Paperjam Juillet/Août 2016

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JUILLET / AOÛT 2016

E H C R E RECH E É V I R P N O I T A INNOV En chute libre depuis une dizaine d’années, la R & D privée est pourtant indispensable à l’atteinte des objectifs européens 2020. L’heure est à la prise de conscience et au réveil !

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ÉDITO

And the loser is...

JEAN-M I CHEL G AUDRON Rédacteur en chef @jmgaudron

A

dieu l’Europe je t’aimais bien. Adieu l’Europe je t’aimais bien, tu sais. On n’était pas (toujours) du même bord, on n’était pas (toujours) du même chemin, mais on cherchait le même port… Adieu l’Europe je t’aimais bien. C’est dur de mourir au début de l’été, tu sais. Et bien sûr, il y en a qui vont rire, qui vont danser et qui vont s’amuser comme des fous... Le Brexit a longtemps eu semblance d’épouvantail, de menace symbolique comme celle, enfant, que l’on pouvait se voir brandir si l’on n’était pas sage, au risque, selon l’âge, que le père Noël ne vienne pas, que l’on finisse en pension ou que l’on soit privé de sortie le week-end suivant. Il est désormais une réalité bien concrète qui va torturer les méninges de bon nombre d’administrations lorsqu’il s’agira de détricoter toute cette pelote bien fournie. La laine est souvent bien chargée les lendemains de cuite… L’Europe n’avait peut-être pas envie de s’apercevoir que même au vénérable âge de 59 ans, 2 mois et 29 jours (entre la signature du traité de Rome et le référendum britannique), la vie peut encore offrir bien des surprises, bonnes ou mauvaises. Seul le recul de l’Histoire permettra

de juger si la volonté du peuple britannique de larguer les amarres du ponton de l’Union européenne est une bonne ou une mauvaise chose, mais on a tout de même bien du mal à se réjouir du moment présent même si, égoïstement, on peut supposer que la place financière luxembourgeoise en tirera sans doute de substantiels avantages. En répondant par la seconde proposition à la question « Should I stay or should I go? », les Britanniques ont finalement choisi d’aller directement au clash, rappelant à ceux qui l’auraient oublié que cette Albion, que d’aucuns qualifient de perfide, est une île. Et qu’elle le sera encore plus une fois que le processus de sortie sera arrivé à son terme, ce qui prendra encore un petit moment. Sans doute Robert Schuman s’en retourne-t-il dans sa tombe. Lui qui, dès 1950 et sa déclaration fondatrice du 9 mai, imaginait se réaliser « simplement et rapidement la fusion d’intérêts indispensable à l’établissement d’une communauté économique ». Visionnaire, mais certainement pas naïf, il savait que l’Europe « ne se fera pas d’un coup ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d’abord une solidarité de fait ». Le 23 juin 2016, c’est pourtant d’un coup brutal que cette belle Union européenne a été frappée. Certes, le coup est venu de l’un des États historiquement les moins « europhiles », et ce pratiquement depuis

son adhésion à ce qui était encore la CEE en 1973. Certes, on peut toujours se réjouir en se disant qu’il vaut mieux une Europe qui tourne à plein avec 27 États motivés et convaincus d’un projet qui est en perpétuelle évolution plutôt qu’un attelage bancal. Mais il est plus que probable qu’à l’heure où remontent des égouts de l’Histoire des relents de protectionnisme, voire de nationalisme, ce vote historique suscite ailleurs des envies d’émancipation similaires. Quelque 17,5 millions de Britanniques se sentent dans la peau de « winners » en grattant leur ticket de sortie. Faut-il en déduire que 450 millions d’Européens convaincus sont à ranger au rang de « losers » ? C’est évidemment très tentant de l’imaginer ainsi. Pourtant, on a envie de croire que les déclencheurs du Brexit vont peut-être finalement rendre un fier service à cette Union qui semble un peu à court de souffle ces derniers temps. De plus en plus malaimée et mal comprise, toujours obligée de faire le grand écart entre des intérêts et des cultures très différents, sans cesse à la recherche de compromis sous peine d’un blocage institutionnel à cause d’une « gouvernance » trop lourde, l’Europe, telle qu’elle s’est développée depuis bientôt six décennies, a sans doute vécu. Reste à espérer que les leçons de ce Brexit seront vite tirées sur le Vieux Continent, sans quoi il ne restera plus grand monde pour rire, danser et s’amuser comme des fous... Juillet / Août 2016 —

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SOMMAIRE

Juillet / Août 2016

GRAND ENTRETIEN

COVERSTORY

024 JUILLET / AOÛT 2016 5 453000 074017 07 4€

016

Recherche innovation privée En chute libre depuis une dizaine d’années, la R & D privée est pourtant indispensable à l’atteinte des objectifs européens 2020. L’heure est à la prise de conscience et au réveil !

REPORTAGE

« Un État a besoin d’ambition économique pour ne pas devenir insignifiant » Georges Schmit, le « Monsieur Silicon Valley », prendra sa retraite – active – cet été. À la manœuvre dans l’ombre de la vague ICT, ce défenseur de la chose publique prône une vision pragmatique, en mode agile.

BAVARDAGES

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Invitation au voyage

Entre satisfactions et réserves

Plongée dans les entrailles de l’aéroport du Luxembourg avec notre photographe Christian Aschman, qui porte son regard d’artiste sur les coulisses de ce monstre de verre et d’acier.

La situation économique du Luxembourg n’est pas si mauvaise. Mais Serge Allegrezza (Statec / Observatoire de la compétitivité) et Carlo Thelen (Chambre de commerce) restent prudents quant à l’évolution à attendre ces prochaines années.

Juillet / Août 2016 —

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Luxembourg’s first FinTech awards www.fintechawards.lu #FinTechAwardsLux And the winners of the 2016 edition are.... FinTech Startup of the Year: Governance.io FinTech Entrepreneur of the Year: Herve Bonazzi from Scaled Risk Best Pitch: Neurodecision Congratulations! In partnership with

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SOMMAIRE

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UN AN APRÈS LE RÉFÉRENDUM

040 Circulez, il n’y a rien à voir QUADRIPARTITE SANTÉ

044 Un plan hospitalier à revoir NOUVEAU CLUSTER

045 Une marque pour les créatifs HOUSE OF TRAINING

046 Formations en flux continu COMMUNICATION POLITIQUE

048 Aux prémices de Facebook et Twitter

PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE

050 Y a-t-il une vie après le 50bis ? QUI SERA LE PLUS INFLUENT EN 2016 ?

052 Il n’en restera que 100

091

U NE D É C E NNIE D’A R C E L O R MI T TA L

076 Noces d’étain douces-amères pour le géant de l’acier TÉLÉCOMS

080 Marché à ouvrir P R O T E C T I O N D E L’ I N F O R M A T I O N

081 Sécuriser d’emblée BONN

082 160 ans d’histoire en famille COMMERCE DU SPORT

083 La course d’obstacles VENDRE LE LUXEMBOURG

084 Fierté nationale

PIERRE GRAMEGNA, MINISTRE DES FINANCES

094 « Le Luxembourg est

un partenaire fiable » MONNAIES

098 Le renminbi business fait boule de neige

INVESTISSEMENT S PARTICIPATIFS

100 Une abeille prête à prendre son envol

JEAN-FRANÇOIS WILLEMS (BANQUE HAVILL AND)

102 « Nous avons fait tout

ce que nous avions dit que nous ferions »

FAILLITES

086 Un pic, mais pas de panique JUNIOR ENTERPRISE

087 Expertise estudiantine ALEXANDRA KERCKHOF

088 Des cupcakes à la conquête

À PARTIR DU 15 JUILLET

104 Le nouveau visage

d’ING Luxembourg ENDETTEMENT

105 Comme le lait sur le feu

du monde

GALA CYEL 2016

090 « Une bonne idée qui arrive trop tôt n’est pas une bonne idée »

Juillet / Août 2016 —

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© 2016 KPMG Luxembourg, Société coopérative, une entité luxembourgeoise et membre luxembourgeois du réseau KPMG constitué de cabinets indépendants adhérents de KPMG International Cooperative (“KPMG International”), une entité de droits suisse. Tous droits réservés.

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SOMMAIRE

LIFESTYLE

PAPERJAM CLUB

DESIGN

150 « Une école ouverte

sur l’international »

ENRICO LUNGHI

148 « Porter un regard sur le monde »

GASTRONOMIE

153 Ces tables qui valent le détour

BIE NN A L E D’A R C HI T E C T U R E DE VENISE

AGENDA

123 Événements à venir ÉVÉNEMENT

126 10 × 6 RH

152 Transition en vue

LA VIE DU CLUB

128 Retours en images

DOSSIER DIGITAL

014 À suivre 110 Flash-back en images 114 Carrières 120 Paperjam.jobs 154 Paperjam.lu 156 Afterwork 158 Index 1 thé ma et de tique / 1 su s rép onse jet / 3 in v s d’e xper ités ts :

108 Data centers

Doss ie une t rs digitau out x : expér e nouvelle ience sur pape rja

160 Ours 162 Tableau de bord

m.lu /dos sier

Juillet / Août 2016 —

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PAPERJAM ADVERTORIAL

VOLVO C A RS

Lancement S90 : une Volvo pour CEO

L

e 16 juin dernier, plus de 350 prestigieux invités ont foulé les allées de l’ambassade du Japon à Luxembourg lors du CEO-Only Cocktail. Représenté ce soir-là par les concessionnaires Autopolis et Collé, Volvo Cars y présentait en avant-première sur le territoire luxembourgeois sa nouvelle berline haut de gamme : la Volvo S90. Après le XC90 – le plus évolué des SUV Volvo dont un modèle Excellence était également exposé dans les jardins de l’ambassade japonaise – la S90 est le deuxième modèle issu du renouvellement de la gamme “Vous pouvez ressentir Volvo. Son lancement marque une l’attention apportée à étape importante chaque détail à l’intérieur dans l’histoire du constructeur, qui comme à l’extérieur de la exprime clairement nouvelle S90. Du bois son intention de révolutionner le segnordique rare aux lignes ment des berlines subtiles du capot, chaque premium. Révélée pour la détail incarne l’excellence première fois au pudu véritable savoir-faire blic lors du Salon de Détroit 2016 en janscandinave. ” vier, la Volvo S90 associe l’élégance haut de gamme et le luxe caractéristiques de la marque scandinave à une expérience de conduite sans précédent axée sur des performances et des technologies de pointe.

Sécurité exceptionnelle

Dotée d’une large gamme d’équipements dernier cri en matière de confort et de sécurité, la nouvelle S90 offre le meilleur de la technologie Volvo. Grâce au système anti-collision City Safety, la S90 détecte les piétons, les cyclistes et les gros animaux sur la route, de jour comme de nuit. Votre voiture vous avertit du danger, et freine à votre place si vous n’intervenez pas à temps. Une technologie qui élimine également les risques de collision avec des véhicules à l’arrêt ou à vitesse réduite dans les embouteillages notamment. Également de série, le système de protection antisortie de route, le régulateur adaptatif de vitesse ACC, l’alerte vigilance conducteur et de franchissement de ligne ac010 —

— Juillet / Août 2016

tive, et la reconnaissance des panneaux de signalisation sont autant d’arguments qui permettront à Volvo d’atteindre ses objectifs sécuritaires, aussi ambitieux que responsables : plus aucune victime ou blessé grave à bord d’une nouvelle Volvo à l’horizon 2020.

Pilote semi-automatique enclenché

Pour la première fois présent de série sur un véhicule, un système de conduite semi-autonome sophistiqué baptisé Pilot Assist fait son apparition. Cette technologie, qui permet de corriger en douceur la trajectoire de la voiture et de la maintenir automatiquement dans sa file sans avoir besoin de suivre un autre véhicule, constitue une nouvelle étape vers la conduite autonome intégrale. Véritable révolution en matière d’expérience de conduite sur le segment des berlines premium, la nouvelle Volvo S90 est proposée à partir de 36.892 € (TVA comprise) dans un large éventail de motorisations, dont une version hybride rechargeable, disponible dans les prochains mois. 

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PORTES OUVERTES

À D É C O U V R I R lors des journées portes ouvertes du 4 au 9 juillet 2016 chez Autopolis et au Garage Collé.

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PAPERJAM ADVERTORIAL

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TEST GRANDEUR NATURE Volvo développe le premier essai au monde de mise en circulation de voitures autonomes à grande échelle. En 2017, 100 personnes vont pouvoir rouler de façon entièrement autonome sur 50 km de ring autour de Göteborg, en Suède. Ce projet Drive-Me sera aussi mis en place à Londres, en Chine et aux États-Unis. Volvo compte offrir cette option sur ses nouveaux véhicules en 2020.

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JEUDI 16.06.2016 C E O - O N LY C O C K TA I L

DESIGN E T INNOVAT ION 1 Le conducteur profite d’un écran de contrôle entièrement digital 2 Un toit ouvrant électrique équipe la finition Inscription 3 Somptueuse, la ligne de la nouvelle S90 a attiré de nombreux regards lors de ce Cocktail 4 Les sièges en cuir enveloppants et réglables électriquement assurent un maximum de confort à bord 5 Le modèle XC90, le SUV star de Volvo, était également exposé 6 La finition Inscription se pare de nombreux détails de design et de confort qui soulignent le luxe de la voiture, comme les incrustations en noyer scandinave. 7 Les jantes de 20 pouces, sublimes, font définitivement jouer la S90 dans la cour des berlines premium 8 À l’intérieur, tableau de bord et console centrale ne laissent aucun doute : la S90 est conçue pour les conducteurs.

1 MILLION DE VÉHICULES ÉLECTRIQUES 8

(hybrides rechargeables ou full electric) sur la route : c’est l’objectif de Volvo pour 2025.

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ADVERTORIAL

+2.000

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+400.000

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Recrutements effectués en 2015

Événements organisés

Visiteurs / mois

Candidatures / annonce (en moyenne)

Le nouveau site voit le jour

L’incontournable

C’est dans cette optique que la nouvelle version du site Moovijob.com a été mise en ligne, composée des 4 axes phares de l’entreprise : Emploi, Formation, Carrière, Événements. « En parallèle à notre position de leader dans l’organisation d’événements, notre objectif est désormais de devenir le site référence sur la Place luxembourgeoise. Nos clients et partenaires nous soutiennent et nous encouragent dans ce nouveau challenge », précise Yannick Frank. « Pour cela, nous allons beaucoup plus loin que le travail d’un simple Jobboard. Les 1.600 offres d’emploi luxembourgeoises déjà en ligne sur notre interface nous demandent un accompagnement quotidien. Suivi des candidatures, approche directe, multidiffusion, relations écoles, community management, blog… nous avons une démarche proactive qui permet à nos entreprises clientes de recruter tout en développant leur marque employeur », explique Claude Rodisio, head of talent acquisition, qui vient de fêter son premier anniversaire chez Moovijob. Les nouvelles rubriques Formation et Carrière du site apportent une réelle plus-value aux candidats qui disposent d’une boite à outils leur permettant de dynamiser leur employabilité sur le marché. Pour couronner le tout, les offres du site Moovijob se retrouvent en exclusivité sur de nombreux sites luxembourgeois très consultés, parmi lesquels Lessentiel.lu, Lesfrontaliers.lu, Diegrenzgaenger.lu, Editus.lu et Luxweb.lu, permettant aux annonceurs d’élargir leur champ de diffusion.

Chez Moovijob, pas question de se contenter uniquement d’un service online : rien ne vaut une rencontre en face-à-face entre deux personnes. Pour Bertrand Cuinet l’objectif est simple : « Nous provoquons des rencontres, entre recruteurs et candidats, aboutissant sur des coups de cœur qui n’auraient pas toujours lieu via une candidature traditionnelle. » Le Moovijob Tour DeLux se déroule chaque année au mois de mars et est devenu l’événement incontournable « Emploi, Formation, Carrière » avec plus de 150 exposants pour près de 10.000 visiteurs ! Pour Cristelle Ponsard, human resources account manager chez ING Luxembourg « le Moovijob Tour Luxembourg est en parfaite adéquation avec la stratégie d’ING qui sponsorise ce forum depuis maintenant 5 ans. Cette journée nous permet d’effectuer une très belle opération de communication marque employeur, mais également de rencontrer d’intéressants candidats. Nous avons gardé contact avec plus de 100 profils suite à la dernière édition ! » Isabelle Schlesser, directrice de l’Adem, partenaire officiel du Moovijob Tour depuis son lancement en 2011, se réjouit « de l’opportunité donnée aux visiteurs de rencontrer autant d’entreprises sur une seule journée mais également de leurs apporter des conseils avisés sur le marché de l’emploi ». En plus du salon Moovijob Tour, deux événements spécialisés viennent compléter l’offre événementielle de Moovijob lors du second semestre. Unicareers.lu, le salon de l’Université du Luxembourg, s’adresse à une cible junior (jeune diplômé jusqu’à 5 ans d’expérience pour un stage), tandis que Plug&Work concerne une cible high level de personnes en poste étant à l’écoute du marché.

Unicareers.lu : la rencontre avec les hauts potentiels de demain Eric Tschirhart, vice-recteur académique de l’Université du Luxembourg, certifie que « le choix de lancer Unicareers.lu et de confier l’organisation du salon de l’Université du Luxembourg à Moovijob avait pour but d’apporter une nouvelle dynamique à cette journée. Les retours sont excellents, aussi bien pour les candidats que pour les employeurs qui tirent indéniablement bénéfice d’Unicareers.lu ; tout comme l’Université du Luxembourg qui renforce davantage encore ses liens avec les entreprises du pays et de la Grande Région. » La 3ème édition se tiendra le 23 septembre prochain et rassemblera 120 exposants, 3.500 visiteurs pour 350 écoles et universités européennes partenaires.


En plus des événements, Moovijob continue d’innover avec son nouveau site 3.0.

+70.000 Candidats inscrits

La prestigieuse soirée Plug&Work Créé en 2010 à Strasbourg, le concept Plug&Work dépoussière les événements de recrutement en proposant des soirées conviviales, dans des lieux prestigieux et / ou insolites, avec pré-sélection de candidats. Les recruteurs ont l’opportunité d’y rencontrer des profils high level dans une ambiance lounge, décontractée et informelle. La prochaine soirée luxembourgeoise, dédiée aux secteurs de la finance et de l’informatique, sera organisée avec le soutien du gouvernement du Grand-Duché de Luxembourg : « L’événement de Moovijob s’inscrit parfaitement dans un des champs d’action prioritaires de l’initiative ’Digital Lëtzebuerg’, à savoir faciliter le recrutement de talents ICT en attirant de nouvelles compétences sur la Place luxembourgeoise, explique Anne-Catherine Ries, conseillère au service des médias et des communications du ministère d’État. C’est donc tout naturellement que nous faisons partie des principaux partenaires, en collaboration avec l’Adem, de la soirée du 15 novembre prochain. »

Moovijob, votre partenaire recrutement en ligne ou en face-à-face ! Fondée en 2007, Moovijob a su s’imposer comme l’acteur incontournable du recrutement au Luxembourg et dans la Grande Région. Moovijob perdait il y a tout juste un an, son père fondateur, Gilles Risser, le « Monsieur recrutement » apprécié, voire adoré, de cette Place luxembourgeoise. « Moovijob est une famille, c’est ma famille », avait pour habitude de dire Gilles. C’est aujourd’hui cette famille qui a pris le relais et continue d’écrire les lignes d’une histoire débutée en 2007. « Lorsque Gilles nous a quittés, nous avons été très touchés par tous ces témoignages de soutien mais également harcelés de demandes, se souvient Yannick Frank, country manager Luxembourg. Les gens voulaient tout simplement savoir si Moovijob allait continuer à exister… ». La réponse s’est faite directement sur le terrain, deux semaines après le drame : les deux événements de recrutement organisés à Strasbourg et Metz sont maintenus. Bertrand Cuinet reprend la direction de l’entreprise et c’est l’ensemble de l’équipe qui participe activement à leurs succès. Pour Emilie, Oriane, Julien, Mohammed, Claude, Nicolas, Yoann, Stéphane, Yannick, Xavier et Bertrand (« la Team Moovijob »), la feuille de route est claire : réactivité, service, innovation, satisfaction client et candidat. Moovijob aide les entreprises à recruter efficacement ; plus de 2.000 recrutements ont ainsi été effectués en 2015 grâce aux 4 fa-

milles de services proposées au Luxembourg et dans la Grande Région (Moovijob.com, Moovijob Tour, Plug&Work et Unicareers.lu). L’entreprise ne veut pas en rester là et les projets s’enchaînent. Le fait d’être l’unique acteur à proposer aussi bien un accompagnement en ligne (via l’interface moovijob.com) que des rencontres en face-à-face entre recruteurs et candidats (plus d’une dizaine d’événements organisés chaque année !) pousse Moovijob à sans cesse se remettre en question. « Le marché de l’emploi évolue, tout comme les attentes de nos clients, explique Bertrand Cuinet. Cela nous oblige à constamment innover, aussi bien sur le site que dans l’organisation de nos évènements. ». Depuis leur lancement, plus de 40 soirées Plug&Work ont réuni 800 sociétés et 10.000 candidats ! De part ses différents services, Moovijob a su devenir un intermédiaire de choix entre l’entreprise et le candidat à la recherche d’un emploi, d’une évolution de carrière ou encore d’une formation. À ce jour, plus de 700 sociétés ainsi que plusieurs milliers de candidats accordent leur confiance à cette jeune équipe qui n’a de cesse de poursuivre ses efforts afin de répondre au mieux à l’évolution et à l’exigence du marché.


C’est à partir du 1er juillet que le 01/07 régime fiscal IP (article 50bis de la loi sur l’impôt sur le revenu) est officiellement aboli, avec une période de transition de cinq années avant la disparition définitive des effets fiscaux (lire aussi en page 50).

La LGV ouverte

Après trois mois de retard dus à un 03/07 accident mortel survenu fin 2015, la ligne à grande vitesse (LGV) vers Strasbourg va enfin être ouverte. Mais elle ne sera pas immédiatement pleinement opérationnelle, en raison de derniers travaux de reconstruction qui restent à achever. 014 ­—

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CSV : qui en tête ?

… et pour SES

Ils sont quatre sur la ligne de départ : 15/07 Luc Frieden, Martine Hansen, Viviane Reding et Claude Wiseler. Ils briguent le statut de tête de liste du parti chrétien-social pour les prochaines élections législatives. En attendant l’investiture formelle à la rentrée, le nom de l’heureux élu devrait être dévoilé avant la coupure estivale.

« Le début de l’année 2016 est très prometteur », avait annoncé le CEO Karim Michel Sabbagh au printemps dernier. Quid du premier semestre ? L’opérateur de satellites de Betzdorf prévoit, pour 2016, un chiffre d’affaires entre 2,01 et 2,05 milliards d’euros, stable par rapport à 2015.

Premier semestre pour ArcelorMittal…

RTL Group sur sa lancée ?

Deux jours après Aperam, 29/07 ArcelorMittal publie aussi ses résultats semestriels. Le groupe a annoncé en mai dernier tabler sur un Ebitda supérieur à 4,5 milliards de dollars pour l’ensemble de l’année 2016. Le bilan à mi-parcours n’en sera que plus intéressant à étudier.

29/07

Au sortir d’un premier trimestre particulièrement « solide » à en croire les deux co-CEO Anke Schäferkordt et Guillaume de Posch, RTL Group mise sur les grands événements sportifs de la fin du printemps et de l’été pour conforter sa position. 25/08

S N C F M É D IAT H È Q U E  /  M I C H E L H E N R I

Bye bye IP


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GRAND ENTRETIEN

A L L E R-R E TO U R Entre deux vols, Georges Schmit nous a accordé son regard sur sa carrière et l'évolution économique du pays.

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GRAND ENTRETIEN

 G E O R G E S S C H M I T, C O N S U L G É N É R A L D U L U X E M B O U R G À S A N F R A N C I S C O

« Un État a besoin d’ambition économique pour ne pas devenir insignifiant » T H I E R RY R A I Z E R |

MIKE ZENARI

Le « Monsieur Silicon Valley » prendra sa retraite – active – cet été.

À la manœuvre dans l’ombre de la vague ICT, ce défenseur de la chose publique prône une vision pragmatique, en mode agile.

Monté à bord de Space­ resources.lu, il veut désormais jouer le rôle de trait d’union entre deux mondes.

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GRAND ENTRETIEN

C

et été 2016 marquera le début de votre retraite que l’on imagine active. Comment abordez-vous cette nouvelle étape ? g e o r g e s s c h m i t Je la laisse venir. Je suis certain qu’elle se remplira de belles choses. J’essaie d’entrevoir des activités nouvelles durant cette période de ma vie où le rythme journalier changera forcément. J’ai beaucoup voyagé dans ma carrière, mais les richesses naturelles et culturelles de mes destinations sont trop souvent passées au second plan. J’ai envie de combler ces déficits. Je m’engagerai sans doute aussi pour l’une ou l’autre cause. Mais avant tout, j’entends d’abord prendre un peu de recul.

l’interaction avec les dirigeants que nous rencontrions ou avec qui nous étions en négociation, mais également l’interaction avec les travailleurs dans les usines : en fait, j’ai toujours été fasciné par les processus de fabrication et l’interaction entre les hommes et les machines. La visite d’une usine pour moi fut toujours le highlight d’une visite d’entreprise, essentielle à la compréhension d’un projet d’investissement qu’il fallait apprécier et négocier. Il est vrai qu’une minorité de ces rencontres génère une création d’entreprise, de valeur, d’emplois et le hasard est souvent de la partie. Mais le souvenir de l’interaction humaine reste dans tous les cas.

Que peut-on faire pour encourager les entreprises à innover davantage ? Je remarque qu’une grande dynamique locale d’innovation s’est créée depuis une dizaine d’années, à la fois en provenance d’acteurs étrangers qui ont décidé de profiter du cadre luxembourgeois, mais aussi par des entrepreneurs luxembourgeois. Plusieurs incubateurs, y compris d’initiative privée, se sont mis en place pour accueillir les jeunes start-up. Des événements d’échange, des conférences, séminaires, workshops, préLa politique, une passion sentations dans les technoloexercée dans l’ombre… gies nouvelles sont offerts Je me sens plus Outre un petit passage dans chaque semaine. Des publile privé au début de ma carautour de l’innovaà l’aise dans l’ombre cations rière, je reste fasciné, depuis tion, de l’entrepreneuriat, qu’au devant 35 ans, par la sphère des technologies nouvelles publique, par la politique, sont apparues ; des concours de la scène. au sens d’action dans l’intépour start-up sont mis en place, des événements rêt général, sans pour autant reconnaissant publiquement prendre parti en public pour des entrepreneurs, créateurs, scientifiques telle ou telle cause idéologique. Oui, comme sont organisés. Enfin, le cadre de financehaut fonctionnaire, je pense que pour servir l’intérêt général au mieux et dans la durée, ment public de l’innovation est sur le point indépendamment des constellations polid’être réformé et des instruments de capitiques, il faut forcément agir dans l’ombre ; tal-risque nouveaux et innovateurs sont mis je m’y sens d’ailleurs plus à l’aise qu’au en place. devant de la scène. Que peut-on faire davantage ? Même si je dirais qu’il est vain d’essayer d’imiter d’autres Vous évoquiez votre court passage dans pays ou régions telle la Silicon Valley, on peut le privé, que retenez-vous de cette s’en inspirer et essayer de comprendre quelle expérience ? en est la « sauce secrète ». Si nous avons déjà Cette courte expérience professionnelle parcouru du chemin, nous continuons à soufdans un petit cabinet de conseil économique frir d’un manque de taille critique, de diveret social en Allemagne travaillant surtout sité des compétences au niveau des pour le gouvernement allemand était intéinvestisseurs, qu’ils soient business angels ou sociétés de capital-risque, voire de grandes ressante, mais trop éloignée de l’action proentreprises, les « corporate », qui s’engagent prement dite. J’ai nettement préféré les de plus en plus dans l’écosystème des start-up. missions qui m’ont été confiées par la suite Et surtout, je pense qu’il faut avoir de l’amdans le secteur public, car elles m’offraient la possibilité de contribuer à créer un cadre bition et engager les moyens. Lorsque je de politique économique structurelle et de prends du recul, je constate que ce trait d’amle mettre en œuvre. bition et de moyens est commun à toutes les vagues économiques qu’a connues et traverQue retenez-vous de vos nombreux sées le pays dans son histoire économique. contacts avec des entreprises ? Je pense à l’ambition de nos sidérurgistes La rencontre avec des entreprises aux des 19e et 20e siècles, à celle des gouvernequatre coins du monde fut parmi mes expéments qui, après avoir reconnu que le secteur s’essoufflait, ont admis qu’il fallait se transforriences les plus satisfaisantes de ma carrière professionnelle. Et je ne parle pas que de mer et susciter d’autres sources de création En quoi consiste la vie d’un haut fonctionnaire ? C’est une vie en seconde rangée. Les responsables politiques donnent les orientations à travers différents outils comme le programme gouvernemental. Comme fonctionnaires, nous avons un rôle de conseil et de traducteur pour la mise en œuvre, un rôle de formulation aussi, qu’il s’agisse de la stratégie ou du cadre juridique. Car que vaudrait une politique sans mise en œuvre ?

018 ­—

— Juillet / Août 2016

BIO EXPRESS

35 ANS AU SERVICE DE L’ÉTAT… Né le 19 avril 1953 1980 Décroche un master en sciences économiques de l’Université du Michigan, quatre ans après avoir été diplômé en sciences économiques de l’Université catholique de Louvain. 1981 Entre au ministère de l’Économie en tant que responsable de l’innovation et de la promotion de l’investissement. Il occupe ces fonctions jusqu’en 1989, lorsqu’il prend en charge la direction Industrie du ministère. 1994 Est nommé secrétaire général du ministère de l’Économie et occupe la fonction pendant 10 ans. 2004 Devient directeur général de la DG de l’entreprise, du développement économique et du commerce extérieur au sein du ministère. 2009 Rejoint San Francisco et y devient consul général du Luxembourg et executive director du Luxembourg Trade & Investment Office.

… ET ADMINISTRATEUR MULTI-CASQUETTE En tant que représentant de l’État, Georges Schmit a siégé de nombreuses années au sein de sociétés publiques ou privées dans lesquelles l’État est actionnaire : la SNCI (il en a été le président entre 1995 et 2002) ; Arbed / Arcelor /ArcelorMittal (1992-2009) ; Entreprise des P&T (il y fut vice-président entre 2000 et 2009) ; Société européenne de satellites (1992-2009) ; la BCEE (1989-2009) ; Paul Wurth (1992-2009) ; CTI Systems (vice-président entre 2004 et 2009). Il a également siégé – en tant que président – dans plusieurs fonds de private equity investissant dans les PME et les start-up.



GRAND ENTRETIEN

de valeur comme les services financiers puis l’ICT, avec la communication par satellite, puis le commerce électronique et les infrastructures, techniques et juridiques, afférentes. Faut-il une incitation fiscale pour les business angels ? Comme je le disais, nous avons fait beaucoup de progrès par exemple avec la création récente d’un fonds d’investissement limité au digital. Nous avons des instruments de financement pour les start-up plus évoluées, mais moins pour celles au niveau des phases initiales où l’on voit un certain nombre d’investisseurs de type « angels » qui seraient disposés à investir. Ce genre d’incitant, en particulier fiscal, à leur destination semble faire encore défaut, mais je crois comprendre que le gouvernement y réfléchit. Le défi sera de trouver une mesure générale ciblée pour que les investissements soient drainés vers les start-up technologiques. Il ne s’agit pas en effet de cibler d’autres activités.

nouvelles technologies nous apportent, de comprendre les grandes tendances de l’évolution, d’adapter ce modèle de pensée à notre écosystème, dans un contexte européen aussi. C’est donc un cadre de pensée qu’il faut remplir de vie locale, tout en devenant plus resilient, donc plus capable d’adaptation aux conditions technologiques futures.

La recherche privée est plutôt à la traîne au Luxembourg (lire aussi notre Coverstory page 24). Comment peut-on la stimuler ? Il ne faut pas ignorer que nous sortons d’une crise, dont les entreprises, surtout industrielles opérant sur les marchés globalisés, ont eu du mal à se remettre. Je pense à la sidérurgie, aux fournisseurs d’équipements automobiles, des industries qui traditionnellement investissaient beaucoup dans la recherche. Mais il faut aussi relever que nos statistiques en la matière ne reflètent peutêtre pas suffisamment la transformation structurelle de notre économie, la notion de recherche-développement étant trop souLa troisième révolution industrielle, vent associée au secteur industriel. le concept mû par l’économiste Jeremy Je m’interroge donc dans quelle mesure Rifkin, fait l’objet d’une étude d’adapta- nos statistiques reflètent l’activité de recherche de l’ensemble de l’économie, bilité au Luxembourg. Est-ce réaliste ? Nous vivons et vivrons dans un monde où y compris les activités de service. Par ailleurs, la recherche n’est pas le seul les nouveaux modes de consommation et indicateur du dynamisme innovateur d’une de distribution sont de plus en plus foncéconomie. Par contre, la recherche publique, tion de la technologie. Le digital s’infiltre à travers l’Université et les dans tous les secteurs de centres de recherche publics, l’économie et de la vie et a connu un renforcement donne lieu à la création de substantiel au cours des dernouveaux modes de Nous ne sommes consommation et de distrinières années et pas encore bution, permettant une plus a permis d’attirer des moyens grande diversité de modes de financement privés et une nation de vie, les uns plus « partapublics internationaux d’investisseurs. importants. La recherche gés », les autres plus publique est donc appelée « individuels ». dans les années qui viennent Je ne dis pas que ces à tirer la recherche privée vers de nouveaux nouveaux modes de vie sont bons ou mausommets d’investissement et de performance. vais, mais la technologie les permet et on voit les gens qui les adoptent : achats en Quelles sont les améliorations à apporter ligne et fourniture à domicile, car sharing, location de chambres touristiques, déplace- dans la promotion économique du pays ? Il y a toujours des choses à améliorer. ments en voiture à conduite assistée ou autonome… le tout assisté par téléphone Le monde change autour de soi et donc le portable… travail de promotion est en perpétuelle évoCe qui est différent des révolutions lution. La réorganisation autour de la proindustrielles précédentes, c’est le caractère motion des investissements et le travail de exponentiel de la vitesse de cette transfornation branding sont importants pour l’image de marque et la visibilité de notre mation technologique. Donc il est non seupays, pour définir qui nous sommes, ce que lement réaliste de réfléchir à la prochaine révolution industrielle, mais il est urgent de nous avons d’unique et d’attractif pour les investisseurs. le faire et de s’y préparer ! Car la technoloLa question est comment nous pouvons gie met en question nos modes de vie, de perpétuer ce mouvement d’investissements consommation et de déplacement étrangers, de transfert de technologie, de protraditionnels. ductivité et donc de croissance vers notre Comment ces changements peuvent-ils pays, puisque les investissements d’origine s’appliquer au Luxembourg ? strictement luxembourgeoise restent forcéL’initiative Rifkin nous donne surtout une ment défaillants. Nous ne sommes pas encore bonne occasion de faire avancer la réflexion une nation d’investisseurs, même si du chesur les opportunités et les risques que les min a été parcouru. 020 ­—

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VERBATIM

La plus grande satisfaction « Difficile à choisir ! J’en ai eu beaucoup. Contribuer, sur le terrain de façon si visible à la prospérité, à la création d’emplois, de revenu, de conditions de vie améliorées de familles entières est sans doute une des plus grandes satisfactions pour quelqu’un qui s’est engagé au service de l’intérêt général. »

Un regret ? « Non. Mais des moments de frustration et de déception, certes ! Qui aime perdre ? Un projet pour lequel on s’est beaucoup engagé qu’on n’a pas gagné, des fermetures d’entreprises, des restructurations douloureuses, des pertes d’emploi et de revenu pour des familles entières... Ce ne sont pas des moments de joie ! Mais il faut se relever et aller de l’avant. »

La SNCI « La SNCI a déjà été très active dans le passé pour financer l’innovation par un certain nombre d’instruments. Mais elle ne peut pas non plus être partout. Elle doit se focaliser sur la mise en œuvre des projets à caractère plutôt stratégique, tels celui de la SES ou de l’exploitation des ressources spatiales. »


Il y a les petits corners.

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GRAND ENTRETIEN

Rester ce que nous sommes… tout en s’adaptant… Dans la mesure où nous sommes un petit pays, nous devons rester agiles, ne pas nous figer dans des structures et comportements rigides. Nous devons accroître notre capacité à nous adapter rapidement, car le monde change rapidement et nous ne sommes pas un îlot autosuffisant. Le nation branding du Luxembourg, vu de Californie, comment est-il perçu ? Dans la Silicon Valley, le Luxembourg dispose d’une assez bonne visibilité, en grande partie due au centre financier, ce qui est compréhensible alors que San Francisco est un centre financier régional aussi. Nous devons nous améliorer au niveau de la reconnaissance comme centre pour les technologies, même si, une fois de plus, du chemin a été parcouru depuis une dizaine d’années avec des marques comme Amazon, PayPal ou Rakuten, mais aussi avec nos centres de données hautement sécurisés et notre connectivité internationale. Par ailleurs, notre positionnement sur les technologies financières donne un beau coup de pouce à cette reconnaissance. Construire une marque prend beaucoup de temps. L’initiative prise dans les ressources spatiales est un bon exemple de nation branding, dans un milieu qui est certes relativement limité, mais qui nous a offert une couverture internationale. Elle répand un esprit d’ouverture et de confiance envers les investisseurs. Est-il déjà possible de prévoir la prochaine vague ICT ? Le Trade and Investment Office à San Francisco apporte chaque année son soutien à une conférence Top Ten Tech Trends du Churchill Club pendant laquelle un panel d’acteurs du capital-risque propose et discute des tendances technologiques des cinq prochaines années. Les éditions antérieures de cet événement avaient placé la communication mobile, le cloud computing, les voitures sans chauffeurs, les fintech et la blockchain comme les lames de fond à surveiller. L’exploitation des ressources spatiales n’est peut-être pas encore sur la liste, mais elle est soutenue par d’autres tendances que sont la robotique, au sens large, l’impression 3D et surtout l’intelligence artificielle. Qu’est-ce que le Luxembourg peut faire dans l’intelligence artificielle ? L’intelligence artificielle apparaît déjà dans bon nombre d’applications, comme le commerce électronique et la distribution ou dans la finance, la reconnaissance visuelle ou vocale. Elle fait partie des axes de recherche à l’Université et dans les centres de recherche publics. Il faut espérer que davantage de jeunes s’orientent vers des programmes d’études qui incluent les techniques d’application de l’intelligence artifi022 ­—

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EXP LI QUER Georges Schmit entend vulgariser la nouvelle ambition spatiale du gouvernement via sa participation à Spaceresources.lu.

cielle. Celle-ci ne constitue d’ailleurs pas un secteur à proprement parler, mais plutôt une technologie qui sera utilisée dans un grand nombre d’applications.

liés à l’exploitation des ressources spatiales telles les technologies de communication, d’observation, d’analyse de données, de robotique, d’intelligence artificielle…

La nouvelle ambition du Luxembourg est spatiale. Un nouveau créneau difficile à expliquer ? Il est vrai que les ambitions dans l’exploitation de matériaux spatiaux peuvent être difficiles à expliquer, comparés aux soucis journaliers que peuvent vivre nos concitoyens. Je me rappelle qu’il y a 30 ans, tout le monde n’était pas d’accord d’engager des deniers publics pour envoyer dans l’espace des satellites destinés à la transmission d’images de télévision. Cette activité fait désormais partie de l’ADN du pays. Expliquer des idées un peu hors du commun prend du temps et il faudra s’y atteler, mais je pense qu’un État a besoin d’ambition économique au risque de disparaître dans l’insignifiance.

Comment envisagez-vous votre rôle de membre du conseil d’administration de Spaceresources.lu ? L’advisory board de l’initiative Spaceresources. lu a pour mission de conseiller le gouvernement sur des aspects stratégiques de l’initiative et de leur mise en œuvre. Au cours des dernières années, j’ai eu l’occasion de construire un réseau assez étendu de connaissances, de spécialistes et d’entreprises actives dans le domaine de l’étude et de l’exploration spatiale qui m’ont apporté des informations et enseignements utiles à la définition et à la mise en œuvre de la stratégie du gouvernement. Il faudra à l’avenir parfaire ce réseau et l’étendre vers d’autres acteurs sur le plan international. Je pense ainsi contribuer à traduire les informations et messages de ces acteurs et sources dans un langage stratégique luxembourgeois qui tienne compte de l’environnement international... Je pense aussi pouvoir jouer un rôle de trait d’union entre les attentes et aspirations des entreprises, notamment américaines, et le gouvernement et apporter mon regard sur la mise en œuvre du plan d’action du gouvernement.

Le gouvernement a-t-il réussi un coup en osant le pari, à terme, de l’exploitation des ressources issues des matériaux spatiaux ? Je ne voudrais pas utiliser le terme de « coup ». Nous avons, grâce à cette initiative, attiré l’attention autour d’une ambition qui, si elle fait sourire certains, donne à réfléchir à de nouveaux horizons d’activité humaine. En assemblant les innovations juridique et technologique dans le contexte singulier de l’espace, nous essayons d’apporter notre pierre à l’édifice pour donner confiance aux investisseurs, avec pour objectif de créer de la valeur et des emplois au Luxembourg. Ceux-ci seront hautement qualifiés et nous nous attendons évidemment à des retombées dans bien des domaines technologiques

EN RÉSUMÉ

À l’heure de quitter ses fonctions de consul général du Luxembourg à San Francisco, Georges Schmit porte un regard d’expérience sur la politique économique du pays et sur ses potentiels développements. La nouvelle aventure « spatiale » dans laquelle il est désormais impliqué n’est pas la moins palpitante… Retrouvez l’intégralité de ce grand entretien sur www.paperjam.lu


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COVERSTORY

RECHERCHE E É V I R P N O INNOVATI D POUSSER LA R&

En 2014, 1,24 % du PIB était investi en R & D, un pourcentage bien loin des 3 % réclamés par l’UE à l’horizon 2020 et de l’engagement national de 2,6 %. Si la quote-part du public ne cesse de grandir depuis les années 2000, la contribution du privé, elle, dégringole depuis 2011. Pour inverser cette tendance, il faudra multiplier les projets mixtes privé / public et pourquoi pas instaurer des chèques « innovation » pour aider les petits acteurs.

5 453000 074017 07 4€


COVERSTORY

F LO R E N C E

Évolution de l’intensité

de la recherche par secteur 800

uand on examine les budgets consacrés à la recherche au Luxembourg, un constat, confirmé par l’OCDE ou le Statec, saute aux yeux : les entreprises luxembourgeoises investissent de moins en moins en R & D. Si au tournant des années 2000, elles étaient responsables de 1,45 % sur les 1,66 % du PIB investis dans la recherche, ce pourcentage s’est progressivement réduit comme peau de chagrin. Sur les 1,24 % actuels, elles ne contribuent plus qu’à hauteur de 0,61 %, pour la première fois moins que le secteur public (0,63 %) (Source : FNR). De l’autre côté du spectre, en croissance depuis une quinzaine d’années, les efforts publics sont passés de 7,5 % de la totalité des dépenses en 2000 à presque 48 % en 2014. Et ce mouvement se poursuit. En 2014, le montant alloué à la recherche publique était de 291,1 millions d’euros. Il était de 287,8 en 2013 et de 251 millions d’euros l’année d’avant. Le même mouveT H I BAU T ment à la hausse se reflète dans les dotations des trois centres de recherche publics (List, LIH et Liser), qui pèsent un total de 500,9 millions d’euros pour la période 2014-2017. Très jeune dans le paysage académique, la recherche publique tire profit d’une volonté politique forte qui se maintient avec les gouvernements. « Beaucoup de moyens ont été mis sur la table. C’est un domaine qui est consensuel au niveau politique. S’il y a des divergences, ce sont sur des modalités pratiques. Toutes les fractions comprennent l’importance de la recherche pour l’économie de notre pays », cadre Marc Hansen (DP), secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche depuis mars 2014.

en mios €

% du PIB

Secteur privé

Secteur public

Secteur privé

2,0

Secteur public

700

l Tota 1,5

600

En 2000, l’intensité de la recherche privée intervenait à hauteur de 1,45 % du PIB, soit 337 millions d’euros, contre 27,5 millions d’euros en provenance du public. (Source : Statec)

1,0

400

300 S O U R C E   : S TAT E C

1,45 %

500

200

0,5

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0 2005

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2013

2014

2015


COVERSTORY

La stratégie de se concentrer sur quelques secteurs-clés pour ne pas se disperser est aussi unanimement saluée. Les secteurs identifiés comme innovants en 2016 sont au nombre de huit : automobile, santé, technologies propres, finance, TIC, logistique, matériaux innovants, et le plus jeune mais qui suscite déjà de nombreuses convoitises, le domaine spatial. « Le Luxembourg est un petit pays. On ne peut pas tout faire. La segmentation était et est toujours indispensable pour faire face à la compétition internationale », ajoute le secrétaire d’État, particulièrement fier du futur Luxembourg Centre for Logistics en cours de constitution. Ce centre de recherche et de transfert de connaissances dans le domaine logistique bénéficiera du concours du prestigieux MIT de Boston. Sa mission sera de faire du Grand-Duché un véritable hub logistique. « Le pays doit se réinventer et la recherche joue clairement un rôle dans ce domaine. Diversifier l’économie, c’est créer des emplois et de la valeur pour les citoyens », déclare Marc Lemmer, ancien CEO du CRP Henri Tudor (intégré, depuis, au sein du List), aujourd’hui conseiller de plusieurs start-up et qui vient de créer sa propre société de conseil (Bridging Gaps Luxembourg).

Se rencontrer

Pour comprendre le développement actuel de la recherche publique, il faut revenir au tournant des années 2000, période qui a vu naître le FNR et assisté à la longue mise en place de l’Université. Depuis lors, le paysage s’est rationalisé. « Comparé aux pays voisins, notre panorama est récent. Nos centres de recherche ont 30 ans. On fait partie des jeunes en Europe. Je suis confiant pour la suite, note Marc Hansen. En peu de temps, l’Uni a fait son apparition

dans les rankings internationaux. Nous pouvons être satisfaits du chemin parcouru. » Depuis lors, le CEPS-Instead est devenu le Liser ; les CRP Gabriel Lippmann et Henri Tudor se sont unis sous la bannière du List, devenu un acteur de poids avec 630 employés, dont trois quarts de chercheurs. « C’est un petit monde qui a beaucoup bougé ces cinq dernières années. Il est toujours dans une phase de consolidation », résume Marc Lemmer. Les conseils d’administration ont été renouvelés et de nouvelles figures, comme celle de Rainer Klump, recteur de l’Uni depuis l’année passée, ou de Gabriel Crean au List, se sont installées aux commandes des institutions. Dans ce nouveau contexte, il a fallu insuffler une entente et un esprit de collaboration entre tous ces acteurs, qui n’allait pas forcément de soi. « Il y a parfois eu des guerres de tranchées et des difficultés à créer une collaboration franche, admet Marc Lemmer. Il ne faut pas oublier que la recherche est toujours une affaire d’hommes et de femmes. Ce sont des êtres humains qui doivent travailler ensemble. » Ce travail de longue haleine est toujours à l’œuvre aujourd’hui. Toutes les parties prenantes, réunies lors des premières assises de la recherche en 2014, en avaient fait leur mot d’ordre. « La compétition ne doit pas se faire sur le même marché, mais à l’extérieur du pays, affirme Marc Hansen. Les deniers publics doivent être investis de manière efficiente. Il n’est plus question d’avoir des doublons. Nous sommes en train de pousser les acteurs de la recherche à se rationaliser. Cela passe par des professeurs communs, des laboratoires partagés, etc. Avec le même montant, on pourra ainsi faire plus. Cette coopération, elle aussi, est assez jeune. Elle était moins présente il y

a une dizaine d’années. » Les contrats de performance du moment évaluent déjà les synergies entre les acteurs, notamment par le biais de partage de professeurs ou d’infrastructures.

R & D à deux vitesses

Tout n’est pas gagné pour autant. Sans un concours plus marqué des entreprises, il y a peu de chance que le pays rejoigne les ambitions européennes. Malgré la vitalité de sa recherche publique, le Grand-Duché ne fait actuellement pas partie des bons élèves au sein de l’UE. Considéré comme un « follower » par l’OCDE, il est classé par Eurostat, pour l’année 2014, 17e sur 28, juste après le Portugal et bien loin de ses voisins allemand (5e), belge (6e) ou français (8e). La moyenne de l’UE, toujours pour la même année, est de 2 %. « Le tableau n’est pas si noir, modère Marc Hansen. Si on envisage les fonds ‘Horizon 2020’, le Luxembourg occupe une place respectable. » D’ici 2020, le gouvernement luxembourgeois s’est engagé à atteindre une intensité de R & D de 2,6 % du PIB. Ce qui veut dire qu’il lui faut gagner 1,36 % d’ici les trois prochaines années. Cela ne pourra pas se faire sans un réveil du privé. « La recherche publique a presque atteint l’objectif de 0,7 % qui lui avait été fixé. Si elle peut et doit être un moteur, elle ne peut pas tout faire seule. Le grand défi reste d’intégrer les acteurs du privé dans les efforts publics. Il nous reste trois ans ! Contrairement à d’autres pays, nous n’avons pas fait le choix de diminuer nos budgets. On ne baisse pas les bras, je suis convaincu qu’on pousse dans la bonne direction », poursuit le secrétaire d’État. Pour entraîner les entreprises, les partenariats public-privé (PPP) et autres chaires partagées doivent être renforcés au bénéfice de tous les acteurs. Pour

S O U R C E   : E U R O S TAT

Roumanie Chypre

Lettonie

Croatie

Bulgarie

Malte

Grèce

Slovaquie

Lituanie

Espagne

Luxembourg

Portugal

Italie

Hongrie

Irlande

Royaume-Uni

Pays-Bas

Slovénie

France

Pologne

0,5 %

Estonie

1,0 %

République tchèque

1,5 %

Allemagne

Autriche

Dépenses en R & D dans l’UE (2014) Belgique

UE28 : 2,03 %

Danemark

2,5 %

Suède

Objectif de l’UE : 3,0 %

Finlande

% du PIB


tre ê t n e iv o d s c li b u p rs ie « Les den . te n ie c ffi e re iè n a m e d s investi ir o v ’a d n o ti s e u q s lu p t s Il n’e des doublons. »

COVERSTORY

Marc Lemmer, un des problèmes du panorama d’aides actuelles, c’est leur inadéquation avec les besoins des petites structures. « Certaines PME voient la R & D comme inabordable. Quelques outils manquent encore. Je pense notamment à un système de voucher ou de chèque à l’innovation qui existe dans certains pays comme la Suisse et qui pourrait pousser les entrepreneurs à se faire coacher. Autre élément à développer : le seed funding, le parent pauvre du financement. Certes le Digital Tech Fund vient de naître, mais il ne s’agit que de 20 millions. » Du côté du gouvernement, on a bien conscience de l’importance de réorganiser le panorama des aides. Un projet de loi déposé le jeudi 16 juin prévoit d’encourager les partenariats mixtes entre les entreprises et les centres de recherche et de simplifier les instruments existants. Sur la période 2015-2019, 177,2 millions devront être dépensés en aides à l’investissement.

Marc Hansen Secrétaire d’État à la Recherche

Pas encore mesurable, l’effet « machine à café » du nouveau campus de Belval est pourtant bien à l’œuvre. « En quelques mètres, je suis au List, souligne Marc Schiltz, aux commandes du Fonds national de la recherche. On se croise tous à la cantine ou au coin de la rue. Cette proximité physique va certainement changer la donne. » « On ressent de plus en plus une envie de travailler ensemble. Je pense que la création du List a déjà facilité les choses et supprimé une situation de concurrence entre deux centres », note Jean-Paul Schuler, le directeur général du GIE Luxinnovation. Si Belval est sorti de terre assez rapidement, il reste encore des infrastructures à terminer et des regroupements à envisager. La question de l’intégra-

C H R I S TO P H E O L I N G E R

Terminer Belval

1,72 % Le pourcentage global du PIB investi en R & D en 2009. Il diminue fortement depuis lors. (Source : Statec)

Le total, en millions d’euros, des budgets cumulés des centres de recherche publics conventionnés pour la période 2014-2017, dont 175,9 millions de financement tiers visés.

500,9 Juillet / Août 2016 —

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COVERSTORY

Penser à l’impact

La valorisation de la recherche et son utilisation dans les entreprises constituent le questionnement du moment. Le prochain rendez-vous des Assises de la recherche, prévu pour la fin de l’année, a d’ailleurs choisi d’en faire son thème central. « Le transfert de la technologie est un des sujets-clés. On réfléchit de plus en plus à l’impact socio-économique des projets. On a besoin de recherche appliquée proche des entreprises, comme de recherche fondamentale », déclare le secrétaire d’État à la Recherche.

Si la mesure des brevets, de la création de spin-off ou du nombre de doctorants est chose aisée, en particulier quand il s’agit d’acteurs académiques à évaluer, d’autres effets collatéraux se mesurent moins facilement. « La recherche publique a pour raison d’être de financer des thématiques moins ‘rentables’, mais utiles pour la vie en société. Elle soutient des sujets que le privé n’investiguerait pas, affirme Marc Lemmer. Tout ce qui a trait au scientific policy support, par exemple, des analyses pour aider le gouvernement à résoudre des problématiques énergétiques ou climatiques, a un impact plus compliqué à déterminer, car doté d’effets à très long terme et parfois intangibles. » La fin de l’année sera un moment-clé pour la recherche publique, puisqu’elle verra la négociation des prochains contrats-cadres pour la tranche 2017-2020. « C’est une période très intéressante qui s’annonce. Nous réfléchissons, par exemple, à un nouveau système de bonus pour les acteurs qui auront dépassé leurs objectifs, partage Marc Hansen. Autre projet : une nouvelle structure qui fasse la jonction entre les centres de recherche, l’Université, les chaires et les entreprises, plus souple qu’un ministère. » Cette période permettra peut-être aussi de traiter de questions épineuses et transversales, comme le manque de compétences techniques développées localement, la dépendance à l’extérieur pour le recrutement qui en découle, le faible niveau d’entrepreneuriat ou les salaires du public qui faussent la donne pour engager dans le privé. Le dossier de la nouvelle loi de financement, attendue par Luxinnovation depuis plusieurs mois pour pouvoir distribuer des financements elle-même aux entreprises, en est une autre. « Nous allons entrer dans une période préélectorale, prédit Marc Lemmer. La fin

emmer Marc L CEO rg xembou Gaps Lu Bridging

« La recherche publique a pour raison d’être a m é th e d t n e m e c n a n le fi ’, s le b ta n e ‘r s in o m s e u tiq mais utiles pour la vie en société. » 2016 sera un moment charnière pour les années à venir. Les institutions et les politiques vont devoir négocier et choisir les bonnes priorités. C’est toujours un bon moment pour tout remettre à plat. »   EN RÉSUMÉ

Appliquée ou fondamentale, privée ou public, la R & D est vitale à l’économie. Créant de l’emploi et facilitant l’innovation, elle fait ici face à un manque d’élan privé. Pour conjurer le sort, elle a besoin de multidisciplinarité et de multiculturalité. Drivé par le public à l’heure des objectifs 2020, le secteur est à la croisée des chemins.

J U L I E N B E C K E R (A R C H I V E S)

tion du LIH, réparti sur plusieurs sites, est une de celles qui restent en suspens. « Ce n’est pas encore à 100 % un campus universitaire avec de la vie et de la substance », constate M. Schuler. « Le site est toujours en pleine construction, tempère Marc Schiltz. Si on gère bien l’espace, il y aura de la place pour tout le monde. » À une exception : l’Uni, qui conservera une présence forte à Luxembourg-ville. Son futur campus du Kirchberg accueillera les facultés de Droit et d’Économie. « Le site va encore se dessiner dans les 10 ans à venir, prédit Marc Hansen. Beaucoup de choses doivent encore être améliorées, notamment dans le domaine du transport et du logement. D’autres, comme des laboratoires, doivent encore être bâties. Ce campus ne va pas seulement accueillir des étudiants de 19 ans, mais aussi des professeurs et des chercheurs. Il leur faut des crèches et des installations sportives. » Manquent encore aussi à l’appel des entreprises de tout secteur, qui sont peu nombreuses à s’y être établies à quelques exceptions près. Et Marc Lemmer d’affirmer : « Belval a besoin de start-up, mais aussi de PME industrielles, de laboratoires... C’est une donnée importante pour attirer des acteurs étrangers. »

REGROUPEMENT DES CRP

Naissance d’un acteur de poids Issu de l’union des centres de recherche publics Henri Tudor et Gabriel Lippmann annoncée dès 2012, le List, ou Luxembourg Institute of Science and Technology, est une des illustrations des regroupements à l’œuvre dans la recherche publique. Unanimement salué par les acteurs de ce dossier, c’était, pour Marc Lemmer, ancien du CRP Henri Tudor et artisan de la fusion, le seul choix à faire. « Cette

028 ­—

idée venait de la base, elle n’était pas imposée politiquement. Il fallait éliminer les doublons, avoir un focus plus clair, se recentrer et rendre l’écosystème plus lisible à l’international. C’était une décision évidente, qui faisait du sens à l’époque et en fait toujours aujourd’hui ». Doté d’une masse critique plus conséquente, le List, dirigé par Gabriel Crean, emploie aujourd’hui 630 collaborateurs, dont les trois quarts de chercheurs, sans compter 70

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doctorants. Ses champs de recherche actuels prioritaires sont l’IT, l’environnement et les nouveaux matériaux. « Ce n’est pas seulement la somme de deux institutions, mais de deux cultures de recherche. Le List a aujourd’hui un positionnement plus compréhensible », constate Marc Schiltz, à la tête du FNR. « Il est également plus proche de l’industrie », note JeanPaul Schuler (Luxinnovation).

630

C’est le nombre actuel d’employés du List, dont 2/3 de chercheurs. Ils sont rejoints par 70 Phd. (Source : List)


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ÉLAN INSTITUTIONNEL

« La recherche publique doit rester la locomotive » En croissance continue depuis les années 2000, la recherche publique pesait 291,1 millions d’euros en 2014. Prochaines étapes de sa mue : tirer le privé vers le haut et améliorer la promotion à l’international. Regards croisés entre le FNR et Luxinnovation, deux fers de lance de la recherche made in Luxembourg. F LO R E N C E T H I BAU T |

C H R I S TO P H E O L I N G E R

454

Entreprises soutenues par Luxinnovation en 2015, dont 36 start-up.

C’était, en 2013, le nombre de personnes impliquées dans la R & D au Luxembourg en équivalent temps plein. (Source : Luxinnovation)

030 ­—

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4.974,6


COVERSTORY

vec un score d’intensité en R & D de 0,63 % du PIB (en 2014) proche des ambitions nationales (entre 0,7 et 0,9 % d’ici 2 02 0 ) , l a r e c h e r c h e publique fait toujours office de bon élève. En consolidation, son écosystème bénéficie aujourd’hui du rayonnement « Belval ». Les principaux acteurs de la recherche, du List au Liser, en passant par le Fonds national pour la recherche et Luxinnovation, sans oublier l’Université, y ont pris leurs quartiers ces derniers mois, créant un effet « campus » où tout est concentré sur quelques rues. Pour Marc Schiltz, executive head du FNR depuis cinq ans et membre du board de la plateforme européenne Science Europe depuis peu, c’est dès maintenant qu’il faut promouvoir ce hub du savoir hors des frontières, même si le site n’est pas terminé. « Il faut davantage utiliser le campus comme une carte de visite à l’étranger. Il est unique, incarne le passé prospère du pays et représente le futur de la recherche. C’est une histoire forte à raconter », cadre-t-il. Pour améliorer la renommée du savoir-faire local, ces deux acteurs centraux dans l’écosystème ac tuel planchent sur un label commun au site et à tous ses acteurs pour plus de lisibilité. Comme le souligne Jean-Paul Schuler, CEO du GIE Luxinnovation depuis deux ans et autre briscard de la R & D, c’est son équipe et celle du FNR, le principal bailleur de fonds de la recherche grand-ducale, qui sont les mieux positionnées pour encadrer cet élan. « Tous les acteurs de la recherche sont dans le même bateau. Nous devons travailler ensemble pour expliquer ce que représente la R & D au Luxembourg. Je vois Belval comme une vitrine, un flagship. La promotion du site est essentielle sur le plan économique. Plutôt que de promouvoir un centre de recherche en particulier à l’international, chacun doit vendre l’éco

système dans son ensemble. Les messages doivent être concertés et cohérents, de l’Université aux centres. Étant plus transversaux, le FNR et Luxinnovation sont particulièrement bien placés pour le faire. » Et Marc Schiltz de le rejoindre : « Nous ne devons pas défendre nos propres organisations, nos rôles respectifs peuvent être fédérateurs. Nous pouvons également nous assurer que les uns et les autres se parlent davantage. » Pour Marc Hansen, secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche, cet effort forcément concerté, démarré sous la tutelle de son ministère, ne peut pas être qu’une question de logo. C’est le savoir-faire et la substance qu’il faut essayer de transmettre à l’étranger, pour attirer des entreprises, mais aussi les bons chercheurs. Jean-Paul Schuler attire, quant à lui, l’attention sur l’importance de ne pas oublier le privé : « Faire venir davantage d’industries et d’investisseurs potentiels est la prochaine étape. » Interviennent aussi dans ce panorama le nation branding et les missions diplomatiques ou économiques. « Promouvoir la recherche et l’innovation, c’est promouvoir le pays. Cela dépasse largement Belval et nécessite de travailler en un bloc. Tout le monde a un rôle à jouer, ajoute Marc Schiltz. S’il y a cinq ans, à l’étranger, je constatais une curiosité polie pour la recherche luxembourgeoise, l’intérêt commence à changer. » La récente intégration de Luxembourg for Business dans Luxinnovation et l’élargissement de son budget et de ses missions participent de cette même logique. « Nous allons créer plus de ponts entre recherche et économie », prédit son directeur.

Mélange des genres

Autre axe fort pour le futur identifié par nos deux experts, tous deux installés à Belval depuis moins d’un an : développer davantage de modèles hybrides de collaboration entre privé et public,

17,7 mios

R EGAR D S CR OI SÉS Jean-Paul Schuler (CEO, Luxinnovation) et Marc Schiltz (executive head, FNR) œuvrent de concert à la promotion internationale du site de Belval.

et ce, bien au-delà du campus. « Ce rapprochement constitue un autre objectif qui nous lie. Cette alliance ne peut qu’être bénéfique pour tous. La recherche gagne à être connectée au terrain », note encore Marc Schiltz. Ainsi, le futur National Composite Centre – Luxembourg (NCC-L) constitue-t-il une première illustration de travail intersectoriel. Initié sous l’impulsion d’une douzaine d’industriels, dont Goodyear, IEE ou Performance Fibers, cet organe de recherche sera une plateforme technologique intégrée au sein du List et dédiée à la création de matériaux innovants, à destination, par exemple, de l’industrie automobile ou de l’aéronautique. « Les entreprises ont été à bord du projet dès le départ. Sa vocation ne sera pas d’être un centre purement académique, mais, au contraire, de nourrir le business, explique le

CAMPUS

Poumon pour la recherche Haut lieu de l’industrie lourde aux 19e et 20e siècles, le site de Belval héberge aujourd’hui la plupart des institutions qui font la recherche publique. Sur quelques rues se retrouvent les trois centres de recherche publics, une grande partie de l’Uni, Luxinnovation et le FNR, important bailleur de fonds pour le secteur, mais aussi le Technoport, incubateur de start-up. Par exemple, le List se trouve avenue des Hauts Fourneaux dans le même bâtiment que Luxinnovation à quelques encablures de la Maison du savoir de l’Uni. Le Liser se trouve, quant à lui, au coin de l’avenue de la Fonte, une perpendiculaire.

S’il manque encore le LIH et bon nombre d’entreprises, le site permet déjà, outre une proximité physique, des contacts démultipliés, le fameux effet « machine à café ». Toujours en plein chantier, il accueille tous les jours 10.000 occupants, dont 4.500 élèves, étudiants ou chercheurs et 4.000 salariés. Dès l’automne, 1.000 étudiants supplémentaires fréquenteront les couloirs de son « Innovation Campus ». Ils seront rejoints par les 50 collaborateurs du SNT à la Maison du nombre. Sa population continuera d’augmenter en 2017.

Fonds national de la recherche

Liser

C’est le montant, en euros, du volume de financement « Horizon 2020 » distribué aux organisations luxembourgeoises en 2015. (Source : Luxinnovation)

Université

List Luxinnovation

Juillet / Août 2016 —

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COVERSTORY

A N A LY S E S É C O N O M I Q U E S

Recherche à internationaliser Sur 34 pages, le rapport Examen des politiques d’innovation de l’OCDE établit plusieurs séries de recommandations pour stimuler la R & D au Grand-Duché, et ce, dès 2016. Considéré comme un des pays les plus prospères au monde, le pays doit toutefois parachever sa diversification économique, mais aussi renforcer la masse critique et la pertinence de sa recherche publique. Ainsi, il lui faut notamment « formuler et mettre en œuvre une stratégie de recherche inclusive à

l’échelle de l’Université ». En filigrane : plus de synergies entre les acteurs du public, mais aussi et surtout de partenariats à l’international et de projets paneuropéens. Ensuite, l’OCDE attire l’attention sur l’importance de surveiller la progression de Belval, afin qu’il y ait « suffisamment de place et d’équipements pour héberger à la fois l’Université et les groupes de recherche, comme prévu initialement », nécessitant peut-être des investissements supplémentaires. Ensuite, sur

le plan de la valorisation de la recherche, il s’agit de « favoriser les PPP en rendant le FNR plus attractif et plus ouvert à ces partenariats ». Enfin, du côté du secteur privé décrit comme à la traîne, il faudrait « donner à l’aide à la R & D d’entreprise un caractère plus concurrentiel et sélectif », mais aussi évaluer plus régulièrement les programmes de soutien. Autre piste d’amélioration suggérée : faire concorder certains instruments d’aide avec les priorités nationales.

CEO de Luxinnovation. Le but est aussi de partager les infrastructures et de créer des équipes de travail mixtes. Cette mise en commun de compétences sera certainement très riche pour tous les acteurs impliqués. » C’est le professeur belge Philippe Dubois qui a été désigné pour en prendre la tête. Chimiste de formation, il entamera sa mission dès le 1er septembre prochain. Le financement sera assuré de manière équitable par des fonds privés

« Nos programmes de recherche doivent s’adapter aux réalités économiques. » Marc Schiltz Executive head FNR

et publics, dont l’apport de la chaire Pearl du FNR, à hauteur de 100 millions d’euros sur cinq ans. Attendu pour la fin de l’année, le futur centre de compétences national devrait employer une soixantaine de personnes. Prototype pouvant ouvrir la voie à d’autres, le concept du centre pourrait être dupliqué à d’autres secteurs d’activité. Ce type de scénario win-win pourrait aider à stimuler le niveau de recherche privée. « C’est aussi un argument pour la promotion à l’étranger. Pour attirer l’attention, il faut sortir de l’ordinaire. Cela peut vraiment changer la donne », déclare le patron du FNR. « C’est un modèle inédit au Luxembourg. Nous réfléchissons à d’autres sujets transversaux, par exemple l’impression 3D, les matériaux renouvelables ou le champ de l’additive manufacturing. Plusieurs projets pourraient prendre forme d’ici la fin de l’année », dévoile encore Jean-Paul Schuler. « Dans d’autres domaines, il ne faudra pas forcément avoir d’espace physique partagé avec des machines ou des laboratoires. Différents modèles d’interaction peuvent être envisagés, précise Marc Schiltz, dont l’institution a déjà financé

75 partenariats public-privé (PPP) et nombre de doctorants travaillant en entreprise. Plus qu’avant, nos priorités s’alignent aux axes stratégiques du gouvernement. Nos programmes de recherche doivent s’adapter aux réalités économiques. On ne peut pas tout financer, il faut faire des choix. Nous l’avons bien compris. À mon sens, la recherche publique doit rester la locomotive. Elle a le potentiel d’entraîner les autres, mais a besoin des wagons derrière et de l’énergie du privé. » Autre élément du tableau, pour JeanPaul Schuler, la réindustrialisation de l’économie devra aussi faire partie de l’équation à l’avenir. « Continuer à produire au Luxembourg est indispensable. L’économie ne peut pas tourner qu’avec des services. Si on veut inverser la courbe de la R & D privée, il faut, pour moi, garder et développer l’industrie locale, sans oublier les PME. Il faut les faire venir dans les centres de recherche, capter leur attention et s’adapter à leurs besoins, qui sont parfois basiques. Si un Goodyear s’adressera facilement au List, ce sera moins le cas pour un micro-entrepreneur. Certaines petites structures ne voient pas la nécessité d’innover, il est crucial de les y aider. » Et Marc Schiltz de conclure : « Il faut penser à d’autres instruments. Les PPP, par exemple, sont majoritairement utilisés par cinq grandes sociétés. Une initiative comme les chèques innovation suisses pourrait, par exemple, amener les PME à se faire aider par des consultants de manière ponctuelle. C’est une réflexion de plus à mener. Ce n’est pas qu’une question d’incitants fiscaux, il faut leur faire comprendre que la R & D n’est pas un luxe. »   EN RÉSUMÉ

Pour poursuivre sur sa lancée, la recherche publique luxembourgeoise va devoir mieux se vendre en dehors du territoire national, mais aussi, et surtout, attirer les acteurs du privé dans son sillage avec des « PPP » ou des équipes de recherche mixtes, sans oublier des outils adaptés aux PME.

33,9 mios 6,7 mios Le montant total versé par l'Agence spatiale européenne aux organisations du pays en 2015. (Source : Luxinnnovation)

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C’est la somme engagée par le FNR en 2015. Elle était de 48,7 en 2014.


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ÉTUDES DE CAS

Innover pour exister

DELPHI

Créer la voiture de demain L’équipementier automobile américain Delphi entretient une relation historique avec le GrandDuché. Il y est présent depuis près de 45 ans et y a installé un de ses 14 centres techniques. De par sa localisation proche des constructeurs automobiles français ou allemands, cet emplacement lui offre aussi neutralité politique et savoir-faire. « L’écoute du gouvernement est décisive pour notre secteur d’activité, explique Vincent Fagard, managing director, qui chapeaute une population de 650 employés, dont 430 ingénieurs. Chaque mois, nous rencontrons, avec les autres acteurs de l’automobile, Étienne Schneider pour discuter du marché. Le cadre et l’écosystème nous sont favorables. » Le site de Bascharage, en rénovation jusqu’à la fin 2018, permet des tests en conditions réelles. On y développe tout ce qui a trait à la propulsion, la gestion et le contrôle du moteur. Parmi les sujets de recherche clés : la réduction des émissions polluantes ou de la consommation. « Nous faisons de la recherche fondamentale, d’applications, du développement de projets... La sécurité et la connectivité y sont présentes à tout niveau. Nous construisons également des prototypes pour offrir une vraie expérience de test à nos clients. » Les ingénieurs travaillent dès à présent sur des logiciels dédiés aux voitures sans conducteur. « Le secteur automobile est en plein renouveau. Les équipementiers ont un important rôle à jouer dans ce contexte. » À l’échelle globale, le groupe consacre de manière continue 10 % de son chiffre d’affaires à la R & D, soit 1,51 million de dollars US en 2015.

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Décisive dans bon nombre de secteurs, la R & D est un effort à très long terme, dont les fruits mettent des années à mûrir. Les moyens de production se complexifiant au contact des technologies et des attentes des clients, c’est aussi devenu une condition de survie, de l’industrie lourde à la chimie en passant par l’automobile. Si la recherche privée est en constante diminution, ces cinq joueurs internationaux font mentir les statistiques, investissant au Luxembourg et tentant à leur niveau d’entraîner les petits dans leur sillage. F LO R E N C E T H I BAU T

PAU L W U R T H

Miser sur la base Pour Bob Greiveldinger, responsable de la cellule Operations and Technology chez l’industriel Paul Wurth, c’est en croisant approches top-down et bottom-up que naît l’innovation. L’entreprise luxembourgeoise vient de mettre en place un logiciel pour récolter les bonnes idées de tout collaborateur, quel que soit son niveau hiérarchique. Son « Incub », un programme de coaching de start-up conçu il y a peu avec l’aide du Technoport, est aussi un moyen de lui amener sang frais et idées décalées. 15 start-up industrielles ont ainsi déjà été présélectionnées. « En soutenant d’autres acteurs, nous nous aiderons nousmêmes. Cela ne remplace bien sûr pas la R & D classique, mais c’est un outil supplémentaire et une source d’innovation. » Présent sur quatre continents,

Paul Wurth emploie aujourd’hui 2.000 personnes, dont 500 au Luxembourg. Depuis ses débuts comme chaudronnerie, le groupe a largement étendu son portfolio. Chaque année, il consacre 10 millions de son chiffre d’affaires, qui tourne autour de 400 à 450 millions d’euros, à la R & D. « Cela représente un paquet d’heures de travail ! De nombreux prototypes ou installations se font sur site, explique M. Greiveldinger. La technologie a été répartie dans toutes nos entités. La R & D se fait partout dans le monde. La République tchèque, par exemple, a une excellente expertise en matière de clapets et de vannes. C’est un grand puzzle. Aujourd’hui, avec l’appui de notre actionnaire majoritaire SMS, nous sommes les seuls au monde à pouvoir proposer la création d’un centre industriel complet. »


COVERSTORY

FERRERO

Surprendre les gourmands Né dans la petite ville d’Alba en Italie, Ferrero International est aujourd’hui présent dans 53 pays et vend ses sucreries sur 160 marchés. Son siège du Findel emploie un demi-millier de collaborateurs sur les quelque 33.000 que compte le groupe de par le monde. Créateur de marques iconiques comme Nutella, Kinder Surprise, Ferrero Rocher ou encore Tic Tac, il a entamé, depuis 2008, un vaste chantier de CSR, une importante source d’innovation. D’ici 2020, l’origine des noisettes utilisées devra ainsi être 100 % retraçable et le cacao 100 % durable. La stratégie globale en R & D a pour objectifs de s’adapter aux goûts des différents marchés, anticiper les envies des consommateurs et accélérer la chaîne logistique, avec pour fil rouge, la satisfaction du client, toujours plus exigeant, et la passion pour le produit. Les chercheurs analysent les besoins nutritifs et tiennent compte de l’évolution des habitudes alimentaires pour proposer de nouvelles recettes et packagings. 100 projets parallèles sont actuellement à l’étude. La qualité des matières premières doit être une autre ligne directrice tout au long du processus, de la fabrication à la livraison, y compris dans le chef de ses quelque 7.500 collaborateurs externes. En 2015, le groupe a investi 5,8 % de son chiffre d’affaires global pour renforcer ses activités de production sur des marchés jeunes comme la Chine, le Brésil ou l’Inde. Multiculturel par essence, le Luxembourg joue le rôle de laboratoire et lui fournit un excellent marché test à petite échelle.

DUPONT DE NEMOURS

Intégrer le respect de l’environnement Créée en 1802 dans le Delaware par une famille française fuyant la Révolution, Dupont de Nemours est, en 2016, une firme transnationale active sur plusieurs segments, de l’agriculture à l’alimentation, en passant par la biotechnologie industrielle et la sécurité des personnes et des processus, sans oublier la conception de polymères et fibres. Dans le monde, il a 8 centres de recherche et 12 centres d’innovation. « Nous nous voyons comme une société de sciences, donc la R & D joue un très grand rôle dans notre organisation, cadre Christine Lemoine, technical manager. Tous nos produits sont développés en étroite collaboration avec nos clients. Un exemple, des vêtements de protection pour l’entretien ferroviaire seront réalisés sur mesure pour protéger les techniciens au travail. » Établie à Contern, l’entreprise américaine a fait du Luxembourg un des plus grands sites de production en Europe. 1.100 personnes y travaillent quotidiennement, dont 25 qui se consacrent pleinement à la R & D. « Notre politique de recherche se focalise surtout sur de nouvelles applications pour nos clients. Nous les invitons à des journées dédiées à des thèmes spécifiques, par exemple la protection personnelle, pour échanger. C’est l’occasion de les informer et de mieux comprendre leurs besoins et attentes. » À l’échelle globale, la politique d’innovation inclusive du groupe accorde une large part aux questions environnementales, ainsi qu’au développement durable au sens large. 8 % des revenus globaux sont investis en R & D, soit 1,9 milliard de dollars, un chiffre constant depuis plusieurs années.

C E R AT I Z I T

Concevoir de nouveaux matériaux Fort de 5.800 employés, le groupe Ceratizit s’étend sur 24 sites de production dans le monde, dont 11 en Europe. L’un d’entre eux se trouve au Luxembourg et centralise la recherche fondamentale et analytique pour l’ensemble du groupe. Son cœur de métier est de créer des solutions en carbure, un matériau composite, pour la coupe et la protection contre l’usure. Son portfolio compte aussi le travail du bois et de la pierre, ainsi que différents types de barreaux. « La recherche est à la base du développement de nouveaux produits, générant un profit qui peut partiellement la financer. Les emplois qui en découlent ne sont pas seulement liés à la R & D, mais à la production dans son ensemble. Rester à la pointe de la technologie est une condition de survie. La recherche nous

aide à nous différencier sur le marché, non par le prix, mais par la technologie et le service, souligne Ralph Useldinger, manager group analytics and fundamental R & D chez Ceratizit Luxembourg. Nous travaillons dans un secteur B2B, la qualité du produit et la performance technique sont des facteurs de choix majeurs. » Un nouveau bâtiment permet au site de Mamer de multiplier la surface dédiée à la R & D par 2,5. Au total, 33,6 millions d’euros sont investis chaque année. « Certains produits, notamment dans la coupe de métaux, ont un cycle de vie très court. Le développement perpétuel est indispensable. Pour évaluer l’efficacité de notre politique, nous mesurons le ratio du chiffre d’affaires réalisé avec des produits de moins de cinq ans. Nous essayons de l’augmenter en permanence. »

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1 Art & Experience Director 2 Editorial Art Directors 1 Marketing Operations & Advisory Expert 2 Content Strategists 1 Brand Designer 2 Gestionnaires de projets éditoriaux 1 UX/UI Web Designer 1 Corporate Storyteller (français) 1 développeur php (drupal/symfony) 2 Senior Desktop Publisher 1 Expert réseaux sociaux 1 Réalisateur vidéo (stagiaire) 1 Project manager digital

Rejoignez-nous chez l’un ou chez l’autre Dans le cadre du déploiement de leur stratégie de croissance commune, Maison Moderne et Nvision souhaitent renforcer leurs équipes et recrutent de nouveaux collaborateurs. Ensemble, les deux entreprises emploient actuellement plus de 120 passionnés, dont près de la moitié au service des marques : Content marketing, Design, Experience, Digital, Social. www.nicetomeetyou.lu

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

O L I V I E R M I N A I R E (A R C H I V E S)

MOBILITÉ ÉL ARGIE Pour mettre un terme à des restrictions qui posaient parfois des difficultés pratiques, les ministères de l’Éducation nationale et des Infrastructures ont décidé d’élargir la gratuité des transports publics pour les lycéens, qui jusqu’ici se limitait au seul trajet entre le domicile et l’école, durant les périodes scolaires. Cette mesure entrera en vigueur le 1er octobre. Elle concerne tous les élèves des lycées publics luxembourgeois, des écoles privées, des écoles internationales, de même que les jeunes en formation qui pourront en profiter jusqu’à l’âge de 27 ans.

« LE PAG EST DÉNUÉ DE TOUTE VISION OU RÉFLEXION SUR DES ORIENTATIONS STRATÉGIQUES. » Marc Angel, député LSAP Au nom de la sensibilité LSAP au conseil communal de la Ville de Luxembourg, le conseiller n’a pas caché sa déception sur le fond et sur la forme à l’égard du projet de PAG présenté par la majorité.

BOURSES Le Luxembourg n’est toujours pas dans les clous en matière de bourses pour études supérieures à destination des enfants de frontaliers, accumulant les revers devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) où les plaintes s’accumulent. Alors que l’exigence de cinq années successives de travail au Luxembourg a été retoquée par l’avocat général, c’est la notion de famille dans son sens strict qui pourrait elle aussi devoir être revue pour être étendue aux familles recomposées. Dans un récent dossier, l’avocat général a en effet également considéré qu’un enfant dont le beau-parent est frontalier devrait pouvoir bénéficier lui aussi des bourses d’études luxembourgeoises. Juillet / Août 2016 —

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BRÈVES

BRÈVES

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« Nous n’avons pas l’ambition de devenir une université de masse. » Romain Martin, vice-recteur de l’Université du Luxembourg Le vice-recteur académique a, aux côtés du recteur Rainer Klump, évoqué les perspectives de croissance de l’institution lors de la présentation de son bilan annuel 2015.

FORMATION PROFESSIONNELLE La Fédération des artisans vient de présenter une série de propositions pour rendre la formation professionnelle initiale plus attrayante pour les élèves et, surtout, plus efficace pour les entreprises. Elle suggère notamment l’introduction de stages d’initiation et de découverte en entreprises de la classe de 7e à celle de 9e, une valorisation et une extension du diplôme d’aptitude professionnelle (DAP) en portant la durée de la formation professionnelle initiale de trois à quatre ans et la création de nouvelles passerelles vers le DAP pour ouvrir l’apprentissage à d’autres profils d’élèves.

Après Jean-Jacques Dordain, ancien patron de l’Agence spatiale européenne (ESA) et Simon « Pete » Worden, qui fut responsable du centre de recherche Ames de la Nasa, Georges Schmit – directeur exécutif du Luxembourg Trade & Investments Office à San Francisco – est devenu le troisième membre du comité directeur de Spaceresources.lu, l’initiative luxembourgeoise, destinée à exploiter les astéroïdes (lire aussi notre Grand Entretien en page 16). — Juillet / Août 2016

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Il s’agit du nombre de sièges dont aurait disposé l’actuelle coalition DP–LSAP– Déi Gréng actuellement au pouvoir si les législatives avaient eu lieu à la mi-juin, selon le dernier « Sonndesfro » du Tageblatt. Par rapport aux élections d’octobre 2013, elle perdrait donc 8 sièges sur les 32 dont elle dispose aujourd’hui, dont 6 pour le DP (de 13 à 7) et 3 pour le LSAP (de 13 à 10), alors que Déi Gréng en gagnerait 1 (de 6 à 7). Ce désaveu pour l’actuelle majorité profiterait au CSV qui passerait de 27 à 31 sièges, à l’ADR de 3 à 6 sièges et à Déi Lénk de 2 à 3 sièges.

Espace

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FISCALITÉS PERMISSIVES Le Centre national de coopération au développement belge (CNCD-11.11.11) – qui regroupe plus de 80 associations et ONG – a relayé une étude consacrée aux structures et aux indicateurs de planification fiscale agressive en place à travers les 28 États membres. Il en découle un classement des pays européens les plus permissifs en matière de planification fiscale, classement dominé par les Pays-Bas, suivis de la Belgique et de Chypre. Derrière Malte – quatrième –, le Luxembourg apparaît en cinquième position, à égalité avec la Lettonie et la Hongrie.

Lors d’une rencontre avec le ministre du Logement, Marc Hansen, l’Union luxembourgeoise des consommateurs (ULC) a déploré la situation précaire de l’offre en logements locatifs. Marc Hansen s’est déclaré lui aussi insatisfait, mais dit avoir pris des mesures pour remédier à cette situation, notamment via l’aide de promoteurs publics et de subsides de l’État. Selon lui, une autre mesure permettant de libérer de l’espace locatif serait l’offre de l’Agence immobilière sociale, avec des avantages sensibles accordés à des propriétaires qui mettraient des logements à disposition de cette agence.

L’EMPLOI PROGRESSE

Au 1er trimestre de 2016, l’emploi salarié avait progressé au Luxem­bourg de +0,8 % par rapport au 4e trimestre de 2015 et de +3,0 % en un an. Ce sont les activités spécialisées et les services de soutien (+6,9 % sur un an) et les activités financières et d’assurance (+3,2 %) – avec en tête les sociétés de participations financières – qui ont été les plus dynamiques en termes de création d’emplois.

M I K E Z E N A R I , C H R I S TO P H E O L I N G E R (A R C H I V E S)

ÉCONOMIE & POLITIQUE


BRÈVES

SOUTIEN À L’ÉOLIEN Le Luxembourg a signé ce lundi, avec huit de ses partenaires européens (l’Allemagne, la Belgique, le Danemark, la France, l’Irlande, la Norvège, les Pays-Bas et la Suède), un plan d’action et de coopération visant à développer l’énergie éolienne en mer du Nord et son intégration au marché européen de l’énergie. Signataire de cet accord pour le Grand-Duché, le ministre de l’Économie, Étienne Schneider, en a profité pour rappeler son opposition totale à l’utilisation du budget de l’Union européenne pour la recherche dans le domaine des nouvelles technologies nucléaires.

GASPILLAGE ALIMENTAIRE

Le gaspillage alimentaire est bien une réalité au Luxembourg où, selon une étude, 123 kilos d’aliments par personne, dont 56 kilos de déchets alimentaires évitables, sont gaspillés chaque année. En complément de mesures déjà prises, un groupe de travail rassemblant les principaux acteurs concernés par ce gaspillage s’est constitué. Il s’est fixé pour objectifs de développer des stratégies pour les différents secteurs et de lutter contre les causes du gaspillage alimentaire. Des actions phares seront bientôt mises en œuvre, en plus d’une grande conférence consacrée à ce sujet, organisée en octobre à la Chambre de commerce.

L U C D E F LO R E N N E (A R C H I V E S)

L’UNION FAIT LA FORCE

Un nouveau Collège des chambres de commerce et d’industrie (CCI) de la Grande Région a été institué avec pour objectif d’officialiser et de renforcer la coopération de ces différents acteurs dans l’intérêt du développement économique transfrontalier. Chargé notamment de mettre en place des actions de promotion conjointes, le Collège des chambres de commerce et d’industrie de la Grande Région a prévu de se réunir deux fois par an pour débattre de sujets d’actualités économique et politique touchant de près la vie des entreprises régionales.

ÉCONOMIE & POLITIQUE

L A L ACA MÉCONTENTE La Luxembourg Approach Controllers Association (Laca) – l’association luxembourgeoise des contrôleurs aériens – dénonce l’idée de la Commission européenne de développer les synergies de ressources en matière aérienne. Placé au cœur du plus grand bloc européen, dans un ensemble contenant l’Allemagne, la Belgique, la France, les Pays-Bas et la Suisse, le Luxembourg devra externaliser certains services. Ce que dénonce la Laca, qui – critiquant au passage le ministre des Infrastructures, François Bausch – y voit une atteinte « à la sécurité et à la souveraineté nationales ».

E-JUSTICE Alors que les tribunaux se montrent toujours frileux à fournir des documents en versions électroniques à des avocats, le ministre de la Justice, Félix Braz, indique que le gouvernement a lancé le projet Paperless Justice qui vise en 2023 des échanges exclusivement électroniques entre les acteurs de la justice et une informatisation générale de la cité judiciaire. Coût de l’opération : 30 millions d’euros. Le Barreau a de son côté déboursé 2 millions sur trois ans pour développer un intranet et un cloud dédiés à ses membres.

D’UNE VOIX À L’AUTRE Oswald Schröder a déjà quitté la direction du service Presse et Communication du Palais grand-ducal où il avait été nommé le 1er mai dernier, sans qu’aucune explication n’ait été donnée sur son départ. Auparavant directeur de la communication de l’Office européen des brevets à Munich, puis directeur de l’agence de Maison Moderne – éditeur de Paperjam –, il a été remplacé par Monique Feidt, nommée en interne.

FIN D’UNE SAGA Près de trois mois après le départ de Viviane Ecker du Conseil d’État, la décision a finalement été prise de la remplacer par Isabelle Schlesser, directrice de l’Adem. Annoncée mercredi au cours du briefing du Premier ministre tenu à la suite du conseil de gouvernement, la décision intervient dans un contexte marqué des semaines de tergiversations et de prises de position quant à ce poste hautement politique, bien que ses membres soient censés remplir un devoir de neutralité.

RÈGLES NUMÉRIQUES À l’occasion de la 105e session de la Conférence internationale du travail (CIT) qui se déroule à Genève, Nicolas Schmit a abordé la question de la numérisation de l’économie. Mais faute de règles et d’actions novatrices, « cette numérisation risque d’exacerber encore davantage l’éclatement des sociétés », a indiqué le ministre du Travail, soulignant que les risques n’étaient pas seulement économiques, mais qu’ils deviendraient aussi politiques, « avec ce sentiment pernicieux du déclassement qui favorise la montée des extrémismes, de la xénophobie, du racisme, qui représentent des dangers réels pour la démocratie ». LOGEMENT Pour tenter de booster le marché immobilier résidentiel, le gouvernement a opté pour une incitation fiscale limitée dans le temps. Concrètement, la plus-value immobilière réalisée dans le cadre d’une vente de patrimoine privé sera taxée au quart du taux global, s’élevant à 20 %, et ce pour la période du 1er juillet 2016 au 31 juillet 2017.

Juillet / Août 2016 —

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

60 %

des votants avaient arrêté leur choix deux mois avant le référendum

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

semaines, n’aurait donc pas eu d’impact sur 80 % des votants. À peine un tiers des électeurs du LSAP et du DP ont respecté la consigne du « oui », tandis que la moitié des sympathisants de Déi Lénk et Déi Gréng l’ont fait. Sans surprise, environ 90 % des électeurs du CSV et de l’ADR ont suivi le « non » porté par ces partis de l’opposition. Alors qu’en 2013, 56,5 % des électeurs se disaient favorables à une ouverture du droit de vote aux étrangers après cinq ans de résidence – dont 49,8 % au sein du CSV… Au-delà des logiques partisanes, l’étude tendrait à montrer que les électeurs ont répondu aux trois questions du référendum en fonction de leurs convictions personnelles. C’est particulièrement vrai pour le droit de vote des étrangers : le « non » l’a emporté alors que le « oui » dominait l’espace public durant la campagne, avec le soutien de 14 des 20 leaders économiques et politiques les plus suivis sur Twitter, 8 des 10 médias les plus suivis selon le baromètre TNS Ilres et de 63 % des articles publiés sur le droit de vote des étrangers.

UN AN APRÈS LE RÉFÉRENDUM

Circulez, il n’y a rien à voir CA M I L L E F R AT I

Le triple « non » massif du 7 juin 2015 a retenti comme une déflagration dans le pays, choquant par son ampleur les partisans des deux camps. L’étude menée par la Chaire de recherche en études parlementaires montre que l’électorat s’est affranchi des consignes partisanes. Si le consensus national semble revenu, le fiasco du référendum a laissé des séquelles latentes sur la question du droit de vote des étrangers.

M A I S O N M O D E R N E , S O U R C E  : É T U D E VOX L E X , R É F É R E N D U M 2 0 1 5

I

l y a un an, les Luxembour- référendum, comme l’attachement au geois en âge de voter infli- pays ou la préférence nationale à l’emgeaient une cuisante défaite ploi », explique Philippe Poirier, tituà la coalition gouvernemen- laire de la Chaire, qui a travaillé sur tale en rejetant chacune des trois ques- l’étude avec ses collègues Patrick tions posées lors du référendum. 78 % Dumont et Raphaël Kies. contre le droit de vote aux législatives L’étude Voxlex 2015, qui a été prédes résidents non luxembourgeois pré- sentée début avril à la Chambre des sents depuis au moins 10 ans ; 81 % députés, confirme une perte de contact contre l’avancement de l’âge du vote à entre la coalition portée au pouvoir en 16 ans et 70 % contre la limitation des 2013 et l’électorat. Les électeurs mandats ministériels à 10 ans. proches des Verts et du DP se disent C’est la question sur la participation moins intéressés par la politique qu’à politique des résidents étrangers qui a l’automne 2013, seuls 56 % de l’électoévidemment cristallisé les principaux rat se disent satisfaits par le fonctiondébats et escarmouches durant la cam- n e m e n t d e l a d é m o c r a t i e a u pagne. « Même les partisans du ‘non’ ne Luxembourg (contre 88,4 % en 2013) pensaient pas gagner avec près de 80 %, et les avis critiques à l’encontre du goutémoigne Laura Zuccoli, présidente de vernement ont nettement augmenté l’Association de soutien aux travailleurs pour atteindre 51,7 % dans les rangs des immigrés (Asti). Pour eux aussi, ça a été électeurs du LSAP, 45,1 % chez le DP et un choc. » Elle ne comprend d’ailleurs 38,4 % chez Déi Gréng. pas pourquoi le gouvernement a insisté « Le référendum s’est en partie joué pour passer par un référendum. « Je ne sur la dépréciation de l’action gouvernesuis pas sûre qu’ils auraient eu la majo- mentale », interprète Philippe Poirier. rité avec le mariage pour tous, l’avorte- La coalition portant le « oui » ne partait ment, l’abolition de la peine de mort ou qu’avec 22 % de soutien. Pour autant, l’euthanasie… Ils se sont cachés derrière au lendemain du camouflet dans les la volonté des électeurs pour trancher urnes, les sympathisants de la coalition une question qui leur aurait coûté des Gambie rejetaient majoritairement voix s’ils avaient décidé sans consultation l’idée que le gouvernement avait perdu populaire. » en légitimité. Autre enseignement : 80 % des élecComme à chaque échéance électorale, la Chaire de recherche en études teurs avaient arrêté leur choix sur les parlementaires de la Chambre des trois questions un mois avant le réfédéputés a mené une étude après le scru- rendum – et 60 % déjà deux mois avant. tin afin de décortiquer le vote, mais « Généralement, un tiers des électeurs se aussi pour le remettre dans un contexte décident le jour même ou dans la semaine plus global. « Il y a des tendances lourdes précédant le vote. Là c’est l’inverse », soudu comportement électoral sur des ques- ligne Philippe Poirier. La campagne partions qui peuvent expliquer le vote au tisane, qui s’est étendue sur six

Place à la pédagogie

« Le référen­ dum s’est en partie joué sur la dépréciation de l’action gouvernemen­ tale. » Philippe Poirier Titulaire Chaire de recherche en études parlemen­ taires, Chambre des députés

« Le référendum renvoie à l’identité personnelle, explique Philippe Poirier. C’est-à-dire : comment se situer personnellement dans une société qui sort de l’ordinaire, avec des groupes sociaux et culturels très différents, une structure économique très particulière (super­ domination des étrangers dans le privé et des Luxembourgeois dans le public) ? » Le lieu de résidence, les revenus, le rapport à la famille jouent dans chaque bulletin déposé dans l’urne. 60 % des électeurs estiment que la campagne référendaire n’a pas conduit à une dégradation de l’harmonie culturelle et de la cohésion sociale au Luxembourg. Seuls les sympathisants de Déi Lénk sont une majorité à considérer le contraire. Cet optimisme s’avère surtout l’apanage des plus âgés. Le référendum a pourtant laissé des séquelles. « Je pense qu’il en reste aujourd’hui une cicatrice d’amourpropre », explique Serge Allegrezza, directeur du Statec, à Paperjam (lire notre « Bavardages » en page 142). « Jusqu’alors, le Luxembourg s’était toujours présenté comme nation multiculturelle globale et heureuse. Or, ce référendum a montré que ce n’était pas tout à fait la bonne image. Il y a au contraire toute une série de craintes et de défiances qui restent à gérer. Non seulement ça a laissé des traces, mais ça peut aussi cimenter la vision de ceux qui ont dit ‘non’ et qui ne veulent pas de ce Luxembourg-là. » Problème : « Ce Luxembourg-là » est déjà… là. Le Statec avait publié peu avant le référendum une étude intitulée Regards sur les électeurs potenJuillet / Août 2016 —

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NSP / SR Neutre

ÉCONOMIE & POLITIQUE

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— Juillet / Août 2016

16 %

Tout à fait d’accord

32 %

Pas d’accord du tout

45 % LA DÉCISION POLITIQUE SERAIT-ELLE MOINS LÉGITIME SI LES ÉLECTEURS REPRÉSENTAIENT MOINS DE 50 % DES RÉSIDENTS EN ÂGE DE VOTER ? ment très important de l’identité du pays », précise l’un des aspirants à l’investiture pour 2018.

Vache sacrée

« Encore une fois, on instru­ mentalise la naturalisation pour régler un problème de déficit démo­ cratique ! » Laura Zuccoli Présidente Asti

Quelle solution pour que les résidents étrangers qui vivent, travaillent, paient leurs impôts, scolarisent leurs enfants au Luxembourg puissent avoir leur mot à dire sur la gestion du pays ? « L’Europe réfléchit au fait de décider que les Européens votent là où ils résident, indique Laura Zuccoli. Et là, 80 % de nos étrangers pourront voter », puisque la majorité écrasante des résidents étrangers installés de longue date au Luxembourg vient du Portugal, de l’Italie et des trois pays limitrophes. « Il y aurait une autre voie, en plusieurs étapes, en commençant par une revalorisation du Conseil national pour étrangers dont les membres seraient élus par les résidents étrangers. Ces élections devraient être politisées, les partis feraient campagne et le CNE serait ainsi pris davantage au sérieux. Ce serait une étape pour montrer aux Luxembourgeois que les étrangers vont voter comme eux, mais sans leur enlever leur pouvoir de décision. » En tout cas, le fiasco du référendum de 2015 n’augure rien de bon pour le gouvernement, qui a promis un autre vote populaire sur la réforme de la Constitution. « Il faudra juste mieux préparer les débats, mieux expliquer les choses aux citoyens », estime Eugène Berger, le président de la fraction DP à la Chambre. Le débat politique se posera différemment puisque « la réforme a été lancée en 2008 et tous les partis en sont donc coresponsables », rappelle Philippe Poirier. Si le scrutin a lieu début 2018 comme prévu, il risque toutefois d’être instrumentalisé comme un prélude aux législatives de l’automne. Autant dire que la coalition gouvernementale jouera gros.

« Même si elle ne va pas aussi loin que je l’aurais souhaité, cette nouvelle loi va apporter un certain nombre de réponses à la question qui avait été posée en juin dernier », considère de son côté Viviane Loschetter, chef de la fraction Déi Gréng à la Chambre. Tout en précisant que la question du droit de vote des étrangers aux législatives « reste toutefois pertinente aujourd’hui, puisque cette part de résidents étrangers continue et continuera encore de progresser ». « Encore une fois, on instrumentalise la naturalisation pour régler un problème de déficit démocratique, s’agace cependant Laura Zuccoli. On a fait du référendum sur la participation politique des étrangers un référendum sur le tout luxembourgeois. Or, la réalité du Luxembourg, c’est beaucoup de langues : au moins les trois langues officielles et maintenant l’anglais qui prend énormément d’avance. » Au point que de nombreux résidents étrangers qui ont appris le luxembourgeois pour obtenir la nationalité ne le pratiquent plus, puisque ce n’est pas la langue parlée dans leurs environnements professionnel, amical, sportif, etc. En tout cas, le référendum a gelé toutes les initiatives en cours pour favoriser la participation politique des étrangers. « Il y avait une résolution à la Chambre pour faire passer en dessous de cinq ans la condition de résidence des étrangers pour voter aux communales, on n’en entend plus parler. Depuis le référendum, on ne touche plus à la vache sacrée du droit de vote des étrangers. On EN RÉSUMÉ laisse passer le temps, mais pour les pro- L’étude Voxlex 2015 démontre une crispation des chaines communales, il faudrait légiférer électeurs autour de la question du droit de vote des étrangers devenue aujourd’hui taboue. dès maintenant ! »

S O U R C E   : É T U D E VOXL E X , R É F É R E N D U M 2 0 1 5

tiels, relativisant le nombre d’étrangers appelés aux urnes si le droit de vote leur était accordé – seulement 35.000. Mais l’étude avait aussi révélé des chiffres peut-être terrifiants pour certains : le dernier recensement fait état de 57 % de Luxembourgeois parmi les résidents, mais seuls 38,5 % des résidents sont Luxembourgeois de naissance, nés au Luxembourg de parents eux-mêmes nés au Luxembourg. Pour Serge Allegrezza, l’heure est à la pédagogie et à entreprendre un « grand effort d’explication auprès de ceux qui ont peur de manière légitime ». Un effort d’autant plus conséquent que la crispation semble bien ancrée, voire croissante. Depuis les élections européennes de 2014, les Luxembourgeois démontrent un attachement encore plus fort à leur pays (91,3 %), à leur région (74,4 %) ou à leur commune (70,7 %), alors que le sentiment européen recule (passant de 70 % à 49 %). Ils sont aussi 71 % à soutenir la préférence nationale à l’emploi en cas de difficultés économiques (contre 60 % en 2013). Enfin, les électeurs actuels ne voient manifestement aucun inconvénient à ce qu’une minorité décide pour la majorité : seuls 32 % considèrent que la légitimité de la décision en politique serait amoindrie si le nombre d’électeurs représentait moins de la moitié des résidents en âge de voter… Force est de constater que pour l’heure, la classe politique a plutôt choisi le silence. « J’ai été étonné que Xavier Bettel ne parle pas du référendum dans son discours sur l’état de la Nation » en avril dernier – le premier après le fiasco de juin 2015 –, commente Philippe Poirier. « C’était pourtant l’occasion idéale de poser la question à la Chambre : ‘Quelle société, quelles modalités de participation voulons-nous au Luxembourg ?’. Et l’opposition ne l’a pas relancée non plus. » Même constat du côté de Laura Zuccoli, présidente de l’Asti. « J’ai abordé plusieurs personnalités politiques, dont certaines dans des agglomérations qui comptent 70 % d’étrangers. Elles m’ont dit : surtout, on ne va pas parler de ça ! » Les médias les plus populaires ne se sont pas non plus attardés sur le premier anniversaire du référendum. Une véritable omerta justifiée par le consensus de façade sur la réforme de la loi sur la nationalité. La coalition gouvernementale a en effet accueilli les conditions du CSV. « Avec un droit du sol, même partiel, c’est une des lois sur la nationalité les plus ouvertes que je connaisse », défend le chef de file des députés chrétiens-sociaux, Claude Wiseler. Avec, élément cher au CSV et à l’ADR, le maintien d’exigences linguistiques élevées, réaffirmant que la langue luxembourgeoise est « un élé-

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

QUADRIPARTITE SANTÉ

contraignant », indique même l’avis de la CNS, auquel l’UEL adhère pleinement. « Il n’y aucun courage politique, on laisse tout le monde faire ce qu’il veut », renchérit Claude Bizjak. En particulier au niveau des fameux centres de compétences que le plan hospitalier ambitionnait de créer, mis à mal par la volonté des hôpitaux de garder chacun leurs services spécialisés. « Le seul centre de compétences existant, l’INCCI (Institut national de chirurgie carciations salariales qui découlent de la diaque et de cardiologie interventionnelle, réforme de la fonction publique dont les ndlr), devra s’associer à un autre hôpital et syndicats demandent la transposition donc disperser ses connaissances, c’est une dans le privé vont avoir un impact de 140 aberration ! », poursuit Claude Bizjak. millions d’euros par an, dont 60 à 70 mil« Les hôpitaux et la ministre ne lions sur la santé. » manquent pas une occasion de dire que D’autres sujets n’ont tout bonnement nous sommes le meilleur système de soins pas été discutés en raison de blocages du monde, ajoute-t-il. Mais on n’en sait rien de l’une ou l’autre partie. Exit la réforme puisqu’il n’y a ni statistiques, ni comparaidu financement de la CNS proposée par son. Si c’était le cas, nos hôpitaux accueill’UEL. Exit aussi la proleraient plein de monde. longation des indemniOr le flux des patients est tés de maladie au-delà inverse. » D’ailleurs, la des 52 semaines dans carte sanitaire que le « Les hôpitaux ministère de la Santé certains cas spécifiques, réclamée par est censé avoir mise à se permettent les syndicats. jour – sur injonction du de refuser de faire Conseil d’État – pour Des statistiques fonder sa planification des choses alors introuvables hospitalière, fait figure qu’ils sont financés d’Arlésienne. A contrario, l’avantprojet de loi de planifiLes hôpitaux rechipar les contri­ cation hospitalière prégneraient en outre à buables, l’État fournir leurs propres senté en janvier par la ministre de la Santé, données. « J’ai l’impreset la CNS. » Lydia Mutsch, fait sion qu’ils se sentent en l’unanimité contre lui. concurrence, comme si Claude Bizjak « On a l’impression que on était dans la grande Représentant le texte tend davantage distribution », déplore UEL à s’adapter et à se M. Pereira. Les établisconformer aux réalités sements se montreet aux développements du secteur hospi- raient encore frileux devant le talier actuel que de lui imposer un cadre déploiement du dossier de soins partagé. de gouvernance et de fonctionnement « Ils se permettent de refuser de faire des choses, alors qu’ils sont financés par les contribuables, l’État et la CNS », proteste M. Bizjak. Pour la seule année 2016, le secteur hospitalier représente 1 milliard d’euros de frais de fonctionnement à la charge de la CNS. Et la tarification à l’acte censée remplacer l’enveloppe globale délivrée à chaque hôpital n’apparaîtra que dans plusieurs années, du fait de sa complexité, mais aussi de la réticence des hôpitaux. Autant de sujets qui semblent devoir rester en suspens sans espoir de décision concrète à l’automne. Les syndicats ont toutefois demandé qu’un groupe de travail examine d’ici là la situation aux urgences, alors que les maisons médicales ne les ont pas soulagées comme elles auraient dû le faire.

CA M I L L E F R AT I

Les acteurs du système de santé ont procédé à leur traditionnel pano­ rama des affaires en cours fin avril. Aucune nouvelle décision ne semble à attendre de la quadripartite d’automne alors que l’avant-projet de loi de planification hospitalière a dominé les débats.

FRICTIONS L’OGBL et l’UEL dénoncent un avant-projet de loi de planification hospitalière timoré et trop influencé par les intérêts propres des hôpitaux.

S

ujets d’actualité au printemps, révision des comptes de la Caisse nationale de santé (CNS) en automne : voilà le rythme traditionnel de la quadripartite santé, qui réunit autour d’une table les ministres de la Santé et de la Sécurité sociale, les représentants des prestataires de soins de santé, ceux des syndicats et ceux des organisations professionnelles les plus représentatives des salariés et des employeurs. Les syndicats ont profité de la bonne santé retrouvée de la CNS pour réitérer des revendications de longue date concernant la mise à jour de la nomenclature qu’elle suit. En clair : l’élargissement de sa prise en charge à de nouveaux actes et traitements. « Cette nomenclature date des années 1970. La CNS ne rembourse pas les anesthésies locales dentaires ! », souligne Carlos Pereira, membre du bureau exécutif de l’OGBL. Autre ouverture possible du côté des prestations liées aux problèmes de vue, des verres aux opérations au laser. « Nous n’avons pas encore avancé sur les médecines alternatives, mais nous le ferons d’ici la prochaine quadripartite », assure-t-il. « Il est toujours difficile pour nous de prendre position, temporise Claude Bizjak, représentant de l’UEL à la quadripartite santé. Nous voulons dépenser raisonnablement, d’autant que les négo-

EN RÉSUMÉ

Peu de décisions sont à attendre de la prochaine quadripartite santé à l’automne. Le seul point qui fait l’unanimité reste l’inadéquation de l’avant-projet de loi de planification hospitalière de la ministre de la Santé.

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— Juillet / Août 2016

C H R I S TO P H E O L I N G E R (A R C H I V E S)

Un plan hospitalier à revoir


ÉCONOMIE & POLITIQUE

NOUVEAU CLUSTER

Une marque pour les créatifs T H I E R RY R A I Z E R

Le cluster, septième du genre et baptisé « IC », va voir le jour.

1535°

TOTEM Haut lieu de la créativité, le 1535° de Differdange se voit confirmé par les autorités comme hub des métiers créatifs. L’extension du Fab Lab du Technoport y a été inaugurée le 15 juin dernier. L’occasion pour Francine Closener, secrétaire d’État à l’Économie, d’indiquer que le futur cluster IC profiterait de cette infrastructure. Le gouvernement et la Ville de Differdange ont d’ailleurs confirmé un accord de principe pour créer une joint venture et faire ainsi bénéficier le 1535° de moyens plus importants.

Promu par les acteurs du secteur créatif, il leur donnera une meilleure visibilité économique. Lancement prévu en 2017, avec comme totem le 1535° de Differdange.

N O U R D D I N E S L I  /  E X P LO S E – D I G I TA L AG E N CY

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C’est le nombre de clusters repris sous l’égide de Luxinnovation : composants automobiles, sciences de la vie, écotechnologies, technologies de l’information et de la communication, matériaux et technologies de production, technologies spatiales et bientôt industries créatives.

eu connus du grand public et parfois méconnus des acteurs économiques, car dans l’ombre des logos, magazines ou encore slogans qu’ils créent, les professionnels des « industries créatives » veulent faire connaître leur savoir-faire. Bénéficiaires – entre autres – de l’essor économique du pays et de sa diversification, ils doivent et veulent marquer leur empreinte en tant qu’acteurs économiques à part entière et se frayer un chemin entre les administrations. D’où l’idée, émanant de la base, de la création d’un nouveau cluster qui, sous le nom de code « IC » et adossé à Luxinnovation, fédérera leurs intérêts et réflexions. « Nous voulons démontrer que nous avons des talents que nous ne mettons pas assez en avant », lance Jan Glas, l’un des promoteurs du projet, avec Tania

Burgnon, Anna Loporcaro et Olivier Zephir. Après avoir réuni les représentants des professions pour valider le principe du cluster, les quatre protagonistes ont planché sur un mémorandum qui a été remis au ministère de l’Économie et chiffre notamment les besoins : quelque 747.000 euros pour débuter. « Le but du cluster sera de faire le pont entre les différentes entreprises du secteur et les fédérations, mais aussi entre le secteur et les ministères », ajoute Jan Glas. L’équipe, qui sera dans un premier temps composée de deux personnes, dont un cluster manager, aidera aussi les candidats entrepreneurs en tant que guichet unique. Un de ses premiers projets sera de dresser une cartographie précise des acteurs concernés, de leur poids économique concret. Plutôt estampillés dans le champ de la culture pour cer-

tains, les acteurs du secteur avaient reçu, lors des derniers Media Awards, un premier signal positif du Premier ministre, également en charge de la Culture ainsi que de la Communication et des Médias, quant au besoin de les mettre davantage sous la lumière. La confirmation de la collaboration du gouvernement est tombée le 15 juin par l’intermédiaire de la secrétaire d’État à l’Économie. « Il est grand temps de tenir compte de l’impact économique des industries créatives, qui a la même portée que leur impact culturel et social », a indiqué Francine Closener. La réalisation effective du cluster est prévue pour 2017. EN RÉSUMÉ

Les créatifs auront bientôt leur cluster. Initié par les professionnels des industries dites créatives, cette nouvelle grappe a reçu l’aval du gouvernement. Reste à régler les modalités pratiques et financières pour un lancement en 2017.

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

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HOUSE OF TRAINING

Formations en flux continu JEAN - MICHEL LALIEU |

La House of Training a atteint sa vitesse de croisière et prépare son programme 2017. Son CEO, Nico Binsfeld, veut avant tout étoffer l’offre dans les formations ICT. Outre son catalogue de plus de 800 modules, elle peut aussi assurer des enseignements sur mesure en entreprise.

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E

SV E N B E C K E R

n faisant le choix, en novembre 2014, d’unir leurs forces dans la formation continue, la Chambre de commerce du Luxembourg et l’Association des banques et banquiers, Luxembourg (ABBL) ont mis en place une puissante machine capable de répondre à des demandes de qualification dans de nombreux secteurs de l’économie luxembourgeoise. En regroupant, dans la House of Training, la Luxembourg School for Commerce et l’Institut de formation bancaire du Luxembourg – auxquels est encore venue s’ajouter l’Agence de transfert de technologie financière –, les organes de formation de la Chambre de commerce et de l’ABBL ont créé un nouvel institut qui propose désormais quelque 800 formations via un réseau de 500 professionnels qui y consacrent une partie de leur temps. « L’an dernier, nous avons enregistré 22.500 inscriptions et cette année nous sommes encore sur une base plus élevée », note Nico Binsfeld qui a pris les com-

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mandes de l’institution lors de son lancement en novembre 2015. Pour 2016, il prévoit un chiffre d’affaires de 7,5 millions d’euros, avec une équipe permanente de 30 personnes. Parmi les formations les plus demandées, il pointe celles destinées au secteur bancaire. Logique, de plus en plus de compétences étant exigées sur la Place pour les professionnels. Mais, à côté de cela, M. Binsfeld note un fort engouement pour la formation d’agents immobiliers – 900 demandes en 2015 ! –, pour les métiers de l’horeca et le secteur du transport. « Nos formations sont ouvertes à tout le monde, précise-t-il. Les gens peuvent s’inscrire de manière individuelle ou via leur entreprise et nous allons même jusqu’à assurer des formations sur mesure pour les entreprises qui en font la demande. Notre réservoir de formateurs est suffisamment large pour pouvoir répondre à la plupart des demandes. » Il insiste aussi sur un autre aspect : offrir des produits qui n’existent pas encore ailleurs, voire regrouper diffé-

rentes formations similaires sous son aile pour éviter la dispersion. La House of Training travaille notamment en partenariat avec la Chambre des métiers et la Chambre des artisans et se coordonne avec l’Adem et l’Éducation nationale pour mettre en place ce qu’eux ne peuvent pas organiser. C’est ainsi que sont nés les programmes Fit4Entrepreneurship et Fit4Finance, en collaboration avec l’Adem, pour remettre des demandeurs d’emploi au travail. « Une de nos forces vient aussi de notre flexibilité et de notre capacité à réagir très vite, explique le CEO. En architecture, on parle de plus en plus de smart buildings. Pour une université, organiser des cours sur le sujet demande du temps, quand nous pouvons les intégrer rapidement à notre programme. » Avant d’intégrer la House of Training, Nico Binsfeld était CEO de Post Telecom PSF et il a longtemps travaillé chez Siemens. « J’ai passé l’ensemble de ma carrière actuelle dans l’IT, et c’est une des raisons pour lesquelles on est venu me chercher », note-t-il. Parce qu’il y avait un manque de formations « technos » dans les programmes tant de la Chambre de commerce que de l’ABBL et que la nouvelle institution devait combler ce manque. « Il y a au Luxembourg beaucoup d’offres pour des formations ICT, mais un problème de structuration de cette offre. Nous voulons agir à ce niveau », insiste-t-il. Concrètement, trois catégories de formations seront proposées dans le secteur ICT : une « pour les nuls » - les compétences de base pour survivre dans un monde de plus en plus technologique ; une pour ceux qui utilisent l’informatique de manière professionnelle sans être informaticiens ; une enfin pour les professionnels du secteur. L’institution a d’ailleurs négocié des partenariats avec des sociétés du secteur, telles que Cisco et HP, pour dispenser leurs formations au Luxembourg plutôt que d’envoyer le personnel se faire former dans leurs centres à l’étranger. Enfin, pour garantir la qualité de son offre, l’institut de formation travaille avec la Chambre des salariés et la Chambre de commerce à la mise en place d’un système de formation… pour les formateurs, afin de s’assurer qu’ils ont les compétences pédagogiques nécessaires. Un programme baptisé « Train the trainer » qui devrait démarrer à la fin de l’année et contribuer à bétonner l’offre. EN RÉSUMÉ

Officiellement installée depuis novembre 2015, la House of Training propose plus de 500 formations professionnelles. Dans le nouveau programme qu’elle est en train de concocter, elle intensifiera l’offre en formations ICT.


Conférences

Stands

Evénements

Service clé en main et organisation

YES, we do.


ÉCONOMIE & POLITIQUE

COMMUNICATION POLITIQUE

Aux prémices de Facebook et Twitter JEAN - MICHEL HENNEBERT

En phase de développement au Grand-Duché, le recours aux réseaux sociaux dans la commu­nication politique peine à prendre son essor. Malgré quelques précurseurs qui en maîtrisent les codes, ces nouveaux outils sont le plus souvent intégrés dans une stratégie tournée vers le contact direct avec leur cible.

P

rès de 10 ans après le « Yes we can » qui a conquis la toile et mené Barack Obama à la Maison-Blanche, les réseaux sociaux s’emparent peu à peu de la communication politique au Luxembourg. Dans un pays où 97 % des ménages ont accès à internet et où 70 % des résidents consultent quotidiennement leur profil virtuel, passer à côté du phénomène relèverait de l’hérésie. Les hommes politiques, les syndicats ou bien encore les organisations professionnelles ne s’y sont donc pas trompés. Au point que rares sont désormais les acteurs qui n’affichent pas au moins une présence en ligne. Mais si tous s’accordent sur la nécessité d’alimenter un profil Facebook ou d’utiliser Twitter, leur voix est encore loin de porter aussi loin que les réseaux sociaux pourraient le leur permettre. La faute à des stratégies peu ou pas encore assez adaptées au potentiel de ces nouveaux outils. « Le phénomène est effectivement en pleine expansion depuis les dernières élections législatives, mais un certain amateurisme règne encore, juge Jerry Weyer, expert des réseaux sociaux au sein de l’agence Clement & Weyer Consulting. Beaucoup utilisent leur compte uniquement pour promouvoir leur message, en répétant notamment ce qui a déjà été diffusé en conférence de presse ou dans les journaux. » C’est notamment le cas des hommes politiques, encore balbutiants pour la plupart sur le terrain de la communication 2.0.

Aller au-delà du message

Adeptes majoritairement de Facebook, les membres des différents partis s’y dévoilent différemment. Tirant profit de l’importance du réseau social créé par Mark Zuckerberg, la plu048 ­—

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part d’entre eux s’y montrent souriants, dans des situations de la vie quotidienne ou lors de leur participation à des événements populaires. Sur Twitter, « réseau obligatoire pour les politiques en raison de son impact auprès des journalistes et des décideurs économiques », à en croire Jerry Weyer, les comportements diffèrent. La communication y est plus centrée sur les sujets d’actualité et rarement avec de réels échanges. Les quelques exceptions se trouvent notamment au sein du gouvernement, où aucune stratégie d’ensemble n’a cependant été élaborée, chacun restant libre de sa communication virtuelle. François Bausch (Déi Gréng), ministre du Développement durable et des Infrastructures, et Nicolas Schmit (LSAP), ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Économie sociale et solidaire, font ainsi figure de pionniers en la matière. « Ils ont tous les deux compris qu’il ne fallait pas se contenter de délivrer leur message, mais que l’important tenait dans la communication avec leurs abonnés, assure l’expert en réseaux sociaux. Il n’est donc pas rare qu’ils publient des liens sans rapport direct avec leur domaine et qu’ils réagissent aux commentaires qui leur sont faits. » C’est en partie cette stratégie qu’a choisi d’adopter l’Union des entreprises luxembourgeoises, dont les membres sont particulièrement actifs. Principalement sur Twitter. « Cela répond à notre stratégie qui consiste à faire entendre notre voix non pas via un compte officiel, mais au travers de comptes personnels », explique Nicolas Henckes, secrétaire général de l’UEL. Une approche qui marque les esprits, puisque les comptes de Jean-Jacques Rommes, Nicolas Henckes ou Romain Schmit (Fédération des artisans) délivrent régulièrement des messages pour

le moins incisifs à destination des responsables politiques. « Nous réalisons effectivement des tweets plus durs, plus secs quand nous estimons qu’une information est erronée. Notre but n’est pas de créer le scandale, mais de susciter le débat », assure Nicolas Henckes, qui précise que « cela n’a jamais rien de personnel ». L’approche mise en place actuellement par les syndicats se trouve, elle, bien loin de cette vision. LCGB et OGBL assurent effectivement une présence en ligne via des vidéos ou des articles, mais qui reprennent du contenu déjà publié, sans réelle plus-value. « Nous recourons à une multitude de canaux, dont celui qui va au contact des gens. Nous ne misons effectivement pas tout exclusivement sur l’informatique et les technologies qu’elle offre », explique Olivier Landini, porte-parole de l’OGBL. Carine Breuer, représentante du LCGB, indique de son côté que le syndicat « réfléchit à une nouvelle stratégie qui sera mise en place prochainement ». Une adaptation perçue comme « indispensable » par Jerry Weyer qui juge l’essor progressif des réseaux sociaux dans la communication politique comme « inéluctable ». Reste désormais à adapter les discours aux multiples possibilités offertes, puisqu’à l’heure actuelle, des réseaux tels Instagram, Whatsapp ou Snapchat restent encore des terrains quasiment vierges au Grand-Duché. EN RÉSUMÉ

Depuis les dernières élections législatives, les réseaux sociaux ont pris de l’importance dans la communication politique. Mais les possibilités offertes restent encore largement sous-exploitées, que ce soit par les hommes politiques, les organisations professionnelles ou les syndicats.


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ÉCONOMIE & POLITIQUE

PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE

Y a-t-il une vie après le 50bis ? JEAN - MICHEL HENNEBERT |

Instaurée par la loi du 21 décembre 2007, la réglementation sur la propriété intellectuelle change au 1er juillet 2016. Pour se mettre en conformité avec le plan Beps, le législateur a décidé d’abroger le fameux article de la loi de l’impôt sur le revenu prévoyant des avantages fiscaux à hauteur de 80 %. Les discussions sont toujours en cours pour mettre en place un nouveau régime qui doit permettre au Luxembourg de rester un pays de pointe en matière d’innovation.

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MAISON MODERNE

À

compter du 1 er juillet, la générosité offerte par l’article 50bis de la loi de l’impôt sur le revenu n’est plus. Sous la pression internationale, le Luxembourg a donc mis un terme officiel à la déductibilité de 80 % sur les revenus des brevets, des noms de domaines, des marques ou des droits d’auteur sur les logiciels. Annoncée fin 2015, la mesure est accompagnée d’une période transitoire qui s’étalera jusqu’au 30 juin 2021. À l’exception cependant des sociétés liées – à savoir les sociétés qui font partie d’un même groupe – qui verront les avantages acquis perdurer jusqu’au 31 décembre prochain. Mais alors qu’il semblerait logique que l’abrogation d’un régime soit suivie de la mise en place d’un nouveau, le cas de figure ne se présentera pas. Du moins pas encore. « Il existe des contraintes très claires au sein des directives Beps de l’OCDE et du code de conduite de la Commission européenne qui font que le level playing field sera mis en place, mais à l’heure actuelle, nous n’en sommes nulle part pour ce nouveau régime, annonce Katia Manhaeve, présidente de l’Association internationale pour la protection de la propriété industrielle (AIPPI) Luxembourg. D’autres pays en revanche, comme les Pays-Bas, l’Irlande ou l’Italie, annoncent déjà être en train de préparer une législation. » Des discussions au sein des ministères des Finances et de l’Économie sont bel et bien en cours, mais la

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recherche d’un plan B reste d’actualité. La lettre conjointe rédigée par l’AIPPI et la Fédération des conseils en propriété industrielle destinée à exprimer leur « étonnement » a toutefois abouti à l’implication des professionnels du secteur dans les réflexions en cours. Dans une réponse parlementaire publiée en début d’année, Pierre Gramegna (DP), ministre des Finances, indiquait que ses services étaient en phase d’analyse « des différentes formes d’engagements susceptibles de promouvoir la recherche et le développement, afin de dégager quelle pourrait être une forme efficace et, le cas échéant, faisable à court terme, tout en étant conforme aux nouveaux standards internationaux ».

Assise extrêmement large de l’ancien régime

Instauré en 2007 afin de placer le pays aux premières places en termes de recherche et développement, l’article 50bis n’a pas connu le succès immédiatement. Et ce malgré son assise relativement large qui incluait notamment les dépôts de marques. « Certains fiscalistes très affûtés s’étaient posé la question de savoir si cette largesse n’était pas un peu limite par rapport aux règles internationales, se souvient Didier Lecomte, managing partner du cabinet Lecomte & Partners. Mais le texte, bien que très favorable aux entreprises, n’était pas totalement délirant, puisqu’il prévoyait des contraintes, notamment en indiquant qu’il fallait un minimum de substance. »

C’est pourtant ce seuil minimal, associé à l’agressivité du régime ayant exacerbé la compétition fiscale entre États, qui causera la perte de cet article. Jusqu’au 1er juillet, la législation luxembourgeoise permettait en effet aux sociétés redevables de l’impôt au Grand-Duché de générer des revenus liés aux brevets, sans réel regard sur une présence physique. La future législation, sous l’influence des critères de l’OCDE, devrait donc renforcer le lien direct entre les activités liées à la propriété intellectuelle et le territoire luxembourgeois. Et supprimer du cadre la notion de dépôt de marque. Bien que plus contraignantes, les nouvelles règles pourraient également représenter des opportunités, à en croire plusieurs spécialistes. « Le futur régime pourrait, par exemple, introduire un système de certification pour officialiser le caractère innovant de certains actifs, aboutir à la mise en place de crédits d’impôt ou renforcer la position du pays en matière de droits d’auteur sur les logiciels », estime Katia Manhaeve, qui juge que « cette question, au-delà de l’impact purement financier, doit s’intégrer dans une stratégie globale qui doit faire du Luxembourg un pays d’innovation ». EN RÉSUMÉ

Abrogé sous la pression internationale, le régime actuel sur la propriété intellectuelle bénéficie d’une période transitoire jusqu’en 2021. Le temps pour les ministères des Finances et de l’Économie de mettre en place un nouveau texte, conforme aux nouveaux standards internationaux.


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ÉCONOMIE & POLITIQUE

Il n’en reste Q U I S E R A L E P L U S I N F L U E N T E N 2 0 1 6  ?

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— Juillet / Août 2016

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

ra que 100 La sixième édition du Top 100 Paperjam des décideurs économiques les plus influents au Luxembourg est officiellement lancée .

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our la sixième fois de son histoire, Paperjam organise le Top 100 des décideurs les plus influents au Luxembourg. Une initiative lancée en toute discrétion en 2006, mais qui a, depuis, acquis ses lettres de noblesse dans le paysage économique du pays, au rythme d’une édition tous les deux ans. Romain Bausch, Michel Wurth, Ernst Wilhelm Contzen, Gaston Reinesch, Pierre Ahlborn : le palmarès chronologique de ce Top 100 illustre déjà à lui seul la topographie de ce paysage, où place financière et industrie se côtoient et parfois s’entrecroisent, comme du temps de l’omniprésence de Gaston Reinesch (aujourd’hui

Dans un contexte économique très agité, qui aura montré suffisamment de présence et d’efficacité pour succéder à Pierre Ahlborn (Banque de Luxembourg) au palmarès ?

directeur de la Banque centrale) au sein de plusieurs conseils d’administration de sociétés diversifiées. Mais tous les deux ans, les compteurs sont remis à zéro. Pas question, pour les sept membres du jury (dont la composition ne sera détaillée qu’en fin d’année, même si on peut déjà indiquer qu’il est totalement indépendant de la « sphère » de Paperjam et composé de cinq hommes et deux femmes) de s’appuyer dans leur évaluation sur la carrière et les mérites passés des un(e)s et des autres. Si, bien évidemment, un CV bien charpenté peut toujours constituer un atout, il n’est en rien garant d’une quelconque influence, que ce soit sous le feu des projecteurs et des médias ou à l’ombre, en coulisse.

Un jury de sept membres, indépendant de la rédaction de Paperjam, va se pencher sur le sujet ces prochaines semaines. Verdict le 13 décembre au Grand Théâtre .

Ce sera là l’un des principaux défis que devra relever le jury 2016 (comme avant lui les cinq autres qui se sont attelés à cette tâche), et qui n’aura pas trop d’un minimum de trois séances plénières et de bon nombre de sessions individuelles pour parvenir à ses fins. C’est dans cette édition de Paperjam que tout commence, avec la traditionnelle publication d’un premier listing d’un millier de décideurs susceptibles, au final, de figurer parmi les 100 reconnus comme étant parmi les plus influents. Le sort en est jeté… et rendez-vous le 13 décembre pour découvrir le palmarès à l’occasion d’une soirée de gala qui se déroulera au Grand Théâtre.

Today we are living in a world of supersonic change.

Juillet / Août 2016 —

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

DAVID ARNOTT

CEO Temenos Luxembourg

PERRY ARRENSDORFF Associé Espace et Paysages

VINCENT BECHET i

Managing director & partner Inowai President LuxReal

NORBERT BECKER i

NAÏM ABOU-JAOUDE CEO & chairman Candriam

AINHOA ACHUTEGUI i Directrice Neimënster

YVES BAGUET

CHARLES-LOUIS ACKERMANN i

Chief operating officer Banque internationale à Luxembourg – Bil

Président Accumalux Président Poudrerie de Luxembourg

MANUEL BALDAUFF i Fondateur Value Associates

RIMA ADAS i

Managing partner, network business development leader PwC Luxembourg

RAYMOND AENDEKERK

MARC BALDAUFF i Gérant Baldauff Marc

GILBERT BALLINI

Directeur Greenpeace Luxembourg

Architecte associé Ballinipitt Architectes Urbanistes

SHAHRAM AGAAJANI i

Fondateur & associé Metaform – atelier d’architecture

ANOUK AGNES i

Deputy director general, director Association luxembourgeoise des fonds d’investissement – Alfi

BOGDAN BANICE Associé Banice Architectes

JEAN-LOUIS BARBIER

Membre du comité de direction Banque Raiffeisen

CHRISTIAN BARSOTTI

PIERRE AHLBORN i

Administrateur délégué – président du comité de direction Banque de Luxembourg Membre du comité de direction – trésorier Croix-Rouge luxembourgeoise

ENZIO ALLEVA

CEO Alleva Enzio Architectes & Associés

Associé Barsotti Christian

ANTOINE BARTHEL

Directeur Fondation Restena – Réseau téléinformatique de l'éducation nationale et de la recherche

KARIN BASENACH

ROLF MATHIAS ALTER i Chairman & CEO Euro-Composites

Directrice Centre européen des consommateurs du Luxembourg

SERGE BASSO DE MARCH Directeur Kulturfabrik

CLAUDE ALVISSE Gérant Möbel Alvisse

CÉDRIC BAUER

Administrateur délégué Centuria Capital Luxembourg

MASSIMO AMATO i

Managing director & CEO UBI Banca International

CHRISTIAN BAUER i

Associé Christian Bauer & Associés Architectes

FABIEN AMORETTI Managing partner Farvest

ROMAIN BAUSCH i

Directeur de production DuPont de Nemours (Luxembourg)

Président SES Président Comité national des finances publiques

DAVID ARENDT

JEAN-MAURICE BEAUX

PAUL AREND

Directeur général Le Freeport Luxembourg

Directeur général adjoint Société Générale Bank & Trust – SGBT

JEFF ARENDT i

FLAVIO BECCA i

Associé gérant La Provençale

ANNEMARIE ARENS i

FRANCK BECHEREL

Directeur général – Gérant Tralux

Directeur général Luxembourg Fund Labelling Agency (LuxFlag)

Directeur général Promobe Directeur général T-Comalux

MARCO BIDAINE

YVES BIEWER

Head of wealth management Banque internationale à Luxembourg – Bil

Managing director TNS Ilres

PETER BECKER

MARC BINSFELD i

Associée Bel Architecture

THIERRY BEHIELS Directeur général Codic Luxembourg

SERGE H. BEHM i

General manager TCS Luxembourg – Tata Consultancy Services

TOM BEILER

Associé Beiler & François Architectes

TOM BELLION i

Directeur Luxembourg City Tourist Office

UWE BENEDIKT

Administrateur – directeur Cimalux

FRÄNZ BENOY

Directeur général CFL multimodal

STANISLAW-JULIAN BERBEC Associé Berbec Stanislaw-Julian

DENIS BERCHE i Rédacteur en chef L’Essentiel

PATRICK BERG

CEO Domaines Vinsmoselle

LUTZ BERNEKE i CEO EuroDNS

CLAUDE BERTEMES i Directeur général Cinémathèque de la Ville de Luxembourg

ALAIN BERWICK i

CEO RTL Lëtzebuerg Directeur RTL NewMedia Luxembourg Gérant IP Luxembourg

MIKE BESCH

Associé Besch da Costa Architectes

JEAN-MARIE BETTINGER Managing director SGG Luxembourg

PASCAL BONY

Président du directoire Banque BCP

Associé Holweck Bingen Architectes

EVE-LYNN BECKIUS

Dirigeant agréé Foyer Vie

LUC BIEVER i

Président du conseil d’administration Lombard International Assurance Président du conseil d’administration PayPal Europe Président du conseil d’administration CBP Quilvest

General manager Moog Luxembourg

PHILIPPE BONTE

Associé Beng Architectes Associés Associé Espace et Paysages

Membre du comité de direction Banque Raiffeisen

RALPH BINGEN

Directeur associé Binsfeld Directeur Éditions Guy Binsfeld

NICO BINSFELD i CEO House of Training

JEAN-CLAUDE BINTZ i

CEO Lakehouse Administrateur associé Muller & Frères Chairman Moskito Président du conseil d’administration Maison Moderne Président du conseil d’administration Rockhal

MICHEL BIREL

Directeur général adjoint Banque et caisse d’épargne de l’État Luxembourg – BCEE

ROLAND BISENIUS i

Associé Luxembourg School of Insurance

ROBERT BIWER

Chargé de direction Commissariat aux affaires maritimes

HANS-PETER BORGH

GILBERT BORSI

Associé Arco – Architecture Company

PHILIPPE BOSCH Founder Made Architecture

JOSEPH BLESER Architecte – Gérant Yotanka

CHRISTIAN BÜHLMANN

JOHN BOURGUIGNON

Vice-président du comité de direction Banque Raiffeisen

CATHERINE BOURIN i

Member of the management board ABBL – Association des banques et banquiers, Luxembourg

Chairman Cluster maritime luxembourgeois

Associée Lecomte & Partners

JACQUES BRAUCH i

Directeur général Soludec – Société luxembourgeoise d’entreprises et de constructions

STEFAN BRAUM

FREDDY BRAUSCH i PAUL BRETZ

TOM BRIESCH

BOUCHER BRIEUC

SÉBASTIEN BOITO

Directeur général Lusis

Associé Boito architectes

CARSTEN BRODT

Managing director Sal. Oppenheim jr. & Cie

The potential of the digital era outstrips every preceding age tenfold.

— Juillet / Août 2016

FRANÇOISE BRUCK

Associée Bruck + Weckerle Architekten

i Biographie disponible sur guide.paperjam.lu

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FLORIAN BYLOW

JANINE BRANDENBURGER

Associé-gérant Imprimerie Mil Schlimé

Gérante Bonaria & Fils

ERIC BUSCH i

Associé Holweck Bingen Architectes

GASTON BOHNENBERGER

VIVIANE BONARIA-PUNDEL

Directeur Union luxembourgeoise de l’économie sociale et solidaire – Uless

FREDDY BRACKE

Administrateur – directeur général Bâloise Assurances Luxembourg

Associé Paul Bretz Architecture

Associée Bel Architecture

JEAN-CHRISTOPHE BURKEL i

ROMAIN BRAAS

Administrateur délégué AIB-Vinçotte Luxembourg

CHRISTOPHE BODELET

LENA BOLLENDORF

Administrateur délégué Trustconsult Luxembourg

Directeur associé Makana Directeur général et fondateur IKE Consulting Managing director Lancelot IT & eCommerce Recruitment

PATRICK BOURONE

National managing partner Linklaters LLP

Directeur Post Group

XAVIER BUCK i

CHRISTOPHE BOURGUIGNON

Associé BSARC – Bourguignon, Siebenaler Architectes

GEORGES BOCK i

CEO & partner One Partners

CEO Seqvoia Président Fedil Président Nyuko

FATAH BOUDJELIDA i

CARLO BOCK

Managing partner KPMG Luxembourg

NICOLAS BUCK i

Managing partner – Operations Atoz

Doyen Université du Luxembourg

Président du conseil d’administration Fondation Cancer

ALBERTA BRUSI

Director Citibank International, succursale de Luxembourg

Chairman Datacenter Luxembourg CEO VoipGate President & chairman of the board EuroDNS

GABRIEL BLESER

Partner DSM Di Stefano Moyse Avocats à la Cour

STÉPHANE BRUNET i

CEO BNP Paribas Investment Partners Luxembourg

MARCO CALDANA i Administrateur délégué Farad International Chief executive Fia Asset Management

ENRIQUE CARRACEDO Administrateur – directeur Valeres Konstruktioun

CANDI CARRERA

Country manager Microsoft Luxembourg

JEAN-PAUL CARVALHO Associé Architecte Carvalhoarchitects

GUY CASTEGNARO i Fondateur et partner Castegnaro-Ius Laboris Luxembourg

OLIVIER CHATAIN i

Administrateur délégué & directeur général Crédit Agricole Luxembourg

RENAUD CHEVALIER CEO Assar Architects


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ÉCONOMIE & POLITIQUE

2006

DOMINIQUE COLAIANI DIDIER COLIN i

Président Jeune Chambre économique du Grand-Duché de Luxembourg

Talent & Innovation leader Deloitte Luxembourg

Alors que Roland Junck, le premier CEO d’ArcelorMittal, tient la corde, son remplacement à quelques jours de la clôture du jury laisse le champ libre à Romain Bausch, ancien haut fonctionnaire devenu CEO de l’opérateur de satellites SES. Une femme figure dans le Top 10. Il faudra attendre 2014 pour que cela se reproduise de nouveau… 1. Romain Bausch

JEAN-MICHEL COLLIGNON i Directeur Luxexpo

NICOLAS COMES i

CEO Carrosserie Robert Comes & Cie Founder & chairman of the board Hitec Luxembourg

CLAUDE CONTER

Directeur Centre national de littérature – CNL

GEOFFREY COOK i

Partner Brown Brothers Harriman (Luxembourg)

2. Lakshmi Mittal 3. Pierre Gramegna

BART COONE i

4. Pierre Ahlborn

Director Securex Luxembourg

5. Marie-Jeanne Chèvremont 6. Marc Solvi

PIETER COOPMANS i CEO & dirigeant agréé NN Life Luxembourg

7. Charles-Louis Ackermann 8. Alain Georges

LAURENT COOREMAN i Managing director CBRE Luxembourg

9. Marc Assa 10. Pit Hentgen

RENATO COSTANTINI

(Jury : Guy De Muyser, Mario Hirsch, Jacques Santer, Yves Wagner)

Administrateur délégué Costantini

JEREMY COXET i

Directeur d’agence & directeur associé Vanksen

ERIC CRABIÉ i

HUBERT CLASEN

Managing director RealCorp

Administrateur délégué – direction générale & commerciale Caves Bernard-Massard Président Groupement des producteurs de vins mousseux et crémants luxembourgeois

AMAL CHOURY i CEO E-Kenz Vice-présidente ICTluxembourg

MARCO CLAUDE

IZIDOR CIGLAR

Partner – member of the board Grant Thornton Lux Audit

Administrateur délégué M-Plify

DAVID CLAUS

PIERRE CIMINO i

Managing director and general manager The Bank of New York Mellon (Luxembourg)

Managing director Caceis Bank Luxembourg

CARLOS CIPOLLITI

Directeur général Goodyear Innovation Center Luxembourg

GÉRALD CLAESSENS i Fondateur & CEO Knewledge

ROGER CLAESSENS i

Managing director Roger Claessens & Partners

ANTOINE CLASEN i Directeur commercial Caves Bernard-Massard

MARCO CLAUS

General director FIA Asset Management

PAT CLAWSON

CEO Lumension Security

JIM CLEMES i

Administrateur délégué Atelier d’Architecture et de Design Jim Clemes

RENÉ CLOSTER i

Managing partner Kurt Salmon Luxembourg

ERNEST CRAVATTE i Président Banque Raiffeisen

GABRIEL CREAN i

CEO Luxembourg Institute of Science and Technology (List)

DENIS CRIDEL

Administrateur délégué Simon-Christiansen & Associés

FABRICE CUCCHI i

Membre du comité de direction – chief compliance officer BGL BNP Paribas

BERTRAND CUINET Directeur général Moovijob

CHRISTOPHE D’AMICO Directeur général Tarkett GDL

GIUSEPPE ANTONIO D’ANGELO Chief international officer Ferrero International

FRANTZ D’HUART

Administrateur délégué AddedValue

JOAQUIM DA COSTA FERREIRA

Associé Besch da Costa Architectes

TÜRKAN DAGLI

Gérante Atelier d’Architecture Dagli +

GUY DALEIDEN i

Managing director Fonds national de soutien à la production audiovisuelle (Film Fund Luxembourg)

STÉPHANIE DAMGÉ i

NATHALIE DELEBOIS

VÉRONIQUE DE LA BACHELERIE

CEO Société Générale Bank & Trust – SGBT

WERNER DE LAET i CEO Orange

JAN DE MAEYER

Administrateur délégué – country manager Belux Software AG Belux

ARNAUD DE MEYER i

Architecte partner Steinmetzdemeyer architectes urbanistes

JULIE DE NUL

Administrateur Jan De Nul Group

GUILLAUME DE POSCH i Co-CEO RTL Group

FRÉDÉRIC DE RADIGUÈS i

DAMON DAMIANI

ERIC DE SAQUI DE SANNES i

SÉBASTIEN DANLOY i

Managing director RBC Investor Services Bank

CHRISTOPHE DARDENNE

CEO Sogeti

BERNARD DAVID i

Luxembourg international tax promotion leader Deloitte Luxembourg

TIM DAVIS

Directeur de production Goodyear Dunlop Tires Operations

THIBAULT DE BARSY i

CEO Keytrade Bank Luxembourg

STIJN DE BEER i

Directeur général Brasserie de Luxembourg Mousel-Diekirch

MARTIAL DE CALBIAC i Directeur délégué Camca Assurance

Accelerate your ambitions as a digital business.

VINCENT DELWICHE General manager Agora & Cie

JEAN-MARC DEMERDJIAN Managing director Compass Group Luxembourg Administateur délégué Eurest Luxembourg

GREGORY DEMEULENAERE Directeur technique TNT Express Luxembourg

JULIEN DEMOULIN i Administrateur délégué Securitas Luxembourg

CLAUDE DEMUTH i CEO Lu-Cix Management

JEAN-FRANÇOIS DENIS i Directeur technique Lusis

PASCAL DENIS

Head of advisory KPMG Luxembourg

ROBERT DENNEWALD

Manager Luxembourg BioHealth Cluster

DAN DECHMANN i

FRANÇOIS DAUPHIN

Président OAI Administrateur délégué M3 Architectes

OLIVIER DEBEHOGNE

Directeur Luxembourg Hifi International

ANNE DARIN-JAULIN

General manager Systemat Luxembourg PSF

JOS DELL

SIMON DE WASSEIGE i

Head of retail and digital banking Banque internationale à Luxembourg – Bil

Directrice Union commerciale de la Ville de Luxembourg

Director DO Recruitment Advisors

Président du conseil d’administration Chaux de Contern Président du conseil d’administration Eurobéton

Administrateur délégué – directeur matériel, QSE et informatique Costantini

CEO & président Luxembourg Air Rescue

— Juillet / Août 2016

OLIVIER DE JAMBLINNE DE MEUX

Directrice Jonk Entrepreneuren Luxembourg

i Biographie disponible sur guide.paperjam.lu

056 ­—

Directrice Commission de surveillance du secteur financier – CSSF

Directeur général Brasserie Nationale (Bofferding) Directeur général Munhowen

Directeur général Autosdistribution Losch

SIMONE DELCOURT i

CEO & head of the management board ABBL – Association des banques et banquiers, Luxembourg

CEO Luxembourg KBL European Private Bankers

BENJAMIN COLLETTE i

ROMAIN BAUSCH INAUGURE LA LISTE

MICHAEL CHIDIAC

SERGE DE CILLIA i

CEO Espaces Saveurs

Managing partner Ierace Dechmann + Partners

EDMOND DECKER

Architecte d.p.l.g., associé Decker, Lammar & Associés – Architecture et Urbanisme

MARIANNE DECKER

Avocat à la Cour Decker & Braun Avocats

NICOLAS DECKER

Avocat à la Cour Decker & Braun Avocats

THIERRY DEFENSE i Directeur SOS Faim – Action pour le développement

PAUL DELAUNOIS

Directeur général Médecins sans frontières – Luxembourg

HUGUES DELCOURT i

Président du comité de direction & CEO Banque internationale à Luxembourg – Bil

THOMAS DENTZER CÉLINE DEPIESSE Directrice Codur

PHILIPPE DEPORTER i Secrétaire général Banque de Luxembourg

JONATHAN DERNELLE Directeur Besix Red Luxembourg

ROLAND DERNOEDEN i Président – directeur général Imprimerie centrale

PASCAL DESART

Country manager Luxembourg Trasys Luxembourg PSF

MICHÈLE DETAILLE i

Administrateur délégué No-Nail Boxes (Groupe Alipa) Administrateur délégué Codipro (Groupe Alipa) Administrateur Fedil Administrateur Luxempart


ÉCONOMIE & POLITIQUE

MAJA DEVETAK

Gérante Maja Devetak Landschaftsarchitektur

MARC DEVILLET i

Directeur général – administrateur délégué Autopolis

THIERRY DEVOS

Managing partner Foxroad Luxembourg

FABRICE DEWASMES CEO Neopixl

BURKARD DEWEY Associé Dewey Muller

LUC DHAMEN Directeur Fonds Belval

STÉPHANE DI CARLO

Business development manager EGB Hornung & Associés

AUDREY DUFOUR Architecte – Gérante Yotanka

CHRISTIAN DUHR

Associé Next Step Architecture et Urbanisme

FRANK DUHR

Gérant Caves Duhr Frères

MAXIME DURANT

Senior executive manager Michael Page

PATRICK DURY i

Président national LCGB (Lëtzebuerger Chrëschtleche Gewerkschafts-Bond)

JEANNE DUVOUX i

Managing director Private banking, Asset management, Capital market and Foreign exchange Société Générale Bank & Trust – SGBT

JÉRÔME DI LORENZO

Managing partner DSM Di Stefano Moyse Avocats à la Cour

ALAIN DICHTER i Directeur général Servior

JEAN DIEDERICH i

Associé Kurt Salmon Luxembourg Président Association des professionnels de la société de l’information – Apsi Vice-président ICTluxembourg

COLETTE DIERICK

Managing director (à partir du 15 juillet) ING Luxembourg

MARC DIVER

Administrateur délégué Valeres Konstruktioun

MARTIN DOBBINS i

Managing director and head of State Street in Luxembourg State Street Bank Luxembourg

EMMANUEL DOLLÉ Head of audit KPMG Luxembourg

JACQUES DRESCHER i Coordinateur Den neie Feierkrop

PASCAL DRIANT Directeur Infinity by Lentz

JÉRÔME DUBUISSON

Administrateur délégué Architecture et Environnement

YVES ELSEN i

Administrateur délégué Creditreform Luxembourg

SEBASTIAN EBERWEIN

Managing partner & senior trainer FranklinCovey Luxembourg

WERNER ECKES i Business manager IFBL House of Training

CHRISTIAN EILERT i

Directeur Association des compagnies d’assurances et de réassurances (Aca)

DANIEL EISCHEN i Managing partner Concept Factory CEO Interact

GEORGES EISCHEN Associé gérant La Provençale

JACQUES EISCHEN Administrateur délégué Luxcontrol

ROBY EISCHEN

Administrateur délégué Goblet Lavandier & Associés Ingénieurs-Conseils

MICHÈLE EISENHUTH i Associée Arendt & Medernach

JEAN ELIA i

Administrateur délégué Sogelife

LAURE ELSEN i Directrice générale Accentaigu

Managing partner Baker & McKenzie

TATIANA FABECK i

Founding partner Elvinger Hoss Prussen

Gérante Fabeck Architectes

CEO – associé Commerzbank International

RENÉ ELVINGER i

ERNEST FABER

FRANK FISCHER

Chairman & CEO Cebi International

MANOU EMRINGER

CEO CTI Systems

MYRIAM FABER

Administrateur délégué Panelux

Administrateur délégué Faber Digital Solutions

NICO ENGEL

THOMAS FAIRFAX-JONES

GUY ENTRINGER

Directeur général Comptoir des fers et métaux – CFM

Associé Beng Architectes Associés Associé Espace et Paysages

GILBERT ERNST

HERBERT G. EBERHARD

JEAN-FRANÇOIS FINDLING i

ANDRÉ ELVINGER i

Gérant – associé Erasmy – Pompes funèbres

CEO Aperam

CEO HSBC Investment Funds (Luxembourg) Country CEO HSBC Luxembourg HSBC Private Bank (Luxembourg)

Président Fonds national de la recherche – FNR Managing partner & CEO Hitec Luxembourg

JEAN-PAUL ERASMY i

TIMOTEO DI MAULO i

NIGEL FIELDING

Directeur financier CK

Directeur Société nationale des habitations à bon marché (SNHBM)

Administrateur délégué Carré Assurances Administrateur délégué Carré Immo

MARIO DI STEFANO

SUZETTE ELSEN

Directeur Banque et caisse d’épargne de l’État Luxembourg – BCEE

FERNAND ERNSTER i

Président Confédération luxembourgeoise du commerce – CLC Président Fédération luxembourgeoise des libraires Directeur général Ernster

PATRICK ERNZER i

Directeur général, chief economist Chambre de commerce du GrandDuché de Luxembourg

MONIQUE ETIENNE Associée Klein & Muller

PIERRE ETIENNE

Managing director Pictet & Cie (Europe) Head of private banking group ABBL

MARK EVENEPOEL i CEO & director Amplexor International

CLAUDE EVERS

Gérant EMC Luxembourg PSF

CLAUDE EYSCHEN i

Directeur général Luxembourg CapitalAtWork Foyer Group

Partner Fare Real Estate

CÉDRIC FAIVRE i

HANS-JOACHIM FAMULA Directeur financier Goodyear Dunlop Tires Operations

PAOLO FARAONE i CEO Notz Stucki Europe

JACQUES FAVEYROL i CEO Cardif Lux Vie

LAURENT FEDERSPIEL

Director Development, Cluster initiative, Communication Luxinnovation

FERDINAND FEIDT Administrateur délégué Bétons Feidt

CARINE FEIPEL i

FALK FISCHER

PIERRE FRIOB

Administrateur délégué Abitare

MATHIAS FRITSCH

Associé Architectes Paczowski et Fritsch

JEAN FUCHS i

Founding partner – general manager Fuchs & Associés Finance Président Association luxembourgeoise des professionnels du patrimoine – ALPP

ROLO FUETTERER

Managing partner Join Experience

Gérant Metropolitan Architecture Research Studio – Mars

GÉRARD FLAMION Directeur Vectis

EMMANUEL FLEIG i Directeur L’Essentiel

THIERRY FLIES

Administrateur délégué Schroeder & Associés

LUC FOLSCHETTE

Architecte – responsable informatique G+P Muller architectes

MARC GALES

Président – administrateur délégué Caves Gales

DANIÈLE FONCK i

Présidente Éditions Revue Directrice générale Editpress Luxembourg Directrice de la publication Le Jeudi Rédactrice en chef Tageblatt

BETTY FONTAINE i

Directrice générale – associée Brasserie Simon

RAYMOND GALES

General director Circuit Foil Luxembourg

CARLO GAMBUCCI

Directeur Syndicat intercommunal de gestion informatique – SIGI

LIU GANG

General manager Industrial and Commercial Bank of China (Europe) – ICBC

BERNARDO FORT-BRESCIA Gérant Arquitectonica

YVES FRANCIS i

Administratrice indépendante

Managing partner Deloitte Luxembourg

MING GAO i

Chairman Industrial and Commercial Bank of China (Europe) – ICBC

XAVIER GARAMBOIS i Directeur Amazon

THOMAS FELD

JEAN-CLAUDE FRANCK i

Chief operating officer KPMG Luxembourg

Rédacteur en chef Radio 100,7

THÉO FELTEN

STÉPHANE FRANÇOIS

Associé Beiler + François Architectes

Administrateur délégué Opexia PSF Business consulting – associate director NGR Consulting

YANNICK FRANK

NIKLAUS GARTENMANN

Administrateur délégué Felten-Stein

JEAN-MARC FERNANDEZ Gérant & associé SeedBox Luxembourg

EVA FERRANTI i Gérante Eva Ferranti

NOEL FESSEY i

Managing director Schroder Investment Management (Luxembourg)

CAMILLE FEYDER

Président Industrie luxembourgeoise des équipementiers de l’automobile – Ilea

FRÉDÉRIC FEYTEN i Managing partner Dentons Luxembourg

NORDINE GARROUCHE i

Country manager Luxembourg Moovijob

Associé P.arc Luxembourg

LUC FRIEDEN i

Président Banque internationale à Luxembourg – Bil Président Groupe Saint-Paul Chairman Deutsche Bank Luxembourg

SYLVIE GASPARD

Associée Arco – Architecture Company

DAVID GAVROY

Managing director Noosphere Brand Strategy

NINA FRIEDRICH

TOM GEELEN

CARLO FRIOB i

STEPHAN GEHMACHER i

Associé Morph4

Associée Bel Architecture

CEO, Private banking KBL European Private Bankers

NORBERT FRIOB i Président Groupe FNP

Directeur Philharmonie Luxembourg

OLAF GEHRELS

CEO & président Fanuc Europe Corporation

Now is the time for greatness.

Juillet / Août 2016 —

— 057


ÉCONOMIE & POLITIQUE

SÉBASTIEN GENESCA i Country manager SD Worx

POL GOETZINGER Managing director InnoHub

JEAN GOMEZ

CLAUDE GENGLER

Directeur de la rédaction Le Quotidien

Directeur Luxembourg Lorry-Rail

BENOÎT GEORGES

CHRISTOPHE GOOSSENS i

THIERRY GROSJEAN i

Administrateur délégué et CEO Centuria Capital Luxembourg Président Association luxembourgeoise des compliance officers du secteur financier – Alco

MARIO GROTZ

GUIDO HEGERL i

Président du conseil d’administration Paul Wagner et fils

FERDINAND HEIN Directeur Hein

ROBERT HEIN

Associé Georges & Theis Architectes

Directeur Eldoradio

Président et administrateur délégué Creos Luxembourg

Directeur général Groupe Hein Soparfi

PATRICK GEORTAY i

PHILIPPE GOUTIÈRE

WALTER GRZYMLAS i

FERNAND HEINISCH i

Managing partner Linklaters LLP

General manager AIG Europe

CEO Saturne Technology

ALAIN GEURTS

VINCENT GOUVERNEUR i

MARC GUBBINI

Clients & markets leader Deloitte Luxembourg

CFO Banque Degroof Petercam Luxembourg

GIOVANNI GIALLOMBARDO General manager Unicredit Luxembourg

STÉPHANE GIDENNE i

MARC GRABOWSKI i

Directeur général, président du comité exécutif Banque privée Edmond de Rothschild (Europe)

JÉRÔME GRANDIDIER i

Administrateur délégué Laboratoires Ketterthill

Président & fondateur Telecom Luxembourg Private Operator

ROLF GIESLER

Associé Teisen-Giesler Architectes

FABIEN GRASSER

PIER LUIGI GILIBERT

Chief executive European Investment Fund

Administrateur-délégué Luxconsult

MARC GIORGETTI i

General manager Ampacet Europe

CEO Heintz van Landewyck

LAURENT GLESENER

DOMINIQUE GOULEM

Directeur Castel Immobilier

Membre du comité de direction – responsable Marché des capitaux CIB et Trésorerie Luxembourg BGL BNP Paribas

JOS GLODEN

Directeur général adjoint Post Group

PATRICK GREGORIUS

Président du conseil d’administration Le Freeport Luxembourg

ROBERT GOEBBELS i

Membre du comité de direction – responsable RH BGL BNP Paribas

MARC GOEDERICH

PATRICK GRETHEN

Associé Next Step Architecture et Urbanisme

JON GRIFFIN i

Associé Beng Architectes Associés Associé Espace et Paysages

Managing director JP Morgan Asset Management

ED GOEDERT

Managing director Mikado Publicis

ROBERT GOERES i

PATRICK GYSELING Managing director Atos Luxembourg PSF

PAUL HELMINGER i Président LuxairGroup / Luxair

MARC HEMMERLING

Managing director Brown Brothers Harriman (Luxembourg)

CHRISTIAN GREIVELDINGER i

Administrateur délégué Autocenter Goedert

STÉPHANE GUTFRIND

Architecte mandataire Atelier d’architecture du Centre

Architecte, urbaniste/aménageur HSA – Heisbourg Strotz Architectes

JERRY GRBIC

GIUSEPPE GIUSTO

MICHEL GOEDERT

CEO Nyuko

NICOLAS HENCKES i

Administrateur délégué Michel Greco

Gérant Félix Giorgetti

Président Adal Président honoraire Autopolis

MICHEL HEISBOURG

ROSARIO GRASSO

MICHEL GRECO i

ALBERT GOEDERT i

MARTIN GUÉRIN i

Member of the management board Association des banques et banquiers, Luxembourg – ABBL

PAUL GIORGETTI

Administrateur délégué Root

Architect – founder Diane Heirend architecture & urbanisme

Rédacteur en chef Le Quotidien

Directeur général Fortuna Banque

Gérant Félix Giorgetti

DIANE HEIREND

Associé I.Plan by Marc Gubbini architectes

Secrétaire général Union des entreprises luxembourgeoises – UEL

Partner Kleyr Grasso Président & bâtonnier Conseil de l’Ordre des avocats

EMILE GILLARDIN

Gérant-associé Voyages Emile Weber

CAMILLE GROFF i ANDRÉ GROSBUSCH i

CEO, créateur & gérant associé Marcel Grobusch & Fils

RENÉ GROSBUSCH i CEO Marcel Grobusch & Fils

Directeur Goeres Horlogerie

JOSEPH E. III HENDRY

EMILE HAAG

Président fédéral Confédération générale de la fonction publique – CGFP

PIA HAAS i

Chief internal auditor Banque internationale à Luxembourg – Bil

OLIVIER HAMOU CEO Arendt Services

JEAN-PAUL HENGEN

Manager Luxembourg ICT Cluster

MARC HENGEN i

Administrateur délégué – président du comité de direction Association des compagnies d’assurances et de réassurances – Aca

PIERRE HENIN

WILLY HANS

Gérant EMC Luxembourg PSF

ANDRÉ HANSEN

Membre du comité de direction – chief risk officer BGL BNP Paribas

Administrateur – managing director Simac PSF

Président du comité Comité pour la promotion des exportations luxembourgeoises – Copel

JOSÉE HANSEN

Rédactrice d’Lëtzebuerger Land

PATRICK HANSEN i CEO Luxaviation Non-executive director Saphir Capital Partners

GUY HARLES i

LUC HENRARD i

PIT HENTGEN i Président Lalux Assurances

ERIK HERMANS i

CEO DHL Express (Luxembourg)

BURKHARD HESS

Director Max Planck Institute for International, European and Regulatory Procedural Law

Partner – chairman of the management board – head of private client Arendt & Medernach

ANDRÉ HESSE i

CHRISTIAN HAUX

ROBERT HEVER

Sales & Marketing director Telindus Luxembourg

Directeur Vous

Administrateur délégué & directeur général Régie.lu

PHILIPPE HAVAUX

Président du comité de direction Delen Private Bank

i Biographie disponible sur guide.paperjam.lu

Unleash the power of data with digital infrastructure.

058 ­—

— Juillet / Août 2016

OLIVIER HIGUET

Administrateur délégué – directeur Génie civil Costantini

ROMAIN HILGERT i

ANNE HOFFMANN i

Directrice Luxembourg for Tourism

CHRISTIANE HOFFMANN Owning manager Lilith Project

Gérant & rédacteur en chef d’Lëtzebuerger Land

JACQUES HILLION Rédacteur en chef Le Jeudi

JACQUES HIRTT

Contrôleur de gestion Feidt Participations Président Fédération des jeunes dirigeants d’entreprise de Luxembourg

GÉRARD HOFFMANN

Chairman & managing director Telindus Luxembourg Président ICTluxembourg

GUY HOFFMANN i

Président du comité de direction Banque Raiffeisen

JEAN-PAUL HOFFMANN i

NICO HOFFELD i

Directeur Radio 100,7

VÉRONIQUE HOFFELD i

Président du comité de direction et administrateur délégué CBP Quilvest

Managing partner MindForest

Representing VHL sàrl – partner Loyens & Loeff Luxembourg

ANKE HOFFMANN Associée Morph4

MARC HOFFMANN

MARCO HOFFMANN

Président du conseil d’administration Enovos Luxembourg

2008 MICHEL WURTH, À TRIPLE TITRE Pour cette deuxième édition, la révélation du Top 100 se fait à l’occasion d’une cérémonie publique organisée à Luxexpo. Elle consacre Michel Wurth, à la fois président de la Chambre de commerce et de l’Union des entreprises luxembourgeoises, et membre du comité de direction d’ArcelorMittal. 1. Michel Wurth 2. François Tesch 3. Marc Hoffmann 4. Romain Bausch 5. Robert Dennewald 6. Lakshmi Mittal 7. Jean-Claude Finck 8. Laurent Schonckert 9. Claude Kremer 10. Norbert Becker (Jury : Nicolas Buck, Marie-Jeanne Chèvremont, Norbert Friob, Dan Schneider)


San Francisco is not the only major city to have a red bridge Allen & Overy, a truly international Tier 1 business law firm, has 44 offices in 31 countries and a worldwide reputation that runs alongside local expertise. Allen & Overy provides the highest quality of international, seamless and tailored legal advice together with extensive knowledge of Luxembourg law. Allen & Overy has Luxembourg desks in the major financial centres where its clients operate, covering the U.S. (New York), the Asia Pacific region (Hong Kong and China), the CIS region (Russia), Latin America (Argentina), and the UK (London). This international vision and global network gives Allen & Overy an incomparable advantage for offering sound, comprehensive, clear-cut advice in Corporate and M&A, Banking & Finance, Tax, Capital Markets, Investment Funds, Employment, IP/IT, Insurance and Real Estate.

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Luxaviation L‘utilisation d‘avions dits « charter » apparaît souvent comme étant extravagante. Mais les avantages de l‘aviation privée constituent cependant une décision d‘affaires très rationnelle basée sur l‘efficacité, la flexibilité et la discrétion. Tout le monde ne dirige pas une société minière ou ne possède un gros carnet avec une clientèle internationale, et pourtant de nombreuses entreprises ont besoin de la flexibilité qu’offre l‘affrètement. Selon la plus récente enquête (2015) de l‘aviation d‘affaires réalisée par la nbaa, les entreprises utilisent à la fois des avions d‘affaires et des compagnies aériennes commerciales en fonction de leurs besoins. cela peut sembler surprenant, mais la majorité des entreprises qui comptent le plus souvent sur l‘aviation d‘affaires sont de petites - à moyennes - entreprises. Dans ce secteur, 42% des entreprises utilisent des avions affrétés pour accéder à des destinations éloignées ou mal desservies, ou pour voyager entre des paires de villes non reliées qui nécessiteraient une ou plusieurs connexions commerciales. Il est également intéressant de noter que plus de deux tiers des individus fortunés qui volent en avion privé indiquent une augmentation significative de leur productivité lorsque qu’ils travaillent sur un aéronef par rapport au travail dans le bureau. ils travaillent également environ deux tiers du temps sur les vols


privés, comparé à seulement 44% du temps sur les vols commerciaux. la décision de savoir si un vol charter est adapté à vos besoins particuliers, implique un peu de calcul. Bien que chaque scénario soit différent, quelques questions à poser sont : puisje y accéder en voiture ? Si oui, quels seraient les coûts directs (carburant, péages et temps de conduite) et les coûts indirects (besoin potentiel d’un séjour à l‘hôtel, le temps supplémentaire nécessaire pour les pauses et les repas, le potentiel d’accidents ou de retards importants dus à la circulation ou la météo, et les coûts d’opportunité) ? Si je prends l‘avion, est-ce que je choisis un vol commercial ou un vol privé ? Votre décision sera déterminée par les destinations que vous devez atteindre. Puis-je retourner le même jour ? Puis-je continuer à un autre endroit dans la même journée si nécessaire ? Est-ce que l’horaire du vol commercial correspond à mes besoins ou est-ce qu’un service d‘affrètement m’offre une plus grande souplesse et me donne l’opportunité d’optimiser le temps passé hors du bureau ? Il va de soi que le recours à l‘aviation d‘affaires pour votre entreprise, quand cela est nécessaire, sera toujours un choix judicieux. luxaviation group est le deuxième plus grand opérateur d’aviation d’affaires au monde et peut, en tant que tel, optimiser les coûts afin de créer de la valeur pour le client. Il opère 250 avions soumis aux normes les plus strictes de sécurité. le groupe gère 24 installations d’opérations au sol (FBO) de classe mondiale ainsi que 14 centres de maintenance mondiaux certifiés pour la plupart des avions d’affaires.

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

NICO HOFFMANN

BERNARD HUBIN

Président Union luxembourgeoise des consommateurs – ULC

Associé Scaht Architecture & Développement

ROMAIN HOFFMANN

PASCAL HUBIN

Administrateur délégué et administrateur délégué de BP Luxembourg Aral Luxembourg

Associé Scaht Architecture & Développement

DAMIEN HUBLET

ROMAIN HOFFMANN

Gérant Extenso Atelier d’architecture

Président Groupement pétrolier luxembourgeois

PIERRE HURT i Directeur OAI

ROMAIN HOFFMANN

Associé-gérant Romain Hoffmann Architectes et Urbanistes

PATRICK HOFFNUNG

FRIEDERIKE HUTHER

Gérante Areal Landscape Architecture

VINCENT JEUNEJEAN i Managing partner Mikado Plus

KENNETH JOHNSSON Managing director Lindab

ERIC JOLAS

Fondateur-associé VO Consulting Luxembourg

PIERRE JOPPART i Administrateur & gérant Forworx Luxembourg

MARLENE JOUSTEN Administrateur Voyages Simon

JEAN-CLAUDE JUCHEM i Directeur Automobile Club – ACL

Directeur général Luxembourg Congrès

PAUL JUNCK i

LUC HOLPER i

Président du comité de direction Fédération des hôpitaux luxembourgeois – FHL Managing director Luxembourg Private Equity & Venture Capital Association – LPEA

Managing director Six Payment Services

ANNE-MARIE HOLWECK

Associée Holweck Bingen Architectes

ALAIN IERACE i

PAUL HOLWECK

Associé Holweck Bingen Architectes

Managing partner Ierace Dechmann + Partners

PAUL JUNG i

Directeur gérant Ceratizit Luxembourg

DANIELLE IGNITI

BENOIT HOLZEM

Responsable du service culturel Centre culturel régional Dudelange opderschmelz

Directeur général Stëftung Hëllef Doheem

PIERRE KELECOM

Administrateur délégué Architecture et Environnement

YVES KEMP

Administrateur délégué La Table du Pain

PATRICK KEMPER i

Country director Ricoh Luxembourg PSF Ricoh Luxembourg PSF

GUY KERGER i

Founder & managing partner MindForest

SOPHIE KERSCHEN

Directrice British Chamber of Commerce for Luxembourg

PATRICK KERSTEN Managing director Doctena

MARC KETTER

Directeur CDCL promotions CDCL

Directeur général Accumalux

Gérante Atelier Pia Mai

HAMID KADDOUR

Administrateur délégué Tech-IT PSF

ROBERT HORNUNG

Directeur EGB Hornung & Associés

ALAIN JACOB i

JEAN HOSS i

Administrateur – directeur général Lamesch Exploitation

Founding partner Elvinger Hoss Prussen

NATHALIE JACOBY i

MANOU HOSS i

Gérante Nathalie Jacoby

Managing partner Elvinger Hoss Prussen

MARC JAEGER i

MUHAMMAD HOSSEN i

Président du conseil de gouvernance Université du Luxembourg

Managing partner Mazars

BORIS JÄGER

FRIEDRICH HOTSCHNIG

Architecte-associé Planet +

Directeur général De Schnékert Traiteur

RENAUD JAMAR DE BOLSEE i

CARLO HOUBLIE Director Cetrel Securities

CEO Seqvoia

MARCO HOUWEN i

CATHERINE JANOT

Directeur général Datacenter Luxembourg President Lu-Cix

Deputy CEO Société Générale Bank & Trust – SGBT

DANIELLE JANSSENS i

President & chairman of the board of directors Banque européenne d’investissement – BEI

ALAIN HUBERTY

ERIC KLUCKERS i

BERTHOLD KIEFER

PIA HORMISCH

Administrateur exécutif Luxempart

CHARLES KAUFHOLD

Associé Kaufhold Ossola & Associés

Head of business development & regulatory affairs Banque internationale à Luxembourg – Bil

CEO Lombard International Assurance

Managing director Key Job

YVES JEANBAPTISTE i Administrateur délégué Faber Digital Solutions

ROMAIN JEBLICK i

Directeur Luxembourg Organization For Reproduction Rights – Luxorr

LEWIS B. KADEN i Vice chairman and chief administrative officer Citigroup

CLAUDINE KAELL Directrice Kaell architecte

TOM KAEMPF Directeur Alima

CHRISTIAN KAEMPFF i Directeur général Kaempff-Kohler

GUILL KAEMPFF i

Président Union commerciale de la Ville de Luxembourg Directeur général Kaempff-Kohler

GUY KAISER i

JEAN-MARC KIEFFER i Administrateur délégué CDCL

MARC KIEFFER

Directeur Groupement des producteurs de vins mousseux et crémants luxembourgeois

MIL KIEFFER i

Directeur-gérant A+P kieffer omnitec

MONIQUE KIEFFER i

Recteur Université du Luxembourg

BOB KNEIP

Founder & CEO Kneip

RITA KNOTT i

Présidente Maison du coaching, mentoring et consulting asbl

CHRISTIANE KOCH Gérante Koch Christiane

JEAN-FRANÇOIS KROONEN i Advisory leader PwC Luxembourg

MICHEL KUHN

Director Manufacturing non tires facilities Goodyear Luxembourg Mold Plant

ROLAND KUHN i

Président Chambre des métiers du GrandDuché de Luxembourg Administrateur délégué Kuhn Construction

DANIEL KOHN

Associé-gérant Imprimerie Mil Schlimé

STEVE KOLTES

Managing partner CVC Capital Partners (Luxembourg)

JÉRÔME KONEN

Directeur Kinneksbond – Centre culturel Mamer

CLIFF KONSBRUCK Directeur Post Group

BENJI KONTZ Director Arnold Kontz Vice-président Adal

SÉBASTIEN LABBÉ Head of tax KPMG Luxembourg

MARTIN LAGNEAU i Directeur Handicap International

WILFRID LAGRANGE Director Devoteam

STÉPHANE LAHAYE

TOM KONTZ

Country manager Hewlet Packard Entreprise Luxembourg

PASCAL KOSTER i

General manager RBC Investor Services Bank

Chairman Arnold Kontz

Managing partner Join Experience

YVES LAHAYE i

ARNAUD LAMBERT i

ROMAIN KOSTER

CEO Champ Cargosystems

Directeur-gérant City Concorde Shopping Center

BRUNO LAMBERT

Président Focuna

CEO BIP Investment Partners

PIERRE-EMILE KIEFFER i

KRISTOF KRAEWINKELS

Associé Arco – Architecture Company

PIERRE KIHN i

SERGE KRANCENBLUM i

Architecte d.p.l.g., associé Decker, Lammar & Associés – Architecture et Urbanisme

Directeur-gérant A+P kieffer omnitec

CEO Office Freylinger

ALAIN KINSCH i

Country managing partner EY Luxembourg

PAUL KAISER

JEAN KIRCHER

Associé Tetra Architecture

CEO Pains & Tradition

GEORGES KARA

JOSÉE KIRPS

Directeur général CBL

Directrice Archives nationales

CLAUDE KARGER

DANIELA KLASEN-MARTIN i Managing director, country head Crestbridge

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— Juillet / Août 2016

RAINER KLUMP i

MARC KRIER

Administrateur délégué Caves Krier Frères Remich

JO KOX

i Biographie disponible sur guide.paperjam.lu

062 ­—

Directeur général Chaux de Contern Directeur général Eurobéton Luxembourg

CLAUDE KREMER i

Partner – head of investment management Arendt & Medernach

Directrice Bibliothèque nationale de Luxembourg – BnL

Rédacteur en chef RTL Radio Lëtzebuerg

Directeur & rédacteur en chef Lëtzebuerger Journal

MARC KLEYR

Managing partner Kleyr Grasso

SARAH KHABIRPOUR

AXEL HÖRGER i

WERNER HOYER i

KOSTAS KAROUMPIS

CEO & senior vice president EFG Bank (Luxembourg)

Director Cetrel Securities

Président Luxembourg Association for Family Offices Group CEO SGG

LAURENT KRATZ i CEO Neofacto Luxembourg

RAYMOND KRAWCZYKOWSKI i Tax leader Deloitte Luxembourg

CHRISTIAN KREMER i Managing partner Clifford Chance

GEORGES LAMESCH MARTIN LAMMAR

ROGER LAMPACH i CEO LuxConnect

HUGUES LANGLET i Directeur général Editus Luxembourg

JACQUES LANNERS

Co-président Ceratizit Luxembourg

TINE A. LARSEN

Présidente Commission nationale pour la protection des données (CNPD)


Fund Administration

Depositary of Alternative Assets

> Fund Domiciliation

> Assets Safekeeping

> Corporate Secretariat

> Cash Monitoring

> Accounting and Consolidation

> General Oversight

> Reporting and Tax > Registrar and Transfer Agent

3rd Party AIFM > Portfolio Management > Risk Management > Valuation Services > Reporting > Internal Compliance Functions

Additional services to SPVs including:

Global Accounting and Corporate Administration, Plug&Play Support and Payroll

www.sgggroup.com


ÉCONOMIE & POLITIQUE

CATHERINE LARUE

CEO Luxembourg Institute of Health – LIH

MARC LAUER i

MARC LENERT i

Membre du comité de direction – responsable Informatique, Opérations, Immeubles et Achats BGL BNP Paribas

GEORGES LENTZ JR. i

CEO Foyer Assurances

PIERRE LAURENT i Project manager MUM Digital Agency

MARC LAUWERS i

Deputy CEO & chief operating officer KBL European Private Bankers

ANDRÉ LAVANDIER i

STÉPHANE LOUIS i

Directeur Voyages Flammang

PIERRE LENTZ

Managing director DTZ Luxembourg – Cushman & Wakefield

ÉRIC LE COZ

ALESSANDRO LEREDE

General manager Luxembourg Carmignac Gestion Luxembourg

Associé Klein & Muller

ISABELLE LEBBE

CATHERINE LESOURD

Directrice Arendt Institute

Administrateur délégué Gras Savoye Luxembourg

EMMANUEL LEBEAU

CARLO LESSEL i

Membre du comité de direction – responsable Finance BGL BNP Paribas

JULIEN LECLÈRE

XAVIER LESUEUR i

Managing partner CMS DeBacker Luxembourg

Cofondateur et directeur général Vanksen

DIDIER LECOMTE

JOËLLE LETSCH i

Associé Lecomte & Partners

Managing partner ADT-Center

PASCAL LECOQ

ROBERT LEY

Administrateur délégué – CEO Prefalux

Directeur Institut Viti-Vinicole

JEFF LEESCH

ALAIN LEYDER

Administrateur Cactus

Managing partner Business Development Partners

MAX LEESCH

Président – administrateur délégué Cactus

TOM LEICK-BURNS

Directeur Grand Théâtre de Luxembourg

Founding partner Genii Capital

GILBERT LENTZ

Directeur général Prefalux

Managing director Opexia PSF

GERARD LOPEZ LAURENT LOSCHETTER

JEAN-PIERRE LEQUEUX i

VINCENT LAZZARI

Clients and markets leader PwC Luxembourg

Administrateur-délégué Brasserie Nationale (Bofferding) Président Munhowen

Président OEC – Ordre des experts-comptables

Administrateur délégué Goblet Lavandier & Associés Ingénieurs-Conseils

JOSÉ-BENJAMIN LONGRÉE i

BERNARD LHOEST i

Directeur général Den Atelier

Managing director Lux-Advisory

DIANE LUCAS Administrateur Voyages Simon

MARIE-HÉLÈNE LUCAS Administrateur-délégué M3 Architectes

JEAN LUCIUS i

Chairman of executive commitee – CEO Enovos International

JEAN-CLAUDE LUCIUS i

Associate partner – administrateur délégué IF Group

GUY LUDIG

Président Commission luxembourgeoise pour l’éthique en publicité – Clep

ENRICO LUNGHI i Directeur Mudam

CLAUDE LÜSCHER Managing partner Join Experience

ERIC LUX i

Founding partner Genii Capital Administrateur Ikodomos Holding SPF

BEN LYON

Business manager ATTF House of Training

Member of the country leadership committee EY Luxembourg

Directeur général Artelis Cegecom

JEAN-FRANÇOIS LEIDNER Directeur général Banque Degroof Petercam Luxembourg

STEVEN LIBBY

Chief transformation officer PwC Luxembourg

PAUL LIEVENS

VINCENT LEKENS i

Managing partner CMD.solutions Director / General manager CTTL Président Fédération des intégrateurs – FDI

FRÉDÉRIC LEMAIRE i

CEO Broadcasting Center Europe

Administrateur Jan De Nul Group

BENJAMIN LIMBOURG

Directeur commercial & délégué à la gestion journalière BNP Paribas Real Estate Advisory & Property Management Luxembourg

NICOLAS LIMBOURG

PIERRE-MICHEL LEMAIRE Managing director System Solutions Luxembourg

CEO Vitis Life

LEA LINSTER Restauratrice

DANIEL MAGITTERI i

Directeur général Téléphonie Groupe Telkea

Directrice générale Victor Buck Services

FRÉDÉRIC MAILLARD i

Président du conseil d’administration KBL European Private Bankers

YVES MAAS i

Président du conseil d’administration Association des banques et banquiers, Luxembourg – ABBL Director Credit Suisse (Luxembourg)

NICOLAS MACKEL i

CEO Luxembourg for Finance

ROMY MAGALHAES RAIMUNDO

Associé Next Step Architecture et Urbanisme

Très rarement (et sans doute même jamais) un président de l’ABBL n’avait autant détonné dans le paysage qu’Ernst Wilhelm Contzen. Le tonitruant CEO de Deutsche Bank, au franc-parler aussi imposant que sa carrure, est récompensé pour son engagement très fort en plein cœur de la crise financière.

Directeur Renault Luxembourg

ZAKARIA MAJDOULINE Gérant Atelier Archimade

PAUL MAJERUS

Gérant Paul Majerus Architecte

PIERRE MALEVEZ

1. Ernst Wilhelm Contzen

Chief financial and risk officer Banque internationale à Luxembourg – Bil

2. Michel Wurth 3. Lakshmi Mittal

JUSTIN MANGEN

Président Mercedes-Benz Luxembourg

4. Romain Bausch 5. Marc Hoffmann

NADIA MANZARI

6. Claude Kremer

Head of innovation, payments, markets infrastructures and governance Commission de surveillance du secteur financier – CSSF

7. Laurent Schonckert 8. Didier Mouget 9. Marc Giorgetti

PAUL MARCEUL i

Manager Cluster maritime luxembourgeois

10. Yves Mersch (Jury : Norbert Becker, Gilles Dusemon, Fernand Ernster, Karin Riehl)

CHARLES MARGUE i Research director TNS Ilres

MARIE-CHRISTINE MARIANI Gérante MCM Luxembourg

CLAUDE MARX i

Directeur général Commission de surveillance du secteur financier – CSSF

MARIE-HÉLÈNE MASSARD i JAN MAARTEN DE JONG i

ERNST WILHELM CONTZEN, FORT EN GUEULE

EDITH MAGYARICS i

Président Association des trésoriers d’entreprise à Luxembourg – Atel

General manager China Construction Bank Corporation – Luxembourg Branch

MICHAEL LEIDINGER i

Managing partner – avocat à la Cour LexField – Avocats à la Cour

FRANÇOIS MASQUELIER i

SUOSHENG LI i

2010

PIERRE-YVES MAGEROTTE i

Directrice générale Axa Assurances / Axa Assurances Vie Luxembourg

RAYMOND MASSARD

Président Caramba Cinemas Images Animées Directeur général Plan-Net

RENÉ MASSARD

Architecte d.p.l.g., associé Decker, Lammar & Associés – Architecture et Urbanisme

PHILIPPE MASSET

CEO Banque Degroof Petercam Luxembourg

DOMINIQUE MATERA i

Directeur Institut national pour le développement de la formation professionnelle continue – INFPC

SOÏLI MATHIEU

RODOLPHE MERTENS

BO MATTHIESEN

CLAUDE METZDORF i

Founder Made Architecture

Managing director Capita Fiduciary

JAMES MC ALEENAN

Managing director J.P. Morgan Bank Luxembourg

PIERRE MEDINGER

CEO Luxembourg Energy Office – Leo

ANTONY MEIJER CEO Solum Real Estate

MAJA MEJAK Gérante Mejak Maja

ROGER MELMER i

Directeur adjoint Chambre des salariés – CSL Chargé de direction Luxembourg Lifelong Learning Center – LLLC

PATRICK MERGEN i Partner / general manager administration CK

i Biographie disponible sur guide.paperjam.lu

Evolve your employee and customer experience with workspaces for tomorrow.

064 ­—

— Juillet / Août 2016

Gérant Mertens Rodolphe

Directeur général DuPont de Nemours (Luxembourg)

PIERRE METZLER i

Managing partner – avocat à la Cour Wildgen, Partners in Law

PHILIPPE MEYER

Head of Quality & Risk management KPMG Luxembourg

MARC MEYERS

Directeur Conservatoire de la Ville de Luxembourg

MARC MEYERS

Representing MKM – Partner Loyens & Loeff Luxembourg

PASCAL MEYERS

Administrateur délégué GFI PSF

STEPH MEYERS Directeur général Rotondes


Réunir votre expérience et nos compétences c’est bâtir ensemble votre succès.

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

RAPHAEL MICHEL i

LAURE MORSY i

Administrateur délégué MUM Digital Agency

Membre du comité de direction – COO BGL BNP Paribas

ROGER MICHEL

FABIO MORVILLI i

Managing director Global Sat

Président CCIL – Camera di Commercio Italo-Lussemburghese Président Polcevera Administrateur Editus

OLIVIER MICHELI CEO Data4 Group

SANDRA MICONI

LAURENT MOSCETTI i

CEO Astrée Partner

Country managing director Accenture

BADY MINCK i

RENÉ MOTTAS

Directeur général Amour Fou

CEO & country head UBS (Luxembourg)

GUY MINELLA

PAUL MOUSEL i

Directeur Telindus PSF

Co-chairman & founding partner Arendt & Medernach

JEAN-LUC MINES i

FRANÇOIS MOYSE i

Chairman Mikado Publicis

CEO Getronics PSF Luxembourg

General manager Sales Europe Husky Injection Molding Systems

Advisory & consulting leader Deloitte Luxembourg

ADITYA MITTAL i

Directeur financier – directeur général ArcelorMittal Europe ArcelorMittal

Président directeur général ArcelorMittal

Partner – reputation & risk leader Deloitte Luxembourg

DOMINIQUE MOERENHOUT i

Administrateur délégué .Dok – Den oppene kanal

MICHEL MOLITOR

Managing partner Molitor Avocats à la Cour

BERNARD MOMMENS

JEAN-PIERRE MULLENDERS i CHRISTINE MULLER

VAFA MOAYED i

MAURICE MOLITOR i

JEAN-MARIE NIESSEN i CEO Traiteur Niessen

Président Thomas & Piron Luxembourg

YANN MUNHOWEN i

PATRICK NIESSEN i

JACQUES PIROUX

Directeur – gérant Administration, Production Moutarderie de Luxembourg

MARKUS MUSCH

Associé Paul Bretz Architecture

HUBERT MUSSEAU i

Membre du comité de direction – responsable Wealth Management BGL BNP Paribas

MURAT MUTLU i Directeur général Immo Luxembourg

Associée Dewey Muller

CLAUDE MULLER i Director Comed

EDMOND MULLER i

Administrateur délégué Moulins de Kleinbettingen

FRÉDÉRIC MULLER

Administrateur délégué Fiduciaire Muller & Associés

GEORGES MULLER i Directeur général Artelis Cegecom

GUITTOU MULLER

Associé G+P Muller architectes

JEAN MULLER i

Managing director Luxembourg School of Business

KEVIN NASH

GEORGE NASRA i

CEO Precision Capital Vice-président du conseil d’administration Banque internationale à Luxembourg – Bil Vice-président du conseil d’administration KBL European Private Bankers

PANAJOTA PANOTOPOULOS

GUILLAUME NOGACKI i

KAROLY PAPP i

Deputy managing partner MNKS

Directeur Confédération luxembourgeoise du commerce – CLC

ANDREW NOTTER

Director – head of office Badenoch & Clark

YVES NOURY

Associé Beng Architectes Associés Associé Espace et Paysages

REINHOLD NOWAK

General director Dennemeyer & Associates

Tax partner Hogan Lovells (Luxembourg) LLP

JEAN-PAUL NEU i

KOEN NEVENS

MURIEL MORBÉ

LAURENT MULLER i

Managing partner Belgium & Luxembourg DTZ Luxembourg – Cushman & Wakefield

Business manager LSC House of Training

Administrateur délégué Muller & Associés

BERNARD MOREAU

PATRICK MULLER

President & CEO LuxairGroup / Luxair

CEO Lab Luxembourg

Administrateur délégué Panelux

STEFANO MORENO i

PAUL MULLER

Associé T6 – Ney & Partners

ADRIEN NEY i LAURENT NEY

JESPER NIELSEN

KEITH O'DONNELL i Managing partner Atoz

SINEAD O’DONNELL

Director DO Recruitment Advisors

JOHN PARKHOUSE i CEO PwC Luxembourg

FRANÇOIS PAULY i

Président du conseil d'administration Compagnie financière La Luxembourgeoise Vice-président du conseil d'administration Bip Investment Partners

DARIUSZ PAWLOWSKI

CEO LuxCloud

TIM PITTEVILS General manager AtHome Group

CHRISTOPHE PITTIE Audit & Assurance leader PwC Luxembourg

PIERRE PLUMER i

Directeur général Mondorf Domaine Thermal

JEANNOT POEKER

Administrateur délégué Société du port de Mertert

MARC POLINI Directeur général CFL Cargo

FABRICE PONCÉ

Directeur général Adecco Group Luxembourg

MARC PONCÉ

Architecte – gérant Yotanka

CARLO POSING Managing director Rms.lu

OLIVIER POSTY i

PAUL PECKELS i

Country manager Dimension Data Luxembourg PSF

CHRISTINE PEGEL

Administrateur délégué PROgroup

STEFAN PELGER

General manager – head of market insight FundGlobam

Directrice Anefore

CEO DKV Luxembourg

FRÉDÉRIC PERARD i

Managing director Global Sat

JEAN PETIT

Director Interdisciplinary Centre for Security, Reliability and Trust

Gérant Jean Petit Architectes

FRÉDÉRIC OTTO

Gérant Michel Petit Architecte

Risk less and achieve more with cybersecurity.

JOOST PISTERS

WOLFGANG PÖSCHL

PATRICE PERREIRA

Associé Arche Family Office

Directeur Garage Pirsch

MARC PAYAL i

Managing director Fujitsu Technology Solutions (Luxembourg)

BERNARD OLMEDO

PROF. DR. BJÖRN OTTERSTEN

ERNEST PIRSCH

Directeur général Sodexo Luxembourg

Managing director BNP Paribas Securities Services – succursale de Luxembourg

Administrateur délégué Crea Haus Constructions

CEO Act Today

Gérant Atelier d’Architecture Dariusz Pawlowski

Fondateur-associé VO Consulting Luxembourg

i Biographie disponible sur guide.paperjam.lu

— Juillet / Août 2016

CAROLE PARIS

Gérante Garage Rodenbourg

VINCENT OLIMAR

Managing director, CIO Inter Fund Management

066 ­—

CEO and co-founder Docler Holding

Directeur général Luxemburger Wort

Directeur général Dussmann Luxembourg

GILBERT NEUMANN

Gérante Form Society

CEO East-West United Bank

Designer – associée Rose de Claire Design

Directeur général Centre national sportif et culturel d’Coque

Directeur TDO Consulting

SERGEY PCHELINTSEV i

BABETH NEIERS

CEO & founder Linc

Président Institut des réviseurs d’entreprises

MARIE-BÉATRICE NOBLE i

GÉRARD NEIENS

MARC NEUEN

JEAN-MICHEL PACAUD i

SERGIO PALUMBO

Gérant Noben Thierry

THIERRY NOTHUM i

Managing director Kuehne + Nagel

LOUIS-MARIE PIRON

THIERRY NOBEN

Gérant N-Lab Architects

Managing director Moulins de Kleinbettingen

Associé G+P Muller architectes

MARIN NJAVRO

FRÉDÉRIC NOSBUSCH

Secrétaire général Banque internationale à Luxembourg – Bil

Fondateur Moreno Architecture

CEO Traiteur Niessen

Managing partner Eurogroup Consulting Luxembourg

RAOUL MULHEIMS i

Managing director Randstad Interim

LAKSHMI N. MITTAL i

Directeur Apex

ROLAND MUNHOWEN

Directeur général Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain

CEO Digicash Payments Directeur général Mpulse Managing partner Nvision

SOPHIE MITCHELL i

WIM PIOT i

Managing partner, tax leader PwC Luxembourg

Gérant Moutarderie de Luxembourg

KEVIN MUHLEN i

STEFANO MIRTI

MARC MOLITOR

Directeur général Burotrend

Partner DSM Di Stefano Moyse Avocats à la Cour

DANIEL MINSCHART

CEO BNP Paribas Real Estate Investment Management Luxembourg

ROMAIN MULLER i

RAYMOND NIESEN

Managing director Jones Lang LaSalle – JLL

MICHEL PETIT ERIC PEYER

Membre du comité de direction Banque Raiffeisen

ROMAIN POULLES YANN POWER

JULIAN PRESBER

Coordinator – relations with the financial markets Luxembourg School of Finance

ANNE-SOPHIE PREUD’HOMME i

Compliance & Risk leader PwC Luxembourg

FRÉDÉRIC PRIME

CEO (COO) Datacenter Luxembourg

JULIAN PROFFITT Managing director Raval Europe


Banque de Luxembourg, société anonyme, 14 boulevard Royal, L-2449 Luxembourg - RCS Luxembourg B5310

Stefan Alexis, Conseiller entreprises

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

THIERRY REMACLE

FRANÇOIS PRUM i Associé-fondateur Turk & Prum

YVES PRUSSEN i

Founding partner Elvinger Hoss Prussen

JOHN PSAILA i

Quality & Risk leader Deloitte Luxembourg

Administrateur délégué Rcarré

FRANÇOIS REMY i Directeur général Auchan Luxembourg

Président du conseil d’administration Banque et caisse d’épargne de l'État Luxembourg – BCEE

RAYMOND REMY

MICHEL RODENBOURG i

Directeur général CEL – Société agréée PSF

KARIN PUNDEL

Directrice Institut national des langues

ALAIN PÜTZ

Administrateur délégué, directeur général Perrard

OLIVIER RENAULT

Managing director – Securities services Société Générale Bank & Trust – SGBT

BRUNO RENDERS

Administrateur délégué Institut de formation sectoriel du bâtiment – IFSB Administrateur délégué Neobuild

ODILE RENNER

Partner Arendt Regulatory & Consulting

SÉBASTIEN RESPAUT Directeur PSF Atos Luxembourg PSF

MAURICIO RAMOS

Directeur / CEO Millicom International Cellular

LUC RASSCHAERT i

CEO IWI International Wealth Insurer

GEORGES RASSEL Directeur général Paul Wurth

FOUAD EDMOND RATHLE i

STÉPHANE RIES i

YVES REDING

Directeur général LuxTrust

CEO European Business Reliance Centre – EBRC President EuroCloud Luxembourg

PATRICK RISCH

PDG et administrateur délégué Codex Events

DIRK REICH i

President & CEO Cargolux Airlines International

BEAT REICHEN

FRÉDÉRIC ROBIN i

Directeur Ilnas

Country general manager IBM Belgium – Luxembourg Branch

Administrateur délégué Gulf Petroleum Luxembourg

CEO Enovos Luxembourg

GERALD REINIGER

Managing director Heintz van Landewyck

Managing director Vistra (Luxembourg)

Administrateur délégué Microtis

JEAN-MARIE REIFF

MARC REIFFERS

WIM RITZ i

PASCAL ROBERT

CEO Swiss Life (Luxembourg)

MARC REIFF

Associée T6 – Ney & Partners

DARREN ROBINSON Regional Head Badenoch & Clark

DIMITRI RONSSE

KARIM MICHEL SABBAGH i President & CEO SES

MASSIMO SALCICCIA CEO Mondial Food

GERRY SALUCCI

CEO LCP – Luxembourg Capital

PATRICK SANAVIA

Directeur Commission des sites et monuments nationaux

RENATO SANTIN Partner Alcor Executive

Architecte-associé Planet +

MARC ROSENFELD i Managing director Join Experience

GUY ROSSELJONG

Directeur Banque et caisse d’épargne de l’État Luxembourg – BCEE

ROMAIN ROSSETTI

Administrateur – directeur général Ame Life Lux

ANGELO ROSSI i

Directeur général Culinaris (Groupe Pedus) Directeur général Dussmann Luxembourg

OLIVIER ROSSY

Directeur Schroeder Joailliers

DONATO ROTUNNO i Gérant Tarantula Luxembourg

ALAIN ROUSSEAU i

MANUEL ROCAS

Directeur technique & commercial European Data Hub

PATRICE ROY

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We live in a world of infinite possibility.

068 ­—

— Juillet / Août 2016

JEAN-LUC SANTINELLI i

CEO Luxembourg Energy Office – Leo

CHRISTOPH ROSENBERG

Rédacteur en chef RTL Télé Lëtzebuerg

Architecte-urbaniste RM architectes

CARLO SCHEMEL

Président Union des entreprises luxembourgeoises – UEL

DOMINIQUE ROBYNS i Chairman Alter Domus

Président Espace Pub

DOMINIQUE ROGER

Director Human resources Europe Husky Injection Molding Systems

PHILIPPE SCHEFFER i

Directeur général Hôtel Le Royal Luxembourg

LOU SCHEIDER

Président OGBL – Confédération syndicale indépendante du Luxembourg

JEAN-JACQUES ROMMES

MICHEL SCHAUS

Member of executive committee – chief of operational support Enovos International

Managing partner MNKS

ANDRÉ ROELTGEN i

PIERRE REUTER

NATHALIE RIES

Président Fédération des artisans – FDA

Directeur général Studio 352 – Melusine Productions

Gérant et fondateur Groupe Guy Rollinger

Designer – architecte d’intérieur DeFact Studio

MICHEL RECKINGER i

STEPHAN ROELANTS

CHRISTIAN SCHARFF

Président IMS Luxembourg (Inspiring More Sustainability)

KATIA SCHEIDECKER i

Chairman of the board Clearstream

Administrateur délégué Luxembourg Online

DAVID RICHIUSO

ANDREA RUMPF

Directrice Luca – Luxembourg Center for Architecture

ANDRÉ ROELANTS i

GUY ROLLINGER

PHILIPPE RAYNAUD

Directrice Zarabina

Country general manager Coface Luxembourg

PAUL RETTER

Managing partner HRT Group

ANGELA RUESS-KASZUN

GUILLERMO RODRIGUEZ

CEO Moskito

PHILIPPE RICHELLE i

Strategy leader PwC Luxembourg

Président Fédération Bureautique Directeur général Eicher

Country manager ALD Automotive / Axus Luxembourg

Investment funds partner Hogan Lovells (Luxembourg) LLP

CATHERINE RÜCKEL

VICTOR ROD

CAROLE RETTER i

Manager – senior vice-president Garanti Bank Luxembourg Branch

Managing partner EasySolutions – Real Estate Solutions

JEAN-GUY ROCHE

Managing partner – member of the board Grant Thornton Lux Audit

JO SANTINO i

Administrateur exécutif Luxempart

FRÉDÉRIC SANTONI Directeur général Total Luxembourg

CLAUDE SAUBER i Directeur associé Binsfeld

FABRICE SAUVIGNON i CEO La Mondiale Europartner

RAYMOND SCHADECK i

Président Luxexpo Président Institut luxembourgeois des administrateurs Président Luxinnovation

ALAIN SCHAEDGEN

Directeur général Allianz Life Luxembourg

ANKE SCHÄFERKORDT Co-CEO RTL Group

ROBERT SCHARFE i CEO Bourse de Luxembourg CEO Fundsquare

Associé SchemelWirtz Architectes Associés P.arc Luxembourg

MARC SCHERNBERG People leader PwC Luxembourg

JEAN-PAUL SCHEUREN

Président Chambre immobilière du GrandDuché de Luxembourg

MICHAEL SCHIEBE

CEO, directeur Vente et Marketing voitures particulières Mercedes-Benz Luxembourg

JANG SCHILTZ

Director Luxembourg School of Finance

JO SCHILTZ

Associé Architecture & urbanisme 21 – Yvore Schiltz et associés

MARC SCHILTZ i

Executive head Fonds national de la recherche – FNR

YVORE SCHILTZ

Associé Architecture & urbanisme 21 – Yvore Schiltz et associés

BERTRAND SCHMIT

Associé Architecture et Aménagement

KIK SCHNEIDERS i

Membre du comité de direction – directeur Banque de détail et des entreprises BGL BNP Paribas

HELMUT SCHOLZ

CEO Panalpina Luxembourg

CLAUDE SCHON

Head of treasury and financial markets Banque internationale à Luxembourg – Bil

LAURENT SCHONCKERT i Administrateur – directeur Cactus

PAUL-MICHAEL SCHONENBERG i

Chairman & CEO Amcham Luxembourg – American Chamber of Commerce

LAMBERT SCHROEDER Managing director Aon Insurance Managers (Luxembourg)

WOLFGANG SCHROEDER i Directeur général Sales-Lentz Group

CLAUDE SCHULER i

Directeur – administrateur délégué Visual Online

JEAN-PAUL SCHULER i Managing director Luxinnovation

LUC SCHULLER

General partner & founder Yous Real Estate Group

LAURENT SCHUMMER i Partner Arendt & Medernach

GASTON SCHWARTZ

Directeur général & président du comité de direction Lux-Development

LUCIEN SCHWEITZER i

Directeur général Lucien Schweitzer Architecture et Design

ROBERTO SCOLATI

PHILIPPE SCHMIT i

Président Association luxembourgeoise des employés de banque et d’assurance (Aleba)

ALEX SCHMITT i

CEO European Fund Administration

EVELYNE SCHMITTER

Président Finance & Technology asbl Directeur général IBM Services Financial Sector Luxembourg

Gérant Philippe Schmit Architects

Partner Bonn & Schmitt

Directrice Elysis

HANS-JÜRGEN SCHMITZ

Co-founder and managing partner Mangrove Capital Partners

DANIEL SCHNEIDER i

Partner Tenzing Partners Luxembourg

ARLETTE SCHNEIDERS

Gérante Arlette Schneiders Architectes

THOMAS SEALE i

THIERRY SEIGNERT

BOGDAN SERBAN i CEO Apateq – Pwt

MIKE SERGONNE

Administrateur-directeur Mpulse Managing partner Nvision


ÉCONOMIE & POLITIQUE

ALBERT J. SEYSER

CLAUDE STEINMETZ

Designer / Associé Rose de Claire Design

Directeur Luxlait Association Agricole

CLAUDE SEYWERT

NICO STEINMETZ i

Administrateur délégué et CEO Creos Luxembourg Member of executive committee Enovos International

PATRICK SIEBENALER Associé Bourguignon, Siebenaler Architectes – BSARC

ROMAIN SIEBENALER

Area manager Luxembourg Cisco Systems Luxembourg

PATRICE SILVERIO i

Architecte partner Steinmetzdemeyer architectes urbanistes Président Luca – Luxembourg Center for Architecture

MARC STEVENS CEO OneLife

MARC STORCK CIO VoipGate

DENIS STOZ

Managing partner Eurogroup Consulting Luxembourg

Managing director Computer Sciences Luxembourg

PASCAL SIMON

CHRISTIAN STRASSER i

Administrateur et gérant Forworx Luxembourg

MICHEL SIMONIS

Directeur général Croix-Rouge luxembourgeoise

SYLVIA SITZEN

Directrice RH Goodyear Dunlop Tires Operations

JEAN-LOU SIWECK i Rédacteur en chef Luxemburger Wort

PHILIPPE SLENDZAK CEO Fiduo

ALVIN SOLD i

Directeur général Lalux Assurances

CLAUDE STRASSER i Directeur général Post Group

PHILIPPE STREFF

Directeur Fondation Caritas Luxembourg

JILL STREITZ Gérante Njoy

HENRI STRENG

Président Domaines Vinsmoselle

BOB STROTZ i

Administrateur délégué Editpress Luxembourg

Architecte, urbaniste-aménageur HSA – Heisbourg Strotz Architectes

RENÉ SPANO

JO STUDER

Directeur général Eri Bancaire Luxembourg

Associé gérant La Provençale

PETER STADLER

ERIC SUBLON i

Directeur Kronospan Luxembourg

Managing partner Luther Luxembourg

HJOERDIS STAHL i Directrice Post Group

ALAIN STEICHEN i

Managing partner Bonn Steichen & Partners

PASCAL STEICHEN

CEO Security made in Lëtzebuerg (Smile)

FRANÇOIS STEIN

Administrateur délégué Felten-Stein

YVES STEIN i

CEO KBL European Private Bankers

JEFFREY TESSLER i President & CEO Clearstream Banking

GILBERT THÉATO i Directeur général Myenergy

GILBERT THEIN Directeur Bonaria Frères

PIERRE THEIN i Directeur Hein

CARLO THELEN i

Directeur général, chief economist Chambre de commerce du GrandDuché de Luxembourg

JOSÉE THEYSEN Administrateur Cimalux

GILBERT THIBO

Administrateur délégué Crea Haus Constructions

LEX THIELEN i

Senior partner Lex Thielen & Associés

ANOUK THILL

Architecte d’intérieur A+T architecture publishers

CARLO THILL i

Président du comité de direction – responsable Pays BGL BNP Paribas

DAN THILL

Managing partner & founder Mad about

FRANK THOMA

Associé Atelier d’architecture Frank Thoma

CAMILLE THOMMES i

Director general Association luxembourgeoise des fonds d’investissement – Alfi

LARS THORSEN CEO Ikano

TANGUY T’SERSTEVENS i Country manager Delhaize Luxembourg

NETTY THINES

CYRIAL TALON

Directeur Laboratoire Les Forges du Sud

YVES TAMBOUR

CHRISTIAN THIRY i

Managing director – partner FundGlobam

MICHÈLE TARTARE

CEO Atalian Global Services

ELISABETH TEISEN

Associée Teisen-Giesler Architectes

RAYMOND TEISEN

Associé Teisen-Giesler Architectes

Country manager Canon Luxembourg

NATHAN TIBURZIO Managing director Niche Guardian

MARK TLUSZCZ i

Co-founder and managing partner Mangrove Capital Partners

PATRICK VAN DEVEN

Managing director Benelux Foamglas Luxembourg

CEO Alter Domus

FRANK VANHOVE

Managing director SAP Luxembourg

JOHAN VANNESTE i CEO Lux-Airport

CHRISTIAAN VAN HOUTVEN i

LUC VERBEKEN

Managing director (jusqu’au 15 juillet) et membre du conseil d'administration ING Luxembourg

KRIS VAN ROYE

SÉBASTIEN VEYNAND

STEVE VANACKER Mandataire général Ergo Insurance

CEO Generali

SILVANO VIDALE Directeur VidaleGloesener

THIERRY VANBEVER i

Managing director international SD Worx

STAN TORBA

Managing director IQ Solutions

OLIVIER TOTH i Directeur général Rockhal

NORBERT TREMUTH i

Directeur Chambre des salariés – CSL

CHARLES TURK Associé-fondateur Turk & Prum

FRANÇOIS TURK Associé-fondateur Turk & Prum

LAURENT TURMES Directeur général Villeroy & Boch

2012 GASTON REINESCH, MULTI-CASQUETTE Quelques jours avant de quitter ses fonctions d’administrateur général au ministère des Finances pour devenir directeur de la Banque centrale du Luxembourg, Gaston Reinesch est consacré pour son omniprésence au cœur de l’économie, au travers de nombreux mandats d’administrateur (voire de président de conseils) dans les sociétés où l’État détient une participation. 1. Gaston Reinesch

JEAN-MARC UEBERECKEN i Managing partner – co-head of multinational companies, public sector Arendt & Medernach

2. Romain Bausch 3. Gerard Lopez 4. Lakshmi Mittal 5. Yves Mersch 6. Éric Martin 7. Michel Wurth 8. Robert Dennewald 9. Didier Mouget

FRANÇOIS THIRY i

10. Pierre Ahlborn

Administrateur-directeur C. Karp-Kneip Constructions

Architecte urbaniste associé – gérant Polaris Architects

LAURENT VANDERWEYEN

Directeur général Allianz Insurance Luxembourg

Administrateur-directeur C. Karp-Kneip Constructions Président Groupement des entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics

FRANÇOIS THIRY i

FRÉDÉRIC VAN DE PUTTE

CEO Belux BNP Paribas Real Estate Advisory & Property Management Luxembourg

BENOÎT THYRION

Architecte – gérant Yotanka

OLIVIER VANDERDEELEN

Directeur général Compagnie luxembourgeoise d’entreprises – CLE

Group chief operating officer & managing director SGG

Managing director Paul Thiltges Distributions Président Union luxembourgeoise de la production audiovisuelle

Administrateur délégué Médiation Présidente MarkCom

PATRICK VAN CRAEN

Administrateur délégué Compagnie luxembourgeoise d’entreprises – CLE

THOMAS THUM

PAUL THILTGES i

FRANK STEFFEN i

Associé Steffen Traiteur

FRANÇOIS TESCH i

Président du conseil d’administration & administrateur délégué Foyer Administrateur délégué Luxempart

MARC THILL

ALAIN STAS

TOM STEFFEN

Managing director Unify

FRANÇOISE THOMA i

Directrice générale Banque et caisse d’épargne de l’État Luxembourg – BCEE

Managing partner BDO Luxembourg

Managing director Orange Business Services

Fondateur Steffen Traiteur

JEAN-FRANÇOIS TERMINAUX i

FRANÇOIS VALENTINY i

Architecte / administrateur délégué Valentiny HVP architects

(Jury : Ernst Wilhelm Contzen, Michèle Detaille, Tatiana Fabeck, Jeannot Krecké, Michel Molitor)

If you believe you can do anything, we’re here to help you do it.

Juillet / Août 2016 —

— 069


ÉCONOMIE & POLITIQUE

2014 PIERRE AHLBORN, LE DISCRET Il n’aime pas vraiment les interviews et ne fait jamais de vagues. Pas de chance pour Pierre Ahlborn, administrateur délégué de la Banque de Luxembourg, mis en lumière tout à la fois pour sa fonction « principale » et pour ses nombreux engagements philanthropiques ou sociétaux (Philharmonie, Croix-Rouge). Le jury innove par ailleurs en décernant, ex aequo, la 10e place aux trois CEO des trois banques chinoises de la Place, de plus en plus présentes dans l’actualité. 1. Pierre Ahlborn

CLAUDE WAGNER i Directeur Bati C

GERRY WAGNER i

Member of executive committee – CFO Enovos International

HENRI WAGNER i

Administrateur – président Cimalux

Managing partner – Banking & International capital markets Allen & Overy

4. Aditya Mittal

JERRY WAGNER

Managing director Brink’s Security Luxembourg

LOUIS WAGNER

Partner NautaDutilh Avocats Luxembourg

POL WAGNER

Managing director Intertrust (Luxembourg)

Directeur général Etoile Garage

Managing partner CMD.solutions

Gérant Entrapaulus Construction

Directeur Institut universitaire international Luxembourg – IUIL

CEO Wallenborn Transports

6. Claude Strasser

BOB WALTÉ

7. Erny Gillen

Managing director LeasePlan Luxembourg

8. Michèle Detaille

HANS-PETER WALTER

9. Laurent Schonckert 10. Ming Gao, Lihong Zhou et Suosheng Li (Jury : Michel Wurth, Romain Bausch, Marie-Jeanne Chèvremont-Lorenzini, Paul Helminger, Erna HennicotSchoepges, Bob Kneip, Jean-Louis Schiltz, Thomas Seale)

PATRICE WALTZING

Finance & Operations leader PwC Luxembourg

RÉNALD WAUTHIER i CEO Computer Task Group Luxembourg PSF

MAX VON ROESGEN

BERNARD WEBER

Architecte-associé Planet +

DENISE VOSS i

PATRICK WAGENAAR

President Association luxembourgeoise des fonds d’investissement – Alfi Conducting officer and director Franklin Templeton International Services

RONALD VRANCKEN CEO Siemens Luxembourg

Directeur Banque Degroof Petercam Luxembourg

MARC WAGENER i

Directeur affaires économiques Chambre de commerce du GrandDuché de Luxembourg Directeur chargé des affaires courantes Fondation Idea

ALOYSE WAGNER i

Président directeur général Wagner Real Estate

ARTHUR WELTER

Directeur général Arthur Welter Transports

JEAN-CLAUDE WELTER

Associé Bureau d’architecture Web

MARIANNE WELTER i

Directrice générale Arthur Welter Transports Présidente Groupement des transports

PIERRE WELTER

MARC WENGLER i

Musical director Waltzing Parke

Managing director Fidelity International Luxembourg – Fil

Directeur général Luxtram

FRANK WELMAN i

GAST WALTZING i

MARC WATHELET

ANDRÉ VON DER MARCK i

VINCENT WELLENS

Directeur général SuperDrecksKëscht

Associé & producteur Samsa Film

CEO MDO Services

CARLO WEISEN

Président du comité de direction et administrateur délégué Peintures Robin

CLAUDE WARINGO i

MARTIN VOGEL i

PAUL WEIS i

JACQUES WAGNER

FRANTZ WALLENBORN

5. Pit Hentgen

CHRISTIAN WEILER

Administrateur délégué LuxEnergie

Directeur Vectis

3. Marc Saluzzi

GUY WEICHERDING

Directeur général & administrateur délégué Arval Luxembourg

JEAN-PHILIPPE WAGNON

2. Norbert Becker

THOMAS WECKERLE

Associé Bruck + Weckerle Architekten

CEO & director Innovation unit Laboratoires réunis

BLANCHE WEBER

Présidente Mouvement écologique

JORG WEBER

Gérant WW+ architektur + management

MAX WEBER i Directeur Sources Rosport

OLIVIER WEBERT

Administrateur délégué Simon-Christiansen & Associés

Directeur général Chemins de fer luxembourgeois – CFL

YVES WENGLER

Président Syndicat intercommunal de gestion informatique – Sigi

KARLHEINZ WEX i Co-président Ceratizit Luxembourg

JOSÉE WEYDERT i

Managing partner – Banking & Finance partner NautaDutilh Avocats Luxembourg

JEANNOT WEYER i

Member of the country leadership committee EY Luxembourg

CHRISTIANE WICKLER i

Présidente & administrateur délégué de Pall-Center Fédération des femmes cheffes d’entreprise du Luxembourg – FFCEL

ANDRÉ WILDSCHUTZ Gérant Wildschutz André

JEAN-FRANÇOIS WILLAME

MARC WILLEMS

Directeur général G4S Security Solutions

DANY WINBOMONT

Ingénieur associé gérant Best Ingénieurs-Conseils

RENÉ WINKIN i

Directeur Fedil – Business Federation Luxembourg

ERIC WINTER

Directeur commercial Foyer International

CLAUDE WIRION i

Président du comité de direction Commissariat aux assurances

TOM WIRION i

Directeur général Chambre des métiers du GrandDuché de Luxembourg

PAUL WIRTGEN i

Directeur général Hôpitaux Robert Schuman

PATRICK WIRTZ

Associé P.arc Luxembourg

RENÉ WITRY

Directeur Éditions Revue

LIHONG ZHOU i

Deputy general manager Bank of China (Luxembourg)

PIERRE ZIMMER i Directeur général adjoint Post Group

GÉRARD ZOLLER Directeur Peintures Robin

URSULA WITRY

Associée Witry & Witry architecture urbanisme

JÉRÔME WITTAMER

President Luxembourg Private Equity & Venture Capital Association – LPEA

MICHEL WITTE i President & CEO IEE

HEINZ WOELTJE

Administrateur Felgen Constructions

PIT WOLFF i Directeur général Cofely Services

ROMAIN WOLFF

Président Chambre des fonctionnaires et employés publics

MAX WOLSFELD

Associé I.Plan by Marc Gubbini architectes

FÉLIX WOLTER

Gérant Caves Félix Wolter

BENOIT WTTERWULGHE i CEO ABLV Bank Luxembourg

CAROLE WUNSCH Directrice House 17

Managing director Tango

JEAN-FRANÇOIS WILLEMS i CEO Banque Havilland

Harness the transformative power of technology to achieve great things in the digital era.

— Juillet / Août 2016

GASTON ZANGERLÉ i

Associé Witry & Witry architecture urbanisme

i Biographie disponible sur guide.paperjam.lu

070 ­—

MICHEL WURTH i

Président Chambre de commerce du GrandDuché de Luxembourg Président Union des entreprises luxembourgeoises – UEL Président du conseil d’administration ArcelorMittal Luxembourg

! APPEL Cette liste d’un millier de décideurs se veut la plus exhaustive possible. Néanmoins, si vous estimez qu’un autre décideur de la Place, non repris dans ces pages, mérite d’y figurer, n’hésitez pas à envoyer vos propositions à la rédaction (press@paperjam.lu), qui les transmettra au jury.


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Manage your Future put your Capital at Work LA GESTION FINANCIÈRE • LE CONSEIL PATRIMONIAL CapitalatWork est un gestionnaire de patrimoine indépendant qui s’adresse aux clients particuliers et professionnels. Grâce à notre philosophie d’investissement spécifique, CapitalatWork contribue avec succès à la préservation et la croissance du patrimoine de ses clients.

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A N V E R S

C O U R T R A I

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B R E D A

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B R U X E L L E S

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G A N D

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L U X E M B O U R G


“DAS TAG E B L AT T IST EINE DER MODE RNSTEN ZEITUNGEN EUROPAS” NORBERT KÜPPER J urypräsident d e s Eu r o p e an N e w sp ap e r A w ar d s Da s T age bl at t , au s ge ze ic h n e t mit 5 Aw ar ds of E xcellence be i de n E ur o p e a n N e w sp a p e r Aw a rd s * *Größter e u ro päis c h e r Ze it u n gs k o n gre s s Werden Sie Teil unserer Lesergemeinschaft auf tageblatt.lu


BRÈVES

ENTREPRISES

C H R I S TO P H E O L I N G E R

EMBLÈME La symbolique première pierre du futur siège de Deloitte à la Cloche d’Or a été posée le 22 juin en présence de deux ministres, Étienne Schneider et Pierre Gramegna. « Ce bâtiment à l’architecture marquante (il est signé des architectes luxembourgeois Paul Bretz et Stefano Moreno, ndlr) sera un des emblèmes de ce ban de Gasperich, que nous préférons d’ailleurs appeler ‘La nouvelle Cloche d’Or’ », a indiqué Michel Knepper, le directeur des opérations chez Grossfeld PAP, le développeur du projet et propriétaire du bâtiment dans lequel Deloitte a signé un contrat de location pour 15 ans. Les deux tours (60 m et 22 m) totalisant 30.000 m² sont prévues d’être livrées fin 2018 pour accueillir 2.100 personnes. Actuellement, la firme en emploie 1.800 réparties sur trois sites.

« LA NOUVELLE ROUTE VERS LA PROVINCE DU HENAN N’EST PAS LA SEULE INITIATIVE (…). NOUS AVONS PLUSIEURS CONTACTS EN CHINE POUR TENTER DE RÉALISER D’AUTRES PARTENARIATS ET ÉTENDRE NOTRE RÉSEAU. » Marc Wengler, directeur général des CFL Les CFL appliquent depuis plusieurs années une stratégie d’expansion en matière de fret en visant notamment le marché chinois. La compagnie ferroviaire veut aussi tirer profit du futur tracé vers la Chine pour desservir les pays d’Europe de l’Est, et notamment la Pologne, jugés attractifs pour le transport de marchandises.

MANDATS RECONDUITS À L’ADAL Élus en 2014, Ed Goedert (64 ans) et Benji Kontz (35 ans) restent au volant de l’Adal, l’Association des distributeurs automobiles luxembourgeois. Leurs mandats de président et vice-président ont été reconduits lors de l’assemblée générale de l’association, à la mi-juin. Ed Goedert est le fondateur du multiconcessionnaire Autopolis qu’il a dirigé pendant 15 ans ; Benji Kontz est administrateur délégué du groupe Arnold Kontz depuis 2005.

Juillet / Août 2016 —

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ENTREPRISES

BRÈVES

BRÈVES

Chaque jour, retrouvez toute l’actualité business et accédez à de nombreux services en ligne sur paperjam.lu.

« Je vais aider les institutions publiques à attirer des entreprises et des entrepreneurs au Luxembourg dans une logique d’‘importation’. » Marc Lemmer, fondateur de Bridging Gaps Un peu plus de sept mois après avoir quitté ses fonctions de chief business development officer du Luxembourg Institute of Science and Technology (List), Marc Lemmer a lancé Bridging Gaps, son nouveau projet entrepreneurial.

LUX AVIATION VISE L A TÊTE Luxaviation a officialisé l’acquisition d’un FBO (fixed-base operator ; services de maintenance et des opérations au sol) sur l’île de Saint-Martin aux Caraïbes (via sa filiale ExecuJet) et l’ouverture d’un autre au Mexique. Présent au Luxembourg le 10 juin pour annoncer cette opération, le président de CMIG (qui détient un tiers du capital de la compagnie d’aviation d’affaires luxembourgeoise) a insisté sur sa volonté de voir Luxaviation devenir le numéro un mondial de l’aviation d’affaires d’ici à 2019. Il est actuellement le deuxième. Un changement de statut qui passera encore par deux ou trois acquisitions d’opérateurs déjà existants.

EXPLORATOR.LU VOIT PLUS LOIN

LUXCONNECT S’ÉTEND ENCORE Luxconnect a inauguré le 13 juin un nouveau data center, certifié Tier II et Tier IV : le DC1.3, sur l’ICT Campus de Bettembourg. Il s’agit là de son quatrième centre d’hébergement de données, après deux autres déjà situés au même endroit, et un troisième à Bissen. Avec le DC1.3, qui s’étend sur 5.500 mètres carrés, la surface IT de Luxconnect a été portée à 14.700 mètres carrés. Une demande de certification Tier III est également en cours.

100 K TONNES DU NEUF À LA POMPE

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LE TOP 100 POUR VIRGINIE SIMON Le magazine allemand The Hundert, spécialisé dans le monde des start-up, a, dans sa dernière édition, établi une liste des 100 femmes cheffes d’entreprise « les plus reconnues en Europe ». Parmi celles-ci figure Virginie Simon, cofondatrice et CEO de MyScience­ Work. La sélection se base sur 40 pays européens et vise à inspirer d’autres femmes à développer leurs propres entreprises. Autre reconnaissance récente, il y a un mois, le magazine Challenges identifiait la jeune société luxembourgeoise comme l’une des 30 start-up internationales dans lesquelles investir. SHELL

Deux ans à peine après avoir lancé une ligne de fret entre Luxembourg et l’aéroport chinois de Zhengzhou, Cargolux Airlines International a annoncé à la mi-juin avoir atteint le seuil des 100.000 tonnes de fret transportées sur cet axe. Un nouveau seuil atteint huit mois seulement après avoir franchi la barre des 50.000 tonnes, en octobre 2015.

Le 9 juin, la station-service Shell, située sur l’aire autoroutière de Berchem, a officialisé sa réouverture totale après plus de deux mois de travaux. Considérée comme le plus grand débit de carburant au monde, elle a principalement réservé les nouveaux aménagements aux poids lourds. La piste a été élargie pour éviter les « entonnoirs » et, grâce à une nouvelle technologie – une première mondiale –, le temps de refueling des réservoirs des poids lourds a pu être réduit de 30 à 50 %.

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La plus ancienne marque de Maison Moderne, le guide gastronomique Explorator, vient de faire évoluer fortement la recette de sa version en ligne. Réalisée par l’agence Nvision, la nouvelle mouture d’explorator.lu offre plus de fonctionnalités, de convivialité et de mobilité. Entre autres innovations, il est désormais possible, à partir du site, de réserver une table en ligne parmi les 1.300 restaurants référencés. Un saut dans la modernité pour les amateurs de bonnes tables.


BRÈVES

ENTREPRISES

LIFTING TERMINÉ AU ROYAL Après 14 mois de travaux, l’hôtel Le Royal, situé au cœur de la capitale, offre un nouveau visage. Selon Philippe Scheffer, le directeur de l’hôtel, il a fallu entre 20 et 25 millions d’euros pour le remettre à neuf. Actuellement, l’établissement est en phase de réembauche pour la partie du personnel – une quarantaine de postes – qui avait dû quitter l’entreprise, en novembre 2014, pendant la durée des travaux, soit plus d’un an.

H ÔT E L L E R OYA L , C H ÂT E AU D ' U R S P E LT, C H R I S TO P H E O L I N G E R

ITUNES QUITTE LUXEMBOURG Présente au Grand-Duché depuis 2004 par le biais de sa société de vente de contenus digitaux iTunes, Apple quittera le Luxem­ bourg le 4 juillet prochain pour rejoindre Cork, en Irlande. iTunes s’était installée au Luxembourg pour bénéficier d’un régime fiscal avantageux. Mais la fin de la TVA sur le commerce électronique, en janvier 2015, a modifié la donne. Selon le Wort, qui a donné l’information, le départ d’iTunes, qui emploie une vingtaine de personnes, devrait engendrer pour l’État une perte fiscale de l’ordre de 45 millions d’euros annuels. ARCELORMITTAL PRÊT À CÉDER BISSEN ArcelorMittal serait prêt à se séparer de son unité de production de Bissen, spécialisée dans la fabrication de fils en carbone pour l’industrie, l’agriculture ou le commerce. Cette vente potentielle du site luxembourgeois s’inscrit dans les discussions que mène le groupe au sujet de la cession de sa filiale WireSolutions, qui emploie quelque 700 personnes dans quatre usines en France et celle de Bissen. Selon RTL, la direction du leader mondial de l’acier a rencontré, le 20 juin, les dirigeants du fonds spéculatif américain Oaktree Capital, spécialisé dans l’achat et la vente d’entreprises en difficulté, notamment industrielles.

26,2 MILLIARDS

Microsoft a cassé sa tirelire pour acquérir le réseau social professionnel Linkedin. Le montant de quelque 26 milliards de dollars US constitue un record pour une acquisition dans la sphère ICT, marquée ces derniers mois par une forte valorisation de sociétés éprouvées, mais aussi des start-up. Pour Microsoft, il s’agissait de franchir un pas important dans les réseaux sociaux.

Photo Château

LE CHÂTEAU D’URSPELT VOIT DOUBLE Le château d’Urspelt a inauguré une extension qui, après un investissement de 3 millions d’euros, permet de doubler la capacité d’accueil du château-hôtel, classé monument national, pour la porter à 56 chambres. Les travaux d’agrandissement ont permis de réaliser une extension de 1.800 m2. Situé dans les Ardennes luxembourgeoises, le site affiche un taux d’occupation des chambres supérieur à 80 % (plus de 15.000 clients hébergés en 2015).

CACTUS DÉVELOPPERA DU LOGEMENT Suite aux réclamations des riverains portant sur les modifications ponctuelles du PAG d’Esch, Cactus a revu le projet d’Esch-Lallange et investi, pour la première fois, dans des logements. L’idée de base reste bien d’implanter un hypermarché complété par une galerie commerciale d’environ 15-20 boutiques. Mais la nouveauté vient du choix d’intégrer désormais un espace dédié au logement qui serait composé de 40 appartements. Selon Laurent Schonckert, administrateur-directeur de Cactus, le projet pourrait démarrer dans deux ans.

UN SECOND FAB L AB Après la création en 2013 du premier laboratoire de fabrication numérique hébergé (Fab Lab) « grand public » au Luxembourg, sur le site de Belval, l’incubateur d’entreprises Technoport a inauguré, le 15 juin, une deuxième infrastructure du genre hébergée dans le hub créatif 1535° à Differdange. Une extension qui permettra d’accueillir de nouvelles machines plus performantes pour des projets de plus grande envergure.

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ENTREPRISES

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ENTREPRISES

U NE D É C E NNIE D’A R C E L O R MI T TA L

Noces d’étain douces-amères pour le géant de l’acier CA M I L L E F R AT I

Après cinq mois de guerre des nerfs, les actionnaires d’Arcelor acceptaient, le 30 juin 2006, l’offre publique d’échange présentée par Mittal Steel.

C H A R L E S CA R AT I N I (A R C H I V E S)

V

oilà un mariage que la mariée a tenté de fuir jusqu’à la dernière minute. Dans la robe blanche, Arcelor, géant européen et mondial de l’acier, issu en 2002 de la fusion entre le luxembourgeois Arbed, l’espagnol Aceralia et le français Usinor. Un bijou, comme en témoignent ses résultats exceptionnels dévoilés en février 2006 : un bénéfice net record à 3,8 milliards d’euros (+66 %), un chiffre d’affaires de 32,6 milliards d’euros (+8 % en un an) et une dette nulle. Avec 3 % du marché mondial de l’acier et 20 % de parts de marché dans l’automobile européenne, Arcelor avait déjà un pied sur trois continents et visait plus loin. Dans le rôle du soupirant, Mittal Steel, empire forgé par Lakshmi Mittal à coups de rachats de sociétés sidérurgiques privatisées à moindres coûts. L’Indien a grandi dans l’acier et construit sa propre aciérie en Indonésie avant de multiplier les acquisitions – pas moins de 47 en 15  ans – pour devenir en 2005 le numéro un mondial de l’acier en volume. « L’industrie sidérurgique était alors en plein boom avec l’explosion de la demande chinoise, rappelle Julien Onillon, analyste sur le marché des métaux durant 10 ans avant de devenir directeur des relations investisseurs chez Mittal Steel. Arcelor avait une stratégie très orientée sur la valeur ajoutée. Quand Mittal Steel a pris la première place, Arcelor a changé de stratégie et s’est trouvé en confrontation directe sur des acquisitions dans les pays émergents. » La plus mémorable restant celle de la pépite ukrainienne Kryvorizhstal en 2005, remportée par Mittal pour 4,8 milliards de dollars. « Si Guy Dollé (alors CEO d’Arcelor, ndlr) n’avait pas renchéri, nous aurions payé un milliard de moins », remarquait Aditya Mittal, fils et alter ego financier de Lakshmi Mittal, au lendemain de la victoire, rapporte Cold Steel: Lakshmi Mittal and the Multi-Billion-Dollar Battle

ArcelorMittal a traversé une décennie tumultueuse sur un marché de l’acier plus instable que jamais, bouleversé par l’essor chinois.

for a Global Empire, de Tim Bouquet et Byron Ousey, un ouvrage bien informé sur les coulisses de la fusion Mittal­Arcelor. C’est cette concurrence pour la suprématie mondiale dans l’acier qui conduit l’Indien à imaginer un « rapprochement » avec Arcelor. Dans la foulée, Arcelor se lance dans l’acquisition forcée de Dofasco, partenaire de longue date au Canada et porte d’entrée au marché automobile américain. Une façon aussi de gagner de la valeur et de se mettre hors de portée de Mittal Steel, selon Cold Steel. « Le grand paradoxe, c’est que cette OPA hostile sur Dofasco, la première sur le marché de l’acier, a donné des idées à Lakshmi Mittal…, commente Julien Onillon, chargé par l’Indien d’analyser l’opportunité d’un mariage. Les deux groupes étaient extrêmement complémentaires au niveau de la géographie et des produits. » C’est par un appel téléphonique que Lakshmi Mittal avertit Guy Dollé de son offre publique d’échange « amicale » le 23 janvier 2006. Un électrochoc personnel et national. « Le gouvernement luxembourgeois est disposé de façon défavorable à l’égard de cette OPA hostile de Mittal sur Arcelor, assène le Premier ministre JeanClaude Juncker devant les députés. Nous ne la voulons pas, parce que nous ne la comprenons pas. » Même consternation du côté des salariés. « Nous savions que Mittal Steel n’était pas Rolls-Royce, loin de là, et que la famille Mittal pressait le citron au maximum avec les outils qu’elle avait repris en mauvais état », se souvient Robert Fornieri, secrétaire syndical Sidérurgie du LCGB et ancien salarié d’ArcelorMittal. Mais Arcelor, blindé au niveau industriel, ne l’est pas au niveau financier. « La structure de l’actionnariat laissait prévoir la possibilité d’une fusion », observe Alain Kinn, à l’époque représentant des salariés au nom de l’OGBL aux côtés du regretté John Castegnaro. Le gouvernement luxembour-

La fusion a-t-elle protégé ou au contraire lesté Arcelor ? Les avis divergent.

ÉCONOMIE FICTION

ET SI… ?

Et si la fusion n’avait jamais eu lieu ? « Je ne suis pas certain qu’Arcelor et Mittal auraient survécu seuls à la crise de 2008, affirme l’ancien analyste Julien Onillon. Arcelor serait peut-être au bord de la faillite et recapitalisé par l’État luxembourgeois, donc le contribuable, comme Vallourec en France. » Pour Roland Junck, les portes de sortie envisagées il y a 10 ans se seraient probablement transformées en impasse : de Severstal (alors que les relations entre l’Europe de l’Ouest et la Russie sont tendues) jusqu’au Brésil (véritable cocotte-minute sociale). Finalement, les entreprises de l’acier qui ont traversé la crise sans laisser trop de plumes restent celles qui se tiennent à une spécialité, comme l’américain Nucor ou l’autrichien Voestalpine. Pour ce dernier, « parce que le gouvernement ne permettait pas une stratégie de croissance internationale, souligne Roland Junck. Pour Voestalpine, ça a été sa chance. »

HÉR I TAGE Le géant mondial tire encore profit des technologies développées par Arcelor avant la fusion : les poutrelles de Differdange et les palplanches de Belval.

geois, le seul encore représenté, totalise moins de 6 % des parts.

Bataille désespérée

S’ensuivent cinq mois de course contre la montre pour Guy Dollé, qui veut à tout prix éviter une union jugée contre-nature entre Arcelor, producteur de « parfum », et Mittal Steel, vulgaire producteur d’« eau de Cologne ». Arcelor tente également de peser sur le gouvernement luxembourgeois en pleine transposition de la directive européenne sur les OPA. Mais aucune des poison pills suggérées ne sera retenue dans le projet de loi soumis à la Chambre. « On aurait eu plein d’ennuis, cela aurait nui à notre réputation mondiale, car ce n’était pas business friendly », justifie aujourd’hui Jeannot Krecké, alors ministre de l’Économie (LSAP) et aujourd’hui encore représentant de l’État au conseil d’administration d’ArcelorMittal. « Le gouvernement luxembourgeois ou ses représentants ont eu des positions contrastées et ambiguës », commentera quelques années plus tard Guy Dollé dans une interview à Forum. « Nous avons été avertis par nos conseillers que ce ne serait probablement pas le gouvernement qui déciderait, mais le marché et la Bourse, explique Jeannot Krecké. Ma mission était de garder le contact avec Lakshmi Mittal et de négocier la localisation du quartier général au Luxembourg. » Jeannot Krecké et Luc Frieden multiplieront les dîners avec les Mittal pour ne pas insulter l’avenir. Arcelor entreprend de protéger Dofasco dans une stichting, une fondation de droit néerlandais, promettant à Mittal Steel, déjà présent aux États-Unis, des déboires avec les autorités de la concurrence. Dernière flèche dans le carquois : la promesse d’un dividende de 5 milliards d’euros aux actionnaires. Mais au bout de cinq mois à batailler, Guy Dollé et ses acolytes perdent le soutien des actionnaires. Le chevalier Juillet / Août 2016 —

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ENTREPRISES

blanc incarné par Alexeï Mordachov de Severstal, allié russe de longue date, voit son offre rejetée par le conseil d’administration. « Cette alliance promettait une croissance industrielle à un bon rythme, regrette encore Roland Junck, ingénieur puis premier CEO d’ArcelorMittal après la fusion, mais c’était une petite solution et pas une grande pour les investisseurs, alors que les consultants ne cessaient de dire que plus un groupe est grand, plus il est rentable. » L’offre publique d’échange est officiellement acceptée par le conseil d’administration d’Arcelor le 25 juin 2006 puis par les actionnaires le 30 juin. Guy Dollé fait valoir ses droits à la retraite et cède la place à Roland Junck au poste de CEO. Mais la réalité du mariage prend vite le dessus. À peine quatre mois plus tard, le 6 novembre 2006, il est remplacé par… Lakshmi Mittal. « Je sais que j’ai déçu beaucoup de gens quand je suis parti, mais il ne pouvait y avoir qu’un seul capitaine sur le bateau », résume Roland Junck. Dès cette époque, la stratégie de Lakshmi Mittal heurte en effet la culture Arcelor. « J’estimais que les pays émergents nous étaient fermés en raison de la fusion, se souvient Roland Junck. ArcelorMittal n’était pas considéré comme un indien en Inde, la Chine avait annulé les accords avec Arcelor, il fallait oublier le marché russe après avoir perdu la face devant Severstal, il ne restait que le Brésil. » Autre point de divergences : la réduction des capacités déjà annoncée sous Arcelor. « Je voulais résoudre le problème quand ça allait bien, mais Lakshmi Mittal avançait l’argument que chaque contribution pouvait aider à réduire la dette. Or, cette dette venait de l’argent en plus donné aux actionnaires ! » Il s’agissait de la rallonge accordée pour emporter leur adhésion finale… Dix ans après, ArcelorMittal se retourne sur des noces pour le moins chaotiques. « En 2006-2007, c’était l’euphorie totale, on a connu un pic jamais atteint », se souvient Robert Fornieri. Des années d’avant-crise fastes, portées par un prix de l’acier au sommet : la tonne atteindra les 1.200 dollars fin 2008, le quadruple de sa valeur en 2001. D’où les multiples investissements d’ArcelorMittal dans les activités minières, du Canada à l’Australie en passant par l’Afrique du Sud et la Russie. Le cours de l’action frise alors les 110 dollars contre 30 dollars mi-2006. La crise et surtout la redoutable machine chinoise viennent contrecarrer le « rêve » de domination mondiale de Lakshmi Mittal. Ses projets africains battent de l’aile. Le site de Gandrange (France), présenté comme un modèle de reprise réussie par Mittal Steel avant la fusion, est fermé en 2008, Florange en 2009, la filière à chaud de Liège en 2011, le train à fil de Schifflange (STFS) et le site de poutres de Madrid en 2012. Circuit Foil 078 ­—

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Estonie Allemagne Luxembourg

Canada

Belgique

Exploitation minière

Tchéquie

Production d’acier

Pologne Ukraine

France

Kazakhstan

Espagne

États-Unis

Maroc

Roumanie République de Macédoine Bosnie-Herzégovine

Mexique

Italie Libéria

Costa Rica Venezuela

Brésil

Trinité-et-Tobago

L’EMPIRE ARCELORMITTAL EN 2016

Argentine

est vendue à Doosan (2014) et la production de fils de découpe de Bettembourg cédée au sous-traitant automobile coréen Sam Hwa (2015). Bissen est le prochain sur la liste (lire aussi en page 75).

Bilan douloureux

CHIFFRES Chiffre d’affaires 2006 2015

88,576 MrdsUSD 63,578 Mrds USD

Bénéfice net 2006 2015

7,973 MrdsUSD -7,946 MrdsUSD

Employés 2006 2015

319.000 209.000

Production d’acier brut 2006 2015

118 Mios de tonnes 92,5 Mios de tonnes

Ebitda 2006 2015

15,3 Mrds USD 5,231 Mrds USD

Endettement net 2006 2015

20,4 Mrds USD 15,7 Mrds USD

Cours de l’action 2006 2015

43,12 EUR 3,86 EUR

Production minière 2006 2015

64,4 Mios de tonnes 73,7 Mios de tonnes

« Dix ans après, nous n’avons pas à rougir », assure toutefois Jeannot Krecké. Le Luxembourg conserve deux sites hautement performants sur un marché de niche qu’ils dominent – Belval pour les palplanches et Differdange pour les poutrelles. Technologie « made in Arcelor ». « Quand on regarde ce qui s’est passé depuis la fusion, on se rend compte qu’Arcelor­ Mittal a détruit plus de richesses qu’il n’en a créé », avance Jean-Claude Bernardini, secrétaire syndical Sidérurgie de l’OGBL. Côté social, le constat est accablant pour les syndicats, qui ont disparu du conseil d’administration et ont vu leur nombre fondre au sein du comité d’entreprise européen. La convention collective a été dénoncée en 2013. « Le modèle social a été sauvegardé, mais la qualité du dialogue social a diminué », résume Alain Kinn. Le centre d’apprentissage de Differdange a été fermé en 2014 et, sacrilège suprême, Arcelor­Mittal s’est défait du château de l’Arbed. « Ils ont enlevé d’un trait un emblème de la sidérurgie luxembourgeoise », regrette Robert Fornieri. La vénérable – et inchauffable – bâtisse est sacrifiée à l’autel du désendettement, comme les participations dans Enovos, Paul Wurth ou encore Telindus, jugées non stratégiques.  Et les prochaines années ne s’annoncent pas plus roses pour Arcelor­ Mittal. La famille Mittal a consenti à une nouvelle augmentation de capital en mars dernier, afin de réduire la dette qui s’élevait à 15,7 milliards de dollars fin 2015.

Afrique du Sud

Le groupe ne peut s’appuyer sur ses résultats avec un Ebitda en chute de 29 % et des pertes multipliées par huit à 7,9 milliards de dollars. L’action s’affiche à moins de 5 euros. Des chiffres qui semblent donner raison à Guy Dollé qui affirmait, il y a 10 ans, que « les trois quarts des macrofusions échouent et très souvent ne génèrent pas du tout la création de valeur prévue ». ArcelorMittal se retrouve aujourd’hui dans une situation plus qu’inconfortable. « Sa rentabilité financière est insuffisante pour satisfaire aux dépenses d’investissements à la fois dans les mines et dans les installations d’Europe de l’Est et des ÉtatsUnis qu’il faut mettre à niveau, commente un ancien d’Arcelor. Il faut désinvestir, sinon la situation sera extrêmement dangereuse à terme. » Même constat du côté des syndicats : « Le Luxembourg avait depuis longtemps la capacité financière et l’autonomie suffisante pour investir, mais le cash généré n’est maintenant plus disponible », rappelle Robert Fornieri. « Avec la gestion telle qu’elle est faite actuellement au niveau du groupe, tous les sites sont potentiellement en danger », avertit Jean-Claude Bernardini. Le groupe doit affronter une cyclicité de l’acier renforcée par les surcapacités chinoises amplifiées par le ralentissement économique de l’empire du Milieu – qui produit la moitié de l’acier mondial. La Chine préfère exporter à prix cassés que réduire sa production. « Le gouvernement chinois va imposer une consolidation, mais cela va prendre du temps », estime Julien Onillon. La prochaine décennie s’annonce encore tumultueuse pour le géant de l’acier. EN RÉSUMÉ

Dix ans après une fusion dans la douleur, ArcelorMittal navigue toujours en eaux troubles.


RYG E B ED

HKENN C KIR N F

H JO E E R NU

U, AVE T R6 - 46A E VÛT 201 U O AO


ENTREPRISES

un avis concerté à l’ILR. Nous sommes force de proposition en matière de réglementation, tant au Luxembourg qu’à Bruxelles », note Didier Wasilewski, sales manager chez Cegecom et membre actif de l’Opal.

TÉLÉCOMS

Marché à ouvrir F LO R E N C E T H I BAU T

ÉQUIL I B R E Les opérateurs alternatifs revendiquent un égal accès à l’information et une plus grande transparence sur certaines décisions publiques.

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ÉVOLUTION DES REVENUS Mios € 350 300 250 200 2014

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Opérateur historique Opérateurs alternatifs

ÉVOLUTION DES INVESTISSEMENTS Mios € 200 150 100 50

Réseaux fixes Réseaux mobiles

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0 2011

de la CLC et secrétaire général de l’Opal, la Fédération des opérateurs alternatifs du Luxembourg. Si les montants à engager pour améliorer l’infrastructure sont en hausse continue, les marges des opérateurs, elles, se réduisent. « Le marché décroît. Or, le niveau de service et les demandes en bande passante augmentent. Cela explique l’effervescence actuelle, constate Georges Muller, directeur de Cegecom, opérateur dit d’infrastructure, et vice-président de l’Opal. Les opérateurs doivent à la fois anticiper les besoins de leurs clients et soutenir des avancées comme l’IoT ou l’idée de smart nation. » Le constat est net : la taille du gâteau diminue pour tout le monde. Toujours selon l’ILR, en 2014, les opérateurs alternatifs ont vu décroître leurs revenus de 10,6 %, quand Post a connu une baisse de 2,3 %. Dans ce contexte, l’Opal milite pour une ouverture plus franche du marché et une concurrence plus saine. « En étant organisés en fédération, nous pouvons faire entendre notre voix et donner

2009

E

n pleine mutation sous la poussée des clients et de leur volatilité, résidents comme entreprises, le marché des télécoms réclame des investissements toujours plus lourds depuis 2010. Dans son Rapport statistique consacré aux télécommunications, l’Institut luxembourgeois de régulation fait déjà référence à un montant total de 215 millions investis pour l’année 2014, soit 26,4 % de plus qu’en 2013. Détenu par l’État, Post y a contribué pour 81,6 %. La majorité de cette somme a été dépensée dans l’infrastructure fixe et notamment le déploiement de la fibre optique. Les chiffres actuels confirment une mainmise de l’opérateur historique, qualifié de dominant par l’ILR, sur ce segment. « Aujourd’hui, malgré la régulation en faveur d’une plus grande ouverture du marché, cette position dominante existe toujours. Il est très difficile pour les opérateurs alternatifs de développer leur propre réseau de fibre optique », regrette Claude Bizjak, membre de la direction

D’après Eurostat, le Luxembourg pos­ sède un des opéra­ teurs historiques les plus présents au sein de l’UE.

2010

Réunis au sein de l’Opal, les opérateurs alternatifs militent pour un marché plus diversifié et compétitif.

2009

Déclaré opérateur dominant par l’ILR, Post grignote plus de 50 % des parts du marché télécom.

Hébergée au sein de la CLC, la fédération compte aujourd’hui 10 membres : BT, Cegecom, Eltrona, Luxconnect, Numericable, Orange, Tango, Telecom Luxembourg Private Operator, Telenet et Verizon. Tous tentent d’équilibrer développement technologique et rentabilité économique avec plus ou moins de succès. « Nous avons fait le pari d’investir dans la fibre il y a bien longtemps, explique Georges Muller. Chaque année, nous dépensons environ six millions dans le réseau. Tous les cinq ans, nous renouvelons notre infrastructure. Pour garantir un bon niveau de services, c’est indispensable. Cela nous offre aussi une certaine forme d’indépendance. » Et Didier Wasilewski d’appuyer : « Face à ces importants investissements, nous devons impérativement maîtriser nos coûts, cela passe par une meilleure efficience technologique, notamment grâce à la digitalisation, une rationalisation des offres, mais aussi une clientèle plus étoffée. » Un autre biais compétitif relevé par l’Opal : l’attribution des marchés publics. Ainsi, pour les appels d’offres, les administrations locales ont encore tendance à privilégier les services de Post. « Les opérateurs alternatifs sont peu nombreux à récolter des contrats publics. Certains des membres de l’Opal n’en ont aucun », soutient Didier Wasilewski.  Parmi les autres revendications phares de l’Opal : une meilleure connectivité des zonings industriels jusque dans les bureaux. « L’élan du gouvernement est indéniable, même si, jusqu’à présent, les efforts ont d’abord été concentrés sur les citoyens avec le FTTH, regrette Didier Wasilewski. Les priorités politiques ne sont pas en ligne avec les priorités économiques. Avoir de la fibre déployée dans les entreprises contribuerait à améliorer l’attractivité du pays. Tous les entrepreneurs n’ont pas envie de s’installer au Kirchberg ou à la Cloche d’Or. Il ne faut pas oublier que les autres régions ne nous attendent pas, certaines rattrapent progressivement l’avance luxembourgeoise. » Et Claude Bizjak de résumer : « C’est dans l’intérêt de toute l’économie que le potentiel de l’ensemble des acteurs télécoms soit mieux utilisé. Les incertitudes légales et opérationnelles doivent être rapidement levées. Elles freinent le développement du marché. » EN RÉSUMÉ

Face à des clients de plus en plus exigeants et des marges en baisse, les opérateurs télécoms alternatifs contestent le manque d’ouverture du marché, ainsi que l’omniprésence de l’opérateur historique.

M I K E Z E N A R I (A R C H I V E S) /  S O U R C E D E S G R A P H I Q U E S  : I L R

Partager le gâteau


ENTREPRISES

P R O T E C T I O N D E L’ I N F O R M A T I O N

Sécuriser d’emblée F LO R E N C E T H I BAU T

Plus seulement limitée à l’IT, la sécurité des données est un enjeu discuté dans les conseils d’administration. Né en 1996, le Clusil a assisté à la création d’un écosystème de la sécurité, du Smile au Circl, de Cases à Aware.

V

ingt ans, dans le domaine de la sécurité informatique, équivalent à la préhistoire. C’est aussi l’âge du premier Club de la sécurité de l’information au Luxembourg (Clusil), créé quelques mois après la publication de la directive 95/46/EC sur la protection des données. Un texte qui consignait les droits de consommateurs quant à l’usage de leurs données personnelles. Pas encore sujet de discussion dans les organes de décision des entreprises, la sécurité de l’information était alors l’affaire d’une poignée de spécialistes pointus. « En 1996, 13 visionnaires ont choisi de travailler ensemble. Il y avait alors peu de spécialistes de la sécurité et ces derniers ne se connaissaient pas forcément, se remémore Jean Goetzinger, président du Clusil depuis 2010. Moi-même actif dans ce domaine pour l’Institut monétaire (devenu la Banque centrale, ndlr), j’avais des difficultés à trouver des pairs et une envie d’échanger sur des problématiques métiers. La création de ce club tombait à point nommé dans ma carrière. » Depuis ses débuts à seulement quelques membres, le club a bien grandi et suivi l’évolution et l’expansion du champ IT de la sécurité. Temps fort pour le métier : la démocratisation de la fonction de RSSI (responsable de la sécurité des systèmes d’information), née dans les alentours de 1995 avec l’éclosion du web et répandue dans les années 2000. En 2005, sous la présidence de David Hagen, ce qui s’appelait encore le Clussil (avec deux « s ») contribue activement à la définition du master information security management avec le CRP Henri Tudor (ancêtre du List) et l’Université du Luxembourg, afin de donner un cadre à cette fonction. « Si durant des années, le responsable sécurité se contentait d’empiler des IDS (Intrusion Detection Systems) et des firewalls sans vision globale sur la stratégie IT, il a progressive-

ment eu besoin d’étendre son champ d’activité, constate David Hagen, aux commandes de l’association de 2000 à 2010 et, depuis, président honoraire. Ce master avait pour objectif de le doter de nouveaux outils pour, par exemple, défendre un budget ou comprendre le cadre législatif. À l’époque, avec son approche multidisciplinaire, il était unique dans le paysage académique. La 8e promo est bientôt achevée. » Inscrite en toutes lettres dans le nouveau règlement européen sur la protection des données, la fonction de RSSI y est décrite comme un maillon important de la sécurité d’une organisation. « En 2007, notre brochure RSSI, le protecteur de vos informations avait déjà pour objectif d’expliquer l’étendue et les contours de ce rôle, forcément amené à s’étendre avec les années. Il a suscité pas mal de curiosité dans les entreprises », ajoute Jean Goetzinger, déjà membre actif de l’association à cette période.

Penser utilisateur en amont

Sensibiliser les utilisateurs lambdas est l’une des missions qui se sont ajoutées au fil du temps, en collaboration avec de jeunes acteurs comme le Circl ou Cases, émanations du GIE Security Made in Lëtzebuerg (Smile) né en 2010. « On a parfois l’impression qu’on n’est toujours nulle part. La plupart des entreprises réagissent quand il est déjà trop tard, suite à un vol de données ou de brevets, déplore David Hagen. La sécurité est toujours une question de perception. La sensibilisation vient de la connaissance du risque. Il faut inclure les utilisateurs, ce que les banques, par exemple, n’ont fait que tardivement. La protection n’est pas qu’un enjeu IT. C’est une culture et ça commence par du bon sens. » Autre tournant, en 2012 : le Clussil perd un « s », pour mieux coller à la réalité du métier. En parallèle, l’appellation de RSSI se dirige vers celle

de RSI. « Ces changements sémantiques ne sont pas que symboliques. Le ‘s’ de système a une perception lointaine et technique. Le métier a évolué avec la technologie, il nécessite moins de s’occuper d’équipements, souligne David Hagen. Le RSI porte à présent ses sujets au niveau stratégique. Il ne rapporte plus uniquement au CIO, mais aussi à la direction. » L’explosion de l’e-commerce a fait naître de nouveaux risques en matière de cybersécurité. Les hackers sont de plus en plus organisés et professionnels, et les virus, agressifs et changeants. « C’est l’employé avec son stick USB qui représente le plus de risques », note néanmoins David Hagen. Désormais, c’est l’interconnexion toujours plus importante des systèmes qui complique la tâche aux responsables informatiques. Sans parler de l’IOT (internet of things) et des fintech qui se profilent et risquent de multiplier les portes d’entrée. « Depuis quelques années, il y a eu un changement de philosophie. On parle de security by design, soit dès la conception d’un service ou d’une activité. La sécurité doit être incluse dans les processus même. C’est une vision que partagent la CNPD et la CSSF », constate le président honoraire du Clusil. Fort de 235 membres en 2016, le club a conservé la même raison d’être : accompagner les changements à l’œuvre et être une plateforme de discussion neutre. « Ce sont des experts au service d’autres experts, soutient Jean Goetzinger. Nous voulons garder ce mantra pour les 20 prochaines années. » EN RÉSUMÉ

Né il y a 20 ans de la volonté d’une poignée d’informaticiens, le Clusil a été le témoin de la montée en puissance des questions liées à la sécurité informatique dans les entreprises. C’est aujourd’hui un prérequis pour tout business B2B ou B2C. Le RSI, son défenseur, est aujourd’hui bien implanté dans tous les secteurs.

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ENTREPRISES

de ce commerce. Bonn Frères est aussi un des premiers commerces à proposer des services complémentaires tels que la commande sur catalogue. Sur le toit du magasin, un lettrage lumineux assure la promotion. Juste derrière, sur la toiture plate, est même installée une construction en verrière pour la présentation de mobilier de jardin qui devient un lieu de plaisance.

V ISIBILI T É En 1954, le magasin Bonn Frères occupait déjà une place de choix dans la rue Philippe II.

BONN

160 ans d’histoire en famille C É L I N E C O U B R AY

C

La maison Bonn célèbre le 160e anniversaire de la création de ce magasin de meubles. Un des plus vieux commerces de la ville qui revient sur son passé tout en regardant vers l’avenir.

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ent soixante ans, ce n’est pas rien. Depuis six générations, le commerce familial qu’est Mobilier Bonn a su préserver l’identité et la santé de l’entreprise. Une occasion toute trouvée pour regarder avec attention l’histoire de ce commerce remarquable par sa longévité, mais aussi les améliorations qu’il a su apporter à la fois au commerce de la ville et aux foyers luxembourgeois. C’est en 1855 que Moïse Bonn ouvre son établissement à Luxembourg. En quelques années, ce jeune Lorrain a su se faire une place de choix dans le monde de la vente au détail à Luxembourg. Laissant derrière lui l’artisanat, il opte pour la commercialisation de meubles finis, vendus à prix fixe. Un réel changement pour les foyers luxembourgeois jusque-là habitués à passer commande chez un artisan et à attendre que le meuble en question soit réalisé. Dans la ville encore fortifiée, Bonn fait figure de pionnier et apporte un bien-être et une nouvelle qualité de vie aux familles locales à la fin du 19e siècle.

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Le marché étant stable et florissant, Bonn se développe, quitte les adresses successives de la rue du Marché-auxHerbes puis de la rue du Curé pour s’installer, en 1861, dans l’immeuble de coin de la rue Philippe II, marqué plus tard par une architecture de style Art déco. Cet immeuble de coin sera marquant par son architecture. On y trouve un des premiers ascenseurs de la ville, les vitrines sont éclairées la nuit. À l’intérieur, on y présente des pièces entièrement meublées, la vente peut se faire sur catalogue et la maison fait de la publicité dans les journaux. À partir de 1917, la société Bonn Frères encourage la promotion de nouveaux métiers tels que des tapissiers décorateurs, mais aussi l’emploi des femmes avec des sténotypistes ou des assistantes de vente qui sont déjà à l’époque multilingues pour répondre à une clientèle internationale. En 1928, Myrtil Bonn, un neveu de Moïse, fait entrer dans l’entreprise familiale son gendre, Paul Lazard, qui saura prendre une place déterminante dans l’histoire

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le commerce est réquisitionné par les Allemands et la famille ne peut plus exercer son métier. La paix revenue et une fois le stock reconstitué, Myrtil Bonn et Paul Lazard parviennent à faire redémarrer les affaires. Ils proposent désormais des livraisons en camionnette et le montage à domicile. En 1956, au décès de Myrtil, Paul Lazard dirige seul l’entreprise. Son fils André le rejoindra en 1960. Diplômé de l’École nationale supérieure des Arts décoratifs de Paris, le jeune architecte d’intérieur couvre avec son père la totalité des activités de la maison. Le commerce prospère dans les années 1960 et 70 et à la fin de cette dernière décennie, André Lazard prend la direction de l’établissement secondé par son épouse Eliane Joab. Si un certain classicisme est alors de mise, les années 1980 seront la période d’un changement vers plus de modernité. Mais le commerce du meuble a subi une profonde mutation et Bonn doit ré­orienter sa sélection. Place au mobilier haut de gamme produit par des marques françaises et italiennes. Entre 1990 et 1994, les surfaces couvertes par le magasin sont profondément remaniées pour mener à la création du carré Bonn, avec la réduction de la zone dédiée à la maison Bonn et la percée du passage couvert qui accueille de nouveaux commerces. Les anciennes surfaces du magasin cèdent leur place à des bureaux et des appartements. La façade Art déco est remise en valeur à cette occasion. Aujourd’hui, une nouvelle étape est en train de se dessiner avec la création d’un bureau d’architecture intérieure dirigé par Jean-Claude Lazard, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle page de l’histoire de ce commerce luxembourgeois. Une histoire que l’on peut retrouver dans quatre petits livrets écrits par l’historien Robert Philippart et illustrés par des photos d’archives sélectionnées par le photographe Christian Aschman au sein des collections familiales et de la Photo­ thèque de la Ville de Luxembourg. EN RÉSUMÉ

Mobilier Bonn célèbre la longévité et l’identité de son commerce en revenant sur son histoire à travers une publication réalisée en quatre petits livrets. Une fabuleuse saga qui épouse l’évolution de la vie de la capitale.

P H OTOT H È Q U E D E L A V I L L E D E L U X E M B O U R G / BAT T Y F I S C H E R

Le style aussi se modernise


ENTREPRISES

COMMERCE DU SPORT

La course d’obstacles JEAN - MICHEL LALIEU |

Le sport est de plus en plus à la mode et l’offre en matériel a suivi. Elle atteint désormais la zone de saturation, estiment les responsables de Citabel / Intersport. L’adversaire le plus craint reste les sites de vente en ligne.

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MIKE ZENARI

armi les pratiques des sportifs assidus, le showrooming est de plus en plus populaire. Tout simple, il consiste à repérer du matériel en promotion sur internet (chaussures, vareuses, etc.), à aller le tester dans un magasin de sport, et à passer commande sur le site en ligne après essayage. « Internet est vraiment l’ennemi invisible », insiste Claude Wagner. Multi-entrepreneur, à la tête notamment de la société Bati-C, il contrôle également les enseignes Intersport et Citabel au Grand-Duché. Un métier dans lequel il est entré en 2002 en s’affiliant à Intersport Allemagne pour ouvrir une première enseigne à Bertrange… sur un terrain d’abord étudié par Decathlon. « À l’époque, il y avait un réel manque sur le marché des articles de sport, les consommateurs luxembourgeois se réjouissaient donc de voir arriver une offre supplémentaire. Mais aujourd’hui, on atteint le stade de la saturation », s’in-

quiète l’homme d’affaires, accompagné dans l’aventure par Marc Galli, aujourd’hui directeur général des différentes enseignes sport du groupe. Quelques mois après l’ouverture d’Intersport Bertrange, ils ont en effet vu arriver de nouveaux acteurs locaux sous les enseignes Asport et Freelander’s. Une explosion de l’offre qui semble suivre la montée en puissance des pratiques sportives au sein de la population. « Il est clair que, depuis la première édition de l’ING Marathon (en 2005, ndlr), on a connu un réel boom du jogging, et parallèlement, un autre du cyclisme », pointe Marc Galli. Eux-mêmes se sont pris au jeu. En 2007, Claude Wagner rachète l’enseigne luxembourgeoise Citabel à la famille fondatrice. Née il y a une quarantaine d’années à Merl et d’abord spécialisée dans le matériel de ski, elle est longtemps restée seule sur le marché. Aujourd’hui, le magasin de Leudelange est positionné dans le segment haut de gamme – sur

une vaste surface de 4.600 m2 – alors qu’Intersport s’adresse plus directement aux familles. Il y a cinq ans, elle a hérité d’une spin-off par la création d’un Citabel Golf à Howald et, en février 2017, un deuxième magasin Citabel ouvrira ses portes à Dudelange sur une surface d’un millier de mètres carrés. « Situé en centre-ville, il sera donc nettement plus petit et proposera avant tout une offre streetwear, explique Marc Galli. Pour le matériel technique, nous proposerons des solutions via internet. » Pour compléter le portrait, notons encore qu’un deuxième magasin Intersport a été ouvert à Mersch (800 m2) en 2008. Claude Wagner a encore repris S-Cape, fin 2014, un magasin spécialisé dans le cyclisme à Redange-sur-Attert qu’il a dupliqué sur le site de la Cloche d’Or, en février 2015, et a créé l’enseigne Surf’in pour tous les sports de glisse. Un ensemble solide, mais qui demande à être défendu en permanence pour résister aux changements du marché. Outre le danger d’internet, le groupe se méfie aussi de l’offre frontalière et de la stratégie des grandes marques de sport. L’offre extérieure d’abord : « Nous avons longtemps vécu avec un Decathlon à Thionville qui ne nous faisait pas trop de mal », admettent les deux responsables. Mais depuis six mois, le géant français du sport s’est aussi implanté à côté d’Ikea à Sterpenich. Avec quelles conséquences ? « Ils drainent de la clientèle luxembourgeoise, donc sur les produits d’entrée de gamme ça a de l’influence. Notre chance, c’est qu’ils restent des généralistes. » Pour tenir le cap, Intersport et Citabel jouent donc la carte de la large gamme dans les grandes marques et, surtout, du service. « En tant que magasin physique, nous devons jouer à la fois sur l’accueil, le service, la compétence du personnel et, très important, être capables d’offrir les nouveautés dès qu’elles sortent », explique Claude Wagner. Mais il se plaint aussi de la politique de certaines grandes marques qui, selon lui, « ne jouent pas le jeu des revendeurs ». Parce qu’elles proposent parfois les mêmes produits sur des grands sites généralistes de vente comme Amazon, ouvrent leurs propres magasins et des outlet stores pour écouler à prix cassés les collections des années précédentes. Un match dans le match, en quelque sorte, qui exigera du souffle et pas mal de sens tactique pour sortir vainqueur. EN RÉSUMÉ

S T RAT É GI E Pour résister, il faut jouer sur le service, la compétence du personnel et une offre la plus large possible.

Le marché du sport a explosé depuis une dizaine d’années au Luxembourg. Claude Wagner a d’abord concurrencé Citabel avant de le reprendre. Aujourd’hui, il craint la politique des sites de vente en ligne, la concurrence frontalière et le manque de fair-play des grandes marques.

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ENTREPRISES

VENDRE LE LUXEMBOURG

Fierté nationale F LO R E N C E T H I BAU T |

504 sociétés issues de toute l’économie affichent le label « Made in Luxembourg ». Conçu pour la promotion hors du pays, il sert à présent d’argument marketing sur le marché local. Avec la mouvance nation branding, la labellisation connaît une seconde vie.

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MAISON MODERNE

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onçu par un trio institutionnel (ministère des Affaires étrangères, Chambre de comm e rc e e t C h a m b re d e s métiers), le label « Made in Luxembourg » est né en 1984. Comprenant une marque et un logo, l’appellation marque l’origine locale de produits ou services. « L’idée était de pouvoir afficher clairement la provenance de son savoir-faire dans les foires et autres rencontres internationales, et de montrer son origine hors des frontières », explique Edith Stein, conseillère à la Chambre de commerce. Outil de promotion à l’exportation, le label est aussi devenu un moyen de se démarquer de la concurrence locale. Aujourd’hui, on dénombre 280 entreprises labellisées inscrites dans les registres de la Chambre de commerce et 224 dans ceux de la Chambre des métiers. On retrouve des enseignes alimentaires comme Cactus, La Provençale ou Auchan ; mais aussi des médias avec Luxuriant, RTL ou… Paperjam ; des spécialistes de l’ICT avec Datacenter, Inui Studio ou EuroDNS ; ou encore des confiseurs comme Namur ou Oberweis. « C’est un outil de communication supplémentaire, affirme Jeannette Muller, conseillère à la Chambre des métiers. En grande majorité, ce sont des produits qui sont labellisés. On ressent une envie grandissante de montrer sa proximité et ses racines. » Depuis le début, le processus d’attribution du label, donné une fois pour toutes, est plutôt simple. La condition est d’être affilié à l’une des deux chambres professionnelles, d’être établi au Grand-Duché, de remplir un petit questionnaire en ligne et de signer un court règlement. Dans le cas d’un produit, il faut que plus de 50 % des composants aient été fabriqués ou assemblés ici. Si l’ancrage local est plus compliqué à déterminer pour les services, la même logique s’applique. « Pour nous, l’obtention du label est la reconnaissance de notre appartenance au Grand-Duché. Il apporte aussi une certaine fierté, partage Claire Renault, référent qualité et environnement chez Tralux, une entreprise de construction, qui a choisi d’imprimer le logo sur son papier à en-tête l’année de ses 40 ans. Vis-

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PR OD U C TION N ATION ALE 16,48 euros, c’est le montant de ce panier 100 % « Made in Luxembourg ». Tous ces produits arborent fièrement le label.

à-vis de nos clients privés, ce label nous permet d’être identifiés comme un acteur local, ce qui peut être un facteur de confiance. »

Se démarquer

Dans le chef de bon nombre d’entreprises ayant fait le choix du label, c’est clairement un argument de vente. Pour la Brasserie nationale, dont les origines remontent à 1764, promouvoir la tradition locale, c’est créer un lien proche avec le consommateur. « La bière est un produit émotionnel, elle est en lien avec un terroir et des traditions, explique Christian Theis, marketing manager à la Brasserie, dont la grande majorité de la production est vendue sur le marché luxembourgeois. Nos clients sont ici et peuvent venir visiter la brasserie, voir les brasseurs à l’œuvre et découvrir les recettes. Nous n’affichons pas le logo sur nos bouteilles, mais nous revendiquons fièrement notre appartenance nationale. » Si certains labellisés sont en effet assez discrets et ne l’affichent pas directement sur leurs produits (comme Cactus), d’autres l’utilisent systématiquement. SeeZam, une start-up proposant un système de coffre-fort électronique, l’affiche sur son site web. Pour Pierre Van Wambeke, son fondateur et CEO, c’est l’occasion de montrer que sa technologie et ses services sont hébergés ici, sur le sol grand-ducal. « Nous sommes un pur produit luxembourgeois. SeeZam a débuté au Technoport et notre métier même n’est rendu possible que par la réglementation nationale. Nos clients bénéficient de ce contexte. Utiliser ce label, c’est une forme

de reconnaissance et un gage de fiabilité. Le ‘Made in Luxembourg’ est très important pour nous », déclare-t-il. L’entrepreneur se dit en faveur de vérifications plus approfondies et d’une visibilité accrue. « Il pourrait être mieux valorisé. Il amène une vraie valeur ajoutée. » Ce qui a changé ces dernières années, c’est le nombre de labellisés, mais aussi l’instauration d’une cérémonie de remise de certificats. Depuis 2013, tournant des 30 ans, il y en a eu trois. Dans les deux chambres, on constate également un effet nation branding. S’il y a eu 75 demandes entre 1984 et 2003, la cadence s’est accélérée. En 2013, elles étaient 130, et 504 trois ans plus tard. « On ressent un intérêt croissant, en particulier de l’artisanat », souligne Jeannette Muller. À l’avenir, il pourrait y avoir plus d’informations sur le portail du label, ainsi que des possibilités de recherche thématique. « Le label a gagné en notoriété, conclut Edith Stein. Depuis trois ans, nous avons eu plus de demandes. Promouvoir la production locale est dans l’air du temps. Le logo véhicule aujourd’hui une perception de qualité. Certaines entreprises l’ont vu chez leurs concurrents. On le voit de plus en plus dans les rayons, ce qui n’empêche pas qu’il reste des efforts à faire en matière de communication. » EN RÉSUMÉ

Créé dans un but de promotion à l’international, le label « Made in Lux » séduit aussi les clients locaux. Les labellisés sont aujourd’hui issus de tous secteurs, de la bijouterie aux data centers, en passant par les commerces de bouche.



ENTREPRISES

construction (35 / 55) et – 3,8 % pour le commerce (127 / 132). Pas question, pour autant, de tirer des conclusions hâtives pour l’ensemble de l’année 2016. « En effet, l’augmentation a été surtout notable au cours des trois premiers mois, avant un recul du nombre de faillites en avril et en mai », note M. Eberhard. Faisant preuve d’un certain optimisme, l’administrateur délégué estime même que sur l’ensemble de l’année, il ne devrait pas y avoir de grands changements par rapport à 2015.

FAILLITES

Un pic, mais pas de panique LY D I E G R E C O

Le nombre de faillites est en nette progression pour les cinq premiers mois de l’année. Le phénomène touche surtout le secteur des prestations de services et les entreprises de moins de cinq ans. La très attendue réforme de la loi sur les faillites pourrait permettre d’infléchir la courbe.

L’

année 2016 démarre tambour battant sur le front des faillites. En l’espace de cinq mois, sur les tribunaux d’arrondissement de Diekirch et de Luxembourg, pas moins de 457 faillites ont été prononcées entre le 1er janvier et le 31 mai 2016, soit une hausse de plus de 30 % par rapport aux deux années précédentes. Ce sont les entreprises de prestations de services qui affichent la plus forte hausse annuelle (+33,8 %), avec 293 faillites sur la même période de 2016 contre 219 en 2015. Celles de moins de cinq ans sont les plus touchées, avec une progression de 50 % (189 contre 126). « Ces petites entreprises n’ont en général qu’une à trois années d’existence et comptent très peu de salariés, tente de tempérer Herbert Eberhard, administrateur délégué de Creditreform Luxembourg. Les dégâts

au niveau de l’emploi ne sont pas très importants. » Cette augmentation touche-t-elle en particulier les start-up ? « Pas vraiment, ajoute-t-il. Même si elles sont plus nombreuses dans le domaine des prestations de services et donc plus exposées, les aides de l’État dont elles bénéficient ont des répercussions positives sur leur durabilité. » Les faillites des entreprises de plus de cinq ans sont, en revanche, en recul de 5,6 % (268 en 2016 contre 284 sur la même période en 2015). « Ces entreprises ont plus de cinq ans, voire plus de dix ans. Je pense que ces faillites sont dues à un problème de changement de structure souvent lié à la reprise de la société, ou de mauvaise adaptation au marché, notamment via internet. » Les autres secteurs connaissent une régression du nombre de faillites : -50 % pour la production (2 faillites en 2016 contre 4 en 2015), -36,4 % pour la

RÉPARTITION

HISTORIQUE

Le secteur des services représente les deux tiers des faillites enregistrées depuis le début de l’année 2016.

Le niveau des faillites en 2016 pour le seul tribunal de Luxembourg se rapproche nettement des niveaux records de 2012.

Construction 7,70 %

Production 0,40 %

Commerce 27,80 %

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Services 64,10  %

— Juillet / Août 2016

2012

425

2013

382

2014

308

2015

322

2016

418

Évidemment, la réforme de la loi sur les faillites, toujours en gestation, devrait permettre de changer la donne. Une réforme jugée « nécessaire » par tous les acteurs concernés, alors que sont tant attendues des mesures visant à préserver les entreprises et, surtout, à moderniser le droit de la faillite. Les effets positifs en sont attendus. « C’est une chance. Si nous voulons sauvegarder les entreprises et les emplois, il faut restructurer les entreprises en difficulté et non les liquider, prévient M. Eberhard. Avec cette réforme, il y aura davantage de spécialistes qui agiront beaucoup plus tôt pour aider ces dernières avant qu’il ne soit trop tard. » Il s’interroge aussi sur le comité d’évaluation des entreprises en difficulté qui devrait être composé notamment des administrations fiscales et du Centre commun de la sécurité sociale. Il suggère « d’y ajouter des experts (fiduciaires, avocats et autres spécialistes, ndlr) qui auront une réponse mieux adaptée aux besoins de l’entreprise en fonction du secteur d’activité et de sa taille ». La Chambre de commerce voit quant à elle dans cette réforme une incontestable avancée vers la modernisation du droit à la faillite, tout en estimant qu’elle ne va pas assez loin dans ses objectifs, notamment en matière de prévention. Dans son avis rendu sur le projet de loi, elle considère en effet qu’« il est essentiel de distinguer la prévision, qui se focalise sur les symptômes des faillites, et la prévention, qui se concentre sur les causes des faillites et les remèdes pour les éviter. » Pour l’institution, il serait judicieux de mettre en place un centre de prévention des difficultés, composé également d’experts, qui aiderait les chefs d’entreprise dès la mise en place de leur projet, avant même l’apparition des difficultés afin d’éviter une prise de conscience trop tardive des problèmes. EN RÉSUMÉ

Les chiffres des faillites ont connu une forte croissance depuis le début de l’année. Un phénomène qui n’inquiète pas les spécialistes, impatients par ailleurs que soit votée la réforme de la loi sur les faillites, devant mieux protéger et aider les entreprises en difficulté.

S O U R C E  :T R I B U N AU X D ’A R R O N D I S S E M E N T L U X E M B O U R G /  D I E K I R C H , C R E D I T R E FO R M , BA R R E AU . L U

Une longue gestation


ENTREPRISES

JUNIOR ENTERPRISE

Expertise estudiantine F LO R E N C E T H I BAU T C H R I S TO P H E O L I N G E R

Née en 2014 dans les couloirs de l’Uni, la JELux offre aux étudiants un avant-goût des contacts clients. Pour sa 2e saison, sept consultants en herbe y ont travaillé en marge de leur cursus. APPRE N TISSAG E Présidente de la JELux durant un semestre, Axelle Saada y a appris à présenter un projet devant des clients.

Parmi ses services les plus prisés : traductions et études de marché pour des micro-entrepreneurs.

A

pparu dans les années 1960 en France, le concept de « Junior Enterprise » a pour motivation centrale de combiner savoir académique et expérience pratique en rapprochant écoles, universités et entreprises. Au Luxembourg, la JELux, première en date, est née sur le campus de Limpertsberg de l’Uni en mai 2015. « Une Junior Enterprise permet aux étudiants de découvrir à l’échelle les réalités du terrain, introduit Axelle Saada, présidente pour ce semestre. À l’université, on apprend généralement beaucoup, mais on pratique peu. Le besoin de concret est commun à presque toutes les filières. » La fourchette de prestations proposées va du marketing à l’audit. Généralement, ce sont les traductions et les études de marché qui sont les plus prisées. La première année, la jeune structure avait réalisé huit missions pour un chiffre d’affaires global de 8.000 euros. Dix étudiants étaient impliqués de près ou de loin dans l’organisation. Cette saison, ils sont quatre à faire vivre le bureau. « Chacun occupe un rôle bien précis. Yann Eckhardt est notre tré­sorier ; Hélène Thomas est secrétaire générale et Louis van der Elst le vice-président. Bien sûr, les grandes décisions se prennent à quatre. » Conçue à l’image d’une mini-entreprise, la JELux s’engage à répondre à toute demande dans les 24 heures. « Pour la grande majorité des étudiants impliqués, puisqu’il n’y a pas de stage obligatoire en baccalauréat à l’Uni, c’est

le premier contact avec une entreprise. C’est un test sans trop de pression. »

Savoir à transmettre

La JELux achève bientôt une deuxième saison en demi-teinte. Au total, sept consultants ont réalisé cinq missions cette année, dont plusieurs traductions du français à l’allemand. C’est le board qui se charge de la qualité du matching entre l’étudiant et l’entreprise. « Nous avons eu plusieurs projets avortés, parfois faute d’étudiant, parfois suite à des retraits des entrepreneurs eux-mêmes. Ce semestre, notre attention a surtout été portée sur le recrutement d’étudiants, ainsi que sur notre visibilité. Il fallait à nouveau se faire connaître. La JELux change chaque année, tout comme la population estudiantine. » L’asbl a ainsi tiré profit du Mois de l’entrepreneuriat à l’Uni pour se représenter. Elle a aussi organisé un workshop sur la mémoire avant les examens. Pour améliorer le référencement des compétences, le board réfléchit à créer une base de données, à réactualiser chaque année, puisque des étudiants quittent l’Uni à chaque saison. Autre piste d’amélioration : réaliser une étude de marché pour la JELux ellemême, afin de mieux comprendre les besoins des entrepreneurs. « La transmission des connaissances à long terme et le suivi des procédures font partie des grands challenges. Il faut une ligne que tout le monde puisse suivre indépendamment de son parcours. Nous essayons de la définir lors de notre assemblée générale. C’est aussi là que la passation de pouvoir entre les

P I E D À L’ É T R I E R

« DONNER UNE CHANCE À DES JEUNES » Directeur commercial et marketing de Bâtiments­ moinscher.com, Vincent Lyonnet a fait appel à la JELux pour des missions de traduction. « À l’époque, nous voulions nous lancer sur le marché allemand. Nous avions besoin de traduire des visuels à vocation promotionnelle. Nous n’avons eu aucun e-mail sans réponse, ce qui n’est pas le cas dans toutes les entreprises. J’ai été très satisfait de la qualité des prestations proposées. Pourquoi pas réitérer l’exercice sur d’autres segments. » Lui-même étudiant dans une école de commerce où il y avait une Junior Enterprise, il était familier de la philosophie. « Tout se règle en quelques e-mails. Les tarifs sont discutés. Le contact est rapide et efficace. C’est ce que je recherchais, ajoute Vincent Lyonnet. Quand j’étais étudiant, c’est le côté incubateur d’entrepreneurs à l’intérieur de l’école que je trouvais intéressant. Aujourd’hui, c’est la possibilité de donner une chance à des jeunes qui ne sont pas encore diplômés. »

bureaux se réalise. » Partenaire naturel, l’Université assure à la structure hébergement et soutien financier avec un subside de 400 euros par semestre, mais aussi une mise à disposition de compétences. « Nous avons une responsabilité vis-à-vis de nos clients, souligne la présidente de la JELux. Si nous rencontrons une difficulté, nous n’hésitons pas à solliciter l’avis de nos professeurs. » Partenaire de la Jeune Chambre internationale, l’asbl bénéficie aussi d’un soutien de la Chambre de commerce qui fait la promotion de ses services dans le cadre du programme Fit4Entrepreneurship. « Ce bouche-à-oreille nous sert beaucoup. Nous sommes bizarrement mieux connus des entreprises que des étudiants. »   Pour Axelle, l’expérience, intense, a surtout été très formatrice. La jeune fille, qui hésite entre un master à la Solvay Brussels School ou à l’UCL en sciences économiques, y a appris à gérer une équipe et des clients, des compétences plus qu’utiles pour la suite de son parcours. « C’est une association qui demande beaucoup d’investissement, sans doute plus qu’une autre. C’est une nouvelle aventure. Tout y est encore à faire. C’est très stimulant. J’y ai affiné mes compétences en présentation orale, en négociation ou encore en communication. » EN RÉSUMÉ

Après deux saisons, la JELux a pris ses marques à l’Université. Si elle doit encore se faire connaître des étudiants et augmenter le nombre de missions réalisées, elle a déjà offert une première expérience professionnelle à une vingtaine d’étudiants depuis ses débuts.

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ENTREPRISES

ALEXANDRA KERCKHOF

Des cupcakes à la conquête du monde CA M I L L E F R AT I |

SV E N B E C K E R

La lauréate du concours Cyel 2015 est une jeune entrepreneure inspirée par le quotidien avec ses enfants. Elle enchaîne les succès depuis cinq ans, des gui­des pour mamans au Luxembourg aux baignoires Cupcake Babies qui se vendent aujourd’hui sur trois continents.

L

oin des fintech et autres start-up misant sur l’innovation technologique, c’est dans le monde de la puériculture que la lauréate du Cyel 2015, Alexandra Kerckhof – la première à remporter le titre – s’est distinguée. C’est pour travailler dans la banque privée que la jeune Belge s’est installée au Luxembourg en 2003, au sortir de ses études de marketing. Mais l’entrepreneuriat était déjà « dans [s]on ADN » avec un père qui a longtemps travaillé en indépendant. « Quand je me suis lancée, il m’a dit qu’il était content de m’avoir retenue 30 ans… », confie Alexandra Kerckhof. Le déclic est venu en deux temps. « Quand j’étais enceinte de ma première fille, je cherchais des informations très 088 ­—

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ENTREPRISES

pratiques, mais je n’en trouvais pas sur le Luxembourg, et sur internet il n’y avait que des sites français ou belges, raconte Alexandra Kerckhof. Ensuite, j’ai été alitée pendant plusieurs mois au cours de ma deuxième grossesse. J’ai commencé à écrire un livret qui est très vite arrivé à une centaine de pages, entre les allocations, les congés, etc. » Un an après, en 2011, sortait le premier guide Quoi de 9 ? sous le titre Être enceinte et accoucher au Grand-Duché de Luxembourg. Un livret en français bientôt suivi d’un autre, Mes premières années avec bébé au Grand­ Duché de Luxembourg. Cinq ans après le premier opus, 25.000 guides sont distribués gratuitement par les hôpitaux, la CNS ou encore la Ligue médico-sociale. Chaque année, les Éditions {9} rééditent une mise à jour en français et en anglais. « Il y a une très forte demande des expatriés anglophones qui viennent en fait du nord de l’Europe ou de l’Europe de l’Est et de la Russie. » Le site bilingue quoide9.lu reprend une partie des informations des guides. Alexandra Kerckhof aurait pu se contenter de cette aventure éditoriale, mais c’était sans compter une nouvelle idée destinée à faciliter un moment crucial du quotidien des jeunes parents : le bain. Que ce soit dans la baignoire familiale, glissante et inconfortable pour le parent, ou dans une baignoire pour enfant qu’il faut porter après l’avoir remplie d’eau, ce n’est pas le moment rêvé pour le bébé, ni pour ses parents. « Je voulais trouver quelque chose qui fasse que mon bébé comme moi soyons à l’aise, qui ne glisse pas, qui offre un contact direct avec le bébé, qui soit compact et léger », se souvient l’entrepreneure. « Un jour ma mère m’a offert un livre de recettes de cupcakes, je les ai vus, colorés, et je me suis dit : c’est cette forme qu’il faudrait. » Après un an de conception avec des sages-femmes et une amie, la baignoire Cupcake Babies est née, gonflable, douce au toucher, cylindrique mais qui s’évase à la base lorsque remplie pour une meilleure stabilité, et que l’on peut poser sur une table ou sur un évier, à hauteur de la maman ou du papa. Cerise sur le gâteau : les premiers tests révèlent que la petite baignoire réduit la quantité d’eau nécessaire, et qu’elle la garde à bonne température plus longtemps. Dernière invention pour la jeune Belge à l’imagination prolifique : Lollipops & More, une collection de bijoux alliant l’esthétique au pratique – en l’occurrence le soulagement des douloureuses poussées dentaires des bébés. « C’est venu du fait que ma dernière faisait ses dents sur mes colliers et m’a cassé un superbe sautoir », sourit Alexandra Kerckhof. Colorés, inusables, compatibles avec le lave­ vaisselle, les colliers et bracelets Lollipops & More offrent aux bébés des formes

« Jusqu’à présent, tous mes livres et mes produits ont été financés par des fonds propres, il n’y a pas un seul prêt derrière. » Alexandra Kerckhof CEO de Cupcake Babies et des Éditions {9}

IN S P IRAT ION Maman de trois enfants, Alexandra Kerckhof imagine les objets qui lui rendent la vie plus facile, comme la baignoire gonflable et compacte ou des bijoux à l’épreuve des dents enfantines.

ludiques à mettre en bouche, et aux mamans la conscience tranquille. Le catalogue d’Alexandra Kerckhof compte encore des casquettes pour laver les cheveux des enfants sans que le produit n’atteigne leurs yeux ou leurs oreilles, de la vaisselle biologique et biodégradable en maïs, des capes de bain ou encore des bavoirs. Le tout dans des couleurs vives ou pastel et dans des matériaux excluant bisphénol A, phtalates et autres substances potentiellement toxiques.

De Bruxelles à Tokyo

A LEXA ND RA K ERCK HO F Elle a quitté un poste stable dans la banque privée pour se lancer dans une aventure périlleuse mais épanouis­ sante. Son conseil aux entrepreneurs en herbe : « Voyez tout de suite à l’international, écoutez les autres et aimez ce que vous faites. »

Fabrication, catalogues, brochures… « Jusqu’à présent, tous mes livres et mes produits ont été financés par des fonds propres, il n’y a pas un seul prêt derrière », précise fièrement Mme Kerckhof. La première année n’a pas été facile, à la recherche de partenaires pour un guide qui n’existait pas encore. Son ancien employeur, ING, a été le premier à signer. « J’ai eu de la chance que mon mari me soutienne dès le départ. » Conseillée par son père, la jeune entrepreneure a aussi choisi d’« aller au plus simple » : un bureau chez elle, un garage pour son stock au Luxembourg, des commandes expédiées après réception du paiement. Et pas de boutique en nom propre. « J’avais ouvert une boutique pop-up en juin 2015, c’était une belle expérience, mais je préfère créer, imaginer, lancer de nouvelles campagnes, penser à des visuels, choisir les coloris d’une collection, etc. » Pour le reste, Alexandra Kerckhof se laisse guider par le succès de ses produits, écumant les salons de puériculture européens, de Paris à Madrid en passant par Cologne, et bientôt Tokyo.

Luxembourg, France (métropole et Guadeloupe), Belgique, Pays-Bas, RoyaumeUni, Espagne, Portugal, Slovaquie, Taïwan, Chine, Japon… La marque est déjà distribuée sur trois continents et vise l’Amérique latine. Pour autant, pas de prospection : le bouche-à-oreille et les salons B2B suffisent à la marque pour accumuler les commandes et trouver de nouveaux distributeurs. « La production des baignoires a été multipliée par 10, on lance déjà la deuxième production de Lollipops & More et on pense à la troisième – j’ai eu beaucoup de nouveaux contrats en très peu de temps », se réjouit l’entrepreneure. « C’est vraiment une chouette aventure avec de bonnes surprises, résume la pétillante jeune femme.  Je travaille bien plus que 40 h /semaine mais j’ai la chance de pouvoir travailler partout grâce aux e-mails sur le téléphone et à l’iPad. La semaine dernière, j’ai signé un contrat pour la Chine à la brasserie de la Gare de l’Est avant de visiter une boutique dans le XIIe et j’ai travaillé dans le train… Quand mon père était indépendant, il avait besoin d’une secrétaire au bureau de 9 à 18 h pour répondre au téléphone et envoyer des fax. » À l’évidence, cette nouvelle vie ravit Alexandra Kerckhof. « C’est un autre mode de vie, mais je peux aller chercher mes enfants à l’école et travailler le soir après leur coucher. » En attendant que de nouvelles idées viennent étoffer un catalogue déjà varié. « Mes enfants m’inspirent », répète la jeune maman. Ça promet. EN RÉSUMÉ

La lauréate du Cyel 2015, Alexandra Kerckhof, multiplie les références et les succès dans le monde de la puériculture, distribuant ses baignoires et sa collection de bijoux à l’épreuve des bébés du Luxembourg au Japon.

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ENTREPRISES

GALA CYEL 2016

« Une bonne idée qui arrive trop tôt n’est pas une bonne idée » T H I E R RY R A I Z E R

Entrepreneur, homme de médias, écrivain… ce passionné évoque son par­cours et surtout les leçons qu’il en tire dans le monde de l’entreprise. Refusant le fatalisme, il jette un regard réaliste sur son pays qu’il aime tant : la France.

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uestionnez-le sur son CV et il vous entraînera dans les méandres de ses aventures entrepreneuriales. Écrivain et homme de médias – il tient une émission hebdomadaire consacrée à l’entreprise sur BFM Business –, également entrepreneur, Philippe Bloch est avant tout un passionné et un optimiste de raison, face aux difficultés que peut rencontrer un chef d’entreprise. « Je dirais que je n’ai pas le choix, déclaret-il. Une entreprise commence souvent par un rêve avant de se voir confrontée à la réalité et devoir surmonter des obstacles. » Invité de JCI Luxembourg lors du gala du 30 juin récompensant le Creative Young Entrepreneur Luxembourg (Cyel) 2016, afin d’évoquer ce fameux optimisme qui l’habite ainsi que l’innovation et l’esprit d’entreprise comme meilleures armes anti-crise, Philippe Bloch partage volontiers ses succès, ses erreurs, ses échecs aussi. Actif dans la presse dans les années 80, il décide durant la décennie suivante de mettre en pratique les idées distillées

dans ses premiers livres (dont Service compris, vendu à 500.000 exemplaires) en passant de l’autre côté de la barrière. Inspiré par l’enseigne Starbucks qui était encore balbutiante en Europe, il fonde Columbus Café en 1994. « Je me suis aperçu que les cafés français mouraient, se souvient-il. Mais notre concept est arrivé trop tôt et a souffert d’un manque de bons emplacements. » Deux premiers cafés plombés par le peu de passage, à l’heure où les réseaux sociaux n’existaient pas encore comme vecteur de la fédération d’une communauté. « Une bonne idée qui arrive trop tôt n’est pas une bonne idée », ajoute-t-il en guise de bilan de ces premières années Columbus. Après une descente aux enfers qui ne lui a pas enlevé la foi en ce concept, l’entrepreneur a opté pour des partenariats. C’est ainsi que la collaboration avec la Fnac a vu le jour pour y ouvrir le Starbucks à la française. « Nous nous sommes dit que si nous ne pouvions plus être chez nous, nous irions chez les autres. » L’entrée d’investisseurs en 2001 précède le tournant de 2004, lorsque F RANC-PAR LER Philippe Bloch : « Je ne supporte plus le pessimisme à la française. »

le fondateur est mis en ballotage dans la structure décisionnaire. Demeurant actionnaire minoritaire, M. Bloch garde un regard teinté de fierté pour la marque qu’il a fondée et qui compte aujourd’hui quelque 100 points de vente. « C’est devenu ce que je voulais : le concurrent local en franchise du leader mondial en succursale. » Philippe Bloch partage désormais son agenda entre son émission hebdomadaire à la radio et les nombreuses conférences qu’il anime autour des thématiques liées à l’entrepreneuriat. L’occasion de sonder le terrain et de constater que la France n’est pas en reste en termes de talents. « Je ne supporte plus le pessimisme français, qui est indécent compte tenu de la qualité des talents », lance-t-il. Quant à la complexité de l’environnement d’affaires, il refuse le fatalisme. « Je suis convaincu que l’on ne changera jamais le droit social français », en référence aux conflits sociaux actuels portant sur ladite « loi travail » de la ministre Myriam El Khomri. « Soit on accepte les règles du jeu, soit on se barre. En revanche, le vrai problème est de voir deux France qui s’éloignent l’une de l’autre, avec d’un côté des jeunes qui veulent conquérir le monde et d’autres qui veulent s’isoler dans une certaine idéologie et le protectionnisme », analyse Philippe Bloch. Business angel par passion plus que par attrait lucratif, M. Bloch se veut aussi un propagateur d’idées anglosaxonnes quant à la culture de l’échec et sa dédramatisation, qui vont forcément de pair avec l’expérimentation et donc l’innovation. Des problématiques franco-françaises qui trouvent aussi une résonance de l’autre côté de la frontière luxembourgeoise. EN RÉSUMÉ

Entrepreneur, écrivain, homme de médias… c’est un « keynote speaker » multi-casquette que JCI a invité pour le gala Cyel 2016 en la personne de Philippe Bloch pour parler de son parcours et des leçons qu’il en tire.

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LICENCE CC

L’entrepreneur français Philippe Bloch est l’invité d’honneur de la cérémonie 2016 du CreativeYoung Entrepreneur Luxembourg.


BRÈVES

FINTECH AWARDS Le prix de Start-up of the Year a été décerné à Governance.io pour la première édition des Fintech Awards organisés par KPMG. La société spécialisée dans la gouvernance des fonds d’investissement a reçu 50.000 euros qu’elle utilisera pour engager de nouveaux collaborateurs. Hervé Bonazzi a été élu Entrepreneur of the Year pour sa société Scaled Risk, qui édite des logiciels financiers visant une meilleure gestion du risque. Neurodécision, positionné dans la finance comportementale, a été distingué pour son pitch par le jury de professionnels et de représentants de la Place. Au-delà des récompenses, les Fintech Awards visent à ancrer le Luxembourg comme destination fintech tout en offrant une visibilité aux pépites du secteur (voir picture report en page 111).

A N N A K AT I N A

350,6 MILLIARDS La banque privée poursuit son essor au Luxembourg avec une hausse de 10 % des actifs sous gestion à 350,6 milliards d’euros fin 2015, d’après les chiffres du Private Banking Group Luxembourg, le cluster de l’ABBL regroupant les acteurs du secteur. Les clients ayant des actifs de plus de 5 millions d’euros représentent 71 % du total des actifs sous gestion au Luxembourg, contre 67 % en 2014. Le nombre de clients affichant moins de 500.000 euros d’actifs diminue encore à 7 % des actifs globaux.

PLACE FINANCIÈRE

UN BOUT DE BEPS Conformément aux dispositions prévues dans le cadre du vaste projet européen Beps, le ministre des Finances, Pierre Gramegna, a déposé le 20 juin un projet de loi toilettant les mécanismes de planification fiscale ayant pu exister par le passé en relation avec des sociétés de droit luxembourgeois touchant des revenus de source américaine. Le pays prévoit ainsi de ne pas accorder une non-imposition susceptible de découler de l’application de la convention fiscale bilatérale et des divergences d’interprétation entre le droit interne américain et le droit interne luxembourgeois de la notion d’établissement stable.

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PLACE FINANCIÈRE

BRÈVES

BRÈVES

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« N’achetez des tableaux que s’ils vous plaisent. » Roman Kräussl, professeur à l’Université du Luxembourg L’investissement dans l’art a la cote mais, selon une récente étude de la Luxembourg School of Finance, les rendements ne sont pas meilleurs que ceux des classes d’actifs traditionnelles. Sur les 40 dernières années, l’indice des ventes d’œuvres d’art calcule un rendement annuel moyen de 10 %. Or, la LSF, qui a analysé la base de données de ventes aux enchères Blouin Art Sales Index, montre que le véritable rendement annuel de l’art comme classe d’actifs, entre 1960 et 2013, tourne plutôt autour de 6,3 %. La différence s’explique par un « biais de sélection » : sur le marché de l’art, les tableaux pour lesquels la demande est forte sont plus souvent mis aux enchères et se vendent à des prix plus élevés.

CARNET ROSE Le secteur de l’assurance-vie a accueilli OneLife, une nouvelle marque issue de NPG Wealth Management et Private Estate Life, sa compagnie d’assurance-vie. Le groupe entend simplifier sa structure, consolider sa stratégie de croissance et être plus efficient sur les marchés européens dans un environnement législatif bouleversé par la transparence fiscale et l’échange d’informations. OneLife revendique plus de 6 milliards d’euros d’actifs sous gestion.

11 MILLIARDS $ Apparus au début des années 1990, les fonds destinés à financer les institutions de microfinance ont connu une croissance supérieure à 30 % par an. Mais le rythme a ralenti ces dernières années avec une progression des véhicules d’investissement comprise entre 10 et 15 %. Les fonds dédiés à la microfinance gèrent 11 milliards de dollars d’actifs, dont 50 % depuis le Luxembourg.

L’IMPORTANT POUR LE RÉGULATEUR EST DE VEILLER À CE QUE LA SURVEILLANCE PRUDENTIELLE SOIT NEUTRE À L’ÉGARD DE L’ÉVOLUTION TECHNOLOGIQUE. Nadia Manzari, responsable du service Innovation, Paiements, Infrastructures des marchés et Gouvernance à la CSSF. La Commission de surveillance du secteur financier est confrontée à la régulation des fintech, qui ne rentrent pas dans la classification classique du secteur financier. Il lui faut alors adapter les règles afin de garantir le traitement équitable des différents acteurs tout en ne freinant pas l’innovation.

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AFFAIRE LSK

La faillite de la société Leyne Strauss-Kahn rebondit encore une fois devant la justice, cette fois administrative. Dominique Strauss-Kahn a intenté un recours contre la décision de l’Administration des contributions directes lui réclamant près de 75.000 euros d’arriérés d’impôts de la société en 2014. L’ancien patron du FMI, administrateur de LSK jusqu’en octobre 2014, dénonce une réclamation qui intervient alors que le processus de faillite n’a pas été clôturé. Prochain round à l’automne.

RAIFFEISEN L’évolution du capital de la banque coopérative a conduit à une redistribution des mandats statutaires au sein du conseil d’administration. Post Luxembourg, actionnaire à hauteur de 10 % depuis février dernier dans le cadre d’un partenariat sur les comptes chèques postaux, sera représenté par son directeur général Claude Strasser et son directeur général adjoint Jos Glod. Romain Bausch, ancien CEO de SES, entre au conseil en tant que membre indépendant. Les mandats de l’ancien président du comité de direction, Ernest Cravatte, de l’actuel président du comité de direction, Guy Hoffmann, du vice-président du comité de direction, John Bour, et du membre indépendant Raymond Schadeck ont été confirmés et reconduits. Ernest Cravatte reste à la présidence du conseil d’administration.


BRÈVES

PLACE FINANCIÈRE

MERCATO FISCAL Le fisc belge s’intéresse à plusieurs footballeurs de l’équipe nationale détenant des sociétés enregistrées au Luxembourg pour gérer leurs revenus publicitaires. Notamment l’attaquant de Chelsea Eden Hazard, dont la sàrl EHGroup affichait 2,3 millions d’euros de bénéfices en 2014. Le joueur profite ainsi d’une exonération de ses revenus publicitaires à hauteur de 80 %. Il détient une autre société au Royaume-Uni pour ses droits d’image, dont les bénéfices sont taxés à 20 % au lieu de 45 % en Belgique.

L I C E N C E C C , L U C D E F LO R E N N E (A R C H I V E S)

À L’AMENDE La Commission de surveillance du secteur financier annonce avoir infligé une amende administrative (dont le montant n’a pas été révélé) à la société d’origine belge Electrawinds. Elle lui reproche des manquements en matière de publication d'informations.

+46,6 MILLIARDS € Après une tendance globale à la baisse en 2015, l’embellie se confirme pour les organismes de placement collectif luxembourgeois (OPC). Au 30 avril, le volume des actifs nets s’élevait à 3.442,080 milliards contre 3.395,404 milliards au 31 mars 2016 (+1,37 %), soit un gain de 46,6 milliards d’euros d’actifs en un mois, attribué par la CSSF au solde des émissions nettes positives à concurrence de 24,5 milliards et de l’évolution favorable des marchés financiers pour 22,2 milliards.

« Les social impact bonds feront partie du monde de demain. » Karin Schintgen Directrice RSE chez BGL BNP Paribas Il existe une soixantaine de social impact bonds (contrats à impact social) dans le monde, dont plusieurs en Belgique. Ces nouveaux types d’investissements visent à apporter un financement privé à des actions sociales innovantes sous le contrôle étroit des États. Une privati­sation du social qui en effraie certains mais s’avère inéluctable, selon Karine Schintgen.

ÉVASION FISCALE Juste avant de passer la main à la Slovaquie, la présidence néerlandaise de l’UE est parvenue à arracher un accord politique des ministres des Finances européens sur le projet de directive « anti-évasion fiscale » préparé par la Commission européenne et approuvé par le Parlement européen. La version finale compte cinq mesures anti-abus concernant la déduction des intérêts, l’imposition à la sortie, l’imposition des sociétés mères et filles, la double non-imposition et, de manière générale, l’habilitation des autorités fiscales à remettre en questions certaines transactions jugées abusives.

Les États membres ont jusqu’à fin 2018 pour transposer la directive dans leurs droits nationaux. La Belgique a finalement donné son aval alors qu’elle était opposée à la limitation à 30 % du résultat net avant impôt de la déductibilité des intérêts des emprunts d’une filiale. « Ce projet modifiera significativement la position concurrentielle de Luxembourg, car il s’agit d’un nivellement vers le bas en termes de compétitivité, estime Keith O’Donnell, managing partner d’Atoz Luxembourg. Il sera crucial que Luxembourg adapte sa politique fiscale en conséquence, ceci pour maintenir son attractivité sur le plan international. »

HONORÉ PAR SES PAIRS L’ancien directeur général du Commissariat aux assurances, Victor Rod, retraité depuis janvier 2015 après 19 ans dans ces fonctions, a reçu le titre de Distinguished Fellow lors de la réunion internationale annuelle des superviseurs nationaux de l’assurance (IAIS) à Budapest. Une distinction qui le récompense pour l’ensemble de son engagement au sein d’une institution dont il a été un des membres fondateurs.

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PIERRE GRAMEGNA, MINISTRE DES FINANCES

« Le Luxembourg est un partenaire fiable » JEAN - MICHEL LALIEU |

SV E N B E C K E R

Le ministre des Finances juge la situation du pays très saine avec des taux de croissance de minimum 3 % depuis 2014. Dans ce contexte, il estime que la réforme des pensions ne doit pas se faire dans l’urgence. Même si, à ses yeux, le Luxembourg fait de gros efforts de transparence, il lui faudra du temps avant de rétablir sa réputation.

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uel bilan tirez-vous, au niveau du gouvernement, de cette première moitié d’année ? p i e r r e g r a m e g n a Je constate que les prévisions budgétaires, telles que nous les avions dessinées à la fin de l’année dernière, se vérifient. Les finances publiques se portent de mieux en mieux et les chiffres que nous avions déposés à l’époque se révèlent crédibles. En d’autres termes, nous continuons à réduire le déficit budgétaire de l’administration centrale et l’excédent considérable dans l’administration publique se confirme. La deuxième grande tendance, c’est que la croissance économique est au rendez-vous et la place financière, qui reste le pilier le plus important de notre économie, fait preuve d’une belle résistance, surtout dans le contexte des changements réglementaires qui ont eu lieu à l’échelle mondiale. Finalement, tous les secteurs de la Place continuent à bien se porter. La croissance devrait connaître un creux aux alentours de 3 % cette année, après les 5 % de 2015 et des prévisions à 4,6 % en 2017. À quoi est dû ce léger fléchissement ? Il est difficile à expliquer. Selon les hypothèses de base, il pourrait provenir d’un ralentissement de la croissance économique internationale. Mais, en même temps, la croissance a été réévaluée à la hausse pour la zone euro et devrait approcher les 2 % en 2016. Je pense donc que ces deux tendances devraient s’annuler et il est possible que la croissance du Grand-Duché soit finalement légèrement supérieure à 3 %. Ceci dit, avec des

taux entre 3 % et 4 % depuis 2014, le pays connaît de toute manière une situation très saine. Le projet de réforme fiscale a été assez bien critiqué. Comprenez-vous les réserves et les frustrations qu’il a entraînées ? Il a suscité des commentaires, mais je ne partage pas votre analyse qu’il ait été fortement critiqué. De manière générale, cette réforme fiscale a été bien reçue. Notamment par les particuliers qui bénéficieront d’une réduction d’impôts relativement conséquente, mais aussi par les entreprises, puisque des allègements sont également programmés pour elles. Le taux applicable sur les profits des entreprises sera réduit progressivement de 21 % aujourd’hui à 19 % l’année prochaine et à 18 % en 2018. C’est une réduction d’impôts de 15 %. Un sondage montrerait certainement que la mesure est saluée comme allant dans la bonne direction. Mais certains auraient souhaité qu’elle aille plus loin. En tant que ministre des Finances, j’aimerais faire plus. Mais je dois aussi veiller à l’équilibre des finances publiques. La réforme présentée est donc la meilleure possible en faisant en sorte de respecter les équilibres budgétaires nécessaires pour se placer en conformité avec les règles de l’Union européenne. Dans le cadre du semestre européen, l’Union européenne a pointé du doigt le système de pensions. Y a-t-il urgence à le revoir ? La problématique de la soutenabilité des retraites au Luxembourg est connue

Il faut être patient et se dire qu’une réputation se construit dans la durée.

depuis de nombreuses années. Elle a été mise en exergue tant par l’UE que le FMI. Afin d’obtenir une vision claire des dernières évolutions, le gouvernement a donc décidé d’anticiper la radiographie des retraites pour faire le bilan de la réforme de 2012 et voir si son impact est suffisant. Nous analyserons les résultats à la fin de l’année ou au début de l’année prochaine. Concrètement, nous pouvons assurer le financement des retraites tant que la croissance progresse entre 3 % et 4 % par an. Ce qui est exactement le cas actuellement. Mais ce taux n’est pas garanti à l’avenir, d’où le choix d’avoir anticipé cette étude d’un an. Le système des retraites est un vrai problème pour le long terme. Il faudra le résoudre, mais calmement. Nous avons des années devant nous pour prendre des mesures correctives si c’est nécessaire. Disposez-vous déjà des premières indications par rapport à cette étude ? Non, mais les paramètres économiques étant bons pour l’instant, nous anticipons que les problèmes qui surgiront à long terme seront déplacés dans le temps. Avec une croissance forte, le système se soutient de lui-même, notamment par la création d’emplois. Or, au cours des deux dernières années, nous avons créé plus de 10.000 emplois nouveaux nets par an. Le gouvernement a mis en place un fonds intergénérationnel en 2014. Où en est son développement ? Ce fonds en est à sa deuxième année de fonctionnement. Il est alimenté tous les ans par le budget de l’État à hauteur de 50 millions d’euros. Il dispose donc Juillet / Août 2016 —

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de 100 millions, auxquels il faut ajouter un revenu exceptionnel d’environ 30 millions généré au moment de l’augmentation de capital d’ArcelorMittal. Et ceci illustre le fait que nous voulons, à travers ce fonds, amener un changement de paradigme dans les mentalités. En cas de rentrées exceptionnelles pour l’État, nous voulons faire en sorte qu’elles soient placées en réserve pour les générations suivantes plutôt qu’injectées dans les dépenses courantes. C’est d’ailleurs ce qu’il aurait fallu faire, au moins partiellement, avec les recettes de la TVA sur le commerce électronique. On savait qu’elles étaient limitées dans le temps, mais elles ont été utilisées pour financer des dépenses courantes. 130 millions, ça reste une somme modeste, mais nous n’avons pas, pour l’instant, plus de marge de manœuvre. Nous aurions dû créer ce fonds il y a 20 ans, nous avions alors des excédents considérables dans le budget luxembourgeois. Comment avance le pays par rapport au plan Beps de l’OCDE ? Quand les premières avancées concrètes serontelles visibles ? Nous transposerons la directive sur l’échange automatique d’informations avant l’été. Au sein de l’UE, nous sommes en train de finaliser la directive contre l’évasion et la fraude fiscales qui a été déposée par la Commission au mois de janvier et qui se fonde sur les travaux préparatoires que nous avions réalisés sous notre présidence. Ce texte devrait permettre de traduire des dispositions Beps dans les réalités européennes.

CONSEIL EUROPÉEN

Quel impact a eu, selon vous, pour le Luxembourg un événement comme le procès LuxLeaks ? Je voudrais d’abord signaler que le Luxembourg est un pays qui prévoit une protection pour les lanceurs d’alerte, contrairement à ce qu’on pourrait penser et alors que l’éclairage donné par ce procès n’a pas fait apparaître ce fait. Ceci dit, je crois qu’une réflexion est nécessaire au niveau européen sur la protection des lanceurs d’alerte. Au cas où notre système ne serait pas jugé suffisant, nous sommes prêts à y contribuer pour parvenir à un accord global sur un cadre plus protecteur. À travers ce procès, le pays a à nouveau été pointé du doigt sur la scène internationale… Il a ravivé le souvenir de l’affaire LuxLeaks, qui a bien sûr nui à la réputation du Luxembourg. Mais, entre-temps, nous avons pu redresser cette image de plusieurs manières. La plus spectaculaire est peut-être le fait que, sous présidence luxembourgeoise en 2015, nous sommes 096 ­—

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IN TERN ATIO N A L Pierre Gramegna en discussion à l'Eurogroupe avec le commissaire letton Valdis Dombrovski et son homologue belge Johan Van Overtveldt. « Le Luxembourg fait partie de la solution, pas du problème. »

Un ruling oral, c’est un peu un oxymore.

parvenus à mettre tout le monde d’accord sur une directive européenne qui prévoit l’échange automatique des rulings entre les pays de l’UE. C’était une réponse à LuxLeaks. Le Luxembourg a été un moteur pour arriver à une solution. Nous sommes donc une partie de la solution, pas du problème. Cela a été reconnu par tous les États. En plus, cette discussion a aussi permis d’éclairer le fait que des rulings existent dans tous les pays, ce qui a finalement permis de faire évoluer le cadre fiscal mondial. À la lecture de la presse étrangère, on perçoit toujours ce sentiment de « Luxembourg bashing », comme récemment avec cette rumeur de rulings oraux. Est-ce, pour vous, un sujet d’inquiétude ? Premièrement, je nie la véracité de cette rumeur sur des rulings oraux qui ne font d’ailleurs aucun sens. Un ruling est fait pour offrir des assurances. Si vous n’avez pas un texte qui vous donne ces assurances, à quoi cela sert-il ? Un ruling oral, c’est un peu un oxymore. Indépendamment de cela, nous devons être conscients qu’à travers des pratiques qui ont existé dans le passé, qui étaient connues, tolérées et légales, on aboutissait à des résultats de taxations symboliques qui étaient parfaitement connus. Aujourd’hui, la communauté internationale jette un œil beaucoup plus critique sur l’ensemble des conventions internationales de non-double imposition, sur les rulings, et cela aboutit à une grande réforme de la fiscalité à l’échelle

mondiale. L’initiative Beps est parvenue, en trois ans, à redessiner la cartographie de la fiscalité mondiale. Dans cet exercice, l’Europe a été la force motrice et nous sommes la région du monde qui est en train de mettre en œuvre ces règles le plus rapidement. Selon vous, que faut-il faire pour en finir avec cette image négative ? Deux choses : agir et communiquer. Le gouvernement a agi en faisant en sorte d’obtenir une plus grande transparence à l’échelle européenne et en expliquant aux partenaires ce que nous avons réalisé et ce que nous voulons encore faire à l’avenir. Nous devons aussi communiquer et nous le faisons en permanence. Nous avons utilisé la présidence de l’Union européenne pour bien montrer que le Luxembourg est un partenaire fiable qui respecte les règles du jeu. Mais aussi excellente que puisse être notre communication, à chaque fois que sortira un dossier ancien, la réputation sera à nouveau égratignée. Améliorer l’image du Luxembourg ne peut pas se faire à court terme. On doit y travailler tous les jours. Les résultats se produiront dans le temps, étape par étape. Il faut être patient et se dire qu’une réputation se construit dans la durée. EN RÉSUMÉ

Le ministre des Finances fait le point pour Paperjam sur les dossiers importants de cette première moitié d’année. Il défend la réforme fiscale, se montre satisfait de la croissance et fataliste face aux résurgences régulières des critiques que doit affronter le pays.


Tiré à 7.500 exemplaires, le premier numéro de DADADA sera lancé dans le cadre de la seconde Luxembourg Art Week. Réservez dès maintenant votre espace dans cette édition collector, contactez Marilyn Baratto au (+352) 20 70 70 - 316 ou par mail à marilyn.baratto@ maisonmoderne.com

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PLACE FINANCIÈRE

MONNAIES

Le renminbi business fait boule de neige JEAN - MICHEL LALIEU

La Place luxembourgeoise s’est intéressée très tôt à la monnaie chinoise et a su préserver son avance.

Tous les éléments sont désormais en place pour en faire un point de passage incontournable entre l’Europe et l’empire du Milieu.

I NTE RN ATION ALISATION Le renminbi s’est rapidement imposé comme une des monnaies les plus utilisées pour les transactions internationales.

CHINE-LUXEMBOURG

DES LIENS DE PLUS EN PLUS ÉTROITS

Bank of China crée une succursale au Luxembourg. C’est la première banque chinoise à s’établir dans un autre pays que le sien après l’avènement de la République populaire de Chine.

La succursale de Bank of China se transforme en filiale sous le nom de Bank of China (Luxembourg).

ICBC inaugure un bureau de représentation transformé en succursale un an plus tard.

1979

1991

1998

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— Juillet / Août 2016

ICBC dispose de son QG européen à Luxembourg sous le nom de ICBC Luxembourg.

ICBC Luxembourg SA est rebaptisée ICBC (Europe) SA. Elle contrôlera cinq nouvelles succursales à Paris, Bruxelles, Amsterdam, Milan et Madrid.

Volkswagen émet, au départ de la Bourse de Luxembourg, la première obligation en renminbi (« dim sum bond ») au niveau européen.

China Construction Bank (Europe) et la succursale China Construction Bank Luxembourg s’installent boulevard Royal.

Septembre 2006

Janvier 2011

Mai 2011

Août 2013

F R A M E C H I N A   /   S H U T T E R S TO C K

L’internationalisation du renminbi progresse rapidement.


PLACE FINANCIÈRE

D

epuis la première cotation par Volkswagen d’une obligation en renminbi (RMB) ou « dim sum bond » à la Bourse de Luxembourg en 2011, cette activité n’a fait que croître. Au premier trimestre 2016, on en compte désormais 70 pour un montant total de 32,8 milliards de RMB (soit 4,4 milliards d’euros). L’activité liée à la monnaie chinoise est en plein essor au Grand-Duché. Les efforts de tous les acteurs de la Place, privés comme publics, pour montrer leur proactivité par rapport à la volonté des autorités de Pékin d’assurer l’internationalisation du RMB, ont permis de créer un véritable axe entre Luxembourg et la capitale de l’empire du Milieu, facilitant entre autres les flux financiers. Les chiffres publiés par Luxembourg for Finance à l’occasion de la troisième édition du Renminbi Forum, le 15 juin dernier, confortent cette vision. En plus de l’évolution des « dim sum bonds », ils indiquent que le Grand-Duché est devenu la première base des fonds d’investissement sur le marché intérieur chinois (28 % en avril 2016), devant Hong Kong (21 %) et les États-Unis (18 %). Si on limite le spectre aux fonds originaires du Vieux Continent, 69 % sont originaires de la Place grand-ducale, loin devant l’Irlande (24 %). « Le Luxembourg a très bien saisi l’opportunité de cette internationalisation et fait ce qu’il faut pour garder de bonnes relations avec le gouvernement chinois, observe Shaohui Zhang, avocat au cabinet Allen & Overy et head of Luxembourg-China desk. Il est de plus en plus reconnu par Pékin au niveau des transactions bancaires, dépôts et paiements en monnaie chinoise. » Il note aussi que le pays détient un rôle très important au niveau des investissements chinois en Europe en tant que porte d’entrée. Selon les statistiques de 2015 du ministère chinois du Commerce, 48 % des investissements chinois en Europe ont transité par le Luxembourg. « Or, ces investissements sont en pleine progression, poursuit l’avocat. En 2015, ils ont atteint 20 milliards d’euros, mais pour les cinq premiers mois de l’année 2016, le total atteint déjà 80 milliards. » Une stratégie d’investissement à l’extérieur du pays soutenue par le gouvernement chinois. Parce que le pays détient des réserves de devises

contraintes. « En Chine, le Luxembourg est clairement sur la carte, note l’avocat d’Arendt & Medernach. Dans les milieux financier et politique, personne n’ignore le Grand-Duché, les opérateurs connaissent les possibilités qu’il offre, et notamment celle de jouer le rôle de base paneuropéenne dans le cas d’opérations qui intègrent des actifs dépendant de plusieurs juridictions. »

très importantes et doit trouver les technologies et les ressources nécessaires à son développement économique.

Rapidité et neutralité

« Accueillir les investisseurs chinois à bras grands ouverts malgré la distance et la différence de culture a été très visionnaire de la part du Luxembourg », insiste Shaohui Zhang, qui pointe notamment le travail réalisé pour convaincre les institutions bancaires chinoises de s’y installer. Aujourd’hui, six banques du top 10 national ont déjà implanté leur quartier général européen au Luxembourg et d’autres réfléchissent sérieusement à les y rejoindre. C’est notamment le cas de la China Everbright Bank, autre grand établissement, dont le conseil d’administration vient de décider de lancer les démarches afin de pouvoir installer une succursale et un QG européens sur la Place luxembourgeoise et profiter, comme ses consœurs, du passeport européen qui ouvre les portes de l’UE. « L’ouverture du gouvernement aux acteurs économiques chinois a aussi joué un grand rôle », estime l’avocat. Ainsi, la première idée de la China Construction Bank fut de s’implanter à Londres. Mais comme les autorités britanniques ont précisé à ses responsables qu’il fallait compter deux ans pour pouvoir ouvrir une filiale – un délai bien trop long dans la course à la concurrence –, ils se sont tournés vers le Luxembourg et ont obtenu une licence bancaire en trois mois. Responsable du bureau de Hong Kong du cabinet luxembourgeois Arendt & Medernach, Stéphane Karolczuk regarde cette évolution à travers le prisme chinois. Selon lui, outre les arguments déjà avancés d’accueil et de réactivité, c’est aussi la « neutralité » du pays, son côté international qui a fait la différence. « Des pays comme le Royaume-Uni, la France ou l’Allemagne doivent tenir compte de certains éléments liés à l’intérêt national, alors qu’au Luxembourg on parle surtout business », note-t-il. C’est ce qui a permis au Grand-Duché de s’ouvrir plus rapidement aux intérêts chinois. Un esprit d’ouverture qui a fait boule de neige et qui permet désormais aux acteurs chinois de bénéficier au cœur de l’Eurozone d’un ensemble d’acteurs familiers avec le RMB, ses produits, ses stratégies et ses

La CSSF donne son feu vert à l’établissement d’un premier fonds Ucits estampillé RQFII.

Lancement par la Bank of China de la première obligation en renminbi d’une compagnie de Chine continentale (Schengen bond) dans l’Eurozone.

La Banque populaire de Chine désigne ICBC en tant que chambre de compensation pour les transactions libellées en renminbi au Luxembourg.

China Merchants Bank implante son QG européen à Luxembourg.

Novembre 2013

Mai 2014

Septembre 2014

Janvier 2015

CHINELUXEMBOURG

UN PROJET DE SOMMET ÉCONOMIQUE

En visite au Luxembourg, entre autres pour présenter le développement géographique de Luxaviation dont son groupe détient 30 % du capital (lire aussi en page 74), Dong Wenbiao, président de China Minsheng Investment Group (CMIG) a eu l’occasion de discuter avec Yangxin Huang, président de Bank of China Luxembourg, afin d’organiser, sans doute en 2017, un sommet LuxembourgChine au Grand-Duché. Une quarantaine d’entreprises privées chinoises seraient alors invitées sur les rives de la Pétrusse pour participer à ce grand événement, le premier du genre. Sollicité pour soutenir cette initiative, le ministre de l’Économie Étienne Schneider n’a pas manqué d’y apporter un avis de principe favorable. « Ce serait une formidable opportunité pour resserrer davantage nos liens économiques, a-t-il expliqué à Paperjam. Et pour une fois, ce n’est pas nous qui serions obligés d’envoyer une délégation là-bas ! »

Du carburant dans le moteur

Les bases sont donc désormais en place pour travailler en direct avec l’empire du Milieu. Après l’arrivée de trois nouvelles banques début 2015, l’octroi, en mai 2015, d’un quota de 50 milliards de RMB (6,7 milliards d’euros) accordé au pays par la Banque populaire de Chine dans le cadre du programme RQFII (Renminbi Qualified Foreign Institutional Investor) permet désormais à des investisseurs institutionnels d’investir sur le marché des capitaux domestiques chinois via le Luxembourg. « Depuis cette année, ICBC et Bank of China sont autorisées à utiliser ce quota et 10 milliards de RMB sur les 50 qui sont déjà alloués », avance M. Zhang. L’internationalisation du RMB se fait à grande vitesse. Il fait déjà partie des cinq monnaies les plus utilisées dans le monde pour les paiements et, depuis décembre 2015, est intégré dans le panel des monnaies prises en compte pour le calcul des droits de tirages spéciaux du FMI. Le mouvement paraît donc désormais irréversible et le temps d’avance pris par le Grand-Duché sur les autres Places devrait lui permettre de préserver une position avantageuse. « Il faut maintenant faire en sorte que l’ensemble des mécanismes mis en place soient plus largement utilisés, analyse Stéphane Karolczuk. Et continuer à faire connaître les atouts du pays aux acteurs chinois, qui ne sortent pas seulement de Chine pour investir, mais aussi pour explorer et conquérir de nouveaux marchés et, très important pour eux, trouver de nouveaux partenaires en affaires. C’est donc là que l’effort doit se faire désormais pour trouver les nouvelles opportunités de croissance. » EN RÉSUMÉ

La Place luxembourgeoise dispose désormais de l’ensemble des rouages nécessaires pour faire un nouveau succès du renminbi business. Le pays a su se montrer visionnaire et, surtout, visible depuis la Chine, ce qui n’était pas gagné d’avance.

Agricultural Bank of China officialise l’implantation d’une succursale au Grand-Duché.

Un quota de 50 milliards de yuans (6,7 milliards d’euros) a été attribué par la Banque populaire de Chine au Luxembourg dans le cadre du programme RQFII.

Bank of Communications inaugure son QG européen à Luxembourg.

Mars 2015

Avril 2015

Mai 2015

Juillet / Août 2016 —

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PLACE FINANCIÈRE

AM B I TI ONS Johan Poor : « Nous pensons que le Luxembourg a tous les éléments pour émerger sur la scène start-up internationale. »

INVESTISSEMENT S PARTICIPATIFS

Une abeille prête à prendre son envol J E A N - M I C H E L GAU D R O N |

Après une première expérience concluante en Suisse, la société financière Bee Invested lance ses activités de crowdfunding au Luxembourg. Projets immobiliers et start-up seront les cibles privilégiées, avec un ticket d’accès très démocratique. Les ambitions sont claires : devenir un acteur de référence sur la Place.

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MIKE ZENARI

nvestir dans des projets inno- pari contraire. Tout comme la Suisse, nous vants en Suisse et au Luxem- pensons que le Luxembourg a tous les élébourg ainsi que dans des ments pour émerger sur la scène start-up projets de promotion immo- internationale. D’ailleurs, certains acteurs bilière au Grand-Duché à partir de souhaitent faire du pays une start-up 1.000 euros : c’est désormais possible ! nation et nous comptons bien évidemment Après avoir déjà tâté le terrain dans son apporter notre pierre à l’édifice. » pays d’origine, depuis un an, la société Active depuis mai 2015 en Suisse, en financière suisse Bee Invested Partners mode « bêta privé » un peu confidentiel, a choisi de s’internatiola plateforme n’en a pas naliser pour dévelopmoins étudié plus per sa mi ssion de d’une centaine de prodémocratisation de l’injets, en a présélec« Nous vestissement participationné six et finalement constatons une tif. Et elle a choisi le levé des fonds pour Luxembourg pour cela. deux d’entre eux. « La méconnaissance « Le Luxembourg est sélection de nos start-up du crowdfunding similaire à la Suisse sur est très rigoureuse et c’est bien des aspects : stabice qui plaît à notre comen capital. » lité économique et polimunauté d’investistique, multilinguisme, seurs », indique M. Poor, Johan Poor un taux d’épargne des qui mise beaucoup Vice-président ménages élevé, mais égaaussi sur le volet pédaBee Invested Partners lement un petit margogique de son action. ché », résume Johan « Nous constatons une Poor, vice-président de Bee Invested. méconnaissance du crowdfunding en capiParadoxalement, c’est souvent l’étroitesse tal de la part des investisseurs, mais aussi d’un marché qui, justement, freine le des start-up elles-mêmes. Une grande pardéveloppement d’un concept de finance tie de notre travail consiste donc à expliparticipative. Bee Invested a choisi d’en quer ce que sont les avantages de ce mode faire une opportunité. « Nous faisons le de financement autant pour les entrepre-

— Juillet / Août 2016

neurs que les investisseurs. » Le développement au Luxembourg a été planifié en plusieurs étapes. Actuellement, une équipe de quatre personnes sillonne le pays pour faire connaître la plateforme, en attendant, pour fin 2016-début 2017, une implantation durable avec la création d’une filiale. Objectif avoué, et très ambitieux : « Devenir le premier financeur de start-up au Luxembourg en démocratisant l’investissement dans des projets novateurs et porteurs à partir de seulement 1.000 euros, indique M. Poor. Nous avons également pour ambition de financer des projets de promotion immobilière et permettre à tous d’investir dans ce type d’actif, toujours avec des tickets d’entrée réduits. » C’est, du reste, sur ce volet immobilier que vont se concentrer les premiers efforts de Bee Invested au Luxembourg, avec des propositions pour un placement ayant une rentabilité moyenne annuelle de 10 % dans un horizon d’investissement de 24 mois. « Nous étudions actuellement plusieurs projets immobiliers, avec pour objectif le lancement d’une première campagne de financement courant juillet. » Et dès la rentrée de septembre, la plateforme (www.beeinvested.lu) proposera également à l’investissement des start-up luxembourgeoises. « Toutes les entreprises qui lèvent des fonds sur notre plateforme sont disponibles à l’investissement à tout investisseur particulier et professionnel et ce peu importe où il se trouve en Europe. Bien que le financement de start-up intervienne dans quelques mois, nous acceptons dès à présent le dépôt des dossiers d’entrepreneurs qui envisagent de lever des fonds », précise M. Poor. Peu importe le secteur d’activité ou le stade de développement de la société : le seul prérequis est que le porteur de projet ait un concept innovant et qu’il soit à la recherche d’un montant compris entre 100.000 et 1 million d’euros. Le processus de sélection est alors très rapide et suite à la réception du business plan complet, le comité de sélection donne son avis sous 48 heures en fonction des attentes des investisseurs. « Le projet entre ensuite en phase de due diligence auprès de nos services en vue d’une sélection finale. » Une étude approfondie qui porte alors sur tous les aspects du projet (marché, équipe, technologie, états financiers, propriété intellectuelle…) et au terme de laquelle, en cas de « succès », le projet est alors finalement sélectionné et ouvert à l’investissement sur la plateforme. « Une totale transparence est proposée aux investisseurs quant aux résultats obtenus suite à la due diligence », assure M. Poor. EN RÉSUMÉ

Déjà active en Suisse, la plateforme de financement participatif Bee Invested arrive au Luxembourg, avec pour ambition de devenir le premier financeur de start-up du pays.


Ă€ lire actuellement. www.maisonmoderne.com


PLACE FINANCIÈRE

JE AN-FR ANÇOIS WILLEMS (BANQUE HAVILL AND)

« Nous avons fait tout ce que nous avions dit que nous ferions » J E A N - M I C H E L GAU D R O N |

MIKE ZENARI

Il y a sept ans, Banque Havilland commençait timidement son activité sur les ruines de la banque islandaise Kaupthing.

B

anque Havilland a connu, ces derniers mois, une certaine boulimie dans son expansion. Cette stratégie est-elle amenée à durer ? j e a n - f r a n ç o i s w i l l e m s Nous allons vraisemblablement nous concentrer sur les implantations acquises ces dernières années, ce qui n’exclut évidemment pas l’un ou l’autre rachat de portefeuille pour consolider notre présence sur certains marchés. Mais nous n’avons fait que suivre la stratégie et la feuille de route présentées lorsque nous avons commencé nos activités en 2009. Il y avait évidemment une nécessité absolue d’adopter une telle stratégie, car il y avait beaucoup de parties prenantes dans la première phase de la restructuration, que ce soit les États belge et luxembourgeois, la Banque centrale européenne au travers de la BCL ou l’AGDL (l’Association pour la garantie des dépôts Luxembourg, remplacée depuis la loi du 18 décembre 2015 par le Fonds de garantie des dépôts Luxembourg, ndlr). Nous avions dû mettre un plan de bataille très précis sur la table. Avez-vous le sentiment d’avoir été visionnaire ? Nous avions, en tous les cas, à cette époque, la certitude que le basculement vers la transparence de la fiscalité était inéluctable. C’était juste une question de temps. Nous avons donc pris la gageure de construire un groupe bancaire en anticipant ce changement et en nous positionnant directement sur cette clientèle HNWI et UHNWI qui fait tant rêver, tout en ciblant une clientèle plus internationale que ce que n’était alors la clientèle typique des établissements luxembourgeois. 102 ­—

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Aujourd’hui, le groupe s’est étendu dans plusieurs pays, à partir du Grand-Duché, et vient de prendre pied en Suisse.

La stratégie dessinée dès 2009 s’est avérée payante et la banque affiche plus de 10 milliards d’euros d’actifs clients.

Nous n’avons pas voulu commencer en nous disant que nous allions faire comme les autres et voir ensuite comment nous évoluerions. À partir de là, nous avons dû développer une plateforme pour s’occuper de ces clients. Nous ne pensions pas forcément la mettre en place aussi rapidement, mais nous avons aussi été aidés par les conditions de marché qui ont fait que des groupes bancaires ont pris des décisions de recentrage sur des marchés cibles ou des activités précises, ce qui a libéré des opportunités d’acquisition. Bien sûr, nous n’avons pas acquis toutes les banques qui nous ont été présentées… Nous avons privilégié des entités correspondant à des marchés cibles ou des implémentations géographi­ques pour servir ces marchés cibles. Aujourd’hui, nous affichons environ 10 milliards d’euros d’actifs clients. L’Asie et le Moyen-Orient ne figurent pas vraiment sur la carte de votre présence internationale. N’est-ce qu’une question de temps ? C’est vrai que l’Asie manque à notre ouverture géographique. Il s’agit d’un marché un peu plus complexe, soumis à d’autres fondamentaux. Il n’est pas exclu que nous nous y développions, mais cela passera par une philosophie un peu différente et prendra un peu plus de temps. Pour ce qui est du Moyen-Orient, nous disposons d’un bureau de représentation à Dubaï, ce qui est suffisant pour toucher les investisseurs locaux ou ceux qui sont expatriés là-bas. Cela nous permet de leur proposer des solutions pour placer leurs avoirs vers le Luxembourg, la Suisse, le Royaume-Uni ou Monaco.

EXPANSION

LA PATIENCE SUISSE C’est le 7 juin à 11 h 21 que Banque Havilland Suisse est officiellement née. Issue du rachat de Banque Pasche, cette implantation helvétique se fait via une filiale à Genève et une succursale de cette filiale à Zurich. « C’est important pour nous d’être présents dans ces deux endroits, car la typologie des clients y est différente. Cela représente pour nous un vrai potentiel de croissance », assure M. Willems, persuadé que l’absence du groupe en Suisse a freiné le développement commercial du groupe. « Mais le processus d’obtention de licence a pris plus de temps que nous le pensions. »

Le fait de ne pas avoir eu, au départ, à réapprendre le métier de banque privée, mais d’avoir commencé vos activités directement avec une vision claire constitue-t-il la base de votre succès ? Je pense qu’il s’agit d’une combinaison de facteurs internes à la banque et liés au marché. Nous avons eu la chance d’avoir une équipe de personnes très qualifiées et motivées qui ont considéré cette start-up bancaire avec beaucoup de curiosité et d’excitation. Cela nous a beaucoup aidés. Nous avons aussi un actionnaire qui a les moyens de ses ambitions. Il vient de réinjecter quelque 40 millions d’euros dans le capital social afin de permettre l’acquisition de Banque Pasche en Suisse. Cela montre à quel point il s’engage pour soutenir la croissance de la banque. Tous les ingrédients étaient donc là dès le départ : l’idée, les compétences et un actionnaire fort. Tout s’est ensuite accéléré et les circonstances nous ont donné raison et nous ont confortés dans l’idée de travailler très en amont sur la notion de transparence fiscale. Au final, nous sommes là où nous voulions être, parfois en ayant pris des raccourcis, avec des conditions de marché qui ont fait que nous les avons pris plus vite. Mais nous avons fait tout ce que nous avions dit que nous ferions. Presque huit ans après la débâcle de la banque islandaise Kaupthing, dont Havilland a repris les activités, reste-t-il encore des séquelles de ce lourd passé ? Je peux affirmer que non. Je le remarque, d’une part, au travers des discussions que nous avons avec les régulateurs des différents pays où nous avons développé nos activités et auprès de qui nous devons montrer patte blanche, en Suisse


PLACE FINANCIÈRE

peut-être un peu plus qu’ailleurs, même. Nous le constatons aussi, d’autre part, lors de nos entretiens pour les recrutements de nouveaux collaborateurs. Clairement, la référence à ce passé islandais n’est même plus dans les discussions. La page est définitivement tournée. Qu’est-ce qui aujourd’hui pourrait menacer votre mouvement de croissance ? Plutôt que de menace, je parlerais de gageure. La banque a grandi de façon très spectaculaire. N’oublions pas que peu de temps après le lancement de nos activités, nous avons dû nous restructurer, et après deux plans sociaux, nous n’étions plus qu’une quarantaine d’employés en 2011. C’est évidemment tout à fait différent de gérer et de faire fonctionner une banque de 40 personnes à Luxembourg, avec un simple bureau de représentation à Londres et une micro­structure à Monaco, comme cela était alors le cas, comparé à un groupe, aujourd’hui, de 250 personnes, présent dans neuf localisations à travers le monde et à des endroits comme Moscou, Dubaï, Monaco, les Bahamas ou encore la Suisse, qui ont chacun leurs spécificités. C’est évidemment pour ces particularités que nous y sommes aussi, mais c’est un palier important à franchir, car cela représente autant de façons différentes de faire le même métier. Comptez-vous également travailler sur une plus grande visibilité au Luxembourg ? Havilland n’y est pas vraiment connue… Je pars du principe qu’il faut d’abord établir une certaine légitimité au niveau des affaires. Aujourd’hui, il est vrai

qu’avec plus de 100 employés au Luxembourg et plus de 10 milliards d’euros d’actifs, notre évolution se voit. Cela se remarque aussi dans nos processus de recrutement. Il est toujours aussi difficile de trouver des collaborateurs au profil pointu, mais aujourd’hui, nous recevons bien plus de candidatures, spontanées ou en réponse à des offres, comparé à il y a quelques années lorsque nous avions encore du mal à nous présenter. Il y a cinq ou six ans, on nous prenait pour de doux rêveurs. Nous avons montré que nous étions dans le vrai. Toutefois, il est vrai que je regrette un peu que les médias locaux ne parlent pratiquement pas d’une banque luxembourgeoise, établie à l’international avec son siège au Luxembourg et qui réalise une acquisition en Suisse, ce qui, à ma connaissance, n’a pas dû se produire très souvent... En revanche, paradoxalement, nous avons eu une très belle

VI SI B I LI TÉ Jean-François Willems : « Notre effort de relations publiques va être intensifié. »

« Il y a cinq ou six ans, on nous prenait pour de doux rêveurs. »

couverture de notre développement sur le site de CNN… Cela dit, notre visibilité augmente petit à petit. Mais peut-être avons-nous aussi, au début, fait preuve d’un petit complexe d’infériorité par rapport à cette histoire passée qu’il ne fallait pas remuer. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Et cet effort de relations publiques va être intensifié. Il faut aussi dire qu’avec notre expansion internationale, de nouveaux clients arrivent avec des profils qui sont aussi nouveaux et auprès de qui nous devrons également être présents. EN RÉSUMÉ

Depuis le lancement de ses activités à l’été 2009, Banque Havilland affiche un développement quasi continu de ses activités. Sa toute dernière acquisition en Suisse devrait lui donner un levier de croissance supplémentaire. Retrouvez la version intégrale de cette interview sur www.paperjam.lu.

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PLACE FINANCIÈRE

MOUVEMENT Colette Dierick veut s’impliquer dans la vie luxembourgeoise à partir de son installation définitive cet été.

À PARTIR DU 15 JUILLET

Le nouveau visage d’ING Luxembourg JEAN - MICHEL LALIEU |

Colette Dierick prend la succes­ sion de Luc Verbeken à la tête d’ING Luxembourg le 15 juillet prochain. Elle se donne comme missions de développer l’ancrage local de la banque et d’assurer la transition vers la digitalisation. Luc Verbeken dresse un bilan « enthousiasmant » de ses années luxembourgeoises.

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À

M A R I O N D E S SA R D

partir de la mi-juillet, ING Luxembourg vivra au rythme de sa nouvelle CEO. À 55 ans, Colette Dierick quittera l’antre belge du groupe orange, où elle travaille depuis 32 ans déjà, pour rejoindre la capitale grand-ducale. Un défi qu’elle ne veut pas sous-estimer, même si elle en a relevé d’autres ces dernières années. Présente à Luxembourg le 21 juin pour le passage officiel de témoin avec Luc Verbeken, elle a estimé devoir faire face à un « challenge important », vu le poids qu’a désormais acquis au Grand-Duché la filiale du groupe néerlandais au fil des années. « Mais je ne viens pas sans bagage, a-t-elle d’emblée précisé. Je suis au conseil d’administration d’ING Luxembourg depuis plus de cinq ans et je connais donc cette entité et le contexte dans lequel elle évolue. » Insistant sur le fait qu’elle travaillera dans la continuité de ce qu’a réalisé son prédécesseur, elle pointe ses deux priorités : « Renforcer l’ancrage local d’ING

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Luxembourg et pousser la transformation digitale. » Venu également pour introniser la nouvelle patronne, Rik Vandenberghe, CEO d’ING Belgique, président du conseil d’administration de la filiale grand-ducale et lui-même ancien CEO d’ING Luxembourg – juste avant Luc Verbeken –, a parlé d’une « énorme chance » pour cette filiale de pouvoir compter sur quelqu’un comme elle. « Elle a une vision très claire de ce que sera l’avenir d’une banque et a été un élément moteur du Domestic Transformation Program lancé en Belgique à partir de 2007 pour transformer ING d’une banque traditionnelle en une banque nettement plus digitale. » Entrée à la Banque Bruxelles Lambert (BBL) – rachetée par ING dans les années 90 – en 1984, elle y a fait toutes ses classes. Depuis janvier 2011, elle assure les fonctions de head of retail and private banking au sein du comité de direction d’ING Belgique. Cette ingénieure en construction aura donc la chance, à la fin de cette année, de

réceptionner le nouveau bâtiment qui se construit dans l’ancien centre Kons, en face de la gare, et de coordonner le transfert des 800 employés en févriermars 2017. Une manœuvre dont se serait volontiers chargé Luc Verbeken, qui avait lancé la phase des travaux en avril 2015. « Je dois partir quelques mois trop tôt, admet l’homme à l’éternelle cravate orange. Je pensais d’ailleurs pouvoir encore rester ici un an ou deux. » Pour, entre autres, perfectionner son luxembourgeois qu’il avoue avoir pris plaisir à étudier. En Belgique, où l’attendent ses nouvelles responsabilités, il sera head of transformation office d’ING Belux, en charge donc de donner les impulsions pour mettre en place la nouvelle stratégie du groupe bancaire. « Dans un contexte de taux d’intérêt négatifs, de marche forcée vers la digitalisation, avec l’afflux de réglementations et des consommateurs qui veulent de nouvelles customer experiences, l’enjeu est très important », observe M. Verbeken. Il estime d’ailleurs devoir sortir de sa zone de confort, sa préférence allant clairement aux aspects « business », aux contacts avec la clientèle. Il repart en tout cas avec le sentiment du devoir accompli. Les chiffres sont bons et les progressions importantes. « Quand je regarde la performance financière d’ING Luxembourg ces trois dernières années, je constate que les équipes ont fait un magnifique travail dans des circonstances pas très faciles », pointe de son côté Rik Vandenberghe. Luc Verbeken note encore qu’il aurait cru avoir la vie plus facile en débarquant au Luxembourg en mars 2013. « Mais j’étais à peine arrivé que Jean-Claude Juncker, alors Premier ministre, annonçait l’entrée en vigueur de la directive sur la fiscalité de l’épargne. On nous a donc prédit des jours difficiles, mais finalement la Place a très bien négocié ce virage. » Le citoyen belge, qui dit apprécier le Luxembourg pour son dynamisme et sa flexibilité, le compare à New York où il a aussi travaillé. « Dans les deux cas, on a toujours envie d’aller plus loin, les limites sont juste le temps et les moyens. » Pas étonnant dès lors que, quand on lui demande l’événement qui l’a le plus marqué sur ces trois années, il cite la dixième édition de l’ING Night Marathon, en 2015, « qui a permis de colorer la capitale en orange ». Par le passé, la banque a aussi sponsorisé celui de « Big Apple », et l’ambiance créée dans les rues de la capitale grand-ducale n’a rien à lui envier. EN RÉSUMÉ

Venue elle aussi de l’entité belge, Colette Dierick succède à Luc Verbeken à la tête d’ING Luxembourg. Elle promet la transition dans la continuité et veut mettre l’accent sur l’ancrage local de la banque et la transition vers la digitalisation.


PLACE FINANCIÈRE

ENDETTEMENT

Comme le lait sur le feu J E A N - M I C H E L GAU D R O N

D

Le ratio dette /  revenu disponible des ménages au Luxembourg est largement plus élevé que la moyenne de l’UE. La Banque centrale du Luxembourg surveille de près le phénomène et suggère la mise en place de quelques gardefous macro­ économiques.

É V O LU TIO N Depuis 2002, l’accumulation de la dette évolue beaucoup plus vite que l’accumulation des actifs dans le chef des ménages.

ans sa dernière revue de stabilité financière, publiée en juin, la Banque centrale du Luxembourg se penche, une fois de plus, sur la thématique de l’endettement des ménages, un des critères-clés à considérer dans l’analyse des risques susceptibles de menacer cette stabilité financière. Au Grand-Duché, le ratio de la dette totale des ménages rapportée au revenu disponible était de 151 % à la fin du 3e trimestre 2015. On est très loin des 234 % du Danemark ou des 228 % des Pays-Bas. Mais le pays est tout de même largement au-dessus de la moyenne européenne, qui tourne autour des 109 %. Comme dans la plupart des autres États, c’est évidemment la hausse des prix de l’immobilier résidentiel qui se répercute massivement (à hauteur de 80 %) sur l’endettement des ménages au Luxembourg. Et le phénomène s’est largement « aggravé » ces dernières années : en 2005, ce ratio ne flirtait qu’avec les 110 %. Deux autres chiffres suffisent à se rendre compte de la portée du phénomène. D’une part, selon les données 2015 du Comité européen du risque systé-

mique, environ 46 % de la population luxembourgeoise sont actuellement propriétaires de leur logement et détiennent un prêt hypothécaire ou un crédit immobilier. D’autre part, entre le premier trimestre 2000 et le 3e trimestre 2015, le taux de croissance réel annuel du revenu disponible des ménages a été de 1,25 % tandis que celui des prix de l’immobilier résidentiel a avoisiné les 4,70 %. « Une telle divergence à laquelle s’ajoute un contexte de taux d’intérêt faibles a pu inciter les ménages désireux d’acquérir un logement à recourir à l’endettement », indique la BCL, qui rappelle par ailleurs que les crédits hypothécaires accordés aux ménages sont concentrés auprès d’un nombre limité de banques domestiques, puisque cinq d’entre elles détiennent près de 90 % des crédits ! « Les établissements concernés pourraient rencontrer des difficultés en cas d’augmentation brusque des défauts de paiement des ménages », tient à mettre en garde la Banque centrale.

Les ménages vulnérables

Cette « augmentation » brusque pourrait avoir, par exemple, comme origine une

RATIO DETTE SUR REVENU DISPONIBLE ET RATIO DETTE SUR ACTIFS 50 %

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46 %

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Ratio dette totale des ménages sur revenu disponible Ratio dette totale sur actifs des ménages

2015 T3

2014 T4

2014 T1

2013 T2

2012 T3

2011 T4

2011 T1

2010 T2

2009 T3

2008 T4

2008 T1

2007 T2

2006 T3

2005 T4

2005 T1

2004 T2

2003 T3

2002 T4

80 % 2002 T1

S O U R C E S  : S TAT E C , CA LC U L B C L

40 % 110 %

simple augmentation des taux d’intérêt, actuellement scotchés à un niveau plancher historiquement bas. « Les ménages sont susceptibles de subir les conséquences d’une hausse soudaine et non anticipée des taux d’intérêt », s’inquiète la BCL, pour qui « un tel scénario de normalisation à la hausse des taux n’est nullement à exclure à moyen terme dans la zone euro. Ceci est d’autant plus important que les récents chiffres révèlent que le service de la dette hypothécaire des ménages ayant souscrit un crédit immobilier au Luxembourg représente environ un tiers de leur revenu disponible. » Et de rappeler que plus de 80 % des prêts immobiliers accordés depuis 2003 l’ont été sur la base d’un taux variable… Le cas de figure est largement présent au Luxembourg, sachant que 39 % des ménages luxembourgeois détiennent une dette hypothécaire, contre seulement 23 % dans la zone euro. C’est sur l’ensemble de ces constats que la Banque centrale évoque « une certaine vulnérabilité » des ménages face à leur situation d’endettement et à la fragilisation de la soutenabilité desdites dettes à moyen terme. Pour l’heure, outre le faible niveau des taux d’intérêt, la déduction fiscale des intérêts sur les crédits immobiliers renforce la capacité actuelle des ménages à supporter un niveau de dette hypothécaire important. Actuellement, un contribuable peut déduire de la valeur locative de son bien les intérêts débiteurs en rapport avec le prêt ayant servi à financer sa résidence principale, jusqu’à un maximum de 1.500 euros pour la première année de l’occupation et les cinq années suivantes, 1.125 euros pour les cinq années subséquentes et 750 euros pour les années suivantes (des plafonds majorés de leur propre montant pour le conjoint / partenaire – si les partenaires ont demandé à être imposés collectivement – ainsi que pour chaque enfant à charge). Pour autant, devant le constat que, depuis le début du siècle, l’accumulation de la dette évolue beaucoup plus vite que l’accumulation des actifs dans le chef des ménages (voir graphique), la BCL verrait d’un bon œil que les autorités « réfléchissent à la mise en place de mesures macro-prudentielles telles que l e s ra t i os p rê t  /  va l e u r d u b i e n , prêt / revenu, dette / revenu et service de la dette / revenu afin de contenir les éventuels risques issus d’une dynamique insoutenable de la dette ». EN RÉSUMÉ

L’endettement des ménages au Luxembourg est plus important que celui observé, en moyenne, au sein de l’UE. Très largement lié aux emprunts immobiliers, le phénomène justifie un focus de la part de la Banque centrale du Luxembourg, qui analyse dans le détail le phénomène.

Juillet / Août 2016 —

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PAPERJAM ADVERTORIAL

3 C PAY MEN T

MBO réussi, un nouveau départ pour 3C Payment  Établie au Luxembourg depuis 1988,

 Spécialisée dans les solutions

En mars dernier, 3C Payment a fait l'objet d'un management buy out, pourquoi cette décision ? michele ferraris, CEO de 3C Payment : J’ai intégré la société 3C au Luxembourg en 1999. Depuis 17 ans, je travaille dans un secteur d’activité qui me stimule et qui est en évolution constante. Les opportunités sont multiples, tant d’un point de vue technologique qu’en termes d’implantation géographique. L’appartenance au groupe SIX, bien que positive sous de nombreux angles, cloisonnait mon envie de développement. J’ai vu en 3C un énorme potentiel et en avril 2015, j’ai décidé d’agir, en présentant mon plan de buy out au groupe SIX. Un an plus tard, 3C a débuté une nouvelle vie, de son côté. Depuis mars dernier, nous existons sous le nom revisité de 3C Payment. Grâce au management buy out, nous opérons un retour aux sources.

solutions de paiement intégrées sophistiquées et sécurisées. On entend par « sophistiquées » la multitude de dispositifs mis en place pour faciliter les transactions de prestataires spécifiques, notamment dans le domaine de l’hôtellerie, des transports, des parkings privés ou encore dans le secteur retail. Ces clients nécessitent une attention toute particulière car un grand nombre d’informations sont impliquées dans leurs processus de paiement. Notre rôle est donc de faciliter tous ces flux monétaires, pour rendre leur comptabilité aussi fluide que possible, tout en garantissant une sécurité optimale des données et des transactions.

la société 3C, ancienne filiale du groupe SIX, est devenue 3C Payment en mars 2016, suite à un management buy out.

Dans quels domaines s’étend votre champ d’action ? Le cœur de métier de 3C Payment, c’est la conception et la mise en place de

de paiement intégrées, 3C Payment compte parmi ses principaux clients des hôtels de luxe, des restaurants, des commerçants ou encore des gestionnaires de parkings et de transports.

Quelle est la particularité de 3C Payment ? Tout simplement notre savoir-faire et notre adaptabilité. Nos clients, du secteur de l’hôtellerie, de la restauration, du parking ou encore du retail ont tous besoin d’une même solution, mais cette dernière doit être parfaitement adaptée à leur business et leur stratégie. Techniquement, nous

 Aujourd’hui indépendante,

3C Payment se reconcentre sur son core business, tout en gardant SIX comme partenaire.

« Grâce au management buy out, nous opérons un retour aux sources. » Michele Ferraris CEO 3C Payment

sommes capables aujourd’hui de personnaliser notre offre et d’accompagner chaque client ou partenaire dans son développement. Notre expansion internationale s’est d’ailleurs construite grâce à cela. Un client se développe sur un nouveau marché, nous le suivons et adaptons notre solution à sa nouvelle structure, mais aussi aux spécificités bancaires locales. La technologie DCC (Dynamic Currency Conversion) en est un bon exemple : partout dans le monde, un détenteur de carte de crédit peut payer dans la monnaie de son choix chez nos clients. Quelles évolutions votre nouveau statut implique-t-il ? Avec le management buy out, ce qui évolue de manière considérable, c’est notre flexibilité dans la prise de décision : désormais tout est plus facile et dynamique. La concertation, par exemple, est simplifiée. Nous statuons aujourd’hui en comité de management réduit à trois personnes. C’est une donnée importante, notamment lorsqu’il s’agit de créations de postes

LE RÔLE DE 3C PAYMENT DANS UNE TRANSACTION BANCAIRE Consumer

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Clients using 3C software

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3C Integra Hosted Platform • Dynamic Currency Conversion Server • Authorisation & Settlement Switch • Invoice & Web Report Server

Financial Partners


PAPERJAM ADVERTORIAL

À la tête de 3C Payment, Michele Ferraris simplifie les transactions bancaires.

ou de partenariats d’affaires. C’est notamment ce qui nous a permis d’embaucher une vingtaine de talents, dans la vente, comme à des postes d’ingénieurs pour nos bureaux au Luxembourg, à Londres et à Chicago en à peine quatre mois. Cette fluidité dont nous disposons aujourd’hui nous permet d’aborder notre clientèle en nous concentrant sur l’optimisation de ses besoins technologiques et matériels, et ce quel que soit son emplacement géographique. En revanche, certaines choses restent et resteront les mêmes : nous avons gardé les mêmes locaux, mais surtout les mêmes compétences, doublées d’un réel enthousiasme.

300 millions

Comment abordez-vous cette situation vis-à-vis de vos clients et partenaires ? Une de nos priorités a été d’entamer un parcours de communication et d’échanges auprès de nos partenaires, et notamment des banques acquéreuses, afin de leur signifier que nous sommes neutres et indépendants quant au choix de nos partenaires bancaires. Bien que SIX ait été notre « maison mère » et reste une des banques acquéreuses les plus actives sur le marché européen, elle fait désormais aussi partie de nos partenaires, que nous traitons tous avec le même niveau d’importance et d’exigence.

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de transactions sécuri­ sées sont effectuées chaque année dans le monde grâce aux techno­ logies développées par 3C Payment.

28 ans d’ancienneté. Créée en Suède en 1986, la société 3C existe au Luxembourg depuis 1988. Elle est devenue 3C Payment en mars 2016.

C’est le nombre de pays dans lesquels 3C Payment a établi sa clientèle.

QU’EST-CE QU’UN MBO ? Le management buy out, également appelé MBO, consiste au rachat d’une entreprise par ses dirigeants ou ses salariés. Pour lancer 3C Payment, Michele Ferraris a racheté l’entité 3C au groupe SIX.

Et sur le terrain, comment assurez-vous une transition réussie ? En allant à leur rencontre. Nous effectuons un énorme travail de repositionnement auprès de nos clients et partenaires, que ce soit en Asie, en Europe, aux États-Unis ou au MoyenOrient. Pour cela, il aura fallu se remettre en question en interne, pour se concentrer sur notre cœur de métier : les solutions de paiement intégrées haut de gamme. Trois mois après notre lancement officiel, nos initiatives ont porté leurs fruits de manière très concrète : nous sommes sur la top list de tous nos partenaires, qui nous sollicitent de plus en plus. Quelles nouveautés seront au programme dans les prochains mois ? Notre présence internationale continue de prendre de l’ampleur, nous souhaitons donc favoriser une implantation en conséquence, tout en assurant une vraie proximité avec notre clientèle. Pour cette raison, nous prévoyons d’ouvrir un bureau à Dubaï fin 2016. Ce type de décision nous est bénéfique autant qu’à nos interlocuteurs locaux. Nous continuerons par ailleurs nos actions pour pérenniser le branding 3C Payment en assurant une omniprésence sur tous les événements professionnels dédiés au secteur retail, comme aux parking et à l’hôtellerie. Côté technologie, nous

avons toujours donné la priorité à la recherche et au développement, et aujourd’hui plus que jamais, nous misons sur ce volet. De nombreuses solutions et fonctionnalités sont à l’étude et seront dévoilées dans les mois à venir. Quelles sont vos ambitions pour l’avenir de 3C Payment ? Parmi les secteurs en développement, il y a l’e-commerce et le retail qui font déjà partie de nos plans d’investissement pour 2016 comme pour les années à venir. Nous souhaitons être impliqués dans tous les nouveaux projets qui requièrent une certaine sophistication de solutions de paiement. Notre souhait, c’est de continuer à simplifier la vie de nos clients et celle de leurs propres clients, tout en nouant des partenariats durables et variés, ici au Luxembourg comme à l’étranger.  EN RÉSUMÉ

Après de nombreuses années passées au sein du groupe SIX, la société, devenue 3C Payment et spécialisée dans le dévelop­ pement de solutions de paiement intégrées de pointe, a pris son indépendance. Grâce à un management buy out opéré par Michele Ferraris, elle vole de ses propres ailes depuis mars 2016, et opère un reposition­ nement actif auprès de ses clients (dans l’hôtellerie, les parkings, le retail et les transports) et partenaires financiers. L’objectif ? Confirmer son statut de leader mondial des transactions monétiques.

Juillet / Août 2016 —

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DIGITAL

ités 3 inv erts : ue / p q i x t d’e ma 1 thé éponses r s et de

: itaux g i d s lle ier Doss ute nouve o une t rience sur expé .lu/

rjam s pape -edition s r e i doss

TECHNOLOGIES

UNE OFFRE INÉGALÉE

Les data centers, atout pour l’attractivité du pays Fondations historiques de la stratégie ICT luxembourgeoise, les data centers restent cependant méconnus à l’international. Les nouveaux services qu’ils développent permettent pourtant d’attirer au Luxembourg de nouvelles entités, de la substance… et des emplois.

Qu’il est loin le temps où les data centers étaient perçus et vendus pour leur « hardware », soit des racks informatiques et autant d’espaces de stockage. Devenus des fournisseurs de services à part

entière, bien au-delà de l’hébergement, ils disposent d’un retour d’expérience plutôt encourageant des acteurs qui ont franchi la frontière luxembourgeoise en raison de leur attrait.

Q Quels sont les éléments différenciateurs pour un data center ? « Se différencier dans un marché en mutation » ROGER LAMPACH CEO LuxConnect SA

Un data center se distingue par son niveau de services, dont la principale référence reste le classement en différents « Tier », établi par l’Uptime Institute. Le Luxembourg est particulièrement connu pour sa forte concentration en data centers de niveau Tier IV, soit ayant le niveau de sécurité le plus élevé.

« Il y a les data centers certifiés et… les autres » JEAN-FRANÇOIS HUGON Head of marketing European Business Reliance Centre

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Bien qu’elle ait gagné en qualité et en maturité, l’offre internationale autour des data centers reste encore hétérogène, avec des écarts importants en matière de qualité des services.

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« Sécurité, flexibilité, réactivité au cœur de l’offre » FRÉDÉRIC PRIME COO Datacenter.eu

De fortes mutations économiques sont apparues ces dernières années, liées notamment à une augmentation massive de la connectivité et, par extension, à un volume de données toujours plus grand et qui continue de croître. D’un stockage de données toujours plus important décou­ lent différents enjeux pour les entreprises, dont notamment la sécurité.


DIGITAL

GILLES FEITH

GUILLAUME DELANNOY

ELENI POSTANTZI

CTIE

Soho Media Solutions

Eurid

Q Quelle est la valeur ajoutée que votre offre de services ou support matériel apporte aux data centers ? « Une offre cloud complète, made in Luxembourg » Fournir des solutions cloud et exploiter des data centers sont deux métiers bien distincts. Pourtant, l’un repose sur l’autre, et vice versa. Comment s’articule la coopération entre ces deux types de métiers ? CLIFF KONSBRUCK En quoi sont-ils complémentaires ? Directeur Digital services

0 7. 0 7. 2 0 1 6

Fintech

La Place luxembourgeoise se développe pour étoffer son offre ICT. Parmi ses priorités, les fintech ont un rôle-clé à jouer, principalement celles proposant des modèles réellement disruptifs.

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Post Luxembourg

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PICTURE REPORT

SUMMER EVENT Les managing partners Fatah Boudjelida et Keith O’Donnell ont accueilli leurs collaborateurs et clients pour la seconde édition de l’Atoz Backyard Party le 2 juin dernier. Cet événement casual était organisé dans le jardin du Fnel – Scouten à Luxembourg.

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— Juillet / Août 2016

ERIC CHENAL 2 4 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

Plus de photos en ligne sur : www.paperjam.lu


PICTURE REPORT

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21.06.2016 – KPMG

FINTECH AWARDS LUXEMBOURG A N N A K AT I N A | 5 9 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U 4

La première édition des Fintech Awards Luxembourg s’est clôturée le 21 juin au siège de KPMG Luxembourg, organisateur de l’événement, en collaboration avec Maison Moderne, Digital Lëtzebuerg, le Cluster ICT, ainsi que le Technoport. Trois prix ont été remis aux start-up méritantes : Governance.io (Fintech Start-up of the Year), Scaled Risk (Fintech Entrepreneur of the Year) et Neurodecision (Best Pitch).

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06.06.2016 – CERCLE CITÉ

B AUH Ä R EPR Ä IS OA I 2 016 C H R I S TO F W E B E R | 3 7 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

1 Simone Beissel (Ville de Luxembourg), Paul Weidig (Syvicol, président du jury), François Bausch (ministre des Infrastructures), Lydie Polfer (bourgmestre de la Ville de Luxembourg) et Étienne Schneider (vice-Premier ministre) 2 Didier Mouget et Marie-Béatrice Noble 3 Famille Marochi-Bock, Frédéric Nosbusch (N-Lab architects) et Robert Hever (Wort) 4 Paul Weidig (Syvicol, président du jury) et Maurice Molitor 5 L'ensemble des lauréats du Bauhärepräis 2016

Juillet / Août 2016 —

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PICTURE REPORT

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14.06.2016 – PHILHARMONIE

DELOITTE HORIZON CONFERENCE 2

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O L I V I E R B O U TO N | 3 6 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

1 Nicolas Cary (Blockchain.info) 2 Pierre Gramegna (ministre des Finances) 3 Pierre Castagne (Luxoft) 4 Stewart Kam-Cheong (MAS Luxembourg) et Joël Vanoverschelde (Deloitte Luxembourg) 5 Patrick Laurent (Deloitte Luxembourg) 6 Tom Theobald, Nicolas Mackel (LFF) et Pascal Martino (Deloitte Luxembourg) 7 Luc Brucher (Deloitte Luxembourg) 8 John Mills (Maitland), Johnny Yip et Raphaël Glohr (Deloitte Luxembourg) 9 Virginie Michielsen (Deloitte Luxembourg) et Hugues Delcourt (Bil)

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15.06.2016 - PHILHARMONIE

RENMINBI FORUM M I C H E L Z AVAG N O ( B L I T Z ) 2 2 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

1 Marc-André Bechet (Alfi) 2 Matt Moran (PwC Luxembourg) et TieCheng Yang (Clifford Chance Bejing) 3 Sandra Lu (Llinks Law Offices Shangai) 4 Judith Bogner (modératrice) 5 Hubertus Väth (Frankfurt Main Finance) 6 Robert Scharfe (Luxembourg Stock Exchange) 3

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— Juillet / Août 2016

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Accounting for Securitisation Vehicles

5 July 2016

Décider avec assertivité

6 July 2016

7 July 2016

Le monde des produits dérivés

8 juillet 2016

Private Equity Valuation Boostez votre carrière, accélérez votre développement !

Getting things done even when you are not in charge

Module 7 Les produits structurés 11 juillet 2016

1 July 2016

Deferred tax and other tax impacts of IFRS

1 et 14 juillet 2016

Gérer son temps ou se gérer dans le temps ? 15 juillet 2016

13 July 2016

Training makes the difference!

Revenue Recognition

Further Information The training calendar is available on: www.pwcacademy.lu T +352 49 48 48-4040 F +352 49 48 48-2900 e-mail: pwcacademy@lu.pwc.com

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Maria Teresa Fulci de Rosée, 58 ans, a intégré Crestbridge Luxembourg en tant que legal and compliance officer. Elle était auparavant head of legal au sein de Hines Luxembourg Office. PSF

Jean-Philippe François, avocat à la Cour, a été promu counsel chez DSM Di Stefano Moyse. Il a rejoint le cabinet en 2006. Business administration, finance & legal

Marie Romero, avocate à la Cour, a été promue counsel au sein de DSM Di Stefano Moyse. Elle a notamment travaillé pour la Commission nationale pour la protection des données. Business administration, finance & legal

Laurent Bélik a été nommé managing director d’Elian Luxembourg. Il était depuis 5 ans managing director de SFM Luxembourg jusqu’à l’acquisition de la société par Elian en 2015. Business administration, finance & legal

Sonia Zegai, 38 ans, a rejoint Gatsby & White en tant que head of legal and international tax. Elle a auparavant travaillé chez Baloise Group et à la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA).

L’Institut luxembourgeois de régulation (ILR) a nommé Michèle Bram membre de la direction. Elle a commencé sa carrière en tant qu’avocate à la Cour, avant de rejoindre en 1992 le service des Médias et des Communica­ tions, rattaché au ministère d’État.

Ressources humaines

Julie Scremin, 35 ans, a rejoint SD Worx en tant que senior payroll administrator. Elle a travaillé chez IF group Luxembourg.

Business administration, finance & legal

Noosphere Brand Strategy renforce son équipe avec Virginie Baude, 34 ans, au poste d’account supervisor. Elle a un bachelor en comptabilité et a suivi une formation complémentaire d’expert-comptable à Luxembourg.

Ressources humaines

Stéphanie Vicente, 42 ans, a rejoint SD Worx en tant qu’executive assistant. Elle a travaillé au sein de CGI (anciennement Logica). Ressources humaines

Communication & Marketing

Félix Urbain, 27 ans, a également rejoint Noosphere Brand Strategy en tant que graphic designer. Il travaillait auparavant chez Schmitz Digital Printing à Ciney (Belgique). Communication & Marketing

Geeta Madan, 33 ans, a rejoint q-leap en tant que business analyst. Elle a travaillé chez Larsen & Toubro Infotech et Amazon Luxembourg. ICT

"Ce que nous protégeons, ne s’arrêtera jamais" Secure & Efficient Electrical Energy

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Laetitia Crudeli, 23 ans, a rejoint SD Worx en tant que junior payroll administrator. Elle a travaillé chez Luxair et chez BDO.

Yoanna Stefanova a rejoint NautaDutilh Avocats Luxembourg en tant qu’associée locale dans son département Droit des sociétés. Elle a travaillé au sein de Dentons (anciennement OPF Partners) et de Clifford Chance Luxembourg.

Communication & Marketing

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Communication & Marketing

National

Assurances

Vera Heliodoro, 36 ans, a rejoint la Graphisterie Générale en tant que senior art director. Elle a travaillé chez Maison Moderne et Lola.

Ramazan Yuksel, 34 ans, a rejoint le groupe REA en tant que senior product manager – international consumer experience. Il a travaillé chez atHome Group.

www.cel.lu

L’ancien CEO d’Experta, JeanMarie Bettinger, a pris les commandes de SGG Luxembourg. Il doit s’atteler au développement de l’entière plateforme de services de la société au Grand-Duché, sur les aspects tant opérationnels que commerciaux. Business administration, finance & legal PSF Fonds d’investissement et services aux fonds


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CARRIÈRES

Aurélie Costantini, 25 ans, a rejoint Shine a light en tant que chef de projet. Elle a travaillé chez \Excel (groupe TBWA) et Fox International Channels France. Communication & Marketing

Cinq nouveaux partners au sein de Deloitte Luxembourg

Sheenagh Gordon-Hart, 59 ans, a rejoint The Directors’ Office en tant que partner. Après avoir créé sa propre entreprise, elle a travaillé au sein de JP Morgan Investor Services au poste de client & industry research executive.

Business administration, finance & legal

Management

Camille Martins, 25 ans, a rejoint Takaneo Consulting en tant que PR & communications manager. Elle a travaillé trois ans chez Plus2Sens à Lyon. Communication & Marketing

Fonds d’investissement et services aux fonds

Hervé Précigoux, 36 ans, a rejoint Vandenbulke comme counsel. Il a travaillé chez OPF Partners et chez Linklaters.

Joachim Bailly, 38 ans. Il travaille dans le service Tax en tant que spécialiste de la fiscalité indirecte.

Business administration, finance & legal

Ladislas de Crouy Chanel, 41 ans. Il a 17 ans d’expérience acquise chez Deloitte à Luxembourg et à Chicago.

Ça bouge chez Clifford Chance Luxembourg

Joachim Heukmes, 34 ans. Il a travaillé chez HEC Consulting Group.

Business administration, finance & legal

Katia Gauzès, 40 ans (ex-Arendt & Medernach), a rejoint l’étude en tant qu’associée dans le département Corporate. Elle est spécialisée en droit des sociétés et dispose de 14 ans d’expérience dans ce domaine. Michael Wildscheck a été promu senior associate au sein du département Banking, Finance and Capital markets. Il exerce au sein de l’étude depuis 2012. Markus Waitschies a été promu senior associate. Il est spécialisé en marché des capitaux, aussi bien en matière de titres de dette qu’en matière d’equity. Alexandre Wagner a été nommé senior associate au sein du département Fonds d’investissement. Il conseille des clients locaux et internationaux sur la structuration et la mise en place de différents types de fonds d’investissement.

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François-Kim Huge, 45 ans. Il a travaillé, entre autres, chez JP Morgan et Andersen Consulting.

Nadège Anen a été nommée senior associate. Elle est spécialisée en droit civil et commercial, dans la résolution de litiges d’entreprises ainsi qu’en droit bancaire privé.

Christian Van Dartel, 34 ans, a rejoint les rangs de Deloitte en 2005 et apporte, depuis lors, ses services à des clients à Luxembourg comme à Londres.

Christian Lennig, 37 ans, a été promu counsel au sein de l’étude où il exerce depuis 2008. Kristof Meynaerts, 32 ans, a été promu counsel au sein du département Fonds d’investissement de l’étude où il exerce depuis 2008. Judit Stern a été promue counsel au sein du département Corporate. Elle a rejoint l’étude en 2006. Martin Wurth, 33 ans, est également promu counsel au sein du département Banking, Finance and Capital markets.

!

Un départ ? Une arrivée ? Une promotion ? Votre actualité nous intéresse ! Envoyez votre biographie et une photo à press@paperjam.lu. L’information sera alors relayée sur l’ensemble de nos supports : sur le site www.paperjam.lu, dans la newsletter électronique quotidienne et dans le magazine.


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CARRIÈRES Créez ou actualisez gratuitement votre biographie sur www.guide.paperjam.lu. Recherchez parmi plus de 10.000 références et un millier de biographies, classées par catégorie. Services aux entreprises Place financière Public, Associatif et Santé Activités industrielles

Du mouvement chez EY Business administration, finance & legal Fonds d’investissement et services aux fonds

Six nouveaux directeurs associés Adriana Boixados Prio, 35 ans, a rejoint EY en 2007. Diplômée en droit, en conseil et en gestion fiscale de l’école de commerce Esade à Barcelone (Espagne). Charles Dequaire, 36 ans, a rejoint EY en 2003. Diplômé de la Skema Business School avec une spécialisation en audit, il est également titulaire d’un MCCA de l’Université de Lille. Julie Honoré, 37 ans, a rejoint la société en 2001. Elle est titulaire d’une maîtrise en sciences de gestion de l’Université de Namur.

Fernando Longares, 40 ans, a rejoint EY en 2006. Il est titulaire d’une maîtrise en études économiques européennes du Collège de l’Europe à Bruges (Belgique). Jesus Orozco, 38 ans, a rejoint EY Luxembourg en 2003. Titulaire d’un double baccalauréat de l’Université de Malaga (Espagne) et de la Fachhochschule de Kiel (Allemagne), il détient également une maîtrise en audit de l’Université de Vic à Barcelone (Espagne). Vincent Remy, 38 ans, a rejoint EY en 2006. Il est titulaire d’un master en gestion fiscale des entreprises obtenu à la Skema Business School (anciennement, ESC Lille) et d’un DESS en droit et fiscalité à l’Université de Valenciennes.

Trois associés Laurent Capolaghi, 33 ans, a rejoint l’entreprise en 2005. Il est titulaire d’un master en finance avec spécialisation audit et comptabilité de l’École supérieure des sciences commerciales (Essca) d’Angers (France). Sylvie Leick, 39 ans, a rejoint l’entreprise en 2001. Elle est diplômée en droit privé et en législation fiscale luxembourgeoise.

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Christian Schlesser, 37 ans, a rejoint EY Luxembourg en 2003. Il est titulaire d’une maîtrise en sciences économiques et gestion d’entreprise de l’Université de Nancy II et d’un master 2 en ingénierie et gestion de patrimoine de l’école de commerce Inseec de Paris (France).

Promotions chez Intertrust PSF

Frank Welman, 52 ans, au poste de managing director et membre du comité de direction. Il a travaillé au sein de TMF Group à Luxembourg. Myla Baguilat, 36 ans, en tant que business unit director en charge de l’équipe Europe du Sud et Amérique latine. Elle a travaillé chez Deloitte Luxembourg et chez Ernst & Young Bermudes et Philippines. Jean-Marc McLean, 40 ans, au poste de business unit director au sein de l’équipe Asia, Turkey, Middle-East & Africa. Il a travaillé chez Vistra Luxembourg. Dorota Szczepanska, 32 ans, en tant que business unit manager accounting. Elle a commencé sa carrière en 2007 chez ATC Luxembourg. Akiza Aramazani, 35 ans, au poste de business unit manager accounting. Il a travaillé chez Alter Domus Luxembourg. Vincent Cointepas, 31 ans, en tant que business unit manager Corporate & Legal. Il renforce l’équipe Asia, Turkey, MiddleEast & Africa.



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— Juillet / Août 2016


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CLUB

BIENVENUE

ÉCHANGER AVEC DES EXPERTS C’est aussi ça, le Club


LES ÉVÉNEMENTS DES SEMAINES À VENIR

CLUB

MARDI 20.09.2016

14 workshops sur une journée

SAMEDI 24.09.2016

JEUDI 06.10.2016

Golf & Leadership

Let’s taste : Tea tasting

JEUDI 22.09.2016

Let’s taste : Surprises vinicoles (CEO-only)

MERCREDI 28.09.2016

MARDI 11.10.2016

10×6 Communication : Lessons learned, lessons shared

Table ronde Architecture : Luxembourg, ville tentaculaire ?

MERCREDI 28.09.2016

10×6 Communication : Lessons learned, lessons shared Dix directeurs de la communication nous racontent un succès. Du défi initial à la mise en œuvre de leur stratégie gagnante, ils vont nous raconter le chemin qu’ils ont emprunté. Rebranding, communication internationale,

développement du numérique, communication interne, repositionnement... Les challenges présentés – et la manière d’y apporter des solutions – pourront en inspirer d’autres.

Astrid Agustsson

Michèle Andres

Christian Carbonne

Johannes Kadar

Michaël Mer tens

Ville de Luxembourg

Fischer

Luxair

Philharmonie Luxembourg

Bil

Luxembourg, communément appelée Luxembourg-ville ou simplement d’Stad, est la capitale du Grand-Duché de Luxembourg ainsi que la plus grande ville du pays avec un peu plus de 115.000 habitants.

Depuis 1913, la boulangerie Fischer évolue dans le respect du savoir-faire traditionnel et de la qualité artisanale de ses produits.

Luxair est la compagnie aérienne du Grand-Duché de Luxembourg basée à l’aéroport de Luxembourg-Findel à Sandweiler.

La Philharmonie Luxembourg est une salle de concert située sur le plateau de Kirchberg à Luxembourg-ville. Inaugurée en 2005, elle accueille aujour­d’hui plus de 400 représentations par an et fait partie des principales salles de concert en Europe.

À la fois banque de détail, banque privée et banque des entreprises, la Bil fait partie du top 3 des banques du Luxembourg.

Markus Payer

Johan Putseys

Vic Reuter

Moa Sigurdardottir

Luc Welter

SES

Initiative

Police grand-ducale

Cargolux

Post Group

Le groupe SES est le premier opérateur mondial de satellites. Il fournit des communications par satellite sécurisées et fiables à des télédiffuseurs, opérateurs télécoms, entreprises et gouvernements dans le monde entier.

Initiative est une agence internationale spécialisée en stratégie média et investissements publicitaires.

La police grand-ducale est compétente sur l’ensemble du territoire du Grand-Duché pour les missions de police administrative et de police judiciaire.

Fondée en 1970, Cargolux Airlines International SA est aujourd’hui l’une des plus grosses compagnies exclusi­ vement cargo en Europe et assure également des vols charters ainsi que des services de maintenance.

Créé en 1842, Post Luxembourg est, depuis 1992, un établissement dont le propriétaire est l’État luxembourgeois. Premier opérateur de services postaux et de télécommunications du pays, Post offre également des services financiers.

INFOS Lieu : Tramsschapp (Luxembourg-Limpertsberg) Accueil à partir de 18:30. Inscription obligatoire sur www.paperjam.club.

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LES ÉVÉNEMENTS DES SEMAINES À VENIR

CLUB

SAMEDI 24.09.2016

Golf & leadership au féminin

C

omment se donner les moyens de ses ambitions : modèles, repères, référen­ces ? Cette journée décou­verte veut proposer une solution concrète sur les différentes manières d’optimiser ses qualités et son potentiel. Grâce à cet accompagnement, notre partenaire vise à aider les femmes à découvrir, reconnaître, comprendre, mesurer, asseoir et améliorer leur leadership autrement. Et pourquoi le golf ? Parce qu’il permet un résultat individuel enrichi par une réflexion collective, par la mise en regard permanente entre la pratique golfique et les comportements en entreprise. Et tout ceci sans oublier l’objectif global : valoriser son leadership et utiliser le golf en effet miroir des situations vécues. Lieu : sera annoncé ultérieurement. Accueil à partir de 09:00. Journée découverte réservée aux femmes membres du Paperjam Club. Inscription obligatoire sur paperjam.club.

PARTENAIRE

MARDI 11.10.2016

Table ronde Architecture : Luxembourg, ville tentaculaire ? Si les prévisions se vérifient, le Luxembourg accueillera plus d’un million d’habitants en 2060. La capitale et ses voisines auront alors l’aspect d’une métropole ininterrompue sur de longs kilomètres. Cette croissance pose des questions multiples : quels aménagements du territoire ? Quelles alternatives en matière de transport ? Quelles

Lieu : International School of Luxembourg. Accueil à partir de 18:30. Inscription obligatoire sur paperjam.club.

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pistes en matière architecturale ? Quelles relations entre les promoteurs immobiliers et les responsables communaux et nationaux ? Quelle place pour une architecture de qualité ? La table ronde sera animée par Céline Coubray (rédactrice en chef d’ Archiduc ) et Jean-Michel Gaudron (rédacteur en chef de Paperjam).

SILV ER SPONSOR


LES 14 WORKSHOPS DU MARDI 20 SEPTEMBRE 2016

COMMUNICATION, MARKETING  & SALES

09:30 12:30 14:00 17:15 09:30 12:30

FINANCE & LEGAL 14:00 17:15 09:30 12:30

Gérald Claessens Knewledge

Yves Leblond Up-CRM

Joël de Marneffe SD Worx

Michèle van Kasteren Étude d’avocats Thielen & Associés

Pascal Cieslewicz Securex

CLUB

Comment faire de Google son meilleur vendeur ? Boostez vos ventes avec le marketing automation ! Le traitement des avantages en nature

La médiation au travail Bien gérer son split payroll : de l’administratif à l’humain

HUMAN RESOURCES 14:00 17:15

INFORMATION MANAGEMENT  & ENTERPRISE 2.0

LEADERSHIP  & MANAGEMENT

PERSONAL DEVELOPMENT

STRATEGY  & OPERATIONS

09:30 12:30 14:00 17:15

Tim Driscoll (photo) et Amaël Meignan Eva Training

Alexandre Goeffers Sopra Steria

François Vaille Sogeti

09:30 12:30

Gia Hue Surply et Christophe Bodelet

14:00 17:15

Rafika Khouil et Didier Reinach

09:30 12:30

Quantis

Human Vision

Salvatore Genovese Genoways

Former des adultes : se passer de la clé des champs et utiliser la clé du succès ! Optimiser le système d’information pour améliorer la performance de l’entreprise Drawing the line between disruptive technologies and simple innovations Développez l’agilité au sein de vos équipes Manager dans un contexte multiculturel L’art théâtral au service de votre prise de parole en public

14:00 17:15

Roger Claessens R. J. Claessens & Partners

Personal branding: much more than a logo and a graphic

09:30 12:30

Michel Van der Poorten et Vincent Raucroix

How to thrive in the cognitive era?

14:00 17:15

Aurélien Bourdaa et Mathieu Ferel

IBM

MyAgency

Même les plus irréductibles passent au digital… Juillet / Août 2016 —

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LA VIE DU CLUB

CLUB

JEUDI 02.06.2016

10×6 : les DRH au cœur de l’entreprise MAISON MODERNE

Chasse aux talents, recrutement d’expats, formation, bonheur au travail… Les DRH ont souvent des missions pour le moins délicates. Pour en parler, le dernier 10�6 de la saison leur était consacré et s’intéressait en particulier aux projets d’aujourd’hui et défis de demain.

Retrouvez toutes ces présentations en vidéo et les photos de cet événement sur www.paperjam.lu.

« Il faut favoriser le projet personnel et professionnel des expats, sinon ils vont nous échapper. » Xavier Güell Axa

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« Notre truc, c’est le pouvoir que nous donnons aux gens. »

« Être heureux au travail est devenu une nouvelle quête. »

René Penning Kulturfabrik

Romain Muller JLL Luxembourg

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« Un travail n’est jamais aussi bien réalisé que quand un employé l’a fait avec plaisir. »

« Nous employons des méthodes de recrutement différentes des traditionnels salons. »

Thierry van Ingelgom Gulf Petroleum Luxembourg

Marton Fulop Docler Holding


LA VIE DU CLUB

CLUB

« Nos produits sont bien connus du grand public, mais pas le nom de notre entreprise. » Fabio Dioguardi Ferrero

« Il faut avant tout respecter les promesses de départ. »

« La mesure trouve son sens quand elle est enrichie des attributs du cœur. »

Julian Troian Etix Everywhere

Dominique Périlleux Lombard International Assurance

« Ce sont les salariés qui font la différence. » Claude Olinger Luxair

SILV ER SPONSORS

« De plus en plus, les gens seront formés à un métier au cœur même de l’entreprise. »

GOLD SPONSORS

Alexandre Massol La Provençale

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Retrouvez toutes les photos de ces événements sur www.paperjam.lu.

LA VIE DU CLUB

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19.05.2016 – LIVIN RE AL ESTATE

LET’S TASTE : BIÈRES SIMON & FROMAGES 1

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MAISON MODERNE 51 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

1 Didier Hermant (IT Perform) et Jocelyne Franssen (Hoani) 2 Chloé Andres (Securex) 3 Maxime Vandemaele et Géraud Verstraeten (Aztec Group) 4 Nicolas Contor et Victor Soares (Burotrend) 5 Baptiste Griselle (Teddy Tout Court), Jérémy Schwachhofer (Domaine Thermal Mondorf ) et Betty Fontaine (Brasserie Simon) 6 Olivier Dauvister (CK Online) et Jean-Michel Huppert (Datashelt) 7 Rita Rivas (CDCL)

7

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1

3

24.05.2016 – NEIMËNSTER

5

JOURNÉE DE WORKSHOPS

6

MAISON MODERNE 9 9 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

1 Laurent Annet (WSI) 2 Stéphane Breidbach (Axa) et Ricardo de Sousa (ING) 3 Cécile Lorenzini (Vanksen) et Olivier Laidebeur (Office Freylinger) 4 Véronique Di Maria (Nexum) 5 Nathana Colling (Étude Giabbani) 6 Nathalie Thunus (SFC Conseil) 7 Marc Jeanjean (Alcor Executive), Alice Kapron (PwC), Virginie Scuvée (Kumquat) et Julien Gobbi (Sopra Steria) 8 Georges Weyer (Victor) 9 Patricia Lasarte (Talk Finance)

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LA VIE DU CLUB

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02.06.2016 – C EN T RE CULT UREL T R A M S S C H A PP

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10×6 R H : P R O JE T S D ’AU JOUR D ’HUI, DÉFIS DE DEMAIN MAISON MODERNE 6 3 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

8 4

1 Emilie Casara et Theresa Santos (BGL BNP Paribas), Olivier Schweizer (Paperjam Club) 2 Anne-Sophie Delbouille et Anaïs Bouillet (Maison Moderne), Djamila Kettab et Arnaud Maqua (Maison Moderne) 3 Yuline Martirosyan (UFG WM Real Estate) 4 Gérard Sinnes (Vistim) 5 Jackye Elombo (Wildgen, Partners in Law) et Nicolas Chely (Kleyr Grasso) 6 Pierre-Yves Lanneau Saint Leger (Vitalbriefing) et Bénédicte Souy (Moving People Luxembourg) 7 Gaëlle Meyer-Richard (Banque de Luxembourg) 8 Michael Blino (Bil) et Rémi Fouilloy (Fyte) 9 Elodie Rousseau-Vercel (Maison Moderne) et Olivier Nosny (Luxgest-On) 10 Yamina Chalabi (Adomea Service), Sophie Lafleur (Anticip Consult) et Ludger Errat (Creactive Studio) 11 Lydie Bertrand, Aurore Koenig et Elsa Rodrigues (Laboratoires Ketterthill), Sandie Woelffel (Paperjam Club) 12 Edouard Van Ginderdeuren (Fyte)

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Retrouvez toutes les photos de ces événements sur www.paperjam.lu.

LA VIE DU CLUB

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16.06.2016 – R É S I D E N C E D E L’ A M B A S S A D E U R DU JAPON

C E O - O NLY S U M M E R C O CK TA IL MAISON MODERNE 6 0 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

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1 Gianni Humbert, Anne-Sophie Dessy et Marc Devillet (Autopolis) 2 Francis Gasparotto (Maison Moderne), Dominique Matera (INFPC), Antoine Rech (Sacred Heart University) et Nicolas Hurlin (The Recruiter) 3 André Hesse (Vous), Claude Muller (Comed) et Suso Brüchle (Menuiserie Kraemer) 4 Daniel Origer (Schulerimmo) 5 Guy Benzeno (Paperjam Club), S. E. Mme Atsuko Nishimura (ambassade du Japon), S. E. M. John Marshall (ambassade de Grande-Bretagne) et Thomas Flammant 6 Philippe Genicot (ProfilerConsulting) et Arnaud Lambert (Champ Cargosystems) 7 Jacques Brauch (Soludec), Simone Herriges (Continents Insolites) et Philippe Provost (LCO1)

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21.06.2016 – BOURSE DE LUXEMBOURG

LET’S TASTE : PAINS & HUILES D’OLIVE

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MAISON MODERNE 5 4 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

1 François Henryon (CRH-Lux) 2 Frédéric Thomas (Canon) 3 Thomas Seale (Les Templiers de Provence) 4 Kiara Galizia (Censea Consilium) 5 Estelle Kondratuk (Canon) 6 Danielle Weber (Graas-Lavie)

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LA VIE DU CLUB

CLUB

NOUVEAUX MEMBRES

Bienvenue au Club ! ABN AMRO Bank Abri&Co Immobilier Accuris Architektebüro abplus Atelier 70 B&F Avocats Bauer & Partners Real Estate Consulting Continents Insolites Csign Cultureinside.gallery Damovo e-TIC Esthemed Extenso Fiducia Fiduciaire de l’Est Fiduciaire GSL Grünmobil Haca Partners ICT Consulting Group IEDRS Îles de Paix Innov’ICTion Laboratoire national de santé - LNS Leitmotif Moving People 2 Luxembourg Nexvia Sanichaufer Syment Tracol Immobilier MEMBERSHIP

Rejoignez le Club ! LEARN INSPIRE NETWORK

Avec plus de 700 entreprises membres, le Paperjam Club est le plus grand business club du pays, avec 180 événements organisés par an.

NICOLAS POUILLEUX nicolas.pouilleux@maisonmoderne.com

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Associez votre marque ! BU I LD YO U R BR AN D !

Chaque événement du Paperjam Club est un excellent moyen d’augmenter sa visibilité auprès d’une cible qualifiée captive.

OLIVIER SCHWEIZER olivier.schweizer@maisonmoderne.com

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REPORTAGE

Avec près de 7.400 passagers par jour en moyenne, l’aéroport de Luxembourg connaît une activité intense. Notre photographe Christian Aschman en a franchi les postes de sécurité et nous propose un tour dans les coulisses de ce géant de verre et d’acier, où l’humain a encore une place très importante aux côtés des technologies les plus pointues.

Invitation au voyage J E A N - M I C H E L GAU D R O N |

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C H R I S T IA N AS C H M A N


REPORTAGE

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REPORTAGE

RUCHE Alimentation électrique, pleins de kérosène (1.250 tonnes par jour en moyenne sont consommées au Findel), maintenance : les équipes au sol s’affairent sans cesse dans un ballet parfois très artistique.

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REPORTAGE

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REPORTAGE

ÇA ROULE Entre l’avion et le passager, les bagages enregistrés parcourent une longue distance sur tapis roulant : 120 mètres lors du check-in ; entre 50 et 80 mètres aux arrivées et 800 mètres lors de la phase de contrôle.

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REPORTAGE

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REPORTAGE

VALISES 15 compagnies aériennes commerciales sont présentes sur le tarmac du Findel. Elles génèrent le traitement quotidien de quelque 2.600 bagages, soit plus de 78.000 par mois.

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REPORTAGE

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REPORTAGE

SURVEILLANCE Que ce soit le personnel de Lux-Airport (en haut pour la surveillance du terminal), de l’Administration de la navigation aérienne (au centre, pour la gestion du trafic aérien) ou celui de Luxair (en bas, pour les opérations), l’aérogare autant que le ciel sont scrutés en permanence pour le confort et la sécurité de tous.

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REPORTAGE

CONTRÔLE Du haut de la tour de contrôle, les équipes de l’Administration de la navigation aérienne assurent, entre autres missions, les services du contrôle de la circulation aérienne. Rien de ce qui se pose ou décolle du Findel ne leur échappe…

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BAVARDAGES

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BAVARDAGES

 É TAT DES LIEUX ÉCONOMIQUE

Entre satisfactions et réserves J E A N - M I C H E L GAU D R O N |

SV E N B E C K E R

 Serge Allegrezza (Statec / Observa­

toire de la compétitivité) et Carlo Thelen (Chambre de commerce) se sont prêtés au jeu de notre bavardage.

 Au menu des échanges, spontanés

et sans concession : la santé économique du pays et ses perspectives d’évolution.

 Si certaines visions divergent, les deux hommes se retrouvent quant à la néces­ sité de rester toujours très prudent devant l’embellie conjoncturelle actuelle.

L

e Luxembourg perd six places au dernier classement de la compétitivité établi par l’institut suisse IMD. Faut-il s’en inquiéter ? s e r g e a l l e g r e z z a Non. L’institut IMD se base sur un mélange de critères quantitatifs et qualitatifs. Si on regarde le score et non pas la place, on constate que le Luxembourg se tient dans un mouchoir de poche avec le Canada et la Norvège. La moindre petite variation de calcul fait que l’on perd ou gagne très vite des places. Au vu des benchmarks que nous suivons nous-mêmes, au sein de l’Observatoire de la compétitivité, je ne dirai donc pas que le Luxembourg souffre d’une grosse perte de compétitivité. c a r l o t h e l e n Il faut en effet appréhender ces classements avec prudence. Mais ils existent et il ne faut pas les négliger non plus. Il est vrai qu’un tiers des indicateurs sont qualitatifs, basés sur la perception des chefs d’entreprise. Dans le classement précédent, il y avait eu une embellie que l’on peut attribuer aux effets d’annonce des différentes mesures présentées par le gouvernement : le référendum, la loi Omnibus, la sàrl simplifiée, les mesures pour le logement et l’aménagement du territoire… Les entrepreneurs étaient alors optimistes et cela se ressentait dans les indicateurs. Un an plus tard, il y a un certain mouvement de déception, également lié à la présentation de la réforme fiscale. Cela peut expliquer en partie le recul de cette année. Juillet / Août 2016 —

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BAVARDAGES

Le pays n’a donc pas perdu son côté business friendly, comme pourrait le laisser penser le recul de certains indicateurs liés au climat des affaires ? c . t . Nous bénéficions d’un retour d’expérience solide et d’un cadre d’affaires bien établi. Les initiatives de soutien de la part de l’État sont nombreuses. Nous profitons aussi de certaines conditions exogènes, par exemple le climat social actuellement tendu chez nos voisins français et belge. Dans le cadre de la troisième révolution industrielle, nous essayons de prendre à bras-lecorps la transformation digitale. Par le biais d’une approche bottom-up, nous essayons d’encourager les entreprises moins sensibilisées ainsi que de soutenir celles qui sont déjà bien impliquées. Des efforts restent à faire en termes de mentalités. J’ai l’impression que nous entrons davantage dans un schéma où le patron souffre d’une mauvaise image, où il est jugé comme celui qui profite aux dépens de ses employés. Une telle image, que nous connaissons surtout en France, est déplacée. En Allemagne ou en Suisse, il y a une valorisation sociétale très positive de l’entrepreneur. s . a . Il est en effet indéniable qu’il n’y a jamais eu autant d’initiatives et d’animation autour de l’entrepreneuriat qu’actuellement. Il se passe beaucoup de choses et c’est remarquable. Je ne suis pas sûr en revanche que la population ait un regard plus négatif sur les patrons et l’entreprise. Selon le Global entrepreneurship monitor qui est établi chaque année, si nous nous comparons avec nos voisins, on est plutôt en bonne position au vu des projets entrepreneuriaux évoqués par les gens. Cela me semble donc être moins une source d’inquiétude, même si, évidemment, ce sont surtout les non-Luxembourgeois qui sont les plus dynamiques. Se référer à la seule population résidente luxembourgeoise n’est sans doute pas pertinent. Je ne perçois pas vraiment d’attitude anti-entreprises. Mais il est vrai aussi que depuis 2008, il y a des remises en cause et une certaine inquiétude latente. Pour ce qui est de l’aspect business friendly, il faudrait poser la question à ceux qui veulent investir chez nous. On peut bien imaginer que l’eldorado, que l’on vantait avant, n’est plus depuis les affaires LuxLeaks, Panama Papers et autres dossiers Beps. On sent bien que les marges de manœuvre sont réduites. Mais c’est une très bonne chose qu’il y ait cette purification. Si être business friendly signifiait que l’on pouvait faire n’importe quoi n’importe comment, ce n’était pas forcément positif, aussi bien sur le plan légal qu’éthique. Avez-vous été surpris que les derniers débats sur la compétitivité à la Chambre des députés n’aient pas accouché de grand-chose ? s.a. Tout dépendait des attentes initiales, et les miennes étaient très basses… Il est dommage que le sujet de la compétitivité ne soit pas davantage pris au sérieux. J’aimerais bien que ce soit le cas ! Pourquoi la Chambre ne se saisit-elle pas du débat sur l’avenir du pays pour faire venir des experts ? 144 ­—

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Justement, en 2004, un expert français, le prof. Fontagné, avait publié son fameux rapport Une paille dans l’acier sur la compétitivité du pays. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? s . a . Beaucoup de choses, à commencer par l’existence même de l’Observatoire de la compétitivité ! Nous sommes un des pionniers en la matière. Ce n’est que récemment que le rapport des cinq présidents (Jean-Claude Juncker pour la Commission européenne, Donald Tusk pour le Sommet de la zone euro ; Jeroen Dijsselbloem pour l’Eurogroupe, Mario Draghi pour la BCE et Martin Schulz pour le Parlement européen, ndlr) a proposé de créer un système d’autorités de la compétitivité indépendantes dans la zone euro en vue de compléter et renforcer l’Union économique et monétaire… L’idée fait son chemin, même si certains États ne veulent pas du tout en entendre parler. Du reste, pourquoi pas refaire un troisième rapport Fontagné (un second volet avait été publié en 2009, ndlr) ? Ça pourrait être une idée. Il y a aussi tout un travail qui est fait au niveau du Conseil économique et social, en passant en revue tous les indicateurs existants. Le pays va-t-il vraiment mieux, comme se plaisent à le dire Xavier Bettel ou Pierre Gramegna ? c . t . Il est indéniable que la conjoncture va mieux, mais nous restons tout de même dans un contexte assez atypique. Il y a certes moins de pression sur les finances publiques, mais il faut relativiser : ce qui nous tire vers le haut, ce sont les créations d’emploi, l’évolution conjoncturelle et la croissance démographique, qui nous placent en bonne position par rapport à nos voisins… Mais quand on considère l’évolution de la productivité, on se situe plutôt dans la moyenne européenne, il n’y a pas de surperformance intrinsèque. Les investissements publics sont substantiels, ce que l’on peut saluer, étant donné que cela crée du travail auprès des acteurs locaux. En même temps, l’investissement privé demeure relativement faible, notamment en termes de R & D, ce qui montre un manque de confiance de la part des entreprises. Or, en période de haute conjoncture, il faudrait constituer davantage de réserves. Ceci n’est pas fait. Il y a bien ce fonds souverain qui a été créé en 2014, ce qui constitue un bon début. Mais c’est insuffisant. Si une nouvelle crise systémique ou même sectorielle importante devait survenir, le gouvernement n’aurait le cas échéant plus de munitions pour y faire face et quant au volet budgétaire, la dette publique a déjà fortement augmenté depuis la crise. Il est vrai que les dépenses publiques sont aujourd’hui davantage sous contrôle qu’il y a 10 ans. Or, dès 2017, le déficit public de l’État central renouerait de nouveau avec un niveau proche de 1 milliard d’euros. Autant dire que nous avons grillé un nombre important de cartouches et que les marges de manœuvre sont très limitées… s . a . Il est clair que la conjoncture nous aide, mais c’est tout de même une conjoncture particulière. Car quand on regarde autour de nous,

« Il est dommage que le sujet de la compétitivité ne soit pas davantage pris au sérieux. » Serge Allegrezza

on ne peut pas dire que ce soit la zone euro qui nous porte véritablement. C’est le fait d’être bien spécialisés autour d’un certain nombre de secteurs dynamiques, notamment le secteur financier, porté par la bonne évolution des marchés. On profite de cette aubaine pour l’instant, mais le revers de cette médaille, c’est qu’en cas de retournement, ce sera cruel. C’est donc maintenant qu’il faut profiter de la situation pour investir dans l’avenir. Soutenir l’entrepreneuriat, oui, mais il faut aussi voir tout ce qui est du domaine de l’éducatif ou de la recherche, où nous ne sommes pas vraiment très bons en ce moment. Notre effort en matière de R & D n’est pas au niveau d’un pays développé comme le nôtre. Alors oui, le pays va mieux, mais il doit continuer à se préparer structurellement, à se diversifier et à faire preuve d’une politique d’investissement constante et probablement beaucoup plus ambitieuse que celle que nous connaissons maintenant. Je sais que ça gêne quand je le dis, mais je pense que notre endettement public n’est pas suffisamment élevé. Le principe de cet endettement public est de recycler une grosse partie de l’épargne pour l’investir de façon productive pour le développement du pays, plutôt que de s’inquiéter du déficit de ce qu’on appelle l’État central. Il serait ridicule de ne pas profiter des taux d’intérêt historiquement bas pour ne pas s’endetter davantage. c . t . Je ne suis pas d’accord avec cette approche. Le Pacte de stabilité et de croissance indique un besoin de financement jusqu’en 2020 d’en-


BAVARDAGES

cotisants sera en déséquilibre par rapport aux bénéficiaires. On ne peut pas en tenir compte dans le patrimoine de l’État car c’est de l’argent susceptible d’être distribué aux futurs bénéficiaires de pensions de vieillesse. s . a . Je ne suis pas d’accord de ne pas tenir compte de ce fonds compensatoire, qui est une construction juridique. On a bien vu avec la Grèce, quand on a besoin d’argent, où qu’il se cache, l’État sait le puiser là et quand il le faut.

CV EXPRESS

SERGE ALLEGREZZA 25 octobre 1959 Naissance à Luxembourg Docteur en sciences économiques appliquées (Université de Liège) De 1991 à 2003 Conseiller de gouver­nement première classe au sein du ministère de l’Économie Depuis 2003 Directeur du Statec Depuis 2003 Directeur de l’Observatoire de la compétitivité Depuis décembre 2012 Président du conseil d’administration de Post Group

viron 8 milliards d’euros. Sur ce total, 3,5 milliards servent à refinancer la dette et 2,7 à financer les déficits à politique inchangée. Les deux autres milliards servent à financer les soulagements fiscaux, à hauteur de 500 millions par année en vitesse de croisière. Mais le jour où les taux d’intérêt remonteront, le budget de l’État devra supporter un coût significatif étant donné que les réserves sont très faibles. On doit aussi s’interroger sur le côté productif et l’effet multiplicateur des investissements réalisés. Suivant certaines statistiques internationales, le Luxembourg reste un des pays les plus endettés du monde, et ce dans une perspective à long terme. C’est dangereux. s . a . Je prétends pour ma part qu’il n’y a pas de dette publique. Les réserves mises de côté pour les pensions sont beaucoup plus élevées que notre dette publique actuelle. Mais je suis d’accord que c’est une vue à court terme. À long terme, la question est de savoir quel est le bon scénario et quelle est la projection que l’on a de l’avenir. Si on croit en l’avenir, si on croit que l’on peut investir et le préparer tous ensemble, collectivement, ces dangers-là ne se matérialiseront pas. Mais si on a une certaine aversion du risque et qu’on a une autre idée de l’avenir, alors remonte à la surface le fait qu’on est potentiellement surendettés et qu’on vit au-dessus de nos moyens. Mais je fais partie de ceux qui pensent que l’avenir est radieux. c . t . Je suis d’accord, sauf au sujet de l’intégration du fonds de compensation dans l’évaluation de la dette. C’est de l’argent mis de côté pour pouvoir être utilisé lorsque le nombre de

Quel bilan tirez-vous à mi-parcours de la législature actuelle ? c . t . Un bilan qui me semble mitigé, avec du bon et du moins bon. Cela avait bien commencé avec le Zukunftspak, mais hélas les ambitions ont fondu au fur et à mesure. On aurait dû aussi profiter de l’amélioration conjoncturelle pour améliorer davantage les infrastructures. On ne l’a pas suffisamment fait. Et puis il y a une réforme fiscale qui n’est pas budgétairement neutre, contrairement à ce qui a été annoncé au début. Concernant la fiscalité des entreprises, nous avions été réticents au début, mais nous sommes quelque peu rassurés de savoir qu’il y aura des adaptations ultérieures en fonction des travaux sur Beps et quelques mesures ponctuelles qui sont encore possibles. Cela dit, avec ou sans Beps, il y a des pays qui font beaucoup plus d’efforts au niveau du taux d’affichage, car il y aura de moins en moins de marges de manœuvre nationales pour permettre un régime fiscal stimulant via le truchement des bases imposables. L’effort doit encore être permis, mais quand on voit ce qui se passe avec les soparfi et la fiscalité, beaucoup se demandent si ça vaut encore la peine de faire l’effort de rester ou de venir au Luxembourg. Maintenant, si la volonté est là pour faire en sorte que les soparfi aient plus de substance, alors d’accord, on peut en discuter, sachant que, qui dit substance dit recettes fiscales et emplois. Il est tout de même dangereux de délivrer de tels messages pour un tel secteur qui représente 30 % des recettes de l’IRC… Au final, cette réforme fiscale est considérée par beaucoup d’entreprises et d’entrepreneurs comme une simple réformette. Ce n’est pas une réforme qui permettra en soi d’attirer beaucoup d’investisseurs étrangers supplémentaires, ni des talents d’envergure mondiale, ni des grandes fortunes. Il y a eu un peu d’arrosage pour tout le monde, mais le caractère stratégique d’ensemble fait quelque peu défaut… Cela dit, il n’y a évidemment pas que la réforme fiscale dans la législature. En matière de diversification, beaucoup de choses ont été faites ou annoncées et les politiques de niches de compétences du ministère de l’Économie fonctionnent bien. La création de l’automotive campus ou l’exploitation de ressources spatiales sont de bons exemples de haute valeur ajoutée que l’on peut déployer. s . a . Il faut aussi noter que ce gouvernement a connu une phase d’apprentissage et qu’il est soumis à beaucoup de pression, notamment par les sondages qui lui sont défavorables. Juillet / Août 2016 —

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BAVARDAGES

Cela peut aussi constituer un gros avantage, car cela oblige à se démener, à déployer beaucoup d’imagination, à réaliser un maximum d’efforts et à lancer des projets. La dynamique est positive et il faut espérer que les promesses seront tenues jusqu’à la fin du mandat. Oui, en effet, il reste du pain sur la planche. Beaucoup de réformes ont été annoncées, mais sans doute la coalition n’a-t-elle pas mesuré qu’il y aurait autant de résistances, de négociations et que ça prendrait autant de temps. Mais encore une fois, être sous pression, c’est bon pour l’innovation politique dans le pays. Pour ce qui est de la réforme fiscale, je trouve qu’elle aurait dû être davantage concentrée sur les entreprises et sur les investissements publics. Mais le gouvernement en a décidé autrement et je comprends pourquoi. Dans une période de basse inflation, où le danger de déflation est constant, il y a un sentiment de ne plus progresser. La hausse du revenu disponible médian est très poussive. Avant, il y avait le mécanisme d’indexation qui donnait un nouvel élan. Mais tout d’un coup, il n’y a plus rien. Les seules augmentations pourraient venir de la productivité, mais là non plus, ça ne progresse pas trop. Il fallait donc faire quelque chose pour mettre un peu d’ambiance dans la maison, ce qui explique l’orientation de cette réforme fiscale. On peut cependant craindre que les effets multiplicateurs seront faibles, même si ça donne un peu de bonheur dans les chaumières.

« Nous avons grillé un nombre impor­ tant de cartouches et les marges de manœuvre sont très limitées. » Carlo Thelen

CV EXPRESS

Il y a un an se tenait le référendum, notamment au sujet du droit de vote des résidents non luxembourgeois. Que reste-t-il, un an après, des débats passionnés qui ont entouré ce scrutin ? c. t. Il y a tout de même un projet de loi sur la nationalité à venir pour lequel nous saluons les principales mesures proposées, même si le niveau d’ambition de ces mesures aurait davantage été approprié il y a 10 ans. Aujourd’hui, on devrait aller plus loin, surtout dans un contexte nouveau avec la problématique des réfugiés. Dans ce contexte, nous avons intensifié notre collaboration avec l’Adem pour permettre aux réfugiés d’entrer dans un cycle d’apprentissage ou d’accéder à des emplois. Je ne pense pas qu’il reste des séquelles des débats parfois clivants qui ont eu lieu, même si ces discussions auraient pu être menées autrement et les enjeux mieux expliqués aux citoyens. s. a. À titre personnel, j’ai voté « oui » au droit de vote (Carlo Thelen aussi, ndlr). Mais d’un autre côté, je trouve que ce fut un rendez-vous très intéressant, car c’est la première fois que l’on a pu confronter les deux visions du monde luxembourgeois : ceux qui sont plutôt ouverts et ceux qui sont plutôt fermés. Tout le monde s’est mêlé de ces débats. Dans toutes les familles, on en a discuté à table. Ce fut quelque chose de polarisant et d’enrichissant. Je pense qu’il en reste aujourd’hui une cicatrice d’amour-propre : jusqu’alors, le Luxembourg s’était toujours présenté comme une nation multiculturelle globale et heureuse. Or, ce référendum a montré que ce 146 ­—

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CARLO THELEN 9 août 1971 Naissance à Luxembourg Master en économie (Université de Louvain-la-Neuve) 1996 Rejoint la Chambre de commerce du Luxembourg en tant que conseiller économique et crée le département des affaires économiques Entre 2004 et 2014 Directeur du département Affaires inter­ nationales de la Chambre de commerce (et chef économiste depuis 2007) Depuis janvier 2014 Directeur général de la Chambre de commerce, succédant à Pierre Gramegna, nommé ministre des Finances

n’était pas tout à fait la bonne image. Il y a au contraire toute une série de craintes et de défiances qui restent à gérer. Non seulement ça a laissé des traces, mais ça peut aussi cimenter la vision de ceux qui ont dit « non » et qui ne veulent pas de ce Luxembourg-là. J’ai aussi appris qu’il ne faut pas pousser le bouchon. Car nous, les esprits éclairés, avons poussé le bouchon, en disant qu’il fallait promouvoir une nationalité élargie et arrêter avec la fragmentation de la société entre Luxembourgeois et non-Luxembourgeois, entre fonctionnaires et représentants du privé. Cela a poussé le gouvernement à organiser ce référendum et, au final, à prendre une sacrée claque. Alors, ne poussons plus le bouchon ! Maintenant, il faut faire un grand effort d’explication auprès de ceux qui ont peur de manière légitime. Même si cette peur peut être exprimée de manière diffuse et informelle, elle est réelle. Ne pas s’en occuper serait une grosse erreur si on voulait repasser en force sur la question. C’est une belle leçon. Il va falloir continuer à travailler sur cette blessure d’amour-propre collective. L’initiative nation branding a été une première réponse. Il faut continuer à y travailler.  EN RÉSUMÉ

Quand deux économistes de haut vol évoquent la situation du pays, les échanges sont forcément riches. Carlo Thelen (Chambre de commerce) et Serge Allegrezza (Statec / Observatoire de la compétitivité) n’éludent aucun sujet, même ceux qui fâchent... Avec comme souhait commun : le bien-être du pays.


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LIFESTYLE

ENRICO LUNGHI pose au sein d’une œuvre emblématique de la collection du Mudam : la chapelle de Wim Delvoye.

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LIFESTYLE

INTERVIEW

« Porter un regard sur le monde » Le 2 juillet, le Mudam fêtera ses 10 ans. L’occasion de revenir sur son fonctionnement, sa philosophie, ses publics et son évolution avec son directeur, Enrico Lunghi. F R A N C E C L A R I N VA L E T C É L I N E C O U B R AY |

Monsieur Lunghi, comment s’est constituée la collection du Mudam et comment a-t-elle évolué ? enrico lunghi Ce qui est important pour moi, c’est de considérer un ensemble cohérent entre la collection, les expositions et le programme culturel. On ne peut pas parler de la collection d’un côté et des expositions de l’autre, d’autant que nous n’avons pas assez d’espace pour présenter la collection de manière permanente. Dès le vote de la loi sur la création du musée, en décembre 1996, une commission d’achat a été mise en place et a mené les premières acquisitions. Ce sont des œuvres d’artistes connus ou émergents dans les années 80, pas forcément des grandes pièces, mais quelques grands noms. À son arrivée, en 2000, Marie-Claude Beaud s’est entourée d’un comité scientifique avec des professionnels de musées et de l’art. La collection a évolué vers des artistes des années 90 à 2000. Quant à moi, à mon arrivée en 2009, j’ai gardé le comité scientifique, puis créé un nouveau, et poursuivi les acquisitions avec des artistes plus récents. Un tout nouveau comité scientifique vient d’être nommé. Il se compose de Suzanne Cotter, Ulrike Groos, Hou Hanru, Thierry Raspail. La collection – 622 pièces – est le reflet de ces trois phases, mais il n’y a pas d’effacement, d’écrasement, c’est un palimpseste, une sédimentation de ces moments. Quand on regarde les chiffres, on voit à quel point c’est une collection contemporaine, active et actuelle : 75 % des œuvres datent d’après 2000 et moins de 5 % d’avant 1980. C’est aussi une collection qui est appréciée et demandée à l’étranger, puisque nous accordons plus de 30 prêts d’œuvres par an. En 2014, une coupe budgétaire vous a obligé à rogner le budget d’acquisition. Où en êtes-vous aujourd’hui ? J’ai préféré en effet que l’on coupe le budget d’acquisition plutôt que de la programmation. C’était une période très difficile qui nous a obligé à repenser beaucoup de choses dans le fonctionnement du musée. Mais la situation s’améliore, et ce budget connaît une augmentation qui lui permettra bientôt de revenir au niveau précédent, voire de le dépasser (de 620.000 € en 2013, le budget d’acquisition était descendu à 100.000 € en 2014, ndlr).

MIKE ZENARI

Quels sont les axes qui vous guident dans Beaud a dû établir l’institution en tant que musée, la programmation des expositions ou dans bâtir un nom et une réputation. Les premières années, 75 % des visiteurs venaient de l’étranger, le choix des acquisitions ? Je me suis forgé une formule qui tente de résumer le musée était mal aimé des Luxembourgeois. notre manière de travailler, notre philosophie. Il Aujourd’hui, il commence à avoir une histoire, s’agit de regarder le monde qui nous entoure à publique et active. La proportion de visiteurs travers l’art, avec une distance poétique et un brin étrangers s’est inversée, sans que leur nombre d’humour. Il est clair que pour moi l’art et l’artiste baisse. L’acceptation du public, les retombées dans doivent parler du monde. Le Mudam est aussi un la presse locale et surtout internationale ont pour musée ancré dans son environnement et qui entre corollaire une meilleure perception de la part des en interaction avec lui. Nous menons des propo- politiques. sitions originales et assumées en lien avec le territoire, l’histoire, Justement, que peut-on la place du Luxembourg au sein dire de la fréquentation du THE PARTY de la région et de l’Europe. Mudam ? Pour célébrer son dixième Ainsi, l’exposition Venice Project La fréquentation continue anniversaire, le Mudam a montrait comment le d’augmenter. Elle a par exemple concocté un programme Luxembourg s’était positionné crû de 17 % pour les cinq pred’événements en continu, deux jours et une nuit de aux différentes Biennales de miers mois de 2016 par rapport concerts, performances, Venise. Suivre des artistes sur le à la même période de 2015, qui lectures, ateliers, visites, long terme comme Sanja était déjà la meilleure année. En expositions, projections... Ivekovic, Sylvie Blocher ou Wim extrapolant sans exagérer, on Ouverture de l’exposition Delvoye est aussi une manière peut penser qu’on atteindra les par Wim Delvoye, performance d’Alexandra Pirici et d’écrire un petit chapitre d’his100.000 visiteurs cette année. Manuel Pelmus, set acousCette augmentation concerne toire de l’art ici. tique de Patti Smith, maratous les publics, résidents ou thon de lecture d’Indeétrangers, jeunes, scolaires, On vous reproche régulièrependent Little Lies, adultes, individuels, groupes… ment de ne pas assez monperformance de Patrick Corillon, DJ set de Tom trer les artistes luxemBarman, projection de En 10 ans, le Mudam a bourgeois… Dreams Have a Language… Après le MNHA, le Mudam aussi contribué à asseoir sont quelques-uns des est le musée au monde qui la professionnalisation rendez-vous à noter. possède le plus d’œuvres de de l’art contemporain au DU 2 JUILLET À 11 H AU 3 JUILLET À 18 H Luxembourgeois. Ils sont 17 Luxembourg. ENTRÉE GRATUITE dans la collection, soit quelque Ce que nous faisons, nous le WWW.MUDAM.LU/BIRTHDAY 10 % des artistes présents. Ce faisons bien, selon les critères n’est pas notre mission que de professionnels internationaux. collectionner les artistes luxembourgeois, et Ceci nous permet de travailler dans la confiance notre choix se fait d’après des critères de qua- avec de grandes institutions comme le Musée Picasso ou le Hirshhorn Museum and Sculpture lité et de pertinence. Garden. Ce professionnalisme est une des condiLe musée est né dans un contexte difficile, tions de notre réussite. après beaucoup de polémiques et de retards. Comment évoluent vos relations Vous êtes à la tête du Mudam depuis 2009, avec les politiques, la presse, le regard qui quel est votre meilleur souvenir ? Il y en a beaucoup. C’est difficile de choisir. J’ai est porté sur le musée ? C’est vrai qu’à l’ouverture, le musée n’avait que du été heureux de pouvoir faire venir « Lady Rosa » passif. Il n’était pas porté par les politiques et dans le musée, de voir Sylvie Blocher tourner démarrait de rien sans collection… Le seul atout dans nos murs. L’exposition Eppur si muove l’été symbolique était le nom de Pei, et encore, ce n’était dernier a aussi été un moment important, une pas positif pour tout le monde. Marie-Claude étape majeure dans la programmation.  Juillet / Août 2016 —

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LIFESTYLE

DESIGN

« Une école ouverte sur l’international » Le CAD, école bruxelloise de design, projette d’ouvrir une antenne à Wiltz. Éric Maquet, son directeur, nous précise les spécificités et le mode de fonctionnement de cet établissement privé. F R A N C E C L A R I N VA L

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u’est-ce qui motive le CAD à vouloir s’installer à Wiltz ? é r i c m a q u e t Notre école a toujours été orientée vers un cursus international. Nos étudiants effectuent des stages à l’étranger, nos cours sont donnés en français et en anglais, des ateliers sont proposés ailleurs qu’à Bruxelles, parfois très loin, en Chine par exemple… La proposition de la part du campus de Wiltz entrait donc dans cet esprit d’ouverture internationale.

nombreux stages en entreprises, agences de publicité, agences digitales, bureaux d’architecture…

Le cursus à Wiltz sera-t-il le même qu’à Bruxelles ? Oui. Nous commencerons avec une première année préparatoire dont le but premier est d’aider l’étudiant à développer son esprit créatif. Outre les cours pratiques et théoriques, il y a un important volet de visites d’expositions, rencontres avec des artistes… Ensuite, nous proposons plusieurs sections : architecture d’intérieur, design graphique, publicité, design 3D, motion design…

Visez-vous des étudiants luxembourgeois en particulier ? Ce qui nous intéresse, c’est de viser la Grande Région, toujours dans cet esprit de décloisonnement. Les cours seront donnés en anglais, ce qui permet à des Allemands aussi bien qu’à des Français et bien sûr des Luxembourgeois de s’y inscrire. Nous avons décidé d’ouvrir la classe à Wiltz si nous avons 15 inscrits. Pour l’instant, ce n’est pas encore le cas, malgré l’enthousiasme manifesté lors des portes ouvertes. Si ce n’est pas pour cette année, ce sera pour la suivante. Quelle est la particularité de votre école ? Nous proposons une pédagogie à l’anglo-saxonne, très liée au monde professionnel. Les professeurs (60 pour 170 étudiants) ont tous une activité de terrain. Nous voulons préparer nos élèves à la vraie vie, leur apprendre non seulement à avoir des idées, être créatifs, mais aussi à être capables de vendre ces idées, de participer – et gagner – des concours. Ainsi, ils effectuent de

Les frais de scolarité s’élèvent à 8.100 euros. Cela semble élevé… Nous sommes une école privée et nous devons fonctionner avec nos propres ressources. Cependant, ce montant est bien moins important que dans d’autres écoles internationales en France ou en Grande-Bretagne avec lesquelles nous pouvons être comparés.  WWW.CAD.BE DESIGN CITY Un workshop a déjà eu lieu dans le cadre de Design City.

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CAD

Qui seront les professeurs ? Nous sommes en train de voir quels professeurs de Bruxelles peuvent venir en partie au Luxembourg. Nous avons aussi organisé un workshop dans le cadre de Design City qui nous a permis de rencontrer des professionnels du Luxembourg, comme David Richiuso qui a travaillé avec nos étudiants pour transformer des anciens articles de sport en mobilier.


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LIFESTYLE

BIE NN A L E D’A R C HI T E C T U R E D E V E NI S E

Transition en vue Le pavillon luxembourgeois a ouvert ses portes à la 15e Biennale d’architecture de Venise. Sous le titre Tracing Transitions, les curators dessinent à la Ca’ del Duca les chemins possibles pour améliorer le problème du logement que nous connaissons actuellement.

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e commissaire général Alejandro Aravena, architecte chilien, a choisi comme thématique pour la Biennale d’architecture 2016 « Reporting from the front ». À travers ce statement, il invite les pavillons nationaux à présenter des solutions développées dans leurs pays respectifs pour faire face à un problème spécifique. Plutôt que de se concentrer sur les problèmes, il propose de mettre en valeur les solutions et les pistes d’amélioration possibles. Cette biennale a ainsi comme ambition de montrer aux visiteurs que la qualité de vie de tous peut être améliorée grâce à des combats menés sur le front de notre environnement bâti. Aussi, les curators luxembourgeois, sélectionnés sur dossier par le Luca Luxembourg

Center for Architecture – organisateur de l’exposition du pavillon –, ont choisi de se pencher sur la question du logement, question ô combien sensible actuellement au Luxembourg. Claude Ballini, Serge Ecker, Daniel Grünkranz et Panajota Panatopoulou forment un groupe pluridisciplinaire puisque l’un est architecte-urbaniste, l’autre artiste, et les deux derniers, architectes et théoriciens de l’architecture. « Nous avons souhaité présenter les initiatives qui sont en cours sur notre territoire pour essayer de trouver des solutions qui répondent à cette pénurie de logements et au manque d’habitats équitables et durables, explique Serge Ecker. Il s’agit de relever les projets qui œuvrent au changement, qui vont permettre cette ‘transition’. Pour nous, cette question est le ‘front’ où il faut mener 1 Les curators ont constitué une importante archive visuelle du Luxembourg contemporain pour réaliser cette exposition.

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2 Le ministre de la Culture, Xavier Bettel, était présent pour le vernissage, aux côtés d’Andrea Rumpf, directrice du Luca, et des curators.

le combat. » À cette fin, ils ont conçu une installation tridimensionnelle sur laquelle sont projetés des documents, des témoignages visuels. « Nous avons élaboré une importante base documentaire, notamment visuelle, qui permet de présenter aux visiteurs de Venise qui ne connaissent pas le Luxembourg une vision réelle et actuelle de notre pays, très différente de la vitrine Unesco ou d’une ville de banques », détaille Serge Ecker. En cinq stations, une par salle, ils parviennent à dresser un portrait-robot de notre situation et des solutions et réflexions qui sont actuellement cours. « Nous avons réalisé un certain nombre d’entretiens avec différents acteurs impliqués dans cette thématique, qu’ils soient issus du milieu universitaire, de la société civile ou du monde politique, ajoute Panajota Panatopoulou. Nous en avons retenu les idées les plus fortes et les présentons au fil de l’exposition. Il en ressort un réseau de personnes qui soutiennent ces différentes initiatives. » Plus que des nouveaux bâtiments, il s’agit de mettre en avant les réseaux qui se créent, les initiatives individuelles qui servent la communauté. Claude Ballini : « L’exposition témoigne de plusieurs types d’approches qui sont des réponses concrètes à des besoins et qui ne sont pas nécessairement traduites dans des bâtiments spécifiques. Nous ne cherchons pas à mettre en avant une architecture particulière, mais plutôt des démarches qui sont le résultat de processus créatifs. Ce n’est pas l’environnement bâti qui est formaté, mais plutôt les manières d’habiter. Il faut donc trouver de nouvelles manières de s’approprier l’espace. » Après Venise, l’exposition sera présentée à Luxembourg. Ce sera alors le moment pour lancer concrètement la discussion avec les citoyens et les différents acteurs locaux concernés afin de faire avancer le débat. Du moins espérons-le, car la maison est en feu !  JUSQU’AU 27 NOVEMBRE, DE 11 H À 19 H (FERMÉ LE MARDI), WWW.TRACINGTRANSITIONS.LU. UN CATALOGUE EST ÉGALEMENT ÉDITÉ EN COMPLÉMENT DE L’EXPOSITION.

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M AT T E O D E F I N A

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C É L I N E C O U B R AY


LIFESTYLE

GASTRONOMIE

Ces tables qui valent le détour Les grandes tables du Luxembourg ne sont pas forcément situées dans la capitale. L’été donne l’occasion de partir à la découverte de chefs audacieux qui mettent en œuvre une cuisine personnelle et d’en profiter pour voir du paysage. F R A N C E C L A R I N VA L

MANOIR KASSELSLAY Hans Poppelaars est sûrement le plus luxembourgeois des chefs néerlandais, et cet artisan culinaire sait magnifier les produits de la région qu’il sélectionne avec soin. À la carte, on trouve des plats traditionnels (navarin d’agneau, soufflé de brochet, filet de lapin aux girolles), mais aussi un excellent menu végétarien gastronomique. Très belle carte des vins (le chef est un grand connaisseur) et produits de la maison à emporter (confitures, cornichons et vinaigres).  Maison 21 à Roder   www.kasselslay.lu

M A N O I R K AS S E L S L AY, Y V E S R AD E L E T, SV E N B E C K E R , M I K E Z E N A R I , M AT H E S

YVES RADELET Le restaurant est situé dans une grange rénovée avec goût où pierre, bois et métal apportent un charme au lieu. Le chef travaille devant les clients en privilégiant les produits locaux et le fait maison (notamment les fromages). À la carte classique (dos de saumon mariné, entrecôte de bœuf longue maturation, sauce béarnaise, carré de porcelet en cuisson lente, jus au romarin) vient s’ajouter un menu contemporain plus audacieux avec, par exemple, des écrevisses au café, ail des ours, shiitaké et mascarpone. Belle terrasse et service aux petits soins.

HERINGER MILLEN Le jeune chef Lars Fiebig réalise une cuisine de bistrot gastronomique, contemporaine et de terroir : gaspacho à la fraise, tartare de saumon à la pomme verte, bœuf du terroir, daurade aux pak-choï, sauce tom kha et coriandre, et fromage de Berdorf. La salle est lumineuse avec ses larges baies vitrées ouvertes sur la nature. Service enjoué, dynamique et connaissant bien la région qui attire les promeneurs.  1, rue des Moulins à Mullerthal   www.heringermillen.lu

11, Duerefwee à Drauffelt   www.yvesradelet.com

MATHES AAL SCHOUL Le chef Thomas Murer s’est fait connaître du grand public par le concours culinaire télévisé Top Chef. Il a installé son restaurant dans une ancienne école de village, très joliment réaménagée, et a choisi de servir une cuisine simple et de terroir. Étant donné qu’il est associé au boucher Kirsch, la viande a toute son importance dans les assiettes, en témoigne l’entrecôte de bœuf limousin de six semaines de maturation, mais on retrouvera aussi les plats signature du jeune chef, comme l’œuf mollet croustillant.

Voilà une maison qui a su se réinventer au fil de plus de 40 ans d’existence. Si Jacqueline et Gérard Mathes accueillent toujours les clients, ils ont confié la cuisine à Arnaud Le Levier, qui propose d’excellents produits travaillés de manière créative en respectant les saisons. Le Breton excelle particulièrement dans la cuisine de la mer (homard, bar de ligne, sole, crevettes…) mais ne boude pas son plaisir sur les viandes ni sur les desserts. Service professionnel de très bonne tenue. Magnifique terrasse.

33A, Grand-Rue à Hobscheid   www.aal-schoul.lu

37, route du Vin à Ahn   www.restaurant-mathes.lu

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CITATION

L’art et les grandes fortunes

Évolution du montant des ventes chez Sotheby’s et Christie’s exprimé en millions de dollars US entre 2000 et 2015. 8.000 6.000

« Avec ou sans Brexit, c’est maintenant l’heure de vérité pour l’Europe. »

5.000

Charles Goerens 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

2.000

Les grandes fortunes placent de plus en plus une partie de leurs avoirs dans l’art. Conscients de cela, les gestionnaires de fortune souhaitent développer des services de protection de ces patrimoines. Avec le Freeport, le Luxembourg a une carte à jouer pour créer un nouveau pôle d’expertise. Chaque lundi sur paperjam.lu/fact-checking

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L’eurodéputé DP a fait le point sur la situation politique en Europe lors du congrès du DP organisé dimanche 5 juin.

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C’est le nombre de consultations opérées auprès de demandeurs de protection internationale et de migrants par le service d’accueil social de Caritas en 2015, qui a tourné à plein régime, comptabilisant 500 demandes de plus qu’en 2014, selon le rapport annuel présenté par l’ONG. Retrouvez tous les chiffres du jour sur paperjam.lu/chiffre

Julien François :

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Articles les plus lus (Du 25 mai au 17 juin) 1. «FAI R E PR EUVE D ’ I M AG IN ATION ET D E KNOW-HOW» - 0 6 /0 6 /1 6

Le Bauhärepräis revient tous les quatre ans pour récompenser l’architecture contemporaine de qualité. La maison privée à Luxembourg est récompensée dans la catégorie Logement individuel, maison unifamiliale ou bifamiliale.

2. L’ AUTR E EUR O D ’ ED E N HAZARD SE J OU E AU LUXEM B OUR G – 0 6 /0 6 /1 6

Selon les organisateurs, pas moins de 9.000 personnes ont défilé dans les rues de la capitale samedi 4 juin. La manifestation réunissait des employés des secteurs de la santé et des soins, ainsi que du secteur socio-éducatif, non satisfaits de leur valorisation de carrière et de la nonreconnaissance de leurs diplômes.

LE MOT

Depuis fin 2012, l’attaquant belge se trouve à la tête d’EHGroup, une sàrl enregistrée dans la capitale luxembourgeoise. Selon les dernières données enregistrées au Registre du commerce, le joueur de Chelsea y génère 2,3 millions d’euros de bénéfices.

3. J EAN-PI ER R E FAB ER RE J OIN T LA D I R ECTI ON D E LA C SSF – 2 7 /0 5 /1 6

La CSSF s’est trouvé un 5e membre en la personne de Jean-Pierre Faber, directeur des opérations chez EY Luxembourg.

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« Permissif »  Selon le Larousse, une société permissive est une société qui manifeste une grande tolérance à l’égard des attitudes non conformistes. Jeudi 2 juin dernier, une étude de la Commission européenne a indiqué que les Pays-Bas et la Belgique sont les principaux paradis fiscaux de l’Union européenne, soit les pays les plus permissifs de cette zone. Dans ce classement, le Luxembourg apparaît en 5e position.

Et vous, vous faites quoi ce week-end ? Chaque vendredi, une idée de sortie pour le week-end sur paperjam.lu/ ne-pas-rater-ce-week-end

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AFTERWORK

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AFTERWORK

THE OWL

Drague et crampons (pour les nuls) FA B I E N R O D R I G U E S |

G R ÉG O RY M É B I L L E

Gare aux micros cachés ! Chaque mois, notre collaborateur Fabien Rodrigues laisse traîner ses oreilles dans les afterworks les plus animés de la capitale pour nous offrir un condensé des ambiances les plus intenses et des thèmes qui font débat.

était prévu : en ce début d’été, même si parler de véritable mousson serait plus adéquat, un événement allait mener nombre d’actifs à se réunir différemment à l’issue de leur journée bien remplie... Petits et grands, locaux et expats, hommes, femmes, sportifs et épicuriens, tous ont mis une croix dans leur iCal : c’est l’Euro de foot 2016. Car oui, alors que dans certaines régions pas si éloignées, le ballon rond rime parfois avec lancer de canettes et insultes grossières, dans la capitale grand-ducale, il est synonyme de rassemblement multiculturel et de rigolades polyglottes. Le football à Luxembourg c’est festif, c’est presque chic et c’est tolérant, en bref tout ce qui fait un bon afterwork ! Il était d’ailleurs hors de question pour Pierre-Alexandre, Thibaut et La Chaudière, dont le patronyme originel reste un des mystères les mieux gardés de la Grande Région, de ne pas donner le coup d’envoi de cette saison

footballistique comme il se doit. Arrivés à 7 h le matin même derrière leur bureau d’un grand cabinet d’audit pour être certains de pouvoir quitter tôt, les trois jeunes hommes savourent ensemble le succès de cette opération, stratégiquement placés bière à la main devant l’un des écrans les plus convoités de Luxembourg. Bien que loin d’arborer la panoplie complète du supporter peu porté sur la mode, Thibaut et P.-A. se sont tout de même laissés aller à quelques couleurs sur les joues et à une petite écharpe aux couleurs de leur équipe sur les épaules qui n’enlèvent que très peu à l’élégance de leurs tenues de juniors dynamiques. La Chaudière, quant à lui, s’est interdit toute marque ostentatoire de passion sportive : « Les filles trouvent ça super vulgaire franchement ! », assène-t-il à ses deux camarades de jeu. Car fidèle à lui-même, ce véritable Don Juan de la Cloche d’Or est là pour jeter un œil sur le score certes, mais surtout pour repartir avec un maximum de numéros de téléphone récupérés habilement auprès de jolies supportrices... C’est d’ailleurs auprès d’Anouk et Maria, visiblement très fans des Diables Rouges voisins et Belges jusqu’à la moelle, que le dragueur invétéré va avoir le plus de chance. En bonnes épicuriennes du plat pays qu’elles semblent être, les deux charmantes demoiselles ont fait fi de quasiment toute problématique stylistique et ont opté pour des panoplies très flashy de pom-pom girls ingénues. Pas vraiment du genre à bouder un bon petit verre après le boulot, les jeunes femmes arborent déjà un petit rouge aux joues et une attitude faussement mutine lorsqu’elles se voient abordées par La Chaudière. Loin d’être surprises ou gênées, elles prennent même un malin plaisir à jouer avec les nerfs de leur interlocuteur. En effet, si Anouk et

Maria supportent leur team avec ferveur, elles apprécient tout autant les opportunités de faire de nouvelles connaissances internationales que leur offre cet Euro 2016... Originaire d’un pays limitrophe, La Chaudière part donc avec un léger handicap en termes d’exotisme, mais qu’à cela ne tienne, ces trois-là semblent bien partis pour profiter encore un moment de la soirée ! À quelques rues de là, sur la terrasse en polypropylène d’un petit café de Bonnevoie, le match du soir est l’opportunité de retrouvailles festives entre Philippe et son épouse. Séparés depuis février, le couple de quadras a décidé tout récemment de se donner une seconde chance. En effet, aucun des deux n’a visiblement trouvé l’herbe plus verte ailleurs, comme l’atteste clairement la dame de Philippe auprès de quelques collègues chauffeurs de ce dernier : « Je n’ai pas fait beaucoup de rencontres, mais c’était tous des idiots notoires ! Au final c’est avec mon Phiphi que je suis bien ! », citant presque ainsi, de manière fortuite et plus triviale, la sulfureuse Germaine de Staël qui clamait déjà à l’époque que de tous les hommes qu’elle n’aimait pas, c’était son mari qu’elle préférait... Tout cela donne un échantillon réduit mais somme toute bien représentatif de ce qui attend les afterworkers luxembourgeois lors des grands rendez-vous sportifs estivaux : des terrasses, du lien social, de la séduction pas toujours des plus légères, des opportunités diverses et quelques verres bien remplis soulevés au profit d’un chauvinisme souvent aussi fugace qu’innocent. Attention tout de même, comme le disait Jerome K. Jerome : « C’est à force de boire à la santé des autres que l’on fiche en l’air la sienne. » L’Euro ne dure qu’un mois...  Juillet / Août 2016 —

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INDEX

Dans cet index sont reprises les entreprises, les personnalités et les publicités apparaissant dans ce magazine.

A Agence de transfert de technologie financière 46 Agence immobilière sociale 38 Agricultural Bank of China 98 Alfi 112 Allegrezza Serge 142 Allen & Overy 59, 98 Alter Domus Luxembourg 118 Amazon 16, 114 Andersen Consulting 116 Anen Nadège 116 Angel Marc 37 Aperam 14 Apple 75 Aramazani Akiza 118 Aravena Alejandro 152 Arbed 16, 76 ArcelorMittal 14, 16, 75, 76, 84, 94 Arendt & Medernach 98 Arnold Kontz 73 Artelis 80 Aschman Christian 82 Asport 83 Association internationale pour la protection de la propriété industrielle 50 ATC Luxembourg 118 atHome Group 114 Atoz Luxembourg 93, 110 Auchan 84 Autopolis 73 Axa 126

B Baguila Myla 118 Bailly Joachim 116 Ballini Claude 152 Baloise Group 114 Bank of China 98 Bank of Communications 98 Banque Bruxelles Lambert 104 Banque de Luxembourg 67 Banque Degroof 65 Banque et caisse d’épargne de l’État 51 Banque Havilland 102 Banque Pasche 102 Banque populaire de Chine 98 Bati-C 83 Baude Virginie 114 Bausch François 39, 48, 111 Bausch Romain 92 BCE 142 BCL 105 BDO 114 Beaud Marie-Claude 148 Beche Marc-André 112 Bee Invested Partners 100 Beissel Simone 111 Bélik Laurent 114 Bernardini Jean-Claude 76 Bettel Xavier 142, 152 Bettinger Jean-Marie 114 BFM Business 90 BGL BNP Paribas 93 Binsfeld Nico 46 Bizjak Claude 44, 80 Bloch Philippe 90 Blocher Sylvie 148 Blockchain.info 112 Bogner Judit 112 Boixados Prio Adriana 118

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Bonazzi Hervé 91 Bonn Moïse 82 Bonn Myrtil 82 Boudjelida Fatah 110 Bouque Tim 76 Bourse de Luxembourg 98 Bram Michèle 114 Brasserie nationale 84 Braz Félix 39 Bretz Paul 73 Breuer Carine 48 Bridging Gaps 74 Brucher Luc 112 BT 80 Burgnon Tania 45 Business Run 147

C Cactus 75, 84 CAD 150 Capital at Work 71 Capolaghi Laurent 118 Cargolux Airlines International 74 Cary Nicolas 112 Castagne Pierre 112 Castegnaro John 76 CBA 111 CD-PME 16 Cegecom 80, 163 Centre national de coopération au développement (Belgique) 38 Ceratizit 34 Cercle Cité 111 CFL 73 CGI 114 Challenges 74 Chambre de commerce 39, 46, 84, 86, 87, 142 Chambre des artisans 46 Chambre des métiers 46, 84 Château d’Urspelt 75 China Construction Bank 98 China Everbright Bank 98 China Merchants Bank 98 China Minsheng Investment Group 98 Cisco 46 Citabel 83 CJUE 37 CLC 80 Clement & Weyer Consulting 48 Clifford Chance Bejing 112 Clifford Chance Luxembourg 114, 116 Closener Francine 45 Cluster ICT 111 CMIG 74 CNS 44 Codex 101 Cointepas Vincent 118 Collège de l’Europe à Bruges 118 Collège des chambres de commerce et d’industrie de la Grande Région 39 Colombus Café 90 Commission européenne 93, 142 Commission nationale pour la protection des données 114 Conseil d’État 39 Conseil économique et social 142 Costantini Aurélie 116 Cotter Suzanne 148 Cravatte Ernest 92 Creditreform Luxembourg 86 Crestbridge Luxembourg 114 CRP Henri Tudor 16

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CRP-Santé 16 Crudeli Laetitia 114 CSSF 92, 93, 98 CSV 14, 38 CTIE 108 Cupcake Babies 88 Cyel 88

D Datacenter Luxembourg 84, 108 de Crouy Chanel Ladislas 116 de Posch Guillaume 14 Decathlon 83 Déi Gréng 38, 48 Delannoy Guillaume 108 Delcour Hugues 112 Deloitte Luxembourg 73, 93, 112, 116, 118 Delphi 34 Delvoye Wim 148 Dentons 114 Dequaire Charles 118 Dierick Colette 104 Digital Lëtzebuerg 111 Dijsselbloem Jeroen 142 Dimension Data 53, 54, 56, 57, 58, 62, 64, 66, 68, 69, 70 Dioguardi Fabio 126 Docler Holding 126 Dofasco 76 Dollé Guy 76 Dordaon Jean-Jacques 38 Dour John 92 DP 38, 50 Draghi Mario 142 DSM Di Stefano Moyse 114 Dupont de Nemours 34

E Eberhard Herbert 86 Ecker Serge 152 Ecker Viviane 39 Eckhard Yann 87 École de commerce Esade 118 École de commerce Inseec de Paris 118 École supérieure des sciences commerciales d’Angers 118 Éditions {9} 88 EGB Hornung 47 EHGroup 93 El Khomri Myriam 90 Elian Luxembourg 114 Eltrona 80 Enovos 76 ESA 38 Etix Everywhere 126 Eurid 108 EuroDNS 84 Eurogroupe 142 European Business Reliance Centre 108 Eurostat 80 Experta 114 Explorator 74 EY Luxembourg 118

F Facebook 48 Fachhochschule de Kiel 118 Fagard Vincent 34 Fédération des artisans 38 Fédération française des sociétés

d’assurances (FFSA) 114 Feidt Monique 39 Feith Gilles 108 Ferrero 34, 126 Fiebig Lars 153 Fit4Entrepreneurship 87 FMI 92 Fnac 90 Fnel-Scouten 110 Fonds Belval 111 Fontagné Lionel 142 Fornieri Robert 76 Fox International Channels France 116 François Jean-Philippe 114 Frankfurt Main Finance 112 Freelander’s 83 Frieden Luc 14, 76 Fulci de Rosée Maria Teresa 114 Fulop Marton 126

G Gabriel Lippmann 16 Galli Marc 83 Gatsby & White 114 Gauzès Katia 116 Glas Jan 45 Glod Jos 92 Glohr Raphaël 112 Goeder Ed 73 Gordon-Hart Sheenagh 116 Governance.io 91, 111 Gramegna Pierre 50, 73, 91, 94, 112, 142 Graphisterie Générale 114 Greiveldinger Bob 34 Groos Ulrike 148 Grossfeld PAP 73 Groupe TBWA 116 Grünkranz Daniel 152 Güell Xavier 126 Guillaume Trier 119 Gulf Petroleum Luxembourg 126

H Hanru Hou 148 Hansen Marc 38 Hansen Martine 14 Hazard Eden 93 HEC Consulting Group 116 Heliodoro Vera 114 Henckes Nicolas 48 Heringer Millen 153 Heukmes Joachim 116 Hever Robert 111 Hines Luxembourg Office 114 Hirshhorn Museum and Sculpture Garden 148 Hoffmann Guy 92 Honoré Julie 118 Hôtel Le Royal 75 House of Training 46 HP 46 HPE 85 Huang Yangxin 98 Huge François-Kim 116 Hugon Jean-François 108

I IAIS 93 ICBC 98 IF Group Luxembourg 114


INDEX

IFBL 46 ILR 80 IMD 142 Incub 34 ING Luxembourg 15, 104 Instagram 48 Institut luxembourgeois de régulation 114 Institut national de chirurgie cardiaque et de cardiologie interventionnelle 44 Intersport 83 Inui Studio 84 Ivekovic Sanja 148

J JCI Luxembourg 87, 88, 90 JELux 87 JLL Luxembourg 126 Joab Eliane 82 JP Morgan Investor Services 116 Junck Roland 76 Juncker Jean-Claude 76, 104, 142

K Kam-Cheong Stewart 112 Karolczuk Stéphane 98 Kaupthing Bank 102 KBL EPB 164 Kerckhof Alexandra 88 Kinn Alain 76 Klump Rainer 38 Knepper Michel 73 Konsbruck Cliff 108 Kontz Benji 73 KPMG Luxembourg 4, 33, 91, 111 Kräussl Romain 92 Krecké Jeannot 76 Kryvorizhstal 76 Kulturfabrik 126

L L'Enfant Roi 79 La Provençale 84, 126 Laca 39 Lampach Roger 108 Landini Olivier 48 Larsen & Toubro Infotech 114 Lazard André 82 Lazard Jean-Claude 82 Lazard Paul 82 LCGB 48 Lecomte Didier 50 Lecomte & Partners 50 Légère Hotel 43 Leick Sylvie 118 Lemmer Marc 74 Lemoine Christine 34 Lennig Christian 116 LFF 112 LIH 16 Linkedin 75 Linklaters 116 List 74 Llinks Law Offices Shangai 112 Lola 114 Lollipops & More 88 Lombard International Assurance 126 Longares Fernando 118 Loporcaro Anna 45 LSAP 37, 38, 48 LSF 92 LSK 92 Lu Sandra 112 Luca Luxembourg Center for Architecture 152 Lunghi Enrico 148 Luxair 114, 126 Luxaviation 60, 61, 74 Luxconnect 74, 80, 108 Luxembourg School for Commerce 46 Luxembourg School of Finance 97 Luxembourg Stock Exchange 112 Luxembourg Trade & Investment Office 38 Luxinnovation 16, 45 Luxoft 112 Lyonne Vincent 87

M Mackel Nicolas 112 Madan Geeta 114 Maison Moderne 74, 111, 114 Maitland 112 Manhaeve Katia 50 Manoir Kasselslay 153 Manzari Nadia 92 Maque Eric 150 Martin Romain 38 Martino Pascal 112 Martins Camille 116 Marx Claude 93 MAS Luxembourg 112 Massol Alexandre 126 Mathes Gérard 153 Mathes Jacqueline 153 McLean Jean-Marc 118 Meynaerts Kristof 116 Michielsen Virginie 112 Microsoft 75 Mills John 112 Ministère d’État 114 Ministère de l’Économie 50, 84, 98 Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse 37 Ministère des Affaires étrangères 84 Ministère des Finances 50 Ministère du Développement durable et des Infrastructures 37 Mittal Aditya 76 Mittal Lakshmi 76 Mittal Steel 76 MNHA 148 Mobilier Bonn 55, 82 Molitor Maurice 111 Moran Marc 112 Mordachov Alexeï 76 Moreno Stefano 73 Mouget Didier 111 Mudam 148 Muller Georges 80 Muller Jeannette 84 Muller Romain 126 Murer Thomas 153 Musée Picasso 148 Mutsch Lydia 44 MyScienceWork 74

N, O N-Lab architects 111 Namur 84 Nasa 16 NautaDutilh Avocats Luxembourg 114 Neurodecision 91, 111 Noble Marie-Béatrice 111 Noosphere Brand Strategy 114 Nosbusch Frédéric 111 NPG Wealth Management 92 Nucor 76 Numericable 80 Nvision 74 Nyuko 29 O’Donnell Keith 93, 110 Oaktree Capital 75 Oberweis 84 Observatoire de la compétitivité 142 OCDE 50, 94 OGBL 44, 48 Olinger Claude 126 OneLife 92 Onillon Julien 76 Opal 80 Open de Moselle 115 OPF Partners 116 Orange 80 Orozco Jesus 118 Ousey Byron 76

P, Q Palais grand-ducal 39 Panatopoulou Panajota 152 Parlement européen 93, 142 Paul Wurth 34, 76 PayPal 16

Penning René 126 Pereira Carlos 44 Périlleux Dominique 126 Philharmonie 112 Philippart Robert 82 Plus2Sens 116 Polfer Lydie 111 Poor Johan 100 Poppelaars Hans 153 Post Group 21, 80, 92, 142 Post Telecom PSF 46 Postantzi Eleni 108 Précigoux Hervé 116 Prime Frédéric 108 Private Banking Group Luxembourg 91 Private Estate Life 92 PwC Luxembourg 108, 112, 113 q-leap 114

R Radele Yves 153 Raiffeisen 92 Rakuten 16 Raspail Thierry 148 REA 114 Reding Viviane 14 Registre de commerce du tribunal d’arrondissement de Diekirch 86 Registre de commerce du tribunal d’arrondissement de Luxembourg 86 Remy Vincent 118 Renault Claire 84 Richiuso David 150 Rifkin Jeremy 16 Rode Victor 93 Romero Marie 114 RTL Group 14, 75, 84 Rumpf Andrea 152

S S-Cape 83 Saada Axelle 87 Sabbagh Karim-Michel 14 Sam Hwa 76 Saumur 151 Scaled Risk 91, 111 Schadeck Raymond 92 Schäferkord Anke 14 Scharfe Robert 112 Scheffer Philippe 75 Schintgen Karin 93 Schlesser Christian 118 Schlesser Isabelle 39 Schmit Georges 16, 38 Schmit Nicolas 39, 48 Schmitz Digital Printing 114 Schneider Étienne 39, 73, 98, 111 Schonckert Laurent 75 Schröder Oswald 39 Schultz Martin 142 Scremin Julie 114 SD Worx 114 Seezam 84 SES 14, 45, 46, 73, 76, 91, 92, 116, 153 SeverStal 76 SFM Luxembourg 114 SGG 49 SGG Luxembourg 114 Shell 74 Siemens 46 Simon Virginie 74 Skema Business School 118 Snapchat 48 SNCI 16 Soho Media Solutions 108 Spaceresources.lu 16, 38 Starbucks 90 Statec 142 Stefanova Yoanna 114 Stein Edith 84 Stern Judit 116 Strauss-Kahn Dominique 92 Surf’In 83 Syvicol 111 Szczepanska Dorota 118

T Tageblatt 38, 72 Takeneo Consulting 116 Tango 2, 80 Technoport 34, 45, 75, 111 Telecom Luxembourg Private Operator 80 Telenet 80 Telindus 76 The Directors’ Office 116 The Hundert 74 Theis Christian 84 Thelen Carlo 142 Theobald Tom 112 Thomas Hélène 87 TMF Group 118 Trade Immo 19 Tralux 84 Troian Julian 126 Tusk Donald 142 Twitter 48

U UEL 44 ULC 38 Université de Liège 142 Université de Lille 118 Université de Louvain-la-Neuve 142 Université de Malaga 118 Université de Namur 118 Université de Nancy 118 Université de Vic 118 Université du Luxembourg 38, 87, 92 Urbain Félix 114 Useldinger Raph 34 Usinor 76

V Van Dartel Christian 116 van der Elst Louis 87 van Ingelgom Thierry 126 Van Wambeke Pierre 84 Vandenberghe Rik 104 Vandenbulke 116 Vanoverschelde Joël 112 Väth Hubertus 112 Verbeken Luc 104 Verizon 80 Vicente Stéphanie 114 Ville de Luxembourg 111 Vistra Luxembourg 118 Volkswagen 98 Volvo 10, 11 Vöstalpin 76

W, Y, Z Wagner Alexandre 116 Wagner Claude 83 Waitschies Markus 116 Wasilewski Didier 80 Weidig Paul 111 Welman Frank 118 Wenbiao Dong 98 Wengler Marc 73 Weyer Jerry 48 Whatsapp 48 Wildscheck Michael 116 Willems Jean-François 102 WireSolutions 75 Wiseler Claude 14 Wort 75, 111 Wurth Martin 116 Yang TieCheng 112 Yip Johnny 112 Yuksel Ramazan 114 Zegai Sonia 114 Zephir Olivier 45

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Prochain numéro  15 septembre 2016

Juillet / Août 2016 Parution le 30 juin 2016

JUILLET / AOÛT 2016

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JUILLET / AOÛT 2016

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En chute libre depuis une dizaine d’années, la R & D privée est pourtant indispensable à l’atteinte des objectifs européens 2020. L’heure est à la prise de conscience et au réveil !

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Jean-Michel Gaudron Paperjam Guide guide.paperjam.lu

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Vinzenz Hölzl & Olga Silva 22/06/16 14:51

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160 ­—

— Juillet / Août 2016

ISSN 2354-4619

Guido Kröger Jeremy Leslie

photographes

Christian Aschman Sven Becker Marion Dessard Grégory Mébille Christophe Olinger Mike Zenari

Paperjam Club club.paperjam.lu

Etienne Velasti Maison Moderne est un partenariat de Francis Gasparotto, Jean-Michel Gaudron, Mike Koedinger, Guido Kröger, Rudy Lafontaine et Etienne Velasti. Jean-Claude Bintz (président), Francis Gasparotto, Mike Koedinger, Guido Kröger, Daniel Schneider et Etienne Velasti (membres).

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Guide des restaurants au Luxembourg. Indépendant depuis 1994


TABLEAU DE BORD

ÉCONOMIE

Tableau de bord COÛT DE LA MAIN-D’ŒUVRE:

+0,4 %

Au 1er trimestre 2016, le coût de la main-d’œuvre au Luxembourg a évolué de 0,4 % par rapport à la même période de 2015. Une évolution plus faible que la moyenne pour l’UE28 (+1,7 %), poussée par les pays de l’Est. D’un trimestre à l’autre, cette évolution est de 1,3 % pour le Grand-Duché et de 0,5 % pour l’UE28.

PATRIMOINE GLOBAL DES OPC ET DES FIS

TAUX DE CHÔMAGE

NOMBRE DE FAILLITES

(en milliards d’euros)

3.395,40

3.395,40

3.358,48

3.371,00

3.589,67

3.506,201

3.513,39

3.366,83

3.583,11

3.422,99

3.528,13

3.601,53

6,5 %

100

3.538,59

120

3.524,79

(en mai 2016)

2014 2015 2016

90

86

81

80

62

60

47

71

71 58

104

99

92

89

86 64 65

52 56

86

81

87

60 47

38

40

30

28

20

M ai Ju in Ju il. A oû t Se pt . O ct . No v. D éc . Ja n. Fé v. M ar s A vr il M ai

0

TAUX D’INFLATION (en %)

NOUVELLES IMMATRICULATIONS

M ar s1 A 5 vr il 1 5 M ai 15 Ju in 15 Ju il. 1 A 5 oû t1 Se 5 pt .1 5 O ct .1 5 N ov .1 5 D éc .1 5 Ja n. 16 Fé v. 1 M 6 ar s1 A 6 vr il 1 6

AVRIL 16 : 0,07 % MAI 16 : -0,03 %

5.000

PIB EN VOLUME

415.650

(évolution en %)

(en mai 2016)

5

4,3

4 57,57  %

4,8 4,1

3.000

3,4

3

2.000

2 1 42,43  %

1.000

0 -1

0

-0,8 2012

162 ­—

— Juillet / Août 2016

M ai 1 Ju 5 in 1 Ju 5 il. 1 A 5 oû t1 Se 5 pt . O 15 ct .1 N 5 ov .1 D 5 éc .1 Ja 5 n. 16 Fé v. 16 M ar s A 16 vr il 1 6 M ai 16

176.375 travailleurs frontaliers

2.636

EMPLOI TOTAL INTÉRIEUR

4.000

2013

2014

2015

2016

S O U R C E S  : E U R O S TAT, S TAT E C , C S S F, BA R R E AU . L U

5.233

6.000


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