Paperjam Septembre / Octobre

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PA P E R JA M . L U • S E P T E M B R E / O C TO B R E 2019

« J’espère bien qu’un jour on aura un astronaute luxembourgeois » étienne Schneider, ministre de l’économie 18/09/2019 16:14

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du business au foot

POLITIQUE Une rentrée sous haute tension

ENTREPRISES L’immobilier de bureaux ne connaît pas la crise

PLACE FINANCIÈRE Le tsunami réglementaire ne retombe pas

ENJEUX Le délicat dosage de la réforme fiscale

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ÉDITO

Matthieu Croissandeau Directeur éditorial

Changer de vie pour changer le climat O

n peut sans doute reprocher des choses à Greta Thunberg, ironiser sur ses poses et ses postures, s’interroger sur son instrumentalisation. On peut sourire de voir les petits et les grands de ce monde dérouler le tapis rouge à cette jeune Suédoise de 16 ans devenue Cassandre des temps modernes. Il n’empêche. Les grandes causes ont toujours eu besoin d’icônes pour avancer. Et son grand mérite est d’avoir su, en quelques mois seulement, populariser les enjeux du réchauffement climatique à une très grande échelle. On ne peut pas dire pourtant qu’on ait manqué jusque-là de discours, d’études, de films, de rapports, de tribunes ou encore de reportages pour tirer la sonnette d’alarme. Oui mais voilà, tous n’avaient pas le charisme désarmant de cette adolescente habitée par sa croisade verte. Du jour au lendemain, la jeunesse qui l’écoute s’est mise à battre le pavé pour en appeler à notre (mauvaise) conscience et nous sommer collectivement de prendre enfin les mesures qui s’imposent pour inverser la donne. Car il ne suffit plus, on le sait, de constater ou de s’émouvoir. La banquise ne s’arrêtera pas de fondre à coup de photos d’ours polaire, ni la forêt bré-

silienne de brûler à coup de hashtags #PrayforAmazonia. Ravalons donc nos larmes comme nos prières et agissons, au quotidien et dans la durée, pour faire perdre à notre planète les quelques degrés supplémentaires qui la mettent en surchauffe. Or, c’est bien là que le bât blesse. Alors que chacun ici se déclare volontiers concerné par le réchauffement climatique et solidaire de ces jeunes qui manifestent le vendredi dans la capitale, le Luxembourg est encore loin de prendre toute sa part dans ce combat planétaire. Le Grand-Duché détient non seulement le triste record d’émission de gaz à effet de serre par habitant sur le Vieux Continent, avec un taux plus de deux fois supérieur à la moyenne européenne, mais il continue également de rejeter chaque année davantage de dioxyde de carbone dans l’atmosphère (+3,7 % en 2018), alors que les émissions de CO2 diminuent chez tous nos voisins ! Il reste donc du chemin à faire pour respecter l’objectif « zéro émission » en 2050 que le pays s’est fixé. Celui-ci ne sera atteint que si tout le monde s’y met. Au gouvernement de déterminer le cadre réglementaire et d’engager les réformes nécessaires ainsi qu’il a commencé à le faire. Aux entreprises de

comprendre que le mot « green » n’est pas seulement intéressant pour leur communication, mais aussi pour leur chiffre d’affaires. À condition, toutefois, de ne pas se contenter de bannir les gobelets en plastique de leurs cantines mais de transformer en profondeur leur façon de travailler. Aux citoyens enfin d’accepter de changer leur façon de vivre, ce qui n’est pas une mince affaire… À voir la taille et le nombre de voitures qui se croisent sur les routes du Grand-Duché, on se dit qu’il ne suffit pas d’entendre ce que clament les jeunes avec Greta Thunberg. Mais qu’il va bien falloir, un jour ou l’autre, se résoudre à les écouter.

La conversation continue en ligne : @paperJam_lu Paperjam Paperjam Entreprise

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SOMMAIRE

Septembre / Octobre 2019

CONVERSATIONS

gerard lopez

PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne), Jan Hanrion (Maison Moderne), Gaël Lesure

« Le Luxembourg reste mon hub émotionnel »

étienne schneider

« J’espère bien qu’un jour on aura un astronaute luxembourgeois »

Aussi discret que connecté, Gerard Lopez a accordé à Paperjam une de ses rares interviews pour parler éducation, technologie, football et, bien sûr, évoquer le Luxembourg.

Le ministre de l’Économie, aussi en charge de la Santé, revient sur les dossiers qui l’attendent à la rentrée : croissance économique, légalisation du cannabis et Semaine des ressources spatiales.

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stéphane pallage

Bavardage

Doté d’un outil de travail que d’aucuns lui envient, le recteur défend la vision d’une université connectée avec son époque. Et surtout avec son pays.

Stéphanie Damgé (Jonk Entrepreneuren), Carole Muller (Fédération des jeunes dirigeants d’entreprise) et Alexa Ballmann (Jonk Handwierk) représentent une nouvelle génération de femmes actives, prêtes à s’investir pour le Luxembourg. Rencontre.

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« L’Uni n’est pas une tour d’ivoire  »

Des « role models » dans le réel

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SOMMAIRE grands dossiers 66 index 118 ours 120 la start-up du mois 122

Septembre / Octobre 2019

REPORTAGE HermÈS

Une addition de perfections Notre photographe s’est rendu à Pantin, en périphérie parisienne, où Hermès a choisi d’installer ses ateliers de fabrication de produits sur mesure.

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ENVIES argent comptant Fernand Ernster

COMPétences Management

style Été indien

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«  L’argent est seulement un moyen d’échange »

Motiver ses collaborateurs

Baptiste Sarra et Mirka Costanzi

PHOTO Eric Chenal

IL Y EN A PLUS

ARCHITECTURE Maison Unifamiliale

CUlture Art contemporain

Restaurant À table avec

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Articulation et flexibilité

Ce mois-ci avec Paperjam : les suppléments ALFI et Workspace

Luxembourg Art Week, 5e

Stefano Moreno

LA CLUBLETTER

Membre du Paperjam Club, retrouvez votre Clubletter en fin de magazine ! Septembre / Octobre 2019 —

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Floride.

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Boostez votre capital grâce aux placements immobiliers Les placements dans l’immobilier de luxe permettent d’augmenter facilement son capital à moindre risque. Pierre Thomas, fondateur et partner de La Vie est Belle, explique pourquoi et comment investir dans des projets immobiliers à Miami. CONTENU SPONSORISÉ LA VIE EST BELLE

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«La promotion immobilière de type ‘premium’ offre une meilleure rentabilité et permet un placement à court terme. » Pierre Thomas Fondateur et Partner La Vie est Belle

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Pour les investisseurs avertis qui souhaitent placer des montants plus réduits, nous proposons une solution qui minimise encore le risque en le diversifiant. Quels sont les avantages à investir dans ce type de bien ? P.T. L’investisseur averti place son argent dans

différents projets grâce à notre système d’investissement, ce qui lui permet de diversifier et donc de minimiser le risque. Ensuite, le secteur de l’immobilier premium offre une meilleure rentabilité avec un placement à court terme puisque chaque maison est revendue, contrairement à ce qui est habituel en matière de placement immobilier. L’investisseur récupère donc plus rapidement son capital augmenté d’un rendement très attractif. Enfin, La Vie est Belle présente un excellent track record de six ans et finance actuellement son 21 e projet. Nous disposons donc d’une solide connaissance du marché local en Floride, travaillons avec des entreprises à l’expérience éprouvée et avons eu le temps d’optimiser le modèle par notre expérience. Dans quel projet est-il possible d’investir actuellement ?

P.T. Nous réalisons actuellement notre 21 e pro-

jet de construction, une villa située à Hillsboro Beach, au nord de Miami, avec un apport global de plusieurs investisseurs de 5,6 millions de dollars. Ce bien présente, en plus des caractéristiques citées plus haut, une configuration rare avec un accès à l’océan d’un côté et au canal de l’autre. Le terrain a été acquis au mois de mai 2019 et le projet devrait être abouti en avril 2022.

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Projet de Highland Beach au 4005 S Ocean Boulevard, qui sera terminé au premier semestre 2020. Intérieur de la maison déjà revendue par La vie est belle sur le golf de la Gorce Island de Miami Beach.

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Ce document ne constitue pas une offre commerciale de valeurs mobilières, de conseil ou une sollicitation de quelque manière que ce soit. L’information vous est fournie à titre informatif seulement et n’a pas pour but de vous donner des conseils précis de nature financière, fiscale, juridique, comptable ou autre ou concernant des placements, et vous ne devez pas prendre une décision que sur base de ces informations sans demander l’avis d’un professionnel pour prendre en compte votre situation particulière et vérifier que les informations sont en accord avec les informations les plus récentes.

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LES VOITURES ÉLECTRIQUES S’ÉQUIPENT D’UNE APP « COMPAGNON » Grâce à une application mobile embarquée… Les voitures électriques deviennent intelligentes et connectées. Voiture électrique et application mobile forment un nouveau duo gagnant. Elles deviennent même inséparables. Et pour cause : en dialoguant, elles offrent une multitude d’infos au conducteur. La Jaguar I-PACE est l’une de ces nouvelles voitures électriques connectées…

A

vec l’arrivée sur le marché de nouvelles voitures toujours plus intelligentes, il était logique qu’elles s’équipent progressivement de leur propre application pour smartphone. Ce que l’on appelle une « app compagnon ».

LA MAGIE DU CONTRÔLE À DISTANCE

Le plus ? Un dialogue entre la voiture et l’app. Une communication qui permet au conducteur de recevoir une multitude d’informations pertinentes sur l’état du véhicule et le comportement au volant mais aussi de commander certaines fonctions à distance.

L’application recueille avant tout des données techniques à propos de votre voiture. L’application affiche toutes les informations de conduite : point de départ et d’arrivée, vitesse moyenne, consommation, etc. Mais la véritable force d’une telle application compagnon, selon une récente enquête menée par la plateforme automobile Xevo auprès de 700 propriétaires automobiles ayant connecté leur voiture, réside dans sa capacité à voir et faire des choses cruciales à distance.

Les applications compagnon pour automobile existent depuis quelques années déjà. Mais les possibilités qu’elles offrent sont aujourd’hui meilleures, plus intelligentes et plus pertinentes. À tel point qu’app et voiture deviennent inséparables.

Septante pour cent des personnes interrogées étaient ainsi enchantées de pouvoir allumer et éteindre leur moteur à distance. Idem pour le préchauffage ou le prérefroidissement qu‘elles peuvent activer avant de prendre le volant. Ou encore la possibi-

Advertorial Jaguar retravaillé.indd ToutesPAGE.indd les pages 12 012_013_PUB_JAGUAR 2èME DOUBLE

lité de verrouiller et déverrouiller la voiture à distance. L’application permet également d’envoyer des mises à jour logicielles à la voiture, plus besoin de se rendre chez le concessionnaire ! PLANIFIER LES RECHARGES DEVIENT UN JEU D’ENFANT

L’app compagnon est réellement perçue comme utile par l’utilisateur. Ce n’est pas un simple gadget. Pour le constructeur, c’est également une manière d’accroître la fidélité du client envers

la marque : l’app de la voiture est présente à côté des dizaines d’applications que le consommateur utilise chaque jour. Bref, elle ne le quitte plus. Même lorsque la voiture est dans le garage ou sur une place de parking. Dans le cas de la voiture électrique, l’app compagnon est également une source d’information pour la planification des trajets et, surtout, des recharges. Ce dernier point est essentiel lorsqu’on passe d‘une voiture à moteur

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TRAJET MOYEN

thermique à un modèle électrique. Si l’autonomie des véhicules électriques ne cesse d’augmenter, elle reste inférieure à celle d‘un plein de carburant. Un effort de planification un peu plus important s’impose donc pour s’assurer d’arriver au prochain point de charge. L’application est, dans ce cas, d’une grande aide.

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Le SUV électrique I-PACE de Jaguar, lancé fin 2018, est équipé d’une app compagnon capable de transmettre des données au propriétaire de la voiture. Le système InControl du groupe Jaguar Land Rover a été déployé à l’ensemble des marques du Groupe. Une autre app, Go I-PACE, permet quant à elle aux automobilistes qui n’ont pas encore franchi le pas vers la voiture électrique, de vérifier

si ce passage est envisageable. L’application calcule notamment la durée de trajet moyenne du conducteur et détermine l‘emplacement des points de recharge les plus proches de chez lui afin de lui proposer un schéma de recharge. L’application calcule également les économies potentielles que vous pourriez réaliser si vous choisissiez à l’avenir une voiture électrique, en se basant sur le

même trajet. « Il peut être difficile pour les automobilistes de comprendre comment un véhicule électrique s‘intégrerait dans leurs vies quotidiennes, admet Robert Llewellyn, expert britannique en véhicules électriques. Mais que diriez-vous de recevoir des informations personnalisées sur la manière dont la voiture peut vous apporter un avantage, sur la base de données réelles ? »

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POLITIQUE

POLITIQUE Nicolas Schmit sera à l’Emploi Il n’y avait aucun suspense quant au fait que l’ancien ministre Nicolas Schmit (LSAP) serait le commissaire européen luxembourgeois au sein de l’équipe d’Ursula von der Leyen. Restait à savoir quelles seraient ses attributions. C’est le portefeuille de l’Emploi et des Affaires sociales qui lui a été attribué, comme il le souhaitait. Cette désignation, qui doit encore être confirmée après son audition par le Parlement européen et sera effective le 1er novembre, entraîne à son tour un jeu des chaises musicales au sein du LSAP. Marc Angel va en effet quitter la Chambre des députés, et sans doute le conseil communal de Luxem­bourg, pour remplacer Nicolas Schmit au Parlement européen. Il s’agissait ensuite de savoir qui de Francine Closener, prioritaire, ou de Cécile Hemmen allait à son tour remplacer Angel à la Chambre. Une tornade et des dégâts immenses Le vendredi 9 août, une tornade a ravagé les villages de Pétange et Bascharage. Près de 20 personnes ont été blessées et 200 maisons endommagées. 1.600 demandes d’intervention sont déjà parvenues auprès des compagnies d’assurances. Le montant total des dégâts dépassera sans doute les 100 millions d’euros, et il faudra encore de longs mois

avant d’en faire disparaître la dernière trace. 200.000 frontaliers Le seuil symbolique des 200.000 frontaliers présents sur le marché du travail luxembourgeois a été franchi, selon le Statec. Ce nouveau record était attendu au vu du développement du pays, 17 ans après le passage du cap des 100.000 travailleurs frontaliers. Le Luxembourg a un cardinal Le 5 octobre prochain, Mgr Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg, deviendra cardinal lors d’un consistoire à Rome. La bonne nouvelle de sa désignation par le Pape François lui est parvenue alors qu’il était en vacances en Algarve. Il sera le premier ecclésiastique luxembourgeois à atteindre ce rang au sein de l’Église catholique romaine. Le réseau RGTR repensé et amélioré Chaque jour, 125.000 usagers empruntent les bus RGTR (Réseau général des transports routiers). François Bausch a annoncé que ce service allait subir une mue importante afin de le rendre plus efficace : trajets revus, horaires repensés, nouvelle numérotation des bus... Les premières mesures entreront en vigueur en mai 2020, la réforme devant être pleinement effective en septembre 2021.

À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez in­for­­mé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.

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MONARCHIE

La Cour sous surveillance Les départs à répétition et l’ambiance tendue au sein du personnel de la Cour grand-ducale ont poussé le Premier ministre à agir. Un audit sur l’usage des finances publiques et la gestion du personnel est en cours.

Le couple grand-ducal lors de la cérémonie civile de la Fête nationale 2019, à la Philharmonie.

L

a décision de Xavier Bettel de faire appel à Jeannot Waringo en juin dernier est un geste politique fort. Comme le révélait Reporter le 22 août, l’objectif est double : contrôler la politique d’embauche et de gestion du personnel de la Cour et surveiller les frais de personnel financés par le contribuable – 7,6 millions d’euros en 2018 sur un budget global de 10,7 millions pour la Maison du Grand-Duc. Une trentaine de départs de collaborateurs de la Cour, révélés occasionnellement sur la place publique, ont été recensés par nos confrères depuis 2015. Dernier en date : celui de notre ancienne collègue Véronique Poujol, en poste depuis 2016. Le maréchal de la Cour, Lucien Weiler, avait réagi

dans la foulée, contestant le terme de « carrousel ». Mission délicate pour le « représentant spécial du Premier mi­nistre », qui devra faire usage de son expérience d’ancien directeur de l’Inspection générale des finances. Selon nos informations, cette nomination devait aller de pair avec une mise au pas des em­bauches, le temps pour M. Waringo de mener son travail. Mais RTL annonçait, le 6 septembre dernier, que Tanja Raveane va passer de la com­ munication de l’Armée à celle de la Cour en octobre.

LE STATUT DE LA GRANDEDUCHESSE EN QUESTION

Dans le même temps, le Premier ministre livrait, le 6 septembre, deux réponses parlementaires.

PHOTO Nader Ghavami (archives Maison Moderne)

DIGEST

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POLITIQUE L E FA C E A FA C E

Le député ADR Fernand Kartheiser soulevait une série d’interrogations quant à la place de la GrandeDuchesse, suite à sa participation à l’Orange Week, manifestation organisée pour dénoncer les violences faites aux femmes. Cette cause ne devrait pas susciter de polémique. Mais la question a trouvé un nouvel éclairage après la présence, le 29 août dernier, de Maria Teresa à l’Université d’été du Medef – le patronat français – organisée autour du thème « No(s) futur(s), climat, inégalités, conflits... Quel capitalisme demain ? ». La Grande-Duchesse y a abordé « ses propres convictions et les actions concrètes à mener pour mettre fin aux inégalités dont les femmes sont victimes », indique le communiqué de la Cour. La réponse parlementaire illustre l’ambiguïté du statut. À savoir celui de conjointe du chef de l’État, sans jouir des mêmes prérogatives. Et Xavier Bettel d’ajouter qu’étant donné que les activités de la Grande-Duchesse ne sont pas soumises à tutelle ministérielle, elle ne doit pas demander d’autorisation préalable.

PHOTOS Maison Moderne (Archives)

AUTONOMIE VS CONTRÔLE RENFORCÉ

Le député LSAP Alex Bodry voulait quant à lui savoir si le gouvernement a l’intention de « parfaire et clarifier certains aspects liés aux dotations allouées à la Maison du Grand-Duc et à leur gestion ». Le Premier ministre veut d’abord que Jeannot Waringo boucle sa mission. Ce que le CSV et Déi Gréng attendent également avant de se prononcer. « À l’issue de la mission, le gouvernement se tient prêt à en débattre avec la Chambre des Députés », ajoute Xavier Bettel. Le travail de la réforme de la Constitution n’aurait-il pas permis d’aborder ces questions ? Le président du groupe parlementaire DP, Eugène Berger, regrette que tel ne fut pas le cas. En 2016 déjà, le Grand-Duc et le gouvernement s’étaient pourtant accordés sur une forme de coordination quant aux cadres supérieurs. Entre des questions personnelles et des principes généraux, le débat qui s’amorce ne devra pas se tromper d’objectif. T. R.

LE PIB, INDICATEUR ÉCONOMIQUE INCONTOURNABLE ? S E RG E A LLEG R E Z Z A

« Ce n’est guère un problème pour qui sait en faire bon usage »

M I C H E L­ E D OUA R D R U B E N

« Il y a des failles connues et les indicateurs socio­ écologico­soutenables ne manquent pas »

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N

Serge Allegrezza Directeur, Statec

Michel­Edouard Ruben Senior economist, Fondation Idea

e PIB est une statistique omnipré­ sente dans les médias. Comme on n’explique que rarement son mode de calcul, il a acquis un statut magique. Qu’est­ce que le PIB ? Simplement, il comptabilise la valeur (ajoutée) de la production dans un espace à un moment donné. Les hom­ mes et les femmes qui travaillent dans les entreprises, associations, institu­ tions ou administrations créent des biens et des services qui produisent de la valeur (exprimée en euros). La production donne lieu à la distribu­ tion de revenus (profit, salaire, intérêt) et à des dépenses (consommation, investissement). Le PIB n’est que le versant productif du circuit économique, social, écologique. Le Statec publie un PIB élargi, le « PIBien­être », qui reflète aussi les dimensions sociales et écolo­ giques qui marquent le développement du pays. Certes, il y a moyen d’améliorer la qualité du signal PIB, malmené dans un petit pays dominé par des multinatio­ nales imbriquées dans des chaînes de production globalisées. D’où une vola­ tilité certaine et d’agaçantes révisions des chiffres publiés. Ce n’est guère un problème pour qui sait en faire bon usage et prendre les statistiques avec des pincettes.

i oui, ni non, bien au contraire, quoique peut­être. C’est ma meil­ leure réponse à cette question. Le PIB, que certains médisants considèrent comme un produit intérieur bancal, ne mérite pas, selon moi, toutes les critiques qui lui sont régulièrement adressées. Parce qu’on ne le dira jamais assez, je rappelle que le PIB est là avant tout pour mesurer la production effectuée sur un terri­ toire donné. Il remplit plutôt bien cette fonction grâce à la sagacité des comp­ tables nationaux, qui arrivent quand même à renseigner le PIB, qui continue d’être un bon thermomètre et à qui on reproche régulièrement de ne pas être une boussole. Oui, le PIB ne tient pas compte des facteurs environnementaux, du niveau d’inégalité, des dettes impli­ cites, du niveau de santé... Mais il s’agit là de « failles » connues et les indica­ teurs socio­écologico­soutenables ne manquent pas. Bref, vive le PIB pour ce qu’il est : un indicateur imparfait de performance économique très utile pour le diagnostic et la régulation éco­ nomique, le dénominateur de référence pour d’autres grandeurs macroécono­ miques, et un numérateur incontour­ nable quand on s’intéresse au niveau de vie dans certains pays.

Consulter la version in extenso de ce face à face sur paperjam.lu.

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Dep con

N ché mêm pas

POLITIQUE

DES

L’EFFET PÉTITION

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« Il faut un gros travail de marketing autour de sa pétition. »

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Le succès de la pétition déposée par David Kieffer, de l’association Refill Lëtzebuerg qui milite pour l’accès à l’eau du robinet, a été tout aussi retentissant. De lon­ gue date, ses membres demandent que des carafes d’eau soient proposées aux tables des cafés et restaurants. « Nous avons régulièrement voulu en parler avec le secteur horeca, explique David Kieffer. Mais sans jamais le moindre résultat. Pour­tant, nous ne demandons pas la gratuité de ce service mais nous voulons discuter du prix juste qu’il pourrait avoir. » La pétition a donc été un outil « pour, d’une part, remédiatiser ce sujet et, d’autre part, imposer un vrai débat ». Et ordre le bras à la fédération Horesca ? « C’est exagéré... Mais clairement, cela va leur imposer de se positionner », con­ clut David Kieffer. Mais transformer l’essai en ­succès demande aussi l’application d’une vraie stratégie et pas mal de travail. « J’ai contacté les médias, activé les réseaux de l’association, envoyé des e-mails et des messages sur les réseaux sociaux, explique David Kieffer. Il faut un gros travail de ‘ marketing ’ autour de sa pétition pour que celle-ci soit connue. » Ana Pinto confie aussi avoir beaucoup sollicité ses réseaux, et demandé à ses connaissances de faire de même. Sans cette mobilisation, la barre des 4.500 signatures est, le plus souvent, bien trop haut placée. Sur les 933 pétitions déposées et validées, seulement 30 ont en effet débouché sur un débat. En réalité 29, puisque l’administration relève qu’un débat prévu n’a pas eu lieu suite à une prise de position du gouvernement qui a été satisfaisante aux yeux des pétitionnaires. Le sujet était le remboursement du flash glucose monitoring. Entre 1945 et 2014, il n’y a eu que 328 pétitions déposées. Soit presque trois fois moins qu’au cours des cinq dernières années par la voie électronique. Réinsuffler de la fraîcheur au débat démocratique et rapprocher les citoyens de la politique étaient quelques-unes des ambitions du gouvernement en rendant possible cette nouvelle manière de faire. Sur ce plan, l­ ’ob­jectif est donc atteint. N. L. ET P. P.

42 J

Une C de p L parf dan pers L cara nou un v M sur l à ses S puis gluc E rapp

N. L.

D A S

P R H C C C

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cependant pas à ce stade que la sélection la plus drastique s’opère. Entre le 12 mars 2014, quand le dépôt des pétitions sur le site a été rendu possible, et le 31 août 2019, 967 propositions de pétition ont été Depuis 2014, chaque citoyen peut déposer une pétition électro­ déposées. À l’issue de la dernière nique sur le site de la Chambre des députés. Les chiffres démon­ réunion de la Commission et de la trent qu’elles sont encore rares à déboucher sur du concret. Conférence, le 17 juillet, 933 avaient euf sur un total de 933, soit plus de congés pour raisons fami- été validées. un peu moins de 1 %. C’est, en liales (n° 593), demander la fercinq ans et demi, le taux de péti- meture par étapes de la centrale 42 JOURS POUR RÉCOLTER tions validées et donc proposées nucléaire de Cattenom (n° 621). AU MOINS 4.500 SIGNATURES aux signatures sur le site de la Curieusement, certaines péti- Une fois la pétition en ligne, une Chambre des députés qui ont fina- tions sont parfois totalement oppo- première petite victoire peut lement débouché sur une loi ou sées. C’est le cas notamment de celle donc être mise au crédit du pétiun projet de loi. La première a été demandant que la langue luxem- tionnaire. Néanmoins, ce sera la pétition n° 329, déposée durant bourgeoise devienne la première souvent la seule. Car pour poursuivre son parla session 2014-2015, débattue le langue officielle du pays (n° 698) et 19 juin 2014 et qui a abouti, remar- de la n° 725 qui demande que cette cours et déboucher sur un débat quablement vite, à une loi en date même langue luxembourgeoise ne public devant la Chambre des du 24 juillet de la même année. La soit justement pas la première députés, nouvel obstacle de taille : demande de « garantir l’indépen- langue officielle dans les domaines la pétition devra ensuite enregisdance des étudiants face à des administratif et judiciaire. La pre- trer au moins 4.500 signatures en réformes du système d’aide finan- mière a recueilli 14.500 signatures, 42 jours de présence sur le site. cière » avait été déposée par un la seconde un peu plus de 5.000. MÉDIATISER certain Sven Clement, déjà fonda- Toutes les deux ont trouvé écho teur du Piratenpartei, mais pas dans le projet de loi 7231, adopté en encore député. juin 2018, relatif à la « promotion de la langue luxembourgeoise ». DES SUJETS PROCHES Selon les services de la Chambre OU TOTALEMENT OPPOSÉS des députés, d’autres débats ont Les autres pétitions qui ont connu aussi été à l’origine de « démarches un aboutissement législatif ou qui lancées », d’une promesse de transsont sur le point d’en connaître mission à qui de droit, d’un rappel un traitent de sujets parfois très des actions en cours... proches : une meilleure protecPour les pétitions, le chemin tion des animaux (n° 331), des est toujours long et semé d’em­ David Kieffer sanctions plus lourdes à l’égard bûches. Premier obstacle : passer Association Refill Lëtzebuerg de ceux qui maltraitent les ani- le filtre de la Commission des pour l’accès à l’eau du robinet dans les restaurants du Grand-Duché. maux (n° 354), l’interdiction de ­pétitions et de la Conférence des vente de fourrure animale présidents de la Chambre. Le péti­ Le thème de la pétition est évi(n° 605). Mais, le plus souvent, les tionnaire doit, par écrit, développer pétitions ont des thématiques son objectif et faire valoir un indis- demment déterminant. La pétition très diverses : le non-reclassement pensable intérêt général. La qui réclame la gratuité d’Adapto, des contribuables de la classe 2 demande doit aussi respecter « les tout comme cela sera le cas pour vers la classe 1A (n° 575), accorder principes d’éthique ». Ce n’est les autres services de mobilité le 1er mars 2020, en est la démonstration parfaite. « J’ai été très en colère quand j’ai appris que la motion pour rendre le service Adapto gratuit avait été balayée par les députés », confirme Ana Pinto, qui est à l’origine de la pétition. « Même si personne dans mon entourage proche ou mes connaissances ne fait appel à ce service, j’ai voulu agir et j’ai introduit ma demande. C’était pour moi une injustice, comme cela l’était aussi aux yeux de nombreuses autres personnes. » Le cap des 4.500 signatures sera Succès La pétition n° 1319, portant sur l’accès à l’eau en carafe dans les res­ passé en cinq jours à peine. taurants, a rassemblé 5.222 signatures en un peu plus d’un mois. VOIX CITOYENNE

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POLITIQUE

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PROJETS DE LOI

DANS LES CARTONS Passée la première phase de la coalition DP-LSAP-Déi Gréng, marquée par l’aboutissement des promesses électorales (26e jour de congé et jour férié, revalorisation du salaire social minimum), la Chambre des députés ne devrait pas se prononcer sur de grands dossiers avant Noël. Elle va entamer ses travaux à propos de la loi sur la protection de la jeunesse (réforme des tutelles, un dossier du ministère de la Justice) ou encore sur la dépénalisation du cannabis, dont le texte est attendu à l’automne. Toujours dans les tuyaux, le projet de loi de modernisation du droit des faillites avance péniblement – avec 148 amendements votés en commission et la farouche opposition des Chambres de Commerce et des Métiers.

Gibéryen considère qu’« il faudra calculer l’impact durable de toute nouvelle implantation, évaluant les coûts écologique, social, logistique et les comparant aux recettes publiques potentielles ». Le CSV interpellera aussi le gouvernement concernant le PNEC et l’agriculture. Reste une inconnue : que va devenir la révision de la Constitution, prête à être votée depuis l’été 2018, après le revirement du CSV cet été ? Le parti chrétien-social souhaite préparer une nouvelle consultation citoyenne, une brèche dans laquelle l’ADR et Déi Lénk comptent bien s’engouffrer. Un autre sujet qui ne va pas contribuer à pacifier les tensions qui se sont accrues ces derniers mois. « Nous attendons du CSV, un grand parti qui a souvent été aux responsabilités, qu’il se comporte de façon responsable », souligne M. Berger. « L’atmo­sphère depuis quelques mois ne nous donne pas la possibilité de travailler dans un climat serein », déplore Mme Lorsché. Le duo Frank Engel-Martine Hansen semble pourtant bien décidé à incarner un parti d’opposition et non plus un parti qui attend de revenir au pouvoir. C.F. & P. P.

PHOTO Mike Zenari

durant la pause estivale avec la présentation du réaménagement du boulevard F. D. Roose­velt et de la place de la Consti­tution, ou encore la réorganisation du service aux passagers chez les CFL à La pause estivale a-t-elle calmé les esprits ? La rentrée politique et parlementaire s’annonce en tout cas chargée. partir de mars 2020, il a présenté début septembre la future refonte i les députés ont repris le che- nées des administrations, des du réseau de bus RGTR ainsi que min des commissions mi- communes, du ministère de la l’application devant servir l’ère septembre, c’est début octobre Sécurité sociale… Nous devons multimodale. Il a annoncé pour que commencent les choses travailler sur une méthode pour l’automne une réforme d’Adapto, sérieuses à l’agenda politique. Les protéger les citoyens tout en perle système de transport sur compremières semaines seront consa- mettant l’utilisation des données mande pour les personnes porcrées au débat sur l’état de la à des fins de sécurité. » Inutile de teuses d’un handicap, dont une Nation, reprogrammé afin de lais- dire que le rapport de la Commis­ pétition réclame la gratuité au ser au Premier ministre Xavier sion nationale pour la protection même titre que les autres transBettel l’opportunité de défendre des données, mobilisant une parports publics dès mars 2020. le bilan de l’an 1 de la coalition tie de ses ressources durant l’été, DP-LSAP-Déi Gréng II. Place est, à ce titre, très attendu. DU CLIMAT À LA CONSTITUTION ensuite rapidement aux discusSi la majorité souhaite voir l’opD’autres sujets de fond occupesions sur le projet de budget 2020, position participer « de manière ront également les débats au qui devraient occuper au moins constructive » à la recherche d’une regard des enjeux exposés par les le mois de décembre. solution, souligne Eugène Berger partis dans leurs cartes blanches (DP), l’opposition maintient la diffusées sur paperjam.lu cet été, LE DOSSIER « CASIER BIS » pression. Déi Lénk « n’écarte touen débutant par la réforme fiscale Dès la rentrée, le dossier du jours pas la nécessité d’une comprévue dans l’accord de coalition, « casier bis » fera son grand retour mission d’enquête », tandis que le avec des groupes de travail qui dans les couloirs de la Chambre CSV a encore déposé trois quescommencent à se réunir côté des députés et des ministères. Le tions parlementaires début sepmajorité et des revendications ministre de la Sécurité intérieure, tembre concernant d’autres déjà claires dans les partis comme François Bausch, devra assurer banques de données utilisées par dans la société civile (voir notre seul le suivi de l’affaire en l’ab- la police judiciaire. La justice dossier p. 51). sence de Félix Braz. Sam Tanson administrative devrait également Le climat et l’environnement a certes accepté un « transfert de se pencher dans les prochains seront également au menu dans compétences temporaire », mais mois sur le recours annoncé par le cadre de la finalisation du plan ne dispose que du pouvoir de le jeune homme à l’origine de l’afnational intégré en matière signature de ministre de la Justice. faire, désormais représenté par d’énergie et de climat (PNEC). Le e « La loi que nous avons votée M Fränk Rollinger. but est « d’atteindre la neutraen juin 2018 à l’unanimité – à l’exlité climatique du Luxembourg ception de l’ADR, qui la trouvait LE RÉAMÉNAGEMENT DE LA et de l’Union européenne d’ici trop sévère – tient la route, estime PLACE DE LA CONSTITUTION 2050, explique Déi Gréng. De Josée Lorsché, chef de la fraction La deuxième casquette de plus, le Luxembourg prend un Déi Gréng. Il faut simplement François Bausch – ministre de la rôle pilote en adoptant une loi régler la situation des fichiers. Mobilité et des Travaux publics – transversale sur la protection Ceux de la police et de la justice, lui vaut une rentrée tout aussi du climat afin d’assurer une mais aussi les banques de don- chargée. Déjà relativement présent approche coordonnée entre les différents ministères. » Pour le député Sven Clement (Parti pirate), des efforts sont nécessaires pour réduire les déchets inutiles, comme les plastiques. Autre objectif : la neutralité en CO2, d’où la nécessité de s’interroger « sur le futur des stations-­service le long des frontières ». En outre, « la recherche dans le domaine de l’écologie présente déjà aujourd’hui de belles opportunités de développement et d’innovation ». Concernant les « projets hasardeux, tels Google, Fage ou encore Knauf », le député de l’ADR Gast Débat sur l’état de la Nation, puis budget au programme. AGENDA POLITIQUE

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POLITIQUE

Roberto Traversini poussé à la démission Mis sur la sellette pour avoir entamé des travaux dans un chalet sans en avoir au préalable demandé l’auto­ risation, Roberto Traversini a décidé de démissionner de son poste de bourgmestre de Differdange et de quitter le conseil communal.

I

l n’y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne. Le premier lieu symbolise le pouvoir et la gloire. Le second, à l’époque de la Rome antique, était celui d’où on précipitait les condamnés à mort dans le vide. Roberto Traversini (56 ans) en a fait l’amère expérience. Après un parcours sans faute dans sa commune de Differdange (élu en 2005 au conseil communal, premier échevin en 2006 puis bourgmestre en 2014), puis à la Chambre depuis 2013, ce membre de Déi Gréng était cité parmi les ministrables dans le cadre du re­ma­niement ministériel attendu prochainement afin de faire face à l’absence prolongée de Félix Braz (voir ci-contre).

LE VENT EST DEVENU TEMPÊTE

Cet espoir a volé en éclats en même temps qu’il annonçait renoncer à sa fonction de bourgmestre et quitter le conseil communal. Mais il reste député. L’épilogue d’un feuilleton entamé quelques semaines plus tôt. L’homme, « profondément blessé », se disait victime « d’une chasse aux sorcières ». Des sorcières débusquées dans un cabanon dont Traversini a hérité. Situé en zone Natura 2000, il y entame des travaux en juillet sans demander une autorisation qu’il ne savait pas nécessaire. Averti de cette obligation, il l’obtient en août. Mais le mal est fait. L’op­position communale rend ­l’affaire publique et reproche aussi à Roberto Traversini d’avoir éla20 —

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gué des arbres et des haies, d’avoir joué sur le PAG... Le vent s’est levé et la tempête n’a cesser de prendre de l’ampleur. Déi Lénk, le LSAP et le DP avancent ensuite que le bourgmestre a fait réaliser des travaux par le Centre d’initiative et de gestion local (CIGL) de Differ­ dange, qu’il préside. Et qu’il aurait fait intervenir un dessi­nateur technique stagiaire de la commune afin de dresser les plans de ce cabanon, ainsi que ceux de la maison de sa compagne. Suite logique et légale : le DP, conduit à Differdange par François Meisch, a transmis les documents

récoltés au Parquet de Luxem­ bourg. Une instruction judiciaire a ensuite été ouverte et des perquisitions ont été menées. Le 18 septembre, lors d’une conférence de presse, Roberto Traversini faisait amende honorable. Expliquant avoir ignoré la nécessité d’une autorisation, que les élagages étaient nécessaires car les arbres étaient malades, et les plans de la maison de sa c­ om­pagne utiles car la commune ­songeait à l’acquérir. Un baroud d’honneur qui aura ­été vain. Il a donc démissionné deux jours plus tard. N.L., T.L. & C.F.

GOUVERNEMENT

LES COMPÉTENCES DE BRAZ TRANSFÉRÉES TEMPORAIREMENT Le vice-Premier ministre et ministre de la Justice, Félix Braz, a été victime d’un accident cardiaque le 22 août alors qu’il venait d’entamer une période de quelques jours de vacances à la côte belge. Son portefeuille a été temporairement repris par Sam Tanson, ministre du Logement et de la Culture, via un « transfert temporaire de compétences ».

L

e vice-Premier ministre et ministre de la Justice, Félix Braz (Déi Gréng), a été victime d’un grave accident cardiaque le jeudi 22 août alors qu’il venait d’entamer une période de quel­ ques jours de vacances en famille à la côte belge. Très vite, il est apparu que son état de santé était extrêmement préoccupant. Félix Braz a été transféré le soir même à l’hôpital de Bruges, où il a été opéré en urgence. Il avait auparavant été placé dans un coma artificiel, ceci afin de soulager son cerveau privé longuement d’oxygénation. Le gouvernement a communiqué avec parcimonie sur l’évolution médicale. Le Premier ministre Xavier Bettel a indiqué deux semaines après l’événement que Félix Braz se trouvait dans un « état de conscience minimale ». Hors de question d’émettre le moindre pronostic quant à ce qu’il pourrait advenir prochainement. Le Premier ministre a simplement précisé que son souhait était que son collègue recouvre en priorité

toutes ses facultés. « Mais je ne suis pas docteur », a-t-il dit.

DES MESURES TEMPORAIRES

La gravité de la situation a cependant imposé au gouvernement de prendre différentes mesures. Dans un premier temps, c’est François Bausch, ministre de la Mobilité, des Travaux publics, de la Défense et de la Sécurité intérieure, qui s’est vu attribuer « le pouvoir de signature » du ministère de la Justice. Pris dans une certaine urgence, cet intérim ne pouvait être que temporaire. La loi prévoyant qu’en cas d’indisponibilité d’un ministre, ses compétences peuvent être reprises par un de ses collègues, mais seulement au terme d’un délai de 15 jours. Le conseil de gouvernement a décidé, le 6 août, de confier le ministère de la Justice à Sam Tanson via un « transfert temporaire de compétences ». Une mesure validée la veille par les instances de Déi Gréng et ensuite entérinée par un arrêté grand-­ ducal. La ministre de la Culture et

du Logement ne remplace donc pas Félix Braz en tant que tel – celui-ci « est et reste membre du gouvernement » et vice-Premier ministre, a indiqué le Premier ministre –, mais est « pleinement compétente pour les attributions relevant du ministère de la Justice ». Encore une fois, cette situation ne semble être que transitoire, en lien avec l’évolution de l’état de santé de Félix Braz qui, dans le meilleur des cas, aura besoin d’une longue période de convalescence. Encore très marqués par le décès inopiné de Camille Gira, les membres de Déi Gréng se refusent à tout pessimisme. Mais ses cadres réfléchissent aussi au scénario d’un retour impossible de M. Braz. Sam Tanson ne souhaiterait ni cumuler les portefeuilles ni abandonner le Logement. Tandis que François Bausch ne voudra sans doute pas être délesté du domaine de la Mobilité. Un remaniement délicat en perspective, car il faudra, d’une part, respecter les équilibres conclus entre les partenaires de la majorité voici un peu moins d’un an. Mais aussi, d’autre part, ceux internes à Déi Gréng. N. L.

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« Réussir sa transformation numérique avec l’intelligence artificielle nécessite un véritable changement culturel au niveau de l’entreprise. »

BIO EXPRESS

PASCAL PICQ Pascal Picq est un paléoanthropologue français né le 22 janvier 1954. Après un début de carrière en tant que chercheur et professeur aux États-Unis, il devient maître de conférences au Collège de France en 1991. Auteur de nombreux ouvrages sur l’origine de l’homme et son évolution, il collabore également avec de nombreuses entreprises dans lesquelles il voit un bassin d’analyse pertinent pour ses recherches sur l’évolution.

Pascal Picq est un paléoanthropologue français dont les travaux sur l’origine de l’homme et son évolution ont acquis une renommée internationale. À l’occasion de son centenaire, BGL BNP Paribas a invité ce vulgarisateur scientifique hors pair pour évoquer le parallèle entre l’évolution des entreprises et celle de l’homme. CONTENU SPONSORISÉ PAR BGL BNP PARIBAS

Qu’est-ce qui amène un paléoanthropologue à prendre la parole lors des 100 ans d’une banque ?

Pascal PICQ Ce qui m’intéresse, c’est de savoir

comment ces entreprises ont été capables de traverser les époques, comment elles se sont adaptées aux changements socio-économiques qui se sont imposés à elle, ou au contraire comment elles ont été capables de stimuler – ou pas – ces changements. Pour expliciter les phénomènes de gouvernance, d’organisation sociale, d’organisation des diversités au sein d’un écosystème entrepreneurial, les facteurs anthropologiques sont très éclairants. À l’inverse, il y a une résonance entre mes travaux d’anthropologue et l’étude des entreprises qui sont, à certains égards, un bassin d’analyse révélateur de l’évolution de l’homme et des autres espèces qui habitent la planète. La transformation digitale, et notamment l’intelligence artificielle, est au cœur du débat pour les entreprises. Quelles sont les problématiques en jeu ?

Je crois tout d’abord qu’il faudrait plutôt parler d’intelligences artificielles au pluriel. Il n’y a en effet pas une intelligence artificielle, de la même façon que l’intelligence des chimP.P

panzés n’est pas la nôtre, même si elle est plus proche de la nôtre que celle des dauphins ou des chiens par exemple. Il faut donc commencer par bien comprendre ce qu’elles sont dans leur singularité, pour pouvoir ensuite les utiliser à bon escient. De manière plus générale, réussir sa transformation numérique avec l’intelligence artificielle nécessite un véritable changement culturel au niveau de l’entreprise. Il faut repenser les tâches que l’on attribue à l’homme, celles que l’on attribue à la machine, mais aussi ce que l’on pourrait appeler les tâches hybrides, c’est-à-dire celles où les hommes et les machines peuvent collaborer. Je pense qu’il faut également être prudent quant aux partenaires qui vous accompagnent dans cette transformation numérique. Durant votre intervention lors du centenaire de BGL BNP Paribas, vous avez évoqué l’espace digital darwinien, pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ?

P.P Les espaces digitaux darwiniens sont inspi-

rés des théories de la biologie évolutionniste qui indiquent que si certains individus adoptent de nouveaux comportements, l’ensemble de la population va les imiter en adoptant les mêmes

comportements. Aujourd’hui, dans l’écosystème économique digital, c’est la première application sélectionnée, qui n’est d’ailleurs pas toujours la meilleure, qui va structurer l’espace des possibles autour d’elle. Par ailleurs, un des concepts fondamentaux en lien avec les espaces darwiniens, c’est l’innovation de rupture. Nos grandes entreprises centenaires ont une histoire et sont engagées dans des stratégies très complexes. De ce fait, leur réactivité est moindre, leur adaptabilité au changement également. Finalement, elles ne peuvent plus fournir de petits services assez simples. C’est à ce moment que les start-up ou les fintech prennent le relais et viennent challenger les grands, car elles disposent de cette agilité. Il existe l’idée que la création et l’innovation émergent d’abord à la marge, en périphérie, avant d’être ensuite récupérées par les institutions, le centre. Peut-on y voir une analogie avec la place du Luxembourg sur la carte européenne ?

Absolument, le Luxembourg est « moins visible » que d’autres pays, les contraintes locales y sont différentes, ce qui lui permet d’être créatif, inventif. On retrouve d’ailleurs ces schémas en anthropologie ou en éthologie : les populations en périphérie trouvent des solutions originales qui peuvent ensuite être captées par l’ensemble du groupe ou de l’espèce. Dans les stratégies d’innovation de plate-forme, on appelle ça l’innovation marginale. Il peut y avoir de nouvelles initiatives au centre, certes, mais qu’on le veuille ou toire te l’his s u o t z non, la réactivité uvre Pariba Déco L BNP et l’innovation sont G B de u moindres en raison .bgl.l www de l’inertie liée à la taille conséquente de la structure. P.P

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ENTREPRISES

entreprises Tom Eischen rebondit chez Encevo L’ex­commissaire du gouvernement à l’Énergie Tom Eischen va rejoindre Encevo le 1er décembre prochain en tant que head of energy transition. Il sera aussi senior advi­ sor to the CEO pour Claude Seywert. Son arrivée à la société mère du fournisseur d’énergie Enovos et du gestion­ naire de réseaux Creos fait suite à une candi­ dature spontanée. Tom Eischen s’occupait depuis 2011 de la direc­ tion générale de l’énergie rattachée auparavant au ministère de l’Économie d’Étienne Schneider (LSAP) et, depuis la formation du deuxième gouvernement DP­ LSAP­Déi Gréng, au ministère de l’Énergie et de l’Aménagement du territoire de Claude Turmes (Déi Gréng). Wickler Frères chez Karp­Kneip La société Karp­Kneip Participations a racheté, début août, sa concur­ rente Wickler Frères Exploitations, fondée en 1982. Le conseil de gérance est désormais composé de Serge Wickler et de la société Karp­Kneip Participations. Wickler Frères, basée à Ingeldorf, et ses filiales emploient 250 personnes et réalisent un chiffre d’affaires moyen de 33 millions d’euros. Karp­ Kneip, qui a fêté ses 120 ans en 2018 et déclarait réaliser un chiffre d’af­ faires de 220 millions d’euros au 1er novembre,

compte désormais 1.250 collaborateurs. Milady rachetée Le groupe français Bogart coté à la Bourse de Paris, actionnaire à 100 % de la société Distriplus, propriétaire des enseignes Di et Planet Parfum, reprend les 17 fonds de com­ merce de l’enseigne de parfumerie luxembour­ geoise Milady à partir du 1er octobre. Milady est une chaîne familiale luxembourgeoise fondée en 1983 et active dans la parfumerie de luxe. Elle a réalisé, en 2018, un chiffre d’affaires de près de 10 millions d’euros. Le groupe Bogart est présent dans plus de 90 pays et dispose d’un réseau de 366 magasins en propre répartis sur cinq terri­ toires (France, Israël, Allemagne, Belgique et Luxembourg). En 2018, il a réalisé un CA de 164,3 millions d’euros. Restructuration chez RTL Group Alors que RTL Group a annoncé des chiffres records pour 2018 – avec un chiffre d’affaires en hausse de 4,2 %, à 3.173 millions d’euros –, une restructuration du Corporate center de Luxembourg est prévue dans les prochains mois. Celui­ci emploie 190 personnes qui pourraient être en partie délocali­ sées à Cologne. Selon certains médias, l’objectif de RTL est de réduire d’un tiers les effectifs à Luxembourg.

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BILAN ET PERSPECTIVES

L’immo de bureaux ne connaît pas la crise Le marché des bureaux continue de brasser des liquidités, signe d’un attrait confirmé pour la stabilité du pays. 2019 est aussi marquée par la montée en force du coworking et de l’investissement massif d’acteurs étrangers.

Les Terres Rouges à Belval représentent un test pour le marché, qui doit attirer des investisseurs avec un appétit à la hauteur des surfaces concernées.

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n trompe-l’œil. La prise en occupation – soit l’arrivée d’occupants dans leurs nouveaux bureaux – du premier semestre 2019 pointe à quelque 42.000 m2. « Le début d’année le plus lent depuis 2009 », selon un rapport de Cushman & Wakefield. Pas de quoi affoler les spécialistes du secteur puisque des livraisons pour 388.000 m2 sont attendues d’ici à la fin de l’année selon CBRE Luxembourg. À noter que les baux déjà signés seront repris dans les statistiques au moment de l’arrivée des occupants. La tendance paraît aussi moins dynamique en raison de l’actualité des dernières années. « Les grandes sociétés ont déjà réalisé leur déménagement durant les dernières

années », rappelle Vincent Bechet, managing director d’Inowai, en pensant aux Big Four et autres cabinets d’avocats. Le secteur public, étatique ou européen, voit toujours plus grand. Inowai répertoriait dans son rapport semestriel quelque 280.000 m2 d’extensions en cours pour les autorités européennes. Et 60.000 m2 en projet qui viendront encore s’ajouter aux 700.000 m2 existants. Le taux de vacance – soit les surfaces libres – sera quant à lui amené à rester relativement bas : 3,78 % au deuxième trimestre. « Les sociétés de taille moyenne qui recherchent entre 2.000 et 3.000 m2 trouvent toujours des locaux à disposition », relativise Romain Muller, managing director de JLL Luxembourg.

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DIGEST

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ENTREPRISES mais s’éloigne aussi de la capitale. On voit d’ailleurs que beaucoup de choses se passent dans le sud. » L’ARRIVÉE DES CORÉENS 2018 s’était clôturée sur un On se souvient de la vente volume d’investissement de 2,4 du Royal-Hamilius et du site milliards d’euros. La barre du milde la place de l’Étoile au fonds liard sera sans nul doute franchie souverain d’Abu Dhabi, Abu cette année, avec 788 millions Dhabi Investment Authority. L’attrait pour le marché luxempour le premier semestre. La mise bourgeois de la part des instituen vente des bâtiments Helios à la tionnels français et belges – Cloche d’Or (siège d’IQ-EQ notamment les assureurs – notamment) et leurs 68.000 m2 n’est plus à prouver. ainsi que Les Terres Rouges (siège Nouveauté de cette année, de RBC Investor Services Bank) l’arrivée d’investisseurs sudavec leurs 45.000 m 2 à Belval coréens au travers d’investment auront valeur de test pour trouver managers basés à l’étranger des investisseurs à la hauteur de et qui intègrent de plus en leurs surfaces. « L’appétit est plus le Luxembourg dans leur énorme pour l’achat de bons progamme de fonds. Avec une entrée remarquée à la Cloche duits dans des marchés qui sont d’Or au travers du rachat de politiquement et financièrement l’immeuble de Deloitte à l’assustables, et le Luxembourg est claireur belge Ethias (associé à la rement un des premiers pays sur compagnie liégeoise Integrale) la liste, note Romain Muller. Le pour 250 millions d’euros. manque de produits sur le marché Avec un prix du foncier élevé, des peut en revanche impacter quelque autorisations de bâtir plutôt chro- peu le volume d’investissement. » nophages et des banques moins enclines à financer des projets à L’ANNÉE DU COWORKING blanc, le spéculatif reste à la marge. Mais la tendance phare de 2019 est « Un trop grand volume de spécu- bien le coworking, ces espaces de latif pourrait avoir un effet limi- travail partagés et entourés de sertatif sur la hausse des loyers », note vices dédiés aux occupants. Les Jérôme Coppée, director capital 6.000 m2 pris par IWG (groupe de markets de CBRE Luxembourg. Regus) à la gare ont marqué les esprits. Des acteurs locaux comme LUXEMBOURG SUR LA CARTE Ginkgo Solutions Facilities s’insUne rareté des biens – a fortiori crivent dans ce mouvement et en centre-ville et au Kirchberg – Welkin and Meraki lançait son combinée à une économie pros- espace de « coworking 5 étoiles » père et une stabilité politique en avril dernier. Entre autres. jouent à fond sur la demande des Il se murmure que les stars interinvestisseurs étrangers. De l’avis nationales examinent le « cas » du de beaucoup de spécialistes, les Luxembourg. Dont WeWork. « Ceci liquidités n’ont jamais été aussi confirme le fait que le délai entre importantes. Et dans un contexte ce qui se passe dans les autres de taux bas, la brique est un actif grandes villes de l’Europe contiprisé. Au point que de nom- nentale et le Luxembourg tend à breuses transactions se passent se réduire fortement », pointe en dehors des radars des agents Cédric Van Meerbeeck, head of et des rapports de marché. À research Belgium & Luxembourg peine certains immeubles sont- chez Cushman & Wakefield ils disponibles que des candidats Luxembourg. JLL notait d’ailleurs acheteurs se manifestent à la dans son rapport de marché que faveur d’un réseautage bien 46 % des transactions relevées entretenu. « Alors que le marché pour le deuxième trimestre luxembourgeois n’était pas for- concernaient le coworking et les cément sur la carte de certains business centers. investisseurs il y a quelques Une nouvelle façon de travailler années en raison de sa petite taille, (incubateurs et espaces de coworla donne a changé, ajoute Jérôme king) qui représente actuellement Coppée. Cette dynamique posi- 2 % d’un stock de 4.242.000 m2. tive se concentre sur le centre-ville, « Le phénomène du coworking va NOUVEAUX ARRIVANTS

FINANCEMENT

1,83 C’est, en millions, le montant du nouveau ­financement qu’a obtenu Kleos Space fin août. Le titre de créance qu’elle a conclu en deux tranches de 1,22 million et 611.443 euros va notamment lui permettre d’acquérir un deuxième groupe de satellites, qui seront lancés en 2020.

s’inscrire dans la durée. Il y a dix ans, la tendance était peut-être de À RETENIR prévoir 10 voire 15 % de surface en CINQ TRANSACTIONS-CLÉS réserve dans les nouveaux espaces. Voici le top 5 des transactions-clés L’heure est désormais à l’optimi- pour le premier semestre, au départ sation de façon intelligente et aux du rapport de marché d’Inowai. des surfaces bureaux partagés », appuie Elles concernent toutes plus de 1.000 m2, avec une double Vincent Bechet. Du côté des pro- de tendance : l’appétit du coworking priétaires d’immeubles en centre- et du business center d’une part, ville ou à proximité de pôles de et l’intérêt confirmé pour le Kirchberg transports, c’est une nouvelle d’autre part. 1. L’acteur du coworking Spaces aubaine qui se profile.

CHANGEMENTS D’HABITUDES

Coworking, télétravail, bureaux satellites… le marché de l’immobilier de bureaux est marqué par une progressive mais importante évolution, poussée par le souhait des jeunes générations de gagner en autonomie et en flexibilité de travail. Et par la problématique de la mobilité autour du centre-ville. « Est-ce que toutes les sociétés doivent être présentes sur la commune de Luxembourg-ville ?, s’interroge Romain Muller. Nous devons trouver des solutions de mobilité autour de pôles périphériques et trouver un compromis entre les communes pour harmoniser l’impôt communal (moins élevé à Luxembourg-ville, ndlr). Ceci permettrait de désengorger les axes vers le centre-ville et ouvrirait vers un développement territorial plus harmonieux. » Après l’année de la Cloche d’Or, place à 2020, l’année de Howald et du début des travaux d’Airport City au Findel, indiquet-on du côté de Cushman & Wakefield Luxembourg. « Belval va aussi prendre encore un peu plus de vitesse dans son dévelop-

(IWG) dans le bâtiment Impulse à la gare (6.453 m2).

2. La Société nationale de crédit et d’investissement dans la Villa Servais (2.240 m2) près du Glacis. 3. Encore IWG, mais cette fois via sa marque de business center Regus, avec 1.925 m2 au Kirchberg (bâtiment oKsigen).

4. Le géant du transport de marchandises par containers Triton International, avec 1.925 m2 au Kirchberg (toujours dans le bâtiment oKsigen). 5. Royal Bank of Scotland avec 1.328 m2 au Kirchberg.

pement », indique son directeur, Sébastien Bequet. Reflet de l’économie dynami­ que, le marché immobilier est aussi le miroir des enjeux sociétaux. « Il est facile de critiquer l’État lors­qu’on évoque les soucis de mobilité, mais qui aurait pu prévoir un tel succès pour le Luxem­bourg ?, souligne Vincent Bechet. Félicitonsnous plutôt de la chose et trouvons des réponses intelligentes, qui viendront du changement du comportement de chacun. Délaisser la voiture au profit des transports en commun ne signifie pas perdre quelque chose, mais aller à la rencontre de ses associés de demain qui sont déjà en bus, en tram, en trottinette ou à vélo. » T. R.

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ENTREPRISES E L E VAT O R P I T C H

START-UP CORNER

CARPAY-DIEM CARBURE #Payconiq #Oko #Finologee #Motion-S #CivilMaps #Bim-Y #Revolut

Le cap des 10 millions d’euros pour CarPay-Diem Sept mois après son lancement, la solution de paiement de carburant « tourne » à 1.500 transactions par jour, en Belgique et au Luxembourg, dans le réseau de stations-service de Lukoil et Dats 24. Soit 215.000 pleins depuis le début de l’année, ou 10 millions d’euros de transactions.

l’assurance, Allianz. Considérée comme la plus prometteuse d’Afrique, la start-up, deuxième des Fintech Awards 2019 –, va pouvoir accélérer son développement, dans un premier temps au Mali.

Association intelligente pour Finologee La start-up luxembourgeoise Finologee a annoncé, le jeudi 12 septembre, s’associer avec la Motion-S tout près fintech française LaFinBox pour de signer avec KTM Les 3 et 4 octobre, à Vienne, en fournir de l’agrégation de comptes Autriche, trois représentants de bancaires. Une aubaine pour les la start-up luxembourgeoise gestionnaires de fortune : cette Motion-S devront développer un agrégation, permise dans le cadre proof of concept d’un projet sur de PSD2, permet de réunir sur une lequel ils viennent de passer seule application tous ses comptes quelques mois au Luxembourg. bancaires et donc d’avoir une visiÀ la clé, la possibilité que la tech- bilité complète et simple de ses nologie soit intégrée de série sur avoirs et autres investissements. les motos de KTM, déjà les plus évoluées au monde en ce qui Civil Maps installe son QG concerne les technologies con­ européen au Luxembourg nectées. L’idée est que l’analyse À l’origine spécialisée dans la des trajectoires du motard, liée détection des trains pour éviter à sa vitesse et la façon dont il les collisions frontales, la start-up roule –, permette d’ajuster au de San Francisco construit des mieux l’assurance. cartes utiles au développement de la voiture autonome. Payconiq reçoit la première licence PIS Revolut ne viendra pas Le 10 septembre, le ministre des La fintech britannique a finaleFinances, Pierre Gramegna, a ment décidé de demander sa délivré à Payconiq la première licence de monnaie électronique licence de « service d’initiation de à Dublin plutôt qu’à Luxembourg. paiement » ou PIS, née de la directive européenne PSD2. Aux avant- BIM-Y retenue postes en Europe, le Luxembourg pour le Poland Prize veut faire savoir que ces nou- Jean-Yves Marié et Thouraya veaux acteurs des services ban- Meftah l’ont décidé : les dirigeants caires sont les bienvenus au de BIM-Y auront un million de Grand-Duché pour se lancer à la mètres carrés sous gestion d’ici la conquête de l’Europe. fin de 2020. Pour cela, ils courent l’Europe et viennent d’être retenus Oko soutenue au Poland Prize, un programme par un poids lourd d’accélération singulier avec neuf Ma première est Oko, une start- autres start-up. Sélectionnés, ils up capable, à partir de données ont directement un gros client, le satellitaires, de sécuriser les port de Gdansk, et un deuxième re­­­­­­­­­­venus d’agriculteurs grâce à des dès qu’ils auront fini avec le preproduits d’assurance automatisés. mier et s’ils y parviennent dans un Mon second est un des géants de temps donné. T. L. 26 —

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éserver une voiture en quelques clics depuis son téléphone. Être sûr que le prix soit affiché en début de recherche du véhicule. Ne pas être en train de faire la queue au guichet, à l’autre bout de l’aéroport. Ne pas refaire la queue pour rendre la voiture après que quelqu’un est allé vérifier, au même bout de l’aéroport, que le véhicule soit propre, pas accidenté et avec le bon niveau de carburant. Autant de promesses qu’UFODRIVE résout avec une solution qui a déjà séduit 2.500 clients réguliers dans huit spots, à Luxembourg, Bruxelles, Amsterdam ou Dublin. Pour continuer à croître, la start-up de Mamer, qui s’apprête à déménager à quelques dizaines de mètres de ses bureaux actuels, est en phase de levée de fonds, internationale celle-là. De quoi augmenter son parc, actuellement de 60 véhicules électriques, et de quoi trouver de nouveaux points de chute « premium » qui permettent à sa clientèle, plutôt des managers ou des patrons de PME, de gagner plus d’une heure à chaque utilisation.

Start-up Création Localisation Capital social Fondateurs Levée de fonds Chiffre d’affaires Employés Objectifs de croissance

UFODRIVE 30 janvier 2018 39 rue Gaaschtbierg, L-8230 Mamer 91.455 euros Aidan McClean et Renaud Marquet 1 million d’euros pour la première. la deuxième est en cours Confidentiel 8 trouver de nouveaux emplacements « prime » dans les capitales européennes pour rester sur une croissance à deux chiffres

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ENTREPRISES

PORTRAIT

JOURDAN SERDERIDIS, PIED AU PLANCHER

Nouveau siège ARHS a quitté Merl pour emménager dans le nouveau bâtiment Naos à Belval.

Le fondateur d’ARHS ne calcule pas le succès. Mais il le provoque. À la tête d’un groupe ICT qui emploie désormais 1.300 personnes au Luxembourg et à l’étranger, Jourdan Serderidis n’en a pas fini avec un travail qu’il conjugue avec plaisir.

l n’a « peur de rien ». Champion du monde de rallye, CEO d’une société ou plus récemment pa­tron d’une start-up (Fleetback, spécialisée dans la communication entre les concessionnaires automobiles et leurs clients), Jourdan S­ erderidis, 55 ans, n’a pas le don d’ubiquité, mais la capacité de prendre plusieurs routes à la fois. « J’aime les challenges, et lorsque je veux en relever un, je réfléchis en dé­ tail et je donne le meilleur de moi-même », déclare Jourdan Serderidis. Une recette qui a fonctionné en 2017 sur le plan privé lorsque ce Grec qui a grandi et qui habite en Belgique a été sacré champion du monde en rallye. Une recette qui semble fonctionner sur le plan professionnel avec sa société IT, ARHS (vient d’Arès, fils de Zeus et dieu de la guerre), depuis 2003. « Je n’ai pas eu le choix à l’époque, car les action­ naires principaux du groupe Cronos, dans lequel je travaillais, se sont séparés de moi. J’avais un peu d’argent et j’ai décidé d’in­ vestir. » Un certain sens commercial, du relationnel et un parcours dans l’informatique depuis 1988 l’ont aidé dans cette aventure qu’il continue de placer sous le signe du plaisir. « C’est le fil rouge de ma carrière. Ce que je fais, je le fais

pour m’amuser, mais sérieuse­ ment. L’ambition n’a pas été un moteur. »

UNE CROISSANCE DE 23 % EN 2018

Mais l’ambition vient en grandissant. Et ARHS a plus que grandi ces dernières années, au point d’employer 1.300 collaborateurs. La moitié est basée au Luxem­ bourg et d’autres branches ont ouvert en Belgique, en France, en Italie et en Grèce. Au départ du développement informatique, les services se sont diversifiés, notamment vers la consultance. « Les ins­ titutions européennes ont joué un grand rôle dans notre développe­ ment et elles représentent toujours 60 % de notre chiffre d’affaires, ajoute Jourdan Serderidis. Le suc­ cès qui s’est dessiné au fil de 16 années s’explique dans notre capacité à mener des projets à prix fixe, ainsi qu’à être flexibles et agiles dans notre façon de fonc­ tionner pour absorber notre crois­ sance. » Avec une croissance de 25 % en moyenne durant les six dernières années (23 % en 2018 avec un chiffre d’affaires de 108 millions d’euros), le cap des 200 millions de chiffre d’affaires se profile pour 2020. Une réussite due en grande partie au patron ? « Nous n’avons pas eu de crise, nous n’avons pas Ambitions Jordan Serderidis (à droite) souhaite atteindre les 500 millions de chiffre d’affaires en 2025 et porter ARHS à l’international.

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perdu d’argent, mais ce n’est pas un ‘ one-man show ’. Je me suis entouré de gens de grande qualité, complémentaires à la façon dont je fonctionne. »

UN NOUVEAU SIÈGE À BELVAL

Afin de répondre à l’évolution de ce qui est devenu un groupe, le management a décidé de quitter Merl pour se doter d’un nouveau

« Ma tête est dans la société, mais je ne veux pas tout contrôler. » Jourdan Serderidis CEO, ARHS

siège : le bâtiment Naos à Belval. « Il est important de donner un cadre de travail de qualité à nos consultants, de donner envie à la cinquantaine de nouvelles recrues que nous embauchons chaque année de nous rester fidèles. En ce qui nous concerne, Belval est une meilleure localisation que le centre-ville en matière d’accessi­ bilité. » Un bâtiment financé par ARHS et ses collaborateurs qui ont été associés au chantier, avant sa vente, à l’automne 2018, à un consortium d’assureurs belges et luxembourgeois dont l’identité est restée secrète. Une belle opération qui a donné un peu plus de latitude financière au groupe. « La croissance donne aussi de l’am­

bition aux collaborateurs et nous permet de rester indépendants et maîtres de notre destin. » Un destin qui attise certaines convoitises. Mais pas question pour autant de vendre un actif qui fait un peu partie de soi. « Ma tête est dans la société, mais je ne veux pas tout contrôler. Je suis exigeant, je crois à l’engagement et à l’efficacité, mais je laisse une certaine lati­ tude aux équipes. » Revendiquant une forme d’instinct pour détecter un talent ou les capacités d’un collaborateur, voire un sixième sens pour dénicher ce qui sera profitable, Jourdan Serderidis est, logiquement, la figure tutélaire de l’entreprise qu’il a portée sur les fonts baptismaux avec plusieurs associés (Nathalie Vandervelde, Pierre Noel, Jean-Philippe Roch et JeanFrançois Pitz) et dont il reste l’actionnaire de référence. Sans songer à la retraite, il envisage en quelque sorte de devenir copilote, celui qui donne la direction tout en laissant le volant à un autre. « Le groupe ne doit pas forcément dépendre de moi pendant 10 ans, même si je ne vais pas raccro­ cher. » Le candidat idéal n’existe pas, mais il devra intégrer la philosophie du fondateur et ses prochaines ambitions : atteindre 500 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2025 et prendre la voie de l’internationalisation. « Quand on part de rien, comme ce fut mon cas, il ne faut pas avoir peur de prendre des risques. Mais l’essentiel, pour l’entrepreneur, est d’être capable de prendre des risques intelligents pour les mener à la réussite. » T. R.

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ENTREPRISES DU CHALLENGE À LA SOLUTION

ÉCONOMIE CIRCULAIRE

LA SECONDE VIE DES FUMÉES TOXIQUES La société luxembourgeoise CPPE a développé des technologies pour récupérer, et surtout transformer, les gaz nocifs des émissions industrielles. Quand l’économie circulaire se décline concrètement.

iscrètement installée dans les bâtiments d’ArcelorMittal sur le site de Dommeldange, Carbon Process & Plant Engineering (CPPE) affûte ses technologies pour participer à la lutte contre le changement climatique. Son atout : transformer des gaz nocifs et métaux lourds contenus dans des fumées émanant d’usines en nouveaux produits utilisables dans l’industrie. L’histoire n’est pas neuve. La société est centenaire et a mis au point le charbon actif qui permet de capter des matières nocives. Intégrée au groupe industriel allemand Lurgi, elle a attiré l’attention d’un Luxembourgeois, Alain Strickroth, et de son partenaire allemand, Egbert Montag. « Nous avons racheté le fonds de commerce en 2008. Il comprenait deux brevets importants. Deux ans plus tard, nous avons transféré la société de Francfort vers le Luxembourg », explique Monsieur Strickroth, actionnaire à plus de 90 %. Le premier brevet (Sulfacid) concerne la transformation du SO2 tiré des fumées de l’industrie chimique et métallurgique en acide sulfurique, utilisé à son tour dans la chimie industrielle. Le second (Kombisorbon) permet l’élimination des métaux lourds et de la dioxine, surtout présents dans les fumées d’incinération des boues d’épuration. « Notre activité est liée à de gros acteurs partout dans le monde », poursuit Alain Strickroth. CPPE a, par exemple, fourni sa technologie Sulfacid au groupe marocain OCP, spécialisé dans les engrais, qui transforme le SO2 en acide sulfurique, qui servira à son tour dans la fabrication d’engrais. Plus récemment, CPPE a collaboré avec le géant minier Codelco au niveau de la plus grande mine de cuivre au monde, El Teniente au Chili. 44.000 tonnes de SO2 par an sont captées et transformées 30 —

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en acide sulfurique, réinjecté dans le processus de solubilisation du cuivre. CPPE emploie une cinquantaine de personnes, la plupart orientées vers la recherche de nouvelles technologies. « Le nouveau défi, c’est l’élimination du CO2, pointe Alain Strickroth. Nous avons reçu des subsides du gouvernement depuis 2014 pour développer de nouvelles solutions. » CPPE a désormais breveté un procédé et mis au point une unité pilote qui permet de capter le CO2 grâce à « son » charbon actif et de

Entreprise Personnel Secteur Année

KBC Autolease 21 personnes leasing automobile 1988

CHALLENGE RÉDUIRE LA QUANTITÉ DE PAPIER Fin 2015, anticipant son futur déménagement de Bourmicht à Capellen, KBC Autolease a décidé d’analyser sa façon de travailler pour diminuer la quantité de papier utilisée en interne. 4.000 contrats de location et de nombreux autres documents encom­ braient des armoires sur près de 20 m2. Les collabora­ teurs perdaient du temps à fouiller dans les dossiers à la recherche d’un document et la place manquait dans les bureaux de l’entreprise de leasing automobile.

MÉTHODE RÉORGANISER LA FAÇON DE TRAVAILLER Avant de changer toute l’organisation de l’entreprise, une phase d’analyse a été lancée. L’équipe a déterminé quels étaient les documents essentiels au bon fonction­ nement de l’entreprise. Un tri drastique a donc été effectué par les employés qui maîtrisaient les dossiers. Désormais, seuls les certificats de conformité et d’immatriculation sont conservés au format papier. Ils tiennent dans deux armoires anti­feu qui ne prennent que très peu de place.

SOLUTION NUMÉRISER Transformation Les technologies de CPPE permettent de limiter l’impact environnemental des fumées industrielles.

le transformer en de nouveaux produits chimiques. « Notre atout est clairement de privilégier une économie circulaire par la transformation de substances polluantes en de nouvelles matières premières, insiste l’actionnaire de CPPE. Mais il faut maintenant des législations environnementales plus restrictives et plus ouvertes aux nouvelles technologies pour que nos procédés soient perçus comme une solution incontournable par les industriels. Tant qu’on laissera la possibilité de polluer, on le fera. C’est plus pratique et ça ne coûte rien. » J.-M. L.

Certains éléments des dossiers devaient toutefois être conservés pour préserver l’historique des clients. Grâce au tri réalisé en amont, la quantité de papier à numériser pour les sauvegarder était relativement limitée. Deux étudiants ont été embauchés pour cette tâche. En moins d’une semaine, tout était enregistré sur les serveurs et les bureaux se trouvaient débarrassés de l’encombrement. Les collaborateurs peuvent maintenant accéder à l’ensemble du dossier de leur client en un clic.

ROI TRAVAIL PLUS EFFICACE ET BUREAUX AÉRÉS Outre le gain de temps dégagé par la réorganisation des dossiers clients, les collaborateurs gagnent égale­ ment en qualité dans leur environnement de travail. La salle de réunion est aujourd’hui plus spacieuse, de même que la cuisine, et un espace détente a pu être aménagé. Le tout en lieu et place des armoires encom­ brantes et peu esthétiques qui renfermaient des cen­ taines de kilos de papiers inutiles. KBC ne se fait plus livrer qu’une palette de papier par an, au lieu d’une chaque mois. Un véritable gain à tous les niveaux !

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MAÎTRISER LE STOCK DE PAPIER

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ENTREPRISES P I C T U R E R E P O RT

BIG FOUR

LE TRIPTYQUE STRATÉGIQUE DE DELOITTE Deloitte déploie sa stratégie autour de trois concepts-clés : l’agilité, la digitalisation et la durabilité. Son managing partner, John Psaila, plaide pour une poursuite de l’effort collectif dans le positionnement du Luxembourg comme « hub » en Europe.

entrée dans un nouveau siège marque souvent un nouveau chapitre dans l’histoire d’une entreprise. Pour Deloitte Luxem­ bourg qui a inauguré son nouveau siège le 18 septembre (voir ci-contre), l’ère de la Cloche d’Or s’ouvre entre continuité et nécessité d’adaptation rapide aux tendances de fond du marché. « L’agilité et la rapidité passent par des compro­ mis ainsi que la capacité de nos 125 associés et managing director de se comporter comme des entre­ preneurs, déclare John Psaila, ­managing partner de Deloitte Lux­em­­bourg. La liberté, l’autono­ mie, la con­fiance et des processus de décisions courts sont des élé­ ments-clés pour y parvenir. » Et mieux vaut être agile lorsque les clients revoient leur business model en raison des évolutions technologiques. Ces dernières touchent aussi le métier d’auditeur en voie de « disruption ». « La digi­ talisation permet de libérer du temps d’expertise humaine grâce à la prise en charge par les ma­­ chines d’opérations de base ou rou­ tinières, note John Psaila qui a débuté comme auditeur. L’auditeur va jouer un rôle plus important dans l’analyse, la compréhension du client et les diligences de haute valeur ajoutée. Il n’est pas non plus exclu que la blockchain soit inté­ grée dans le futur au processus d’audit qui serait ainsi permanent et non plus annuel. » La durabilité est le troisième con­cept prioritaire pour le Big Four. Encore faut-il dépasser le simple usage « marketing ». « Le cri­ tère de durabilité va devenir un impératif, tant pour les investis­ seurs, nos clients, le gouverne­ ment et tous les acteurs du marché, appuie John Psaila. L’enjeu sera de faire converger les notions entou­ rant ce concept vers des normes reconnues et acceptées. Tout le monde veut qualifier son activité

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de durable, mais peu de normes sont reconnues par tous. »

date 18.09.2019 lieu 20, boulevard Kockelscheuer

ÉCOUTER LA JEUNE GÉNÉRATION

Face à ces changements, la forma­ tion des équipes et l’arrivée de nouveaux talents s’avèrent pri­­mor­ diales. Mais les employeurs doivent aussi apporter des réponses aux attentes des jeunes générations visà-vis de leur équilibre entre vie pri­ vée et vie professionnelle. « Leur rapport au travail a fondamenta­ lement changé par rapport à celui des générations précédentes, note John Psaila. L’essentiel pour nous est de les écouter, de leur témoigner notre confiance et de leur apporter l’agilité qu’elles re­cherchent. » Quant aux compétences prisées, les techniciens sont incontournables… mais rares. « La digitalisation de l’économie entraîne une pénurie de talents dans ces métiers, ob­ serve John Psaila. Nous parvenons à en attirer grâce à l’attractivité de notre marque, bien que le pays soit dans une compétition de talents plus globale en raison de ses besoins en main-d’œuvre qui dépassent largement la masse de profils disponibles sur le marché de la Grande Région. La priorité est d’investir dans le système édu­ catif pour réduire le décalage entre le curriculum et les besoins de l’éco­ nomie. L’Université est sur la bonne voie, mais les efforts devront être poursuivis. Nous saluons d’ail­ leurs la création d’un ministère de la Digitalisation. » L’agilité doit aussi se décliner à celle du pays qui doit rester com­ pétitif dans un contexte macroéco­ nomique incertain, où le Grand-­­ Duché peut justement bénéficier de sa stabilité et de sa bonne image de « hub » en Europe. « Nous devons pré­ server ce positionnement en pour­ suivant l’effort collectif, fourni tant par les acteurs publics que privés, et qui a toujours permis au pays de pérenniser sa bonne santé. » T. R.

D’une surface de 30.000 m2, D.Square, le nouveau siège de Deloitte, est composé de deux tours, de 60 et 22 mètres de hauteur et de 15 et 5 étages. Sa fenêtre urbaine est la signature architecturale du bâtiment.

Tout l’écosystème institutionnel, du secteur financier et, plus largement, de l’économie était représenté. Parmi eux, Corinne Cahen, ministre à la Grande Région, Serge Wilmes, premier échevin de la Ville de Luxembourg, ou encore Laurent Mosar, député CSV.

Xavier Bettel, Premier ministre, et John Psaila, managing partner, ont rappelé l’importance de la poursuite d’une union, qui a fait le succès du pays, afin de relever les challenges de demain comme la digitalisation. À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez informé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.

PHOTOS Matic Zorman

L’

INAUGURATION DE D.SQUARE

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ENTREPRISES

PRÉSENTÉES PAR

MICE

MOYOCCI, NOUVEAU PILIER DE SALES-LENTZ Sales­Lentz vient de lancer une plate­forme pour rassembler ses différents produits de loisirs et de tourisme. Et s’ouvrir à d’autres acteurs indépendants.

À

l’instar de Flibco (la marque de bus low cost entre aéroports), le transporteur Sales-Lentz vient de lancer, à la rentrée, une nouvelle « start-up » interne. Son nom ? Moyocci, pour « moments of your choice ». Cette plate-forme de réservation en ligne s’adresse tant aux particuliers qu’aux entreprises ou institutions, mais aussi aux touristes à la recherche de formules clés en main pour différentes occasions. Avec un accent sur les produits développés autour du métier historique de l’entreprise familiale : le transport en bus. « Cette experience platform permet d’acheter des moments,

en louant un véhicule ou un lieu de réception par exemple, déclare Luc Reis, managing director de Moyocci. Cette marque a été créée dans notre groupe autour de produits phares que nous exploitions déjà. Notre ambition est aussi d’y agréger d’autres produits en provenance des offices de tourisme régionaux ou d’acteurs locaux indépendants. » Sales-Lentz capitalise aussi sur l’idée de Vakanz Doheem, les vacances passées au Luxembourg, en centralisant la réservation de ses bus touristiques (City Sightseeing, Hop on Hop off ) et en proposant des formules de découverte d’une région par exemple.

« Nous constatons que de plus en plus de clients sont à la recherche d’une solution qui leur évite de s’occuper des aspects logistiques et pratiques, sans pour autant que nous devenions une société événementielle. » Un package et une identité commune développés par l’agence IDP qui s’appuient sur le groupe familial et ses chauffeurs pour, entre autres, les prestations en bus américain personnalisé, comme des circuits thématiques culinaires ou un party-bus.

L’ESPRIT START-UP

Avec un investissement de 75.000 euros, Moyocci bénéficie d’un back-office interne existant ainsi que de services internes partagés. « Nous sommes dans l’esprit d’une start-up, mais nous avons déjà quelques moyens qui nous permettent d’innover et d’avancer à un certain rythme », pointe celui qui est employé par le groupe depuis 18 ans. Cinq personnes sont occupées à temps plein par cette structure qui constitue le septième pilier de Sales-Lentz. T. R.

CARRIÈRES Nicolas Debeffe, 45 ans, est arrivé en août 2018 chez Lu­Cix GIE en tant qu’information security manager. Il occupe désormais la fonction de CISO. ASSOCIATIONS, FÉDÉRATIONS ET GROUPEMENTS D’INTÉRÊTS

Nadia Lamri, 38 ans, a rejoint Pandomus en tant que corporate officer. Elle a précédemment occupé un poste de fund administrator chez Northern Trust, après avoir travaillé chez Arendt Services et chez Baker McKenzie en tant que corporate officer & legal assistant. BANQUES, FONDS D’INVESTISSEMENT ET SERVICES AUX FONDS

Ali Benyahia, 35 ans, a rejoint le bureau d’ingé­ nieurs­conseils Betic en tant que junior modeler. Il est diplômé d’une licence électro­ nique, électrotechnique et automa­ tique obtenue à Metz, et titulaire d’un BTS électronique. BUREAUX D’INGÉNIEURS­CONSEILS SERVICES AUX ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ

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CEO SELFIE

NICCOLO POLLI HSBC 5 3

2

7

1 Niccolo Polli Country chief executive officer

11

9

4 12

2 Shyam Sanker Country head of multinationals 3 Patricia Barrameda Country head of financial crime compliance 4

10 6

Carine El Nouchi Country general counsel

Koen Quintens Country head of global liquidity & cash management 5

6 Mylène Ribouleau Communications manager 7 8

Tom Howse Acting country head of HR

Autumn Le Lievre Country head of regulatory compliance 8

9 Thomas de Montmarin Country chief risk officer 10 Natascha Seume Country chief operating officer

1

Présente au Luxembourg depuis plus de 40 ans, HSBC propose des services et solutions financiers internationaux aux institutions financières, fonds, entreprises et particuliers fortunés. L’entreprise emploie environ 400 personnes représentant plus de 30 nationalités et 25 langues. 34 —

11 Christophe Da Silva Country head of internal audit 12 Guillaume Rosset Country chief financial officer

PHOTOS HSBC, Lu­Cix GIE, Pandomus, Betic

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BRAND VOICE MANAGEMENT AND INVESTMENT

A law firm with a boutique spirit Striking a balance between the dedication required by business law practice and the focus on personal, tailored relationships can be a tricky business. We caught up with the Luxembourg-based partners of Van Campen Liem about how to get it right. SPONSORED CONTENT BY VAN CAMPEN LIEM

Van Campen Liem was founded in Amsterdam in 2012 through the spin-off of the entire private equity and M&A team of Baker McKenzie. The Luxembourg office opened shortly after that, in April 2013. For a firm whose strategy is focused on alternative funds and asset managers, there was no question about the Luxembourg office opening. Luxembourg complements the Netherlands perfectly: a lot of our clients appreciate us having both jurisdictions on offer, which enables to provide nonbiased advice. Where does the focus of the Luxembourg office lie?

The Luxembourg office consists of more than 25 lawyers within three core practices: funds and asset management, corporate and tax. The firm provides niche expertise to alternative asset managers and investors in the context of fund formation, fund review, corporate transactions and structuring, regulatory compliance, financial law and international tax structuring. 2019 has been and continues to be a year full of changes, with the firm growing significantly in Luxembourg through the addition of a two-partners team from Stibbe in the funds practice (with overall nine new members joining Van Campen Liem’s funds practice this year), one partner (from White & Case) and four lawyers joining the corporate practice this year. 36 —

How have you positioned yourselves in the Luxembourg market?

We are one of only few Luxembourg boutique alternative asset management firms. All our practices share the same vision and strategy: to be the single point of contact for asset managers

“We put more emphasis on the trusted adviser relationship than on numbers.” Renaud Graas Partner

and investors in the alternative asset space. With our client-focused, cross-practice approach, we are a one-stop shop that offers a 360-degree vision of all corporate, tax, regulatory and transactional work involved in the setup and operation of alternative fund or asset management firms.

You describe yourselves as a firm with a boutique spirit. What does this mean exactly?

We are eager to develop long-term, personal relationships with our clients, whilst remaining a relatively small firm with a startup spirit, where partners work hands-on alongside their teams. Our target clients typically look for tailor-made, individualised services with a personal touch and we treasure those relationships – we put more emphasis on the trusted adviser relationship than on numbers. A large part of our clients is comprised of smaller venture capital firms or so-called first-time teams looking to launch their asset management business. Our clients like the availability of senior lawyers and our entrepreneurial spirit, which is a trait we share with them.

PHOTO Jan Hanrion & Patricia Pitsch (Maison Moderne)

What can you tell us about Van Campen Liem?

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BRAND VOICE

Luxembourg office April 2013 Opening

33 Number of staff

the partners Additionally, we have a very low staff turnover, which also facilitates this long-standing, direct contact with our clients.

team in which flexibility, work-life balance and personal relationships are key. What’s on your horizon for the future?

What’s the energy like within Van Campen Liem?

Van Campen Liem is a young and energetic firm with a lean organisation. We typically handle matters with small teams of senior lawyers and we favour a horizontal management style that is true to our vision. Each lawyer is expected to be an entrepreneur of the firm and we have a low partner-to-associate ratio. Our staff hails from ten different nationalities and works across three departments, but in essence, we are all part of one close-knit

Our aim is to keep doing what we do well, both in Luxembourg and Amsterdam. We’re not looking to grow in terms of numbers and locations, but rather in a gradual way that matches our philosophy. In this respect, the growth of our firm this year was rather exceptional. We want to carry on offering the quality advice, experience and sophistication of a large firm with the intimacy, in-depth knowledge and personal attention of a boutique firm – because this is what makes us truly stand out in Luxembourg and beyond. 

Christophe Balthazard, corporate Raffaele Gargiulo, tax Renaud Graas, investment funds Jérémy Muszkatblit, investment funds Aldo Schuurman, corporate William Tanguy, corporate Olivier Wuidar, investment funds Andrew De Vries, tax Marcello Distaso, investment fund

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Novembre 2018 —

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PLACE FINANCIÈRE

place financière « Amazonisation » Luxembourg for Finance a commandé une étude à PwC Luxembourg pour tenter de définir la finance européenne à l’horizon 2023. Trois grandes tendances ressortent pour les cinq prochaines années : l’« ama­zonisation » des services financiers (de nouvelles plates-formes en ligne pourraient supplanter les banques traditionnelles), l’intégration et le développement de la finance durable, et la multipolarisation des centres financiers européens. La Bil en Chine La Banque internationale à Luxembourg a inauguré, mi-septembre, un bureau de représentation à Beijing. Une première pour une banque luxembourgeoise. Cette opportunité est liée à son actionnaire, le groupe chinois Legend Holdings. Le nouveau bureau, qui compte deux personnes, permettra d’accompagner les entreprises, entrepreneurs et particuliers chinois par rapport à leur volonté d’investir et de développer des activités en Europe. Banque privée Fin 2018, les actifs gérés par les 57 membres du cluster Private Banking Group de l’ABBL s’élevaient à 395 milliards d’euros, en hausse de 76 % par rapport à 2008. Il s’agit d’une 10e année consécutive de croissance. « Il faut avoir de l’ambition. Une crois­ sance de l’ordre de 10 %

par an serait un objectif motivant », a estimé Pierre Étienne, administrateur délégué de Pictet & Cie (Europe), lors du 12e bilan annuel du secteur de la banque privée. Bitcoin chez PwC PwC Luxembourg acceptera les paiements en bitcoin à partir du 1er octobre. Une manière, pour le cabinet de conseil, d’accroître son expérience dans un domaine où il sera appelé à con­seiller des clients à plus ou moins brève échéance. Dans le groupe, à ce jour, seules les implantations de Hong Kong et de Luxe­mbourg proposent ce service. Foyer grandit L’assureur luxembourgeois Foyer a signé un accord pour la reprise de 100 % des actions de la compagnie GB Life Luxembourg, qui gère deux milliards d’euros d’actifs et emploie 49 personnes. Celle-ci rejoindra l’entité Wealins, qui regroupe l’ensemble des activités de Foyer à l’international. Effet Brexit Selon les chiffres du Commissariat aux assurances, les primes, toutes branches confondues, ont augmenté de 53,8 % au cours du second trimestre par rapport à la même période en 2018. Le secteur bénéficie toujours des transferts d’activité liés au Brexit, en particulier dans le domaine de l’assurance non-vie, où la progression enregistrée est de 210,97 %.

À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez in­for­­mé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.

38 —

CHANTIERS DE RENTRÉE

Le tsunami réglementaire se poursuit sur la Place Les acteurs du secteur financier sont loin d’en avoir terminé avec les multiples obligations de mise en conformité. Passage en revue des chantiers réglementaires de la rentrée.

Conformité De nouvelles réglementations et directives attendent la Place en cette fin 2019 et en 2020.

A

près plus de 10 ans de nouveaux règlements et directives, dus à la crise de 2008 et aux mutations du secteur, les acteurs de la place financière s’emploient désormais à consolider leur mise en œuvre. Ce qui sera encore le cas pour la fin de l’année 2019 et celle à venir. Tour d’horizon des dossiers sur lesquels les banques, les sociétés de gestion et les assureurs sont en train de plancher.

PROTECTION DU CONSOMMATEUR

Ils travaillent toujours à la mise en place de Mifid II, qui consacre de nouvelles obligations en matière de gouvernance des produits financiers. « Cela n’aura pas forcément d’impact sur les comptes de résultat des banques à moyen terme, même si les investissements pour s’y conformer ont été importants.

En effet, dans le cadre de Mifid II, les prestations de conseil à forte valeur ajoutée vont augmenter, ce qui devrait générer une augmentation des frais facturés », estime Pascal Rapallino, group investment structuring leader d’IQ-EQ. La directive sur la distribution d’assurance d’octobre 2018 accroît également les obligations de conseil et d’information des compagnies d’assurances. Les salariés du secteur, y compris ceux qui ne sont pas au contact du client au quotidien, doivent se conformer à des exigences de formation continue et se faire agréer. Un challenge pour le Commissariat aux assurances, qui doit traiter un afflux de demandes. La finance n’en a pas non plus fini avec Priips, qui a pour but d’uniformiser l’information précontractuelle de certains pro-

PHOTO Shutterstock

DIGEST

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PLACE FINANCIÈRE À LIRE

duits financiers : son réexamen est attendu d’ici fin 2019.

LUTTE ANTI-BLANCHIMENT

La directive Dac 6 a été transposée en droit national fin juillet et impose des obligations de repor­ ting fiscal pour les activités trans­ frontalières. « Celles-ci posent encore des questions : ne va-t-il pas y avoir des doublons ? Qui est réellement dans l’obligation de reporter ? Dac 6 a cependant été bien anticipée par les différents acteurs qui ont déjà réalisé des modèles de reporting, lesquels seront adaptés dans les prochains jours pour coller au mieux à la transposition de la loi », ajoute Pascal Rapallino. Quant à la lutte contre le blan­ chiment, elle constitue un sujet de réglementation supplémen­ taire pour le secteur financier. Un thème d’autant plus sensible que la Place se prépare à la visite du Gafi (Groupe d’action finan­ cière) mi-2020. La directive AML 5 est par ail­ leurs entrée en vigueur en mars 2019. « Les sociétés qui créent et distribuent de nouveaux produits ont dû adapter le screening à leurs nouveaux investisseurs et investissements sous-jacents. La maturité des acteurs diffère en la matière, mais personne n’est prêt à prendre de risque sur ce sujet », remarque Simon Ramos, partner et IM leader, Advisory & Regulatory consulting chez Deloitte Luxembourg. Le registre des bénéficiaires effectifs fait aussi partie d’AML 5. Or, les petites entreprises et associa­ tions sont à la peine pour s’y ins­ crire, tout comme l’industrie des fonds, et un report à fin novembre a donc été décidé. « L’écosystème de la distribution de fonds est très intermédié, ce qui crée des chaînes de détention de parts de fonds complexes à gérer. Il est important pour les acteurs de pouvoir montrer l’état d’avancement de l’implémentation du registre », note Simon Ramos. PHOTO Éditions Mardaga

PRODUITS FINANCIERS

Plusieurs réglementations font évo­ luer la gamme de produits et ser­ vices financiers, en particulier la directive sur les services de paie­ ment PSD 2, dont la date butoir de mise en œuvre était fixée au 14 sep­

tembre. Une prolongation du délai d’application a été décidée pour les acteurs des paiements en ligne par carte de paiement. Autre nouveauté : les assureurs, tout comme les banquiers et les sociétés de gestion, sont dans les starting-blocks pour s’emparer du nouveau texte visant à créer un pro­ duit paneuropéen d’épargne-­ retraite individuelle (PEPP), standardisé et transférable à tra­ vers l’Europe. Les États membres se sont accordés sur ses caractéris­ tiques en février 2019, et le texte doit désormais être adopté. Les acteurs de la finance durable comptent, eux, sur l’émer­ gence d’une taxonomie, soit une liste de critères harmonisés pour déterminer si une activité écono­ mique est durable sur le plan envi­ ronnemental. Présentée le 18 juin par la Commission européenne, la taxonomie était soumise à consul­ tation jusqu’à mi-septembre.

RÉGULATION FINANCIÈRE

Héritage de la crise de 2008, les réglementations ayant pour objec­ tif de réguler le secteur et de veiller à sa bonne capitalisation en cas de choc sont aujourd’hui en cours de révision. Pour les banques, la trans­ position en droit de l’accord de Bâle 3 doit entrer en vigueur d’ici 2027, et fait déjà monter au créneau les banquiers. En effet, l’Autorité bancaire européenne a revu son impact à la hausse cet été, à 135,1 milliards d’euros (contre 39 milliards auparavant). Le bureau de l’Association des banques et banquiers, Luxembourg (ABBL) à Bruxelles et la Commission de sur­ veillance du secteur financier (CSSF) activent déjà leur lobbying. « Les filiales de groupes ban­caires doivent désormais réévaluer leurs risques et leurs process, ce qui représente encore des coûts », affirme Pascal Rapallino. Du côté des assureurs, Solva­ bilité II va connaître une refonte qui entrera en vigueur le 1er janvier 2021, et sur laquelle planche déjà l’Asso­ ciation des compagnies d’assu­ rances et de réassurances (ACA). Enfin, le contexte politique reste à surveiller pour la Place, qui doit composer avec l’éventualité d’un Brexit « dur » fin octobre et une nou­ velle Commission européenne. L. F.

DANS LA JUNGLE DES CRYPTOMONNAIES

J

auteur Gilles Quoistiaux éditeur Mardaga date de publication Juillet 2019

ournaliste pour l’hebdomadaire économique belge Trends-Tendances, Gilles Quoistiaux a obtenu de sa direction une enveloppe de 5.000 euros pour se mettre dans la peau d’un investisseur en cryptomonnaies. Après plusieurs mois de stress à voir ses placements jouer au yo-yo, il en a tiré un livre pratique et complet pour celui qui serait tenté de miser sur le cours du bitcoin ou de toute autre monnaie virtuelle – on en recense plus de 2.000. À sa création, il y a 10 ans, l’objectif de la cryptomonnaie est de permettre des transactions entre particuliers en contournant le schéma classique de l’intermédiation bancaire. Mais, très vite, on se rend compte qu’elle est surtout devenue, comme ses petites sœurs, un nouvel outil de spéculation. Non contrôlé, ce qui permet à ses intermédiaires – mineurs, plates-formes d’échange, organismes de paiement – de se rémunérer au passage quasiment à la tête du client. On sent donc dans la tête de l’auteur un certain étonnement, au fur et à mesure qu’il s’immisce dans le monde des cryptomonnaies, par rapport aux pratiques de ces rebelles de la finance. Lancé dans l’aventure après la folle ascension et la chute vertigineuse de l’hiver 2017-2018, le journaliste n’a pas offert à son employeur l’occasion de s’enrichir à bon prix. Mais, au final, ses conseils par rapport à l’investissement en cryptodevises permettront d’éviter pas mal de déconvenues, même si les messages essentiels valent pour tous les investissements : miser à long terme, ne pas céder à la panique, ne jouer que ce que l’on peut perdre... et, bien entendu, s’informer suffisamment pour éviter les pièges et les arnaques qui jalonnent le parcours du crypto­-investisseur. Son « guide pratique de l’investisseur débutant » est, à ce titre, une excellente porte d’entrée dans un univers séduisant, mais pas sans danger.

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PLACE FINANCIÈRE B U Z Z WO R D

TAUX D’INTÉRÊT

LA BCE NE RASSURE PAS LES BANQUES Les décisions de la BCE entraînent des éléments positifs pour les banques. Mais, à long terme, la rentabilité restera sous forte pression.

L

a Banque centrale euro­pé­­en­ ­ne a annoncé, le 12 septembre dernier, les mesures que les mar­c hés espéraient. Dès le 1er novembre, elle relancera une politique de rachat d’actifs (assouplissement quantitatif) à raison de 20 milliards d’euros par mois. Dix mois à peine après avoir clôturé la précédente dans laquelle elle avait injecté 2.600 milliards d’euros de liquidités. Pour tenter de replacer l’inflation sur de bons rails et relancer la croissance de l’économie de la zone euro, Mario Draghi, président de l’institution jusqu’au 31 octobre prochain, tente toutes les solutions. Il a donc également annoncé la baisse du taux de dépôt (déjà en territoire négatif) de -0,4 % à -0,5 %. Mais, cette fois, la décision est accompagnée de mesures destinées à la rendre moins douloureuse pour les banques, qui doivent donc payer un intérêt chaque fois qu’elles placent des liquidités auprès de la BCE. « La BCE a mis en place un système de niveaux (tiering) qui devrait réduire l’impact pour les banques de la zone euro », observe Philippe Ledent, senior economist chez ING Belux. Le calcul est fastidieux, mais les économistes d’ING s’y sont prêtés. Actuellement, les liquidités placées auprès de la BCE atteignent 1.760 milliards d’euros. Ce qui entraîne un total d’intérêts annuel pour les banques de 7 milliards. « En passant à -0,5 %, l’addition grimpe à 8,8 milliards », calcule Philippe Ledent. Mais la mesure décidée par la BCE est de maintenir le taux à zéro pour une somme six fois équivalente au montant qu’une banque a l’obligation de déposer à la BCE. La réserve obligatoire globale se montant à 132 milliards d’euros, cela veut dire que 792 milliards ne seront plus soumis à un intérêt négatif. Près de la moitié de la somme totale. Résultat : « La facture totale pour

40 —

le secteur bancaire devrait redescendre à 4,4 milliards au lieu de 7 milliards. »

UNE BAISSE DÉFAVORABLE AU SECTEUR

Mais l’économiste d’ING relati­vise la bonne nouvelle du fait que la nouvelle opération d’assouplissement quantitatif va à nouveau faire gonfler le niveau global de liquidités. « En plus, on sait désormais qu’on est parti pour des années de taux bas, ce qui n’est pas favorable à l’activité bancaire. » Une inquiétude par­tagée par Olivier Goemans, head of investment services & innovation à la Bil. Il constate que le modèle classique, prévoyant que la banque se rémunère sur le différentiel entre les intérêts qu’elle reçoit sur les crédits et ceux qu’elle paie sur les dépôts, est remis en question. « Si la baisse des taux d’intérêt a fait baisser le coût du crédit, ce que les emprunteurs apprécient, il est commercialement plus délicat de leur proposer une épargne avec un rendement nul, voire négatif. La faiblesse des taux a réduit ce différentiel et a donc mécaniquement poussé les marges à la baisse. » Des parades sont-elles possibles ? « Toutes les banques tra­vaillent à la réduction des liquidités, explique M. Goemans. Il faut développer une offre d’investissements alternative à l’épargne classique pour encourager les clients à diversifier leur patrimoine. Mais un tel changement ne peut pas se faire du jour au lendemain. » En plus, les placements alternatifs sont aussi limités, constate-t-il. Les obligations de qualité sont à des taux très bas, voire négatifs. « La chasse aux rendements positifs est devenue un exercice illusoire, seule reste d’actualité une chasse aux rendements relatifs », résume l’expert de la Bil. J.-M. L.

Taux directeur

[to diʁɛktœʁ] expression Les taux directeurs sont fixés par les banques centrales et règlent l’activité de prêts et dépôts avec les banques commerciales.

L

ors des réunions régulières du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), les principales décisions concernent la hausse, la baisse ou le maintien des taux directeurs. Les banques centrales, dépendant d’un État ou d’un groupe d’États, ont un rôle de régulateur de l’économie, notamment du taux d’inflation, et à ce niveau, les taux directeurs jouent un grand rôle. Ils peuvent être abaissés pour relancer l’activité ou relevés en cas de surchauffe. Ils influencent ainsi les prix des crédits. Mais de quoi parle-t-on exactement ? Si l’on en reste au niveau de la BCE, qui concerne les 19 pays intégrés à la zone euro, les taux directeurs sont au nombre de trois. Le taux de refinancement : c’est le taux en vigueur pour les prêts à court terme (une semaine) accordés par la BCE aux institutions de crédit qui ont besoin de liquidités. Celles-ci doivent répercuter ce taux vis-à-vis de leurs clients, ce qui détermine leurs décisions d’épargner ou de s’endetter. Le taux de prêt marginal : c’est également un taux qui s’applique aux prêts faits aux banques, sauf qu’il répond cette fois aux besoins quotidiens. Une banque qui reçoit ce type de prêt doit déjà le rembourser le lendemain. Ce taux est toujours plus élevé que le taux de refinancement. Le taux de dépôt : lorsqu’une banque reçoit trop de liquidités de ses clients, elle peut en déposer une partie auprès de la Banque centrale européenne. Celle-ci fixe un taux de rémunération, comme chaque institution le fait pour ses clients. Ce taux est également un bon outil pour pousser les banques à injecter de l’argent dans l’économie ou à resserrer les prêts en cas de risque d’inflation trop forte. Les taux négatifs pratiqués actuellement (-0,40 %) doivent les inciter à prêter les liquidités dont elles disposent plutôt que de les placer auprès de la BCE, moyennant rémunération.

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PLACE FINANCIÈRE

LES GRANDES FORTUNES VIVENT AUSSI À CRÉDIT Les taux bas modifient le comportement bancaire. À la recherche de nouvelles sources de revenus, les banques octroient de plus en plus de crédits aux clients fortunés. Au point de donner naissance à une nouvelle « industrie ».

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n ne prête peut-être pas qu’aux riches, mais on leur prête aussi. Depuis deux ou trois ans, les grandes banques commerciales de la Place l’admettent, le crédit aux personnes fortunées dans le segment de la banque privée gagne en importance. Avec la baisse des taux d’intérêt qui ne fait que de se prolonger dans le temps, les banques sont contraintes d’actionner de nouvelles manettes pour dégager d’autres sources de revenus. Et le crédit aux grandes fortunes fait désormais partie de la solution. « Cette pratique existe depuis des siècles. Elle part du principe de ne pas sacrifier un actif pour réaliser un nouveau projet », convient Jonathan Widart, head of lending specialists private banking chez ING Luxembourg. Mais il note aussi que, depuis 2015, le crédit en banque privée connaît de plus en plus de succès, reflet du changement de profil des clients depuis une dizaine d’années. Les personnes dont la fortune était avant tout liée à une transmission de génération en génération, et dont l’objectif principal était la préservation du patrimoine, ont cédé peu à peu la place à des entre-

preneurs qui ont su faire fructifier leur affaire, voire l’ont revendue. « Pour cette nouvelle catégorie de clientèle, le crédit n’est pas choquant, poursuit le responsable d’ING. Elle affiche un réel appétit pour le crédit, encore aiguisé par les taux bas actuels. » À la Banque de Luxembourg, le crédit hypothécaire a toujours été pratiqué. Mais depuis quelques années, cette activité s’est fortement développée, au point de devenir un des cinq métiers stratégiques de la banque. Pour Lug Pecastaings, head of private banking credits, « le crédit est désormais indispensable dans l’accompagnement de nos clients au sein de notre gamme de solutions de banque privée. Il serait impensable aujourd’hui de proposer à nos clients privés un service à haute valeur ajoutée sans disposer d’un arsenal de solutions de crédits innovantes et sur mesure. » Outre les taux bas et l’intérêt pour les clients de laisser leur argent investi dans les solutions de gestion d’actifs déjà mises en place avec la banque, qui génèrent un rendement supérieur au coût du crédit, il note que « certains clients donnent en garantie leur porte-

Investissements Les crédits aux grandes fortunes servent notamment à financer des achats immobiliers.

42 —

feuille d’actifs financiers pour financer une acquisition immobilière, ce qui leur permet d’économiser les coûts d’hypothèque et de bénéficier d’un financement de leur projet à 100 %. »

PLUS QU’EN SUISSE ET MONACO

Mais si l’Europe entière vit actuellement dans un contexte de taux bas qui oblige les banques à innover et pousse les investisseurs à s’endetter, vu la quasi-absence de taux d’intérêt, la Place luxembourgeoise semble particulièrement bien tirer son épingle de ce jeu. « Une véritable industrie du crédit en banque privée s’est développée au Luxembourg depuis une dizaine d’années, pointe Jonathan Widart. Aujourd’hui, on peut même affirmer qu’elle a dépassé la Suisse et Monaco, parce qu’elle a su voir des opportunités là où d’autres ont vu des contraintes dans les nouvelles réglementations européennes. » Il observe qu’au Luxembourg, de nombreuses banques privées peuvent offrir ce service parce qu’un véritable know-how a été développé. Un avantage en capital humain qui attire les grandes fortunes étrangères. C’est, par exemple, devenu un véritable enjeu dans l’octroi de crédits immobiliers à l’étranger depuis qu’une nouvelle directive européenne de 2014 – Mortgage Credit Directive –, transposée en droit luxembourgeois en 2016, impose qu’un emprunteur soit traité selon le droit de son pays de résidence. Or, des différences peuvent apparaître entre les différentes juridictions européennes (droit de rétractation, frais de dossiers, etc.), ce qui rend les financements immobiliers transfrontaliers plus complexes. Résultat : de nombreuses banques ne veulent plus prendre le risque juridique d’accorder des prêts à des non-résidents luxembourgeois ou pour financer des biens à l’étranger. « À la Banque de Luxembourg, nous avons ainsi développé des compétences dans les financements octroyés aux non-résidents, mais également aux résidents luxembourgeois qui souhaitent acquérir des biens immobiliers à l’étranger, notam-

ment en France, en Belgique, en Allemagne et au Royaume-Uni (provisoirement en tout cas) », explique son responsable crédits. Une spécialité aussi pratiquée chez ING et qui attire des nouveaux clients de l’étranger. Dans quels types de projets sont investis les fonds obtenus ? Chez ING Luxembourg, Jonathan Widart pointe en priorité l’immobilier de rapport, les investissements en private equity et les achats passion (œuvre d’art, voitures anciennes, résidence secondaire). Lug Pecastaings, quant à lui, cite aussi les achats plaisir, ainsi que les acquisitions immobilières réalisées dans une optique de transmission. Mais avec ces clients-là, on ne met pas en place un plan de remboursement mensuel, on décide ensemble d’une date de remboursement. Question de garanties disponibles, donc de confiance. J.-M. L.

PRÉSENTÉES PAR

CARRIÈRES Mickaël Bezagut, 39 ans, a rejoint la banque Degroof Petercam en tant que head of corporate finance au Luxembourg. Il sera en charge de promouvoir, auprès des entrepreneurs locaux et des entre­ prises luxembourgeoises, l’ensemble des services de la banque d’investissement. BANQUES, FONDS D’INVESTISSEMENT ET SERVICES AUX FONDS

Laurent Hengesch, 29 ans, a fondé ses socié­ tés Flower Street Capital (spécialisée dans le family office) en 2018 et Ilavska Vuillermoz Capital (spécialisée en investisse­ ment) en 2019. Précédemment, il a travaillé en tant que directeur et head of business development pour M.M.Warburg & CO Luxembourg et Carey Group. SOCIÉTÉ D’INVESTISSEMENT SERVICES AUX ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ

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PHOTOS Shutterstock, Degroof Petercam, Laurent Hengesch

BANQUE PRIVÉE

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PUBLI-REPORTAGE

PANELUX ET FISCHER : AVANCER ENSEMBLE Chacune a son activité, chacune son ADN, son identité, ses métiers, mais les deux entreprises sont un peu comme deux sœurs. Elles ont grandi ensemble et sont liées par leur histoire… de famille. Panelux et Fischer, un succès qui s’arrache comme des petits pains.

Carole Muller, CEO Fischer S.A. et Patrick Muller, CEO Panelux S.A.

Des compétences complémentaires Panelux fabrique et garantit l’origine des ingrédients et la qualité d’un travail artisanal. Fischer, prépare cuit les pains, met les cerises sur les gâteaux et les framboises sur les tartes et commercialise. Des métiers différents et cependant intrinsèquement liés. Deux partenaires fiables et solides qui partagent une vision commune. Voilà comment,

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d’un propriétaire de moulins et d’un artisan boulanger à la fibre entrepreneuriale, on devient en quelques générations seulement, le premier boulanger du Luxembourg. Chacun, de son côté, détient non seulement des compétences indispensables à l’autre, mais aussi des enseignements précieux. Car Panelux veille scrupuleusement à ce que soient respectées toutes les conditions

requises dans la chaine de production, des matières premières aux produits prêts à être livrés chez Fischer : agriculture raisonnée, origine locale des ingrédients, absence de pesticide, protection des sols, travail manuel pour la confection des produits, contrôle, hygiène, accueil et service de la clientèle… autant de points importants pour les consommateurs, de plus en plus exigeants

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Pour y arriver, pas de secret, il faut communiquer. Le caractère familial des deux entités facilite, il faut bien le reconnaitre, les canaux d’échange d’informations. Proximité, confiance, transparence, aident à ce que les flux circulent librement et c’est ainsi que les choses avancent et que les décisions, même les plus grandes, peuvent être prises rapidement et efficacement. La confiance permet cette dynamique tournée vers l’avenir, les projets, les évolutions envisagées. Si chacune défend son corps de métier, la vision est commune, y compris la stratégie à long terme.

dans ce domaine. Autant de points importants, aussi, que Fischer souhaite véhiculer à travers sa communication. Transparence, éthique, qualité, voici de quoi satisfaire les clients, qui à leur tour, génèrent une source d’informations indispensables à Panelux, dans l’optique d’améliorations constantes. Car Fischer, grâce à son contact permanent et direct avec les consommateurs, peut aisément faire remonter les avis, les attentes, les remarques à Panelux, qui lui, peut ainsi travailler à la conception de nouvelles

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recettes, ou à l’amélioration de son offre. Gagnant-gagnant ! La communication au cœur de la relation Au sein des familles, pas toujours évident de communiquer. Panelux et Fischer, eux, en ont fait une condition sine qua non de leur réussite. Parce qu’à deux entreprises, avec des logiques différentes, des attentes, des impératifs et des activités divergentes, il faut pouvoir trouver des points d’accroche, des accords et avancer ensemble.

Rester à l’écoute Le marché du pain n’est pas tout jeune. C’est un des produits les plus traditionnels qui reste au cœur de l’alimentation, malgré toutes ses évolutions. Les modes s’enchainent, les cultures se mélangent, les goûts des clients évoluent mais le pain, lui, est toujours là. Cependant, sa consommation a changé. Les tendances actuelles mettent en avant le pain à graines plutôt que le blanc, les produits équilibrés plutôt que «trop riches» et pour rester en accord avec la demande du marché, il est primordial de rester à l’écoute. Encore une fois, Panelux et Fischer sont bien d’accord !

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ÉCONOMIE

économie Quatre triples A Les agences de notation DBRS, Fitch, Moody’s et Standard & Poor’s ont renouvelé leur confiance au Luxembourg en reconduisant le triple A, a indiqué le ministère des Finances. Quant aux risques éventuels, les agences pointent, comme lors de chaque rapport, l’exposition du centre financier luxembourgeois au contexte international. Il est soumis aux « récentes tendances protectionnistes », ajoute encore le communiqué du minis­ tère. Voici donc trois triples A qui viennent, en cette rentrée, confor­ ter l’attractivité du Luxembourg pour des investisseurs étrangers. Un salarié sur 10 renvoyé au travail Le passage devant le médecin du Contrôle médical de la Sécurité sociale est souvent redouté par les travail­ leurs placés en arrêt maladie. Et pour cause : en 2018, ce service a mis fin à environ 10 % des arrêts maladie qu’il a eu à examiner. C’est ce qui ressort de la réponse du ministre de la Sécurité sociale, Romain Schneider, au député CSV Marc Spautz. Toutefois, la part de recours contre la décision du médecin du Contrôle médical a évolué à la baisse. En 2018, 18,86 % des décisions ont été contestées devant

le conseil d’administra­ tion de la Caisse natio­ nale de santé. La viande plus chère Le Luxembourg est deuxième au classement européen de la viande la plus chère, annonce une étude d’Eurostat. Si 100 est l’indice correspondant au prix moyen de la viande dans l’UE, celui du Luxembourg atteint 141,5, seulement devancé par l’Autriche (145,7). En ce qui concerne les pays limitrophes, la France (130,9) et la Belgique (126,3) s’établissent respectivement à la troisième et à la quatrième place. Seule l’Allemagne (105,9) offre, à proxi­ mité du pays, une viande à un prix plus abordable, et figure en 10e position. Hausse du salaire social minimum Les allocataires du salaire social minimum profitent désormais d’une hausse très attendue. Pour un salarié adulte non qualifié, le salaire social minimum brut passe à 2.089,75 € par mois. Le taux horaire passe, lui, à 12,0795 €. Pour les salariés quali­ fiés, ce salaire atteint 2.507,70 € brut par mois. Les personnes âgées de 17 à 18 ans recevront un minimum de 1.671,80 € par mois, et celles âgées de 15 à 17 ans devront se contenter de 1.567,31 €.

À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez in­for­­mé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.

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SÉCURITÉ

Le gardiennage s’institutionnalise Après 18 mois de négociations, le secteur du gardiennage a enfin obtenu sa nouvelle convention collective à la fin du mois d’août. Le reflet d’un secteur qui ne fait que grandir et se professionnalise.

Croissance Le secteur du gardiennage emploie quelque 4.000 salariés au Luxembourg.

L

e domaine des services dans la sécurité est à l’image de l’économie du pays. En plein boom. Et pour mieux encadrer des métiers aussi divers qu’amenés à effectuer des missions parfois périlleuses, une nouvelle convention collective (CCT) a vu le jour le 30 août dernier. « Un cap », affirme Paul Glouchitski, assistant syndical au LCGB, le syndicat majoritaire qui a signé le renouvellement et l’adaptation de la convention avec l’OGBL, et la fédération patronale, la Fedil Security Services. « Parmi les avancées majeures, nous avons obtenu une augmentation minimum globale de 2,5 % des salaires sur trois ans pour l’ensemble du personnel tombant sous le champ d’application de la CCT. » Cette augmentation va se

faire en deux temps. Une première hausse des salaires de 1,5 % le 1 er octobre prochain, et une seconde de 1 % qui interviendra au 1er janvier 2021. Lors des négociations, l’OGBL réclamait une hausse globale de 4,5 % des salaires sur trois ans. « Bien sûr, cette augmentation de 2,5 % reste un plus, mais pour nos membres, cela ne représente presque pas d’évolution », explique Michelle Cloos, secrétaire centrale de l’OGBL pour les services et l’énergie. Employant quelque 4.000 personnes au Luxembourg, le secteur se caractérise par une multitude de métiers, de missions et autant d’horaires possibles. D’où la thématisation de l’organisation du temps de travail durant les négociations de la CCT.

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DIGEST

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ÉCONOMIE L U X E M B O U RG P E R F O R M A N C E I N D E X

AOÛT 2019 EMPLOI LE CHÔMAGE RESTE STABLE

ÉTABLISSEMENTS DE CRÉDIT HAUSSE DE L’EMPLOI

Le taux de chômage reste stable en juillet 2019, avec un taux de 5,5 % de la population active, ce qui représente 15.655 personnes, selon l’Adem.

Selon la Banque centrale du Luxembourg (BCL), 26.638 personnes étaient employées dans les établissements de crédit au 30 juin dernier, soit une hausse de 8 emplois par rapport au trimestre précédent. En comparaison annuelle, ce chiffre est en hausse de 146 emplois.

6 %

28.000

27.000 5,5 %

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26.133 26.000 5 % 25.000

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T2-17 T3-17 T4-17 T1-18 T2-18 T3-18 T4-18

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SOURCE Adem

PLACE FINANCIÈRE VERS UN NOUVEAU CAP POUR LES FONDS

En milliards d’euros

4.484

4.500

Les actifs sous gestion dans les fonds luxembourgeois ont frôlé le cap des 4.500 milliards d’euros fin juillet.

4.400

4.300

4.200

4.100

4.000  J‘18

SOURCE CSSF

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INFLATION LE TAUX LE PLUS BAS DE L’ANNÉE

FAILLITES YO-YO ESTIVAL

En août, le taux d’inflation annuel a légèrement baissé, a indiqué le Statec. Le plus faible enregistré depuis le début de l’année. Les prix qui ont le plus diminué en août sont ceux des produits pétroliers (-2,6 %). Ceux de l’alimentaire ont progressé de 1,62 %, et ceux des boissons alcoolisées et du tabac de 2,11 %.

Une légère augmentation des faillites a été enregistrée pour le mois de juillet, avant de redescendre légèrement au mois d’août.

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Nombre de faillites

127

150

2 %

88

100

90

118

125 2,5 %

75 1,5 %

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1.6 % 50

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SOURCE Creditreform Luxembourg

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T1-19 T2-19

SOURCE Banque centrale du Luxembourg

ÉVOLUTION DE LA FORMATION

Les syndicats ont obtenu une réduction du temps maximal de travail hebdomadaire – de 56 à 48 heures – et de l’amplitude maximale de pause. « Les interruptions de travail au cours d’une journée ne peuvent désormais dépasser deux heures, sauf accord du salarié, contre trois heures avant le nouvel accord », explique l’OGBL. Parmi les autres avancées, l’adaptation de la prime pour un mariage ou un pacs à 75 euros ou l’augmentation de la prime maîtrechien à 10 euros par jour de prestation (contre 5 auparavant). « S’y ajoute, à partir du 1er janvier 2020, une obligation supplémentaire de formation, assurée par un fonds sectoriel de formation, correspondant à 1 % de la masse salariale », complète Angelo Rossi. Si patrons et syndicats sont parvenus à trouver un terrain d’entente, ils se retrouveront à la table des négociations dès 2021, à l’approche de la fin de l’actuelle convention collective. I. S.

26.638

5,5 %

82 84

« Ces métiers sont difficiles. Certains salariés savent la veille pour le jour même sur quel poste ils sont affectés. » Ce à quoi Angelo Rossi, directeur général de Dussmann Luxem­bourg – dont environ 740 salariés (sur 3.380) travaillent au sein de ses activités de gardiennage et de sécurisation – et membre de la Fedil Security Services, répond qu’il « préfèrerait évidemment donner un planning fixe sur un an aux agents, mais dans la réalité, ce n’est malheureusement pas possible, il y a toujours des événements de dernière minute et il faut répondre à la demande de nos clients ». Les patrons, de leur côté, avaient évoqué le sujet de l’absentéisme durant les négociations. « En discutant avec nos agents, certains nous expliquent qu’ils aimeraient avoir une prime récompensant leur présence assidue, précise Angelo Rossi. Mais les syn­dicats n’ont pas voulu négocier sur le sujet. » Pour Angelo Rossi, cette nouvelle CCT « a permis de trouver des compromis, et elle assure une certaine tranquillité pour nos clients, c’est positif ».

­ — 47

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ÉCONOMIE D RO I T D U T R AVA I L

La crise du logement augmente le risque de pauvreté

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CARRIÈRES

48 —

LA MODIFICATION DU CONTRAT DE TRAVAIL CONSTAT L’article L.121­7 du Code du travail prévoit que toute modification d’une clause essentielle du contrat de travail par l’employeur en défaveur du salarié doit être notifiée dans les mêmes formes qu’un licenciement, et indiquer la date à laquelle elle sort ses effets. La résiliation du contrat de travail découlant du refus du salarié d’accepter cette modification constitue un licenciement.

CE QUE DEVRAIT DIRE LA LOI Derrière cette formulation simple, se cachent des ques­ tions juridiques complexes auxquelles la jurisprudence a répondu. L’une de ces réponses semble insuffisante. En effet, la jurisprudence considère que le salarié qui refuse la modification doit démissionner avant son entrée en vigueur. S’il ne démissionne pas et revient travailler, il est censé l’avoir acceptée. Or, cette solution donnée par la jurisprudence ne règle pas l’hypothèse selon laquelle l’employeur n’aurait pas respecté la procédure prévue par le Code du travail. En effet, en cas de non­ respect par l’employeur, le salarié a la possibilité de demander la nullité de la modification. Or, si le salarié est obligé de démissionner avant l’entrée en vigueur de la modification, toute demande en nullité devient sans objet.

QUE FAIRE ? Le Code du travail devrait ajouter que, dans l’hypo­ thèse où l’employeur n’aurait pas respecté la procédure prévue à l’article L.121­7 du Code du travail, le salarié pourrait protester formellement contre la modification avant son entrée en vigueur et agir en nullité dans un délai déterminé, sans que l’absence de démission de la part du salarié ne soit considérée comme une acceptation implicite de la modification.

L’AVIS Une telle solution clarifierait la sanction applicable à la modification unilatérale par l’employeur d’une clause essentielle du contrat de travail du salarié, en défaveur de ce dernier, lorsque l’employeur a respecté la procé­ dure de l’article L.121­7 du Code du travail et lorsqu’il ne l’a pas respectée.

Patrice Mbonyumutwa Me Patrice Mbonyumutwa est avocat à la Cour, spécialisé en droit du travail et droit pénal. Il fait partie des associations d’avo­ cats actifs en droit du travail (Elsa), en droit pénal (Alap) et en droit bancaire (ALJB).

PHOTOS Mbonyumutwa Avocats, Castegnrao­Ius Laboris, AKD Benelux

ne représente que 14 % du total. Trois fois moins. « Pour les ménages ayant de faibles revenus, ce coût a augmenté plus vite que leur revenu disponible », note encore le Statec. Ce qui n’est pas le cas dans les ménages aisés. Si l’étude de l’Institut national de la statistique secoue le cocotier, c’est parce que, pour la première fois, un rapport sur les inégalités Les coûts de l’immobilier accrois­ et la pauvreté prend en compte le sent les risques de basculement revenu disponible une fois les frais dans la pauvreté d’une part de logements soustraits. « Le taux importante de la population de risque de pauvreté est plus luxembourgeoise, pointe le élevé après la prise en compte des Statec dans une étude récente. dépenses de logement », poursuit es prix de l’immobilier au Lux- l’étude. En 2017, on estimait que em bourg augmentent en 15,8 % de la population risquait de moyenne de 5,4 % par an depuis 2011. basculer dans la pauvreté. En La situation est connue. Ce qui l’est déduisant le coût du logement, ce moins, par contre, c’est le danger taux passe à 24 %. Et, selon l’étude, de paupérisation que cette hausse à l’exception des propriétaires sans fait peser sur une part relativement remboursement d’emprunt(s) et importante de la population. Les les retraités, toutes les catégories résidents luxembourgeois étant connaissent un taux de risque de propriétaires de leur habitation à pauvreté plus élevé après la prise 70 %, la progression continuelle de en compte des dépenses de logela valeur de la brique ne peut que ment. Les mieux protégés sont les leur être bénéfique. Mais une Luxembourgeois et les familles récente étude du Statec vient sans enfants. Mais, note le Statec, quelque peu faire grincer des dents. en tenant compte du facteur Elle montre en effet que les coûts immobilier, le taux de risque de liés au logement ont accentué les pauvreté double dans des catégories telles que les propriétaires inégalités de revenus. Dans son étude, l’organisme avec emprunt, les cadres et les prochargé des statistiques a divisé la fessions intermédiaires. J.-M. L. population en cinq groupes selon le revenu disponible. À partir de là, on peut voir que le coût du loge- PRÉSENTÉES PAR ment a le plus grimpé pour les couches de la population les moins favorisées. Entre 2012 et 2017, il a augmenté de 20 % pour les 20 % les plus pauvres, et de 24 % pour les John Ted, 29 ans, avocat personnes situées à l’étage juste à la Cour au Barreau de au-dessus. C’est pour les ménages Luxembourg depuis 2015, a été promu senior asso­ aisés que la hausse est la moins prononcée (7 %). « Il y a donc une ten- ciate au sein de Castegnaro­Ius Laboris Luxembourg. Il avait été nommé asso­ dance qui se dégage, indiquant ciate en septembre 2017. clairement un accroissement de BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL la charge du logement pour les Sofia Erifyli Karathanasi, ménages les moins aisés », constate 33 ans, rejoint le bureau le Statec dans sa publication d’AKD Benelux en qualité d’associée Regards d’août 2019. Si l’on met en rapport le coût du Corporate & Finance. logement avec le revenu disponible BANQUES, FONDS D’INVESTISSEMENT des ménages, on voit qu’en 2017, le SERVICES AUX ENTREPRISES FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES montant réservé au logement dans PLACE PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ le revenu disponible atteint 42 % pour le groupe de la population la plus défavorisée. Pour les ménages Créez ou actualisez votre biographie sur guide.paperjam.lu. les plus aisés, le budget logement ÉTUDE

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ENJEUX FISCALITÉ

Le délicat dosage de la réforme fiscale ILLUSTRATION Ellen Withersova

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éforme ou réformette ? La question est sur toutes les lèvres depuis que Pierre Gramegna a annoncé, en juillet dernier, qu’il souhaitait entamer les travaux d’une nouvelle réforme fiscale. Le ministre des Finances va profiter de la rentrée pour consulter, mais il est d’ores et déjà question d’une « grande réforme de société ». L’ouvrage est donc remis sur le métier pour obtenir une nouvelle architecture fiscale d’ici 2020, trois ans après avoir livré une précédente version qui avait laissé certains sur leur faim. Mais le ministre leur promet « une réforme fiscale structurelle »

qui tient compte de l’évolution de l’économie au travers de la technologie et de l’impérieux enjeu environnemental. Un chantier colossal tant les attentes sont nombreuses. Certains arbitrages pourraient se révéler délicats. Paperjam a choisi d’apporter sa contribution au débat public sur ce dossier essentiel pour les ménages, mais aussi pour l’économie du pays. La Rédaction est partie à la rencontre des acteurs du monde de l’entreprise, des fédérations professionnelles et des responsables politiques pour comprendre leurs préoccupations. Certains, à commencer par les représentants de

la Place, se sont déjà mis à la tâche pour faire remonter leurs intentions au ministre. D’autres peaufinent leurs réflexions et propositions politiques sur une matière qui peut se révéler explosive dans un contexte fiscal toujours plus transparent et harmonisé sur le plan international. Élargir l’assiette d’imposition et diminuer les taux, favoriser une fiscalité verte, donner des inflexions sociales, s’attaquer au foncier comme le recommandait l’OCDE dans son rapport récent sur le Luxembourg… les pistes sont multiples et les solutions parfois peu populaires. Le deuxième gouvernement DP-LSAP-Déi Gréng surprendra-t-il par son audace fiscale ? Les attentes sont en tout cas élevées, à la hauteur des enjeux pour les caisses publiques et l’attractivité du pays. T. R.

SOMMAIRE 52 Immobilier

L’urgence d’une fiscalité incitative à la construction de logements.

54 Entreprises

Comment positionner le pays à l’international en matière d’imposition des sociétés ?

58 Politique

Tour d’horizon des ambitions des partis pour cette réforme fiscale.

62 Carte blanche

La Fondation Idea prend le contre­pied de cette réforme en proposant sa vision alternative.

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ILLUSTRATION Ellen Withersová

Le gouvernement a décidé d’ouvrir le sensible chantier d’une nouvelle réforme fiscale pour 2020. Les acteurs économiques, du secteur social et de la politique fourbissent leurs arguments pour tenter de peser dans la balance des décisions. Tour d’horizon des attentes de chacun.

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ENJEUX IMMOBILIER

Des incitants contre la crise du logement La réforme fiscale pourrait être l’occasion d’instiller les incitants nécessaires au relâchement d’un marché de l’immobilier étranglé par la pénurie de biens. Tour d’horizon des mesures envisagées par des représentants politiques et syndicaux et des experts.

n mars dernier, l’Observatoire de l’habitat jetait un pavé dans la mare en révélant qu’à Luxembourg, 91 % de la valeur du potentiel foncier appartenait aux 10 % des familles possédant les terrains à la plus haute valeur. De quoi relancer le débat sur des mesures contraignantes à adopter par l’État ou les communes. Promettant que « l’immobilier est un des points principaux de la réforme fiscale à venir », le ministre des Finances, Pierre Gramegna (DP), indiquait dans les pages du Luxemburger Wort début septembre son objectif de « prendre des mesures qui accroissent l’offre sur le marché ». Un principe repris aussi par le CSV afin de juguler la « surchauffe de la demande », selon le député Gilles Roth. Mais pour Nora Back, secrétaire générale et probable future présidente de l’OGBL en décembre, « il est à craindre que même une extension du périmètre d’agglomération, forcément limitée, ne pourra établir l’adéquation entre l’offre et la demande et, au contraire, [qu’elle] engendrera une nouvelle vague de spéculation et de rétention de terrains ».

TAXER LE POTENTIEL INOCCUPÉ

Contre ladite rétention de terrains, Déi Lénk est « en faveur d’une taxation des immeubles inoccupés et des terrains à bâtir laissés délibérément en friche ». Cette taxe devrait même être nationale pour l’OGBL et le LCGB, rejoints par la Fondation Idea, « afin de limiter l’influence des relations inter­personnelles, d’une part, et de répondre à la question des moyens de certaines communes, d’autre part (techniques,

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humains...) », selon son cahier thématique dédié au logement, édité en amont des législatives de 2018. D’autant que les rares communes qui ont adopté une telle taxe ne l’appliquent quasiment jamais. Déi Gréng évoque de son côté une « réforme » de cette taxe « dans le cadre de la réforme fiscale et de la refonte des plans d’aménagements généraux ». Mais un de ses deux partenaires de coalition, le DP, y est vigoureusement opposé. Autre angle d’attaque : la taxation de la plus-value réalisée à la vente d’un bien, de 42 % pour un bien cédé moins de deux ans après son acquisition, et 21 % au-delà. Il faut qu’elle soit « beaucoup plus importante », estime David Wagner, député Déi Lénk. « Si le gouvernement relançait un programme d’incitation comme entre 2016 et 2018 avec une imposition de la plus-value au quart du taux global, cela permettrait d’augmenter l’offre de logements et d’intervenir sur le prix », souligne au contraire JeanPaul Scheuren, président de la

AGIR SUR LE LOCATIF

Dans la même veine, la Chambre immobilière regrette l’introduction en 2015 d’un taux de TVA à 17 % pour l’investissement locatif, au lieu de 3 % auparavant, qui a fatalement été répercuté sur les loyers. Les partis et les syndicats évoquent aussi la nécessité d’agir sur le marché locatif. « Afin de garantir à chaque citoyen l’accès à un logement abordable, le gouvernement poursuivra différentes pistes comme […] une création plus importante de logements sociaux et de logements à coût modéré », assure Joëlle Elvinger, députée DP. Le LCGB propose d’ajuster la subvention de loyer introduite en 2016 : différenciation géographique des loyers de référence, adaptation régulière des loyers de référence et des seuils d’éligibilité en fonction du coût de la vie, abolition de la condition minimale de trois mois de revenus pour être éligible… La Chambre immobilière suggère encore la « création d’un amortissement applicable sur le bien en occupation

UN IMPÔT FONCIER AUX REVENUS DÉRISOIRES Parmi les pays de l’OCDE, le Luxembourg est celui dont l’impôt foncier pèse le moins lourd dans le PIB.

propre afin d’aider les propriétaires à faibles revenus à rembourser leur crédit durant les premières années, qui sont souvent les plus difficiles », à l’image du régime d’amortissement accéléré sur six ans existant pour la location.

L’IMPÔT FONCIER SUR LA SELLETTE

Mais c’est bien la réforme de l’impôt foncier qui recueille le plus d’avis favorables parmi les partis et les syndicats. Un impôt calculé sur des bases datant de 1941 et qui ne pèse que 0,1 % du PIB du pays, d’après la Chambre des salariés. « Les recettes au titre de l’impôt foncier […] ne représentent au­jour­ d’hui, en moyenne, plus que 1,5 % des recettes ordinaires des communes, alors qu’elles représentaient 5,5 % en 1970 », notait en 2015 le Conseil économique et social dans son Analyse des données fiscales au Luxembourg. Il faut savoir que les taux diffèrent grandement d’une commune à l’autre. « Ils sont généra­ lement beaucoup plus élevés dans les communes rurales que dans les centres urbains. Cela tient au fait que les grandes communes peuvent compter sur d’autres sources de revenus, comme ceux issus des zones industrielles et commerciales », explique M. Scheuren. Tous s’accordent pour souhaiter un impôt foncier reflétant la valeur réelle du terrain. Déi Lénk avance une « augmentation considérable » de la base fiscale de cet impôt « sur les immeubles au-delà du logement principal », couplée à un plafonnement légal des loyers.

3,2 % 1,1 %

0,1 %

LUX CHE MEX AUT CZE TUR EST LTU SVK DEU NOR SVN HUN IRL CHL SWE FIN COR PRT LVA NLD OECD ESP POL ITA BEL DNK ISL AUS JPN NZL ISR GRC USA FRA GBR CAN

E

Chambre immobilière. Une position partagée par le CSV. « Certains thésaurisent leur propriété foncière en misant sur des prix haussiers avec la certitude de mettre en vente avec une plus-value de parfois 100 % sans faire quoi que ce soit », analyse Me Alain Steichen, associé chez Bonn Steichen & Partners. Le seul moyen est d’imposer la possession d’une manière telle qu’il serait préférable de vendre aujourd’hui plutôt que demain. »

Source OECD Global Revenue Statistics Database

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ENJEUX Le LCGB et l’OGBL préconisent plutôt une « exonération pour les immeubles occupés à titre d’habitation personnelle principale » et une hausse pour les résidences secondaires, les bâtiments non utilisés et les terrains non bâtis, avec une progressivité pour les propriétaires de plusieurs biens. « Si on augmente l’impôt foncier, ce sera encore plus cher pour les jeunes ménages de faire construire un logement », avertit toutefois Gerdy Roose, deputy managing partner et associé fiscalité chez BDO Luxembourg. « Il faut refixer les valeurs d’imposition des immeubles dans un cadre fiscal qui donne une plus grande autonomie financière aux communes », estime Alain Steichen. Ainsi que des « outils plus contraignants » pour faire appliquer le Pacte logement, ajoutent les Pirates. « L’État doit absolument prendre sa responsabilité et mo­biliser tout terrain ou surface habitable avec effet immédiat », affirment-ils. Déi Gréng partage cette idée, estimant que « l’État et les communes sont tenus de faire en sorte qu’ils ne contribuent pas à la hausse des prix en vendant des terrains au plus offrant ». L’OGBL évoque un « plafonnement des prix des terrains dans les nouvelles zones d’agglomération, par are et par région, à l’image du revenu de location » depuis 2006, tandis que le LCGB milite pour « la mise en place de mécanismes de contrôle des prix du marché immobilier ». Déi Gréng et l’OGBL mettent par ailleurs le doigt sur l’« optimisation fiscale autorisée par la loi » qu’incarne l’usage abusif des Fis-sicav, des fonds d’investissement spécialisés assurant une exonération fiscale totale au revendeur d’un bien dès lors que celui-ci représente moins de 10 % de la valeur du fonds. Les travaux de transformation ou de rénovation des logements pourraient aussi bénéficier d’un abattement aux yeux du CSV, tandis que le Mouvement écologique et le LCGB penchent pour des incitants fiscaux liés à l’assai­nissement énergétique des bâtiments. D’autres mesures sont encore citées par la Fondation Idea : un

DES TERRAINS CONCENTRÉS ENTRE QUELQUES MAINS Part de la surface totale du potentiel foncier détenu en %

2,8 % 2 %

7,7 %

1,6 %

6,2 %

18,6 % 72,5 %

14,9 %

Type de propriétaire

Part de la valeur totale du potentiel foncier détenu en %

65,2 %

Personnes physiques

3,4 %

Sociétés privées

3,5 % 1,6 %

Promoteurs publics État Autres person­ nes morales

Source Observatoire de l’habitat

cadre légal pour la colocation, un crédit d’impôt pour la location d’une chambre inoccupée ou encore la suppression de toute aide pour la construction ou l’acquisition d’une maison neuve « quatre façades ».

fait, l’indice des prix du foncier l’ancienne ministre DP Maggy résidentiel affichait une progres- Nagel. Son successeur, Marc sion annuelle de 6,1 % en moyenne Hansen (DP), a estimé devant les entre 2010 et 2017, selon l’Obser- députés en mars 2018 que l’augvatoire de l’habitat. La vente de mentation ne serait pas un prologements n’est pas en reste avec blème pour tout le monde puisque un bond de 76 % de la valeur indi- 75 % des Luxembourgeois sont UNE AFFAIRE quée sur les actes notariés pour une propriétaires, un tiers possédant même plusieurs logements. DE VOLONTÉ POLITIQUE hausse de 30 % des transactions. Après la relative inertie des Enfin, dans son article « Making Aux commandes depuis no­ access to housing more affordable précédents gouvernements, la vembre dernier, la ministre Sam to all in Luxembourg » publié en coalition DP-LSAP-Déi Gréng affi- Tanson (Déi Gréng) a sur sa feuille juillet, l’économiste de l’OCDE Jan chait en 2013 un programme déjà de route un objectif supplémenStrasky suggère l’introduction ambitieux reposant sur la mobi- taire : le « combat contre la spécud’objectifs chiffrés de densification lisation de terrains à bâtir, la lation foncière ». Elle a déjà entamé du bâti dans le Pacte logement, la dynamisation de la création de la révision de la loi sur l’aide au réduction de la déductibilité des logements sociaux et à prix modé- logement, régissant la participaintérêts hypothécaires, le finance- rés, la révision du Pacte logement tion financière de l’État en matière ment de l’acquisition de logements et la réforme de l’impôt foncier de construction de logements sociaux par les promoteurs publics, et des subsides au logement. sociaux locatifs, et prévu des assoul’amélioration de l’attribution des Hormis la subvention de loyer plissements transitoires. Un prelogements sociaux et l’instauration concrétisée en 2016, le ministère mier pas pour surmonter un défi de sanctions pour non-utilisation du Logement n’a pas beau­coup qui concerne d’abord la coalition de permis de construire. avancé entre 2013 et 2018, plombé au pouvoir, mais aussi la classe poli« Les solutions techniques pour par deux années infructueuses de tique dans son ensemble. C. F. taxer davantage le foncier et no­tam­ment le foncier non bâti sont multiples et relativement simples ÉVOLUTION DE L’INDICE DES PRIX à réaliser », commente Thierry DES TERRAINS À BÂTIR Lesage, associé fiscalité chez En moins de 10 ans, le prix des terrains essen­ Arendt & Medernach. Leur mise en tiellement situés en zone résidentielle a bondi. 150,5 œuvre est une affaire de volonté politique. » 100 Latente depuis la transformation économique du pays dans les années 80, la crise du logement commence seulement à être prise au sérieux par les élus. « C’est la rançon du succès : la croissance et le bien-être attirent, ce qui fait monter les prix », résumait Angel Gurría, secrétaire général de ­l’Organisation de coopération et de développement économiques 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 (OCDE), lors de son passage à Source Ministère du Logement – Observatoire de l’habitat (base prix du foncier 2010-2017), Luxembourg en juillet dernier. De en collaboration avec l’Administration de l’enregistrement, des domaines et de la TVA Septembre / Octobre 2019—

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Commune ou syndicat de communes

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ENJEUX

ENJEUX physiques, ce qui constituerait une réforme profonde. Pourquoi alors ne pas être aussi ambitieux pour les entreprises ? », lance JeanPaul Olinger.

FISCALITÉ DES ENTREPRISES

La compétitivité du pays sous pression

CONCURRENCE INTERNATIONALE

Dans l’optique de la future réforme fiscale, les fiscalistes et le patro­ nat plaident pour une baisse du taux global d’imposition des entre­ prises et appellent l’administration à simplifier la réglementation.

L’

«

sur le revenu des collectivités (IRC) et de l’impôt commercial communal (ICC), auxquels peuvent s’ajouter l’impôt sur la fortune (ISF), l’impôt foncier, et différentes taxes, comme la retenue à la source sur les dividendes. Sans compter les impôts indirects, comme la TVA et les droits de douane et accises. Les entreprises individuelles sont, quant à elles, soumises à l’impôt sur le revenu des personnes physiques. Suite à la réforme fiscale de 2017, le taux de l’IRC a été ramené à 17 % en 2019 (18,19 % en y incluant la contribution au fonds pour l’emploi). Le taux de l’ICC s’élevant, lui, à 6,75 % (pour la ville de Luxem­bourg), le taux global d’imposition d’une so­ciété atteint donc 24,94 % en 2019, après 26,01 % en 2018 et 27,08 % en 2017. Au début des années 2000, il atteignait encore 37,45 % ! Cette tendance à la baisse est évidemment saluée par l’ensemble des acteurs qui demandent que ce mouvement UNE AMBITION À PARTAGER se poursuive. « Le gouvernement Les entreprises (SA, sàrl) s’ac- a annoncé une individualisation quittent aujourd’hui de l’impôt de l’imposition des personnes

idée n’est pas que les sociétés paient moins d’impôts, mais qu’elles n’en paient pas plus dans un contexte dans lequel le cadre fiscal est décidé ailleurs », résume Jean-Paul Olinger, le directeur de l’UEL (Union des entreprises luxembourgeoises). Dans ce contexte, et à l’approche d’une nouvelle réforme fiscale promise pour 2020 par le ministre des Finances, le lobbying s’organise déjà pour que les entreprises obtiennent une réduction de leur taux global d’imposition. Avec un argument de poids pour tenter de faire plier Pierre Gramegna : le risque de perte de compétitivité du Luxembourg face aux pays voisins si le taux d’imposition se maintenait à 24,94 %. « Le taux doit être réduit subs­ tantiellement. 1 % ou 2 % ne suffi­ ront pas. L’idéal serait d’arriver à un taux global de 15 %, mais 18 à 20 % devrait être plus réaliste », avance Gerard Cops, partner et tax leader chez PwC Lux­­­em­­­­­­­­bourg.

Gerdy Roose, deputy managing partner, Strategy & Clients chez BDO, propose : « Il faut accepter de revoir le mécanisme de finance­ ment des communes et abolir l’im­ pôt commercial communal ou accepter que les crédits d’impôt soient déduits de l’ICC et pas seu­ lement de l’IRC. C’est un sujet très politique, mais il faudrait at­tein­ dre 18 % pour être véritablement compétitif au niveau du taux. » Selon l’OCDE, en 2019, le taux global d’imposition s’élevait en effet à 32,02 % en France, à 29,89 % en Allemagne, à 21,15 % en Suisse, à 19 % au Royaume-Uni, à 25,89 % aux États-Unis et à 12,5 % en Irlande, pays concurrent du Luxembourg, notamment pour l’établissement de fonds d’investissement. Le taux global d’imposition luxembourgeois reste également supérieur à la moyenne des taux pratiqués par les pays membres de l’OCDE (23,9 %) et par les États membres de l’UE (21,9 %) en 2018. « Je doute qu’à moyen terme les entreprises internationales acceptent de payer plus d’impôts au Luxembourg, si nos voisins les séduisent avec des taux d’impo­ sition inférieurs. Une réforme fis­ cale ambitieuse se doit de prendre en compte le contexte internatio­ nal de notre économie », affirme Jean-Paul Olinger.

« Nous ne voulons plus de schémas fiscaux agressifs. » Jean-Luc Fisch

Avocat à la Cour, associé Elvinger Hoss Prussen

Jean-Luc Fisch, avocat à la Cour, associé Elvinger Hoss Prussen, le rejoint : « Nous ne voulons plus de schémas fiscaux agressifs et cela rend encore plus important de baisser le taux. En outre, nous sommes en compétition avec ­l’Irlande. Son taux de 12,5 % est extrêmement bas. » Et certains pays ont en outre déjà annoncé des baisses substantielles de leur taux, comme la France, qui devrait atteindre 25 % en 2022, ou le Royaume-Uni, 17 % l’an prochain. « Le grand souci du Lux­em­bourg réside dans le fait qu’il a toujours misé sur un régime fiscal attractif, basé sur un taux relativement élevé, mais avec une base taxable très limitée. Il a ainsi pu soutenir la compéti­ tion avec d’autres pays en Europe, en Asie et avec les États-Unis », souligne Gerard Cops.

DES SOCIÉTÉS SUR LE DÉPART

Le budget de l’État pour l’année 2019 prévoit un peu plus de

COMPOSITION DES RECETTES FISCALES (EN %) 1,4 %

7,1 %

2 %

29 %

17,2%

2010

54 —

6,8 %

2,4 %

28,6 %

17,1%

2015

Cotisations sociales

2,5 %

29 %

17,8%

Autres prélèvements

7 %

28,8 %

16,3%

2016

2017

Impôt sur le revenu des sociétés Droits d’accises Impôt sur le revenu des personnes physiques TVA Impôt foncier, droits de succession, impôt sur les transactions Impôt sur la fortune Taxe d’abonnement

Source Statec/BCL

9,3 %

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ÉCONOMIE

ENJEUX

TAUX DE L’IMPÔT DES SOCIÉTÉS DANS LES PAYS DE L’OCDE (ANNÉE 2019)

USA

GBR

SUI

TUR

ESP

SUE

SLN

SLQ

POL

PTG

NOR

NTL

NZL

MEX

LIT

LUX

LET

CRS

ITA

JAP

ISR

ISL

24,94%

IRL

HUN

ALL

9%

GRC

FIN

FRA

EST

DAN

CHL

RTC

BEL

CAN

AUT

AUS

32,02%

Source OCDE

deux milliards d’euros de recettes issues de l’impôt sur les collectivités. « Le produit collecté est substantiel : en pourcentage du PIB, il est au-dessus de la moyenne des autres pays parce que le taux de concentration des sociétés au Luxembourg est sans équivalent. CHALLENGES RÉGLEMENTAIRES

POUR PLUS DE PÉDAGOGIE « Les changements qui vont arriver en 2019 et 2020 (Beps, Atad 1 et 2, Dac 6) auront des impacts très importants sur la compétitivité du Luxembourg. ATAD 2 traduit en droit européen les principes du projet Beps (base erosion and profit shifting), mis en œuvre par l’OCDE, et ­ entrera en vigueur le 1er janvier 2020. Elle vise à empêcher les multi­na­ tionales d’exploiter les différences qui peuvent exister entre les sys­ tèmes fiscaux des États membres et ceux des pays tiers. Dans un contexte de change­ ments réglementaires, les acteurs économiques demandent avant tout des efforts de pédagogie et d’ouver­ ture à l’administration. « Les dernières directives remodèlent le paysage fiscal international en introduisant de nouveaux concepts et une nou­ velle terminologie. Une clarification supplémentaire serait la bienvenue », note Bart Van Droogenbroek, tax leader chez EY Luxembourg. Jean-Luc Fisch pointe du doigt les carences de l’administration : « L’ACD n’est plus aussi réactive qu’avant, et rend des positions parfois peu com­ préhensibles. Certains problèmes d’Atad 1 sont connus depuis deux ou trois ans, mais l’administration n’a pas pris position sur ces points tech­ niques. C’est insatisfaisant. »

Il permet de financer le train de vie de l’État (salaires des fonctionnaires, transferts de la Sécurité sociale). Mais à 25 %, on peut craindre des délocalisations. C’est la limite extrême du différentiel que les acteurs acceptent encore », prévient Alain Steichen, avocat à la Cour et partner de Bonn Steichen & Partners. Certaines sociétés n’hésitent pas à revoir leurs plans : « Nous voyons, chez PwC, que les clients qui perdent de la compétitivité préparent leurs options, dont celle de quitter le Luxembourg », observe Gerard Cops. Sur ce point, l’Alfi (Asso­ciation luxembourgeoise des fonds d’investissement) ne se fait aucune illusion : « Certains groupes, en particulier les ac­teurs non européens souhaitant s’installer en Europe, optent pour des domiciles à fiscalité nettement plus avantageuse. D’autres gèrent les fonds luxembourgeois depuis leur pays d’origine au sein de l’UE. Le passeport de la société de gestion comme le passeport des fonds fonctionnant désormais relativement bien, rien ne s’oppose [au fait de] faire appel à un centre ou à l’autre pour la gestion et/ou pour les produits », relève Keith O’Donnell, managing partner d’Atoz, en sa qualité de président de la commission fiscalité de l’Alfi. La baisse du taux d’affichage global est loin d’être l’unique

doléance des entreprises, qui plaident pour davantage de ­lis­ibilité de la réglementation. « Simplifier les règles fiscales serait bénéfique pour tout le monde. Par exemple : notre perspective est orientée vers l’international, mais en même temps, pour l’impôt sur le revenu des entreprises, nous faisons la différence entre un impôt communal (ICC) et un impôt étatique (IRC). N’est-ce pas une charge de travail supplémentaire inutile ? », questionne Jean-Paul Olinger.

LE NOUVEAU PARADIGME DU RULING

Une évolution du « ruling » serait également bienvenue, selon les acteurs interrogés. Celui-ci permet aujourd’hui aux entreprises de s’adresser directement à l’administration fiscale pour obtenir une décision anticipée concernant l’impôt auquel elles pourraient être soumises. En 2018, l’Administration des contributions directes (ACD) a traité 148 demandes, nombre réduit de 43 % par rapport à 2017 et de 80 % depuis 2015. « Cela signifie que beaucoup n’étaient pas nécessaires. Pour un pourcentage non négligeable de dossiers, les conseillers ne demandent plus de ruling lorsqu’ils savent que l’opération est à la limite de l’abus de droit fiscal », précise Alain Steichen. Le nombre de réponses défavorables augmente

aussi : en 2018, il a grimpé de 21 %, alors qu’il était aux alentours de 15 % les années précédentes. Ainsi, si l’État estime que le ruling sert à contourner la fiscalité, il ne l’accorde pas. Chaque demande est désormais soumise à une redevance qui varie entre 3.000 et 10.000 euros pour couvrir les frais administratifs, et plusieurs mois d’attente sont souvent nécessaires avant d’obtenir une réponse. Il n’y a, par ailleurs, pas de confrontation possible avec l’administration. De quoi décourager de nombreuses entreprises. « J’ai connu la première va­gue dans les années 90. Les rulings étaient alors réellement nécessaires, car les acteurs qui n’é­taient pas au Luxembourg hési­­taient à s’y installer, ne connaissant pas son système fiscal. Est ensuite venue une phase de complaisance, avec certains rulings plus agressifs que d’autres. Beaucoup d’entre eux étaient également rédigés pour rassurer les clients qui demandaient une confirmation écrite de l’avocat avec tampon de l’inspecteur fiscal. Mais cela ne se justifie plus », estime Alain Steichen. La prochaine réforme verrat-elle alors la fin des rulings ? Selon Alain Steichen, il ne comporte un intérêt que pour les transactions présentant une difficulté technique, à la limite de la « gestion fiscale agressive ». Au final, si les entreprises dé­fendent une baisse du taux d’affichage global, d’autres réflexions sont aussi sur la table (lire pages 56-57). Reste que leur satisfaction se mesurera probablement à l’aune de l’ampleur de la réforme. « Cer­ tains s’attendent à une réduction de l’IRC et de l’ICC ; ils vont peutêtre être déçus. Je crois plutôt à des ajustements permettant d’orienter, via la fiscalité, les entreprises vers des secteurs ou investissements stratégiques », anticipe Sébastien Labbé, head of tax chez KPMG Luxembourg. Avant de conclure : « Il manque aussi aux entreprises une vision à plus long terme en matière fiscale, qui leur permette d’anticiper la manière dont l’État se projette. » L. F.

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ENJEUX FISCALITÉ DES ENTREPRISES

Orienter les investissements grâce à la fiscalité

1,027 MRD Il s’agit de la contribution au budget de l’État 2019 de la taxe d’abonnement prélevée sur les fonds d’investissement, selon le ministère des Finances.

Outre la baisse du taux global d’imposition des sociétés, différents ajustements sont avancés pour faciliter le développement de certains secteurs et renforcer l’attractivité du pays. Florilège de propositions.

TAXE D’ABONNEMENT Les organismes de placement collectif (OPC), les fonds d’investissement spécialisés (Fis) ou encore les fonds d’investissement alternatifs réservés (Fiar) sont actuellement soumis à une taxe d’abonnement annuelle à un taux compris entre 0,01 % et 0,05 % de leurs actifs nets. « Très peu de pays de l’UE ont instauré une telle imposition et aucune des places concurrentes ne l’a fait. Consciente qu’il s’agit d’un impôt qui reste significatif pour les recettes de l’État, l’Alfi milite pour une refonte graduelle, compte tenu du contexte de pression sur les marges et de baisse continuelle des frais de fonctionnement des fonds », défend Keith O’Donnell, président de la commission fiscalité de l’Alfi (Association luxembourgeoise des fonds d’investissement). Et Alain Steichen de répondre : « Je conçois que l’Alfi défende une diminution – cela fait partie du lobbying –, mais la taxe d’abonnement rapporte un milliard d’euros de recettes fiscales par an. Une abolition ne devrait intervenir que dans une stricte mesure de nécessité absolue. » Le gouvernement attend en effet 1,027 milliard d’euros de recettes de la taxe d’abonnement en 2019. « L’industrie des fonds ne s’est jamais aussi bien portée au Luxem­bourg. Si l’on perd ces rentrées fiscales, il faudra les prendre ailleurs », lance Jean-Luc Fisch, avocat à la Cour et associé Elvinger Hoss Prussen. Pierre Gramegna s’était en tout cas montré concerné par le sujet. « Je suis un ministre des Finances conscient du fait que, si vous avez trop de taxes, vous n’êtes pas attractif. Nous avons besoin d’aller de l’avant sur la taxe d’abonnement. Je suis ouvert à la discussion sur ce sujet », avait-il affirmé en clôture de la conférence européenne de la gestion d’actifs organisée par l’Alfi les 5 et 6 mars dernier. Une idée circule pour faire évoluer la taxe d’abonnement : « Il est concevable de procéder à des aménagements ponctuels de réduction ou d’exemption sur des pro­duits liés à des initiatives stratégiques pour le Luxembourg. Une telle approche, par exemple pour les fonds d’investissement responsables, accélérerait la croissance sur ce segment et aurait un effet induit positif sur les recettes fiscales indirectes à Luxem­bourg », explique Keith O’Donnell.

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LA RETENUE À LA SOURCE SUR LES DIVIDENDES Le mécanisme est le suivant : les bénéfices d’une entreprise sont soumis à l’impôt sur le revenu des collectivités (IRC) au ni­veau de la société mère. Mais celle-ci peut ensuite distribuer ces bénéfices sous forme de dividendes à ses filiales ou à ses actionnaires. À ce moment-là, la société mère doit prélever une retenue à la source de 15 %. « Pour attirer de grandes sociétés, il faut abolir la retenue à la source sur le dividende, comme l’a déjà fait le Royaume-Uni. Cela aura un coût, mais peut attirer les sociétés mères de groupes internationaux vers le Luxembourg », argumente Gerard Cops, partner et tax leader chez PwC Luxembourg. Cette problématique se pose aussi au secteur des fonds d’investissement : « Il faut des mesures pour les faire rester. Des exonérations spécifiques de cette retenue à la source pour des paiements de dividendes devraient être envisagées. Beaucoup de pays ont déjà prévu cela. » (Raymond Krawczykowski, tax leader chez Deloitte Luxembourg).

« L’impôt sur la fortune est un impôt anti-économique pour les entreprises. »

LE RECRUTEMENT DE PERSONNEL QUALIFIÉ « Dans le cadre du recrutement de certains profils très qualifiés, bénéficier d’une superdéduction allant au-delà de la charge réelle participerait à l’attractivité des talents », affirme Sébastien Labbé, head of tax chez KPMG Luxembourg. Pas sûr qu’une réduction de charges suffise, dans un marché de l’emploi aussi tendu que celui du Luxem­ bourg. D’autres incitatifs sont évoqués par Raymond Krawczykowski : « Les profils très élevés touchent déjà des rémunérations importantes. Mais ils ont un emploi du temps réparti sur 10 ou 15 pays, et passent parfois seulement quelques jours par mois au Luxembourg. En Angleterre, par exemple, le système prévoit que toutes les journées travaillées à l’étranger ne sont pas soumises à l’impôt. Il faut s’en rapprocher pour attirer de grosses pointures. Au Luxembourg, si vous êtes basé ici et que vous travaillez 50 % de votre temps à l’étranger, 100 % sont quand même taxés par le Grand-Duché. » Autre sujet concernant les ressources humaines : la fiscalité des avantages en nature. « Ils sont imposés sur une assiette trop basse par rapport à la réalité économique et deviennent un mode déguisé de revenu complémentaire. Ces avantages ne doivent pas devenir une incitation financière déguisée », déclare Alain Steichen, avocat à la Cour et partner de Bonn Steichen & Partners. François Bausch, ministre de la Mobilité, a néanmoins annoncé, lors d’un déplacement à Metz le 11 septembre, que le sujet serait bien étudié dans le cadre de la prochaine réforme fiscale. Il a indiqué vouloir revoir l’avantage fiscal lié aux voitures de fonction, pour favoriser les véhicules les moins polluants, et aux différents aspects relatifs à la mobilité, comme l’abonnement au train.

Jean-Paul Olinger

Directeur de l’Union des entreprises luxembourgeoises

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ENJEUX

ENJEUX

LA DIGITALISATION DES ENTREPRISES Tant les fiscalistes que le patronat estiment que la fiscalité actuelle n’est plus adaptée à leurs besoins dans le contexte de la digi­ talisation de l’économie et des investisse­ ments nécessaires. « Nous disposons aujourd’hui d’une bonification d’impôt pour investissement, qui concerne essentiellement les biens corporels. L’élar­ gissement de cette bonification aux acquisitions de droits d’utilisation de logiciels, ainsi qu’aux logiciels ou autres actifs incorporels équivalents développés en interne, pourrait être étudié », imagine Sébastien Labbé, head of tax chez KPMG Luxembourg. L’ABBL (Association des banques et banquiers, Luxembourg) atteste par ail­ leurs que ces mesures fiscales en matière d’investissements incorporels bénéficient de manière insuffisante au secteur ban­ caire. « Dans ce contexte, outre un élargissement du champ d’application de la bonification d’impôt pour acquisition de logiciel, il serait opportun d’instaurer des crédits d’impôt visant à favoriser l’embauche de personnel qualifié en matière de nouvelles technologies ou la reconversion du personnel dont les emplois sont impactés par les évolutions technologiques », détaille Camille Seillès, secrétaire général de l’ABBL.

LES START-UP Afin d’encourager les jeunes entreprises innovantes, l’impôt sur le revenu des collectivités (IRC) avait été ramené à 15 % pour les sociétés dont le revenu imposable annuel ne dépasse pas 25.000 euros lors de la précédente réforme fiscale. Concernant les start-up, faire appel à la fiscalité pour attirer davantage de fonds ne fait pas l’unanimité. Certains observateurs estiment qu’il faudrait plutôt aider les jeunes pousses à l’élaboration de business plan soli­ des, ou délivrer des incitations fiscales aux investisseurs lorsqu’ils financent la recherche. Des réflexions sont aussi en cours de manière plus globale au sujet des petites et moyennes entreprises (PME). Notamment autour du 5e plan PME, annoncé en février dernier par Lex Delles, le ministre des Classes moyennes (DP).

IMPÔT SUR LA FORTUNE

« Il faudrait instaurer des crédits d’impôt visant à favoriser l’embauche de personnel qualifié.  » Camille Seillès

Secrétaire général de l’ABBL

L’OPPOSITION MULTINATIONALES / PME En matière de fiscalité, les PME sont sou­ vent opposées aux entreprises multi­ nationales. Mythe ou réalité ? « Dire que les multinationales paient moins d’impôts que les PME ne pourrait pas être plus faux. D’après les données fiscales du Conseil économique et social, le pourcentage des recettes fiscales apportées par les PME atteint un montant non significatif par rapport aux grands opérateurs », précise Alain Steichen. Selon ce dernier, les PME paient peu d’impôts – voire pas du tout – du fait qu’elles réalisent peu de bénéfices. S’il existe un ressenti généralisé des PME contre les grandes entreprises, les diffé­ rences de traitement fiscal doivent être prises en compte. « Quand on parle de justice fiscale, il faut bien comprendre que les fonctions exercées par une PME luxembourgeoise et [celles exercées par] une société d’investissement d’un groupe multinational sont fondamentalement différentes et entraînent dès lors une fiscalité différente. Il ne faut pas confondre le traitement fiscal des flux financiers avec celui des activités opérationnelles », atteste Jean-Luc Fisch. L’administration pourrait cependant appliquer un principe de proportionnalité aux PME, par exemple dans le cas des rulings : « Les PME ont autant besoin de sécurité juridique que les grandes entreprises. Or, elles peuvent être amenées à devoir débourser 10.000 euros pour obtenir l’avis de l’administration sur une demande de ruling – plus cher que les honoraires du conseiller qui analyse leur dossier », remarque Gerdy Roose.

En 2019, l’impôt sur la fortune dont les entreprises doivent s’acquitter contribuera à hauteur de 670 millions d’euros au budget de l’État. Les sociétés en appellent à sa suppression pure et simple. « L’impôt sur la fortune est un impôt anti-économique pour les entreprises, qui n’existe plus dans les autres pays. Il décourage le réinvestissement », constate Jean-Paul Olinger, directeur de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL). Thierry Lesage, partner chez Arendt & Medernach, abonde : « Il est illogique qu’une place financière censée attirer les capitaux donne le message fiscal opposé en prétendant taxer les fonds propres des sociétés. » Les entreprises renâclent d’autant plus en cette période persistante de taux d’intérêt bas. « Personne ne comprend cet impôt, qui donne une image négative du Luxembourg. Un impôt sur la fortune de 0,5 % par an était acceptable lorsque les taux d’intérêt étaient à 8 %, mais exorbitant dans l’environnement actuel de taux d’intérêt négatifs », estime Gerdy Roose, deputy managing partner, Strategy & Clients chez BDO.

LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE Un nouveau régime fiscal en faveur de la propriété intellectuelle a été introduit en 2017. En vertu du lien « nexus approach », le bénéfice du régime de propriété intellectuelle revient désormais aux contribuables qui ont effectivement engagé des activités de recherche et de développement et qui en ont supporté les dépenses. Une exonération de 80 % sur le montant net des revenus en provenance des actifs de propriété intellectuelle éligibles (les mar­ ques, les dessins et modèles ainsi que les noms de domaine n’en font plus partie), ainsi qu’une exonération de l’impôt sur la fortune s’appliquent. « La nouvelle loi valorise la R & D avec des retombées économiques, et non pour créer une stratégie fiscale. Le nombre de dossiers éligibles est relativement modeste par rapport aux dossiers par le passé. Mais le gouvernement ne pourra pas l’améliorer sans se mettre en porte-à-faux avec les autres pays », estime Alain Steichen (Bonn Steichen & Partners). Gerdy Roose (BDO Luxembourg) se montre tout aussi pessimiste quant aux possibilités de faire évoluer ce régime : « Il s’appliquait principalement aux marques. Or, elles ne sont plus éligibles. Le nouveau régime est moins attractif, car adapté aux nouvelles contraintes imposées par Beps. Nous n’arriverons pas à y remédier. Il faut en accepter les conséquences. » Parmi lesquelles une délocalisation de la recherche vers des pays comme l’Inde ou la Russie...

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ENJEUX POLITIQUE

ACCORD DE COALITION

La future réforme fiscale figure parmi les « top priorités » des diffé­ rentes formations politiques. Leurs attentes varient selon les sujets, mais elles se rejoignent sur le bilan de la réforme de 2017.

A

u sein des partis de gouvernement, comme dans l’opposition, les « experts » des matières fiscales sont mobilisés de longue date et préparent, eux aussi, la future réforme fiscale annoncée par le ministre des Finances Pierre Gramegna (DP). Mais les positionnements des uns et des autres peuvent varier à la marge ou très fortement selon les sujets. Tous s’accordent tout d’abord sur le bilan de la précédente réforme, votée en 2016 et appliquée l’année suivante. Avec une petite surprise : elle récolte plutôt un beau bulletin. Les meilleures notes sont naturellement distribuées par les partis de la coalition DP-LSAP-Déi Gréng. « Elle a été un grand succès, souligne ainsi la députée Joëlle Elvinger pour le DP. Malgré le soulagement des ménages et des entreprises à hauteur de 300 millions d’euros en 2017 et 500 millions en 2018, les recettes ont continué à progresser. À tel point que le solde de l’Administration

« Nous devons éviter toute discrimination entre les frontaliers. » Gilles Roth CSV

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centrale a été excédentaire en 2018, pour la première fois depuis la crise financière. » Du côté de Déi Gréng, on retient que « les bas et moyens salaires ont profité beaucoup plus de cette réforme que les salaires plus élevés. Notamment grâce au phasage du crédit d’impôt salarié. Et les incitants fiscaux en faveur de la mobilité durable ou l’accès au logement pour les jeunes ont porté leurs fruits. »

QUESTIONS DE JUSTICE FISCALE

Le LSAP estime que les mesures décidées ont contribué à une plus grande justice fiscale : « Elles ont été de pair avec une baisse sensible de la charge fiscale sur les ménages modestes, ce qui est assez exceptionnel. » Le Piratepartei, quant à lui, n’est pas de cet avis, estimant même que les effets de cette réforme « Gramegna 1 » sont une baisse du pouvoir d’achat des moins privilégiés et des jeunes, entraînant de facto une « ségrégation fiscale ». Déi Lénk, qui avait voté contre le texte de 2016, sort aussi l’artillerie lourde au moment d’en faire la critique : moins de rentrées fiscales pour l’État, « qui en aurait pourtant besoin », pas de correction des inégalités sociales, et d’ajouter : « Selon nos calculs, ce sont les hauts revenus qui en ont bénéficié le plus, ce qu’a d’ailleurs confirmé la Commission européenne. » Mais qu’elle ait été efficace pour les uns ou contre-productive pour les autres, la réforme de 2017 en appelle, pour tous, une autre à court terme. Car des inégalités persistent, la société et le monde du travail évoluent, le Luxembourg doit continuellement s’adapter à de nouvelles réglementations et à

« Nous recherchons un modèle fiscal neutre quant au choix des modèles de vie. » Franz Fayot LSAP

une compétition fiscale internationale « du mieux-disant », clament en chœur les alliés au gouvernement. Pour les autres, la réforme de 2017 laissant un goût d’inachevé, il est impérieux de retourner en cuisine pour offrir un menu « qui gomme réellement les inégalités ». Et cela dès 2020, 2021 au plus tard. « 2022 sera une année préélectorale. Le timing ne sera pas bon dans ce cas », plaident plusieurs ténors de la scène politique.

UNANIMITÉ OU PRESQUE CONTRE L’IMPÔT SUR LA FORTUNE

Si réformer l’impôt peut être source de quelques belles empoignades politiques, certaines convergences existent néanmoins quant à des priorités. Le télétravail en fait partie. Une solution parmi d’autres au problème de mobilité, selon Joëlle Elvinger : « Des négociations sont en cours avec la Belgique. Le ministre des Finances en entamera avec la France et l’Allemagne, comme prévu dans l’accord de coalition. » Le député Gilles Roth (CSV) adhère au propos car « nous devons aussi éviter toute discrimination entre frontaliers ». Autre thème qui fait l’unanimité : la révision de la fiscalité des foyers monoparentaux et des céli-

Le chapitre de l’accord de coalition du second gouvernement DP­LSAP­Déi Gréng, entré en fonction en décembre 2018, intitulé « Finances publiques, fiscalité et développement de la place financière », est un des plus longs. Mais ne cherchez pas le terme « réforme » parmi les 5.000 mots qui noircissent ces pages, car il ne s’y trouve pas. Ce qui n’empêche nullement de donner un cap, de définir des moyens, de suggérer des pistes d’action... Le gouvernement indique donc que sa politique ambitieuse d’investisse­ ments, tout comme sa volonté d’assurer des prestations sociales et de services publics de qualité, nécessitera de dispo­ ser de certains moyens. « Il est, dès lors, impératif de continuer à accroître les recettes fiscales. » De quoi donner le frisson aux particuliers et aux patrons ? Pas si vite, car il est précisé que l’exer­ cice ne consistera pas à « augmenter la pression fiscale sur les entreprises, mais à attirer de nouveaux contri­ buables et développer les activités et revenus des contribuables existants ». Plus de contribuables qui gagnent mieux leur vie, ce sont fatalement plus de recettes fiscales, directes ou indirectes. L’augmentation du salaire social minimum allait en ce sens, lit­on encore dans l’accord. L’introduction d’un barème unique d’impôt égale­ ment, celui­ci visant notamment à ce qu’un conjoint ne soit plus découragé à exercer une activité professionnelle. Si la prochaine réforme fiscale « mettra donc l’accent principalement sur les personnes physiques », les entre­ prises n’ont pas été oubliées, avec une baisse de 1 % du taux d’affichage en 2019 et l’élargissement de la tranche à laquelle s’applique le taux minimal de l’impôt sur le revenu. « Le gouvernement analysera les possibilités de simplifier la structure des impôts applicables aux entre­ prises, et d’augmenter la lisibilité des règles de l’IRC et de l’ICC », promet aussi l’accord. Enfin, le Luxembourg continuera à écarter une participation à une taxe sur les transactions financières. Le gou­ vernement, s’il prône « une politique fiscale prévisible et cohérente », veut aussi en effet veiller à « garantir la com­ pétitivité internationale du Luxembourg en matière de fiscalité internationale ».

bataires, d’ailleurs promise par le gouvernement. Déi Gréng veut aller « vers une imposition neutre, indépendante du mode de vie ». Pour Franz Fayot, président du LSAP, c’est en effet une évidence car « le modèle fiscal actuel ne correspond plus à la réalité de la société ». Même son de cloche au sein de Déi Lénk, où on souhaite aller cependant un peu plus loin

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Entre convergences et oppositions fiscales

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ENJEUX

Joëlle Elvinger DP

que la seule indépendance de l’imposition par rapport à son état civil : « Il faut tenir davantage compte des enfants qui sont à la charge du ménage. Nous demandons la fin du système des barèmes multiples pour un barème unique pondéré selon la composition du ménage. » Les grandes fortunes ne doivent pas s’inquiéter : un éventuel impôt sur la fortune, en ce qui concerne les personnes physiques, fait l’unanimité... contre lui. Le CSV et Déi Gréng s’y opposent, et le LSAP, de manière très cartésienne, avance « qu’à ce stade, aucune majorité politique interne ou externe au parti n’est envisageable à ce sujet ». Le Piratepartei y est aussi défavorable, cela même s’il est « d’avis qu’il faut se doter d’un levier pour endiguer les écarts de richesse ». Seul Déi Lénk aimerait son retour, mais de manière modérée : 0,5 % d’imposition sur les dépôts de plus de 200.000 euros et sur le premier logement. Quant au foncier et à la spéculation dont il est parfois l’objet (voir page 52), tous souhaitent une réforme en profondeur (LSAP, Déi Lénk, Piratepartei) ou a minima des aménagements des règles et modes de calcul existants (CSV, DP et Déi Gréng). « Il faut faire en sorte que l’impôt foncier reflète la valeur réelle 60 —

LES STOCK-OPTIONS DIVISENT

Mais on perçoit aussi de nettes fractures entre les partis et leurs attentes. Le régime des successions l’exemplifie. Déi Gréng rappelle que « l’accord de coalition ne prévoit pas d’introduire une taxation sur la succession en ligne directe ». Le DP s’y oppose aussi. Le LSAP le sait, mais Franz Fayot estime tout de même que « dans le futur, il faut réfléchir à la question de savoir si l’exonération de la succession en ligne directe est encore acceptable. Une piste serait d’introduire un plafond à cette succession. » Tandis que le CSV reste opposé à la taxation de la succession en ligne directe, mais estime, selon Gilles Roth, que « le barème de taxation, datant toujours de 1984, doit être adapté à l’inflation ». Le régime des stock-options suscite aussi des clivages, alors que le gouvernement a annoncé son abolition progressive. Pour le CSV, il faut le limiter plus que le supprimer, ce que souhaitent Déi Gréng et le LSAP, tandis que le DP estime que cela ne pourra se faire que si un système de substitution est mis

« L’impôt foncier doit refléter la valeur réelle du terrain. » Claude Meisch

Ministre de l’Éducation nationale

LCGB, OGBL ET CGFP

LES SYNDICATS D’UNE SEULE VOIX

« Nous plaidons pour une réintroduction de l’impôt sur la fortune des personnes physiques. » David Wagner Déi Lénk

en place. « Le gouvernement adaptera donc le régime actuel des impatriés et fera en sorte qu’il gagne en attractivité. Il créera aussi une base légale pour favoriser la participation des salariés aux bénéfices de leur entreprise », rappelle Joëlle Elvinger, qui reprend là mot pour mot les lignes de l’accord de coalition. Les équipes du ministère des Finances vont aussi s’attaquer à ce qui constitue un symbole : l’avantage fiscal lié à la voiture de fonction. Un bonus qui concerne des milliers de salariés, cadres et faux cadres. Déi Gréng est évidemment à la manœuvre à ce niveau. C’est d’ailleurs le ministre de la Mobilité, François Bausch, qui a dévoilé, légèrement, ce pan de la prochaine réforme. Les voitures les plus polluantes seront donc dans le collimateur. Peut-être comme cela se fait en Belgique, où l’avantage forfaitaire dépend du pourcentage de CO2 émis. Le ministre a cependant annoncé que ce qui sera perdu pourra être compensé par un « pack mobilité » fiscalement avantageux. Il ne fait donc guère de doute que les débats autour de la future réforme seront très probablement animés, et les arbitrages soumis à discussion. L’exercice s’annonce

La gestation de la future réforme fiscale fait l’objet d’une grande attention de la part des syndicats. Et la naissance, d’une certaine impatience. Car, si le bébé du ministère des Finances pré­ senté en 2016 avait bien des qualités, tous auraient aimé qu’il soit plus beau encore. « La dernière réforme fiscale a montré plusieurs accents positifs, confirme ainsi Nora Back, future prési­ dente de l’OGBL. Mais son impact aurait été plus grand si on avait, par exemple, ajusté le barème d’imposition à l’inflation. » Même son de cloche du côté du LCGB, où l’on constate que « la diminution de la charge fiscale des contribuables a été partiellement atteinte ». Mais son président, Patrick Dury, estime que « de nouvelles mesures s’imposent afin de diminuer l’impôt sur le revenu ». Ils comptent donc bien se faire entendre à nouveau. Et sur bien des points, une fois n’est pas coutume, ils parleront d’une seule et même voix. Notamment afin de demander le retour d’un impôt sur la fortune des per­ sonnes physiques ; une plus forte taxa­ tion des propriétaires de nombreux immeubles, surtout inoccupés ; l’adap­ tation du barème d’imposition à l’infla­ tion ; une révision à la hausse de l’impôt sur les stock­options (ce à quoi le gouvernement s’est engagé, ndlr) ; une lutte contre la spéculation foncière via un plafonnement des prix ou au moins des mécanismes de contrôle drastique de ceux­ci... Mais c’est au niveau de la fiscalité des ménages que les ambitions sont les plus élevées en faveur d’une plus grande justice fiscale, pour les céliba­ taires et foyers monoparentaux. « La charge fiscale des ménages mono­ parentaux à revenus faibles et moyens devrait sans doute être allégée davan­ tage, par exemple en augmentant le crédit d’impôt monoparental », plaide Nora Back. Patrick Dury est du même avis et « revendique l’abolition de cette classe d’impôt­là ». La CGFP est en phase avec les principales demandes de l’OGBL et du LCGB, mais demande aussi un relèvement de la taxe d’abonnement des FIS. Son président, Romain Wolff, insiste aussi pour que les procédures fiscales soient simplifiées, et le cadre de l’administration renforcé.

en tout cas périlleux car, si elle est attendue, elle ne pourra se faire au détriment de la compétitivité du pays (voir page 54). Sur ce point, tous sont à nouveau d’accord. Si ce n’est l’ADR, qui, de longue date, estime qu’il est temps de tirer le frein à main pour ralentir la croissance du pays, jugée bien trop débridée. N. L.

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« La dernière réforme fiscale a été un grand succès, et les recettes ont augmenté. »

du terrain, qu’il favorise une utilisation rationnelle du sol », avancent les Verts. Et si ce n’est Déi Lénk qui aimerait la voir augmenter, tous plaident aussi pour un maintien de la taxe d’abonnement des fonds en l’état ou, au mieux, pour une évolution à même de stimuler les investissements verts.

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ENJEUX

A

près une réforme fiscale d’envergure mise en œuvre en 2017, le gouvernement compte « remettre le couvert » au cours de l’actuelle législature, avec des accents quelque peu différents toutefois. Seraient particulièrement visées, cette fois, l’individualisation de l’imposition des personnes physiques, une fiscalité plus verte et plus durable, et des mesures visant à pallier le manque de logements (l’impôt foncier, notamment, a été évoqué). Sans remettre en cause ces accents proclamés, Idea tient d’ores et déjà à attirer l’attention sur trois aspects souvent oubliés par le législateur – et par de nombreux autres acteurs économiques ou sociaux au demeurant – au cours des années récentes.

STIMULER LES PENSIONS COMPLÉMENTAIRES

Les pensions complémentaires, tout d’abord. Les régimes complémentaires de pension dans le cadre professionnel (le fameux « 2e pilier ») sont principalement financés par les entreprises pour le compte de leurs employés. Or, ces contributions font l’objet d’une taxation forfaitaire de 20 %. Il s’agit là d’un taux peu stimulant pour les titulaires des plus bas revenus, car il est du même ordre de grandeur que les cotisations sociales et impôts grevant leurs salaires ordinaires – une situation tout à fait différente de celle d’un salarié dont les revenus courants subissent un taux marginal d’imposition de 40 %, par exemple. Un tel contraste revient dans les faits à dissuader l’accès des moins nantis aux régimes complémentaires de pension d’entreprises, qui leur permettraient pourtant de compléter utilement leur future pension légale. Afin de mettre fin à cette discrimination de fait, ne pourrait-on pas abaisser le taux forfaitaire en faveur des « bas revenus », en le ramenant à 5 ou 10 %, par exemple ? La pénalité de fait frappant les plus défavorisés est encore exacerbée par le traitement fiscal des pensions complémentaires personnelles (le « 3e pilier », alimenté par une épargne individuelle). Les versements effectués par le 62 —

CARTE BLANCHE

Attention aux angles morts En guise de conclusion à ce dossier dédié à la prochaine réforme fiscale, Paperjam a donné « carte blanche » à la Fondation Idea. Son directeur, Muriel Bouchet, met en lumière plusieurs mesures pourtant peu explorées lors des chantiers fiscaux.

contribuable dans le cadre de la prévoyance vieillesse sont déductibles du revenu imposable, ce qui signifie que le gain net du dispositif dépend du taux marginal d’imposition, qui croît lui-même avec le revenu. Prenons l’exemple d’un couple dont le revenu imposable est de 30.000 euros par an : son taux marginal de taxation à l’impôt sur les personnes physiques étant de 9 %, ce ménage ne sera guère incité à nouer un contrat d’assurance vieillesse (soumis en outre à un impôt à la sortie). Ne pourrait-on pas prévoir pour les « bas revenus » un crédit d’impôt spécifique, couvrant (schématiquement) la différence entre, d’une part, un taux de référence de 40 %, disons, et, d’autre part, leur taux marginal effectif (ce crédit couvrirait 31 % des versements pour « notre » ménage) ?

MOINS DE BOULIMIE FONCIÈRE

Le problème du logement est également pressant au Luxembourg, avec des prix immobiliers en hausse constante (+6,9 % au 1er trimestre 2019 par rapport au trimestre correspondant de 2018, d’après Eurostat). Par ailleurs, selon le projet de budget 2019, les avantages fiscaux (ou « dépenses fiscales ») liés au logement se monteraient au total à quelque 660 millions d’euros en 2019. Il conviendrait pour le moins d’analyser leur pertinence au cas par cas, d’autant que leur efficacité en termes d’accessibilité au logement est loin d’être établie. Nombre d’économistes affirment même que, face à une offre peu réactive (« inélastique », en jargon économique),

une telle subsidiation de la demande induit en définitive, totalement à rebours des objectifs visés, une hausse des prix, avec au final un avantage maigrelet, voire nul, pour les ménages, d’autant que les ressources finançant les dépenses fiscales doivent bien venir de quelque part (l’impôt, notamment). À cette radiographie des dépenses fiscales devraient s’ajouter des prélèvements « micro-intelligents », visant à inciter les individus à se montrer moins boulimiques en matière de surfaces occupées. Un tel effort s’impose d’autant plus qu’il est prévu (par le Statec notamment) que la taille moyenne des ménages continue à se réduire au cours des prochaines décennies – pour des raisons sociologiques et démographiques. Idea a déjà proposé, dans ce contexte, que la restriction qui interdit au bénéficiaire d’un crédit d’impôt sur les actes notariés (« Bëllegen Akt ») de louer son logement, même partiellement, durant une période minimale de deux ans soit levée ou atténuée. Il conviendrait même de stimuler fiscalement les propriétaires occupants louant une partie de leur bien. Conviendrait-il également de prévoir un coup de pouce fiscal additionnel favorisant la construction de logements sociaux ou d’infrastructures destinées aux seniors ou aux personnes à mobilité réduite ? En incitant en parallèle les ménages à prévoir une « poire pour la soif » leur permettant d’affronter dans de meilleures conditions les problèmes futurs liés au vieillissement et à la perte

d’autonomie (des dépenses lourdes d’adaptation du logement, par exemple), et ce en complément de l’assurance dépendance (qui intervient déjà, mais dans certaines limites) ?

PROPOSER UN PACKAGE « MOBILITÉ »

Enfin, la mobilité durable est un défi « qu’on ne présente plus » au Luxembourg, où 73 % des salariés utilisent leur voiture pour se rendre au travail. Or, le calcul actuel des frais de déplacement forfaitaires domicile-travail, qui viennent en déduction du revenu imposable, ne prend nullement en compte le mode de déplacement. Ce calcul pourrait être modulé, notamment afin de favoriser le covoiturage des actifs au Luxembourg – à l’instar, par exemple, de la situation prévalant en Belgique. Ce n’est pas du tout une anecdote : en 2016, les frais de déplacement forfaitaires ont occasionné pour l’État luxembourgeois un manque à gagner de 115 millions d’euros. L’avantage en nature des voitures de société utilisées à des fins privées (dont bénéficient 8 % des salariés au Luxembourg, voire 35 % des cadres de direction) est, quant à lui, depuis la dernière réforme fiscale, modulé en fonction des émissions de CO2 et du type de carburant. Le Luxembourg devrait aller plus loin, en accompagnant le dispositif des voitures de société d’un « package mobilité » global ne laissant pas sur le carreau les employés recourant aux formes « (plus) douces » de mobilité et aux transports en commun. L’octroi à un tarif modéré (ou même à titre gratuit) de la carte mPass avec participation de l’employeur permettait jusqu’à présent de pallier légèrement cette asymétrie, mais ce partiel « retour des choses » sera annihilé à partir de mars 2020 en raison de la gratuité des transports publics. Il conviendrait de remédier à ce déséquilibre. Du pain sur la planche, assurément. Nous ne traitons pourtant ici que des « angles morts »… MURIEL BOUCHET

Directeur de la Fondation Idea

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Depuis plus de deux ans, le Luxembourg investit considérablement dans le dévelop­ pement de son écosystème fintech. Aujourd’hui, la place financière peut faire valoir de beaux succès.

L

’ écosystème fintech luxembourgeois

bouge. Et c’est principalement autour de la Luxembourg House of Financial Technology (Lhoft) que sa dynamique se cristallise aujourd’hui. Fabrice Croiseaux, CEO d’InTech, société du groupe Post dédiée au développement logiciel et à l’innovation numérique, accompagne de nombreux acteurs de cet environnement fintech, contribuant à la transformation digitale du secteur financier. Il est en outre président du comité de direction d’Infrachain, une initiative visant la promotion de la blockchain, technologie potentiellement disruptive pour les métiers de la finance. Il occupe par ailleurs une place au comité de direction de Tokeny, acteur fintech proposant une solution de tokenisation des titres financiers. Lauréate de l’édition 2019 des Fintech Awards Luxembourg organisés par la Lhoft et KPMG, l’entreprise vient de lever 5 millions d’euros de fonds auprès d’Euronext. Fabrice Croiseaux jette ainsi un regard avisé sur l’évolution de l’écosystème fintech luxembourgeois : « Il y a aujourd’hui une réelle effervescence. Créée il y a deux ans, la Lhoft, fruit d’un partenariat public-privé, en est l’un des principaux moteurs. Grâce à elle, notamment, l’écosystème est de plus en plus visible à l’international avec de belles start-up qui font rayonner le pays. » S’inscrivant dans cette dynamique, d’autres initiatives émanant du privé ont aussi récemment vu le jour. Des acteurs traditionnels, dans les domaines de l’IT ou de la finance, proposent des solutions innovantes au service de la transformation de l’industrie

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financière. « Par exemple, la mise en œuvre de Luxhub par plusieurs acteurs bancaires luxembourgeois illustre bien la tendance. Ces banques, confrontées à de nouvelles obligations réglementaires avec PSD2, ont décidé de développer des synergies pour créer une plateforme commune, explique-t-il. Celle-ci leur permet, ainsi qu’à d’autres institutions, de répondre aux nouvelles contraintes de partage de l’information, comme l’impose la directive. Mais elle leur permet aussi de saisir de nouvelles opportunités, au-delà de la mise en conformité, en développant une gamme de services innovants. Elles peuvent, dès lors, mieux se transformer dans un environnement bancaire plus ouvert. »

GARDER LE CONTRÔLE

Cet écosystème fintech luxembourgeois doit permettre à de nouveaux acteurs d’émerger, mais aussi aux institutions déjà en place de se transformer plus efficacement. « Il est essentiel pour une place financière comme celle de Luxembourg de bien appréhender les transformations à l’œuvre et qui sont accélérées par les nouvelles possibilités offertes par la technologie, explique Fabrice Croiseaux. Pour les acteurs traditionnels, l’enjeu est de pouvoir maintenir l’activité tout en se transformant, afin d’éviter d’être les victimes d’une éventuelle disruption. » C’est le challenge auquel fait face le secteur financier luxembourgeois dans son ensemble. « Jusqu’à présent, les professionnels de la finance n’étaient pas confrontés à un risque important de disruption au point d’être obligés de se transformer. Ils disposent d’ailleurs encore d’une maîtrise de la vitesse à laquelle la transformation s’opère », indique Fabrice Croiseaux. Cependant, les évolutions s’accélèrent. Les prochaines révolutions numériques s’appuieront sur l’intelligence artificielle ou encore la blockchain. Après PSD2, qui nous fait entrer dans l’ère de l’open banking, l’annonce par Facebook et un réseau de partenaires de la création d’une nouvelle cryptomonnaie directement accessible au grand public pourrait constituer un changement important de paradigme.

UNE PLACE ATTRACTIVE

« Il y a, avec ces technologies, un potentiel important de transformation rapide. Il faut dès lors que la place financière grand-ducale,

les sociétés actives dans le secteur financier, les dirigeants politiques et le régulateur soient en mesure de faire face ou tout du moins d’accompagner ces changements, poursuit le CEO d’InTech. Par rapport à une technologie comme la blockchain ou encore dans le domaine du paiement, on peut se réjouir que le Luxembourg soit déjà bien positionné. »

COURAGE ET LUCIDITÉ

Le Luxembourg, avec le renforcement de l’écosystème fintech, agit de manière proactive, avec la volonté de transformer les métiers de la finance plutôt que de subir les transformations. La place financière, de cette manière, se rend maître de son destin. S. L. Retrouvez l’intégralité de Grands Dossiers sur paperjam.lu.

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CARTES BLANCHES Bart Van Mulders Expert dans les systèmes bancaires Askja Banking Systems Expert Gaël Denis Partner – TMT and fintech leader EY Luxembourg

Pierre­Alexandre Degehet Partner Bonn Steichen & Partners

Christophe Hucque Chief financial officer GB Life Luxembourg

Nasir Zubairi CEO Lhoft

PHOTOS Maison Moderne

Fabrice Croiseaux Ceo InTech

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GRANDS DOSSIERS

Private equity Vivez l’expérience sur paperjam.lu/dossiers

Claus Mansfeldt Président de Swancap Investment Management et de la Luxembourg Private Equity & Venture Capital Association (LPEA)

GRANDE INTERVIEW

«On a tout à gagner à mieux valoriser le private equity » L’investissement dans le private equity prospère. Et la place financière luxembourgeoise, qui est parvenue à se positionner en hub européen pour ce segment d’activité, entend bien profiter de l’attrait grandissant des investisseurs pour cette classe d’actifs.

E

n 20 ans, le volume d’actifs sous gestion dans le domaine du private equity au Luxembourg est passé de quasi rien à 500 milliards d’euros, commente Claus Mansfeldt, président de Swancap Investment Mana­ gement et de la Luxembourg Private Equity & Venture Capital Association (LPEA). Aujourd’hui, 90 % des fonds d’investissement européens sur ce segment d’activité sont domiciliés au Luxembourg. La place financière est un centre au départ duquel la grande majorité des acteurs private equity globaux mènent des opérations en Europe. »  De manière globale, on constate un attrait grandissant pour les produits alternatifs. « Il a été démontré que les retours obtenus sur la 66 —

classe d’actifs sont généralement bien supérieurs à ce que propose le marché des actions cotées, précise le président élu de la LPEA. Il est ainsi naturel, pour les investisseurs désireux de profiter des meilleurs rendements, de se tourner vers le private equity. »

à l’attractivité du Luxembourg », expli­que Claus Mansfeldt.  À cela s’ajoute un cadre légal et fiscal opti­ mal, offrant la possibilité de recourir à des structures juridiques – comme la société en commandite – très appréciées des gestion­ naires d’actifs dans le domaine du private SIMPLICITÉ RIME AVEC ATTRACTIVITÉ equity. Dans un environnement financier com­ Le Luxembourg, qui s’est remarquable­- plexe, la simplicité induite par le cadre régle­ ment positionné sur ce segment, profite mentaire luxembourgeois constitue un aujourd’hui directement de ce succès gran­ avantage net. dissant. Pour les gestionnaires de fonds dans ce domaine, la Place a beaucoup d’atouts à AIFMD, TOURNANT DU P.E. AU LUXEMBOURG faire valoir. « La stabilité politique, le triple A, C’est autour de la mise en œuvre de la directive le fait que le pays se situe dans la zone euro AIFM que le Luxembourg est parvenu à tirer sont des arguments connus contribuant son épingle du jeu. Anticipant remarquablement

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GRANDS DOSSIERS

les opportunités découlant de ce nouveau cadre réglementaire, le pays est parvenu à attirer de nombreux gestionnaires de fonds alternatifs, parmi lesquels des acteurs du private equity.

UN SEGMENT POURVOYEUR D’EMPLOIS

Et comme souvent, le monde attire le monde. « Aujourd’hui, la LPEA estime que plus de 1.000 salariés luxembourgeois travaillent directement avec les gestionnaires d’actifs sur ce segment, un multiple de ce nombre évoluant par ailleurs dans les services associés à l’ensemble de la chaîne de valeur, assure le président de l’association. Si une part importante de l’activité a trait aux fonctions de back-office, d’administration des fonds, on constate que la substance se développe aussi sur le middle- et le front-office, sous l’effet, notamment, de la régulation. » Publiée en août 2018, la circulaire 18/698 de la CSSF fixait notamment de nouvelles exigences de substance pour les gestionnaires. « Le régulateur, notamment, a souhaité renforcer le nombre de directeurs indépendants au sein des organes de gestion. Par la même occasion, il limitait le nombre de mandats qu’une seule personne peut cumuler, explique Claus Mansfeldt. Cela va dans le bon sens, contribue à renforcer la substance. Toutefois, il n’est pas évident de toujours parvenir à trouver les compétences dans ce contexte. » La LPEA estime actuellement à 800 le nombre de postes ouverts en lien avec l’activité de p­ rivate equity.

PHOTOS Maison Moderne

FÉDÉRER LES INVESTISSEURS LOCALEMENT

Encore souvent mal connue des investisseurs, cette catégorie d’actifs pourrait séduire davantage. « C’est pourtant un investissement simple à comprendre, qui contribue directement à l’économie réelle. On est bien loin de l’ingénierie financière, de certaines structurations opaques ou autres produits dérivés », commente Claus Mansfeldt.  Un autre enjeu vise le renforcement d’une réelle communauté d’investisseurs dans le private equity au Luxembourg. « De manière générale, localement, le niveau d’investissement est en retrait par rapport à d’autres pays. Nous souhaitons pouvoir mieux valoriser cette catégorie d’actifs auprès de l’ensemble des acteurs présents au Luxembourg. » Sans aucun doute, le private equity dispose encore de belles marges de progression. S. L.

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contributions

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LUXEMBOURG, TERRITOIRE DE CHOIX POUR LE PRIVATE EQUITY

CARTES BLANCHES Petya Dimitrova Partner – International & Corporate Tax Atoz

Jean Steffen Partner – Banking, financial services, private equity Bonn Steichen & Partners

Cédric Jauquet Director, head of private asset services European Fund Administration (EFA)

Arnaud Garel-Galais Group head of coverage & business development – private equity, real estate Caceis Bank, Luxembourg Branch

Siobhán McCarthy Local partner Loyens & Loeff Luxembourg

Nick Tabone Private equity leader Deloitte Luxembourg Alain Kinsch Country managing partner, EMEIA private equity funds leader EY Luxembourg

2 contributions

LA FINANCE DURABLE, UNE TENDANCE QUI S’ACCÉLÈRE DANS LE PRIVATE EQUITY ? David Capocci Partner – head of alternative investments KPMG Luxembourg Alexandre Schmitz Head of business development (private banking) Banque Degroof Petercam Luxembourg

RENDEZ-VOUS

LES PROCHAINS DOSSIERS DIGITAUX 17.09.2019

Innovation et Technologies

01.10.2019

Alfi

22.10.2019

Cybersécurité Retrouvez tous les mois sur paperjam.lu et dans la newsletter Coffee Break un grand dossier qui comprend une interview et des contributions d’experts.

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«  Le Luxembourg reste mon hub émotionnel  » Auteur

Photographe

thierry raizer

patricia pitsch (maison moderne)

Enfant terrible du pays, Gerard Lopez n’est jamais à court d’idées. Aussi discret que connecté, il a accordé à Paperjam une de ses rares interviews pour parler éducation, technologie, football et, bien entendu, évoquer le Luxem­bourg. Son pays qui garde une place particulière dans son réseau international. Septembre / Octobre 2019 —

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Gerard Lopez Milieu de terrain ous avez repris la présidence du Losc en janvier 2017. Après une première saison sous le signe d’une mauvaise presse, la tendance s’est inversée en fin de saison. Dans les moments difficiles, vous avez fait preuve de la discrétion qui vous caractérise.

Quand j’ai lancé le projet de reprise du Losc, en tant qu’amoureux du foot depuis ma jeunesse, ce n’était pas par souci d’égo. Cela m’a desservi puisque j’ai préféré opérer la reprise et la mise en place de la nouvelle stratégie dans les coulisses plutôt que de me montrer en public et dans les médias. Certains présidents de club ne vivent que pour cela, c’est leur existence sociale. La mienne existant par ailleurs, je n’ai pas eu ce besoin-là. Ce qui m’a valu de nombreuses critiques durant la première année quant à ma quasi-inexistence dans les médias. Je dois reconnaître que j’avais mal interprété les codes en place dans ce domaine-là : ne pas dire laisse la possibilité aux autres de dire des bêtises. Comme ce fut le cas dans le dossier de la reprise du club de Marseille, dont je me suis retiré.

bio

GERARD LOPEZ EN CINQ DATES 1988 Conception d’un logiciel de gestion de chantiers de construction à 17 ans 2000 Fondation avec Mark Tluszcz et Hans-Jürgen Schmitz de la société d’investissement Mangrove Capital Partners 2005 Revente par Mangrove Capital Partners de Skype à eBay 2008 Fondation de Genii Capital avec son ami d’enfance, Eric Lux, investissant notamment dans la Formule 1 2017 Rachat de l’équipe du Lille Olympique Sporting Club, le Losc

Quel a été le déclencheur des premiers résultats, tant en matière d’organisation que sur le terrain ?

L’ancien propriétaire du Losc, Michel Seydoux, m’avait dit que le club m’appartiendrait totalement lorsque j’aurais pris le pouvoir. Dans le cadre de la nouvelle stratégie, nous avons changé les personnes sur tous les postes importants en interne. L’en­ traîneur n’était que la partie visible de l’iceberg. Nous avons terminé la saison tant bien que mal, mais en sachant que nous n’allions jamais revivre cela, car nous avions reconstruit les fondations de la maison. La saison, qui s’est finalement terminée avec des résultats encourageants, reflétait les premières retombées du nouvel encadrement des joueurs et de la création d’une nouvelle culture d’équipe. J’ai aussi mis en place un modèle économique qui se base sur l’émergence de jeunes joueurs, ce que d’autres clubs ont adopté entretemps. Cela peut paraître présomptueux, mais, sans savoir que nous allions finir deuxièmes de la saison 2017-2018, nous savions que nous avions tout fait pour que la spirale négative ne se reproduise plus. Nous avons donc vécu une saison 20182019 de confirmation du travail fourni auparavant. Nous ne sommes pas exonérés de surprise, mais les fondamentaux sont bons et j’ai compris le jeu de la communication.

La discrétion, c’est une manière de vous protéger ?

Je n’ai jamais été très bon dans la justification de ce que je fais. Expliquer des choses sur le plan

Président Après avoir réformé le Losc en profondeur, Gerard Lopez espère en récolter les fruits.

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«  Les fondamentaux du Losc sont bons et j’ai compris le jeu de la communication.  »

monde du foot, même avant le Losc, je ne connais pas de club qui soit aussi extrême dans l’application des data en mettant l’être humain au centre des compétences. Ceci n’est pas à confondre avec le « money-ball » aux États-Unis, où une équipe de base-ball avait recueilli un succès malgré un budget restreint en recourant à l’utilisation de statistiques. Ce qui peut marcher au base-ball en raison des positions de jeu figées ne peut pas fonctionner en football. Notre approche n’est pas uniquement quantitative, mais aussi qualitative, en prenant en compte les associations de caractère par exemple. Nous développons d’ailleurs des outils en interne qui intéressent d’autres clubs.

On vous retrouve à Londres. C’est votre QG ?

Je continue de venir à Luxembourg, bien entendu. Mais je travaille beaucoup vers l’Amérique du Sud, vers l’Est, jusqu’à l’Asie. Je passe beaucoup de temps entre les États-Unis et Londres. C’est plus un hub où j’ai des connexions aériennes à travers le monde, ce qui est un peu plus compliqué depuis Luxembourg.

­intellectuel me va, échanger pour apprendre éga- Ce n’est pas contradictoire lement, mais me justifier pour des choses dont je pour quelqu’un qui a d’abord réussi suis convaincu, à tort ou à raison, ne m’intéresse et fait fortune au Luxembourg ? pas du tout. Tant que je suis convaincu que je fais Londres est mon hub technique, alors que le maximum, je n’éprouve pas le besoin de me Luxembourg reste mon hub plutôt émotionnel. J’y justifier. Si ce n’est auprès de moi-même, car je retourne souvent, j’ai plein d’activités là-bas. Et ce suis très dur avec moi. Je ne supporte pas de ne que je fais ici bénéficie souvent au Luxembourg, où pas réussir quelque chose. Ma communication a je fais venir plein de sociétés. L’année passée, j’ai toujours été axée sur les faits, sur les résultats. Je introduit trois sociétés très importantes, deux suis passé par un autre domaine, celui de la d’entre elles sont en train de s’établir. Je travaille Formule 1 (avec Genii, ndlr) dans lequel j’aurais aussi sur la mise en place d’un fonds d’investissepu contrecarrer ce qui a été écrit parfois dans la ment avec des gens de calibre international et que presse. Mais je ne l’ai jamais fait pour les mêmes je conseille. Et le premier choix que je leur ai proraisons. Cette attitude vient peut-être de l’école, posé, c’est le Luxembourg, même s’ils auraient pu où je préférais accepter la punition plutôt que de s’établir ailleurs. me justifier. Quelles sont ces trois sociétés ? Quels sont les ingrédients de la réussite L’une d’entre elles est encore confidentielle, mais sur le terrain avec le Losc ? les deux autres concrétisent leur projet. La preEn considérant un scénario hypothétique, à savoir mière a été adossée à Mangrove Capital Partners. la possibilité – quasi impossible – de changer tous Elle vise à créer la première banque spécialisée les joueurs chaque saison, nous avons créé une dans les opérations de compensation (clearing) matrice qui nous permet de simuler différents en multidevises sur base des technologies actuelles départs avec de potentielles arrivées. Notre travail comme la blockchain. C’est une société dont le n’est pas de trouver un bon joueur, mais de trouportefeuille en propriété intellectuelle a été évaver de bonnes associations. Nous avons une base lué à presque un milliard de dollars. Ce projet serait de données de 2.000 jeunes joueurs en dehors du immédiatement systémique de par l’importance club. Chacun d’eux représente une valeur d’assodu business model et de l’équipe, avec à sa tête ciation entre eux et avec des joueurs dans le club. l’ex-CTO du groupe Nike et ex-CIO de la banque Si un joueur part et que nous décidons de le remBarclays. Son idée était de s’installer à Francfort, placer, nous pouvons adapter les positions autour mais je les ai convaincus d’opter pour le Luxem­ de lui. Or, ceci est possible uniquement dans un bourg, en discutant notamment avec la Commission club comme le nôtre qui ne compte pas de « grande de surveillance du secteur financier (CSSF) dans star ». Notre avantage est de pouvoir faire grandir l’optique d’obtenir une licence luxembourgeoise les joueurs avec le projet. Ils savent que le staff pour couvrir la zone euro, en parallèle d’une licence d’une quarantaine de personnes travaille pour eux. à Londres. Cela reste une start-up, mais avec une Depuis le mois de septembre, nous travaillons déjà valeur déjà fortement importante. sur les possibilités de combinaisons pour 2021. À Qu’en est-il du deuxième dossier ? partir de novembre, nous saurons à quoi ressemLe deuxième dossier est lié à deux domaines qui blera l’été 2021 et, en février, nous saurons quels me passionnent, à savoir la fintech et l’intelligence joueurs nous irons attaquer. Pour être initié au artificielle. Des profils très poussés investissent

le trio de mangrove

UN « COUP DE MAÎTRE » ET DES AMITIÉS DE LONGUE DATE Gerard Lopez et Mark Tluszcz, associés et amis. Si les deux cofondateurs de Mangrove Capital Partners (dont Gerard Lopez est toujours actionnaire) se voient moins, ils restent en contact permanent et ne man­ quent pas de se retrouver lors­ que leur agenda leur en donne l’opportunité. Comme ici, lors du match Lille-Saint-Étienne, disputé le 28 août dernier.

En novembre 2005, Paperjam consacrait sa une au « coup de maître » réalisé par Mangrove Capital Partners, qui venait de vendre Skype à eBay pour quelque 3,5 milliards d’euros. Une vente historique qui allait placer le Luxembourg sur la carte de l’ICT et favoriser l’éclosion de l’écosystème du secteur. De gauche à droite sur la photo : Gerard Lopez, Mark Tluszcz et Hans-Jürgen Schmitz.

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Vivier Le Losc compte sur un vivier de jeunes joueurs formés dans son centre pour alimenter son équipe de base.

dans ces créneaux. Ils le feront probablement depuis Luxembourg.

Vous jouez le rôle d’ambassadeur du Luxembourg, qui n’est pas forcément sur la carte de certains projets par défaut…

sur plusieurs l at i t u d e s

DES ÉTATS-UNIS AU MOYEN-ORIENT Gerard Lopez, une entreprise et un réseau constitué autour de ses sociétés. Des fidèles, amis souvent, forment sa garde rapprochée. Au Losc, on re­trouve ainsi Marc Ingla en tant que directeur du club. Ce business angel, ancien vice-président du FC Barce­ lone, est associé à Mangrove Capital Partners depuis 2012. Habitué des jet-lags, sur plusieurs latitudes, Gerard Lopez compte une cinquantaine de personnes à ses côtés. Son hub technique de Nekton est basé à Londres (photo). Différentes équipes sont réparties en fonction de différentes activités, des États-Unis à Dubaï, ou encore en Suède. Si la délégation est un maîtremot, le patron attend une certaine disponibilité de ses équipes. Et garde la main en direct sur ses investissements technologiques.

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ce n’est pas uniquement une personne que vous rajoutez à votre base de données, mais un ensemble de contacts. Plus vous tissez ce réseau, plus c’est exponentiel, au point de devenir un cercle. C’est ce que j’appelle le renforcement social. Un réseau se crée, car vous avez des atomes crochus avec une personne. Je remarque d’ailleurs que les patrons des plus grandes sociétés technologiques n’ont, pour la plupart, aucun cursus technique à leur CV.

Oui, je joue volontiers le rôle d’ambassadeur, sans aucune hésitation. Dès que cela fait du sens, je n’hésite pas. J’ai toujours dit que je devais énormément au Luxembourg… La question n’est pas la présence du Luxembourg qui est sur la carte, mais plutôt la concurrence entre les capitales euro- Ce qui pose la question de l’orientation péennes qui se positionnent toutes pour attirer ce des études chez les plus jeunes… genre de projet. Le Luxembourg doit se battre face Lorsque je donne des conférences dans les univerà des villes qui disposent de plus de connexions sités, je défends l’idée d’arrêter de former des aériennes directes… mais le pays dispose d’autres technocrates. Avec l’intelligence artificielle et la robotique, d’ici 10 à 15 ans, les métiers techniques avantages importants. Même si on peut avoir une d’aujourd’hui n’existeront plus sous leur forme réunion avec le ministre des Finances en Allemagne, cette réunion se fera dans six mois. Pour le fondateur d’une société technologique, six mois, c’est une perte de temps. Alors qu’au Luxembourg, il est possible d’obtenir une réunion en trois, quatre semaines, avec beaucoup plus d’efficacité. Ce type d’avantage n’est pas forcément connu à l’étranger, il faudrait davantage en parler.

Vous êtes encore résident luxembourgeois ?

Je ne suis résident de nulle part [rires]. En théorie, j’ai une carte de résidence aux Émirats arabes unis. Qu’est-ce qu’un résident quand vous devez créer une matrice d’activités à l’international ?

Comment avez-vous tissé cette matrice, ce réseau ?

Ceci me rappelle un de mes premiers succès qui a été Skype, avec mes associés Mark Tluszcz et Hans-Jürgen Schmitz. Chaque contrat rajouté à votre base de données dans Skype apportait théoriquement autant de contacts que les vôtres. C’est le même principe pour tisser un réseau. Quand vous rencontrez un décideur, si le contact passe,

«  Je défends l’idée d’arrêter de former des technocrates. »

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Communication Après une première saison loin des caméras, le président Lopez est passé à une phase de communication davantage publique.

Soulagement En ce soir de match, le Losc gagne 3-0 face à Saint-Étienne. Le président a attendu le coup de sifflet final pour laisser éclater sa joie.

Après-match Le président Lopez rencontre Renato Sanchez recruté cet été pour 20 millions d'euros.

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«  Je n’ai pas repris le Losc par souci d’égo. »

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actuelle, car une machine s’en chargera nettement mieux qu’un humain. Les enfants doivent axer leurs études sur des matières fondamentalement humaines. Comme le disait Rabelais, il faut remettre l’être humain au centre de tout. La seule chose qui nous différenciera d’une machine d’ici 15 ans, c’est notre capacité à nous associer avec des personnes de façon intuitive. Les machines n’en seront pas encore capables. Par contre, chaque progrès des machines à l’avenir sera un progrès beaucoup plus décisif qu’un progrès d’être humain. Par exemple, l’aspect purement technique de la comptabilité sera effectué par une machine. La valeur ajoutée du comptable résidera dans la compréhension d’une culture, de l’habitude de ses clients. Et cette compréhension est possible par des matières telles que la littérature, les arts, l’histoire… faire des études purement techniques n’aidera pas à grand-chose d’ici 10 à 15 ans.

Y a­t­il un filtre qui vous fait dire « je ne ferai pas d’affaires avec cette personne » ?

Il y a tout simplement des aspects humains. Avoir un large réseau vous donne le luxe de choisir avec qui vous voulez travailler et le deuxième luxe de pouvoir vous renseigner sur une personne. Les valeurs et l’éthique entrent en compte. J’ai la chance de ne pas avoir besoin de tout faire. Même si je suis omnivore en termes de projets, je peux en refuser s’ils ne correspondent pas à mes valeurs.

Les neurosciences sont un domaine qui vous intéresse. Quel est le lien avec le monde de l’entreprise ?

qui sont actives dans les applications pour smartphones représentant le tronc à partir duquel vont naître des arborescences dans la communication – par exemple la capacité à traduire immédiatement –, dans la santé, dans l’éducation. Le smartphone a supplanté la télé ou la console de jeux comme « hub » domestique pour faire du commerce électronique. Mais le smartphone ne peut pas tout. Dès qu’il sera possible d’avoir de la technologie sur soi, nous allons revenir à des devices dédiés à des usages séparés. Peut-être reviendrons-nous à des outils plus petits qui ne feront plus que des appels vocaux… qui fonctionneront vraiment. À l’échelle macroéconomique, la bataille autour des droits douaniers américains et chinois ne concerne pas l’import-export de produits, mais bien la 5G qui est au cœur de ce que j’évoquais. La 5G permettra de connecter beaucoup plus d’outils, qui seront davantage séparés que le smartphone n’est centralisé.

Une technologie qui serait aussi incrustée au corps humain ?

AU LOSC

UN STADE, UNE ENTREPRISE, DES FINANCES Les années se suivent et ne se ressemblent pas pour le Losc. Proche de la relégation durant la saison 2017­2018, accusant des problèmes financiers et interdit de recrutement un temps par la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) de la Ligue française de football professionnel, le club du Nord a visiblement retrouvé des couleurs dans ses comptes. Selon le CIES – Obser­ vatoire du football, basé en Suisse –, Lille présente le meilleur bilan net de transferts dans les cinq cham­ pionnats majeurs européens entre 2010 et 2019, avec un excédent de 249 millions d’euros. Meilleurs bilans nets des transferts, clubs du Big Five

Oui, même si je ne suis pas fan.

Que pensez­vous de l’initiative de Facebook de lancer sa propre monnaie, la Libra ?

Facebook est en perte de vitesse importante chez les moins de 18 ans. Sans être arrogant, je l’ai toujours prédit. Facebook a d’abord été créé comme un outil de communication et est vite devenu un outil social, en étant vu par ses utilisateurs comme la réponse à tout sans pourtant tout faire de façon optimale. J’ai eu l’occasion de donner un discours au Forum des Amériques, aux côtés de John Negroponte, l’ancien patron de la CIA. J’y ai dit que la prochaine génération, celle qui est actuellement à l’école primaire, cherchera à préserver davantage sa vie privée. Ce qui ne veut pas dire qu’elle ne partagera plus, mais elle le fera de manière plus intelligente. Or, Facebook, c’est tout le contraire. Ce qui explique sa perte de vitesse. Mais grâce à sa capitalisation, le réseau social peut miser sur de nouvelles fonctions ou de nouveaux produits pour se rattraper. S’il souhaite continuer à capter l’univers d’utilisateurs qu’il possède, il doit capter leur argent. On parle souvent de « stickiness » dans le domaine des technologies, soit le degré de « colle » que vous avez à une application. Si vous avez votre argent sur une app, votre degré de « stickiness » est très élevé. La Libra est donc un moyen d’enrayer le départ d’utilisateurs ou en gagner de nouveaux avec un outil qui est on ne peut plus « sticky » : l’argent.

Tout système d’organisation, aussi efficace qu’il soit, ne marche pas si les personnes ne fonctionnent pas entre elles. Ce qui fait la différence, ce n’est pas l’être humain dans sa capacité cognitive à absorber de la connaissance, mais dans sa capacité à ressentir des choses. Cette intelligence émotionnelle est très peu considérée en entreprise, car elle nécessite des outils spécifiques, une écoute pour gérer in fine ce qui s’appelle la culture d’entreprise, qui ne peut pas être gérée par des processus. Nous ne sommes pas des machines. Certains ont la capacité innée de mettre en place la culture d’entreprise. Souvent, ces personnes-là mettent l’humain au centre de leurs réflexions et non les processus. Cette problématique s’illustre chez les start-up qui rencontrent des problèmes en phase de croissance, quand toute l’équipe ne se connaît plus personnellement. Il y a une déconnexion émotionnelle qui est souvent remplacée par des processus, qui peuvent s’avérer utiles pour cer- Comment percevez­vous taines opérations. Mais il ne faut surtout pas justement l’utilisation de nouvelles formes de monnaie ? oublier la partie émotionnelle. Les monnaies virtuelles rempliront­elles, Les cryptomonnaies, bitcoin ou autres, auront une à terme, une fonction de monnaie d’échange ? vraie valeur ajoutée lorsqu’elles rempliront les C’est inévitable. Mais nous sommes encore à l’âge fonctions d’une monnaie et ne seront plus uniquede pierre technologique. Avec le smartphone, nous ment un instrument d’investissement mutualisé. avons un outil qui nous permet de faire différentes La deuxième problématique vient du manque de opérations, financières ou non, mais qui n’est pas régulation des cryptomonnaies. Tout en gardant en tête la valeur technologique et l’innovation « native ». À partir de ce constat, nous allons assisapportées par les réseaux distribués, il faut amener ter à l’émergence d’une arborescence. Les sociétés

2010 ­ 2019

+83

2 AS Monaco FRA +215 ­76 3 FC Genoa 1893 ITA +193

+25

4 Olympique Lyonnais FRA +174 +45 5 Udinese Calcio ITA +169

+1

6 TSG 1899 Hoffenheim GER +139 +94 7 Athletic Club Bilbao ESP +114 ­5 8 Montpellier Hérault SC FRA +111 +22 9 Atalanta BC ITA +109

+26

10 RCD Espanyol ESP +95

+36

SOURCE Observatoire du football CIES

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1 Losc Lille FRA +249

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se s autre s activité s

DE METROCAB À NEKTON Gerard Lopez poursuit l’aventure Ecotive avec la marque de taxis urbains électriques et hybrides Metrocab. Dévoilée en 2012 en avant-première au Luxembourg, elle a vu le jour avec le soutien financier initial des deux sociétés d’investissement cofondées par Gerard Lopez : Mangrove Capital Partners et Genii. « Les phases de prototypage et de tests sont terminées, annonce Gerard Lopez. Londres est l’option naturelle pour l’entrée en bourse que nous visons car un de nos produits est le ‘ black cab ’ pour la capitale britannique, mais l’Asie repré­ sente de nombreux clients potentiels également et nous ne voulons pas être dépen­ dants des incertitudes liées au Brexit. » Depuis son QG londonien, Nekton devrait devenir une marque globale dans les infrastructures et le transport d’énergie sur base de l’expérience glanée en Russie. Cap sur les marchés asiatiques, le Moyen-Orient, l’Inde et l’Amérique latine.

genii

LA FORMULE 1, L’AUTRE PASSION Revendue à Renault fin 2015, l’écurie de Formule 1 Lotus n’a pas tout à fait disparu de l’agenda de Gerard Lopez. Tout d’abord parce que Genii en est toujours l’actionnaire minoritaire. Et l’homme d’affaires luxembourgeois siège en effet au conseil d’admini­stra­tion de Renault Sport Racing, l’entité britannique qui chapeaute l’écurie à Enstone (Angleterre). Il y a côtoyé un certain Alain Prost, l’ancien champion de Formule 1 qui a fait son entrée au conseil en juillet dernier.

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de la régulation dans ce domaine qui n’est pas encore accessible à tous. C’est pour cela que j’ai décidé de conseiller le fonds en fintech et IA dont je parlais et d’orienter ses initiateurs vers le Luxembourg en raison de l’écoute dont pouvait faire preuve la CSSF, mais aussi dans l’optique de partager leur expérience avec les pouvoirs publics. Je voudrais que le Luxembourg soit leader dans le domaine des cryptomonnaies. Nous avons tout pour l’être, mais la seule façon d’être véritablement leader dans ce type de domaine est de disposer du capital humain. À l’instar de ce que nous avions fait pour le développement de Skype, qui a ensuite amené eBay puis Paypal à s’installer au gré des rachats de Skype. Ces arrivées ont permis l’émergence d’un écosystème de sociétés qui ont apporté des compétences au Luxembourg. Dans le monde digital d’aujourd’hui, un tel effet boule de neige peut apporter beaucoup de valeur à un pays.

Nous sommes au début d’une nouvelle aventure ?

«  Nous ne sommes pas des machines. »

­intermédiaire dans les 20 à 30 prochaines années est l’hybride, car la centrale thermique est dans la voiture, elle permet d’éviter les pertes et les bornes de chargement. Je parierais contre le « tout-électrique », sans hésiter.

On est vraiment au début de quelque chose. Le Luxembourg a une carte à jouer en tant qu’outsider. Nous avons les mêmes chances que les grands pays. Seuls le capital humain et les décisions feront Le Luxembourg peut-il se positionner la différence. La capacité à décider rapidement dans le domaine de l’économie green ? et de façon concrète est très importante. Or, il sera Deux éléments sont essentiels pour que le toujours plus simple de passer un texte de loi à la Luxembourg réussisse dans les nouveaux Chambre des députés pour quelque chose de fondomaines d’activité : attirer le capital humain et damental comme peuvent l’être les monnaies le former. C’est le rôle de l’université. Mais il est électroniques plutôt que de passer un texte au aussi impératif de faire évoluer les cursus souvent Congrès des États-Unis. La puissance économique très figés et pas toujours créatifs dans l’enseigneest là-bas, mais la puissance d’action économique ment secondaire, qui a tendance à envoyer les est ici. Entre autres. jeunes dans ce que j’appelle la « technocratie ». Votre vision consiste-t-elle à placer D’où l’importance d’attirer également des cerle Luxembourg, à terme, en tant veaux de l’étranger, qui apportent d’autres visions que leader des cryptomonnaies ? et une expérience en dehors du système éducatif Je veux aider le Luxembourg à courir plusieurs luxembourgeois. marathons dans ce domaine, pour essayer d’en Le Luxembourg, une start-up nation. gagner un ou au moins de terminer sur un podium. Un doux rêve ou une réalité ? Le Luxembourg a une taille tellement intéressante Il l’a déjà été dans la finance, dans le satellitaire. Il que pouvoir compter sur un domaine qui le porte faut désormais s’engager sur plusieurs courses pendant 20 ans change la donne. Nous avons connu pour en gagner une et devenir spécialiste dans un des exemples par le passé. Les autres pays n’ont domaine. Oui, le Luxembourg peut être une pas le même luxe. Ils doivent courir six marathons start-up nation. La logique voudrait que cela se et terminer sur six podiums… ce qui est un désapasse autour du monde de la finance, mais avec la vantage important. créativité et l’évolution technologique, beaucoup L’automobile est une de vos autres de choses sont possibles. On pourrait dire que le passions. Êtes-vous un supporter Luxembourg devrait penser out of the box. Mais du « tout-électrique » ? why have a box ? Il ne faut même plus avoir de L’électrique est un problème plus qu’une vraie boîte au départ de la réflexion et, dans ce cas, il y solution. Ce sont les marchés et les législateurs qui aura des opportunités si nous sommes ouverts et poussent cette idée, qui sera catastrophique à que nous répondons efficacement à celles-ci. terme. Le 100 % électrique ne marche pas parce Je serais déçu si le Luxembourg n’était pas leader que les réseaux électriques existants ne sont pas dans le domaine de la finance, en sachant ce que capables de porter une capacité de charge adécela va signifier dans les prochaines années… Dans quate. À Londres, selon une étude confidentielle, cette course-là, le Luxembourg ne peut pas se permais connue dans les milieux, le pourcentage de mettre de ne pas gagner. Sinon, il remiserait une véhicules électriques qui peuvent être chargés expertise acquise depuis plusieurs dizaines d’années dans un domaine où tout le monde se bat. L’effort avant d’avoir une rupture du réseau électrique est devra donc être, plus que jamais, collectif. de 3,7 %. Qu’est-ce qui marchera ? La solution

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PUBLIREPORTAGE

LE CHANGEMENT DANS LA CONTINUITÉ Le 31 août, Christelle Zimmer et Vincent Giudicissi (à droite) ont pris la direction de HBH en tant qu’Administrateurs Délégués. Bernard Manchel (à gauche), à la tête de la société depuis 1992, a été nommé Président du Conseil d’Administration.

Présents depuis respectivement 27 et 20 ans et déjà impliqués dans les prises de décision, les 2 administrateurs délégués connaissent une évolution logique dans leur carrière. C. Zimmer sera chargée de la gestion administrative et financière ainsi que des RH. V. Giudicissi s’occupera de l’opérationnel et du développement des activités de HBH. Fondée en 1988, HBH est une société reconnue dans le secteur de la construction à Luxembourg. Sa structure agile permet à ses collaborateurs d’évoluer en toute confiance et de manière autonome et responsable. Ses activités se scindent en 2 métiers : • Le Management de projet intègre le pilotage (coordination, planification, gestion financière des études et des travaux), l’assistance au maître d’ouvrage, la maîtrise d’ouvrage déléguée et l’activité de quantity surveyor. • La coordination sécurité et santé assure la gestion des risques de coactivités durant l’élaboration et la réalisation de l’ouvrage.

Au cœur de projets ambitieux, HBH est un vrai chef d’orchestre respectueux des missions de chacun. En raison de son expérience et ses valeurs, HBH tire le meilleur des compétences des parties prenantes impliquées et offre de nombreux bénéfices à ses clients, outre le respect du triangle « coûts, qualité, délais » : • plus de sérénité pour avancer dans leur projet ;

Membre agréé DGNB depuis 2019, HBH peut assister ses clients, avec son partenaire auditeur basé à Stuttgart, pour obtenir « clefs en main » la certification environnementale allemande DGNB sur tout projet de construction au Luxembourg. HBH peut, par ailleurs, faire valoir son intérêt pour l’économie circulaire et la philosophie du cradle to cradle.

• des conditions optimales pour effectuer leurs choix ;

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• une plus-value dans les solutions mises en place.

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Grâce à la répartition de leurs rôles, C. Zimmer et V. Giudicissi veulent renforcer la relation client et proposer plus de flexibilité et de proximité, tout en faisant évoluer leur métier et en recentrant l’entreprise sur l’humain.

hbh@hbh.lu HBH.lu

La numérisation est un des aspects majeurs de cette évolution, via notamment le BIM (Building Information Modeling), dont HBH tire parti pour organiser, optimiser et suivre les projets (BIM 4D et BIM 5D).

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« J’espère bien qu’un jour on aura un astronaute luxembourgeois » La rentrée s’annonce bien occupée pour Étienne Schneider. Le ministre de l’Économie, qui est aussi en charge de la Santé, revient sur les gros dossiers qui l’attendent : croissance économique, légalisation du cannabis et Semaine des ressources spatiales.

Auteurs

Matthieu Croissandeau et Thierry Labro Photographe

Jan Hanrion (maison moderne) Septembre / Octobre 2019 —

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Étienne Schneider Space cowboy

L’affaire Knauf a-t-elle laissé des traces ?

Tout a commencé avec ce dossier, oui. Ce qui m’a le plus gêné dans cette affaire, c’est qu’on importe ces produits, on les subventionne pour isoler nos maisons, mais on ne veut pas qu’ils soient produits au Luxem­ bourg. C’est un raisonnement que je ne peux pas accepter d’un point de vue intellectuel. Depuis cette affaire, les nouveaux développements industriels ne sont plus accueillis de la même façon. Ils sont régulièrement mis en cause. En tant que ministre de l’Économie, je ne comprends pas. On s’est donné une stratégie, il y a une quinzaine d’années, pour devenir moins dépendant de la place financière. On a vu, en 2008, que cette monoculture économique présentait un danger énorme. L’idée était de diversifier vraiment l’économie. Et pas seulement dans les services, mais aussi dans l’industrie.

s t r at é g i e

« Luxinnovation doit être le bras rallongé du ministère » Étienne Schneider se félicite de la première année passée par Sasha Baillie  à la tête de Luxinnovation. Pour le ministre de l’Économie, « Luxinnovation doit être l’extension du ministère. Nous allons faire des missions économiques, nous ramenons des investisseurs potentiels, et ­­Luxin­novation doit faire le reste, mettre en œuvre les stratégies que nous décidons, explique-t-il. Et j’avais remar­ qué que Luxinnovation, parfois, s’en fichait. Aujourd’hui, nous sommes alignés. Sasha travaille dans mon cabinet, il n’y a plus d’erreur d’interprétation de ce que veut le ministre. »

Vos collègues écologistes au gouvernement en font-ils trop ? La croissance se contracte dans la zone euro, certains pays tournent aujourd’hui au ralenti. Êtes-vous préoccupé en cette rentrée ?

Je suis préoccupé par la situation en Europe, mais aussi par la situation du commerce mondial. La guerre commerciale que se livrent la Chine et les États-Unis ou les différends qui existent entre les ÉtatsUnis et l’Union européenne ont des effets négatifs sur l’économie en général. Le Luxembourg n’est pas trop touché pour l’instant, heureusement. Notre économie tourne toujours assez bien. Les résultats des finances publiques sont excellents. Le pays a conservé son triple A, ce qui est extrêmement important compte tenu du poids de la place financière dans notre économie. Mais nous devons rester vigilants. Mon autre préoccupation concerne tous ces débats qui remettent en cause la croissance pour des raisons climatiques ou environnementales...

C’est-à-dire ?

Il y a des divergences de vues. C’est politique. C’est connu. M. Bausch ou Mme Dieschbourg sont d’un autre parti, ils ont une autre philosophie. Nous partageons le même objectif : une économie propre. Mais moi, je préconise plutôt de développer les technologies pour faire en sorte qu’on puisse marier le secteur industriel avec une économie propre, alors que de l’autre côté, on préfère plutôt éviter l’industrie tout court.

Les Luxembourgeois seraient-ils devenus frileux ?

nous connaissons tous très bien les effets néfastes d’une croissance proche de zéro ou très modérée sur l’emploi ou sur nos systèmes sociaux. Cette Commission a la possibilité d’agir pour la croissance, de lancer de nouveaux projets d’investissement qui seront neutres du point de vue du bilan carbone. J’observe que pendant ce temps-là, la concurrence chinoise ne dort pas. Ils sont en train de développer des technologies qu’ils vont ensuite vendre ici en Europe.

Il ne s’agit pas seulement des Luxem­bourgeois. C’est une tendance générale, du moins en Faut-il un plan von der Leyen, Europe. On le voit bien avec le succès des comme il y a eu un plan Juncker ? Fridays for Future ou la popularité de Greta Il n’y a pas d’autre choix. Il faut lancer un Thunberg. Ça a créé une ambiance qui est grand plan d’investissement qui marie déveplutôt opposée à tout ce qui a une cheminée ! loppement économique avec protection du Les bureaux, ça va, la cheminée, ça ne va pas... climat. C’est le grand enjeu économique de L’Allemagne voit son économie ralentir cette Commission.

alors même que ses finances publiques sont excédentaires. Doit-elle dépenser pour relancer la machine ?

Oui, absolument. Je pense que l’Allemagne fait aujourd’hui une erreur. Après autant d’années de déficit à cause de la réunification, je comprends très bien qu’ils veuillent avoir un budget équilibré. Mais là, on ne parle plus d’équilibre, ce sont des surplus énormes. Il est temps que les Allemands réinvestissent cet argent. Il est clair que si l’Allemagne ne tourne plus à la même cadence que ces dernières années, cela aura des répercussions sur la croissance au Luxembourg.

Qu’avez-vous trouvé comme dossiers chauds sur votre bureau, pour cette rentrée ?

Je ne suis pas seulement ministre de l’Économie, mais aussi en charge de la Santé. Et une de mes priorités est de délivrer prochainement la stratégie sur la légalisation du cannabis. J’avais prévu de le faire avec Félix Braz cet automne, mais je le ferai seul en raison de ses problèmes de santé. L’autre sujet important concerne la démographie médicale. Un rapport me sera remis prochainement. Des décisions stratégiques suivront pour faire en sorte qu’on ait assez de médecins et d’infirmiers à l’avenir.

Le Luxembourg a une économie et un tissu industriel extrêmement « propres ». Si on se compare à bien d’autres pays, on est vraiment top. Mais je vois bien qu’il y a des réticences dans l’opinion publique. J’ai un peu le sentiment que les gens ne veulent plus d’entreprises industrielles dans notre pays car ils voient l’industrie comme quelque chose de nuisible, de polluant. Or, ce n’est plus le cas ! Tous les projets en cours Vous irez en chercher à l’étranger ? embrassent les meilleures technologies Une nouvelle Commission européenne disponibles pour impacter le moins pos- s’installe. Qu’en attendez-vous ? Il y a plusieurs axes. Nous devons d’abord Beaucoup ! D’abord, qu’elle agisse dans le sible l’environnement. Aujourd’hui, l’indévelopper la formation médicale ici, au cadre d’une relance économique. La croisdustrie est high-tech. Certaines n’ont même Luxembourg. Aujourd’hui, les jeunes partent sance recule dans l’Union européenne. Or, plus de cheminée sur leur toit ! faire leurs études à l’étranger et il y a tou-

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n at i o n b r a n d i n g

La nouvelle image du Grand-Duché

Le ministre de l’Économie attend beaucoup de la nouvelle Commission européenne pour relancer la croissance.

jours le risque qu’ils ne reviennent pas. Le manque de personnel médical est un problème qui va devenir crucial au regard de la démographie. Les gens deviennent de plus en plus vieux, donc la population qui a besoin de soins augmente continuellement. Et c’est le cas un peu partout en Europe. On ne peut donc pas se contenter de dire qu’on ira recruter des médecins en Allemagne, en France ou en Belgique, car ils sont confrontés au même problème. Par ailleurs, il y a aussi une question relative à l’attractivité des métiers de médecin ou de soignant. Aujourd’hui, le Luxembourg ne fait plus vraiment la différence.

Faut-il les payer mieux ?

Il faut peut-être les payer mieux, mais surtout et aussi rendre leur activité plus attractive, leur permettre de mieux se développer. On parle des cabinets de groupe que l’on souhaite mettre en place ou des appareillages qu’ils pourront utiliser. La réponse sera certainement un mix de ces mesures.

Et la légalisation du cannabis, c’était vraiment une urgence ?

Le nation branding porte ses fruits pour le ministre de l’Économie, qui souligne aussi les répercussions à l’étranger qu’ont eues les réformes et les projets de la coalition. « L’image négative de place financière a changé, estime-t-il. Pierre Gramegna a fait des efforts énormes pour que le pays soit retiré de toutes les listes noires et grises. Les réformes réalisées ces dernières années et les annonces effectuées ont également donné au Luxembourg l’image d’un pays moderne et ouvert d’esprit. Le cannabis, les transports publics gra­ tuits, la séparation de l’Église et de l’État sont autant de projets positifs pour notre image de marque. »

d’identité ni sur le passeport. Il faut donc trouver une solution pour prouver sa résidence. C’est pour cela que je dis qu’en pratique, ce sera compliqué. Tout est possible. Mais avec la confidentialité des données personnelles, il faut voir comment on va gérer tout ça. Nous voulons éviter que le Luxembourg devienne Amsterdam et que tout le monde vienne ici pour s’approvisionner en cannabis. Je rappelle qu’il sera interdit d’en consommer sur la place publique, dans les bars ou dans la rue. L’autre risque que nous voulons éviter est la multiplication des contrôles aux frontières par nos voisins français, allemands ou belges. En tant que ministre de l’Économie, freiner l’accès au pays me poserait un vrai souci...

Ce n’était pas une urgence. C’était un projet qui figurait dans notre programme électoral, et il y a eu une demande énorme. On a été pressés pour avancer plus vite que c’était prévu. L’urgence que je vois, c’est plutôt la prévention dans laquelle on va investir beaucoup d’argent dans les années à venir. Mais Cette loi pose quand même beaucoup le cannabis est un sujet qui intéresse beau- de problèmes... Quels effets positifs coup, même au-delà du continent. en attendez-vous ? Vous avez déclaré que vous Nous menons, depuis des dizaines d’anne vouliez pas que le Luxembourg nées, une politique antidrogue qui n’a pas devienne un nouvel Amsterdam. de résultat. Les gens, notamment les jeunes, Comment allez-vous faire ? s’approvisionnent en cannabis au marché En fait, dans la théorie, c’est facile. Dans noir et ce qu’on leur vend, c’est de la merde. la pratique, ce sera un peu plus difficile. Et puis, il y a toujours le risque, quand vous On va se limiter à vendre le cannabis aux commencez avec le cannabis, de passer à résidents. d’autres produits plus dangereux. Comme C’est-à-dire, concrètement ? vous êtes toujours en contact avec vos Il faudra montrer une carte ? dealers, ceux-ci finissent toujours par Le problème, c’est qu’on n’en a pas. essayer de vous vendre des choses qui ont une marge bénéficiaire plus importante L’adresse ne figure ni sur notre carte pour eux. Voilà pourquoi nous nous sommes dit qu’en retirant le cannabis du secteur illégal, on en contrôlerait non seulement la qualité et donc la nocivité, mais en plus, on sortirait les con­sommateurs de ce milieu...

« On va se limiter à vendre le cannabis aux résidents. »

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n e w s pa c e

Moins de 2 % du PIB Étienne Schneider ne s’en cache pas : d’ici 10 ans, le ministre de l’Économie verrait bien le new space représenter 5 % du PIB. L’objectif est ambitieux. Selon les dernières statistiques disponibles, le secteur de l’es­­pace emploierait 800 personnes au Luxem­bourg pour un PIB de 1,8 %. Une étude est en cours à l’Agence spatiale luxembourgeoise (LSA) avant le conseil ministériel de l’Agence spatiale européenne de décem­bre, qui doit se pencher sur les questions budgétaires. « Un PIB de 5 %, disait le directeur de la LSA, Marc Serres, à l’occasion du premier anniversaire de l’agence,  ça voudrait dire qu’on essaie de doubler, donc d’avoir un deuxième acteur de la taille de SES. » Car le numéro un mon­ dial des opérateurs de satellites représente plus de la moitié des emplois dans le secteur.

d’euros pour démarrer et pouvoir monter rapidement à une centaine de millions d’euros. Mais il faut voir combien le secteur privé veut mettre, sachant que nous ne souhaitons pas que l’État soit majoritaire dans ce fonds.

Le new space sera-t-il intéressant pour le Luxembourg en termes de projets ? D’image de marque ? De revenus ?

défense a augmenté, l’Otan a les capacités de communication dont elle a besoin, et on gagne de l’argent avec cet investissement, de l’ordre de 12 à 13 %, une fois que le satellite est commercialisé, en plus des retombées de notre investissement dans SES.

Comment se passe la relation avec l’Agence spatiale européenne (ESA) ?

En tout ! Même si les revenus viendront plus J’ai une relation excellente avec le directeur tard... C’est une affaire de développement général de l’ESA, le docteur Johann-Dietrich d’activité, de recherches. Le Luxembourg Wörner, qui est convaincu de ce que nous s’est engagé auprès de l’Union européenne sommes en train de faire et qui lance même à investir 2,3 à 2,6 % de son PIB dans la des programmes à l’intérieur de l’ESA, pour recherche. Or, nous en sommes toujours à développer ce secteur. Il considère vraiment 1,6 %. Mais nous n’allons pas dépenser pour le Luxembourg comme un pays pionnier. Je dépenser... Nous avons besoin de trouver signerai par ailleurs, en octobre, un accord de nouveaux projets dans lesquels investir. avec la Nasa. J’ai rencontré son directeur Or, avec le new space, nous avons un secgénéral, Jim Bridenstine, il y a trois mois. teur qui a un besoin de recherche énorme J’étais invité comme un des principaux speapour les années à venir. L’intérêt direct est kers à une conférence organisée par les d’attirer les entreprises au Luxembourg, de Américains sur le new space. M. Bridenstine créer ce hub d’experts dans cette matière, était présent, et il me disait qu’il y a plein de d’où les chaires et formations à l’Université choses que nous pourrions faire ensemble. de Luxembourg. Je suis convaincu que le Qu’est-ce que le Luxembourg peut secteur du new space va être révolutionné bien apporter à la Nasa ? Les études internationales montrent que dans les années à venir, et le Luxembourg On a récemment signé un accord avec la cela ne fait pas baisser la consommation… joue déjà un rôle dans ces changements. Je Chine. J’ai demandé au ministre chinois pourCe n’est pas le but. Encore une fois, l’objectif suis invité à parler partout, à expliquer ce quoi ils avaient conclu cette coopération avec est vraiment de lutter contre le trafic et les nous, alors qu’ils ont déjà tous les moyens qu’on a mis en place. Un pays peut-il exister dans ce secteur qu’il leur faut. Il m’a répondu : « Le volet que mauvais produits. Vous-même, vous fumez du cannabis ? sans partir dans l’espace ? vous êtes en train de développer nous intéNon, je ne fume pas du tout. Oui, bien sûr, on peut exister sans avoir de resse beaucoup, mais si nous le faisons nousEt demain, quand ce sera légal ? base de lancement ! Je vous rassure, je n’ai mêmes en tant que Chine, on va être pointés Non plus. Même lorsque j’ai été au Canada pas l’intention d’en créer une. Le bilan en du doigt. Nous préférons montrer que nous pour un voyage d’étude sur le sujet, je n’ai matière de CO2 serait une catastrophe [rires]. essayons de faire quelque chose avec un pays pas essayé ! Mais j’espère bien qu’un jour on aura un neutre comme le vôtre. » Quand Wilbur Ross Quel est l’objectif de la Semaine astronaute luxembourgeois ! est venu signer le memorandum of undersdes ressources spatiales qui se déroulera Où en est-on avec GovSat ? tanding, il est venu spécialement des ÉtatsLe premier satellite continue à gagner du 7 au 11 octobre prochains ? Unis au Luxembourg et est reparti ensuite. L’idée est de rassembler des experts et des des clients. L’idée d’un deuxième C’était exceptionnel. Normalement, quand sociétés du monde entier autour du thème satellite plane-t-elle ? nous signons un accord avec les États-Unis, des ressources spatiales. C’est important Ce n’est plus de mon ressort. J’étais d’avis c’est nous qui nous déplaçons là-bas, et on pour notre pays qui a le lead sur le secteur qu’une fois les capacités du premier vendues, ne signe même pas avec un ministre, mais ce serait intéressant d’en lancer un deuxième. avec un sou­­­s-sous-sous­­-fonctionnaire. du new space. Ça nous permet de dévelopMais je ne suis plus le ministre en charge de Que vous a-t-il dit ? per cette image de marque, c’est une belle fenêtre vers l’international. Et puis, cela doit ce dossier, c’est le ministre de la Défense. Je Il m’a dit, entre quatre yeux : « Le Luxem­ nous aider aussi à trouver des partenariats l’avais lancé à l’époque pour augmenter l’efbourg est le seul pays qui a compris l’intéaux sociétés qui sont déjà à Luxembourg. fort de défense à l’Otan sans acheter d’armes rêt économique majeur qui se trouve Est-ce que le fonds d’investissement ni de blindés, mais en faisant quelque chose derrière ce secteur. Vous bougez, et tous les sera prêt pour cette Semaine ? qui aurait des retombées directes sur autres dorment. » Et quand une adminisC’est une bonne question. On est dans la tration américaine a voulu travailler avec Luxembourg. Un nouveau marché s’est dernière ligne droite, mais je ne sais pas si ouvert pour une société luxembourgeoise, une entreprise canadienne dans le on sera prêts. Il reste à finaliser la question SES, dans le capital de laquelle l’État se ­do­maine de l’espace, Wilbur Ross a insisté des montants que doit investir chaque acteur. pour qu’ils aient une filiale au Luxembourg. retrouve. C’est un triple win : l’effort de On connaît les sommes sur lesquelles ils se sont engagés, mais il faut encore que leur board respectif les accepte avant qu’on puisse lancer le fonds. Combien le gouvernement mettra-t-il sur la table ?

Cela dépend ce que les autres mettront. Nous souhaiterions avoir entre 70 et 75 millions

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« Je suis convaincu que le secteur du new space va être révolutionné dans les années à venir. »

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événement

La Semaine des ressources spatiales fait le plein La question taraude le « ministre de l’Espace » depuis qu’il a lancé son initiative sur les ressources de l’espace : comment obliger les experts de l’espace à rencontrer ceux de l’industrie minière ? Les technolo­gies des uns pourraient servir aux autres, et inversement. Après le succès du Mining Space Summit en 2018, le Luxembourg accueillera 300 experts, du 7 au 11 octobre. La Semaine, organisée par le ministère de l’Économie et l’Agence spatiale luxembourgeoise, a intéressé l’Agence spatiale européenne, la Colorado School of Mines et l’Université spatiale internationale de Strasbourg. Et l’idée a tellement bien rencontré son public que les cours et les séances à la Chambre de commerce ou à Luxexpo The Box sont déjà « fully booked », dit-on à l’agence. Il reste encore des places pour la diffusion du film Apollo 11 le 10 octobre au Kinepolis.

Mais est-ce qu’à la SNCI ou ailleurs, on en a tiré une leçon ?

Pour Étienne Schneider, la Semaine des ressources spatiales est une vitrine idéale pour l’image du Luxembourg.

Nous sommes aujourd’hui en train de négo­ cier cette implantation.

Concrètement, quels types de projets peuvent se développer ?

Je vais vous donner deux exemples. Au­­ jourd’hui, un des coûts majeurs des satel­ lites est d’éviter les collisions. Tous les objets sont observés et, à chaque fois qu’il y a un risque de collision, un message part au pro­ priétaire du satellite pour lui demander de bouger son satellite. Mais cela coûte du car­ burant et donc, in fine, cela réduit la durée de vie du satellite. Or, dans 99,99 % des cas, ce n’est pas la peine... La précision n’est pas assez bonne, parce que le risque est évalué à 70 ou 100 km près. Une société a déve­ loppé un système qui offre une précision

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On espérait que les autres actionnaires iraient plus loin dans l’aventure, car certains étaient absolument convaincus. Mais cela n’a pas été le cas. Ça a foiré... Le CSV me critique aujourd’hui pour un projet d’investissement futuriste qui n’a pas marché. Mais je préfère quand même prendre le risque d’investir dans quelque chose qui pourrait vraiment profiter à l’État plutôt que de devoir payer des astreintes parce que je n’ai pas fait ce que j’aurais dû faire. Regardez, par exemple, les millions d’euros qu’on paie aujourd’hui parce qu’on n’a pas réalisé en temps voulu les sta­ tions d’épuration du temps de M. Halsdorf...

La SNCI est-elle toujours l’outil qui convient pour préparer les arrivées de ces sociétés au Luxembourg ?

de 2 à 3 kilomètres. Le nombre d’alertes va donc diminuer de 600.000 à 10.000 par La SNCI joue à la fois le rôle de banque et an. C’est un gain énorme pour les opéra­ d’investisseur. Si on trouvait un accord pour teurs dans l’espace ! Autre exemple : le refuela réorganiser en un volet banque au service ling. Comment transformer en carburant des PME et un volet investissement, nous l’hydrogène ou les produits qu’on peut trou­ n’aurions pas les mêmes problèmes. ver sur la Lune ? Une des sociétés qui déve­ Aujourd’hui, vous êtes obligé de ne pas avoir loppent ces technologies a déjà signé des une exposition trop élevée. La SNCI ne peut contrats, y compris avec des sociétés luxem­ pas investir trop dans une société sous peine bourgeoises comme SES. Avec ce pré­ de ne pas respecter la législation. contrat, maintenant, elle va voir les Vous rêviez d’être Premier ministre. in­­ves­­­­­tisseurs en leur disant « voilà notre N’être que vice-Premier ministre, idée et voilà notre client ». Toute cette éco­ ce n’est pas trop frustrant ? nomie se met en place comme ça. J’ai rencontré récemment le Premier Planetary Resources, vous disiez ministre de Malaisie qui a pris ses fonctions que c’était un peu inévitable que cela à l’âge de... 93 ans ! Je me dis que j’ai encore ne fonctionne pas toujours. le temps. Largement le temps !

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d’entreprise

recherchent un repreneur au luxembourg.

et si c’était le moment ?

* Source : Les Chiffres Clés 2018 de la Chambre des Métiers du Luxembourg

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«  L’Uni n’est pas une tour d’ivoire »

Auteur

Thierry raizer

Stéphane Pallage fait sa deuxième rentrée acadé­mique au campus de Belval. Doté d’un outil de travail que d’aucuns lui envient, le recteur défend la vision d’une uni­ver­sité connectée avec son époque. Et surtout avec son pays. Revue des priorités.

Photographe

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Agilité Stéphane Pallage mise sur la jeunesse de l’Uni pour que l’institution garde son agilité.

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Stéphane Pallage

’L

Uni vient d’être distinguée pour son ouverture à l’international dans l’édition 2020 du classement de référence The Times Higher Education Young University. Au début de la rentrée académique 2019-2020, vous êtes-vous fixé des objectifs chiffrés comme le font parfois les étudiants ?

Intrapreneur

Ce qui nécessite une certaine culture de la remise en question, de la confrontation constructive avec l’écosystème économique…

L’Université du Luxembourg n’est pas une tour d’ivoire. Elle ne l’a jamais été. On ne peut pas être une tour d’ivoire au 21e siècle, ce serait tragique pour une université. Nous devons être agiles, interdisciplinaires, multilingues, nous devons offrir des compétences transversales à nos étudiants, car personne ne peut dire de quoi le marché de demain sera fait. Nous répondons à des besoins tout en offrant une grande flexibilité dans la formation, avec un accent sur la résolution de problèmes, sur les outils plutôt que les connaissances, même si elles sont importantes…

Nous n’avons pas d’objectifs chiffrés, mais les classements représentent toutefois une belle reconnaissance. Ce qui est intéressant, c’est l’ensemble des classements, et pas un seul. Nous avons la chance d’être bien classés de manière récurrente dans différents palmarès. Je pense par exemple à Nature qui, pour la première fois l’an passé, nous a placés en 14e place dans un indice d’institutions de moins de 30 ans. Cet indice mesure l’augmentation du nombre de Quelles sont les nouveautés publications dans des revues scientifiques de cette rentrée académique ? Outre le master interdisciplinaire dans le de premier ordre. spatial et le nouveau curriculum en finance, Comment mesure-t-on l’impact qui est aussi essentiel, les travaux vont se global d’une université ? poursuivre pour la mise en place du curriLe classement en soi donne une idée de culum en médecine suite à l’arrivée de l’impact global, c’est un agrégat de différents critères, mais on peut aussi mesurer séparément les différentes missions de l’université. Il y a la mission d’éducation qui se mesure par l’employabilité des diplômés par exemple. Il y a la recherche, qui est peut-être la plus facile à mesurer grâce à différents paramètres en place comme le nombre de citations, le facteur d’impact des revues scientifiques, leur qualité… Nous avons aussi une mission de service qui est très importante et qui se décline sous la forme de partenariats de plus en plus nombreux, développés avec les représentants de l’industrie, de secteurs économiques comme l’ABBL dans le secteur bancaire. Dans le domaine spatial, nous avons construit un squelette de programme sur base de ce que nous pensions être les besoins du marché et nous nous sommes confrontés aux grands joueurs du monde de l’espace au Luxembourg et à l’international.

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« Nous étions en quelque sorte une start-up. Mais nous avons grandi. »

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Gilbert Massard au poste de directeur de l’enseignement médical. Ce chantier passera par des alliances internationales, mais aussi d’importants partenariats avec le secteur local, qu’il s’agisse du Luxembourg Institute of Health, du Luxembourg Centre for Systems Biomedicine (LCSB), mais aussi du Centre hospitalier de Luxembourg et du Laboratoire national de santé qui sont des acteurs importants au niveau de la recherche. Les autres hôpitaux seront amenés à jouer un grand rôle. Tout cela va se mettre en place d’ici septembre 2020 pour aboutir au bachelor. Et puis il y aura les spécialités, il faudra bien sûr attendre que la loi soit votée. Nous envisageons trois spécialités : neurologie, oncologie et médecine générale. Nous allons étape par étape sur ce dossier très important. Après le lancement du bachelor, nous l’évaluerons et déciderons s’il y a la place pour introduire l’étape manquante, à savoir le master.

Welcome Day L’Uni a accueilli ses quelque 6.000 étudiants le 13 septembre dernier lors du Welcome Day.

Est-ce que le cursus de médecine fera passer l’Université dans une autre catégorie ?

Beaucoup d’universités n’ont pas de c­ ursus en médecine, mais avoir la médecine est potentiellement une très grande chance. Cependant, il faut être prudent, car ce sont des études qui coûtent très cher.

Comment vivez-vous le départ de nombreux Luxembourgeois vers des universités étrangères lorsqu’ils entament leurs études supérieures ?

Il y a peu de pays dans le monde qui peuvent se targuer d’avoir une telle ouverture à ­l’international. Nous ne voulons pas ­freiner ce mouvement historique. Au contraire, nous avons rendu la mobilité de nos étudiants obligatoire. Tous les étudiants de bachelor sont obligés d’aller passer au moins un semestre à l’étranger, le plus loin possible. Ceci grâce aux ententes bilatérales signées avec plus d’une centaine d’universités dans le monde, y compris la Chine, Taïwan, Hong Kong, le Japon, les États-Unis ou encore le Canada.

Tout en essayant d’attirer des étudiants qui seraient tentés automatiquement de partir à l’étranger ?

Nous sommes là pour le Luxembourg. Mais nous ne devons pas forcer les gens à venir chez nous. Les étudiants doivent nous ­choisir pour notre excellence.

Faut-il une business school à l’Uni ?

Nous devons avoir une université qui enseigne le business, ce que nous faisons en partie. Si nous allons au-delà, nous pourrions nous associer, là aussi, avec d’autres acteurs. Nous avons un excellent master en entrepreneuriat et innovation, en collaboration avec la Chambre de commerce par exemple.

infrastructures

Un learning centre remarquable Ne dites pas bibliothèque, mais learning centre. Le lieu dans lequel Stéphane Pallage nous avait fixé rendez-­vous pour l’entretien porte le nom officiel de Maison du livre, selon les plans de développement du campus universitaire. Un ensemble architectural conçu par Valentiny hvp architects dans l’ancienne Möllerei, où le coke était mélangé à des additifs pour allumer les hauts fourneaux qui permettaient de produire l’acier. L’infrastructure moderne y côtoie en toute harmonie les traces d’un passé industriel. Un lieu qui est ouvert aux étudiants, mais aussi au grand public, et qui fait définitivement partie de la carte de visite du pays, tant pour son aménagement intérieur que pour sa façade en verre sérigraphié.

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Sur la base de votre expérience internationale, que vous inspire l’aventure spatiale du Luxembourg ?

Cela devait être certainement très osé dans les années 80, quand il y avait quelques grands joueurs comme les États-Unis, la France ou encore l’Union soviétique. Il fallait le faire ! Aujourd’hui, le pays est probablement le leader en matière de communication par satellite et il essaie de diversifier ce secteur, ce qui est très positif. Au sein de l’Université, c’est un secteur qui est déjà très présent avec un master en droit de l’espace. Il avait été mis en place avec la collaboration de SES, avec un réel succès. Plus fondamentalement, nous comptons beaucoup de chercheurs dans le domaine de l’espace, que ce soit à la faculté de Droit et Finance mais aussi à la faculté des Sciences ou au SnT (Interdisciplinary Centre for Security, Reliability and Trust), avec plus de 50 projets de recherche actifs dans le domaine spatial.

Que doit faire le Luxembourg pour réussir sa stratégie Spaceresources.lu autour du new space et les nouvelles activités spatiales, dont le space mining ?

Dans ce domaine, la recherche interdisciplinaire est vraiment essentielle. Les problématiques dans le domaine spatial sont d’une extrême complexité. Si on les aborde

« L’interdisci­ plinarité fait partie intégrante de notre ADN. »

avec une seule grille de lecture, on est assez vite limité. Ces problématiques nécessitent des collaborations entre des chercheurs de différentes disciplines. L’inter­disciplinarité fait d’ailleurs partie intégrante de notre ADN, dans nos trois facultés et nos trois centres interdisciplinaires, le SnT, le LCSB et, le plus récent, le Luxem­bourg Centre for Contemporary and Digital History (C2DH), dédié à l’histoire digitale et contemporaine. Lorsque je regarde toutes les universités qui ont un certain âge, elles voudraient transformer leur organisation pour inscrire l’interdisciplinarité dans leur ADN, mais elles ont été construites en silos disciplinaires. C’est très difficile ensuite de faire en sorte qu’un économiste parle à un informaticien, à un physicien, à un biologiste… Or, c’est par la confrontation des idées de chacun qu’on fait avancer une problématique à une vitesse beaucoup plus grande.

Si c’était à refaire, vous signeriez de nou­ veau pour cette mission au Luxembourg ? Changement de paradigme Le recteur insiste sur l’apprentissage de compétences plutôt que de savoirs encyclopédiques.

Oui. N’importe quand. Montréal me manque tout de même, mes enfants – qui sont adultes – sont restés là-bas. Mais le Luxembourg est un lieu d’accueil fabuleux et le défi est à la hauteur des attentes.

biographie

Une vocation pour la recherche Diriger une entreprise ? Stéphane Pallage (51 ans) ne l’a jamais envisagé, même s’il a baigné dans les notions liées à l’entrepreneuriat lors de ses études au sein de l’université américaine Carnegie Mellon (Pittsburgh). « Je suis fondamentalement chercheur. Il y a une liberté académique qui est essentielle dans une université. Si on veut sortir des sentiers battus, il faut que les chercheurs disposent de cette liberté et de l’esprit critique qui permet d’avancer. Les universités sont quasiment les seuls endroits où l’on peut disposer d’une telle liberté. Il faut les préserver. » Après avoir quitté sa Belgique natale où il avait entamé son parcours académique, Stéphane Pallage a obtenu un master of science en administration industrielle (finance) ainsi qu’un doctorat en sciences économiques aux États-Unis. Ses domaines de recherche concernent principalement les questions macroéconomiques, les problématiques de développement et les politiques sociales. Il est recteur de l’Uni depuis janvier 2018.

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c a m p u s b e lv a l

Que signifie la « digitalisation » pour l’Uni ?

Il y a une très forte amitié entre nous, et le fait d’être situés sur un même site apporte beaucoup. Nous avons décidé de former une équipe baptisée Research Luxembourg, avec un branding adapté qui nous sert à nous présenter lors de missions ou visites à l’étranger. Nous nous affichons comme un écosystème de recherche publique. Ce qui a un grand impact dans le sens où nous représentons une masse critique assez phénoménale de chercheurs dans certains domaines. Je pense à la physique via le List ou à l’aménagement du territoire avec le Liser. Belval nous offre par ailleurs une carte de visite formidable. Nos interlocuteurs à l’étranger n’en croient pas leurs yeux. Le site est magnifique et permet une interaction optimale avec tous les acteurs. C’est un vrai hub d’innovation.

La recherche devient de plus en plus digitale. Il faut aussi éduquer nos étudiants afin qu’ils appréhendent la notion de digital literacy et la possèdent en sortant de l’uniUni, List, Liser, LIH. À la tête de ces quatre maillons-clés de l’écosystème versité. Le digital influe aussi sur la manière de la recherche luxembourgeoise, d’enseigner. Heureusement, nous avons un quatre nouveaux dirigeants au profil modèle qui est plutôt nord-américain avec international. Le Belgo-Canadien relativement peu de cours dans de grands Stéphane Pallage au rectorat de l’Uni, la Luxembourgeoise Aline Muller comme auditoires à 500 personnes. On parle le plus CEO du Liser (depuis 2016), l’Allemand souvent de classes d’une trentaine de perUlf Nehrbass au Luxembourg Institute sonnes, ce qui facilite l’interaction avec le of Health – LIH (depuis octobre 2017) et le Suédois Thomas Kallstenius professeur, qui est pour nous essentielle. au List (depuis février 2019). Les outils digitaux permettent d’enseigner à distance, mais surtout de développer le peer learning entre étudiants dans des endroits comme la bibliothèque, le Luxembourg Learning Centre. Ils peuvent Une université jeune est-elle se connecter à distance avec d’autres étu- L’Université a-t-elle l’ambition d’être plus facile à gérer ? diants, organiser une communication avec plus visible sur le terrain national ? Sa jeunesse est un très gros avantage. Il y a Nous le sommes déjà dans certains domaines un chercheur à l’étranger… Ce peer learcertes encore beaucoup de choses à bâtir, comme l’histoire, mais nous pourrions cerning va prendre de plus en plus de place mais nous n’avons pas de lourd héritage ou tainement l’être davantage dans d’autres. dans l’éducation universitaire, en compléde murs à abattre quand on veut changer Un article scientifique publié dans Nature ment du blended learning, qui combine quelque chose. Et les gens sont généralement est très important, mais nous pourrions cours en classe et cours à distance. spontanés et ouverts au changement. encore plus contribuer à faire avancer le Le modèle de cours en amphithéâtre Le départ de votre prédécesseur, pays en rendant son contenu accessible à est-il voué à disparaître ? Rainer Klump, s’est fait sur fond un plus grand public sur le terrain local. Je ne sais pas s’il est voué à disparaître, mais de polémique sur la gestion financière Il est primordial que le grand public comil ne faut plus qu’il soit la norme. Avoir un de l’Uni. Un épisode terminé ? prenne l’importance et les notions de la ou deux cours dans un grand auditoire est recherche fondamentale. C’est la recherche Les finances se portent bien. Nous les certainement un atout dans un cursus, mais gérons de façon professionnelle avec la appliquée de demain. n’avoir que cela est assez déprimant. mise en place de différents outils. Ceux-ci Les têtes d’une majorité Entre les filières mathématique ou scientifique pour appréhender nous aident à une prise de décision éclairée. des organismes de l’écosystème la technologie et les filières littéraires Nous avons aussi mis en place un bureau de la recherche ont été renouvelées pour se doter de compétences plutôt de la statistique qui vient appuyer nos ces dernières années. Comment sociales, quelle voie suivre dans décisions. se passe votre collaboration ?

Un écosystème de la recherche

C’est ce manque d’outils de mesure qui a entraîné des erreurs de gestion par le passé ?

Nous étions en quelque sorte une start-up. Mais nous avons grandi. Comme toutes les start-up qui se portent bien, nous avons grandi de façon un peu exponentielle. Nous devons nous assurer que les outils de gestion dont nous nous sommes dotés, en lien avec notre digitalisation, suivent notre croissance. Cette mise en place d’outils avait commencé avant mon arrivée, elle s’est poursuivie.

Pouvez-vous mener vos ambitions grâce aux 766,8 millions de dotation que vous accorde l’État pour la période 2018 à 2021 ?

Nous suivons le plan stratégique défini en l’adaptant à l’évolution de nos activités. Nous arrivons en effet à réaliser nos ambitions dans le cadre budgétaire imparti. Cela ne veut pas dire que nous n’avons pas d’autres ambitions, car de grands défis se profilent à l’horizon, notamment dans le domaine de la digitalisation.

un monde digitalisé ?

pl ace financière

Des cursus « connectés » Autour de chaires ou de curriculums, la place financière est un partenaire majeur de l’Uni. Les deux mondes ont récemment revu les programmes de master en finance qui seront enseignés dès cette année. 17 ans après la création de la Luxembourg School of Finance (LSF), l’objectif est de mieux coller aux attentes du terrain et de véritablement raccrocher la LSF à l’Uni, sous l’égide de la nouvelle doyenne de la faculté de Droit, d’Économie et de Finance, Katalin Ligeti. « En 2018, environ 140 étudiants ont reçu un diplôme en économie et en finance, en secteur bancaire et en finance ainsi qu’en gestion du patrimoine. Afin de rester innovants et compétitifs et de nous adapter à un paysage en évolution, nous devons ajuster en permanence nos programmes », déclarait en février dernier Katalin Ligeti.

Il faut un bon mix, surtout au niveau du bachelor. N’oublions pas les aspects éthiques liés à la technologie. La philosophie doit faire partie de la digital literacy. J’ai toujours parlé de compétences plutôt que de filières. Les connaissances sont essentielles, mais il faut aussi posséder des compétences transversales dans d’autres domaines comme savoir faire un pitch, savoir travailler en équipe, savoir parler plusieurs langues, y compris le langage informatique… Ce sont des éléments que l’Uni doit offrir.

Quel conseil donneriez-vous à un étudiant qui va entamer ses études supérieures ?

Je lui dirais tout d’abord qu’il fasse quelque chose qui le fait rêver. C’est fondamental. Il doit avoir de grandes ambitions, mais il doit aussi pouvoir se tromper, changer de voie. Rien n’est jamais vraiment perdu. Toutes les compétences acquises lui seront utiles à certains moments. Il devra avant tout avoir un esprit flexible. Septembre / Octobre 2019 —

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Des « role models » dans le réel

Auteur

fanny jacques Photographe

jan hanrion (maison moderne)­ — Septembre / Octobre 2019 92 —

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Entrepreneuses, amies, role models… Stéphanie Damgé (Jonk Entrepreneuren), Carole Muller (Fédération des jeunes dirigeants d’entreprise – FJD) et Alexa Ballmann (Jonk Handwierk – JHL) repré­sentent une nouvelle génération de femmes actives, prêtes à s’investir pour le Luxembourg. Pleinement engagées dans leurs fonctions, elles sont également amies dans la vie et n’hésitent pas à se conseiller les unes les autres. Rencontre informelle en trois services et autant de chapitres.

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Bavardage Trois dirigeantes, trois amies

ENTRÉE

1 LEUR ENGAGEMENT Quel a été le déclic qui vous a poussées à endosser des rôles tels que les vôtres ?

Alexa Ballmann (A. B.) Quand je fais quelque chose, je le

fais à fond. C’est mon tempérament. Lorsque j’ai commencé dans le métier en 2011, j’ai cherché des gens qui avaient les mêmes questionnements que moi. En ouvrant mon premier institut, je me suis engagée chez Jonk Handwierk et impliquée à fond, en étant notamment dans tous les groupes de travail. Stéphanie Damgé (S. D.) C’est un peu différent de mon côté, car c’est mon job à 100 %, je n’ai pas d’autre activité en parallèle. On prépare les jeunes aux notions liées à l’entrepreneuriat pour être dirigeants d’entreprise s’ils le souhaitent. Je crois beaucoup en eux. Ils sont souvent découragés, mais en agissant à temps, on peut les remotiver. C’est passionnant, car on voit

Girls Power

Féminisme Il n’y a que 10 % de femmes à la FJD, dont les membres doivent avoir moins de 45 ans. Cela reste compliqué de recruter des femmes, mais les trois dirigeantes ne s’avouent pas vaincues pour autant. « On n’est pas des superwomen, mais on se soutient », explique Alexa Ballmann. Avant, il y avait plus de concurrence et de méfiance entre les femmes, estiment-elles. #MeToo et #BalanceTonPorc ont peut-être aidé à faire évoluer les mentalités. « #MeToo, c’est fédérateur. On parle de soi et de ce qu’on a vécu. Cela permet aux femmes de se rendre compte qu’elles vivent le même challenge. Mais l’agressivité derrière #BalanceTonPorc, c’est quelque chose dont je me distan­ cie », commente Carole Muller.

les résultats concrets sur le terrain. C’est en travaillant dans les ressources humaines pour un Big Four que j’ai vu que les jeunes qui se présentaient n’étaient pas prêts à entrer dans le monde de l’entreprise. C’est à ce moment-là que j’ai eu le déclic. Carole Muller (C. M.) Je suis arrivée dans l’entreprise familiale au début par hasard, parce qu’il y avait un projet, alors que j’étais plutôt partie pour une carrière diplomatique. Mais il y a eu une opportunité dans l’entreprise familiale et mon père m’a dit : « Vas-y pendant six mois et tu verras bien. » J’ai commencé quelques mois, puis je suis partie pour apprendre le métier à l’extérieur. Je suis aussi passée par un Big Four pour faire mes armes. Et c’est là que j’ai pris la décision de rejoindre l’entreprise et continuer ce que mon père et d’autres avaient bâti. J’avais envie de travailler en famille, car je voyais aussi que ça se passait bien. Et puis, quoi de plus beau que de vendre un produit tel que le pain ? Si ça avait été autre chose, je ne sais pas si je me serais lancée. Plus généralement, il y a un vrai challenge autour du développement de notre groupe.

Quelle touche personnelle souhaitez-vous apporter à votre fédération ou organisation ?

A. B. On veut recruter des jeunes qui veulent créer

ou reprendre une entreprise, et leur proposer une plate-forme d’échange pour les soutenir. Nous avons aussi un groupe de travail sur les formations et les aides pour les entreprises. On présente ensuite les résultats de nos travaux aux politiques pour faire changer les choses. c. m. C’est le président, élu pour une année, qui décide de son thème majeur. Je voulais mettre la digitalisation au centre de cette année. Les entreprises ne vont pas assez loin à ce niveau-là, et j’inclus aussi la mienne. On ne sait pas toujours comment aborder cette fameuse digitalisation. Si je me pose la question en tant que dirigeante d’une grande entreprise, j’imagine que c’est encore plus compliqué pour les plus petites. Je me suis rendu compte qu’il y avait plein d’initiatives, mais quand on en parle entre nous, la plupart ne savent pas exactement ce dont il s’agit. Il reste aussi difficile d’attirer des femmes, qui ne représentent que 10 % des membres de la FJD. C’est peut-être lié au fait que ces dernières sont au milieu de leur carrière, 94 —

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présentations

Trois parcours

Carole Muller Après des études de gestion d’entreprise à l’ISG Paris et des études européennes au Collège d’Europe à Varsovie, Carole Muller fait une formation chez Lenôtre, à Paris. À la fin de son cursus, Carole travaille pendant un an chez PwC. En 2010, elle rejoint l’entreprise familiale : les bou­ langeries Fischer, dont elle est aujourd’hui la dirigeante. Fondée en 1913, l’entreprise compte plus de 900 employés. Elle est également administrateur de LuxConnect et, depuis octobre 2018, présidente de la FJD.

PLAT DE RÉSISTANCE elles sont en train d’avoir des enfants. C’est difficile de tout concilier. A. B. Quand on était en discussion autour de la présidence de Jonk Handwierk, on s’est demandé si j’allais franchir le cap. J’étais justement à la soi- Pourriez-vous envisager d’aller plus loin rée 10×6 organisée par le Paperjam Club en mars et de vous engager en politique ? dernier sur le thème du female leadership, et il y c.  m . La sphère politique est différente du monde a un message véhiculé par les 10 oratrices que j’ai des entreprises. Dans une entreprise, on défend retenu : si tu es une femme, tu dois vraiment dire ses valeurs avec une équipe et la possibilité de mettre quelque chose en place. En politique, il faut ce que tu veux. Le lendemain, j’ai appelé les tenir compte du jugement extérieur. Même une membres du comité pour leur dire que je voulais idée qui était super au début, mais qui est mal devenir présidente et tout ce que j’avais mis en place durant les huit années en tant que membre. expliquée ou mal interprétée, peut tomber à l’eau. Ils étaient tout étonnés. Ils m’ont dit qu’ils ne Finalement, la politique est peu valorisante. A.  B. J’en aurais vraiment envie, mais nous arrivons savaient pas que je voulais autant ce poste. c. m. Les femmes attendent, car elles se disent à transmettre davantage de messages à notre niveau, en travaillant avec les politiques, plutôt qu’en étant qu’elles le méritent si elles ont bien travaillé. Les engagées en politique. Parce que nous sommes indéhommes, eux, se disent : « Juste pour être sûr, je vais leur dire clairement ce que je veux. » On doit pendantes, on développe nos projets comme on apprendre aux femmes à se battre pour obtenir veut. Mais trouver quelqu’un dans un ministère qui réalise les projets avec nous… Il y a tellement de ce qu’elles veulent, sans être négatives ou agrescontraintes en politique. Chacun veut le meilleur sives, juste montrer ce qu’elles valent. s.  d . C’est plus équilibré chez les jeunes que nous pour son domaine, et c’est difficile à concilier. rencontrons. Parfois, on a des équipes mixtes, avec s. d. Non je ne pense pas, je n’aurais pas vraiment le des garçons qui se mettent plus en avant que les même impact en politique. filles, mais cela reste rare. On sent le changement. c.  m . Stéphanie a plus d’impact auprès des jeunes Les filles se présentent mieux, elles participent aujourd’hui que n’importe quel élu. Car tu es dans quelque chose de concret, de cohérent, tu les mets plus aussi, et en général, elles ont de meilleurs en valeur. Tu ne leur dis pas ce qu’ils ne peuvent résultats que les garçons en moyenne. pas faire, mais bien ce qu’il faut faire. On demande à nos jeunes d’être créatifs, mais au niveau politique, il ne faut surtout pas de créativité ! Il faut bien structurer et tout mettre dans une boîte… Nous, on essaie d’être créatives au niveau de nos entreprises et de nos projets.

2 LA POLITIQUE

« On est dans trois organismes différents, mais on dit toutes les trois la même chose : il faut plus de dialogue. »

stéphanie damgé Diplômée en sociologie et en gestion d’entreprise, Stéphanie Damgé a rejoint KPMG en 2006. Elle y a passé sept années au service des ressources humaines. Soucieuse du décalage entre les attentes des entreprises et les profils des candidats présents sur le marché du travail, elle intè­ gre, en 2013, l’association Jonk Entre­preneuren Luxembourg en tant que directrice. Sous sa direc­ tion, Jonk Entrepreneuren a obtenu, en 2018 et pour la sixième fois, le prix « Model Organization Award », délivré par l’organisation Junior Achievement Europe.

Alexa Ballmann Après avoir fait ses études à l’Athénée de Luxembourg et à l’École de commerce et de ges­ tion, Alexa Ballmann a commencé son apprentissage en esthétique à 19 ans. À 26 ans, elle a ouvert son premier institut de beauté ; à 32 ans, le deuxième. Elle est présidente de Jonk Handwierk, vice-présidente de la Hair Beauty and Tattoo Guild, membre de l’équipe curriculaire et de la com­ mission DAP en esthétique, ainsi que membre suppléante de la plé­ nière de la Chambre des métiers.

Comment le gouvernement peut-il aider les entreprises ?

On voudrait plus de collaboration avec les entreprises. c. m. Je signe à 100 % !

A. B.

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s. d. C’est ça, le message principal. A. B. Ne pas décider de lois sans en parler à personne.

Ils imaginent parfois très bien des idées, mais une fois mises en place, on ne sait pas comment faire. c.  m . Je vais prendre un exemple. Je ne juge pas ce qui a été décidé, mais le gouvernement a choisi d’augmenter le salaire minimum en janvier avec une application rétroactive en juillet. Au niveau des ressources humaines en entreprise, c’est très compliqué à mettre en place si vite. Là, on sent vraiment qu’on ne prend pas en compte la réalité du terrain, peu importe si on y arrive ou pas. Au lieu de nous demander : « On va le voter maintenant, mais on met quoi comme date de départ ? » Parce que, de toute façon, c’est rétroactif, donc un mois de plus ou de moins, ça change quoi ? A.  B . L’ambiance dans l’entreprise va en pâtir aussi. On a souvent lu dans la presse que l’artisanat se plaignait beaucoup et qu’on délivrait des messages né­gatifs. On nous dit de plus communiquer les messages positifs. On veut bien. Mais alors ne nous tom­ bez pas tout le temps dessus avec des choses comme ça. Il y a beaucoup d’exemples. Je pense au RGPD. Je fais un métier avec des données personnelles sensibles, et ce que nos petits instituts ont dû mettre en place pour être en conformité est incroy­able. On râle parfois beaucoup, mais ce n’est pas notre métier qui n’est pas chouette. Ce sont les freins qu’on nous met en permanence qui sont démotivants. c.  m . Mettez-nous un cadre, mais à l’intérieur, laissez-nous de la flexibilité. On aimerait bien s’adapter à nos employés. Je prends un exemple. Une vendeuse aimerait travailler 12 jours consécutifs pour prendre ses 4 jours de congé après. Je n’ai pas le droit ! J’aimerais bien pouvoir lui faire plaisir, mais je ne peux pas. s. d. En effet, ce n’est pas toujours cohérent. À court 96 —

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influences

Les trois présidentes Les trois jeunes femmes se croi­ sent régulièrement dans des mee­ tings professionnels et n’hésitent pas à échanger sur les bonnes pratiques de chacune. « On compte travailler ensemble et mettre des projets communs en place, confirme Alexa Ballmann, qui vient de prendre la présidence de Jonk Handwierk, fédération dédiée au secteur de l’artisanat. La FJD est impliquée dans la fon­ dation de notre asbl, cela montre déjà un lien depuis l’origine. » « Il y a toujours des échanges réguliers et la volonté d’intégrer l’artisanat à la JHL », confirme Stéphanie Damgé, à la tête de l’asbl en charge de la formation des jeunes entrepreneurs. Une fois ces jeunes lancés dans le monde entrepreneurial, ils pourront parta­ ger leur expérience au sein de la Fédération des jeunes dirigeants, présidée jusqu’à octobre prochain par Carole Muller.

terme, on voit que le gouvernement fait beaucoup de différentes choses, mais il faudrait parfois mieux anticiper et planifier pour le long terme et impliquer davantage les différents organismes et entreprises dans cette démarche. A.  B . On est dans trois organismes différents, mais on dit toutes les trois la même chose : il faut plus de dialogue.

Comment voyez-vous le Luxembourg dans quelques années ?

A.  B . Le pays va se développer de plus en plus vite. J’espère que l’on pourra, du coup, changer les choses plus rapidement. J’espère que le monde politique a compris que cela doit avancer plus vite. c.  m . Si on regarde nos métiers, le contact humain reste un élément essentiel. Certaines tâches plus pénibles seront automatisées, ce qui facilitera la vie à certains employés, qui pourront effectuer des tâches plus gratifiantes. Mais les écoles doivent préparer les élèves aux métiers et au monde du travail de demain, le cadre législatif doit suivre aussi. s.  d. Le contact humain va devenir de plus en plus important, et les soft skills en général aussi. Les gens seront moins spécialisés dans un domaine, mais savoir communiquer sera la valeur ajoutée. Les jeunes fonctionnent déjà beaucoup comme ça. Ils ont grandi avec la technologie. Il faut du temps et insister sur la formation, mais les compétences sociales sont essentielles.

« on doit apprendre aux femmes à se battre pour obtenir ce qu’elles veulent. »

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nouvelle génération

La digitalisation Les trois dirigeantes s’accordent également sur la digitalisation, essentielle au développement du pays. Pour être en accord, voire en avance sur leur temps, elles estiment toutefois que l’école et les entreprises doivent s’adapter à la nouvelle génération qui arrive sur le marché. « Les jeunes n’ont pas le réflexe d’aller chercher sur internet. Pourtant, ils sont très connectés, mais souvent, plus sur Youtube que sur Google. Il faut leur apprendre à utiliser ces outils, plutôt que de leur interdire le téléphone au travail », estime Stéphanie Damgé. Alexa conseille aussi aux entrepreneurs d’adapter leur discours. « Il faut cultiver leur curiosité. Il ne s’agit pas de leur donner des tas d’informations, mais bien de les interroger sur leurs connaissances pour les pousser à aller plus loin et à s’investir dans le processus d’apprentissage. » En les laissant dans un système archaïque, les jeunes risquent de se sentir frustrés et ne feront pas du bon travail. « Il faut leur faire découvrir l’entreprise plus tôt pour les initier à la réalité et permettre aux patrons de s’améliorer égale­ ment », confirme Carole Muller.

DESSERT

3 Le rôle des femmes Vous déploriez le manque de femmes inspirantes en tant que modèles à Luxembourg. Quelles sont les vôtres ?

c.  m . Il y en a plusieurs, mais si je dois en nommer

aussi. J’avais déjà compris assez jeune, à travers l’éducation de mes parents, qu’il serait important d’avoir mon indépendance, mon propre travail où je pourrais m’épanouir personnellement.

Quand on vous voit converser toutes les trois, on note directement une forte complicité. Quelles sont les qualités de vos amies qui vous inspirent ?

c. m. Un enthousiasme chez les deux. Une droiture, une à Luxembourg, c’est Michèle Detaille. C’est quand même la première femme présidente de la quand elles disent quelque chose, elles le font. Une Fedil. Elle est partie d’un milieu très différent, la vraie honnêteté. On ne se connaît peut-être pas politique. Elle a décidé de racheter une entreprise depuis si longtemps, mais il y a une vraie bienveilet de relever ce challenge en venant de Belgique lance. Elles me donnent confiance en moi. Quand je vois le pire, elles vont voir quelque chose de posiau Luxembourg. Elle s’est intégrée au point de devenir présidente de la Fedil. Une autre personne tif et m’aider à relativiser. C’est vraiment agréable qui m’inspire à l’international, c’est Michelle de pouvoir se reposer les unes sur les autres. Quand Obama, qui est un modèle très différent. C’est une on est dans des positions comme les nôtres, où on femme qui a réussi à ne pas être derrière son mari, est exposées, c’est une chance d’avoir cette bienmais à côté de lui. Elle a développé son propre proveillance entre nous. A. B. Carole, c’est un personnage très fort, qui sait ce gramme, suivi ses propres idées. Elle a eu une carqu’elle veut. Mais toujours avec gentillesse. Elle sait rière avant et l’a mise entre parenthèses pour aider son mari. Mais on ne sent aucune frustration, ce très bien rassurer, aider. Il y a une confiance mutuelle. Les petites et grandes entreprises ont des choses n’était pas par manque de choix. A. B. C’est difficile de nommer quelqu’un de connu, en commun. Je suis plus jeune et je n’ai pas beaucoup d’expérience. Personne n’a d’entreprise dans mais au niveau personnel, c’est ma grand-mère. ma famille, donc on a besoin de personnes comme Sa famille est venue d’Italie à une époque où ce Carole, qui ont déjà de l’expérience, et une strucn’était pas facile au Luxembourg. Elle a créé une entreprise, elle était indépendante avec son mari. ture aussi, pour s’organiser. Quant à Stéphanie, elle Elle a fait beaucoup de choses. C’est dans la famille, est très posée et réfléchie. Je trouve que c’est vraion a des femmes qui sont des role models pour un ment la bonne personne à la bonne place. Depuis enfant. Même si on ne s’en rend pas compte quand qu’elle est présidente de l’asbl, on voit une nouvelle on est petit, ça joue beaucoup de grandir avec des dynamique. Elle est capable de multiplier les profemmes comme elle. Je me dis aujourd’hui que c’est jets et les mener tous de front. s. d. Chez Carole, j’admire surtout son énergie et sa normal de pouvoir faire tout ce que je fais. passion, qu’elle émet pour tout ce qu’elle fait. Alexa, s.  d . Je n'ai jamais vraiment eu de modèle féminin, mais j’avais également une grand-mère qui était très c’est pour moi quelqu’un de très jovial, qui aime engagée pour l’Europe et pour le rôle de la femme, rire ; c’est sa bonne humeur, son dynamisme, qui au niveau international. On n’était pas très proches, sont très contagieux. mais je pense que cela m’a positivement influencée Voulez-vous jouer le rôle de « modèle »

pour la génération de femmes qui arrive sur le marché du travail ?

c. m. On est des role models plus réels. On me demande régulièrement de parler devant des jeunes qui veulent reprendre des entreprises familiales. Quand j’entends les hommes, ils ne parlent que de leur réussite. Je parle de mes réussites aussi, mais je mets beaucoup en avant mes doutes également. Je vais donner une base peut-être plus équilibrée. A. B. On doit être plus honnêtes et se soutenir plus les unes les autres, tout en arrêtant de se juger. Les hommes n’ont pas autant de jugement entre eux, car ils ne pensent pas comme ça. La FJD a fait une fois une conférence sur les failure stories. J’avais été très inspirée par cette soirée. On peut avoir un échec, mais il faut se relever et continuer, c’est le plus important. Savoir que l’on peut aussi essayer des choses, qu’on a droit à l’erreur. c. m. L’institutrice de mon fils m’a dit ceci : « Ou je gagne, ou j’apprends. » Si on considère cette maxime, et si l’école, la politique et l’entreprise mettent cet état d’esprit en avant, il y aura beaucoup plus de chances de réussir par la suite. Il n’y a pas de « je gagne, je perds ». Et pas de win-win non plus. Mais je gagne, j’apprends, c’est positif et très vrai !

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Dans les coulisses d’Hermès

UNE ADDITION DE PERFECTIONS 98 —

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Auteur

CÉline Coubray Photographe

eric Chenal

C’est à Pantin, juste derrière le périphérique parisien, que la maison Hermès a choisi d’installer ses ateliers de fabrication de produits sur mesure. Un espace où les rêves des clients prennent forme. Visite en exclusivité pour Paperjam. Découvrez sur paperjam.lu l’interview de Christophe Beltrando, managing director d’Hermès Sur-Mesure.

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L’art de la main Pour réaliser ce petit panier de pêche, les artisans mettent en œuvre des techniques traditionnelles telles que le point sellier.

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Cuir d’exception Hermès réalise des cuirs à la demande de ses clients, comme celui-ci, peint à la main, dont le rendu unique crée un effet d’optique.

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Canoë Les commandes sur mesure poussent la trentaine de collaborateurs à aller au-delà de leurs habitudes, comme pour la réalisation de ce canoë entièrement ficelé et chevillé.

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Archives Tous les projets sont archivés dans l’atelier, avec un échantillon des cuirs utilisés pour réaliser les commandes.

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Showroom Quelques réalisations sur mesure sont exposées dans le showroom pour inspirer les clients qui souhaitent passer commande.

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ARGENT COMPTANT FERNAND ERNSTER

« L’argent est seulement un moyen d’échange » Vieilles voitures

Petits commerces Quel rapport à l’argent vous a-t-on inculqué ? Mes parents m’ont élevé dans l’idée de dépenser de l’argent uniquement si l’on en a gagné, ou si l’on a un plan pour en gagner. Mon argent de poche ne me permettait pas d’avoir le même train de vie que mes amis. J’ai donc dû être ingénieux et j’ai développé de petites activités com­ merciales. Au lycée, par ex­emple, je me précipitais en début de récréation pour acheter des quarts de litre de lait chocolaté à 7 francs (0,2 euro) pour les revendre dans la cour à 10 francs. De pause en pause, mon petit commerce a commencé à me rapporter. Je gagnais aussi de l’argent de poche en rendant service à la mai­ son : tondre la pelouse ou déblayer la neige rapportait une vingtaine de francs. Quand on n’a pas les moyens, on se les procure !

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Une dépense qui vous énerve ? Les loyers. Je paie beaucoup de loyers commerciaux, à fonds perdu, alors que je préférerais rembourser un crédit afin de créer des réserves pour l’entreprise. Une passion coûteuse ? J’ai une passion pour les vieilles voitures, de l’époque de ma jeunesse, et que je possédais alors en minia­ tures. Le coût est inférieur à celui d’un leasing opéra­ tionnel. J’en possède trois, dont une Alfa Spider que j’ai achetée à 50/50 avec un de mes fils. Un objet que vous pourriez remporter aux enchères ? Je pourrais craquer pour une voiture de sport anglaise des années 1960 ou 1970.

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Moyen d’échange

Fernand Ernster (59 ans) est entré dans l’entreprise familiale en 1984 avec un diplôme universitaire pratique d’économie et de droit. Directeur général des librairies Ernster depuis 1989, il fait partie de la quatrième génération de libraires de la famille. Fondée par son arrière-grand-père en 1889, la société compte aujourd’hui neuf magasins au Luxembourg. ­Fernand Ernster siège par ailleurs aux conseils d’administration de l’Union des entreprises luxembourgeoises, de Muller & Associés et d’AIB-Vinçotte. Il est également vice-président de la Chambre de commerce du Luxembourg et président de la Confédération luxembourgeoise du commerce.

Votre meilleur investissement ? Malgré moi, il s’agit des investissements immobiliers que j’ai pu faire : une maison à Clausen en 1991, les bâti­ ments de la librairie du centre-ville en 2004, et un autre terrain en 2007 pour construire une maison. Mais je le dé­plore, car le marché de l’immobilier fausse l’économie au Luxembourg. Et le pire ? Il s’agit d’une promesse de bail signée pour avoir un magasin dans un centre commercial, projet que nous n’avons pas réalisé. Les conséquences ont failli faire couler l’entreprise.

Objets d’art

Transmission Un objet dont vous ne vous sépareriez jamais ? Une vieille montre Patek Philippe, dont mon père a hérité d’un oncle, Ferdinand Kihn, pour ses 25 ans aux Ateliers Kihn. Elle suscite toujours en moi des émo­ tions et évoque le souvenir de cet oncle qui n’avait pas d’enfants, qui nous rendait visite dans sa voiture améri­ caine et qui avait toujours un petit billet pour nous ! Comment préparezvous votre retraite ? En 1999, j’ai racheté les der­ nières parts de l’entreprise à mes parents et créé la holding PPM (pour les trois prénoms de mes fils : Pit, Paul et Max). Nous sommes dans ce monde pour prépa­ rer le terrain à ceux qui suivent. Et je voudrais que mes enfants aient la possi­ bilité de se faire plaisir. Mon deuxième fils est entré dans l’entreprise, et les deux autres ont signifié que l’avenir de l’entreprise ne leur était pas indifférent. Ensuite, j’ai plein de projets qui dépassent le cadre de l’entreprise.

Beaux livres ou livres de poche ? Je préfère les beaux livres et lire les ouvrages avec une couverture rigide comme ceux des éditeurs allemands. À l’époque, j’ai beaucoup visité les foires pour acheter de beaux livres, que nous commercialisions ensuite en exclusivité. Aujourd’hui, j’ai un faible pour les objets d’art que sont, par exemple, les livres des éditions Assouline (sur les marques de luxe, les cigares, le vin, le design...). Une librairie que vous rêveriez de posséder ? La possession doit être connexe à l’utilité, sinon elle devient rapidement chère. Si je devais posséder une nouvelle librairie, ce serait donc seulement pour en par­ tager le développement avec mes équipes. Après, parmi les librairies que j’admire, je citerai la Livraria Ler Devagar à Lisbonne et la bibliothèque Tianjin Binhai près de Pékin.

TEXTE Laura Fort (Maison Moderne) PHOTO Edouard Olszewski

BIO EXPRESS

Une devise par rapport à l’argent ? L’argent ne fait pas le bon­ heur. On ne peut pas ache­ ter de la qualité de vie en magasin. L’argent est seule­ ment un moyen d’échange, il ne faut pas l’oublier.

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COMPÉTENCES MANAGEMENT

Motiver ses collaborateurs Dans un marché du travail en pleine transformation digitale et face à la guerre des talents, la motivation des collaborateurs devient essentielle. Mais comment avoir un réel pouvoir sur cet aspect a priori subjectif ? Conseils.

A

lors que le marché du travail a rarement été aussi concurrentiel, les entreprises rivalisent de créativité pour encourager les talents à s’investir pleinement au quotidien. Élément subjectif, la motivation ne se mesure pas facilement. Et d’autant plus si l’on n’est pas rompu à l’exercice. « La motivation doit partir d’une vision partagée, d’un cap donné par les dirigeants », estime Laurent Chapelle, CEO du cabinet de formation, recrutement et conseil RH Expert. Il estime que la motivation des équipes se base sur des valeurs fortes, édictées par l’entreprise. « Plus cette vision va être comprise, plus les gens vont pouvoir y adhérer et s’investir ». Les entreprises qui ont des valeurs qui correspondent à la réalité permettent donc de développer une bien meilleure motivation de leurs équipes. Si les valeurs sont souvent relativement similaires d’une société à une autre, c’est leur définition qui va préciser les attentes de l’employeur. « Une fois la définition élaborée, on peut plus facilement contrôler. Prenons la valeur ‘conviviale’. C’est peut-être défini en interne comme la participation à un petit-déjeuner quotidien des salariés. On peut alors la mesurer. Si le taux de fréquentation est supérieur à 65 %, cela signifie que les valeurs sont partagées », cite Laurent Chapelle. Une nuance essentielle toutefois : pour déterminer la motivation réelle des salariés, il est nécessaire de procéder par répétition. Mesurer une fois par an l’implication des travailleurs ne donne qu’une photo de la situation à un moment donné et n’est donc pas le reflet de la réalité.

L’écoute comme valeur-clé « Un des secrets, c’est de comprendre les attentes du salariés. La discussion est essentielle. Le fait de demander à quelqu’un comment ça va et vraiment s’intéresser à la 108 —

STEPHAN RABRET Directeur de Saturn Luxembourg Nous avons suivi un processus de formation autour de la motivation. L’objectif était de pouvoir s’adapter à chaque personnalité pour l’inté­ grer au mieux. En étudiant ce che­ minement, on s’est rendu compte qu’on travaillait avec des personna­ lités très différentes. Cela a permis à toutes les strates de l’entreprise de s’adapter. On aménage même les réunions selon les personnes présentes. Si on s’adresse à des équipes qui sont tournées vers la solution, on va miser sur l’objectif.

Certains vont être plus axés sur le cheminement, d’autres sur l’équipe. Quand on apprend à découvrir les différentes personnalités de son équipe, les salariés se sentent motivés car ils se sentent compris et partie prenante de l’équipe. Il y a un gap assez important entre l’avant et l’après­formation. Et cela fonctionne avec les clients aussi. Les équipes peuvent maintenant les renseigner en fonction de leurs attentes réelles. Cela a aussi un impact positif sur les chiffres.

réponse participe à sa motivation. La bienveillance est importante », conseille Laurent Chapelle. Cet aspect doit aussi passer par le département RH, qui établit le lien entre les salariés et les patrons. « La motivation n’est pas une maladie, mais plus on diagnostique tôt une baisse de motivation, plus les remèdes vont être simples. Plus on attend, plus ce sera compliqué voire impossible. Le succès,

c’est d’être régulier dans la discussion et lancer une action derrière. Il faut ensuite reparler de cette motivation une fois que les actions sont réalisées », détaille-t-il. Parmi les actions envisageables, il y a la modification du poste de travail, une formation, un accompagnement spécifique via un coaching professionnel en groupe ou en individuel. Le principal étant de s’adapter au collaborateur et à ses attentes. F. J.

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PATRIZIA FRATINI Group head of HR de Banque Havilland Il y a trois mois, nous avons fait une enquête sur la satisfaction des employés, de façon anonyme pour aboutir au constat que beaucoup de résultats étaient neutres. Nous avons donc organisé des réunions de groupe pour savoir ce que reflétait cette neutralité. C’était enrichissant, car même s’ils avaient répondu positivement à une ques­ tion, ils avaient des demandes malgré tout. Contrairement à ce que l’on pense, ce n’est pas toujours

l’aspect financier qui intéresse l’em­ ployé, mais plus le développement personnel. Nous avons donc mis des actions en œuvre en donnant plus de place à la formation, au développement personnel. On a aussi amélioré la communication via les team leaders, qui doivent main­ tenant aller à la rencontre de leur équipe systématiquement chaque semaine. Cela apporte vraiment de la valeur ajoutée à l’employé car il est mieux pris en compte.

MÉTIER DU FUTUR INGÉNIEUR IA En tant que start­up nation, le Luxembourg mise sur l’intelligence artificielle. Un nouveau profil d’ingénieur voit le jour.

Que fait-il ? Le métier d’ingénieur en intelligence artificielle se partage en deux grands axes : chercheur et informaticien. Il détermine, conçoit et produit des systèmes et programmes informatiques à même de « réfléchir » et d’effectuer des tâches similaires à celles réalisées par l’Homme. Il développe également une coopération entre humain et machine.

Quelles sont ses compétences ? Web crawling, data mining, data science, machine learning ou encore deep learning sont des techniques que l’ingénieur en IA se doit impérativement de maîtriser. Il doit également disposer d’un sens de l’écoute et du relationnel important, la pratique du métier se basant sur l’humain pour développer ces systèmes.

Quelle est sa formation ? Pour accéder à cette fonction, il faut disposer d’un master en ingénierie avec une spécialisa­ tion en intelligence artificielle. Ses compétences et connaissances techniques et informatiques (surtout en développement et programmation) doivent être irréprochables. Sans compter que ce type d’emploi nécessite une formation continue.

Combien gagne-t-il ?

Une qualité-clé ? Pour relever le défi de cette fonction variée mais exigeante, il est nécessaire de faire preuve d’une grande rigueur et de beaucoup de ténacité.

Avis de l’expert POUR ALLER PLUS LOIN Parmi les lectures incontournables sur le sujet, La Comédie (in)humaine de Julia de Funès et Nicolas Bouzou détaille avec pragmatisme les attentes des employés et des employeurs. Alors qu’on demande constamment aux travailleurs d’être heureux 08 _ LEGENDE-TITRE dans leur métier, les auteurs expliquent le besoin de sensinverup et d’auto­ 08_legende et estrunteni nomie inhérent à l’augmentationtature, de la offi motivation. Julia de Funès c te pos eniscie nimu­ est d’ailleurs consultante dans le domaine des aRH au inctotate Luxembourg. san discid quis dem

« Plus les entreprises collecteront des data, plus le métier d’ingénieur IA deviendra important. La mise en place d’un système de gestion / traitement des données, d’automa­ tisation des tâches, de réflexion mais encore d’analyse prédictive deviendra une préoccupa­ tion majeure au sein de chaque entreprise », explique Victor Quinet, project manager chez IMS Luxembourg.

La Comédie (in)humaine, Julia de Funès et Nicolas Bouzou, éditions L’Observatoire, 17 euros ab intibusdae.

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PHOTOS Saturn Luxembourg, Banque Havilland ILLUSTRATION Shutterstock

L’ingénieur IA débutera entre 35.000 et 50.000 euros par an en tant que junior. Les tranches de salaire augmentent générale­ ment de manière significative en quelques années. Elles s’adaptent en fonction des pro­ jets déjà réalisés, mais également à la palette de compétences dont dispose l’ingénieur.

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STYLE ÉTÉ INDIEN

Avec quel styliste aimeriezvous faire la fête ? « Clairement avec le créateur Virgil Abloh, qui était le styliste de Kanye West avant de monter sa marque, Off-White, qui cartonne. Il est à la fois urbain et pointu, et je pense qu’il est plutôt fêtard ! »

Comment définir votre style ? « J’aime adopter un style à la fois chic et rock’n’roll, un peu dans la lignée de The Kooples. »

« Je reste assez fan du trio blanc-noir-bleu ! »

Quelle est votre couleur préférée ? « Je reste assez fan du trio blanc-noir-bleu ! Par contre, j’ai beaucoup de mal à porter du jaune ou de l’orange, qui ne me vont pas vraiment. »

Quel faux pas à ne pas commettre ? « Je dirais que le pire, pour moi, ce sont les shorts courts, mais taille haute et ceinturés, pour les hommes, un peu à la Tom Selleck dans Magnum ! »

Quelle est la plus ancienne pièce de votre garde-robe ? « Une veste en jean dénichée à San Francisco alors que je me promenais dans le quartier hippie de HaightAshbury. Elle me rappelle ce superbe voyage. »

Une adresse coup de cœur à Luxembourg ? « J’aime beaucoup Vincent Verlaine, surtout avec leur nouvelle boutique Grand-Rue, qui se trouve juste à côté de mon bar, le Pas Sage. Très pratique pour une pause shopping efficace ! »

Baptiste Sarra

Propriétaire-gérant, bar Pas Sage TEXTES Fabien Rodrigues

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Comment définir votre style ? « ‘Boho mermaidelle’, mélange de bohème avec le style d’une petite sirène : féminine et rebelle. »

Avec quelle personne stylée aimeriez-vous dîner ? « Avec Sarah Jessica Parker, l’icône de Sex and the City et l’une de mes inspirations lorsque j’étais adolescente. J’aimerais boire un cosmopolitain avec elle dans le Meat­pa­ cking District à New York. »

Votre dernier achat mode ? « Deux robes de chez Akabobuttek Organic Fair Fashion Store. J’adore cette boutique ! Je fais de plus en plus attention à l’endroit où j’achète mes vêtements. »

« Il y a toujours quelque chose qui brille dans mes tenues »

Quelle est votre couleur préférée ? « Le doré. Il y a toujours quelque chose qui brille dans mes tenues. »

Qui vous a donné le sens du style ? « Après la mode de Sex and the City, j’ai été for­ tement inspirée par mes séjours cosmopolites à Bruxelles et Berlin. » La pièce que vous ne prêterez jamais ? « Ma queue de sirène ! Tous les samedis, je me transforme en sirène et je me baigne dans les vagues de l’Alzette. Mélusine me fascine ! »

Que portez-vous le week-end ? « À la maison, je porte un jogging ou un legging. Si je sors, j’adore m’habiller pour une occasion spé­ ciale, mixer les pièces de ma garde-robe, mettre des accessoires, du rouge à lèvres, et du glitter ! »

Mirka Costanzi

Pédagogue de théâtre, assistante sociale et collaboratrice pédagogique chez 4motion asbl PHOTOS Mike Zenari - Ces photos ont été réalisées au Kiosque à Bonnevoie et à l’Abbaye de Neumünster.

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ARCHITECTURE MAISON UNIFAMILIALE

Articulation et flexibilité 1

ARCHITECTE A+T architecture

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MAÎTRE D’OUVRAGE Privé LOCALISATION Grand­Duché de Luxembourg LIVRAISON 2016

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e bureau A+T architecture, dirigé par Claudine Arend et Anouk Thill, a conçu une maison dont le concept se base sur une flexibilité maximale dans l’utilisation des surfaces. Le terrain avait un intérêt certain, car il permettait une construction nouvelle libre de promoteur. Mais sa pente prononcée présentait un vrai défi de construction. Par ailleurs, le maître d’ouvrage souhaitait que son habitat conserve une certaine flexibilité et qu’il réponde à la fois aux besoins actuels de la famille, comprenant des enfants encore jeunes, tout en laissant la possibilité de faire évoluer l’intérieur dans les années à venir. Pour cela, A+T architecture a choisi de réaliser une construction modulaire en bois qui est à l’origine de la flexibilité d’utilisation. Cette approche a également permis une préfabrication des murs, qui ont été assemblés sur chantier en un temps restreint. On trouve donc huit volumes agencés les uns avec les autres et qui reposent sur une base de plan rectangulaire de 600 x 695 cm. Les modules 112 —

s’articulent entre eux pour créer une volumétrie surprenante avec un patio central sur lequel donnent les pièces à vivre. Les surfaces des chambres des enfants peuvent se transformer en unité d’habitation indépendante si le besoin se présente par la suite. Cet espace pourrait également être envisagé comme bureau pour une profession libérale, avec une entrée indépendante. Si jamais la famille décidait d’agrandir le volume de son habitat, ceci serait tout à fait envisageable par le simple ajout d’un ou plusieurs modules supplémentaires. Grâce à la disposition autour du patio, le paysage est omniprésent. Le dénivelé important du terrain est conservé, ce qui évite de grandes excavations tout en permettant de créer un rez-de-chaussée qui semble flotter dans les arbres, à l’instar d’une cabane de jardin. Seuls deux volumes bénéficient de deux étages. À l’intérieur, le bois reste omniprésent. De larges baies vitrées permettent de profiter pleinement du paysage et des alentours. Le long des fenêtres de la pièce à vivre, les architectes ont installé des meubles à hauteur des allèges qui permettent à la fois de s’asseoir près des fenêtres pour profiter de la relation avec l’extérieur et de bénéficier d’espaces de rangement. C.C.

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La maison se compose de huit blocs articulés sur un terrain en pente. Depuis les pièces à vivre, de grandes baies vitrées donnent sur le patio. Dans le salon, des aménagements sur mesure permettent d’optimiser l’espace. À l’intérieur, le bois reste omniprésent.

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PHOTOS Bohumil Kostohryz

Une famille avec enfants a demandé à A+T architecture de concevoir une maison sur un terrain en pente qui réponde à la fois à ses besoins actuels, mais qui puisse également s’adapter à sa vie future.

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CULTURE ART CONTEMPORAIN

Luxembourg Art Week, 5

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Luxembourg Art Week Le temps d’un long week-end, l’art contem­ porain est à l’honneur à Luxembourg.

SÉLECTION TROIS ÉVÉNEMENTS À NE PAS RATER En parallèle de la Luxembourg Art Week et de ses stands, plusieurs événements viennent enrichir son programme. Voici ce qu’il ne faut absolument pas manquer.

LE VERNISSAGE Le public est invité au vernissage de la foire. Ce sera l’occasion de rencontrer de nombreuses personnalités de la scène artistique, du milieu culturel et du marché de l’art, sans oublier l’opportunité de découvrir et d’acheter les œuvres avant l’ouverture au grand public. Vendredi 8 novembre, de 18 h à 21 h

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a Luxembourg Art Week est le mo­ ment privilégié pour les amateurs d’art contemporain. Le temps d’un long week-end (cette année, du 8 au 10 novembre), plusieurs galeries locales et internationales de qualité se donnent rendez-vous dans la halle Victor Hugo pour présenter leur sélection d’œuvres. Cette année, la foire s’agrandit et investit aussi le hall sportif du Lycée de garçons pour ras­ sembler plus de 60 galeries réparties en trois sections : Main Section (32 galeries), qui pré­ sente des galeries établies, Take Off (25 stands réservés à la scène émergente) et First Call, sec­ tion dédiée aux galeries qui participent pour la première fois. Plusieurs galeries luxem­ bourgeoises seront représentées (avec entre autres Ceysson & Bénétière, Nosbaum Reding, Zidoun-Bossuyt Gallery, mais aussi de nom­ breuses galeries internationales dont la Gale­ rie Michel Giraud (Paris), la Galerie Bernard Jordan (Zurich, Paris, Berlin), La Patinoire Royale – Galerie Valérie Bach (Bruxelles), 114 —

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la Galerie Voss (Düsseldorf). Parmi les nouvelles venues, citons Nadja Vilenne (Liège), Eva Meyer (Paris), qui présentera un solo show d’œuvres de Man Ray, ou encore Adrián Ibáñez Galería, première galerie colombienne à participer. En prélude et en parallèle, un programme culturel est mis sur pied. Le Casino Luxembourg présente un projet réalisé en collaboration avec Daniel Wagener : Dispositif(s). Il s’agit à la fois d’une exposition et d’un projet participatif, d’une réflexion sur le dispositif d’exposition que l’on peut retrouver sur les stands de foires. Chaque jour, une conférence est organisée sur des thèmes en lien avec l’actualité du monde de l’art : « Cohabitation entre collections publiques et privées », « Curating across Borders », « Reform vun der Lëtzebuerger Kulturpolitik ». Du 21 au 23 octobre, trois tables rondes seront organisées en collaboration avec Deloitte et le Paperjam Club au Cercle Cité. Un nouveau partenariat a égale­ ment été mis en place avec l’Uni. Il débouchera sur des conférences, séminaires, tables rondes et projections, du 4 au 10 novembre, autour de thèmes variés tels que les relations entre art et cinéma, le rôle de l’art dans notre société ou la notion d’œuvre d’art immatérielle. Le Mudam proposera aussi des conférences, visites guidées et performances. Sans oublier la présentation du Salon annuel du Cercle artistique de Luxem­ bourg (CAL) du 2 au 14 novembre. C.C. www.luxembourgartweek.lu

CASINO PARTY Le Casino Luxem­ bourg ouvre ses portes pour une soirée festive et arty. Expo­ sants, artistes, collectionneurs, professionnels et amateurs d’art se retrouveront donc pour célébrer l’ouverture de la foire, s’amuser et danser jusqu’au bout de la nuit, ou presque. Vendredi 8 novembre, de 22 h à 3 h

SNOWBALL Ce dispositif immersif conçu par Baptiste Debombourg intègre des aléas scienti­ fiques, sonores ou musicaux qui prennent la forme d’une installation plastique dans laquelle interagit la violoncelliste Julie Läderach. Au cœur de Snowball se trouve un travail de recherche scientifique qui porte sur l’interaction son-matière. Les 9 et 10 novembre, à 11 h et 14 h au Mudam (Foyer-1)

PHOTO Mike Zenari (archives)

Pour la cinquième fois consécutive, la Luxembourg Art Week ouvre ses portes aux amateurs et collectionneurs d’art contemporain. La version 2019 voit encore plus grand et permet de découvrir cette scène artistique dans toute sa diversité.

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© Patrick Galbats

Faites votre choix parmi une cinquantaine de propositions et osez la découverte !

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ENVIES

RESTAURANT À TABLE AVEC

Stefano Moreno à la table du Claire­­­­­­­­­­fontaine : un excellent trio de thon rouge en tartare (voir photo), pané aux deux sésames, cuit à l’unilatéral et confit au poivre noir. Le tout ac­­com­ pagné d’un guacamole explosif à l’huile de sésame torréfié et au gel de tamari. METTRE LE TURBO(T) Une se­­ l fut un temps une des figures incontourconde entrée est de mise. C’est à nables des nuits de la capitale. Le voici nouveau le poisson qui remporte depuis plusieurs années parmi les archila mise avec un exquis turbot sautectes dont la signature est prisée. vage cuit à chaleur douce et son Fondateur du bureau Moreno ­Archi­­­­­­embeurrée de « pommes de mer » ­tecture, Stefano Moreno a su, au fil des années, de Noirmoutier aux copeaux d’olitransformer son savoir-faire en une véritable ves vertes. « Aux très bonnes tables marque d’excellence. Une alliance d’épicurisme comme le Clairefontaine, le début et de rigueur qui le caractérise, tant dans son du repas est très important et métier que pour ses goûts culinaires, en charisdonne le ton de toute l’expérience », matique gourmet qu’il est. confie le chef d’entreprise. Et il est ENTRER DANS LE STADE Si son bureau avait souvent plus facile, selon lui, de déjà été choisi par le FC Metz pour réaliser son transmettre une véritable émotion nouveau centre d’entraînement, il a également gustative grâce à une certaine obtenu au printemps dernier la rénovation audace et une sophistication bien d’une partie du stade Saint-Symphorien aux dosée avec de bons produits de la côtés de l’allemand Fiebiger, notamment pour mer. Même si la volaille de qualité la tribune sud. « C’est une opportunité in­­­ semble rester un de ses péchés croyable, et nous sommes ravis de la confiance mignons. L’émotion, Stefano dont font preuve les propriétaires du stade. Moreno sait également l’imposer La tribune sud sera dédiée principalement dans son quotidien d’architecte, aux réceptions de standing et nous allons notamment grâce à des réalisaaussi pouvoir faire valoir nos talents en tions « landmark » . Ce qui sera sans doute le matière d’architecture d’intérieur. » Stefano cas une fois de plus avec le nouvel ensemble Moreno vient aussi de franchir un stade, à titre résidentiel que son bureau livrera à Belval d’ici personnel, cette fois. Il a en effet décidé de quelques mois. limiter les excès ali­mentaires, notamment la CRÉER UN EFFET BŒUF Toujours à Belval, mais viande rouge. Preuve en est son premier choix dans une démarche presque opposée, l’équipe Moreno planche actuellement sur un centre sportif qui devra clairefontaine s’effacer dans le paysage : « Le but 9, place de Clairefontaine est que l’on vienne voir le bâti­ Luxembourg (Ville Haute) ment pour son innovation, mais Tél. : 46 22 11 presque sans le voir. » Une légèreté apparente que l’on retrouve Chef Arnaud Magnier, dans le verre de Stefano Moreno, 1 étoile Michelin qui privilégie auj­ourd’hui les vins Couverts 40 de Loire subtils aux malbecs capiteux qu’il affectionnait par le Addition du jour passé. Dans l’assiette, la cuisson 1 entrée (thon) 38,00 € parfaite de l’onglet de bœuf 1 poisson (turbot) 44,00 € Black Angus lui rappelle qu’une 1 viande (bœuf) 42,00 € 1 menu du marché (4 services) 59,00 € viande rouge de cette qualité peut, encore et toujours, lui faire 2 verres de Saumur 22,00 € Total 205,00 € autant d’effet. F. R.

Alors que son bureau d’architecture est couronné de succès et s’engage dans des projets plus ambitieux que jamais, nous avons invité Stefano Moreno à déjeuner à une des meilleures tables étoilées du Grand-Duché : l’indémodable Clairefontaine.

I

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MAIS AUSSI SON COUP DE CŒUR DU MOMENT ? « J’apprécie beaucoup l’approche de la gastronomie qu’ont les Scandinaves. Ils jouent volontiers avec des yaourts fermentés et d’autres saveurs qui me plaisent. Leur habitude de proposer un petit coin restauration saine dans leurs boutiques est une bonne idée qui apporte de la convivialité. »

PHOTOS Mike Zenari

SON PLAT SIGNATURE ? « J’ai des origines péruviennes, dont je m’inspire beaucoup, et j’adore cuisiner le ceviche. Une version traditionnelle à base de scampi, avec de la mangue et du citron vert, pas forcément dans la grande tendance ‘nikkei’. »

­ — Septembre / Octobre 2019

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INDEX

A, B ABBL

ENTREPRISES PERSONNES

38, 86 ABU DHABI INVESTMENT AUTHORITY 24 ADMINISTRATION DE LA NATURE ET DES FORÊTS 20 ADR 14 AGENCE SPATIALE EUROPÉENNE 78 AGENCE SPATIALE LUXEMBOURGEOISE 78 AIB-VINÇOTTE 106 AIDAN MCCLEAN 26 ALLEGREZZA SERGE 14 ANGEL MARC 14 ARCELORMITTAL 30 AREND CLAUDINE 112 ARHS 28 ARMÉE LUXEMBOURGEOISE 14 ASKJA BANKING SYSTEMS EXPERT 64 ASSOCIATION DES COMPAGNIES D’ASSURANCE ET DE RÉASSURANCE 38 ASSOULINE 106 ATELIERS KIHN 106 ATOZ 66 AUTORITÉ BANCAIRE EUROPÉENNE 38 BAILLIE SASHA 78 BALLMANN ALEXA 92 BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE 40 BANQUE DEGROOF PETERCAM LUXEMBOURG 66 BARCLAYS 68 BAUSCH FRANÇOIS 14, 18, 20, 78 BECHET VINCENT 24 BEQUET SÉBASTIEN 24 BERGER EUGÈNE 14, 18 BERTOLOTTI AUDREY 20 BETIC INGÉNIEURS CONSEILS 20 BETTEL XAVIER 14, 18, 20, 32 BIL 38, 40 BIM-Y 26 BODRY ALEX 14 BOGART 24 BONN STEICHEN & PARTNERS 66 BOUCHET MURIEL 62 BRAZ FÉLIX 18, 20, 78 BRIDENSTINE JIM 78

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C CACEIS BANK

66 CAHEN CORINNE 32 CAPOCCI DAVID 66 CARNEGIE ANDREW 86 CARPAY-DIEM 26 CBRE 24 CENTRE HOSPITALIER DE LUXEMBOURG 86 CFL 14, 18 CHAMBRE DE COMMERCE 18, 78, 106, 86 CHAMBRE DES DÉPUTÉS 14, 16, 68, 18, 20 CHAMBRE DES MÉTIERS 18, 92 CIA 68 CIES 68 CIVIL MAPS 26 CLEMENT SVEN 16, 18 CLOOS MICHELLE 46 CLOSENER FRANCINE 14 CODELCO 30 COLORADO SCHOOL OF MINES 78 COMMISSARIAT AUX ASSURANCES 38 COMMISSION DES PÉTITIONS 16 COMMISSION EUROPÉENNE 14, 38, 78 COMMISSION NATIONALE POUR LA PROTECTION DES DONNÉES 18 CONFÉDÉRATION LUXEMBOURGEOISE DU COMMERCE 106 CONFÉRENCE DES PRÉSIDENTS 16 CONTRÔLE MÉDICAL DE LA SÉCURITÉ SOCIALE 46 COPPÉE JÉRÔME 24 COSTANZI MIRKA 110 COUR GRAND-DUCALE 14 CPPE 30 CREOS 24 CROISEAUX FABRICE 64 CRONOS 28 CSSF 68, 38 CSV 18, 32, 46, 78, 14 CUSHMAN & WAKEFIELD 24

D, E DAMGÉ STÉPHANIE

92 DATS 26 DEGEHET PIERRE-ALEXANDRE 64 DÉI GRÉNG 14, 18, 20, 24, 20 DÉI LÉNK 18, 20 DELOITTE LUXEMBOURG 66, 24, 32, 38 DENIS GAËL 64 DETAILLE MICHÈLE 92 DI 24 DIESCHBOURG CAROLE 78 DIMITROVA PETYA 66 DISTRIPLUS 24 DOMBROVSKIS VALDIS 38 DP 14, 18, 24, 20 DRAGHI MARIO 40 DRIVE UFO 26 EBAY 68 ECOTIVE 68 EISCHEN TOM 24 ENCEVO 24 ENGEL FRANK 18 ENOVOS 24 ERNSTER FERNAND 106 ETHIAS 24 ÉTIENNE PIERRE 38 EUROPEAN FUND ADMINISTRATION (EFA) 66 EUROSTAT 46 EY LUXEMBOURG 66, 64

F, G, H

FACEBOOK 68 FAGE 18 FC METZ 116 FÉDÉRATION DES JEUNES DIRIGEANTS D’ENTREPRISE 92 FEDIL 92 FINOLOGEE 26 FISCHER 92 FLEETBACK 28 FLIBCO 34 FONDATION IDEA 14, 62 FOYER 38 FRANCIS YVES 32 FRANÇOIS MEISCH 20 FRANÇOIS PAPE 14 GAREL-GALAIS ARNAUD 66 GB LIFE LUXEMBOURG 38, 64 GENII 68 GIBÉRYEN GAST 18 GINKGO SOLUTIONS FACILITIES 24 GIRA CAMILLE 20 GLOUCHITSKI PAUL 46 GOEMANS OLIVIER 40 GOOGLE 18

GOVSAT 78 GRAMEGNA PIERRE 26, 78 GRAND-DUC 14 GRANDE-DUCHESSE 14 HAIR BEAUTY AND TATTOO GUILD 92 HANSEN MARTINE 18 HEGARTY TONY 20 HEMMEN CÉCILE 14 HESS JOSEPH 122 HOLLERICH JEAN-CLAUDE 14 HORESCA 16 HOUSE OF STARTUPS 122 HUCQUE CHRISTOPHE 64

I, J, K

IDP 34 IMS LUXEMBOURG 108 ING 40 INGLA MARC 68 INOWAI 24 INSPECTION GÉNÉRALE DES FINANCES 14 INTECH 64 INTEGRALE 24 IQ-EQ 38, 24 IWG 24 JAUQUET CÉDRIC 66 JLL LUXEMBOURG 24 JONK ENTREPRENEUREN 92 JONK HANDWIERK 92 K HEALTH 68 KALLSTENIUS THOMAS 86 KARP-KNEIP PARTICIPATIONS 24 KARTHEISER FERNAND 14 KBC AUTOLEASE 30 KIEFFER DAVID 16 KIHN FERDINAND 106 KINEPOLIS 78 KINSCH ALAIN 66 KLEOS SPACE 24 KLUMP RAINER 86 KNAUF 18, 78 KPMG LUXEMBOURG 66, 26 KTM 26

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INDEX

L LABORATOIRE NATIONAL DE SANTÉ 86 LAFINBOX 26 LCSB 86 LEDENT PHILIPPE 40 LEGEND HOLDINGS 38 LEPAGE LOÏC 20 LËTZEBUERGER LAND 18 LHOFT 26, 64 LIGETI KATALIN 86 LINKLATERS LUXEMBOURG 20 LISER 86 LIST 86 LOPEZ GERARD 68 LORSCHÉ JOSÉE 18 LOYENS & LOEFF LUXEMBOURG 66 LSAP 14, 18, 24, 20 LUKOIL 26 LURGI 30 LUX ERIC 68 LUXCONNECT 92 LUXEMBOURG CENTRE FOR CONTEMPORARY AND DIGITAL HISTORY 86 LUXEMBOURG FOR FINANCE 38 LUXEMBOURG INSTITUTE OF HEALTH 86 LUXEMBOURG LEARNING CENTRE 86 LUXEMBOURG­CITY INCUBATOR 122 LUXEXPO THE BOX 78 LUXINNOVATION 78

M

MARIÉ JEAN­YVES 26 MBONYUMUTWA PATRICE 48 MCCARTHY SIOBHÁN 66 MEDEF 14 MEFTAH THOURAYA 26 MELUSINA 20 METROCAB 68 MILADY 24 MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE 78 MINISTÈRE DE L’ÉNERGIE ET DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE 24 MINISTÈRE DE LA JUSTICE 18, 20 MINISTÈRE DE LA SÉCURITÉ SOCIALE 18 MINISTÈRE DES FINANCES 46 MONTAG EGBERT 30 MORENO ARCHITECTURE 116 MORENO STEFANO 116 MOSAR LAURENT 32 MOTION­S 26 MOYOCCI 34 MULLER & ASSOCIÉS 106 MULLER ALINE 86

MULLER CAROLE MULLER MYRIAM

92 122

Biographie disponible sur guide.paperjam.lu

MULLER ROMAIN

N, O, P NASA

24

78 NEGROPONTE JOHN 68 NEHRBASS ULF 86 NEKTON 68 NIKE 68 NOEL PIERRE 28 OBAMA MICHELLE 92 OCP 30 OKO 26 PARLEMENT EUROPÉEN 14 PARQUET DE LUXEMBOURG 20 PARTI PIRATE 18, 16 PAS SAGE 110 PAYCONIQ 26 PAYPAL 68 PHOENICI 26 PICTET & CIE 38 PINTO ANA 16 PITZ JEAN­FRANÇOIS 28 PLANET PARFUM 24 PLANETARY RESOURCES 78 POLICE JUDICIAIRE 18 POUJOL VÉRONIQUE 14 PPM 106 PROST ALAIN 68 PSAILA JOHN 32 PWC LUXEMBOURG 38

Q, R, S

QUINET VICTOR QUOISTIAUX GILLES RAMOS SIMON

108 38 38

Biographie disponible sur guide.paperjam.lu

RAPALLINO PASCAL RAVEANE TANJA RBC INVESTOR SERVICES BANK REFILL LËTZEBUERG REGUS REIS LUC RENAUD MARQUET RENAULT RÉSEAU GÉNÉRAL DES TRANSPORTS ROUTIERS REVOLUT RGTR ROCH JEAN­PHILIPPE ROLLINGER FRÄNK

38 14 24 16 24 34 26 68

ROSS WILBUR 78 ROSSI ANGELO 46 ROYAL BANK OF SCOTLAND 24 RTL 24 RUBEN MICHEL­EDOUARD 14 SALES­LENTZ 34 SARO RECRUITMENT LUXEMBOURG 20 SARRA BAPTISTE 110 SCHMIT NICOLAS 14 SCHMITZ ALEXANDRE 66 SCHMITZ HANS­JÜRGEN 68 SCHNEIDER ÉTIENNE 24, 78, 86 SCHNEIDER ROMAIN 46 SERDERIDIS JOURDAN 28 SERRES MARC 78 SES 78, 86 SEYDOUX MICHEL 68 SEYWERT CLAUDE 24 SKYPE 68 SNCI 24, 78 SNT 86 SPAUTZ MARC 46 STATEC 14, 48, 62 STRICKROTH ALAIN 30 SWIRL 122

T, U, V

TABONE NICK

66

Biographie disponible sur guide.paperjam.lu

TANSON SAM 18, 20 THILL ANOUK 112 THUNBERG GRETA 78 TLUSZCZ MARK 68 TRAVERSINI ROBERTO 20 TRENDS­TENDANCES 38 TRITON INTERNATIONAL 24 TURMES CLAUDE 24 UNION DES ENTREPRISES LUXEMBOURGEOISES 106 UNIVERSITÉ CARNEGIE MELLON 86 UNIVERSITÉ SPATIALE INTERNATIONALE DE STRASBOURG 78 VAKANZ DOHEEM 34 VALENTINY HVP ARCHITECTS 86 VAN MEERBEECK CÉDRIC 24 VAN MULDERS BART 64 VANDERVELDE NATHALIE 28 VON DER LEYEN URSULA 14

W, Z

WARINGO JEANNOT WEALINS WEILER LUCIEN WELKIN AND MERAKI WEWORK WICKLER FRÈRES EXPLOITATIONS WICKLER SERGE WILMES SERGE WÖRNER JOHANN­DIETRICH ZUBAIRI NASIR

24 24 32 78 64

PUBLICITÉS

APEX 131 ARENDT 61 ATELIER WINDSOR 117 AUTODIFFUSION LOSCH 29, 49 BANK OF CHINA 4 BANQUE DEGROOF 43 BGL BNP PARIBAS 12, 13, 23 BIL 85 BMW 19 BRAM 113 CEETRUS 73 CEGECOM 33 CFL 6 CITROËN 17 DSK SYSTEM 121 FISCHER 44, 45, 149 FOYER 27 HBH 77 HÔTEL VAN VALK 22 ING 41 INTERNATIONAL WOMEN TENNIS 50 JAGUAR 12, 13 KETTERTHILL 63 KNOKKE OUT 124 LALUX 31 MANAGEMENT DELUXE RELA ESTATE 10, 11 MINISTÈRE DE LA SANTÉ 83 NEXIA 6 NOTZ STUCKI 2 OPEL 21 PWC LUXEMBOURG 59 ROLEX 150 SOCIÉTÉ LUXEMBOURGEOISE DU RANGEMENT 35 STEFFEN TRAITEUR 139 THÉATRE D’ESCH 115

14 26 18 28 18

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14 38 14 24 24

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OURS

Septembre / Octobre 2019 DIR ECTEUR DE LA PUBLICATION

Richard Karacian DIR ECTEUR ÉDITOR I A L

Matthieu Croissandeau R ÉDACTEUR EN CHEF

RÉDACTION Téléphone (+352) 20 70 70-100 Fax (+352) 29 66 19 E-mail press@paperjam.lu Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg SECR ÉTA IR E DE R ÉDACTION

Jennifer Coghé (J. C.) jennifer.coghe@maisonmoderne.com

Thierry Raizer (T. R.) thierry.raizer@maisonmoderne.com   @traizer1 R ÉDACTEUR EN CHEF A DJOINT

Nicolas Léonard (N. L.) nicolas.leonard@maisonmoderne.com   @NicolasLeonard

Céline Coubray (C. C.) celine.coubray@maisonmoderne.com   @celinecoubray

RÉGIE PUBLICITAIRE

Laura Fort (L. F.) laura.fort@maisonmoderne.com   @LauraFort2

Téléphone (+352) 20 70 70-300 Fax (+352) 26 29 66 20 E-mail regie@maisonmoderne.com Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg

Camille Frati (C. F.) camille.frati@maisonmoderne.com   @camillefrati Jennifer Graglia (J. G.) jennifer.graglia@maisonmoderne.com Fanny Jacques (F. J.) fanny.jacques@maisonmoderne.com

DIR ECTEUR ASSOCIÉ

Francis Gasparotto (-301)

Céline Bayle (-303)

CONSEIL D ’A DMINISTR ATION Mike Koedinger (président), Jean­Claude Bintz (vice­président), Richard Karacian, Daniel Schneider et Etienne Velasti (membres).

DIR ECTEUR DE L’AGENCE Mathieu Mathelin

Pierre Pailler (P. P.) pierre.pailler@maisonmoderne.com

DIR ECTEUR DE CR ÉATION

COR R ECTION

Lisa Cacciatore, Sarah Lambolez, Manon Méral, Elena Sebastiani, Laura Zorloni

DIR ECTEUR A DMINISTR ATIF ET FINA NCIER

Maison Moderne est un partenariat de Francis Gasparotto, Richard Karacian, Mike Koedinger et Etienne Velasti.

Jean­Michel Lalieu (J.­M. L.) jean-michel.lalieu@maisonmoderne.com

Eric Chenal, Lala La Photo, Jan Hanrion, Gaël Lesure, Edouard Olszewski, Patricia Pitsch, Mike Zenari, Matic Zorman

CEO

Richard Karacian

ASSISTA NTE COMMERCI A LE

STUDIO GRAPHIQUE

PHOTOGR A PHES

FONDATEUR

Mike Koedinger

Etienne Velasti

Laurent Goffin (-315)

Thierry Labro (T. L.) thierry.labro@maisonmoderne.com   @ThierryLabro

Ioanna Schimizzi (I. S.) ioanna.schimizzi@maisonmoderne.com

www.maisonmoderne.com Téléphone (+352) 20 70 70 E-mail publishing@maisonmoderne.com Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg Bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie

CH A RGÉ DE CLIENTÈLE

Megane Kambala (M. K.) megane.kambala@maisonmoderne.com

Fabien Rodrigues (F. R.) fabien.rodrigues@maisonmoderne.com

ÉDITEUR

Jeremy Leslie

HEA D OF PRODUCTION

Stéphanie Poras­Schwickerath HEA D OF A RT DIR ECTION

Vinzenz Hölzl A RT DIR ECTOR

Marielle Voisin MISE EN PAGE

Elina Luzerne (coordination Paperjam), Oriane Pawlisiak (coordination Clubletter), Corentin Andreosso

Please recycle. Vous avez fi ni de lire ce magazine ? Archivez­le, transmettez­le ou bien faites­le recycler ! Tous droits réservés. Toute reproduction, ou traduction, intégrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation écrite délivrée au préalable par l’éditeur. © MM Publishing and Media SA. (Luxembourg) Maison Moderne ™ is used under licence by MM Publishing and Media SA. ISSN 2354­4619 Conformément à l’article 66 de la loi du 8 juin 2004 sur la liberté d’expression dans les médias, la présente mention est obligatoire « une fois par an, au premier numéro diffusé ». Nous avons choisi de la publier chaque mois. La société éditrice de Paperjam est détenue indirectement, par une participa­ tion excédant 25 %, par Mike Koedinger, éditeur domicilié au Luxembourg. La direction générale et la gestion journalière sont de la responsabilité de Richard Karacian.

HEA D OF PRODUCTION ASSISTA NTS

Myriam Morbé

@paperJam_lu Paperjam Paperjam Entreprise

UNIVERS PAPERJAM PA PER JA M . LU

NEWSLETTER

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— Septembre / Octobre 2019

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N O S O UT I L S D E G E ST I O N D U T E M P S VO N T VO U S E N FA I R E GA G N E R

Gestion du temps - Videosurveillance - Gestion des accès 92 route d’Arlon L-8311 Capellen |

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Madame François Buron, Jacques-Louis David, 1769 (Art Institute of Chicago)

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LA START-UP DU MOIS SWIRL

Les énergies renouvelables 4.0

EN BREF Swirl en cinq points 2013 : année de création Novembre 2018 : installation au sein du Luxembourg­City Incubator (LCI) 2021 : objectif de rentabilité Chiffre d’affaires : non communiqué

Créée en 2013, la start­up Swirl a choisi le Luxembourg pour son développement dans le domaine des énergies renouvelables, principalement à destination du marché africain.

Nombre d’employés : 0 et 7 associés

S

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320.000 tours GSM. Si vous mettez par exemple 50 panneaux de chaque côté, vous avez 50 kilowatts, donc il y a un énorme potentiel. Notre objectif est que les populations puissent être alimentées en électricité de manière très locale. Nous souhaitons utiliser du bois pour la construction de la structure du photovoltaïque, qui sera lui aussi produit localement, afin de limiter l’impact en termes de CO2. Les objectifs de développement durable (ODD, ou SDG, adoptés par l’Onu en 2015, ndlr) sont également au cœur de notre stratégie. » Une dizaine de sous-traitants Aujourd’hui, Swirl a plusieurs propositions de projets, notamment en Afrique de l’Ouest, et travaille avec une dizaine d’entreprises sous-traitantes basées au Luxembourg, en France ou encore en Allemagne. Les produits fournis sont de l’électricité, de l’eau potable, de l’hydrogène, de l’air comprimé, des services digitaux, des data centers décentralisés et une liaison cloud industrielle. Une levée de fonds est en cours, ainsi que des recrutements au Luxembourg. Il n’y a, pour le moment, pas de chiffre d’affaires généré par la start-up, « mais nous espérons réaliser l’année prochaine environ 1,5 million d’euros [de chiffre d’affaires] », confie Joseph Hess. I. S.

BIO EXPRESS Joseph Hess et Myriam Muller Joseph Hess, à gauche, et Myriam Muller, à droite, sont les deux cofondateurs de Swirl. Tous deux ingénieurs de profes­ sion installés en Suisse, ils ont décidé de créer leur start­up dans le domaine des énergies renouvelables. Originaires du Luxembourg, ils décident de rapatrier Swirl au Grand­Duché en se positionnant dans le domaine des énergies renouvelables. Dans un premier temps installés à Strassen, ils sont désormais au LCI au sein de la House of Startups. « C’est un environne­ ment très propice à notre développement, appuie Joseph Hess. Nous pouvons échanger avec d’autres start­up, qui peuvent être de futurs parte­ naires, c’est très enrichissant. » Swirl dispose de produits pro­ pres, de propriété intellectuelle, d’un réseau de fournisseurs de services et de technologies avancées, certifiées. Les éner­ gies renouvelables sont dérivées uniquement de l’atmosphère et de l’eau.

ILLUSTRATION Ellen Withersova PHOTO Swirl

wirl (pour « smart world integrated renewables lifeline ») a réalisé, dans le courant de l’année 2018, ce qui se nomme dans le jargon des start-up un pivot. « Nous avons modifié notre business plan, fait une extension de notre domaine d’activités », explique Joseph Hess, cofondateur de la start-up. « Notre premier projet était basé sur le développement et la fabrication d’une éolienne nouvelle génération et unique sur le marché. Elle produisait de l’électricité à la fois grâce à l’énergie éolienne, mais elle était aussi constituée de panneaux photovoltaïques. » L’éolienne est également certifiée machine learning, « ce qui la rend intelligente et lui permet d’être autonome. Elle apprend où elle se trouve, et peut dire à une machine qui a des conditions similaires de se comporter d’une certaine manière. » C’est d’ailleurs grâce à cette éolienne nouvelle génération que Swirl a remporté les StartUp Europe Awards en 2017, pour le Luxembourg, dans la catégorie Climat. « Mais au final, nous avons réalisé que nous avions le produit, mais pas le marché, ce qui nous a amenés à une profonde réflexion sur notre positionnement. Notre projet est désormais de fournir de l’énergie propre pour la société digitale », précise Joseph Hess. Et les fondateurs de Swirl ont eu l’idée d’optimiser des infrastructures déjà existantes. « Nous avons pensé aux tours GSM parce qu’il y en a partout, que c’est une pollution », ajoute-t-il. L’étude de marché en prouve le potentiel. L’idée est d’installer des panneaux photovoltaïques sur les pylônes, mais également sur des panneaux publicitaires, ainsi que de petites éoliennes. Les marchés visés sont l’Europe et l’Afrique de l’Ouest. « En Afrique subsaharienne, il y a actuellement — Septembre / Octobre 2019

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Clubletter octobre Novembre 2019 123_COVER CLUBLETTER.indd 123

Bienvenue aux nouveaux membres A.M.E. sàrl Abylsen Luxembourg SA Aguatica Airk2 ALMA Development Artemysia Teatro Athenagramma Ballinipitt Architectes Urbanistes Banque et Caisse d’Épargne de l’État Luxembourg – BCEE Barco NV Center Stage Chessmaster Domaine Vinsmoselle Étude d’avocat Jessica Jovenet-Eyermann GeoConsulting Golf Planet Events Hôtel Le Place d’Armes Impulse Fitness James F. Taylor & Partners Lead3 Legal Finder Management Deluxe Real Estate Ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes MTX Connect Nadi Solutions Opyos Beverages Pétillances PKF Audit & Conseil Shining Hope Foundation Sofitex Talent Recruitment State Street Bank Luxembourg The Nxt Stp Willis Towers Watson

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ÉDITO

LES AVANTAGES DU CLUB MEMBER

RENTRÉE BUSINESS

L FR

a reprise est toujours un moment important pour les entreprises membres du Paperjam Club. L’ensemble des équipes du Club ont œuvré cet été pour produire un programme complet pour la Saison 2020 dès cet automne afin de vous permettre de ne rien manquer de notre 12e saison. Celui-ci, publié le 18 septembre, sera complété dès la mi-octobre par un catalogue de formations présentant les 144 workshops de 2020. En attendant, cette rentrée est placée sous le signe des conférences puisque pas moins de trois événements inspirants rythmeront le mois. Le 25 septembre, un Club Talk nous amènera à nous interroger sur l’évolution des relations entre les contribuables et l’administration fiscale. Deux 10×6 suivront. Pour la première fois, l’espace sera au programme avec un 10×6 Space le 8 octobre, tandis que le second mettra l’entrepreneuriat en avant au cours de notre conférence du 23 octobre. Autant d’occasions de vous connecter via le Paperjam Club à l’environnement business de la Place luxembourgeoise.

T EN

he takeover is always an important moment for Paperjam Club member companies. All the Club’s teams worked this summer to produce a complete programme for the 2020 Season starting this fall to ensure you don’t miss a thing about our 12th season. This one, published on 18 September, will be completed in mid-October by a training catalogue presenting the 144 workshops of 2020. In the meantime, this new school year is dedicated to conferences, with no fewer than three inspiring events throughout the month. On 25 September, a Club Talk will lead us to question the evolution of relations between taxpayers and the tax administration. Two 10×6 events will follow. For the first time, space will be on the programme with a 10×6 Space on 8 October, while the second will highlight entrepreneurship during our conference on 23 October. All these are opportunities to connect via the Paperjam Club to the Luxembourg marketplace’s business environment.

INSPIRE Ouvrez vos perspectives et stimulez vos idées par l’inspiration

LEARN Développez vos compétences et celles de vos collaborateurs

NETWORK Développez votre réseau professionnel et la marque de votre société

ENGAGE

Julien Delpy Director Paperjam Club

Renforcez l’engagement de vos collaborateurs Octobre / Novembre 2019 —

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CLUBLETTER

SAMEDI 15 JUIN 2019 VALLÉE DU MULLERTHAL

Journée Découverte C’est dans la vallée du Mullerthal qu’une quinzaine de membres du Club ont pu tester leurs capacités d’adaptation et de réaction, ainsi que leurs aptitudes à fonctionner en groupe, à l’occasion d’une véritable mise en situation de survie.

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Gaëtane Meilleur (AIBM), Catherine Papp (Key­Way) et Geneviève Chabot (Pami) Julien Dickeli (Maison Moderne), Isabelle From, Ludovic Julien (Wemanity) et Catherine Papp (Key­Way)

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Béatrix Charlier (P’OP) Gilles Hempel (Agence Immobilière Sociale) Norma Bello Cortes (JES’tudio) et Grégoire Mathonet (ANote Music) Emilie Monfort (Move Forward)

PHOTOS Anthony Dehez, Patricia Pitsch et Jan Hanrion (Maison Moderne)

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CLUBLETTER

JEUDI 20 JUIN 2019 SILVERSQUARE

Gold sponsor

Matinale RH Ce sont plus d’une vingtaine de membres du Club qui sont venus assister à cette Matinale RH afin d’apprendre et comprendre les moyens de développement de l’agilité des employés.

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Sonia Rucquoy (Alcor Executive) Radka Tocikova (Tokeny) Géraldine Gij (Concept Factory)

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Antonella Gasparro (VISTIM) Paul­Henry Capgras (Nordea)

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JEUDI 20 JUIN 2019 ALVISSE PARC HOTEL

Gold sponsor

Journée de workshops Ce sont près de 200 participants membres qui se sont rendus à l’Alvisse Parc Hotel afin d’assister aux 16 sessions proposées. Un moment propice au développement des connaissances et compétences.

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Mohamed Benkhelifa et Mohamed rida Ghali (Advisory Key) Viviane Harnois (ATTF), Fanny Trovato (BDO Luxembourg) et Florence Lemeer­Wintgens (Look@Work)

Keith Amoss (career coach and mentor) Sophie Froehlicher (Knewledge) Salvatore Genovese (Genoways) et Cécile Schauer (Aimer Travailler)

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MARDI 25 JUIN 2019 ROYAL-HAMILIUS

The Place

C’est dans le cadre exclusif de l’un des rooftops du Royal-Hamilius que le Club a lancé Finley – The Place, un événement destiné aux professionnels de la construction, de l’architecture et de l’immobilier. Un espace de networking convivial, rythmé par les interventions des architectes de Tetra Kayser Associés et Foster + Partners, où étaient présents près de 180 membres.

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Darron Haylock (Foster + Partners) Barbara Brecko (Ginkgo Solutions Facilities) Ramin Assassi (Centre de chirurgie plastique et esthétique)

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et Norbert Brakonier (Norbert Brakonier Spaces and Furniture) Marc Giorgetti (Félix Giorgetti), Laurent Loschetter (dsl Data Service) et Henri Goedert (Goedert Immobilier)

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1 PHOTOS Jan Hanrion (Maison Moderne)

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Romain Muller (JLL) Luc Frieden (BIL) et Lydie Polfer (Ville de Luxembourg) Vincent Beck (Codic) Christophe Lang (Tetra Kayser Associés) Robert Dennewald (Contern) Sophie Jullien (Codic)

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CLUBLETTER

TUESDAY 09 JULY 2019 KNOKKE OUT

Gold sponsor

Delano Live On 10 July, Delano published the second edition of its annual Expat Guide. To mark its release, the Delano team organised, with the Paperjam Club, a special format of their panel game show “Lëtz Get Quizzical!” where 120 members gathered.

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Wendy Winn (Radio ARA)

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Nick Parkes (Novitas) Aaron Grunwald (Delano), Romain Besson and Léa Wai Quan Chin

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Moritz Ruhstaller (Luxembourg Youth Parliament) Iris Straube (Mazars) Charles Maes (Good Vibes) and Nicoleta Puscasu (JLL) Kim Hermes (Encevo) Ture Hedberg and Stephen Evans

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PHOTOS Jan Hanrion (Maison Moderne)

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ENJOY THE FEST, WE DO THE REST.

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VENDREDI 28 JUIN 2019 LE FIN GOURMAND

Déjeuner Carrousel 1

À l’occasion de ce déjeuner, 36 membres ont pu développer un grand potentiel d’opportunités pour leur business au gré de trois services différents.

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Raphael Thomas (Grant Thornton Advisory) Audric Debaisieux (Apentis)

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Marianne van den Eerenbeemt (Livinlux) et Fernanda Melo (Paladium)

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PHOTOS Jan Hanrion (Maison Moderne)

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Monique Étienne (Klein & Muller) Davide Pizzicotti (Enjoint) Gilles Hempel (Agence Immobilière Sociale) Frédéric Gattaux (SERIS Security)

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CLUBLETTER

WEDNESDAY 3 JULY 2019 VINOTHÈQUE LE CHAI

Gold sponsor

Delano Networking Circle 25 expat members were gathered at this cocktail. A perfect opportunity to network, with a tasting of Cognac Lhéraud products and the support of Munhowen.

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Michèle Dhur (Cabinet indépen­ dant de juriste), Lou Weiler (BCEE) and Gerwin Teichert (Solum Real Estate) Charles Pozzo Di Borgo (Celis)

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Denise Espaillat Duran (Santa Fe Relocation Luxembourg), Michèle Dhur (Cabinet indépendant de juriste) and Lou Weiler (BCEE) Mark Simpson (Lancelot)

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PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne)

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Anjelika Colucci and Larissa Molyakova (East­ West United Bank) Marie­Hélène Brigoni­Carniato (Santa Fe Relocation Luxembourg) and Massimo Del Medico (NDM Architectura)

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WEDNESDAY 10 JULY 2019 AMBASSADOR OF THE NETHERLANDS RESIDENCE

CEO Cocktail: Summer Edition

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For this summer edition, H.E. Han-Maurits Schaapveld, ambassador of the Kingdom of the Netherlands in Luxembourg, opened the doors of his residence to welcome about 400 members of the Paperjam Club in its beautiful gardens.

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PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne)

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H.E. Han-Maurits Schaapveld (ambassador of the Kingdom of the Netherlands) Peggy Scheid, Anaïs Himeur, Caroline Spirkel, Fabian Ries, Andy Schwartz and Elsa Almeida (Voyages Flammang)

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Florence Bastin (Fiduciaire du Grand­Duché de Luxembourg), Sebastian Van Overtfeldt (The Office) and Naouelle Tir (Prolingua Language Centre) Monica Azevedo and Carole Henrar (Grow to Excellence) Xavier Orts (Remis) and Philippe Salomon (Berlitz) Marianne Van Den Eerenbeemt (Livinlux) and Marleen Watté­ Bollen (Cabinet d’avocat Marleen Watté­Bollen)

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Aïcha Alorabou (Colt Technology Services) François Moyse (Moyse Bleser), Isabelle Ferlin (IF Conseil) and Zafer Arslan (Homeseek Limpertsberg) Gabriela Nguyen­ Groza (Korn Ferry)

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and Marco Schalkwijk (Barco) Jeannot Erpelding (Chamber of Commerce) and Murat Mutlu (Immo Luxembourg) Camille Groff (Mikado Publicis) and Kristof Della Siega (Plan K)

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CLUBLETTER

JEUDI 11 JUILLET 2019 KIKUOKA COUNTRY CLUB

Paperjam Open

De gauche à droite : Ludovic Forzy (Golf Planet Events) Thierry Lecoq (AXA Assurances) Cédric Bourdy (Bank Of Singapore) Maxime Arend (Optik Studio) Maxime Drouna (Optik Studio) Sylvain Leonard (Optik Studio) Jean­Marie Chiapolino (Lyreco) Sophie Humiliere (Lyreco) David Sibaud (Rodenbourg) Hiraclis Spyrou (Moulin à Vins) Philippe Ghem (ASIT­biotech) Aldijana Gegic (Totalserve) Jerome Sonnet (Imply RED) Melissa Jung (Koptical) Laurent Gayet (AXA Assurances) Steve Verlinden (Nadi Solutions) Roger Pearce (Nadi Solutions) Julien Delpy (Maison Moderne)

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PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne)

C’est le cadre exclusif du Kikuoka Country Club qui a accueilli le premier Paperjam Open. Une magnifique journée consacrée au golf avec un tournoi de 36 équipes, une initiation qui a réuni 60 néophytes, puis un cocktail de remise des prix convivial ayant regroupé 250 participants.

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CLUBLETTER

MERCREDI 11 SEPTEMBRE 2019 SILVERSQUARE

Gold sponsor

Matinale RH Lors de cet événement, ce ne sont pas moins de 40 membres qui ont développé leurs connaissances autour de la gestion et du traitement des avantages en nature, en termes de conformité avec les obligations fiscales et légales.

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Dulci Tavares (Vistim) Michaël Mrozinski (Aral Luxembourg) et Benedicte Vanden Beulcke (Ketterthill) Annika Grosser (Minusines) et Maxime Nino (LetterOne) Virginie Boyard (Vistim) Thierry Stas (Maprima) Antonella Gasparro (Vistim)

PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne)

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C’EST BON, C’EST FACILE, C’EST FUN ! LATELIERSTEFFEN.LU

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ILLUSTRATION Hadi Saadaldeen (Maison Moderne)

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08 OCT

10×6 SPACE PREMIÈRE BOUGIE POUR L’AGENCE SPATIALE L’Agence spatiale luxembourgeoise (LSA) a un an. Entre le nouveau plan d’action national, le fonds d’investisse­ ment et les échéances internationales, la fin d’année promet d’être chargée, explique son CEO, Marc Serres.

«N

ous sommes un facilitateur ! » Au deuxième étage du ministère de l’Économie, Marc Serres esquisse une nouvelle fois les contours de l’Agence spatiale luxembourgeoise. Souvent perçue comme une Nasa luxembourgeoise, la LSA se construit en réalité par la base : les entreprises challengent la petite équipe de 15 personnes qui travaille avec le ministre de l’Économie, Étienne Schneider. « C’est l’entreprise qui vient nous voir et nous dit qu’elle aimerait bien s’attaquer à ce nouveau marché ou développer ce nouveau produit ou ce nouveau service. Et c’est à nous de voir dans quelle mesure on est prêt à cofinancer cette démarche », explique M. Serres, un an après le lancement.

les niveaux primaire et secondaire et si elle se félicite de la création, à l’Université, d’un master en ingénierie de l’espace cet automne, elle doit encore patienter pour la création du fonds d’investissement annoncé par le ministre. « Notre objectif est d’être le premier fonds en Europe qui serait dédié au spatial et qui couvrirait des investissements qui vont au-delà du Luxembourg », explique le CEO de la LSA. Le fonds, auquel participeront d’autres partenaires, devrait investir des tickets à moins de 20 millions d’euros dans des entreprises en phase de création, sans restriction de localisation.

Une promotion de l’espace Space Resources Week, Mining Space Summit, Asteroid Day ou encore Soirée de l’espace au Kinepolis pour laquelle SES financera l’avant-première d’Apollo, la LSA promeut l’espace dans tous les endroits possibles. « Le spatial s’est tellement développé qu’il est devenu une matière transversale, à tel point que des technologies et des données peuvent être utilisées dans d’autres domaines. Il faut sortir de cette approche de silo. Comment fait-on pour faire dialoguer deux mondes qui ne se connaissent pas, qui ne se parlent Des liens forts Même si le Luxembourg n’exerce plus la pré- pas, qui ne connaissent pas la langue de sidence du conseil des ministres de l’Agence l’autre ? Cela demande beaucoup d’efforts », spatiale européenne (ESA), les liens sont indique Marc Serres. Au contact des experts, restés forts, que ce soit pour le financement des professionnels ou du grand public, des projets de recherche ou pour la straté- l’Agence explore son espace. J. D. gie autour de l’exploitation des ressources de l’espace. Une stratégie commune des deux agences sera prochainement dévoilée, tout comme un nouveau plan d’action national. Si l’Agence s’est directement impliquée dans le réseau ESERO autour de l’éducation dans

10×6 SPACE Si l’espace est longtemps resté un champ de conquête fantasmé par la science­fiction, il offre aujourd’hui des perspectives économiques bien réelles à diffé­ rents pays, dont le Luxembourg. LIEU

Centre culturel Tramsschapp 49, rue Ermesinde, L­1469 Luxembourg DE 18:30 À 21:30 GOLD SPONSOR

Pour vous inscrire, rendez­vous sur le site du Paperjam Club : club.paperjam.lu.

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CLUBLETTER

OCTOBRE / NOVEMBRE

LE PROGRAMME

10×6 ENTREPRENEURSHIP

MARKETING BREAKFAST Maison Moderne

L’entrepreneuriat est un monde vaste et protéiforme dont les règles et codes évoluent à l’exception de certaines constantes... à commencer par l’audace.

À PARTIR DE 08:15

Centre culturel Tramsschapp

LIEU

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À PARTIR DE 18:30

JOURNÉE DE WORKSHOPS LIEU

Alvisse Parc Hotel

À PARTIR DE 09:30

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CLUB TALK ARCHITECTURE

Plus d’informations en page 140. LIEU

LIEU

Centre culturel Tramsschapp

BGL

À PARTIR DE 18:30

À PARTIR DE 18:30

NETWORKING CIRCLE MIXOLOGIE

NETWORKING CIRCLE VINI VEGAS

Sofitel Luxembourg Le Grand Ducal

Boggi Milano À PARTIR DE 19:30

Maison Moderne

LIEU

Firstfloor À PARTIR DE 18:30

Value investing has been under extreme pressure since the beginning of 2007. PLACE

BREAKFAST NOUVEAUX MEMBRES

LIEU

DELANO BREAKFAST TALK

STARTING AT 08:15

LIEU

À PARTIR DE 08:15

DÉJEUNER CARROUSEL LIEU

Kaempff Koehler À PARTIR DE 12:00

OCTOBRE 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 142 —

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CLUBLETTER

10×6 KEYTRADE

10×6 SOGELIFE LIFE INSURANCE INSIGHTS L’expérience client est aujourd’hui un enjeu stratégique pour les entreprises. Le secteur de l’assurance­vie n’échappe pas à cette tendance qui pose alors de nombreuses questions vis­à­vis de la réglementation, de la proposition de valeur ou bien entre les collaborateurs d’une organisation. LIEU

Entre espérance de rendement et maîtrise du risque, comment choisir les thèmes et instruments dans lesquels investir ? LIEU

Centre culturel Tramsschapp À PARTIR DE 18:30

Kinepolis Kirchberg À PARTIR DE 18:30

NETWORKING CIRCLE SURPRISES VINICOLES LIEU

Vinoteca

DELANO LIVE PLACE

Knokke Out STARTING AT 18:30

À PARTIR DE 18:30

BREAKFAST NOUVEAUX MEMBRES LIEU

Maison Moderne

À PARTIR DE 08:15

START-UP STORIES SILLON LORRAIN LIEU

Le 112 Terville À PARTIR DE 18:30

5E BÂLOISE FORUM SPÉCIAL SANTÉ LIEU

Locaux contemporains du centre culturel Schéiss aux Arquebusiers

DE 18:00 à 22:00

JOURNÉE DE WORKSHOPS LIEU

Alvisse Parc Hotel À PARTIR DE 09:30

MATINALE RH

DANS LES COULISSES...

LIEU

Silversquare À PARTIR DE 08:15

LIEU

DÉJEUNER CARROUSEL LIEU

Sobo

À venir À PARTIR DE 18:30

À PARTIR DE 12:00

NOVEMBRE 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 Octobre / Novembre 2019 —

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CLUBLETTER

JOURNÉE DE WORKSHOPS MARDI 15 OCTOBRE 2019 09H30 COMMUNICATION, MARKETING & SALES

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FINANCE & COMPTABILITÉ

1•2

Green, social, and sustainable finance – similar but different at the same time?

How to create effective content marketing and business/brand storytelling?

Overview of market initiatives and debates on green, social, and sustainable financing.

The right story can help you stand put in a world of too much information – and boost your ROI. P­Y. Lanneau Saint Léger et E. Schrieberg (VitalBriefing) HUMAN RESOURCES

OBJECTIVES Understand how to pick the right topic and stories · Learn how to boost the marketing potential of your content

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OBJECTIVE Understand the legal tools that companies can generally use to promote and achieve their green, social and sustainable goals in Luxembourg and elsewhere

B. Scharfe & C. Mortz­Kezic (Luther Law Firm) STRATÉGIE & OPÉRATIONS

1•2

Négocier et gérer un contrat informatique

Processus de recrutement efficace

Les experts aborderont les principaux aspects juri­ diques d’un contrat informatique. Ils parcourront toutes les étapes de la négociation et de la gestion d’un tel contrat.

Un processus de recrutement efficace : la clé pour une croissance durable de votre entreprise.

N. Bouzebra & G. Kadret (Michael Page)

PERSONAL BRANDING

OBJECTIFS Comprendre les objectifs et enjeux d’un processus de recrutement · Connaître les différents canaux pour recruter : avantages et inconvénients

1

OBJECTIFS Mieux comprendre les clauses types dans les contrats informatiques · Développer des astuces à utiliser lors de la rédaction de contrats IT

V. Wellens & C. Schellekens (NautaDutilh Avocats)

PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE

1

La process communication pour mieux coopérer

Votre meilleure carte de visite, c’est vous ! Il y a une grande différence entre l’image que nous souhaitons donner, l’image que vous véhiculons et la perception de celle­ci par les autres. F. Lemeer­Wintgens (Look@Work)

OBJECTIFS Développer une image en adéqua­ tion avec ses objectifs et ses valeurs · Se connaître soi­même

Qui ne s’est pas retrouvé un jour ou l’autre face à une personne dont le mode de fonctionnement était en décalage total avec le sien ? OBJECTIFS Mieux se connaître en tant que mana­ ger · Développer une capacité à sortir de son cadre de référence pour comprendre celui des autres

C. Marty (Harmony Consulting)

MARDI 15 OCTOBRE 2019 14H00 COMMUNICATION, MARKETING & SALES

2

FINANCE & COMPTABILITÉ

1•2

La nouvelle disruption financière : la durabilité

How to touch the heart of your target? Brand marketing communication is about three main elements: psychology, strategy and emotions. OBJECTIVES Understand the main elements of a successful brand marketing communication · Understand the learnings from a brand survey · Learn how to track the results

C. Nesser (BetoCee)

HUMAN RESOURCES

1

Investissement responsable : la transformation est irrémédiable. Découvrez quels en sont les enjeux, les challenges et les opportunités. OBJECTIFS Comprendre les enjeux de la transfor­ mation durable en matière d’investissement · Mettre en place une offre adéquate

O. Goemans (BIL)

STRATÉGIE & OPÉRATIONS

1

How to manage and secure the access and exchange of confidential documents in finance, real estate, tax, legal and biotech

Le salaire d’un employé sans frontières Traiter la couverture sociale et le calcul des salaires des employés exerçant leur activité hors du territoire luxembourgeois, notamment les cas de split payroll, régimes « impat » / « expat » et détachements. A. Gasparro & D. Tavares (Vistim S.A.)

PERSONAL BRANDING

OBJECTIFS Comprendre les différents régimes applicables et leurs conséquences · Anticiper les risques liés aux employés travaillant à l’étranger

1•2•3

A short introduction into the technologies of cloud solu­ tions and their applications known also as data rooms. M. Nitz (Drooms)

PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE

What if you learn to approach people you meet for the first time? P. Castilho (Verbalius)

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1•2

Comment harmoniser efforts, efficacité et efficience ?

How to survive networking events?

OBJECTIVES Realise the full potential of networking · Discover what you should and what you need to avoid · Learn to overcome your shyness

OBJECTIVES Understand the problems and risks of exchanging confidential documents and how to reduce them · Understand how a cloud service works

Pour celles et ceux qui sont en quête d’un surcroît d’efficacité et de solutions simples pour améliorer leur efficience. R. Crestani (EVAraining)

OBJECTIFS Comprendre la notion d’efficacité, ses conditions et ses bloqueurs · Développer des indicateurs de performance adaptés

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CLUBLETTER

PREVIEW MARDI 12 NOVEMBRE 2019 09H30 LÉGAL

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COMMUNICATION, MARKETING & SALES

Le droit du travail et les nouvelles technologies La généralisation des nouvelles technologies met en relief des situations contractuelles de travail inédites et soulève avec ses dérives nombre d’interrogations. C. Graff (Collin Maréchal Law Firm)

MANAGEMENT & LEADERSHIP

Overview on the Funds Financing

Design-led approach to business – and so what?

HUMAN RESOURCES

Do the companies really need to embark Design Thinking to enhance better customer experiences? OBJECTIVE Developing understanding of the fundamental concepts of Design Thinking and their application in business

WELCOME TO LËTZEBUERG!

NEW

Personal Finance

Coming soon

F. Delvaux (Minds&More)

FINANCE & COMPTABILITÉ

OBJECTIFS Comprendre et cerner les incidences des nouvelles technologies sur le droit du travail · Définir les bonnes pratiques à adopter et les pièges à éviter 2

M. Jakubowska & P. Gawel (Art Square Lab)

Plan marketing & vente pour 2020 : les leviers pour faire croître et développer son entreprise dans le B2B

C. Pogorzelski et J. Wantz (DLA Piper)

LÉGAL

DPO internes : vos risques, vos objectifs, vos contraintes GDPR dans le cadre RH

R. Wautelet et J. Winkin (LuxGap)

E. Ragot (Wildgen)

MANAGEMENT & LEADERSHIP

Asseoir son leadership grâce à la vidéo

V. de Saintignon et V. Siclari (Skillosophy)

PERSONAL BRANDING

Improving interpersonal skills and versatility for stronger managerial effectiveness

V. Defournier (Inner Latitude)

PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE

Sorting out the tax could sometimes drive one crazy, the complex and complicated tax system is not that friendly to new arrivals in Luxembourg.

Le burn-out : une chance

OBJECTIVES Get an overview of general basic principle of individual taxation · Define the different categories of income and explain the computation of the net income in each category

Transformation digitale : comment changer la réalité dans les PME vers la nouvelle révolution digitale

N. Cravatte (NC Coaching)

STRATÉGIE & OPÉRATIONS

M. Russo (Open Field)

MARDI 12 NOVEMBRE 2019 14H00 LEGAL

COMMUNICATION, MARKETING & SALES

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M.­A. Hendessi (Tabery et Wauthier Richard Sturm) MANAGEMENT & LEADERSHIP

Blanchiment de la fraude fiscale dans un contexte international

3h pour maîtriser les relations presse & comprendre comment faire parler de vous dans les médias

Quels sont les signes qui doivent rendre les profes­ sionnels attentifs au risque pénal et quelle attitude adopter dans l’intérêt de chacun ?

FINANCE & COMPTABILITÉ

OBJECTIFS Connaître les questions à se poser devant un nouveau dossier · Savoir analyser les risques : pour le client, pour le professionnel

LÉGAL

La propriété intellectuelle et les communications commerciales – enjeux et défis dans le secteur immobilier

K. Bellony (VAT Solutions)

V. Liebermann et B. Marsicola (Molitor Avocats à la Cour)

HUMAN RESOURCES

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User experience impact on digital projects & management

A. Raizada (Devoteam)

TVA, à l’aube d’une (r)évolution majeure

P. Lesage et C. Martins (Takaneo)

R. Barbier (AIFMaps & BoardMaps Fintech Solutions S.A.)

Enjeux et challenges

Stop building egocentric and non­functional products and work on the relationship between users and great products!

MANAGEMENT & LEADERSHIP

OBJECTIVES Understand what is user experience · Understand why we should start projects “UX­First” and think “User­First”

PERSONAL BRANDING

Les différentes étapes de maturité d’une équipe Efficient communication

N. Beicht­Claude (HR Partner)

D. Hirschler (Berlitz)

PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE

Performance durable et motivation essentielle

M.­A. Salier (Human Revealator)

STRATÉGIE & OPÉRATIONS

Tirez le meilleur parti de votre adhésion au Club

E. Bertoni (Maison Moderne)

Parcours certifiant : Niveaux : 1 • débutant

2 • intermédiaire

3 • expert

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CLUBLETTER

LA VIE DU CLUB

PRINT

Le Club vous offre, en cette fin de Saison 11, deux nouvelles brochures qui vous permettront de rentabiliser au maximum votre adhésion pour l’année 2020 : le programme de la Saison 12, qui couvrira tous les événements à venir, ainsi que le guide des formations, donnant une vue sur les 144 workshops de l’année prochaine. Deux outils indispensables à votre organisation en tant que membre du Club ! 146 —

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PHOTOS Maison Moderne

DEUX NOUVELLES BROCHURES POUR 2020

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CLUBLETTER

250

CHIFFRE Nouvelle année, nouveaux formats, nouvelles opportunités. Vous pourrez retrouver, durant cette Saison 12, pas moins de 250 événements du Club. Vous souhaitez déjà vous organiser pour l’an prochain ? Utilisez dès maintenant la brochure du programme 2020, le guide des formations ainsi que notre site web.

LE SAVIEZ-VOUS ?

INTERVIEW MEMBRES 10×6 Parce que nous souhaitons toujours plus connaître votre avis, nous organisons des interviews en deux questions lors de nos 10×6, avant et après l’événement. Celles­ci portent sur la ou les thématique(s) exposée(s) lors de la conférence, ainsi que sur vos attentes envers ce format d’événement, sur ce qui vous a inspiré, etc. Vous pouvez retrouver ces interviews dans la section vidéo du site paperjam.lu.

THE PLACE

PROGRAMMATION

THE PLACE(S) TO BE

CE QUI VOUS ATTEND EN 2020...

Fort de son lancement le 25 juin 2019 sur le rooftop du Royal­Hamilius, The Place est un nouveau format qui vous fera découvrir des lieux inédits de Luxembourg avec un accès privilégié afin d’échanger sur des thématiques ciblées avec une audience qualifiée. Débat, networking et exclusivité, The Place sera the place to be.

La Saison 12 est programmée et ses maîtres­mots seront diversité, nouveautés et festivités. Diversité : Au travers de leurs orateurs, nos 10×6, conférences et autres formats mettront en lumière la diversité des genres, des générations et des cultures. Nouveautés : De nouveaux formats (Déjeuners­conférences, Dîners assis, ou encore The Place) feront leur apparition pour permettre à nos membres, toujours plus nombreux, de profiter au mieux d’une offre événementielle à la carte. Festivités : Pas moins de trois shows à plus de 1.000 participants rythmeront l’année – Les Media Awards 2020 (le 2 février à la Halle Victor Hugo), le 10×6 Luxembourg 2040 : Utopia ? Dystopia ? (le 27 mai à la Philharmonie) et le Paperjam Top 100 (le 16 décembre à la Rockhal). Vous avez hâte d’y être ? Nous aussi !

NOUVEAUTÉS ÉVÉNEMENTS

LES 10×6 ET LES WORKSHOPS DÉMÉNAGENT !

Julie Lhardit Paperjam Club Head of programming

Notre format phare continue à se développer cette année. Un nouveau lieu pour une nouvelle saison, nous quittons le Tramsschapp pour l’Athénée ainsi que les murs de Luxexpo dans le cadre du 10×6 Architecture. Vous aurez aussi l’occasion de découvrir un tout nouveau lieu pour accueillir nos workshops : pour l’année 2020, ce seront les locaux de la Chambre des salariés (CSL) qui réuniront nos membres afin de développer leurs connaissances et compétences à travers huit cycles. Au cœur du centre­ville, ce nouveau lieu permettra de toujours plus développer l’accès aux formations du Club, notamment grâce aux transports en commun. Octobre / Novembre 2019 —

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CLUBLETTER

PAPERJAM CLUB ADVISORY BOARD SAISON 12 : UNE PROGRAMMATION SYNONYME DE DIVERSITÉ C’est avec la plus grande gratitude que le Paperjam Club remercie :

Vous avez peut­être déjà eu l’occasion de parcourir le programme de la Saison 12. Si tel est le cas, vous avez sans doute identifié des événements qui vous intéressent. Et c’est bien là tout notre enjeu pour cette nouvelle saison, qui débutera en janvier 2020.

L

a diversité des membres du Club augmente avec le nombre d’entreprises qui adhèrent au fil des années (plus de 1.200 à ce jour, soit + 20% en tout juste deux ans !). Pour nous, cela représente une immense satisfaction, mais également (et surtout) le défi de proposer un programme toujours plus généraliste et de plus en plus pointu. Création du Paperjam Club Advisory Board Pour ce faire, le Paperjam Club s’est donné les moyens de ses ambitions en composant un groupe de 19 experts et leaders économiques, représentatif de l’écosystème économique luxembourgeois : le Paperjam Club Advisory Board. Sur base de leurs recommandations, critiques et retours d’expériences, et grâce à leurs réseaux respectifs qu’ils ont bien voulu partager avec nous, nous avons la prétentieuse fierté de vous annoncer une année 2020 particulièrement qualitative et riche en nouveautés avec de nouveaux formats inspirants ou encore l’entrée de l’allemand dans notre programme de conférences. Vous souhaitez prendre part à la Saison 12 ? N’hésitez pas à soumettre vos candidatures à programmation@paperjam.lu.

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Karin Basenach

Centre européen des consommateurs

Philippe Depoorter

Vincent Bechet LuxReal et Inowai

Larissa Best

Hugues Delcourt

Equilibre et LBAN

Banque de Luxembourg

Fedil et No­Nail Boxes

Ferber Hair & Style

Laura Ferber

Michel Greco

Marc Hemmerling

Pascale Kauffman

Mike Koedinger

Benji Kontz

Serge Krancenblum

Rajaa Mekouar­ Schneider

Marc Payal

Carole Retter

ABBL

IQ­EQ

Michèle Detaille

Former CEO at BIL

Apollo Strategists

Maison Moderne

Fujitsu

LPEA

Daniel Schneider Tenzing Partners

Thomas Schoos List

Logipac

Arnold Kontz

Moskito

Michèle Vallenthini Banque Raiffeisen


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