PA P E R JA M . L U • J U I L L E T / AO Û T 2020
« Luxair doit être
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plus audacieuse »
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BENTLEY LUXEMBOURG
ÉDITO
De vague
en vague O
ù sont passés les messages de soutien adressés en temps réel au personnel soignant sur les réseaux sociaux ? Que sont devenus les dessins placardés aux fenêtres des maisons pour remercier ici le facteur, et là les éboueurs ? Les travailleurs qui, derrière leurs plexiglas ou leurs masques, ont participé à la continuité de la vie, et surtout de notre confort de vie, au plus fort de la crise seraient-ils retombés dans l’oubli collectif ? Le retour à une certaine forme de normalité donne l’impression d’avoir relégué au rang de souvenir un élan de solidarité que le Premier ministre a pourtant loué durant une Fête nationale limitée cette année à sa plus simple expression en raison de la crise. « Le Luxembourg n’est pas une île », déclarait le Grand-Duc, le 23 juin. Oui, le Grand-Duché fait face, comme les autres nations, à un virus à l’évolution insaisissable et aux conséquences inédites. Oui, ses habitants et les frontaliers (qui regagnent progressivement le chemin du bureau) sont tentés de reprendre le cours d’une vie brutalement interrompue mi-mars. Quoi de plus normal que de vouloir passer du temps auprès des siens, ou, tout simplement, pro-
fiter d’un été d’ores et déjà marqué par de sérieux signes de sécheresse ? Mais cette « normalité » retrouvée est en trompe-l’œil. « Notre peur diminue, notre capacité à être disciplinés aussi, alors que le virus est toujours là. » Ce constat, implacable, était récemment dressé dans les colonnes de Paperjam par le CEO du L uxembourg Institute of Health, Ulf Nehrbass. Il invitait chacun à se faire tester et à faire preuve de vigilance. Une attitude bienvenue pour protéger, outre les plus faibles, les travailleurs de la santé, qui risqueraient d’être remis sous pression en cas de seconde vague d’épidémie. Sans parler de l’économie, qui présente d’ores et déjà d’importants stigmates, comme nous le détaillons dans les pages de ce numéro d’un été décidément pas comme les autres. D’une vague à l’autre, les citoyens gardent leur capacité à se mobiliser en temps de crise (quitte à flirter avec les interdits des gestes barrières), portés par une indignation souvent contenue au Luxembourg, comme lors de la manifestation « Black Lives Matter », organisée en mémoire de George Floyd, cet homme de 46 ans, victime de violence policière
aux États-Unis en raison de sa couleur de peau. Si la situation des rapports avec la police n’a rien de comparable à Luxembourg-ville ou à Esch, la mobilisation des jeunes (à défaut de descendre à nouveau dans la rue pour défendre le climat) réunis devant l’ambassade américaine prouve, une fois de plus, que le Grand-Duché n’est pas épargné par des maux profonds comme le racisme, ou toute forme de discrimination ethnique ou religieuse. Entre deux vagues, gageons que cet esprit d’union autour de causes importantes qui a contribué à la bonne gestion de la crise puisse apporter son lot de réflexions sur le long terme. Car la prochaine vague, bien plus importante, menace déjà, celle du réchauffement climatique. Thierry Raizer Rédacteur en chef
La conversation continue en ligne : @paperjam_lu Paperjam
Juillet / Août 2020 —
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SOMMAIRE
Juillet / Août 2020
UN ÉTÉ PAS COMME LES AUTRES
GRANDS ENTRETIENS 56 Gilles Feith, CEO de Luxairgroup
« L’été peut encore être sauvé »
08 Rita et Philippe Stoque
Propriétaires de l’hôtel-restaurant Le Cigalon
64 Lex Delles, ministre du Tourisme
09 Gabriel Boisante
Cafetier-restaurateur
10 Jos Sales
Associé de Sales-Lentz Group
12 Fernand Heinisch
Gérant-associé des Voyages Emile Weber
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« Nous recherchons un tourisme de qualité »
70 Nora Back, présidente de l’OGBL
« Le pragmatisme d’abord, l’idéologie ensuite ! »
14 Michel Polfer
Directeur du Musée national d’histoire et d’art
15 Michel Welter
74 Nicolas Henckes, directeur de la CLC
Directeur de den Atelier
16 Dany Kieffer
Gérant de Navitours
17 Patrizia, Armand, Mathieu et nicolas Schmit-Fohl
Viticulteurs de la Maison Schmit-Fohl
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« On est en train de se battre pour qu’il y ait le moins de casse sociale possible »
78 Bertrand Piccard, président de Solar
ÉCONOMIE, LES COMPTEURS S’AFFOLENT
Impulse Foundation
« Si on veut faire changer les choses, il faut apprendre à parler le langage de ceux qu’on veut convaincre»
22 finances
Les caisses de l’État mises à contribution
24 soutien aux entreprises
Un filet d'aides aux mailles trop larges
26 Recettes VS Compétitivité PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne), Matic Zorman (Maison Moderne)
Un moment pour repenser la fiscalité
28 Dette publique « Le problème n’est pas le poids de la dette, mais la capacité à garder son contrôle »
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REPORTAGE
84 D échiffrer la mémoire
d’une friche
32 Aides publiques
Gestion de crise : premier bilan
34 Anticiper l’autre crise
Vers un plan de relance vert ?
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36 Europe
Maastricht n’est pas mort
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DOSSIER SPÉCIAL IMMOBILLIER RÉSIDENTIEL
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EN ROUTE VERS LE PAPERJAM TOP 100 2020 CLUBLETTER Juillet / Août 2020 —
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Un été pas comme les autres
Le retour à une forme de normalité pour les grandes vacances 2020 n’effacera pas les traces laissées par le coronavirus sur l’économie et, plus globalement, le moral de chacun. À l’entame de la haute saison, les acteurs du tourisme, de la culture, de l’horeca ainsi que les artisans restent dans l’expectative. Les clients seront-ils de retour ? La confiance peut-elle être regagnée grâce aux mesures sanitaires ? Et pour le second semestre ? Tour d’horizon de remontées du terrain de chefs d’entreprise et directeurs d’institution bien déterminés à faire de la crise un catalyseur de changements. En profitant de cet été pas comme les autres pour se renouveler. Témoignages. Juillet / Août 2020 —
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salles de restaurant et notre terrasse pour pouvoir accueillir notre clientèle au plus vite et dans les meilleures conditions possibles. C’est là notre priorité absolue », précise Rita, avant d’ajouter, avec amusement : « C’était déjà grand chez nous, là, il faut courir encore plus ! »
Rita et Philippe Stoque, propriétaires de l’hôtel-restaurant Le Cigalon
« Nous n’aurions pas pu nous en sortir sans l’aide de tous » Deux ans après une inondation dévastatrice et des travaux nécessaires à sa reconstruction, l’hôtel-restaurant Le Cigalon, au Mullerthal, a connu un nouveau coup dur avec le confinement. Mais ses patrons, Rita et Philippe Stoque, gardent espoir.
L
e Cigalon fait partie de ces établissements incontournables du tourisme au Luxembourg : il trône non seulement fièrement depuis 1956 à quelques encablures de la cascade du Mullerthal, mais il a aussi toujours su fédérer une communauté autour de son accueil et de sa cuisine, mêlant tradition locale et saveurs du Sud. Mais le 1er juin 2018, 62 ans jour pour jour après l’ouverture de l’établissement par les parents de Rita Stoque, il se retrouve sous les eaux en une heure à peine, gravement atteint par les orages qui frappent alors la région. S’ensuivent deux ans de fermeture forcée pour tout refaire. En mars dernier, le sort s’acharne : alors que Le Cigalon a discrètement rouvert une semaine aupa-
ravant et qu’il se prépare à la visite tant attendue des habitués, des touristes et des officiels, le couperet du confinement tombe. « Cela a été une grande déception, surtout après ces deux années de travail acharné pour remettre tout l’établissement à neuf et aux normes. Les invitations avaient été envoyées aux ministres et à la Cour, le week-end de Pâques était déjà presque complet », déplore Rita Stoque. Si l’envie d’arrêter a pu se faire sentir après l’inondation, deux mois de privation supplémentaires n’ont pas découragé le couple de restaurateurs. « On en a profité pour bien mettre au point toutes les nouvelles procédures d’accueil et les distributeurs de désinfectant. On a légèrement remanié nos
Rita et Philippe Stoque Propriétaires de l’hôtel-restaurant Le Cigalon
LE CIGALON 1956
Reprise de l’hôtel-restaurant Le Cigalon par la famille Stoque 2000
Grands travaux de rénovation 2018
Inondation cata strophique menant à deux ans de fermeture 2020
Réouverture de l’établissement au Mullerthal
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Une motivation que la famille Stoque a su garder intacte grâce au soutien et à la bonne volonté de nombreuses personnes. « Tout le monde a mis la main à la pâte, l’État le premier en nous soutenant financièrement, car il nous était impossible d’être indemnisés par notre assurance pour cause de catastrophe naturelle à l’époque. C’est le dernier versement de cette aide qui devrait nous permettre d’investir pour optimiser notre terrasse et la rouvrir en pleine capacité et de manière sécurisée pour les mois d’été. » Les deux fils aident ainsi à la promotion du Cigalon et à son aménagement intérieur, et les bénévoles prêtent mainforte au jardin – la marotte de Philippe, qui peut y cultiver jusqu’à 80 variétés de tomates et de nombreux autres légumes et herbes aromatiques pour le restaurant, le tout bio. Sans oublier la maman et grand-mère, 92 ans, qui n’hésite pas à épauler sa fille dans l’organisation du quotidien et la décoration… « Ça nous booste de voir toute cette entraide et cette solidarité, et la possibilité d’accueillir à nouveau nos clients nous permet de garder le moral. On ne sait pas encore ce qu’il adviendra de tout cela lorsque nous devrons arrêter, mais pour les cinq années à venir, c’est encore nous qui serons à la barre ! » Comme dans d’autres établissements de l’horeca, le statut de propriétaire s’est avéré précieux pour permettre à Philippe et Rita de traverser ces deux épreuves sans y laisser leur affaire. « C’est l’une des rares chances que nous avons eues : après deux grandes vagues de travaux sur les 30 dernières années, nous avions enfin fini de payer toutes les traites en 2017, un an avant les ravages de la crue. Ne pas devoir sortir de loyer pendant le confinement et le chômage partiel nous ont beaucoup aidés », conclut Rita. Une indépendance financière qui permet au Cigalon d’accueillir à nouveau sereinement ses clients depuis maintenant quelques semaines, au cœur d’une des plus jolies régions du pays. F. R.
PHOTO Matic Zorman (Maison Moderne)
UNE FAMILLE ET UNE COMMUNAUTÉ SOLIDAIRES
masque. Mais l’entrepreneur arrive tout de même à y trouver un certain silver lining : « J’ai remarqué une conséquence de ces mesures de sécurité sanitaire à laquelle je ne m’attendais pas : au final, il n’y a plus vraiment de nouveaux clients ou de clients habitués, plus ou presque plus de différence de relation entre le personnel et la clientèle. Tout le monde est logé à la même enseigne ! Même s’il est évident que les contacts physiques et la convivialité habituelle manquent cruellement aux deux parties. »
Gabriel Boisante, cafetier-restaurateur
« Tout cela doit nous servir pour le futur » Un mois après la réouverture des bars et restaurants, Gabriel Boisante tire un bilan enthousiaste, mais prudent de la reprise. Le patron du Bazaar et du Paname se concentre plus que jamais sur les défis qui attendent les professionnels de l’horeca dans les mois à venir.
PHOTO Mike Zenari (archives) au bar Le 18
F
in mai, quelques jours avant l’annonce de la réouverture des terrasses, des bars et des restaurants, le restaurateur Gabriel Boisante lançait un appel dans Paperjam : « Qu’on nous laisse travailler, même si cela va être dur ! » Un mois après la reprise d’activité de ses établissements (Paname, Bazaar, Mamacita…), celui qui combine les casquettes de chef d’entreprise et d’élu LSAP au conseil communal de la capitale se félicite d’un rebond d’activité satisfaisant, mais reste lucide quant à la situation du secteur : « Cela a fait beaucoup de bien de revoir du monde venir chez nous, mais nous avons aussi senti une certaine réticence durant les deux semaines qui ont suivi la réouverture de nos établissements. Nous avons la chance d’être présents en plein cœur du centre-ville et proches de centres d’affaires, mais nous sentons que le télétravail prive le secteur horeca d’une bonne partie de sa clientèle. Et c’est encore plus dur hors de la capitale et des grandes villes. Mais nous pouvons tout de même nous enthousiasmer en observant une certaine accélération, poussée entre autres par les clients habitués. » Et si le besoin de se retrouver, d’échanger et de s’amuser se fait plus que jamais ressentir, grâce aussi à une météo très clémente, Gabriel comprend bien que ce n’est absolument
pas le moment de relâcher l’effort commun, afin d’éviter le plus possible une reprise de l’épidémie de Covid-19. « Je sens que l’été sera chaud, mais l’ombre d’une seconde vague de confinement, qui serait une véritable catastrophe, un désastre pour notre secteur d’activité, est toujours bien présente. Nous mettons tout en œuvre pour être exemplaires et travailler sereinement tout en restant à l’écoute des différentes étapes du déconfinement… », précise-t-il à ce sujet. Il a d’ailleurs fallu réinventer le métier, notamment en matière de service, avec les barrières que représentent la distanciation physique et le port du Gabriel Boisante Cafetier-restaurateur
UN TEST POUR L’AVENIR
GABRIEL BOISANTE OCTOBRE 1997
Premier job étudiant dans un bar du quartier de l’Opéra à Paris JUILLET 2016
Ouverture du Paname
SEPTEMBRE 2019
Ouverture du Bazaar
JANVIER 2020
Assermentation comme conseiller communal (LSAP) à Luxembourg-ville
Selon Gabriel Boisante, cette situation imposée peut aussi servir de test pour les années à venir, notamment en ce qui concerne l’utilisation de l’espace public et des terrasses : « Quand je vois à quel point les gens sont friands de ces terrasses et aiment profiter des rues, notamment au sein de la ville de Luxembourg, je me dis que c’est quelque chose qu’il faut garder en tête pour l’avenir : la capitale peut vraiment avoir de la gueule, même un mardi soir, avec des commerces ouverts, des accès faciles et de belles grandes terrasses ! Il est temps d’arrêter de voir cela comme le grand méchant commerçant qui s’empare de l’espace public : c’est aussi une culture, un pôle d’attraction et une des facettes importantes du visage d’une ville. » Et pour aller dans ce sens, il en est convaincu, il faut aussi soutenir non seulement tous ceux qui n’ont pas la chance d’avoir une terrasse, mais aussi agir dans tous les quartiers. Au Limpertsberg, par exemple, où les commerces vont forcément pâtir de l’annulation de la Schueberfouer cette année. Mais aussi à la gare et à Bonnevoie, zones déjà très impactées par les chantiers, qui sont encore loin d’être terminés… Fidèle à son attitude volontariste, Gabriel Boisante ne manque pas non plus d’espoir quant à l’avenir proche : « Je le dis depuis le début : j’espère que cette épreuve va plus que jamais transmettre un message de communauté et de soutien locaux, de respect du travail dur, de la qualité, de la proximité, de l’implication. Et de l’âme dans notre secteur. Nous savons que les gens jouent le jeu, que nos clients sont là, et nous espérons que, par capillarité, cela va s’étendre et entrer dans les mœurs le plus longtemps possible. » F. R. Juillet / Août 2020 —
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possibles, alors que la haute saison sur ce segment s’étend d’avril à juillet.
Jos Sales, associé de Sales-Lentz Group
« On espère un retour à une certaine normalité en septembre » Le groupe Sales-Lentz doit composer entre une activité de transports en commun résiliente via la reprise des lignes de bus et une branche voyagiste pour laquelle les réservations viennent seulement de reprendre. Après une vague d’annulations inédite.
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acances de Pâques, ponts printaniers et congés de Pentecôte annulés, sans oublier des réservations incertaines pour l’été… le tourisme figure parmi les secteurs les plus touchés par le coronavirus. « C’est la grande catastrophe, admet Jos Sales, associé chez Sales-Lentz Group (1.500 salariés au Luxembourg et en Belgique, ndlr). Le Covid-19 nous a vraiment touchés au plus mauvais moment. » Et pour cause : le début de l’année a été marqué par l’afflux de réservations dans la foulée du salon Vakanz. « La catastrophe est venue quand on avait 80 % des réservations enregistrées. » Qui dit réservation, dit ouverture de dossier, travail de préparation et paiement d’acomptes. Et les clients, dans leur bon droit, ont voulu réclamer leur dû. Un coup dur pour la trésorerie de l’entreprise familiale, qui compte 19 agences « We love to travel » et une flotte de 80 autocars. Les clients qui ont vu leurs séjours annulés au premier semestre et qui décident de réserver pour les mois d’été rouvrent un dossier, avec le travail de préparation qui en découle pour l’agence de voyages, en espérant que cette fois-ci soit la bonne et que le séjour ne tombera pas à l’eau, auquel cas le cash-flow serait une fois de plus mis à mal. Quant au segment des séjours d’affaires, tout a été également annulé, alors que le pic de demandes pointe entre mai et juillet. « On espère 10 —
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un retour à une certaine normalité en septembre », ajoute Jos Sales. Dans ce ciel sombre, une éclaircie pointe au tableau : l’activité des transports en commun. Ironie du sort, le premier cas au Luxembourg avait été annoncé au soir du lancement de la gratuité de ce service public. La reprise des écoles a ravivé la demande en bus, voire même décuplé celle-ci, dans la mesure où le respect des normes de distanciation sociale implique d’espacer les enfants, et donc de recourir à deux véhicules au lieu d’un seul, comme c’était le cas avant la crise. Par contre, les excursions en groupe ne sont toujours pas Jos Sales Associé de Sales-Lentz Group
SALES-LENTZ GROUP 1948
Le marchand de céréales Jos Lentz acquiert son premier bus pour lancer des voyages organisés depuis le Luxembourg 1961
L’entreprise se développe et s’appelle désormais Voyages Henri Sales-Lentz, suite au mariage de la fille de Jos Lentz avec Henri Sales 1968
Ouverture de la première agence de voyages 1993
Reprise de l’entreprise par les deux fils et actionnaires actuels, Marc et Jos Sales, qui diversifient les activités 2011
Rachat des Voyages Léonard, leader belge des voyages en autocar en Europe
PHOTO Sales-Lentz Group
À LA RECHERCHE DU DÉCLIC
Si le déconfinement progresse et que l’activité aérienne reprend peu à peu, « nous espérons fortement que les gens se sentiront suffisamment en con fiance pour oser partir en vacances », ajoute Jos Sales. Outre l’important volet sanitaire, la situation économique globale et le pouvoir d’achat des voyageurs entrent aussi en ligne de compte. Sur le marché local, la campagne « Vakanz doheem » pourrait – d’une certaine manière – bénéficier au cariste, qui exploite le petit train touristique dans la capitale, ainsi que les bus « Hop on Hop off ». Quant aux excursions et courts séjours en Grande Région, il reste pour l’heure quelques contraintes insoupçonnées, comme la réglementation sur le nombre de passagers autorisés par autocar, qui varie d’un pays à l’autre. Alors que le coronavirus a poussé l’exploitant à revoir son métier, il re tient de cette crise l’importance de la communication interne : garder les collaborateurs informés de ce qui se passe et veiller à protéger leur santé. « Nous avons une responsabilité par rapport à eux, surtout quand on apprend que, dans des grandes villes européennes, des chauffeurs ont été contaminés par le coronavirus », souligne le cariste. Aujourd’hui, la crainte a fait place au soulagement, mais un choc comme celui-là laisse des traces. « Nous avons dû mettre en suspens beaucoup d’investissements, comme des constructions d’infrastructures pour le transport », confie Jos Sales. Il considère qu’il sera impossible de récupérer les revenus des mois affectés par la pandémie et que son chiffre d’affaires annuel pourrait être amputé de 25 % dans le segment des transports, et même de 60 % dans celui du tourisme. Pourtant, le groupe estime que le Covid-19 peut aussi lui permettre de rebondir : « Cette pandémie a montré que ceux qui vont en agence faire une réservation ont une meilleure carte en main que ceux qui passent sans intermédiaire », assure Jos Sales. S’il est pour l’heure difficile d’imaginer à quoi ressembleront les cartes postales de demain, l’entrepreneur en est persuadé : « Le conseil pour les voyages sera encore plus important dans le monde de l’après-coronavirus. » C. K.
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« Nous avons bon espoir que les gens retrouvent le goût du voyage » Le coronavirus a contraint les Voyages Emile Weber à adapter leur feuille de route et à faire preuve d’imagination pour développer de nouveaux services pendant le confinement. Désormais, ils regardent vers l’avenir et espèrent une reprise du secteur touristique.
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n 145 ans d’existence, les Voyages Emile Weber ont traversé des guerres et plusieurs crises économiques. Mais, comme pour tous les acteurs économiques, la crise du coronavirus est arrivée par surprise, ce qui a poussé le groupe à revoir sa feuille de route à l’entame du printemps. « Il a fallu faire preuve d’une réactivité, d’une flexibilité et d’une adaptabilité sans précédent », souligne Fernand Heinisch, gérant-associé de l’entreprise basée à Canach et qui emploie 1.300 personnes. Pendant le confinement, un service de livraison de repas à domicile a été développé pour les restaurants qui n’en disposaient pas. Frupps Express, c’est son nom, a ainsi permis d’occuper une partie de ses collaborateurs dont l’activité s’était soudainement effondrée. Si aujourd’hui ce service n’est plus opérationnel, les Voyages Emile Weber maintiennent une autre innovation lancée pendant la crise : le service de taxi Webtaxi propose aux habitants de la capitale de récupérer leurs médicaments dans la pharmacie la plus proche.
CINQ ANS POUR ENCAISSER L’IMPACT DU CORONAVIRUS
Entre les voyages annulés, les autocars de tourisme au dépôt et les taxis 12 —
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en quête de clients, le confinement a porté un coup à la plupart des métiers du voyagiste, à l’exception des lignes d’autobus, davantage épargnées. « Même si les activités ont tourné au ralenti lors du confinement, nous ne nous sommes pas reposés sur nos lauriers. Nous avons préparé l’après-Covid et concrétisé la digitalisation de l’entreprise », insiste le gérant-associé. Celui-ci estime qu’il faudra près de cinq ans à l’entreprise pour se remettre de la crise et rétablir sa Fernand Heinisch Gérant-associé des Voyages Emile Weber
VOYAGES EMILE WEBER 1875
Nikolas WeberReiland ouvre trois lignes de transport en calèche au départ de Canach vers Remich, Wormeldange et Luxembourg-ville 1945
Emile Weber et Emilie Weber-Foch sont aux comandes de l’entreprise qui a remisé les calèches pour les autobus 1972
Le groupe étend ses activités au tourisme et ouvre sa première agence 2000
La 5e génération prend les comandes avec Emile Weber et ses neveux Roland et Fernand Heinisch
situation financière, « mais nous ferons notre possible pour limiter les dégâts. » À côté du chômage partiel et du congé pour raisons familiales, le groupe souligne aussi la décision du gouvernement de suspendre le remboursement en cas de résiliation du contrat de voyage à forfait prise pendant l’état de crise, tant à l’initiative du voyageur que de l’organisateur. Ce procédé permet, selon les Voyages Emile Weber, non seulement de garantir les intérêts des voyageurs, mais aussi d’assurer la survie de toute une branche d’activité.
LE CHÔMAGE PARTIEL : UN LEVIER VITAL
À l’entame de l’été, la reprise n’est que graduelle sauf pour les lignes de transport public, notamment grâce à la reprise du transport scolaire, qui a vu les besoins en bus doubler pour respecter les distances de sécurité. Du côté des voyages d’affaires et en groupe, l’activité reste au ralenti. « Une partie des équipes est au chômage partiel ou en congé pour raisons familiales, ce qui représente pour nous un levier vital afin de surmonter cette période difficile », explique Fernand Heinisch, qui espère un retour à la normale d’ici la rentrée. En attendant, les agences de voyages ont rouvert progressivement, d’abord dans les centres commerciaux début juin, puis partout ailleurs à la mi-juin. « Il est certain que nous endossons des pertes et que nous devons redoubler d’efforts afin de redresser la situation », dit le responsable. L’ouverture des frontières et les bons chiffres au niveau sanitaire, il les considère comme une éclaircie dans un ciel plombé. « Nous avons bon espoir que les gens retrouvent le goût du voyage. » Mais une crise comme celle du coronavirus laisse des traces. L’opé rateur ne cache pas ses craintes, comme celle de ne pas voir l’économie redécoller, que les clients soient frileux malgré les mesures de précaution sanitaire et puis, dans le secteur des voyages d’affaires et Mice, que les budgets soient revus à la baisse. Pas de quoi pour autant entamer la détermination du cariste qui, coûte que coûte, entend reprendre la route dès que possible : « Peu importe l’impact, nous devons nous serrer les coudes, nous adapter aux circonstances et relever les nouveaux défis. » C. K.
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« Il est moins dangereux d’aller au musée que de faire ses courses » Tous les musées du pays sont de nouveau ouverts et peuvent accueillir leurs publics. Un accueil qui peut se faire presque normalement, dans la limite des mesures sanitaires. Exemple avec Michel Polfer, directeur du Musée national d’histoire et d’art.
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ichel Polfer, directeur du Musée national d’histoire et d’art (MNHA), rassure : « Depuis le 9 juin, le musée est revenu à une situation presque normale. » Après avoir ouvert seulement une partie des salles du musée, l’ensemble du parcours va de nouveau pouvoir être visité, à l’exception de l’aile Wiltheim. Les expositions temporaires sont toutes accessibles et certaines activités pédagogiques ont même pu reprendre. « Il faut toutefois bien entendu continuer de respecter les mesures sanitaires demandées par le gouvernement que sont la distance entre les personnes, le port du masque ou encore la désinfection des mains, que nous complétons avec un nettoyage renforcé de nos locaux », précise le directeur. Des mesures qui sont généralement bien acceptées et suivies par les visiteurs. « Au lieu d’environ 200 personnes par jour qui fréquentent notre musée, nous recevons environ 20 visiteurs. Nous sentons bien que le public est encore un peu réticent à sortir et à venir. Pourtant, toutes les mesures de sécurité sont là et les visites peuvent se faire en confiance. Je pense qu’il est même moins dangereux de venir au musée que d’aller faire ses courses au centre commercial », déclare Michel Polfer. La visite du MNHA est désormais possible avec un guide puisque les groupes jusqu’à 20 personnes peuvent être accueillis sur inscription. « Nous avons également relancé notre programme 14 —
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d’activités pour les adultes, détaille Michel Polfer. Mais nous ne pouvons accueillir que 10 personnes par atelier afin de respecter la distanciation sociale de rigueur. Par contre, les groupes scolaires qui sont habituellement très présents en cette fin d’année scolaire ne viennent pas puisque l’école ne fonctionne pas comme à l’accoutumée et que les sorties extrascolaires ont dû être annulées. Tout ne fonctionne pas encore à plein régime, mais l’offre est quand même là. »
UN PROGRAMME SOUS CONTRÔLE
La programmation du musée est actuellement composée de trois expositions temporaires accessibles tout au long de cet été : l’exposition de peintures et Michel Polfer Directeur du Musée national d’histoire et d’art (MNHA)
MUSÉE NATIONAL D’HISTOIRE ET D’ART 12 MAI
Réouverture du musée après la période de confinement 9 JUIN
Autorisation d’accueillir de nouveau des groupes de 20 personnes maximum 15 OCTOBRE
Vernissage de l’exposition Beyond the Medici – The Haukohl Family Collection
sculptures De Mena, Murillo, Zurbarán. Maîtres du baroque espagnol, les photos de Carla van de Puttelaar rassemblées dans Brushed by Light, et l’exposition historique sur le suffrage uni versel #wielewatmirsinn. « Par chance, nous avions pu ouvrir ou finaliser l’accrochage de toutes nos expositions temporaires avant le confinement, explique Michel Polfer. Aussi, nous n’avons pas eu besoin de chambouler notre programmation. Nos nouvelles expositions s’ouvriront progressivement en octobre, novembre et janvier prochains. La pandémie n’a rien changé à ce programme prévu de longue date. Par contre, au Musée Dräi Eechelen, qui est également sous notre responsabilité, le calendrier ne nous a pas été aussi favorable, car l’exposition temporaire en cours n’a pas pu être démontée pour cause de confinement. Nous devons donc reporter notre exposition sur les Luxembourgeois dans la Légion étrangère à la fin de l’année au lieu de l’ouvrir en juin. » Comme dans tout musée, plusieurs œuvres de la collection du MNHA circulent dans le monde pour les besoins d’expositions temporaires organisées par d’autres musées. « Nous avions prévu de faire une grande exposition en Chine, mais ce projet a dû être reporté d’un an, en septembre 2021, car son organisation est tombée en plein dans le pic de la crise en Chine. Nous avons aussi dû retarder le rapatriement d’une œuvre importante qui se trouvait en Italie. Mais la collaboration avec les musées partenaires se passe sans encombre et nous ne devons pas faire face à des éléments bloquants, fort heureusement. » Du côté financier, les craintes sont modérées : « Nous bénéficions d’une dotation annuelle du ministère de la Culture (10,1 millions d’euros en 2020, ndlr), et donc, même si nous avons perdu les recettes liées aux entrées pendant deux mois, nous avons également moins dépensé pendant le confinement. Aussi, nous devrions parvenir à un équilibre », rassure Michel Polfer. Par contre, le fait que les budgets du gouvernement seront gelés au niveau de ceux de 2019 (le MNHA avait reçu 9,3 millions de la part du ministère de la Culture en 2019) le tracasse plus. « Nous allons avoir un retour en arrière de trois ans au niveau du budget pour 2021. Cela représente par contre une différence bien plus importante que la perte de deux mois de vente de tickets. » C. C.
PHOTO Eric Chenal pour le MNHA
Michel Polfer, directeur du Musée national d’histoire et d’art (MNHA)
Michel Welter, directeur d’A-Promotions
« C’est toute notre industrie qui est en panne » La salle de concert den Atelier est fermée depuis le 17 mars et sera certainement un des derniers lieux culturels à pouvoir rouvrir. Peut-on espérer toutefois quelques concerts pour cet été ? Michel Welter, le directeur d’A-Promotions, explique la situation.
P
as facile d’être à la tête d’une salle de concert en ce moment. Michel Welter a cette rude responsabilité et fait tout son possible pour que la situation s’améliore. Mais force est de constater que son quotidien n’est pas aisé. « À l’heure actuelle, les tournées ne peuvent pas avoir lieu, car les artistes ne voyagent pas et ne souhaitent pas se produire dans des salles à moitié pleines », explique Michel Welter, partenaire et directeur d’A-Promotions, société en charge de la programmation de den Atelier. « Même si les conditions sanitaires au Luxembourg nous permettaient d’ouvrir la salle, la réalité de notre travail est bien plus complexe qu’une simple déclaration politique, et nous ne serions pas en mesure de proposer à nouveau des concerts rapidement. »
PHOTO Johlem pour den Atelier
LA DIFFICULTÉ DE SURVIVRE
Le constat est dur pour den Atelier, car la situation risque de durer longtemps. « Il faut bien être conscient que c’est toute notre industrie qui est en panne », souligne Michel Welter. Par ailleurs, il se retrouve face à une spécificité luxembourgeoise : la plupart des salles de concert sont liées à la main publique. Or, A-Promotions est une sàrl. Pas moyen d’avoir accès aux aides gou vernementales. « Heureusement, nous avons quand même droit au chômage partiel, ce qui protège l’équipe, qui compte six employés pour A-Promo tions et trois pour den Atelier », rassure Michel Welter. S’il reste combattant et veut aller de l’avant, il émet aussi des
doutes quant à l’envie du public de revenir dans une salle confinée. Cet arrêt d’activité forcé a évidemment de lourdes conséquences financières. « Par rapport à 2019, nous allons avoir une baisse de 85 % de notre chiffre d’affaires. Difficile de voir le bout du tunnel et l’impact que la crise a sur nous, car nous ne savons pas quand cela va se terminer. Nous souhaitons pouvoir passer cette période avec un minimum de dégâts, mais ce n’est pas facile. »
ÊTRE PRÉSENTS, MAIS AUTREMENT
LA DANSE DES REPORTS
La cause des difficultés financières est liée aussi à la difficulté de pouvoir programmer à courte ou moyenne échéance. « Actuellement, certaines dates confirmées pour 2021 sont reportées à 2023 ! Ce sont autant de projets Michel Welter Directeur d’A-Promotions
générateurs de chiffre d’affaires que nous ne pourrons pas réaliser comme prévu. » Michel Welter, pourtant, continue sans relâche d’être en contact avec la demi-douzaine d’agences avec lesquelles il travaille pour réserver les dates comme s’il était possible de recevoir du public. « Pour accueillir un concert, il faut environ six mois de préparation. En procédant ainsi, nous essayons de ne pas perdre de temps et de nous tenir prêts pour la reprise. Mais à l’heure actuelle, nous ne faisons que reporter au fur et à mesure les dates réservées. Ce qui était programmé en mars a été reporté une première fois à juin, puis à septembre, et maintenant nous sommes en train de reporter à mars 2021. » Alors, quid de la programmation pour l’été 2020 ? « Ce sera l’équation impossible. Mis à part quelques dates avec la scène locale et grand-régionale, nous ne pourrons pas organiser beaucoup de concerts. Nous arriverons peutêtre à étendre notre collaboration avec des artistes en provenance d’Autriche, de Suisse ou d’autres pays européens, mais ce n’est pas gagné. »
MICHEL WELTER 2003
Diplômé d’un master en industrie musicale de l’Université de New York 2005-08
Travaille dans différentes institutions culturelles, dont neimënster et la Rockhal 2008
Rejoint A-Promotions comme booker, puis en devient directeur en 2015
Michel Welter, avec l’aide de son équipe, cherche des alternatives pour être actif sans être dépendant du virus. « Nous essayons de développer de nouveaux produits, d’explorer de nouvelles voies pour nous en sortir », confie-t-il sans donner trop de détails pour rester prudent. Les concerts en plein air sont une option, avec les limites que sont le froid et l’humidité ; les concerts assis aussi. « Nous voulons y aller à fond, mais il faut trouver le modèle qui se rentabilise. Nous sommes dans une situation financière où prendre des risques n’est pas permis. Or, organiser des concerts en respectant les distances pour le public et pour les musiciens représente des surcoûts et un manque à gagner trop important pour que l’opération soit rentable. » Récemment contactés par la commune de Pétange, ils sont parvenus toutefois à organiser des concerts en drive-in. « Pétange a une démarche très dynamique et c’est grâce à sa volonté et son apport financier qu’un programme de cinq dates a pu être monté. Cela permet aussi de faire travailler les équipes techniques locales. » Quelques concerts sont aussi prévus dans le cadre du festival Bock op à neimënster. Un premier pas qui, espérons-le, sera suivi par d’autres. C. C. Juillet / Août 2020 —
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20 % de la clientèle, ont tous été stoppés. Il ne s’attend pas à un retour à la normale avant 2023.
Dany Kieffer, gérant de Navitours
« Après chaque chute, on se relève » La remise à l’eau s’est faite en douceur pour Navitours, et ses clients sont restés discrets jusqu’à la mi-juin. Pour les faire revenir, Dany Kieffer, gérant, a revu son plan de route et lancera de nouveaux produits. Il ne s’attend pas, cependant, à un effet « Vakanz doheem ».
M
i-juin, le soleil peine à montrer le bout de son nez. Les oies dorment le long de la Moselle. Pas très encourageant pour la reprise du tourisme. Mais Dany Kieffer, gérant de Navitours, ne perd pas espoir, malgré l’impact énorme qu’a eu la crise sur son activité.
PLUS D’ÉVÉNEMENTS
« Nous avons une activité de restauration, de tourisme et d’événementiel. Pendant les deux mois de confinement, c’était du 100 % zéro », résume-t-il en se servant un grand verre d’eau, à bord du Roude Léiw. Avec, en parallèle, 40.000 euros de coûts fixes mensuels, limités par le chômage partiel accordé à ses 25 salariés. Pour 2020, il s’attend à une baisse de 80 % de son chiffre d’affaires (2,6 millions d’euros en 2019). « Heureusement, nous sommes sur le marché depuis 30 ans et pouvons vivre de nos réserves », se réjouit le gérant de 50 ans, à la tête de l’entreprise familiale depuis 2004. Cette dernière a du mal à rentrer dans les cases. D’abord considérée comme chantier et bateau fluviaux, il a finalement été décidé qu’elle appartenait au secteur de l’horeca. Alors, jusqu’au 29 mai, « nous n’avons pas eu le droit de rouvrir, même sans restauration. Alors que les avions volaient, les bus et les trains roulaient », s’attriste Dany Kieffer. Même après cette date, le bateau peine à retrouver son rythme de croisière. Le restaurant a servi 16 —
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30 personnes lors du week-end de la Pentecôte, contre 350 l’année précédente. « Le bateau, c’est souvent pour une occasion », explique Dany Kieffer. Les croisières ne marchent pas mieux : « Hier, nous avons fait une promenade avec neuf clients. Ce ne sont que des frais. Mais il faut montrer que nous sommes de nouveau actifs. » Si la restauration représente 35 % de son chiffre d’affaires et les croisières 15 %, son activité principale reste l’événementiel, toujours à l’arrêt. Mi-juin, aucune date de reprise n’avait été annoncée. « La majorité des réservations ont été reportées ou annulées. On ne va pas fêter son 50e anniversaire l’année prochaine... » De même, les événements business, qui représentent Dany Kieffer Gérant de Navitours
LES QUATRE BATEAUX DE NAVITOURS ROUDE LÉIW
400 places en croisière et 200 en restauration RIVERDIVA
600 places en croisière et 400 en restauration MUSELSCHËFF
200 places en croisière et 75 en restauration MOSA
30 places pour des dégustations de vin
Pour affronter la tempête, Navitours adapte son offre. Alors que ses trois bateaux devaient rester à Remich cet été, le MuselSchëff suivra la route des touristes. Il passera quelques jours à Wasserbillig, puis à Nittel en Alle magne. « Ils ont 400.000 nuitées dans la saison. L’emplacement peut être intéressant », justifie Dany Kieffer. L’entreprise récupère aussi son quatrième bébé, le Mosa. Il voguait depuis une dizaine d’années sur la Meuse, en location pour l’entreprise verdunoise Fluviatours, mais celle-ci a déposé le bilan à cause de la pandémie. Après 75.000 euros de travaux, il devrait donc se transformer en cave à vin sur l’eau vintage pour une mise en service le 15 juillet. Navitours devait lancer cet été la location de petits bateaux électriques, pour « jouer au capitaine » sur la Moselle. Le Covid-19 a mis le projet en pause. « Il nous faut les autorisations de l’Allemagne et du Luxembourg, qui prennent du retard, s’inquiète le gérant de Navitours. Nous ne savons pas si nous pourrons lancer le projet cette année, ce sera probablement en 2021. » L’investissement pourra « dépasser le million d’euros ». De quoi faire revenir les clients ? Il l’espère. « On parle d’un tourisme national. Mais les gens vont voyager en Espagne, en Italie. Je ne peux pas m’imaginer que la clientèle puisse rester uniquement au Luxembourg », explique-t-il. Il n’envisage pas de refaire les 2.000 couverts par semaine de l’an dernier ni les 250 excursions mensuelles. La majorité de ses clients viennent des Pays-Bas, de France, d’Allemagne, d’Italie et de Belgique. Il attendait donc avec impatience la réouverture des frontières. « Après chaque chute, on se relève. » L’été se fera en toute sécurité. La taille des bateaux facilite la séparation des tables. Le masque reste obligatoire tant qu’on n’est pas installé. Des distributeurs de gel hydroalcoolique, des plaques en plexiglas et des autocollants sur ses navires ont été installés, pour un budget de 10.000 euros. « En espérant que dans trois ou huit semaines, nous n’en aurons plus besoin et que la vie recommencera comme avant », termine-t-il en regardant la Moselle. M. O.
PHOTO Matic Zorman (Maison Moderne)
CAVE À VIN SUR L’EAU ET BATEAUX ÉLECTRIQUES
Patrizia, Armand, Mathieu et Nicolas Schmit-Fohl, viticulteurs à la maison Schmit-Fohl
« Les vignes, ça n’attend pas, confinement ou non ! » Alors que le pays était assigné à résidence, les viticulteurs de la Moselle ont continué à travailler leur terroir pour ne pas mettre en péril la récolte 2020. À l’instar de la réputée maison Schmit-Fohl, en pleine phase de transition générationnelle.
S
i l’épidémie de Covid-19 a paralysé une grande partie de l’activité économique pendant deux mois, certains secteurs sont restés actifs. En particulier ceux qui travaillent avec la nature… qui n’attend pas. « Continuer à travailler dès la première semaine de confinement a été à la fois une obligation et une chance qui nous a permis de réaliser à quel point nous pouvions être indépendants », déclare Armand Schmit-Fohl, qui dirige le domaine éponyme avec sa femme Patrizia et ses deux fils Nicolas et Mathieu. Certes, les clients du secteur horeca ont disparu du carnet de commandes du jour au lendemain, mais la clientèle privée a joué le jeu, et les livraisons chez les particuliers ont pu compenser,
même en petite partie, le manque à gagner. Patrizia ajoute à ce fait que « c’est maintenant que cela va être dur pour tout le monde, notamment à cause de l’annulation des grands événements comme Expovin ou Wine Taste Enjoy ; il va falloir s’adapter ». Ainsi, la salle de dégustation de la maison viticole à Ahn, d’habitude ouverte uniquement sur rendez-vous, prendra le rôle de portes ouvertes tous les weekends durant l’été. Mais il en faudrait plus pour que cette famille d’artisans depuis plusieurs générations perde son sang-froid, face à des aléas qui font partie inhérente du métier. « On a l’habitude des aléas de la nature ! Ce n’est peut-être pas un orage de grêle violent ou une intempérie qui détruit
Armand, Mathieu, Nicolas et Patrizia Schmit-Fohl viticulteurs à la Maison Schmit-Fohl
SCHMIT-FOHL 1792
Date du document le plus ancien de la maison viticole 1986
PHOTO Matic Zorman (Maison Moderne)
Premier chardonnay planté au Luxembourg par Armand 1999
Premier crémant produit par le domaine 2017
Reconversion vers la viticulture biologique
les vignes, mais on est préparé avec notre expérience », ajoute Armand.
LA RELÈVE ASSURÉE, ENTRE CONTINUITÉ ET AMBITION
D’autant plus que 2020 est synonyme de renouveau pour le domaine. L’inté gralité de la production va passer en certification Agriculture biologique, sous l’impulsion de Nicolas, le fils aîné, qui a rejoint ses parents naturellement à 25 ans, après avoir obtenu son bachelor en viticulture et œnologie en Allemagne et effectué plusieurs stages à l’international. « Nous avons commencé la procédure visant à obtenir le label bio pour la totalité de nos vignes en 2017, et elle dure trois ans. Il y a eu des hauts et des bas, il a fallu beaucoup apprendre et relever quelques défis, mais nous y sommes avec la récolte 2020. Nous avons eu beaucoup de chance avec la météo, surtout qu’il nous a paru indispensable de faire passer en bio l’intégralité du domaine en même temps », explique ainsi Nicolas Schmit-Fohl. Loin d’être une religion, le bio est, pour celui qui reprend petit à petit le flambeau de son père, surtout une voie d’amélioration permettant de se rapprocher encore plus de son terroir. « Mais le label n’est pas plus important que la qualité ,et c’est toujours cette dernière qui primera ! », appuie-t-il. Le passage de flambeau, la Maison viticole Schmit-Fohl l’effectue aussi dans sa gestion avec Mathieu, le cadet, qui a fini ses études de commerce du vin à Reims l’année dernière. Revenir au domaine a été pour lui une réflexion plus longue que pour son frère, mais la décision s’est imposée au fil des années d’école : « Ma formation, plus orientée management, me permet de combiner notre tradition viticole avec un vrai contact auprès de nos clients, ce que j’apprécie beaucoup. J’ai remarqué l’enthousiasme des gens lorsque j’effectuais les livraisons, pendant le confinement. Beaucoup ne savaient pas qu’il est tout à fait possible, même en temps normal, de passer commande auprès des viticulteurs et de se faire livrer chez soi. J’ai ressenti ce besoin de proximité et de qualité pendant cette période exceptionnelle. » Car voilà l’espoir des futurs visages du domaine Schmit-Fohl, tout autant que celui de leurs parents : que l’impulsion donnée par la crise du coronavirus vers plus de consommation locale de qualité et plus d’émulation communautaire se pérennise. F. R. Juillet / Août 2020 —
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Roby Eischen « ‘Always treat your employees exactly as you want them to treat your best customers.’ J’aime venir travailler, voir nos équipes, et pour moi, c’est primordial que nos équipes ressentent la même chose. »
BRAND VOICE André Lavandier « Nous offrons la sécurité, un climat et un respect humain, ainsi que des perspectives professionnelles. »
Fränk Thill « Notre travail est multiple dans un contexte social et jovial avec des collaborateurs qui, en bon nombre, sont au fil des années devenus des amis. »
Tom Schaeffer « Il y a une bonne ambiance, un travail varié et le contact avec les clients et collaborateurs. Cette variété rend le travail intéressant. »
L’EXPÉRIENCE AU SERVICE DE L’INNOVATION Face à la multiplication des acteurs dans le secteur de la construction, rester à la pointe de l’innovation et être un partenaire solide et fiable pour les clients est une priorité pour bon nombre d’entreprises. En particulier celles qui, comme Goblet Lavandier & Associés SA, existent depuis plusieurs décennies et peuvent faire valoir leur expérience dans des domaines comme l’étude et la surveillance des techniques spéciales, l’efficacité énergétique, ou encore les conseils relatifs aux permis et autorisations. CONTENU SPONSORISÉ GOBLET LAVANDIER
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innovation du bureau d’ingénieurs-conseils L’ figure parmi les missions de la direction. Ce souci d’innover a toujours fait partie des
priorités de Goblet Lavandier & Associés SA, depuis ses débuts comme entreprise familiale. « Notre bureau d’études était l’un des premiers à intégrer la notion de durabilité dans ses concepts. Cela a commencé avec des procédés permettant l’utilisation rationnelle des énergies et des énergies renouvelables et se dirige aujourd’hui dans la direction de conceptions avec une dimension durable, circulaire et ‘cradle-to-cradle’ », explique Fränk Thill. Aujourd’hui, l’empreinte carbone d’un projet, la qualité environnementale des matériaux utilisés, la durabilité globale, ou encore les réflexions sur l’économie circulaire influencent l’approche de l’entreprise lors de la conception d’un immeuble. La volonté d’amélioration continue à être le leitmotiv de l’entreprise. La responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) figure également depuis plusieurs années dans la ligne de conduite du bureau d’ingénieurs-
PHOTOS Jan Hanrion (Maison Moderne)
CHANGEMENT DE GOUVERNANCE
BRAND VOICE
conseils et est amenée à se renforcer dans les années à venir. « La RSE fait partie intégrante de nos valeurs. Nous disposons dans cette logique du label RSE de l’INDR depuis son existence et avons adhéré à plusieurs initiatives (IMS, charte de la diversité, charte de la médiation,…) qui vont dans ce sens. Nous voulons vraiment mettre l’accent sur le volet social avec toutes nos parties prenantes : collaborateurs, architectes, clients, fournisseurs, etc. », se réjouit Roby Eischen.
contraintes. En nous basant sur ses desiderata, nous conseillons le maître de l’ouvrage et développons conjointement avec lui les concepts de projet en tenant compte des multiples aspects qui touchent à un projet de construction : durabilité, utilisation rationnelle de l’énergie, contraintes légales, life-cycle costs, budget, etc… La réponse de Goblet Lavandier & Associés à la complexité croissante du secteur de la construction et de son cadre légal est de faire des équipes multidisciplinaires en interne étant organisées en cellules de compétences pour élaborer un projet avec UN NOUVEAU CONSEIL D’ADMINISTRATION le but ultime de trouver le meilleur comproUn vent de changement souffle sur Goblet mis pour les desiderata identifiés auprès du Lavandier & Associés Ingénieurs-Conseils client. C’est la base pour arriver au but ultime : André Lavandier SA Fort d’une expérience de 70 ans, le bureau la satisfaction de notre client ! », commente Arrivé en 1986 comme ingénieur d’études spécialisé dans l’ingénierie technique Tom Schaeffer. de projet et administrateur du bâtiment voit aujourd’hui son conseil Les trois administrateurs sont conscients délégué depuis 2001. d’administration remanié. Une transition en du rôle primordial que jouent leurs collabodouceur qui ne change rien aux rateurs. « La stratégie du recruvaleurs de l’entreprise et perpétement repose sur la formation tue l’innovation souhaitée. d’équipes qui représentent un C’est une nouvelle direction bon mélange entre collaboradont Goblet Lavandier & Assoteurs hautement expérimentés ciés dispose désormais. « Tom et réfléchis et de jeunes collaboSchaeffer et Fränk Thill me rateurs ouverts d’esprit, curieux rejoignent en tant qu’administraet prêts à se développer. Cette Roby Eischen teurs délégués. André Lavandier approche est à notre avis la Fondation du bureau Arrivé en 1996, administrateur seule pour parvenir à délivrer quitte ses fonctions de délégué d’études Ferd Goblet délégué depuis 2005. mais garde un rôle d’adminis- par Ferdy et Élise Goblet, de la qualité et pour faire avantrateur et reste donc membre cer notre entreprise », poursuit repris en 1980 par leur du CA jusqu’à sa pension », préFränk Thill. fils Mike. cise Roby Eischen, désormais à Enfin, le volet innovation la présidence du conseil d’admène les réflexions et stratégies ministration. Ensemble, ce trio de Goblet Lavandier & Assoexpérimenté aura pour princiciés. « Pousser l’innovation dans Mike Goblet et pale responsabilité la gestion de le domaine des techniques du bâtil’entreprise, avec le concours des André Lavandier créent ment et la durabilité fait partie de Tom Schaeffer Goblet & Lavandier autres administrateurs du conseil. notre ADN. Mais ce n’est pas le seul Arrivé en 1994 comme Ingénieurs-Conseils sàrl. Pour cette nouvelle génération, domaine où l’innovation doit être ingénieur, associé depuis 2006 l’important est de conserver ce à l’ordre du jour ! Nous investissons et fait partie depuis 2014 du qui fait la force de l’entreprise, sa depuis des années fortement dans conseil d’administration. façon d’être et de faire, ainsi que l’informatisation des processus et ses valeurs. « C’est une transition de nos équipes. Des technologies Création de l’actuelle douce pour garantir la pérennité société Goblet Lavandier de Cloud nous permettent p.ex. la de l’entreprise », poursuit Roby & Associés Ingénieurspratique de modèles de télétravail Eischen. La continuité, dans la innovateurs qui ouvrent à nos collaConseils S.A. qualité des prestations et l’accomborateurs des nouvelles possibilités pagnement des clients, est donc d’une meilleure conciliation entre le maître-mot du bureau d’études. vie privée et vie professionnelle », conclut Roby Eischen. L’entreprise Fränk Thill Environ 145 RENFORCER LE CLIMAT souhaite mettre en ce sens l’accent Ingénieur au bureau depuis 1996, collaborateurs travaillent DE RESPECT ET DE CONFIANCE sur le volet social avec l’ensemble associé depuis 2006 et au aujourd’hui pour Tom Schaeffer, Fränk Thill et des parties prenantes et instauconseil d’administration le bureau, soit une Roby Eischen sont lucides sur rer un climat de respect, de depuis 2014. douzaine de nationalités. les défis qui les attendent vis-àconfiance et de responsavis de leurs clients. « Notre misbilité. « Le client cherche sion est de livrer à nos maîtres de des consultants avec Pou r plu une approche holisl’ouvrage des concepts innovants, sd ww ’inform durables et de qualité. Pour ce faire, tique tant au niveau des Plus de 5000 projets w.g olav ations il est indispensable d’écouter tout prestations qu’au niveau ont été réalisés par le .lu d’abord le client afin d’identifier des valeurs. Nous voubureau d’études depuis et de comprendre ses désirs et ses lons être ce partenaire. » sa création.
L’équipe Goblet Lavandier & Associés
Dates-clés
1948 1993 2001 145
5000
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N IO IT D E W E N
mini MBA 2020 FUTURE-PROOF YOUR BUSINESS 8-day Leadership & Innovation Programme · Luxembourg City
Après deux éditions réussies, le Paperjam Club est fier de reconduire son offre de formation, en partenariat avec Solvay Brussels School of Economics & Management : le mini MBA Leadership & Innovation. Différents modules seront organisés lors de huit journées complètes, de septembre à novembre 2020.
g o.
s sur tion a -2 0 2 0 m r i - mba i n fo ’ n i d m s / b plu u/c l u ja m . l r e p pa
À ces dates, quatre modules distincts seront proposés aux participants : Strategy, Finance & HR, Innovation, Customer Development. DATES 28 et 29 septembre 2020 5, 6, 26 et 27 octobre 2020 9 et 10 novembre 2020
CONTACTS / INSCRIPTIONS Julien Delpy julien.delpy@maisonmoderne.com (+352) 20 70 70-415 Pauline Schmaltz pauline.schmaltz@maisonmoderne.com (+352) 20 70 70-409
Économie, les compteurs s’affolent « Cela coûtera ce que cela coûtera », résumait le Premier ministre Xavier Bettel au cœur de la première phase de la crise sanitaire. Trois mois plus tard, le moment est venu de dresser l’état des lieux des finances publiques, largement mises à contribution pour tenter d’atténuer les effets économiques du Covid-19. Car les compteurs s’affolent. Et risquent de plonger dans le rouge au moins pour cette année. Retour sur les choix délicats opérés en matière de finances publiques et les pistes qui peuvent mener vers un retour à une soutenabilité qui constitue un précieux atout pour le Luxembourg. En page 22. Dans un autre registre, les compteurs des prix de l’immobilier résidentiel continuent de grimper. S’il est encore trop tôt pour évaluer l’impact de la crise sur leur évolution, la tendance gagne désormais l’ensemble du territoire. Analyse, cartes à l’appui, avec l’Observatoire de l’habitat du Liser. En page 38. Juillet / Août 2020 —
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ENJEUX – FINANCES PUBLIQUES
FINANCES
Les caisses de l’État
mises à contribution €
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Depuis le mois de mars, le gouvernement a mis en place deux grands plans pour la stabilisation et la relance du pays et de son économie suite à la pandémie mondiale. Avec une myriade de mesures ponctionnant peu ou prou les caisses de l’État, panorama de ses dépenses et aides mises à contribution.
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A
nnonçant 10,5 milliards d’euros d’aides directes et indirectes fin mars, le gouvernement DP-LSAP-Déi Gréng a voulu donner l’image d’un État ne lésinant pas sur les moyens pour aider l’économie à affronter la crise. Il a d’ailleurs souscrit un emprunt à taux négatif de 2,5 milliards d’euros fin avril (opération bouclée en 24 heures) afin d’absorber une partie de cet effort, au risque d’alourdir une dette publique qui avait déjà quasiment doublé en 2008 sous l’effet et n’a cessé d’augmenter depuis pour atteindre près de 20 % du PIB en 2019. Déjà circonspect face à une érosion non expliquée des comptes des communes et de l’administration centrale hors crise du Covid19, le Conseil national des finances publiques a souligné dans son évaluation des prévisions luxembourgeoises livrée à Bruxelles en avril (PSC 2020) que la dette allait atteindre 28,7 % du PIB en 2020 et 29,6 % en 2021 – sachant que ces prévisions n’intégraient pas l’effort supplémentaire de 800 millions d’euros du programme Neistart Lëtzebuerg. « Qui va payer tout ça ? », interroge Guy Wagner, chief investment officer et managing director 22 —
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de Banque de Luxembourg SOMMAIRE Investments, exposant dans une récente publication les divers outils 24 Un filet d’aides de l’État pour se débarrasser d’un aux mailles trop larges endettement excessif. Que son Le patronat déchante face à des aides jugées financement passe par les banques peu appropriées. centrales, l’inflation, voire l’annulation pure et simple de la dette, 26 Un moment pour aucun ne laissera l’économie, repenser la fiscalité Entre austérité et compéles caisses de l’État et l’épargne titivité, comment manier indemnes. la fiscalité?
UN EFFORT ÉTATIQUE REVU À LA BAISSE
Entre les critères d’éligibilité plus restreints que prévu et la réticence des entreprises à s’endetter, les enveloppes allouées ne seront pas épuisées.
Aides Reports d’impôts et de paiements Garanties En milliards d’euros
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LES BRAS ARMÉS DE L’ÉTAT POMPIER
28 « Le problème n’est pas le poids de la dette, mais la capacité à garder Par souci de rapidité et d’effison contrôle » cience, le gouvernement a préféré Entretien avec Anton gonfler des aides préexistantes Brender, Chief economist plutôt que de créer de nouveaux chez Candriam. postes budgétaires. Ce qui lui a permis de présenter dès le 30 32 Gestion de crise : premier bilan mars une vingtaine de mesures Le gouvernement a dû parer applicables immédiatement au plus pressé tout en anticidans le cadre du Programme de pant une nécessaire relance. stabilisation, étoffé ensuite 34 Vers un plan d’aides aux indépendants notamde relance vert ? ment. Une crise qui entraîne Les enjeux avec le Conseil d’ores et déjà de lourdes consésupérieur pour un dévelopquences sur des finances pupement durable. bliques, même si le gouvernement 36 Maastricht dispose d’une marge de man’est pas mort nœuvre plus importante que Le respect des règles d’autres pays grâce à des finances budgétaires européennes publiques que d’aucuns espèrent a été mis au frigo... voir à nouveau passer dans le vert Le temps de la crise. dès la sortie de la crise. C. F. ET T. R.
Enveloppes annoncées
3,6
8
4,55
Montants versés
4
1,1 2,26
1 1,39
0 SOURCE Conseil national des finances publiques
FINANCES PUBLIQUES – ENJEUX
Des finances publiques déjà grevées par la crise
DES RECETTES EN BERNE
Baisse enregistrée en pourcentage
Le ministère des Finances dévoilait fin avril les premiers effets du gel de l’activité économique. Avec, d’un côté, des recettes plombées par la fermeture des frontières et les reports de la TVA et des impôts payés par les entreprises et, de l’autre, des dépenses gonflées par les aides et transferts sociaux. Les dépenses de l’État étaient au 30 avril 2020 supérieures de 28,5 % à celles de 2019 à la même période, avec 8,3 % de recettes en moins.
DETTE PUBLIQUE PRÉVUE -8,2 %
Selon le PSC 2020 : 30,9 %
35
Taxe sur l’alcool
30
-12,7 %
Accises
25
Selon la LPFP * 2019-2023 : 17,5 %
-16,7 %
20
TVA 15 2019
2020
2021
2022
-20,5 %
2023
Taxe sur les carburants
* loi de programmation des finances publiques.
L’ADMINISTRATION CENTRALE DANS LE ROUGE AU 30 AVRIL 8.000
Dépenses Recettes En millions d’euros
6031 5762
5466 5433
6.000
-23 %
Impôt sur le revenu des collectivités
7561
Solde
-22,9 %
Jeux de casino
5928
UN DÉFICIT RECORD
Solde des administrations publiques (en % du PIB)
4.000
5 1,3 % 2.000
2,2 %
1,3 %
0
-33
-269
-1633
0
-3 %
-5 -8,5 % -10
-2.000
2017
2018
DES AIDES EXISTANTES EN PLEIN BOOM
L’ASSURANCE-MALADIE FORTEMENT IMPACTÉE
Chômage partiel Congé pour raisons familiales Aides délivrées par la DG des classes moyennes 1.000
En millions d’euros
2015
2019
2021
Croissance du PIB
2020
420,7 mios €
600
2019
UN RATTRAPAGE DE LA CROISSANCE EN VUE EN 2021
Résultat opérationnel
801,6
2017
+7 %
8 6
+4,3 %
4
+1,8 %
+2,3 %
2 297
2019
200 135 11
19
14,5
971,7 mios €
0 -2 -4 -6 2015
0 Montants prévus dans le budget 2020
-
-6 %
Versements au 15 juin
2017
2019
2021
SOURCE Ministère des Finances, Conseil national des finances publiques
Juillet / Août 2020 —
— 23
ENJEUX - FINANCES PUBLIQUES
départ » (Neistart Lëtzebuerg) à 800 millions d’euros. Sur le terrain, ce ne sont pourtant pas des milliards qu’ont effectivement reçus les entreprises. Peut-être déjà parce que les aides directes – remboursables ou non – ne représentaient que 25 % du plan de stabilisation. Ainsi, 4,5 milliards d’euros reposaient sur des reports de paiement (cotisations sociales, mensualités d’emprunt, avances d’impôts)… « Les entreprises devront quand même payer tout cela », souligne JeanPaul Olinger, directeur de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL). Sachant que les cotisations patronales représentent 13 % des salaires bruts. Le patronat rappelle aussi que le chômage partiel et le congé pour raisons familiales – 1,1 milliard d’euros déjà au compteur – « sont des aides importantes mais qui s’orientent davantage vers les salariés en leur permettant de garder du pouvoir d’achat », ajoute M. Olinger. « L’al ternative aurait été de licencier de nombreux salariés, et cela aurait détruit une large partie du tissu économique au détriment de nous tous. » Un autre biais peut expliquer le fossé entre les attentes et les sommes réellement versées. « Les enveloppes des aides ont été calculées en imaginant que toutes les entreprises y feraient appel, afin d’assurer une marge de sécurité et d’éviter que ne se produise ce qui s’est passé en Allemagne : le budget, trop juste, a été rapidement épuisé, et il n’y avait plus Le patronat déchante face à des aides jugées peu appropriées, d’argent pour couvrir toutes les voire inaccessibles aux entreprises en difficulté, du fait du gel demandes », explique un hautde l’activité économique. fonctionnaire de la Direction générale des classes moyennes (ministère de l’Économie). Ainsi, le gouvernement aurait « n ne laissera personne Me François Kremer, déplorant volontairement surestimé les dehors sous la pluie », avait que les avocats, parmi la grande enveloppes prévues. Ce qui promis le Premier ministre, Xavier famille des indépendants, aient explique que seuls 5,82 millions Bettel (DP), dans les premiers été exclus des dispositifs d’aides. d’euros ont été versés au titre de jours de la crise sanitaire, quand, La promesse se voulait ras l’indemnité d’urgence pour les en quelques heures, le pays avait surante : 8,8 milliards d’euros indépendants au lieu des 27 mildû se confiner pour freiner la pro- de soutien à l’économie via le lions annoncés. Et 30 millions pagation du Covid-19 et éviter la programme de stabilisation de d’euros ont effectivement atterri saturation des hôpitaux. Trois l’économie, portés à 10,4 mil- dans la poche des microentremois après, beaucoup ont toute- l i a rd s qu e l qu e s s e m a i n e s prises pour la toute première aide fois dû « sortir le parapluie », plus tard, et un nouveau plan non remboursable de 5.000 euros, selon l’expression du bâtonnier de relance pour un « nouveau sur 50 millions prévus. SOUTIEN AUX ENTREPRISES
Un filet d’aides
aux mailles
trop
LARGES O
24 —
— Juillet / Août 2020
« Nous aurions privilégié des aides directes non remboursables plus importantes et plus rapides dès le départ, commente Nicolas Henckes, directeur de la Con fédération luxembourgeoise du commerce (CLC). Le gouvernement y est finalement arrivé, mais en y allant tranche de saucisson par tranche de saucisson, et au début, elles étaient relativement fines. » Et de déplorer le retard et la faible portée de l’action gouvernementale en matière de loyers, charge incompressible et étouffante pour des commerçants forcés de garder le rideau fermé.
LE FLOP DU PRÊT GARANTI
« La sélectivité des aides a fait plus de dégâts qu’elle n’a aidé, accuse Romain Schmit, secrétaire général de la Fédération des artisans. Très souvent, les entreprises sont passées à travers les mailles du filet et ont essuyé des refus à la pelle : mauvais code Nace, entreprise trop grande... Or, on ne peut pas dire qu’on aide les petits et que les grands n’ont pas de problème. Les grands sont peut-être plus solides financièrement, mais cela ne veut pas dire qu’ils ne brûlent pas de l’argent quand ils ne tournent pas. » Notamment dans les métiers de bouche et d’événementiel. Et si le moratoire sur le remboursement des prêts existants « a été très bien accueilli, parce qu’il s’adresse à des engagements déjà pris », selon M. Olinger – 3,5 milliards d’euros en valeur –, le prêt garanti annoncé par le ministre des Finances, Pierre Gramegna (DP), a fait pschitt (2,5 millions d’euros en valeur contre 2,5 milliards d’euros projetés). « L’économie repose sur la confiance et la prévisibilité, aussi bien pour la consommation que pour les investissements. Le temps des prêts garantis ne saura venir qu’une fois ces éléments rétablis. C’est d’ailleurs probablement aussi la vue du ministre des Finances, qui voit cette mesure comme faisant partie intégrante du plan de relance », rajoute M. Olinger. « Les entreprises font attention à ne pas se surendetter, et entre leur endettement et les perspec-
FINANCES PUBLIQUES - ENJEUX
tives de chiffre d’affaires, beaucoup ont estimé que leurs chances de rembourser ce prêt en plus des autres étaient tellement faibles qu’il ne faisait pas sens d’y recourir », relaie René Winkin, directeur de la Fedil. La même prudence sous-tend la réticence des entreprises à demander une aide remboursable. « Le gouvernement a bien commencé mais n’est jamais allé au bout de ses réflexions », regrette M. Schmit. « Idem pour les indépendants exclus du régime de chômage partiel alors qu’ils paient des cotisations et ont droit à une indemnité chômage », ajoute-t-il,
LE FINANCEMENT TRIPARTITE DE L’ASSURANCE-MALADIE
L’État n’est pas le seul à mettre la main à la poche. Si la grande majorité des efforts financiers proviennent des ministères, certains touchent également d’autres contributeurs. Ainsi, la Caisse nationale de santé, qui finance le congé pour raisons familiales extraordinaires, prend en charge l’indemnité pécuniaire pour les arrêts maladie (normalement assumée par la Mutualité des employeurs), concède un report du paiement des cotisations sociales et est elle-même alimentée par un montage tripartite.
40 %
30 %
Entreprise
État
30 %
Salariés
Caisse nationale de santé Prestation en nature et en espèces (au-delà des 77 jours d’arrêt maladie)
25 % État
75 %
Entreprise
Mutualité des employeurs Prestation en espèces (1 à 77 jours d’arrêt maladie)
dénonçant des « contradictions ». M. Henckes estime aussi que le gouvernement était un peu trop proche de son « frein à main », soucieux de ne pas se trouver devant un « gouffre incontrôlable » d’aides. Au risque de n’être « pas assez courageux ». Autant de griefs qui expliquent la prudence des représentants des entreprises devant le plan de relance Neistart Lëtzebuerg présenté fin mai. Saluée, l’aide accordée aux commerces de détail – 1.000 euros par salarié en juin, 750 euros en juillet et 500 euros en août – fait des jaloux. « C’est ce que les artisans n’ont pas eu : une aide à la perte de productivité, glisse M. Schmit. Nous avons demandé une compensation pour les autres secteurs. On nous a claqué la porte au nez. » « Ce paquet donne un signal important dans plusieurs directions, estime M. Winkin. Il faut honorer l’ouverture de la Com mission européenne sur les aides d’État. L’intensité des aides est augmentée pour les investissements en matière de digitalisation, d’économies d’énergie, de production verte. C’est vraiment exceptionnel, et c’est un signal fort qui encourage les entreprises en position d’investir de le faire ou de chercher un prêt garanti. » Prévoyant des « mois, voire années, difficiles à venir », M. Olinger appelle à « continuer sur l’agenda de la digitalisation » alors que la crise a fait sauter certains verrous. « Il faut encore des efforts pour accélérer le processus, y compris au niveau de l’intégration de la digitalisation au sein de l’administration et des entreprises. Cela permettra au gouvernement, par après, d’avoir de meilleurs outils de pilotage et à l’économie de gagner en efficacité et en efficience. » « Nous attendons du gouvernement une approche plus ciblée, plus suivie, et des aides plus généreuses, quitte à devoir les rembourser si l’activité repart bien », résume M. Schmit. En espérant qu’une nouvelle flambée de Covid-19 ne viendra pas couper les jambes d’une reprise déjà fragile. C. F.
Le chômage partiel, arme fatale contre la crise Mesure phare du gouvernement contre les effets immédiats du gel de l’économie, le chômage partiel pour cas de force majeure, déployé dès les premières heures du confinement, est celle qui pèsera le plus lourd dans les finances publiques. Avec plus de 801 millions d’euros déboursés au 18 juin 2020. Son principe : l’État prend en charge une indemnité de compensation correspondant à 80 % du salaire des salariés de l’entreprise sous forme d’avance. 14.610 employeurs en bénéficient déjà. Ceux qui ont été obligés de cesser leur activité y avaient droit d’office depuis le mois de mars. Ceux qui connaissent des difficultés tout en pouvant fonctionner voient leur demande examinée. Avec parfois un refus à la clé : le Comité de conjoncture a ainsi rejeté 953 demandes. Les partenaires sociaux se sont accordés pour étirer ce dispositif extraordinaire jusqu’à la fin de l’année afin de permettre aux entreprises de faire face à un redémarrage poussif de leur activité. Le chômage partiel conjoncturel restera ainsi accessible aux entreprises de l’industrie « afin de pouvoir réagir face aux perturbations des marchés internationaux », en contrepartie d’un engagement à ne pas procéder à des licenciements pour raisons économiques. Il concerne également les secteurs dits « vulnérables » – horeca, tourisme, événementiel –, éligibles à un accès accéléré et sans limitation du nombre de salariés pris en charge. Ces entreprises pourront dans le même temps licencier jusqu’à 25 % de leurs salariés pour raisons économiques jusqu’au 31 décembre prochain. Tout en s’engageant à reprendre en priorité leurs anciens salariés si elles retrouvent une activité satisfaisante. Les autres entreprises en difficulté du fait de la crise pourront bénéficier du chômage partiel, sans dépasser 25 % de leur effectif en juillet et août, 20 % en septembre et octobre, et 15 % en novembre et décembre, à condition de ne pas licencier. La voie traditionnelle du chômage partiel reste ouverte pour les entreprises des secteurs vulnérables voulant licencier plus de 25 % de leur personnel et pour les autres s’apprêtant à licencier. Sachant que toutes devront présenter un plan de restructuration ou de redressement. « Le fait d’ouvrir davantage les possibilités du chômage partiel structurel fait sens parce qu’on ne peut pas espérer retourner à une activité normale dans un avenir proche », salue René Winkin, directeur de la Fedil. « Les retours de nos membres sont positifs, y compris concernant l’exécution », alors que le Comité de conjoncture examine habituellement une dizaine de demandes par mois tout au plus. Ce dernier a d’ailleurs annoncé qu’il travaillait avec le Centre des technologies de l’information de l’État (CTIE) et l’Adem sur une application informatique permettant de soumettre une demande via myguichet.lu. Une autre révolution secondaire de la crise sanitaire.
UN CHÔMAGE PARTIEL SOUS CONDITIONS
Le ministère du Travail a accepté plus de 38.000 demandes de chômage partiel soumises par 14.160 employeurs.
Accords Refus
38.329
40.000 30.000
14.610
20.000 10.000 0
953
529
Demandes Employeurs traitées
SOURCE Ministère du Travail
Juillet / Août 2020 —
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ENJEUX – FINANCES PUBLIQUES
RECETTES VS COMPÉTITIVITÉ
Un moment pour repenser
La fiscalité Renflouer les caisses de l’État sans plomber la difficile reprise économique : tel est le défi du gouvernement alors que la crise sanitaire encore latente laisse place à une crise économique à retardement.
À
l’heure où la crise et les plans de relance pèsent sur le budget de l’État, peu de solutions se profilent pour financer ces dépenses extraordinaires. Il n’y a en fait que deux options selon la théorie économique : l’endettement ou la fiscalité, rappelle Guy Wagner, chief investment manager de Banque de Luxembourg Investments, dans une récente publication. « Comme l’a souligné Monsieur Gramegna à plusieurs reprises, il n’est pas question d’augmenter les impôts à l’heure actuelle », indique le ministère des Finances. Une vision qui correspond aux recommandations de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). « Le message que nous livrons aux États est double, précise Pascal Saint-Amans, directeur de son Centre de politique et d’administration fiscales. Première ment : ne vous précipitez pas dans la consolidation budgétaire et fiscale, n’allez pas vers l’austérité. Deuxièmement : il va falloir, dans la suite de la crise, adapter la fiscalité en niveau et en structure. » M. Saint-Amans estime en effet que la fiscalité « ne pourra pas aller à la baisse » en raison d’un endettement aggravé de 20 à 30 points de pourcentage de PIB, même s’il est en partie traité par des opérations monétaires. Structurellement, « il va sans doute falloir réfléchir davantage à de nouvelles ressources », poursuit M. Saint-Amans, selon lequel « la fiscalité environnementale a 26 —
— Juillet / Août 2020
beaucoup de potentiel » : « 70 % des émissions de carbone sont pour l’instant taxées à zéro », ce qui offre une marge de manœuvre. « Mais la politique de la taxation du carbone est extrêmement compliquée à faire accepter par les gens, il y a donc un travail de pédagogie à déployer à ce sujet. » Il évoque également une nécessaire réflexion sur la manière dont « mieux taxer les revenus du capital et le capital » afin de « faciliter les investissements sans accroître les inégalités ». « À moyen et long terme, nous pensons que la tolérance pour l’évasion fiscale va encore diminuer », ajoute M. Saint-Amans. Celui qui a porté le projet Beps (lutte contre l’érosion de la base fiscale) s’attaque depuis plusieurs années à une taxation plus juste des géants du numérique et à une imposition minimum mondiale. « Il s’agit de déterminer un certain niveau d’imposition acceptable et si un pays pratique une imposition inférieure, un mécanisme permet de récupérer la différence. La dynamique autour de cette idée a été renforcée par la crise du Covid19. » Cependant, la récente décision américaine de repousser un accord sur la taxation du numérique en 2021 en raison de la crise sanitaire jette une ombre sur ce projet négocié depuis trois ans au sein de l’OCDE. Au niveau national, « des exonérations fiscales et des reports d’impôts ont du sens dès lors qu’ils sont temporaires et aussi ciblés que possible, assure M. Saint-
Amans, mais des exonérations importantes à long terme ou une baisse du taux d’imposition ne vont absolument pas dans la bonne direction. On a besoin d’aider les entreprises en difficulté dans les secteurs les plus endommagés, mais il n’y a aucune raison d’alléger les charges de celles qui s’en sortent bien. »
LA DIGITALISATION COMME MESURE D’ÉCONOMIE
Et alors que certaines voix chuchotent de profiter de la sortie de crise pour abaisser le taux d’imposition des sociétés, M. Saint-Amans y oppose un veto formel. « Souvent, les milieux d’affaires ont une vision extrêmement court-termiste et poussent les gouvernements dans des directions vraiment pas soutenables à long terme, avertit-il. Après avoir très largement joué sur la compétitivité fiscale avec une interprétation très libre des règles, le Luxembourg s’est employé à respecter les règles du jeu et adopte une attitude constructive. Nous avons une appréciation très positive de l’action de Pierre Gramegna. Mais la Commission européenne est inquiète sur la question du blanchiment d’argent. Il y a toujours un certain héritage à régler. » « Le Luxembourg n’entrera pas dans une course vers le dumping, tel que le ministre l’a déjà souligné en 2018, rassure le ministère des Finances. La fiscalité n’est d’ailleurs pas le seul critère de la compétitivité d’un pays. » L’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) temporise.
48 % Atteignant plus de 20 milliards d’euros, le budget 2020 compte 70 % de dépenses liées aux transferts sociaux et à la rémunération des fonctionnaires. 48 % de ses recettes proviennent des impôts directs sur les personnes physiques (4,75 milliards d’euros) et sur les entreprises (2,25 milliards d’euros).
« Nous avons toujours dit qu’il fallait ramener le taux dans la moyenne européenne. Et nous n’y sommes pas. Mais il faut voir cela de façon dynamique. Nos actions s’intègrent dans un contexte global et les défis soulevés par les crises actuelles se posent aussi pour bon nombre de nos pays compétiteurs, commente Jean-Paul Olinger, directeur de l’UEL. Et nous sommes tous conscients que c’est le moment de rester solidaire. » L’UEL insiste surtout sur la nécessité de « rétablir le cercle vertueux » au plus vite. L’activité économique génère des recettes fiscales qui permettent de financer l’État providence. Ces redistributions stimulent la consommation, qui fait aussi tourner les entreprises. « Il faut le voir comme un tout », souligne M. Olinger, saluant la volonté d’investir affichée par le gouvernement. « Mais vu l’ouverture de notre économie, le succès de notre territoire est étroitement lié à notre capacité d’innovation et notre politique des prix. La politique fiscale doit donc favoriser agenda numérique, transition énergétique, R & D et compétences de nos talents. » Autre suggestion du patronat : « Il y a clairement des mesures structurelles qui pourraient nous aider à maîtriser un peu plus les coûts, notamment la digitalisation de l’État et de ses services qui pourrait lui permettre d’être beaucoup plus efficace, beaucoup plus rapide, moins onéreux et peut-être avoir moins besoin de recruter des fonctionnaires, suggère Nicolas Henckes, directeur de la Confédé ration luxembourgeoise du commerce (CLC). Et les fonctionnaires actuellement en place vont peutêtre pouvoir être affectés à des tâches à plus forte valeur ajoutée – notamment au niveau fiscal pour aller récupérer des impayés de TVA, ou chasser la fraude, qui est un poison pour les entreprises. » Le gouvernement maintient en tout cas son objectif de présenter une ébauche de réforme fiscale d’ici la fin de l’année. La question étant de savoir si la crise sanitaire et ses corollaires – aggravation des inégalités et effort budgétaire colossal – seront pris en compte et dans quelle mesure. C. F.
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ENJEUX - FINANCES PUBLIQUES
DETTE PUBLIQUE
« Le problème n’est pas le poids de la dette,
mais la capacité à garder
son contrôle » L’Union européenne et les différents États ont pris rapidement des mesures pour contrer les effets de l’arrêt brutal de l’activité économique, éviter les faillites en cascade et se donner les chances de reprendre le plus vite possible. Chief economist chez Candriam, Anton Brender estime que ces dépenses colossales ne poseront pas de problème à l’heure des comptes. Il regrette que les États n’aient pas investi plus tôt pour éviter des dépenses dans l’urgence.
Avant la crise, on parlait de niveaux de dettes étatiques parfois insoutenables. Aujourd’hui, on a l’impression que plus personne ne compte ce qu’il dépense… Il n’y a pas de limite précise à l’endettement des États. Il y a 10 ans, des travaux académiques avaient contribué à ancrer l’idée qu’une dette publique dépassant 90 % du PIB était annonciatrice de catastrophes. Depuis, le poids des dettes publiques des économies avancées est monté à 100 % et le Fonds monétaire international estime qu’à la fin de l’année il passera, en moyenne, à 120 %. Je suis con vaincu que cette nouvelle hausse peut ne pas être source de plus de problèmes que la précédente ! D’abord parce qu’il faut se souvenir que la dette des États n’a pas à être remboursée. En principe, un État est éternel. Il peut chaque année emprunter et renouveler ses emprunts passés, pourvu seulement qu’il soit capable de payer les intérêts dus à ses créanciers. Et pour cela, il a le privilège de pou28 —
— Juillet / Août 2020
voir décider, si son Parlement est d’accord, du taux de l’impôt et donc aussi du montant de son revenu, ce qu’aucun individu ni aucune entreprise ne peut faire. Il n’y a donc pas de limite à leur endettement ? Si, bien sûr. La première est de nature macroéconomique. Depuis une décennie maintenant, l’endettement des États a crû parce que les agents privés tendent à dépenser moins qu’ils ne gagnent. L’épargne des ménages est suffisamment importante pour que, même si certains d’entre eux empruntent, un large excédent subsiste. Normalement, cet excédent vient combler le besoin de financement des entreprises qui empruntent pour investir. Dans beaucoup d’économies toutefois, depuis le début des années 2010, les profits que conservent les entreprises suffisent largement à couvrir leurs dépenses d’investissement. Si, pris tous ensemble, les agents privés ont pu dépenser moins qu’ils ne gagnent, quelqu’un
doit avoir dépensé plus qu’il ne gagne ! Ce « quelqu’un », ce sont les États : leur endettement a permis d’éviter que l’activité ne soit déprimée par la tendance des agents privés à ne pas dépenser tout leur revenu alors même que les banques centrales maintiennent les taux d’intérêt à des niveaux désespérément bas pour les pousser à le faire ! Tant que ce comportement des agents privés perdure, l’endettement des États peut continuer de croître sans générer de tensions macroéconomiques : un endettement public croissant est une contrepartie nécessaire à l’accumulation de placements financiers par les agents privés. La crise actuelle n’a pas remis ce phénomène en question ? Au contraire, la crise a provoqué un surcroît d’épargne des ménages. D’un côté, en effet, les États ont emprunté pour verser des allocations généreuses à ceux qui ont été mis au chômage ; de l’autre, le confinement a forcé les ménages à
dépenser moins : partout, leurs taux d’épargne ont explosé. Quant aux entreprises, leurs investissements ont profondément baissé. Les États ont ainsi pu s’endetter sans difficulté. Si demain ceux qui ont épargné pendant le confinement se ruent dans les magasins pour dépenser et que les entreprises se mettent à emprunter massivement pour investir, les choses pourraient bien sûr changer : une demande excessive des agents privés pousserait les prix à la hausse et con duirait les banques centrales à monter – enfin ! – les taux d’intérêt. Le moment sera alors venu pour les États de cesser de s’endetter. Mais jusque-là, leur endettement ne pose aucun problème… Effectivement. Le fait que l’endettement public puisse augmenter cette année de 20 points de PIB dans les pays avancés, sans que rien de dramatique ne se passe, devrait faire réfléchir ceux qui, en France par exemple, n’ont cessé d’annoncer que leur État était en faillite.
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ENJEUX - FINANCES PUBLIQUES
« Les catastrophes naturelles qui menacent coûteront très cher aux budgets des États. »
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que l’épargne massivement disponible ouvre des possibilités d’investissement. Le problème est de construire les canaux permettant de mobiliser cette épargne pour lui permettre de financer des projets d’avenir. C’est ce que la Commission tente de faire en mettant en place la « tuyauterie » financière nécessaire pour drainer, collectivement, cette épargne et l’allouer là où elle sera utile, sous forme de prêts, mais aussi, pour les deux tiers, de dons. Cela devrait permettre à des États vulnérables, comme l’Italie, de s’endetter un peu moins. Ce plan, s’il est accepté, permettra à l’Europe d’être en meilleur état dans 10 ans, lorsqu’il faudra commencer à rembourser – ou sans doute seulement renouveler – les emprunts faits. Des taxes nouvelles seront entre-temps créées pour faire face à cette charge commune. Une partie des investissements qui seront faits contribueront bien entendu à la lutte contre le réchauffement climatique. Dans le cadre de ce plan de relance européenne, comprenez-vous les réticences des États du nord de l’Europe à ne pas vouloir de dette commune européenne ? On peut les comprendre. Leurs dirigeants et souvent aussi leurs populations ont le sentiment que les Italiens, par exemple, n’ont pas fait d’effort pour réduire leur dette publique alors qu’eux l’ont fait. Ils ne comprennent pas pourquoi ils devraient se porter garants d’emprunts que l’Europe va faire pour éviter que l’endettement de l’État italien n’explose. Mais l’enjeu pour l’Union européenne est maintenant d’un autre ordre : elle doit montrer jusqu’où elle est prête à avancer en matière de solidarité pour continuer d’exister. L’attitude de l’Allemagne a été significative. Personne dans le parti d’Angela Merkel ne s’est opposé au projet qu’elle a présenté avec le président Macron. La CDU, pourtant longtemps réticente à avancer dans cette direction, s’est vite convaincue que si l’Allemagne n’acceptait pas de faire preuve d’un surcroît de solidarité envers les pays les plus fragiles, c’est l’ensemble de la construction européenne qui était menacée. Je pense
RÉSOUDRE LA PANNE DU PROGRÈS SOCIAL Alors que les rapports de force entre capitalisme et forces sociales dans l’immédiat après-guerre ont permis de connaître trois décennies de progrès social ininterrompu, la machine s’est enrayée avec l’émergence de l’idéologie libérale au début des années 1980. L’économie s’est mondialisée et la révolution informatique a fini par toucher l’emploi des classes moyennes. Le progrès social est donc en panne, les inégalités s’accroissent et l’envi ronnement mondial paie le prix fort, allant jusqu’à hypothéquer l’avenir des générations futures. Dans son dernier ouvrage, l’économiste de Candriam, Anton Brender, expose les raisons de l’impasse dans laquelle se trouvent nos sociétés et tente de définir une voie – étroite – pour relier capitalisme et progrès social après 40 années de dérive.
que les pays du Nord finiront par comprendre qu’il est dans leur intérêt de faire de même. Pour atténuer leur résistance, il a d’ailleurs été prévu qu’aucune aide ne viendra financer directement les budgets des États : tout ira au financement de projets d’investissement. La question qui inquiète désormais les citoyens européens est de savoir qui, au final, paiera la note de toutes ces aides. Faut-il s’attendre à de nouveaux impôts ? Il n’y aura pas forcément de note à payer. Tout va dépendre du rythme auquel nos économies vont revenir au plein emploi. Tant qu’aucune pression inflationniste ne se manifeste, la BCE gardera ses taux bas. Dans ce contexte, augmenter les impôts n’est pas une nécessité. On pourrait le faire de manière ciblée, en visant ceux qui ne dépensent pas une partie importante de leurs revenus – les plus riches donc – pourvu que cela ne freine pas l’activité. Pour l’instant, l’objectif doit rester de la stimuler, pour réduire le chômage et retrouver une trajectoire de croissance soutenue. Les choses seront différentes lorsque nos économies seront revenues au plein emploi. Les taux d’intérêt monteront et le temps sera venu pour les États de contribuer à freiner la demande, éventuellement par des hausses d’impôts. Mais on en est loin ! Tant que l’endettement ne coûte rien, on n’a pas de raison de le réduire. J.-M. L.
PHOTO Candriam
Mais certains pays doivent quand même se montrer plus prudents que d’autres… Anton Brender Chief economist Vous avez raison. Si la croissance Candriam de l’endettement des États ne bute pas sur une limite macroéconomique, la dette de certains d’entre eux peut poser problème. Certains en effet risquent demain de ne pas pouvoir dégager des ressources suffisantes pour faire face aux intérêts de leur dette. Ce sera le cas si les hausses d’impôts ou les baisses de dépenses nécessaires sont insupportables pour les citoyens. On l’a vu hier en Grèce et l’on pourrait le voir demain en Italie. Le problème n’est pas le poids de la dette, mais la capacité qu’ont les gouvernements à garder le contrôle de son évolution : ceux qui leur prêtent doivent avoir confiance dans leur capacité à gérer leurs recettes comme leurs dépenses sans provoquer ni catastrophe économique ni révolution politique. En maintenant les taux d’intérêt bas, les banques centrales contribuent pour l’instant à ré duire ce risque. Elles ne le font pas disparaître pour autant. l’effet sur l’endettement va être au total beaucoup plus élevé que les On pousse donc les gouveréconomies faites ! Il en ira de même nements à s’endetter ? demain, au niveau de la planète Oui. Mais il est dommage qu’il ait cette fois, si l’on ne fait rien pour fallu cette crise pour les persuader limiter le réchauffement climatique. de le faire. Hier, ils se sont interdit, Les catastrophes naturelles qui en Europe en particulier, d’emprun- menacent coûteront très cher aux ter pour améliorer la qualité de leur budgets des États. S’astreindre à appareil éducatif ou celle de leur limiter l’endettement public sans système de santé ou encore pour se demander quels coûts cela aura moderniser leurs infrastructures demain, c’est faire preuve d’une ou lutter contre le réchauffement dangereuse myopie ! climatique. Nos gouvernements ont raté une formidable occasion Un peu partout en Europe, de faire des investissements qui les citoyens demandent auraient élargi les capacités de justement à leurs gouverdéveloppement de leurs pays, et nants de mettre en place donc aussi à terme leurs recettes des mesures de relance budgétaires. qui soient « durables ». Ne pas avoir investi plus a été Qui permettent notamment une des grandes erreurs de la poli- de mieux lutter contre le tique budgétaire des États occiden- réchauffement climatique. taux. Depuis 10 ans, beaucoup ont C’est envisageable malgré même fortement réduit leur effort la gravité de la crise que d’investissement. L’Espagne vient l’on observe ? de connaître une crise catastro- Oui, bien sûr. Je viens de critiquer phique parce que son système de la politique passée de nos gou santé a été sous-financé depuis vernements, mais le plan « Next la crise de 2008. Les économies Generation EU » que la Commission budgétaires d’hier conduisent vient de proposer est un exemple aujourd’hui à des pertes de recettes de ce qui devrait se faire au niveau et des hausses de dépenses dont de la planète. Il part du principe
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ENJEUX - FINANCES PUBLIQUES
AIDES PUBLIQUES
gestion de
a ainsi trouvé de quoi « renforcer son coussin de liquidités, tout en garantissant la mise en œuvre des mesures du programme de stabilisation de l’économie », soulignait d’ailleurs le ministre des Finances, Pierre Gramegna (DP).
UNE VALSE EN PLUSIEURS TEMPS ASSUMÉE
À l’heure des premiers comptes, des marges de manœuvre existent encore et la capacité d’emprunt du Luxembourg reste importante. La question de l’avenir des finances publiques se pose tout de même. « Pour mener cette analyse, il faut tout d’abord connaître le montant total de l’enveloppe financière qui a été libéré. Or, cela a été ajusté plusieurs fois, car on a voulu améliorer le soutien financier au fur et à mesure que l’on constatait des faiblesses », note Alain Steichen, mana ging partner chez Bonn Steichen & Partners. Une valse en plusieurs temps totalement assumée par le gouvernement. « Nous devions inventer des modèles, a ainsi expliqué le Premier ministre, Xavier Bettel (DP), à Paperjam. Comme des gens passaient à travers les mailles du premier filet, il fallait en refaire un deuxième… On a donc adapté nos modèles pour que le gros des personnes soit con-cerné. Lors de notre première aide, je le dis, plus de la moitié passait à travers les mailles du filet. La deuxième fois, on était à 10 ou 15 %. » Si le ministère de l’Économie met en avant un effort de soutien à hauteur de 10,4 milliards, soit 17,5 % du PIB, dans le cadre de son programme de stabilisation de l’économie, puis 700 à 800 millions de Le gouvernement a déployé une série de mesures pour soutenir les entreprises et les autres plus dans le cadre du plan Neistart moteurs de son économie, ébranlés par la violence de la crise sanitaire. Un exercice délicat Lëtzebuerg, « j’ai retenu de 7 à 10 % qui a nécessité de parer au plus pressé tout en anticipant la nécessaire relance. du PIB comme étant le total annoncé qui pourrait être mobilisé sous forme de sortie de trésorerie », note Alain Steichen. Colossal ? C’est our faire face aux dégâts colosbonne santé du Trésor public et la à relativiser, selon lui. « J’ai vite Pierre Gramegna saux que la crise sanitaire pounote triple A du pays auprès des compris que cela allait faire passer Ministre vait avoir sur l’économie, il fallait principales agences de notation ont la dette du pays à environ 32 % du des Finances privilégier l’artillerie lourde à la notamment aidé à agir vite, avec PIB », dit-il. Or, de coutume et dans cavalerie légère. Le gouvernement, force et, chacun l’espère, à bon la perspective d’une bonne gestion, en différentes salves, a donc pris escient. En empruntant n otamment, le Luxembourg veille à rester sous plusieurs dizaines de mesures pour en un temps record, 2,5 milliards les 30 %. Un seuil psychologique, éviter les licenciements et les fail- sur les marchés, avec un taux néga- « car le seul seuil légal est celui de lites, assurer un flux de trésorerie tif pondéré de 0,035 %. 60 %, fixé par l’Europe ». dans les caisses, amortir le choc Tous les pays n’ont pas eu cette Pas de crainte donc par rapport de la cessation des activités… La chance, loin de là. Le Luxembourg au fait que le pays reste dans les
crise premier bilan
PHOTO Marion Dessard (archives)
P
FINANCES PUBLIQUES - ENJEUX
clous européens. « Et on peut s’estimer d’autant plus à l’aise une fois que l’on analyse, de manière objective, le contenu des différentes mesures prises qui constitueraient ces 10 %, au plus, du PIB mobilisés, développe Alain Steichen. Elles se décomposent en trois volets qui ne devraient pas être mélangés, mais qui l’ont tout de même été. »
Alain Steichen Managing partner, Bonn Steichen & Partners
PHOTO Marion Dessard (archives)
« Ce n’est que quand il y a L’ÉTAT PLUS INTÉRESSANT un problème QUE LES BANQUES Première catégorie de mesures : le structurel cautionnement de l’État auprès des institutions bancaires. « Ce sont des qu’il faut s’incrédits, que j’appelle ‘crédits Covid’, destinés à soutenir les entreprises, quiéter dans analyse Alain Steichen. L’État est prêt à rembourser 85 % de la dette le domaine souscrite si l’emprunteur est défaillant. C’est donc ici une caution, qui des finances n’est pas une sortie d’argent immédiate et qui idéalement ne devra publiques. » jamais être une sortie d’argent.
Donc, cela n’apparaîtra pas maintenant au niveau du déficit public. » Tout dépendra donc à terme de la capacité des entreprises endettées à s’en sortir, à assurer leur re- lance et à assumer leurs créances. « J’espère que la plupart vont s’en sortir, même si certaines n’y arriveront pas, notamment des restaurants. Mais toute l’économie luxembourgeoise ne va pas s’effondrer à cause de cela non plus. » Les prêts garantis n’ont d’ailleurs eu qu’un succès mitigé, une centaine d’entre eux ayant été accordés pour environ 30 millions d’euros. Bien loin donc des 2,5 milliards prévus pour les cautionner. « Ce n’est pas étonnant. Un prêt reste toujours à rembourser, con stitue une dette. Il était plus intéressant de faire appel au chômage provisoire pour ménager sa trésorerie, c’était la voie royale. Le chômage a été une excellente mesure et a permis aux entreprises de réduire les coûts de frais fixes... De plus, le financement bancaire est toujours moins attractif que celui de l’État. Ne pas payer des cotisations sociales, par exemple, cela équivaut à un prêt bancaire, mais auprès d’un autre prêteur qui est l’État. Et l’argent reste dans l’entreprise et peut être utilisé pour autre chose. » Enfin, « le taux de défaut dans le remboursement des prêts ne
avec alors un excédent. Dès lors, je ne suis pas inquiet : c’est un décalage temporel et non un problème structurel. Ce n’est que quand il y a un problème struc turel qu’il faut s’inquiéter dans le domaine des finances publiques. »
LE POIDS DES SUBVENTIONS DIRECTES À RELATIVISER
Au final, que reste-t-il en termes de déficit public dans la troisième catégorie ? « Ce n’est pas négligeable, mais c’est déjà beaucoup plus réduit : on a environ un milliard de subventions accordées par différents organismes, qui sont non récupérables. Cet argent-là est effectivement un déficit », note Alain Steichen, qui invite à relativiser : « On a un PIB de 63 milliards en 2019. Un milliard, c’est donc très peu. » Donc des garanties d’État qui ne seront peut-être jamais activées, des rentrées de TVA, cotisations sociales et impôts simplement sera que de 5 ou 10 %. Le déficit lié décalés, il ne reste donc « que ce à une intervention de l’État, sur déficit, que j’arrondis à 2 %, lié aux ce point, sera moins élevé que ce subventions ». S’il semble inéviqui a été annoncé ». table que l’on connaîtra « une dimiDans la seconde catégorie des nution de l’activité, ce ne sera aides publiques, Alain Steichen certainement pas un effondrement. range les cotisations sociales, la Personnellement, je vois un recul perception de la TVA et les avances de 5 à 10 % de l’activité dans les d’impôts. « Le gouvernement a entreprises. Il y aura donc un annoncé un décalage dans le impact sur le bénéfice, le chiffre temps quant à la perception. Les d’affaires, moins de TVA… Admet montants restent dus, mais il n’y tons encore que cela constitue 1 à aura pas de recouvrement de 2 % du PIB pour cette mini-récesmanière forcée. Donc, même si sion. Donc, perte de 1,6 % pour les c’est un manque de liquidités pour subventions – que j’étire à 2 % –, de l’État au cours des derniers mois, 2 % pour cette récession… Cela fait ce n’est pas de l’argent perdu, 4 % du PIB, et je veux encore bien mais simplement des recettes aller vers un total global estimé à décalées. On aura plus de recettes 5 %. Avec une crise comme celle du au cours des prochains mois de Covid, n’importe quel pays de 2020, et durant l’année 2021. l’Union européenne signerait des J’espère simplement que l’on va deux mains pour que cela soit le avoir l’intelligence de convenir que cas en fin d’année. » les montants en retard ne doivent pas être honorés du jour au lende- LE CHÔMAGE CRÉE LA CRISE main, dès la sortie de crise, car la Si le Luxembourg termine l’année trésorerie des entreprises ne le per- avec un déficit de 5 % du PIB, et mettra pas. Il y aura donc sans même, dans le cadre d’un scénario doute un étalement avec obliga- plus noir encore, de 7 %, « la situation de paiement, que je peux ima- tion sera facilement gérée, et on giner sur 12 ou 24 mois, période sera toujours sous la barre des acceptable pour le rattrapage. On 30 % de dette publique ». Alain aura alors un déficit qui va se Steichen reconnaît donc que « face creuser en 2020, car on aura des à une situation de crise, le gouverrecettes en moins, mais on aura nement a bien agi. Il vaut mieux des recettes en plus en 2021 et 2022, avoir des gens en chômage provi-
soire qui retrouvent leur emploi ensuite que de suivre le modèle américain avec des entreprises qui périclitent et des employés qui se retrouvent au chômage réel. Et cela alors qu’on ne crée pas de nouvelles entreprises. La gestion de cette crise a été menée avec perspicacité et intelligence. » D’autant qu’elle l’a aussi été dans une perspective de relance. « On a voulu éviter le chômage à tout prix, car c’est ce chômage qui crée vraiment la crise économique, et éviter le naufrage des entreprises. On verra ce qu’il en sera dans les mois à venir, car entre le retour à la normale décrété et le retour à la normale dans l’économie, il y a un décalage. Cela dépend aussi du comportement des consommateurs. » Dès lors, « si j’étais le ministre des Finances, je ferais la même chose que lui : ne pas dévoiler mes batteries en attendant de voir comment la situation va évoluer au cours des trois à six prochains mois. On en saura alors plus sur la reprise économique, on verra si les cotisations rentrent comme prévu, si l’État a dû actionner des garanties… » Le spectre qui demeure est celui des faillites en série et d’une reprise économique qui n’intervient pas comme attendu. « Mais plus que l’économie luxembourgeoise, ce qui nous intéresse, c’est l’économie mondiale, notamment pour les fonds, les services et même les banques. Notre économie est globale, c’est même la plus globalisée au monde. On peut donc encore aider certains secteurs au niveau local, comme l’horeca et les cabarets, peut-être aussi quelques autres entreprises particulières, mais l’essentiel de l’économie luxembourgeoise dépend de l’évolution de l’économie globale… Est-ce une fragilité ? Si les ÉtatsUnis ne fonctionnent pas, on peut se tourner vers la Chine ou le Royaume-Uni, une porte se ferme et une autre s’ouvre… » Alain Steichen demeure donc prudent, mais est aussi optimiste pour les mois à venir. Il aime rappeler d’ailleurs que « souvent, nous avons été très inquiets au Luxembourg, mais nous nous en sommes régulièrement bien mieux sortis que les autres ». N. L. Juillet / Août 2020 —
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ENJEUX - FINANCES PUBLIQUES
ANTICIPER L’AUTRE CRISE
Vers un plan
de relance
vert ? Le Conseil supérieur pour un développement durable demande que la protection de l’environnement et la lutte contre le changement climatique soient au cœur des investissements de sortie de crise.
«
C
e dont nous aurons besoin à la sortie de la crise sanitaire pour qu’il y ait une vraie relance, c’est investir, investir et investir », répétait, dès le mois d’avril, le ministre des Finances, Pierre Gramegna (DP), lors d’une interview accordée à Paperjam. Mais des inquiétudes ont vite émergé chez ceux qui craignent que cette relance laisse de côté la protection de l’environnement et la lutte contre le changement climatique. Le gouvernement s’est voulu rassurant sur ce point, en affichant une volonté de garder les investissements à un niveau élevé pour l’année en cours, en ajoutant qu’ils progresseraient même de 6,3 % en 2021 par rapport à l’année 2020. « Ils devront, encore plus que par le passé, transformer l’économie dans le sens de la durabilité, a ainsi annoncé, fin mai, le vice-Premier ministre, 34 —
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François Bausch (Déi Gréng), en présentant le plan de relance « Neistart Lëtzebuerg ». Il faut profiter de ces investissements pour faire en sorte d’éviter la prochaine crise, celle du climat, qui sera encore plus grave, et contre laquelle il n’y aura pas de vaccin. » « Il ne faut pas oublier que c’est de l’argent public, rappelle, de son côté, le nouveau président du Conseil supérieur pour un développement durable (CSDD), Romain Poulles, désigné à ce poste au début du mois de mai. Et cet argent public doit être utilisé de manière à ce que cette relance se fasse selon la sensibilité de la population, de plus en plus concernée par ce thème de la protection de l’environnement. » Les investissements accordés dans le cadre d’une relance verte devraient ainsi s’articuler autour de six axes.
Le premier concerne la rénovation thermique. « Nous devons le lancer à très grande échelle, avec l’ambition d’avoir, d’ici 10 ans, tous les bâtiments du territoire assainis énergétiquement pour obtenir des bâtiments classe B », estime Romain Poulles. Deuxième axe : la mobilité et la logistique. Selon le président du CSDD, la mobilité doit être multimodale – entre transport public, mobilité douce et voitures électriques –, verte – basée sur des énergies renouvelables – et efficace – « ça ne sert à rien de rendre les transports publics gratuits s’ils ne sont pas utilisés ». La relocalisation verte de l’industrie constituerait le troisième axe. Tout en distinguant deux types d’industries. « Pour l’industrie lourde, il faut miser sur l’automatisation, la robotisation et tout ce qui touche à l’intelligence artificielle, avec l’idée de ne pas travailler avec une main-d’œuvre bon marché, explique Romain Poulles. Et dans le secteur de l’industrie plutôt PME, artisanat, légère, à valeur ajoutée, alors, il est possible de travailler avec une main-d’œuvre qualifiée, sur des métiers verts. On se situe alors dans une économie locale, régionale, circulaire, régénérative, inclusive, qui permet de créer un système résilient. » Quatrième axe : le basculement « massif » vers une finance durable. « Il faut resserrer les critères, ce qui se fait d’ailleurs progressivement, et surtout basculer vers de l’impact financing. Il faut un investissement qui ait un impact positif, mesurable, sur l’être humain, sur l’environnement, et ça, c’est une étape que nous n’avons pas encore franchie. » L’agriculture et l’alimentation constituent le cinquième axe : l’idée est de produire davantage localement ce que l’on consomme, en arrêtant d’être dépendant des importations. « Il est fondamental d’investir dans un modèle plus résilient, inspiré par la permaculture et l’agriculture biologique », appuie Romain Poulles. Et pour rendre possible le tout, le sixième axe : la formation, au sens large – de l’école primaire à la formation professionnelle, en passant
Romain Poulles Président du Conseil supérieur pour un développement durable (CSDD)
»L’argent public doit être utilisé de manière à ce que cette relance se fasse selon la sensibilité de la population. » par les métiers d’apprentissage. « Certains secteurs sont piégés par cette transition potentielle. Il faut leur donner des perspectives, indiquer à ces entreprises vers quoi elles peuvent s’orienter quand elles sont dans un cul-de-sac hypercarboné. Sinon, elles mettront tout en œuvre pour la bloquer », conclut Romain Poulles. Des axes dans lesquels le gouvernement a parfois déjà commencé à s’impliquer. Le bio et le local sont au centre du plan de relance pour l’agriculture. La majoration de 50 % de la Prime House pour l’assainissement des logements marque une volonté de contribuer à la rénovation énergétique des logements. Les primes d’achat pour les vélos et « pedelecs », ou encore l’augmentation de celles pour les voitures électriques, vont dans le sens d’une mobilité douce et multimodale. Sans compter le plan national pour le climat, envoyé à la Com mission européenne fin mai. Ce qui porte François Bausch à penser que « le Luxembourg sera très bien placé pour lancer le Green Deal avant les autres pays ». P. P.
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EUROPE
Maastricht n’est pas mort Afin de permettre aux États membres d’affronter la crise du Covid-19, décision a été prise de geler les critères du Pacte européen de stabilité et de croissance, l’héritier du fameux traité de Maastricht. Pour un temps du moins.
G
ouverner, c’est prévoir. En 2011, personne n’imaginait qu’un virus mettrait l’économie mondiale à mal, les entreprises à l’arrêt, qu’une récession demandant des réponses fortes et rapides s’annoncerait. Alors que le souffle de la crise économique de 2008 n’est pas encore retombé, les instances européennes décident d’une clause dérogatoire au Pacte de stabilité et de croissance. Cela permet alors « à tous les États membres de s’écarter de manière coordonnée et ordonnée de leurs obligations ordinaires dans une situation de crise généralisée provoquée par une grave récession économique frappant la zone euro ou l’ensemble de l’UE ». Ces obligations ordinaires, ce sont les fameux critères du traité de Maastricht signé en 1992. Le maintien d’un déficit annuel inférieur à 3 % du PIB national et un endettement public sous la barre des 60 % du PIB sont les deux « critères de convergence » les plus connus.
UNE PREMIÈRE EUROPÉENNE
Le 20 mars, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, annonce que les critères de déficit public et de dette publique sont gelés pour une durée indéterminée. « C’est une grande première dans l’histoire européenne, souligne PhilippeEmmanuel Partsch, partner du cabinet Arendt & Medernach, mais aussi professeur part-time 36 —
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de droit bancaire et européen. Et c’est totalement justifié. Il faut en effet donner de la souplesse aux États afin qu’ils puissent mener leur intervention. Ici, il y a un événement exceptionnel, comme il s’en produit tous les 50 ans, voire plus. Et cet événement est de nature à causer des dommages économiques inouïs. Seul l’État, qui n’est pas réellement tenu par des échéances et qui a une capacité de financement quasi illimitée du fait de son pouvoir d’augmenter les impôts et de réaliser des biens publics, a les reins assez solides pour fournir le crédit pont qui va permettre aux entreprises et aux travailleurs de passer à travers la tempête. À quoi servirait-il de garder les finances publiques dans le vert si c’est pour laisser des pans entiers de l’économie sombrer irrémédiablement ? Les règles ne sont pas faites pour empêcher les pompiers d’éteindre un incendie. » Le Luxembourg est un bon élève européen avec un déficit de 22 % que même la crise sanitaire ne fera sans doute pas passer au-dessus de la barre des 30 %. Un seuil fixé par les partis de la coalition et défini comme le signe le plus évident d’une gestion raisonnée des finances publiques. « C’est une limite très symbolique, note Gilles Roth, député CSV très actif dans le domaine des finances de l’État. Mais ce qui compte, c’est avant tout de voir
d’où on part et quelle sera l’évolution du PIB dans les mois et années à venir. Moi, ce que je vois, c’est que la dette publique n’a jamais été aussi haute, même pas après les interventions dans le cadre de la crise financière de 2008. Ce que je trouve paradoxal, c’est le fait que l’on a beaucoup critiqué l’état des finances après le temps du gouvernement Juncker-Asselborn, alors que c’est pire maintenant. Oui, le Luxembourg a des marges de manœuvre, mais nous estimons que mis à part ce qui entre dans le cadre d’interventions d’urgence, les deniers publics ont surtout été dépensés pour satisfaire les trois partis de la coalition. Cela manquait de cohérence. » Georges Engel, chef de la fraction LSAP, estime pour sa part « que notre dette publique étant une des meilleures en Europe (seules la Bulgarie et l’Estonie ont un endettement plus faible, ndlr), on a fait les bons choix. Même si la situation doit être suivie avec vigilance. » Tous deux concluent donc en chœur que l’Europe devait « laisser aux États des marges pour intervenir » dans le cadre « d’une crise hors du commun qui demandait des réponses fortes et adaptées ». Mais la mesure de gel des critères de convergence suscite des craintes. Tout d’abord celle d’un possible abus de la part de quel ques pays. « Évidemment que des abus sont à craindre. Ce sera à la Commission de tenir cela à l’œil, notamment en ce qui concerne les trajectoires budgétaires. Car si des critères sont suspendus, le Pacte de stabilité et de croissance reste d’actualité. Les États doi vent toujours soumettre leur projet de budget dans le cadre du Semestre européen. De plus, vouUrsula von der Leyen, présidente de la Commission européenne
loir raser gratis fait courir de grands dangers : une hausse de la dette publique, une envolée du spread (la différence entre le taux auquel un État souverain emprunte et celui auquel emprunte l’Allemagne, ndlr) et une perte de confiance des marchés », souligne Philippe-Emmanuel Partsch. Ensuite existe le spectre que la remise en application des critères de Maastricht ne soit plus jamais à l’ordre du jour. « Il faut se souvenir que ces critères étaient le fruit d’une discussion politique, pas scientifique », note Georges Engel. « Ils pourraient donc évoluer, mais ne pas être supprimés. Moi je vois surtout que le Luxem bourg respectait ces critères et que cela a été un atout pour nous. » Pour Gilles Roth aussi l’Europe devra, une fois la crise éloignée, « renouer avec une discipline budgétaire. Il serait inimaginable de continuer en roue libre. » Alors que des voix s’élèvent, notamment en France, pour que les critères de Maastricht soient revus (ne pas tenir compte des investissements publics dans le calcul du déficit ou ne pas tenir compte des investissements verts par exemple), Philippe-Emma nuel Partsch remet les pendules à l’heure. « Avant la crise, pour la première fois, tous les États membres de la zone euro étaient sous la barre des 3 % de déficit. De plus, le nombre de pays qui dépassent la barre des 60 % de dette se réduit de plus en plus. » Plusieurs économistes estiment par ailleurs que ce n’est qu’au- dessus de 70 % d’endettement, et même 90 % pour certains, que les États sont réellement en grande difficulté. « Conserver des critères est nécessaire. On ne se demande pas s’il faut supprimer les limitations de vitesse car certains les dépassent, si on ne doit plus punir les homicides car il y a quand même des meurtres. De toute façon, les principaux leaders européens ont annoncé que leur volonté était de réactiver les critères à terme », conclut PhilippeEmmanuel Partsch. N’en déplaise à certains, la fin de la sacro-sainte orthodoxie budgétaire prônée par Maastricht n’est donc pas pour tout de suite. N. L.
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Un coup de frein en pleine
surchauffe Les prix des logements ont grimpé de 10 % en moyenne contre 5 % les années précédentes. Bulle spéculative ? La pierre confirme en tout cas son statut d’investissement prioritaire en période de taux bas. Ce « spécial immobilier résidentiel » composé avec l’expertise de l’Observatoire de l’habitat du Liser vous propose un tour d’horizon, en cartes, de l’état des lieux des prix, du neuf à l’ancien, de l’appartement à la maison, à travers tout le pays.
L
a crise sanitaire provoquerat-elle un ralentissement de l’inflation sur les prix des biens immobiliers sur le marché luxembourgeois ? C’est possible. Le temps, en tout cas, que les acteurs économiques retrouvent leurs esprits après un coup de frein brutal de l’activité et que la machine économique et financière se remette à tourner à plein régime. En atten-
dant, les plans de recrutement sont quasiment à l’arrêt, les importations de nouveaux talents ont ralenti et la pression s’est probablement faite moins forte sur le secteur immobilier. Il faudra donc très certainement pointer 2020 comme une année blanche et reprendre l’analyse en 2021. Les chiffres de l’Observatoire de l’habitat concernant l’année
2019, que nous détaillons ci-après, ont de quoi inquiéter. Après des années d’inflation autour de 5 % entre 2010 et 2018, le rythme d’augmentation des prix s’est emballé à partir de la mi-2018 pour grimper de plus de 10 %. Les causes du phénomène restent pourtant, dans l’ensemble, les mêmes et demeurent liées aux strictes lois de l’offre et de la demande. Un cas
Indice 170
INDICE DES PRIX DES LOGEMENTS
160
Les chiffres de l’Observatoire de l’habitat démontrent l’emballement pour la pierre au Grand-Duché. (Indice des prix des logements sur une base de 100 au 1er trimestre 2010)
150
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Maisons existantes Appartements existants Appartements en construction Ensemble des logements
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source Statec
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d’école pour les étudiants en économie : tout ce qui est rare est cher. Mais à ce point ? À cette explication de base s’ajoute désormais un net regain d’intérêt des investisseurs pour la pierre, une des rares catégories d’actifs qui laisse encore entrevoir des opportunités de rendements décents dans un monde de taux d’intérêt au ras des pâquerettes. Mais comme nous l’explique Julien Licheron, coordinateur de l’Observatoire de l’habitat, parler d’une bulle immobilière reste probablement inapproprié, les manœuvres des investisseurs n’étant pas purement spéculatives. Qu’attendre donc de l’avenir ? Probablement rien de très différent de ce qui a été constaté les années précédentes, si ce n’est un meilleur contrôle de l’incendie qui menace. Il faudra aussi garder sur le radar l’impact possible d’un usage du télétravail à plus large échelle. Il pourrait transférer la poussée inflationniste vers la périphérie, alors que les prix y progressent désormais aussi rapidement que dans la capitale. J.-M. L.
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Julien Licheron
L
a hausse des prix des logements s’est accélérée depuis la mi-2018. Et selon Julien Licheron, coordinateur de l’Observatoire de l’habitat, la soutenabilité de l’augmentation des prix pose question.
La hausse des prix de l’immobilier s’expliquet-elle encore par des facteurs tangibles ? Le phénomène devient inquiétant. Entre 2010 et mi-2018, le marché a évolué à un rythme de 4,5 % à 5 % par an. Ces hausses s’expliquaient parfaitement par les fondamentaux économiques : le décalage important entre la demande très forte et l’offre de logements qui restait très con trainte, notamment par la disponibilité du foncier. Jusque-là, il ne fallait pas voir dans ces haus ses des comportements spéculatifs ou une bulle immobilière. En revanche, depuis mi-2018, nous observons une croissance des prix de 10 % à 12 % par an. On a donc changé de braquet alors que les fondamentaux sont peu différents. On peut cette fois s’inquiéter de la soutenabilité de l’augmentation des prix. Comment expliquer cela ? C’est très compliqué. D’autant que, si la demande reste très forte, on a quand même vu une petite hausse dans la production de logements. Ce que l’on a pu constater, c’est une ruée vers l’investissement locatif. Peu de placements étaient aussi lucratifs sur 40 —
— Juillet / Août 2020
les marchés. En soi, ce n’est pas forcément une catastrophe dans la mesure où la grande majorité des investisseurs visent la location. L’objectif n’est pas uniquement spéculatif, il vise à mettre des logements à disposition, mais cette pratique induit un problème d’accès au logement encore plus important que les années précédentes.
actuelle permettra de revenir à des niveaux d’augmentation des prix plus raisonnables. Par contre, honnêtement, je ne crois pas du tout à l’idée d’une baisse des prix suite à cette crise.
Peut-on cette fois parler d’une bulle ? Ce terme me gêne un peu, cette hausse n’est pas tout à fait artificielle. Elle est sans doute tirée par Sur quels types de les investisseurs locatifs, mais qui logements la hausse est-elle n’agissent pas pour des raisons la plus marquée ? spéculatives. Je crois donc plus à C’est extrêmement homogène, les un changement dans le profil des logements de tous types de surfaces acquéreurs qu’à l’idée d’une bulle. sont concernés. La véritable sur- Ceci dit, on reste sur un profil de prise vient du fait que les hausses petits investisseurs familiaux, de prix ont gagné l’ensemble du habitant au Luxembourg. territoire. C’est une première. Jusqu’à présent, les prix avaient ten- Les pertes d’emplois que la dance à augmenter plus rapide- crise risque de provoquer ment dans le centre du pays que représentent-elles un dans le sud, et plus vite dans le sud risque pour le secteur ? que dans le nord ou l’est. Or, depuis En 2008-2009, l’ampleur de la mi-2018, on a vu des augmenta- crise sur le secteur du logement tions de prix partout. a été faible. Les prix avaient très Peut-on imaginer des moyens sérieux pour encadrer cette hausse ? Cette hausse est avant tout tirée par l’absence d’alternatives à l’investissement dans un contexte de taux d’intérêt faibles. Il est donc difficile d’imaginer des systèmes de coercition qui permettraient d’enrayer le phénomène. Il faudrait encadrer l’investissement locatif, ce qui pourrait s’avérer contre-productif étant donné le besoin de logements en location. On peut penser que la crise
« Je ne crois pas du tout à l’idée d’une baisse des prix. »
peu baissé et peu de ménages se sont retrouvés en défaut de paiement. Si l’ampleur de cette crise-ci est similaire à celle de 2008-2009, elle ne devrait pas entraîner de problèmes visibles. Si l’économie s’effondre, le marché de l’immobilier sera par contre en grande difficulté. L’expérience du confinement et du télétravail pourrait-elle entraîner des mouvements dans la demande ? C’est une question particulièrement pertinente pour le Luxem bourg, où il n’existe qu’un seul bassin d’emploi et qui, en plus, est largement transfrontalier. Si le télétravail se généralise, il y a de grandes chances pour qu’on observe des changements dans la structure spatiale des prix des logements. Les zones périphériques pourraient connaître des hausses plus importantes que la capitale, d’autant que le potentiel de terrains constructibles y est plus important. La concentration du foncier fait partie du problème. Que peut faire l’État ? Les recettes sont connues : une taxe foncière, une surtaxe sur les terrains non construits... Le bâton a malheureusement plus d’effet que la carotte. Mais c’est compliqué : les propriétaires fonciers sont relativement conservateurs et n’ont pas nécessairement be soin d’argent. J.-M. L.
PHOTO Matic Zorman (Maison Moderne)
de prix ont gagné l’ensemble du territoire »
estime que le télétravail peut avoir une incidence sur les prix des logements.
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Nombre de ventes insuffisant Moins de 4.000 €/m2 De 4.000 € à 4.999 €/m2 De 5.000 € à 5.999 €/m2 De 6.000 € à 6.999 €/m2 7.000 € / m2 ou plus
Clervaux
Parc Hosingen Wiltz Winseler
Lac de la Haute-Sûre Bourscheid
Tandel
Esch-sur-Sûre
Bettendorf Diekirch Erpeldange-sur-Sûre
Grosbous
Ettelbruck
Rambrouch
Vallée de l’Ernz
Schieren
Berdorf
Colmar-Berg
Echternach
Bissen
Boevange-sur-Attert Redange
Useldange
Ell
Larochette
Beckerich Saeul
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Mersch
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Helperknapp
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Junglinster
Lorentzweiler
Habscht
Betzdorf
Kehlen
Steinsel
Kopstal
Grevenmacher
Walferdange Mamer
Strassen
Luxembourg-ville
Schuttrange Sandweiler
Bertrange Käerjeng
Contern
Dippach
Stadtbredimus
Hesperange
Leudelange
Bous
Reckange-sur-Mess
Pétange
Remich
Roeser Differdange
Sanem
Schifflange
Weiler-la-Tour
Mondercange Bettembourg
Dudelange Rumelange
42 —
— Juillet / Août 2020
Mondorf-les-Bains
Frisange
Esch-sur-Alzette Kayl
Wormeldange
Schengen
SOURCE Statec, publicité foncière - Observatoire de l’habitat
Steinfort
!
▲ LES PRIX PAR COMMUNE
Plus de 12.000 €/m2 dans la capitale
PHOTO Nader Ghavami (archives) SOURCE Ministère du Logement, Observatoire de l’habitat en collaboration avec l’Administration de l’enregistrement, des domaines et de la TVA
L’AVIS DE JULIEN LICHERON (LISER)
Prix moyen par m2 en 2019
Prix moyen par m2 en 2018
Fourchette de prix par m² en 2019
Prix moyen par m2 en 2019
Prix moyen par m2 en 2018
Fourchette de prix par m² en 2019
Luxembourg-ville
9.029 €/m²
8.099 €/m²
6.111 € – 12.528 €
Bertrange
8.534 €/m²
7.479 €/m²
6.059 € – 12.519 €
Käerjeng
5.203 €/m²
4.794 €/m²
3.645 € – 6.514 €
Wormeldange
5.202 €/m²
4.120 €/m²
Strassen
8.374 €/m²
7.367 €/m²
5.674 € – 12.720 €
3.246 € – 8.498 €
Sanem
5.191 €/m²
4.788 €/m²
Hesperange
7.530 €/m²
6.474 €/m²
3.969 € – 6.645 €
5.597 € – 10.075 €
Steinfort
5.164 €/m²
4.881 €/m²
Leudelange
7.445 €/m²
3.502 € – 6.099 €
6.662 €/m²
5.398 € – 10.581 €
Bissen
5.132 €/m²
4.805 €/m²
Walferdange
2.229 € – 7.762 €
6.734 €/m²
6.362 €/m²
5.190 € – 7.707 €
Ettelbruck
5.126 €/m²
4.618 €/m²
3.547 € – 6.318 €
Sandweiler
6.698 €/m²
6.233 €/m²
4.498 € – 8.144 €
Grevenmacher
5.113 €/m²
4.843 €/m²
2.996 € – 6.737 €
Lorentzweiler
6.574 €/m²
6.026 €/m²
4.871 € – 8.154 €
Esch-sur-Alzette
5.111 €/m²
4.639 €/m²
3.204 € – 7.072 €
Kehlen
6.503 €/m²
5.437 €/m²
4.847 € – 7.362 €
Colmar-Berg
5.080 €/m²
4.534 €/m²
4.077 € – 6.298 €
Steinsel
6.497 €/m²
5.940 €/m²
3.854 € – 8.956 €
Diekirch
5.078 €/m²
4.696 €/m²
2.792 € – 6.969 €
Mamer
6.360 €/m²
5.704 €/m²
3.697 € – 7.801 €
Mertert
5.054 €/m²
4.507 €/m²
4.476 € – 5.847 €
Weiler-la-Tour
6.359 €/m²
N.C.
4.922 € – 11.586 €
Remich
4.989 €/m²
4.522 €/m²
2.967 € – 7.526 €
Roeser
6.254 €/m²
6.020 €/m²
5.006 € – 7.740 €
Pétange
4.968 €/m²
4.606 €/m²
3.424 € – 6.523 €
Bettembourg
5.994 €/m²
5.155 €/m²
4.536 € – 7.667 €
Differdange
4.955 €/m²
4.608 €/m²
3.383 € – 6.385 €
Junglinster
5.920 €/m²
5.827 €/m²
3.876 € – 7.894 €
Schengen
4.913 €/m²
4.453 €/m²
2.341 € – 7.395 €
Schifflange
5.885 €/m²
5.380 €/m²
3.967 € – 7.748 €
Stadtbredimus
4.869 €/m²
4.878 €/m²
3.541 € – 6.797 €
Mondorf-les-Bains
5.799 €/m²
5.505 €/m²
4.301 € – 7.270 €
Rumelange
4.821 €/m²
4.238 €/m²
3.342 € – 6.847 €
Dippach
5.693 €/m²
5.131 €/m²
3.975 € – 7.653 €
Echternach
4.710 €/m²
4.605 €/m²
3.430 € – 5.714 €
Kayl
5.669 €/m²
5.018 €/m²
3.964 € – 7.328 €
Habscht
4.566 €/m²
4.573 €/m²
2.805 € – 6.130 €
Mondercange
5.628 €/m²
4.912 €/m²
3.828 € – 7.429 €
Weiswampach
4.309 €/m²
4.266 €/m²
3.123 € – 6.893 €
Frisange
5.607 €/m²
5.358 €/m²
4.090 € – 7.764 €
Wiltz
3.944 €/m²
3.503 €/m²
2.559 € – 5.433 €
Mersch
5.391 €/m²
5.331 €/m²
3.648 € – 7.648 €
Clervaux
3.751 €/m²
3.703 €/m²
2.414 € – 4.909 €
Lintgen
5.385 €/m²
4.736 €/m²
3.541 € – 6.756 €
Parc Hosingen
3.735 €/m²
3.791 €/m²
2.252 € – 5.487 €
Dudelange
5.302 €/m²
4.726 €/m²
3.799 € – 6.966 €
Ces prix sont issus des actes notariés. Seules les communes dans lesquelles au moins 10 ventes d’appartements ont été recensées en 2019 sont reportées dans ce tableau. Le prix indiqué dans la fourchette basse correspond au prix minimal après exclusion des 5 % des prix au m² les plus bas. Celui indiqué dans la fourchette haute est le prix maximal après exclusion des 5 % les plus élevés.
Sur ce marché, le prix moyen au m2 est désormais supérieur à 9.000 euros sur Luxembourgville, alors qu’il était de 8.100 euros un an plus tôt. La capitale reste de loin la zone la plus chère pour trouver un bien de ce type, mais la fourchette y est très large, puisqu’elle va de 6.000 euros à plus de 12.000 euros le m2. Les prix décroissent à mesure que l’on s’éloigne, avec des différences qui restent très marquées. Mais on doit aussi remarquer le phénomène d’homogénéité dans l’évo lution des prix sur l’ensemble du territoire. C’est assez récent. Jusqu’il y a deux ans, on observait que les prix aug mentaient annuellement de 7 % ou 8 % sur Luxembourgville, de 4 % ou 5 % dans le pourtour de la capitale et dans le sud du pays, et seulement de 2 % ou 3 % en moyenne dans les communes du Nord et de l’Est. Les aides à la rénovation représentent un apport important pour tirer le prix des biens vers le haut. Avec le risque, évidemment, de voir un fossé se creuser entre les biens vraiment vétustes et ceux qui ont été rénovés. Mais sur un marché tendu comme celui de la capitale, la différence n’est pas encore flagrante en termes de prix. Tous les biens se vendent, et les écarts de prix ne reflètent probablement pas en intégralité, actuellement, les différences dans les performances énergétiques.
MOYENNE NATIONALE Prix moyen par m2 en 2019 6.057 € Prix moyen par m2 en 2018 5.576 € Fourchette de prix par m2 3.482 € – 10.224 € Juillet / Août 2020 —
— 43
spécial immobilier VENTES D’APPARTEMENTS EN CONSTRUCTION
Le neuf toujours en hausse Prix de vente moyen des appartements en construction (issus des actes notariés) Du 1er janvier au 31 décembre 2019 7.145 € / m2 : moyenne du pays
Weiswampach
Troisvierges
Nombre de ventes insuffisant Moins de 5.000 € / m2 De 5.000 € à 5.999 € / m2 De 6.000 € à 6.999 € / m2 De 7.000 € à 7.999 € / m2 8.000 € / m2 ou plus
Clervaux
Wiltz
Lac de la Haute-Sûre
Boulaide
Esch-sur-Sûre
Bettendorf Diekirch Ettelbruck Beaufort
Schieren Berdorf
Colmar-Berg
Echternach
Bissen
Boevange-sur-Attert Redange
Useldange
Ell
Mersch
Helperknapp
Bech
Lintgen
Mertert
Junglinster
Lorentzweiler Kehlen
Steinsel
Kopstal
Walferdange
Steinfort
Niederanven
Mamer Strassen
Luxembourg-ville Bertrange Käerjeng
Schuttrange
Wormeldange
Contern
Dippach
Hesperange
Waldbredimus
Pétange Roeser Differdange
Sanem
Mondercange Mondorf-les-Bains
Bettembourg
Schifflange Esch-sur-Alzette Kayl
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—Juillet / Août 2020
Dudelange
SOURCES Publicité foncière, Statec et Observatoire de l’habitat
Habscht
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▲ LES PRIX PAR COMMUNE
PHOTO Romain Gamba (Maison Moderne) SOURCE Ministère du Logement et Observatoire de l’immobilier en collaboration avec l’Administration de l’enregistrement, des domaines et de la TVA
Bertrange devient la commune la plus chère
Prix moyen par m2 en 2019
Prix moyen par m2 en 2018
Fourchette de prix par m² en 2019
Bertrange
10.373 €/m²
8.675 €/m²
8.239 € – 12.373 €
Luxembourg-ville
9.565 €/m²
8.846 €/m²
7.296 € – 13.071 €
Hesperange
9.288 €/m²
7.655 €/m²
Strassen
8.927 €/m²
8.730 €/m²
Walferdange
8.543 €/m²
Niederanven
L'AVIS DE JULIEN LICHERON (LISER)
Prix moyen par m2 en 2019
Prix moyen par m2 en 2018
Fourchette de prix par m² en 2019
Lintgen
6.496 €/m²
5.922 €/m²
5.197 € – 7.702 €
Steinfort
6.350 €/m²
6.081 €/m²
5.402 € – 7.050 €
7.127 € – 11.718 €
Dudelange
6.264 €/m²
5.535 €/m²
5.106 € – 7.116 €
7.869 € – 10.006 €
Käerjeng
6.130 €/m²
5.726 €/m²
4.705 € – 7.330 €
6.613 €/m²
6.763 € – 9.503 €
Mertert
6.113 €/m²
5.832 €/m²
5.608 € – 8.263 €
7.985 €/m²
N.C.
6.846 € – 11.222 €
Ettelbruck
6.005 €/m²
5.411 €/m²
5.245 € – 7.209 €
Kopstal
7.495 €/m²
N.C.
5.766 € – 10.436 €
Berdorf
5.999 €/m²
5.753 €/m²
4.252 € – 7.153 €
Lorentzweiler
7.300 €/m²
6.381 €/m²
5.488 € – 8.520 €
Schieren
5.860 €/m²
5.822 €/m²
4.835 € – 7.349 €
Mamer
7.251 €/m²
6.877 €/m²
6.367 € – 8.543 €
Differdange
5.766 €/m²
5.120 €/m²
4.898 € – 6.762 €
Roeser
7.231 €/m²
N.C.
6.440 € – 7.674 €
Wormeldange
5.694 €/m²
N.C.
5.014 € – 6.660 €
Esch-sur-Alzette
6.881 €/m²
5.969 €/m²
4.918 € – 8.653 €
Colmar-Berg
5.645 €/m²
N.C.
4.967 € – 6.553 €
Mondorf-les-Bains
6.863 €/m²
N.C.
5.992 € – 7.730 €
Helperknapp
5.632 €/m²
5.340 €/m²
4.502 € – 7.512 €
Junglinster
6.846 €/m²
6.086 €/m²
4.540 € – 8.793 €
Pétange
5.556 €/m²
4.942 €/m²
4.232 € – 6.854 €
Mondercange
6.802 €/m²
6.120 €/m²
5.953 € – 7.879 €
Kayl
5.454 €/m²
5.613 €/m²
3.945 € – 7.082 €
Kehlen
6.731 €/m²
N.C.
5.179 € – 7.769 €
Habscht
5.397 €/m²
5.043 €/m²
4.243 € – 6.647 €
Mersch
6.694 €/m²
6.364 €/m²
5.683 € – 8.112 €
Bettendorf
5.273 €/m²
4.815 €/m²
4.629 € – 5.797 €
Contern
6.682 €/m²
6.015 €/m²
4.564 € – 8.332 €
Redange
4.612 €/m²
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3.527 € – 5.236 €
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5.589 €/m²
5.750 € – 8.122 €
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4.087 € – 7.959 €
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3.870 € – 5.031 €
Sanem
6.556 €/m²
5.628 €/m²
5.739 € – 7.351 €
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3.875 €/m²
3.614 € – 5.020 €
Schifflange
6.549 €/m²
5.478 €/m²
5.750 € – 7.189 €
Lac de la Haute-Sûre
4.159 €/m²
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4.104 €/m²
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3.446 € – 4.857 €
Ces prix sont issus des actes notariés. Seules les communes dans lesquelles au moins 10 ventes d’appartements ont été recensées en 2019 sont reportées dans ce tableau. Le prix indiqué dans la fourchette basse correspond au prix minimal après exclusion des 5 % des prix au m² les plus bas. Celui indiqué dans la fourchette haute est le prix maximal après exclusion des 5 % les plus élevés.
Pour la vente d’appartements neufs, il n’est pas très étonnant de voir la capitale perdre sa première place, au profit d’une commune comme Bertrange, où le prix moyen du mètre carré a dépassé le seuil symbolique des 10.000 euros. Ce qui n’est pas encore le cas de Luxembourg-ville. Mais la couronne de communes entourant la capitale reste, sur ce segment aussi, de loin la plus chère. Les prix décrois sent assez fortement en s’éloignant un peu de cette zone. À noter toutefois que si l’on trouve une commune comme Differdange parmi les moins chères, ce n’est pas sur le total des 102 com munes que compte le pays, mais en tenant compte de la cinquantaine d’entités relativement urbaines qui accueillent des projets de nouveaux appartements neufs. En prenant les quelques communes les plus chères – Bertrange, Strassen, Luxembourg-ville, Hespe range – et quelques communes du sud comme Esch-sur-Alzette, Sanem, Pétange, Differdange et Dudelange, on rassemble déjà 60 % de ce marché. Le segment du neuf reste soumis à la rareté des biens, ce qui le rend très cher. Toutefois, depuis 2014-2015, on observe une hausse tendancielle de la production de logements. Il n’y a pas nécessairement plus de projets qu’avant, mais ils sont de plus grande taille, ce qui permet d’augmenter l’offre. MOYENNE NATIONALE Prix moyen par m2 en 2019 7.145 € Prix moyen par m2 en 2018 6.332 € Fourchette de prix par m2 4.455 € – 11.429 € Juillet / Août 2020 —
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spécial immobilier VENTE DE MAISONS
Le prix des maisons grimpe encore Prix de vente moyen des maisons (issu des annonces immobilières) Du 1er janvier au 31 décembre 2019 970.589 € : moyenne du pays
Weiswampach
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Nombre de ventes insuffisant Moins de 700.000 € De 700.000 € à 799.000 € De 800.000 € à 999.999 € De 1.000.000 € à 1.199.999 € 1.200.000 € ou plus
Clervaux Wincrange
Parc Hosingen
Kiischpelt Wiltz Winseler
Vianden
Goesdorf
Lac de la Haute-Sûre
Bourscheid Reisdorf
Esch-sur-Sûre
Bettendorf Diekirch
Feulen Mertzig
Wahl
Rambrouch
Erpeldange-sur-Sûre Ettelbruck
Préizerdaul
Berdorf
Colmar-Berg
Vichten
Echternach
Waldbillig
Bissen
Larochette
Useldange
Redange Ell
Beaufort
Vallée de l’Ernz
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Roeser Differdange
Stadtbredimus
Hesperange
Leudelange
Mondercange Bettembourg
Weiler-la-Tour Dalheim
Remich Mondorf-les-Bains
Frisange
Schifflange Esch-sur-Alzette Kayl
Dudelange Rumelange
—Juillet / Août 2020
Wormeldange Lenningen
Contern
Reckange-sur-Mess
Pétange
Flaxweiler
Niederanven
Mamer Strassen
46 —
Rosport-Mompach
Bech
Lintgen
Helperknapp
Consdorf Heffingen
Schengen
SOURCE Ministère du Logement - Observatoire de l’immobilier
Boulaide
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▲ LES PRIX PAR COMMUNE
SOURCE Ministère du Logement - Observatoire de l’habitat (base prix annoncés, 2019)
Presque deux millions d’euros pour l’achat d’une maison à Leudelange
L’AVIS DE JULIEN LICHERON (LISER)
Prix moyen en 2019
Prix moyen en 2018
Prix moyen par m² en 2019
Sanem
869.737 €
815.328 €
4.446 €/m²
Beckerich
866.785 €
768.339 €
5.020 €/m²
7.587 €/m²
Helperknapp
864.269 €
811.076 €
4.140 €/m²
1.837.880 €
7.039 €/m²
Schieren
843.384 €
737.174 €
4.499 €/m²
1.576.214 €
1.542.371 €
8.078 €/m²
Mertzig
841.450 €
752.808 €
4.356 €/m²
Steinsel
1.540.155 €
1.446.092 €
6.491 €/m²
Clervaux
838.804 €
568.022 €
4.481 €/m²
Kopstal
1.491.918 €
1.269.183 €
6.311 €/m²
Habscht
836.201 €
740.850 €
4.261 €/m²
Walferdange
1.440.262 €
1.254.437 €
6.637 €/m²
Feulen
836.108 €
705.886 €
4.129 €/m²
Schuttrange
1.357.664 €
1.213.018 €
5.534 €/m²
Lenningen
831.942 €
946.827 €
4.892 €/m²
Contern
1.355.558 €
1.468.600 €
6.265 €/m²
Esch-sur-Alzette
828.635 €
663.460 €
4.642 €/m²
Mamer
1.330.212 €
1.143.309 €
6.405 €/m²
Lac de la Haute-Sûre
820.506 €
556.183 €
3.222 €/m²
Hesperange
1.310.676 €
1.182.210 €
6.407 €/m²
Schifflange
815.894 €
601.489 €
4.682 €/m²
Dippach
1.279.550 €
1.253.107 €
5.506 €/m²
Rosport-Mompach
805.463 €
704.084 €
3.996 €/m²
Kehlen
1.252.773 €
1.185.305 €
5.979 €/m²
Redange-sur-Attert
795.955 €
677.379 €
4.223 €/m²
Mondercange
1.249.760 €
1.076.989 €
5.573 €/m²
Echternach
788.872 €
675.474 €
4.101 €/m²
Roeser
1.248.928 €
1.020.073 €
6.184 €/m²
Kayl
783.968 €
663.152 €
4.610 €/m²
Sandweiler
1.244.352 €
1.154.733 €
6.091 €/m²
Vallée de l’Ernz
772.004 €
700.632 €
4.386 €/m²
Reckange-sur-Mess
1.159.164 €
1.035.602 €
5.120 €/m²
Ell
768.133 €
709.256 €
3.982 €/m²
Weiler-la-Tour
1.121.421 €
1.103.878 €
5.297 €/m²
Préizerdaul
753.016 €
681.440 €
3.792 €/m²
Junglinster
1.112.459 €
1.137.425 €
5.381 €/m²
Schengen
751.494 €
1.005.683 €
3.674 €/m²
Mersch
1.110.211 €
885.862 €
5.701 €/m²
Useldange
744.662 €
713.068 €
4.053 €/m²
Bettembourg
1.107.318 €
825.967 €
5.084 €/m²
Troisvierges
741.727 €
591.774 €
3.992 €/m²
Grevenmacher
1.099.521 €
837.276 €
5.897 €/m²
Differdange
738.044 €
626.461 €
4.477 €/m²
Garnich
1.094.393 €
968.730 €
5.596 €/m²
Bettendorf
718.987 €
601.958 €
3.974 €/m²
Waldbredimus
1.082.426 €
1.140.143 €
5.145 €/m²
Berdorf
714.553 €
717.398 €
3.695 €/m²
Steinfort
1.075.727 €
1.088.147 €
4.434 €/m²
Beaufort
710.549 €
672.227 €
3.948 €/m²
Betzdorf
1.050.788 €
1.173.451 €
4.754 €/m²
Diekirch
671.872 €
645.025 €
4.184 €/m²
Lorentzweiler
1.046.443 €
1.084.075 €
5.650 €/m²
Rumelange
670.104 €
572.470 €
4.200 €/m²
Koerich
1.029.899 €
987.733 €
5.250 €/m²
Petange
667.280 €
617.228 €
4.191 €/m²
Wormeldange
1.017.426 €
944.137 €
5.336 €/m²
Boulaide
657.559 €
587.951 €
3.604 €/m²
Frisange
1.014.898 €
738.887 €
4.841 €/m²
Esch-sur-Sûre
655.729 €
561.654 €
3.730 €/m²
Vichten
992.221 €
915.877 €
4.517 €/m²
Goesdorf
643.924 €
554.587 €
3.758 €/m²
Stadtbredimus
987.396 €
728.257 €
3.715 €/m²
Rambrouch
634.472 €
764.336 €
3.037 €/m²
Dalheim
982.929 €
881.909 €
5.131 €/m²
Weiswampach
615.077 €
644.669 €
3.903 €/m²
Mondorf-les-Bains
977.434 €
676.765 €
4.392 €/m²
Wiltz
580.239 €
506.037 €
3.316 €/m²
Mertert
971.834 €
840.121 €
4.572 €/m²
Parc Hosingen
561.982 €
601.844 €
3.760 €/m²
Remich
957.575 €
635.933 €
4.608 €/m²
Vianden
553.526 €
479.040 €
3.825 €/m²
Käerjeng
948.586 €
832.421 €
5.158 €/m²
Kiischpelt
546.467 €
384.439 €
3.286 €/m²
Lintgen
939.895 €
1.150.217 €
5.608 €/m²
Wincrange
529.375 €
543.965 €
3.365 €/m²
Dudelange
917.643 €
762.289 €
4.976 €/m²
Flaxweiler
916.393 €
999.044 €
4.802 €/m²
Manternach
910.662 €
855.153 €
5.783 €/m²
Biwer
896.424 €
850.925 €
4.173 €/m²
Bissen
883.476 €
722.043 €
5.031 €/m²
Ettelbruck
875.398 €
807.564 €
5.207 €/m²
Prix moyen en 2019
Prix moyen en 2018
Prix moyen par m² en 2019
Leudelange
1.802.527 €
1.181.531 €
6.565 €/m²
Strassen
1.621.751 €
1.376.319 €
7.424 €/m²
Bertrange
1.606.353 €
1.290.101 €
Niederanven
1.579.153 €
Luxembourg-ville
Ces prix sont issus des annonces immobilières publiées dans la presse quotidienne et spécialisée, et sur le portail immobilier immotop.lu. Il ne s’agit pas des prix de transaction réels, mais des prix proposés à la vente sur le marché immobilier, avant toute négociation. Seules les communes dans lesquelles au moins 30 annonces de ventes de maisons ont été recensées en 2019 sont reportées dans ce tableau.
Contrairement à l’étude des prix des appartements qui se base sur les actes notariés, celle qui concerne la vente des maisons se réfère aux prix des annonces. Ils sont donc plus difficiles à analyser, la différence étant en moyenne de 5 % à 10 % entre le prix annoncé et le prix de vente après négo ciation. Les prix se sont mis à augmenter de manière homogène sur l’ensemble du territoire, à un rythme de 10 % à 12 %. Ce qui est évidemment très important. Depuis 2010, on peut dire que les évolutions sont assez similaires sur les différents segments, que l’on parle de maisons ou d’appartements. On continue à vendre beau coup de maisons au Luxem bourg, malgré des prix très élevés. Comme les années précédentes, les prix restent fortement liés à l’attrait de la capitale qui concentre une partie très importante de l’activité économique, et donc de l’emploi. Entre les communes qui bordent Luxembourg-ville et les communes les moins chères, dans le Nord, les prix affichés peuvent être désormais près de 2,5 fois supérieurs aux alentours de la capitale. Une pratique plus large du télétravail pourrait évidemment provoquer un mouvement dans cette répartition.
MOYENNE NATIONALE Prix moyen en 2019 970.589 € Prix moyen en 2018 874.686 € Prix moyen par m2 en 2019 5.039 € Juillet / Août 2020 —
— 47
spécial immobilier LOCATION D’APPARTEMENTS
La demande pour le centre reste Élevée Loyers moyens des appartements (issus des annonces immobilières) Du 1er janvier au 31 décembre 2019 7.145 € / m2 : moyenne du pays
Weiswampach
Troisvierges
Nombre de ventes insuffisant Moins de 14,00 €/m² De 14,00 €/m² à 16,99 €/m² De 17,00 €/m² à 19,99 €/m² De 20,00 €/m² à 23,99 €/m² 24,00 €/m² ou plus
Clervaux Wincrange
Wiltz Winseler
Vianden
Esch-sur-Sûre
Bettendorf Diekirch Ettelbruck
Mertzig
Rambrouch
Berdorf
Colmar-Berg
Echternach
Bissen
Boevange-sur-Attert Redange
Larochette
Useldange Mersch
Beckerich
Lintgen
Helperknapp
Mertert
Junglinster
Manternach
Lorentzweiler
Kopstal
Betzdorf
Kehlen
Koerich
Steinsel Walferdange
Steinfort
Grevenmacher Niederanven
Mamer
Schuttrange
Strassen
Luxembourg-ville
Sandweiler
Bertrange Käerjeng
Lenningen
Contern
Dippach
Stadtbredimus
Hesperange
Leudelange Reckange-sur-Mess
Pétange
Remich
Roeser Differdange
Sanem
Mondercange Bettembourg
Mondorf-les-Bains
Frisange
Schifflange Esch-sur-Alzette Kayl
Dudelange Rumelange
48 —
Wormeldange
—Juillet / Août 2020
Schengen
SOURCE Ministère du Logement - Observatoire de l’habitat
Habscht
▲ LES PRIX PAR COMMUNE
!
Un mètre carré à plus de 30 euros
PHOTO Romain Gamba (Maison Moderne) SOURCE Ministère du Logement - Observatoire de l’habitat
L’AVIS DE JULIEN LICHERON (LISER)
Loyer moyen en 2019
Loyer moyen en 2018
Loyer moyen par m2 en 2019
Loyer moyen en 2019
Loyer moyen en 2018
Loyer moyen par m2 en 2019
Luxembourg-ville
1.772 €
1.858 €
31,94 €/m²
Leudelange
1.279 €
1.527 €
29,68 €/m²
Dippach
1.378 €
1.347 €
19,99 €/m²
Contern
1.493 €
1.192 €
Niederanven
1.385 €
1.492 €
19,90 €/m²
27,01 €/m²
Sanem
1.360 €
1.106 €
Bertrange
1.578 €
19,32 €/m²
1.599 €
26,01 €/m²
Steinsel
1.582 €
1.558 €
Walferdange
18,68 €/m²
1.621 €
1.594 €
25,73 €/m²
Mondorf-les-Bains
1.226 €
1.193 €
18,66 €/m²
Strassen
1.706 €
1.762 €
24,48 €/m²
Steinfort
1.282 €
1.287 €
18,24 €/m²
Esch-sur-Alzette
1.121 €
1.107 €
24,43 €/m²
Mersch
1.304 €
1.265 €
18,06 €/m²
Mamer
1.645 €
1.615 €
23,54 €/m²
Pétange
1.190 €
1.103 €
18,05 €/m²
Bettembourg
1.215 €
1.355 €
23,40 €/m²
Kehlen
1.509 €
1.353 €
17,49 €/m²
Lorentzweiler
1.512 €
1.477 €
23,29 €/m²
Remich
1.083 €
1.150 €
17,18 €/m²
Mondercange
1.343 €
1.496 €
23,26 €/m²
Frisange
1.414 €
1.254 €
16,82 €/m²
1.247 €
1.141 €
16,80 €/m²
Dudelange
1.288 €
1.195 €
22,95 €/m²
Grevenmacher
Sandweiler
1.686 €
1.367 €
22,87 €/m²
Käerjeng
1.334 €
1.210 €
16,79 €/m²
Schuttrange
1.863 €
1.280 €
22,48 €/m²
Ettelbruck
1.288 €
1.156 €
16,41 €/m²
Kopstal
1.700 €
1.669 €
21,68 €/m²
Echternach
1.078 €
1.078 €
16,37 €/m²
Roeser
1.316 €
1.244 €
21,59 €/m²
Habscht
1.307 €
1.236 €
16,35 €/m²
Hesperange
1.709 €
1.667 €
21,53 €/m²
Diekirch
1.114 €
1.099 €
15,83 €/m²
Schifflange
1.197 €
1.157 €
21,40 €/m²
Wiltz
991 €
944 €
13,91 €/m²
Kayl
1.215 €
1.218 €
20,75 €/m²
Weiswampach
1.076 €
1.076 €
13,81 €/m²
Differdange
1.135 €
1.046 €
20,39 €/m²
Redange-sur-Attert
1.265 €
1.171 €
13,78 €/m²
Junglinster
1.689 €
1.435 €
20,14 €/m²
Clervaux
1.025 €
973 €
12,86 €/m²
Ces loyers sont issus des annonces immobilières publiées dans la presse quotidienne et spécialisée, et sur le portail immobilier Immotop.lu. Il ne s’agit pas nécessairement des loyers réels mais des loyers hors charges proposés par les bailleurs sur le marché immobilier. Seules les communes dans lesquelles au moins 30 annonces de location d’appartements ont été recensées en 2019 sont reportées dans ce tableau.
Le segment de la location concerne avant tout les appartements. Ils repré sentent entre 85 % et 90 % du total des biens loués selon les années. Ce marché reste très homogène. Il est très largement composé de petits biens : des studios et des appartements avec une chambre. Il s’agit d’un creusement très important par rapport au marché de la vente d’appartements où la gamme s’est élargie, depuis 10 ans, aux plus petits ainsi qu’aux plus grands biens. Contrairement au marché de la vente, les tarifs évoluent peu d’une année à l’autre. La progression est d’environ 2 % par an, ce qui est relativement en ligne avec l’inflation. La principale conséquence de cela est une baisse du rendement locatif, les prix d’achat évoluant nettement plus vite que les loyers que l’on peut obtenir d’un bien. Mais ce moindre rendement est compensé en partie par la plus-value sur le bâtiment lui-même. Cette hausse modérée est constatée de manière assez uniforme sur l’ensemble du territoire. Si l’on regarde la carte, on constate que la situation ne change pas beaucoup. On observe toujours un Luxembourg monocentrique avec les loyers les plus élevés au niveau de Luxembourgville et un gradient de prix qui s’atténue au fur et à mesure de l’éloignement par rapport à la capitale. MOYENNE NATIONALE Loyer moyen en 2019 1.591 € Loyer moyen en 2018 1.611 € Prix moyen par m2 en 2019 27,05 €/m2 Juillet / Août 2020 —
— 49
spécial immobilier LES LOYERS DES APPARTEMENTS
! Loyers moyens annoncés Moins de 28,00 €/m2 De 28,00 €/m2 à 31,99 €/m2 De 32,00 €/m2 à 35,99 €/m2 36,00 €/m2 et plus
Dommeldange Beggen
197
179 Rollingergrund
Mühlenbach
87
121
Eich
Kirchberg
88 478 Weimerskirch Limpertsberg
Cents
Pfaffenthal
32 Ville Haute
Belair
208
87
847
Grund
16
Merl
Hamm Pulvermühle
16 Hollerich
Gare
224
480 Bonnevoie
622 Cessange
Gasperich
221
704
Nombre d’annonces
50 —
148
Clausen
83 644
1.007
549
— Juillet / Août 2020
NeudorfWeimershof
27
L’AVIS DE JULIEN LICHERON (LISER) Les comparaisons entre les différents quartiers de la ca pitale sont toujours délicates étant donné la grande hété rogénéité entre les biens. Un quartier comme Bonnevoie est sans doute moins cher que Belair, mais les biens qui y sont vendus ou loués sont aussi de nature très différente. Il faut également tenir compte des bâtiments neufs. La livrai son d’un grand immeuble à appartements dédié en grande majorité à la location fera automatiquement monter la moyenne des loyers dans un quartier. Ceci dit, des quar- tiers comme Belair, le Limp ertsberg et le Kirchberg restent toujours parmi les plus chers alors que les quartiers plus périphériques demeurent plus accessibles. À l’avenir, le passage du tram pourrait être bénéfique pour certains quartiers, même si des études réalisées dans d’autres villes à l’étranger montrent que l’effet est souvent anticipé dans les prix avant que le tram se mette réellement à circuler. En revanche, la phase de tra vaux n’impacte généralement pas significativement le prix des biens. Même si cela concerne un nombre réduit de ventes et de biens mis en location, on observe également un intérêt croissant pour les fonds de vallée, comme le Grund ou le Pfaffenthal. Ces quartiers commencent à profiter du désenclavement grâce à de nouvelles structures telles que l’ascenseur panoramique ou la gare du funiculaire de Pfaffenthal, qui relie désormais le quartier à la gare centrale. MOYENNE Loyer moyen pour la capitale 31,94 €/m2 Loyer moyen pour le pays 27,05 €/m2
SOURCES Ministère du Logement – Observatoire de l’habitat
Zoom sur la capitale
CARTE BLANCHE
L’immobilier est-il vraiment
en crise ? Le Luxembourg doit faire face à une crise du logement, pas une crise de l’immobilier, selon Jean-Paul Scheuren. Pour le président de la Chambre immobilière, au niveau du rapport entre coût du logement et revenu, le Luxembourg se situe dans la moyenne des pays européens.
C
haque trimestre, quand les chiffres du logement tom bent, ce sont les mêmes réflexions que l’on entend : « c’est trop cher ! », « qui peut encore s’acheter des logements ? », « c’est la faute de la spéculation immobilière ! ». Et les usual suspects se font mettre au pilori, qu’il s’agisse des grands propriétaires fonciers, des fonds d’investissement étrangers, et un peu, un tout petit peu moins aujourd’hui, des promoteurs et des agents immobiliers. Pourtant, à l’encontre de ce que certains pensent, l’immobilier connaît nécessairement les méca-
nismes de marché : la transaction est une rencontre entre l’offre et la demande, donc un point d’équilibre. La mise au pilori des soi-disant responsables de la soi-disant crise de l’immobilier est un tour de passe-passe utile pour cacher les responsabilités de la situation actuelle, mais peu satisfaisant si l’on cherche à améliorer la vie des gens concernés.
DES FONDAMENTAUX EN BÉTON
Peut-on véritablement parler d’une crise de l’immobilier ? Après la crise
sanitaire, la crise de l’immobilier est-elle en train d’émerger, comme le prévoyaient encore, il y a quelques semaines, certains visionnaires ? Les derniers chiffres semblent en tout cas les contredire. Non, il n’y aura pas ou probablement pas de crise de l’immobilier aussi longtemps que les fondamentaux économiques ne seront pas perturbés. Mais pourquoi le marché immobilier résiste-t-il si bien aux crises au Luxembourg ? Tout d’abord, la démographie continue de soutenir la demande. Ensuite, le développement économique et le niveau élevé des revenus tirent les prix. La demande continue dès lors à être au rendez- vous et elle restera solvable. Les banques continueront aussi à donner des crédits pour financer les achats immobiliers, pour autant qu’il s’agisse de clients capables d’assumer leurs remboursements. Pour le volet de l’offre, deux segments peuvent être séparés : la vente de biens existants et la vente de biens neufs. Sur le premier segment, on retrouve surtout des vendeurs privés, et sur le second plutôt des professionnels. Les prix du premier segment connaissent la même dynamique que ceux du second. On observe donc bien un mécanisme de marché, qui n’a rien à voir avec l’oligopole de quelques grands opérateurs que certains veulent dénoncer. Les grands fonds internationaux, voire extracommunautaires, seraient à l’origine de la spéculation sur l’immobilier résidentiel. Après l’étude commandée par la Chambre des députés, le ministre des Finances, Pierre Gramegna (DP), rappelle les réalités : cela ne concerne que peu d’objets. Encore une mauvaise piste à écarter du discours trop souvent populiste qui pointe l’incompétence ou le calcul politique.
UNE SITUATION PAS SI EXCEPTIONNELLE
Quand on lit les rapports de la Commission européenne (Semestre européen) et les recommandations et critiques de celle-ci, ce sont les procédures impossibles du Luxembourg qui y sont désignées comme premier responsable
du manque d’adaptabilité de l’offre immobilière. Une récente publication a situé le Luxembourg au 83e rang mondial pour le coût de la vie, dont le logement. Au niveau du rapport entre coût du logement et revenu, le Luxembourg se situe dans la moyenne des pays européens. Nous ne connaissons donc pas non plus une situation si exceptionnelle après comparaison internationale. « Pas de crise de l’immobilier » n’est cependant pas équivalent à « pas de crise du logement ». Les gens qui se situent dans la catégorie des revenus faibles, voire moyens inférieurs, restent au Luxembourg, comme dans beaucoup de pays européens, sur la touche. On y retrouve les ménages qui donnent plus de 40 % de leurs revenus pour se loger (overburden of housing costs). Ce sont les secteurs des logements subventionnés – logements locatifs à coût modéré et sociaux – qui sont visés ici. Là, par contre, le Luxembourg se retrouve parmi les plus mauvais élèves européens : un nombre de logements locatifs sociaux et à coût modéré en dessous de 2 %, avec un besoin de 15.000 à 20.000 logements locatifs supplémentaires. Ce n’est pas la situation oligopolistique du marché immobilier qui est à l’origine de la crise du logement, mais bien le monopole étatique sur les logements locatifs sociaux et à coût modéré maintenu depuis plus de 40 ans sous tous les gouvernements de quasi toutes les couleurs. Le ministre du Logement, Henri Kox (Déi Gréng), vient de réitérer son soutien à cette longue tradition politique vouée à l’échec car il n’y aura pas de solutions sans impliquer les acteurs privés du logement qui produisent plus de 95 % de l’offre neuve. Dans « politique du logement », il y a « politique ». Tout est dit.
PAR JEAN-PAUL SCHEUREN
Président de la Chambre immobilière
PHOTOS Nader Ghavami (archives) et Romain Gamba (Maison Moderne)
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Grands entretiens « À court terme, Luxair doit survivre. » Monté à bord de l’avion Luxair pour en piloter les activités, le CEO Gilles Feith dévoile sa stratégie en page 56 pour faire face à la crise, il se projette aussi vers un avenir que tous espèrent plus radieux. Premier ambassadeur du secteur touristique, le ministre de tutelle, Lex Delles, explique en page 64 comment faire du Luxembourg une terre de destination pour un week-end, une semaine… ou un été. Réduits au rôle de spectateurs durant la première phase de la crise, les syndicats entendent peser dans le dialogue social au moment de la reprise. Tour d’horizon des priorités de l’OGBL avec sa présidente Nora Back, en page 70. Les commerçants n’en ont pas fini avec les conséquences économiques du Covid-19. En page 74, Nicolas Henckes, le directeur de la CLC, détaille ses attentes vis-à-vis du gouvernement. Et si on prenait un peu de hauteur… quoi que. L’inventeur charismatique Bertrand Piccard présente en page 78 ses « 1.000 solutions » pragmatiques et technologiques pour changer le monde de façon rentable… et durable. Juillet / Août 2020 —
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« L’été peut encore être sauvé »
Gilles Feith CEO de LuxairGroup
Gilles Feith a accepté une mission que d’autres auraient refusée : monter à bord d’une compagnie aérienne en temps de crise. Une période durant laquelle Luxair va jouer sa survie, mais qui est propice à l’accélération d’un changement que le nouveau CEO de la compagnie aérienne nationale assume, tant sur la forme que sur le fond.
Auteurs
Thierry Labro et Thierry Raizer
V
ous venez de prendre vos fonctions le 1er juin, le jour de vos 44 ans. À quoi ressemble votre quotidien, à la tête d’une entreprise qui doit faire face à une crise majeure pour l’économie en général, et le secteur aérien en particulier ?
Depuis que je suis là, on essaie de gérer la situation, qui est celle d’une vraie crise pour Luxair, mais aussi pour toute l’aviation européenne. L’objectif est de perdre le moins d’argent possible pour pouvoir payer nos salaires et continuer l’exploitation. Comment peut-on le faire ? En regagnant la confiance du voyageur en faisant tout ce que nous pouvons, en investissant dans la sécurité des gens à bord et une fois qu’ils sont arrivés à destination. Au Luxembourg, j’en suis très content, les voyageurs sont protégés non seulement par les règles européennes, mais aussi parce qu’ils peuvent faire un rebooking de leur package en 2021 au même prix. Luxair offre dans tous ces packages le même prix en 2021 qu’en 2020. Mais notre objectif est de faire en sorte que les gens voyagent en 2020.
PHOTO Patricia Pitsch (Maison Moderne)
Comment faire en sorte que la confiance se réinstalle ?
Les voyageurs pourraient avoir l’impression que certaines destinations ne sont pas si sûres. À nous, chez Luxair, d’offrir des alternatives. Nous avons développé un concept « safe and clean » et travaillé sur du « nearby » parce que quelqu’un qui ne veut pas aller dans un pays en dehors de l’espace Schengen a peut-être envie d’aller en Autriche, dans les montagnes, dans la nature. Il veut peut-être aller à Bordeaux, qui est une très belle ville. Lorsque nous avons réfléchi avec nos partenaires, les agences de voyages, nous avons voulu proposer des alternatives pour garder au moins une partie des voyageurs encore cette année.
Luxair a repris ses vols vers plusieurs destinations européennes depuis les congés de Pentecôte. Quels sont les premiers retours ?
On voit que les voyageurs répondent bien, qu’il y a une demande. Lors des premières promotions que nous avons
annoncées avec 51 destinations à 99 euros, avec 110.000 places – du jamais-vu pour Luxair –, nous avons quand même eu plus de 20.000 réservations, sachant que les réservations se font sur des périodes relativement courtes. C’est pour ça que je suis confiant quant au fait que l’été peut encore être sauvé. L’envie de vacances reste dans l’esprit des gens. Ils vont se décider en fonction des informations sur les différentes destinations.
La crise accélère l’adoption du last minute et de la flexibilité...
Oui, le last minute était autrefois une stratégie pour remplir l’avion, pour offrir encore certaines destinations. Aujourd’hui, cela devient la norme. À nous d’être flexibles, aux partenaires d’être flexibles. Personne n’a une recette magique pour sortir de cette crise. Nous pouvons considérer plusieurs stratégies, une d’entre elles pourrait être de dire que l’on continue à faire ce que l’on faisait, mais un peu moins. Une autre stratégie, plus risquée, est de stimuler la demande et d’adapter l’offre. Cela consiste à prendre la situation en tant qu’avantage pour voler vers de nouvelles destinations. Nous avons opté pour cette approche. Nous avons la chance d’être une petite compagnie, ce qui nous permet d’essayer de nouvelles choses grâce à notre flexibilité. Les premiers résultats se font sentir, puisque certains aéroports nous ont accordé des slots supplémentaires – je pense par exemple à Innsbruck pour cet hiver –, et ce sont des slots très convoités.
À quel moment avez-vous accepté la mission ?
C’était à la mi-mai, quand cela a été annoncé par le président de notre conseil d’administration, Giovanni Giallombardo. Les gens qui me connaissent savent que je suis quelqu’un qui aime les défis, qui ne va pas économiser une minute de son temps pour mener sa mission à bien. Mais c’est seulement ensemble, avec nos salariés et nos partenaires, que nous pourrons réussir, ainsi qu’avec la confiance des voyageurs. Juillet / Août 2020 —
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La gestion de la crise m’a déjà permis de rencontrer l’équipe en interne et de mieux comprendre la compagnie. Est-ce que vous avez un scénario pour la crise, et un autre lorsque la situation se normalisera ?
Depuis ma prise de fonction, je suis concentré sur l’été, que nous voulons sauver. C’est là que se fait le revenu de l’année. Je regarde aussi plus loin. Certaines des destinations qu’on a maintenant l’opportunité d’essayer pourraient rester dans notre offre si la demande est là. Au voyageur de nous montrer où il a envie d’aller. Avec notre flotte de Q400 (De Havilland, ndlr), nous avons des avions qui volent relativement économiquement, et qui nous permettent d’atteindre des destinations à des prix raisonnables. Si, sur le même trajet, on devait remplir un Boeing, ce serait plus compliqué. Luxair a de la substance pour survivre à cette crise, croître et offrir, à Luxembourg, des destinations attractives qui vont répondre à la demande de notre zone de chalandise. Nous avons déjà beaucoup de concurrence au Luxembourg et des destinations vers lesquelles Luxair vole « wing to wing ». On doit prendre cette concurrence très au sérieux. Face au low cost, Luxair peut se différencier avec de la qualité, avec les bagages inclus, avec l’absence de frais cachés.
L’activité de tour operator de LuxairTours est aussi une grosse source de revenus. Mais quand on ne peut plus voler vers la Tunisie, le Maroc ou la Turquie, c’est un problème supplémentaire…
Ce n’est pas encore entièrement perdu. L’Europe est en discussion avec ces destinations. Il y a quand même une volonté. Nous nous préparons avec nos hôtels partenaires, avec lesquels nous avons établi une charte pour un transport sûr, une plage accessible, des piscines ouvertes, une restauration assurée… pour acheminer nos voyageurs en toute sécurité. Nous offrons aussi à tous nos nouveaux clients l’assurance rapatriement gratuitement. Parmi les alternatives que nous avons développées, je pense à l’Autriche, avec Salzbourg, ou au Monténégro, qui combine un rapport qualité-prix adapté. Je crois beaucoup en cette dernière destination.
Est-ce qu’il y a un client cible pour cet été ?
Non. Beaucoup de gens ont l’impression qu’il existe un client cible de Luxair et de LuxairTours. Je ne fais pas du targeting et je ne crois pas que ce serait judicieux dans cette situation.
D’un autre côté, Luxair a toujours maintenu ses parts de marché avec une certaine qualité, qui ne ressemblait pas à du low cost...
Oui, nous voulons atteindre tous les clients, mais nous n’allons pas toucher à ce concept-là ! Luxair a choisi de conserver le crémant sur tous ses vols, par exemple. Ça parle pour l’image de la compagnie. Nous allons continuer à miser sur la qualité et sur la sécurité. Aller vers le low cost ne permettrait pas à Luxair de se différencier. Ce serait une très mauvaise idée. Luxair va se distinguer grâce à un service adapté aux clients. Les uns veulent un all inclusive à prix raisonnable, les autres du 5 étoiles, et d’autres encore, un club un peu luxueux avec la famille. C’est là que nous devons réagir. Aujourd’hui, il y a aussi beaucoup de gens qui ne veulent que voler, mais avec leur vélo, par exemple. Nous devons aussi pouvoir offrir du vol sec à ce public. Nous devons nous adapter, nous moderniser par rapport au business tel qu’il l’a été pendant des années.
Comment vous inscrivez-vous, justement, par rapport à vos prédécesseurs ? Qu’est-ce que vous avez comme points communs avec eux ? Et comme différences ?
Je me sens proche d’eux sur le fait que je ne veux pas faire de folies financières. Ce n’est pas le moment, quand les caisses
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DIGITAL
LA DIGITALISATION, UNE PRIORITÉ Pour l’ancien directeur du Centre des technologies de l’information de l’État (CTIE) qu’est Gilles Feith, la digitalisation de Luxair fait partie des priorités évidentes. Un chantier important pour la gestion interne, et surtout l’expérience du client. En prenant le pouls des équipes en interne, le CEO a « déjà rencontré de très, très bonnes idées ». L’ambition est bien de proposer un espace client, un customer relationship management adapté. « Nous travaillons là-dessus. C’est un des exemples pour dire que la digitalisation sera un des plus gros chantiers à venir », note Gilles Feith.
DEMANDE
DE NOUVELLES DESTINATIONS AU TABLEAU Luxair a choisi de répondre à cette crise en osant. Et son nouveau CEO compte miser sur la flexibilité et la souplesse de la compagnie pour décrocher des slots là où la demande se fait sentir… voire en la créant. Salzbourg, Marseille, Bordeaux et Tivat au Monténégro sont au programme. Valence est aussi examinée. Autre éclaircie dans un ciel où il faut « assurer la survie de la compagnie », le slot décroché pour cet hiver afin de pouvoir atterrir dans le Tyrol autrichien, à Innsbruck. Un voyage qui doit se préparer. « Nos pilotes n’ont pas l’habitude d’atterrir avec les grands avions à Innsbruck. C’est très difficile parce que l’aéroport est dans les montagnes, explique Gilles Feith. Ce qui me réjouit, c’est de voir une grande volonté de nos pilotes de s’impliquer pour faire aboutir ce projet. C’est de l’engagement collectif. Nous avons aussi pu le mesurer avec nos équipes au sol lorsque nous avons dû nous adapter pour prendre la température des passagers qui allaient vers l’Italie. Nous étions là le samedi, le dimanche. Nous n’avons eu les règles que le vendredi aprèsmidi. Nous avons travaillé avec le staff, avec le DPO, avec notre legal, tout le monde était là pour qu’on puisse organiser le premier vol vers l’Italie. Il aurait été beaucoup plus simple et convivial de l’annuler, mais ce n’est pas notre état d’esprit. »
2,1 ACTIVITÉ
En 2019, Luxair a transporté 2.148.098 passagers sur les 4,4 millions qui ont décollé du Findel l’an dernier. Soit une augmentation de 1 % par rapport à l’année précédente pour la compagnie aérienne. Des chiffres qui feront difficilement référence lorsqu’il s’agira d’établir le rapport d’activité de 2020, marquée par le Covid-19.
PLAN DE VOL
VERS QUELLES DESTINATIONS VOLERA LUXAIR CET ÉTÉ ? La crise du Covid-19 entraîne une refonte des plans de vol de la compagnie aérienne nationale. Destinations qui seront rouvertes progressivement Destinations rouvertes
FINLANDE
NORVÈGE
SUÈDE
Stockholm
ESTONIE
29/05
RUSSIE LETTONIE DANEMARK LITUANIE
Copenhage 12/07
Manchester
BIÉLORUSSIE
01/09
Dublin
Hambourg
20/07
29/05
ROYAUMEUNI
IRLANDE
01/06
BELGIQUE
Londres City 13/07
POLOGNE
BerlinTegel
PAYSBAS
LUXEMBOURG
ALLEMAGNE
Prague T C H É Q U
Sarrebruck
01/07
29/05
ParisCharles de Gaulle 19/06
Munich
Vienne
29/05
UKRAINE
IE
A U T R I C H E 16/06
SLO
VAQ
UIE
MO
Salzbourg 04/07
FRANCE
Innsbruck 04/07
SUISSE
Venise 15/06
Milan Malpensa
Bordeaux
19/06
Montpellier 27/06
Marseille 28/06
ESPAGNE
A G
30/05
01/07
TU
Madrid
22/06
R O P
Valence 20/07
30/05
Jerez de la Frontera 04/07
Faro
Mahon 27/06
Olbia
27/06
26/06
Naples Rome 05/07 Bari Fiumicino 16/06 15/06
MONTÉNÉGRO KOSOVO
Varna BULGARIE
19/07
AL
01/07
Burgas 03/07
MACÉDOINE
BA
NI
E
Brindisi
28/06
19/07
Lamezia Terme
Cagliari
05/07
27/06
Corfou G R È C E
TURQUIE
04/07
Palerme
Malaga
Antalya
Kos
05/07
29/06
05/07
19/07
Catane
Almérie
31/05
20/06
Tivat
Palma de Majorque Ibiza
SERBIE
Dubrovnik
27/06
Figari
ROUMANIE
.
Split
21/06
ITALIE
Bastia
IE
BOSNIEHERZÉGOVINE 20/06
15/06
27/06
Barcelone
22/06
Lisbonne
Ajaccio 27/06
Las Palmas
L
Porto
27/06
IE
Zadar
Florence
Calvi
AV
HONGRIE
CROATIE
04/07
Nice
21/06
VÉN
Rimini
15/06
20/06
Biarritz
SLO
18/06
Genève
LD
19/06
04/07
Enfidha 05/07
Héraklion 02/07
Malte
Rhodes 02/07
04/07
Djerba
CHYPRE
02/07
Funchal 20/07
TUNISIE MAROC ALGÉRIE
Arrecife 02/07
Agadir 24/07
Fuerteventura 04/07
Tenerife Sud
LIBYE
ÉGYPTE
01/07
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Hurghada 02/07
« Mon souhait, c’est que le travail de mes équipes soit honoré par les voyages. »
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sont vides, de faire des folies ! Mais je suis quelqu’un qui veut essayer et qui veut travailler avec le personnel. Luxair doit être plus audacieuse. C’est une nécessité. Je veux travailler sur de nouvelles destinations. Avec nos partenaires, nous avons pensé à de nouveaux concepts, comme des charters dynamiques, où on partage le risque. C’est en phase de finalisation, je ne sais pas si cela sera un succès, mais on essaie quand même de comprendre qu’eux aussi ont des difficultés. Vous n’avez pas répondu à notre question sur vos prédécesseurs. Est-ce que vous reconnaissez à Adrien Ney, CEO pendant 15 ans et qui vient de partir à la retraite, d’avoir laissé la compagnie dans un relativement bon état financier ?
Luxair avait au début de cette année beaucoup de réserves.
C’est combien, beaucoup ?
On parle de 185 millions d’euros. Cela représente un montant important, mais nous avons besoin de beaucoup d’argent aussi. Et Luxair a quand même besoin de générer des bénéfices pour pouvoir investir dans le futur, dans la flotte d’avions. Je pense aussi au Cargo Center, dont les constructions datent d’il y a 30 ans, il faut commencer à réfléchir à la manière dont on peut moderniser la situation.
Rester indépendant est amené à durer ? Ou pourrait-on imaginer un partenariat stratégique ou une alliance ?
Tous les partenaires que je connais sont dans les mêmes troubles que nous. Le long-courrier est à terre. Heureusement que Luxair n’est pas dans ce domaine d’activité, c’est encore plus difficile. À court terme, Luxair doit survivre. À moyen terme, elle doit trouver une stratégie qui fonctionne, et à long terme, elle doit offrir de nouvelles perspectives. Elle doit penser nouveaux avions, à voler plus propre. On peut faire aussi des choses adaptées dans ce domaine, en réduisant le poids des avions, en travaillant d’une façon plus respectueuse de l’environnement. Mais nous devons d’abord passer ce cap de la crise.
De l’extérieur, on a régulièrement eu l’impression que les négociations autour de la convention collective étaient compliquées...
Si on ne change pas tous ensemble, nous n’y arriverons pas. Luxair n’a pas été dans une situation où elle a généré beaucoup de dividendes, mais il faut devenir plus rentable pour investir dans notre futur à tous ! Et là, chacun doit regarder ce qu’il peut faire pour y arriver. S’il n’y a plus d’essence dans le réservoir, il faut d’abord remplir le réservoir et ensuite seulement discuter de ce que l’on peut faire.
Dans d’autres compagnies nationales, on a directement taillé les effectifs. C’est une option ?
Je ne veux pas prendre la voie la plus facile comme la voie privilégiée. Je ne suis pas de ce genre. Je veux d’abord essayer de trouver de nouvelles pistes. Il serait facile de se dire qu’on fait la même chose qu’on a toujours faite, mais on en fait un peu moins. On garde les avions à terre, on vole un peu moins, on garde les gens au chômage partiel tant que l’État nous couvre, et pour le reste, voilà ! Ce n’est pas de la stratégie. La stratégie que nous essayons de mettre en place est là pour aider à contribuer, dès 2020, à rester à flot. Si on coupe dans les destinations... Aujourd’hui, London City, une destination qui marchait bien, ne marchera pas en juillet. Je ne sais pas comment le voyage d’affaires va évoluer. Si on fait la même chose, on a besoin de moins de personnel, c’est évident. Mais c’est justement pour cela que nous voulons réussir avec tout le monde, avec nos actionnaires, avec le personnel et les syndicats, pour aller vers de nouvelles destinations.
LE PARCOURS DE GILLES FEITH
D’ARTHUR ANDERSEN À LUXAIRGROUP 2001-2003 Senior audit assistant chez Arthur Andersen 2003-2007 Management chez Post 2003-2010 Employé au ministère du Service civil et de la Réforme administrative 2010-2014 Adjoint du CEO du Centre des technologies de l’information de l’État (CTIE) 2014-2018 CEO du CTIE 2018-2020 Directeur de cabinet du ministre de la Défense François Bausch (Déi Gréng) et en charge de la cellule de crise du Covid-19 Depuis le 1er juin 2020 CEO de LuxairGroup
GRAPHIQUE
LES ACTIONNAIRES DE LUXAIRGROUP Dernier changement majeur en date au capital de Luxair: l’arrivée, en 2015, de Delfin, lorsque Lufthansa en est sortie. Autour de la table du conseil d’administration, on retrouve ainsi des représentants de l’État, qui reste le principal actionnaire (en direct, mais aussi via la Spuerkeess), de Luxair, de la BIL, et donc de la holding Delfin, propriété de la très importante famille italienne Del Vecchio. C’est d’ailleurs un de ses représentants, Giovanni Giallombardo, qui a pris le relais de Paul Helminger en 2019, à la présidence du CA. Luxair Finance
Autre État luxembourgeois
Luxair
39,05 %
10 %
Delfin
13 % 13,14 % Banque internationale à Luxembourg
21,81 % Spuerkeess
SOURCE Rapport annuel 2019 de LuxairGroup
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— 61
Vous êtes là aussi.
POUR ROLAND BERGER
Le personnel vous reconnaît une légitimité ?
LA « TEMPÊTE PARFAITE »
Oui, bien sûr !
Je pense que j’ai leur soutien. Tout est nouveau. Mais les gens sont contents qu’on soit tous là pour y arriver.
Et la crise peut révéler de nouveaux talents…
Oui. Tous les soirs, j’ai des meetings avec 20 à 25 personnes, dans notre cantine, parce qu’on n’a pas d’espace assez grand pour accueillir tout le monde. Et on partage, on partage l’expérience, les bonnes et les mauvaises choses. Parfois, on est déçu parce qu’on a une nouvelle règle ici, une nouvelle contrainte là. On voit chaque jour comment ça évolue.
Quel serait votre été idéal ?
Mon souhait, c’est que les gens soient confiants à l’idée de voyager avec Luxair, que le travail de mes équipes soit honoré par les voyages des gens (LuxairGroup emploie 2.987 personnes, selon son rapport annuel 2019, dont 2.726 con trats fixes).
Il y a aussi des places qui restent vides ?
Non. On ne fait pas de distancing dans les avions. Nous avons de la filtration à 99,99 %, nous nous demandons si, pendant le débarquement et l’embarquement, nous garderons l’aération en route. Nous donnons un masque, du gel et une lingette. Nous avons des masques FFP2 dans chaque avion pour les personnes les plus inquiètes. Luxair a pris toutes les précautions et n’a pas regardé à la dépense.
Vous comprenez que le patron de Ryanair, Michael O’Leary, se plaigne de la distanciation dans les avions, ou c’est de la communication ?
Aucun modèle aérien n’est profitable avec de la distanciation. Si on pouvait voler avec la moitié ou deux tiers des clients, ça voudrait dire que les billets sont beaucoup trop chers en temps normal. Et donc que le bénéfice devrait être extraordinaire, comme dans d’autres secteurs... Mais ce n’est pas le cas dans l’aviation.
Dans 10 à 20 ans, on peut imaginer des compagnies aériennes propres ?
Je crois à l’innovation, au progrès. Si on regarde nos téléphones par rapport à il y a 5 ans ou par rapport à il y a 10 ans, c’est un monde qui a changé. Si on regarde un avion, le cycle n’est pas si rapide, mais depuis 20 ans, 30 ans et 40 ans, ça a quand même beaucoup changé. On n’a pas le choix, en tant que société, de ne pas tenter de contenir le réchauffement climatique. Ça ne vaut pas seulement pour les avions, ou même les voitures, mais pour tout autre moyen de transport. Y compris pour la production d’énergie. Il faut que cette énergie soit propre, aussi. Il y a des réflexions avec des mix de fuels, dont on ignore encore les bénéfices. Mais voir l’aviation plus propre, oui.
À propos du pétrole, le fait qu’il ait été très bas, ça vous a incité à acheter des futures ?
On réfléchit. Mais aujourd’hui, c’est difficile de bien jauger. Nous avons acheté l’an dernier des futures qui sont plus chers que le marché actuel. On perd de l’argent. Ce que sera le marché dans le futur, ça dépendra de l’économie. Si on entre dans une récession profonde, comme le décrivent certains économistes, les futures d’aujourd’hui sont encore trop chers... Est-ce que c’est à Luxair de spéculer sur le carburant ? Nous devons prendre certaines précautions.
Pas de vacances pour vous cet été ?
Je veux prendre une semaine de vacances avec mes enfants, mais je vais voler au prix de tout le monde. Je ne veux pas d’avantages, surtout pas en cette période !
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— Juillet / Août 2020
Le Covid-19 est la « tempête parfaite », assure le cabinet de conseil Roland Berger, spécialisé dans le secteur aéronautique, dans une analyse en temps réel des impacts de la pandémie mondiale sur cette industrie. Depuis sa première publication, les quatre experts ont déjà écarté un de leurs trois scénarios, la reprise rapide et « normale » pour les compagnies aériennes, et ne laissent entrevoir un ciel moins nuageux qu’à la fin de l’année 2021 au mieux, et plutôt vers 2022-2023. « Même si l’Europe et la Chine ont commencé à assouplir les verrouillages intérieurs, les pays d’Afrique et d’Amérique du Sud augmentent les restrictions de voyage, tandis que les voyages internationaux à destination et en provenance des États-Unis restent limités. En prenant comme indicateur avancé les nouvelles réservations de vols en Chine, compte tenu de l’amélioration de la situation générale dans ce pays, les nouvelles réservations de vols des voyageurs chinois restent inférieures de quelque 65 % par rapport à celles de 2019. » Avec deux avions sur trois toujours cloués au sol, une nouvelle normalité est inévitable. « Nous nous attendons à ce que les problèmes de santé affaiblissent la demande des consommateurs, tandis que les voyageurs d’affaires se tournent vers le travail à distance, poussés par la réduction des coûts autant que par l’accoutumance aux pratiques commerciales à distance pendant la crise. Dans le même temps, après une période potentielle de concurrence où la demande revient, nous prévoyons également une augmentation du prix moyen des billets, tirée par les coûts plus élevés supportés par les compagnies aériennes en raison des mesures prises pour empêcher une nouvelle propagation du virus, comme la distanciation sociale à bord. De plus, si les restrictions gouvernementales imposent des quarantaines pour les voyageurs arrivant, les correspondances avec les principaux hubs pourraient être gravement perturbées. » Selon les estimations de Roland Berger, la demande en nouveaux appareils pourrait chuter de 25 % à 50 %, et les montants investis dans les réparations et la maintenance, de 76 milliards de dollars en 2019 à 38 ou même 25 milliards en 2020. Les quatre experts invitent les compagnies aériennes à « profiter » de cette période pour revoir toute leur chaîne de valeur, en y intégrant les considérations environne mentales de manière plus poussée.
S E S S A R R QUAND LES TERRASSES E T LUXEMBOURGEOISES ROUVRENT ENFIN
Lot and his Daughters, Hendrick Goltzius, 1616 (Rijksmuseum Amsterdam)
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Lex Delles Ministre du Tourisme
« Nous recherchons un tourisme de qualité »
64 —
— Juillet / Août 2020
Touché de plein fouet par la crise du coronavirus, le tourisme tente de rebondir à l’approche des grandes vacances. Après l’aide apportée aux acteurs privés, Lex Delles veut profiter de cet été 2020 pas comme les autres pour convaincre les résidents et les frontaliers de penser local pour une partie de leur séjour. Une démarche qui fait partie intégrante de sa stratégie, centrée autour de l’authenticité.
Auteur
Thierry Raizer
PHOTO Matic Zorman (Maison Moderne)
P
ourquoi un Français, un Belge, un Allemand ou un Hollandais, soit le touriste cible du pays, choisirait-il le Luxembourg comme destination pour ses vacances estivales ?
risées. En parallèle, nous allons p roposer le transport de bagages pour les cyclistes et les randonneurs. Ce service sera gratuit cette année. Le tout pour convaincre les touristes actifs de venir chez nous.
Après « Vakanz doheem » en 2019,
Les études que nous menons avec Luxem vous relancez une campagne pour bourg for Tourism (LFT) nous montrent promouvoir la destination Luxembourg. que les visiteurs viennent chez nous pour notre nature intacte, Quel est le budget dédié ? qui est un de nos principaux atouts, de même que notre Le slogan choisi pour cette année est « Lëtzebuerg – Dat ass multiculturalisme. Nous proposons aussi différents types Vakanz! ». Après le mot d’ordre « Bleift doheem » (restez à la maide régions accessibles rapidement dans un petit pays… son) durant le confinement, nous n’allions pas décliner Pensez aux contrastes entre les paysages du nord, de la « Vakanz doheem », mais elle reviendra l’an prochain. La camMoselle, du sud, ou encore de la capitale. pagne de cette année est dotée de quelque 150.000 Après l’accent mis il y a quelques années sur euros avec de la publicité au Luxembourg en lanNOMBRE DE CHAMBRES les randonnées, nous voulons promouvoir gues luxembourgeoise, française, allemande et d avantage le cyclisme, avec l’entrée de la anglaise, ainsi qu’en Grande Région. Vennbahn, qui vient de la Belgique de l’Est jusqu’à Le slogan « Lëtzebuerg – Dat ass Vakanz! » Troisvierges. Beaucoup de touristes l’empruntent sera adapté en dehors des frontières Huit dossiers d’hôtels sont durant les vacances, mais s’arrêtent justement à pour être compris ? actuellement traités au ministère Troisvierges. C’est pour cela que nous avons proIl sera conservé. Quand vous allez aux Pays-Bas ou des Classes moyennes et du Tourisme. Avec une capacité posé, avec François Bausch (ministre de la en Grèce, vous connaissez certainement quelques cumulée de 1.256 chambres, Mobilité, Déi Gréng), que certaines routes soient mots dans la langue locale, c’est pour cela que nous dont plus de 1.000 dans fermées à la circulation automobile pendant l’été avons décidé de conserver ce s logan, mais les textes le centre du pays. pour relier les pistes cyclables nationales sécud’accompagnement sur le visuel seront adaptés.
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Ils sont la principale clientèle pour la partie leisure, en effet. Nous misons sur des décisions spontanées pour la réservation de vacances, qui se feront plutôt en voiture ou en train qu’en avion. D’où notre volonté de revenir sur une campagne axée sur les pays limitrophes et les Pays-Bas.
Le gouvernement a voulu soutenir le secteur, notamment avec un bon de 50 euros à faire valoir auprès d’un hôtelier ou d’un hébergeur du pays. Un bon que les résidents et frontaliers vont recevoir. Comment pourra-t-on l’utiliser ?
Tous les résidents de 16 ans et tous les salariés le recevront par courrier début juillet. Ce qui représente environ 750.000 personnes. Le bon sera valable à partir du 15 juillet jusqu’à la fin de l’année. Il est personnel, n’est pas cessible, pour éviter la revente, et comporte deux QR codes, le premier pour vérifier sa validité et le second pour le paiement à l’hôtelier qui scannera les deux codes. Dans la lettre d’accompagnement du bon, nous demanderons aux gens de réserver directement auprès de l’hôtel pour éviter les plateformes globales de réservation qui demanderaient alors une commission à l’hôtelier. Ce bon doit être vu comme un investissement important dans la stabilisation du secteur du tourisme, car il pourra aussi générer des dépenses annexes, comme de la restauration.
C’est aussi un test grandeur nature de mise en place d’une solution digitale…
La crise nous a amenés à nous digitaliser davantage au sein du ministère, notamment au niveau du paiement des aides. Habituellement, le ministère des Classes moyennes réalise annuellement entre 700 et 1.000 paiements d’aides à l’investissement. Nous sommes passés à 18.000 avec les aides versées aux entreprises. Il en est de même pour le paiement aux hôteliers des 50 euros découlant du bon qui s’effectuera via la plateforme de Letzshop. L’État versera de l’argent à Letzshop, qui le redistribuera aux hôteliers. Letzshop a toujours voulu proposer des bons d’achat, le système déployé pour la gestion des bons restera sa propriété et lui servira par la suite.
Avez-vous pu estimer les conséquences du confinement pour le secteur touristique ?
Le tourisme, tout comme l’événementiel, est confronté à la problématique du first in,last out, et devait déjà faire face en janvier et février à des annulations de voyages d’affaires ou de conférences. On évoque souvent 8 % du PIB pour évaluer le poids du secteur au Luxem bourg, qui est réparti entre le leisure et les événements d’affaires. La réalité diffère en fonction des régions. Le nord du pays et le Mullerthal vivent davantage du leisure, alors que le centre vit plutôt du t ourisme d’affaires. La reprise dépendait de la réouverture des frontières et de notre promotion, que nous avons adaptée dès le début de la crise. Nous avons choisi d’annuler les campagnes vers les marchés lointains pour nous recentrer sur les pays limitrophes et les Pays-Bas.
Qui représentent le cœur de cible pour la partie leisure… 66 —
— Juillet / Août 2020
Prônez-vous une évolution ou une révolution du secteur ?
STATISTIQUES
Le top 20 des sites visités Voici le top 20 des endroits, sites, attractions, ou encore musées les plus visités dans le pays. 1 • Visites guidées proposées par le Luxembourg City Tourist Office (LCTO) 285.520 2 • Parc Merveilleux de Bettembourg 252.331 3 • Château Vianden 219.280 4 • Casemates 152.223 5 • Mudam 128.275 6 • Musée national d’histoire et d’art 83.364 7 • Télésiège de Vianden 82.572 8 • Lëtzebuerg City Museum 61.016 9 • Petrusse Express 43.270 10 • Musée européen 40.920 11 • Jardin des papillons de Grevenmacher 39.816 12 • Centre de documentation sur la procession dansante d’Echternach 39.195 13 • Château de Beaufort 37.202 14 • Bus Hop on Hop off dans la capitale 31.900 15 • Musée Dräi Eechelen 31.132 16 • Bâteau Princesse Marie-Astrid sur la Moselle 31.018 17 • Musée national d’histoire militaire 30.640 18 • Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain 28.225 19 • Château de Bourscheid 22.827 20 • Villa Vauban 22.494 SOURCE Ministère du Tourisme
Je ne suis pas fan de l’idée de révolution, qui veut dire guerre, émeute… Je suis plutôt fervent de l’évolution, qui peut tout de même aller vite. Je pense à l’annonce que j’avais faite quatre mois après ma prise de fonction pour créer une application nationale du tourisme. Cet effet d’annonce a fait que trois offices régionaux du tourisme (ORT) viennent de, ou vont, lancer des applis dans les différentes régions. C’est déjà très bien. Nous allons bien entendu réaliser une application nationale pour la nouvelle saison touristique de 2021, ce projet ayant été retardé en raison de la crise. Les autres applications pourront s’y affilier. Est-ce un mal du pays de voir d’abord différentes initiatives se lancer en parallèle, plutôt que de mutualiser les forces dès le départ ?
Nous sommes occupés à considérer l’évolution des structures du tourisme. Avec les différents syndicats d’initiative, les ORT, LFT (Luxembourg for Tourism, en charge de la promotion touristique nationale, ndlr) et le LCB (Luxembourg Convention Bureau, en charge du tourisme d’affaires, ndlr), nous avons différentes sortes de fonctionnements. Notre idée est de recentrer ce fonctionnement… à travers une évolution. Vous avez réalisé une action en faveur de la demande avec le bon de 50 euros, mais ne faudrait-il pas réaliser un effort sur l’offre hôtelière, qui tend à diminuer ?
Je suis un libéral. S’il y a une demande, je suis certain que le marché s’adaptera et qu’il y aura une offre. Ces dernières années, nous avons vu que certains hébergeurs se sont adaptés, qu’ils ont investi dans leurs infrastructures et leurs services. Pour eux, cela fonctionne très bien, qu’ils soient basés dans les milieux ruraux ou en ville. C’est le rôle de l’État d’aider et de guider les entreprises dans leurs investissements. Ce que nous faisons avec les aides à l’investissement ou dans la digitalisation, avec Fit4Digital, pour les hôteliers qui n’auraient pas de plateforme de réservation en ligne, par exemple. Mais nous n’allons pas prendre la place des acteurs privés. Il n’y a donc pas de volonté de mener un grand projet hôtelier à l’initiative de l’État ?
Je suis contre l’idée que l’État achète un vieil hôtel pour le rénover et le louer à un prix qui serait en dessous du prix du marché. La question s’est déjà posée par le passé, mais je ne pense pas que cela soit le rôle de l’État de faire en quelque sorte de la concurrence déloyale vis-à-vis des hôteliers. Si l’État fait cela, il mettrait en danger ou en question les
« Je préfère avoir cinq touristes qui sont satisfaits plutôt que d’avoir cinq cars de touristes qui viennent près de la Gëlle Fra, qui sortent pendant cinq minutes pour faire des photos et qui repartent vers Trèves. »
hôteliers privés qui ont investi par leurs propres moyens. C’est pour cela que l’État doit intervenir d’un côté via l’aide à l’investissement pour les hôteliers, et, de l’autre côté, via le cofinancement des ORT pour développer des produits et des activités dans les régions. Je pense au Mullerthal Trail, qui est un énorme succès, avec des touristes étrangers qui nous visitent pour le pratiquer. Le produit phare de l’investissement public dans des structures touristiques est le château de Vianden, dont l’État a financé la rénovation. C’est le site principal d’attractivité du tourisme au Luxembourg, abstraction faite des nombreux groupes d’enfants qui se rendent au Parc Merveilleux de Bettembourg.
Pourrait-on imaginer un parc d’attractions au Luxembourg ?
Tout dépend de ce dont on parle. Le Parc Merveilleux est un parc d’attractions pour les enfants. D’un autre côté, nous avons le Science Center à Differdange, qui est indoor, récréatif et à vocation éducative. S’il y a des projets privés ailleurs, le ministère est prêt à les considérer au travers du plan quinquennal.
Le tourisme local doit-il aller de pair avec « consommer local » ? Comment réunir les deux approches ?
C’est une question d’identité et d’authenticité. Nous devons faire de nos produits locaux un atout. Le touriste recherche de plus en plus cette authenticité, il veut être dépaysé. Les ORT ont mis en place des projets très intéressants sur ce point. Je pense à l’initiative dans l’Éislek autour des produits du terroir. Cette authenticité va de la décoration de la chambre d’hôtel jusqu’à la carte des restaurants. Nous allons poursuivre le travail autour des produits du terroir et de ce que le touriste peut ressentir en visitant le Luxembourg. C’est un travail qui passera par un effort collectif, à tous les échelons, dont celui des associations qui travaillent souvent bénévolement et qui font un travail formidable sur le terrain.
Visez-vous un nombre-clé de visiteurs comme référence de la reconnaissance du pays à l’étranger ?
C’est un titre d’article qui serait super, mais je ne suis pas fan de cette idée. Depuis l’année passée, nous ne faisons plus le relevé, au niveau du ministère, de l’arrivée des touristes et des nuitées. Je ne pense pas que cela soit le rôle ni du 1996
INFRASTRUCTURES
Des chambres en diminution Si la demande doit créer l’offre, le secteur hôtelier continue de voir sa capacité diminuer progressivement au fil des ans.
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
2012
2014
2016
2018
10.000 9.000
1.000 900
8.085
8.000
NOMBRE DE CHAMBRES
7.389 800
7.000
700
6.000
600
5.000
500
4.000 369
400
3.000
219
NOMBRE D’ÉTABLISSEMENTS
SOURCE Statec
2020
300
2.000
200
1.000
100
0
0
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Rôles établis Lex Delles considère que l’État doit guider et soutenir les investissements des acteurs du tourisme, sans se substituer à ces derniers dans leur rôle.
ministère ni de Luxembourg for Tourism. C’est une donnée parmi beaucoup d’autres, mais la donnée la plus importante, c’est la satisfaction du client. Je préfère avoir cinq touristes qui sont satisfaits de leur séjour, plutôt que d’avoir cinq cars de touristes qui viennent près de la Gëlle Fra, qui sortent pendant cinq minutes pour faire des photos et qui repartent vers Trèves.
Vous faites allusion à l’exemple des touristes chinois qui effectuaient – avant la crise – ce genre visite… ?
C’est une sorte de tourisme qui n’est pas adapté au Luxembourg. Nous recherchons un tourisme de qualité, car nous pouvons proposer de la qualité. Et avec ce que nous avons à proposer, il faut rester plus d’une heure sur place. Le tourisme de qualité ne table pas sur un nombre de nuitées, mais sur la satisfaction du client. Et si l’on considère une échelle de 10, je mise sur le 10 sur 10 pour l’hospitalité et le souvenir qu’aura le touriste du Luxembourg.
Comment allez-vous mesurer cette satisfaction ?
LFT ne donne plus de questionnaires aux structures d’hébergement pour les nuitées ou les arrivées / départs, mais il effectue des études auprès des touristes en les rencontrant. L’important est de mesurer la satisfaction, mais aussi de comprendre ce à quoi ils s’attendaient et pourquoi ils sont éventuellement déçus, car nous pouvons agir en comprenant leur retour d’expérience.
68 —
— Juillet / Août 2020
AIDES AUX ACTEURS
Deux fonds dédiés
Le tourisme bénéficie de deux fonds de relance économique. D’un côté, le Fonds de relance et de solidarité, qui donne la possibilité, en cas de perte de 25 % du chiffre d’affaires, pour l’horeca, l’événementiel (y compris le secteur de la nuit) et le tourisme, de toucher 1.250 euros d’aide par salarié qui travaille et 250 euros par salarié qui est au chômage partiel, et ce pendant six mois. « D’un autre côté, nous avons mis en place un fonds du tourisme, qui est un fonds doté de 3 millions d’euros divisés en plusieurs parties », précise Lex Delles. Une première pour soutenir les efforts de digitalisation, qu’il s’agisse d’un projet de réservation en ligne, ou encore de nouveaux concepts de visites virtuelles ou interactives. C’est aussi ce fonds qui viendra en aide aux asbl locales qui emploient du personnel. Troisième pilier, des aides à destination des ORT pour imaginer de nouveaux produits touristiques pour cet été.
Le touriste chinois qui effectue un tour à travers l’Europe n’est donc plus une des cibles privilégiées ?
Non.
Et comment allez-vous passer vos vacances estivales en tant que premier ambassadeur du secteur ?
Évidemment, je vais passer mes vacances au Luxembourg. Personne ne pourra me dire qu’il fera meilleur ailleurs ! [rires] L’été dernier et en début d’année, j’étais dans le nord du pays. Pour cet été, nous n’avons pas encore choisi la destination. Pour être honnête, nous allons passer une semaine ici, et plus tard, nous partirons avec Luxair. Une combinaison réaliste, en quelque sorte ?
Tout dépend de ce que l’on recherche. Si on va à l’étranger dans un camping sans le quitter, nous avons des infrastructures de très grande qualité ici. Si vous voulez aller à la mer ou voir des montagnes, c’est autre chose… Mais le plus réaliste est de passer une ou deux semaines, ou encore des week-ends ou des week-ends prolongés, au Luxembourg. Que ce soit les frontaliers ou les résidents, j’espère qu’un maximum de personnes prendront le temps de visiter le pays – et le bon de 50 euros doit aussi participer à cela – pour se s entir en vacances, dépaysés ici. Les vacances, c’est un sentiment. Vous vous sentez plus libres, vous laissez des choses derrière vous. Si vous adoptez cet état d’esprit, vous pourrez passer d’excellentes vacances ici aussi.
1 Les résultats d’audience du magazine Paperjam se basent sur l’étude TNS Ilres Plurimedia 2020.I. 2 Les audiences des frontaliers se basent sur une extrapolation selon laquelle un lecteur sur quatre est frontalier, alors que ceuxci représentent près de la moitié de la population active.
D A E D T O N S I T N I R P #
62.400
1
lecteurs résidents par numéro 66,9% des lecteurs appartiennent aux CSP+ et CSP++, 66,4% sont des décideurs en entreprise (cadres supérieurs et moyens)
85.000
2
lecteurs résidents + frontaliers sur chaque numéro 130.000 lecteurs uniques résidents et frontaliers sur plusieurs numéros
Paperjam, c’est la marque média de référence pour toucher les cibles B2B et B2C CSP++. Retrouvez tout l’écosystème Paperjam sur paperjam.lu.
« Le pragmatisme d’abord,
l’idéologie ensuite ! »
Nora Back Présidente de l’OGBL
Frappé de plein fouet par la crise sanitaire, le monde du travail s’attend à vivre des heures difficiles avec la récession qui se profile. Présidente de l’OGBL depuis décembre dernier, Nora Back revient sur le vécu d’une crise qui a aussi mis sous tension le dialogue social.
Auteur
Nicolas Léonard
C
omment le plus grand syndicat du pays qu’est l’OGBL a-t-il traversé ces dernières semaines ?
PHOTO Matic Zorman (Maison Moderne)
Comme tout le monde, ou presque, nous avons été surpris par ce qui arrivait. Qui pouvait l’imaginer en février ? Il a donc fallu réagir très vite et prendre des mesures, réfléchir à notre organisation. Nous avons voulu rester disponibles pour nos affiliés, car les gens sont venus en nombre vers nous, et très vite. Nous avons donc laissé tous nos services actifs. C’était important, car il y avait des inquiétudes, qui ont augmenté au fil du temps. Notre rôle en tant que syndicat était de nous p réoccuper des personnes qui, rapidement, ont été au chômage partiel. Quelle est leur situation ? Comment vivent-elles cela ? Qu’en est-il sur le plan financer ? Quelle est leur qualité de vie ? Il fallait aussi veiller aux acteurs en première ligne, notamment le personnel soignant. Notre point de vue a toujours été de dire que nous ferions toujours confiance aux experts scientifiques et à la Direction de la santé. On a donc été systématiquement en attente de ce qu’ils préconisaient avant de nous positionner.
Alors que l’on a senti très vite que la crise sanitaire était un danger sur le plan social, on a tout de même eu le sentiment que les partenaires sociaux avaient peu voix au chapitre durant les premières semaines de crise…
C’était bien le cas : des décisions nationales étaient prises, et nous n’étions pas consultés, ni avertis. Cela a créé un certain malaise.
C’était une véritable vexation ?
Oui, certainement. Quand le confinement a été décrété, on l’a appris via les médias. On aurait aimé recevoir au moins un appel téléphonique avant ! Mais bon, avec du recul, on peut encore comprendre cela, au regard de l’urgence de la situation.
Puis, il a tout de même fallu se faire entendre… ?
Car les premières mesures, même avant celles d’aide aux entreprises, étaient déjà en lien avec le droit du travail. Notamment la possibilité de faire passer le nombre d’heures de travail quotidien à 12, et hebdomadaire à 60… Cela aussi, on l’a appris la veille, via un coup de fil. Puis, nous avons eu une mini-tripartite sur le sujet, en visioconférence. Nous avons dit que nous n’étions pas d’accord avec cette décision, qu’on allait devoir attaquer, car cela nous touchait dans nos valeurs. Malgré qu’on ait été mis devant le fait accompli, on a voulu essayer de peser dans la décision politique. À raison, puisque cela a finalement été limité aux secteurs de première nécessité, définis dans le premier règlement grand-ducal pris dans le cadre de la crise. C’est là qu’on a émis la volonté d’avoir une tripartite, car on sentait que le dialogue social n’avait pas lieu.
Toutes les décisions n’étaient tout de même pas prises de manière unilatérale ?
Le chômage partiel, en cas de force majeure, c’est vrai, a été introduit suite à un dialogue au sein du Comité de conjoncture. Au moins, on a eu cet organe pour prendre cette décision, une des plus importantes pour survivre à cette crise. Mais finalement, cette séquence a soudé le front social. C’est en effet dès ce moment que nous avons eu des contacts encore plus réguliers avec les autres syndicats. On a très vite organisé une première conférence de presse qui mettait déjà en garde quant au risque de voir la crise sanitaire devenir une crise sociale. À partir de là, les échanges avec le gouvernement ont soudainement été plus réguliers.
Finalement, des solutions ont toujours fini par émerger…
Ce n’était pas le moment de nous figer dans une posture idéologique, il fallait aussi faire preuve de pragmatisme. Juillet / Août 2020—
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C’est d’ailleurs ce que je plaide encore maintenant : le pragmatisme d’abord, l’idéologie ensuite !
Le gouvernement a-t-il agi assez vite et assez fort ?
Pour le gouvernement aussi, c’était une situation jamais vue, il faut l’admettre. Du point de vue sanitaire, il a bien agi. Les mesures étaient justifiées, nécessaires. Quant aux masques, aux tests, ce fut sans doute un peu plus chaotique. Tout cela a, selon moi, remis en avant le fait que la politique d’austérité menée dans le domaine des soins de santé ces dernières années n’est pas la bonne.
Et concernant les aides économiques, quel bulletin adressez-vous au gouvernement ?
C’est plutôt un bon bulletin. Beaucoup a été fait, avec des reports de TVA et des charges sociales, ce qui était une bonne première mesure pour assurer la survie des entreprises. Il y a eu ensuite les accès au crédit, les aides aux indépendants… Mais avec cependant quelques gros bémols.
Lesquels ?
Premièrement, le manque de concertation des partenaires sociaux, tant pour le programme de stabilisation de l’économie que le « Neistart Lëtzebuerg ». Ensuite, le fait que ce soit un peu la « jungle » dans toutes ces aides. On aurait aimé plus d’horizontalité, de lisibilité. Est-ce qu’on a assez bien ciblé et adapté les aides ? Il nous semblait aussi évident qu’une entreprise qui reçoit une aide de l’État ne puisse pas licencier. Cela n’a pas été le cas. C’est un gros regret, et c’est quelque chose qui aurait été discuté dans la tripartite que nous réclamions. C’est et cela reste une de nos principales critiques.
Le chômage partiel a tout de même été la mesure la plus importante ?
Oui, c’était la grande mesure à mettre en place, et c’est celle qui nous distingue des autres pays, à titre de comparaison. Cela a permis de sauver des milliers d’emplois.
A-t-on maintenant passé la phase aiguë de la crise, pour passer en mode « relance » ?
On est tous dans cette optique, on espère, car il faut un retour à la normalité.
Avec de nouvelles aides nécessaires pour certains secteurs ?
Ce n’est pas à moi de juger. Il faut évaluer les choses au jour le jour, voir quelle sera l’envergure de la récession. Pour le moment, on est un peu dans l’inconnu. Heureusement, au Luxembourg, on a pu et on a su éviter une crise plus grave. Mais il reste vrai que, dans de nombreux cas, la période a été très difficile, avec des problèmes de trésorerie. C’est justement un point qui nous occupe beaucoup pour le moment : trouver une solution pour que les entreprises mettent réellement l’état de leur trésorerie sur la table, et adapter les aides de l’État en fonction. Quelles sont les réserves financières des entreprises ? Quelles sont celles qui ont encore des marges de manœuvre et peuvent affronter un déficit temporaire ? Quelles sont celles aussi qui continuent à verser des dividendes tout en continuant à percevoir des aides ? Qui sont ces entreprises multi– nationales qui ne paient pas d’impôt, mais encaissent des aides ?
Vous demandez donc un tri plus sélectif ?
À tous les niveaux. Si on prend l’exemple du fonds de relance et de solidarité et les aides versées pour les 25 secteurs les plus touchés et définis par le projet de loi, c’est parfois confus. On donne les mêmes aides aux taxis, aux photographes et aux agences de voyages, qui ont tout de même enduré la crise de manière différente. De même, pas de différence entre McDonald’s et la petite pizzeria du quartier. C’est un peu le vieux principe luxembourgeois du « tout partout ».
Quels sont les secteurs les plus menacés par des pertes d’emplois ?
Horeca, tourisme, événementiel : ils sont concernés par le fonds de relance et, en même temps, éligibles à la nouvelle forme de chômage partiel structurel avec le droit de licencier 25 % du personnel, donc ce sont officiellement les secteurs qui souffrent le plus et qui sont reconnus comme tels. Mais c’est en réalité la pratique qui nous montrera les secteurs les plus fragilisés. Et je ne suis pas certaine que c’est dans l’horeca, le tourisme et l’événementiel que les licenciements de masse vont avoir lieu. D’autres secteurs, on le sait, s’apprêtent à supprimer des postes.
Lesquels ?
Le secteur bancaire et celui de la consultance. Alors que, pourtant, ils sont restés en activité. Et c’est un fameux souci pour nous, pour le moment. On y regarde d’ailleurs tous les jours.
« Avec l’UEL, nous n’étions pas des adversaires lors de cette crise sanitaire. Mais on va peut-être le devenir maintenant, dans le cadre des négociations sur la reprise économique. » 72 —
— Juillet / Août 2020
« On veut pouvoir négocier un accord national interprofessionnel avec les employeurs sur le télétravail. » C’est pour éviter cela qu’on avait demandé la prolongation du chômage partiel en cas de force majeure jusqu’à la fin de l ’année dans le cadre du Comité de conjoncture, pour tout le monde et avec interdiction de licencier. On nous a dit que cela n’était pas faisable financièrement.
Quelle sera la stratégie de l’OGBL en cas de seconde vague ?
L’OGBL n’a jamais plaidé pour la fermeture de tous les secteurs économiques, comme d’autres l’ont fait. Nous étions pour continuer à faire fonctionner les secteurs de première nécessité. Dans l’industrie, certaines entreprises ont continué à fonctionner, alors qu’elles ne sont pas de première nécessité pour la santé, les services au public, mais sont importantes pour l’économie. Notre vision a été cohérente avec, encore une fois, la survie des emplois comme priorité. Si une seconde vague survient et nous impose de revenir en arrière, notre stratégie sera la même : écouter les experts et aviser de ce qu’il faut faire en fonction de leur avis.
Un second confinement est-il envisageable ?
Franchement, je crois que c’est fort improbable au niveau économique et politique. Cela ne se fera plus aussi facilement. Sauf si les chiffres explosent, que les hôpitaux sont remplis, et que le traçage ne peut plus se faire…
Les lois Covid ont aussi beaucoup mobilisé les syndicats…
Cela a même été le déclencheur de notre prise de position commune, quand on évoquait encore une « loi pandémie ». Là, on s’est demandé ce qui se passait, on a eu peur qu’ils passent une loi sans rien nous demander. Suite à notre communiqué de presse, on a vite eu une bipartite. Quelques jours plus tard, on a eu une autre réunion au ministère d’État avec le Premier ministre Xavier Bettel (DP), la ministre de la Santé Paulette Lenert (LSAP) et la ministre de la Justice Sam Tanson (Déi Gréng), et, pour la première fois, on a parlé de deux lois distinctes qui iraient à l’essentiel.
Cela vous a rassurée ?
Oui, on nous avait entendus, invités, on nous avait expliqué… Surtout, on nous a confié que nous aurions le droit de démonstration et de manifestation, chose très importante pour nous. Pour un dialogue social serein, il faut que chacun puisse utiliser ses armes ; la nôtre, c’est dialoguer, se réunir, manifester si nécessaire… Il y avait danger pour les libertés syndicales, on nous aurait d épouillés de nos moyens : plus de concertation, plus de manifestations… alors que des restructurations pointent ! Puis, il a fallu attendre les textes, et a alors commencé le long processus d’analyse.
Une tripartite a finalement été annoncée pour le 3 juillet…
Il était temps. Mais pas trop tard… même si on la demande depuis mi-mars. On nous a dit, en début de crise, que ce n’était pas le moment, et on a compris cela, car on était occupé à sauver des vies. Puis, il y a eu des échanges à tous les niveaux, des bipartites… Finalement, on a eu notre conférence de presse en front commun demandant à nouveau cette tripartite.
Et le lendemain, l’UEL a fait savoir que le patronat n’y était pas opposé. Cela a évidemment fait bouger les choses.
Quelles étaient vos priorités pour cette première tripartite ?
Nous avons décidé de les adresser au Premier ministre, qui nous l’a demandé, en accord entre OGBL, LCGB et CGFP. Parmi les incontournables, il y a évidemment le marché de l’emploi : le chômage, le maintien des emplois, les pistes comme les travaux d’utilité publique, anticiper les événements, l’encadrement des jeunes diplômés, l’augmentation des CDD, le travail précaire… Il fallait aussi évoquer la situation budgétaire, les finances publiques, et savoir tout d’abord où on en est.
Quels ont été les rapports avec le patronat durant ces dernières semaines ?
On a eu des échanges, nous n’étions pas des adversaires lors de cette crise sanitaire. Mais on va peut-être le devenir maintenant, dans le cadre des négociations sur la reprise économique. Cela n’était toutefois pas le cas dans le cadre de la prise de mesures en urgence. Nous n’étions pas l’un contre l’autre.
Le télétravail est venu modifier les habitudes dans les entreprises. Est-ce définitif ?
Le télétravail devra être encadré, c’est certain. Car il est là, et c’est une réalité. Il faut donc en discuter. Il y a des éléments positifs, mais aussi des dangers, et un groupe de travail a été mis en place au sein du Conseil économique et social. Au niveau de la mobilité, c’est un avantage, aussi en ce qui concerne les surfaces de travail… Mais il y a aussi des interrogations, et je n’évoque même pas la fiscalité des frontaliers. Quelle limite entre vie privée et vie professionnelle ? Quid de la mise à disposition du matériel ? Qu’en est-il du contrôle par les employeurs ? Que se passe-t-il en cas d’accident chez soi ? On veut pouvoir négocier un accord national interprofes sionnel avec les employeurs.
La réforme fiscale doit-elle être mise au frigo ?
Ce qui est certain, c’est qu’elle devra se faire, car, en temps de crise ou après une crise, il faut des recettes fiscales. Il faut des efforts, mais pas sur le dos des travailleurs, pas d’impôt de crise, pas de hausse de l’impôt des personnes physiques… Et ce n’est pas le moment de baisser le taux d’imposition des entreprises, surtout pas pour celles qui ont été aidées. Le gouvernement a annoncé qu’une politique d’austérité n’était absolument pas envisagée. On en a pris bonne note. Par contre, il faut imposer différemment le capital et les dividendes.
Va-t-on en revenir au monde d’avant, ou bien tout sera définitivement différent ?
Je pense qu’on doit changer, que la crise nous oblige à en tirer des leçons. Au niveau de notre modèle économique, mais aussi par rapport aux services essentiels. Ces métiers de l’ombre, nécessaires, vitaux, mais souvent mal payés, et, il faut le dire, féminisés. Le choc enduré nous a démontré qu’ils doivent être revalorisés. Juillet / Août 2020—
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« On est en train de se battre pour qu’il y ait le moins de casse sociale possible »
Nicolas Henckes Directeur de la CLC 74 —
— Mars 2019
Le confinement et la fermeture des commerces sont peut-être derrière nous, mais Nicolas Henckes n’en a pas terminé avec le coronavirus et son impact sur l’économie luxembourgeoise. Le directeur de la Confédération luxembourgeoise du commerce (CLC) dit désormais « surveiller comme le lait sur le feu » les annonces de faillites, inévitables pour beaucoup de ses affiliés malgré les mesures d’aide du gouvernement.
Auteur
Catherine Kurzawa
L
’
PHOTO Matic Zorman (Maison Moderne)
été est généralement une période propice au repos et à la réflexion. Mais j’imagine que ça ne sera pas votre cas après un printemps marqué par le coronavirus. Outre la tripartite de juillet, est-ce que la CLC prévoit de travailler sur certains points dans les prochaines semaines ?
On va surveiller les faillites comme le lait sur le feu : parce qu’il va y en avoir, selon les informations qui nous reviennent de nos membres et du terrain. Ce n’est pas pour rien qu’on a fait élaborer un guide – avec Arendt & Medernach – sur la gestion des faillites. On va entrer jusqu’en septembre dans des décisions très lourdes, à impact émotionnel énorme pour des petits patrons pour lesquels l’entreprise est souvent la construction d’une vie. J’ai vu l’un ou l’autre fondre en larmes à la simple évocation de devoir faire faillite et de devoir en informer ses équipes. On est en train de se battre pour faire en sorte qu’il y ait le moins de casse sociale possible. Je pense que c’est aussi ce qui facilite les relations et les discussions avec nos camarades des syndicats : je pense que nous sommes crédibles quant à notre volonté d’éviter la casse sociale. La CLC va être là pour essayer d’accompagner ses membres, éviter un maximum de faillites, envisager toutes les aides possibles, et si ce n’est pas le cas, pour les aider à prendre les bonnes décisions. Et dans certains cas, il vaudra mieux une fin avec peur qu’une peur sans fin, comme le dit un dicton allemand.
Les commerces ont rouvert depuis le 11 mai maintenant. Quels sont les retours de vos membres sur la reprise des activités ?
C’est assez mitigé : on s’attendait à un redémarrage progressif, mais pour certains secteurs, ça a été un petit peu plus lent qu’espéré. Il y a évidemment la crainte du déconfinement de la part des consommateurs, ça va mettre quelques semaines avant que tout le monde reprenne confiance et sorte normalement. Ensuite, il y a le fait que les restaurants n’ont pas déconfiné en même temps que les commerces : cela a coupé la fréquence dans les centres-villes, avec l’impact d’une clientèle qui était absente des rues, et forcément, on perd un peu l’achat d’impulsion. Et le dernier point, c’est l’importance du télétravail, qui reste élevée. On espère qu’avec les beaux jours et les bons chiffres sanitaires, les gens reprendront confiance et que toute l’épargne accumulée pendant ces mois de confinement puisse en grande partie retrouver le chemin de la consommation.
Certaines voix s’élèvent pour dire que le télétravail serait l’ennemi des commerçants...
L’ennemi, c’est un mot un peu fort. Mais cela a clairement un impact. On ne se retrouvera certainement pas avec un télétravail aussi important que pendant le confinement. Les conditions fiscales, et surtout de sécurité sociale, ne vont pas changer de sitôt. Ceux qui pensent qu’on va avoir une révolution cette année en matière de télétravail et de réglemenJuillet / Août 2020 —
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tation se trompent, c’est d’une grande naïveté. Notamment le seuil des 25 % (du temps de travail dans le pays de résidence, ndlr) fixé par la réglementation européenne en matière de sécurité sociale : si nous souhaitons le changer, cela prendra du temps. Il y a quand même pas mal d’entreprises qui, certes, ont trouvé un intérêt dans le télétravail, mais qui se sont aussi fortement rendu compte de ses limites. Dans le commerce, la crise a aussi été un accélérateur pour se mettre en ligne. Letzshop a connu un boum assez fort pendant cette période, et on espère que ce mouvement va continuer, et que ça va finir par forcer les commerces à se digitaliser.
On a vu ces derniers mois, juste avant le confinement, une série de nouveaux centres commerciaux ouvrir leurs portes au Luxembourg. Aujourd’hui, certains comportent encore des cellules vides. Est-ce qu’il y a trop de magasins dans le pays ?
Jusqu’à présent, on estimait qu’il y avait eu un effet de rattrapage par rapport à l’accroissement démographique – en moyenne de 11 % par an. Et c’est clair qu’il fallait des capacités commerciales pour servir tout ce petit monde. Dans ce contexte, la crise du Covid-19 est arrivée au plus mauvais moment, puisque quelques mois avant le début de cette crise, on a lancé ces nouvelles surfaces commerciales. Cela va, je pense, avoir un effet à la baisse sur les loyers parce que l’offre de surfaces commerciales va être telle que ceux qui voudront s’établir auront le choix. Mais je pense que des emplacements
« J’ai vu des patrons fondre en larmes à la simple évocation de devoir faire faillite et de devoir en informer leurs équipes. » 76 —
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qualitatifs de type Royal-Hamilius auront toujours leur petit avantage compétitif et pourront probablement maintenir des tarifs plus élevés que les autres parce qu’ils offrent une « prime location ». Si vous êtes au bon endroit avec le bon taux de fréquence, c’est tout ce qui compte en général. Quand la ligne de tram va déverser des centaines de personnes juste devant le Royal-Hamilius, cet emplacement va être le nouveau cœur commercial de la ville.
À l’inverse, un arrêt de tram se trouve juste devant Infinity, au Kirchberg, qui est pour l’heure plutôt vide. Certains commerces ont même déjà cessé leurs activités…
Ils ont ouvert trois mois avant la crise. Donc ce centre-là n’a même pas eu la chance de se lancer. Il faut que les clients prennent leurs habitudes. Quand vous montez dans le tram et que vous allez à la Cour de justice de l’Union européenne, vous traversez ce centre. C’est un point de passage assez exceptionnel. Mais pour l’instant, la ligne de tram ne vient pas de la gare, elle n’est pas encore à son taux de fréquence maximal. Le lancement d’Infinity aurait certainement pu attendre que la ligne de tram soit complètement finalisée ou, à tout le moins, patienter quelques mois, puisqu’à la fin de cette année, la ligne de tram viendra de la gare.
Le gouvernement veut stimuler la consommation avec des bons pour séjourner à l’hôtel au Luxembourg et des aides à l’achat d’un vélo ou d’une voiture électrique. Est-ce que, selon vous, ces mesures peuvent vraiment permettre de relancer l’économie et le commerce au Luxembourg ?
Relancer, c’est un bien grand mot. Ce sont des mesures qui vont compenser des tendances négatives. La relance devra probablement venir d’autres moteurs. Cela va accélérer un mouvement qui aurait probablement eu lieu de manière progressive. Et puis, c’est une aide très ciblée. Cela ne va pas avoir d’effet de relance de l’économie commerciale sur le pays. Cela va faire en sorte que certains consommateurs avancent leur décision d’achat pour régler un petit peu le problème des entreprises qui sont maintenant fragilisées.
Quels sont, selon vous, les moteurs de la relance ?
La première mesure de relance, c’est une relance psychologique : c’est de redonner confiance aux gens. Pour faire respecter un confinement très sévère, les différents gouvernements ont beaucoup usé de la peur. Et la peur, on arrive à la mettre en place beaucoup plus rapidement qu’à la défaire. On va avoir besoin d’un peu de temps pour rassurer tout le monde, pour bien démontrer qu’on maîtrise le virus, qu’on est préparé, surtout. C’est-à-dire que, même s’il devait y avoir une seconde vague, on a des masques, du gel, des plexiglas, tout le monde sait comment appliquer les mesures de distanciation sociale. Mais à moyen terme, ce n’est pas une solution. La relance viendra forcément du marché et des envies des consommateurs, qui vont probablement évoluer sur le choix des produits, sur les modalités de consommation, mais je n’imagine pas une seule seconde que les gens arrêtent de consommer.
Donc, consommer oui, mais différemment…
Sur un certain nombre de magasins, il va peut-être y avoir des choix d’organisation qui vont faire qu’on va avoir une présence commerciale en centre-ville qui sera peut-être un peu différente. Si jusqu’à présent vous ne vendiez que des vêtements mais que vous notez que les magasins alimentaires ont pu rester ouverts, peut-être qu’on pourrait avoir des shops-in-shop avec un petit rayon traiteur, des choses à empor-
ter, ce qui permettrait éventuellement de rester partiellement ouvert lors de la prochaine crise. Il y aura des adaptations de ce type-là. Personnellement, je crois que ce qui va rester, c’est la sensibilité au prix de la part des consommateurs. J’ai un petit doute sur le fait qu’on parvienne à une totale moralisation de la consommation. Si votre chaussette fabriquée en Chine est toujours 20 % moins chère que celle fabriquée en France, vous prendrez la moins chère.
Avez-vous été écouté et entendu par le gouvernement ?
On a été écouté, en partie entendu. Évidemment, ce serait trop beau si on avait obtenu gain de cause sur toutes nos demandes. Il y a vraiment eu une écoute de la part du ministre des Classes moyennes, Lex Delles (DP). On a pu faire avancer un certain nombre de nos dossiers. Mais on aurait dû privilégier des aides directes non remboursables plus importantes et plus rapides dès le départ. Il y a clairement eu une hésitation de la part du gouvernement au départ, qui aurait dû, à l’instar de l’Allemagne, donner un signal assez fort, cela aurait enlevé beaucoup de stress aux acteurs économiques. On y est finalement arrivé, mais on y est allé tranche de saucisson par tranche de saucisson, et au début, elles étaient relativement fines. On avait l’impression, pendant les deux premiers mois (de crise, ndlr), que le gouvernement voulait aider mais qu’il ne desserrait pas le frein à main : parce qu’il y avait une réelle conscience de sa responsabilité en matière budgétaire, ce qui est quand même louable. Mais de notre point de vue, nous avons un budget étatique grâce auquel nous avons pu avoir un AAA, qui nous permet de nous endetter de manière très avantageuse sur les marchés internationaux et qui aurait largement pu nous permettre d’avoir une action beaucoup plus directe, rapide et moins sur le contrôle du dernier euro. Je pense qu’on aurait pu être un petit peu plus courageux là-dessus.
Vous avez dit sur les réseaux sociaux que vous deveniez comme saint Thomas et attendiez de voir après les annonces gouvernementales. Quelles ont été vos plus fortes déceptions jusqu’à présent ?
Là où j’aurais apprécié une action un peu plus déterminée, et surtout plus rapide, c’est clairement sur les loyers. Parce que nos membres les plus fragiles sont souvent des petits commerçants qui se retrouvent face à des propriétaires plus puissants qu’eux. J’aurais apprécié que le gouvernement fasse quelque chose de plus déterminant là-dessus, à l’instar des décisions qui ont été prises en France. L’abattement fiscal tel qu’annoncé est très faible et est surtout limité à 15.000 euros ; ce qui, pour les loyers du centre-ville, est une goutte d’eau sur une pierre brûlante. Cette mesure-là aurait énormément soulagé les petits commerces de centre-ville et les propriétaires, car certains aussi ne sont pas de gros propriétaires. Je n’ai pas compris cette hésitation, car on a attendu deux mois et demi. Cela va peut-être être ma plus grosse déception.
Le gouvernement a prévu une enveloppe de 8,8 milliards d’euros (avec les garanties bancaires) pour faire face aux conséquences économiques du coronavirus. Redoutez-vous un retour de bâton fiscal une fois la crise passée ?
Sur base des informations que nous avons, le gouvernement ne réfléchit pas à des hausses d’impôts pour le moment. Mais c’est un des thèmes possibles pour la tripartite de juillet. C’est un risque, évidemment, de se retrouver avec des impôts nouveaux, ce qui serait une mauvaise décision pour l’économie luxembourgeoise. Il y a clairement des mesures structurelles
« Sur le confinement, on aurait probablement pu avoir une approche un petit peu moins sévère. »
qui pourraient nous aider à maîtriser un peu plus les coûts, notamment la digitalisation de l’État et de ses services. Il y a pas mal de processus au sein de l’État qui sont restés coincés au 20e siècle. Il n’est pas du tout question de réduire le nombre de fonctionnaires, mais on aura probablement besoin d’en recruter moins. Et les fonctionnaires qui sont actuellement en place vont peut-être pouvoir être affectés à des tâches à plus forte valeur ajoutée – notamment au niveau fiscal pour aller récupérer des impayés de TVA ou chasser la fraude, qui est un poison pour les entreprises.
En matière de gestion de la crise sanitaire, le Luxembourg semble bien s’en sortir par rapport à ses voisins. Quel regard portez-vous sur cette gestion ?
En tant qu’ancien vice-président de la CNS, j’ai surveillé d’un œil attentif la façon dont cela a été géré. L’augmentation des capacités hospitalières, la mise en place de la structure logistique avec les centres de soins avancés, l’approvisionnement (en matériel médical, ndlr) depuis la Chine grâce à Cargolux... tous ces aspects ont été très bien gérés, il faut bien le saluer. Pour le confinement, il y a eu d’autres exemples de la façon de gérer la crise : l’exemple néerlandais, qui n’a pas fermé ses magasins. On aurait probablement pu avoir une approche un petit peu moins sévère. Maintenant, c’est toujours plus facile de faire le match après. Au moment où ils ont pris les décisions, ils avaient des informations que nous n’avions pas. Donc il y a des considérations autres que purement sanitaires qui peuvent entrer en ligne de compte dans ce genre de décisions. Au final, même si on aurait pu gérer cela avec un confinement moins sévère, c’est a priori une bonne gestion de la crise sanitaire qui a été faite. Juillet / Août 2020 —
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Bertrand Piccard Président de la Solar Impulse Foundation
« Si on veut faire changer les choses, il faut apprendre à parler le langage de ceux qu’on veut convaincre »
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Psychiatre, aventurier, aviateur et désormais président de la Solar Impulse Foundation, Bertrand Piccard pousse son initiative « 1.000 solutions » pour montrer que la technologie peut être vertueuse face aux crises. Et rentable.
Auteur
Thierry Labro
C
omment avez-vous vécu la pandémie ? Cela fait 15 ans que les experts préviennent les personnalités politiques, et on se retrouve démuni.
Elle est le reflet de notre manière de fonctionner. Tout le monde se focalise sur le court terme, sur le gain immédiat, sur l’appât de l’argent, sur les comportements très égoïstes. Et tout cela coûte cher. Finalement, l’altruisme, la bienveillance, l’intelligence et le respect sont des valeurs qui paient à long terme, contrairement à l’appât du gain, à l’égoïsme et au court-ter misme, qui, de temps en temps, rapportent un peu d’argent avant qu’on ne perde tout. Cette fois, cet effondrement de l’économie montre bien à quel point on a fonctionné de manière erronée pendant des années.
PHOTO Solar Impulse
Vous n’avez pas l’impression que vous prêchez dans « le désert », que ce que vous proposez n’est pas toujours entendu correctement ?
MOBILITÉ
Après l’avion solaire, le dirigeable électrique Bertrand Piccard envisage un tour du monde avec un dirigeable électrique ou à biocarburant, sans émissions polluantes. « Ça devrait coïncider avec le moment où on va délivrer nos 1.000 solutions dans le monde entier, le plus vite possible, mais probablement l’année prochaine, annonce celui qui avait rangé son avion solaire, Solar Impulse, avec l’aide de Cargolux. Mon grand-père avait réalisé la première ascension stratosphérique, un ballon pour monter à 16.000 mètres, pour prouver qu’on pouvait voler au-dessus du mauvais temps, là où l’air était raréfié et où il fallait donc moins de carburant pour pouvoir voler. » Un de ces exemples qui manquent ? « Beaucoup de décideurs n’ont aucun scrupule, aucune empathie, aucune vision à long terme, aucune bienveillance. Leur seul but est de s’enrichir à court terme. Ça, ça ne devrait pas être accepté, mais il y a une fascination pour ces psychopathes qui détruisent la planète avec autorité et puissance, et personne n’ose réagir ! »
Changer les choses est très long. Si les changements prennent du temps, c’est parce qu’on a beaucoup répété que l’écologie coûtait cher, qu’elle nécessitait des subsides, des sacrifices. On demandait aux gens de modifier leurs comportements, et ça a créé beaucoup de résistance. Je suis pour un langage qui est beaucoup plus pragmatique. D’un côté, j’explore, j’aime l’inconnu, j’aime découvrir de nouvelles
choses, j’adore voir les grands horizons et les grands espaces. Mais d’un autre côté, je suis très terre à terre. Je sais, en tant que pilote, qu’on peut voler, mais qu’il faut aussi atterrir. L’atterrissage, c’est très concret, très pragmatique. Si on veut faire changer les choses, il faut apprendre à parler le langage de ceux qu’on veut convaincre. Quand on est face à un chef d’État ou un chef d’entreprise et qu’on lui dit « La planète est belle et il faut la protéger ! », il va vous répondre « Écoutez, moi, j’ai des électeurs à satisfaire, des salariés à payer, et je suis pris dans un système que je ne peux pas changer ». Si on montre que la protection de l’environnement rapporte plus d’argent que sa destruction, qu’il y a des solutions technologiques qui créent de l’emploi et font du profit, et que ces solutions technologiques permettent d’éviter que les gens fassent des sacrifices, à ce moment-là, ils peuvent comprendre… C’est le langage qui fait que je suis reçu par des chefs d’État, que je suis conseiller spécial de la Com mission européenne, que je suis ambassadeur des Nations unies pour l’environnement. Un langage rassembleur, optimiste, mais très réaliste. En ce moment, le redémarrage très progressif de l’économie va s’accompagner de problèmes de trésorerie pour de nombreuses entreprises. Si on reste sur le pragmatisme, comment convaincre les entreprises d’introduire le changement ?
Il y a des milliers de milliards d’euros et de dollars qui sont amenés pour aider l’économie. Il faut conditionner cette aide à des démarches environnementales. Il ne suffit pas de dire aux entreprises qu’elles doivent protéger l’environnement. Il faut exiger qu’elles deviennent plus efficientes Juillet / Août 2020 —
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sur le plan de l’énergie, des déchets, des ressources naturelles, de leur conservation, de leur production, de leurs processus, et c’est quelque chose qu’on peut exiger aujourd’hui. Les voitures, même les voitures thermiques, peuvent être beaucoup plus propres que ce qu’elles sont. Si on aide une marque automobile à se redresser, il faut exiger qu’elle produise des véhicules plus propres. C’est aberrant de continuer à aider des entreprises automobiles à fabriquer des SUV avec des gros moteurs pour rouler dans un pays où il n’y a ni montagnes ni neige ! Le secteur aérien, c’est exactement la même chose. Il faut l’aider, il représente des millions d’emplois dans le monde. Mais il faut exiger en parallèle des procédures opérationnelles qui consomment moins de carburant, des approches en descente constante, des voies aériennes beaucoup plus directes. Il faut interdire aux avions de faire tourner leurs réacteurs auxiliaires pour fabriquer l’électricité quand ils sont parqués dans des aéroports. Il faut prendre de l’électricité qui vient de l’aéroport, des chariots électriques pour les amener au seuil de piste. Tout existe. Si on ne saisit pas aujourd’hui l’occasion d’exiger ces changements, on n’y arrivera jamais.
La place financière luxembourgeoise a fait beaucoup d’efforts pour devenir une place de référence de la finance verte. Quel regard portez-vous là-dessus ? Voyez-vous cela comme du marketing financier ou comme une tendance intéressante et porteuse ?
C’est très bien de créer de nouveaux champs de financement, parce que cela permet d’amener les financiers à parler des questions environnementales. Jusqu’à maintenant, il y avait un front des ONG environnementales et un front de l’écono-
mie, de la finance, de l’industrie et de la politique. Je travaille beaucoup à faire parler les industriels des questions environnementales. J’ai sorti une tribune avec 12 grands patrons d’entreprises, comme LVMH, Nestlé, BNP Paribas, dans laquelle ces entreprises disent clairement qu’en tant qu’industries, elles veulent des réglementations plus ambitieuses du point de vue environnemental de la part des gouvernements. Une entreprise a besoin de certitudes quant aux directions dans lesquelles investir. Ce qu’elle ne supporte pas, c’est l’incertitude, les changements de cap politique. Si on donne une ligne très claire sur la réglementation et qu’on évite les distorsions de concurrence entre les entreprises qui jouent le jeu et celles qui ne jouent pas le jeu, si une entreprise est vertueuse au niveau de sa production, cela veut dire que c’est possible. La réglementation doit empêcher les concurrents de polluer pour essayer d’avoir un avantage commercial. Ce langage est logique autant qu’écologique. Quand on voit les financiers qui commencent à parler d’investissements verts, c’est très positif !
Beaucoup d’industriels disent qu’ils sont sensibles aux technologies plus respectueuses de l’environnement mais que celles-ci ne sont pas prêtes ou trop chères. Comme s’ils attendaient que des acteurs plus gros les adoptent. Est-ce qu’il y a un effet de meute ?
C’est la peur du changement chez des industriels, qui ont toujours fonctionné de la même manière. La peur du changement peut être mortelle ! Kodak ne s’est jamais remis de sa peur du changement. General Motors, en 2008-2009, aurait fait faillite s’il n’y avait pas eu des subventions de l’État américain,
DES SOLUTIONS PRAGMATIQUES
« Partout, les solutions sont là pour faire mieux » Bertrand Piccard revient sur quelques idées issues de son projet « 1.000 solutions » qui le bluffent particulièrement.
CO2
Carwatt Ce processus de gestion des déchets, tout d’abord, qui permet de fabriquer du plastique avec des déchets, c’est une nouvelle industrie potentielle. « Il y a un module qui se branche sur des voitures à moteur thermique pour 500 euros, qui diminue de 80 % les émissions de particules et de 20 % la consommation d’essence. Sur un taxi, c’est rentabilisé en six mois. Pourquoi n’est-il pas utilisé ? Toutes les villes devraient faire équiper tous les véhicules qui roulent beaucoup avec ce genre de technologie. Les entrepreneurs qui veulent lancer de nouvelles entreprises devraient imaginer produire de l’énergie avec tous les déchets. »
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AgRho® S-Boost par Solvay Autre initiative, celle de Solvay, où les semences sont entourées d’une substance qui permet de mettre beaucoup moins d’engrais et d’arroser beaucoup moins parce qu’elle conserve l’humidité. « Dans tous les domaines, vous pouvez faire des choses comme ça », explique Bertrand Piccard.
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BuntBrain « L’isolation des maisons représente potentiellement 40 % des émissions de gaz à effet de serre. Quand vous le dites comme ça, les gens disent ‘oui, OK’. Mais quand vous dites que ce sont des charges, des factures de gaz et d’électricité payées par des locataires, une maison mieux isolée est un avantage au niveau du pouvoir d’achat. À Bruxelles, une application détecte les fuites d’eau dans les canalisations de la ville. Cela coûte quelques centaines d’euros, mais c’est amorti en quelques jours tellement on détecte de fuites partout », cite également Bertrand Piccard.
Partenariat Un partenariat a été conclu avec la région Grand Est pour voir comment les solutions labellisées peuvent entrer dans une réduction de la consommation d’énergie ou de la pollution. « On travaille beaucoup avec le Luxembourg Institute of Science and Technology (List). On cherche des solutions pour ce nouveau quartier de la ville à la frontière entre la France et le Luxembourg (Rout Lëns), qui doit être complètement écologique, sans émission de CO2, avec des énergies renouvelables. On voit que, partout, les solutions sont là pour faire mieux. Ce sont des centaines de solutions qui vont chacune régler une toute petite partie. Mais toutes ensemble, ça règle la totalité des problèmes. »
Rout Lëns Sans occupation depuis une quarantaine d’années, le site de 10,5 hectares situé à 500 mètres de la gare centrale d’Esch-sur-Alzette appartient à ArcelorMittal. 3.000 habitants sont annoncés avec une offre sociale dans chaque bloc, et l’ambition est non seulement de « mettre l’utilisateur au centre de la réflexion », mais aussi de réduire au maximum l’empreinte carbone et de consacrer des efforts particuliers à la gestion de l’eau.
« L’aviation au niveau régional va devenir électrique d’ici moins de 10 ans. » parce qu’il vendait des voitures avec des moteurs beaucoup trop gros qui consommaient trop de carburant. Il y a un subtil équilibre à trouver entre le côté innovateur et la sécurité. Il faut introduire peu à peu toutes ces technologies au fur et à mesure qu’elles sont rentables et crédibles. On le voit bien avec la Solar Impulse Foundation : nous avons aujourd’hui 520 solutions qui sont labellisées. Elles sont rentables pour protéger l’environnement. On peut les introduire dans tous les domaines, dans l’eau, l’énergie, la construction, la mobilité, l’industrie, l’agriculture. Si on ne les utilise pas, on ne va pas avancer.
Au Luxembourg, le ministre de l’Énergie, Claude Turmes (Déi Gréng), a relancé une discussion autour du véhicule électrique et du véhicule à hydrogène. Est-ce que cela fait sens, à vos yeux ?
remplacée par le train. C’est une question de survie. L’aviation doit avoir des moteurs électriques, avec de l’hydrogène ou des batteries, mais il faut absolument que toutes les procédures liées à l’aviation favorisent l’efficience. On n’adoptera pas tout de suite l’électrique pour des longues distances, mais on pourrait avoir des systèmes hybrides : une petite turbine qui tourne à son rendement optimal et qui produit de l’électricité pour les moteurs électriques. Si on fait ça, on est déjà à 50 % d’économie de carburant. Il ne faut pas stigmatiser certains domaines de l’économie au profit d’autres. Le digital, avec ses data centers, produit plus de CO2 que l’aviation ! Et la plupart de nos comportements face au digital sont des comportements de gaspillage : on envoie des pièces jointes inutiles, on répond à tous, alors qu’on pourrait répondre à une seule personne, on conserve tout l’historique des e-mails alors qu’on pourrait répondre uniquement au dernier message. Une pièce jointe de 1 méga, c’est une lampe de 60 W qui est allumée pendant 25 minutes ! C’est colossal !
Il ne faut pas opposer l’électrique à l’hydrogène, il faut opposer la batterie à l’hydrogène. Quand on a une pile à combustible avec de l’hydrogène, on refabrique de l’électricité dans la voiture pour le moteur électrique. Je suis à 100 % pour le moteur électrique en raison de son efficience. Il peut offrir 97 % de rendeComment fonctionne votre initiative des 1.000 solutions ment. Un moteur thermique de voiture arrive à peine à 27 % de choisies pour leur capacité à être profitables tout en rendement. Trois fois moins, c’est catastrophique ! On a besoin répondant aux défis environnementaux ? de moins d’énergie parce qu’il y a moins de pertes. Faut-il une La Solar Impulse Foundation, fondation à but non lucratif, batterie ou de l’hydrogène ? Aujourd’hui, la batterie est prête, et soutenue par des partenaires comme Solvay, BNP Paribas, ça fonctionne. Je crois beaucoup à l’hydrogène, mais il faudrait Engie, Soprema, Nestlé, LVMH et Air France, nous donne des plans nationaux pour son développement. Il la possibilité de financer le travail d’approbation. faut aussi obtenir qu’une voiture électrique, tant La fondation compte 45 personnes et recherche, COMBINAISON qu’elle n’est pas utilisée, soit branchée sur une borne, dans le monde entier, des start-up ou des grandes se charge lorsque l’énergie renouvelable est abon- « Elle est utile, Greta ! » entreprises qui ont des solutions financièrement dante, et se décharge sur le réseau lorsqu’il y a des rentables pour protéger l’environnement. Quand « Greta Thunberg est très complé pics de consommation. La voiture électrique ne on les identifie, on leur demande de soumettre leur mentaire à ce qu’on fait. Si elle doit pas être considérée comme une voiture avec solution, et celle-ci est décortiquée par 450 experts, vient toute seule, elle fait peur une batterie, mais comme une batterie avec des dont certains viennent du List, au Luxembourg. Ils à tout le monde, et tout le monde déteste ça. Si je viens tout seul roues. Un stockage individuel au profit de la coldéterminent si ces solutions – des technologies, des parler de mes solutions, les gens lectivité. Si on y arrive, la voiture électrique jouera systèmes, des produits ou des matériaux – sont crédisent que c’est joli, qu’ils vont un rôle parfaitement environnemental. Si on n’utidibles aujourd’hui. Cela ne doit pas être une belle regarder, et puis ça n’avance pas ! Mais quand Greta Thunberg lise la voiture électrique que pour rouler, à ce idée pendant 10 ans, mais être commercialisable passe avant moi, que tout le moment-là, c’est contestable. ou commercialisé. Le deuxième critère est que cela monde panique, et que moi, Mais n’y a-t-il pas un problème avec le doit être financièrement rentable, et le troisième, je viens juste après et que je réseau dans le modèle que vous préconisez ? que cela doit protéger l’environnement. montre toutes les solutions qui
Comment ce raccordement au réseau est-il géré quand on a des centaines de salariés et autant de voitures électriques ?
Absolument, mais ce sont des accords à passer avec des utilisateurs, afin qu’ils puissent vendre leur électricité. C’est un business.
Avec le déconfinement, les compagnies aériennes se remettent à voler vers des destinations continentales. Rêvez-vous toujours, d’un point de vue pragmatique, d’un secteur de l’aviation qui soit propre ? Ou est-ce que c’est seulement une chimère ?
Non, non, non, c’est très très concret ! L’aviation au niveau régional va devenir électrique d’ici moins de 10 ans. Si elle ne le fait pas, elle sera
permettent de répondre au discours qu’elle vient de formuler, à ce moment-là, il y a une synergie magnifique. Elle est utile, Greta, explique le président de la Solar Impulse Fondation. Tout ce qu’elle demande, c’est qu’on écoute les experts et qu’on prenne le problème au sérieux. Il y a des régions d’Europe qui ont décrété des urgences climatiques à la suite d’une manifestation des jeunes dans la rue, d’une manifestation pour le climat. Si les adultes ne sont pas capables de prendre les problèmes au sérieux, heureusement que la jeunesse le fait. »
Par exemple ?
Une start-up a lancé une installation de douche où la chaleur de l’eau qui quitte la douche est transférée à l’eau qui arrive à la douche. Ce sont des économies énormes sur le plan énergétique, et donc financier. Si le système coûte tellement cher qu’on ne récupère jamais son investissement, ce n’est pas labellisé. L’installation d’une douche Joulia est amortie en deux ou trois ans par l’économie de chaleur à chaque douche. La plupart de ces solutions visent à augmenter l’efficience de nos actions. Le plus souvent, c’est parfaitement rentable. Il faut que l’entreprise qui produit ces technologies puisse gagner de l’argent et créer des emplois, et que l’utilisateur ait un avantage financier à le faire. Juillet / Août 2020 —
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« L’écologie est un domaine beaucoup trop sérieux pour le laisser à un seul parti. » Quand vous labellisez la solution de notre luxembourgeoise Apateq, qui s’occupe de filtrer l’eau des navires, elle s’inscrit dans cette logique d’un point de vue industriel, plus que particulier ?
Absolument, même si les solutions qui touchent les particuliers sont produites par des industries. Ce sont des start-up qui créent de l’emploi. Les bras de levier sont énormes quand ce sont des industries qui les utilisent. Il y a aussi des choses qui doivent permettre de modifier les marchés publics. On a une vision à très court terme : on achète le truc le moins cher au moment de l’investissement, même si, sur la durée, ça coûte plus cher. C’est un de nos chevaux de bataille : montrer aux autorités qu’en optant pour d’autres systèmes plus efficients, peut-être que l’investissement de départ est plus important, mais le gain sur la durée de vie est bien meilleur. Prenez un bus électrique – ce sont des chiffres de Californie : si vous achetez un bus électrique au lieu d’un bus au diesel, c’est plus cher à l’achat. Mais sur 10 ans, vous gagnez 400.000 dollars sur le bus électrique. C’est quand même intéressant.
Le plus gros problème reste la résistance au changement, non ?
Exactement. C’est pour cela qu’il faut absolument utiliser la situation actuelle, du krach économique et des subventions qui sont déversées sur les marchés, pour orienter l’industrie et la technologie dans cette direction. Si on ne le fait pas maintenant, on n’en aura plus l’occasion. Aujourd’hui, les États distribuent de l’argent. Ils ont le droit d’émettre des conditions sur la manière dont il est utilisé.
Mais s’ils n’avaient pas de vision avant, ils ne vont pas avoir de vision maintenant, tout à coup, parce que c’est la crise…
C’est pour cela qu’on doit se manifester énormément en ce moment ! Je passe mon temps à donner des interviews, à écrire des tribunes, à diffuser des messages politiques… Les médias doivent s’impliquer dans cette dynamique. Il est très clair que le monde politique regarde d’où vient le vent pour agir. La France a imposé des conditions environnementales pour soutenir Air France, et l’Allemagne ou la Suisse n’en ont défini aucune pour soutenir leurs compagnies aériennes. C’est scandaleux !
Au Luxembourg, nous avons des ministres Verts dans la coalition au pouvoir depuis 2013, qu’ils soient à l’Environnement, à l’Énergie ou à la Mobilité…
J’aime beaucoup Claude Turmes, je travaille beaucoup avec lui. Ce que je trouve intéressant au Luxembourg, que j’aime beaucoup actuellement, c’est le fait que vous avez plusieurs partis au gouvernement. Il y a finalement une abolition du dogme écologique ou du dogme économique au profit d’une concertation. C’est extrêmement posi-
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tif. L’écologie est un domaine beaucoup trop sérieux pour le laisser à un seul parti. Au Luxembourg, vous parvenez à faire de l’écologie au niveau de l’entièreté du gouvernement.
Au Grand-Duché, avant les précédentes élections législatives, on a beaucoup parlé de la croissance qualitative. Que recouvre ce terme ?
Cela permet d’éviter la décroissance économique. On le voit bien avec la crise du Covid-19, c’est une catastrophe absolue. Ce sont des dizaines de millions de personnes au chômage, qui tombent dans des qualités de vie horribles. La croissance quantitative nous mène au désastre environnemental. La croissance qualitative est ce qui permet de créer des emplois et de faire du profit en remplaçant ce qui polluait par quelque chose de plus propre, qui protège l’environnement. C’est un débouché industriel, économique et financier qui est colossal. C’est le plus gros marché du siècle ! Il faut y aller ! L’argent est à disposition, ce qui permet d’investir dans toutes ces dimensions-là et de rembourser l’argent, puisque c’est rentable. Quand on crée un smart grid, des centrales d’énergie renouvelable, qu’on rénove tous les bâtiments avec des moyens modernes, quand on met des processus industriels modernes dans un pays, quand on développe une agriculture moderne et respectueuse, ce sont des investissements rentables ! Et on SOLUTION ENVIRONNEMENTALE a un pays moderne. Apateq, première La croissance qualitative est basée sur l’amélioration des infrastructures. Même les industries lourdes luxembourgeoise ont une immense marge de progression sur le plan labellisée de l’efficience. J’ai l’exemple d’une industrie La nouvelle a une dimension en Italie qui s’est modernisée pour diminuer ses émissurtout symbolique : Solar Impulse, sions de CO2, en fonds propres, parce que c’était 18 % le programme mis en place par de rentabilité sur ses fonds propres. Commençons par Bertrand Piccard, a reconnu Apateq comme solution environ là où c’est facile et possible. Chaque pays a ses caracnementale rentable. Apateq téristiques. En Pologne, le pays vit du charbon, on ne a reçu ce label pour sa solution va pas attaquer le charbon de front. Au Luxembourg, MarinePaq, qui contribue à la réduction des émissions des vous dépendez beaucoup des automobilistes qui font navires. Les flottes de navigation le plein d’essence dans le pays, on ne peut pas couper fonctionnant au mazout lourd cela d’un coup. Essayons de faire déjà tout le reste. produisent des émissions nuisant au fragile écosystème de la mer et des zones côtières de nombreuses régions du monde. La PME luxembourgeoise a déjà équipé une centaine de navires, dont les plus grands porte-conteneurs du monde. La solution présentée a été évaluée et officiellement validée par plusieurs experts indépendants sur la base de cinq critères : crédibilité du concept, évolutivité, avantages environnementaux, incitation économique du client et rentabilité du vendeur. Labellisée « Solar Impulse Efficient Solution », Apateq bénéficie d’un vaste réseau d’innovateurs, d’experts industriels, de décideurs et d’investisseurs.
Y compris sur le plan de la mobilité ?
Oui, électrifier tous les véhicules de livraison dans les villes est très salutaire. Ce sont des véhicules locaux qui peuvent se transmettre et se recharger facilement sur place. Il y a une entreprise française, Carwatt, dont le but est de pouvoir transformer des véhicules thermiques en véhicules électriques. Ils doivent se battre contre la réglementation qui les empêche de le faire. Il y a beaucoup de questions de réglementation. Il faut que la législation favorise toute transformation de ce qui pollue en ce qui protège l’environnement. C’est comme ça qu’on créera le plus d’emplois, qu’on relancera l’économie ! Il y aura une reprise de la consommation de matériel vertueux. Les gens se diront que s’ils changent, ils « auront mieux ». Ce n’est pas qu’ils auront plus, mais ils « auront mieux ».
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— Juillet / Août 2020
PATRIMOINE
Déchiffrer la Mémoire d’une friche Christian Aschman s’est livré à une commande d’envergure pour le Centre national de l’audiovisuel (CNA) en 2018. Le photographe a plongé dans les entrailles de la friche industrielle dite Agrocenter à Mersch avant sa démolition complète en 2019, afin de documenter l’état de ce bâtiment marquant pour l’histoire économique du pays, en particulier dans le Centre. Le fruit de ses investigations photographiques est présenté à l’occasion d’une exposition qui a lieu jusqu’au 29 novembre, et l’ensemble du projet fait l’objet d’une publication témoignant de cet important site industriel agricole.
Auteur
céline coubray Photographe
Christian Aschman
Basée à Mersch, la zone industrielle dite Agrocenter est dédiée à la filière agroalimentaire depuis 1959. Y étaient produits, entre autres, des aliments composés pour le bétail.
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— 85
Le terrain de l’Agrocenter, vaste d’une trentaine d’hectares, abrite une vingtaine de bâtiments aux destinations diverses : production, transformation, vente, stockage, contrôle et analyse, approvisionnement en énergie, entretien et administration. Ici, le hall de réception des grains.
Depuis les toits de la chaufferie, une vue sur les silos à grains, véritables greniers du Luxembourg.
86 —
— Juillet / Août 2020
L’atmosphère dégagée par l’intérieur de l’usine d’aliments composés pour le bétail happe le regard du photographe qui appréhende et traduit cet espace dans son propre langage visuel.
L’ancienne chaufferie, avec ses murs en briques de verre, témoigne de la volonté du maître d’ouvrage et directeur du site, Mathias Berns, de réaliser des bâtiments certes industriels, mais qui présentent aussi des qualités architecturales. L’ensemble du site a été construit entre 1959 et 1998.
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La salle de réunion témoigne du prestige de ce lieu, où il était possible de recevoir dans un espace confortablement aménagé, avec une sonorisation de la vaste pièce et des rideaux apportant une chaleur presque domestique à ce site industriel.
Les tuyaux qui servaient à l’acheminement des grains formaient une sorte de chorégraphie vrombissante, qui est désormais suspendue.
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— Juillet / Août 2020
Les intérieurs font surgir des volumes et des atmosphères inattendues où les équipements techniques, figés dans le temps, prennent une dimension quasi sculpturale.
Dans l’ancien abattoir, Christian Aschman capte les atmosphères dégagées par cet univers à huis clos auquel le public ne pouvait avoir accès pendant des années.
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Les constructions témoignent de l’esprit non conformiste et aventureux des architectes de l’Agrocenter, dont le Luxembourgeois Arthur Thill est qui est intervenu dans la première phase de construction du site et à qui on doit aussi, par exemple, le cinéma Eldorado ou l’hôtel Cravat à Luxembourg.
Aujourd’hui, le site de l’Agrocenter est démoli pour laisser place au développement d’un projet urbain mixte appelé Rives de l’Alzette, mené par Giorgetti et le groupe Cepal.
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— Juillet / Août 2020
Les grands tuyaux qui conduisent les grains prennent des formes anthropomorphiques, des mains de fer qui dégagent une mise en scène presque muséale. Plus d’informations sur l’exposition au CNA : www.cna.public.lu
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PAPERJAM TOP 100
8E ÉDITION
EN ROUTE VERS LE PAPERJAM TOP 100 2020 Le 16 décembre prochain, un nouveau grand lauréat du Paperjam Top 100 des décideurs économiques les plus influents du Luxembourg sera dévoilé. Le point d’orgue d’un classement bisannuel attendu par tout l’écosystème économique du pays et qui révèle celles et ceux qui, dans l’ombre ou dans la lumière, via leur activité professionnelle ou leur mandat associatif, exercent une influence tangible sur cette même économie nationale au moment de la délibération du jury. En pleine crise du Covid-19, Paperjam a souhaité maintenir cette opération qui, depuis sa première édition en 2006, est devenue un rendez-vous incontournable pour la marque phare de Maison Moderne. Ce choix de maintenir l’événement a aussi valeur de signal d’encouragement envers les lecteurs de Paperjam que constituent depuis 20 ans les décideurs économiques. Au terme d’une année durant laquelle nos certitudes auront été remises en question, la composition du 8e Paperjam Top 100 des décideurs économiques les plus influents du Luxembourg sera-t-elle justement influencée par cette crise sans précédent ? Qui succèdera à Norbert Becker, n° 1 du classement 2018 ? Des questions sur lesquelles un jury indépendant de la rédaction de Paperjam et renouvelé à chaque édition va désormais se pencher. Réponses dans six mois.
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— Juillet / Août 2020
PAPERJAM TOP 100
PAPERJAM TOP 100 2020
L’influence au cœur du travail du jury L’influence. Voici la notion qui guidera le travail du jury choisi par Paperjam, mais totalement indépendant de sa rédaction et qui définit, tous les deux ans, le classement du Paperjam Top 100 des décideurs économiques les plus influents du Luxembourg. Un jury qui sera, plus que jamais, représentatif de l’économie du pays. Imaginé en 2006 par Carlo Schneider pour livrer une photographie à un moment donné, ce classement ne récompense pas une carrière, mais bien l’influence qu’exercent les décideurs économiques dans et sur le pays au travers d’un style de leadership moderne. Recouvrant plusieurs aspects selon les définitions livrées par le Larousse, l’influence se conçoit notamment comme le « pouvoir social et politique de quelqu’un, d’un groupe, qui leur permet d’agir sur le cours des événements, des décisions prises, etc. » Le classement récompense ainsi les entrepreneurs et chefs d’entreprise qui pèsent sur le cours des choses dans les sphères économique et politique au Luxembourg. Si les fonctionnaires et employés publics en sont exclus (au même titre que les élus dans leur fonction première), ils peuvent être considérés pour leurs activités ou fonctions accessoires, comme la présence dans un conseil d’administration. La liste d’un millier de noms composée par la rédaction de Paperjam figurant dans les prochaines pages de ce dossier représente le point de départ du travail du jury qui s’étalera jusqu’à la grande soirée du 16 décembre prochain. Un travail minutieux, mené individuellement ainsi qu’en sessions collectives, qui conduira à la présentation sur scène des personnalités occupant les 10 premières marches du classement, avec un accent mis sur le grand lauréat. L’occasion de remercier d’ores et déjà celles et ceux qui resteront pour le moment dans l’ombre et qui, bénévolement, vont s’investir pour composer le 8e Paperjam Top 100.
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PAPERJAM TOP 100
A
Ferdinando Angeletti
Dr Gregor Baertz
ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ & CEO
DIRECTEUR MÉDICAL PRÉSIDENT - PRÉSIDENT
Intesa Sanpaolo Bank Luxembourg u
Clinique Bohler (Hôpitaux Robert Schuman) - IBBL - LIH u
Laurent Annet
Tine A. Larsen
MANAGING DIRECTOR
WSI Luxembourg u
PRÉSIDENTE
Commission nationale pour la protection des données (CNPD) u
Eric Anselin DIRECTEUR
L’ile aux Clown u
Naïm Abou-Jaoudé CEO
Candriam Investors Group u
Ainhoa Achutegui DIRECTRICE
Cindy Arces MANAGING PARTNER
PwC Legal u
Claudine Arend
neimënster u
ARCHITECTE
A+T Architecture u
Charles-Louis Ackermann
Jeff Arendt
PRÉSIDENT
Accumalux Group Poudrerie de Luxembourg u
Rima Adas
ASSOCIÉ GÉRANT
La Provençale u
David Arendt PARTNER
AUDIT LEADER
The Director’s Office u
PwC Luxembourg u
Roland Arens
Cassie Adélaïde
RÉDACTEUR EN CHEF
COFONDATRICE
Luxemburger Wort u
Passerell u
Annemarie Arens
Marc Adler ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
ADMINISTRATRICE INDÉPENDANTE
Global Facilities u
David Arnott
u
Raymond Aendekerk DIRECTEUR
Greenpeace Luxembourg u
Shahram Agaajani
CEO
Temenos u
Metaform u
Banque de Luxembourg u
Serge Allegrezza DIRECTEUR - PRÉSIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
Statec - Post Luxembourg u
Marjorie Allo AMMC Law u
Rolf-Mathias Alter
e-Xstream engineering u
Nicole Avez-Nana FOUNDER & MANAGING DIRECTOR
AB-Lux Relocation Services
CHAIRMAN & CEO
Euro-Composites u
Laurent Baatz GÉRANT ADMINISTRATIF ET TECHNIQUE
Claude Alvisse PRÉSIDENT - GÉRANT
Baatz Constructions u
Alvisse Parc Hôtel Möbel Alvisse u
Paul Baatz GÉRANT TECHNIQUE
Lynn Alzin
Baatz Constructions u
COUNSEL
Arendt & Medernach u
Nora Back PRÉSIDENTE
Antonio Amaral
Chambre des salariés (CSL) et OGBL u
MANAGING DIRECTOR
Grand Garage du Luxembourg u
Yves Baden DIRECTEUR RESSOURCES HUMAINES & ORGANISATION
Kamel Amroune CEO
CFL - Chemins de Fer Luxembourgeois u
Farvest u
Lucienne Andring
CEO
Luxinnovation u
Stéphane Bailly PRÉSIDENT CAR AVENUE
CAR Avenue u
Manuel Baldauff FONDATEUR
Value Associates u
Prof. Dr. Rudi Balling DIRECTOR
Luxembourg Centre for Systems Biomedecine (LCSB) u
Alexa Ballmann PRÉSIDENTE
Jonk Handwierk u
Bogdan Banice GÉRANT
Banice Architectes u
Lucile Barberet CEO
Hervé Barge
B
FOUNDER PARTNER
Sasha Baillie
Marc Assa
CEO & CO-FOUNDER
ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Banque Internationale à Luxembourg u
PRÉSIDENT HONORAIRE
Roger Assaker
Pierre Ahlborn
CHIEF OPERATIONS OFFICER & MEMBER OF THE EXECUTIVE COMMITTEE
Nyuko u
Fedil u
FOUNDER
Yves Baguet
DEPUTY HEAD OF BUSINESS DEVELOPMENT
Banque de Luxembourg u
DIRECTEUR
E-Santé u
Pierre Barreau CEO
Aiva Technologies u
Joubin Bashiri PARTNER
Stefan Baum DOYEN
Université du Luxembourg u
Emmanuel Baumann DIRECTEUR - PRÉSIDENT DU COMITÉ DE DIRECTION
Société Nationale de Crédit et d’Investissement - SNCI u
Tom Baumert DIRECTEUR ENTREPRENEURSHIP, CEO DE LA HOUSE OF ENTREPRENEURSHIP
Chambre de Commerce u
Benjamin Bauquin CEO
CAR Avenue Belux u
Romain Bausch PRÉSIDENT - MEMBRE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
Conseil national des finances publiques (CNFP) - SES u
Geoffroy Bazin PRÉSIDENT DU COMITÉ EXÉCUTIF - RESPONSABLE PAYS
BGL BNP Paribas u
Flavio Becca CEO
Impakt u
HEAD OF COUNTRY
Florence Bastin FONDATRICE ET GÉRANTE
Fiduciaire du Grand-Duché de Luxembourg u
Olivier Bastin CEO
Immobel Luxembourg u
Christian Bauer ASSOCIÉ & ADMINISTRATEUR
CBA Christian Bauer et Associés Architectes u
Maurice Bauer SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
Bourse de Luxembourg u
Cédric Bauer ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Centuria Capital Luxembourg u
4. P ierre Ahlborn − Banque de Luxembourg 5. Marie-Jeanne Chèvremont − PwC 6. Marc Solvi − Paul Wurth 7. Charles-Louis Ackermann − Accumalux 8. Alain Georges − BGL 9. Marc Assa − Tarkett 10. Pit Hentgen − Lalux jury :
Guy De Muyser, Mario Hirsch,Jacques Santer, Yves Wagner
Marc-André Bechet DIRECTOR LEGAL & TAX
Association Luxembourgeoise des Fonds d’Investissement (Alfi) u
Vincent Bechet PARTNER & MANAGING DIRECTOR
Inowai u
Dan Beck Immobilière u
ArcelorMittal Luxembourg u
3. Pierre Gramegna − Chambre de commerce
Tralux u
Anouk Bastian
Roland Bastian
2. Lakshmi Mittal − ArcelorMittal
Franck Becherel
Dan Beck
DIRECTRICE
2006
1. Romain Bausch − SES
ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Tenzing Partners u
Domaine Mathis Bastian u
TOP 10 PRÉCÉDENTS
DIRECTEUR
Pierre Beck DIRECTEUR
Banque centrale du Luxembourg u
Julie Becker DEPUTY CEO
Bourse de Luxembourg u
Norbert Becker PRÉSIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
CBP Quilvest - Atoz u
Danielle Becker-Bauer PRÉSIDENTE
Conseil National des Femmes du Luxembourg (CNFL) u
Thierry Behiels ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Codic Luxembourg u
Serge H. Behm GENERAL MANAGER
TCS Luxembourg u
Tom Beiler ASSOCIÉ
Beiler François Fritsch u
Tom Bellion
Laurence Bervard
DIRECTEUR
COFONDATRICE
Luxembourg City Tourist Office u
Reporter u
Larissa Best
Karine Bellony
CEO
FOUNDER
Equilibre u
VAT Solutions u
Marco Bidaine
Cédric Bellwald
ARCHITECTE ASSOCIÉ
ASSOCIÉ
Beng u
Moyse Bleser u
Nico Biever
Loïc Bénétière
DIRECTEUR-ASSOCIÉ
PARTNER - FOUNDER
Genista u
Ceysson & Bénétière u
Luc Biever
Sébastien Bequet
MANAGING DIRECTOR
COUNTRY HEAD
TNS ILRES u
Cushman & Wakefield Luxembourg u
Patrick Biewer CEO
Patrick Berg
GovSat u
DIRECTEUR GÉNÉRAL
Domaines VinsMoselle u
Georges Berna MANAGING PARTNER
Koba u
François Biltgen JUGE
Cour de Justice de l’Union européenne u
Marc Binsfeld
Hocine Berrane
DIRECTEUR ASSOCIÉ
Binsfeld u
DIRECTEUR IT ET ORGANISATION
CALI Europe u
Georges Berscheid CO-FOUNDER
Finologee u
Geoffroy Bertrand DIRECTEUR
Besix Red Luxembourg u
Nico Binsfeld SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
Fédération Luxembourgeoise des Entreprises en Télécommunication, Téléinformatique et Systèmes d’Alarme (FLETTA) u
Cette liste non exhaustive composée par l’équipe de Paperjam servira de base pour débuter le travail du jury, qui l’agrémentera à son tour. Si vous estimez qu’un décideur manque à l’appel, n’hésitez pas à nous fournir son nom et son poste via press@paperjam.lu.
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— Juillet / Août 2020
PAPERJAM TOP 100
Biographie disponible sur guide.paperjam.lu
Sandra Bintz DEPUTY HEAD OF DIGITAL CONTENT
RTL Newmedia u
Jean-Claude Bintz CEO
Lakehouse u
Claude Bizjak ADMINISTRATEUR
Ecom.lu u
Gabriel Bleser ASSOCIÉ
Moyse Bleser u
Pierre Bley PRÉSIDENT
Œuvre Nationale de Secours Grande-Duchesse Charlotte u
Heloïse Bock
Norbert Brakonier GÉRANT
Norbert Brakonier Spaces and Furniture u
Jacques Brauch DIRECTEUR GÉNÉRAL
Soludec u
Nancy Braun DIRECTEUR GÉNÉRAL
Esch 2022 - Capitale européenne de la Culture u
Freddy Brausch PARTNER : INVESTMENT FUNDS
Linklaters LLP u
Barbara Brecko MANAGING DIRECTOR
Ginkgo Solutions Facilities u
Paul Bretz
ASSOCIÉE- CONSEILLER
ASSOCIÉ
Bock & Partners Conseil d’Etat u
Paul Bretz Architectes u
Georges Bock CHIEF STRATEGIST
Governance.com u
Benjamin Bodig ASSOCIÉ
Étude Garcia & Bodig u
Bert Boerman CEO & FOUNDER
Governance.com u
Gaston Bohnenberger DIRECTEUR
Post Luxembourg u
Gabriel Boisante ASSOCIÉ ET GÉRANT
Paname et Bazaar u
Romain Bontemps MANAGING PARTNER
Grant Thornton Weber & Bontemps u
Muriel Bouchet DIRECTEUR CHARGÉ DES AFFAIRES COURANTES
Fondation Idea u
Fatah Boudjelida MANAGING PARTNER - OPERATIONS
Atoz u
John Bour VICE-PRÉSIDENT DU COMITÉ DE DIRECTION
Banque Raiffeisen u
Philippe Bourgues MANAGING DIRECTOR
Caceis Bank, Luxembourg Branch u
Catherine Bourin MEMBRE DE LA DIRECTION
ABBL u
Patrick Bourone ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Vinçotte Luxembourg u
Fabienne Bozet CEO
Circuit Foil u
Romain Braas ADMINISTRATEUR DIRECTEUR GÉNÉRAL
Bâloise Assurances Luxembourg u
Thibaut Britz CTO & FOUNDER
Talkwalker u
Carsten Brodt CEO
Sal. Oppenheim jr & Cie Luxembourg u
François Brouxel CEO
Wildgen u
Françoise Bruck PRÉSIDENTE
Luxembourg Center for Architecture u
Tania Brugnoni DIRECTRICE
1535° Creative Hub Differdange u
Stephane Brunet CEO
BNP Paribas Asset Management Luxembourg u
Xavier Buck ADMINISTRATEUR-DÉLÉGUÉ
DCL Group u
Nicolas Buck PRÉSIDENT - CEO
Union des Entreprises Luxembourgeoises (UEL) Seqvoia u
Frédérique Buck RÉALISATRICE
u
Ruth Bültmann ADMINISTRATRICE INDÉPENDANTE
u
Christoph Bumb COFONDATEUR
Reporter u
Eric Busch CEO & PARTNER
nexten.io u
Christophe Buschmann COMMISSAIRE
Commission nationale pour la protection des données (CNPD)
C Marco Caldana PRÉSIDENT - CEO
Association Professionnelle des Courtiers en Assurances au Luxembourg (APCAL) Farad International SA et Farad Group u
Céline Campi-Blain
Marie-Jeanne ChèvremontLorenzini MEMBRE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION ADMINISTRATEUR INDÉPENDANT -
Maison Moderne u
Harry Chkolar COUNTRY MANAGER
Atenor Luxembourg u
Max Chorus GÉRANT
Streff u
HR & TEAMBUILDING SPECIALIST
Stéphane Chorus
Eivilux u
Streff u
David Capocci MANAGING PARTNER
KPMG Luxembourg u
Olivier Carré REGULATORY COMPLIANCE PARTNER
PwC Luxembourg u
Cyril Carrée ASSOCIÉ
Petitcarrée architectes u
Candi Carrera COUNTRY MANAGER
Microsoft Luxembourg u
Guy Castegnaro FONDATEUR ET MANAGING PARTNER
Castegnaro Ius Laboris u
Flora Castellani TAX COUNSEL
Union des Entreprises Luxembourgeoises (UEL) u
Pedro Castilho FOUNDER
Verbalius u
Jean Mary Castillon CEO
CNP Luxembourg u
David Celis MANAGING PARTNER
CMD.solutions u
François Ceysson PARTNER - FOUNDER
Ceysson & Bénétière u
Sandrine Chabrerie DIRECTRICE DES AFFAIRES EUROPÉENNES
Association des Compagnies d’Assurances et de Réassurances (ACA) u
Christiane Chadoeuf PARTNER - AUDIT & ASSURANCE LEADER
Deloitte Luxembourg u
Jacques Chahine PRÉSIDENT - ASSOCIÉ
J. Chahine Capital u
Laurent Chapelle CEO
RH Expert u
Béatrix Charlier DIRECTRICE, COACH PERSONNELLE
P’op u
Olivier Chatain DIRECTEUR GÉNÉRAL
CA Indosuez Wealth (Europe) u
GÉRANT
Amal Choury ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
e-Kenz u
Gilles Christnach CO-CEO
Betic u
Carlos Cipollitti VICE PRESIDENT EMEA PRODUCT DEVELOPMENT AND GENERAL DIRECTOR
Goodyear Innovation Center u
Lapo Civiletti CEO
Ferrero International u
Gérald Claessens CEO
Knewledge u
Antoine Clasen CEO
Caves Bernard-Massard u
Bernard Clasen PRÉSIDENT
Banque Puilaetco Dewaay Luxembourg u
Hubert Clasen PRÉSIDENT
Caves Bernard-Massard u
Pascal Claus CO-FONDATEUR ET DIRECTEUR
Agile Partner u
David Claus MEMBRE DE LA DIRECTION LUXEMBOURG COUNTRY HEAD
The Bank of New York Mellon (Luxembourg) u
Viviane Clauss HEAD OF MARKETING / BUSINESS DEVELOPMENT PRIVATE BANKING AND CORPORATE COMMUNICATION
Banque de Luxembourg u
Nadine Clemens PRÉSIDENTE
Design Friends u
Jim Clemes CEO
Jim Clemes Associates u
René Closter CEO & PRÉSIDENT
Luxembourg Air Rescue u
Olivier Coekelbergs COUNTRY MANAGING PARTNER
EY u
Dominique Colaianni
Thierry Cruchten
GÉRANT
PARTNER
Espaces Saveurs u
Metaform u
Jean-Claude Colbach
Nicki Crush
ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
DIRECTRICE
1COM Group u
ISL - International School of Luxembourg u
Steve Collar
Peter Czibula
CEO
SES u
GÉRANT ASSOCIÉ
Display Center
Benjamin Collette PARTNER
D
Deloitte Luxembourg u
Hervé Collignon CEO & OWNER & ICT CONSULTANT
e-TIC u
Nicolas Comes
Christophe D’amico DIRECTEUR DES OPÉRATIONS
Tarkett u
CEO
Carrosserie Comes & Cie u
Geoffrey Cook
Gil Da Silva ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
DSK Systems u
PARTNER
Brown Brothers Harriman (Luxembourg) u
Patrick Dahm ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Mutualité des PME u
Bart Coone CEO
Luc Dahmen
Securex Luxembourg u
DIRECTEUR
Fonds Belval u
Pieter Coopmans CEO AND DIRIGEANT AGRÉÉ
GB Life Luxembourg u
Julien Dailland DIRECTEUR GÉNÉRAL
Samsic Facility u
Laurent Cooreman MANAGING DIRECTOR
Guy Daleiden
Square Meter u
PRÉSIDENT
Film Fund u
Gérard Cops TAX LEADER
PwC Luxembourg u
Youcef Damardji HEAD OF COMMUNICATION
PwC Luxembourg u
Jérôme René Corail ADMINISTRATEUR ET DIRECTEUR OPÉRATIONNEL
Compass Group Luxembourg u
Antonio Corpas
Stéphanie Damgé DIRECTRICE
Jonk Entrepreneuren Luxembourg u
Damon Damiani
CEO
OneLife u
Gwladys Costant
DIRECTEUR GÉNÉRAL
Autosdistribution Losch u
Christophe Dardenne
PARTNER
GoToFreedom u
ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Costantini u
Renato Costantini ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Costantini Group u
Suzanne Cotter DIRECTRICE
Mudam u
Jean-Louis Courange CEO
Wealins u
Jeremy Coxet DIRECTEUR D’AGENCE & DIRECTEUR ASSOCIÉ
Vanksen u
Carlo Cravat GÉRANT
Anne Darin-Jaulin DIRECTRICE
Union Commerciale de la Ville de Luxembourg u
Fabienne Dasnoy HEAD OF CORPORATE CULTURE & HR SOCIAL RESPONSIBILITY
BGL BNP Paribas u
Thibaut de Barsy DIRECTEUR GÉNÉRAL
Emerging Payments Association u
Diego De Biasio CEO
Grand Hôtel Cravat u
Ernest Cravatte PRÉSIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
Banque Raiffeisen u
Daniel Croisé MANAGING PARTNER
BDO Luxembourg u
Fabrice Croiseaux
Technoport u
Olivier de Jamblinne de Meux ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Banque Puilaetco Dewaay Luxembourg u
Guy de Muyser MARÉCHAL DE LA COUR HONORAIRE
CEO
u
InTech u
Juillet / Août 2020 —
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PAPERJAM TOP 100
Frédéric De Radiguès
Gauthier Destenay
DIRECTEUR GÉNÉRAL
ARCHITECTE ASSOCIÉ
Brasserie Nationale (Bofferding) u
A.3 Architecture u
David Determe
Sandrine De Vuyst
CO-CEO
HEAD OF PRIVATE BANKING
ING Luxembourg u
Betic u
Michèle Detaille
Simon de Wasseige
DIRECTEUR - PRÉSIDENTE
AllPack Services (Groupe ALIPA) - Fedil u
DIRECTEUR
Hifi International u
Vincent Decalf
Eric Detoffol
ADMINISTRATEUR INDÉPENDANT
DIRECTION GÉNÉRALE
Institut Luxembourgeois des Administrateurs (ILA) u
Dan Dechmann
Saumur Crystal Club u
Ilana Devillers CO-FOUNDER
Food 4 All (F4A) u
MANAGING PARTNER
Ierace Dechmann + Partners u
Marc Devillet DIRECTEUR GÉNÉRAL
Autopolis u
Laurent F. Decker GÉRANT-ASSOCIÉ
Baucenter Decker-Ries u
Clovis Degrave CHEF
Nancy Devillet ASSOCIÉE
AFC Benelux u
Timoteo Di Maulo
Restaurant Le Sud u
CEO
Aperam u
Mélanie Delannoy COMMUNICATION MANAGER
Govsat u
Mario Di Stefano MANAGING PARTNER
DSM - Avocats à la Cour u
Paul Delaunois DIRECTEUR
Médecins Sans Frontières u
Hugues Delcourt PRESIDENT
KNEIP Communication u
Nathalie Delebois PARTNER
DO Recruitment Advisors u
Jos Dell PRÉSIDENT
Ordre des Architectes et des Ingénieurs Conseils u
Kristof Della Siega
Alain Dichter DIRECTEUR GÉNÉRAL
Servior
Danielle Dichter DIRECTRICE
Bizart u
Loïc Didelot GÉRANT
Pindo u
Marion Didier VICE PRÉSIDENTE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
Banque Raiffeisen u
Jean Diederich
ASSOCIÉ
plan K u
PARTNER – PRÉSIDENT
Thierry Delperdange DIRECTEUR
Communication, Coaching & Développements u
Wavestone – Association des Professionnels de la Société de l’Information (APSI) u
Diana Diels PRÉSIDENTE
Julien Demoulin
Luxembourg For Family Office u
CEO
Sodexo Luxembourg u
Colette Dierick
Claude Demuth
CEO
PRÉSIDENT
ING Luxembourg u
LU-CIX Management u
Marc Diver
Pascal Denis PARTNER, HEAD OF ADVISORY
KPMG Luxembourg u
CEO
PRÉSIDENT
State Street Bank Luxembourg u
Eurobéton u
Philippe Depoorter MEMBRE DU COMITÉ EXÉCUTIF & RESPONSABLE DE L’ACTIVITÉ ENTREPRISES & ENTREPRENEURS
Banque de Luxembourg u PRÉSIDENTE
Imprimerie Centrale u
CEO & CO-FOUNDER
Kliber u
Marianne Donven GÉRANTE
Chiche! u
Gilles Dostert DIRECTEUR
Verkéiersverbond u
Jean-Luc Doucet GÉRANT
Ferro-Tech u
Dr Jean-Luc Dourson DIRECTEUR
BioneXt Lab u
Marjolijne Droogleever Fortuyn HEAD OF LEGAL AFFAIRS
BNP Paribas Securities Services Luxembourg u
Philippe Dupont CHAIRMAN, PARTNER
Arendt & Medernach u
Diane Dupont PRÉSIDENTE
Fonds du Logement u
Maxime Durant DIRECTEUR
Michael Page Luxembourg u
Bistra Docheva EXECUTIVE COORDINATOR
Notz Stucki & CIE Luxembourg u
Christophe Domingos JUNIOR PARTNER
Castegnaro Ius Laboris Luxembourg u
Roby Eischen ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Goblet Lavandier & Associés Ingénieurs-Conseils u
Georges Eischen ASSOCIÉ-GÉRANT
La Provençale u
Marco Eischen DIRECTOR MARKETING & COMMUNICATION
Luxinnovation u
Véronique Eischen MEMBRE DU BUREAU EXÉCUTIF
OGBL u
Jacques Eischen ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Luxcontrol u
Daniel Eisenhut CHIEF SALES OFFICER
EuroDNS u
Michèle Eisenhuth PARTNER : INVESTMENT MANAGEMENT
Arendt & Medernach u
TOP 10 PRÉCÉDENTS
2008
1. Michel Wurth − ArcelorMittal 2. François Tesch − Foyer 3. Marc Hoffmann − Luxair et Cargolux 4. Romain Bausch − SES 5. Robert Dennewald − Eurobéton 6. Lakshmi Mittal − ArcelorMittal 7. Jean-Claude Finck − Spuerkeess 8. Laurent Schonckert − Cactus 9. Claude Kremer − Arendt & Medernach 10. Norbert Becker − Atoz – CBP Quilvest jury :
Nicolas Buck, Marie-Jeanne ChèvremontLorenzini, Norbert Friob, Dan Schneider
Miriam Eisenmenger GROUP MARKETING MANAGER
Losch Luxembourg u
Annie Elfassi PARTNER
PRÉSIDENTE
Baker & McKenzie u
Conseil d’État u
ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Manou Emringer
Sogelife u
CEO
Agnès Durdu
Patrick Dury PRÉSIDENT
LCGB (Lëtzebuerger Chrëschtleche Gewerkschafts-Bond) u
Gilles Dusemon PARTNER
Arendt & Medernach u
Ibrahim Dündaran GENERAL MANAGER
Turk Hava Yollari A.O. Turkish Airlines Inc. u
Stanislas Dutreil MANAGING DIRECTOR, MEMBER OF THE EXECUTIVE COMMITTEE ADECCO GROUP LUXEMBOURG
Badenoch + Clark u
Jeanne Duvoux CEO LUXEMBOURG
Amundi Luxembourg
E
Martin Dobbins
Robert Dennewald
Roland Dernoeden
DIRECTOR
Campus Contern u
Nathalie Dondelinger
Marcel Ehlinger ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Groupe Schuler u
Daniel Eischen CHAIRMAN
British Chamber of Commerce for Luxembourg u
Jean Elia
Laure Elsen DIRECTRICE GÉNÉRALE
Accentaigu u
Suzette Elsen GENERAL MANAGER FINANCE AND COMMUNICATION MAIN SHAREHOLDER
CK - Charles Kieffer Group u
Yves Elsen MANAGING PARTNER & CEO
Hitec Luxembourg u
Jacques Elvinger PARTNER
Elvinger Hoss Prussen u
Joëlle Elvinger MEMBRE
Cour des comptes européenne u
Lynn Elvinger MEMBRE DE LA DIRECTION
Cebi International u
Marc Elvinger PARTNER
Elvinger Hoss Prussen u
René Elvinger CEO & CHAIRMAN OF CEBI INTERNATIONAL
Cebi International u
Philippe Emond ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Bilia-Emond Luxembourg u
Claude Eyschen MANAGING DIRECTOR
Capital at work Foyer Group
Panelux u
Doris Engel DIRECTEUR - MEMBRE DU COMITÉ DE DIRECTION
F
Spuerkeess u
Nico Engel ARCHITECTE ASSOCIÉ ET MEMBRE FONDATEUR
BENG Architectes Associés u
Paul Fabeck ASSOCIÉ-GÉRANT
Bricks Solutions Immobilières u
Guy Entringer DIRECTEUR
Société Nationale des Habitations à Bon Marché (SNHBM) u
Tatiana Fabeck MEMBER
LuxReal u
Dan Epps
Isabelle Faber
CEO
DIRECTRICE BRAND & COMMUNICATION
Delarosa u
POST Luxembourg u
Jean-Paul Erasmy GÉRANT - ASSOCIÉ
Erasmy - Pompes funèbres u
Fernand Ernster DIRECTEUR GÉNÉRAL - PRÉSIDENT
Ernster - Confédération Luxembourgeoise du Commerce (CLC) u
Frank Esser
Jean-Pierre Faber DIRECTEUR
Commission de surveillance du secteur financier (CSSF) u
Jean-Marc Faber GÉRANT
Fiduciaire Jean-Marc Faber u
Pascal Faber
PRÉSIDENT
COUNTRY MANAGER
SES u
Athlon Luxembourg u
Pierre Etienne
Raymond Faber
MANAGING DIRECTOR
PARTNER
Pictet & Cie (Europe) u
Frédérik Evrard COUNTRY MANAGING DIRECTOR
CGI u
C Law u
Véronique Faber PRÉSIDENTE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
Cette liste non exhaustive composée par l’équipe de Paperjam servira de base pour débuter le travail du jury, qui l’agrémentera à son tour. Si vous estimez qu’un décideur manque à l’appel, n’hésitez pas à nous fournir son nom et son poste via press@paperjam.lu.
96 —
— Juillet / Août 2020
Radio 100,7 u
your business advisors
Distinctive perspectives in Advisory corporate finance & modeling / strategy & sustainability / operations & performance
arendt.com/advisory
PAPERJAM TOP 100
Thomas Fairfax-Jones
Thierry Files
CEO
ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Fare Real Estate u
Schroeder & Associés u
Jean-Marc Fandel
Norman Fisch
MANAGING DIRECTOR
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
Meraki Management u
INDR u
Alain Faymonville
Laurent Fischbach
PRÉSIDENT - DIRECTEUR GÉNÉRAL
ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Arend & Fischbach u
Faymonville u
Rafik Fischer
Laurent Federspiel SENIOR EXECUTIVE ADVISER
Luxinnovation u
Thomas Fehr MANAGING DIRECTOR
Bank Julius Baer Europe u
Marc Feider
PRÉSIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
Allen & Overy u
ADMINISTRATEUR
Fixemer u
PRÉSIDENT
Christophe Folschette GLOBAL SALES DIRECTOR & CO-FOUNDER
Talkwalker u
Betty Fontaine
Carrières Feidt u
DIRECTEUR GÉNÉRAL - ASSOCIÉ
Carine Feipel
Brasserie Simon
AVOCATE À LA COUR - PRÉSIDENTE
Etude Carine Feipel Institut luxembourgeois des Administrateurs - ILA u
Gilles Feith
Alain Fontaine
Annick Felten
David Gavroy
GÉRANT ASSOCIÉ
CK - Charles Kieffer Group u
Mathias Fritsch ASSOCIÉ
Beiler François Fritsch u
Jean Fuchs DIRECTEUR
Association Luxembourgeoise des Professionnels du Patrimoine (ALPP) u
Eliane Fuchs PRÉSIDENTE & FONDATRICE
Femmes Leaders Luxembourg u
Timothé Fuchs CEO
Fuchs & Associés Finance u
Márton Fülöp COO & CIO
Richard Forson
G
Administration des Ponts et Chaussées u
François Felten PARTNER
Elvinger Hoss Prussen u
Jean-Marie Ferber CEO & FOUNDER
JUNIOR PARTNER
Ferber Group u
Eva Ferranti GÉRANTE
Eva Ferranti u
Sonia Franck
Frederic Feyten
CEO
Marc Gales PRÉSIDENT ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Caves Gales u
Jean-Claude Franck
Luis Galveias
RÉDACTEUR EN CHEF
MARKETING DIRECTOR
Radio 100,7 u
Luxembourg Private Equity & Venture Capital Association (LPEA) u
Beiler François Fritsch u
MANAGING PARTNER
José Galeote
Olivia Frederick HEAD OF ETF MARKETING
Lyxor Asset Management Luxembourg u
Luc Frieden CHAIRMAN AND INDEPENDENT DIRECTOR - PRÉSIDENT - PARTNER
Banque Internationale à Luxembourg - Chambre de commerce - Elvinger Hoss Prussen u
Yingxin Gao CHAIRMAN
Bank of China (Luxembourg) S.A. u
Xavier Garambois VICE-PRESIDENT, EUROPEAN CONSUMER BUSINESS
Amazon u
Denis Garijo DIRECTEUR GÉNÉRAL
Stoll Trucks u
Nordine Garrouche CEO
Opexia PSF u
TOP 10 PRÉCÉDENTS
2010
1. Ernst Wilhelm Contzen − Deutsche Bank 2. Michel Wurth − ArcelorMittal 3. Lakshmi Mittal − ArcelorMittal 4. Romain Bausch − SES 5. Marc Hoffmann − CBP Quilvest 6. Claude Kremer − Arendt & Medernach 7. Laurent Schonckert − Cactus 8. Didier Mouget − PwC 9. Marc Giorgetti − Félix Giorgetti 10. Yves Mersch − Banque de Luxembourg jury :
Norbert Becker, Gilles Dusemon, Fernand Ernster, Karin Riehl
SD Worx u
Marc Gengler PRÉSIDENT
Cour des comptes u
Alain Georgy MANAGING DIRECTOR
SAP Luxembourg u
Patrick Geortay MANAGING PARTNER
Linklaters LLP u
Pierre Gerard PARTNER
Neofacto Luxembourg u
Gilles Gerard Luxlait u
Caves Gales u
Noel Fessey
Baker & McKenzie u
MANAGING DIRECTOR
u
ASSOCIÉ
MANAGING PARTNER
Sébastien Genesca
ADMINISTRATRICE
Stéphane François
Laurent Fessmann
ADVISORY LEADER
PwC Luxembourg u
Couleurs Gérard u
3C Payment u
European Fund Administration (EFA) u
François Génaux
Isabelle Gales
DIRECTEUR
CEO
GENERAL DIRECTOR
Philharmonie Luxembourg u
Yves Francis
Step by Step u
CHAIRMAN
Stephan Gehmacher
ADMINISTRATEUR INDÉPENDANT
Erich François
Michele Ferraris
Resultance u
Jean-Claude Gerard
Luxembourg Business Angel Network (LBAN) u
Laura Ferber
PARTNER
Ceetrus (Cloche d’Or) u
EXECUTIVE DIRECTOR
Ferber Group u
CEO
CEO
DIRECTEUR
Commissariat aux assurances u
CMS Luxembourg u
Jean-Claude Frisch
Docler Holding
Roland Fox
MEMBRE
Clifford Chance u
Doctena u
Cargolux Airlines International u
LuxairGroup u
PARTNER
Abitare u
CO-FOUNDER
PRESIDENT & CEO
CEO
Katia Gauzès
Emmanuel Gay
Banque et Caisse d’Epargne de l’Etat Luxembourg - BCEE u
DIRECTEUR GÉNÉRAL ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
PRINCIPAL : TAX LAW
Arendt & Medernach u
Tom Frisch
Félix Giorgetti u
Guy Feidt
Pierre Friob ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Bruno Gasparotto
PARTNER GENERAL MANAGER ADMINISTRATION
Camille Fohl
Bétons Feidt u
PRÉSIDENT
Groupe FNP u
Christian Fixemer
DIRECTEUR ADMINISTRATIF, FINANCIER ET COMMERCIAL
Ferdinand Feidt
Norbert Friob
CEO
Crédit Suisse (Luxembourg) u
Noosphere u
DIRECTEUR
ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
SOS Villages d’Enfants Monde u
Raffael Gasser
Autocars Emile Frisch u
L’essentiel u
Paul Feider
PRÉSIDENTE
European Fund Administration (EFA) u
Emmanuel Fleig
PARTNER - CORPORATE
Marjolijne Frieden
GÉRANT
Marc Gerges DIRECTEUR
radio 100,7 u
David Giabbani AVOCAT À LA COUR
Etude Giabbani u
Giovanni Giallombardo PRÉSIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
LuxairGroup / Luxair u
Christian Gibot CEO
Cardif Lux Vie u
Stéphane Gidenne ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Laboratoires Ketterthill u
Raymond Gies GÉRANT
DSD International Contractors u
Daniel Giler ADMINISTRATEUR
Telkea Group u
Nathalie Goergen
Victor Gillen
RESPONSABLE COMMUNICATION
AVOCAT
Etude Victor Gillen u
Chambre des salariés (CSL) u
Marc Giorgetti GÉRANT
Pol Goetzinger
Félix Giorgetti u
CEO
Exxus u
Paul Giorgetti GÉRANT
David Goldrake
Félix Giorgetti u
ILLUSIONNISTE
David Goldrake u
Robert Glaesener CEO
Talkwalker u
Steve Glange CEO
Startup Grind Luxembourg u
Patrick Goldschmidt DIRECTEUR
Goldschmidt & Associates u
Michaël Gonry ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Luxbuilding u
Jan Glas DIRECTEUR
Tim Goodwin
Yellow Ball u
CEO
3C Payment u
Marc Glesener GÉRANT ET FONDATEUR
Christophe Goossens
M(a)Gsolutions u
CEO
Sophie Glesener
RTL Luxembourg u
DIRECTRICE
SOS Villages d’Enfants Monde u
Abdu Gnaba MANAGING DIRECTOR
Sociolab u
Ed Goedert
Isabelle Goubin PRÉSIDENTE - INDEPENDANT BOARD MEMBER
Commissariat aux assurances - Pictet & Cie (Europe) u
ADMINISTRATEUR
Association des distributeurs automobiles (ADAL) u
Robert Goeres DIRECTEUR - PRÉSIDENT
Goeres Horlogerie - Nyuko u
Cette liste non exhaustive composée par l’équipe de Paperjam servira de base pour débuter le travail du jury, qui l’agrémentera à son tour. Si vous estimez qu’un décideur manque à l’appel, n’hésitez pas à nous fournir son nom et son poste via press@paperjam.lu.
98 —
— Juillet / Août 2020
Vincent Gouverneur FINANCIAL SERVICES INDUSTRY LEADER
Deloitte Luxembourg u
Laurent Graas FOUNDER
lola strategyandesign u
ACTIF Oui, vous pouvez imaginer l’avenir avec sérénité : innovant, audacieux même, ou simplement confiant. Oui, vous pouvez oser aller toujours plus loin ; au bout de vos projets et de vos rêves parce que vous êtes parfaitement bien accompagné par nos équipes d’experts. Des équipes dédiées qui prennent activement soin de votre patrimoine pour que demain vous appartienne. Vous souhaitez en savoir plus ? www.degroofpetercam.lu ou prenez rendez-vous au +352 45 35 45 42 19
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Et vous, comment IMAGINEZVOUS l’avenir ?
PAPERJAM TOP 100
Biographie disponible sur guide.paperjam.lu
Marc Graas
Martin Guérin
Paul Helminger
Christiane Hoffman
Muhammad Hossen
Constantin Jacques
CEO
CEO
CHAIRMAN
OWNING MANAGER
MANAGING PARTNER
FONDATEUR ET DIRECTEUR
Autodis u
Luxembourg City Incubator (LCI) u
Lilith Project u
Mazars u
Atelier de menuiserie design Constantin Jacques u
Centre hospitalier neuropsychiatrique u
GÉRANTE
Intesa Sanpaolo Bank Luxembourg SnapSwap International Cargolux u
Guillou Campagne u
VICE-PRESIDENT
Nicolas Graas
Elisabeth Guissart
GÉRANT
PARTNER
Hermès u
c law
Marc Graas
Katell Guillou
PRÉSIDENT
H
PRÉSIDENT
Luxfactory.com u
Antoine Granjon FOUNDER & CEO
Claudia Hames-Coumont
Adapti.me u
DIRECTEUR
Rosario Grasso
Lalux Assurances-Vie u
PARTNER
Kleyr Grasso u
Paul Hammelmann
David Gray DEPUTY GENERAL MANAGER
Numen Europe u
Arendt Services u
Fortuna Banque u
Josée Hansen
Michel Greco
RÉDACTRICE
PARTNER
d’Lëtzebuerger Land u
Kimpart u
Patrick Hansen
Henri Grethen
CEO
PRÉSIDENT
Fondation de Luxembourg u
Claudie Grisius Vol(t)age u
Xavier Hauboldt
MANAGING DIRECTOR
CEO
Mikado Publicis u
Eaglestone u
Morgan Gromy
Joëlle Hauser
CEO
INDEPENDANT
Luxexpo The Box u
u
Elmar Heggen
Goy Grosbusch ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Grosbusch u
Armand Hein GÉRANT
PRÉSIDENT
Hein Armand u
Grosbusch u
Carlo Hein
Alain Grosjean
ADMINISTRATEUR
PARTNER
Ramborn u
Bonn & Schmitt u
Ferdinand Hein
Mario Grotz
DIRECTEUR
PRÉSIDENT
Hein - Fabrique de Fours u
Creos Luxembourg - Luxinnovation u
Jean-Pierre Hein
Roy Grotz
DIRECTEUR GÉNÉRAL
CHEF DE L’INFORMATION
RTL Radio Lëtzebuerg u
DIRECTEUR GÉNÉRAL
Natixis Wealth Management u
CHIEF FINANCIAL OFFICER & CO-CEO
RTL Group u
René Grosbusch
Philippe Guénet
Guy Harles Arendt & Medernach u
Camille Groff
Saturne Technology u
Luxaviation u CHAIRMAN OF THE MANAGEMENT BOARD
GÉRANTE
CEO
La Sécurité Routière u CEO
DIRECTEUR GÉNÉRAL
Walter Grzymlas
PRÉSIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
Olivier Hamou
Jerry Grbic
Administrateur indépendant u
ICTLuxembourg u
Nicolas Henckes DIRECTEUR
Jérôme Grandidier
Fernand Grulms
Marc Hemmerling
Hein Déchets u
Vincent Hein ECONOMIST
Fondation Idea u
Christian Heinen MANAGING DIRECTOR, LUXEMBOURG
IQ-EQ u
Fernand Heinisch GÉRANT-ASSOCIÉ
Voyages Emile Weber u
Roland Heintz DIRECTEUR
Boissons Heintz u
Confédération Luxembourgeoise du Commerce (CLC) u
Marc Hengen MANAGING DIRECTOR)
Association des Compagnies d’Assurances et de Réassurances (ACA) u
Fernand Hengen INGÉNIEUR ASSOCIÉ GÉRANT
Best Ingénieurs-Conseils u
Jean-Paul Hengen CLUSTER MANAGER
Luxembourg ICT Cluster u
Vania Henry CONSEILLÈRE DE DIRECTION, STRATÉGIE, MARKETING ET COMMUNICATION
Union des Entreprises Luxembourgeoises (UEL) u
Pit Hentgen PRÉSIDENT
Lalux Assurances u
Luc Henzig DIRECTEUR FORMATION, CEO DE LA HOUSE OF TRAINING
Chambre de Commerce du Grand-Duché de Luxembourg u
André Hesse CEO
Vous u
Baptiste Heugens CHEF
Two6Two u
Jean Hilger CIO
Spuerkeess u
Tonika Hirdman DIRECTOR GENERAL
Fondation de Luxembourg u
Jacques Hirtt DIRECTOR OF FINANCE AND ADMINISTRATION
Esch2022 - European Capital of Culture u
Bob Hochmuth FOUNDER
Paradigm u
Nico Hoffeld CEO
Mindforest u
Véronique Hoffeld PARTNER - AVOCAT À LA COUR
Loyens & Loeff Luxembourg u
Catherine Hoffmann COFONDATRICE & RESPONSABLE MARKETING
Fox Beer Luxembourg u
Gérard Hoffmann CEO & MANAGING DIRECTOR
Telindus Luxembourg u
Guy Hoffmann PRÉSIDENT DU COMITÉ DE DIRECTION
Banque Raiffeisen PRÉSIDENT
ABBL u
Jean-Paul Hoffmann MANAGER MARKETING ET COMMUNICATION
Université du Luxembourg u
Marc Hoffmann DIRECTEUR MARKETING ET RETAIL
Cactus u
Marc Hoffmann PRÉSIDENT DU COMITÉ DE DIRECTION & ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
CBP Quilvest u
Nico Hoffmann PRÉSIDENT
Union Luxembourgeoise des Consommateurs (ULC) u
Bruno Houdmont CEO
Marc Jager
Banque Degroof Petercam Luxembourg u
JUGE
Tribunal de l’Union européenne u
Marco Houwen MANAGING PARTNER
Stéphanie Jauquet
The How Institute u
Werner Hoyer
FONDATRICE ET GÉRANTE
Cocottes u
PRÉSIDENT
Banque Européenne d’Investissement (BEI) u
Vincent Jeunejean DIGITAL MANAGING PARTNER
Antoine Hron
Mikado Publicis u
FOUNDER & PARTNER
Klin u
Alain Huberty ADMINISTRATEUR EXÉCUTIF
Luxempart u
Nicolas Hurlin CEO
The Recruiter u
Jean-Claude Juchem DIRECTEUR
Automobile Club (ACL) u
Paul Junck PRÉSIDENT
Fédération des Hôpitaux Luxembourgeois (FHL) u
Pierre Hurt
Paul Jung
DIRECTEUR
MANAGING DIRECTOR
Ordre des Architectes et des Ingénieurs-Conseils (OAI)
Ceratizit Luxembourg u
Sebastien Jungen
Romain Hoffmann ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
BP Luxembourg u
Serge Hoffmann MEMBRE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
Lux-Airport u
Sonia Hoffmann STRATEGIC CONSULTANT
Moskito u
Sylvain Hoffmann DIRECTEUR
Chambre des salariés (CSL) u
Patrick Hoffnung DIRECTEUR GÉNÉRAL
European Convention Center Luxembourg u
Luc Holper CEO
Six Payment Services (Europe) u
Sven Holstenson HEAD OF EUROPE - PICTET WEALTH MANAGEMENT
Pictet & Cie (Europe) u
Benoît Holzem DIRECTEUR GÉNÉRAL
Stëfftung Hëllef Doheem u
Axel Hörger CEO
Lombard International Assurance u
Fernand Hornung FOUNDER & OWNER
Unicorn u
Thierry Hoscheit PRÉSIDENT
Autorité luxembourgeoise indépendante de l’audiovisuel (ALIA) u
ASSOCIÉ-GÉRANT
Bamolux
I
K
Theo Iaponas CEO
Swiss Life Global Solutions u
Claudine Kaell ARCHITECTE
Kaell architecte u
Alain Ierace MANAGING PARTNER
Ierace Dechmann + Partners u
Christian Kaempff DIRECTEUR ASSOCIÉ
Kaempff-Kohler u
Vinciane Istace
Guill Kaempff
DIVERSITY AND INCLUSION LEADER
CEO
Kaempff-Kohler u
PwC Luxembourg
Ezri Kahn
J
GÉRANT
Ezri Kahn Couture u
Daniel Kahn AVOCAT
Red Bridge Law u
Alain Jacob
Thomas Kallstenius
DIRECTEUR GÉNÉRAL
Lamesch Suez u
Marie-Josée Jacobs PRÉSIDENTE
Fondation Caritas u
CEO
Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST) u
Georges Kara
Arsène Jacoby
DIRECTEUR GÉNÉRAL
PRÉSIDENT
CBL u
Office du Ducroire Luxembourg u
Steve Jacoby MANAGING PARTNER
Clifford Chance u
Arnaud Jacquemin ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Claude Karger DIRECTEUR & RÉDACTEUR EN CHEF
Éditions Lëtzebuerger Journal u
Pascale Kauffman
Société Générale Luxembourg u
Manou Hoss MANAGING PARTNER
Elvinger Hoss Prussen u
Cette liste non exhaustive composée par l’équipe de Paperjam servira de base pour débuter le travail du jury, qui l’agrémentera à son tour. Si vous estimez qu’un décideur manque à l’appel, n’hésitez pas à nous fournir son nom et son poste via press@paperjam.lu.
100 —
— Juillet / Août 2020
MANAGING DIRECTOR
Apollo Strategists MEMBRE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
Maison Moderne u
SPUERKEESS.LU
Banque et Caisse d’Epargne de l’Etat, Luxembourg, établissement public autonome, 1, Place de Metz, L-2954 Luxembourg, R.C.S. Luxembourg B30775
Envie d’étendre vos activités ?
PAPERJAM TOP 100
Benji Kontz
Françoise Kauthen MEMBRE DE LA DIRECTION
Commission nationale de surveillance du secteur financier (CSSF) u
Yves Kemp ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
La Table du Pain u
DIRECTOR
Arnold Kontz u
Romain Koster DIRECTEUR GÉRANT
City Concorde u
Jo Kox PRÉSIDENT
Patrick Kemper
Fonds culturel national u
COUNTRY DIRECTOR
Ricoh Luxembourg u
Steve Krack PARTNER
Marc Ketter
Unité d’habitation u
DIRECTEUR
CDCL Promotions u
Marie-Thérèse Kraemer
Sarah Khabirpour
DIRECTRICE
CHIEF COMPLIANCE OFFICER
Banque de Luxembourg u
Jean-Marc Kieffer ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
CDCL u
Kraemer Menuiserie u
Gosia Kramer CEO
The Office u
Serge Krancenblum
Pierre Kihn
GROUP CHAIRMAN
CEO
IQ-EQ u
Office Freylinger u
Laurent Kratz
Alain Kinsch
CEO
MANAGING PARTNER (SORTANT) - MEMBRE
Neofacto Luxembourg u
EY Luxembourg Conseil d’État u
Jeannot Krecké CHAIRMAN
East-West United Bank u
Guy Kirsch GÉRANT
Christian Kremer
Kirsch Traiteur u
SENIOR PARTNER
Clifford Chance u
GG Kirchner PARTNER
Claude Kremer
Metaform u
PARTNER : INVESTMENT MANAGEMENT
Jutta Kleiber
Arendt & Medernach u
DIRECTRICE
Netty Klein SECRÉTAIRE GÉNÉRALE
COPAS u
Contern u
Frank Krings CEO
Pierre-Marc Knaff AVOCAT À LA COUR
Étude Pierre-Marc Knaff u
Bob Kneip FOUNDER & VICE-CHAIRMAN
KNEIP Communication u
Rita Knott
Heintz Van Landewyck u
Horesca u
Rita Krombach-Meyer
Dan Kohnen
VICE-PRÉSIDENTE
BUSINESS DEVELOPMENT MANAGER
POST Telecom u
Tom Kontz CHAIRMAN
Arnold Kontz u
Georges Krombach
ADMINISTRATEUR
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
DIRECTEUR
DIRECTRICE
Fairtrade Lëtzebuerg u
Charles Krombach
François Koepp
Cliff Konsbruck
Geneviève Krol
Heintz Van Landewyck u
Rita Knott Coaching Mentoring Consulting u
Secolux u
Deutsche Bank Luxembourg u
ADMINISTRATEUR
OWNER AND MANAGING PARTNER
Françoise Kuth
Croix-Rouge luxembourgeoise u
Jean-François Kroonen PARTNER
PwC Luxembourg u
Roland Kuhn GÉRANT
Kuhn Construction u
Agnès Laruelle
ASSOCIÉ
CFO
Beiler François Fritsch
MDO Services u
L
Lena Lascari CEO
EFG Bank u
Marc Lauer CEO
Sébastien Labbé HEAD OF TAX
KPMG Luxembourg u
Bruno Lafont ADMINISTRATEUR INDÉPENDANT
ArcelorMittal u
Jean-Bernard Lafonta PRÉSIDENT, ASSOCIÉ FONDATEUR
HLD Europe u
Martin Lagneau DIRECTOR LUXEMBOURG & INSTITUTIONAL REPRESENTATIVE TO THE EU
Handicap International Luxembourg u
Yves Lahaye CEO
Royal Bank of Canada u
Olivier Laidebeur DIRECTEUR DU DÉPARTEMENT MARQUES, DESSINS ET MODÈLES
Office Freylinger u
Alain Lam PARTNER
MEMBRE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
Krieger & Associés u
DIRECTEUR GÉNÉRAL
Massen Shopping Center u
PARTNER - BÂTONNIER
AVOCAT À LA COUR
Eric Kluckers
Conseil de presse u
Arendt & Medernach Ordre des avocats u
Georges Krieger
Arsène Laplume ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
BDO Luxembourg u
François Kremer
CNI Les Thermes u
Ines Kurschat SECRÉTAIRE GÉNÉRALE
Maurice Lam Quintet Private Bank u
Arnaud Lambert CEO
CHAMP Cargosystems u
Bruno Lambert CEO
BIP Investment Partners u
Caroline Lamboley DIRECTRICE
Lamboley executive search u
Corinne Lamesch PRESIDENT
Association Luxembourgeoise des Fonds d’Investissement (Alfi) u
Roger Lampach CEO
LuxConnect u
Hugues Langlet DIRECTEUR GÉNÉRAL
Editus Luxembourg u
Jacques Lanners PRÉSIDENT
Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST) u
Foyer u
André Lavandier ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Goblet Lavandier & Associés Ingénieurs-Conseils u
Stanislas Lavorel PRÉSIDENT DU DIRECTOIRE
Lavorel Group u
Jean-Claude Lazard DIRECTEUR ASSOCIÉ
TOP 10 PRÉCÉDENTS
2012
1. G aston Reinesch − Ministère des Finances 2. Romain Bausch − SES
3. Gerard Lopez − Genii Capital 4. Lakshmi Mittal − ArcelorMittal 5. Y ves Mersch − Banque centrale du Luxembourg 6. Éric Martin − BGL BNP Paribas 7. Michel Wurth − ArcelorMittal 8. Robert Dennewald − Eurobéton
Bonn (Mobilier) u
9. Didier Mouget − PwC
André Lazard
10. P ierre Ahlborn − Banque de Luxembourg
CEO
Bonn u
Loic Le Foll CEO
jury :
Ernst Wilhelm Contzen, Michèle Detaille, Tatiana Fabeck, Jeannot Krecké, Michel Molitor
La Mondiale Europartner u
Renaud Le Squeren AVOCAT À LA COUR, PARTNER
DSM - Avocats à la Cour u
Marie-Adélaïde Leclercq-Olhagaray HEAD OF MARKETING AND COMMUNICATIONS
Arendt & Medernach u
Pascal Lecoq CEO
Prefalux u
Brice Lecoustey ADVISORY SERVICES LEADER FOR THE COMMERCIAL AND PUBLIC SECTOR ET DIGITAL LEADER
EY Luxembourg u
Max Leesch PRÉSIDENT ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Cactus u
Sandra Legrand COUNTRY EXECUTIVE LUXEMBOURG
Alter Domus u
Tom Leick-Burns DIRECTEUR
Grand Théâtre de Luxembourg u
Michael Leidinger DIRECTEUR
Cegecom u
Vincent Lekens PRESIDENT
ICTLuxembourg u
Olivier Lemaire PARTNER
EY Luxembourg u
Frédéric Lemaire CEO
Broadcasting Centre Europe u
Marc Lemmer COMMISSAIRE
Commission nationale pour la protection des données (CNPD) u
Aude Lemogne CO-FOUNDER & DIRECTOR
Marcel Leyers CEO & CHAIRMAN OF THE EXECUTIVE COMMITTEE
Banque Internationale à Luxembourg u
Bernard Lhermitte CHIEF OPERATIONS OFFICER
ING Luxembourg u
Link Management u
Bernard Lhoest
Koen Lenaerts
PARTNER
PRÉSIDENT
Cour de Justice de l’Union européenne u
Paul Lenert DIRECTEUR GÉNÉRAL
Skycom u
EY Luxembourg u
Edmond Libbens ADMINISTRATEUR
Altmünster Investments u
Steven Libby PARTNER
Isabelle Lentz
PwC Luxembourg u
TRADE MARKETING HORECA
Munhowen u
Marc-Olivier Lifrange CEO
Georges M.Lentz Jr.
Legitech u
ADMINISTRATEUR-DÉLÉGUÉ
Brasserie Nationale (Bofferding) u
Jacques Linster ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Cobolux u
Erwan Lesaux MEMBRE DU DIRECTOIRE
Banque BCP u
Paul Lesch DIRECTEUR
Lea Linster CHEFFE RESTAURATRICE
Restaurant Lea Linster u
Centre national de l’audiovisuel u
Xavier Lesueur PARTNER & FOUNDER
Vanksen u
Joëlle Letsch MANAGING PARTNER
ADT-Center u
Cette liste non exhaustive composée par l’équipe de Paperjam servira de base pour débuter le travail du jury, qui l’agrémentera à son tour. Si vous estimez qu’un décideur manque à l’appel, n’hésitez pas à nous fournir son nom et son poste via press@paperjam.lu.
102 —
— Juillet / Août 2020
Philippe Linster CEO
House of Startups u
Frédéric Lipka DIRECTEUR GÉNÉRAL
Natixis Life u
PAPERJAM TOP 100
Biographie disponible sur guide.paperjam.lu
José-Benjamin Longrée MARKET LEADER
PwC Luxembourg u
Gerard Lopez FOUNDING PARTNER
Genii Group u
Erwan Loquet
Arnaud Magnier
HEAD OF HR LONG PRODUCTS
Clairefontaine u
ArcelorMittal Luxembourg u
Edith Magyarics DIRECTRICE GÉNÉRALE
Victor Buck Services u
INTERNATIONAL LIAISON PARTNER
Christophe Maillard
BDO Luxembourg u
AMMC Law u
Cécile Lorenzini
Valérie Massin
PROPRIÉTAIRE - CHEF DE CUISINE EXÉCUTIF
PARTNER
Fabrice Maire
Dominique Matera DIRECTEUR
INFPC u
United International Management u
René Mathieu CHEF EXÉCUTIF
PARTNER
CMS Luxembourg u
Sala Makumbundu
Corinne Lozé
CBA Architects u
CEO
Orange Communication Luxembourg u
Sylvie Lucas ADMINISTRATEUR
POST Luxembourg u
Marie Lucas ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
M3 Architectes u
Patrizia Luchetta CO-FOUNDER
Another Level Creative Group u
Jean-Claude Lucius
MANAGING PARTNER
Jean-Yves Maldague CFO, MEMBER OF THE EXECUTIVE COMMITTEE
Candriam Luxembourg u
Claus Mansfeldt CHAIRMAN
Luxembourg Private Equity & Venture Capital Association (LPEA) u
Nadia Manzari ATTORNEY, PARTNER
Schiltz & Schiltz u
Michel Maquil
ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
CHAIRMAN
IF Experts Comptables, member of IF Group u
Inefine.lu u
Roland Ludwig CEO
Advanzia Bank u
Emile Lutgen DIRECTEUR
Œuvre Nationale de Secours Grande-Duchesse Charlotte u
Luc Lutot CEO
LuxNetwork u
Eric Lux CEO
IKO u
Bruno Lux DIRECTEUR
Axento Immo u
Dominique Lyonnet CEO
Batimentsmoinschers.com
M
Paul Marceul CHIEF MARKETING OFFICER
Luxexpo The Box u
Franck Marchand DIRIGEANT AGRÉÉ
Foyer Assurances u
Olivier Maréchal PARTNER, FINANCIAL SERVICES ADVISORY LEADER
EY Luxembourg u
Marie-Christine Mariani FONDATRICE-GÉRANTE
INTERIM CEO
Association des Banques et Banquiers Luxembourg (ABBL) u
Nicolas Mackel CEO
Luxembourg for Finance u
Daniel Magitteri ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Telkea Telecom u
Allen & Overy u
Mathias May CEO
Engel&Volkers u
Philippe Mayer ASSOCIÉ
M3 Architectes u
Isabelle Medinger DIRECTRICE
La Sécurité Routière u
Pascal Meier MANAGING PARTNER
Edouard Franklin u
Laurent Meiers MARKETING & PHILANTHROPY
Banque Degroof Petercam Luxembourg u
Rajaa Mekouar-Schneider PRESIDENT
Luxembourg Private Equity & Venture Capital Association (LPEA) u
Sarah Mellouet ECONOMIST
Fondation Idea u
Roberto Mendolia PRÉSIDENT
Association Luxembourgeoise des Employés de Banque et Assurance (Aleba) u
Patrick Mergen DIRECTEUR OPÉRATIONNEL
Arthur Welter Transports u
Caroline Mart
Marc Mersch
RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE
Pascal Martino PARTNER
Deloitte Luxembourg u
Catherine Martougin PARTNER
Baker & McKenzie u
Claude Marx DIRECTEUR GÉNÉRAL
Yves Maas
Frank Mausen
MCM Steel u
RTL Télé Lëtzebuerg u
Commission de surveillance du secteur financier (CSSF) u
François Masquelier PRÉSIDENT
Association des Trésoriers d’Entreprise à Luxembourg (ATEL) u
Max Meyer
GÉRANT
Fenster Mersch u
Philippe Mersch PRÉSIDENT
Fédération des distributeurs automobiles et de la mobilité (Fedamo) u
Rodolphe Mertens ARCHITECTE
Rodolphe Mertens Architects u
Laurent Mertz SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
Association Luxembourgeoise des Employés de Banque et Assurance (Aleba) u
Alain Mestat EUROPEAN DIRECTOR
ACG - Art Capital Group u
Philippe Meyer MANAGING PARTNER
KPMG Luxembourg u
Muriel Morbé DIRECTOR
Mireille Meyers
House of Training u
ASSOCIÉE GÉRANTE
Bernard Moreau
Nettoservice u
Paul Meyers MANAGING DIRECTOR & WORKS DIRECTOR
DuPont de Nemours (Luxembourg) u
Roland Meyers ASSOCIÉ GÉRANT
Nettoservice u
Steph Meyers DIRECTEUR
Rotondes u
Bernard Michaux MANAGING PARTNER
Samsa Film u
Alexandre Michel CEO
Transalliance u
Virginie Michielsen SENIOR BUSINESS DEVELOPER
Fedil u
Patrick Mischo SENIOR PARTNER
Allen & Overy u
Sophie Mitchell OPERATIONS LEADER
Deloitte u
Aditya Mittal PRÉSIDENT, DIRECTEUR FINANCIER DIRECTEUR GÉNÉRAL
ArcelorMittal ArcelorMittal Europe u
Lakshmi N. Mittal PRÉSIDENT
ArcelorMittal u
Vanisha Bhatia Mittal ADMINISTRATRICE NON INDÉPENDANTE
ArcelorMittal u
Eugene Mizin CEO ET FONDATEUR
Job Today u
Cyril Molard RESPONSABLE ET CHEF DE CUISINE
Ma Langue Sourit u
Marc Molitor CHAIRMAN
Doctena u
Michel Molitor MANAGING PARTNER
Molitor Avocats à la Cour u
Erica Monfardini DIRECTRICE ADMINISTRATIVE ET FINANCIÈRE
Université du Luxembourg u
DIRECTOR
Comed u
Charles Muller INDEPENDENT DIRECTOR - AVOCAT À LA COUR
Étude Charles Muller u
Peter Moons PARTNER
Gérard Maitrejean
ASSOCIÉ
AVOCAT À LA COUR
Étude Claudia Monti u
Loyens & Loeff Luxembourg u
Château de Bourlingster u
den Atelier u
Claudia Monti
CCO
CarPay Diem u ADMINISTRATEUR
Cluster Maritime Luxembourgeois u PARTNER
Job Today u
Heintz Van Landewyck u
Vanksen u
dsl Data Service Luxembourg
Etude Pierre Metzler u
CEO
PRÉSIDENT
FONDATEUR
COFOUNDER
Philippe Meyer
Claude Muller
Polina Montano
NOTAIRE
Gérard Matheis
DIRECTEUR LUXEMBOURG
Laurent Loschetter
Pierre Metzler
Carole Muller CEO
Fischer u
Edmond Muller ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Moulins de Kleinbettingen u
Georges Muller DIRECTEUR
CEO
cegecom u
Labgroup u
Jean Muller
Stefano Moreno FONDATEUR
Moreno Architecture u
MANAGING DIRECTOR
Moulins de Kleinbettingen u
Laurent Muller
Fabio Morvilli
MANAGING DIRECTOR
PRÉSIDENT
Muller & Associés u
Camera di Commercio Italo-Lussemburghese (CCIL) u
Romain Muller MEMBER
LuxReal u
Ilario Mosconi CHEF
Patrick Muller
Mosconi u
CEO
Panelux u
René Mottas COUNTRY HEAD GROUP MANAGING DIRECTOR - MEMBER
UBS (Luxembourg) u
Fèmy Mouftaou
Vanessa Muller COUNTRY DIRECTOR
Accenture Luxembourg u
Roland Munhowen GÉRANT, ASSOCIÉ
CHIEF COMMERCIAL DIRECTOR
Moutarderie de Luxembourg u
IQ-EQ u
Didier Mouget MEMBRE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
Yann Munhowen GÉRANT, ASSOCIÉ
Moutarderie de Luxembourg u
East-West United Bank u
Bertrand Moupfouma
Delphine Munro HEAD OF ARTS & CULTURE
ASSOCIÉ
EIB Institute u
Themis Lex u
Thomas Murer
Emmanuel Mouquet
CHEF
SITE LEADER BELUX
An der Villa u
Dell u
Olivier Murru
Paul Mousel
GÉRANT
FOUNDING PARTNER
Fiduciaire Cabexco u
Arendt & Medernach u
Murat Mutlu
François Mousel
GENERAL MANAGER
MARKETS AND STRATEGY - CLIENTS AND MARKETS LEADER
Immo Luxembourg
PwC Luxembourg u
N
Kevin Muhlen DIRECTEUR
Casino Luxembourg Forum d’Art Contemporain u
Friedrich Mühlschlegel CEO
Laboratoire National de Santé (LNS) u
Raoul Mulheims CO-FOUNDER
Finologee u
Gilles Mulheims MEMBER
LU-CIX u
Aline Muller
Adel Nabhan CHIEF MARKETING OFFICER
Banque Degroof Petercam Luxembourg u
Charles Nadler CEO
Ludwig Communications u
Maggy Nagel COMMISSAIRE GÉNÉRALE, PRÉSIDENTE
Luxembourg @ Expo 2020 Dubai u
CEO
Liser u
Juillet / Août 2020 —
George Nasra CEO
Precision Capital u
— 103
PAPERJAM TOP 100
Philippe Nathan
Christian Oberlé
ASSOCIÉ FONDATEUR
2001 u
Michel Nathan DIRECTEUR GÉNÉRAL
Centre hospitalier Emile Mayrisch u
Romain Nati DIRECTEUR GÉNÉRAL
CHL u
Compagnie Financière La Luxembourgeoise u
Thomas & Piron u
Tom Oberweis
Gérard Neiens
GÉRANT
Oberweis - Chambre des Métiers du Grand-Duché de Luxembourg u
Atelier d’Architecture Dariusz Pawlowski u
Frauke Oddone PARTNER, HEAD OF MARKETS
KPMG Luxembourg u
Stephan Ohliger
FOUNDING PARTNER
Hogan Lovells u
INGÉNIEUR ASSOCIÉ
Best Ingénieurs-Conseils u
Claude Nesser FOUNDER - INDEPENDENT CONSULTANT
CoCenTing u
Claude Olinger DIRECTEUR
POST Luxembourg u
Jean-Paul Neu
Jean-Paul Olinger
CEO
DIRECTEUR
Dussmann Service u
Union des Entreprises Luxembourgeoises (UEL) u
Marc Neuen CEO
Pedro Oliveira
Linc u
MANAGING PARTNER
Wagnertech u
Gilbert Neumann CEO
Alexander Olliges
Centre national sportif - d’Coque u
PARTNER
Arendt & Medernach u
Dan Neven MANAGING DIRECTOR
Bernard Olmedo
Apart u
ADMINISTRATEUR
Crea Haus u
Patrick Nickels PRÉSIDENT
Société Nationale de Crédit et d’Investissement - SNCI u
Gregory Nicolas
Andreas Olthoff MANAGING DIRECTOR
Ceratizit Luxembourg u
Björn Ottersten DIRECTOR
MANAGING DIRECTOR
FundRock Management Company u
Anne-Marie Nicolas
SNT u
Frédéric Otto MANAGING PARTNER & PRESIDENT
Arche Family Office
PARTNER
Loyens & Loeff Luxembourg u
P
Patrick Niessen CEO
Traiteur Niessen u
Hedda Pahlson-Moller
Christian Nilles DIRECTEUR GÉNÉRAL
Prefalux u
CEO
Tiime u
Yves Nosbusch
Stéphane Pallage
CHIEF ECONOMIST
BGL BNP Paribas
RECTEUR
Université du Luxembourg u
Karoly Papp
O
CEO & CO-FOUNDER
Docler Holding u
John Parkhouse CEO
PwC Luxembourg u
Sinéad O’Donnell DIRECTOR
DO Recruitment Advisors u
Dariusz Pawlowski
DIRECTEUR - PRÉSIDENT
Oberweis u
CEO
Keith O’Donnell
CEO
Caisse nationale de santé (CNS) u
DIRECTEUR
Ulf Nehrbass
Louis-Marie Piron
PRÉSIDENT
Jeff Oberweis
Luxembourg Institute of Health u
François Pauly
PRÉSIDENT
Marc Payal MANAGING DIRECTOR
Fujitsu Technology Solutions (Luxembourg) u
Sergey Pchelintsev MANAGING DIRECTOR, CEO
East-West United Bank u
Paul Peckels DIRECTEUR GÉNÉRAL
Saint-Paul Luxembourg u
Charlotte Pedersen CHIEF EXECUTIVE OFFICER LUXAVIATION HELICOPTERS
Luxaviation u
Claude Peiffer DIRECTEUR GÉNÉRAL
RAK Porcelain Europe u
Dominique Peiffer GENERAL MANAGER
Elgon u
Christian Penning ADMINISTRATEUR
Foyer Assurances u
John Penning MANAGING DIRECTOR
Saphir Capital Partners u
René Penning DIRECTEUR
Kulturfabrik u
Ernest Pirsch DIRECTEUR
Garage Pirsch u
Pierre Plumer DIRECTEUR GÉNÉRAL
Mondorf Domaine Thermal u
Catherine Pogorzelski COUNTRY MANAGING PARTNER
DLA Piper Luxembourg u
Benoit Poletti DIRECTOR
Incert u
Michel Polfer DIRECTEUR
Musée national d’Histoire et d’Art u
Niccolo Polli CEO
HSBC Luxembourg u
Fabrice Poncé PRÉSIDENT
PARTNER
GSK Stockmann SA u
Michel Petit ASSOCIÉ
Petitcarrée architectes u
Jean Petit ASSOCIÉ
Jean Petit Architectes u
Jorg Phillipps PRESIDENT
Peinture Phillipps u
Patrick Picco PRÉSIDENT
AEDIL Luxembourg Association des Entrepreneurs et Dirigeants Italo-Luxembourgeois u
Cyril Pierre-Beausse PARTNER
c law u
PARTNER
DIRECTEUR ASSOCIÉ
Arendt & Medernach u
Chapier u
eLfy Pins FONDATRICE & CEO
Supermiro u
2. Norbert Becker − Atoz - CBP Quilvest 3. Marc Saluzzi − Alfi 4. Aditya Mittal − ArcelorMittal 5. Pit Hentgen − Lalux 6. Claude Strasser − Post Luxembourg 7. Erny Gillen − Saint-Paul Luxembourg 8. Michèle Detaille − Alipa 9. Laurent Schonckert − Cactus 10. L ihong Zhou − Bank of China Ming Gao − ICBC Suosheng Li-China Construction Bank jury :
Romain Bausch, Marie-Jeanne Chèvremont-Lorenzini, Paul Helminger, Erna Hennicot-Schoepges, Bob Kneip, Thomas Seale, Michel Wurth, Jean-Louis Schiltz
Françoise Poos Esch 2022 - Capitale européenne de la Culture u
Olivier Posty MANAGING DIRECTOR
ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Marcus Peter
2014
1. P ierre Ahlborn − Banque de Luxembourg
DIRECTRICE ARTISTIQUE
PRÉSIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
CLE-CLI u
TOP 10 PRÉCÉDENTS
Fedil Employment Services u
NTT Luxembourg PSF u
Patrice Pierucci
Atoz u
COFOUNDER
Living.Room u
Fernand Pesch
Philippe-Emmanuel Partsch
MANAGING PARTNER
Pitt Pirotte
Romain Poulles PROgroup u
Anne-Sophie Preud’homme OPERATIONS LEADER
PwC Luxembourg u
Laurent Probst ECONOMIC DEVELOPMENT, DIGITAL TRANSFORMATION AND INNOVATION
PwC Luxembourg u
François Prum ASSOCIÉ-FONDATEUR
Turk & Prum u
John Psaila CEO
Deloitte u
Alain Pütz ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Eiffage-Perrard u
Jacques Pütz CEO
Luxhub
Luc Rasschaert
Q Serge Quazzotti DIRECTEUR
CEO
Wealins u
Georges Rassel DIRECTEUR GÉNÉRAL ET PRÉSIDENT DU COMITÉ DE DIRECTION DU GROUPE
Paul Wurth u
Institut de la Propriété intellectuelle
Olivier Raulot CO-FOUNDER
R Thomas Rabe CEO
RTL Group u
Parissa Rafii
iNUI Studio u
Thierry Ravasio PARTNER
KPMG Luxembourg u
Antoine Rech ADMINISTRATIVE DIRECTOR
Sacred Heart University Luxembourg u
Carole Reckinger
PRESIDENT & PURCHASING
Ireco Trading and Production u
Emmanuelle Ragot PARTNER
Wildgen u
Pascal Rapallino GROUP INVESTMENT STRUCTURING LEADER
IQ-EQ u
Anik Raskin CHARGÉE DE DIRECTION
MEMBRE
Luxembourg Institute of Socio-Economic Research (Liser) u
Michel Reckinger PRÉSIDENT - DIRECTEUR
Fédération des Artisans (FDA) - Reckinger Alfred u
Pit Reckinger PARTNER
Elvinger Hoss Prussen u
Conseil National des Femmes du Luxembourg (CNFL) u
Cette liste non exhaustive composée par l’équipe de Paperjam servira de base pour débuter le travail du jury, qui l’agrémentera à son tour. Si vous estimez qu’un décideur manque à l’appel, n’hésitez pas à nous fournir son nom et son poste via press@paperjam.lu.
104 —
— Juillet / Août 2020
E ncore un peu de patience, rendez-vous très bientôt !
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PAPERJAM TOP 100
Florence Reckinger-Taddeï
Françoise Reuter CEO
Concept Factory u
PRÉSIDENTE
Les Amis des Musées d’art et d’histoire du Luxembourg u
Patrick Reuter PARTNER
Elvinger Hoss Prussen u
Sebastian Reddeker
Pierre Reuter
CEO
OFFICE MANAGING PARTNER
Luxembourg for Tourism u
Hogan Lovells u
Yves Reding
Anne-Catherine Ries
CEO
EBRC (European Business Reliance Centre) u
Alex Reding DIRECTEUR
Galerie Nosbaum Reding u
Martine Reicherts PRÉSIDENTE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
Fonds national de la recherche (FNR) u ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ ET CEO
Creos Luxembourg u
Gilles Reinert
JOIN Experience u
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
Codex Events u
Alain Rix PRÉSIDENT
Horesca u COUNTRY GENERAL MANAGER
IBM Luxembourg u
Alain Rodermann CO-FOUNDER & MANAGING PARTNER
MANAGING DIRECTOR
Expon Capital u
Heintz van Landewyck u
Luc Rodesch
Olivier Reisch PARTNER
DLA Piper Luxembourg u
Lars Rejding
BANQUE PRIVÉE, ESTATE PLANNING
Banque de Luxembourg u
Dominique Roger
CEO
GENERAL MANAGER ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Banque Havilland u
ALD Automotive Luxembourg u
Olivier Remacle PARTNER
Atoz u
Pascal Rogiest CEO
Thierry Remacle
LuxTrust u
MANAGING PARTNER
Grant Thornton Luxembourg u
Bruno Rohart GÉRANT
Challenge III u
Bruno Renders ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Neobuild u
Guy Rollinger
Alain Rousseau FOUNDER
Tismo Counsulting u
Marie-Elisa Roussel-Alenda AUDIT & ASSURANCE LEADER
PwC Luxembourg u
Robert Roux GENERAL MANAGER
Groupe Guy Rollinger u
Odile Renner PARTNER
Serge Rollinger DIRECTEUR - DIGITALISATION
Muller & Associés u
Carole Retter
Jean-Jacques Rommes
CEO
Moskito u
PRÉSIDENT
Conseil Economique et Social (CES) u
Simone Retter AVOCATE
Etude Simone Retter u
Gerdy Roose HEAD OF BSO
Christian Reuter
BDO Luxembourg u
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT
Fédération des artisans u
Etienne Reuter PRÉSIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
Frank Rosenbaum DIRIGEANT
CBRE Luxembourg u
DIRECTEUR ACHATS & LOGISTIQUE
Georges Santer Groupement luxembourgeois de l’aéronautique et de l’espace (GLAE) u
Patrick Santer PARTNER
Elvinger Hoss Prussen u
Jean-Luc Santinelli CEO
System Solutions Luxembourg u
Enovos Services Luxembourg u
Michel-Edouard Ruben
Régis Santini
SENIOR ECONOMIST
Fondation Idea u
Jérôme Rudoni FONDATEUR
Adada (11 AOÛT Media) u
Marita Ruiter DIRECTRICE
Galerie Clairefontaine u
Professor Hélène Ruiz Fabri DIRECTOR
Max Planck Institute for International, European and Regulatory Procedural Law u
Andrea Rumpf DIRECTRICE
Angélique Sabron MANAGING DIRECTOR & HEAD OF MARKETS
Jones Lang Lasalle Luxembourg u
Laurent Saeul CEO
Minusines u
Sabrina Sagramola GÉRANTE DE L’EEN
Enterprise Europe Network - Luxembourg / Chambre de Commerce u
4. Michèle Detaille − No-Nail Boxes 5. Françoise Thoma − BCEE 6. Jean-Louis Schiltz − Schiltz & Schiltz 7. Jos Sales − Sales-Lentz 8. Fernand Ernster − Ernster - L’esprit livre 9. Carlo Thill − BGL BNP Paribas 10. Georges Bock − KPMG Luxembourg jury :
Victor Rod, Pit Hentgen, Claude Strasser, Denise Voss, Christiane Wickler, Robert Dennewald, Raymond Schadeck
Luxempart u
Frédéric Santoni DIRECTEUR GÉNÉRAL
Total Luxembourg u
Claude Sauber CEO
Oxygen & Partners u
Serge Saussoy
Christian Scharff
DIRECTRICE - CONSEILLÈRE
Adem - Conseil d’État u
Philippe Scheffer CEO
GBL Verwaltung u
Hôtel le Royal u
Guido Savi
Katia Scheidecker
MEMBRE
CHAIRMAN
European Investment Fund u
Raymond Schadeck PRESIDENT
Luxexpo The Box u
Jeremie Schaeffer PARTNER
ATOZ Tax Advisers u
Jean Schaffner
PRÉSIDENT
Espace Pub u
MEMBRE
Planetary Resources Luxembourg u
Jean-Pierre Schmit CEO
Jemmic u
Jean-Paul Scheuren PRÉSIDENT
Chambre immobilière du Grand-Duché de Luxembourg u
Philippe Schmit
Frank Schilling
Romain Schmit
ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Bollig u
Marc Schiltz
PARTNER
Arendt & Medernach u SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
Fédération des Artisans (FDA) u
Steve Schmit
EXECUTIVE HEAD
Jang Schiltz
GÉRANT
DIRECTEUR
Demy Cars - Voyages Demy Schandeler u
Luxembourg School of Finance u
Jean-Louis Schiltz
GÉRANT
ATTORNEY, SENIOR PARTNER
Demy Cars - Voyages Demy Schandeler u
Schiltz & Schiltz u
Bourse de Luxembourg u
Georges Schmit
Lou Scheider
Joël Schandeler
CEO
PRÉSIDENT
Association des Médecins et Médecins-Dentistes (AMMD) u
PARTNER
Allen & Overy u
Laurent Schandeler
Alain Schmit
PwC Legal u
Fonds National de la Recherche (FNR) u
PARTNER - TAX
Isabelle Schlesser
PRÉSIDENT
IMS - Inspiring More Sustainability Luxembourg u
MANAGING DIRECTOR
Robert Scharfe
BGL BNP Paribas u
3. John Parkhouse − PwC
Jo Santino
S RÉDACTEUR EN CHEF DU TAGEBLATT
2. Paul Mousel & Guy Harles − Arendt & Medernach
ADMINISTRATEUR EXÉCUTIF
Dario Scannapieco
Editpress Luxembourg u
2016
1. M arc Giorgetti − Félix Giorgetti
AVOCAT À LA COUR
House of Automobile (HOA) u
Dhiraj Sabharwal
TOP 10 PRÉCÉDENTS
Étude Régis Santini u
Luxembourg Center for Architecture (Luca)
GÉRANT
Arendt Regulatory & Consulting u
Oswald Sanitate
Patrick Risch PDG ET ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Alter Domus u
Gerald Reiniger
CHEF EXÉCUTIF
CEO
CHAIMAN OF THE SUPERVISORY BOARD
PRÉSIDENT
MEMBER
Fabrice Salvador Hôtel Le Place d’Armes u
Laboratoires Ketterthill u
Dominique Robyns
Banque centrale du Luxembourg u
Laurent Rouach
Sales-Lentz u
Didier Rouma
Anderson Wise u
Gaston Reinesch
GÉRANT
Tarantula Luxembourg u
Marc Sales ASSOCIÉ PARTNER
MEMBRE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
MANAGING PARTNER
Genista u
Donato Rotunno
Sales-Lentz u
POST Luxembourg - SES u
Darren Robinson
DIRECTEUR-ASSOCIÉ
HEAD OF MARKETING & INNOVATION
Banque internationale à Luxembourg u
Jos Sales ASSOCIÉ PARTNER
LuxReal u
Frédéric Robin
Marc Reiffers
Pierre-Olivier Rotheval
Karin Schintgen
CONTENT DIRECTOR & DEPUTY CEO
RTL Luxembourg (CLT-UFA S.A.) u
Alex Schmitt PARTNER
Bonn & Schmitt u
Hans-Jürgen Schmitz CO-FOUNDER
Mangrove Capital Partners u
ADMINISTRATRICE ET CONSULTANTE INDÉPENDANTE
u
Cette liste non exhaustive composée par l’équipe de Paperjam servira de base pour débuter le travail du jury, qui l’agrémentera à son tour. Si vous estimez qu’un décideur manque à l’appel, n’hésitez pas à nous fournir son nom et son poste via press@paperjam.lu.
106 —
— Juillet / Août 2020
Jean-Claude Schmitz PRÉSIDENT
Rotarex u
CLASSEMENT DES DÉCIDEURS ÉCONOMIQUES LES PLUS INFLUENTS DU LUXEMBOURG
16.12.2020
PAPERJAM TOP 100
Biographie disponible sur guide.paperjam.lu
Philippe Schmitz
Lucien Schweitzer
CEO
Rotarex u
Carlo Schneider
ARCHITECTE PARTNER
Maison Lucien Schwetzer u
Economist Club Luxembourg u
Steinmetzdemeyer u
MANAGING DIRECTOR MEMBER OF THE EXECUTIVE COMMITTEE
Luxempart u
Daniel Schneider PARTNER - MEMBRE
Tenzing Partners - Conseil d’administration de Maison Moderne u
Étienne Schneider FONDATEUR
Beta Aquarii u
Thomas Seale MEMBER
Association Luxembourgeoise des Fonds d’Investissement (Alfi) u
Fabio Secci DIRECTEUR GÉNÉRAL
Kik Schneider
Caisse MédicoComplémentaire Mutualiste - CMCM u
PRÉSIDENT
Éditions Lëtzebuerger Journal u
Camille Seillès
Arlette Schneiders FONDATRICE ET GÉRANTE
Arlette Schneiders Architectes u
SECRETARY GENERAL & MEMBER OF THE MANAGEMENT BOARD
Association des Banques et Banquiers Luxembourg (ABBL) u
Christian Schock GÉRANT
Anita Sempels
MPK Luxembourg u
CSO & CMO
Wordbee u
Patrick Schols CEO
Bogdan Serban
Gatsby & White u
CEO
Apateq - PWT u
Karin Scholtes PEOPLE, CULTURE & COMMUNICATION & MEMBER OF THE EXECUTIVE COMMITTEE
Banque Internationale à Luxembourg u
Jourdan Serderidis FOUNDER
Arns Group u
Mike Sergonne
Gilles Scholtus
MANAGING PARTNER
Nvision u
MEMBRE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
Société Nationale de Crédit et d’Investissement - SNCI u
Jean-Jacques Schonckert
Marc Serres CEO
Luxembourg Space Agency u
Philippe Seyll
AVOCAT À LA COUR
CEO
Étude Jean-Jacques Schonckert u
Clearstream Banking u
Laurent Schonckert ADMINISTRATEUR DIRECTEUR
CHAIRMAN OF THE EXECUTIVE COMMITTEE & CEO
Cactus u
Encevo u
Paul-Michael Schonenberg
Marco Sgreccia
CHAIRMAN & CEO
Thierry Schuman ADMINISTRATEUR
Institut Luxembourgeois des Administrateurs (ILA) u
Claude Schummer DIRECTEUR GÉNÉRAL
Hôpital Kirchberg (Hôpitaux Robert Schuman) u
Laurent Schummer PARTNER
Arendt & Medernach u
Francis Schwall DIRECTEUR
Neobuild u
Claude Seywert
ADMINISTRATEUR
Amcham Luxembourg American Chamber of Commerce u
Nico Steinmetz
PRÉSIDENT
Jacquot Schwertzer
MANAGER
Ace Entertainment u
Nicolas Simons
DIRECTEUR GÉNÉRAL
Tracol Immobilier u
Alain Siegrist ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Camca Assurance u
Moa Sigurdardottir HEAD OF CORPORATE COMMUNICATIONS & CORPORATE SOCIAL RESPONSIBILITY
Cargolux Airlines International u
Virginie Simon CEO & CO-FOUNDER
MyScienceWork u
Michel Simonis DIRECTEUR GÉNÉRAL
Croix-Rouge luxembourgeoise u
Jean-Lou Siweck DIRECTEUR GÉNÉRAL RÉDACTEUR EN CHEF DU TAGEBLATT
Editpress Luxembourg u
Carine Smets FOUNDER
Smets u
Jervis Smith COUNTRY MANAGING DIRECTOR
Vistra (Luxembourg) u
Alvin Sold PRÉSIDENT
Edita u
Marc Solvi
Frédéric Stiernon FOUNDER & CEO
Jean Stock
BNP Paribas Real Estate Investment Management Luxembourg u
LUXE.TV u
Nicky Stoffel CONSEILLER
Conseil d’État u
Jakob Stott CEO
Quintet Private Bank u
Christian Strasser DIRECTEUR GÉNÉRAL
Lalux Assurances-Vie u
Claude Strasser
Da Vinci u
DIRECTEUR GÉNÉRAL
POST Luxembourg u
DIRECTEUR
Philippe Streff
Eri Bancaire Luxembourg u
DIRECTEUR
Alessandro Sparaco
Fondation Caritas u
MANAGING PARTNER
Jo Studer
Threestones Capital Management u
ASSOCIÉ GÉRANT
Hjoerdis Stahl DIRECTRICE GÉNÉRALE ADJOINTE
POST Luxembourg u
Fabienne Steffen DIRECTRICE GÉNÉRALE
Elisabeth u
Frank Steffen FONDATEUR
Steffen Traiteur u
Tom Steffen ASSOCIÉ - MEMBRE
Steffen Traiteur Luxembourg Event Association (LEA) u
Alain Steichen MANAGING PARTNER
Bonn Steichen & Partners u
Pascal Steichen CEO
SECURITYMADEIN.LU u
Thomas Steiger CEO
VP Bank Luxembourg u
Nicolas Steil CEO
Iris Productions u
Yves Stein CEO
Edmond de Rothschild (Europe) u
René Steinhaus CEO
Lux-Airport u
Alfred Steinherr ACADEMIC DIRECTOR
Sacred Heart University Luxembourg u
La Provençale u
Jean-Marc Sturm CHEF DE L’INFORMATION
RTL Radio Lëtzebuerg u
Eric Sublon
Clearstream u DIRECTEUR
My Energy u
Gérard Thein DIRECTEUR TECHNIQUE
Bonaria Frères u
Rolf Tarrach PRÉSIDENT
Les Amis de l’Université u
Diane Tea MANAGING DIRECTOR
B-Green u
Lisi Teisen ASSOCIÉE
Teisen & Giesler u
Rüdiger Tepke MANAGING DIRECTOR
European Depositary Bank u
Cindy Tereba DIRECTRICE AFFAIRES INTERNATIONALES
Chambre de Commerce u
DIRECTRICE GÉNÉRALE
Association pour la Santé au Travail des Secteurs Tertiaire et Financier (ASTF) u
Françoise Thoma DIRECTEUR GÉNÉRAL
Spuerkeess u
Sandra Thein DIRECTEUR ADMINISTRATIF ET FINANCIER
Clinique Sainte-Marie (Hôpitaux Robert Schuman) u
Pierre Thein DIRECTEUR
Hein - Fabrique de Fours u
Nancy Thomas DIRECTOR
IMS - Inspiring More Sustainability Luxembourg u
Pierre Thomas ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Eurocom Networks u
Marc Theisen
Carlo Thelen DIRECTEUR GÉNÉRAL
Chambre de Commerce u
Paul Theves
Yves Tambour
DIRECTEUR
Dr Patrizia Thiry-Curzietti
Gilbert Théato
Conseil d’État u
Luc Tapella
PARTNER
Polaris Architects u
PRESIDENT & CEO
Etude Theves & Altmeyer u
Institut Luxembourgeois de Régulation (ILR) u
François Thiry
Jeffrey Tessler
T FundGlobam u
C. Karp-Kneip Constructions u
Foyer u
Étude Theisen & Marques u
MANAGING DIRECTOR / PARTNER
François Thiry ADMINISTRATEUR-DIRECTEUR
François Tesch
Luther u
Fin Gourmand
C. Karp-Kneip Constructions u
PRÉSIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
AVOCAT À LA COUR - ASSOCIÉ
CHEF
Christophe Thiry ADMINISTRATEUR-DIRECTEUR
CEO
MANAGING DIRECTOR (CEO)
Gérard Szele
C. Karp-Kneip Constructions u
PRÉSIDENT
Laurent Ternisen
CHAIRMAN
Christian Thiry ADMINISTRATEUR-DIRECTEUR
Finance & Technology Luxembourg u
CarPay Diem u
PRÉSIDENT
René Spano
Jean-François Terminaux
AVOCAT À LA COUR
Frank Thomé MEMBRE DU DIRECTOIRE
Ceratizit Group u
Camille Thommes DIRECTEUR GÉNÉRAL
Association Luxembourgeoise des Fonds d’Investissement (Alfi) u
Naouelle Tir DIRECTRICE GÉNÉRALE ADJOINTE
Marc Thewes CONSEILLER
Prolingua Language Centre u
Nicolas Thieltgen
Mark Tluszcz
MANAGING PARTNER
Brucher Thieltgen & Partners u
CO-FOUNDER & CEO
Mangrove Capital Partners u
Olivier Toth
Carlo Thill VICE-CHAIRMAN PRÉSIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
Lhoft - Cardif Lux Vie u
DIRECTEUR GÉNÉRAL
Rockhal u
Jean-François Trapp PARTNER
Baker & McKenzie u
Raoul Thill FOUNDER
SiYOU u
Yann Tredet ADMINISTRATEUR-GÉRANT
Copytech u
Paul Thiltges MANAGING DIRECTOR
Rachel Treece
Paul Thiltges Distributions u
CEO
fts global u
Netty Thines ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Mediation u
Elodie Trojanowski
Marina Thiriet - Andrieu TRÉSORIÈRE
Women in Digital Empowerment (WIDE) u
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PAPERJAM TOP 100
Raymund Trost
Denise Voss
Blanche Weber
Josée Weydert
ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
PRESIDENT
PRÉSIDENTE
MANAGING PARTNER
CLE u
Luxembourg Finance Labelling Agency (LuxFLAG) u
Mouvement Ecologique u
NautaDutilh Avocats Luxembourg u
Fabien Vrignon
Voyages Emile Weber u
François Turk ASSOCIÉ-FONDATEUR
Turk & Prum
CEO
Keytrade Bank Luxembourg
U
W
Jean-Marc Ueberecken MANAGING PARTNER
Frank Wagener
Arendt & Medernach u
CHAIRMAN OF THE BOARD OF DIRECTORS
Pol Urbany
Bourse de Luxembourg - Banque Degroof Petercam Luxembourg u
AVOCAT À LA COUR - ASSOCIÉ
Cabinet d’Avocats Pol Urbany & Trixi Lanners u
Marc Wagener COO, CHIEF ECONOMIST - MEMBRE
Serge Uschkaloff ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Immotop.lu
V
Chambre de Commerce Conseil national des finances publiques (CNFP) u
Astrid Wagner PARTNER
Arendt & Medernach u
Claude Wagner CEO
François Valentiny ARCHITECTE / ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Valentiny hvp architects u
Bati C u
Gerry Wagner DIRECTEUR GÉNÉRAL
MANAGING DIRECTOR
Arval Luxembourg u
Wild Solutions u
ADMINISTRATEUR-DIRECTEUR
Michèle Vallenthini
Guy Wagner
Marnix Van Den Berge MANAGING DIRECTOR SALES BENELUX, FRANCE & NORDIC
Capital International Management Company u
Thierry Vanbever
BLI - Banque de Luxembourg Investments u
Henri Wagner PARTNER
Allen & Overy u
Henri Wagner
MANAGING DIRECTOR INTERNATIONAL
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
SD Worx u
Jacques Vandivinit
Groupement Pétrolier Luxembourgeois (GPL) u
DIRECTEUR
Yves Wagner
Fonds du Logement u
DIRECTOR
MDO Management Company u
Sachin Vankalas GENERAL MANAGER
Luxembourg Finance Labelling Agency (LuxFLAG) u
Aloyse Wagner CEO
Group Wagner u
Rosa Villalobos
Frantz Wallenborn
ADMINISTRATEUR
Institut Luxembourgeois des Administrateurs (ILA) u
Gaston Vogel
PRESIDENT & CEO
Wallenborn Transports u
Gast Waltzing COMPOSER & CONDUCTOR
AVOCAT
Waltzing Parke Productions u
Etude Gaston Vogel u
Martin Vogel
Edouard Wangen
CEO
PRÉSIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
MDO Management Company u
André Von der Marck
Philipp Von Restorff DEPUTY CEO
Luxembourg For Finance u
GÉRANT-ASSOCIÉ
Guy Weber DIRECTEUR DE L’INFORMATION
RTL Lëtzebuerg u
Max Weber DIRECTEUR
Sources Rosport u
Prof. Dr. med. Bernard Weber CEO
DIRECTEUR
Banque centrale du Luxembourg u
Christianne Wickler DIRECTRICE
Pall Center u
Patrick Wies HEAD OF CORPORATES AND PUBLIC SECTOR
KPMG Luxembourg u
Anouk Wies CERCLE CITÉ
Coordinatrice générale u
Jérôme Wigny
Laboratoires Réunis Luxembourg u
Elvinger Hoss Prussen u
Romain Weber
Alain Wildanger
PRÉSIDENT
Luxembourg for Tourism u
Romain Wehles DIRECTEUR - MEMBRE DU COMITÉ DE DIRECTION
Spuerkeess u
Katrin Wehr-Seiter MANAGING DIRECTOR
BIP Investment Partners u
Pierre Weimerskirch
PARTNER
DIRECTEUR-ASSOCIÉ
Genista u
Albert Wildgen MEMBER
Association des Médecins et Médecins-Dentistes (AMMD) u
Luc Welter DIRECTEUR MARKETING
POST Luxembourg / Division des Postes u
Marianne Welter DIRECTRICE GÉNÉRALE
Arthur Welter Transports u
Viviane Welter DIRECTRICE GÉNÉRALE
Arthur Welter Transports u
Gérard Wengler ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
Caves Wengler u
VICE-PRÉSIDENT
Lionel Windeshausen DIRECTEUR MARKETING
Joaillerie Windeshausen u
René Winkin DIRECTEUR
FEDIL - The Voice of Luxembourg’s Industry u
Tom Wirion DIRECTEUR GÉNÉRAL
Chambre des Métiers du Grand-Duché de Luxembourg u
Claude Wirion DIRECTEUR
Commissariat aux assurances u
Anabel Witry
Marc Wengler
DIRECTEUR COMMERCIAL
CEO
Witry & Witry u
CFL u
Philippe Wery
Jérôme Wittamer
CEO
CO-FOUNDER & MANAGING PARTNER
Arendt Business Advisory u
Expon Capital u
Félicie Weycker
Michel Witte
LuxConnect u
Fonds Kirchberg u
IEE u
Jeannot Waringo
Nico Weydert
Jean-Claude Wiwinius
Claude Waringo ASSOCIÉ & PRODUCTEUR
Samsa Film u
MEMBRE
Luxembourg Institute of Socio-Economic Research (Liser) u
3. Caroline Mart − RTL Télé Lëtzebuerg 4. Bob Kneip − Kneip 5. Jean-Louis Schiltz − Schiltz & Schiltz 6. Pit Hentgen − Lalux 7. Michel Wurth − ArcelorMittal 8. Nicolas Buck − Fedil 9. René Elvinger − Cebi International 10. Romain Wolff − CGFP jury :
Marc Giorgetti, Hugues Delcourt, Karin Schintgen, Anouk Agnes, Laurent Loschetter, Daniel Schneider
CEO
Dr. Philippe Wilmes
Lux-Airport u
2. Alain Kinsch − EY Luxembourg
Banque Havilland u
LIS - Luxembourg Investment Solutions u
Tom Weisgerber
2018
1. N orbert Becker − CBP Quilvest − Atoz
Jean-François Willems
CO-FOUNDER AND MANAGING DIRECTOR
PRÉSIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
TOP 10 PRÉCÉDENTS
Quintet Luxembourg Private Bank u
PRESIDENT & CEO
CFL u
Luxtram u
Fernand Weber Voyages Emile Weber u
Roland Weyland
PRÉSIDENTE
PRÉSIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
DIRECTEUR GÉNÉRAL
Emile Weber GÉRANT-ASSOCIÉ
PRÉSIDENT
Cour de cassation u
Jérôme Wiwinius RESPONSABLE CORPORATE
Lalux u
Maureen Wiwinius
Nordine Zidoun
PRÉSIDENTE DU CONSEIL
ASSOCIÉ
Commission de surveillance du secteur financier (CSSF) u
Zidoun-Bossuyt Gallery u
Romain Wolff
Architect Consult / Zigrand Jean-Paul u
PRÉSIDENT, PRÉSIDENT
CGFP, Chambre des Fonctionnaires et Employés Publics u
Jean-Paul Zigrand ASSOCIÉ
Pierre Zimmer DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT
MEMBRE
POST Luxembourg u
Ceratizit Group u
DIRECTEUR GÉNÉRAL
Thierry Wolter
Gérard Zoller Peintures Robin u
Michel Wurth PRÉSIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
Nasir Zubairi
ArcelorMittal Luxembourg
Z Malik Zeniti CLUSTER MANAGER
CEO
Luxembourg House of Financial Technology (Lhoft) u
Marco Zwick DIRECTEUR
Commission de surveillance du secteur financier (CSSF) u
Cluster for Logistics u
Laurence Zenner DIRECTRICE GÉNÉRALE
CFL Cargo u
Mariette Zenners CHEF DE L’INFORMATION
RTL Télé Lëtzebuerg u
Lihong Zhou CEO
Bank of China Ltd. Luxembourg Branch u
Cette liste non exhaustive composée par l’équipe de Paperjam servira de base pour débuter le travail du jury, qui l’agrémentera à son tour. Si vous estimez qu’un décideur manque à l’appel, n’hésitez pas à nous fournir son nom et son poste via press@paperjam.lu.
110 —
— Juillet / Août 2020
Pour ses 20 ans, Paperjam ouvre la réflexion sur le futur du Luxembourg. Partagez les questions que vous vous posez sur le Luxembourg dans 20 ans via #Paperjam20ans #Luxembourg2040
sur les réseaux sociaux.
OURS
Juillet / Août 2020 dir ecteur de la publication
Mike Koedinger
RÉDACTION Téléphone (+352) 20 70 70-100 Fax (+352) 29 66 19 E-mail press@paperjam.lu Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg
dir ectr ice des développements éditor i aux
Nathalie Reuter nathalie.reuter@maisonmoderne.com @ReuterNathalie
secr éta ir e de r édaction
Jennifer Graglia (J. G.) jennifer.graglia@maisonmoderne.com
www.maisonmoderne.com Téléphone (+352) 20 70 70 E-mail publishing@maisonmoderne.com Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg Bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie
r édacteur en chef
Céline Coubray (C. C.) celine.coubray@maisonmoderne.com @celinecoubray
Thierry Raizer (T. R.) thierry.raizer@maisonmoderne.com @traizer1
Laura Fort (L. F.) laura.fort@maisonmoderne.com @LauraFort2
r édacteur en chef a djoint
fondateur
Nicolas Léonard (N. L.) nicolas.leonard@maisonmoderne.com @NicolasLeonard
Camille Frati (C. F.) camille.frati@maisonmoderne.com @camillefrati
Mike Koedinger ceo
Richard Karacian dir ecteur a dministr atif et fina ncier
RÉGIE PUBLICITAIRE
Fanny Jacques (F. J.) fanny.jacques@maisonmoderne.com
Etienne Velasti
Téléphone (+352) 20 70 70-300 Fax (+352) 26 29 66 20 E-mail regie@maisonmoderne.com Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg
Megane Kambala (M. K.) megane.kambala@maisonmoderne.com Catherine Kurzawa (C. K.) catherine.kurzawa@maisonmoderne.com @Cathkurzawa
Maison Moderne est un partenariat de Francis Gasparotto, Richard Karacian, Mike Koedinger et Etienne Velasti. conseil d ’a dministr ation Mike Koedinger (président), Marie-Jeanne Chèvremont-Lorenzini, Pascale Kauffman et Daniel Schneider (membres)
dir ecteur associé
Francis Gasparotto (-301)
Thierry Labro (T. L.) thierry.labro@maisonmoderne.com @ThierryLabro
assista nte commerci a le
Céline Bayle (-303)
Jean-Michel Lalieu (J.-M. L.) jean-michel.lalieu@maisonmoderne.com
STUDIO GRAPHIQUE
Christophe Lemaire (C. L.) christophe.lemaire@maisonmoderne.com
dir ecteur de l’agence Mathieu Mathelin
Mathilde Obert (M. O.) mathilde.obert@maisonmoderne.com
Please recycle. Vous avez fini de lire ce magazine ? Archivez-le, transmettez-le ou bien faites-le recycler !
dir ecteur de cr éation
Jeremy Leslie
Pierre Pailler (P. P.) pierre.pailler@maisonmoderne.com
Tous droits réservés. Toute reproduction, ou traduction, intégrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation écrite délivrée au préalable par l’éditeur. © MM Publishing and Media SA. (Luxembourg) Maison Moderne ™ is used under licence by MM Publishing and Media SA. ISSN 2354-4619
hea d of production
Corentin Picat (C. P.) corentin.picat@maisonmoderne.com
Stéphanie Poras-Schwickerath
Fabien Rodrigues (F. R.) fabien.rodrigues@maisonmoderne.com
Vinzenz Hölzl
Ioanna Schimizzi (I. S.) ioanna.schimizzi@maisonmoderne.com
Marielle Voisin
photogr a phes
Romain Gamba (Maison Moderne), Patricia Pitsch (Maison Moderne), Matic Zorman (Maison Moderne)
Elina Luzerne (coordination Paperjam), Julie Kotulski, Oriane Pawlisiak, Sascha Timplan, Clémence Viardot, Monique Bernard (coordination Clubletter)
cor r ection
m a nufactur ing m a nager
hea d of a rt dir ection
www.paperjam.lu
112 —
newsletter
abonnement sur paperjam.lu
— Juillet / Août 2020
Conformément à l’article 66 de la loi du 8 février 2004 sur la liberté d’expression dans les médias, la présente mention est obligatoire « une fois par an, au premier numéro diffusé ». Nous avons choisi de la publier chaque mois. La société éditrice de Paperjam est détenue indirectement, par une participation excédant 25 %, par Mike Koedinger, éditeur domicilié au Luxembourg. La direction générale et la gestion journalière sont de la responsabilité de Richard Karacian.
a rt dir ector
Pauline Berg, Lisa Cacciatore, Sarah Lambolez, Manon Méral, Elena Sebastiani
pa per ja m . lu
ÉDITEUR
dir ecteur éditor i a l
Matthieu Croissandeau matthieu.croissandeau@maisonmoderne.com @croissandeau
mise en page
Myriam Morbé
Paperjam @paperjam_lu
UNIVERS PAPERJAM pa per ja m guide
guide.paperjam.lu
@paperjam_lu Paperjam
pa per ja m . jobs jobs.paperjam.lu
pa per ja m club
club.paperjam.lu
Clubletter Juillet septembre 2020
Bienvenue aux nouveaux membres
ASTI Change Digital D-Aim Dovit Electro-Hauser Etude Notaire Thierry Becker FTA Communications Technologies Generali Greenpeace Luxembourg Huawei Technologies Luxembourg Institut franรงais du Luxembourg IT Luxembourg Jacques Degardin Architecte Kriibskrank Kanner Leverage Consulting Luxembourg Perigord PPI-Group Promovillas Schneider International Social Seeder SteenDier Trait d'Esprit Triple Line Advisory Unik Capital Solutions Volkswagen Losch Financial Services Wini Yellow T International
e
Plus que jamais à vos côtés, le Paperjam Club devient le Paperjam eClub Une offre 100 % digitale pour rester proche de ses membres Un petit « e » pour 4 grandes nouveautés 1. UN SITE DÉDIÉ
2. UNE SÉRIE
3. UNE NEWSLETTER
4. UNE MARKETPLACE
À CETTE OFFRE DIGITALE
HEBDOMADAIRE « HOME OFFICE »
D’ÉVÉNEMENTS ET DE WEBINARS
RÉSERVÉE AUX MEMBRES
rendez-vous sur eclub.paperjam.lu
ÉDITO
LES AVANTAGES DU CLUB MEMBER
RÉINVENTER LE CLUB INSPIRE
N FR
ous voilà donc au plus fort de l’été, la crise sanitaire s’éloigne -sans certitude encore- peu à peu. Elle laisse en héritage de nouveaux modes de consommation qu’il nous incombe d’intégrer au sein du club. La période est propice à la réflexion tant sur la gestion des événements programmés que sur l’enrichissement de votre club pour préparer une saison 13 innovante, digitale, inspirante et qui répond à vos besoins et aspirations. Avant de vous présenter ces nouveautés à l’automne nous voulions à nouveau vous présenter les highlights des mois à venir. Pas moins de deux 10×6 seront au menu de septembre. Le premier mettra à l’honneur les jeunes talents le 10.09, avec pour la première fois un panel composé d’orateurs de moins de 35 ans et, tandis que nous intéresserons Growth Hacking pour un 10×6 Business Innovation le 24.09.
Ouvrez vos perspectives et stimulez vos idées par l’inspiration
S EN
o here we are at the height of the summer, the health crisis is gradually - though not yet certainly - receding. It leaves a legacy of new consumption patterns and expectations that it is up to us to integrate into your club. This is a good time to think about both the management of programmed events and the enrichment of your club to prepare an innovative, digital, inspiring season 13 that meets your needs and aspirations. Before presenting you with these new features in the autumn, we wanted to present you again the highlights of the coming months. No less than two 10×6 will be on the menu for September. The first one will focus on young talents on September 10th, with for the first time a panel of speakers under the age of 35, while we will interest Growth Hacking for a 10×6 Business Innovation on the 24th.
LEARN Développez vos compétences et celles de vos collaborateurs
NETWORK Développez votre réseau professionnel et la marque de votre société
Julien Delpy Director Paperjam Club
ENGAGE Renforcez l’engagement de vos collaborateurs Juillet / Août 2020 —
— 115
CLUBLETTER
JOURNÉE DE WORKSHOPS MARDI 22 SEPTEMBRE 2020 09H30 COMMUNICATION, MARKETING & SALES
1•2•3
FINANCE & COMPTABILITÉ
1
Prospecting on social networks with social selling
Examen des éléments comptables et fiscaux de l’arrêté des comptes à la fin de l’exercice social, dont les provisions fiscales, produits à recevoir, comptes de régularisation, etc.
Use the power of social networks to find new customers and sell your products and services. OBJECTIVES Master the keys of LinkedIn · Develop your network and prospect
Laurent Annet (WSI)
HUMAN RESOURCES
1
PERSONAL BRANDING
OBJECTIFS Examiner les écritures de fin d’exercices - Appréhender les délais et règles en matière de publicité légale · Comprendre l’approbation des comptes annuels
Nathalie Thunus et Guy Schosseler (SFC Conseil)
STRATÉGIE & OPÉRATIONS
Christelle Brignoli (Great Place to Work)
1•2•3
Les leviers et les freins de l’innovation dans une organisation
Automation of your business processes, which ones, how and why?
Comprendre les organisations et leurs possibilités d’innover.
Business processes: how to identify, prepare, and implement their automation, to remain competitive?
OBJECTIFS Identifier les leviers qui permettent aux équipes et aux organisations d’innover · Identifier leurs freins
1•2•3
OBJECTIVES Discover the possibilities of automation · Identify the gains, and returns on investment
Julien Gras (Linc)
PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE
How to survive networking events?
OBJECTIVES Learning to network · Overcoming shyness
1
How to adopt several angles in difficult situations?
Learn how to approach people you are meeting for the first time, how to start conversations with strangers or how to put an end to interminable discussions, all effectively developing your professional network. P. Castilho (Verbalius)
Comprendre la clôture des comptes
Experiment with concrete cases to address situations that challenge us and invite us to adopt a different way of managing them. OBJECTIVE Approach difficult situations differently and gain emotional agility
Audrey Polomat
MARDI 22 SEPTEMBRE 2020 14H00 COMMUNICATION, MARKETING & SALES
1•2•3
FINANCE & COMPTABILITÉ
3
Marketing Manager: face the reality of the field!
The EU Green-Bond Standard: a strong signal for sustainable finance
How to adapt your marketing knowledge according to the size, nature and resources available to your company? Stéphanie Godar (Luxtrust)
HUMAN RESOURCES
OBJECTIVES Define the actions that will have the greatest impact on a company · Implement a strategy and action plan.
3
How EU Green Bond Standard will address barriers to market development of green financial products. OBJECTIVE Understand the implications of the EU GBS on green financing market practice
Louis-Maël Cogis (Simmons & Simmons)
STRATÉGIE & OPÉRATIONS
1•2•3
Perspectives et principaux challenges de l’assurance en 2021
L’environnement, la sécurité et la santé au travail : un enjeu majeur pour les entreprises. Avec ce workshop, développez une idée précise et pragmatique de vos obligations en matière EHS. Alain Vanderhoeght (SSTL) PERSONAL BRANDING
OBJECTIFS Connaître les obligations légales · Mettre en place des actions concrètes
1•2•3
Steve Seremes (99 Advisory) PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE
Ineffective communication can hamper project success, lead to lost sales opportunities, and short-circuit cooperation in teams. Avoid such situations with simple techniques.
116 —
OBJECTIVES Acquire a toolbox of methods for communicating clearly · Optimise your language
— Juillet / Août 2020
OBJECTIFS S’approprier les challenges de l’assurance · Développer des opportunités de création de valeur 1
L’affirmation de soi, une ressource qui fait la différence
Efficient communication
Laure Dykstra (Berlitz)
Les organisations ont besoin de leaders prêts à assumer des défis nouveaux et transformant, développant l’intelligence collective de leurs équipes afin d’en renforcer la résilience.
S’affirmer dans la bienveillance et dans l’altérité est une ressource forte pour chacun et une compétence à développer pour de meilleures relations. Alain Gadreau (Triode mediation & coaching)
OBJECTIFS Développez votre « affirmation de soi » ; travailler sur la façon d’améliorer vos relations à l’autre
CLUBLETTER
PREVIEW JEUDI 15 OCTOBRE 2020 09H30 LÉGAL
3
COMMUNICATION, MARKETING & SALES
Les DPIA ont le vent en poupe Depuis l’entrée en vigueur du RGPD, les analyses d’impact (DPIA) effrayent les responsables de traitement du fait de leur caractère chronophage et technique. OBJECTIFS Comprendre les outils permettant d’effectuer des DPIA · Identifier et gérer les risques
Julien Winkin (LuxGap)
La communication non verbale pour maximiser ses chances de succès
Stephan Schmitz (Accuris)
FINANCE & COMPTABILITÉ
Générer les nouveaux rapports XBRL n’a jamais été aussi simple
Jean-Paul Daisomont (Acsone)
LÉGAL
Regulatory sanctions in investment funds: the new paradigm
Mathieu Scodellaro (PwC Legal)
HUMAN RESOURCES MANAGEMENT & LEADERSHIP
3
Dirigeants, CxOs, Managers : devenez aujourd’hui les leaders de demain Découvrez comment passer du management de l’ère industrielle au leadership de l’ère de la connaissance. OBJECTIFS Partager les enjeux de l’ère de la connaissance · Se (re)découvrir dans la peau d’un leader · (Re)découvrir son / ses équipe(s), ses collègues
Auban Derreumaux (innov’ICTion)
L’évaluation du personnel, comment en faire un moment d’échange fructueux
Natacha Beicht-Claude (HR Partner)
MANAGEMENT & LEADERSHIP
Design-led approach to business – and so what?
Magdalena Jakubowska and Piotr Gawel (Art Square Lab)
PERSONAL BRANDING
Improviser pour gérer les situations problématiques
Stéphanie Fouquet (FLI)
PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE
L’affirmation de soi certes… mais comment gérer celle des autres ?
Wilfrid Lagrange (Devoteam Luxembourg)
STRATÉGIE & OPÉRATIONS
Financial and organizational challenge of digital transformation
Massimo Russo (Openfield)
JEUDI 15 OCTOBRE 2020 14H00 COMMUNICATION, MARKETING & SALES LEGAL
1•2•3
La nouvelle loi chinoise sur les investissements étrangers : quelles opportunités ? Découvrez les nouvelles mesures mises en place par la loi, les difficultés et les précautions à prendre en pratique. OBJECTIF Comprendre les difficultés des investissements étrangers en Chine
Dr. Shaohui Zhang (Dentons Luxembourg)
MANAGEMENT & LEADERSHIP
Véronique Di Maria (Nexus)
Les secrets des journalistes : maximiser l’audience, l’engagement et le retour sur investissement de votre marketing de contenu
Pierre-Yves Lanneau Saint Léger et Florence Haag (Vital Briefing)
FINANCE & COMPTABILITÉ
L’investissement immobilier au Luxembourg
Alain Lorang (Lorang & Wingerter)
LEGAL
Comprendre la mobilité transfrontalière suite à la proposition de directive COM2018 (241 final)
François Bernard (Stibbe)
HUMAN RESOURCES
1
Tracer la voie du succès avec Agile grâce à la gestion du changement
Processus de recrutement efficace
Passer à l’agilité , c’est plus que la mise en œuvre d’une nouvelle méthodologie, c’est un changement d’état d’esprit, un changement culturel significatif.
Leadership starts by knowing its Motivations
OBJECTIFS Appliquer un plan de changement pour augmenter l’efficacité dans le passage à la méthode Agile.
Your look – Your personal brand
Maxime Durant (Michael Page)
MANAGEMENT & LEADERSHIP
Pascal Magerman (Cogito ES)
PERSONAL BRANDING
Neha Bhandari (StylizedU)
PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE
Performance durable et motivation essentielle
Marie Anne Salier (Human Revealator)
STRATÉGIE & OPÉRATIONS
La retraite au Luxembourg : Comment booster la vôtre (ou celle de vos salariés) grâce aux 3 piliers
Niveaux : 1 • débutant
2 • intermédiaire
Pierre Dubru (Bâloise)
3 • expert
Juillet / Août 2020 —
— 117
CLUBLETTER
JUILLET - SEPTEMBRE 2020
LE PROGRAMME DIGITAL SUMMER BREAKFASTS Le social listening : écouter, s’adapter, évoluer, performer ORATEUR
Jérémy Coxet (Vanksen)
Journée de workshops À PARTIR DE 09:30
LIVE
ORATEUR
WEBINAR Répondre, Rebondir puis Réinventer suite à la crise - Mettez en marche votre stratégie de résilience
Nathalie Cravatte (NC Consulting & Coaching)
ORATEUR
Patrice Passe-Coutrin (CGI)
À PARTIR DE 13:30
À PARTIR DE 14:30
À PARTIR DE 08:30
WEBINAR Comment s’adapter aux changements sans stress ?
DIGITAL SUMMER BREAKFASTS Retailers, drive customers to your store again SPEAKER
Jérémy Bastin & Grégory Camus (Vanksen) STARTING AT 08:30
DIGITAL SUMMER BREAKFASTS From social distancing to social expanding ! SPEAKER
Joffrey Martin (Vanksen) STARTING AT 08:30
WEBINAR Enterprise service management – Creating the interaction map
DIGITAL SUMMER BREAKFASTS Back to business through your best advocate, your employee
SPEAKER
SPEAKER
Marnik Demets (MSD Partners)
STARTING AT 08:30
Lucile Gouvernel (Vanksen)
STARTING AT 13:30
JUILLET 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 118 —
— Juillet / Août 2020
CLUBLETTER
10×6 INNOVATION Business models & Growth hacking 10×6 TALENTS Next Generation
Journée de workshops
Certaines tendances se démarquent franchement selon les différentes études, à commencer par le besoin, devenu non négociable, de se sentir utile et socialement accompli en donnant du sens à sa vie professionnelle. Ce 10×6 vous présentera le regard de 10 jeunes talents appartenant aux générations Y et Z, qui vous donneront, à travers leur vision, un aperçu du monde du travail de demain.
À PARTIR DE 09:30
À PARTIR DE 17:30
OXFORD DEBATE Lawyers at the bar Un avocat vous dirait qu’il ne suffit pas d’avoir raison pour convaincre. Deux équipes du Jeune Barreau de Luxembourg se prêteront au jeu de l’éloquence dans le but de rallier un maximum de participants et convaincre en particulier les sceptiques des premiers instants.
Le growth hacking, nouvel anglicisme à la mode, consiste à générer des leviers de croissance en combinant des stratégies digitales originales, créatives et surtout peu onéreuses. Certains s’accordent à dire que, plus que de growth hacking, il faudrait parler de market-hack-ing, en référence à l’art de pirater ou disrupter un marché. Intrinsèquement liée au modèle des start-up, l’idée séduit aujourd’hui les entreprises « établies ». Toutefois, pour y parvenir, ces dernières doivent réunir deux conditions : maîtriser à la perfection la méthode AARRR (Acquisition, Activation, Retention, Referral et Revenu) et repenser leur business model en plaçant le big data au cœur de leur stratégie. Ce 10×6 abordera, à travers 10 initiatives, les défis liés à l’implémentation et au succès d’une stratégie de growth hacking, ainsi que les moyens de les mettre en place. À PARTIR DE 18:30
À PARTIR DE 18:30
SEPTEMBRE 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 Juillet / Août 2020 —
— 119
CLUBLETTER
ACTUALITÉ
À LA RENTRÉE PROCHAINE Cette Clubletter est la dernière avant la pause estivale, et nous tenons à adresser à tous nos membres un grand merci pour nous avoir suivis durant cette période atypique. Nous espérons sincèrement que la transition de vos événements préférés et l’accompagnement du Club ont été à la hauteur de vos attentes. Restez à l’écoute, nous vous annoncerons toutes les nouveautés sur notre site web, ainsi que dans la prochaine édition de ce magazine, à la rentrée. 120 —
— Juillet / Août 2020
PHOTOS Arthur Ranzy, Patricia Pitsch (Maison Moderne)
LA VIE DU CLUB
CLUBLETTER
ACTUALITÉ
DIGITAL
PHYSIQUE, DIGITAL OU PHYGITAL ?
CE QUE LES MEMBRES PENSENT DES ÉVÉNEMENTS DIGITAUX
Vous avez été nombreux à nous demander quand nos événements « physiques » reprendraient. Afin d’agir avec le maximum de prudence et de garantir la sécurité de nos membres, nous ne pouvons pas vous donner de date précise. Néanmoins, sachez que nous mettons tout en œuvre pour continuer la transition de nos événements vers le digital et pour vous donner le meilleur du Club.
Le Paperjam Club a mené une enquête auprès de ses membres afin de comprendre leurs attente concernant l’évolution du Club au sortir de la crise.
70 % des CEO membres sont prêts à reprendre les événements physiques.
64 %
souhaitent voir les workshops passer au « tout digital ».
62 % pour les 10x6.
NOS CONSEILS
42 %
AUGMENTEZ VOTRE VISIBILITÉ ! Parmi vos avantages, vous bénéficiez d’insertions gratuites appelées « e-news » dans les newsletters quotidiennes paperjam.lu. L’e-news est un texte de promotion, de présentation ou d’information suivi d’un URL qui renvoie le lecteur à la page de votre article. Vous pouvez envoyer votre annonce par e-mail à e-news@paperjam.lu en indiquant le nom de votre société, le titre de l’e-news (50 caractères), un texte (300 caractères), le lien URL et la date de publication souhaitée. Après validation du format, l’e-news sera publiée à la date disponible la plus proche de la date souhaitée. Profitez de cette visibilité ! C’est une occasion pour vous de toucher un large public et de mettre en avant votre société.
3.500
pour les Club Talks.
32 % pour les tastings. Des chiffres qui sont sensiblement proches de ceux des profils « employés » des sociétés membres du Club. Au final, c’est plus de 50 % de ces profils qui pensent que la rentrée de septembre sera propice au retour des événements physiques. Enquête réalisé sur base d’un échantillon de 129 CEO membres et 110 membres exécutifs.
LE CHIFFRE L’e-Club, c’est plus de 3.500 visiteurs uniques inscrits, avec plus de 100 personnes, 62 minutes en moyenne par session, et 45.000 sessions en replay pour nos 70 événements digitaux depuis que nous avons lancé cette nouvelle formule : une grande réussite !
ÉVÉNEMENTS
LES WEBINARS CONTINUENT Nous avons le plaisir de vous annoncer qu’au vu de votre engouement concernant notre format digital webinar, nous maintiendrons désormais celui-ci dans le futur, en plus des événements physiques du Club. Si vous souhaitez vous aussi être le prochain expert d’un webinar Paperjam, merci de nous faire parvenir votre sujet à l’adresse programmation@paperjam.lu. Juillet / Août 2020 —
— 121
CLUBLETTER
LAURIANE MARLIER ADAPTATION & ÉVOLUTION founder and time-sharing HR director (RH LAB)
L
a crise sanitaire a apporté une modification considérable du milieu RH sur bien des points. Afin de revenir sur ce contexte particulier, nous avons interviewé Lauriane Marlier, founder & time- sharing HR director de la société RH Lab. Concernant votre activité, avez-vous développé de nouveaux axes d’expertise concernant la crise avec vos clients ? Nous nous sommes développés, mais surtout adaptés sur différents points. Pour le service Recrutement, les soucis de trésorerie rencontrés par les entreprises en période de crise nous ont amenés à mettre en place de nouvelles modalités de paiement. En effet, il est à présent possible de bénéficier d’un recrutement de qualité avec des coûts échelonnés et pour un tarif similaire au recrutement d’un intérimaire. En termes d’expertise, le service qui a été le plus sollicité a été celui du DRH à temps partagé. En effet, le boost d’activité et de demandes des entreprises fut tel que notre société a été saturée. Dans le contexte actuel,
122 —
— Juillet / Août 2020
les entreprises ont un besoin important de s’adapter, et ce en un temps record en ce qui concerne les questions RH et juridiques induites par ces changements soudains. Nous avons ainsi accompagné nos clients dans la mise en place d’avenants aux contrats pour le télétravail, de politiques de droit à la déconnexion et dans l’adaptation des locaux et des règles internes propices à la reprise. À cette heure, nous sommes encore très sollicités pour prévenir et anticiper le risque d’une deuxième vague à travers des audits sociaux, découlant sur des plans d’action qui ciblent les améliorations à apporter sur le capital humain. C’est aussi et enfin notre offre de formations qui a évolué, notamment par la mise en place de sessions orientées coaching sur les émotions positives. Ces formations accompagnent les personnes en télétravail et les salariés en perte de motivation : cette rupture apportée par la crise a réellement nécessité, de ce côté, une forte implication. Le milieu du recrutement risque-t-il de changer ? Il est certain que l’économie joue la carte de la prudence en termes de recrutement. Cela
On parle beaucoup d’adaptabilité du fait de la récente situation concernant les salariés. Serait-ce l’un des nouveaux critères forts à prendre en compte niveau RH ? Aujourd’hui, le critère de l’adaptabilité est plus que jamais de mise. Nous offrons d’ailleurs la possibilité de l’évaluer facilement via des tests psychotechniques, principalement focalisés sur l’ouverture aux changements, la prédisposition à l’autonomie et à l’autodiscipline. Mais, force est de constater qu’au-delà de l’adaptabilité du salarié, celui-ci aspire potentiellement à de nouveaux horizons pour sa carrière. On constate en effet une recrudescence des demandes concernant les bilans de compétences et les outplacements. C’est une théorie avérée, les salariés réfléchissent de plus en plus à leur qualité de vie depuis cette expérience de télétravail prolongé, quitte à revenir sur leur territoire de résidence. J. D. Pour vous inscrire, rendez-vous sur le site du Paperjam Club : club.paperjam.lu.
PHOTO Vincent Flamion
dit, il existe beaucoup d’entreprises qui ont su saisir les opportunités et qui n’ont jamais fait autant de chiffre et de recrutements que depuis la crise. Le milieu du recrutement va poursuivre son évolution et continuer de changer, sans doute différemment de ce que nous avions imaginé, cela dit il y a des prévisions d’avantcrise qui sont toujours de mise, voire même qui s’accélèrent. Les métiers en pénurie comme ceux des secteurs sociaux et informatiques vont sans aucun doute nécessiter la création de nouveaux postes. Le déploiement du télétravail pourrait aussi susciter davantage d’activité, notamment pour les professions juridiques, sociales et le développement des services à domicile. D’autres facteurs, d’avant-crise, auront quoi qu’il en soit un impact sur le milieu du recrutement, comme les nombreux départs en retraite à venir, qui restent d’actualité et sont de bon augure pour le marché de l’emploi.
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LAMBORGHINI LUXEMBOURG Concessionnaire exclusif au Luxembourg Fuel consumption and CO2 emissions combined: Huracan EVO Spyder: WLTP: 14,2 l/100km and 338g/km Fuel consumption and CO2 emissions combined: Huracan EVO Spyder: NEDC: 14,5 l/100km and 335g/km * Valeurs déterminées suivant la méthode de mesure légale obligatoire. Vous trouverez de plus amples informations sur les différences entre les normes WLTP et NEDC sur www.dat.de ou auprès de votre conseiller de vente Lamborghini.
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