PA P E R JA M . L U • S E P T E M B R E / O C TO B R E 2017
Des
s a r d qua
5 453000 074017 09 4€
e h c r a m en ENTREPRISES Goodyear investit au Grand-Duché pour rester dans la course
PLACE FINANCIÈRE L’assurance tire le gros lot avec le Brexit
POLITIQUE #Communales2017 : les communes et Digital Lëtzebuerg
Xavier Bettel R éd a c t eur é en en chef invit avec conversation ron Emmanuel Mac
ÉCONOMIE Les facettes de la croissance
Vos voyages, votre mobilité, notre ADN
Voyages – Mobilité – Business Créateur de voyages, acteur de la mobilité, partenaire de vos solutions business, depuis plus de 140 ans nous innovons pour vous. Grâce à l’expérience et à la passion de nos collaborateurs, nous anticipons les exigences d’un monde en mouvement. • • • •• • ••• •• • • • ••••
ÉDITO
THIERRY RAIZER Rédacteur en chef
Formules gagnantes L
PHOTO Maison Moderne
Mike Koedinger, président du conseil d'administration, Richard Karacian, CEO de Maison Moderne, lors d’une conférence de rédaction préparatoire à ce numéro chapeauté par Xavier Bettel.
a rentrée rime, comme chaque année, avec une recrudescence de l’actualité de toute nature. La période électorale qui s’ouvre quasiment sans discontinuer jusqu’en octobre 2018 s’annonce particulièrement riche en annonces, au gré du scrutin communal du 8 octobre et des législatives de l’année prochaine. En cette période où le travail de journaliste et la notion d’informations prendront plus que jamais leur sens, Paperjam se présente sous une nouvelle « formule ». Un motclé qui résume notre ambition : vous proposer un regard indépendant et original sur l’actualité, avec le souci de vous apporter un parcours de lecture de qualité. Dans ce magazine réinventé, place désormais à trois sections consacrées à l’actualité (Espresso), à des rencontres exceptionnelles avec des personnalités et des décideurs (Conversations), ainsi qu’à vos intérêts personnels et professionnels (Envies). Cette nouvelle formule est aussi d’exception car, pour la première fois en 17 ans d’existence, Paperjam a été composé sous la houlette d’un rédacteur en chef invité : le Premier ministre Xavier Bettel. Sans fauxsemblant de sa part, sans ambiguïté dans le traitement de l’information de la part de la rédaction, ce numéro historique s’est construit, avec la
précieuse aide de son équipe, autour d’enjeux pour le Luxembourg : l’entrepreneuriat, la politique et la place de l’humain dans la société. L’Europe n’est pas négligée. Elle est même au cœur d’une conversation entre Xavier Bettel et Emmanuel Macron. Cette rentrée 2017-2018 marque aussi l’arrivée de Richard Karacian en tant que CEO de Maison Moderne et directeur de la publication de Paperjam. Son expérience des médias (voir page 24), l’appui du fondateur Mike Koedinger et le travail de toute une équipe passionnée constituent les bases sur lesquelles Paperjam veut atteindre de nouveaux succès. N’hésitez pas à partager vos impressions de lecture sur les réseaux sociaux. Bonne découverte du nouveau Paperjam !
La conversation continue en ligne : @paperJam_lu Paperjam Paperjam Group
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Parfois ce qui compte le plus, c’est ce qui ne se produit pas. La sécurité est une question d’innovation. Comme la ceinture de sécurité à trois points développée par Volvo dans les années 50. Ou encore, le siège enfant dos à la route dans les années 70. La sécurité est aussi liée à la technologie. Pour preuve, notre système de surveillance de l’angle mort depuis plus de 20 ans ou notre voiture a freinage automatique en 2008. La technologie et l’innovation ont fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui. Sans avoir été un but en soi. C’est l’être humain qui est au centre de tout ce que nous imaginons. Lorsque nous pensons sécurité, nous pensons d’abord à chaque personne, à l’intérieur et à l’extérieur de nos véhicules. Nous ne nous concentrons pas uniquement sur les moments où peut survenir un accident. Nous veillons à vous faire éviter l’accident pour vous permettre d’envisager sereinement l’avenir. Nous construisons des voitures pour les personnes qui se préoccupent des autres personnes.
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SOMMAIRE
Septembre / Octobre 2017
ESPRESSO
CONVERSATIONS
ENVIES
ENTREPRISES
elevator Pitch 20
Composer une symphonie en 48 heures
18 Salvatore Barberio Travail, famille et encore travail
Du challenge à la solution 22
19 Goodyear Une question d’image et d’espace 22 Conseils ICT Luxembourg, tête de pont pour Cap4 24 Médias Richard Karacian, de « Libération » à Maison Moderne
Saga 25 Heintz Van Landewyck : 170 ans CEO selfie 26
Xavier Bettel et sa garde rapprochée
25 secteur spacial 67 degrés Ouest et au-delà
Carrières 26
PLACE FINANCIÈRE
Opinion 30
Qu’avons-nous retenu de la crise des subprimes ?
28 Brexit Attirante assurance 29 Swift Quatre décennies d’internet bancaire 32 Disruption Pionniers de la blockchain
Accenture fait du sur-mesure
Picture report 32 Inauguration de la China Everbright Bank Buzzword 33 Green bond Carrières 33
PHOTOS Maison Moderne (archives) / Mike Zenari – ILLUSTRATION Maison Moderne
POLITIQUE 34 Finances publiques Le dernier budget
Le face-à-face 38
Le salaire minimum social
Carrières 40
35 #communales2017 Smart municipalities 38 AG de l’Onu La responsabilité de tous
ÉCONOMIE 42 Marc Lemmer Une pointure de plus pour le SNT 43 Croissance Une affaire de cycle
Luxembourg performance index 48 Carrières 48
44 Investissements L’Afrique en ligne de mire
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SOMMAIRE
Septembre / Octobre 2017
ESPRESSO
CONVERSATIONS
ENVIES Xavier Bettel
« Le Luxembourg de 2017 n’est plus celui de 2013 » À un an des élections législatives, le Premier ministre passe en revue le bilan d’une majorité inédite dans l’histoire politique du pays.
PHOTOS Anthony Dehez, Gaël Lesure, Edouard Olszewski
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Nicolas Buck
« Une ambition qui va au-delà des frontières » Président de la Fedil et entrepreneur reconnu, Nicolas Buck a des convictions et des ambitions pour l’industrie qu’il représente et qui continue à avoir un rôle important à jouer dans le futur du pays.
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Bavardages
« Nous devons être les refondateurs de l’Europe »
Reportage
« Une autre réalité du pays » La Stëmm vun der Strooss œuvre en faveur de l’intégration sociale et professionnelle de personnes défavorisées.
Xavier Bettel en conversation avec Emmanuel Macron, président de la République française.
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SOMMAIRE
index 126 ours 128 celebrating luxembourg 130
Septembre / Octobre 2017
ESPRESSO
CONVERSATIONS
ENVIES Argent comptant Mark Tluszcz
« J’ai un rapport de respect envers l’argent » Le cofondateur et CEO de Mangrove Capital Partners partage son rapport avec l'argent et ses investissements coups de cœur.
114 Compétences
Maîtriser son discours
La prise de parole en public est aujourd’hui davantage présente dans le quotidien des managers. Un exercice qui ne doit pas s’improviser.
116
Style
Architecture
La chef du service Communication et Relations publiques de Luxembourg-ville et le gérant de rosbusch partagent leur style.
Dans le quartier Réimerwee au Kirchberg, la SNHBM participe à un ambitieux projet d’habitations à coût modéré, mais qui ne lésine pas sur la qualité architecturale.
118
120
Astrid Agustsson et René Grosbusch
Logements collectifs
Culture
Restaurant
L’industrie, et après ?
À table avec...
David Brognon et Stéphanie Rollin sont au cœur de l’actualité avec Résilients, une spectaculaire installation présentée au BPS22 de Charleroi.
Guy Daleiden, directeur du Film Fund, s’attable avec nous à l’Hostellerie du Grünewald.
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PHOTO Olivier Toussaint
IL Y EN A PLUS
Ce mois-ci avec Paperjam : les suppléments ALFI et Workspaces
ET AUSSI
La Clubletter Septembre / Octobre 2017 —
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PAPERJAM ADVERTORIAL
Une vie meilleure avec AXA Luxembourg Suite à la réforme fiscale du gouvernement, AXA Luxembourg introduisait l’an dernier un produit d’assurance innovant : Save for Life Pension. Dédiée à la prévoyance retraite, cette solution inédite combine épargne traditionnelle et placements boursiers.
L
L’INNOVATION AU SERVICE DE L’ÉPARGNANT
Face à cette réforme, AXA s’est donc positionné en adaptant son produit historique aux nouvelles dispositions fiscales, mais surtout en proposant une solution innovante. « L’environnement économique mondial et la situation sur les marchés financiers ont changé structurellement et ne sont plus comparables à la situation d’il y a 10 ans. Il fallait s’adapter au changement », poursuit Georges Biver. AXA a donc créé la solution Save for Life Pension qui conjugue la sécurité d’un fonds à capital garanti (50 %) au dynamisme des mar14 —
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eorges Biver, directeur ie et anté, Marie- élène Massard, CE et Magali uber, directrice Mar eting, ffre et istribution.
chés financiers (50 %). Solution clés en main, elle s’adapte à l’horizon d’investissement de l’épargnant (son départ en retraite) avec une proportion de risque dégressive. Autrement dit, plus vous êtes jeune, plus les actifs dynamiques (tels que les actions, l’immobilier) auront la part belle. Au contraire, plus vous approchez de la retraite, plus les actifs dynamiques laissent la place aux actifs de sécurisation (tels le monétaire et les obligations). Culturellement, c’est pour le Luxembourg un grand changement. Auparavant, les produits historiques revendiquaient une garantie totale et permanente du capital, ce qui condamnait les assureurs à investir dans des obligations (prin-
A A Luxembourg,
cipalement d’État) qui offrent aujourd’hui des rendements proches de zéro. « L’une des caractéristiques importantes de Save for Life Pension, c’est sa très large diversification et donc sa meilleure répartition des risques. Il est rare qu’une baisse des marchés impacte simultanément tous les secteurs de l’économie, c’est pourquoi notre solution propose d’investir dans des actions (petites, moyennes et grandes capitalisations), des obligations (d’État ou d’entreprises, indexées à l’inflation de l’immobilier…) », nous explique Georges Biver. « Save for Life Pension permet également une diversification géographique (zone euro,
PHOTO Maison Moderne
a réforme fiscale engagée début 2017 par le gouvernement luxembourgeois entraîne de nombreux changements dont une modernisation de l’avantage fiscal lié à la prévoyance retraite. Instaurée il y a près de 30 ans, cette disposition a évolué au fil du temps. Aujourd’hui, l’obligation de percevoir son épargne sous la forme d’une rente viagère a disparu, tout comme les plafonds déductibles par palier selon l’âge de l’épargnant. Dorénavant, c’est à ce dernier de choisir la façon dont il souhaite récupérer son épargne à l’issue de son contrat : une sortie en rente ou en capital, voire un mélange des deux. Enfin, autre avantage et non des moindres : un plafond déductible fixé à 3.200 €. Une bonne façon pour le gouvernement de raviver l’intérêt pour la prévoyance retraite ! « C’est une plus grande flexibilité pour nos clients », précise Georges Biver, directeur Vie et Santé chez AXA. Cette réforme devrait donc permettre à des jeunes actifs d’épargner davantage et de bénéficier d’une réduction fiscale conséquente, à condition de disposer de produits efficaces.
PAPERJAM ADVERTORIAL
M.-H. Massard Sans aucun doute, ses équipes et
UN ARGUMENT DE POIDS
AXA Investment Managers, gérant d’actifs du groupe AXA, a procédé à une simulation des effets qu’aurait eu Save For Life Pension sur les investissements des épargnants s’il avait existé avant les deux dernières crises financières : le résultat a montré que, d’une part, ils n’auraient pas perdu leur capital et que, d’autre part, ils auraient même eu un rendement moyen aux alentours de 4 % ! Interview croisée entre Marie-Hélène Massard, CEO AXA Luxembourg, Magali Zuber, directrice Marketing, Offre, Distribution et Georges Biver, directeur Vie et Santé chez AXA. Aujourd’hui, quelle est la mission que se fixe un assureur mondial comme AXA ?
M.-H. Massard Notre mission est de contribuer à
ce que nos clients (professionnels comme particuliers) vivent une vie meilleure grâce à notre expertise dans la gestion des risques. Cela passe par une assistance complète en cas de sinistre mais aussi par la prévention de ces risques. Nous sommes là à tous les moments de la vie, de la couverture santé de vos enfants jusqu’à votre prévoyance retraite, en passant par l’assurance de votre nouvelle voiture ou l’achat d’une maison. Être présents sans être omniprésents pour autant. Ce que nous disons à nos clients, c’est : vivez et profitez pleinement de ces grands moments, sachez que nous sommes là pour que ces événements de la vie se passent le mieux possible.
comme pour nos collaborateurs. Travailler chez AXA est une aventure humaine que partagent 165.000 collaborateurs partout dans le monde. L’une des valeurs importantes à nos yeux est « le client, avant tout » et, de ce fait, nous nous pensons plus comme des partenaires que comme des payeurs pour nos clients. Nous ne voulons pas nous limiter à « régler » des sinistres, nous voulons être là pour accompagner les personnes qui vivent des moments difficiles. G. Biver Le client d’abord, cela se traduit également dans l’utilisation que le Groupe AXA fait des nouvelles technologies. Ce rôle de prévention de plus en plus évident, les nouvelles technologies permettent de le développer, notamment dans le domaine de la santé, grâce aux objets connectés par exemple. Et puis la technologie permet d’être plus efficace dans le règlement des sinistres. Nous faisons des évaluations de catastrophe avec des drones qui nous permettent de gagner du temps et d’avoir une action plus ciblée. M. Zuber L’intégrité a également un rôle à jouer. Le fait que les clients puissent avoir confiance en nous est essentiel puisqu’au quotidien nous gérons leur argent, la bonne conduite de leurs investissements et de leurs projets futurs. Qu’est-ce qui fait selon vous la singularité d’AXA, notamment au Luxembourg ?
Quelles tendances se dessinent sur le marché de l’assurance et plus particulièrement au sein d’AXA ?
M.-H. Massard Je pense que ce sera d’apporter plus de simplicité pour le client. Notre métier est technique, avec beaucoup de variables à prendre en compte, mais cette complexité ne doit pas être subie par nos clients. M. Zuber Le digital, par exemple, est l’un des canaux qui nous permet de « simplifier » l’assurance. Avec l’application MyAXA, nos clients peuvent gérer leurs univers d’assurance de manière très accessible et simple. Cette solution unique sur le marché a nécessité des investissements importants que le groupe AXA nous a permis de réaliser puis de mettre au service du Luxembourg. G. Biver La transparence sera également mise en avant, la législation va dans ce sens. Enfin, la personnalisation sera une tendance majeure dans notre métier, avec une adaptation des produits selon les besoins de chacun.
ÉVOLUTION DE LA POCHE DYNAMIQUE DE SAVE FOR LIFE PENSION «J’ai 40 ans et je souhaite partir à la retraite à 60 ans, soit en 2037»
Actifs dynamiques Actifs de sécurisation
Retraite
USA, pays émergents…) et thématique : santé, infrastructures, énergie, matières premières, etc. Étant donné la situation cosmopolite ici au Luxembourg avec des résidents arrivant des quatre coins du monde, le mélange des cultures façonne des appétences et un sens du risque différents auxquels nous devons nous adapter », conclut le directeur Vie et Santé.
sa culture de l’innovation, de l’amélioration en continu. On nous dit souvent que cela bouge beaucoup chez AXA, mais c’est parce que le monde bouge beaucoup ! Nous devons sans cesse nous remettre en question, essayer d’intégrer les dernières innovations pour offrir de meilleures solutions à nos clients. M. Zuber Nous avons su intégrer la dynamique du pays dans nos process. Nos collaborateurs maîtrisent beaucoup de langues bien sûr, et le dialogue est très nourri entre ceux qui proposent nos produits d’assurances (agents généraux, courtiers…) et nos équipes internes. Paradoxalement, la force du Luxembourg est sa taille, ce qui fait que les choses nouvelles que l’on propose se diffusent beaucoup plus vite. Pour nous qui promouvons l’innovation, c’est une chance de progresser rapidement et d’offrir des services efficaces à nos clients.
Quelles sont les valeurs qui font aujourd’hui l’ADN AXA ? M.-H. Massard Ce qui a toujours conduit AXA, c’est
l’humain. En tant qu’activité de service, le facteur humain est au cœur de nos préoccupations. Et cette ligne de conduite vaut pour nos clients
2017
2037
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« La puissance du Cloud à votre service !
»
LUC HALBARDIER ICT & Cloud Expert
Innovation Virtualization Cloud Computing Security Outsourcing IT Strategy ITIL Service Level Agreement
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Septembre / Octobre 2017
ESPRESSO
CONVERSATIONS
ENVIES
AU P RO G R A M M E
espresso
Venir au Luxembourg avec quelques euros et y réussir sa vie. Découvrez la surprenante et singulière aventure de l’entrepreneur Salvatore Barberio, en page 18. Surprise ! Le Luxembourg s’étonne d’attirer des acteurs de l’assurance grâce au Brexit. Les raisons d’arrivées inespérées en page 28. Attendu au tournant de la fin de législature, le gouvernement prépare son dernier budget. Avec quelle marge de manœuvre ? Réponse en page 34.
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ENTREPRISES
entreprises En vue Deux Luxembourgeois ont pris du galon chez deux géants mondiaux. Philippe Schaus est devenu début septembre le CEO de Moët Hennessy. Détenu par LVMH, le groupe est spécialisé dans les spiritueux et le vin avec des marques comme Moët & Chandon, Veuve Clicquot Ponsardin ou Dom Pérignon. Philippe Schaus est actif chez LVMH depuis 14 ans, a été le directeur international de Louis Vuitton. Max Koeune se consacrera quant à lui à la direction de McCain Foods à partir du 1er novembre prochain. Disposant notamment d’une expérience chez Danone, il pilotera un groupe connu pour ses produits surgelés, présent dans plus de 160 pays, employant 20.000 personnes dans ses 55 usines à travers le monde. Ouvertures en série Aldi a annoncé installer son premier point de vente dans la capitale, à Gasperich. Deux centres commerciaux ont aussi ouvert leurs portes, l’un dans l’est et l’autre dans le nord. Borders, conçu par Beiler + François Architectes, se situe dans la Moselle entre Remerschen et Schengen. Il s’étend sur 7.000 m2, dont un supermarché Delhaize. Le Shopping Center Nordstrooss de Cactus voit quant à lui le jour à Marnach, non loin du futur lycée de Clervaux, à la route du Nord. Conçu par Jonas
Architectes Associés, il créera 200 emplois. L’investissement est de quelque 19 millions d’euros. Le centre commercial s’étendra sur 7.600 m2. 5 PME parmi 1.000 Elles sont cinq à avoir été repérées par la London Stock Exchange. Dans son classement 2017 des 1.000 sociétés inspirantes, le groupe financier britannique a mis l’accent sur cinq PME luxembourgeoises qui se distinguent par leur croissance et leur business model. Une bonne surprise pour CK, Cel, Grosbusch, Mannelli & Associés SA et Voyages Émile Weber. Enjeu crucial Alors que la première semaine nationale de la cybersécurité se déroulera du 16 au 21 octobre, un incident survenu chez BDO Luxembourg a rappelé l’enjeu de la thématique pour les entreprises. La firme qui emploie 00 personnes a été victime fin ao t d’une attaque paralysant ses communications électroniques. Une plainte a été déposée auprès du Parquet.
Travail, famille et encore travail À moins de 40 ans, Salvatore Barberio est de ceux qui prouvent que la soif d’entreprendre, le travail sans relâche et la confiance des siens sont les meilleurs atouts pour réussir. À la tête de 10 boutiques Swarovski et de trois restaurants Red Beef, il revient sur son parcours.
I
l a eu le parcours inverse de beaucoup de Français : « C’est depuis Luxembourg que je traverse la frontière pour travailler en France », s’amuse Salvatore Barberio, que tout le monde appelle Salva. À 38 ans, toujours armé d’un sourire, l’œil pétillant et toujours aux aguets, il est à la tête d’une florissante entreprise à la fois active dans la restauration et dans des boutiques de bijoux. Il faut remonter 20 ans en arrière pour comprendre et suivre le parcours de ce fils d’Italiens, qui a grandi en Moselle. « À 18 ans, j’ai lâché l’école et l’apprentissage dans le commerce pour répondre à une annonce d’un restaurant qui cherchait un serveur », se souvient-il. Alors qu’il n’avait servi que dans le bar
de son village, il se retrouve en pleine saison à la place SaintJacques à Metz. « Je faisais plein d’erreurs, je devais rembourser les commandes mal passées… Mais j’affichais une bonne volonté : ils m’ont gardé 15 jours », plaisante-t-il. Malgré les difficultés, le jeune est mordu par le virus de la restauration et décide de poursuivre dans cette voie. « Mais en France, quand tu n’as pas fait une école hôtelière, on ne t’embauche pas. » C’est ainsi qu’à peine majeur, il passe la frontière pour la première fois et se fait engager dans une pizzeria à Esch-sur-Alzette. Suivra une place au Remake Club 5 à Utopolis, « où j’ai rencontré ceux de mes amis qui comptent encore aujourd’hui »,
Rideau pour 1, 2, 3 Go Social Créé en 2012, le programme d’accompagnement pour entrepreneurs de l’économie sociale et solidaire « 1, 2, 3 Go Social » a été rebaptisé Impuls. Il propose désormais deux sessions par an. Outre une formation théorique, l’accent sera mis sur le suivi pratique des entrepreneurs.
À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez informé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu
18 —
RETOUR D’EXPÉRIENCE
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Le Grand Café sur la place d’Armes est le troisième Red Beef dans le giron de Salvatore Barberio.
PHOTO Mike Zenari
DIGEST
ENTREPRISES
ÉGALITÉ DES CHANCES
« L’ENTREPRENEURIAT N’A PAS D’ORIENTATION SEXUELLE. » puis un poste de manager au Roma Imperiale à Esch où il découvre le monde de la nuit. « Ces différentes expériences m’ont appris qu’il n’y a rien de tel que le travail et la volonté pour apprendre et grimper les échelons », affirme celui qui, depuis, n’a « jamais exigé aucun diplôme de ses employés. »
TRAVAIL EN FAMILLE
La suite de sa carrière, Salvatore Barberio la trace en fonction de sa famille : « Nous sommes quatre frères et sœurs. Notre but a toujours été de travailler ensemble. » En 2001, il achète un restaurant à Mondorf-les-Bains grâce à une hypothèque sur la maison familiale. « On n’avait pas d’autre choix que de réussir », estime-t-il en se souvenant des premières années « très difficiles » où toute la famille dormait sur place et aidait au restaurant. À force de travail et le succès aidant, du personnel peut être embauché. « Il fallait trouver une autre activité pour ma sœur qui voulait travailler la journée. »
EN QUELQUES CHIFFRES 3 RESTAURANTS
Red Beef (1 à Luxembourg) 90 COLLABORATEURS
dans la restauration 10 BOUTIQUES SWAROVSKI
4 à Luxembourg 70 COLLABORATEURS
dans les boutiques de bijoux 700 COUVERTS PAR JOUR
au Red Beef de Thionville 150 PLACES EN TERRASSE
au Red Beef de Luxembourg
C’est à ce moment que s’opère le retour vers la France où Barberio ouvre un traiteur et glacier dans le centre commercial Géric, à Thionville. Nous sommes en 2004 et l’affaire tournera vite à
plein régime (« ma mère faisait 250 kg de pâtes par jour »). Assez pour vendre le restaurant (en 2007) de Mondorf et développer autre chose.
Christiane Wickler, patronne du groupe Pall Center et présidente de la Fédération des femmes cheffes d’entreprise, a participé en juillet à un séminaire organisé dans le cadre du « BNP Paribas Women Entrepreneur Program », organisé à l’Université de Stanford, sur le campus de Palo Alto en Californie.
EN QUELQUES DATES 1997 Commence à travailler au Luxembourg Restaurant L’Antre-Nous à Mondorf -
Traiteur-glacier au
éric
2007 Ouverture de Swarovski au Géric 2011 Ouverture du Red Beef au Géric 2017 Ouverture du Grand Café by Red Beef à Luxembourg
Dans le même centre commercial, un petit espace se libère, qui deviendra une épicerie fine de produits italiens : « Un métier qui ne nous convient pas. » Par le hasard de devoir faire un cadeau de naissance, Salva découvre Swarovski et s’étonne de l’engouement de ses connaissances pour la marque. La boutique qui vendait la marque va justement fermer et il réussit à convaincre la maison mère de pouvoir la reprendre. Bien lui a pris puisqu’un mois après l’ouverture, le 1er décembre 2007, la boutique Swarovski du Géric a atteint l’objectif fixé pour l’année. Ce succès en entraîne d’autres grâce à la confiance que la marque lui accorde désormais et aujourd’hui ce sont 10 boutiques Swarovski en France (jusqu’à Nancy) et au Luxembourg (Grand-Rue et dans les centres commerciaux de périphérie) qui sont dans le giron de Barberio.
RETOUR AU LUXEMBOURG
Parallèlement, c’est l’aventure du Red Beef qui va bientôt se dérouler. Un restaurant du « Food Court » du centre commercial était en vente. « Tous les types de restauration étaient déjà présents et leurs exploitants s’entendaient bien et ne voulaient pas
voir arriver un concurrent sur leurs plates-bandes respectives », rembobine-t-il. « J’ai cherché un concept et un style de cuisine qui n’était pas encore présent et j’ai pensé à la viande grillée. » Une nouvelle donne dans l’univers des Barberio qui vont chercher les fours, les fournisseurs de viande, créer la décoration… C’est ainsi que Red Beef naît en 2011. Une deuxième enseigne ouvrira au Auchan de Sémecourt et une autre à Gasperich (devenue entre-temps À Table !) « Quand j’ai eu l’opportunité de créer le Grand Café en plein centre de Luxembourg, je n’ai pas hésité. » Ce dernier établissement
a ouvert en mars dernier. « On a pu bénéficier d’une rénovation magnifique et de la confiance des Luxembourgeois qui redécouvrent la place d’Armes », se réjouit Salvatore Barberio. Les 300 places assises (dont la moitié en terrasse) trouvent preneurs pour atteindre quelque 500 à 600 couverts par jour. Le moteur de Salvatore Barberio n’a jamais été de « grossir pour grossir, posséder pour posséder », mais bien de « permettre à tout le monde de la famille de trouver sa place ». Un fonctionnement original qui n’est dû qu’à la force de travail et la cohésion de la petite troupe. F. C.
NOUVELLE INFRASTRUCTURE
UNE QUESTION D’IMAGE ET D’ESPACE POUR GOODYEAR Le manufacturier américain construit son nouveau centre d’innovation dans l’enceinte du futur Luxembourg Automotive Campus, à Bissen. Il a aussi annoncé un investissement de 95 millions de dollars pour une nouvelle usine à Dudelange.
G
oodyear ne s’en cache pas : attirer des talents à ColmarBerg n’est pas une mince affaire. Surtout quand il s’agit d’ingénieurs hautement qualifiés. « Nos bâtiments historiques datent des années 1960, les bureaux n’y sont pas très lumineux, or l’environnement de travail compte beaucoup pour ce genre de profils », admet Jean-Paul Bruck, le directeur de
communication de l’entreprise. Une question de lumière, mais aussi de place. Depuis plusieurs années déjà, Goodyear fait face à une certaine exiguïté dans ses locaux historiques de Colmar-Berg, où se situe actuellement son centre d’innovation pour la région européenne, le second du groupe après celui du siège États-Unis. Faute d’option durable, des préfabriqués
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ENTREPRISES E L E VA T O R P I T C H
ont été installés ces dernières années pour pouvoir faire face à l’augmentation des effectifs. Dans ce contexte, le Luxembourg Automotive Campus – dont Goodyear est une des parties prenantes majeures – s’est profilé comme une aubaine. C’est en effet sur le terrain de son ancienne fabrique de cordes en acier, à Bissen, que l’État a décidé d’aménager un campus dédié à l’innovation dans le secteur automobile.
construire son tout nouveau centre d’innovation. Plus d’un millier de personnes vont y être transférées à partir de 2020, dont deux tiers d’ingénieurs et de scientifiques et un tiers de fonctions régionales (marketing, supply chain…) et support. « Cela va nous permettre non seulement de construire un bâtiment moderne et lumineux et donc plus adapté aux activités de recherche et développement, mais
AIVA Composer une symphonie en 48 heures
A Celui-ci sera réservé aux équipementiers déjà présents ou non au Luxembourg, mais seulement pour leurs activités de recherche et développement (R&D). Sur les 14 hectares de terrain disponible,
LE LUXEMBOURG AUTOMOTIVE CAMPUS EN CHIFFRES 14 HECTARES
de surface
9 ÎLOTS
pour accueillir des entreprises
1 BÂTIMENT
réservé aux start-up
4.000 EMPLOIS
prévus
neuf îlots ont été prévus pour accueillir tout autant d’entreprises. « Cette répartition n’est toutefois pas arrêtée et pourra être adaptée en fonction des besoins de chacun », précise le ministère de l’Économie, en charge du projet. Pour sa part, Goodyear a déjà réservé trois hectares pour y 20 —
aussi de se situer dans un environnement dédié à l’innovation autour de l’automobile, ce qui, nous l’espérons, constituera un pôle d’attraction », indique Éric Delvaux, en charge de ce projet. Pour l’instant, l’entreprise américaine aura comme voisin un autre fleuron du secteur au Luxembourg : le fabricant de composants IEE, détenu depuis 2013 par un consortium chinois. Celui-ci prévoit de déplacer 400 personnes sur le site. Son bâtiment est déjà en construction et devrait être inauguré en 2019. Si aucune autre entreprise n’est encore annoncée, le gouvernement s’est engagé à construire un bâtiment d’environ 800 m2 qui servira d’incubateur pour les start-up développant des technologies autour de l’automobile, comme la conduite automatisée ou l’électromobilité.
« L ES PLANS DE RECRUTEMENT EXISTENT »
Avec plus de 3.400 salariés, Goodyear fait partie des 10 employeurs les plus impor-
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start-up création Capital social Actionnaires levée(s) de fonds Chiffre d’affaires Objectifs de croissance
Aiva Octobre 2016 12.500 euros Pierre Barreau, Vincent Barreau, Arnaud Decker, Denis Shtefan En cours Aucune entrée n’a été enregistrée durant les trois derniers mois de 2016 100.000 euros de chiffre d’affaires en 2017
PHOTO Assar Architects
Le nouveau centre d’innovation de Goodyear, dans l’enceinte du futur Luxembourg Automotive Campus à Bissen.
iva a développé une intelligence artificielle capable de composer des pièces de musique symphonique originales grâce à la technologie du deep learning. Mozart, Beethoven, Bach… la start-up luxembourgeoise a fait ingurgiter quelque 15.000 partitions classiques à son algorithme. Résultat, elle est désormais capable de proposer à ses clients des compositions « inspirées de chefsd’œuvre, mais non plagiées » en 48 heures. Et cette prestation suscite déjà un grand intérêt. Un des premiers clients d’Aiva a été le spécialiste américain du graphisme Nvidia, qui cherchait une musique d’accompagnement pour l’un de ses films de promotion. Aiva a également composé la bande originale d’un court-métrage d’animation. Mais c’est la pièce d’accompagnement du feu d’artifice de la Fête nationale 2017, également jouée à la Philharmonie, qui constitue pour l’instant le plus beau trophée de la jeune pousse. Une commande passée par le gouvernement lui-même et qui avait soulevé l’ire de la Fédération luxembourgeoise des auteurs et compositeurs. Une colère bien exagérée selon Pierre Barreau, le jeune CEO (20 ans), qui rappelle que la création d’Aiva a été jouée par des musiciens en chair et en os et que sa start-up est membre de la Fédération.
Le café au boulot : délicieusement important ! 75 % des travailleurs ne sont pas satisfaits du café au bureau.* Motif ? Il est de piètre qualité. Le nombre de coffee houses professionnelles croît de façon exponentielle ces dernières années. De plus en plus d’entreprises prennent elles aussi conscience des avantages que représente une pause-café de qualité. * Online quanti testing par Number and Bolts – juin 2015 – Belgique
CHAQWA fait entrer l’expérience coffee house sur le lieu de travail.
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Le café, l’or noir ? Investir dans une pause-café de qualité sur le lieu de travail peut vous rapporter plus que vous ne pourriez le penser au premier abord. Une pause-café de qualité vous permet de renforcer le dévouement et la productivité de vos collaborateurs. En plus d’être un moment où vos collaborateurs se déconnectent de leurs tâches pour profiter d’un délicieux café, thé ou chocolat chaud, la pause-café est aussi une occasion de rapprocher vos collaborateurs les uns des autres. Un moment où de nouvelles idées et initiatives pour votre entreprise voient le jour. Tout le monde y gagne !
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ENTREPRISES DU CHALLENGE À LA SOLUTION
tants du pays. Les débuts de sa présence au Grand-Duché remontent à la fin des années 1940. Suite à des efforts de promotion économique, l’américain avait d’abord construit une usine sur le site des anciennes forges de Colmar-Berg, dont la production a débuté en 1951, avant de développer le pôle technique que l’on connaît aujourd’hui. Mais en tant que prestataire de constructeurs automobiles, l’industriel doit tenir le pas pour ne pas manquer le virage de la voiture de demain. Qu’elle soit électrique ou autonome, les contraintes auxquelles devront répondre les pneus du futur seront totalement nouvelles. « Pour chaque nouveau
projet de développement que nous confie un constructeur automobile, nous devons y dédier des ingénieurs, rappelle Éric Delvaux. Les plans de recrutement existent, mais il est difficile de les remplir. » Le 12 septembre, Goodyear révélait vouloir investir 95 millions de dollars dans la construction d’une usine à Dudelange. Un investissement inédit qui donnera de l’emploi à 70 personnes d’ici fin 2019. L’usine hautement automatisée produira des pneus premium, à haute valeur ajoutée et de grande taille. Des petites séries qui correspondent à la tendance de l’industrie luxembourgeoise : vers le haut de gamme. J. M.
FAIRE DU SUR-MESURE Entreprise Accenture Fondation du groupe 1951 Secteur d’activité strategy, consulting, digital, technology & operations Nombre d’employés 105 à Luxembourg, 411.000 à l’international
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Notre collaborateur, atteint d’une maladie respiratoire, souhaitait libérer du temps pour préserver sa santé et effectuer ses traitements, tout en gardant le côté social qu’apporte une activité salariée intéressante et motivante à ses yeux.
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LUXEMBOURG, TÊTE DE PONT POUR CAP4
leurs processus de transformation digitale. « Contrairement à certains grands acteurs, nous n’arrivons pas sur le marché avec un catalogue et des solutions clés en main, explique à Paperjam Arnaud Richard, le CEO de Cap4 Group, dont il est un des associés Tout juste créée au randfondateurs. Nous privilégions une Duché, la société entend rayonapproche pragmatique et direcner à l’international par une tement guidée par les besoins des approche innovante dans l’acclients. Cela peut paraître précompagnement des sociétés tentieux de dire que nous allons engagées dans les processus faire les choses différemment et de transformation digitale. mieux que les autres, mais en ur le marché déjà bien fourni créant notre entreprise, au-delà des consultants en ICT, de l’aventure humaine en tant dédié aux projets de transforma- que telle, nous affichons évidemtion digitale des entreprises, le ment le désir et la conviction que Luxembourg peut désormais nous pourrons apporter quelque compter sur un nouvel acteur, chose de différent. » qui vient de s’implanter armé de fortes ambitions qui s’étendent PAS UNE PREMIÈRE bien au-delà du seul territoire Arnaud Richard, 47 ans, n’en est national. pas à sa première constitution de En choisissant le nom de société. Dès l’âge de 23 ans, au Cap4, la société mise sur pied cet début des années 90, il baignait été annonce déjà la couleur de déjà dans le domaine de la comson positionnement : quelque munication multimédia à une part entre les géants des services époque où internet n’en était qu’à numériques (dont Cap Gemini ses balbutiements. Responsable est l’un des acteurs les plus entre autres, plus tard, de la représentatifs) et les Big Four, refonte et de la mise en place des multidisciplinaires et très forma- sites web en Europe pour le tés. Mais c’est aussi une manière groupe Manpower, il était ces de « montrer le cap » aux entre- cinq dernières années en poste à prises clientes engagées dans Londres chez Google. D’abord en
S
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Plusieurs discussions entre notre collaborateur, les RH et la direction ont permis de comprendre les besoins spécifiques à sa pathologie et d’évaluer comment le soutenir au mieux en adaptant son activité de consultant. Les occurrences de contrat sur mesure dans un tel contexte étant encore assez peu fréquentes, l’équipe RH Luxembourg s’est mobilisée afin de mieux baliser les démarches à suivre.
SOLUTION UN RECLASSEMENT INTERNE
Encouragé par IMS et soutenu par les différents organismes tels que la Caisse de pension, la CNS, l’Adem, l’Assurance de groupe, ainsi que la Sécurité sociale en France (pays de résidence de l’employé), différentes options ont émergé, notamment un reclassement interne à un régime de travail adapté aux capacités résiduelles de l’employé. Notre collaborateur n’accumulant pas les 10 années d’ancienneté requises, nous avons dû trouver une autre voie à ce reclassement interne. ur conseil de la CN , l’alternative identifiée fut la prescription d’un mi-temps thérapeutique par le médecin traitant. Cette demande de reclassement a ensuite reçu l’avis favorable de la commission mixte de l’Adem.
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Notre collaborateur bénéficie d’une réduction de 50 % de son régime de travail, lui permettant de mieux s’occuper de sa santé tout en conservant un revenu optimal grâce à une indemnité compensatoire. Nous sommes fiers d’avoir pu répondre à ses attentes.
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ENTREPRISES
Mais les visées internationales de Cap4 dépassent largement le cadre de la Grande Région. Le groupe s’est ainsi associé à Brams, partenaire de Google et de Microsoft basé en Afrique et au Moyen-Orient, et va l’accompagner dans son développement sur l’Europe continentale. À Cap4 le volet commercial et stratégique ; à Brams la partie opérationnelle. « Notre axe de développement ne consiste pas forcément à tout construire à partir de zéro, mais a quitté Google à Londres pour prendre la tête du groupe Cap4 à
Luxembourg.
charge des partenariats sur les marchés français et anglais, il y a vu ses responsabilités progressivement étendues au monde entier, y compris aux États-Unis. « J’ai eu alors envie de faire quelque chose de nouveau », précise-t-il pour expliquer la raison de ce nouveau challenge qui est tout sauf gagné d’avance, quand bien même l’approche retenue est extrêmement structurée. « Nous ne sommes pas une société parachutée ici pour traiter les dossiers luxembourgeois, prévient-il. Nous nous sommes installés au Luxembourg en toute conscience, avec la volonté d’établir un véritable ancrage local, sans devoir nous appuyer sur des spécialistes détachés devant répondre à des besoins spécifiques. »
business development, est quant à lui administrateur indépendant. Il compte plus de 25 années d’expérience dans le secteur financier, notamment dans la gestion de fortune. « C’est le mélange de nos trois champs de compétences qui fait notre force, explique M. Richard. Nous avons une approche à la croisée des chemins entre la nécessité de mettre en œuvre des obligations réglementaires et les besoins en matière de transformation digitale. Cela permet de faire d’une nécessité une réelle opportunité de changement. Nous faisons en sorte que les spécialistes métier et les professionnels de l’IT parviennent à parler le même langage, ce qui n’est pas toujours le cas. » Le premier recrutement de la société a été pour engager un TRIO DE TÊTES directeur régional Belux : Fabian Pour son démarrage, Cap4 se van Cleemput, qui était ces deux donne déjà les moyens de ses dernières années senior manager ambitions. Par le profil de ses au sein du cabinet Allium associés fondateurs, tout d’abord. Financial Services Luxembourg, Car aux côtés de M. Richard se spécialisé dans les métiers de la trouvent deux autres pointures : banque, de la finance et de Alexandre Micault, 56 ans, et l’assurance. Fabien Zuili, 50 ans. Le premier, qui occupe les fonctions de pré- OPPORTUNITÉS DE MARCHÉ sident, a été, au début du siècle, Car bien évidemment, le secteur directeur général de Bertelsmann financier constitue la première Services en France (devenu cible de Cap4. « Clairement, le Arvato Services en 2002). Il est domaine bancaire est psychologiaussi actuellement président — quement prêt à franchir le pas et depuis plus de 12 ans — du pres- à se lancer dans cette transformatataire de services Opportunity tion digitale pour être à la pointe et président et administrateur de dans le domaine financier interl’éditeur de logiciels pour les national, constate M. Richard. centres d’appel et de contact Tous les ingrédients sont là pour clients Vocalcom. Le second, qui de réelles opportunités de fait fonction de directeur du marchés. » 24 —
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MÉDIAS
RICHARD KARACIAN, DE « LIBÉRATION » À MAISON MODERNE Richard Karacian a endossé la fonction de CEO de Maison Moderne le 4 septembre dernier. En provenance du quotidien Libération, il succède au fondateur Mike Koedinger, qui devient président du conseil d’administration et se consacre désormais à l’internationalisation de l’entreprise.
L
e changement était annoncé de longue date. Mais la révélation du choix a nécessité un processus rigoureux et mené au niveau international. Après avoir exprimé en mars dernier le souhait de se retirer de sa fonction de CEO, Mike Koedinger et les membres du conseil d’administration de Maison Moderne ont reçu de nombreuses candidatures de haut vol pour reprendre les rênes de la première entreprise média indépendante du Luxembourg – éditrice de Paperjam –, fondée en 1994.
RICHARD KARACIAN,
C’est finalement le Français Richard Karacian – 48 ans – qui a convaincu par ses ambitions et sa vision pour non seulement poursuivre la croissance de Maison Moderne, mais aussi la faire entrer dans une nouvelle dimension. Outre son cursus juridique et son récent Executive MBA à HEC Paris et à la Stanford Graduate School of Business de San Francisco, Richard Karacian a été choisi pour son expérience dans les ressources humaines, notamment chez Axel Springer et Altice Media. Attentif au capi-
nouveau CEO (3e en partant de la gauche), et le conseil d’administration de Maison Moderne (de g. à dr.) : Guido Kröger, Daniel Schneider, Étienne Velasti, Mi e oedinger, Francis asparotto et Jean-Claude Bintz.
PHOTOS Maison Moderne, Éric Chenal
ARNAUD RICHARD
plutôt de privilégier la recherche des bonnes compétences déjà en place pour les fédérer et les faire grandir au sein d’un groupe », résume M. Richard. Depuis sa tête de pont luxembourgeoise, Cap4 entend donc très rapidement exporter son savoir-faire : d’abord en France — où le groupe prévoit, avant la fin de l’année, d’ouvrir des bureaux, à Paris — puis plus largement dans les pays francophones. J.-M. G.
ENTREPRISES SAGA
tal humain des entreprises, il se définit lui-même comme un leader exigeant. « Je suis un leader complexe, mais en effet exigeant avec moimême, ainsi qu’avec mes collaborateurs, déclare Richard Karacian. Je prends le temps d’écouter avant de décider, car j’accorde beaucoup d’importance à la responsabilisation des équipes, à leur point de vue. Je suis à leurs côtés et les soutiens. BIOGRAPHIE EXPRESS
EMPLOIS Libération, directeur général Groupe Altice Media, secrétaire général du groupe Axel Springer France, DRH et Juridique, responsable France M&A Future France, Paris, DRH et Innovations
FORMATIONS HEC Paris, Executive MBA Program 2016 HEC Paris / Stanford Graduate School of Business San Francisco, leading digital transformation of businesses and corporate innovation Université René Descartes Paris V, droit privé et droit des affaires
J’aime travailler en mode agile. En revanche, la notion de ‘bon’ ou de ‘mauvais’ collaborateur m’intéresse moins. Je dis souvent que l’expérience est le nom que l’on donne à ses erreurs. »
AMBITIONS DIGITALES
Autre élément capital pour le nouveau CEO de Maison Moderne : l’expérience client. Une notion qu’il a pu appréhender lors de ses expériences dans les médias, sa dernière fonction en date étant celle de directeur général de Libération. « Je ne serai pas un CEO qui ne fait que de la représentation, prévient Richard Karacian. Le CEO doit se placer à un niveau stratégique sans pour autant négliger les aspects opérationnels. Il doit aussi exercer une veille permanente et élaborer une vision à court et moyen termes. Je ne prétends pas disposer d’une
vision à long terme de notre secteur, car la période actuelle est marquée par un tsunami technologique. Il met les métiers traditionnels des médias à rude épreuve et force les entreprises à avancer par expérimentation lorsqu’elles envisagent des projets de longue haleine. »
RÉPARTITION DES RÔLES
Si Maison Moderne caresse de grandes ambitions dans le digital, la maison d’édition veut poursuivre sa croissance dans le native et le live. Une réflexion complétée par une internationalisation de ses activités et d’un écosystème tel que celui de Paperjam (News, Club, Guide, Jobs). « Le modèle de Maison Moderne peut être exporté, car malgré sa petite taille, le marché luxembourgeois est un magnifique laboratoire multiculturel et multilingue idéal pour expérimenter le comportement de consommateurs », estime Richard Karacian. Entre le fondateur Mike Koedinger et le nouveau CEO, les rôles ont clairement été répartis. À Richard Karacian la gestion opérationnelle et au Luxembourg. À Mike Koedinger la présidence du conseil d’administration, la représentation au conseil de presse ainsi que le développement de l’activité de Maison Moderne en dehors des frontières du Luxembourg. T. R. SECTEUR SPATIAL
67 degrés Ouest, et au-delà SES et SpaceX décollent avec le même carburant : l’innovation. Les deux sociétés préparent de nouveaux lancements de satellite en utilisant une fusée partiellement recyclée.
S
i la date du 30 mars dernier a été marquée par le lancement le plus médiatisé des deux acteurs du secteur spatial, leurs relations de travail étaient déjà éprouvées. L’américain SpaceX, fondé par Elon Musk, et la luxembourgeoise SES, fondée en 1985, partagent depuis plusieurs
HEINTZ VAN LANDEWYCK : 170 ANS Retour sur les moments symboliques du producteur de produits issus du tabac à l’approche de la pose de la première pierre de ses nouveaux locaux, le 2 octobre prochain. 1847 Jean-Pierre eintz et son épouse, Joséphine van Landewyck (ici interprétés par deux comédiens), fondent la manufacture familiale.
1857 Un local plus spacieux qu’à la rue Porte-Neuve est occupé comme débit de tabac. Il est situé au bout de la rand-Rue, à la hauteur du « Roude Pëtz ». L’immeuble, ainsi que la rue qui le longe par la droite, ont disparu depuis.
1867 Avant l’arrivée de la cigarette, le tabac était le plus souvent vendu en cornets, en boudins constitués de feuilles de tabac entières entortillées, ou en petits paquets.
1897 Pour ses 50 ans, une nouvelle usine sur le site actuel à Hollerich est inaugurée. Elle a depuis été rasée (à l’exception d’un bâtiment à tourelle).
1917 Durant la 1re Guerre mondiale, le tabac est lui aussi rationné, et les files d’attentes devant les boutiques des détaillants sont considérables.
1927 Dans le hangar aux hachoirs à ollerich, o le tabac est finement coupé avant de pouvoir être transformé en cigarettes (photo : environ 1920).
1937 Une partie des bâtiments du site de Hollerich est remplacée par une construction typique des années 30, exemple d’architecture Bauhaus.
1967 Succès de la cigarette filtre. En 1968, la production à l’usine Fixmer à Ettelbruc prend fin. Elle est transférée à l’usine de Hollerich, puis à Trèves.
2007 Après une restructuration importante de l’entreprise en 2003, désormais chapeautée par Landewyck Group, le manufacturier fusionne avec Torrekens Tabaksindustrie.
2027 Le futur site de Landewyck au Fridhaff, qui remplacera les usines actuelles de Hollerich et d’Ettelbruck. Il sera opérationnel dans 10 ans.
ENTREPRISES
CARRIÈRES PRÉSENTÉES PAR
années une même volonté d’innover. Au total, trois mises en orbite de satellites estampillés SES – pour SES 8, 9 et 10 – ont été menées avec SpaceX. Le dernier en date a marqué l’histoire puisque le premier étage de la fusée – la Falcon 9 – avait déjà été utilisé lors d’une précédente mission. Ce recyclage constitue une véritable révolution dans cette industrie chronophage et coûteuse. « La confiance que SES a accordé dans nos capacités nous a permis de démontrer avec succès la réutilisation d’une fusée », déclare Lee Rosen, vice president of customer operations & integration chez SpaceX. « Le lancement réussi de SES-10 (…) ouvre une nouvelle ère pour les vols spatiaux, déclarait en mars dernier Martin Halliwell, chief technology officer chez SES. Nous sommes fiers de nous être associés à SpaceX pour cette aventure novatrice avec des fusées réutilisables qui rendront l’accès à l’espace plus efficace en termes de coûts et de gestion du manifeste. » Et les deux parties se réjouissent déjà
de leur prochain objectif : Echostar 105 / SES-11. Un vol prévu en octobre prochain en collaboration avec Echostar. Le décollage est à nouveau prévu depuis le centre historique INNOVATION FUSÉE RECYCLÉE
Le dernier lancement de fusée a marqué l’histoire : le premier étage de Falcon 9 avait déjà servi lors d’une précédente mission.
Kennedy Space Center en Floride. Pour SpaceX, il s’agira de la troisième mission utilisant un lanceur éprouvé. « Le premier étage qui sera utilisé pour cette mission avait décollé vers la station internationale spatiale »,
précise Lee Rosen. Tant du côté de SES que de SpaceX, le recyclage partiel doit devenir un standard et pousser les autres acteurs à repenser leur mode de fonctionnement. « Nous avons l’espoir que les lancements et les atterrissages de lanceurs éprouvés aideront à convaincre le monde que la réutilisation est non seulement possible, mais qu’elle est clé pour être compétitif dans le futur », ajoute Lee Rosen. Et la firme américaine semble disposer d’un carnet de commandes plutôt bien rempli, avec notamment un prestigieux vol pour le compte de la Nasa. L’année prochaine, SpaceX transportera des astronautes vers la station spatiale internationale depuis le sol américain. Une première depuis l’arrêt du programme en 2011. Cette croissance et ces ambitions, le Premier ministre Xavier Bettel pourra les constater sur place puisque ce dernier a choisi de rendre visite à SpaceX lors de son voyage de septembre sur la côte ouestaméricaine. T. R.
SERVICES AUX ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ
Gregory Kulus, 40 ans, rejoint Sogelife où il est nommé directeur du développement commercial. Il a travaillé chez Euresa-Life Luxembourg, CSC Peat Marwick à Paris, CSC au Luxembourg, puis à la Société Générale. ASSURANCES
Philippe Golinvaux a récemment été nommé directeur financier des entités Axa Luxembourg et Axa Wealth Europe et membre du comité de direction. Il garde également la responsabilité des équipes Legal & Compliance. ASSURANCES
Nicolas Fermaud a été promu au poste de counsel au sein d’Elvinger Hoss Prussen. Il a travaillé pendant plus de 10 ans dans les bureaux de Luxembourg, Moscou et New York d’un cabinet d’avocats du « Magic Circle ». BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL
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CEO SELFIE
XAVIER BETTEL SA GARDE RAPPROCHÉE 1 XAVIER BETTEL Premier ministre 2 MARC HANSEN Ministre du Logement, ministre délégué à l’Enseignement supérieur et à la Recherche 3 GUY ARENDT Secrétaire d’État à la Culture 3
4 2
4 EUGÈNE BERGER Député, président de la fraction parlementaire
5 6 7
5 CLAUDE MEISCH Ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse et ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
7 PIERRE GRAMEGNA Ministre des Finances 1
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8 CORINNE CAHEN Ministre de la Famille et de l’Intégration et ministre à la Grande Région
PHOTOS Xavier Bettel
6 FERNAND ETGEN Ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et de la Protection des consommateurs et ministre des Relations avec le Parlement
LA DIPLOMATIE N’EXCLUT PAS LES RAPPORTS DE FORCE. VENEZ DÉCOUVRIR LA NOUVELLE BMW SÉRIE 5 BERLINE CHEZ BILIA-EMOND.
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Le plaisir de conduire
PLACE FINANCIÈRE
PLACE FINANCIÈRE DIGEST
Gare à la bulle Les indices de plusieurs places boursières chatouillent des records depuis le début de l’été, portés par les valeurs technologiques et la recherche de rendement dans un contexte de taux bas et de marché pétrolier en berne. De quoi craindre qu’une bulle financière en vienne à éclater alors que les inquiétudes se renforcent autour des valorisations probablement surestimées des cotations technologiques et de la dette chinoise. CSSF « vigilante » La Commission de surveillance du secteur financier a in igé , million d’euros d’amendes en 2016 d’après son rapport d’activité, soit sensiblement autant qu’en 2015, mais quasiment deux fois plus qu’en 2014. Une tendance
qui va aller croissant avec la multiplication des réglementations européennes. « La CSSF reste vigilante afin que le risque fiscal ne soit pas remplacé par un risque d’utilisation du centre financier à des fins criminelles, et s’assure que les entités surveillées n’augmentent pas leur appétit au risque pour maintenir leur niveau de revenus dans un contexte externe difficile », avertit son directeur général Claude Marx dans la préface. Potentiel élevé Luxembourg a gagné quatre rangs dans le Global Financial Centres Index, passant de la 18e à la 14e place sur 92 juridictions en lice et restant dans le top 3 européen aux côtés de Londres et Francfort. Le classement met également en exergue le potentiel de développement de la Place et son positionnement de leader pour une approche globalisée des marchés. Noel Fessey L’Américain Thomas Seale, CEO d’European Fund Administration depuis 20 ans, laissera sa place en fin d’année au Britannique Noel Fessey, grand spécialiste de l’industrie des fonds d’investissement – ayant été durant 11 ans membre du conseil d’administration de l’Alfi et fin connaisseur de la Place. Il a notamment dirigé pendant plus de 13 ans la société de gestion de fonds Schroder Investment Management.
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Attirante assurance Depuis le printemps, sept assureurs basés à Londres ont décidé de transférer une part de leurs bagages au Luxembourg. Et la liste devrait encore s’allonger. Une surprise, même si le secteur avait des arguments à faire valoir qui, avec du recul, paraissent évidents.
Départ ept compagnies anglo-saxonnes ont d’ores et déjà annoncé leur départ vers la Place grand-ducale, leur nouvelle base pour l’Union européenne.
I
l l’a joué séducteur discret. Sans gesticulations ni déclarations caressantes. Pourtant, depuis le printemps, les annonces de compagnies financières anglosaxonnes qui souhaitent rejoindre le Luxembourg se multiplient. C’est notamment le cas dans le secteur des assurances. Début septembre, sept acteurs, et pas des moindres, ont déjà confirmé leur intention de gérer leurs affaires sur le continent à partir de la Place grand-ducale. Et, selon nos informations, un au moins va le faire dans un délai assez court. Pour l’ensemble du secteur financier, cette vague d’intérêt est une – bonne – surprise. « Nous ne nous y attendions pas, convient Claude Wirion, directeur du Commissariat aux assurances (CAA). Nous estimions avoir des chances de notre côté, mais ce que nous ignorions, c’était
le poids des entreprises britanniques dans l’activité transfrontalière en libre prestation de services. Elles étaient restées très discrètes sur cette question. » Au point que le Commissariat ignorait jusqu’à l’existence de certains acteurs venus frapper à sa porte. Autre sujet d’étonnement, le fait que, pour la plupart, ces nouveaux joueurs opèrent tous dans le même secteur : le non-vie international. « Luxembourg sera leur nouvelle base pour l’Union européenne, où ils disposent de succursales dans de nombreux pays par rapport à des activités surtout liées aux entreprises », explique Jean-Michel Pacaud, insurance leader chez EY Luxembourg. Il repère là la naissance d’un nouveau pilier d’activité à côté de l’assurance-vie internationale et de l’assurance à destination du marché local. Un
ILLUSTRATION Maison Moderne
Nouvelles chinoises Quatre ans après Cargolux, la Bil est passée du pavillon qatari à celui de l’empire du Milieu par le biais de son nouvel actionnaire majoritaire Legend Holdings. La signature précédait de quelques jours l’arrivée de la China Everbright Bank sur la Place. Shanghai Pudong Development Bank attend un ultime feu vert pour l’imiter et devenir la 8e banque chinoise. Et l’automne réservera d’autres annonces venues du géant asiatique selon Pierre Gramegna, ministre des Finances.
BREXIT
PLACE FINANCIÈRE
EMPLOIS
3.000 sentiment appuyé par Claude Wirion, pour qui l’implantation dans le pays de l’assureur helvétique Swiss Re, en 2007, avait donné un premier coup de pouce à l’activité non-vie internationale. ILS ONT CHOISI LE LUXEMBOURG
CHACUN SES RAISONS AIG tats-Unis Annonce 8 mars 2017 Arguments Le Luxembourg offre un hub pour les services financiers de manière générale, y compris fintech. FM GLOBAL (États-Unis Annonce 26 avril 2017 Arguments L’expertise en matière de régulation, la compréhension du business mondial et le vivier de talents. HISCOX Royaume-Uni Annonce 9 mai 2017 Arguments Une position probusiness, la grande expérience dans les services financiers et la proximité avec plusieurs de ses principaux marchés. RSA INSURANCE Royaume-Uni Annonce 5 juin 2017 Arguments Un régulateur expérimenté, une localisation stratégique et une expérience internationale. CNA HARDY (États-Unis Annonce 6 juin 2017 Arguments La localisation géographique entre trois de ses bureaux en Europe continentale, la stabilité de l’environnement économique et politique et l’approche professionnelle de son régulateur. LIBERTY SPECIALTY MARKETS (États-Unis Annonce 5 juillet 2017 Arguments Un environnement réglementaire robuste. TOKIO MARINE (Japon) Annonce 6 septembre 2017 Arguments Ancrage pro-business et ouverture du régulateur à l’égard des nouveaux entrants.
« Ce segment va donc prendre une importance beaucoup plus grande », assure-t-il. Un changement qui se fera aussi ressentir dans les chiffres du secteur. En termes d’emploi, les nouvelles compagnies devraient entamer leurs activités avec
quelques personnes seulement. Des postes à responsabilité – direction générale et contrôle – pour assurer l’indispensable substance. Mais l’intégration des emplois dans les succursales basées dans l’UE va faire exploser les statistiques du CAA. On parle de milliers de salariés à renseigner dans le compte des « postes à l’étranger ». Pour justifier le choix du Luxembourg, les nouveaux arrivants avancent des arguments similaires : la localisation stratégique du pays, son expérience internationale et la compétence de son régulateur. « Le CAA maîtrise parfaitement les activités internationales, convient Marc Hengen, administrateur délégué de l’Association des compagnies d’assurances et de réassurances (ACA). En plus, dans ce pays, nous présentons l’avantage de pouvoir communiquer en langue anglaise. » Pour Claude Wirion, un autre atout de la Place est de bénéficier, au niveau des assurances, d’une autorité de contrôle distincte du secteur bancaire. Pas de problème d’engorgement, donc. « Pour revenir au cas de Swiss Re, son choix du Luxembourg, il y a 10 ans, a aussi permis un certain bouche-à-oreille positif dans le contexte du Brexit », estime le responsable du gendarme des assurances. « Le fait que la première annonce ait été faite par l’acteur de poids américain AIG n’est pas anodin non plus », avance Jean-Michel Pacaud, qui a accompagné plusieurs acteurs dans leur choix. « Mais il faut aussi mettre en avant la flexibilité et la réactivité du CAA, ainsi que sa vision accommodante par rapport à l’outsourcing. Pour autant qu’il puisse les contrôler, il n’empêchera pas les nouvelles compagnies de poursuivre le travail avec leurs sous-traitants actuels, où qu’ils soient basés. » Et, en phase
Le CEO de Luxembourg for Finance, Nicolas Mackel, a fait sensation début septembre sur Sky News en chiffrant à 3.000 le nombre d’emplois susceptibles d’être créés au Luxembourg dans le sillage du Brexit. Même s’il a ensuite précisé que « 90 % seraient probablement [pourvus] localement ».
de démarrage, le CAA admettra aussi des structures assez légères, qui devront se renforcer avec le temps. « Un directeur général et deux fonctions de contrôle sur quatre pourraient suffire dans un premier temps », précise le directeur du CAA, qui insiste cependant sur la nécessité d’obtenir tous les renseignements nécessaires sur les différentes filiales. Une position conciliante apte à faire venir d’autres candidats ? « L’assurance est un secteur important dans la City, on peut donc estimer que le processus n’est pas encore à son terme, tous les acteurs internationaux basés à Londres vont devoir faire des choix dans ce sens », note encore Marc Hengen. Au nom de l’ACA, il confirme la volonté du secteur d’intégrer au mieux ces nouvelles compagnies. « Elles vont renforcer le secteur de l’assurance au Luxembourg. Ce sont des sociétés
qui ont une perspective internationale, ce type d’activité nous est familier. » Mais Big Ben a beau être à l’arrêt, le chrono du Brexit, lui, grappille les jours inexorablement. « L’objectif des sociétés basées à Londres est d’obtenir la licence pour l’UE avant la fin 2018, fait encore remarquer l’expert en assurances d’EY Luxembourg. Ceux qui n’auront pas démarré la procédure avant la fin de cette année risquent d’avoir de sérieux problèmes. » On devrait donc voir plus clair début de l’année prochaine sur les choix des différentes entités. Mais le bilan pour le Luxembourg est déjà meilleur qu’attendu. « Au début des manœuvres post-Brexit, le Luxembourg visait surtout les banques et l’asset management, admet Jean-Michel Pacaud. L’assurance ne semblait pas être un grand enjeu. » J.-M. L.
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n 1977, lorsque Swift propose aux banques partenaires sa technologie de communication pour les paiements transfrontaliers, le monde financier assiste, sans vraiment le savoir, à la nais-
sance des fintech et d’internet. Pas banal ! D’autant moins que la Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication (Swift) a été initiée en tant que société coopérative dès 1973 par
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PLACE FINANCIÈRE OPINION
AU CŒUR DU SYSTÈME
Un succès auquel ont amplement contribué les acteurs luxembourgeois. Réunis dans l’Almus (Association luxembourgeoise de membres et utilisateurs de Swift), les 198 acteurs – dont 30 Luxembourgeois – ont envoyé 254 millions de messages en 2016, 17,5 % de plus qu’en 2015. Par rapport à la contribution au chiffre d’affaires de Swift, le GrandDuché est le sixième contributeur, derrière le Royaume-Uni, les États-Unis, la Belgique, SWIFT EN CROISSANCE PERMANENTE Banques (en milliers) 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0
Messages (en millions) 6.000 5.000 4.000 3.000 2.000 1.000
79 983 989 999 009 016 19 1 1 1 2 2
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Source : Swift
l’Allemagne et la France. « Le Luxembourg a toujours été un important acteur du réseau Swift », observe Lysiane Back, qui vient de céder la place en tant que représentante nationale de Swift – chairperson en langage swiftien – à Serge Munten, head of operations à la Bil. Responsable Electronic Banking à la BCEE, Madame Back gère pour sa banque les relations avec Swift depuis la fondation de la coopérative et a présidé l’association Almus pendant 11 ans (deux mandats). 30 —
Le succès de Swift, elle l’explique notamment par ses origines coopératives. « Dès le départ, ils ont écouté leurs clients et le marché, et ont associé leurs membres au développement de la société », explique la responsable de la première heure, toujours aussi passionnée par cette aventure technologique. Elle note ensuite que Swift a misé sur les besoins réels du marché et s’est focalisée sur l’organisation d’un réseau sécurisé et rapide. « En mettant en place un système de messages structurés, ses responsables ont permis d’éviter la tour de Babel des institutions financières. » Un message quasi universel au monde bancaire qui parle désormais de « code Swift ».
EXPANSION PERPÉTUELLE
Une fois l’efficacité du système prouvée, d’autres acteurs que les banques ont rejoint le réseau. À partir de 1983, des banques centrales se sont connectées, renforçant son image de lien entre les différents acteurs de l’industrie financière. De son côté, la Banque centrale du Luxembourg a rejoint le réseau en 1993. Avant cela, en 1987, Swift s’était ouverte au monde des placements, étendant ses services à l’industrie des fonds d’investissement. Une décennie plus tard, en 1998, elle a encore élargi son offre aux entreprises. Face à la masse des intervenants et au poids d’acteurs de certains pays, les pays d’Europe ont fini par se regrouper, en 2001, au sein de l’European Swift Alliance. « Une association née à l’initiative des acteurs luxembourgeois, précise Lysiane Back. L’idée était de pouvoir exprimer conjointement ses besoins et de peser plus lourd. » La représentante luxembourgeoise note encore que le succès de Swift est également lié à sa volonté de recruter les personnes les plus compétentes – la coopérative emploie un peu plus de 2.600 personnes – et qui ont foi dans l’avenir de l’entreprise. « Au départ, beaucoup de spécialistes étaient sceptiques sur l’avenir de la société », pointe-t-elle. Aujourd’hui, elle fait quasiment l’unanimité dans la finance, mais
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Qu’avons-nous retenu de la crise des subprimes ? « PRATIQUEMENT RIEN ! » L- D A D N Économiste à la Fondation Idea
Il me semble que la meilleure et plus sincère réponse à cette question est « pratiquement rien » ! De nombreuses réformes ont suivi, toutefois, la vague d’offensive de régulation semble déjà avoir tourné. Aujourd’hui, la finance est toujours aussi complexe et « innovante » (fintech, cryptomonnaies, etc. , les banques systémiques sont plus nombreuses et toujours « trop grosses pour péricliter », la régulation semble à la traîne, les politiques monétaires ressemblent de plus en plus à de l’art abstrait, la dette mondiale publique et privée du secteur non financier atteint 2 0 du PIB ; un record et un comble quand on sait que le monde a connu une crise de surendettement en 2007. Il n’y a pas à dire, nous n’avons pratiquement rien retenu de la crise des subprimes !
« LES BANQUES CENTRALES ONT JOUÉ UN RÔLE-CLÉ » CARLO THILL Président du comité de direction de BGL BNP Paribas et responsable Pays du groupe au Luxembourg
Une des conséquences principales de la crise a été un renforcement considérable de la réglementation bancaire. Afin d’assurer une meilleure résistance à des chocs éventuels, le capital réglementaire des banques a fortement augmenté depuis 2007. Il en est de même des liquidités que les banques sont obligées de détenir. La crise des subprimes a également mis en évidence l’importance de mécanismes d’amplification. es efforts considérables ont été entrepris pour mieux comprendre les canaux de transmission et d’amplification qui étaient à l’ uvre pendant la crise. Une conclusion pour les régulateurs et les fonctions de risk management au sein des institutions financières est qu’il n’est pas suffisant de suivre des indicateurs agrégés dans l’évaluation des risques. Les fonctions de risk management au sein des banques ont d’ailleurs été considérablement renforcées depuis la crise. Finalement, il ne faut pas sous-estimer l’importance de l’intervention des autorités publiques. Découvrez la version intégrale sur paperjam.lu
PHOTOS BGL / Fondation Idea
239 banques originaires de 15 pays, dont le Luxembourg. Le but : remplacer le flux de messages par télex, une technologie trop peu sécurisée. Basée à La Hulpe, dans la riche banlieue de Bruxelles, la société technologique a connu un développement fulgurant. 40 ans après l’envoi des premiers messages, elle regroupe à présent plus de 11.000 institutions financières dans 200 pays qui, ensemble, ont transmis plus de 6,5 milliards de messages en 2016.
Do bigger things
Véhicule lancé, smartphone rangé.
PLACE FINANCIÈRE FLASHBACK
continue à améliorer ses services pour faciliter la vie de ses clients qui, pour une partie d’entre eux, sont toujours ses actionnaires. Derniers défis en date : l’accélération des paiements transfrontaliers – une solution de messagerie de paiements instantanés a été lancée en juin pour le marché européen – et la recherche de solutions pour protéger le réseau contre la cyber-
criminalité. « Le système Swift en lui-même est hyper fiable, mais il faut aussi sécuriser la périphérie extérieure au système », explique Lysiane Back. Donc faire en sorte que chaque utilisateur de Swift renforce ses systèmes sur les postes directement en lien avec le réseau. Un objectif qui risque de prendre de plus en plus de place d’ici les 50 ans de l’opérateur. J.-M. L.
INAUGURATION DE CHINA EVERBRIGHT BANK date 08.09.2017 lieu luxembourg congrès
DISRUPTION
Ils sont encore peu à pouvoir expliquer précisément ce qu’elle est, mais toujours plus nombreux à affirmer qu’elle constitue la prochaine révolution numérique. La blockchain intrigue, et au Luxembourg, plusieurs projets se mettent en place.
L
e 6 juillet 2017 sera peut-être une date-clé dans l’histoire de l’industrie luxembourgeoise des fonds d’investissement. Ce jour-là, on enregistrait la toute première transaction d’actifs via une technologie utilisant la blockchain. Celle-ci était faite pour le compte de Natixis Asset Management sur la plateforme FundsDLT, développée en collaboration par Fundsquare (filiale de la Bourse de Luxembourg), InTech (filiale du groupe Post) et KPMG Luxembourg. Une opération ordinaire, comme il y en a des milliers par jour sur la Place, mais d’un genre totalement nouveau pour les connaisseurs. « La blockchain est la pièce manquante de l’internet, explique Marco Houwen, le président de Lu-Cix. Elle offre la possibilité de se faire confiance sans obligatoirement être l’un à côté de l’autre. » Car si cette technologie permet de réaliser de nombreux types d’opérations financières, elle a surtout l’avantage de les rendre plus sûres. « Le grand problème aujourd’hui, c’est qu’on parle d’une 32 —
FORMER POUR COMPRENDRE
Mais avant cela, il faudra convaincre les patrons de sauter le pas. Un pas qui, pour l’instant, est synonyme de grand saut dans l’inconnu. D’autant plus que, comme toutes les technologies disruptives, la blockchain est regardée avec réticence. C’est pour la démystifier que Wim Stalmans a créé The Blockchain Academy. Cette structure propose aux entreprises des formations simplifiées sur cette technologie, mais aussi sur les enjeux qu’elle soulève. Notamment en termes de droit. Son premier client n’a d’ailleurs pas été une banque, mais un cabinet d’avocat. « La blockchain est, en fait, un grand registre infalsifiable de
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Huang Changqing, ambassadeur de Chine au Luxembourg, Pierre Gramegna, Xavier Bettel et Tang Shuangning, président de China Everbright Group.
Tang Shuangning a laissé tomber la veste pour prendre le pinceau dès la fin de la cérémonie.
Tous les acteurs luxembourgeois qui ont aidé à l’implantation de CEB étaient présents à cette cérémonie d’inauguration.
Plus de photos en ligne sur paperjam.lu.
PHOTOS Nader Ghavami
PIONNIERS DE LA BLOCKCHAIN
technologie, mais pas encore de ce que l’on peut faire avec », regrette le spécialiste. C’est pour accélérer son adoption au Luxembourg que le gouvernement et une dizaine de sociétés issues de différents secteurs, des start-up fintech aux cabinets d’avocats, ont mis en place conjointement en novembre 2016 l’initiative Infrachain. Coordonnée par Marco Houwen, son but est de développer une blockchain privée à travers un réseau européen de « nœuds » certifiés et donc sûrs. Les entreprises qui n’auront pas la possibilité de développer leur propre blockchain pourront se greffer sur celle d’Infrachain. « Nous sommes en train d’encourager des acteurs dans d’autres pays européens à suivre notre exemple et à se rallier à un réseau d’Infrachain à l’échelle du continent », ajoute Marco Houwen.
PLACE FINANCIÈRE BUZZWORD
transactions, qui va fondamentalement redéfinir l’organisation de la propriété, qu’elle soit matérielle ou immatérielle », précise Wim Stalmans. Il s’agit donc d’une pièce maîtresse de l’économie de demain, dont on apprend à connaître le potentiel. Et le Luxembourg l’adopte doucement. En parallèle à FundsDLT, un autre consortium composé de PwC Luxembourg, de la start-up Scorechain et de plusieurs banques travaille à un projet similaire : Fundchain. L’ABBL, en partenariat avec l’Université du Luxembourg, a quant à elle lancé un projet de recherche dans ce domaine, alors que des groupes de travail s’y penchent à l’Alfi. « On s’y met tout doucement, mais le chemin à parcourir est encore long, car la technologie comme le cadre réglementaire sont toujours très immatures », rappelle Marco Houwen. Le GrandDuché reste toutefois dans le peloton de tête. Aux États-Unis,
DÉFINITION
UN GRAND LIVRE OUVERT Intimement liée au bitcoin, puisque créée en même temps, la blockchain est un réseau public ou privé qui permet de transmettre, sécuriser et stocker des informations sans un organe central de contrôle, mais à travers des « nœuds » qui ne sont rien d’autre que des utilisateurs. Le mathématicien Jean-Paul elahaye la définit comme « un très grand cahier, que tout le monde peut lire librement et gratuitement, sur lequel tout le monde peut écrire, mais qui est impossible à effacer et indestructible ».
c’est au mois de mars qu’IBM a lancé une plateforme pour permettre aux entreprises de construire leurs propres réseaux blockchain. Mais contrairement à l’initiative Infrachain, il s’agit d’un service commercial. J. M.
PRÉSENTÉES PAR
CARRIÈRES
SERVICES AUX ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ
Christophe Herrmann a rejoint Willemen Construction en tant que directeur études et commercial. Âgé de 43 ans, il a commencé sa carrière au sein du groupe Bouygues, avant de rejoindre l’entreprise CDCL en 2000, où il a acquis une grande expérience du marché luxembourgeois en occupant successivement différentes fonctions : ingénieur étude de prix, au sein du service dont il prend la responsabilité en 2008, avant d’être nommé directeur commercial et membre du comité de direction en 2012.
Pascale Soares, 54 ans, a rejoint l’équipe Fundraising de Médecins Sans Frontières. Elle est en charge des relations avec les partenaires corporate et les grands donateurs. Sociologue de formation et possède une grande expérience dans le secteur de l’action humanitaire et de la coopération au développement. Elle a notamment travaillé comme chargée de direction à la Fondation CMS et comme responsable du bureau luxembourgeois de Paradigmo.
CONSTRUCTION
SERVICES
Laura Stachly a rejoint Immotop.lu au poste de key account manager. À 28 ans, et après quatre ans passés aux services d’Editus et de son portail immobilier Habiter.lu, elle vient renforcer l’équipe commerciale du 2e portail immobilier du Luxembourg.
Juliane Fromm a été qualifiée en tant que conseil en propriété industrielle auprès de l’ ffice de la propriété intellectuelle à Luxembourg et en tant que European trademark and design attorney auprès de l’EUIPO ffice de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle) chez ffice Freylinger.
ENTREPRISES
BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL
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Green bond [gri:n baʊnd] nom
Terme qui définit un nouvel outil financier destiné à injecter des capitaux dans des projets en faveur de l’environnement.
A
ppelées aussi obligations climatiquement responsables (OCR), les obligations vertes permettent de « lier de manière transparente et responsable les fonds levés sur les marchés de capitaux et les décaissements en faveur de projets qui génèrent des retombées positives pour l’environnement », selon la définition de la Banque européenne d’investissement (BEI). C’est en 20 que la première définition commune des green bonds a été proposée, par l’organisation International Capital Market Association (ICMA). Elle a depuis été mise à jour plusieurs fois. En 2016, les green bonds ont connu un développement sans précédent. D’abord avec l’entrée de l’Asie sur ce marché, et plus particulièrement la Chine, qui est devenue leader sur ce marché qui a plus que doublé en un an. Mais aussi avec le lancement de la plateforme Luxembourg Green Exchange (LGX) à la Bourse de Luxembourg. Il s’agit du tout premier dispositif dédié aux obligations vertes et il cote à l’heure actuelle plus de 50 milliards d’euros d’obligations vertes, soit près de la moitié du marché mondial d’OCR. On peut dire que l’institution jouit d’une certaine expertise dans le domaine puisque la première émission d’un green bond a été effectuée le 5 juillet 2007 à la Bourse de Luxembourg. Plus récemment, la Banque mondiale, par le biais de sa filiale International Finance Corporation (IFC), et le gestionnaire d’actifs Amundi ont signé un partenariat pour créer le plus gros fonds d’obligations vertes au monde. Baptisé reen Cornerstone Bond Fund, celui-ci pèsera deux milliards de dollars et il visera les OCR émises par des banques de marchés émergents d’Afrique, d’Asie, du Moyen- rient, d’Amérique latine, d’Europe de l’Est et d’Asie centrale. Une initiative créée pour répondre à « la forte demande pour l’innovation financière », précisent les deux partenaires. J. M.
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POLITIQUE
POLITIQUE Viendra, viendra pas ? Le géant américain Google pourrait investir un milliard d’euros pour établir un centre de traitement de données au Luxembourg. Alors que les autorités parvenaient, après un premier échec, à libérer un terrain de 30 ha à Bissen début septembre, il appartient désormais à Google de décider si le projet au Luxembourg deviendra réalité ou non. Avant de voir le début des travaux, le projet devra de toute manière passer les procédures administratives, notamment les études d’impact environnemental. La crise de la burqa Le ministre de la Justice, Félix Braz (Déi Gréng), présentait le 7 août le « projet de loi portant modification de l’article 563 du Code pénal en créant une infraction d’interdiction de dissimulation du visage dans certains lieux publics ». L’interdiction qui prévoit des amendes pouvant aller jusqu’à 250 euros, ne s’appliquerait donc pas à l’ensemble de l’espace public. En tentant de trouver un juste milieu dans un débat public réduit au « Burkaverbuet » (interdiction de la burqa , le ministre écologiste ne satisfait ni les partis conservateur, CSV, et identitaire, ADR, qui demandent une interdiction totale du voile, ni une partie de la base
de son propre parti Déi Gréng qui s’oppose à une telle interdiction. Politiquement indépendante Laurent Loschetter était nommé le 1er septembre président du conseil d’administration de la radio de service public, 100,7. Le directeur de DSL Data Services et de l’« Atelier », et membre du conseil d’administration du Mudam, qui est ouvertement un ami du Premier ministre Xavier Bettel, assurait sur radio 100,7 le 4 septembre que, selon lui, la seule radio de service public du randDuché resterait « politiquement indépendante ». Tandis qu’il estime que la radio 100,7 devrait éventuellement avoir davantage de moyens, il analysera en revanche si dans son fonctionnement actuel, la radio « est dans les clous » de sa mission, telle que définie par la loi de 1992. Consensus et débat Quatre prétendants au poste de bourgmestre de la capitale ont débattu le 12 septembre dernier au Cercle Cité, à l’invitation du Paperjam Club. Lydie Polfer (DP), Sam Tanson (Déi Gréng), Marc Angel (LSAP) et Serge Wilmes (CSV) ont voulu marquer leurs différences, principalement autour du logement et de la mobilité, les deux thèmes-clés de la soirée. Revivez le débat sur paperjam.lu
À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez informé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.
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FINANCES PUBLIQUES
Le dernier budget… … de la mandature sera présenté par le ministre des Finances, Pierre Gramegna (DP), cet automne. Un « budget de la continuité », qui s’inscrit dans un contexte de forte croissance économique, d’une évolution de la dette stable, mais d’une marge de manœuvre limitée.
’est un des grands rende -vous de l’année la présentation du projet de budget de l’État.
O
n l’appelle la loi la plus importante de l’année : la loi concernant le budget des recettes et des dépenses de l’État retient les recettes (fiscales et autres) escomptées et les dépenses en investissements, en transferts sociaux, mais également les montants alloués aux différents départements ministériels, aux administrations publiques et aux établissements publics. Pas étonnant que les principaux dirigeants d’administration soient nombreux à s’intéresser aux lignes qui les concernent. Mais aussi ceux qui se posent simplement la question suivante : « Que fait le gouvernement de l’argent du contribuable ? » Après d’amples consultations et tractations avec de nombreuses parties concernées, et après la phase de calcul, les fonctionnaires du ministère des
Finances ont produit au courant de l’été le projet de loi qui sera déposé et présenté par le ministre des Finances, Pierre Gramegna (DP), cet automne à la Chambre des députés. Suivront alors les travaux parlementaires, qui culmineront en décembre avec le vote final. Juste avant, le texte aura été présenté par la députée Joëlle Elvinger (DP), la première femme rapporteur d’un budget depuis Lydia Mutsch (LSAP) il y a 10 ans.
MANŒUVRES
Tandis que le gouvernement avait placé le budget de 2017 « sous le signe de la solidarité et de la compétitivité », celui de 2018 sera celui de la « continuité », annoncent Pierre Gramegna et Joëlle Elvinger. Une continuité accompagnée par quelques nouveautés, comme la
PHOTO Archives Maison Moderne
DIGEST
POLITIQUE
ÉLECTIONS
34.634 gratuité partielle de l’encadrement des enfants, ainsi qu’éventuellement des nouvelles mesures au niveau du logement entend-on. Par ailleurs, le ministre des Finances évoque des réflexions au sujet d’éventuels crédits fiscaux ou abattements pour des investissements dans des start-up. Derrière le descriptif de continuité se cache néanmoins aussi le contexte économique et budgétaire, qui limite la marge de manœuvre. En effet, le budget de l’année en cours était déjà celui de l’entrée en vigueur de la réforme fiscale, celui des premières incidences des nouvelles dispositions du congé parental, et d’investissements fortement augmentés pour adapter les infrastructures à la croissance de l’emploi et de la démographie. Ces réformes qui auront de nouvelles incidences sur les comptes publics l’année prochaine, compte tenu de la baisse progressive du taux d’imposition des sociétés de 19 à 18 % en 2018, ou encore du « succès » du congé parental, avaient déjà creusé le déficit budgétaire de l’administration centrale (administration publique sans les communes et la Sécurité sociale). Le déficit passerait ainsi de 215 millions en 2016 à un milliard en 2017. De quoi comprendre une certaine inquiétude du côté du partenaire gouvernemental, le LSAP. Son président de fraction, Alex Bodry, anticipe un « exercice qui ne sera pas évident ». Le ministre des Finances se montre en revanche rassurant, arguant que malgré ce déficit au niveau de l’administration centrale, les finances publiques en général rempliront les engagements européens. En effet, si les autorités prévoient que la dette augmentera à l’horizon de 2021 en valeur absolue, sa proportion par rapport au PIB devrait rester en dessous de l’objectif de 30 %.
En outre, Pierre Gramegna indique à Paperjam que « nous avons un solde positif aux alentours de 0 %, alors même que nous disposons d’une marge par rapport à l’objectif de -0,5 % ». Et de poursuivre : « Le gouvernement souhaite rester prudent, et donc, nous maintenons cette marge par rapport au solde structurel. »
RÉÉQUILIBRER, REDISTRIBUER
Le parti d’opposition, le CSV, vraisemblablement incontournable pour la formation d’un gouvernement fin 2018, ne manquera pas de critiquer le fait que, tout de même, malgré une forte croissance économique, l’administration centrale demeure déficitaire. Dans leur analyse, les chrétiens-sociaux seront rejoints par l’ADR, tandis que Déi Lénk déplorent, compte tenu de la « continuité », un budget qui plairait aux marchés et ignorerait les intérêts des citoyens. Claude Wiseler, s’appuyant sur des appels à la vigilance de la Commission européenne, du Conseil national des finances publiques et de la Banque centrale du Luxembourg, avait, dès sa désignation en octobre 2016 comme candidat chef de file du CSV, adopté un discours de prudence. Craignant de futures crises, il suggère de viser un solde structurel « aux alentours de 0,2 % » (au lieu de -0,5 %), sans pour autant pouvoir dire avec quels ajustements il entend y parvenir. Cela dit, tout comme le gouvernement actuel avait rééquilibré les finances publiques en début de mandature pour les redistribuer ensuite, le prochain gouvernement ne manquera pas d’arguments pour mener le même cycle. F. A. Retrouvez l’interview intégrale du ministre des Finances, Pierre Gramegna, sur paperjam.lu.
C’est le nombre de non-Luxembourgeois inscrits sur les listes électorales pour les communales. Une légère progression par rapport aux élections de 2011 et 2005. Au total, 284.577 Luxembourgeois et non-Luxembourgeois voteront le 8 octobre prochain, pour une population totale de plus de 560.000 habitants. Pour de nombreux observateurs, il s’agit là d’un réel « déficit démocratique ».
#COMMUNALES 2017
Smart municipalities Pour avoir une nation digitale, il faut aussi des communes digitales. Un processus parfois peu visible, mais en cours.
L
a digitalisation ne s’arrête pas à la page d’accueil des villes et villages luxembourgeois, comme vdl.lu, esch.lu ou même saeul.lu, mais elle commence par là. Les sites internet des communes ressemblent encore souvent au format 1.0 : des sites qui donnent des informations de base, mais sans qu’on puisse participer ou partager des données. Les sites, sous leur forme actuelle, sont néanmoins souvent surchargés d’informations et rarement mis à jour. La journaliste du Luxemburger Wort, Diane Lecorsais, notait dans un éditorial au mois d’août qu’il restait encore de la marge pour s’améliorer. Tandis que les sites internet des communes sont quasiment identiques dans leurs structures, leurs dernières actualisations remontent à l’époque des dernières élections communales de 2011. Exception faite de la capitale, qui a modernisé son portail électronique en le rendant largement plus « user friendly ». Reste à savoir si le nouveau site permettra une plus forte participation du citoyen à la vie politique de la commune. L’ancien site, bien que Kafkaesque, permettait en effet de suivre les séances du conseil communal, de retrouver dans le répertoire tous les services de la
ville et de consulter dans un blog séparé les plans d’urbanisation de la capitale. Tandis que les pouvoirs publics peuvent mettre un maximum d’instruments digitaux à disposition des citoyens, le député-maire de Clervaux et président du syndicat des communes (Syvicol), Émile Eicher (CSV) explique que « là où ça coince encore », c’est au niveau de la participation des citoyens : « Beaucoup ne consultent pas tous les jours ni leur boîte mail ni leurs SMS. »
DES COMMUNES « M ALIGNES »
Le rôle des « municipalities » dans la digitalisation va bien au-delà de la communication avec les citoyens. La secrétaire d’État à l’Économie, Francine Closener (LSAP), évoque dans ce contexte la troisième révolution industrielle, telle que préconisée par le futurologue américain Jeremy Rifkin. Si le cadre est posé par les instances nationales, l’application des nombreuses possibilités qui vont vers une économie plus qualitative ne pourrait se faire dans les communes. « Les communes doivent aller de l’avant », déclarait Francine Closener lors de la conférence « Smart city » en mai dernier. Une ville ou commune « maligne », c’en est une qui
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Fund Channel Luxembourg Adopts Thomson Reuters KYC Managed Service to Achieve Optimal Operational Compliance Effi Efficiencies ciencies and an Industry-wide Global AML/KYC Standard The growing interest in Know Your Customer (KYC) managed service is partly driven by asset management fi firms rms facing increased global regulatory pressures, causing them to incur unprecedented compliance costs and implement complex KYC processes. Enhancing the due diligence experience for their clients and generating operating effi efficiencies ciencies through streamlining the onboarding process are also driving their broader interest. Luxembourg-based Fund Channel is the latest European client to go live with the Thomson Reuters KYC managed service. Richard Lepere, managing director at Fund Channel, recently participated in a KYC Thought Leadership event hosted by Dominic Mac, head of KYC Industry Solutions at Thomson Reuters. During the event, Richard outlined the drivers behind Fund Channel’s adoption of the KYC managed service. The following are key highlights of what Richard had to say:
• In today’s environment, two areas of our business – legal and compliance – are experiencing what we see as “sub-optimal operational effi efficiency.” ciency.” • The continuously evolving regulatory environment is impacting the way we conduct business, especially how we manage our clients/counterparty relationships. • The growing amount and complexity of data that’s now required for compliance purposes is a burden across our business teams, including the client relationship managers, operations and compliance teams. • We estimate that approximately 90 percent of our time is spent on collecting documents and only 10 percent on analysing them; we wanted to reduce the time “wasted” on collecting documents and focus instead on reversing this ratio – spend 90 percent on analysing the documents and 10 percent on collection. • Our vision is to reduce the burden of relying on manual processes and move towards a digitalised, technologyenhanced process that is scalable and sustainable for our business, ensuring that we continue to maintain the highest standards of conduct and due diligence. • We undertook a review of potential KYC product and service offerings and were introduced to the Thomson Reuters KYC managed service through one of our shareholders. • After careful evaluation and extensive due diligence, the Thomson Reuters KYC managed service was chosen to help us streamline our KYC and client data management processes.
S052203/9-17
• Our main objective was to streamline all KYC documentation collection. Thomson Reuters not only provided this capability, but also provided the fl flexibility exibility to adapt their KYC policy to our needs – i.e., alignment of risk levels and collection of additional documents. • While using the Thomson Reuters KYC managed service, we continue to be responsible and accountable for the AML/ KYC decisions and now can dedicate the quality time needed to analyse and better understand the counterparties we are onboarding. • The Thomson Reuters KYC managed service has already started assisting us in a substantive way, through reducing the burden on our internal staff to collect and verify the data. • One major feature of the Thomson Reuters service is the global AML/KYC policy they have built. The client due diligence is undertaken based on a global AML/KYC policy supporting all the various jurisdictions where Fund Channel conducts business. The AML/KYC policy expertise will help us in implementing and updating our internal procedures to remain current with regulatory changes. • We expect to continue driving operating effi efficiencies, ciencies, reducing costs and enhancing our risk management procedures as we further implement and use the Thomson Reuters KYC managed service. Following the fi first rst quarter 2017 acquisitions of Clarient and Avox, the Thomson Reuters KYC managed service continues to draw interest and rising demand from the buy-side community worldwide. Thomson Reuters award-winning KYC managed service provides for the collection of public and private documentation, verifi verifies, es, screens, determines ultimate benefi beneficial cial owners and monitors legal entities for change in accordance with international KYC and anti-money laundering (AML) standards.
risk.thomsonreuters.com
Publireportage
No one can help you Know Your Customer like Thomson Reuters
With a total solution from a single provider, nothing slips through. No gaps, no communication breakdowns, no lapses in coverage. There is nowhere for bad behaviour – or bad players – to hide. No one delivers trusted, effective, end-to-end KYC solutions like Thomson Reuters.
tr.com/kyc
POLITIQUE L E FA C E - À - FA C E
AG DE L’ONU
La responsabilité de tous Les 193 États membres des Nations unies, dont le Luxembourg, se sont réunis au mois de septembre à New York.
L
a 72e session de l’assemblée générale de l’Onu est sous le signe de menaces sans précédent depuis la signature de la charte des Nations unies en 1945 à San Francisco. Tandis que la population
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L’AUGMENTATION DU SALAIRE SOCIAL MINIMUM POUR A N D R É RO E LTG E N
« Une question sociale »
S
elon André Roeltgen, une augmentation conséquente du niveau du salaire social minimum serait « indispensable pour enrayer la montée des inégalités salariales ». Le président de la Confédération syndicale indépendante souligne que le SSM ne serait pas du tout si extraordinaire, comparé à d’autres pays, par rapport aux salaires moyens ou médians. À l’opposé, il rappelle le niveau « parmi les plus élevés » en ce qui concerne l’excédent brut d’exploitation par emploi, ainsi que la productivité. Et de poursuivre : « Si l’on veut une société cohésive, cette force économique doit être répartie de manière équitable. » Face à l’argument qu’une hausse du SSM causerait une hausse du taux de chômage, il réplique que cet argument se baserait « uniquement sur des réflexions théoriques qui sont infirmées par les données empiriques ». Le syndicaliste évoque ainsi la comparaison européenne : malgré un niveau élevé en termes absolus du SSM au Luxembourg, le taux de chômage des travailleurs pas ou peu qualifiés au Luxembourg se situe « à proximité de la moyenne, et nettement en dessous de ses voisins belge et français ». Et selon André Roeltgen, l’idée qu’un SSM élevé évincerait les travailleurs luxembourgeois du marché du travail est fausse : « Si l’on compare la proportion de frontaliers au sein de la population de salariés rémunérés au salaire minimum à celle des frontaliers dans l’emploi national, on note que dans les deux cas, la part des frontaliers est plus ou moins la même et s’élève à environ 40 %. » AND L N Président du syndicat OGBL
CONTRE j e a n - jacq u e s ro m m e s
« Le prix du logement »
J
ean-Jacques Rommes « comprend très bien » l’argument que le M ne suffirait pas à joindre les deux bouts à la fin du mois, mais selon lui, « les prix en général ne sont pas beaucoup plus élevés qu’à l’étranger ». L’administrateur délégué de l’UEL souligne que le réel problème se situerait au niveau du logement : « Tous les ans pendant 25 ans, nous avons construit moins que nous avions de nouveaux arrivants. Cela ne pouvait que mener à la catastrophe. » Devant l’argument qu’une augmentation du salaire social minimum pourrait, comme en Allemagne, redynamiser l’économie sans nuire à l’embauche, il souligne que le marché intérieur luxembourgeois se distingue clairement de celui de son grand voisin : « Au Luxembourg, en augmentant le salaire social minimum, cela aurait plutôt tendance à faire encore grimper les loyers, puisqu’on pourrait payer plus pour cette denrée rare. » En ce qui concerne les inégalités, Jean-Jacques Rommes relativise : « En mesurant le revenu des gens, en y incluant les transferts sociaux et en déduisant les impôts, on se rendrait vite compte que la société luxembourgeoise est bien moins inégalitaire que si l’on n’inclut pas ces paramètres. » Par ailleurs, une augmentation ne serait pas sans conséquences. Pour commencer, elle « écarterait » les salariés les moins productifs. Pourquoi ? Le SSM attirerait de plus en plus de travailleurs venant de l’étranger, plus qualifiés et venant de loin. Le travailleur résident moins qualifié se retrouverait concurrencé et exclu du marché du travail. AN- A Q Administrateur délégué de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL)
PHOTOS Maison Moderne (archives), Anthony Dehez
adopte les nouveaux outils qui permettent une gestion plus efficace ou plus simple de la communication, mais également de la mobilité et des transports, de l’énergie, de l’eau et des déchets. Plutôt que devoir se déplacer à l’hôtel de ville, c’est effectuer ses démarches de chez soi ou même sur son portable. Plutôt que d’avoir des autobus qui roulent à intervalles réguliers, mais peu remplis, ce sont des autobus qui pourraient optimiser leurs trajets en fonction des besoins des passagers. Plutôt que d’allumer le radiateur quand il fait froid, ce sont des capteurs qui déclenchent automatiquement le chauffage. Plutôt qu’un éclairage urbain permanent, ce sont des lampadaires qui s’allument à l’arrivée des véhicules. Pour adopter ces nouveaux modèles d’économie circulaire et partagée, la collecte de données et leur mise à disposition par les communes sont cruciales. C’est dans cet esprit que Digital Lëtzebuerg a initié les bases de données sous format « open data » sous le portail data.public.lu qui, outre les diverses institutions dont avant tout le Statec, déverse déjà une quantité considérable de données dans l’espace ouvert. Malgré son petit territoire, mais à cause d’une disponibilité limitée de ressources humaines en la matière, le Luxembourg ne fait pas toujours bonne figure en matière de collecte de données ou statistiques. La digitalisation se fait, y compris dans les communes, mais le chantier perdurera. F. A.
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POLITIQUE
Donald Trump. Le président américain, qui joue la carte de l’isolationnisme, génère selon Jean Asselborn des « incertitudes liées au positionnement de la nouvelle administration américaine, y compris en matière de climat, alors que les catastrophes naturelles des dernières semaines, y compris aux États-Unis, montrent l’impact réel du changement climatique ».
SITUATION URGENTE
Pour le coordinateur climat de l’Action Solidarité Tiers Monde, ASTM, la sortie annoncée des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat augmente l’urgence du sujet. Dietmar Mirkes soutient l’accord de la COP21, mais rappelle que ce dernier est néanmoins un accord minimal. Même si l’assemblée générale de l’Onu n’est pas l’instance en charge de l’accord, l’activiste espère de plus forts engagements de la part des autres nations signataires, car « pour arriver au moins à remplir les engagements, il faudra bien que les autres États fassent plus » afin de compenser la sortie d’un des plus grands pollueurs au monde. Que peut faire un petit État comme le Grand-Duché du
MOBILITÉ
Nouvelle attraction Mi-septembre, la passerelle ottant sous le pont Adolphe au c ur de Luxembourg-ville a ouvert au grand public. Construite entre les deux arches de l’ouvrage d’art emblématique de la capitale, la nouvelle structure (longue de 154 mètres, large de 4 mètres et haute de 3,8 mètres) vise à combler deux objectifs : améliorer l’offre de mobilité douce à Luxembourg-ville et créer une nouvelle attraction pour la capitale via « une perspective spectaculaire de la vallée de la Pétrusse », selon François Bausch (Déi Gréng), ministre du Développement durable et des Infrastructures.
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— Septembre / Octobre 2017
Luxembourg dans tout cela ? Jean Asselborn estime que « chaque État, quelle que soit sa taille, peut contribuer de façon positive à l’action de la communauté internationale ». Le ministre des Affaires étrangères rappelle le rôle que joue EMPREINTE ÉCOLOGIQUE
« Avant d’améliorer le monde, on ferait déjà bien d’améliorer le pays. » DIETMAR MIRKES
zon 2030, au niveau interne, mais aussi à l’international à travers la coopération avec nos partenaires. » Le coordinateur de l’ASTM estime pour sa part qu’il faudrait aller plus loin, notamment en respectant les conventions en matière de climat et des droits humains signées par le Luxembourg au niveau des placements de fonds publics et de fonds de compensation. Jean Asselborn reconnaît qu’en effet « chacun doit y mettre du sien ». Et de poursuivre que « ce n’est pas uniquement une tâche des gouvernements ou des organisations internationales. Chaque citoyen est concerné, et chaque citoyen, par son action au quotidien, peut contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable. » Une responsabilité d’autant plus vraie, étant donné que les citoyens jouissent de leurs droits et de leurs libertés fondamentales. F. A.
le Luxembourg au sein de l’Union européenne et il rappelle le man- PRÉSENTÉES PAR dat du Luxembourg au Conseil de sécurité de l’Onu en 2013-2014 : « Le Luxembourg sait prendre ses responsabilités au niveau SERVICES AUX ENTREPRISES international. » PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES Par ailleurs, le Luxembourg PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ ferait partie des États les plus engaAlessandro Tutucci, gés en matière de coopération au 37 ans, a rejoint LeasePlan développement et d’action humaLuxembourg en tant que nitaire et en matière de financedirecteur commercial. ment de la lutte contre le Diplômé en gestion d’entreprise, il changement climatique. Dietmar commence sa carrière en 2005 au sein du département commercial de Mirkes salue les engagements du LeasePlan Italie. Luxembourg à l’échelle internatio- TRANSPORT nale, mais évoque en revanche RESSOURCES HUMAINES l’empreinte écologique du GrandRégis Muller a rejoint Duché. Selon le réseau « Footprint », Molitor Avocats à la Cour le Luxembourg et ses 590.000 en tant que counsel au sein du département Employhabitants vivraient un niveau de vie ment, Pensions & Immigration. Âgé de équivalent à une population de 44 ans, il a travaillé pour le cabinet 5 millions d’habitants. Dietmar d’avocats indépendant AMMC Law. Mirkes, rappelant que ce calcul ne BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL prend pas les importations en Arne Bolch, 41 ans, est considération, mais uniquement associé auprès de GSK les émissions de carbone et l’utiliLuxembourg, au sein du département Fonds d’insation du sol, estime qu’« avant vestissement. aux barreaux de d’améliorer le monde on ferait déjà Luxembourg etAdmis d’Allemagne, il a trabien d’améliorer le pays ». vaillé chez Allen & Overy et Clifford Le ministre des Affaires étran- Chance. gères assure néanmoins que le BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL gouvernement veut jouer sa part : « Le Luxembourg est résolu à mettre en œuvre le programme de Créez ou actualisez votre biogradéveloppement durable à l’hori- phie sur guide.paperjam.lu.
CARRIÈRES
PHOTO Sébastien Goossens
mondiale vient de dépasser les 7 milliards et demi, son écosystème est menacé par le changement climatique et par la guerre totale, évoquée les derniers mois, tant par le président américain, Donald Trump, que par le président français, Emmanuel Macron. « Le moins que l’on puisse dire est que le système international est soumis à des tensions sans précédent à l’heure actuelle », expliquait Jean Asselborn (LSAP) à Paperjam le 8 septembre. Le ministre des Affaires étrangères évoque les agissements du régime en Corée du Nord, les conflits au Moyen-Orient et en Afrique qui continuent à martyriser les populations locales, le blocage au niveau du processus de paix au Proche-Orient, ainsi qu’une dérive autoritaire dans de nombreux pays. Et d’ajouter : « Il faut reconnaître que l’Europe traverse une période difficile, avec l’entame des négociations sur le Brexit, mais aussi le défi de la migration qui continue de nous mettre à rude épreuve et que nous ne parvenons toujours pas à maîtriser ». Par ailleurs, la 72e session de l’assemblée générale de l’Onu sera la première à laquelle participera
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ÉCONOMIE
économie Chine électrique Le premier marché automobile du monde – 24 millions de voitures vendues l’année dernière – a l’ambition de supprimer la vente et la production de véhicules à carburants fossiles (essence, diesel et gaz) à moyen terme. Le ministère chinois de l’Industrie et des Technologies de l’information a en effet affirmé début septembre avoir « entamé des recherches » sur le sujet. Le pays emboîte ainsi le pas à la France et au Royaume-Uni, qui ont déjà annoncé un tel souhait et qui espèrent l’atteindre d’ici 2040. Tout sourire Le rand- uché a enregistré une fréquentation touristique en hausse pour la première partie de l’année. Dans la capitale, 6,2 % de nuitées supplémentaires ont été rapportées par rapport au premier semestre 2016, alors qu’entre janvier et août, quelque 106.600 touristes ont visité les casemates du Bock, soit 5,17 % de plus que l’année dernière. Dans le pays, les randonnées du Mullerthal Trail ont attiré près de 65 % de marcheurs en plus. Pour rappel, le tourisme pèse 5,1 % du PIB luxembourgeois. Dépendance accrue Avec la fermeture de la centrale turbine-gazvapeur Twinerg en octobre 2016, le Luxembourg ne couvre plus que 11,7 % de sa
consommation nationale, selon le dernier rapport de l’Institut luxembourgeois de régulation publié fin juillet. Ce qui oblige le pays à augmenter ses importations d’énergie, principalement depuis l’Allemagne. Le Findel au 7e ciel Avec 1,6 million de passagers enregistrés durant le premier semestre 2017, LuxAirport affiche une hausse de fréquentation de 18,2 % par rapport à la même période de l’année dernière, ce qui le place dans le peloton de tête des aéroports européens qui ont enregistré la plus grosse croissance. La seconde partie de l’année s’annonce encore meilleure, puisque la compagnie a rouvert début juillet le terminal B, fermé depuis 2008. La direction de l’aéroport souhaite atteindre un total de 3,5 millions de passagers en 2017. Toujours à 0 % La Banque centrale européenne a annoncé début septembre qu’elle avait décidé de maintenir ses principaux taux directeurs à 0 %. La volatilité inhabituelle des cours de l’euro par rapport au dollar a en effet poussé Mario Draghi à suivre la voie de la prudence. Il faudra par ailleurs attendre cet automne pour connaître les grandes lignes que prendra la politique monétaire après 2017.
À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez informé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.
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TRANSFERT DE TECHNOLOGIES
Marc Lemmer : une pointure de plus pour le SnT L’ancien CEO du CRP Henri Tudor et chief business development officer au List rejoint le centre interdisciplinaire de l’Université du Luxembourg pour améliorer le transfert des technologies développées vers les milieux industriels.
L
e choix a pu en surprendre certains, mais pour Marc Lemmer, il ne s’agit que d’une continuité logique dans son parcours professionnel. L’ancien directeur (pendant six années) du Centre de recherche public Henri Tudor (devenu, en 2015, le Luxembourg Institute of Science and Technology – List – suite à sa fusion avec le CRP Gabriel Lippmann) occupe à plein temps, depuis cet été, les fonctions de head of technology transfer office au sein de l’Interdisciplinary Centre for Security, Reliability and Trust (SnT) de l’Université du Luxembourg. Créé au sein de l’institution il y a deux ans, dans le cadre d’un projet financé par le Fonds national de la recherche, ce Technology Transfer Office
(TTO) a pour objectif d’accompagner les projets de recherche une fois qu’ils ont abouti, pour leur permettre d’accéder à de nouvelles dimensions, notamment industrielles. Cela va des aspects de propriété intellectuelle (brevets, licences, marketing) jusqu’à la mise en œuvre de processus de spin-off (quatre ont déjà été lancées à partir du SnT). « Les choses sont déjà bien en place, mais il faut désormais passer à une phase de consolidation vers une organisation de support plus professionnalisée et qui corresponde à la taille du SnT et à la dynamique de cet écosystème, explique à Paperjam Marc Lemmer. C’est une question de maturité pour le SnT, qui s’est développé sur l’excellence scientifique et l’expérience entrepreneu-
Marc Lemmer a été CEO de feu le CRP Henri Tudor de 2009 à 2014.
PHOTO Archives Maison Moderne
DIGEST
ÉCONOMIE
FINANCES PUBLIQUES
+3,2 % riale. Ma mission consiste donc à aider au développement des processus, des outils, des méthodes, mais aussi à recruter les personnes qui pourront développer encore les actions de ce TTO. » Développer des partenariats industriels n’est pas, en soi, une nouveauté pour le SnT, que ce soit à destination des entreprises privées ou des institutions publiques. « Mais cela se faisait dans une organisation un peu séparée, explique M. Lemmer. En unifiant tous ces efforts au sein d’une même structure, nous permettons aux chercheurs de davantage travailler en étant plus proches des besoins à longue durée des industriels et de faciliter ensuite le transfert de leurs résultats. Il s’agit notamment de pouvoir étoffer les offres de services sous l’aspect business development afin d’interagir de façon plus fluide et plus efficace dans l’établissement de tels contrats de partenariat. » La feuille de route de Marc Lemmer est donc on ne peut plus simple : dans un premier temps, sur un plan purement structurel,
il s’agira pour lui de piloter le développement des outils et de l’organisation afin de les élever à un niveau d’excellence ; puis de capitaliser sur le réseau et les connexions existants pour amplifier le relationnel avec les industriels au Luxembourg et au-delà. « Ce sera évidemment un travail d’équipe, sous la houlette de Björn Ottersten, le directeur du SnT », explique-t-il. Pour M. Lemmer, la collaboration avec le SnT a, en fait, commencé en février dernier, mais sous sa casquette Bridging Gaps, la structure de conseil qu’il a créée il y a un an après son départ du List où il avait occupé, en dernier lieu, les fonctions de chief business development officer. Depuis juillet, la relation client-fournisseur s’est transformée en relation salariale à durée indéterminée. « Une telle fonction nécessite réellement une personne à plein temps, estime l’intéressé. L’activité de Bridging Gaps continue, mais de manière moins prioritaire pour moi et dans des domaines où, évidemment, il n’y aura pas de conflit d’intérêts. » J.-M. G.
CROISSANCE
UNE AFFAIRE DE CYCLE Si les prévisions tablent sur une reprise soutenue dans les deux années à venir, l’économie luxembourgeoise se situe depuis plusieurs décennies dans une phase globale de décélération. Même si elle reste en meilleure forme que dans les pays voisins.
F
in juillet, les analystes de l a B a n qu e c e nt ra le d u Luxembourg ont employé le terme « surprenante » pour qualifier la bonne forme de la croissance grand-ducale au 1 er semestre 2017. D’autant plus qu’il s’agit d’une situation également constatée par le Fonds monétaire i nte r n at i o n a l ( F M I ) e t l a Commission européenne dans
leurs prévisions de printemps. Tout le monde ou presque est d’accord pour dire que la croissance du PIB luxembourgeois aura été égale ou supérieure à 4 % en 2016 et dépassera ce seuil cette année. « Il est vrai que nous sommes surpris par les révisions à la hausse que nous avons dû faire ces dernières années sur nos prévisions initiales », reconnaît
Avec un gain de 230 millions d’euros au premier trimestre, par rapport à la même période en 2016, les revenus étatiques ont progressé de 3,2 %, contre une hausse de 4 % sur la même période au cours des deux années précédentes, selon le tatec. Une évolution due à la réforme fiscale.
Ferdy Adam, conseiller économique au Statec. Une grande forme qui ne doit pas faire oublier la dépendance de l’économie luxembourgeoise à la zone euro. Quand celle-ci montre des signes de reprise, comme c’est le cas actuellement, le pays en profite doublement. « C’est un fait empirique qui se vérifie depuis 1985, confirme Ferdy Adam. Du fait des activités financières, notre croissance est automatiquement plus importante que celle de l’économie réelle de nos voisins. »
nomiste de la BGL BNP Paribas, Yves Nosbusch. Comment réagirait le secteur en cas d’une nouvelle crise ? Les avis des experts sont partagés. Le Luxembourg ne pourra pas aussi bien s’en tirer qu’en 2008, estiment certains. D’autres rappellent toutefois que la Place s’est largement diversifiée ces der-
DIVERSIFICATION EN COURS
Information et communication 1,5 %
Pour limiter cette dépendance au secteur financier, les autorités tentent depuis bientôt 10 ans de diversifier l’économie. Et leurs efforts deviennent tangibles. Sur les 4,2 % de croissance prévus par le Statec en 2016, environ 3,2 % sont générés par des services non financiers. Parmi ceux-là, près de la moitié sont liés aux technologies de l’information et de la communication (ICT), même si le poids de ce secteur n’est que de 7,2 % du PIB. Mais si l’on compte les services d’entreprise qui gravitent autour de la Place, la finance pèse encore près de la moitié du PIB et conserve son rôle de moteur de l’économie. « Ce rapport est illustré par le fait que toutes les études statistiques montrent une forte corrélation entre la croissance luxembourgeoise et l’évolution des principaux indices boursiers européens », précise le chef éco-
COMPOSITION DE LA CROISSANCE DU LUXEMBOURG EN 2016 Valeur ajoutée totale en volume, en variation annuelle Total 4,2 % Activités financières et d’assurances 1 % Services aux entreprises 0,9 % Administration publique, défense, éducation, santé 0,5 % Commerce, transport et horeca 0,3 % Activités immobilières 0,1 % Source : Statec
nières années, à l’avantage des auxiliaires financiers, principalement les sociétés de gestion de fonds et d’actifs, et au détriment de l’intermédiation financière. Les travaux de Bastien Larue du Statec démontrent d’ailleurs que le secteur financier repose aujourd’hui sur une offre de produits bien plus large. Il est donc théoriquement plus solide.
RALENTISSEMENT À PRÉVOIR
En s’intéressant aux prévisions à long terme, un constat s’impose toutefois : l’économie luxembourgeoise se situe dans une phase de ralentissement.
Septembre / Octobre 2017 —
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ÉCONOMIE E X P E RT I SE L O I
&
T R AVA I L
50 BIS CONSTAT
La croissance potentielle, qui ne prend pas en compte la conjoncture et constitue un repère considéré comme fiable pour ce genre de prévisions, tourne aujourd’hui autour de 3,5 %, alors qu’elle était supérieure à 5 % dans les années 1980. « Si on prend des périodes trop courtes, l’indicateur de productivité peut être très sensible à la conjoncture. Il faut donc s’en méfier, rappelle le professeur Arnaud Bourgain de la faculté de Droit, d’Économie et de Finance de l’Université du Luxembourg. Mais si l’on prend le cycle économique actuel, qui a débuté avant la crise, on s’aperçoit en effet qu’il
se situe pour le Luxembourg dans une phase descendante. » Cette tendance se vérifie d’ailleurs dans les dernières prévisions conjoncturelles à moyen terme du Statec. Après une envolée du PIB, dont la hausse frôlera les 5 % en 2017 et 2018, les statisticiens prévoient une baisse de la croissance. Selon eux, elle n’atteindra que 2 % en 2021. Mais il est important de rappeler que ces tendances s’inscrivent dans un contexte global de décélération des économies occidentales. La croissance potentielle des pays de l’OCDE, qui était de 2,8 % en 1992, est tombée aujourd’hui à 1,5 %. J. M.
INVESTISSEMENTS
L’AFRIQUE EN LIGNE DE MIRE Le continent africain suscite de plus en plus d’intérêt de la part des investisseurs de la Place. Les acteurs s’organisent pour répondre aux attentes et aux besoins.
A
lors que l’Afrique a constitué, au début de l’été, un des thèmes centraux du G20, sous le thème « Investir dans un avenir en commun », l’intérêt pour le continent africain dépasse aujourd’hui largement les plans « traditionnels » d’aide au développement. Face à une crise migratoire sans précédent, les solutions proposées çà et là ne sont plus uniquement humanitaires, mais elles touchent aussi désormais directement le volet économique, ce qui constitue « une approche complètement nou44 —
velle dans le développement économique » aux yeux de Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des Finances. Vues du Luxembourg – qui est indirectement représenté au sein du G20 par l’Union européenne –, les relations économiques avec l’Afrique commencent à s’intensifier et c’est tout sauf un hasard si le Grand-Duché est devenu adhérant de la Banque africaine de développement en 2014. Les lignes commencent à bouger entre le Gibraltar du Nord et le continent africain.
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CE QUE DEVRAIT DIRE LA LOI Il est nécessaire, pour maintenir la compétitivité du rand- uché, de se positionner comme start-up nation. Cet incitant devra tenir compte des règles imposées par l’OCDE dans le cadre de son plan Beps, de façon à assurer une substance et la réalité du lien entre frais de développement, réalisation et revenus générés. Il devra également respecter le cadre établi par l’Union européenne en matière de fiscalité des entreprises. Tout cela complique la mise en place de ce nouveau régime, qui doit être attractif et permettre au Luxembourg de se confirmer en tant qu’intellectual property hub en Europe.
QUE FAIRE ? Seuls les brevets, les modèles d’utilité et les dépôts de code source pourront désormais bénéficier d’exonération fiscale. En d’autres termes, le nouveau régime ne pourra favoriser que les innovations technologiques — innovations techniques et logiciels principalement — et non plus les marques. Il est donc indispensable de penser à protéger efficacement ces actifs par le biais des droits de propriété intellectuelle. Les contrats de développement, de licence, etc. doivent également intégrer d’ores et déjà cette problématique, de façon à pouvoir bénéficier ultérieurement du nouveau régime.
L’AVIS Le gouvernement a rappelé son intérêt pour le soutien de l’innovation et dit préparer activement ce régime. Les modalités de mise en œuvre étant précontraintes par l’OCDE et l’Union européenne, le Luxembourg est justement amené à faire preuve d’innovation pour son programme, pour que celui-ci demeure attractif pour toutes les entreprises. À l’heure où le choix de sa localisation, pour une start-up comme pour un géant de l’internet, n’a jamais été aussi libre, le Luxembourg se doit d’être visible et de suivre sa devise : « Let’s make it happen! » OLIVIER LAIDEBEUR est conseiller en propriété industrielle au cabinet spécialisé ffice Freylinger. Il est notamment diplômé du Centre d’études internationales de la propriété industrielle (CEIPI).
ILLUSTRATION Maison Moderne
Diversité Sur les 4,2 % de croissance prévus par le Statec en 2016, environ 3,2 % sont générés par des services non financiers.
Le régime fiscal de faveur pour le soutien à l’innovation, octroyant une exonération de 80 % sur les revenus nets de propriété intellectuelle, la fameuse IP Box, a été abrogé avec effet au 30 juin 2016. Depuis plus d’un an, un régime transitoire s’applique, permettant aux entreprises ayant bénéficié du régime avant cette date de maintenir cet avantage jusqu’au 30 juin 2021. Un projet de loi a été déposé à la Chambre des députés le 4 août, mais d’ici à ce qu’il soit voté, aucun nouveau régime n’est encore en place.
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ÉCONOMIE
AFRICA DESK
Certaines entreprises luxembourgeoises s’organisent en conséquence. Le cabinet d’avocats Charles Russell Speechlys, par exemple, revendique ainsi le premier de la profession à avoir instauré sur la Place un « Africa Desk ». Il a été confié, au début de l’été, à Yacine Diallo, qui a déjà, dans ses expériences passées (KPMG, CMS DeBacker, Stibbe), apporté son expertise dans l’accompagnement fiscal de clients dans leur stratégie de croissance, particulièrement sur le continent africain où, selon le dernier rapport Africa Wealth publié en août dernier par New World Wealth, pas moins de 160.000 millionnaires sont recensés. « Je milite pour savoir comment se doter d’une vraie boîte à outils qui permette à la Place de dessiner une
Alpha Condé (à droite), président de la Guinée, avec Macky Sall, président du Sénégal, lors du G20 qui s’est tenu à Hambourg en juillet dernier, où l’Afrique était l’un des thèmes centraux.
stratégie vis-à-vis de l’Afrique, et pas uniquement pour servir de plateforme permettant d’investir là-bas de manière opportuniste », explique-t-il. Ces affinités entre le GrandDuché et le continent africain ne datent pas d’aujourd’hui. La politique en matière de coopération et d’aide au développe-
ment cible déjà bon nombre de pays d’Afrique. Il s’agit désormais d’aller plus loin. « Sur la base de ces solides racines, il faut passer à un positionnement plus transversal, avec un renforcement en matière de financements responsables et une ouverture vers des marchés plus commerciaux, estime M. Diallo.
TOP 3
TOP 3
PAYS IMPORTATEURS (2016) PAYS POUR L’EXPORT (2016) ÎLE MAURICE
AFRIQUE DU SUD
AFRIQUE DU SUD
N
MAROC
ÎLE MAURICE
53,8 millions (22,8 % du total des importations venant d’Afrique) 49,5 millions (21 %)
A
75,4 millions (7,3 %)
41,4 millions (17,6 %)
75,3 millions (7,3 %)
IMPORTATIONS (en millions d’euros) Total des importations vers le Luxembourg (%)
Importations d’Afrique
265,2 millions (25,6 % du total des exportations vers l’Afrique)
280
0,5
270 260
0,45
250 240
0,4
230 220
0,35
210 200
0,3
190
EXPORTATIONS (en millions d’euros) Total des exportations vers le Luxembourg (%)
Exportations vers l’Afrique 1.250
1,8
1.200
1,7
1.150
1,6
1.100
1,5
1.050
1,4
1.000
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1,2
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SOURCE Chambre de commerce
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Et il faudrait, idéalement, que les juridictions et les institutions se rapprochent. » Dans le concept de l’Africa Desk imaginé par Charles Russell Speechlys, l’idée n’est pas de prester des services fiscaux en droit local dans les pays cibles, mais plutôt de guider les clients et les partenaires locaux dans l’aménagement de solutions qui fassent sens pour l’investisseur final et qui, évidemment, respectent les règles et les standards internationaux. « Bien plus que d’optimisation, il s’agit plutôt d’attractivité. Et le Luxembourg a un réel savoirfaire en la matière. » Ce savoir-faire, une firme comme EY entend bien aussi capitaliser dessus. Au sein d’un «Focus Group» dédié, créé début 2016, elle met en commun les compétences en matière d’audit, tax et private equity pour accompagner les démarches d’investissements en Afrique. « Depuis deux ans, de plus en plus de clients sont intéressés par une telle destination, justifie Aimao Poean, senior manager chez EY et co-head de ce Focus Group. Il y a notamment un engouement lié aux investissements de type private equity. » L’édition 2017 du baromètre de l’attractivité de l’Afrique établi par EY fait d’ailleurs état d’une hausse
PHOTO Renters / Ludovic Martin / Pool
« Le sujet Afrique commence vraiment à prendre de la substance, se réjouit Valère Twagirayezu, cofondateur et président de LuxAfrica Investments, une asbl qui s’active, justement, à développer les relations économiques et commerciales entre le GrandDuché et l’ensemble du continent africain. Forte aujourd’hui d’une quarantaine de membres et « soutenue » par plus de 350 « followers » sur le réseau social professionnel LinkedIn, l’association souffre, certes, d’un manque de disponibilité de ses membres pour vraiment mener à bien tous les projets qui sont dans les cartons. Mais elle n’en reste pas moins active au travers de groupes de travail, notamment dédiés à la fiscalité, au private equity, à la compliance ou aux nouvelles technologies. Elle a également organisé en juillet dernier, avec la Chambre de commerce, un séminaire dédié aux opportunités d’investissement au Nigéria et est impliquée par ailleurs dans l’organisation d’une mission économique prochainement prévue au Ghana et en Côte d’Ivoire. « C’est la continuation de notre stratégie de montrer une présence commerciale luxembourgeoise accrue dans les régions africaines », explique d’ailleurs la Chambre sur son site.
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de plus de 30 % des investissements directs étrangers réalisés en Afrique, pour un montant global de 94,1 milliards de dollars US. « Ça bouge au niveau de la Place, constate-t-elle avec satisfaction. Mais on est loin d’en être là où nous devrions. Il reste encore un trop grand manque d’informations et de connaissance du terrain. Et c’est d’ailleurs valable dans l’autre sens, les pays africains connaissant très peu, voire pas du tout, le Luxembourg et ses avantages. » À ces fins, EY envisage, dans les 18 prochains mois, l’organisation de roadshows dans certains pays africains ciblés, afin justement de présenter le Luxembourg sous ses meilleurs aspects. « À partir du moment où tout le monde, des deux côtés de la Méditerranée, sera bien informé, il sera possible de développer davantage de structures d’investissement sécurisées », assure Mme Poean. J.-M. G.
CARRIÈRES PRÉSENTÉES PAR
SERVICES AUX ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ
SEPTEMBRE / O CTOBRE 2017 CHÔMAGE EN LÉGÈRE HAUSSE EN JUILLET
INFLATION ÇA MONTE
Le taux de chômage s’élevait à 6,1 % au 31 juillet, contre au juin. Une hausse en trompe-l’ il selon l’Adem, qui précise que le nombre de demandeurs d’emploi inscrits sur ses listes à cette date était en baisse de 2 % par rapport au 31 juillet 2016.
Très sensible à la uctuation des prix des produits pétroliers, le taux d’in ation annuel a légèrement augmenté en août par rapport au mois de juillet. Ce sont les prix dans le secteur des loisirs, spectacles et de la culture qui ont le plus augmenté (+4,27 %), alors que les biens et services liés à la communication ont coûté en moyenne 3,67 % de moins.
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Slovénie
Yves Ury est nommé directeur des ventes chez Domaines Vinsmoselle. Fort d’une expérience de 25 ans dans le secteur des boissons au Luxembourg, il a travaillé chez Bofferding, Diekirch, puis chez Ramborn.
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Dans son dernier Innovation Scoreboard, paru fin août, Eurostat maintient le Luxembourg dans la catégorie trong innovators, ex-aequo avec l’Autriche et la Belgique, mais précise qu’en 2016, le pays a été moins dynamique que les années précédentes. Ce classement, effectué depuis 2010, mesure la performance de l’écosystème de l’innovation dans chaque État membre. Ses auteurs les classent ensuite dans quatre catégories : Innovation leaders, Strong innovators, Moderate innovators et Modest innovators. Au classement général, c’est la Suède qui est en tête, devant le Danemark et la Finlande. Le Luxembourg se situe en 8e position. Évolution du groupe Strong innovators
SOURCE Eurostat
COMMUNICATION & MARKETING
EMPLOI LA PLACE TOUJOURS AUSSI ATTRAYANTE
PIB LA ZONE EURO TOUJOURS EN FORME
Lionel Bonifazzi a été nommé associé chez Wildgen. Expert en droit des sociétés, droit fiscal et droit comptable, il a auparavant travaillé pour l’étude Duro & Goebel.
ur fond de Brexit, le secteur financier luxembourgeois prend de l’appétit. Au 1er trimestre 2017, il faisait travailler un peu plus de 46.800 personnes, soit 3,1 % de plus qu’il y a un an. Certes, la hausse est un peu inférieure que pour l’économie totale (+3,3 %), mais il s’agit d’une belle accélération par rapport à l’année dernière, où la croissance moyenne avait été de 2,8 %.
Le PIB corrigé des variations saisonnières de la zone euro a augmenté de 0,6 % au 2e trimestre, soit une hausse de 2,3 % par rapport à 2016. Même tendance pour le PIB de l’Union européenne des 28, qui augmente de 0,7 %, pour une croissance globale de 2,4 % par rapport au 2e trimestre 2016. Le PIB des tats-Unis a progressé de 0,8 sur cette même période, soit une hausse annuelle de 2,2 %.
BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL
Isabelle Charlier a été nommée associée chez Wildgen. Spécialisée en droit des sociétés, elle est experte en transactions transfrontalières et multijuridictionnelles, en particulier sur les structurations de groupes et les fusions et acquisitions de sociétés.
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CECI N’EST PAS LE LUXX INDEX. CE SONT LES BATTEMENTS DE CŒUR DE HASSAN JUSTE AVANT QU’IL SOIT PENDU. 40
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Hassan a été condamné à mort parce qu’il était homosexuel. Aidez Amnesty International à mettre fin à la peine de mort. Faites un don et permettez aux cœurs de continuer à battre : LU56 0030 1292 9427 0000
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amnesty.lu
Espace offert par le support
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ESPRESSO
CONVERSATIONS
ENVIES
AU P RO G R A M M E
conversations
Xavier Bettel sur le grill. Le Premier ministre défend son bilan et celui de son gouvernement de coalition inédite, en page 52. En visite à Paris, Paperjam l’a suivi jusqu’à l’Élysée pour une rencontre avec Emmanuel Macron qui s’est prolongée par une discussion sur l’Europe. À découvrir en page 86. Innovation, talents, start-up… Nicolas Buck livre son regard acéré sur le Luxembourg tel qu’il est et tel qu’il devrait être. En page 70.
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Xavier Bettel À un an des élections législatives, le Premier ministre passe en revue le bilan d’une majorité inédite dans l’histoire politique du pays. Le chef du gouvernement ne regrette rien et défend une vision pragmatique d’un pays qu’il voudrait toujours plus moderne et outillé pour affronter l’avenir.
g r u o b m e x u L « Le 7 1 0 2 e d i u l e c s u l p t s n’e » 3 1 0 de 2 Auteurs
françois aulner et thierry raizer Photographe
anthony dehez
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Xavier Bettel Le Premier ministre évoque son bilan et partage sa vision de l’Europe et du monde.
paperjam Monsieur le Premier ministre, vous avez reçu le 29 août dernier le président de la République française, Emmanuel Macron, et le Premier ministre belge, Charles Michel. Vous souhaitiez à cette occasion faire passer un message en faveur d’une nouvelle dynamique pour le pro et européen De quelle urope r ve -vous ?
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De quoi pourrait être constitué ce socle de base, outre les valeurs de liberté et de paix ?
On doit discuter : cela peut concerner la liberté de circulation ou le libre-échange... C’est dur ce que je vais dire, mais actuellement à 28 ou à 27, nous avons du mal à nous mettre d’accord sur certains points. Donc nous devons avoir une Europe à plusieurs vitesses, plutôt qu’une Europe qui n’avance pas. Il faut qu’on trouve notre vitesse de croisière et je pense qu’actuellement nous y arrivons tout doucement. Nous oublions souvent de parler de tout ce qui marche. Dans les conseils européens auxquels j’assiste, 99 % des sujets marchent. Mais on n’en parle pas, car encore une fois, ils sont perçus comme acquis.
ean- laude unc er décrivait l’ nion européenne comme une économie sociale de marché. st-ce que ce modèle reste valable vos eux ?
Le monde a beaucoup changé ces dernières années. Outre l’élection de Donald Trump aux tats- nis ou le rexit, l’ ccident fait face la menace terroriste omment vo e -vous la situation internationale évoluer durant les prochaines années ? aut-il tre inquiet ou optimiste ?
Il y a des raisons pour les deux. Le fait que les ÉtatsUnis dénoncent l’accord de la COP21 est une catastrophe. Nous avons une responsabilité écologique envers les futures générations et je ne peux pas exclure qu’en continuant à user la planète comme nous le faisons actuellement, nous connaîtrons un
R ÉFUGIÉS
PROTECTION INTERNATIONALE Nombre de demandes de protection internationale Attribution du statut de réfugié 2.500 2.000 1.500 1.000 500 0
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L’économie et le social sont des valeurs économiques ou, si je peux me permettre de le dire ainsi, des façons de vivre. Les libertés sont pour moi tout aussi importantes. On ne peut pas réduire l’Europe à l’économie ou à la question du travail. Il faut aussi les libertés d’expression et de circulation. Pour moi, c’est un espace, en fait, d’échange où chacun se sent chez lui, même en étant ailleurs. Ce qui compte, c’est que chacun sache qu’il est dans un espace de 500 millions d’habitants où il a des droits, mais également des devoirs.
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Xavier Bettel D’une Europe qui fonctionne avant tout. Je suis né en 1973, j’ai connu les frontières, mais je n’ai jamais connu la guerre, contrairement à mes parents et mes grands-parents. Il n’y a pas si longtemps, les Allemands et les Français étaient des ennemis, l’Europe était un continent de guerres. Depuis 1945, nous vivons en paix, alors qu’à la frontière du continent européen, en Ukraine, ou dans le bassin méditerranéen en Syrie, nous connaissons des situations de guerre. Or, en Europe, nous pensons que la paix est un acquis. Mais rien n’est acquis. C’est pour cela que je veux une Europe qui fonctionne. Je veux d’abord une Europe de paix et une Europe sociale. Elle ne peut pas être réduite, comme on l’a vu avec les Britanniques qui ont voulu d’abord négocier le « business » avant de parler du sort des citoyens. Qu’est-ce que c’est la paix ? C’est d’abord les êtres humains. Ce n’est pas que le capital et les biens. C’est la liberté. C’est le fait de pouvoir s’exprimer, pouvoir voter, pouvoir étudier, pouvoir vivre, pouvoir épouser, pouvoir se marier, pouvoir mourir, pouvoir naître, pouvoir être journaliste… dans tous ces pays où on a des droits. Je sais qu’il y a des sujets qui n’avancent pas ou pas suffisamment vite. Je suis aussi ministre des Médias et des Télécoms et depuis quatre ans, je siège au Conseil européen des télécoms. J’observe que nous parlons tout le temps du digital single market, mais je ne le vois toujours pas. Or, pour moi, une Europe qui marche doit se concevoir autour d’un socle de valeurs de base qui sont le « welcome pack européen » et qui représentent le minimum auquel tout le monde doit adhérer. Au départ de ce socle, il est possible d’élaborer des variantes, de travailler selon différentes modalités ensemble ou par groupe de pays selon les dossiers, les sujets. Je note par ailleurs qu’il y a plusieurs pays candidats à l’adhésion, mais je pense que nous ne sommes pas prêts pour élargir l’Union européenne.
* Les données de 2017 couvrent uniquement les mois de janvier à juillet.
n u t u a f l I « k c a p e m ‘welco » . ’ n e é p euro Xavier Bettel accueillait Thierry Raizer et François Aulner au ministère d'État le 30 août 2017.
jour des catastrophes naturelles que nous provoquons nous-mêmes. Même si je n’ai pas de boule de cristal, les conflits actuels et la menace terroriste ne rassurent pas la population. C’est à nous de monter que lorsqu’il y a un problème de terrorisme, il faut essayer de comprendre ce problème à la base et de le combattre ensemble. Pourquoi un jeune sans histoire devient-il terroriste ? Ce sont des questions qu’il faut résoudre ensemble. En Corée du Nord, je ne sais pas ce qui va se passer demain. Encore une fois, je n’ai pas de boule de cristal, mais je suis optimiste, car nous avons des cadres qui nous permettent de discuter comme l’Onu ou l’Union européenne. Ils peuvent éviter des clash.
En ce qui concerne la menace terroriste, nous avons observé une certaine tendance sécuritaire dans le chef des dirigeants politiques. Au niveau national, comment évalue -vous l’évolution des mesures prises ?
qui seraient des mesures exorbitantes. Je réponds non. J’ai demandé, en tant que Premier ministre, que notre arsenal légal soit plus restrictif, mais limité, je le souligne, limité au cas de terrorisme qui est la manière la plus ignoble, excusez-moi, d’entraîner des innocents dans la mort. Pour le combattre, je n’ai pas de problème à avoir des règles plus strictes. Il faut en revanche éviter la suspicion générale et des lois liberticides trop générales. Je suis responsable en tant que Premier ministre de la sécurité de tout le monde ici. Et cette sécurité est plus importante que certains droits que certaines personnes aimeraient invoquer.
st-ce dans un dossier tel que celui du terrorisme que vous avez pris conscience de la notion de ministre d’ tat ?
Il ne faut certainement pas le réduire au cas du terrorisme. Chaque décision que je prends est une décision importante pour l’avenir. Le paquet d’avenir, par exemple, en le décidant, je savais que j’allais prendre une responsabilité en tant que chef de gouvernement. Ce n’était peut-être pas populaire, mais nécessaire. Depuis le jour où j’ai prêté serment devant le Grand-Duc, j’ai rempli ma tâche dans l’intérêt du pays, en étant conscient du rôle qui est le mien. Je ne suis plus le « DPs-Männchen » (luxembourgeois pour « bonhomme du DP », ndlr). Je suis le Premier ministre d’un pays. Je représente tout le monde, même si je n’ai pas été élu par tout le monde. Je fais une politique pour tout le monde, pour ceux qui ont voté pour moi sans oublier les autres. Et je ne fais pas une politique de l’un contre l’autre, non pas les employés privés contre les fonctionnaires, les jeunes contre les vieux, ou les Luxembourgeois contre les étrangers. Je fais une politique dans l’intérêt du pays. C’est cela qui est important en tant qu’homme d’État. On est là pour son pays en tant que nation et pour son avancée dans un cadre international.
Nous avons eu besoin de prendre des mesures. Je Quelles seront les prochaines mesures ou priom’insurge contre l’idée défendue par certains que rités aux niveaux national et européen dans la les terroristes auraient des droits. Je réponds non. gestion des réfugiés ? Je suis très dur sur ce point. Si on a des doutes ou Nous sommes en état de crise et lors d’un état de des éléments qui révèlent un cas de terrorisme ou crise, il est difficile de s’entendre sur des mécade risque terroriste, que l’on n’invoque pas les nismes permanents. Car tout le monde procède à libertés et les droits. J’ai sous ma responsabilité des calculs. Alors que si on avait un mécanisme des centaines de vies qui peuvent être en jeu. clairement défini avec une clé de répartition, ce genre de calcul ne se poserait pas. On devra y arriJ’entends des critiques quant aux perquisitions pouvant être menées le soir dans ce genre de cas et ver. Et nous n’avons toujours pas de liste de pays Septembre / Octobre 2017 —
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sûrs. Chaque État membre a une liste de pays sûrs différente. Est-ce que c’est normal ? C’est très dur ce que je vais vous dire, mais est-ce que c’est normal qu’un réfugié choisisse où il veut aller ? Si on veut les accueillir de manière digne, il serait utile de savoir, au niveau européen, dans quel pays nous disposons des structures suffisantes pour pouvoir les accueillir ou avoir la possibilité de leur donner un travail. Avec les programmes de relocation, nous avons cette possibilité de dire où certains réfugiés devraient aller, alors qu’avant les réfugiés décidaient d’où ils allaient. Il nous faut donc plus de coordination. Cela dit, certaines choses fonctionnent mieux qu’avant. Nous avons, par exemple, amélioré Frontex. Nous avons des projets qui avancent. Il faut aussi arrêter de dire que l’Italie et la Grèce sont responsables du problème. Nous sommes 28, bientôt 27, et nous devons être solidaires.
s u l p s i u s e « Je n . ’ n e h c n n le ‘ Ps-M r e i m e r P e l Je suis » . s y a p n u ministre d’
oule -vous avancer de concert sur ce dossier avec Messieurs Macron et Michel ?
ARRÊT SUR IMAGES Les manifestations fascistes à Charlottesville tats-Unis , le symbole d’une Europe à 27, son enfance à l’école où il a notamment croisé Corinne Cahen (présidente du DP et ministre de son gouvernement) : Xavier Bettel livre ses impressions sur ces trois images.
Ave -vous des indications sur les futurs développements dans cette crise qui, comme vous le dites, ne permet pas de mettre en place des mécanismes permanents ?
Comparativement aux flux qu’on avait il y a deux ans, la situation s’est quand même calmée. Je pense que ce n’est plus une crise, c’est une situation. Ici non plus, je n’ai pas de boule de cristal. Mais on voit bien que si nos frontières extérieures ne fonctionnent pas bien, nous serons incapables de contrôler nous-mêmes les flux migratoires. Je ne défends vraiment pas les idées de certains nationalistes, mais si je n’arrive pas à contrôler les frontières extérieures de l’UE, je ne saurai pas maîtriser ce qui se passe à l’intérieur. Sans contrôle extérieur, il y a une tentation de retrouver le contrôle des frontières de chaque pays. Pour éviter que certains États referment leurs frontières, il faut contrôler les frontières extérieures.
Vous évoquiez l’accord de Paris. Or, selon de nombreux experts, la ne suffirait pas ou plus ar ailleurs, le modèle de croissance n’est pas remis en question Quel modèle préconise vous pour qu’il soit soutenable ?
La COP21 est déjà un bon début. Si on commence déjà à la détricoter, je crains pour l’avenir. Je me suis senti rassuré lorsqu’après l’annonce du président américain du retrait des États-Unis de l’accord, j’ai été le premier leader à qui le président chinois a dit : « Nous ne nous retirerons pas. » J’étais rassuré et en même temps le fait qu’il me le dise – alors qu’il aurait eu 100 autres plateformes –, c’est
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#CHARLOTTESVILLE
#BREXIT
« La haine. Et la réponse à la haine ne doit pas être de la haine. »
« Que l’on soit 28 ou 27 : ce qui compte, c’est que ceux qui sont membres veuillent construire quelque chose. Si c’est pour ne pas avancer, l’Union ne symbolise rien du tout. Et je regrette. Le Brexit, je le regrette. »
#ÉCOLE
« C’est une époque. Je ne sais pas quel âge j’avais. Mais ça fait un petit bout de temps, c’est top ! Beaucoup de gens que je revois, mais ça me rajeunit (rires). »
PHOTOS DR
Oui, mais il faut qu’on avance tous ensemble, ce qui est délicat. Vous savez, la Cour de justice de l’Union européenne a été saisie dans une affaire contre certains pays qui refusent d’appliquer les textes votés en Conseil européen et qui fixent justement les modalités d’accueil des réfugiés. Je trouve que c’est triste, mais j’espère qu’on arrivera à trouver une solution pour pouvoir travailler.
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quand même important. Imaginez l’effet domino si la Chine avait fait comme les États-Unis. Faisons la COP21 et on verra après. Quand je vois déjà le mal que nous avons eu pour trouver une position européenne commune, ne me demandez pas de décider quelque chose de nouveau.
À plus long terme, quid de la question des limites en ressources ?
Nous en sommes conscients. On doit trouver d’autres sources d’énergie. Ne me demandez pas un nouvel ordre mondial, mais plutôt d’accompagner le changement dès à présent avec l’industrie, avec les acteurs de l’économie, parce qu’il ne faut pas oublier que du jour au lendemain, cela peut avoir des répercussions importantes. Nous sommes les dépositaires du testament écologique qu’on laisse aux générations futures. Je n’ai pas envie de laisser un testament qui les condamne. Vous m’avez demandé s’il y aurait des catastrophes. On les voit aujourd’hui. À cause du réchauffement climatique. Je n’ai pas envie d’avoir été inactif vis-à-vis des futures générations, j’ai envie de continuer comme nous l’avons fait lors de la présidence tournante luxembourgeoise du Conseil de l’Union européenne (au 2e semestre 2015, ndlr).
n parlant de modèle de développement futur, Jeremy Rifkin est venu travailler au Luxembourg avec beaucoup d’acteurs pour transposer son modèle de troisième révolution industrielle Que retene -vous de ce travail collectif ?
J’apprécie l’idée de mener un projet où tout le monde participe. Cela nous donne des pistes, mais les paroles de Jeremy Rifkin ne sont pas des paroles d’évangile. Ce n’est pas lui qui définit ce que l’on va faire, mais les programmes électoraux et l’accord de coalition. Néanmoins, c’est important d’avoir un regard extérieur qui permet d’analyser les points forts et les points faibles, et où l’on pourrait se développer. C’est un processus qui est suivi. Nous avons un groupe de travail et nous analysons le projet de Rifkin. Dans ce groupe, il y a des représentants des ministères, mais aussi d’autres instances, notamment associatives. Il y aura dans quelques semaines une nouvelle réunion de ce groupe pour faire un premier bilan intermédiaire. Encore une fois, ce ne sont pas des paroles d’évangile. Ce n’est pas parce que Rifkin dit A, que Bettel le fera.
Mais il est important d’expliquer à la population ces visions d’avenir et comment y parvenir concrètement
Oui, mais j’espère que le pays ne sera pas géré par des visions, mais par des programmes où l’on se donne des chances et du potentiel pour le futur... en ayant des ambitions. C’est cela que je veux. Je veux des ambitions pour l’avenir.
t construire sur des modèles alternatifs ?
Je suis très fier de ce que l’on fait. Avec notre devise « Mir wëlle bleiwe wat mir sinn », nous sommes fiers de notre passé et de notre patrimoine. Mais on ne peut pas se reposer dessus. Nous sommes un pays où nous savons que nous sommes très dépendants de ce qui se passe autour
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de nous. Que ce soit économiquement, industriellement ou au niveau bancaire. Arrêtons de nous voiler la face. Donc il faut être prêt. Il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas si longtemps, le Luxembourg était un pays pauvre. Un pays agricole pauvre, et puis on a réussi avec l’Arbed, puis la place financière, la communication, nous avons SES, demain ce sera peut-être le space mining… Vous voyez, nous avons toujours su être fiers de ce que nous savons faire, mais prêts à nous adapter. Et c’est ce que veut faire mon gouvernement, pour que le Luxembourg fasse partie des first movers (être le premier à avancer, ndlr).
Quels enseignements tire -vous de Digital Lëtzebuerg ?
C’est un grand succès. On parle beaucoup des banques qui viennent à cause du Brexit, mais elles ne viennent pas uniquement pour la fiscalité, elles viennent aussi parce que nous avons des compétences digitales. Pensez à un pays comme l’Estonie qui nous confie toutes ses données, c’est la preuve que nous sommes un pays à qui on peut faire confiance. C’est pour des résultats comme ceux-là que j’ai lancé l’initiative sous la compétence du ministère de l’État, avec une coordination horizontale. Au niveau de l’école, avec les e-skills et l’e-learning. Avec le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch (DP), nous avons réussi petit à petit. On doit comprendre que le train digital ne passera pas quatre fois. Il faut donc insuffler un nouvel état d’esprit qui passe, par exemple, par la distribution d’un iPad par élève. Ou bien nous montons dans le train du digital et nous nous plaçons dans la locomotive, ou nous attendons et nous resterons sur le quai. Et le train ne repassera pas. Je ne veux pas dire que nous serons la Silicon Valley de l’Europe, mais nous sommes en train de devenir une digital nation.
ve -vous d’un pro et phare comme tation à Paris ou d’un incubateur ouvert avec Google comme à Madrid qui pourrait porter à l’étranger l’image de Digital Lëtzebuerg ?
Nous avons beaucoup de projets en discussion, mais en ce qui concerne Google, je ne parle pas de projets tant qu’ils ne sont pas définitifs. C’est un de mes grands principes. Quand Laurent Mosar (député CSV, ndlr) me demande de lui
e u q e r è « J’esp a r e s e n le pays s e d r a p pas géré r a p s i a visions, m » . s e m m a r g o r p s e d missaire en charge des affaires disciplinaires dans la fonction publique est d’ailleurs arrivé aux mêmes conclusions. J’ai aussi trouvé que ce qui avait été fait par RTL n’était pas correct. En tant que ministre de la Culture, j’ai demandé qu’une instruction soit faite à charge et à décharge, et en tant que ministre des Médias, j’ai demandé au commissaire du gouvernement qui siège au conseil d’administration de RTL d’intervenir.
Que réponde -vous aux critiques suite la nomination de Laurent Loschetter à la présidence de la radio 100,7 ? Des critiques qui concernent votre amitié avec l’intéressé ?
donner la liste des entreprises que j’ai visitées quand j’étais à Davos ou à New York, c’est vraiment le meilleur moyen pour éviter que ces entreprises viennent ici.
Depuis décembre 2015, vous avez repris la casquette de ministre de la Culture, suite à la démission de Maggy Nagel. Comment va aboutir le travail réalisé autour des assises culturelles, sous la houlette de Jo Kox ?
Il faut tout d’abord souligner que le résultat sera le fruit de groupes de travail. C’est un long travail de réflexion collective. J’ai demandé à Jo Kox d’effectuer une présentation lorsque les pistes seront suffisamment avancées. Il était important pour moi de travailler avec les gens du secteur pour établir un plan culturel pour l’avenir. C’est un processus que l’on n’a pas dicté de haut en bas, la culture ne doit pas être dirigée de haut en bas.
Que retene -vous de l’affaire Lunghi qui a mené au départ du directeur du Mudam, Enrico Lunghi ?
Je ne regrette nullement ma décision. Le comportement de M. Lunghi n’était pas approprié, le com-
« E-SKILLS » « Ou bien nous montons dans le train du digital et nous nous plaçons dans la locomotive, ou nous attendons et nous resterons sur le quai. Et le train ne repassera pas. » D’une part, utiliser les nouvelles technologies de l’information et de la communication et, d’autre part, apprendre à maîtriser les nouvelles technologies : tels sont les objectifs de l’initiative Digital (4) Education lancée par le ministère de l’Éducation nationale en 2015. Par ailleurs, la réforme des lycées qui entre partiellement en vigueur lors de la rentrée 20 -20 8 prévoit pour la première fois une section « I » pour l’informatique.
On nous a dit, suite à cette nomination, que nous ne nommions que des fonctionnaires qui nous étaient proches. Ce qui est faux. Laurent Loschetter n’est d’ailleurs pas de mon parti. Ce qui compte pour moi, ce sont les compétences. Et il n’a nullement besoin de démontrer son expérience (Laurent Loschetter est fondateur de l’entreprise informatique trentenaire DSL et fondateur de la salle de concert L’Atelier, ndlr). Je note qu’il siège au conseil d’administration du Mudam et on me dit qu’il fait du super boulot.
Vous avez répondu sur Facebook au message exprimé aussi sur Facebook de l’eurodéputé CSV Frank Engel qui évoquait une « purge » sans précédent dans la fonction publique depuis la période de l’occupation ? eci ne se passait-il pas tout simplement de commentaire ?
En tant que ministre chargé du souvenir, j’ai tout fait pour remettre ensemble la communauté juive, les résistants et les enrôlés de force. Je suis le premier chef de gouvernement qui a présenté des excuses à la communauté juive. Il y a vraiment des choses que je ne peux pas laisser passer, car cela signifierait accepter. Je dénoncerai toute ma vie des propos qui vont dans ce sens.
Le budget de la radio 100,7 pourrait-il tre revu à la hausse ?
Je rappelle tout d’abord que j’ai donné une nouvelle fréquence à la radio pour que sa couverture Septembre / Octobre 2017 —
— 59
ÉVOLUTION DE LA DETTE PUBLIQUE
dans le nord soit améliorée. Je me suis engagé dans un plan pluriannuel. Je pense donc avoir montré mon engagement à l’égard de la radio. Je veux qu’elle marche, qu’elle soit une success-story. S’il faut plus de moyens, j’irai plaider sa cause si les moyens demandés sont justifiés par un concept.
Prévisions du programme de stabilité et de croissance du gouvernement
En millions d’euros 20.000
25 %
15.000
20 %
10.000
15 %
5.000
10 %
Il est temps de faire cette réforme compte tenu des évolutions dans la presse. Mais je ne veux pas m’arrêter sur un texte en laissant des questions ouvertes. J’espère donc que dans les prochaines semaines, ou dans les prochains mois, nous pourrons répondre à la réalité de la presse.
0%
20 05 20 06 20 07 20 08 20 09 20 10 20 11 20 12 20 13 20 14 20 15 20 16 20 17 20 18 20 19 20 20 20 21
0
Où en est le travail de réforme autour de l’aide à la presse ?
Face aux développements technologiques qui détruiraient des emplois ou en transformeraient certains, le ministre de l’ conomie, tienne chneider (LSAP), plaide pour redistribuer davantage les gains de productivité et éventuellement réduire le temps de travail. Qu’en pense -vous ?
FINANCES PUBLIQUES Capicité Besoin de financement des administrations publiques (les administrations publiques englobent l'administration centrale, les communes et la sécurité sociale) (en millions) 2.000
Besoin de financement de l’administration centrale (en millions) Crise financière
Affaire du Srel
1.000
Oui, des emplois vont disparaître, mais il va aussi y avoir des emplois qui vont apparaître. Ces emplois, je veux qu’ils soient occupés par des gens d’ici. Je n’ai pas envie que les emplois qui vont disparaître concernent les gens d’ici, et que les nouveaux emplois soient occupés par des gens que nous devons faire venir de l’extérieur. Ce serait une terrible erreur. Pour moi, ce qui compte, c’est qu’en cas de transformation des jobs, nous soyons capables de les occuper demain. Cela se fera par l’école, par l’université, par la formation. Il y a aujourd’hui déjà des emplois qui ont disparu… Là où hier vous aviez trois personnes pour s’occuper d’un guichet, vous n’en avez plus qu’une ou une machine. Mais il faut quelqu’un qui produise la machine, qui la fournisse, qui l’entretienne…
Réforme fiscale du 1er janvier 2017
Gouvernement Junc er-Asselborn II
1.500
Élections anticipées
500 0 - 00
Gouvernement Junc er-Asselborn I
Gouvernement Bettel- chneider-Braz
20 05 20 06 20 07 20 08 20 09 20 10 20 11 20 12 20 13 20 14 20 15 20 16 20 17
- .000
ÉVOLUTION DU CHÔMAGE Emploi intérieur total (en milliers)
Taux de chômage 8%
450
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Vous estimez que la destruction d’emplois sera compensée par autant de nouveaux emplois ?
6% 350
Le progrès technologique a toujours existé. Regardez le progrès et l’automatisation qui ont été faits depuis la Ford T. Dans le contexte des nouvelles transformations que nous connaissons, je n’ai pas envie que l’on doive faire venir des gens du monde entier parce que nous ne sommes pas capables d’occuper les postes qui sont recherchés.
5% 300
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n débat parallèle concerne la notion de temps de travail qui évoluerait en fonction de la nouvelle vague d’automatisation et de transformation de nombreux emplois en raison des évolutions technologiques vous place -vous dans ce débat ?
ÉVOLUTION DU PIB 6% 5% 4% 3% 2%
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Source : Statec
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Ce n’est pas en réduisant le temps de travail que l’on va créer de l’emploi. Vous voyez qu’en France ils veulent déjà revenir sur le 35 heures… Nous sommes d’accord pour parler de la flexibilité dans le travail. C’est-à-dire que vous ayez des années où vous travaillez plus et des années où vous travaillez moins. Prenons, par exemple, notre réforme du congé parental qui donne la possibilité aux familles de travailler moins pour s’occuper davantage de leurs enfants, sans pour autant qu’elles arrêtent de
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travailler. Il faut arrêter avec le cliché que vie de famille et vie professionnelle ne seraient pas conciliables. En tout cas avec moi, il n’y aura pas de réduction du temps de travail.
S O N DA G E
XAVIER BETTEL A LA COTE 100 %
Dans ce contexte de transformation du travail, le premier poste budgétaire devrait être l’enseignement et la formation
Sympathie
C’est le cas, et dans les domaines de la formation et de la recherche, nous avons augmenté le budget.
80 %
Compétences
Le budget de l’ tat pour que le ministre des Finances, Pierre Gramegna, présentera cet automne sera le dernier de votre mandature. Quelle en sera la philosophie ?
Mais à un an des élections, d’aucuns pensent qu’il pourrait contenir des mesures pensées comme des cadeaux
40 % Sources : RTL et Lëtzebuerger Wort
Le ministre des Finances présentera son budget au moment où il aura aussi été adopté par le gouvernement, et ce sera un budget qui reflète notre politique actuelle qui est une politique d’investissement. Nous n’avons jamais investi autant. Si nous n’avions pas fait d’investissements, nous n’aurions aucune dette. Aucune. Zéro. Nous avons investi de l’argent dans les infrastructures et je me permets de dire que ce ne sont pas des dettes pour les générations futures. Je pourrais en revanche dire que nous investirons plus tard. Mais ce sont les futures générations qui devraient payer le prix fort. Pensons au problème du transport. Je me rappelle, quand j’étais jeune, de Jean-Claude Juncker qui évoquait une population de 700.000 habitants. Mais si nous savions déjà que nous serions 700.000 habitants, pourquoi n’avons-nous pas construit les infrastructures en prévision ? Je suis très fier que mon gouvernement ait décidé de maintenir les investissements à un niveau élevé, mais avec un budget qui sera équilibré. Ce sera Pierre Gramegna qui aura la primauté de vous le présenter.
60 %
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Avril 2013
Avril 2014
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e t t e r g e r e « Je n e d n o c e s pas une » . m u d n le référe
Un budget n’est pas là pour faire des cadeaux, un budget est là pour permettre au pays de fonctionner et que les citoyens s’y retrouvent. Nous avons fait une réforme fiscale qui a été équitable et juste, qui a aidé ceux qui en ont le plus besoin et les entreprises. Et c’est grâce à nos efforts en début de mandature que nous avons aujourd’hui une marge en termes de fiscalité.
n matière de fiscalité ustement, alle -vous veiller garder le bon positionnement du Luxembourg à l’échelle européenne ? On observe que la Belgique prend des initiatives en la matière
Je suis opposé à l’idée de rentrer dans un dumping fiscal. Il faut éviter d’en arriver là où les pays descendront à 1 ou 2 %. Emmanuel Macron et Charles Michel m’ont dit lors de leur visite qu’ils étaient en faveur d’une taxe sur les transactions financières. Je leur ai répété que je suis pour une telle taxe, mais à condition qu’elle soit mondiale pour éviter que l’Europe devienne moins compétitive sur le plan mondial. Concernant la fiscalité au niveau européen, le dumping fiscal ne serait pas un bon signal, car nous avons aussi une responsabilité sociale. Comment expliquer à quelqu’un qu’il doit payer 30, 40 ou 50 % d’impôts, tandis que les entreprises ne devraient payer que 6, 7 ou 8 % ? Il est important d’avoir un équilibre et que chacun contribue à la charge fiscale qui permet la redistribution par l’État social et de conduire les investissements
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— Septembre / Octobre 2017
Mai 2017
dont les citoyens ont besoin. Nous gardons une marge de manœuvre, mais je ne veux pas entrer dans le jeu systématique de la baisse du taux en réaction à un autre pays.
Vous aviez nuancé lors de la visite d’Emmanuel Macron et de Charles Michel que vous ne vous opposiez pas à une assiette consolidée d’imposition des sociétés, mais en ce qui concerne le taux, vous avez dit : « step by step... »
S’ils souhaitent le faire de manière bilatérale, qu’ils le fassent. Je suis d’accord qu’on discute de l’assiette fiscale. Si je repense à l’affaire des rulings, on voit très bien aujourd’hui que certaines sociétés, à travers les Pays-Bas, ne paient que 0,1 %. Discuter des taux ? Non. Qu’on parle de l’assiette, je suis d’accord, mais step by step. Je n’ai pas envie d’être moins concurrentiel que les autres. Cela en a peut-être surpris certains lors de la visite d’Emmanuel Macron et de Charles Michel lorsque j’ai dit que nous ne sommes pas toujours d’ac-
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s n o i t é s « Nou s t g i o d x u e àd e r t o n e r d r de pe » . ’ A e l p i r t ‘ note
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— Septembre / Octobre 2017
cord. Je trouve que la politique fiscale au Luxembourg, c’est aussi un choix politique.
change, mais qu’il faut savoir que sans la croissance démographique, nous aurons un problème. Aujourd’hui, nous avons de la chance, nous avons plus de 5 % de croissance.
st-ce l’illustration de la notion d’intér t national vis- -vis des partenaires étrangers ?
C’est la question de l’intérêt national dans un contexte international et pas qu’européen. Nous sommes une place financière internationale, une des plus grandes dans le monde. Et je ne m’intéresse pas uniquement à la France et la Belgique, mais aussi à ce qui se passe à Singapour, à Hong Kong, à Zurich, à Londres, à Dubaï.
Compte tenu des évolutions démographiques futures, votre partenaire du LSAP s’y oppose formellement, mais le CSV veut coûte que coûte réformer le s stème des pensions d’ici
Je suis né avec le mur des retraites. Cela fait 30 ans que j’entends qu’on aura un problème de pensions dans cinq ans. 30 ans. Vous savez que mon parti désire que les gens puissent cotiser ou avoir des pensions complémentaires… Si le CSV veut que les gens travaillent plus longtemps ou qu’ils aient moins d’avantages sociaux, qu’il nous le dise. Mais aujourd’hui, le CSV est dans le flou. Il y a quelques mois, il était un peu plus précis, maintenant il réalise un peu qu’il a fait une erreur. Qu’il nous dise ce qu’il veut. C’est trop facile de dire qu’il faut en parler.
l pourrait toucher aux trois paramètres principaux cotisations, prestations et âge de départ, selon les dernières déclarations de Claude Wiseler
Cela dépend de qui on écoute. Il faut juste savoir ce qu’il veut. Moi je suis d’avis aujourd’hui que le problème qu’on nous fait miroiter d’année en année
ÉVOLUTION DE LA RÉSERVE La projection du scénario de base montre que la réserve tomberait en dessous de la limite légale de 1,5 fois le montant des dépenses annuelles en prestations à partir de l'année 2035. Dès 2043, la réserve serait épuisée. 40 % Réserve en % du PIB 30 % 20 %
Seuil légal en % du PIB
10 %
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Solde en % du PIB
- 0
20 60
Nous avons toujours mené une politique budgétaire prudente. Nous avons commencé avec une situation de spirale déficitaire. Nous avons dû dire « stop ». Je ne pouvais pas le dire à l’époque, mais désormais, je peux le dire : nous étions à deux doigts de perdre notre note « triple A ». Tous les signaux nous l’indiquaient. Ce paquet d’avenir que nous avons mis en œuvre a permis de montrer que nous entreprenions les mesures structurelles, de faire des économies, de préserver notre « triple A », d’attirer des banques chinoises au Luxembourg, d’attirer des établissements financiers de Londres. Ce ne sont peut-être que trois lettres de l’alphabet pour certaines personnes, mais en matière de rentrées fiscales et de développement économique, ces trois lettres sont essentielles. Avec la politique du gouvernement précédent, nous les aurions certainement perdues.
PENSIONS
20 15
our en revenir aux finances publiques, malgré des prévisions de croissance économique revues à la hausse, la Commission européenne et le Fonds monétaire international appellent à la vigilance, car la démographie augmenterait moins que prévu. On ne prévoit plus 1,2 million d’habitants en 2060, mais 0,99 million omment perceve -vous cette évolution et quelle politique économique et budgétaire défendre -vous lors de la campagne pour les élections de 2018 ?
Alle -vous passer les prochains mois expliquer vos actions, parce que vous évoquez la perte potentielle du triple A , la situation difficile que vous ave trouvée au niveau des finances publiques ? st-ce qu’il n’ a pas un peu eu un déficit d’explication de votre part ?
Source : Bilan technique du régime général d’assurance pension de l’Inspection générale de la sécurité sociale (2016)
Je n’ai peut-être pas eu assez de temps pour pouvoir expliquer au début. J’ai dû prendre des choix importants et je n’ai pas eu la chance de pouvoir les expliquer. Mais je pense que les gens voient les effets positifs de ces mesures. Quand la Commission européenne de Jean-Claude Juncker dit que le Luxembourg fait du top boulot, quand l’OCDE le dit, je suis content. Je suis content que le chef de l’ancien gouvernement remette une bonne note au gouvernement actuel en disant : « Tu gères bien ton pays. » Mais nous devons être conscients que ce n’est pas acquis (simplement) comme ça. Certes il y a le contexte international et je serais hypocrite de prétendre de ne pas en profiter, mais c’est un ensemble. J’ai pour mission d’expliquer ce que nous avons fait, mais la campagne électorale ne sera pas juste de me taper sur l’épaule et de dire que je crois avoir fait du bon boulot. C’est aussi pour dire ce que j’ai envie de faire après.
voquons la start-up nation, une idée ambitieuse pour le pa s omment perceve -vous l’évolution de cette idée et envisage -vous de nouvelles mesures, notamment pour investir dans les start-up ?
Nous avons un problème en Europe : l’échec. Il est souvent une condamnation à mort. Si vous avez fait faillite, il sera très dur de remonter. Mais quand on regarde Bezos, il a fait trois faillites avant de créer Amazon. Et maintenant tout le monde dit : « Bravo, bravo, bravo ! » En Europe et au Luxembourg, on n’a pas souvent le droit à l’échec. Je pense que c’est là aussi que l’État a une mission qui est de donner envie aux gens (claque ses doigts). C’est un cliché mais je ne veux pas dire aux jeunes : « Tu as un lit, dors bien dedans ». Je veux leur donner un trampoline et leur dire : « Tiens, tu vas pouvoir mieux sauter, sauter plus haut et tu vas être fier de ta réussite. » C’est cela dont j’ai envie en tant que chef du gouvernement.
Nicolas Buck propose en interview dans ce même numéro de Paperjam (voir page 70) d’aider des entrepreneurs qui auraient échoué en leur accordant le chômage sous certaines conditions e t pe de mesure peut-il rencontrer votre intérêt ?
Je suis ouvert à discuter de tout projet qui va dans la bonne direction. La pire des choses qui puissent arriver à quelqu’un qui n’a plus d’emploi est qu’il ait l’impression de ne plus avoir de valeur humaine. Qu’il n’est plus nécessaire. Septembre / Octobre 2017 —
— 65
Ce qu’il y a de plus gratifiant, c’est de se lever algré tout cela, on observe une ambée des le matin en se disant : « Je vais faire quelque chose, prix immobiliers et une concentration de la je vais avancer dans quelque chose. » Les forma- propriété tions développées à l’intention des demandeurs Le problème du logement ne sera pas résolu en d’emploi le sont dans ce but. Je pense notamment cinq ans. C’est pourquoi je regrette qu’on n’ait pas à la formation Fit 4 Coding qui permet rapidement anticipé. Nous sommes en train de faire des prode remettre des chômeurs sur le marché de l’emjets qui permettront au prochain gouvernement ploi et de combler un manque de ressources de compter sur des milliers de logements. On compétentes. construit et on anticipe un petit peu, et on arrive ense -vous qu’un incitant fiscal pour inciter des à réduire la flambée des prix.
investissements dans des start-up soit possible ?
Nous l’examinons actuellement. Nous avons reçu des propositions, mais il s’agit encore de mesures que certaines nations peuvent se permettre et d’autres non.
st-ce qu’on pourrait imaginer un fonds ouvert au grand public, à la population, pour investir dans des start-up ?
Cette idée m’est sympathique, mais une fois de plus, il s’agit de discussions qui doivent avoir lieu au sein du gouvernement.
Passons à l’urbanisation. Comme je le disais, la population du Luxembourg va atteindre un million d’habitants. Ce gouvernement a exécuté de nombreux projets, qu’ils aient été dans le tiroir ou non, comme le tram ou les park & ride. Malgré tout ce qui est prévu, est-ce une réaction aux besoins d’au ourd’hui ou est-ce qu’on prévoit vraiment sur le long terme ?
Il faut pouvoir faire les deux. On doit pouvoir réagir et anticiper en même temps. Si on avait mieux anticipé, nous n’aurions pas à réagir comme on réagit maintenant. Avec des prix (immobiliers) qui atteignent des niveaux de folie. Au niveau du logement, le ministre Marc Hansen a lancé des projets énormes, par exemple sur les anciens sites industriels d’ArcelorMittal. Nous arrivons à y développer des centaines de logements d’un coup, à créer de nouveaux quartiers à différents endroits. Nous avons aussi changé de paradigme. Quand je suis devenu Premier ministre, j’ai découvert que les concours au Kirchberg étaient attribués au promoteur qui payait le plus, avec un prix d’achat qui allait être répercuté à la vente. Un concours était conclu à mon arrivée, mais nous l’avons fait annuler en mettant un prix maximum dans les conditions. On nous a ensuite proposé des projets avec ce prix maximal et du coup, nous sommes à moitié prix. Nous avons aussi besoin de plus de locatif, donc le parc locatif de l’État doit aussi augmenter. Mais le problème du logement ne se règle pas sur un claquement de doigts. Il faut en parallèle créer de l’emploi là où les gens habitent. Il faut donc développer des zones commerciales, artisanales et de bureaux proches de l’habitat, et non l’inverse.
Donc en décentralisant
En décentralisant... et en ayant un transport rapide. Grâce à l’arrêt Pfaffenthal et au tram, le trajet de quelqu’un qui vient d’Ettelbruck pour aller travailler au Kirchberg sera deux fois plus rapide. C’est top quand même.
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Le L A et le
5.852
estiment que cela ne suffit pas
Oui, mais ils veulent exproprier.
ls veulent plus d’outils
Non, le CSV et le LSAP ont parlé d’expropriation. Pour moi, c’est un sujet tabou. Je suis d’accord pour qu’on ait des taxes sur les logements inoccupés. J’ai en face de chez moi une maison avec trois appartements qui est vide depuis plus de 15 ans. Si le propriétaire n’en a pas besoin, qu’on fasse une taxe et peut-être que ça l’incitera à vendre. Mais je n’exproprie pas.
Nombre de logements à la vente suite au programme de construction d’ensembles de logements subventionnés règlement grand-ducal du 8 juillet 2017).
Une forme quelconque d’encadrement des prix est-elle aussi non négociable ?
Non. Pour réduire les prix, il faut créer plus d’offre. On fait cela en faisant des simplifications et en construisant plus rapidement. L'état a aussi son rôle à jouer. Je rappelle que le gouvernement d’avant donnait les terrains au plus offrant, et en faisant cela, il donnait le terrain à celui qui allait ensuite le revendre au prix le plus cher.
En évoquant la venue potentielle de Google au Luxembourg, la difficulté de trouver des terrains suffisamment grands révèle aussi un mal t piquement luxembourgeois
Nous devons finaliser les plans sectoriels. Il faut aussi enfin créer la prévisibilité. J’encourage vraiment François Bausch qui travaille dur. D'ailleurs, les tiroirs n’étaient pas tellement remplis sur ce sujet.
Revenons à la période électorale de 2013. Vous souhaitiez à l’époque ouvrir grand les fenêtres avec vos partenaires st-ce que vous estime avoir atteint cette modernisation du pays ?
Je pense que le Luxembourg de 2017 n’est plus celui de 2013. C’est bête ce que je vais vous dire, mais rien que le fait que désormais une femme peut faire un avortement sans devoir l’expliquer à un inconnu est pour moi très important. Je parle de 2013 et pas de 1920. En 2013, une femme devait l’expliquer à un inconnu. Nous avons changé cela. Nous avons aujourd’hui aussi un cadre juridique qui permet à une femme et un homme de travailler et d’avoir des enfants, grâce à notre réforme du congé parental. Nous avons décidé de donner 20 heures d’encadrement scolaire gratuites et j’aimerais d’ailleurs aller plus loin. Si j’ai la chance de rester Premier ministre, c’est ce que je voudrais, mais pour l’instant, c’est déjà 20 heures par semaine. Nous avons séparé l’Église de l’État en faisant une évolution, pas une révolution. Nous avons réussi à être retirés de toutes les listes noires et grises (en matière de transparence fiscale) et nous avons créé l’administration transparente. Et je pourrais continuer comme ça. Il y avait telle-
LOGEMENT évolution des autorisations à bâtir (Statec). Nombre de logements (en milliers) 8 7 6 5 4 3 2 1 0
05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20
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REGARDS CROISÉS
ment de dossiers sur lesquels je voulais avancer, et cela n’aurait pas été possible avec un autre partenaire. Si nous nous retrouvons avec une croissance En ce qui concerne son caractère, tout le monde, ou presque est forte et un chômage qui baisse, c’est aussi dû au d’accord : Xavier Bettel est un homme sympathique et ouvert. Au Colette fait que nous avons fait quelque chose. sujet de son style de gouverner en revanche, il ne fait pas l’unanimité. Flesch En ouvrant la fenêtre, nous avons aussi fait des choses auxquelles nous ne nous attendions pas. « Xavier Bettel est un homme ouvert, qui facilite excessivement l’accès au Avec le référendum, nous ne nous attendions pas sympathique et sensible, avec beau- vote des résidents étrangers ». Marc à ce résultat. Il était important de le faire, nous voucoup de compassion », résume le jour- Spautz, lui, laisse « aux électeurs de lions ouvrir les fenêtres en faisant participer les naliste et politologue Christophe le juger », mais critique la politique gens. Je ne le regrette pas une seconde et je referais Bumb. Le politicien retraité du familiale du gouvernement. la même chose demain. Le timing n’était peut-être Christoph LSAP, Ben Fayot, utilise les Christophe Bumb nuance et lui pas bon, la campagne n’était peut-être pas bonne, Bumb termes « affable et disert », tan- attribue une « bonne note en génémais c’était important. J’aurais évidemment prédis que l'ancienne ministre du ral » pour son « agenda sociétal ». féré un autre résultat. Mais ce n’est pas parce que DP, Colette Flesch, ajoute qu’il S’il voit en lui un rafraîchisseGast nous avons perdu que l’on doit condamner la parserait doté d’une « forte empathie ment par rapport à Jean- Gibéryen ticipation des citoyens. Nous avons fait ce que nous à l’égard de ceux qui sont désaClaude Juncker, Christophe avions dit et je veux continuer. Je ne veux pas que vantagés par le sort ». Autre Bumb estime que Xavier Bettel est son de cloche du côté de l’opsouvent réduit à une position de quelqu’un d’autre fasse marche arrière. Par rapport au référendum, la question du droit position. Selon le député ADR Marc « modérateur et représentant de vote pour les étrangers aux législatives estGast Gibéryen, Xavier Bettel Spautz politique ». serait fragile et « larmoyant ». Tout comme Christophe Bumb, elle enterrée pour un bon moment ? Le président du CSV, Marc Spautz, Ben Fayot voit en Xavier Bettel de la Oh oui. 80 % des citoyens ont dit non. Ça ne sert à rien de faire croire aux gens que la situation va répond simplement que : « Xavier légèreté et un manque de substance. Bettel est Xavier Bettel ». Ben Fayot ne cache pas sa déception : changer. J’ai organisé ce référendum pour avoir une réponse à une question qui était ouverte. La Tandis que Colette Flesch lui attri- « Ce qui intéresse le plus dans un réponse était plus que claire. Quand je parle avec bue une note de 99 sur 100 et estime Premier ministre, qui est somme les gens, ils me disent que si les étrangers veulent que « rarement » auparavant un gou- toute le personnage politique le Ben voter, qu’ils deviennent Luxembourgeois. S’ils vernement aurait été aussi soudé, Gast plus important du pays, c’est sa Fayot Gibéryen attribue carrément un stature intellectuelle, c’est-à-dire sa veulent vraiment participer à la société, alors qu’ils « zéro » à Xavier Bettel. Le reproche : capacité d’analyse des problèmes de fassent l’effort de s’intéresser aussi à cette langue avoir « nié le résultat du référendum notre époque, et l’action subséquente et à ce pays. Les gens se sont exprimés et je resen imposant une loi sur la nationalité qui s’en dégage. » pecte leur choix.
i vous estime avoir modernisé le pa s, est-ce que cela signifie que la mission est accomplie ? Quelles sont les visions d’avenir du DP ?
Tout d’abord, je ne suis plus président du DP…
De Xavier ettel alors
Si la question est : « Dois-je rester Premier ministre ou non ? » Ma réponse est : « Je veux poursuivre la modernisation du pays, son développement, travailler pour le vivre-ensemble et je ne veux pas qu’on fasse marche arrière. Et si je peux le faire en tant que Premier ministre, je le ferai. » J’ai envie de rester Premier ministre. J’aime ce pays. Je me suis toujours engagé pour une politique d’évolution, avec les gens, jamais totalement pour les uns ni pour les autres. J’ai commencé très tôt la politique et cela a toujours été mon engagement, une politique pour le plus grand nombre. Je veux poursuivre la modernisation de l’accompagnement des enfants, la modernisation de la vie de famille, j’ai envie de continuer la diversification économique, le digital, le space mining, au niveau des transports, de l’éducation… Il faut continuer.
Quatre ans plus tard, tes-vous satisfait du travail avec vos partenaires du LSAP et Déi Gréng ?
Ça marche très bien. Il y a une collégialité, du respect. Ce n’est pas la politique des libéraux, ce n’est pas la politique des socialistes, et ce n’est pas la politique des Verts, c’est la politique des trois partis ensemble. De trois partis qui veulent faire avancer les choses et continuer à moderniser le pays.
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ous pro ete -vous en
?
C’est un peu loin et je ne reste pas collé à mon siège. En 2013, j’avais un choix difficile à prendre et je ne le regrette pas, car je savais que le pays devait bouger. Pour le faire bouger, il fallait une coalition avec les partenaires que nous avons.
Si les trois partis gouvernementaux récoltaient 31 ou davantage de mandats lors des élections de , souhaiterie -vous continuer trois ? Le L A et Déi réng, par les voix d’ tienne Schneider et François Bausch, disent clairement oui. La présidente du DP, Corinne Cahen, répond à cette même question : « Nous sommes trois partis différents. st-il temps pour autre chose ?
Nous avons un grand principe au Luxembourg : nous avons des élections. Les électeurs décideront. Pour moi, ce qui est important aussi, c’est le programme. J’ignore encore ce que veulent les socialistes et les Verts, ni mêmeles chrétiens-sociaux. C’est le programme qui définira avec qui on aura le plus d’atomes crochus. Mais ce que je peux déjà vous dire, c’est qu’actuellement cela fonctionne bien, au niveau travail et humain. Je veux pouvoir signer demain pour la politique en faveur du pays et non pour le poste. Que ce soit Claude Wiseler, Étienne Schneider ou Félix Braz, seul le programme compte.
peace of mind
=
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Nicolas Buck
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Interview
Jean-Michel Lalieu Photos
Gaël Lesure
Président de la Fedil et entrepreneur reconnu dans l’écos stème luxembourgeois, Nicolas Buck a des convictions et des ambitions pour l’industrie – au sens le plus large – qu’il représente et qui continue à avoir un rôle important à jouer dans le futur du pays. 70 —
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Nicolas Buck Le président de la Fedil balaie de son point de vue les grands dossiers politicoéconomiques du moment. Des propos à lire dans le texte et entre les lignes.
Q
Quel rôle doit jouer l’entreprise dans notre société ?
L’entreprise représente un formidable vecteur de progrès social ou d’ascension sociale. L’enrichissement personnel n’est pas une fin en soi mais probablement une condition d’épanouissement – je pense que le cadre de l’entreprise a permis et continue de permettre à de nombreuses personnes de progresser dans la vie. Le formidable développement de l’Asie, et de la Chine en particulier, est en grande partie dû au fait que les forces de l’entreprise y ont été libérées. Des millions de personnes sont sorties de la pauvreté. C’est une réalité qui n’est pas assez soulignée. Les entreprises amènent l’innovation et donc augmentent la qualité de vie de nous tous. Bien sûr, rien n’est parfait. Le capitalisme produit beaucoup d’efficacité, mais aussi des inégalités et des coûts environnementaux. L’astuce est de
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trouver le cadre ou de continuellement améliorer le cadre en considérant l’intérêt général sans pour autant entraver les forces du marché.
10 DATES-CLÉS 1968 Naissance à Luxembourg le 30 août 1987 Études universitaires en Allemagne et au Royaume-Uni : ingénieur spécialisé en imprimerie et bachelor en sciences économiques et politiques 1995 Entrée dans l’imprimerie familiale Victor Buck 2000 Création de Victor Buck Services avec Renaud Jamar 2004 Premier vainqueur du prix EY de l’Entrepreneur de l’année du Luxembourg 2006 Vente de Victor Buck Services au groupe Post (en trois étapes : 2006, 2012 et 2017) 2009 Fermeture de l’imprimerie à Luxembourg 2012 Création de Seqvoia avec Renaud Jamar 2015 Lancement de la plateforme pour créateurs d’entreprise Nyuko, dont il est le président 2016 Président de la Fedil
Quelles sont vos ambitions personnelles pour le pays ?
Il y a deux mots qui sont importants pour moi. Premièrement, la confiance. Il faut garder la confiance dans l’avenir et se dire que demain sera meilleur qu’aujourd’hui. Deuxièmement, l’ambition. Elle doit s’orienter vers l’exportation avec la volonté de gagner des marchés, d’assurer la croissance. Une entreprise qui n’a pas d’ambition de croissance est condamnée. Personne ne veut travailler dans une entreprise qui n’a pas cette volonté de croissance. Il faut donc entretenir cette ambition de faire plus, de faire mieux. Et, pour aller au bout de la question, il faut avoir une ambition pour le pays, mais une ambition, et là je m’adresse au politique, qui va au-delà des frontières du pays. Il faut viser le « Grand Luxembourg », un terme qui dérange parfois. Définir notre vision pour cet espace économique, cet espace de vie qui s’étend, bien au-delà de nos frontières, aux régions avoisinantes.
En travaillant de concert avec les régions frontalières, donc ?
On ne va évidemment pas revendiquer un droit de souveraineté sur ces régions, mais avoir une ambition qui s’arrête à nos frontières, c’est absurde, alors qu’environ la moitié des gens qui travaillent dans le pays passent des frontières. Nous devons définir un grand espace économique dont la ville de Luxembourg est le centre, mais qui va bien au-delà de nos 2.500 km2. Et déclarer nos ambitions dans des domaines comme la mobilité, la recherche, les universités ou le logement. Nous avons à la fois un problème d’attraction de talents et de logements. Pourquoi ne pourraient-ils pas habiter à Arlon, prendre le train dans une gare qui se situerait à l’extérieur de la ville et qui comprendrait 10.000 places de parking ? On doit donc pouvoir huiler une mécanique au sein de cet espace. Nous raisonnons toujours en termes d’habitants au Luxembourg. Ce qu’il faut, c’est définir notre zone d’influence économique et de vie et parler d’égal à égal avec ces régions qui nous entourent. La discussion doit donc être intensifiée en s’appuyant davantage sur le cadre institutionnel exis-
2004
JEUNE POUSSE En 2004, Ernst & Young (devenu EY) organise la première édition de l’Entrepreneur of the Year au Luxembourg. À peine âgé de 34 ans, Nicolas Buck obtient le premier trophée après avoir créé Victor Buck Services quatre ans plus tôt. À l’époque, le jury a voulu le récompenser pour son esprit d’entreprise innovateur, sa vision stratégique, son audace et sa persévérance.
L A G RO U S S GA S M A S C H I N N
LE PASSÉ COMME SOURCE DE MOTIVATION En cette maussade journée d’août, Nicolas Buc nous donne rendez-vous sur le site d’ArcelorMittal Differdange. Plus précisément dans le vaste bâtiment qui abrite la Groussgasmaschinn, fabuleuse pièce de collection du patrimoine industriel grandducal. Long et massif comme une machine à vapeur, ce dernier exemplaire reste le plus gros moteur à explosion au gaz jamais construit dans le monde. « Il est l’œuvre de l’ingénieur Paul Wurth qui, au tout début du 20e siècle déjà, a imaginé récupérer les gaz de hauts fourneaux du site sidérurgique de Differdange pour produire de l’électricité », explique Jean Calmes, responsable du Science Center situé en face du site et qui a obtenu les autorisations pour sa restauration. Drôle d’endroit pour une interview ? « Ce site reflète l’ambition des gens qui travaillaient dans ce pays, fin du 19e et début du 20e siècle. Quand je viens ici, j’en sors toujours motivé jusqu’au bout des ongles, nous confie le président de la Fedil. C’est de l’économie circulaire avant l’heure. Ces gens avaient tout inventé ! »
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tant, comme la Grande Région et le Benelux. Le Benelux peut servir de laboratoire d’idées.
Entre nationaux, résidents étrangers et frontaliers, le Luxembourg est une société complexe. omment les entreprises appréhendent-elles cette situation au quotidien ?
Le Luxembourg doit poursuivre l’effort financier pour doper l’innovation. Selon un rapport Eurostat de juillet dernier, il est parmi les rares pays de l’Union européenne à avoir connu une baisse des moyens injectés en recherche et développement par rapport au PIB entre 2005 et 2015. La diminution est de l’ordre de 0,28 %, même si les montants totaux consacrés à l’innovation, eux, continuent à grimper (671 millions d’euros en 2015). Le pays consacre désormais moins de 1,5 % de la richesse totale à l’innovation et ne se classe qu’en 16e position. Rappelons que l’objectif de la stratégie Europe 2020 est d’arriver à une moyenne de 3 % par an. Elle est de 2 % en 2015 pour l’UE. Pendant ce temps, le Japon y consacre plus de 3,5 % et les tats-Unis 2, . En euros dépensés par habitant, le Luxembourg se débrouille nettement mieux avec une moyenne de 1.217 euros/an/habitant en 2015, qui le place en 5e position.
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Il est clair que ce sont trois communautés qui créent la richesse de ce pays. Notre défi provient de ce que 45 % de notre emploi intérieur et la majorité de l’emploi dans le secteur privé est assuré par des frontaliers. Et ce chiffre continuera à augmenter. Nous puisons donc dans des territoires où le Luxembourg n’exerce pour ainsi dire pas de souveraineté. L’inverse est vrai également, les frontaliers ne participent pas au processus démocratique.
Comment résoudre cette équation ? Comment associer ces régions à notre développement au-del de l’argument que le Luxembourg contribue à leur développement économique ?
de l’économie luxembourgeoise va jusqu’à Liège, jusqu’à Nancy et bien au-delà de Trèves et de Sarrebruck. Il faudra faire des compromis avec ces régions. La politique luxembourgeoise sous-estime ce problème.
oncrètement, comment se marque ce problème ?
La guerre des talents fait rage partout dans le monde. Toutes les entreprises cherchent des profils de plus en plus pointus. Le Luxembourg est l’exemple parfait de cette évolution. Nous créons de l’emploi, mais le chômage ne diminue pas significativement. Ces talents qui choisissent le Luxembourg peuvent vivre dans quatre régions tout en travaillant au Luxembourg. En conséquence, il faudra créer un cadre qui permette à ces talents de travailler de la maison, de voyager 50 jours par an pour le compte de leur entreprise tout en étant libres du choix de leur domicile, qu’il soit à Luxembourg, Metz, Trèves ou Liège. Il va falloir travailler sur les projets innovants avec les régions avoisinantes. Et réduire les problèmes que connaissent les frontaliers dans leur pays.
J’estime personnellement que c’est le grand sujet du futur pour le Luxembourg. Cela se traduit par de nombreux défis : la chasse aux plaques jaunes en Belgique, le télétravail pour les fron- Où sont les limites à la croissance du pays ? taliers, le détachement, les transports en comD’abord, la croissance est nécessaire et c’est une mun. Pour les entreprises, la zone de chalandise vertu. Maintenant, la croissance doit être productive. La nôtre ne l’est pas assez. 4 % de croissance du PIB et 3 % de croissance de l’emploi intérieur. C’est un sujet connu. Un point important est la création d’emplois à forte valeur ajoutée. Nous connaissons tous cette épée de Damoclès qui nous force à cette croissance de l’emploi intérieur : notre système de pension particulièrement généreux. Le tiers état, donc le gouvernement, l’OGBL et la CGFP, bottent en touche sur ce sujet. Il s’agit d’un problème financier qui s’annonce et qu’on gonfle avec chaque année d’inactivité sur le sujet. Au moment de son éclatement et durant les années Moyens injectés en R & D par an (Luxembourg) – En millions d’euros qui s’en suivront, son envergure dépassera notre capacité contributive. On peut discuter de l’envergure du problème, mais le nier dans son entièreté représente au mieux de la démagogie et au pire de l’inconscience pure et simple. Notre capacité à construire du logement plus vite, des unités plus petites destinées aux jeunes qui arrivent sur le marché du travail, moins cher, en hauteur, et toute la question des infrastructures, ainsi que nos progrès dans la recherche de nouvelles formes de travail pour des collaborateurs non résidents détermineront nos chances de pouvoir reproduire les taux de croissance des dernières années. Quoi qu’il en soit, les responsables politiques qui voient des limites à la croissance ne seront crédibles que lorsqu’ils s’attaqueront en même temps aux déséquilibres qui nous imposent cette croissance. Vous voyez pointer une catastrophe au niveau des retraites ?
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Source : Eurostat
INNOVATION, UN MAILLON FAIBLE
Il existe un problème. Tout ce qu’on demande au niveau de la Fedil, c’est que l’on commence à en parler. Dans un délai de 15 à 20 ans, nous risquons d’avoir des soucis. Notre système est trop généreux par rapport à d’autres pays.
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L’innovation est un sujet capital pour l’avenir du pays. Quelles sont les clés pour l’encourager ?
C’est effectivement le seul moyen d’assurer le développement d’une entreprise dans une économie aussi développée que le Luxembourg et l’Europe. Il faut donc repousser la frontière technologique et parfaire l’organisation. La questionclé est : d’où vient l’innovation ? Est-elle endogène ou exogène ? Je m’explique. L’innovation endogène est l’innovation qui naît au sein de l’entreprise sans aide de l’extérieur. L’innovation exogène est l’innovation qui s’appuie sur des travaux de recherche fondamentale et appliquée, issus de la recherche publique. Les incitants devront répondre à ces deux formes d’innovation. On a tendance à sous-estimer l’apport de l’innovation endogène. De même, on ne voit pas qu’une entreprise qui pousse l’innovation réduit dans un premier temps sa productivité. Les gens payés à réfléchir au futur ne sont pas directement productifs. C’est ce coût et l’incertitude par rapport aux résultats de ce processus qui induisent le besoin des aides de l’État.
es soutiens répondent-ils de manière correcte aux besoins ?
Une quarantaine de millions est allouée annuellement à cet effort par le ministère de l’Économie. De là, trois conclusions découlent : 1. Ce montant est dérisoire par rapport aux défis futurs. 2. Le taux d’acceptation des projets soumis pour obtenir des subventions dépasse les 90 %. De deux choses l’une : ou bien les entreprises méconnaissent les instruments en place, ou bien les projets d’innovation sont trop peu nombreux. 3. Ce sont souvent les mêmes acteurs qui rentrent des dossiers de subventions. Nous nous trouvons à un moment-clé. Comment l’État peut-il encourager cette vague d’innovation ? Premièrement, il faudrait d’abord faire aussi bénéficier l’industrie financière de ces mécanismes. Or, elle en est exclue dans la mesure où son ministère de tutelle est le ministère des Finances. Luxinnovation, l’agence de financement de l’innovation, est le terrain de jeu du ministère de l’Économie. Deuxièmement, il faudrait scinder Luxinnovation en deux. Créer une vraie agence de promotion de l’économie hors place financière d’un côté et, de l’autre, une agence de promotion et de financement de l’innovation pour toute l’économie avec un budget équivalant à 1 % du PIB. Cette solution permettrait une véritable vague d’innovation.
À côté de cette innovation « privée », la recherche publique vous semble-t-elle la hauteur ?
La recherche publique est un domaine auquel les entreprises portent un grand intérêt. Le 21e siècle verra la rencontre des sciences comme la chimie, la biologie, la physique, d’un côté, et l’informatique, de l’autre. Il nous faut des chercheurs de premier plan. Maintenant, les entreprises sur notre territoire devront avoir accès à des instituts de recherche partout en Europe. C’est déjà le cas
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« L’université n’a pas pour vocation première d’être au service de l’économie. »
aujourd’hui et il faudra renforcer cette tendance. Depuis ma prise de fonction, j’ai pu me rendre compte de la qualité de la recherche publique à Luxembourg. Les points d’amélioration concernent des points de management, de controlling, de vision. La base est excellente, mais les processus de management et de gouvernance méritent une attention toute particulière.
Dans ce cadre, quel rôle doit jouer l’Université du Luxembourg par rapport au développement du pays et de son secteur industriel ?
Pour moi, l’Université n’a pas pour vocation première d’être au service de l’économie. C’est d’abord un formidable outil et un lieu où les jeunes qui font des études passent un moment important de leur vie. C’est aussi un centre important de la recherche fondamentale. C’est l’endroit du temps long. Elle doit garder sa place à part, rester capable d’un certain recul. Par contre, là où les liens doivent se renforcer pour entraîner l’innovation, c’est entre les centres de recherche pluridisciplinaires, comme le List, le SnT ou le LCSB, et les industries. Ce rapprochement est une priorité pour nos membres. Ce n’est qu’en intensifiant ces liens que le niveau d’excellence au sein de ces centres de recherche augmentera, et ceci dans les domaines-clés de nos industries.
Selon différentes études, la nouvelle vague d’innovation (robotisation et digitalisation de l’économie) risque cette fois de détruire de l’emploi net. Vous partagez cette impression ?
Vous savez, j’ai commencé ma vie professionnelle dans l’imprimerie. Ce secteur a été le premier à avoir subi une véritable hécatombe par rapport à des changements technologiques permettant de nouveaux business models. Maintenant, la valeur ajoutée d’une imprimerie est faible. Ce n’est rien d’autre qu’une très grosse photocopieuse. Donc la clé est de nouveau l’innovation qui permettra aux industries et secteurs de s’adapter. Mais la politique climatique et le changement du cadre réglementaire auront à court terme plus d’impact sur l’emploi que la robotisation en soi.
Donc pas de panique... ?
L’industrie est le secteur qui permettra la transformation d’une économie actuelle qui s’appuie sur l’énergie fossile vers l’énergie renouvelable. Cette transformation aura un impact non négligeable sur les finances publiques. Il n’y a pas de réponse absolue en économie. Des industries vont disparaître et de nouvelles vont se créer. Il faut laisser le marché jouer son rôle. Il faudra protéger les personnes. Protéger l’emploi est une approche corporatiste qui érige l’État en arbitre, en père tout puissant qui nous protégerait du diable que serait l’économie de marché. Il nous semble souhaitable de commencer à réfléchir à la procédure concernant les licenciements collectifs, les plans sociaux. C’est trop long, trop compliqué, trop cher – il n’y a aucun incitant pour des personnes potentiellement concernées par une restructuration de se former. L’OCDE le souligne d’ailleurs dans son dernier rapport sur le Luxembourg.
QUELLE RÉSONANCE NICOLAS BUCK DONNE-T-IL À CES TERMES ? INTELLIGENCE ARTIFICIELLE Un vrai sujet qui va révolutionner le monde, même si ça prendra du temps et de la ré exion. a ne me fait pas peur. Il y a une pensée dans l’économie qui dit que tout ce qui est techniquement faisable sera fait. La faculté d’inventer de l’humain est sans limites. Il faut l’accepter.
SUBVENTIONS Un terme qui, selon le contexte, peut être vu de manière positive ou négative. D’un côté, j’entends investissements dans l’avenir, aide à l’innovation pour les entreprises. De l’autre, j’entends aider des industries du passé à survivre. Mais qui peut prendre la responsabilité de ne pas aider une société en difficulté avec des subventions sans savoir si, demain, elle ne va pas se réinventer.
PAPIER En tant qu’ancien imprimeur, quand je pense papier, je vois trois supports : le papier toilette, qui va conna tre des développements importants vu la croissance de la population mondiale, le packaging, également en pleine croissance, et le papier imprimé. Ce type-là est en très grande difficulté. Dans 20 ou 30 ans, il n’y aura plus de journaux, ou en tout cas, ils auront laissé la place à des modèles hybrides.
PROTECTIONNISME Je crois dans le libre-échange, dans le droit des entreprises à exporter et importer. En Europe, actuellement, on est moins enclin au protectionnisme alors que, dans d’autres parties du monde, on brandit cette arme de la protection. Ce sont des cycles. Il faut tout faire pour que les entreprises puissent importer et exporter. Mais aujourd’hui, il y a toujours une couche politique dans ce débat. On utilise les restrictions d’exportation vers les pays avec qui on n’est pas ami. C’est un sujet compliqué.
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DE L’ARGENT POUR LES START-UP À la base de la création de Nyuko, un site dédié au cœur de la capitale aux créateurs d’entreprise, Nicolas Buck pousse autant qu’il peut à l’éclosion de start-up. L’idée d’une start-up nation au Luxembourg, il y croit plus que jamais. « L’écosystème a beaucoup évolué au cours des dernières années », observet-il. Reste un écueil, de taille : le financement via le capital-risque. i l’argent pour le financement est disponible, les bâtisseurs de start-up viendront se loger au rand- uché. olution ? « Ma vision est simple :
nous devons développer une dizaine de boutiques de venture capital disposant chacune de 50 à 150 millions d’euros à investir. Elles seraient spécialisées pour investir dans des créneaux différents. » Une goutte d’eau, juge-t-il, par rapport à l’investissement mondial dans ces jeunes pousses. Selon lui, le gouvernement aurait déjà dû mettre en place un cadre légal pour inciter des personnes physiques à investir dans des start-up ou dans des fonds de capital-risque. « Je suis déçu que ça n’ait pas encore été fait. »
D’OÙ VIENNENT LES LICORNES* ? start-up valorisées à plus de Fin août, le site techcrunch.com avait comptabilisé 262 licornes dans le monde, ces start-up valorisées au-delà du milliard de dollars. Les fonds injectés dedans se montent à 176 milliards de dollars et leur valorisation totale atteint 920,8 milliards de dollars. Les tatsUnis et la Chine trustent les premières marches du top 100 établi par le site spécialisé.
milliard de dollars
tats-Unis 43 Chine 38 Europe 8 Inde 5 Corée du Sud–Singapour 2 Malaisie et Indonésie 1 techcrunch.com
« Rifkin est venu et il ne reviendra pas. » 78 —
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L’employabilité des collaborateurs est un vrai sujet. Nicolas Schmit (ministre du Travail et de l’Emploi, ndlr) en est pleinement conscient. Finalement, si la digitalisation permettait vraiment un développement économique moins intensif en main-d’œuvre, serait-ce dommageable ? Je pense que non ; avec un renvoi vers votre question sur les limites de la croissance au Luxembourg.
Pour rester dans le domaine de la digitalisation, quelle anal se faites-vous du dossier de l’implantation de Google au Luxembourg ?
Étienne Schneider a une vraie politique industrielle. Les conditions d’entrée sont une électricité bon marché – nous l’avons – et des terrains à disposition. L’État n’a plus suffisamment de terrains disponibles pour une activité industrielle de taille. Les communes, un peu. Nous plaidons donc pour une politique volontariste dans ce domaine. L’État devrait se porter acquéreur de 200 hectares de terres agricoles réparties en lots de 20 hectares sur tout le territoire pour ensuite les reclasser. Si Google vient, tant mieux et bravo aux personnes qui auront travaillé d’arrache-pied sur ce dossier. Mais si ce n’est pas le cas, il y aura d’autres Google. Pensez aux Tesla de ce monde.
Autre piste ambitieuse de développement, le projet Spaceresources.lu. Vous soutenez l’initiative ?
C’est un projet d’envergure, donc ambitieux. L’État crée le cadre, et les acteurs privés développeront. L’espace nous oblige à pointer la tête vers le ciel et les étoiles. L’espace, c’est le retour de la science, de la physique, de la chimie et de la biologie. Le libéral que je suis ne peut qu’applaudir des deux mains. Il y a une vraie ambition d’Étienne Schneider. On verra vers où cela nous mènera, mais il est clair que l’initiative génère déjà de l’activité économique aujourd’hui. La Fedil s’engagera dans ce domaine.
n , le Luxembourg a aussi fait confiance à Jeremy Rifkin pour dessiner le futur économique du pays. Une démarche nécessaire ?
Rifkin est d’abord un showman et ensuite un économiste. Mais il est un des premiers à avoir articulé simplement les opportunités liées à la connectivité au sens large, aux énergies renouvelables et aux nouvelles formes de mobilité. Ces sujets sont liés. Rifkin a servi de catalyseur. J’ai contribué personnellement au groupe de travail « industrie ». Il est vrai que les résultats de l’étude sont modestes. Les objectifs en termes de pourcentage des renouvelables sont difficilement atteignables. Rifkin est venu et il ne reviendra pas. Le processus lié à l’implémentation des recommandations du rapport ne se distingue pas par son dynamisme. C’est donc un bon exercice de relations publiques pour le moment, pour le reste, on verra.
un peu plus d’un an de la fin de la législature, quel bilan tire -vous de l’action du gouvernement ?
Le constat est plutôt positif. Ce gouvernement a amené un nouveau souffle, et trois leaders politiques pour le prix d’un, comme dans le
SERVICE DÉPANNAGE
passé. L’accent sur l’importance du digital porté par le Premier ministre est à saluer. L’effort de diversifier l’économie porte ses fruits. À leur mérite, il faudra noter une vraie volonté de créer les infrastructures nécessaires pour répondre à la croissance des résidents et de l’emploi. À saluer également, l’initiative de trouver une solution au problème identitaire et au déficit démocratique. Je fais référence ici au référendum. Après les mesures d’assainissement du budget de l’État durant les premières années, la programmation de déficits durant l’actuelle période de forte croissance économique ne me semble pas indispensable pour garantir le haut niveau d’investissement qui est nécessaire et que nous saluons évidemment. Un climat favorable pour de bonnes relations entre l’exécutif et le monde des entreprises ?
Le niveau d’écoute est bon. Dans l’ensemble, nous trouvons une considération pour nos préoccupations au sein du gouvernement. Un bémol : le ministère des Finances me semble souffrir d’un manque de ressources en personnel étant donné l’importance de la fiscalité, en général, et le changement du cadre international l’affectant, en particulier. La qualité des échanges en souffre parfois. Les convictions politiques du gouvernement me semblent très sociales. Les ministres parlent de progrès social, de protection sociale et adressent à l’électorat un message continu : l’État vous protégera. On agite le spectre du néo-libéralisme et ce spectre est un mythe. L’Europe est un espace où le secteur public intervient de plus en plus dans le marché. En entrepreneur que je suis, j’aurais aimé que des valeurs comme le travail, la responsabilité ou l’envie d’entreprendre soient davantage portées. Les convictions sociales du gouvernement déterminent son action politique. C’est la primauté de la communauté sur l’individu. C’est une nouvelle forme de féodalité. « Votez pour moi, je vous protégerai. » Quel message voulons-nous donner aux jeunes, quelle inspiration ? La réussite d’une vie professionnelle, quel que soit le secteur d’activité, secteur privé, secteur public, nécessite des concessions, de travailler dur, d’être acteur de sa vie, de prendre ses responsabilités.
La réforme fiscale assure-t-elle compétitivité des entreprises ?
long terme la
La fiscalité reste déterminante pour assurer le développement économique d’un pays ou d’une région. C’est un sujet qui nécessite une attention continue. Nous préférons porter le message d’agilité fiscale plutôt que de réforme fiscale qui est plutôt synonyme d’un grand effort une fois pour toutes. Les entreprises sont intéressées à deux égards par la fiscalité. D’abord, le niveau d’imposition des bénéfices des entreprises. Nous nous réjouissons que le niveau ait été baissé. C’est une bonne chose. Néanmoins, les incohérences IRC / ICC perdurent. Beps aura un impact certain et donc je suis convaincu que des adaptations resteront néces-
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VER S UNE GR ANDE FEDIL
« TOUT EST INDUSTRIE »
En accédant à la présidence de la Fedil en mars 2016, Nicolas Buck a d’emblée ouvert un vaste chantier pour rendre à la fédération chargée de la représentation de l’industrie luxembourgeoise la place qu’elle mérite. « Tout est industrie », résume le président, qui refuse le cadre étriqué de la production manufacturière. Selon ses données, la Fedil représente 99 % de la production industrielle, 80 % de la recherche privée. Ainsi que les secteurs de l’ICT, de l’espace ou encore de la construction. « Bientôt, elle accueillera les start-up, les Big Four et les autres acteurs de ces secteurs, les grands cabinets d’avocats et le monde de la finance », avance-t-il. Tout est industrie alors ? « Oui, j’ai réglé le problème une fois pour toutes. L’industrie financière, c’est de l’industrie, ce sont des processus industriels. » Il observe ainsi qu’après avoir divisé l’économie en agriculture, industrie et services, on est parti sur l’idée d’un monde post-industriel. « En fait, nous vivons dans un monde hyper industriel, conclut M. Buck. Chaque société est une usine. Il n’y a peut-être plus de machines, mais elles ont juste été remplacées par des serveurs et des applicatifs. Les gens, derrière leur bureau, reproduisent des processus industriels. » Et la Fedil a l’ambition de rassembler tout ce vaste monde du travail.
Soon. Here.
govsat.lu
The multi-mission satellite GovSat-1
A new concept in secure communications
« Il faut garder la confiance dans l’avenir et se dire que demain sera meilleur qu’aujourd’hui. » 82 —
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saires pour assurer l’attrait du Luxembourg. Tout aussi importante, voire plus : la fiscalité touchant les revenus des dirigeants, des talents. Appelons ces personnes les personnes à responsabilité dans une entreprise. Une personne célibataire avec des revenus de 150.000 euros par an aura un revenu imposable avant impôt de 136.700 euros. Sur ce montant, 46.316 euros seront dus sous forme d’impôt sur le revenu. Trois constats : premièrement, il est un fait que chaque euro payé au-delà d’un salaire mensuel de 5.000 euros est imposé à un taux marginal proche de 42 %. Deuxièmement, dans un cadre post-Brexit et en tenant compte en particulier de l’importance de l’industrie financière dans notre pays, ce modèle de fiscalité des revenus des personnes physiques n’est pas compétitif en Europe. Enfin, je ne peux m’empêcher de penser que la question de l’équité de la fiscalité des personnes physiques dans ce pays mérite d’être posée. La justice sociale, c’est bien, mais la justice sociale en garantissant un système de fiscalité équitable, c’est mieux.
Le cadre n’est pas suffisamment attractif ?
Le Luxembourg doit attirer les talents à Luxembourg et ceci dans tous les domaines d’activité. Le cadre actuel est attractif si les entreprises peuvent compléter la rémunération fixe avec des systèmes de rémunération variable. Je parle ici des warrants et des stock-options. Ce sont des outils essentiels pour les entreprises et ces deux outils ont toute leur justification. Il y a eu beaucoup de discussions et de polémiques autour des warrants. Il est important de souligner que le déchet fiscal est largement inférieur aux chiffres qui ont été annoncés. Les pays voisins ont des mécanismes similaires. Chacun veut attirer les bons profils et les activités qui y sont liées chez soi. Ce sont souvent des activités à haute valeur ajoutée. Les multinationales peuvent faire des arbitrages en fonction du cadre offert dans différents pays, mais les PME n’ont pas ce choix.
Vous êtes donc favorable au maintien des stoc -options ?
C’est surtout la question des warrants qui pose problème. Mais oui, nous plaidons pour le maintien de ces mesures et même pour leur extension aux personnes-clés de l’entreprise, pas seulement aux dirigeants. Dans l’économie de demain, vous aurez des personnes-clés qui ne dirigent pas nécessairement. À titre personnel, il me semble évident que ces gens qui créent de la valeur pour leur société doivent pouvoir bénéficier d’un cadre qui leur permette d’atteindre une aisance financière. Nous ne voulons pas d’une société d’héritiers, mais alors ayons au moins le courage de vouloir une société où l’effort est récompensé.
LE LIVR E QUI INSPIR E
« MYTHOS MOTIVATION » DE REINHARD SPRENGER
Durant ses études en Allemagne, Nicolas Buck a assisté à une conférence du consultant en entreprises Reinhard Sprenger, qui jouit d’une très forte réputation dans son pays en surfant à contre-courant des grands principes de management. ans son best-seller Mythos Motivation, l’auteur allemand remet en question le principe de la motivation du personnel. « Il met en doute les incitations traditionnelles pour amener les personnes à atteindre des objectifs, telles que le management à la carotte », explique Nicolas Buck. La thèse centrale de Sprenger est qu’il est impossible de motiver une personne sur le moyen terme parce que la motivation est intrinsèque. Il considère que les gens peuvent généralement atteindre leurs objectifs sans promesse de rémunération supplémentaire pour y parvenir. L’enjeu est donc inverse : ne pas démotiver son personnel, en agissant notamment sur la responsabilité individuelle et la confiance. « Son intervention et son livre ont eu une grande influence sur mon style de management », confie l’entrepreneur.
Si l’on voulait regarder le Luxembourg comme une entreprise, que faudrait-il envisager au niveau des grands postes-clés pour la rendre plus performante sur le long terme ?
En fait, je reste réticent à l’idée de comparer un pays à une entreprise. Des millions de personnes sont mortes volontairement pour un pays, je Septembre / Octobre 2017 —
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n’ai jamais vu personne sacrifier sa vie pour une entreprise. Ce sont des concepts différents, il ne faut pas commencer à gérer un pays comme on le fait avec une entreprise. Pour le pays, un défi important est celui de la communication et de changer la perception des autres sur ce qu’est le Luxembourg. Les messages portés par le gouvernement et renforcés par nous tous sont entre autres les suivants : le Luxembourg est un pays ouvert au monde et ses évolutions. Nous offrons un terrain propice au développement de la recherche, de l’innovation et de l’entrepreneuriat sous toutes ses formes. Nous encourageons la réussite et le mérite. Nous sommes une terre d’immigration car les immigrés d’aujourd’hui, ce sont les riches de demain. Ce qui compte, c’est d’être convaincu de ses forces et d’arrêter de s’excuser pour son succès. On doit pouvoir faire passer le message qu’on est droit dans nos bottes et qu’on n’a rien à se reprocher. Et faire connaître cette volonté du travail bien fait qui est propre à tous les gens qui travaillent dans ce pays.
Pour terminer sur une touche plus personnelle, pouve -vous nous parler des leaders qui vous inspirent ?
Je ne peux pas vraiment dire que certaines personnes en particulier sont pour moi une source d’inspiration. Je n’ai pas de modèle, je ne fonctionne pas comme ça. Ce qui m’inspire, c’est l’ambition. Alors, évidemment, il est clair que quand je vois l’ambition de quelqu’un comme Elon Musk pour Tesla ou SpaceX et ses fusées capables de revenir sur terre, on peut parler là d’une source d’inspiration. Il existe des gens qui ont de grandes idées, mais ils mettent aussi des moyens colossaux pour les concrétiser. Au final, je dirais que c’est quand même interpellant de se dire que l’être humain est capable de très grandes choses une fois qu’il se met en marche.
Et si on parle en termes d’entreprises, là non plus pas de modèle suivre ?
Il y a toujours eu dans l’histoire, à certains moments, des gens qui réinventent le monde. Ça a été le cas des sidérurgistes au 19e siècle. Aujourd’hui, on ne peut évidemment qu’être qu’admiratif devant des modèles comme Google, Amazon, Facebook ou Tesla. Après, il faut accepter que tous ces grands modèles sont nés et se développent depuis les États-Unis.
Si, à titre personnel, vous deviez revenir 10 ans en arrière, vous changerie quelque chose ?
J’ai 49 ans, c’est l’âge où l’on a des regrets. On peut en avoir sur certaines choses mais, à titre personnel, je dirai toujours que les regrets donnent de l’expérience. J’ai connu des succès professionnels ainsi que des échecs. Aujourd’hui, ça forme un tout. Je serais presque content d’avoir eu des échecs. Ça contribue à vous former, à vous rendre meilleur. L’essentiel, c’est de ne pas répéter les mêmes erreurs.
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LE FIL (DE FER) DE L’HISTOIRE L’industrialisation du Luxembourg a longtemps été liée à l’exploitation du minerai. Mais si le passé sidérurgique du pays marquera encore pour longtemps son histoire, d’autres activités sont venues s’implanter pour assurer la prospérité du rand- uché. Retraçons quelques moments-clés.
1886 Le procédé Thomas- ilchrist d’élimination du souffre dans le minerai permet l’exploitation de toutes les ressources minières grand-ducales à partir de 1979. La première aciérie apparaît en 1886 à Dudelange et, en 1911, l’Arbed naît de la réunion de différentes aciéries. En 1914, la sidérurgie représente deux tiers des emplois industriels du pays.
1918 L’industrie luxembourgeoise doit beaucoup à l’ingénieur Paul Wurth 8 1945), fondateur de l’entreprise d’ingénierie industrielle qui porte toujours son nom et exporte son savoir-faire sidérurgique dans le monde entier. C’est lui aussi qui, à la fin de la Première Guerre mondiale, a réuni 54 entrepreneurs pour créer la Fedil et travailler au redressement économique du pays.
1951 En 1949, Goodyear s’installe à ColmarBerg sur le site des anciennes forges. La production démarre en 1951. Le Luxembourg occupe une position centrale entre les grandes unités européennes de production automobile et continuera à attirer d’autres fabricants de composants pour l’automobile. Aujourd’hui, les entreprises du secteur se sont regroupées dans un cluster.
1963 Le groupe chimique américain DuPont de Nemours ouvre une usine à Contern en 1963. Quatre ans plus tôt, le gouvernement luxembourgeois avait mis sur pied le Board of Industrial Development pour attirer des investissements américains sur le territoire national. En très peu de temps, une vingtaine d’entreprises US se sont installées, et on estime à 10.000 le nombre d’emplois créés.
1985 La Société européenne des satellites (SES) voit le jour en 1985. Elle est développée par des investisseurs privés, mais avec l’aide du gouvernement luxembourgeois. La société de Betzdorf est aujourd’hui le deuxième opérateur mondial de satellites de télécommunication et sert d’exemple de réussite pour l’initiative Spaceresources.lu.
L’employeur peutil résilier un contrat à l’essa i après avoir accordé un congé p arental?
Non, si je suis enceinte, je suis protég ée! é le cong Oui, car té é n’a pas é. l a t n e r pa cord ment ac e l b a l a v
Oui, la résiliation est libre, pendant l’essai.
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« N O U S D E V O N S ÊTRE LES REFONDATEURS D E L’ E U R O P E » Photographe
anthony dehez
XAVIER BETTEL EN CONVERSATION AVEC EMMANUEL MACRON
Charles Michel, Premier ministre belge (de dos), Emmanuel Macron, président de la République française, et Xavier Bettel, Premier ministre du Luxembourg, à l’Élysée en juillet dernier.
Jeudi 20 juillet Xavier Bettel effectue une visite de travail à Paris pour y rencontrer le Premier ministre français Édouard Philippe et le président Emmanuel Macron.
Lorsque le Premier ministre du Luxembourg dialogue avec le président de la République française, les sujets s’orientent autour des choix politiques de ce dernier. Il est aussi question des points de convergence des deux dirigeants, qui affichent leur volonté commune de reconstruire l’Europe. 88 —
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11/10/2017
RGPD, serez-vous prêts ? 09/10/2017 La communication non violente 09/10/2017 MiFID II : Focus sur les aspects gouvernance et clients 13/10/2017 Financial Instruments under IFRS IFRS 9 for Corporates 13/10/2017 Information security awareness
Contact us The training calendar is available on:
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Monsieur le Président, eu égard à votre parcours professionnel, rien ne vous prédestinait particulièrement à une carrière politique. Pourquoi avoir fait le choix de rejoindre le gouvernement de l’ex-président François Hollande ? XAVIER BETTEL
Parce que c’était avec un mandat clair de réformer notre économie en profondeur, de déverrouiller les blocages accumulés parfois depuis des décennies pour que chacun ait à nouveau la possibilité de réussir sa vie par son travail. EMMANUEL MACRON
uel a été le momentclé ou l’élément déclencheur dans votre décision de vous présenter aux élections présidentielles ? Quand avez-vous considéré qu’il était primordial de tenter votre chance à ces élections ? XAVIER BETTEL
Incognito À sa sortie du TGV, Xavier Bettel est incognito parmi les navetteurs. Seule la présence de notre photographe Anthony Dehez donne un indice sur ce voyageur particulier.
Liens Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, le Premier ministre luxembourgeois souligne ses convergences politiques et sa bonne entente personnelle avec le président français.
EMMANUEL MACRON Quand j’ai constaté
que personne ne défendait les convictions que j’ai chevillées au corps et qui me paraissent déterminantes pour l’avenir de la France : l’adhésion à une Europe rénovée, le goût du travail et du risque, la considération de tous, le retour d’une forme d’esprit de conquête. Est-ce que vous vous considérez comme un professionnel de la vie politique ?
XAVIER BETTEL
Certainement pas, puisque la politique n’est pas pour EMMANUEL MACRON
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moi un métier, mais une mission. Elle doit donc s’exercer pendant une période limitée. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous souhaitons réduire, cet été, à trois le nombre maximal de mandats consécutifs que peuvent faire nos parlementaires. Vous savez que nous partageons beaucoup de nos idées politiques, notamment les aspects qui touchent aux valeurs et aux idées fondamentales du vivre-ensemble. Quels sont les sujets que vous aimeriez aborder rapidement, ou quels sont les domaines qui vous tiennent particulièrement à cœur, et pourquoi ? XAVIER BETTEL
EMMANUEL MACRON Je
crois que nous ne nous préoccupons pas assez de l’avenir. Avec vous et quelques autres, comme Charles Michel (Premier ministre belge, ndlr), nous appartenons à une nouvelle génération de dirigeants européens, qui a cette responsabilité. Comment ? En armant chacun pour tirer le meilleur des bouleversements techniques et technologiques en cours et à venir, comme le numérique. Et en laissant à nos enfants une planète en meilleur état que celui dans lequel elle est aujourd’hui. Il y a du travail ! Par le biais de mon expérience professionnelle, il m’est apparu que les réformes à entreprendre en début de législature ne sont pas les plus aisées.
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Protocole À la gare de l’Est, le protocole français se met en place avec le concours du cabinet du Premier ministre et de l’Ambassade du Luxembourg en France.
Pourquoi avez-vous, avec le gouvernement, opté pour certaines options de coupes budgétaires plutôt que d’autres ?
XAVIER BETTEL
Je n’aime pas le terme de « coupes », pas plus que celui de « rabot ». J’ai choisi de ne plus recourir à des mesures dont la raison première est la nécessité de réaliser des économies budgétaires, quel qu’en soit le prix et sans logique. Pour 2017, nous avons dû agir sans tarder, pour faire rentrer dans les clous un budget qui n’est pas le nôtre et qui dérapait gravement. Le budget conçu par le gouvernement pour 2018 et les années suivantes vise à mettre en œuvre notre programme de réforme et à rechercher l’efficacité de la dépense publique avant tout. Cela conduit à faire des choix clairs avec des ministères qui voient leur budget augmenter, comme pour les armées ou l’éducation nationale, et d’autres baisser, en réduisant les dépenses dont l’inefficacité est démontrée. Cela ne veut pas dire qu’on se désintéresse de l’un comme de l’autre, au contraire, mais que nous voulons promouvoir des politiques plus efficaces et qui ne reposent pas uniquement sur la dépense publique. Si la dépense publique réglait tous les maux, la France serait en meilleure santé ! EMMANUEL MACRON
uelle valeur accordezvous aux sondages ? XAVIER BETTEL
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Je ne critique pas cet instrument de mesure des tendances en tant que tel. Mais je considère qu’il n’est que peu d’utilité pour présider. Car ce qui m’intéresse, ce n’est pas ma popularité. C’est mon efficacité. La popularité n’est durable et justifiée que si on obtient des résultats. EMMANUEL MACRON
XAVIER BETTEL Quels
sont, selon vous, les points sur lesquels nous pouvons travailler ensemble au niveau de l’Union européenne ? Tous. Nous sommes des membres fondateurs de la construction européenne, nous devons être ses refondateurs. C’est la tâche de nos pays et de notre génération. Sur la protection, l’économie, le social, le numérique, la défense, la culture, je suis frappé par nos convergences à chaque fois que nous discutons. Cela est vrai en particulier aujourd’hui sur le travail détaché. EMMANUEL MACRON
Quel rôle et quelle impor tance accordez-vous au domaine du numérique, alors que cette révolution a un impact incontestable sur les sociétés actuelles ? XAVIER BETTEL
EMMANUEL MACRON Le numérique trans-
forme en profondeur notre société, nos organisations et nos vies. C’est un phénomène majeur et puissant, et nous devons accompagner cette
L U X E M B O U R G
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BIO EX PR E S S
EMMANUEL MACRON Né le 21 décembre 1977 à Amiens D
A étudié la philosophie avant d’intégrer l’École nationale d’administration (ENA), dont il a été diplômé en 2004. POLITIQUE
De 2012 à juillet 2014, il a été secrétaire général adjoint de la présidence de la République. Il a ensuite été ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique jusqu’en août 2016. D N
Il est le fondateur du mouvement En Marche, créé le 6 avril 2016, qui l’a mené à la victoire de l’élection présidentielle, le 7 mai 2017. Emmanuel Macron dispose d’une expérience auprès de l’Inspection générale des finances I F , ainsi qu’à la banque d’affaires Rothschild.
BIO EX PR E S S
XAVIER BETTEL Né le 3 mars 1973 à Luxembourg D
Maîtrise de droit public et européen à la faculté de Droit de l’université de Nancy, suivie d’un DEA de sciences politiques et droit public. POLITIQUE
Membre du DP depuis 1989. Député pour la première fois en 1999 à l’âge de 26 ans. Réélu en 2004, 2009 et 2013. Conseiller communal de la Ville de Luxembourg de 2000 à 2005, puis échevin de 2005 à 2011. Bourgmestre de 2011 à 2013.
PREMIER
Il devient Premier ministre, ministre d’État, ministre des Communications et des Médias, ministre des Cultes le 4 décembre 2013. Il devient ensuite ministre de la Culture le 18 décembre 2015.
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Lieu secret L’actuel locataire de l’Élysée a délaissé le « salon doré » pour le « salon d’angle », où il a établi son bureau. Un lieu secret où Paperjam a pu pénétrer quelques minutes, l’instant d’un cliché exceptionnel de MM. Bettel et Macron. Avec vue imprenable sur les jardins de l’Élysée.
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transformation afin qu’elle profite à nous tous. Chacun doit pouvoir y trouver les moyens de gagner en autonomie, de créer et d’ouvrir ses perspectives. C’est une opportunité formidable pour beaucoup de gens et dans tous les secteurs ! L’accès aux réseaux est primordial : c’est pourquoi j’ai souhaité qu’en 2020, l’ensemble des Français aient accès au haut et très haut débit. Nous devons aider en particulier les PME et les TPE à réussir leur transformation numérique, améliorer nos services publics du quotidien grâce au numérique et accompagner les citoyens à s’emparer de ces nouvelles possibilités. Pour faire cela, nous devons aussi travailler de concert avec nos partenaires européens. Le numérique nous interpelle, car il n’a pas de frontières : l’échelon européen est donc le bon niveau pour accompagner le développement de nos champions du numérique, taxer de manière juste et efficace les géants non européens et pour définir un cadre de régulation qui garantisse une concurrence loyale entre tous les acteurs et qui assure un haut niveau de protection des données personnelles. Un de nos partenaires quitte le club des 28. Pour l’Union européenne, il s’agit de rester unie et d’aller de l’avant. Il ne faut pas s’arrêter ou se focaliser trop ou exclusivement sur le Brexit, aussi important qu’il soit pour l’avenir de
l’UE. Est-ce que vous pensez qu’un effet boule de neige est possible ? Comment évaluez-vous la possibilité d’un éventuel « Frexit » ? EMMANUEL MACRON La participation du
Royaume-Uni au projet européen a toujours eu une nature spécifique. Je ne crois pas à l’effet boule de neige, car beaucoup d’Européens ont réalisé avec le Brexit ce que l’Union européenne leur apportait. Mais comment ne pas voir que ce mouvement de frustration, et parfois de rejet, à l’égard d’une Europe perçue comme insuffisamment protectrice et efficace doit de toute urgence trouver une réponse ? Le danger qui nous guette serait de croire que ma victoire à l’élection présidentielle ou le résultat des élections néerlandaises, par exemple, signeraient la fin de la défiance visà-vis de l’Europe. Ces victoires électorales nous engagent et nous obligent. Elles doivent nous permettre de relancer l’Europe sur de nouvelles bases, pour répondre à des défis qui nous concernent tous : numérique, climat, migration, défense, régulation de la mondialisation… C’est notre mission !
XAVIER BETTEL
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Le duo AngelaEmmanuel pour les conférences de presse semble quant à lui déjà mis en place. Est-ce que vous comptez institutionnaliser ces conférences de presse en duo ? XAVIER BETTEL
EMMANUEL MACRON Je souhaite en tout
cas que l’exercice se reproduise. Ce n’est pas un « coup de com’ », c’est une éthique européenne : quand on présente un Conseil européen chacun de son côté, comme une victoire arrachée aux autres, on bafoue l’esprit européen et on entretient la défiance. Donc nous continuerons à préparer ensemble les Conseils européens, à porter ensemble tous les grands sujets du moment et à assumer ensemble nos résultats, bons ou moins bons. Je suis ravi de votre visite de travail au Luxembourg au mois d’ao t dernier. Pouvez-vous me faire part des premières impressions que vous avez eues de notre pays ? XAVIER BETTEL
Rencontre À l’Élysée, le Premier ministre luxembourgeois présente Thierry Raizer, rédacteur en chef de Paperjam, au président.
Ce serait prétentieux de dire que je connais mieux le Luxembourg en y ayant passé seulement quelques heures. C’est pour cela que je reviendrai ! Mais nous avons pu évoquer, avec le rand- uc, puis avec vous, cette relation du quotidien qui relie nos deux pays, notamment grâce aux travailleurs frontaliers. Je veux l’approfondir, car cela est bon pour nos deux économies, et nous devons ensemble répondre aux préoccupations concrètes qui émergent, sur les transports par exemple, car cela touche des milliers de gens chaque jour. J’y travaillerai, avec les élus locaux. Je vous attends désormais à Paris ! EMMANUEL MACRON
Perspectives L’objectif de Paperjam regagne le perron de l’Élysée et prend congé du président, du Premier ministre luxembourgeois et de son homologue belge, qui, accompagnés de leurs conjoints respectifs, échangeront durant un dîner privé. 100 —
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EIPA Luxembourg
25 years
in Luxembourg
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Recent Trends in the Case Law of the Court of Justice of the European Union 30 November -1 December 2017 Register at www.eipa.eu
The European Centre for Judges and Lawyers was established under a convention signed in 1992 between the Government of the Grand Duchy of Luxembourg and the European Institute of Public Administration (EIPA).
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« Une autre réalité du pays »
La Stëmm et le Cent Buttek Xavier Bettel rappelle l’importance d’une autre institution qui s’adresse aux personnes défavorisées : les épiceries du Cent Buttek. Infos : centbuttek.lu
Photographe
Edouard Olszewski
Le Premier ministre a, en tant que rédacteur en chef invité, choisi de parler des activités de la Stëmm vun der Strooss qui œuvre en faveur de l’intégration sociale et professionnelle de personnes défavorisées. 102 —
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quilibre Souvent, les personnes démunies ou isolées éprouvent des difficultés à se nourrir correctement ou à préparer des repas équilibrés. Les activités de la Stëmm visent à combler ce manque.
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100.130 repas ont été servis par la Stëmm en 2016 : 28.710 à Esch-sur-Alzette et . 20 à Hollerich, soit 26.884 repas de plus qu’en 2015 (+36,7 %).
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conomie circulaire Le bâtiment de Bonnevoie, rénové et transformé, abrite le Stëmm Caddy. Son équipe de bénévoles et d’éducateurs récupère et traite des aliments invendus, mais encore consommables, à la faveur d’un partenariat conclu avec Auchan.
Seconde vie Les aliments sont transformés en sandwiches, soupes et jus de fruits frais. Ils sont ensuite distribués tant sur les sites de la Stëmm ollerich, Esch-sur-Alzette, Schweesdrëps et Schoenfels) que dans des institutions sociales, comme le DropIn, un centre d’accueil pour les personnes issues du milieu de la prostitution.
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ien- tre Le bien-être passe aussi par des moments simples. Peu connue du grand public, l’activité de coiffure de la Stëmm propose aussi une autre forme de réconfort.
1996 C’est en 1996 que 74 personnes bénévoles issues du monde politique, syndical, culturel et social ont fondé l’asbl Stëmm vun der Strooss.
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Schweesdrëps En 200 , la ille d’Esch-sur-Alzette a mis des locaux à sa disposition afin qu’un second restaurant social y voie le jour. L’atelier de réinsertion sociale Schweesdrëps s’est également installé dans la capitale minière.
Sur les terrains La Schweesdrëps est un atelier thérapeutique situé dans un hall industriel, 30, rue Jos Kieffer. Elle offre ses services à 40 clubs de sport actifs essentiellement dans le sud et le centre du pays.
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Bénévoles « Quand la Stëmm vun der Strooss a été fondée, j’ai immédiatement saisi l’occasion d’y travailler comme bénévole. Ici, j’ai rencontré des gens qui n’étaient pas, à proprement parler, des sans-abri,
mais qui se trouvaient dans des conditions de vie difficiles. » Joséanne, 57 ans, témoigne de son engagement sur le site de l’asbl qui est toujours à la recherche d’aide supplémentaire : stemm.lu.
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Des vêtements et un toit Service social, douches et buanderie ou encore logements, la Stëmm vient en aide aux démunis dans un ensemble de domaines.
Double sens Peu connues du grand public, les activités de la Stëmm permettent aux bénéficiaires, d’un c té, et aux bénévoles, de l’autre, de donner un sens à leur vie en société.
Sans compter Une dizaine de bénéficiaires d’une mesure de réinsertion professionnelle travaillent dans les deux ateliers Kleederstuff. Des vêtements, provenant de dons de particuliers, mais également de collectes organisées par des écoles, des lycées et des entreprises, y sont triés et lavés pour être redistribués gratuitement aux personnes dans le besoin qui poussent les portes des lieux de rencontre de la Stëmm.
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Septembre / Octobre 2017
ESPRESSO
CONVERSATIONS
ENVIES
AU P RO G R A M M E
envies
L’argent compte, sa valeur aussi. Mark Tluszcz partage son rapport à l’argent et ses investissements coups de cœur en page 114. Maîtriser son discours, dompter ses émotions : les recettes en page 116 pour réussir une intervention en public. Apparaître en public est un exercice qu’ils maîtrisent grâce à un style chic, mais pratique : Astrid Agustsson et René rosbusch défilent en page 118. Un service en une seule prise. Guy Daleiden, directeur du Film Fund, passe à table pour évoquer la recette du cinéma luxembourgeois, page 124. Septembre / Octobre 2017 —
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ARGENT COMPTANT MARK TLUSZCZ
«J’ai un rapport de respect envers l’argent » Argent de poche
Jackpot
L’argent et moi
TEXTE J.-M. L PHOTO Olivier Toussaint
Une devise en matière d’argent ? Elle est en anglais et assez difficile à traduire : « Don’t throw good money after bad money. » Si on fait un investissement qui ne marche pas bien, il faut savoir prendre ses pertes. Une fois qu’une opération commence à sentir mauvais, il faut vendre. Ça ne sert jamais à rien de persévérer. Il y a tellement d’autres opportunités. Avez-vous déjà connu des problèmes financiers ? Pas dans ma vie professionnelle, mais en tant qu’enfant lorsque la société de mon père a fait faillite. Nous avons connu ce que c’était d’avoir, puis de ne plus avoir. Je ne souhaite pas à mes enfants de vivre ça, mais c’est une situation qui m’a marqué. Elle me rappelle en permanence le respect à avoir vis-à-vis de l’argent, même si ce n’est pas une fin en soi.
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Si vous remportiez la super cagnotte de l’Euromillion, vous en feriez quoi ? Ce que je fais dans ma vie : investir pour le bien de ma famille et contribuer à un certain nombre d’œuvres caritatives ou éducatives. Qu’il s’agisse de 10, 50 ou 10 millions, je reste cohérent à ce niveau-là. Quels types d’associations caritatives ? D’abord bien évidemment la Fondation Mangrove. Ensuite, je finance un programme universitaire dans mon ancienne université, l’Eckerd College en Floride, qui incite des étudiants à s’intéresser à l’humain (histoire, psychologie…) plutôt qu’aux sciences. J’ai un degré universitaire en histoire et, bien que je travaille dans la technologie, je pense que l’université essaie de forcer trop rapidement les gens à choisir ce qu’ils doivent faire dans la vie. Or, ce qui est vraiment important c’est de savoir réfléchir.
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Y a-t-il des choses pour lesquelles vous ne regardez pas à la dépense ? Mon rapport à l’argent est un rapport de respect, donc je regarde toujours. Mais j’aime faire un grand voyage deux fois par an avec ma famille. Un des grands plaisirs que l’argent me donne est de pouvoir faire découvrir le monde à mes enfants. Il ne faut pas trop lésiner sur les moyens si on veut faire ça bien. Quel est votre plus récent « achat plaisir » ? Une paire de boutons de manchettes des années 1970. Ça donne un peu de classicisme à la manière dont je m’habille. À titre privé, il y a trois types d’objets qui m’intéressent particulièrement : les montres, les boutons de manchettes et les très vieux livres sur la découverte du continent africain. Et comme j’ai beaucoup de livres, je collectionne aussi les presse-livres.
Premier salaire
Vous souvenez-vous du montant de votre premier salaire ? Très bien. Il se montait à 75.000 francs luxembourgeois (LUF) de salaire brut – un peu moins de 2.000 euros – pour mon premier emploi chez Arthur Andersen à Luxembourg en 1990. Quel est le premier « cadeau » que vous vous êtes offert avec ? Une voiture. J’ai débarqué au Luxembourg avec très peu d’argent. Avec mon premier salaire, j’ai dû acheter ma première voiture, une vieille Saab, qui m’a coûté 100.000 LUF (2.500 euros). J’ai donc dû emprunter la moitié de la somme à mon banquier.
Investissements
Écodico
Trading haute fréquence
Bio express De nationalité américaine, Mark Tluszcz (51 ans) a vécu une partie de son enfance sur le continent africain. Après des études universitaires en histoire aux tats-Unis, il vient au Luxembourg et est engagé par Arthur Andersen. Il y reste 10 ans avant de cofonder Mangrove Capital Partners en 2000. Il en est toujours aujourd’hui le managing partner.
Dans le monde boursier, le trading à haute fréquence se caractérise par l’achat et la vente de titres par le biais de logiciels basés sur des algorithmes mathématiques qui permettent des réactions calculées en secondes, voire en millisecondes. Apparue au milieu de la décennie 2000, lorsque les ordinateurs sont devenus suffisamment puissants, cette pratique a transformé le jeu de la Bourse jusqu’à faire passer les « boursicoteurs » de salon pour des brontosaures. On considère que, actuellement, 30 à 40 % des opérations boursières en Europe sont effectuées par des machines, un ordre de grandeur qui atteint les 60 % aux tats-Unis. Si des actes d’achat et de vente peuvent être pris à la vitesse de la lumière, il devient aussi relativement aisé de manipuler les cours par des opérations massives autour d’un titre pour le pousser à la hausse ou à la baisse. Une fois le résultat atteint, l’algorithme peut décider l’action inverse pour prendre ses gains. En mai 2010, une réaction en chaîne des logiciels haute fréquence a ainsi provoqué un krach éclair au New York Stock Exchange, lui faisant perdre 1.000 milliards de dollars en quelques instants.
Investissez-vous à titre personnel ? Oui, laisser son argent sur un compte bancaire ne rapporte absolument rien. Mais je suis un investisseur qui va vers ce qu’il comprend. J’investis dans des choses physiques, comme le bâtiment ou les voitures de collection. J’ai une dizaine de voitures et je les considère avant tout comme un investissement. Même si je prends aussi du plaisir à les conduire. Ce sont des voitures des années 1960-70 dans des séries assez limitées. Ma préférée, la Maserati Ghibli de 1967, a été construite à moins de 500 exemplaires. Et ça, c’est une des vraies leçons de l’investissement : il faut acheter ce qui est rare. Dans quels types de produits conseilleriez-vous à vos enfants d’investir ? Je leur dirais de ne surtout pas investir dans la Bourse. Tout est aujourd’hui tellement automatisé, c’est difficile de pouvoir prendre des décisions aussi rapidement qu’une machine (voir l’encadré Écodico ci-contre). Un investissement « coup de cœur » ? Le tout premier, en 1997. J’ai investi 200.000 dollars dans une brasserie que mon frère venait de créer aux États-Unis. C’était un vrai coup de cœur. En plus, le rendement a été fantastique : sept ans plus tard, elle a été cotée sur le Nasdaq.
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COMPÉTENCES LEADERSHIP
Maîtriser son discours En réunion d’équipe ou devant un parterre de plusieurs dizaines de personnes, la prise de parole en public est aujourd’hui davantage présente dans le quotidien des managers. Un exercice qui ne doit pas s’improviser.
D
u jeune manager chargé d’animer des réunions de département au CEO d’une grande entreprise lors d’un meeting avec son board, la nécessité d’avoir une expression orale de qualité est un must que personne aujourd’hui ne se risquerait à remettre en question. Dans un milieu professionnel très concurrentiel, l’aisance en public fait bien souvent la différence. « Nous sommes dans un monde qui se résume toujours plus par le mot communication, estime l’expert français de la prise de parole en public, Jean Sommer. Or, la communication a un seul objectif : transmettre un message. » Celui-ci doit donc être soigneusement présenté pour ne pas se perdre dans l’avalanche d’informations qui envahissent nos journées. Émotion, intensité, dynamisme… Il faut donner à son message une tonalité qui lui permettra de se différencier des autres et de capter l’attention et l’intérêt de son auditoire.
Le regard, les gestes, la voix « On se focalise trop souvent sur ce que l’on veut dire, et pas assez sur ceux qui écoutent », pointe Pedro Castilho, coach au Luxembourg spécialisé dans la parole en public et fondateur de la société Verbalius. Certes, il n’existe pas qu’une seule façon de s’exprimer. Chacun a son propre style, que les experts invitent d’ailleurs à cultiver plutôt qu’à brider. Mais il y a toutefois des pratiques universelles qui permettent de mieux capter l’attention de son public. Le regard, par exemple, doit se porter sur les gens sans les fixer. La gestuelle doit quant à elle traduire une certaine ouverture, alors qu’un bon positionnement permet d’améliorer la portée de sa voix. Mais ce sont sans doute les émotions transmises qui comptent le plus. « Il y a toujours une partie émotionnelle à faire passer dans la prise de parole en 116 —
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MARIE-HÉLÈNE MASSARD CEO d’Axa Luxembourg « J’ai été coachée en préparation d’un 10x6 du Paperjam Club car cet exercice était nouveau pour moi, notamment en termes de gestion de l’espace sur scène. C’était rassurant d’être face à quelqu’un qui a de l’expérience et qui a su adapter sa méthodologie à mon profil. Tout ce processus m’a également aidée dans la communication au quotidien, où il est tout aussi important d’aligner le fond et la forme pour transmettre ses messages. »
public, car il ne faut pas oublier que nous sommes des humains et que nous parlons à d’autres humains », rappelle Jean Sommer. Un coach ou un téléphone Au Luxembourg, la prise de conscience de l’importance de maîtriser son expression orale en public se généralise. Une tendance influencée sans doute par la culture anglosaxonne, en avance sur la question. Pedro Castilho s’en est rendu compte : « Des cadres aux managers, ils sont bien plus nombreux qu’il y a cinq ans à avoir
compris qu’ils pouvaient avancer dans leur carrière en améliorant leur façon de s’exprimer », dit-il. Mais la prise de parole en public ne passe pas forcément par l’intervention d’un professionnel. « Le coach doit intervenir quand le besoin d’un point de vue extérieur se fait ressentir », confirme Pedro Castilho. Avant cela, se filmer avec un téléphone portable en train de parler peut constituer un exercice constructif qui pourra aider à corriger les principaux défauts. J. M.
DAVID SCHRIEBERG de italbriefing « J’ai fait appel à un coach alors que je lançais mon entreprise, lors d’un événement où j’étais l’orateur principal, il y a cinq ans. Cela m’a permis d’améliorer la manière de présenter les informations que je voulais communiquer. Maîtriser son expression orale est absolument central pour n’importe quel entrepreneur. On peut avoir le meilleur produit ou diriger les meilleures équipes, mais en vain si on ne sait pas communiquer correctement ou transmettre les bons messages. »
MÉTIER DU FUTUR DATA ANALYST De plus en plus prisé, le profil de data analyst demande des compétences multiples, mais ne bénéficie tou ours pas de formation spécifique en urope
Que fait-il ? Le data analyst, parfois appelé data scientist, est chargé d’analyser et de mettre en forme la masse de données recueillies par le biais de différents canaux technologiques afin de faciliter les prises de décision au niveau des dirigeants. Il est un acteur-clé du big data.
Quelles sont ses compétences ? Mélange entre l’informaticien et le statisticien, il doit maîtriser le langage informatique. Il doit en même temps pouvoir être à l’aise avec les membres de la direction, avec qui il est régulièrement en relation. Des compétences en communication et marketing sont donc également requises pour l’aider à rendre ses conclusions lisibles et pertinentes.
Quelle est sa formation ? Mis à part un MBA big data proposé par quelques instituts universitaires américains, dont le MIT, il n’existe aujourd’hui aucune formation spécifique pour ce métier. Il semble toutefois indispensable qu’un data analyst puisse faire preuve de certaines compétences en informatique. Une formation en marketing est un plus.
Combien gagne-t-il ? Il commence à .000 euros pour les profils juniors et peut atteindre les 90.000 euros après plusieurs années d’expérience (salaire annuel brut selon le cabinet Hays).
Une qualité-clé ?
POUR ALLER PLUS LOIN Tous orateurs ! Convaincre, négocier, s’affirmer au quotidien, de ervé Biju- uval et Cyril Delhay aux éditions Eyrolles (2015), 20 € Consultant en management et professeur universitaire, ervé BijuDuval et Cyril Delhay proposent une boîte à outils simple d’utilisation à travers des exercices pratiques, mais aussi des interventions de dirigeants d’entreprise, d’avocats ou d’artistes pour qui la prise de parole en public joue un rôle crucial.
« Le data analyst a un rôle intersectoriel au sein de l’entreprise et il doit avoir une bonne compréhension du business, aussi bien au niveau marketing, financier ou commercial. Pour moi, ces compétences sont plus importantes pour lui que celles d’informaticien. Mais bien sûr, ses performances dépendent pour beaucoup des outils informatiques qu’il a à disposition. » Carlos Utrilla Guerrero, data analyst chez Kneip.
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ILLUSTRATION Maison Moderne
La rigueur, sans aucun doute. Elle est indispensable pour pouvoir traiter correctement la grande quantité de données qu’il aura à analyser.
STYLE
omment définisse -vous votre style ? Je dirais décontracté. Mais j’investis dans de belles pièces car je sais ce qui me va. »
Quelle est la plus ancienne pièce de votre garde-robe ? C’est un blazer Navy en cachemire avec une belle doublure en soie bleu très clair. Il a une dizaine d’années. C’était une commande réalisée sur mesure par Eva Ferranti, mais le client n’était pas venu le chercher. Par chance, il m’allait parfaitement. »
Quelle couleur ne porte -vous amais ? Le noir, qui est synonyme de deuil. Sauf pour un smoking, bien sûr. »
« Le noir est synonyme de deuil. Sauf pour un smoking, Bien sûr.
Quelle pièce voule -vous transmettre ? Ma montre I C aintExupéry. C’était un coup de cœur pour cette édition limitée. Une montre classique, avec un fond bleu et un ruban en cuir brun. Mon fils m’a encouragé à l’acheter, il sera heureux de la porter. »
Qui vous a donné le sens du style ? Je pense que c’est mon oncle Jean. Il était audacieux, fonceur, entrepreneur, avec un grand charisme. Il portait des costumes faits sur mesure en Italie. »
Quel est votre plus vieux souvenir lié à la mode ? Ma première paire de chaussures Church’s Grafton que je me suis offerte quand mon entreprise a commencé à gagner de l’argent. Depuis, j’en ai huit paires que je fais régulièrement rafraîchir. »
René Grosbusch
Gérant associé, Grosbusch PHOTOS Anna Katina
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Votre couleur préférée ? Je n’en ai pas vraiment. Je choisis les couleurs en fonction de l’humeur du jour. »
La pièce indispensable ? Des écharpes et des foulards. J’en achète partout, surtout en vacances, notamment dans les boutiques de musées où l’on trouve souvent des accessoires originaux. »
Définition de votre st le ? Pratique, facile à adapter aux différentes situations, modulable. »
Ma mère tricotait et cousait parfois nos vêtements. » Uni ou motif ? Je porte généralement des vêtements unis, accessoirisés avec des pièces à motifs. »
Quel est votre plus vieux souvenir lié à la mode ? Ma mère tricotait et cousait parfois nos vêtements, ce qui m’a donné envie de tricoter des pulls typiquement islandais pour mes enfants. Mais c’est trop chaud et ça gratte trop pour notre climat. »
Que porte -vous le ee -end ? Un jean (souvent troué), un T-shirt et des ballerines. »
Quel est le faux-pas à ne pas commettre ? Porter des choses qui ne sont pas faites pour notre physique. Je suis plutôt petite, je ne mets pas de vêtements oversize… »
Astrid Agustsson
Chef du service Communication & Relations publiques à la Ville de Luxembourg Septembre / Octobre 2017 —
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ARCHITECTURE LOGEMENTS COLLECTIFS
Coût modéré, mais haute qualité 1
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est aux côtés du Fonds Kirchberg (10 %) et de promoteurs privés (40 %) que la SNHBM va faire construire 50 % des logements prévus pour le quartier Réimerwee dans les années à venir. Ces logements seront à coût abordable, puisque le prix de vente demandé par la SNHBM sera plafonné à 3.250 €/m2 (soumis à l’indice), le terrain étant cédé avec un bail emphytéotique. Au total, la SNHBM va mettre en vente 204 appartements ; 90 appartements seront disponibles à la location sociale. L’entièreté du projet a fait l’objet d’un concours d’architecture. Le terrain a été divisé en quatre ensembles composés de plusieurs lots. Les ensembles 1 et 3 seront construits pour la SNHBM. Sur l’ensemble 1 (145 ares), il y aura neuf immeubles pour un total de 200 appartements conçus par AZPML Beckmann-N’Thépé et Steinmetzdemeyer. L’ensemble 3 (83 ares) regroupera quatre 120 —
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immeubles pour 94 appartements dessinés par AllesWirdGut Architektur. AZPML Beckmann-N’Thépé interviendront en entrée de quartier (lot 21). Leurs immeubles présentent un travail en bandes d’épaisseur variable, avec une alternance entre parties opaques et vitrées en façade. Les fenêtres en bandeaux assurent vue panoramique et intimité du fait des allèges. Les balcons disposés en quinconce permettent une double hauteur et ne dévoilent pas l’intérieur des logements. Steinmetzdemeyer réalisera trois lots (22, 23 et 24), qui accueilleront immeubles résidentiels et maisonnettes. L’expression marquée des maisonnettes en façade permettra d’ouvrir le projet sur le boulevard K. Adenauer, et un rythme sera donné entre les entrées individuelles et les espaces verts adjacents, créant une nouvelle séquence dans l’ensemble du Réimerwee. Enfin, AllesWirdGut Architektur a proposé, pour l’ensemble 3, des immeubles de quatre étages traités de manière similaire dans leur aspect général. Seuls les détails les différencient, d’où leur appellation de « faux jumeaux ». Les immeubles sont structurés en façade par des bandes horizontales qui forment les balcons, et des circulations verticales côté boulevard participent à son animation. C. C.
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3
ue des immeubles d’A PML Bec mannN’Thépé depuis la rue Richard CoudenhoveKalergi. STDM a imaginé un ensemble résidentiel composé de maisonnettes et d’immeubles résidentiels. Les immeubles conçus par AllesWirdGut se distingueront les uns des autres dans leurs détails. 2
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PHOTOS A PML Bec mann-N’Thépé, T M, Alles ird ut Archite tur
Dans le quartier Réimerwee au Kirchberg, la SNHBM participe à un ambitieux projet d’habitations à coût modéré, mais qui ne lésine pas sur la qualité architecturale. Un projet choisi par notre rédacteur en chef invité, Xavier Bettel.
JEAN DUBUFFET 28 SEPTEMBER - 4 NOVEMBER 2017
Curated by Valérie Cueto Tuesday to Saturday 11am-5pm
6 rue Saint-Ulric | L-2651 | Luxembourg contact@zidoun-bossuyt.com | www.zidoun-bossuyt.com J e an Du bu f f e t Gr ou pe de Q u atr e Ar br e s (Etat Dé f initif ), 1970 e pox y paint on polyu r e thane , in 4 par ts @ADAGP 2017
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CULTURE BROGNON-ROLLIN
L’industrie, et après ?
L’ACTUALITÉ DU DUO Outre l’exposition au BPS22, les artistes sont visibles sur d’autres fronts.
UN LIVRE : « PERFORMANCE »
La poésie comme catharsis DAVID BROGNON ET STÉPHANIE ROLLIN SONT AU CŒUR DE L’ACTUALITÉ AVEC RÉSILIENTS,
E
UNE SPECTACULAIRE INSTALLATION PRÉSENTÉE AU BPS22 DE CHARLEROI.
n septembre 2016, les 2.500 ouvriers de l’usine Caterpillar de Gosselies, à Charleroi, sont informés de la fermeture prochaine du site de production. Comme pour les phases d’un deuil, choc, colère, tristesse se succèdent avant de trouver une voie pour surmonter l’insupportable : la création. Ainsi, en février 2017, un groupe de travailleurs se tourne vers le BPS22 – Musée d’art de la province de Hainaut pour proposer de laisser une trace de leur savoir-faire avec une œuvre d’art. Réputés pour leurs projets intégrant une forte dimension sociale et humaine, Stéphanie Rollin et David Brognon sont contactés par le centre d’art pour encadrer les travailleurs de l’usine dans leur démarche, avec l’assurance que l’œuvre sera intégrée à la collection. « Nous avons rencontré les ouvriers une bonne dizaine de fois, avec des échanges parfois durs, car le contexte était peu propice à la sérénité », se souvient David Brognon. « Ils ne voulaient pas d’une œuvre trop conceptuelle ou trop romantique, nous ne voulions pas d’une pièce décorative, facile », ajoute Stéphanie Rollin. Finalement, l’œuvre prend la forme d’un portillon d’accès géant (6 mètres de haut), 122 —
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inspiré de ceux qui bordent l’usine, construit par les travailleurs avec les matériaux disponibles. Elle a nécessité le savoir-faire et la participation de nombreux travailleurs, issus de plusieurs ateliers. Le titre Résilients est d’abord une référence métallurgique qui définit la capacité d’un matériau à retrouver ses propriétés après une déformation, un choc, une altération. Il désigne évidemment aussi l’état mental des travailleurs. Ses dimensions impressionnantes rappellent l’écrasement de l’humain par la puissance de l’industrie multinationale, tandis que son fonctionnement symbolise le fait de ne pas pouvoir revenir en arrière, une fois sorti du dispositif. Parallèlement à cette création, le tandem a réalisé une œuvre personnelle, le film Mon heure de gloire, qui rassemble toutes les horloges de l’usine, arrêtées à 8 h 50, heure de l’annonce de la fermeture. Les enfants des ouvriers vont déposer ces horloges à l’Université du travail toute proche, qui était une des raisons pour lesquelles l’entreprise s’était installée dans la région. F. C.
Les 7 et 8 octobre au BPS22 à Charleroi (Belgique) www.bps22.be
Éditions Arléa Présentation le 16 novembre à la librairie Alinéa
UNE ŒUVRE : « SILBO » L’école Budin est située au cœur du quartier populaire et multiculturel de la Goutte d’Or à Paris, plusieurs artistes ont été amenés à y intervenir. David Brognon et Stéphanie Rollin y ont créé Silbo, du nom de ce langage sif é de La omera aux Canaries, utilisé pour communiquer sur de longues distances. La sonnerie de l’école est remplacée par des phrases écrites par les enfants de l’école et sif ées par les enfants de La Gomera.
UNE GALERIE : UNTILTHEN, PARIS Déjà représenté par Albert Baronian à Bruxelles, le tandem passe une nouvelle étape dans la construction et l’internationalisation de leur carrière, avec la galerie Untilthen à Paris. Les galeristes Mélanie MeffrerRondeau et Olivier Belot viennent de créer un nouvel espace dans l’Est parisien où une exposition monographique de Brognon-Rollin est prévue. www.untilthen.fr
PHOTOS Leslie Artamonow / Julien Becker
Le portail monumental est réalisé par les ouvriers.
L’auteur, Anthony van den Bossche, a suivi le duo d’artistes à Jérusalem en 2015 pour la réalisation d’une vidéo, avortée par la vague d’attaques à l’arme blanche que la ville a connue à ce moment. Il en résulte une ré exion sur l’art et la vie, un carnet tenu au jour le jour, un instantané de la situation israélopalestinienne et un portrait de la ville sainte.
Stefan Zweig his life. his work. his friends. january > april 2018
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neimenster.lu Partenaire institutionnel
Partenaires officiels
RESTAURANT À TABLE AVEC
Guy Daleiden Chaque année, quelque 30 millions d’euros sont distribués sous forme d’aides au secteur de l’audiovisuel. Comment faire évoluer ces aides pour coller aux besoins du secteur et aux évolutions technologiques ? Guy Daleiden, le directeur du Film Fund, s’attable avec nous à l’Hostellerie du Grünewald pour évoquer ces questions.
danse. Là aussi, une collaboration est mise en place avec le Casino Luxembourg et le Trois C-L. » UNE GRANDE TABLÉE S’INSTALLE
À CÔTÉ DE NOUS, interrompant le
fil de la conversation. Le temps justement qu’arrivent les plats. Une lotte au beurre mousseux accompagnée d’une purée de potimarron et d’une béarnaise a salle du restaurant est lumineuse de homard pour monsieur, qui malgré un ciel bas qui annonce « trouve que la purée prend un peu l’automne. Marbre blanc et murs le pas sur le reste », et un canard noirs, vue sur la terrasse, ses pieds croustillant accompagné d’aude vigne et sa serre où poussent bergines en caviar et d’un jus de quelques herbes. Guy Daleiden arrive cuisson moutardé. Vient une réflexion plus généquelques minutes après moi. La commande sera vite prise. Le midi, le menu lunch offre rale sur la difficulté de parler de le choix de deux entrées, trois plats et deux la culture, de la politique cultudesserts. Nous optons pour des choix diffé- relle et de l’éducation à la culture, rents, histoire d’avoir un bon aperçu du et une petite citation : « Contrairement à la finance, la culture enrisavoir-faire du chef. LA BROUILLADE D’ŒUFS DE POULE – « pour- chit tout le monde. »* quoi préciser ‘de poule’ ? », s’amuse mon invité Guy Daleiden regrette que – avec sa mouillette dorée le réjouit par sa « nous [n’ayons] pas la culture de texture aérée et la finesse des herbes, alors la culture », notamment au que j’ai opté pour les ravioles de girolles au niveau de l’éducation et de la politique. Il jus de veau et émulsion légère d’ail. plaide pour la présence d’acteurs culturels La dégustation laisse le temps à Guy dans les institutions économiques et finanDaleiden de parler des nouvelles aides qui cières « pour apporter une autre vue sur le vont être mises en place, « de façon transver- business » et pour « intégrer une dimension sale ». « Nous allons soutenir la production de culturelle à tous les pans de la vie économique clips vidéo en travaillant avec music:LX et la et politique ». Rockhal. Ensuite, nous allons aussi aider les À LA PLACE DU DESSERT, nous préférons nous films d’art, que ce soient ceux destinés aux partager une assiette de fromages, qui sont musées et centres d’art contemporain ou à la particulièrement bien affinés. Guy Daleiden termine avec un projet qui lui tient à cœur, HOSTELLERIE DU GRÜNEWALD celui de la réalité virtuelle. 10, route d’Echternach « Il ne s’agit pas seulement à Dommeldange d’aider les films en VR à se faire, hdg.lu mais faire en sorte qu’ils puissent être vus. » Dans cet Chef Clovis Degrave ordre d’idée, un dispositif pour Salle Aline Bourscheid montrer les films va être acquis Couverts 50 auprès de MK2 et circulera Son 80 dB dans différentes institutions Température 23 °C culturelles. Addition du jour Le repas se termine sur un café après que le chef est venu 2 eaux 9,00 € saluer la table. F. C. 2 menus lunch 66,00 €
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Quel vin avec ça ?
« J’ai choisi ce Clarendelle. Il fait partie du même domaine que le Château aut-Brion. C’est Robert de Luxembourg, un cousin du rand- uc, qui en est le propriétaire. Ma spécialité en cuisine
« J’aime beaucoup cuisiner. Mais je suis un peu frustré de n’avoir jamais appris certaines astuces qui permettent d’aller plus vite et de combiner les goûts. Une adresse pour tous les jours ?
« Pâtes, pizzas, suggestions… tout est toujours bon au Notaro. Mario se consacre aussi à sa passion du vin avec une cave impressionnante et une production personnelle très réussie. » www.notaro.lu
* Tirée d’une campagne de la Fondation Cultura pendant les présidentielles françaises.
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INDEX
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100,7
ENTREPRISES PERSONNES PUBLICITÉS
36, 52
A
ABBL 30 ACA 28 ACCENTURE 22 ACTION SOLIDARITÉ TIERS MONDE 38 ADAM FERDY 43 ADEM 22, 48 ADR 36, 68 AEP AXA LUXEMBOURG 14, 15 AIG 28 AIVA 20 ALDI 18 ALFI 28, 30 ALLIUM FINANCIAL SERVICES LUXEMBOURG 22 ALMUS 29 AMAZON 52 AMNESTY INTERNATIONAL 50 AMUNDI 33 ANGEL MARC 36 APIGEE 22 ARBED 52, 84 ARCELORMITTAL 52 ARENDT & MEDERNACH 97 ART3F 125 ARTHUR ANDERSEN 114 ARVATO SERVICES 22 ASSELBORN JEAN 38 ATELIER (L’) 36, 52 AULNER FRANÇOIS 55 AUCHAN 18, 102 AXA 26 AXA LUXEMBOURG 116
B
BACK LYSIANE 29 BANK OF CHINA 8 BANQUE CENTRALE DU LUXEMBOURG 36, 43 BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE 42 BANQUE DE LUXEMBOURG 57 BANQUE EUROPÉENNE D’INVESTISSEMENT 33 BANQUE MONDIALE 33 BARBERIO SAVATORE 18 BARREAU PIERRE 20 BARREAU VINCENT 20 BAUSCH FRANÇOIS 36, 52 BCEE 29 BDO LUXEMBOURG 18 BEILER FRAN I ARCHITECTES 18
BELUX 22 BERTELSMANN SERVICES 22 BETTEL XAVIER 5, 25, 32, 36 52, 68, 86, 102 BEZOS JEFF 52 BGL BNP PARIBAS 23, 30, 43 I H BIL 28, 29 BILIA EMOND 27 BODRY ALEX 36 BORDERS 18 BOURGAIN ARNAUD 43 BOURSCHEID ALINE 124 BOURSE DE LUXEMBOURG 30, 33 BOUYGUES 33 BP22 122 BRAM 99 BRAMS 24 BRAZ FELIX 52 BRIDGING GAPS 42 BROGNON DAVID 122 BUCK NICOLAS 52, 70 BUMB CHRISTOPHE 68
C
CACTUS 18 CAISSE DE PENSIONS 22 CAMBER 47 CABINET D’AVOCAT ALLEN & OVERY 61 CAP GEMINI 22 CAP4 GROUP 22 CARGOLUX 28 CASINO LUXEMBOURG 124 CASTEGNARO 85 CASTILHO PEDRO 116 CATERPILLAR 122 CBFP 70 CDCL 33 CEB 32 CEL 18 CENT BUTTEK 102 CHANGQING HUANG 32 CHARLES RUSSELL SPEECHLYS 44 CHINA EVERBRIGHT BANK 28 CK 18 CLOSENER FRANCINE 37 CNA HARDY 28 CNS 22 COCA COLA 21 COMMISSARIAT AUX ASSURANCES 28 COMMISSION DE SURVEILLANCE DU SECTEUR FINANCIER 28
Power of Work 126 —
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COMMISSION EUROPÉENNE 33, 43, 48, 52 CONSEIL NATIONAL DES FINANCES PUBLIQUES 36 CRÉDIT AGRICOLE 33 CRP HENRI TUDOR 42 CSV 36, 37, 52, 68
D
DALEIDEN GUY 124 DANONE 18 DECKER ARNAUD 20 DEGRAVE CLOVIS 124 DÉI GRÉNG 36, 52 H DELEN PRIVATE BANK 95 DELHAY CYRIL 116 I DIALLO YACINE 44 DIGITAL LUXEMBOURG 37 DP 36, 52, 68, 86 DRAGHI MARIO 42 DSL 36, 52 DUPONT DE NEMOURS 84
E
ECHOSTAR 25 ECKERD COLLEGE 114 ÉDITIONS EYROLLES 116 I H MI EIPA 101 ELVINGER HOSS PRUSSEN 26 ELVINGER JOËLLE 36 EN MARCHE ! 86 ENA 86 ENGEL FRANK 52 ENTREPRISES JANQUES STREFF 79 EUIPO 33 EUROPEAN FUND ADMINISTRATION 28 EUROPEAN SWIFT ALLIANCE 29 EUROSTAT 48 EY LUXEMBOURG 28, 44
F
FACEBOOK FAYOT BEN FÉDÉRATION LUXEMBOURGEOISE DES AUTEURS ET COMPOSITEURS FEDIL FELIX BRAZ FERMAUD NICOLAS FESSEY NOEL
52 68
FILM FUND FLESCH COLETTE FM GLOBAL FMI FONDATION CMS FONDATION IDEA FONDATION MANGROVE FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL FONDS NATIONAL DE LA RECHERCHE FROMM JULIANE FRONTEX FUNDCHAIN FUNDSDLT FUNDSQUARE
52 42 33 52 30 30 30
G
G20 44 GALERIE ZIDOUN 121 GERIC 18 I GLOBAL FINANCIAL CENTRES INDEX 28 GOLINVAUX PHILIPPE 26 GOODYEAR 19, 84 GOOGLE 22, 36, 52, 70 GRAMEGNA PIERRE 28, 32, 36, 52 GRAND CAFÉ 18 GRANDS CHAIS DE FRANCE 33 GROSBUSCH 18 GROUPE POST 72
H
HALLIWELL MARTIN HANSEN MARC HAPUC VICKY HAYS HENGEN MARC HENNESSY MOËT HERMES HERRMANN CHRISTOPHE HISCOX HOLLANDE FRANÇOIS HOSTELLERIE DU GRÜNEWALD
25 52 22 116 28 18 2, 3 33 28 86 124
Biographie disponible sur guide.paperjam.lu
HOUWEN MARCO 20 70 36 26 28
124 68 28 43 33 30 114
I
IBM ICN BUSINESS SCHOOL IEE
30
30 111 19
INDEX
IGF IMPAKT IMPRIMERIE VICTOR BUCK IMPULS INFINITI LENTZ INFRACHAIN ING INTECH INTERNATION FINANCE CORPORATION INTERNATIONAL CAPITAL MARKET ASSOCIATION
86 75 72 18 45 30 69 30 33 33
J
M I JONAS ARCHITECTES ASSOCIÉS -
K
KARACIAN RICHARD KETTERTHILL I I KOEDINGER MIKE KOEUNE MAX KOX JO KPMG LUXEMBOURG KULUS GREGORY
18 ,
5 67 5, 24 18 52 30 26
L
LAIDEBEUR OLIVIER 44 LARUE BASTIEN 43 LCSB 70 LECORSAIS DIANE 37 LEMMER MARC 42 LIBERTY SPECIALTY MARKETS 28 LIST 42, 70 LONDON STOCK EXCHANGE 18 LOSCHETTER LAURENT 36, 52 LSAP 36, 37, 38, 52, 68 LTCO 91 LU-CI 0 LUNGHI ENRICO 52 LUX EVENTS 121 LU -AIRP RT 2 LUXAFRICA INVESTMENTS 44 LUXEMBURGER WORT 37 LUXEXPO 101 LUXFIT 112 LUXGOVSAT 81 LUXINNOVATION 70 LVMH 18
M
MACRON EMMANUEL 5, 38, 52, 86 MAISON MODERNE 24, 5 MANGROVE CAPITAL PARTNERS 114 MANNELLI & ASSOCIÉS S.A. 18 MANPOWER 22 MARX CLAUDE 28 M M I -H
MCCAIN FOODS 18 MÉDECINS SANS FRONTIÈRES 33 MEISCH CLAUDE 52 MERKEL ANGELA 86 MICAULT ALEXANDRE 22 MICHEL CHARLES 52, 86 MICROSOFT 22 MINI 39 MINISTÈRE CHINOIS DE L’INDUSTRIE ET DES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION 42 MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE 70 MINISTÈRE DES FINANCES 70 MK2 124 MOSAR LAURENT 52 MUDAM 36, 52 MUNTEN SERGE 29 MUSIC:LX 124 MUSK ELON 25, 70 MUTSCH LYDIA 36 NAGEL MAGGY 52 NASA 25 NATIONS UNIES 38 NATIXIS ASSET MANAGEMENT 30
N
NEIMENSTER NEW YORK STOCK EXCHANGE
123 114
Biographie disponible sur guide.paperjam.lu
NOSBUSCH YVES NVIDIA NYUKO
43 20 72
O
OCDE 52, 70 OFFICE FREYLINGER 33, 44 OGBL 70 OPPORTUNITY 22 ORGANISATION DES NATIONS UNIES 33, 38, 52 OTTERSTEN BJÖRN 42
P
-MI H PALL CENTER 18 PAPERJAM 5, 22, 42, 86 PAPERJAM CLUB 36 PARADIGMO 33 PAUL WURTH 84 PEINTURE PHILIPPS 125 PHILHARMONIE 20 HI I POEAN AIMAO 44 POLFER LYDIE 36 POST 16, 30, 116 PWC 89, 131, 30
R
TWINERG
RAIZER THIERRY 86 RED BEEF 18 REINHARD SPRENGER 83 RENAUD JAMAR 72 RENAULT 41 RICHARD ARNAUD 22 RIFKIN JEREMY 37, 52, 70 ROCKHAL 124 I H I ROSEN LEE 25 ROTHSCHILD 86 RSA INSURANCE 28 RTL 52 MI H -
S
SAMSUNG ELECTRONIS 31 SCHAUS PHILIPPE 18 SCHMIDT NICOLAS 70 H I I , SCHRIEBERG DAVID 116 SCHRODER INVESTMENT MANAGEMENT 28 SCORECHAIN 30 SEALE THOMAS 28 SEQVOIA 72 SES 25, 52, 84 SHANGHAI PUDONG DEVELOPMENT BANK 28 SHTEFAN DENIS 20 SHUANGNING TANG 32 SIX PAYMENT 63 SNT 42, 70 SOARES PASCALE 33 SOCIÉTÉ GÉNÉRALE 26 SODEXO 49 SOGELIFE 10, 26 SOMMER JEAN 116 SPACEX 25, 70 SPAUTZ MARC 68 STACHLY LAURA 33 STALMANS WIM 30 STATEC 37, 43, 48 STËMM VUN DER STROOSS 102 SWAROWSKI 18 SWIFT 29 SWISS INTERNATIONAL 12 SWISS RE 28 SYVICOL 37
42
U
UNIVERSITÉ DU LUXEMBOURG UTOPOLIS UTRILLA GUERRERO CARLOS
V
VAN CLEEMPUT FABIAN VAN DEN BOSSCHE ANTHONY VERBALIUS VICTOR BUCK SERVICES VILLE DE LUXEMBOURG VITALBRIEFING VOCALCOM VOLVO VOYAGES EMILE WEBER
42 18 116
22 122 116 72 86 116 22 6, 7 4, 18
W
WALTZING GAST 130 WICKLER CHRISTIANE 18 WILLEMEN CONSTRUCTION 33 WILMES SERGE 36 Biographie disponible sur guide.paperjam.lu
WIRION CLAUDE WISELER CLAUDE
Z
ZUILI FABIEN
28 36, 52
22
T
TANSON SAM 36 TELINDUS 132 THE BLOCKCHAIN ACADEMY 30 Biographie disponible sur guide.paperjam.lu
THILL CARLO THOMSON REUTERS TLUSZCZ MARK TR I C-L TRUMP DONALD I Z
30 34, 35 114 2 38, 52
Septembre / Octobre 2017 —
— 127
OURS
Septembre / Octobre 2017 DIR ECTEUR DE LA PUBLICATION
Richard Karacian DIR ECTEUR ÉDITOR I A L
Sven Ehmann R ÉDACTEUR EN CHEF
Thierry Raizer (T. R.) thierry.raizer@maisonmoderne.com @traizer1
RÉDACTION Téléphone (+352) 20 70 70-100 Fax (+352) 29 66 19 E-mail press@paperjam.lu Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg JOUR NA LISTE SENIOR ASSOCIÉ
ean- ichel audron J.-M. . jean-michel.gaudron@maisonmoderne.com @jmgaudron COOR DINATR ICE
Jennifer Coghé (J. C.) jennifer.coghe@maisonmoderne.com Frédéric Antzorn (F. C. A.) frederic.antzorn@maisonmoderne.com @FredAntzorn François Aulner (F. A.) francois.aulner@maisonmoderne.com @Francois_Aulner France Clarinval (F. C.) france.clarinval@maisonmoderne.com @franceclar Céline Coubray (C. C.) celine.coubray@maisonmoderne.com @celinecoubray Camille Frati (C. F.) camille.frati@maisonmoderne.com @camillefrati ean- ichel ennebert J.-M. . jean-michel.hennebert@maisonmoderne.com @jmhennebert ean- ichel Lalieu J.-M. L. jean-michel.lalieu@maisonmoderne.com Jonas Mercier (J. M.) jonas.mercier@maisonmoderne.com Aurélie Sondag (A. S.) aurelie.sondag@maisonmoderne.com
RÉGIE PUBLICITAIRE Téléphone (+352) 20 70 70-300 Fax (+352) 26 29 66 20 Mail regie@maisonmoderne.com Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg
ÉDITEUR
DIR ECTEUR ASSOCIÉ
Francis Gasparotto (-301) SA LES M A NAGER M AGAZINES ET GUIDES
Vincent Giarratano (-321) ASSISTA NTE
Nathalie Sohn (-305) CH A RGÉS DE CLIENTÈLE
Marilyn Baratto (-316) Laurent offin (-315) ASSISTA NTE COMMERCI A LE
Céline Bayle (-303) A DMINISTR ATION
Isabelle Ney (-014)
STUDIO GRAPHIQUE DIR ECTEUR ASSOCIÉ
Guido Kröger
www.maisonmoderne.com Téléphone (+352) 20 70 70 E-mail publishing@maisonmoderne.com Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg Bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie FONDATEUR
Mike Koedinger CEO
Richard Karacian DIR ECTEUR A DMINISTR ATIF ET FINA NCIER
tienne elasti
Maison Moderne est un partenariat de Francis Gasparotto, Mike Koedinger, Guido Kröger, Rudy Lafontaine et Étienne Velasti. CONSEIL D ’A DMINISTR ATION Mi e oedinger président , Jean-Claude Bintz vice-président , Francis Gasparotto, Guido Kröger, Daniel Schneider et Étienne Velasti (membres).
DIR ECTEUR DE LA CR ÉATION
Jeremy Leslie
DIR ECTEUR A RTISTIQUE
Vinzenz Hölzl STUDIO M A NAGER
téphanie oras- ch ic erath MISE EN PAGE
Stéphane Cognioul (coordination), Monique Bernard, Jan Hanrion, Elina Luzerne, Patricia Pitsch, Ellen Withersová
PHOTOGR A PHES
Please recycle. ous avez fini de lire ce magazine ? Archivez-le, transmettez-le ou bien faites-le recycler ! Tous droits réservés. Toute reproduction, ou traduction, intégrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation écrite délivrée au préalable par l’éditeur. © MM Publishing and Media SA. (Luxembourg) Maison Moderne ™ is used under licence by MM Publishing and Media SA. I N2 Conformément à l’article 66 de la loi du 8 juin 2004 sur la liberté d’expression dans les médias, la présente mention est obligatoire « une fois par an, au premier numéro diffusé ». Nous avons choisi de la publier chaque mois. La société éditrice de Paperjam est détenue indirectement, par une participation excédant 25 %, par Mike Koedinger, éditeur domicilié au Luxembourg. La direction générale et la gestion journalière sont de la responsabilité de Richard Karacian.
Anthony Dehez, Gaël Lesure, Edouard Olszewski, Olivier Toussaint, Mike Zenari COR R ECTION
Pauline Berg, Laura Dubuisson, Sarah Lambolez, Elena Sebastiani
@paperJam_lu Paperjam
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NEWSLETTER
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— Septembre / Octobre 2017
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#CELEBRATINGLUXEMBOURG
Gast Waltzing
T
rompettiste, compositeur, chef d’orchestre… Gast Waltzing est un musicien très complet. Après avoir accompagné la carrière de nombreux jeunes artistes de jazz, composé plus de 200 musiques de films et enregistré des dizaines de disques avec diverses formations, il a remporté un Grammy Award dans la catégorie « Best World Music Album » pour Angelique Kidjo Sings with the Orchestre Philharmonique du Luxembourg où il dirige l’orchestre et signe les arrangements. Une carrière qui lui a valu d’être nommé commandeur de l’Ordre de la Couronne de chêne lors de la fête nationale 2016.
Monsieur Waltzing, votre travail contribue au rayonnement à l’international du Luxembourg. Quand en avez-vous pris conscience pour la première fois ? J’ai toujours été un ambassadeur pour faire vivre la musique luxembourgeoise à l’étranger. Mais c’est surtout en recevant le Grammy Award que j’ai réalisé que le Luxembourg existait sur la scène internationale.
Le Luxembourg est un pays « fiable, dynamique et ouvert ». Reconnaissez-vous le Luxembourg dans ces mots-clés retenus par le gouvernement ? Fiable, je dirais que oui, c’est un pays qui inspire la confiance, à raison. Dynamique, parfois et sans doute de plus en plus. Ouvert, peut-être, mais plutôt lent à prendre des décisions décisives dans le domaine de la culture. À quelle occasion avez-vous été particulièrement fier du Luxembourg ? Je suis fier de mon pays quand il aide les personnes qui ont besoin d’aide et qui fuient les guerres, comme quand nous avons ouvert le pays à ceux qui arrivaient de Serbie. F. C.
Découvrez l’interview complète de Gast Waltzing, ainsi que d’autres ambassadeurs du pays, et participez à l’initiative #CelebratingLuxembourg sur paperjam.lu. L’expérience se poursuit sur celebratingluxembourg.com.
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— Septembre / Octobre 2017
« Fier de mon pays quand il s’ouvre à ceux qui souffrent. » PHOTO Maison Moderne
Comment se positionne la musique luxembourgeoise à l’international ? Plusieurs artistes luxembourgeois se positionnent bien, notamment dans le jazz. De là à dire qu’on aurait une influence sur la scène musicale internationale, je ne crois pas. Mais on y travaille, il ne faut pas désespérer.
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Alternauditor n; ɒl’tɜːn’ᴐːdіtəʳ (m); Audit. Envisionning a different approach
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Un chef d’entreprise doit savoir s’adapter à des défis différents chaque mois. Tout comme mon forfait téléphonique ! EDDY • Chef d’entreprise dans le BTP
COMME MON BUSINESS, MON FORFAIT N’A PAS DE FRONTIÈRES.
Flex, c’est un forfait unique qui s’adapte automatiquement aux besoins de votre business. • Plus simple : Flex s’adapte à votre business. Votre consommation varie ? Votre facture aussi. • Plus serein : appelez, collaborez, et accédez à vos informations depuis l’Europe et les États-Unis au même prix qu’au Luxembourg. Et vice versa ! • Plus international : les communications vers la Suisse, l’Europe et les États-Unis sont incluses dans votre forfait. • Plus de maîtrise : ne payez plus de gros forfait juste « au cas où » et accédez aux meilleurs tarifs du marché. Découvrez toutes nos solutions PME sur pme.telindus.lu
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