commission européenne a entrepris un fastidieux travail de remise à plat des pratiques en la matière. Il en a résulté une directive et un règlement européens relatifs aux exigences spécifiques applicables au contrôle légal des comptes des entités d’intérêt public. Adoptés à la fin du printemps 2014, ces textes entrent officiellement en vigueur le 17 juin 2016 et prévoient un renforcement de l’indépendance des contrôleurs légaux, une amélioration de la valeur informative du rapport d’audit et une meilleure supervision de l’au-
dit au sein de l’UE. Des exigences plus strictes doivent, par ailleurs, désormais s’appliquer aux entités dites « d’intérêt public » (EIP), qui sont environ 30.000 au sein de l’Union. Ces EIP sont, pour faire simple, les sociétés cotées en bourse, les établissements de crédit et les compagnies d’assurances et de réassurances. À ceux-là peuvent également s’ajouter, à la discrétion des législateurs nationaux, des entreprises qui ont une importance publique significative en raison de la nature de leurs activités, de leur taille ou du nombre de leurs employés. Au Luxembourg, c’est le projet de loi no 6969 qui consacrera la transposition de la directive 2014/56/UE. Seulement déposé le 18 mars dernier par le ministre des Finances, il a été renvoyé en commission ad hoc un mois plus tard, et ce n’est que début mai que le rapporteur du texte a été nommé, en l’occurrence l’éphémère ministre DP André Bauler. Autrement dit, le parcours législatif de ce texte n’en est qu’à son commencement…
Ce projet de loi, outre la transposition de la directive européenne, dépoussière un peu la loi de 2009 actuellement en vigueur. Il prévoit, par exemple, l’élargissement des attributions du réviseur d’entreprises, désormais autorisé à prester toutes les missions réservées auparavant aux seuls réviseurs d’entreprises agréés (à l’exception du contrôle légal des comptes). Il prévoit aussi qu’un cabinet d’audit agréé dans un autre État membre que le Luxembourg puisse développer ses activités de contrôle légal des comptes au Grand-Duché, à condition toutefois que l’associé d’audit principal qui effectue ce contrôle au nom du cabinet d’audit soit agréé au Luxembourg. Mais ce sont clairement les dispositions relatives aux comités d’audit qui attirent l’attention, puisque ceux-ci auront désormais un rôle plus actif à jouer. Et surtout, il est prévu qu’un plus grand nombre d’entités d’intérêt public devront se doter d’un tel comité, puisque le fait de ne pas être une société cotée en bourse ne constitue plus un motif d’exemption à la mise en place d’une telle instance. Le rôle de ces comités est loin d’être anecdotique et il aura en plus la responsabilité d’informer l’organe d’administration ou de surveillance (ici, la Commission de surveillance du secteur financier) des résultats du contrôle légal des comptes de l’état des actions qu’il aura menées dans ce processus afin de s’assurer de l’intégrité de l’information financière. Il devra, en outre, évaluer la qualité du rapport complémentaire émis à son attention par le réviseur d’entreprises agréé. En d’autres termes, comme le rappelle la CSSF dans un communiqué diffusé début mai, « il devra davantage accompagner et encadrer le réviseur d’entreprises agréé et le cabinet de révision agréé dans leurs travaux. Aucune approximation ne sera permise dans la mesure où la CSSF devra évaluer le travail de ces comités d’audit et en faire rapport à la Commission européenne. » Pour l’heure, selon les chiffres communiqués à Paperjam par la CSSF, pas moins de 408 EIP sont recensées au Luxembourg. Elles « abritent » quelque 117 comités d’audit, dont 71 comités d’audit légaux, c’est-à-dire ceux constitués au sein de structure où leur présence est imposée par la loi, les autres étant établis sur une base volontaire répondant à des principes d’une gestion saine et prudente de leurs activités. EN RÉSUMÉ
L’entrée en vigueur, le 17 juin prochain, d’une directive européenne va étendre l’importance des comités d’audit au sein des entreprises. Au Luxembourg, la loi transposant ce texte européen n’est pas encore près d’être votée…
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PICTURE REPORT
Plus de photos en ligne sur : www.paperjam.lu
E M M A N U E L C L AU D E | 4 4 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
UNE SIXIÈME CÉRÉMONIE POUR L A CHARTE DE L A DIVERSITÉ Corinne Cahen, ministre de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région, s’est rendue à Mondorf-les-Bains le 12 mai dernier pour la sixième cérémonie de signatures officielle de la Charte de la diversité Lëtzebuerg.
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PICTURE REPORT
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28.04.2016 – MAISON DU SAVOIR
GALA GOLDEN-I 4
MAISON MODERNE | 8 0 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
Toute la communauté ICT s’est déplacée pour le traditionnel gala d’ITnation, organisé le 28 avril dernier au sein de la Maison du savoir à Belval. Guy Segalla est reparti avec l’award de CIO de l’année.
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10.05.20 16 – DEN ATELIER
LES 30 ANS DE DSL ERIC CHENAL | 11 6 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
1 Mme Ernster, Ferdinand Feidt, Francine Feidt et Fernand Ernster (Ernster) 2 Shahram Agaajani (Metaform) 3 Chantal Thill et Marc Ketter 4 L’équipe de Kneip 5 Xavier Bettel (Premier ministre), Laurent Loschetter (DSL) et Fränzi Leesch
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2 7. 0 4 . 2 0 1 6 – R O T O N D E S
DESIGN CITY 5
A N N A K AT I N A | 6 9 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
1 Ezri Kahn (Ezri Kahn Couture) 2 Germain Kerschen (Mudam) 3 RJ Donofrio 4 Steph Meyers (Rotondes) 5 Vinzenz Hölzl (Maison Moderne)6 Fabien Rodrigues (Buvette) 7 Leticia Pascolo et Serginho (Buvette) 8 Claude Neu et Nathalie Aach (Tapis Hertz)
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20.04.2016 – SIÈGE DE LA BIL
LANCEMENT DE INNOHUB M A R I O N D E S SA R D | 4 9 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
1 Pol Goetzinger (Innohub) 2 Christian Gloe (Slightly Mad Studios), au centre 3 Marc Molitor (LBAN), Laurent Muller (Muller & Associés) et Mario Grotz (ministère de l’Économie) 4 Jean Schweitzer (SnT), à droite 5 Marcel Leyers (Bil) 6 Guy Kerger (Innohub), à droite 7 Marc Neuen, à droite
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DIGITAL
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TRANSITION NUMÉRIQUE
D I G I TA L I S AT I O N E N C H A N T I E R
Transformation digitale
Passer en mode numérique et embrasser le plein potentiel des TIC est un périple au long cours. Modifiant les canaux de vente comme l’efficience des processus en interne, la vague digitale donne également vie à de nouveaux business models. À chaque organisation de trouver la recette adaptée et ainsi faire face à une concurrence accrue de nouveaux entrants sur certains segments.
Impactant clairement la manière d’approcher ses clients et prospects, mais aussi d’encadrer ses collaborateurs, la transition digitale change le contexte de travail et le rapport vie privée / sphère professionnelle. Sous la poussée des jeunes talents, mais pas uniquement, SEA, SEO, réseaux sociaux et démarche multicanale permettent une personnalisation toujours plus
fine des produits et services proposés. En permettant de doper l’efficacité de certaines démarches et de supprimer toute une série de formulaires papier, la transition numérique a aussi un impact en termes de RSE. En première ligne du change management à mener, les C-levels doivent aider leurs N-1 à tirer parti du nouveau paradigme.
Q Transformation digitale, quelles sont les étapes-clés ? « Impliquer toutes les forces de l’entreprise » BRICE LECOUSTEY Advisory partner chez EY Luxembourg
Il est fondamental, avant de pouvoir engager toute transformation digitale au sein d’une entreprise, d’en clarifier les enjeux, d’en définir concrètement les opportunités et finalement d’en expliquer la démarche. C’est toute l’organisation qu’il faut mobiliser.
« Favoriser une approche structurée » JÉRÔME BERNARD Associate partner chez KPMG Luxembourg
« Réaliser un état des lieux des pratiques » JERRY WAGNER Managing partner de CMD Solutions
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Aujourd’hui, toute entreprise a déjà fait un premier pas dans le digital, aussi minime soit-il. Certains processus ont été mis en place avec différents partenaires dans un mode opportuniste et selon les besoins du moment.
— Juin 2016
Au sentiment de vertige parfois ressenti face à l’impératif d’une transformation digitale, il est important d’opposer une approche structurée, afin d’assurer le succès des démarches entreprises. Pour réussir cette transition, il s’agit de conscientiser tous les pans de l’entreprise.
« Comprendre la transformation à l’œuvre » CÉCILE LORENZINI Directrice du marché luxembourgeois chez Vanksen
Si les grandes sociétés et les très petites structures, plus agiles, ont déjà entamé leur transition digitale, ce n’est pas le cas des entreprises de tailles intermédiaires. Souvent spectatrices de cette nouvelle révolution, elles hésitent et finalement se mettent en péril.
DIGITAL
ROMAIN WEILER
ALESSANDRA SIMONELLI
COO Banque de Luxembourg
Directrice Marketing et Développement BGL BNP Paribas
JEAN-PIERRE MULLENDERS Managing director Randstad
Q Comment ne pas se perdre dans les dédales du digital ? « La transformation digitale est avant tout managériale » BENEDIKT JONAS Directeur Digital services chez PwC Luxembourg
En engageant sa transformation digitale, il n’est pas tant question pour l’entreprise de définir une stratégie digitale que de travailler collectivement à une stratégie d’entreprise adaptée au monde digital.
« Offer a real live experience »
ANDRAS DANKO CTO at Docler Holding
« Se donner les moyens d’imaginer son futur » MIKE SERGONNE Managing partner de Nvision
En 20 ans, le digital a révolutionné notre vie quotidienne. Tour à tour, l’avènement d’internet, puis du mobile et des réseaux sociaux a impacté successivement nos méthodes de consommation, mais aussi de réflexion. De cette révolution permanente, les entreprises peuvent tirer profit.
A big challenge when you have a digital solution to sell is to think global and not only local. Docler Holding has entered the digital world more than 10 years ago and hasn’t stopped developing new projects and services to offer rich experiences to the clients.
« La transformation digitale, une stratégie orientée client » PIERRE ZIMMER Chief digital officer chez Post Luxembourg
Alors que Post Luxembourg a engagé sa transformation digitale de manière agressive depuis le début de l’année, son directeur général adjoint Pierre Zimmer revient sur les étapes-clés de ce changement organisationnel dont l’objectif premier est de faciliter la vie de ses clients.
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DIGITAL
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PLACE FINANCIÈRE
W E A LT H M A N A G E M E N T
Mutation d’un modèle
Le modèle luxembourgeois de gestion de fortune a résisté à la crise et à la fin du secret bancaire. Mais il est, depuis, en phase de transformation: changement de la base de clientèle, évolution de l’écosystème et développement de solutions digitales performantes.
On lui avait prédit des jours difficiles avec la fin du secret bancaire. Mais le secteur de la gestion de fortune se porte finalement toujours aussi bien. C’est, en tout cas, le sentiment des gens qui y travaillent. Dans sa quatrième étude, sortie en mars, sur le secteur financier au Luxembourg, le cabinet de recrutement Edouard Franklin a, en effet, révélé un score de
71 % d’employés optimistes pour le secteur. Nettement mieux qu’en 2014, donc, où ils n’étaient que 58 % à s’être montrés positifs. Les chiffres confirment d’ailleurs cette impression. Le bilan 2015 est toujours en cours de calcul, mais pour 2014, on voit que le montant total des actifs sous gestion a grimpé de 307 à 318 milliards d’euros.
Q Du wealth management au family office, quelles spécialisations pour quelles cibles ? « Se positionner comme un partenaire des wealth managers »
GEORGES WOLFF CEO, NN Investment Partners Luxembourg
Nous évoluons dans un environnement changeant et le contexte réglementaire, en forte évolution lui aussi, impacte de plus en plus les wealth managers. Au Luxembourg, nous connaissons une situation spécifique engendrée par la disparition de certaines niches fiscales, obligeant les wealth managers à se réinventer.
« Des services sur mesure pour une clientèle exigeante »
JEANNE DUVOUX
Nous pensons que la Place du Luxembourg continuera à attirer sur le long terme avant tout des clients internationaux, ayant des intérêts économiques dans plusieurs pays.
Directrice générale adjointe, Société Générale Bank & Trust
« La banque privée au Luxembourg, une industrie en mutation »
MANLIO UNFER
L’écosystème de la banque privée s’est considérablement étendu ces dernières années, sous l’effet de la mutation du secteur et sur fond de fin du secret bancaire.
Group head of private banking, Banque Havilland
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DIGITAL
MARC HENGEN
TOM THEOBALD
Association des compagnies d’assurances et de réassurances
Luxembourg for Finance
ALAIN HONDEQUIN Association des banques et banquiers, Luxembourg
Q L’entrepreneur, une nouvelle cible privilégiée ? « Une banque d’entrepreneurs pour entrepreneurs »
PAUL IRTHUM Attaché de direction, Banque Degroof Petercam
Les deux maisons à l’origine du groupe Degroof Petercam ont toujours œuvré à conserver leur ancrage familial. Ce dernier est synonyme d’indépendance. Il fait la différence pour nos clients ainsi que pour nos collaborateurs. C’est l’ADN du groupe.
Q Comment accompagner les professionnels face à leurs enjeux ? « Tout est affaire d’expérience » Les professionnels du wealth management font face à deux défis concomitants : une réglementation de plus en plus prégnante et une révolution des modes d’interaction OLIVIER MARÉCHAL avec les clients, liée au numérique. Ils ont besoin de nouveaux Financial services outils combinant technologie et forte valeur ajoutée. advisory leader, EY Luxembourg
« Réinventer la banque privée dans l’écosystème luxembourgeois »
STANISLAS CHAMBOURDON
Certains avaient prédit l’effondrement de la banque privée dans un contexte agité, dû notamment à de nouvelles exigences de mise en conformité fiscale imposant une remise à plat du business model, auquel s’ajoutait un environnement macroéconomique difficile, mais qu’en est-il vraiment ?
Head of banking, KPMG Luxembourg
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Yannick Perotto, 25 ans, vient d’intégrer Altea Immobilière en tant que superviseur technique. Il a travaillé au sein de Renault France. Espace de travail
Banque de Luxembourg Investments a renforcé son équipe avec l’arrivée de JeanBaptiste Fargeau, 36 ans, en tant qu’analyste de fonds. Il a travaillé chez J.Chahine Capital. Banque
Amélie Morel, 29 ans, a également rejoint Banque de Luxembourg Investments, en tant qu’analyste de fonds. Elle a notamment travaillé chez Deloitte. Banque
Nadine Schweyen, 56 ans, a été promue directrice Marque, communication & qualité chez BGL BNP Paribas. Elle est entrée au service de la banque en 1989. Banque
Maxime Kumpen, managing director de CBRE Belgique, prend également la direction de CBRE Luxembourg, en étroite collaboration avec Laurent Cooreman (managing director CBRE Luxembourg).
Arendt & Medernach nomme cinq counsels Business administration, finance & legal
Adrian Aldinger pour les domaines Private equity & Real estate. Il est diplômé des universités de Erlangen et Berlin. Catherine Bernardin (ex-Cali Europe) pour les domaines Insurance & Reinsurance law. Nicolas Bouveret (ex-Linklaters) pour l’Investment management. Jan Dobrzensky (ex-Heenan Blaikie LLP) pour les domaines Private equity & Real estate. Victorien Hémery pour les domaines Private equity & Real estate. Il a suivi des cours complémentaires en droit luxembourgeois à l’Uni.
Espace de travail
Cisco a engagé Linda van de Weerd en qualité de security lead pour la Belgique et le Luxembourg. Elle a précédemment travaillé pour Kappa Data et Exclusive Networks. ICT
Tamara Chiucchini, 31 ans, a rejoint Doctena pour y prendre les rênes de la comptabilité des sociétés du groupe. Elle a précédemment travaillé pour PwC Luxembourg. Soins et santé
Janine Weber, 28 ans, a repris la direction de la filiale Dachser à Grevenmacher. Elle a rejoint la société il y a 9 ans. Transports
Laurence Raphaël, 42 ans, a rejoint l’étude d’avocats DSM Di Stefano Moyse en tant que counsel - knowledge management. Elle était depuis 2006 chez Legitech et était également rédactrice en chef du magazine Legimag. Business administration, finance & legal
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Francesco Bruno, 51 ans, a rejoint Farad International en tant que senior international wealth planner. Il a travaillé au sein de EY, ABN Amro Bank, Lombard International Assurance et NN Life. Assurances
L’ancien ministre socialiste, député européen et commissaire général pour le pavillon luxembourgeois à l’Exposition universelle de Shanghai de 2010, Robert Goebbels, âgé de 72 ans, a été nommé président du Freeport. Il y prend la succession d’Yves Bouvier et Olivier Thomas. Transports
Colette Dierick, 55 ans, succédera à Luc Verbeken en juillet à la tête d’ING Luxembourg. Elle était active depuis 32 ans au sein de la division belge de la banque. Banque
Grégory Cara, 42 ans, a rejoint IQ Solutions en tant que head of HR delivery. Il a travaillé chez Bahlsen, EY et Lombard International Assurance. Ressources humaines
Chris Sinclair, 60 ans, a aussi rejoint IQ Solutions au poste de director Compliance and Regulatory services. Il a notamment travaillé pour State Street Bank Luxembourg, RBC Dexia Investor Services Bank et Deloitte. Ressources humaines
Céline Vandepitte, 31 ans, a également intégré IQ Solutions en tant que head of communication & marketing, après avoir notamment travaillé chez ArcelorMittal et comme gérante associée de Go For Events. Ressources humaines
Boucher-Traiteur en deuxième génération
BOUCHERIE | TRAITEUR | MARIAGE 103, Grand-Rue | 9905 Troisvierges T: +352 99 81 03
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CARRIÈRES Créez ou actualisez gratuitement votre biographie sur www.guide.paperjam.lu. Recherchez parmi plus de 10.000 références et un millier de biographies, classées par catégorie. Services aux entreprises Place financière Public, Associatif et Santé Activités industrielles
Carole Tisaurin a intégré Jones Lang LaSalle Luxembourg où elle est en charge du marketing et de la communication. Elle a travaillé au sein de CplusConcept et Addedvalue. Espace de travail
Jennifer Schneider, 29 ans, rejoint q-leap, en tant que training services manager. Elle a précédemment travaillé pour la société NL International en France et Devoteam Luxembourg.
Quatre recrues intègrent RH Expert
ICT
Silke Bernard, 40 ans, est devenue associée au sein du cabinet Linklaters LLP Luxembourg. Elle a travaillé auparavant chez Clifford Chance.
Ressources humaines
Simeon Tzanev, 40 ans, a rejoint q-leap en tant que salesforce quality assurance specialist. Il a précédemment travaillé en Allemagne, notamment pour Ilume Informatik.
Business administration, finance & legal
Thomas Guarino, 25 ans, en tant que coordinateur de projet. Il a travaillé chez Immo de France et Groupe Kiloutou.
ICT
Patrick Geortay, 46 ans, a succédé à Freddy Brausch au poste de managing partner de Linklaters LLP Luxembourg. Il a déjà occupé cette fonction de 2007 à 2010. Business administration, finance & legal
Dora Kiss a rejoint NautaDutilh Avocats Luxembourg en tant qu’associate pour renforcer son département Fonds d’investissement. Business administration, finance & legal
Quentin Wauthier, 31 ans, a rejoint Noosphere Brand Strategy au poste de marketing & communication advisor. Il a travaillé pour Comed et l’agence Vous. Communication & marketing
Anne-Claire Baran, 27 ans, en tant qu’expert senior back office. Elle a notamment travaillé chez Maison Moderne.
Jean-Marc Thomas, 52 ans, a rejoint Reply Luxembourg en tant que partner. Il travaillait auparavant au sein de Banque privée Edmond de Rothschild Europe.
Sarah Gasser, 34 ans, en tant qu’expert RH senior. Auparavant, elle a intégré Lavorel Groupe, USG Legal Professionals et Winvest Conseil.
Business administration, finance & legal
Branda Da Costa, 23 ans, a rejoint SD Worx en tant que junior payroll administrator. Elle a précédemment suivi une formation de gestionnaire de salaires au sein du Centre national de formation professionnelle continue.
Sarah Wilfart, 26 ans, en tant qu’expert recrutement. Elle a travaillé pour Abakus IT-Solutions.
Ressources humaines
Amélie Denauw, 31 ans, a rejoint SD Worx en tant que payroll administrator. Elle a travaillé au sein de Transalliance. Ressources humaines
La direction du service Presse et Communication du Palais grand-ducal, vacante depuis un an, a été reprise par Oswald Schröder, 58 ans. Après avoir, durant 10 ans, dirigé la communication de l’Office européen des brevets à Munich, il était revenu au Luxembourg où il avait pris la direction de l’Agence de Maison Moderne pendant un peu moins d’un an. Communication & marketing
Jérôme Hamadene-Taillebois, 26 ans, a également rejoint SD Worx en tant que junior payroll administrator. Il est diplômé de l’École française de comptabilité à Lyon. Ressources humaines
Sandra Muth, 24 ans, a rejoint The Recruiter en tant que chargée de recherche et consultante RH. Elle a travaillé chez Randstad Luxembourg. Ressources humaines
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Un départ? Une arrivée? Une promotion? Votre actualité nous intéresse! Envoyez votre biographie et une photo à press@paperjam.lu. L’information sera alors relayée sur l’ensemble de nos supports : sur le site www.paperjam.lu, dans la newsletter électronique quotidienne et dans le magazine.
9 June 2016
EMIR: the European derivatives regulation
Formation de formateurs internes 6 et 7 juin 2016
10 June 2016
Becoming an HR Business Partner 7 June 2016
MiFIR 21 June 2016
Prise de notes rapide et efficace 9 juin 2016 Risk Management for Investment Funds 6 June 2016 Ethical Leadership – The Shaolin Way 29 June 2016
Manager au féminin
Bâle III et CRD4
22 juin 2016
Training makes the difference!
MiFID II: new challenges and impacts
27 juin 2016
Private Equity Debt Funds 14 June 2016
Entretien de recrutement 22 juin 2016
Further Information The training calendar is available on: www.pwcacademy.lu T +352 49 48 48-4040 F +352 49 48 48-2900 e-mail: pwcacademy@lu.pwc.com
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CLUB
BIENVENUE
MIXER L’UTILE ET L’AGRÉABLE C’est aussi ça, le Club
LES ÉVÉNEMENTS DES SEMAINES À VENIR
CLUB
JEUDI 02.06.2016
10x6 RH : projets d’aujourd’hui, défis de demain
MARDI 21.06.2016
Let’s taste : pains & huiles d’olive
J E U D I 1 4 . 0 7. 2 0 1 6
Déjeuner nouveaux membres
JEUDI 16.06.2016
JEUDI 30.06.2016
CEO-only : Summer Cocktail
14 workshops sur une journée
JEUDI 16.06.2016
CEO-only : Summer Cocktail « Hajimemashite » est la formule de politesse utilisée lors d’une première rencontre au Japon. Le mot veut dire « enchanté » ou « ravi de faire votre connaissance ». Aussi exclusif que décontracté, le CEO-only Summer Cocktail du Paperjam Club est un rendez-vous très apprécié des
SPONSORS
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dirigeants d’entreprise au Luxembourg. Pour cette édition estivale, l’ambassadeur du Japon au Grand-Duché de Luxembourg, Son Excellence Madame Atsuko Nishimura, nous ouvrira les portes de sa résidence et donnera aux invités le privilège de découvrir ses somptueux jardins.
LES ÉVÉNEMENTS DES SEMAINES À VENIR
CLUB
MARDI 21.06.2016
Let’s taste : pains & huiles d’olive
O
n go û t e l ’ h u i l e d ’o l i v e comme on déguste un bon vin. On y découvre de nombreux arômes, allant de l’artichaut à la banane. En revanche, on ne boit pas une huile d’olive comme on boit un bon vin : c’est avec de bons pains qu’elle se sublime. Cette soirée sera l’occasion de découvrir différentes huiles et de passer d’agréables moments ensemble. Lieu : Bourse de Luxembourg (Luxembourg) Accueil à partir de 18: 30
PARTENAIRE
Les Templiers de Provence J E U D I 1 4 . 0 7. 2 0 1 6
Déjeuner nouveaux membres Chaque saison, nous organisons des évén ements réservés aux nouveaux membres, pour leur souhaiter la bienvenue au Paperjam Club. Nouveauté : en lieu et place des dîners, il s’agit pour la Saison 8 de déjeuners. Leur but, lui, ne change pas : faire connaissance et tisser de nouvelles relations. Lieu : Notaro (Luxembourg). Accueil à partir de 12:00
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En effet, à travers ces renc ontres dédiées, les nouveaux membres ont la possibilité de faire connaissance avec l’équipe élargie du Club et de nouer des relations avec d’autres membres qui viennent tout juste de rejoindre le Club. Ce troisième Déjeuner nouveaux membres viendra clore la Saison 8.
LES 14 WORKSHOPS DU JEUDI 30 JUIN 2016
COMMUNICATION, MARKETING & SALES
09:30 12:30
Pedro Castilho
14:00 17:15
Renaud Le Squeren
09:30 12:30
FINANCE & LEGAL 14:00 17:15 09:30 12:30
Verbalius
INFORMATION MANAGEMENT & ENTERPRISE 2.0
LEADERSHIP & MANAGEMENT
PERSONAL DEVELOPMENT
STRATEGY & OPERATIONS
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Les 10 règles pour bien networker
DSM Di Stefano Moyse
E-commerce : quels risques légaux ?
Georges Biver et Emmanuel Dendauw Axa Luxembourg et Axa Investment Managers
Assurances et marchés à taux de rendement bas
Antonella Salerno Guarnieri & Partners
Rémi Fouilloy Morgan Philips Executive Search
HUMAN RESOURCES 14:00 17:15
CLUB
Nathalie Moschetti CSL Vincent Wellens, Carmen Schellekens et Anne-Sophie Morvan NautaDutilh Jean Diederich Kurt Salmon
Virginie Scuvée et Marie-Anne Salier Kumquat et Talentysm
Guy Deloffre ICN Business School
Chantal Grabisch Cap Décision
Jurisprudence en matière de droit européen Les meilleures pratiques pour attirer et convaincre dans un contexte de guerre des talents Recrutement et règles juridiques Négocier et gérer un contrat informatique Nouvelles approches IT : quelles perspectives stratégiques ? Intergénérationnel : comment comprendre les différences et décloisonner la communication ? Négociation interculturelle
Mieux se connaître
Thierry Delperdange Communication, coaching et développement
Prise de parole en public
Joseph Stevens
Construire son modèle de gouvernance
Arcad
Danielle Dichter Bizart
Construire sa stratégie de marque
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LA VIE DU CLUB
CLUB
MERCREDI 13.04.2016
10×6 : architectes à l’œuvre MAISON MODERNE
Écoles, multinationales, hôpitaux ou encore institutions publiques sont nombreux à organiser des concours pour choisir l’architecte le plus à même de donner vie à leur projet d’édifice. Ainsi, seul le lauréat verra son chantier sortir de terre. Avec pour thème « Ces bâtiments que vous ne verrez jamais », le rendez-vous 10�6 Architecture a mis en lumière des ébauches de constructions restées à l’état de brouillon. Loin d’être inintéressants, ces projets ont souvent le mérite de décaler, de provoquer et d’innover. Retrouvez toutes ces présentations en vidéo et les photos de cet événement sur www.paperjam.lu.
« Il y a toujours une part de mystère qui nous échappe. »
« À l’étranger, dans un autre contexte, on propose une vision neuve. »
Türkan Dagli Dagli + Atelier d’architecture
Stéphane Schmit A+A
« Ces projets ont tous une valeur théorique. On les garde pour l’approche. »
« Le contexte urbain est toujours le point de départ pour nous. »
Philippe Nathan 2001.lu
Sala Makumbundu CBA
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« Les déplacements des usagers doivent servir de fil rouge. »
« Tout projet doit s’intégrer dans une topographie existante. »
Sara Noel Costa De Araujo SNCDA
Shahram Agaajani Metaform
LA VIE DU CLUB
CLUB
« On recycle des éléments quand on retravaille une ambiance ou une salle. » François Valentiny Valentiny hvp architects
« Derrière chaque projet, aussi mauvais soit-il, il y a un client. » Jean-Luc Wagner WW+
« Une bataille de perdue nous contraint à innover. » François Thiry Polaris
GOLD SPONSORS
« Parfois, ce sont les contraintes qui dictent la conception, pas l’architecte. » Stefano Moreno Moreno Architecture
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LA VIE DU CLUB
CLUB
MERCREDI 11.05.2016
10×6 : leaders de bons conseils MAISON MODERNE
Comment faire preuve de leadership ? Naît-on leader ou le devient-on ? Qu’ils soient chefs d’entreprise ou associés, les leaders de la Place ont tiré les leçons de leurs grands succès comme des échecs cuisants. Neuf d’entre eux sont venus partager leurs bons conseils lors du 10×6 de mai du Paperjam Club, consacré aux défis rencontrés par les dirigeants et aux leçons qu’ils ont pu en tirer. De quoi inspirer les leaders de demain.
Retrouvez toutes ces présentations en vidéo et les photos de cet événement sur www.paperjam.lu.
« Le leadership signifie tout d’abord être le leader de soi-même. » Marc Lemmer Business development & relationship advisor
« Diriger une équipe apporte du stress, mais aussi beaucoup de gratitude. » Steven Libby PwC Luxembourg
« La bonne information permet de prendre la bonne décision. » David Schrieberg VitalBriefing
« La confiance est quelque chose d’essentiel. » Bernard Lhermitte ING Luxembourg
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LA VIE DU CLUB
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« Le leadership est la capacité de définir des buts, une stratégie, ainsi qu’une vision. » Xavier Buck EuroDNS
« L’équité à l’intérieur d’une équipe est primordiale. » Sophie Mitchell Deloitte Luxembourg
« Les bons comptes font les bons amis, mais les bons amis, ça compte aussi ! » Jean-Claude Bintz Lakehouse
« Il faut toujours saisir la deuxième chance. » Laurent Schonckert Cactus
« Traitez les autres de la manière dont vous voudriez être traité. » Raymond Schadeck Administrateur indépendant
GOLD SPONSOR
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Retrouvez toutes les photos de ces événements sur www.paperjam.lu.
LA VIE DU CLUB
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MERCREDI 13.04.2016 – LUXEXPO
10×6 ARCHI TECT UR E : CES BÂTIMENTS QUE VOUS NE VERREZ JAMAIS… MAISON MODERNE 8 5 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
1 Khalid Bartholomé 2 Ezri Kahn (Ezri Kahn Couture), David Rosner et Jean-François Muller (Valéan Immobilier) 3 Sylvain Kirsch, Claudia Eustergerling (Claudia Eustergerling Design) et Guido Kröger (Maison Moderne) 4 Hemant Simmandree (WW+ Architektur + Management) 5 Stéphane di Carlo (EGB Hornung & Associés) et Céline Coubray (Archiduc) 6 Alain Wildanger (Sanichaufer), Martine Konz (Lalux) et Jérôme Wiwinius (Lalux) 7 Annick Mergen (Livin Real Estate) et Max Bauer (Polyform) 8 Rita Rivas (CDCL Promotions), Yves Sibenaler (CDCL), Dany Lucas (Toolbox) et Raphaëlle Poly (Autodis) 9 Philippe Bosch (Made Architecture) et Nourredine Aissani (Intérieur Design) 10 Jean-Luc Lambert, Geoffroy Bertrand, Valérie-Anne Copine (CDCL Promotions) et Éléonore Deville (Moreno) 11 Massimo Del Medico et Murat Mutlu (Immo Luxembourg) 12 Julie Marthe Hoffmann, Alain Linster (M3 Architectes) et Philippe Linster (Banque de Luxembourg) 13 Patrick Bouchés (Tecnibo), Géraldine Clarisse (In Design) et Soïli Mathieu (Made Architecture) 14 Perry Arrensdorff (Beng Architectes Associés) et Yves Sibenaler (CDCL) 15 Myriam Bellion (Solarwood Folkendange), Marie-Thérèse Kraemer (Menuiserie Kraemer) et Ferd Kraemer (Menuiserie Kraemer) 16 Max Heldenstein (Reedandsimon), Nathalie Jacoby (Njoy) et Jill Streitz (Njoy)
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JEUDI 26.04.2016 – WINDSOR
DÉJEUNER CARROUSEL
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MAISON MODERNE 7 6 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
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1 Bogdan Banice (Banice Architectes) 2 Gia Hue Surply (Quantis) et Alain Putz (Perrard) 3 Thomas Lieben (Fidupar), Ludger Evrart (Creactive Studio) et Cédric Rensonnet (VO Consulting) 4 Valérie Ghanimé (Ghanimé Events) 5 Bruno Robert (Advitek) et Virginie Echelin (Securex) 6 Carola Bedós (Luxhotels) et Sophie Lafleur (Anticip Consult) 7 Nadège Dias Lopes (Elgon)
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JEUDI 21.04.2016 – NEIMËNSTER
JOURNÉE DE WORKSHOPS MAISON MODERNE 9 8 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
1 Thomas Guarino (RH Expert) et Franck Beth (Intertrust Luxembourg) 2 Valérie Campanile (RBC I&TS), Natacha Dykmans (RBC I&TS) et Dragana Kajic (RH Expert) 3 Guy Regnier (Alcor Luxembourg) et Sarah Wilfart (RH Expert) 4 Caroline Lamboley (BDO Luxembourg) et Gérard Fabry ( Julius Baer) 5 Laura Di Giambattista, Sandrine Hondequin (Fast Recruitment) et Didier Titeux (Cabinet médical Mersch) 6 Dorian Couffignal (ING), Antonella Di Pasquale (TNS Ilres), Aude Le Guiet (Bil) et Thomas Crépon (TNS Ilres) 7 Jocelyne Franssen (Hoani), Véronique Bouvet (Balanced Approach) et Myriam Latar (Intertrust) 8 Jérôme Barbé (Lusis), Sophie Lafleur (Anticip Consult) et Laure Belin (Neurolead) 9 Agathe Paul (CMS Luxembourg) et Virginie Roger (Arendt & Medernach) 10 Elisabeth de Sousa (Institut de formation sectoriel du bâtiment) et Jacques Lanners (Ceratizit) 11 Éric Pirlot (Micro Focus) et Guy Fabien (Agile Partner)
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JEUDI 11.05.2016 – CENTRE CULT UREL T R A M S S C H A PP
10×6 LE A DERSHIP: LESSONS LEARNED, LESSONS SHARED… MAISON MODERNE 6 2 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
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1 Michel Valet (Cour de justice) 2 Thierry Raizer (Paperjam), Jean-Francois Lens (PwC) et Steven Libby (PwC) 3 Marc Lemmer (business development advisor), Sonia Hoffmann (Darjeeling Consulting) et Jean-Claude Bintz (Lakehouse) 4 Olivier Toth (Rockhal) et Luc Welter (Post) 5 Luca Polverari (Marks & Clerk LLP) et Jovana Radevic (Marks & Clerk LLP) 6 Claudine Schmitt (Wellbeing at Work) et Florence Lemeer-Wintgens (Look@Work) 7 Marc Marchal (Lightbulb), Johny Goerend (Lightbulb) et Mike Sergonne (Nvision) 8 Pedro Castilho (Verbalius), Norma Bello Cortes ( JES’tudio) et Laurent Peusch (Adem) 9 Emmanuel Baumann (SNCI) et Jean-Lou Kremer (Resultance) 10 Étienne Reuter (SNCI) et Thierry Schuman (BGL BNP Paribas) 11 Pascale Pirotte (DHL Express) et Noura Barghane (Ajilon)
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JEUDI 28.04.2016 – STEFFEN TRAITEUR
LET’S TASTE: SLOW FOOD MAISON MODERNE 3 2 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U 1
1 Frank Steffen (Groupe Steffen) 2 Angélique Detz, Jean Kircher et John Wirtz (Pains & Tradition) 3 Thierry Origer (Slow Food) 4 Charles Margue (TNS Ilres) 5 Laurent Muller (Muller & Associés) et Loïc Didelot (Pindo) 6 Benoît Jacob (PKF) et Monique Étienne (Klein & Muller) 7 Véronique Blum (Groupe Steffen), Véronique Pellegrini (Gezim) et Charles Maes (Niessen)
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M A R D I 1 7. 0 5 . 2 0 1 6 – H Ô T E L C R AVAT
C E O - O NLY: W O R K S H O P M I X OL O G I E MAISON MODERNE 6 2 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
1 Cindy Arces (MNKS), Herman Van De Keer et Luc Biever (TNS Ilres) 2 Paul Flesch (Livin) et Gianni Pietrangelo (Travel Pro) 3 Bogdan Serban (Apateq), Yasen Sarelakos (Composil) et Laurent Cooreman (CBRE) 4 Herman Van De Keer 5 Cyril Thiriet (Bois & Acier Engineering), François Henryon (CRH-Lux) et Nathalie Thunus (SFC Conseil)
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OLIVIER SCHWEIZER olivier.schweizer@maisonmoderne.com
LLEESS TTEE RR RR AA SS SS EE SS D U LL U U XX EE M M BBOOUURRGG DU
Maho rive droite
Maho- rive droite restaurant bar - hôtel - terrasses restaurant bar hôtel - terrasses +352 28 99 80 00 | info@maho.lu +352 28 St. 99 Cunégonde 80 00 | info@maho.lu 2, Place / Lux - Clausen 2, Place St. Cunégonde / Lux - Clausen
Waldhaff Sauvageonne
Waldhaff restaurant - barSauvageonne - jardins / terrasses restaurant - jardins / terrasses +352 42 71 70 | bar info@restaurant-waldhaff.lu +352 Route 42 71 D’Echternach 70 | info@restaurant-waldhaff.lu / Lux -Waldhof Route D’Echternach / Lux -Waldhof
H O B S C H E I T . L U
H O B S C H E I T . L U
Cantine Châtelet
restaurant -Cantine wine bar -Châtelet hôtel - terrasses restaurant wine bar - hôtel - terrasses +352 40 21- 01 contact@chatelet.lu +352 21Pétrusse 01 contact@chatelet.lu 2 Bd 40 de la / Lux -Ville 2 Bd de la Pétrusse / Lux -Ville
REPORTAGE
L E T T E B ER
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Le jour de sa déclaration sur l’état de la Nation, prononcée le 26 avril dernier devant les députés, notre photographe Eric Chenal a suivi de près le Premier ministre. Voici une plongée dans l’envers du décor du chef du gouvernement au moment de prononcer l’un de ses discours les plus attendus de l’année politique.
J.- M. G. e t E. C.
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Rythmée par les sonneries de l’octave, la première partie de la matinée est occupée par la réunion du conseil de gouvernement. Les derniers détails de l’intervention du Premier ministre y sont évoqués.
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REPORTAGE
Après les membres du gouvernement, c’est au tour des représentants du DP de se réunir. L’oreillette chauffe, ce qui n’empêche pas Xavier Bettel de rester très proche de la population aux abords de la Chambre.
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L’heure H approche. Dans l’immensité de son bureau aux couleurs pop-art, le premier ministre s’offre un frugal déjeuner. Ce sont les ultimes retouches sur un texte long de 46 pages.
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Le lion entre dans l’arène et la meute des médias est lâchée. Pendant 1 h 30, Xavier Bettel va s’adresser aux députés et, indirectement, à la population du Grand-Duché. Mais certains membres du Parlement gardent aussi un œil sur l’autre actualité du jour : l’ouverture du procès LuxLeaks…
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BAVARDAGES
APRÈS LES DISCOURS MINISTÉRIELS
Une classe politique dans tous ses états J E A N - M I C H E L GAU D R O N |
JULIEN BECKER
Un mois après le discours sur l’état
de la Nation prononcé par le Premier ministre Xavier Bettel, puis les interventions de Pierre Gramegna et Étienne Schneider, libéraux et chrétiens-sociaux ont une vision assez diamétralement opposée de la situation du pays.
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Eugène Berger, président de la fraction DP, et Clause Wiseler, son homologue du CSV, reviennent sans langue de bois sur les principaux éléments de la réforme fiscale et les grands défis qui attendent le Grand-Duché.
À deux ans et demi des prochaines
élections législatives, les premières piques commencent à se lancer de part et d’autre.
BAVARDAGES
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BAVARDAGES
F
in avril, le Premier ministre Xavier Bettel a prononcé, devant les députés, son traditionnel discours sur l’état de la Nation. Un exercice toujours très attendu, suivi cette année, dans le cadre du semestre européen, de deux autres interventions à la Chambre : celle du ministre des Finances, Pierre Gramegna, qui a présenté la dernière mise à jour du programme de stabilité et de croissance, puis celle d’Étienne Schneider, ministre de l’Économie, qui a détaillé le programme national de réforme. Un mois après ces interventions-clés dans une année politique, Eugène Berger, le chef de la fraction du DP, et son homologue du CSV Claude Wiseler se sont prêtés au jeu de notre rubrique « Bavardages », sans s’épargner ni lâcher du lest sur leurs positions. Un avantgoût de ce que pourrait être la campagne électorale de 2018…
« Nous aurions failli à notre mission en ne prenant pas les décisions que nous avons prises. » Eugène Berger
« Le Luxembourg va mieux qu’il y a deux ans. » Le constat est-il aussi simple que ne le laissent entendre les statistiques ?
e u g è n e b e r g e r Les chiffres sont là en
effet. Nous avons une croissance de 4,8 % pour 2015 ; le chômage a reculé à 6,5 % en un an, soit 10.000 emplois créés. Le budget de l’État tend vers l’équilibre, la dette se stabilise et nous remplissons toujours les critères du pacte européen de stabilité et de croissance (PSC). Alors oui, ça va mieux. Nous avons créé les bases pour pouvoir de nouveau investir et nous consacrer aux grands chantiers et aux dossiers qui préoccupent tout le monde : le logement, l’éducation, l’emploi. La reprise économique est là et nous nous appuyons aussi sur notre réforme fiscale pour donner davantage de pouvoir d’achat aux citoyens et aussi un cadre pour le développement des entreprises. c l a u d e w i s e l e r Oui, je partage l’analyse que notre économie se porte mieux, avec des taux de croissance exceptionnels en Europe qui montrent qu’on est sortis de la crise. Mais ces chiffres positifs sont justement essentiellement dus à cette situation économique européenne et mondiale qui s’améliore et à la situation des bourses. Ne perdons pas de vue que la taxe d’abonnement, qui est liée à l’évolution des marchés financiers, a été l’une des principales raisons de rentrées fiscales supplémentaires. Si on regarde ce qui se passe autour du Luxembourg, on ne peut que remarquer que ces chiffres sont extrêmement fragiles. Quand on voit l’évolution des prix pétroliers, de l’énergie, les problèmes en Russie et en Ukraine, la 142 —
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menace du Brexit et du Grexit, les accords de Schengen qui sont remis en cause, les conséquences politiques à attendre des élections américaines ou encore la crise en Chine… on constate qu’il faut faire extrêmement attention à la politique financière. Cette amélioration que nous connaissons actuellement ne durera pas éternellement, et rend au contraire nécessaire une politique très prudente pour se préparer aux problèmes susceptibles d’arriver. e . b . Bien sûr, notre optimisme ne nous fait pas oublier que de nombreux événements à travers la planète peuvent en effet ralentir l’économie en général. Du reste, dans son intervention, le ministre des Finances l’a aussi rappelé. Mais les efforts que nous avons entrepris depuis deux ans sont là aussi ! Le paquet d’avenir que nous avons établi en 2014 nous a également aidé à mettre le budget en équilibre. Il n’est pas juste de dire que l’argent redistribué au travers des allègements fiscaux n’est rien d’autre que l’argent pris par ailleurs dans le Zukunftspak. De réels efforts ont été réalisés auprès des ministères et des administrations. Nos projections montrent que nous allons maintenir le budget dans les critères du PSC, avec une dette autour de 23-24 % du PIB. Cela nous permet de construire l’avenir là-dessus.
Dettes et emprunts : la guerre des chiffres
c . w . Vous indiquez plus de 400 mil-
CV EXPRESS
EUGÈNE BERGER Né à Bettembourg le 4 décembre 1960 1988-1994 Instituteur Depuis 1993 Membre du parti démocratique 1994-1999 Député 1999-2004 Secrétaire d’État à l’Environnement Depuis 2007 Député (et président du groupe politique DP depuis octobre 2013)
lions d’euros de recettes supplémentaires via le pacte d’avenir, mais cela s’est fait en taxant davantage les contribuables. Puis vous annoncez une réforme fiscale d’à peu près le même montant ! Vous avez donc augmenté, puis réduit la fiscalité. C’est une logique de dupes envers les contribuables. Nous critiquons par ailleurs le fait que la réforme fiscale, qui risque fort de coûter plus cher que ce que vous avez indiqué, va élargir le déficit de l’État central jusqu’à 900 millions d’euros par année, et pas uniquement la première année de mise en place comme cela est généralement le cas. On table sur un tel déficit jusqu’en 2019 et peutêtre au-delà. Alors en même temps que l’économie va bien, maintenir un déficit constant avec un milliard d’euros à emprunter chaque année nous semble peu sérieux dans la façon de mener une politique financière. Et même si le taux d’endettement par rapport au PIB se maintient, les dettes passent tout de même de 9,8 à 14,1 milliards d’euros, soit une progression de près de 45 %. e . b . Le CSV aussi avait alourdi l’endettement lorsqu’il était au pouvoir…
vendredi 10 juin | àpd 19h au csi juMping à roeser
EuropE’s bEst ChEfs and their favourite foods
schneidewind & friends nos chefs pour 2016
thomas Murer
CédriC Kerlaouezo
{Restaurant « Aal Schoul » à Luxembourg-Hobscheid}
{Private Members Club « HOUSE17 » à Luxembourg Ville} Eddy Mertes
GilbErt Welter {Eurotoque et « K116-Kulturfabrik » à Luxembourg, Esch-sur-Alzette}
{« La Régalade » en Belgique} EtiEnnE-JEan labarrère-claverie {« Cibo’s » à Luxembourg-Bettembourg}
Cyril Molard {« Ma Langue Sourit » à Luxembourg-Moutfort}
{« maiBeck FÜR DICH » à Cologne en Allemagne}
live musique by
Jan schneideWind
fernand neuMann
{Restaurant « Atelier du Windsor » à Bertrange} WolfGanG becKer {Restaurant « Becker’s » à Trèves} EriC Martin {« Lemonnier » à Lavaux-Ste-Anne}
CédriC bertaux
tobias becKer
et pour la 2e fois d’affilée avec un énorMe plaisir
{« La Maison Lefèvre » à Luxembourg, Esch-sur-Alzette}
luis antunes
à volonté: 150€ / personne Comprend apéro, dîner et boissons pendant le dîner
{Restaurant « Atelier du Windsor » à Bertrange}
tickets sur place ou en prévente : traiteur@windsor.lu
saMedi 11 juin àpd 20h au csi juMping à roeser
restaurant l’atelier du Windsor
SunSet Dinner bar & bœuf
votre privatiSation
à volonté: 70.00 € par personnne comprend apéro, dîner, drinks (vin, softs et Veuve Clicquot pendant le dîner)
l’atelier du Windsor contact : restaurant@windsor.lu | tél. +352 26 39 93
over the green
tickets sur place ou en prévente : traiteur@windsor.lu
dans un cadre exceptionnel
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c . w . Oui, mais nous l’avions fait dans des années
de crise en menant une politique volontairement anticyclique pour faire des investissements afin de faire avancer le pays. C’est sans regret. e . b . L’évolution de la dette publique entre 2007 et 2013 était certainement plus impressionnante, que ce soit en chiffres absolus et en pourcentage. c . w . Avec la différence que nous avions un PIB en recul et non pas en croissance ! Là, vous avez un PIB en croissance de plus de 4 %, mais vous ajoutez tout de même un milliard d’emprunts supplémentaire ! e . b . … dont une partie sert à refinancer les anciens emprunts que vous aviez levés. c . w . En 2020, il est prévu, selon les chiffres du ministère des Finances, 8,05 milliards d’euros d’emprunt, dont 3,4 sont des refinancements d’anciens emprunts. Cela fait donc 4,65 milliards de nouveaux emprunts pour rééquilibrer le budget alors que la croissance est estimée entre 4 et 5 %. Cela me semble très peu sérieux. Tout comme nous trouvons très peu sérieux que vous ayez abaissé l’objectif budgétaire à moyen terme à -0,5 % du PIB, contre +0,5 % jusqu’alors, en vous basant sur des projections démographiques qui paraissent difficilement crédibles de 1,1 / 1,2 million d’habitants à l’horizon 2060, sans compter les travailleurs frontaliers. Il me paraît aventureux de poser les bases d’une politique sur de tels fondements. e . b . C’est Bruxelles qui a réévalué ce critère à la lumière de nouveaux éléments conjoncturels. On nous laisse une plus grande latitude au niveau du solde structurel et nous ne faisons que nous y conformer. Je rappelle notamment que la situation en matière de retraites et pensions est meilleure et que nous avons décalé de 15 ans en arrière le fameux mur des rentes. Nous disposons de réserves. Si nous voulions aller plus loin que ce que Bruxelles nous demande, nous aurions le risque de ne pas atteindre les objectifs et de déclencher des mécanismes de correction… C’est dans la tradition de toujours se référer au solde structurel que Bruxelles nous fixe. c . w . On ne peut pas vraiment parler de tradition : le texte actuel sur la gouvernance des finances publiques date de 2014 ! Je ne conçois pas que nous puissions avoir à long terme un OMT qui soit négatif. Encore une fois, ne baser la croissance à venir que sur le seul critère démographique me semble aventureux. Il faut aussi travailler et faire des efforts sur l’amélioration de la productivité. En outre, se donner bonne conscience en reculant de 15 ans l’échéance des pensions n’est 144 —
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« La politique commence par une description juste de la réalité. » Claude Wiseler
CV EXPRESS
CLAUDE WISELER Né à Luxembourg le 30 janvier 1960 1983-1987 Professeur de langues Depuis 1984 Membre du parti chrétien social 1999-2004 Député 2004-2009 Ministre des Travaux publics et ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative 2009-2013 Ministre du Développe ment durable et des Infrastructures Depuis décembre 2013 Député et président du groupe politique CSV
pas une bonne réponse. C’est justement lorsque nous disposons de réserves qu’il faut se pencher sur le sujet. Reculer les échéances est un jeu dangereux.
La réforme fiscale va-t-elle assez loin ?
e . b . Vous critiquez notre réforme fiscale, mais
je n’ai pas encore bien compris si vous nous reprochez d’en avoir trop fait ou pas assez. En août 2015, votre député Gilles Roth avait proposé une réforme fiscale qui aurait coûté un montant de quelque 800 millions d’euros. Nous sommes en dessous de ces chiffres, mais je n’ai pas saisi si d’après l’avis du CSV nous devons encore ajouter des mesures ou bien en enlever. Nous avons choisi de mettre l’accent sur le pouvoir d’achat des classes moyennes et sur la sélectivité sociale par le biais de crédits d’impôt pour ceux qui gagnent très peu. Mais il y a évidemment d’autres efforts consentis en direction des familles monoparentales, en matière de logements pour les jeunes ou encore un début de réforme structurelle avec l’individualisation facultative, même si elle ne va pas trop peser. Sans oublier aussi l’abaissement du taux nominal pour les entreprises. C’est clairement une réforme fiscale politique. c . w . Nous ne considérons pas cette réforme comme étant juste, sélective et durable. Je ne partage pas cet œcuménisme qu’on a cru entendre à cette occasion-là. Nous aurions en effet fait une réforme fiscale moins chère. Les chiffres que nous indique le gouvernement sont sous-évalués et je conteste d’ailleurs la façon d’agir du ministre des Finances en proposant 6 ou 7 baromètres de coûts et une trentaine de mesures, mais en ne donnant au final qu’un total global ! Ce n’est pas sérieux. Comment prévoir un total sans connaître le détail de chacune des mesures ? Et si ce détail est connu, pourquoi ne pas le communiquer ? e . b . Qu’auriez-vous proposé comme réforme, alors ? c . w . Nous aurions travaillé sur d’autres types de recettes, par exemple en revoyant la charge fiscale des stock options à laquelle vous n’avez pas touché. D’après les experts, cela aurait pu rapporter plus de 100 millions et donné une marge de manœuvre plus importante. Nous aurions revu aussi, par exemple, les abattements prévus dans le cadre du compte d’épargne logement, en faisant en sorte qu’il soit un instrument exclusivement dédié à ceux qui ont un projet immobilier concret, et non pas un moyen de simplement réduire ses impôts. Là où nous partageons votre approche, c’est en ce qui concerne les classes moyennes,
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BAVARDAGES
l’individualisation et les crédits d’impôt. Nous aurions certainement essayé de rester dans des limites de dépenses moins élevées, mais nous ne pouvons pas chiffrer tout ça, car nous n’avons aucun détail sur le coût des différentes mesures. Et pour les entreprises, nous aurions pu aller plus loin sans que cela ne coûte d’argent. Nous aurions par exemple baissé le taux d’affichage tout en élargissant, dès aujourd’hui, la base d’imposition, de façon à faire une opération quasi neutre, sans devoir attendre comme le souhaite le gouvernement le résultat des négociations Beps. Nous sommes d’avis qu’on aurait dû les anticiper. Cela aurait permis de gagner un an ou deux et de maintenir pour nos entreprises, dans un contexte économique général difficile, un certain niveau de compétitivité. e . b . C’est Luc Frieden qui avait introduit les stock options en 2012. Il est étonnant que le CSV propose maintenant de les abandonner, mais nous sommes prêts à rediscuter de ce dossier à l’avenir. D’une manière générale, je dirais que les circonstances étant ce qu’elles sont, nous aurions failli à notre mission en ne prenant pas les décisions que nous avons prises, notamment pour la réforme fiscale. Il y a beaucoup de projets axés sur les perspectives d’avenir qui ont été inscrits dans le programme de la coalition. Nous sommes en train de les réaliser et nous prenons nos responsabilités, avec un double défi : d’abord bien organiser la législature et mettre en œuvre nos alternatives. Puis réfléchir et préparer l’avenir, organiser un développement durable pour le pays afin que les générations futures puissent continuer à bénéficier d’une qualité de vie élevée et d’avoir des perspectives.
La flexibilité du temps de travail : un pavé dans la mare ?
e . b . Le dossier avait trop traîné. Il nous fallait
prendre nos responsabilités, avec un souci double : permettre aux entreprises de rester compétitives, mais aussi que les employés s’y retrouvent. Nous avons donc fait un pas en direction des deux. Les efforts doivent être partagés. c . w . Le gouvernement devait prendre une décision, c’est évident. Il est maintenant très difficile de dire quelque chose de précis sur ces décisions, car elles ne tiennent qu’en une page et on sait que le diable est toujours dans le détail. J’aurais tout de même préféré donner une période de référence un peu plus courte – trois mois au lieu des quatre proposés – mais surtout qu’on ne se fixe pas uniquement sur les jours de congés comme moyen compensatoire. Les besoins peuvent être différents selon les entreprises et nous aurions souhaité que ces compensations nécessaires face à un temps de référence plus long puissent être rediscutées et décidées au sein des entreprises. Mais je 146 —
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réserve mes commentaires définitifs pour plus tard, quand les textes seront là.
Les échanges à la Chambre qui ont suivi les discours ont été assez virulents. Y a-t-il un durcissement des débats politiques ?
e . b . Il n’y a pas que les observateurs qui en ont
été étonnés, mais les députés eux-mêmes ! Le discours de Claude Wiseler qui a misé sur la peur a été compris comme un mélange de thèmes autour de l’immigration, l’islam, l’insécurité… Monsieur Wiseler nous a fait peur aussi ! Et au final, tous les débats se sont terminés avec une motion sur l’interdiction du port de la burqa. C’est quand même une démarche assez spectaculaire où il y a pas mal de points d’interrogation. c . w . Je considère qu’on a voulu délibérément donner cette interprétation. Je me contente de regarder ce qui se passe en Autriche ou en Allemagne, à Metz ou en Belgique. Les citoyens expriment un certain nombre de peurs, qu’elles soient rationnelles ou non. Il y a un certain nombre de questions soulevées, mais les partis ont souvent le réflexe « politiquement correct » de ne pas les aborder. Or la politique commence par une description juste de la réalité. Il faut aborder de front certains problèmes pour trouver les solutions ! Si on ne parle pas, non seulement on n’apporte pas de solution, mais en plus on laisse la voix aux populistes de droite que les gens écoutent et croient. C’est un problème ! J’ai simplement dit qu’il fallait en parler et que les partis classiques et traditionnels devaient trouver solution pour définir le chemin à suivre. J’ai aussi précisé que la solidarité avec les réfugiés était absolument nécessaire et je tiens à ce qu’elle soit maintenue. Mais la seule façon d’y parvenir sereinement, c’est en faisant en sorte d’obtenir une acceptation de la part de la population. Et on ne pourra l’obtenir que si on en parle. e . b . On se trouve toujours sur le fil du rasoir ! Ce genre de propos tend plutôt à mettre de l’huile sur le feu. Nous avons pris en mains de manière très sérieuse le dossier des réfugiés et la réaction de la population a été très positive. Là, on évoque des peurs de certaines choses pour lesquelles il n’y a pas de véritable problème au Luxembourg. On s’attendait plutôt à ce que le plus grand parti d’opposition dépose une motion avec des propositions d’avenir, qu’il provoque une table ronde pour discuter du développement économique du pays. Au lieu de cela, nous avons été effrayés des propos ambigus de Claude Wiseler et nous sommes posé beaucoup de questions. c . w . Tirer sur celui qui pose les questions afin de ne pas devoir donner les réponses est une façon d’agir qui me paraît politiquement irresponsable. Les questions que j’ai soulevées
méritent des réponses claires. Il faut montrer que la politique sait ce qu’elle veut. C’est obligatoire ! Et ce n’est pas pour faire peur. C’est au contraire pour apaiser la peur des gens qu’il faut parler et dire les choses de façon claire. Je reproche justement au gouvernement d’avoir voulu décrire le pays d’une façon presque idyllique en disant que tout va bien dans le meilleur des mondes. Non, je ne vois pas ça comme ça. Oui, ça va mieux économiquement et je m’en réjouis. Mais cette amélioration n’est que temporaire et encore fragilisée par des risques et des dangers. e . b . Encore faut-il pouvoir donner de bonnes réponses aux questions posées ! c . w . Mais on ne les connaît pas forcément. Et parfois même les réponses donnent lieu à d’autres questions ! Je n’ai fait que décrire ce que je reçois comme message. J’ai parlé pour dissiper la peur… Sinon, je ferais preuve de mauvaise foi politique. Les non-dits et les tabous sont générateurs de peur et sont très mauvais en politique.
L’apprentissage du pouvoir et de l’opposition
c . w . Ce n’était pas évident de vivre cette situa-
tion, puisque personne au sein du parti n’a connu l’opposition au niveau national. Et la façon de travailler est totalement différente ! Quand on est dans l’opposition, on est coupés de certaines choses, on n’a plus les mêmes informations. Être député de la majorité est évidemment un tout autre métier que ministre. Il est forcément plus frustrant d’être dans l’opposition, mais il y a aussi un intérêt de constater qu’on est amenés à s’occuper de beaucoup plus de sujets diversifiés et généraux : dans les ministères, intellectuellement, le champ d’activité est moins vaste. Mais ce qui est frustrant, c’est qu’après avoir pris position, il n’y a rien qui se passe… e . b . Pour ma part, j’ai connu toutes les facettes : membre du gouvernement (il a été secrétaire d’État à l’Environnement entre 1999 et 2004, ndlr), député de l’opposition et président de fraction. Il est passionnant de pouvoir traiter de nombreux dossiers. Mais je réalise que lorsque j’étais au gouvernement aux côtés du CSV, je n’avais pas l’impression d’avoir vraiment mon mot à dire. Là, je suis vraiment impliqué dans les décisions importantes, avec la conviction que ces décisions sont prises pour le bien des citoyens. EN RÉSUMÉ
Fin avril, les discours devant les députés de Xavier Bettel, Pierre Gramegna et Étienne Schneider ont dressé l’état économique, financier et social de la Nation. Un mois plus tard, à tête reposée, les chefs de fraction du DP (Eugène Berger) et du CSV (Claude Wiseler) reviennent sur les déclarations des ministres et sur les débats parlementaires qui ont suivi, riches en émotion et en passion.
FFRANZ R A NZ Reviving Hamilius Reviving Hamilius
Opening Opening
JUNE 2016 JUNE 2016
BY CONCEPT+PARTNERS BY CONCEPT+PARTNERS
Kessel
Kessel
LIFESTYLE
REPAS SUR ROUES
s n o i Cam s d n a m r u go Véritable phénomène de société, les food trucks sont bien ancrés dans le paysage luxembourgeois. Une quinzaine de camions sillonne le pays, essentiellement autour de la capitale. Nous en avons sélectionné huit qui tirent leur épingle du jeu par la qualité et l’originalité de leur offre, le respect des règles d’hygiène, la réflexion écologique ou l’organisation du service. F R A N C E C L A R I N VA L |
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SV E N B E C K E R
LIFESTYLE
THE FOOD TRUCK CIE
SO FOOD
SANSA
Pionnier du genre au Luxembourg, le camion américain blanc propose des burgers déclinés en sept recettes au bœuf (dont une saisonnière), deux au poulet et une végétarienne. Il a choisi un pain et une viande luxembourgeois et des ingrédients de la Grande Région. Seul bémol : les sauces industrielles (mais de Luxembourg), dommage, parce que les frites sont faites maison.
Autre précurseur de la tendance, Greggory Hell n’a de cesse de défendre une vision très qualitative de la cuisine sur roues. Deux camions circulent. Un jaune spécialisé en burgers (avec cinq recettes au bœuf, une au poulet, une veggie) et un rouge, spécialisé en poulet (trois recettes plus des falafels végétariens). Frites et sauces maison dans les deux cas.
Premier food truck dirigé par des femmes, Sansa affiche une démarche environnementale avec des produits biologiques et artisanaux. Un burger de quinoa, un autre qui suit une recette brésilienne aux épices (le Carne Louca) et un plat chaud différent chaque jour, avec une jolie inspiration exotique.
Prix à partir de 8 euros www.foodtruck.lu
Prix à partir de 8,40 euros www.sofood.lu
Prix à partir de 8 euros www.sansa.lu
PIZZAGUY
JOO
WOK ME UP
Seul camion à pizza du Luxembourg, ce food truck assure une carte de 12 recettes aux noms très musicaux, comme la Mick Jagger ( jambon, champignons), la Santana (thon et oignons), la Slash (cinq fromages) ou la Yoko Ono (fromage de chèvre, tomates séchées). L’originalité, c’est surtout les pizzaballs (pâte farcie).
Bea Ludovicy a choisi de proposer une cuisine simple et saine, avec des préparations fraîches, réalisées le matin même, qui mélan gent allègrement les influences italiennes, asiatiques et nordiques et qui changent régulièrement. Nouilles sautées, poulet tikka masala et steak sandwich tiennent le haut du pavé. Également de jolis desserts maison.
Concept original que ce camion asiatique qui propose des recettes déclinées avec poulet, bœuf ou scampis, plus un wok végétarien, du riz cantonnais ou des nouilles sautées et même une soupe. Curry, noix de cajou, coco, champignons chinois, bambou… le dépaysement est garanti.
Prix à partir de 8,10 euros www.pizzaguy.lu
Prix à partir de 7 euros www.joo.lu
NOTARIO’S TRUCK
STREAT’S
Un des nouveaux venus du paysage des food trucks, ce camion propose des bifanas, plat typique portugais fait d’un steak de porc mariné. Il est aussi décliné à la dinde, au bœuf, avec différentes sauces et accompagnements. Une façon dépaysante de manger un sandwich chaud. Le concept est clair et ne permet pas de plat végétarien, même si une soupe et une omelette figurent au menu.
Orienté vers une cuisine saine et fraîche, ce camion propose chaque midi un plat du jour chaud (avec une petite salade) et une jolie liste de sandwiches (bœuf barbecue, roast-beef rémoulade, jambon serrano et pesto, thon, escalope de porc à la moutarde…) et des wraps. Le tout avec des ingrédients plutôt locaux et une attention aux valeurs nutritionnelles des plats.
Prix à partir de 5 euros www.notariostruck.lu
Prix à partir de 6 euros www.streats.lu
Prix à partir de 6,50 euros www.wok-me-up.lu
LES EMPLACEMENTS LES PLUS COURANTS
La plupart des food trucks sont membres de la Luxembourg Food Truck Association et sont aussi disponibles pour des événements privés. Il existe de nombreux emplacements où s'installent les food trucks les différents jours de la semaine. Se référer à leurs sites web respectifs pour les informations en temps réel.
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LIFESTYLE
EXPOSITION
Urhausen, l’homme-orchestre Le CNA présente une exposition monographique de Romain Urhausen : une œuvre foisonnante et un personnage touche-à-tout pour qui la création n’a pas de limites.
N
é en 1930, le Luxembourgeois Romain Urhausen a une vie bien remplie. Connu pour son travail de photographe, notamment pour sa série sur les Halles de Paris peu avant leur disparition et celle sur la ville d’Esch-sur-Alzette, Urhausen produit une œuvre bien plus complexe et diverse que cela, mais qui reste pourtant jusqu’à ce jour mal connue et peu étudiée. Véritable touche-à-tout, Romain Urhausen est aussi graphiste, architecte, designer, créateur de bijoux, sculpteur, réalisateur de films… Si l’exposition 1
du CNA se concentre principalement sur son travail photographique, mission de l’institution oblige, elle ouvre également des portes vers les autres disciplines. Après un bref passage à Paris, Romain Urhausen part étudier à Sarrebruck, devient l’élève d’Otto Steinert et rejoint le mouvement de la Subjektive Fotografie. Il aime photographier les gens dans la rue, expérimenter et chercher de nouvelles techniques. C’est ainsi qu’il travaille avec des luminogrammes, photogrammes… Peu après, il revient au Luxembourg et ouvre un 1
Hockender Akt, 1957.
2
Téléviseur réalisé selon un design de Romain Urhausen.
studio à Esch où il fait de la photo et des films, maintenant l’esprit interdisciplinaire acquis lors de sa formation en Allemagne. Mais le succès n’étant pas au rendez-vous, il décide de partir pour l’Allemagne où il est enseignant, graphiste, réalisateur pour des films publicitaires, etc. « Dans les années 1950-60, il réalise des séries photographiques sur la Moselle, l’Arbed, Rumelange. Ces séries sont un peu plus connues au Luxembourg, car elles ont déjà été exposées, explique Marguy Conzémius, commissaire de l’exposition. Toutefois, elles ont aujourd’hui, pour nos yeux contemporains, acquis une valeur patrimoniale, car elles nous montrent un Luxembourg tel qu’il n’existe plus. » Cependant Urhausen n’a jamais été que photographe, ou qu’architecte, ou que designer, mais toujours un peu de tout cela à la fois. « Ces multiples disciplines et recherches dans ces différents domaines se nourrissent mutuellement et s’interpénètrent volontiers », souligne la commissaire. Aussi, l’architecture a toujours été sa passion et bien que non diplômé dans cette discipline, il parvient à apprendre le métier sur le tas et exerce en tant qu’architecte en Allemagne et en France, notamment en Provence où il habite et travaille jusqu’au milieu des années 1980. Dans les années 1970, il réalise plusieurs objets au design remarquable, comme une impressionnante TV en plexi montée sur une structure tubulaire pivotante, ou un prototype de lit rond auprès duquel toute une domotique avant l’heure est disponible (radio, commande pour les volets, téléphone…). « L’exposition, même si elle se concentre sur son travail photographique, permet d’appréhender la diversité et le foisonnement de ce créateur. C’est un artiste qui est d’une grande force expérimentale et multidisciplinaire. C’est ce qui en fait une œuvre unique et passionnante », conclut Mme Conzémius. DU 11 JUIN AU 30 OCTOBRE AU CNA, CONFÉRENCE AVEC ROMAIN URHAUSEN LE 30 JUIN À 19 H 30 AU CNA (ORGANISÉE PAR DESIGN FRIENDS)
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R O M A I N U R H AU S E N
2
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LIFESTYLE
AFTERWORK
Un bar par jour L’heure de l’apéro est devenue un point de ralliement de ceux qui aiment sortir, mais qui travaillent le lendemain. Chacun a ses adresses fétiches et les bars rivalisent d’attention pour capter ce public. Aussi, chaque jour de la semaine, certains endroits se distinguent par leur offre originale. F R A N C E C L A R I N VA L
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Rocas Happy Mondays
Café des Tramways
La Buvette Jeudiscover
Urban et Palais
Le lundi étant difficile pour tout le monde, David Rocas a instauré, avec succès, les Happy Mondays. Les ingrédients sont simples : des prix défiant toute concurrence à l’heure de l’apéro (bière à 1 euro et mojito à 5 euros), des paninis de chez Charles Sandwiches et du bon son (c’est généralement David qui passe des disques, avec une tendance reggae, afro, soul). Quand il fait beau, ça déborde sur le trottoir pour capter les derniers rayons de soleil. Le reste de l’année, ça se bouscule au bar.
Le mardi est le jour le moins festif de la semaine et rares sont les établissements qui se risquent à une programmation régulière en ce jour réputé « mort ». Il faut cependant oser pointer son nez dans les bars de quartier qui évitent la surenchère d’événements pour se concentrer sur la régularité. Parmi ceux-là, le Café des Tramways tire son épingle du jeu et fait le plein, même le mardi. Un mélange de cultureux d’avant et d’après le théâtre, d’habitués (parfois depuis plusieurs générations) et de voisins.
Mudam Wednesdays at Mudam
33, RUE DES CAPUCINS (CENTRE-VILLE) WWW.ROCAS.LU
79, AVENUE PASTEUR (LIMPERTSBERG) WWW.CAFEDESTRAMWAYS.LU
Certes, ce n’est pas un bar tout à fait comme les autres. Le Mudam Café accueille tous les mercredis de 18 h à 20 h 30 des playlists musicales, des DJ et des concerts live auxquels le public peut assister gratuitement. La programmation est généralement liée à celle des expositions ou met à l’honneur un label, un groupe, une association. On peut bien sûr en profiter pour aller visiter les expos (sans son verre à la main, les gardiens veillent). 3, PARK DRÄI EECHELEN (KIRCHBERG) WWW.MUDAM.LU
La Buvette des Rotondes est un des nouveaux lieux incontournables du moment et il s’y passe toujours quelque chose. Les jeudis sont placés sous le signe de la surprise avec selon les semaines : des blindtests, des dégustations, des soirées thématiques, des invités, des soirées de jeux… On consulte l’agenda sur Facebook pour en savoir plus, ou on vient les mains dans les poches pour profiter de l’effet de surprise. 2, PLACE DES ROTONDES (BONNEVOIE) WWW.ROTONDES.LU
Le vendredi, c’est un peu le contraire du mardi – il y a du monde partout – avec la même conséquence ; pourquoi organiser quelque chose en plus ? Impossible d’échapper à l’attractivité de la rue du Marché-aux-herbes qui se remplit dès 18 h pour ne se vider qu’à la fermeture vers 2 h du matin. Presque voisins, l’Urban et le Palais sont les moteurs de cette attractivité. Le premier joue la carte du pub, tout en dépassant largement l’offre, notamment avec une solide carte de gin. Le second table sur une ambiance plus chic, avec d’excellents cocktails et des tapas servies gratuitement. 2, RUE DE LA BOUCHERIE ET 13, RUE DU MARCHÉ-AUX-HERBES (CENTRE-VILLE) WWW.URBAN.LU WWW.LEPALAIS.LU
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LIFESTYLE
DESIGN CITY 2016
#lookinbetween Dans le cadre de la biennale Design City 2016, le projet #lookinbetween a vu le jour. Initié par Guido Wolff et Marcel Befort de Sensity, le commissariat en est assuré par Hans Fellner, que nous avons rencontré. C É L I N E C O U B R AY
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GUIDO WOLFF ET HANS FELLNER se penchent sur le quartier de la gare et ses aspects insolites.
Cet historien est également un féru de sociologie urbaine. Cette double approche, conjuguée à une pratique assidue de la marche « éveillée », fait de Hans Fellner un expert idéal pour révéler notre espace urbain, ces objets présents dans notre espace public auprès desquels nous passons sans forcément y prêter grande attention. « Mon souhait est de rendre les gens plus connectés avec leur lieu de vie. Si on commence à lire son environnement, alors on devient inévitablement un meilleur citoyen. Je ne dis pas tout dans mes commentaires, volontairement. Ces derniers agissent plutôt comme des teasers qui doivent créer une envie, solliciter la curiosité et permettre à chacun d’y glisser son histoire et son rapport à la ville. » Si ce projet est réalisé dans le cadre de la biennale Design City, il pourrait aussi tout à fait perdurer dans le temps, comme s’étendre à d’autres quartiers de la ville ou à d’autres villes du pays. En tout cas, la discussion est ouverte. Tout comme le sont désormais nos yeux.
GUIDE.LOOKINBETWEEN.LU, LES COMMENTAIRES SONT DISPONIBLES EN FRANÇAIS, ANGLAIS ET ALLEMAND.
ANDRÉS LEJONA, SENSIT Y
L
e projet #lookinbetween consiste en une app gratuite qui propose deux parcours de promenade à travers le quartier de la gare et ses extensions naturelles qui sont Bonnevoie et Hollerich, et qui invite surtout à porter un regard éveillé sur son environnement urbain. « J’ai déjà eu l’occasion à plusieurs reprises de mener des réflexions sur l’espace public, explique Hans Fellner. Avec le Luca, j’ai fait les Walk & Talk, des rencontres avec les citoyens qui s’intéressent à l’urbanisme de nos quartiers. Par ailleurs, je suis un marcheur invétéré et lorsque je suis dans une ville, je la parcours à pied autant que possible. Il y a quelques années, je postais sur Facebook des photos d’objets urbains intrigants pour provoquer la discussion. Cette approche ludique et consciente de notre environnement bâti m’a toujours intéressé. » L’objectif premier de ce projet est de pointer dans le quartier de la gare des « monuments remarquables », d’attirer l’attention sur notre espace partagé. « Par ‘monument’, j’entends du mobilier urbain, de l’art, des objets placés dans l’espace public. Par contre, j’ai volontairement exclu tout ce qui est architecture. Il s’agit de regarder avec soin son environnement, d’entrer en dialogue avec lui, de retrouver la narration de ces ‘objets’. Cette narration, je la transmets à travers la web app où de brefs commentaires sont laissés au sujet d’ ‘objets’ pointés au fil de la promenade : il peut s’agir d’une narration existante, ou d’une narration plus subjective que je développe grâce à mon expérience de flâneur. Mais surtout, j’invite les utilisateurs à faire de même, à ‘lire’ leur environnement urbain. Je me considère comme un médiateur, je lance un appel à regarder son monde. »
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FACT CHECKING
CITATION
Création nette d’entreprises artisanales au Luxembourg
269
290
2014
2015
271 2013
141 2011
2012
259 182 2010
2008
100
2005
200
2009
218
203
2007
288
222
400 300
2006
420
Données exprimées en valeur absolue entre 2005 et 2015
Avec des entreprises à reprendre et des créations de nouvelles entreprises, l’artisanat continue de présenter des chiffres favorables, mais dépendants de la santé générale du pays. Chaque lundi sur paperjam.lu/fact-checking
TWEET
« Charger d’une responsabilité les lanceurs d’alerte n’aurait pas été ma démarche. » Jean-Claude Juncker Dans une interview livrée à l’édition du week-end du Monde, le président de la Commission européenne prend la défense des deux anciens collaborateurs de PwC et du journaliste jugés dans le cadre du procès LuxLeaks, indiquant qu’ils « ne sont pas moralement coupables ».
DÉFINITION
CHIFFRE
Sponsored news • n. f. Équivalent digital de l’advertorial, les sponsored news publiées sur paperjam.lu peuvent prendre la forme d’un article, d’une vidéo, ou d’un article enrichi d’une vidéo.
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DEMANDEZ LE PROGRAMME
C’est le nombre d’élèves candidats inscrits aux examens de fin d’études secondaires et secondaires techniques pour l’année 2016, soit 2.112 jeunes femmes (56,7 %) et 1.615 jeunes hommes (43,3 %) qui ont commencé les épreuves écrites le 23 mai dernier. Retrouvez tous les chiffres du jour sur paperjam.lu/chiffre
Guillaume Pellegrino :
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QUIZ
CHECKLIST
Quel est le plus grand parking au Kirchberg ?
Les points à vérifier avant d’envoyer vos communiqués de presse :
a. Adenauer b. Auchan c. Place de l’Europe
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La bonne réponse : b. Le parking d’Auchan, avec 2.076 places.
Les sorties, le top 10, les films prochainement à l’affiche… L’actualité du cinéma est disponible en un coup d’œil sur paperjam.lu/services/cinema
Sur paperjam.lu, vous pouvez vérifier en temps réel la disponibilité des 26 parkings de Luxembourg.
Un titre de 50 signes max. Un contenu en français (si possible) Une photo de bonne qualité Et bien sûr… une info pertinente Envoyez vos actualités d’entreprise à press@paperjam.lu
EN LIGNE
TOP 3
PHOTO DU MOIS
Articles les plus lus (Du 24 avril au 24 mai 2016) 1. RYANAIR AU FINDEL, ÇA SE PRÉCISE – 17/05/16
La compagnie aérienne irlandaise avait convié, avec Lux-Airport, la presse pour dévoiler ses intentions au Findel. 2. R YANAI R D EPUI S LU X E MBOU RG VER S LOND R ES ET LE PORTU G AL – 1 9 /0 5 /1 6
Quelques heures avant la présentation officielle, 100,7 a dévoilé les deux destinations opérées dans un premier temps par Ryanair au Findel. 3. LES AVOCATS DANS LA TOURMENTE – 12/05/16
Une cinquantaine de cabinets luxembourgeois apparaissent dans la base de données des Panama Papers sur le site de l’ICIJ. Une réalité qui n’a rien de surprenant ni de répréhensible selon Rosario Grasso, bâtonnier du Barreau de Luxembourg.
Le 19 mai s’est tenue la conférence de presse d’annonce de l’arrivée de Ryanair au Luxembourg. De mémoire de directeur de Lux-Airport, on n’avait jamais vu pareille affluence journalistique.
LE MOT
TRAFIC
CULTURE
« Animus »
Et vous, vous faites quoi ce week-end ?
Âme, cœur, courage, esprit, idée. L’interprétation par les juges de l’animus des prévenus Antoine Deltour et Raphaël Halet au moment où ils ont soustrait des documents à leur employeur sera déterminante dans le jugement attendu le 29 juin. Chaque vendredi, un mot d’actualité est analysé sur paperjam.lu
Chaque vendredi, une idée de sortie pour le week-end sur paperjam.lu/ ne-pas-rater-ce-week-end
Plus de 35.000 excès de vitesse ont été enregistrés par les 10 radars fixes sur les routes luxembourgeoises le premier mois de leur mise en service. Restez vigilants, et pensez à contrôler l’état du trafic sur paperjam.lu/cita-trafic
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Première étape du processus de sélection menant vers la grande cérémonie des Fintech Lion Awards, la demi-finale du concours était organisée le 9 mai, au sein des locaux de KPMG Luxembourg. (Photos : Maison Moderne) Découvrez toutes les photos de l’événement et bien d’autres sur sur paperjam.lu/picture-report
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AFTERWORK
THE OWL
Mithridate et gaspacho FA B I E N R O D R I G U E S
Gare aux micros cachés ! Chaque mois, notre collaborateur Fabien Rodrigues laisse traîner ses oreilles dans les afterworks les plus animés de la capitale pour nous offrir un condensé des ambiances les plus intenses et des thèmes qui font débat.
es dernières semaines, comme lors de chaque printemps grand-ducal, le temps n’en fait qu’à sa tête... Alors soit, on est loin du scoop de l’année et le climat luxembourgeois changeant relève plutôt de l’évidence, sinon du marronnier, mais il déclenche un effet peu connu : celui de chambouler également les ambiances festives à travers le pays, plus variables que jamais en cette saison intermédiaire. L’occasion de dresser une carte météo des humeurs d’afterworks actuelles... Tout d’abord, grand ciel bleu et plein soleil sur la Minett, où Luc, CEO d’une petite entreprise de BTP basée à Bettembourg, profite d’un apéritif bien mérité avec son équipe. Il faut dire que les bougres n’ont pas chômé depuis fin 2015 : les contrats sont tombés par dizaines et il suffit aujourd’hui de circuler n’importe où entre Pétange et Troisvierges pour apercevoir le logo de leur société sur
un des nombreux chantiers obtenus. Le patron ne boude pas son plaisir lorsqu’il lève son verre pour remercier ses collaborateurs : « Espérons que 2016 dure au moins cinq ans ! » Un trait d’humour sincère et criant de vérité selon Luc, qui explique ensuite plus discrètement que si le pays maintient encore un peu sa politique de grands travaux, tous les emplois et les treizièmes mois de la PME sont assurés pour plusieurs années. Ainsi, pas de nuage à l’horizon pour ces sympathiques cols bleus, qui ont somme toute bien raison de célébrer cela comme il se doit. Ensuite, un temps légèrement plus mitigé sur Bel Air, où la blogueuse américano luxembourgeoise Barbara Pattraw-Posay a fait d’un vieux bar de quartier tout récemment repris et ravalé son nouveau quartier général d’apéros branchouilles. D’habitude d’humeur radieuse dès les premières ouvertures de terrasses sur lesquelles elle puise l’inspiration pour tenir à jour son blog vegan et ses plans free-lances, la demoiselle angoisse depuis que les banques ont refusé à l’unanimité de subventionner son nouveau projet de bar à gaspacho... Elle avait pourtant tout bien préparé : plan marketing, plan média, plan com’... Elle était seule sur ce marché de niche et croyait dur comme pain noir que c’était l’idée de l’année, malgré les nombreuses réticences de ses amis, ces derniers trouvant Barbara légèrement déconnectée des réalités économiques contemporaines depuis un certain temps. Une quasi-évidence qui ne les empêche cependant pas de l’accompagner dès 17 h 30 ce mardi-là pour la première tournée de Spritz de la semaine, illustrant avec
perfection un adage de Baudelaire : « Un ami, c’est quelqu’un qui vous connaît bien et qui vous aime quand même »... Enfin, des averses à répétition sont à prévoir sur le quartier du Saint-Esprit. En effet, les rebondissements consécutifs du procès LuxLeaks, l’affaire médiatique de ce premier semestre, n’en finissent pas d’exaspérer tout en faisant les choux gras des journalistes venus de loin pour couvrir l’événement. C’est le cas de Julien, aussi fraîchement débarqué à Luxembourg que promu à la rédaction économique d’un grand quotidien français. Débordé par les huit mille signes qu’il doit rendre toutes les quatre heures, le jeune homme n’a pas vraiment loisir de découvrir la capitale et passe donc toutes ses fins de journée dans une sympathique brasserie jouxtant le palais de justice. Si ce premier déplacement « international » prouve, se dit-il, son potentiel de futur envoyé spécial, Julien semble tomber des nues chaque soir après avoir recueilli de nouvelles salves de déclarations aberrantes provenant de toutes parts. Il est cependant bien décidé à s’endurcir. Tel un Mithridate des temps modernes, il confie à un confrère, un sourire et une bière au bord des lèvres : « À force d’assimiler un tout petit peu de bêtise humaine chaque jour, je devrais pouvoir ne plus m’offusquer de rien dans pas longtemps... Cela fera des vacances à mon subconscient ! » Demain, nous serons un autre jour. Le soleil se lèvera plus tôt et se couchera plus tard, dans le ciel comme dans l’humeur des afterworkers, car quoi de plus efficace qu’un début d’été radieux en terrasse pour chasser les nuages du quotidien ? Juin 2016 —
— 157
INDEX
1, 2, 3 2001.lu
120
A A+A 120 Aach Nathalie 104 Aal Schoul 64 Abakus IT-Solutions 112 ABBL 100 ABN Amro Bank 112 Accenture 94 Ada 98 Adapth 58 AddedValue 112 Adem 58 Administration des contributions directes 50, 84 Agaajani Shahram 103, 120 Aha 18 ALD Automotive 73 Aldinger Adrien 110 Alfi 86, 90 Alipa 36 Allfin 8, 9 Almax Analytics 94 Altea Immobilière 110 Anticor 50 Apateq 64 Aperam 63 Apsi 62, 64 ArcelorMittal 44, 62, 63, 110 Arendt & Medernach 52, 110 Arendt Services 92 Arndt Fränk 36 ArtTactic 96 Art collection 99 Assaker Roger 71 Association d’aide aux personnes épileptiques 58 Astra 20 Attac 50 Auchan 64 Autisme Luxembourg 58 Autopolis 64 Autorité de contrôle prudentiel et de résolution 94 Autorité des marchés financiers 94 Awex 77 Axoglia Therapeutics 71 Ayed Anne-Christine 36
B Bahlsen 110 Banque centrale du Luxembourg 84 Banque centrale européenne 85 Banque de France 94 Banque de Luxembourg 93 Banque de Luxembourg Investments 110 Banque Degroof 95 Banque Degroof Petercam 12, 108 Banque et caisse d’épargne de l’État 2 Banque Havilland 108 Banque privée Edmond de Rothschild Europe 112 Baran Anne-Claire 112 Bâtiment de l’administration des bâtiments publics 60 Batimentsmoinschers.com 70 Bauler André 101 Bausch François 41, 61 BCEE 20 Bechet Marc-André 86 Becker Sven 44 Befort Marcel 152 Belfius 94 Berd 85 Berger Eugène 43, 140 Bernard Jérôme 106 Bernard Silke 112 Bernardin Catherine 110 Besch da Costa Architectes 60 Bettel Xavier 43, 61, 72, 103, 140 Beythan Hermann 86 BGL BNP Paribas 55, 84, 110 Biever Robert 46
158 —
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Bil 25, 52, 83, 100, 104 Bintz Jean-Claude 122 Birdee 94 Bitstamp 94 Biver Bob 63 Bourdon William 50 Bouveret Nicolas 110 Bouvier Yves 96, 112 Bouvy Anita 50 BPM-Lux 63 Brasserie Millevertus 77 Brasserie nationale 64 Brausch Freddy 112 Braz Félix 44, 46 Britz Thibaut 71 Bruno Francesco 110 Buck Frédérique 44 Buck Nicolas 30, 80 Buck Xavier 71, 122 Business Club France-Luxembourg 44 Buvette 104, 151
C C2I Commerce 70 Cactus 122 Cactus@home 76 CAD 36 Café des Tramways 151 Cahen Corinne 102 Cali Europe 110 Candriam 86 Cara Grégory 110 CarCoach 73 Cargolux 96 CarPay-Diem 73 Cary Nicolas 100 CBA 120 CBRE Luxembourg 110 Cebi International 80 Centre national de formation professionnelle continue 112 Ceratizit 80 CGAP 84 Chambourdon Stanislas 108 Chambre de commerce 30, 54, 57, 77, 84 Chambre des députés 41, 43, 140 Chambre des métiers 30, 43, 57 Chambre des salariés 42 Chappuis Olivier 50 Chiucchini Tamara 110 Cid-Femmes 62 Cisco 110 Citroën 40 CK 72 CK Sportcenter 72 Clifford Chance 112 CMD.solutions 64, 106 CNA 150 CNFL 42 Colin Bernard 50 Colin Didier 71 Collette Benjamin 100 Comarch 64 Comed 112 Comité de ministres de l’Union Benelux 30 Commission de surveillance du secteur financier (CSSF) 64, 94, 95, 100, 101 Commission européenne 20, 30 Comptoir du bon pays 63 Conseil de l'Union européenne 42 Conzemius Marguy 150 Coopérative de Bonnevoie 42 Coopers & Lybrand 20 Cooreman Laurent 110 Coowar Djalil 71 Cour constitutionnelle 46 CplusConcept 112 Crosslend 94 CSSF 64, 95, 101 CSV 43, 140 Cupcake Babies 71
D d’Huart Frantz 63 Da Costa Branda 112 da Palma Ferramacho Antonio 73 Dachser 78, 110 Daedalus Engineering 60 dagli + atelier d’architecture 120 Dagli Türkan 120 Dall’Agnol Claudia 18 Danko Andras 106 DC Postal Service 63 De Biasio Diego 94 De Bruyne Geert 95 de Callataÿ Étienne 95 de Gucht Karel 63 De Masi Fabio 50 de Posch Guillaume 64 Deep Space Industries 43 Déi Gréng 18, 30 Delcourt Hugues 100 Deloitte 94, 110 Deloitte Luxembourg 96, 100, 110, 122 Deltour Antoine 50, 84 Den Atelier 103 Denauw Amélie 112 Desso 34 Detaille Michèle 36, 77 Devoteam Luxembourg 112 Di Ronco Andrea 58 Dierick Colette 84, 110 Digital Lëtzebuerg 61, 94 Dobrzensky Jan 110 Docbook 63 Docler Holding 33, 106 Doctena 63, 110 Doctena Belgique 63 Domaines Vinsmoselle 62 Donofrio RJ 104 Dordain Jean-Jacques 43 DP 101, 140 DSL 103 DSM Di Stefano Moyse 110 Duvoux Jeanne 108
E-F EBRC 64, 92 École française de comptabilité de Lyon 112 eCom 76 Editions 9 71 EFA 49 Eischen Tom 60 Elsen Suzette 72 Elvinger Joëlle 80 Elvinger René 80 Empcorp 94 Engel Alain 63 Entreprise de construction Yves Gavroy 77 EPEA Internationale Umweltforschung 30 Ernster Fernand 103 Eurochiller 85 EuroDNS 71, 122 Exclusive Networks 110 Expon Capital 52 eXStream 71 EY 80, 85 EY Luxembourg 106, 108, 110 Farad International 110 Fargeau Jean-Baptiste 110 Fayot Franz 43, 60 Fedil 30 Feidt Ferdinand 103 Feidt Francine 103 Feipel François 63 Felgen Tom 63 Fellner Hans 152 Fernandes Catia 58 Fiat 10 Fir de Choix 18 Flashiz 71, 73 Fondation de Luxembourg 44 Fondation Ellen MacArthur 30 Fonds Kirchberg 34 Fonds national de soutien à la production audiovisuelle 42 Ford 4, 5 Francine Closener 30 Franck Pierre-Yves 77
Franklin Edouard Franz Freeport Frieden Luc Frisch Josy
108 147 96, 110 43, 83, 140 72
G-H Garcia Robert 60 Gasser Sarah 112 Geortay Patrick 112 Gerhardt Cyrille 71 Giegold Sven 50 Gilson Nicolas 77 Gira Camille 30 Gloe Christian 104 Go For Events 110 Goblet Lavandier & Associés 60 Goebbels Robert 110 Goetzinger Pol 104 Goodyear 80 Goossens Jacky 95 Governance.io 94 Gramegna Pierre 85, 100, 140 Greenpeace 54 Grotz Mario 104 Groupe Kiloutou 112 Guarino Thomas 112 Halet Raphaël 50 Hamadene-Taillebois Jérôme 112 Hamou Olivier 92 Handicap International 58 Hansen Martine 43 Härén Fredrik 100 Hayard Roger 50 Heenan Blaikie LLP 110 Heintz 63 Heintz Guy 50 Heliosmart 34, 36 Hell Greggory 148 Hémery Victorien 110 High Capital 52 Hoffmann Claude 63 Hoffmann Guy 83 Hogan Lovels 27 Hölzl Vinzenz 104 Hotel le Royal 69 House of Delights 63 HPE 53 Hugo Bernard 72
I - J- K ICIJ 50, 83, 84 Illume Informatik 112 ILR 20, 64 Immo de France 112 IMS 58 Infiniti 6, 7 Info Handicap 58 ING Luxembourg 84, 94, 110, 122 Innohub 104 Inspection générale de la sécurité sociale 57 InTech 73 Inui Studio 62, 71 Investify 94 IQ Solutions 110 Ireco 80 Irthum Paul 108 ITnation 103 Iwi 23 J. Chahine Capital 110 Jacobs Kenny 61 Jaguar 19 Jamendo 71 JCI 71 Jean Petit Architectes 60 Join 20 Jonas Benedikt 106 Jones Lang LaSalle 112 Joo 148 Kahn Ezri 104 Kappa Data 110 KBL 97 Kerckhof Alexandra 71 Kerger Guy 104
Dans cet index sont reprises les entreprises, les personnalités et les publicités apparaissant dans ce magazine.
Kerschen Germain Ketter Marc Keusters Patrick Kieffer Charles Kirsch Guy Kiss Dora Kneip Koedinger Mike Kohl Marius Koppes Pierre KPMG Luxembourg Kraft Georges Krecké Jeannot Kuehne + Nagel Kumpen Maxime KYC3
104 103 95 72 64 112 64, 103 60 50 36 94, 106, 108 76 63 62 110 64
L La Table du pain 105 Laboratoires Ketterthill 16, 17 Lagardère Travel Retail 63 Lagnide Irdelle 62 Lakehouse 122 Lalux 45 Lam Maurice 83 Landman Joop 78 Lanners Jacques 80 Lavorel Groupe 112 LBAN 104 LCGB 43, 44 Le Moselier 63 Le Petit Moselier 63 Lecoustey Brice 106 Leesch Fränzi 103 Legimag 110 Legitech 110 Lemmer Marc 122 Lentz David 50 Lessire Daniel 77 Leyers Marcel 104 Lhermitte Bernard 122 Libby Steven 122 Linklaters LLP Luxembourg 86, 110, 112, 163 Lippert Patricia 60 Livraison.lu 71 Lombard International Assurance 110, 112 Lorang Jacques 76 Lorenzini Cécile 106 Lorsché Josée 18 Loschetter Laurent 103 LPEA 85 LSAP 18 Luca 152 Ludovicy Bea 148 Lux Brewery 63 Lux Events 65 Lux Future Lab 52 Lux-Airport 61, 63 Luxcaddy 76 Luxembourg Congrès 61 Luxembourg EcoInnovation Cluster 30, 36 Luxembourg Food Truck Association 148 Luxembourg ICT Cluster 94 Luxembourg Online 69 Luxembourg School of Finance 89, 90 Luxempart 85 Luxinnovation 30, 77, 94 LuxLeaks 50 Lycée du Nord 36 Lyonnet Dominique 70 Lyonnet Vincent 70
M Mackel Nicolas Maho Maison Moderne Majerus Benoît Majery Nicole Makumbundu Sala Maldague Jean-Yves Malin Shopper Maréchal Olivier Martino Pascal Marx Claude
100 129 60, 94, 112 50 57 120 86 71 108 100 100
McKinsey Meert Pierre-Yves Meng Drogerie Mergen Patrick Metaform Meyers Steph Michel Jean-Pol Microsoft Ministère de l’Économie Ministère des Finances Ministère du Développement durable et des Infrastructures Ministère du Travail et de l’Emploi Mitchell Sophie Mittal Bhatia Vanisha Mittal Lakshmi Moes Marco Molitor Marc Moovijob Morel Amélie Moreno Architecture et associés Moreno Stefano Mossack Fonseca Mougayar William Mudam Muller & Associés Muller Laurent Murer Thomas Muth Sandra Mutualité des PME
INDEX
30 73 64 72 103, 120 18, 104 77 62 30, 60 84 30 57 122 63 62 63 104 61 110 60, 120 120 83 100 151 104 104 64 112 14
N-O Nathan Philippe 120 NautaDutilh Avocats Luxembourg 112 NeoMedical 71 Neu Claude 104 Neuen Marc 104 Neurodecision 94 Ney + Partners et Felgen et Associés 60 Nimocks Suzanne 63 NL International 112 NN Investment Partners Luxembourg 108 NN Life 112 Noel Costa De Araujo Sara 120 Noosphere Brand Strategy 112 Nordea Bank 64 Notario’s Truck 148 Novotel 145 Nvision 59, 106 Nyuko 52 O3b Networks 63 OAI 30 Oberweis 63 OCDE 85 Œuvre nationale de secours Grande-Duchesse Charlotte 44 Office européen des brevets 112 OGBL 43 Olinger Bob 63 Opal Systems 77 Orange 20 Orcadia Asset Management 95 Orchestre philharmonique du Luxembourg 42 Ordre des architectes et ingénieurs-conseils 60 Organisation des Nations unies 30
P Palais grand-ducal 112 Panican Alexandru 71 Panopolis 63 Pascolo Leticia 104 Paul Wurth 63 Penning Philippe 84 Penning-Schiltz-Wurth 84 Perotto Yannick 110 Perrin Édouard 50 Philharmonie 42 Picinati di Torcello Adriano 96 Pizzaguy 148 Plateforme paradis fiscaux et judiciaires 50 Polaris 120 Post Capital 52 Post Luxembourg 63, 73, 106, 164
Post Telecom Poulles Romain Precision Capital Premières lignes ProActif PROgroup Proximus PwC Luxembourg
20 30, 34, 36 83 50 44 30 52, 62, 64 50, 106, 110, 113, 122
110 42 150 73 57 148 84 60
T-U
Q-R q-leap Quilvest Rafii Abbas Raiffeisen Randstad Luxembourg Raphaël Laurence Raulot Olivier RBC Dexia Investor Services Bank Reckinger Michel Reding Viviane Reding Yves Remax Renault France Renault Olivier Reply Luxembourg Retal RH Expert Rocas Rochegude Alexandre Rodermann Alain Rodrigues Fabien Roger Dominique Rommes Jean-Jacques Rosario Grasso Rotary Club Roth Gilles Rotondes RTL Group Ryanair
State Street Bank Luxembourg Statec Steinert Otto Stiernon Frédéric STM Streat’s Swiss Life International Syvicol
112 18 80 83 112 110 71 110 60 43 92 145 110 86 112 74, 75 112 151 71 52 104 73 44 46 77 140 60, 104 64 61
S Sabbagh Karim Michel 63 Sabban Frédéric 71 Sansa 148 SAR la Grande-Duchesse 84 Satlynx 20 Saumur 153 Scalais François 71 Scaled Risk 94 Schadeck Raymond 122 Schäferkordt Anke 64 Schiltz Jang 90 Schley Laurent 18 Schmit Stéphane 120 Schmitz Bob 54 Schmitz Olivier 77 Schneider Étienne 43, 140 Schneider Jennifer 112 Schonckert Laurent 122 Schrieberg David 122 Schröder Oswald 112 Schroeder & Associés 60 Schuh Paul 20 Schweitzer Jean 104 Schweyen Nadine 84, 110 SD Worx 112 Secure Luxembourg 62 Segalla Guy 64, 103 Sergonne Mike 106 SES 20, 52, 63, 85 Sesamm 94 Sigre 64 Sinclair Chris 110 Slightly Mad Studios 104 Smell Marketing 71 SnapSwap 94 SNCDA 120 SNCI 79 SNPGL 43 SnT 104 So Food 148 Société Générale Bank & Trust 86, 108 Société Générale Securities Services 86 Soumer Claude 63 Spotify 62
Tageblatt Tango Tapella Luc Tapis Hertz Tarkett Technoport Telindus The Food Truck Cie The Recruiter Thill Chantal Thill Marc Thiry François Thomas Jean-Marc Thomas Olivier Tisaurin Carole Traiteur Niessen Transalliance Transparency International Treinen Maurice Trendiction Trierweiler Claude Tzanev Simeon UEL UFG ULC Unfer Manlio Unilever Université du Luxembourg Urban et Palais Urhausen Romain USG Legal Professionals
82 20, 62, 64 20 104 34, 36 52, 77, 94 64 148 112 103 50 120 112 112 112 111 112 50 64 71 63 112 44 85 54 108 62 52, 90, 98, 110 151 150 112
V-W-X-Y-Z Valentiny François Valentiny hvp architects Van de Mosselaer Patrick van de Weerd Linda van der Meer Aat Vandepitte Céline Vanksen Verbeken Luc Victor Buck Services Ville de Luxembourg Ville de Wiltz Vitalbriefing Vodafone Vous Wagener Marc Wagener Odette Wagner Gaby Wagner Groupe Wagner Jean-Luc Wagner Jerry Wagner Management Wauthier Quentin Weber Janine Weber Robert Wecker Tom Paul Weidig Wilfart Sarah Winandy Paul Winvest Conseil Wiseler Claude Wok Me Up Wolff Christian Wolff Georges Wolff Guido Wolter Michel Worden Simon Pete Wurth Michel WW+ Zetzsche Dirk Zimmer Pierre
Juin 2016 —
120 120 63 110 78 110 106 84 80 60 36 122 63 112 54 20 58 20 120 106 20 112 78, 110 44 71 60 112 63 112 43, 140 148 90 108 152 43 43 63 120 98 106
— 159
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Juin 2016 Parution le 2 juin 2016
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Mike Koedinger directeur administratif et financier
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160 —
— Juin 2016
ISSN 2354-4619
Guido Kröger Jeremy Leslie
Lydie Greco Sébastien Lambotte Fabien Rodrigues
correction
Paperjam Club club.paperjam.lu
Etienne Velasti Maison Moderne est un partenariat de Francis Gasparotto, Jean-Michel Gaudron, Mike Koedinger, Guido Kröger, Rudy Lafontaine et Etienne Velasti. Jean-Claude Bintz (président), Francis Gasparotto, Mike Koedinger, Guido Kröger, Daniel Schneider et Etienne Velasti (membres).
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TABLEAU DE BORD
CHIFFRE DU MOIS :
5,4 %
En moyenne sur toute l’année 2015, les prix des logements sont supérieurs de 5,4% à ceux de 2014.
ÉCONOMIE
Tableau de bord PATRIMOINE GLOBAL DES OPC ET DES FIS
TAUX DE CHÔMAGE
NOMBRE DE FAILLITES
(en milliards d’euros)
3.395,40
3.371,00
3.358,48
3.589,67
3.506,201
3.513,39
3.422,99
3.366,83
3.583,11
3.528,13
3.601,53
3.538,59
6,6 %
100
3.524,79
120
3.403,87
(en avril 2016)
2014 2015 2016
90
86
81
80
62
60
47
71
71 58
52 56
104
99
92
89
86
81
64 65 62
60 47
38
40 25 28
20
30
28
A vr il M ai Ju in Ju il. A oû t Se pt . O ct . No v. D éc . Ja n. Fé v. M ar s A vr il
0
TAUX D’INFLATION (en %)
NOUVELLES IMMATRICULATIONS
Fé v. 1 M 5 ar s1 A 5 vr il 1 5 M ai 15 Ju in 15 Ju il. 1 A 5 oû t1 Se 5 pt .1 5 O ct .1 5 N ov .1 5 D éc .1 5 Ja n. 16 Fé v. 1 M 6 ar s1 6
MARS 16 : 0,05 % AVRIL 16 : 0,07 %
5.233
6.000
5.000
PIB EN VOLUME
414.660
(évolution en %)
(en avril 2016)
5
4,3
4 57,69 %
4,8 4,1
3.000
3,4
3
2.000
2 1 42,31 %
1.000
0 -1
0
-0,8 2012
Sources : Statec, CSSF, barreau.lu
162 —
— Juin 2016
A vr il M 15 ai 1 Ju 5 in 1 Ju 5 il. 1 A 5 oû t Se 15 pt . O 15 ct .1 N 5 ov .1 D 5 éc .1 Ja 5 n. 16 Fé v. 1 M 6 ar s1 A 6 vr il 1 6
175.442 travailleurs frontaliers
2.636
EMPLOI TOTAL INTÉRIEUR
4.000
2013
2014
2015
2016
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