Paperjam Juin 2019

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PA P E R JA M . L U • J U I N 2019

Nora Back (OGBL)

La femme la plus puissante du pays 5 453000 074017 06 4€

POLITIQUE La nébuleuse des conventions collectives

ENTREPRISES Un écrin supplémentaire pour Arendt

PLACE FINANCIÈRE Des tarifs bancaires en débat

ÉCONOMIE Zoom sur la santé au Luxembourg


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ÉDITO

Une crise des compétences… sans frontières Thierry Raizer Rédacteur en chef

C’

est une ritournelle. À chaque sommet de la Grande Région réunissant les ministres représentant leurs territoires respectifs – Luxembourg, ­Wallonie, Grand Est, Sarre et Rhénanie-­ Palatinat –, les journalistes ont droit à des envolées lyriques sur l’importance de cet espace transfrontalier, de son histoire forgée par la sidérurgie à son avenir gravitant autour du Luxembourg. C’est une ritournelle. De retour auprès de leurs électeurs, les élus des régions frontalières lorgnent la réussite du Grand-Duché, dont son taux de chômage qui laisse rêveur. Et surtout sa capacité à transformer son économie rapidement pour pérenniser son succès… Condition sine qua non d’un État social généreux. De quoi aiguiser des appétits politiques dans des territoires où la reconversion ne s’est pas ou peu produite. Depuis quelques années, les frontaliers sont ainsi devenus les symboles d’une redistribution des fruits de la croissance, que les élus de la province de Luxembourg et de la Moselle, en particulier, veulent aussi voir traverser la frontière. L’exemple récent de la lettre adressée par les maires de Metz et de Trèves à Emmanuel Macron et Angela Merkel pour faire pression sur le gouvernement luxembourgeois est révélateur de l’enjeu de la Grande Région : comment assurer un développement cohérent de ce territoire ?

La méthode des élus français et allemands a provoqué une fin de non-recevoir côté luxembourgeois pour deux raisons compréhensibles : la méthode et la destination des fonds. À l’inverse du dialogue entretenu avec la Belgique, qui a permis de déboucher sur le Fonds Reynders – du nom du ministre des Finances belge de l’époque – reversé aux communes frontalières belges, ce courrier est vu comme un affront de la part de maires qui devraient plutôt mettre leurs forces dans l’axe Luxembourg-Metz ou Luxembourg-Trèves. Alors que le bourgmestre d’Arlon a la garantie de recevoir des deniers – 14 % du budget de la commune provient du Luxembourg –, le gouvernement luxembourgeois se montre réservé à l’égard de Paris et Berlin, en pensant à l’exemple de l’argent versé par la Suisse à la France et qui ne reviendrait que lentement aux zones frontalières concernées. Même si la solution passera notamment par Paris ou Berlin, elle dépend avant tout des relations bilatérales, structurées et reposant sur la confiance à l’échelon régional. Avec un rôle central pour le Luxembourg qui, en tant que seul État de la Grande Région, doit prendre la main sur les dossiers stratégiques. Là où les régions et départements voisins voient leurs compétences limitées. Or, urgence il y a. Le think tank ­Fondation Idea estime que, dans 10 ans, 400.000 personnes ne seront plus en

âge de travailler dans la Grande Région. De son côté, l’Union des entreprises luxembourgeoises projette, sur base de l’évolution actuelle, un Luxembourg à 960.000 salariés en 2040, dont 580.000 frontaliers. Encore faudra-t-il les trouver, dans une Grande Région où la démographie est principalement portée par le Luxembourg… Éducation, formation et infrastructures peuvent former le triptyque d’un programme politique commun à la Grande Région et qui serait financé par un fonds transfrontalier d’un nouveau genre, alimenté proportionnellement par les différents territoires. Et pourquoi pas avec le soutien de l’Europe… Au croisement de quatre pays, ce « Grand Luxembourg », qui rayonne sur une centaine de kilomètres autour de la capitale luxembourgeoise, doit encore faire rêver pour être attractif, compétitif et attirer tout simplement de nouveaux habitants. Car la prochaine véritable crise pourrait être celle des compétences. Et elle ne connaîtra pas de frontières.

La conversation continue en ligne :  @paperJam_lu Paperjam Paperjam Entreprise

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SOMMAIRE

Juin 2019

ESPRESSO

CONVERSATIONS

ENVIES

POLITIQUE

Fact checking 20 carrières 22

14 Budget 2019 Les dividendes de l’État au plus bas

20 Immigration Alibaba et les 40 visas

16 Disparition Jean de Luxembourg, 1921-2019

22 Société L’impossible équation du logement

18 Emploi La nébuleuse des conventions collectives

ENTREPRISES

Picture report 27 Crypto-assets Conference

26 Mutation Des facteurs déterminés

32 Start-up corner Le printemps des start-up

28 Immobilier Nouvel écrin pour Arendt

34 Ouvrage Itinéraire d’un enfant obstiné

30 Industrie Tarkett roule à l’économie circulaire

36 Entrepreneuriat Le « Bil Business Woman of the Year 2019 » a ses finalistes

Du challenge à la solution 28

Un leadership sain

Saga 30

Linc crée du lien

Elevator pitch 32 Moovee

Picture report 34

Inauguration de Welkin and Meraki

Carrières 36

PLACE FINANCIÈRE 38 Banque de détail Vers la gratuité des tarifs bancaires ? 40 Écosystème Sur la carte des fintech

PHOTOS Matic Zorman, Nader Ghavami, Pixabay

42 Fintech Zubairi voit grand

Opinion 39

Les fonds investissent-­ ils assez dans les fintech ?

44 Réglementation Solvabilité 2.0

Buzzword 44

46 Quand la finance luxembourgeoise s’exporte

Effet de levier

La Belgique, seconde résidence de Foyer

carrières 48

48 Résultats annuels Les banques gardent le cap

ÉCONOMIE

Luxembourg Performance Index 51

50 Spatial L’Asteroid Day sur la rampe de lancement

Droit du travail 52

52 Carburants Deux centimes qui font la différence

carrières 64

Les congés payés

55 Dossier Les grands défis de la santé

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INDÉPENDANTS, PROFESSIONS LIBÉRALES

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SOMMAIRE

reportage 104

Juin 2019

ESPRESSO

CONVERSATIONS

Nora Back

PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne), Edouard Olszewski, Anthony Dehez, Romain Gamba

« Si un jour ça coince, il faudra aller dans la rue »

ENVIES

Michel Reckinger

« L’artisanat restera un débouché intéressant »

Elle n’a pas encore 40 ans, mais va sans doute devenir la femme la plus puissante du pays. Future présidente de la Chambre des salariés – en juin –, Nora Back prendra aussi les rênes de l’OGBL en décembre.

Michel Reckinger a rempilé pour quatre ans à la présidence de la Fédération des artisans. Le patron de l’entreprise familiale éponyme veut continuer à dire ce qu’il pense et à montrer l’exemple pour le bien du secteur qu’il représente.

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Agnès Durdu

Stéphane Bailly

« Les lois doivent être au service de l’humain »

« On ne dirige pas avec du sang-froid »

Bourgmestre, députée, élue au Comité des régions au niveau européen, Agnès Durdu vient d’être nommée présidente du Conseil d’État, où elle siège depuis 2006.

Stéphane Bailly a fait d’une entreprise familiale bientôt centenaire un groupe européen de distribution automobile au cœur de la Grande Région. C’est au Luxembourg qu’il va installer la tête de pont de son groupe Car Avenue.

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LE CHARME À L’ÉTAT BRUT


SOMMAIRE grand dossier 66 index 126 ours 128

Juin 2019

ESPRESSO

CONVERSATIONS

ENVIES Argent comptant Vincent Lyonnet

« Ne pas dépenser l’argent qu’on n’a pas » D’origine modeste, Vincent Lyonnet a développé Bâtimentsmoinschers.com avec son frère et nous fait part de son rapport à l’argent.

114 Compétences Personal branding

Un job à son image

L’image de soi que l’on renvoie sur les réseaux sociaux est désormais capitale lorsque l’on souhaite décrocher un job. Nos conseils pour booster votre profil.

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Style Court pour l’été

Viki Gómez et Guillaine Matter

L’été arrive ! Le champion de BMX luxembourgeois et la global marketing & communication manager de 3C Payment ont com­ posé un look de saison.

118

Architecture Transformation et extension

Retournement de situation

Une maison mitoyenne située dans le Rollinger­ grund a été retravaillée en profondeur par Steve Weyland de Team 31.

120

Culture Photographie

Restaurant À table avec

Zoom sur le thème directeur retenu pour l’édition 2019 du Mois européen de la photo­ graphie au Luxembourg : Bodyfiction(s).

Rendez-vous au MoiMoi à Dudelange avec Thomas Tomschak, entrepreneur confirmé, musicien passionné et trésorier de Design Luxembourg.

Des corps narratifs

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Thomas Tomschak

124

Start-up du mois nomoko

PHOTO Edouard Olszewski ILLUSTRATION Ellen Withersová

un double de la planète en 3D Nomoko, la start-up fondée en 2015 en Suisse et incubée au Paul Wurth Incub, a pour ambition de créer un modèle virtuel de la planète.

LA CLUBLETTER 130

Membre du Paperjam Club, retrouvez votre Clubletter en fin de magazine ! Juin 2019 —

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C LU B TA LK JEUDI 13 JUIN 2019

VOICE & IA Emmanuel Vivier, cofondateur du HUB Institute, est l’un des experts du numérique les plus reconnus au niveau international. Il exposera, pour les membres du Paperjam Club, les principes et impacts, pour les entreprises, de l’intelligence artificielle et des technologies vocales (Amazon Echo, Google Home, ...). Que vous soyez dirigeant, directeur marketing, DSI, directeur digital ou manager souhaitant comprendre et maîtriser les enjeux de l’IA derrière le jargon, les peurs et les fantasmes, cette conférence vous donnera les éléments qui vous permettront d’accélérer la croissance de votre business.

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espresso conversations envies Mauvaise nouvelle pour les finances publiques : les recettes de l’État actionnaire n’ont jamais été aussi basses. On fait les comptes page 14. La baisse du courrier oblige les salariés de Post à se réinventer. Mais les facteurs reprennent espoir grâce à l’explosion des colis page 26. Grâce à une pétition citoyenne, la réforme des tarifs bancaires va faire l’objet d’un débat à la Chambre. Reste à convaincre les banques de faire un effort... page 38. Une population toujours plus nombreuse et vieillissante soulève de grands défis pour notre système de santé. Dossier spécial page 55. Juin 2019 —

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POLITIQUE

politique DIGEST

Gibér yen lais se sa plac e Gast Gibéryen (68 ans) a annoncé sur 100,7, le 22 mai, qu’il souhaitait abandonner son mandat de député ADR au profit de Fred Keup (39 ans). Reste à préciser l’agenda. Non élu au Sud en octobre 2018, Fred Keup avait obtenu 8.864 suffrages. Le troisième score de la liste, derrière Gast Gibéryen et Fernand Kartheiser, le deuxième des quatre députés avec Roy Reding (Centre) et Jeff Engelen (Nord). Isabelle Goubin quitte ses fonctions Isabelle Goubin, incon­ tournable figure du ministère des Finances et directrice du Trésor public, a annoncé quitter ses fonctions pour rai­ sons personnelles. Ses différents mandats­ – ­elle siégeait aussi à la CSSF et au Commissariat aux assurances, prési­ dait le Comité écono­ mique et financier, et représentait le Luxem­ bourg au sein du Comité économique et financier de l’Union européenne –  en faisaient une person­ nalité majeure de la Place.

Covoiturage sur l’A6 Les travaux sur l’auto­ route belge E411 sont finis et la bande de covoiturage est opéra­ tionnelle. Suite à une étude concluante, elle pourrait trouver son prolongement sur l’A6. Un test y sera mené début juin avant d’enta­ mer les travaux et de rendre la nouvelle bande accessible en 2023.

­ — Juin 2019

Selon les chiffres communiqués ces dernières semaines par les entreprises dont l’État est actionnaire, les dividendes perçus par la main publique seront en baisse. Assez loin même de la projection de 203 millions d’euros faite dans le projet de budget 2019.

48 jours en Belgique La Belgique et le Luxembourg ont trouvé un accord de principe pour relancer les négo­ ciations permettant de réviser la convention liant les deux pays en matière de fiscalité. Concrètement, cela devra rapidement permettre aux travailleurs frontaliers belges de prester 48 jours de télé­ travail, au lieu de 24 actuellement. L’Aleba garde sa représentativité Lors des dernières élec­ tions sociales, l’Aleba a obtenu quatre sièges à la Chambre des sala­ riés. Mais est passée sous la barre des 50 % de votes. Le secrétaire général, Laurent Mertz, a cependant assuré qu’elle garderait sa représenta­ tivité sectorielle, celle-ci n’étant pas contestée, comme c’est le cas depuis 2005. L’OGBL a concédé que remettre en cause cette repré­ sentativité n’était pas à l’ordre du jour. Le ministre du Travail, Dan Kersch, a ensuite confirmé que la situation resterait bien en l’état.

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Les dividendes de l’État au plus bas

Serge Allegrezza, président du groupe Post, confirme le maintien du dividende de 20 millions d’euros malgré la baisse du bénéfice.

A

vec le printemps déboule la période des résultats annuels et des assemblées générales. Pour les actionnaires d’entreprise, c’est l’occasion de connaître les dividendes proposés par les conseils d’administration, et donc de calculer les gains annuels. Pour l’État luxembourgeois aussi, la période compte, lui qui est actionnaire de plusieurs sociétés, souvent stratégiques dans le secteur d’activité concerné. Il ne s’agit évidemment pas des recettes les plus importantes. À titre d’exemple, les 192 millions récoltés au cours de l’année 2018 représentent environ 1 % des recettes annuelles de l’État. Ce n’est pas rien non plus. Pour l’année 2019, le projet de budget, approuvé à la Chambre le 25 avril

dernier, envisage un total des recettes liées aux différentes participations de 203 millions d’euros. Par rapport aux sommes enregistrées depuis le début de la décennie, il s’agit d’une prévision moyenne, loin du pactole gagné en 2011 (245 millions d’euros). Dans son avis sur le projet de budget 2019, dont les chiffres ci-dessus sont tirés, la Banque centrale du Luxembourg re­ marque que, pour des raisons de transparence, la répartition des recettes devrait être publiée dans le projet de budget de l’État, ce qui a déjà été le cas dans le passé. C’est donc en se basant sur la réponse donnée par le ministre des Finances, Pierre Gramegna, à

PHOTO Matic Zorman

Corinne Cahen reste à la tête du DP Le DP était en congrès le jeudi 16 mai dans l’enceinte du Grand Théâtre de Luxembourg. Sans surprise, Corinne Cahen a été reconduite en tant que présidente, et Claude Lamberty dans ses fonctions de secrétaire général.

BUDGET 2019


POLITIQUE

EXERCICE 2018

LES CONTRIBUTEURS AUX DIVIDENDES DE L’ÉTAT BCEE

40 millions d’euros

BGL BNP PARIBAS

70,67 millions d’euros

BOURSE DE LUXEMBOURG

0,7 million d’euros

SES

26,2 millions d’euros

POST LUXEMBOURG

20 millions d’euros

ARCELORMITTAL

2,3 millions d’euros

APERAM

0,67 million d’euros

ENCEVO

5,3 millions d’euros

CARGOLUX

2,4 millions d’euros

INSTITUT LUXEMBOURGEOIS DE RÉGULATION

3,86 millions d’euros

CREOS

0,7 million d’euros

d’épargne de l’État (BCEE) apportait un cinquième (20,9 %), avec un total de 40 millions d’euros. Cette année, malgré une diminution de son bénéfice net de 27,2 % (175,5 millions d’euros), la BCEE maintient un dividende de 40 millions pour son unique actionnaire, le même qu’au cours des six dernières années. La contribution de BGL BNP Paribas est, par contre, en net recul. Victime également d’une conjoncture compliquée pour le monde bancaire européen en général, la première banque commerciale luxembourgeoise, dont l’État est actionnaire à 34 %, a réduit son dividende envers son actionnaire étatique à 70,67 millions. 17,5 millions de moins, qui risquent de peser lourd dans la balance. La Banque internationale à Lux­ embourg (Bil), dont l’État reste actionnaire à hauteur de 10 % après la revente des parts de Precision Capital au groupe chinois Legend Holdings, ne versera aucun dividende cette année, malgré un bénéfice net de 131 millions d’euros (+5 %).

SES, LUXAIR ET ENCEVO

PAUL WURTH

0,1 million d’euros

SOCIÉTÉ ÉLECTRIQUE DE L’OUR

0,81 million d’euros

une question parlementaire de Serge Wilmes, le 8 janvier 2019, qu’on voit qu’une vingtaine de sociétés, privées et publiques, peuvent contribuer à gonfler les finances de l’État. Parmi celles-ci, le monde bancaire reste de loin le principal contributeur. En 2018, BGL BNP Paribas a participé à hauteur de 46 % de l’ensemble, avec un montant de 88,2 millions, alors que la Banque et caisse

Au cours des dernières années, le budget du gouvernement a pu compter sur une importante contribution du groupe satellitaire SES, société vedette de la Bourse de Luxembourg. En 2017, SES lui a offert un dividende de 43,8 millions, soit 19,5 % du total. Un an plus tôt, 39,9 millions. D’année en année, la trésorerie de l’État voyait la contribution du groupe technologique augmenter. Jusqu’en 2018, où elle a été réduite de près de 50 %, à 26,2 millions d’euros (le montant est inchangé cette année). La société a expliqué son choix de

L’ÉVOLUTION DES DIVIDENDES En millions d’euros 250 240 230 220

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20 18

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SOURCE BCL

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DÉTOURNEMENT

92.000 C’est le montant, en euros, détourné par un employé détaché auprès de l’Adem. Une plainte a été déposée et une enquête est en cours. De son côté, l’Adem cherche à identifier les personnes lésées.

baisser le dividende par son souci de soutenir la croissance pour les prochaines années. Mais depuis deux ans, le bénéfice net de l’entreprise est aussi en fort recul. L’exécutif avait-il compté sur une embellie plus rapide en réalisant sa projection pour 2019 ? Parmi les autres mauvaises nouvelles, le budget 2019 devra se passer de la contribution de Luxair. Peu encline à verser des dividendes, la compagnie aéronautique, dont l’État est actionnaire à près de 40 %, lui avait apporté 1,2 million pour l’exercice 2017. Cette année, elle fera à nouveau l’impasse. Dans le secteur de l’énergie, Encevo, gros pourvoyeur de dividendes, a raboté sa contribution de près d’un quart pour le dernier exercice. La part de gâteau de l’État passe donc de 6,9 millions d’euros à 5,3 millions. Creos maintient par contre la sienne, de même que la petite Société électrique de l’Our, publique à 40,4 %. Elle octroiera 815.000 euros à son actionnaire étatique. Au niveau des participations industrielles, le budget de l’État profitera notamment de l’embellie vécue par le géant mondial Arcelor­ Mittal sur le marché de l’acier. Après une période compliquée, le groupe basé à Luxem­b ourg a versé 2,3 millions à l’État, propriétaire de 1,21 % des actions. Un an plus tôt, ArcelorMittal avait seulement versé la moitié (1,1 million), et les deux années précédentes, il s’était abstenu. Une bonne nouvelle, mais qui ne comblera pas le trou par rapport à des prévisions budgétaires visiblement fort optimistes. J.-M. L.

HORS DU LUXEMBOURG

LE BONUS BNP PARIBAS Dans la liste des entreprises fournie au Parlement par le ministère des Finances pour évaluer les dividendes touchés par l’État, il n’est question que des entreprises privées et publiques basées au Luxem­ bourg. Mais, au cœur de la crise bancaire de 2008, lors de l’opé­ ration de sauvetage du groupe Fortis, en plus des 34 % pris dans la banque locale BGL BNP Paribas, le Luxembourg est entré à hauteur de 1,03 % dans l’ac­ tionnariat du groupe bancaire français BNP Paribas. Une opé­ ration qui reste rentable. BNP Paribas n’a en effet jamais man­ qué de verser des dividendes à ses actionnaires. Pour l’exer­ cice 2015, ils ont représenté 29,7 millions et, en 2016, 34,7 millions. Pour l’exercice 2018, le dividende proposé est le même que celui de l’année pré­ cédente et il permettra d’ajouter 44,5 millions d’euros dans la cagnotte luxembourgeoise. Au cas où l’exécutif déciderait de se séparer de cette partici­ pation, elle lui rapporterait 573 millions d’euros (en comptant une valeur de l’action à 44,5 euros le 21 mai). Et, selon le calcul de la Trésorerie de l’État, l’organe qui gère les diffé­ rentes participations, la valeur de marché des différentes parti­ cipations dans des sociétés cotées en bourse atteignait 1,391 milliard d’euros.

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POLITIQUE

DISPARITION

Le cortège funèbre des funérailles nationales du 4 mai a été précédé par les représentants des autorités (ici, le gouvernement), qui ont rejoint la cathédrale au départ de la Chambre des députés.

Les photos apposées à la vitrine de nombreux commerces de la capitale en disaient long sur l’affection populaire qui était portée au Grand-Duc Jean.

La famille royale belge était représentée en nombre aux funérailles nationales, étant donné le lien de parenté direct qui la lie à la famille grand-ducale. L’épouse du GrandDuc Jean, la Grande-Duchesse Joséphine-Charlotte, était la sœur de l’ancien roi Albert II.

Jean de Luxembourg, 1921-2019 Toute la nation luxembourgeoise a rendu hommage au Grand-Duc Jean, décédé le 23 avril dernier. Retour sur les moments forts d’un deuil national qui a refermé un chapitre de l’histoire du pays.

C’

était un lendemain de weekend de Pâques. Mardi  23 avril, 6 h 01, la nouvelle tombait dans les rédactions par un laconique communiqué de la Cour grand-ducale et un mot personnel du Grand-Duc, son fils Henri, qui lui a succédé en 2000 : « C’est avec grande tristesse que je vous fais part du décès de mon père bien-aimé, Son Altesse Royale le Grand-Duc Jean, qui nous a quittés dans la paix, entouré de l’affection de sa famille. » Le Luxembourg s’était préparé à la nouvelle depuis qu’il

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avait été admis à l’hôpital, le 13 avril dernier, en raison de soucis pulmonaires. Mais le pays venait de perdre un souverain qui aura régné de 1964 à 2000. Drapeaux en berne et deuil national pendant 12 jours. Trop, diront certains. Suffisam­ment, en tout cas, pour préparer des funérailles – nationales aussi – et revenir sur une vie ô combien chargée et marquée par des engagements qui auront valu au Grand-Duc Jean un respect unanime (voir notre reportage en page 104).

Car celui qui a abdiqué au tour­nant du nouveau millénaire aura en effet vécu l’horreur de la guerre de 1940-1945 en s’engageant au combat dans les régiments des Irish Guards. Et en prenant part activement à la libération de son pays. Avec son décès, c’est aussi le dernier chef d’État ayant participé au débarquement de Normandie qui disparaît. « Il est demeuré éternellement lié à son régiment », expliquait Guy de Muyser à Paper­ jam, lui qui avait côtoyé le GrandDuc de près en tant que maréchal de la Cour, de 1970 à 1981. En 1984,

la reine Élisabeth II d’Angleterre nomme Jean de Luxembourg colonel, puis général honoraire de l’armée britannique, en 1995. « Pour ses 95 ans, sa famille lui avait fait la surprise de faire venir les Irish Guards. Il en avait été très ému », se souvenait Guy de Muyser. Cité pour sa discrétion, le Grand-Duc Jean l’était aussi pour sa fidélité à l’égard des causes auxquelles il croyait. Et qui lui ont valu des décorations prestigieuses, dont le « Bronze Wolf », la plus haute distinction du scoutisme. Les scouts, guides et éclaireurs du


POLITIQUE

mières loges de la transformation socio-économique de son pays, qui est passé par la crise sidérurgique, s’est transformé en place financière et technologique, en empruntant la voie de la modernité. « Son rôle n’était pas politique. Le Grand-Duc Jean a toujours su que son petit pays devait être mis en valeur pour briller à côté des autres, ajoutait encore Guy de Muyser. C’est ce qu’il a fait, alors que le pays prenait son essor, dans le cadre de Guy de Muyser Maréchal de la Cour honoraire voyages officiels, de missions... du Grand-Duc de Luxembourg Il con­n aissait beaucoup de monde dans les milieux de l’indus­pays pleuraient quant à eux leur trie et des affaires. » Un ambas­ ancien chef scout. Un homme de sa­­deur de premier plan, dont les nature et amateur de sport, aussi, actions en coulisses auprès des lui qui représenta longtemps le plus hauts représentants et des Luxem­bourg au Comité interna- chefs d’État étrangers tranchent tional olympique (CIO). avec l’image d’un règne « paiRégnant durant 36 ans, le sible » qui n’a pas rimé avec Grand-Duc Jean aura été aux pre- immobile. T. R.

« Il a toujours su que son petit pays devait être mis en valeur. »

PHOTOS Mike Zenari, Anthony Dehez, Cour grand-ducale (archives)

La chapelle ardente dressée au Palais grand-ducal a permis à de nombreux habitants de rendre hommage au Grand-Duc Jean.

Tenu habituellement à un devoir de réserve, le Grand-Duc Henri a livré un message très personnel, intitulé « Mon Père », en guise de remerciement à son papa.

POLITIQUE ET CITOYEN

HOMMAGES UNANIMES Tout au long des 12 jours de deuil national, les hommages se sont succédé, en provenance du corps politique, religieux, ainsi que de son propre fils, l’actuel chef de l’État, le Grand-Duc Henri. L’idée d’un monument érigé en l’honneur du Grand-Duc Jean fait son chemin. Le gouvernement en a validé le principe, le 15 mai. Une manière de ­perpétuer le souvenir d’un ­monar­que que tous, du monde poli­tique à l’associatif, ont salué une dernière fois durant la période de deuil national, du 23 avril au 4 mai derniers. À commencer par la population ellemême. Dès le 28 avril, et pour le « dernier voyage » du Grand-Duc vers le Palais grand-ducal, qu’il a si bien connu, ils étaient nombreux, de tous âges, à s’amasser le long du cortège funèbre au départ du château de ColmarBerg, la résidence du couple grand-ducal. Et à l’arrivée dans la capitale du corbillard emmenant sa dépouille mortelle, des applaudissements nourris ont, à eux seuls, reflété sa popularité. « À l’occasion d’un discours prononcé pour le 25e anniver­ saire de son règne, je me sou­ viens lui avoir dit qu’il gérait le pays non seulement en bon père de famille, mais aussi en bon père de notre patrie », confiait à Paperjam l’ancien Premier ministre (de 1984 à 1995) Jacques Santer (CSV). L’attachement des habitants du pays à leur souverain s’est confirmé lorsqu’un hommage a pu lui être rendu dans la chapelle ardente du Palais. Durant l’homélie prononcée lors de la messe des funérailles, le 4 mai, à la cathédrale Notre-Dame de Luxembourg, l’archevêque de Luxembourg, Jean-Claude Hollerich, soulignait la charité et l’amour discrets du défunt. « Son premier grand amour était notre patrie. » Sans oublier d’indiquer que « son amour pour le Luxembourg et pour tous les Luxembourgeois a continué à être vécu après

son ascension au trône, de manière discrète, sans clameur, sans sentimentalisme ».  « Le Luxembourg a perdu un chef d’État, dévoué et éminent. Il était fier du Luxem­ bourg, et nous étions fiers de lui », déclarait le président de la Chambre des députés Fernand Etgen (DP), le 3 mai. À la veille des funérailles nationales, un hommage était rendu au Parle­ ment par le corps politique, en présence du Grand-Duc héritier, Guillaume, le petit-fils du Grand-Duc Jean. À la tribune, le Premier ministre Xavier Bettel (DP) a évoqué « un homme exceptionnel » : « À travers son humanité, le Grand-Duc Jean a toujours su montrer aux jeunes à quel point certaines choses allaient au-delà de nos existences. » Souvent citées durant le deuil national, sa mère la GrandeDuchesse Charlotte (décédée en 1985) et son épouse la Grande-Duchesse JoséphineCharlotte – née princesse de Belgique, décédée en 2005 – ont compté dans la vie du Grand-Duc Jean. Ce que l’actuel souverain a retranscrit dans un de ses très rares messages personnels, publié le jour des funérailles. « Les épreuves qu’il avait surmontées avec tant de cou­ rage l’avaient conduit à nouer une complicité sans pareille avec sa mère, la GrandeDuchesse Charlotte. Il croyait en l’Homme en général et en son progrès, tout comme il res­ sentait une intense fierté en voyant le parcours de son pays depuis ces dernières décen­ nies », écrivait le Grand-Duc, touché par l’hommage manifesté à l’égard de son père. Et de conclure par « Merci Papa, nous te remercions du fond du cœur ».

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POLITIQUE

EMPLOI

LA NÉBULEUSE DES CONVENTIONS COLLECTIVES 50 % des travailleurs du pays seraient couverts par une convention collective de travail. Un taux, en réalité, assez difficile à vérifier, mais qui de toute façon fait du Luxembourg un des plus mauvais élèves en Europe.

A

u Luxembourg, comme dans beaucoup de pays en Europe, la relation qui lie un salarié à son employeur est inscrite dans un contrat de travail, régi par le Code du travail. Il est cependant possible de déroger à ce Code, si cela se fait en faveur du salarié, soit en inscrivant des clauses particulières dans le contrat de travail, soit en complétant le contrat par une convention collective. Une histoire qui ne date pas d’hier, puisque le plus ancien des contrats collectifs est celui des typographes et remonte à 1893. C’est en 1965 que le pays se dote de sa première législation sur les conventions collectives. Avant une modification importante apportée en 2006 qui va former, au sein du Code du travail, les articles L.162-1 et suivants. « Ces articles précisent que la convention collective est un contrat conclu entre un ou plusieurs syndicat(s) de salariés d’une part, et soit une ou plusieurs organisation(s) professionnelle(s) d’employeurs, soit une entreprise particulière, soit un groupe d’entreprises, d’autre part », explique l’Inspection du travail et des mines (ITM). On distingue deux familles de conventions : celles qui s’appliquent à une entreprise ou un groupe d’entreprises signataires, et celles qui s’imposent à ces entreprises car déclarées d’obligation générale via un règlement grand-ducal. « Les conventions collectives peuvent être mises en place pour n’importe quel type d’entreprise, de n’importe quelle taille et dans tous les secteurs économiques », précise encore l’ITM.

Kersch, une entreprise luxembourgeoise sur deux serait aujourd’hui couverte par une convention collective. Un chiffre qu’ils aimeraient voir augmenter. Le ministre est d’ailleurs convaincu qu’il s’agit d’un mouvement inexorable, compte tenu des tensions de recrutement qui règnent sur certains métiers. « Les entreprises qui n’ont pas de convention collective vont avoir de plus en plus de mal à trouver des salariés, qui préféreront aller là où il y en a une. Avec, à la clé, soit un meilleur salaire, soit de meilleures conditions de travail », explique-t-il.

LES FAUX CADRES FAUSSENT LES CHIFFRES

Mais estimer le nombre de salariés des quelque 37.300 entreprises du pays (selon les chiffres du Statec de 2016) qui bénéficient d’une convention collective n’est pas si simple. D’une part, car « il est possible d’exclure du champ de la convention les salariés qui exercent des tâches de support et d’encadrement non liées à l’activité principale de l’entreprise », rappelait le Statec en son temps. D’autre part, car les cadres sont en principe exclus. Or, le secteur bancaire est particulièrement touché par le problème des « faux cadres », au­t rement dit des employés sortis de la convention collective, car considérés comme cadres sans pour autant « correspondre en totalité aux critères définis par la loi », rappelait l’Aleba. Dans une étude récente, l’organisation estimait à 27,8 % le nombre de faux cadres de la Place, soit 7.385 personnes. L’OGBL osait, pour sa part, avancer le DES CHIFFRES chiffre de 10.000 personnes, tanSelon les organisations syndi- dis que le gouvernement évoquait cales et le ministre du Travail Dan 17 % des effectifs. Des variations

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qui rendent l’addition aléatoire. Concernant le nombre réel d’entreprises concernées par une convention collective, l’ITM confirme d’ailleurs « ne pas être en mesure de donner ce chiffre ». Le ministère du Travail ne sait faire mieux. « Nous pouvons juste vous indiquer qu’à ce jour, 220 conventions sont enregistrées auprès du ministère », spécifie l’administration.

MAUVAIS ÉLÈVE

Reste alors la possibilité de jauger l’impact des conventions collectives par le taux de couverture, soit le nombre de travailleurs concernés par une convention collective. Pour cela, les statisticiens doivent se baser sur l’étude quadriennale relative à la structure des salaires. « Elle est l’unique source statistique qui permet une estimation précise du taux de couverture », assure le Statec. Dans une étude de 2013, ce même Statec avançait donc un taux de couvrement de 59 %. Confirmé par les statistiques de l’OCDE, qui révèlent une grande stabilité du taux depuis l’an 2000 (60 %), mais aussi une rapide baisse par la suite : 54,2 % de taux de couvrement en 2011, puis 55 % en 2014, dernier taux disponible. Mais si on en croit le ministre et les syndicats, une perte de cinq points aurait encore été essuyée depuis lors. Une certitude se dégage en tout cas : le Luxembourg fait partie des plus mauvais élèves européens. Le taux de couverture en France et en Autriche est de 98 %, de 96 % en Belgique, 80 % en Italie, plus de 78 % aux Pays-Bas et 73,1 % en Espagne. Seule l’Allemagne, avec son taux de 56 % en 2016, se rapproche vraiment du Lux­embourg. La Hongrie, la Pologne, le Royaume-Uni et les pays baltes faisant cependant encore moins bien, faut-il préciser.

de nos services », indique l’ITM. Un chiffre en nette hausse par rapport à 2017 (32 conventions déposées), 2016 (36) et 2015 (56). Mais attention, certaines remplacent simplement des plus anciennes, arrivées à leur terme. Pendant la même période, l’ITM a enregistré 49 avenants à des conventions, dont huit relatifs à celles d’obligation générale et 41 aux conventions d’entreprise. Là, le bilan est meilleur

« À ce jour, 220 conventions ont été enregistrées. » Ministère du Travail

qu’en 2017 (38 avenants), mais moins bon qu’en 2016 et 2015. Quant à la répartition par secteur d’activité, on remarque que c’est dans l’industrie que le nombre de conventions est le plus important. Et que l’horeca demeure le parent pauvre. En 2013, sur base de chiffres de 2010, le Statec évaluait le taux de couverture dans ce secteur à 13 %. Il serait maintenant à 0. C’est une évidence, les conventions collectives séduisent encore peu les patrons, pour qui elles sont souvent associées à la perspective des charges supplémentaires à assumer. « C’est une idée fausse », répond notamment l’OGBL. « Il est souvent arrivé que des conventions collectives soient négociées et signées sans que cela n’augmente les salaires ou primes. Cela a juste le mérite de figer une situation qui existe, de la couler dans un document officiel. Ce qui a aussi un avantage pour les patrons quand la convention couvre un secteur : éviter la INVERSION DE TENDANCE Mais une inversion de la tendance concurrence entre entreprises, et semble se dessiner. « En 2018, qu’elles ne se ‘ piquent ’ les travailsept conventions collectives leurs les plus prisés en leur prod’o b l i g a t i o n g é n é r a l e e t posant de meilleures conditions. » 63 conventions collectives d’en- Un message qui doit cependant treprise ont été déposées auprès encore faire son chemin. N. L.


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POLITIQUE FA C T C H E C K I N G

IMMIGRATION

ALIBABA ET LES 40 VISAS La possibilité pour des Chinois d’obtenir un visa luxembourgeois grâce à leurs crédits Sesame a eu un impact confidentiel. 32 personnes ont profité du ranking du géant chinois de l’e-commerce.

S

euls 32 des 2.241 Chinois qui se sont rendus au 907-908, n° 1788 Nanjing Xi Lu, à Shanghai, ont profité de l’accord que le consul général du Luxembourg, Luc Decker, a signé avec Ant Financial le 10 mars 2017. Cela s’explique. Seuls « les candidats ayant des scores très élevés en crédits Sesame (750, soit moins de 3% de tous les utilisateurs) peuvent soumettre leur rapport Sesame comme preuve de solvabilité (s’ils le souhaitent) afin d’obtenir un visa », répond le ministère des Affaires étrangères, sollicité par Paperjam. Les « Zhima Credit » existent depuis le 28 janvier 2015. Lancés par Ant Financial, la filiale ­d’Alibaba qui gère les questions financières, ces crédits sont établis à partir des informations recueillies chez Alipay, le système de paiement du groupe. Ils vont de 350 à 950 points et classent les utilisateurs en quatre profils. À l’inscription, le compte est crédité de 600 crédits, la « norme » se trouvant à 600-650. L’utilisateur devient exceptionnel à partir de 700, et le client est moyen entre 550 et 600.

UN INCONVÉNIENT MAJEUR

Les crédits Sesame valent des critiques des défenseurs des droits de l’Homme au géant chinois par son intégration de données privées dans l’élaboration du score de chaque personne. « Quelqu’un qui joue à des jeux vidéo 10 heures par jour, par exemple, serait considéré comme un oisif, et quelqu’un qui achète souvent des couches serait probablement considéré comme un ‘parent’ qui, sur la balance du score, est plus susceptible d’avoir un sens de la responsabilité », confiait il y a quelques mois le directeur technologique de Sesame Credit, Li Yingyun, à un magazine chinois. Selon les autorités luxembourgeoises, le rapport ne prend en 20 —

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compte que les données financières, et pas les éléments sociaux.

« Financièrement, il n’y aura pas de difficulté si c’est le Luxembourg qui doit payer le chômage des frontaliers. »

UN RISQUE DE FAUX TROP ÉLEVÉ

Aussi, le cabinet du ministre ­r appelle-t-il que « le rapport Sesame contient les mêmes informations que celles vérifiées par un consulat lors du processus de délivrance d’un visa pour s’assurer de la situation saine du demandeur (vérification de relevés bancaires) ». « Ce rapport, répond encore l’entourage du ministre, est émis par une institution financière possédant une licence bancaire. Cette preuve équivaut donc à un relevé bancaire. » Et, un peu plus loin, « il n’existe pas de dispositif où les banques chinoises fourniraient directement les extraits au consulat, comme c’est le cas pour le rapport Sesame. Il existe donc un risque d’être confronté à de faux extraits de comptes bancaires fournis par un demandeur. » Le Canada, l’Estonie et Singapour (qui délivre des visas électroniques) offrent, eux aussi, cette facilité aux Chinois utilisant Alibaba. T.  L.

MÉTHODOLOGIE

DIFFÉRENTS PARAMÈTRES Les scores en crédits Sesame sont obtenus selon plusieurs paramètres censés prendre uniquement en compte des aspects financiers du client : 35 % de la note sont fournis par l’historique de crédit, les paiements et les dettes, si le consommateur paie régulièrement ses factures d’eau, de gaz ou d’électricité, ou même ses amendes. 25 % pour ses capacités de remboursement, généralement autour des crédits automobiles ou immobiliers. 20 % vont au comportement du consommateur en ligne : vient-il souvent, achète-t-il souvent, trop, pas assez ? 15 % qualifient son éducation, sa cul­ ture, son personal branding numérique. et 5 % son réseau et ses relations personnelles.

DAN KERSCH MINISTRE DU TRAVAIL (LSAP) L’accord de principe intervenu en mars au niveau européen quant à la sécurité sociale des travailleurs mobiles – autrement dit, le chômage des frontaliers – était évoqué, le 14 mai dernier, à l’occasion de la présentation des résultats 2018 de l’Adem. Rappelons que l’accord prévoit que les chômeurs frontaliers soient indemnisés dès 2021 par le pays dans lequel ils ont cotisé, et non plus par leur pays de résidence. À partir de 2026 pour le Luxembourg, qui a obtenu une dérogation, étant donné le nombre important de frontaliers parmi ses actifs. Les modalités doivent encore être avalisées par le Parlement européen élu le 26 mai, mais l’idée est déjà discuté au niveau de l’administration luxembourgeoise, qui voit plutôt un problème de ressources pour gérer de nouvelles demandes d’indemnisation éventuelles et une pile de dossiers qui pourrait doubler, estime la directrice de l’Adem, Isabelle ­Schlesser. « Financièrement, il n’y aura pas de difficulté si c’est le Luxembourg qui doit payer le chômage des frontaliers, rappelait le ministre du Travail, Dan Kersch (LSAP). Des transferts ont déjà lieu chaque année vers les orga­ nismes de chômage des pays voisins (32 millions d’euros en 2018, ndlr). » « C’est aussi l’inefficacité de la mesure qui interpelle, note encore Isabelle Schlesser. Pour un demandeur d’emploi, le mieux est incontestablement d’être inscrit dans son pays de résidence. »


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POLITIQUE

L’IMPOSSIBLE ÉQUATION DU LOGEMENT

L

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­ ais plus que la spéculation, il M faut surtout évoquer la rétention des terrains. Dans ce pays, on vend peu ses terres, qu’une multitude de petits propriétaires détiennent parfois depuis des décennies. » Un réflexe encouragé par un impôt foncier nul ou faible. En 2014, dernières données disponibles au ministère des Finan­ ces, il n’avait rapporté que 35 millions d’euros aux budgets des communes du pays. Arriver à répondre à la de­ mande potentielle de logements tient donc de l’impossible. En l’état, du moins. Car selon les experts, libérer le foncier constitue la solution pour redynamiser la construction et la mise à disposition de logements. « Mais là, il faut une volonté politique », notent-ils. Sans cela, les prix des logements continueront leur inexorable croissance d’environ 5 % par an. N. L. PRÉSENTÉES PAR

carrières Thibault Ferrandon, 35 ans, vient renforcer l’équipe médicale et scientifique de Bionext Lab en tant que médecin biologiste responsable notamment du service de microbiologie. Il est titulaire d’un doctorat en médecine et d’une spécialité en biologie médicale. LABORATOIRE

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entretenir... ». 20 à 25 personnes se concentrent sur les projets de construction. « Entre le moment où il débute et celui où on inaugure, il faut compter environ quatre à cinq ans, quand tout va bien, confie la directrice. Il y a des procédures légales à respecter, c’est Pour répondre à la demande potentielle de logements, il faudrait souvent compliqué. D’autant plus en construire entre 5.600 et 7.500 par an. On est loin du compte si quand on est dans un projet de on cumule les chiffres des secteurs privé et public, et rien n’indique 1.000 logements. » Comme le Fonds un changement à court ou moyen terme. Se loger au Luxembourg va en mener à Wiltz et Dudelange. est un problème brûlant, et le restera sans doute encore longtemps. « Et d’ici à 2023, nous allons en mettre 600 autres sur le marché. » es chiffres dévoilés par le sont pas occupés. » Ce parc Actuellement, un peu moins de Statec ont eu une forte réson- constitue une réserve mobili- 2.000 ménages, « soit en­viron nance. Selon François Peltier, qui sable intéressante, potentiel­ 5.000 personnes », sont logés grâce a mené l’étude et publié celle-ci, lement de « 15.000 à 20.000 au Fonds. 3.000 demandes sont pour répondre à la demande de logements ». Les raisons pour les- en attente. logements en fonction de l’aug- quelles ils sont inoccupés sont mentation du nombre de ména­ de deux ordres. « Il y a, d’une LE FONCIER, ges, il faudra en construire entre part, des logements qui sont SOURCE DE TOUS LES MAUX 243.000 et 324.000 d’ici à 2060. dans un état d’insalubrité et L’action du Fonds, même combiSoit entre 5.600 et 7.500 chaque dans lesquels les propriétaires née avec celle de la Société natioannée. Dans un pays où, en 2018, ne veulent ou ne peuvent pas nale des habitations à bon marché on comptait en tout et pour tout engager de travaux. Et, d’autre (SNHBM) – qui a pour objectif de 233.700 logements – 51 % de part, des immeubles non loués, construire 50 nouveaux logemaisons unifamiliales et 49 % car les propriétaires ne le sou- ments par an et en a mis 272 en d’appartements. On comprend haitent pas. Les raisons sont mal chantier en 2017 –, ne suffira pas. vite l’ampleur du défi : au mini- connues, mais il est évident que Et rien n’indique que le secteur mum plus que légèrement dou- des incitants mis en place par privé pourra combler la diffébler le parc immobilier résiden- l’État débloqueraient une partie rence. « Au Luxembourg, le privé tiel existant ! Cela en un peu plus de ces locations potentielles », représente 97 % du marché immoconcède l’Observatoire de l’ha- bilier, retient Julien Licheron. Il de 40 ans... Mais si les conclusions peuvent bitat. La volonté de redynamiser faudrait en effet construire beaudonner le vertige, elles ne consti- la gestion locative sociale sera coup plus, la demande étant là. Mais, assez curieusement, on ne tuent pas vraiment une surprise. un pas en ce sens. Mais ces 15.000 à 20.000 loge- constate pas d’augmentation des « En effet, les projections chiffrées réalisées auparavant arrivaient ments, même dans le cas du scé- nouvelles constructions depuis à la même conclusion », analyse nario improbable où ils seraient les années 2000. On est dans une Julien Licheron, coordinateur de tous remis sur le marché, consti- moyenne de 2.500 à 3.000 noul’Observatoire de l’habitat. Qui tueraient bien moins de 10 % de veaux logements mis sur le marse félicite que l’on évoque cette ce qui sera nécessaire pour assu- ché chaque année par le privé. » fois « la demande potentielle en mer la hausse de la demande Le Statec relève en effet 1.530 bâtilogements et non plus les besoins potentielle. Il faudra donc ments (incluant parfois plusieurs en logements, comme cela était le construire, beaucoup et vite. Or, logements) achevés en 2016, pour cas avant ». La nuance est impor- actuellement, on est loin du 1.192 en 2001. Le record a été tante, car le Statec prévient lui- compte, tant dans le secteur atteint en 2008 avec 1.660 nouveaux bâtiments terminés. même à l’égard de ses chiffres que public que dans le privé. « Ce n’est pas nous qui allons « certains logements nécessaires C’est beaucoup trop peu. Et si dans le futur peuvent déjà exister régler le problème du logement au le Luxembourgeois ne semble aujourd’hui, notamment des loge- Luxembourg », prévient Diane pas avoir une brique dans le ments inoccupés qui pourront être Dupont, présidente et directrice ventre, c’est principalement car f.f. du Fonds du logement. Un orga- « il y a un problème, important, au transformés ». nisme public souvent pointé du niveau du foncier ». On construit doigt pour le faible nombre de peu, car les terrains construc6 À 8 % DES LOGEMENTS EXISTANTS SONT VIDES biens qu’il fait sortir de terre. « C’est tibles sont rares, et donc chers. Julien Licheron confirme en effet très dur pour les équipes et c’est Le spectre de la spéculation que même si la demande de loge- aussi un mauvais procès qu’on refait, du coup, son apparition. ments est importante, ils sont nous fait », poursuit Diane Dupont. « Acheter, mettre sous cloche en nombreux à être vides de loca- Qui rappelle que le Fonds « est pro- attendant que les prix montent, taires : « On estime qu’entre 6 et priétaire de presque 2.000 loge- puis revendre, évidemment que 8 % des logements qui existent ne ments qu’il faut aussi gérer, cela existe, note Julien Licheron. SOCIÉTÉ


JEUDI 11 JUILLET 2019

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Que peut-on faire face à ce changement dans le rapport au travail ?

26 %

24 %

24 %

22 %

Se former pour monter en compétence

Travailler dans une entreprise qui prend en compte vos nouvelles attentes

S’affirmer d’avantage

Se convertir

À la recherche de la deuxième vie professionnelle La crise des « quadras » La génération des « quadras », âgés entre 35 et 49 ans, est aujourd’hui une population entre deux cultures de vie. Leurs ainés influencés par les évènements de mai 1968, pensent-ils, ont bénéficié de meilleures conditions de vie, puis leurs cadets, possèdent une aisance dans le monde moderne digital dont ils sont dépourvus. Ils ont grandi avec l’assurance que leur vie serait meilleure que celle de leurs parents, mais c’est aussi la génération qui a vécu le plus de révolutions technologiques. Contrairement à leurs propres enfants, les quadras ont dû apprendre à utiliser les nouvelles technologies, rien n’était acquis. Ainsi leur situation n’est pas à résumer à une crise psychologique ou une crise de sens, souvent dite mid-life crisis. Cette mise en question touche toutes les facettes de la vie, y inclus la vie professionnelle. Selon le sondage des Éditions Tissot, 56 % des salariés pensent qu’à cet âge c’est le moment décisif pour réussir sa vie professionnelle. Ce sentiment est confirmé par une étude récente de l’Observatoire du BienÊtre CEPREMAP qui observe que dans le travail et l’environnement de travail, la génération des « quadras » se déclare particulièrement peu satisfaite. La satisfaction vis-à-vis du travail et celle des relations de travail y est au plus bas, tandis que le sentiment d’exposition à l’agressivité et à l’insécurité y est au plus haut. Ce malaise peut prendre différentes formes. Il peut se manifester par un profond ennui par rapport au travail de tous les jours, d’une sensa-

tion de ne plus évoluer et que le statut professionnel est quasiment définitif sans perspective d’évolution. Mais il peut aussi être le résultat d’une situation involontaire résultant d’une perte d’un emploi ou d’un changement non-volontaire de travail. Plus on avance en âge, plus il est compliqué de trouver du travail et d’avoir une situation de stabilité professionnelle. À terme, ceci se traduit par un stress et une irritation beaucoup plus forte qui joue sur les relations avec ses collaborateurs, voire les proches, et s’accompagne souvent d’énormes frustrations. Mais aussi difficile que ce moment peut sembler, il présente néanmoins une vraie opportunité. C’est l’occasion d’essayer de devenir ce que nous croyons être vraiment, pour nous réinventer et prendre un nouveau départ en abordant le présent et le futur autrement. C’est ce moment de la vie qui peut inspirer entre autres la création de son entreprise. Les perspectives envisageables Pour satisfaire ses envies « d’autres choses », la première idée qui ressort chez les sondés des Editions Tissot est la formation professionnelle continue pour monter en compétences (26 %), 18 % des salariés évoquent le bilan de compétences pour les aider à trouver leur orientation future, 22 % une reconversion professionnelle, 24 % estiment « qu’il faut prendre le large », comme partir travailler dans une entreprise

qui prend en compte leurs nouvelles attentes et ils sont autant à penser devoir « s’affirmer davantage ». 7 % pensent toutefois ne rien pouvoir faire. Si la plupart des sondés cherchent le changement, ceci ne veut pas dire qu’il faut le faire sans réfléchir. Pour opérer un changement, il faut certes avoir une motivation et un engagement personnel, mais ceci peut se faire avec l’aide de son employeur et n’implique pas forcément tout quitter. Il est important de disposer et de conserver un filet de sécurité si votre reconversion professionnelle n’est pas une réussite. Au-delà des perspectives de vouloir changer sa vie professionnelle et, par extension, aussi sa vie tout court, il ne faut pas perdre de vue que le monde du travail change à grande vitesse, même sans notre volonté. En raison des mutations socio-économiques qui s’opèrent au niveau mondial, de l’intensité de la concurrence due à la mondialisation et de l’apparition de nouvelles professions sur le marché de l’emploi, les entreprises se doivent d’investir dans le développement des compétences de leurs dirigeants et collaborateurs, nécessaires à leur activité actuelle et future. Ainsi le particulier actif dans la vie professionnelle doit adapter en permanence son savoir et savoir-faire nécessaires aux nouvelles exigences professionnelles. Le niveau de formation exigé étant de plus en plus élevé, la polyvalence étant


PUBLIREPORTAGE

18 %

15 %

Effectuer un bilan de compétences

Faire davantage preuve de psychologie

13 %

7%

Ne plus faire de concessions

On ne peut rien faire

Ne se prononcent pas : 1 % Source : Les salariés et le passage à la quarantaine - Opinion Way pour les ÉditionsTissot

une qualité de plus en plus recherchée, une mise à niveau des compétences dans une entreprise est essentielle pour que l’entreprise reste compétitive sur le marché. Dans une économie basée sur la connaissance, l’accès continu à une main d’oeuvre qualifiée, véritable moteur du développement économique, représente ainsi un défi central pour générer des innovations et assurer une croissance durable. La capacité à attirer, retenir et former des talents sera donc cruciale pour le développement prospère et soutenable de l’activité économique. A côté du volet de l’attraction d’une main d’oeuvre qualifiée, le développement des compétences à travers la formation professionnelle à tous les niveaux, moyennant une identification des besoins proches du terrain et un échange structuré avec les acteurs du monde académique national et international, joue à ce titre un rôle tout à fait primordial dans l’adaptation des entreprises, de leurs dirigeants et de leurs collaborateurs aux changements de l‘environnement économique et des défis sectoriels y rattachés. « Deuxième vie professionnelle » ? Pas toute personne ne passe par une crise de carrière, une reconversion professionnelle, ou autre perturbation dans sa vie active. La vie professionnelle peut aussi présenter de nouveaux challenges, comme être promu dans les entre-

prises et se trouver à devoir exercer de nouvelles responsabilités. Toutes ces situations nécessitent des compétences nouvelles attendues et qui ont rarement été acquises lors de la formation initiale. Pour gérer cette véritable « deuxième vie professionnelle », où il ne s’agira plus exclusivement de faire mais de faire faire, de déléguer, de coordonner, d’animer, de délivrer, en bref, de manager des équipes et des projets, les entreprises disposent rarement de moyens internes pour former ces nouveaux managers. En effet du côté des entreprises, on accueille en général les jeunes diplômés en leur confiant d’abord des missions opérationnelles, et chemin faisant, après 10 à 15 ans d’expérience, il est naturel de confier des responsabilités managériales à certains de ces collaborateurs. Ce phénomène d’inversion dans les missions en entreprise entre activités plutôt techniques au départ, et responsabilités managériales ensuite, se situe en général autour de 40-45 ans. Afin de réussir cette deuxième vie professionnelle un détour par la formation continue s’impose donc pour acquérir ces compétences nouvelles, les méthodes, les bonnes pratiques afin de maximiser les chances de voir réussir ces collaborateurs promus. La Chambre de Commerce, avec ses entités House of Training et Institut Supérieur de l’Économie, ont relevé le défi de proposer des formations choisis pour préparer à cette deu-

xième vie professionnelle. La Chambre a su mettre en oeuvre des collaborations avec des acteurs académiques internationaux de grande renommée pour offrir des formations professionnelles continues diplômantes et certifiantes et notamment l’ESCP Europe la plus vielle et une des meilleures businessschools du monde. Le Master Exécutive « Manager Dirigeant » conçu par l’ESCP Europe est destiné pour faire face au phénomène de deuxième vie professionnelle, via un programme de formation « cousumain », des meilleurs atouts pour entamer les 20 années restantes dans les meilleures conditions de réussite. Le programme commence tout d’abord par une remise en question fondamentale de son environnement professionnel. A travers un cycle de formation axé sur le diagnostic et le renforcement, on passe en revue d’une manière structurée tous les sujets importants dans le cadre d’une entreprise : stratégie, organisation, marketing, reporting ... pour entamer un diagnostic sur l’entreprise dans laquelle on évolue. Pour parfaire cet exercice, un cas concret sur une entreprise luxembourgeoise est traité par l’ensemble de la promotion dans un travail collectif et participatif. Dans une deuxième partie, le cycle « Manager la transformation » aborde les techniques et outils pour assurer la transformation de l’entreprise. Cette remise en question fondamentale, combinée à l’acquisition du savoir-faire pour accompagner une transformation d’entreprise, permet une montée en compétence cohérente et organisée afin d’exercer des responsabilités managériales. Une véritable opportunité et un antidote efficace à la crise des « Quadras » proposée aujourd’hui par la Chambre de Commerce du Luxembourg et l’ESCP Europe ! LUC HENZIG Directeur Formation, Chambre de Commerce


ENTREPRISES

entreprises LuxGovSat décolle LuxGovSat se rapproche de son « break even ». Avec 17,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018, la joint-venture à 50-50 entre l’État et la Société européenne des satellites montre tout doucement la pertinence du projet lancé par le ministre de l’Économie, Étienne Schneider, fin février 2015. Le satellite d’Orbital ATK, mis sur orbite par SpaceX en janvier 2018 depuis Cap Canaveral, en présence du Grand-Duc héritier Guillaume et de Stéphanie, ainsi que des deux têtes de l’Exécutif, Xavier Bettel et Étienne Schneider, a commencé à fonctionner en mars, et le résultat est à mettre dans le contexte d’une année de neuf mois pleinement opérationnels. Losch innove Elle s’appelle Cube4T8. C’est la nouvelle société fondée en début d’année par le leader du marché automobile au Luxem­ bourg : Losch. Basée à Kockelscheuer, dans la zone d’activité Luxite, la jeune pousse a pour mission de développer des solutions innovantes de mobilité pour le Luxem­bourg et la Grande Région. La première réalisation concrète de Cube4T8 a été visible le 23 mai, date à laquelle a été inauguré un nouveau concept store dédié à la marque de scooters électriques espagnole Silence.

Bénéfice en hausse pour Paul Wurth Alors que son bénéfice net était tombé à 3,4 millions d’euros pour l’exercice 2017, l’équipementier industriel Paul Wurth a présenté, lors de son assemblée générale qui a eu lieu à la mi-mai, un bénéfice net de 14,1 millions d’euros pour l’année 2018. Le chiffre d’affaires s’élève à 424,8 millions d’euros, soit une hausse de 8,5 % par rapport à l’exercice précédent. L’année 2018 a également été marquée par un volume « record » de nouvelles commandes, explique le groupe lux­em­bourgeois. Atteignant 553 millions d’euros, le montant de ces nouvelles commandes représente une hausse de 78 % par rapport à l’exercice précédent. LuxairGroup résiste aux pressions Concurrence acharnée, coûts du kérosène, des taxes CO2 et de personnel, transformation digitale : Luxair Group est attaquée de tous les côtés. La société a clôturé 2018 avec un résultat opérationnel positif de 800.000 euros et un résultat net de 12,5 millions d’euros. En huit ans, avec les arrivées des EasyJet, Ryanair, Lot et autres Volotea, la compagnie aérienne Luxair Luxembourg Airlines a perdu 50 % de ses parts de marché, pour s’établir à 52,78 % l’an dernier.

À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez in­for­­mé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.

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MUTATION

Des facteurs déterminés Malgré la chute du courrier, l’avenir des facteurs n’est pas condamné au Luxembourg. Leurs missions sont en pleine évolution, notamment grâce à l’explosion des colis.

Croissance En 2018, la progression du nombre de colis a été de 30 %.

P

ost Luxembourg compte dans ses rangs 465 facteurs. Une mini-armée qui permet d’assurer les 357 tournées quotidiennes programmées dans tout le pays. Mais cette troupe bien rodée craint aussi de voir fondre ses effectifs depuis que les e-mails et SMS réduisent les lettres à peau de chagrin. Mais la volonté du groupe est bien de maintenir le niveau d’emploi parmi les facteurs. « Ce sont des gens qui nous représentent tous les jours et qui préservent le lien social, déclarent Hjoerdis Stahl, directrice générale adjointe de Post Luxem­bourg, et Angelo Piras, chef du département Opérations distribution & Tri colis. Nous voulons les garder et, pour y parvenir, nous devons trouver ensemble la voie la plus judicieuse. » Car les chiffres sont clairs : depuis 2013, le courrier est en régression constante, même si au cours de l’exercice 2018-2019,

la perte n’a été que de 2 % (131 millions d’envois). Un chiffre que Mme Stahl explique par différents événements qui ont gonflé de manière exceptionnelle le volume de lettres envoyées : les élections législatives d’octobre, l’entrée en vigueur du Règlement général sur la protection des données (RGPD) – qui a contraint banques et compagnies d’assurances à faire passer le message auprès de leurs clients – et la directive Mifid II – qui a aussi obligé les acteurs financiers à communiquer. Par contre, au cours de l’exercice précédent, la glissade avait été de 5 % et, au cours des prochaines années, Post envisage une érosion moyenne de 5 % à 10 %.

RÉAGIR RAPIDEMENT

« Les stratégies de digitalisation des entreprises peuvent avoir des impacts rapides sur notre activité », analysent les deux responsables de Post Group. Ils citent en

PHOTO Phaedra Brody (Archives Maison Moderne)

DIGEST


ENTREPRISES P I C T U R E R E P O RT

mentent Hjoerdis Stahl et Angelo Piras. Pour contrer la chute inéluctable du courrier, Post Luxembourg mise en priorité sur l’acheminement des colis. En 2016, lors de l’extension de leurs fonctions, on a confié aux facteurs la distribution des paquets de moins de 3 cm d’épaisseur. L’an dernier, avec l’essor des envois de colis, la taille a été augmentée au format boîte à chaussures.

EN CHIFFRES

LES COLIS COMPENSENT LES LETTRES ÉVOLUTION DU COURRIER en millions de lettres 160 150

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ÉVOLUTION DES COLIS en millions 4

3,6

3 2

1,5

1

PHOTOS Nader Ghavami SOURCE Post Luxembourg

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0

exemple la proposition faite par le gouvernement, en janvier 2018, à tous les fonctionnaires du pays de leur envoyer les fiches de paie mensuelles par courrier électronique, ce qui représente un enjeu de 500.000 unités sur l’année. « Face à ces différents constats, notre choix a été de trouver des solutions rapidement plutôt que d’attendre que le marché s’effondre, comme cela s’est passé dans d’autres pays », explique Hjoerdis Stahl. Dès 2016, la poste luxembourgeoise a donc renforcé la mission de ses ambassadeurs de proximité en leur confiant des tâches qui font d’eux de véritables bureaux de poste ambulants. En plus de l’acheminement du courrier cinq jours par semaine – service universel oblige ! –, ils ont reçu la responsabilité de vendre des timbres, de réceptionner des recommandés et de régler des demandes de transfert de courrier. « À l’étranger, certains services postaux ont voulu faire du facteur un acteur social de proximité qui vérifie, par exemple, si les personnes âgées n’ont besoin de rien. D’autres ont eu l’idée de lui confier des tâches administratives telles que le relevé de compteurs électriques ou d’eau. Ce n’est pas le choix que nous avons fait », com-

CRYPTO-ASSETS CONFERENCE date 2 avril 2019 lieu PwC Luxembourg

LA RÉVOLUTION DE L’E-COMMERCE

« Les facteurs sont demandeurs, ils ont compris que leur avenir passait par le colis », pointe Angelo Piras. Les chiffres sont en tout cas éloquents. En 2018, la progression du créneau a été de 30 %, et les projections établies envisagent le même niveau de croissance au cours des prochaines années. D’ici 2023, la poste devra donc être capable d’absorber un flux annuel de 9 millions de paquets. « L’e-commerce a fortement progressé au cours des trois dernières années au Luxembourg, mais le potentiel est encore énorme », confirme Madame Stahl, qui a déjà mené la transformation de la branche courrier, notamment au niveau du centre de tri, pour se préparer à l’explosion du nombre de colis. Mais au niveau de la distribution, il ne s’agit pas vraiment d’un nouveau métier, et les 465 facteurs du pays peuvent facilement assurer cette nouvelle fonction. Tout n’est que question de taille et de volume pour définir jusqu’où ils pourront aller dans les livraisons. En 2018, un test grandeur nature a été mené dans le secteur de Fischbach, prévoyant la prise en charge de tous les colis par les facteurs. Depuis, Post envisage d’élargir les responsabilités du réseau tout en distinguant ceux qui travaillent en ville, dans des zones très denses en colis, ou dans des zones rurales. Certaines tournées seront réservées aux envois volumineux, d’autres seront mixtes. « Le métier de facteur n’est donc pas en danger chez Post Lux­ em­bourg, rassure Hjoerdis Stahl. À l’avenir, le colis deviendra notre produit phare. Main­tenir notre réseau tel qu’il est aujourd’hui nous permettra donc d’assurer toutes les tournées de livraison de paquets, avec un personnel déjà correctement formé. » J. -M. L.

PwC Luxembourg a mis les crypto-actifs sur le devant de la scène à l’occasion d’un premier événement, qui a proposé un tour d’horizon des opportunités et enjeux liés aux monnaies virtuelles ou encore à la blockchain.

Biba Homsy (Lëtzblock), Jean-Michel Pailhon (Ledger), Yves-Laurent Kayan (Coinplus) et Stéphane Leloup (Bitstamp) lors de la table ronde intitulée « Safekeeping of crypto-assets ».

Un networking cocktail a permis aux invités d’échanger avec les nombreux acteurs du secteur qui y tenaient un stand. Ici, Ledger Vault, qui propose une gestion de portefeuilles de cryptomonnaies à autorisations multiples. À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez informé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.

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ENTREPRISES DU CHALLENGE À LA SOLUTION

IMMOBILIER

NOUVEL ÉCRIN POUR ARENDT Le cabinet Arendt a choisi d’investir à Hamm dans un nouveau bâtiment pour sa ligne de métiers Corporate and Investors Services. Livraison prévue en 2020. Présentation en avant-première.

rendt 9 sera une nouvelle adresse pour une partie du cabinet Arendt. Pas question pour autant de déménager ses équipes du siège au Kirchberg – achevé fin 2015 – mais bien de doter les 150 collaborateurs de sa branche Corporate and Investors Services d’un cadre de travail qui corresponde à la croissance de leurs activités. « Ce bâtiment nous permet de construire notre futur sereinement, déclare Olivier Hamou, CEO et associé en charge d’Arendt Services. La possibilité de disposer de notre propre bâtiment était importante pour nos équipes. C’est aussi un signal positif, celui de notre ancrage local et de notre indépendance, pour nos clients que nous accompagnons tout au long de la vie de leur société. En outre, la localisation de Hamm est très intéressante, car elle nous place à cinq minutes de l’aéroport et à 15 minutes de la gare centrale. Nous restons aussi proches du Kirchberg ! » En phase de gros œuvre, Arendt 9 – au 9, rue de Bitbourg – s’étendra sur 8.000 m2 et six niveaux, sous-sol compris. Avec un auditorium de 162 places et une salle de fitness. « Sur le plan architectural, nous voulions retrouver une forme de signature visuelle avec le siège d’Arendt au Kirchberg, ajoute Olivier Hamou. Nous nous sommes basés sur la même approche ‘ 3C ’ : concentration, confidentialité et

confort. Nous prévoyons un agencement des équipes en fonction de leur spécialisation, des lieux communs pour échanger ou encore des espaces plus confortables pour passer des appels. » Le bâtiment signé par le bureau iPlan Marc Gubbini & Associés, sous la

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ING Luxembourg 1961 (avant Crédit Européen) Bancaire 900 salariés

CHALLENGE DÉVELOPPER LE BIEN-ÊTRE AU TRAVAIL C’est le charisme du leader qui motive le collaborateur à donner le meilleur de soi dans la joie et la bonne humeur. Un constat revendiqué par ING Luxembourg depuis 2012 avec le lancement de son programme pour lutter contre l’épuisement professionnel. Dans ce cadre, l’entreprise a fait appel à l’ASTF afin de proposer une formation à ses salariés sur le leadership sain. L’objectif étant d’améliorer la communication entre les managers et vers les salariés.

MÉTHODE PLUS HEUREUX, DONC PLUS PRODUCTIFS Afin d’aider les leaders à développer leur bien-être au travail et le répercuter sur leurs collaborateurs, ING a donc proposé une formation en leadership sain, fin 2018. Elle n’a pas l’ambition de réduire les arrêts de travail mais elle vise à réduire la démotivation. Par le biais du bienêtre, l’objectif est de réduire la pression qui repose sur les épaules des leaders et faire que les travailleurs se sentent mieux et soient donc plus productifs. Olivier Hamou, associé responsable de la branche Corporate and Investors Services, devant l’immeuble en construction.

coordination du promoteur Argema (Groupe Marc Liégeois), disposera de la certification Breeam Very Good (Core & Shell). Un beau cadeau pour les dix ans de la ligne Corporate and Investors Services d’Arendt. La mobilité fera naturellement partie des réflexions qui vont ac­compagner la construction du bâ­timent – qui sera acheté par le cabinet – à sa livraison, ­prévue fin 2020. T. R.

Certification L’ensemble est certifié Breeam Very Good (Core & Shell).

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Entreprise Fondation Secteur d’Activité Membres

SOLUTION UNE FORMATION EN SIX POINTS Durant les deux jours de formation, six points sont abordés. À commencer par le rôle du manager, qui se doit de montrer l’exemple via une bonne hygiène de vie afin d’être crédible et aller mieux lui-même. Le deuxième outil pose les bases d’une bonne communication, via l’écoute et la gestion des conflits. Vient ensuite l’apprentissage de la transparence où les managers apprennent à exprimer leur opinion et leurs sentiments. Le 4e outil est essentiel : c’est la reconnaissance, le fait d’apprendre à valoriser les collaborateurs par leur travail. Enfin, la gestion du stress est abordée avant d’étudier le climat de travail en développant notamment l’ergonomie des bureaux.

ROI UNE COMMUNICATION PLUS EFFICACE Cette formation a été un véritable succès auprès des employés ING. À tel point qu’une nouvelle date a dû être ajoutée afin de répondre à la forte demande. Les managers se sont sentis compris dans leur détresse et soutenus dans leur cheminement. Les leaders sont maintenant plus attentifs à certaines situations, envers lesquelles ils ont réagi différemment grâce aux alertes mises en place. En cas de situation complexe, ils n’hésitent plus à demander conseil à leurs collègues, comme expliqué dans la formation. Cette dernière permet également de se rendre compte qu’il existe différents profils et d’adapter sa communication en fonction de l’interlocuteur. Si on communique de manière authentique, on est plus entendu et plus crédible.

PHOTOS Jan Hanrion (Maison Moderne)

A

UN LEADERSHIP SAIN


Depuis 1983, FeltenStein est un grand nom luxembourgeois de l’équipement technologique de bureau. Notre entreprise travaille avec les leaders du marché pour offrir des solutions universelles allant de la photocopie multifonctions à la gestion intelligente de documents. Venez visiter notre showroom et découvrir notre gamme d’innovations dans le secteur de l’impression, de la bureautique et monétique. Notre équipe multilingue (LU, FR, DE, EN, IT, PT) se tient à votre entière disposition. Pour en savoir plus sur notre vision de l’avenir, rendez-vous sur www.feltenstein.lu.

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ENTREPRISES SAGA

INDUSTRIE

TARKETT ROULE À L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE L’usine de Clervaux du fabricant de revêtements de sol Tarkett a franchi un pas en adaptant sa ligne de production à l’économie circulaire.

D

u cradle to cradle à l’éco-­ innovation. Le groupe mondial Tarkett a opéré un changement de paradigme dans son usine située dans le nord du pays, à Clervaux. C’est là que le fabricant de revêtements de sol a choisi de développer une nouvelle ligne de production basée sur les principes du cradle to cradle, en mettant en place une stratégie d’éco-innovation. Cette nouvelle approche permet désormais de produire des revêtements de sol pouvant être recyclés à l’infini, tout en contribuant au bienêtre des utilisateurs.

DES PRODUITS ÉCO-CONÇUS

Afin d’entrer dans le cercle vertueux de l’économie circulaire, Tarkett utilise des matières premières de qualité répondant à des critères élevés pour la santé et la protection de l’environnement. « Nos matières premières sont évaluées par un organisme indépendant, l’EPEA, et répondent aux critères du cradle to cradle. Ce sont des produits recyclables et qui utilisent peu d’eau pour leur fabrication », explique Christophe D’Amico, directeur des opérations RHE et responsable de l’excellence opérationnelle. Grâce à une collaboration étroite avec son centre de recherche et de développement qui

se situe à Wiltz, les équipes de Tarkett parviennent à améliorer régulièrement la qualité des produits fabriqués à Clervaux, mais aussi dans les 34 autres usines du groupe en Europe. L’entreprise tire aussi profit de l’industrie du recyclage du verre pour récupérer du PVB, une matière élastique qui entre dans la composition du verre feuilleté. Cette matière, qui n’est autre qu’un déchet, entre par la suite dans la composition de certains des produits. L’entreprise veille par ailleurs à une utilisation écoresponsable des ressources, que ce soit pour l’eau ou l’énergie. En complément, Tarkett recycle ses propres produits. Depuis 2010, le programme « ReStart » consiste à collecter sur les chantiers des chutes propres, qui sont par la suite transformées en particules et réintroduites dans le circuit de fabrication. Chaque année, plus de 20.000 tonnes de déchets sont ainsi revalorisées en matières premières dans la fabrication des produits. « Nous sommes passés d’une approche privilégiant un usage uni­ que à une réutilisation répétée des matériaux », affirme Christophe D’Amico. Il est possible de découvrir ce système de production au cours d’un circuit-visite de l’usine intitulé « Green Tour ». C. C.

LINC CRÉE DU LIEN Triggr.lu, yellow.lu, foostix.lu, houser.lu… Linc continue d’innover et propose des services en ligne pour permettre aux professionnels de développer leur business.

2006 Création par Marc Neuen, en joint-venture avec RTL, du premier annuaire tout en ligne suite à la libéralisation du marché.

2008 Rachat de la participation de RTL et création de la Compagnie luxembourgeoise d’annuaires.

2012 Yellow.lu rafle trois RTL Media Awards avec ses imitations cultes.

2015 Diversification stratégique. Prise de participation majoritaire dans foostix.lu, leader des livraisons de repas à domicile.

2015 La Compagnie luxembourgeoise d’annuaires devient Linc et poursuit sa stratégie de diversification.

2016 Création de Simpleet, une plate-forme de prise de rendez-vous pour les professionnels.

2017 Lancement de Linc Technology Partner, spécialiste en termes de consultance et développement de projets IT.

2019 Création d’Henri, une nouvelle plate-forme simple et intuitive de mise en relation des utilisateurs et des professionnels au Luxembourg.

Les chutes des produits sont à nouveau transformées en matières premières.

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PHOTOS Nader Ghavami, Linc

2018 Création de Linc Coworking. Linc ouvre ses bureaux et son réseau pour créer un écosystème d’entrepreneurs du digital.



ENTREPRISES E L E VAT O R P I T C H

START-UP CORNER

LE PRINTEMPS DES START-UP #CarPay-Diem #Ibisa #Firis #BIM-Y #Jooxter #Talkwalker #Supermiro #Helloboss #Keymitt

100.000 pleins pour CarPay-Diem Depuis son lancement en janvier, son service a séduit ses premiers clients automobilistes. 100.000 pleins, soit trois millions de litres de carburant, ont été payés sans que l’utilisateur ne doive sortir de sa voiture. L’application de Frédéric Stiernon est déjà intégrée à Colruyt et Lukoil et poursuit sa « marche » en avant.

gestion de bureaux et de salles de conférence pour éviter les coûteux emplacements vides. Si elles partagent une problématique commune – la digitalisation des plans –, chacune a ensuite ses spécificités très différentes.

Sixième bureau (à Paris) pour Talkwalker Après Luxembourg en 2009, New York, San Francisco, Francfort et Singapour, Talk­walker a annoncé, Un prix et San Francisco mi-mai, ouvrir un sixième bureau pour Ibisa dans la capitale française. C’est Une bonne nouvelle peut en ca­cher Charlotte Clemens qui prendra la une autre. Ibisa Network a reçu le tête de la structure française de la prix Agriculture et Forêt du Sentinel société, qui compte déjà Orange, Hub Custom Script Contest, lors Yves Rocher, Crédit Agricole ou du symposium qu’organisait Bonduelle parmi ses clients. À parl’Agence spatiale européenne, tir de septembre, jusqu’à 20 salami-mai, à Milan. C’était juste avant riés devraient rejoindre ce bureau. que Maria Mateo Iborra ne rejoigne l’accélérateur de Consensys aux Helloboss, le Supermiro États-Unis avec neuf autres start-up version boulot qui utilisent la blockchain. Ibisa Avec le lancement de Helloboss, veut mixer données des satellites Supermiro va remplir les agendas et blockchain pour offrir une assu- de ceux qui s’ennuyaient au travail. rance aux agriculteurs des pays en L’algorithme du spécialiste de développement qui n’y ont pas accès. l’agenda de loisirs géolocalisé va permettre de repérer événements Firis s’expose à Paris et formations « utiles au dévelopInstallé dans la House of Startups, pement professionnel », annonce Firis a montré un exemple de sa le communiqué de lancement, fin solution de réalité augmentée au mai. À moins que les professionnels service de la maintenance, de la for- ne découvrent qu’il y a une vie mation ou de la sécurité de sites après le boulot et se mettent à utiindustriels. C’était à Vivatech, du liser Supermiro… stand des Suisses, avec son partenaire Exelop. Ou comment réparer Keymitt, toujours plus près une fuite d’eau dans un univers du marché étranger avec le retour d’expé- Imaginez : vous perdez les clés de rience de l’entreprise. votre domicile. Avec Keymitt, finis les tracas. Cet objet connecté de Chacun son plan ! sécurisation de porte peut s’ouvrir À Paris, toujours à Vivatech, ils (ou se fermer) à distance par le biais étaient sur deux stands distants de son application. Le projet d’une bonne centaine de mètres. emmené par Vlad Gherciu a lancé D’un côté, BIM-Y, qui numérise les sa campagne de réservation sur plans et installations d’entreprises Kickstarter. Il bénéficie du standard afin de tout savoir sur toutes les de cryptage le plus avancé, utilisé parties du bâtiment en question et par le gouvernement américain faciliter son entretien. De l’autre, pour protéger les documents top une nouvelle start-up à rejoindre secret, dit le communiqué de lanLuxembourg, Jooxter, solution de cement de la campagne. T. L. 32 —

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MOOVEE La mobilité comme un service

S

ébastien Berthelot et Nicolas Gauthier sont complètement… à la MaaS, à la « mobilité comme un service ». Après une carrière commencée entre industrie automobile et énergie, le jeune homme et son ami (et associé) décident de lancer une plate-forme qui vendra de la mobilité clés en main aux entreprises. « Je suis un opérateur de mobilité partagée », précise M. Berthelot. L’offre comprend les véhicules, qu’il s’agisse d’automobiles, de scooters, de trottinettes, ou encore de vélos, mais aussi tous les services qui vont avec, de l’entretien au stationnement. Adossée à un certain nombre de partenaires, comme ALD pour le leasing automobile, la start-up incubée chez Paul Wurth a vite séduit ses premiers clients, comme Arendt, Deloitte ou Tracol. « Nous allons, dans un premier temps, lancer une analyse de mobi­ lité de l’entreprise, pour dimensionner notre offre à ses besoins. Puis, lui proposer un package complet, et elle n’aura pas besoin de s’en occuper, quel que soit le moyen de déplacement qu’elle propose à ses employés », explique M. Berthelot.

Start-up Création Localisation Capital social Fondateurs Levée de fonds Chiffre d’affaires Employés Objectifs de croissance

Moovee 2 mars 2018 incubateur de Paul Wurth, 5, rue de l’industrie 12.000 euros Sébastien Berthelot et nicolas Gauthier 0 (financement sur fonds propres) N/A 5 consolidation du marché luxembourgeois cette année, développement en France et en Belgique au dernier trimestre


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ENTREPRISES P I C T U R E R E P O RT

ITINÉRAIRE D’UN ENFANT OBSTINÉ Tête-à-têtes avec un enthousiaste permet de découvrir le multientrepreneur Norbert Friob sous plusieurs angles. Un demi-siècle d’activités intenses, pour son propre compte ou au sein de fédérations, qui valait bien une trace écrite.

S

ans principes directeurs, pas d’action. Ceux auxquels Norbert Friob attache une importance capitale sont détaillés dans l’ouvrage qui lui est consacré et auquel il a activement participé : Tête-à-têtes avec un enthousiaste. Après un parcours professionnel façonné au gré de partenariats, ce livre revient sur les rencontres et mo­ments déterminants dans sa vie publique et privée. Différents interlocuteurs ont en effet ac­cepté de dialoguer sans tabou sur des sujets qui ont ou occupent toujours une place importante dans la vie de Norbert Friob. Le tout forme un abécédaire de « L’homme de convictions », qui constitue le troisième et dernier chapitre majeur de l’ouvrage. Peu habitué à prendre la lu­ mière ou à être à l’avant-plan médiatique, Norbert Friob s’est engagé très tôt dans la Fédération des jeunes dirigeants (FJD) d’entreprises et dans Jonk Entre­p re­n euren lorsque ces initiatives ont vu le jour. L’hom­me de dossier a aussi participé, avec Joseph Kinsch et Paul Reckinger, à la création de l’Union des en­treprises luxembourgeoises (UEL) en 2000,

224 pages pour retracer un demi-siècle d’activités.

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TÊTE-À-TÊTES AVEC UN ENTHOUSIASTE Pour le compte de FNP Invest, l’ouvrage est édité par Dots, la jeune société de Rudy Lafontaine (ancien COO de Maison Moderne), en collaboration avec Maison Moderne. Il a été corédigé avec Norbert Friob, qui en a donné l’impulsion. Les chevilles ouvrières sont Anne-Claire Delval et Jean-Michel Gaudron (ancien rédacteur en chef de Paperjam). Ces derniers ont assuré les recherches, interviews et la rédaction du livre de 224 pages paru en avril. Disponible au prix de 39 euros sur eshop.maisonmoderne.lu.

après avoir présidé, quelques années plus tôt, la Confédération luxembourgeoise du commerce (CLC). Le tout dans le chapitre « L’homme de mandats ». Mais la partie qui rend tangibles ses résultats obtenus depuis un demi-siècle (tout en évoquant les échecs) est certainement la première : « L’homme d’entreprises ». Des balbutiements de Batisco et de Préfalux, jusqu’à la naissance du groupe FNP (pour Friob, Nilles et Poeckes, du nom des trois famil­ les qui en composent l’action­ nariat), le livre illustre des réalisations visibles au Lux­em­ bourg comme l’émergence d’un véritable pôle d’activités commerciales à Junglinster ou – entre autres – la construction de la Coque. Une empreinte également visible également à l’étranger. On retrouve par exemple une structure en bois et la quasi-totalité du revêtement de la station de recherche Prin­cesse Élisabeth de l’Inte­rna­tio­nal Polar Foundation… en Antar­c tique. Âgé de 78 ans, celui qui est origi­ naire de Messancy (Bel­g i­que) laisse avec ce livre sinon une forme d’héritage, au moins quel­ques clés pour entreprendre... voire réussir. T. R.

INAUGURATION DE WELKIN AND MERAKI date 25 avril 2019 lieu Boulevard Grande-Duchesse Charlotte

Le nouvel espace de travail flexible de Welkin and Meraki est situé boulevard Grande-Duchesse Charlotte, dans le Glacier, l’un des bâtiments emblématiques du Luxem­bourg. Inoccupé depuis 2011, il a fait l’objet d’une rénovation extérieure, et surtout intérieure.

Déjà présent à Eindhoven, Paris et Bruxelles, le groupe souhaite proposer plus qu’un espace de coworking à ses occupants : une expérience 5 étoiles à la façon d’un hôtel, a expliqué à Paperjam Alain Brossé, son CEO.

Les 2.442 m2 répartis sur quatre étages peuvent accueillir 200 personnes. Le bâtiment comprend un espace de restauration, un auditorium-lounge, une salle de board et des bureaux, appelés « suites ». À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez informé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.

PHOTOS Lala La Photo, Maison Moderne

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ENTREPRISES

ENTREPRENEURIAT

LE « BIL BUSINESS WOMAN OF THE YEAR 2019 » A SES FINALISTES

ILANA DEVILLERS

STÉPHANIE JAUQUET

Ilana Devillers a créé en 2017, avec Xenia Ashby, la start-up Food4All. Incubée au Lux Future Lab, elle vise à lutter contre le gaspillage alimentaire, avec notamment une appli qui permet aux consommateurs de connaître les stocks disponibles dans les supermarchés.

À la tête de plusieurs restaurants, comme Um Plateau, À Table, Tempo ou encore la chaîne Cocottes, Stéphanie Jauquet, originaire d’Arlon, est au Luxembourg depuis plus de 20 ans. Elle a inauguré un huitième Cocottes en novembre dernier.

Entrepre­neuren, Paul Wurth Incub, le cabinet Schiltz & Schiltz, Equilibre et l’association Wide. L’innovation est à nouveau un élément-­clé pour remporter cette 10e édition. « Elle peut se décliner de différentes manières, précise Karin Scholtes. Il peut s’agir d’un nouveau produit, mais également d’un concept ou d’une offre de services. » « Nous avons accordé une importance aux perspectives de développement, à l’impact positif de l’entreprise sur l’économie luxembourgeoise », explique Marina Andrieu, directrice de Wide. « L’histoire personnelle a également retenu notre attention », ajoute Karin Scholtes. « Les profils que nous avons sélectionnés peuvent Karin Scholtes Directrice des départements RH, inspirer d’autres femmes à se lanCommunication et Culture cer. L’initiative du concours perd’entreprise, Bil met d’encourager l’entrepreneuriat au féminin. » Lancé en forme et le fond sont aussi impor- 2006, le concours a gardé le même tants, et nous accorderons de credo : « Rappeler l’importance du l’importance au storytelling. » rôle des femmes dans le monde écoLe jury est composé de repré­ nomique et soutenir l’entrepreneusentants de la Bil et de partenaires riat au féminin », explique Karin du concours : le Techno­port, Jonk Scholtes.

« Ce type de concours a une importance dans le pays, appuie Larissa Best. Cela permet de montrer des success-stories d’entrepreneuses ou de managers féminins, et cela apporte de la visibilité, ce dont manquent souvent ces femmes dirigeantes. Et je suis sûre qu’il y a énormément de profils qui pourraient postuler à ce prix. » Pour la cofondatrice d’Equi­ libre, « le pays a un retard sur la visibilité des femmes entrepreneuses, mais il est en train de le combler ». La finale du « Business Woman of the Year 2019 » aura lieu le 5 juin au siège de la Bil. La gagnante recevra un chèque de 10.000 euros. I. S.

Le jury du concours récompensant l’entrepreneuriat au féminin, organisé par la Bil, a désigné cinq finalistes : Ilana Devillers, Stéphanie Jauquet, Karine Vallière, Aida Nazarikhorram et Elfy Pins.

S

ur les 23 candidatures reçues, cinq ont été sélectionnées pour participer à la finale du concours « Business Woman of the Year 2019 », organisé par la Ban­ que internationale à Luxem­bourg (Bil). Après délibération du jury, les cinq finalistes sont : Ilana Devillers (Food4All), Stéphanie Jauquet (Co­­cottes), Aida Nazari­ khor­r am (LuxAI), Elfy Pins (Super­miro) et Karine Vallière (Jumpbox). Une sélection qui met en avant des profils différents, avec une diversité d’âges, de secteurs et de parcours. « Le jour de la finale, les cinq candidates auront cinq minutes pour pitcher et il y aura ensuite trois minutes de questions-réponses avec le jury », explique Karin Scholtes, à la tête des départements RH, Com­ munication et Culture d’entreprise de la Bil et membre du jury. « Ce temps de pitch est très important, car nous avons sélectionné cinq profils en nous basant sur les dossiers de candidature qu’elles avaient envoyés », note Larissa Best, membre du jury, pré­ sidente du LBAN et cofondatrice d’Equilibre, asbl militant pour une meilleure représentation des

femmes dans les entreprises luxembourgeoises. Un exercice qui n’est pas tou­ jours facile pour les entrepre­ neuses en lice. « Celles qui ont, par exemple, levé des fonds ou participé à d’autres concours sont plus habituées à cet exercice. Pour d’autres, ce sera peut-être une première. Mais il est clair que la

« Rappeler l’importance du rôle des femmes dans le monde économique.»

PRÉSENTÉES PAR

carrières Léa Schaumloeffel a 24 ans et est arrivée directement de l’École nationale supérieure d’architecture de Strasbourg chez Beng Architectes Associés en qualité d’architecte.

KARINE VALLIÈRE

AIDA NAZARIKHORRAM

ELFY PINS

Cette ancienne responsable Marketing, puis professeur d’anglais a lancé en 2017 Jumpbox, premier parc à trampolines du Luxembourg, à Contern.

Le docteur Aida Nazarikhorram est la cofondatrice de LuxAI, dont le QTrobot, destiné à améliorer le quotidien des enfants autistes, a fait sensation au dernier CES à Las Vegas. Il a été récompensé en tant que « honouree of the Innovation Awards » dans la catégorie « Tech for a Better World ».

Elfy Pins est la fondatrice du site de bons plans supermiro.com. Son équipe a lancé, le 24 avril dernier, le petit frère de Supermiro, Helloboss, pour proposer des événements et formations qui facilitent le dévelop­pement professionnel.

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Karima Rouizi, 47 ans, avocate à la Cour, a rejoint l’étude DSM Avocats à la Cour le 1er avril 2019 en qualité de senior associate. Elle est spécialisée en contentieux, protection des données et compliance. BANQUES, FONDS D’INVESTISSEMENT ET SERVICES AUX FONDS SERVICES AUX ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ

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PLACE FINANCIÈRE

place financière DIGEST

Banque de Luxembourg La Banque de Luxem­ bourg a enregistré un bénéfice solide pour l’exercice 2018 dans un contexte de marché difficile. Elle affiche un résultat net de 64,06 mil­ lions d’euros, en légère progression par rapport à 2017 (63,43 millions). Les différents métiers de la banque, contrôlée par le Crédit Mutuel Alliance Fédérale, ont connu un développement commer­ cial favorable en 2018. Ses avoirs sous gestion sont en hausse, à 69,3 millions d’euros. Microlux La société de microcrédit Microlux, créée en mars 2016 pour soutenir finan­ cièrement les candidats entrepreneurs n’ayant pas accès au crédit bancaire classique, se développe bien.

L’effet Brexit Le secteur de l’assurance présente des chiffres largement positifs pour le premier trimestre 2019. Selon le Commissariat aux assurances, toutes branches d’assurances confondues, les primes augmentent de 46,18 % par rapport à la même période de l’exercice précédent. Les branches « vie » progressent de 7,19 % tandis que les primes d’assurance non-vie augmentent de 217,57 %. L’explication vient du Brexit : les com­ pagnies qui ont choisi le Luxembourg reçoivent à tour de rôle leur agré­ ment, gonflant les chiffres du secteur. Foyer contre le vent Le groupe Foyer a clôturé l’exercice 2018 avec un résultat net en hausse de 2,6 %, à 94,8 millions d’euros. Il explique ce résultat par une sinistra­ lité favorable, des frais généraux maîtrisés et un résultat opérationnel en hausse de 5,8 %. Mais l’environnement financier compliqué a pesé sur le chiffre d’affaires, en baisse de 15,8 % sur un an (1,8 milliard d’euros).

À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez in­for­­mé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.

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Vers la gratuité des tarifs bancaires ?

En 2018, 30 microcrédits ont été accordés pour une valeur moyenne de 15.500 euros. Depuis le début de ses activités, 60 prêts ont été délivrés. Ceux-ci ont permis la création de 43 sociétés et de 60 emplois. La jeune société veut désormais s’étendre à la province du Luxem­ bourg belge.

La pétition électronique de l’ULC visant à réduire le coût des opérations bancaires courantes a recueilli suffisamment de signatures pour qu’un débat soit organisé à la Chambre. La marge de négociation avec les banques est cependant ténue.

Tarifs pour réaliser un virement vers le compte d’une autre banque en zone euro Coût de l’opération en agence Coût de l’opération en ligne 8,00 €

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a pétition de l’Union luxembourgeoise des consommateurs est-elle un coup d’épée dans l’eau ? Signée par 5.500 personnes fin avril, elle a été lancée par l’ULC pour pousser les banques à réduire l’écart de tarifs entre les opérations réalisées au guichet et celles effectuées en ligne. L’ULC demande ainsi une « baisse substantielle » des tarifs des opérations de base au guichet (virements, dépôts et retraits d’argent, et retraits aux guichets automatiques). L’Union appelle, pour cela, à la modification de la loi du 13 juin 2017 relative aux comptes de paiement. « La loi prévoit la fourniture de services de base à des tarifs dits raisonnables. Il faudrait définir ce qui est de l’ordre du raisonnable, et de

Gratuit Post

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quelles opérations on parle exactement », souhaite Guy Goedert, directeur de l’ULC.

PEU D’OPÉRATIONS EN AGENCE

Sauf que les banques estiment qu’elles ont déjà fait beaucoup d’efforts. D’abord parce que la majorité des opérations courantes au sein d’une même banque sont gratuites lorsqu’elles sont réalisées en ligne. Les opérations vers une banque tierce sont un peu plus élevées (voir graphique ci-dessus). « Pour les opérations courantes, les clients demandent à pouvoir tout faire en selfbanking via l’appli ou le site internet, ce qui est possible sans frais. Par contre, en agence, le personnel a été amené à évoluer avec une plus grande spécialisation axée sur le conseil, ce qui a

SOURCE Plaquettes tarifaires 2019 des banques, tarifs standard hors virements offerts

Un cluster Paiements L’Association des banques et banquiers, Luxembourg (ABBL) souhaite rassembler ses membres et les acteurs externes concernés autour des thématiques liées aux paiements. Un cluster Paiements verra donc le jour d’ici juillet. Sa création a été motivée par l’entrée en vigueur de la directive européenne sur les services de paiement (PSD2), le lancement par la Banque centrale euro­ péenne (BCE) du paie­ ment instantané fin 2018 et l’utilisation massive de l’e-banking par les jeunes générations.

BANQUE DE DÉTAIL


PLACE FINANCIÈRE OPINION

le monde n’utilise pas ou n’a pas accès aux services digitaux. Cela concerne majoritairement la clientèle senior, pour laquelle nous avons adapté nos tarifs », précise Alessandra Simonelli. En plus de la gratuité pour les personnes ayant besoin d’une C’est la part des virements assistance, la Bil offre les opéraréalisés au guichet, à la Bil. tions au guichet aux personnes nées avant 1950, la BCEE à celles un coût plus important », confirme de plus de 75 ans, et BGL BNP Alessandra Simonelli, responsable Paribas à celles de plus de 65 ans. produit et parcours client pour la L’ULC déplore cependant que banque de détail de la Bil. « dans un nombre croissant Ensuite, parce que le nombre d’agences, un accueil guichet d’opérations de base effectuées pour des opérations manuelles en agence est désormais marginal. n’est plus offert du tout ». L’association de consommaÀ la Bil, par exemple, seuls 0,8 % de l’ensemble des virements et teurs souhaiterait enfin que le 1,3 % des retraits se font au gui- comparateur de frais bancaires chet, soit une baisse de moitié de la CSSF (Commission de surdepuis 2016. Et les personnes qui veillance du secteur financier) s’y rendent sont souvent éligibles devienne un « vrai simulateur en à la gratuité des services au ligne », permettant de trouver guichet. les meilleurs tarifs auprès de Étant donné le fait qu’une toutes les banques de détail pour infime partie des clients paie pour les opérations demandées. ses opérations courantes, pourquoi alors ne pas rendre toutes les AUCUN DIALOGUE opérations gratuites ? « Dans La pétition électronique ayant 10 ans, nous pourrions imaginer recueilli plus de 4.500 signatures, que la majorité des opérations un débat sera à devant la Chambre courantes soient digitales, donc des députés, en présence des gratuites. La population va conti- membres de la commission des nuer d’évoluer, le nombre de pétitions, de ceux de la commisclients connectés va poursuivre sion des finances, de Pierre sa croissance, et ces clients conti- Gramegna, ministre des Finances, nueront d’utiliser les services et de Paulette Lenert, ministre bancaires digitaux, même une de la Protection des consommafois seniors. Le volume des opé- teurs. « Il manque du concret rations au guichet devrait donc dans la transposition luxemcontinuer à diminuer », estime bourgeoise de la directive euroAlessandra Simonelli. péenne de 2014, par rapport à ce qu’ont fait certains pays voisins, CLIENTS VULNÉRABLES comme la Belgique. Il va y avoir Autre revendication de l’ULC : matière à discussion lors du que les opérations effectuées au débat public ! », anticipe Guy guichet par les personnes âgées Goedert. de plus de 65 ans et par celles à « Sur la forme, nous avons pris mobilité réduite soient gratuites. connaissance, le 30 avril, de « La loi luxembourgeoise passe l’organisation du débat au sous silence ce qui concerne les Parlement. J’espère que les banques consommateurs vulnérables. visées y seront conviées », souhaite Il faudrait préciser qui sont ces Serge de Cillia, CEO de l’ABBL consommateurs », affirme Guy (Association des banques et banGoedert. quiers, Luxembourg). Celui-ci Là encore, les négociations déplore néanmoins le fait qu’auavec les banques risquent d’être cun dialogue n’ait eu lieu sur le minimes, car ces dernières pro- sujet avec l’ULC auparavant. Sur posent déjà, pour la plupart, la le fond, l’ABBL ne souhaite pas gratuité aux clients nécessitant s’exprimer avant le débat, dont une assistance particulière. « Tout la date a été fixée au 21 juin. L. F.

PHOTOS Lhoft Foundation, FundRock

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Les fonds investissent-ils assez dans les fintech ? « LA SITUATION EST FAVORABLE » ÉMILIE ALLAERT Head of operations and projects, Lhoft Foundation

En tant que coprésidente du groupe de travail Blockchain & Digital Assets de l’Alfi, je vois plusieurs projets qui utilisent la tech­ nologie blockchain pour les fonds d’inves­ tissement et dont les perspectives sont prometteuses. Les pistes de travail existent, les investissements aussi. Au final, l’indus­trie des fonds met des moyens dans les solutions fintech et développe des projets, mais il existe peu ou pas de communication sur ce sujet. Ce défaut de communication n’encourage pas la collaboration, pourtant nécessaire afin de mener un projet global, échanger les bonnes pratiques et créer des synergies. Le Luxembourg bénéficie d’un cadre réglementaire proactif et proinnovation. La situation est favorable, les attentes sont là, et s’il y a un pays qui peut oser, c’est bien le Luxembourg.

« L’EUROPE À LA TRAÎNE » ROSS THOMSON Managing director, FundRock Luxembourg

L’investissement dans les fintech continue à être solide en Europe, mais il reste toujours à la traîne par rapport aux États-Unis. Récem­ ment, nous avons vu de plus en plus de socié­ tés de private equity commencer à créer des fonds de capital-risque en vue d’investir dans des fintech. Blackfin Capital Partners, action­ naire majoritaire de FundRock, est passée d’un marché mature à la création d’un fonds fintech européen, avec un œil sur le marché luxembourgeois. Le Luxembourg est dans une position privilégiée pour en bénéficier grâce à son écosystème financier en place. En tant qu’entreprise, FundRock est aussi de plus en plus à la recherche de fintech pour résoudre des tâches « manuelles », pour mettre en œuvre de nouvelles réglementations et pour rationa­ liser ses opérations. L’ensemble de l’industrie faisant de plus en plus appel à l’externalisation, nous avons investi non seulement de l’argent mais aussi du temps, afin d’incorporer des solutions fintech adaptées à nos besoins.

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Plus qu’un « buzzword », les fintech ont pris ces dernières années une importance croissante au point de former un véritable éco­système, à la croisée du secteur financier et des technologies. Retrouvez les fintech ­luxembourgeoises sur cette « carte » composée par la Lhoft Foundation.

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Compilation avec le soutien de LFF, l’Alfi, l’Aca et l’ABBL.


PLACE FINANCIÈRE

ZUBAIRI VOIT GRAND Deux ans après sa création, la Luxembourg House of Financial Technology (Lhoft) a atteint une taille critique pour offrir au secteur bancaire et financier les outils dont il a besoin. Son CEO, Nasir Zubairi, regrette pourtant la lenteur dans l’adoption du changement. Une analyse franche, comme une perche à saisir.

«

J

e ne peux plus supporter d’entendre parler de complexité ! Un avion est complexe, une Tesla est complexe. Fortnite, le jeu en ligne, est complexe. Malgré des centaines de millions de joueurs qui essaient en même temps d’éliminer les autres du jeu, tous les six mois, ses concepteurs proposent un nouvel environnement de jeu. Tous les six mois ! » Deux ans après la création de l a L u x ­e m b o u r g H o u s e o f Financial Technology (Lhoft), Nasir Zubairi peste contre la len­ teur des institutions financières et autres banques privées à adop­ ter vraiment le changement. Dans son bureau à la porte flan­ quée du logo de Superman, le Britannique répète ce qui semble être du bon sens moderne. « Le changement est partout et on ne peut pas l’arrêter. Se maintenir n’est pas une option, la prospérité du Lux­embourg nécessite que l’on continue à croître. Le digital est une évidence et les fintech en sont probablement l’axe majeur à cause de l’importance du secteur financier. Nous devons fournir les outils à l’industrie financière pour résoudre ses problèmes et lui permettre de répondre aux opportunités qui se présentent. »

de solution pour accompagner le changement. » Pourquoi cela ne va pas plus vite ? « Une entreprise, ça ne prend pas de décision. Seuls les hommes dans ces entreprises peuvent en prendre. Ces dirigeants sont très à l’aise dans leur job, bien payés, ils n’ont pas besoin de sauter du bateau pour changer les choses. J’ai trouvé cela assez ‘intéressant’ de voir qu’après certains changements dans certaines institutions, ces CEO venaient me voir pour me dire qu’ils voulaient se réinventer et faire quelque chose dans le digital. Je leur ai demandé pourquoi ils ne l’avaient pas fait avant alors qu’ils avaient les leviers pour le faire… Le fait qu’ils aient été remerciés est aussi une preuve

riches. « Le plus gros changement générationnel va survenir dans les cinq prochaines années. Des quadragénaires ou quinquagénaires vont hériter de la fortune de leurs parents. Je n’en connais pas qui ne veulent pas avoir un outil technologique pour gérer cela. C’est amusant de voir combien de sociétés de ce secteur ne trouvent pas pertinent d’avoir une solution technologique… » Même chose pour PSD2, la directive européenne sur les ser­ vices de paiement, qui entrera en vigueur le 14 septembre au Lux­ embourg. « Les banques prennent cela comme une menace et essaient de s’y opposer. Dans un monde où nous allons de plus en plus vers la globalisation de la banque et son européanisation, les acteurs locaux vont être en compétition avec des étrangers. Personne n’a plus besoin d’une banque physiquement ici. C’est une opportunité ! Le Luxem­bourg a l’habitude de l’étranger, pour aller étudier, voyager. Pourquoi ne pas développer une marque luxembourgeoise… Si les banques ne saisissent pas cette chance, dans deux ou trois ans, Amazon, Google ou Facebook s’en occuperont. Sans avoir ces données, regardez combien ils sont capables de générer de chiffre d’affaires ! Ils trouveront un moyen d’avoir accès à ces données. »

LE POTENTIEL DES REGTECH

Au milieu des 166 sociétés membres de la Lhoft, dont 54 résidentes, l’expert en tech­ nologies financières pointe les « regtech ». « Vu la nature des activités au Luxembourg, cela a du sens. Toutes les sociétés sont sous une pression terrible de l’accroissement de la réglementation, LES ULTRA-RICHES ET PSD2 particulièrement en Europe. Deux ans et demi après son arrivée, Pour améliorer l’efficacité et la Venu aider le Luxembourg à le CEO de la Lhoft, Nasir Zubairi productivité des back-offices, il devenir un hub de référence dans assure que les fondations sont là, n’y a que l’investissement dans le monde des fintech, l’élégant au service de l’industrie financière CEO ne se cache pas derrière son qui doit saisir les opportunités. la technologie pour y parvenir », petit doigt. « Je me demande comassure-t-il, moins convaincu par bien de temps le secteur financier qu’on ne peut pas s’endormir sur le potentiel des insurtech. Le domaine des paiements, va devoir souffrir pour réaliser ses lauriers. » qu’il faut faire quelque chose… La crédibilité qu’il a acquise dit-il, avance tout seul et vit C’est une honte d’attendre d’en dans sa carrière dans le secteur son  momentum , le Luxembourg arriver à cette situation, mais je financier, « à un niveau senior et ayant réussi à attirer des géants. Les cryptos ont d’abord été un suis arrivé récemment à cette international », M. Zubairi vou­ conclusion qu’il n’y a pas d’autre drait qu’elle l’aide à être entendu succès pour le pays, à partir de la manière. Tout est pourtant là, en lorsqu’il prédit un bouleversement position du régulateur luxembour­ termes de conseil, de stratégie ou dans la gestion des avoirs des ultra- geois, la Commission de surveil­ 42 —

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REMISE DE PRIX

FINTECH AWARDS, 4E La finale des 4e Fintech Awards Luxembourg organisés par KPMG et la Lhoft se déroulera le 19 juin prochain, avec une remise de prix – dont la fintech de l’année – aux trois meilleures start-up sur le site de KPMG Plage.

lance du secteur financier. Avant que la Lhoft ne devienne plus pru­ dente. « Nous avons été sollicités par toutes les sociétés de la planète au moment où BitFlyer a obtenu sa licence. Mais nous avons décidé d’être un peu plus prudents avec ces sociétés parce que c’est encore le Far West. Les sociétés qui travaillent dans la blockchain sont devenues plus robustes, notamment avec la cybersécurité, ce qui est encore une fois très pertinent pour le Luxembourg. » Pour le CEO de la Lhoft, le sec­ teur est aussi porteur, à différents titres, dans la gestion de fortune, parce que le registre des bénéfi­ ciaires économiques va apporter de la transparence, et donc dési­ gner les grandes fortunes aux hackers de la planète. « Ou même pour la banque privée de commercialiser de la protection comme un service. Si la donnée est un asset, pourquoi la banque ne peut-elle pas vendre la protection des données ? » Deux ans après son ouverture, la Lhoft regarde les chiffres pour mesurer son utilité. Elle voit le développement des partenariats, qui assurent à des start-up luxem­ bourgeoises des opportunités de développement partout sur la pla­ nète ; l’arrivée de fonds d’investis­ sement ou encore des levées de fonds dans lesquelles la présence au Luxembourg a été un élément rassurant pour les investisseurs. Avant de filer à sa première réunion de la journée, le CEO de la Lhoft, qui avoue y prendre du plaisir, au milieu d’une équipe de tous les combats, rappelle que la « maison » a pour vocation d’apporter des solutions au secteur bancaire et financier. Pour qu’il continue à être le leader de l’économie nationale. Rien d’autre. T. L .

PHOTO Romain Gamba

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PLACE FINANCIÈRE B U Z Z WO R D

RÉGLEMENTATION

SOLVABILITÉ 2.0 Les assureurs luxembourgeois demandent une adaptation des exigences de reporting en fonction de la taille des acteurs, en prévision de la nouvelle révision de Solvabilité 2.

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U

n chantier en permanente évolution » : voilà à quoi la fédération allemande des assureurs (GDV) compare la directive Solvabilité 2, applicable depuis le 1er janvier 2016 à toutes les compagnies d’assurances européennes. Son objectif : que le niveau de fonds propres des assureurs corresponde aux risques auxquels ils sont confrontés. Alors qu’une première révision intermédiaire a été adoptée le 9 mars 2019, une nouvelle revue a été lancée à la demande de la Commission européenne.

AGENDA COMMUN

Les autorités nationales de surveillance – le CAA (Commissariat aux assurances) au Luxembourg – sont censées transmettre à l’EIOPA (Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles) les données requises d’ici fin juin 2019. Celle-ci devra ensuite rendre son avis technique à la (prochaine) Commission européenne le 30 juin 2020. « Cette révision requiert un travail significatif de tous les acteurs, car les régulateurs nationaux ne peuvent rien faire sans disposer d’arguments techniques et d’études quantitatives d’impact », explique Brice Balagourou, actuaire, expertise leader du pôle Pilotage et modélisation multinorme au sein du cabinet parisien Optimind. Parmi les chantiers principaux de la révision de 2020 se trouvent « la correction pour volatilité, l’extrapolation de la courbe des taux, les garanties de long terme ou encore les paramètres utilisés pour la formule standard. Il s’agira finalement plus d’ajustements techniques que d’une révision en profondeur », estime Brice Balagourou. Une nouveauté toutefois : la Commission européenne a demandé à l’EIOPA d’étudier la prise en compte des critères ESG (environnementaux, sociaux et 44 —

­ — Juin 2019

de gouvernance) au sein de Solvabilité 2. Les compagnies doivent donc évaluer de quelle manière ce type de risque peut affecter leurs fonds propres.

LOBBYING OPTIMISÉ

Les fédérations professionnelles fourbissent, elles aussi, leur liste de doléances. « Le point qui nous importe particulièrement concerne le principe de proportionnalité. Nous souhaitons qu’il soit notamment déployé en matière de reporting », déclare Marc Hengen, président de l’ACA (Association des compagnies d’assurances et de réassurances). De cette façon, les assureurs réaliseraient un reporting adapté à leur taille. Le risque de taux constitue également un souhait unanime de révision. « En effet, le calibrage est très daté à ce sujet : il a été fait sur la base de données antérieures à 2009, qui ne prennent pas en compte l’environnement économique actuel, caractérisé par des taux constamment bas », affirme Brice Balagourou. Ce que confirme Marc Hengen : « Dans ce contexte, les investissements des compagnies d’assurances, souvent réalisés dans des perspectives de long terme, sont rarement ‘capital cost efficient’. » Reste que les révisions en cascade requièrent une mobilisation optimisée. « En termes de lobbying, les fédérations professionnelles essaient de chercher un maximum de convergences entre les différentes normes prudentielles (telles que Solvabilité 2 et Insurance Capital Standard, ndlr) et les normes comptables et réglementaires (telles qu’IFRS 17, ndlr) pour limiter les impacts opérationnels et les effets multinormes divergents », précise Brice Balagourou. Une fois que chacun aura fait ses devoirs, la nouvelle version de Solvabilité 2 entrera en vigueur le 1er janvier 2021. L. F.

Effet de levier

/efɛ də ləvje/ Expression Investir à crédit en espérant un retour plus important que le coût de l’argent emprunté. En période de taux d’intérêt bas, pratiquer l’effet de levier est tentant. Mais pas sans risque.

I

nvestir en profitant de l’effet de levier. On entend souvent, dans le monde de l’investissement, des opérateurs utiliser ce terme – leverage en anglais – pour définir leur stratégie. Une dénomina­ tion obscure pour une pratique, au bout du compte, assez simple, voire intuitive. Qui, en effet, n’a jamais entendu son banquier lui conseiller d’acheter un bien immobilier à crédit plutôt que sur son capital propre ? Surtout à une époque où les taux d’intérêt restent très bas. Dans le monde de l’investissement, le réflexe est le même. Pour investir dans des actions ou acheter des parts d’entre­ prise, de nombreux acteurs pratiquent l’effet de levier. Ils s’endettent et ne misent qu’une part réduite de fonds propres. Le pari, parce que c’en est un, est que la valeur de l’action, de l’entreprise ou du bien immobilier sera, à terme, plus importante que les intérêts à rembourser. Si c’est bien le cas, l’effet de levier est positif. Si, au final, l’investisseur est perdant, on parle d’un effet de massue ou effet boomerang. Miser sur l’effet de levier permet de multiplier les projets en répartissant ses capitaux propres de manière calculée. Si les placements sont bien étudiés, les bénéfices pourront être nettement plus importants. L’investisseur bénéficie ainsi d’un effet démultiplicateur. Des inves­ tisseurs spéculatifs comme les hedge funds ont bien compris l’intérêt de cette démarche. L’endettement massif leur permet de miser très gros en espérant que leurs gains seront supérieurs au loyer de l’argent investi. Mais la pratique peut s’avérer fatale en cas de retournement du marché, comme ce fut le cas lors de la crise des subprimes. D’où la prudence recommandée pour les investisseurs non avertis.


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PLACE FINANCIÈRE

LA BELGIQUE, SECONDE RÉSIDENCE DE FOYER Les groupes financiers de la Place étendent leur empreinte à l’étranger pour différentes raisons. Ce mois-ci, nous traversons la frontière belge pour découvrir les activités de l’assureur Foyer.

A

cteur historique dans l’assurance sur le territoire luxembourgeois, le groupe Foyer est aussi bien installé sur le marché belge. Étant donné les nombreux liens entre le Luxembourg et le royaume voisin, la compagnie a traversé la frontière de manière naturelle. Outre l’assurance-vie, pour laquelle la Belgique est un pays de distribution comme de nombreux autres territoires étrangers, elle y a développé deux grands métiers à travers deux structures: la gestion de fortune et l’assurance non-vie. Foyer est actif dans la gestion de fortune au Benelux depuis le rachat, en 2009, de la société belge CapitalatWork. Son CEO, Maarten Rooijakkers, note que « la vente à un seul actionnaire disposant d’une réputation très solide nous a permis de poursuivre la croissance sur des bases sûres ». Il observe que la vision du nouveau propriétaire luxembourgeois collait parfaitement avec la culture « bon père de famille » développée par la société belge. « Nous avons toujours eu pour ambition de nous distinguer en proposant une gestion de fortune de haute qualité. La vision à long terme de Foyer nous a aidés à poursuivre dans cette voie », continue le CEO.

Rechignant à cataloguer ses clients par un montant d’actifs minimum, il convient que la moyenne se situe autour d’un million d’euros. Mais la porte est ouverte à de jeunes entrepreneurs porteurs d’avenir. « Mais quel qu’il soit, notre volonté sera toujours de protéger leur capital par une gestion prudente. » Son principal axe de différenciation par rapport aux nombreux autres acteurs présents en Belgique, M. Rooijakkers le définit par le mode de gestion. CapitalatWork se limite à investir dans des actions, des obligations ou des monnaies de société et pays qui respectent des critères qualitatifs définis à l’avance. Au total, la société de gestion de fortune emploie 125 personnes, dont une soixantaine en Belgique. La totalité de ses actifs sous gestion (pour les trois pays) atteint 7,5 milliards d’euros. « Nous restons à l’affût d’opportunités de croissance externe pour continuer à nous développer au niveau Benelux », confirme son CEO.

NOUVELLE ZONE DE CROISSANCE

Même si l’activité de gestion de fortune est différente de celle d’un assureur classique, des

UNE GESTION PRUDENTE

Créée à Bruxelles, CapitalatWork a étendu son activité belge en créant des bureaux à Anvers, Gand et à Courtrai. Début juin, pour accentuer sa présence dans la partie francophone du pays, elle s’implantera à Louvain-la-Neuve, en Brabant wallon. « La proximité avec le client reste un élément stratégique pour nous, insiste M. Rooijakkers. Mais nous investissons aussi des moyens importants dans les nouveaux outils digitaux pour assurer l’avenir. » 46 —

­ — Juin 2019

Patrick De Baets croit dans le modèle belge du courtier en assurances.

synergies sont assurées en interne, notamment dans la digitalisation. Retour donc, au siège de Leu­ delange, d’où se gère le marché belge de l’assurance non-vie, relancé au début des années 2000. L’entrée s’est faite de manière progressive, mais l’assureur luxembourgeois opère désormais sur la partie francophone et germanophone du pays, avec une concen-

Maarten Rooijakkers cherche à développer la clientèle francophone de CapitalatWork.

tration plus forte en province de Luxembourg et dans les cantons de l’Est. Les contrats signés en Belgique restent gérés au Lux­ embourg où une entité Foyer Assurances Belgique a été développée. Elle compte une trentaine de personnes. Patrick De Baets, son responsable, explique cette poussée vers la Belgique par « le besoin d’aller chercher de la croissance hors des frontières. Lorsque vous êtes numéro un dans votre pays avec une part de marché de près de 40 %, vous ne pouvez plus vraiment espérer grandir significativement ». Mais ce choix est aussi lié aux particularités de ce voisin où les ventes sont encore largement assurées par des courtiers indépendants, ce qui facilite l’entrée dans le marché. Proposant les produits de différentes compagnies, ils recherchent avant tout l’offre qui convient le mieux à leurs clients. « C’est un système qui nous convient bien, observe Patrick De Baets. Il nous assure une croissance rentable à deux chiffres. Notre stratégie de transformation digitale prévoit d’ailleurs bien d’embarquer les

DEUX HISTOIRES BELGES CapitalatWork a été fondée en Belgique en tant que société de bourse il y a près de 30 ans, par trois partenaires. Si ceux-ci ont franchi le pas de céder la totalité du capital au groupe Foyer en 2009, c’est parce qu’ils ont vu en lui un actionnaire unique bénéficiant d’une réputation solide et d’un management un peu conservateur, qui collait bien avec l’image de la structure belge. Aujourd’hui, CapitalatWork est présente en Belgique, mais aussi au Luxembourg et aux Pays-Bas (Breda). Entre Foyer et la Belgique, l’histoire est ancienne. L’assureur luxembourgeois avait ouvert une filiale en 1925, mais il l’a revendue à la Royale belge (désormais AXA Belgique) en 1990. En tant qu’assureur généraliste doté d’une part de marché inférieure à 5 %, il n’estimait plus son activité pérenne. Le retour s’est fait au début des années 2000, mais avec des produits plus ciblés dans l’automobile et l’habitation.

courtiers à bord. » Si la pratique a convaincu Foyer de passer la frontière belge, c’est aussi parce qu’elle permet de se développer à des coûts moins importants qu’en créant un réseau d’agents locaux. « Nous disposons actuellement d’un réseau de 400 courtiers qui assurent 92 % de nos rentrées de clients belges, calcule le responsable de Foyer Assurances Belgique. Le reste vient des frontaliers belges qui signent des contrats via des agents locaux au Luxembourg. » Quant aux produits proposés, ils se différencient assez bien des produits luxembourgeois. Sur son marché domestique, le groupe essaie d’obtenir l’ensemble du portefeuille d’assurance de ses clients. En Belgique, il mise sur des produits innovants dans les segments habitation et automobile. « Ce choix est lié au canal de distribution via les courtiers et au fait que le marché belge est très compétitif », explique M. De Baets. J.- M. L.

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PLACE FINANCIÈRE

LES BANQUES GARDENT LE CAP

C

« Avec l’évolution des taux d’intérêt, le modèle ancien est révolu »

48 —

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tats. « La progression des frais est liée à l’évolution des carrières, à l’in­tro­duction du compte épargnetemps, qui nous impose des provisions, et au renforcement des effectifs. » Chez BGL BNP Paribas, ils progressent de 11,8 %, chez Raiffeisen de 3,9 %, à la Bil de 1 %, et chez ING de 4 %.

LA SOLVABILITÉ

Depuis la crise bancaire de 20082009, les exigences de fonds propres ont été fortement relevées. La réglementation de Bâle III place la barre à un ratio de 10,5 % de fonds propres par rapport aux montants prêtés. Les banques luxembour­ geoises, de manière générale, sont suffisamment capitalisées. Dans son étude Banking in Luxembourg 2018, PwC indique un ratio de solvabilité moyen des institutions bancaires luxembourgeoises de 24,8 % en 2016, et 25,9 % en 2017. Selon les résultats récemment publiés pour l’année 2018, ils restent largement supérieurs aux exigences définies par Bâle III. Chez ING, le chiffre est de 26 %. La BCEE pointe à 22,7 %, BGL BNP Paribas à 22,6 % et la Bil à 15,6 %. Les banques grand-ducales sont donc solides, ce qui leur per­ met d’engager de nouveaux inves­ tissements pour le futur. J.-M. L. PRÉSENTÉES PAR

carrières Philippe Burdeyron, 49 ans, rejoint Wealins en tant que deputy CEO. Membre du comité exécutif de Wealins, il sera en charge des départements Commercial, Marketing, Sales Support et Wealth Management. ASSURANCES-VIE

Virginie Leroy, 39 ans, avocate inscrite au Barreau de Luxembourg depuis 2006, a rejoint DSM Avocats à la Cour en tant que counsel. Elle gère le domaine des fonds d’investissement. ÉTUDE D’AVOCATS SERVICES AUX ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ

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du produit bancaire total. « À partir de l’exercice 2018 sous cette nouvelle norme comptable, la Spuerkeess a l’obligation d’évaluer un éventail plus large d’instruments financiers à la valeur de Les cinq grandes banques retail du pays ont récemment publié marché par le compte de résultat ; leurs résultats annuels. Pas de quoi paniquer, même si certaines ceci engendre ainsi un accroisseont vu leur bénéfice reculer. Premier bilan. ment de la volatilité de son compte omme leurs consœurs euro­ d’acquérir un bien ou de renégocier de résultat », expliquait la banque péennes, elles se plaignent un ancien prêt à un taux plus favo­ dans son communiqué des résul­ depuis plusieurs années des taux rable. Mais, les banquiers le tats 2018. Par contre, certains reve­ d’intérêt très bas, voire négatifs, déplorent, ils peuvent de moins en nus ont dû être comptabilisés en lorsqu’elles doivent placer des moins compter sur cette activité fonds propres, ce qui améliore son liquidités auprès de la Banque cen­ classique des banques pour assurer ratio de solvabilité. BGL BNP trale européenne. Et dans ce con­ leur rentabilité avec taux plancher. texte qui rabote leur capacité « Avec l’évolution actuelle des taux bénéficiaire, elles doivent conti­ d’intérêt, le modèle ancien, par nuer à investir pour répondre aux lequel la banque assurait sa marge deman­des de leurs clients en nou­ par la transformation sur les taux velles solutions digitales et respec­ d’intérêt à partir de dépôts à court ter les exigences réglementaires. terme et de crédits à moyen terme, L’année 2018 a encore été bien est révolu », expliquait récemment chargée à ce niveau avec la mise en Geoffroy Bazin, CEO de BGL BNP œuvre de Mifid II et du RGPD, qui Paribas, dans nos pages. vise au respect de la vie privée. Mais à la différence de leurs consœurs LA BANQUE PRIVÉE étrangères, les cinq grandes ban­ Pour garantir un niveau correct de ques commerciales du Luxem­ bénéfice, les grandes banques bourg ont l’habitude de passer généralistes misent notamment sur entre les gouttes. Et restent large­ le développement des activités de Geoffroy Bazin CEO de BGL BNP Paribas ment bénéficiaires à l’heure de pré­ banque privée. Pour s’imposer sur senter, chacune, leur bilan pour ce marché, BGL BNP Paribas a l’an dernier. ING a même annoncé, racheté et intégré en 2019 les acti­ Paribas explique aussi avoir vu ses le 15 mai dernier, une année record. vités de gestion de fortune d’ABN chiffres de 2018 se dégonfler après Celles qui ont vu leur bénéfice recu­ Amro Luxem­bourg. Une opération le passage à cette nouvelle norme. ler – BGL BNP Paribas et la Spuer­ qui lui a permis d’accroître ses Il a contribué pour 4 % dans la keess­ – pointent en premier lieu le actifs sous gestion de 23 %. Lancée baisse du bénéfice, qui a subi une changement de norme comptable. en 2017 seulement chez Raiffeisen chute de 7,4 %. L’ensemble des résultats annuels pour élargir le spectre d’activité, la ayant été publié, c’est l’occasion de banque privée joue son rôle. En LES FRAIS GÉNÉRAUX tirer quelques conclusions. 2018, la banque coopérative a enre­ Au cours des dernières années, le gistré une hausse de 64 % de ses monde bancaire a subi une hausse CRÉDITS ET DÉPÔTS con­trats, alors que ses actifs sous régulière du total de ses coûts. Les Le Luxembourg restant un pays gestion ont grimpé de 70 %. Dans causes sont diverses, mais de économiquement privilégié, les ce créneau, Colette Dierick, CEO manière générale, les dirigeants grandes banques retail ont globa­ d’ING Luxembourg, pointe l’inté­ évoquent des investissements dans lement vu leur activité commerciale rêt de miser sur les crédits accordés les nouveaux outils digitaux et les progresser sur l’année 2018. Les aux grandes fortunes. En quatre nouvelles obligations réglemen­ chiffres des crédits et dépôts sont ans, la banque a connu une crois­ taires, afin de mieux contrôler le généralement en hausse. Au sein de sance de 85 % dans ce segment. secteur. L’afflux de réglementations l’activité de prêts, c’est encore le cré­ contraint en effet à rechercher des dit immobilier qui se taille la part LE CHANGEMENT profils supplémentaires dans la du lion. ING annonce, par exemple, DE NORME COMPTABLE compliance et le risk management. une hausse de 15 %. La BCEE affiche Depuis le 1 er janvier 2018, les L’offre se faisant de plus en plus rare, une progression de 7,6 %, alors que banques ont dû revoir leurs calculs les salaires proposés deviennent de Raiffeisen note une évolution favo­ pour adopter la nouvelle norme plus en plus élevés. À la BCEE, les rable de 12 % au niveau des crédits comptable IFRS 9. Un changement frais généraux ont augmenté de immobiliers accordés à la clientèle qui a occasionné des dégâts chez 4,3 %, à 342,3 millions d’euros. « 75 % professionnelle. Les taux d’intérêt certaines dans la ligne du résultat de nos frais généraux sont liés aux bas y sont évidemment pour final. À la Spuerkeess, on estime salaires », nous a précisé Françoise quelque chose. De nombreux qu’il s’agit d’une des causes qui Thoma, la directrice générale, en ménages perçoivent l’opportunité expliquent la diminution de 11,5 % marge de la publication des résul­ RÉSULTATS ANNUELS


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ÉCONOMIE

économie Confiance en repli L’indicateur de confiance des consommateurs a sensiblement reculé au mois d’avril, après plusieurs mois d’oscilla­ tion entre léger opti­ misme et léger pessimisme. L’anti­ cipation de la situation économique du pays par les ménages semble plus favorable que lors des deux derniers mois. Ils s’inquiètent pourtant pour leur propre situation financière et ont ten­ dance à reporter des achats importants.

2017 à 0,5 % en 2018 dans la zone euro et de 1 % à 0,6 % du PIB dans l’UE28. Quant à la dette publique, elle atteignait 85,1 % du PIB en 2018 dans la zone euro contre 87,1 % en 2017, et est passée de 81,7 % à 80 % dans l’UE28 sur la même période. Pas moins de 13 pays ont affiché un excédent public en 2018, en tête desquels le Luxembourg (+2,4 % du PIB), devant la Bulgarie et Malte (+2 %), l’Allemagne (+1,7 %) et les Pays-Bas (+1,5 %).

Cote en baisse Le marché du travail au Luxembourg est visible­ ment moins concurren­ tiel. Selon la deuxième édition du Manpower­ Group Total Workforce Index – indice mondial de la main-d’œuvre –, le Grand-Duché recule de 25 places par rapport au classement 2018, et pointe à la 59e position parmi les 75 pays analy­ sés. Le pays pèche sur­ tout au niveau du coût du travail. Il arrive à la 73e marche du classe­ ment, en recul de deux places. Mauvais point également en ce qui concerne la disponibilité de la main-d’œuvre, puis­qu’il se place en 17e position, en recul de deux places également.

Avantages divers Les recettes de l’État sont en hausse au cours du premier trimestre 2019. Selon les chiffres présentés par le ministre des Finances, Pierre Gramegna, le 20 mai, la situation est saine. Au cours du premier tri­ mestre, les recettes de l’Administration centrale ont connu une croissance de +13,3 %. Les dépen­ ses ont par contre reculé de 2,3 % par rapport à la même période en 2018, en raison notamment du recours à la procédure des douzièmes provi­ soires. La situation de l’Administration centrale s’est améliorée de 677 millions d’euros par rap­ port à la même période en 2018 et présente au 31 mars 2019 un solde excédentaire de 472 mil­ lions d’euros. Selon les règles de la comptabilité de l’État, le solde des comptes de l’État au 31 mars 2019 fait état d’un excédent de 501,5 millions d’euros.

0,5 % de déficit Eurostat a communiqué des chiffres encoura­ geants concernant le défi­ cit et la dette publique de la zone euro et de l’UE 28 en 2018. Le premier est passé de 1 % du PIB en

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SPATIAL

L’Asteroid Day sur la rampe de lancement L’Asteroid Foundation, organisation non gouvernementale luxembour­ geoise, organisera le cinquième Asteroid Day la dernière semaine de juin, au départ du Grand-Duché et dans 193 pays. Objectif : éveiller les consciences aux astéroïdes au cours de 2.500 événements.

La collision d’un astéroïde avec la Terre est aussi rare en réalité que fréquente dans les scénarios catastrophes, d’où l’importance de sensibiliser la population.

C

e sera un vendredi 13. Le vendredi 13 avril 2029. Ce jour-là, 99942 Apophis sera un trait de lumière dans le ciel, à 31.000 kilomètres de la Terre, plus près que les satellites utilisés pour la météo. Les scientifiques sont déjà excités comme des puces. Cet astéroïde de 340 mètres de diamètre est non seulement largement plus gros que ceux qu’ils ont l’occasion d’observer – de cinq à dix mètres –, mais le caillou nommé en référence au Dieu égyptien du chaos est aussi l’un des 2.000 astéroïdes potentiellement hasardeux référencés. La probabilité qu’il s’écrase sur Terre est de l’ordre de 1 sur 100.000. Avec cette possibilité d’« observer Apophis durant son passage en 2029, nous allons enregistrer

d’importantes connaissances scientifiques qui pourraient un jour être utilisées pour la défense de notre planète », assure le directeur du Center for Near Earth Object Studies (CNEOS), Paul Chodas, depuis le laboratoire de la Nasa qui suit spécifiquement cette problématique. Début mai, les experts de l’Académie internationale d’astronautique étaient réunis à Washington pour la sixième conférence de défense planétaire. Au menu, des exercices. Supposez qu’un nouvel astéroïde soit découvert, dont la trajectoire heurte la Terre. Que ferions-nous ? Pourrions-nous détourner cet objet ? Est-ce que nos leaders politiques pourraient trouver des financements et prendre des décisions adaptées

PHOTO Pixabay

DIGEST


ÉCONOMIE L U X E M B O U RG P E R F O R M A N C E I N D E X

CHÔMAGE LÉGÈRE HAUSSE

INFLATION LE TAUX ANNUEL À LA BAISSE

Le taux de chômage augmente légèrement, puisqu’il s’établit à 5,4 % en mars, contre 5,2 % en février 2019.

L’indice des prix à la consommation national calculé par le Statec progresse de 0,18 % au mois d’avril suite à une progression des prix des billets d’avion et des voyages à forfait, en raison des vacances de Pâques. Les produits pétroliers diminuent quant à eux de 0,3 %.

6 %

2,5 %

5,7 %

2,1 % 5,4 %

2 %

5,5 % 1,5 %

1,1 % 1 % 5 % 0,5 %

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SOURCE Adem

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SOURCE Statec

IMMATRICULATIONS VERS UN NOUVEAU RECORD

60 K

Avec 20.509 nouvelles immatriculations enregistrées depuis le 1er janvier, le marché automobile est en avance sur les chiffres records de l’année dernière. En avril 2018, le Statec avait en effet recensé 19.667 nouvelles immatriculations.

50 K

40 K

30 K

20 K

0 K 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019

SOURCE Statec

IMMIGRATION PROTECTION INTERNATIONALE

FAILLITES EN BAISSE

Le nombre des demandes de protection internationale représente les demandes qui ont été introduites formellement auprès de la Direction de l’immigration. Le mois d’avril a enregistré une baisse (170) après une augmentation des demandes le mois précédent.

Après un nombre record enregistré en mars 2019 (150), les faillites du mois d’avril sont à la baisse : 82.

150

Nombre de faillites

Nombre de demandes

123

150

125

280  100 240

82

90

GÉRER LE DANGER

Pendant que les experts s’interrogent et se préparent, un autre événement est né, également en 2014, pour tenter de vulgariser le sujet auprès du grand public. Lancé par l’astrophysicien et guitariste de Queen Brian May, l’Asteroid Day sera organisé pour la cinquième fois, avec le soutien de l’Agence spatiale luxembourgeoise, la Fondation B612, BCE, OHB, SES et Tomorrow Street, la joint-venture de Vodafone et du Technoport. Les principales agences spatiales, la Nasa, l’Agence spatiale européenne, Roscosmos ou l’Agence d’exploration spatiale japonaise (Jaxa), y participent tous les 30 juin. Depuis le lancement de l’initiative sur l’exploitation des ressources de l’espace, le Luxembourg est au cœur de ces événements, cette année par l’intermédiaire de sa nouvelle agence spatiale. Au programme : un briefing technique sur invitation avec des experts des astéroïdes (27 juin), une émission de 48 heures diffusée sur toute la planète depuis les locaux de RTL avec une liste impressionnante de spécialistes (28-29 juin) – comme le di­recteur de l’A gence spatiale européenne, celui du Bureau des affaires spatiales des Nations unies ou les astronautes Rusty Schweickart (Apollo 9) et Dorin Prunariu –, une rencontre du public avec des astronautes et experts, puis un dîner de gala au Cercle Cité (29 juin). Et enfin, le 30 juin, l’Asteroid Day investira le Musée national d’histoire naturelle, avec des visites guidées de la collection de météorites et l’exposition Universe, ou encore une lecture publique intitulée « Astéroïdes, pouvons-nous gérer le danger ? ». La journée a été orga­n isée après l’explosion dans l’atmosphère du « superbolide de T ­ che­­lia­binsk », qui avait libéré une énergie équivalant à 30 fois la puissance de la bombe nuclé­aire d’Hiroshima. T. L.

MAI 2019

84

au moment critique ? Et comment réagirait le public s’il était décidé d’utiliser une explosion nucléaire pour détourner l’astéroïde ? La conférence est répétée régulièrement depuis 2014 sous l’égide des Nations unies, par le Réseau international d’alertes aux astéroïdes.

75 200 50

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SOURCE Direction de l’immigration

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SOURCE Creditreform Luxembourg

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ÉCONOMIE L O I & T R AVA I L § L . 2 1 1 - 4

DEUX CENTIMES QUI FONT LA DIFFÉRENCE La hausse de deux centimes des accises sur les carburants a fait grincer des dents du côté des transporteurs routiers, qui font face à des effets d’échelle. Une question vitale pour un secteur qui participe à la diversification économique du pays.

L’

annonce avait été relayée depuis la fin de l’année par le gouvernement, mais la mise en œuvre de la mesure, le 1er mai dernier, a tout de même été douloureuse pour les professionnels de la route. La hausse de deux centimes des accises sur les carburants avait conduit les entreprises du secteur routier à faire leurs comptes, en particulier pour le diesel. Et quand on met 12 millions de litres de diesel par an dans ses camions, comme chez Arthur Welter, la différence, aussi minime paraît-elle, a des répercussions exponentielles. « Le particulier, lui, il ne s’en apercevra même pas, indiquait, quelques jours avant l’entrée en vigueur de la mesure, le directeur financier de l’entreprise, Ben Frin. À partir de notre propre station, nous mettons 12 millions de litres par an dans nos camions, qui ne prennent quasiment jamais du carburant ­ailleurs. Déjà que nous devons assumer les fluctuations des prix à la pompe, ça ajoute encore des coûts supplémentaires. » Soit 240.000 euros, selon nos calculs, pour ce qui est du ­deuxième poste des charges d’un transport après les salaires. « Le carburant engloutit environ 10 % du chiffre d’affaires ! », précisait encore M. Frin, qui reconnaissait que « le pire, c’est qu’il n’y a pas d’alternative ». Tout en admettant l’impérieuse question climatique. « Nous voulons bien suivre le mouvement du développement durable, de la réduction des émissions de CO2 et tout ça. D’ailleurs, nous avons le label luxembourgeois qui montre notre engagement à réduire nos émissions. Notre flotte (400 camions, ndlr) est à 100 % Euro 6, la norme la plus élevée en Europe, et nous renouvelons notre 52 —

­ — Juin 2019

parc complètement tous les quatre ans ! Pour bien montrer notre bonne volonté, avec Losch Électrique, nous avons même mis en route une camionnette 100 % électrique pour les courtes distances. Ce n’est pas notre core business, pourtant ! » La petite camionnette coûte aussi cher qu’un tracteur pour re­ morque de longue distance, les technologies de gaz ne sont pas très développées, mais très chères, plus de 50.000 euros de plus par tracteur. « Et la première station pour faire le plein est à Nancy ! », ajoute Ben Frin. Et ce n’est pas tout : « Quand vous avez un problème avec votre tracteur, il n’y a pas de mécanicien pour le réparer ! »

UN FREIN À LA DIVERSIFICATION

Dépendant du diesel, le transporteur a du mal pour une autre raison. « La logistique est une des pistes de la diversification de l’économie choisie par le gouvernement. Ça fait un moment que nous demandons au gouvernement de nous rembourser au moins ces deux centimes, sur le modèle de ce que font nos voisins. Pas de nouvelles. C’est trop facile de dire ‘ vous allez être punis ’ si la technologie n’est pas là ! » Pour la première fois, comme le soulignait le Groupement des pétroliers à l’occasion de son bilan annuel, le diesel professionnel sera plus cher au Luxembourg qu’en Belgique. Face à l’idée retenue par le gouvernement pour réduire le volume des ventes au Luxembourg et atteindre les objectifs climatiques des accords de Paris, le Groupement des transports avait d’ailleurs demandé au gouvernement d’imaginer un ­dispositif voisin à celui qui existe en Belgique, un remboursement des accises. T. L.

LES CONGÉS PAYÉS CONSTAT Le Code du travail prévoit que le congé annuel payé doit être accordé et pris au cours de l’année de calendrier, et peut être exceptionnellement reporté : à l’année suivante à la demande du salarié, lorsqu’il s’agit du droit au congé proportionnel de la première année de contrat de travail ; jusqu’au 31 mars de l’année suivante, lorsque les besoins du service et les désirs justifiés d’autres salariés de l’entreprise s’opposent à ce que les congés soient pris durant l’année de calendrier selon les désirs du salarié ; dans les délais légaux, concernant le congé annuel non encore pris au début du congé de maternité ou du congé parental.

CE QUE DEVRAIT DIRE LA LOI La jurisprudence a beaucoup évolué depuis la création du texte de loi, au point que ce dernier ne reflète plus vraiment toutes les règles à respecter, notamment quant aux situations de perte du congé payé non pris, à la fin de l’année de calendrier ou de la période de report, et au fait que lesdits congés ne sont perdus que si l’employeur a pris préalablement la peine de prévenir le salarié de cette perte imminente.

QUE FAIRE ? Veiller à mettre le salarié en mesure d’exercer son droit au congé annuel payé, notamment par une information adéquate consistant à inciter le salarié, au besoin formellement, à prendre ses congés annuels payés. Tout en l’informant, de manière précise et en temps utile, du fait que s’il ne prend pas ses congés, ceux-ci seront perdus à la fin de la période de référence ou d’une période de report autorisée. L’employeur doit prouver qu’il a fait preuve de toute la diligence requise. Dès lors, il devra démontrer que le salarié s’est, délibérément et en toute connaissance de cause quant aux conséquences appelées à en découler, abstenu de prendre ses congés annuels payés après avoir été mis en mesure d’exercer effectivement son droit.

L’AVIS Les employeurs ont tout intérêt à être vigilants et vérifier leur communication interne en matière de prise et de perte de congés payés, et à l’adapter si besoin aux principes exposés ci-dessus.

Ariane Claverie Ariane Claverie avocate à la Cour et partner chez Castegnaro-Ius Laboris Luxembourg. Elle est notamment membre du conseil d’administration de l’Elsa Luxembourg (Employment Law Specialists Association).

PHOTO Castegnaro-Ius Laboris

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DOSSIER SANTÉ

Les grands défis de la santé e vent de réforme qui a accompagné le premier mandat de la coalition DP-LSAP-Déi Gréng a également soufflé sur la santé. Et même de façon plus prononcée que prévu, puisque la ministre de l’époque Lydia Mutsch (LSAP) n’avait pas imaginé devoir plancher sur une nouvelle loi relative à la planification hospitalière, alors que ses prédécesseurs avaient pu se contenter de règlements grand-ducaux fondés sur la loi de 1998. Le Conseil d’État lui a certes forcé la main, rappelant que la santé est une matière réservée à la loi, mais au final, cela a permis une réflexion plus profonde sur les défis de ce secteur de l’économie. Carte sanitaire remise à jour, concertations au kilomètre, multiplication d’avant-projets de loi : autant d’étapes validées dans un climat plus ou moins serein avant

que les députés n’adoptent le texte définitif en février 2018. La loi du 8 mars a surtout le mérite d’avoir cherché à renforcer la colla­ boration entre les hôpitaux face à l’impossibilité manifeste de fermer certains services à un endroit pour les concentrer ailleurs. Les réseaux de compétences, les services nationaux – certains étant finalement assurés par plusieurs hôpitaux – et les différents plans nationaux (cancer, notamment) sont autant de moyens de favoriser une véritable filière de prise en charge et de façonner un maillage du territoire. Dans le but d’apporter les meilleurs soins aux patients. Tout cela pour optimiser l’existant dans le double contexte d’une population en croissance soutenue, mais également vieillissante (14,4 % de 65 ans et plus en 2017). L’optimisation ne résout

cependant pas tout, en particulier lorsque les médecins et soignants viennent à manquer à l’hôpital comme dans les cabinets de ville. Le nouvel occupant de la Villa Louvigny, le siège du ministère de la Santé, Étienne Schneider, compte bien poursuivre la (re)structuration des diverses branches de la santé. Avec une vision à plus long terme exprimée dans le programme de gouvernement 20182023 : façonner un « cluster de la santé » s’appuyant sur le cluster BioHealth, déjà bien four­ni et susceptible de « constituer un écosystème propice aux besoins de santé futurs de notre population et [d’] augmenter l’attractivité et la compétitivité du pays en établissant un pilier de diversification économique ». Un horizon encore lointain tant il y a de problématiques à régler dans l’immédiat. C. F.

SOMMAIRE 56 Une offre de soins en question

Des hôpitaux en mutation.

58 Des urgences en rémission

Les services d’urgence quittent la zone de turbulences.

60 La healthtech, l’autre atout du pays Le cluster BioHealth fait son trou.

62 La prescription des docteurs Schneider Un programme gouvernemental ambitieux.

64 Quand le travail mine la santé

Accidents et stress touchent tous les secteurs.

Juin 2019 —

­ — 55

ILLUSTRATION Ellen Withersová

L


ÉCONOMIE

Une offre de soins en question Le secteur hospitalier se retrouve en première ligne face à une popu­ lation croissante et vieillissante à soigner au mieux dans les limites imposées par la loi et surtout par un grand argentier fort sourcilleux.

L

es hôpitaux sont-ils dimensionnés pour soigner une population toujours plus nombreuse et vieillissante ? La question de l’offre de soins resurgit régulièrement dans le débat public. La réponse politique, elle, a varié selon les époques. « Le gouvernement a progressivement diminué le nombre d’établissements en fusionnant les structures », rappelle le Dr Romain Nati, directeur général du Centre hospitalier de Luxembourg. Le CHL et les Hôpitaux Robert Schuman se partagent ainsi les quatre cliniques aiguës de la ville – bâtiment Centre et clinique d’Eich pour le premier, Hôpital Kirchberg et Zithaklinik pour les seconds. Le même raisonnement a présidé à l’idée d’un Südspidol supplantant les sites du Centre hospitalier Emile Mayrisch à Esch-sur-Alzette, Dudelange et Niederkorn. Sans oublier la fusion annoncée entre le Centre hospitalier du Nord et le Centre hospitalier neuro­-psychiatrique. La coalition issue des urnes en 2013 a poursuivi sur cette lancée. Reprenant le sacro-saint principe du « pas tout partout », la loi sur la planification hospitalière devait identifier des « centres de compétences », devenus « réseaux de compétences » préservant le statu quo géographique. Même les services nationaux censés être présents sur un seul site ne le sont pas toujours en pratique : si le CHL concentre effectivement les spécialités pédiatriques au sein de la Kannerklinik, d’autres services nationaux sont répartis entre plusieurs établissements, comme la néphrologie et la chirurgie plastique. Aujourd’hui, le nombre de centres hospitaliers n’est plus un 56 —

­— Juin 2019

enjeu. Mais leurs équipements font l’objet d’intenses tractations. « Nous devons avoir des capacités supplémentaires pour répondre à la demande justifiée de la population qui grandit, vieillit et développe des pathologies », défend le Dr Claude Schummer, directeur général des HRS. « Lorsque nous avons construit l’Hôpital Kirchberg en 2003, nous avons reçu l’autorisation pour huit salles d’opération sous le prétexte que nous n’avions pas besoin de plus, sachant qu’on compte en moyenne 1.000 interventions par bloc par an. Nous en sommes aujourd’hui à 12.000... »

MANQUE DE LITS

Le Luxembourg accueille 15.000 résidents supplémentaires chaque année. Or, « la loi ne permet pas de réagir avec fluidité aux problèmes sur le terrain », estime le Dr Alain Schmit, président de l’Association des médecins et médecins-dentistes. « Il faut aussi compter au moins 250.000 personnes en plus en journée du lundi au vendredi », ajoute Sylvain Vitali, secrétaire général adjoint de la Fédération des hôpitaux luxembourgeois. Les frontaliers représentaient 5,2 % des patients hospitaliers en 2015, selon le ministère de la Santé. De fait, tous les hôpitaux du pays sont engagés dans des projets de rénovation ou de construction. Après la nouvelle maternité, le CHL planche sur un bâtiment Centre qui permettra de rapatrier les lits aigus du bâtiment Eich. Budget : 364 millions d’euros. Et le CHL réfléchit à installer côte d’Eich des lits de moyen séjour, maillon manquant du paysage hospitalier entre lits aigus et lits de long séjour.

De leur côté, les HRS érigent un nouveau bâtiment E pour la Zithaklinik, attendu au printemps 2020, et rénovent le bâtiment C. Optique : faire de la ZK une clinique dédiée au cancer. Une nouvelle tour viendra compléter le site du Kirchberg en 2023, abritant la clinique SainteMarie ainsi que le centre d’innovation du groupe. Le Südspidol, présenté comme un « hôpital novateur, axé sur des soins médicaux personnalisés, la sécurité du patient, le healing environment et l’économie d’énergie », devrait quant à lui sortir de terre à l’horizon 2024 pour un coût de 433,5 millions d’euros. « Il a été conçu pour économiser 10 à 15 % de frais annuels de fonctionnement », souligne le Dr Hansjörg Reimer, directeur général du Chem.

LES LIMITES DE L’AMBULATOIRE

« La nouvelle loi hospitalière apporte les adaptations nécessaires dans le secteur hospitalier, qui tiennent compte de l’évolution démographique de notre société, de l’état de santé des citoyens et des progrès médicaux et scientifiques », assure le ministre de la Santé, Étienne Schneider, qui défend l’augmentation du nombre de lits hospitaliers, en particulier pour les hospitalisations de longue durée et la réhabilitation gériatrique. La loi hospitalière a en tout cas permis de « clarifier les rôles de chacun », salue le Dr Schummer. « Elle encourage les hôpitaux à

CARTE SANITAIRE

HUIT SITES SPÉCIALISÉS Le paysage hospitalier compte encore l’Institut national de chirurgie cardiaque et de cardiologie interventionnelle, le Centre national de radio­ thérapie François Baclesse, le Centre hospitalier neuropsychiatrique, le Rehazenter, l’hôpital intercommunal de Steinfort (rééducation géria­ trique), le Centre de réhabilita­ tion du château de Colpach, la Haus Omega (personnes en fin de vie) et le Centre ther­ mal et de santé de Mondorf.

renforcer leur collaboration à travers les réseaux de compétences et ce ne peut être que dans l’intérêt du patient », renchérit le Dr Reimer. Pour autant, le Südspidol comptera moins de lits que les entités qu’il supplante — 583 contre 629. « Mais avec le virage ambulatoire, nous pourrons faire passer deux ou trois patients par jour sur un même emplacement », assure le Dr Reimer. La chirurgie ambulatoire, qui consiste à opérer un patient arrivé le matin et le faire rentrer chez lui le soir même, constitue en effet un « élément essentiel du plan hospitalier » pour le ministre de la Santé. « Ce virage est en fait annoncé depuis des années, mais ne se concrétise guère dans les faits », alertait toutefois le Conseil d’État dans son avis sur le projet de loi

Précurseur Présenté comme une perle d’innovation, le Südspidol a été conçu pour pouvoir accueillir d’éventuelles extensions sans retoucher au bâti.

PHOTO Chem

DOSSIER SANTÉ


ÉCONOMIE

LES HÔPITAUX EN CHIFFRES EFFECTIFS CHDN

CHL

1.023 2.267 HRS

Chem

2.250 1.861 MÉDECINS CHDN

CHL

138

231

HRS

Chem

265

262

INFIRMIERS CHDN

CHL

580

978

HRS

Chem

1.028 950 PATIENTS CHDN

CHL

-

170 K

HRS

Chem

150 K 140 K URGENCES CHDN

HRS

CHL

39.700 Chem

92.944 79.5 00 ACCOUCHEMENTS CHDN

CHL

738

2.662

HRS

Chem

PHOTO Hôpitaux Robert Schuman ILLUSTRATIONS Maison Moderne

2.469 1.060 INTERVENTIONS CHDN

CHL

11.452 14.259 HRS

Chem

27.700 16.500 LITS CHDN

CHL

357

-

HRS

Chem

690

642

CHDN : Centre hospitalier du Nord CHL : Centre hospitalier de Luxembourg HRS : Hôpitaux Robert Schuman Chem : Centre hospitalier Emile Mayrisch

­hospitalière en 2016, émettant des « doutes sur le coup de volant apporté par les dispositions du projet de loi sous avis ». « La loi n’a pas instauré une structure ambulatoire véritablement efficace faute de vraie philosophie de prise en charge ambulatoire », acquiesce le Dr Schmit, qui n’hésite pas à suggérer l’idée de centres médicaux décentralisés offrant une prise en charge ambulatoire « rapide pour le patient et dans un confort maximum » pour certaines interventions, les plus lourdes demeurant dans le giron hospitalier.

DÉLAIS D’ATTENTE EXCESSIFS

Le monopole des hôpitaux est également contesté en matière d’imagerie médicale. La Cour constitutionnelle doit justement se prononcer sur la licéité du refus ministériel opposé à un cabinet libéral souhaitant acquérir un appareil IRM. Dans la foulée, le gouvernement a fini par céder aux demandes répétées des hôpitaux concernant de nouveaux appareils sur fond de délais ­d’attente jugés excessifs pour les rendez-vous non urgents – deux à quatre mois en moyenne. Il faut dire qu’en 2015, le Grand-Duché comptait 12,3 appareils pour un million d’habitants, un ratio bien inférieur à la moyenne de l’OCDE (15,9), alors qu’il figure dans le premier quart en nombre de prescriptions. « L’IRM donne une qualité d’image vraiment très bonne, justifie le Dr Schummer. Nous travaillons pour atteindre l’efficience maximale de nos deux appareils », ajoutet-il, répondant à certains détracteurs. « Nous effectuons 28 examens par jour et par appareil, de 7 à 21 h », précise le Dr Nati. L’arrivée d’un nouvel appareil par hôpital (15 juillet aux HRS, 1er octobre au CHL, fin décembre au Chem) permettra de relâcher la pression. « Nous pourrons livrer également plus de qualité sur les analyses spécifiques (abdomen, prostate et cœur) qui prennent plus de temps », indique le Dr Reimer. La décentralisation de certaines IRM inquiète toutefois la FHL. « Il faudra veiller à ce que

Innovation Le projet de la tour au Kirchberg, qui accueillera le Centre d’innovation des Hôpitaux Robert Schuman ainsi que la Clinique Sainte-Marie.

ces structures soient correctement gérées et travaillent suivant les mêmes conditions, sous peine de concurrence déloyale puisqu’elles travailleraient sans certaines contraintes du milieu hospitalier comme le principe de la garde, avertit Marc Hostert, son secrétaire général. Les médecins risqueraient de quitter les établissements hospitaliers pour aller vers des structures plus attractives. »

MÉDECINS, UNE DENRÉE RARE

Une problématique critique alors que les médecins se font plus rares, d’autant que les hôpitaux luxembourgeois recherchent plutôt des professionnels expérimentés que de jeunes diplômés. « Il est regrettable que nous n’ayons pas de cursus médical, surtout que nous sommes dépendants du numerus clausus établi par les pays voisins, note le Dr Schummer. Dans certains domaines comme les urgences pédiatriques, il nous faut six mois pour trouver un

médecin », abonde le Dr Nati. « Nous atteignons la zone rouge en nombre de praticiens : la CNS en compte 2,35 pour 1.000 habitants, loin derrière la Belgique (2,9 / 1.000) ou la France (3,5 / 1.000) qui s’estiment déjà en pénurie !, alerte le Dr Schmit. Les médecins spécialisés sont quasiment forcés de travailler à l’hôpital. Or, ce n’est plus agréable ni convivial d’y travailler en raison de la charge de travail, notamment administratif. » Le ministre de la Santé a justement commandité un recensement de la démographie médicale et des besoins futurs en professionnels de santé. Il a déjà augmenté d’un tiers l’indemnité mensuelle des futurs généralistes et spécialistes et prévu une aide financière encourageant le regroupement de médecins dans des cabinets. En attendant les fruits de la Luxem­bourg Medical School qui ouvrira son premier cycle à la rentrée 2020 mais « ne règle pas les problèmes immédiats », souligne le Dr Schmit. C. F. Juin 2019 —

­ — 57


ÉCONOMIE

DES URGENCES en rémission Trois ans après avoir tiré la sonnette d’alarme, les services d’urgence ressentent les premiers effets des mesures prises par le ministère de la Santé à l’automne 2018.

E

n janvier 2016, alors que les urgences des hôpitaux de ­Lux­embourg enchaînaient les pics à plus de 220 patients par garde, la ministre de la Santé de l’époque, Lydia Mutsch (LSAP), avait commandité une « analyse approfondie du fonctionnement des services d’urgence dans les quatre centres hospitaliers » et de leurs besoins. L’audit mené par la consultante Marie-Lise Lair préconisait une médecine générale étoffée et mieux articulée, davantage d’effectifs et une meilleure gestion des lits d’hospitalisation. « Le point de rupture est possible et les dysfonctionnements compensés jusqu’à ce jour pourraient ne plus l’être à court terme », concluait le rapport de 256 pages rendu en décembre 2017. C’est finalement en octobre 2018 qu’a été annoncée une série de mesures sur la base du travail de la Plate-forme nationale de coordination réunissant les acteurs du terrain. La plus tangible demeure l’enveloppe de 2 millions d’euros allouée par le ministère de la Sécurité sociale au recrutement de personnel pour 2017-2018, avec la promesse d’une marge financière supplémentaire pour les années suivantes. « Cela a permis une augmentation de 10 % des effectifs des infirmiers, souligne le Dr Émile Bock, médecin coordinateur des urgences aux Hôpitaux Robert Schuman (HRS) et président de la Société luxembourgeoise de médecine d’urgence. Chaque centre hospitalier a pu recruter un urgentiste supplémentaire. C’est une petite avancée, mais il aurait fallu tripler les effectifs pour atteindre les normes américaines ou françaises. » Le Centre hospitalier de ­L ux­e mbourg (CHL) a ainsi « recruté en masse des infirmiers », se réjouit le Dr Romain Nati, son directeur général. « Nous voulons 58 —

­— Juin 2019

arriver à onze médecins aux urgences pédiatriques contre six actuellement. Cela prendra du temps. Pour les urgences adultes, il nous manque deux médecins pour atteindre notre objectif de douze urgentistes. » En attendant, le CHL a « optimisé le processus » d’admission aux urgences en mettant en place un infirmier de liaison. « Il fait le lien entre les patients ou leur famille et le service : il les informe sur le délai d’attente, appelle le laboratoire si un résultat se fait attendre, s’occupe du transfert rapide d’un patient devant être hospitalisé… » De son côté, le Centre hospitalier Émile Mayrisch (Chem) à Esch-surAlzette a instauré une « fast track unit ». « Les personnes qui n’ont besoin de voir le médecin qu’une seule fois et qui ne doivent pas passer d’analyses approfondies transitent par ce circuit, précise le Dr Hansjörg Reimer, directeur du Chem. Cette réorganisation remporte un franc succès : nous enregistrons 6 à 8 % de fréquentation en plus. »

GARDE PARALLÈLE EN VUE

Vient également s’ajouter l’augmentation du budget pluriannuel du Fonds hospitalier de 15,6 millions d’euros pour financer les aménagements architecturaux nécessaires à l’optimisation des flux, comme la « fast track unit » du Chem. Autre investissement aidé : l’acquisition de lits-portes. « Nous y installons des patients que nous gardons en observation pendant 12 heures en moyenne, détaille le Dr Claude Schummer, directeur général des HRS. La plupart rentrent chez eux ensuite. Pour les patients, c’est plus confortable qu’une hospitalisation qui dure en moyenne deux à trois jours. » Les HRS, qui avaient déjà engagé un audit interne sur les urgences dans le cadre de la fusion de la Zithaklinik et de l’Hôpital Kirch­

berg, comptent ainsi installer huit lits-portes d’ici la fin de l’année, soit autant qu’au CHL et un peu plus qu’au Chem. Pour autant, ces mesures ne réduiront pas forcément les délais d’attente pour tous les patients. « Il y aura toujours un grand afflux de patients à 18 h et il n’est pas possible d’étaler les arrivées », insiste le Dr Nati. D’autres améliorations de­­ vraient encore survenir pour la prise en charge des urgences gériatriques, gynéco-obstétriques et pédiatriques. Une recommandation de l’audit suscite de la réticence : la mise en place d’une garde parallèle entre le CHL et les HRS au lieu de la garde alternée pratiquée actuellement. « C’est une fausse bonne idée, estime le Dr Bock. Cela aurait été nécessaire avec l’augmentation de la population, mais il est encore trop tôt tant que nous n’avons pas ressenti les effets des améliorations en cours. » Une réserve partagée par le Dr Nati. « Nous proposerons une ouverture parallèle diurne durant les jours ouvrables d’ici la fin de l’année, dès que nous aurons les effectifs requis. Cela devrait assurer une meilleure distribution des patients. Mais il faudra en faire une évaluation avant de se lancer dans la garde parallèle de nuit – il y a moins de patients et ce n’est pas la nuit que les délais d’attente sont très longs. » La garde parallèle signifie surtout davantage de moyens. « Il n’y a eu aucune réflexion sur son financement, avertit le Dr Bock. La CNS compte moitié moins de personnel

LE LUXEMBOURGEOIS, LINGUA FRANCA À L’HÔPITAL La diversité du personnel des hôpitaux fait tourner la tête : les HRS comptent 29 nationalités, le CHL 31, le Chem 40, pour soigner des patients de 155 pays différents. Pour autant, les langues ne cristallisent pas les tensions comme dans d’autres secteurs. « Le monde de l’hôpital est multilingue, à l’image du Luxembourg, résume Marc Glesener, conseiller en communication aux HRS. Nous accor­ dons une grande importance aux cours de langue dans la formation continue. Toutes les nouvelles recrues prennent des cours de luxembourgeois. » Le Dr Schummer l’assure : « Dans le domaine de la santé, la lingua franca n’est pas l’anglais. » « Les personnes que nous engageons doivent avoir de très bonnes connais­ sances en français et s’appliquer à apprendre le luxembourgeois », indique, de son côté, le Dr Nati. Le CHL compte chaque année plus de 2.000 heures de cours. Le Chem exige, quant à lui, un niveau B2 de ses nouvelles recrues, qui doivent savoir lire le français et l’allemand.

pour moitié moins de patients. Or, il y a un nombre minimal de médecins à déployer par sécurité. » L’urgentiste rappelle aussi que la CNS freine l’acquisition de nouveaux scanners en contrepartie de l’arrivée d’IRM. « Or, chaque centre hospitalier assurant une garde doit être doté de deux scanners, dont un dédié aux urgences, c’est un minimum vital », assène le Dr Bock. Et puisque l’argent reste le nerf de la guerre, les hôpitaux ont amèrement constaté que l’enveloppe supplémentaire allouée pour les urgences n’était pas gratuite : une réduction du budget des policliniques est sur la table. C. F.

Modernisation Les hôpitaux ont revu leur prise en charge des patients, notam­ ment à l’aide de la technologie.

PHOTO Maison Modenre (archives)

DOSSIER SANTÉ


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ÉCONOMIE

La healthtech, l’autre atout du pays Le Luxembourg n’est pas uniquement positionné sur les secteurs financier et bancaire. Le domaine de la santé est également très convoité et le pays possède de nombreuses cordes à son arc pour attirer les entreprises intéressées.

L

e L u xe m b o u rg c o m pte 131 entreprises dans le domaine des technologies de la santé. « C’est une vue que nous avons pour l’année 2018, mais ce chiffre est en constante mutation et nous allons régulièrement mettre à jour cette cartographie », explique Jean-Philippe A r i é, m a n a ge r d u c l u s te r BioHealth (géré par ­Lux­innovation). En valeur ajoutée, ces 131 entreprises représentent un total de 175 millions d’euros (soit 0,38 % du PIB) et 1.600 salariés (chiffres de 2016). « Nous avons uniquement recensé des sociétés qui sont opérationnelles sur le sol luxembourgeois », ajoute Jean-Philippe Arié. 80 % des entreprises nationales de technologie médicale possèdent des effectifs de moins de 10 salariés. « Ce sont donc des petites sociétés qui sont en majorité présentes sur notre territoire. Il y a plusieurs raisons à cela : la première, c’est qu’elles sont très jeunes, juste en train d’émerger et encore dans des phases de mise au point. Ensuite, on trouve

des sociétés très spécialisées autour de leur cœur de métier, technique, et qui sous-traitent les autres métiers. » Dans les chiffres recensés par le ministère de l’Économie et Luxinnovation, on s’aperçoit en effet que 50 % de ces entreprises ont moins de huit ans. « Huit ans, c’est très peu, car les temps de développement de ces technologies médicales sont très longs, précise le manager du cluster BioHealth. Avant de vendre des produits, il faut vérifier leur innocuité, mesurer leur efficacité, trouver des moyens de les produire et de les amener jusqu’aux patients sans altération, se conformer à une longue chaîne éthique, légale et réglementaire, souvent spécifique dans chaque région du monde. » Les équipes médicales ou les patients doivent éventuellement être formés à utiliser ces nouvelles technologies. Et il faut convaincre les systèmes de santé de leur intérêt – médical et économique – afin d’obtenir un remboursement des soins basés sur ces technologies. Des sociétés qui

Valeur Les entreprises de la santé représentent, en valeur ajoutée, 175 millions d’euros.

60 —

­— Juin 2019

ont huit ans n’en sont donc, pour certaines, qu’au début de leur phase de développement.

DOCTENA, FLEURON DE L’ÉCOSYSTÈME

Le domaine a également la ré­putation d’être cash burner. Lorsqu’une société est positionnée sur la mise au point de nouveaux médicaments, par exemple, la phase de recherche et développement peut atteindre 10 à 15 ans et mobiliser entre 500 et 900 millions d’euros, d’autant plus si le médicament est très innovant. « P our d’autres entreprises qui développent un logiciel, c’est différent. Doctena ou LuxMediCall (qui s’occupe des centres d’appel pour les secrétariats de médecins, ndlr) n’ont en revanche pas besoin de se conformer à une réglementation médicale et peuvent accélérer plus rapidement. » Doctena est d’ailleurs aujourd’hui un des fleurons de l’écosystème healthtech luxembourgeois. La société est présente au Benelux, en Allemagne, en Suisse et en Autriche. Elle a levé 8 millions d’euros à la mi-septembre 2018, emploie 90 personnes et sa plate-forme en ligne facilitant la prise de rendez-vous chez le docteur est utilisée par 10.000 médecins. Doctena n’est pas la seule entreprise à démontrer le potentiel du Grand-Duché sur la scène healthtech. Il y a par exemple B Medical Systems, société de technologie médicale basée à Hosingen depuis 40 ans. Elle a notamment annoncé à la fin du mois de mars avoir lancé le premier frigo capable de faire face aux problèmes électriques. Concrètement, ces réfrigérateurs permettent de maintenir un niveau de température constant pendant trois jours sans courant et sont capables de résister à toute variation de haute tension. Un enjeu de taille pour les vaccins. Cette innovation de B Medical Systems – qui emploie 230 salariés – est brevetée au Luxembourg et reconnue par le ministère de la Santé et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme répondant aux plus hautes exigences européennes et mondiales. Autre

technologie, et autre application dans le domaine du médical : Fast Track Diagnostics. L’aventure a démarré en 2006, avec deux personnes, et l’effectif est aujourd’hui d’environ 110 salariés. L’en­tre­ prise spécialisée dans le développement et la fabrication de kits de diagnostic destinés à détecter des maladies infectieuses a été rachetée en décembre 2017 par le géant Siemens.

LES ENJEUX DE L’E-SANTÉ

Et si, dans le pays, les entreprises sont si nombreuses à évoluer dans le domaine médical, avec une reconnaissance pour certaines à l’internationale, « c’est parce que le Luxembourg possède plusieurs atouts non négligeables », ex­ plique Jean-Philippe Arié, dont le téléphone n’arrête pas de sonner. Le Luxembourg est connu pour être un écosystème au sein duquel l’accès aux décideurs, comme le ministère de l’Économie ou celui de la Santé, est plus facile, particulièrement depuis qu’Étienne Schneider est aux manettes des deux depuis la formation du dernier gouvernement. La stabilité du pays est également une force. « Si je développe un médicament pendant 15 ans, je veux être sûr que pendant 15 ans le pays ne va pas bouger. Or, le Grand-Duché est un des pays les plus stables d’Europe », ajoute le manager du cluster BioHealth. Autre atout, aujourd’hui, la médecine est en train de se tourner vers deux domaines : l’intelligence artificielle et les objets connectés destinés à suivre les patients, notamment dans le cadre de maladies chroniques. « Cette transformation du monde médical nous intéresse particulièrement au Luxembourg, en raison de nos savoir-faire numériques, en partie développés pour le monde de la finance. Nos réseaux physiques sont parmi les meilleurs en Europe, la sécurisation des données numériques est l’un de nos domaines d’excellence et nous possédons des serveurs agréés dans le domaine de la santé. Ce climat me paraît donc très favorable au développement des sociétés nationales dans ces domaines dits d’e-santé ou de digital health. » I. S.

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La prescription des docteurs Schneider Le ministre de la Santé, Étienne Schneider, et son collègue en charge de la Sécurité sociale, Romain Schneider, ont un programme aussi chargé qu’ambitieux pour la législature.

L

a santé n’occupe pas moins de 14 pages dans l’accord de coalition issu des négociations entre le DP, le LSAP et Déi Gréng. Le nouvel occupant de la Villa Louvigny, Étienne Schneider, prévoit ainsi de poursuivre le travail engagé sur la prévention au sein des différents plans nationaux (cancer, maladies cardio-­ neurovasculaires, tabagisme, alcool…) et de nouveaux programmes, comme celui dédié à la santé mentale. Le numérique, avec le déploiement du dossier de soins partagé (DSP), et les droits des patients – notamment la constitution d’un fonds d’indemnisation de l’aléa thérapeutique – sont également à l’ordre du jour. Le gouvernement compte par ailleurs explorer la légalisation du cannabis médical et récréatif, multipliant les visites dans des pays qui l’ont déjà appliquée – au Canada mi-mai –, afin d’« ap­­ prendre des expériences des autres pays et éviter dès le départ des erreurs à ne pas commettre ». Autant dire qu’il ne s’agit pas de se retrouver avec un coffee shop à chaque coin de rue comme à Maastricht. Il revient

également à Étienne Schneider – perçu par les acteurs du terrain comme « un ministre qui veut faire bouger les choses et s’intéresse à l’innovation dans le secteur de la santé » – de poursuivre le travail engagé par son prédécesseur, Lydia Mutsch, dans le secteur hospitalier. Le projet de loi mettant en place un observatoire de la santé a déjà été déposé à la Chambre des députés et constituera un maillon important de la politique de prévention en analysant les données collectées par le Lux­embourg Institute of Health et la Direction de la santé, afin d’évaluer la performance du système de santé.

SERVICE APRÈS-VENTE

La loi hospitalière a en outre inscrit l’obligation pour les hôpitaux de fournir une documentation solide sur la prise en charge des patients. La commission consultative de documentation hospitalière créée en 2012 monte en gamme et se voit « assurer, au niveau national, le suivi du système de documentation médicale hospitalière et élaborer des bonnes pratiques de codage ».

Le ministre de la Santé, Étienne Schneider, s’est essayé au pilotage du robot chirurgical Da Vinci lors de sa visite des Hôpitaux Robert Schuman début mai.

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­— Juin 2019

Il faut surtout assurer le service après-vente de la loi hospitalière qui a lancé plusieurs chantiers. Les établissements hospitaliers doivent s’accorder avec le corps médical sur des contratstypes liant les médecins aux hôpitaux, « faute de quoi il reviendrait au ministre de trancher par un règlement grand-ducal », souligne Marc Hastert, secrétaire général de la Fédération des hôpitaux luxembourgeois (FHL). À c h a rge é ga le m e nt de Romain Schneider, ministre de la Sécurité sociale, de mettre en musique les aspects tarifaires de la loi, en particulier concernant le fameux virage ambulatoire pour qu’il soit plus qu’un vœu pieux. « Il faut instaurer des conditions tarifaires et de remboursement qui soient en phase avec cette volonté », avertit M. Hastert. « Les surfaces prévues pour l’ambulatoire augmenteront considérablement dans notre nouveau bâtiment Centre, mais ce qui fait défaut actuellement, c’est un encadrement réglementaire pour inciter les prestataires au virage ambulatoire », renchérit le Dr Romain Nati, directeur général du Centre hospitalier de Luxembourg.

NOMENCLATURE ET POLÉMIQUE

Et ce alors que la commission de nomenclature, chargée de définir les tarifs et remboursements des actes médicaux par la Caisse nationale de santé, se trouve au cœur d’une polémique lancée par l’Association des médecins et médecins-dentistes (AMMD), qui n’y siège plus depuis juin 2018. « La commission n’a pas bien travaillé depuis 10 ans, voire plus, parce qu’elle n’a jamais été équilibrée dans sa composition, explique le Dr Alain Schmit, président de l’AMMD. C’est la raison pour laquelle de nouveaux actes ou prestations n’ont pas trouvé de chemin dans la réglementation. Il est essentiel que les médecins soient représentés de manière équilibrée face au financier qu’est la CNS. » Le ministre de la Sécurité sociale a déjà réuni les parties prenantes à deux reprises, afin de trouver un terrain d’entente.

L’un des points d’achoppement se situe également dans la présence d’un représentant des hôpitaux à la commission de nomenclature, l’AMMD refusant que celui-ci soit considéré comme représentant des médecins. « C’est complètement inacceptable que l’AMMD pense que la FHL devrait être écartée des négociations, tonne le Dr Nati. Nous sommes responsables de garantir un salaire à nos médecins et nous devons être assis autour de la table quand il faut déterminer la politique des prix. » La FHL aurait une proposition à soumettre pour sortir de l’impasse. « L’option pourrait être de scinder la commission de nomenclature, avec d’un côté les actes hospitaliers négociés par la FHL et les représentants des médecins hospitaliers, et de l’autre les actes extra-hospitaliers, suggère Marc Hastert. Notre volonté n’est pas de généraliser la médecine salariée. » La politique de santé de la coalition Gambia II ambitionne encore de s’attaquer à la démographie médicale en baisse, la réforme de la santé au travail, l’harmonisation de la médecine scolaire, la réorganisation des dons d’organes et de sang, l’élaboration d’une loi-cadre bio­ éthique ou encore l’instauration d’une filière de médecine environnementale. Les autres professions de santé ne sont pas oubliées – les pharmacies devraient d’ailleurs obtenir la révision de la rémunération des gardes. Une étude a en effet révélé que les officines se situant loin d’un hôpital accusaient des pertes financières en période de garde. Au-delà des revendications de chapelles, «  le système de santé doit être repensé comme un tout, sinon il ne pourra pas être au service des patients », souligne le Dr Schmit. Un appel qui fait écho à la lettre de 15 associations du domaine médical ou social remise en décembre au formateur du gouvernement et réclamant « l’instauration d’une couverture sanitaire universelle donnant accès aux soins médicaux pour tous », alors que plus de 1.500 personnes en sont privées. C. F.

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ÉCONOMIE

Quand le travail mine la santé Accidents du travail, stress, burn-out... Le temps passé au travail peut influer sur la santé des salariés, et tous les secteurs sont touchés, de près ou de loin.

Q

ui a dit que le travail, c’était la santé ? Le Luxembourg n’est pas épargné par les accidents qui surviennent dans un contexte professionnel. Curieusement toutefois, les statistiques sont rares. L’Association d’assurance accident (AAA) en a dénombré 15.780 en 2017, selon la dernière étude disponible. C’est un peu moins que l’année précédente lors de laquelle 16.429 accidents avaient été recensés, et leur gravité a surtout baissé puisque le nombre d’accidents mortels est passé de 21 à 12 sur cette même période. Mais pour l’AAA, qui travaille en collaboration avec le gouvernement sur la stratégie nationale Vision Zéro, c’est encore trop. L’association s’est fixé un objectif ambitieux, rappelé lors d’un forum consacré au sujet en mars dernier par Georges Wagner, chargé de direction au sein de l’AAA : « Une baisse de 20 % à l’horizon 2022. Et dans cette perspective, nous insistons sur la prévention des risques », a-t-il insisté. Une volonté partagée par le gouvernement qui affiche, dans son accord de coalition, qu’« une réforme de la médecine du travail s’impose, [il faut] mettre en place un filet de sécurité et renforcer la coordination avec l’Inspection du travail et des mines (ITM) ».

LA CONSTRUCTION ET LES ACCIDENTS

Quelles sont les entreprises les plus touchées ? Sans surprise, celles où domine le travail manuel ou sur des machines. À eux seuls, les secteurs de la construction, de l’industrie, du transport, mais aussi du commerce concentraient 81 % des accidents déclarés auprès de l’ITM en 2017. Lors de la Semaine de la sécurité et santé au travail organisée l’été dernier dans le secteur de la 64 —

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construction, les inspecteurs du travail ont effectué des contrôles de prévention auprès de 68 entreprises et 260 salariés sur 45 chantiers. Résultat : 177 infractions en matière de sécurité et de santé au travail ont été constatées, et deux arrêts de travail ont été prononcés « en raison du danger imminent et grave pour la sécurité et la santé des salariés présents sur les lieux de travail ». C’est dire l’ampleur des progrès qu’il reste à accomplir...

LE SECTEUR FINANCIER ET LE STRESS

Mais le travail manuel n’est pas le seul concerné par le sujet. Moins enclin aux accidents du travail, le secteur financier n’en est pas moins sensible au thème de la santé au travail. Dans le dernier rapport annuel de l’Association pour la santé au travail des secteurs tertiaire et financier (ASTF), on apprend ainsi que les consultations pour situations particulières – qui tournent principalement autour de l’aspect santé mentale – sont en augmentation de 5 % sur un an, à 2.947. La demande d’aide psychosociale est notamment en hausse de 11 %, ce qui « souligne la nécessité de leur prise en charge », explique l’ASTF. En 2018, le nombre de nouveaux cas « d’épuisement professionnel », ou burn-out, constatés par l’ASTF s’élevait à 239, soit une augmentation de 37 % par rapport à 2017. Alors que le secteur de la construction est plus enclin à l’organisation de la prévention sur des sujets techniques, en termes de sécurité, la santé au travail dans le secteur financier évolue plus autour des conditions de travail, de la gestion du stress, etc. Ce que confirme Patrizia Thiry-Curzietti, directrice générale de l’ASTF, qui propose des suivis psychologiques

pour les patients en arrêt prolongé de travail pour raison de burn-out, lors de leur reprise. « Dans nos suivis de burn-out, il apparaît clairement qu’un des facteurs déclenchants le plus souvent évoqué est le management, relèvet-elle. Les gens endossent charges de travail, diversification, desk sharing, longs trajets, mais dès qu’il y a une mésentente avec le management, ils s’effondrent. C’est au niveau de la prévention des risques psychosociaux que nous pouvons placer un levier, car si nous avons peu d’influence sur notre environnement professionnel, le ton que nous engageons dans nos relations de travail nous incombe néanmoins à 100 %. » Lors de la récente campagne pour les élections sociales, l’Aleba a, elle aussi, tiré la sonnette d’alarme, en indiquant que le secteur financier avait désormais « éclipsé » le secteur médico-social, traditionnellement sujet au stress, en ce qui concerne les maladies psychosociales, ainsi que les suicides. « Il faut prévenir et assainir le lieu de travail des maladies. Le terme ‘burn-out’ devrait être enfin pris en compte, alors qu’il est habituellement requalifié de ‘syndrome d’épuisement professionnel’ », insistait alors Laurent Mertz, secrétaire général du premier syndicat de la Place.

LE BURN-OUT SÉVIT AUSSI DANS LE PAYS

De son côté, la Chambre des salariés (CSL) a tenté de poser des chiffres sur le stress au travail dans l’édition 2018 de son Quality of Work Index. « Près d’un tiers (des personnes interrogées, ndlr) déclare ressentir un stress important lié à son activité professionnelle. Plus d’un autre tiers déclare toutefois également ne jamais être, ou seulement rarement, exposé au stress. Plus d’un dixième des personnes interrogées indique ne plus avoir aucun plaisir à travailler », explique l’enquête. Mais il n’existe pas encore de chiffres officiels émanant du ministère de la Santé sur le nombre de burn-out au Luxem­ bourg. Selon le Gesondheets­ Zentrum – centre dédié à la médecine de dépistage et de prévention de la Fondation Hôpitaux Robert Schuman –, le nouveau

« mal du siècle » toucherait pourtant deux salariés sur dix au Luxem­ bourg, contre un sur dix en Europe ! Les autorités luxembourgeoises, et en particulier la CNS, ne reconnaissent pas officiellement le burnout comme une maladie professionnelle dans leurs statistiques. Mais face au stress, à l’augmentation de la charge de travail, de plus en plus de salariés craquent. Des accompagnements spécifiques commencent à se mettre en place dans le pays. L’équipe du GesondheetsZentrum propose notamment, depuis un peu plus d’un an, un Programme thérapeutique de l’épuisement émotionnel en ambulatoire (Protea), spécialisé sur le sujet. Le but du programme est de miser sur la prévention. Un centre de gestion et de prévention du burn-out, nommé « La Bulle de repos », a également été mis en place avec le Domaine thermal de Mondorf. Des solutions qui peuvent permettre d’éviter le pire. Le ministère du Travail avait en effet annoncé en 2012 que 10 suicides par an étaient imputables à un burn-out ou au harcèlement au travail. I. S. PRÉSENTÉES PAR

carrières Ivan Badiarov, 24 ans, a rejoint les équipes de Beng Architectes Associés en tant qu’archi­ tecte en septembre 2018. Il est diplômé de l’université d’architecture et de génie civil de Saint-Pétersbourg. BUREAU D’ARCHITECTES

Julie Warter, 23 ans, a rejoint le bureau Betic Ingénieurs-Conseils en tant qu’ingénieurtechnicien. Elle est diplômée d’un brevet de technicien supérieur Fluides, énergies et environnement, obtenu au Lycée Gustave Eiffel de Talange. BUREAU D’INGÉNIEURS-CONSEIL

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START-UP STORIES ROUND 2

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THE JURY MARC GENDEBIEN Expon Capital VANIA HENRY Legitech LAURENT KRATZ Scorechain POLINA MONTANO Job Today PIERRE-OLIVIER ROTHEVAL BIL DIANE TEA LBAN

MERCREDI 12 JUIN 2019 La série « Start-up Stories » rythmera l’année par 5 événements, chacun parrainé par une personnalité ou un expert de la création d’entreprise. Pour ce deuxième « round », après une keynote d’ouverture par Christophe Folschette (Talkwalker), 10 entrepreneurs pitcheront en 3 minutes chacun l’histoire de leur start-up et l’origine de leur idée. A l’issue de la soirée, les 2 meilleurs pitches seront sélectionnés pour participer au « Start-up Stories Awards », la grande soirée de remise des prix qui se déroulera à la Maison du Savoir à Esch-Belval.

AGENDA

LIEU

18:30 Accueil & open bar 19:00 Keynote par Christophe Folschette (Talkwalker) 19:30 10 pitches 20:30 Annonce des gagnants & open bar

Knokke Out 15 Rives de Clausen Luxembourg PARKING Brasserie - Rives de Clausen

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GRANDS DOSSIERS

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Laurent Lucius Project manager de Go Digital House of Entrepreneurship

INTERVIEW

» Aider les PME à être plus rentables à l’ère digitale » Lancé officiellement en mars 2018, le programme Go Digital de la House of Entrepreneurship a pour but de montrer aux petites structures qu’elles peuvent bénéficier des nouveaux outils digitaux. Depuis le début de cette année, 1.650 entrepreneurs y ont déjà pris part.

L

a transformation digitale est l’affaire de tous, mais toutes les structures ne sont pas aussi bien armées pour y faire face. Ainsi, alors que les sociétés de grande taille, disposant de moyens humains et matériels importants, pourront rapidement déployer les outils digitaux qui soutiendront leur croissance future, les PME, elles, devront batailler pour trouver les budgets nécessaires et, surtout, faire les bons choix. C’est pour les aider que la House of Entrepreneurship a lancé, en mars 2018, le programme Go Digital. « Le but premier n’était pas de directement digitaliser les petites et moyennes entreprises,

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mais bien de montrer aux structures de taille réduite que les outils digitaux pouvaient les aider à gagner de nouveaux clients, à être plus visibles, à réduire leur charge administrative, et, au final, à être plus rentables, explique Laurent Lucius, project manager de Go Digital pour la House of Entrepreneurship. Le programme visait d’abord les commerces de détail et l’horeca, car on constatait un vrai décalage entre les pratiques du consommateur et la manière de procéder dans ces secteurs. Aujourd’hui, il est ouvert aux entrepreneurs de tous les domaines, qu’ils soient déjà installés ou en train de créer leur société. »

TROIS NIVEAUX DE FORMATION AU DIGITAL

Concrètement, le programme Go Digital propose une série de workshops aux entrepreneurs intéressés. Ceux-ci, entièrement gratuits, comptent trois niveaux distincts. « Dans un premier temps, nous organisons des workshops pragmatiques qui présentent les outils qui peuvent être utiles aux entrepreneurs, notamment en matière de visibilité, d’acquisition de nouveaux clients, etc., détaille Laurent Lucius. Ensuite, nous apprenons aux participants à maîtriser ces outils. C’était un axe particulièrement important pour nous : cela n’a aucun sens de dire aux


GRANDS DOSSIERS

gens qu’ils peuvent utiliser certains outils si on ne leur dit pas comment les utiliser. » Dans un troisième temps, les outils digitaux adaptés aux besoins de l’entreprise sont implémentés au sein de la structure, en collaboration avec le programme Fit4Digital de Luxinnovation et avec un soutien financier de la part du ministère de l’Économie. Il faut noter que cette dernière étape n’est accessible qu’aux entrepreneurs établis, et pas aux créateurs d’entreprise. La formule semble rencontrer le succès. Après une année 2018 incomplète (puisque débutée fin mars), qui avait vu 47 workshops organisés pour un total de 904 participants, 2019 a commencé sur les chapeaux de roue, avec déjà 1.650 participants et un objectif total de 150 workshops organisés. « Nous réévaluons tous les trois mois les thématiques qui sont abordées lors de ces workshops, poursuit Laurent Lucius. Pour l’instant, les tendances sont surtout le digital marketing ou la digitalisation des processus avec des outils de CRM. En outre, nous passons pas mal de temps à expliquer aux entrepreneurs l’intérêt et le fonctionnement d’une plate-forme d’e-commerce comme Letzshop, qui permet à tous de vendre en ligne sans subir les contraintes habituelles en matière de maintenance, de frais, etc. »

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contributions

contributions

CARTES BLANCHES

PRÉPARER SA TRANSFORMATION DIGITALE POUR LA RÉUSSIR

Laurent Miltgen Head of digital transformation Elgon Rein Bryssinck Sales director SAS Julien Baudouin Senior manager KPMG Luxembourg Brice Lecoustey Partner EY Olivier Marquais Attorney at law, Commercial, Litigation and Risk Management Loyens & Loeff Luxembourg

Pascal Martino Partner Advisory & Consulting – Banking leader Deloitte Didier Kayl Head, Business & Relationship Development, Client Services Fundsquare Ronald Joosten Head of IT GB Life Luxembourg Stéphanie Godar Head of marketing and communication LuxTrust

Yves Baguet Chief operating officer Banque internationale à Luxembourg

PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne), House of Entrepreneurship

LE PLUS DUR EST DE CONVAINCRE

L’e-commerce est en effet un débouché particulièrement porteur au Luxembourg, quand on sait que 6.700.000 paquets venus de l’étranger y ont été livrés l’an dernier, alors que seulement 7 % des sociétés luxembourgeoises vendent en ligne. « Les petites structures pensent que le digital, ce n’est pas pour elles. Ces chiffres prouvent le contraire, estime Laurent Lucius. Les PME ont des difficultés à consacrer des budgets et du personnel à la digitalisation, mais je pense qu’il faut voir cela comme un investissement à moyen et long termes. » Pour poursuivre cette initiative qui porte déjà ses fruits, l’équipe de Go Digital travaille sur une version allégée de Fit4Digital, le programme de Luxinnovation destiné aux PME. En outre, des visites dans des entreprises qui ont mené, avec succès, un projet de digitalisation seront également bientôt organisées. « Car il est bien plus évocateur de voir concrètement ce qu’il est possible de faire avec les outils digitaux », conclut Laurent Lucius. Q. D.

Grégory Tordo Senior manager InTech Frédéric Warrant Solution architect, Computer Task Group Luxembourg PSF RENDEZ-VOUS Adrien Kirschfink Managing director – Digital, Distribution & Marketing Accenture

LES PROCHAINS DOSSIERS DIGITAUX 20.06.2019

Private equity

09.07.2019

Fintech

17.09.2019

Innovation & Technology

Retrouvez tous les mois sur paperjam.lu et dans la newsletter Coffee Break un dossier digital qui comprend une table ronde et des contributions d’experts.

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mini MBA 2019 FUTURE-PROOF YOUR BUSINESS 8-day Leadership & Innovation Programme · Luxembourg City

Après une première édition réussie, le Paperjam Club est fier de reconduire son offre de formation, en partenariat avec Solvay Brussels School of Economics & Management : le mini MBA Leadership & Innovation. Différents modules seront organisés lors de huit journées complètes, de septembre à novembre 2019.

g

s sur tion a -2 0 1 9 m r i - mba i n fo ’ n i d m s / b plu u/c l u ja m . l r e p o . pa

À ces dates, quatre modules distincts seront proposés aux participants : Strategy, Finance & HR, Innovation, Customer Development. DATES 23 et 24 septembre 2019 7, 8, 21 et 22 octobre 2019 4 et 5 novembre 2019

CONTACTS / INSCRIPTIONS Julien Delpy julien.delpy@maisonmoderne.com (+352) 20 70 70-415 Pauline Schmaltz pauline.schmaltz@maisonmoderne.com (+352) 20 70 70-409


espresso conversations envies

À moins de 40 ans, elle va devenir la femme la plus puissante du pays. Nora Back va prendre les rênes de la Chambre des salariés et de l’OGBL. Entretien page 70. Michel Reckinger rempile à la tête de la Fédération des artisans. Il pose les enjeux qui attendent le secteur page 78. Elle occupe le poste-clé de juge de paix de l’action politique. La nouvelle présidente du Conseil d’État, Agnès Durdu, se confie page 86.

Il a transformé son entreprise familiale en groupe européen de distribution automobile de 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires. Interview de Stéphane Bailly page 96. C’était le 4 mai dernier. Le Grand-Duché rendait hommage à Jean de Luxembourg. Reportage en coulisses page 104. Juin 2019 —

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Symbole La future présidente de l’OGBL prend la pose dans le café Streik de la coopérative Maison du peuple.

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« Si un jour ça coince, il faudra aller dans la rue » Elle n’a pas encore 40 ans, mais va devenir la femme la plus puissante du pays. Future prési­dente de la Chambre des salariés – dès le mois de juin –, Nora Back prendra aussi les rênes de l’OGBL en décem­bre. Face à un monde du travail en mutation rapide, elle est convain­cue que le rôle de syndicats forts demeure plus important que jamais. Aussi au Luxembourg, évidemment.

Auteurs

Nicolas Léonard et Thierry Raizer Photographes

romain gamba & jan hanrion (Maison Moderne)


T Tant l’OGBL que le LCGB ont revendiqué la victoire lors des dernières élections sociales. Quel est le bilan que vous tirez, avec quelques semaines de recul ?

On a beaucoup parlé de ces élections, et les interprétations des chiffres ont été dans un sens, puis dans un autre. Au final, il est difficile pour le grand public de faire la part des choses. Ce que je vois, c’est que l’OGBL était le syndicat le plus important avant ces élections, et l’est toujours. On a gagné, car nous avions plus de candidats inscrits et avons eu plus de délégués élus.

Une victoire revendiquée donc, mais un peu ternie par la perte de trois élus à la Chambre des salariés ?

Nous avons présenté des candidats dans tous les secteurs, et nous avons obtenu le plus important pourcentage de voix jamais atteint par l’OGBL à la CSL. Para­ doxa­lement, on a en effet perdu des sièges. Mais, selon moi, c’est le nombre de voix qui est indicatif. Le nombre de sièges l’est moins, car le système permet de voter pour une liste, pour des candidats, de panacher ses choix... Le système propor­ tionnel fait perdre ou gagner un siège très facilement, sur une base arithmétique, alors que peut-être on a plus de voix que lors du scrutin précédent.

Faudrait-il revoir le système électif à la CSL ?

Oui ! En commençant par revoir les grou­ pes. On a encore un groupe entier dédié à la sidérurgie, alors qu’elle n’est plus ce

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Nora Back L’OGBL dans le sang

un parcours sans fautes C’est à Esch que Nora Back a ses racines, bien ancrées dans un milieu ouvrier dont elle est fière. Son baccalauréat en poche, elle part étudier la psychologie à Bruxelles et se spécialise dans la psychologie du travail. De retour au Luxembourg, elle postule à l’OGBL, qu’elle connaît bien. Jean-Claude Reding, alors président, a repéré son potentiel et lui propose d’intégrer la maison du boulevard Kennedy. Elle rejoint le Syndicat santé, services sociaux et éducatifs, dont le président est André Roeltgen. Celui-ci devient son mentor. Après deux ans d’apprentissage, elle est élue secrétaire centrale au congrès de 2004. Quand André Roeltgen devient secrétaire général en 2009 – puis président en 2014 –, elle lui succède. Décrite comme une intellectuelle capable de négocier âprement, elle prouve aussi le 4 juin 2016 qu’elle est capable de mobiliser les affiliés. Ils sont 9.000 à défiler dans les rues de Luxembourg à l’appel du Syndicat santé, services sociaux et éducatifs. En juillet 2018, elle est élue secrétaire générale de l’OGBL, soit la n° 2 du syndicat. Un adoubement qui est un prélude à son élection à la présidence en décembre prochain.

un échange de vues annuel Le Semestre européen est un outil de coordination des politiques budgétaires européennes. Le but étant que les politiques nationales contribuent à la réalisation des objectifs communs fixés au sein de l’Union européenne. C’est le Conseil économique et social (CES) qui organise cet échange de vues annuel entre le gouvernement et les différents partenaires sociaux (syndicats, chambres patronales...). Le dernier en date a eu lieu le 3 avril dernier.

qu’elle a été par le passé. De même en ce qui concerne le groupe 5, le groupe « fourre-tout », qui n’est pas cohérent. Quant à la manière de voter, elle induit beaucoup de confusion avec les élections dans les entreprises, rebute par cette petite enve­ loppe à mettre dans une grande... C’est source de beaucoup d’erreurs, et donc de bulletins non valables.

L’assemblée plénière de la CSL aura lieu au début de ce mois de juin. Serez-vous candidate à la présidence ?

J’étais candidate dans le groupe 5, corres­ pondant à celui de mon activité profes­ sionnelle, et le résultat m’a surprise. Même si cela ne correspondait pas à ce qui avait été prévu (Nora Back a été élue, tandis qu’André Roeltgen, président de l’OGBL et potentiel président de la CSL, n’est que suppléant, ndlr). J’ai été première élue du groupe, et donc j’assume mes responsabi­ lités. Quand on se présente à des élections, on sait ce qui peut arriver derrière.

Donc, les jeux sont faits : vous serez candidate et élue...

Probablement que oui... Je vais en tout cas présenter ma candidature aux 59 autres membres élus, je suis disponible pour ce poste et je serai heureuse si j’y accède le 6 juin. Même si ce n’était pas notre « plan A ».

Il y a aussi la présidence de l’OGBL, qui arrive en décembre avec le départ d’André Roeltgen, et vous pour lui succéder. Ça, c’était le « plan A »...

En effet, c’était cette fois le plan imaginé. Mais il ne devait pas être appliqué aussi tôt.


« Devenir présidente de l’OGBL, ça fait peur... Mais cela me rend aussi très fière. »

Juin 2019 —

Préparation Nora Back occupe la fonction de no 2 du syndicat depuis ­ —l’an 73dernier.


Quand j’ai été élue secrétaire générale en 2018, c’était un peu dans la perspective de remplacer ensuite le président. À ce moment-là, André Roeltgen a indiqué qu’il souhaitait se représenter à un nou­ veau mandat de président de l’OGBL, mais qu’il n’assumerait pas les cinq années. Au moment où il aurait été prêt et moi aussi, un congrès extraordinaire aurait été orga­ nisé pour que je prenne sa succession. Mais avec les résultats des élections sociales, le cours des choses a changé et je respecte entièrement la décision du président de ne finalement plus briguer de nouveau mandat.

Existe-t-il encore la possibilité de voir un candidat de dernière minute se déclarer à la présidence du syndicat ?

Pas encore... Mais d’un autre côté, je suis aussi pour le changement, il faut savoir évoluer.

Vous avez conscience que vous allez devenir la femme la plus puissante du pays ?

Oui et non, c’est un paradoxe. Il y a des jours où je n’y crois pas, d’autres un peu plus. Je ne peux pas y penser tout le temps, mais je dois aussi me préparer.

Devenir présidente de l’OGBL, c’est aussi entrer dans l’Histoire en devenant la première femme à la tête du syndicat le plus important du pays...

Ça fait peur...

Peur ?

Oui, mais cela me rend aussi très fière, évi­ Normalement, au moment du congrès, on demment. C’est une opportunité magni­ ne présente qu’un seul candidat au poste fique et une belle marque de confiance. J’ai de président. On ne veut pas causer un pro­ beaucoup de respect pour cette fonction. blème, créer des fractures. Le bureau exé­ Arriver à dire que je suis prête, que je suis cutif, qui est un peu l’organe décisionnel la présidente parfaite, je pense que je n’y collectif de l’OGBL, a décidé de soumettre arriverais pas. C’est assez logique, car il y mon nom au comité national pour occuper a beaucoup de responsabilités. Mais je la fonction de secrétaire générale dans cette pense avoir fait mes preuves ces 15 der­ logique d’ensuite assumer la présidence. nières années, démontré que je suis capable Ce que je veux dire par là, c’est que si je suis d’assumer la fonction de présidente. la seule candidate à la présidence, ce qui Allez-vous vous inscrire dans la filiation devrait être le cas, c’est tout de même le d’André Roeltgen ou bien de suite résultat d’une décision collective. Mais au imprimer la marque « Nora Back » ? final, j’insiste là-dessus, c’est tout de même Au niveau de la lignée politique et de nos le congrès, l’organe suprême du syndicat, contenus, je suis sur la même ligne ­qu’André qui va voter les 5 et 6 décembre. Roeltgen, comme il l’était par rapport à Quand se sent-on prêt à assumer Jean-Claude Reding, le président qui l’a une telle fonction ? précédé. Il n’y a finalement que cela qui Je pense... jamais ! compte pour l’OGBL, cette continuité. Être présidente n’était pas votre L’OGBL ne va donc pas vivre un choc cultu­ ambition ? rel. Après, il y a la forme. Là, ça change d’une

personne à l’autre. Ce n’est même pas la question d’être un homme ou une femme, mais bien une question de tempérament, de la manière de s’approprier un thème.

Avez-vous un regret par rapport à l’évolution de la place occupée par le syndicat dans la vie des travailleurs, avec un lien sans doute moins fort ?

J’ai commencé à travailler dans ce con­ texte-là. Ce n’est plus le monde de nos grands-parents. C’est bien entendu dom­ mage qu’on n’ait plus le taux de syndica­ lisation de l’époque, cette identification... La vie des syndicats est donc plus compli­ quée. Mais en même temps, je pense qu’on a plus besoin que jamais d’un syndicat fort, car nous sommes face à de grands défis au sein de la société et au sein du monde du travail.

La vie des syndicats est plus difficile, dites-vous. Mais est-ce spécifique au Luxembourg ?

Non, c’est un constat européen. Le mou­ vement des « gilets jaunes » le montre bien en France : le rôle des syndicats est moins compris. La politique européenne actuelle est d’ailleurs antisyndicale, avec une action contre les syndicats à tous les niveaux, qui essaie de diminuer notre pouvoir d’action, de réduire nos moyens d’action.

Les syndicats restent ici tout de même très influents...

Il reste un dialogue social, en effet. L’influence syndicale est là, car dans cer­ tains secteurs, le taux de syndicalisation est encore très élevé, car les travailleurs savent qu’ils ont besoin des syndicats pour garantir leur salaire, de bonnes conditions de travail... C’est important, car tout reste un rapport de force. On discute avec le gouvernement sur de nombreux sujets et tout est loin de se passer dans la rue en manifestant. Mais si un jour cela coince, il faudra aller dans la rue.

C’est quoi être syndicaliste en 2019 ? Quelle est sa raison d’être ?

« Le salaire social minimum doit encore être aug­menté d’un peu plus de 200 euros. » 74 —

­ — Juin 2019

Elle reste la même et restera toujours la même : la défense de ceux qui travaillent et des retraités. Ses intérêts diffèrent, car la vie au travail change, mais nous sommes là pour que le salarié soit bien sur son lieu de travail, soit payé comme voulu...

L’OGBL ne souffre-t-il pas d’un problème d’image ?

Son image doit certainement évoluer. Récemment encore, on m’évoquait, lors d’une table ronde, l’OGBL comme le syn­ dicat des « vieux hommes ». On dit que les femmes y sont peu présentes, mais c’est une femme qui va en devenir la présidente. On nous associe au seul monde ouvrier, mais nous sommes le seul syndicat présent dans le domaine de la recherche à l’Uni­


Il y a la durée du temps de travail, mais aussi celle de la carrière. Va-t-on inéluctablement vers des carrières plus longues ?

Pour nous, il est hors de question de tou­ cher à l’âge de la retraite. On a un système des retraites qui est équilibré, une réserve de 19 milliards d’euros... Quel est l’intérêt de faire travailler plus les salariés ? D’autant qu’on peut financièrement se permettre de poursuivre le système tel qu’il existe.

Oui, car ce sont aussi les premiers succès des campagnes que nous avons menées. Notre volonté était que quelque chose se fasse à ce niveau, notamment pour har­ moniser un peu mieux vie de famille et vie professionnelle. On a donc négocié. Le patronat avait une position très dure et Vous ne croyez pas au disait : « Pas de diminution du temps de « mur des pensions » ? travail. » Il y avait nous, qui voulions une Je n’y crois pas. C’est le discours patronal. diminution. Et Nicolas Schmit (LSAP), Quand, dans le cadre d’une négociation ministre du Travail à l’époque, qui tentait de convention collective, on leur demande de jouer au médiateur. Il a finalement légi­ des projections de chiffres à trois ans, ils féré et obtenu un consensus. On n’a pas dit ne savent pas les donner. Si ce n’est pas qu’on avait écrit la loi, qu’elle répondait à possible à trois ans, ils ne peuvent pas non 100  % de nos demandes, mais elle en plus le faire à 60 ans. Les propos tenus ne contient au moins une bonne partie. sont pas logiques, et les chiffres le Vous comprenez l’amertume démontrent. Le fameux « mur », enquête du patronat qui évoque les revendi­ après enquête, ne cesse de reculer. cations « dures » des syndicats ?

Mais toutes ces mesures sociales

Bien entendu que l’on comprend des ne sont-elles pas les raisons pour patrons qui demandent plus de flexibilité. lesquelles le gouvernement prend Mais ils voulaient un pouvoir de décision des risques au niveau budgétaire ? unilatérale. Or, le travailleur devait faire On ne voit pas de danger dans la situation partie du dialogue. Son temps de travail, actuelle. L’OGBL a toujours défendu une c’est aussi son temps de vie. répartition équitable des richesses et la Mais il est normal qu’un patron d’une lutte contre les injustices. Les revendica­ petite entreprise, qui prend des risques, tions que l’on pose le sont en fonction des ait aussi envie d’avoir son mot à dire ? moyens budgétaires de notre pays. On est Tout à fait, et c’est pour cela qu’il faut faire tout de même dans une situation confor­ la différence entre les petites et les table qui fait qu’il est normal de faire quel­ moyennes entreprises, par rapport aux que chose en faveur des salariés qui ont très grosses. Oui, il est normal que le patron beaucoup payé lors de la crise. Il est d’une société de 15 salariés dise qu’il a incroyable que l’on doive encore légiti­ besoin de plus de flexibilité. Et nous avons mer la revendication d’un salaire social donc fait des ouvertures à ce sujet. Mais minimum revalorisé dans notre situation. ça, ils ne l’avouent jamais. On est là au cœur Je me souviens de Nicolas Henckes, qui des choses : on a dit que c’était OK pour était encore à l’Union des entreprises une certaine flexibilité, mais qu’en contre­ luxem­bourgeoises (ancien secrétaire partie, on introduisait des jours de congé général de l’UEL et actuel directeur de la en compensation. Confédération luxembourgeoise du comVous vouliez une sixième semaine merce, ndlr), qui disait que les gens au de congés... salaire social minimum ne sont pas obli­ Et ce qui a été obtenu, les jours de congé gés d’aller deux fois par an en vacances. payés qui passent de 25 à 26 et le férié légal, C’était insultant à l’égard de ces personnes est un pas dans la bonne direction. qui travaillent 40 heures par semaine, qui La loi a été votée. Mais son application font des métiers lourds... coince tout de même dans le secteur bancaire, des assurances...

Dans celui de la santé aussi. Dans les hôpi­ taux, on l’aura, car la convention collective fait référence au Code du travail. Mais dans celle de la SAS, le secteur d’aide et des soins, il est juste indiqué que « le salarié a droit à X jours », et là, on ne l’aura pas auto­

RO

Le problème ne tient pas qu’au salaire. Il y a aussi le logement et les prix dans l’immobilier...

C’est vrai, et on va d’ailleurs commencer une action à ce sujet, même s’il est encore trop tôt pour en évoquer les détails. Mais il ne faut pas non plus mélanger les choses. Une étude du Statec avait démontré que

DE -CLAU JEAN DING RE

née avec le syndicat

ANDRÉ ROELTGEN

Nora Back a vu le jour en août 1979. Quelques mois après l’OGBL, union du LAV (la principale fédération syndicale ouvrière) et de la Fédération des employeurs privés (qui représente le secteur privé), porté sur les fonts baptismaux en janvier de la même année. Alors que la sidérurgie décline, John Castegnaro, secrétaire général du LAV, orchestre le mariage et devient le premier président du nouveau syndicat et restera à sa tête durant 25 ans. Il nourrit alors des liens forts avec le LSAP, qui collent encore à la peau de l’OGBL. Une fois sa retraite prise, John Castegnaro (décédé en 2012) sera d’ailleurs élu député du parti socialiste. À l’OGBL, c’est Jean-Claude Reding qui prend sa suite en 2004. Dans un style plus réservé, mais avec la volonté que son syndicat s’ouvre à d’autres secteurs que ceux du monde ouvrier : services publics, enseignement... Après deux mandats, c’est André Roeltgen qui est élu à la présidence en 2014. Un autre homme du sérail, dur en négociation et qui défend âprement la neutralité politique de son syndicat. Il prendra Nora Back sous son aile, avant de la mettre sur la voie royale de la présidence.

Photos OPE, LaLa La Photo, Maison Moderne (archives)

Salaire social minimum, jour de congé payé en plus, jour férié légal en plus... Ce sont autant de victoires pour vous ?

JOHN CASTEGNA

matiquement. Ça n’a pas beaucoup de sens que ce soit la terminologie de la conven­ tion collective qui joue, et on va donc se battre là-dessus.

incontournable ogbl Les dernières élections sociales ont confirmé la position dominante de l’OGBL dans le paysage syndical luxembourgeois. Même si le LCGB a gagné trois sièges à la Chambre des salariés, il n’en compte que 18, soit à peine un peu plus de la moitié de l’OGBL, qui en a 35 (pour 38 en 2013). L’Aleba (4), le FNCTTFEL (2) et Syprolux (1) complètent l’assemblée de 60 membres. Dans les entreprises, l’OGBL dispose de 1.972 délégués effectifs – 52 de plus par rapport à 2013 – (soit 24,91 %) et 1.761 suppléants. Le LCGB compte, quant à lui, 1.165 effectifs (14,91 %) et 1.138 suppléants.

LCGB 18

OGBL 35

ALEBA 4 FNCTTFEL 2 SYPROLUX 1

La répartition des sièges à la CSL Juin 2019 —

Source CSL

versité, et nous sommes bien implantés dans l’enseignement. Notre campagne dans le secteur financier allait en ce sens et voulait démontrer dans les banques et autres institutions que l’OGBL, ce n’est pas que la lutte des classes.

­ — 75


Idéologie Nora Back a le cœur à gauche, mais ne veut pas faire de politique.

« Il faudrait revoir le modèle des élections sociales. » 76 —

­ — Juin 2019


un risque de pauvreté en hausse 4.079 euros : c’est le montant estimé pour qu’une famille composée de deux adultes et de deux enfants puisse satisfaire ses besoins de base et participer activement à la vie en société. C’est l’une des données livrées en août 2018 par le Statec, qui avait calculé de manière fine les besoins réunis dans un budget de référence et comparé ces montants avec le salaire social minimum, assorti ou pas de prestations sociales et allocations. La conclusion ? Le budget de base est dépassé par le SSM pour un couple sans enfants et pour un couple avec enfants bénéficiant de prestations sociales et allocations. Dans tous les autres cas, les montants perçus sont inférieurs au budget de référence. Une des explications au fait que le Statec a ensuite calculé que le risque de pauvreté était en hausse au Luxembourg, passant de 16,5 % en 2016 à 18,7 % en 2017. Avec un risque plus élevé pour les jeunes et les personnes faiblement qualifiées.

Un salaire social minimum encore trop bas

1.977 1.996 COUPLE SANS ENFANTS 3.578 3.401 2.707 ADULTE AVEC 1 ENFANT DE 10 ANS 2.513 2.051 2.621 ADULTE AVEC 1 ENFANT DE 14 ANS 2.553 2.091 2.724 COUPLE AVEC 2 ENFANTS 4.561 4.094

Source Statec

4.079 2.000

3.000

4.000

TOTAL SSM NET PLUS PRESTATIONS ET ALLOCATIONS TOTAL SSM NET PLUS ALLOCATIONS BUDGET DE RÉFÉRENCE

Pour nous, il faut les 10 %, pour au moins correspondre au minimum pour vivre décemment. Donc un peu plus de 200 euros. Au-delà du simple argument « ce qu’il faut pour bien vivre », c’est une question de justice sociale. Le gouverne­ ment a fait un pas dans la bonne direction, et c’est une part du résultat de la lutte de l’OGBL. Et on ne lâche pas. On va mener des actions pour que ce salaire augmente et mettre la pression pour que cela ne soit pas oublié par le gouvernement, d’autant que cette évolution est prévue dans l’ac­ cord gouvernemental.

Donc l’OGBL a l’oreille du gouvernement ?

Si c’était aussi simple que cela...

ADULTE SEUL

1.000

Donc, pour vous, il faut encore revoir le salaire minimum ?

Pourtant, il semble que vous n’avez pas de grandes difficultés à faire passer vos idées ?

1.961

0

le salaire minimum était d’environ 10 % ne marche pas et que nos revendications inférieur à ce qu’il faut pour vivre décem­ sont écartées, il faudra aussi savoir lutter. Mais vous constatez tout de même ment au Luxembourg.

5.000

que le patronat vous tend un peu plus la main que par le passé ?

Difficile à juger pour le moment. On a eu la réunion du Semestre européen, et cela a été assez constructif. On avait des posi­ tions opposées, mais il n’y a pas eu de ba-­ garre, pas de cris... Mais si, à la fin, il avait fallu mettre un accord sur papier, je pense que cela n’aurait pas été possible. Donc c’est beau de dire qu’on essaie de dialoguer, mais lorsque les positions sont vraiment opposées, c’est difficile. Il est cependant évident que nous avons des intérêts com­ muns : que la productivité soit bonne, que le pays se porte bien... Même sur le dossier du compte épargne-temps, on avait des points communs. Tout dépend des sujets à vrai dire.

Les patrons vous appellent-ils un peu plus, maintenant que vos futures fonctions sont connues ?

Non, je n’ai pas reçu un seul appel. Ah bon ? Pour le salaire minimum, on Quel est le plus grand danger qui demandait 10 %, et on a eu 0,9 % ! Si j’ob­ guette l’économie luxembourgeoise et tenais un tel résultat dans le cadre d’une qui pourrait mettre à mal l’état social ? négociation de convention collective, je Il faut un équilibre général. Le plus grand ne serais pas fière. danger est, hélas, déjà là : c’est une répar­ Quid du travail le dimanche ? tition des richesses qui est encore trop La libéralisation totale des heures d’ou­ inégale et qui suscite des tensions, car les verture des commerces, c’est une ligne gens sont légitimement frustrés. rouge, infranchissable. On propose des Où voyez-vous le plus grand défi primes pour travailler le dimanche, mais de demain pour votre syndicat ? les travailleurs ont surtout envie d’être L’évolution du monde du travail, qui va en famille. au-delà de la seule digitalisation. Nous Ne faudrait-il pas laisser avons tous dû nous adapter, mais en tant les travailleurs décider ? que syndicat, on va aussi devoir adopter C’est de la poudre aux yeux. C’est le d’autres méthodes. Nous allons, par patron qui décide, notamment dans les exemple, nous retrouver face à de nou­ grandes entreprises. C’est ce qui remonte veaux types de contrats de travail, avec du terrain. Laisser le choix aux salariés une plus grande précarité. est illusoire. Vous êtes une femme de gauche ? Le patron, c’est donc forcément Je n’ai pas de carte de parti, et je ne fais pas l’ennemi ? de politique. Je n’ai jamais voulu en faire. Non, pas forcément. Par exemple, dans la Mais mes idées politiques sont plutôt de foulée des élections sociales, on a souvent gauche. C’est quelque chose qui me tient des moments très forts au niveau du dia­ à cœur, car cela correspond à une société logue. Les délégués sont nouveaux, moti­ plus juste. Ce sont mes convictions. vés, soutenus par les autres salariés. Là, on Le déficit démocratique au Luxembourg a de vrais rapports avec les patrons, et cela et les étrangers, toujours plus nombreux, qui n’ont pas le droit de vote, c’est une évite souvent bien des conflits.

Nicolas Buck, nouveau président de l’UEL, demande un dialogue social plus structuré. Vous êtes prête à revoir la manière dont ce dialogue est mené au niveau national et à faire renaître le fameux consensus à la luxembourgeoise ?

Ce qui est certain, c’est que nous sommes ouverts au dialogue, et que trouver des accords, c’est toujours mieux. Mais si cela

chose à changer, pour vous ?

Oui, et on l’a toujours dit. L’électorat est de plus en plus restreint, et ce n’est pas cet électorat qui constitue toute la vie active au Luxembourg. Le référendum est tombé à un mauvais moment, a été contre-­ productif. Mais il ne faut pas lâcher sur ce sujet. C’est pour cela que l’on aime à dire que l’élection à la CSL est la plus grande élection démocratique du pays. Juin 2019 —

­ — 77


Auteur

Thierry raizer Photographe

Edouard Olszewski

« L’artisanat restera un débouché intéressant » Michel Reckinger a rempilé pour quatre ans à la présidence de la Fédération des artisans. Le patron de l’entreprise familiale éponyme veut continuer à dire ce qu’il pense et à montrer l’exemple. Pour le bien d’un secteur essentiel à l’économie et qui doit faire ses devoirs de transformation technologique. 78 —

­ — Juin 2019


Au travail Michel Reckinger dans les ateliers de son entreprise à Ehlerange.

Juin 2019 —

­ — 79


Michel Reckinger Artisan du changement

e sent-on plus libre durant le deuxième mandat, qui sera aussi le dernier, comme le prévoient désormais les statuts de la Fédération ?

C’est l’expérience qui rend plus libre, mais ça n’a rien à voir avec la fin du mandat. J’ai toujours dit ce que je pensais, et ça ne va pas changer.

Pourquoi avoir choisi de rempiler ?

Les premières années permettent d’apprendre, et, avec l’expérience, on arrive à bien cerner les rouages, comment la politique fonctionne par rapport à nos revendications. Cela permet aussi d’apprendre beaucoup par rapport à nos entreprises, à nos membres, qui m’ont élu. Ça serait dommage d’arrêter en si bon chemin. Et c’est très intéressant !

Considérez-vous les membres de la Fédération comme des actionnaires ?

Tout ce que je dis, je le dis au nom de mes membres. Si j’ai un coup de gueule à faire passer ou que je pointe clairement des choses qui ne fonctionnent pas en politique – comme la hausse du salaire sociale minimum –, c’est parce que nous avons eu des réunions avec nos membres, qui nous font remonter ce genre de problème. Il faut toutefois faire la part des choses pour ne pas dire en public avec la même véhémence ce que nos membres peuvent parfois formuler. Le président est une personne publique qui doit mesurer ses mots, mais sur le fond, le message doit être le même que celui de nos membres.

Comment faire pour garder cette balance entre ce qu’ils disent avec le ventre et dans l’intérêt général ?

C’est là toute la difficulté. Je dois faire sentir aux membres que nous avons bien compris leur message, même si le message véhiculé vers l’extérieur est diffusé avec une moindre véhémence. Des membres pourraient nous reprocher, par exemple, qu’il y ait eu une augmentation du salaire social minimum, qu’il y ait eu de nouvelles mesures pour les congés parentaux… et de ne pas avoir pu éviter ces mesures. Mais nous devons leur dire que nous avons évité le pire. Notre travail était de négocier un consensus, si négociation il y a eu.

80 —

­ — Juin 2019


BIO E X PR ESS

MICHEL RECKINGER EN CINQ DATES 1967 Naissance le 7 janvier, à Luxembourg 1992 Retour au pays après avoir décroché un diplôme d’ingénieur en mécanique et en gestion d’entreprise à l’École polytechnique fédérale de Zurich 1997 Arrivée aux commandes de l’entreprise familiale fondée en 1911 2013 Entrée au comité de la Fédération des artisans en tant que membre coopté 2019 Réélection à la présidence de la Fédération des artisans

Mais sur ces dossiers, vous aviez dit qu’il n’y avait pas eu de concertation avec le patronat…

Les dernières décisions sont clairement des cadeaux issus des élections. On ne nous a pas demandé notre avis. A posteriori, on nous demande d’approuver ces décisions alors qu’il n’y avait pas eu de discussion avant.

Vous parlez des deux jours de congé supplémentaires…

Je parle des deux jours de congé, de la hausse sur le salaire social minimum, du congé parental prolongé… des éléments vis-à-vis desquels le gouvernement n’a jamais écouté nos doléances. Nous n’avons jamais eu l’occasion de discuter sur la manière d’aider les entreprises à assumer cette nouvelle donne.

On pourrait vous reprocher un certain conservatisme sur ces sujets…

Non. Nous savons très bien que c’est dans l’air du temps, que les papas doivent rester davantage à la maison pour garder les enfants. La vie familiale a une autre importance aujourd’hui que par le passé. Nous n’avons jamais été contre les congés parentaux, mais nous demandons d’avoir la possibilité de nous organiser.

Qu’est-ce que vous répondez au gouvernement, qui dit que « toute l’économie va bien », que tout le monde doit profiter en quelque sorte des fruits de la croissance ?

Ce n’est pas juste. Il nous faut d’autres chiffres. Si on dit que l’économie a une croissance de 3 ou 4 %, on parle de l’économie dans sa globalité, sans avoir de vision sur les différents secteurs, qu’il s’agisse de l’artisanat, de l’horeca, de l’industrie ou du

COMMEN TA IR E

UNE CHAMBRE MONOLITHIQUE Reconnaissant que le patronat ne s’est pas suffisamment organisé pour être représenté dans les partis politiques via des candidats, voire des députés en cas de réussite, Michel Reckinger concède que des discussions sont en cours à ce sujet au sein du patronat. Un patron député, voire ministre ? Une hypothèse qui aurait le mérite de contrebalancer les CV des députés actuels, majoritairement en provenance de la fonction publique. Et d’introduire un porte-voix des entrepreneurs à la Chambre.

commerce. On sait que dans l’artisanat, on arrive à peut-être 1,5 % de croissance... Il faudrait que le Liser fasse une analyse beaucoup plus détaillée. Je pense qu’on pourrait voir que les différents secteurs n’avancent pas au même rythme. Un tiers des entreprises dans l’artisanat ne génèrent pas de bénéfices. La moitié ont un bénéfice en dessous de 1 %. Je ne veux pas dire que toutes les entreprises vont faire faillite, mais, à l’inverse, dire que tout le monde va bien et qu’il n’y a pas de raison de s’alarmer n’est pas juste. Personne ne peut dire non plus que tout va bien, car nous n’avons pas les chiffres précis.

Vous pensez que le gros arbre du secteur finan­cier peut cacher la forêt qu’est l’artisanat ?

J’en suis persuadé. Je connais les entreprises dans l’artisanat. Je sais comment elles fonctionnent. Elles sont toutes énervées et elles ont peur de ce qui va se passer dans le futur parce qu’on leur demande de plus en plus financièrement, administrativement… on a beau encourager les gens à devenir entrepreneurs… mais la réalité devient de plus en plus difficile.

Depuis l’appel que vous avez lancé, début janvier, lors du pot des présidents, avec Tom Oberweis, président de la Chambre des métiers, la confiance est-elle revenue avec le gouvernement ?

Nous avons rencontré M. Kersch (ministre du Travail, LSAP, et par ailleurs connaissance d’enfance de Michel Reckinger, ndlr). Il peut se faire aussi l’avocat des PME, c’est ce qu’il nous a dit. Et je le crois. Il a conscience que les PME ont plus de problèmes que les grandes entreprises. Juin 2019 —

­ — 81


Nous avons rencontré Lex Delles (ministre de tutelle dépenses, mais une petite dégradation de la de l’artisanat en tant que ministre des Classes conjoncture risque d’engendrer des manques à moyennes, DP, ndlr) plusieurs fois. Mme Cahen gagner. Or, les nouvelles dépenses actées resteront (ministre de la Famille, DP, ndlr) ne prend pas dans le temps, et il faudra les assumer. contact avec nous, il n’y a pas de dialogue. Les partis La Chambre de commerce demandait politiques ont vu que les cadeaux font gagner des aussi de revoir le modèle de croissance élections, mais ils ne discutent pas avec les entre- luxembourgeois… faut-il en changer ? prises. Durant les campagnes, l’entreprise n’était Nous n’avons pas de modèle B. Je suis du même avis. pas abordée valablement dans les discours. Il faut changer de modèle. On ne peut pas rester Ce sont les mêmes qui ont promis simplement avec des augmentations de salariés des cadeaux qui sont au gouvernement… pour financer ce système. La croissance ne vient Je ne suis pas pour ou contre un parti. Il faut dire pas des entreprises, elle ne vient que par l’augque l’opposition n’a pas non plus été excellente en mentation de la masse salariale. Cela posera des­ proposant un discours alternatif durant la camproblèmes à l’avenir en matière de pension. Le goupagne. C’est dans l’air du temps de ne pas dire la vernement balaie ce constat à l’échelle des cinq vérité aux électeurs, mais plutôt de leur dire que prochaines années, mais il faut regarder plus loin. tout va bien dans le meilleur des mondes. Tous ceux Nous alimentons un effet boule de neige. Mais si le qui disent « faites attention » souffrent du reproche gouvernement n’est là que pour donner des cadeaux de voir les choses en noir. Alors que nous sommes et qu’il ne veut pas dire la vérité aux citoyens, ça ne des entrepreneurs de sociétés familiales où l’on va jamais changer. Il y a cinq ans, les partis au pouregarde à long terme. Ce que le gouvernement ne voir avaient été élus pour cette volonté de changefait pas du tout. Il distribue aujourd’hui ce qu’il ment, avec l’idée du « Zukunf­tspak », un paquet de espère gagner demain, sans vision à long terme, mesures d’économie. Mais ce projet a été oublié. tant en matière de pensions que de budget. Avez-vous déjà imaginé un autre modèle ? Vous partagez l’inquiétude formulée Ce chemin vers un autre modèle de croissance par la Chambre de commerce via son avis passera probablement par une grosse crise. Je ne sur le budget de l’État ? vois pas la politique changer quelque chose qui Elle était encore très gentille. Le budget contient fonctionne pour l’instant. de bons éléments, par exemple pour rattraper des Quels sont les atouts du pays qui peuvent retards en investissements. Les infrastructures lui permettre de construire son avenir ? doivent être adaptées pour que la croissance du Nous avons une place financière qui est plutôt sur pays et de sa population puisse être supportée. une bonne lancée, notamment sous les effets du Mais ce qu’on donne en plus, par exemple du côté Brexit. J’espère qu’elle va rester stable. Pour l’artisalaires, ou pour l’engagement de nouveaux foncsanat, la digitalisation permettra peut-être de revationnaires, n’est pas limité dans le temps. En loriser le secteur en raison du travail qu’il continuera Allemagne, des augmentations de ce type, décià offrir. Le coût de l’artisan va croître, et, donc, les dées par le passé, ont été limitées à sept ou dix ans. salaires vont croître, car l’artisan deviendra peutC’est une bonne approche. Elle permet d’évaluer être une denrée plus rare. Mais d’un autre côté, le la conjoncture au terme de l’accord et de rediscuter. secteur deviendra un débouché plus intéressant On peut peut-être se permettre pour l’instant ces pour les jeunes. Ce qui est déjà le cas aujourd’hui,

«  Chez nous, la digitalisation ne va pas passer par la robotisation. » 82 —

­ — Juin 2019

Croissance L’entreprise de Michel Reckinger est passée de 150 à 270 employés en cinq ans, sous l’effet d’un pays en bonne santé économique.

À L A F ÉDÉR AT ION

DES PROJETS EN INTERNE Après avoir revu les statuts de la Fédération, qui, entre autres, limite à deux le nombre de mandats du président, Michel Reckinger veut poursuivre la discussion concernant la fusion de certaines sousfédérations lorsque les secteurs se rapprochent, notamment dans l’alimen­ tation. Les centres de formation dédiés à des métiers, comme la mécanique ou l’alimentation, restent aussi à l’agenda du président.

10 %

Pour une entreprise de 20 personnes, Michel Reckinger propose, à l’instar de ce qui se pratique en Allemagne, que 10 % maximum des employés puissent prendre leurs congés parentaux en même temps. « Deux per­ sonnes seront en congé parental, la troisième devra attendre que l’une des deux revienne », expliquet-il. Une manière de concilier les intérêts et besoins de chacun.


„Ech wëll kee Fast Food, mee gutt recherchéiert Artikelen.“ « Je ne demande pas du fast food, mais des articles bien documentés. » Nicolas (26)

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mais les parents ont parfois peur et privilégient peut-être d’autres voies plus simples.

Que signifie la digitalisation dans votre entreprise ?

Depuis cinq ans, nous avons emprunté ce chemin. Notre administration est complètement digitalisée, qu’il s’agisse de la comptabilité ou de la gestion des pointages, par exemple. Dans la production, le technicien aura, à l’avenir, sur son iPad ou via des lunettes connectées, la possibilité de communiquer en direct avec des spécialistes lors de son intervention. Il ne sera plus seul, mais ils seront plusieurs à intervenir virtuellement sur chantier. Ce qui augmentera notre rapidité d’intervention. Le taux horaire augmentera en conséquence, car nous devrons recourir à d’autres profils, mais le client sera gagnant en termes de services, et nous, en termes de gestion de nos interventions.

Ce qui renforce le besoin d’une formation continue adaptée…

Nous avons en interne notre « académie », où l’on accueille des jeunes qui commencent ici sans diplôme et qui veulent avoir un certain niveau de compétences pour les amener à un même niveau de DAP pratique. Nous avons ouvert notre académie il y a un an et demi, les premiers vont sortir des sessions d’apprentissage.

Ce type d’initiative, c’est le reflet du rôle de patron ?

C’est une réaction au manque de main-d’œuvre, qui est une réalité. Faute de les trouver à la sortie de l’école ou dans les pays limitrophes, il faut se les construire soi-même.

Mais le président de la Fédération doit donner l’exemple au travers de sa propre société ?

Le président est beaucoup au fait des thèmes ­importants et des discussions en cours, c’est normal. Étant donné ses contacts, il est peut-être plus à même de mener une réflexion sur les actions à mettre en place qu’un patron, qui a constamment le nez dans le guidon. C’est normal. Je veux en effet donner l’exemple, et je serai toujours le premier à participer à des initiatives qui vont dans le bon sens.

Peut-on imaginer, en 2111, 200 ans après la fondation de l’entreprise familiale, qu’un des deux membres des équipes intervenant sur site soit un robot ?

Non. Chez nous, la digitalisation ne va pas passer par la robotisation. Elle va passer par une augmentation des informations disponibles pour faciliter la tâche de l’ouvrier. Les matériaux que l’on mettra en place à l’avenir seront aussi différents, probablement moins difficiles à manier. Dans le bâtiment, la robotisation va venir, mais pas d’une manière bouleversante. C’est pour cela que nos métiers resteront intéressants pour les jeunes.

La pauvreté au Luxembourg est régulièrement thématisée ces derniers temps. Quel regard portez-vous sur ce phénomène ?

J’ai une âme sociale. Nous faisons aussi pas mal de choses pour aider des gens qui sont dans le besoin, par exemple via un partenariat avec Médecins Sans Frontières, qui nous tient à cœur. On travaille beaucoup avec des réfugiés pour leur donner des possibilités de travail. C’est important dans la tradition

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­ — Juin 2019

L A F IBR E SOCI A L E

LE TRAVAIL POUR INTÉGRER LES RÉFUGIÉS Michel Reckinger a participé au film Grand H, de Frédérique Buck, pour partager son retour d’expérience de l’intégration de réfugiés (demandeurs de protection internationale – DPI) dans son entreprise. « Ça s’est très bien passé. Ils se sont bien inté­ grés dans l’entreprise, ont gagné un peu d’argent. Quand ils ont obtenu leur diplôme et leur statut, j’ai pu les embaucher. Cela représente sept ou huit personnes en deux ans qui, progressive­ ment, vont pouvoir faire des apprentissages pour adulte, acquérir des com­ pétences, et parfois se faire embaucher ailleurs. Ils entrent dans le mar­ ché du travail normal », témoignait-il à Paperjam en octobre 2018, en prélude à la sortie du film.

Académie Face au manque de main-d’œuvre qualifiée, l’entreprise Reckinger a créé sa propre « académie ».


d’une entreprise familiale comme la nôtre. J’ai plutôt un problème autour de la notion de pauvreté, qui est toujours définie par rapport au revenu médian. Cette vision n’est ni juste, ni justifiée, si l’on regarde comment des gens dans les pays limitrophes doivent vivre, avec quel salaire. Et chez nous, on dit qu’avec 2.200 euros, on frôle le seuil de pauvreté. Je trouve cela aberrant par rapport aux gens qui sont vraiment dans la nécessité. Il est clair qu’au Luxembourg, le logement est un véritable problème, en l’occurrence le loyer. Ce poste occupe une place plus importante dans les salaires au Luxembourg que dans les pays limitrophes. Sur base de ce constat, la discussion ne doit pas concerner un seuil de salaire, mais la raison de cette problématique. Il ne faut pas augmenter de 100 euros le salaire social minimum, car ça ne changera rien au fond du problème. Nous devrions plutôt faire en sorte que les loyers soient subventionnés d’une autre manière pour que ceux qui en ont vraiment besoin paient moins de loyer. Ce n’est pas en arrosant partout qu’on va régler ce problème.

Pensez-vous qu’on arrivera un jour à juguler ce problème du logement ?

Augmenté Digitalisation ne rime pas avec robotisation chez Michel Reckinger, mais plutôt avec artisan augmenté.

«  Ce n’est pas en arrosant partout qu’on va régler le problème de la pauvreté. »

Je fais vraiment confiance aux ministres Verts, qui sont en charge de l’Environnement (Carole Diesch­ bourg), du Logement (Sam Tanson), de l’Énergie (Claude Turmes) et des Infrastructures (François Bausch), pour qu’ils trouvent ensemble des moyens de construire davantage de logements. L’idéal aurait été que le ministère de l’Intérieur soit aussi dans ces mêmes mains, car l’autonomie communale pose problème, de mon point de vue. Si les quatre concernés veulent avancer, alors ils pourront trouver des solutions pour construire plus dense, plus vite. Car dans une zone de construction, on doit pouvoir construire. La question s’est posée, par exemple, autour du projet de construction d’une tour à Esch. Vise-t-on plus de logements, ou écoute-t-on 280 signataires d’une pétition s’opposant au projet de tour qui craignaient d’avoir de l’ombre dans leur jardin ? (C’est le second cas de figure qui a été privilégié à Esch, ndlr)

S TAT IS T IQUES

6

Six entités sur dix créées en 2013 étaient toujours actives en 2018, indique la Chambre des métiers. Au moment de leur création, ces entreprises occupaient en moyenne trois personnes. Six après cinq ans d’activité.

100 millions

L’Union des entreprises luxembourgeoises a fait ses calculs dans le cadre de l’introduction des jours de congé supplémentaires, comme l’indiquait dernièrement Nicolas Simons, économiste à l’UEL : « Nous avons pris pour base les chiffres de 2016 : coût du travail, nombre d’équivalents temps plein... Et le résultat est que chaque journée de travail non prestée coûtera 100 millions d’euros aux entreprises luxembour­ geoises du secteur privé. »

Comment organisez-vous votre agenda entre la direction de l’entreprise et la présidence de la Fédération ?

Je suis chaque jour quelque part en train de travailler pour la Fédération. Tout mon agenda s’organise d’ailleurs autour de cette présidence. Mon assistante gère très bien cela. Une réorganisation de l’entreprise a aussi eu lieu, certains ont pris plus de responsabilités. Nous avons aussi recruté de nouveaux profils à l’externe, tant dans le contexte de ma présidence qu’en raison du développement de nos activités. Un directeur administratif il y a plus d’un an, ainsi qu’un directeur technique. La structure de l’entreprise a bien grandi en cinq ans, passant de 150 à 270 employés.

À quoi cette croissance est-elle due ?

Le secteur de la construction va bien, et si on fait son travail d’une bonne manière, avec qualité, les clients reviennent. On travaille avec de nombreux clients redondants. Nous grandissons avec eux. La renommée du nom contribue aussi à ce résultat positif. Juin 2019 —

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CRÉDIT ŒUVRE Bertrand Ney, D’une éphémère persistance / 5, 1991

Particularisme régional Fille du Nord et fière de l’être, reconnue pour son pragmatisme et sa capacité à exprimer ses idées, Agnès Durdu veut « essayer de rester honnête, franche et réaliste » à la tête du Conseil d’État.


«  Les lois doivent être au service de l’humain  » Auteur

Photographe

Camille Frati

Patricia Pitsch (maison moderne)

Des champs du Nord au Conseil d’État, Agnès Durdu a tracé son chemin grâce à sa vivacité d’esprit et à sa curiosité. Bourgmestre, députée, élue au Comité des régions au niveau européen, elle vient d’être nommée présidente du Conseil d’État où elle siège depuis 2006. L’expression d’une certaine idée du service à la Nation, version trait d’union entre les territoires, les institutions et les idées.

Juin 2019 —

­ — 87


Agnès Durdu

V

du fait de mes connaissances acquises durant mes mandats de bourgmestre.

Pragmatique par nature

Votre confrère Me Albert Rodesch raconte qu’il vous a donné un coup de pouce pour vous engager en politique.

C’est vrai, même si l’intérêt existait déjà parce que mes deux grands-pères et l’un de mes arrièregrands-pères étaient actifs au niveau communal. Je me suis lancée et j’ai été élue comme bourgmestre. Les partis politiques m’ont approchée rapidement car les élections nationales se tenaient quelques mois plus tard. J’avais été élue au scrutin majoritaire, donc sans étiquette politique, mais je reconnais que j’avais déjà mes a priori.

Aviez-vous déjà des affinités avec les libéraux ?

C’est Gaston Thorn et tout simplement le gouvernement libéral-socialiste des années 1970 qui m’a vraiment attirée. C’était pour moi une véritable ouverture pour le pays. Je n’étais qu’une enfant à ce moment-là, mais ils m’ont vraiment impressionnée.

C’était aussi une période de crise au Luxembourg.

Vous assumez être une fille du Nord. Qu’est-ce que cela induit ?

J’ai gardé les pieds sur terre. On habite au milieu de la nature, on parle encore aux gens qui sont autour de soi et on se rend compte aussi que les décisions sont prises ailleurs. Quand j’étais enfant, les villages étaient vieux, tous les jeunes partaient d’office. Cela se reflétait dans le PAG de l’époque que j’ai découvert après, quand j’étais bourgmestre : on essayait par tous les moyens de réattirer les gens dans les villages en leur rendant la construction la plus facile possible.

À quel moment avez-vous décidé de partir ?

Mes parents auraient bien voulu faire des études, mais ils ne pouvaient pas le faire en raison de la Seconde Guerre mondiale. Comme j’apprenais facilement, il était pour eux fondamental que je puisse faire des études et être ultérieurement en mesure de choisir ce que je voulais faire de mon avenir. Mes parents m’ont inscrite au Fieldgen, une école privée. J’ai ensuite suivi les cours du Centre universitaire à Luxembourg-ville, puis je suis allée à Louvain-la-Neuve et enfin à Strasbourg. Pour faire des études de droit à l’époque, il était inévitable de quitter le pays. C’est bien aussi, parce que l’on apprend à connaître d’autres mentalités. Si c’était à refaire, je serais peut-être plutôt partie en Angleterre, pour ma spécialisation.

Finalement, vous êtes revenue à Luxembourg qui n’était pas encore une ville cosmopolite.

Quand je commence quelque chose, je veux le mener jusqu’au bout. C’est pour cela que je voulais absolument effectuer mon stage d’avocate après avoir achevé mes études de droit. Je ne le regrette pas. C’est une profession très intéressante. J’ai beaucoup aimé le droit civil durant mes premières années, ainsi que le droit pénal. À mon retour dans la profession, après ma carrière politique, le droit administratif a pris le dessus,

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Bio express 1964 Naissance à Clervaux, enfance à Hamiville 1983-1989 Études de droit au Centre universitaire de Luxembourg puis à Louvain-la-Neuve, DEA en droit communautaire à Strasbourg 1990 Assermentation au Barreau de Luxembourg, entrée dans l’étude Faltz, stage de référendaire à la CJUE 1991 Début de collaboration à l’étude Rodesch 1994-2005 Bourgmestre de Wincrange 1994-2003 Députée DP du Nord 2000-2017 Siège au Comité européen des régions 2005-2017 Conseillère communale à Wincrange 2006 Entre au Conseil d’État au nom du DP 2015 Devient vice-présidente du Conseil d’État 2019 Nommée présidente du Conseil d’État

Absolument. Mais à l’époque, j’étais encore trop jeune pour comprendre le véritable impact de la crise. Dans ma famille, personne ne travaillait dans le Sud. Ce n’est que beaucoup plus tard que je me suis rendu compte à quel point c’était une période vraiment très difficile et risquée pour notre État. Il fallait trouver la bonne solution et la bonne approche pour l’avenir. Heureusement qu’on a eu la bonne idée de se lancer dans le monde de la finance !

Vous attendiez-vous à être élue bourgmestre du premier coup ?

Non. À l’époque, j’avais seulement espéré être élue au conseil communal. J’ai beaucoup aimé être bourg­ mestre. Ma formation et ma profession d’avocat m’ont évidemment beaucoup aidée à assumer mes fonctions. J’avais un bon secrétariat aussi. Mes deux mandats m’ont apporté énormément parce que j’ai réellement compris le fonctionnement du pays sur tout ce qui est important pour nous, non seulement le travail dans la commune fusionnée, mais aussi au niveau régional. Au sein du Syndicat intercommunal du canton de Clervaux, nous avons réussi à implanter des entreprises, ce qui a permis d’attirer des travailleurs et d’offrir un emploi aux gens de la région.

Le Nord était-il vraiment isolé ?

Oui. À cette époque, il était très important de dire à Luxembourg-ville que nous existions et que nous pouvions aussi attirer des entreprises. Nous avons dû nous battre parce qu’il était déjà acquis, à ce moment-là, qu’il fallait attirer des entreprises étrangères. On avait cependant du mal à transmettre le message qu’il fallait aussi permettre à des entreprises existantes de s’agrandir et à la limite, de rentrer aussi dans un zoning régional. Certaines devaient se démener pendant cinq ou dix ans pour obtenir un reclassement dans le PAG. À croire qu’on voulait décourager les gens pour les inciter à s’installer dans le Centre.

Vous êtes entrée à la Chambre la même année.

J’ai repris le mandat de Charles Goerens qui est par­ti au Parlement européen. C’était définitivement


« Le Conseil d’État m’a apporté plus que ce que j’ai pu lui apporter. »

Op lëtzebuergesch Certains voudraient que la législation soit rédigée en luxembourgeois. Une hypothèse balayée de la main par Agnès Durdu. « Alors moi, je rédigerais dans mon patois du Nord ! J’ap­par­ tiens à la génération où le luxembourgeois n’était pas reconnu comme important. Je n’ai jamais appris à écrire convena­ blement le luxembour­ geois et je ne compte pas retourner aux études… »


une autre dimension. J’ai découvert le pays d’une Albert Rodesch autre façon. Et j’ai pu faire le va-et-vient, rapporter au niveau national les difficultés que nous ren- « Une femme contrions dans le Nord. Henri Grethen a fait énor- engagée » mément de ce côté-là. Me Albert Rodesch côtoie

L’évolution du pays fait que le Nord attise maintenant les convoitises pour ses terrains disponibles...

Oui, mais il faut aussi se rendre compte que le trajet est épuisant et stressant. Ces dernières années, je devais partir entre 6 h et 6 h 15 le matin pour être au bureau à 8 h, sinon il n’y a plus moyen de rentrer à Luxembourg-ville. Et ce n’est pas la fameuse route du Nord qui a apporté quoi que ce soit. C’est très bien de répartir la mobilité sur plusieurs épaules, mais penser que le train serait une solution pour tout, non ! On ne travaille pas forcément près de la gare de Luxembourg, les bus sont bondés ou alors il faut prendre plusieurs correspondances… Il ne faut pas croire que les transports en commun sont la solution.

Comment êtes-vous entrée au Conseil d’État ?

Je n’ai pas été réélue et mon parti s’est retrouvé dans l’opposition. Je n’avais plus la possibilité de retourner à la Chambre des députés, ce que j’ai énormément regretté. J’étais secrétaire générale de mon parti et un mandat s’est libéré au Conseil d’État. Je me suis dit que c’était une institution intéressante, qui travaille d’une autre façon que la Chambre des députés. Quand on est membre de la Chambre, on doit défendre les positions de son parti politique. Mais quand on est conseiller d’État, on regarde les textes d’une façon beaucoup plus objective. Étant donné que l’on sait que la politique veut aller dans un certain sens, il faut essayer d’agencer les textes pour que cela fonctionne à l’intérieur du système existant. J’ai posé ma candidature au sein de mon parti politique et j’ai eu le soutien nécessaire. Je suis rentrée au Conseil d’État et je ne l’ai pas regretté non plus. Je crois que ce dernier m’a apporté plus que ce que j’ai pu lui apporter.

Agnès Durdu depuis qu’elle a rejoint son étude au début des années 1990. « C’est une femme très enracinée dans sa région ardennaise, une femme engagée, hon­ nête, au franc-parler, qui a toujours eu une droiture intellectuelle. Elle a des idées fortes et a toujours su les exprimer dans sa vie professionnelle et politique. C’est une juriste pragma­ tique, enracinée dans la réalité. Elle a connu l’actualité politique mieux que d’autres présidents. Elle sait que le côté juri­ dique ne doit pas toujours prédominer et que dans certaines situations, il faut privilégier une solution qui peut fonctionner sur le plan pratique plutôt qu’un texte juridiquement parfait. »

Absolument. J’ai les pieds sur terre. Pour moi, les raisonnements juridiques, la gymnastique intellec- Parité tuelle que l’on retrouve dans les jugements civils, pénaux ou administratifs, c’est très beau. Mais il ne « Un acquis » faut jamais oublier que les lois doivent être au ser- C’est clair et net, Agnès vice de l’être humain. C’est mon approche fonda- Durdu n’a pas eu l’impresmentale. Évidemment, on vit dans un système sion d’être freinée parce juridique donc il faut faire en sorte que cela fonc- qu’elle est une femme. tionne. En fin de compte, mon grand principe, c’est « Je viens d’une famille où que les lois doivent être au service du citoyen tant les femmes ont toujours dans sa vie privée que dans sa vie professionnelle. réussi à imposer leur vision, Le respect de la vie privée, pour moi, est essentiel. leur approche, leur opinion.

Il ne suffit plus de connaître le Code civil. Les lois changent au jour le jour, et c’est surtout l’Union européenne, avec les directives et les règlements

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Vos avis contiennent également des remarques sur la façon de rédiger tel ou tel article, sur l’utilisation inappropriée de certains mots comme « proactif », un terme à la mode, mais qui hérisse le Conseil d’État.

Absolument. Une fois qu’un texte de loi est voté, une fois qu’un règlement grand-ducal est adopté, il s’applique aux citoyens. Tôt ou tard, il y aura peut-être des procès et ce sont les juridictions qui seront alors confrontées aux textes et qui devront les interpréter. Nous sommes le premier filtre pour faire en sorte que les textes soient encore lisibles alors même que nous sommes parfois confrontés à un langage qui est de plus en plus différent de celui que l’on connaît.

Est-ce que l’on peut dire que ce filtre du Conseil d’État fonctionne bien dans le sens où la Cour constitutionnelle n’a délivré que 144 avis en 20 ans d’existence ?

Me Rodesch estime que vous avez la qualité de chercher davantage la solution pragmatique que la solution juridique parfaite, mais difficilement applicable.

Vous êtes conseillère d’État depuis 13 ans. Que diriez-vous de l’évolution législative depuis toutes ces années ?

communautaires, qui prend de plus en plus de poids. Le problème est aussi que le langage législatif change et que cela rend souvent l’interprétation difficile. Au niveau européen, les règlements communautaires sont élaborés par la Commission dans un certain langage juridique qui ne correspond pas nécessairement au nôtre. Transposer le droit européen en droit national n’est pas toujours évident. Idem pour les directives : chaque amendement adopté par le Parlement européen reflète l’expérience et la culture juridique du député qui le dépose. Et puis, les directives sont devenues tellement précises que très souvent, les États n’ont plus beaucoup de marge de manœuvre, et on doit adopter le texte tel quel. Et la Commission admet difficilement que l’on veuille rédiger un texte d’une façon différente.

Pour moi, c’était un acquis qu’une femme pouvait autant imposer son opinion qu’un homme. Je ne demande pas à avoir un avantage quelconque parce que je suis une femme. »

Oui et non. Il a fallu un certain temps pour que les gens comprennent comment saisir la Cour constitutionnelle et la façon dont elle aborde l’interprétation des textes. Le nombre d’affaires portées auprès de la Cour constitutionnelle est d’ailleurs en augmentation depuis cinq ou six ans. Le Conseil d’État a parfois adopté des attitudes remises en question par la Cour constitutionnelle. Notamment par rapport à l’article 32 de la Cons­ titution qui règle la problématique de la base légale des matières réservées (éducation, finances, vie privée, etc.) : le législateur doit apporter un certain nombre de précisions dans le texte de loi et au fil du temps, ce n’était parfois plus le cas. Le Conseil d’État n’était plus aussi exigeant sur ce point et ne demandait pas au gouvernement de réagencer un règlement grand-ducal qui n’avait pas de base légale. La Cour constitutionnelle a eu un impact important en prenant une série d’arrêts qui ont vraiment secoué tout le monde politique. L’article 32 a été modifié il y a quelques années et depuis lors, nous sommes devenus très attentifs lorsqu’il y va d’une matière réservée à la loi.

Les deux institutions partagent une vigilance particulière concernant le principe d’égalité, au cœur de vos oppositions formelles comme de nombreux arrêts de la Cour constitutionnelle.


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Présidence tournante La présidence du Conseil d’État est attribuée en fonction de l’ancienneté du conseiller et de la durée de mandat lui restant à accomplir. Deux critères qui ont porté Agnès Durdu à la tête de l’organe, après quatre ans de vice-présidence.

L’égalité en tant que telle a toujours été affirmée, mais on ne s’est pas rendu compte de son impact potentiel. La société évolue et il n’y a pas que l’égalité entre les hommes et les femmes : il faut considérer l’égalité entre les personnes ayant des besoins particuliers et les autres, entre les personnes de différentes religions, etc. Je pense que les politiques, que ce soit le gouvernement ou la Chambre des députés, en prennent conscience. Il faut dire aussi que nous avions souvent affaire à des textes qui étaient anciens et qui ne répondaient plus aux besoins actuels. C’est pour cela qu’ils ont été corrigés, et c’est une bonne chose.

Depuis quelques années, vous vivez une véritable inflation des propositions de loi. Est-ce lié à certaines réformes d’envergure lancées par le gouvernement DP-LSAP-Déi Gréng depuis 2013 ? Ou est-ce une inflation continue depuis plus longtemps ?

Il ne faut pas oublier l’influence de l’Union européenne. Le gouvernement en place est effectivement très actif au niveau familial – le divorce a été fondamentalement changé –, au niveau des infrastructures aussi – avec tout ce qui a trait aux transports en commun, que ce soit le tram, le train, les gares rénovées ou créées ex nihilo. Évidemment, cela nécessitait la rédaction et l’adoption de beaucoup de textes. Il faut le reconnaître, beaucoup de réformes dont on parlait avant n’avançaient pas vraiment. Cette coalition travaille énormément et il y a eu effectivement des changements importants. De là à savoir s’ils sont tous bons, c’est autre chose. Dans 10 ou 15 ans, on dira peut-être qu’on aurait dû penser à ceci ou à cela.

« J’ai les pieds sur terre. »

Le nombre d’oppositions formelles a également crû de manière exponentielle depuis une ou deux décennies. Est-ce lié à des réformes sensibles ou à la baisse de la qualité des projets de loi qui vous sont soumis ?

Les deux. Parfois, les formulations des projets de loi ne rentrent pas tout à fait dans les exigences législatives. Nous rédigeons toujours nos oppositions formelles en précisant que tel aspect est contraire à tel principe de droit, telle convention internationale, tel article de la Constitution ou à tel texte existant. Nous sommes également plus conscients du fait qu’un texte peut engendrer par la suite des recours devant la Cour constitutionnelle

Statistiques

actes Années législatives 1999 2000 400 1998

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

350 300 250 200 150

OPPOSITIONS FORMELLES

Évolution de l’activité du Conseil d’État AVIS SUR PROJETS ET PROPOSITIONS DE LOI

AVIS SUR PROJETS DE RÈGLEMENT D’ARRÊTÉ GRAND-DUCAL

100 50 0

AVIS COMPLÉMENTAIRES EN MATIÈRE LÉGISLATIVE ET RÉGLEMENTAIRE

2017

2018

Le Conseil d’État examine la conformité des actes législatifs soumis par le gouvernement à la Constitution, aux principes fondamentaux du droit et aux traités internationaux liant le Luxem­bourg. Le législateur ne peut passer outre ses oppositions formelles.

SOUCRE Conseil d’État

Une activité législative inflationniste


Les  meilleurs candidats  n’ont souvent qu’un défaut. Ils  sont déjà en poste . Heureusement, ils lisent tous  Paperjam .

Le job-board de ceux qui ne vont pas sur les job-boards


ou les tribunaux administratifs. Cela nous rend d’autant plus prudents.

Pour vous, quels sont les avis les plus importants que le Conseil d’État a eu à rédiger durant les 20 dernières années ?

Les avis qui m’ont le plus marquée relèvent du droit familial, comme le divorce et la protection de la jeunesse. Il y a aussi toute une législation très technique qui risque d’avoir beaucoup d’influence dans la vie quotidienne des gens. Protéger la vie privée devient de plus en plus délicat. J’estime qu’au-delà de la protection des données, l’État a un rôle absolument subsidiaire à jouer dans la vie quotidienne des gens.

Faudrait-il davantage de conseillers d’État pour absorber l’augmentation de votre charge de travail ?

Nous avons beaucoup adapté notre façon de travailler ces dernières années et surtout, nous avons un secrétariat qui nous aide dans notre travail de recherche. Nous n’avons pas nécessairement besoin d’augmenter le nombre de conseillers dans les prochains mois. C’est vrai qu’avant les élections législatives, il y avait énormément de travail. Nous avons avisé en priorité les projets importants que le gouvernement voulait absolument évacuer avant les élections, ce qui ne nous a évidemment pas empêchés de formuler les oppositions formelles que nous estimions importantes.

Parmi les textes adoptés ces dernières années, une réforme concernait directement l’organisation du Conseil d’État. Certains craignaient une dérive politique. Qu’en pensez-vous a posteriori ?

Pour nous, en tant qu’institution, c’est un équilibre qui s’est établi tout au long de notre existence. La solution adoptée est bonne. Bien sûr, ce sont toujours les partis politiques qui nomment les conseillers mais une fois qu’on est à l’intérieur de la maison, ce n’est plus l’approche politique qui est déterminante. Nous travaillons sur les textes d’une façon objective, même si nous n’apprécions peut-être pas l’approche politique d’un texte.

Certains projets de loi sont plus clivants que d’autres – par exemple celui sur le mariage homosexuel, qui a suscité des discussions vives au sein du Conseil d’État. Comment faites-vous lorsque vous ne parvenez pas à vous mettre d’accord ?

Un ou plusieurs conseillers ont toujours la possibilité de rédiger un avis séparé, mais ces avis sont extrêmement rares parce que nous discutons jusqu’à ce que nous trouvions une solution acceptable pour tous les membres du Conseil d’État. Jusqu’à présent, nous avons toujours bien réussi, et j’espère que moi aussi je réussirai dans cette mission.

Comment voyez-vous votre rôle de présidente ?

Je suis toujours membre de commissions et je travaille comme tout le monde. À l’intérieur de l’institution, je m’efforcerai de faire en sorte que les travaux puissent avancer aussi bien que ces dernières années. Je veux garder le contact avec tous les membres, mais aussi avec les présidents des

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Composition

21 conseillers, 21 pédigrées Les conseillers d’État sont nommés par le Grand-Duc sur proposition, alternativement, du gouvernement, de la Chambre des députés et du Conseil d’État. La réforme de 2017 a également introduit une limitation du mandat à 12 années et une obligation de parité. Les candidats sont présentés par les partis politiques à tour de rôle selon un profil défini par l’institution. présidente :

Agnès Durdu Avocat à la Cour – DP vice-présidents :

Romain Nati Pneumologue et directeur général du CHL – LSAP Patrick Santer Avocat à la Cour – CSV conseillers :

S.A.R. le Prince Guillaume Grand-Duc héritier Georges Wivenes Procureur général d’État adjoint honoraire – CSV René Kollwelter Professeur – LSAP Marc Schaefer Enseignant, ancien prési­dent de l’Office national du tourisme – LSAP Lydie Lorang Avocat à la Cour – CSV Charles Lampers Commissaire de district honoraire – CSV Martine Deprez Professeur de sciences, spécialité mathématiques – CSV Christophe Schiltz Conseiller juridique – LSAP Lucien Lux Ancien ministre – LSAP Alain Kinsch Managing partner de EY Luxembourg – DP Marc Thewes Avocat à la Cour – CSV Jeannot Nies Procureur général d’État adjoint – CSV Dan Theisen Premier conseiller de gouvernement – DP Héloïse Bock Avocat à la Cour – DP Marc Colas Administrateur général honoraire – CSV Isabelle Schlesser Directrice de l’Adem – nommée par le gouvernement Véronique Stoffel Avocat à la Cour – ADR Martine Lamesch Avocat à la Cour – indépendante Yves Wagener Avocat à la Cour – Déi Gréng

différentes commissions pour voir s’il y a des textes présentant des problèmes particuliers et pour agencer le travail. Ce qui m’importe aussi, c’est que nous ayons une certaine ligne dans notre analyse des textes, surtout pour formuler les oppositions formelles. Nous ne pouvons pas adopter des positions différentes, d’un avis à l’autre. Ma fonction se joue aussi à l’extérieur du Conseil d’État. Nous devons avoir de bonnes relations avec le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif. Nous allons probablement multiplier les entretiens avec les différents ministres, ce que nous avions déjà commencé à faire, et surtout avec les fonctionnaires, pour comprendre où sont leurs problèmes et pourquoi ils ont adopté telle ou telle approche, d’un point de vue technique. Cela pourra éviter beaucoup de problèmes et de discussions. J’ai aussi l’intention de représenter correctement notre institution dans le public. J’ai toujours été impressionnée par la discrétion du Conseil d’État et pourtant, c’est une institution remarquée. Discré­tion et efficacité. Je cherche toujours cela, mais je dois le faire d’une autre façon. Notre société et notre perception des différentes institutions se modifient au fil du temps et nous devons nous positionner autrement en public. Le Conseil d’État ne doit pas nécessairement communiquer à tout bout de champ, mais si cela devient nécessaire, je ferai entendre sa voix d’une façon vraiment réservée.

Qu’est-ce qui pourrait encore être amélioré dans le fonctionnement du Conseil d’État ?

Nous pouvons fonctionner correctement avec le texte de loi le régissant, tel qu’il existe. Je suis heureuse que nous ayons réussi à y faire insérer le principe du choix du profil des candidats. Pour nous, il est essentiel de pouvoir dire qu’il nous faut une personne qui connaisse tel ou tel sujet. Je tiens absolument à ce que tous ceux qui nomment un candidat pour entrer au Conseil d’État respectent le profil que nous adoptons.

La loi précise qu’il faut 11 juristes parmi les 21 conseillers d’État. Est-ce suffisant ?

Parfois, on peut se dire qu’il nous en faudrait plus, mais je ne suis pas d’avis qu’il faille une majorité absolue de juristes. Il est important d’avoir d’autres personnes qui apportent leur propre vision des sujets. Sinon, nos textes deviendraient trop juridiques. Ce n’est pas la seule réponse que le Conseil d’État doit apporter aux problèmes qui se posent.

Mais d’autres profils peuvent prêter le flanc à la critique, comme celui d’Alain Kinsch (managing partner d’EY Luxembourg) amené à examiner la réforme fiscale alors qu’il avait participé aux négociations de coalition.

Il ne faut pas croire que les juristes soient à l’abri de telles critiques puisque généralement, ce sont des avocats et ils peuvent aussi avoir des conflits d’intérêts. Chacun de nous doit faire attention lorsqu’un projet de loi va être examiné et dire d’office qu’il risque de rencontrer un conflit d’intérêts. Jusqu’à présent, cela a toujours très bien fonctionné.


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Photographe

Anthony Dehez

« on ne dirige pas avec

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Stéphane Bailly, 46 ans, a fait d’une entreprise familiale mosellane bientôt centenaire un groupe européen de distribution automobile au cœur de la Grande Région, affichant un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros. C’est au Luxembourg que le président de Car Avenue a choisi d’installer la tête de pont d’un ensemble qu’il veut diriger « comme un groupe familial », tout en agissant « comme un groupe financier ». Auteurs

Ioanna Schimizzi & thierry raizer

du sang­ — Juin 2019


Transformation Stéphane Bailly a repris la direction du groupe il y a 13 ans et en a fait un acteur présent dans trois pays : France, Belgique et Luxembourg.

-froid »

Juin 2019 —

­ — 97


Stéphane Bailly Carbure à la vision 98 —

­ — Juin 2019


L

Nous retrouvons les mêmes spécificités d’un pays à l’autre. En revanche, deux choses sont très différentes : les questions immobilière et foncière au Luxembourg complexifient notre métier ici, comparativement à la France ou à la Belgique. Sur le plan des marques du groupe PSA que nous représentons, l’évolution de la gamme chez Peugeot et l’envol de Citroën nous permettent de proposer des produits qui correspondent très bien à un marché luxembourgeois qui est, par nature, un marché premium et fleet.

D’où votre investissement dans une nouvelle concession à Leudelange de 20.000 m2 sur quatre niveaux, qui sera la plus importante de votre réseau ?

Elle devrait être opérationnelle à l’automne 2020. C’est un investissement en propre dont nous ne souhaitons pas dévoiler le montant. En parallèle, nous investissons actuellement huit millions d’euros dans une nouvelle concession en périphérie de Metz, dont l’ouverture est prévue en septembre prochain. Nous ne sommes pas sur les mêmes échelles quant au prix du foncier, mais nous faisons le même métier de chaque côté de la frontière. Ce sont des investissements à long terme.

Cette nouvelle concession à Leudelange illustre-t-elle votre volonté de vous développer au Luxembourg ?

Le Luxembourg est aujourd’hui la base de notre groupe, cet investissement permet donc de compléter notre présence sur le territoire, surtout avec des marques que l’on porte depuis longtemps dans le groupe et qui répondent vraiment aux attentes des clients au Grand-Duché.

e siège de Car Avenue est désormais au Luxembourg, pourquoi avoir fait ce choix ?

Cela faisait sens puisqu’au départ de notre zone historique de chalandise en Moselle, nous avons développé depuis plusieurs années nos activités au Grand-Duché, mais également en Wallonie. Nous étendrons probablement notre réseau par la suite en Allemagne. Donc le Luxembourg permet, entre autres, d’avoir une position centrale.

Quand avez-vous décidé de faire bouger le centre de gravité historique de Metz au Luxembourg ?

J’ai repris le groupe il y a 13 ans et très vite, avec l’évolution économique du Luxem­ bourg et l’aspiration naturelle vers le pays, il était important de suivre ce mouvement, d’accompagner nos clients particuliers et entreprises intéressés par le développement du Grand-Duché. Nous avions cette volonté de nous y installer durablement. Ce que nous avons fait.

Le Luxembourg est un terreau plus fertile que la France pour vos ambitions ?

Origines Une photo de la première concession Peugeot de Metz datée de 1936.

BIO EXPRESS Stéphane Bailly, 46 ans, est le prési­dent de Car Avenue, groupe européen de distribution automobile, implanté en France, au Luxembourg et en Belgique. Diplômé de l’ESCE Paris et du Nicholls State University College of Business Administration (États-Unis), il prend en 2006 la tête du groupe Bailly, dont les racines remontent à 1920. Il est devenu Car Avenue en 2014, passant de 12 à 80 concessions.

Qu’est-ce qui est important lorsque l’on reprend une entreprise familiale bien ancrée dans un pays ? Y a-t-il des étapes qu’il ne faut pas manquer ?

Il y a toujours un processus particulier, parce qu’il faut respecter l’histoire familiale de l’entreprise, son passé, etc. L’idée, c’est de capitaliser sur les forces communes, d’apporter un complément au niveau de l’organisation, au niveau des méthodes, par rapport au savoir-faire de Car Avenue. Notre but est de composer avec ce qui existe et malgré tout, de développer les points qui le méritent. Les synergies qui existent au sein même de Car Avenue doivent être une force à chaque reprise.

Quels sont les grands projets du groupe pour 2019 ?

Un projet important qui a démarré au 1er mai est la reprise du groupe Andreani en Alsace, qui possède huit concessions Opel, des affaires Kia – que l’on a aussi au Luxem­bourg et en Moselle – et Hyundai. Cette reprise est complémentaire à notre Juin 2019 —

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Comment êtes-vous organisés pour garder une veille sur de potentielles reprises de concessions ?

À 50 %, les opportunités ou les propositions proviennent des échanges que nous avons avec les constructeurs automobiles. Pour le reste, ce sont des contacts que nous entretenons avec des confrères, nos équipes et moi-même.

Quelles sont vos ambitions au Luxembourg ?

Avec les dernières acquisitions que nous venons de réaliser, nous faisons désormais partie des acteurs majeurs, l’enjeu est de continuer à tirer profit de notre partenariat avec les marques que nous représentons. Notre groupe représente aujourd’hui un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros, 2.000 salariés, 80 concessions dans trois pays, 60.000 véhicules vendus, dont 36.000 véhicules neufs et 24.000 véhicules d’occasion.

Quelles sont vos ambitions dans le créneau du véhicule d’occasion ?

Ces dernières années, nous avions quelque peu délaissé ce marché qui se pratiquait d’abord entre particuliers. Mais nous cernons un appétit pour des véhicules de ce type de la part des clients. C’est la raison pour laquelle nous avons lancé notre première plate-forme de centre de distribution de véhicules d’occasion, Car Avenue Occasions, entre Metz et Nancy, à Lesménils. Nous voulons aussi proposer des véhicules plus anciens et premium. Ce que nous souhaitons, c’est vraiment couvrir tout le spectre du marché de l’occasion, mais aussi du plaisir automobile, avec des véhicules classiques et des « super cars ». Ce créneau correspond aussi à la passion des véhicules classiques, bien présente au Luxembourg.

Pensez-vous que la balance pourrait s’inverser entre les véhicules neufs, qui restent dominants au Luxembourg, et les véhicules d’occasion ? 100 —

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9

Hyundai

Opel

Citroën

ford

Peugeot

0

Renault

3

Mercedes

6

Audi

Nous étudions la possibilité de nous installer en Allemagne, par exemple en Sarre, en Rhénanie-Palatinat, ou même dans le Bade-Wurtemberg. Ce sont des territoires sur lesquels nous avons déjà des contacts. Mais pour l’instant, nous n’irons pas plus loin que la Grande Région. Nous voulons rester proches de nos marchés, des flux que nous connaissons, qui gravitent tous autour du Luxembourg.

Les 10 marques les plus répandues du parc automobile particulier (en %) en 2019

12

BMW

Avez-vous la volonté de vous étendre au-delà des régions existantes ?

15

Volkswagen

présence avec PSA en Alsace. Nous avons également un projet qui a démarré au 1er avril : la reprise des affaires Nissan et Toyota d’Ital Group dans le Brabant wallon, qui s’ajoutent à nos implantations Nissan à Liège.

LE PARC AUTO­MOBILE DU PAYS Au Luxembourg, le parc automobile était constitué de 496.326 véhicules au 1er janvier dernier, selon les chiffres du Statec, dont 201.287 voitures par­ ticulières. Parmi les nouvelles immatri­ culations, il y avait 19.258 voitures neuves en 2018, contre 26.902 d’occasion. Le nombre de ces dernières était en baisse au 1er janvier dernier, à 22.227 voitures particulières. Il s’agit de la première baisse des voitures particulières d’occasion depuis 2012. Volkswagen, BMW, Audi, Mercedes et Renault sont les cinq marques les plus répandues sur le parc automobile luxembourgeois.

L’ÉLECTRIQUE AU LUXEMBOURG Dans les derniers chiffres publiés au 1er janvier dernier par le Statec au sujet du parc automobile du pays, 1.036 voitures particulières possédaient un moteur électrique, sur un ensemble de 201.287 voitures particulières. Un chiffre qui a doublé en l’espace de deux ans, puisqu’elles étaient au nombre de 533 en 2017. Le gouvernement luxem­bourgeois a annoncé pour cette année 2019 la mise en place d’une prime de 5.000 euros pour l’achat d’une voiture ou d’une camionnette neuve. Le Parlement européen et le Conseil ont également récemment trouvé un accord sur des objectifs pour réduire les émissions de CO2 : 37,5 % pour les voitures neuves d’ici 2030.

On le voit déjà aux États-Unis, où de grandes enseignes de la distribution automobile ont beaucoup plus consacré leurs derniers investissements sur les véhicules d’occasion. Notre métier évolue beaucoup, nous devons étudier tous les leviers en permanence, y compris le marché des pièces de rechange. Notre ambition est de vendre un véhicule d’occasion pour un véhicule neuf dans les cinq prochaines années.

Votre perception du Luxembourg a-t-elle changé ces dernières années ?

Le Grand-Duché continue dans son élan de manière impressionnante. L’une des questions qui se posent est celle des infra­ structures et de la mobilité. Nous avons aussi, en tant que professionnel de l’automobile, des réponses à apporter sur ces sujets-là. Grâce à notre positionnement des deux côtés de la frontière, nous pouvons apporter cette vision et essayer de travailler sur des schémas de mobilité avec le gouvernement luxembourgeois et les autorités locales des pays voisins.

Quels sont, selon vous, les points d’achoppement du pays ?

Si le Luxembourg offre aujourd’hui beaucoup d’avantages d’un point de vue financier, pour les salariés frontaliers princi­palement, il y a justement les inconvénients du transport. Nous avons un certain nombre de salariés qui sont venus au Luxembourg et qui en sont repartis, en raison des soucis de mobilité. Or, les ressources humaines dépendent en grande partie des pays voisins, et tant mieux pour ces pays frontaliers, mais encore faut-il accompagner ces flux quotidiens. L’A31 est donc un vrai sujet, comme les transports en commun, le carsharing aussi.

Le secteur automobile est-il sous pression politique ?

Aujourd’hui, il y a en effet une pression assez forte liée aux exigences environnementales, au passage à l’électrification et au développement des nouvelles motorisations. Tous les constructeurs sont logés à la même enseigne, avec de vraies difficultés pour atteindre les objectifs de l’Union européenne. En 2020, l’objectif est fixé à 95 grammes de CO2 par véhicule, et au-delà de 95 grammes, les pénalités seront colossales. Donc il y a une

« Je ne lâche rien. »


Photo → Franklin Delano Roosevelt, taken in 1944 by Leon A. Perskie [edited]

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LUXEMBO U R G IN E NG L IS H , S INC E 2 0 1 1


Avenir « Il y a eu une course à l’électrification sans même savoir si les constructeurs et l’UE arriveront à se doter des batteries nécessaires », insiste Stéphane Bailly.

vraie course à l’électrification et aux véhicules hybrides, et les budgets liés à la R & D entraînent des coûts en interne, au niveau des constructeurs, qui pèsent sur nos marges. Nous devons, chacun à notre niveau, nous adapter à ce contexte économique, en veillant à ce que chaque acquisition soit une valeur ajoutée dans notre dispositif pensé sur la Grande Région. D’où cette volonté de ne pas nous disperser et de concentrer nos forces localement.

200 CANDIDATS Chaque année, neuf journées de recru­ tement d’apprentis en mécanique et en carrosserie sont organisées dans diffé­ rentes concessions Car Avenue en France, au Luxembourg et en Belgique. Au cours de ces journées, plus de 200 candidats passent des tests écrits et sont reçus en entretien individuel, puis avec leurs parents (pour les mineurs). En 2018, plus de 60 jeunes ont été recrutés.

Comment imaginez-vous l’avenir du secteur automobile ? Croyez-vous à une électrification massive ?

Personne n’a de boule de cristal. L’UE a réagi au dieselgate chez Volkswagen en donnant des objectifs extrêmement ambitieux. Objectifs auxquels répondait finalement la motorisation diesel avec la norme Euro 6B qui émettait moins de CO2 et pas de particules grâce aux filtres. On a fait la guerre au diesel. Il y a donc eu une course vers l’électrification sans même savoir si les constructeurs et l’Union européenne arriveront à se doter des batteries nécessaires pour la motorisation de ces véhicules. Or, les capacités en termes de rechargement et de l’ensemble de la chaîne empreinte carbone

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ne sont pas encore suffisantes. On sait que l’extraction des terres rares pose également problème pour la fabrication des batteries, il y a encore beaucoup de pays qui utilisent les usines à charbon pour se fournir en électricité… Sans oublier que nous n’avons pas encore de vue suffisante sur le recyclage des batteries, il est donc difficile de dire si l’électrique sera la vraie solution. Il en va de même pour l’hydrogène, qui comporte encore des inconnues au niveau de son stockage, de sa dangerosité et de son coût.

Vous prônez plutôt une approche autour de plusieurs solutions ?

40.000 références Opérationnelle depuis le début de l’année 2017, la plateforme de distribution de pièces de rechange Car Avenue Services est implantée à Lesménils en Meurthe-et-Moselle. D’une surface de près de 12.000 m2, elle propose quelque 40.000 références de pièces détachées constructeurs et équipementiers, livrées deux fois par jour dans toute la Lorraine.

Il va y avoir un mix de toutes ces formules. Pour les grands rouleurs, cela restera le diesel, pour ceux qui font moins de kilomètres, l’option sera d’utiliser des véhicules électriques, et à la croisée des deux, il y aura une offre hybride. Ce changement nous pousse à nous remettre en question avec les constructeurs. C’est aussi pour cela que l’on assiste à un phénomène de concentration dans notre profession pour générer des synergies, des économies d’échelle, qui permettront aussi de faire baisser les coûts de distribution et donc, le prix final des véhicules. Nous avons tous conscience des enjeux environnementaux,


mais je regrette que l’automobile soit autant la cible des pouvoirs publics et qu’il n’y ait pas un meilleur consensus lorsque l’on voit ce que le secteur représente en termes d’emplois en Allemagne, en France, et près de chez nous en Lorraine avec les usines PSA.

Le groupe Bailly, devenu Car Avenue, fêtera l’an prochain ses 100 ans, comment expliquez-vous cette longévité ?

L’un des enjeux fondamentaux est de garder les qualités et les forces qui ont toujours été les nôtres, cet attachement à la qualité de service, à la performance, et de s’intéresser à toutes les opportunités ; de rester agile finalement. On se comporte comme un groupe familial, tout en agissant comme un groupe financier, et on garde l’agilité, la réactivité d’une start-up pour être inventifs, innovants, dans un monde qui bouge très vite. Les 10 ans qui viennent apporteront beaucoup plus de changements que les 100 dernières années dans l’histoire de l’automobile.

Quels sont les piliers de votre stratégie ?

Nous en avons trois. Le premier est de garder l’âme et la culture d’une entreprise familiale, c’est essentiel. Au-delà de tous les « process » que nous pouvons avoir, il y a l’humain, et c’est cela qui va nous permettre de faire la différence. Nous y som­ mes très attachés, dans le recrutement, au niveau de l’apprentissage et dans l’accompagnement des plans de carrière. Ensuite, nous faisons un métier qui dégage des marges étroites, mais qui consomme beaucoup de cash, donc il ne

LE DÉVELOPPEMENT AU LUXEMBOURG Le groupe Car Avenue est aujour­d’hui distributeur au Luxembourg des marques Nissan, Infiniti, Toyota, Peugeot, Citroën, DS et Kia. « Cela s’est fait d’abord avec Nissan by Lentz. Nous avons aussi eu l’opportunité de démarrer avec la marque Toyota à Foetz, et plus récemment, nous continuons le partenariat avec PSA en reprenant l’activité d’Étoile Garage et du Garage Rodenbourg », explique Stéphane Bailly.Dans le cadre de cette dernière reprise, Car Avenue est pour le moment actionnaire à hauteur de 60 %, « et Michel Braquet (responsable d’Étoile Garage, ndlr) a apporté ses parts à hau­ teur de 40 %. Dans deux ans, nous aurons un premier palier où nous repren­ drons 20 % de ses parts puis la tota­ lité dans quatre ans, ce qui nous permet d’avoir une continuité avec un acteur reconnu au Luxembourg. » À l'automne 2020, les équipes intégreront la nouvelle concession de Leude­ lange (illustration ci-dessus) d'une surface de 20.000 m2, un investissement majeur dont le montant reste confidentiel.

« Notre ambition est de vendre un véhicule d’occasion pour un véhicule neuf dans les cinq prochaines années. »

faut pas se tromper. Les besoins en fonds de roulement, le suivi de la trésorerie, etc. sont au moins aussi importants que la culture du résultat. Le troisième pilier est de conserver une ouverture d’esprit. Je suis quelqu’un qui ne lâche rien, j’ai toujours été admiratif et impressionné par la force de certains grands patrons, capables d’insuffler la bonne stratégie, mais aussi de garder ses forces essentielles dans l’entreprise, de s’attacher au bien-être de chaque collaborateur, de ces petits détails qui font au final la force de l’entreprise. Je suis quelqu’un de très exigeant à la fois sur la forme com­ me sur le fond.

Vos décisions passent-elles par le filtre de la raison ou parvenez-vous encore à laisser parler votre instinct de président ?

L’instinct et l’affectif font partie de la vie d’une entreprise puisque ce sont des hommes qui la composent. On ne dirige pas avec du sang-froid. Bien sûr, pour certaines décisions, il faut parfois en faire preuve, mais nous avons aussi besoin de l’affect. L’instinct tire d’ailleurs beaucoup son origine dans l’expérience. J’ai eu la chance de grandir dans le métier, cela m’aide et m’inspire tous les jours.

Un parcours ou un destin ?

C’est un parcours. Son destin, on se le crée. Lorsque vous êtes à la tête d’une société, vous savez que cela peut être très fragile et qu’il n’est jamais question de se reposer sur ses lauriers ou de croire que les choses sont acquises. La notion d’exemplarité est importante dans une entreprise telle que la nôtre. Souvent, on pense que c’est facile de reprendre l’entreprise familiale, mais je trouve qu’au contraire, la responsabilité qui pèse sur le dirigeant est essentielle.

Reprendre le groupe créé par votre grand-père, était-ce une évidence ?

C’est une chose à laquelle je pensais, mais il a fallu que je me fasse une place, et rien n’a été facile. Je dirais que personne, et tant mieux, ne m’a fait de cadeau pour y arriver. Je raisonnerai de la même manière avec mes enfants. Soit ils sont faits pour ce métier et sont motivés et passionnés, soit ils feront autre chose.

Vous songez déjà à la transmission ?

Ce n’est pas une priorité. La priorité, c’est d’avoir la bonne personne à la tête de l’entreprise pour la pérenniser. Et ce qui est important dans une famille, c’est que les personnes engagées soient faites pour ça. Je pense à la transmission d’un point de vue global, c’est normal, mais ce qui m’ani­ ­me, c’est de transmettre des valeurs, un savoir-faire. Juin 2019 —

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Auteur

Thierry Raizer Photographe

Anthony Dehez

DERNIERS ADIEUX

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La dépouille mortelle du Grand-Duc Jean sort de la cathédrale après un office religieux célébré en son honneur. Elle est emmenée vers la crypte où le souverain reposera, notamment aux côtés de son épouse, la Grande-Duchesse Joséphine-Charlotte, décédée en janvier 2005.

Samedi 4 mai 2019, le Luxembourg a rendu hommage à un Grand-Duc aussi discret que populaire. Très respecté, Jean de Luxembourg a eu droit aux honneurs des funérailles nationales, réservées notamment aux souverains. Une journée importante sur le plan protocolaire et du recueillement que Paperjam retrace en images.


Premières loges Rue de l’Ancien Athénée, le public s’est déjà installé aux meilleures places pour observer l’arrivée des participants à la messe funèbre qui s’est déroulée aux alentours de 11h15 à la Cathédrale Notre-Dame de Luxembourg.

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Une haie et des honneurs Une haie d’honneur a été formée tout au long du parcours du cortège funèbre. 120 soldats volontaires, 120 éclaireurs et éclaireuses, et 120 guides et scouts étaient postés en alternance pour rappeler les engagements militaires pendant la Seconde Guerre mondiale et de « chef scout » du Grand-Duc Jean.

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Sécurité L’appareil étatique avait mobilisé d’importants moyens pour que ces funérailles nationales se déroulent sans anicroche. Avec des mesures de sécurité spécifiques, comme des snipers perchés sur la flèche de la cathédrale.


Intendance L’intendance a été mise à contribution en ce samedi pluvieux où les parapluies étaient de rigueur.

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Populaire Dès la veille des funérailles, des habitants du pays ou des travailleurs de passage en ville rendaient hommage au Grand-Duc Jean qui a régné sur le Luxembourg de 1964 à 2000.

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Historique La famille grand-ducale était réunie au grand complet, devant les objectifs des médias. 300 étaient accrédités pour assister à l’hommage national d’un souverain qui forçait aussi le respect en dehors des frontières.

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espresso conversations envies Il dirige, avec son frère, Batimentsmoinschers.com. Vincent Lyonnet, 39 ans, se livre sur son rapport à l’argent en page 114.

On n’est jamais mieux servi que par soi-même ! Apprenez à maîtriser les codes du personal branding, en page 116, pour décrocher un job. Une maison étroite, une petite rue, et pourtant... grâce au travail du cabinet Team 31, c’est devenu un logement lumineux et ouvert. À découvrir en page 120. C’est le Mois européen de la photographie au Luxembourg. Focus, en page 122, sur les représentations du corps. Entrepreneur, musicien, trésorier de Design Luxembourg, Thomas Tomschak est aussi un gourmet. Déjeuner au MoiMoi à Dudelange en page 124. Juin 2019 —

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ENVIES

ARGENT COMPTANT VINCENT LYONNET

« Ne pas dépenser l’argent qu’on n’a pas » Savoir partager Une devise par rapport à l’argent ? « Le premier argent que l’on gagne, c’est celui qu’on n’a pas dépensé. » Je suis d’origine modeste, mes parents venaient de familles d’agriculteurs et d’employés des filatures vosgiennes. J’ai conscience de la valeur de l’argent. Votre premier salaire ? 1.300 euros pour mon premier emploi chez Michael Page à Paris. Mais avant cela, en tant qu’étudiant, j’ai travaillé dans une usine en Lorraine où je perforais des barres de métal huit heures par jour. Ça a forgé en moi l’idée qu’on a besoin de tout le monde pour faire progresser notre société. Le premier cadeau que vous vous êtes offert ? Pour fêter ce premier salaire, j’ai invité ma compagne de l’époque au restaurant. Je voulais partager ce moment. En fait, j’achète rarement des choses unique­ment pour moi.

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Cadeau d’acier

BIO EXPRESS Originaire des Vosges, Vincent Lyonnet, 39 ans, est associé à son frère Dominique au sein de l’entreprise Batimentsmoinschers.com basée à Bertrange et qui développe des modèles d’entrepôts métalliques en kit. L’entreprise est active en Europe et en Afrique. En 2003, après sa sortie de l’ESC Clermont-­Ferrand, il est engagé comme consultant chez Michael Page à Paris. Il rejoint ensuite la jeune agence de publicité parisienne Valassis comme chargé de clientèle. En 2010, hésitant entre plusieurs voies, il répond à l’appel de son frère et le rejoint au Luxembourg en tant que directeur commercial et marketing.

Une dépense qui vous énerve ? Les bonnes résolutions que l’on prend en s’offrant un abonnement dans une salle de sport. Comme beaucoup de monde, j’y vais nettement moins que ce que j’avais prévu, mais la cotisation tombe de manière automatique chaque mois. Et j’oublie toujours de me désabonner. C’est vraiment de l’argent gâché. Mais je ne m’en prends qu’à moi-même. Un objet dont vous ne vous sépareriez jamais ? À part mon smartphone, j’ai un bracelet en acier que ma belle-famille m’a offert pour Noël. C’est donc assez récent. J’en voulais un parce qu’il me rappelle de manière positive que je travaille dans le monde de l’acier. C’est un matériau que j’apprécie et celui-ci est galvanisé, donc traité contre la corrosion. C’est un bel objet, assez épuré.


ENVIES

Microdépenses

Est-ce que le prix de certaines choses vous dérange ? Toujours en lien avec mes origines et notre entreprise – nous développons une marque low cost –, je n’aime pas mettre de l’argent dans du superflu. J’aime payer les choses à ce que j’estime être leur juste prix. Par exemple, je m’initie au vin et je dispose d’une application sur mon smartphone qui me permet de connaître les prix moyens et donc d’éviter les marges exagérées que se font certains distributeurs. Imaginons que vous remportiez l’EuroMillions ? Même si cela peut sembler « bateau », je ferais d’abord plaisir à mes proches. Je continuerais aussi à investir dans notre structure. Nous venons justement d’acquérir de nouveaux locaux. Enfin, j’investirais dans des « bourses d’excellence » pour permettre à des jeunes qui n’en ont pas les moyens de pouvoir financer leurs études. J’en ai rencontré plusieurs ces derniers temps, que ce soit en Europe ou en Afrique, et j’ai été bluffé par les résultats que cela peut créer. Cela peut notamment faire circuler le savoir d’un continent à l’autre.

Une idée d’une dépense stupide ? Les microdépenses que l’on peut faire de manière impulsive. Je pense notamment à toutes ces applications que l’on achète via son smartphone. On ne s’en rend pas compte, mais lorsqu’on regarde son relevé de compte, cela représente quand même un montant non négligeable pour pas grand-chose.

Terrien Investissez-vous à titre personnel ? Mon frère et moi investissons avant tout dans notre société. Mais personnellement, je suis un terrien : j’investis donc plutôt dans la pierre. Récemment, j’ai acquis un studio à Varsovie avec l’idée qu’un jour, mes enfants auront peut-être envie de faire une partie de leurs études dans le pays de leur maman. Mais en attendant, je vais le louer. Lorsque j’investis, cela doit avoir du sens. Vous êtes instinctif ou vous suivez des conseils ? J’investis dans ce que je comprends. Actuellement, je suis en train de suivre une fintech luxembourgeoise qui prépare une levée de fonds et dont la cible de consommateurs me parle, dans la mesure où elle est située en Afrique. Je crois beaucoup au potentiel de développement de ce continent.

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TEXTE Jean-Michel Lalieu PHOTO Edouard Olszewski

Stop au superflu

Avez-vous déjà connu des problèmes financiers ? J’ai déjà été dans des situations délicates, notamment pour financer mes études. Les principes de bonne gestion qui m’ont été inculqués par mes parents m’ont beaucoup aidé. L’un de mes principes de base est de ne pas dépenser l’argent que l’on n’a pas.


ENVIES

COMPÉTENCES PERSONAL BRANDING

un job à son image Pour trouver un emploi, mieux vaut maîtriser son personal branding. Le marketing de soi-même devient en effet l’un des standards d’un marché de l’emploi où le networking et les réseaux sociaux jouent un rôle primordial. Mais se vendre telle une marque ne s’improvise pas.

C

omment améliorer son image sur le marché de l’emploi ? À l’heure de l’ultra-connexion et des informations qui se partagent en ligne, mieux vaut connaître les grandes tendances du personal branding et adopter une approche aussi méthodique que possible. Première recommandation : garder à l’esprit qu’il faut se démarquer de la concurrence en créant sa propre niche. « C’est là où il faut être un peu magicien, car ce n’est pas facile de trouver un domaine spécifique dans la quantité de possibilités qui existent et qui ont déjà été prises d’assaut par d’autres, déclare Luis Salerno, gestionnaire de la coordination numérique et digitale chez PwC et spécialisé en personal branding. Mais il reste de la place dans certains domaines. » Et l’expert d’évoquer la blockchain, le content marketing sur les réseaux sociaux, la biotechnologie… « Ce sont surtout des matières technologiques », reconnaît-il. Cinq mots-clés Il convient ensuite de déterminer cinq mots-clés. « Il faut trouver cinq mots qui définissent votre profil : quatre au niveau professionnel et un mot relatif à la vie personnelle pour garder le côté humain », estime notre interlocuteur. Enfin, il faut optimiser son réseau en partageant du contenu « sexy », qui attire le recruteur. « L’objectif, c’est de se faire remarquer en partageant des informations respectueuses mais provocantes », conclut Luis Salerno. L’importance de la photo Quel que soit le réseau social choisi pour développer son réseau, s’il y a un conseil à retenir, c’est de soigner sa photo 116 —

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ALEXIA SIRET Consultante en recrutement, Adecco Permanent Placement « Le personal branding numérique nous permet d’avoir une vision globale de ce qu’est la personne, que ce soit au niveau des compétences, mais aussi de ce qu’elle attend de son entreprise et ses valeurs personnelles. Cela nous permet de comprendre la culture du candidat et de savoir si cela peut matcher avec nos clients. Ils attendent en effet des candidats avec des compétences, mais surtout avec certaines valeurs. C’est là que le personal bran­ ding est un plus. À l’heure actuelle, on ne reçoit plus trop de CV. C’est

de profil. « J’ai vu des photos sur LinkedIn où les gens posaient en lunettes de soleil sur la plage. Cela ne fait guère professionnel... Ce type de photo pourrait être sur Facebook, mais pas ici », conseille Luis Salerno. Si LinkedIn reste la référence pour le réseau professionnel, il ne faut pas négliger Facebook et ses 2,3 milliards d’utilisateurs. Près de 95 % des business du monde

le networking et les réseaux sociaux qui font que l’on trouve le bon candidat. 50 % de mes demandes trouvent preneur grâce à LinkedIn, ou même Twitter et Facebook. C’est d’ailleurs la première étape : taper le nom du candidat sur Google et voir ce qu’il ressort sur l’ensemble des réseaux sociaux pour déterminer sa valeur. On voit dès lors de plus en plus de candidats qui signent des contrats alors qu’ils sont juniors, mais ils possèdent les valeurs de l’entreprise, contrairement à un autre candidat peut-être plus expérimenté. »

détiennent une page sur le réseau de Zuckerberg. Enfin, il faut soigner la présentation de sa page en insérant un « golden paragraphe » : quatre lignes où on parle de ce qu’on peut offrir, « pourquoi il faut travailler avec vous. Ce n’est pas un exercice facile, ça prend du temps mais c’est très important », ajoute encore Luis Salerno. F. J.


ENVIES

MÉTIER DU FUTUR USER RESEARCHER

CAROLINE LAMBOLEY Profession chasseuse de têtes « Pour moi, le personal branding est crucial si on est à la recherche d’une opportunité. Si on souhaite être contacté, il faut bien expliquer ce que l’on fait sur LinkedIn et on aura plus de chance d’être appelé pour des opportunités. Certains regrettent d’être contactés trop souvent par des cabinets, mais s’ils n’ont pas une description correcte de ce qu’ils font, c’est un risque. Il faut aussi partager des articles, prendre part à des

discussions pour que votre nom apparaisse régulièrement. Des groupes comme « Jobs in Luxembourg », mais aussi des groupes plus spécifiques en fonction de votre métier sont essentiels. Pour entrer en contact avec un chasseur de têtes, il faut être dans son réseau. Il faut être proactif. C’est important d’assister à des événements, pour réseauter et rencontrer certaines personnes qui peuvent vous aider dans votre carrière. »

L’user researcher a pour mission d’offrir la meilleure expérience client possible, en étudiant et retranscrivant les comportements des utilisateurs.

Que fait-il ? Il ne doit pas être confondu avec l’UX designer, qui intervient majoritairement dans la production du projet, à un niveau technique. L’user resear­ cher va intervenir au niveau psychologique, s’intéresser à une approche cognitive, pour être en phase avec les besoins des utilisateurs.

Quelles sont ses compétences ? Il est capable de récolter les données, d’analyser l’expérience utilisateur, les besoins, d’organiser les tests, y compris avec des utilisateurs. Il intervient donc très en amont des projets, et permet de déceler des problèmes et de proposer des solutions pour y remédier. Vient ensuite la phase des prototypages, où l’user researcher est également présent, il peut donner les retours des utilisateurs aux designers.

Quelle est sa formation ? Les user researchers ont souvent un master en sciences cognitives, en psychologie ou en ergonomie. Il n’existe pas de formation dédiée au Luxembourg, mais de plus en plus d’offres se développent, en France notamment. Suivant son expérience, il peut également être formé en interne, pour pouvoir acquérir ses compétences sur le terrain.

Combien gagne-t-il ? Pour un profil junior, le salaire varie entre 30.000 et 40.000 euros annuels brut, et entre 75.000 et 85.000 euros annuels brut avec une dizaine d’années d’expérience.

L’écoute. L’user researcher doit comprendre les objectifs du client, où il souhaite aller. C’est pourquoi il doit être extrêmement à l’écoute. Il doit également savoir analyser les besoins des utilisateurs.

Avis d’expert

POUR ALLER PLUS LOIN Élu pape du personal branding, selon le New York Times, _ LEGENDE-TITRE Dan Schawbel a déjà écrit de 08 nombreux ouvrages de référence The new rules forinverup career sur le sujet. Avec Promote Yourself : 08_legende et estrunteni success paru en 2014, l’auteur vousoffic livrera toutes les clés pour tature, te pos eniscie nimudevenir votre meilleur vendeursan et vous discidrendre quis aindispensable dem inctotate auprès des employeurs. ab intibusdae.

« C’est une fonction qui est nouvelle et qui est très à la mode. Il y a plus de demandes que de candidats pour les recrutements. Il est compliqué de trouver des profils vraiment expérimentés, et souvent, un junior sera formé en interne. » Béatrice Lesueur, en charge du recrutement au sein de l’agence de communication digitale et webmarketing Vanksen.

Juin 2019 —

­ — 117

ILLUSTRATION Hadi Saadaldeen PHOTOS Adecco, Caroline Lamboley

Une qualité-clé ?


ENVIES

STYLE COURT POUR L’ÉTÉ Comment définissez-­ vous votre style ? « Street smart. Urbain et astucieux, ce qui me permet de faire du BMX comme d’aller boire un verre en ville. »

200 SIGNES MAX

Avec quelle personnalité stylée aimeriez­vous faire la fête ? « Sans hésiter avec Will Smith, dans sa version Fresh Prince of Bel-Air des années 90. »

Quelle est votre pièce préférée, et son histoire ? « Une paire de Dr Martens en édition limitée que j’avais achetée au Japon. C’est une collaboration avec Comme des Garçons, que j’apprécie beaucoup. »

« Je ne suis pas un grand fan du violet... »

Que porter lors d’une soirée de gala ? « Quoi qu’il arrive, quelque chose de personnel, d’original. Et de rebelle. »

Quelle couleur ne portez-­vous jamais ? Et quelle est celle que vous portez au quotidien ? « Je ne suis pas un grand fan du violet... Je porte volontiers du bleu par contre, ma couleur fétiche. »

200 SIGNES MAX Quelle pièce souhaitez­vous transmettre ? « La montre G-Shock que j’ai moi-même dessinée. Un vrai Viki Gómez design ! »

200 SIGNES

Une adresse coup de cœur à Luxembourg ? « Je suis assez fan de la marque COS, qui fait MAXde très belles choses pour les hommes. »

Viki Gómez

Sportif, champion de BMX TEXTES Fabien Rodrigues

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ENVIES

Comment définissez­vous votre style ? « À la française. Féminin et naturel. »

Avec quel créateur aimeriez-vous dîner ? « Avec Morgane Sezalory. Avec sa marque Sézane, elle a su dès ses débuts proposer une expérience shopping innovante, en ligne ou dans son appartement parisien. »

« L’élégance se trouve souvent dans la simplicité. »

Quel est votre dernier achat mode ? « Des sneakers Stan Smith véganes en édition limitée. »

Que porter à un premier rendez-vous ? « Less is more. L’élégance se trouve souvent dans une bonne interprétation de la simplicité. »

La pièce que vous ne prêterez jamais ? « Un sac Chanel 2.55 vintage, couleur lie de vin. Absolument éternel ! »

Quelle pièce souhaitez-­ vous transmettre ? « Un solitaire en or blanc. C’est une bague qui appartenait à ma grand-mère et qui a donc une forte valeur familiale. »

Qui vous a donné le sens du style ? « Je me fais plutôt confiance à moi-même. En fonction de mon humeur, de la lumière et du programme de la journée, j’essaie de porter une tenue à la fois stylée et adaptée. »

Guillaine Matter

Global marketing & communication manager, 3C Payment PHOTOS Mike Zenari

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­ — 119


ENVIES

ARCHITECTURE TRANSFORMATION ET EXTENSION

Retournement de situation 1

MAÎTRE D’OUVRAGE Privé

2

ARCHITECTE Team 31 ARCHITECTE D’INTÉRIEUR Stéphane di Carlo LOCALISATION Luxembourg-Rollingergrund ANNÉE DE RÉALISATION 2009-2012

3

C

e projet est né d’une collaboration étroite entre le maître d’ouvrage et l’architecte. « La transformation de cette maison a été l’occasion de nombreuses discussions avec le client, aboutissant à un projet parfaitement adapté à cette famille », indique Steve Weyland de Team 31. La maison est étroite et peu profonde, construite en front de rue immédiat, ne laissant aucun recul par rapport à la chaussée. « Le chantier a été particulièrement difficile : à cause de l’étroitesse de la rue, il a fallu démolir une partie de la maison pour permettre l’accès aux camions, et utiliser l’arrière du bâtiment pendant toute la phase de chantier, puisque rien ne pouvait être laissé en front de rue », explique l’architecte. Aussi, l’entrée a été décalée latéralement pour ne pas se retrouver directement sur la chaussée depuis le seuil de la porte. « Cela a permis de créer une zone qui dessert à la fois le garage et la porte d’entrée », explique l’architecte. L’enveloppe et la distribution intérieure ont aussi été complètement revues, et la maison a 120 —

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été rehaussée d’un étage grâce à une structure en bois recouverte d’un bardage en zinc. Les dalles ont été arrachées pour retravailler les différents niveaux et les hauteurs sous plafond, permettant une distribution en split levels (ou demi-étages). « Le salon était précédemment placé côté rue, au niveau le plus bas. Nous l’avons remonté au dernier étage pour profiter de la lumière naturelle, de la vue dégagée sur le quartier et d’une liaison avec le jardin grâce à une passerelle », déclare l’architecte. Un nouvel escalier en acier brut a été réalisé par le maître d’ouvrage lui-même. La maison accueille désormais, en plus des espaces de jour, trois chambres situées dans les niveaux bas et un bureau-atelier dans une véranda. Une grande attention a été portée à l’architecture intérieure. « Nous avons beaucoup dialogué pour choisir les matériaux, tout comme de longues réflexions ont été menées pour adapter les volumes à la façon de vivre dans la maison. Les espaces sont relativement épurés, mais bien pensés et fonctionnels », assure Steve Weyland. Au sol, on trouve du béton ciré et du parquet. Pour un des murs, la structure en moellons a été préservée. Parmi les autres matériaux, il y a du bois et de l’acier non traité. Au sous-sol, une belle cave voûtée a pu être remise en état. Dans le jardin, différents plateaux ont été recréés pour en faciliter l’utilisation. C. C.

1

2 3 4

Au dernier étage, la pièce à vivre présente une double orientation, à la fois vers le quartier et vers le jardin en terrasse. Côté rue, l’entrée de la maison a été retravaillée pour plus de confort et de sécurité. L’escalier en métal dialogue avec le mur ancien en moellons. À l’arrière de la maison, une nouvelle passerelle a été créée pour mieux profiter du jardin.

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PHOTOS Team 31

Située dans une rue secondaire du Rollingergrund, cette maison mitoyen­ne a été retravaillée en profondeur par Steve Weyland de Team 31.


I N S TA G R A M

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14 : 00


ENVIES

CULTURE PHOTOGRAPHIE

Des corps narratifs

TALENT LAB #19 TROIS PROJETS ­ À SUIVRE Si tout le programme Talent Lab #19 promet de beaux moments, certains projets se distinguent déjà.

THÉÂTRE

Le thème directeur retenu pour l’édition 2019 du Mois européen de la photographie au Luxembourg est Bodyfiction(s). Un angle d’approche qui remet en cause la représenta­ tion du corps dans la photographie contemporaine tout en interrogeant les modèles traditionnels.

T

ous les deux ans, l’association CaféCrème organise le Mois européen de la photographie au Luxembourg (EMOP) en partenariat avec de nombreuses institutions culturelles du pays et en réseau avec d’autres capitales en Europe. Chaque édition est placée sous un thème directeur qui sert de fil rouge aux différentes expositions qui sont organisées et qui est développé plus en profondeur dans l’exposition principale, qui se décline généralement en plusieurs volets, chaque volet étant présenté dans différents lieux. Pour cette édition, 20 expositions sont à découvrir dans 13 lieux répartis entre Luxembourg, Dudelange et Clervaux. Cette année, la question du corps et de sa représentation est au cœur de la réflexion. Bodyfiction(s) vise donc à questionner le passage du corps comme objet esthétique à un corps ambigu, dont les représentations soulèvent des questions ayant trait au féminisme, aux modifications génétiques, aux canons de

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beauté ou encore à la chirurgie esthétique. L’exposition Bodyfiction(s) est ainsi présentée au Musée national d’histoire et d’art (MNHA), avec une sélection de 12 artistes qui décortiquent le corps en s’éloignant des nus traditionnels et esthétisants pour en faire une critique esthétique, sociale et culturelle. Au Cercle Cité, la sélection d’œuvres est plus proche de l’art contemporain avec des œuvres d’artistes héritiers du Body Art et de la photographie mise en scène, n’hésitant pas à toucher parfois au monstrueux. Au Casino Luxembourg, la thématique est explorée au travers d’une sélection de trois vidéos de Yuri Ancarani, Orlan et Smith qui tous trois interrogent la mutation du corps contemporain dans une société post-humaine. À côté de cette exposition en plusieurs volets, il ne faudra pas rater la première exposition monographique d’Elina Brotherus au Luxembourg organisée à la Villa Vauban, un travail sensible et plein d’humour, ou encore celle de LaToya Ruby Frazier présentée au Mudam. Cette artiste afro-américaine développe depuis les années 2000 une pratique photographique personnelle et militante, en prise avec les réalités sociales, politiques et économiques de nos sociétés, proposant une approche documentaire renouvelée, car abordée du point de vue de l’intime. À noter qu’une nouvelle galerie a rejoint le circuit d’expositions : la Mob Art Gallery où sont présentés les travaux de Florence Iff et Manon Moret. C. C.

DANSE Pour ce volet, Yotam Peled et son projet « ALPHA » ques­ tionnent le rôle du genre dans la structure du pouvoir, en partant du postulat qu’Ève n’a jamais donné la pomme à Adam, renversant ainsi le rapport de force entre hommes et femmes depuis la nuit des temps. Il est parrainé dans cette démarche par le choré­ graphe Hofesh Shechter.

OPÉRA Le volet opératique a été confié à Claire Pasquier, qui centre son processus de création sur l’approche participa­ tive. La performance musicale « Le Furieux » présentée au Talent Lab ne fait pas exception et est décrite comme « un chœur citoyen, un cri libérateur » pluri­ disciplinaire, parrainée par Jean Bellorini et Mathieu Coblentz. Les projets-maquettes seront présentés à 19 h 30 le 7 juin au Théâtre des Capucins pour le théâtre et l’opéra et le 8 juin au Grand Théâtre pour la danse. Entrée libre. www.theatres.lu

PHOTO TJ Boulting London

Seaweed Wrap (2015) de Juno Calypso est présenté dans l’exposition Bodyfiction(s) au MNHA.

Godefroy Gordet, parrainé par le metteur en scène David Bobée, propose « Là où en sont nos vies », une création qui se veut constat des dérives de notre ère. Des personnages issus de la génération Y, sans identité propre, mais portant tous une allégorie propre à la société actuelle, cherchent à la fois des réponses et les bonnes questions à se poser, sans moralisme exacerbé.


KEEP CALM AND

GO TO THE NEW

SAUMUR

13, RUE DICKS LUXEMBOURG


ENVIES

RESTAURANT À TABLE AVEC

Thomas Tomschak

S

ans se défaire de l’élégante discrétion qui le caractérise, Thomas Tomschak s’investit avec détermination sur plusieurs fronts : la gestion de l’agence de création et de communication Bunker Palace, qu’il a cofondée, l’organisation des prochains Luxem­ bourg Design Awards et une vie personnelle rimant avec famille et musique. Il ne re­chigne cependant jamais à une pause gastronomique. LE VENT EN POUPE. Bunker Palace jouit d’une excellente réputation, notamment sur la scène culturelle européenne. Ce qui vaut à l’agence de travailler, entre autres, avec le Festival international d’art lyrique d’Aix-enProvence, la Gaîté lyrique à Paris, ou encore l’association Lët’z Arles à Luxembourg. Un nouveau mandat de la part du Casino Lux­ em­bourg – Forum d’art contemporain vient de s’ajouter récemment. « Nous sommes ravis que le Casino nous confie l’intégralité de sa nouvelle identité graphique, charte et logo compris », confie Thomas, en dégustant la soupe miso qu’il a commandée en entrée. La cuisine japonaise trouve particulièrement ses faveurs, car sophistiquée et pauvre en

herbes aromatiques, auxquelles il est « majori­tai­rement et malheureusement allergique ». LA QUALITÉ DU PRODUIT. Le jeune chef d’entreprise accorde de l’importance à la qualité, tant comme moteur professionnel que comme exigence dans l’assiette. À ce propos, il confie qu’il « préfère de loin la qualité à la quantité. J’aime quand il se passe quelque chose à chaque bouchée, et je pense que cela passe par la qualité et la fraîcheur des produits, autant que par l’assaisonnent adéquat. » Une devise qu’il retrouve dans l’excellent chirashi préparé par l’incontournable Hashimoto, qui officie au MoiMoi depuis 2016 : « J’adore les plats de poisson cru, même avec mes enfants ou en voyage. Au Japon, je n’ai mangé que ça ! » Du côté de son agence, cette approche autour de la qualité lui a permis entre autres de concevoir toute la plate-forme digitale de Tsume Art, société leader sur le marché des figurines manga, implantée au Grand-Duché. LE DESIGN COMME DESSERT.

Thomas Tomschak se trouve aussi actuellement en pleine organisation des Design Awards, qui auront lieu le 12 juin à l’Abbaye de Neumünster. 232 projets soumis par plus d’une centaine de porteurs, rien de moins. « Tous les aspects du design ont été abordés, de la mode au design social, en passant MoiMoi par le design d’intérieur », 5, rue de la Libération se félicite le trésorier de L-3510 Dudelange l’asbl organisatrice Design Tél. : 26 52 11 70 Luxembourg. Un succès qui fait écho au souhait des Chef Hashimoto organisateurs de voir les difDirection Chris Belnou férentes branches du secCouverts env. 40 teur plus interconnectées. L’excellence de l’artisanat, Addition du jour Thomas se la souhaite à lui1 menu « Chirashi » avec soupe 23,00 € même, simplement dans son 1 menu du jour « Tako Kara » jardin  : «  J ’aime faire pousavec soupe 13,50 € ser mes légumes, et élever 1 gyoza plater à partager 8,50 € mes poules... Ça devient pas 2 soft drinks 5,00 € Total 55,00 € mal avec les années ! » F. R.

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MAIS AUSSI SON PLAT « MADELEINE DE PROUST » ? « Aucun doute là-dessus – et on est loin du Japon –, ce sont les Kniddelen de ma grand-mère, mémé Algrange. Elle utilisait des foies de volaille, qui leur donnaient une saveur encore plus terroir et que j’adore retrouver de temps en temps. » OÙ EMMENER MANGER THOMAS ? « J’habite à la frontière française, mes adresses préférées y sont L’Izakaya, à Thionville, et Les Étangs, à Manom. À Luxembourg, en tant qu’amoureux des fruits de mer, je vais à la Brasserie Guillaume. J’ai hâte qu’elle soit reconstruite après ce malheureux incendie. »

PHOTOS Jan Hanrion (Maison Moderne)

Entrepreneur confirmé, musicien passionné et trésorier de Design Luxembourg, Thomas Tomschak joue avec les codes et les casquettes. Le temps d’un repas au MoiMoi à Dudelange, il nous parle de son actualité... et de ses goûts culinaires.


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INDEX

ENTREPRISES PERSONNES PUBLICITÉS

1, 2, 3

100,7 14 3C PAYMENT 118

A

ABBL 38 ABN AMRO LUXEMBOURG 48 ACADÉMIE INTERNATIONALE D’ASTRONAUTIQUE 50 ACCENTURE 66 ADECCO PERMANENT PLACEMENT 116 ADEM 14, 86 ADR 86 AGENCE D’EXPLORATION SPATIALE JAPONAISE 50 AGENCE SPATIALE EUROPÉENNE 32, 50 AGENCE SPATIALE LUXEMBOURGEOISE 50 ALD 32 ALEBA 14, 18, 64, 70 ALFI 38 ALIBABA 20 ALIPAY 20 ALLAERT ÉMILIE 38 AMAZON 42 ANCARANI YURI 122 ANDREANI 96 ANDRIEU MARINA 36 ANT FINANCIAL 20 ARCELORMITTAL 14 ARENDT 28, 32 ARENDT SERVICES 28 ARGEMA 28 ARIÉ JEAN-PHILIPPE 60 ASHBY XENIA 36 ASSOCIATION D’ASSURANCE ACCIDENT 64 ASSOCIATION DES COMPAGNIES D’ASSURANCES ET DE RÉASSURANCES 44 ASSOCIATION DES MÉDECINS ET MÉDECINS-DENTISTES 56, 62 ASSOCIATION POUR LA SANTÉ AU TRAVAIL DES SECTEURS FINANCIERS 64 ASTEROID FOUNDATION 50 ASTF 28 AUTORITÉ EUROPÉENNE DES ASSURANCES ET DES PENSIONS PROFESSIONNELLES 44 AXA BELGIQUE 46

B

B MEDICAL SYSTEMS 60 BACK NORA 70 BAGUET YVES 66 BAILLY STÉPHANE 96 BALAGOUROU BRICE 44 BÂLOISE ASSURANCES LUXEMBOURG 8 BANK OF CHINA 6 BANQUE CENTRALE DU LUXEMBOURG 14 BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE 48, 50

126 —

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BANQUE DE LUXEMBOURG 38 BANQUE INTERNATIONALE À LUXEMBOURG 36, 38, 48, 66 BATIMENTSMOINSCHERS.COM 114 BATISCO 34 BAUDOUIN JULIEN 66 BAUSCH FRANÇOIS 78 BAZIN GEOFFROY 48 BCEE 14, 38 BELLORINI JEAN 122 BELNOU CHRIS 124 BENG ARCHITECTES ASSOCIÉS 36 BERTHELOT SÉBASTIEN 32 BEST LARISSA 36 BETTEL XAVIER 16, 26 BGL BNP PARIBAS 14, 38, 43, 48 BIM-Y 32 BIOHEALTH CLUSTER 55, 60 BITFLYER 42 BITSTAMP 26 BLACKFIN CAPITAL PARTNERS 38 BMW 4, 5 BO CONCEPT 31 BOBÉE DAVID 122 BOCK ÉMILE 58 BOCK HÉLOÏSE 86 BONDUELLE 32 BOURSE DE LUXEMBOURG 14 BRAQUET MICHEL 96 BROSSÉ ALAIN 34 BROTHERUS ELINA 122 BRYSSINCK REIN 66 BUCK FRÉDÉRIQUE 78 BUCK NICOLAS 70 BUNKER PALACE 124

C

CAFÉ-CRÈME 122 CAHEN CORINNE 14, 78 CAISSE NATIONALE DE SANTÉ 62 CAPITALATWORK 46 CAR AVENUE 96 CARE IN LUXEMBOURG 37 CARPAY DIEM 32 CASINO LUXEMBOURG – FORUM D’ART CONTEMPORAIN 122, 124 CASTEGNARO JOHN 70 CAVES BERNARD MASSARD 10 CENTER FOR NEAR EARTH OBJECT STUDIES 50 CENTRE DE CONVALESCENCE — CHÂTEAU DE COLPACH 56 CENTRE HOSPITALIER DE LUXEMBOURG 56, 58, 62, 86 CENTRE HOSPITALIER DU NORD 56 CENTRE HOSPITALIER ÉMILE MAYRISCH 56, 58 CENTRE HOSPITALIER NEURO-PSYCHIATRIQUE 56 CENTRE NATIONAL DE RADIOTHÉRAPIE FRANÇOIS BACLESSE 56 CENTRE THERMAL ET DE SANTÉ DE MONDORF 56 CERCLE CITÉ 50, 122 CHAMBRE DE COMMERCE 78 CHAMBRE DES DÉPUTÉS 16, 38, 86

CHAMBRE DES MÉTIERS 78 CHAMBRE DES SALARIÉS 64, 70 CHODAS PAUL 50 CITROËN 96 CLEMENS CHARLOTTE 32 CMCM 63 CNS 64 COBLENTZ MATHIEU 122 COCOTTES 36 COINPLUS 26 COLAS MARC 86 COLRUYT 32 COMITÉ ÉCONOMIQUE ET FINANCIER EUROPÉEN 14 COMITÉ INTERNATIONAL OLYMPIQUE 16 COMMISSARIAT AUX ASSURANCES 14, 38, 44 COMMISSION EUROPÉENNE 44 COMPAGNIE LUXEMBOURGEOISE D’ANNUAIRES 30 COMPUTER TASK GROUP LUXEMBOURG PSF 66 CONFÉDÉRATION LUXEMBOURGEOISE DU COMMERCE 34, 70 CONSEIL D’ÉTAT 55, 86 CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL 70 CONSENSYS 32 COUR CONSTITUTIONNELLE 56 COUR GRAND-DUCALE 16 CRÉDIT AGRICOLE 32 CREOS 14 CSSF 14, 38, 42 CSV 16, 58, 86

D, E

D’AMICO CHRISTOPHE 30 DE BAETS PATRICK 46 DE CILLIA SERGE 38 DE MUYSER GUY 16 DECKER LUC 20 DÉI GRÉNG 55, 62, 86 DELLES LEX 78 DELOITTE 32, 66 DELVAL ANNE-CLAIRE 34 DEPREZ MARTINE 86 DESIGN LUXEMBOURG 124 DEVILLERS ILANA 36 DI CARLO STÉPHANE 120 DIERICK COLETTE 48 DIESCHBOURG CAROLE 78 DOCTENA 60 DOMAINE THERMAL DE MONDORF 64 DP 14, 16, 55, 78, 86 DS 96 DSK SYSTEMS 95 DSM AVOCATS À LA COUR 36 DUPONT DIANE 22 DURDU AGNÈS 86 EASYJET 26 ÉCOLE POLYTECHNIQUE FÉDÉRALE DE ZURICH 130 ELGON 66 ENCEVO 14

EQUILIBRE 36 ETGEN FERNAND 16 ÉTOILE GARAGE 96 EUROSTAT 50 EXELOP 32 EY LUXEMBOURG 66, 86

F, G

FACEBOOK 116 FAST TRACK DIAGNOSTICS 60 FÉDÉRATION DES ARTISANS 78 FÉDÉRATION DES EMPLOYEURS PRIVÉS 70 FÉDÉRATION DES HÔPITAUX LUXEMBOURGEOIS 56, 62 FÉDÉRATION DES JEUNES DIRIGEANTS 34 FIRIS 32 FIRSTFLOOR 35 FLEN HEALTH 60 FNCTTFEL 70 FNP 34 FONDATION B612 50 FONDATION HÔPITAUX ROBERT SCHUMAN 64 FONDS DU LOGEMENT 22 FOOD4ALL 36 FOOTSIX.COM 30 FOYER 38, 46, 61 FRÉDÉRIC STIERNON 32 FRIN BEN 52 FRIOB NORBERT 34 FUNDROCK 38 FUNDSQUARE 66 GARAGE RODENBOURG 96 GAUDRON JEAN-MICHEL 34 GAUTIER LAURENT 32 GB LIFE LUXEMBOURG 66 GESAMTVERBAND DER DEUTSCHEN VERSICHERUNGSWIRTSCHAFT 44 GESONDHEETS ZENTRUM 64 GLESENER MARC 58 GODAR STÉPHANIE 66 GOEDERT GUY 38 GOERENS CHARLES 86 GÓMEZ VIKI 118 GOOGLE 42 GORDET GODEFROY 122 GOUBIN ISABELLE 14 GRAMEGNA PIERRE 14, 38 GRAND-DUC HENRI 16, 30 GRAND-DUC HÉRITIER GUILLAUME 16, 26 GRAND-DUC JEAN 16, 104 GRETHEN HENRI 86 GROUPE MARC LIÉGEOIS 28 GROUPEMENT DES TRANSPORTS 52 GYBÉRIEN GAST 14

H, I

HAMOU OLIVIER HASHIMOTO HAUS OMEGA HEC ESPACE ENTREPRISE HELLOBOSS

28 124 56 130 32, 36


INDEX

HENCKES NICOLAS 70 HENGEN MARC 44 HOLLERICH JEAN-CLAUDE 16 HOMSY BIBA 26 HÔPITAL INTERCOMMUNAL DE STEINFORT 56 HÔPITAL KIRCHBERG 58 HÔPITAUX ROBERT SCHUMAN 56, 58 HOSTERT MARC 56 HOUSE OF BIOHEALTH 60 HOUSE OF ENTREPRENEURSHIP 66 HOUSER.LU 30 HYUNDAI 96 IBISA 32 IBORRA MARIA MATEO 32 IFF FLORENCE 122 IMMOBILIÈRE BITBOURG 53 INFINITI 96 ING LUXEMBOURG 28, 48 INSPECTION DU TRAVAIL ET DES MINES 18, 64 INSTITUT NATIONAL DE CHIRURGIE CARDIAQUE ET DE CARDIOLOGIE INTERVENTIONNELLE 56 INTECH 66 INTERNATIONAL POLAR FOUNDATION 34 IPLAN MARC GUBBINI & ASSOCIÉS 28 ISEC 24, 25 ITAL GROUP 96

J, K, L

JAUQUET STÉPHANIE 36 JONK ENTREPRENEUREN 34, 36 JOOSTEN RONALD 66 JOOXTER 32 JUMPBOX 36 KARTHEISER FERNAND 14 KAYAN YVES-LAURENT 26 KAYL DIDIER 66 KERSCH DAN 14, 18, 20, 78 KEUP FRED 14 KEYMITT 32 KIA 96 KICKSTARTER 32 KINSCH ALAIN 86 KINSCH JOSEPH 34 KIRSCHFINK ADRIEN 66 KOLLWELTER RENÉ 86 KPMG LUXEMBOURG 66 KUFUS NILSON 130 IZAKAYA 124 LA MALLE DE LUX 118 LAFONTAINE RUDY 34 LAIR MARIE-LISE 58 LAMBERTY CLAUDE 14 LAMBOLEY CAROLINE 116 LAMESCH MARTINE 86 LAMPERS CHARLES 86 LAV 70 LBAN 36 LCGB 70 LECOUSTEY BRICE 66 LEDGER 26 LEGEND HOLDINGS 14 LELOUP STÉPHANE 26 LENERT PAULETTE 38 LES ÉTANGS 124 LESUEUR BÉATRICE 116 LËT’Z ARLES 124 LËTZBLOCK 26 LHOFT 38, 42 LICHERON JULIEN 22

LINC 30 LINEHEART 95 LINKEDIN 116 LISER 78 LORANG LYDIE 86 LOSCH 26 LOT 26 LOYENS & LOEFF LUXEMBOURG 66 LSAP 55, 58, 62, 70, 78, 86 LUCIUS LAURENT 66 LUKOIL 32 LUX EVENTS 101 LUX FUTURE LAB 36 LUX LUCIEN 86 LUXAI 36, 60 LUXAIR 14 LUXAIR LUXEMBOURG AIRLINES 26 LUXAIRGROUP 26 LUXEMBOURG INSTITUTE OF HEALTH 62 LUXEMBOURG MEDICAL SCHOOL 56 LUXGOVSAT 26 LUXINNOVATION 60 LUXITE 26 LUXMEDICALL 60 LUXTRUST 66 LYONNET DOMINIQUE 114 LYONNET VINCENT 114

M

MAISON MODERNE 34 MARQUAIS OLIVIER 66 MATTER GUILLAINE 118 MAY BRIAN 50 MÉDECINS SANS FRONTIÈRES 78 MERSCH KEVIN 130 MERTZ LAURENT 14, 64 MICHAEL PAGE 114 MICROLUX 38 MILTGEN LAURENT 66 MINI 21 MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE 60, 86 MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR 78 MINISTÈRE DE LA SANTÉ 56, 58, 59, 60, 64 MINISTÈRE DE LA SÉCURITÉ SOCIALE 58 MINISTÈRE DES FINANCES 14 MINISTÈRE DU TRAVAIL 14, 64 MOB ART GALLERY 122 MOIMOI 124 MOOVEE 32 MORET MANON 122 MUDAM 122 MUSÉE NATIONAL D’HISTOIRE ET D’ART 122 MUSÉE NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 50 MUTSCH LYDIA 55, 58, 62

N, O, P

NASA 50 NATI ROMAIN 56, 58, 62, 86 NAZARIKHORRAM AIDA 36 NEW YORK TIMES 116 NIES JEANNOT 86 NISSAN 96 NOMOKO 130 OBERWEIS TOM 78 OBSERVATOIRE DE L’HABITAT 22 OCDE 56 OFFICE NATIONAL DU TOURISME 86 OGBL 14, 18, 70

OHB 50 OPEL 96 OPTIMIND 44 ORANGE 32 ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ 60 ORLAN 122 PAILHON JEAN-MICHEL 26 PARLEMENT EUROPÉEN 96 PASQUIER CLAIRE 122 PAUL WURTH 26, 32 PAUL WURTH INCUB 36, 130 PEDRINI VINCENT 130 PELED YOTAM 122 PELTIER FRANÇOIS 22 PEUGEOT 96 PINS ELFY 36 PIRAS ANGELO 26 POST LUXEMBOURG 26 PRECISION CAPITAL 14 PRÉFALUX 34 PRUNARIU DORIN 50 PSA 96 PWC LUXEMBOURG 26, 48, 116

Q, R, S

QTROBOT 36 RAIFFEISEN 48 RECKINGER MICHEL 78 RECKINGER PAUL 34 REDING JEAN-CLAUDE 70 REHAZENTER 56 REIMER HANSJÖRG 56, 58 RODESCH ALBERT 86 ROELTGEN ANDRÉ 70 ROOIJAKKERS MAARTEN 46 ROSCOSMOS 50 ROUIZI KARIMA 36 RTL 30, 50 RUBY FRAZIER LATOYA 122 RYANAIR 26 SALERNO LUIS 116 SANTER JACQUES 16 SANTER PATRICK 86 SARKOZY NICOLAS 16 SAS 66 SAUMUR 123 SCHAEFER MARC 86 SCHAUMLOEFFEL LÉA 36 SCHAWBEL DAN 116 SCHEUREN JEAN-PAUL 60 SCHILTZ & SCHILTZ 36 SCHILTZ CHRISTOPHE 86 SCHLESSER ISABELLE 20, 86 SCHMIT ALAIN 56, 62 SCHMIT NICOLAS 70 SCHNEIDER ÉTIENNE 26, 55, 56, 60, 62 SCHOLTES KARIN 36 SCHUMMER CLAUDE 56, 58 SCHWEICKART RUSTY 50 SES 14, 50 SESAME CREDIT 20 SHECHTER HOFESH 122 SIEMENS 60 SILENCE 26 SIMONS NICOLAS 78 SIMPLEET 30 SIRET ALEXIA 116 SMITH 122 SNCI 33 SOCIÉTÉ ÉLECTRIQUE DE L’OUR 14 SOCIÉTÉ LUXEMBOURGEOISE DE MÉDECINE D’URGENCE 58

SOCIÉTÉ NATIONALE DES HABITATIONS À BON MARCHÉ 22 SOLVAY BRUSSELS SCHOOL 130 SPACEX 26 SPUERKEESS 48 STAHL HJOERDIS 26 STATEC 18, 22, 50, 70, 96 STOFFEL VÉRONIQUE 86 SUPERMIRO 32, 36 SYPROLUX 70

T, U

TALKWALKER 32 TANSON SAM 78 TARKETT 30 TEAM 31 120 TECHNOPORT 36, 50 TEMPO 36 THEISEN DAN 86 THEWES MARC 86 THIRY-CURZIETTI PATRIZIA 64 THOMA FRANÇOISE 48 THOMSON ROSS 38 THORN GASTON 86 TOMORROW STREET 50 TOMSCHAK THOMAS 124 TORDO GRÉGORY 66 TOYOTA 96 TRACOL 32 TRÉSOR PUBLIC 14 TRIGGR.LU 30 TSUME ART 124 TURKISCH AIRLINES 2 TURMES CLAUDE 78 TV5 MONDE 20 TWITTER 116 UM PLATEAU 36 UNION DES ENTREPRISES LUXEMBOURGEOISES 34, 70, 78 UNION LUXEMBOURGEOISE DES CONSOMMATEURS 38

V, W, X, Y, Z

VALASSIS 114 VALLIÈRE KARINE 36 VANKSEN 116 VICTOR 149, 150 VILLA VAUBAN 122 VISION ZÉRO 64 VITALI SYLVAIN 56 VLAD GHERCIU 32 VODAFONE 50 VOLKSWAGEN 96 VOLOTEA 26 VOLVO 19 WAGENER YVES 86 WAGNER GEORGE 64 WARRANT FRÉDÉRIC 66 WELKIN AND MERAKI 34 WELTER ARTHUR 52 WEYLAND STEVE 120 WIDE 36 WILMES SERGE 14 WIVENES GEORGES 86 YELLOW.LU 30 YINGYUN LI 20 YVES ROCHER 32 ZITHAKLINIK 58 ZUBAIRI NASIR 42

Juin 2019 —

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OURS

Juin 2019 dir ecteur de la publication

Richard Karacian dir ecteur éditor i a l

Matthieu Croissandeau

RÉDACTION

r édacteur en chef

Téléphone (+352) 20 70 70-100 Fax (+352) 29 66 19 E-mail press@paperjam.lu Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg secr éta ir e de r édaction

Jennifer Coghé (J. C.) jennifer.coghe@maisonmoderne.com Frédéric Antzorn (F.C. A.) frederic.antzorn@maisonmoderne.com   @FredAntzorn Jamila Boudou (J. B.) jamila.boudou@maisonmoderne.com Céline Coubray (C. C.) celine.coubray@maisonmoderne.com   @celinecoubray Laura Fort (L. F.) laura.fort@maisonmoderne.com   @LauraFort2 Camille Frati (C. F.) camille.frati@maisonmoderne.com   @camillefrati

Thierry Raizer (T. R.) thierry.raizer@maisonmoderne.com   @traizer1 r édacteur en chef a djoint

Nicolas Léonard (N. L.) nicolas.leonard@maisonmoderne.com   @NicolasLeonard

RÉGIE PUBLICITAIRE Téléphone (+352) 20 70 70-300 Fax (+352) 26 29 66 20 E-mail regie@maisonmoderne.com Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg

Megane Kambala (M. K.) megane.kambala@maisonmoderne.com Thierry Labro (T. L.) thierry.labro@maisonmoderne.com   @thierrylabro

www.maisonmoderne.com Téléphone (+352) 20 70 70 E-mail publishing@maisonmoderne.com Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg Bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie fondateur

Mike Koedinger

dir ecteur associé

ceo

Francis Gasparotto (-301)

Richard Karacian

ch a rgés de clientèle

dir ecteur a dministr atif et fina ncier

assista nte commerci a le

Maison Moderne est un partenariat de Francis Gasparotto, Richard Karacian, Mike Koedinger et Etienne Velasti.

Marilyn Baratto (-316) Laurent Goffin (-315) Céline Bayle (-303)

Jennifer Graglia (J. G.) jennifer.graglia@maisonmoderne.com Fanny Jacques (F. J.) fanny.jacques@maisonmoderne.com

ÉDITEUR

STUDIO GRAPHIQUE

Etienne Velasti

conseil d ’a dministr ation Mike Koedinger (président), Jean-Claude Bintz (vice-président), Richard Karacian, Daniel Schneider et Etienne Velasti (membres).

dir ecteur de l’agence Mathieu Mathelin dir ecteur de cr éation

Jeremy Leslie

hea d of production

Jean-Michel Lalieu (J.-M. L.) jean-michel.lalieu@maisonmoderne.com

Stéphanie Poras-Schwickerath

Fabien Rodrigues (F. R.) fabien.rodrigues@maisonmoderne.com

Vinzenz Hölzl

Please recycle. Vous avez fini de lire ce magazine ? Archivez-le, transmettez-le ou bien faites-le recycler !

a rt dir ector

Ioanna Schimizzi (I. S.) ioanna.schimizzi@maisonmoderne.com

Marielle Voisin

Tous droits réservés. Toute reproduction, ou traduction, intégrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation écrite délivrée au préalable par l’éditeur. © MM Publishing and Media SA. (Luxem­bourg) Maison Moderne ™ is used under licence by MM Publishing and Media SA. ISSN 2354-4619

photogr a phes

Anthony Dehez, Nader Ghavami, Jan Hanrion, Lala La Photo, Edouard Olszewski, Patricia Pitsch, Mike Zenari, Matic Zorman cor r ection

Pauline Berg, Lisa Cacciatore, Sarah Lambolez, Manon Méral, Elena Sebastiani

hea d of a rt dir ection

mise en page

Tae Eum Kim, Elina Luzerne (coordination Paperjam), Sophie Melai, Oriane Pawlisiak (coordination Clubletter), Nathalie Petit, Eva Pontini, Hadi Saadaldeen

Conformément à l’article 66 de la loi du 8 juin 2004 sur la liberté d’expression dans les médias, la présente mention est obligatoire « une fois par an, au premier numéro diffusé ». Nous avons choisi de la publier chaque mois. La société éditrice de Paperjam est détenue indirectement, par une participation excédant 25 %, par Mike Koedinger, éditeur domicilié au Luxembourg. La direction générale et la gestion journalière sont de la responsabilité de Richard Karacian.

hea d of production assista nts

Stéphane Cognioul, Myriam Morbé

@paperJam_lu Paperjam Paperjam Entreprise

UNIVERS PAPERJAM pa per ja m . lu

www.paperjam.lu

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newsletter

abonnement sur paperjam.lu

­— Juin 2019

a pplications pa per ja m

pa per ja m guide

guide.paperjam.lu

pa per ja m . jobs jobs.paperjam.lu

pa per ja m club

club.paperjam.lu


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Profile analysis

Job profile

By analysing a combination of behaviour, attitudes and values, obtain an impartial picture of your candidate and his ideal work environment.

By evaluating the candidate against the job profile, gain a comprehensive assessment of their dissensions and compatibilities to make an informed hiring decision.

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Stress quotient

By identifying individual and workplace stress in seven index factors, learn how to address stress and influence collective productivity and workplace satisfaction.

*Lilith Project uses exclusively 4 TTI success insights, HR management tools

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Emotional Quotient

By empowering an individual to comprehend his emotional intelligence, develop improved acumen & insight to facilitate collaboration and adaptability in the workplace.

20 years in 2019.

Innovative solutions for Human Ressources. Lilith Project provides HR services for companies, selecting, evaluating and training their employees. Based on products from TTI Success Insights*, Lilith Project allows the leader to streamline the recruitement and achieve a maximum productivity.

The Lilith Project SĂ rl 71, avenue Gaston Diderich L-1420 Luxembourg www.lilith.lu


LA START-UP DU MOIS NOMOKO

un double de La planète en 3D La start-up Nomoko, fondée en 2015 à Zurich et incubée au Paul Wurth InCub, a pour ambition de créer un modèle virtuel très précis de la planète. Elle vient de remporter le Prix de la meilleure start-up de Suisse.

EN BREF Nomoko en six points 2 015 : Création de Nomoko en Suisse 2 016 : Fit4Start au Luxembourg et installation au Paul Wurth InCub F onds : 7,5 millions d’euros déjà levés E ffectifs : 36 (Suisse et Luxembourg) 1 er mai 2019 : Prix Strategis de la meilleure start-up de Suisse 2 019 : Déploiement de la plate-forme

N

otre idée est de modéliser la planète Terre, afin de pouvoir relier le monde physique et le monde virtuel », explique Vincent Pedrini, CFO et cofondateur de Nomoko. La start-up, créée en 2015 à Zurich, est également incubée au Paul Wurth InCub au Luxembourg. Elle compte surfer sur la vague de la quatrième révolution industrielle. « Nous venons de développer notre technologie durant trois années, et nous allons pouvoir la déployer. Des bêta-testeurs sont actuellement en train couvrir tous les champs d’application. de réaliser des essais, et nous espérons pouNous sommes aujourd’hui en contact avec voir nous lancer, d’ici la fin de l’année, dans les grands players de l’industrie automoun premier temps, sur quelques villes suisses, bile, des drones, de la réalité augmentée, des télécoms ou du gaming. » La start-up puis des villes européennes, comme Luxem­ zurichoise permet, avec sa plate-forme, bourg. » Une innovation qui a permis à la de mettre à disposition de ses clients des start-up Nomoko, qui emploie aujourd’hui outils, afin qu’ils développent leurs applica36 personnes – dont deux permanents au tions dessus. Nomoko n’a pas déposé de Grand-Duché –, d’être élue meilleure brevet dans le cadre de sa recherche & start-up de Suisse lors de la 26e édition du développement, « cela coûte de l’argent, Prix Strategis, organisée le 1er mai dernier et nous n’allons pas gagner avec des brevets, par HEC Espace Entreprise, et d’empocher il faut plutôt se focaliser sur la mise sur le la somme de 50.000 francs suisses. marché. Lorsqu’un brevet est déposé, l’innoUne quatrième levée de fonds avant l’été vation est, au final, publique, donc pour le moment, ce n’est pas à l’ordre du jour ». Concrètement, Nomoko a donc créé un Et pour accélérer, la start-up est en train double numérique 3D du monde extrêmede finaliser sa troisième levée de fonds. ment précis, hébergé sur une plate-forme « Nous espérons boucler le tour de table permettant d’intégrer d’autres informaavant l’été, avec une somme finale de minitions spatiales. « Ce monde numérique est mum 5 millions d’euros », confirme Vincent appelé ‘Monde Miroir’ et permettrait d’acPedrini, tout juste rentré de Hong Kong céder à de nombreuses innovations en afin de rencontrer des investisseurs ou des matière d’automobile, notamment pour contacts potentiels. Et ce n’est pas une preles algorithmes d’auto-conduite, de smart mière pour Nomoko, puisque la start-up cities et de réalité virtuelle à l’échelle de ville, précise Vincent Pedrini. Au lieu de tes- a déjà réalisé trois levées de fonds, pour un total de 7,5 millions d’euros levés. I. S. ter en conditions réelles, sur Terre, une voiture autonome, par exemple, il sera bien plus simple de la modéliser sur notre plateRetrouvez la version intégrale de cet article sur paperjam.lu forme, de manière virtuelle. Nous pourrons

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BIO EXPRESS Kevin Mersch, Nilson Kufus et Vincent Pedrini Kevin Mersch, Nilson Kufus et Vincent Pedrini sont les trois cofondateurs de la start-up Nomoko. Nilson Kufus est un ancien champion suisse de patinage artistique diplômé en liberal arts & sciences à Maastricht, et Kevin Mersch (diplômé de l’École polytechnique fédérale de Zurich) et Vincent Pedrini (diplômé de la Solvay Brussels School, en Belgique) sont, quant à eux, Luxembourgeois. Nomoko, dont le siège se situe à Zurich, en Suisse, a l’ambition de créer un modèle virtuel très précis de la planète, qui puisse servir de simulateur grandeur nature à tous les scénarios possibles et imaginables. Pour cela, la start-up, également incubée au Paul Wurth InCub, a développé une caméra spécifique pour cartographier la réalité et un programme informatique en charge de la mo­délisation des données collectées. Ce sont les villes qui seront modélisées en priorité.

ILLUSTRATION Ellen Withersova PHOTO Microtis

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Clubletter Juin Juillet 2019

Bienvenue aux nouveaux membres AlbaLux Credit Apporix Arlette Schneiders Architectes AP Solutions Banana Republic Office BoConcept BRE / Europe 9NQ CFL Mobility Clean Project 24 Eversheds Sutherland Expérience Firstfloor INOWAI Group Jad Luxembourg Interior Design Kodama Livinlux Lorntech Lux Realinvest Manghini MF Architecture Mondorf Domaine Thermal Sia Partners Luxembourg Turaco Solutions Warren Ashley Solutions


sharing

programme 2019 JUIN

mardi 04 Networking Circle Saison estivale : enfin les terrasses ! jeudi 06 Déjeuner Carrousel mardi 11 Delano Live Adventure travel: off the beaten track mercredi 12 Start-up Stories Round 2 jeudi 13 Club Talk  Voice & Intelligence Artificielle par Emmanuel Vivier jeudi 13 Dans les coulisses Luxembourg Air Rescue samedi 15 Journée Découverte  Survie & Management jeudi 20 Journée de workshops jeudi 20 Matinale RH Développez l’agilité de vos employés pour relever vos défis de demain jeudi 20 Visite du Salon du Bourget – 53e édition mercredi 26 10×6 vendredi 28 Déjeuner Carrousel

inspiration

JUILLET

mardi 02 Breakfast Nouveaux Membres mercredi 03 Delano Networking Circle mardi 09 Delano Live mercredi 10 CEO Cocktail -

NOVEMBRE

jeudi 07 Networking Circle

Surprises vinicoles

Summer Edition jeudi 11 Tournoi de golf

SEPTEMBRE

mardi 10 Delano Live mercredi 11 Matinale RH jeudi 12 Networking Circle

Surprises vinicoles

mardi 17 Start-up Stories Round 3 mercredi 18 10×6 Mobilité :

Les défis de la Place luxembourgeoise jeudi 19 Journée de workshops vendredi 20 Déjeuner Carrousel mardi 24 Delano Breakfast Talk mercredi 25 Club Talk Blockchain jeudi 26 Breakfast Nouveaux Membres samedi 28 Journée Découverte Improvisation & Leadership

OCTOBRE

mardi 01 Déjeuner Carrousel mercredi 02 Marketing Breakfast

mardi 12 Delano Live mardi 12 Journée de workshops mardi 19 Matinale RH mercredi 20 Breakfast

Nouveaux Membres

jeudi 03 Let’s Taste

jeudi 21 Déjeuner Carrousel mercredi 27 10×6 Keytrade Bank jeudi 28 Dans les coulisses

mardi 08 10×6 Space mercredi 09 Networking Circle

DÉCEMBRE

Cracking Sales Management

Mixologie chez Maison Moderne

Vini Vegas mardi 15 Journée de workshops jeudi 17 Club Talk Architecture vendredi 18 Breakfast Nouveaux Membres mercredi 23 10×6 Entrepreneurship : lessons learned, lessons shared mercredi 23 Delano Breakfast Talk vendredi 25 Déjeuner Carrousel

vendredi 06 Déjeuner Carrousel mardi 10 Delano Live mercredi 11 Marketing Breakfast

Création d’un plan marketing et vente sur la méthodologie Funnel Planning jeudi 12 Breakfast Nouveaux Membres jeudi 12 Let’s Taste mercredi 18 Start-up Stories Awards

1.100 sociétés membres Le plus grand club d’affaires du Luxembourg avec 250 événements par an. club.paperjam.lu


ÉDITO L’INNOVATION À LA LOUPE

L FR

e Paperjam Club et ses plus de 250 événements organisés tout au long de l’année apportent un focus particulier à l’innovation et aux acteurs de la transformation digitale en ce mois de juin. Au menu, de jeunes entreprises et un expert international. Le deuxième round de Start-up Stories, le 5 juin, sera l’occasion de découvrir 10 start-up luxembourgeoises face à un jury percutant. Le Club Talk – Voice et Intelligence Artificielle avec Emmanuel Vivier, cofondateur de Vanksen et du Hub Institute, approfondira une des thématiques les plus suivies en 2019. Juin, c’est aussi la période pour candidater et participer aux nouvelles formations diplômantes Paperjam Club / Solvay Brussels School of Economics & Management : un cycle Marketing & Analytics sur quatre jours, et un autre, HR & Analytics, sur une journée. Autant d’opportunités de faire bénéficier vos collaborateurs d’un contenu inspirant et d’enrichir le capital humain de votre entreprise. Comme chaque mois, le Paperjam Club est votre partenaire pour vous placer au centre de l’environnement business local.

LES AVANTAGES DU CLUB MEMBER

INSPIRE Ouvrez vos perspectives et stimulez vos idées par l’inspiration

T EN

he Paperjam Club and its more than 250 events organised throughout the year bring into focus innovation and digital transformation actors during the month of June. On the agenda, young companies and an international expert. The second round of Start-up Stories on 5 June will be the opportunity to discover ten Luxembourg start-ups in front of a powerful jury. The Club Talk – Voice et Intelligence Artificielle with Emmanuel Vivier, co-founder of Vanksen and the Hub Institute, will explore one of the most followed themes in 2019. June is also the time to apply for and participate in the new Paperjam Club / Solvay Brussels School of Economics & Management diploma courses: Marketing & Analytics cycle over four days and another HR & Analytics cycle over one day. These are all opportunities to provide your employees with inspiring content and enrich your company’s human capital. As every month, the Paperjam Club is your partner to place you at the centre of the local business environment.

LEARN Développez vos compétences et celles de vos collaborateurs

NETWORK Développez votre réseau professionnel et la marque de votre société

ENGAGE Julien Delpy Director Paperjam Club

Renforcez l’engagement de vos collaborateurs Juin / Juillet 2019 —

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CLUBLETTER

MARDI 7 MAI THÉÂTRE D’ESCH

10×6 Green Architecture Écologie et fonctionnalité d’un bâtiment peuvent-elles coexister ou faire émerger des synergies ? Existe-t-il des solutions écologiques et respectueuses de l’environnement dans le contexte de l’économie circulaire ? 10 experts issus de l’écosystème de l’architecture ont développé leur vision et expérience sur ces problématiques, toujours plus d’actualité, face à plus de 400 membres.

« Nous ne sommes pas conscients de la pollution intérieure. Quand on achète un meuble, on est plus attentif au design qu’aux émissions nocives dans l’air. L’air de rien, l’air, c’est tout. »

De gauche à droite : Annick Meiers (Äerdschëff) Anabel Witry (Witry & Witry) Guillaume Dubois (Schroeder & Associés) Mathieu Nicol (Jim Clemes Associates) Albert Goedert (Beng Architectes Associés) Julien Bertucci (SNHBM) Vincent Ilardo (Reynaers Aluminium) Claude Wagner (Bati C Design) Philippe Genot (Luxembourg Wood Cluster) Nico Steinmetz (SteinmetzDemeyer) Philippe Nathan (2001) Céline Coubray (Maison Moderne)

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PHOTOS Jan Hanrion (Maison Moderne)

Julien Bertucci SNHBM


CLUBLETTER Gold sponsors

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Yannick Lang et Tatiana Lang (Banana Republic Office) Joanna Grodecki (Monopolka) et Séverine Zimmer Sabrina Crucifix (HooSphère) Joachim Colles (Ista Luxembourg) Grégory Gezgin (Gez Immobilière) et Nicolas Tarnus (Tracol Immobilier)

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More pictures on paperjam.lu

David Determe (Betic IngénieursConseils), Nicoleta Puscasu (JLL), Asta Gerhardt, Cyrille Gerhardt (Aquabion) et Mandy Raach (SchemelWirtz Architectes Associés)

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Jérôme Wiwinius (Lalux), Timothy Fernandes (Aprobat Lalux) et Claude Wagner (Bati C) Chloé et Olivier Miche (Electrolux)

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CLUBLETTER

JEUDI 11 AVRIL MAISON MODERNE

Gold sponsor

Wine making Academy Cinéréa, notre sommelier partenaire, a mis en place le concept de team building Wine Making Academy. 30 personnes ont pu, par équipe, confectionner leurs propres vins, ce qui leur a permis d’avoir un aperçu des activités d’une entreprise viticole.

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MERCREDI 17 AVRIL SILVERSQUARE

Quentin Ducreux (Michael Page) Servane Patin, Alix Bourgeais (Banque de Luxembourg), Florence Marquet (Experia HR Recruitment & Consulting), Géraldine Kadret (Michael Page) et Raphaele Cardon (coach indépen-

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dante en développement professionnel) Thierry Krombach (DSK Systems) Justine Bousquet (Great Place to Work) Mariana Lunca (Moineaux-Lunca Avocats)

Gold sponsor

Matinale RH

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Virginie Boyard (Vistim) Margaux Bernabeu (Telluride Recruitment) Romain Bourguignon (Luxscan Weinig Group)

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Philippe Dispas (Grow to Excellence) Jimmy Tong Sam et Loide Meireles (Auren Trust)

PHOTOS Jan Hanrion, Patricia Pitsch (Maison Moderne)

Comment gérer les problèmes de comportement en entreprise ? Cette thématique complexe a été exposée à plus d’une trentaine de membres du Club dans le cadre d’échanges et de partage afin de développer de meilleures pratiques et process à appliquer.


CLUBLETTER

THURSDAY 25 APRIL IQ-EQ

Gold sponsor

Exceptional Wines More than 30 people gathered to taste two types of exceptional wine, Sauvignon and Châteauneuf-du-Pape, with Vinaly. A cosy environment in which Club members had the opportunity to network.

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JEUDI 25 AVRIL BRASSERIE MATELOTS

Killian Glendon and Sumit Roy (QBA) Margaux Owczarek (BTO Research) Guillaume Carballo (SmartProtect) Cécile Lorenzini (Vanksen)

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Martin Bordt (Cargolux) and Adolfo Gutiérrez (Bankinter Luxembourg)

Gold sponsor

Saveurs bretonnes Ce sont 40 membres notaires, architectes, promoteurs et agents immobiliers qui ont pu découvrir, ou redécouvrir, les saveurs bretonnes au cœur du Grand-Duché. Délices et networking qualifié étaient au programme de cet événement.

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More pictures on paperjam.lu

Massimo Del Medico (NDM Architectura), Sandrine Mettavant (Compagnie du Luxembourg) et Jorge Daniel Pinto (P&P Promotions) Charles Pozzo Di Borgo (Celis), Bénédicte Hiernaux (DomInno), Myriam Jacquemin

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(Buro Partner) et David Carmo (Immo-Future) Sala Makumbundu (Christian Bauer & Associés Architectes) et Muriel Sam (Immobel)

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CLUBLETTER

MERCREDI 24 AVRIL CENTRE POLYVALENT GASTON STEIN

En conversation avec Norbert Friob « Ne vous laissez pas abattre par les difficultés, elles sont faites pour être surmontées » Norbert Friob

Entrepreneur dans l’âme et novateur, Norbert Friob a partagé, avec nos 200 membres et ses invités, son parcours, ses expériences, sa vision de la transmission du savoir, ainsi que son investissement au sein des associations.

PHOTOS Jan Hanrion (Maison Moderne)

De gauche à droite : Anne-Claire Delval (Coauteur du livre de Norbert Friob) Romain Schmit (Fédération des artisans) Jérôme Houdremont (Brainplug) Norbert Friob (Multi-entrepreneur) Tom Baumert (Chambre de commerce) Gianluca Marinelli (Jonk Entrepreneuren Luxembourg asbl) Martine Neyen (Ondine Conseil) Jean-Michel Gaudron (Coauteur du livre de Norbert Friob)

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Jean-Paul Olinger (UEL) Karin Schintgen (House of Startups) et Ingrid Bettendorf (Firstfloor) Paul Schergen (SP Engineer), Norbert Geisen (Fédération des artisans) et Michel Wurth (ArcelorMittal) Jean Boden (Commune de Junglinster) Sylvie Notarnicola (Notarnicola Conseils) et Marianne van den Eerenbeemt (Livinlux) Frank Steffen (Fédération des artisans)

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Martine Neyen (Ondine Conseil), Romain Schmit (Fédération des artisans) Fernand Ernster (Ernster) et Paul Helminger (LuxairGroup)

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More pictures on paperjam.lu

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CLUBLETTER

MARDI 14 MAI MAISON MODERNE

Marketing Breakfast L’évolution nécessaire à une entreprise pour être plus centrée sur le client était le sujet développé par Minds & More lors de cet événement, auquel plus d’une trentaine de membres ont participé, afin de parfaire leurs connaissances sur le sujet.

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Sasha Baillie (Luxinnovation) Véronique Lange (Concept Factory) Myriam Dubois (HD33 Real Estate) Jean-Sébastien Berneyron (Orange) Lynn Hary (Concept Factory) Stéphane Beauduin (Minds & More)

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MARDI 14 MAI ALVISSE PARC HOTEL

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Journée de workshops

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Sarah Battey (All About Talent) Annie Riquet (Sodexo Luxembourg) Christian Lofberg (Minds & More)

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Xavier Dubois (Wolters Kluwer) Isabelle From (Wemanity)

PHOTOS Patricia Pitsch, Jan Hanrion (Maison Moderne)

Le mois de mai a vu défiler près de 170 membres venus développer hard skills et soft skills avec nos 17 formateurs à travers 8 cycles différents.


CLUBLETTER

MERCREDI 15 MAI ING LUX HOUSE

Élections européennes Le magazine Paperjam et le Paperjam Club ont organisé un grand débat préli­ minaire aux élections européennes, afin de répondre aux questions portant sur le futur de l’Europe, son efficacité, sa transparence, sa solidarité, ainsi que sa démocratie. À tout juste deux semaines des élections, ce débat a permis à 100 membres du Club et leurs invités de définir ou préciser leur choix.

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Matthieu Croissandeau et Thierry Raizer (Maison Moderne) Brigitte Klein et Jean Klein (Abisko) Nicolas Schmit et Joanne Goebbels (LSAP)

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Carlo Thelen (Chambre de commerce) Odile Pugin (La Mondiale Europartner) et Jean-Pierre Bornier (YeS Sales & Management)

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7

Brent Frère (Abil’I.T.) et Isabel Wiseler-Lima (CSV) Monica Semedo (DP), Starsky Flor (Piratepartei), David Wagner (Déi Lénk), Tilly Metz (Déi Gréng), Nicolas Schmit (LSAP), Fernand Kartheiser (ADR), Isabel Wiseler-Lima (CSV)

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Juin / Juillet 2019 —

­ — 141


CLUBLETTER

JUIN - JUILLET 2019

LE PROGRAMME

CLUB TALK VOICE ET INTELLIGENCE ARTIFICIELLE PAR EMMANUEL VIVIER

2 ROUND

Cofondateur du HUB Institute, Emmanuel Vivier est l’un des experts du numérique les plus reconnus au niveau international. Il exposera, pour les membres du Club, les principes et impacts de l’intelligence artificielle et des technologies vocales sur les entreprises.

START-UP STORIES ROUND 2

LIEU

Neimënster

Pour ce deuxième « round », après une keynote d’ouverture de 20 minutes, 10 entrepreneurs sélectionnés par l’incubateur partenaire pitcheront en 3 minutes chacun l’histoire de leur start-up et l’origine de leur idée.

NETWORKING CIRCLE SAISON ESTIVALE : ENFIN LES TERRASSES !

À PARTIR DE 18:30

DANS LES COULISSES DE LUXEMBOURG AIR RESCUE Découvrez le cœur des opérations de l’institution, ses moyens d’intervention (hélicoptères de sauvetage et avions sanitaires), et discutez avec ses acteurs du quotidien.

LIEU

Knokke Out

LIEU

À PARTIR DE 18:30

Samsic

LIEU

À PARTIR DE 18:30

DÉJEUNER CARROUSEL LIEU

À venir À PARTIR DE 12:00

Luxembourg Air Rescue À PARTIR DE 18:30

DELANO LIVE ADVENTURE TRAVEL: OFF THE BEATEN TRACK LIEU

Knokke Out

JOURNÉE DÉCOUVERTE MATINALE RH DÉVELOPPEZ L’AGILITÉ SURVIE ET MANAGEMENT DE VOS EMPLOYÉS POUR RELEVER LIEU VOS DÉFIS DE DEMAIN Vallée du Mullerthal À PARTIR DE 09:00

À PARTIR DE 18:30

LIEU

LIEU

Notaro

Silversquare À PARTIR DE 08:15

SALON DU BOURGET DÉJEUNER CARROUSEL

LIEU

Parc des expositions – Le Bourget À PARTIR DE 05:00

JOURNÉE DE WORKSHOPS LIEU

Alvisse Parc Hotel À PARTIR DE 09:30

À PARTIR DE 12:00

JUIN 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 142 —

­— Juin / Juillet 2019


CLUBLETTER

DELANO LIVE Delano Live will feature onstage interviews with opinion leaders, people in the news and people making the headlines. LIEU

Knokke Out

BREAKFAST NOUVEAUX MEMBRES

À PARTIR DE 18:30

LIEU

Maison Moderne À PARTIR DE 08:15

NETWORKING CIRCLE LIEU

Vinothèque Le Chai À PARTIR DE 18:00

CEO COCKTAIL SUMMER EDITION

LIEU

Ambassade des Pays-Bas Aussi exclusif que décontracté, À PARTIR DE 18:30 le CEO Cocktail du Paperjam Club est un rendez-vous très apprécié des dirigeants d’entreprise au Luxembourg. Pour cette édition estivale, l’ambas­ sadeur désigné des Pays-Bas, Han-Maurits Schaapveld, nous ouvrira les portes de sa résidence officielle et nous accueillera dans ses jardins.

PAPERJAM GOLF OPEN Le Paperjam Open, c’est LE tournoi de golf du magazine Paperjam. Une opportunité unique de rencontrer des personnalités influentes de la communauté business autour d’une passion, le golf. LIEU

Kikuoka Country Club À PARTIR DE 12:30

JUILLET 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Juin / Juillet 2019 —

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CLUBLETTER

JOURNÉE DE WORKSHOPS JEUDI 20 JUIN 2019 09H30 COMMUNICATION, MARKETING & SALES

1•2•3

FINANCE & COMPTABILITÉ

2

Private Equity Accounting

Google Ads

The session will provide a comprehensive overview of the most critical issues under Luxembourg GAAP identified in the Private Equity industry.

With Search Engine Advertising, it is possible to build campaigns whose return on investment is measurable and whose terms are adaptable in real time. OBJECTIVES Know how to evaluate the opportunities · Build your strategy

G. Claessens (Knewledge)

HUMAN RESOURCES

1

OBJECTIVES Understand the accounting law applicable to Private Equity structures · Identify and address the key risk areas when accounting for those operations

N. Payet et D. Gladovic (PwC Luxembourg & LPEA) STRATÉGIE & OPÉRATIONS

1•2•3

Les permis de travail pour le recrutement non européen

B. Souy (Moving People 2 Luxembourg)

PERSONAL BRANDING

Pourquoi ne pas recruter votre candidat au-delà des frontières de l’UE et lui permettre de s’intégrer rapidement dans l’entreprise et dans la communauté luxembourgeoise ? OBJECTIF Acquérir une vision globale des permis de travail / séjour au Luxembourg

1•2•3

RGPD – 1 an déjà... Où en êtes-vous ? Tour d’horizon de l’actualité, de la jurisprudence, et des actions entreprises par les autorités de contrôle, un an après l’entrée en vigueur du RGPD. OBJECTIFS Apprendre les dernières jurisprudences de la CJUE · Réfléchir aux étapes qui vous restent à franchir

M. Gagnon (MGSI)

PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE

What next for my career?

K. Amoss (Career Coach and Mentor)

La data et moi : comprendre pour m’adapter Données, algorithmes et digital skills : devenir acteur de ses données, les data sciences à la portée de tous.

Nobody else is going to look after your career. It’s all down of you. During an interactive workshop you will discover where your personal values, talents and competencies could really take you. OBJECTIVES The truth about your career prospect · Show your personality, behaviours, values and talents that are relevant to your career

2

OBJECTIFS Affiner son sens critique vis-à-vis des données · Comprendre les grands principes d’algorithmes, de l’IA et du machine learning · Connaître des leviers possibles pour tirer avantage des données qui m’entourent

A. Derreumaux et Y. Claudel (Innov’ICTion)

JEUDI 20 JUIN 2019 14H00 COMMUNICATION, MARKETING & SALES

2

FINANCE & COMPTABILITÉ

2

Structuring Securitisation Transactions in Luxembourg – Analysing Recent Legal and Tax Developments

SEO sémantique & rédaction web : maîtriser les fondamentaux Appréhendez en une demi-journée les bases de la rédaction pour le web, et les principaux enjeux du référencement naturel (SEO). OBJECTIFS Apprendre les bases de la rédaction web et du SEO · Optimiser sa stratégie de référencement · Produire un contenu de qualité

C. Lorenzini et T. Jamil (Vanksen) HUMAN RESOURCES

3

A. Sedlo (Sedlo Law Firm) et O. R. Hoor (Tax Partner, Atoz Tax Advisers) STRATÉGIE & OPÉRATIONS

Tirez le meilleur parti de votre adhésion au Club

As a leader, are you constantly faced with challenges from VUCA (volatility, uncertainty, complexity, ambiguity)?

PERSONAL BRANDING

1

P. Van Wambeke (FLI)

144 —

OBJECTIVES Self-management techniques · The ability to act and interact in an agile and complex environment · Skills to empower others

OBJECTIVE Review legal aspects of the current Luxembourg securitisation law and next evolutions

1•2•3

A mindset for VUCA – developing the mindset to lead in the VUCA world!

S. Arend (Change Focus)

What will be the impact of the new Securitisation Regulation BREXIT and the 2019 Luxembourg tax reform on securitisation transactions in Luxembourg?

Nous tenons à nous assurer que votre expérience au sein du Club soit un succès. E. Bertoni (Paperjam Club)

PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE

OBJECTIFS Assurer le retour sur votre investissement · Conseiller sur les bonnes pratiques permettant d’optimiser votre adhésion au Paperjam Club 1•2

Osez l’imprévu !

Lâcher du lest

Une découverte de l’impro : accepter l’imprévu, avoir l’œil à tout, rebondir sur ce que l’autre propose, s’adapter rapidement, relever des défis.

Le bien-être, la motivation et la performance sont étroitement liés à une posture de vie que nous adaptons. Celle-ci repose sur la mise en pratique d’idées liées à la gestion des talents et aux neurosciences.

OBJECTIFS Découvrir l’improvisation théâtrale, formidable outil de partage, d’échange et de communication · Aiguiser son sens de l’écoute et de l’observation et développer son esprit d’à-propos

— Juin / Juillet 2019

T. Delperdange (Delperdange Coaching)

OBJECTIFS Disposer d’outils pour être dans l’alignement · Identifier ses zones de confort et gérer l’inconfort · Développer l’empathie


CLUBLETTER

PREVIEW JEUDI 19 SEPTEMBRE 2019 09H30 LÉGAL

1•2

COMMUNICATION, MARKETING & SALES

Legal Protection of Trade secret and Know-how What are trade secrets and know-how? Why are they so valuable and therefore legally protected, and how are they protected? OBJECTIVES What do trade secrets cover and do not cover? · How does the law protect them? · How to implement the legal protection?

J. Elombo (independent lawyer)

MANAGEMENT & LEADERSHIP

T. Derochette (Tax Connected)

Fiscalité des Entreprises LÉGAL

Shareholders’ agreement in private equity and joint venture transactions Réussir son entretien de recrutement

On parle beaucoup d’engagement des collaborateurs comme facteur-clé de la réussite d’une entreprise. Mais qu’est-ce que cet engagement ?

Expert ou manager : un subtil équilibre

J.-P. Smeets (Head of M&A, PwC Legal)

P. Meier (Edouard Franklin)

MANAGEMENT & LEADERSHIP

S. Jones (KeyJob)

PERSONAL BRANDING

Comment enthousiasmer et convaincre votre auditoire

S. Genovese (Genoways)

PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE

1•2•3

A better understanding of work permit, housing, schooling and settling-in Luxembourg The topics covered will include: immigration (short intro), home & school search, utilities & phone-internet, banking, insurance, registration at the commune, driving licence, social security affiliation, family allowance and more...

S. Compain (LuxRelo)

FINANCE & COMPTABILITÉ

L’engagement des collaborateurs, comment le créer et le mesurer ?

WELCOME TO LËTZEBUERG!

NEW

D. Picard (Pyxis Management)

HUMAN RESOURCES

1•2

OBJECTIFS Comprendre son environnement d’un point de vue RH · Détecter les forces et les faiblesses de vos collaborateurs

C. Brignoli (Great Place to Work)

4 niveaux pour générer des nouveaux clients

Oser recruter différemment : l’apport du coaching en recrutement

C. Rodisio (Talent Attitude)

WELCOME TO LËTZEBUERG!

Solving out the communication problem

L. Branig (Berlitz)

STRATÉGIE & OPÉRATIONS

Stratégie opérationnelle déclinée dans des projets de transformation industrielle

E. Battel (Teamwork Luxembourg)

JEUDI 19 SEPTEMBRE 2019 14H00 LEGAL

1•2

COMMUNICATION, MARKETING & SALES

Intellectual Property issues and strategies in digital projects

3 h pour maîtriser les relations presse & comprendre comment faire parler de vous dans les médias

This workshop explains the presence, pitfalls, detection and capture of intellectual property rights in digital projects to a non-specialist audience.

FINANCE & COMPTABILITÉ

OBJECTIVE Acquire a practical understanding of intellectual property rights within the context of digital projects

S. Ambrosini (Marks & Clerk LLP)

MANAGEMENT & LEADERSHIP

1•2•3

Langage non verbal et micro-langage corporel : venez découvrir la BodySystemics Découvrez des techniques simples et éprouvées afin d’aller au plus près des émotions et ressentis de vos interlocuteurs. Encore faut-il savoir où regarder. A. Despinoy (Alias FORMATION)

OBJECTIFS Identifier les gestes et (micro-)mouvements de votre interlocuteur dans vos interactions · Gagner en impact et en confiance

Les outils et moyens pour aménager et flexibiliser le temps de travail

P. Lesage et C. Martins (Takaneo)

A. Morel (BSP)

LEGAL

Créer, gérer et distribuer un Fonds d’investissement alternatif réservé (FIAR/RAIF) : aspects légaux et pratiques à considérer par l’AIFM et le RAIF

R. Le Squeren et V. Leroy (DSM)

HUMAN RESOURCES

Les outils de la médiation professionnelle au service de la qualité relationnelle au travail

A. Gadreau (Triode Mediation & Coaching)

MANAGEMENT & LEADERSHIP

Changer notre approche du management et du leadership pour attirer et retenir les personnes clés dans notre organisation

Y. Steinbusch (YeS Sales Management)

PERSONAL BRANDING

N. Bandari (StylizedU)

Style at work PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE

Réussir votre projet avec le « jeu des cubes »

S. Lafleur (Mandeleo)

STRATÉGIE & OPÉRATIONS

Product: instant payments/open banking – the future and what this may mean for incorporates

T. Bethan (JP Morgan)

Parcours certifiant : Niveaux : 1 • débutant

2 • intermédiaire

3 • expert

Juin / Juillet 2019 —

­ — 145


CLUBLETTER

INSPIRE, LEARN, NETWORK, ENGAGE

ENGAGEZ VOS COLLABORATEURS SUR NOS ÉVÉNEMENTS Delano Live, c’est l’opportunité d’assister à des conférences en anglais sur un sujet d’actualité avec des leaders d’opinion. Une occasion pour vos salariés expatriés de s’informer et de développer leur réseau local. 146 —

— Juin / Juillet 2019

PHOTO Jan Hanrion (Maison Moderne) ILLUSTRATIONS Oriane Pawlisiak (Maison Moderne)

LA VIE DU CLUB


CLUBLETTER

RÉSEAUX SOCIAUX

PAPERJAM CLUB 2.0 Interagissez avec le Club ! Lors des formats 10×6 et Club Talk, vous pouvez retrouver un live tweet qui vous permet de réagir et d’échanger avec les autres participants. Si vous ne pouvez être présent à l’événement, c’est également l’occasion de suivre à distance les différentes interventions des speakers. Pour nous suivre sur Twitter : @pJBusinessClub

CHIFFRE Le Paperjam Club a organisé, en un peu plus de deux ans, huit événements politiques. Des élections communales aux Grandes Tables Rondes sur l’Europe en passant par les étapes du Brexit, mais aussi les élections de mi-mandat américaines, ce sont plus de 1.700 membres qui ont participé à ces sujets.

NOS CONSEILS

#8 APPRENEZ À BIEN NETWORKER Le Paperjam Club vous propose de très nombreuses opportunités d’agrandir votre réseau, de faire du networking. Mais nouer de nouveaux contacts ou se présenter à un nouvel interlocuteur ne s’improvise pas. N’hésitez pas à participer à l’un des workshops du cycle Personal Branding, organisé dans le cadre des journées de formation. Ils sont animés par des experts et vous permettront de devenir un vrai spécialiste en la matière. Notre prochain workshop sur le networking aura lieu le 15 octobre 2019 (en version anglophone). Celui-ci est organisé par Pedro Castilho (Verbalius) et aura pour titre « How to survive networking events? ». Ne manquez pas de vous inscrire sur le site du Club.

NOUVEL ÉVÉNEMENT

LE SAVIEZ-VOUS ?

PAPERJAM GOLF OPEN

ENQUÊTE DE SATISFACTION

La période estivale arrive à grands pas. Afin de profiter pleinement des beaux jours, Paperjam organise son premier tournoi de golf à destination des membres du Club. Un moment parfait alliant networking qualifié et compétition conviviale. Rendez-vous pour le Paperjam Open le jeudi 11 juillet 2019, le lendemain du CEO Cocktail – Summer Edition.

Après chaque événement, nous envoyons une enquête de satisfaction à nos membres participants, afin qu’ils puissent donner leur avis. Du contenu au catering en passant par l’accueil, n’hésitez pas à noter et commenter ces différents points : le Club est à votre écoute pour améliorer continuellement la qualité de ses formats. Vous ne recevez pas nos enquêtes ? N’oubliez pas de consulter vos spams !

Plus d’informations sur : www.paperjam.lu/club

Juin / Juillet 2019 —

­ — 147


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MINI-MBA PREPARING FOR TOMORROW Fort de son succès en 2018, le Paperjam Club renouvelle son partenariat avec la Solvay Brussels School of Economics and Management pour 2019. Avec 14 personnes diplômées issues de grandes sociétés luxembourgeoises pour sa première édition, le Mini-MBA se veut un outil de développement « skills & knowledges » fort dans le parcours professionnel de ses participants. Benjamin Beeckmans, directeur de la Solvay Brussels School of Economics and Management, présente en détail lors d’un entretien accordé au Paperjam Club le futur de la nouvelle édition, les différents modules mis en place, ainsi que la valeur ajoutée de ce programme.

De nouvelles innovations pour une nouvelle édition La première édition nous a permis de tester l’utilité et la pertinence d’un grand nombre de méthodes innovantes et de sujets comme le design thinking, la transformation digitale, les nouvelles techniques de vente ou d’organisation. Nous allons pouvoir aller encore plus loin cette année en renforçant le côté spécifique au marché local luxembourgeois, en insistant sur l’aspect pratique lié à la mise en œuvre de ces méthodes. 148 —

— Juin / Juillet 2019

Par ailleurs, cela nous a permis de mettre en lumière des besoins spécifiques au marché luxembourgeois, comme pour le programme en business analytics que nous allons lancer tout prochainement, toujours en collaboration avec le Paperjam Club. Je vous invite à vous y inscrire, ce sera très intéressant. Une vision d’avenir Clairement, les bases d’un partenariat à long terme ont été validées et nous allons pleinement capitaliser sur nos forces respectives pour nous déployer ensemble afin de créer une offre unique, innovante et sur mesure pour le marché luxembourgeois.

Un programme pour quelle audience ? Ce programme s’adresse principalement aux managers ambitieux et aux entrepreneurs courageux qui cherchent à développer leur palette de compétences en general management, avec un focus tout particulier sur le leadership personnel et d’équipe, la réflexion stratégique et la création de valeur grâce à l’innovation. J. D. La nouvelle édition du Mini-MBA démarre dès cet automne. Pour vous inscrire, rendez-vous sur go.maisonmoderne.com/ club/mini-mba-2019

PHOTO Patricia Pitsch (Maison Moderne)

L’

objectif du partenariat était depuis le départ d’offrir un programme sur mesure en general management pour des high potentials ou des entrepreneurs luxembourgeois. Forts de notre expérience internationale et de notre lien historiquement très fort avec le développement de l’activité entrepreneuriale, nous avons pris le temps de créer un programme unique, en accord avec le tissu économique luxembourgeois, afin de développer les compétences des participants en leadership et innovation. Nous voulions un programme exigeant, riche à la fois en termes de contenus, mais aussi de rencontres avec nos formateurs et entre les participants. Ces objectifs, bien qu’ambitieux, semblent avoir été pleinement remplis, et une première cohorte de participants ravis et enthousiastes déploie désormais leur savoirfaire nouvellement acquis au sein de leur entreprise.



DÉJOUEZ VOS CLASSIQUES Alliant l’audace d’un design luxembourgeois au savoir-faire horloger suisse, la montre Loxo est un garde-temps automatique d’un nouveau genre.

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